Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Neuf heures quarante-sept minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des engagements financiers commence ses travaux aux fins
d'étudier les engagements financiers des mois de juin, juillet,
août, septembre et octobre 1981.
Sont membres de cette commission: M. Baril (Arthabaska), M.
Beauséjour (Iberville), M. Bérubé (Matane), M. Garon
(Verdun), M. Champagne (Mille-Îles), M. Blais (Terrebonne) en
remplacement de M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. LeBlanc
(Montmagny-L'Islet), M. Middlemiss (Pontiac), M. Pagé (Portneuf), M.
Paradis (Brome-Missisquoi), M. Polak (Sainte-Anne), M. Proulx (Saint-Jean), M.
Vaugeois (Trois-Rivières).
Au début, on me dit que le ministre des Transports qui devait
être ici à neuf heures trente est sur le point d'arriver, alors on
pourrait peut-être commencer à mettre les points suivants à
l'ordre du jour.
Premièrement, c'est l'acceptation du procès-verbal des
réunions des 22, 23, 29 et 30 octobre 1981.
M. Paradis: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Juste une remarque. Vous avez mentionné
tantôt qu'on était réunis pour les engagements financiers
des mois de juin, juillet, août, septembre et octobre. On est
également réunis, si je m'en réfère à
l'ordre du jour, pour l'acceptation du procès-verbal, pour rencontrer le
ministre des Transports et également pour rencontrer le ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche à une séance
ultérieure, tel qu'indiqué à l'ordre du jour.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela, tel
qu'indiqué à l'ordre du jour. C'est pour faire le travail
indiqué à l'ordre du jour.
M. Paradis: D'accord.
M. Bérubé: J'espère qu'on a placé le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche à la bonne place
dans l'ordre du jour.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
Renseignements additionnels sur une subvention
à SODIC
M. Paradis: C'est très précis où on l'a
placé, M. le président du Conseil du trésor.
Concernant l'acceptation des procès-verbaux des réunions
des 22, 23, 29 et 30 octobre, cela va, je n'ai pas de question. Mais j'aurais
une question concernant des réponses, une réponse,
spécifiquement, qui nous a été fournie et cela concerne
l'engagement financier du mois de mars 1981, la question 4.15 au
ministère du Revenu. La question était ce qui suit, à
l'engagement no 800, concernant une subvention de fonctionnement à la
Société de développement de l'industrie des courses de
chevaux du Québec Inc. (SODIC), pour l'année financière
1981-1982, on demande -et c'était la demande adressée par le
secrétaire de la commission au ministère du Revenu - a) Quelle
partie de cette subvention est versée à l'extérieur du
Québec. b) Si le versement de cette subvention est l'objet d'un
protocole d'entente, c) La copie du rapport annuel de la SODIC. On a
reçu tout récemment une communication du ministère du
Revenu qui nous répond à la question a): Selon les renseignements
fournis par le président de SODIC, il n'est pas possible de
déterminer d'une façon précise si une partie minime de la
subvention est utilisée à l'extérieur du Québec. Je
pense que M. le président du Conseil du trésor est au courant,
que l'Opposition est au courant que SODIC administrerait un ranch, finalement.
On en avait parlé à l'occasion...
M. Bérubé: Le ranch à Bourassa, oui, en
Floride.
M. Paradis: Présentement, c'est mieux connu en Floride
sous le nom du ranch à Parizeau, en attendant d'être connu sous le
nom de ranch à Bérubé. C'est complètement
insatisfaisant comme réponse. Y a-t-il des montants
dépensés à même cette subvention à
l'extérieur du Québec et combien? Si on a un ranch là-bas,
cela doit être assez important, cela ne doit pas fonctionner avec des
parties minimes.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président,
j'interprète la réponse du président de la
société de la
façon suivante: le président de la société
dépense des montants effectivement dans un ranch construit sous
l'ancienne administration libérales, on me dit à des fins pies,
bonnes et saines. Dans la mesure où il s'agissait d'élever des
chevaux de race pouvant courir plus vite sur les pistes de courses du
Québec, comme on sait que les courses de chevaux sont des entreprises
presque quasi gouvernementales et ont souvent un objectif d'assurer des gains
financiers au gouvernement, il semble que plus nos chevaux courent vite, plus
les gens parient et plus les profits pour le ministre du Revenu sont
élevés.
Sous l'ancienne administration libérale, on avait effectivement
décidé de construire un ranch, semble-t-il, parce que le climat
de la Floride est plus propice. Cela peut expliquer pourquoi, d'ailleurs,
beaucoup de ministres sous l'ancienne administration, intéressés
par la façon de dépenser les deniers publics, prenaient la peine
d'aller visiter régulièrement le ranch et de se renseigner sur
les activités du ranch de telle sorte qu'effectivement on a suivi de
très près, sous l'administration libérale, le
fonctionnement du ranch. Évidemment, je suis convaincu qu'il aurait
été situé à Bromont qu'on aurait connu exactement
le même intérêt, mais, néanmoins, c'est simplement
par un effet du hasard qu'il est situé en Floride. On me dit que le
climat est plus doux. D'ailleurs, on n'a jamais trop compris pourquoi Champlain
avait décidé d'aller vers le Nord.
En pratique, ce que je pense, c'est que le président de la
société comprend l'intérêt manifeste du
député de Brome-Missisquoi qui, sans doute, espère un jour
être au pouvoir et aller en personne surveiller le fonctionnement du
ranch. En attendant qu'il puisse le faire, je dois vous avouer que nous avons
d'abord aboli l'ancien conseil d'administration pour le remplacer par trois
fonctionnaires maintenant, de manière à réduire les
coûts au maximum et, c'est ça, on a essayé de couper au
maximum, depuis déjà un bon nombre d'années. Je comprends
également que ce n'est pas facile pour le président de dire
quelle partie de la subvention aurait pu aller au ranch de Floride, ça
se comprend. D'abord, parce que, tout probablement, la subvention doit
être versée par chèque. Si elle était versée
en coupures de un dollar, on pourrait étiqueter chaque dollar et
s'assurer que là, elle ne va pas en Floride ou s'assurer du montant de
dollars qui va en Floride.
Mais comme la subvention est versée globalement à la
société, je pense - c'est simplement pour vous aider - que votre
question serait peut-être plus appropriée si vous demandiez
combien coûte le ranch de la Floride, puisque c'est ça votre
intérêt. De là à dire quelle est la partie de la
subvention qui va pour l'administration du ranch de la Floride, peut-être
que c'est complètement englobé dans un tout, c'est
peut-être pour ça que le président a de la
difficulté à vous répondre.
M. Paradis: On va tenter...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: On va tenter de la préciser, M. le ministre,
parce que la suggestion que vous nous faites pourrait répondre en partie
à la question qu'on pose, mais la question est un peu plus vaste. Il y a
le fonctionnement du ranch comme tel, comme vous le mentionnez, et il y a
également les sommes qui sont versées pour amener les chevaux
là-bas. Si j'ai compris le programme, c'est défrayé
également par SODIC, le transport des chevaux, à partir du
Québec jusqu'en Floride, etc..
M. Bérubé: À l'époque, on envoyait
des ministres libéraux et des chevaux, maintenant, on n'envoie plus que
des chevaux.
M. Paradis: C'est le coût que j'aimerais savoir et,
étant donné que le ministre m'a ouvert la porte et que le
ministre m'assure qu'il a coupé au maximum dans ce service-là de
façon à éviter les dépenses
exagérées, j'aimerais avoir la différence de
fonctionnement du ranch sous l'ancienne administration libérale et sous
la présente administration péquiste.
M. Bérubé: M. le Président, je pense que
ça devrait faire l'objet d'une question en Chambre. Ce serait
intéressant. Mais, dans la mesure où ce n'est pas relié
à l'engagement financier...
M. Paradis: Mais c'est vous qui avez dit qu'il y avait des
différences, M. le ministre. Vous m'avez ouvert la porte,
j'espère que vous avez parlé de différences substantielles
en sachant de quoi vous parliez. Est-ce que vous pouvez nous indiquer de quel
ordre sont les réductions?
M. Bérubé: Non, on n'a pas vraiment
étudié, enfin, moi, je n'ai pas étudié...
M. Paradis: Cela a été réduit.
M. Bérubé: ... Oui, le ministre des Finances avait
réduit cela de façon substantielle, d'ailleurs, il a fait rapport
à la Chambre. Le ministre des Finances a souligné d'ailleurs que
même une fois, au cours de ses vacances, à ses frais d'ailleurs,
en Floride, il avait pris la peine de faire un détour pour aller voir ce
fameux ranch
mythique où est élevée l'élite
intellectuelle chevaline du Québec. Il avait fait rapport à la
Chambre à l'époque sur les mesures qu'il prenait pour
réduire le coût de façon substantielle. Je pense
qu'à l'époque également il avait décidé que
l'intention était bonne et qu'il était effectivement
approprié qu'en hiver on puisse envoyer des chevaux
québécois s'entraîner, un peu comme les Expos vont
s'entraîner quelque part à Key West. Il semble que ce soit dans
l'ordre des choses.
M. Paradis: Peut-on savoir combien ce centre coûte au
gouvernement du Québec ainsi que les dépenses inhérentes
à l'extérieur du Québec?
M. Bérubé: Compte tenu que la subvention peut
servir en partie, puisque le président n'a pas été capable
d'identifier la partie, on pourrait certainement demander au président
de nous donner le budget de fonctionnement du "ranch à Willie."
M. Paradis: D'accord. La question b)...
Le Président (M. Gagnon): Question b). M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ... était la suivante: Le versement de cette
subvention fait-il objet d'un protocole d'entente? La réponse: La
subvention à SODIC est versée par le ministère du Revenu
en vertu de l'article 50 de la Loi sur les licences telle que modifiée
par l'article 18 du chapitre 14 des lois du Québec 1980; voir le texte
ci-joint. Faut-il comprendre, de cette réponse, qu'il n'y a pas de
protocole d'entente qui régit le versement de cette subvention mais que
l'article 50 de la loi, strictement, nous dit quelles sont ces sommes
d'argent?
M. Bérubé: C'est un pourcentage des revenus que le
ministre du Revenu retire des courses qui est réinvesti par le ministre
du Revenu dans l'industrie de la course pour revaloriser celle-ci. En d'autres
termes, il y a un pourcentage des taxes qu'on remet dedans sous forme
d'investissement.
M. Paradis: Mais il n'y a pas de protocole d'entente comme tel
disant: Vous allez faire telle chose.
M. Bérubé: Non. Je dois vous avouer que les
connaissances du gouvernement en matière d'élevage de chevaux
sont terriblement limitées, d'une part. D'autre part,
l'intérêt du gouvernement actuel pour les courses hippiques semble
moins poussé peut-être que sous l'ancien gouvernement. Je dois
vous avouer qu'on n'a pas beaucoup d'expertise à cet
égard-là. SODIC est véritablement l'agence gouvernementale
qui s'est vu confier ce mandat, à la différence seulement que,
dans le passé, il y avait un conseil d'administration où on
nommait des gens de l'extérieur pour gérer cette
société, et, si je ne m'abuse, maintenant il n'y a que des
fonctionnaires.
Essentiellement, il faut essayer de réduire le coût de
fonctionnement du conseil d'administration et peut-être faire en sorte
qu'on sache un peu plus ce qui se passe à l'intérieur de la
société. On a décidé que ce serait des
fonctionnaires des ministères réguliers qui siégeraient au
conseil d'administration, de telle sorte qu'il y a une transparence des
activités de la société face à l'administration
gouvernementale, mais il n'y a pas, comme telle, de politique gouvernementale
à proprement parler quant à l'élevage des chevaux. Je dois
cependant vous dire que le ministre de l'Agriculture pourrait s'étaler
longuement sur tous les programmes qu'il a mis au point pour encourager
l'élevage du cheval de race, de race pure, de race canadienne. Je pense,
d'ailleurs, qu'on aura un engagement financier à un moment ou l'autre
à cet égard et il pourrait certainement parler d'abondance de
l'élevage des chevaux, mais sous un angle un peu particulier et,
forcément, ce ne serait peut-être pas de nature à
intéresser l'Opposition.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je suis obligé de reprendre le ministre sur
deux points. Il est faux de prétendre que le gouvernement ne s'y
intéresse pas parce que...
Une voix: Il est arrivé.
M. Bérubé: Cela nous fait plaisir.
M. Paradis: Sur le fait que le gouvernement ne s'intéresse
pas aux chevaux, je tiens à dire que c'est sous la présente
administration, comme vous l'avez mentionné à mots couverts
tantôt, qu'il y aura ouverture prochaine d'une piste de courses à
Bromont; je pense que c'est un ajout intéressant pour la province de
Québec. Je tiens à vous dire que c'est votre gouvernement qui a
émis cette licence via la Régie des loteries et courses du
Québec. (10 heures)
M. Bérubé: Grâce à l'initiative de
citoyens de la région de Bromont, je présume.
M. Paradis: Oui, et de la municipalité de Bromont.
M. Bérubé: Je pense qu'il faut louanger nos
concitoyens qui ont à coeur le développement du loisir hippique.
Dans la
mesure où ils ne font pas trop de voyages en Floride pour
surveiller l'élevage des chevaux, c'est tout à fait
adéquat, à moins qu'ils ne le fassent à leurs frais.
M. Paradis: C'était exactement le but de la question.
Maintenant, à c), ils nous ont répondu au niveau de la
présentation du bilan financier...
M. Bérubé: M. le député de
Brome-Missisquoi, parlant de chevaux, je voudrais vous présenter le
ministre des Transports qui va pouvoir répondre tantôt à
nos questions qui, fort heureusement, ne porteront pas sur le transport
hippique.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, vous avez la parole.
M. Paradis: Merci beaucoup. Concernant l'article c), on nous
répond que le rapport annuel de SODIC est produit au ministre des
Finances. Il faut rappeler que SODIC est une filiale de la
Société des loteries du Québec et que les actions votantes
sont détenues par le ministre des Finances comme tel. Mais cela ne nous
donne pas le bilan qu'on avait demandé. À ce moment-là,
est-ce qu'on peut reprendre la demande et le redemander soit au ministre des
Finances, soit au ministre...
M. Bérubé: Le bilan de la SODIC?
M. Paradis: Le bilan de SODIC.
M. Bérubé: Le bilan financier. Oui, il doit
certainement exister un bilan financier puisqu'il s'agit d'une
société incorporée qui est, donc, tenue
nécessairement de fournir des rapports.
M. Paradis: On réitère la demande qu'on avait
faite; on ne l'a pas encore.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, depuis environ une demi-heure,
on parle d'un ranch. Je pense que vraiment, pour le bon ordre de nos travaux,
parce que je crois que la population s'attend à un peu mieux de nous
autres, de notre travail, qu'à de grands discours dont la moitié
sont des réponses de nature politique... C'est peut-être bien
intéressant, on peut rire, mais je crois que, si on continue avec ce
tempo-là, on ne finira jamais. On n'a même pas terminé nos
travaux pour le mois de juin. Je suggère, donc, que, de part et d'autre
- je ne sais pas si les autres membres de la commission sont d'accord avec cela
- d'abord, le ministre limite sa réponse vraiment à la question
posée. S'il veut donner des grands discours où s'il est
prêt à répondre là-dessus, cela retardera nos
travaux encore plus. Cela n'avance pas beaucoup. En toute
honnêteté, sur le fameux ranch en Floride, on a pris une
demi-heure. Je pense que si c'était quelqu'un de la population, il ne
serait pas très impressionné.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, on a pris exactement 14 ou 15 minutes mais...
M. Polak: Ce sont 15 minutes de trop.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, en
réponse au député de Saint-Henri, non de
Sainte-Anne...
M. Polak: Vous devriez le savoir maintenant, M. le ministre.
M. Bérubé: ... ah oui! Mais enfin, je
mélange Saint-Henri et Sainte-Anne.
En réponse au député de Sainte-Anne qui nous a fait
un long exposé à propos des longs exposés de cette
commission, je voudrais, maintenant que nous avons réglé le
problème du ranch, que nous passions au premier sujet à l'ordre
du jour qui était une réponse du ministre des Transports à
une question de l'Opposition portant sur les revêtements bitumineux sur
nos routes. Peut-être que l'on pourrait procéder
immédiatement pour permettre au ministre des Transports de
s'échapper.
Témoignage du ministre des Transports
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le ministre.
Justement, au point 2 de l'ordre du jour, la commission, pour prendre
connaissance des politiques se rapportant aux contrats de fourniture de bitume
inférieurs à 300 000 $, avait invité le ministre des
Transports, Michel Clair, à être présent à cette
séance. Il est maintenant présent, alors, je lui cède la
parole immédiatement. Au ministre ou à qui?
Le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Peut-être pour ne pas que le débat
s'étende inutilement et pour qu'on ne retienne pas le ministre trop
longuement à cette commission - on le remercie de s'être
présenté - je vais tenter, M. le ministre, de vous indiquer le
pourquoi de nos interrogations.
Ce sont des contrats de bitume inférieurs à 300 000 $, qui
sont accordés sans appels d'offres publics. On sait également que
cette politique, qui a été instaurée dans les
années 1970, avait pour but d'éviter la création d'un
monopole,
surtout sur la rive-sud du Saint-Laurent, dans ces années
où il y avait une compagnie française qui, par fusion, par achat,
etc., était en train de créer un monopole pour le bitume. Le
gouvernement se serait retrouvé dans une drôle de situation avec
strictement un fournisseur par la suite et cela aurait pu entraîner des
coûts très onéreux.
On m'a dit que cette politique avait été instaurée
de façon à permettre à des plus petits centres de
fabrication de bitume d'avoir leur juste part du gâteau, finalement de
demeurer en vie, de continuer à opérer et de maintenir une saine
concurrence.
Il nous apparaît toutefois, au début des années
1980, qu'il y a plusieurs centres qui existent maintenant et que, par
l'application de cette politique, ce sont justement les grosses compagnies qui
sont avantagées au détriment des plus petites. C'était
là le sens de notre question. C'est pourquoi on a demandé
à cette commission de vous convoquer pour avoir vos explications sur la
justesse de cette politique et sur son application pratique, à savoir
si, vraiment, elle répond, dans les années quatre-vingt, au but
pour lequel elle avait été mise sur pied dans les années
soixante-dix.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre des
Transports.
M. Clair: M. le Président, d'abord, je voudrais dire au
député de Brome-Missisquoi que le seuil de 300 000 $ dont il
parle a été révisé à plusieurs reprises:
d'abord, en 1971, c'était 150 000 $; en 1976, il a été
porté à 300 000 $ et, le 30 mars 1981, il a été
porté, par décret, à 400 000 $. Pour simplifier la chose,
dans un premier temps, dans tous les cas, en plus de 400 000 $, ça doit
aller en soumissions publiques.
D'autre part, en ce qui concerne les endroits qui ne sont pas
accessibles, ou qui ne sont pas desservables facilement par une usine fixe, il
y a 14 usines mobiles au Québec et il y a 99 usines fixes,
c'est-à-dire qui sont situées dans une source d'agrégat et
qui ne sont pas déménageables. Quand on fait des travaux, par
exemple, sur la route 117 ou sur la route 175 dans le parc des Laurentides ou
à Blanc-Sablon, c'est évident qu'on doit faire appel à une
usine mobile. Même si c'est inférieur à 400 000 $, il y a
toujours un appel d'offres ou des soumissions public.
Quand c'est ailleurs dans le territoire et que c'est dans un endroit dit
accessible à des usines fixes, bien sûr, l'endroit où se
déroulent les travaux détermine les possibilités pour les
usines des environs de fournir, à un coût raisonnable de
transport, les enrobés bitumineux. Alors, entre en ligne de compte, pour
des contrats qu'on dit négociés mais qui, en fait, ne sont pas,
à proprement parler, des contrats négociés puisque ce sont
des prix fixés par un comité qui s'appelle le Comité sur
les prix unitaires, composé essentiellement du sous-ministre adjoint
à la construction, du directeur de la construction, du directeur de
l'entretien, de l'approvisionnement... une dizaine de fonctionnaires s'occupent
de cela. Ils se réunissent chaque année et fixent, en quelque
sorte, les prix unitaires qui sont non pas négociés, mais
fixés, à toutes fins utiles, pour l'achat d'enrobés
bitumineux. À ce moment-là, c'est évident que le
ministère va vers... S'il y a une seule usine qui est, à
proprement parler, accessible pour un contrat de moins de 400 000 $, c'est
évident que c'est cette usine fixe qui reçoit le contrat non pas
sur la base de négociation, mais sur la base d'un prix unitaire
fixé par le comité des prix unitaires standardisés.
Si, par contre, il y a trois usines qui peuvent être à une
distance raisonnable, même à ce moment-là le comité
des prix unitaires tient compte, si on veut, de divers éléments
pour établir le prix unitaire dans telle circonstance. Il est, à
toutes fins utiles, impossible que trois usines aient, selon les estimations du
ministère, exactement le même prix unitaire parce que l'une va
avoir du gravier, l'autre de la pierre de tel type, ce qui fait varier d'autant
le prix unitaire fixé et, à ce moment-là, le
ministère octroie le contrat à celui qui offre les meilleurs
avantages, le prix le plus bas qui a été fixé par le
comité des prix unitaires standardisés.
Si, par contre, on considère qu'il peut y avoir avantage pour la
compétition, s'il y a une compétition réelle, même
en bas de 400 000 $, le ministère va aller en appel d'offres.
Maintenant, cela peut être un jeu dangereux parce qu'il peut très
bien se produire que les prix unitaires fixés par le ministère
des Transports ne fassent pas, si on veut, l'affaire à 100% des trois ou
des deux usines les plus rapprochées et que, si on va en appel d'offres
public, on pourrait se retrouver avec une plus basse soumission plus
élevée que le prix unitaire fixé par le ministère.
C'est certain que c'est difficile pour le ministère de toujours juger
à la perfection quand il y aurait compétition et quand il n'y en
aurait pas. C'est embêtant, la situation s'est déjà
produite à quelques reprises où le ministère, croyant
qu'il y avait compétition réelle, a été
appelé en appel d'offres et s'est retrouvé avec la plus basse
soumission plus élevée que les prix unitaires fixés qu'on
dit être des prix négociés, mais qui, en fait, sont
beaucoup plus des prix fixés. C'est une appellation historique, des prix
négociés dans ce cas-là puisque, en fait, il s'agit bien
davantage de prix fixés.
Alors, dans ces circonstances, le député comprendra
sûrement que c'est beaucoup plus une question d'endroit où ont
lieu les travaux qui détermine si tel propriétaire d'usine a du
travail. Effectivement, il y a des gens qui
sont propriétaires de plusieurs usines, d'autres qui, j'imagine,
sont propriétaires d'une seule. À ce moment-là, c'est
certain que si - je ne connais pas les 99 usines -dans la même
année, quelqu'un était propriétaire de... Je ne sais pas,
les plus gros, cela peut être combien?
Une voix: Une quinzaine.
M. Clair: Une quinzaine d'usines réparties sur le
territoire, si les travaux effectués par le ministère des
Transports, conformément aux priorités établies dans
l'ordre des travaux à effectuer au niveau du revêtement, des
couches d'usure et du rapiéçage, ont lieu dans une région
donnée, si cela fait fonctionner huit des quinze usines, si on
s'approvisionne à huit des quinze usines, c'est par pure
coïncidence entre le lieu des travaux, la situation de l'usine et le
propriétaire de cette usine à cet endroit.
Je ne sais pas si cela répond à la question du
député de Brome-Missisquoi, mais la principale chose que je
voudrais dire, c'est qu'il ne s'agit pas tant de prix négociés
que de prix fixés par un comité, dans le fond. J'ai ici le
rapport pour 1981 du comité des prix standardisés qui s'est
réuni au ministère, qui étudie... J'imagine - c'est plein
de formules compliquées - que ces prix sont fixés de façon
scientifique et sont les mêmes pour tous.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Le ministre nous a mentionné qu'au
Québec, au niveau des fabricants de béton bitumineux, il y avait
quatorze usines mobiles...
M. Clair: Oui.
M. Paradis: ... et 99 usines fixes. Lorsqu'il s'est
renseigné auprès de son fonctionnaire pour savoir quel
était le plus gros, finalement, combien il en possédait, la
réponse a été quinze. Est-ce qu'on peut avoir des
précisions sur le nombre d'usines possédées par - sans
mentionner quelle firme... La plus grosse a quinze usines fixes. Est-ce que
c'est...
M. Clair: Ce que le député voudrait savoir, dans le
fond, si j'essaie de comprendre sa question, ce qui l'intéresserait
beaucoup, ce serait de savoir qui est propriétaire de quoi. Dans le
fond, c'est...
M. Paradis: Pour essayer de comprendre un peu la situation...
M. Clair: ... une question à laquelle... Vous comprendrez
que c'est difficile pour le ministre des Transports d'aller vérifier
dans les chartes des compagnies qui est propriétaire de quoi. (10 h
15)
M. Paradis: Sans vérifier dans les chartes les
actionnaires et les détenteurs comme tels, les noms des compagnies pour
le moins. On sait qu'une personne peut être actionnaire de plusieurs
compagnies, mais strictement au nom des compagnies opérantes. Si on
parle de compagnies comme Sintra, comme Cornet Construction, etc., à ce
moment-là, on peut dire: Sintra possède quinze usines au
Québec, l'autre compagnie en possède huit, etc., et, à ce
moment-là, ça nous permettra d'évaluer si cette politique,
qui a été établie... Lorsqu'elle a été
modifiée, vous l'avez mentionné, en 1976, jusqu'à 300 000
$, je pense que cela a été fait sous l'administration
libérale par le ministre Mailloux. Il m'a expliqué que cela avait
été fait dans le but, justement, d'éviter la
création d'un système de monopole dans la province de
Québec. Si cette politique-là a vraiment fonctionné,
pourquoi est-ce qu'on la continue aujourd'hui, s'il n'y a plus de danger de
création de monopole? À l'époque, le danger de
création de monopole, suivant les informations que j'ai obtenues, venait
surtout de la compagnie Sintra.
M. Clair: Je ne suis pas sûr que la situation ait
changé à ce point, parce que les plus importants
propriétaires, en termes de nombre d'usines fixes, possèdent
également des usines mobiles et contrôlent un grand nombre de
sources d'agrégats.
S'il n'y avait pas de prix standardisés, fixés pour
permettre, si on veut, de tenir compte du fait qu'un plus petit peut être
installé dans une région - on peut s'assurer, par un
comité des prix unitaires, qu'on puisse effectivement fixer des prix,
prévoir ce qu'il en est dans ce cas-là, pour avoir le
matériau de qualité X, Y ou Z que le ministère
réquisitionne - si on ne pouvait pas avoir de prix unitaires fixes pour
les petites usines, pour les contrats de moins de 400 000 $, à ce
moment-là, le risque serait grand compte tenu du fait que, souvent, les
plus grands contrôlent les sources d'agrégats dans le milieu. Si
on allait purement et simplement en appel d'offres, dans certains cas, un grand
propriétaire d'usines mobiles qui contrôle un grand nombre de
sources d'agrégats, pourrait, pour casser la concurrence, soumissionner
sur un contrat de moins de 400 000 $, qui peut représenter pour une
petite usine quelque chose d'intéressant alors que pour une très
grande entreprise, ça ne signifie pas grand-chose, et lui casser les
reins à deux ou trois reprises par des prix très bas. À ce
moment-là, le danger qui existait en 1976 serait recréé
automatiquement, à mon avis.
M. Paradis: Donc, le danger serait encore présent au
moment où on se parle, s'il fallait abandonner cette politique.
M. Clair: La situation n'a pas véritablement
changé. Les grands paramètres de la situation, en 1976, n'ont pas
véritablement changé dans le sens qu'il n'y a pas eu de
démantèlement, par exemple, des grandes entreprises dans ce
secteur, il n'y en a pas à l'horizon non plus. Jusqu'à
maintenant, du point de vue des ministres qui se sont succédé -
ma foi, je pense que c'est depuis Bernard Pinard, à peu près - on
a toujours considéré que cette façon de procéder
était, tant pour les petits que pour les gros, probablement la plus
équitable et, en même temps, la plus économique. Comme je
vous le disais tantôt, dans certains cas, s'il n'y avait pas de prix
standardisés et fixés qui permettent au ministère d'avoir
une expertise considérable quant aux prix, il pourrait se produire -
cela arrive même en vertu du régime actuel - qu'on aille en appel
d'offres croyant qu'il y a concurrence et qu'on se retrouve avec une plus basse
soumission plus haute que les prix standardisés, tout comme s'il n'y
avait pas les prix standardisés qui viennent effectivement
protéger, en quelque sorte, les plus petits d'une concurrence
déloyale. On pourrait, dans certains cas, beaucoup y gagner, mais en
cassant les reins de la concurrence et on se retrouverait éventuellement
dans une situation monopolistique.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: C'est au niveau du principe, M. le ministre.
Maintenant, au niveau de l'application pratique de ces prix fixes, de l'octroi
de ces contrats à prix fixes, mais sans soumissions publiques, comment
le ministère peut-il expliquer que dans certaines régions une
usine, à cause de la composante du bitume qu'elle utilise, se voit
octroyer des contrats de travaux majeurs, des travaux de construction de route,
etc.
M. Clair: Passé 400 000 $?
M. Paradis: Non, moins de 400 000 $. Lorsque le moment arrive
d'octroyer les contrats que vous avez qualifiés de
rapiéçage, qu'on appelle communément
rapiéçage, les territoires changent finalement et ce ne sont plus
les mêmes compagnies qui se les voient octroyer.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: La réponse que je peux donner là-dessus,
c'est que ce soit d'abord pour le rapiéçage des trois types, si
on veut, le revêtement de la couche sous le programme de construction,
des couches d'usure, on sait ce que c'est, et du rapiéçage; dans
les trois cas, c'est la même règle. Maintenant, tout ce qu'on me
dit, écoutez, ce qui peut se produire à l'occasion, c'est qu'on
ne fait pas du rapiéçage pardessus du revêtement dans la
même année. Ce sont sûrement des endroits différents.
Étant donné que le facteur coût de transport en est un
important, c'est bien évident, la seule raison pour laquelle ça
peut changer, c'est à cause du prix du transport. À moins que le
député ait un exemple précis à me donner, je ne
peux pas répondre.
M. Paradis: Oui, je pourrais partir de ma mince expérience
parce qu'avant d'être en politique, je n'étais pas dans
l'asphalte, mais j'ai observé, au niveau de mon comté, cette
année, pour le peu de travaux qui y ont été faits, qu'on
dénotait quand même, les rayons d'action pour diverses compagnies
justement à cause du facteur coût de transport que vous avez
mentionné. Lorsque, dans un certain territoire, on en arrivait à
des couches d'usure, finalement, c'était généralement
cette compagnie qui avait ce territoire à cause du facteur coût de
transport et lorsque arrivaient les contrats attribués, finalement, les
territoires changeaient considérablement au niveau du
rapiéçage. J'ai de la difficulté à m'expliquer
pourquoi; je savais que c'étaient des contrats qui étaient
octroyés par le ministère à des prix fixés, mais
finalement sans soumissions. Il y a des gens qui se disent à ce moment
que le gouvernement a tendance à les donner aux plus gros plutôt
que de les donner aux plus petits.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: Je ne peux pas...
M. Paradis: II n'y a pas de politique qui explique cela?
M. Clair: II n'y a pas de... M. Paradis: Politique. M.
Clair: D'exception?
M. Paradis: Non. Qui explique ça. Des politiques du
ministère qui pourraient me donner une réponse, qui expliquent
qu'au niveau du rapiéçage, qu'on le donne à telle
personne, on lui donne tout le territoire finalement ou qu'on agrandit son
territoire lorsque vient le moment des rapiéçages.
M. Clair: Juste un instant.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: L'explication qu'on peut donner, c'est que, dans les
cas de rapiéçage, il s'agit de petites quantités qui
peuvent aller à plusieurs endroits. À ce moment, la commande est
en quelque sorte ouverte pour une quantité, pour un montant de moins de
400 000 $, mais c'est certain qu'on ne négocie pas un prix pour 500 $
d'asphalte dans tel rang, 800 $ dans tel autre.
M. Paradis: M. le ministre, je ne parle pas de tels contrats, je
parle en haut de 100 000 $.
M. Clair: À ce moment, ce n'est pas du
rapiéçage.
M. Paradis: Oui. Vous avez des contrats de
rapiéçage en haut de 100 000 $.
M. Clair: Dans un même...
M. Paradis: C'est parce que le territoire devient énorme
à ce moment.
M. Clair: Non, c'est parce que le territoire dans un district est
connu et, quand il y a du rapiéçage à faire, à ce
moment, encore une fois on se situe en bas de 400 000 $, effectivement il peut
se produire qu'il va y avoir des matériaux qui vont être
livrés plus loin, si on veut, pour une partie d'entre eux, mais on
essaie de tenir compte, au niveau du chef de district, des endroits où
ces matériaux vont devoir aller, en tenant compte du prix unitaire et du
coût de transport qui est effectivement plus difficile à
établir dans un cas de rapiéçage où celui-ci peut
se faire sur une plus longue distance ou plusieurs chemins en même temps.
On tient compte fondamentalement encore du prix unitaire standardisé et
du coût de transport qui est le plus avantageux. C'est celui qui a le
prix standardisé le plus avantageux et le coût de transport qu'on
estime être le moins élevé qui, effectivement, va obtenir
les travaux.
M. Paradis: M. le ministre, dans le cadre des modifications de
politique qui sont causées par plusieurs événements au
Québec, on est en période de restrictions budgétaires, M.
le président du Conseil du trésor est ici; on est
également dans une période où les circuits routiers les
plus importants ont déjà été construits et on est
dans une période où vous avez subi, au niveau de votre
ministère, pour les routes régionales et les routes locales, une
diminution, si je ne m'abuse, de 25 000 000 $, je pense, dans votre budget,
comparativement à l'année précédente, au niveau de
ces deux catégories de routes - on se retrouve dans une situation
où la majorité des travaux sont des travaux de couche d'usure et
de rapiéçage. Finalement, il faut avoir des justifications
très sérieuses pour faire des travaux de revêtement et de
construction de nouvelles routes. Il s'agissait de négocier cette
année avec votre sous-ministre pour s'en rendre compte. Il fallait
vraiment avoir des projets très sérieux pour pouvoir obtenir
quelque chose.
Donc, au niveau des usines de bitume comme telles, leur principal
marché change et passe du revêtement, finalement, aux couches
d'usure et au rapiéçage. Ce qui est arrivé cette
année, - je vous le dis comme député pour mon comté
et pour d'autres comtés dans la province - c'est que pour ces
territoires qu'on justifiait par des coûts de transport, on semble
présentement donner aux plus gros, finalement, dans cette industrie, des
territoires agrandis. Les plus petits, eux, n'ont pas ces contrats de
rapiéçage qui deviennent de plus en plus importants, parce qu'on
fait de l'entretien, maintenant, plutôt que de la construction de routes.
Cela les place dans une situation financière très
précaire. La raison pour laquelle on a amené cette politique de
prix fixés, que vous nous avez expliquée, soit éviter la
création d'un monopole, est en train de servir, finalement, une toute
autre fin. On est en train, à cause du contexte qui a changé
cette année, d'étouffer ces petits.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: Non, je ne pense pas, M. le Président. Je veux
bien réexaminer cela à la lumière, si on veut, de certains
changements d'orientation du ministère des Transports. C'est exact que
le budget de construction comme tel a diminué, mais, par contre, le
budget au niveau de la conservation du réseau routier a augmenté,
de sorte que les couches d'usure sont peut-être plus nombreuses,
proportionnellement, que les revêtements sur des constructions nouvelles.
Je ne pense pas que cela modifie ou réduise l'utilité de
conserver le principe qui a été retenu jusqu'à maintenant,
parce que, encore une fois, cela a été fait pour éviter
une situation monopolistique, pour éviter que les petits, justement, ne
soient écrasés, qu'ils ne se fassent casser les reins par la
compétition sur un, deux ou trois contrats et qu'après cela le
ministère soit en face d'un monopole.
Je comprends que le député dise: Méfiez-vous, parce
que c'est peut-être en train de jouer dans le sens inverse. Je n'ai
aucune indication dans ce sens. L'engagement que je prends, c'est de regarder
cela sous cet angle, mais jusqu'à preuve du contraire, j'ai plutôt
tendance à maintenir qu'il serait complètement
désavantageux pour les petits qu'on abolisse les prix
standardisés du
ministère des Transports pour avoir recours seulement à la
soumission publique, parce que, encore une fois, cela va être vrai que
les petits vont se faire casser les reins.
M. Paradis: Ce que je dis au ministre, finalement, c'est que dans
l'application pratique, la politique... En tout cas, dans la région que
je représente... Je pourrai vous soumettre, des situations dans mon
comté, pour que vous donniez plus facilement suite à votre
engagement d'en réexaminer les effets pratiques. Je vous monterai un
dossier là-dessus. Je vous le soumettrai et vous l'analyserez, de
façon à vous assurer, justement, que cette politique serve les
fins pour lesquelles elle a été créée et que vous
semblez vouloir maintenir, soit la protection de la compétition et des
plus petites usines. Mais l'agrandissement des territoires... (10 h 30)
M. Clair: II faut bien s'entendre. Il ne s'agit pas de favoriser
qui que ce soit, ni les petits ni les gros.
M. Paradis: Non.
M. Clair: C'est dans l'intérêt public pour le
ministère des Transports d'avoir les meilleurs prix et de s'assurer que
ces meilleurs prix vont pouvoir durer dans le temps et qu'il n'y aura pas de
monopole. Cela a été un juste milieu, si on veut, qui a
été retenu quand on a appliqué cette politique en 1976, de
façon plus articulée. Je pense qu'elle existait
déjà un peu avant, mais ça a été mis en
forme en 1976 et ça a été poursuivi depuis ce
temps-là.
Quand je dis au député que je vais regarder ça, je
vais regarder les cas qu'il va m'envoyer pour voir si effectivement la
politique qui a été retenue continue de comporter ou pas les
mêmes avantages pour l'intérêt public. Je ne le ferai pas,
cependant, sous l'angle de dire: Je veux casser les reins à qui que ce
soit ou je veux favoriser qui que ce soit.
M. Paradis: Non, je veux simplement que le ministre le regarde
sous l'angle suivant: que ça n'apporte pas une modification ou un
agrandissement des territoires des plus gros au détriment des plus
petits. Il faut se rappeler qu'on est dans un contexte d'attribution de
contrats, finalement, par choix du ministère, à des prix
préparés par un comité ou fixés en fonction des
coûts de production, etc; je comprends tout ça. Au niveau du
rapiéçage, qui devient de plus en plus important, que ça
ne crée pas la situation suivante: que les plus gros agrandissent leurs
territoires et que les plus petits n'ont plus finalement qu'un territoire
qu'ils ont conservé au niveau de la couche d'usure, qui demeure
important, mais qu'ils sont en train de perdre au niveau du
rapiéçage.
M. Clair: Autrement dit, ce que vous dites, pour être
certain de comprendre, c'est que vous ne voyez pas de problème au niveau
du revêtement et de la couche d'usure, mais au niveau du
rapiéçage.
M. Paradis: Exactement. Ce sont des contrats importants, ce ne
sont pas des contrats de 500 $ ou 600 $.
M. Clair: Ce que je veux dire, c'est que, pour le
rapiéçage, si on prend les travaux bout par bout, chacun des
petits bouts, si on veut, il n'est pas question que le ministère des
Transports aille négocier des prix pour deux voyages d'asphalte, trois
voyages et demi ou quatre voyages et quart.
M. Paradis: Non. Je pense qu'il n'en est pas question non plus.
Lorsqu'on voit le nombre d'usines, la grandeur de la province de Québec,
le circuit routier important qu'on a à entretenir et à
rapiécer, on s'aperçoit qu'il y a 99 usines fixes et 14 usines
mobiles. Il n'y en a pas qui ont des territoires si restreints qu'il faudrait
en arriver à des solutions comme celle-là: un petit contrat de
cinq pelletées d'asphalte. Il n'y a personne qui est
intéressé à ça, de toute façon.
M. Clair: D'accord. Je comprends mieux. Je pensais que le
député s'intéressait davantage à savoir comment
tout ça fonctionnait. Je n'avais pas vu qu'il s'intéressait en
particulier au rapiéçage; je le vois maintenant. Je suis
disposé à recevoir ses informations et à les analyser.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Juste une couple de questions au ministre sur le
principe. Je comprends très bien - d'ailleurs, c'est ma première
préoccupation aussi - qu'il faut protéger... Je parle sur le plan
humain. Je crois beaucoup dans le fait qu'il faut protéger en premier
lieu le petit, l'entrepreneur qui se trouve dans le comté, dans la
région même. D'autre part, je comprends qu'il faut avoir aussi,
pour le bénéfice de la bourse publique, les meilleurs prix
possible.
Avec cette politique, je trouve quand même qu'il y a des lacunes
là-dedans. Quand vous dites que ce sont des prix qui sont unitaires,
standardisés, fixés d'une manière scientifique, à
ce moment-là, on intervient dans le libre marché. Il n'y a pas de
doute. Vous donniez l'exemple tout à l'heure qu'on a ce prix
préparé par le fonctionnaire. Je respecte beaucoup les
fonctionnaires, mais j'ai beaucoup plus confiance dans le libre marché
de temps en temps que dans les
statistiques et la méthode scientifique des fonctionnaires. Vous
avez dit que vous aviez eu des exemples où, dans le libre marché,
ça aurait coûté plus cher que le prix standardisé,
calculé par le ministère. Sans doute que l'inverse peut se
produire aussi, que le prix standardisé est de tant et peut-être
que, dans le libre marché, le prix aurait été moindre.
Pourquoi le ministre ne pourrait-il pas faire une distinction en deux
catégories et dire: Pour les gros, on va demander des soumissions
publiques? Ce n'est pas à nous autres de préparer le prix; qu'ils
se bataillent entre eux, les gros. De cette manière, le ministère
va bénéficier du prix le plus bas parmi les gros qui vont faire
leurs soumissions publiques. En ce qui concerne les petits, vous allez avoir
une autre politique où vous allez dire: On va donner, en principe, les
contrats localement. Je comprends très bien qu'il ne s'agit pas de deux
ou trois voyages, mais sur une base évidemment acceptable, on va faire
bénéficier le petit de ce contrat. Là, vous voulez encore
faire une politique standardisée qui n'aide ni le gros, ni le petit, et
je vois les désavantages des deux côtés. Pourquoi ne pas
diviser ça, et dire: pour les gros, il y aura une vraie concurrence
entre eux, mais pour empêcher qu'ils mangent le petit - je comprends
très bien, je suis en faveur de ça - pour le petit, on va faire
ça d'une autre manière. On va donner ce contrat, pas comme
Rosalie où des noms ne sortent jamais, où ils disent: pas de
réponse, pas de réponse, pas de réponse. Mais de
manière vraiment honnête, on va dire, dans chaque comté,
ceux qui sont là auront une chance d'avoir un contrat.
Le Président (M. Gagnon): Question de
règlement...
M. Clair: Question de règlement...
Le Président (M. Gagnon): ...M. le ministre.
M. Clair: M. le Président, si le député de
Sainte-Anne veut essayer de faire un petit "hit and run" sur Rosalie, je suis
convaincu que le ministre des Travaux publics se fera un plaisir, comme on l'a
déjà offert à l'Opposition de venir voir comment Rosalie
fonctionne, de venir expliquer ça ici. Je ne prends absolument pas ses
accusations à l'endroit du ministère des Travaux publics et du
fonctionnement du fichier central des fournisseurs.
Quant à son hypothèse d'avoir deux régimes, un pour
les petits et un pour les gros, je pense que ce serait une discrimination
inacceptable. Là où les gros sont vraiment en concurrence, dans
le fond, c'est bien plus sur les gros contrats au- dessus de 400 000 $. S'il y
a vraiment quelque chose à tirer comme avantage, au niveau de la
soumission publique, c'est de la concurrence entre les gros, selon son
expression. À mon avis, ça joue beaucoup plus en haut de 400 000
$.
Je pense que ce serait inacceptable de dire, quand on a la
possibilité d'avoir des gros sur un territoire, qu'on va faire des
appels d'offres publics. Ces gros-là, il y a des chances que, s'ils sont
vraiment trois gros dans le même secteur, la concurrence ne joue pas
réellement et qu'on paie plus cher. Comment ferait-on, quand, pour un
même contrat, il y a des gros et des petits qui peuvent être dans
la course? Ça ne marche pas, ça. On ne peut pas avoir un
régime par lequel on dit, il y a trois usines d'asphalte possibles pour
alimenter tel projet, là-dessus, il y en a deux gros et il y en a un
petit. Pour les deux gros, on va faire un appel d'offres public, mais on vous
dit tout de suite qu'on n'est pas sûr de vous prendre, parce qu'on a un
prix caché pour le petit et on va décider après à
qui on le donne.
Je pense qu'il faut que ça fonctionne davantage comme cela a
toujours fonctionné, c'est-à-dire depuis au-delà de six
ans. Pour des contrats en bas d'un certain montant, le seuil a
été relevé de 150 000 $ à 300 000 $, à 400
000 $. Il y a des règles différentes, mais qui sont les
mêmes pour tous.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je pense que le ministre n'a
pas bien compris ou n'a peut-être pas voulu comprendre ce que j'ai dit.
Numéro un, il dit: pour les gros contrats au-delà de 400 000 $.
Je trouve que c'est une somme énorme. Vous venez dire, ce matin, qu'en
mars on a augmenté de 300 000 $ à 400 000 $, je n'étais
même pas au courant. Nous, quand on a posé la question la
dernière fois, quand on vous a fait venir ici, on parlait de 300 000
$.
M. Clair: Je suis justement venu ici pour ça.
M. Polak: Parfait.
M. Clair: Pour vous mettre au courant.
M. Polak: On constate que c'est 400 000 $, peut-être que
dans six mois, ce sera à 500 000 $. Cela monte, ça monte,
ça monte et vous arrangez ça entre vous autres par ce prix
scientifique standardisé. Tout ce que j'ai voulu dire, c'est que vous
avez des fonctionnaires, à la fonction publique, à qui vous payez
un salaire assez élevé; qu'ils se mettent au travail et qu'ils
cherchent une formule qui peut plaire à tout le monde, à
la bourse publique, au petit et au gros. Ce n'est pas trop demander que
de faire une petite recherche là-dedans. Je ne vous demande pas
l'impossible. Tout ce que je dis, c'est que c'est bien possible. Pour les gros
contrats, même en dessous de 400 000 $ -parce que je n'accepte pas que
jusqu'à 400 000 $, ce ne sont pas des gros contrats, pour beaucoup
d'entrepreneurs, ce sont des contrats très, très gros - donnez
une chance à la concurrence, au marché libre, et ensuite, pour
les petits, pour protéger les petites industries, comme on l'a fait par
d'autres moyens, bien normalement, on va prendre des mesures avec ce prix fixe
ou standardisé, pour leur donner une chance, pour que les gros ne
mangent pas les petits.
Il y a moyen de faire ça, d'étudier ça, il ne faut
pas avoir l'esprit fermé. La suggestion que je fais, c'est pour
améliorer le système.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Clair: M. le Président, d'abord, je ne prétends
pas que 400 000 $ ou 300 000 $ ne soient pas beaucoup d'argent.
Une voix: D'accord.
M. Clair: C'est effectivement beaucoup d'argent.
Une voix: C'est cela.
M. Clair: Maintenant, je vais vous lire de l'arrêté
en conseil du 30 mars 1981, deux attendus - je n'étais pas ministre des
Transports à cette époque - sur lesquels s'est basé te
Conseil des ministres quand il a accepté le décret d'aller de 300
000 $ à 400 000 $: "Attendu que le coût de 38 contrats
accordés par le ministère des Transports pendant l'année
budgétaire 1980-1981 était supérieur à 300 000 $;
attendu que parmi ces derniers, sept contrats dont le coût était
compris entre 300 000 $ et 400 000 $ ont nécessité l'approbation
d'un décret parce qu'en demandant des soumissions publiques, le
ministère s'exposait à obtenir des prix plus élevés
que ceux qu'il pouvait négocier"... La raison même, pour laquelle
cela a été porté de 150 000 $ à 300 000 $
auparavant, parce que pour des contrats de cet ordre de grandeur, selon la
connaissance que le ministère des Transports a de la concurrence dans ce
secteur, il y avait danger d'aller en soumissions publiques, parce qu'on
était à peu près sûr de payer plus cher en
soumissions publiques que par les prix fixés.
Maintenant, quant à son hypothèse, je le mettrais
quasiment au défi de réunir les 99 usines fixes et de leur
annoncer qu'on a décidé d'aller en soumissions publiques à
peu près pour tout. Avec un semblant de régime qui va essayer de
protéger les petits, vous allez voir que justement les petits, vous
allez les avoir sur le dos, parce que ce qu'ils vont craindre
immédiatement, c'est cela, de se faire casser les reins par la
concurrence sur une courte période de temps et, après cela, le
ministère, à court terme, pourrait bénéficier d'un
avantage immédiat sur quelques contrats. Mais dès que les reins
des plus petits vont avoir été cassés, il n'y en aura plus
de petites et moyennes entreprises là-dedans. Je le
répète, l'objectif qui avait été fixé par ce
régime, c'était en même temps d'essayer de conserver une
concurrence, de s'assurer que le ministère des Transports, lorsqu'il
effectue des travaux de revêtement bitumineux, paie le prix le plus juste
et de s'assurer que les prix ne grimperaient pas en flèche le jour
où il y aurait une situation monopolistique. Je ne vois pas comment on
pourrait avoir pour un même contrat - parce que c'est ce que cela
entraînerait, la proposition du député - un régime
de soumissions publiques et un régime de prix fixé.
M. Polak: Non, ce n'est pas pour un même contrat, je n'ai
pas dit cela.
M. Clair: Comment voulez-vous articuler votre proposition? Vous
me dites: II faudrait réintroduire de la concurrence pour des contrats
en bas de 400 000 $ par des soumissions publiques, quand il y a des gros et
pour les petits, de continuer à avoir des prix unitaires. En
théorie, c'est beau, mais en pratique, les usines d'asphalte sont
situées là où elles sont situées. Il n'y a pas de
correspondance. La répartition des usines d'asphalte n'est pas telle que
pour un même contrat, tu es certain que tu n'as que des petits ou que tu
n'as que des gros. Il arrive régulièrement que pour un même
contrat, il puisse y avoir, en concurrence, des plus petits avec des plus gros.
On ne pourrait pas maintenir un double régime. Le député
de Brome-Missisquoi comprend que sur le plan juridique, on ne pourrait pas, ce
serait une situation intenable pour le ministère des Transports que
d'avoir un double régime pour un même contrat.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, je reconnaîtrai le député de Terrebonne.
M. Polak: M. le ministre, vous êtes le ministre, vous
êtes responsable, je vous demande seulement d'avoir l'esprit ouvert
envers le régime actuel qui existe, qui apparemment n'est pas
satisfaisant ou pas assez satisfaisant, il faudrait essayer de faire des
améliorations.
M. Clair: Qui avez-vous rencontré, qui
vous a dit que le régime actuel n'était pas satisfaisant?
Il a été mis sur pied par l'ancien ministre des Transports, le
député de Charlevoix, par l'un des vôtres...
M. Polak: Oui. (10 h 45)
M. Clair: Vous êtes en train de défaire ce qu'un de
vos collègues a fait.
M. Polak: Nous ne sommes pas en train de défaire quoi que
ce soit. D'ailleurs, cet argument d'invoquer que cela a été fait
sous l'ancien régime libéral, je me fous de ce qui a fait cela.
Nous sommes en 1981 et je cherche la solution la meilleure pour la population,
pour le travailleur.
M. Clair: Qui vous a dit qu'il y avait un problème?
M. Polak: On a révélé cela la
dernière fois quand on a posé la question.
M. Clair: Est-ce une source comme celle du député
de Portneuf l'autre fois?
M. Polak: Oui, il y a des problèmes partout.
M. Clair: Qui vous a dit qu'il y avait un problème?
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! Vous aurez la
réponse après, M. le ministre. M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je n'ai pas besoin de vous dire le nom de celui qui me
l'a dit, mais je peux vous assurer que j'ai vu une ou deux personnes depuis que
le député de Brome-Missisquoi en a parlé.
Une autre chose, vous parlez de prix unitaire fixe et vous dites: Si on
n'avait pas ce prix, on aurait le problème que les prix seraient plus
élevés dans le libre marché. Mais qui oblige ces
propriétaires d'usine à accepter le prix que vous fixez?
À un moment donné, vous venez me voir et me dites: Cela
coûte 3,50 $ de temps. Je dis: Non, excusez-moi, avec le budget de M.
Parizeau, je ne suis plus capable d'arriver avec 3,50 $, cela va coûter 4
$. Pouvez-vous obliger quelqu'un à accepter un prix que vous fixez?
M. Clair: On ne peut pas obliger. On a essayé de fixer les
prix les plus raisonnables possible. Je ne sais pas si on a un pourcentage.
À quel pourcentage sont-ils acceptés dès la
première fois? 95%? Mais cela arrive combien de fois par
année?
On m'indique justement, parce que les prix unitaires standardisés
sont raisonnables, qu'à un très haut niveau ils sont
acceptés par celui qui est estimé par le ministère des
Transports comme étant celui qui coûte le moins cher. Cela
arrive rarement, même si cela arrive, qu'un propriétaire d'usine
dise: Moi, à ce prix, je ne le fais pas. Cela peut être parce
qu'il est en train de travailler pour une ville ou pour une municipalité
qui fait des travaux importants et, à ce moment-là, il n'est pas
intéressé à l'accepter. Cela peut être pour toutes
sortes de raisons, mais, de façon très générale, le
prix fixé est accepté par celui qu'on pressent et, s'il ne veut
pas l'accepter, c'est son droit effectivement. Rien ne nous permet de forcer
une usine d'asphalte à avoir un contrat du ministère des
Transports.
M. Polak: Dernière question, M. le Président, sur
ce sujet.
Le Président (M. Gagnon): Dernière question, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le ministre, vous faites une contradiction. Si c'est
vrai que la plus grande partie de ces propriétaires accepte le prix
unitaire et qu'ils sont contents de cela, c'est donc la meilleure preuve du
fait que, si vous laissez le marché libre, vous obtiendrez au moins ce
prix et peut-être un prix moindre avec la compétition. Si les gens
acceptent, cela veut dire que vous êtes pas mal royal dans votre calcul
des prix. Je n'ai rien contre cela, mais ne venez pas me dire: Si ce prix
n'était pas fixé, on aurait des prix plus élevés.
Vous aurez probablement des prix inférieurs si vous laissez le
marché libre pour les gros.
M. Clair: M. le Président, l'expérience a
démontré que, pour ces contrats, si on allait en appel d'offres
chaque fois... Il y a des cas. Je vous l'ai dit tantôt, il y en a eu 7
sur 38 en 1980-1981, je crois, où on a dû procéder par
décret du gouvernement, à l'encontre de la procédure, un
décret dérogatoire, si on veut, de la procédure de
soumissions publiques habituelle pour ces contrats entre 300 000 $ et 400 000
$, parce que, justement, on s'apprêtait à payer plus cher. C'est
une règle qui a été établie en 1976, qui a
été acceptée par les producteurs d'asphalte. Personne n'a
jamais mis en doute l'honnêteté du ministère, des
fonctionnaires du ministère des Transports, des chefs de district, des
directeurs régionaux sur l'utilisation de cette procédure. Je ne
vois pas ce qu'il y a de contradictoire à dire: Pour les contrats de 400
000 $ et moins, la règle, ce sont des prix standardisés
fixés, sauf dans le cas d'usines mobiles et sauf si le ministère,
connaissant la situation des lieux et les entreprises, considère qu'il y
a avantage à aller en soumissions publiques. À ce
moment-là, on procède par voie de soumissions publiques mais,
même là, il arrive parfois que le ministère se trompe.
M. Polak: Ma toute dernière question. En somme, selon
votre opinion, il n'y a aucune amélioration à faire, tout va bien
et le système est parfait?
M. Clair: S'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le
ministère à ce sujet, ce n'est certainement pas à partir
des affirmations générales qui démontrent que le
député de Sainte-Anne ne connaît absolument pas comment
cela fonctionne que je pourrais être incité à essayer de
trouver ce qui ne marche pas.
J'aime beaucoup mieux l'attitude du député de
Brome-Missisquoi qui me dit...
M. Polak: Ce n'est pas souvent que cela arrive.
M. Paradis: C'est le contraire de ce qu'il dit
généralement.
M. Clair: Non, mais qui me dit: Dans les cas de revêtements
bitumineux, dans les cas de couches d'usure, cela ne semble pas poser de
problème...
M. Polak: Je l'appuie à 100%.
M. Clair: Tantôt, vous m'avez dit que je me
contredisais.
M. Polak: Vous, M. le ministre...
M. Clair: Vous n'en êtes pas à une contradiction
près.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Polak: ...faites votre travail, améliorez le
système et acceptez les suggestions du député de
Brome-Missisquoi et je serai bien content.
Le Président (M. Gagnon): La parole était
à...
M. Clair: Ce que j'ai pris comme engagement, M. le
Président, c'est que le député de Brome-Missisquoi a
peut-être quelque chose qui mérite d'être
vérifié au niveau du rapiéçage, pour voir si la
politique retenue au niveau du rapiéçage joue toujours et a
toujours les effets qu'on souhaitait. Cela est une chose.
Mais essayer de venir avec des patentes où le
député nous propose d'avoir un double régime pour les
mêmes contrats, soumissions publiques et prix négociés, ce
sont de beaux principes. Ce sont des paroles en l'air. Mais c'est
déjà une politique complexe, qui a été mise de
l'avant depuis 1976, qui n'a jamais fait l'objet d'un tollé de la part
des usines ou de la part des entrepreneurs ou de qui que ce soit. Ce sont des
choses compliquées à faire; je pense qu'avant de demander,
même au ministre des Transports... Cela se fait bien, tu es
député de Sainte-Anne, tu arrives en commission parlementaire et
tu dis à tous les ministres qui passent: Vous allez faire travailler vos
fonctionnaires, comme si c'était une gang de sans-dessein qui ne
faisaient rien, tu vas regarder pour améliorer cela et améliorer
cela. Si tu dis non, tu n'es un pas bon et tu ne veux pas améliorer le
sort du Québec. Franchement, M. le Président, je pense que ce
n'est pas sérieux.
M. Polak: Parlez moins des constructions et un peu plus de votre
ministère.
M. Clair: J'aime mieux plutôt - et c'est le seul engagement
précis que j'ai pris - regarder, dans le cas du rapiéçage,
à partir des renseignements que le député de
Brome-Missisquoi est prêt à me fournir, regarder si,
effectivement, la politique atteint toujours les buts qu'on s'était
fixés.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: M. le Président, j'allais justement parler dans
le même ordre d'idées. Pour une fois, je suis d'accord sur la
proposition absolument constructive - parce qu'on parle de construction - du
député de Brome-Missisquoi, même s'il a dit que sa couche
de connaissances en construction était très mince - on n'est pas
obligé d'être connaissant dans tous les domaines cependant,
regarder de façon précise s'il y avait, parmi les petits, une
façon de protéger encore les petits à l'intérieur
des petits, je trouve cela extraordinaire.
Cependant, je trouve curieux que le député de Sainte-Anne
dise au ministre qu'il n'a pas d'ouverture d'esprit, à peu près
une minute après que le ministre a dit à son confrère de
droite qu'il avait une ouverture pour regarder parmi les petits. Il faut au
moins que le député de Sainte-Anne sache qu'un appel d'offres, ce
n'est pas une chose qui se garroche en l'air dans les forêts du Texas.
C'est quelque chose que l'on regarde de façon précise.
Un contrat de 400 000 $, il est vrai que c'est un gros contrat, je
l'admets avec vous. Dans le domaine de la construction de routes, sachez que
cela coûte à peu près 1 000 000 $ le mille pour construire;
un contrat de 400 000 $ n'est pas un très gros contrat dans le domaine
dont on parle. Dans les appels d'offres, on ne dit pas: Mettons ça
double. On ne peut pas faire des soumissions à double volet en donnant
des prix unitaires pour les petits et des prix fixes pour les gros. C'est
strictement impossible.
La politique a été établie, et je remercie M.
Mailloux de l'avoir établie de façon aussi catégorique.
Pour les petits, il y a une protection avec un prix fixe pour empêcher
les monopoles. Dans les gros contrats, tous les gens sont là et les prix
que ces gros entrepreneurs fournissent peuvent être inférieurs aux
contrats fixés par un décret ministériel ou un
règlement ministériel.
Cependant, même si on mettait les contrats de 400 000 $ ouverts
aux gros, ceux-ci viendraient automatiquement remplacer les petits pour les
constructions et les petits entrepreneurs régionaux tomberaient.
Alors, il y a juste une chose très constructive dans ce que le
député de Brome-Missisquoi disait: Regardez à
l'intérieur des contrats en bas de 400 000 $ pour avoir s'il y a des
gens là-dedans qui s'étendent à une trop grande
région et qui pourraient faire mourir localement un petit entrepreneur,
parce que la région visée par les contrats fixes embrasse une
trop grande partie de territoire. C'est très constructif. Je vous
félicite, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Clair: M. le Président, en terminant...
M. Paradis: C'est bien au journal des Débats.
Le Président (M. Gagnon): La parole est au ministre.
M. Clair: ...je voudrais simplement dire, pour agacer le
député de Sainte-Anne, que si vraiment le ministère des
Transports remettait complètement en cause cette politique et essayait
d'en "patenter" une complètement nouvelle à partir de rien, je
peux lui dire que je suis convaincu que ça coûterait beaucoup plus
que 400 000 $ parce que c'est un travail considérable qui a
été fait. C'est lui qui voudrait nous faire faire des
dépenses inutiles.
M. Polak: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai fait une suggestion, je n'ai pas fait une demande
du tout, c'est le ministre qui interprète mal tous mes mots.
M. Clair: Vous faites une suggestion, mais vous ne voulez pas que
j'y donne suite.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Polak: Non, non, j'ai dit et je le répète, vous
êtes là pour faire une bonne administration et, si vos
fonctionnaires peuvent améliorer le système et étudier
ça un peu plus en profondeur, faites-le donc. C'est ça que j'ai
dit. Je ne demande pas deux sortes de contrat dans un même contrat. Ne
commencez pas à rire, M. le ministre, parce que pour moi c'est une
affaire sérieuse, 400 000 $. Pour vous, peut-être pas, mais je
pense aux petits. Si vous êtes capable d'améliorer le
système en protégeant le petit, vous aurez mon appui. Faites
votre travail et s'il n'y a pas moyen de le faire, tant pis! Que peut-on faire?
Ce n'est notre faute non plus. Ne commencez pas à dire que j'ai fait une
suggestion, que j'ai voulu bouleverser tout le système. Ce n'est pas du
tout mon intention, nous sommes ici pour améliorer le système.
Vous avez accepté la suggestion du député de
Brome-Missisquoi, acceptez donc ma suggestion positive d'étudier et de
voir s'il y a moyen d'améliorer cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne, juste un instant parce que je dois céder la parole,
excepté si le ministre a une réponse, au député de
Pontiac qui attend depuis tantôt. Après, je vous
reconnaîtrai, M. le député de Terrebonne.
M. Blais: Pas trop tard parce que ma fièvre va être
tombée.
M. Paradis: II est toujours fiévreux, je tiens à
rassurer la présidence.
Le Président (M. Gagnon): Vous pouvez toujours soulever
une question de règlement, on verra si c'est une question de
règlement. M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. Je voudrais
demander au ministre de quelle façon on a établi que, sur les 7
cas sur 38 qu'on a mentionnés, le coût suivant la demande de
soumissions publiques serait plus élevé que de le
négocier?
M. Clair: Je n'ai pas les renseignements avec moi, j'ai
apporté seulement l'arrêté en conseil mais, la plupart du
temps, au ministère des Transports, il arrive qu'on procède par
décret pour un soumissionnaire pour changer, si on veut, les
règles du jeu.
La façon dont ça se passe généralement,
c'est qu'il y a un appel d'offres, on se rend compte que les prix des
soumissionnaires sont plus élevés que ce qu'il est raisonnable de
payer en vertu des prix estimés; à ce moment-là, on ne
donne simplement pas suite à l'appel d'offres, on s'en va au Conseil du
trésor avec une demande de dérogation. J'imagine que c'est ce qui
s'est passé même entre 300 000 $ et 400 000 S.
Pardon? Non, non, regardez bien. Laissez-moi finir. On connaît les
prix standardisés, fixés par le ministère. On va en appel
d'offres sur quelque chose qui dépasse juste 300 000 $, 375 000 $,
disons. On se rend compte par le résultat de l'appel d'offres que le
prix demandé par le plus bas soumissionnaire est largement, ou de
façon significative, supérieur au prix unitaire fixe. Or, ce qui
s'est passé, j'imagine, c'est que le ministère des Transports n'a
pas jugé bon de donner suite à cela, a retardé, en quelque
sorte, l'octroi des contrats, est allé au Conseil du trésor, a
demandé que la politique des prix fixes s'applique et qu'on offre les
travaux à celui qui, en vertu des prix fixes unitaires,
standardisés, était le plus avantageux. J'imagine qu'ils ont
procédé de cette façon.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Pontiac. Excusez! M. le ministre.
M. Clair: II n'y a rien de dangereux là-dedans, au
contraire, c'est de prendre une décision pour protéger
l'intérêt public, protéger les revenus et les
dépenses du Québec, ne pas faire des dépenses inutiles, ne
pas payer plus cher que ce qu'on sait que ça vaut. C'est la raison pour
laquelle, dans ces cas-là, j'imagine, il y a eu exception. La
façon dont c'est libellé, est-ce que c'est ça ou est-ce
que c'est parce que le ministère avait évalué telle chose?
Je l'ignore, mais je suis à peu près convaincu que c'est de cette
façon qu'on a procédé. (11 heures)
M. Middlemiss: En d'autres mots, vous avez une soumission
publique et, une fois que les soumissions sont ouvertes et qu'on
s'aperçoit que le coût dépasse celui qu'on aurait
estimé, basé sur les coûts unitaires, on dit: On retourne
et on négocie. C'est ça que je trouve dangereux. À un
certain moment donné, les entrepreneurs ne soumettront pas des prix
réalistes, c'est cela.
M. Clair: Remarquez, c'est pour cela que le plafond a
été augmenté. Tantôt, on me soulignait que le prix
du béton bitumineux, par rapport à 1973, a augmenté de 3,5
fois, ce qui veut dire, pour un contrat de 150 000 $, qui était le
plafond en 1971, que, si on le multipliait 3,5 fois, cela dépasserait
les 500 000 $. Cela a tout pris pour se rattraper, toujours en fonction du
même principe que, pour les contrats en bas d'un certain montant, il est
avantageux d'avoir des prix unitaires, standardisés, et on a
essayé de les maintenir à ce qu'ils étaient à
l'époque de 1973 ou de 1971; même là, on n'a pas suivi
complètement l'inflation, si on veut. J'imagine que c'est juste à
la marge des 300 000 $, en remontant le plafond de 300 000 $ à 400 000
$, qu'on devrait avoir réglé le problème.
M. Middlemiss: En d'autres mots, le plafond est augmenté
à cause de l'augmentation des prix et pas nécessairement parce
que, rendu à 400 000 $, on aurait de meilleurs prix
négociés.
M. Clair: C'est certain que si on voulait...
M. Middlemiss: Oui, oui, c'est un prix unitaire qui est
établi par...
M. Clair: II n'est pas négocié, mais on peut
l'appeler prix négocié, si on veut. Avec cela, j'ai perdu la
question du député.
M. Middlemiss: Non, c'est que le plafond est augmenté
à cause...
M. Clair: Le plafond tient compte de l'inflation, et si on
n'avait pas rajusté le plafond, les 150 000 $ de l'époque ne
seraient plus applicables à toutes fins utiles. Au fur et à
mesure que les prix augmentent, les 300 000 $ se sont
révélés être un plafond un peu trop bas pour rendre
applicable et pour donner à cette politique tous ses avantages de sorte
que cette politique a été augmentée
légèrement, soit à 400 000 $. Probablement qu'il faudra un
jour ou l'autre, si on décide de ne pas remettre en cause cette
politique, peut-être d'ici deux ans, remonter encore un peu ce
plafond.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: M. le Président, je ne sais pas si c'est
dans l'ordre, toutefois, ici, dans un engagement du mois de juin, il y a un cas
où on donne quatre contrats dans un engagement de
rapiéçage. On donne la liste. Est-ce qu'il serait possible
d'expliquer de quelle façon cela s'est fait? Est-ce que les quatre
étaient des choses différentes, je ne sais pas s'il y a quelqu'un
ici qui pourrait nous le dire.
M. Gagnon: Quel numéro?
M. Middlemiss: Ce serait l'engagement 623.
M. Gagnon: De juin?
M. Middlemiss: De juin 1981, il y a quatre contrats. Si ce n'est
pas possible...
M. Clair: Remarquez que je ne possède pas tout cela par
coeur.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y a un ou des fonctionnaires
qui...
M. Clair: Peut-être que mes gens
connaissent cela.
M. Middlemiss: À 623, on donne la liste de quatre contrats
différents.
M. Clair: Qu'est-ce que vous voulez savoir là-dessus?
M. Middlemiss: Cela a-t-il été donné dans un
bloc? De quelle façon a-t-on procédé pour donner ça
à des prix unitaires? On les a juste donnés à quatre.
M. Clair: Je remarque que ce sont les numéros 2301, 2303,
2304, 2305, ce qui veut dire que, dans ce cas, c'est quatre contrats
différents.
M. Middlemiss: Est-ce regroupé ensemble parce que cela a
été fait en même temps?
M. Clair: C'est uniquement pour les fins de la
présentation que c'est regroupé comme cela.
M. Middlemiss: C'est cela que je voulais savoir; il me semblait
qu'on met les quatre ensemble, mais, cela comprenait différentes
régions. C'est donc pour des raisons de fonctionnement ou de
présentation plus qu'autre chose.
M. Clair: C'est la présentation qui a été
différente.
M. Middlemiss: De cette façon, disons qu'on prend le cas
de Sintra Inc. Quelqu'un a établi les montants de
rapiéçage qui sont nécessaires, disons les fonctionnaires
du ministère des Transports. À la suite de cela, on dit: Nous
autres, avec les quantités nécessaires, on détermine que
ce contrat devrait être de tel ordre, et on le donne à Sintra.
C'est la manière de procéder?
M. Clair: En quelque sorte, oui, mais selon les prix
standardisés, à la condition qu'en vertu des prix
standardisés, ce soit cette entreprise qui offre les meilleures
conditions. Et si on pense qu'il peut y avoir avantage à aller en appels
d'offres, on y va.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Au même engagement 623, je vois que sur un total
de 366 000 $, un contrat de 201 000 $ a été accordé
à Sintra. Je dois comprendre que Sintra est un des plus gros. Comment
cela se fait-il qu'on ne soit pas allé voir le petit pour faire ce
travail? Parce que vous êtes d'accord avec moi, il faut protéger
le petit. C'est cela que je cherche depuis le commencement.
M. Clair: Chez quel petit vouliez-vous qu'on aille?
M. Polak: Je me le demande. Dans la municipalité de
Châteauguay, comté de Châteauguay, sans doute, ce n'est pas
seulement Sintra qui est situé là! Dans la région de
Montréal, il y a beaucoup de ces manufactures et de compagnies de ce
type. Comment cela se fait-il qu'un petit entrepreneur n'aurait pas droit
à un contrat de 201 000 $? Il en aurait bien plus besoin que Sintra.
M. Clair: La raison, dans ce cas-là comme dans les autres,
est la même: c'est cette politique du prix unitaire standardisé le
plus avantageux avec le coût de transport le plus avantageux qui est
retenue. L'application de cette formule a donné que dans ce cas c'est
allé là.
M. Polak: C'est le gros qui gagne.
M. Clair: L'application de la règle que j'ai
exposée à quelques reprises aujourd'hui a donné que dans
ce cas, c'est allé à Sintra. C'est évident, puisqu'on
parle de Sintra, que Sintra possédant plusieurs usines... Si vous voulez
qu'on pratique une politique de discrimination à son égard, c'est
une autre affaire. Parce que pour l'éliminer, si c'est ce que vous
vouliez faire, il faudrait purement, de façon arbitraire, ne pas tenir
compte du fait qu'elle est plus présente sur le territoire que
d'autres.
Cela a été accordé au coût le plus bas, dans
les circonstances, en fonction des prix unitaires standardisés, de la
distance des travaux et du coût de transport.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le ministre, je veux qu'on se comprenne bien. Ce
que l'Opposition recherche n'est pas une disparition, c'est une plus juste
répartition. C'est l'objectif recherché ce matin en commission
parlementaire, surtout dans le cas que je vous ai donné.
M. Clair: C'est donc que vous affirmez qu'actuellement il n'y a
pas une juste répartition.
M. Paradis: C'est exact.
M. Clair: Et la répartition, vous considérez
qu'elle est injuste de la façon...
M. Paradis: Et discriminatoire pour les plus petits qui voient
leur territoire se rapetisser tandis que les plus gros ont leur territoire qui
s'agrandit et ...
M. Clair: ...Dans le cas du rapiéçage.
M. Paradis: ...Dans le cas du rapiéçage, oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Dernière question.
Dans le cas de Sintra, est-ce que le ministère est allé
voir les petits qui peuvent faire le même travail et est-ce qu'eux n'ont
pas voulu accepter cela pour une somme de 201 000 $?
M. Clair: Dans ce cas en particulier, je ne connais pas la
situation géographique de toutes les 99 usines d'asphalte.
M. Polak: Moi, je veux bien le savoir au nom du petit.
M. Clair: Ce que je vous dis, M. le Président, c'est qu'il
y a une procédure, qu'elle a toutes les raisons du monde d'avoir
été suivie, dans ce cas comme dans tous les autres. Si le
député veut que je fasse témoigner à chaque fois,
que j'aille me renseigner auprès de chacun des chefs de district,
s'assurer que dans ce cas je vais vérifier, personnellement, qu'ils sont
allés voir et qu'il y a eu ceci, qu'il y a eu cela, cela n'a pas de bon
sens, M. le Président.
M. Polak: Pas vous, vos fonctionnaires.
M. Clair: Il y a une procédure qui est
déterminée dans les cas de 400 000 $ et moins, qui comporte des
prix unitaires standardisés. Si cela n'a pas été
octroyé dans ce cas à d'autres qu'à Sintra, c'est parce
qu'en vertu de la réglementation actuelle, c'était cette
entreprise qui offrait, pour ce contrat, le coût le plus avantageux pour
le ministère des Transports en vertu d'une réglementation que
j'ai exposée précédemment.
Le député de Sainte-Anne pourrait poser cette question, M.
le Président, à l'égard de chacun des contrats que Sintra
a eus; de dire oui mais, oui mais... Je réponds de façon
générale, que s'il y a une procédure, et il n'y a pas de
raison pour laquelle ce serait discriminatoire, en vertu de cette
procédure, de dire qu'il y a des prix unitaires standardisés de
fixés. Mais quand on arrive face à d'autres entreprises,
ça ne s'applique pas parce que ce sont des gros.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Juste une dernière question. Est-ce que le
ministre a des statistiques, si on prend toute une année de contrats de
cette nature, démontrant le pourcentage de contrats accordés aux
gros - vous devez avoir ces chiffres - et aux petits? J'aimerais
connaître le pourcentage des contrats accordés aux gros et le
pourcentage des contrats accordés aux petits.
M. Clair: Qu'est-ce que vous appelez un gros et qu'est-ce que
vous appelez un petit?
M. Polak: Vous avez expliqué, ce matin, qu'il y avait des
gros, par exemple, ceux qui ont plus d'une usine, et des petits qui n'ont
qu'une usine. Si Sintra est considérée comme un gros, il peut y
en avoir d'autres qui sont gros. Je voudrais savoir, quand on prend la
catégorie des gros et la catégorie des petits, quel est le
pourcentage de l'argent de la bourse publique accordé aux gros et aux
petits. J'aimerais savoir si c'est 50-50 - je trouverais ça très
juste - ou si c'est 90-10.
M. Clair: 50-50, 90-10 ou quelque pourcentage que ce soit sera
directement rattaché au volume de travail produit dans telle
région, va tenir compte du fait que ceux qui possèdent 14 ou 15
usines en possèdent effectivement 14 ou 15 et, dépendamment du
volume de travail qu'il y a eu dans cette région, en ont eu plus. Je ne
vois pas comment on pourrait tirer des conclusions sur l'application du
programme simplement à partir de la répartition du volume de
travail. Je n'ai pas besoin de faire des relevés statistiques pour vous
dire qu'effectivement, celui qui a 15 usines a bien plus de chances d'avoir
fait plus de travaux que celui qui n'en a qu'une.
Le Président (M. Gagnon): Là-dessus, s'il n'y a pas
d'autre question, je remercie le ministre des Transports de s'être rendu
à l'invitation de la commission des engagements financiers.
Engagements de juin 1981 Agricultures, Pêcheries
et Alimentation (suite)
Nous allons reprendre nos engagements financiers du mois de juin 1981.
Nous en étions au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation, à l'engagement 302.
M. Bérubé: M. le Président, je voudrais
remercier le député de Sainte-Anne pour ses interventions
brillantes sur le "patchage".
M. Polak: M. le ministre, on n'a même pas posé de
question et vous commencez déjà à parler.
M. Bérubé: Je pense que nous avons tous
apprécié - moi, dans mon demi-sommeil - les grandes connaissances
du député de
Sainte-Anne sur les couches d'usure. Je dois dire qu'il devrait
continuer dans la même voie; c'est dans la suite de l'élaboration
initiale de ses grandes politiques culturelles.
M. Paradis: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Le président du Conseil du trésor n'a
pas besoin de faire la démonstration à cette commission qu'il
dormait ou qu'il ne dormait pas pendant le témoignage du ministre des
Transports.
Le Président (M. Gagnon): La parole est au
député de Brome-Missisquoi, je pense.
M. Bérubé: Maintenant, on peut y aller
rapidement.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 302, 303?
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat de services pour opérer la cale de
halage de Rivière-au-Renard au cours de l'année financière
1981-1982. Seul soumissionnaire: Chantier maritime de Gaspé Inc. Montant
de l'engagement: 91 200 $. Soumissions demandées: 4." Quel est le
numéro de cette cale de halage?
M. Bérubé: Le numéro? M. Paradis:
Oui.
M. Bérubé: Attendez, c'est l'engagement 302, je ne
voudrais pas vous tromper.
M. Paradis: Non, c'est l'engagement 303.
M. Bérubé: 1194. M. Paradis: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 304, 400, 401,
500?
M. Paradis: Engagement 500.
Le Président (M. Gagnon): À l'engagement 500, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Renouvellement du
contrat de services pour l'établissement du virodiagnostic des maladies
animales pour 1981-1982. Fournisseur: Centre de recherche en médecine
vétérinaire de l'Institut Armand-Frappier, Montréal.
Montant de l'engagement, 315 600 $." Quelles maladies faisaient l'objet de
l'établissement de ce virodiagnostic? (11 h 15)
M. Bérubé: C'est le virodiagnostic des maladies
animales. En d'autres termes, il s'agit des maladies dépistables
à l'aide de cette technique de diagnostic, qui est bien connue
d'ailleurs du député de Sainte-Anne et...
Une voix: ...
M. Bérubé: Comme d'ailleurs,..
M. Paradis: Et du président du Conseil du
trésor.
M. Bérubé: Évidemment, oui. Je ne pourrais
pas vous dire spécifiquement quelles sont les maladies qui se
prêtent facilement au virodiagnostic, mais je suis convaincu que le
député de Sainte-Anne pourrait s'étendre sur la
question.
M. Paradis: Est-ce que le ministre peut nous obtenir la
précision suivante? Est-ce que la maladie qui ravage les troupeaux
porcins du Québec et qui est connue sous le nom de hémophilus est
visée par ce contrat?
M. Bérubé: Je l'ignore. Nous allons le demander au
ministère.
M. Paradis: Est-ce qu'il y a une contribution
fédérale dans l'établissement de ces virodiagnostics et de
quel ordre est-elle?
M. Bérubé: Je n'ai pas d'indication. On va le
demander au ministère. Je ne crois pas que ce soit dans le cadre d'un
programme fédéral-provincial; j'en douterais
énormément. Mais comme on ne le sait pas...
Le Président (M. Gagnon): Deuxième question, M. le
député.
M. Paradis: Est-ce qu'il y avait une contribution
fédérale à ce programme et, dans l'affirmative, de quel
ordre est-elle?
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600? Engagement 601?
Engagement 602? Engagement 603? Engagement 604? Engagement 605?
M. Polak: Excusez-moi! J'aurais une question à
l'engagement 601.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 601, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Bérubé: Trop tard.
M. Polak: Une subvention à la Fédération des
producteurs de volailles du Québec, de 100 000 $. Participation du
ministère à une campagne de promotion
visant à augmenter la consommation du poulet au Québec.
Est-ce que je dois comprendre, M. le ministre, qu'il s'agit du poulet
québécois? Donc, on n'est pas là pour promouvoir la vente
du poulet d'ailleurs. J'aimerais bien voir, dans une campagne de ce type, qu'on
est à promouvoir le poulet de chez nous.
M. Bérubé: Effectivement, nous leur faisons passer
les tests linguistiques pour nous assurer qu'ils font bien cocorico
plutôt que cock-a-doodle-doo.
Une voix: Ah!
M. Polak: C'est correct. C'est le poulet de Matane.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Question supplémentaire, M. le
Président. Est-ce que le ministre pourrait nous indiquer à quelle
agence de publicité ce contrat a été donné?
M. Bérubé: Le Coq Rôti.
M. Paradis: Et à la suite de...
M. Bérubé: Je cherche, je cherche.
M. Paradis: Quelle est la procédure d'attribution de ces
contrats de publicité?
M. Bérubé: Je cherche, je cherche. C'est une
subvention à la fédération. Maintenant, ils ne me disent
malheureusement pas, à la fédération, à qui...
C'est 50% des coûts de promotion reconnus admissibles. On me dit qu'ils
doivent procéder par appel d'offres. Évidemment, cela ne
répond quand même pas à votre question. Vous voulez un
rapport de la Fédération des producteurs de volailles du
Québec sur...
M. Paradis: L'appel d'offres.
M. Bérubé: ...leur programme de
publicité.
M. Paradis: Non, sur l'appel d'offres. Le nombre de
soumissionnaires, à quel prix et lequel a été retenu.
M. Bérubé: Attention! Il peut y avoir là
plus d'une campagne de publicité, plus d'une intervention publicitaire.
Il peut y avoir, par exemple, des annonces dans les journaux ou il peut y
avoir, je ne le sais pas...
M. Paradis: Oui, mais généralement... M.
Bérubé: ...distribution gratuite de poulet dans les
écoles. Je ne le sais pas. Publicité à la
télévision...
M. Paradis: M. le ministre.
M. Bérubé: Concours et promotion auprès de
groupes cibles, participation à divers salons et expositions et
relations publiques. En d'autres termes, c'est une campagne de promotion.
M. Paradis: C'est cela. Mais généralement,
lorsqu'on effectue une campagne de promotion - c'est ce qui est indiqué
à l'engagement 601, participation du ministère à une
campagne de promotion - on peut identifier de quelle campagne de promotion il
s'agit. Et même si cela va, comme vous le mentionnez à juste
titre, soit à la TV, à la radio ou dans les médias,
généralement, lorsqu'on confie à une firme, de
façon pratique...
M. Bérubé: Je pense que ce serait plus facile de
leur demander une description de la campagne.
M. Paradis: Une description de la campagne, l'appel d'offres,
s'il y en a eu, les noms des soumissionnaires et à quel prix.
M. Bérubé: Certainement.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 606.
M. Bérubé: Les normes du programme en pratique.
Comme il s'agit d'un programme normé, on pourrait également vous
fournir les normes du programme.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 606.
M. Paradis: Engagement 606.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à M. Yvon Charland,
Saint-Pierre-les-Becquets, comté de Lotbinière, pour le paiement
d'une partie du coût des travaux d'installation d'un système de
drainage dans le cadre du programme "Sol Plus". Montant de l'engagement: 39 681
60 $. Contribution fédérale: 60%." Est-ce qu'on peut avoir la
date prévue pour le début des travaux et la date prévue
pour la fin des travaux?
M. Bérubé: Certainement.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 607, 608.
M. Paradis: Engagements 607 et 608...
Le Président (M. Gagnon): Engagements 607 et 608. Oui, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ...si vous m'y autorisez, M. le Président.
Dans un premier temps: "Subvention à la Fédération des
producteurs de lait industriel du Québec, Montréal,
représentant la participation du ministère à une campagne
de promotion visant à augmenter la consommation des produits laitiers.
Montant de l'engagement 100 000 $. Coût de la campagne: 300 000 $."
Et 608: "Subvention à la Fédération des producteurs
de lait du Québec, Montréal, représentant la participation
du ministère à une campagne de promotion visant à
augmenter la consommation du lait nature. Montant de l'engagement 100 000 $.
Coût de la campagne 985 000 $."
C'est un décret qui date de juin 1981. En plus des questions que
j'ai posées à l'élément 601 et que je
répète dans ce cas-là, est-ce que le ministre pourrait
soumettre au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation les questions additionnelles ou y répondre directement?
Au moment où le décret a été passé et
l'argent octroyé, est-ce qu'il existait au Québec deux
fédérations de producteurs de lait connues sous les noms de
Fédération des producteurs de lait industriel du Québec et
Fédération des producteurs de lait du Québec? Et sinon, en
vertu de quoi donne-t-on des subventions à des organismes non
existants?
M. Bérubé: Que voulez-vous que je vous dise? Il y
en a une qui s'occupe de lait industriel et l'autre s'occupe de lait
nature.
M. Paradis: Si le ministre prend le président de notre
groupe à témoin, mes questions sont très pertinentes,
parce qu'il n'y a pas, en juin 1981, deux fédérations de
producteurs de lait dans la province. Il n'y en a pas de connue sous aucun nom
des deux. Ces fédérations ont été liquidées
depuis longtemps déjà.
M. Bérubé: Je n'ai pas...
Le Président (M. Gagnon): En fait, la question, M. le
ministre...
M. Paradis: Les organismes n'existent pas.
M. Bérubé: Le député de
Brome-Missisquoi prétend que l'organisme n'existe pas, M. le
Président. Nous allons donc vérifier l'existence de ces
organismes.
Le Président (M. Gagnon): Dans le cas des deux
engagements, 607 et 608.
M. Bérubé: Oui, oui, dans le cas des deux.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 609, 610, 611...
M. Paradis: Engagement 611, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 611, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention additionnelle à Mme Hannelore
Laitenberger, Sainte-Monique, comté de Nicolet, pour porter à 48
813,80 $ la subvention totale pour le paiement d'une partie du coût des
travaux d'installation d'un système de drainage, dans le cadre du
programme "Sol Plus". Montant de l'engagement: 26 775 $. Contribution
fédérale: 60%." Même question qu'à l'engagement 606
et, en plus, qu'est-ce qui a justifié une subvention additionnelle?
M. Bérubé: C'est une installation additionnelle de
38 250 mètres de canalisation pour prolonger le système de
drainage.
M. Paradis: Est-ce que cela était prévu à la
demande originale de la dame en question?
M. Bérubé: J'ignore si la demande initiale incluait
les deux volets. Il faudrait le demander au ministère.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800.
M. Paradis: Engagement 800.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Un contrat négocié. "Renouvellement du
contrat de services pour le maintien du programme d'analyse des troupeaux
laitiers du Québec pour l'année financière 1981-1982.
Fournisseur: Collège Macdonald. Montant de l'engagement 1 900 000 $."
Comme il s'agit d'un renouvellement de contrat, est-ce qu'on peut savoir quel
était le coût durant l'année précédente?
Le Président (M. Gagnon):
Communications.
M. Paradis: Excusez, est-ce que le ministre a une réponse?
Des fois, sur les coûts antérieurs...
M. Bérubé: Je regarde, mais je ne l'ai pas ici.
Le Président (M. Gagnon):
Communications. Engagement 100. Je m'excuse, M. le ministre.
M. Bérubé: Au cas où cela
intéresserait le député de Brome-Missisquoi, nous
accordons 0,43 $ par vache-mois pour défrayer le coût de la
mécanographie, du transport et des analyses d'échantillons.
M. Paradis: Le but de la question, M. le ministre, est de
vérifier l'augmentation des coûts. Je savais en quoi consistait ce
programme.
M. Bérubé: Félicitations, M. le
député de Brome-Missisquoi!
Communications
Le Président (M. Gagnon):
Communications. Engagement 100. M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour la location et l'entretien de deux
unités de disques pour une période de 36 mois. Fournisseur:
Storage Technology of Canada Ltd. Montant de l'engagement: 108 410 $." Les
imputations budgétaires sont de 1981 à 1985 et il y a une note:
"II s'agit d'un contrat accordé suite à l'appel d'offres public
du 17 juin 1980 pour la location et l'entretien de tourne-disques et de
contrôleurs, pour les besoins de divers ministères et organismes
et - également sous l'engagement 100 - contrat pour la location et
l'entretien de 5 dérouleurs de bandes pour une période de 27
mois. Fournisseur: Storage Technology of Canada Ltd, Montréal. Montant
de l'engagement: 97 200 $" répartis sur deux ans.
On a également une note: "II s'agit d'un contrat accordé
suite à l'appel d'offres public du 10 décembre 1979 pour la
location et l'entretien de dérouleurs de bandes et de contrôleurs
pour les besoins des divers ministères et organismes et - dans le
même engagement financier, on parlait de contrats négociés
en haut et on parle de soumissions sur invitation pour un montant
différent -contrat pour la location-achat et l'entretien d'une
unité de mémoire centrale de 4 meg, pour une période de 36
mois. Plus bas soumissionnaire: Control Data Canada Ltd, Montréal.
Montant de l'engagement: 223 579,44 $." Les imputations budgétaires
s'étalent sur trois années. Les soumissions demandées
étaient de deux; les soumissions reçues, deux. La soumission IBM,
dans ce cas-là, était de 694 980 $.
J'ai une question qui s'applique, premièrement, au niveau des
contrats négociés aux deux montants, soit le montant de 108 410 $
et le montant de 97 200 $. Est-ce qu'on peut savoir du ministre combien de
ministères utilisent ce matériel?
M. Bérubé: II y a probablement une correction qui
doit être apportée à l'engagement 100 de juin 1981. Il y a
eu des modifications à cet engagement. Le premier engagement est
passé de 108 410 $ à 122 186 $, le deuxième, de 97 200 $
à 94 608 $; quant au troisième, il a été
annulé.
Maintenant, je ne saurais vous dire le nombre de ministères
utilisant les services du BCI au ministère des Communications, on va le
demander.
M. Paradis: Question additionnelle, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Les tarifs et les coûts de location et
d'entretien ont-ils changé depuis les appels d'offres, dans le premier
cas, de 1980, et, dans l'autre cas, de 1979 et est-ce qu'ils demeurent les
mêmes pour les 27 prochains mois?
M. Bérubé: II va falloir le demander au
ministère. Comme il s'agit d'un appel d'offres public du 17 juin 1981,
les termes des soumissions prévoyaient, évidemment, un
étalement sur plusieurs années, mais les conditions de fixation
des prix ne me sont pas indiquées ici. Il peut y avoir deux techniques:
soit des fixations de prix dès le départ ou des clauses
d'indexation déterminées au départ. Donc, il faudrait
aller vérifier, lors du contrat original, pour voir exactement quelles
ont été les conditions de fixation des prix. (11 h 30)
M. Paradis: Question additionnelle, M. le Président. Comme
le secrétaire de cette commission nous l'a indiqué et comme le
ministre nous l'a répété, il y a eu des modifications dans
les prix. La question est double. Cette modification est causée par
quels facteurs, parce que c'est passé, dans le premier cas, de 108 000 $
à 122 000 $, finalement? Deuxièmement, pourquoi a-t-on
changé l'imputation budgétaire qui était 5-2 du
ministère des Communications dans le décret que nous retrouvons
dans notre cahier et l'impute-t-on maintenant à 3-2 dans la feuille qui
nous a été passée?
M. Bérubé: Pourquoi on passe de 5-2 à 3-2,
je n'en ai pas la moindre idée. On me dit que, lorsque le budget a
été préparé, c'est-à-dire au moment
où on a préparé le CT d'achat, il s'agissait du programme
5-2. Toutefois, finalement, quand le budget a été
déposé, les sommes ont été allouées au
budget 3-2 au lieu de 5-2, ce qui explique pourquoi il y a une
différence entre ces deux données. C'est simplement que, dans un
cas, il s'agissait d'un engagement financier basé
sur les prévisions budgétaires et, dans l'autre cas, il
s'agissait d'un engagement financier basé sur le budget
déposé.
M. Paradis: La première partie de ma question, M. le
ministre, est relative à l'augmentation de ce contrat. Il y a une
modification importante des montants, comme cela nous est indiqué.
À quoi est-elle attribuée ou attribuable?
M. Bérubé: Nous allons vérifier.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Dans cet engagement no 100, il y a trois sections
là-dedans. Les deux premières parlent de la compagnie Storage
Technology et la troisième partie, même si la partie est
annulée, parle de Control Data Canada Ltée. Ensuite, on donne
l'autre soumissionnaire, IBM Canada Ltée. Est-ce que je dois comprendre
que IBM Canada Ltée avait soumissionné sur les trois parties et
que Storage Technology a eu deux parties et Control Data, une partie? Pour
quelle raison Control Data est-il au troisième
élément?
M. Bérubé: Je m'excuse, M. le Président,
j'essaie de revoir l'analyse qui date maintenant de plusieurs mois et dont je
n'ai pas souvenance. Je vais essayer de voir dans quelle mesure...
M. Polak: Pourquoi la troisième partie a-t-elle
été annulée?
M. Bérubé: Cela va, j'ai toutes les explications.
Le ministère affronte des problèmes de délais de
réponse lorsqu'on effectue le télétraitement. Le
télétraitement, c'est l'"interface" directe entre l'usager et
l'ordinateur par le biais de consoles et, à ce moment, l'ordinateur
fonctionne en suivant une technique dite de temps partagé. Cela suppose
que vous pouvez stocker temporairement une information, travailler sur le
programme d'un utilisateur, revenir à l'utilisateur
précédent et donc vous promener constamment d'un utilisateur
à l'autre. Forcément, celui qui est assis à la console ne
s'en aperçoit pas parce que les temps de réponse sont tellement
rapides qu'il a l'impression que l'ordinateur ne travaille que pour lui.
Toutefois, il semble bien au ministère que, lorsqu'on a
implanté le nouvel ordinateur IBM 30-33 en 1979, on avait fait une
première évaluation des équipements nécessaires
pour supporter la charge de travail. Maintenant, il s'avère que cela n'a
pas été suffisant. Ce que le ministère proposait,
c'étaient des unités de mémoire centrales beaucoup plus
coûteuses qu'un autre media, le STC-4305 qui pourrait s'avérer -
il s'agit d'un media beaucoup plus performant que les dix qui sont actuellement
employés pour nous permettre d'avoir un temps de réponse
très rapide de référence à la mémoire. Or,
le ministère n'avait pas envisagé d'utiliser ce STC-4305 et ce
que le Conseil du trésor a suggéré au niveau du
secrétariat, c'est de retarder la location-achat de ces unités de
mémoire, de faire l'expérience du STC-4305 et,
ultérieurement, d'évaluer cette expérience, comme il
s'agit d'un nouvel appareil et qu'on ne le connaît pas. Il a des
caractéristiques intéressantes a priori, mais tant qu'on n'a pas
travaillé avec, on ne sait pas vraiment si cela va donner le
résultat escompté, donc, on nous suggère d'en faire
l'essai et, si jamais cet appareil s'avérait satisfaisant, on pourrait
faire le même travail à un coût beaucoup moindre que ce qui
était envisagé par le ministère. C'est la raison pour
laquelle la location-achat d'unités de mémoire centrales de
quatre meg est donc littéralement mise en suspens jusqu'à ce
qu'on ait effectué l'expérience et conclu si, oui ou non, la
nouvelle technologie s'avère intéressante.
M. Polak: Mais je voudrais seulement...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ... une clarification. Quelle est la raison pour
laquelle dans la soumission ou le contrat d'origine, il y a deux noms? Il y a
le Storage Technology pour les deux premières parties et, pour la
troisième partie, Control Data. Ce n'est pas la même
compagnie.
M. Bérubé: Non, non, il y a trois blocs. La
troisième, c'est une soumission sur invitation. Dans le cas des deux
autres, la soumission sur invitation a eu lieu antérieurement et il
s'agit de donner suite à la commande ouverte qui a été
conclue lors de l'achat.
Le Président (M. Gagnon): Engagement no 500.
M. Paradis: 500.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrats de
services pour la réalisation de divers projets de recherche.
Fournisseurs: École des Hautes Études commerciales,
Montréal, analyse économique des industries
québécoises de services télématiques: 46 107 $;
Université du Québec à Trois-Rivières,
expérimentation d'un modèle d'approche systémique dans
l'enseignement radiodiffusé, première phase,
évaluation:
26 019 $. Montant de l'engagement: 72 126 $."
Peut-on savoir du ministre à quelles fins servira l'étude
de l'analyse économique des industries québécoises de
services télématiques?
M. Bérubé: C'est pour permettre au président
du Conseil du trésor de répondre à la question no 7 du
député de Sainte-Anne.
M. Paradis: Cela coûte cher, instruire le ministre! 46 107
$. C'est l'éducation aux adultes qui a été
transférée de la population au ministre?
M. Bérubé: Tout ce que je peux dire, c'est que je
vais essayer de voir si j'ai quelque chose. Ce que je comprends du dossier,
c'est que le ministère des Communications accorde des contrats de
recherche aux institutions universitaires du Québec dans le but sans
doute, d'une part, de maintenir un certain niveau d'activités de
recherche dans ces universités, et d'autre part, de s'assurer que nos
chercheurs universitaires, plutôt que de chercher des choses plus ou
moins utiles à la société québécoise,
sentent qu'il y a intérêt de la part du gouvernement pour certains
résultats et que, par conséquent, il y a une interaction entre
l'usager, l'utilisateur de la connaissance et celui qui donne la
connaissance.
D'après ce que je peux voir de ces projets, dans le cas
particulier des services télématiques, vous n'êtes pas sans
savoir que ces industries vont se développer très rapidement, par
exemple, le télidon, ce qui va rendre accessible à l'ensemble des
consommateurs l'ordinateur et les banques d'information. Tout récemment,
d'ailleurs, on pouvait lire dans les journaux qu'il y a finalement très
peu d'entreprises québécoises qui participent à cette
révolution technologique qui va sans doute être la
révolution technologique des dix ou quinze prochaines années.
L'impression que j'ai, c'est que le ministère des Communications a
pensé qu'une étude de ce type-là pourrait lui donner des
connaissances et une compréhension du secteur qui lui permettraient
peut-être à ce moment-là d'élaborer des politiques
ou d'inciter certaines entreprises à s'en aller dans certains secteurs
qui auraient été identifiés comme étant des
secteurs de pointe de développement. C'est le but de la première
étude.
Pour la deuxième étude, je me souviens vaguement de
l'analyse. Je pense que, dans le deuxième cas, il va falloir
déposer le projet de recherche, parce que, moi-même, je
m'étais posé la question sur ce qu'était l'approche
systémique dans l'enseignement radiodiffusé. Si je comprends
bien, il s'agit de l'éducation directement à l'aide de programmes
à la radio, un peu comme la téléuniversité, comme
fait Radio-Québec, par exemple, la télévision ou la radio
éducative. Il s'agit, je pense, de concevoir un cadre qui nous permette
de mieux comprendre comment l'auditeur réagit à des
émissions, comment la connaissance est communiquée; le
degré de pénétration de l'information par radio. C'est
l'ensemble des questions qu'on peut se poser sur l'efficacité d'un
enseignement radiodiffusé, sur la mesure de la performance.
C'est donc une analyse dite systémique, c'est-à-dire qu'on
regarde l'enseignement radiodiffusé en tant que technique et non pas en
tant que contenu. C'est une étude un peu globale sur l'enseignement
radiodiffusé. Je ne suis pas un expert dans le domaine et je dois vous
avouer que je m'étais posé la question, mais je pense que les
chercheurs de l'Université du Québec à
Trois-Rivières en connaissent beaucoup plus long que nous sur la
question. Cela va nous permettre d'avoir des compétences au
Québec dans ce secteur-là, ce qui n'est pas inutile.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Vous avez quand même approuvé 26 019 $
pour l'expérimentation d'un modèle d'approche systémique.
Qu'est-ce qu'une approche systémique?
M. Bérubé: Oui...
M. Polak: Un gaspillage de fonds publics, il n'y a pas d'autres
mots pour ça.
M. Bérubé: C'est le cadre. Le député
de Sainte-Anne...
M. Paradis: Excusez, ce n'est pas gratuit, pour les fins des
notes, c'est 26 019 $.
M. Bérubé: Le député de Sainte-Anne
nous a habitués à ses élucubrations dans le domaine des
couches d'usure, dans le domaine de la nationalité des poulets de gril
et également dans le domaine de la culture en général. Je
pense qu'on devrait lui permettre de continuer ses interventions. Je pense
qu'elles...
M. Polak: M. le ministre, vous avez noté...
M. Bérubé: ... nous aident à mieux
comprendre les dossiers.
M. Polak: ... que je suis vos agissements de très
près.
M. Bérubé: Personnellement, je trouve
d'ailleurs cela très utile chaque fois que le
député de Sainte-Anne intervient, parce que j'ai toujours espoir
qu'à un moment donné, un de ses électeurs va lire une de
ses interventions et qu'il va décider de changer de parti. C'est pour
ça que ses interventions sont très utiles.
M. Paradis: Oui, il ne reste que les péquistes qui vont
virer libéraux.
M. Bérubé: Ce qu'on appelle une approche
systémique, c'est que vous avez le contenu et le cadre. Les
règles générales qui devraient définir le contenu
font partie de ce qu'on appelle le système. À titre d'exemple,
vous avez, avec les ordinateurs, des systèmes. On appelle ça des
systèmes. Alors, vous avez des configurations: unité de disque,
mémoire magnétique, ruban magnétique, unité
centrale. Donc, vous avez, à un moment donné, une
mécanique. L'intérieur de cette mécanique, vous allez
l'utiliser de différentes façons, de manière à
avoir un produit. Le contenu, la mentaille, le logiciel ne sont pas le
système. Le système, c'est la quincaillerie, c'est
l'espèce d'encadrement. (11 h 45)
Si je comprends bien la notion d'approche systémique dans
l'enseignement radiodiffusé, ce que cela veut dire, c'est
réfléchir au cadre général de l'enseignement
radiodiffusé. Est-ce qu'on peut diffuser n'importe quel genre
d'information à la radio? Par exemple, si on compare l'éducation
par la télévision et l'éducation par la radio, peut-on
passer le même genre d'information? Je pense qu'il est assez clair qu'il
est difficile d'utiliser un tableau noir à la radio. Donc, on se rend
immédiatement compte que l'élément visuel dans
l'enseignement ne joue pas, et cet élément visuel ne jouant pas,
il faut comprendre le processus d'acquisition de l'information par la voie de
l'oreille pure. C'est un processus d'acquisition complètement
différent. Si le processus d'acquisition est complètement
différent, il y a donc des règles qu'il faut respecter lorsqu'on
prépare une émission éducative.
L'Université du Québec s'intéresse à ce
cadre, à ces règles qui vont faire en sorte que l'enseignement
radiodiffusé atteigne l'objectif ou atteigne les objectifs.
N'étant pas un spécialiste de l'enseignement radiodiffusé,
je ne peux pas vous dire en quoi consiste toutes ces règles, mais j'ai
quand même une certaine, une vague idée de la différence
qui doit exister entre donner un cours à la radio et donner un cours,
comme je suis en train de le faire, au député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Ce n'est pas une vague idée, que vous avez
c'est une idée qui a divagué, M. le ministre.
Conseil exécutif
Le Président (M. Gagnon): Conseil exécutif.
Engagement 200. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention de fonctionnement à l'Alliance
laurentienne des Métis et des Indiens sans statut Inc., Loretteville,
comté de Chauveau, pour l'année financière 1981-1982: 62
400 $. Est-ce qu'il y avait subvention pour l'année antérieure?
Et de quel ordre?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: De quel ordre?
M. Bérubé: 62 400 $.
M. Paradis: Elle a été maintenue. Est-ce que c'est
le budget total de fonctionnement de l'alliance?
M. Bérubé: Non, il y avait également une
subvention de 12 000 $ à l'Association des Métis.
M. Paradis: II y avait 62 400 $ et il y avait 12 000 $
supplémentaires l'année précédente.
M. Bérubé: 12 000 $ à l'Association des
Métis et Indiens hors réserve Inc.
M. Paradis: Ce n'est pas la même...
M. Bérubé: Ce sont deux groupes
différents.
M. Paradis: Ce sont deux groupes différents. Donc, il y
avait 62 400 $ l'an passé également.
M. Bérubé: C'est ça, d'après ce que
je peux voir, oui.
M. Paradis: Quel est le budget global de fonctionnement de cette
alliance?
M. Bérubé: Je vais poser la question.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit ici d'un contrat négocié.
Renouvellement du contrat de services pour participer à l'étude
de faisabilité du projet d'aménagement des eaux
de l'archipel de Montréal, pour une période de six mois.
Fournisseur: Jean-Paul Beaudry, ingénieur, Laval. Montant de
l'engagement: 43 710 $.
Je voudrais savoir du ministre si, pour cette période de six
mois, M. Beaudry travaillait exclusivement à ce projet ou s'il
travaillait ailleurs en même temps.
M. Bérubé: On l'engage pour 126 jours ouvrables,
non, attendez un peu... oui, c'est ça, du 1er mai au 30 octobre, on
l'engage pour 126 jours ouvrables.
M. Polak: 126 jours ouvrables... M. Bérubé: C'est
ça.
M. Bérubé: On ne l'engage pas pour 130 jours,
alors, s'il veut faire autre chose pendant les quatre autres jours ou les cinq
autres jours ou les dix autres jours, je ne pense pas qu'il y ait une clause
d'exclusivité de services.
M. Polak: Je voudrais seulement faire le calcul...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ...la moyenne qu'il gagne par jour avec ça. Vous
avez votre petite calculatrice avec vous, M. le ministre?
M. Bérubé: J'ai toujours ma calculatrice avec moi,
M. le député.
M. Polak: Voulez-vous me rendre service, parce que je sais que
vous savez que ma compétence est pas mal illimitée?
M. Bérubé: Vous avez parfaitement raison.
M. Polak: Comme vous l'admettez toujours, je connais les dossiers
mieux que vous, de temps en temps.
M. Bérubé: Dans les couches d'usure, vous
êtes particulièrement bon.
M. Polak: Quand il s'agit d'une calculatrice, mon esprit n'est
pas encore avancé à ce point-là. Donc, je demande votre
assistance.
M. Bérubé: Vous voulez savoir combien ça
donne per diem?
M. Polak: C'est ça.
M. Bérubé: Le CT que j'ai sous les yeux dit que
c'est 335 $ par jour, la calculatrice Sharp EL5804 me dit que c'est 346.90 $
par jour.
M. Polak: On ne s'arrêtera pas sur 11 $. Donc, 335 $ par
jour.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Bérubé: En fait, cela fait partie, comme le
disait M. Chrétien hier à la télévision, du
décret gouvernemental destiné à changer la direction des
eaux du Saint-Laurent. Nous allons construire un barrage à la
frontière Québec-Ontario et régler le problème de
nos confrères de l'Ontario pour les cinquante prochaines années.
Nous allons recréer la mer de Champlain.
M. Paradis: Question de privilège. C'est mon comté
qui va être inondé.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: À 400 encore au Conseil exécutif, le
premier ministre, dans le discours inaugural, n'a-t-il pas mentionné
qu'on était pour procéder avec le projet Archipel?
M. Bérubé: Avec les études.
M. Middlemiss: Avec les études seulement.
M. Bérubé: On ne peut pas présentement,
à ma connaissance - depuis que j'ai laissé le ministère de
l'Énergie et des Ressources, je ne peux pas suivre de si près le
dossier - à partir des données disponibles, décider si,
oui ou non, nous allons de l'avant, parce qu'il manque encore des études
sur le plan environnemental, la mesure des impacts. Il manque également
une analyse plus précise. Là, il fallait aller sur place
même faire des mesures de configuration pour déterminer le
coût réel de l'excavation de cette tranchée. Vous
êtes sans doute au courant de l'approche suivie. Il existe en plein
milieu du Saint-Laurent une crevasse très profonde. L'idée est de
remplir cette crevasse et à la place, de creuser un canal
latéral, soit sur la rive nord soit sur la rive sud, et de forcer l'eau
à couler dans ce canal latéral plutôt que dans la crevasse
centrale. Donc, cela ne change pas l'apparence extérieure du
Saint-Laurent, sauf qu'en profondeur, au lieu de couler dans un trou, elle
coule dans un autre trou. À ce moment, on implante des turbines au fil
de l'eau sur le canal en question. De cette façon, on extrait une partie
de l'énergie du Saint-Laurent qui autrement est dissipée en pure
perte.
Toutefois, cela peut avoir des implications écologiques sur les
frayères, sur le milieu ambiant. Il y a même des problèmes
pour les individus qui peuvent
demeurer dans la région. Je pense à une réserve
indienne à côté, par exemple, où il peut y avoir un
impact socio-économique. Il y a un ensemble de paramètres. Je ne
pense pas que l'on puisse, pour l'instant, affirmer que ce projet va se
réaliser. Ce qui semble, cependant, très clair, c'est qu'au fur
et à mesure que progressent les études nous en arrivons
présentement à la conclusion que, sur le plan économique,
uniquement, de la production d'électricité, le projet se
rapproche de très près, au point de vue de la rentabilité,
des autres projets qu'on doit envisager maintenant dans le Nord
québécois. Donc, on commence à se rapprocher d'une sorte
d'équivalence, en ce sens que, pour les coûts
d'électricité, il n'y aurait "probablement" pas de
différence marquée; mettez bien mon probablement entre
guillemets. Donc, on se dirige sans doute vers quelque chose qui apparaît
de plus en plus positif. C'est bien sûr qu'il y a deux ans, n'ayant
absolument rien en main, on ne pouvait même pas affirmer cela.
Graduellement, au fur et à mesure que l'on avance - surtout
Hydro-Québec a progressé très rapidement dans l'analyse
économétrique du projet - on en arrive maintenant à des
concepts de rentabilité intéressants, d'autant plus
intéressants - c'est peut-être cela, l'intérêt du
projet - que vous n'êtes pas sans savoir que Montréal est victime
d'inondations assez régulièrement. En 1974 et 1976, il y a eu des
coûts très importants. Or, en harnachant les rapides de Lachine de
cette façon, en même temps, il faut un ensemble d'ouvrages d'art
pour régulariser les eaux dans la région métropolitaine,
ce qui aurait comme conséquence, justement, d'éliminer de
façon très importante les risques d'inondations. Cela pourrait
nous permettre de faire moins appel au barrage des Quinze. Je pense que
c'était dans votre comté, Témiscamingue, Pontiac, mais
à l'époque, c'était le comté de
Pontiac-Témiscamingue; c'est vrai que c'était votre
collègue antérieurement. Cela pourrait nous permettre d'avoir un
barrage des Quinze qui causerait moins d'inondations que ce qui avait
été envisagé pour régulariser les eaux de
l'Outaouais. Si vous mettez tout cela ensemble, on s'aperçoit qu'il y a
des gains très importants au chapitre de la protection contre
l'inondation dans la région métropolitaine, de la production de
l'électricité, de la possibilité également de
récupération de terrains en bordure de l'eau très
importante, donc du développement foncier intéressant dans des
endroits valant très chers. Ce qu'on essaie de faire, c'est une analyse
économétrique un peu globale de l'ensemble du projet et, en
même temps, de fouiller les aspects environnementaux. C'est un projet
à l'intérieur duquel il faut s'engager avec beaucoup de prudence.
On peut peut-être construire un barrage à la
Baie-James où on est très loin des centres et où,
avec une ou deux petites erreurs écologiques, nous n'aurons
peut-être pas une incidence majeure, mais, là, on travaille en
milieu urbain avec ce que cela implique comme conséquences sur le tissu.
Pour cette raison, je ne pense pas qu'on puisse dire maintenant: On va de
l'avant avec le projet, au contraire. Cela semble bon et on pousse de plus en
plus.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce que normalement on ne fait pas ces
études au ministère de l'Énergie et des Ressources?
Pourquoi est-ce le Conseil exécutif?
M. Bérubé: Parce qu'il aurait été
dangereux de confier cela à un ministère en particulier. Si vous
confiez cela au ministère de l'Environnement, il veut protéger
l'environnement à tout prix. Ne dérangez pas la moindre roche
dans la rivière, parce que vous nuisez à l'environnement. Ce
n'est peut-être pas nécessairement le seul point de vue de
l'environnement qui doit prévaloir.
Par contre, si vous confiez cela entièrement à un
ministère chargé de produire de l'électricité, il
va peut-être produire de l'électricité, mais ce n'est pas
évident qu'il va le faire de manière à minimiser l'impact
social ou écologique.
Constatant qu'il y avait tellement de répercussions à la
fois au niveau des élus locaux, parce que cela peut modifier quand
même le développement d'une aussi vaste superficie en terres
"occupables", "densifiables" par des populations, qu'il va y avoir des
implications sur tout le tissu urbain de la région, on peut imaginer
qu'il y ait, d'une part, les élus municipaux qui veuillent intervenir,
il faut donc que le ministère des Affaires municipales soit
impliqué; qu'on veuille s'occuper de l'environnement, que l'on veuille
s'occuper de l'électricité, il faut d'abord respecter les droits
des Indiens à Caughnawaga. Il y a tellement de facteurs qu'on a
pensé qu'il était préférable d'avoir une
coordination au-dessus des ministères, et cela explique pourquoi cela
relève du Conseil exécutif plutôt que de relever
directement d'un ministère.
Le Président (M. Gagnon): Avez-vous une autre question, M.
le député de Pontiac? M. le député de
Brome-Missisquoi?
M. Paradis: Le gouvernement n'avait-il pas déjà
à son emploi les ingénieurs nécessaires pour faire ces
études?
M. Bérubé: Oui, il y a une équipe à
l'ancienne Direction générale des eaux dans le domaine de
l'hydraulique qui, à mon avis,
est fort remarquable. Elle est dirigée par le sous-ministre, M.
Bernard Harvey, effectivement, et elle a de très grandes
compétences. Le problème que cela pose cependant, c'est que ce
personnel est déjà occupé, en place.
M. Paradis: Ce que vous nous dites, c'est que ces gens sont
débordés de travail et ne peuvent avoir un surcroît de
travail.
M. Bérubé: Ils ont été engagés
pour une tâche spécifique à l'intérieur du
gouvernement. Comme il s'agit d'un projet de relativement courte durée,
du moins ce n'est pas un projet infini, il n'apparaissait pas approprié,
si vous voulez, d'engager quelqu'un qui aurait eu la permanence d'emploi pour
un projet qui, au bout de quatre ou cinq ans...
M. Paradis: Excusez-moi, je parle du personnel existant, de la
disponibilité et des qualifications chez le personnel existant dont on
aurait pu se servir, dans une période de compressions budgétaires
dont vous nous parlez souvent, afin d'éviter ces dépenses.
M. Bérubé: Non, il faut croire qu'effectivement,
pour un projet de cette envergure, de cette ampleur il fallait des ressources
humaines ajoutées. On ne peut pas présumer pour l'instant... Il y
a beaucoup de personnes des ministères, au niveau de l'environnement,
celui du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, celui de l'Énergie
et des Ressources qui ont été prêtées au projet.
Indéniablement, il y en a beaucoup, mais il reste quand même qu'il
y a des besoins, des besoins en expertises particulières. Je pense que
cela aurait été difficile de prendre un bonhomme comme M. Harvey
et de le retirer de son poste de sous-ministre à l'Environnement pour
lui demander de prendre un dossier comme celui-là. Le problème
est là, c'est que les gens qui connaissent véritablement le
secteur ont déjà des fonctions précises. Cela
m'apparaît approprié, dans un projet de cette ampleur, d'avoir un
certain nombre de personnes que vous détachez à temps plein. Il y
a énormément de personnes des ministères, cependant,
affectées au projet. (12 heures)
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, avant de vous donner la parole, si vous me le permettez,
compte tenu que la période de questions est à 14 heures,
aujourd'hui, et compte tenu qu'on aurait besoin d'aller déjeuner, je
présume que vous seriez d'accord avec moi pour qu'on suspende nos
travaux à midi et qu'on reprenne après la période de
questions, c'est-à-dire vers 15 heures. Est-ce que les membres sont
d'accord?
M. Paradis: On s'est toujours plié aux demandes
raisonnables du président.
M. Blais: Alors M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Aujourd'hui, la commission siège jusqu'à
quelle heure?
Le Président (M. Gagnon): Jusqu'à 18 heures et on
reprend à 20 heures jusqu'à 22 heures.
M. Polak: II y a un vote ce soir.
Le Président (M. Gagnon): Si la commission est d'accord,
je suspends les travaux jusqu'à vers 15 heures ou après la
période de questions cet après-midi.
Les travaux de la commission parlementaire sur les engagements
financiers sont suspendus jusqu'à 15 heures.
(Fin de la séance à 12 h 05)
(Reprise de la séance à quinze heures trente-huit
minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des engagements financiers continue ses travaux que nous
avions suspendus à midi. La parole était au député
de Sainte-Anne. Nous étions rendus à l'engagement 400 du Conseil
exécutif.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
(suite)
M. Polak: Maintenant, pour compléter le dossier, je
voudrais revenir sur un article dans le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation. Il y a deux articles qu'on a
laissés ce matin, 607 et 608. Il s'agit de deux subventions: une
à la Fédération des producteurs de lait industriel et
l'autre à la Fédération des producteurs de lait du
Québec.
M. Bérubé: D'après le député
de Brome-Missisquoi, ces fédérations n'existent pas ou il y en a
une des deux qui n'existe pas.
M. Polak: C'est justement pour ça. J'ai fait un peu de
recherches pendant mon heure de dîner et je voudrais savoir du ministre
si les chèques ont été émis dans ces cas-là
ou s'ils sont en cours de route. Les chèques en question de 100 000 $ de
subvention ont-ils été émis?
M. Bérubé: Je n'en ai pas la moindre idée,
M. le Président.
M. Polak: Pourriez-vous ajouter cela à la liste des
questions qu'on a posées sur ces articles-là ce matin?
M. Bérubé: M. le Président, le
député abuse.
M. Paradis: Non, si je peux compléter, au niveau des
procédures, une fois que le décret est adopté au Conseil
du trésor, quel est habituellement le délai entre le
décret du Conseil du trésor et l'émission du
chèque, d'une façon très générale?
M. Bérubé: Très variable, parce que ce
sont...
M. Paradis: Quelles sont les variables?
M. Bérubé: ... des engagements. Cela peut
être six mois, un an, comme une semaine, comme quinze jours. Ce sont des
engagements. En d'autres termes, le ministère vient se chercher un feu
vert pour une action donnée. Il arrive parfois que, parmi les
engagements que nous examinons, il y a des engagements qu'un ministère
vient de prendre en vue d'une négociation, de négocier un accord
entre une fédération pour ci et une fédération pour
ça. Cela fait donc partie d'une carte qu'il va garder dans sa manche,
par exemple. Alors, parfois, ça peut prendre un mois, deux mois, trois
mois, cinq mois, ça dépend de l'état des
négociations. Par exemple, il va venir se chercher un engagement pour
verser une subvention à une entreprise, conditionnelle à ce
qu'elle fusionne avec une autre. Alors, le ministre garde la subvention dans sa
manche et elle peut traîner assez longtemps jusqu'à ce que
l'entreprise ait effectivement rencontré les conditions. C'est pour cela
que le délai entre l'engagement et le paiement est terriblement
variable, dépendant du cas précis. Si vous dites, dans le cas des
subventions aux fédérations...
M. Paradis: Une petite supplémentaire là-dessus, M.
le ministre. Lorsque vous dites excessivement variable, est-ce que c'est
possible qu'on ait un engagement financier, pour vous donner un exemple, en
juin 1981 et que ce soit dépensé après l'exercice
financier en cours du gouvernement?
M. Bérubé: Oui, parce que nous avons des
engagements qui peuvent toucher plusieurs années.
M. Paradis: Non, dans le cas où c'est imputé
à 1981-1982. Dans le cas où l'imputation budgétaire, si on
comprend bien les engagements...
M. Bérubé: La loi de l'administration
financière, peut-être que... Est-ce qu'un engagement doit
être, s'il n'est pas fait durant l'année, versé au fonds
consolidé et l'année suivante... Cela fait partie de leurs
occupations budgétaires, de toute façon, les ajustements
mécaniques. Si je comprends bien, en pratique, la mécanique
serait essentiellement la suivante: Un ministère fait un engagement.
Pour que ce soit facile, qu'il fait l'engagement le 15 mars. L'année
financière finit le 31 mars. Or, avant le 31 mars, il ne peut plus
effectivement faire la dépense.
Ce qui se produit, c'est que la somme est périmée en fin
d'année financière, et elle est retournée au fonds
consolidé. D'ailleurs, une bonne partie du budget supplémentaire
que nous venons d'annoncer repose sur 280 000 000 $ de crédits à
périmer, c'est-à-dire que déjà, à partir de
l'évolution, il y a des engagements qui ne se matérialiseront
pas, et on sait qu'à la fin de l'année on va rester pris avec 280
000 000 $ non dépensés, et on se sert de ces 280 000 000 $ pour
financer d'autres dépenses.
Donc, en fin d'année, il y a des crédits
périmés, et ils vont servir à autre chose. Sauf, que
l'année suivante, en préparant le budget, nous sommes
obligés, au Conseil du trésor, en revue de programme, d'effectuer
des ajustements mécaniques, et parmi les ajustements mécaniques
il y aura le respect des engagements antérieurs.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Dans le cas en particulier, vu qu'il se peut qu'il
s'agisse de deux organismes qui peut-être n'existent même plus,
est-ce que le ministre pourrait vérifier ou donner la réponse en
même temps aux autres questions, où ces fonds sont rendus, est-ce
que cela a été payé maintenant ou est-ce que c'est en
cours de route, où se trouve, l'argent?
M. Bérubé: C'est toujours le même
problème avec lequel on a été confronté à de
nombreuses reprises, et là, il y a une question de
précédent. Dans notre système de parlementarisme
britannique, lorsque vous avez accepté un précédent,
après cela vous pouvez vivre avec pendant mille ans; question de
convention. En général, les gens de bonne foi respectent les
conventions, alors il faut donc prendre garde que l'on ne s'engage pas dans des
conventions que l'on n'aurait pas l'intention de respecter.
Or, là, vous me demandez, en commission des engagements
financiers, de contrôler la dépense à venir?
M. Polak: Non, mais...
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le
député de Sainte-Anne a terminé?
M. Polak: Non, je voudrais seulement dire que je suis d'accord
avec ce que vous dites, M. le ministre, mais vu qu'il s'agit ici d'un cas
exceptionnel où il a deux organismes... Je ne veux pas vous surprendre
je vais vous dire que j'ai vérifié dans la Gazette officielle du
26 novembre 1980, il y a l'abrogation des plans en question et donc de
l'organisme en question. La question a été posée, ce
matin, par le député de Brome-Missisquoi, on l'a prouvé,
j'ai trouvé la preuve de cela. Donc, vu qu'il s'agit d'un cas
exceptionnel, je ne vous demande pas d'établir une nouvelle convention,
je demande simplement, vu que c'est la première fois qu'on touche un cas
semblable, de vérifier ce qui est arrivé. (15 h 45)
M. Bérubé: Étant donné la fusion,
étant donné la fusion...
M. Polak: Je n'aimerais pas voir le paiement...
M. Bérubé: ... du lait nature et du lait
industriel.
M. Paradis: Excuse-moi, question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, question de règlement.
M. Paradis: Le ministre vient de dire qu'il y a eu une fusion du
lait industriel et du lait nature. Ce n'est strictement pas ce qui est
arrivé au niveau de la loi sur la mise en marché des produits
agricoles. Il y a eu une décision de la régie, une ordonnance de
la régie des marchés agricoles du Québec, qui doit
surveiller l'application de ces plans conjoints, mettant fin aux plans
conjoints et, en vertu d'un autre article de cette même loi, à
partir du moment où la régie a rendu une telle ordonnance, la
fédération ne continue d'exister que pour une seule fin, une
seule, la liquidation de ses affaires. Non pas faire des programmes de
publicité, ou autres, mais la liquidation de ses affaires. Ce qui est
arrivé par la suite, pour compléter l'information que le
président vous a donnée, c'est qu'il y a eu une autre
fédération de recréée à partir de rien. On
se retrouve en juin 1981 avec 200 000 $ de chèques faits à un
organisme que la loi n'autorise strictement qu'à faire de la
liquidation.
M. Bérubé: Donc, ce qu'on va demander au
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation,
c'est le statut légal des organismes, à qui sont versés
les chèques, premièrement. Deuxièmement, on va demander
si, en date d'aujourd'hui, les chèques ont été
versés.
M. Paradis: Et si les chèques ont été
versés, quels ont été les endosseurs de ces
chèques? Parce qu'il peut s'agir d'un acte frauduleux.
Conseil exécutif (suite)
Le Président (M. Gagnon): Conseil exécutif,
engagement 400.
M. Paradis: M. le Président, sauf erreur... nous en
étions à l'engagement 400, vous avez raison. J'avais une question
supplémentaire...
Le Président (M. Gagnon): J'ai presque toujours
raison.
M. Paradis: Je vous le concède, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: Le Président doit toujours avoir
raison.
M. Paradis: Je lui ai d'ailleurs concédé. Au niveau
du projet Archipel. Le ministre nous a expliqué qu'on en était
encore au niveau des phases d'étude. Je tente de concilier la
déclaration du président du Conseil du trésor avec la
déclaration suivante faite, pas par n'importe qui, par le premier
ministre du Québec, le 9 novembre 1981 et pas n'importe où,
à l'Assemblée nationale du Québec, et pas dans n'importe
quelle circonstance, à l'occasion de son message inaugural: "Nous avons
décidé d'accélérer la première grande
étape de cet apprivoisement définitif du fleuve, le projet
Archipel, appelé à métamorphoser pour le mieux toute la
région métropolitaine." Est-ce que, si on tente de concilier les
deux...
M. Bérubé: La première étape, quelle
est la première étape?
M. Paradis: Est-ce que je peux poser ma question?
Le Président (M. Gagnon): La parole est au
député de Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: Je voudrais une précision. Est-ce
que le premier ministre a spécifié la première grande
étape?
M. Paradis: Comme vous avez toujours raison, je vous demande de
dire au président du Conseil du trésor...
Le Président (M. Gagnon): Continuez,
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce que le ministre veut nous dire que ce que le
premier ministre voulait dire pendant son discours inaugural où, devant
toute la population du Québec et, plus spécifiquement, devant
l'ensemble de la population concernée, il a parlé
d'accélérer la première grande étape, c'est qu'il
accélérait strictement les études?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: La première étape de tout
projet consiste dans les plans et devis et autres études menant à
la réalisation.
M. Paradis: Excusez. Ce que vous nous avez dit ce matin,
c'était que la réalisation était loin d'être
certaine, tout dépendant de la corrélation qu'on effectuera entre
les études économiques, finalement, et les études
écologiques...
M. Bérubé: II n'y a pas eu...
M. Paradis: ... et qu'il n'y avait aucune certitude quant
à la réalisation du projet comme tel.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Terrebonne.
Une voix: Sur quel article?
M. Blais: L'article qu'il vous plaira d'invoquer.
M. Paradis: Non. Excusez, M. le Président. Si j'insiste,
c'est parce que...
M. Bérubé: C'est l'article 127, pagragraphe b.
Le Président (M. Gagnon): Un instant.
M. Bérubé: Tout le monde sait très bien
qu'il s'agit de l'article auquel réfère le député
de Terrebonne!
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Terrebonne.
Une voix: Terminé.
Le Président (M. Gagnon): C'est en vertu, je
présume, de l'article 135a de notre règlement.
M. le député de Terrebonne.
M. Blais: J'ai cherché dans mon livre et je l'ai
trouvé; c'est en vertu de l'article 135a. La prochaine fois que vous
ferez une question de règlement, je vous demanderai de citer 135a comme
formalité.
M. Paradis: À votre convenance.
M. Blais: M. le ministre répondait à une question,
ce matin, sur une dépense du mois de juin. Il disait: Au mois de juin,
le projet Archipel était dans une phase devant être
approuvée. Tandis que dans le discours de M. Lévesque, le 9
novembre, c'était plus que des réalisations. Donc, il
répondait pour une dépense du mois de juin. Il répond
à cette époque-là et non pas au 9 novembre. C'est une
question de date tout simplement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je remercie le député de Terrebonne des
éclaircissements et des lumières qu'il a jetés sur le
dossier. Étant donné que le premier ministre jouissait d'une
information supplémentaire que l'ensemble des parlementaires n'ont pu
obtenir, est-ce qu'on pourrait obtenir, devant cette commission, étant
donné que c'est déjà beaucoup plus avancé que
ça ne l'était au mois de juin, que le rapport est
déjà déposé, la communication du contenu dudit
rapport?
Le Président (M. Gagnon): La question s'adresse au
ministre. M. le ministre.
M. Bérubé: Je suis convaincu que le
député de Terrebonne peut répondre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Je crois qu'en tant que membre de cette commission,
ça nous fera énormément plaisir de vous donner ces
renseignements, quand on arrivera aux engagements financiers de novembre. On
étudie les engagements financiers de juin.
M. Paradis: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Blais: Quel numéro?
M. Paradis: Vous voulez savoir quel article?
M. Blais: Quel numéro, s'il vous plaît? M.
Paradis: Article 135a. M. Blais: Merci beaucoup. M. Paradis:
M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Quel paragraphe?
M. Paradis: M. le Président, le député de
Terrebonne vient de nous dire qu'on déposera le résultat de cette
étude lorsqu'on arrivera aux engagements financiers de novembre 1981. Je
n'aurai pas la possibilité de reposer une question à ce
moment-là, en novembre 1981, s'il n'y a pas d'engagement financier
touchant directement ce sujet. À ce moment-là, je demanderais au
député de Terrebonne, étant donné qu'aujourd'hui,
ça touche ce sujet et qu'on est dans un engagement financier touchant ce
sujet, étant donné qu'il nous a déjà dit qu'il y
avait une différence énorme dans le temps entre le moment
où cet engagement financier a été approuvé, en juin
1981, et que le premier ministre disposait, lors du discours inaugural en
Chambre qu'il vient de faire tout récemment, de ce rapport
d'étude, je demanderais, en vertu de mon droit de parlementaire, qu'on
porte à ma connaissance le résultat de cette étude qui ne
doit quand même pas être d'un caractère confidentiel et
privilégié.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je regrette...
M. Paradis: Si cette étude est terminée. Est-ce que
cette étude est terminée, M. le président du Conseil du
trésor?
M. Bérubé: Non, M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Paradis: Elle n'est pas terminée.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! La parole est
au ministre.
M. Bérubé: L'engagement financier que nous avons
sous les yeux et dont nous avons discuté ce matin, indiquait qu'il
s'agissait d'engager pour six mois; j'ai même dû calculer 126 jours
ouvrables à la demande du député de Sainte-Anne, en
utilisant, pour ce faire, ma mini-calculatrice. Ce qui nous amènerait,
si nous faisions montre de la moindre logique, à conclure qu'un projet
d'une durée de six mois, commencé en juin, normalement, ne
devrait pas être terminé en novembre.
M. Paradis: Est-ce que vous pourriez prêter votre
calculatrice au député de Terrebonne?
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît; La parole est toujours au ministre.
M. Bérubé: N'est-ce pas? Par conséquent,
l'étude en question porte sur l'intégration des études sur
des modèles réduits construits par Hydro-Québec. C'est
l'intégration de ces modèles, requise par les différents
intervenants, que M. Beaudry est chargé de faire. Lorsque les
études seront complétées, lorsque les décisions
auront été prises, l'Opposition pourra en n'importe quel temps
s'adresser au ministre responsable du dossier, c'est-à-dire le ministre
d'État à l'Aménagement du territoire, par le biais d'une
question en Chambre qui pourrait être portée au feuilleton, par
exemple, et qui permettra à l'Opposition d'avoir tous les renseignements
nécessaires.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, je veux bien comprendre,
parce que j'ai deux sons de cloche qui me proviennent de deux grelots
différents.
M. Bérubé: C'est différent du Parti
libéral où il n'y a jamais moyen d'avoir un orchestre en
harmonie!
M. Paradis: Je n'ai pas dit "gerlot", M. le président du
Conseil du trésor, j'ai dit "grelot".
M. Bérubé: Les "gerlots", c'est vous autres, et les
"grelots", c'est nous autres.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La parole est au député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: De la part du président du Conseil du
trésor, qui est un homme bien occupé et qui a beaucoup de
dossiers à vérifier, j'ai un son de cloche qui me dit que
l'étude n'est pas complétée présentement. De la
part du député de Terrebonne, qui semble avoir moins
d'occupations que le président du Conseil du trésor et être
plus spécialisé dans ce dossier spécifique, vu qu'il a
choisi d'y intervenir, j'ai un son de cloche à savoir que le premier
ministre disposait de ce rapport au moment de son discours inaugural.
Je demanderais une clarification...
M. Blais: 139a, s'il vous plaît!
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le ministre.
M. Bérubé: Je pense qu'il y a une
déformation...
M. Blais: Voilà!
M. Bérubé: ... faite par le député de
Brome-Missisquoi. Je suis absolument
convaincu qu'il ne le fait pas à des fins malignes ou
malveillantes. Toutefois, il y a une déformation. Il a cité un
passage du discours inaugural où le premier ministre a annoncé
qu'il allait accélérer la première étape du projet
Archipel. Tout projet décomposé en étapes commence d'abord
par l'étape des études. Ce que M. Lévesque a
annoncé c'est que, compte tenu de l'information qui était
disponible, il y avait lieu aujourd'hui d'accélérer les
études puisqu'il semble que le projet soit prometteur. Voilà donc
le sens de la déclaration du premier ministre. Elle n'en a pas d'autres
si on s'attache à l'interprétation littérale de ses
paroles.
Le Président (M. Gagnon): Là-dessus, si vous me
permettez, MM. les membres de la commission, j'ai l'impression qu'on
s'éloigne passablement de l'engagement 400 du Conseil exécutif du
mois de juin. J'ai laissé aller la discussion, parce que, de
près, on pouvait la rattacher, mais on en est rendu à discuter du
discours inaugural qui a eu lieu en novembre au sujet d'un engagement qui a
été pris en juin, un engagement de 43 000 $ sur une étude
qui a été commandée. Si vous voulez, on va essayer
d'être le plus sérieux possible.
M. Paradis: Une petite question supplémentaire très
sérieuse au ministre.
Le Président (M. Gagnon): La dernière.
M. Paradis: Aussitôt que l'étude sera
complétée, on demande qu'elle soit portée à la
connaissance des membres de l'Opposition.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je pense qu'il vaudra mieux poser la
question au ministre responsable...
M. Paradis: Non, excusez-moi.
M. Bérubé: ... parce que, comme président du
Conseil du trésor, je ne peux pas prendre un engagement à la
place de mon collègue.
M. Paradis: Excusez-moi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: La dépense, si vous me le permettez, M. le
Président, est autorisée par le Conseil exécutif et la
demande que je fais par le biais du président du Conseil du
trésor s'adresse au Conseil exécutif de porter à la
connaissance des membres de cette commission le rapport qui sera
complété à la suite d'engagements de fonds sur lesquels
nous nous penchons présentement.
M. Bérubé: M. le Président, la seule chose
que nous pourrions faire - je ne sais pas si notre secrétaire pense que
ceci serait conforme aux us et coutumes de cette commission - c'est de
transmettre cette remarque au ministre responsable.
M. Paradis: La commission demande au Conseil exécutif de
porter à la connaissance de la commission des engagements financiers le
rapport qui découlera de l'engagement financier 400.
M. Bérubé: Lorsque le ministre responsable et le
Conseil exécutif le jugeront approprié.
M. Paradis: Excusez-moi, dans les délais prescrits dans
notre règlement.
Le Président (M. Gagnon): Si vous me permettez, je le
prends plutôt comme un voeu et je pense que, si cela ne se produisait
pas, il y a toujours possibilité de faire la même demande à
l'Assemblée nationale.
M. Paradis: M. le Président, j'aimerais le prendre comme
un voeu également. Ce que je fais, au niveau de la commission des
engagements financiers, je me prévaux de la procédure de cette
commission pour demander qu'il soit déposé dès qu'il sera
prêt.
Si le Conseil exécutif refuse de le déposer, pour des
motifs qui lui appartiennent et qui lui sont propres, à ce
moment-là, à la suite de ce refus de le déposer
aussitôt qu'il l'aura et dans les délais en vertu desquels les
différents ministères sont censés déposer ces
rapports, on interviendra à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Gagnon): Je pense qu'on se comprend.
M. Bérubé: Cependant, je pense que la commission ne
peut pas demander à un ministre de déposer un document, un
rapport...
M. Paradis: C'est porter à la connaissance le contenu
de...
Le Président (M. Gagnon): II a demandé de le porter
à la connaissance... il a exprimé le voeu...
M. Bérubé: Je pense, M. le Président, que ce
serait un dangereux précédent, il me semble...
M. Paradis: Un précédent! Ici, on demande des
curriculum vitae à tous les
jours!
M. Bérubé: C'est un dangereux
précédent, M. le Président.
Une voix: J'aimerais connaître le vôtre! M.
Bérubé: Oui, parce que...
M. Paradis: Je peux vous le faire parvenir de façon
très privilégiée.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La parole est au ministre.
M. Bérubé: Nous pouvons demander, dans le cadre de
nos travaux, tous les renseignements pertinents à un engagement
financier. Toutefois, cette commission ne peut pas se substituer aux autres
organismes de l'Assemblée nationale, qui peuvent être les
commissions de crédit de chaque ministère... Il y a la
période des questions. Je pense que le député de
Brome-Missisquoi ayant clairement compris qu'il existe d'autres institutions
parlementaires pour s'occuper de ces questions, notre commission parlementaire
ne devrait pas s'adresser directement au Conseil exécutif ou à un
ministre, lui demandant de déposer telle ou telle étude... (16
heures)
M. Paradis: Question de privilège; question de
règlement, excusez-moi.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: II n'y a pas de demande de dépôt de
documents dans cette commission; je n'ai jamais demandé un
dépôt de documents.
M. Bérubé: On peut poser la question suivante
à un ministère: Le ministère a-t-il l'intention de
déposer le rapport de telle étude, et, si oui, quand?
Voilà une question que je trouverais appropriée.
M. Paradis: M. le Président, je vous soumets très
respectueusement que s'il fallait accepter la question soumise par...
M. Bérubé: Mais notre commission...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! On va attendre que le ministre termine.
M. Bérubé: M. le Président, moi, je ne suis
pas d'accord. Je ne sais pas si les membres partagent votre opinion...
M. Paradis: Deux points...
Le Président (M. Gagnon): Je vous rappelle que le ministre
responsable qui répond aux questions ici, le président du Conseil
du trésor, a toujours la possibilité de refuser de
répondre à une question. Vous, vous avez toujours la
possibilité d'y revenir à l'Assemblée nationale si vous
voulez avoir votre information. Compte tenu que le débat a
été assez large là-dessus, si vous me le permettez, on va
passer à un autre engagement.
M. Paradis: Après mon argumentation, M. le
Président, parce que...
Le Président (M. Gagnon): Bien, je vais attendre votre
argumentation.
M. Paradis: ... la demande que vous a faite le président
du Conseil du trésor est totalement irrecevable, en vertu de nos
règlements. Il n'y a pas de dépôt de documents dans cette
commission. C'est le premier point. Le deuxième point - votre
jurisprudence là-dessus, M. le Président, est constante, elle est
sans faille, elle est répétée - c'est que s'il fallait
suivre le raisonnement que nous a exposé le président du Conseil
du trésor et dire qu'à chaque fois qu'en vertu de nos
privilèges de députés nous avons l'occasion de nous
adresser à un autre forum, nous n'avons pas le droit ou la
prérogative de poser la question dans cette commission
financière; c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'on a la
possibilité de poser une question en Chambre lors de la période
des questions, qu'à chaque fois qu'il nous est possible de poser une
question au feuilleton, qu'à chaque fois qu'il nous est possible
d'interroger un ministère lors de l'étude de ses crédits,
les questions ici seraient inadmissibles, ce que prône le
président du Conseil du trésor, c'est l'abolition de la
commission des engagements financiers. Avec tout ce qu'ils ont à cacher,
avec la transparence opaque dont ils font preuve, dont ils font montre à
chaque jour, je ne serais pas surpris que ce soit ça l'intention du
président du Conseil du trésor.
Une voix: M. le Président!
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Merci, M. le Président. La
commission des engagements financiers n'a pas comme mandat de soumettre
à l'examen de par la commission tous les résultats des travaux
effectués dans tous les ministères. Dans le cadre de notre
mandat, nous n'avons pas à demander aux ministères de fournir tel
ou tel rapport, telle ou telle étude; les services administratifs n'ont
pas été conçus à cette fin. Le but de cette
commission n'est pas de surveiller l'administration courante, quotidienne des
ministères, mais d'examiner
chaque engagement à dépenser du gouvernement, de
manière à regarder si celui-ci est valable, de manière
à s'assurer qu'on en connaît toutes les implications, de
manière à s'assurer que la dépense sera bien faite. C'est
le rôle de notre commission. Notre commission n'a pas à commencer
à sommer le gouvernement ou tel ministère de déposer ici
telle ou telle ou telle étude.
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
Immédiatement après.
M. Paradis: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Encore une fois, le ministre vient d'utiliser le
terme "déposer" et jamais le député de Brome-Missisquoi,
ni aucun membre de ce côté-ci, représentant l'Opposition
officielle, n'a utilisé ce terme.
M. Bérubé: Alors, dans ce cas-là, M. le
Président, la seule question que nous pouvons adresser au ministre
responsable est la suivante: Le ministre a-t-il l'intention de déposer
le résultat des études, de rendre public le résultat des
études? Et, deuxièmement...
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi. Il est vrai qu'il n'y a pas de
dépôt de documents ici, je présume que vous parliez de
rendre public en dehors, ou à un autre endroit.
M. Bérubé: On demande tout simplement si le
ministre responsable a l'intention de rendre public le résultat de ces
études et, deuxièmement, quand. Voilà le genre
d'information attaché à...
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: II n'est pas question de rendre public. On a
même dans nos règlements ici, de cette commission, une
procédure de huis clos. Il n'est pas question de rendre public.
Le Président (M. Gagnon): Mais, à cette
commission-ci, on ne s'est pas servi de la procédure de huis clos. Cette
commission-ci est parfaitement publique.
M. Paradis: Ce que je veux dire au ministre, c'est ceci:
Lorsqu'il nous dit de rendre public, moi, je lui réponds: Si le
gouvernement a des secrets au niveau de l'administration gouvernementale, et
que ce n'est pas d'intérêt public de les dévoiler, il peut
strictement le livrer à cette commission sous la procédure de
huis clos qu'on a.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse.
M. Bérubé: Sur une question de règlement et,
en même temps, ceci vous permettra de délibérer, j'ai un
téléphone urgent du premier ministre et on me demande de
m'absenter quelques minutes. Pourriez-vous, pendant mon absence...
M. Paradis: Consentement.
M. Bérubé: ... aller au fond de toute cette
question réglementaire?
M. Paradis: Est-ce que vous autorisez le député de
Terrebonne à continuer à répondre?
M. Bérubé: Oui, oui, il n'y a pas de
problème.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, la commission
suspend ses travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 07)
(Reprise de la séance à 16 h 23)
Le Président (M. Gagnon): Nous en sommes toujours à
l'engagement 400 du Conseil exécutif et je pense que vous avez... 400
parce qu'il avait une question à formuler.
M. Paradis: Je répète en substance le sujet sur
lequel il a semblé se dégager un accord pendant la période
d'intermission.
Étant donné que le ministre possède toujours un
droit de refuser de répondre aux questions, s'il s'agit de questions qui
pourraient être préjudiciables au gouvernement si c'était
connu du public malgré cela, est-ce que le président du Conseil
du trésor pourrait demander au Conseil exécutif qu'il porte
à la connaissance de la présente commission, et ce dès
qu'il sera disponible, le rapport qui sera issu de l'engagement financier 400
du Conseil exécutif de juin 1981.
M. Bérubé: Avec un léger amendement en ce
sens que le président du Conseil du trésor comme tel n'a pas
à faire cette
demande, mais que notre secrétaire transmette à notre
ministre d'État à l'Aménagement, responsable du dossier,
cette requête de l'Opposition libérale, oui, je serais d'accord
avec cela.
M. Paradis: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de
règlement.
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Strictement pour spécifier à l'avenir.
Le ministre, dans sa réponse, nous a dit qu'il demanderait au ministre
responsable de l'Aménagement du territoire, mais je ne sais pas si la
commission des engagements financiers - c'est peut-être une question de
directive - a le droit de poser une question à un ministre qui n'est pas
responsable de l'engagement financier.
M. Bérubé: Le ministre est responsable de
l'engagement financier. Cette demande de dépense, un CT - qu'est-ce que
c'est un CT - cette demande d'engagement est signée par, je vois M.
Gendreau, Louis Bernard...
M. Paradis: Si vous parlez de Louis Bernard, cela veut dire
Conseil exécutif.
M. Bérubé: Oui, le ministre d'État à
l'Aménagement.
Le Président (M. Gagnon): Je pense qu'effectivement la
demande s'adresse au Conseil exécutif, puisqu'on étudie les
engagements du Conseil exécutif, lequel peut demander au ministre
concerné de donner la réponse.
M. Bérubé: Parfait.
M. Paradis: Lorsque disponible, que le rapport soit porté
à la connaissance de la commission des engagements financiers.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 500. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'une subvention à la
Société de gestion des droits d'auteur, à titre d'aide
financière sur une période de quatre ans pour 500 000 $. Je
voudrais savoir, M. le Président, s'il s'agit de la première
fois, ou si c'est une coutume.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Si c'est la première fois, pourquoi?
Deuxièmement, est-ce que cette société n'a pas ses propres
fonds, soit par la cotisation, des frais qu'elle exige de la part de ceux qui
veulent y appartenir ou veulent obtenir des renseignements? Est-ce que le
ministre ne croit pas en l'autofinancement d'une telle institution?
M. Bérubé: La présente décision
résulte d'un mémoire sur la politique culturelle du gouvernement
qui a été rendu public par le ministre d'État au
Développement culturel et scientifique. En vertu de cette
décision, on a cherché à résoudre un
problème très sérieux, savoir la perception des droits
d'auteur par les artistes québécois. Comme on le sait, dans la
mesure où un marché est assez éparpillé, beaucoup
de nos artistes ont composé de la musique, rédigé des
textes qui sont utilisés par d'autres et, très
fréquemment, en dépit des lois fédérales sur les
droits d'auteur - parce qu'il s'agit de lois fédérales - ils
n'arrivent pas à faire respecter leurs droits. C'est ce qui a
poussé le ministère à regrouper les artistes en formant
une société québécoise de perception des droits
d'auteur.
Pour encourager la formation de cette société de
perception des droits d'auteur, le gouvernement s'est engagé à
donner une subvention totale de 500 000 $ répartie sur cinq ans, qui
s'étale de la façon suivante: 170 000 $ en 1981-1982, 150 000 $,
140 000 $ et 40 000 $ la dernière année. Il s'agit donc d'une
subvention de cinq ans visant à encourager le regroupement des artistes
québécois, des auteurs québécois au sein d'une
société qui va se voir confier le soin de percevoir les droits
d'auteur au nom des artistes membres. En d'autres termes, plutôt que
d'avoir un individu qui cherche à se faire indemniser pour l'utilisation
de son travail intellectuel, c'est la société qui, en son nom, va
le faire. Les artistes doivent mettre en commun et se répartir entre eux
la perception de ces droits, puisque certaines perceptions obtiennent un
succès, d'autres pas, il y a des frais à associer à cela.
Donc, il y a un mécanisme pour le partage de ces coûts. C'est donc
une façon pour les artistes d'accroître leur autonomie
financière en leur donnant un instrument pour percevoir les droits
d'auteur auxquels ils ont droit en vertu de la loi, mais qu'ils ne peuvent que
difficilement réclamer, compte tenu de la difficulté à
poursuivre un poste de radio, par exemple, qui vient de diffuser une chanson
sur laquelle il y a peut-être des droits d'auteur, mais allez donc
surveiller chaque poste de radio dans l'ensemble du Québec, c'est
presque impossible. C'est l'idée derrière cette
société. (16 h 30)
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je comprends le but de cette société,
mais vu qu'elle s'occupe de percevoir de l'argent dû aux
différents artistes, comment ça se fait que cette
société a besoin de subvention du gouvernement, surtout au temps
difficile dans
lequel on vit? Si la société perçoit 1000 $, je
suis certain qu'elle a un pourcentage de perception qu'elle réclame
à son client ou à l'auteur en question.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: C'est d'ailleurs la suite logique de la
politique culturelle que le député de Sainte-Anne est en train
d'élaborer.
M. Polak: Je suis toujours...
M. Bérubé: Après avoir fermé les
bibliothèques, maintenant il veut assassiner les auteurs.
M. Proulx: Très juste.
M. Bérubé: II y a une continuité dans la
pensée politique du député de Sainte-Anne en ce qui a
trait au développement culturel. Je pense que, là-dessus, il faut
lui rendre témoignage, il y a une constance. Le député de
Sainte-Anne est convaincu que l'activité intellectuelle et culturelle au
sein d'une société n'a pas sa place.
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de
règlement.
M. Polak: Je n'invoque pas souvent une question de
règlement, mais le ministre interprète mes paroles. Je sais que
ce matin il a même dormi ici une demi-heure, je pensais qu'il
était assez réveillé pour comprendre ce que je dis. Je
n'ai jamais dit que la culture ne m'intéresse pas, j'ai simplement dit
que je pense qu'il y a trop de fonds publics gaspillés dans les affaires
culturelles...
M. Blank: M. le Président...
M. Polak: ... comme ici 2 000 000 $ pour aider les artistes. Cela
ne donne pas de pain à Sainte-Anne. C'est ça que j'ai dit; je
suis fier et je le répète.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, le budget du
gouvernement est - pour faciliter la compréhension du
député de Sainte-Anne de -20 000 000 000 $ au-delà.
L'ensemble des dépenses du gouvernement dans le secteur culturel, si on
prend l'ensemble du budget du ministère des Affaires culturelles, doit
être autour de 105 000 000 $ ou à peu près. N'est-ce pas?
Nous dépensons donc...
M. Paradis: 102 000 000 $.
M. Bérubé: ... un deux millièmes, si je ne
me trompe pas...
M. Blank: Expliquez ça pour l'école que vous avez
fermée hier.
M. Bérubé: Nous dépensons donc un deux
millièmes des taxes des contribuables pour 2 000 000 $.
M. Paradis: Ne faites pas calculer le député de
Saint-Jean, M. le président du Conseil du trésor, le
déficit va être encore plus gros que celui de Parizeau.
M. Proulx: M. le Président, pendant que le ministre
compte, nous avons inauguré, la semaine passée, la
bibliothèque de Saint-Jean. C'est une grosse construction. On vous
prépare un article important dans le journal local.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bérubé: C'est 0,5%.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Proulx: C'est ça. J'avais presque raison.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Saint-Jean, s'il vous plaît!
M. Bérubé: J'exagérais.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Saint-Jean, voulez-vous demander la parole, s'il vous plaît, pour que les
gens du journal des Débats puissent transcrire ce qui se passe autour de
la table? D'accord.
M. Bérubé: Indéniablement. La
société québécoise consacre 0,5% à ses
créateurs intellectuels qui sont l'assise de la pensée au sein
d'une société. Le député de Sainte-Anne trouve que
c'est trop. Je pense que ce qui est de trop, c'est le député de
Sainte-Anne. Indéniablement.
Le Président (M. Gagnon): Je vous reconnaîtrai
après. La parole est au député de Terrebonne.
M. Blais: M. le député de Sainte-Anne...
M. Polak: M. le Président, j'invoque le règlement.
Il s'adresse directement à moi. Je ne suis pas encore président
de cette commission.
Le Président (M. Gagnon): La question
s'adresse au président et les questions s'adressent au ministre,
s'il vous plaît;
M. Blais: M. le Président, j'aimerais que vous vous
fassiez le lieu de réverbération de mes paroles directement vers
le député de Sainte-Anne, si c'est possible.
M. Paradis: M. le Président, vous venez d'indiquer au
député de Terrebonne, qui a des difficultés de
compréhension, que les questions s'adressent au ministre.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse. La question
s'adresse au président, mais on ne pose pas de questions aux membres de
l'Opposition; on pose des questions aux ministres. Il peut fort bien s'adresser
au président s'il a quelque chose à dire.
M. le député de Terrebonne, vous avez la parole.
M. Blais: Malgré les sarcasmes qui pleuvent de l'autre
côté, je tiens à dire ceci. J'ai entendu à cette
commission une phrase qui m'a presque fait tomber à bas de ma chaise.
Nous étudions actuellement 500 000 $ pour la Société de
gestion des droits d'auteur Incorporée du Québec, sur quatre
ans...
M. Bérubé: Sur cinq ans.
M. Blais: 500 000 $ sur quatre ans. Il faut penser que les droits
d'auteur québécois ne sont pas protégés du tout
actuellement. C'est la CAPAC qui protège actuellement nos droits
d'auteur. La CAPAC est une compagnie qui a son siège social à
Toronto. Si vous voulez la parole, monsieur, demandez-la au
président.
Le Président (M. Gagnon): Vous avez la parole, M. le
député de...
M. Paradis: C'est ce que j'ai fait; je demande la parole, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Vous avez terminé, M. le
député de Terrebonne?
M. Blais: Non, je n'ai pas terminé.
M. Paradis: Je voulais faire suite à l'invitation.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne, vous avez la parole.
M. Blais: Ensuite, on a la SSM en France, deux compagnies
d'auteur, parce que nous sommes francophones, jusqu'à nouvel ordre.
Espérons que le Parti québécois sera au pouvoir longtemps
pour qu'on reste francophones longtemps au Québec, parce que, si on se
fie aux convictions culturelles qui nous viennent de certaines personnes de
cette commission, il semblerait que nous sommes encore trop francophones.
M. Paradis: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de
règlement...
M. Blais: Quel numéro, s'il vous plaît? M.
Paradis: Article 135a.
Le Président (M. Gagnon): ... M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, la francophonie au
Québec n'a pas vu le jour avec le Parti québécois, elle
était là depuis 1867.
Le Président (M. Gagnon): Cela, c'est une question
d'opinion. M. le député de Terrebonne, vous avez la parole.
M. Paradis: Donc, je la retire.
M. Blais: Cette nouvelle compagnie a d'abord été
formée pour essayer de percevoir des droits d'auteur pour nos auteurs,
qui sont maltraités dans le système actuel; c'est une loi qui, je
crois, remonte à 1897, adoptée et contrôlée par le
fédéral. Il arrive ceci, c'est que la CAPAC étant à
Toronto, ne mettant pas l'obligation d'écouter à la radio les
chansons et se basant, très souvent, sur ses émissions à
Toronto, nos auteurs francophones n'ont pas les droits qu'ils devraient avoir.
C'est la même chose pour récupérer des droits d'auteurs des
chansons de nos francophones du Québec qui jouent en Europe.
C'est extraordinaire si cette compagnie peut enfin atteindre le but
qu'elle devrait se fixer, c'est-à-dire récupérer tous nos
droits d'auteur à travers le monde, parce que la CAPAC qui doit le faire
ne le fait pas.
Ensuite, quand on dit que le budget total du ministère des
Affaires culturelles qui était miteux...
M. Paradis: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Terrebonne... M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: S'il vous plaît, M. le Président, c'est
quasiment une question de privilège.
Une voix: La prochaine fois.
M. Paradis: Je sais que je n'ai pas le
droit, mais... M. le Président, est-ce que je pourrais savoir,
sur le premier point qu'a développé le député de
Terrebonne, quelle était sa question au président du Conseil du
trésor? Cela a semblé m'échapper, je m'excuse.
Le Président (M. Gagnon): Nous sommes ici pour
étudier un engagement financier. Le député de Terrebonne a
parfaitement le droit d'émettre une opinion sur un engagement
financier...
M. Paradis: Sans poser de question.
Le Président (M. Gagnon): ... et on verra après
s'il aura une question à poser...
M. Bérubé: Question de règlement, M. le
Président.
M. Paradis: Question de directive.
Le Président (M. Gagnon): Sur la question de
règlement, M. le ministre.
M. Bérubé: Sur la question de règlement, M.
le Président. La tournure que prend notre débat actuellement ne
nous permet pas véritablement de progresser. Le député de
Terrebonne a une intervention valable à faire et je constate que, du
côté de l'Opposition, on l'interrompt de façon
systématique en invoquant des questions de règlement. Je pense
qu'il y a parfois lieu d'invoquer des questions de règlement de
manière à rectifier des faits, mais je pense qu'il est
approprié de laisser l'Opposition s'exprimer, dire ce qu'elle pense,
sans l'interrompre continuellement, et nous apprécierions, M. le
Président, si on voulait appliquer la même ouverture face aux
interventions des députés du parti ministériel.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Je ne prendrai pas les vingt minutes que le
règlement me permet, mais laissez-moi au moins parler quelques minutes.
Le droit normal et intrinsèque de cette commission me permet de parler
vingt minutes. Je tiens à dire ceci; nous disons souvent que nous
blâmons le fédéral, vous nous le reprochez. Mais, au niveau
de la culture, je me dois de dire que notre gouvernement, loin de faire trop,
ne fait pas assez pour la culture et je m'en voudrais de ne pas le dire ici,
parce que l'occasion se présente. C'est extrêmement rare qu'on a
l'occasion de le faire. Bien sûr qu'on est en période de
compression budgétaire, en période de contraction, de
restriction. Cependant, la culture au Québec, le budget du
ministère des Affaires culturelles est tellement pauvre que cela en est
presque scandaleux. C'est ce que je voulais dire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Saint-Jean, avez-vous demandé la parole?
M. Paradis: J'avais demandé la parole avant.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président... Excusez, M. le ministre,
j'avais demandé la parole depuis...
Le Président (M. Gagnon):
Immédiatement après.
M. Paradis: ... quasiment les calendes grecques.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: À la suite des paroles du député
de Terrebonne, M. le Président, ce ne sont pas tellement les montants
que l'on consacre qui sont importants que l'efficacité - je cite le
président du Conseil du trésor, je pense - de la dépense.
Dans cette période de restrictions budgétaires, est-ce qu'on
pourrait suggérer au président du Conseil du trésor et
à ce gouvernement, lorsqu'il fait une dépense de 500 000 $ dont
le but est, comme le président du Conseil du trésor nous l'a
expliqué, comme le député de Terrebonne nous l'a
expliqué, la perception de droits d'auteur au nom des auteurs
québécois, d'adopter le même système que celui
adopté au ministère de la Justice envers les justiciables qui
font appel au fonds d'aide aux recours collectifs? Ce système fait en
sorte que le gouvernement avance des montants, dans certains cas, pour financer
des poursuites pour les citoyens les plus démunis, par l'entremise du
fonds des recours collectifs mais, à partir des montants perçus
par ces gens lorsqu'ils ont gain de cause, le gouvernement est
remboursé.
Les artistes au Québec, les auteurs au Québec, c'est faux
de dire que ce sont tous des pauvres. Ceux qui récupéreront les
droits d'auteur les plus importants dans ce système sont les plus riches
et les plus avantagés, financièrement, et probablement ceux qui
auront participé, qui auront reçu d'autres montants du
gouvernement dans le cadre des fêtes nationales. Est-ce qu'on pourrait
avoir une directive dans le cadre de cet engagement financier à savoir
que, lorsque les montants seront récupérés, ils seront
remboursés? Je n'ai rien contre la récupération des droits
d'auteur, c'est peut-être une avance de fonds dont ils ont besoin pour
démarrer présentement, mais que ce soit considéré
comme une avance de fonds,
que le remboursement soit effectué et qu'on consacre ce
demi-million, à la demande du député de Terrebonne
lui-même, à d'autres oeuvres qui n'ont pas les moyens. C'est une
oeuvre à but lucratif, ce n'est pas sans but lucratif.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, le
député de Brome-Missisquoi vient de faire dévier une
intervention du député de Sainte-Anne dans un sens qui pourrait
paraître un peu plus logique puisque, finalement, il veut plutôt
s'attaquer à la façon de dépenser qu'au montant comme tel,
reconnaissant là peut-être qu'il y a lieu de s'occuper de
développement culturel. J'aurais une intervention à faire sur le
fonds, parce que à plusieurs reprises le député de
Sainte-Anne... Je le taquine souvent - on a du plaisir, d'ailleurs - je sais
que lui aussi fait des blagues mais, au fond, les blagues traduisent
également une préoccupation qu'il a et, souvent, quand je
taquine, il y a quand même une préoccupation plus
fondamentale.
M. Polak: Pain et beurre sur la table.
M. Bérubé: Oui, c'est cela. Dans l'intervention du
député de Sainte-Anne, il y a d'abord les dangers d'une
démagogie facile, d'une part, qu'il faut tenter d'éviter; d'autre
part, il y a une incompréhension, il me semble, du fonctionnement d'une
société. Si on remonte dans la préhistoire, on constate
que l'une des premières choses que l'homme des cavernes a faites a
été des peintures sur les murs. La préoccupation de la
création intellectuelle, artistique dans les sociétés les
plus pauvres, les plus démunies, a toujours été au premier
rang de l'activité humaine. Je devrai rappeler au député
de Sainte-Anne que l'homme est peut-être un animal, mais il est
doué de raison. Ce qui fait la grandeur de l'homme, c'est son
intelligence et sa capacité de créer sur le plan intellectuel,
sinon il ne serait qu'un simple animal.
M. Polak: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Le ministre vient de dire qu'on prend trop de temps,
qu'on développe des grandes thèses, maintenant il discute de la
nature de l'homme. Nous sommes à étudier une subvention de 2 000
000 $. Si on veut avancer nos travaux, on va s'en tenir à cela.
Le Président (M. Gagnon): La parole est au ministre.
M. Bérubé: Dans toutes les sociétés,
ce qui est important, c'est l'âme du peuple, c'est sa façon de
s'exprimer, c'est la créativité de ses citoyens. C'est ce qui est
important. Il y a des sociétés pauvres et des
sociétés riches. Une société africaine pauvre n'est
pas moins valable qu'une société nord-américaine et,
pourtant, elle dispose de moins d'hôpitaux, elle dispose de moins
d'autoroutes, elle dispose de moins de métros, elle n'a pas moins de
valeur intellectuelle. Ceci démontre bien que ce qui est important, ce
n'est pas le nombre d'hôpitaux qu'on a au sein d'une
société, ou le nombre de repas qu'on mange, ou le nombre de
calories qu'on prend dans une année, c'est la valeur intellectuelle de
cette société et cette capacité à créer
quelque chose d'original. C'est là le rôle du créateur
artistique, qui est le fleuron de la pensée humaine et il
m'apparaît normal que nos sociétés fassent un effort pour
permettre l'éclosion de la vie intellectuelle.
M. Paradis: M. le Président, question de règlement.
Je vous demande de rappeler à l'ordre le président du Conseil du
trésor. Il n'est pas question d'activer la culture, il est question de
percevoir de l'argent par une société pour les artistes. Cela
coûte au gouvernement du Québec 500 000 $ qui ne seront jamais
remboursés, alors que ces gens vont percevoir de l'argent. Je lui ai
demandé strictement s'il était en mesure d'assurer cette
commission qu'il prendra les dispositions nécessaires pour que, quand
l'argent sera perçu, le gouvernement soit remboursé, parce que ce
sont les plus riches des artistes, même les richissimes, qui vont en
percevoir le plus, alors qu'on coupe dans les hôpitaux, qu'on coupe
partout.
Le Président (M. Gagnon): II faudrait rattacher votre
intervention à l'engagement, s'il vous plaît.
M. Bérubé: Oui, mon exposé
préliminaire va simplement faire ressortir l'importance de
défendre les créateurs.
Deuxièmement, il y a la façon choisie. L'auteur doit
pouvoir vivre de son métier. Par conséquent, il doit percevoir
des droits d'auteur. On constate que seul, incapable de surveiller ceux qui
font l'utilisation de sa création, il est généralement
incapable effectivement de récupérer ce qui lui est dû; il
se retourne souvent vers le gouvernement à ce moment-là pour
demander des subventions de toutes sortes pour tenter de compenser pour un
revenu trop maigre et nous avons donc tenté d'aller à la source
du mal en regroupant les auteurs au sein d'une société qui va
avoir les moyens de faire cette récupération. Il s'agit donc
ici...
M. Paradis: Question de règlement.
Le Président (M. Gagnon): Sur une question de
règlement, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Au cas où ce serait enregistré au
journal des Débats, le député de Terrebonne vient de
traiter l'Opposition d'être antiquébécoise. Ce qu'on
demande, sur cet engagement financier, c'est que l'argent investi là
soit récupéré pour l'avantage des Québécois
qui en ont le plus besoin dans la société.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, c'est à
nouveau une interruption qui m'apparaît non fondée et contraire
à l'esprit du règlement dont abuse le député de
Brome-Missisquoi depuis le début de cet après-midi. Il a sans
doute mal digéré son repas. C'est dommage! Pourtant, au
Parlementaire, on mange très bien.
M. Paradis: J'ai bien digéré, je n'ai pas
mangé avec le ministre.
M. Bérubé: Non, parce que j'ai mangé avec
les parlementaires de ma formation et, à ma connaissance, il n'en serait
pas digne.
M. Paradis: Malformation!
M. Proulx: ... comme j'en connais!
M. Bérubé: M. le Président, il s'agit ici
d'une subvention qui n'est pas différente d'une subvention que l'on
accorde à des entreprises dans le comté de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je m'excuse, question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: C'est strictement différent, c'est une agence
de perception.
M. Bérubé: On abuse du règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, ce n'est pas une
question de règlement. Si vous me demandez la parole, vous aurez le
droit de réplique. La parole est maintenant au ministre.
M. Paradis: Je m'excuse, M. le Président, sur votre
décision, c'est assurément une question de règlement. Le
président du Conseil du trésor est en train d'induire cette
commission en erreur en disant que ce n'est pas du même genre.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse moi aussi, parce que
c'est plutôt une question d'opinion et vous aurez l'occasion d'exprimer
votre opinion après. La parole est toujours au ministre.
M. Bérubé: Merci, M. le Président. C'est
bien évident que la question de règlement était totalement
mal appropriée.
Le Président (M. Gagnon): Ce sera ensuite à votre
tour, je vous reconnais immédiatement après.
M. Bérubé: Oui, certainement, dès que
j'aurai terminé, M. le député de Saint-Jean, il me fera
plaisir de vous...
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Saint-Jean.
M. Proulx: Pour éclairer ma lanterne, M. le
Président, pourriez-vous me définir la vocation et le sens de
cette société, en deux mots? Cela nous aiderait.
M. Paradis: Percevoir de l'argent.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: C'est ce que je suis en train de
faire.
M. Proulx: Vous trouvez?
M. Paradis: II n'a pas compris.
M. Bérubé: Cette société regroupe
donc les auteurs et elle a pour but de percevoir à la place des auteurs,
sur une base collective, les droits d'auteur auxquels les artistes membres de
la société ont droit et, subséquemment, la
société verse aux auteurs un certain pourcentage au pro-rata,
j'imagine, selon l'importance de l'oeuvre. C'est donc une entreprise
strictement commerciale qui, d'ici cinq ans, va s'autofinancer avec les profits
faits lors de la perception. Elle perçoit des droits, en verse une
partie à l'auteur, en conserve une autre partie pour autofinancer son
développement. Il s'agit donc d'une entreprise commerciale.
De la même façon que nous avons des industries en
construction que nous subventionnons pour créer des emplois pour
démarrer, en l'occurrence, nous subventionnons une société
qui, elle, subséquemment, va permettre aux auteurs de vivre de leur
métier, ce qu'ils ne peuvent pas faire présentement. Donc, nous
allons créer des emplois rentables dans le secteur culturel en prenant
les moyens pour que lorsqu'un artiste a conçu une oeuvre, il en
reçoive les bénéfices matériels auxquels il a
droit grâce à la perception faite par la
société. C'est donc une société commerciale qui
aura comme conséquence de permettre à un grand nombre de nos
artistes de vivre de leur métier, de la même façon qu'il y
a des entreprises au Québec qui, grâce à des subventions
gouvernementales, permettent à certains de nos concitoyens de vivre de
leur métier. Cela peut être un métier manuel ou en autre
métier, et je prétends que les artistes, qui ont toujours
été négligés dans notre société, ont
droit au même genre de traitement. C'est le sens de la subvention qui est
accordée ici.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, pour répondre
rapidement, parce que moi aussi j'aimerais continuer les travaux sur d'autres
sujets, premièrement, je n'ai aucune leçon à recevoir du
ministre, du président du Conseil du trésor ni même
d'autres députés qui sont intervenus sur le plan de la culture.
En fait, dans mon pays d'origine on était aussi cultivé, et cela
même avant que vous soyez établis ici au Canada. Je viens
d'Europe, et je pense qu'au point de vue de la culture on n'a rien à
apprendre. On connaît la valeur de cela.
M. Bérubé: Parfait.
M. Polak: Deuxièmement, il s'agit ici d'une question de
priorité dans ce qu'on fait. Dans cet engagement, le
député de Brome-Missisquoi a parlé d'une agence de
collection; c'est comme ça que je le vois. Je me demande si, au temps
où lequel nous vivons, il est responsable de financer, de donner des
subventions pour un demi-million de dollars à une agence de collection
qui doit être capable de s'autofinancer avec l'argent qu'elle
récupère. D'ailleurs, je suis tout en faveur des droits d'auteur.
Comme avocat, je me suis déjà occupé des artistes
québécois, exactement pour faire payer les droits d'auteur. J'ai
obtenu ça pour eux. J'ai pris 10%, aucun problème, tout le monde
était très heureux. Il n'y a pas de problème à ce
point de vue-là, ça existe, ce n'est pas la première fois
qu'on parle de droits d'auteur, ça existe depuis déjà
longtemps, sans aucune subvention de la part du gouvernement. Je dis simplement
que si c'est une agence de collection, j'aimerais savoir.
Maintenant, j'aimerais avoir quelques précisions sur cet
engagement. Où sont les locaux de cette société à
Montréal? J'aimerais bien savoir où elle a sa bâtisse,
combien de loyer elle paie, combien de monde travaille là. Est-ce qu'il
y a un directeur, un directeur adjoint? Combien y a-t-il de secrétaires?
J'aimerais bien savoir le nombre de personnes à cette
société-là. Et savoir s'il s'agit, encore ici, d'un
agrandissement sur le plan culturel qui ne produit pas beaucoup pour les
auteurs. Ou est-ce que c'est un petit groupe d'abeilles qui travaillent
fortement pour les auteurs?
Donc, j'aimerais avoir quelques détails sur cette
société, sur la manière dont elle fonctionne.
Une voix: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président,
évidemment, il s'agit pour le gouvernement d'apporter un appui technique
et financier à une société qui n'est pas une
société gouvernementale. Donc, il faut que ce soit clair. Ce
n'est pas une agence gouvernementale, mais bien une société
à caractère privé, encouragée dans le cadre des
politiques gouvernementales.
Deuxièmement, je pense que ce qu'il faudrait, c'est demander au
secrétariat général, au secrétariat au
Développement culturel de nous faire part des réponses aux
questions posées par député de Sainte-Anne.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Saint-Jean, après quoi je reconnaîtrai le député de
Brome-Missisquoi.
M. Proulx: II y a tellement d'engagements financiers, que vous ne
connaissez pas toute la structure de cette société. Est-ce que
ça s'adresse seulement aux auteurs, dans le sens commun du mot, aux
écrivains, ou à toute autre forme de créateurs, musiciens,
architectes, peintres? Je pose la question au président.
M. Bérubé: Je crois que...
M. Proulx: À tous les créateurs. Est-ce que vos
notes vous permettent...
M. Bérubé: Mes notes ne me permettent pas de donner
exactement la... Elle a un caractère polyvalent. Cela inclut tous les
créateurs intellectuels.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: Et par définition, comme
ça inclut tous les créateurs intellectuels, on ne sait pas si
ça inclut le député de Sainte-Anne, mais comme il se
refuse entièrement...
M. Proulx: Un petit détail, pour revenir à ma
question de tout à l'heure. On faisait une allusion en disant: Moi, je
viens de la Hollande, du point de vue culturel, je n'ai rien à apprendre
du Québec. C'est une attitude quelque peu méprisante à
l'égard de
la culture québécoise.
M. Polak: M. le Président, une question de
règlement. Encore une fois je m'oppose sérieusement. Tout ce que
j'ai dit, et le député de Saint-Jean...
M. Bérubé: Pour une fois, c'est une question de
privilège fondée.
M. Polak: ... n'a qu'à relire plus tard, la transcription,
quand ça reviendra, de ce que j'ai dit - c'est que je n'ai rien à
apprendre du ministre ou de vous autres au point de vue de la culture, , parce
que mon "background" en culture est aussi bon que le vôtre. C'est
exactement ce que je dis en quelques mots.
M. Bérubé: Indéniablement. Je voudrais
compléter la réflexion du député de Sainte-Anne. Il
a, d'ailleurs, parfaitement raison à cet égard. En effet, venant
d'un pays comme la Hollande, d'ailleurs il s'exprime admirablement bien en
français, il faut le souligner, ayant également une aussi grande
facilité en anglais, ce qui me frappe, évidemment, du
député de Sainte-Anne, c'est qu'il apporte une contribution, un
enrichissement réel à la société
québécoise.
M. Polak: Vous préparez quelque chose?
M. Bérubé: Non, non. Et c'est ce qui met,
d'ailleurs, l'accent sur l'importance de cette société. Pourquoi
a-t-on une société d'encouragement aux auteurs? C'est pour
multiplier le nombre d'auteurs, pour multiplier les facettes de l'intelligence
humaine. C'est, d'ailleurs, pour cette raison que je trouve que le
député de Sainte-Anne apporte à la société
québécoise un apport culturel remarquable. Cependant, je trouve
dommage qu'il ne sente pas, dans la présence du député de
Saint-Jean et dans la mienne également, un apport important,
différent du sien évidemment, fort heureusement, mais qui
pourrait également l'enrichir.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Sainte-Anne. J'avais reconnu avant...
M. Polak: M. le Président, je pense qu'on commence
à se comprendre un peu mieux après ce long débat,
c'est-à-dire que j'accepte totalement les paroles du ministre
vis-à-vis de l'aspect culturel que j'apporte. J'accepte aussi l'aspect
culturel que je suis en train d'apprendre de lui et de ce beau pays qu'est le
Canada et la province de Québec mais, dans le pays d'où je viens,
le gouvernement n'a jamais financé une agence de collection. Jamais!
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, tantôt -j'en profite
pour saluer son retour à cette commission - le député de
Terrebonne a mentionné qu'il y avait une agence, au niveau
fédéral, qui s'occupait du même genre de travail, qui
s'appelait la CAPAC - il m'a appris cela - et dont le siège social
était à Toronto. Premièrement, est-ce que la CAPAC dont on
parle a des bureaux à Québec ou à Montréal,
à l'intérieur de la province de Québec? Avant de financer
un projet parallèle, les deux autoroutes, les deux portes, etc., est-ce
qu'on a fait des approches auprès de la CAPAC dans le but de l'inciter
à améliorer ses services auprès des auteurs
québécois?
M. Bérubé: Je pense que le député de
Brome-Missisquoi aurait dû écouter l'excellent discours du
député de Louis-Hébert, hier, à l'Assemblée
nationale où le député de Louis-Hébert a
cité un auteur tchèque que je ne connaissais pas.
M. Paradis: J'ai vu la citation aujourd'hui. C'était dans
les journaux ce matin.
M. Bérubé: II a parlé du complexe du vaincu
et ce qui caractérise le vaincu, c'est qu'il finit par penser comme le
vainqueur et à rationaliser sa défaite à travers la
perception du vainqueur. Le député de Brome-Missisquoi n'a
tellement pas la moindre notion qu'il existe au Québec une entité
culturelle distincte que ce qu'il voudrait, c'est que le regroupement des
artistes chargés de la défense des créateurs francophones
soit un regroupement essentiellement de créateurs anglophones...
M. Paradis: M. le Président...
M. Bérubé: ... majoritairement anglophones,
concevant l'intervention au sein de la société en termes
d'anglophones. Je n'ai rien contre cette perception qui peut être un
enrichissement, à une condition: qu'elle ne représente pas un
néo-colonialisme auquel le député de Brome-Missisquoi a
tendance à céder trop facilement.
M. Paradis: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ... juste pour que le ministre tente de comprendre
qu'est que c'est l'engagement financier sur lequel on discute. Il n'est pas
question de créer de la culture au Québec, il n'est pas question
de créer de l'histoire, il n'est question de rien de cela. Il est
question de collecter de
l'argent par une agence. Que ce soit collecté, cet argent, avec
la figure de la reine sur la piastre - parce que c'est ça que vous
cherchez à collecter pour le bénéfice de nos auteurs - par
un organisme tchèque, hollandais, américain, canadien, ontarien
ou québécois, l'important, ce sont les résultats et
l'argent qui revient dans les poches de nos auteurs québécois
pour qu'eux créent. C'est là, la différence et c'est ce
que vous n'avez pas compris, M. le ministre, dans le présent engagement
financier. (17 heures)
Je vous répète ma question à laquelle vous n'avez
pas répondu. Est-ce que la CAPAC dont le but, les objectifs, sont de
percevoir de l'argent avec - on aimerait bien avoir la figure de Jean
Chrétien dessus, mais c'est celle de la reine qu'on a
présentement - la figure de la reine dessus, pour le
bénéfice des artistes qui pourront, eux, créer le plus
québécoisement possible, et cela n'a rien à voir dans le
débat. Est-ce qu'on a vérifié si cet organisme
fédéral avait des bureaux dans la province de Québec? Et
est-ce qu'on nous a approchés dans le but d'économiser de
l'argent, de remettre aux plus nécessiteux de notre
société cet argent qu'on aurait pu économiser, et de
travailler en collaboration avec eux, pas pour créer de l'or
québécois, mais pour percevoir de l'argent et protéger les
droits d'auteur?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Parlant d'efficacité de la
dépense, le député de Brome-Missisquoi, je pense, fait
montre d'une méconnaissance assez dramatique de ce qu'est une
société...
M. Paradis: ... après?
M. Bérubé: ... de l'importance, pour une
société normale, saine, de disposer d'instruments qu'elle
contrôle, de manière à s'assurer que ces instruments sont
bel et bien adaptés à sa spécificité culturelle. Le
député de Brome-Missisquoi nous dit: Vous, artistes
québécois qui oeuvrez à mort dans le domaine du disque,
alors qu'il y a relativement peu de disques canadiens, qui êtes
très développés dans le secteur du théâtre,
sous une forme de théâtre très différente du
théâtre, donc, vous, qui avez une spécificité
propre, pourquoi ne demandez-vous pas au regroupement des artistes anglophones
du Canada de venir faire cette perception, de venir adapter les moyens qui
seraient les plus aptes à défendre vos intérêts
financiers?
C'est une telle déviation...
M. Paradis: De colonisés.
M. Bérubé: Oui, de colonisés. C'est une
telle déviation que j'en suis complètement ébahi. Cela
laisse supposer que ce sont les Français qui sont le plus en mesure de
comprendre la société américaine et d'ajuster les
institutions américaines aux besoins des Américains. Ce sont les
Britanniques qui devraient s'occuper de nous. Nous, nous devrions nous occuper
des Italiens, et ainsi de suite.
Bien, voyons donc! II est normal que chaque société ayant
une culture, une entité propre se donne des instruments propres, qu'elle
contrôle elle-même, de manière à s'assurer qu'elle
aura toujours la plus grande efficacité.
Vous me parlez de l'efficience des dépenses. Il m'apparaît
bien évident qu'une dépense que nous contrôlons
nous-mêmes sera toujours plus adaptée et plus efficace qu'une
dépense sur laquelle nous n'avons aucun contrôle.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le ministre, est-ce que vous pouvez me confirmer -
et je maintiens les questions que j'ai posées - s'il y a des
Québécois qui travaillent pour la CAPAC?
M. Bérubé: Vous vous renseignerez.
M. Paradis: Je m'excuse, M. le ministre, je n'accepte pas, de la
part du ministre, ce genre de réponse. Est-ce que le ministre peut nous
informer si on a vérifié s'il y avait des Québécois
qui travaillaient pour la CAPAC, des bons ou des méchants
Québécois, les deux sortes de Québécois dont on
entend parler par ce gouvernement?
M. Bérubé: Non, M. le Président, je ne le
demanderai pas. Je n'irai certainement pas faire enquête auprès de
la CAPAC.
M. Paradis: M. le Président, est-ce qu'on peut demander au
ministre pour quelle raison il refuse de vérifier? Il a autorisé
cette dépense, autorisé cet engagement financier no 500 sans
vérifier s'il y avait des Québécois qui travaillaient pour
la CAPAC, dont les objectifs sont les mêmes. Est-ce qu'il peut nous
donner des explications sur son refus?
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de
règlement.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Le ministre nous induit en erreur avec cette affaire de
la CAPAC parce que j'ai une connaissance personnelle de la CAPAC...
M. Bérubé: C'est vous qui en parlez.
M. Polak: La CAPAC a ses bureaux à Montréal. La
CAPAC a des personnes qui y travaillent qui sont des francophones. Il y a une
avocate francophone qui est là sur une base permanente, qui s'occupe
exactement du même travail que le nouvel organisme. Quant à moi,
la seule raison qu'on a de donner une subvention à ce nouvel organisme,
c'est simplement qu'on veut prendre ses distances vis-à-vis de la CAPAC
et on essaie de nous dire que ce sont des anglophones, que c'est le reste du
pays qui contrôle cela. Ce n'est pas du tout vrai. La succursale de la
CAPAC à Montréal...
M. Bérubé: La succursale? Voilà la
mentalité de succursale du Parti libéral.
M. Polak: ... est une organisation francophone qui travaille pour
le bénéfice des artistes francophones dans le
Québec...
M. Bérubé: C'est cela. On nous demande...
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre! Je donne la
parole à...
M. Polak: ... qui accepte tous les enregistrements de brochures,
de livres et de disques et qui s'acquitte très honorablement de sa
tâche.
M. Paradis: Les péquistes qui travaillent à la
CAPAC vont être heureux de l'entendre.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre a la parole.
M. Bérubé: La succursale du Parti libéral
fédéral à Québec nous demande pourquoi nous ne nous
contentons pas d'une succursale de Toronto pour assurer la protection des
droits économiques des artistes québécois. Quand on vous
dit que vous avez adopté une mentalité de vaincu, c'est ce que
cela veut dire.
M. Paradis: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi, sur une question de règlement.
M. Paradis: Lorsque le ministre dénonce les gens qui
travaillent à la CAPAC au Québec, je tiens à lui dire
qu'il dénonce -parce que j'en connais quelques-uns - des militants
péquistes. Ils vont être très heureux d'entendre ces
propos.
Le Président (M. Gagnon): Je vous souligne que ce
n'était pas une question de règlement.
M. Paradis: Je la retire.
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je terminerais en soulignant qu'il y a
également, dans le domaine aérien, la CALPA et l'Association des
gens de l'air. M. le Président, je pense que l'Association des gens de
l'air a toujours défendu beaucoup plus les intérêts des
gens du Québec que la CALPA.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Non, je n'ai pas de question.
Le Président (M. Gagnon): Non, bon. Nous sommes rendus
à l'engagement 600. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Les Moulures Lac-Saint-Jean
Inc., Mistassini, comté de Roberval, dans le cadre du programme de
stimulation de l'économie et de soutien de l'emploi. Onze emplois
permanents. Montant de l'engagement: 42 000 $ - Nature du projet: Implantation
d'une usine de fabrication de moulure en bois et de planches murales." Quel est
le coût d'investissement total?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: 447 000 $.
M. Paradis: Est-ce qu'il s'agit d'emplois permanents maintenus ou
créés?
M. Bérubé: Créés.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 601, M. le
député de Brome-Missisquoi, puis le député de
Sainte-Anne.
M. Paradis: "Subvention à Sodev Inc. Sherbrooke, dans le
cadre du programme de stimulation de l'économie et de soutien de
l'emploi. Cinq emplois permanents et un emploi à temps partiel. Montant
de l'engagement: 36 000 $ - Nature du projet: Implantation d'une entreprise de
fabrication de produits de haute technologie scientifique (appareils de
mesure)." Il s'agit d'un investissement de combien au total?
M. Bérubé: 97 000 $.
M. Paradis: Est-ce qu'il y a d'autres participations
gouvernementales que ces
36 000 $?
M. Bérubé: Je ne peux pas vous le dire, mais il n'y
a pas eu de subvention... antérieurement.
M. Paradis: Est-ce que vous pouvez vérifier s'il y a une
contribution gouvernementale autre, soit du fédéral, soit du
provincial.
M. Bérubé: Oui, la contribution des
ministères ou organismes publics fédéraux et provinciaux
représente 49% du coût total.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 602, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'une subvention à la
Société 101283 Canada Ltée, dans le cadre du programme de
stimulation de l'économie et de soutien de l'emploi, pour un montant de
74 000 $. Nature du projet: Relance d'une entreprise de production de monuments
de granite (Delta granite).
Je voudrais savoir, M. le ministre, si le directeur qui trouve à
la Société 101283 Canada Ltée est la personne qui
était directeur de la compagnie Delta granite ou s'il s'agit de
personnes complètement différentes.
M. Bérubé: Je pense que c'est la même,
puisqu'il s'agit de relancer Delta granite.
M. Paradis: Ce sont les mêmes actionnaires, M. le
ministre?
M. Bérubé: Le directeur du projet est M. Edward
Hyden et c'est la relance de la société Delta granite.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 603, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Les Herbes fines du
Québec Inc., comté de Lotbinière, dans le cadre du
programme de stimulation de l'économie et de soutien de l'emploi. Cinq
emplois permanents. Montant de l'engagement: 50 000 $. Nature du projet:
Transformation et mise en pots d'herbes aromatiques et condimentaires produites
dans Lotbinière."
Est-ce qu'on peut savoir du président du Conseil du trésor
quel est l'investissement total dans ce projet?
M. Bérubé: 191 250 $
M. Paradis: Est-ce qu'il y a d'autres participations
gouvernementales au niveau fédéral ou provincial?
M. Bérubé: La somme des subventions des
ministères ou organismes publics s'élève à
42,5%.
M. Paradis: Pour-cent? M. Bérubé: Oui.
Le Président (M. Gagnon):
Consommateurs, Coopératives et Institutions financières,
engagements 600, 601.
Éducation, engagements 200, 201, 400, 401, 402, 403, 404.
Engagement 404, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Soumissions publiques. Contrat de services pour la
production de quatre vidéos sur la discrimination à l'intention
du personnel scolaire du primaire et du personnel scolaire du secondaire.
Fournisseur choisi: Les Films Stock Ltée. Montant de l'engagement: 79
575 $."
Est-ce que ces vidéos seront disponibles sur demande ou est-ce
que l'on prévoit une campagne de sensibilisation?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: II s'agit d'abord de les utiliser dans
les classes d'accueil aux immigrants et également pour former les
enseignants. Donc, ça doit être des cours de recyclage.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Mais ça va être des cours de recyclage
donnés aux immigrants, au Québec?
M. Bérubé: Non, il y a des classes
régulières à l'intention des immigrants et il y a
également des cours à l'intention des enseignants, de
manière à développer chez eux une sensibilité a ces
problèmes de discrimination.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 500.
M. Bérubé: Cela va nous permettre d'endurer le
député de Sainte-Anne plus facilement.
M. Paradis: 500, M. le Président.
M. Polak: Voulez-vous répéter cette remarque
gratuite, M. le ministre? Je veux bénéficier tout de même
de votre sagesse.
M. Bérubé: Cela va nous permettre d'endurer le
député de Sainte-Anne plus facilement.
M. Polak: Ah! oui. Je comprends ça.
M. Paradis: Où est-ce que ces films ont été
faits?
M. Bérubé: Les cassettes? M. Polak: Oui.
M. Bérubé: Je ne le sais pas. Je sais que le
député de Marguerite-Bourgeoys s'est proposé comme acteur,
récemment, à l'Assemblée nationale. Effectivement, on va
avoir recours à ses services...
M. Paradis: II était en retard, tous les rôles
étaient pris ou quoi?
M. Bérubé: ... pour illustrer
l'intolérance.
Éducation
Le Président (M. Gagnon): Éducation, engagement
500. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Contrat de services
pour l'organisation du colloque sur l'avenir de la langue française dans
les communications et les publications scientifiques et techniques qui se
tiendra à Montréal en novembre 1981. Fournisseur: M. Maurice
Mercier, Charny, comté de Lévis. Montant de l'engagement: 27 000
$."
Ce colloque est sous l'autorité de quel organisme
privé?
M. Bérubé: Le Conseil de la langue
française.
M. Paradis: Pourquoi l'engagement d'un organisateur payé
par le gouvernement?
M. Bérubé: Le Conseil de la langue française
est un organisme gouvernemental, si je ne m'abuse. C'est le conseil qui
organise le colloque. Par conséquent, c'est donc quelqu'un payé
par le gouvernement.
M. Paradis: Mais est-ce que le conseil ne jouit pas du personnel
nécessaire à l'organisation d'un tel colloque?
M. Bérubé: Enfin, il s'agit d'un emploi assez
intense, puisqu'il faut préparer un document de 200 pages à
l'intention des participants au colloque. Cela suppose une connaissance
approfondie du domaine de la recherche scientifique en particulier. C'est pour
cette raison que M. Mercier a été choisi.
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait obtenir la communication du
contenu du curriculum vitae de M. Maurice Mercier?
M. Bérubé: Certainement. Il a été
huit ans sous-ministre adjoint au ministère de l'Éducation, de
1970 à 1978. Il est à sa retraite depuis juillet 1978. Il s'agit
donc d'un haut fonctionnaire du gouvernement qui pendant de nombreuses
années a oeuvré comme enseignant au collège L'Assomption,
à Giffard, Québec. Il a été directeur
général de la Commission scolaire de Sainte-Foy. Il a
été également secrétaire du comité du plan
de développement scolaire au ministère de l'Éducation;
deux ans directeur général adjoint à la Direction
générale de la planification au ministère de
l'Éducation et, finalement, huit ans sous-ministre adjoint au
ministère de l'Éducation.
M. Paradis: Depuis 1978? M. Bérubé: À
la retraite.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne, sur 500 ou 501?
M. Blais: Sur 500.
C'est un colloque auquel j'ai assisté de façon sporadique.
On a engagé quelqu'un parce qu'on recevait le monde entier, ça
explique un peu. C'était un colloque international. Le thème
était ceci, en résumé: Lorsque notre langue suit notre
esprit, il est plus facile de produire que si notre esprit doit se plier
à l'autre langue. Pour l'information du député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: C'était très sporadique, vos
présences. C'était le titre du colloque?
M. Blais: Mes présences étaient sporadiques parce
que j'avais autre chose à faire, mais le thème était
celui-là. (17 h 15)
Le Président (M. Gagnon): Engagement 50.1. Toujours
à l'Éducation, engagements 600, 601.
M. Paradis: Engagement 601.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 601, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subventions à diverses universités
pour le paiement du capital et des intérêts de diverses
échéances obligataires de l'année scolaire 1981-1982.
Montant de l'engagement: 41 442 339 $. Liste disponible sur demande." Est-ce
qu'on pourrait obtenir la liste des universités qui ont obtenu...
M. Bérubé: M. le Président, je voudrais
revenir à un engagement financier.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: On vient de porter à mon
attention un phénomène fort intéressant. Je comprends
d'ailleurs pourquoi l'Opposition est passée très rapidement sur
l'engagement 501.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 501.
M. Bérubé: À de nombreuses reprises,
l'Opposition a dit: Vous avez toujours des contrats négociés,
vous n'avez jamais de soumissions publiques. J'avais expliqué...
M. Paradis: Ah, vous voulez souligner l'exception qui confirme la
règle.
M. Bérubé: ...que, de temps en temps, les besoins
augmentant, il y a lieu de réviser le système informatique d'un
ministère...
M. Polak: Vous avez appris quelque chose de nous.
M. Bérubé: ...et vous avez un exemple. Vous m'avez
demandé de vous le citer, quand un exemple se produirait. Alors, nous en
avons un maintenant: un montant d'engagement de 1 806 000 $ et, au cours des
années suivantes, évidemment, l'ordinateur installé sera
entretenu et il y aura des contrats avec cette firme pendant un certain nombre
d'années.
M. Paradis: Est-ce que vous nous posez une question?
M. Bérubé: Je répondais aux multiples
questions que vous m'avez posées dans le passé sur le sujet.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 601.
M. Paradis: Engagement 601.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: La listes des universités qui
bénéficieront des 41 442 339 $. Est-ce qu'on peut savoir du
président du Conseil du trésor si ce montant tient compte du
remboursement des déficits des diverses universités au
Québec?
M. Bérubé: Je pense que le député
de
Brome-Missisquoi a mal lu. Il s'agit du paiement du capital et des
intérêts de diverses échéances obligataires. Donc,
il s'agit d'emprunts passés qui arrivent à
échéance.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 602. Engagement 603.
Engagement 604.
M. Paradis: Engagement 603.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 603. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subventions de fonctionnement à diverses
universités du Québec pour l'année scolaire 1981-1982.
Montant de l'engagement: 597 428 000 $. Liste disponible sur demande." Est-ce
qu'on pourrait nous communiquer la liste? Et je réitère la
question qui pourrait sembler déplacée à l'engagement 601,
mais qui trouve un lit fort confortable à l'engagement 603.
M. Bérubé: C'est-à-dire?
M. Paradis: Est-ce que ça tient compte du remboursement
des déficits des universités?
M. Bérubé: M. le Président,
indéniablement, le niveau de subvention que nous accordons aux
universités excède de beaucoup ce qui se consent ailleurs dans
les autres provinces du Canada, per capita. Deuxièmement, nous devons
constater que la productivité dans les universités est nettement
inférieure. Comme on le sait, relativement peu de nos professeurs
d'université font de la recherche. Néanmoins, la charge
d'enseignement est de six heures par semaine. Si vous faites le calcul, 6
heures par semaine multipliées par 60 minutes par heure, ça vous
fait exactement 360 minutes d'enseignement. Il y a 13 semaines effectives sur
16, dans un trimestre; il y a 2 trimestres, ce qui fait donc 26 semaines. Il y
a une année sur sept de congé là-dessus et il y a les
cours annulés, parce qu'il y a eu un congé, une tempête de
neige ou autre chose. Lorsque vous avez fini de faire l'addition et que vous
constatez le niveau de rémunération qui est offert dans nos
universités, on se rend compte qu'il n'y a aucune justification pour nos
universités de faire des déficits. Elles ont suffisamment
d'argent, elles devraient peut-être mieux le gérer.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 604. Engagement
605.
M. Paradis: Engagement 605.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 605. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subventions de scolaires locales et
régionales et au Conseil scolaire de l'île de Montréal pour
l'année scolaire 1980-1981. Montant de l'engagement: 697 050 000 $.
Liste disponible sur demande." Est-ce qu'on pourrait obtenir copie de la liste?
Quel était le montant de l'engagement pour ces mêmes commissions
scolaires, si le ministre a cette information, pour l'année
antérieure?
M. Bérubé: Je ne l'ai pas, mais je pourrais
l'obtenir.
M. Paradis: Le montant des engagements pour l'année
antérieure, pour ces mêmes commissions...
M. Bérubé: Les engagements antérieurs.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 606.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 606. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Bérubé: On me dit que, techniquement, ce n'est
pas possible d'avoir l'information.
M. Paradis: Cela varie, quoi?
M. Bérubé: On me dit que ce sont des acomptes. On
ne peut pas comparer cet acompte avec un autre acompte. On pourrait
comparer...
M. Paradis: Est-ce que vous me dites, finalement, qu'il va y
avoir un autre engagement financier vers la fin de l'année qui, lui,
sera un paiement final et qu'à ce moment vous serez en mesure de
répondre à la question?
M. Bérubé: Oui, exactement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, engagement 606.
M. Polak: Oui, il s'agit d'un contrat négocié.
"Contrat de services pour la réalisation d'une campagne de
publicité destinée à faire connaître le programme
des bourses pour cours d'été langue seconde aux étudiants
francophones et anglophones. Fournisseur choisi: Dialogue/Communications,
Québec, 30 000 $." Vu que le ministre a dit tout au long, en
réponse à d'autres questions, que les contrats
négociés sont toujours des affaires exceptionnelles,
c'est-à-dire qu'on choisit quelqu'un par contrat négocié
à cause de sa grande compétence ou à cause de sa position
presque monopolistique dans le domaine, pourquoi a-t-on procédé
par contrat négocié et non par soumissions publiques dans ce
cas-ci? Il semble qu'il s'agisse d'une matière où beaucoup de
compagnies pourraient fournir ce service.
M. Bérubé: Oui. Comme vous le savez, il y a de la
bonne publicité et de la mauvaise publicité. Ce n'est donc pas
simplement une question de coût. Par exemple, il y a des bons discours et
il y a des mauvais discours politiques, n'est-ce pas?
Pourtant, le député de Sainte-Anne est payé aussi
cher que le député de Terrebonne. Je n'arrive pas à
comprendre, quand j'écoute les deux, à quel point le
député de Terrebonne fait d'excellents discours et, pour le
même prix, le député de Sainte-Anne fait des discours
pitoyables. Evidemment, on se rend bien compte qu'il n'y a pas de relation de
cause à effet. Les deux députés reçoivent le
même salaire mais, malheureusement, ils n'ont pas la même
production, le même niveau de production du point de vue qualité.
En quantité, par contre, je dois avouer que le député de
Sainte-Anne parle d'abondance.
M. Paradis: Le président du Conseil du trésor,
lui?
M. Bérubé: Sur cette base, il faut
reconnaître que le régime des soumissions publiques ne peut
fonctionner que lorsque le critère de sélection est le prix.
À ce moment, c'est le plus bas prix. Donc, dans le cas présent,
il y a eu des soumissionnaires, c'est-à-dire qu'à l'aide du
répertoire nous avons sélectionné un ensemble de firmes.
Je peux vous en donner une liste: McCann Erickson Publicité, Maurice
Mathier, Cossette Associés, Jean Léveillé, Les
Communications Dupré, Publicité Balmoral et Feedback Agence de
communications. Ces sociétés ont donc fait des propositions.
C'est en se basant là-dessus que nous avons choisi Dialogue
Communications, après analyse par un jury.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 607? M. le
député de Sainte-Anne, engagement 606?
M. Polak: Oui, sur 606, quand le ministre a répondu
à ma question, à laquelle il était bien facile de
répondre en disant pourquoi on a procédé par contrat
négocié, on a commencé à comparer le type et la
nature de mes discours à ceux du député de Terrebonne.
D'ailleurs, le député de Terrebonne et moi-même sommes
membres de cette commission qui est bien spéciale, la commission des
engagements financiers. C'est un honneur d'en être membre. Nos deux
partis mutuels nous ont choisis. Je pense qu'il essaie de faire du trouble
entre le député de Terrebonne et moi-même. Je ne suis pas
prêt à accepter cela, mais je dois dire une chose. Il est bien
connu de l'Assemblée que je fais des discours bien meilleurs que ceux du
président du Conseil du trésor. Je veux que ce soit noté
également dans...
Le Président (M. Gagnon): M. le
député...
M. Bérubé: Le député de Sainte-Anne a
affirmé qu'il faisait de meilleurs discours que les miens. Je pense
qu'il faudrait coucher
cela au procès-verbal.
M. Paradis: C'est l'avis unanime de la population de
Brome-Missisquoi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Je remercie beaucoup le président du Conseil du
trésor d'avoir dit que je faisais d'excellents discours.
M. Paradis: II n'a jamais été là quand il
parlait.
M. Bérubé: J'ai dit qu'ils étaient meilleurs
que ceux du député de Sainte-Anne.
M. Blais: Je vous remercie. Merci, M. le Président, elle
est bonne, l'allusion est bonne quand même. Je tiens à dire, en
toute humilité, que jamais je n'aurais dit que mes discours
étaient meilleurs que les vôtres, mais je crois que le
président du Conseil du trésor est peut-être plus
habitué à la vie parlementaire pour porter un jugement que
j'accepte avec beaucoup de plaisir.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 607, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Soumissions sur invitation (Répertoire).
Contrat de services pour la composition de 6 numéros de 32 pages plus 2
encarts de 16 pages dans la revue "Vie pédagogique 1981-1982". Plus bas
soumissionnaire: Cabana Séguin Inc., Montréal." Est-ce qu'on peut
nous indiquer quel était le sujet de ces six numéros de 32 pages
et des 2 encarts de 16 pages?
M. Bérubé: Le ministre de l'Éducation a
régulièrement la revue sur son bureau et il la lit avec beaucoup
d'intérêt chaque fois. Ce matin, il est même venu
très près de la déposer avec la revue Maclean's au moment
du dépôt de documents, par erreur.
M. Polak: Ce n'était pas votre Playboy?
M. Bérubé: Non, on laisse cela au Parti
libéral.
M. Paradis: Je n'ai rien dit, j'ai toussé.
M. Bérubé: Je cherche. C'est une publication du
ministère de l'Éducation qui traite de pédagogie, de vues
pédagogiques.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600.
M. Polak: Engagement 608.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 608?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Engagement 608. Il s'agit d'un contrat de services pour
effectuer la traduction en langue anglaise et les corrections des
épreuves typographiques de dix numéros du journal Informeq.
Fournisseur choisi: Cie Nord-Américaine de traduction Ltée, pour
un montant de 30 000 $.
Je voudrais savoir pourquoi cela prend dix numéros du journal
avant de découvrir s'il y a des erreurs, s'il y a des corrections
à faire dans les épreuves typographiques. Il semble qu'un montant
de 30 000 $ est une somme assez importante. Est-ce qu'on ne vérifie pas
chaque numéro avant que le numéro soit publié? À ce
moment-là, on trouve des erreurs d'épreuves typographiques.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Polak: Le deuxième volet de ma question: Est-ce qu'on a
repris tous les dix numéros au complet?
M. Bérubé: Oui, on publie Informeq en
anglais...
M. Polak: Oui.
M. Bérubé: ... et la Cie Nord-Américaine de
traduction en fait la traduction; lorsque l'impression de la revue est faite,
elle contrôle les épreuves typographiques du journal en question.
J'ai de la difficulté à comprendre la question du
député de Sainte-Anne.
M. Polak: L'engagement parle des corrections des épreuves
typographiques.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Polak: Par corrections, on semble dire qu'il y a quelque chose
à corriger.
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Ce n'est pas moi qui dis cela, M. le ministre, on parle
de corrections.
M. Bérubé: Non, je ne vous amènerais
certainement pas à corriger effectivement... Oui, c'est cela, on fait la
traduction et, quand l'épreuve de la revue en anglais sort de chez
l'imprimeur, il y a quelqu'un qui s'assoit et qui s'assure qu'il n'y a pas eu
de fautes de dactylographie et qu'il n'y a pas eu d'inversion de lettres, qu'il
n'y a pas eu d'erreurs; c'est de la correction d'épreuves.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800. Engagement
801.
M. Bérubé: À moins que le
député de Sainte-Anne me dise qu'on pourrait lui envoyer
n'importe quoi, écrit n'importe comment... De toute façon, il ne
s'en apercevrait pas. Mais enfin! s'il s'en apercevait, ce serait quand
même insultant, puisqu'il viendrait nous dire que nos revues ne sont pas
adéquatement rédigées en anglais. C'est par pure
déférence pour le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, j'apprécie cela.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 801. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrats négociés. Renouvellement du
contrat de services pour la gestion et l'administration de la Centrale des
bibliothèques, pour la période du 1er avril 1981 au 31 mars 1982.
Fournisseur: Centre d'animation, de développement et de recherche en
éducation (CADRE), Montréal. Montant de l'engagement: 2 761 600
$."
Quel était le montant du contrat antérieur?
M. Bérubé: Je ne sais pas.
M. Paradis: Pouvez-vous nous l'obtenir?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce qu'il s'agit d'un renouvellement de
contrat?
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce que le Centre d'animation, de
développement et de recherche en éducation est une compagnie
à but lucratif ou sans but lucratif?
M. Bérubé: Je l'ignore. Je n'ai pas le...
M. Paradis: Pourquoi a-t-on procédé pour un montant
de 2 761 600 $ par contrat négocié plutôt que par
soumissions publiques?
M. Bérubé: On procède comme cela depuis
1972.
M. Paradis: Est-ce que c'est toujours la même firme?
M. Bérubé: Toujours.
M. Paradis: Je maintiens les autres questions.
Le Président (M. Gagnon): Ministère de
l'Énergie et des Ressources, engagement 200. M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'un contrat négocié. Je dois
ajouter que le ministre était très fier, tout à l'heure,
de montrer que, finalement, il y avait une soumission publique. Il est
même revenu sur un engagement. Mais, depuis ce temps, on retrouve
toujours la règle, c'est-à-dire les contrats
négociés. Il s'agit ici de contrats... (17 h 30)
M. Bérubé: M. le Président, on
déforme ma pensée. Une question de règlement. Là,
vraiment! Je n'abuse pas tellement fréquemment, M. le Président,
vous l'admettrez, de la question de règlement. Mais là, vraiment,
il y a une déformation éhontée de la part du
député. Je ne devrais pas dire éhontée, parce qu'il
ne s'en est pas vraiment rendu compte, mais inadmissible. Inadmissible dans la
mesure où, à plusieurs reprises, on nous a demandé, dans
le cas des locations ou achats d'ordinateurs, comment il se faisait que
très fréquemment on faisait appel à des contrats
négociés pour renouveler des baux. J'avais expliqué,
à l'époque, qu'il était très coûteux de
modifier la quincaillerie, ce qui nous amènerait, de façon trop
fréquente, à modifier le logiciel ce qui est très
coûteux en temps humain. Pour cette raison, une fois qu'un ordinateur est
entré dans une boîte il reste en place aussi longtemps, en fait,
qu'il répond à la demande. Toutefois, lorsqu'il y a lieu de
modifier un système, une quincaillerie quelconque parce qu'elle ne
répond plus aux besoins, nous retournons en soumissions publiques pour
avoir la meilleure proposition. On m'avait dit: Oui, mais on n'en voit jamais.
Bien, forcément, parce que ce n'est pas à toutes les
années qu'on transforme un système informatique. Toutefois, je
vous l'avais dit, dès qu'on en aura une, j'attirerai votre attention.
Chose surprenante, l'Opposition, quand elle en a vu une, a glissé
très rapidement de manière qu'elle puisse la passer sous silence
et pouvoir me dire dans un mois: On n'en trouve jamais. Fort heureusement, un
membre de mon personnel, l'oeil vif et l'esprit aiguisé, a saisi
l'occasion pour vous rappeler que voilà...
Une voix: Ce n'était pas le ministre.
Une voix: Ce n'était pas vous!
M. Bérubé: ...exactement le plus bel exemple de la
façon démocratique, équitable, de gérer les fonds
publics par le biais des soumissions publiques dans le cas des ordinateurs. Il
ne faudrait pas, cependant, extrapoler mon intervention, qui portait
spécifiquement sur les locations d'ordinateurs, à l'ensemble des
contrats gouvernementaux.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
Énergie et Ressources
M. Polak: Je vais continuer, M. le Président, à
l'engagement 200 du ministère de l'Énergie et des Ressources. Je
suis content, d'ailleurs, de la réponse, de la petite intervention du
ministre parce qu'il était tellement souriant et heureux quand il a
trouvé, finalement, une soumission publique que je ne voulais pas perdre
l'occasion de le féliciter de son sourire.
Si je comprends bien, il s'agit ici de "travaux de scarifiage, avec un
TTS hydraulique, sur une superficie de 950 hectares dans les régions de
Trois-Rivières et de l'Outaouais." Fournisseur: Hakmet Ltée,
Pointe-Claire. Le montant de l'engagement est de 105 592 $.
Je voudrais savoir s'il y a un seul fournisseur qui peut rendre ce
service-là parce que, encore ici, il s'agit d'un contrat
négocié. En plus, je note que l'entrepreneur se trouve à
Pointe-Claire et que le travail est effectué dans les régions de
Trois-Rivières et de l'Outaouais. N'existe-t-il pas un fournisseur, dans
ces deux régions directement, qui aurait pu fournir le service à
un prix plus raisonnable si on avait procédé avec la
méthode de soumissions publiques en laquelle même le ministre
commence à croire?
M. Bérubé: M. le Président, je me demande si
je n'étais pas l'auteur de l'achat du premier TTS hydraulique. Il s'agit
d'un appareil qui, littéralement, écrase et remue le sol de
manière à faciliter la régénération
forestière. Effectivement, nous avons acheté un appareil en 1980,
au ministère, pour l'expérimenter, et peut-être même
qu'un jour nous pourrions inviter Bombardier ou Marine à en fabriquer un
équivalent qui pourrait être vendu sur le marché. Le
ministère a donc appris à travailler avec cet appareil qui donne
des résultats nettement supérieurs à ceux qui
étaient antérieurement utilisés. Les régions
administratives, en fait, désiraient scarifier - c'est-à-dire
l'équivalent de labourer, en termes forestiers - tout près de
2830 hectares. A cette fin, on avait besoin d'un deuxième appareil, mais
le ministère n'a pas les budgets nécessaires pour acheter un
appareil et, par conséquent, il n'y avait pas d'autre solution que de
faire appel à un appareil existant au Québec. Or, il semble qu'il
n'y ait qu'un compagnie, la compagnie Hakmet, au Québec, qui
possède un tel appareil avec le locomoteur approprié et que, par
conséquent, il fallait passer par elle.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300. Engagement 301?
M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Contrat pour l'achat d'un scarificateur
hydraulique à disques pour livraison à Saint-Jean-Port-Joli. J'ai
remarqué que c'est la même compagnie. Est-ce que c'est le
même genre de scarificateur?
M. Bérubé: Oui, mais à disques,
celui-là. Il ressemble davantage à une charrue classique,
à une herse à disques.
M. Middlemiss: Si on était en train d'acheter une nouvelle
pièce d'équipement et qu'on croit que la pièce dont on
parlait à l'engagement 201 est bien meilleure, pourquoi avons-nous
opté pour celle-là? Est-ce qu'il y a des raisons techniques?
M. Bérubé: Cela dépend. Il y a plusieurs
sortes d'appareils et j'imagine que ça doit dépendre du type de
sol. Je ne suis pas vraiment un expert en foresterie.
M. Polak: Vous l'admettez.
M. Bérubé: Je vais vous expliquer cela, ce ne sera
pas long.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Voilà: C'est une location avec
option d'achat. De fait, on a loué -j'essaie de voir - les services d'un
appareil, le TTS hydraulique, pour faire 950 hectares et, également, on
a une option d'achat. La seule porte de sortie consistait donc à
procéder à une location de l'appareil avec option d'achat en
1981, puisque le service de la restauration ne connaissait pas le montant, etc.
Alors, l'engagement que vous avez ici, c'est l'option d'achat.
M. Middlemiss: C'est l'équipement de l'engagement 200.
M. Bérubé: C'est le TTS en question.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 302?
M. Polak: Oui, 302.
Le Président (M. Gagnon): 302, le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit ici d'un "contrat (négocié)
pour la réalisation de travaux de préparation de terrains pour le
reboisement sur une superficie de 2000 hectares dans les unités de
gestion du Grand Portage, du Bas-Saint-Laurent et des Chic-Chocs au moyen de
scarificateurs "Marathon-Létourneau" et "Marden". Montant de
l'engagement: 350 000 $. Fournisseur: REXFOR."
Tout à l'heure, quand nous étions à l'engagement
200, le ministre a très bien expliqué - et j'ai accepté sa
parole - qu'il s'agissait d'une machine TTS hydraulique et
qu'on avait choisi Hakmet à cause du magnifique travail que cette
machine fait, et j'ai trouvé que c'était vraiment une raison pour
procéder par le biais d'un contrat négocié.
Mais, à 302, on trouve de tout autres machines: des
scarificateurs "Marathun-Létourneau" et "Marden" de REXFOR. Pourquoi
n'a-t-on pas procédé encore avec la compagnie Hakmet Ltée
et la fameuse TTS hydraulique?
M. Bérubé: Parce que, lorsque j'étais au
ministère, je voulais profiter du développement rapide des
programmes d'aménagement forestier pour faire l'acquisition d'un
éventail d'appareils de manière qu'on puisse en tester plusieurs,
voir lequel est le plus efficace dans tel type de forêt, tel type de sol.
Par exemple, le "Marathon-Létourneau" est un appareil qui fait presque
30 pieds de haut, ce n'est pas tout à fait la hauteur ici, mais ce n'est
pas loin. C'est un énorme véhicule avec de gigantesques tambours
et qui sert, lui, non pas à scarifier après qu'il y a eu coupe,
mais à aller dans une forêt qui a repoussé, par exemple, en
trembles, peupliers faux trembles, érables à épis, en
essence de toutes sortes, en arbres de taille importante faisant facilement un
pied de diamètre, pour écraser le tout. C'est une gigantesque
machine de trois étages de haut qui avance en forêt et qui
écrase les arbres; elle soulève complètement le sol. Le
but de cet appareil, c'est de permettre d'écraser une forêt
existante et de la replanter en essences désirables.
L'autre scarificateur est un scarificateur très différent;
évidemment, à disques, c'est une machine plus petite. La
société REXFOR a donc été mandatée pour
acheter ces appareils. Elle a acheté un "Marathon-Létourneau", et
elle a acheté un "Marden". Également, nous avons
expérimenté le scarificateur "Morin", développé
dans le Nord-Ouest, pour tenter de voir quels sont les appareils qui
travaillent le mieux, peut-être avec une idée derrière la
tête: éventuellement intéresser un fabricant
québécois, à partir de l'expérience que nous avions
acquise, à peut-être mettre au point un appareil
québécois, développer un appareil québécois
qu'on aurait pu éventuellement exporter.
C'est pour cela que vous avez des gammes très variées
d'appareils. Dans le cas présent, il s'agit tout simplement, pour la
société REXFOR, à qui on a donné le mandat
d'acheter un tel appareil et de faire des expériences, et qui a investi
une somme importante dans cet appareil, évidemment, d'avoir des contrats
pour au moins payer l'appareil. Alors, on lui donne des contrats, année
après année, pour qu'elle puisse amortir l'investissement qu'elle
a fait dans cet appareil expérimental.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 302, 303, 304,
305.
M. Paradis: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 305, le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Supplément pour porter à 579 150 $ le
coût des travaux de forage et de dynamitage de la région du
Nord-Ouest. Montant de l'engagement: 71 400 $. Note: Le contrat initial a
été accordé à Les Forages Windsor Inc., Windsor,
comté de Johnson, à la suite de soumissions publiques."
Est-ce qu'on peut savoir du ministre à quoi est dû ce
supplément?
M. Bérubé: II y a eu appel d'offres et, le 11
juillet 1980, un contrat a été accordé pour forage et
dynamitage de 75 000 mètres cubes de roc. Je suppose qu'il s'agissait
d'une route. Oui, c'est cela, c'est la voirie forestière. L'entreprise
s'est rendue à pied d'oeuvre et a commencé les travaux qui furent
interrompus par le ministère, au mois de novembre 1980, à la
suite du gel des crédits décrétés alors par le
Conseil du trésor.
Le 27 janvier dernier, les procureurs de la compagnie nous signalaient
que leur cliente avait subi, du fait de l'arrêt des travaux, un
préjudice grave, et ils réclamaient du ministère une somme
de 114 819 $ à titre de dommages compensatoires.
Après consultation auprès des procureurs du
ministère, il fut décidé de négocier avec la
compagnie les conditions pour le parachèvement des travaux en cours en
1981-1982. Après des discussions tenues avec les
intéressés, ceux-ci ont accepté de terminer les travaux
sans réclamer des dommages et intérêts du ministère,
mais en exigeant que le prix soit majoré pour tenir compte de
l'augmentation des coûts. Nos experts techniques ont convenu que le prix
de 9,25 $ le mètre cube serait un prix juste et raisonnable.
M. Paradis: Le prix antérieur était de combien?
M. Bérubé: Je l'ignore. Ah; excusez-moi. 6,87 $ le
mètre cube.
M. Paradis: 6,87 $, et cela, c'était à quelle
date?
M. Bérubé: Le 11 juillet 1980. M. Paradis:
Et c'est tombé à 9 $. M. Bérubé: 9,25 $
le mètre cube.
M. Paradis: A quelle date? M. Bérubé: Ce
doit être à l'été 1981. M. Paradis: Un an
après, finalement. M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: C'est une augmentation de 33% en un an.
M. Bérubé: Oui.
M. Paradis: Est-ce qu'il ne s'agit pas en même temps de
régler un litige hors cour ou si c'est strictement le prix?
M. Bérubé: À mon avis, les deux ont
joué.
M. Paradis: Les deux facteurs ont joué.
Est-ce que le facteur de responsabilité du gouvernement a
été admis par ces procureurs avant de...
M. Bérubé: II est indéniable, lorsqu'un
gouvernement annule...
M. Paradis: Cela dépend des clauses au contrat, M. le
ministre, le facteur de responsabilité. Est-ce que le facteur de
responsabilité du gouvernement... parce qu'on semble être d'accord
sur le fait que deux facteurs ont joué. Augmentation des coûts
directs et espèce de...
M. Bérubé: Non, vous interprétez mal. La
décision a été prise d'interrompre les travaux au mois de
novembre 1980, à la suite d'une décision du gouvernement de geler
les crédits du ministère. Le ministère a donc
demandé à la compagnie d'interrompre ses travaux.
M. Paradis: Oui. (17 h 45)
M. Bérubé: Le gouvernement ayant rompu
littéralement son contrat en demandant à une compagnie
d'interrompre ses travaux, la compagnie est revenue contre le gouvernement en
réclamant une indemnisation de 114 000 $ à titre de dommages
compensatoires. Plutôt que de payer la compagnie pour avoir interrompu
les travaux, on s'est entendu avec elle pour qu'elle les complète sur la
base d'un tarif légèrement supérieur.
M. Paradis: Voici ma question, M. le ministre. Je comprends que
le gouvernement a décidé d'arrêter les travaux, mais il
aurait pu le faire d'une façon légale, si cela avait
été prévu au contrat. Est-ce qu'il y a eu un avis
juridique qui disait: Non, il n'y avait aucune prévision au contrat,
nous sommes légalement responsables, donc négocions.
M. Bérubé: Étant donné que selon
l'avis des procureurs du ministère de l'Énergie et des
Ressources, il est plus avantageux d'accepter la proposition de la compagnie,
demande est faite au Conseil du trésor d'autoriser le maire à
porter...
M. Paradis: D'accord, cela va.
M. Bérubé: II y a donc eu un avis juridique.
M. Paradis: C'est cela, c'est ce que je voulais savoir.
Le Président (M. Gagnon): Nous étions à
l'engagement 500? Engagements 500, 501. Engagement 500, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Contrat négocié encore. "Contrat de
services pour effectuer l'échantillonnage géochimique des eaux
souterraines de la région de Montréal en vue d'inventorier les
possibilités minières du territoire. Fournisseur choisi:
Géomines Ltée, Montréal. Montant de l'engagement: 96 000
$. Choisi par un comité de sélection."
Est-ce qu'on pourrait avoir le nom des membres dudit comité de
sélection?
M. Bérubé: M. Warren, que je reconnais, M. Robert
Tremblay, mais il y a un troisième membre, je ne voudrais pas vous
induire en erreur. La signature est tellement... M. Jean-Pierre Lalonde.
M. Polak: Sur cet article, qu'est-ce qu'on cherche avec cela, les
possibilités minières?
M. Bérubé: Comme vous avez des sédiments
marins dans la plaine du Saint-Laurent, la couverture rocheuse se trouve
à être camouflée et ne permet pas facilement l'exploration.
Vous ne pouvez pas prélever un échantillon de roche dans la
plaine de Montréal, parce que vous allez plutôt avoir un
échantillon de gravier qui a toutes les chances du monde de vous venir
de l'Ontario et qui n'a rien à voir avec le sous-sol. Dans ces
conditions, il faut d'autres techniques pour tenter d'identifier les
dépôts minéraux. Une des façons consiste à
inventorier les propriétés chimiques de l'eau souterraine. On
sait que cette eau-là, ayant lixivié les minéraux, s'est
enrichie de certains éléments métalliques et, en mesurant
la composition chimique de l'eau sur l'ensemble du territoire, on trouve des
anomalies, des concentrations exceptionnellement élevées
là où il y a des dépôts minéraux. C'est donc
par ce moyen que l'on peut concentrer graduellement les efforts vers des zones
plus propices.
Une voix: Merci.
M. Bérubé: Cela me fait plaisir.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 501, 600, 601, 602,
603, 604, 605, 606, 607...
M. Paradis: 606, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 606, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: De 606 à 610 inclusivement, il s'agit de
contrats négociés, pour tous et chacun de ces contrats. Un
contrat de travaux d'arpentage pour 52 000 $, dans le cas de 606; un contrat
d'exploration minière, dans le cas de 607, pour 49 500 $; un contrat de
services pour le développement d'un système de traitement des
données statistiques, dans le cas de 608, pour 28 750 $; un contrat de
services pour des travaux de mesure d'aérotriangulation sur des
photographies aux échelles diverses, dans le cas de 609, pour 35 000 $;
et toujours dans les contrats négociés, dans le cas de 610, un
contrat pour l'établissement de points de contrôle
photogrammétrique dans les villages de La Rédemption,
Sainte-Jeanne-d'Arc, Sainte-Irène, Saint-Antoine-de Padoue et
Saint-Damas, pour 35 000 $.
Dans chacun des cas, le fournisseur a été choisi par un
comité de sélection. Est-ce qu'on peut obtenir, dans chacun des
cas, le nom des membres dudit comité de sélection?
M. Bérubé: Non, c'est par le répertoire.
M. Paradis: Je m'excuse. À l'engagement 606, choisi par un
comité de sélection, 606; à 607, choisi par un
comité de sélection...
M. Bérubé: Oui, c'est-à-dire que,
étant donné l'importance du contrat, il y a plusieurs noms.
À ce moment-là, le comité de sélection a
demandé le nom. Nous avons l'information; on va les déposer,
parce que ce serait trop long.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 611, 612.
M. Paradis: Excusez-moi, j'aurais pu continuer jusqu'à 620
inclusivement.
M. Bérubé: Vous voulez les noms des membres du
comité ou vous voulez la grille d'analyse?
M. Paradis: Les deux, grille d'analyse et noms des membres.
M. Bérubé: Une grille...
M. Paradis: Jusqu'à 620 inclusivement, je m'étais
arrêté trop tôt.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 620. M. le
député de Sainte-Anne, quel numéro?
M. Polak: J'ai juste une question additionnelle sur tous ces
articles. Sur quoi se base le comité de sélection pour demander
à différentes compagnies si elles sont intéressées
à faire le travail? De quelle manière est-ce que ça a
été propagé dans la province?
M. Bérubé: Répertoire. M. Polak: Oui,
c'est ça.
M. Bérubé: Donc, c'est le fichier, c'est Rosalie,
charmante dame.
M. Polak: Prosper.
M. Bérubé: Non, Prosper n'est pas encore en
service, mais Rosalie est en service.
M. Polak: Est-ce que...
M. Bérubé: Rosalie a donc dans sa mémoire -
elle est douée d'ailleurs d'une mémoire phénoménale
- une liste des arpenteurs, par exemple, avec spécialité,
grosseur du bureau, etc. Le ministère fait appel au Service des achats
qui lui fournit, pour ce type de contrat, quatre ou cinq noms et, sur la base
d'une grille d'analyse... Je vais vous donner juste un exemple pour
l'illustrer. II s'agit d'un cas de cartographie au ministère de
l'Énergie et des Ressources, l'aérotriangulation sur des
photographies à différentes échelles; c'est un des sujets.
Alors, on a l'expérience technique des professionnels pour un taux de
pondération de trois points. L'expérience et degré de
connaissance du professionnel autonome sur le projet spécifique, parce
que, ce qui est important, ce n'est pas seulement la qualité du bonhomme
qui travaille, mais également l'encadrement autour; alors, il y a donc
un point pour l'individu lui-même. Il y a l'organisation de la firme,
l'implantation régionale de la firme, cinq points chacun; la valeur des
honoraires offerts par le service depuis deux ans, ce qui vaut quatre points.
Vous avez ensuite une pondération pour le respect du mandat, respect des
budgets, respect des échéanciers, etc. C'est une grille - je m'en
souviens, d'ailleurs, lorsque je suis arrivé au ministère des
Terres et Forêts -qui avait été développée
à l'époque de M. Drummond. Il n'aimait pas que son cabinet
tripote, contrairement aux autres cabinets des autres ministres, l'allocation
de contrats et il avait donc...
M. Paradis: Quels autres cabinets?
M. Bérubé: ...demandé à
l'administration du ministère de mettre au point la formule la plus
objective possible pour la sélection. Je dois avouer que, lorsque je
suis arrivé au ministère des Terres et Forêts, je n'avais
absolument rien à redire quant au processus de sélection des
entreprises. Rosalie n'existait pas, mais je dois dire que c'était
remarquablement bien fait par un jury, avec des critères objectifs et
même un effort de répartition entre les régions
remarquablement équitable.
Maintenant, il est dommage que M. Drummond n'ait pas été
ministre de tous les ministères du gouvernement à
l'époque, mais enfin...
M. Polak: Merci pour la remarque gratuite.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, pour clarification, pour mieux
comprendre l'opération de sélection, le ministre vient de parler
de Rosalie. Est-ce qu'il serait en mesure de nous organiser un petit tour?
J'aimerais bien voir, une fois, le fonctionnement de cette Rosalie.
M. Bérubé: Cela me fera plaisir, certainement.
M. Polak: Qui est le ministre responsable?
M. Bérubé: C'est le ministre des Travaux
publics.
M. Polak: Est-ce qu'on peut avoir votre assentiment?
M. Bérubé: Certainement. Un membre de mon cabinet
va contacter le responsable et va vous organiser une visite guidée de
Rosalie.
M. Polak: Parce qu'il y a des ingénieurs-conseils qui
m'ont demandé de...
M. Paradis: Et Prosper.
M. Bérubé: Prosper, je ne le connais pas; c'est
qui, Prosper?
M. Paradis: II est en opération, c'est le petit
frère de Rosalie.
M. Bérubé: Oui? Elle a un petit frère
maintenant.
M. Polak: J'apprécie énormément cela.
M. Bérubé: Cela a été un
mécanisme assez ardu à mettre au point, parce qu'un des
problèmes de la sélection - je pense que ça vaut la peine
de parler de ça, parce que c'est quand même le rôle de notre
commission d'examiner les engagements financiers. La mise sur pied de ce
fichier central a été une des belles réalisations de Mme
Ouellette, à son ministère. Un des problèmes, lorsqu'il
s'agit de faire appel à des services de type professionnel, c'est que le
régime des soumissions publiques ne fonctionne pas parce qu'on ne peut
pas demander à un médecin de soumissionner pour soigner, en
disant: Si tu me factures moins cher, je vais te prendre. C'est contre
l'éthique professionnelle. Ce n'est pas une question de prix, à
ce moment, c'est une question de connaissances, de compétence. Il y a
toutes sortes de facteurs presque impondérables pour la
sélection.
On sait également les pressions politiques très fortes qui
s'exerçaient sous tous les gouvernements pour tenter d'avoir un contrat.
Je me souviens, ce qui m'a frappé lorsque je suis arrivé au
ministère la première fois, c'est de voir le nombre de firmes
d'ingénieurs-conseils nous adressant des prospectus de toutes sortes,
nous invitant à dîner. Il s'agissait de se dépêcher
à se faire connaître auprès du ministre parce que,
finalement, comme c'était assez difficile d'avoir des critères
objectifs, fréquemment, c'était quelqu'un du cabinet du ministre
qui était responsable de la sélection des firmes. Cela
fonctionnait comme cela. Cela ne veut pas dire nécessairement que c'est
toujours mauvais non plus. Il y avait des erreurs.
Lorsque nous sommes arrivés au gouvernement, une réforme
en profondeur de toute l'allocation de contrats avait été faite
sous l'ancienne administration libérale pour ce qui a trait aux
soumissions publiques. Un point restait encore déficient, c'était
l'octroi de contrats de services où, là, on ne peut pas vraiment
faire appel aux soumissions publiques. Il existait au ministère des
Terres et Forêts un mécanisme assez intéressant où,
à l'avance, en début d'année, on faisait une sorte
d'allocation des contrats à l'ensemble des entrepreneurs, arpenteurs,
ingénieurs forestiers. On essayait d'être le plus équitable
possible. Cela va si l'intervention politique n'est pas trop forte. S'il
commence à y avoir des interventions d'ordre politique un peu fortes,
très rapidement, les fonctionnaires perdent le contrôle de cela
et, a un moment donné, la machine se détériore. On le sait
d'ailleurs, puisque des exemples assez malheureux ont pu se produire.
Les deux premières années, lorsque nous sommes
arrivés au gouvernement, on n'a pas eu le choix. On a fonctionné
comme les autres, c'est-à-dire comme les fonctionnaires qui avaient un
mécanisme. Par exemple, aux Terres et Forêts, cela fonctionnait
bien, aux
Richesses naturelles, il n'en existait pas. Comme j'étais
ministre des deux ministères, on a tout simplement demandé aux
fonctionnaires des Richesses naturelles d'aller voir comment les fonctionnaires
des Terres et Forêts faisaient et on a fait pareil. Cela les a mis un peu
mal à l'aise, puisque cela ne relevait pas des fonctionnaires d'allouer
les contrats. C'était le ministre, pas le ministre vraiment, parce qu'il
n'avait pas le temps de s'en occuper, mais c'était en pratique les
membres de son cabinet qui disaient: Untel et Untel. Ils essayaient de faire
cela le mieux possible. C'était pour essayer de remplacer cet
élément politique qui, en fait, peut conduire à un moment
ou l'autre à des abus. On a essayé de voir comment on pourrait
mettre sur pied un mécanisme. C'était assez compliqué,
parce qu'il fallait recenser tous les entrepreneurs. Ce qui arrivait avec la
méthode politique antérieure, c'est qu'à un moment
donné, vous finissiez par connaître un certain nombre de firmes.
À ce moment-là, vous donniez le contrat à celles que vous
connaissiez, c'est bien normal. Il y avait donc des avantages pour ceux qui
connaissaient bien tel ministre et, pour ceux qui ne le connaissaient pas,
c'était tant pis.
Là, il fallait constituer au niveau du gouvernement un fichier
pour que tous ceux qui veulent faire affaires avec le gouvernement soient
connus. Ce n'était pas tout. Il ne suffisait pas d'avoir une firme dans
un secteur, mais, pour qu'elle soit capable de travailler, il fallait savoir
quelles étaient ses spécialités et dans quel domaine. Il
fallait avoir une idée assez précise de ses
spécialités et de son personnel, les classifier suivant
l'importance. Il fallait tenir compte également d'un objectif de
répartition régionale le plus équitable possible.
Mettre cela sur pied a été une opération majeure.
D'ailleurs, je me souviens qu'avec les premières opérations du
fichier du début, on a risqué de mettre en faillite la
moitié de nos sociétés de cartographie, parce que
l'ordinateur, sortant les noms au hasard, a donné tous les contrats
à trois firmes et les trois autres firmes qui avaient l'habitude d'avoir
des contrats ont quasiment fait faillite. Il a fallu retirer les commandes
à Rosalie et dire: On va réutiliser notre mécanisme et,
pendant ce temps, on l'a raffiné de telle sorte que le nom ne puisse pas
sortir une deuxième fois. Enfin, on a trouvé une façon
plus équitable pour faire en sorte de corriger des erreurs statistiques
comme celle-là.
Il a fallu roder cela. Cela a duré presque un an et demi.
Aujourd'hui, je dois dire que Rosalie fonctionne remarquablement bien. C'est
elle qui sort les noms et nous dit: Untel, untel, untel.
Évidemment, cela a des inconvénients en ce sens que je
sais qu'il y a un arpenteur à Matane qui n'est pas très content
de voir un arpenteur de New Richmond venir y travailler alors qu'il est
"poigné" pour aller faire du travail à New Richmond. (18
heures)
Ce n'est pas encore parfait. Indéniablement, il y a encore du
rodage à faire, mais je pense qu'on va être capable graduellement
d'avoir vraiment un mécanisme qui enlève l'arbitraire politique
et je pense que tous les gouvernements sont contents d'abolir l'arbitraire
politique, parce que c'est bien plus de tracas qu'autre chose. Je vous dis mon
opinion.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, une très courte question.
M. Polak: Une très brève question.
J'apprécie ce que le ministre vient d'expliquer. Je veux seulement
savoir si ceux qui sont intéressés à avoir des contrats
n'ont qu'à écrire une lettre à un organisme central et
dire: Voulez-vous insérer mon nom dans le fichier central?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: N'importe quel ingénieur-conseil aura son nom
dans l'ordinateur et il aura une chance que son nom sorte,
M. Bérubé: C'est cela.
M. Polak: J'ai le droit de visiter cette activité...
M. Bérubé: Certainement.
M. Polak: ... et je peux venir poser quelques questions à
l'ordinateur.
M. Bérubé: Mais, comme avocat, je pense que vous
n'avez pas le droit de vous inscrire.
M. Polak: Non, je vais prendre un échantillonnage de telle
et telle firme d'ingénieurs-conseils pour voir ce que l'ordinateur
répondra.
M. Bérubé: Un bel exemple, ce serait de dire: Je
voudrais, moi, donner un contrat de voirie à tel endroit, j'aurais
besoin d'une firme d'ingénieurs, et vous posez la question aux
préposés qui vont vous sortir la...
M. Polak: On accepte l'invitation. M. Bérubé:
C'est du vrai...
Le Président (M. Gagnon): Juste avant de donner la parole
au député de Terrebonne, je voudrais demander à M. le
ministre, parce qu'il a répondu à l'invitation du
député en
lui disant: Oui, on va organiser une visite, si c'est pour la
commission.
M. Bérubé: Oui, la commission.
Le Président (M. Gagnon): Pour les membres de la
commission?
M. Bérubé: Oui, oui.
Le Président (M. Gagnon): Maintenant, est-ce qu'on se
comprend bien? C'est le secrétaire de la commission qui organise la
visite ou quelqu'un de votre cabinet?
M. Bérubé: C'est quelqu'un de mon cabinet. Voici ce
qu'on pourrait peut-être faire. Si on s'entend, à un moment
donné, sur une séance des engagements financiers, on pourrait
s'entendre pour que la première heure on se déplace et on va au
fichier central.
M. Polak: C'est une très bonne idée.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne, elle a besoin d'être très brève.
M. Blais: II faudrait que ça entre là, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Gagnon): Allez!
M. Blais: C'est très bref. Je demande l'assentiment de mes
confrères. Est-ce que cette Rosalie pourrait aussi avoir en
mémoire tous les contrats de même genre pour les commissions
scolaires et les municipalités? Est-ce que ça pourrait se faire?
Parce qu'il reste un patronage très éhonté dans
ça.
M. Bérubé: Oui, je suis d'accord. C'est un des
derniers nids à patronage, je pense, au gouvernement. C'est le
réseau. Nous n'avons pas de contrôle sur le réseau et
je...
Une voix: On peut adopter une loi là-dessus.
M. Bérubé: Je peux vous dire qu'on s'en vient avec
ça.
M. Blais: J'aimerais la proposer.
Le Président (M. Gagnon): Là-dessus la commission
des engagements financiers suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 03)
(Reprise de la séance à 20 h 24)
Le Président (M. Gagnon): S'il vous plaît, nous
allons poursuivre nos travaux de la commission parlementaire des engagements
financiers. Juste avant de commencer, si vous me permettez deux remarques pour
faire suite justement à ce que l'on discutait tantôt.
Après avoir eu une conversation avec des employées du
journal des Débats - je pense que c'est normal - pour la bonne
compréhension des débats, il faudrait faire attention pour ne pas
parler tous en même temps, comme c'est arrivé à quelques
reprises, et demander la parole avant de la prendre de façon que l'on
puisse identifier celui qui parle.
Une autre remarque: moi, je souhaiterais beaucoup que l'on puisse
trouver une formule pour accélérer les travaux. Je vous fais
remarquer qu'on est rendu, quand même, tout près du mois de
décembre et que nous en sommes rendus, dans l'étude de nos
engagements financiers, seulement au mois de juin. Alors, moi, j'aimerais qu'on
puisse trouver le moyen d'accélérer les travaux, de chaque
côté.
Ceci étant dit, nous sommes rendus à...
M. Bérubé: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Je m'excuse, j'étais en train de
choisir une prochaine limousine; je regardais dans les Rolls-Royce, mais,
enfin, je crois que je vais revenir aux Rabbit.
Je pense qu'il y a un point que vous avez soulevé qui est
important, c'est le problème de l'accélération. Je
m'étais donné essentiellement comme objectif de rattraper le
retard résultant du fait qu'il y avait eu élection; donc, nous
avons commencé avec les engagements financiers du mois de
février. Toutefois, je ne vous cache pas que je me suis donné un
objectif équivalent à ce qui existait dans le passé,
c'est-à-dire qu'on passait une journée par mois pour couvrir les
engagements financiers du mois précédent. C'est la tradition et
il fallait, donc, que je récupère onze jours de commission des
engagements financiers pour, normalement, arriver à rattraper
entièrement le retard.
Or, effectivement, avec la séance de la semaine prochaine, nous
aurons théoriquement rattrapé le retard. Cela veut donc dire que,
si nous ne prenons pas les moyens pour accélérer, nous allons
nécessairement toujours tenir trois ou quatre mois d'arrière et
ça peut être même ennuyeux pour l'Opposition parce que
ça ne nous permet pas de faire une véritable analyse
régulière au fur et à mesure que les engagements se
prennent.
Donc, il y aurait avantage, je pense, à essayer
d'accélérer le tempo. Je vais abréger mes interventions,
si le député de Sainte-
Anne veut ne pas me provoquer, s'il vous plaît.
M. Polak: Je vous félicite, M. le ministre.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, il est à noter, quand
même, qu'on a eu quelques séances un peu plus spéciales sur
les fêtes nationales, etc., qui ont consommé beaucoup du temps de
cette commission. Mais, d'un côté comme de l'autre, je pense que
ce n'est pas en réduisant le nombre des questions, mais plutôt en
les précisant, en évitant de faire un peu trop de politique
à chaque question, et la même chose dans les réponses,
qu'on pourrait accélérer ces travaux. En plus, l'Opposition offre
sa collaboration pour le mois de décembre qui est un mois de travail
intensif à l'Assemblée nationale. Si cette commission veut
siéger pendant plus de journées, finalement, on est disponibles
pour effectuer ce rattrapage.
Le Président (M. Gagnon): Ceci étant dit, est-ce
qu'on poursuit où nous étions rendus au moment de la suspension
de nos travaux?
Énergie et Ressources, engagements 621, 622, 623, 624, 625, 626.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, ça ne veut rien dire,
qu'on ne pose pas encore de questions. C'est juste par hasard.
Le Président (M. Gagnon): 627, 628, 629, 630, 631, 632,
633.
M. Bérubé: M. le Président, pourriez-vous
réveiller l'Opposition, s'il vous plaît?
Le Président (M. Gagnon): Jusqu'à 652, est-ce que
vous avez des questions? Non. Alors 634, 635 et 636, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: 635. "Contrat pour travaux de reboisement dans la
région de la municipalité de Rouyn, comté de
Rouyn-Noranda. Seul soumissionnaire: Exploration Colinex Inc., Rouyn. Montant
de l'engagement: 38 560 $". 636. "Contrat pour travaux de reboisement dans la
région de la municipalité de Rouyn, comté de
Rouyn-Noranda. Seul soumissionnaire: Exploration Colinex Inc., Rouyn, 41 696
$." Est-ce qu'on pourrait obtenir du président du Conseil du
trésor la date des appels d'offres?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: On a donc fait appel au fichier central
des fournisseurs. On a sorti douze entreprises, par exemple, René-R.
Plante, Saint-Alexis des Monts, Consolidated Bathurst, Inc.,
Trois-Rivières. On a l'UCC de Saint-Honoré, je pense que l'a on a
affaire à un contrat de reboisement dans la région du Nord-Ouest,
mais on ne dit pas où. Rouyn?Oui, Rouyn-Noranda. Alors, cela
s'explique. (20 h 30)
J'ai l'impression que comme il n'y a pas suffisamment de contracteurs,
on fait un appel non pas régional pour ces contrats-là, mais un
appel dans l'ensemble du territoire du Québec. La conséquence,
c'est que je m'aperçois qu'il y a, par exemple, un entrepreneur du
comté de Champlain, un autre d'Arthabaska, un autre de Ferland, il y en
a un du comté de Laviolette. L'impression que je retire, c'est que
faisant appel au fichier à la grandeur du Québec, la plupart ne
répondent pas. Si c'est loin de leur territoire, ils
préfèrent ne pas y aller. Vous avez le Chantier coopératif
de l'Anse Saint-Jean qui a été sélectionné par le
fichier, toutefois, comme il est à l'autre bout du monde par rapport
à Rouyn, il a préféré ne pas soumissionner. Ce qui
m'apparaît évident dans cette opération-ci, c'est que les
entreprises qui n'ont pas soumissionné sont des entreprises qui en fait
sont situées beaucoup trop loin du chantier en question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce que le président du Conseil du
trésor peut nous exprimer le motif de la division d'un contrat pour
travaux de reboisement dans la région de la municipalité de
Rouyn, comté de Rouyn-Noranda en deux engagements financiers?
M. Bérubé: Je vais essayer de voir. Non, il
faudrait le demander au ministère. Non, en toute franchise, il faut le
demander au ministère. Pourquoi ont-ils séparé ce contrat
dans...
M. Paradis: Je maintiens respectueusement, M. le
Président, que lorsqu'on est appelé à soumissionner sur un
contrat de 70 000 $, 71 000 $ plutôt que sur un contrat de 38 000 $,
même si on vient d'un peu plus loin, cela peut être
intéressant. Mais si on scinde en deux, cela peut devenir beaucoup moins
intéressant.
M. Bérubé: Vous avez raison. Je vais demander au
ministère les raisons pour lesquelles il a effectivement scindé
le contrat d'achat de services.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: M. le ministre, nous avons passé une vingtaine
de contrats de travaux de reboisement, est-ce qu'on pourrait avoir un chiffre
approximatif, le total que le gouvernement met dans le reboisement de nos
forêts?
M. Bérubé: On doit se diriger allègrement
vers un chiffre... Je ne veux pas vous induire en erreur, mais je pense que la
cible était de 25 000 000 $ en travaux de reboisement. On ne doit pas
être là, présentement, parce qu'il fallait monter
tranquillement la capacité de nos pépinières mais nous
nous dirigeons vers 75 000 000 de plants annuellement. Alors, c'est
relativement facile puisqu'on connaît le nombre de plants, à titre
d'exemple, 261 000 plants coûtent 41 000 $, combien coûteront 75
000 000 ?
Le Président (M. Gagnon): 637, 638. 637, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Soumissions sur invitation (répertoire).
Contrat pour travaux de préparation de' sites pour l'arpentage avec un
système inertiel dans le comté de Pontiac." Je vois que le
contrat a été accordé à Lamarre, Arcand &
Associés. Pour les autres soumissionnaires, il semblerait qu'il y en a
un qui vient de Rivière-du-Loup, l'autre de Laval. Est-ce que
Gaudreault, Pigeon et Associés sont de la région de
Montréal aussi? La question à laquelle je veux en venir, c'est
qu'il semblerait que, dans la région de Hull, il y en a des
arpenteurs-géomètres. Est-ce que c'est parce que ces
gens-là ne seraient pas inscrits au fichier?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: L'aspect important de ce contrat, c'est
qu'il s'agit de faire de l'arpentage avec un système inertiel. Je
présume qu'il s'agit d'un gyroscope qui permet à l'arpenteur de
se positionner en plein "in the middle of nowhere" et d'arriver à
identifier le point de façon précise. Donc, j'ai l'impression que
c'est une question d'équipement, puisqu'on insiste sur le fait qu'il
s'agit d'arpentage avec un système inertiel.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il serait possible de vérifier -
je ne sais pas si c'est un point qu'il est possible ou non de vérifier
dans le répertoire - s'il y a des bureaux
d'arpenteurs-géomètres dans la région de l'Outaouais qui
seraient disponibles pour ces travaux?
M. Bérubé: II faudra donc poser la question au
Service général des achats.
Existe-t-il des firmes d'arpentage dans l'Outaouais, d'une part, et,
d'autre part, sont-elles équipées avec un système
d'arpentage inertiel?
M. Middlemiss: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): 638, 639, 640, 641. 641, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: 641. Il s'agit d'un contrat de location de deux avions,
afin d'assurer le transport des responsables du programme de lutte contre la
tordeuse des bourgeons de l'épinette en 1981. Il s'agit d'un contrat de
32 000 $ accordé à Grondin Transport.
Je voudrais savoir quelle période de temps ce contrat couvre et
est-ce qu'il s'agit de voyages une fois par semaine, une fois par mois, une
fois par jour? Ensuite, de quel point à quel point ces responsables
voyageaient-ils?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Voilà, il s'agit de tarifs
horaires et il y a un minimum d'heures garanti. Si on prend l'exemple d'un des
contrats, celui qui a été obtenu par Grondin Transport, je crois,
on constate qu'ils ont soumissionné pour l'Aztec à 160 $ l'heure
et pour le monomoteur Cessna-172 à 60 $ l'heure. On leur garantit 160
heures de l'Aztec et 60 heures du monomoteur.
M. Polak: Où était le point de départ et le
point d'arrivée de ces responsables?
M. Bérubé: L'impression que j'ai... Je l'ignore, il
faut le demander au ministère.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 642. Engagement 643.
Engagement 644. Engagement 645. Engagement 646. Engagement 647. Engagement 648.
Engagement 649. Engagement 650. Engagement 651. Engagement 652.
Environnement. Engagement 600. Engagement 601.
Fonction publique. Engagement 200.
Immigration. Engagement 200.
Industrie, Commerce et Tourisme
Industrie, Commerce et Tourisme. Engagement 500.
M. Bérubé: II s'agit d'une soumission publique,
dans le cas de l'ordinateur acheté par le ministère de
l'Immigration.
Le Président (M. Gagnon): Industrie, Commerce et Tourisme,
engagement 600. Engagement 601. Engagement 602. Engagement 603. Engagement
604.
M. Bérubé: M. le Président, le
problème, c'est que j'ai beaucoup de notes m'aidant à
répondre aux questions, mais, malheureusement, je ne fais pas que
tourner une seule feuille; en général, j'en tourne 20 chaque fois
que vous changez de numéro. Je n'ai pas les doigts assez rapides, mais
ça va. Je suis, je suis.
Le Président (M. Gagnon): Ne me dites pas qu'on en est
rendu au point de ralentir nos travaux. Engagement 605. Engagement 606.
Engagement 607.
M. Polak: Oui...
Le Président (M. Gagnon): Engagement 607. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'une "subvention à la
Société Trans-Audio Limitée, Sherbrooke, sous forme d'une
prise en charge d'une partie du coût d'un emprunt de 125 000 $
contracté pour fins d'achat de brevet et de machinerie pour son usine de
Sherbrooke. Le montant de l'engagement est de 38 500 $." Il s'agit ici - la
nature de l'entreprise - de fabrication de platines tourne-disques haute
fidélité. Nombre d'emplois créés: 30.
Est-ce qu'il s'agit encore du fameux exemple du "gas-bar" ou de la cage
aux oiseaux où, pour un montant relativement petit de 32 500 $, on
crée encore 30 emplois. Est-ce qu'il s'agit d'une erreur dans le chiffre
30 ou est-ce qu'il s'agit des emplois retenus?
M. Bérubé: II s'agit, et c'est un bel exemple, d'un
professeur de philosophie ou de théologie ou quelque chose comme cela,
qui est amateur de musique et qui a inventé une platine qui est
décrite dans tous les magazines internationaux de haute
fidélité comme étant la meilleure platine disponible au
monde. C'est une platine absolument remarquable. Évidemment, le prix en
est tout aussi remarquable. Il s'agit effectivement du développement
d'une nouvelle entreprise basée sur un nouveau produit inventé
par une personne de génie assez remarquable, semble-t-il.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Question additionnelle. S'il s'agit d'une firme qui a
vraiment un tel impact, pourquoi est-il nécessaire de procéder
par subvention? Pourquoi ne donne-t-on pas un prêt où on serait
remboursé après le succès remarquable de cette firme sur
le plan financier?
M. Bérubé: Parce qu'il s'agit d'un programme de
subventions normalisé à l'intention des entreprises. La personne
étant admissible à cette subvention, il n'y a pas de raison de la
traiter de façon défavorable par rapport aux autres.
Le Président (M. Champagne): Cela va. Pas d'autres
questions? 608? 609?
M. Bérubé: Bien que la question du
député de Sainte-Anne soit tout à fait appropriée
en tant que question.
Le Président (M. Champagne): 610? M. Polak:
Merci.
Le Président (M. Champagne): 611? 612? 613?
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: À 613, "subvention à la compagnie R.-A.
Lajoie Limitée, J.-E. Jutras Inc. et La Société de
machinerie agricole Agrimach Inc., Saint-Pie-de-Bagot, Québec, sous
forme d'une prise en charge d'une partie du coût d'un emprunt de 350 000
$, contracté pour fins d'acquisition des actions de J.-E. Jutras et
R.-A. Lajoie. Montant de l'engagement: 132 000 $. Nature de l'entreprise:
Fabricant de machines agricoles. Nombre d'emplois créés: 12 (3e
année)." Lorsqu'on acquiert des actions, en pratique, de quelle
façon crée-t-on des emplois?
Le Président (M. Champagne): M. le ministre.
M. Bérubé: II faudrait avoir le plan de
développement de l'entreprise. Vous le demanderez au
ministère.
M. Polak: M. le Président, je vois que vous remplacez
temporairement notre président permanent. Vous êtes allé
tellement vite que je n'ai pas vu que vous avez déjà passé
le no 611. Est-ce que vous me permettez de poser juste une petite question
à 611?
M. Bérubé: M. le Président, vous devriez le
lui permettre, parce qu'on s'ennuyait des questions du député de
Sainte-Anne.
Le Président (M. Champagne): D'accord, oui.
M. Polak: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Sainte-Anne, sur l'engagement 611.
M. Polak: Engagement 611. Il s'agit d'une subvention à
Mecano-Soudure
Drummond Inc. (Drummond Welding and Steel Works Ltd), de Longueuil, au
montant de 74 400 $. Nature de l'entreprise: fabricant
de réservoirs et autres produits de l'acier. Nombre d'emplois
créés: 37.
Je voudrais encore demander au ministre si je dois me réjouir ici
du fait que, pour une petite somme de 74 400 $, on crée 37 emplois,
parce que j'ai des doutes personnellement sur ce chiffre. Avez-vous des
renseignements additionnels concernant cette subvention?
M. Bérubé: Le secrétaire de notre commission
avait adressé au ministère de l'Industrie et du Commerce et plus
précisément à la SDI une question relative à la
nature des emplois ainsi définis dans nos documents. J'ignore toutefois
si M. Nadeau a obtenu entre-temps la réponse appropriée du
ministère. Peut-être pourrait-il nous en faire part verbalement,
s'il s'en souvient.
Le Secrétaire: Oui, ce qu'on avait dit, en effet, c'est
que les emplois étaient effectivement créés
généralement, mais qu'il n'y avait pas nécessairement de
vérification a posteriori, la création d'emplois étant
envisagée non pas comme une condition de l'obtention de la subvention,
mais un résultat du versement de la subvention.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, pour apporter peut-être
une autre clarification, est-ce qu'on n'était pas d'accord pour dire
à la séance précédente, selon la définition
du ministre, que le mot "créé" incluait également le mot
"retenu"? Il donnait l'exemple d'une compagnie qui voulait fermer ses portes et
d'une autre compagnie qui voulait sauver ce commerce, en disant: II s'agit donc
d'emplois retenus. Si c'est vrai qu'on parle encore d'emplois
créés, je serai obligé de poser la question sur chaque
engagement, mais, si vous êtes prêt à faire une concession
et à dire que le mot "créé" peut inclure et inclut
très souvent le mot "retenu", on pourrait peut-être alors passer
un peu plus vite.
M. Bérubé: Je pense, M. le Président, que le
député de Sainte-Anne peut certainement y voir le sens de
"retenu", si cela nous permet d'accélérer nos travaux.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 614. Engagement 615.
Engagement 616. Engagement 617. Engagement 618. Engagement 619. Engagements
620, 621, 622, 623. (20 h 45)
M. Paradis: 623.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 623, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à SOGIDES LTEE, Montréal,
sous forme d'une prise en charge d'une partie du coût des emprunts
utilisés pour le financement des exportations et pouvant atteindre 2%
des ventes à l'exportation. Montant de l'engagement: 49 000 $. Nature de
l'entreprise: édition."
Quel genre d'édition exporte-t-on et à quel endroit, M. le
ministre?
M. Bérubé: Si vous m'aviez posé la question
sur la Compagnie canadienne de cercueil, j'aurais pu vous répondre tout
de suite, c'est l'engagement suivant.
M. Paradis: Les cercueils qu'on exporte, c'est le numéro
624; ça s'en vient, M. le ministre.
M. Bérubé: Attendez un peu, j'essaie de voir. Je ne
connais pas la firme SOGIDES et le document que la SDI m'a fourni est on ne
peut moins explicite.
M. Paradis: Est-ce qu'on peut leur adresser la question?
M. Bérubé: Ce serait approprié de leur
adresser la question, ça leur apprendra à me fournir
l'information au complet de telle sorte que je puisse vous répondre.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 624, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit ici d'une subvention à la Compagnie
canadienne de cercueil Ltée, Saint-Michel, pour une somme de 25 000 $.
La nature de l'entreprise: fabrication de cercueil en bois. Je réalise
qu'il s'agit d'un sujet un peu triste mais tout de même, au point de vue
de l'exportation, on accepte n'importe quel article.
Je note qu'ici, il n'y a aucune mention d'emplois créés ou
retenus. Quel était donc le principe d'accorder cette subvention,
c'était basé sur quoi?
M. Bérubé: Fabrication de 42 cercueils pour
l'Opposition libérale. Si je comprends bien, c'est que les
cercueils...
M. Polak: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Le ministre vient de dire qu'il a donné une
subvention pour fabriquer 42 cercueils en bois, pas en métal, pour
l'Opposition libérale. Je pense que mes droits sont lésés
parce que je suis un des 42 et je donne l'occasion au ministre de retirer cette
expression parce que je suis très "touchy" sur ce sujet. Je veux vivre
pour vous rendre la
vie dure.
M. Bérubé: Je retire mon intervention mal
placée. D'ailleurs, je pense que j'ai dû me tromper, ils
n'étaient pas nécessairement en bois.
M. Polak: 41, seulement, M. Forget est parti.
M. Bérubé: Si je comprends bien, l'article 2e de la
loi s'applique aux firmes dont la croissance des ventes à l'exportation
est rapide. Ainsi, je pense que ça s'applique; j'essaie de voir parce
que j'ai quelques données... la subvention représente une partie
du coût des emprunts de la compagnie pouvant atteindre 2% des ventes
à l'exportation, à condition que les exportations hors du Canada
des biens manufacturés augmentent d'au moins 25% d'une année
à l'autre. Donc, c'est une subvention qui s'adresse aux compagnies qui
font preuve d'un dynamisme particulièrement spectaculaire. Je pense que
le député de Sainte-Anne peut se rassurer, ce n'était sans
doute pas des cercueils à l'intention de l'Opposition libérale
puisqu'ils sont destinés à l'exportation.
M. Middlemiss: Peut-être qu'ils veulent nous exporter avec.
C'est embêtant.
M. Bérubé: À moins qu'on les exporte garnis,
vous voulez dire.
Le Président (M. Gagnon): 627, 628, 629, 630, 631, 632,
633, 634, 635, 636...
M. Polak: 636.
M. Bérubé: 636, une fois, deux fois.
M. Polak: 636, une fois.
Il s'agit d'une subvention à Le bloc vibré
Trois-Rivières Inc., Sherbrooke, pour un montant de 147 000 $. Nature de
l'entreprise: fabricant de produits en béton. Nombre d'emplois
créés: 34. Ici, je voudrais savoir s'il s'agit d'une nouvelle
compagnie ou s'il s'agit d'une compagnie qui a repris le travail d'une autre
compagnie qui n'a pas réussi. Et encore, est-ce qu'il s'agit de nouveaux
emplois ou d'emplois retenus et qui existaient auparavant?
M. Bérubé: Alors, ce qui apparaît assez
clair, c'est qu'il s'agit de l'achat d'une bâtisse et de l'installation
dans cette bâtisse de machines neuves et usagées, à
Trois-Rivières même, pour créer 34 emplois. Je ne peux pas
conclure que cette compagnie-là est toute nouvelle ou est relativement
ancienne, mais une chose est certaine, c'est que l'usine sera nouvelle.
M. Polak: Pourriez-vous, M. le ministre, donner...
M. Bérubé: On me dit que c'est une compagnie de
Sherbrooke qui s'installerait à Trois-Rivières.
M. Polak: ... la date de l'incorporation de cette compagnie?
M. Bérubé: Oui, on va l'obtenir pour vous.
Le Président (M. Gagnon): 637. M. le député
de Terrebonne, 637.
M. Blais: Subvention à Sandvik Canada Corporation,
Mississauga, Ontario.
Elle a une place d'affaires à Mont-Royal. Selon la loi sur les
subventions, est-ce que les compagnies ne doivent pas nécessairement
avoir leur place principale d'affaires au Québec?
M. Bérubé: Non.
M. Blais: Cela devrait.
Le Président (M. Gagnon): 638, 639, 640, 641, 642, 643,
644, 645, 646. 646, le député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit ici d'une subvention à Le groupe
Samson Inc., sous forme d'une prise en charge d'une partie du coût d'un
emprunt de 803 000 $ contracté pour fins d'achat de 100% des actions
ordinaires de la boulangerie Tremblay et Frères Inc. Montant de
l'engagement 160 000 $. Une nature de l'entreprise: boulangerie. Je voudrais
savoir du ministre, vu que l'on achète 100% des actions ordinaires - et
il semble qu'il n'y ait pas de nouvelle compagnie et qu'on n'a pas
créé 50 emplois - est-ce qu'il ne faut pas dire plutôt
qu'ici il s'agit de 100% des 50 emplois retenus, qu'il n'y a rien de nouveau de
créé?
M. Bérubé: Alors, là il s'agit de 645 ou
646?
M. Polak: 646.
M. Bérubé: Je ne saurais dire, M. le
Président. Il m'apparaît clair cependant qu'on va acheter pour 308
000 $ d'équipement, en plus d'acheter 100% des actions. Je dois donc
conclure qu'il y a, dans le cadre de ce projet-là, non seulement l'achat
d'une compagnie existante, mais également une transformation de
l'entreprise, possiblement une expansion, de telle sorte qu'il y aurait
création d'emplois, puisque c'est bien marqué: Création
d'emplois 50.
M. Polak: Maintenant, M. le Président,
est-ce qu'on pourrait vérifier et répondre la prochaine
fois s'il s'agit de nouveaux emplois crées ou plutôt de sauver une
entreprise qui a été achetée et qui était dans le
pétrin? Il s'agirait donc d'emplois retenus. Nous aimerions des
renseignements pour la prochaine fois.
M. Bérubé: II faudra demander à la SDI de
nous indiquer s'il s'agit de nouveaux emplois ou du maintien en place des
emplois existants.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Si je peux revenir quelques numéros en
arrière, 642, parce que c'était la plus grosse dépense et
on y est passé rapidement. "Subvention à Westinghouse Canada
Inc., division lampes et éclairage, Trois-Rivières, sous forme
d'une prise en charge d'une partie du coût d'un emprunt de 3 650 000 $
contracté pour fins d'achat de machinerie pour son usine de
Trois-Rivières. Montant de l'engagement: 388 000 $. Nature de
l'entreprise: lampes à incandescence et fluorescentes. Nombre d'emplois
créés: nil."
Quels sont les critères qui ont été retenus avant
d'accorder cette subvention? Parce que c'est le montant de subvention le plus
élevé, et aucune création d'emplois.
M. Bérubé: Oui, je pense que, par exemple, notre
programme de modernisation de l'industrie des pâtes et papiers ne
crée pas tellement d'emplois, amène même la disparition de
200 ou 300 emplois au total, dans l'ensemble de l'industrie, néanmoins,
il représente quelques millions de subventions.
M. Paradis: Oui mais là, dans le cadre de ce programme, on
est dans les lampes à incandescence et fluorescentes.
M. Bérubé: On va créer des lampes et non pas
des emplois, à ce que je peux voir. Je pense que ce qui est plus
probable, il s'agit d'un programme de modernisation.
M. Paradis: On n'est pas tellement éclairé par la
réponse du ministre.
M. Blais: C'est écrit "nil". Cela doit être une
lampe égyptienne.
M. Bérubé: Parmi les conditions spécifiques
de cette subvention, ils doivent vendre hors du Canada au moins 26% du chiffre
d'affaires. Ils doivent avoir un contenu de 13%, d'après ce que je peux
voir, dans la machinerie. Ils doivent avoir vendu, au troisième
versement, au moins 29% du chiffre d'affaires.
Si je comprends bien, c'est un projet de modernisation de l'entreprise
qui vise à augmenter l'exportation de lampes à
l'extérieur. Je suppose que c'est pour rendre l'entreprise plus
concurrentielle.
M. Paradis: Est- ce qu'il y a une contribution
fédérale?
M. Bérubé: II y a une subvention
fédérale directe, indépendante.
M. Paradis: De combien?
M. Bérubé: 700 000 $.
M. Paradis: Ce serait indiqué.
Le Président (M. Gagnon): 617, 648, 649, 650, 651, 652,
653, 654, 655, 656, 657, 658, 659, 660, 661. 661, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Pour éviter la question
répétitive finalement, est-ce que, dans chacun des cas, M. le
ministre, il y a une contribution fédérale?
M. Bérubé: En général, non, il n'y a
pas de contribution fédérale. Ce qui ne veut pas dire pour autant
que l'entreprise n'est pas admissible à des programmes de subventions
fédéraux, du MEER par exemple, mais, dans ces cas-là,
non.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Est-ce que la contribution fédérale que
vous nous avez mentionnée à 642 était en vertu d'une
entente?
M. Bérubé: Non, c'était une contribution
autonome. C'est simplement que j'avais un scénario de financement
à l'intérieur duquel il y avait une mention de subventions
fédérales, mais je n'ai pas toujours le scénario
général de financement.
Le Président (M. Gagnon): 661, 662, 663, 664, 665, 666,
667, 668, 669, 670, 671, 672, 673. 673, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Bouvidard Limitée,
Baie-Saint-Paul, sous forme d'une prise en charge d'une partie du coût
d'un emprunt de 200 000 $ contracté pour fins de reconstruction d'une
bâtisse à Baie-Saint-Paul. Montant de l'engagement, 49 950 $.
Nature de l'entreprise, auberge. Nombre d'emplois créés, 14."
Combien y avait-il d'emplois dans la construction originale?
M. Bérubé: On va le demander...
M. Paradis: Avant la reconstruction. M. Bérubé:
... au député de Charlevoix.
Le Président (M. Gagnon): 674. 674, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'une subvention au Théâtre
d'été Sainte-Anne-de-Sorel Inc., à Sorel, aux fins d'achat
d'équipements et de construction d'une bâtisse à
Sainte-Anne-de-Sorel. Montant de l'engagement, 70 600 $. Nature de
l'entreprise, salle de théâtre. Nombre d'emplois
créés, 15. (21 heures)
J'aimerais savoir s'il s'agit d'emplois permanents et quelles sont les
fonctions de ces 15 employés dans cette salle de
théâtre.
M. Bérubé: Ce sont des acteurs. M. Polak:
Acteurs permanents?
M. Blais: Je peux me permettre, si vous voulez.
M. Bérubé: Non. C'est 15 plus les acteurs
reliés aux productions théâtrales. Si je comprends bien,
c'est le personnel attaché au théâtre. C'est tout
simplement un théâtre.
M. Polak: Maintenant, M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ... est-ce que le ministre a des détails? Cela
me surprend un peu que, dans une salle de théâtre, il y ait 15
employés permanents pour faire entrer le monde et vendre des billets.
À la boîte à chansons dans le Nord, il n'y a pas 15
employés, j'imagine.
M. Bérubé: M. le député de
Terrebonne...
M. Polak: Je ne connais pas le métier, j'admets ça
tout de suite.
M. Bérubé: ... qui possède une connaissance
du monde artistique - d'ailleurs, c'est ce qui l'a fait bondir dans vos
interventions de cet après-midi - pourrait certainement répondre
à votre question.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Première question: Est-ce des emplois
permanents? Non, parce que, dans le mot lui-même qu'évoque la
question, théâtre d'été, c'est temporaire. 15
emplois, c'est un nombre à peu près normal pour faire fonctionner
un théâtre d'été. C'est un théâtre
nouveau, c'est sa première année, donc, ce sont des emplois
créés et non pas retenus.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 675, 676. Engagement
676, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Station de ski Bromont
Incorporée, Bromont, sous forme d'une prise en charge d'une partie du
coût d'un emprunt de 943 000 $ contracté pour fins d'achat et
d'installation d'équipement et de système d'éclairage
à sa station de Bromont. Montant de l'engagement: 175 000 $. Nature de
l'entreprise: station de ski. Nombre d'emplois créés: 30."
Il est clair, étant donné que c'est saisonnier, que ce
sont des emplois saisonniers qui sont créés. M. le ministre,
l'investissement aura des retombées économiques plus que
favorables pour toute la région. Je m'attarde strictement au nombre des
emplois créés parce que ça peut être indicatif des
autres chiffres que l'on voit au niveau des emplois créés et
j'aimerais amener cette commission à réfléchir
là-dessus. Installation d'équipement et de système
d'éclairage à Bromont, créer 30 emplois. C'est fantastique
comme chiffre, c'est incroyable parce que la station de ski va être
éclairée; elle l'était déjà, en partie,
c'est une addition. Qu'on dise qu'il y a 30 emplois supplémentaires qui
vont être créés là, à cause de ça,
ça me fait mettre en doute l'ensemble des chiffres que l'on retrouve un
peu partout, finalement.
Si on additionne...
M. Bérubé: ...de les compter.
M. Paradis: ...tous les chiffres que l'on retrouve, M. le
ministre, c'est aberrant la création d'emplois qu'on retrouve là;
il va manquer de...
M. Bérubé: Ce n'est pas aberrant; l'année
dernière, nous avons créé 133 000 emplois, comme vous
l'avez vu dans les derniers chiffres de Statistique Canada, ce qui est une des
croissances les plus spectaculaires de création d'emplois, qui n'est
dépassée par aucun pays au monde. C'est supérieur au
Japon, à l'Allemagne, ce n'est pas surprenant qu'avec l'action dynamique
de ce gouvernement, il y ait effectivement beaucoup de création
d'emplois, M. le Président. Ce n'est pas surprenant, ces
chiffres-là.
M. Paradis: M. le ministre...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: ...avec ces chiffres, je
m'inquiète. Qu'il y ait 30 emplois créés, je pense
que ce n'est pas exact. Je pense que ça va maintenir dans la
région des emplois dans d'autres secteurs, restauration, etc., je pense
que c'est bon économiquement. Mais, lorsqu'on vient nous dire que
ça va créer 30 nouveaux emplois, même si on ajoute d'une
façon saisonnière... Si on se sert de ces statistiques pour faire
des bilans gouvernementaux et dire qu'on a créé tant d'emplois...
C'est absolument aberrant si on se sert de ces chiffres. Est-ce qu'on s'en
sert?
M. Bérubé: M. le Président, que l'on compte
le nombre de ces emplois un à un et qu'on fasse rapport à cette
commission.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: De la même façon qu'un
théâtre d'été peut créer 30 emplois, durant
une période estivale...
M. Paradis: 15.
M. Blais: ...je parlais de deux théâtres, les deux
miens, une station de ski qui ne fait pas de ski nocturne et qui installe un
système d'éclairage, doit donc doubler...
M. Paradis: Question de règlement...
M. Blais: Bien...
M. Paradis: ...question de règlement.
M. Blais: Je parle tellement peu longtemps, vous pourriez
attendre que j'aie fini, non?
M. Paradis: C'est seulement pour vous aider à continuer et
faire un peu de publicité en même temps; c'est que la station de
ski de Bromont fait déjà du ski nocturne.
M. Blais: Je la connais.
M. Paradis: Elle fait déjà du ski nocturne.
M. Blais: Sur une autre pente nouvelle, probablement.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: Probablement que c'est sur une autre pente.
M. Bérubé: On implante un système de neige
artificielle aussi.
M. Blais: Et ça double le personnel, je crois, qui
travaille le jour et le soir très tard, c'est probablement la raison.
Mais ce n'est pas compté dans les... statistiques gouvernementales Nos
statistiques de création d'emplois sont prises dans Statistique Canada.
Vous le savez, d'ailleurs. Ce sont les seules que vous croyez, alors ce sont
celles que l'on vous sert.
M. Paradis: Le taux de chômage aussi? M. Blais: Oui,
monsieur.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, je ne vois pas
d'autre solution, si l'Opposition persiste dans son...
Une voix: Son ...
M. Bérubé: ... refus de croire - le mot
m'échappe - d'accepter les chiffres, il n'y a pas d'autre solution que
de demander à la SDI de nous identifier chaque emploi, emploi par
emploi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Je pense que les demandes ont été
faites, si je ne m'abuse, l'année passée par des syndicats, comme
la FTQ, qui critiquaient, pas strictement au niveau provincial, mais
également au niveau fédéral, des programmes de subventions
qui n'entraînaient pas vraiment la création d'emplois. Le but des
questions, c'est strictement de s'assurer que lorsqu'on pense créer ces
emplois, on ait des motifs vraiment sérieux et raisonnables pour le dire
et qu'on puisse nous les expliquer dans des cas que l'on identifie de
façon témoin.
M. Bérubé: Je pense que c'est exactement ce que je
viens de demander à notre secrétaire, de communiquer à la
SDI, de demander qu'on nous identifie les endroits un à un. On n'a
qu'à nous dire, pour les 30 emplois, quelles sont les fonctions
remplies. On nous dira: 2 moniteurs de ski, 3 préposés au
restaurant, 1 préposé au robinet pour...
M. Polak: Vous êtes juste rendu à 6. Il y en a 30.
Continuez.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Polak: II n'est pas capable d'en trouver.
M. Blais: Je crois que la compagnie demanderesse à la SDI
- dans ce cas-ci, c'est la station de ski Bromont - donne un
plan d'emprunt et dit dans son plan: Je prévois créer 30
emplois. Le gouvernement, de son côté, croit justifiable que ce
soit une trentaine d'emplois, selon le scénario. Ces chiffres sont
marqués de bonne foi, autant par la compagnie demanderesse que par la
SDI, d'autant plus que si c'était tout simplement pour faire additionner
des emplois supplémentaires on ne mettrait "nil" nulle part. Quand on
croit que c'est nil, on indique "nil". Je crois que c'est signe qu'il y a de la
bonne foi quand même dans l'appréciation des choses.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je voudrais enregistrer une
objection générale à toute cette section qu'on vient de
passer, Industrie, Commerce et Tourisme, parce que personnellement je ne crois
pas, si on prend le total de tous les emplois créés - vous allez
voir, on va être près de 2000...
M. Bérubé: Bravo!
M. Polak: Je serais très content de cela, mais je n'y
crois pas. Je mets le ministre au défi de prendre le mois de juin et de
venir la prochaine fois avec le fonctionnaire qui a accordé ces
subventions, qui est au courant des faits et qui va nous les expliquer, parce
que je veux bien savoir. Statistique Canada, c'est bien beau d'évoquer
cela, mais ils se basent sur les renseignements reçus du Québec.
Je ne crois pas à ce chiffre du tout. Deuxièmement, je crois que,
dans la plupart des cas, il s'agit des emplois retenus et donc pas de nouveaux
emplois. S'il y a de nouveaux emplois, qu'on avise mes électeurs
à Sainte-Anne, ils vont postuler un emploi, parce qu'il y en a 15% qui
n'ont pas d'emploi et qui veulent en avoir.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le Président, quand on siège ici sur
semaine et qu'on voit ces chiffres, s'il fallait tous les croire, c'est
inconciliable avec la situation économique que vous devez sans doute
vivre vous aussi, dans votre comté, comme je la vis dans le mien.
Lorsqu'on voit cette création d'emplois sur papier et qu'on se ramasse
dans nos bureaux de comté, soit le samedi, soit le lundi, et que les
listes de gens qui nous demandent des emplois s'allongent et que la liste de
ceux qui ont été congédiés s'allonge tout le temps,
cela devient inconciliable. Si on se base là-dessus, on se dit: Cela va
bien au Québec, on crée beaucoup d'emplois, tout est fantastique.
On retourne dans nos comtés. Je regarde le député
d'Iberville, il en a certainement aussi dans la ville de Farhnam, entre autres.
On voit tous ces chômeurs, tous ces gens qui n'ont pas d'emplois. Ce sont
deux mondes différents, un monde autour de la table ici et un monde dans
les comtés, dans la province de Québec. Pour concilier les deux,
cela nous prendrait des explications du ministre de l'Industrie et du
Commerce.
Le Président (M. Gagnon): Si on me permettait, je n'ai pas
le droit d'intervenir comme président, mais vu qu'il y a une compagnie
de Trois-Rivières dont j'ai été faire l'ouverture, au nom
du ministre de l'Industrie et du Commerce, je peux vous dire que dans le cas de
Le Bloc vibré Trois-Rivières, Inc., qu'on a étudié
tantôt, création de 34 emplois, je n'ai pas compté les
emplois un par un mais, ayant connu la compagnie avant et ayant vu le
réaménagement, je peux confirmer que le chiffre 34, c'est
à peu près cela. C'est peut-être 33, c'est peut-être
36, mais c'est moi qui suis allé faire l'ouverture. Vu que vous me
posiez une question au début, dans ce cas, je peux le confirmer. Il y en
a peut-être d'autres aussi.
M. Bérubé: M. le Président, en fait, en
pratique, je pense que c'est là que nous mènerait une analyse, en
ce sens qu'on va trouver des cas où c'est effectivement
vérifié. Il est possible également qu'on trouve certains
cas où le nombre d'emplois a été gonflé, parce que
je pense qu'en les compilant, il y a peut-être des emplois à temps
partiel comme des emplois à temps plus long; il y a toutes sortes
d'emplois là-dedans. Comme il s'agit de nous fournir simplement un
chiffre, je n'ai aucune objection à ce que désormais on ne mette
pas le nombre d'emplois. Je préférerais ne pas mettre le nombre
d'emplois et, de cette façon, il n'y aurait pas de contestation. Par
exemple, comment traitez-vous un investissement agricole où vous engagez
pendant l'été, pendant trois semaines, 25 travailleurs, où
vous engagez 2 autres travailleurs pendant six mois et également un
comptable quelconque? Cela fait combien d'emplois?
Dans la description du projet, ces emplois sont tous décrits. Le
fonctionnaire qui prépare à notre intention ces documents et
à qui on a demandé de compiler le nombre d'emplois, parce que
l'Opposition voulait le savoir, même si ce n'est pas un critère
pour la subvention, comme le disait notre secrétaire tantôt,
additionne, fait de son mieux et il vous donne le nombre.
Si le nombre ne vous satisfait pas, je vous ai déjà
proposé d'éliminer carrément toute référence
au nombre d'emplois créés de telle sorte qu'il n'y aura pas ces
perpétuelles discussions et le fonctionnaire
n'aura pas à perdre trop de temps pour savoir s'il doit calculer
les quarts, les moitiés d'emploi, ce qui s'avère quand même
assez complexe.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, la suggestion du ministre de
dire qu'à l'avenir on ne donnera pas de renseignements sur le nombre
d'emplois créés, c'est encore pire, parce que ce qui arrivera,
c'est que nous n'aurons aucun renseignement, mais je suis certain que le
ministre de l'Industrie et du Commerce va se servir justement de ce chiffre que
le fonctionnaire retient pour dire à la fin de l'année: Voici
tant de milliers d'emplois créés.
M. Bérubé: Non.
M. Polak: En posant au moins la question ici, on vous fait le
preuve qu'il y a des cas ridicules, qui ne tiennent pas debout. Je
suggère que le ministre de l'Industrie et du Commerce vienne ici une
fois lui-même. On va regarder toute cette section avec lui pour savoir ce
que veulent dire ces emplois créés, retenus ou les chiffres
contredits; l'agriculteur qui emploie 25 hommes pendant deux semaines et 2 sur
une base permanente, pour moi, cela veut dire 2 emplois créés et
non pas 27. C'est très grave, parce que ces statistiques sont
envoyées partout. Vous arrivez ensuite avec Statistique Canada et nous
retournons dans nos comtés, non pas seulement les députés
de l'Opposition, mais également les députés du parti
ministériel, et on n'est pas capable de répondre clairement. Cela
ne tient pas debout, parce que si ce que vous dites est vrai, il n'y a pas de
chômage du tout dans la province de Québec, tous les
problèmes sont réglés. Au mois de juin, on a
créé assez d'emplois pour pallier le chômage. Sur papier,
il y en a plus de 2000. Je ne crois absolument rien de cela. Je pense que c'est
le temps de l'établir une fois pour toutes correctement. Ce n'est pas le
président du Conseil du trésor qui doit prendre la
responsabilité de cela, le ministre de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme doit venir ici pour expliquer le système.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: S'il y eu vérification de ces emplois par
un responsable de la SDI est-ce après?
M. Bérubé: Non, on a dit qu'il n'y a pas de
vérification après coup.
Deuxièmement, dans les engagements financiers du mois d'avril, je
vous lis la question à l'engagement no 802, où, concernant une
subvention aux Industries Fortier Ltée, Saint-Henri, comté de
Beauce-Nord, sous forme d'une prise en charge d'une partie du coût d'un
emprunt de 4 000 000 $ contracté pour fins d'achat de machinerie et des
actifs de Permacon, on demande s'il s'agit de 56 nouveaux emplois ou d'emplois
consolidés, copie des programmes de subventions administrés par
la SDI ainsi que des critères d'admissibilité à ces
subventions pour que désormais les informations fournies au Conseil du
trésor pour les fins de la commission des engagements financiers fassent
la distinction entre les emplois créés et les emplois
consolidés.
Lorsque nous aurons eu réponse à ces questions, vous aurez
donc ce cas et vous aurez la vérification. Je pense que si, à un
moment, vous contestez un chiffre, on posera la question au ministère.
Mais je pense que ça doit s'arrêter là. (21 h 15)
M. Middlemiss: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: J'ai fait une addition très vite pour cette
partie, pour le mois de juin, ça donne 1108 emplois
créés.
M. Bérubé: Ce n'est pas beaucoup. M. Middlemiss:
C'est seulement ça.
M. Bérubé: Douze mois, ça veut dire de 12
000 à 13 000 emplois créés.
M. Middlemiss: Douze mois, ça fait de 13 000 à 14
000 emplois.
M. Bérubé: On a créé 12 000 emplois
dans un an alors qu'on en a créé 133 000 l'année
dernière. Évidemment, c'est tout à fait raisonnable.
M. Middlemiss: C'est un nombre assez substantiel.
M. Bérubé: Oui, c'est la participation
gouvernementale à la création d'emplois dans une économie
qui doit-on le souligner, se comporte remarquablement bien, compte tenu de la
conjoncture mondiale.
M. Paradis: Remarquablement bien, là, M. le
Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: Compte tenu de la conjoncture
mondiale.
M. Paradis: Je vous invite à aller faire du bureau de
comté.
M. Bérubé: Compte tenu de la conjoncture mondiale,
M. le Président. Je pense que le député de
Brome-Missisquoi doit savoir qu'une phrase sortie de son contexte peut toujours
être interprétée de n'importe quelle façon.
M. Paradis: Maintenant, lorsque vous dites, M. le
président du Conseil du trésor, compte tenu de la situation
mondiale, etc, aujourd'hui, il y avait dans les journaux des statistiques
montrant que le Québec avait 40% plus de faillites que les autres
provinces, finalement. Ce sont là les faillites, cela n'inclut pas les
reprises de possession en vertu de la section 88 de la Loi sur les banques,
etc. C'est ça qui arrive partout de ce temps-ci dans nos comtés.
C'est ça qui inquiète les députés tant
ministériels que de l'Opposition.
On a le record là-dessus. Compte tenu que les autres provinces
sont aux prises avec les mêmes taux d'intérêt, compte tenu
de la situation, qu'est-ce que ça veut dire que le Québec
continue à détenir le record là-dedans?
M. Bérubé: II y au moins deux raisons que l'on peut
invoquer. Si vous regardez l'augmentation spectaculaire des faillites en
Amérique du Nord, vous allez voir qu'elle est très forte,
premièrement. Deuxièmement, si vous regardez également le
nombre de faillites au Québec par rapport au nombre de faillites dans
l'ensemble du Canada, vous allez voir que ce pourcentage n'a pas
augmenté de façon significative; le pourcentage, j'entends.
Troisièmement, il y a toujours plus de faillites au Québec que
dans le reste du Canada pour une raison aussi. C'est que nous avons beaucoup
plus de petites et moyennes entreprises au Québec; nous avons une
structure industrielle très différente de celle, par exemple, de
l'Ontario, ce qui a comme conséquence de toujours maintenir, au
Québec, un pourcentage de faillites, dans les moments difficiles, plus
élevé que dans l'ensemble du Canada. Ceci a toujours
existé. Ce pourcentage ne s'est pas accru, c'est-à-dire que la
proportion n'a pas été modifiée de façon
particulièrement significative.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Brome-Missisquoi? Sainte-Anne? M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, pour résoudre le
problème j'ai une autre suggestion pour le ministre. Pourquoi ne
demande-t-on pas au ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme
de prendre un cas par page, pour le mois de juin, et d'écrire une lettre
directement aux compagnies qui ont reçu une subvention. La lettre dirait
ceci: Nos fonctionnaires nous ont dit qu'il y a eu tant d'emplois
créés avec une subvention que vous avez reçue tel mois,
pour tel montant. Pourriez-vous nous dire s'il s'agit de nouveaux emplois,
d'emplois créés ou d'emplois retenus? Combien de ces emplois
existent encore? J'aimerais faire la vérification simplement en prenant
des cas au fur et à mesure et en demandant de compiler les
réponses, juste pour voir.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, depuis que je préside les engagements financiers, ces
mêmes questions reviennent aux engagements de l'Industrie, Commerce et
Tourisme et, à chaque fois, on a posé un certain nombre de
questions au secrétaire qui a fait la vérification. Vous avez la
réponse à vos bureaux, normalement, parce que les réponses
sont entrées.
Je ne sais pas si cela a été vérifié mais,
effectivement, le secrétaire m'a dit que ces questions ont
été posées et qu'il a reçu les réponses.
M. Polak: On a reçu les réponses jusqu'au mois de
février. Moi, j'ai vu deux réponses pour toutes les questions
posées.
Une voix: Pas avril.
Le Président (M. Gagnon): Pas avril? Avril, on vient de
l'étudier, ça fait pas tellement longtemps.
M. le ministre, avez-vous quelque chose à ajouter?
M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: Juste pour rajuster les faits, M. le ministre, 40%
des faillites canadiennes sont survenues au Québec.
M. Blais: C'est hors d'ordre, ça fait trop longtemps.
M. Bérubé: Quel était le pourcentage des
faillites canadiennes l'année dernière?
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît; Si vous me permettez, on n'entrera pas dans ce
débat-là parce que...
M. Bérubé: Quand vous aurez le pourcentage des
faillites canadiennes de l'année dernière et des années
précédentes, vous allez voir.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
On n'entrera pas dans ce débat-là parce qu'on est en train
d'étudier les engagements financiers. C'est un autre débat et
ça ne se trouve pas dans les engagements financiers.
M. Bérubé: Vous allez trouver la réponse.
Vous aller voir que le pourcentage
des faillites canadiennes au Québec a toujours été
plus élevé que notre population parce que nous avons une
structure industrielle qui fait appel à beaucoup plus de PME que dans le
reste du Canada et cela toujours été le cas.
M. Paradis: Brièvement pour répondre...
M. Blais: Une question de règlement. Je dois rappeler
à mon ministre et à l'Opposition qu'on est peut-être hors
d'ordre.
Le Président (M. Gagnon): On est sûrement hors
d'ordre actuellement. Les travaux allaient bien et nous sommes en train de
retarder nos travaux. S'il vous plaît, est-ce qu'on peut revenir aux
engagements financiers? Le débat que vous soulevez, M. le
député de Brome-Missisquoi, est fort intéressant, mais il
pourrait se soulever à un autre moment, car ça ne se situe pas
dans les engagements financiers.
M. Paradis: Très brièvement, pour répondre
aux commentaires du ministre, M. le Président, il s'agit de
hausse...
M. Blais: Question de règlement, s'il vous
plaît!
Le Président (M. Gagnon): Question de règlement. M.
le député de Terrebonne.
M. Paradis: Cela fait mal, hein, les emplois!
M. Blais: Cela ne fait pas mal, mais c'est hors d'ordre. M. le
Président, j'aimerais que vous rappeliez le député de
Brome-Missisquoi aux engagements financiers de juin 1981, s'il vous
plaît!
M. Paradis: Trente secondes, M. le Président, pour
répondre aux commentaires du ministre.
Le Président (M. Gagnon): Allez-y, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: M. le ministre et M. le député de
Terrebonne, pour votre information, vous m'avez demandé c'était
quoi, la hausse. Il s'agit de hausse sur l'année dernière de 21%
et 47% respectivement.
M. Bérubé: Qu'est-ce que vous voulez dire par 21%
et 47%?
M. Paradis: "Quelque 2588 entreprises québécoises
ont déclaré faillite au cours des dix premiers mois de
l'année, totalisant des pertes de 354 500 000 $; il s'agit de hausses
sur l'année dernière de 21% et 47% respectivement. Le
Québec enregistre maintenant 40% de toutes les faillites survenant au
Canada dans le monde des affaires et 56% des pertes canadiennes dues à
l'abandon des affaires."
M. Bérubé: Et quel était ce pourcentage des
faillites canadiennes attribuables au Québec dans les années
passées?
M. Paradis: Passez-moi votre machine à calculer.
Le Président (M. Gagnon): On ne calculera pas cela tout de
suite.
Alors, 677, Industrie, Commerce et Tourisme, 800, 801? M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Subvention à Chaîne coopérative
du Saguenay, Saint-Bruno, comté du Lac-Saint-Jean, sous forme d'une
prise en charge d'une partie du coût d'un emprunt de 5 000 000 $
contracté pour fins d'achat des actifs de la Laiterie Lamontagne Inc.
Montant de l'engagement: 1 000 000 $. Nature de l'entreprise:
coopérative agricole forestière et laitière. Nombre
d'emplois créés: mil." Quel était le coût d'achat?
Est-ce que c'était 5 000 000 $?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: 5 666 000 $.
M. Paradis: Le reste du financement, est-ce que vous avez la
source, la provenance?
M. Bérubé: Oui, il y a le prêt du
Crédit industriel Desjardins, 5 000 000 $, et fonds de roulement, 666
000 $.
Le Président (M. Gagnon): 802? M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: 802. Il s'agit d'une "subvention à Sodispro
technologie Limitée, Saint-Hyacinthe, pour fins d'achat de machinerie et
de construction d'une bâtisse à Saint-Hyacinthe. Montant de
l'engagement: 1 700 000 $. Nature de l'entreprise: fabricant de lactose et de
protéines. Nombre d'emplois créés: 62." Je voudrais savoir
s'il s'agit d'une nouvelle compagnie et d'un nouvel investissement
complètement ou s'il s'agit plutôt de la reprise des
activités d'une autre compagnie qui oeuvrait dans le même
domaine.
M. Bérubé: Si vous roulez entre Montréal et
Québec, vous verrez cette entreprise tout près de
Saint-Hyacinthe, il s'agit d'une nouvelle entreprise. Faites
attention en filant vers Montréal, regardez sur la gauche et vous
allez voir, en approchant de Saint-Hyacinthe, une usine ultra-moderne dont on
vient d'inaugurer les installations tout récemment.
M. Polak: Je voudrais ajouter au ministre - je pense qu'on n'est
pas ici pour créer des problèmes, on est ici pour être
assez objectif - qu'autant j'ai critiqué tout à l'heure les 25
autres pages où je ne croyais pas les chiffres, dans ce cas-là
j'accepte totalement la parole du ministre et, dans ce cas-là, j'accepte
donc qu'il y ait 62 emplois de créés.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne sur 802.
M. Blais: J'aimerais poser une question sur 800, est-ce que vous
me le permettez?
Le Président (M. Gagnon): 800, oui.
M. Blais: Dans ce cas spécifique, vu que c'est une
subvention excessivement haute, de 5 700 000 $, une création de 203
emplois, j'aimerais avoir des détails sur les emplois, parce que c'est
dans le comté de Berthier et dans Lachute et j'ai vu qu'il avait
passé par-dessus.
M. Bérubé: De quelle entreprise s'agit-il?
M. Blais: II s'agit d'une subvention à GLC Canada Inc., de
Berthierville.
M. Bérubé: Quel numéro?
M. Blais: No 800. On remarque qu'il y a certains comtés
où l'on passe facilement par-dessus. On ne regarde que des comtés
spécifiques. C'est par égocentrisme de comté.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 803.
M. Bérubé: Est-ce que vous voulez que l'on vous
compte le nombre d'emplois?
M. Blais: Je veux tout simplement avoir les renseignements sur le
nombre d'emplois et c'est tout. Vous pourriez demander à SODIC, ce qui
me ferait plaisir.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 803.
Justice
Justice engagements 200, 201, 202. Engagement 202. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit ici d'un "contrat négocié pour
l'achat de 65 000 mètres liniéaires de tissu pour la confection
des chemises des agents de la Sûreté du Québec.
Fournisseur: Dominion Textile Inc. Montant de l'engagement: 103 350 $." Sachant
qu'il y a beaucoup de compagnies qui fabriquent du tissu pour des chemises,
j'aimerais savoir, M. le Président, quelle est la raison pour laquelle
on a procédé par contrat négocié?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: Le tissu n'est disponible que d'un
fournisseur.
M. Polak: Est-ce qu'il y a une raison, M. le Président,
parce que le tissu d'une chemise, j'ai vu les chemises des agents de la
Sûreté du Québec et cela ressemble beaucoup à des
chemises que je porte moi-même de temps en temps.
M. Bérubé: Oui mais c'est la norme BNQ7031-275 avec
l'additif du 760830 sachant qu'il s'agit d'un "broadcloth" de poids minimal
trois onces par verge carrée. Evidemment, dans ces conditions, d'autant
plus que la référence c'est Grenadier numéro TC910, code
8P88211, il va de soi que tout probablement il n'y a que Dominion Textile qui
nous fabrique un tissu avec autant de précision.
M. Polak: M. le Président, est-ce qu'il s'agit d'une
chemise où d'une robe? Est-ce bien une chemise que vous
décrivez?
M. Bérubé: Est-ce que c'est le numéro de la
chemise que vous demandez?
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, à
l'ordre.
M. Polak: On parle d'une chemise d'agent de la
Sûreté du Québec. Qu'est-ce qu'il y a de spécial
dans cette chemise? Vous venez de donner la description technique de tous les
éléments composants, je ne comprends pas!
Le Président: (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: II y a des standards sur le tissu et ce
tissu n'est fait qu'à un endroit. Que voulez-vous que je vous dise de
plus?
M. Polak: C'est cela que vous avez comme renseignements?
M. Bérubé: Oui, oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, excusez.
M. Bérubé: Ce que le service des achats nous dit,
c'est que le tissu en question n'est disponible que d'un fournisseur. Si vous
me demandez pourquoi on choisit ce tissu plutôt qu'un autre, là,
c'est une question entièrement différente.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: II semblerait, d'après
l'énoncé du président du Conseil du trésor, qu'il
n'est peut-être pas d'accord avec la norme du BNQ. Dans ce cas, est-ce
qu'on pourrait revérifier si la norme ou le standard qu'on a
utilisé pour le matériel est nécessaire? On devrait
peut-être réviser cela, demander d'autres fournisseurs et
peut-être avoir un meilleur prix.
M. Bérubé: Ce que vous voudriez, ce sont les
justifications du ministère quant à la norme retenue pour le
tissu en question. C'est cela que vous voulez avoir?
M. Middlemiss: Oui.
M. Bérubé: Pour pouvoir juger si cela est valable
ou non. Parfait.
Loisir, Chasse et Pêche
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300. Loisir, Chasse
et Pêche, 100. M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit ici d'un "contrat pour effectuer les services
de gardiennage et de sécurité au Parc du Mont-Sainte-Anne pour
une période de 36 mois." Le contrat a été accordé
à L'agence de sécurité N.I.D. pour un montant de 359 000
$.
Il est écrit, dans les renseignements: Agence de
sécurité, première année, 81 865 $. Est-ce que le
ministre a le renseignement sur les coûts de la deuxième et de la
troisième année? Il s'agit d'un contrat de trois ans. Pour quelle
raison a-ton écrit seulement le montant pour la première
année?
M. Bérubé: On me dit qu'il y a une clause
d'indexation pour les années subséquentes.
Le Président (M. Gagnon): Engagements 200, 201.
Engagement 201, M. le député de Brome-Missisquoi. (21 h
30)
M. Paradis: "Supplément pour porter à 338 000 $, le
coût des honoraires pour compléter le dossier d'évaluation
et de négociation dans le cadre du projet d'expropriation des immeubles
à l'intérieur des limites du parc du Bic, comté de
Rimouski. Fournisseur: Les Estimateurs professionnels, Rimouski. Montant
de l'engagement: 30 000 $."
Qu'est-ce qui a occasionné ce supplément?
M. Bérubé: II était rendu nécessaire
pour la firme de préparer un rapport d'expertise, en vue du
témoignage devant le tribunal de l'expropriation, dans le cas de l'un
des dossiers du projet pour lequel il a été impossible d'en
arriver à une entente de gré à gré.
En d'autres termes, étant obligé d'aller devant le
tribunal, le ministère a dû demander une expertise plus
fouillée.
M. Paradis: Le coût de cette expertise est de 30 000 $?
M. Bérubé: Deux autres dossiers sont
également en instance de soumissions devant le tribunal de
l'expropriation, ce qui entraîne 30 000 $ de plus.
M. Paradis: Est-ce que cette firme a été choisie
par soumissions publiques?
M. Bérubé: Probablement par fichier. Non, cette
firme a été engagée en 1973, par patronage politique
libéral à l'époque.
M. Paradis: Et le supplément? Ce que le ministre nous dit
finalement, c'est que pour monter trois dossiers d'expertise face à des
expropriés qui ont refusé une négociation de gré
à gré, ça coûte 30 000 $.
M. Bérubé: C'est une firme qui a été
engagée de votre temps. Il faut faire confiance à la
qualité du travail. Je ne peux pas vous en dire plus, si ce n'est que la
firme demande 30 000 $ de plus pour fournir une expertise sur trois cas
additionnels.
M., Paradis: C'est quand même assez incroyable, 30 000 $
pour trois dossiers. Il faut s'imaginer que des expropriés qui veulent
faire face à la musique ont besoin d'expertise eux autres aussi au
montant de 10 000 $ chacune, en moyenne.
M. Bérubé: J'imagine qu'il s'agit...
M. Paradis: Est-ce qu'on pourrait vérifier si ce
supplément est justifié?
M. Bérubé: Cela dépend.
M. Paradis: Quels sont les motifs qui justifient ce
supplément? Quelles sont les données de complexité dans
ces dossiers qui justifient ce coût?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: II faudrait poser la question. Est-ce
que c'est assez clair ainsi?
M. Paradis: Quels sont les éléments de
complexité dans chacun des dossiers qui justifient des honoraires aussi
élevés?
M. Bérubé: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): 300, 301, 302, 400.
M. Paradis: 400.
Le Président (M. Gagnon): 400, M. le député
de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour travaux d'entretien des pistes de ski
de fond du Parc du Mont Sainte-Anne, pour trois périodes hivernales de
six mois débutant le 1er novembre 1981. Plus bas soumissionnaire: Yvon
Boilard, Sainte-Anne-de-Beaupré. Montant de l'engagement, 239 641
$."
Est-ce qu'on peut savoir à quel poste budgétaire est
apparu... Excusez. Autre soumissionnaire: 668 022 $. De quelle façon
explique-t-on la si grande différence entre les coûts?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: II faudra demander au ministère
les raisons de l'écart.
Le Président (M. Gagnon): 500. M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit ici du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche. "Subvention au Centre plein air du Mont Kanasuta
Inc., Rouyn, à titre d'aide financière pour fins d'achat des
installations de la station de ski du Mont Kanasuta. Montant de l'engagement,
175 000 $."
J'aimerais savoir, M. le Président, quel était le prix
total de l'achat de ces installations pour lesquelles on a accordé une
subvention de 175 000 $ ?
Deuxièmement, qui exploitait cette station de ski auparavant et
quel était le critère pour accorder cette subvention? Est-ce
qu'il y a de l'arbitraire là-dedans ou si tout le monde qui est dans une
même situation peut l'obtenir?
M. Bérubé: Non. Dans un cas comme celui-ci, il
s'agit d'une subvention hors normes qui est donnée dans le cadre du
fonds de développement régional, si je ne m'abuse. Je pense qu'il
doit y avoir une participation du fonds de développement
régional, un instant.
Une voix: C'est exact. M. Bérubé: C'est
ça. M. Polak: Le prix total.
M. Bérubé: Si je prends la valeur des dettes et la
mise de fonds des actionnaires, on a un montant global, au passif, de 182 000 $
essentiellement.
M. Polak: 180 000 $.
M. Bérubé: 182 000 $. Donc, la subvention est de
175 000 $. Ce qui se produit dans cette opération, c'est que la
compagnie avait des améliorations à apporter - c'est ce que
j'essaie de voir - au centre de ski lui-même. Il s'agit d'une corporation
mixte regroupant 17 municipalités, avec également des
représentants de citoyens. Ce sont des membres individuels, des membres
municipaux, des membres collectifs qui ont voulu racheter ce centre de ski,
avec une montagne, un lac; c'est un territoire assez grand, assez vaste, qui
était antérieurement un club privé, mais qui a
fermé à cause de faillite, d'après ce que je peux voir. Il
n'y avait plus d'autre endroit dans la région pour que la population
puisse... Il y avait un autre endroit?
On me dit que c'est le seul site québécois de ski alpin
dans un rayon de 200 milles.
Notre secrétaire étant impliqué à l'OPDQ, il
a de l'information privilégiée. Il vient de me faire part
qu'essentiellement l'OPDQ a financé deux centres de ski dans la
région. Il a posé comme condition que les municipalités se
regroupent et prennent la relève de ces centres de ski pour tenter
d'offrir à la population de cette région un minimum de services.
La subvention représente donc l'essentiel des coûts d'achat, si on
peut dire, mais les municipalités prennent ensuite la relève pour
l'exploitation du centre.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'un "contrat de services
négocié pour la préparation des plans et devis et la
surveillance de travaux de construction d'une section d'un kilomètre
d'un chemin et d'un stationnement dans le parc Frontenac. Le fournisseur est M.
André Risi, ingénieur-conseil à Sillery. Montant de
l'engagement: 30 000 $."
Je voudrais savoir, M. le Président, la raison pour laquelle ce
contrat négocié a été accordé à un
ingénieur-conseil de Sillery pour des travaux dans le parc Frontenac,
des travaux qui semblent de nature assez ordinaire. Comment se fait-il qu'on
n'a pas procédé par soumissions publiques? On a choisi quelqu'un
dans le territoire même.
M. Bérubé: II a été choisi par
Rosalie. Comme il s'agit d'un contrat inférieur à 50 000 $,
Rosalie ne choisit qu'un nom.
M. Polak: J'ai une question additionnelle, M. le
Président. Si on pose la question à Rosalie, c'est-à-dire
qu'on a besoin d'ingénieurs-conseils pour la construction d'une section
d'un kilomètre pour un chemin, dans le parc Frontenac, est-ce qu'en
disant parc Frontenac, automatiquement, on exclut les gens plus loin, comme
Sillery, Montréal, n'importe où?
M. Bérubé: Non.
M. Polak: Est-ce qu'il n'y a pas des noms qui sortent dans le
parc Frontenac ou dans ce bout?
M. Bérubé: Non, c'est par région
administrative. Un des problèmes de vouloir avoir des régions
administratives trop petites pour la sélection, c'est qu'à ce
moment donné, vous risquez d'avoir une entreprise qui, à un
moment, a un contrat sur le territoire et s'équipe en
conséquence, mais, comme la région est trop petite, elle a peu de
chance d'avoir un contrat ultérieurement. La conséquence,
à ce moment, c'est qu'elle est incapable de maintenir un niveau
d'activités suffisant. C'est pour cette raison qu'on a un certain nombre
de régions administratives. Rosalie choisit dans cette région.
Dans ce cas-ci, c'est la région de Québec. Donc, c'est n'importe
quelle firme de la région de Québec.
Le Président (M. Gagnon): 601? 602? 603? 604? 604, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis: "Contrat pour des travaux de construction d'un
réseau d'égout et d'aqueduc, fosse septique et champ
d'épuration à Port-Menier, île d'Anticosti, comté de
Duplessis. Plus bas soumissionnaire: Les entreprises René Soucy Inc.,
Rimouski. Montant de l'engagement: 234 344 $." On est dans le ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. On tombe tout à coup dans
un domaine de subvention qui relève généralement du
ministère de l'Environnement. Qu'est-ce qui explique qu'on retrouve ceci
à ce ministère?
M. Bérubé: C'est notre municipalité. M.
Paradis: Pardon?
M. Bérubé: L'île d'Anticosti appartient au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Paradis: C'est parce qu'ils sont propriétaires.
M. Bérubé: C'est cela. Transports
Le Président (M. Gagnon): 605? 606? Transports, 100? 101?
101, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit ici d'un contrat négocié pour
l'achat d'un simulateur de vol. Fournisseur: Aviation Simulator Technology
Inc., Bedford, USA, pour une somme de 68 200 $ US. Je voudrais savoir...
M. Bérubé: Est-ce que le député de
Terrebonne intervient?
M. Polak: Excusez-moi, M. le ministre. Je voudrais savoir
pourquoi on n'a pas procédé par soumissions publiques, surtout
quand on sait qu'à Montréal, il y a une compagnie, Canadian
Aviation, Electronic CAE, qui est spécialisée dans la
construction de simulateurs de vol. Quelle est la spécialité de
cette compagnie américaine pour ne pas donner le contrat à une
compagnie québécoise?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bérubé: II semble que ce simulateur dont ils ont
besoin n'est fabriqué que par une seule entreprise.
M. Paradis: Aux États-Unis? M. Bérubé:
Oui.
M. Paradis: II n'y a pas de fabricant canadien?
M. Bérubé: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): 102? 103? Transports, 300?
301?
M. Paradis: Engagement 301.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 301. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Bérubé: Engagement 300 ou 301? M. Paradis:
Engagement 301, M. le
ministre. "Supplément pour porter à 2 753 774,77 $ le
coût des travaux de terrassement, de structure de chaussée, de
revêtement souple, d'élargissement d'un pont et de
déplacement d'aqueduc sur une section de 4,86 milles de la route 138
dans les municipalités de Ragueneau paroisse et Chute-aux-Outardes
village, comté de Saguenay. Montant de l'engagement: 98 453,31 $. Note:
Le contrat initial a été accordé à Les Entreprises
Jacques Dufour et Fils Inc., Baie-Saint-Paul, comté de Charlevoix,
à la suite de soumissions publiques."
Qu'est-ce qui justifie ce supplément de 98 000 $, M. le
Président?
M. Bérubé: Ce sont des volumes de
déblaiement plus importants que ce qui était
spécifié aux devis, au niveau du déblaiement et de
l'excavation de deuxième classe, de la tourbe T-2 et de la terre
végétale.
M. Paradis: M. le ministre, lorsque que cette compagnie a
soumissionné, elle avait coté un prix, j'imagine, pour ce genre
de travaux. Le ministère avait-il une estimation?
M. Bérubé: C'est cela. Le ministère avait
estimé, par exemple, un volume de matériaux à
déplacer grosso modo, à partir de devis préliminaires et
c'est sur cette base que toutes les compagnies ont soumissionné.
M. Paradis: M. le ministre, lorsque la personne a
soumissionné, est-ce que l'élément dont on parle et qui
occasionne un surplus de 100 000 $ ici était un des
éléments que l'on a additionnés pour arriver au total? Je
m'explique, parce que cela peut sembler ombrageux. Dans les soumissions de
contrats de voirie du ministère des Transports,
généralement, la compagnie qui soumissionne indique des prix
unitaires sur différentes catégories d'éléments et
la demande du ministère ne s'applique qu'à quelques-uns de ces
éléments. On décide d'accorder la subvention, finalement,
strictement sur la base des éléments que le ministère a
identifiés au préalable. Certaines compagnies, semble-t-il,
coteraient très haut sur les éléments qu'elles savent ne
seront pas calculés dans le but - elles savent que cela va arriver lors
des travaux - d'obtenir un supplément justement dans des
catégories...
Une voix: Vote.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, il va falloir se
rendre à l'Assemblée nationale pour le vote.
M. Polak: À moins que vous ne vouliez rester ici, nous,
nous allons voter.
Le Président (M. Gagnon): Juste avant de terminer, parce
qu'on va ajourner nos travaux, je voudrais vous rappeler que vous êtes
convoqués jeudi le 10 décembre. Le matin, nous recevrons le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, M. Lucien-Lessard,
dès le début des travaux, et le président du Conseil du
trésor sera à notre disposition aussitôt qu'on aura
terminé avec M. Lessard pour continuer les travaux. C'est la note qu'on
m'a remise.
M. Bérubé: On me dit que je dois prendre la parole
à l'ENAP le 10 décembre, à 11 heures.
Le Président (M. Gagnon): Le 10 décembre à
11 heures.
M. Paradis: Prenez la parole.
M. Bérubé: II n'y a aucun problème.
Le Président (M. Gagnon): La commission des engagements
financiers ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 44)