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(Dix heures sept minutes)
Le Président (M. Hamel): À l'ordre, s'il vous
plaît! Alors, je déclare la séance de la commission de
l'éducation ouverte. Le mandat de cette commission est d'entendre les
intéressés et de procéder à l'étude
détaillée des projets de loi d'intérêt privé
228, Loi modifiant la Loi sur la Corporation de l'École des hautes
études commerciales de Montréal, et 272, Loi concernant certains
immeubles des divisions d'enregistrement d'Artha-baska, de Bécancour et
de Nicolet.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Gobé
(LaFontaine) est remplacé par M. Cusano (Viau); Mme Hovington (Matane)
par M. Beaudin (Gaspé) et M. Tremblay (Rimouski) par M. Brodeur
(Shefford).
Le Président (M. Hamel): Merci. J'aimerais vous rappeler
brièvement les règles de l'étude des projets de loi
privés. Alors, le député proposeur, le ministre, le
porte-parole de l'Opposition officielle et les membres qui le désirent
seront invités à faire des remarques préliminaires. Le
requérant exposera ensuite les grandes lignes du projet de loi, en vue
d'en faire ressortir le bien-fondé. Les membres pourront ensuite
échanger avec nos invités, et, enfin, nous procéderons
à l'étude article par article du projet de loi.
Projet de loi 228
J'appelle donc l'étude du projet de loi 228, Loi modifiant la Loi
sur la Corporation de l'École xles hautes études commerciales de
Montréal.
Alors, comme nos requérants ont déjà pris
place...
M. Chagnon: C'est vous, le parrain. Vous pourriez dire un
mot.
Le Président (M. Hamel): M. le ministre, j'allais
justement vous dire que je suis très heureux de cet... je ne dirais pas
de cet accident de parcours, mais d'être le parrain de ce projet de loi,
j'en suis très heureux. Je dois vous expliquer que...
M. Brassard: Vous êtes en conflit
d'intérêts...
Remarques préliminaires M. André J.
Hamel, président
Le Président (M. Hamel): Bien, voilà, M. le
député de Lac-Saint-Jean, ce sera très bref. Vous savez
qu'on préside toujours avec une très grande équité
ici, à la commission de l'éducation et dans les autres. Alors,
écoutez. C'est avec plaisir que j'ai accepté d'être le
parrain du projet de loi de l'École des hautes études
commerciales. C'est qu'à ce moment-là, comme vous savez, seul un
député peut présenter un projet de loi. Alors,
l'École des hautes études commerciales étant située
dans le beau comté d'Outremont, le ministre ne pouvait le faire. Comme
j'étais, à cette époque, adjoint parlementaire de la
ministre de l'Enseignement supérieur, on m'a demandé d'accepter
cette tâche agréable, ce que j'ai fait. (10 h 10)
Donc, écoutez, trêve de paroles, de plaisanteries,
j'inviterais maintenant le ministre de l'Éducation à nous donner
quelques remarques préliminaires, s'il vous plaît.
M. Jacques Chagnon
M. Chagnon: D'abord, M. le Président, je tiens à
remercier les représentants des HEC, M. Guertin, M. Lacombe, M. Duquette
ainsi que Me Paquette, qui les accompagne et qui est leur procureur dans ce
dossier.
Je serai bref, M. le Président, parce que le dossier qui nous est
présenté ici, ce matin, est un dossier relativement limpide.
L'École des hautes études commerciales est le seul organisme
universitaire qui n'a pas son propre régime de retraite, et, qu'on
vienne aujourd'hui nous signaler qu'il est plus facile de régler les
problèmes, parfois, de relations de travail, mais, à tout le
moins, de collaboration avec ses employés en contrôlant son
régime de retraite, ça ne m'apparaît pas une mauvaise
idée.
Il y a déjà, sauf erreur, deux régimes de retraite
pour les employés des HEC, dépendamment probablement de leur
âge. Avant le 1er juillet 1973, si ma mémoire est fidèle,
tout le monde était sur le RRF et, après le 1er juillet 1973,
sauf ceux qui ont décidé de changer a posteriori, il était
sous le nouveau régime, qui était le RREGOP. Mais, en ce qui nous
concerne, c'est évident que vous avez pu peut-être être
insatisfaits, d'une certaine façon, de la gestion paritaire du RREGOP ou
du RRE, parce qu'il s'agissait, évidemment, dans cette administration
paritaire... Vous n'en étiez pas nécessairement partie lorsque
nous avons pris certaines décisions comme gouvernement, et tous les
gouvernements qui se sont succédé depuis une quinzaine
d'années vous ont obligés à un certain encarcanement dans
l'organisation des décisions qu'ils ont prises. C'est un peu cette
libération que vous venez nous demander aujourd'hui, et je suis tout
à fait gré quant à cette demande, M. le Président.
Ce sera tout.
Le Président (M. Hamel): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lac-Saint-Jean, avez-vous quelques remarques?
M. Jacques Brassard
M. Brassard: Bien, rien de spécial. Je souhaite la
bienvenue aux représentants de l'École des hautes études
commerciales. On va examiner leur projet de loi avec beaucoup d'attention, et
j'accepte que vous conti-nuiiez de présider la commission, M. le
Président.
M. Chagnon: Malgré tout, M. le député de
Lac-Saint-Jean, malgré tout.
M. Brassard: Malgré tout, pour la simple raison qu'en
vertu de nos règles, vous le savez et tout le monde le sait, on peut
parrainer un projet de loi sans être d'accord avec son contenu ou sans
prendre parti pour son contenu.
M. Chagnon: Sans prendre parti.
M. Brassard: Alors, donc, je présume que vous demeurez
neutre.
M. Chagnon: Neutre.
Le Président (M. Hamel): Alors, M. le député
de Lac-Saint-Jean, je vous remercie de votre généreuse
compréhension.
J'inviterai maintenant M. le directeur, Jean Guertin, à nous
présenter ses invités et j'appellerai ensuite le projet de
loi.
Auditions Exposé des requérants
M. Guertin (Jean): Merci, M. le Président. Alors, je vais
être bref, d'autant plus que certaines des choses qui ont
été mentionnées déjà, évidemment,
entre autres par M. le ministre de l'Éducation, correspondent
parfaitement bien à l'idée que nous vous apportons
aujourd'hui.
Pour nous, cette rencontre aujourd'hui, à laquelle vous nous avez
conviés et pour laquelle nous vous remercions, dans le fond, c'est la
fin d'une assez longue marche, mais aussi d'une très belle collaboration
avec les gens ici, à Québec au niveau politique, mais
aussi au niveau de la fonction publique qui ont très bien compris
le genre de préoccupation dans laquelle l'École fonctionnait et
qui, en même temps, par ailleurs, se sont assurés au travers de
cette collaboration-là que les intérêts des uns et des
autres, là-dedans, étaient bien pris en compte et correctement
pris en compte.
Comme M. le ministre l'a dit, pour nous, c'est une affaire
d'équité et aussi d'efficacité. La question de
l'équité a été, je pense, très bien
mentionnée. Les gens qui travaillent à l'École des hautes
études commerciales sont les seuls membres de la communauté
universitaire au Québec qui n'ont pas accès à leur propre
régime de retraite. Ce n'est pas que nous sommes insatisfaits de la
qualité de la gestion des deux régimes, comme vous l'avez
mentionné, dans lesquels nos employés sont actuellement
impliqués. C'est simplement qu'on est très à distance de
cela. Par exemple, l'École, cela va de soi, n'a aucune
représentation, comme employeur ou pour ses employés, sur aucune
des instances décisionnelles. Et, donc, certains ajustements, au niveau
de l'efficacité, mais aussi au niveau de l'équité du
système, ne peuvent pas être faits pour une maison toute petite
à l'intérieur d'un système qui est beaucoup plus
considérable. Et ce sont ces ajustements-là, je pense, qui
reflètent la personnalité de l'École des hautes
études commerciales et de ses employés, qui reflètent
également le type d'organisation dans lequel nous fonctionnons et le
type de personnel que nous recrutons. Ce sont ces ajustements-là, donc,
que nous souhaitons être en mesure d'apporter dans l'avenir.
Efficacité, maintenant. Vous y avez fait allusion, M. le
ministre. Dans les conditions actuelles, en particulier pour un employeur dont
une partie importante des revenus proviennent de l'État et qui souhaite,
évidemment, dans l'esprit, par exemple, de la loi 198, mais aussi dans
un esprit général d'efficacité et d'efficience,
gérer des carrières le mieux possible, le contrôle sur une
caisse de retraite contrôle paritaire, ça va de soi,
employé-employeur, c'est le projet que nous présentons
aujourd'hui devient un outil de gestion très efficace.
Par exemple, dans une maison comme chez nous, où il y a 180
professeurs de carrière à temps plein, nous sommes incapables, au
moment où on se parle, de gérer correctement une fin de
carrière de ce côté-là. Et c'est quelque chose qui
est fort différent de ce qu'on retrouverait dans d'autres organismes.
Et, donc, l'efficacité de la gestion, à ce moment-là,
à notre avis, serait fort bien servie par le projet de loi que nous vous
présentons. Je me permettrai maintenant, si vous m'en accordez la
permission, de demander à Me Paquette de vous présenter davantage
l'aspect peut-être plus légal des choses, puisque sa
compétence est bien plus grande que la mienne dans ce
domaine-là.
Le Président (M. Hamel): Merci, M. Guertin. Maintenant, je
vous inviterais aussi à présenter les gens qui vous accompagnent
pour les fins de notre Journal des débats, s'il vous
plaît.
M. Guertin (Jean): Voilà. Le ministre l'avait fait, c'est
la raison pour laquelle je m'en étais abstenu, M. le
Président.
M. Chagnon: J'ai oublié l'actuaire.
M. Guertin (Jean): Alors, à mon extrême droite, M.
André Graveline, qui est actuaire-conseil chez Martineau,
Provencher.
Le Président (M. Hamel): Merci.
M. Guertin (Jean): À ma droite, Me Claude Paquette, de
chez Pépin, Létourneau, qui est le procureur de l'École;
à ma gauche, M. Adrien Lacombe, qui est le directeur de l'administration
et des finances à l'École des hautes études commerciales,
et, à mon extrême gauche, M. Jean-Denis Duquette, qui est le
secrétaire général de l'École des HEC.
Le Président (M. Hamel): Me Duquette, s'il vous
plaît.
M. Guertin (Jean): Me Paquette.
Le Président (M. Hamel): Paquette, pardon.
M. Paquette (Claude): Alors, M. le Président, le projet de
loi a pour but d'abord d'ajouter un pouvoir à l'École qu'elle
n'avait pas c'est l'article 10.1 c'est-à-dire celui
d'avoir un régime de retraite. Ce régime de retraite s'applique
au personnel qui sera embauché à l'École après le
31 mai 1994.
Ce régime de retraite permettra également de recevoir,
comme membres à part entière du régime, les personnels
actuels qui décideront eux-mêmes de faire partie du régime,
et l'article 52.1 prévoit que les personnes qui sont actuellement
à l'emploi de l'École et qui transféreront au
régime de l'institution recevront un régime au moins
équivalent, dès leur entrée, à celui qui
s'appliquait à eux à ce moment-là. En gros, c'est la
facture du projet de loi.
Le Président (M. Hamel): Merci. Est-ce qu'il y a des
questions du côté ministériel? Du côté de
l'Opposition? Non? Oui, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Je comprends bien que c'est facultatif,
c'est-à-dire que les employés ne sont pas tenus de faire partie
du régime de retraite que vous allez instaurer.
M. Guertin (Jean): Quand je mentionnais les fruits heureux de
cette collaboration que nous avons vécue avec les gens d'ici, soit du
ministère ou d'autres ministères, cela fait partie des choses
dont, d'entrée de jeu, nous avons convenu. Chaque personne a un choix
à faire, individuel. Et, par exemple, nous avons récemment
sondé nos employés sur ça et nous avons indiqué que
les personnes qui ne répondraient pas au sondage, puisque c'était
volontaire, seraient considérées comme ne souhaitant pas
transférer, au niveau du sondage. Environ 500 employés sur 600
ont indiqué leur intérêt pour le transfert à ce
moment-là.
M. Brassard: Dernière question avant de passer à
l'article par article. Vous excluez le personnel occasionnel. Le personnel
occasionnel ne bénéficie d'aucun régime de retraite, et ce
sera le cas par la suite aussi.
M. Guertin (Jean): C'est exact, M. le député.
M. Brassard: C'est la règle? C'est comme ça que
ça se passe dans toutes les universités?
M. Guertin (Jean): C'est un régime miroir, comme Me
Paquette vient de l'indiquer, donc cela fait partie des conditions actuelles
faites aux employés occasionnels de l'École. Il faut
peut-être voir, par ailleurs, qui sont ces employés occasionnels.
Ce ne sont peut-être pas les employés occasionnels qu'on
retrouverait dans d'autres types d'organisations. Ce sont essentiellement des
professionnels, plus souvent qu'autrement des anciens de l'École, plus
souvent qu'autrement des comptables, qui viennent nous donner un coup de main
dans l'enseignement le soir, qui portent le titre de chargé de cours,
mais qui ne sont pas des chargés de cours ils ne sont pas
syndiqués, bien sûr qui vivent de cela. Ce sont des gens
qui viennent nous donner un coup de main dans des secteurs d'enseignement
où leur pertinence, comme pédagogues, est fort importante, et ce
qui permet aussi à l'École, bien sûr, à la marge, de
faire des économies financières importantes. Donc, ces
gens-là ne souhaitent pas être impliqués
là-dedans.
M. Brassard: C'est le seul genre d'occasionnels que vous avez?
C'est un type assez particulier d'occasionnels, quoi.
M. Guertin (Jean): Peut-être que M. Lacombe pourrait... (10
h 20)
M. Lacombe (Adrien): Oui. C'est la plus grande masse
d'occasionnels. On a d'autres occasionnels, mais qui sont relativement peu
nombreux par rapport aux 450 chargés de cours dont on parle
maintenant.
Le Président (M. Hamel): Ça va? Merci.
Étude détaillée
J'appelle maintenant le préambule du projet de loi. Si M. Guertin
voulait nous mentionner le préambule de votre projet de loi.
M. Guertin (Jean): Alors: Attendu que la Corporation de
l'École des hautes études commerciales de Montréal a
intérêt à ce que certains pouvoirs lui soient
accordés. Voilà! C'est ça? C'est merveilleux.
Le Président (M. Hamel): Merci. C'est clair. J'appelle
maintenant l'article 1. Est-ce que le préambule est adopté?
Messieurs, madame, adopté?
M. Brassard: Adopté.
Régime de retraite de la Corporation Le Président (M.
Hamel): Très bien. J'appelle
l'article 1. Alors, si quelqu'un, le procureur ou M. Guertin voulait en
faire...
M. Paquette (Claude): La Loi sur la Corporation de l'École
des hautes études commerciales de Montréal (1987, chapitre 136),
modifiée par le chapitre 18 des lois de 1989 et par le chapitre 16 des
lois de 1992, est à nouveau modifiée par l'insertion,
après l'article 10, de l'article suivant: «10.1. La Corporation
peut établir, conformément à la Loi sur les régimes
complémentaires de retraite (L.R.Q., chapitre R-15.1), un régime
de retraite à prestations déterminées pour le
bénéfice du directeur, des professeurs et du personnel de
l'École, à l'exception des personnes occupant une fonction de
façon occasionnelle au sens de la Loi sur le régime de retraite
des employés du gouvernement et des organismes publics (L.R.Q., chapitre
R-10). «Ce régime s'applique aux personnes engagées
après le 31 mai 1994 et à celles qui, par l'effet de l'avis
prévu à l'article 52, auront choisi d'y participer.»
Le Président (M. Hamel): Est-ce que ça va?
Adopté? Pardon, M. le député de Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: C'est juste pour ma curiosité. Un
régime de retraite à prestations déterminées, c'est
quoi?
Une voix: M. Graveline.
M. Graveline (André): C'est un régime... Ici, c'est
pour identifier la catégorie de régimes qu'on peut créer.
Il n'en existe que deux: il existe des régimes à cotisations
déterminées qui sont des genres de REER, de régimes
enregistrés d'épargne-retraite, où on dépose des
montants qui s'accumulent dans un compte, ou des régimes à
prestations déterminées qui sont de la famille du RREGOP et du
REF et qui procurent des montants de rentes précis. On appelle ça
«à prestations déterminées». Donc, on
identifie, ici...
M. Brassard: On sait à l'avance quelles seront les
prestations.
M. Graveline (André): Les montants de rente. Donc, on
identifie ici une des deux catégories de régimes qui
existent.
Le Président (M. Hamel): Merci. Adopté? M.
Brassard: Adopté.
Dispositions transitoires et finales
Le Président (M. Hamel): J'appelle maintenant l'article
2.
M. Paquette (Claude): L'article 52 de cette loi est
remplacé par les articles suivants: «52. Le directeur, les
professeurs et le personnel de l'École en poste le 31 mai 1994, à
l'exception des personnes occupant une fonction de façon occasionnelle
au sens de la Loi sur le régime de retraite des employés du
gouvernement et des organismes publics (L.R.Q., chapitre R-10), continuent
à participer au régime de retraite des employés du
gouvernement et des organismes publics ou au régime de retraite des
fonctionnaires, selon le cas. «Toutefois, si la Corporation
établit un régime de retraite, ces personnes peuvent cesser de
participer au régime de retraite des employés du gouvernement et
des organismes publics ou au régime de retraite des fonctionnaires,
selon le cas, en transmettant un avis à cet effet à la Commission
administrative des régimes de retraite et d'assurances avant le 1er
octobre 1994. La personne qui transmet un tel avis avant cette date cesse de
participer à son régime le 31 mai 1994 et participe au
régime de retraite établi par la Corporation à compter du
1er juin 1994. «La Commission peut conclure avec la Corporation une
entente de transfert conformément à l'article 158 de la Loi sur
le régime de retraite des employés du gouvernement et des
organismes publics à l'égard des employés qui
transmettent, conformément au deuxième alinéa, l'avis qui
y est prévu, malgré le fait que ces employés ne passent
pas au service d'un autre organisme.»
Le Président (M. Hamel): Est-ce qu'on poursuit, messieurs
et mesdames?
M. Brassard: J'ai peut-être une question.
Le Président (M. Hamel): Oui, M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: C'est juste la question des dates, là. Je
trouve ça un peu curieux.
M. Paquette (Claude): Alors, le régime...
M. Brassard: C'est avant le 1er octobre qu'il faut... Donc, un
employé pourrait donner un avis, je ne sais pas, moi, le 20 septembre,
puis ça s'applique avant...
M. Paquette (Claude): Rétroactif au 31 mai.
M. Brassard: Oui. Pourquoi? Pourquoi ce n'est pas
simultané? Pourquoi ce n'est pas la même la date?
M. Paquette (Claude): C'est parce que vous auriez, à ce
moment-là... M. le député, vous auriez des participations
qui changeraient tous les jours. Un avis est donné le 1er juin, le 2
juin, le 3 juin, et ce serait des calculs différents à faire pour
chacun des employés...
M. Brassard: Ça serait trop compliqué pour...
M. Paquette (Claude): ...avec des dates de transfert
différentes.
M. Brassard: Ça serait trop compliqué à ce
moment-là?
M. Paquette (Claude): Administrativement. M. Brassard: Oui.
Ah!
Le Président (M. Hamel): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: Simplement j'espère que ça ne se
produira pas comme cas mais je pense que, dans votre régime de
retraite, il y a une prestation qui peut être donnée au conjoint
survivant. Alors, advenant le cas où, dans cette période, le
bénéficiaire disparaît, est-ce que le conjoint survivant
pourrait choisir de changer de régime?
M. Paquette (Claude): Au point de vue légal, je vous
réponds qu'un bénéficiaire a un choix à poser et,
tant qu'il ne l'a pas posé, il ne fait pas partie du nouveau
régime.
M. Gautrin: La succession ne peut pas le poser pour lui.
M. Paquette (Claude): Je ne pense pas que ce soit transmissible
à ses héritiers, à son conjoint.
M. Gautrin: Merci.
Le Président (M. Hamel): Ça va? On poursuit? M.
Paquette.
M. Paquette (Claude): L'article 52.1...
Le Président (M. Hamel): Oui? Je m'excuse. M. le
député.
M. Brassard: S'il vous plaît. Le dernier alinéa, on
dit: «La Commission peut conclure». Donc, c'est une simple
possibilité.
M. Paquette (Claude): En fait, c'est un pouvoir qu'on donne
à la Commission.
M. Brassard: Donc, on peut concevoir qu'il peut ne pas y avoir
d'entente, aussi.
M. Paquette (Claude): Théoriquement, c'est possible. Mais,
d'un autre côté, il faut que l'article soit là parce que la
Commission, habituellement, peut conclure des ententes pour des personnes qui
quittent le type d'emploi qui était couvert. Dans notre cas, les
personnes ne quittent pas le type d'emploi qui est couvert, mais c'est
plutôt.
M. Brassard: Us changent de régime de retraite.
M. Paquette (Claude): ...qu'elles changent de régime.
Alors, il fallait donner un pouvoir à la Commission de pouvoir faire
cette entente-là, même si l'employé ne quitte pas son type
d'emploi qui était couvert.
Théoriquement, M. le député, si la Commission
décidait de ne pas conclure d'entente, c'est vrai que ça
paralyserait le système. Mais je pense que c'est un «peut»
qui doit être un petit peu plus obligatoire que facultatif.
M. Brassard: C'est un «peut» qu'on doit
considérer comme un «doit».
M. Paquette (Claude): Je l'espère.
M. Brassard: Pourquoi ne met-on pas «doit»,
d'abord?
Le Président (M. Hamel): La question est posée.
M. Brassard: C'est un peu curieux. Pourquoi ne met-on pas:
«La Commission doit conclure»?
M. Paquette (Claude): Je pense qu'au nom de l'École, moi,
je n'aurais pas d'objection à ce que ce soit un «doit».
M. Guertin (Jean): M. le député, la collaboration a
été tellement correcte que ce «peut»-là, pour
nous, est une parole d'honneur, si je peux m'exprimer ainsi. Il ne nous causait
pas d'angoisse.
M. Brassard: Avec la Commission.
M. Guertin (Jean): Mais, si vous nous suggérez de mettre
le «doit», ça nous va bien.
M. Brassard: Une simple interrogation que je me pose. Moi, il me
semble... en tout cas.
Le Président (M. Hamel): Très bien. L'article
52.1.
M. Paquette (Claude): «52.1 Le régime de retraite
établi par la Corporation doit prévoir, à l'égard
des personnes qui participaient au régime de retraite des
employés du gouvernement et des organismes publics ou au régime
de retraite des fonctionnaires, selon le cas, et qui, par l'effet de l'avis
prévu à l'article 52, ont choisi de participer au régime
de retraite établi par la Corporation, des droits au moins
équivalents à ceux prévus, le 31 mai 1994, au
régime auquel ils participaient. «Toutefois, le premier
alinéa ne s'applique pas, à l'égard du service accompli
après le 31 mai 1994, si la Corporation et les personnes qui participent
en décident ainsi.»
Le Président (M. Hamel): Ça va?
M. Brassard: En fait, ça assure un plancher,
là?
M. Paquette (Claude): C'est ce qu'on appelle un régime
miroir. C'est-à-dire qu'ils ont exactement ce qu'ils avaient pour les
prestations qu'ils ont versées jusqu'au 31 mai. Ils peuvent avoir plus,
mais ils ont au moins cet équivalent-là jusqu'au 31 mai.
M. Brassard: Ça va.
Le Président (M. Hamel): Ça va? Merci. L'article
52.2. Me Paquette, s'il vous plaît.
M. Paquette (Claude): «52.2 Malgré l'article 10.1,
l'application des dispositions de la Loi sur les régimes
complémentaires de retraite (L.R.Q., chapitre R-15.1) aux années
ou parties d'années de service transférées du
régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics ou du régime de retraite des fonctionnaires au régime
établi par la Corporation, en vertu de l'entente prévue au
troisième alinéa de l'article 52, ne peut avoir pour effet
d'augmenter les droits ou les engagements résultant de ces services
à un niveau supérieur à celui qui aurait
résulté de l'application de la Loi sur le régime de
retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (L.R.Q.,
chapitre R-10) ou de la Loi sur le régime de retraite des fonctionnaires
(L.R.Q., chapitre R-12), selon le cas.» (10 h 30)
Le Président (M. Hamel): Merci. Questions? Ça va?
Alors, est-ce que l'article 2 est adopté tel que
rédigé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Hamel): Adopté. Article 3: La
présente loi entre en vigueur... au moment... le plus tôt
possible, le plus vite possible. L'article 3 est adopté?
Une voix: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Hamel): Alors, j'appelle le titre du
projet de loi, Loi modifiant la Loi sur la Corporation de l'École des
hautes études commerciales de Montréal. Adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Hamel): Alors, le projet de loi dans son
ensemble est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Hamel): Adopté. Alors, messieurs,
je vous remercie de votre... Oui? Ah mon Dieu! Le mot de la fin. Excusez, j'en
suis dans les débuts de mes présidences, alors... M. le ministre,
je m'excuse. Le mot de la fin.
Remarques finales M. Jacques Chagnon
M. Chagnon: Tout simplement, M. le Président, pour
remercier les membres de cette commission d'avoir procédé de
façon diligente à une demande que les HEC nous avaient
formulée depuis déjà quelque temps. J'ai eu l'occasion
d'abord de visiter l'école et de rencontrer la direction des HEC il y a
à peu près un mois, et ces derniers m'avaient fait part, à
ce moment-là, de l'importance de ce projet de loi pour les
employés de l'École. Je tiens à souligner aussi, pour les
besoins de l'information de cette commission, la commission de
l'éducation, que les HEC sont en train de se reconstruire, de se
resituer, de se replacer...
M. Gautrin: On ne le sait que trop.
M. Chagnon: Pardon?
M. Gautrin: Je ne le sais que trop.
M. Chagnon: Oui. Vous ne serez jamais engagé là,
vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: Non, non, mais ça fait un bruit infernal.
M. Chagnon: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: D'abord, vous ne savez pas ça. Vous êtes
présomptueux, cher ami.
M. Chagnon: Ha, ha, ha!
Une voix: ...le député de Verdun.
M. Chagnon: Et les travaux vont bon train, et plus ils iront
vite, M. le député de Verdun, moins ils feront de bruit
longtemps.
M. Gautrin: Bien oui!
M. Chagnon: Alors, je tiens à remercier, encore une fois,
M. Guertin et son équipe, M. Paquette, qui, encore avec brio, nous a
fait la démonstration de ses talents de procureur, un
prédécesseur à la présidence de la
Fédération des commissions scolaires, M. le député
de Lac-Saint-Jean, et un bon vivant, gouverneur de l'ordre du bon temps, enfin
plein de ressources, M. Paquette. Alors, je tiens à vous remercier
beaucoup et, encore une fois, je pense que vous êtes peut-être
satisfaits vous allez nous le dire, en tout cas de cet exercice
qui se complétera, sauf erreur, cet après-midi, je pense, M. le
député de Lac-Saint-Jean. Nous aurons, en Chambre, la
troisième lecture et la sanction,
probablement ce soir ou demain. M. le Président, je vous
remercie.
M. Guertin (Jean): M. le ministre, MM. les
députés...
Le Président (M. Hamel): Merci, M. le ministre.
M. Guertin (Jean): ...je voudrais vous remercier...
Le Président (M. Hamel): Une seconde, M. Guertin.
M. Guertin (Jean): Pardon.
Le Président (M. Hamel): Parce que M. le
député de Lac-Saint-Jean aurait un mot à dire.
M. Guertin (Jean): Pardon.
M. Jacques Brassard
M. Brassard: Seulement pour dire que vous voyez que les choses se
passent très facilement et même très rapidement quand un
projet de loi a fait l'objet, comme c'est le cas du vôtre, de larges
consultations avec tous les intervenants, en l'occurrence les employés,
mais aussi des échanges très, très fructueux avec la
commission. Alors, quand tout est bien ficelé comme ça, c'est
évident que les législateurs ont la partie belle et la partie
facile. Ça devient très simple de cautionner et
d'entériner un tel projet de loi, et moi aussi évidemment, je
dois vous dire, M. le Président, que, au Parti québécois,
vous comprendrez qu'on tient en haute estime l'École des hautes
études commerciales. On est obligés, d'ailleurs, de le
faire...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chagnon: C'est la prière du matin, ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brassard: Notre chef nous l'impose.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Chagnon: D'ailleurs, ils ont gardé une place pour M.
Parizeau pour...
M. Brassard: Mais j'ai vérifié, d'ailleurs, si
ça n'affectait pas...
M. Chagnon: Son régime. M. Brassard:
.;.mon chef...
M. Chagnon: Son régime.
M. Brassard: ...M. Parizeau. Comme il est déjà
à la retraite, alors il a dit: Pas de problème.
Le Président (M. Hamel): Merci, M. le député
de Lac-Saint-Jean. M. Guertin, vous avez quelques mots de...
M. Guertin (Jean): Oui. M. le Président, M. le
ministre...
Une voix: ...
Le Président (M. Hamel): M. le député de
Verdun, s'il vous plaît!
M. Gautrin: On aurait souhaité qu'il le soit
complètement, voyez-vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brassard: Ça, c'est l'électorat qui
décidera.
Le Président (M. Hamel): M. Guertin.
M. Guertin (Jean): M. le Président, M. le ministre, Mmes,
MM. les députés, au nom des 600 personnes qui travaillent
à l'École des hautes études commerciales, je voudrais vous
remercier vraiment beaucoup et très sincèrement. C'a
déjà été mentionné, mais on ne saurait
surestimer l'importance que ces gens-là, depuis très,
très, très longtemps, accordent à cette question et,
grâce à vous, grâce aussi à vos collaborateurs,
collaboratrices et aux gens de la fonction publique avec qui nous avons
travaillé à différents niveaux, les choses se terminent
fort bien, je pense, dans l'honneur, dans la justice et dans
l'équité pour tout le monde. Donc, pour nous comme pour vous,
ça a été, je pense, en tout cas, une expérience
tout à fait agréable, et je vous en remercie infiniment.
Le Président (M. Hamel): Merci, M. Guertin. Alors, je vous
remercie tous de votre...
M. Guertin (Jean): M. le Président, peut-être,
aussi, pour...
Le Président (M. Hamel): Oui.
M. Guertin (Jean): ...le bénéfice du
député de Verdun: les travaux d'excavation devaient se terminer
au mois de mai, mais, grâce à l'efficacité proverbiale des
ouvriers québécois, M. le député, les travaux
d'excavation devraient se terminer dans environ 10 jours, deux semaines,
maximum...
M. Gautrin: Juste pour la période des examens.
M. Guertin (Jean): ...ce qui vous permettra de retrouver votre
quiétude. Et je m'en excuse.
Le Président (M. Hamel): Alors, merci. La commission,
ayant terminé le travail sur le projet de loi 228, suspend ses travaux,
et je demanderais à l'autre groupe, s'il vous plaît, de se
présenter. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 35)
(Reprise à 10 h 39)
Le Président (M. Hamel): La commission reprend ses
travaux.
Projet de loi 272
J'appelle maintenant le projet de loi 272, Loi concernant certains
immeubles des divisions d'enregistrement d'Arthabaska, de Bécancour et
de Nicolet, et j'inviterais maintenant le député Maurice Richard,
député de Nicolet-Yamaska, parrain du projet de loi, à
nous dire quelques mots, s'il vous plaît.
Remarques préliminaires M. Maurice
Richard
M. Richard: M. le Président, M. le ministre, membres de la
commission, je résume rapidement et je souhaite, premièrement, la
bienvenue à Mme Céline Boivin, qui est résidente de la
région de Daveluyville dans mon comté, et à Me Gaston
Bélanger, notaire.
Le but de leur présence ici, c'est relativement simple. Ça
ne changera pas le monde comme projet de loi, sauf que ça va rendre
service énormément et ça va légaliser des titres
à 23 propriétaires actuellement. En fait, il y a 23 ventes, par
des commissions scolaires, qui ont été effectuées, et
elles sont, en fait, nulles par défaut d'autorisation gouvernementale.
(10 h 40)
On se rappelle les écoles de rang, autrefois. C'est 23
écoles de rang qui ont été vendues à des individus
qui les ont transformées soit en chalets ou en résidences
privées et qui se retrouvent, à un moment donné
parce qu'il a été un temps où c'était le
lieutenant-gouverneur qui devait donner l'autorisation, il a été
un autre temps où c'était le surintendant de l'instruction
publique, si ma mémoire est bonne et, en dernier lieu, c'était le
ministre de l'Éducation avec 23 propriétés
où les titres ne sont pas clairs.
Alors, c'est le but du projet de loi, de légaliser ces 23
bâtisses, de façon à s'assurer que les propriétaires
actuels Mme Boivin est une d'entre eux pourront avoir des
hypothèques et qu'ils pourront vraiment avoir des titres clairs. Alors,
c'est ça, mes collègues, membres de la commission.
Le Président (M. Hamel): Merci, M. le député
de Nicolet-Yamaska. M. le ministre.
M. Jacques Chagnon
M. Chagnon: Oui, M. le Président. C'est un cas assez
curieux. Ça n'arrive pas souvent qu'on voit ça, mais c'est assez
particulier d'avoir à régulariser des transactions de 1928
à 1967, si je ne m'abuse. Le problème que ça pose, M. le
Président, sur le plan du droit et sur le plan des droits des individus
qui ont contracté de bonne foi la bonne foi ne devant pas se
prouver est le suivant: sauf erreur, M. le notaire, les gens qui ont
fait ces transactions ou qui ont pensé devenir propriétaires en
1928 et 1967 souffrent aujourd'hui exactement de l'envers de ce qu'on appelait,
à l'époque, dans notre Code civil, un enrichissement indu; ils
souffrent d'un appauvrissement indu. Ils se trouvent à être
déclassés comme propriétaires, pouvant difficilement, je
présume, être capables de contracter pour avoir des droits
hypothécaires sur leur bâtisse, avoir des droits non seulement de
transmission de la propriété...
Ce qu'on nous demande aujourd'hui, M. le Président, sauf erreur,
si j'ai bien compris le plaidoyer du député de Nicolet, c'est de
redonner aux gens, qui avaient acquis des biens avec les commissions scolaires
du temps, leurs droits et leurs titres de propriété en bonne et
due forme. Et, à cela, nous ne pouvons pas nous opposer. Ça nous
semble tout à fait dans les principes de la justice et de
l'équité que de faire en sorte que cela soit fait.
On m'informe qu'il y aura deux ou trois amendements, M. le
Président, qui seront présentés, évidemment, par le
parrain et qui sont en concordance avec l'adoption de notre nouveau Code civil.
Est-ce que vous les avez eus?
Une voix: On vient juste de les avoir.
M. Chagnon: O.K. Alors, moi aussi, je viens de les avoir. Ce
n'est pas... une surprise pour tout le monde. Mais voilà ce que le
ministère de l'Éducation et le gouvernement sentent qu'ils ont
à faire pour redonner des droits, leurs droits, à ces
propriétaires qui ont été lésés sans le
savoir, M. le Président.
Le Président (M. Hamel): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lac-Saint-Jean, avez-vous quelques mots?
M. Jacques Brassard
M. Brassard: J'ai très bien compris l'exposé du
député de Nicolet et les motifs qui l'ont incité à
parrainer le projet de loi. Mais, juste aussi par curiosité, je
comprends la problématique de la situation, mais, par curiosité,
parce que les aliénations ou les ventes d'immeubles ont eu lieu, on l'a
signalé tantôt, entre 1928 et 1967, nous sommes en 1994, c'est
donc bien longtemps
après la dernière transaction couverte par le projet de
loi. J'aimerais juste savoir: Pourquoi 1994? Pourquoi si longtemps après
la dernière transaction, soit le 13 juin 1967, on en arrive à la
conclusion qu'il faut absolument légiférer pour clarifier les
choses, légaliser ces transactions? Est-ce qu'il s'est passé
quelque chose? Est-ce qu'il y a eu des événements? Est-ce qu'il y
a des propriétaires qui ont été placés dans des
situations telles qu'ils se sont rendu compte que leur titre n'était pas
clair?
C'est juste pour savoir ça parce que, là, de 1967 à
1994, il y a quand même un bon délai. Pourquoi maintenant?
Qu'est-ce qui s'est passé pour inciter les intéressés
à recourir à un projet de loi privé?
Auditions Exposé de la
requérante
M. Bélanger (Gaston): Alors, le cas a commencé avec
Mme Boivin, lorsque j'ai eu à faire une recherche...
Le Président (M. Hamel): Voulez-vous vous
présenter, s'il vous plaît, pour les fins de l'enregistrement du
Journal des débats.
M. Bélanger (Gaston): Alors, Gaston Bélanger,
notaire.
Le Président (M. Hamel): Merci, maître.
M. Bélanger (Gaston): Et, à ma gauche, Mme
Céline Boivin, qui est une des 23 propriétaires concernés
par le projet. Lorsque Mme Boivin m'a demandé de faire un dossier
hypothécaire pour financer sa maison, j'ai fait la recherche de titres
et je me suis rendu compte que, effectivement, j'avais, dans ma chaîne de
titres, une vente qui était nulle et nulle ab initio, dès le
départ, d'une nullité absolue, et, comme...
Une voix: ...la première, là.
M. Bélanger (Gaston): C'est-à-dire que, quand je
suis remonté à la vente par la commission scolaire, je me suis
aperçu que, tout d'un coup, là, oups! regarde donc ça,
cette vente-là est nulle. Et, comme les édifices des commissions
scolaires font partie de ce qu'on appelle le domaine public, alors,
évidemment, il n'y a pas de prescription trentenaire qui peut
s'appliquer, même pas de prescription décennale, en invoquant
titres et bonne foi, alors on ne peut pas prescrire ces immeubles-là.
Et, bon, j'avais un problème. J'ai parlé à certains
confrères qui avaient été impliqués dans les
transactions antérieures, et ces confrères pensaient que, le fait
que la vente avait été faite aux enchères, tout
était automatiquement validé. Or, comme il manquait les
autorisations gouvernementales, même si la vente s'est faite aux
enchères, la vente n'en demeure pas moins nulle pour autant.
L'autre problème que j'avais aussi, c'est qu'autrefois, jusqu'au
22 février 1990, avant l'adoption d'un règlement par le
gouvernement du Québec, règlement adopté en vertu de la
Loi sur l'instruction publique, c'est que le ministre de l'Éducation
pouvait autoriser des cessions à titre gratuit, ce qu'il ne peut plus
faire depuis cette date. Alors, le seul recours qui nous est offert, c'est
effectivement un projet de loi privé.
M. Brassard: C'est vraiment la première fois que ça
arrivait qu'un des acheteurs se retrouvait devant le fait qu'il y avait
nullité des titres?
M. Bélanger (Gaston): Effectivement, c'est que ça
n'avait pas été perçu...
M. Brassard: C'est la première fois que c'est
arrivé. Il y en a eu pourtant 23 et, là, en 1994, c'est la
première fois que ça arrivait. Ou bien il avait...
M. Bélanger (Gaston): Je vous dis...
M. Brassard: ...un notaire très, très
méticuleux pour la première fois.
Une voix: Plus que tous les autres. M. Bélanger
(Gaston): Le problème...
M. Brassard: Bien, il faut croire, parce que j'imagine que, dans
les 23 propriétés, il a dû y avoir des mouvements, des
transactions.
M. Bélanger (Gaston): II y a, si ma mémoire est
bonne, 64 transactions... plus que ça, excusez, 104 transactions au
total.
M. Brassard: Cent quatre transactions sur les 23?
M. Bélanger (Gaston): Sur les 23, là, des ventes,
et très peu sont restés propriétaires depuis la vente
directement par la commission scolaire. Le problème, c'est que, nul
n'étant parfait, j'ai le malheur d'enseigner et, comme j'enseigne le
droit municipal et, par ricochet, les ventes d'immeubles des commissions
scolaires...
M. Brassard: De biens publics.
M. Bélanger (Gaston): ...de biens publics, alors, à
ce moment-là, bien, j'étais... D'ailleurs, c'est uniquement en
préparant mes cours, moi aussi, que je l'ai découvert, ce n'est
pas à l'école que je l'ai appris. Il y a d'autres notaires,
évidemment, qui ont travaillé dans le dossier et ils disaient:
C'est une vente aux enchères, c'est bon, c'est bon.
M. Brassard: Ils ont présumé que c'était
légal.
M. Bélanger (Gaston): C'est ça, et tout le monde
s'en est allé avec ça, de bonne foi, et puis je ne tire
pas de roches à personne, là c'est arrivé comme
ça que, moi, en fouillant pour préparer mes cours, j'ai
été obligé, évidemment, de remonter dans le temps
et, actuellement, je suis justement à établir le calendrier des
charnières, du moment où c'était le lieutenant-gouverneur
en conseil pour aller jusqu'au ministre de l'Éducation, toutes les
étapes depuis 1888. Je suis en train de compléter ça.
Le Président (M. Hamel): Ça va?
M. Brassard: Bien, oui, sauf que je peux féliciter le
notaire de sa vigilance.
Le Président (M. Hamel): Tout à fait.
M. Bélanger (Gaston): Écoutez, je n'ai pas grand
mérite. Je suis d'une génération, même si je ne suis
pas très jeune, de jeunes notaires. Alors, c'est que, dans leur pratique
antérieure, pendant un grand bout de temps, les notaires faisaient des
recherches de titres sur 30 ans. La Chambre, à un moment donné,
est intervenue et a dit: Écoutez, vous ne pouvez pas aller en bas de 52
ans.
Mais, à un moment donné, j'ai dit: Écoutez, on ne
peut pas s'empêcher d'aller rechercher jusqu'au cadastre, parce que,
lorsqu'on a des ventes comme ça, qui viennent du domaine public, il n'y
a pas de prescription. Alors, on est toujours obligé de remonter
jusqu'au cadastre originaire, et c'est la même chose pour les servitudes,
les donations de droit de retour et autres folies de ce genre-là. Alors,
moi, j'ai toujours développé ça dans ma pratique parce que
je suis d'une génération peut-être plus récente de
notaires, et, en 1967, ce n'était pas nécessairement prescrit de
cette façon-là.
M. Brassard: Quand vous dites qu'il n'y a pas de prescription
pour les biens publics, est-ce qu'on doit supposer que, pour les biens
privés, il y en a?
M. Bélanger (Gaston): Oui. C'est-à-dire que, si les
immeubles avaient appartenu à un particulier... Vous occupez, vous, le
terrain de votre voisin pendant 30 ans. Vous construisez une maison dessus.
Vous n'avez pas de titres. Au bout de 30 ans, vous dites: C'est à moi.
Je le garde. Tu n'avais qu'à t'occuper de tes affaires.
M. Brassard: Même de mauvaise foi?
M. Bélanger (Gaston): Même de mauvaise foi.
M. Brassard: C'est quoi, le délai?
M. Bélanger (Gaston): C'était 30 ans. Maintenant,
avec le nouveau Code, pour des immeubles immatriculés, c'est rendu
à 10 ans.
M. Brassard: Dix ans? Mais, pour les biens publics, il n'y en a
pas.
M. Bélanger (Gaston): II n'y a pas de prescription. Et, au
même titre que ces biens-là ne sont pas aliénables, on ne
peut pas en disposer autrement que par les canaux prévus par la loi. Si
la loi dit: Ça prend l'autorisation du ministre, si tu ne l'as pas,
c'est nul ab initio, et, là-dessus, et doctrine et jurisprudence sont
constantes depuis le début du Code civil. (10 h 50)
M. Brassard: Une dernière question, M. le
Président. Comme vous avez une conscience professionnelle très
forte, comme notaire, vous avez été obligé de dire
à madame: Écoutez, je ne peux pas...
M. Bélanger (Gaston): Je suis obligé de dire: Elle
n'est pas chez elle. Je lui dis: Vous n'êtes pas chez vous.
M. Brassard: Ah! Voilà! Donc, je ne peux pas cautionner un
prêt hypothécaire.
M. Bélanger (Gaston): Absolument, et disons qu'elle ne m'a
pas aimé sur le coup. Ha, ha, ha!
M. Brassard: Oui. Voilà!
M. Bélanger (Gaston): Alors, je vous avouerai que la
Banque nationale ne m'a pas aimé non plus. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bélanger (Gaston): Puis elle ne m'aime toujours pas.
Elle a bien hâte que ce soit réglé.
Le Président (M. Hamel): Alors, ça va être
rétabli demain.
M. Brassard: On va s'occuper de ça.
Le Président (M. Hamel): C'est ça. Merci. M. le
député de Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, vous couvrez un certain
nombre de lots. Dans le projet de loi que vous présentez, vous les avez
donc spécifiquement énumérés et vous allez
même jusqu'à nous présenter un amendement parce que le
projet de loi imprimé, si je comprends bien, ne couvrait pas les lots en
question. Ma question, c'est: Est-ce que vous êtes sûrs d'avoir
couvert toutes ces choses-là ou est-ce qu'il en reste encore d'autres ou
pas? Et est-ce qu'il n'y aurait pas eu une manière d'écrire le
projet de loi de manière à ratifier d'une manière globale
les transactions qu'il aurait pu y avoir, connues et peut-être
inconnues?
M. Bélanger (Gaston): Alors, en réponse à
votre
question, M. le député, je vais d'abord préciser
que, sur l'amendement qu'on vous présente, au bas de la page
«l'annexe A du projet de loi est modifiée par le changement du
numéro de lot» c'est un numéro d'enregistrement ou
de publication maintenant, ce n'est pas un numéro de lot.
M. Gautrin: Ah! excusez-moi.
M. Bélanger (Gaston): Non, mais ce n'est pas votre faute,
l'erreur a été faite lorsqu'on a retranscrit à
l'Assemblée nationale.
M. Gautrin: Vous me parlez de changement de numéro du lot
à l'amendement que j'ai à l'annexe A.
M. Bélanger (Gaston): C'est ça. Alors, c'est un
changement de numéro de publication.
M. Gautrin: De publication, pas de lot.
M. Bélanger (Gaston): Ce qu'on appelait nous, dans le
temps, un numéro d'enregistrement.
M. Gautrin: Le deuxième volet de ma question. ..
M. Bélanger (Gaston): O.K. Alors, je viens au
deuxième volet. Ce que j'ai fait dans ce dossier-là, à un
moment donné je me suis aperçu que... Bon, j'ai dit: S'il y a une
vente qui est nulle là, il y en a peut-être ailleurs. Alors, j'ai
consulté les notaires qui étaient quelque part dans la
chaîne de titres, j'en ai relevé trois, qui eux-mêmes
étaient cessionnaires de greffes de notaires qui étaient
passés, évidemment, avant eux, et je leur ai demandé de
m'envoyer tous les contrats qu'ils avaient avec les commissions scolaires. Et
c'est pour ça que j'en ai obtenu 23 dans cette région-là.
Je ne vous dis pas qu'il n'en reste pas. Le problème que je vois, c'est
sûr que, vu que c'est un projet de loi d'intérêt
privé, il faudrait peut-être faire le tour de tous les greffes de
toute la région de Nicolet, Yamaska, Victoriaville, Princeville, et
autres.
M. Brassard: Et pourquoi pas tout le Québec?
M. Bélanger (Gaston): Et pourquoi pas tout le
Québec. À ce moment-là, ce serait peut-être
plus...
M. Brassard: Des écoles de rang, il y en avait
partout.
M. Bélanger (Gaston): Absolument. Ce serait
peut-être plus simple, à ce moment-là, de régler le
problème par une modification à la Loi sur l'instruction
publique, sauf que, lorsqu'on a présenté ce dossier-là,
évidemment, Mme Boivin s'attendait à une réponse assez
rapide à ses problèmes et, pour toutes sortes de raisons, il y a
eu des délais qui ont été encourus, à ce
moment-là, on s'est dit... Moi, j'en ai parlé au contentieux du
ministère de l'Éducation, et Me Dupont m'a dit: Écoute, si
tu t'en vas sur un projet de loi par la Loi sur l'instruction publique, oublie
ça avant une couple d'années. Bon, alors, j'ai dit: On va essayer
de régler le problème pour l'instant avec un projet de loi
d'intérêt privé. Pardon?
M. Brassard: II y a des fois qu'ils vont vite pas mal.
M. Chagnon: C'est une incitation à aller plus vite
encore?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brassard: Non, non, non.
Le Président (M. Hamel): Est-ce que ça va? Est-ce
qu'il y a d'autres remarques?
M. Gautrin: Je comprends. Je vous remercie. Ça
répond à ma question. J'imagine que peut-être qu'il
faudrait penser à voir à modifier la Loi sur l'instruction
publique. Mais, à ce moment-là, c'est à nous de le faire,
non pas à vous.
M. Chagnon: Je remarque une chose qui relève aussi de
l'éducation... Je remarque, comme le député de
Lac-Saint-Jean, que... moi aussi, je disais qu'il faut féliciter M.
Bélanger d'avoir trouvé, remonté la chaîne de titres
suffisamment loin pour découvrir ce vice de forme. Je comprends aussi
c'est ce qu'on dit souvent dans le secteur de l'éducation
que la meilleure façon d'apprendre quelque chose, c'est de l'enseigner.
C'est ce que M. Bélanger nous a dit qu'il avait fait, et ça va
permettre à Mme Boivin de libérer toutes les contraintes
absolument sans nom qu'elle a dû connaître depuis un grand bout de
temps.
M. Brassard: Vous avez sûrement hâte qu'on
l'adopte!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Hamel): Bon, bien, alors, écoutez,
nous allons procéder. Oui, Me Bélanger.
M. Bélanger (Gaston): Est-ce que je peux me permettre
juste une seule observation? C'est parce qu'on semble tenté, par la
mécanique, de généraliser à l'ensemble de la
province la validation des titres de cette nature-là. Je vous dirai que
je n'y vois qu'un seul danger, entre guillemets, c'est que, si, dans un cas,
une vente avait été faite irrégulièrement et
volontairement, supposons, à ce moment-là, on va venir la
valider. C'est peut-être le seul danger que j'y vois. Je dis simplement
que, si on y va, allons-y de cette façon-là. C'est sûr que
ça rendrait service à tout le monde à la grandeur de
la
province, puis on aurait la paix avec ce problème-là. Mais
disons que les contrôles ont été faits pour s'assurer que
les biens publics ne sortent pas n'importe comment du domaine public. Alors, si
on généralise, il faudra peut-être mettre... Moi, en tout
cas, je mettrais au moins comme restriction: à la condition qu'une vente
aux enchères ait eu lieu. Je mettrais au moins ça comme
bémol à l'enthousiasme correctif qui pourrait nous animer.
M. Brassard: J'attendrais, M. Bélanger. C'est un beau
test. On va voir, là, dans quelques années, s'il y a beaucoup de
notaires méticuleux au Québec.
M. Bélanger (Gaston): On teste les notaires. Ha, ha,
ha!
M. Chagnon: Bien, on a... M. Brassard: On va
vérifier!
M. Chagnon: On a un notaire, un nouveau notaire autour de cette
table: le député de Shefford est un jeune notaire aussi. Il
pourra transmettre ce qu'il a entendu ici à l'ordre des notaires.
M. Brodeur: C'est ça, parce que j'ai déjà eu
un cas...
Le Président (M. Hamel): M. le député de
Shefford.
M. Brodeur: Merci. J'ai déjà eu un cas semblable
à ça aussi, puis le cas reste toujours en suspens dans ma
région. C'est une ancienne école de rang, justement, qui,
maintenant, est un terrain vraiment... qui fait partie d'une ferme, en pleine
campagne. Donc, ce genre de cas là...
M. Chagnon: Vous allez le revérifier? Ha, ha, ha!
M. Brodeur: ...il est fréquent un peu partout dans la
province de Québec.
M. Chagnon: Vous allez le revérifier? M. Brodeur:
Ha, ha, ha!
Étude détaillée
Le Président (M. Hamel): Alors, merci. Écoutez, je
demanderais à Me Bélanger de nous présenter son
préambule, s'il vous plaît, du projet de loi 272, bien
entendu.
M. Bélanger (Gaston): «Attendu qu'entre le 2 octobre
1928 et le 13 juin 1967 les commissions scolaires de Princeville, de
Sainte-Anne-du-Sault, de la paroisse de Saint-Célestin, de
Sainte-Eulalie, de la paroisse de Sainte-Gertrude, de Saint-Raphael-d'Aston, de
Saint-Samuel-de-Horton, de Saint-Valère-de-Bulstrode et de
Saint-Wenceslas ont aliéné des immeubles par les actes
enregistrés au bureau de la division d'enregistrement d'Arthabaska sous
les numéros mentionnés à l'annexe A, au bureau de la
division d'enregistrement de Bécancour sous le numéro
mentionné à l'annexe B et au bureau de la division
d'enregistrement de Nicolet sous les numéros mentionnés à
l'annexe C; «Que les dispositions législatives relatives à
l'instruction publique en vigueur à la date de ces aliénations
prescrivaient que les aliénations d'immeubles par les commissions
scolaires devaient être autorisées par le lieutenant-gouverneur en
conseil, le surintendant de l'instruction publique ou le ministre de
l'Éducation, qu'elles devaient se faire à l'enchère
à moins que le surintendant ou le ministre n'autorise la vente de
gré à gré pour un prix déterminé et qu'elles
devaient être précédées d'un avis public;
«Qu'il n'est pas certain que les aliénations d'immeubles
constatées par les actes enregistrés sous les numéros
mentionnés aux annexes A, B et C se soient faites conformément
à ces dispositions; «Qu'il semble que le prix de vente ait
correspondu à la juste valeur marchande des immeubles concernés
et qu'il ait été payé; «Que, dans certains des actes
constatant l'aliénation et, le cas échéant, dans les avis
publics qui ont précédé la vente, la commission scolaire
est désignée sous un autre nom que son nom officiel; «Que
les commissions scolaires ont laissé les acquéreurs des immeubles
concernés et leurs ayants droit en possession paisible de
ceux-ci».
Le Président (M. Hamel): Merci. Est-ce qu'il y a des
commentaires ou des remarques sur le préambule?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Hamel): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Si je comprends bien, il y a eu vente aux
enchères. La condition vente aux enchères, d'après vos
recherches, a été respectée. C'est la première
condition qui ne l'a pas été. Il n'y a pas eu autorisation soit
par le lieutenant-gouverneur, soit par le ministre de l'Éducation ou le
surintendant, selon les époques. La vente aux enchères s'est
vraiment faite?
M. Bélanger (Gaston): Elle s'est faite, et j'ai
vérifié dans les dossiers des notaires, et on m'a effectivement
prouvé que le notaire avait les avis publics et tout le processus.
J'avais même des... J'ai pu vérifié, dans les commissions
scolaires, les résolutions qui acceptaient la vente mentionnant aussi la
vente aux enchères. On sait que ces résolutions-là ont
caractère d'actes authentiques. Donc, elles font foi de leur contenu,
à moins de s'inscrire en faux contre elles.
M. Brassard: Donc, dans les 23 cas, il n'y a pas eu de vente de
gré à gré. D'après les documents que vous avez vus,
il y a eu vente aux enchères, procédure de ventes aux
enchères?
M. Bélanger (Gaston): C'a toujours été aux
enchères. Et l'autre problème qu'on avait, c'est que les
commissions scolaires n'agissaient pas toujours sous leur vrai nom.
M. Brassard: Ah oui? (11 heures)
M. Bélanger (Gaston): Alors, à un moment
donné, si vous aviez la commission scolaire de Sainte-Anne-du-Sault,
ça peut être commission scolaire de la paroisse de
Sainte-Anne-du-Sault, etc., c'était modifié. Alors, on a eu de
tout, un peu, dans ce dossier-là.
M. Brassard: Mais, quant à l'autorisation, soit
ministérielle, soit du lieutenant-gouverneur, ça, vous avez la
certitude qu'elle n'apparaît pas.
M. Bélanger (Gaston): Non. M. Brassard: Elle n'a
pas été...
M. Bélanger (Gaston): J'ai la certitude que personne ne
peut la trouver. Alors, j'ai vérifié aux dossiers des notaires;
j'ai vérifié aux commissions scolaires, eux autres, ils n'ont
gardé que les contrats. Les résolutions et tout le bataclan, ils
expédiaient ça je ne sais pas trop où, mais, en tout cas,
bref, ça disparaissait. Et j'ai communiqué avec le
ministère de l'Éducation et, au bout de trois ou quatre semaines,
après être allés vérifier je pense que c'est
au Dalton qu'ils ont leur entrepôt, en tout cas ils sont allés
déterrer ça il n'y a aucun souvenir de ces
autorisations-là qui sont dans les dossiers. On m'a dit que ça se
peut que ce soit parce que c'est trop vieux.
Alors, comme je ne peux pas prouver que l'autorisation a
été obtenue et qu'aucun notaire ne le mentionnait... Si les
notaires avaient mis dans leur comparution: Aux termes de l'autorisation du
surintendant de l'instruction publique...
M. Brassard: Ça n'apparaît nulle part.
M. Bélanger (Gaston): Ça n'apparaît
strictement nulle part.
M. Brassard: C'est pour ça que vous dites, que vous
utilisez l'expression «qu'il n'est pas certain que».
M. Bélanger (Gaston): Oui.
M. Brassard: «Pas certain que» parce que vous n'avez
rien vu de tout ça.
Une voix: .. .pas capable d'en faire la preuve.
M. Brassard: Oui, c'est ça. Bien. Le Président
(M. Hamel): Ça va? M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Hamel): Est-ce que le préambule,
tel que rédigé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Hamel): J'appelle l'article 1. Me
Bélanger.
M. Bélanger (Gaston): «Les actes enregistrés
au bureau de la division d'enregistrement d'Arthabaska, sous les numéros
mentionnés à l'annexe A, celui enregistré au bureau de la
division d'enregistrement de Bécancour sous le numéro
mentionné à l'annexe B et ceux enregistrés au bureau de la
division d'enregistrement de Nicolet sous les numéros mentionnés
à l'annexe C ne peuvent être attaqués aux motifs qu'il
s'agit d'actes par lesquels une commission scolaire aliène un ou
plusieurs immeubles, qu'il n'y est pas mentionné que la commission
scolaire a donné un avis public ou a obtenu l'autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil, du surintendant de l'instruction publique ou
du ministre de l'Éducation et qu'un tel avis public ou qu'une telle
autorisation n'a pas été donné. «Ils ne peuvent
être attaqués non plus au motif que, dans ces actes ou, le cas
échéant, dans les avis publics qui ont
précédé la vente, la commission scolaire est
désignée par un autre nom que son nom officiel. «Ils ne
peuvent être attaqués non plus au motif que la vente ne s'est pas
faite aux enchères.»
Le Président (M. Hamel): Merci. Questions? Commentaires?
Ça va? Est-ce que l'article 1, tel que rédigé, est
adopté?
M. Brassard: II n'y a pas d'amendement à l'article 1?
Le Président (M. Hamel): Non. Alors, j'appelle l'article 2
et je demanderais au député parrain de nous lire l'amendement qui
nous est proposé, s'il vous plaît.
M. Richard: Alors, l'article 2, M. le Président et membres
de la commission, de ce projet de loi est remplacé par le suivant:
«Toute personne intéressée peut, en se conformant au
second alinéa de l'article 2995 du Code civil du Québec, publier,
dans chaque circonscription foncière visée, un avis relatif
à la présente loi. «L'avis contient la même liste
d'actes que l'annexe qui concerne la circonscription foncière où
il doit être publié et il énonce que cet ou ces actes sont
confirmés dans la mesure prévue à la Loi concernant
certains immeubles des circonscriptions foncières
d'Arthabaska, de Bécancour et de Nicolet, projet de loi 272,
sanctionné le et entre parenthèses (indiquer ici la
date de la sanction de la présente loi).»
Le Président (M. Hamel): Merci, M. le
député. Questions? Remarques? Commentaires?
M. Brassard: Pourquoi cet amendement?
Le Président (M. Hamel): Pourquoi l'amendement? mentionne
le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: C'était pour se conformer aux dispositions du
Code civil?
M. Bélanger (Gaston): Absolument. On a un vocabulaire qui
a changé et une façon aussi d'inscrire ces documents-là
maintenant. Il faut maintenant non seulement déposer le texte de loi
comme tel, mais inscrire un avis.
M. Brassard: Donc, le 2, tel qu'on le retrouve dans le projet de
loi original...
M. Bélanger (Gaston): Est modifié par.
M. Brassard: ...n'apparaît plus d'aucune façon.
M. Bélanger (Gaston): N'apparaît plus d'aucune
façon.
Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Hamel): Ça va?
M. Brassard: Bien.
Le Président (M. Hamel): Est-ce que l'amendement à
l'article 2 est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Hamel): Est-ce que l'article 2
amendé est adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Hamel): Merci. Article 3: «La
présente loi entre en vigueur», en indiquant la date de la
sanction.
L'article 3 est-il adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Hamel): Alors, l'annexe A, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Richard: J'aurais un amendement, M. le Président,
à l'annexe A du projet de loi: L'annexe A du projet de loi est
modifié par le changement du numéro de publication «137
726» par le numéro «133 726».
Le Président (M. Hamel): Est-ce que l'amendement est
adopté tel que lu?
M. Brassard: II n'y a pas d'autres erreurs dans les
numéros, là?
Le Président (M. Hamel): Nous l'espérons.
M. Brassard: II n'y a pas d'autres erreurs dans les
numéros? C'est sûr, là?
Une voix: Est-ce qu'on peut le débattre?
Le Président (M. Hamel): Vous pouvez toujours. Me
Bélanger est tout à fait...
M. Bélanger (Gaston): C'est parce que l'erreur venait...
C'est que ce numéro-là était inscrit à la main, en
marge, et le chiffre fautif, là, n'était pas
particulièrement évident, disons.
M. Brassard: Le troisième chiffre. Bien. Le Président
(M. Hamel): Ça va? M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Hamel): Alors, est-ce que l'annexe A est
adoptée telle qu'amendée?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Hamel): L'annexe B, adoptée?
M. Brassard: Bien.
Le Président (M. Hamel): L'annexe C, adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Hamel): Est-ce que le titre,
l'amendement... C'est ça, nous avons l'amendement pour le titre. M. le
député.
M. Richard: II y a un amendement, M. le Président, sur le
titre. Le titre de ce projet de loi est modifié par le remplacement des
mots «divisions d'enregistrement» par les suivants:
«circonscriptions foncières».
Le Président (M. Hamel): Merci, M. le
député. Toujours pour être conforme au Code civil?
M. Bélanger (Gaston): Toujours.
M. Brassard: Ça ne s'appelle plus division
d'enregistrement? Je l'apprends. C'est vrai que je n'ai pas
travaillé au Code civil, moi. Je ne suis pas...
Le Président (M. Hamel): Ça va? M. Brassard:
Bon.
Le Président (M. Hamel): Alors, le titre amendé est
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Hamel): Est-ce que le projet de loi, tel
qu'amendé, dans son ensemble, est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Hamel): Adopté. Alors, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
Remarques finales M. Maurice Richard
M. Richard: J'aurais un court message, particulièrement
à Mme Boivin, pour la féliciter pour son choix de notaire.
M. Brassard: Bien, ce n'est pas évident.
M. Bélanger (Gaston): Moi, j'allais dire: Nul n'est
parfait.
M. Richard: Tout ça pour vous remercier, en
espérant que vous obtenez satisfaction à votre demande, madame,
et nous sommes là, effectivement, pour régler ce genre de
problème là. Merci beaucoup d'avoir été là.
Merci, maître, d'avoir été présent. Merci aux
membres de la commission de nous avoir reçus.
Le Président (M. Hamel): Merci. M. le ministre.
M. Jacques Chagnon
M. Chagnon: Je pense que, pour tous les membres de cette
commission ici, aujourd'hui, ce n'est peut-être pas leur première,
mais c'est sûrement une de leurs bonnes actions de la journée, et,
effectivement, je voudrais féliciter Me Bélanger, et, s'il y a
d'autres cas, effectivement, nous le saurons dans les années à
venir parce qu'ils reviendront lorsque la nouvelle génération de
notaires aura découvert chacun de ces vices de forme dans chacune de ces
transactions-là. En ce qui me concerne, je pense que c'est une
excellente chose que cette commission, et je tiens à en remercier tous
les membres, ait procédé aussi rapidement à l'adoption de
ce projet de loi là en recréant une justice, à partir
d'une injustice, pour tous les propriétaires de ces 23
lots-là.
Vous savez, madame, que cet après-midi, nous allons
légiférer en troisième lecture sur cette question, et la
sanction se fera, sinon ce soir, d'ici la fin de semaine probablement, et,
à ce moment-là, vos droits seront rétablis.
Le Président (M. Hamel): Merci, M. le ministre. M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Jacques Brassard
M. Brassard: M. le Président, je suis convaincu que Mme
Boivin considère qu'elle a, à ses côtés, un
excellent notaire, quoique je ne sois pas sûr que, la première
fois qu'il lui a parlé de ces choses-là, elle était de cet
avis-là. Ha, ha, ha! Maintenant, elle l'est sûrement.
Je voudrais, moi aussi, évidemment, féliciter quand
même M. Bélanger pour son travail et féliciter aussi Mme
Boivin pour sa patience, parce que ça prend toujours un certain temps
avant que le processus législatif arrive à son terme, et
espérer que la banque sera favorable, maintenant, à votre
requête.
Le Président (M. Hamel): Merci, M. le député
de Lac-Saint-Jean. Mme Boivin, Me Bélanger, sachez que les membres de la
commission sont sûrement aussi heureux que vous en ce moment. Alors, je
vous remercie et je remercie tous les membres de la commission pour leur
excellent travail de ce matin, et la commission ayant accompli son mandat
ajourne ses travaux sine die. Oui, Me Bélanger?
M. Bélanger (Gaston): Excusez-moi, M. le Président,
M. le ministre, membres de la commission, j'aimerais vous remercier de la
collaboration que vous avez manifestée, j'aimerais remercier le
parrainage du député Maurice Richard et aussi l'excellente
collaboration il faut le dire, on n'y pense pas souvent de nos
fonctionnaires. Au contentieux du ministère de l'Éducation, au
ministère de la Justice et à l'Assemblée nationale,
partout, j'ai eu une excellente collaboration, et ça, je tiens à
le dire devant tout le monde.
Le Président (M. Hamel): Merci, Me Bélanger. Et,
là, la commission ajourne. Merci.
(Fin de la séance à 11 h 10)