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Commission permanente de l'éducation, des
affaires culturelles et des communications
Etude des crédits du ministère de
l'Education
Séance du mardi 7 mai 1974
(Dix heures seize minutes)
M. PILOTE (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs!
Au début de la séance, je voudrais faire les changements
suivants parmi les membres de la commission. M. Morin de Sauvé remplace
M. Charron de Saint-Jacques, M. Perreault de L'Assomption remplace M. Hardy de
Terrebonne, M. Caron de Verdun remplace M. Parent de Prévost.
Nous étions rendus au groupe 8, programme 2, page 10-7: Soutien
technique.
M. LEGER: A quel programme étiez-vous rendus?
LE PRESIDENT (M. Pilote): Nous étions rendus au groupe 8, cette
feuille vous a été passée...
M. CLOUTIER: Pour le bénéfice du député de
Sauvé et du député de Lafontaine, je dirais que nous nous
sommes mis d'accord, avec le député de Saint-Jacques, pour
regrouper certains programmes de manière à pouvoir avoir des
discussions de fond. Il se trouve qu'à l'Education, le travail de
plusieurs directions générales se retrouve dans plusieurs
programmes. Alors, soutien technique se trouve à regrouper...
M. LEGER: Est-ce que c'est cela? M. CLOUTIER: Par groupe.
LE PRESIDENT (M. Pilote): On retrouve le programme 2 à
différentes occasions ou d'autres programmes. Au début de la
séance, nous avions accepté cette procédure.
M. LEGER: Le groupe 8 ou le programme 8?
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le groupe 8, programme 2.
M. LEGER: C'est le soutien technique? LE PRESIDENT (M. Pilote): C'est
cela.
M. CLOUTIER: Mais sur le plan des questions de fond, ceci recouvre la
direction générale de l'information qui porte le nom des
communications maintenant.
M. MORIN: Est-ce qu'on peut vous demander, M. le Président,
à quel moment nous aborderons le programme 17? J'avais été
informé que c'est ce programme que nous abordions ce matin.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le programme 17.
M. CLOUTIER: Aussitôt que nous aurons fini les autres. Le
programme 17 vient à la fin et nous nous étions entendus sur cet
ordre. Puis-je demander au député de Sauvé si c'est
l'absence du député de Saint-Jacques, le critique habituel en
éducation, qui vous gêne?
M. MORIN: Oui. Le député de Saint-Jacques a dû
remplacer le député de Chicoutimi à la commission des
affaires sociales. Nous n'avions personne, le député de
Chicoutimi est en ce moment à l'hôpital. On m'a annoncé,
lorsque j'ai décidé de remplacer le député de
Saint-Jacques, que nous allions aborder ce matin le programme 17,
c'est-à-dire le programme visant l'amélioration et la promotion
du français.
M. CLOUTIER: M. le Président, comme nous n'avons adopté
aucun programme, ni aucun poste budgétaire depuis la suspension de
vendredi, l'ordre normal voudrait que l'on discute du groupe 8 qui, sous le nom
général de soutien technique, recouvre un certain nombre de
directions générales comme les communications, les bureaux
régionaux, la coopération, etc.
Je ne sais pas comment le député de Sauvé
souhaiterait procéder. Pour ma part, je n'aurais pas d'objection, pour
faciliter le travail, à ce qu'on intervertisse l'ordre. Mais à
quel moment discuterons-nous des autres articles de manière à
terminer l'adoption des crédits?
M. MORIN: J'imagine qu'il y aura une séance cet
après-midi, M. le Président. Est-ce qu'une séance est
prévue pour cet après-midi?
M. CLOUTIER: C'est-à-dire que si nous terminons d'ici une
demi-heure, ou une heure, il n'y aura pas de séance. Nous avons
jusqu'à une heure, à peu près, pour discuter. Je ne vous
cache pas que c'est un peu mon espoir de terminer ce matin.
M. MORIN : De terminer l'ensemble des crédits ce matin?
M. CLOUTIER: L'ensemble des crédits dès ce matin,
puisqu'il ne reste presque rien, il reste 1 p.c. à adopter, soit
à peu près $27 millions.
M. MORIN: Nous avions plusieurs questions à poser en ce qui a
trait au programme 17; j'aurais certainement besoin d'au moins une demi-heure
ou trois quarts d'heure pour couvrir convenablement ce programme.
M. CLOUTIER: Est-ce que je pourrais me permettre de suggérer
quelque chose? Loin de moi l'idée de faire la stratégie de
l'Opposition, mais si, par hasard, nous intervertissions cet ordre et que le
député de Sauvé abordait le programme 17, est-ce que,
après, il ne pourrait pas aller remplacer son collègue de
Saint-Jacques aux Affaires sociales, et nous le renvoyer? Nous poumons ainsi,
par la suite, reprendre nos travaux normaux.
M. MORIN: Oui, on pourrait peut-être faire cela. Si le ministre
veut bien procéder de la sorte, M. le Président, en ce qui me
concerne, ce serait peut-être la meilleure façon d'éviter
de perdre du temps. Parce que nous n'avons absolument pas l'intention de
retarder l'adoption de ces crédits.
M. LEGER: II y a quand même un problème, actuellement, aux
Affaires sociales. M. Charron était l'adjoint de M. Bédard; or ce
dernier est malade, il ne peut donc pas être présent. C'est
difficile de ramener M. Charron ici pour continuer l'étude de ces
détails.
M. CLOUTIER: Ecoutez, je suis obligé de vous dire que c'est votre
problème, j'essaie de trouver toutes les formules possibles pour vous
aider. J'ignorais d'ailleurs que le registre du député de
Saint-Jacques était aussi large. Je le note avec plaisir.
M. LEGER: C'est un homme polyvalent, même s'il s'occupe de
polyvalentes.
M. MORIN: Dois-je comprendre, M. le Président, que le ministre
consentirait à ce que nous examinions le programme 17
immédiatement, quitte à passer à l'étude des autres
programmes par la suite?
M. CLOUTIER: Oui, très volontiers. M. MORIN: Bien.
Amélioration et promotion du français
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le programme 17 fait partie du groupe 11:
Amélioration et promotion du français, page 10-47.
M. MORIN: Bien, le ministre veut-il dire quoi que ce soit?
M. CLOUTIER: II s'agit, M. le Président, de l'Office de la langue
française.
M. MORIN: Est-ce que le ministre entend faire une déclaration ou
est-ce qu'il attend tout simplement nos questions?
M. CLOUTIER: Non, je ne vois pas l'intérêt de faire une
déclaration. L'Office de la langue française s'occupe, en plus
des activités de terminologie habituelles, d'un programme de
refrancisation dans l'entreprise qui a démarré il y a
déjà trois ans. En cours de route, je répondrai à
toutes les questions qu'on voudra bien me poser.
M. MORIN: M. le Président, l'objectif fondamental de cet office,
si l'on s'en tient à la loi pour promouvoir j'imagine qu'on veut
dire favoriser la langue française au Québec, la loi de
1969, ainsi qu'aux objectifs de juin 1970, lorsque le gouvernement du
Québec a défini sa nouvelle politique linguistique, cet objectif
fondamental consiste à faire du français la langue de travail
partout au Québec. Or, il nous semble qu'à ce jour, ce qui
ressort surtout des activités de cet organisme, ce sont des travaux de
terminologie qui sont certes importants, qui sont nécessaires, mais il
nous semble qu'on a peut-être perdu un peu de vue l'objectif fondamental,
sans lequel la terminologie elle-même n'a pas grande portée
j'entends les travaux de terminologie n'ont pas grande portée
c'est cet objectif de refrancisation du travail, de l'entreprise industrielle
ou commerciale au Québec.
Je voudrais demander au ministre, comme première question, s'il
estime que ce travail de refrancisation de l'entreprise a été
suffisamment développé ou s'est suffisamment
développé au cours de la dernière année. *
M. CLOUTIER: M. le Président, je pense que le
député de Sauvé erre complètement lorsqu'il
prétend que l'objectif principal de l'Office de la langue
française revient à des travaux de terminologie.
C'était très certainement le cas avant 1970. En fait,
l'Office était, à ce moment-là, une espèce
d'académie souriante qui tentait de diffuser un français de
qualité. Le gouvernement, aussitôt qu'il a pris le pouvoir, m'a
confié un mandat très précis qui m'a amené à
restructurer complètement cet organisme, tout en conservant cet objectif
d'effectuer des travaux terminologiques, indispensables de toute façon,
de lui assigner un autre objectif qui était de commencer un programme de
refrancisation dans l'entreprise. C'est actuellement l'objectif le plus
important qui absorbe la plus grande partie des énergies de ''Office de
la langue française.
Si le député de Sauvé avait siégé
parmi nous entre 1970 et 1973, il aurait pu se rendre compte de
l'évolution de ces travaux. A chaque discussion des crédits du
ministère de l'Education, nous avons eu l'occasion de faire le point et
de faire le point d'une façon exhaustive. Cette restructuration s'est
traduite par une augmentation des effectifs qui ont triplé depuis cette
période, par une augmentation du budget qui, également, a
été multipliée par trois depuis le début, par la
création d'un service spécial, service des relations avec le
monde du travail, service qui a d'ailleurs amené un
déménagement d'une partie de l'Office de la langue
française à
Montréal, de manière que cet instrument que constituait le
nouveau service puisse être véritablement installé dans le
milieu du travail.
Voilà, par conséquent, trois éléments
objectifs qui ont été je le souligne abondamment
discutés dans le passé, et qui mettent bien l'accent sur cette
nouvelle vocation que le gouvernement acutel a voulu donner à l'Office
de la langue française. Il ne faut pas oublier que tout était
à créer, d'une part à cause de l'orientation qu'avait
prise l'Office de la langue française antérieurement, d'autre
part, parce qu'il n'existe pratiquement de précédent nulle part
au monde en ce qui concerne la possibilité de refranciser des
entreprises. La commission Gendron, n'ayant pas déposé son
rapport, et l'aurait-elle déposée, d'ailleurs, que ceci ne
nous aurait pas été particulièrement utile parce qu'aucune
de ses études ne porte plus précisément sur les techniques
d'implantation il a fallu inventer des méthodologies et c'est
cette méthodologie qui a permis à l'office de démarrer. Je
dois dire que j'ai toujours suivi de façon très directe les
travaux de l'office, de manière justement que cette orientation soit une
orientation politique et non une orientation que je qualifierais, sans qu'il y
ait quoi que ce soit de péjoratif dans l'expression, de
technocratique.
M. le Président, cette méthodologie a consisté
à mettre au point des méthodes d'analyse des communications dans
les entreprises: communications internes, communications externes,
communications verticales, communications horizontales.
Cette méthodologie a permis d'en arriver à un cheminement
extrêmement complexe et à publier même, pour usage interne
je n'ai pas l'intention, je le dis tout de suite, de le déposer
maintenant un document volumineux qui permet de suivre toutes les
étapes de l'analyse et, ensuite, de l'implantation.
La façon dont l'office, en mettant au point cet instrument
indispensable et éminemment précieux, a procédé, a
été, dans une première étape, de faire l'analyse
des problèmes tels qu'ils se posaient au sein de certaines entreprises;
dans une deuxième étape, toujours en impliquant l'entreprise, de
faire un certain nombre de recommandations et, enfin, de passer à une
troisième étape qui est la phase d'implantation proprement
dite.
Ai-je besoin d'insister sur l'importance extrême d'avoir
procédé de cette façon? Aurions-nous, par exemple,
décidé par des méthodes législatives de refranciser
l'entreprise, que nous aurions agi avec une irresponsabilité totale, ce
qui n'est pas d'ailleurs l'habitude du gouvernement, et surtout, nous aurions
abouti à une véritable impasse.
Nous aurions imposé une obligation, mais sans fournir les
instruments, lesquels, je le répète, n'existaient pas. Ces
instruments ne sont pas simplement des mots, bien que le développement
de notre service de terminologie ait tout de même permis d'en arriver
à des réponses intéressantes de ce point de vue.
Les mots ne constituent qu'une part de ces instruments, mais les
instruments, c'est cette méthode à laquelle je viens de faire
rapidement allusion.
Sur le plan pratique, nous avons choisi de distinguer un certain nombre
de secteurs dans les industries au Québec, une dizaine de secteurs, de
manière à pouvoir choisir des entreprises dans un secteur
plutôt que d'autres secteurs. Il va de soi et je suis convaincu
que l'Opposition l'admettra que, si l'on peut, à
l'intérieur d'un secteur industriel, comme le pétrole, mettre au
point une méthode en ce qui concerne une raffinerie, mettre au point un
vocabulaire en ce qui concerne une raffinerie, il ne reste plus, par la suite,
qu'à étendre ces résultats à l'ensemble du secteur,
ce qui ne veut pas dire que ceci soit acquis dans tous les secteurs, loin de
là.
Ce que je décris en ce moment, c'est une phase qui était
essentielle, mais je ne prétends pas, et je serai le dernier à le
prétendre, que ceci constitue en soi une politique linguistique.
Ce n'est d'ailleurs pas sur ce terrain que j'ai l'intention de
m'engager. Je tiens uniquement à décrire, de la façon la
plus claire possible, quels sont les travaux de l'office actuellement et dans
quelle perspective ces travaux ont été engagés.
C'est ainsi, puisque j'ai utilisé l'exemple du pétrole,
que nous avons pu dans une entreprise, l'Aigle d'Or la Golden Eagle
mettre au point une technique de francisation et également un
vocabulaire extrêmement complexe.
Incidemment, beaucoup de ces travaux se font en collaboration avec la
France, en particulier dans le cadre de la coopération. L'exemple est
particulièrement bien choisi de ce point de vue, parce que, dans le
secteur du pétrole, tous les pays francophones ou partiellement
francophones, connaissent des problèmes de vocabulaire. Nous avons pu
avoir des ingénieurs français, des spécialistes
français, et les travaux effectués ici ont leur utilité,
même en France, et dans d'autres pays où l'on parle
français.
Je l'avais d'ailleurs signalé l'année dernière,
nous avons travaillé dans un bon nombre d'autres entreprises. Je pense,
par exemple, à General Electric, tant à Québec qu'à
Montréal. Je pense à Canadian International Paper, à
Shawinigan, près de Trois-Rivières. Je pense à la Banque
Royale. Je pense à Canadian Johns Manville. Je pense à Domtar, de
Beauharnois et de Saint-Jean. Je pense à General Cigar. Je pense
à Noranda. Je pense à Canada Packers.
M. MORIN: La liste complète se trouve à la page 111 du
document intitulé: Rapport des activités du ministère de
l'Education, en 1973.
M. CLOUTIER: Oui, mais je crois qu'il est utile, ne serait-ce que pour
le bénéfice du journal des Débats, qui ne reprend pas la
totalité de ce document, de faire état d'un certain nombre
d'exemples pour illustrer mon point de vue. D'ailleurs, ce document, qui n'est
pas encore déposé à l'Assemblée nationale, a
été
déposé par mes soins, ici, de manière, justement,
à rendre service à l'Opposition et à avoir des discussions
les plus approfondies possible. Par conséquent, je crois que nous sommes
en présence d'un tableau d'ensemble qui répond à la
question du chef de l'Opposition et qui illustre, de façon que je
n'hésite pas à qualifier d'éclatante, le fait que l'office
n'est pas, contrairement à ce qu'il semblait croire, faute d'être
bien renseigné probablement, uniquement un organisme qui s'occupe de
terminologie, mais un organisme qui a mis l'accent, dans ce nouveau mandat, sur
la refrancisation dans l'entreprise, refrancisation conçue dans
l'optique d'une législation ou d'une politique linguistique à
venir.
M. MORIN: M. le Président, puis-je demander au ministre quels
sont les effectifs du service des relations avec le monde du travail?
M. CLOUTIER: Nous avons actuellement sept fonctionnaires qui s'occupent,
c'est-à-dire une seule équipe qui constitue les effectifs de ce
nouveau service. Ai-je besoin de souligner que tout ce que nous avons fait
jusqu'ici entre dans le cadre de projets pilotes? C'est pour cela que j'ai pris
la peine de décrire les différents secteurs et d'isoler un
certain nombre d'entreprises.
Ai-je besoin, également, de souligner que ce que nous faisons est
de faire entrer cette méthode, désormais acquise, dans
l'entreprise; mais il ne s'agit pas pour l'office d'effectuer en tant
qu'organisme gouvernemental, le travail d'implantation dans l'entreprise. Il
revient à l'entreprise, à la suite de tout le cheminement
décrit, d'assumer ses responsabilités en cette
matière.
M. MORIN: M. le Président, quant à cet effectif de 7
personnes sur 74, puisque d'après les rapports l'office compte à
l'heure actuelle 74 fonctionnaires ou employés cette
équipe ne comporte donc pas tout à fait 10 p.c. de tout le
personnel de l'office est-ce que le ministre, devant un pourcentage
comme celui-là, maintient que l'objectif principal de l'office au cours
de la dernière année a été de mettre l'accent,
justement, sur les relations avec le monde du travail?
M. CLOUTIER: Les renseignements du député de Sauvé
ne sont pas encore tout à fait exacts pour ce qui concerne les effectifs
de l'office, parce qu'il ne semble pas faire la distinction entre les
permanents et les occasionnels.
M. MORIN: Est-ce que le ministre pourrait nous dire combien il y a de
permanents et combien il y a d'occasionnels?
M. CLOUTIER: II y a 74 permanents nous allons faire un tout petit
calcul et 109 occasionnels. Pour le service des relations du travail
proprement dit, nous avons neuf permanents et cinq occasionnels.
M. MORIN: Donc, 9 permanents sur 74 et 5 occasionnels sur 109. Est-ce
que mes chiffres sont maintenant exacts?
M. CLOUTIER: C'est ça, oui.
M. MORIN: Est-ce que le ministre estime qu'une équipe aussi
réduite même pour les permanents, elle comporte à
peine 11 p.c. ou 12 p.c. de tout le personnel de l'office est capable de
mettre en oeuvre les objectifs qu'il s'est lui-même fixés pour ce
service des relations avec le monde du travail?
M. CLOUTIER: Non, et aussi il n'en a jamais été question.
Ce que j'ai tenté de faire comprendre, c'est qu'il fallait commencer par
le commencement. Ces effectifs sont tout à fait adéquats et
suffisants pour ce que nous avons fait jusqu'ici, mais ne le seront très
certainement pas aussitôt que nous aborderons le cadre de cette politique
linguistique qui a été annoncé, cette législation
dont le discours inaugural a fait état.
Sans doute ai-je tendance à mal m'exprimer, mais j'ai bel et
bien, à une ou deux reprises, parlé de projet pilote. Il fallait
créer une méthode, il aurait été imprudent de
commenc'er par avoir des effectifs. C'est cette petite équipe qui,
d'ailleurs, soit dit en passant, il y a là un détail
intéressant, a mis au point cette méthode et mis au point ce
cheminement. Cette petite équipe, c'est là le détail
intéressant, a commencé par une équipe provisoire que j'ai
créée en 1971 lors de la grande restructuration et cette
équipe provisoire comprenait des représentants du patronat, des
représentants des syndicats, des représentants de l'Office de la
langue française ainsi que des représentants d'autres
ministères. Cette équipe provisoire a commencé à
mettre au point un premier document nous permettant de pénétrer
dans l'entreprise avec au moins un certain nombre de concepts qui manquaient
auparavant; et cette équipe provisoire a été
remplacée par une équipe permanente dont vous avez les chiffres
exacts actuellement et qui, je n'hésite pas un instant à le
souligner, n'est pas suffisante pour faire beaucoup plus que ce qu'elle a fait
jusqu'ici sur le plan quasi expérimental dans le cadre d'une
législation.
M.MORIN: M. le Président, je constate qu'avec cette équipe
plutôt réduite les réalisations dont on nous faisait part
pour l'année 1972/73 consistaient dans la participation à
l'analyse de la situation linguistique de quatorze entreprises groupant 41,000
employés. C'est sans doute à cela que le ministre faisait
allusion quand il nous énumérait les entreprises qui ont fait
l'objet d'une analyse de situation linguistique.
M. CLOUTIER: Je m'excuse d'interrompre le député de
Sauvé. Puis-je ajouter que, pour la mise au point de cette
méthode, ce n'est pas seulement l'Office de la langue française,
par son service, qui est intervenu. Nous avons fait appel à un certain
nombre de consultants qui ont pu nous apporter les études techniques
dont nous avions besoin. De sorte qu'on ne peut pas conclure je sais que
ce n'est pas ce que cherche à faire le député de
Sauvé que, parce qu'il n'y avait que neuf permanents et cinq
occasionnels, le travail n'a pas pu se faire. A un stade expérimental,
il était nécessaire de commencer comme nous avons
commencé, mais nous avons, encore une fois,
bénéficié de services de consultants assez abondants.
M. MORIN: Je constate que, dans le rapport du ministère, il est
indiqué que la prochaine étape consistera à appliquer la
méthode sur une plus grande échelle. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire ce que signifie la plus grande échelle? Combien
d'entreprises vont faire l'objet d'une analyse de situation linguistique au
cours de l'année qui vient?
M. CLOUTIER: Nous avons mis au point toute une stratégie qui
permettrait à l'Office de la langue française, très peu de
temps après l'adoption d'une législation; de commencer ses
travaux dans à peu près 250 entreprises du Québec, en
sommes, dans toutes les entreprises qui comptent plus de 500 ouvriers. Cette
opération que nous avons appelée l'Opération 500, et que
je n'ai pas voulu faire démarrer prématurément, en fait,
elle était prête il y a à peu près six mois, et je
crois même avoir frustré certains fonctionnaires dans leur
enthousiasme, mais si elle était prête, elle n'était pas
encore mûre ou la situation n'était pas encore mûre. J'ai
préféré que nous évaluions, d'une façon
beaucoup plus approfondie, les résultats obtenus jusqu'ici, que nous
consolidions les moyens qui étaient les nôtres et de
manière qu'aussitôt qu'une législation serait
adoptée, nous puissions fournir aux entreprises les instruments dont
elles ont besoin. Je répète qu'il aurait parfaitement
été théorique de procéder autrement et qu'à
mon sens, il n'y avait probablement pas d'autre cheminement.
M. MORIN: Bien. M. le Président, lorsqu'on compare les effectifs
de cette année avec ceux de l'année dernière, alors que
cette Opération 500 faisait déjà partie des projets du
ministère, quelle a été l'augmentation du nombre de
fonctionnaires permanents affectés à ce service des relations
avec le monde du travail?
M. CLOUTIER: II n'y en a eu aucun. L'Opération 500, à
laquelle je viens de faire allusion, est restée au niveau de la
conception et restera au niveau de la conception tant que je jugerai que
l'office n'est pas prêt à démarrrer. Ce jugement ne pourra
se faire qu'une fois la législation adoptée.
M. MORIN: Si je comprends bien, l'Opération 500 est suspendue
pour l'instant.
M. CLOUTIER: Elle n'était pas, à mon jugement, au point.
J'ai préféré que nous continuions l'évaluation du
passé et la mise en place de l'opération.
M. MORIN: En sorte que le service des relations avec le monde du
travail, en fin de compte, n'a procédé à l'analyse de
situation linguistique que dans le cas des quatorze entreprises dont nous
parlions tout à l'heure.
M. CLOUTIER: Oui, en effet, M. le Président, et c'est
énorme.
M. MORIN: Et l'Opération 500 est suspendue. Est-ce que le
ministre commence à comprendre ce que je voulais dire tout à
l'heure quand je disais que l'Office de la langue française donne
l'impression de s'occuper beaucoup plus de terminologie que de
refrancisation?
M. CLOUTIER:Non, parce que j'en conclus uniquement que le
député de Sauvé est mal renseigné. S'il
s'était donné la peine de lire les discussions des crédits
de l'année dernière et de l'année
précédente, il aurait retrouvé à peu près
toutes les explications que je viens de donner.
De plus, s'il lisait et je comprends que ceci ne puisse
peut-être pas constituer une lecture exaltante ou passionnante pour lui
les différentes conférences, il se rendrait compte
qu'à maintes reprises, j'ai exposé publiquement quel était
le cheminement suivi. J'ai parlé de cette méthodologie que nous
étions en train de mettre au point. Par conséquent, je ne peux
pas, même s'il le fait gentiment et avec le sourire, lui permettre de
tenter de minimiser les très importants travaux qui ont
été faits à l'Office de la langue française.
M. MORIN: M. le Président, il m'arrive de lire effectivement les
discours du ministre de l'Education et, sans vouloir dire que je suis aussi
bien renseigné que lui, il me semble que ce qu'il a dit ce matin
confirme l'impression que j'avais retenue justement de certaines de ses
interventions publiques. Il semble bien, qu'avec 9 permanents sur une
équipe de 74, avec un budget limité, avec une analyse qui n'a
porté que sur quatorze entreprises durant l'exercice financier 1972/73
et avec la mise en veilleuse du programme appelé Opération 500,
effectivement l'office, à l'heure actuelle, n'est pas encore vraiment
entré dans la phase de refrancisation des entreprises. Je pense que le
ministre ne peut pas dire le contraire, c'est ce qu'il vient de nous dire dans
le détail.
M. CLOUTIER: Nuancé, comme vient de le faire le
député de Sauvé, son jugement prend déjà une
autre coloration. Je n'ai jamais dit autrement, que nous tentions des projets
pilo-
tes, à ce stade-ci, et qu'il était totalement impossible
et irresponsable d'aller plus loin. D'abord, je suis un peu
étonné de cette approche qui semble tout rattacher à
l'importance des effectifs. Je pourrais puiser bien des exemples dans
l'histoire pour montrer que ce n'est pas toujours le nombre qui arrive à
remuer les choses. Peut-être même que l'exemple du Parti
québécois pourrait être utilisé. Il n'y a que six
députés du Parti québécois. Six ou sept? Six. Il
semble tout de même que ce parti s'impose comme une Opposition valable.
Est-ce que je dois en conclure que, parce que les effectifs du Parti
québécois sont trop faibles, il ne se fait rien? C'est un peu le
raisonnement que le chef de l'Opposition fait envers l'Office de la langue
française actuellement.
M. MORIN :M. le Président, le ministre compare des choses qui ne
peuvent se comparer.
M. CLOUTIER: Je pense que le député de Sauvé a
compris qu'il y avait un peu d'humour là-dedans.
M. MORIN: Oui, j'ai bien compris.
M. LEGER: La comparaison était très gentille.
M. MORIN: Mais, M. le Président, est-ce que je pourrais
maintenant demander au ministre quelle est la proportion du budget qui est
consacrée à ce service des relations avec le monde du
travail?
M. CLOUTIER: Nous allons vous dire cela immédiatement. Les
mathématiciens sont au travail.
Mais, là encore, j'attire l'attention du député de
Sauvé sur le très grand risque de vouloir faire une
adéquation entre des activités pilotes, des effectifs et des
budgets. L'un ne découle pas nécessairement de l'autre. Je n'irai
pas prétendre que nous avons refrancisé toutes les entreprises au
Québec. C'est évident! Ce serait ridicule! Mais ce que je
prétends, c'est que, dans cette phase indispensable, nous avons mis en
place tout ce qu'il nous faut de manière à préparer une
législation linguistique.
Combien de fois ai-je dit qu'il y avait une politique linguistique au
Québec depuis 1970, et qu'il s'agissait d'une politique par
étapes, et que la première étape était la mise en
place de structures; l'Office de la langue française constitue, par ses
activités, une de ces structures.
Nous sommes obligés, M. le Président, de faire certaains
calculs, parce que l'approche du député de Sauvé est un
peu artificielle. Le budget qui revient à ce service ne rend pas compte
de ses activités parce qu'il faudrait faire des pondérations pour
voir, par exemple, quelle est la part de l'information qui se retrouve dans un
autre poste budgétaire, la part de la terminologie qui est
utilisée à cette fin. Je crois que la seule approche valable, sur
le plan administratif, c'est le budget total de l'office, parce que ce budget
sert au soutien technique de ces deux services, cela va de soi.
M. MORIN: Oui, mais il n'en reste pas moins que le programme, s'il doit
être mis en oeuvre, s'il doit devenir efficace, passe par le service des
relations avec le monde du travail. Il est donc essentiel de savoir quel est le
budget qui est mis à la disposition de ce service et quel est le nombre
d'employés permanents, ce dont nous avons parlé il y a un
instant.
M. CLOUTIER: Oui, et...
M. MORIN: Cela jette, tout de même le ministre en conviendra
une certaine lumière sur l'ampleur, sur l'importance que le
ministère accorde à ce service.
M. CLOUTIER: Non, je ne suis absolument pas de cet avis. Cela ne semble
pas du tout, si c'est cela que le député de Sauvé a dans
l'esprit, mettre en évidence le fait que le ministère, ou plus
exactement, le gouvernement n'accordait qu'une importance relative à
l'office. L'office a toujours constitué une des grandes priorités
et s'est toujours vu accorder je le déclare solennellement
tous les budgets et les effectifs dont il avait besoin pour fonctionner
à ce stade-ci, et compte tenu du cheminement adopté par le
gouvernement. C'est pour cela que j'ai voulu faire un certain nombre de
nuances, pour bien montrer que ces chiffres que nous avons calculés ne
représentent qu'une partie de la vérité. Le personnel,
dans le cadre de ce service, coûte $217,400; les contrats auxquels je
faisais allusion il y a quelques instants, $61,000; et il y a à peu
près $15,000 de divers, ce qui donne $293,000.
M. MORIN: Oui.
M. CLOUTIER: Encore une fois, ceci ne tient pas compte de l'influence de
l'office en tant qu'office, lequel, bien sûr, se répercute. Parce
qu'il est bien évident que le salaire du directeur général
n'est pas compris là-dedans. Or, le directeur général est
très impliqué dans ce service. Le directeur général
a même un rôle à jouer dans les négociations avec les
entreprises. C'est donc, par conséquent, une approche qui, à mon
avis, est beaucoup trop artificielle.
M. MORIN: Si je comprends bien, cela fait à peu près un
huitième du budget total de l'office. C'est un peu plus que 10 p.c.
M. CLOUTIER: Je laisse le député de Sauvé
poursuivre son raisonnement, mais il me paraît spécieux. Qu'est-ce
qu'il essaie de prouver? Que nous ne fournissons pas les moyens adéquats
à l'office?
M. MORIN: Je voudrais maintenant souli-
gner le fait qu'au niveau fédéral, il va se
dépenser, au cours de l'année 1974, $188,250,000 pour favoriser
l'implantation du bilinguisme.
M. CLOUTIER: Oh pardon! Je vais protester.
M. MORIN: Oui, je crois que ce sont bien les chiffres,
$188,250,000...
M. CLOUTIER: Est-ce que le député de Sauvé pense au
plan de l'enseignement des langues?
M. MORIN: Non. Il s'agit du coût total pour favoriser
l'implantation du bilinguisme.
M. CLOUTIER: Le coût total qui relève de quel budget?
M. MORIN: C'est l'ensemble du budget fédéral. C'est le
montant global consacré au bilinguisme et cela signifie...
M. CLOUTIER: Est-ce que le député de Sauvé pense au
plan de bilinguisme qui a été négocié il y a quatre
ans? Parce qu'encore faut-il s'entendre sur ce dont on parle, parce que le
Québec retire une part de ce plan.
M. MORIN: Cela inclut toutes les sommes auxquelles le ministre fait
allusion. C'est l'ensemble des fonds fédéraux consacrés
à favoriser le bilinguisme.
M. CLOUTIER: Est-ce que nous discutons, en ce moment, du budget
fédéral?
M. MORIN: Je voudrais comparer, avec la permission du ministre, les
$2,644,900 consacrés par le programme 17 à l'amélioration
et à la promotion du français au Québec avec les $188
millions consacrés par le pouvoir fédéral. Il semble bien
que celui-ci prenne plus au sérieux les efforts qui tendent à
favoriser l'implantation des langues officielles que le Québec ne le
fait.
M. CLOUTIER: Je suis sidéré. Je suis sidéré
par une approche qui est aussi peu fondée. Comment voulez-vous comparer
les sommes totales pour l'ensemble du pays, c'est-à-dire une population
de 20 millions et dix provinces, avec un petit article budgétaire qui
relève d'un ministère et qui, d'ailleurs, ne constitue qu'une
partie de l'effort dans le domaine de la langue?
Le plan de développement des langues comporte, sur une
période de cinq ans, une somme d'un peu plus de $50 millions pour
l'amélioration du français, langue maternelle. Bien sûr que
cela n'apparaît pas au budget de l'office, puisque ce n'est pas là
que cela doit se trouver, mais on n'en tient pas compte. Alors, je proteste.
Que le député essaie de prouver ce qu'il veut, mais je crois bien
qu'il ne faudrait pas avoir une très grande formation dans les
techniques administratives pour se rendre compte que tout ce beau raisonnement
est spécieux et qu'il est mal conseillé, en ce moment.
M. MORIN: Je constate que le pouvoir fédéral consacre un
peu plus de 8 p.c. de son budget à ces questions intéressant les
langues alors que, dans le cas du Québec, à moins que le ministre
ne puisse rectifier avec des chiffres probants, cela représente un tiers
de 1 p.c.
M. CLOUTIER: Faux. Faux pour toutes les raisons que j'ai dites, parce
qu'il y a là un raisonnement qui ne tient pas et qui ne peut pas tenir.
D'ailleurs, je ne veux pas discuter de cela très longtemps. Je crois
avoir suffisamment établi mon point de vue. D'ailleurs, même dans
ces sommes dont parle le député de Sauvé qui ressortent du
budget fédéral, il y a une partie très importante qui est
destinée à l'amélioration du français dans les
autres provinces parce que la plus grande partie de ces sommes entre dans le
cadre d'un plan négocié il y a quelques années pour
l'enseignement de la langue seconde, et la langue seconde se trouve à
être le français dans les neuf provinces et l'anglais au
Québec.
Par conséquent, c'est un raisonnement qui, à mon avis,
n'est pas valable.
M. MORIN: Est-ce que je peux demander au ministre...
M. CLOUTIER: D'ailleurs, il y a tout de suite une erreur majeure qu'il
faut corriger. Ceci ne signifie pas que j'approuve le raisonnement. Je continue
de le dénoncer comme ne pouvant pas tenir. Le député de
Sauvé a parlé de 8 p.c. Il s'agit, en fait, de 0.8 p.c. C'est
quand même assez important de le souligner.
M. MORIN: Un instant, M. le Président. Il s'agit d'une somme de
$188 millions.
LE PRESIDENT (M. Pilote): C'est 0.8 p.c.
M. CLOUTIER: Cela fait 0.8 p.c. Même le président est de
cet avis.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le budget serait de $1,700 millions environ.
Prenez 10 p.c.
M. CLOUTIER: Le président est un ancien enseignant, un ancien
professeur.
M. MORIN: Les chiffres que j'ai ne correspondent pas à ceux qui
sont cités par le ministre, mais nous y reviendrons. Est-ce que je
pourrais demander au ministre quand il a l'intention de mettre
l'Opération 500 sur les rails? Tout à l'heure, il nous a dit
qu'éventuellement il le ferait.
M. CLOUTIER: D'abord, M. le Président, je ne veux pas laisser
passer cette question de chiffres aussi facilement. Si le député
de Sauvé a voulu utiliser cette dialectique et s'y trouve pris au
piège, que voulez-vous que j'y fasse? $188 millions, sur $24 milliards,
cela ne fait pas 8 p.c. du budget. Cela fait 0.8 p.c. Ceci étant dit...
Il y a une décimale qui ne va pas.
M. MORIN: D'après les chiffres que nous avons, si on prend
l'ensemble des programmes fédéraux dans le domaine linguistique,
cela fait bien 8.56 p.c.
M. CLOUTIER: M. le Président, $188 millions sur $24 milliards,
cela ne fait pas 8 p.c. Je suggérerais que le conseiller spécial
du député de Sauvé suive quelques cours de
mathématiques.
M. MORIN: M. le Président, j'ai demandé au ministre quand
il a l'intention de lancer l'Opération 500.
M. CLOUTIER: Tout dépend du moment où la
législation linguistique sera adoptée. Je compte sur la
collaboration de l'Opposition là-dessus. Aussitôt que cette
législation sera adoptée et que la réorganisation possible
de l'Office de la langue française, qui risque d'en découler
ce qui devra se traduire par des budgets accrus et des effectifs accrus
sera réalisée. C'est une question de quelques mois.
M. MORIN: Est-ce que je pourrais demander au ministre à quel
aspect de la législation linguistique il se réfère? Est-ce
que c'est simplement le français, langue officielle, ou le
français, langue d'enseignement, l'ensemble du programme
législatif linguistique du gouvernement, ou seulement...
M. CLOUTIER: II est bien évident que je n'ai pas l'intention de
révéler le contenu de cette législation, mais je peux
revenir sur certaines déclarations publiques qui ont été
faites.
M. LEGER: Vous pourriez faire quelques indiscrétions...
M. CLOUTIER: Non. Je n'ai pas l'habitude de faire
d'indiscrétions, M. le député de Lafontaine. Je peux
revenir sur les déclarations publiques du premier ministre et les
miennes. Il s'agit d'une législation globale, qui va couvrir cinq grands
secteurs, c'est-à-dire l'administration publique, le secteur des
services et des professions, le secteur de l'enseignement, le secteur des
affaires et le secteur du travail. Il n'y a rien de nouveau dans cela.
Il va de soi que, pour administrer cette loi, un certain degré de
réorganisation s'imposera à l'Office de la langue
française. Si je n'ai pas voulu que l'Opération 500
démarre avant, c'est que, à mon avis, elle n'était pas
prête, même si certains fonctionnaires étaient d'avis
contraire. Je sais, c'est sans doute la source de renseignement du
député de Sauvé, que Québec Presse, qu'il doit
lire, a fait état d'un certain conflit au sein de l'office. Tout cela
est absolument ridicule. C'est le ministre qui a à prendre la
responsabilité de faire démarrer un projet. S'il n'est pas
satisfait du projet sur le plan de la conception ou sur le plan du financement,
c'est sa responsabilité de le mettre au point. C'est exactement ce que
j'ai fait.
M. LEGER: Est-ce que le ministre est au courant de la déclaration
du premier ministre faite au cours d'un appel téléphonique
à CKAC au nouveau programme de "hot-lines" où ce dernier disait
que ce seraient des mesures coercitives dans le domaine de l'enseignement et
des mesures incitatives dans le domaine du travail?
M. CLOUTIER: Je n'ai pas l'intention d'ouvrir le débat
linguistique ici. Nous aurons abondamment le temps à l'Assemblée
nationale d'en parler. Je suggère au député de Lafontaine
de conserver quelques arguments, s'il en a, parce qu'il en aura bien besoin.
Qu'il ne les utilise pas prématurément.
M. LEGER: Le ministre est-il au courant que le premier ministre a dit
cela?
M. CLOUTIER: Je n'ai pas écouté cette entrevue.
M. MORIN: Le sens de ma question à laquelle je vais revenir, M.
le Président, est celui-ci. Est-ce que le ministre a voulu dire qu'avant
de lancer l'Opération 500, l'ensemble de la législation
linguistique doit être adopté par l'Assemblée
nationale.
M. CLOUTIER: J'ai voulu dire deux choses. Premièrement, que
l'Opération 500 n'était pas prête. C'est clair. Ceci
relève entièrement de ma responsabilité. Elle
n'était pas, sur le plan de la conception et sur le plan du financement,
suffisamment au point. Deuxièmement, même si elle avait
été au point, je l'aurais retardée pour qu'elle ait tout
son impact. Il y avait intérêt à ce que la
législation soit adoptée.
M. MORIN: Toute la législation?
M. CLOUTIER: Bien, il s'agit d'une seule loi, alors, je réponds:
Toute la législation. Pourquoi? Parce que tout le cheminement suivi
jusqu'ici a été de mettre en place des structures et de les
coiffer de législation, les structures nous donnant les instruments, les
structures préparant les voies, pour ainsi dire, et la
législation venant donner le cadre nécessaire pour aller plus
loin.
Je me répète pour que ce soit bien clair.
L'Opération 500 n'était pas au point, de mon jugement qui,
qu'on le veuille ou non, est quand même celui qui doit prédominer
puisque la responsabilité me revient. Aurait-elle été au
point que je l'aurais retardée quand même, parce qu'étant
donné l'évolution du dossier linguistique, il m'aurait paru
beaucoup plus expédient et utile d'attendre qu'on ait un cadre
législatif global.
M. MORIN: Si je comprends bien le ministre, une fois que cette loi
unique sur l'ensemble des problèmes linguistiques aura été
adoptée, nous passerons immédiatement à l'Opération
500. C'est bien cela qu'il entend. A son avis, quand cela peut-il se
produire?
M. CLOUTIER: M. le Président, je n'ai pas l'intention de me
restreindre en donnant une date précise. Ce ne serait absolument pas
responsable. Je pense que l'Opération 500 est presque prête
actuellement. Je n'ai pas eu d'autres réunions avec les fonctionnaires
depuis que j'ai décidé de ne pas l'inclure dans le budget de
cette année pour les raisons que j'ai dites.
J'aurai une réunion avec les fonctionnaires aussitôt que
cela m'apparaftra opportun. Je verrai comment cela se présente et je ne
vois pas pourquoi cette opération ne pourrait pas démarrer
presque aussitôt après que la réorganisation qui devra
survenir à l'office et qui devra lui donner les moyens
nécessaires pour aller plus avant surviendra. C'est peut-être
l'automne.
M. MORIN: Cela pourrait se produire à l'automne?
M. CLOUTIER: Très certainement. Si l'Opposition collabore comme
je le pense... Si la législation linguistique ne passe pas maintenant,
il est bien évident que cela va retarder tout et qu'à ce
moment-là l'Opposition aura à prendre ses responsabilités
vis-à-vis de l'opinion publique.
M. MORIN: M. le Président, est-ce que le ministre ne pense pas
que, s'il a vraiment l'intention de mettre cette Opération 500 en marche
vers l'automne, au cours de l'année financière présente,
il y aurait eu avantage à étoffer peut-être un peu plus le
service de relations avec le monde du travail?
M. CLOUTIER: Là encore, le député de Sauvé
me sidère et m'étonne. Sur le plan administratif, lorsqu'une loi
est votée en cours de budget, en cours d'année financière,
le coût de cette loi relève du fonds consolidé. C'est la
façon de procéder. Comment voulez-vous mettre dans un budget des
coûts d'une loi qui n'existe pas? C'est impensable, c'est un déni
de bon sens. Par conséquent, toujours, lorsqu'une loi est votée,
son coût va contre le fonds consolidé. Maintenant, on ne peut pas
parce que, croyez-moi, nous nous administrons avec
énormément de rigueur avoir des effectifs dans un budget
qui est préparé souvent un an à l'avance sinon davantage,
à moins que le programme n'existe déjà ou soit
déjà en opération. Ce n'est pas pensable. Ce serait avoir
des gens qui feraient quoi? Dont l'existence ne serait pas justifiée.
Alors, nous avons à défendre au Conseil du trésor non
seulement nos budgets, mais également nos effectifs et, croyez-moi,
cette défense est extrêmement dure et c'est bien qu'il en soit
ainsi. Il faut, à ce moment-là, que nous justifions tout. Par
conséquent, l'Office de la langue française a eu tous les
effectifs dont il avait besoin pour le travail qu'il avait à effectuer
et il aura des effectifs dont il aura besoin pour le travail qu'il aura
à effectuer.
M. MORIN: C'est au tour du ministre de me sidérer, M. le
Président, parce que j'ai cru comprendre que c'était son choix
personnel de retarder la mise en oeuvre de cette Opération 500
jusqu'à ce que la législation ait été
adoptée, mais j'ai cru comprendre également qu'il n'est pas
essentiel que cette législation soit adoptée pour que le
programme soit mis en oeuvre. La preuve c'est que, dans le rapport, on nous
indique que la prochaine étape consistera à appliquer la
méthode sur une plus grande échelle. J'imagine que cela peut se
faire sans la législation linguistique.
M. CLOUTIER: Avec de grandes chances de succès, je
répondrais sans hésiter: Non. Si nous n'avions pas de
législation linguistique, là le raisonnement du
député de Sauvé serait valable. Que ferait l'office?
Après ces trois années de mise au point, l'office augmenterait
progressivement ses activités après avoir défini sa
méthode, après avoir travaillé dans quatorze entreprises
couvrant une demi-douzaine de secteurs industriels ici au Québec, il
passerait à un niveau plus élevé, mais il n'irait pas
beaucoup plus loin. Je crois même, pour ma part, que l'Opération
500, sans un cadre législatif suffisant, n'avait pas de chances de
succès valables pour que se justifient entièrement les
implications budgétaires cette année.
Je vais encore aller plus loin pour montrer jusqu'à quel point je
consens à m'ouvrir. Si, par exemple, il n'y avait pas eu, pour des
raisons purement hypothétiques, de législation linguistique, je
ne crois pas que j'aurais donné le feu vert à l'Opération
500. Je l'aurais certainement diminuée. Je n'aurais pas eu un plan aussi
ambitieux au départ, parce qu'il aurait fallu tabler davantage sur la
persuasion, sur la pénétration, entreprise par entreprise.
J'aurais probablement demandé que l'on affecte des sommes moins
importantes et qu'au lieu de vouloir travailler presque au départ dans
250 entreprises, on se limite encore, dans une autre phase, à une
trentaine d'entreprises.
Autrement dit, ce que le cadre législatif vient nous donner,
c'est l'impulsion pour aller plus vite et être plus ambitieux dans nos
tentatives.
M. MORIN: Est-ce que le ministre a pu établir des
prévisions sur le nombre de fonctionnaires permanents qui seront
nécessaires à compter du moment où la législation
aura été adoptée par l'Assemblée?
M. CLOUTIER: Oui, M. le Président. J'ai en main un plan
d'effectifs et un plan de réorganisation complet et ceci est un travail
long, difficile, complexe, ce qui signifie qu'aussitôt qu'une
législation est adoptée, aussitôt qu'on s'entend sur la
réorganisation subséquente à l'Office de la langue
française, parce qu'il est évident que l'Office de la langue
française aura un rôle important à jouer dans l'application
de la législation, à ce moment-là, nous pouvons
entreprendre, mettre en place les effectifs nécessaires et les budgets
nécessaires.
M. MORIN: Le ministre pourrait-il nous indiquer le nombre de
fonctionnaires permanents qu'il compte affecter à cette tâche?
M. CLOUTIER: Non, M. le Président. Pour des raisons
administratives, parce qu'il s'agit d'un plan d'effectif qui n'est pas encore
accepté, qui n'a pas encore été défini sur le plan
des budgets et qui le sera suivant les procédures habituelles du Conseil
du trésor.
M. MORIN: Le ministre a indiqué qu'il avait étudié
également les aspects budgétaires de l'augmentation des effectifs
du service des relations avec le monde du travail. Est-ce qu'il peut nous
donner un ordre de grandeur?
M. CLOUTIER: Non, M. le Président, pour les mêmes raisons.
Tout ce que je peux dire, c'est que l'office a toujours eu des effectifs et des
budgets suffisants, compte tenu de son cheminement, et qu'il aura dans l'avenir
des effectifs et des budgets suffisants. Il ne faut pas s'imaginer qu'il suffit
de donner des effectifs et des budgets pour que les programmes se fassent.
C'est beaucoup plus difficile que ça. Il faut que les choses se
déroulent dans un certain ordre de manière que l'on obtienne des
résultats.
M. MORIN: Je suis très heureux de tout ce que déclare le
ministre, M. le Président, mais plus nous avançons dans
l'étude de ce service des relations avec le monde du travail, plus nous
pouvons constater que, jusqu'ici, comme je l'indiquais au début,
l'office s'est occupé surtout de terminologie...
M. CLOUTIER: C'est totalement faux, je proteste.
M. MORIN: Et pas de refrancisation, on n'a fait que quelques
expériences.
M. CLOUTIER: II s'agit beaucoup plus que quelques expériences. Je
comprends la position difficile du député de Sauvé. Que
voulez-vous qu'il fasse? Il est bien obligé de tenter de minimiser ce
que nous faisons et ceci est très difficile parce que les
résultats sont là, noir sur blanc.
M. MORIN: C'est le retard dans l'Opération 500 qui est le
résultat le plus visible à l'heure actuelle.
M. CLOUTIER: II n'y a aucun retard dans l'Opération 500. Est-il
nécessaire que je revienne, pour l'opinion publique et le journal des
Débats, sur les explications que j'ai déjà données?
J'en doute fort. Il n'y a aucun retard, il y a tout simplement un choix
administratif...
M. MORIN: De retarder la chose.
M. CLOUTIER: Pas de retarder, elle n'était pas au point.
Même si les informateurs du député de Sauvé ou un
certain informateur de l'office qui aurait parlé à Québec
Presse prétendent le contraire, je pense que, simplement, ce manque
d'éthique professionnelle indique la crédibilité qu'on
peut lui accorder.
M. MORIN : Je tiens à dire que je m'en tiens au texte officiel du
ministère que j'ai devant moi pour interroger le ministre et que cela me
suffit largement à me faire une idée de la façon dont ce
secteur est administré. Je voudrais continuer à poser quelques
autres questions au ministre au sujet de la réorganisation de l'Office
de la langue française sur le plan régional. Si je m'en tiens au
bulletin officiel du ministère de l'Education, numéro 7, du 15
août 1973, à la page 189, on indique que la réorganisation
de l'Office de la langue française, au plan régional, confirme ce
que je viens de dire. On peut lire, par exemple: "Sur le plan régional,
l'office répondra aux demandes de renseignements concernant la langue
française, analysera les besoins du milieu en matière de
terminologie et favorisera la promotion d'une terminologie technique
normalisée". Il semble bien que, sur le plan régional
également, tout ce que nous faisons, c'est de la terminologie et non de
la refrancisation.
M. CLOUTIER: Là encore, M. le Président, le
député de Sauvé est mal renseigné. C'est exact que
ce que nous faisons sur le plan régional, c'est, comme il le dit d'une
façon peut-être un peu sommaire, de la terminologie, et c'est
exactement ce que nous voulons qu'il se fasse sur le plan régional.
Nous ne voulons pas passer, pour la refrancisation de l'entreprise, sur
le plan régional, du moins maintenant. Il existait, lorsque l'Office de
la langue française était, comme je le disais au début,
une académie souriante en fait, à la réflexion,
elle n'était pas tellement souriante, elle était souvent
rébarbative: Dites ceci, ne dites pas cela, etc. des
espèces de structures qu'on appelait, à ce moment-là, des
bureaux de
diffusion du français. Si le député de Sauvé
avait été à l'Assemblée nationale entre 1970 et
1973, il aurait, avec beaucoup de plaisir, entendu l'ancien
député de Chicoutimi défendre ces bureaux de diffusion du
français.
Personnellement, j'y ai mis fin aussitôt que je l'ai pu.
C'étaient des organismes paragouver-nementaux à statut ambigu,
administrés sans contrôle gouvernemental par le biais de
subventions qui groupaient des gens qui faisaient très certainement un
travail valable. Peut-être était-il nécessaire de
procéder comme cela? De toute façon, aussitôt qu'il a
été possible de réorganiser l'office, nous avons, dans les
bureaux régionaux du ministère de l'Education, mis en place de
petites équipes dont le but est véritablement un but
d'information et un but de diffusion du français. Il ne s'agit pas du
tout d'utiliser les bureaux régionaux, du moins à ce stade-ci,
pour la refrancisation. Cette refrancisation s'étant faite, suivant le
cheminement dont je vous ai parlé, par le service des relations avec le
monde du travail.
M. MORIN: M. le Président, le service des relations avec le monde
du travail a participé à l'analyse de la situation linguistique
de quatorze entreprises. Tout à l'heure, le ministre nous a
énuméré ces entreprises, mais, à vrai dire, je
pense qu'il serait utile que le ministre nous fasse part des résultats,
au moins grosso modo, obtenus à la suite de cette analyse...
M. CLOUTIER: M. le Président...
M. MORIN: ... puisqu'il nous a dit lui-même que tout cela n'est
pas mûr. L'Opposition aimerait comprendre pourquoi.
M. CLOUTIER: C'est ce que j'essaie de faire. Je suis un peu
étonné qu'avec l'intelligence vive du chef de l'Opposition, il ne
semble pas avoir saisi ce que j'ai tenté d'expliquer. La seule
explication que j'y vois, c'est qu'il est en position difficile. Il essaie de
prouver l'improuvable. Il essaie de jouer avec des budgets et des
pourcentages.
M. MORIN: L'Opposition essaie de se renseigner, M. le Président.
Avec toute l'intelligence du monde, on ne peut être renseigné si
le ministre ne nous apporte pas les éléments de connaissance qui
sont nécessaires.
M. CLOUTIER: Je pense qu'à la relecture des débats
d'aujourd'hui, le chef de l'Opposition pourra peut-être faire un pas de
plus dans la compréhension de ce dossier. Je l'avoue, il est difficile
et complexe.
La première étape que nous avons franchie j'y
reviens, je ne vois pas d'autres moyens en a été une
où il s'agissait de mettre au point une méthodologie, de se
donner des instruments terminologiques.
La deuxième étape a permis, en relation avec un certain
nombre d'entreprises, dont j'ai cité les principales tout à
l'heure, de mettre en application cette méthode et ce cheminement. Ceci
a été fait en relation très étroite, comme je viens
de le souligner, avec les entreprises intéressées. Le processus
est assez long. Il faut faire une analyse des communications internes,
externes, verticales et horizontales du personnel en place, de la terminologie
utilisée, de tous les documents de soutien, catalogues et prospectus,
qui sont extrêmement nombreux dans certains cas, et il s'agit d'en
arriver à un rapport. Ce rapport est donné à l'entreprise,
qui fait état de la situation linguistique, de ce qu'on pourrait appeler
le diagnostic du degré de francisation existant et des recommandations
pour amener l'industrie au niveau le plus élevé de
refrancisation.
Il reste ensuite à l'entreprise, en relation avec l'Office de la
langue française qui continue d'offrir ses services techniques,
d'implanter ce rapport. Je n'ai jamais prétendu que ceci avait
été acquis partout. C'est d'ailleurs une raison
supplémentaire pour laquelle je n'ai pas voulu que l'Opération
500, qui n'était d'ailleurs pas prête je le
répète pour la cinquième ou sixième fois ne
démarre prématurément. Il est bien évident que tout
cela sera beaucoup plus facile et nous permettra de marquer des points encore
plus importants lorsque nous aurons un cadre législatif, mais il reste
que, dans plusieurs de ces entreprises, il y a eu des progrès
très significatifs.
Il est difficile, publiquement, d'en faire état, parce que, dans
un domaine comme celui-là, il faut respecter une certaine
confidentialité. Je pense que tous ceux qui connaissent un peu le monde
des affaires s'en rendront compte. Cependant, je peux immédiatement
donner deux exemples, suivis de deux invitations au chef de l'Opposition de
faire une visite sur place que nous organiserons avec plaisir, si les
compagnies nous le permettent. Le premier exemple, c'est l'Aigle d'Or; le
deuxième exemple, c'est General Electric, ici à
Québec.
General Electric, ici à Québec, comportait, comptait, plus
exactement, un nombre, une grande majorité d'employés
francophones, mais le vocabulaire utilisé était surtout un
vocabulaire anglais. C'est ce changement qui permet actuellement de travailler
dans une très, très large mesure en français.
M. MORIN: Bien! M. le Président, s'il a obtenu la
coopération de la société Aigle d'Or et de la compagnie
General Electric, est-ce que le ministre pourrait nous donner une idée
de la coopération qu'il a obtenue des autres entreprises?
M. CLOUTIER: La coopération a été vraiment
très bonne partout. On aurait pu s'attendre à des
résistances, mais je crois que l'office ne s'est vu fermer les portes
nulle part. Nulle part, il n'y a eu un seul essai que je pourrais qualifier
d'échec.
Maintenant, je crois que c'est largement dû
au cheminement que nous avons suivi. Aurions-nous, par exemple, comme
certains groupes de pression l'auraient souhaité, commencé par
agiter la matraque en arrivant avec des lois qui auraient été
totalement inapplicables, qu'à ce moment-là, nous nous fermions
toutes les portes et nous nous créions des problèmes très
sérieux au Québec. Mais, en faisant la preuve que l'office
constituait un organisme valable, même en tentant de changer l'image de
l'office il y a encore des progrès à faire de ce point de
vue-là il y en a eu beaucoup. Précisément en
sortant l'office de ses bureaux de Québec pour mettre sa partie la plus
dynamique à Montréal même, dans le milieu des affaires,
dans un immeuble commercial, c'était un des buts que nous
poursuivions.
M. MORIN: M. le Président, je ne puis manquer d'observer que,
d'une part, le ministre dévalue l'instrument législatif en nous
disant que si l'Assemblée avait légiféré, on aurait
compromis tous les succès dont il nous parle. D'autre part, il attend
cette arme législative avant de mettre en marche l'Opération
500.
M. CLOUTIER: Allons! M. le Président, est-ce que je m'exprime
d'une façon tellement obscure? Ce que je dis, c'est que si, en 1970 ou
en 1971, avant la mise en place des structures indispensables,
l'Assemblée avait légiféré, à mon avis, en
tant que gouvernement, nous aurions fait fausse route. Mais je dis maintenant
que le moment est venu, grâce à ce que le gouvernement a fait
jusqu'ici. Il y a des moments favorables pour agir; il y en a d'autres qui le
sont moins. C'est très facile, lorsqu'on est dans l'Opposition ou
lorsqu'on écrit des éditoriaux, de fabriquer des
sociétés théoriques, mais lorsqu'on a la
responsabilité du pouvoir, il faut essayer de réussir, et il faut
essayer de réussir compte tenu de l'évaluation qu'on a de la
société et de son avenir. Ce que je dis, c'est que toute
législation prématurée aurait été
inapplicable et inefficace, et je n'hésiterai pas à le
répéter à satiété. Mais je dis que
maintenant, grâce au cheminement suivi et à la mise en place de
structures, le moment est venu de légiférer et nous
légiférons.
M. MORIN: M. le Président, je voudrais poser quelques questions
au ministre au sujet des contrats octroyés par l'Office de la langue
française en 1973/74. Je me réfère, en particulier,
à l'autorisation no CT-77791, un contrat qui a été
accordé à la Société internationale
d'équipement et de conseil, la société SINTEC pour
l'implantation du français, de même qu'au contrat CT-77096,
également accordé à la société SINTEC, ainsi
qu'au contrat no CT-77790, accordé à la compagnie Duchar-me,
Déom et associés, ainsi qu'à un certain nombre d'autres
sur lesquels nous reviendrons peut-être par la suite.
M. CLOUTIER: On pourrait les prendre l'un après l'autre, M. le
Président.
M. MORIN: Oui.
M. CLOUTIER: Le premier, c'est le CT-77791.
M. MORIN: Oui.
M. CLOUTIER: C'est bien cela?
M. MORIN: C'est bien cela.
M. CLOUTIER: II s'agit en effet d'un contrat et je souligne que j'ai
fait distribuer la liste complète des contrats au début à
cause du bel esprit de collaboration qui règne dans cette commission de
manière que l'Opposition ait tous ces renseignements pour tous les
programmes du ministère.
Il s'agit donc d'un contrat à la Société
internationale d'équipement et de conseil SINTEC et il
s'agit d'une analyse du coût de la francisation dans une entreprise type,
l'analyse des avantages de cette francisation. C'est un contrat qui a
été accordé à ma demande expresse. Je n'ai pas dit
qu'il fallait qu'il soit accordé à SINTEC, bien sûr, mais
j'ai donné des instructions au directeur général de
l'office d'apporter des renseignements sur les coûts de refrancisation
d'une entreprise type de manière à avoir un instrument lorsque
nous négocions.
M. MORIN: Est-ce qu'à la connaissance du ministre, cette
entreprise a des compétences particulières dans le domaine de
l'implantation du français?
M. CLOUTIER: C'est la plus grande maison de consultants en gestion du
côté francophone.
M. MORIN: Et est-ce que le ministre pourrait...
M. CLOUTIER: Oui. J'allais simplement dire que SINTEC a
déjà, semble-t-il, rempli des contrats les années
précédentes pour l'Office de la langue française.
M. MORIN: ... nous dire le nom des personnes qui ont signé ce
contrat au nom de SINTEC?
M. CLOUTIER: M. Larivière.
M. MORIN: Le ministre peut-il nous dire quel poste exactement occupe M.
Larivière parmi les associés de SINTEC?
M. CLOUTIER: II est président de SINTEC. M. MORIN: Et est-ce que
le ministre pour-
rait nous indiquer la date du dernier paiement autorisé?
M. CLOUTIER: On va vous chercher cela. Vous comprendrez que nous n'avons
pas transporté tous les classeurs du ministère. Il aurait fallu
investir cette salle et l'Assemblée nationale de dossiers. Nous allons
pouvoir vous fournir ce genre de renseignements aussitôt que
possible.
M. MORIN: Pour épargner du temps, est-ce que M. Larivière
a été le signataire de tous les contrats conclus avec SINTEC?
M. CLOUTIER: Non. Avec SINTEC, on me dit maintenant oui. M.
Larivière, qui est président de cette compagnie, a
été le signataire de ces contrats.
M. MORIN: Maintenant, passons donc aux contrats signés avec
Ducharme, Déom et associés.
M. CLOUTIER: Est-ce que je pourrais avoir le numéro du CT?
M. MORIN: Oui, bien sûr. Le CT-77790, le CT...
M. CLOUTIER: Laissez-moi le chercher. M. MORIN: C'est au bas de la page
2.
M. CLOUTIER: II s'agit d'un contrat portant sur l'évaluation du
coût de transformation des communications visuelles en
français.
M. MORIN: C'est cela.
M. CLOUTIER: Février 1974, à charges de
vérification.
M. MORIN: Qui a signé le contrat?
M. CLOUTIER: C'est M. Ducharme, président de cette maison.
M. MORIN: Et il en va ainsi pour tous les contrats de Ducharme,
Déom et associés?
M. CLOUTIER: On me dit que oui, sauf peut-être un, un des premiers
contrats, et je vais vérifier. Nous n'avons pas la date exacte. Il
s'agit d'avril ou de mai 1973, et ce contrat, qui porte le no CT-70332, avait
pour sujet la préparation du matériel.
Je cherche un peu mes mots, parce que je n'ai pas l'intention de
déposer ce document; je ne parle pas du contrat, je parle de ce que nous
appelons une espèce de méthode de francisation dans
l'entreprise.
M. MORIN: Ce que vous appelez si joliment la trousse
d'autofrancisation.
M. CLOUTIER: Oui, ce qui ne me parait pas très heureux; et c'est
pour cela qu'il s'agit uniquement d'une expression qui a été
utilisée au niveau des fonctionnaires, lorsqu'on a
présenté le projet, mais nous allons revoir cela.
M. MORIN: C'est un manuel, en somme.
M. CLOUTIER: Oui. Je crois que le mot manuel est bon. En fait, il s'agit
d'une espèce de code de procédure qui fait état du
cheminement et de la méthodologie d'analyse des communications.
M. MORIN: Le contrat CT-70332 a été signé par M.
Déom. C'est bien ce que vous avez dit?
M. CLOUTIER: C'est ce qu'on vient de me dire.
M. MORIN: Et le contrat M-3776, avec André Déom et
associés, le dernier sur la page additionnelle?
M. CLOUTIER: Nous allons le chercher. C'est sur le document qu'on vous a
donné, n'est-ce pas? Nous les avons, c'est bien sûr.
M. MORIN: Oui, c'est bien celui-là.
M. CLOUTIER: Voulez-vous redonner votre numéro?
M. MORIN: M-3776, André Déom et associés.
Révision et mise à jour par les auteurs, etc. Qui a signé
ce contrat au nom des associés?
M. CLOUTIER: Je vais aller aux renseignements, également.
M. MORIN: Si le ministre veut nous donner le renseignement à une
séance subséquente.
M. CLOUTIER: Oui, nous allons sortir tous les contrats. C'est la
façon la plus simple de procéder.
M. MORIN: Maintenant, M. le Président, si nous parlions de la
question de l'étiquetage. Est-ce que le ministre pourrait nous dire, en
quelques mots, quelles ont été les activités de l'office
dans ce domaine?
M. CLOUTIER: La loi sur l'étiquetage relève du
ministère de l'Agriculture. L'Office de la langue française
collabore avec ce ministère, en particulier sur le plan terminologique.
Maintenant, à ma demande, l'office a fait un certain nombre
d'études, parce qu'il y aura, dans la loi à venir, des
dispositions concernant l'affichage et l'étiquetage.
M. MORIN: Est-ce que le ministre pourrait nous donner quelques
renseignements sur le
contentieux qui semble s'être développé sur le plan
constitutionnel, avec le gouvernement fédéral, dans ce
domaine?
M. CLOUTIER: Est-ce que le député de Sauvé pourrait
me dire en quoi consiste ce contentieux? D'après lui.
M. MORIN: II semble que, du côté fédéral, on
ait des doutes sur la constitutionnalité de la législation
québécoise.
M. CLOUTIER: Est-ce que je peux interrompre un instant pour donner le
renseignement nécessaire? Il y avait un point qui manquait, c'est la
signature du contrat M-3776, André Déom et associés. C'est
M. Déom lui-même qui a signé ce contrat. Maintenant, je ne
sais pas ce qu'a dans l'esprit le député de Sauvé, mais
s'il essaie de montrer ou de démontrer...
M. MORIN: Que le ministre ne me mette pas des mots dans la bouche. J'ai
demandé des renseignements, parce qu'ils me seront sans doute utiles. Je
ne suis pas allé plus loin, pour l'instant. Je n'ai rien
suggéré d'autre.
M. CLOUTIER: Je vais aller plus loin, ce qui est mon droit le plus
strict, et je dirai que ce contrat a été signé en
juin-juillet 1973, c'est-à-dire que tous les contrats signés par
M. Déom l'ont été longtemps avant les élections
provinciales.
M. MORIN: Est-ce que le ministre pourrait, maintenant, puisqu'il est
revenu sur la question, nous donner la date des derniers paiements
effectués dans chacun de ces contrats? Je me rends compte que là
il y a peut-être toute une documentation que le ministre n'a pas à
sa portée. Je suis prêt à attendre à une autre
séance.
M. CLOUTIER: Est-ce que je pourrais entendre de nouveau la question?
M. MORIN: Oui. Est-ce que le ministre pourrait nous indiquer, dans le
cas des contrats CT-77096, CT-77790, CT-70332 et M-3776, la date du dernier
paiement effectué?
M. CLOUTIER: Le sous-ministre a pris note et nous allons les donner.
M. MORIN: Très bien!
M. CLOUTIER: Je m'excuse, je ne veux pas avoir l'air de faire la
leçon au député de Sauvé. Déjà j'ai
été amené pratiquement à le faire en lui expliquant
de quelle façon on déterminait les effectifs, de quelle
façon on adoptait un budget, de quelle façon une
législation pouvait avoir une répercussion financière.
Déjà j'ai tenté de lui expliquer comment on ne pouvait pas
établir des pourcentages pour juger de l'action, des activités
d'un service. Mais, les questions qu'il me pose sont des questions qui
devraient normalement être posées à la commission des
engagements financiers. Je n'ai aucune objection à donner les
renseignements, mais je crois qu'il est nécessaire de le souligner,
à la commission des engagements financiers le député
pourra obtenir tous les détails qu'il veut, il pourra éplucher
tous les contrats s'il le souhaite.
M. MORIN: Oui, le malheur, c'est que la commission en question ne
siège plus, comme le ministre le sait fort bien, en sorte qu'il
m'enverrait sur une voie de garage. Je le remercie tout de même de
répondre à mes questions si volontiers et de tenter de me faire
la leçon. Toutefois, je dois souligner que l'Opposition...
M. CLOUTIER: Je n'ai pas dit que j'y réussissais.
M. MORIN: Toutefois, la tâche de l'Opposition, comme le ministre
le sait fort bien, c'est de s'enquérir de tous les aspects de
l'administration du ministre. Nous comptons continuer à le faire,
malgré toutes les leçons qu'il voudra bien me prodiguer.
M. CLOUTIER: Je souhaite que l'Opposition continuera à le faire.
J'ai fait en sorte qu'elle puisse le faire efficacement en fournissant des
documents et même en m'arrangeant pour qu'aucun poste budgétaire
ne soit adopté en son absence.
M. MORIN: Ce dont je félicite le ministre. Mais il ne faudrait
pas que, d'une part, il se montre plein de bonne volonté en nous
fournissant les documents pour ensuite venir nous chicaner si nous posons des
questions là-dessus. Bien. Nous revenons, s'il vous plaît,
à la question du contentieux constitutionnel sur l'étiquetage. Le
ministre n'ignore certainement pas que des règlements ont
été adoptés sur le plan fédéral pour mettre
en vigueur la Loi sur l'emballage et l'étiquetage et que ces
règlements ont déjà été publies tout
récemment dans la Gazette du Canada. D'autre part, on a exprimé
des doutes sur la constitutionnalité, non seulement, d'ailleurs, sur la
question de l'étiquetage, la loi québécoise en
matière d'étiquetage, mais également au sujet des lois sur
la consommation. Est-ce que le ministre pourrait nous dire quel est
l'état actuel de ce contentieux? Est-ce qu'il a eu des discussions avec
les autorités fédérales à ce sujet?
M. CLOUTIER: M. le Président, je suis extrêmement mal
à l'aise. Le député de Sauvé là
encore je ne voudrais pas lui faire la leçon parle d'un
problème qui est sub judice, qui est actuellement devant les tribunaux
en ce qui concerne la contestation de la réglementation du
ministère de l'Agriculture. Je suis très embêté.
D'une part, je ne veux pas lui faire la
leçon. D'autre part, constamment, il prend des voies, des
aiguillages qui ne me paraissent pas toujours défendables. Est-ce qu'il
ne pourait pas, peut-être, laisser de côté je veux
l'aider l'aspect qui concerne plus particulièrement la
contestation et s'en tenir...
M. MORIN: Je ne demande pas au ministre je voudrais qu'il
pèse bien ma question de me donner son avis sur ce contentieux.
Cela, en effet, ce serait peut-être aller à l'encontre de la
règle de sub judice. Je lui demande quel est l'état de ce
contentieux. Est-ce qu'il a eu des rapports avec les autorités
fédérales? Cela ne touche pas au sub judice, ça.
M. CLOUTIER: M. le Président, c'est moi qui n'ai aucune formation
légale qui suis encore obligé de rappeler le député
de Sauvé à l'ordre...
M. MORIN: Non, non.
M. CLOUTIER: ... parce que la question n'est pas recevable. Demandez au
président.
M. MORIN: M. le Président, le sub judice est élargi par le
ministre de manière à se dispenser de répondre à
des questions tout à fait anodines, qui n'ont rien à voir avec
son opinion sur le contentieux.
M. CLOUTIER: Je demande au président de statuer parce que je
crois que le député de Sauvé, là encore, se trompe.
Il ne s'agit pas de donner mon opinion. Il vient d'admettre qu'il avait
erré sur ce point-là, mais j'avais, plus loin...
M. MORIN: ... qu'à demander.
M. CLOUTIER: ... je dis qu'une telle question n'est pas recevable.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La question étant sub judice, elle
n'est pas recevable.
M. LEGER: D'après ce que le ministre vient de dire, le
président est d'accord avec le ministre. C'est cela?
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je suis d'accord avec le ministre.
M. MORIN: M. le Président, je soutiens que vous avez une
drôle de conception et je n'avais pas du tout l'intention d'avoir un
débat constitutionnel ce matin ou même un simple débat sur
la portée du sub judice. Mais je tiens à préciser, du
point de vue de l'Opposition, que le sub judice n'empêche pas le ministre
de nous dire s'il a eu, oui ou non, des contacts avec les autorités
fédérales à ce sujet-là. Il étend le sub
judice de manière à nous empêcher de poser la moindre
question.
M. CLOUTIER: Pas du tout. Je crois avoir démontré depuis
le début que je suis d'accord pour qu'on pose toutes les questions et je
fournis toutes les informations. Cela fait trois ou quatre fois, sinon cinq ou
six, que le député de Sauvé, qui n'est peut-être pas
très au fait de la procédure, je ne lui en tiens pas grief du
tout, quand on siège dans cette Assemblée depuis quatre ans on
prend certaines habitudes bonnes ou mauvaises, mais je me suis quand même
un peu amusé à le souligner. S'il formule sa question de
manière à éliminer tout ce qui touche les causes qui sont
actuellement pendantes devant les tribunaux, et s'il me demande, par exemple,
ce que nous avons l'intention de faire en ce qui concerne l'étiquetage,
là je pourrai peut-être lui donner quelques indications. Je
pourrais peut-être déboucher sur d'éventuelles
consultations avec le gouvernement fédéral.
M. MORIN: Est-ce que de telles consultations ont eu lieu, M. le
ministre?
M. CLOUTIER: M. le Président, il n'y a pas eu de consultation.
Nous avons en main le texte de la nouvelle réglementation du
gouvernement fédéral en ce qui concerne l'étiquetage. Nous
parlons bien de la même chose en ce moment. Nous allons, dans le cadre de
notre loi, statuer là-dessus et il n'est pas impossible que ceci
entraîne un certain nombre de négociations de manière que,
le cas échéant, les concordances soient faites.
M. MORIN: Bien. Voilà une réponse, enfin. Vous voyez bien,
M. le ministre, qu'il était possible de répondre à ma
question sans invoquer le sub judice.
M. CLOUTIER: Si la question avait été posée sous
une forme légale, j'y aurais répondu avec plaisir,
d'emblée. C'est pratiquement moi qui ai suggéré la
question et la formulation de la question au député de
Sauvé.
M. MORIN: M. le ministre, est-ce que vous pourriez nous dire si le
ministère des Affaires intergouvernementales a été saisi
de cette question d'un conflit possible entre la législation
fédérale et la législation québécoise en
matière d'étiquetage et de consommation?
M. CLOUTIER: Oui.
M. MORIN: Est-ce que le ministre peut nous dire ce qui a
été fait par les Affaires intergouvernementales?
M. CLOUTIER: Non. C'est une question à poser aux Affaires
intergouvernementales. Tout ce que je puis dire, c'est que nous avons saisi,
comme nous le faisons, un comité du ministère des Affaires
intergouvernementales, qui est un comité interministériel
d'ailleurs, et tous les problèmes qui touchent aux relations
fédérales-provinciales sont soumises à ce
comité.
M. MORIN: Est-ce que le ministre a reçu un rapport des Affaires
intergouvemementales sur la question?
M. CLOUTIER: Non.
M. MORIN: Est-ce que le ministre peut me dire s'il a eu des contacts
à ce sujet avec le ministère de l'Agriculture?
M, CLOUTIER: H y a des contacts fréquents entre l'Office de la
langue française et le ministère de l'Agriculture en ce qui
concerne la réglementation actuelle, mais il s'agit, en ce moment, de la
réglementation provinciale, celle qui est sub judice, celle qui a
donné lieu à des causes actuellement deyant les tribunaux, Ce
comité, ministère de l'Agriculture-Office, travaille
régulièrement.
M. MORIN: Est-ce que le ministre a eu des rapports avec le ministre des
Institutions financières, Compagnies et Coopératives quant au
conflit possible entre la législation fédérale et la
législation portant sur la protection du consommateur au
Québec?
M. CLOUTIER: Non, M. le Président. Il s'agit là d'une loi
administrée par un autre ministère, la Loi de la protection du
consommateur; il s'agit là d'une autre juridiction que la juridiction
fédérale, alors je ne peux que répondre non. Je n'en ai
pas eu. Il ne m'a pas paru dans mes responsabilités d'aller
vérifier l'efficacité de l'application d'une loi que je
n'administre pas.
M. MORIN: Est-ce qu'il existe, quelque part au Québec, une
coordination des aspects linguistiques de toutes ces lois?
M. CLOUTIER: Ah! le député de Sauvé pensait
uniquement à l'aspect linguistique, alors, la réponse est oui.
Très certainement. Cette coordination se fait au plus haut niveau. Elle
se fait au niveau ministériel, il va de soi que nous discutons depuis
déjà très longtemps une législation linguistique
et, au cours de ces discussions, chaque ministre se fait entendre sur son point
de vue; il va de soi également que tout ce que contiendra la loi sur la
langue tiendra compte de la législation existante, quitte à la
modifier, quitte à l'abroger, quitte à faire des concordances. Si
c'est ça que le député a dans l'esprit, il n'y a
strictement pas de problème. De plus, tous les travaux
préliminaires se sont faits en relation étroite avec les
ministères concernés.
M. MORIN: Est-ce que le ministre a eu des contacts avec son
collègue, le ministre de l'Industrie et du Commerce, au sujet de
l'implantation du français dans l'industrie au Québec?
M. CLOUTIER: Bien sûr, M. le Président. Je viens de dire
que tout ce qui représentera le contenu de la loi ou des lois
linguistiques a fait l'objet d'études depuis des années, depuis
quatre ans en fait, depuis que le gouvernement a mis en place sa politique, que
ces études se sont faites à l'Office de la langue
française, dans certains ministères, et j'ajouterais qu'au niveau
du cabinet, chaque ministre se fait entendre et évalue l'impact de la
législation dans son secteur. Je dirai d'ailleurs en temps et lieu
comment nous avons procédé pour l'étude de cette
législation. Mais le moment n'est pas encore venu.
M. MORIN: A moins que mon collègue de Lafontaine ait des
questions à poser sur ce programme...
M. LEGER: Pas sur ce programme.
M. MORIN: ... nous serions prêts à procéder à
l'adoption.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le programme 17 est adopté.
M. MORIN: En ce qui nous concerne, oui.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Adopté. Le groupe 11 du programme 17
est adopté. Nous revenons au groupe 8, programme 2: Soutien
technique.
M. CLOUTIER: Je ne sais pas si le député de Sauvé
est prêt à discuter ce chapitre.
M. MORIN: En ce qui me concerne, je n'ai pas eu le temps de
l'approfondir.
Nous ne sommes pas prêts à procéder sur ce programme
particulier. Est-ce que je pourrais faire une suggestion au président?
Puisque le député de Lafontaine est là et sera
peut-être saisi à son tour par une autre commission cet
après-midi ou dans les jours qui viennent, puisque nous devons nous
partager une tâche considérable, à cinq
députés de l'Opposition officielle, est-ce que je pourrais
suggérer qu'on passe à la discussion portant sur le
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports?
M. CLOUTIER: M. le Président, la préparation des
crédits suppose une certaine planification. Personnellement, je cherche
uniquement à être agréable à l'Opposition, mais il y
a 25 fonctionnaires dont quelques-uns viennent de Montréal, il n'y a
aucun fonctionnaire du Haut-Commissariat ici. Ce sont des fonctionnaires de
l'Education parce qu'il était entendu qu'on reprenait la discussion des
crédits. Je ne vois même pas le ministre chargé du
Haut-Commissariat à la table. Je ne sais pas comment on peut
procéder.
M. LEGER: Profondément, il tient à faire plaisir à
l'Opposition, malgré que, de la façon dont il répond, ce
n'est pas tout à fait ce que l'on voit. Mais la question précise
qu'il vient de me donner, c'est...
M. CLOUTIER: Je me défends lorsque l'Opposition cherche à
minimiser l'importance de certains programmes. C'est de bonne guerre, de part
et d'autre, d'ailleurs.
M. LEGER: Tout ce que je peux vous dire, c'est que le
député qui est responsable de ce document est obligé,
comme vous le savez fort bien, comme il est aussi le second pour le
ministère des Affaires sociales, d'être actuellement au
ministère des Affaires sociales; c'est la raison pour laquelle nous
devons avoir, comme dans différents sports, des substituts de
dernière minute qui ont une idée assez générale,
mais qui n'ont pas toujours l'approfondissement possible que celui qui est
responsable possède.
M. CLOUTIER: Que faire? Je ne cherche que des solutions. Si vous pouviez
peut-être aller remplacer le député de Saint-Jacques pour
une demi-heure, ça permettrait de continuer...
M. LEGER: Ce serait merveilleux au domaine des Affaires sociales parce
que c'est un domaine que je n'ai pas touché du tout.
M. CLOUTIER: Avec le talent du député de Lafontaine, et
son électorat où il y a un bon nombre de
défavorisés, je suis sûr qu'il peut s'en tirer.
M. LEGER: Je m'occupe beaucoup des choses sociales de mon comté,
mais pas de la politique ministérielle des Affaires sociales. Cependant,
je ne sais pas, est-ce qu'il y a d'autres programmes qu'on pourrait toucher
avant de toucher au programme directement impliqué.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Dans l'ordre, voici ce qu'il reste à
adopter. Le groupe 8: Soutien technique; le groupe 9: Les moyens
d'enseignement; le groupe 10, le programme 4, le Conseil supérieur et le
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports, la promotion
du sport et le développement des loisirs.
M. CLOUTIER: H reste moins de 1 p.c. du budget à adopter. Nous
avons discuté jusqu'ici pendant treize heures trois quarts.
M. MORIN: M. le Président, nous voulons bien, dans ce cas, passer
à l'étude du programme que vous avez appelé tout à
l'heure.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le groupe 8: Soutien technique, programme 2,
page 10-7.
M. MORIN: C'est cela.
Gratuité scolaire
M. MORIN: Est-ce que je pourrais demander au ministre, avec votre
permission, M. le Président, si, en ce qui concerne les prêts et
bourses, son ministère a procédé à l'étude
du coût de la gratuité scolaire à tous les niveaux et, en
particulier, au niveau universitaire?
M. CLOUTIER: M. le Président, mon malaise augmente. Ce programme
a été adopté. Nous avons eu une très longue
discussion sur la question des prêts et bourses. Je n'ai pas d'objection
à ce qu'on rouvre cette discussion, mais cela n'a rien à voir
avec le progrmme actuel.
M. MORIN: Est-ce que...
M. CLOUTIER: Je me rends compte de la difficulté.
M. MORIN: Non. Nous sommes quand même à
l'élément 7: Prêts et bourses. C'est la question que
j'aimerais poser au ministre.
LE PRESIDENT (M. Pilote): C'est le groupe 8.
M. CLOUTIER: Nous discutons du groupe 8.
LE PRESIDENT (M. Pilote): C'est le groupe 8, programme 2.
M. CLOUTIER: Je n'ai pas d'objection à rouvrir n'importe quel
programme, mais je me dois d'attirer l'attention sur les procédures et
la limite de nos discussions.
M. MORIN: Là, il s'agit du soutien technique, n'est-ce pas? Donc,
ce sont des fonctionnaires qui étudient ces questions.
M. CLOUTIER: Je n'ai pas d'objection à répondre, mais,
encore une fois, c'est vraiment l'autre programme. Nous avons convenu de
disctuer tous les prêts et bourses dans le cadre du programme 18.
M. MORIN: Est-ce que je pourrais demander au ministre de bien vouloir
répondre à la question que je lui ai posée. Il se peut que
j'en aie d'autres à lui poser.
LE PRESIDENT (M. Pilote): J'inviterais quand même le chef de
l'Opposition à lire le journal des Débats. Cette question a
été discutée au cours de la semaine dernière dans
le programme 2, élément 7. Les prêts et bourses ont
été discutés longuement la semaine dernière.
M. CLOUTIER: Je pense qu'il manque peut-être des
éléments d'information au député de Sauvé.
Dans le programme 2, il trouvera dans le
cahier des crédits un certain nombre d'éléments,
mais nous ne discutons, en ce moment, que l'élément 4. L'autre
élément auquel il se réfère,
l'élément 7, a été discuté et
approuvé. La façon dont nous avons voulu procéder pour
avoir des discussions valables a été de grouper certains
éléments. Je comprends très bien qu'il ait pu faire
erreur. Cela me paraît tout à fait naturel.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Comme vous le voyez, dans le groupe 8, on dit
programme 2: Soutien technique. Au programme 2, l'élément 1,
l'élément 5 et l'élément 8 n'ont pas
été discutés.
M. CLOUTIER: M. le Président, est-ce que je pourrais demander au
député de Sauvé à quel moment l'indispensable
député de Saint-Jacques indispensable, en tout cas, aux
commissions, semble-t-il serait disponible?
M. MORIN: Je ne puis répondre de façon précise. Je
crois qu'aussitôt que les crédits du ministère des Affaires
sociales seront terminés, il pourra certainement revenir ici.
M. CLOUTIER: Ceci signifie qu'on va passer la semaine à attendre
que les autres crédits se terminent, alors que je mobilise une partie du
ministère.
M. MORIN: Nous pouvons procéder assez rapidement, M. le
Président, si le ministre veut bien répondre à la question
que je lui ai posée...
M. CLOUTIER: Sur la gratuité scolaire, je n'ai aucune objection.
On va répondre à une question sur la gratuité scolaire et
adopter un autre programme.
M. MORIN: Mais j'ai demandé si des études avaient
été entreprises sur le coût de la gratuité scolaire.
Je n'ai pas demandé s'il était en faveur du principe ou pas.
M. CLOUTIER: Je vous ai très bien compris, mais après
avoir fait la remarque que... Si le président nous permet de rouvrir ce
programme, je n'ai pas d'objection.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je vous le permets, mais pour un laps de temps
très court.
M. CLOUTIER: Une petite remarque que vient de me faire le ministre
responsable du Haut-Commissariat. Il serait prêt, lui, à commencer
maintenant, même en l'absence de ses fonctionnaires, le
Haut-Commissariat. Mais le problème, c'est qu'il faut absolument que
nous, nous puissions, et cela signifiera, puisqu'il est 11 h 50, abandonner le
Haut-Commissariat à 12 h 30 ou à 13 heures et revenir à
l'Education dans l'après-midi, parce qu'il ne m'est plus possible de
remettre...
M. MORIN: Je ne sais pas de combien de temps le député de
Lafontaine aura besoin pour étudier les crédits du
Haut-Commissariat. Si nous commençons maintenant, on pourrait
peut-être y revenir par la suite, je ne sais pas.
M. CLOUTIER: Rien ne nous permet de croire que l'indispensable
député de Saint-Jacques, comme je l'ai appelé tout
à l'heure, serait des nôtres à 16 heures, 16 h 30.
M. MORIN: Non, mais pour le cas...
M. CLOUTIER: Alors là, on n'en sort pas...
M. MORIN: ... où il n'y serait pas, M. le Président, j'y
serai moi-même.
M. CLOUTIER: Alors, à ce moment-là, puisque vous y
êtes, procédons.
M. LEGER: Le problème, c'est parce que, peut-être cet
après-midi, on ne sait pas les intentions du gouvernement de faire
siéger la Chambre en même temps que deux commissions
parlementaires ou de faire siéger uniquement trois commissions
parlementaires. Le cas échéant...
M. CLOUTIER: ... de l'Assemblée... M. LEGER: ... le cas
échéant, si...
M. CLOUTIER: Cela a été essayé la semaine
dernière.
M. LEGER: ... le cas échéant, la Chambre siégeant
en même temps que deux commissions parlementaires, il se pourrait qu'on
termine l'Education avant de recommencer les Affaires sociales, quitte à
ce que le même député soit sur les deux. Mais s'il y a
trois commissions parlementaires, il est sûr qu'on prévoit
très bien que les Affaires sociales vont se continuer en même
temps que l'Education.
M. CLOUTIER: C'est cela.
M. LEGER: Mais s'il n'y a que deux commissions parlementaires, il se
peut que ce soit le Haut-Commissariat, d'une part, et je ne sais
pas après le Haut-Commissariat, terminer l'Education.
M. CLOUTIER: Moi, il m'est vraiment totalement impossible, je le dis
là, après avoir manifesté la plus grande collaboration
possible, de retarder les crédits de l'Education; c'est-à-dire
d'attendre que le Haut-Commissariat, qui va certainement prendre une couple de
sessions je sais que le député de Lafontaine a beaucoup de
choses à dire là-dessus pour reprendre ensuite
l'Education. C'est vraiment un retard considérable, même sur le
plan de toute notre planification législative. Il faudrait qu'on
puisse terminer l'Education, et finir ensuite le Haut-Commissariat, au
rythme qui vous plaira.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Alors, nous revenons au programme 2...
M. MORIN: M. le Président, puisque vous avez autorisé le
ministre à répondre à ma question, s'il veut bien le
faire, nous pourrons peut-être procéder assez rapidement
après cela à l'adoption du programme.
M. CLOUTIER: D'accord.
La question porte sur les frais de scolarité. Je ne peux pas
répondre d'emblée à la question, telle que formulée
sur la gratuité scolaire, si je ne donne pas quelques notions
générales sur les frais de scolarité.
Les frais de scolarité sont inclus dans le calcul que nous
faisons des prêts-bourses. Autrement dit, on en tient compte dans
l'établissement des besoins. Nous avons, cette année, entrepris
une révision complète de nos prêts-bourses. Il ne s'agit
pas d'un changement de philosophie ou de principe. Celui-ci peut,
peut-être, venir plus tard. Pour l'instant, nous nous sommes
contentés d'un réaménagement d'importance. Ce
réaménagement, comme je l'ai expliqué longuement, a
porté sur les principaux critères heureusement que j'ai de
la mémoire qui permettent d'établir les besoins d'un
étudiant. Un de ces critères, par exemple, est constitué
par la contribution des parents. Un autre critère, par la contribution
gouvernementale. Un autre critère, par les dépenses que doit
effectuer l'étudiant, ce qui inclut des modifications concernant son
statut matrimonial, par exemple. Et un autre critère porte sur sa
contribution personnelle, par le biais du travail qu'il peut faire
l'été. Or, ceci pour vous mettre dans le cadre
général. Il y avait, jusqu'à l'année
dernière, un système de prêts-bourses qui n'avait pas
été touché depuis 1968 ou 1969. Nous avons entrepris une
révision qui prend la forme d'un réaménagement important
touchant les facteurs. Dans ces facteurs, il y a les frais de scolarité
et les réaménagements que nous avons acceptés cette
année permettent de faciliter beaucoup les choses, même du point
de vue du paiement des frais de scolarité.
Ce réaménagement a été fait à la
suite d'études et de consultations dans le milieu, y compris des
consultations qui impliquent les étudiants. J'ai chargé ces
mêmes groupes, le groupe de réflexion qui a présidé
à ces consultations, d'aller un pas en avant, c'est-à-dire de
faire des études qui porteraient, à ce moment-là, sur les
frais de scolarité, mais sans éliminer aucune hypothèse, y
compris l'hypothèse de la gratuité scolaire.
M. MORIN: Et est-ce qu'il y a eu un rapport à la suite de ces
études?
M. CLOUTIER: Pas encore parce que, enco- re une fois, comme on vient de
faire un réaménagement, il ne serait pas question d'envisager un
autre réaménagement avant peut-être deux ans. La mise en
place d'un réaménagement prend pratiquement une année
parce qu'il faut, bien sûr, que les étudiants soient
prévenus des changements de manière à s'en
prévaloir.
La gratuité scolaire est un problème qui pose beaucoup de
difficultés. Il y a une question de coût, très
certainement, mais cela n'est peut-être pas l'élément le
plus important, parce que, au fond, on peut avoir une approximation simplement
en se demandant quels sont les frais de scolarité touchés par les
universités actuellement. Ces frais de scolarité ne montent pas
à plus d'une quarantaire de millions de dollars. Bien sûr, le
budget du Québec ne peut pas absorber $40 millions
supplémentaires pour ce qui ne constitue pas une priorité. Mais
je dis quand même que c'est à peu près l'ordre de grandeur.
Autrement dit, si du jour au lendemain les universités cessaient de
demander des frais de scolarité, cela coûterait $40 millions.
Mais, le problème ne me parait pas là. Lorsqu'on
préconise la gratuité scolaire au niveau universitaire, parce que
nous avons déjà la gratuité scolaire au niveau
élémentaire, secondaire et collégial et soit dit en
passant, l'Ontario n'a même pas la gratuité scolaire au niveau
collégial nous sommes une des provinces canadiennes les plus
avancées sur le plan de la gratuité scolaire.
M. MORIN: Cela tient en grande partie à leur structure scolaire
et au fait que le niveau collégial est intégré souvent
à ce que ces gens appellent l'université.
M. CLOUTIER: Oui, mais également à une option parce qu'on
peut se demander quel but on poursuit lorsqu'on veut instaurer la
gratuité scolaire. Le but le plus évident est
l'accessibilité, n'est-ce pas?
Or, il n'est pas sûr que l'accessibilité soit vraiment
servie par la gratuité scolaire. A ce moment, ne favorise-t-on pas les
riches au fond? Parce que si les frais de scolarité ne sont plus
exigés, cela signifie que tout le monde est traité de la
même façon, ceux qui peuvent les payer comme ceux qui ne peuvent
pas les payer. Et ce que nous faisons par le biais des prêts-bourses,
c'est d'annihiler l'effet négatif sur l'accessibilité pour ceux
qui en ont vraiment besoin. Je ne dis pas que nous réussissons encore
parfaitement, bien que le réaménagement actuel devrait nous y
aider beaucoup. Alors, nous touchons véritablement ceux qui ne
pourraient pas payer les frais de scolarité.
M. MORIN: Le ministre conviendra que la grande différence entre
la gratuité scolaire et un système de prêts-bourses est que
le système de prêts-bourses n'arrivera probablement jamais
à répondre à tous les besoins et que le système de
prêts-bourses amène, sur la base d'un certain
nombre de critères qui, sans doute, se veulent objectifs,
à choisir parmi les candidats qui n'ont pas les moyens et qui se
présentent à la porte de l'université tandis que la
gratuité scolaire, au niveau universitaire, a le grand avantage de
mettre vraiment tout le monde sur le même pied.
M. CLOUTIER: Oui, les riches comme les pauvres alors que le
système de prêts-bourses qui tient compte des frais de
scolarité a l'avantage d'aider uniquement ceux qui en ont
véritablement besoin.
Je n'ai pas dit que c'était l'orientation que nous allions
prendre, mais j'attire l'attention sur une des difficultés. Au sein du
Conseil des ministres de l'Education du Canada, cette discussion a eu lieu
très fréquemment parce que nous tentons, au sein de cet
organisme, de ne pas avoir trop de différence entre les provinces,
d'avoir des politiques compatibles en ce qui concerne les frais de
scolarité, pour ne pas nous concurrencer d'une province à
l'autre. Et il y a énormément de réserves.
De plus, il ne faut pas oublier que nos universités ne sont
peut-être pas prêtes à absorber l'afflux d'étudiants
qui pourraient peut-être suivre une telle mesure si elle était
adoptée d'emblée et rapidement. Il faudrait certainement
ménager des transitions, mais mon doute le plus grave est vraiment celui
que j'ai tenté d'exprimer. Je ne suis pas sûr que, dans l'optique
d'une plus grande accessibilité, on y arrive en supprimant les frais de
scolarité.
En France, par exemple, il n'y a pas de frais de scolarité,
depuis très longtemps. Il y a énormément
d'étudiants qui se présentent à l'université, mais
il y a également énormément de rejets. Est-ce que, sur le
plan strictement humain, ne vaut-il pas mieux que certaines sélections
naturelles s'opèrent avant qu'elles ne soient faites à un moment
inopportun?
Je sais pertinemment qu'en médecine, il y a des milliers
d'étudiants en première année. C'est impossible de donner
un enseignement médical à des milliers d'étudiants. On en
retrouve des nombres beaucoup moindres dans les années
subséquentes. C'est la même chose en droit, secteur que
connaît mieux le député de Sauvé.
M. MORIN: Mais le ministre nous révèle peut-être un
aspect de sa pensée sur la question, lorsqu'il nous dit que, si on en
venait à la gratuité scolaire au niveau universitaire, cela
pourrait permettre à beaucoup de candidats de se présenter
à l'entrée. Ce serait la vraie accessibilité, M. le
ministre.
M. CLOUTIER: Oui, mais et c'est là ma nuance, qu'on ne me
fasse pas dire que je suis contre cet afflux d'étudiants, bien au
contraire à la condition qu'ils n'en soient pas
pénalisés sous le couvert de leur ouvrir les portes, par exemple,
à la condition que notre enseignement universitaire ne perde pas 50 p.c.
de sa qualité. La gratuité scolaire au niveau universitaire
supposerait des mesures de transition. Et c'est une hypothèse qui n'est
pas éliminée. Je n'élimine jamais une hypothèse,
lorsque je fais faire une étude. Je ne vous cache pas que, même si
le ministère est très réticent de ce point de vue, j'ai
demandé que l'on s'intéresse particulièrement à
cette hypothèse.
M. MORIN: D'ailleurs, puisque le ministre semble plein de sollicitude
pour les étudiants peu fortunés, puis-je lui faire remarquer que
la gratuité scolaire est tout à fait conciliable avec un
système de prêts et bourses, qui aiderait, justement, les plus
défavorisés?
M. CLOUTIER: Bien sûr.
M. MORIN: Cela, en plus de supprimer les frais de scolarité pour
l'ensemble des étudiants.
M. CLOUTIER: La gratuité scolaire n'empêcherait absolument
pas et d'ailleurs, cela reste essentiel l'établissement
d'un système de prêts-bourses. Mais je ne sais pas si le
député de Sauvé est au courant de la façon que
notre système de prêts-bourses fonctionne.
M. MORIN: Un peu, oui. J'ai eu surtout à m'occuper des
problèmes entraînés par le système, à
l'occasion; mais je ne voulais pas... Si le ministre veut faire des
commentaires...
M. CLOUTIER: Très rapidement, le seul élément,
c'est que lorsqu'on calcule les besoins des étudiants, on tient compte
des frais de scolarité, c'est-à-dire qu'on ajoute une somme de
$400 ou $500, qui constitue ces frais de scolarité. Dans d'autres
provinces, ceci est versé directement à l'université. Dans
un grand mouvement de générosité, l'ancien gouvernement,
lorsque le projet initial de prêts-bourses a été mis sur
pied, a décidé que l'étudiant, sachant très bien
que l'argent était destiné à ses frais de
scolarité, devait l'administrer lui-même. Et il est possible que
certains étudiants n'aient pas établi les mêmes
priorités que le gouvernement, souvent poussés par le besoin, ce
que je peux parfaitement comprendre. Mais le but de notre système de
prêts-bourses est d'annuler l'effet des frais de scolarité, en ce
qui concerne ceux qui en ont besoin.
M. MORIN: Pour terminer, est-ce que le ministre ne conviendrait pas avec
moi que la somme de $40 millions, par rapport à l'ensemble du budget de
son ministère, c'est finalement peu de chose, si l'on envisage
l'importance de la réforme qui pourrait être effectuée, en
supprimant les frais de scolarité?
M. CLOUTIER: Si je voulais m'amuser, je demanderais au
député de Sauvé de me faire le pourcentage sur le budget
total, parce que le petit exercice de tout à l'heure n'a pas
été très
probant. Mais, blague à part, je dirais au député
de Sauvé que ce n'est pas comme cela que l'on doit administrer un
ministère. Il faut tenir compte d'un certain nombre de priorités;
$40 millions, c'est une somme considérable. Imaginez ce que ceci
signifierait, si on pouvait, par exemple, l'affecter au secteur des loisirs, si
on pouvait l'affecter au secteur de la langue française. Il faut se
poser des problèmes très sérieux, à savoir si c'est
la meilleure façon d'aborder le problème de
l'accessibilité.
Le gouvernement a pensé que la meilleure façon de
l'aborder, c'était d'annuler ce que les frais de scolarité
peuvent avoir d'odieux pour certains étudiants qui ne peuvent les
assumer. Il n'est pas du tout sûr que la suppression des frais de
scolarité, à un coût de $40 millions, soit
justifiée. C'est là que je pose ma question.
M. MORIN: Je me rends bien compte qu'il y a là des
différences de philosophie sociale entre le ministre et le parti que je
représente.
M. CLOUTIER: Ce n'est pas tout à fait exact. J'ajouterais
même que le fait que nous nous soyons engagés dans la voie de la
gratuité scolaire, en ajoutant le collégial à
l'élémentaire et au secondaire, manifeste quand même le
souci du gouvernement de pousser cette démarche le plus loin possible.
Je pose un certain nombre de questions, qu'en tant qu'administrateur et homme
politique, je ne peux pas sous-estimer. Il est facile, évidemment, de se
dire, dans l'Opposition: $40 millions, qu'est-ce que c'est? Ce n'est rien. Il
suffirait de les enlever, pour aider un certain nombre d'individus. Mais, moi,
je vous dis: Etes-vous sûr, ce faisant, que vous n'aiderez pas surtout
les privilégiés, étant donné que le système
actuel de prêts-bourses permet, à ceux qui ne le sont pas,
d'annuler leurs frais de scolarité? Ne vaut-il pas mieux trouver
d'autres méthodes qui rendraient plus efficace le système de
prêts-bourses?
M. MORIN: M. le Président, sur cette différence de
philosophie fondamentale, nous sommes prêts à procéder
à l'adoption de ce programme.
Education physique
M. LEGER: Est-ce que le ministre me permettrait une question. Ce n'est
pas nécessairement concernant ce programme, mais c'est une question que
j'aurais à poser au ministre responsable au Haut-Commissariat à
la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports cet après-midi pour qu'il ne me
renvoie pas au ministre de l'Education pour la partie de ma question qui
concerne le ministère de l'Education. Je vais la poser au ministre de
l'Education immédiatement. Je sais que le Haut-Commissariat a un budget
pour permettre une amélioration de l'éducation physique au
Québec et spécialement au niveau scolaire, mais que, aussi, le
ministère de l'Education, via ses commissions scolaires, a un budget
concernant l'éducation physique aux niveaux secondaire, universitaire ou
élémentaire. Est-ce que le ministre peut me dire quelle est la
somme qui a été affectée ou qui sera affectée, dans
les deux cas, par son ministère et non pas par le Haut-Commissariat au
programme d'éducation physique au niveau scolaire, dans l'ensemble?
M. CLOUTIER: A peu près $1 million... M. LEGER: $ 1 million.
M. CLOUTIER: ... que l'on a ajoutés cette année et c'est
insuffisant. Le député de Lafontaine sait probablement qu'une des
priorités du ministère est précisément
l'éducation physique. Je considère, pour ma part, que l'on a
négligé l'élémentaire. Je vais même
jusqu'à dire, dans mes moments de confidences, que l'on a
peut-être suréquipé le niveau collégial alors qu'on
aurait peut-être dû penser davantage à la base du
système d'éducation. Il y a un problème majeur. C'est
justement là qu'il faut se poser des priorités. Nous avons
commencé par mettre sur pied un comité, un groupe de
réflexion, la façon dont nous procédons pour tous les
grands plans actuellement au ministère de l'Education. Ce comité
qui est présidé par un sous-ministre adjoint, va travailler avec
les associations professionnelles impliquées.
M. LEGER: Quel sous-ministre?
M. CLOUTIER: M. Beauregard. Nous allons arriver avec un programme
global. C'est évidemment un peu lié aux équipements et
là il y a des problèmes très sérieux qui se posent.
On ne pourra pas fournir tous les équipements instantanément. Il
y a des planifications antérieures qu'on ne peut pas renverser. Ce que
je peux vous dire, par exemple, c'est que, pour moi, c'est vraiment très
important. Ceci me ramène, justement, à la façon un peu
désinvolte dont on parlait des $40 millions tout à l'heure.
Rendez-vous compte, si vous dépensez $40 millions pour un
problème qui n'en est peut-être pas un, à la condition
qu'on utilise d'autres techniques, vous vous privez de mettre l'accent sur
certaines priorités. Si nous n'avions que quelques millions à
l'élémentaire ou encore si nous n'avions que quelques millions
pour la question des cafétérias ou de l'alimentation dans nos
écoles problème qui a beaucoup intéressé le
député de Saint-Jacques, je me plais à le souligner
peut-être que nous pourrions aider davantage notre collectivité
qu'en supprimant d'un trait de plume des frais de scolarité que l'on
annule dans le cas des défavorisés. C'est ce que j'ai à
l'esprit en parlant de priorités.
M. LEGER: C'est donc dire que, dorénavant, il y aura une
politique intégrée de l'éducation
physique dans le domaine des écoles et qui ne sera pas
bicéphale en ce sens que le Haut-Commissariat, d'une part, donnera des
subventions et le ministère de l'Education donnera des sommes, de son
côté.
M. PHANEUF: M. le Président, il ne faut pas non plus
mélanger... il n'y a pas actuellement de chevauchement on n'est pas dans
une zone de conflits quand on parle d'éducation physique. Le
Haut-Commissariat, qui est à l'intérieur du ministère de
l'Education, prend ses responsabilités à partir du moment
où le professeur d'éducation physique a terminé ses
périodes scolaires. Le sport scolaire, qui est financé par le
Haut-Commissariat, concerne des périodes d'animation en dehors des
périodes scolaires, disons après quatre heures, pour servir
d'exemple. Ceci veut dire que pour l'éducation phy-sqieu le professeur
relève carrément et continuera de relever du ministère de
l'Education et d'être identifié comme professeur au même
titre qu'un professeur de géographie ou un professeur de
français.
Ce qui nous intéresse, c'est de reconnaître, par la formule
du club, que ce soit une école au niveau élémentaire,
secondaire ou collégial, que ce soit une municipalité. Je pense
que, de plus en plus, vous allez voir l'orientation qu'on veut donner au
Haut-Commissariat; cette reconnaissance de clubs, on la reconnaît dans le
milieu scolaire en favorisant l'animation dite sportive faite par le milieu
scolaire en dehors des périodes scolaires reconnues.
M. LEGER: Est-ce que le ministre veut dire par là que les
subventions à l'APAPQ ne sont que pour des activités
extrascolaires?
M. PHANEUF: L'APAPQ est une association qui regroupe les
éducateurs physiques, d'une part, l'animation que ces "prof" font en
dehors de leur période d'éducation physique comme telle. Donc on
reconnaît l'association professionnelle et on reconnaît l'animation
qui peut se faire par ces spécialistes dans le domaine des sports et
dans le domaine de l'éducation physique en dehors de la période
scolaire comme telle.
M. LEGER: Alors, les subventions ne sont que pour les activités
de l'association professionnelle des éducateurs physiques en dehors des
heures de classe.
M. PHANEUF: C'est notre rôle. ... la situation entre le sport
scolaire reconnu par le Haut-Commissariat, et la vocation en éducation
physique reconnue par le ministère de l'Education qui correspond
à la vocation du "prof" de géographie, du "prof" de
français, etc.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le programme 2 est adopté?
M. MORIN: Le programme 2 est adopté.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le groupe 9, programme 3: Moyens
d'enseignement. L'honorable chef de l'Opposition.
Moyens d'enseignement
M. MORIN: M. le Président, au programme portant sur les moyens
d'enseignement, j'aurais une question pour le ministre. Celui-ci a
été autorisé par décret, ce qu'on appelle au
Québec l'arrêté en conseil, le 22 octobre dernier, à
former avec le ministre des Communications un comité conjoint sur la
programmation éducative. Est-ce que le ministre pourrait nous faire un
bref rapport sur les travaux de ce comité?
M. CLOUTIER: Oui, M. le Président. C'est un comité
technique pour décider des programmations. Ceci a permis d'obtenir des
antennes à Radio-Québec parce que celles-ci ne pouvaient
être obtenues qu'à des fins éducatives, d'après les
règlements du CRTC. Il y avait d'ailleurs un certain nombre de
chevauchements qui sont loin d'être totalement disparus entre le
ministère des Communications, ce service particulier de l'Education et
également un autre service, une direction générale qui
relève du ministère des Affaires culturelles, l'Office du film.
Pour l'instant, nous tentons d'en arriver à une meilleure
rationalisation de nos efforts avec le ministère des Communications. Par
ailleurs, il y a, en ce qui concerne l'attribution des contrats, une nouvelle
collaboration aussi entre Radio-Québec, l'Office du film et le
ministère de l'Education qui est un grand dispensateur de contrats.
M. MORIN: Une autre question, M. le Président. Est-ce que le
ministre de l'Education songe ou a-t-il songé à utiliser le
réseau UHF de Radio-Québec plutôt que Radio-Canada,
à partir de 1975, pour la télévision scolaire?
M. CLOUTIER: Oui, M. le Président. Le contrat se termine en 1975,
comme vient de le signaler le député de Sauvé, et c'est
très certainement une hypothèse que nous considérons si ce
réseau remplit le rôle dont nous avons besoin.
M. MORIN: Sur un point plus particulier, maintenant, M. le
Président, ce sera d'ailleurs le dernier que je vais soulever au sujet
de ce programme.
Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer la diminution de
crédits pour la production des matériels didactiques? Il semble
qu'il y ait là une diminution de $300,000.
M. CLOUTIER: Quel élément?
M. MORIN: C'est à l'élément 2 du programme 3. Nous
passons de $6,354,300 à $6,038,800.
M. CLOUTIER: Pour une raison extrême-
ment simple, c'est que, l'année dernière, il y a eu
près de $1,500,000 de crédits périmés. Ce qui
signifie qu'on avait budgétisé trop, ce qui arrive assez
fréquemment pour ce genre de production puisque c'est quand même
lié aux demandes du milieu; cette année, nous avons
budgétisé au même niveau, de sorte que la diminution est
théorique.
M. MORIN: Je vois. Quelle est la raison pour laquelle le crédit
n'avait pas été utilisé dans son entier?
M. CLOUTIER: II y a eu un bon nombre de retards dans la production et
Radio-Québec est un peu impliquée parce qu'à la suite des
conflits de travail qu'il y a eus, elle n'a pas pu livrer les commandes qui
avaient été faites et, par conséquent, il n'y a pas eu
paiement.
M. MORIN: Dans les super...
M. CLOUTIER: Cela va vite dans ce domaine, vous savez; $1,500,000, ce
n'est pas énorme.
M. MORIN: Dans la ventilation des crédits, M. le
Président, pour les déductions, il y a eu une diminution de
$487,000 à $299,000.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je voudrais rappeler au chef de l'Opposition
que la ventilation vient après le programme.
M. MORIN: Oui, je sais.
M. CLOUTIER: A quel numéro se réfère...
M. MORIN: C'est à la catégorie 14 de la page 10-10.
M. CLOUTIER: On parle du programme 2 en ce moment.
M. MORIN: Oui, c'est ça.
M. CLOUTIER: Je reprends le programme 2.
M. MORIN: Pardon, c'est le programme 3, ventilation des crédits,
catégorie 14, les remboursements. Est-ce que le ministre pourrait nous
expliquer la différence importante qui se retrouve entre ces deux
chiffres?
M. CLOUTIER: C'est, je pense, aux imputations...
M. MORIN: Non, aux remboursements.
M. CLOUTIER: Voulez-vous donner les deux montants pour que nous
soyons...
M. MORIN: En 1973/74, c'était $487,000 et cette année,
$299,000.
M. CLOUTIER: Nous avons le même problè- me que tout
à l'heure. C'est que l'estimation des prévisions a
été trop élevée. Il y a eu, je peux vous donner le
détail, retour aux crédits périmés. Je voudrais
apporter une précision. Il ne s'agit pas de crédits qui ont
été périmés, parce que ce sont des remboursements,
comme l'a d'ailleurs très justement dit le député, et ceci
vient des revenus qui vont, eux, au fonds consolidé...
M. MORIN: C'est cela.
M. CLOUTIER: ... et les revenus des cours par correspondance.
M. MORIN: Oui.
M. CLOUTIER: Cela a été une évaluation qui ne
correspondait pas à la réalité et qui a été
rajustée en 1974/75. Il ne faut pas oublier qu'il y avait eu
réorganisation du service, l'année précédente, ce
qui a peut-être mené à des évaluations un peu
enthousiastes.
M. MORIN: Est-ce que cela reflète une perte de
clientèle?
M. CLOUTIER: Non, au contraire. A ce point de vue, on avait
prévu, M. le député, que la clientèle pour les
cours par correspondance, cette année-là, l'année 1973/74,
serait très considérable en raison d'une expérience qui
avait été faite dans cinq commissions scolaires, étendant
les cours de formation générale au niveau secondaire à
l'ensemble des adultes. L'expérience, dans les cinq commissions
scolaires, avant indiqué une croissance assez considérable des
clientèles ou des intéressés à suivre ces cours. On
a fait une projection à partir de ces cinq régionales à
l'ensemble de la province.
Cette projection a été démentie, en fait, par la
réalité, de sorte que, dans l'évaluation des
prévisions pour la prochaine année, on a été
beaucoup plus réaliste.
M. MORIN: Une petite précision. Est-ce que tous les cours
dispensés sont des cours reconnus par le ministère?
M. CLOUTIER: Absolument, il faut distinguer entre les cours de formation
générale et les cours de formation professionnelle. Dans le cas
des cours de formation générale, ils sont reconnus par le
ministère dans le sens où, lorsque les élèves ont
terminé ces cours, ils passent les examens normaux que les adultes
passent, qu'ils suivent des cours réguliers ou par correspondance. Dans
le cas des cours de formation professionnelle, ils sont traduits en termes de
reconnaissance de cours, crédités donc dans les diplômes
des dixième, onzième ou douzième années que les
adultes peuvent prendre dans l'enseignement régulier.
M. MORIN: Bien. M. le Président, nous sommes prêts à
procéder à l'adoption du programme 3.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le programme 3est adopté ainsi que ses
éléments.
Groupe 10, programme 4: Conseil supérieur. Cela a
été pas mal discuté.
M. CLOUTIER: Oui, nous en avons parlé abondamment...
LE PRESIDENT (M. Pilote): On pourrait permettre quelques questions.
M. CLOUTIER: ... lorsque nous avons discuté de
l'élémentaire et du secondaire.
M. MORIN: En effet. Nous sommes prêts à procéder
à l'adoption de ces crédits.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le programme 4 est adopté. Sauf les
programmes 15 et 16, l'ensemble des programmes du ministère de
l'Education ainsi que les éléments, du programme 1 au programme
18, sont adoptés.
M. CLOUTIER: Avant, M. le Président, je voudrais apporter les
renseignements qui nous manquaient, touchant les dates précises des
contrats, de manière à clore le débat.
Vous avez cinq contrats, je pense, visés, quatre sur la liste du
programme 17, le CT-70332 en page 1, le CT-77096 en page 2, dans le milieu de
la page...
M. MORIN: Oui.
M. CLOUTIER: ... le CT-77790, toujours en page 2, dans la liste des
contrats du programme 17, et le CT-77791 en page 3 du programme 17.
M. MORIN: Oui.
M. CLOUTIER: Cela fait quatre. Vous en avez un cinquième qui est
dans la liste supplémentaire, qui est, selon l'ordre des papiers, en
page 1, au programme 1, qui s'appelle M-3776.
M. MORIN: C'est cela. M. CLOUTIER: D'accord? M. MORIN: C'est cela.
M. CLOUTIER: Je pense que les renseignements que j'ai ici sont le
montant du contrat, la maison qui est preneur, le signataire, la date du
contrat ainsi que la date du dernier paiement.
M. MORIN: Oui, c'est surtout ce dernier élément qui nous
intéresse, puisque le ministre a déjà répondu
à la plupart des autres questions, notamment relativement à la
date du contrat...
M. CLOUTIER: Je puis le confirmer, si vous voulez.
M. MORIN: Confirmez, si vous le voulez.
M. CLOUTIER: Cela a été transmis par
téléphone tout à l'heure. C'était 70332, le
montant: $19,275 je pense que c'est $20,000 qui est indiqué, je
n'ai pas la feuille la maison: Ducharme, Déom et associés;
le signataire est André Déom; la date du contrat: le 24 avril
1973; la date du dernier paiement: le 4 octobre 1973.
M. MORIN: Ce contrat est maintenant terminé?
M. CLOUTIER: Terminé. Le CT-77096, qui est au milieu de la page
2, si je ne m'abuse, au programme 17...
M. MORIN: Oui.
M. CLOUTIER: ... le montant de $29,669.20; la maison est SINTEC; le
signataire est Jacques Larivière; la date du contrat est le 20
février 1974 et la date du dernier paiement est le 17 avril 1974. Cela
va?
M. MORIN: Oui, très bien.
M. CLOUTIER: Dans la même page, au programme 17, le CT-77790.
C'est un contrat de $10,000, dont $3,392 sur l'exercice 1973/74. $3,392 donc
sur l'exercice qui vient de se terminer, et le solde, environ $6,208, qui est
reporté sur l'exercice qui débute; la maison est Ducharme,
Déom et associés; le signataire est Raymond Ducharme; la date du
contrat est le 22 février 1974 et la date du dernier paiement,
"dernier", puisque le contrat se poursuit sur l'autre exercice; enfin le
dernier paiement sur l'exercice 1973/74 est en avril 1974, je n'ai pas la date
exacte. C'est un contrat qui continue.
Le suivant, qui est 91: $10,000, SINTEC, Jacques Larivière, 13
mars 1974 la date du contrat, et le dernier paiement, le 9 avril 1974. Ce
contrat est terminé et se reportait sur l'année qui
débute.
Le M-3776. Nous demanderons un répit car nous n'avons pas les
renseignements, et compte tenu de l'heure, nous n'avons pu rejoindre la
personne. On les aura dès le début de l'après-midi.
Il n'y aura pas d'objection, M. le Président, puisqu'on est
à l'intérieur du même ministère, que le ministre
d'Etat le dépose.
M. MORIN: D'accord. Aucune objection.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La parole est au ministre de l'Education.
M. CLOUTIER: M. le Président, au moment de terminer la discussion
de l'étude des crédits, je m'en voudrais de ne pas ajouter
quelques mots. Je disais, dans mes remarques préliminaires, qu'il y
avait une tradition au ministère de l'Education, à savoir que la
discussion de l'étude des crédits se faisait toujours dans un
climat de collaboration très positive et sur un ton serein. Il
n'en a pas été autrement cette année et j'en
félicite l'Opposition, laquelle a dû travailler, je le souligne,
dans des conditions difficiles.
Je désire féliciter tout particulièrement, on le
comprendra, le député de Saint-Jacques. Je pense que ces
félicitations prennent peut-être une signification accrue du fait
que je suis loin d'être d'accord avec le député de
Saint-Jacques sur le ton qu'il adopte à l'Assemblée nationale et
sur sa façon d'interpréter nos règles parlementaires.
Cependant, il mérite très certainement un hommage parce
qu'il a su apporter à nos discussions, non seulement un talent certain,
une information valable, mais également une approche tout à fait
positive.
Je désire également remercier tous les membres de la
commission, y compris bien sûr, les membres du parti ministériel,
les fonctionnaires pour lesquels la préparation des crédits
constitue une espèce de sprint annuel et qui ne m'ont pas failli en
aucun moment.
Enfin, le président qui est pratiquement devenu le
président permanent de la commission de l'éducation, des affaires
culturelles et des communications puisque depuis que je suis titulaire de ce
ministère, j'ai le plaisir de l'avoir. Je lui rends un hommage
particulier, car il préside à nos débats avec beaucoup de
gentillesse et d'efficacité.
M. MORIN: M. le Président, je me réjouis de ce que le
ministre ait appris à apprécier la compétence du
député de Saint-Jacques...
M. CLOUTIER: Je n'ai jamais mis sa compétence en doute. Ce sont
ses manières.
M. MORIN: ... de même que les manières dont il a fait
preuve à cette commission. Je suis sûr que si le ministre
prête une oreille attentive à l'Assemblée, il verra que le
député n'a pas un comportement différent de celui qu'il a
en commission.
M. CLOUTIER: Bien oui, parce qu'à l'Assemblée il m'a
attaqué violemment et d'une façon que je n'ai pas acceptée
et que je n'accepterai jamais alors qu'ici il a été parfaitement
correct.
M. LEGER: C'est peut-être parce que la manière du ministre
est souvent paternelle le ministre parle fort bien
vis-à-vis du député de Saint-Jacques et, dans un mouvement
de réaction normale des jeunes vis-à-vis de leurs afnés,
il a une attitude tout à fait logique de celle du Québec.
M. CLOUTIER: C'est une paternité que je repousse et, croyez-moi,
si j'avais des fils, j'aurais souhaité qu'ils soient
différents.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je vous remercie, messieurs les membres de la
commission parlementaire de l'éducation, des affaires culturelles et des
communications qui ajourne ses travaux pour étudier les crédits
du Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports...
M. PHANEUF: ... qui suspend...
LE PRESIDENT (M. Pilote): ... qui suspend ses travaux jusque vers 4
heures cet après-midi, après la période des questions. La
séance est suspendue.
(Suspension de la séance à 12 h 34)
Reprise de la séance à 16 h 55
M. PILOTE (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs!
Je voudrais faire les changements suivants, parmi les membres de la
commission, avant que ne débute la séance: M. Morin remplace M.
Charron, de Saint-Jacques; M. Vallières, de Richmond, remplace, M.
Hardy, de Terrebonne; M. Malépart, de Sainte-Marie, remplace M.
Saint-Germain, de Jacques-Cartier; M. Tremblay, d'Iberville, remplace M.
Veilleux, de Saint-Jean; M. Caron remplace M. L'Allier, de Deux-Montagnes.
La parole est au ministre responsable du Haut-Commissariat à la
Jeunesse aux Sports et aux Loisirs. Il voudrait amener une correction à
ce qui s'est dit ce matin.
M. PHANEUF: Je m'excuse, M. le Président, ce n'est pas une
correction tout à fait. Il s'agit plutôt de compléter une
réponse que le ministre de l'Education devait donner à une
question du chef de l'Opposition sur des contrats. Pour les contrats qui
s'identifient comme ceci: M3776, pour un montant de $1,546. Le contrat avec
André Déom et associés, le contrat a été
signé par André Déom en date du 10 avril 1973, paiement de
$1,546 en date du 2 novembre 1973.
M. MORIN: Le montant est de combien encore?
M. PHANEUF: $1,546.
M. MORIN: Tout le paiement couvre...
M. PHANEUF: A été fait en un paiement, si je...
M. MORIN: Oui, en un paiement. Je m'excuse, quelle date encore?
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le 10 avril 1973.
M. PHANEUF: Le contrat a été signé en date du 10
avril, le paiement le 2 novembre 1973.
M. MORIN: Merci.
Promotion du sport (suite)
M. LEGER: M. le Président, je voudrais tout d'abord, en
commençant, expliquer au ministre que je suis heureux que son budget ait
été augmenté cette année de 27 p.c, tel qu'il l'a
mentionné à l'ouverture des travaux de cette commission et qu'ils
sont maintenant portés à $17,774,000, somme qui, je pense,
correspond à peu près, est divisée à peu
près à 93 p.c. en subventions dans le domaine des sports et des
loisirs et le reste dans le domaine de l'administration. Je dois, au
départ, donner un point de vue d'ordre général et par la
suite, j'aurai une série de questions d'ordre général.
Comme il n'y a que deux programmes, je pense que ce n'est pas une complication,
comme dans un ministère où il y a beaucoup de programmes. Je
pense que les questions peuvent quand même se chevaucher d'abord qu'elles
sont plutôt générales. Par la suite, les mêmes
questions ne reviendront pas dans le domaine particulier. Je voulais d'abord
parler, justement, du fait que...
M. PHANEUF: Si le député le permet, juste une mise au
point. Est-ce qu'on adopte la même attitude que l'an passé, on
pose toutes les questions pour procéder ensuite à l'adoptation
des crédits, par programme et par élément, mais on vide la
question des questions, si je peux m'exprimer ainsi?
M. LEGER: Oui, à ce moment-là. J'aurais beaucoup de
questions d'ordre général et après cela, quelques
questions d'ordre particulier par programme au cas où le ministre aurait
été moins souple.
Alors, je les poserai toutes plutôt au niveau
général.
Je veux d'abord faire quand même un certain préambule comme
responsable de l'Opposition dans le domaine des sports et loisirs au
Québec. Je pense que je vais partir du point de vue des Jeux olympiques
qui, pour nous, comme vous avez déjà dit, au Québec,
doivent être un point de départ et non un point d'arrivée,
parce que nous sommes à deux ans des Olympiques et c'est une occasion
unique de nous ouvrir sur le monde et d'être présents
mondialement.
A venir jusqu'aux dernières Olympiques, le Québec a
été réellement mal représenté, justement
parce que les francophones au Canada, et spécialement au Québec,
n'ont jamais eu la représentation, dans le domaine du sport amateur, et
spécialement aux Olympiques, qu'ils auraient dû avoir, compte tenu
de leur force ou leur proportion numérique, au point de vue de la
population du Canada.
J'ai quelques statistiques ici qui pourraient faire frémir les
gens qui vont se demander comment il se fait qu'on a été si mal
représenté. Je vais parler simplement des quatre derniers Jeux
olympiques à travers le monde. Vous avez eu ceux de 1956 où, sur
114 athlètes canadiens, il n'y avait que sept représentants
francophones, ce qui fait un pourcentage de 6 p.c, alors que nous étions
une population d'environ 30 p.c.
M. PHANEUF: Sept francophones. Sept Québécois?
M. LEGER: Sept francophones sur l'équipe olympique.
Francophones, il y avait peut-être un francophone de l'Ouest,
mais, en général, c'étaient des francophones.
M. PHANEUF: Mais il n'y avait pas d'anglophones du Québec?
M. LEGER: Non, je parle des francophones. Etant donné qu'on est
le gouvernement d'une majorité francophone au Québec, c'est une
préoccupation qu'on doit avoir, celle de la
représentativité québécoise. Il se peut que, quand
on dit québécoise, il y ait des anglophones là-dessus.
M. PHANEUF: C'est pour ça que je pose la question. Il ne faut pas
identifier purement la francophonie...
M. LEGER: Les francophones. En 1960, c'était justement une
proportion à peu près analogue, 118 participants canadiens dont
cinq francophones, ce qui faisait 4 p.c. comparativement à une
population de 30 p.c. En 1964, il y en avait 134 dans la participation totale
et il y avait cinq francophones, un pourcentage de 3.7 p.c.
En 1968, ça a augmenté légèrement, 170 de
participation totale pour 9.4 p.c. de francophones. Cela, c'est pour les jeux
d'été. Et pour les jeux d'hiver, en 1964, il y avait 76
représentants canadiens dont trois francophones. En 1968, 89
participants canadiens pour cinq francophones.
Quand on pense que, dans les jeux d'hiver spécialement, vous avez
le hockey, et qu'au niveau du hockey, nous avions deux francophones sur 22
membres!
Quand on regarde la situation au niveau du sport professionnel du
hockey, qui est un sport canadien, qui intéresse beaucoup les
Québécois qui y participent au niveau professionnel, on voit que
dans la ligue Nationale, on a actuellement environ 22 p.c. de joueurs
professionnels de hockey qui sont membres de l'équipe du Canadien ou
d'autres équipes de la ligue. Certes, 22 p.c, ce n'est pas tout à
fait la proportion de francophones, mais nous sommes quand même mieux
représentés au niveau professionnel. Cela veut donc dire qu'il y
a du talent chez les francophones et qu'ils ne sont pas
représentés au niveau amateur. Où est le
problème?
M. le Président, je pense qu'il y a d'abord eu un manque de
préoccupation de gouvernements québécois
précédents concernant le sport amateur, concernant le sport en
général. Il y a aussi, si on veut me donner l'occasion de
m'exprimer d'une façon peut-être un peu plus rude, que les
anglophones au Canada ont pris soin, depuis longtemps, d'inculquer aux leurs la
participation à un meilleur conditionnement physique et aux sports. Je
me rappelle le temps où moi-même je participais aux
préliminaires des Olympiques de 1952 à Helsinki. Il y a longtemps
de cela; j'étais obligé de pratiquer avec une organisation anglo-
phone qui s'appelait le Montreal Track and Field Club, le seul qui pouvait
permettre de participer et avoir une compétition de valeur. C'est donc
dire qu'au Québec on est très en retard dans le domaine du sport
amateur.
M. le Président, je vois que, dans l'état actuel des
choses, il y a un danger, c'est que les Olympiques de 1976 ne servent
qu'à augmenter le nombre de sportifs assis. Autrement dit, il faut
éviter à tout prix de transférer les sportifs assis du
Forum et d'en faire des sportifs assis au niveau des Jeux olympiques au stade
olympique. Je pense qu'il faut amener les gens à une politique de
participation dans le sport et dans le loisir. Si le Québec veut
rentabiliser au maximum un événement qui ne durera que deux
semaines et qui aura nécessité un effort national de la part des
Québécois pour sa réussite, il faut absolument voir
au-delà des Jeux olympiques de Montréal. Cet
événement heureux doit permettre aux Québécois de
faire un grand pas en avant vers l'amélioration de la santé et de
la condition physique des Québécois. Les énergies et
l'argent investi pour les jeux doivent servir à répondre aux
aspirations d'un peuple qui est piètre condition physique.
J'ai visité plusieurs pays d'Europe où le sport est une
condition sine qua non de l'éducation, où le sport est un moyen
de formation. On imprègne chez les citoyens le sens de la participation,
le sens d'une activité physique régulière pour être
en bonne condition et on peut déceler des athlèthes possibles
pour plus tard. Autrement dit, au lieu de choisir une équipe olympique
dans les 2 p.c. de ceux qui pratiquent le sport, comme c'est le cas au
Québec et au Canada actuellement, quand on a une population qui est
vaste et que tout le monde participe au sport, on a un choix beaucoup plus
vaste. On a employé un palliatif très rapide en créant
Mission 76 qui était une façon de régler temporairement et
très partiellement le problème, soit de prendre les
athlètes qu'on connaît actuellement et de leur donner un budget
qui va être, je pense, de $1 million bientôt, et qui ne permettra
qu'aux athlètes actuels et non pas à ceux qui auraient pu se
déceler en cours de route. Les enfants ou les jeunes qui ne se doutent
même pas qu'ils ont des aptitudes, mais qui, actuellement, n'ont pas
l'occasion de se faire valoir, ne peuvent pas être choisis.
Autrement dit, à court terme, on prend les athlètes
existants pour essayer de les former sans savoir si on va être capable de
réussir avec eux. Dernièrement, à la rencontre
France-Canada, à peine quatre francophones étaient
présents sur 40 ou 45 athlètes. La possibilité d'atteindre
l'objectif de 30 p.c. de participation québécoise est
passablement mise en doute.
M. le Président, on verra les retombées positives des jeux
si, après les Jeux olympiques et à cause des Jeux olympiques, le
degré de participation du sport et du loisir est plus étendu dans
la population. Cela veut donc dire qu'il faut créer un esprit de
participation sportif
au niveau scolaire. C'est-à-dire, comme le faisait remarquer, ce
matin, le ministre de l'Education, corriger la déficience, au niveau
élémentaire d'abord, aux niveaux secondaire et universitaire
ensuite, et développer aussi les possibilités en dehors du sport
scolaire, donc pour ceux qui quittent les études, pour ceux qui sont sur
le marché du travail. A beaucoup d'endroits, il y a ce qu'on appelle
dans les industries la pause-café. Or, au lieu d'aller prendre un
café, on fait une heure d'exercice physique dans une aréna, dans
une piscine ou dans un bâtiment spécialement aménagé
pour les travailleurs. Il faut nécessairement explorer cette
situation.
Il y a l'aspect du sport familial aussi, parce que l'enfant qui imite un
athlète comme Maurice Richard, Jean Béliveau, Henri Richard, Yvan
Cournoyer au hockey, ou d'autres athlètes, Claude Ferragne, Montmigny ou
Anne Filion dans d'autres domaines, ou Andrée Martin dans le domaine du
tennis ils se fixent un objectif pour atteindre cette fin.
Mais si le papa faisait du sport, s'il avait la chance d'en faire et
s'il se déclarait champion vis-à-vis de son fils, le fils
voudrait imiter son père. La mère, la même chose pour la
jeune fille ou pour le garçon.
C'est donc dire que le sport familial, l'accessibilité au sport
familial après les heures scolaires permettrait justement d'avoir une
possibilité d'ancrer davantage dans la population le désir de
participer à une occupation sportive qui amène, comme
conséquences, peut-être une diminution de maladies au travail ou
d'absences pour causes de maladie au travail, parce que la population est en
meilleure santé.
Si le Québécois, en général, voit sa
condition physique améliorée, ce sera peut-être parce que
les Jeux olympiques, auront éveillé les gens à participer
davantage. Si le sport amateur, à cause des Jeux olympiques, augmente
son dynamisme interne et s'il devient mieux structuré, ce sera un atout
que le sport olympique pourra apporter.
S'il y a une politique d'aménagement et de planification des
équipements et du personnel de l'activité physique qui est
utilisée à la suite des Jeux olympiques, cela donnera un point de
départ aux Olympiques pour implanter, dans toute une population, le
désir de participer au domaine sportif.
Il faut nécessairement aussi former des animateurs pour cela
les Jeux olympiques peuvent être une occasion dans ce domaine, il
en manque préparer la formation d'instructeurs compétents,
structurer un réseau à caractère sportif des loisirs
à travers tout le Québec, jusque dans les régions les plus
reculées, établir un réseau d'information et de promotion
intensif.
Je me rappelle, il y a quelques années, qu'on montrait à
la télévision des compétitions de ping-pong. A ce
moment-là, à toutes les semaines, on voyait le samedi, à
la télévision, des compétitions de ping-pong et on a vu
les pères de famille qui achetaient, pour leurs sous-sols, des tables de
ping-pong. Les enfants jouaient au ping-pong. Cela faisait un divertissement
familial.
Ce sont des occasions de promotion comme cela qui créent le
désir, parce qu'il y a une préoccupation et une volonté
politique derrière un gouvernement. Autrement dit, M. le
Président, dans les pays européens, on constate que les
élites sportives forcent l'admiration. Cela ne dépend pas
exclusivement de ce qu'on ait mis le paquet pour les former. C'est impossible.
Cela dépend, en très grande partie, de ce que la population, dans
son ensemble, est imprégnée de l'esprit olympique, est
imprégnée des besoins du sport et de la pratique des disciplines
de conditionnement physique familial, forçant ainsi les jeunes
générations à imiter celles qui les ont
précédées. Ainsi, lorsque tel pays veut envoyer une
sélection de ses meilleurs sportifs pour les jeux de Montréal, il
ne se trouve pas limité seulement à ceux qui participaient au
sport, comme c'est le cas, un petit 2 p.c. ici, mais il a un choix
élargi à toute l'étendue du pays qui permet, sous ce
chapitre, une amélioration de la qualité de la
représentation nationale.
Il est déplorable au Québec, avec Mission 76, qu'on essaie
de parvenir artificiellement à ces résultats. Je comprends qu'il
faut le faire. Je ne veux pas condamner Mission Québec 76. Elle a un
rôle à jouer, mais elle part réellement en retard.
On se retrouvera aussi, malheureusement, avec des résultats
artificiels en 1976, si les choses vont ainsi. Il y a eu des critiques contre
Mission 1976 dans les milieux sportifs. On y disait qu'on avait
démarré trop tard, qu'il y avait un manque d'argent, même
si $1,000,000 y sont consacrés, qu'il y avait un manque
d'expérience même. On dit même qu'on ne réunit pas
assez de compétences pour former ces athlètes. Cet objectif, M.
le Président, pour la formation des athlètes, ne sera
peut-être pas atteint.
Actuellement, on permet à l'élite actuelle,
déjà, tellement réduite, de s'entrafner davantage. Cette
politique élitiste a pu donner un échantillon de sa valeur dans
la rencontre France-Canada, comme je le disais tantôt. Où est la
solution? Il n'est absolument pas contradictoire avec les efforts fournis par
Mission Québec 1976 pour développer une élite sportive
québécoise, de mettre aussi l'énergie et l'argent
nécessaires afin de développer chez tous les
Québécois le goût de la pratique de l'olympisme et de
l'athlétisme. Ce n'est pas seulement contradictoire, mais
complémentaire. M. le Président, c'est un fait, les participants
aux Jeux du Québec dans les différentes disciplines sportives se
retrouvent à 90 p.c. dans le domaine scolaire. Un budget de $100,000 a
été donné, je pense, au niveau des jeux scolaires. Les
Jeux du Québec vont friser, cette année le million. J'ai des
chiffres un peu plus loin que je vous donnerai tantôt ne les ayant pas
devant moi. Si
les écoles étaient largement ouvertes à la
population qu'elles desservent, du plus jeune au plus âgé, du
moment que les activités scolaires proprement dites sont
terminées, l'école a un rôle important à jouer, cela
est positif mais n'a jamais été mis en pratique à cause
des implications possibles de conflits entre les concierges, à cause de
problèmes de financement des municipalités, à cause du
manque d'ententes entre les municipalités et les commissions scolaires.
Ceci implique donc une discussion au niveau du Haut-Commissariat.
Jusqu'à ce jour, concernant les écoles primaires, un
comité d'étude a été mis sur pied par le
Haut-Commissariat. Ce rapport va sortir bientôt, je pense que c'est en
juillet, et qu'il sera rendu public plus tard. Je pense qu'il doit
définir les concepts de condition physique et établir un
relevé des besoins du Québec.
Actuellement, vous avez l'Association professionnelle en
éducation physique, l'APAPQ qui veut étendre son programme
d'activités physiques dans le secteur du travail. On pourrait
intégrer l'activité physique dans l'industrie, afin de permettre
aux travailleurs une pause-action, au lieu d'une pause-café, comme au
Japon. Des études ont établi que cette pratique, comme je le
disais tantôt, diminue les dangers de perte de travail. Mais on manque de
spécialistes et de compétences dans ce domaine. Il faudrait que
le ministre se penche sur ce problème pour mettre un budget
peut-être de ce côté.
On manque également de compétences pour donner aux gens
plus âgés une promotion dans le domaine des sports familiaux. Je
pense, entre autres, à l'exemple du cyclisme qui peut être un
sport familial. Il y a, dans la région de Hull, une piste de cyclistes
qui donne l'occasion aux pères et mères et aux enfants, sur un
parcours de plusieurs milles de longueur, de pratiquer le sport de la
bicylette. Je pense que si l'on fait la même chose dans le domaine de ski
de fond pour l'hiver, les deux pistes pourraient peut-être être
exploitées parce qu'il n'y a pas d'obstacle entre une piste cycliste et
une piste de ski de fond, même si le ski de fond peut faire monter les
côtes, le cycliste peut aussi monter des côtes et les
descendre.
Je pense qu'il faut absolument susciter chez les citoyens et chez les
jeunes une habitude sportive, non seulement dans les écoles mais chez
tous les citoyens, et pour cela, je pense qu'il est très important qu'on
réalise jusqu'à quel point il y a un besoin d'un
budget-supplémentaire.
Actuellement, il y a quand même un manque de coordination et de
consultation au niveau du Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs
et aux Sports concernant ce domaine. Ce dernier n'a pas défini, d'une
façon précise, une politique du loisir, sport et plein air. Il a
donné, en général, des idées d'une politique mais
une politique du loisir et du sport qui doit non seulement mettre de l'avant
une phrase où une intention mais les moyens et les étapes pour
les réaliser. C'est ce qu'on appelle une politique du loisir et du
sport.
Le Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports est
dépendant du cabinet ministériel. Il n'a aucune autonomie propre,
ni politique propre. Actuellement, les fédérations sportives sont
d'accord là-dessus parce qu'elles ont réalisé que, trop
souvent, on ne les consultait pas à ce moment et que les ministres
étaient pris, ne pouvant pas obtenir cette audience.
Le gouvernement veut faire, malheureusement et j'arriverai
tantôt avec le domaine de la centrale administrative
disparaître peut-être les mouvements autonomes que sont la CSQ, la
CLQ, le FQPA pour être le grand maître d'oeuvre et avoir pleine
autorité dans le domaine.
A première vue, on peut dire qu'on n'a pas à s'opposer
à cela, que le Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et
aux Sports doit avoir une politique d'ensemble, mais cela ne veut pas dire
qu'il doit avoir une mainmise sur l'ensemble de ce domaine.
Il doit définir un corridor, une politique déterminant un
corridor de fonctionnement à travers lequel il doit laisser aux
organismes du milieu le soin et la possibilité de se faire valoir,
d'établir eux-mêmes leurs propres étapes et ne pas perdre
ce que le ministre disait lui-même dans sa première explication,
à savoir ne pas perdre l'esprit d'initiative et le dynamisme de ces
organismes par une mainmise trop forte du Haut-Commissariat dans ce
domaine.
M. le Président, il y a actuellement 26 disciplines sportives. Il
y en a 21, je pense, aux sports d'hiver et 5 aux sports d'été qui
sont touchées par la Mission Québec 76. Est-ce que Mission
Québec 76 s'occupe aussi des jeux d'hiver qui auront lieu à
Innsbruck? Jusqu'à ce jour, on semble se préoccuper davantage des
sports d'été. Le ministre pourra me répondre tantôt
là-dessus. Je donne un exemple. Georges Athams, un Montréalais de
23 ans, a été deux fois champion du monde en ski nautique,
consécutivement aux championnats biennaux 1971/73, et il n'a reçu
que $1,000 en quatre ans pour sa formation athlétique personnelle. D'un
autre côté, on va prendre une petite fille de douze ou treize ans,
qu'on a sélectionnée parmi ceux qui faisaient du sport et qui
semblaient être parmi les meilleurs actuellement pour représenter
le Québec. On n'a aucune garantie comme telle qu'elle soit une valeur
sûre. On a déjà investi peut-être au-delà de
$1,000, preuve que l'on ne s'y prend pas tellement bien. On ne s'y prend pas
d'une façon réfléchie et coordonnée. Autrement dit,
on prend des personnes et sans savoir si elles seront des valeurs sûres,
on dépense beaucoup d'argent pour elles.
Je sais, c'est un palliatif, c'est une chose qu'on doit faire à
la vitesse, mais il y a peut-être une quantité d'autres
Québécois qui peuvent ressortir des Jeux du Québec et
amener une
meilleure participation. Voici un autre exemple. Quant aux Jeux du
Québec, on constate une certaine déception. Un mouvement qui
devait être un mouvement pour la masse et non compétitif, on a
profité, plus particulièrement, aux derniers jeux, de la
formation d'équipes d'étoiles pour décrocher la palme et
le championnat régional ou provincial. Ceci se vérifie par le
taux de participation des régions qui a beaucoup diminué.
Exemple: en 1969, presque 100,000 jeunes avaient pris part. Cela avait
coûté près de $250,000. En 1973, 38,000 jeunes ont pris
part. Cela a coûté près de $750,000.
Est-ce que cette diminution provient du fait que trop peu de gens se
sentaient capables de se faire concurrence? Ou est-ce qu'on ne devrait pas se
servir des Jeux du Québec pour déceler justement des jeunes qui,
dans une compétition où ils peuvent se permettre d'entrer,
sachant qu'ils ne sont pas battus d'avance, et par la suite, les amener
à Mission 76 pour en faire des athlètes qui pourraient être
un atout pour 1976?
M. le Président, c'est un peu le résumé de
l'exposé que je voulais faire au début. J'aurais une série
de questions concernant d'abord le domaine de la politique
générale. Le ministre nous parlait d'un plan quinquennal dans les
crédits du Haut-Commissariat. Est-ce que le ministre pourrait nous en
reparler et nous dire quel est le taux d'augmentation annuel prévu dans
son plan quinquennal, puis, quels sont les organismes subventionnés qui
ont des projets et qui auraient avantage à savoir à l'avance
où ils s'en vont?
M. PHANEUF: M. le Président, je remercie le député
de Lafontaine pour son tour d'horizon. Je trouve que le député de
Lafontaine était fort bien préparé. Ses remarques du
début sont fort pertinentes. Je pense que le député de
Lafontaine a dû certainement lire certains de mes discours, parce que je
me suis servi exactement des mêmes statistiques pour prouver le besoin
des loisirs, des sports au Québec.
Cela étant dit, je pense qu'il est important de signaler que le
Haut-Commissariat n'a été créé qu'en 1968.
Constater des lacunes, constater notre manque de tradition sportive
québécoise, constater que le monde du loisir n'était pas
bien organisé et pas encore tout à fait organisé, tout
cela est fort pertinent.
Je ne peux pas m'inscrire en faux contre les remarques du
député de Lafontaine, bien au contraire.
Par contre, ce qui est important, à partir de ce tour d'horizon
fort valable, c'est de regarder au niveau de l'action ce qui s'est fait pour
essayer de pallier toutes les lacunes qui ont été
signalées par le député de Lafontaine. Soit dit en
passant, le député de Lafontaine prend son rôle
d'opposition bien au sérieux; il se sert du travail qui a
été fait par tous ceux qui ont oeuvré de près ou de
loin dans le domaine du loisir depuis de nombreuses années.
Le député de Fabre, M. Gilles Houde, a aussi
mentionné les mêmes statistiques à une multitude de
reprises, en parlant du pourcentage d'athlètes francophones dans les
équipes canadiennes, des participations de 1964, 1970. Nous sommes tous
près de ces chiffres, tous très conscients.
Je vais purement me servir de cet exemple, parce qu'on pourrait revenir
au niveau des programmes pour voir de quelle façon on réussit
à pallier l'ensemble des lacunes du loisir par des programmes d'action.
Je vais me servir de l'exemple dont le député s'est servi,
à partir du constat, de dire qu'il y a 4 p.c. d'athlètes
québécois sur des équipes canadiennes vers les
années soixante, etc.
Ce constat avait été fait et c'est pour ça que le
député de Fabre, lorsqu'il était responsable du
Haut-Commissariat, avait commandé un comité de travail qui
s'appelait le comité Mission Québec 76 qui, à partir de
ces mêmes statistiques, a fait une consultation dans le milieu. On en est
arrivé à proposer un mémoire qui se voulait d'action,
faisant des recommandations bien précises au gouvernement du
Québec pour mettre de l'avant un programme d'action pour pallier
je dis bien que c'était une première tentative les lacunes
mentionnées par le député de Lafontaine, qui avaient
été constatées par une multitude de personnes qui ont
oeuvré dans le milieu.
M. LEGER: Est-ce que le ministre me permet une remarque sur ce point,
parce que sans ça on va être trop loin tantôt?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Tantôt, je parlais de la proportion des francophones au
niveau des équipes sportives olympiques, amateurs et autres; je voulais
faire ressortir par là qu'il était grand temps que le
Québec prenne ses affaires en main, en ce sens qu'avant qu'il y ait un
Haut-Commissariat qu'il y ait au Québec une préoccupation
précise du domaine du sport, c'était le fédéral qui
s'en occupait particulièrement. C'est une des raisons qui nous
démontrent jusqu'à quel point, quand les décisions sont
prises au fédéral, qui est à majorité anglophone,
la conséquence, c'est qu'à moins d'être un champion, le
Québécois avait moins de chances que les autres. C'est ce qui
dénote, depuis les vingt dernières années, l'absence des
francophones, de façon significative, dans le domaine du sport, parce
que c'était le fédéral qui s'en occupait et que le
Québec n'avait pas pris ses affaires en main et qu'il ne peut pas se
permettre de laisser à d'autres le soin de s'occuper de ses
affaires.
C'est pour ça que je vais toujours appuyer le ministre quand il
s'occupera d'améliorer la position des francophones, des
Québécois en particulier incluant les anglophones du
Québec aussi comme de raison dans le domaine des sports.
M. PHANEUF: Je ne suis pas prêt à faire porter l'odieux de
cette lacune au fédéral pour la raison que le
fédéral a ses responsabilités sur le plan canadien face
à l'élite sportive, et j'en reste toujours à
l'élite sportive parce qu'on demeure toujours dans le champ des
Olympiques.
Le rôle de former des athlètes et vous l'avez
signalé tantôt est aussi existant dans le domaine scolaire
et aussi dans le domaine municipal, parce que les municipalités ont
aussi un pouvoir de taxation pour faire de la récréation et, par
le biais de la récréation, former des athlètes. Tout
ça peut aller ensemble.
La province de Québec a aussi le rôle de coordonner les
actions qui sont prises par les différents milieux, les milieux
scolaires, les milieux municipaux et d'autres milieux bénévoles
qui veulent, dans l'action, former des athlètes. La prise en main par
certains volontaires, par certains bénévoles sur le plan
anglophone, est vraie. Ce n'est pas avec de l'argent du fédéral
que les anglophones ont formé des athlètes. Il est faux de
prétendre cela. Il y a eu plus de bénévoles et
peut-être plus de bénévoles qualifiés dans un plus
grand nombre de disciplines, compte tenu des traditions sportives des
anglophones par rapport aux traditions sportives des francophones. Je pense que
c'est plus juste de dire ceci.
M. LEGER: II y a eu des subventions au niveau privé, mais des
subventions aussi au niveau gouvernemental et des appuis politiques au niveau
gouvernemental.
M. PHANEUF: Les appuis sont venus de la part du gouvernement au niveau
de la reconnaissance de certains athlètes de pointe lorsqu'arrivaient
les Olympiques, mais au niveau de la formation comme telle dans les milieux, ce
n'est pas avec des subventions du fédéral que les anglophones ont
travaillé. Il est vrai que des compagnies ont financé des clubs
qui étaient des clubs anglophones, parce qu'il y avait des compagnies
anglophones qui se préoccupaient de cela, chose qui existe maintenant au
Québec de plus en plus, mais qui n'existait pas auparavant. C'est un
constat, il ne faut pas en faire une critique mais plutôt une
constatation. On part de loin au Québec et j'en suis conscient et vous
en êtes conscients. Mais je ne veux pas faire porter l'odieux de ce
manque de tradition, de ce manque de dynamisme au fédéral, je
trouve qu'il est injuste de le faire comme cela. Je ne suis pas ici pour faire
la défense du fédéral non plus. Mais à partir des
actions coordonnées que nous sommes en train de prendre et à
partir des structures que nous sommes en train de chapeauter, de financer,
c'est sûr que le fédéral va avoir la responsabilité
de coordonner les actions sur le plan de toutes les provinces pour arriver
à former des équipes canadiennes. A la relève, on verra
quelle sorte de programmes le fédéral mettra sur pied et on le
critiquera en temps et lieu. Mais je pense qu'on n'avait pas assez de
traditions sur le plan des provinces pour en arriver à une critique
sérieuse et honnête actuellement. Ceci étant dit, ce manque
de tradition, parce que vous avez mentionné le hockey tantôt...
C'est sûr qu'on avait des traditions dans ce domaine, c'est ce qui fait
qu'on a beaucoup de francophones québécois identifiés au
monde du hockey professionnel actuellement.
M. LEGER: Juste dans l'amateur...
M. PHANEUF: Le problème a toujours été le
même, la tendance, chez nous cela aussi, c'est une lacune que l'on
peut constater, il s'agit de la pallier à partir de ce constat,
on a constaté que l'attrait pour le jeune chez nous, la motivation
première était cet attrait du professionnalisme, donc l'attrait
des gros sous. C'est aussi simple que cela. C'était la motivation de nos
jeunes francophones du temps. Le baseball a connu une ampleur extraordinaire
ici au Québec. Je ne suis pas certain que tous les jeunes qui pratiquent
du baseball actuellement il y en a 125,000 enregistrés au
Québec veuillent tous devenir des Tim Foli ou veuillent faire
partie de l'équipe des Expos, mais c'est une motivation pour eux. Ce qui
est important, c'est qu'à partir de cette motivation, nous, nous sommes
en mesure d'offrir des programmes et de coordonner tous les efforts qui sont
faits par les bénévoles, leur fournir des structures, leur
fournir des équipements, coordonner les rencontres sur le plan des Jeux
du Québec, parce que le baseball fait partie des Jeux du Québec,
et se servir de cet attrait du professionnalisme sur le plan des sous pour
motiver des jeunes à pratiquer du sport. Pour moi, cela peut aller
ensemble. Il s'agit, par contre, de ne pas perdre de vue et d'orienter nos
jeunes en fonction d'une éducation assez forte pour que le jeune ne soit
pas tenté de quitter l'école en huitième ou
neuvième année pour aller faire du sport professionnel comme cela
se faisait auparavant. D'accord? Je pense que nous en sommes conscients, mais
cette lacune existe de moins en moins. Nos jeunes, compte tenu de toute
l'évolution scolaire qu'on a connue, l'évolution de
l'éducation qu'on a connue depuis 1960, sont quand même
tentés de demeurer à l'école actuellement.
M. LEGER: Concernant ma question, est-ce que le ministre pourrait nous
parler de ce plan quinquennal, du taux d'augmentation annuel prévu
concernant son budget? Comme plusieurs organismes subventionnés ont des
projets, il y aurait avantage à savoir à l'avance où l'on
s'en va. Est-ce que le ministre pourrait nous en parler?
M. PHANEUF: On s'est limité à une programmation triennale
parce que c'était demandé de la part du service de planification
du
gouvernement pour prévoir les dépenses à venir. Je
dois, par contre, remarquer que notre taux de croissance dépasse,
même cette année, les prévisions qui avaient
été apportées. Quant au dynamisme de milieu à
partir d'une certaine politique du loisir, je dis bien une certaine politique,
tantôt, le député a signalé ce manque de politique
globale. C'est un fait qu'on n'a pas encore défini une politique globale
du loisir, ce n'est pas facile à faire, et j'aimerais bien qu'on me
donne le temps de m'expliquer là-dessus. Une politique globale qui
correspondrait à X millions de dollars, demain matin, ni vous ni moi ne
pouvons tenter de l'établir ici. Je pense qu'actuellement, compte tenu
de ce manque de tradition, de cette évolution normale des choses, il est
encore trop tôt pour la mettre de l'avant. Je m'explique. Cela va ouvrir
certaines portes et certains débats qui seront sûrement
intéressants tantôt. Qu'est-ce que c'est que le loisir? Est-ce que
c'est du sport, de la culture, du plein air, du loisir municipal? Est-ce que
c'est du loisir scolaire, etc? On sait qu'actuellement, au Québec, il y
a des ministères qui, compte tenu de l'évolution du monde du
loisir et du monde sportif, ont des préoccupations dans ce domaine. Vous
avez cité tantôt l'éducation physique, le domaine du
ministère de l'Education comme tel. C'est sûr que tant et autant
qu'il y aura des éducateurs physiques, on aura des gens qui vont se
préoccuper de la santé des Québécois, on
espère, au niveau élémentaire parce que, là
aussi, vous avez signalé des lacunes et on pourrait donner les raisons
de ces lacunes si on veut bien expliquer les choses, on sait que,
lorsqu'on a créé le niveau secondaire chez nous, avec
l'Opération 55, c'était collé à des constructions
d'écoles rapidement. C'est pour ça qu'on a totalement
orienté le programme de l'éducation physique en fonction de cette
création de "buildings", si je peux m'exprimer ainsi, de gymnases, qu'on
était pour retrouver au niveau secondaire.
C'est peut-être une erreur sur le plan de l'éducation
physique, ce n'était pas une erreur sur l'ensemble du défi
à l'éducation qu'on s'était donné à ce
moment-là. Mais c'est sûr que cela a laissé un vide sur le
plan élémentaire et je suis encore convaincu, je l'avais dit dans
le temps, j'étais un professeur d'éducation physique, que
c'était une lacune de ne pas, dans un premier temps, mettre
l'éducation physique au niveau élémentaire. On a
opté pour le niveau secondaire à cause des constructions qu'on
était pour mettre sur pied rapidement.
Ou le domaine du loisir dans l'ensemble du Québec, on n'a pas
encore la structure idéale pour correspondre à toutes les
exigences du monde du loisir. On y va d'une façon peut-être
sectorielle, mais je pense qu'elle est plus saine, cette approche, parce que
ça nous permet de mesurer l'impact de chacun des programmes qu'on met
sur pied. On n'avait pas de tradition, et ça je le répète,
ça nous permet d'aller pas moins rapidement, parce que le taux de crois-
sance est là, mais le taux de croissance colle aux besoins, aux
évaluations et aux analyses qui sont faites continuellement par le
milieu. La critique sur Mission Québec 76, tantôt, n'est pas un
manque d'argent. Les recommandations et le choix des athlètes se font en
collaboration avec les fédérations sportives qui, sans être
arrivées à un niveau de saturation, reçoivent les montants
d'argent selon les priorités qu'on a établies et ont donc la
permanence qu'il faut à l'intérieur de leurs cadres pour oeuvrer
dans leur discipline d'une façon bien précise.
Mission Québec 76 fait son choix d'athlètes en
collaboration avec ces fédérations, qui sont maintenant bien
organisées. S'il y a des lacunes dans le choix, je ne suis pas ici pour
les contester. On mise sur des personnes. C'est sûr qu'au fur et à
mesure que les mois vont passer, on va restreindre le nombre d'athlètes
qui vont participer au programme de Mission Québec 76, malgré que
les sommes affectées à Mission Québec vont augmenter,
parce qu'on arrive à identifier de plus en plus ceux qui ont
véritablement la chance d'être là en 1976. C'est un
programme purement au niveau de l'élite. Si les
fédérations et si Mission Québec 76 se trompent dans leur
choix, c'est toujours facile de dire: Vous auriez dû prendre M. Untel au
lieu de M. Untel, il avait plus de chances. Je ne me reconnais pas cette
compétence et je ne sais pas où le député a pris
son information pour faire cette critique que je trouve actuellement
dangereuse.
M. LEGER: Mission Québec 76 est partie quand même avec 525
athlètes. Elle est maintenant rendue à peu près à
400. A ce moment, la limite était de 525. Pour quelle raison, en
même temps, n'y aurait-il pas eu des personnes spécialement
préoccupées auprès des Jeux annuels du Québec pour
déceler d'autres athlètes et les ajouter aux 400 ou aux 525 qui
étaient au début? Autrement dit, vous êtes limités
à 525 personnes?
M. PHANEUF: On n'est pas limité, j'ai dit qu'on diminuait.
M. LEGER: S'il y en a qui se cassent une jambe aux Jeux olympiques, on
est fini.
M. PHANEUF: Attention. La structure, qu'on a mise sur pied les
jeux du Québec pour les mentionner sont chapeautés
actuellement par toutes les fédérations sportives et dans toutes
les disciplines qui font partie des Jeux du Québec. Dans ces
fédérations sportives, on paie des gens à temps plein
maitenant, ce ne sont pas des bénévoles. Il y a des gens à
temps plein, comme directeurs techniques, directeurs administratifs, etc. pour
aller voir ce qui se passera lors des Jeux du Québec, pour s'assurer
que, dans chacune des régions du Québec, lorsque les
compétitions ont lieu, ces fédérations soient
présentes. Elles voient justement à déceler les
athlètes qui pourraient devenir éventuellement des
athlètes de pointe.
Le but des Jeux du Québec n'est pas de former des élites,
mais c'est de faire participer nos jeunes. Il en découlera un certain
élitisme à partir du moment où on fait de l'animation sur
le plan sportif, par le biais des Jeux du Québec. Les structures, dans
ce domaine particulièrement, le domaine des sports, je pense qu'elles
sont valables et correspondent à une consultation. Il faut quand
même le signaler. On n'a pas inventé cela au pifomètre. Ce
ne sont pas des programmes qui ont été inventés. Ce sont
des programmes qui ont été mis de l'avant en consultation avec le
milieu. Qu'il y ait des lacunes actuellement sur le plan financier, c'est faux
de prétendre cela.
M. LEGER: II faut que le ministre comprenne bien quand je dis qu'il y a
une lacune sur le plan financier. C'est sûr que si on est parti avec
l'idée qu'on a consulté le milieu et qu'on lui a dit: Quels sont
les athlètes, actuellement, d'après vous, qui sont susceptibles,
si on les poussait et si on les entraînait, si on mettait l'argent voulu
et les instructeurs voulus, d'être bons aux Jeux olympiques...? On est
parti et on leur a donné 525 noms. Ce que je dis, c'est que si on met $1
million $550,000 l'année dernière et $400,000
l'année précédente ces 525 sont les seuls qui
bénéficient de cela. Si, au lieu de cela, on avait confié
à Mission Québec 76 ou à un autre organisme le soin de
déceler chaque année des jeunes qui tout à coup ont un
talent et peuvent peut-être dans la dernière année
être meilleurs figurants que ceux qu'on a depuis trois ou quatre ans! Je
parle d'une dépense uniquement pour un groupe restreint d'élite,
alors que le reste de la masse des Québécois pourrait être
un bassin pour recruter des champions.
M. PHANEUF: Pourquoi fait-on des athlètes de 500 à 400
comme le mentionne le député? N'oubliez pas que dans la
dernière année, s'il y a un espoir qui peut être
décelé, qui aurait plus de chance d'être là en 1976
et de gagner quelque chose de toute façon, c'est au niveau de la
participation, si on se souvient bien, on ne peut pas perdre cela de vue
il n'est pas exclut automatiquement que cet athlète, qui pourrait
être reconnu dans la dernière année, fasse partie de
l'équipe canadienne. Cela n'a pas cette rigidité au point
d'exclure un athlète qui pourrait être décelé,
même six mois avant les Olympiques, mais il y a une limite de temps quand
même pour former des équipes pour arriver aux Olympiques.
M. LEGER: Le ministre sait fort bien qu'on rencontre parfois un
athlète qui surprend à la dernière minute. On ne
s'attendait jamais à cela, mais il est très bon. C'est quelqu'un
qu'on n'avait pas vu au début, que les fédérations
n'avaient pas vu. On a limité à 525.
M. PHANEUF: Non, je m'excuse. C'est là que je ne suis pas
d'accord avec le député de Lafontaine, c'est qu'on n'a pas
limité. Je dis qu'en cours de route, les gens qui sont là
actuellement, s'ils décèlent dans six mois un athlète qui
a des chances d'être là en 1976, il sera intégré
à la structure de Mission Québec 76.
M. LEGER: D'accord, mais c'est par chance qu'on peut le
découvrir. Est-ce qu'il y a une préoccupation précise d'un
organisme pour le faire?
M. PHANEUF: Oui. La Fédération, a un rôle de
promotion, et les rôles que l'on reconnaît à tous les
organismes sont définis dans notre politique. Je ne sais pas si le
député a nos nouveaux cahiers. Il serait peut-être bon que
le député prenne le temps de lire quelle sorte de politique nous
avons dans ce domaine, ce qu'on reconnaît comme rôle d'action aux
fédérations sportives. Un des rôles qu'on leur
reconnaît, c'est le dépistage, et annuellement, continuellement,
compte tenu des permanences qui sont maintenant à ces
fédérations dites prioritaires, donc des
fédérations qui correspondent aux Jeux olympiques, aux
disciplines olympiques, ces fédérations ont les permanences qu'il
faut pour continuellement, journellement, faire le dépistage
nécessaire. On souhaite qu'elles dépistent de nouveaux
sujets.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait quand
même répondre à la question bien précise que j'ai
posée, sur son plan quinquennal qui est devenu un plan triennal? Quel
est le taux d'augmentation annuel prévu pour les trois
années?
M. PHANEUF: Le taux de progression reconnu était 25-25 pour le
plan triennal.
M. LEGER: 25 p.c.
M. PHANEUF: Ce qui a été accordé d'ailleurs. Mais
quand j'ai demandé aux fonctionnaires de travailler sur les programmes
et sur l'expansion du Haut-Commissariat, je n'ai pas limité ce genre de
travail à des chiffres. J'ai dit: Donnez-moi des programmes. Mettez de
l'avant des politiques qui collent et qui correspondent aux
réalités du Québec actuellement. Je puis vous assurer que,
dans la totalité des recommandations des fonctionnaires du
Haut-Commissariat, les chiffres que je vous présente aujourd'hui collent
exactement à cette demande.
M. LEGER: Dans une annonce il y a quelque temps, on avait parlé,
je pense que c'est le ministre Cloutier qui en avait parlé, de la
formation d'un comité interministériel qui, je pense, a
terminé ses travaux et qui a présenté un rapport. Est-ce
que ce rapport a été remis au ministre ou a été
remis au conseil consultatif?
M. PHANEUF: II n'est pas remis au conseil consultatif, parce que le
comité interministériel devait faire rapport aux conseils des
ministres. Le comité interministériel a, en effet, terminé
ses travaux; il a fait la synthèse de tous les mémoires qui
avaient été présentés venant de chacun des
ministères; il a fait des recommandations à plusieurs volets.
Ceci veut dire ce que tantôt j'expliquais, qu'on n'a pas trouvé la
solution miracle pour chapeauter le monde du loisir actuellement. Je suis
sûr que je pourrais bien vous dire qu'on s'en va vers la création
de la superstructure qui va chapeauter les loisirs socio-culturels, qui va
regrouper le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
qui va regrouper même les ministères de l'Education et des Terres
et Forêts pour la partie des sentiers, etc. On n'en est pas là
actuellement. C'est trop complexe et ce n'est pas si facile que cela. J'ai
pensé qu'il était plus intelligent, dans un premier temps, de
continuer à évaluer des programmes, que je trouve, moi,
extrêmement importants. Par cette évaluation, on verra à
l'usure et à l'usage quelles sortes de structures nous mettrons de
l'avant. Actuellement, malgré le travail du comité
interministériel, je pense qu'il est trop tôt pour se prononcer
sur les structures à venir.
M. LEGER: Qui compose ce comité interministériel?
M. PHANEUF: II y avait le ministère des Terres et Forêts,
le ministère de l'Education...
M. LEGER: Les personnes?
M. PHANEUF: C'étaient les sous-ministres
délégués responsables. La délégation
était fournie par les ministres, parce que la tête de chacun des
ministères devait être le ministre lui-même.
M. LEGER: C'était le ministre...
M. PHANEUF: Avec des pouvoirs délégués par le
ministre.
M. LEGER: ... des Terres et Forêts, le ministre des Affaires
culturelles...
M. PHANEUF: ... du Tourisme de la Chasse et de la Pêche.
M. LEGER: Combien de réunions a tenues ce comité
interministériel?
M. PHANEUF: II y a eu sept séances, et faisant suite aux
séances, on a demandé à chacun des ministères,
compte tenu du tour d'horizon, de proposer au comité
interministériel ses solutions.
C'est à partir des solutions offertes qu'on a fait la
synthèse des solutions pour arriver à une constation si je
peux m'exprimer ainsi qu'il n'y a pas de solution miracle
immédiate.
M. LEGER: Est-ce que le Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux
Loisirs et aux Sports peut se servir de ce comité
interministériel comme lien pour suggérer des actions aux autres
organismes gouvernementaux qui dépensent dans le secteur des loisirs et
des sports?
M. PHANEUF: II est sûr que c'est le mandat qui nous est
donné. De toute façon, c'est le rôle même du
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports qui est
reconnu dans l'arrêté en conseil qui a formé le
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports. Donc, ce
dernier a comme mandat de coordonner les loisirs au Québec. C'est notre
mandat et j'ai l'impression qu'on remplit actuellement notre mandat.
M. LEGER: C'est le Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs
et aux Sports et non pas le comité interministériel?
M. PHANEUF: C'est sûr. Le comité interministériel
avait un rôle à jouer et des recommandations à faire. Quant
au rôle de permanence, de coordonner les loisirs, en tout cas,
actuellement, c'est au Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et
aux Sports qu'on l'a dévolu. Cela ne veut pas dire de rapatrier tout ce
qui existe dans tous les ministères. Il faut quand même faire la
nuance.
M. LEGER: Le ministre a eu le rapport du comité
interministériel?
M. PHANEUF: Je le présidais. Alors, j'ai forcément eu le
rapport.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut m'affirmer que la conclusion ou
qu'une des conclusions n'était pas la désintégration du
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports?
M. PHANEUF: Dans les conclusions, parce que j'ai bien dit qu'il n'y en
avait pas qu'une, sans vous dévoiler la teneur du rapport que j'ai voulu
garder confidentiel, et que je garderai confidentiel, on ne recommande pas
l'abolition du Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux
Sports.
M. LEGER: Donc, à aucun endroit dans ce rapport, ne demande-t-on
la désintégration du Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux
Loisirs et aux Sports?
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: Pour quelle raison ce comité interministériel
qui a été dévoilé, été nommé
publiquement, ne peut pas produire publiquement son rapport?
M. PHANEUF: Parce que je pense que ce rapport aurait un impact qui
pourrait laisser
prévoir qu'on abolira des structures trop rapidement et il y a un
bénévolat trop important, actuellement, pour traumatiser ce
milieu. Et je n'ai pas l'intention non plus de laisser... Parce qu'on
connaît quand même l'émotivité de certaines
personnes, de certains milieux et à partir du moment où vous
voulez agir, vous avez toujours une réaction contraire. Est-ce que la
réaction contraire a pour but de faire évoluer le milieu ou de
protéger certaines chasses gardées? Je dis cela autant pour le
milieu du fonctionnarisme, que pour le milieu paragouvernemental.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: Pour moi, c'est important. J'ai l'impression qu'il faut
prouver par des programmes d'action que l'identité qu'on veut donner,
par le biais de ces programmes, est assez importante, assez valable et colle
vraiment au besoin, et qu'à partir de cette évaluation, on mettra
des structures finales sur pied.
M. LEGER: Puisque le ministre de l'Education a jugé bon ou
le ministre actuel, je pense que c'est plutôt le ministre de l'Education
de former le conseil consultatif qui est quand même un conseil
composé de personnes spécialisées dans le milieu, pour
quelle raison, lui, n'a-t-il pas le rapport du comité
interministériel puisque c'est lui qui conseillera le ministre?
M. PHANEUF: Mais le comité consultatif, le Conseil
québécois, cela ne veut pas dire qu'il n'aura pas à se
pencher, comme c'est l'organisme qui doit conseiller le ministre... On a des
représentants des grandes centrales, on a des représentants de
tous les gens qui se préoccupent véritablement du monde du Loisir
à ce conseil. Ce conseil consultatif n'aura pas justement ce rôle
de conseiller le ministre, éventuellement... Je n'exclus pas cette
hypothèse, bien au contraire.
M. LEGER: Est-ce que c'est l'intention du ministre de remettre à
une certaine échéance, ce rapport?
M. PHANEUF: Je dois dire que c'est l'intention du ministre qui a
été même signalée au conseil québécois
vendredi dernier.
M. LEGER: C'est l'intention du ministre de le remettre?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Quels sont les objets d'étude que le ministre a soumis
à ce conseil consultatif?
M. PHANEUF: Pardon?
M. LEGER: Quels sont les objets d'étude que le ministre a soumis
au conseil?
M. PHANEUF: Dans un premier temps, on a confié en consultation
nos cahiers administratifs et le conseil québécois a fait des
recommandations là-dessus, recommandations qui ont été
prises, en partie, parce qu'on était limité dans nos propres
calendriers, qu'on verra à améliorer parce que, je l'ai dit l'an
passé, ce n'était pas immuable ces cahiers, on les mettait de
l'avant dans un premier temps. Nous en étions à notre
première évaluation à l'usage, nous étions pour les
modifier, nous les avons déjà modifiés et nous les
modifierons encore une fois pour que ces cahiers soient le plus parfaits
possible et correspondent véritablement aux besoins des programmes et
des actions que l'on veut prendre.
Eventuellement, je vais déposer le rapport du conseil
québécois qui va devenir un rapport public. Cela rendra compte
exactement de toutes les actions que le conseil québécois a
accomplies durant son année. Je pense que c'est un document que le
député de Lafontaine aura beaucoup de plaisir à lire. Pour
quand même lui donner les explications requises, on a fait la carte du
loisir. Cette carte du loisir a été fabriquée par le
Haut-Commissariat. J'ai confié l'évaluation de cette carte en
consultation en conseil québécois. Il se penche donc actuellement
sur cette carte. Nous n'avons pas voulu la mettre de l'avant tant et aussi
longtemps que tous les organismes représentés au conseil
québécois n'auront pas eu le temps de se pencher là-dessus
pour voir véritablement l'impact que cela va avoir.
M. LEGER: Est-ce que le ministre veut dire par carte du loisir une carte
géographique, une carte de membre ou une carte...?
M. PHANEUF: Non, c'est une carte géographique, si on peut
l'exprimer ainsi. C'est qu'on a actuellement, si on peut se servir de cet
exemple, 15 conseils régionaux de loisir. On a divisé la province
de Québec en 15 régions. Il faut mesurer tout l'impact. A partir
du moment où on décide de faire une véritable carte du
loisir bien identifiée qui va appartenir au monde du loisir, cela veut
dire qu'il faut décentraliser les activités à partir de
cette action. Est-ce que cela veut dire créer trois nouveaux conseils
régionaux de loisir? Est-ce que les conseils régionaux de loisir
vont demeurer tels quels? Est-ce qu'on va leur reconnaître la même
action? Est-ce qu'il y a des chevauchements par les actions du conseil
régional de loisir par rapport à d'autres ministères?
Toute cette évaluation, je l'ai dit tantôt, n'est pas
entièrement terminée quant à moi. C'est pour cela que j'ai
quand même quelque prudence pour assurer une fois pour toutes que
l'évolution du monde du loisir va être bien faite, va être
faite en fonction des réalités québécoises.
M. LEGER: Le ministre sait quand même qu'il y a le problème
suivant: vous avez la division géographique ou territoriale du
loisir,
les CRL. Vous avez aussi, à l'intérieur même de ce
même territoire, des divisions par ordre de secteurs d'activités.
Est-ce que le ministre voit quand même des difficultés
d'autorité, d'animation, de complémentarité ou de
conflit?
M. PHANEUF: Non, au niveau des fédérations, les
fédérations ont essayé d'épouser les divisions qui
avaient été mises de l'avant par les conseils régionaux de
loisir. Cela correspondait dans un premier temps assez bien à la
réalité. Par contre, compte tenu de l'évolution aussi, il
y a le milieu scolaire qu'il ne faut pas perdre de vue. C'est à partir
de toute cette évaluation qu'on est en train de compléter cette
carte du loisir. On espère qu'à partir de la reconnaissance de la
carte du loisir, acceptée par tous les organismes, on créera une
certaine uniformité d'action dans la décentralisation de tous les
organismes participants au nom du loisir.
M. LEGER: Quelles sont les principales recommandations que le conseil
québécois consultatif a faites jusqu'à ce jour au
ministre?
M. PHANEUF: Les premières recommandations ont été
des recommandations au niveau des cahiers administratifs qui ont modifié
quelque peu nos cahiers, mais comme j'ai dit tantôt, lorsque le conseil
québécois a fait ses recommandations, nous étions presque
rendus au moment de les imprimer, parce qu'on a aussi des calendriers
administratifs au Haut-Commissariat.
On s'est permis aussi de modifier quelque peu, dans des secteurs plus
prioritaires, quitte, l'an prochain, à continuer de faire la
modification en fonction des recommandations du conseil
québécois.
M. LEGER: Calendriers administratifs, qu'est-ce qu'on veut dire par
là? Un cahier comme ça.
M. PHANEUF: D'accord. Toute la politique d'assistance financière
du Haut-Commissariat, donc du gouvernement.
M. LEGER: Avec des normes et des critères.
M. PHANEUF: Les normes et les critères. Je ne sais pas si le
député a en main les derniers.
M. LEGER: Ils sont rouges. Je ne sais pas si c'est la même
chose.
M. PHANEUF: Ils ont été modifiés. Les rouges, ce
sont ceux de l'an passé. On en a des nouveaux.
M. LEGER: Ils doivent être en haut. D'accord.
Sur cette question, j'aimerais aborder un sujet assez important, c'est
la fameuse centrale administrative du ministre. Je veux d'abord lui demander,
en passant, s'il a retrouvé les lettres patentes qui avaient
été temporairement perdues.
M. PHANEUF: Juste une mise au point. Ce n'est pas la centrale
administrative du ministre. Je n'ai pas du tout l'intention de créer des
bebelles pour le ministre. Cela ne m'intéresse pas du tout.
M. LEGER: Est-ce que vous les avez retrouvés,
premièrement, les formules qui avaient été signées
par les personnes concernées?
M. PHANEUF: Cela a été resigné, parce
qu'apparemment on avait perdu des documents. Mais cela n'est pas important.
M. LEGER: C'est une boutade en passant. M. PHANEUF: Ce sont des
erreurs...
M. LEGER: Parce que c'était très important pour le
ministre, il perdait ses feuilles. Cela a été perdu.
M. PHANEUF: Entre Montréal et Québec, les rencontres,
etc., ça peut arriver à un moment donné qu'on perde des
documents. Cela m'est déjà arrivé personnellement. C'est
humain. En tout cas, je ne trouve pas ça très important.
Ce qui est important, par contre...
M. LEGER: Ni comique.
M. PHANEUF: Ni drôle. Cela peut être comique, mais ce n'est
pas drôle.
M. LEGER: Est-ce que les mêmes personnes ont resigné?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Est-ce que le ministre calcule actuellement que les lettres
patentes sont maintenant signées au point que cette centrale
administrative est maintenant en fonction?
M. PHANEUF: Non, elle n'est pas en fonction.
M. LEGER: En fonction, ce n'est pas le terme exact. Est-ce qu'elle est
maintenant légalement constituée?
M. PHANEUF: Ce n'est pas encore terminé, non. Mais, par contre,
elle va être constituée. Et là, il faut faire
peut-être non pas un tour d'horizon, mais une mise au point. La centrale
administrative, le déménagement dans un premier temps avait
été demandé, souhaité par la CSQ qui n'avait plus
les locaux adéquats à l'endroit où elle était
située.
A partir de cette demande de la CSQ, nous
avions donc d'autres demandes venant de la CLQ, qui nous avait
signalé son intention de déménager sa centrale
administrative de Québec à Montréal pour des raisons qu'on
peut quand même reconnaître à cause des bassins de
population.
Lorsqu'on a fait l'étude et l'analyse des besoins d'une centrale
administrative, on s'est dit que, pour une plus saine administration, pour
diminuer les coûts de fonctionnement, il serait intéressant de
retrouver les organismes, les gros, les petits, dans une même centrale
pour n'avoir qu'une imprimerie, qu'un service téléphonique, pour
avoir enfin pour le monde du loisir un service global situé dans un
local et on avait tenté à ce moment de l'expliquer à
certaines personnes. Et, au départ, ça semblait souhaitable.
Quand vous voulez regrouper les gens, ce n'est pas toujours facile, on
l'a déjà tenté sur le plan municipal, vous savez que
ça n'a pas été la mesure la plus populaire. Cela ne veut
pas dire qu'à partir de cette impopularité... Je suis encore
conscient que regrouper certaines municipalités, ce n'est pas
nécessaire, pas souhaitable, pas dans tous les cas, mais dans certains
cas.
Pour ce qui est du monde du loisir, je pense qu'il était
souhaitable, qu'il est souhaité et qu'il demeure souhaitable de le
faire. Il fallait aussi retrouver une structure, compte tenu de l'ampleur des
montants investis par le gouvernement, dans laquelle le gouvernement s'assurait
une certaine surveillance des fonds publics.
Je m'explique. Quand nous dépensions pour démarrer
à la centrale administrative une somme de $100,000 ou $150,000
comparativement à une somme de $1 million et plus qui va être
dépensée actuellement, je pense qu'il devient important qu'on
puisse quand même questionner les gens qui vont avoir à
gérer ces fonds de la même façon que l'Opposition a le
droit de questionner le ministre responsable de la gestion des fonds publics.
Lors des premières tentatives, je dois le signaler, lorsque j'ai
rencontré certains organismes je ne veux pas les mentionner
et que je leur ai posé des questions bien précises sur
leur gestion, je vous avoue que les réponses que j'ai reçues ne
collaient pas du tout à la réalité de leur propre
administration. Je me suis donc réveillé avec des dettes
accumulées qui représentaient des sommes quand même assez
importantes. Je n'ai pas senti, à ce moment-là, en tant que
responsable parce que je n'étais pas ministre à ce
moment-là, en tant que responsable administratif de fonds publics, que
je ne pouvais pas continuellement permettre au gouvernement de payer
continuellement au pifomètre selon un rapport plus ou moins réel
des déficits de fonctionnement. Je me suis dit qu'il devenait important,
compte tenu de l'ampleur que le monde du loisir prenait, qu'on ait aux
comités de gestion des représentants du gouvernement et cela
d'une façon permanente.
Je pense qu'il était souhaitable qu'on le fasse et je pense que
le député de Lafontaine ne peut pas faire de grief, à ce
moment-ci, surtout compte tenu de sa position bien connue par rapport à
COJO, au gouvernement du Québec non pas sur l'ingérence, mais sur
le rôle de chien de garde du gouvernement dans les dépenses de
COJO. Vous êtes un de ceux qui avaient exprimé continuellement le
désir de voir le gouvernement regarder, avoir droit de regard sur le
Comité organisateur des Jeux olympiques et s'assurer que les
dépenses étaient vraiment ce qui avait été
prévu.
M. LEGER: Est-ce que je faisais bien?
M. PHANEUF: Je n'ai jamais contesté cette
décision-là.
M. MORIN : Le gouvernement non plus?
M. LEGER: Qu'est-ce que vous avez fait là-dessus?
M. PHANEUF: M. Fernand Lalonde, qui est aujourd'hui ministre,
siège au COJO et est un des...
M. LEGER: Le député Lalonde? M. PHANEUF: Certainement.
M. PHANEUF: ... et un de ceux qui, même avant qu'il soit
député, a siégé au COJO, au comité des
finances du COJO et au comité administratif du COJO. C'est un des
représentants du gouvernement.
M. LEGER: Alors, c'est à lui qu'on doit poser les questions en
Chambre concernant l'administration du COJO?
M. PHANEUF: Je ne sais pas si c'est à lui. Je ne vous
réponds que pour mon service. Si vous voulez poser vos questions, vous
avez déjà tenté de me poser des questions et je me suis
limité à ma compétence et à ma juridiction.
M. LEGER: Est-ce que le ministre ne pense pas que lui-même devrait
être le représentant au COJO étant donné qu'il est
le responsable du sport au Québec?
M. PHANEUF: Actuellement, le sport au Québec n'est pas le sport
sur le plan international et je n'ai pas comme vocation de tenir les Jeux
olympiques ici. C'est trop gros et ce n'est pas non plus dans mon mandat.
M. LEGER: Puisque vous avez signé un protocole d'entente entre le
Haut-Commissariat, le COJO et l'Association professionnelle des
éducateurs physiques, est-ce que ce n'est pas un exemple de
préoccupations et de responsabilités précises du ministre
responsable du Haut-Commissariat d'être présent au COJO
pour un événement sportif qui va toucher un objectif, avec
les 30 p.c. d'athlètes, qu'on désire, pour que le Québec
soit en mesure, après ça, de défrayer la note et d'avoir
la même politique que vous voulez mettre pour la CSQ?
M. PHANEUF: Non, ce n'est pas parce que le gouvernement du Québec
et le ministre responsable du Haut-Commissariat ont un programme qui, compte
tenu qu'on avait les Jeux olympiques, a fait ressentir le besoin d'instaurer un
programme en collaboration avec COJO et l'APAPQ, les associations
professionnelles dans le milieu scolaire, pour faire la promotion de
l'olympisme et sensibiliser nos jeunes. C'était purement profiter de
l'occasion pour instaurer un programme d'action au niveau scolaire. Mais ce
n'est pas une porte d'entrée pour le gouvernement ni une porte
d'entrée pour le ministre pour siéger à COJO.
M. LEGER: M. le Président, est-ce que le ministre n'est pas plus
qualifié pour être au COJO? Je ne veux pas lui envoyer des fleurs,
mais il a une responsabilité, il est au courant des dossiers...
M. PHANEUF: C'est fait.
M. LEGER: ... prenez les fleurs en passant, parce qu'il va venir toutes
sortes de choses. Est-ce que ce n'est pas normal que vous soyez présent
au COJO?
LE PRESIDENT (M. Pilote): Le pot peut arriver.
M. PHANEUF: II faut bien comprendre le rôle de COJO, qui est le
comité organisateur des Jeux olympiques et le rôle que j'ai
à jouer sur le plan provincial, ce sont deux rôles totalement
différents. C'est sûr que ce serait intéressant pour moi
mais il y a une question de temps, de disponibilité. Vous savez fort
bien, avec tous les calendriers, tous les défis, tout le travail...
M. LEGER: Si ce n'est pas le ministre, ça peut être une
personne nommée par le ministre, qui fait un rapport au ministre qui est
responsable des sports au Québec.
M. PHANEUF: Cela pourrait, c'est souhaitable, je ne dis pas que ce n'est
pas souhaitable.
M. LEGER: Est-ce l'intention du ministre de le faire ou de proposer
bientôt d'être présent avant que tout soit
réglé à l'insu du gouvernement
québécois?
M. PHANEUF: Ce serait formidable si je pouvais arriver là quand
tout serait réglé. A ce moment-là, je pourrais être
là comme observateur, je n'aurais pas à travailler. Ceci
étant dit, je ne dis pas que je ne trouve pas cela souhaitable, mais je
ne suis pas certain que nous ayons le temps, la disponibilité, les
hommes qu'on pourrait laisser aller du Haut-Commissariat, compte tenu de nos
propres calendriers, de nos propres...
M. LEGER: Actuellement, le député La-londe siège au
COJO. Est-ce que, normalement, le gouvernement ne devrait pas faire relever M.
Lalonde du ministre responsable des sports au Québec de façon que
vous puissiez savoir ce qui se passe au niveau du COJO?
M. PHANEUF: Attention, M. Lalonde étant là en tant que
fonctionnaire, était là en tant que compétence
administrative. Je pense que M. Lalonde demeure un homme très
compétent dans le domaine administratif, il l'a déjà
prouvé. L'aspect administratif et l'aspect de promotion sportive sont
deux choses bien différentes. Il ne faut pas perdre ça de vue non
plus.
M. LEGER: L'Opposition a des questions à poser sur les Jeux
olympiques qui se jouent sur son territoire. Il y a un ministre responsable des
sports au Québec. Il y a un député, qui n'était pas
député quand il a été nommé, qui est
maintenant député et qui est responsable au COJO. Est-ce que vous
ne trouvez pas normal que ce député relève du ministre
à qui nous pourrions poser des questions, soit au ministre directement,
si possible, sur ce qui se passe au COJO?
M. PHANEUF: Premièrement, ce n'est pas moi qui peux me nommer
là-dessus. C'est le premier ministre qui peut faire cette nomination,
mais il faut admettre que le...
M. LEGER: Est-ce que vous avez suggéré au premier ministre
de le faire?
M. PHANEUF: Nous en avons discuté. Je n'ai pas fait de
suggestion, dans un premier temps, parce que j'ai mes responsabilités et
j'ai dit tantôt que ces préoccupations, que j'ai actuellement, me
tiennent occupé à 100 p.c.
M. LEGER: J'aurais confiance que le ministre soit présent au COJO
ou soit responsable d'une personne au COJO.
M. PHANEUF: Je remercie le député de sa confiance. Je ne
dis pas que c'est mon manque d'intérêt qui fait que je n'y suis
pas.
M. LEGER: Est-ce que le ministre me permettrait, en Chambre, de poser la
question au premier ministre, celle de vous nommer responsable au COJO? Est-ce
que j'aurais votre appui là-dessus?
M. PHANEUF: Compte tenu que nous sommes dans un système
démocratique, vous avez toute la latitude pour poser les questions que
vous souhaitez au premier ministre.
M. LEGER: Vous n'auriez aucune objection de principe? . M. PHANEUF:
Absolument pas. D'ailleurs, même si j'en avais...
M. TETLEY: M. le Président, tout semble à un point de
règlement avant notre whip. Est-ce que vous avez l'intention de
procéder ce soir? C'est très intéressant, mais les
crédits qui suivent, ceux des Institutions financières, sont deux
fois plus intéressants. C'est une question d'opinion.
M. LEGER: On en a au moins jusqu'à ce soir. J'ai
écouté les déclarations du ministre des Institutions
financières, quand il a siégé à cette commission,
jeudi dernier. C'était très intéressant. De toute
façon, vous allez me rencontrer à nouveau. C'est moi qui vais
être à votre commission. Soyez assuré qu'après cette
commission je vais être présent pour la vôtre. Je ne pense
pas que ce soit ce soir.
M. TETLEY: J'espère vous voir ce soir à ma commission
plutôt qu'à cette commission. Est-ce possible?
M. LEGER: Je ne pense pas, à moins qu'il y ait des... Pour une
des rares fois, on peut aller au fond des choses dans le domaine du sport et
des loisirs et le ministre est d'accord là-dessus parce
que je pense que ses fonctionnaires et lui-même ont besoin de voir les
critiques de l'Opposition dans le domaine du sport et des loisirs qui,
jusqu'à maintenant, a été un peu le parent pauvre au
niveau de l'Opposition, concernant des questions de fond. Je pense que ces
crédits sont importants. Il y a des questions importantes qui doivent
être posées. Entre autres, je voudrais tout de suite rectifier ce
que disait tantôt le ministre.
Il a commencé en disant que la centrale administrative avait
été demandée par la Confédération des sports
du Québec qui voulait déménager.
M. le Président, je dois m'inscrire en faux là-dessus.
M. PHANEUF: La propre centrale, la CSQ, a souhaité un
déménagement et demandé au Haut-Commissariat la permission
de déménager à l'endroit où la centrale unique va
être formée. Je n'ai pas dit que la CSQ a fait la demande d'une
centrale unique pour regrouper tout le monde.
M. LEGER: D'accord, parce que j'ai ici une lettre. Dans la lettre que la
CSQ a envoyée au ministre, la Confédération des sports
disait: "Le 10 octobre, dans une conférence de presse, le ministre
déclare qu'il ne forcera pas les organismes privés à se
loger dans une centrale unique si tel n'était pas leur désir." Et
un peu plus loin: "Considérant que certains fonctionnaires ont
clairement profité des circonstances d'une simple demande d'expansion
d'un organisme dynamique pour pousser le ministre responsable à proposer
les modifications considérables menant au contrôle gouvernemental
de cet organisme..." Et plus loin: "On propose de laisser aux soins des
organismes impliqués la formule de gestion proposée."
Là-dessus, le ministre peut avoir des réticences, parce
qu'il dit qu'il y a une question d'administration à surveiller. Mais
cela n'est pas absolument essentiel d'avoir une centrale administrative pour
surveiller l'administration de ces fonds, parce que quand on donne des fonds,
on doit s'assurer qu'ils sont utilisés selon des critères. Alors,
c'est au ministre d'établir les critères, et si la
Confédération des sports ne répond pas à ces
critères, eh bien, il lui coupe les fonds sur les écarts que la
Confédération des sports aurait faits. Finalement, M. le
Président, on concluait en disant de permettre au ministre responsable
du Haut-Commissariat de prendre les moyens nécessaires pour
recréer un climat de confiance et de coopération entre le
Haut-Commissariat et les différents intervenants et les
représentants du milieu du monde du sport et du loisir.
M. le Président, partant de ce point que le ministre avait dit
qu'il n'obligerait pas les confédérations ou les
fédérations à vivre ensemble si elles ne le
désiraient pas, je vous montre l'exemple de la
Confédération des sports qui ne le désirait pas. Voici
aussi une lettre de la Confédération des loisirs du Québec
qui disait ceci: "Les organismes du secteur des loisirs socio-culturels,
intéressés à se relocaliser, ont de la difficulté
à saisir les motifs qui vous amènent à maintenir
l'objectif de créer une seule centrale. En effet, le seul
élément qui nous a été présenté
était celui de la rentabilité. Au risque de paraître
tatillons, nous devons avouer que la seule affirmation de la rentabilité
ne nous a pas convaincus. Mais puisque votre proposition semble ferme sur ce
point, nous en prenons notre parti. Il demeure, à notre avis, fort
regrettable que nous n'ayons jamais pu discuter de cette question autour d'une
table, où se retrouvaient tous les intéressés, soit le
ministre, ses collaborateurs fonctionnaires et les trois organismes de loisirs
visés par ce regroupement."
M. PHANEUF: Je vous arrête tout de suite, parce que je veux faire
une mise au point. Quand on dit qu'il n'y a pas eu de consultation, c'est
absolument faux.
M. LEGER: Avec le ministre et les hauts fonctionnaires?
M. PHANEUF: On les a rencontrés à une multitude de
reprises, individuellement, personnellement...
M. LEGER: Individuellement, d'accord.
M. PHANEUF: ... à des dfners, autour d'une table ronde, etc, etc.
Cela s'est fait à plusieurs reprises. Je m'inscris en faux contre cette
déclaration de celui qui a signé cette lettre.
M. LEGER: En date du 11 février 1974, lisez bien ce qu'il
dit:
M. PHANEUF: D'accord.
M. LEGER: Ce qu'il dit, c'est que, à ce moment-là...
M. PHANEUF: Je dis que je m'inscris en faux contre la déclaration
de celui qui a signé cette lettre.
M. LEGER: A ce moment-là...
M. PHANEUF: Je conteste, même. Je dis que c'est faux.
M. LEGER: A ce moment-là, il disait que, ensemble, cela voulait
dire: Le ministre et le sous-ministre, les fonctionnaires et le
représentant de toutes les centrales.
M. PHANEUF: Je n'ai pas l'intention de laisser croire à certains
organismes, non plus, qu'à partir d'une consultation qui avait
été faite, leur rôle serait de diriger le gouvernement. Je
me suis gardé des réserves d'assumer mes obligations en temps et
lieu. Mon évaluation avait été faite en fonction des
données bien précises et, si jamais certains organismes voulaient
en faire un débat public, cela serait bien intéressant d'en faire
un. Mais, par contre, je l'ai dit et je le répète ici...
M. LEGER: Vous seriez d'accord sur un débat public
là-dessus?
M. PHANEUF: J'en ai fait des débats publics pour les Olympiques,
j'en ai fait...
M. LEGER: On vous a offert ce débat.
M. PHANEUF: II y a des temps pour offrir des choses. On m'a offert aussi
un débat public sur les Olympiques... et je l'ai fait.
M. LEGER: Vous savez comment on vous l'a offert ce débat.
M. PHANEUF: Je ne peux pas être disponible continuellement
pour...
M. LEGER: Est-ce que le ministre veut savoir comment on lui a offert
d'avoir un débat public là-dessus?
M. PHANEUF: Non.
M. LEGER: Les trois organismes concernés, la
Confédération des sports, la Confédération des
loisirs et la Fédération du plein air, ont proposé que le
ministre légifère plutôt que de signer en tordant les bras,
à chacun leur tour, de ces trois organismes. Même le ministre des
Institutions financières, Compagnies et Coopératives
j'aurais dû dire cela avant qu'il ne parte était
lui-même d'accord que cela était une façon idéale de
créer une centrale administrative permettant, à ce moment,
à une commission parlementaire, de faire entendre les organismes
concernés et que chacun puisse dire pourquoi ils étaient d'accord
ou non. Là, cela aurait été un débat public.
M. PHANEUF: Je peux en lire des lettres. C'est pour cela que je suis un
petit peu réticent à le faire. D'ailleurs je l'avais
signalé au député de Lafontaine publier une lettre
comme cela, ça peut laisser sembler beaucoup de choses. Il faut voir
toute la correspondance avant et après. Rappellez-vous lorsque nous
avions discuté de cette centrale aussi, j'avais fait une mise au point
et j'avais donné une conférence de presse. Il n'y a pas eu
beaucoup de retour en arrière à partir de la mise au point que
j'avais faite. Parce que c'est facile de prendre une lettre, de la signaler et
de faire dire au ministre des choses qu'il a signées à un certain
moment, mais ce qui est important, c'est de voir ce que le ministre a dit et a
signé. C'est plus important. Et il serait intéressant de
déposer la correspondance et je vais le faire à l'intention du
député de Lafontaine.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut déposer toute la
correspondance du début à la fin?
M. PHANEUF: Oui, certainement. Je pense que je l'avais fait et je
l'avais même présenté à l'époque
lorsque...
M. LEGER: ... à peu près toutes, mais il peut m'en manquer
une à travers.
M. PHANEUF: Probablement les plus importantes, celles qu'on ne veut pas
vous donner parce qu'on a des tendances à essayer de vous aligner de
temps en temps. De toute façon, ceci étant dit, pour moi, ce qui
est important...
M. LEGER: Vous voulez dire qu'on voudrait abuser de l'Opposition?
M. PHANEUF: Peut-être. Non. Je l'ai dit et je le
répète. A partir de l'évaluation et de l'analyse que j'ai
faites, j'ai pris mes décisions. D'accord? Quand je vous ai dit
tantôt qu'il n'était pas facile, au nom du loisir, de faire du
regroupement, j'ai parlé du comité interministériel, vous
avez ici un exemple. On veut juste une centrale unique, regrouper des gens qui
ont à oeuvrer dans le monde du loisir, certains dans le monde du plein
air, certains dans le domaine du sport et certains dans le domaine
socio-culturel
et, tout d'un coup, on ne se sentirait plus d'affinités.
A partir de la décision, si la CLQ ne veut pas se retrouver dans
les mêmes bureaux que la CSQ, est-ce que cela veut dire que je devrai
abolir demain matin mon service socio-culturel et l'envoyer carrément au
ministère des Affaires culturelles en disant: Voici, il n'y a pas
d'affinité et c'est reconnu par eux? Je pourrais m'en servir demain
matin, si c'était cela.
M. LEGER: Le ministre mélange la chèvre et le chou. Le
paragraphe plus loin explique pourquoi...
M. PHANEUF: Ah non! je m'excuse, je ne mélange pas la
chèvre et le chou.
M. LEGER: J'aimerais lire le paragraphe plus loin où on demande
les conditions sine qua non...
M. PHANEUF: Laissez-moi terminer, une seconde. Je ne mélange
absolument rien. J'ai dit, et si on veut parler purement administrativement,
qu'il est plus rentable sur le plan administratif, et cela on l'a prouvé
par des chiffres, qu'il coûte moins cher de faire une centrale unique. Je
pense qu'on a des chiffres pour le prouver. Si on ne reconnaît pas les
affinités dans le monde du loisir entre le socio-culturel, le sport et
le plein air, c'est autre chose. C'est là-dessus qu'on va tenir le
débat, non pas sur autre chose, sur le regroupement, sur la centrale
unique, cela, je m'excuse, sur le plan administratif, en n'importe quel plan,
les administrateurs vont vous expliquer que c'est plus rentable.
M. LEGER: Juste un mot pour terminer, la centrale administrative n'est
pas...
LE PRESIDENT (M. Pilote): II est 6 h 5.
M. LEGER: Je voudrais poser une question au ministre avant, cela
m'éclairera pour 8 h 15, est-ce que le ministre peut me dire si la
Fédération québécoise du plein air a reçu sa
lettre d'intention et ses subventions pour l'année?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Elle les a reçues.
M. PHANEUF: Oui, c'est fait. D'ailleurs, il n'y a pas eu de tordage de
bras. Toutes les lettres d'intention...
M. LEGER: Vers quelle date l'a-t-elle eue?
M. PHANEUF: Elle l'a reçue. Vous m'avez posé cette
question et je vous ai donné la date. Il y a deux semaines
peut-être que j'ai signé la lettre.
M. LEGER: Elle ne l'a pas reçue, il y a deux semaines. A moins
que vous l'ayez envoyée par la poste alors qu'il y avait la
grève.
M. PHANEUF: En tout cas, elle l'a en main sûrement actuellement.
D'accord? Et les autres, la CRQ, la CSQ... Qu'est-ce qui a retardé
effectivement l'envoi de la lettre? C'est le retour des dossiers. Ce n'est pas
le ministre qui a retardé à signer la lettre. Il y a des
calendriers, si l'organisme ne les a pas respectés, et je dis si, parce
que je suis certain, c'est en fonction des délais qu'on avait
prévus là-dedans.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La commission suspend ses travaux,
après souper, à 8 h 15.
(Suspension de la séance à 18 h 9)
Reprise de la séance à 20 h 22
M. PILOTE (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et communications): A l'ordre,
messieurs! Nous sommes toujours à l'étude des crédits du
Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports, programmes
15 et 16; Promotion du sport et développement des loisirs.
M. LEGER: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable député de
Lafontaine.
M. LEGER: Lorsque nous avons suspendu nos travaux, nous étions en
train de discuter de la valeur et de l'importance de la centrale
administrative; j'étais en train de dire que cette centrale
administrative était beaucoup plus une possibilité d'orientation
qu'uniquement au niveau de l'administration comme telle.
J'étais en train de dire justement que le ministre avait
déclaré dans une lettre du 13 février 1974 aux organismes:
"Je vous informe que le mode de gestion retenu pour administrer la centrale
administrative qui desservira les organismes de plein air, de sport et du
socioculturel sera une corporation privée et autonome incorporée
selon la troisième partie de la Loi des compagnies."
Un des objectifs précis qui faisaient partie même de ces
lettres patentes, ç'a été de définir les
règlements généraux de la corporation, de
déterminer les organismes qui devraient être logés dans la
future centrale administrative. Autrement dit, si les trois centrales
administratives tel que l'avait affirmé le ministre
précédemment désiraient cohabiter et l'acceptaient,
à ce moment, elles avaient chacune le pouvoir de déterminer les
organismes qui devraient être logés dans la future centrale
administrative.
Il fallait que les trois organismes le veuillent. J'étais en
train de noter que, dans une lettre de la Confédération des
sports, on avait demandé uniquement qu'il y ait une centrale pour eux,
et non pas une centrale de tous les organismes; et même on disait qu'on
avait profité de cette simple demande d'expansion d'un organisme pour
pousser le ministre responsable à proposer des modifications
considérables menant au contrôle gouvernemental de cet
organisme.
Je ne dis pas que le contrôle gouvernemental de cet organisme est
mal en soi. Cela dépend quelle sorte de contrôle il peut y avoir.
Des trois confédérations, la Confédération des
loisirs allait plus loin; elle, de son côté, n'était pas
d'accord parce que, pour elle, le seul argument que le ministre avait mis de
l'avant était une question de rentabilité.
Plus loin, la Confédération des loisirs du Québec
dit qu'elle ne voit pas la nécessité de créer une
corporation pour gérer les affaires de cette centrale. "Cependant, s'il
devait y avoir une pareille corporation, on devrait y retrouver un
équilibre des voix, c'est-à-dire autant de représentants
des trois secteurs. Nous comprenons difficilement que le secteur sportif
mérite le double de la représentation des autres partenaires".
C'était le point de vue de la Confédération des loisirs.
C'est la même chose pour le nombre de délégués. Je
continue la lettre de la Confédération des loisirs: "Nous
aimerions que soit abordée entre autres les questions suivantes: les
conditions d'adhésion à la centrale, la détermination des
services du choix des équipements, de la localisation de cette centrale.
Il nous apparaîtrait normal que les requérants de la charte
n'aient pas le mandat d'étudier cette question conjointement".
Pendant ce temps-là, M. le Président, on savait que la
Confédération des sports, qui devait se loger dans un
édifice beaucoup plus grand avait déjà obtenu au
préalable du ministre la permission de négocier sur la rue Jarry
et il y a eu une entente signée, je pense que c'était autour du
21 janvier, pour un bail avec la Confédération des sports. Je
pense qu'à ce moment-là le gouvernement avait dans l'esprit
d'autres endroits mais, par la suite, il s'est rallié à cet
endroit puisqu'il y avait déjà une promesse de bail que le
ministre a ratifiée par la suite. En même temps, la
Fédération du plein air, de son côté, s'opposait et
je cite ici: "La présente en réponse à votre
télégramme du 8 février 1974 se veut également la
réponse aux différentes communications
téléphoniques, correspondance et rencontres que le
Haut-Commissariat a faites avec la Fédération du plein air. A
cette date, vous avez informé la Fédération du plein air
c'est une lettre du 11 février de votre décision de
créer une centrale administrative pour desservir les organismes
subventionnés dans les secteurs du sport et du plein air. La
Fédération du plein air a exprimé son opinion sur le sujet
avec les documents suivants qui en leur temps vous furent adressés. Il y
avait le rapport fait le 10 octobre, la résolution en trois points du 23
octobre, les commentaires sollicités le 7 décembre 1973 et la
lettre signée de la CSQ, de la CLQ et de la FQPA du 11 décembre
1974. Plus loin, la Fédération du plein air dit: "Nonobstant ce
qui précède, la Fédération québécoise
du plein air réitère son désir de maintenir une autonomie
entière, de refuser tout moyen de gestion qui lui serait imposé
et de consacrer dorénavant toutes ses ressources et énergies
à ses objectifs prioritaires".
Pendant ce temps-là, il y avait des négociations pour
l'octroi de subventions, l'octroi de montants dont ces organismes ont besoin
pour travailler. On avait demandé au ministre de voir à ce qu'il
n'y ait pas d'incidence financière dans ces discussions pour qu'il soit
libre. Alors, ma question est la suivante:
Est-il vrai que la Confédération des loisirs a
envoyé au ministre au cours du mois d'avril un télégramme
disant au ministre qu'elle lui demandait de rayer son nom des lettres
patentes
et que, si son nom était inclus dans les lettres patentes, elle
enverrait une mise en demeure au Haut-Commissariat parce qu'elle ne pouvait pas
être obligée par d'autres organismes à agir, être un
locataire obligatoire et avoir son nom dans des lettres patentes auxquelles
elle ne prendrait pas part? Est-ce que c'est exact?
M. PHANEUF: Tout est exact, excepté que la CLQ nous avait
déjà signalé son intention, peut-être pas tout
à fait volontaire, mais son intention de procéder à son
intégration au niveau d'une centrale administrative. Je pourrai donner
lecture de la lettre et du paragraphe en particulier. Ce changement de
décision, je peux le comprendre de la part de la CLQ, on en avait
discuté un peu tantôt. Ce qui demeure certain, c'est que la CLQ a
reçu son acceptation de survie, si on peut s'exprimer ainsi, pour
l'année en cours. La CLQ n'est pas menacée de budget ou de
non-budget selon les bons désirs du ministre. Au contraire, elle a
reçu la confirmation qu'elle peut poursuivre ses activités cette
année. Si, par contre, la CLQ veut déménager, veut se
créer une centrale administrative plus grande, plus vaste, veut se doter
de services qui, quant à nous, seront offerts dans la centrale
administrative unique qui va être créée de toute
façon, à ce moment-là, on dira à la CLQ que, si
elle veut connaître un taux de croissance, elle devra s'intégrer
à l'intérieur de ces structures.
Une chose qu'il faut signaler c'est qu'à partir du moment
où des gens vont aller occuper des bureaux... On peut bien, dans
l'édifice G, occuper les bureaux de quinze ministères
différents sans aucune espèce d'affinité, mais ça
ne veut pas dire qu'on ne peut pas travailler ensemble d'une façon
heureuse et fructueuse à partir du moment où on cohabite dans un
endroit. L'idée de regroupement n'est pas purement et simplement
à cause des affinités des organismes. Je l'ai dit et je le
répète, c'est parce que nous trouvons, que nous pensons,
après avoir fait des évaluations, que nous allons ménager
des sous qui proviennent des fonds publics.
Ceci étant dit, ça permet à la CLQ, pour cette
année, de continuer à travailler comme elle l'a fait l'an
passé. Cela permettra à la CLQ, si elle ne veut faire aucun
changement, de continuer à agir l'an prochain aussi. A partir du moment
où la CLQ va nous demander un taux de croissance, je le dis et je le
répète, à ce moment-là, elle aura à
négocier avec le gouvernement, compte tenu de l'orientation que nous
avons prise à partir de décisions qui ont été
prises par le Haut-Commissariat. Est-ce que cela répond à la
question du député de Lafontaine?
M. LEGER: Non. J'ai demandé si le nom de la
Confédération des loisirs apparaît dans les lettres
patentes.
M. PHANEUF: On peut créer notre centrale. Le nom de la CLQ ne
nous empêche absolu- ment pas de procéder à notre
incorporation et à la mise sur pied de cette corporation qui va avoir
l'autorité sur la gestion de cette centrale administrative.
Eventuellement, on peut prévoir l'arrivée d'autres organismes,
autres que la CLQ; mais je dis que, dans un premier temps, les avis juridiques
que nous avons reçus de la part du contentieux du gouvernement disent
ici que la requête est légale et que le ministre, à tout
événement, n'est pas l'un des requérants pour
l'incorporation du secrétariat administratif. Il n'a pas à tenir
compte des demandes de la CLQ de retrancher toute mention de son nom dans la
requête. Ce qui veut dire que, à toutes fins pratiques, la
centrale est créée, demeure et, si éventuellement d'autres
organismes veulent s'intégrer à l'intérieur de la
centrale, on verra en temps et lieu. Cela n'empêche pas pour autant la
création de cette centrale.
M. LEGER: M. le Président, un des objets qui est inscrit dans la
lettre patente, envoyée par M. Raymond Benoît en date du 4 avril:
"Vous trouverez ci-joint le projet modifié de lettres patentes relatif
à la création d'une corporation pour l'administration d'un
secrétariat administratif. Je désire vous informer que la
requête de la constitution en corporation pourrait être
signée dans le bureau du Haut-Commissariat, le 23 avril cela n'a
pas été signé comme tel, à cette date si la
Fédération québécoise du plein air approuve les
lettres patentes modifiées; nous souhaitons obtenir pour le 11 avril les
noms de ces deux requérants et son accord sur la date, l'endroit et
l'heure de la signature de la requête."
Quant aux responsabilités mentionnées dans les lettres
patentes, deuxièmement: Loger dans un même édifice. C'est
un des objectifs de la Corporation des sports du Québec et de la
Confédération des loisirs du Québec. Autrement dit, une
confédération qui est absente d'un projet se voit mettre son nom
comme devant utiliser cet édifice alors qu'elle-même demande que
son nom soit retiré, parce que c'est abuser de son autonomie qui, pour
elle, est de ne pas être dans cet édifice.
M. PHANEUF: Avant d'aller plus loin, quand on donne des droits, cela ne
veut pas dire qu'on exige des choses. Quand on me parle d'autonomie, il
faudrait peut-être l'expliquer. Quelle sorte d'autonomie? Quelle est
l'autonomie de la CLQ finalement? Il faudrait reconnaître aussi que le
gouvernement a à reconnaître un mandat ou n'a pas à
reconnaître un mandat et que l'autonomie de la CLQ, à partir du
moment où je finance, que le gouvernement finance, à l'aide de
fonds publics, à 100 p.c. le fonctionnement d'un organisme, je pense que
cet organisme a une certaine dépendance aussi envers le gouvernement et
a à répondre au gouvernement des exigences d'orientation des
programmes et des préoccupations du gouvernement.
M. LEGER: Oui, pourvu que le gouvernement ait une politique bien
définie dans le domaine du loisir, à laquelle cette
confédération doit se soumettre. Mais actuellement, le
gouvernement avait commencé avec M. Depa-ties, l'année
dernière, à avoir des protocoles d'entente qui ne sont plus
existants, maintenant. Il n'y a plus de protocole d'entente avec le domaine des
loisirs.
M. PHANEUF: Je m'excuse, mais les mêmes protocoles, les
mêmes rôles qui sont reconnus sont exprimés dans les
cahiers. La CLQ a à remplir ces cahiers pour recevoir sa subvention, et
a à observer le rôle qu'on lui reconnaît, défini
à l'intérieur des cahiers, et le rôle qui est défini
pour la Confédération des loisirs du Québec est bien
écrit à la page 14 du cahier. Si vous prenez le temps de le lire,
le Haut-Commissariat reconnaît la Confédération des loisirs
du Québec comme l'organisme de regroupement des associations de loisirs
socio-culturels. "Le rôle: a) Consultation et représentation. La
Confédération des loisirs du Québec regroupe les
associations de loisirs socio-culturels en vue de connaître leurs
problèmes et besoins communs, afin de les porter à l'attention du
gouvernement du Québec, b) Offre de services administratifs la
centrale est un exemple de cette offre de services cette question fait
présentement l'objet de discussions. Selon la décision qui sera
prise, le Haut-Commissariat reconnaîtra ou non ce mandat à la
Confédération des loisirs du Québec."
C'est écrit. C'est dans les textes officiels du gouvernement.
M. LEGER: D'accord.
M. PHANEUF: II ne faudrait quand même pas dire qu'on ne s'est pas
exprimé là-dessus. Ce sont des documents publics, connus de tous
les organismes...
M. LEGER: ... qui sont en fonction actuellement?
M. PHANEUF: Oui! On ne les a pas inventés pour l'étude des
crédits.
M. LEGER: Oui. Je veux dire que ce n'est pas un projet.
M. PHANEUF: Absolument pas!
M. LEGER: Cela a été parafé par les organismes et
le Haut-Commissariat.
M. PHANEUF: Ils ont les documents depuis le mois d'octobre.
M. LEGER: Oui. Est-ce que cela oblige, dans ce protocole d'entente, cet
organisme à perdre son autonomie d'administration; c'est-à-dire
qu'il soit obligé d'aller dans une centrale?
M. PHANEUF: D'une part, on dit que le gouvernement n'a pas de politique,
et d'autre part, on voudrait reconnaître que les organismes vont se
donner des mandats et vont se faire une propre politique. Ce n'est pas le
rôle qu'on reconnaît à la CSQ, qui est un organisme de
regroupement. Ce n'est pas un organisme qui a des programmes bien
définis à remplir. On peut confier des programmes et des mandats
à la CLQ, mais son mandat premier est de regrouper et offrir des
services à des organismes participants. Ceci est son rôle premier,
et on le définit dans le cahier. D'accord?
Si on veut, nous, assumer notre leadership et notre
responsabilité dans le domaine et je pense que c'est le mandat
qui est confié au Haut-Commissariat il faut quand même
qu'on se garde, dans nos lignes d'autorité, ce pouvoir.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: Parce que vous pourriez nous accuser l'an prochain de ne pas
avoir rempli, justement, ce mandat.
M. LEGER: Non, mais c'est tellement délicat et subtil, que,
à mon point de vue, surtout si je reprends un autre document, ici,
où les trois organismes ensemble donnent leur point de vue sur cette
centrale, moi, je dis que la centrale a précédé une
politique de loisirs, alors qu'une politique de loisirs aurait dû
être définie.
La centrale administrative est un moyen peut-être de
réaliser cela. Autrement dit, vous établissez une centrale
administrative qui à un mandat, où il y a des
représentants de tous les organismes. Cela veut dire presque une
centaine de fédérations représentées à
travers les trois confédérations et à ce moment...
M. PHANEUF: ... 31 à la CLQ et 26 à FQPA.
M. LEGER: Vous avez dit combien pour la première?
M. PHANEUF: CSQ: 62.
M. LEGER: Cela fait 131. Vous avez donc 131 fédérations
qui, elles, ont à fonctionner à l'intérieur de leur milieu
respectif, qui mettent en commun, comme la Fédération du plein
air, leurs objectifs et qui déterminent ensemble les objectifs de leur
responsabilité particulière. Elles ont une
fédération pour défendre leurs intérêts
auprès du Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux Loisirs et aux
Sports et à ce moment, parce que le gouvernement donne des montants
d'argent, vous dites qu'elles dépendent du gouvernement. Elles
dépendent du gouvernement, mais le gouvernement, depuis toujours, avec
les gouvernements qui l'ont précédé, ont fait confiance
à ces organismes en permettant au dynamisme de leur milieu, à
l'initiative du milieu, le bénévolat du milieu de fonctionner
et, tout à coup, malgré les recommandations de ces
personnes et je lis ici, dans le document du 27 mars, ce qui résume la
pensée de ces gens...
M. PHANEUF: Le député de Lafontaine a l'habitude de
couvrir une énorme étendue. J'aimerais mieux qu'on puisse
travailler d'une façon peut-être un peu plus sectorielle ce qui me
permettrait de vous répondre parce que j'ai peut-être tendance
à oublier une partie de ces questions à un certain moment.
M. LEGER: Allez.
M. PHANEUF: Quand vous mentionnez le rôle reconnu par les
organismes, le gouvernement, compte tenu de certains programmes, de certaines
priorités, qu'on s'est donnés comme vocation et c'est notre
rôle, à partir du moment où on décide de remplir
notre rôle, on peut confier à des organismes une partie du
rôle du gouvernement et presque la totalité à des
organismes. Pour ce rôle qu'on reconnaît, on finance 100 p.c. des
activités, ce qui ne limite pas les organismes. A partir du moment
où un organisme veut aller plus loin dans son champ d'action, on lui dit
ceci: Vous allez être obligé de vous trouver des moyens
d'autofinancement. Je ne dis pas que tous les organismes ne le font pas, mais
je dis que la majorité des organismes qui dépendent du
gouvernement, dépendent presque en totalité des montants d'argent
du gouvernement. Si on veut coordonner, si on veut avoir une politique du
loisir et si on veut être en mesure d'évaluer le rendement, il
faut qu'on soit cohérent dans notre forme de subvention.
Je peux me servir de l'exemple des 62 fédérations
sportives. Nous avons établi des priorités. Nous ne reconnaissons
des priorités qu'à partir du moment où on dit:
Compte tenu que nous avons Mission Québec 76, on met un
défi bien précis dans des fédérations sportives et
on les identifie. On dit que ces fédérations correspondent
à une priorité no 1 chez nous. On établit aussi une
priorité no 2, no 3 et no 4 et on finance les fédérations
à partir de ces priorités qui sont des priorités
gouvernementales.
Cela ne veut pas dire que la fédération, qui est dans la
priorité no 3, doit limiter sa propre action si elle veut obtenir de
l'autofinancement pour aller plus loin. Nous n'avons pas identifié ces
priorités seulement à partir des Olympiques. Le baseball est une
priorité chez nous, parce que c'est une réalité
québécoise. Il y a, je l'ai dit tantôt, 125,000 jeunes qui
pratiquent la discipline du baseball. Donc, c'est une réalité
québécoise et c'est un sport qui est devenu une priorité
et on reconnaît, à partir de cette réalité, un
financement de la fédération du baseball à partir d'une
priorité no 1. C'est à partir de lignes de conduite, de
directives qui sont données par le Haut-Commissariat, par le
gouvernement qu'on remplit notre rôle et notre mandat. Je pense qu'on se
doit de coordonner les efforts qu'on va faire si on veut être en mesure
de les évaluer tantôt.
M. LEGER: Est-ce que le ministre n'est pas surpris de voir que les trois
organismes, les trois confédérations étaient toutes les
trois opposées à cette centrale unique et que c'est par une
série, je ne dirais pas de subterfuges, mais de moyens de pression,
placer l'adversaire dans une situation où il n'est plus un interlocuteur
qualifié. Je parle au point de vue du financement.
M. PHANEUF: Je n'aime pas le mot adversaire. Cela laisse supposer que
c'est un combat à finir entre le gouvernement et les organismes qui
reçoivent des subventions. Je pense que, depuis deux ans, on a
gardé assez d'ouverture d'esprit, que nous avons rencontré assez
souvent et assez fréquemment les organismes, qu'on a eu un dialogue
assez intéressant et qu'on a fait des échanges pas mal
intelligents qui ont amené une certaine programmation. Je ne reconnais
pas la CSQ comme un adversaire, bien au contraire. Je ne reconnais pas la CLQ
comme un adversaire, bien au contraire. Encore moins la FQPA.
M. LEGER: Non, ce sont des adversaires dans vos projets.
M. PHANEUF: Même pas. Je n'aime pas le mot. Je ne veux pas qu'il
soit employé, parce que ce n'est pas le cas. On peut avoir, au niveau de
la centrale...
M. LEGER: Des opposants. L'aimez-vous mieux?
M. PHANEUF: Non, même pas.
M. LEGER: Ils étaient opposés au projet, on peut au moins
dire cela.
M. PHANEUF: Non, cela peut laisser supposer une opposition
systématique envers tout ce qui se fait au niveau gouvernemental. Ce qui
n'est pas le cas. Dans le cas de la centrale unique...
M. LEGER: Je parle du Haut-Commissariat.
M. PHANEUF: ... c'est sûr que cela crée des
problèmes à partir du moment où une
fédération, qui s'appelle la CSQ, presque lors de la
création du Haut-Commissariat, s'est vu confier un mandat par le
gouvernement du Québec, à l'époque de M. Loubier. Si on
veut faire un peu l'historique, je pense que c'est important qu'on le fasse
à ce stade. Si on regarde ce qui s'est fait et le mandat qui avait
été confié à la CSQ, les montants d'argent et les
engagements pris, autant par le gouvernement que par l'organisme CSQ. Regardons
en effet ce qui s'est passé: le
gouvernement a demandé à la CSQ de définir, lors de
son congrès de fondation, son rôle; son rôle a
été défini et accepté par le gouvernement. On a
octroyé une certaine somme au fonctionnement d'une centrale
administrative, dite CSQ, plus un montant, parce que, lors de la fondation de
la CSQ, celle-ci avait bien signalé cela est extrêmement
important que le gouvernement a été presque une
transition, parce que la CSQ prévoyait un mode d'autofinancement qui
devait prendre la relève, à toutes fins pratiques, du
gouvernement.
Le gouvernement s'est engagé pour une somme de $258,000 à
l'immobilisation qui devait être remboursée par la CSQ, compte
tenu que la CSQ devait faire son autofinancement. Après X années
d'activité, les faits sont quoi? Non seulement les $258,000 ne peuvent
être remboursés par la CSQ, mais les déficits de la CSQ,
sur le plan de la propre gestion de cette centrale administrative, se sont
révélés quand même assez importants.
De mémoire, je peux vous donner un montant de $61,000 à un
moment qu'on a été obligé de consolider et une
deuxième somme à peu près identique à $61,000. Pour
consolider le déficit, nous sommes obligés de payer maintenant
$100,000 cette année. Cela fait $220,000 de déficit purement
administratif sans perdre de vue les $258,000 qui devaient être
remboursables par la CSQ sur le plan de l'immobilisation. On parle d'un
demi-million de dollars.
M. LEGER: $253,000 ou $258,000. M. PHANEUF: $258,000.
M. LEGER: Parcy qu'il y a un autre chiffre de $258,000 ici dont il faut
quand même parler. Puisque le ministre m'amène sur...
M. PHANEUF: Je m'excuse, je veux quand même, à partir de
cette explication, que le député de Lafontaine comprenne que
lorsque le gouvernement a reconnu un rôle et a confié un mandat,
il a le droit d'évaluer quelle sorte de rendement on a donné
à partir du rôle et du mandat qu'on a confié de bonne foi
de la part du gouvernement. Et je ne dis pas que l'organisme n'est pas de bonne
foi.
M. LEGER: Je suis d'accord avec le ministre là-dessus, en ce sens
que je pense que les organismes n'ont aucune objection à ce que les
sommes que vous leur avez octroyées ils vous en fassent un rapport et
que vous surveilliez les dépenses qui sont faites. Je pense qu'ils sont
d'accord là-dessus.
M. PHANEUF: Pour autant qu'on a les mécanismes et les moyens de
faire cette surveillance. Il ne faut pas qu'on ait juste les mécanismes
pour payer les pots cassés.
M. LEGER: On reproche justement au ministère de ne pas l'avoir
fait jusqu'à maintenant.
M. PHANEUF: Le reproche au ministère, ça fait deux ans que
j'ai chargé du Haut-Commissariat, je dis que...
M. LEGER: Je ne parle jamais du ministre comme tel, je parle du
ministère dont vous êtes responsable.
M. PHANEUF: Nous manquions peut-être de normes administratives
rigides pour pouvoir surveiller l'administration. Quand on avait $3 millions ou
$5 millions, c'était peut-être moins important, mais, compte tenu
de l'ampleur des sommes qui sont investies actuellement, on doit avoir des
mécanismes administratifs sévères et sérieux pour
vraiment surveiller l'administration de tous les organismes qu'on
subventionne.
Et ce n'est pas terminé, loin de là. On va aller plus loin
tantôt.
M. LEGER: Vous pensez que la centrale administrative va régler ce
problème?
M. PHANEUF: Oui, parce qu'on a directement impliqué dans la
centrale des représentants du gouvernement, qui vont participer aux
décisions au niveau de la gestion.
M. LEGER: Sur ce point, c'est uniquement l'administration de la
centrale.
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Je pense qu'une politique cohérente doit
précéder l'administration et que, si on veut réellement
établir une politique cohérente, il faut que les trois
confédérations, incluant la Confédération du plein
air, soient participantes à cette décision. Vous avez devant vous
des organismes qui se sont opposés.
Tantôt j'essayais de lire un texte je pense que le ministre
va me le laisser lire cette fois-ci pour montrer jusqu'à quel
point ils n'étaient pas d'accord. Et ceci c'est l'ensemble de la CSQ, de
la CLQ et de la FQPA. Le document est signé par Grégoire Marcil,
Henri Biard et Gérald Simon: "Pour faire suite à la rencontre du
20 mars 1974, c'est daté du 27 mars la
Confédération des loisirs, la Fédération du plein
air et la Confédération des sports désirent vous faire
connaître leur position commune à ce moment des pourparlers
relatifs à l'implantation d'une centrale administrative unique des
sports, loisirs et du plein air. Considérant premièrement le
nombre et la diversité des projets de requête pour incorporation
qui ont été soumis aux trois organismes par le Haut-Commissariat;
considérant la teneur d'une lettre adressée par le ministre Paul
Phaneuf en date du 13 février 1974, consacrant le principe d'une
corporation
privée et autonome pour la gestion d'une centrale administrative
unique, ce qui n'est pas le cas avec de nouvelles centrales; considérant
la très apparente divergence que les trois organismes perçoivent
entre d'une part les projets présentés et d'autre part la lettre
du ministre susmentionnée; considérant les divergences d'opinions
que manifestent les trois organismes tant sur les principes que sur la
modalité d'implantation d'une telle corporation je parle bien des
principes mêmes les trois confédérations
étaient contre le principe même; et considérant les
difficultés perçues quant à la qualité du
mécanisme ou de l'instrument proposé, requête ou
incorporation, pour la réalisation de ce projet, la
Confédération des sports, la Confédération des
loisirs et la Fédération du plein air demandent
expressément la tenue d'une rencontre dans un bref délai à
laquelle les comités de négociation des trois organismes veulent
obtenir votre participation et celle de votre sous-ministre, M. Yves
Bélanger parce qu'il semble que, très souvent, la rencontre
qu'ils avaient avec le sous-ministre et la rencontre qu'ils avaient par la
suite avec le ministre ne correspondaient pas aux mêmes résultats
et au même dialogue...
M. PHANEUF: C'est censé, oui.
M. LEGER: ...finalement ils prendront des mesures adéquates pour
se concerter sur une base commune d'un protocole à intervenir et ils
veulent là je souligne le point suivant inventorier les
avantages d'une autre forme de solution à savoir l'adoption d'une loi
spéciale. C'est le point que je mentionnais tantôt, les trois
organismes, incluant même un représentant du ministère des
Institutions financières, Compagnies et Coopératives, incluant
même les avocats de la Confédération des sports du
Québec, qui avaient donné comme une solution importante et
meilleure que ce soit fait par une législation, estiment et affirment
que cette discussion soit totalement et explicitement distincte de toute
discussion ayant trait aux demandes d'assistance financière
formulées par les trois organismes pour l'année financière
1974/75. "C'est donc dire que les trois organismes se sentaient liés
pendant la discussion, un bras derrière le dos, parce qu'ils n'avaient
pas eu leur subvention. Or, vous venez de confirmer que la
Fédération du plein air vient d'avoir son montant
dernièrement...
M. PHANEUF: Je m'excuse, M. le Président...
M. LEGER: ...et que, pendant que la question était
discutée, il y avait un autre organisme qui n'avait pas eu sa
subvention.
M. PHANEUF: Je m'excuse. Cela fait plusieurs fois que vous revenez sur
le fait de la non-subvention. A la date que vous mentionnez, au mois de
février, toutes les subventions avaient été payées
aux organismes. C'était terminé pour l'année en cours.
M. LEGER: Je m'excuse, mais on parle de l'année qui s'en vient.
Le ministre a voulu jouer sur les mots en Chambre.
M. PHANEUF: Non. Je ne joue pas sur les mots. En février, lorsque
cette lettre a été écrite...
M. LEGER: C'est le 27 mars.
M. PHANEUF: Le 27 mars, les subventions pour l'année en cours
étaient terminées.
M. LEGER: D'accord.
M. PHANEUF: A cette date-là, deux des organismes
mentionnés avaient déjà reçu la lettre
d'acceptation de budget qui engageait dans un premier temps le tiers de leur
budget. Alors, il ne faut pas laisser supposer des choses qui n'existent pas.
La seule qui n'avait pas reçu cette lettre-là, c'était la
Fédération du plein air pour la seule et simple raison que la
Fédération du plein air n'avait pas retourné les cahiers
administratifs d'évaluation dans les normes qui étaient requises
pour apporter la signature et l'engagement du ministre. C'est tout. Il ne faut
pas supposer autre chose que le cheminement que je vous explique actuellement,
qui est vrai et on peut vous donner toutes les lettres. Par contre, le
député me cite une lettre du mois de février. Le
député n'a peut-être pas la lettre du 22 avril, qui est
signée par le président de la Confédération des
sports du Québec qui dit ceci: "M. le ministre, nous sommes heureux de
constater que les pourparlers entre nos représentants..." parce que vous
citez une lettre, on est en train de négocier, il ne faut pas l'oublier
et il y a des échanges qui se font. Mais les échanges se
terminent à un moment donné et la consultation se fait. Qu'on
reproche au ministre de ne pas toujours être présent, je ne suis
pas un fonctionnaire à temps plein pour pouvoir négocier tout le
temps. J'ai des rôles à jouer dans mon comté. Si je suis
absent en Chambre, vous allez être un des premiers à signaler mon
absence, et vous savez que vous vous complaisez à signaler
fréquemment les absences de ministres. J'ai cette responsabilité,
je pense que le député, s'il est honnête, va signaler que
je suis constamment présent en Chambre. A partir de ça, je ne
peux pas me permettre d'être absent.
M. LEGER: Pour ça, je dois lui rendre hommage, il est constamment
présent, c'est vrai.
M. PHANEUF: Je ne peux pas faire autrement que de remplir mon premier
rôle qui est
celui de législateur présent en Chambre. Cela a des
-contingences et cela me force à ne pas être présent
à toutes les négociations, d'accord?
Alors, je continue la lecture de la lettre du 22 avril: "Nous sommes
heureux de constater que les pourparlers entre nos représentants
respectifs concernant l'implantation d'une centrale administrative commune des
sports, du socio-culturel et du plein air ont abouti à un accord
satisfaisant. Nous vous informons que les personnes désignées par
la Confédération des sports du Québec pour la signature de
la requête en incorporation de cette centrale administrative sont MM.
Louis Chantigny, Gilles Léveillée, François Vachon et
Jean-Robert Nolet. Nous espérons que le fonctionnement de cette centrale
administrative permettra... etc." C'est l'acheminement d'une négociation
qui a été longue et ardue, c'est bien sûr. Mais je pense
que nous sommes arrivés sur un terrain d'entente qui correspond aux
réalités et aux besoins des organismes participants. Il est vrai
que la CLQ ne participera pas, dans un premier temps, à la centrale
administrative. J'ai expliqué les raisons tantôt, j'ai dit que la
porte était ouverte, compte tenu d'une expansion que la CLQ voudrait
prendre, la porte n'est pas fermée, bien au contraire. Et non seulement
la porte n'est pas fermée à la CLQ, mais à d'autres
organismes qui pourraient éventuellement bénéficier des
services d'une centrale.
M. LEGER: M. le Président, le ministre se rappellera sans doute
qu'au moment où je lui ai posé la question, à savoir si la
Confédération des sports du Québec avait reçu sa
subvention, le ministre avait joué sur les mots. Pour lui, il avait
parlé de l'année précédente et que c'était
impossible de parler de l'année suivante. Mais il faut admettre une
chose, c'est que la Confédération des sports du Québec,
son année financière se terminait le lendemain ou à la fin
du mois...
M. PHANEUF: Le 31 mars, comme toutes les années aussi.
M. LEGER: ... soit le 31 mars. A ce moment-là, les responsables
de la Confédération des sports avaient un personnel à
payer et on me disait que, s'ils n'avaient pas reçu au moins la lettre
d'intention je ne dis pas le budget, il va être adopté
peut-être ce soir ou demain matin mais qu'ils avaient besoin de
cette lettre pour pouvoir fonctionner. Vous m'avez dit à ce
moment-là: La lettre d'intention, je l'ai, je l'ai signée
aujourd'hui.
Alors, M. le Président, c'est le cas de la
Confédération des sports qui, pendant la période de
négociation, n'avait pas eu sa subvention ni sa lettre d'intention.
Deuxièmement, pour la Fédération québécoise
du plein air, vous venez de me dire que ça fait quinze jours que vous
l'avez signée, donc elle l'a eue, et je sais fort bien qu'elle ne
l'avait pas reçue il y a quatre jours. C'est donc dire que pendant la
période de négociation, vous aviez en main des arguments sonnants
qui font que les personnes qui négocient n'avaient pas le bon bout du
bâton. Vous avez beau me dire que le 22 avril, les responsables seront
satisfaits, je peux peut-être dire qu'ils seront satisfaits
modérément en calculant justement, ici, le problème du
financement de la dette et du déficit.
Le ministre avait joué sur les mots encore en Chambre parce qu'il
pensait que je n'avais pas tous les documents. Il m'avait demandé
à ce moment-là: Est-ce une dette ou un déficit que la
Confédération des sports avait? Ce sont les deux. Le ministre
avait dit: C'est seulement une dette. J'ai ici un document qui montre
jusqu'à quel point les négociations de ce milieu étaient
dures, c'est que la Confédération des sports, au 31 mars 1973,
avait les états financiers suivants: elle possédait trois
emprunts de banque. Un premier de $50,000 qui a été
utilisé pour acquitter les factures d'aménagement, d'achat de
mobilier de bureau et d'équipement. L'emprunt était garanti par
le transport d'une subvention originale de $300,000, le solde à recevoir
était de $46,000, ce qui faisait dire qu'elle vous devait $253,000. Le
deuxième est un montant de $61,000 utilisé pour financer les
opérations courantes et acquitter les factures d'aménagement. Cet
emprunt est garanti par le transport d'une subvention spéciale à
recevoir de $61,000. Le troisième est un montant de $75,000 à un
taux de 7.5 p.c. utilisé pour financer les comptes à recevoir des
fédérations membres. Cet emprunt est garanti par le transport des
comptes à recevoir des fédérations. C'est une chose. Les
$253,000 étaient une dette, étaient un prêt de 1970 qui
avait été signé par...
J'ai le nom ici. Je pense que c'est l'ancien gouvernement. Non, c'est le
nouveau gouvernement...
M. PHANEUF: M. Jean-Paul L'Allier était le responsable.
M. LEGER: ... M. L'Allier. C'est cela. Mais, une deuxième note
nous montre les immobilisations de la centrale administrative. Les
aménagements des locaux au 31 mars 1972 coûtaient $229,558 et le
coût des aménagements effectués en 1972/73 était de
$29,000, pour un total de $258,000. Le remboursement, à cause d'un
montant reçu sous forme d'hypothèques à recevoir,
était de $60,000. C'étaient les remboursements d'une partie des
aménagements par le propriétaire de l'immeuble. Si je ne me
trompe pas, je pense que c'est Butch Bouchard. C'est cela?
M. PHANEUF: C'est cela.
M. LEGER: Ces remboursements ont été effectués sous
forme d'hypothèques à recevoir de $60,000. Coût net total,
$198,000. C'est
donc dire que la Confédération des sports avait une dette
de $250,000 et aussi un déficit de fonctionnement de $198,000. Est-ce
exact?
M. PHANEUF: C'est cela.
M. LEGER: A ce moment-là, M. le Président, je vais poser
la question suivante au ministre; Sur quel principe d'administration, le
ministre appuie-t-il sa décision d'effacer une dette au gouvernement du
Québec de $253,000, contractée par la Confédération
des sports du Québec, laquelle dette a été maintenue sous
deux gouvernements et par ses propres collègues, le ministre Jean-Paul
L'Allier et Guy Saint-Pierre? Le ministre peut-il donner l'assurance à
cette commission que cette décision a été ratifiée
par le ministre des Finances, M. Raymond Garneau, et le Conseil du
trésor?
M. PHANEUF: Cette décision a été ratifiée
par le conseil des ministres, c'est bien sûr. Je ne prendrais pas une
décision semblable sans consultation préalable. Cette
décision a été prise à partir du moment où
j'ai parlé l'an passé, si on se souvient bien, de la
consolidation des organismes. Cela faisait partie du tour d'horizon que j'avais
fait des organismes qui ont à oeuvrer dans le milieu. Connaissant
certains problèmes qui existaient et considérant qu'il y avait
une certaine utopie dans ce désir d'autofinancement majeur qu'on voulait
prendre au niveau de certains organismes, j'ai décidé de
procéder à cette consolidation. Je l'avais mentionné l'an
passé. Cela fait partie du programme de consolidation que j'avais mis de
l'avant et expliqué l'an passé.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut déposer cette ratification
du ministre des Finances avec la date?
M. PHANEUF: C'est que, si le budget est accepté les
$253,000 apparaissent dans le budget celui qu'il avait
présenté... J'ai aussi mentionné un budget
supplémentaire dès l'ouverture des crédits, jeudi, parce
qu'il y a eu une erreur. Lorsqu'on a imprimé les budgets, on a
oublié un certain montant. Mais, de toute façon, il est
prévu, dans nos budgets, de financer et de payer cette dette de
$253,000. C'est une dette qu'on efface, de toute façon.
M. LEGER: A ce moment-là, quand on voit...
M. PHANEUF: Le crédit comme tel, le crédit a
déjà été accordé, c'est purement...
M. LEGER: On efface une dette.
M. PHANEUF: C'est cela, on efface une dette.
M. LEGER: C'est donc dire que je puis comprendre que la
Confédération des sports, qui était le gros organisme et
qui ne désirait pas le principe d'une centrale administrative comme
telle, avec les autres, à un moment donné, parce qu'elle a des
difficultés financières, est celle qui est la première
à rompre et l'accepte, parce qu'il y a des avantages immédiats et
qu'elle est obligée de le faire, tandis que les deux autres, qui
pourraient participer à cette politique de loisirs, ne le font pas parce
qu'elles n'ont pas les mêmes problèmes.
M. le Président, je ne peux pas faire autrement que de conclure
que les trois groupes, qui ont l'expérience du milieu, qui avaient la
confiance des autres gouvernements précédents, se sentent
obligés de refuser cette centrale administrative, parce qu'on attaque
leur autonomie, leur. possibilité d'agir à l'intérieur de
leurs propres critères qu'ils attendraient d'une politique de loisirs.
Ils disent, par la suite, une centrale administrative unique, c'est
peut-être utile pour réaliser une politique des loisirs. Mais,
comme la politique des loisirs n'est pas définie et que cette centrale
est créée contre le voeu, au moins, d'abord des trois, au
départ, mais d'un qui, parce qu'il a un gros avantage financier
immédiat, l'accepte à contrecoeur, que les deux autres ne
l'acceptent pas, qu'ils ont des difficultés et qu'ils négocient
pour obtenir, eux aussi, des avantages, est-ce que le ministre ne croit pas
que, en forçant le bras à ces trois organismes, ça peut
marcher cahin-caha par la suite?
M. PHANEUF: On pourrait discuter ad vitam aeternam là-dessus.
J'ai dit et je répète que je déposerai les lettres. Je
pourrais citer la lettre du 19 décembre qui vient de la
Confédération des sports, signée par le président:
"Les membres de la CSQ ont accepté votre décision avec beaucoup
de satisfaction." On parle d'une centrale unique, etc.
Je vous ai parlé de négociations. Vous avez
mentionné: D'accord, la CSQ, vous lui avez tordu le bras. C'est pour
cela qu'elle a accepté. Ceci est une interprétation que vous
voulez en faire. Je n'ai, dans aucun document, ce signe; ce n'est pas parce
que...
M. LEGER: J'ai justement un document, disant que les trois centrales
trouvaient qu'il y avait trop de divergences et aucun point en commun pour
siéger ensemble.
M. PHANEUF: Ecoutez, c'est une lettre de la CLQ, ce n'est pas une lettre
de la CSQ.
M. LEGER: C'est une lettre des trois, signée par les trois.
M. PHANEUF: Je vais vous montrer un autre télégramme et,
à un moment donné, la CLQ, d'une lettre signée par les
trois, se désengage.
M. LEGER: C'est-à-dire que non! La CLQ n'a jamais
été d'accord...
M. PHANEUF: Bien oui!
M. LEGER: ... et la Fédération du plein air non plus.
M. PHANEUF: Bien oui! C'est qu'il y a beaucoup de lettres dans le
dossier.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: A partir du moment où le ministre reçoit une
lettre signée, apparemment, par les trois personnes, le lendemain ou le
surlendemain je ne sais pas où votre conseiller prend ses
renseignements de toute façon, je reçois un
télégramme de la CLQ me disant: "Non, ce n'est pas tout à
fait vrai. Nous, on n'est pas tout à fait d'accord sur la lettre qui a
été envoyée".
Ecoutez, ce qui est important, c'est que les décisions qui sont
prises, que je fais miennes, sont des décisions du gouvernement, compte
tenu de l'éventail de possibilités de l'évaluation que
nous avons faite et du service que nous aurons à rendre
éventuellement. J'ai dit que nous avons décidé, en
consultation avec les organismes participants... C'est donc, à partir de
ce moment-ci, une décision du gouvernement, appuyée par certains
organismes, sinon la totalité, parce qu'il y a des dissidents, c'est
bien sûr, on les signale. Ils ne sont pas tous dissidents. A partir de
cette décision, nous allons vivre cette centrale unique, et on verra si,
oui ou non, le gouvernement avait raison. Ce que je ne remettrai pas en
question, à partir du moment où on a reconnu que le rôle
était dévolu au gouvernement de faire une politique dans ce
domaine, c'est que, si on veut véritablement en faire une politique, il
faut qu'on ait droit de regard sur les mandats qu'on accorde, sur la gestion
à partir des fonds publics. Cette gestion, nous avons
décidé de la faire. Ce mandat, nous avons décidé de
le prendre. Nous avons donc pris nos décisions. C'est final. Je n'y
reviens plus, et même si on discutait et si on me disait qu'il y a des
gens qui vont venir pleurer sur mon épaule demain matin, je dis: Ils
viendront pleurer sur mon épaule. On va continuer de vivre avec cela, et
j'ai l'intention de continuer cette politique d'unité, parce qu'on peut
revenir, parler de la philosophie du loisir, parler d'affinité entre les
organismes, etc., on peut remettre en cause toute notre politique du loisir,
mais tant et aussi longtemps que j'ai le mandat, j'ai l'intention de le
continuer.
Or, si vous voulez savoir si, de la part du ministre, j'ai l'intention
d'aller de l'avant dans cette centrale unique, je vous dis oui. Je n'ai pas
l'intention de changer d'idée. J'avais cette idée dès le
départ. Je l'ai continuée. On a négocié, même
si cela a été ardu; nous avons consulté; nous avons
modifié le fonctionnement de la centrale; nous avons modifié la
représentativité du gouvernement, nous l'avons même
minimisée, sans pour autant la faire disparaître, parce que je
l'ai dit et je le répète: Je veux absolument avoir des
porte-parole continuellement dans cette administration. Je les ai,
actuellement. Il ne s'agissait pas d'étatiser, même si on a
laissé penser que, par le fait qu'on voulait avoir plus de "bande",
à un moment donné, on étatisait le monde des loisirs. Il
n'en est pas question. Si on charrie à partir d'une administration sur
une centrale unique, on n'a pas l'intention d'étatiser les
bénévoles, comme on l'a laissé supposer.
On peut faire de la démagogie, si on veut. Ce n'est pas mon
intention, mais je le dis parce que je ne peux pas continuer, ad vitam eternam,
cette discussion sur cette centrale unique. Je dis que c'est une
décision du gouvernement qui a été évaluée
et analysée par les fonctionnaires. Je dis que, compte tenu des
responsabilités que nous avons, et des sommes que nous allons investir
dans cette centrale, c'est absolument une décision du gouvernement. Si
on veut laisser supposer qu'elle est totalement imposée par le
gouvernement, qu'on le laisse supposer, mais j'ai l'intention de continuer
à prendre mes responsabilités, et on verra, l'an prochain, si
vraiment on avait raison ou non.
M. LEGER: Quand vous dites imposé, c'est le cas, j'admets que
cela a été imposé par le gouvernement.
M. PHANEUF: Je ne l'ai pas dit, c'est vous qui l'avez dit. J'ai dit que,
si on veut laisser supposer que nous avons imposé le tout...
M. LEGER: Bien, vous l'avez admis après.
M. PHANEUF: Non, j'ai dit que, si on veut laisser supposer que j'ai
imposé le tout, je dis: Allons-y. Je ne veux pas faire des
évaluations à savoir qui a pleuré sur l'épaule de
qui. Je ne veux pas savoir maintenant, à ce stade-ci, compte tenu des
consultations qu'on a faites, si la CLQ, la FQPA, la CSQ, les organismes
participants sont moins d'accord, plus d'accord, c'est parce que j'ai tout le
dossier, et j'ai vu des dissidences, des oui, des non, des peut-être,
etc. Cela a été une négociation difficile, je l'admets. La
décision finale est prise actuellement, et on va vivre avec cette
décision. On verra, après un an, si on avait raison de la
prendre. Si le gouvernement n'avait pas raison de la prendre, on dira que le
gouvernement avait tort de prendre cette décision. Si le gouvernement
est sain, il fera amende en temps et lieu.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire pour quelle raison il n'a
pas accordé ce que les autres groupes exigeaient pour embarquer,
c'est-à-dire qu'il y ait une représentation égale de
3-3-3-2? Parce que, pour la Fédération du plein air et pour la
Confédération des loisirs,
entre autres arguments, ils se trouvent constamment en minorité.
Alors qu'il y a un organisme, la Confédération des sports, qui
aurait quatre représentants et, avec les deux du gouvernement, cela veut
dire qu'à toutes fins pratiques vous auriez le pouvoir d'exclure les
autres organismes si vous le vouliez.
Comment pensez-vous qu'il y ait un climat de confiance qui puisse se
créer auprès de la Confédération des loisirs de la
Fédération du plein air si elles se sentent continuellement en
minorité et si elles ne peuvent pas être les égales dans
une centrale unique? Quand on dit unique, cela veut dire qu'il y a des
décisions qui vont se prendre et qui concerneront même les
minoritaires. Comment le ministre peut-il répondre à cet
argument?
M. PHANEUF: De la même façon, si les trois organismes se
mettent ensemble contre le gouvernement, ce qu'on a supposé tout le
long... le gouvernement demeure minoritaire dans les pouvoirs de
décision, et où est la vérité dans tout cela? J'ai
dit que, compte tenu que nous avions remarqué que la CSQ
représente plus d'organismes que d'autres ils sont quatre
la CSQ a écrit, a négocié, etc. Il y a deux
représentants de la FQPA, il y a deux représentants de la CLQ et
il y a deux représentants du gouvernement et c'est la structure qui a
été acceptée et parachevée. S'il y a collusion
entre la CLQ, la CSQ et la FQPA, le gouvernement demeurera minoritaire de toute
façon. Donc, ceci veut dire que les organismes à
l'extérieur même du gouvernement conservent un pouvoir
majoritaire. Or, je ne vois pas à ce moment où est le danger.
M. LEGER: Le danger est qu'il y a un organisme à qui vous avez
accordé un effacement d'une dette de $250,000...
M. PHANEUF: C'est le danger de toutes les structures
démocratiques.
M. LEGER: ... et qui a encore des problèmes financiers et qui,
à ce moment, avec deux fonctionnaires, peut être en
majorité sur les deux autres organismes.
M. PHANEUF: Le premier ministre a rencontré la CSQ avant
même que ces négociations soient mises de l'avant. Le premier
ministre avait donné son accord à la consolidation de la dette de
la CSQ et la dette de la CSQ ne faisait absolument pas partie de cette
négociation. Je l'affirme.
M. LEGER: Non. D'accord! Cela n'en fait pas partie, mais quand on n'a
pas reçu son argent...
M. PHANEUF: Non. Je m'excuse. Vous parlez de gestion future.
M. LEGER: ... et qu'on a la possibilité de se faire
rembourser...
M. PHANEUF: II ne faudrait pas laisser supposer des choses. A partir du
moment où je consolide cette dette, elle est payée.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: ... il n'y a plus d'épée de Damoclès.
La consolidation de la CSQ est faite. Elle garde toute sa liberté de
gestion, à partir de ce moment et je ne vois pas en quoi cette dette
revient continuellement sur le tapis. Elle n'a rien à voir dans la
gestion future.
M. LEGER: Quelqu'un à qui on dit: Vous ne me devez plus $250,000,
il a quand même un geste de reconnaissance normale par la suite.
M. PHANEUF: Ah, écoutez!
M. LEGER: Ecoutez, $250,000 qu'on efface pour le profit d'un des
organismes constituants et les deux autres...
M. PHANEUF: Je pense que les gens qui ont à oeuvrer dans ce
domaine ont assez de maturité on ne commencera pas à se
traumatiser sur des dettes d'autrefois pour porter leur action sur
l'évolution, sur nos traditions futures, sur celles que nous sommes en
train de bâtir au Québec actuellement. Il y a une étape qui
vient d'être franchie et je pense qu'elle est importante. Laissons cette
consolidation en place. Vivons un an avec l'organisme. On discutait l'an
passé de problèmes bien différents et je pense que nous
avons passé au travers de problèmes importants. Nous avons
réussi certaines consolidations. C'est une autre étape que nous
sommes en train de franchir, difficile, je l'admets. Vivons un an et on verra
en cours de route si nous avions raison ou non. Je le répète.
Mais qu'on ne vienne pas me remettre encore les dettes... Est-ce qu'on trouve
que le gouvernement a été gentil envers les gens et que cela va
influencer des décisions? Non. Je pense qu'il y a une maturité.
Les administrateurs en culottes courtes dans le domaine du loisir... Il y a une
maturité qui est en train de se faire. On est en train de créer
des traditions. On est en train de voir véritablement les
véritables gestionnaires, ceux qui ont cette compétence. On les
reconnaît et on les connaît actuellement.
On discutait de problèmes au niveau de la Corporation des jeux du
Québec. Souvenez-vous des questions que vous aviez à poser en
Chambre. On n'en pose plus de question sur cette Corporation des jeux du
Québec parce qu'elle a connu sa maturité. Elle est arrivée
à une véritable maturité de gestion aussi. Les
problèmes sont disparus. Je pense qu'il faut faire confiance au milieu
qui est en train d'évoluer actuellement et je le dis et je le
répète, donnons au moins un an de chance à cette
centrale administrative et nous verrons au fur et à mesure si vraiment
nous avions raison. Je le répète. Ce que nous avons fait pour
d'autres organismes, nous sommes en train de le faire pour ces organismes
aussi.
Pour ce qui est de la question du député, ma lettre
d'intention, lorsque j'ai répondu en Chambre, elle était
signée le 28 mars 1974 et adressée à M. Gérald
Simon qui reconnaissait une subvention de $423,960, signée par Paul
Phaneuf. Donc, quand je vous ai donné ma réponse ma lettre
était préparée et j'avais l'intention de...
M. LEGER: D'ailleurs ma question était à point parce qu'il
y avait un problème pour l'administration...
M. PHANEUF: Comme vous le voyez, il n'y a pas de chantage, je pense que
c'est significatif que je puisse sortir le dossier continuellement comme
ça. Mais c'est difficile pour moi de vous apporter toutes les lettres
ici.
M. LEGER : Vous admettez avec moi que les organismes qui, eux, pendant
de longs mois on me dit même qu'on a perdu presque neuf mois
au lieu de travailler dans un domaine constructif de leur milieu,
étaient pris avec des discussions avec des fonctionnaires de votre
ministère pour une centrale unique à laquelle ils étaient
tous opposés.
A force de négociations avec des arguments comme ceux que le
ministre vient de nous présenter, savoir que le 28 mars, juste avant que
la Confédération des sports se dise: Est-ce que j'ai de l'argent
lundi? Est-ce que je peux emprunter à la banque pour pouvoir payer le
salaire de mes employés? ... Je pense qu'on est dans une mauvaise
posture financière à la Confédération des sports.
Quand la Fédération du plein air n'a même pas, maintenant
que son année financière est terminée le 31 mars, eu
à temps sa lettre d'intention, ce sont quand même des arguments
difficiles pendant la négociation.
M. PHANEUF: Non, écoutez, je ne peux engager le budget avant que
vous l'ayez voté, vous le savez fort bien.
M. LEGER: Une lettre d'intention, cela se fait, par exemple.
M. PHANEUF: Non. Je m'inscris en faux quant aux lettres d'intention, je
n'en ai pas signé non plus pendant la campagne électorale. Je me
refuse et d'ailleurs le rapport de...
M. LEGER: Je m'excuse, le 28 mars, avant même que les
crédits ne soient adoptés, vous pouviez en signer des lettres
d'intention.
M. PHANEUF: Non, la loi était préparée et on en
avait discuté à la suite d'une négociation. Mais
également, tant et autant que la modification... parce que quand on
dépose le budget, vous savez fort bien qu'on ne peut qu'engager un
sixième du budget. Cela prend une partie spéciale à la loi
pour me permettre d'engager le tiers de mon budget. D'ailleurs, on en a
discuté en Chambre. C'est avec toutes ces difficultés
administratives que je suis obligé de travailler continuellement.
Malgré cela, j'envoie la lettre le 28 mars aux gros organismes pour les
rassurer, à cause des gérants de banque qui sont toujours
inquiets parce qu'il y a de grosses sommes d'argent, contrairement à ce
qui se faisait auparavant, alors que les organismes ne savaient même pas
quand ils étaient pour avoir, de la part du gouvernement, des lettres
d'acceptation, etc. Il y a un monde de différence depuis ce temps. Les
modalités de gestion sont expliquées dans nos cahiers
administratifs. Les normes sont là. Il ne faut quand même pas dire
que, peut-être s'il y a une semaine de décalage, cela crée
un désastre. C'est absolument faux, puisqu'au moment où on se
parlait, lorsque vous avez posé votre question, les responsables avaient
encore l'argent, ils devaient avoir l'argent pour terminer leurs
activités jusqu'au 31 mars.
M. LEGER: Mais la question, c'est que le 31 mars, la semaine suivante,
on n'avait même pas l'assurance qu'on pouvait emprunter à la
banque pour payer le personnel.
M. PHANEUF: Je m'excuse, parce que si vous regardez les
précédents des comptes de banque de la CSQ, vous allez vous
apercevoir qu'on n'avait pas attendu les lettres du gouvernement pour engager
des sommes beaucoup plus importantes, pour contracter des emprunts beaucoup
plus importants et créer des intérêts de banque
incroyables. C'est pour cela qu'on est arrivé avec cette structure
administrative, celle d'engager des sommes et de payer des sommes du tiers du
montant, les deux tiers payables au mois d'août pour justement enrayer
cette opération qui créait des frais, quant à moi,
énormes sur le plan de la gestion de chacune des
fédérations. Ce n'est plus le cas actuellement. Les organismes
ont donc reçu leur lettre d'acceptation avant même la fin de leur
année financière qui leur permettait de continuer leurs
activités. A partir du moment où vous aurez voté ce tiers
qui peut me dégager du Conseil du trésor, le premier
chèque va être payé à temps, le tiers de leur
budget. Les deux tiers vont être remis au mois d'août pour leur
permettre de fonctionner sans aucun emprunt, jusqu'à la fin de
l'année, soit jusqu'au 31 mars. Je pense qu'on a fait de grands pas dans
ce sens.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire la date à laquelle
il a envoyé la lettre d'intention pour la Confédération
des loisirs?
M. PHANEUF: Pardon?
M. LEGER: A quelle date, le ministre a-t-il envoyé la lettre
d'intention pour la Confédération des loisirs?
M. PHANEUF: A peu près vers la même date, je ne peux pas
vous donner la date exacte. Le 11 mars.
M. LEGER: Le 11 mars. M. le Président, il y a une chose qui est
bien importante. Est-ce que le ministre peut nous prouver la rentabilité
et l'économie de la centrale? C'est l'argument central de base des trois
organismes déposant les coûts de fonctionnement actuels et
déposant les prévisions des coûts avec une centrale
unique.
M. PHANEUF: La question est hypothétique, on n'a pas vécu
la centrale. J'ai dit que ce sont des prévisions budgétaires.
M. LEGER: Vous avez des prévisions?
M. PHANEUF: Oui, à partir de ces prévisions. On va vivre
pendant un an ainsi. Je pense que l'an prochain il faudra poser ces questions
et vérifier, compte tenu de l'expansion qu'on va permettre, parce qu'il
faut admettre qu'on ne se limite pas. On continue l'expansion de certains
organismes. Il y a des fédérations qui vont connaître des
budgets accrus, on va leur donner ou octroyer une permanence, à partir
du moment où on reconnaît une permanence à une
fédération, cela veut dire qu'il faut prévoir un bureau,
un nouveau dactylo, une secrétaire, etc.
Cela va créer une expansion au niveau de la centrale même.
Indépendamment de cela, si on compare ce qui existe actuellement par
rapport à ce qui va exister l'an prochain, moins le programme
d'expansion, il faudra voir si on a diminué les coûts au niveau de
l'imprimerie, de la gestion, des téléphones, etc. D'accord?
M. LEGER: C'est-à-dire d'accord, vous avez...
M. PHANEUF: C'est la même chose pour...
M. LEGER: La question que je pose est la suivante. C'est fondamental,
c'est central dans tout le débat qu'on a commencé, ce soir. Si le
ministre a conclu que l'argument de base était l'économie en
ayant une centrale administrative, sur quels chiffres se base-t-il pour dire
que cela va être une économie, alors vous avez des coûts du
fonctionnement actuel...
M. PHANEUF: En administration.
M. LEGER: ... et les prévisions pour affirmer cela.
M. PHANEUF: II y a toutes sortes de choses qu'il faut évaluer,
parce qu'on a pris le temps quand même de faire une certaine
évaluation.
Je ne peux pas vous donner toutes les discussions administratives en un
an de gestion au Haut-Commissariat et cela a été un dossier assez
important.
M. LEGER: Vous avez quand même des chiffres globaux.
M. PHANEUF: Oui, à partir des pieds carrés. Ce que
coûtent le téléphone, l'électricité, la
climatisation, l'imprimerie, la qualité des services qu'on va pouvoir
obtenir pour le même investissement, ça aussi, il va falloir
l'évaluer, en tenir compte tantôt.
Et c'est de tout ça qu'on va tenir compte, et on verra, les
services que les organismes recevront, par rapport au coût que nous
aurons reconnu. Je pense qu'il faut laisser s'écouler une année
d'activités. Je dis que, selon nos prévisions je ne veux
pas quand même faire l'analyse complète...
M. LEGER: Mais globalement.
M. PHANEUF: Je vous ai donné les montants...
M. LEGER: Je n'ai eu aucun chiffre.
M. PHANEUF: II s'agirait de déposer le rapport administratif de
la CSQ, voir quelles sommes d'argent ont été investies en
salaires, électricité, chauffage, téléphone,
climatisation, etc. L'an prochain, lorsqu'on déposera le même
document, vous pourrez faire vos calculs, et je pense que c'est...
M. LEGER: Vous avez fait l'affirmation qu'on a une centrale unique dont
le bébé est venu au monde d'une façon très
difficile; l'accouchement a été très douloureux, c'est
venu par le siège, la preuve de base que le ministre peut donner: Bien,
écoutez, ça va être une économie. Vous avez des
chiffres là-dessus. Quels sont-ils?
M. PHANEUF: Je ne les ai pas ici. Je n'ai pas l'intention...
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut les déposer?
M. PHANEUF: ... parce qu'il y a eu des évaluations qui sont
faites et des consultations...
M. LEGER: Donc, le ministre n'a pas de preuves à déposer
selon lesquelles il y a une économie avec la centrale.
M. PHANEUF: C'est exact, je n'ai pas de preuve à déposer,
j'ai dit que la preuve se fera l'an prochain lorsqu'on évaluera les
coûts par rapport aux services obtenus. D'accord?
M. LEGER: Donc, le ministre affirme simplement que ça va
être économique mais qu'il n'a pas de preuve à
déposer.
M. PHANEUF: J'ai la preuve, parce que j'ai participé aux
négociations. Mais j'ai dit que je ne peux pas déposer toutes mes
négociations, tous mes chiffres, toutes mes Consultations, à
partir du moment où on consulte des gens en imprimerie, qu'on dit qu'il
y aura telle personne ou tel nombre de personnes qui vont participer à
l'usage d'une machine numéro untel, qui peut fournir telle ou telle
sorte de copie. Ecoutez, je ne suis pas ici pour répondre à des
questions de ce genre.
M. LEGER: Ce ne sont pas les crédits de l'année prochaine
qu'on étudie, ce sont les crédits de cette année. J'ai des
chiffres à lui donner, si je peux les retrouver ici.
La Confédération des loisirs du Québec a un
secrétariat à Montréal qui lui coûte $3.40 le pied
carré avec des services d'électricité de $0.35 le pied
carré, ce qui fait un total de $3.75. Pour le Haut-Commissariat, c'est
$5 le pied carré, pour la centrale. Et c'est le même rythme avec
les autres.
M. PHANEUF: Cela veut dire quoi?
M. LEGER: J'ai demandé au minisire de prouver dans son budget que
c'était économique parce que c'est l'argument de base, mais la
Confédération des loisirs elle-même a demandé au
ministre de le lui prouver parce qu'elle vous a dit que c'est le seul argument
que vous ayez mis de l'avant pour faire vivre ensemble des organismes qui ont
des vocations différentes, qui ont des façons de fonctionner
différentes et qui ont des objectifs et même des mentalités
différents. Or, dans une même centrale administrative, le seul
argument de base était une question d'économie. Et là je
vous donne des chiffres, et le ministre me dit qu'il n'en a pas.
M. PHANEUF: C'est une des solutions, l'économie. Il y a
l'égalité des services qu'on veut offrir aux trois organismes, la
CLQ la FQPA et la CSQ. Je pense que les organismes ont convenu qu'on
évalue que les loisirs sont aussi importants, que ce soient des loisirs
culturels par rapport aux loisirs sportifs, donc égalité des
services. Il y a la qualité des services qui doivent être
donnés aux organismes aussi. On dit qu'en centralisant et en ayant des
services de recherche, d'imprimerie, etc., et on pourrait mentionner tous les
services qui sont inhérents à ce genre d'administration, on aura
à la base même une économie à partir du moment
où on gèle pour X années à venir, tant le pied
carré, des équipements.
Et on sait que le coût de la vie ne diminue pas et qu'on ne laisse
pas au pifomètre le soin pour des organismes d'aller négocier des
baux à gauche et à droite. On centralise, on est certain de nos
coûts, on est certain que, dans nos prévisions de coûts l'an
prochain sur le plan de la location, ça va être les mêmes
coûts, cela nous permet à ce moment de planifier d'une
façon peut-être plus sereine.
M. LEGER: C'est donc dire que vous calculez avoir une
égalité de services.
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Est-ce que la centrale administrative aurait à
préparer les chèques de salaire de tous les employés des
Fédérations?
Autrement dit, chaque fédération a quand même
l'obligation de faire sa propre comptabilité, d'avoir son propre
secrétariat et aux centrales, ce sera seulement une administration de
services qu'actuellement seule la Confédération des sports a
acceptée.
M. PHANEUF: C'est un des services qui pourraient être rendus,
à ce moment-là, que les chèques seront émis par
cette centrale administrative. C'est un des services.
M. LEGER: Les employés des fédérations. M. PHANEUF:
Oui.
M. LEGER: Même les fédérations qui ont des bureaux
loin dans le Québec.
M. PHANEUF: Non. Ces fédérations ont leur siège
social et ont leur directeur technique permanent, elles ont leur
secrétariat dans la CSQ actuellement, dans la centrale administrative de
la CSQ qu'on retrouvera forcément. Si vous voulez parler de
décentralisation et de ceux qu'on retrouvera au niveau des
régions tantôt, ils pourront aussi recevoir leur chèque
comme les employés du gouvernement reçoivent leur chèque
même s'ils travaillent sur la Côte-Nord. Ce n'est pas fait sur la
Côte-Nord parce qu'ils travaillent sur la Côte-Nord. Leurs
chèques sont faits ici et sont envoyés.
M. LEGER: Donc, M. le Président, je ne puis que conclure que le
ministre n'a jusqu'à maintenant, parce qu'on étudie les budgets
de cette année, aucune preuve de l'économie de la centrale. Je ne
puis faire autrement que de conclure que l'argument de l'économie pour
la centrale administrative n'existe pas puisque le ministre n'a pas de chiffres
à nous présenter.
M. PHANEUF: Si vous en voulez des exemples, cela ne me tentait pas parce
que je trouve qu'on discute des détails.
M. LEGER: Vous pouvez être tenté.
M. PHANEUF: Oui, c'est une question de tenter, parce qu'à un
moment donné on peut
faire tout le tour d'horizon. Je sais qui a orienté les questions
et pourquoi, etc., et je vois son conseiller continuellement se pencher parce
qu'il a eu l'oreille et il est allé piger.
M. LEGER: ... d'accord.
M. PHANEUF: Savez-vous le coût de la centrale administrative? Oui,
monsieur.
M. BURNS: Est-ce que nous sommes obligés de passer des remarques
nous aussi sur la façon dont vous tendez l'oreille à vos
collaborateurs? Si on faisait cela, M. le ministre, vous savez qu'il y a un tas
de commissions qui prendraient bien du temps et on demanderait d'abord au
collaborateur de dire ce qu'il pense et ensuite on dirait au ministre: Veuillez
répéter pour les fins du journal des Débats.
M. PHANEUF: Je le fais, je n'ai pas besoin de répéter pour
le journal des Débats.
M. BURNS: Non, mais non!
M. PHANEUF: Est-ce que M. Burns s'intéresse maintenant
à... Est-ce que vous voulez poser des questions sur la centrale
administrative?
M, BURNS: Non, mais cela me surprend que vous posiez cette question
parce qu'il y a au moins 15 des 27 ou 28 ministres qui simplement transmettent
ce qu'ils entendent de leurs collègues.
M. PHANEUF: C'est parce que j'ai étudié les
crédits. Cela fait quatre ans que je fais des crédits. Et c'est
très rare qu'on arrive à savoir...
M. BURNS: Imaginez-vous donc que nous autres aussi...
M. PHANEUF: ... Pouvez-vous me dire le coût du
téléphone? On a entendu cela de l'Union nationale la
première année. Comment cela coûte pour votre voiture?
Combien d'essence prenez-vous? Votre chauffeur est payé tant, etc.
M. BURNS: Ce n'est pas le genre de questions qu'on vous pose, M. le
ministre. Vous allez admettre cela.
M. PHANEUF: Non. Mais voici le coût au pied carré...
M. BURNS: C'est une question de politique. Ce que le
député de Lafontaine vous pose comme questions, ce sont des
questions de politique. Alors, ne commencez pas à parler de ses
collaborateurs.
M. PHANEUF: II n'a pas parlé de questions de politique. Si vous
aviez participé aux débats, les questions de politique on en a
fait le tour tantôt. On est en train de discuter, il veut savoir
exactement ce qui a motivé notre décision et je lui ai dit que
c'était une question d'économie, de qualité de services,
etc. Cela, ce sont des politiques.
M. LEGER: Là, on demande le détail de cela.
M. PHANEUF: Maintenant, il conteste cette décision et il dit que,
selon lui, ça ne serait pas prouvé. Il veut avoir les preuves. On
va lui donner les preuves.
M. LEGER: Les trois centrales l'exigent.
M. PHANEUF: Le coût au pied carré... Les trois centrales ne
l'exigent pas. Elles savent ce que cela leur coûte quand même pour
administrer.
M. LEGER: C'est pour cela qu'elles ne veulent pas y aller aussi.
M. PHANEUF: Si la CLQ ne veut pas y aller, cela lui coûte
actuellement au pied carré $5.86 et elle s'en va dans une centrale qui
va coûter $4.50. Vous le savez, vous avez la lettre. C'est une
économie de gestion de $1.36 le pied carré. Elle va occuper pas
mal de milliers de pieds carrés. Déjà, au niveau de la
gestion c'est une économie remarquée et remarquable.
M. LEGER: Ce sont les chiffres fournis par la CLQ?
M. PHANEUF: La CLQ paie exactement... Oui, ce sont...
M. LEGER: Parce que moi, j'ai les chiffres fournis par la CLQ et ce ne
sont pas les mêmes chiffres.
M. PHANEUF: Ce n'est pas la CLQ.
M. LEGER: Nous ne sommes pas à la bonne page.
M. PHANEUF: Pour la CSQ, c'est cela, $5.86 et elle va payer chez...
M. LEGER: La CSQ, oui. Moi, j'ai parlé de la CLQ tantôt.
Nous sommes encore pris avec les CS et les CL.
M. PHANEUF: Vous voulez avoir des exemples d'économie, je vous en
donne. Je vous donne le premier exemple, la CSQ, la Confédération
des sports du Québec.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: C'est l'organisme le plus important qui va occuper le plus
de locaux, parce
qu'il représente le plus grand nombre d'organismes.
M. LÉGER: Oui, je sais, c'est le plus important, parce qu'il a
quatre votes.
M. PHANEUF: Son coût actuellement. Chez Butch, c'est $5.86 le pied
carré.
M. LEGER: C'est cela.
M. PHANEUF: Vous savez le taux qu'on a obtenu de $4.50 le pied
carré dans l'autre bâtisse. Il ne changera pas celui-là. La
CLQ à Québec, actuellement, cela lui coûte $4.27 le pied
carré.
M. LEGER: A Québec. Ce n'est pas payé...
M. PHANEUF: Si on déplace la centrale à Montréal,
parce qu'elle a mentionné son désir de déménager
éventuellement de Québec à Montréal, là on
n'a pas de coût. Je n'ai pas le coût, mais je vais vous dire ce que
cela lui coûte actuellement.
Cela lui coûtera, si on veut comptabiliser, selon le nombre de
pieds carrés, ce que les prévisions budgétaires avaient
prévu, parce que c'étaient les négociations pour
Montréal; on me signale que ça coûtait $5.85 le pied
carré, ce qui avait été négocié par la CLQ
pour déménager à Montréal.
M. LEGER: Au point de vue du financement, c'est un argument pour elle.
Pour la FQPA, c'est un argument pour elle que ça lui coûtait plus
cher.
M. PHANEUF: Si elle vient à la centrale administrative qu'on lui
offre, cela va lui coûter $4.50. Ses prévisions pour
déménager à Montréal, incluses dans ses
prévisions budgétaires, à l'endroit qu'elle avait choisi,
c'était $5.85 du pied carré, donc $1.35 de plus.
M. LEGER: Parce qu'elle prenait la place de la CSQ.
M. PHANEUF: Oui mais c'était la nouvelle négociation avec
Butch; il n'était pas nécessairement obligé de signer un
bail au même taux qu'il avait signé auparavant.
M. LEGER: D'accord, en réalité vous parlez de $4.27 et moi
j'ai $3.75 et on a la même source; je pense qu'il y a quelque chose qui
ne marche pas.
M. PHANEUF: Ce sont les chiffres que j'ai ici. Je peux bien les
déposer et le député verra à vérifier si les
sources qu'il a et les sources que j'ai sont identiques. Ce sont les
coûts qui sont indiqués ici.
M. LEGER: Et la Fédération du plein air?
M. PHANEUF: Elle a un bureau actuellement dans un petit local, c'est le
bureau du président, à toutes fins pratiques, à $0.88 du
pied carré.
M. LEGER: II coûterait combien?
M. PHANEUF: II n'y a pas de centrale administrative comme telle. C'est
$4.50 à partir du moment où on crée une centrale
administrative et où on offre des services. La Fédération
du plein air n'offre pas ce genre de services à ses membres
actuellement. J'ai dit tantôt qu'au niveau de l'uniformité de la
qualité des services à offrir à tous les organismes qui
oeuvrent dans le loisir, autant dans le domaine du plein air, il va falloir
leur donner les mêmes services qu'on donne aux fédérations
sportives et qu'on veut donner aux fédérations qui sont
affiliées à la CLQ.
M. LEGER: L'argument d'économie n'existe que possiblement pour la
Confédération des sports et non pas pour les deux autres, et la
Confédération des loisirs...
M. PHANEUF: Au moment où le statu quo existe pour la CLQ, si elle
demeure à Québec, vous avez raison. Mais si la CLQ, je l'ai bien
dit tantôt, doit offrir les mêmes services et son intention a
été signalée, c'est ça qui me choque un peu dans
votre attitude, il ne faut quand même pas...
M. LEGER: Ne vous choquez pas, ça va bien.
M. PHANEUF: Non, c'est parce que vous avez toujours... on parle de statu
quo, est-ce qu'on parle de statu quo ou si on parle d'évolution? A
partir du moment, je me répète...
M. LEGER: Un déménagement peut être une
évolution aussi; rester à la même place, ça peut
être une évolution aussi.
M. PHANEUF: A partir du moment où, dans les prévisions
budgétaires de la CLQ, on me signale son intention de
déménager à Montréal et de faire une centrale
administrative, c'est ça que je prends comme chiffres. Je ne prends pas
les chiffres de Québec ici, c'est le statu quo. Son intention n'est pas
le statu quo, son intention est de créer une centrale à
Montréal. Je dis que ma décision est motivée à
partir de cette décision de la CLQ de déménager
éventuellement à Montréal à un coût
d'opération de $5.86 le pied carré, parce que je peux lui offrir
les mêmes services à $4.50 le pied carré. C'est ça
que j'ai dit. Je ne veux pas qu'on laisse supposer cela parce que votre
remarque laisse supposer que c'est le statu quo à partir du moment
où vous dites qu'il n'y a pas d'économie pour la CLQ. Je le dis
et je le répète...
M. LEGER: C'est un argument économique que je voulais que vous
prouviez.
M. PHANEUF: En voilà une preuve, il n'y en a pas d'autre.
M. LEGER: Une drôle de preuve.
M. PHANEUF: Bien, c'est quoi, ça, la preuve, d'après
vous?
M. LEGER: II y a des organismes qui vont payer plus cher que ce qu'ils
payaient avant.
M. PHANEUF: II y a quelqu'un qui comprend mal. La CSQ va payer plus cher
qu'elle payait avant.
M. LEGER: Je parle de deux organismes, les deux autres, la CSQ va payer
meilleur marché parce qu'elle va être mieux logée, mais, de
toute façon, elle avait déjà décidé d'y
aller, à cet endroit de la rue Jarry. Le problème n'est pas
là. Si vous n'aviez pas fait une centrale unique, la CSQ y allait quand
même.
M. PHANEUF: On règle les problèmes de la CSQ, ça ne
lui coûtera pas plus cher.
M. LEGER: La CLQ, maintenant, ça va lui coûter plus cher et
la Fédération du plein air, la même chose, si elle y
va.
M. PHANEUF: Pourquoi est-ce que ça va coûter plus cher
à la CLQ?
M. LEGER: Elle paye actuellement $4.27. Vous leur chargez une somme de
$4.50. On me parlait d'une possibilité de $5.
M. PHANEUF: On ne charge pas $5. Je me répète, c'est le
statu quo, je pense qu'il faut bien se comprendre. Si la CLQ veut demeurer
à Québec à $4.27, elle va demeurer à Québec
à $4.27, et il n'y a pas d'augmentation de coût. Si la CLQ, par
contre, veut déménager ses pénates et faire une centrale
à Montréal, c'est quoi, le coût?
M. LEGER: Vous avez parlé de $4.50?
M. PHANEUF: Non. J'ai dit que ses négociations étaient de
$5.85, tel que prévu dans son budget.
M. LEGER: D'accord, mais si elle s'en va dans votre centrale, ça
va être $4.50.
M. PHANEUF: Donc, économie.
M. LEGER: Donc, $0.23 de plus le pied carré.
M. PHANEUF: Non, de moins. Parce que si elle s'en va à
Montréal, de toute façon, et ne vient pas dans notre centrale,
elle va payer $5.85, elle ne paiera plus $4.27.
M. LEGER: C'est une autre chose. C'est à elle de négocier,
elle a déjà un endroit...
M. PHANEUF: Pour décider, c'est ce qu'ils ont
négocié, c'est ce que je vous dis depuis tantôt. On a les
documents officiels de la CLQ et on a les prévisions budgétaires
de leurs normes au pied carré. Leur intention était de payer
$5.85 le pied carré. Il me semble que c'est clair.
M. LEGER: M. le Président, un des problèmes majeurs en
plus de l'aspect économique...
M. PHANEUF: J'espère qu'on me comprend bien, quand
même.
M. LEGER: On se comprend bien, mais on n'est pas d'accord.
La Confédération des loisirs devra fonctionner de
façon autonome et indépendante selon une formule, comme les
constituantes de l'Université du Québec qui sont quasi autonomes
dans tout le Québec. Il lui faudra une formule coopérative lui
permettant de ne pas être mise en minorité dans ses
représentations à la centrale. Cela est important, les trois,
trois, trois plutôt que quatre, deux, deux. C'est très important
pour les responsables.
Ils tiennent à préserver leur autonomie et leur
indépendance, visant à conserver leur liberté de
créativité et d'expression socio-culturelle. Autrement dit, des
sportifs et des personnes dans le domaine de l'expression socio-culturelle, ce
n'est pas nécessairement prouvé que cela va fonctionner ensemble
au point de vue d'une centrale unique. Dans le mode de représentation
des organismes de la centrale, la Confédération des sports, qui
groupe un plus grand nombre de fédérations, a la part du
lion.
Par contre, la Fédération du plein air, qui vise une plus
grande clientèle c'est bien important va toucher une
beaucoup plus grande clientèle que celle des sports, même s'il y a
plus de fédérations. La Confédération des loisirs,
qui touche encore une plus vaste clientèle, se voit minoritaire selon
les raisonnements suivants: Chez la population, le nombre de personnes qui
pratiquent des activités socioculturelles, est plus grand que chez ceux
qui pratiquent des activités sportives.
Vous voulez mettre cela tout ensemble, soit des gens qui ont des
vocations différentes et qui vont oeuvrer dans un milieu où ils
vont toucher beaucoup plus de citoyens qui sont susceptibles, dans cette
évolution dont parlait le ministre tantôt, de grandir, d'avoir de
plus grandes fédérations, d'avoir de nouvelles
fédérations. C'est la raison pour laquelle ils ne veulent pas
aller à cette centrale.
Je me pose la question suivante: A quoi sert cette centrale unique
puisqu'il n'y a qu'un organisme?
Encore là, je vais poser une dernière question au ministre
là-dessus. Est-ce que le ministre peut m'affirmer que la personne
assermentée, qui devait signer comme étant la personne qui a vu
les autres signer, a signé l'assermentation sur la formule?
M. PHANEUF: Je m'excuse, mais je ne comprends pas.
M. LEGER: Le document, M. le Président, que vous avez ici, dit
bien à la page 10: "Déclaration sous serment. Je, (une personne
désignée par la Confédération des sports, nom,
profession, adresse), étant dûment assermenté,
déclare que je suis l'un des requérants; que chacun des
requérants ait au moins 21 ans. Les signatures apposées au bas de
la requête pour constitution en corporation, mémoires et
conventions sont celles des requérants. Est-ce que cette partie est
signée et assermentée?
M. PHANEUF: On m'a mentionné que pour la CSQ, c'est
terminé; pour la FQPA, ce n'est pas terminé, parce qu'il a fallu
reprendre un document. Il avait déjà été
signé, mais apparemment le document...
M. LEGER: Le document n'a pas été retrouvé?
M. PHANEUF: C'est un document qui a disparu. Des choses comme cela
arrivent, mais, de toute façon, les intentions ont été
signalées par la FQPA. Il doit être signé.
M. LEGER: La question n'est pas là. Vous me répondez pour
les personnes qui signent pour la Confédération des sports et les
autres qui peuvent être incluses là-dedans. Je parle de la
personne qui va signer, à la fin, le document, en étant
assermenté pour dire qu'elle a bien vu signer les autres personnes et
que ce sont bien leur signature, etc., à la page 10 du document, est-ce
que cette personne qui rend c'est plutôt la question du
début, cet après-midi ce document complet, légal a
signé?
Donc, la centrale n'est pas encore légalement
constituée.
M. PHANEUF: J'ai dit qu'elle n'était pas légalement
constituée.
M. LEGER: Bon. Est-ce que le ministre ne voit pas, dans toutes ces
difficultés, des gens qu'on veut amener, attacher, qui signent et que
tous les moyens qu'ils ont pris démontrent jusqu'à quel point ils
ne sont pas intéressés à une centrale unique? Est-ce que
le ministre n'a pas constaté cela, au cours de ces neuf mois de
négociation? C'est pratiquement le temps que cela prend pour la
conception et l'accouchement.
M. PHANEUF: On a parlé d'accouchement douloureux tantôt,
cela en sera peut-être un, mais, de toute façon, j'ai parlé
des décisions du gouvernement et je n'ai pas l'intention de revenir sur
ces décisions. On peut laisser supposer toutes sortes de choses, mais je
n'ai pas l'intention de me laisser influencer par ces suppositions. Comme je
suis celui qui a rencontré les organismes, pas seulement le CSQ, mais
les organismes participants à la CSQ, je peux recevoir une lettre de la
CSQ, qui est l'organisme de regroupement et recevoir, le lendemain, des lettres
du président de la fédération affiliée à la
CSQ, se dissociant d'une décision de la CSQ.
C'est ce qui me permet, aussi, de faire l'évaluation finale de
l'ensemble des décisions que j'ai à prendre. J'ai dit que j'ai
fait assez de consultations pour prendre la décision que je devais
prendre. Je dis que cette décision est prise, que nous allons vivre avec
cette décision, et qu'à partir de cela, l'an prochain, nous
serons en mesure de faire l'évaluation de la décision. Si elle
est mauvaise, on y reviendra, mais tant et autant que je vais être
ministre responsable du Haut-Commissariat, la décision est prise. On va
mettre sur pied cette centrale. Elle va fonctionner, et j'espère qu'elle
prouvera que nous avions raison. Je ne la remets pas en question, c'est aussi
simple que cela.
M. LEGER: M. le Président, étant donné que c'est la
responsabilité du ministre, c'est son rôle de prendre les
décisions, je lui ai fait remarquer que cela lui a pris neuf mois de
négociations, et que cela a été ardu, difficile, parce
qu'il y avait, sous cette difficulté, des réticences de base
fondamentales. Le ministre ne m'a pas prouvé qu'il y avait une
économie dans cette centrale unique, et que les organismes ne se sentent
pas suffisamment...
M. PHANEUF: Je vais y revenir. Qu'est-ce que vous voulez dire par
économie? Ce que j'ai dit tantôt sur le plan du pied carré,
ce n'est pas de l'économie?
M. LEGER: J'aimerais...
M. PHANEUF: M. le député, vous affirmez souvent des
choses, et c'est ce que je trouve un peu aberrant. Je prends le temps, et c'est
pour cela que le député de Maisonneuve me disait: Pourquoi vous
choquez-vous? C'est aussi simple que cela pourquoi je me choque. C'est
qu'à partir de réponses bien précises, avec des faits bien
précis, où le démontre nettement une économie sur
le plan des centrales administrati- ' ves au pied carré, de façon
bien définie. Je ne vois pas pourquoi le député revient et
dit qu'il n'y a d'économie nulle part.
M. LEGER: Je vais aller plus loin que cela.
M. PHANEUF: II y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans nos
arguments...
M. LEGER: II y a l'économie du pied carré...
M. PHANEUF: ... et dans les données que je donne. Ou bien je
perds mon temps à donner des arguments et à prouver des choses au
député, ou bien le député ne veut pas
comprendre.
M. LEGER: J'ai posé une question tantôt. Il y a
l'économie au niveau du pied carré, c'est-à-dire
l'allocation ou le bail. Il y a aussi l'économie au point de vue des
services du personnel qui va être là. Est-ce que ce personnel ne
sera pas dédoublé du fait que chacune des
confédérations a aussi un travail dit personnel à faire,
qui ne peut pas se départir à une centrale administrative.
Autrement dit qu'il y a un dédoublement de tâches.
M. PHANEUF: La centrale administrative pour la CSQ existe
déjà. C'est un service qui est offert aux
fédérations sportives dans les 62 qu'on avait prévues
tantôt. On veut étendre ces services aux autres
fédérations. Cela n'a rien à voir avec les
affinités entre les fédérations. Ce sont des services
techniques, des services d'imprimerie, des services
téléphoniques. Je ne vois pas en quoi cela peut créer des
problèmes majeurs. Si on aime parler d'affinités, je l'ai dit
tantôt, quitte à me répéter, si c'est une erreur, et
qu'il n'y a aucune espèce d'affinité au nom du loisir entre le
domaine du plein air, le domaine du sport, le domaine du socio-culturel, je ne
vois pas pourquoi ces organismes se retrouvent sous un même chapeau qui
s'appelle le Haut-Commissariat. C'est donc au départ, à partir du
mandat qu'on a donné au Haut-Commissariat, qu'il y a donc ses
affinités au nom du loisir, et ces mêmes affinités se
retrouvent dans le domaine de la centrale.
M. LEGER: M. le Président, le ministre doit admettre quand
même qu'au Haut-Commissariat, qui coiffe tout le domaine du sport, du
loisir et de la jeunesse, vous avez trois directions: le service des sports, le
service des activités socio-culturelles, le service du
développement du plein air. Bon! Ils sont tous les trois là, mais
chacun avec une direction différente qui ne sont réunies que par
un ministre qui est conscient, je l'espère, de toutes ses
responsabilités vis-à-vis de ces trois domaines.
M. PHANEUF: Ils reçoivent les services techniques, administratifs
de la même et unique centrale qui s'appelle le Haut-Commissariat. Cela ne
crée pas de problème.
M. LEGER: Bien, d'accord! Alors, en réalité,
actuellement...
M. PHANEUF: C'est ce que nous allons offrir.
M. LEGER: ... la centrale administrative unique remplit le rôle de
la centrale administrative que la Corporation des sports faisait pour
elle-même, pas pour les autres.
M. PHANEUF: Oui, pour la partie sportive, on dit qu'on étend les
services qu'on permettait à la CSQ, donc aux sports, à d'autres
fédérations et à d'autres associations. C'est tout ce que
ça veut dire.
M. LEGER: Cette centrale administrative n'a pas uniquement comme
responsabilité l'aspect administratif comme tel. Dans la lettre
d'intentions il est question de "définir les règlements
généraux de la corporation, déterminer les organismes qui
devront être logés dans la future centrale administrative". Donc,
il peut y en avoir d'autres qui peuvent ne pas être conformes avec les
besoins des gens qui sont là. "Déterminer les services
administratifs qui doivent être fournis aux organismes". Je suis d'accord
avec ça. "Choisir le lieu de la future centrale administrative", il est
déjà choisi. "Signer le bail, engager le personnel, approuver les
prévisions budgétaires de la centrale administrative". Il y a
quand même une possibilité, toute une définition de
politique, qui implique les organismes concernés. C'est la raison pour
laquelle je dis que c'est mettre le cheval devant la charrue quand une centrale
administrative comme celle-ci aurait pu être déterminée
après avoir défini une politique.
Cette politique, le ministre l'admettra avec moi, pour la
définir, il a besoin de la collaboration et de la participation de ces
trois confédérations qui regroupent toutes les
fédérations qui existent au Québec.
Est-ce que le ministre est d'accord que, pour établir une
réelle politique de loisir, il a besoin de la collaboration des trois
confédérations pour établir une politique
générale? Donc, il aurait été, selon moi, plus
important de définir une politique générale et avec une
centrale administrative où les groupes se seraient retrouvés
également représentés 3-3-3- de définir une
possibilité de définir une politique de loisir et des moyens de
la réaliser? Mais, actuellement, il y en a deux qui ne sont pas
dedans.
M. PHANEUF: Cela n'est pas la représentation à la centrale
administrative qui va accélérer l'implantation d'une politique du
loisir. Je ne vois absolument pas le lien que le député veut
faire.
M. LEGER: Dans votre conseil consultatif, vous avez quand même les
représentants de toutes ces confédérations.
M. PHANEUF: Oui. Ce sont des services techniques. J'ai dit qu'on
administrait des services techniques à la centrale. Cela n'enlève
absolument pas l'autonomie sur le plan de la philosophie sportive de la
Fédération de lacrosse. Elle continuera à oeuvrer, elle
continuera à
essayer d'aller de l'avant et de faire de la vente de ce sport. Elle
participera à l'élaboration de programmes dans l'ensemble du
Québec. La centrale administrative n'a rien à voir avec cela.
Cela ne vient à l'encontre de rien et cela ne favorise pas cette
politique. Je ne fais pas un lien avec cela.
M. LEGER: De toute façon, j'ai donné mon opinion
là-dessus. Je pense que cette centrale a pris naissance d'une
façon malheureuse; cela aurait pu se passer autrement et, entre autres,
les trois organismes avaient proposé une loi. Cette loi, selon nous,
aurait permis à tous ces organismes de venir exposer les griefs, les
problèmes de fonctionnement qu'ils ont et l'Opposition aurait pu
interroger publiquement chacun de ces organismes, avoir des mémoires de
ces gens. Cette centrale aurait été, à ce moment, avec les
amendements qu'on aurait peut-être pu apporter, une solution pour que ces
trois organismes soient unis dans un mode de fonctionnement qui leur
conviendrait. Présenter une centrale administrative par une loi est une
chose que les trois organismes proposaient. Il y en avait au moins deux qui
étaient d'accord pour être représentés 3 et 3 et je
ne pense pas que la Confédération des sports se serait
opposée à cela non plus, mais les deux autres le
désiraient. On avait même demandé de nommer cela
secrétariat uniquement plutôt que centrale. Vous avez
accepté dans votre quatrième lettre d'intention et vous avez
reculé dans la cinquième, mais, de toute façon,
c'étaient des choses que vous auriez pu accepter.
En ce qui me concerne, maintenant que vous avez voulu réunir les
irréconciliables, je poserai la question suivante au ministre. Il se
dépense énormément d'argent dans les différents
ministères du gouvernement, qui ont chacun des politiques qui ne sont
pas encore chapeautées par le Haut-Commissariat à la Jeunesse,
aux Loisirs et aux Sports jusqu'à maintenant et je voudrais mentionner
le fait justement qu'un des problèmes majeurs est là, est-ce que
le ministre aurait l'intention je pose la question et par la suite, je
lui donnerai les explications de regrouper aussi bientôt les
diverses responsabilités qui sont éparses dans les
différents ministères?
Par exemple, l'organisation gouvernementale au niveau du plein air
entre autres, la FQPA cette fois tant en matière de
structure qu'au plan des finances et des ressources humaines, est
fractionnée, multidirectionnelle et non coordonnée et c'est un
des problèmes pour la Fédération québécoise
du plein air. Je donne des exemples. Le domaine du plein air est soumis
à des lois qui ont une répercussion directe sur le plein air et
qui sont des lois différentes et régies par des ministères
différents. Le plein air est régi par la Loi des terres et
forêts, par la Loi de l'hygiène publique, par la Loi de la
régie des eaux, par la Loi du ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la
Pêche, par la Loi des parcs provinciaux, par la Loi de la chasse,
par la Loi de la pêche, par la Loi des clubs de pêche et de chasse;
au départ, c'est multidirectionnel.
Dans chacun des cas énoncés plus haut, il y a
différents centres de responsabilités impliqués. Je parle
seulement du plein air; je parlerai plus tard du domaine du loisir et des
sports.
Dans le cas du programme visant le réseau des parcs et des
herbes, il s'agit de la direction générale des parcs du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Dans le programme de la protection de la forêt, qui est quand
même du plein air, il s'agit de la direction générale des
forêts par le ministère des Terres et des Forêts. Dans celui
de la gestion des terres publiques, il s'agit de la direction
générale de l'administration des terres et des forêts. Dans
celui du contrôle de la ressource des eaux, il s'agit de la Régie
des eaux, sous la responsabilité du ministère des Affaires
municipales. Dans celui de l'assistance financière aux organismes du
plein air, il s'agit du Haut-Commissariat.
Alors, devant tout cela, comment voulez-vous qu'il y ait une politique
intégrée? Si vous avez voulu intégrer dans une même
centrale administrative au niveau administratif, est-ce que vous avez
l'intention d'avoir la même philosophie pour réunir, pour qu'il y
ait réellement une politique du plein air, toutes ces
responsabilités et ces centres de décision épars?
M. PHANEUF: Vous me faites lecture du rapport de la FQPA qui nous est
parvenu il y a environ un mois, je le trouve excellent, de toute façon,
qui nous fait des remarques sur certaines préoccupations. J'ai dit
dès le début, lorsque j'ai fait des remarques au
député de Lafontaine en matière de loisirs, qu'on n'avait
pas trouvé la solution miracle pour arriver à coordonner tous les
efforts du loisir, tout ce qu'il peut y avoir d'implications loisirs dans tous
les ministères du gouvernement du Québec. Ceci étant dit,
ce n'est pas parce que la Fédération du plein air a fait un
mémoire que c'est la solution. Cela n'a rien a voir, encore une
fois.
M. LEGER: C'est un exemple typique que je donnais. C'est la même
chose dans les autres domaines.
M. PHANEUF: Oui, c'est vrai. On en est conscient. D'ailleurs, j'ai dit
que le comité interministériel s'est penché sur tous ces
problèmes. Cela n'a pas, pour autant, donné la solution miracle.
Cela n'a pas créé la structure que, demain matin, on peut mettre
facilement de l'avant, qui va répondre à toutes ces exigences,
parce qu'on me dit qu'à partir du moment où on entre en
forêt, la préoccupation de la forêt relève de nous
autres. Je pense que les gens des Terres et Forêts vont dire: Est-ce que
la coupe de bois est un loisir? Si la coupe de bois est aussi en forêt,
cela relève de nous
autres. Il peut commencer à se faire des choses comme cela, mais
on n'en sortira pas ce soir.
M. LEGER: C'est la raison pour laquelle je demandais au ministre de
déposer le rapport du comité interministériel.
M. PHANEUF: Vous avez eu ma réponse à plusieurs
reprises.
M. LEGER: Mais je vous donne l'exemple concret devant la
difficulté qu'il y a.
M. PHANEUF: Vous n'apprendrez rien de plus que ce que vous avez
là-dedans.
M. LEGER: C'est un rapport quand même public. Je ne vois pas
pourquoi le ministre le garderait trop longtemps caché.
M. PHANEUF: Ce n'est pas un rapport public, je m'excuse, c'est un
rapport commandé, régie interne. Quand c'est un rapport de
régie interne, ce n'est pas un rapport public. Le ministre a le choix de
rendre le rapport public s'il y tient. S'il trouve que le rapport n'est pas
utile pour l'évolution du milieu, il ne doit pas le rendre public. Ce
n'est pas un rapport public, je m'excuse. Vous m'avez donné une mauvaise
identité.
M. LEGER: Alors, qu'est-ce qui arrive? Vous voyez des
difficultés?
M. PHANEUF: A partir du moment où vous faites cet état de
choses, on en a discuté dès le départ, vous revenez
à la centrale administrative pour me dire qu'il n'y a pas
d'affinités.
M. LEGER: C'est un exemple...
M. PHANEUF: Je ne vois pas le lien.
M. LEGER: Vous avez une vision dans tel domaine et vous ne l'avez pas
dans l'autre. Vous l'avez dans la réunion de personnes qui ont des
responsabilités différentes, vous les réunissez. Dans un
domaine, pour avoir une politique du plein air, elles sont divisées et
vous n'avez pas l'intention de les ramener, vous avez un rapport d'étude
qui vous met devant les difficultés. Vous ne voulez pas le mettre public
encore. Qu'est-ce que vous allez faire de ce côté? C'est la
même politique comme tantôt pour le COJO.
M. PHANEUF: Excusez, il ne faut pas mélanger deux choses. La
Fédération du plein air n'a pas à administrer des
programmes comme tels, c'est le Haut-Commissariat qui administre les programmes
de plein air. La FQPA regroupe des organismes et des services, les
fédérations comme telles, pour leur donner des facilités
administratives, comme la CSQ. Mais au niveau des programmes, les programmes
d'animation qu'on reconnaît et qu'on confie à des organis- mes
comme Mission Québec 76, c'est en collaboration avec les
fédérations concernées, mais ce ne sont pas les
fédérations et ce n'est pas la CSQ qui ont le mandat de faire
cette animation, pas plus qu'on reconnaît le mandat de mettre sur pied
tous nos programmes d'animation par la fédération de la FQPA. On
a un service de plein air et on a des programmes à l'intérieur de
notre service de plein air, chez nous, qui sont administrés par le
gouvernement et par le Haut-Commissariat. Ce n'est pas notre intention de
confier l'administration et l'animation de ces programmes à la FQPA. Ce
n'est pas le rôle qu'on reconnaît à la FQPA. Il ne faut pas
mélanger tout cela non plus.
M. LEGER: Jusqu'à présent, vous n'avez pas encore de
réponse de ce côté.
M. PHANEUF: J'ai donné une réponse.
M. LEGER: Je veux dire que vous êtes pris dans un problème,
un dilemme.
M. PHANEUF: Ce problème sur le plan du loisir, avec le plein air,
avec le socio-culturel, j'ai dit et je le répète, il demeure
entier, tant et autant qu'on a des programmes et qu'on les anime, on ne perd
pas de vue les ententes interministérielles qui peuvent se prendre. Je
peux vous donner des exemples: Qui se préoccupe des ports de plaisance
au Québec actuellement? Je retourne ma question. Dans le passé,
c'est le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qui
s'est penché sur cette préoccupation de faire des ports de
plaisance. Mais dans l'animation des ports de plaisance, à partir du
moment où on veut mettre une base de voile, où on veut faire de
l'animation de voile, avec la collaboration de la Fédération de
voile, qui prend la relève? Le rôle de l'animation, on le
reconnaît au Haut-Commissariat. On peut avoir des programmes conjoints
entre le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et le
Haut-Commissariat actuellement, et cela ne vient absolument pas en conflit,
à partir du moment où on définit des actions bien
précises.
M. LEGER: Je vais donner un exemple d'un problème. On parle de
marina?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Le ministre peut-il expliquer à cette commission
pourquoi le Club nautique de Québec a droit à une subvention
statutaire pour trois ans au montant de $52,000 alors que la
Fédération de la voile du Québec, de même que les
autres mouvements de loisirs et des sports, ne sont certains qu'année
par année d'être subventionnés?
M. PHANEUF: Ce n'est pas la subvention statutaire, mais ce sont les
chiffres de $52,000 qui me surprennent.
M. LEGER: ... de cet organisme est un M. Dick Drouin, je pense, dont le
bureau n'est pas tellement loin du Parlement.
M. PHANEUF: Le montant qu'on avait étudié, c'est $32,000
et c'est un projet pilote mis de l'avant.
M. LEGER: Pour trois ans?
M. PHANEUF: Trois ans. On veut se donner la chance de l'évaluer.
On a fait la même chose dans le domaine de l'équitation. On a
reconnu comme projet pilote une école d'équitation qui est
incorporée à but non lucratif dans la région du
Lac-Saint-Jean, ce qui nous permet d'évaluer le rendement. Il reste
à savoir si on va en mettre d'autres sur pied. C'est ce qui va donner
des orientations et qui va nous permettre de mettre des programmes sur pied
tantôt.
L'exemple au Québec...
M. LEGER: Pour quelle raison cette expérience pilote a-t-elle
été donnée à un club privé plutôt
qu'à la Fédération de la voile du Québec qui aurait
pu trouver la même...
M. PHANEUF: La Fédération de la voile du Québec n'a
pas de base de voile comme telle.
M. LEGER: Mais; elle aurait pu déterminer elle-même qui
aurait pu l'avoir... Pourquoi la donner à un club privé?
M. PHANEUF: Parce que j'ai dit que les programmes d'animation
relèvent du Haut-Commissariat et qu'on a l'intention de remplir notre
rôle et notre mandat dans ce sens. Donc, dans l'animation de la voile, on
peut reconnaître des clubs qui sont, bien sûr, chapeautés
par la fédération. Mais, sur le plan de l'animation, le
Haut-Commissariat assume un certain leadership, et va en assumer de plus en
plus. Et on n'a pas l'intention de déléguer notre
responsabilité aux fédérations sportives comme telles.
Les fédérations sportives, c'est quoi sur le plan
international, sur le plan national, sur le plan québécois? Il
faut les définir. Qui va faire la base de voile internationale? Si on
veut définir le rôle des fédérations comme telles,
il faut le reconnaître en fonction de leur raison d'être.
Les programmes d'animation relèvent du gouvernement et du
Haut-Commissariat. Nous avons l'intention de mettre véritablement de
l'avant des programmes d'animation qui seront toujours... A partir du moment
où on va tenir une compétition, on aura toujours besoin de
reconnaître la fédération pour que la
fédération nous donne la sanction pour la compétition. Ce
n'est pas le gouvernement qui va la donner, c'est la fédération.
C'est son rôle et son mandat.
M. LEGER: C'est un bon point pour le ministre.
M. PHANEUF: D'accord? On va plus loin que ça. On confie à
certaines fédérations des mandats bien précis sur le plan
de l'animation: formation de directeurs techniques au niveau de la
décentralisation, formation de compétences sur le plan du
"coaching", de l'entraînement comme tel. On peut reconnaître ces
rôles et les confier à des fédérations
sportives.
Mais si on veut implanter un réseau de base de voile au
Québec, je pense que ça devient une priorité
gouvernementale, de la même façon que vous retrouvez ces
structures en Europe, en France, où il y a énormément de
bases de voile directement subventionnées par l'Etat, non pas par les
fédérations comme telles.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut déposer devant la
commission le dossier complet du Club nautique de Québec?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: C'est-à-dire le contenu des programmes de voile de ce
club?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: L'immobilisation occasionnée par ces programmes et les
bateaux sont-ils achetés par soumissions?
M. PHANEUF: Je déposerai le dossier de l'évaluation qu'on
a faite de la demande pour créer une école de voile à
Québec.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut faire état à cette
Chambre du dossier des activités socio-culturelles du Haut-Commissariat?
Exemple: Est-il vrai que l'ensemble de la responsabilité a
été transféré sous l'autorité du
ministère des Affaires culturelles?
M. PHANEUF: C'est faux. M. LEGER: C'est faux.
M. PHANEUF: Le service socio-culturel qui est dirigé par M. Jean
Rioux est encore et va demeurer au Haut-Commissariat. C'est un service qui
prend de plus en plus d'ampleur, si on compare les chiffres de l'an
passé avec les chiffres de cette année, et nous avons l'intention
de continuer à oeuvrer dans le domaine du loisir socio-culturel comme
tel.
Je ne dis pas, compte tenu des explications que nous avons
données tantôt, que ça ne crée pas certains
problèmes actuellement. Il y a le danger d'une certaine concurrence, il
peut y avoir des dangers de chevauchement, mais comme le Haut-Commissariat a un
mandat bien précis sur le plan de l'animation, nous avons
embarqué dans le domaine de l'animation culturelle et nous allons
continuer, quitte à revoir nos structures éventuellement, compte
tenu des échéanciers, des évaluations que nous sommes
en train de faire. J'ai mentionné mes préoccupations, j'ai
dit que je n'ai pas encore trouvé de solution miracle.
M. LEGER: Est-ce que le ministre est en mesure d'annoncer les grandes
lignes du plan de développement de l'éducation physique au
Québec annoncé successivement lors des deux derniers budgets?
M. PHANEUF: On a eu cette discussion tantôt. L'éducation
physique au Québec relève du ministre de l'Education.
M. LEGER: Je voulais avoir votre point de vue comme responsable du
domaine du sport, tandis que là, c'était le domaine de la partie
scolaire.
M. PHANEUF: Si vous voulez savoir ce que j'ai hâte de voir
faire...
M. LEGER: Quel service du Haut-Commissariat est chargé de
l'élaboration de ce plan?
M. PHANEUF: On n'est pas chargé de l'élaboration du plan.
C'est un plan qui relève du ministère de l'Education.
Mais on y participe, c'est sûr, compte tenu de l'évolution
qu'on veut voir prendre dans le domaine de l'éducation physique mais
plus particulièrement, ce que j'ai expliqué cet
après-midi, dans le domaine du sport scolaire comme tel, une
reconnaissance de clubs au niveau des commissions, etc.
M. LEGER: Quels sont les budgets affectés à ce plan de
développement pour l'exercice qui s'en vient?
M. PHANEUF: Au niveau du sport scolaire, c'est $500,000 qu'on
affecte.
M. LEGER: Au niveau du sport extrascolaire, est-ce que vous avez dit que
l'APAPQ fonctionnait en dehors de la période scolaire?
M. PHANEUF: L'APAPQ est un organisme professionnel qui regroupe les
éducateurs physiques à une vocation, l'éducateur physique,
et un professeur d'éducation physique reconnu au même titre, comme
je l'ai dit tantôt, qu'un professeur de géographie et en dehors de
cela, sur le plan de l'animation, on a le sport scolaire. C'est là que
j'ai dit que nous prenions la relève à partir du moment où
on fait du sport scolaire et qu'on anime les programmes de sport scolaire en
reconnaissant que l'APAPQ a le mandat de le faire parce que cela regroupe les
éducateurs physiques.
M. LÉGER: Donc, il y a $1 million qui sont donnés par le
ministère de l'Education...
M. PHANEUF: Par le Haut-Commissariat.
M. LEGER: Vous m'avez parlé de $500,000.
M. PHANEUF: $500,000 par le Haut-Commissariat, oui.
M. LEGER: Et il y a $1 million qui est donné aussi par le
ministère de l'Education.
M. PHANEUF: Non. Le million qui est donné par le ministère
de l'Education, c'est au niveau élémentaire simplement, mais je
n'ai pas le détail.
M. LEGER: Pas à l'élémentaire, le secondaire.
M. PHANEUF: Oui. C'est purement au niveau élémentaire.
C'est le nouveau programme qui est mis sur pied pour pallier cette lacune des
professeurs d'éducation physique au niveau
élémentaire.
M. LEGER: Alors le million de M. Cloutier cet après-midi,
c'était au niveau élémentaire seulement.
M. PHANEUF: Oui. Parce que cela représente une somme beaucoup
plus importante que cela si on veut parler de tous les professeurs
d'éducation physique dans tous les milieux.
M. LEGER: Quelle est la somme donnée par le ministère de
l'Education, je ne parle pas du Haut-Commissariat, au niveau secondaire et aux
autres niveaux pour l'éducation physique?
M. PHANEUF: Je ne les ai pas ces sommes, je m'excuse.
M. LEGER: C'est ce que je craignais cet après-midi. J'ai dit: Le
ministre va m'envoyer à l'autre. J'ai posé la question au
ministre de l'Education cet après-midi, il m'a parlé de $1
million et j'ai cru comprendre que c'était pour le niveau autre
qu'élémentaire.
M. PHANEUF: Non. Le million, c'est le nouveau programme au niveau
élémentaire. De la façon que la question a
été formulée, moi aussi j'ai pensé que
c'était que cela.
M. LEGER: Les $500,000 que vous avez au Haut-Commissariat, c'est au
niveau élémentaire aussi?
M. PHANEUF: C'est pour les associations ou fédérations
multisportives. Cela intègre l'APAPQ, le sport collégial, le
sport au niveau secondaire et le sport au niveau universitaire.
M. LEGER: Concernant cette ouverture des écoles, des gymnases aux
municipalités, le ministre peut-il nous donner des explications
supplémentaires à la suite des informations qu'a divulgués
le sous-ministre adjoint, M. Beaure-
gard, concernant la situation d'infériorité de
l'activité physique à l'élémentaire, notamment au
chapitre de la quasi absence des professeurs d'éducation physique
à ce niveau ainsi que l'absence presque complète de
l'équipement nécessaire à un programme structuré
pour les jeunes de 6 à 13 ans?
M. PHANEUF: Là, on parle encore de l'éducation physique.
On ne parle pas de mon domaine.
M. LEGER: Alors, cela ne touche pas votre domaine du tout, encore,
l'éducation physique?
M. PHANEUF: Non. Vous mentionniez M. Beauregard, qui chapeaute ce
domaine en tant que sous-ministre adjoint et c'est le domaine purement de
l'éducation physique.
M. LEGER: M. Beauregard a parlé de cela à l'occasion de la
réunion de l'APAPQ.
M. PHANEUF: Qui est, encore une fois, l'organisme qui regroupe des
éducateurs physiques au titre de professeurs d'enseignants.
M. LEGER: Alors, ce sont des questions qui auraient dû être
posée au ministre de l'Education. C'est cela le problème. Il y a
des responsabilités sportives qui relèvent du ministère de
l'Education et il y a des responsabilités sportives qui relèvent
du Haut-Commissariat.
M. PHANEUF: Pour bien définir ma pensée, j'ai, cet
après-midi, bien dit que les périodes d'éducation physique
qui sont données au niveau secondaire, au niveau collégial et au
niveau universitaire relèvent directement du ministère de
l'Education et les programmes de contenu n'ont rien à voir avec le
Haut-Commissariat et relèvent carrément d'une direction au niveau
du ministère de l'Education. Où le Haut-Commissariat a des
préoccupations, c'est au niveau du sport scolaire. On a cette
préoccupation sur le plan de l'émotivité comme tous les
autres, mais sur le plan de la gestion, je n'ai pas la responsabilité
des éducateurs physiques en tant que "prof" d'éducation physique.
Je n'ai que ce vouloir et ce pouvoir de reconnaître qu'il existe des
commissions scolaires, qu'il existe du sport scolaire, qu'il existe des
compétences au niveau scolaire qui me permettent de mettre de l'avant
certaines politiques au niveau du sport scolaire et c'est là que nous
prenons la relève. Mais on ne s'intègre pas à
l'intérieur des programmes d'éducation physique, mais purement au
niveau du sport scolaire.
M. LEGER: Est-ce que vous pensez qu'un jour, étant donné
que c'est une autre dimension du sport et de l'éducation physique, de la
motivation des jeunes au sport, dans votre projection, vous avez l'intention de
regrouper au Haut-Commissariat, les responsabilités du sport dans les
écoles?
M. PHANEUF: Je ne sais pas si on regroupera au Haut-Commissariat, dans
la création d'un ministère des Sports, si on regroupera au niveau
d'une superstructure. Je vous ai dit qu'on est conscient de ce qui existe
actuellement. Il n'y a pas une lacune comme telle. On peut reconnaître la
lacune au niveau de l'éducation physique à
l'élémentaire. On la reconnaît. J'ai dit que je n'ai pas de
mandat pour pallier cette lacune. Mais en unifiant la structure, ça ne
veut pas dire que la lacune ne demeurera pas la même. Je pourrai la
changer à partir du moment où j'aurai un programme qui collera au
milieu élémentaire et qu'on me donnera les sommes
nécessaires pour animer ce milieu d'éducation physique au niveau
élémentaire et que, parallèlement à ça, on
permettra la construction de gymnases au niveau élémentaire parce
que ça prend aussi des équipements physiques. Le problème
n'est pas de savoir si le Haut-Commissariat doit prendre le chapeau de
l'éducation physique. Je pense que le problème n'est pas
là. Le problème est de savoir, à partir du moment ou
l'animation va se faire, qu'on va accentuer cette animation, le rôle de
coordination au nom du sport comme tel, sport scolaire, sport municipal, sport
fédéré, je l'ai bien mentionné.
M. LEGER: C'est ça.
M. PHANEUF: Sport catholique et sport protestant, si on veut aller plus
loin. Nous, nous reconnaissons ce rôle au niveau de la coordination. Ce
n'est pas en créant une structure qu'on va modifier et qu'on va prendre
le chapeau de l'éducation physique. Parce que je veux qu'on continue
à reconnaître que l'éducation physique est aussi
importante, est au même titre dans les écoles que le
français, que la géographie, que les mathématiques. Pour
moi, ce sont des périodes où on devrait accroître ses
connaissances dans le domaine de l'éducation physique, ses connaissances
sur le plan des techniques sportives, ses connaissances sur le plan de tout ce
que ça peut comporter en éducation physique au même titre
qu'une autre discipline. On ne prendra pas le chapeau là-dessus.
M. LEGER: Si, pour le moment, il y avait une coordination qui existait
au niveau scolaire... Mais après les heures de classe, étant
donné que les municipalités, comme le disait tantôt le
ministre, ont une responsabilité et même un léger budget
concernant le loisir et le sport, qu'il y a des équipements, des
gymnases, des salles d'école, etc., est-ce que le ministre a une
politique définie ou un objectif à atteindre au cours de
l'année concernant l'ouverture des écoles, une négociation
quelconque avec les municipalités au niveau d'une subvention, s'il y a
un projet mis de l'avant, une étude approfondie des besoins des
municipalités concernant le
loisir et le sport? Si on veut en faire une politique provinciale, il
faut quand même que quelqu'un en ait la préoccupation, et je pense
que ça relève du ministre responsable du Haut-Commissariat.
M. PHANEUF: On tente de plus en plus de signer des protocoles d'entente
pour utiliser conjointement des équipements, l'utilisation conjointe,
à partir des vocations municipales et vocations scolaires de
l'équipement qu'on retrouve de plus en plus complet dans les commissions
scolaires. Il existe, de mémoire, 1,148 gymnases dans les commissions
scolaires, dans les écoles, actuellement, au Québec. 250, ou
à peu près, protocoles d'entente ont été
signés par des commissions scolaires et des municipalités pour
l'utilisation de ces équipements, par les municipalités en dehors
du temps scolaire, et par le scolaire en temps scolaire.
M. LEGER: Dans 250 municipalités à peu près?
M. PHANEUF: Oui. Ce qu'il ne faut pas perdre de vue dans cette
évolution normale des choses, c'est que sur les 1,500
municipalités au Québec, il y en a quand même qui n'ont pas
encore les moyens de se permettre un directeur de récréation en
permanence. Il ne s'agit pas seulement de signer un protocole d'entente,
à partir du moment où la municipalité prend la
relève de l'exploitation des gymnases, il faut qu'elle soit en mesure
d'en assumer les responsabilités. Il faut donc qu'elle ait cette
possibilité, autant sur le plan financier que sur le plan physique en
ayant des gens compétents dans cette animation. Quant aux programmes, on
a mis un programme qui s'appelle assistance au leadership, pour
accélérer les permanents en récréation au niveau
des municipalités qui augmentent le nombre de permanents et qui va
permettre à ce permanent de mettre au point des ententes avec les
commissions scolaires des protocoles d'entente avec ces municipalités,
de voir à récupérer des bénévoles dans
différents secteurs et dans différentes disciplines pour animer
ces gymnases le soir. Mais vous voyez qu'il y a des temps où on n'est
pas arrivé à tout faire... Même si on avait $10 millions
demain matin, je ne suis pas certain qu'on pourrait trouver assez de personnes
compétentes pour prendre la relève comme directeur permanent dans
chacune des municipalités du Québec.
M. LEGER: Mais pour obtenir une politique d'ensemble, est-ce qu'il ne
serait pas nécessaire de faire l'inventaire des besoins basés sur
la densité de la population, la grandeur de la municipalité, les
services déjà existants et les services manquants, de
façon à établir, par exemple qu'une municipalité de
50,000 de population aurait droit à tant de piscines, tant de gymnases,
tant d'écoles?
Il en existe actuellement tant. Donc, on doit signer un protocole
d'entente. Il faudrait en bâtir tant. Est-ce qu'il n'y aurait pas une
possibilité d'avoir une étude sur ce sujet pour justement
permettre cette accessibilité, parce que, tantôt, je disais fort
bien que le ministre a bien dit, dans sa conférence de presse, qu'un de
ses objectifs, c'est l'accessibilité des loisirs à tous? Mais
pour obtenir cette accessibilité, il faut qu'il y ait des outils, il
faut qu'il y ait un inventaire de ce qui existe et baser des critères,
un peu comme le ministère de l'Education, il y a je ne le sais
pas une quinzaine d'années avait établi qu'une
municipalité ou une commission scolaire qui avait tant
d'élèves, avait droit à avoir tant d'écoles et tant
d'ameublement, etc. Est-ce que c'est dans les priorités ou dans les
préoccupations du ministre de faire l'inventaire des besoins et de ce
qui existe actuellement, dans ce domaine, au niveau des municipalités du
Québec?
M. PHANEUF: Le service de la planification du Haut-Commissariat est en
train de compléter cette évaluation au niveau de la province de
Québec. Je pense que, sans attendre le rapport, on peut presque dire
que, dans beaucoup de secteurs actuellement, on a l'équipement voulu,
à cause des constructions de polyvalentes qu'on a
accélérées. Donc, des gymnases, on en trouve une bonne
quantité, 1,148. On en a déjà compilé le nombre. On
retrouve de plus en plus des piscines et on reconnaît, comme plateau de
travail, au niveau d'une commission scolaire, une piscine de 20 mètres
ou de 25 mètres, 4 ou 6 corridors, selon encore les normes des
populations scolaires étudiantes.
Cette évaluation va se terminer sous peu. Ce qu'il va être
intéressant de reconnaître aussi, ce sont des municipalités
à vocation régionale, des municipalités qui ont cette
vocation de regrouper les populations des municipalités environnantes,
où on retrouvera les installations dont on ne peut pas doter chacune des
petites municipalités. J'en ai dans mon comté qui ont 200 et 300
personnes. C'est sûr que je n'ai pas les moyens et que la province n'aura
jamais les moyens de leur donner trois tennis, de leur donner toute la gamme
des équipements possibles. Il va falloir, par contre, centraliser,
atteindre peut-être aussi une certaine décentralisation. On verra
l'évaluation qu'on va en faire au niveau de ces municipalités,
pour que, dans un bassin donné, on retrouve à peu près
tous les équipements possibles. C'est beau demander à nos
fédérations sportives de se décentraliser, mais, s'il y a
des zones défavorisées par rapport à d'autres, une
fédération de tennis ne peut pas faire de tennis s'il n'y a pas
de tennis dans la région. On va faire du tennis. On sait que
Québec est une région forte en tennis. Montréal est en
train de se relever. Elle a déjà été forte. Elle a
diminué et là, on reprend. Il y a un regain d'énergie dans
ce domaine. Il s'agit de faire
l'évaluation du nombre de tennis qui existent actuellement. Ceux
qu'on peut rapidement on a fait cela dans mon comté...
M. LEGER: Est-ce qu'il y a un comité qui s'occupe de faire cette
étude?
M. PHANEUF: Oui, la direction de la planification actuellement en
collaboration avec la carte du loisir. Je pense que tout cela aussi va avoir
une répercussion là-dedans, ce qui va nous amener tantôt
à établir la politique finale au niveau du financement et de
l'aide à apporter sur le plan de l'immobilisation pour compléter
ce réseau d'équipements qu'on devait retrouver, ce qu'on appelle
aussi le miniéquipement.
M. LEGER: Est-ce que vous étudiez aussi la possibilité de
financer les municipalités qui auront des responsabilités
supplémentaires, soit par le ministère des Affaires municipales
ou autres, de façon que si une municipalité s'entend avec une
commission scolaire... C'est sûr que pour la commission scolaire qui a la
responsabilité de la bâtisse, de l'équipement, des
accidents possibles, de la surveillance sans parler des animateurs et
des spécialistes cela va lui coûter des sous pour dire: A
partir de telle heure, on prend la bâtisse en main, l'école, et il
va y avoir notre propre surveillance. Il y a le premier des concierges dont on
parlait tantôt. Il y a aussi des coûts pour cela, des assurances
à payer. Est-ce que le comité d'étude se penche sur ce
problème de subventions aux municipalités pour les services
qu'elles devraient donner?
M. PHANEUF: Actuellement, on ne finance pas d'une façon
systématique les municipalités. Il va falloir savoir, à
partir du moment où on va mettre des programmes d'animation dans des
centres qu'on va reconnaître comme des centres prioritaires, quelle sorte
d'aide on va apporter aux municipalités. J'ai dit que les
municipalités avaient ce premier rôle de la
récréation et avaient ce pouvoir de taxation pour faire de la
récréation. Jusqu'à quel niveau? Quel pourcentage de leur
budget vont-elles se permettre de consacrer à ces programmes? Quelle
partie sera prise en main par le Haut-Commissariat? Cela demeure à
évaluer. Il faut admettre qu'il existe une grande disparité entre
certaines municipalités.
M. LEGER: Des municipalités pauvres.
M. PHANEUF: II y a des municipalités riches et des
municipalités pauvres. On peut se servir de l'exemple de Pointe-Claire
actuellement. Pointe-Claire n'a pas attendu la Fédération de
plongeon ou la Fédération de natation pour mettre de l'avant ses
programmes d'animation et pour former des athlètes au Québec.
Pointe-Claire connaît une certaine richesse.
D'ailleurs, le premier bassin de 50 mètres était à
Pointe-Claire. Il existait depuis plusieurs années déjà
à l'époque où nous en parlions. Ce sont des choses comme
cela, compte tenu des disparités et des richesses, je pense qu'on ne
mettra pas une norme. On va dire que, de façon systématique, par
tête d'habitant, on va y aller carrément. Il y aura toujours des
disparités. Je pense que, pour coller à cette
réalité, il va falloir que nos programmes tiennent compte de ces
disparités.
M. LEGER: Quand prévoyez-vous que votre comité
d'étude et de planification va déposer ce rapport?
M. PHANEUF: Je ne sais pas. Je sais qu'on travaille ardument
là-dessus, mais je ne peux pas vous donner... On a vécu,
d'ailleurs, des problèmes, vous connaissez les problèmes du
Haut-Commissariat. On n'avait pas beaucoup de personnes l'an passé. On a
accru nos effectifs. Nous sommes tassés dans des locaux actuellement. On
espère pouvoir avoir des locaux plus adéquats, compte tenu des
gens qui ont à y travailler. On est aux prises avec toutes sortes de
problèmes. Cela ne nous a pas empêchés de fonctionner et de
consolider beaucoup d'activités. C'est probablement une des tâches
les plus importantes qu'on est en train de discuter actuellement, parce que je
pense que c'est là qu'on va vraiment définir l'action
gouvernementale en matière de récréation, sport et
loisir.
M. LEGER: Je sais qu'on travaille bien fort au Haut-Commissariat, et je
le félicite pour le travail qu'il fait. Est-ce que le ministre a
l'intention de récompenser bientôt ses fonctionnaires par un
voyage quelconque au mois de juillet, en France, d'en amener plusieurs pour le
travail ardu qu'ils ont fait?
M. PHANEUF: On a discuté d'un institut provincial en devenir, qui
serait une suite logique à Mission Québec 76. Je n'ai pas
décidé quel serait l'institut, parce qu'il y a un comité
qui travaille en collaboration et en consultation avec tout ce qui s'appelle
milieu. J'ai quand même l'idée d'aller faire un voyage en France,
sur l'invitation de la France, pour faire un tour d'horizon de ce qui existe
actuellement en France, de voir une ville comme Grenoble, ce qu'on fait avec
les équipements sportifs d'une ville où il y a déjà
eu des Jeux olympiques. C'est intéressant pour nous de constater qui a
pris la relève des équipements sportifs dont la ville
s'était dotée à ce moment. C'est tout cela qu'on veut
évaluer pour voir ce que nous allons faire éventuellement. Cela
va peut-être orienter certains de nos programmes.
M. LEGER: Combien de fonctionnaires devront vous accompagner pour cette
étude intensive?
M. PHANEUF: En tout et partout, je pense que c'est six. Quatre
fonctionnaires plus deux membres du cabinet.
M. LEGER: Six personnes?
M. PHANEUF: Six.
M. LEGER: A quelle date y allez-vous?
M. PHANEUF: Du 7 au 21 juin. Ce sont les dates prévues pour ce
voyage.
M. LEGER: Juillet? M. PHANEUF: Juin.
M. CARON: C'est vrai que vous n'êtes pas beaucoup. Si vous aviez
été un peu plus...
M. LEGER: C'est parce que je pensais que cela correspondait aux 24
heures du Mans. C'aurait été une bonne occasion.
M. PHANEUF: Cela correspond, en effet, aux 24 heures du Mans.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: C'est sûrement une chose que je vais essayer d'aller
voir.
M. LEGER: Bon.
M. PHANEUF: Pour parfaire ma formation.
M. LEGER: Vous allez voir comment on prend les courbes par
là.
M. PHANEUF: Ces Français, on ne sait pas comment ils prennent les
courbes, cela va être intéressant de le constater.
M. LEGER: Est-ce que le ministre pourrait déposer devant cette
chambre, les informations suivantes: Les crédits budgétaires
alloués au service du développement régional et du plein
air pour l'exercice de 1973/74?
M. PHANEUF: Le plan régional?
M. LEGER: Le plan régional et du plein air.
M. PHANEUF: C'est un service, d'ailleurs, qui va connaître pas mal
d'ampleur, parce que le plein air est devenu un phénomène bien
important. Il s'agit de voir ce qu'on peut développer même en
milieu urbain. On sait qu'il existe des bases de plein air même en milieu
urbain. Sainte-Foy s'est aménagé une base de plein air.
M. LEGER: Vous le déposez aujourd'hui, est-ce que vous l'avez
ici?
M. PHANEUF: Je puis déposer la liste complète.
M. LEGER: Est-ce que vous pourriez aussi déposer la liste
détaillée de tous les organismes qui ont touché des
subventions sur recommandation de ce service de plein air et de
développement régional?
M. PHANEUF: Oui, on pourra déposer le document. On a une bonne
partie de ces subventions qui sont déjà dans l'organigramme qui
vous a été remis, et on pourra compléter, parce que vous
avez une partie qui n'avait pas été dépensée. On
pourra compléter la partie qui n'est pas indiquée dans
l'organigramme qui vous a été remis.
M. LEGER: Vous aurez les montants alloués à ces organismes
en même temps?
M. PHANEUF: Oui, assurément.
M. LEGER: M. le Président, je voudrais poser la question
suivante, étant donné que le député de Sauvé
est avec moi. Est-ce que le ministre pourrait me répondre? Il a
affirmé, je pense, au début de cette commission, pendant notre
absence, que les nouvelles subventions hors normes, dans les comtés,
seraient portées à une moyenne de $14,000 dans tous les
comtés. J'aurais des questions...
M. PHANEUF: Ce sont des faits affirmés.
M. LEGER: Vous avez affirmé cela. Est-ce que je pourrais lui
poser, maintenant, des questions bien précises dans le rapport des
comptes publics pour 1972/73? A la page 3-252, il y a pour le Haut-Commissariat
à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports, les sommes qui ont
été dépensées pour le domaine du loisir et du sport
dans les comtés. Il y a des sommes astronomiques.
Je présume qu'il y a là-dedans une disparité
extraordinaire provenant peut-être de programmes spéciaux, mais
j'aimerais savoir, d'abord... On voit les comtés comme Ahuntsic: $8,000;
Bourassa: $7,300; les comtés péquistes, Bourget à cette
époque: $7,000; Lafontaine: $9,000; Maisonneuve: $10,000;
Notre-Dame-de-Grâce est un peu plus loin, je ne le vois pas;
Saint-Jacques: $7,000 et, tout à coup, je vois le comté de
Mercier: $39,000. Qu'est-ce que le premier ministre a de plus dans son
comté que d'autres pour avoir $39,000?
M. PHANEUF: II y a des sommes affectées... En cela, il faut faire
attention, il faut être prudent au niveau de l'identité. Je pense
au Centre de l'Immaculé-Conception qui est dans le comté de
Mercier.
UNE VOIX: Dans le comté de Saint-Jacques.
M. PHANEUF: Non. Il était dans le comté de Mercier?
M. LEGER: Pas à cette époque.
M. PHANEUF: Pas à cette époque. Maintenant?
M. LEGER: La Palestre Nationale non plus.
M. PHANEUF: En tout cas, on va vérifier pour savoir exactement
quelle somme. Je sais que je pourrais faire la même remarque. J'ai
reconnu un centre de loisirs dans le comté de Maisonneuve à un
certain moment...
M. LEGER: ... le centre régional...
M. PHANEUF: ... qui n'a rien à voir... On affecte la somme au
comté mais cela n'est pas dans le hors normes et vous pouvez en
trouver... La Cité des jeunes de Vaudreuil est un exemple, elle est
financée et elle est reconnue par notre service, chez nous, et, au
niveau de l'exploitation d'un centre communautaire...
M. LEGER: Elle ne reçoit rien.
M. PHANEUF: Le service a financé $40,000 à la Cité
des jeunes.
M. LEGER: Ici, c'est écrit $20,000. Pour le comté de
Vaudreuil-Soulanges, c'est écrit $20,000.
M. PHANEUF: Cela n'est pas pour l'an passé, 1972/73?
M. LEGER: Je parle du dernier qu'on nous a déposé.
M. PHANEUF: II s'agit d'opérations différentes qui ne sont
pas identifiées au comté. Elles sont identifiées au niveau
des centres de loisirs.
M. LEGER: Je laisse la parole au député de
Sauvé.
M. PHANEUF: Oui.
M. MORIN: Quels sont les critères qui vous guident dans l'octroi
de ces subventions aux différents organismes de loisirs des
comtés?
M. PHANEUF: J'ai normalisé parce qu'on avait de grandes
disparités à un certain moment pour toutes sortes de raisons. Il
faut remonter à la source de ce budget pour pouvoir comprendre quelle
sorte d'animation on faisait. Je pense qu'il y a eu un certain temps où
ce budget était purement laissé à la discrétion du
ministre, sans norme. On a, en 1970, à l'époque où M.
Jean-Paul L'Allier était le ministre responsable, établi une
norme. Selon les bassins de population, il faut admettre que de grandes
disparités existaient à l'époque entre les comtés
et je pense que la norme variait d'un montant de $6,000 pour certains
comtés urbains à aller jusqu'à $15,000, je me sers de
l'exemple du comté de Rouyn-Noranda. Le député Camille
Samson qui était responsable recevait $15,000 à cette
époque. Comme on a décidé de normaliser un peu les
activités sur le plan des individus, on a normalisé dans les 110
comtés des populations à peu près comparables, plus ou
moins 25 p.c.
M. MORIN: Pour cette année ou pour l'année
écoulée?
M. PHANEUF: Pour cette année, Ce qui m'a amené à
normaliser, à dire que, maintenant qu'on représente des individus
à peu près d'une façon égale, on se normalise
à $14,000. Le reste demeurerait à être
réévalué, mais il faudrait avoir une norme de base. Cela
n'est pas plus facile, quant à moi, si on regarde ce qui se faisait dans
la zone urbaine de Montréal, qui était la zone la plus
défavorisée, cela n'est pas plus facile de faire du loisir
à Montréal actuellement que de faire du loisir en Gaspésie
ou au Lac-Saint-Jean. Je me suis expliqué à plusieurs reprises
dans ce sens. Les problèmes sont bien différents, mais ils
demeurent entiers. Souvent le problème d'organiser des loisirs dans la
zone de Montréal, c'est de sortir les gens de Montréal et de les
amener dans des zones de plein air. Il y a les frais qui sont inhérents
au transport comparativement à des gens qui demeurent en
périphérie du lac Saint-Jean, qui peuvent faire plus facilement
de la voile, du canot-kayak. Ils ont le lac Saint-Jean à leur porte.
C'est dans ce sens.
M. MORIN: Pour l'avenir, vous ne ferez donc pas de distinction entre un
comté où il y a 28,000 électeurs et un comté qui
dépasse même la norme de 40,000, comme il y en a plusieurs
à Montréal.
M. PHANEUF: J'ai dit qu'on ne fermait pas... Il y a d'autres
évaluations qui seront prises en considération et des
recommandations qui sont faites. On a des services qui vont évaluer les
besoins à partir du moment où il y a dans un comté, en
particulier, un centre de loisirs bien organisé. Et à
Montréal, il en existe. Il y a, à Notre-Dame-de-Grâce, un
centre de loisirs qui est financé maintenant par le Haut-Commissariat
à la Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports. A partir du moment où
on en reconnaît un, j'ai dit qu'il fallait avoir un programme pour
reconnaître qu'il existe des centres de loisirs. Il faut avoir une
politique d'aide aux centres de loisirs et c'est ce que nous avons mis de
l'avant. Tous les centres de loisirs qui font une demande d'aide voient leurs
budgets évalués, leurs possibilités d'autofinancement,
compte tenu du milieu dans lequel ces centres de loisirs existent et on
reconnaît certaines priorités.
M. MORIN: Alors, les $14,000 pour l'année qui vient sont une
sorte de moyenne, si je comprends bien?
M. PHANEUF: Oui, exactement.
M. MORIN: Ce n'est pas ni un minimum ni un maximum. C'est donc une
moyenne. Selon que le comté est plus ou moins populeux, j'imagine que
vous allez vous servir de cela comme critère pour donner un peu plus ou
un peu moins, c'est cela?
M. PHANEUF: Je ne donnerai pas moins. J'ai dit que j'accordais à
tout le monde, sans exception, $14,000. C'est l'opération
Départ.
M. MORIN: Oui.
M. PHANEUF: Si on regarde ce que $14,000 multipliés par 110
donnent comme résultat, avec la somme qui est allouée au budget,
il y a un décalage. Ce décalage permet une certaine
maniabilité des budgets, à partir des recommandations qui peuvent
venir des députés.
M. MORIN: Cela peut aller jusqu'à combien comme maximum?
M. PHANEUF: L'évaluation au mérite selon les demandes qui
sont présentées, parce qu'on peut reconnaître un projet
pilote qu'on a identifié. Je sais, je me rappelle en 1970, lorsque j'ai
été élu député dans Vaudreuil-Soulanges,
j'avais $11,000. C'était la somme qu'on avait reconnue. Je n'ai pas
senti le besoin dans 33 municipalités et paroisses, d'émietter
mes $11,000. J'ai décidé d'ouvrir une école de voile. Je
trouvais qu'on vivait dans un contexte nautique chez nous, on a le lac des
Deux-Montagnes, le lac Saint-Louis et le lac Saint-François, vous
connaissez un peu la géographie du comté. J'ai trouvé plus
important d'affecter cette somme à la création d'une base de
voile. C'est là que j'ai mis mon argent. C'était ma
recommandation qui a été suivie par le Haut-Commissariat et on a
érigé cette base de voile qui fonctionne encore. Il s'agit de
reconnaître aussi le rôle que le député doit jouer
sur le plan de l'animation dans son comté. L'animation que le
député se doit de faire.
M. MORIN: Oui, je vois. Est-ce que le ministre va mettre quand
même un maximum à cela ou est-ce que cela peut aller
jusqu'à $30,000 ou $35,000, peut-être jusqu'à $39,000?
M. PHANEUF: Non, il y a un maximum. J'ai hâte de recevoir les
documents. Je suis certain que c'est à partir du moment, où il
n'y avait peut-être pas tout à fait, en 1972/73, des programmes
bien précis. On peut avoir affecté une somme d'argent qui serait
peut-être identifiée maintenant à un centre de loisirs.
J'ai hâte de voir les documents. On ne peut pas atteindre des sommes de
$39,000 au niveau du hors normes. Il va falloir qu'on reconnaisse les
programmes.
M. MORIN: Est-ce que le ministre peut quand même nous indiquer un
maximum? C'est quoi? C'est $20,000, c'est $25,000?
M. PHANEUF: $20,000 serait sûrement un maximum.
M. MORIN: Bien.
M. PHANEUF: En fonction des disponibilités, naturellement il y a
des réalités financières.
M. MORIN: Oui. Maintenant, si je me réfère aux comptes
publics, à la page 3-252, je dois comprendre que dans les montants qui
sont énumérés sous chaque comté, il y a des
subventions qui ne sont pas hors normes. Il y a des subventions à des
centres de loisirs qui donc sont indépendantes des recommandations
faites par les députés pour les besoins locaux. C'est cela.
M. PHANEUF: Pas forcément indépendantes des
recommandations. Il y a des députés qui m'ont amené
certaines préoccupations de leur comté, me signalant qu'il y
avait un centre de loisirs, que ce centre de loisirs ne connaissant pas la
structure gouvernementale, parce qu'elle est assez récente aussi, ne
connaissant pas les programmes et les possibilités d'aide, nous avait
indiqué qu'une aide pouvait être apportée en fonction du
dynamisme de certains centres. On a envoyé ces documents et c'est pour
cela qu'on les envoie de façon systématique à partir d'une
demande. Il n'y avait peut-être en 1972/73 pas plus de dix centres qui
étaient financés au niveau des centres de loisirs. Il serait
intéressant de regarder le nombre de centres de loisirs qu'on finance
maintenant, à partir d'une politique établie. C'est pour cela
qu'on peut reconnaître que c'était fait au pifomètre il y a
un certain temps. Je ne m'en cache pas. On a normalisé et on a
créé un programme en fonction d'un besoin. On a reconnu qu'il y
avait un besoin d'aide à être apporté au niveau de
l'animation, dont une aide financière si on veut faire
véritablement de l'animation dans ces centres de loisirs. Chose qui a
été faite.
Je pense aux patros, aux centres Mgr Langlois et Mgr Bonin, je pourrais
vous en énumérer énormément. Ils sont tous
maintenant financés.
M. MORIN: Evidemment, le ministre n'a pas tous les chiffres, mais je
pourrais peut-être lui donner une idée des questions que
j'aimerais lui poser quand il aura les chiffres devant lui. Ce sera
peut-être demain matin, n'est-ce pas?
Tout d'abord, si je comprends bien, pour la région de
Montréal, de même que pour celle de Québec, le montant
moyen de la subvention pour les organismes locaux a été d'environ
quoi, $8,000 ou $9,000?
M. PHANEUF: Oui.
M. MORIN: J'ai l'intention de lui demander demain des détails sur
les montants qui sont mentionnés pour des comtés comme Mercier,
ou comme Verdun par exemple, cela va intéresser le député
qui se trouve en face. Un montant de $27,550, j'aimerais en demander le
détail au ministre. Que comportent ces montants?
M. PHANEUF: D'accord.
M. MORIN: Pour qu'on puisse établir des comparaisons, essayer de
dégager les critères.
M. TETLEY: Quels comtés? M. MORIN: Dans Mercier. M. TETLEY:
Ah!
M. MORIN: Un comté que vous connaissez certainement.
M. CARON: II y a une question que je voulais poser au ministre qui a
rapport à cela.
S'il y a des comtés où ce n'est pas une
nécessité, où le député ne fait pas de
demande, est-ce que ça va être distribué à d'autres?
Comme dans certains comtés, le chef de l'Opposition n'a pas le temps
il travaille tout le temps de faire le tour de son comté,
peut-être qu'il pourrait déverser ça à d'autres.
M. PHANEUF: Attention, c'est inquiétant, parce que je vous dis
que, dans certains comtés, le député de Verdun a
entièrement raison, je n'ai pas reçu de recommandation.
M. MORIN: Pour l'année dernière ça?
M. PHANEUF: Oui.
M. CARON: C'est pour ça que je dis ça.
M. PHANEUF: Je renouvelle mes demandes, parce que si le
député concerné n'avait pas cette préoccupation, au
moins il est venu faire des recommandations.
M. MORIN: Oui, c'est possible. Je suis sûr que le
député de Verdun verra à ce que tous les moutons de son
bercail fassent parvenir leurs recommandations à temps.
M. CARON: Certainement. C'est pour ça que je vous dis que si vous
n'avez pas le temps de vous en occuper, laissez-moi ça dans les mains.
Ce sera mené à bonne fin.
M. MORIN: Je ne suis pas inquiet.
M. PHANEUF: II y a un problème. Les questions qui sont
posées par le chef de l'Opposition actuellement sont des questions qui
relèvent des comptes publics de 1972/73, c'est ça?
M. MORIN: C'est ça.
M. PHANEUF: Et à ceux de l'an passé, 1973/74. C'est pour
ça qu'on n'a pas les documents. On n'a que les documents pertinents aux
opérations de cette année, qui se sont terminées le 31
mars.
M. MORIN: Oui.
M. LEGER: Ce sont les derniers qui ont été
déposés à l'Assemblée nationale.
M. PHANEUF: D'accord.
M. MORIN: Vous ne les avez pas là en ce moment.
M. PHANEUF: J'ai le bilan qui vient de se terminer. Ordinairement, on
questionne aux crédits sur les opérations qui ont
débuté et qui se sont terminées le 31 mars parce qu'on
discute du budget à venir, on veut donc discuter des crédits qui
viennent immédiatement...
M. MORIN: Oui mais...
M. PHANEUF: Et vous vous référez à des
crédits d'il y a deux ans.
M. MORIN: Un peu de souplesse pour qu'on puisse comparer quand
même d'une année à l'autre.
M. PHANEUF : II y a même une partie de ces crédits qui
n'ont pas été sous mon administration.
M. MORIN: Oui. Si vous avez des chiffres pour l'année
écoulée, est-ce que je pourrais demander au ministre qu'il nous
signale, dans le cas des comtés de Montréal, toutes les
subventions supérieures à $20,000?
M. PHANEUF : Je veux faire juste cette mise au point. Ce genre de
questions quand on veut se référer à des
années antérieures, qui commandent des recherches, allongerait
énormément l'étude des commissions pour les crédits
à venir. On les pose normalement au feuilleton pour avoir toutes les
données.
M. MORIN: Oui, mais si le ministre a les chiffres sous la main, il
s'agit de comparer...
M. PHANEUF: J'ai les chiffres pour l'année qui vient de se
terminer.
M. MORIN: ... l'année dernière et cette année, je
pense que ce sera probablement à l'avantage du ministre d'ailleurs que
cette comparaison.
M. LEGER: C'est le principe derrière ça; j'ai deux
exemples, Gaspé-Sud a reçu une subven-
tion de $185,000 et Rimouski $205,000, dans nos chiffres. Et il y a
certainement d'autres raisons. Que ce soit ce montant ou un autre, pour des
chiffres si astronomiques, c'est probablement parce que vous avez inclus
d'autres subventions, d'autres programmes.
M. PHANEUF: Quand vous parlez de comtés qui sont en
Gaspésie, il ne faut jamais perdre de vue que vous avez l'ODEQ qui a des
fonds $400 millions d'ailleurs qui sont disponibles. L'an
passé, il y avait $1 million qui étaient affectés à
cette fin, cette année c'est $500,000. Vous voyez déjà
qu'il y a une diminution de la participation de l'ODEQ, l'argent du
fédéral.
M. LEGER: Est-ce qu'il vous l'a donné le montant de $500,000, la
différence?
M. PHANEUF: Oui. Cette année c'est $500,000.
M. LEGER: Au million qu'il dépensait avant au Québec, il
n'en dépense plus que $500,000...
M. PHANEUF: Cela a toujours été pris dans la somme globale
qui avait été votée de $400 millions, qui
s'échelonne sur un certain nombre d'années. Vous vous rappelez?
Dans ces $400 millions qui ont été votés d'une
façon globale, l'an passé, il y avait $1 million prévus
pour le Haut-Commissariat au niveau de l'immobilisation à donner dans la
Gaspésie. Cette année il y a $500,000 qui demeurent, parce qu'on
est en train d'écouler ce fonds de $400 millions.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: II va se terminer éventuellement . Et c'est pour
ça que vous remarquez que, dans des comtés, spécialement
en Gaspésie, des sommes assez astronomiques ont été
investies en vertu de plans d'immobilisation, qui ont été
apportés au niveau de l'implantation d'un réseau de ski alpin,
d'améliorations apportées aux piscines, etc., parce qu'il y avait
des sommes d'argent disponibles, des auberges de jeunesse, etc., des bases de
plein air.
D'ailleurs, les auberges de jeunesse étaient presque
exclusivement en Gaspésie, si on se souvient du premier programme. On
est en train d'étendre tout ce réseau sur le plan
québécois. Il va y avoir des auberges en Abitibi autant que dans
le Lac-Saint-Jean. A l'époque, ça nous a permis de lancer ce
programme à cause des disponibilités fournies par l'ODEQ et c'est
pour ça qu'on a retrouvé 90 p.c. de nos auberges en
Gaspésie.
M. MORIN: M. le ministre, est-ce que vous avez, pour l'année
écoulée, les subventions dans l'île de Montréal,
dans ces comtés, supérieures à $20,000 seulement?
M. PHANEUF: Mercier a eu cette année, pour l'année qui
vient de se terminer, $10,500.
Vous voyez qu'il reste sûrement un projet bien spécial qui
a été lancé. Je le dis et je le répète, il y
a déjà deux ans de cela. Pour cette année, ce qui vient de
se terminer le 31 mars, le montant qui a été alloué
à Mercier est de $10,500. Je peux vous donner tous les comtés,
les uns après les autres.
M. MORIN: Non. Je vous demande ceux qui sont supérieurs à
$20,000 simplement.
M. PHANEUF: Supérieurs à $20,000? M. MORIN: II n'y en a
peut-être pas?
M. PHANEUF: Matane, $20,450, mais là encore... Montmorency,
$21,750. Dans Montréal seulement, non, il n'y en a pas de plus de
$20,000.
M. MORIN: Dans la région de Québec, il y avait en 1972/73
deux comtés qui avaient des montants impressionnants. Chauveau avait
$72,000 et Louis-Hébert $27,000.
M. PHANEUF: C'était le projet ARPI qui avait été
financé par le gouvernement.
M. MORIN: Dans les deux cas?
M. PHANEUF: C'est pour le comté de Chauveau. L'autre
comté?
M. MORIN: Louis-Hébert, $27,000.
M. PHANEUF: Louis-Hébert, cette fois-ci a reçu un montant
de $7,400. Il y avait peut-être un projet spécial dont je n'ai pas
la description.
M. MORIN: Autrement dit, quand les montants dépassent les normes,
c'est qu'il y a des projets spéciaux qui viennent.
M. PHANEUF: Parfois c'est qu'au niveau du hors normes, on a
procédé à la consolidation de certains organismes qui
avaient un service de dette impressionnant, qui avaient accumulé des
dettes; pour leur permettre d'aller de l'avant, on leur a octroyé des
sommes pour effacer leur déficit et leur permettre de continuer. C'est
arrivé dans certains cas. On s'est servi du hors normes pour le faire,
pour autant que c'étaient des organismes reconnus à but non
lucratif et qu'on reconnaissait que la vocation devait se continuer.
M. MORIN: Alors, en quelque sorte, lorsque des organismes qui ont des
déficits, qui sont sérieux, qui donnent des preuves de bonne
administration et qui sont utiles dans un comté, on peut ajouter ces
déficits en quelque sorte.
M. PHANEUF: Oui. On l'a fait à plusieurs reprises. Cela faisait
partie de cette consolidation qu'on voulait apporter. Mais à partir du
moment où on a reconnu des vocations à ces
organismes, souvent on les a intégrés dans notre structure
et on les finance maintenant, on apporte une aide financière mais au
niveau d'un programme et non plus au niveau hors normes.
M. TETLEY: J'invoque un point de règlement brièvement.
Vous avez donné comme exemple le manoir NDG que vous avez
favorisé, et je vous en remercie.
M. PHANEUF: Je ne l'ai pas favorisé. Je l'ai reconnu comme
vocation au même titre qu'un autre endroit.
M. TETLEY: II avait droit à cette reconnaissance. Je vous
remercie au nom du manoir Notre- Dame- de- Grâce.
M. LEGER: La reconnaissance, c'est le ministre qui l'a.
M. TETLEY: La reconnaissance de la grande valeur du manoir
Notre-Dame-de-Grâce, qui a très bien aidé la population
presque entière de Montréal, de l'est jusqu'à l'ouest.
C'est un des endroits qui a vraiment aidé le sport. Mais, en même
temps que vous avez donné cette subvention, la commission de la refonte
de la carte électorale m'a enlevé le manoir
Notre-Dame-de-Grâce de mon comté et on l'a mis dans le
comté de Westmount.
M. PHANEUF: C'est bien pour souligner que ce ne sont pas des
décisions politiques. Le manoir est d'ailleurs reconnu comme un centre
qui est financé maintenant au même titre que d'autres centres de
loisirs au Québec, purement et simplement. Donc, annuellement, il y a
une aide qui est apportée au manoir. Avant, ce qui était un peu
aberrant pour les organismes, c'est qu'ils étaient obligés de
faire leur pèlerinage régulièrement au Haut-Commissariat
et de répéter leurs demandes annuellement. Je le sais, j'ai
été directeur des sports à la Cité de jeunes de
Vaudreuil et j'animais un centre sportif. J'avais obtenu $10,000 du
Haut-Commissariat et, en 1970, comme la demande n'a pas été
renouvelée par celui qui dirigeait le centre, on n'a pas eu le $10,000
c'est aussi simple que cela, parce qu'on n'a pas fait de pèlerinage ici.
Alors, je pense que, maintenant, si, d'une façon systématique, on
reconnaît ou qu'on identifie un centre d'animation qui est relié
à un centre d'éducation physique, on le fait d'une façon
annuelle et on fait l'analyse de ces budgets en fonction de cette animation
qu'on veut. On a normalisé.
M. MORIN: M. le ministre, est-ce que je pourrais maintenant vous poser
une ou deux questions sur les subventions qui sont accordées au
scoutisme? Je voyais dans les comptes publics pour 1972/73, et peut-être
avez-vous les chiffres plus récents, que les scouts du Canada ont
reçu une subvention de $55,000. Est-ce que, pour l'année qui
vient de s'écouler, vous avez un chiffre?
M. PHANEUF: On a un engagement de $12,000 inscrit ici. Vous avez,
inscrits aux comptes publics, $55,000?
M. MORIN: Oui. Page 3-252.
M. PHANEUF: II faut dire qu'on a le service socio-culturel qui a pris en
main la relève de certains de ces dossiers. C'est pour cela que cela ne
correspond pas tout à fait. Le Haut-Commissariat a évolué
depuis les derniers comptes publics.
M. MORIN: $60,000, cette année?
M. PHANEUF: C'est ça. En plus, il y a un montant de $12,000 dans
l'innovation socioculturelle aussi qui est un programme d'animation.
M. MORIN: Donc, cela fait $72,000. Est-ce que le ministre connaît
un peu le monde du scoutisme?
M. PHANEUF: J'ai été scout, chef de patrouille, premier
CP.
M. MORIN: Bon, je vois que nous avons eu des carrières
parallèles. Est-ce que le ministre est au courant du fait qu'en novembre
dernier, au début de novembre, a été fondée une
nouvelle fédération à Montréal, mais qui se
répand à l'heure actuelle à travers le Québec, qui
s'appelle les Eclaireurs du Québec?
M. PHANEUF: Personnellement, je ne suis pas au courant.
M. MORIN: Cela a été dans les journaux.
M. PHANEUF: Avec votre permission, je vais demander à M. Jean
Rioux, qui est directeur du service, de nous donner les explications sur cette
évolution du scoutisme.
M. MORIN: Très bien.
M. LEGER: Toujours prêts!
M. MORIN: Vous conviendrez que c'est un loisir fort important.
M. PHANEUF: Oui, d'ailleurs, je le connais, c'est un mouvement important
dont je reconnais l'importance.
M. MORIN: Ce que je voulais savoir, c'était si vous étiez
au courant de l'apparition de cette nouvelle centrale qui s'appelle les
Eclaireurs de Québec. Est-ce qu'ils ont approché le
ministère ou le Haut-Commissariat pour les fins d'obtenir une
subvention?
M. PHANEUF: Non.
M. MORIN: Pas encore. Est-ce que vous êtes
au courant de l'historique de la création de cette nouvelle
centrale scoute?
M. PHANEUF: Je crois qu'il s'agit d'une dissidence d'un groupe de scouts
par rapport à l'Association des scouts.
M. MORIN: Effectivement, je crois, M. le ministre, qu'il s'agit d'une
dissidence un peu idéologique de retour aux sources du scoutisme,
Baden-Powell, et tout ça, par rapport à l'ancienne centrale qui,
vous le savez, a dû s'inféoder aux Scouts du Canada et qui est
devenue une très grosse affaire bureaucratique. Alors, ces
éclaireurs veulent s'éloigner de cette bureaucratie et essayer de
revenir aux sources du scoutisme, ce que, personnellement, je trouve assez
sympathique. C'est un mouvement qui paraît très sain et j'aimerais
savoir si le ministre, pour le cas où il serait approché par ces
éclaireurs, n'estime pas qu'ils auraient droit eux aussi à u;i
encouragement de sa part, sur une base purement juste, la même chose que
les autres, per capita et rien de plus?
M. PHANEUF: Vous pouvez être assuré que, si c'est un
organisme québécois, qui colle à une
réalité, à un besoin québécois, il va
être reçu de la même façon que tous les organismes
qui viennent ici au Haut-Commissariat demander de l'aide, l'évaluation
va être faite en fonction de cette demande qui sera faite et, si
l'organisme représente des gens qui oeuvrent dans le milieu, s'il
représente des membres, on se penchera sur ses besoins de la même
façon qu'on se penche sur les besoins de tous les organismes.
M. MORIN: Bien. Je voudrais signaler au ministre qu'il y a là des
querelles par-dessus lesquelles il faut savoir passer, je crois, et ces
Eclaireurs du Québec semblent vouloir mettre en oeuvre un scoutisme
vrai, de retour aux racines. C'est du moins ce que m'apprend le dossier complet
qu'ils m'ont fait parvenir. Cela leur vaut bien des difficultés dans le
milieu scout; je crois qu'ils ont vraiment besoin d'être
encouragés à l'heure actuelle. C'est tout ce que j'avais à
dire sur ce chapitre. Peut-être que le député de Lafontaine
a d'autres questions.
M. LEGER: Oui.
M. TETLEY: Au sujet des scouts, il y avait, dans mon temps, les
scouts...
M. LEGER: II y a longtemps de ça? M. TETLEY: Pas tellement
longtemps. M. CARON: Cela fait environ dix ans.
M. TETLEY: Parce que j'étais chef scout aussi, louveteau et
scout. Il y avait deux associations, l'Association des scouts du Canada et
aussi les scouts catholiques...
M. MORIN: La Fédération des scouts catholiques du
Québec...
M. TETLEY: Oui.
M. MORIN: ... qui est sûrement l'organisme auquel était
affilié le ministre aussi.
M. TETLEY: Mais les $72,000 étaient donnés à quelle
fédération?
M. PHANEUF: L'Association canadienne des scouts.
M. TETLEY: L'association canadienne, non pas la Fédération
des scouts catholiques du Québec.
M. PHANEUF: On me signale qu'on a demandé de changer cette
identité. C'est l'Association des scouts, ce qui deviendra la
Fédération, à toutes fins pratiques,
québécoise des scouts avec les affiliations, avec les structures
sur le plan international par la suite.
M. MORIN: II se présente des difficultés, M. le ministre.
Je crois qu'il faudra que vous examiniez ce dossier. La
Fédération des scouts catholiques, pour des raisons d'ordre
financier, à un moment donné, s'est en quelque sorte
inféodée à la Boy Scout du Canada.
M. TETLEY: En quelle année?
M. MORIN: Cela fait au moins douze ou treize ans. Parce que j'ai
été dans le dossier, à cette époque, comme
conseiller juridique de la fédération et, depuis ce temps, elle a
fait partie des scouts du Canada.
La question du ministre des Institutions financières est
fondée. Est-ce que ces $72,000 allaient aux scouts du Canada ou à
un organisme autonome autrefois appelé Fédération des
scouts catholiques?
M. PHANEUF: C'est purement au niveau de l'identité que cela
fausse un peu la conception. Car effectivement, l'Association canadienne
oeuvrait et militait dans le Québec. C'est pour cela qu'on a
demandé à l'association de modifier son identité pour
donner cette identité sur le plan québécois. On y tient,
on l'a fait à peu près avec tous les organismes. Vous savez,
à un moment donné, on a fait beaucoup de chartes. On y allait un
peu rapidement et il y a des organismes purement québécois qui se
donnaient cette identité canadienne. Cela a créé
énormément de problèmes et on a tenté, on est en
train de compléter cette uniformisation des identités.
M. MORIN: Oui, c'est la Boy Scout qui recevait... Ce que vous appelez
les scouts du Canada, c'est la...
M. PHANEUF: Non.
M. MORIN: Ce n'est pas la Boy Scout.
M. PHANEUF: C'est différent, c'est l'association canadienne qui
n'est pas le Boy Scout Association.
M. MORIN: ... qui est affiliée à la Boy Scout...
M. PHANEUF: C'est cela.
M. MORIN: ... et qui est distincte.
M. PHANEUF: C'est cela.
M. MORIN: C'était, en réalité, dites-vous, un
organisme québécois?
M. PHANEUF: Oui.
M. MORIN: Alors, cet organisme va maintenant changer son nom pour que
son appellation corresponde davantage à ce qu'il est
réellement?
M. PHANEUF: C'est cela.
M. MORIN: C'est cet organisme qui va recevoir la subvention pour
l'année courante?
M. PHANEUF: L'association.
M. MORIN: Mise à part la question des Eclaireurs du Québec
que j'ai soulevée.
M. PHANEUF: Qui est un autre organisme.
M. MORIN: Est-ce que vous savez combien il y a de garçons dans
l'Association des scouts du Québec?
M. PHANEUF: Non.
M. MORIN: Est-ce que je pourrais demander à l'un des adjoints du
ministre de trouver ce renseignement, pour demain, par exemple, de le
communiquer soit à celui qui sera là demain matin? C'est
seulement pour se faire une idée de ce que cela représente per
capita. D'accord?
M. TETLEY: Peut-être pourriez-vous trouver le nombre de scouts
anglophones québécois dans l'autre association, parce que si vous
étiez le conseiller juridique de votre association, j'ai
été, pendant dix ans, le conseiller juridique des scouts
anglophones la Boy Scout Association et j'ai même
incorporé la Boy Scout Association of Quebec.
M. LEGER: Est-ce que les Boy Scouts de Québec ne
représentaient pas le reste du Québec et les scouts de
Montréal n'étaient-ils pas justement les scouts du
Québec?
M. TETLEY: Non.
M. MORIN: Les scouts de Montréal faisaient partie de
l'Association des scouts du Canada.
M. TETLEY: C'est cela, mais il y avait peut-être deux fois plus de
scouts anglophones au Québec que de scouts francophones.
M. MORIN: Est-ce que l'Association des scouts anglophones du
Québec reçoit une subvention?
M. TETLEY: Ils n'ont rien. Ils n'ont pas reçu de subvention.
C'est un de mes petits problèmes. Ils n'ont rien reçu.
M. MORIN: Ils sont combien? M. TETLEY: De mémoire, j'ai...
M. MORIN: Je vois que vous allez avoir à quitter les associations
scoutes, M. le ministre.
M. TETLEY: Oui.
M. LEGER: Est-ce que la Fédération des oeuvres de
charité ne subventionne pas aussi un de ces deux organismes de
scouts?
M. TETLEY: Je crois qu'elle subventionne les deux.
M. PHANEUF: Ils ont des sources différentes de revenu, c'est
sûr.
M. LEGER: Les deux en ont besoin d'ailleurs.
M. TETLEY: Certainement les deux. M. MORIN: C'est terminé.
M. LEGER: M. le Président, je continue. Il y a 17 organismes
membres de la Confédération des loisirs du Québec qui ont
manifesté le désir de participer au festival de la jeunesse
francophone. Est-ce que le Haut-Commissariat en a tenu compte, dans
l'établissement des subventions...
M. PHANEUF: Au niveau du festival de la jeunesse, le budget est de
$1,500,000 ou à peu près. Disons que $900,000 viennent du
fédéral, $600,000 viennent de la province de Québec, et la
partie culturelle est financée par les Affaires culturelles. Il faudrait
demander, lors de l'étude des crédits du ministère des
Affaires culturelles, ce qu'il finance dans le domaine du festival de la
jeunesse.
M. LEGER: Le Haut-Commissariat lui-même, c'est combien?
$600,000?
M. PHANEUF: Non. On n'a pas d'argent. On ne finance pas le festival.
M. LEGER: Tantôt, M. le Président, j'avais commencé
une question, et on a été évincé.
Je parlais des mesures que le ministre entend prendre pour arriver
à favoriser des protocoles d'entente pour l'utilisation conjointe des
équipements entre les municipalités et les commissions scolaires.
Vous m'avez parlé de 250 protocoles d'entente qui avaient
été signés.
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Comment ces protocoles ont-il été
établis? Est-ce qu'il y a des critères communs?
M. PHANEUF: On s'aperçoit qu'il y a quand même une certaine
standardisation, mais c'est laissé à la discrétion des
municipalités et des commissions scolaires compte tenu des
disparités et des besoins qui sont différents, mais dans
l'ensemble, l'esprit même des protocoles demeure à peu près
le même et les variantes sont au niveau des équipements.
M. LEGER: Mais quelle est la qualité de l'entente concernant soit
l'accessibilité ou les programmes offerts à la population?
M. PHANEUF: Dans la majorité des cas, les ententes sont faites au
niveau des échanges de services. On ne transfère pas des montants
mais on reconnaît que la municipalité offrira tel service à
la commission scolaire en retour de tel service offert par l'autre partie, ce
qui n'engage pas des sommes d'argent. C'est ce qui devient
intéressant.
M. LEGER: Quelles couches de la population et quelle clientèle
selon l'âge sont touchées par ces 250 protocoles d'entente
déjà signés?
M. PHANEUF: Sur le plan de l'animation, je pense que tous les âges
sont touchés parce qu'à partir du moment où la
municipalité prend la relève de l'animation de certains
équipements sportifs, c'est donc ouvert à toute la population et,
le soir, vous retrouverez des adultes qui vont faire du badminton, qui vont
pratiquer toutes sortes de disciplines sportives.
M. LEGER: Et au point de vue des couches de la population, est-ce qu'il
y a des quartiers défavorisés là-dedans?
M. PHANEUF: Oui, dans les zones défavorisées du secteur de
Montréal, il y a beaucoup de protocoles qui ont été
signés en collaboration avec le Service des loisirs de Montréal,
qui est un gros service de loisirs et qui a comme budget $22 millions,
actuellement, quand même.
M. LEGER: C'est subventionné par le Haut-Commissariat à la
Jeunesse, aux Loisirs et aux Sports?
M. PHANEUF: Absolument pas.
M. LEGER: Les $22 millions sont subventionnés par la
Fédération des oeuvres?
M. PHANEUF: Les $22 millions sont pris à même les taxes de
la ville de Montréal. C'est un budget, un service qui relève
directement du Service des loisirs de Montréal.
M. LEGER: Oui. Je parlais du CRL de Montréal.
M. PHANEUF: Ah non! Le CRL de Montréal est autre chose. Il a
à voir à la coordination sur le plan de l'animation pour les Jeux
du Québec, etc., parce que la vocation du CRL de Montréal est un
peu différente sur le plan de l'animation que d'autres CRL à
l'extérieur, compte tenu que c'est strictement en milieu urbain et
surtout, si on regarde les sommes affectées par tête d'habitant
comparativement à des CRL à l'extérieur de
Montréal, cela va de soi qu'il y a un grand décalage à
cause de cela justement.
M. LEGER: Quel est le montant qui est donné au CRL de
Montréal?
M. PHANEUF: Je peux vous donner les montants. Montréal
reçoit $128,364.
M. LEGER: Quelles sont les périodes de l'année où
ces équipements sont accessibles à la population, je parle des
équipements, à la suite des protocoles d'entente?
M. PHANEUF: C'est censé être douze mois par année.
Les protocoles sont signés pour que les municipalités prennent la
relève de l'animation des équipements en dehors des temps
scolaires. Les temps scolaires n'étant pas présents les fins de
semaine, le soir et durant la période d'été, ce sont donc
les périodes qui sont prises en main par les municipalités.
M. LEGER: Y a-t-il du personnel spécialisé
particulièrement affecté à la population, à ce
moment?
M. PHANEUF: Pour les municipalités qui ont assez d'argent dans
leur budget pour se permettre des permanences, oui. Il y a d'autres
municipalités qui prennent la relève au niveau de l'animation des
parcs, mais engagent des moniteurs à temps partiel, seulement pour la
saison de l'été. D'ailleurs, même la ville de
Montréal le fait. Elle n'a pas en permanence des moniteurs pour tous les
terrains de jeux et pour toute l'animation qu'elle fait. Il y a des
disparités énormes entre les municipalités, compte tenu
des richesses et des capacités de faire de certaines
municipalités.
M. LEGER: Dans ces protocoles d'entente, est-ce que le Haut-Commissariat
a l'intention d'aider les municipalités qui n'ont pas les moyens de le
faire?
M. PHANEUF: On revient à ce qu'on discutait tantôt,
à partir d'une programmation qui pourrait être mise de l'avant,
lorsqu'on aura des protocoles d'entente de signés dans à peu
près toutes les municipalités où la municipalité
est assez importante pour se permettre cette animation. Je l'ai dit, cela va
être difficile dans certains cas où la municipalité n'a que
200 de population. Elle n'a pas assez de pouvoirs de taxation pour se permettre
aucune permanence. L'animation devient plus difficile. On verra cette animation
centralisée peut-être dans une municipalité à
vocation régionale, etc.
M. LEGER: Maintenant, le ministre peut-il donner des précisions
sur le projet de loi de la Commission athlétique promise maintenant
depuis deux ans? Est-ce que cette loi couvrira autant le sport professionnel
que le sport amateur?
M. PHANEUF: La loi sur la Commission athlétique, les
dernières études sont terminées et elle est à
l'impression. Elle devrait être déposée en Chambre dans les
prochains jours. La loi couvre tous les sports amateurs et professionnels.
M. LEGER: Les deux. Si on couvre le sport professionnel, comment le
ministre entend-il statuer sur le football professionnel au Québec avec
la loi de...
M. PHANEUF: On va statuer non pas sur la gestion, à savoir si une
ligue américaine ou une ligue mondiale va venir à
Montréal, mais plutôt sur le genre de spectacles sportifs qu'on va
tenir. La juridiction de la Commission athlétique doit se limiter
à ce que les combats de lutte ou de boxe ou les match de football soient
en fonction des règles de l'art, si on veut. Et non pas savoir si on va
accepter ou non... On pourrait peut-être en arriver à cela
éventuellement, compte tenu du nombre de permis. Un peu comme la
Régie des alcools fait dans l'émission de ses permis, à
savoir s'il y a tant de permis d'octroyés à tant
d'épiceries, s'il y en a suffisamment pour répondre à un
besoin. Cela devient discrétionnaire, cette émission des permis.
Il y a des choses comme cela qui pourraient être mises de l'avant, mais
le cas du football sur le plan québécois n'a pas encore
été signalé.
M. LEGER: Mais de quelle façon, étant donné qu'on
parle des règles de l'art, le ministre entend-il statuer sur la ligue
professionnelle telle que pratiquée présentement au
Québec? Je pense que le ministre s'est indigné en Chambre
justement là-dessus, dernièrement.
M. PHANEUF: Je ne me suis pas indigné en Chambre à ce
sujet.
M. LEGER: Non, du style de spectacle qu'on avait au niveau de la lutte,
je pense que vous aviez répondu...
M. PHANEUF: Ah oui! au niveau de la lutte.
M. LEGER: Oui.
M. PHANEUF: J'ai dit que certains matches de lutte qui sont tenus en
dehors des endroits où il y a déjà une commission
athlétique, pour moi ça tombait dans un cirque qui peut
même être nocif quant à moi. Il y a une énorme
publicité quand on voit des gens couverts de sang et qui s'assomment
à coups de chaise, etc. Ce n'est pas le genre de spectacles que l'on
doit se permettre quant à moi.
M. LEGER: Vous allez statuer là-dessus?
M. PHANEUF: Oui. Je pense qu'on ne devrait même pas donner de
permis pour ce genre de spectacles. Je vais aussi loin que ça. Je me
prononce d'une façon bien catégorique là-dessus.
M. LEGER: D'accord. Est-ce que cette loi fixera aussi un âge
minimum pour les athlètes amateurs désirant devenir
professionnels?
M. PHANEUF: Les âges sont toujours sanctionnés par les
fédérations intéressées. Il s'agit de voir dans la
mise en application à partir du moment où on fait boxer des
jeunes sur le plan professionnel que les jeunes n'obtiennent pas de cartes
doubles, qu'ils ne boxent pas sous de faux noms. Ce seront des pouvoirs qui
seront définitivement donnés et qui existent dans les commissions
athlétiques actuelles.
Je compte donc sur les règlements et sur les normes de la
commission athlétique au niveau de la province.
M. LEGER: Mais je ne parlais pas nécessairement de la lutte ou de
la boxe, mais aussi du hockey. L'Association mondiale de hockey professionnel
ne respecte pas les ententes de la fédération canadienne, elle va
recruter des moins de 18 ans. Est-ce que vous allez statuer
là-dessus?
M. PHANEUF: La loi va permettre à la commission athlétique
de statuer si besoin il y a, dans tous les domaines, dans tous les sports au
Québec, autant du côté amateur que du côté
professionnel. A partir du moment où on signalera un besoin particulier,
une lacune, à la commission athlétique, elle aura les pouvoirs de
statuer.
Dans un premier temps, je n'ai inclus que trois sports, mais tous les
sports vont être en annexe de la loi et on n'aura pas à revenir en
Chambre à chaque fois pour donner des permissions ou augmenter le nombre
de sports à la commission athlétique.
La commission athlétique aura tous les pouvoirs, selon les
besoins; parce que, à ce propos, il y a deux ans, le "roller derby", on
n'en parlait pas. Mais c'est devenu quelque chose. Je ne suis pas certain que
le "roller derby" soit un sport que je veux reconnaître au Québec
comme un sport valable, je ne suis pas certain que je veuille qu'on
émette des permis pour tenir ce genre de compétitions.
Ce sont des choses qui sont d'actualité en 1974, qui n'y seraient
peut-être pas... le "roller derby" peut perdre sa popularité et
tomber dans l'oubli dans un an ou deux, et une nouvelle discipline qu'on ne
prévoit pas actuellement pourrait apparaître. Je veux que la
commission athlétique ait cette souplesse pour s'ajuster en fonction des
besoins.
M. LEGER: Mais est-ce la commission athlétique qui va
elle-même faire ses règlements ou si, dans la loi, on mettrait des
dents pour empêcher les choses que vous dites?
M. PHANEUF: Les dents existeront dans la loi, excepté que c'est
au niveau d'une réglementation comme ça se fait tout le temps au
niveau de la réglementation, selon les besoins qu'on peut ajuster.
M. LEGER: La réglementation est faite par le ministère ou
par la commission athlétique?
M. PHANEUF: Par la commission athlétique et elle peut
l'être aussi de concert avec le ministère, parce que ce sont des
règlements qui doivent être acceptés selon la loi par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. LEGER: Tantôt on a parlé de la Fédération
du sport scolaire. Est-ce que le ministre peut déposer devant cette
Chambre le dossier complet de la Fédération du sport scolaire du
Québec, c'est-à-dire le contenu des programmes, étant
donné qu'il est dans le même ministère, dans le domaine de
l'éducation? Est-ce qu'il peut déposer les montants exacts
accordés à ce mouvement pour l'exercice 1973/74, les montants
exacts accordés à ce mouvement pour l'exercice 1974/75 dans votre
budget actuel et quels services s'occupent de ce dossier dans votre
ministère?
M. PHANEUF: Je peux même donner immédiatement les montants
qui ont été affectés l'an passé. Pour les montants
à être accordés dans l'année en cours,
l'évaluation des dossiers, compte tenu des calendriers, ne sont pas
entièrement terminés. Je ne pourrais pas donner actuellement les
montants à être accordés cette année aux sports
scolaires, l'évaluation des programmes n'est pas terminée.
M. LEGER: Pour 1973/74, vous l'avez?
M. PHANEUF: Oui. Pour 1973/74, la Fédé- ration du sport
scolaire a reçu un montant de $126,550, l'Association du sport
universitaire du Québec a reçu un montant de $27,600, la
Fédération du sport collégial du Québec a
reçu un montant de $56,000 et l'Association des professionnels de
l'éducation physique, $38,000.
M. LEGER: $56,000?
M. PHANEUF: $38,000. $56,000, c'était au niveau du sport
collégial.
M. LEGER: Est-ce que le ministre a fait quelque chose concernant les
subventions à la Palestre nationale qui a eu des problèmes et qui
a été obligée de vendre sa bâtisse à
l'Université du Québec? Je pense que c'est malheureux parce que
la Palestre nationale, c'est un endroit où les haltérophiles
faisaient un entraînement régulier ainsi que plusieurs autres
athlètes. Je pense au ballon volant, au ballon-panier.
M. PHANEUF: Nous sommes bien conscients du problème, mais nous
sommes en train de mettre sur pied un centre d'entrafnement qui va s'appeler le
Centre Canadair. On va utiliser un des hangars de Canadair qui nous est
prêté par la compagnie pour créer un véritable
centre d'entrafnement pour certaines fédérations sportives dont
l'haltérophilie. Cela répond en partie à la question. La
préoccupation du gouvernement par rapport à la Palestre
nationale... L'immeuble de la rue Cherrier s'est avéré, si on
parle de natation, inadéquat. Il y a un tas d'installations qui sont
désuètes. J'ai été membre de la Palestre vers 1940,
je faisais partie de l'équipe de polo, etc. Cela fait des années
que ce centre existe et il aurait coûté des sommes assez
astronomiques pour refaire la Palestre et la rendre adéquate aux normes
actuelles. Je pense que la corporation de la Palestre, si elle a
décidé de vendre, c'est parce qu'elle-même a
réalisé que ce n'était pas tout à fait ce qu'il
fallait actuellement.
M. LEGER: Vous allez déposer le contenu des programmes parce que
j'ai demandé le contenu des programmes que vous n'avez certainement pas
ici.
M. PHANEUF: Oui. On va déposer le contenu des programmes.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut déposer devant cette
commission le dossier complet de l'Association des professionnels de
l'activité physique du Québec, le contenu des programmes d'abord,
les montants exacts en 1973/74. Je pense que vous avez dit que c'était
$60,000 tantôt?
M. PHANEUF: Le montant de l'Association des professionnels de
l'activité physique du Québec pour l'an passé était
de $38,000.
M. LEGER: C'est ça que vous venez de dire. Les $60,000 de cet
après-midi, qu'est-ce que c'était? Ce n'était pas pour
l'APAPQ, ce dont vous avez parlé pendant que le ministre de l'Education
était là?
M. PHANEUF: Je m'excuse, mais la mémoire me fait
défaut.
M. LEGER: Cet après-midi, j'ai posé la question pour
l'APAPQ, vous avez parlé de $60,000, c'était pour l'année
passée?
M. PHANEUF: II y a un autre montant qui vient du ministère de
l'Education et qui est de $105,000, qui est le programme de l'animation fait
par l'APAPQ, mais à l'intérieur du programme du ministère
de l'Education.
M. LEGER: C'est $38,000? M. PHANEUF: $38,000.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut déposer le contenu du
programme en même temps?
M. PHANEUF: Oui.
M. LEGER: Pour 1974/75, est-ce que le budget est fait?
M. PHANEUF: II n'est malheureusement pas terminé parce que, je
l'ai dit tantôt, il y a des éléments qui sont encore en
discussion. Je ne dis pas qu'il existe un programme comme tel mais on est en
train de voir l'ampleur qu'on va donner à ça selon les
possibilités.
M. LEGER: Autant pour l'APAPQ que pour la Fédération des
sports scolaires du Québec, quel service s'occupe de ce dossier?
M. PHANEUF: C'est le service des sports. M. LEGER: Le service des sports
dans les...
M. PHANEUF: Dans le Haut-Commissariat, sous la direction de M. Guy
Desrosiers.
M. LEGER: Concernant le programme de promotion olympique dans le milieu
scolaire, quel est le contenu du programme?
M. PHANEUF: On pourrait déposer le dossier complet sur le contenu
de ce programme.
M. LEGER: Ainsi que les montants qui vont à chaque partie du
programme, c'est possible, c'est détaillé?
M. PHANEUF: Décorticage complet du budget, oui.
M. LEGER: Oui. Est-ce que vous avez en même temps le nombre
d'étudiants susceptibles d'être touchés par ce
programme?
M. PHANEUF: Prévision incluse.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a eu une étude de marketing avant la
mise sur pied de ce programme?
M. PHANEUF: C'est $105,000.
M. LEGER: Sur quoi s'est-on basé pour dire que $105,000 c'est
bon, suffisant et que ce n'est pas en concurrence avec autre chose?
M. PHANEUF: C'est une évaluation qui a été faite en
collaboration avec le ministère de l'Education, le COJO, qui est le
Comité organisateur des jeux olympiques, et c'est à partir de ce
tour d'horizon, au Haut-Commissariat, qu'on est arrivé à fixer un
chiffre et qu'on a donné un mandat.
M. LEGER: M. le Président, j'ai encore beaucoup de questions
intéressantes pour le ministre, est-ce qu'on peut ajourner nos travaux
à demain matin? Il est déjà onze heures moins trois.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La commission ajourne ses travaux à
demain, dix heures?
M. LEGER: Dix heures trente, peut-être, comme vous voulez?
LE PRESIDENT (M. Pilote): Dix heures, demain matin.
M. LEGER: Dix heures, dix heures trente.
M. PHANEUF: Est-ce que je peux permettre une question au
député? Est-ce qu'il prévoit que, si on débute
à dix heures, on va avoir assez de temps pour terminer nos travaux selon
le nombre de questions?
M. LEGER: Je pense que, si on commençait même à dix
heures et demie, on pourrait finir pour midi.
M. PHANEUF: Cela va peut-être nous donner un peu plus de temps,
surtout aux fonctionnaires de préparer les documents pour le
dépôt de demain. D'accord?
M. LEGER: Pour dix heures et demie, demain matin.
LE PRESIDENT (M. Pilote): La commission ajourne ses travaux à dix
heures et demie, demain matin.
(Fin de la séance à 23 h 2)