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Etude des crédits du Haut-Commissariat
à la jeunesse, aux loisirs
et aux sports
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'éducation, des affaires culturelles et des
communications est réunie ce matin pour étudier les
crédits du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports. Les membres de cette commission sont MM. Alfred (Papineau), Bertrand
(Vanier); M. Dussault (Châteauguay) remplace M. Bisaillon (Sainte-Marie);
MM. Brochu (Richmond), Charron (Saint-Jacques), Chevrette (Joliette-Montcalm),
Ciaccia (Mont-Royal), Goldbloom (D'Arcy McGee), Guay (Taschereau), Laplante
(Bourassa), Laurin (Bourget), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), MM. Le Moignan
(Gaspé), Marchand (Laurier), Morin (Sauvé), O'Neill (Chauveau),
Paquette (Rosemont) et Samson (Rouyn-Noranda).
M. Grenier: Je n'ai pas été nommé, je pense
bien.
Le Président (M. Bertrand): M. Grenier. Remplacez-vous
quelqu'un?
M. Grenier: M. Brochu.
Le Président (M. Bertrand): M. Grenier
(Mégantic-Compton) remplace M. Brochu (Richmond).
Nous allons nous nommer un secrétaire pour la commission, un
rapporteur. M. Chevrette (Joliette-Montcalm), acceptez-vous d'être
rapporteur?
M. Chevrette: Cela me fait plaisir, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Très bien. Alors, M. le
ministre délégué au Haut-Commissariat à la
jeunesse, aux loisirs et aux sports.
Exposé général de M. le
ministre
M. Charron: M. le Président, vous me permettrez une
brève intervention de départ pour que nous puissions aborder
l'étude des programmes rapidement.
M. Marchand: Est-ce que le ministre pourrait nous
présenter ses principaux collaborateurs?
M. Charron: C'est ce que je m'apprête à faire. Dans
une brève intervention, je voudrais situer le cadre
général de l'action du haut-commissariat dont nous nous
apprêtons à adopter le budget pour l'année en cours. Mais,
auparavant, la commission me permettra sans doute de signaler un certain nombre
d'éléments sans lesquels ce budget resterait une fiction,
c'est-à-dire s'il n'y avait pas à l'origine de sa
rédaction comme dans son administration quotidienne une équipe
prête à faire respecter les intentions, tel que les membres de la
commission l'exprimeront, et prête à remplir le mandat qui nous
est confié par un arrêté en conseil qui date
déjà de quelques années.
Cela nous vaut d'avoir, pour l'année en cours, quelque $44 626
000 à administrer au chapitre du loisir, les $10 millions
supplémentaires de la Régie des installations olympiques
étant, bien sûr, autre chose.
M. le Président, j'éprouve beaucoup de satisfaction
à être à la direction du Haut-Commissariat à la
jeunesse aux loisirs et aux sports parce que je me sens, d'abord et avant tout,
à la tête d'une équipe extrêmement dynamique qui
fournit un rendement, je ne dirais pas sans précédent elle
serait mieux placée que moi pour le dire sans doute à un
rythme de travail accéléré où chacun met les
bouchées doubles mais aussi où chacun, j'en suis conscient,
travaille à faire en sorte que chaque dollar public que nous nous
apprêtons à adopter apporte le plus de résultats possibles
dans la collectivité québécoise. Cette équipe ne
serait sans doute pas aussi efficace si je n'avais pas comme principal
conseiller un homme dont la constance et la disponibilité sont une
garantie de succès, mon sous-ministre, M. Bélanger.
Je voudrais vous présenter en même temps son équipe
que j'ai trouvée en place il y a maintenant cinq semaines, à mon
arrivée au haut-commissariat, et dont je suis extrêmement fier
parce que, chacun à sa place, comme je le disais au président et
aux membres de la commission, fournit un rendement exceptionnel. Je voudrais
d'abord vous présenter le directeur général adjoint qui
occupe plusieurs fonctions, mais M. Raymond Benoît est aussi un des
principaux intéressés à la priorité du
ministère dont on parlera souvent au cours de cette séance, la
rédaction du livre vert; les chefs de service, M. Jacques Auger,
directeur du service de la planification; M. Claude Despatie, directeur du
service au développement régional et au plein air; M. Guy
Desrosiers, directeur du service des sports; M. Jean Rioux, directeur du
service socioculturel; M. Yves Carbonneau, directeur du service des
communications; et M. Raymond Bornais, qui est aussi un des conseillers du
ministère. Je voudrais aussi vous donner très clairement
l'idée que ces hommes qui sont dans l'équipe de la Régie
du haut-commissariat sont les représentants de services où les
professionnels fourmillent de travail actuellement et qui sont à peu
près tous engagés avec la même volonté et la
même disponibilité.
La courroie de transmission entre la volonté politique que je
représente, et qui était celle des Québécois
à la dernière élection générale, et cette
stabilité et cette continuité dans l'efficacité que sont
les représentants de la fonction publique que je vous ai
présentés, c'est évidemment le personnel de mon cabinet.
Ces gens sont et doivent être les collaborateurs de la fonction publique
en place. Mon chef de cabinet est M. Pierre Simard, ici; à ma droite
immédiate, François Lamarre, qui
est attaché plus particulièrement aux questions de sports
et aux loisirs socioculturels; François Leduc, à
l'arrière, attaché aux questions de développement
régional et de plein air ainsi qu'à la planification et Marcel
Barthe est mon attaché de presse responsable de mon image.
M. Marchand: Loisirs d'autrui.
M. Charron: M. le Président, de cette équipe je
pourrais vous parler longtemps, mais je veux simplement vous dire que tout au
long de l'étude des crédits du haut-commissariat cette
équipe est disposée à fournir les renseignements que les
membres de la commission auront l'intention de lui demander.
Nous avons laissez-moi vous dire que l'expression n'est pas
exagérée 20 semaines dans le corps de travail à la
direction du haut-commissariat. Je ne peux pas dire que j'ai trouvé une
situation de désastre, M. le Président, en arrivant là. La
progression du budget au cours des dernières années avait, en
partie grâce à la direction de l'ancien ministre, en partie aussi
à la stabilité des hommes que je viens de vous présenter,
permis le développement du haut-commissariat à un rythme qui lui
permettait de maintenir un standard de qualité dans ses programmes et
dans ses rapports avec la population du Québec.
Donc, je n'ai pas trouvé une situation catastrophique, mais je
dois faire part à la commission, et cela explique une partie de nos
préoccupations pendant ces 20 premières semaines, que j'ai quand
même trouvé une situation difficile.
Premièrement, le plan financier; et cette remarque n'est pas
anodine puisque c'est vraiment à cette question que nous
commençons à travailler ce matin, le budget du
haut-commissariat.
Un budget, c'est important. Parce qu'il s'agit des deniers publics, et
quand on est dans une période d'austérité je viens
de participer à l'effort douloureux, avec les membres du Conseil des
ministres, à la rédaction de notre premier budget chaque
dollar est scrupuleusement convoité par chaque ministère. Il est
donc important, lorsque le partage s'effectue que ces sommes soient
effectivement mises là où elles doivent aller puisqu'un travail
sérieux les a placées à cet endroit.
Il est donc important, pour un homme politique, de ne pas engager
à tort et à travers au gré des événements et
des conjonctures plus ou moins rationnelles ces sommes qui ne lui sont pas
mises entre les mains, à sa discrétion personnelle, mais sont
mises entre ses mains à titre d'administrateur public.
Il est donc important également que l'on s'en tienne au budget
qui nous est accordé et qu'en ce sens les décisions politiques
s'appliquent à l'intérieur de ce budget. Ne devraient arriver que
des exceptions et des exceptions qui doivent être prouvées
adéquatement et sans ambages pour qu'un ministre en vienne à
solliciter, auprès de ses collègues du Conseil des ministres, un
budget supplémentaire lui permettant de faire face à un
événement qui n'était pas prévu, au moment
où il a rédigé et travaillé le budget. Autrement,
il n'y a presque pas de raisons explicables à ce que cela se fasse.
M. le Président, cet énoncé de principe que
j'espère avoir aussi clairement à l'esprit dans vingt ans
qu'après ces vingt semaines comme administrateur public, je vous dis que
mon prédécesseur toutes les raisons seront à
analyser, ce ne sont pas les raisons qui sont analysées, mais ce sont
plutôt les conséquences s'était un tant soit peu
écarté de ce principe extrêmement important de la saine
gestion des fonds publics.
Effectivement, au seul chapitre de l'équipement
récréatif dont on parlera, bien sûr, et pour lequel un
budget est encore une fois prévu pour cette année, mon
prédécesseur avait pris des engagements durant la campagne
électorale qui dépassaient largement les crédits
disponibles. Quarante-cinq projets avaient été engagés,
avant le 18 octobre, 163 projets ont été engagés pendant
la campagne électorale amenant des engagements en subventions de $5 984
000 à une période où la disponibilité
financière ne permettait même pas de faire face à un
cinquième de ces engagements.
Bien sûr, les gens autour de cette table sont tous des hommes
politiques et la période de la campagne électorale est, pour
chacun, une période d'effervescence. Nous en savons tous quelque chose.
J'en ai vécu trois et je sais ce que cela implique. Mais il y a loin
entre le passage d'un ministre qui, au cours d'une intervention
électorale, appuyant un candidat de son parti, s'engage devant des
citoyens, au cours d'une assemblée publique, si son collègue est
élu et s'il est lui-même à nouveau membre d'un
gouvernement, à porter grande attention à un problème que
les gens de la réqion qu'il visite lui soulèvent. Il peut
même prendre l'engagement verbal dé faire diligence sur ce
dossier, mais il ne peut, au cours d'une assemblée publique, engager des
fonds publics sans une analyse rationnelle.
Il peut se dire convaincu du bien-fondé d'un projet. Il peut
promettre et c'est notre devoir d'y accorder toute l'attention
que cela mérite, mais il ne doit pas faire d'engagement
budgétaire. Encore moins doit-il, pendant cette période,
écrire des lettres où sa signature paraît. Je vous le dis
avec toute la modestie qui s'impose lorsqu'on est à votre droite. Si,
dans notre société, la signature d'un ministre n'a plus la valeur
que le régime démocratique lui reconnaît, où
allons-nous? Il ne peut pas, pendant cette période-là, d'autant
plus que la décence minimale lui indique de ne pas prendre d'engagement
au-delà du budget qu il sait lui-même inexistant, écrire
à des autorités municipales élues et engager des sommes
qui n'existent pas.
Je dois dire que cet état de chose c'est le seul
élément du passé que je veux rappeler parce qu'il a eu des
conséquences énormes au cours de ces vingt premières
semaines m'a amené et a amené à mon équipe
une bonne série de problèmes en ligne. Bien sûr, au
lendemain de la défaite de son parti et de sa défaite personnelle
dans son comté, mon prédécesseur a eu la
"délicatesse" de réécrire à tous ses interlocuteurs
et de se désengager.
Forcément, puisqu'un nouveau gouvernement était
démormais en place et qu'un nouveau ministre allait être
nommé quelques jours plus tard. Mais il reste que plusieurs des
municipalités permettez-moi ce mot anglais, M. le
Président, mais tout le monde de la commission comprendra avaient
pris pour du "cash", la lettre d'intention. On doit prendre la lettre
annonçant une subvention, signée par un ministre, comme un
engagement formel. Plusieurs municipalités en ont profité, je ne
les en blâme absolument pas, se sont dites assurées par un
ministre et ont engagé les sommes disponibles.
Cela ne faisait pas dix jours que j'étais à la tête
du haut-commissariat, M. le Président, que plusieurs de ces
municipalités, appuyées par leurs députés qui
faisaient en cela leur travail à l'Assemblée nationale, d'autres
directement en communiquant avec mon sous-ministre ou moi-même ou avec
les membres de mon cabinet, signalaient que le désengagement du 17
novembre n'avaient à leurs yeux aucune valeur, puisqu'elles
s'étaient plutôt fiées à l'engagement
précédent et avaient déjà entamé des
travaux.
Je me suis retrouvé donc avec un héritage difficile pour
partir. Je ne parle même pas de ma nomination à la Régie
des installations olympiques qui est intervenue dans le même temps. Ce
que j'ai fait, M. le Président c'est pour cela que je
soulève cette question, non pas pour rebrasser de vieilles affaires,
mais parce que dans mes rapports de mes vingt premières semaines je dois
exprimer cette action qui nous a occupés plusieurs heures, et plusieurs
nuits j'ai demandé à mes collaborateurs de mener
auprès de toutes ces municipalités, en faisant le tour de toutes
les victimes de ces lettres, l'inventaire et l'analyse des divers projets et
définitions des projets qui, auparavant, avaient été
reconnus comme prioritaires, mais faute de crédits budgétaires
n'avaient pas reçu accord de réalisation.
C'est-à-dire, M. le Président, qu'il arrive très
souvent que dans notre propre ministère, nous sommes d'avis, comme nous
appelons cela dans notre langage interne, de classer priorité
numéro un tel équipement récréatif pour telle
région du Québec. Nous en sommes convaincus. Les démarches
des députés à notre endroit ne nous en convainquent que
plus. Si nous devons quand même, même si nous sommes d'accord pour
la placer comme priorité numéro un, si nous devons refuser, il
s'agit là uniquement d'une contingence budgétaire.
Plusieurs des priorités numéro un ne connaissent pas de
réponse, non pas parce que nous ne sommes pas bien convaincus de cela,
mais parce que nous n'avons pas les crédits. C'est tout un travail que
de choisir entre les différentes priorités. Il faut maintenir un
équilibre régional et tout cela. Ce sont toutes des contingences
rationnelles qui n'existent pas au moment où en dedans de trois semaines
on prend 163 engagements nouveaux, c'est bien certain, et qui ne sont pas
respectées.
On s'est donc retrouvé dans une situation où, l'inventaire
fait, il m'a fallu aller demander un budget supplémentaire en
décembre dernier, alors qu'il était d'ores et déjà
évident que les sommes engagées dépassaient largement la
disponibilité financière. Je ne pouvais pas laisser 110, 120, 130
municipalités qui avaient reçu une lettre du ministre
désavouées, désengagées, et donner la petite
réponse facile qui aurait été: Cela vient de l'ancien
gouvernement, je n'ai rien à faire là-dedans, donc je ne vous le
donne pas, je recommence à neuf. Cela aurait été rendre un
très mauvais service à la collectivité, je pense bien. Ces
gens n'avaient rien fait de mal, ils avaient pris la lettre du ministre pour ce
qu'elle est, pour ce qu'elle vaut et ils avaient engagé leurs
sommes.
J'ai convaincu mon collègue des Finances de me donner ce budget
supplémentaire de $1 million et je vous informe, M. le Président,
qu'il a été insuffisant. Il y a le tableau des
équipements, je pense que nous pourrons revenir là-dessus au
moment de l'étude de l'équipement, nous n'avancerons pas
rapidement là-dessus tout de suite.
Je veux seulement donner un chiffre en tout premier lieu, M. le
Président. Nous avons trouvé des projets qui avaient
été engagés à partir de ces lettres et qui chez
nous étaient une priorité numéro un ou numéro deux.
Le bien-fondé de cela existait, c'était une question de
disponibilité financière qui prévalait. Le chiffre est $1
105 000, à travers les neuf régions. Cela avait été
promis, mais sans que cela ne figure aucunement comme priorité au niveau
du ministère. Il y en avait qui étaient même des
priorités numéro cinq ou numéro six. Cela avait
reçu le même accueil. Donc on avait engagé pour $526 992 de
travaux, en subventions, évidemment, du haut-commissariat.
Si vous faites le total des deux, mon budget de $1 million
supplémentaire devenait caduc et suffisait à peine à
honorer les deux tiers de ce à quoi je m'étais engagé
auprès des municipalités. J'avais écrit une lettre
à toutes ces municipalités, je leur avais dit: Ecoutez, si vous
avez engagé vos travaux, je trouve cela difficile, mais je dois vous
demander de me faire parvenir avant la fin du mois de janvier 1977 les preuves
que ces travaux ont été réalisés la facture
autrement dit et, là où les dépenses ont
été faites, nous respecterons la lettre d'un ministre même
si de notre côté...
M. Marchand: J'avais...
M. Charron: ... les travaux en cours ou même plusieurs
étaient terminés. Pour les autres, je leur ai dit: Pour l'amour
du bon Dieu, n'engagez rien puisque vous connaissez déjà la
façon de procéder avec le haut-commissariat, réacheminez
votre demande dans le cadre du budget 1977/78 qui sera le nôtre, et,
celle-là, nous lui apporterons toute l'attention qu'elle mérite
même en tenant compte du fait qu'elle a déjà
été promise et que vous êtes déjà bien
généreux de ne pas vouloir renoncer à une lettre
signée par un ministre.
Nous avons eu là-dessus une collaboration des
municipalités qu'il faut signaler.
M. Grenier: Je ne veux pas interrompre votre préambule,
mais ça touche un aspect assez tech-
nique et on fait face aux mêmes problèmes que M. Tardif, je
pense, vis-à-vis des municipalités. Ce sont deux problèmes
assez majeurs.
Je pose la question, vous pourrez peut-être me répondre
plus tard mais comme vous entrez dans ce sujet: Peut-on dire que l'ensemble des
municipalités ont une lettre qui couvre au moins les engagements de
l'ancien gouvernement quand les dépenses ont eu lieu? Sont-elles
assurées de cela dans le moment?
M. Charron: Actuellement, celles qui ont rempli nos exigences
avant le 30 janvier...
M. Grenier: C'est un problème comme il y en a beaucoup aux
Affaires municipales dans le moment. Il y a un paquet de municipalités
dans le moment qui ont fait des dépenses et elles ne sont pas
sûres d'être remboursées du tout. Les dépenses sont
faites. Ce n'est pas le cas pour les loisirs si j'ai cru comprendre.
M. Charron: Je pense que nous avons respecté tous les
engagements que nous avons pris à l'égard de ces
municipalités jusqu'à maintenant. Donc, il nous a fallu en tout
et partout en fin d'année financière, comme le budget
supplémentaire s'était avéré insuffisant et qu'il
ne restait plus un cent de disponible au haut-commissariat, c'était bien
simple, aller sur ce que les membres connaissent de fonds public,
c'est-à-dire ce qu'on appelle le fonds de suppléance, que le
Conseil du trésor se réserve toujours pour certaines
calamités administratives semblables. J'en remercie encore mes
collègues du Conseil du trésor parce que, autrement, ce n'est pas
seulement moi qui aurais été mal pris, mais les
municipalités auraient manqué à certains engagements que
nous avions pris, que l'ancien ministre avait pris et que j'avais pris par la
suite en leur offrant de me faire parvenir les factures avant le 30
janvier.
Les premières semaines au haut-commissariat n'ont
évidemment pas été marquées que par ces questions
d'équipement. Il m'a fallu entrer en contact avec tous les principaux
partenaires du haut-commissariat, ce que j'ai fait avec une très vive
satisfaction tout au long de cette période de rencontre des organismes
où, je le dis sans vantardise mais plutôt avec la
responsabilité que cela impose, j'ai été très bien
accueilli et je les en remercie encore.
J'ai pris à l'endroit, soit de la Confédération des
sports du Québec, de la Confédération des loisirs du
Québec, de l'Union des municipalités du Québec, de
l'Institut des sports du Québec, de la Société des jeux du
Québec enfin de tous ces principaux partenaires dans nos
réalisations, l'engagement de maintenir assidues nos relations, devant
même tenir au moins trois rencontres annuelles du genre de celle que nous
avons tenue, c'est-à-dire avec l'ensemble du conseil d'administration de
ces organismes et le ministre.
Nous avons eu cette première ronde qui était en fin de
compte, il faut bien le dire, de connaissance mutuelle en janvier dernier. J'ai
pris l'engagement que, dès que l'Assemblée et cette commission
auraient accepté les crédits de 1977/78, je les rencontrerais de
nouveau pour leur expliquer le budget que cette commission voudra bien nous
voter. A l'automne, c'est-à-dire au moment où nous aurons
déjà le nez dans le budget de 1978/79, dans cette machine
infernale qui s'appelle l'administration publique, M. le Président,
j'aurai l'occasion de les rencontrer de nouveau, cette fois pour faire un point
d'examen sur le budget actuel dont la moitié sera écoulée,
alors que les organismes auront déjà une bonne opinion de ce
qu'il faut faire, nous aidant ainsi à préfabriquer le budget qui
s'en vient pour tâcher de le rendre le plus adéquat possible aux
besoins.
Un autre sujet. Je ne veux pas aller plus loin, puisque je ne veux pas
entrer dans les détails des programmes, mais j'aurais bien mauvaise
grâce et je manquerais à ma responsabilité si je ne le
signalais pas. L'héritage financier dont j'ai parlé est chose du
passé. Je n'en tiens rigueur à personne et je prends simplement
l'engagement de ne jamais faire la même chose.
L'autre héritage était des projets de loi qui
étaient sur la table et que mon collègue, l'ancien
député de Vaudreuil-Soulanges, avait fait cheminer jusqu'à
l'étape de la commission parlementaire, vous vous le rappellerez. Je
pense même qu'à peine quelques jours avant le déclenchement
des élections de 1976 on était ici, en commission parlementaire
peut-être que mon collègue de Vanier y était
et on entendait des gens et des organismes, dont certains de ceux que je viens
de mentionner, donner leur opinion sur ces projets de loi. J'avais donc une
décision à prendre en arrivant sur ce que je faisais avec ces
projets de loi. Je les ai retirés de la circulation pour deux raisons.
D'abord, parce qu'à la lecture de ces documents et à l'analyse
que j'en avais à l'époque faite avec mon collègue de
l'Opposition, le député de Lafontaine et ministre de
l'environnement, à mon opinion personnelle, s'ils ne créaient pas
le genre de structure à la tête de laquelle j'ai envie de me
retrouver, d'une part, et où je pense que le premier ministre a voulu
que je me retrouve un jour.
Quand le premier ministre m'a délégué au
haut-commissariat, c'est avec la mission spéciale, dans toute
l'étymologie du mot "délégué ", de me rendre
à la structure qui s'appelle encore un haut-commissariat et qui n'existe
que par un arrêté en conseil aléatoire et d'amener cette
structure à l'état de ministère. C'est ma
responsabilité première. Là-dessus, j'ai reçu du
premier ministre le feu vert sur la méthode que j'allais employer.
J'aurais donc pu prendre les projets de loi qui étaient sur place, les
mettre à mon nom et leur faire franchir la dernière étape.
J'aurais pu les prendre et les modifier en totalité ou en partie, en
détail ou fondamentalement, et accomplir le même exploit. J'ai
choisi le cheminement que vous connaissez et qui est celui de l'ensemble de
notre équipe maintenant, dans lequel nous travaillons d'arrache-pied et
à un rythme de fous, c'est tout d'abord celui de soumettre nos
intentions à la population, à travers le livre vert, d'aller la
consulter au cours de l'automne sur nos propositions.
Lorsque l'hiver prendra, nous reviendrons à
l'intérieur de l'enceinte parlementaire, l'enceinte
administrative, pour vérifier comment nos propositions ont
été retenues pour, finalement, lorsque le mandat sera palpable,
c'est-à-dire lorsque les intentions de la population et notre
volonté seront clairement exprimées, nous donner la structure que
le monde du loisir réclame, c'est-à-dire un ministère qui
lui soit authentiquement sien. Ce ne sera pas un ministère des sports,
ce ne sera pas un ministère du tourisme, des parcs, des chaloupes ou ce
que vous voudrez, ce sera un ministère du loisir
québécois.
J'ai le privilège, et cela m'arrive à un moment de ma vie
où j'en suis très heureux, de créer un ministère
dont le mandat, si notre opération livre vert est bien faite, aura
été fixé par des milliers de Québécois. Ce
n'est pas arrivé souvent, M. le Président, qu'une structure
gouvernementale et je croise les doigts en espérant que nous
réussissions l'opération, mais toute l'équipe est
prête aux sacrifices qui s'imposent pour le faire une structure
politique soit créée à laquelle les citoyens
s'identifieront, qu'ils ne considéreront pas nécessairement comme
un instrument de contrôle qui vient se mêler de leurs affaires, qui
vient essayer d'administrer à leur place leurs propres loisirs, mais
plutôt comme une émanation de ce qu'ils veulent, comme un
collaborateur premier et comme une structure sur laquelle ils peuvent compter,
qu'ils accueillent librement dans chacune des régions du Québec,
parce que ce sera celle à laquelle ils auront travaillé.
Le défi est vaste. Il est peut-être idéaliste, je
suis encore à un âge où, M. le Président, vous et
moi pouvons nous le permettre. Mais je suis convaincu, quand je regarde tous
ces travailleurs chevronnés du loisir je suis, en fin de compte,
le plus jeune en termes d'expérience dans ce milieu si je regarde
l'engouement que les équipes de professionnels au haut-commissariat, qui
y travaillent depuis plusieurs années, les chefs de service, mon
sous-ministre comme directeur général du haut-commissariat, que
mon cabinet et que votre serviteur, M. le Président, mettent à le
réaliser, je pense que nous pouvons dire que si c'est effectivement
idéaliste, c'est, pour une fois, réalisable. C'est cela la
priorité du haut-commissariat pour 1977/78.
Je sais que je n'apprends rien à la commission puisque mes
collègues d'en face, en particulier, ont eu, à l'égard de
cette initiative, des mots d'encouragement qui les honorent. Lorsque le livre
vert sera soumis à cette commission pour discussion, au cours de
l'automne, je suis convaincu que mes collègues apporteront la même
gratuité d'intervention et d'efforts sincères pour faire que la
politique qui accouche dans le livre vert soit la meilleure possible pour les
Québécois.
Notre calendrier est serré, nos bouchées sont doubles,
mais notre avancement est constant. Et à l'heure où on se parle,
nous sommes à quelques semaines encore du dépôt du livre
vert à l'Assemblée nationale que je m'engage à faire avant
l'ajournement d'été. Au fur et à mesure que nous examinons
chacun des programmes du haut-commissariat et nous en sommes à
l'étape in- terne chez nous de discuter de ce que nous proposons
concrètement aux Québécois de nouveau nous voulons
faire la preuve de notre imagination en même temps que de notre sens de
la continuité. Je suis très satisfait de la démarche
actuelle et, sans présager de rien, je puis assurer les
Québécois d'une qualité de produit, au moins à leur
réflexion.
Je n'ajoute qu'une chose sur ce dossier, puisque mes collègues
auront l'occasion d'intervenir amplement, c'est sur la nature exacte d'un livre
vert. Ce que nous sommes en train de rédiger, M. le Président, ce
sont des propositions. J'ai dit à tous les organismes, je dis sur toutes
les tribunes qui me sont données, et celle-ci est la plus importante,
que ce n'est pas une bible qu'on est en train d'écrire. Malgré
toute l'expérience et le dévouement qu'il y a dans
l'équipe qui est derrière moi, personne de ces gens ne se prend
pour un phénix du loisir. Ces gens n'ont pas la toute
vérité à imposer à la collectivité
québécoise.
On met l'effort de plusieurs années d'expérience, en
même temps qu'un vent nouveau à l'intérieur du
haut-commissariat pour proposer aux Québécois des choses que nous
sommes bien prêts à mettre en discussion.
Il va arriver, dans des coins du Québec, M. le Président
et je meurs déjà d'envie de me retrouver dans cette
période de consultation sur le livre vert que certaines de nos
propositions vont être littéralement mises en pièces. Je le
dis d'avance et j'en souris, j'en suis heureux. Des gens du milieu viendront
peut-être nous dire: Là, là-dessus, vous faites erreur, ce
n'est pas cela qu'on attend de vous; nous qui sommes dans le milieu depuis dix
ou quinze ans, nous vous disons que c'est ceci.
On va discuter. Nos propositions qui sont là on va y tenir, on ne
les met pas là pour la frime, mais je dis qu'elles ne sont pas de pierre
et d'airain. Ce sont des propositions souples que nous sommes prêts
à modifier, notre intention étant de satisfaire le monde du
loisir québécois dans ses orientations fondamentales. Ce n'est
pas une bible, c'est un document de travail. Il demeurera tout le temps cela.
Nous reviendrons en espérant que l'épreuve Timex à
laquelle on aura soumis nos propositions sera couronnée de
succès. Je vous dis, M. le Président, que je ne refuse absolument
pas aux organismes de mettre en pièces certaines de nos propositions; je
dois ajouter du même souffle que je n'aurai aucune objection à
nous faire dire également que nous ne nous sommes pas trompés.
Cela fait plaisir à certains endroits, en politique en particulier, de
ne pas toujours avoir tort. Tant mieux si l'épreuve est satisfaisante,
mais nous nous engageons d'avance, je le ferai à chacune de ces tables
de consultation, à reprendre les critiques et à reformuler
à nouveau notre livre vert, c'est-à-dire, dans le langage
habituel, un peu "l'équivation" d'un livre blanc; cette fois ce ne sont
plus des propositions du gouvernement, mais des engagements du gouvernement. Il
faudra créer la structure dont je parlais tantôt mais dont nous
aurons sans doute tout le temps au monde pour discuter, puisqu'il ne faut pas
le prévoir pour très prochainement.
C'est sur cette priorité que je dois clôturer cette
déjà trop longue intervention, mais c'est parce qu'elle est
effectivement l'activité fondamentale du haut-commissariat cette
année.
Me permettez-vous des détails pratiques que je dois faire tout de
suite avant d'écouter attentivement mes collègues de
l'Opposition? D'abord, nous devrions, aujourd'hui, si la commission y consent,
avec une certaine diligence, étudier les crédits du
haut-commissariat comme tels. Toute l'équipe est à la disposition
de la commission parlementaire.
Demain, mercredi, j'ai convoqué tout le personnel de direction de
la Régie des installations olympiques, qui est mon autre chapeau,
celui-là beaucoup plus lourd, qui devrait être ici pour se
soumettre au même exercice, c'est-à-dire expliquer le budget de
$10 millions qui est contenu au haut-commissariat. Les $10 millions de la
Régie des installations olympiques se retrouvent à cet endroit
aux crédits parce que c'est le même ministre qui est responsable
des deux. Il s'agit, comme chacun le sait, d'une opération tout à
fait séparée du haut-commissariat.
Donc, demain, la journée devrait être consacrée
à la Régie des installations olympiques. Si, ce soir, nous
n'avions pas terminé les crédits du haut-commissariat, il faudra
prévoir une séance ultérieure pour revenir aux
crédits du haut-commissariat. Ce ne sera pas cette semaine, à
cause d'engagements de mon côté, d'une part, et parce que je pense
que le député représentant l'Union Nationale à
cette commission doit quitter le Québec pour une
délégation à l'étranger demain soir.
J'ai l'accord du leader parlementaire du gouvernement pour nous en tenir
à ces deux seules journées de cette semaine. Je pense que, si
nous faisons diligence sous votre bonne gouverne, M. le Président, le
budget du haut-commissariat peut être étudié dans la
journée d'aujourd'hui.
Autre chose...
M. Marchand: Est-ce que nous siégerions demain
après-midi?
M. Charron: Oui, après la période des questions,
jusqu'à six heures.
M. Marchand: Pendant la journée des députés?
Vous avez l'accord à ce sujet?
M. Charron: Oui.
M. Marchand: D'accord.
M. Charron: II y a une information technique que je dois donner
avant de me taire, mais elle est d'importance.
Je prierais donc les membres de la commission de se
référer aux pages 11-22 et 11-23 de notre livre de
crédits, puisqu'il s'agit d'une modification importante à faire.
Les deux programmes que nous sommes appelés à étudier sont
les programmes 9 et 10 du ministère de l'Education, puisque le
haut-commissariat est encore, pour quelque temps, rattaché au
ministère de l'Education.
Les chiffres qui sont là ne sont pas les chiffres exacts,
à cause d'une obligation d'impression qui est survenue avant que tout
cela ne soit complété; je vais donc donner les chiffres exacts
aux membres de la commission, leur signalant que ce transfert, ni plus ni
moins, que je me propose de vous faire est déjà acheminé
au Conseil du trésor et j'ai déjà l'assurance qu'il sera
accepté, puisque c'est à sa demande que nous avons dû aller
avec les chiffres qui sont là, les règles de l'imprimerie
exigeant qu'ils soient déposés avant même que
l'épreuve ne soit terminée.
Si on prend le programme 9, du budget 1977/78, il n'y a aucun changement
au programme 9. Il faut donc lire: Assistance aux organismes sportifs: $11 412
800. Organisation et préparation des compétitions sportives: $1
900 000 et la Régie des installations olympiques, dont nous parlerons
demain: $10 000 000.
Au programme 10, c'est là qu'arrivent les modifications. A
l'élément 1, il faut lire: $6 321 200 plutôt que $6 961 900
tel qu'indiqué. A l'élément 3, Soutien au fonctionnement
des organismes locaux et régionaux, il faut lire: $6 100 000
plutôt que $5 859 300. A l'élément 4, Développement
des équipements récréatifs, il faut ajouter $400 000,
c'est donc $7 400 000.
Donc, il s'agit d'un virement déjà autorisé par le
Conseil du trésor, ce qui amène des crédits totaux, comme
vous le remarquerez au programme 10, exactement au même endroit, de $31
313 300. Donc, il ne s'agit que d'un transfert; cela ne change en rien le
budget total du haut-commissariat.
Sur ces détails techniques, je mets fin à cette
intervention en assurant à nouveau les membres de la commission de toute
ma disponibilité à répondre à leurs questions au
cours de l'étude de ces crédits.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre, merci.
M. le député de Laurier.
Commentaires de l'Opposition M. André
Marchand
M. Marchand: Je voudrais tout d'abord dire au ministre que je
suis très heureux que nous ne soyons pas à l'ouverture de la
saison des Expos, car le ministre aurait été obligé
d'arriver en retard. Il n'aurait pas été là pour le "O
Canada'' et cela aurait retardé un peu la commission. Des mauvaises
langues ont osé dire que le ministre a retardé volontairement son
entrée sur le terrain des Expos, avec le ministre de
l'environnement...
M. Chevrette: Vous n'êtes pas de ceux-là?
M. Marchand: ... à cause du "O Canada' .
Vous me permettrez également de féliciter le ministre pour
sa nomination même si, d'après certains articles de journaux,
plusieurs personnes au-
raient été quelque peu surprises. Je ne cloute pas que le
ministre fera un excellent travail et je puis l'assurer que l'Opposition
officielle sera là pour l'appuyer dans toutes ses bonnes mesures et
verra à ce qu'elles se réalisent pour le mieux-être de la
population du Québec.
Mes premiers commentaires au sujet du budget seront pour constater que
si le budget du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports montre une augmentation d'environ $14 millions, ce nouveau budget
comme l'a dit le ministre, c'est un temps de récession n'aidera
pas tellement le nouveau ministre à augmenter et à aider
davantage les organismes de loisirs et sportifs du Québec autant que
cela pourrait être son intention, puisque sur $14 millions, $10 millions
s'en vont à la Régie des installations olympiques.
J'imagine que, dans les $4 millions qui restent de ces $14 millions, une
partie devrait solder les augmentations de salaires dues à la hausse
normale des conventions collectives et aussi défrayer les salaires de
personnes que le ministre voudrait s'adjoindre ou qu'il s'est
déjà adjointes, comme il l'avait affirmé dans sa
déclaration ministérielle.
Je voudrais également féliciter le ministre qui aurait
décidé de conserver le statu quo dans le cas des budgets hors
normes, du moins pour cette première année de son administration.
Ces budgets, peut-être particuliers, rendent d'immenses services à
une foule de petits organismes, tels les loisirs paroissiaux et
régionaux, les clubs de l'âge d'or et divers autres organismes.
Lorsque je parle de petits organismes, je devrais quand même mentionner
l'importance que certaines de ces organisations de loisirs ont prise. Dans nos
régions et dans nos comtés, tous les députés
passés et ceux qui continuent maintenant à distribuer ces
subventions savent par expérience que certaines accaparent presque
à 100% les loisirs de parents et d'anciens participants d'équipes
sportives, et cela bénévolement afin d'aider et de faire
participer dans une association en particulier je n'en nomme pas une,
mais je dis qu'il y en a plusieurs comme celle-là 500, 800 et 1000
jeunes, comme joueurs sur des équipes de baseball, hockey, football et
autres. Tous savent le profit qu'ils peuvent en retirer pour l'avenir, car,
tout en développant leur physique, ils apprennent ce qu'est l'esprit
d'équipe, ce qui sera pour eux un apport qui leur servira toute leur vie
durant.
M. le Président, le ministre député de
Saint-Jacques connaît très bien l'importance de ces budgets hors
normes, parce que lui-même s'est toujours efforcé de distribuer
ces sommes avec le plus de parcimonie possible et qu'il faisait à
l'ancien ministre les revendications nécessaires. Je profite ici de
l'occasion qui m'est donnée pour féliciter M. Paul Phaneuf,
ancien titulaire du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports, pour le travail immense et efficace qu'il a fait au haut-commissariat
et aussi pour la compétence avec laquelle il a administré ce
haut-commissariat.
Je souhaite que nous puissions, lors des prochains crédits, en
faire autant pour le nouveau mi- nistre, naturellement s'il est encore
là, car il sait très bien que les ministres, comme les
députés de l'Assemblée nationale, ne sont que de passage.
Un point qui m'a particulièrement frappé depuis la nomination du
ministre, c'est le peu d'enthousiasme qu'il semble porter au
développement et à la formation de notre élite sportive.
Et pourtant, lui qui est un amateur de hockey, de baseball, devrait savoir et
avoir constaté que l'intérêt de nos jeunes pour ces sports
a pris un essor toujours grandissant depuis la venue de nos Expos. Nous avons,
depuis ce temps, rempli nos rues, nos parcs et tout ce qu'il y avait d'espaces
verts de jeunes et même de moins jeunes qui jouaient les Mack Jones, les
Staub et autres.
M. le Président, il n'est pas besoin de parler de nos jeunes
hockeyeurs qui cherchent à imiter les Richard, Béliveau et
Lafleur. Dans cette même suite d'idées, je me demande qui, il y a
dix, quinze ou vingt ans, était intéressé à la
gymnastique. Il a fallu que certains de nos jeunes voient, surtout par le petit
écran, nos athlètes internationaux pour s'intéresser
à cette discipline et à développer des équipes dans
notre Québec que l'on n'aurait pas connues auparavant.
Est-ce que, M. le Président, une petite Nadia n'est pas une
inspiration pour les jeunes de son pays? Même chez nous, elle est une
inspiration pour nos futurs athlètes. Alors, M. le ministre, je
conçois très bien votre idée de populariser, de rendre
encore plus accessible pour toute la population du Québec la
participation aux sports de plein air et d'intérieur. Mais je vous
demande, afin que l'on puisse continuer à créer certaines
ambitions normales et importantes chez nos jeunes, de reconsidérer, s'il
est possible ou si ce n'est déjà fait, vos positions dans ce
domaine, sans pour cela nuire à la participation
générale.
M. le Président, je ne veux naturellement pas reprendre la
réponse que je donnais au ministre à l'occasion de sa
déclaration ministérielle, mais je crois qu'il est important d'y
revenir, puisqu'il s'agit de cette rédaction d'un livre vert.
Ce matin, je suis très heureux d'entendre le ministre
déclarer que son livre vert touche sensiblement au livre blanc, comme je
le lui avais suggéré lors de ma critique à sa
déclaration ministérielle. Le ministre écoute, et je pense
que s'il continue à écouter, il va vraiment améliorer les
loisirs au Québec. Ce qu'il est toujours possible d'améliorer.
Même déjà sous les deux anciens gouvernements, beaucoup
avait été fait. Soit sous l'Union Nationale, la formation du
haut-commissariat, et sous l'égide du Parti libéral, une
amélioration constante qui a permis à un très grand nombre
de Québécois de participer à l'amélioration des
loisirs et cela, pour le plus grand bien des Québécois.
M. le Président, ce sont les remarques que j'avais à
faire. Encore une fois, je dis au ministre que nous serons très
vigilants pendant son mandat, pendant qu'il sera ministre du haut-commissariat.
Nous verrons à travailler avec lui, mais par contre à voir
à ce que ce soit toujours pour le plus grand bien des
Québécois. Je vous remercie.
Le Président (M. Bertrand): Merci M. le
député de Laurier. M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Fernand Grenier
M. Grenier: M. le Président, mon intervention de ce matin
me fait bien plaisir, puisque ce retour, cette première rencontre qu'on
a avec les responsables de votre ministère me rappelle ces trop courtes
semaines passées au haut-commissariat vers les mois de janvier,
février et mars 1970, jusqu'à cette nuit tragique du 29 avril
1970. On voit que vous avez conservé plusieurs...
M. Charron: Je ne l'ai pas trouvée tragique du tout.
M. Marchand: Moi non plus.
M. Grenier: Pour l'Union Nationale. Je vois que vous avez
conservé plusieurs bonnes figures, plusieurs personnes qui connaissent
le travail, qui sont dans le boulot depuis assez longtemps et qui ont
certainement l'habitude de longues heures, parce que M. Loubier n'avait pas
l'habitude d'être un homme aux horaires trop précis. On sait qu'il
demandait souvent à ses hauts fonctionnaires de travailler tard dans la
nuit. Ceux qui ont eu à collaborer avec lui sont certainement rompus
à plusieurs heures de travail. Vous vous souvenez, on a vu à ce
moment-là l'installation ou ce qui avait été pris en main
par l'Union Nationale, et toutes les tergiversations qui avaient eu cours
pendant deux ou trois mois, trop de temps, hélas, pour aider ce
ministère à avancer. Je dois vous féliciter pour le
travail que vous faites en ce moment. On sent qu'il y a vraiment de
l'uniformité, des gens qui travaillent ensemble. On ne sent pas cette
difficulté qui avait marqué l'année 1969 ou 1970. Je pense
que M. Bélanger s'en souvient, hélas, trop bien.
On voudrait bien que cet esprit de travail d'équipe continue
d'être le même afin que l'on puisse voir naître ce
ministère des loisirs. Récupérer dans les autres
ministères ce qui vous appartient, ce qui doit vous appartenir, ce n'est
pas une mince tâche. J'ai fait allusion à cela lors de la
déclaration ministérielle. Je pense que la nomination de
superministres, que le gouvernement s'est chargé de faire dès le
début de son arrivée au pouvoir, aura contribué, à
la fin du mandat de ce gouvernement, à donner à chacun de ces
ministères ce qui lui appartient. C'était là le but de ces
hommes qu'on a amenés ici au niveau de ce qu'on appelle
communément les superministres.
Je voudrais que vous sentiez dès le départ, M. le
Président, que notre intervention dans l'étude des
crédits, de chacun des ministères sera des plus constructives
avec le plus de propositions à faire au gouvernement. Avec le peu de
budget de recherche que nous avons, je voudrais que vous sachiez bien qu'on le
met à profit le plus possible afin d'avoir avec nous des hommes qui
savent nous consulter, nous aider dans chacun des secteurs et d'être,
pour le gouvernement, cette Opposition de suggestions. Nous ne voulons pas
démo- lir pour le plaisir de démolir, et être autour d'une
table uniquement pour faire de la politique. Ce n'est pas notre intention, avec
M. Biron, et il voulait bien que je vous le laisse savoir ce matin. Ce sera le
ton qui sera donné à chacune des études de crédits,
bien sûr en mettant le doigt sur les points qui sont plus faibles et
c'est là le rôle de l'Opposition.
Si jamais, dans quelques années, ce devait être notre
rôle de prendre ces ministères, je suis sûr qu'on
reconnaîtra ces mêmes figures qui savent collaborer à
travers les gouvernements. Et même chez votre personnel plus politique,
autour de vous dans votre cabinet, on sent déjà que ce sont des
gens très brillants qui sauront vite s'adapter au nouveau gouvernement
s'il devait y avoir un changement. On n'aura même pas de transactions
à faire.
M. Charron: Ne leur en dites pas trop, ils ne seront plus
serviables.
M. Grenier: M. le ministre, je suis heureux de constater aussi
cette compréhension que vous avez du secteur. On voit que vous
n'êtes pas un nouveau venu dans le secteur des loisirs. Vous traitez les
problèmes par le fond et ce ne seront sûrement pas, pendant ces
quatre années, des moyens de cataplasme.
On verra probablement à la fin de ce mandat que le
ministère des loisirs est vraiment structuré en vrai
ministère et on aura attaqué les problèmes par le fond. Ce
ne seront plus des moyens du bord qui auront réglé depuis dix
ans, en fait cela fait dix ans qu'on légifère là-dedans,
les problèmes importants, je l'espère, et soyez sûrs qu'on
collaborera à cela. Je vous ai entendu parler d'une consultation qu'il y
aurait à l'automne, après le dépôt du livre vert,
qui sera fait d'ici la fin de la session. Cette consultation à
l'automne, je voudrais bien que, si cela devait être une commission
itinérante, elle ne soit pas comme celle de Mme Payette. J'espère
bien qu'elle ne finira pas de la même façon, cette commission
itinérante. J'espère bien que vous avez compris là-dedans
des représentants de l'Opposition et que vous avez pensé à
faire circuler dans la province les oppositions reconnues afin qu'on se
sensibilise nous aussi à ces différentes régions du
Québec et à ces différents problèmes.
Nous sommes en principe d'accord avec le projet de la création
d'un ministère des loisirs et souscrivons au projet sous réserve
de ce que contiendra le livre vert et, bien entendu, de ce que contiendra la
législation à venir. Nous entendons au cours des consultations et
ultérieurement en commission parlementaire faire valoir notre conception
d'un ministère des loisirs du Québec.
C'est l'Union Nationale qui a posé le premier geste concret en
créant en 1967 le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et
aux sports, manifestant ainsi sa volonté et son désir de
s'occuper d'une façon particulière du loisir au Québec.
Dans l'esprit de l'Union Nationale, cette structure devait être
transitoire. Mais c'est une transition qui a duré pas mal longtemps.
L'Etat
doit jouer un rôle de catalyseur de l'organisation des loisirs
dans tout le Québec et cela, en vertu du principe du droit aux loisirs
pour tous les Québécois, comme condition essentielle à
leur épanouissement, et corollairement assurer l'accessibilité
à tous les citoyens sous toutes ses formes. Pour qu'en matière de
loisirs, comme en tant d'autres, le gouvernement du Québec puisse
répondre aux besoins grandissants des Québécois, nous
demeurons convaincus qu'il n'y a pas de succès possible sans la
concertation de tous les agents pouvant contribuer à la
réalisation du projet.
D'autre part, s'il existe un besoin pour le loisir au Québec, ce
besoin s'exprime de diverses façons selon les régions et ne peut
être uniformément satisfait. A la limite, il existe autant de
besoins qu'il existe d'individus. Mais, de façon générale,
ces besoins peuvent être régionalisés. C'est pourquoi,
selon nous, le projet doit être pensé en terme de
régionalisation parce que c'est au niveau des régions qu'il est
possible d'avoir une meilleure identification des besoins et des désirs
des individus. Il serait futile de régionaliser les structures des
loisirs sans les doter de pouvoirs décisionnels. On l'a trop vu en fait
dans d'autres secteurs, depuis quelques années. On fait des
décentralisations au niveau des régions et cela sert souvent
uniquement de pare-chocs, de "bumper", pour mieux se comprendre, à des
fonctionnaires qui ne veulent pas dire non à Québec et qui font
dire non par des régions. On le voit spécialement au
ministère des Affaires sociales avec les CRSSS.
Il nous apparaît donc logique de décentraliser les pouvoirs
en matière d'établissement des politiques du loisir au
Québec. De même en est-il pour la gestion des actions qui
découlent normalement des choix politiques ainsi que de l'administration
des ressources qui y correspondent. Enfin, la pierre d'angle de notre
conception d'un ministère des loisirs est la participation populaire au
processus d'établissement du projet. Cette participation est garantie de
la constance de l'action, de sa vitalité et de son acuité. En
fait, votre commission itinérante d'automne me satisfait sur ce
paragraphe. Mais il s'agit bien là d'un projet à venir, que nous
aurons tout le loisir de discuter au cours des prochains mois.
Nous sommes réunis pour étudier les crédits pour
l'exercice financier en cours du haut-commissariat tel qu'il existe encore.
Nous reconnaissons trois grands secteurs d'activité: le loisir sportif,
le loisir récréatif de plein air et le loisir socioculturel. A ce
moment-ci de notre intervention, nous n'entrerons pas dans les détails
de ces trois grands secteurs, du fait que nous aurons plus tard aujourd'hui
l'occasion de les étudier un à un en profondeur et d'une
manière exhaustive. Nous nous bornerons pour l'instant aux principes
devant les régir.
Le loisir sportif. En matière d'assistance aux organismes
sportifs, d'organisation et de préparation des compétitions
sportives, le grand principe qui doit prévaloir est de maintenir et
encourager l'intérêt pour le sport que les Jeux olympiques de 1976
ont suscité chez la population québécoise. Il s'agit de
cesser d'exploiter à des fins électoralis- tes, quand ce n'est
pas pour vider de vieilles querelles, l'aspect sensationnel du coût des
Jeux olympiques. Si cette tendance devait être maintenue, l'olympisme
prendrait rapidement une connotation péjorative. Et notre population
bouderait cette noble forme du sport amateur. Il faut faire en sorte que les
Jeux olympiques de 1976 marquent non pas un point d'arrivée mais bien un
magnifique point de départ pour l'olympisme au Québec.
Dans un autre temps, nous aurons l'occasion de discuter de l'avenir des
installations olympiques et de l'utilisation qui pourra en être faite. On
nous a annoncé que ce sera probablement demain.
Pour promouvoir l'olympisme, nous n'entendons pas uniquement nous en
remettre à l'Institut des sports et ne tenir compte que de
l'élite sportive.
C'est par le biais de l'éducation physique, et ce dès la
première année scolaire, que nous allons, si nous savons soutenir
l'esprit olympique, former l'équipe olympique québécoise
qui, par ses victoires, exaltera notre jeunesse.
J'ai précédemment parlé de concertation. Elle doit
trouver ici une application pratique. Le haut-commissariat doit prévoir,
de concert avec le ministère de l'Education, collaborer à
l'élaboration des programmes d'éducation physique et s'assurer
que la qualité de cet enseignement et les options correspondent à
une volonté affirmée de promouvoir l'olympisme: la pratique des
disciplines olympiques chez nos jeunes.
Si les programmes d'éducation physique sont bien enseignés
à tous, nous pourrons bientôt dessiner une pyramide olympique, le
réseau scolaire formant la base, et une authentique équipe
olympique québécoise le sommet, le corps de la pyramide devant
être constitué de toutes les associations sportives amateurs du
Québec.
Loisirs récréatifs de plein air. Par le biais de ce
secteur, grâce toujours à la concertation, le haut-commissariat a
l'occasion de promouvoir véritablement le goût du Québec de
concert avec le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
et le ministère des Affaires municipales pour faire non seulement la
promotion en général de la récréation en plein air
mais la personnaliser. Si la 'qualité de l'air est uniformément
excellente, dans tout le territoire québécois, il y a des lieux
de ce territoire plus propices à certaines activités. Il s'agit
de mettre en valeur le potentiel régional et les particularités
des régions. Que le réseau des auberges de jeunesse devienne
autant d'ambassades régionales d'où viendra la connaissance du
Québec, d'où on prendra véritablement le goût du
Québec qui nous anime tous, ne vous en déplaise M. le ministre,
cet authentique goût du Québec, dans sa géographie, mais
aussi dans sa démographie, pour parodier une certaine annonce
publicitaire québécoise, "faut se parler". C'est peut-être
là d'où vient un grand projet de société. Ce n'est
pas du tout d'ordonner en quelle langue, encore faut-il ménager les
commodités de la conversation.
Les loisirs socioculturels. C'est revenu. Ils vont s'être
promenés, les pauves, au cours de
leur histoire. Une année ici, une année là, vous en
savez quelque chose, les gens qui ont vu passer... Qu'il me soit permis de
formuler le souhait qu'ils aient aménagé au haut-commissariat
pour y demeurer maintenant. C'est le premier souhait. Le second est à
l'effet que le ministre délégué, dans le livre vert qu'il
nous promet sur une politique globale des loisirs, définisse clairement
ce secteur. A quel moment et où s'établit le loisir
socio-récréatif, à quel moment et où se trouve le
loisir socioculturel et quand commence le loisir culturel? Il suffit de se
promener dans nos municipalités pour savoir combien les gens du club de
l'âge d'or ou les gens qui font de la céramique dans nos centres
de loisirs sont peu informés sur ces lignes de fin et de début.
Se référer à une seule unité administrative
gouvernementale est sûrement la voie qu'il faut privilégier pour
permettre aux organismes à caractère socioculturel et aux
loisirs, en général, de se développer avec harmonie et
cohérence.
Où cesse la responsabilité du ministère des
Affaires culturelles et où commence celle du haut-commissariat?
Là encore, nous attendons lé livre vert pour nous
éclairer. On ne fonde pas l'action gouvernementale sur un transfert de
dossiers établis. Il faut le plus clairement possible définir les
champs de responsabilité, les compétences et les juridictions.
Rien dans cette matière ne peut être tranché au contenu.
C'est sûrement dans le secteur du loisir socioculturel que nous devons le
plus faire appel à la concertation pour établir une authentique
coordination des efforts.
J'ai précédemment parlé de décentralisation
en matière culturelle. L'ex-ministre des Affaires culturelles, M.
Jean-Paul L'Allier, avait présenté un livre vert sur la culture
dans lequel il proposait la création d'un conseil supérieur qui,
en plus d'établir une décentralisation des pouvoirs
décisionnels visait plus particulièrement la
dépolitisation du secteur culturel. N'y aurait-il pas lieu
d'intégrer à cette structure le loisir socioculturel et, pourquoi
pas, d'appliquer la même formule au secteur des loisirs en
général? Le loisir, tout autant que la culture, aurait tout
à gagner d'être dépolitisé.
Il m'apparaît souhaitable de préconiser la création
d'un conseil supérieur du loisir et de la culture. La
régionalisation de cet organisme serait facilement réalisable par
la fusion des divers bureaux qui ont déjà, en région, le
ministère des Affaires culturelles et le haut-commissariat. Il n'y
aurait qu'à réorienter leurs buts, redéfinir leur vocation
et élargir leurs structures pour y accueillir les représentants
des divers secteurs qu'ils touchent.
Les cadres de ces conseils régionaux devraient être
largement ouverts à la population afin qu'elle participe directement et
activement au développement de l'approvisionnement du loisir et de la
culture au Québec. Mais, pour envisager l'établissement de ces
structures, il faudra connaître les intentions du ministre
délégué et attendre son livre vert, mais surtout il faudra
connaître celles de son collègue aux Affaires culturelles qui
semble moins que quiconque savoir où on s'en va dans ce secteur et
surtout quel sort il compte ré- server à cet autre livre vert
déposé par son prédécesseur.
En terminant, M. le Président, je m'autorise à rappeler
que nous étudierons les crédits du haut-commissariat sous
l'éclairage de ces quatre aspects politiques, de la concertation, de la
décentralisation, de la régionalisation et de la participation.
Je veux vous remercier et soyez sûr, encore une fois, de trouver de notre
côté de la collaboration à ce point de vue.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Mégantic-Compton, merci. A moins que d'autres... M. le
député de Joliette-Montcalm.
Budgets hors normes
M. Chevrette: Je voudrais remercier M. le ministre d'avoir
pensé aux comtés qui avaient été ignorés en
ce qui regarde les budgets hors normes pour l'année 1976. Je ne
qualifierai pas mon prédécesseur de négligence; je dirai
purement qu'il a commis un oubli. Il reste que les gens de mon comté ont
fort apprécié les $18 680 qui ont été versés
dernièrement. L'engagement est écrit, formel; j'attends le
chèque et je sais qu'il viendra.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que d'autres
députés voulaient faire une intervention avant que nous passions
à l'analyse plus détaillée des crédits?
M. Marchand: M. le Président, si le ministre est d'accord,
je me demande si on ne devrait pas procéder, comme cela s'est toujours
fait, par une période de questions générales qui
toucheront à peu près tous les sujets. Lorsqu'il restera à
adopter les programmes, je pense que cela deviendra extrêmement facile,
puisque tout aura été à peu près touché. Il
restera peut-être quelques petites questions mineures puisque tout aura
été touché. Je pense que c'était une façon
commode de procéder.
M. Charron: M. le Président, je n'ai pas d'objection du
tout à la méthode proposée par le député de
Laurier. J'aimerais, sans nous en tenir à la lettre même du
document, mais quand même pour en épouser la structure, que nous
consacrions la période de ce matin à la question du sport, pour
ne pas faire quand même du coq-à-l'âne. Il faudrait que nous
nous en tenions ce matin à la question du sport. Le directeur du service
des sports est avec moi, mon sous-ministre également. Plus tard, dans la
journée, on aborderait la question des loisirs socioculturels, si on
prend les catégories que le député de
Mégantic-Compton nous a données, et, finalement, les politiques
de plein air et de développement régional, ce qui nous
permettrait de couvrir les trois aspects du loisir comme tels. Mais on peut
s'en tenir au sport en général, ce matin, et je suis prêt
à répondre aux questions du député de Laurier.
Auparavant, M. le Président, pour l'information des membres de la
commission, je voudrais
déposer deux documents, d'abord les documents de la politique
d'assistance financière qui soulève souvent beaucoup de
questions; comment finançons-nous un organisme, etc? Il s'agit de. la
politique actuelle qui peut être modifiée en cours d'année,
avec le livre vert en particulier. Surtout, ce qui devrait importer aux membres
de l'Opposition en particulier, c'est ce cahier de paperasse, mais très
intéressant, que j'ai demandé qu'on fasse et que le sous-ministre
a organisé à l'intérieur du haut-commissariat pour
l'ensemble des programmes du haut-commissariat, à qui cela s'applique,
comment cela s'applique et avec qui cela s'applique. Donc, il s'agit d'un
paquet de détails qui, actuellement, ne sont disponibles de cette
façon que pour le député représentant l'Opposition
officielle et le député de l'Union Nationale. Je signale à
mes collègues du parti ministériel, le Parti
québécois, que, si nous ne les avons pas ce matin, c'est une
question de temps à fabriquer, mais on m'a dit que, pour la fin de la
séance de cet après-midi, chacun des membres de la commission
c'est ce que j'ai demandé aura ce document
également. N'en ayant que deux copies, je les remets
immédiatement aux responsables de l'Opposition; nous, du parti
ministériel, nous aurons notre copie cet après-midi. C'est une
question de temps pour la photocopie qui nous a empêchés de
l'avoir ce matin.
M. Grenier: Nous aurons une vingtaine d'exemplaires.
M. Charron: M. le Président, si on s'en tient à
notre proposition, je pense...
Le Président (M. Bertrand): L'Opposition accepte-t-elle
que ce matin nous nous limitions aux sports, c'est-à-dire, finalement,
le programme, 9? Est-ce que cela va à la convenance...
M. Grenier: Je comprends qu'on peut questionner sur les sports,
mais il y aura place quand même pour des questions d'ordre
général, j'imagine, au cours de la journée.
Le Président (M. Bertrand): C'est cela. M. Marchand:
D'ordre général, du sport.
Le Président (M. Bertrand): D'ordre général
dans n'importe quoi, puis disons plus particulièrement dans le sport
pour se garder, cet après-midi, peut-être le programme 10.
M. Le Moignan: M. le ministre.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: Etant donné que je ne suis pas tellement
connaissant pour ces deux politiques, j'ai la liste de l'an dernier pour le
comté de Gaspé. On avait distribué $16 000, ce qui
constituait, en somme, seize projets. Maintenant, cela a été
distribué aux municipalités dans la plupart des cas,
excepté qu'il y a un club de l'âge d'or puis un comité de
loisirs des jeunes. Est-ce que c'est le député qui
détermine, après consultation, où doivent aller les
montants ou avez-vous une politique définie peut-être que vous
allez nous soumettre vous-même?
M. Charron: La première question du député
de Gaspé m'amène à faire le point sur cette question. Il
s'agit du budget hors normes, dont a parlé également le
député de Laurier, à l'intérieur duquel, budget
hors normes, existe au haut-commissariat ce que nous appelons
l'opération comtés. Il s'agit d'une somme, à l'heure
où on se parle, qui est remise en application selon les territoires
électoraux du Québec, c'est-à-dire que chaque
député reçoit du ministre délégué au
haut-commissariat l'avis qu'il dispose, pour ses organismes locaux et
régionaux de loisirs, la somme, par exemple, l'année
dernière, de $15 000 lui permettant de faire des recommandations au
haut-commissariat, à son gré, sur la façon dont il entend
disposer de cet argent.
Cela implique donc la décision, à l'échelle
politique, du député et cela implique également, de notre
côté, que nous ne vérifions pas enfin, plus qu'il ne faut,
la recommandation comme telle et le bien-fondé de la recommandation. En
fait, je pense ne pas me tromper si je dis que 99,5% des recommandations des
députés ont été acceptées comme telles. Il a
pu arriver à l'occasion que l'on signale à un
député que, par un autre programme, un organisme reçoive
une subvention et que son argent serait peut-être mieux utilisé
ailleurs, mais en règle générale, je pense que le
pourcentage que je viens de donner est la vérité.
M. Grenier: Si vous me permettez, M. le ministre, je m'excuse
devant mon député qui pose la question ici, c'est que depuis la
réunion que nous avons eue avec les représentants du Parti
libéral, nous et vos trois ou quatre représentants du Parti
québécois, d'excellentes rencontres, j'ai eu l'occasion de
transmettre mes recommandations au ministre là-dessus, la semaine
dernière, pour élaborer ces projets hors normes. Cependant, on a
eu une journée d'études, la semaine passée, qui a
porté sur des sujets plus virulents que les crédits du
haut-commissariat, samedi. Alors j'informerai mes députés,
dès le début de la semaine, sur cette étude qui a
été faite et comment seront partagés les
crédits.
M. Charron: Oui, effectivement, M. le Président, la
pratique actuelle du haut-commissariat est mise en question. Elle est mise en
question pour des raisons que j'ai exprimées déjà
publiquement à mes collègues de l'Opposition qui ont
accepté de les faire entrer dans la suggestion que je leur avais faite.
Elle est la suivante: ces sommes, à la lumière de certains faits
vécus, n'ont peut-être pas toujours été
utilisées au meilleur escient possible. Certains députés
on peut se le dire entre nous, nous le sommes tous se sont mal
acquittés de leur tâche ce n'est pas l'ensemble,
heureusement et ont réparti des sommes sans que nous
n'ayons la certitude qu'effectivement elles servaient au
développement du loisir comme nous l'espérions, dans ce coin.
Mais les députés qui font bien leur ouvrage, qui sont proches de
leurs gens, qui ne ménagent pas les efforts pour les rencontrer, sont
aussi aptes c'est le moins que je puisse dire que n'importe quel
fonctionnaire que je déléguerais pour faire le tour d'un
comté, à me faire une recommandation, si ce club de l'âge
d'or dont il connaît les activités mérite une subvention et
de quel ordre puisqu'il a tant de membres et tant d'activités et que tel
autre, qui est à l'état embryonnaire, qui est au départ,
ne mérite qu'un encouragement de l'ordre de $500 ou $1000 qu'il prend
sur son budget annuel.
Je pense qu'un député, c'est sa' responsabilité;
c'est pour cela que je n'ai pas l'intention de changer cet aspect du programme,
que ce soit le député qui fasse la recommandation, ce sera
maintenu.
M. Grenier: J'aimerais demander au ministre d'essayer de vendre
son option au ministre de l'Agriculture. On a bien de la misère à
lui vendre la même option.
M. Charron: II y a 2200 organismes qui sont touchés dans
le Québec par ce genre de recommandations; si on envoyait des
fonctionnaires pour faire le tour de ces 2200 organismes, on n'en finirait
plus.
M. Marchand: Je pense que vous avez raison, d'autant plus qu'un
député qui s'occupe de son comté, s'il y a eu des lacunes
dans le passé, il y en aura encore dans le futur. Il n'y a pas de
perfection, ici. Il y en aura peut-être dans le comté de Laurier,
il y en aura peut-être ailleurs aussi. J'espère faire mon possible
dans ce domaine, mais je crois que c'est extrêmement important. Je
répète que le député est sûrement l'homme le
mieux placé pour distribuer ces subventions. Je le dis en passant, elles
sont distribuées, je dirais à 98%, sans qu'il y ait de politique
là-dedans. Lorsqu'on fait affaires avec des groupes de jeunes de 12 ans,
15 ans et 16 ans, même si les moniteurs ont 18 ans et souvent 50 ans, on
ne s'occupe pas de politique lorsqu'on distribue ces budgets hors normes. C'est
pour cela que je me battrai jusqu'à la fin pour que ces budgets
demeurent.
J'espère, M. le ministre et là, je vous pose la
question que le montant, pour tous les comtés, demeurera sur une
norme de $15 000, au moins; naturellement, il y a, de temps à autre, des
comtés qui ont besoin d'une addition. Il arrive, six mois après
qu'un budget est écoulé, qu'un organisme nouveau se forme ou
qu'un club de l'âge d'or décide de faire un petit voyage à
Québec, qu'il ait besoin de $200. On va voir le ministre et on lui
demande un budget supplémentaire. Je pense que vous devriez continuer,
dans ce domaine, les normes qui ont déjà été
suivies.
M. Le Moignan: Si j'ai posé la question à M. le
ministre, c'est qu'au lendemain des élections l'ancien
député, peut-être par distraction, avait promis à
des groupes qu'il interviendrait. Maintenant, il n'ont peut-être pas fait
de demande écrite, ils ont emprunté peut-être $1000
à la caisse populaire et, finalement, ils n'ont rien reçu. Je
pense à Camil Huard, que tout le monde connaît, qui m'a
appelé. Il avait un club de loisirs. Il est arrivé trois ou
quatre cas. Je ne voudrais pas que cela se répète cette
année. C'est pour cela que je vous demandais...
M. Charron: Ce sera votre responsabilité, M. le
député, que cela ne se reproduise pas cette année.
M. Le Moignan: ... qu'il n'y ait pas de distraction. C'est pour
cela que je vous ai demandé s'il y avait une politique d'établie.
C'est le député...
M. Charron: Ce que j'ai fait sur cette question, c'est que
j'étais partagé entre laisser au député le soin de
faire ses recommandations et, d'autre part, m'assurer, selon le principe que
j'exprimais au début de cette séance, que chacun des dollars
consacrés aux loisirs serve effectivement au développement du
loisir. J'ai demandé à un groupe de députés dans le
jus, comme on dit, dans cette situation-là, de travailler à me
faire une recommandation sur la façon dont on devrait désormais
procéder dans cette opération comtés. Des
députés de tous les partis représentés
officiellement à l'Assemblée nationale m'ont remis, je pense
vendredi dernier, le résultat de leurs réunions, de leur travail.
Ils ont été assistés, dans ce travail, par un
fonctionnaire de mon ministère, M. Michel Mercier, du service de
planification, qui a l'expérience aussi, au niveau administratif, du
haut-commissariat. La recommandation vise à maintenir ni plus ni moins
le statu quo pour l'année en cours sur cette question,
c'est-à-dire que, comme pour l'année précédente, un
montant uniforme soit alloué à chacun des comtés, soit $15
000, mais on demande et c'est ce qui nous permettra, pour le
deuxième aspect de la question, de vérifier le bien-fondé
des sommes distribuées que cette fois le député,
à l'aide des rencontres qu'il doit faire avec les organismes avant de se
fixer sur le montant de la recommandation, consulte les organismes.
A moins d'être complètement inconscient, il est
évident qu'on ne fait pas cela renfermé dans une chambre. Il faut
consulter les organismes, vérifier leur état financier, d'une
part, pour savoir, bien s'assurer que les sommes qu'on leur remet ne tombent
pas dans un panier percé, mais ont effectivement l'effet par exemple de
boucler un budget, ce qui rend toute la justification en place.
Un formulaire que l'on m'a présenté, pour une demande de
subvention à laquelle le député souscrirait, après
avoir lui-même vérifié la nature de l'organisme, le nombre
de membres, etc., nous permet d'établir un rapport entre le montant
recommandé en subvention et la nature de l'organisme, non pas pour un
contrôle mais pour une assurance que tout ce travail... Parce que, je le
dis en dernier lieu au député, cela nous est imposé
désormais par une remarque que le Vérificateur
général des comptes de l'ensemble du Québec a émise
à notre endroit. Quand je dis, à notre en-
droit, cela exclut la personne qui parle, mais à l'endroit du
haut-commissariat, à la suite de pratiques des années
dernières, nous disant qu'au chapitre du budget hors normes, il y avait
un manque... le mot exact: Nous avons en effet constaté je lis le
rapport du Vérificateur général dont nous devons tenir
compte qu'outre les subventions dites hors normes, qui
s'élèvent à $880 000 dont l'attribution échappe le
plus souvent, selon les informations obtenues, au contrôle d'une
étude préalable par les fonctionnaires du haut-commissariat, un
montant de $1 759 000 a été octroyé sur la foi des
recommandations des membres de l'Assemblée nationale, à qui est
laissé le soin d'étudier, de recommander la répartition
dans leur comté respectif, une somme d'environ $15 000 à des fins
de loisirs ou de sports.
A notre avis c'est le Vérificateur général
qui parle le haut-commissariat devrait exercer un contrôle sur le
bien-fondé de toutes les subventions imputées à son
budget, tant à ce qui a trait à l'admissibilité des
bénéficiaires qu'aux montants accordés.
Dans ce sens, sans supprimer "l'opération", parce que ce n'est
pas mon intention, mais pour nous rendre conforme à l'avis
exprimé par le Vérificateur général, si jamais cela
se reproduit, nous pourrons lui dire, lorsqu'il passera chez nous pour
vérifier nos comptes: Nous avons maintenu "l'opération", mais,
suite à la description des organismes qui sont là et aux montants
recommandés, vous avez le bien-fondé de la recommandation faite
par le député en cause et l'état exact tant financier que,
je dirais, structurel de l'organisme bénéficiaire de la
recommandation. Ainsi nous nous acquitterions sur le plan de la
vérification qui est un domaine important de l'administration publique
à cette opération.
La seule question, je la pose aux membres de la commission parlementaire
parce que, comme je vous dis, j'ai cette recommandation depuis vendredi
dernier, je ne peux pas dire que j'y ai consacré beaucoup de temps
depuis ce temps devant préparer mes crédits porte sur
l'uniformité je sais qu'entre autres deux membres sinon plus ont
été membres du comité des $15 000 dans tous les
comtés; je me pose des questions là-dessus, d'autant plus que
cette uniformité a été battue en brèche à
plusieurs occasions, et j'explique pourquoi. La nature des comtés fait
que le loisir a, à un endroit ou à un autre, et les organismes
locaux ont, à un endroit ou à un autre, un statut très
différent.
Je suis député de Saint-Jacques depuis sept ans dans
quelques jours, et c'est un comté où le loisir a une fonction,
sans manquer de respect à n'importe quel autre citoyen du Québec,
que n'ont pas Westmount, par exemple, Notre-Dame-de-Grâce ou même
la ville de Laval, en ce sens que les citoyens, dont le revenu moyen est un peu
plus heureux que celui des citoyens de Saint-Jacques que je représente,
ont des possibilités de loisirs, je dirais, d'eux-mêmes,
suffisamment fortes pour ne pas perpétuellement compter sur les
organismes publics ou les organismes à but non lucratif qui peuvent
exister dans le quartier.
Autrement dit, ils s'organisent eux-mêmes, ils ont les moyens de
le faire. Chez nous, dans le bas de la ville, dans Saint-Jacques par exemple,
c'est le triste contraire.
Alors qu'à plusieurs endroits l'organisme de loisir n'existe, par
exemple, que de la période de septembre, octobre jusqu'à avril
et, après cela, se dissout littéralement dans l'inactivité
puisque tout le monde est à son chalet, à son lac et en voyage,
chez nous c'est douze mois par année.
Montréal a un caractère, la capitale nationale des
Québécois en a un autre. Même à l'époque de
l'Opposition je me posais sérieusement cette question: Est-ce que
l'uniformité politique que l'on demande dans ces recommandations a un
bien-fondé?
J'avais demandé aux députés, membres du
comité, de me dire comment on pourrait respecter la structure
socio-économique du Québec dans cette affaire. Leur
recommandation est que, pour l'année en cours, le formulaire devrait
nous permettre de nous rendre à moitié chemin, laissant, pour ce
qui est des subventions dépassant $15 000, selon le caractère
social et économique des comtés, le loisir c'est le cas de
le dire du ministre de faire les recommandations appropriées
auprès du Conseil du trésor pour d'autres subventions.
Je ne cache pas, par exemple, que, comme député de
Saint-Jacques, j'ai bénéficié, de l'ancien ministre,
l'année dernière, d'un montant de $21 000 pour Saint-Jacques.
J'ai eu mes $15 000, je les ai distribués à temps, j'ai fait mes
recommandations à temps et je n'ai pas eu de problèmes pour
recevoir mes chèques. Les organismes, non plus, n'ont pas
été pénalisés, mais il est arrivé que je me
suis aperçu que c'était insuffisant chez nous.
Les clubs de l'âge d'or, par exemple, chez nous, où la
population de 65 ans et plus est de 15%, sont donc un organisme social et
fondamental pour les citoyens pauvres du bas de la ville de
Montréal.
Il y a un club de l'âge d'or, celui de
Sainte-Catherine-d'Alexandrie, qui a au-dessus de 500 membres actuellement. Il
est évident que, quand j'ai à recommander une subvention pour cet
organisme, je dois penser à l'ampleur de la tâche sociale qu'il
remplit dans le quartier. Je n'en avais pas assez. Je me suis adressé,
dans le même cadre du budget hors normes, à mon
prédécesseur. J'avais plaidé le caractère
particulier de Saint-Jacques et il l'avait bien reçu. J'avais
reçu ainsi une subvention additionnelle de $6000.
Autrement dit, si j'ai bien compris la recommandation du comité,
on maintiendrait la même chose. Tout le monde recevrait $15 000 cette
année et les députés qui voudraient plaider le
caractère particulier d'un organisme devraient le faire à nouveau
à mes oreilles.
M. Marchand: Moi aussi.
Le Président (M. Bertrand): Je vais donner la parole
à ceux qui l'ont déjà demandée, M. le
dé-
puté de Joliette et, ensuite, M. le député de
Gaspé et M. le député de Laurier.
M. Chevrette: Je suis heureux que le ministre soit sensible
à la non-uniformité, parce que je regarde les paroisses
touristiques comme Saint-Donat-de-Montcalm qui a 2000 de population, mais qui,
l'été, passe à 22 000.
Il se crée un besoin de loisirs et ce sont des gens qui arrivent
de la ville, passablement en moyen parce qu'ils ont le moyen d'avoir un chalet.
Cela crée à la municipalité et au comité de loisirs
sur place des obligations fantastiques pour une période de deux
mois.
On n'a pas les moyens, comme députés, de répondre
à ces exigences. Je suis conscient qu'il y a une population stable dans
d'autres municipalités qui ont un loisir stable annuellement.
Personnellement, j'ai lu la recommandation parce que je devais être sur
le comité; je m'excuse de ne pas y être allé. Mais j'aurais
sûrement maintenu un point de vue très différent.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: Je n'aurais pas d'objection à être
contrôlé par le ministre, aucunement, pour la bonne raison que,
l'an dernier, certains organismes sportifs m'ont déjà
demandé: Comment se fait-il que nous n'ayons pas eu d'argent? La
paroisse voisine a eu $1000 et ici nous n'avons rien eu. Quand j'ai
regardé après coup, quand j'ai eu la liste, le conseil de la
corporation municipale avait effectivement reçu $1000 et le conseil
municipal l'a affecté à d'autres fins. Alors, j'aimerais bien, si
je distribue de l'argent, que cela serve non pas pour renflouer une dette
municipale ou faire d'autres choses.
M. Charron: Je voudrais bien, M. le député, que
vous leur parliez comme il le faut dans le visage à ceux-là,
parce que ces fonds ont été votés par l'Assemblée
nationale devant servir aux loisirs des Québécois.
M. Le Moignan: C'est arrivé dans deux ou trois cas. On m'a
ramené cela. Je n'en ai pas tenu compte, mais on m'a dit, après
coup: Comment se fait-il que la paroisse voisine... Quand j'ai
vérifié, j'ai dit: Vous avez eu de l'argent, au conseil
municipal. Je n'ai pas à juger. Cela fait déjà quatre
à cinq mois. Mais je ne voudrais pas que cela se répète.
Si c'est pour les loisirs et les sports, que cela reste pour cela.
M. Marchand: Je pense que les budgets hors normes ne sont pas
pour des conseils municipaux mais pour des organismes de sport, de loisirs, que
ce soit pour des jeunes ou des personnes âgées. Je suis
complètement d'accord là-dessus.
M. Le Moignan: Dans ma liste, c'est la corporation municipale qui
l'a reçu.
M. Charron: D'ici quelques jours, sur cette question, si on veut
marquer le point, je ferai parvenir à tous les membres de
l'Assemblée nationale la position actuelle pour l'année 1977/78,
les informant du montant qu'ils auront à distribuer, leur donnant la
nouvelle façon d'administrer ce budget auquel, je pense, tout le monde,
puisque tous les partis étaient représentés, acceptera de
bonne grâce de se soumettre puisqu'une saine administration publique
l'exige. Et, en même temps, je voudrais aussi rappeler, sans vouloir
être moralisateur, aux députés leur responsabilité
à cet égard, entre autres et je remercie le
député de Gaspé de cette remarque de s'assurer que
cet argent sert effectivement aux loisirs. C'est aussi la responsabilité
du député une fois qu'il a fait sa recommandation, entre autres
choses, et de demeurer proche de ces organismes tout au cours de l'année
en vue de la préparation des prochaines recommandations, pour voir
l'utilisation qu'on peut faire de ces sommes.
Mais je le dis encore, l'opération sera maintenue pour
l'année 1977/78.
M. Dussault: Maintenant, comme vous devez donner une directive ou
l'annoncer, est-ce que, dans votre directive, il sera question, par exemple,
des organismes qui chevauchent deux comtés, comme c'est le cas à
Montréal à plusieurs titres, où vous avez des organismes
groupant des personnes infirmes, des handicapés, qui chevauchent
plusieurs comtés et qui nous demandent une partie du budget. On va
donner, par exemple, $500. Je donne $500 et l'adresse à qui je les
donne, c'est dans l'est de la ville, c'est dans Rosemont. Mais cela affecte
peut-être une soixantaine de handicapés de mon comté. C'est
pourquoi à tous les ans je leur donne $500. D'autres
députés donnaient aussi $500, cela se divisait, pour ne pas
épuiser notre budget qui est quand même de $15 000 et vous savez
que c'est une "peanut", $15 000. Cela nous prendrait $50 000 pour vraiment
faire le bien qu'on veut faire. Mais on a $15 000 et on s'arrange avec $15 000.
Il y a des organismes plus importants comme les organismes de jeunes, de hockey
et de baseball où il y a 40 et 50 clubs de baseball l'été,
40 clubs de hockey l'hiver, dans un même organisme dans un petit coin. Je
n'en donne plus et je donne des $200, $300, $500 à d'autres organismes.
Il a été question de cela au comité et on nous a dit qu'il
y aurait peut-être une directive à l'effet que si l'adresse de
l'organisme à qui l'on donne n'était pas directement dans notre
comté, on n'aurait peut-être pas le droit de le faire à ce
moment-là.
M. Grenier: II y a eu une recommandation que vous avez faite. On
a eu une réponse du député Laplante qui a soumis au
ministre, justement, cette recommandation qui semblait être une position
assez claire.
M. Charron: La proposition qui m'est faite par le comité,
je la lis, elle est ici, c'est que chacun des députés
dépense tout son montant dans son propre comté. Toutefois, si des
organsimes chevauchent son comté, qu'une entente préalable
s'éta-
blisse entre les deux députés concernés afin que
l'organisme impliqué reçoive un montant équitable.
Donc...
M. Marchand: Cela veut dire qu'on peut...
M. Charron: Moi, par expérience, encore une fois, j'ai
comme voisins les comtés de Saint-Louis et de Sainte-Marie et, avec les
deux députés, il y a des organismes comme cela où on s'est
entendus. On se parle, on est ici tous les jours.
M. Marchand: C'est cela.
M. Charron: Par exemple, lorsqu'il s'agit d'un club de
l'âge d'or au niveau paroissial, les paroisses, forcément,
n'épousent pas les structures des comtés. Je dis: Tu mets $750 et
je mets $750, ce qui fait que l'organisme a $1500, exactement comme un qui est
entièrement dans le comté et qui reçoit $1500.
M. Marchand: D'accord.
M. Charron: On respectera les ententes survenues entre les
députés.
M. Marchand: II y aurait des ententes possibles.
M. Charron: D'accord.
M. Grenier: Maintenant, j'avais maintenu à ce
comité qu'on devait dire $15 000 de base, et j'ai pensé proposer
de s'en remettre à ce qui était l'an passé.
Mais, à la lumière du document qui nous avait
été remis cette fois-là, j'ai constaté que
c'était mieux de conserver le montant de $15 000, quitte à aller
chercher une somme additionnelle qui pouvait le justifier. Je réalise
que, dans mon comté, l'an passé, il est vrai que c'était
un comté ministériel, il y a eu $600 de plus que dans le
comté du ministre. Il est sûr que les critères ne sont pas
les mêmes. Les besoins sont peut-être différents je
n'ai pas l'avantage de très bien connaître le com té de
Saint-Jacques, je connais mieux le mien mais, quand il y a 54
municipalités et qu'on sait que l'âge d'or se subdivise parfois
par deux ou trois, on imagine ce que ça peut être comme
subvention. A ce comité, on a voulu s'en tenir à un montant de
base de $15 000, quitte à aller ensuite récupérer les
sommes additionnelles à cause de difficultés, soit des
problèmes locaux d'un comté ou bien l'extrême
étendue d'un comté, par exemple.
M. Charron: D'ailleurs, j'étais pour vous dire que le
comté le plus élevé, je pense, c'est un comté de
Montréal qui avait reçu $27 000...
M. Grenier: Cela devait être un comté
ministériel...
M. Charron: Oui, c'était un comté
ministériel.
M. Marchand: Pas nécessairement, j'ai reçu $16
500.
M. Charron: D'ici quelques jours, M. le Président, les
membres de la commission et de l'Assemblée auront les directives que je
m'apprête à émettre sur ce sujet.
Employés occasionnels
M. Grenier: Une question bien générale. Y a-t-il
des employés au ministère qui sont à temps partiel? Est-ce
qu'il y a un bon nombre d'employés qui sont à temps partiel?
M. Charron: Chez nous, une trentaine d'employés sont
occasionnels.
M. Grenier: Est-ce que le ministère a l'habitude d'engager
des employés à temps partiel l'été, sur une base
assez importante?
M. Charron: J'ai justement signé hier soir ma demande
à acheminer vers le Conseil du trésor ou vers la Commission de la
fonction publique pou.r embaucher quinze étudiants au haut-commissariat
au cours de l'été. J'espère bien les avoir.
M. Grenier: Est-ce que, pour embaucher les étudiants, on
procède un peu comme on vient de le faire au ministère des
Transports et si c'est laissé à la liberté du cabinet?
M. Charron: II y a une nouvelle directive qui s'applique à
l'ensemble des ministres et que le ministre du Travail a donnée à
l'Assemblée. Hier, j'ai signé une demande et je vais prendre les
15 qu'ils vont m'envoyer...
M. Grenier: Je ferais remarquer au ministre...
M. Charron: ... sauf que j'ai précisé les
tâches. Par exemple, au service de la planification, cet
été, pour faire suite au livre vert qui sera publié, il y
a un certain nombre de recherches qu'il faut faire pour être encore plus
à point.
M. Grenier: Oui.
M. Charron: II est possible que ce soient des gens du niveau
universitaire qu'on m'envoie à ce moment-là.
M. Grenier: Je fais une remarque. Vous disiez que cela se passe
dans nos comtés; au ministère des Transports, c'est une vraie
orgie. Je voudrais bien que cela ne se répète pas dans chacun des
ministères à mesure qu'on va avoir besoin d'emplois
d'été. C'est incroyable de susciter autant d'appétit chez
les gens et les décevoir dans l'espace de 15 jours. Nos gens
siègent, dans les comtés, vous en avez eu connaissance, les
représentants du centre de la main-d'oeuvre, les représentants
des Affaires sociales, les représentants du ministère des
Transports. Ils sont en train de
sélectionner les personnes parmi les 1100 qui ont postulé
en emploi dans le tiers de mon comté j'en ai trois fois autant.
Pour 79 emplois, au-delà de 1100 personnes ont postulé l'emploi.
Imaginez la déception chez les gens quand ils apprendront que tel ou tel
a été choisi. Le gars du ministère des Affaires sociales
veut faire passer ses assistés sociaux appelés au travail, le
gars de la Voirie veut avoir ses gars d'expérience, et le gars du...
M. Charron: Vous savez, M. le député, que je n'ai
pas ce problème puisque les étudiants qu'on voudra bien m'envoyer
seront affectés au bureau de Montréal ou au bureau de
Québec. Il ne s'agit donc pas d'emploi régional dans ce cas-ci,
c'est vraiment dans la fonction publique, pour donner un coup de main pour
l'été.
M. Marchand: Combien d'étudiants pouvez-vous engager?
M. Charron: Quinze. J'ai signé hier soir et c'est parti
hier soir. Je n'ai pas encore la réponse, on n'est pas encore assez vite
pour cela.
M. Marchand: Vous n'embauchez pas d'étudiants pour
l'été comme cela, pour les loisirs mêmes,
c'est-à-dire sur les terrains...
M. Charron: Ce sont les corporations municipales qui ont cette
responsabilité.
M. Marchand: Sur les parcs du Québec, vous n'avez
absolument rien là-dedans.
M. Charron: Non. Cela relève du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. Marchand: C'est justement, tout à l'heure...
M. Grenier: J'ai entendu hier soir une annonce qui me semblait
nouvelle, qui venait du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, et c'était tout à fait bien. Comme on l'a
signalé tout à l'heure, le goût du Québec, il y a
pas mal de Québécois qui l'ont. Ce n'est pas
nécessairement l'option d'un parti politique, il y a bien du monde qui a
le goût du Québec. C'était une annonce qui était
vraiment bien faite pour le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. J'aimerais bien savoir si le haut-commissariat a l'intention de
lancer une campagne de publicité, s'il a des choses à faire au
cours de l'année qui s'en vient et s'il y a quelque chose de
pensé dans ce secteur. Quelle somme sera votée?
Programme de conditionnement physique
M. Charron: Oui, M. le Président. Il y aura, au service de
la publicité, une mission très importante cette année.
C'est le programme de conditionnement physique sur lequel le
haut-commissariat travaille et que j'ai l'intention de mettre en branle aux
alentours de ce qu'on appelle ici au Québec, la fête du travail,
au début de septembre 1977. Dans le budget actuel que l'on retrouve
d'ailleurs au chapitre du programme 9, M. le Président, sur les $23 312
000 il faut voir $1 000 000 que nous consacrons en première année
à un programme de conditionnement physique. Evidemment, la nature exacte
et précise de ce programme sera annoncée lorsque la fin du
travail arrivera. Je ne veux dire que quelques remarques là-dessus,
parce que c'est important.
Le rapport Bouchard qui date de 1974 et qui est une étude
exhaustive du conditionnement physique actuel des Québécois et
des modes de solution aux suggestions à l'action gouvernementale qu'on
puisse lui faire, n'a jamais reçu de réponse concrète.
L'année dernière, cette même commission, avec d'autres
membres, avait voté à mon prédécesseur un montant
de quelque $700 000 à ce chapitre, mais il n'a jamais été
utilisé, il a plutôt été en cours d'année
transféré à d'autres éléments de programme,
mon prédécesseur ne faisant pas rapidement démarrer ce
programme de conditionnement physique. La lecture du rapport Bouchard et les
articles qui s'accumulent sur le mauvais conditionnement physique, à
savoir que les citoyens sont inactifs à 80%, que nous avons ici le plus
haut taux de maladie cardiaque, que les coûts de traitement pour les gens
malades sont démesurés m'incitent à mettre en branle toute
cette machine visant à utiliser les fonds publics pour inciter les
Québécois à se préoccuper de leur conditionnement
physique. Mais je dis tout de suite, sans annoncer les détails d'une
pareille opération, que la publicité aura beaucoup d'importance
pour remettre dans la tête des Québécois cette
préoccupation, c'est pour cela que sur le $1 000 000, une partie ira au
programme de lancement de ce programme de conditionnement physique. Il ne
s'agit pas de faire de tout le monde des adeptes du "jogging". A chaque fois
que j'ai abordé cette question, je ne dis pas à chaque fois, mais
j'ai eu parfois, en particulier, chez les mieux nourris d'entre nous, des
craintes sur les effets que cela pourrait avoir.
Comme il ne s'agit pas non plus, à l'Etat
québécois, d'installer de petits centres de conditionnement
physique mobiles, à chaque place, il s'agit d'utiliser rationnellement
et de présenter cette utilisation rationnelle de ce qui existe
déjà comme disponibilité en équipement
récréatif, en site de plein air, en site de loisirs, par les gens
en place, chez eux. Autrement dit, peut-être aussi banal que de rappeler
à des citoyens que les pistes de ski de fond existent à quelques
milles de chez eux, que de rappeler que la baignade, aux quelques endroits
chanceux où c'est encore possible dans le Québec, est aussi
disponible et de les inciter à se préoccuper de leur
conditionnement physique. A d'autres, qui sentiront le curatif plus
nécessaire, le véritable programme de conditionnement physique,
avec moniteur, entrainement, course, surveillance médicale, etc., parce
qu'il y a aussi un grand aspect de protection du consommateur dans ce domaine
auquel je m'intéresse beaucoup actuellement, pas de programme de
conditionnement physique à l'aveuglette, qui risque d'endommager
plus la santé des citoyens que de les remettre sur le piton,
comme on dit...
Une Voix: Qui risque d'en faire crever aussi.
M. Charron: ... comme c'est malheureusement arrivé dans
quelque autre ville que les nôtres. Donc, bâtir tout ce programme
de conditionnement physique dans le seul sens d'une utilisation rationnelle des
équipements déjà nombreux que le Québec
possède, mais qui sont à l'occasion souvent
inutilisés.
Or, le budget de $1 000 000 devrait me permettre, nous permettre en
équipe, de faire les derniers six mois de l'année
budgétaire et de nous présenter à nouveau à cette
commission l'année prochaine, si Dieu nous prête vie, avec
l'intention d'un budget accru, si les six premiers mois nous ont donné
bon résultat dans l'expérience. Donc, il y aura au niveau
publicitaire, émanant du haut-commissariat, ce domaine, sans passer sous
licence non plus la publicité que l'on fera quant aux propositions du
livre vert.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Gaspé.
Equipements sportifs
M. Le Moignan: Je ne sais pas si ma question est hors du sujet,
mais, en écoutant M. le ministre, j'ai pensé que nous avons dans
nos polyvalentes des équipements pour des sommes fantastiques, alors
qu'il y a un cadenas sur les portes souvent et que personne ne peut en
profiter. Alors, je me suis demandé souvent pourquoi, en hiver ou en
été, on ne permettrait pas à la population d'utiliser ces
équipements. J'ai l'expérience de Gaspé, cela doit
être la même chose ailleurs. Dans les CEGEP, c'est peut-être
moins avancé, mais je sais que, dans les polyvalentes, les gens
pourraient en profiter énormément, d'autant plus qu'ils ont des
moniteurs, ils ont tout sur place. Je ne sais pas si cela tombe dans votre
idée.
M. Grenier: Le député de Gaspé est
informé de cela par l'autre curé de Gaspé, le bon.
M. Charron: M. le Président, non seulement le
député n'est pas hors du sujet, mais il touche une des questions
les plus litigieuses dans le domaine du loisir. Effectivement, le
problème de l'absence de concertation entre les autorités
scolaires et municipales quant à l'utilisation des équipements
publics financés par les mêmes personnes au fond, le reste,
c'est de l'abstraction, parce que ce sont les mêmes contribuables qui
sont à l'origine est un problème, je ne dirais pas
insoluble, parce que j'ai bien l'intention de passer à travers un bon
bout de cela, mais qui est grand actuellement, dans l'état actuel des
choses. Il existe actuellement 400 différents protocoles d'entente
à la grandeur du Québec entre une commission scolaire et une
municipalité. A vingt milles de distance dans le cas du
Bas-du-fleuve, j'ai un exemple en tête à un endroit, c'est
la parfaite harmonie, ce qui s'appelle l'utilisation intelligente des
équipements, qui fait que, quand la période scolaire est
terminée, les équipements en place sont utilisés par la
population en général. A d'autres places, les arénas
municipales, par exemple, servent aussi dans le cadre pédagogique de ce
que les commissions scolaires peuvent fournir; vraiment l'utilisation peut
paraître maximale et la plus bénéfique possible pour les
citoyens du coin. Vous allez vingt milles plus loin, puis là le maire,
puis le président de la commission scolaire ne se parlent pas. Ils ont
l'impression que cela leur appartient, que c'est à eux autres. Ils ne la
prêtent pas, leur école, puis l'autre ne lui prête pas son
aréna.
Quand j'ai rencontré les représentants de l'Union des
municipalités du Québec, avec qui j'ai eu une très
intéressante séance de travail, c'est évident que j'ai
abordé cette question. J'ai très bien senti le bon esprit qu'il y
avait, de l'autre côté, à instaurer, mais c'est un travail,
à certains endroits, qui ne porte pas sur des directives, mais sur une
mentalité. Là-dessus, je pense que l'Union des
municipalités du Québec est désormais fort bien
branchée et l'union sera une collaboratrice du haut-commissariat dans sa
volonté de faire fructifier ce genre d'entente qui intervient partout au
Québec.
J'ai été plus loin que cela sur cette question, M. le
député, parce qu'elle me paraissait extrêmement importante,
puis que je ne devais pas attendre simplement l'évolution des
mentalités, parce qu'on peut attendre longtemps. Dans certains endroits,
il y a des jeunes qui poussent et qui sont privés d'équipements
sportifs, parce que la mentalité n'a pas changé encore, alors que
ce n'est plus la leur.
Le Conseil québécois de la jeunesse, des loisirs, des
sports et du plein air est, comme vous le savez peut-être, l'organisme
consultatif rattaché au ministre et il est formé de gens que le
ministre a nommés et qui viennent de toutes les régions du
Québec et de tous les genres de disciplines sportives; vraiment, c'est
l'organisme le plus exhaustif possible en matière de loisirs. Les
membres du conseil québécois ont été saisis d'une
demande de ma part de me donner un avis sur cette question avant longtemps,
m'indiquant en particulier les endroits où nous devons faire avancer la
question. Je vous lis, pour l'information des membres de la commission, ce sur
quoi le conseil québécois travaille actuellement, à ma
demande, dans une lettre que je leur ai adressée, le 10 mars 1977. Je me
cite, M. le Président, citant ainsi le haut-commissariat: "J'ai lu avec
intérêt l'état actuel de votre dossier concernant la
concertation scolaire et municipale dans les équipements de loisir. Je
continue à croire en l'importance réelle de ce sujet et je me
réjouis d'apprendre que vous comptez bien le poursuivre. "
Je veux dire, entre parenthèses, que, lorsque je suis
arrivé au haut-commissariat, le conseil québécois,
à la demande de mon précédesseur, avait déjà
un embryon d'étude de commencée sur cette question. Je n'ai fait
que les encourager à la poursuivre.
"Je suis persuadé que plus vous pourrez y mettre du temps et de
l'énergie, plus cela sera apprécié. A la lecture des 14
principaux problèmes que vous énumérez..." Effectivement,
leur étude était suffisamment avancée pour me dire
pourquoi existe ce problème de concertation scolaire et municipal
à certains endroits, allant de la mentalité jusqu'au
problème de syndicat. Souvent, c'est parce que les concierges refusent
de faire du temps supplémentaire, la convention collective ne
prévoyant pas cette clause.
M. Marchand: C'est le problème des écoles de
Montréal.
M. Charron: C'est cela, alors il y a tous ces aspects. Eux, ils
m'en avaient identifié quatorze. Je me suis permis d'en pointer cinq
tout en vous laissant bien libres d'approfondir l'ensemble de ce dossier
à votre guise. J'ai souligné le besoin d'éducation
à la concertation, l'absence de plan directeur de développement
du loisir et des besoins communautaires, la complexité de la mise en
application de la concertation, le manque de planification dans l'utilisation
des ressources humaines, ce qui nous amène à la question qu'on
vient de mentionner, et le manque de planification pur et simple dans
l'établissement des équipements aux niveaux régionaux
à l'occasion. "Ce sujet me paraît complexe mais prioritaire et
j'invite le conseil à dégager des pistes de solution face
à l'état de fait absurde, qui doit tendre à
disparaître, de la sous-utilisation par la population des
équipements existants. A part le fait de souscrire pleinement à
ce mandat que vous avez l'intention de poursuivre, je n'ai pas, pour le moment,
d'autre mandat spécifique à vous confier et je laisse au conseil
l'entière liberté de manoeuvre quant au mandat qu'il veut se
donner d'ici juin 1977".
Autrement dit, c'est véritablement le seul mandat que j'ai
confié au conseil québécois. D'ici juin il devra me
remettre des esquisses de solutions. Je vais me pencher rapidement
là-dessus. J'espère, en faisant la lecture de cette lettre, que
j'ai convaincu le député de Gaspé qu'il n'était pas
hors du sujet, au contraire, il était en plein dans la ligne de
pensée du ministre. C'est mon intention de faire débloquer la
question là-dessus.
D'ailleurs j'ajoute une dernière phrase dans le
livre vert, nous aborderons également cette question avec une esquisse
de solution.
M. Marchand: Est-ce que le ministre a le pouvoir le
mandat, il l'a administratif, par exemple, de forcer les commissions
scolaires et les municipalités à accélérer
l'utilisation pleine et entière de ces équipements de loisirs? Le
ministre n'a pas ce pouvoir-là? Je m'excuse, mais...
M. Charron: Ces équipements, d'ailleurs, M. le
député, n'appartiennent même pas au gouvernement, en fait,
ils appartiennent à la commission scolaire ou à la
municipalité.
M. Marchand: D'accord, ou à la municipalité.
M. Charron: ... qui sont, comme vous le savez, des entités
élues comme nous.
M. Marchand: Vous vous servez des...
M. Charron: Des tables de concertation et...
M. Marchand: ... tables de concertation.
M. Charron: ... on va fonctionner comme cela au niveau
régional. S'ils ne le font pas eux-mêmes on va essayer, à
plusieurs endroits, de les mettre... D'ailleurs, nous le faisons
déjà à certains endroits.
M. Marchand: ... directement?
M. Charron: Non.
Le Président: M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Pour renchérir sur la question du
député de Gaspé, cela va plus loin encore. J'ai même
vu des députés, par ententes avec le budget hors normes, donner
des sommes d'argent à des organismes pour leur permettre de louer des
espaces ou des heures de piscine ou de gymnase dans certaines écoles
publiques pour que les jeunes puissent se récréer ou fassent du
conditionnement physique. C'est doublement excusez l'expression
écoeurant! Ce qui existe présentement, et défrayé
en bonne partie, sinon en totalité, par l'Etat déjà dans
nos commissions scolaires, l'Etat redonne de l'argent pour qu'on puisse louer
ces mêmes espaces.
Il devrait y avoir je suis content de voir que c'est votre
préoccupation dans un bref délai, une directive à
ce sujet, ou essayez de trouver un moyen de régler cette situation dans
le plus bref délai.
M. Charron: Pour répondre complètement et
franchement au député de Laurier, je n'ai pas le pouvoir parce
que cela ne m'appartient pas.
M. Marchand: Ces appareils-là sont quand même, en
grande majorité...
M. Charron: Dans le cadre des programmes d'équipement, par
exemple, si une municipalité vient me demander une subvention pour la
construction d'une piscine, alors que je sais très bien que dans la
même municipalité il y a une piscine à la polyvalente qui
n'est pas utilisée comme elle le devrait par la population, il est
évident que je ne suis pas pour subventionner la construction d'une
piscine. Je vais leur dire: Ecoutez, pourquoi une piscine municipale et une
piscine scolaire quand la piscine scolaire n'est déjà pas
utilisée? Allez voir le président de la commission scolaire et
faites un plan rationnel d'utilisation et ouvrez-là. Plutôt que la
municipalité se lance dans une construction, qu'elle défraie une
partie des coûts d'en-trerien que peut occasionner cette utilisation
pen-
dant la fin de semaine, cela va lui coûter bien moins cher que
d'en construire une et elle va être utilisée par la
population.
On est très vigilant du côté de l'équipement,
on voit à examiner, chaque fois que j'ai une demande,
l'équipement disponible. D'ailleurs, on a désormais un tableau de
l'équipement disponible, dans une région et on dit: Ecoutez,
utilisez cela tout d'abord.
M. Grenier: M. le ministre.
Le Président: M. le député de
Mégantic. Dans le même sens? Sur la même chose?
M. Grenier: Oui, c'est un peu une politique large, qui a
débuté après les années soixante-dix, pour la
municipalisation des loisirs. On a vu, à ce moment-là, et ceux
qui étaient actifs au ministère s'en souviendront, que
c'était difficile d'être un organisme oeuvrant en dehors des
municipalités, sans recevoir de subventions et sans être
municipalisé. Je peux vous dire qu'au niveau du Québec il y a
certainement eu des sommes d'argent qui ont été
économisées, mais on a tué du même coup un effort de
bénévolat fort considérable.
On en a été témoin dans notre région: pour
pouvoir participer à des subventions pour financer certaines
activités de loisirs, il fallait nécessairement que ce soit
municipalisé. A ce moment-là, on a tué par exemple 400
bénévoles qui travaillaient annuellement dans un organisme qui
était vraiment bien structuré, capable de faire un rapport et
tout cela. Je dis que si cette poussée se fait encore vers la
municipalisation des loisirs, j'aimerais savoir où c'en est rendu, et
c'est peut-être cela, les questions que posait tout à l'heure le
député de Gaspé, c'est qu'on souscrit par le truchement
des municipalités, sentant qu'il faut de plus en plus passer par
là si on veut avoir nos subventions.
M. Charron: Non, pas dans le cadre du budget hors normes, parce
qu'il est bien dit, c'est à l'élément 3, M. le
Président, du programme 10: soutien au fonctionnement des organismes
locaux et régionaux, qui sont des loisirs, des organismes sans but
lucratif...
M. Grenier: Là aussi.
M. Charron: ... incorporés en vertu de la troisième
partie de la Loi des compagnies. Mais je veux dire, M. le Président, que
notre rapport avec la municipalité dans l'organisation du loisir demeure
fondamental. Pourquoi? Parce que c'est la façon, à partir d'un
petit budget, d'avoir beaucoup de résultats. Notre programme, par
exemple, d'assistance au leadership dans les municipalités, qui vise
à l'embauche de personnel compétent dans le domaine du loisir
pour organiser les municipalités et au chapitre socioculturel, le
programme de développement, je vais l'appeler par son véritable
nom, de soutien aux organismes publics pour l'organisation d'ateliers
socioculturels et l'engagement d'animateurs socioculturels dans le secteur
public municipal, c'est le moyen d'obtenir avec de petites sommes de grands
résultats. Pourquoi? Parce que, vous le verrez d'ailleurs, en prenant
connaissance des différents programmes du dossier, c'est le moyen pour
nous, en défrayant une partie du salaire d'un permanent ou d'un
professionnel du loisir, comme le Québec en forme désormais,
d'organiser rationnellement le loisir, tout en faisant appel à la
municipalité pour injecter le reste de la somme, celle-ci, prenant
elle-même à son compte le permanent en place au bout de trois ans
de participation du haut-commissariat.
Nous, on aide à payer pendant trois ans le salaire du gars ou de
la fille, au bout de trois ans, leur structure de loisirs étant en place
dans la municipalité, avec tous les embryons de bénévolat
que cela peut créer, l'important est que le moteur soit mis en marche
dans une municipalité; nous, on change de place, on s'en va aider une
autre municipalité, à partir du petit budget que nous avons, et
cette approche municipale est fondamentale dans notre orientation. Nous la
préciserons dans le cadre du livre vert, mais elle est retenue, parce
que, encore une fois, elle est le moyen de faire beaucoup avec peu.
Si nous devions prendre nous-mêmes en charge cette
responsabilité, nous n'en finirions plus, et nous serions absolument
incompétents dans tout le Québec. C'est donc un moyen de dire aux
municipalités: Ecoutez, si vous engagez quelqu'un par exemple pour
être à l'origine d'une troupe de théâtre d'amateurs
dans une municipalité, ou organiser de l'artisanat dans une
municipalité, créez l'activité de loisir; très
rapidement, il va y avoir dix, quinze personnes qui vont y aller, le goût
va se répandre, il va y en avoir 25, il va y en avoir 30, nous, on paie
tant pour cent du salaire du personnel et pour trois ans.
Bien sûr, au bout de trois ans, la municipalité va prendre
à sa charge le professionnel, puisque le besoin existera
réellement dans la collectivité et nous pourrons aller lancer
quelque chose ailleurs. Cette année, M. le Président, je suis
tellement convaincu de cela que, à l'intérieur de la plus faible
marge de manoeuvre que j'avais dans le budget, j'ai voulu augmenter tous ces
secteurs.
Dans le domaine de l'atelier socioculturel par exemple, qui est un
domaine qui a été négligé, il faut bien le dire,
dans le développement précédent, nous doublons, cette
année, la somme mise en aide aux municipalités pour l'embauche
vers la création d'ateliers socioculturels. L'ensemble du budget dans le
domaine socioculturel augmente d'ailleurs de près de 20% cette
année.
M. Grenier: Cela veut-il dire que l'accent... Ce n'est pas
nécessairement de la municipalisation pour être capable de
subventionner plusieurs organismes qui peuvent vivre par eux-mêmes, dont
on est capable de faire la preuve qu'ils peuvent aller d'eux-mêmes, sans
obligation de passer par le conseil municipal.
M. Charron: Plusieurs organismes sont quand même
subventionnés en dehors du cadre municipal. Notre
préférence va à la structure municipale
d'abord, parce que c'est la structure la plus proche des citoyens et
aussi parce qu'elle a le rajout dont je vous parlais. Si je parle du domaine du
sport, par exemple, nos subventions aux clubs sportifs, il ne s'agit pas
nécessairement de clubs sportifs à structure municipale, il
s'agit de gens qui s'adonnent à une activité et nous les
subventionnons parce que nous croyons cette activité importante dans le
loisir québécois.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Laurier.
M. Marchand: M. le Président, je voudrais demander au
ministre s'il a eu des rencontres, si des décisions ont
été prises avec le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche afin de voir le moyen à prendre pour assurer le plein emploi
des sites, des équipements et des activités de la nature. C'est
pour cela que tout à l'heure j'avais posé la question au
ministre, à savoir lorsqu'il s'agit d'employés occasionnels, s'il
avait l'intention d'en engager pour aller sur ces terrains dans les centres de
la nature, en particulier peut-être le régional plus loin que
Montréal, tout cela.
M. Charron: M. le Président, ces discussions avec mon
collègue du Tourisme ne datent pas d'hier, parce qu'il s'agit
effectivement là d'une responsabilité où la
frontière est difficile à établir, mais je puis assurer le
député que dans le cadre du livre vert et dans ce qui sera
déposé avec l'ajournement d'été, nous tenterons de
solutionner ce problème en disant quelle est la responsabilité du
ministre du Tourisme et qu'est ce qui, désormais, va passer au
haut-commissariat.
M. Marchand: Ce sont des ententes que, on le sait, l'on essaie de
faire depuis deux ou trois ans. Le ministre est au courant. Ce n'est pas
facile, mais je pense qu'il serait normal...
M. Charron: Je vois que cette question doit être
tranchée de façon d'autant plus imperative, M. le
Président, que c'est également mon intention de rendre encore
plus présente, comme activité de loisirs des
Québécois, l'accessibilité au plein air. Le plein air
devient dans une société industrialisée, en particulier le
député montréalais, comme moi, le sait, non seulement un
droit fondamental mais un besoin à l'équilibre humain. En ce
sens, le développement du plein air m'incitera, si je ne prends pas la
responsabilité de gestion des parcs ou autre, je n'en demande pas
autant, d'avoir, avec mon collègue du Tourisme, une politique de
concertation qui fait que, dans sa responsabilité et dans la mienne,
nous visions exactement le même objectif: faire que nos plus beaux coins
du Québec, et en particulier les plus près des grands centres
urbains comme Montréal et Québec, soient protégés
c'est sa responsabilité première soient
aménagés et que des politiques favorisant les déplacements
de la population vers ces centres soient établis de sa part ou de la
mienne. De la mienne en particulier, puisque l'aide aux camps pour jeunes,
l'aide aux camps pour vacances-familles cette année est accrue dans le
budget, puisque c'est une préoccupation que mes collègues du
parti ministériel connaissent étant donné qu'elle figure
au premier plan du programme du parti qui nous a fait élire. Toute cette
préoccupation du plein air, j'en assure le député, est
présente à la rédaction du livre vert.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Joliette.
Conseils régionaux de loisirs
M. Chevrette: M. le ministre, il existe des conseils
régionaux de loisirs. J'aimerais savoir quelle portion du budget
représentent les subventions à ces différents CRL.
M. Charron: Au programme de soutien au fonctionnement des
organismes locaux et régionaux, c'est là que vous allez trouver
dans le budget total que j'ai modifié tout à l'heure, je pense,
les $6 100 000, c'est là que se trouvent entre autres les budgets d'aide
aux conseils régionaux de loisirs.
Quant aux conseils régionaux des loisirs, organismes dont,
forcément, nous traiterons dans le livre vert aussi, sous l'aspect de la
responsabilité qu'ils devront avoir, je prends note des remarques du
député de Mégantic-Compton, sur la régionalisation
du loisir. Il est évident que les conseils régionaux des loisirs
deviennent des partenaires chez qui et avec qui il faut préciser la
responsabilité à leur demande même, d'ailleurs. Je les ai
rencontrés à plusieurs reprises. Je vais, d'ailleurs, entre
autres, beaucoup compter sur eux comme moyen de consultation sur le livre vert
à l'automne, à partir de la base des conseils régionaux
des loisirs. Nous nous sommes entendus pour que leur mandat soit
précisé dans le livre vert et en plus pour faire face à la
demande d'augmentation salariale à laquelle ils ont à faire face.
Il y aura une augmentation d'à peu près 7% à 8% cette
année au budget des CRL par rapport à celui de l'année
dernière.
Je veux vous dire, sur cette question des CRL, que le partage des
responsabilités entre le haut-commissariat et les conseils
régionaux des loisirs et les différents organismes qui oeuvrent
aussi partout est fondamentalement une question à préciser au
cours des prochaines semaines, puisque, dans le livre vert, il devrait
déjà y avoir des propositions là-dessus.
M. Chevrette: II y a un voeu que je voudrais émettre suite
à cela, moi aussi. Je ne voudrais pas que les CRL soient
bureaucratisés, technocratisés. C'est le danger, en tout cas. Les
réflexions que j'ai pu recueillir au cours de différentes visites
à travers la province me poussent à croire qu'on bureaucratise
énormément l'animation supposément sportive dans certaines
régions.
M. Charron: C'est peut-être une conséquence du
développement des conseils régionaux des loisirs à
laquelle il faut s'attarder effectivement. On
rencontre les autorités que j'appellerais "politiques " des
conseils régionaux des loisirs, c'est-à-dire des gens qui sont
bénévoles, qui sont présidents de conseils
d'administration, mais qui ont à leur emploi des gens salariés et
payés par le haut-commissariat. Je pense qu'il y a quelque chose comme
152 fonctionnaires actuellement à l'emploi des différents
conseils régionaux des loisirs, alors que, dans mon propre et charmant
haut-commissariat, je compte sur 100, 140 fonctionnaires. Il y en a donc
déjà beaucoup plus sur le terrain comme tel. Existe
aussitôt le problème des relations entre ce qu'on appelle les
bénévoles et les permanents qui sont à l'emploi des
bénévoles théoriquement, mais qui, à plusieurs
occasions, à cause de leur permanence et de leur professionnalisme,
occupent plus de terrain que les élus voudraient qu'ils en occupent.
C'est un peu, toutes proportions gardées, la fonction publique par
rapport à l'autorité politique. Souvent, on a posé la
question et ce serait cacher la vérité, qui d'ailleurs
éclate en plein jour si on suit l'activité du monde du loisir, de
dire que ce problème n'existe pas.
Quand j'ai rencontré la CORLQ, qui est le conseil de regroupement
des différents conseils régionaux des loisirs du Québec,
on a abordé la question bien franchement. On a dit: Qui sommes-nous
exactement à moitié chemin entre le haut-commissariat et la
population? Sommes-nous simplement des exécutants des programmes du
haut-commissariat? Vous nous cognez sur la tête et dites: Faites cela et
faites cela. Ou bien avons-nous aussi à répondre aux demandes de
la population? Il est évident que, dans une approche
régionalisée du développement du loisir, le livre vert
devra préciser la nature exacte des CRL ou de toute autre structure
régionale qui devrait remplacer ou renforcer les CRL.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Laurier.
M. Marchand: M. le Président, au niveau de la
sensibilisation des activités de plein air, encore une fois, des classes
vertes, des classes de neige, quelles sont vos intentions et qu'arrivera-t-il
des municipalités dont l'entente de subvention de trois ans est
terminée? Vous en avez glissé un mot tout à l'heure, mais
je parle de celles dont c'est terminé, l'entente de trois ans.
M. Charron: Ce sont deux questions.
M. Marchand: Ces ententes ont trait aux classes vertes. Si le
ministre aime mieux attendre pour répondre, je reviendrai sur la
question peut-être...
M. Charron: C'est à la première question que je
veux vous répondre.
M. Marchand: Oui, d'accord.
M. Charron: L'organisation des classes de neige et classes
vertes, par exemple, c'est d'abord et avant tout la responsabilité des
commissions scolaires. Il arrive que, dans le cadre de notre budget hors
normes, du programme hors normes du haut-commissariat, on nous demande une aide
à cette occasion. Je dis nous, encore une fois, excluant la personne qui
parle pour les fins de la discussion, nous en avons précédemment
accordé...
M. Marchand: Vous allez être obligés de conclure des
ententes avec plusieurs ministères.
M. Charron: Non. D'ailleurs, les commissions scolaires sont de
plus en plus disposées à le faire. Quant à nous, ce que
nous préparons en vue de cette responsabilité à
l'égard des jeunes pour leur permettre de sortir et d'avoir accès
au plein air, ce sont, bien sûr, les structures d'accueil que nous devons
préparer, les bases, les camps de plein air, etc., conjointement avec
les municipalités mais, à l'occasion aussi, en le prenant de
notre mieux. Nous avons aussi, cette année, un programme qui est de
l'initiation. Nous allons y consacrer $125 000 et c'est à l'essai. Nous
l'appelons l'assistance à des organismes publics pour l'organisation de
stages de plein air, où nous risquons de retrouver plusieurs demandes de
classes de neige ou de classes vertes puisqu'il s'agit effectivement,
auprès des organismes publics, des municipalités ou des
commissions scolaires, de les inciter à en organiser chez eux, en
prenant une partie de leurs frais. Mais nous avons un budget de soutien, des
programmes visant à sortir les jeunes et à les amener en plein
air, classes de neige ou classes vertes.
M. Marchand: Des demandes sont faites par certains
députés pour certaines choses. Alors, on va les
référer je les aurais sûrement
référés au haut-commissariat je pense, au
ministère de l'Education.
M. Charron: Non. Vous les référerez au
haut-commissariat et nous essaierons de leur donner la meilleure réponse
possible, M. le député.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Mégantic.
M. Chevrette: C'est à vous.
M. Grenier: Est-ce qu'il y aurait lieu de déposer un
organigramme? Il y a peut-être un conflit dans vos organigrammes pour
tout ce beau monde qui est ici en face de nous, à savoir qui est
responsable de quoi. Est-ce que cela existe dans le livre vert?
M. Charron: II n'est pas dans le gros document?
Une Voix: II n'est pas dans le gros document.
M. Charron: On vous le remettra cet après-midi, si vous le
voulez.
M. Grenier: On veut l'avoir. Cela nous rendrait
bien service. On ne sait souvent pas à qui s'adresser au
ministère, même si on sait qu'il y a un bon nombre de
collaborateurs. Mon autre question. Les organismes qui ne sont pas des
organismes compris dans les projets hors normes ou qui ne sont pas
subventionnés par les municipalités mais qui sont des organismes
à caractère provincial ici, je fais allusion, bien
sûr, à une course à pied dans ma région à
caractère provincial qui existe depuis dix ans c'est
structuré localement. Je pense qu'une telle norme, je ne voudrais pas
prendre une couleur trop locale, cela répond à plusieurs autres
demandes au niveau provincial.
Cet organisme est connu par certains d'entre vous, entre autres le
sous-ministre a dû remplacer le ministre une année dans cette
course, et l'an passé je me suis vu refuser un octroi qui était,
à mon sens, rendu statutaire parce qu'il existe depuis dix ans, et il
n'y a aucune annotation qui nous permet de comprendre pourquoi c'est
refusé. J'espère que ce n'était pas à cause d'une
année d'élections et que mon nom commençait à
circuler comme candidat. J'espère bien que ce n'est pas pour cela qu'on
a refusé, mais je voudrais bien comprendre pourquoi on refuse et
pourquoi on donne. Quelles sont les normes là-dessus?
M. Charron: Oui. Mais la réponse à votre question
je sais, parce que vous l'avez déjà soulevée
personnellement et que j'en avais fait la vérificationa
été la disponibilité financière de mon
ministère. A ce moment, on ne pouvait pas le budget hors normes
étant épuisé, il l'était d'ailleurs quand je suis
arrivé en fonction, j'ai passé trois mois sans budget hors normes
accorder cette subvention. Mais l'année prochaine, et sans que
j'en prenne un engagement, quant à la réponse, si vous voulez
acheminer pareille demande pour une manifestation d'importance dans votre coin,
et à laquelle vous m'avez invité d'ailleurs, j'accepterai d'en
prendre considération.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: M. le ministre, du côté culturel, je
voudrais 30 secondes.
M. Charron: Oui.
M. Chevrette: Première question. Est-ce que les
fêtes de la Saint-Jean relèvent de votre ministère?
Deuxième question, que ce soit oui ou que ce soit non, comment se
fait-il que le groupe des festivals populaires ne soit pas mêlé
à l'organisation de ces fêtes? Je me garde un commentaire sur
votre réponse.
M. Charron: Vous avez droit à vos commentaires, M. le
député de Joliette-Montcalm. Non, les fêtes de la
Saint-Jean relèvent cette année, comme vous le savez, du bureau
du premier ministre. Il est possible, pour ne pas dire probable, que le
haut-commissariat en ait la responsabilité l'année prochaine,
parce qu'il y a des dossiers rapatriés du ministère des Affaires
culturelles au haut-commissariat. Toutes les fêtes populaires du
Québec disposeront d'ailleurs cette année d'un budget, plus que
doublé de notre part, de soutien à l'organisation des fêtes
populaires; je pense que nous passons de $150 000 à $405 000 Cela nous
permettra donc de répondre à ces demandes nombreuses qui viennent
d'ailleurs, entre autres, de Joliette-Montcalm à l'occasion, de soutien
aux fêtes populaires. Il prêche pour sa paroisse.
M. Chevrette: Vous n'êtes pas élu pour
représenter votre comté, vous?
M. Charron: Aussi. L'autre question, ce pourquoi la
Société des festivals populaires a été
écartée de l'organisation des fêtes de la Saint-Jean cette
année, je vous dis bien franchement, je n'y comprends rien moi non plus.
Je pense que cette société aurait pu très bien offrir sa
contribution, comme j'ai offert celle du haut-commissariat, à
l'organisation des fêtes de la Saint-Jean, tel que cela se prépare
actuellement au bureau du premier ministre. Je ne sais pas comment cela
tournera puisque ce n'est pas ma responsabilité, mais je vous assure que
l'année prochaine, si le possible et probable dont je vous parlais
tantôt se réalisent, j'en tiendrai compte.
M. Marchand: Seront-elles centralisées, les fêtes de
la Saint-Jean à travers la province?
M. Charron: Voulez-vous on en parlera lors de l'étude des
crédits de l'année prochaine, si cela doit arriver.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que le
député de Joliette a toujours des commentaires? Le
député de Mégantic.
M. Grenier: J'ai été à distance un peu du
ministère depuis quelque temps. C'est pour une information. On avait
élaboré vers 1970 une espèce d'aréna de poche, des
projets d'aréna de poche qui se construisaient dans des moyens villages,
non pas des villes, mais des moyens villages; c'était, si je me souviens
bien, à la fin du mandat. C'était financé à 40% par
le gouvernement, par le ministère et à 60% par la
municipalité, ou vice-versa. Est-ce que c'est continué ces
projets? J'en ai vu se réaliser pas loin de chez nous mais je ne suis
pas entré dans les détails du financement de ces
arénas.
M. Chevrette: Une aréna de poche.
M. Grenier: C'est un peu ce qu'on disait dans le temps. Rien de
majeur, rien de très...
M. Marchand: De petites arénas.
M. Chevrette: Une glace ordinaire avec du métal
par-dessus, sans système de congélation.
M. Marchand: II n'y a pas de sièges, il n'y a rien.
M. Grenier: Du monde debout.
M. Chevrette: On appelle cela des arénas de
participation.
M. Picotte: Ce sont des patinoires ouvertes.
M. Charron: C'est cela. Bien oui. C'est encore dans le programme
d'équipement sportif. Le haut-commissariat accepte de prendre $150 000
sur un projet de moins de $1 million. Si cela doit dépasser $1 million,
nous pouvons aller jusqu'à $200 000, mais c'est la note maximum que le
haut-commissariat défraie dans la municipalité devant encourir,
par règlement d'emprunt ou autrement, cette responsabilité. Juste
pour informer les députés, je sais que tous les
députés, au chapitre de l'équipement, sont aux prises, et
en particulier ceux à l'extérieur des grands centres, avec
plusieurs demandes de ce genre et d'arénas de participation ou piscines,
etc. Pour vous donner juste un aperçu, l'année dernière,
nous avons reçu pour $87 000 000 de demandes en équipement. On ne
pouvait dire oui à tout le monde, dans ce qui nous était
acheminé, $87 000 000. Nous avions comme budget, l'année
dernière, à l'équipement il faut faire tout de
suite la distinction $7 800 000, mais pas libre, en ce sens que nous
prenons des engagements à l'occasion sur des paiements à faire
à des municipalités comme par exemple l'aréna que je viens
de mentionner de $150 000. C'est sur cinq ans ou c'est sur trois ans. Donc, une
partie de notre budget d'équipement est déjà
hypothéquée par suite d'engagements antérieurs. Autrement
dit, les $87 millions qui entraient, nous avions peut-être $2 millions,
$2 millions et demi de liquidité réelle, le reste des $7 millions
étant déjà engagé. Imaginez-vous qu'on dit plus
souvent non que oui, forcément.
Il y a des endroits où ce n'est pas difficile de dire non, par
exemple quand des gens veulent construire des arénas à 700 pieds
de distance, ou encore, près des endroits où l'équipement
scolaire est suffisant pour dire: Bien comme je le disais tantôt
utilisez-le. Il y a d'autres endroits où on est obligé de
reconnaître que cela devrait être fait, mais que cela n'a pas lieu.
En ce sens, je dis au député ceci: Lorsque les
députés appuient les demandes d'équipement émanant
de municipalités, je voudrais que tous les membres de l'Assemblée
pèsent la valeur de leur signature. Le député de
Mégantic-Compton que je ne vise pas, mais c'est son exemple de
tantôt mentionnait 54 municipalités; il y en a d'autres qui
en ont 40, qui en ont 35. Si aussitôt qu'un projet arrive quelque part,
tu te sens obligé d'appuyer le maire, parce que t'as peur des
conséquences politiques qu'il va y avoir pour cela, vous dégradez
votre recommandation. Elle devient je le dis bien honnêtement
presque sans signification pour nous. Parce qu'on se dit: Ecoute donc,
lui, il appuie tout. Il recommande tout, puis il n'aide pas le gouvernement
à remplir sa tâche. Un député qui est membre de
cette Assemblée et surtout qui participe à l'adoption de ce
budget, sait les contingences budgétaires, sait les limites
budgétaires dans lesquelles nous travaillons, il doit donc être le
premier intermédiaire responsable à un moment donné, qu'il
soit de l'Opposition ou du parti ministériel, à dire à la
municipalité qui vient solliciter son appui dans ses démarches
auprès du haut-commissariat: Ecoutez, moi, honnêtement, je pense
que je ne peux pas le faire comme tel, je sais que ce n'est pas possible.
Parce que, d'ailleurs, un député qui signe, à tout
bout de champ, des appuis à toutes sortes de demandes, se dévalue
lui-même finalement, et très rapidement. Je ne sais pas si le
vieux politicien peut donner cette expérience, mais à un moment
donné, comme tu sais que tu conduis plus souvent des noms, les noms vont
te passer sur le dos. On va dire: Ecoute donc, toi, on t'a demandé ton
appui, tu m'as appuyé, tu ne pèses pas lourd dans le
gouvernement, tu ne pèses pas lourd justement parce que tu
dépenses ton poids, mais si tu concentres ton poids à un seul
endroit... là j'admets amplement les démarches des hommes
politiques auprès de mes services qui sont ouverts aux démarches
des hommes politiques, comme auprès de mon cabinet et auprès de
moi-même, dire: Cela, vous avez reçu telle demande, je suis
député de ce comté, je vous le recommande, j'ai
vérifié, j'ai regardé, cela répond à un
besoin, c'est réel... J'admets cela, cela ne veut pas dire que cela
conduit automatiquement à un oui ou à un non, les contingences
sont tout le temps là, mais j'apprécie beaucoup plus cela que de
recevoir, à chaque fois, une demande un peu comme une lettre
stéréotypée qui vient du député qui appuie,
qui appuie, qui appuie, et finalement, on ne sait plus, on ne peut plus se fier
sur lui, comme nous, nous ne pouvons pas tout accepter, on ne peut plus se fier
sur lui pour nous dire ce qu'on devrait accepter dans tout cela, ce qui vous
paraît prioritaire, il a appuyé tout.
C'est pourquoi, M. le Président, je fais cette remarque qui peut
peut-être paraître désobligeante pour un certain nombre de
membres qui ne sont d'ailleurs pas ici, mais pour le reste de
l'Assemblée, mais qui est importante, dans notre travail à faire,
d'avoir des bonnes recommandations dans le travail difficile que nous avons
à faire. Quand on a, comme cette année, quelque chose comme $1,5
million, $2 millions au maximum de liberté de manoeuvre à
l'équipement, puis qu'on s'attend, encore une fois, à recevoir
pour $80 millions ou $90 millions de demandes, c'est bien certain que ce n'est
pas une "job" facile de dire non à quelqu'un.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: M. le Président, on mentionnait, tout
à l'heure, les fêtes de la Saint-Jean.
M. Marchand: Je m'excuse auprès du député de
Gaspé, mais sur les arénas, j'aurais une autre question.
Le Président (M. Bertrand): Directement, d'accord, M. le
député de Laurier.
M. Marchand: Je voudrais demander au ministre lorsqu'il a dit
qu'il avait $88 millions de demandes...
M. Charron: J'ai $87 millions, à ce jour.
M. Marchand: ... qu'il avait $87 millions l'an passé, cela
ne comprend pas les nouvelles demandes que vous avez eues depuis que vous
êtes en fonction.
M. Charron: Non.
M. Marchand: Est-ce qu'il y aurait moyen de nous donner les
demandes que vous avez eues et les acceptations.
M. Charron: M. le député, aussitôt que
l'étude des crédits sera terminée, et que ma fin de
semaine de travail sur le livre vert avec mon équipe sera passée,
c'est ce à quoi je m'attelle, c'est-à-dire que les organismes
avaient, jusqu'à la fin de janvier, 15 janvier, pour soumettre leurs
demandes; elles sont toutes entrées, déjà les gens des
services les ont compilées. Quant à moi, je n'ai pas encore
touché à cela, je rentre dans le jus de cela à partir de
la semaine prochaine.
M. Marchand: Si je vous demandais de ne pas les déposer
immédiatement, mais lorsque vous serez prêt, est-ce que vous
consentiriez à les déposer ces diverses demandes qui ont
été faites depuis votre nomination et peut-être celles qui
ont été faites auparavant, je n'ai pas d'objection, et les
acceptations qui sont faites?
M. Charron: Je verrai, M. le Président, à partir de
la pratique, cela va être la première fois que je me livre
à cela.
L'année dernière je le dis pour l'information du
député, pour lui montrer ce que cela représente il
y a eu 550 demandes, lesquelles totalisaient $87 millions en argent. On en a
accepté 149, ce qui veut dire que si on fait le calcul, cela fait 300
fois le nombre. Certaines demeurent, comme je l'ai expliqué tantôt
dans ma longue introduction, des priorités qu'on reconnaît. On
essaie de le faire au niveau régional également; il y a une suite
à donner pour que toutes les régions du Québec aient un
minimum d'équipement, de même que chaque municipalité du
Québec. On s'est fait, entre nous, au service de l'équipement, ce
qu'on appelle une espèce de grille à partir de laquelle on
évalue les besoins minimaux d'une collectivité. Une ville de tant
d'âmes devrait au moins compter sur un terrain de balle, devrait au moins
compter sur une salle de telle envergure.
Il est évident que lorsque toutes ces demandes arrivent, on se
rabat sur la grille, laquelle sera modifiée en temps et lieu, mais en se
disant, puisqu'on n'a pas beaucoup d'argent, aussi bien donner que d'aller
ajouter à une région ou à une municipalité qui,
souvent, a d'ailleurs les moyens. Il y a des municipalités qui nous font
parvenir des demandes de $1 500 000 d'équipement à elles seu- les
que nous ne pouvons pas accepter, ce serait y mettre à peu près
la totalité de notre liberté de manoeuvre de cette
année.
Je ne sais pas si ce document est pertinent, mais je veux simplement
vous montrer comment nous rationalisons nos opérations. Obligatoirement,
à partir de la petite liberté de manoeuvre que nous avons, les
municipalités de moins de 1000 habitants, par exemple, devraient au
moins avoir un terrain de balle et un chalet de services. Entre 1000 et 2500
habitants, nous élargissons ce à quoi, à notre avis, elle
a droit minimalement. De même pour toutes les tailles. C'est à
partir de cette grille que nous le faisons et on essaie de faire porter
à une petite somme les meilleurs fruits possible.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: Je ne voulais pas parler d'aréna, mais
puisque nous en sommes à ce sujet, j'aurais une autre question, à
poser après coup. Je sais que dans mon comté, le
haut-commissariat avait versé, supposons, $50 000 avec la promesse d'un
autre montant de $50 000 qui n'a jamais été versé. On
pourrait peut-être en parler à un autre moment, si vous n'avez pas
ces chiffres. Il s'agit de Newport. J'ai quelques cas.
M. Charron: Newport?
M. Le Moignan: Newport. Vous avez peut-être reçu des
demandes. Cela me vient vaguement à l'idée. Je sais qu'il y a eu
une subvention de donnée et une promesse mais cela ne presse pas,
je mentionne le fait avant le 15 novembre, de verser le chèque
qui est gelé quelque part.
M. Alfred: C'est préélectoral.
M. Le Moignan: J'en viens aux fêtes de la Saint-Jean. Je
pense que c'était la troisième année, en juillet, qu'on
avait la fête nationale de Jacques-Cartier qui se popularise beaucoup. Le
haut-commissariat n'a peut-être jamais été saisi d'une
demande d'octroi dans le passé, mais peut-être que oui. Je ne le
sais pas, je m'informe vaguement. Oui? Ce sont des subventions spéciales
qui sont hors normes, évidemment, et qui n'entrent pas dans ces
choses-ci.
M. Charron: C'est un programme officiel. Il y a un programme de
soutien aux festivals populaires. Je suis le ministre des fêtes, de la
détente et de la joie de vivre, n'oubliez pas cela.
M. Le Moignan: Vous allez venir festoyer à Gaspé le
24 juillet; durant cette semaine, il fait très beau.
M. Charron: Le 24 juillet? M. Le Moignan: A peu
près.
M. Charron: En tout cas, on me dit que le festival dont vous
parlez a été subventionné...
M. Le Moignan: ... oui...
M. Charron: ... par le haut-commissariat; normalement, si votre
demande est acheminée à temps, elle pourrait l'être encore
cette année.
M. Le Moignan: Comme cela, le groupe concerné est au
courant.
M. Charron: Très bien.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: M. le député de Joliette a posé
des questions sur mes appréhensions et le ministre a bien
répondu; les autres questions aussi ont eu une réponse et cela me
satisfait.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Mégantic.
M. Grenier: Est-ce qu'il existe au ministère des
expositions itinérantes ou des expositions permanentes qui peuvent aller
dans la province ou ailleurs, ou même dans le Canada, pour
représenter le haut-commissariat, à l'occasion
d'événements industriels, d'expositions commerciales? Est-ce que
cela se fait?
M. Charron: Oui, M. le Président, le service de la
publicité a un kiosque qui est utilisé à l'occasion pour
faire connaître nos programmes et nos politiques dans différents
événements comme ceux dont parle le député, mais il
n'a jamais été utilisé à l'extérieur du
Québec.
M. Marchand: Est-ce que cela serait pour l'instant compris dans
votre budget de $1 million? Le budget de publicité de $1 million dont
vous avez parlé tout à l'heure, est-ce que c'est compris
dedans?
M. Charron: Non, le budget de $1 million dont j'ai parlé
était le budget du programme de conditionnement physique où
s'inscrit une bonne part de publicité.
M. Marchand: Une bonne petite publicité, oui. M.
Charron:... mais le budget de la publicité...
M. Marchand: Strictement la publicité, c'est un autre
budget.
M. Charron:... ou de communications de cette année, vous
le retrouvez à l'administration générale du
haut-commissariat, élément 5. Il y a $175 000 d'investis dans les
budgets, les kiosques, cette année.
M. Grenier: Est-ce qu'on pourrait savoir à combien
d'expositions le ministère a participé au cours de
l'année? Est-ce que c'est possible? Si c'est trop technique, on pourra
attendre.
M. Charron: Je donne une information plus précise au
député de Laurier. Le budget de $1 million est consacré
entièrement au programme de conditionnement physique. La
publicité de ce programme se retrouve dans l'administration du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports,
élément 5 du programme 10, et elle sera de $300 000 cette
année.
M. Marchand: Pour les piscines.
M. Grenier: Oui, à la fin de ma question peut-être,
il y avait lieu de répondre: à combien d'expositions le
haut-commissariat aurait participé au cours de l'année.
M. Charron: A une dizaine, l'année dernière.
M. Grenier: Cela veut dire que c'est assez disponible quand
même pour y faire appel selon les besoins. On voit que ce n'est quand
même pas saturé.
M. Charron: J'aime beaucoup d'ailleurs ces présences du
haut-commissariat dans des événements publics comme
ceux-là, parce qu'étant donné que notre ministère
n'en est pas un qui embête les gens mais qui plutôt les
détend, on a une présence moins gênante et souvent fort
bien accueillie; honnêtement, je pense qu'on travaille assez fort pour
mettre sur pied des programmes intéressants qu'il vaut la peine de les
faire connaître aux citoyens. Sinon, qu'est-ce que cela nous donne de
nous désâmer en 25 pour établir ces programmes, si jamais
cela ne se rend aux citoyens?
Donc, quand on sait qu'il y a un rassemblement populaire à cause
d'un événement quelque part, je n'ai aucune objection à ce
que, cette année, on multiplie ces présences pour faire
connaître nos politiques.
Le Président (M. Bertrand): Alors s'il n'y a pas d'autres
questions? M. le député de Laurier.
M. Marchand: J'aurais d'autres questions. Nous avons parlé
tout à l'heure des arénas; je me demande si, dans les $87
millions, il était aussi question des piscines, de la rénovation
de piscines. Vous avez sûrement beaucoup de demandes actuellement pour la
rénovation seulement de piscines, est-ce dans le même budget?
M. Charron: Oui, oui.
M. Marchand: C'est tout compris?
M. Charron: Oui.
M. Marchand: Piscines et rénovations?
M. Charron: Oui. C'est cela. Il y a des municipalités qui
nous demandent d'en construire une,
d'autres qui nous demandent de les aider à les
réparer.
M. Marchand: C'est cela.
M. Charron: ... et on les écoute.
M. Marchand: Maintenant au sujet de l'Institut des sports du
Québec, M. le ministre, M. le Président, je me souviens d'une
remarque que faisait le député de Lafontaine l'an passé
à leurs critiques à l'endroit du haut-commissariat et je me
permets, si vous me le permettez, M. le Président, de lire ce que le
député de Lafontaine disait: "II est sûr qu'il n'y a pas un
pays au monde qui peut avoir des athlètes de pointe, de
compétition, de valeur ou une équipe d'élite qui n'a pas
ses assises sur une participation de la masse. "Comment le ministre pense-t-il
concilier la possibilité que l'Institut des sports du Québec
s'occupe des athlètes de pointe, ceux qu'on a choisis comme étant
les élus ayant le talent voulu? "Comment peut-il concilier cela pour que
ces athlètes deviennent réellement des compétiteurs de
valeur avec les autres pays étrangers s'il n'y a pas d'installations
dans toutes les régions, dans toutes les écoles
élémentaires ni de programme d'éducation physique
obligatoire? "Quand je dis obligatoire, c'est au niveau
élémentaire sans qu'on les oblige à des choix particuliers
parce qu'ils sont trop jeunes pour le faire. "Comment le ministre
prévoit-il être capable de réaliser les objectifs de
l'Institut des sports du Québec s'il n'y a pas une politique de pratique
des sports à l'élémentaire dans toutes les écoles
du Québec, d'une façon décentralisée avec la
qualité des entraîneurs et des équipements? " La citation
est finie.
Je demanderais au ministre son opinion sur cette question posée
par le député de Lafontaine.
M. Charron: M. le Président, j'espère que le
député de Laurier est également de l'avis du
député de Lafontaine qu'il cite sur l'importance d'établir
au niveau élémentaire dans les écoles, l'éducation
physique.
Celui qui est en face de lui actuellement et qui porte la
responsabilité du haut-commissariat en est amplement convaincu.
Plusieurs de nos programmes auraient une nature différente, nous le
savons tous entre nous, si dès l'élémentaire, l'initiation
à la pratique sportive et au conditionnement physique avait
été inculquée aux jeunes, nous ne serions probablement pas
obligés, cette année, de mettre ce million dont j'ai parlé
à une récupération de ce qui aurait pu être un peu
inculqué dans la tête des jeunes, dans la culture, dans leur
pratique et qui ferait qu'aujourd'hui plusieurs s'occuperaient de cette
dimension.
Je regrette beaucoup le retard que le Québec accuse dans ce
domaine, il n'est pas le seul, j'ai eu l'occasion de constater cet état
ailleurs, mais il est vrai que notre tort devient, avec les années,
lamentable.
Cette année dans la fabrication du budget, nous étions
plus d'un ministre à apporter cette ré- flexion à la table
de partage du gâteau. Le ministre de l'Education qui serait, entre
autres, le premier responsable à l'instauration de périodes
d'éducation physique dans l'horaire des étudiants, à
l'élémentaire, celui qui vous parle parce qu'il est le
responsable du développement sportif au Québec et de la pratique
sportive, le ministre des Affaires sociales parce que ce collègue comme
bien d'autres, comme sans doute les membres de la commission, est convaincu
qu'il s'agit d'un investissement dans la santé des jeunes qui se
récupère dans la baisse des traitements pour maladies que l'on
aura plus tard.
Et vous avez sans doute été mis au courant des chiffres
que la fédération du sport scolaire a mis en lumière, cela
faisait à peine quelques jours que j'étais au haut-commissariat,
sur l'état de santé des jeunes Québécois de 12
à 14 ans. On ne parle même pas de ceux qui ont 50 ans. Donc, tous
ces chiffres inquiétants pour n'importe quel responsable de la
santé publique comme l'est le ministre des Affaires sociales
actuellement; il faisait cela.
Et c'est encore une fois la contingence budgétaire de cette
année qui nous a fait retarder l'implantation de ce qui, par ailleurs,
à ce qu'on me dit, est complètement préparé au
niveau du ministère de l'Education. Je le dis pour l'information du
député et des membres de la commission. Notre évaluation
sur l'établissement minimal de l'éducation physique à
l'école élémentaire aurait entraîné pour le
Québec, cette année, un déboursé de $35 millions
que nous ne pouvions pas nous permettre, la marge de manoeuvre étant de
$175 millions, ayant même dû renoncer à d'autres engagements
pris, entre autres à l'égard des municipalités, tellement
cette marge était réduite.
On espère amplement et c'est dans ce sens-là que
nous serons solidaires des politiques du ministre des Finances que le
rétablissement espéré à partir de
l'austérité du budget de cette année nous accordera,
à nous tous, l'an prochain et je ne parle pas des ministres, mais
des Québécois une marge de manoeuvre plus grande pour
pouvoir commencer d'autres programmes dont, entre autres, celui-là.
Quand j'ai dit $35 millions, il s'agissait, si ma mémoire est
fidèle, de $12 millions qui auraient été consacrés
à l'embauche de personnel qualifié pour enseigner, ou faire cette
éducation physique auprès des enfants parce qu'il s'agit
d'enfants; on parle du niveau élémentaire et de quelque
$23 millions en équipement qu'il aurait fallu mettre, puisque le
député sait fort bien que plusieurs des écoles
élémentaires ne se prêtent pas dans leur architecture
actuelle à l'introduction de pareils programmes qui nécessitent
de l'espace.
Ce qu'on craint, et à juste titre, c'est que, si on fait un
investissement de l'ordre de $23 millions dans des établissements
scolaires par ailleurs condamnés à la désertion à
cause de la baisse de natalité, c'est un investissement coûteux
que l'on fait sur la collectivité. Mais cela ne change rien au
bien-fondé. J'ai fait une proposition, d'ailleurs, que le
député peut retrouver devant lui et qu'un journaliste du Soleil a
reprise. C'est une idée qui
peut apparaître saugrenue, mais sur laquelle, en tout cas, en
jouant, j'accepte de faire toutes les démarches.
C'est de nous assurer que les revenus que le Québec
perçoit à partir de Loto-Québec et des différentes
loteries il y a toutes sortes de loteries qui s'y greffent comme
cela avait été annoncé au moment de la présentation
de cette loterie en 1969 il s'agit des fonds qui reviennent au
gouvernement québécois à partir de cette participation des
Québécois au tirage hebdomadaire, mensuel, je ne sais pas
soient versés au fonds du sport amateur. J'accepterais le premier qu'ils
soient versés au ministère de l'Education, pourvu qu'à
partir de cette somme on permette d'entreprendre le programme de
conditionnement physique et d'éducation physique au niveau
élémentaire. Autrement dit, je suis solidaire de mes
collègues qui ont une assiette difficile à partager. Je fais
cette suggestion et je la ferai tout au cours de l'année, jusqu'au
prochain partage fiscal, de nous en tenir à cet engagement qui n'est pas
législatif, qui n'est pas dans la loi. Ceux qui ont vécu cette
époque se le rappelleront; on avait dit que les revenus de cela
serviraient aux sports. Mais, plutôt que de le réclamer aux
programmes 9 et 10, je serais prêt à le voir verser à
l'éducation physique à l'élémentaire tellement je
suis convaincu de ce que le député avance.
M. Marchand: Maintenant, justement vos $35 millions, c'est pour
de l'équipement et de la rénovation de salles d'écoles,
tout cela, mais on sait aussi très bien que plusieurs écoles sont
à proximité des centres paroissiaux qui, à plusieurs
endroits, ont de très belles salles qui pourraient servir, qui servent
déjà, le samedi par exemple, de petits centres sportifs. On joue
au basketball, au hockey intérieur là-dedans, à toutes
sortes de ieux d'intérieur. Je me demande s'il n'y aurait pas moyen de
faire des ententes, ce qui serait beaucoup moins dispendieux pour commencer la
chose. On pourrait aller dans ces centres paroissiaux, quitte à les
louer, ce qui deviendrait rentable pour les centres paroissiaux qui ont, eux
aussi, besoin de fonds. Cela coûterait beaucoup moins cher au
gouvernement et permettrait peut-être, une journée ou deux par
semaine, durant la matinée ou l'après-midi, à ces jeunes
écoliers d'aller y exercer leur sport favori.
M. Charron: M. le Président, la suggestion du
député est bien fondée. Non seulement y a-t-il des centres
municipaux, mais il y a aussi des équipements régionaux au niveau
scolaire, c'est-à-dire dans les polyvalentes du niveau secondaire, qui
ne sont pas toujours utilisés pleinement par les étudiants du
secondaire, qui pourraient servir aux étudiants de
l'élémentaire. Je l'inviterai à soulever cette question
lors de l'étude des crédits du ministère de l'Education
qui se fera à cette même commission. Je dis pourquoi. Parce que
non seulement tout ce qui s'appelle pédagogie et introduction de
nouveaux programmes relève de mon collègue de l'Education, mais
aussi parce que le déplacement des enfants, par exemple pour une
période d'éducation physique dans un centre qu'il soit
à proximité, il peut être à 500 pieds, comme il peut
être à un mille et demi implique des compressions sur les
horaires pédagogiques des enfants dont il faut tenir compte.
Si tu introduis cinq heures d'éducation physique je pense
que les étudiants, à l'élémentaire, sont maintenant
à 1380 minutes de scolarité hebdomadaire qu'est-ce que tu
enlèves? Le français, l'anglais, les mathématiques, la
catéchèse?
M. Marchand: La géographie, on n'en parle pas, ils n'en
ont presque pas.
M. Charron: C'est cela. Si on doit inclure le déplacement
des enfants, il faut ajouter une période de temps encore plus grande que
celle de la stricte période d'éducation physique. L'aller et le
retour impliquent peut-être une suppression horaire, dans l'horaire
régulier des enfants, plus grande actuellement que ce qu'elle ne serait
s'ils n'avaient qu'à descendre un étage et à se rendre au
gymnase, ce qui se ferait en dix minutes, à cet âge en
particulier. Donc, tous ces aspects ont été soulevés au
conseil des ministres et au comité de développement culturel,
dont je fais partie. Je pense que le ministre de l'Education, qui était
solidaire de la position que j'ai exprimée, pourrait vous
répondre plus adéquatement que moi là-dessus.
Le Président (M. Bertrand): Peut-être pourrions-nous
ajourner.
M. Grenier: J'ai l'impression qu'on a peut-être
brossé le tableau des questions générales et qu'on
s'attaquera, cet après-midi, aux questions spécifiques de chacun
des sujets. On pourrait même passer rapidement.
M. Charron: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Bertrand): La commission ajourne ses
travaux sine die. Nous attendrons l'ordre de la Chambre cet après-midi
pour reprendre les travaux.
(Suspension de la séance à 13 heures)
Reprise de la séance à 16 h 17
M. Marcoux (président de la commission): A l'ordre,
messieurs! Le député de Laurier, à qui j'avais d'abord
donné la parole.
M. Grenier: Je vous avais demandé de faire une proposition
au départ.
Le Président (M. Marcoux): Oui, mais la séance de
la commission était ouverte. Vous m'en avez avisé auparavant,
mais le député de Laurier a une question.
Clubs de l'âge d'or
M. Marchand: II me reste quelques questions
générales. Après cela, on pourra commencer article par
article.
Je voudrais demander au ministre, strictement sur le programme de
l'âge d'or, s'il a de nouveaux critères ou si le programme de
l'âge d'or n'a rien de spécial si ce n'est dans les budgets hors
normes.
M. Charron: Pour ce qui est de l'organisation des loisirs pour
les personnes âgées du Québec, le programme dont nous avons
longuement parlé ce matin, qui est l'opération comtés,
constitue effectivement, à l'égard de ces personnes, une
pièce maîtresse parce que nous ne pouvons pas nous permettre de
rechercher, sans l'aide des députés qui nous l'indiqueraient, la
valeur de chacun des organismes de l'âge d'or qui existent au
Québec. Un député me signalait ce midi que, pour les 42
municipalités de son comté, il y avait 42 clubs de l'âge
d'or différents.
Ce n'est pas la seule intervention du haut-commissariat a l'égard
des personnes âgées. Nous avons subventionné,
l'année dernière, et assez largement, la Fédération
des clubs de l'âge d'or du Québec qui leur permet d'ainsi tenir
des activités conjointes à plusieurs clubs de l'âge d'or.
Egalement, nous avons financé l'établissement de conseils
régionaux de l'âge d'or qui, encore une fois, permettent à
plusieurs de ces clubs, qui, autrement, ne pourraient se le permettre, il faut
bien l'admettre, de tenir plusieurs activités conjointes. Je puis
donner, à l'intention du député qui pose la question, ces
exemples: le Conseil de l'âge d'or de la région du Nord-Ouest
québécois a reçu $15 000, celui de la région de
Québec également, celui du Saguenay-Lac-Saint-Jean
également, le Conseil régional de l'âge d'or de la
Côte-Nord, $15 000, l'âge d'or de l'Estrie, la région Est du
Québec, la région de l'Outaouais, $15 000, et la
Fédération de l'âge d'or du Québec, elle, a
reçu $85 000 au cours de la dernière année. Il faudrait
une catastrophe pour que ces organismes ne reçoivent pas
l'équivalent cette année.
M. Marchand: D'accord. Maintenant, il y a des voyages pour
personnes âgées qui ne sont pas nécessairement des clubs de
l'âge d'or. Etes-vous au courant si certains de ces voyages peuvent
être subventionnés par le haut-commissariat?
En plus de ces sommes, vous avez également ces voyages?
M. Charron: Effectivement. Le programme de
voyages-échanges que maintient le haut-commissariat ne s'adresse pas
uniquement aux jeunes mais concerne aussi les voyages d'adultes pour personnes
âgées. D'ailleurs, nous avons l'intention de travailler en
collaboration avec mon collègue du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, qui a réservé certains
établissements qui appartiennent désormais au gouvernement du
Québec, en vue de les transformer en auberges; j'allais dire auberges de
vieillesse, mais je veux dire des auberges réservées aux
personnes du troisième âge, comme il y a des auberges
réservées aux jeunes Québécois qui se
promènent à travers le Québec.
Cette initiative du ministère du Tourisme recevra de notre
côté, tant et aussi longtemps que le partage des juridictions sera
celui qui est actuellement, un plein appui pour que de notre côté,
lorsqu'on organise des voyages-échanges, on puisse utiliser ces
établissements réservés par le ministre du Tourisme.
M. Marchand: Alors, vous allez continuer dans la même
sphère et, en plus de cela, vous calculez augmenter votre budget dans ce
sens, si vous subventionnez des auberges pour personnes âgées.
M. Charron: Ce n'est pas de notre côté, c'est du
côté du ministère du Tourisme. De notre côté,
nous organisons des voyages, et nous nous concerterons avec le ministère
du Tourisme pour assurer le logement aux personnes âgées.
M. Marchand: Qu'arrive-t-il maintenant des loisirs pour personnes
vivant en institutions, dans les hôpitaux, les écoles et centres
pour vieillards?
M. Charron: M. le Président, l'année
dernière, $150 000, je pense que c'était le budget à cet
article de notre programme. Cette année nous prévoyons donner
l'équivalent à moins qu'il y ait légère
augmentation, puisqu'il n'y a pas de plus grande augmentation que celle qui est
signalée actuellement. De l'aveu même des gens consultés,
les sommes mises en disposition pour les personnes en centre d'accueil et en
centre de malades chroniques, pour les loisirs, sont suffisantes, semble-t-il,
étant donné qu'il n'y a pas là augmentation de coûts
très très réelle, la population restant la même.
M. Marchand: Quelles sortes d'activités faites-vous
pour...?
M. Charron: C'est-à-dire que certains de ces centres
d'accueil vont demander l'aide du haut-commissariat pour tenir des
activités spéciales.
M. Marchand: A l'intérieur du centre.
M. Charron: A l'intérieur du centre. Il s'agit de
centres d'hébergement pour malades chroniques dont on parle. Ce
même programme, je dois le dire, M. le Président, sert aussi pour
les jeunes en centre de détention, pour aussi aider l'organisation de
manifestations spéciales. La plupart de ces maisons ayant
déjà un budget consacré aux loisirs, c'est lorsqu'il
s'agit de manifestations spéciales qu'elles font appel à nous et
nous sommes disposés à les servir.
M. Chevrette: Là-dessus...
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, vous
êtes d'accord? Le député de Joliette-Montcalm.
M. Marchand: Avec plaisir.
M. Chevrette: J'y ai bien pensé c'est pour cela que j'ai
risqué. M. le ministre je voudrais attirer votre attention sur la
façon dont sont administrées les sommes versées à
ces foyers d'accueil pour malades chroniques.
On m'a rapporté que dans certaines paroisses... Non, non, je
sais, mais vieillards, malades chroniques, handicapés, etc. On m'a dit
que cela tombait entre les mains de l'administrateur bien souvent et qu'il y
avait peu ou très peu de contrôle sur l'utilisation de ces sommes.
Cela servait à acheter des jeux de cartes ou encore quelques cigares aux
personnes âgées et je trouve cela un peu malheureux. On devrait
affecter ces sommes directement sous le contrôle, non pas de
l'administrateur mais du conseil d'administration de ces centres pour qu'on en
ait un contrôle détaillé et que l'utilisation soit
votée par le conseil d'administration.
M. Charron: M. le Président, nous en avons tenu compte, en
devançant l'intention du député de Joliette-Montcalm,
parce que nous partageons la même préoccupation. Cette
année, quant aux sommes mises à la disposition des foyers
d'hébergement pour personnes âgées, nous prévoyons
que leur utilisation sera remise en totalité ou en partie à ce
qui existe dans chacun de ces centres et qui s'appelle le Comité des
bénéficiaires, prévu en vertu de la loi 65.
J'ai dans mon comté également deux de ces institutions.
J'avais déjà reçu le même genre de
représentations, c'est pourquoi je veux que le haut-commissariat en
tienne compte désormais.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Laurier.
Voyages-échanges Tourbec
M. Marchand: Au niveau des voyages-échanges Tourbec, M. le
Président, est-ce que le ministre pourrait me dire, compte tenu du fait
qu'il avait reçu l'an dernier $214 300, si le haut-commissariat prend
les moyens pour assurer la qualité des services offerts et quels
seront-ils? Quant aux voyages-échanges, l'an passé il y a eu
quelques plaintes et je voudrais savoir si le ministre compte remédier
à ces petits problèmes.
M. Charron: M. le Président, le chiffre que vient
d'avancer le député de Laurier n'est pas le nôtre.
L'année dernière, Tourbec a reçu du haut-commissariat $300
000 pour l'organisation des voyages-échanges essentiellement pour
"Découverte du Québec" par des jeunes Québécois,
pour permettre à des jeunes Québécois de circuler d'une
région à l'autre du Québec selon des programmes
d'hébergement, selon des programmes touristiques de connaissance de la
métropole, etc.
Cette année, nous accordons une augmentation de 16% à ce
service.
Nous nous assurerons, en même temps, au moment où nous
ferons connaître à Tourbec cette augmentation budgétaire
que l'ampleur des programmes sera non seulement maintenue c'est le moins
qu'on puisse espérer, étant donné que les coûts ont
augmenté et que le même nombre de clients seront desservis
par Tourbec, mais qu'en plus la publicité de ces programmes sera
améliorée pour que tous les jeunes Québécois qui
veulent en bénéficier puissent y avoir accès.
Effectivement, le député aura peut-être noté que
Tourbec a fait connaître, au cours de la fin de semaine dernière,
un certain nombre de ses programmes-échanges dans une publicité
qui a rempli tous les media du Québec et cela doit se poursuivre.
M. Marchand: Avez-vous l'intention de promouvoir un
mécanisme amélioré pour surveiller ces ententes et ces
voyages?
M. Charron: Nous prévoyons, au moment où cette
commission aura adopté le budget et où nous disposerons
officiellement de ces sommes, rencontrer les autorités de Tourbec et
insister sur un certain nombre de points accumulés avec
l'expérience. Ceux que je viens de mentionner, par exemple, en sont. Il
est bien entendu je le répète encore une fois parce que je
sais que cela a déjà été litigieux dans le
passé que cette subvention n'est pas versée a Tourbec pour
réduire des prix sur des vols nolisés pour l'Europe, par exemple,
à l'égard des jeunes Québécois. C'est une tout
autre affaire.
Nous nous assurons que cette subvention, dans le cadre de
"Découverte du Québec", sert effectivement à ce que des
jeunes Québécois de chacune des régions que
représentent les membres de la commission aujourd'hui aient l'occasion
de connaître leur propre pays.
M. Marchand: M. le Président, un dernier point. Je veux
revenir au livre vert. Dans la déclaration ministérielle sur le
livre vert et je veux vous citer on parle de la nouvelle
équipe de direction du haut-commissariat. Je vous demanderais ce que
c'est que la nouvelle équipe. Comporte-t-elle des anciens cadres et
hauts fonctionnaires du ministère et y a-t-il plusieurs nouveaux cadres
ajoutés ou attachés personnellement au ministre?
M. Charron: Non, M. le Président.
M. Marchand: C'est une équipe renouvelée par
elle-même en son sein.
M. Charron: C'est exactement ce que j'allais dire au
député. C'est ce que j'ai appelé la nouvelle équipe
de direction. J'aurais dû parler de l'esprit nouveau de l'équipe
de direction du haut-commissariat, puisque j'ai conservé l'ensemble des
hauts fonctionnaires du haut-commissariat. Après vingt semaines
d'expérience, je peux vous dire que je n'ai envie de me départir
d'absolument aucun d'entre eux, étant absolument satisfait de leur
rendement. Ce que je peux appeler nouvelle équipe de direction, par
contre, c'est l'équipe ministérielle comme telle, ayant
renouvelé la totalité du cabinet, le personnel politique de
l'ancien ministre ayant suivi mon prédécesseur, et ce sont les
membres que je vous ai présentés ce matin.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: On a passé un sujet; j'ai laissé passer
la question. Les budgets qui sont donnés pour les loisirs dans les
centres d'accueil partent de 46 lits et plus.
C'était le cas l'année passée et je pense que cela
n'a pas changé. Je sais que les institutions de 30 lits ou de 35 lits
ont un besoin plus pressant que les institutions plus considérables.
Souvent, les institutions plus considérables, celles de 50 lits et plus,
se situent au niveau des municipalités urbaines, alors que beaucoup de
gens font du bénévolat, les Filles d'Isabelle, les Chevaliers de
Colomb, tout le monde y passe, et il y a pas mal de loisirs qui viennent du
local. Quand vous avez un petit foyer de 30 ou 35 lits, c'est toujours dans des
municipalités bien rurales et il n'y a absolument rien qui se fait
là. Il serait peut-être bon de revoir cette norme.
M. Charron: Je prends bonne note de la remarque du
député de Mégantic-Compton.
Jeux du Québec
M. Bertrand: M. le Président, le ministre a
participé aux Jeux du Québec à LaSalle cette année.
Il a souligné son engouement pour cette réalisation
québécoise. Est-ce qu'il y a un effort financier plus
considérable du ministère cette année pour les Jeux du
Québec? A quel endroit auront-ils lieu cette année et quel est
l'effort comparativement à l'année passée?
M. Charron: M. le Président, je remercie le
député de Vanier de soulever cette question. J'aurais
été malheureux si cette commission n'avait pas accordé une
partie de son temps à l'effort apporté aux Jeux du Québec.
Comme le signalait le député lui-même, et mes
déclarations là-dessus n'ont pas été
ombragées puisque j'ai voulu être très clair, il s'agit
d'une des réalisations du haut- commissariat les plus importantes, en
plusieurs sens, mais la principale étant celle que je signalais aux
membres de la commission ce matin: le rendement de chaque dollar que la
collectivité accepte de consacrer aux loisirs et, en particulier,
à l'administration du haut-commissariat dont je suis le titulaire.
Effectivement, pour chaque dollar investi dans les Jeux du
Québec, la participation sportive et l'intérêt des jeunes
Québécois à cette activité ont un rendement non
comparable à tout autre événement du genre. A un certain
moment, je le dis sous toutes réserves, mais j'ai eu, dans les
discussions avec la Société des jeux du Québec, cet
avancé à l'effet que dans le cadre des préparations des
jeux de LaSalle de 1977, jeux d'hiver qui ont eu lieu à la fin de
février, on calcule que 65 000 jeunes Québécois, au niveau
des régions, dans les concours devant les conduire à faire partie
de leur délégation régionale, ont eu à s'impliquer
dans le déroulement des Jeux du Québec.
Il ne faut pas oublier les membres de la commission ne l'ignorent
sans doute pas que ce à quoi nous assistons à la
télévision ne constitue que les finales nationales
québécoises. Mais dans chaque région, auparavant, un
effort immense d'implication de bénévoles chez les jeunes a
été donné.
Et, il faut y assister, c'était mon baptême, M. le
Président, aux Jeux du Québec, mais j'y ai pris beaucoup de
plaisir. Cette année, nous voulons faire de cette organisation des Jeux
du Québec un festival de la jeunesse québécoise, en ce
sens que nous voulons épauler l'événement sportif que
constituent les compétitions à caractère physique par une,
j'allais employer le mot que je ne veux absolument pas utiliser, non pas une
compétition mais une manifestation culturelle de jeunes
Québécois. Je voudrais que les Jeux de Sherbrooke, qui auront
lieu du 18 au 28 août prochain, les jeux d'été, dans cette
magnifique ville de l'Estrie, soient le rendez-vous de tous les jeunes
Québécois, que cette fin d'été, avant que le CEGEP
ne reprenne, avant que la polyvalente n'ouvre ses portes à nouveau, soit
un endroit où de Matane, du Saguenay ou l'Abitibi ou de Québec ou
de Montréal, on décide d'aller finir ensemble entre jeunes
Québécois un été que j'espère magnifique
pour l'ensemble des citoyens.
L'augmentation de la dimension culturelle, où nous inviterons
dans des programmes des jeunes qui ne sont pas nécessairement des
athlètes, mais peut-être des guitaristes, des chansonniers qui
veulent faire connaître aux jeunes de leur âge ce qu'ils ont
à créer, ce festival de la jeunesse québécoise,
cette dimension culturelle nouvelle nous a incité à
présenter au Conseil des ministres une proposition d'augmentation, qui a
été acceptée, de 27% du budget des Jeux du Québec,
nous faisant passer du budget de $1 255 000 qui était celui de cette
année à $1 600 000. Les jeux d'hiver auront lieu à Amos,
en février 1978. Je dois rencontrer les autorités municipales
d'Amos, comme je dois d'ailleurs rencontrer celles de Sherbrooke, en vue de
mettre au point l'équipement nécessaire à
la tenue de ces jeux. Le site d'été de 1978 n'est pas
choisi, mais je crois que Joliette serait un magnifique emplacement pour la
tenue de ces jeux.
Une Voix: J'en ai la conviction.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Gaspé.
M. Marchand: C'est sur le même sujet. Tout d'abord, je
remercie le ministre d'avoir répondu à toutes les questions que
j'avais à lui poser là-dessus, j'en avais trois pages ici. Soyez
assuré qu'on n'était pas pour négliger cela, et je
remarque qu'il augmente son budget à $1 600 000 ou $1 350 000. C'est
sûrement encore une amélioration et j'espère que tous nos
jeunes Québécois sauront en profiter.
S'il y a moyen que l'Opposition officielle participe et aide encore dans
ce domaine, nous serons toujours fiers de le faire.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: Question de détail. Quand on parle
d'organiser un voyage pour personnes âgées, je pense qu'il faut
s'adresser à un CRSSS ou à un CLSC, ou s'il faut passer
directement par le ministère?
M. Charron: Nous utilisons, actuellement, pour la
préparation des voyages pour les personnes du troisième
âge, les structures du réseau des Affaires sociales.
M. Le Moignan: C'est-à-dire qu'il y a un ou deux voyages
par comté. Est-ce limité ou non?
M. Charron: Je ne pense pas que ce soit limité. C'est
probablement le budget qui est limité, mais les régions ne sont
pas limitées comme telles à des quanta.
M. Le Moignan: Merci.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Le député de Vanier.
Formation de l'élite sportive
M. Bertrand: En prolongement de la question que je vous ai
posée sur les Jeux du Québec, M. le ministre, vous avez
parlé, je pense, volontairement, non pas de compétitions mais de
manifestations. Cela a sans doute des incidences sur le type de programme
budgétaire que vous avez accepté pour la formation de
l'élite sportive, pour la prochaine année. Est-ce que
l'accroissement des budgets, par exemple, pour les Jeux du Québec ou
pour d'autres types de manifestations où la participation est plus
massive, vous a entraîné du même coup à couper dans
les budgets consacrés à la formation d'une élite
sportive?
M. Charron: M. le Président, le principal outil, en vertu
des lettres patentes qui l'ont créé, du développement de
l'élite sportive québécoise, est l'Institut des sports du
Québec. Quand je suis arrivé au haut-commissariat, à peine
quelques jours après, je recevais du Conseil du trésor la
même directive sévère à l'effet de geler les
crédits et de couper au maximum les dépenses, le ministre des
Finances ne voulant pas accentuer le déficit qui s'annonçait
déjà, qui s'est d'ailleurs soldé par $1 358 000 000. Dans
cet effort, le haut-commissariat n'a pas voulu être le dernier à
se soumettre à la règle de l'austérité, nous avons
coupé nous-mêmes dans nos propres programmes. Mais il est
évident que dans un ministère où il y a autant de
subventions et autant de transferts, le livre des crédits le prouve, il
fallait en cela non seulement nous imposer la règle à nous, mais
nécessairement compter sur la collaboration de nos partenaires. A cet
effet, mon sous-ministre s'est rendu, le 9 décembre, quelques jours
après la directive du Conseil du trésor du 2 décembre
rencontrer l'Institut des sports du Québec et lui demander de couper lui
aussi dans ce qu'il pouvait faire pour se contenir à un budget
minimal.
Je dis et je répète qu'il s'y est soumis avec beaucoup de
générosité et un très bon esprit. Suite à
cette rencontre du sous-ministre, que j'avais prié de transmettre ma
volonté de rencontrer les représentants de l'Institut des sports
du Québec au début de l'année 1977, j'ai tenu parole; je
les ai rencontrés le 21 janvier. Le 21 janvier, lors de cette rencontre
où le conseil d'administration était invité, mais
où l'ISQ avait préféré ne déléguer
que son exécutif, il n'y a pas eu, à aucun moment dans cette
rencontre, de divergences d'opinions sur l'orientation ou sur
l'intérêt que l'Institut des sports du Québec et le
ministre délégué au haut-commissariat pouvaient avoir
quant au devoir que nous avons de promouvoir le développement des
meilleurs athlètes québécois.
Ce que je leur ai demandé de faire, c'est de couper dans leurs
frais d'administration principalement qui me semblaient beaucoup trop
élevés. Je vous donne en exemple le fait que l'Institut des
sports du Québec a à son emploi actuellement 23 professionnels
pour le développement, au maximum, de 3000 athlètes triés
sur le volet qui leur sont délégués par différentes
fédérations de disciplines olympiques qui relèvent de
l'Institut des sports du Québec. J'ai, pour la gouverne des $13 312 000
que je demande à cette commission de me déléguer au
service des sports pour l'ensemble des Québécois, 17
professionnels seulement. J'attends une réponse favorable du Conseil du
trésor pour une augmentation dans ce sens.
Je me suis dit que l'Institut des sports du Québec pouvait, sans
toucher au développement des athlètes d'ailleurs, aucun
programme de fédération n'a été touché suite
à cette mesure se contenir dans son budget d'administration
générale sans qu'aucun athlète soit
pénalisé. Le meilleur exemple que je puisse d'onner, c'est que
j'ai reçu 149 recommandations pour subventionner des bourses à
certains athlètes québécois, de l'Institut des sports du
Québec; j'ai signé les 149 recommandations en cause. Aucun
athlète québé-
cois n'a été pénalisé à cause de
cela. Je les ai prévenus par le fait même que le taux de
croissance qu'ils avaient connu à l'époque de Mission 76 vers les
Olympiques, qui était peut-être justifié à cette
époque, ne pouvait plus se maintenir, surtout dans une période
d'austérité, et qu'il fallait donc s'attendre cette année
que l'Institut des sports du Québec ait aussi à contenir son
augmentation.
Effectivement, je les ai prévenus dès le 21 janvier
ce que je dis ici n'est une surprise pour personne qu'ils auraient cette
année une diminution de budget d'entre 10% et 15%. Effectivement, le
budget de l'Institut des sports du Québec, qui a été de $1
950 000 l'année dernière, sera de $1 750 000 cette année,
ce qui ne constitue pas le seul effort que le gouvernement du Québec
fait à l'égard de l'élite sportive. L'Institut des sports
du Québec, c'est l'organisme qui s'occupe des 21
fédérations sportives à discipline olympique, mais il y a
de l'élite dans d'autres disciplines également. Le club des
Gymnix, par exemple, dans le domaine de la gymnastique, est le club sportif de
deuxième niveau, dans notre ministère, qui a reçu la plus
haute subvention l'année dernière, soit $13 500. Nous avons
aussi, au programme du club sportif deuxième niveau, les équipes
sportives qui atteignent un caractère de compétition vraiment
plus élevé où, après un certain filtrage, on peut
s'assurer des meilleurs, qui constituent aussi de l'élite
québécoise et qui ont participé, par exemple, aux
championnats regroupés que la Confédération des sports du
Québec a organisés.
Nous avons $500 000 à l'égard de cette catégorie de
citoyens. Ce qui nous fait dire, M. le Président, que pour des
programmes qui touchent au maximum à 3000 Québécois que
nous devons encourager et que nous encourageons, le haut-commissariat consacre
environ 40% de son budget du sport. Si nous ajoutons, en plus, le fait que nous
avons un programme d'implantation de matériel spécialisé
pour les organismes locaux et régionaux, c'est-à-dire du
matériel qui doit servir à l'entraînement de
l'élite, et que nous avons là $140 000 en plus, les efforts du
haut-commissariat actuellement à l'égard du développement
de l'élite québécoise, une responsabilité dont il
ne peut pas, dont il ne veut pas se débarrasser ou mettre en veilleuse,
m'apparaît suffisant.
Je suis ministre de six millions de Québécois, je ne suis
pas ministre que de 3000 athlètes, mais je n'ignore pas que ces 3000
athlètes méritent l'encouragement du haut-commissariat et
j'estime que nos efforts à cette étape sont suffisants.
M. Bertrand: Comme prolongement de cette question, M. le
Président, et là peut-être bien que je déborde, vous
me direz si je suis en dehors du cadre de cette discussion que nous permet
l'étude des crédits, et cela ne figure à aucun, je pense,
des chapitres dans ces programmes, est-ce que cela fait partie des
préoccupations du ministre, et est-ce que, là-dessus, il y a
éventuellement des actions de sa part qui vont être prises dans le
domaine du sport professionnel? Est-ce que le ministre se voit une
responsabilité, par exemple, face au développement du hockey
à l'intérieur du Québec? On sait que le ministre est un
amateur de hockey, de baseball et de football, des clubs professionnels et
tout, mais est-ce qu'il se voit, comme ministre, une responsabilité
quant au développement de ces sports dans le contexte
québécois? J'imagine qu'il sera sans doute le premier à
recevoir une offre, à un moment donné, par exemple, de constituer
une équipe Québec de ceci et une équipe Québec de
cela, et de voir peut-être à appuyer ce genre d'initiatives ou de
projets. Est-ce que jusqu'à maintenant cela fait partie de vos
préoccupations?
M. Charron: Oui, M. le Président. Nous ne pourrons pas,
dans le cadre du livre vert, négliger l'impact que l'organisation du
sport professionnel a sur le développement du sport amateur au
Québec, ne serait-ce que l'impact émotif ou psychologique qu'il
entraîne dans les structures mêmes d'entrainement et de
règles de jeu. Nous n'avons pas été, jusqu'ici et
je parle autant au passé que pour les vingt semaines où j'ai
été à la direction du haut-commissariat absent du
dossier.
D'abord, le fait que nous allons désormais avoir à faire
face à une seule fédération de hockey sur glace regroupant
toute la dimension du hockey amateur québécois est pour nous une
réussite. Avoir fini par restructurer tous ces morceaux d'intervenants
dans le monde du hockey n'est pas un mince détail puisqu'il nous donne
un seul interlocuteur avec lequel nous pouvons fixer de bonnes règles de
jeu et de la façon dont le haut-commissariat entend intervenir
là-dedans. Je suis d'ailleurs invité par cette
fédération à leur adresser la parole, lors de leur
première assemblée générale, et je ne manquerai pas
d'être clair dans ce que j'ai l'intention de leur dire.
Ce que le député a probablement à l'esprit, en
évoquant le hockey et l'impact que le sport professionnel peut avoir sur
le hockey, est évidemment la violence.
Tout le monde est au courant de l'événement qui a fait
qu'une équipe d'Alma, par exemple, dernièrement, au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, a décidé de se retirer d'une
compétition avec une ville voisine plutôt que de faire face
à une véritable boucherie. Le hockey junior majeur du
Québec n'échappe malheureusement pas à la règle. Ce
qui est plus tragique, c'est lorsque l'on constate qu'au niveau même de
l'entraînement des mosquitos et des pee-wees le même modèle
culturel s'applique. Qu'un jeune ne puisse à l'occasion je ne dis
pas partout mais, que ce soit à un seul endroit, c'est
déjà condamnable parvenir à s'adonner à son
sport favori autrement qu'en prouvant à son instructeur qu'il peut
décapiter les joueurs adversaires est un événement dont
personne et surtout ceux qui aiment le sport ne peuvent se réjouir.
J'ai autorisé, il y a quelques jours, les crédits devant
conduire à la complétion de l'étude Néron sur la
violence au hockey. Cette étude finale devrait m'être remise,
puisque la recherche est terminée, d'ici quelques semaines,
j'espère, avant que je ne m'adresse à la fédération
de hockey sur
glace, parce que je n'ai pas l'intention de lésiner sur ce
dossier. Je suis un amateur de hockey, le député le rappelait, je
considère que c'est le sport national des Québécois. Je
suis convaincu que, s'il est une discipline sportive au monde où une
équipe de Québécois pourrait remporter un championnat
mondial sans difficultés, c'est bien la discipline du hockey. En ce
sens, le goût que les 200 000 jeunes Québécois qui
pratiquent le hockey actuellement ont de cette discipline mérite
d'être protégé par le haut-commissariat. J'ai
déjà eu à cet effet une rencontre avec des
spécialistes du domaine; le seul nom de M. Gaston Marcotte évoque
sans doute une compétence indéniable dans le domaine, M. Marcotte
nous a donné un coup de main dans le travail de préparation au
livre vert, dans lequel nous sommes impliqués intensément
actuellement. Ses remarques et le caractère scientifique de son travail
vont sans doute nous permettre de... S'il faut aller jusqu'à
réglementer, nous le ferons, mais j'attends les conclusions et les
recommandations du groupe d'étude Néron sur la violence au hockey
avant de me faire une idée. Si cette question était
dirigée simplement pour connaître mes intentions sur ce domaine,
aucun doute que je suis, je veux être un ministre qui travaille au
développement du sport et aucunement de la boucherie.
M. Marchand: Avez-vous l'intention d'augmenter les $43 000 qui
avaient été donnés pour l'enquête ou de les
renouveler d'une façon plus précise, en frappant plus juste?
M. Charron: M. le Président, la question du
député de Laurier est pertinente. Le montant de l'étude a
servi à la recherche. Ce qu'il faut maintenant financer, ce sont les
conclusions générales, la recherche étant terminée,
et l'impression du rapport. A cet effet, le directeur du service de
planification du haut-commissariat doit rencontrer prochainement les auteurs de
ce rapport et faire les dernières ententes. Notre intention est de faire
paraître ce rapport.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: M. le Président, je pense que depuis ce matin
on a pas mal vidé les questions d'ordre général. On a eu
réponse à presque toutes nos questions, réponses
débordant même nos questions.
Si personne n'avait d'objection, je proposerais qu'on adopte globalement
les crédits de votre ministère, exception faite bien sûr du
programme 9.
M. Marchand: Une question...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que le
député accepte une question avant qu'on passe au vote sur la
motion?
M. Marchand: J'ai une question. Vous avez une augmentation
d'employés permanents de 22.
Est-ce que ces personnes sont déjà engagées ou si
c'est une prévision?
M. Charron: Non, M. le Président.
M. Marchand: Une prévision pour l'année.
M. Charron: C'est en cours et je me permets, puisqu'on
achève, cette parenthèse j'en avais besoin de
remercier le Conseil du trésor de me les avoir octroyés. Si vous
regardez le nombre de fonctionnaires dont dispose le haut-commissariat
actuellement au chapitre de son ensemble, soit environ 141 personnes et si vous
regardez...
M. Marchand: C'est dans les prévisions, 141; 119
actuellement.
M. Charron: Oui, 119 actuellement et 141 lorsque nous les
obtiendrons. Si vous regardez le budget que nous avons à administrer et
les innombrables dossiers, puisque nous sommes un ministère de soutien
à plusieurs organismes, les innombrables rencontres qu'il faut faire,
l'équipe de professionnels qui est derrière moi, celle qui
travaille actuellement au haut-commissariat, sont sans aucun doute les
fonctionnaires du gouvernement qui sont appelés aux plus lourdes
tâches qu'on puisse s'imaginer. Ils avaient besoin d'un renfort au niveau
de chacun des services et j'ai été heureux que mon plaidoyer
auprès du Conseil du trésor connaisse le succès. Je ne
pense pas avoir à donner l'éventail de la répartition mais
des 22 membres du personnel qui se joindront à l'équipe
déjà en place quelques-uns s'en vont aux sports, quelques-uns
à la gestion financière, quelques-uns au socioculturel. Ils vont
finalement donner main-forte à une équipe déjà
débordée qui fait un excellent travail.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Mégantic-Compton propose l'adoption en bloc du programme 9 à
l'exclusion de l'élément 3 et du programme 10 au complet. Cette
motion est-elle adoptée?
M. Grenier: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Alors, adopté. Programme
9 et 10, adopté, à l'exception de l'élément 3 du
programme 9.
M. Charron: M. le Président, je veux que les
données que j'ai énoncées soient exactes, j'ai fait erreur
à un endroit. Les fédérations sportives de disciplines
olympiques qui sont rattachées à l'ISQ sont au nombre non de 23
mais de 33. Il paraît que j'ai dit 23. Je m'en excuse.
Je remercie beaucoup le député de Laurier et le
député de Mégantic-Compton, ainsi que les membres de la
commission pour l'étude des crédits du haut-commissariat. Demain
matin, nous aborderons, à dix heures si vous le permettez, toute
l'équipe de la Régie des installations olympiques sera ici, le
budget de $10 millions de la régie.
M. Marchand: Permettez-moi, M. le Président, de vous
remercier, de remercier le ministre et ses hauts fonctionnaires et mes
collègues de l'Union Nationale.
M. Grenier: M. le Président, je veux également
remercier le ministre de sa franche collaboration à cette commission
je veux remercier aussi son sous-ministre et tous les hauts
fonctionnaires qui sont ici aujourd'hui de leur collaboration et d'avoir
procédé si rapidement à l'étude de ses
crédits qui ont été présentés vraiment
clairement et qui répondaient à nos questions dès que nous
ouvrions le volume. Merci.
Le Président (M. Marcoux): La commission ajourne...
M. Chevrette: La commission a été surprise du bon
fonctionnement du ministre. Nous le remercions, mais on savait d'avance qu'il
ferait bien cela.
Le Président (M. Marcoux): La commission ajoune ses
travaux à demain, dix heures, pour étudier
l'élément 3 du programme 9.
(Fin de la séance à 16 h 54)