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(Onze heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Richard): Mesdames, messieurs, si vous
permettez, je déclare l'ouverture. Je vous rappelle le mandat, qui est
le suivant. Le mandat de la commission est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 82, Loi modifiant la
Loi sur les collèges d'enseignement général et
professionnel et d'autres dispositions législatives.
M. le secrétaire, M. Comeau, nous avons des remplacements ce
matin.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Fradet
(Vimont) est remplacé par M. Richard (Nicolet-Yamaska); M. Gobé
(LaFontaine) par M. Bergeron (Deux-Montagnes) et M. Hamel (Sherbrooke) par M.
Philibert (Trois-Rivières).
Loi sur les collèges d'enseignement
général et professionnel
Approbation des règles budgétaires
(suite)
Le Président (M. Richard): Merci de votre présence.
Maintenant, nous en étions à l'article 26 de l'article 17, et
vous étiez en discussion sur l'amendement.
M. Brassard: Oui, on cherchait...
Le Président (M. Richard): Le papillon.
M. Brassard: II était tard, et on cherchait à bien
saisir la portée, M. le Président. Si j'ai bien compris les
propos de la ministre, et particulièrement du sous-ministre, M. Lanoux,
le sous-ministre adjoint, ça vise à empêcher une situation
de double financement. C'est ça, l'objectif visé, ce qui est tout
à fait louable et souhaitable. On nous affirme cependant, du
côté de la Fédération des cégeps... Et dans
un mémoire sur l'éducation des adultes, on indiquait que le
contrôle des clientèles en éducation des adultes ne
permettait pas le double financement. Le double financement n'était pas
possible. Je comprends donc qu'on veut s'en assurer de façon mur
à mur par un amendement à la Loi sur les collèges.
Ça, éviter le double financement, je pense que c'est
louable et même souhaitable. Est-ce que ça signifie cependant
qu'un cégep qui met en oeuvre un programme conduisant à une
attestation et qui ne reçoit pas de financement d'autres sources, soit
du fédéral, soit du ministère de la Sécurité
du revenu, pourrait se voir sans financement, pourrait se retrouver sans
financement? Est-ce que, dans les cas où il n'y a pas d'autres sources
de financement, on peut être assuré que le cégep va quand
même, à ce moment-là, pouvoir initier et mettre en oeuvre
son programme conduisant à une attestation? Ou est-ce qu'il risque de se
retrouver Gros-Jean comme devant, sans financement?
Mme Robillard: M. le Président, on va passer la parole au
sous-ministre adjoint au collégial, M. Lanoux.
Le Président (M. Richard): M. Lanoux, vous avez la
parole.
M. Lanoux (Jacques): Alors, un établissement qui
préparerait une attestation d'études collégiales dans un
domaine dans lequel il donne le D.E.C., pour lequel il ne reçoit pas de
financement d'autres sources, soit du MMSRFP, soit d'Emploi et Immigration, va
venir au ministère présenter une demande de financement. Je vous
dirais là-dessus qu'à l'intérieur des
disponibilités budgétaires qu'on a il va être
financé, parce que l'objectif qu'il y a dans le projet de loi qui est
là, justement, c'est que, pour les étudiants à temps
complet dans un programme c'est ce qu'on retrouve à 24 ils
bénéficient de la gratuité; et, à 26, c'est le
financement. Alors, l'objectif, c'est, oui, de financer ceux qui viennent
à temps complet dans des attestations, autant que pour...
M. Brassard: Mais, pour le temps partiel, ce n'est pas sûr;
ce n'est pas garanti, étant donné que l'enveloppe est
fermée.
M. Lanoux: Bien voilà! Mais, ça, là, dans la
loi actuelle comme dans la loi qui est devant vous, c'est pareil. Il n'y a
aucun changement pour le temps partiel. Le changement qui intervient avec le
projet de loi 82 touche le temps complet, il ne touche pas du tout le temps
partiel.
M. Brassard: Donc, il y aura toujours, je dirais, une incertitude
en matière de financement, qui va planer sur les attestations avec
étudiants à temps partiel. Il y aura toujours une incertitude qui
va planer.
M. Lanoux: La situation qui existe présentèrent
pour le temps partiel n'est pas changée avec le projet de loi.
M. Brassard: Y compris à temps plein aussi. Ça
n'assure d'aucune façon, en d'autres termes, le financement des
programmes. D'aucune façon. C'est simplement pour empêcher le
double financement. Est-ce que vous avez eu des entretiens ou des discussions
avec les responsables de la Fédération concernant cet
amendement?
M. Lanoux: Oui. Et, d'ailleurs, à leur demande, nous avons
réexaminé ce texte-là, parce que, sans amendement, on
aurait pu croire qu'il n'était plus possible pour un collège de
donner de la formation sur mesure achetée par d'autres. Quand on prend
le texte du projet, tel qu'il est là, on aurait pu penser que ce
n'était plus possible maintenant, (il h 30) tM. Brassard:
Le b? Le b du projet actuel, sans amendement?
M. Lanoux: Oui.
M. Brassard: «Peut être assujettie à des
conditions générales, déterminées par
les...»
M. Lanoux: Alors, c'est justement. Nous en avons discuté,
et les jeunes de la Fédération nous disaient: Écoutez, il
est important qu'on puisse continuer à faire ce que nous faisons
actuellement, soit avec le MMSRFP, soit avec Emploi et Immigration, soit avec
les entreprises, parce qu'ils viennent acheter des services. Il faut qu'on
puisse continuer à faire ça. Et, à côté de
ça, pour les étudiants à temps complet, le projet de loi
nous permet d'aller chercher aussi du financement au ministère. C'est de
cette façon-là que les choses pourraient se faire.
Le Président (M. Richard): Ça va pour l'amendement?
Est-ce que l'article 26 de l'article 17, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Brassard: II faut adopter l'amendement.
Le Président (M. Richard): Oui, sur l'amendement. Est-ce
que vous êtes favorable à l'amendement?
M. Brassard: Oui, adopté.
Le Président (M. Richard): O.K. Maintenant, l'article 26,
tel qu'amendé, est-ce qu'on le considère comme adopté?
M. Brassard: On adoptera l'article 17 en bloc; c'est comme
ça qu'on a procédé.
Le Président (M. Richard): Globalement? O.K. C'est parce
que la première partie...
Mme Robillard: Oui. On a fait l'adoption hier.
Le Président (M. Richard): ...vous en aviez fait
l'adoption pièce par pièce. Remarquez, je n'ai pas
d'objection.
M. Brassard: Oui, hier, on avait un peu dérogé
à notre habitude.
Mme Robillard: II était 23 h 45.
Le Président (M. Richard): Remarquez, votre habitude est
plus pratique; je la partage. Alors, c'est parfait. On reviendra avec une
adoption globale. On n'a pas de problème technique avec ça, je
pense bien. Ça va.
Maintenant, j'appelle donc 26.1. Est-ce que vous avez un papillon ou si
on y va en direct?
Mme Robillard: Directement. Il n'y a plus aucun amendement
à 17, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Je vous félicite, Mme la
ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 26.1.
Allons-y.
M. Brassard: À 26.1, bien, je voudrais savoir: Est-ce que
ça change des choses? Est-ce que ça modifie des comportements ou
des habitudes ou est-ce que c'est la...
Mme Robillard: La seule chose que ça change, M. le
Président, c'est qu'il n'y a plus d'approbation de budgets, comme
à l'heure actuelle, au niveau des cégeps.
M. Brassard: Le collège ne fait que transmettre. Bien.
Le Président (M. Richard): Ça va. L'article 26.2,
toujours à l'intérieur de l'article 17, globalement.
Mme Robillard: Me Dupont.
Le Président (M. Richard): Me Dupont.
M. Brassard: En fait, c'est l'obligation d'avoir un budget
équilibré.
M. Dupont (Côme): Pas directement. M. Brassard:
Non?
M. Dupont: C'est l'obligation de ne pas avoir de déficit.
Le budget peut être en surplus mais pas en déficit.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): C'est habile, ça.
M. Brassard: Oui.
Mme Robillard: Comme c'est le cas présentement, je pense,
M. le Président, dans 42 de nos cégeps où il y a des
surplus.
M. Brassard: Est-ce qu'il y a des surplus qui proviennent ou qui
sont, comment dire... Est-ce que ces surplus-là apparaissent dans le
budget ou si c'est en fin d'exercice, une fois l'année
écoulée, qu'on se rend compte qu'il y a un excédent de
revenus sur les dépenses?
Mme Robillard: Us sont dans les états financiers.
M. Brassard: II sont dans les états financiers. Dans le
budget, après coup. Une fois. C'est ça.
M. Dupont: Année après année... M.
Brassard: C'est ça.
M. Dupont: ...aux états financiers, le solde de
fonds...
M. Brassard: Ils peuvent avoir un budget tout à fait
équilibré, mais en cours d'opération ils dépensent
un peu moins, et c'est là que le surplus apparaît.
M. Dupont: II peut même arriver, au moment de la
présentation de leur budget, qu'il ne soit pas équilibré.
Et, à ce moment-là, ils font appel à leur solde de fonds
pour équilibrer le budget.
M. Brassard: Les soldes des années antérieures.
M; Dupont: Oui.
M. Brassard: Je suis convaincu qu'une telle obligation on ne
pourrait pas l'imposer au gouvernement par les temps qui courent.
Le Président (M. Richard): Est-ce que vous voulez qu'on
passe à 26.3 maintenant?
Des voix: Ha, ha, ha! M. Brassard: Ça va.
Le Président (M. Richard): L'article 26.3, Mme la
ministre.
Mme Robillard: Ça m'apparaît clair, M. le
Président, à moins qu'il n'y ait des questions de la part du
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Bon. Ça doit être le cas
présentement. Il ne doit pas y avoir de changement par rapport à
la situation actuelle. Il n'y a pas de changement par rapport à la
situation actuelle?
Mme Robillard: Disons qu'à l'heure actuelle ce n'est pas
aussi précis que ça dans la loi sur les collèges. Cet
article 26.3 est beaucoup inspiré de ce qui se passe dans la loi de
l'instruction publique en tant que telle, surtout quand on indique, là,
dans le deuxième alinéa... Je fais remarquer aux membres de la
commission que «Le ministre peut préciser le mandat applicable
à l'ensemble des vérificateurs externes des
collèges.» Ça m'apparaît être une
précision nouvelle.
M. Brassard: Dans la loi actuelle, ça se trouve où,
la disposition sur la vérification? Il n'y* en a pas?
Mme Robillard: Me Dupont.
M. Dupont: II n'y en a pas dans la Loi sur les collèges.
Il y a cependant l'article 85 de la Loi sur l'administration financière
qui oblige un organisme public qui reçoit des subventions qui
dépassent un montant de 25 000 $ à produire un rapport de
vérification. On vient le clarifier ici pour ajouter le pouvoir du
ministre de définir en termes généraux le mandat des
vérificateurs externes de l'ensemble des collèges, à des
fins de contrôle.
M. Brassard: Vous voulez que ça soit uniforme pour
faciliter, justement, le contrôle de l'utilisation des fonds publics?
M. Dupont: Vous avez, par exemple, le contrôle des
clientèles admissibles aux fins de subventions. Habituellement, la
pratique, c'est de le faire par échantillonnage dans un certain nombre
de collèges, à chaque année. Ça vient officialiser
ce mandat du ministre de définir le mandat des vérificateurs
externes pour l'étude de tel type de contrôle.
M. Brassard: Dans la pratique, ça ne changera pas
grand-chose. Ça vient confirmer.
M. Dupont: Ça vient harmoniser avec la Loi sur
l'instruction publique.
M. Brassard: Bien.
Le Président (M. Richard): L'article 26.4.
Mme Robillard: ii s'agit de déterminer, m. le
président, qui ne peut pas agir comme vérificateur externe d'un
collège. cet article-là aussi est inspiré de la loi sur
l'instruction publique. '
M. Brassard: Oui, ça va.
Le Président (M. Richard): Donc, ça termine
l'article 17. Est-ce que l'article 17, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Brassard: Adopté. J'appelle donc l'article 18. Mme la
ministre. (11 h 40)
États financiers
Mme Robillard: Oui. Alors, au niveau de l'article 18, M. le
Président, comme on le voit, le premier alinéa précise le
pouvoir du ministre d'exiger des rapports financiers du collège et il
fait obligation au collège de transmettre au ministre les rapports
financiers et le rapport du vérificateur externe. Et le deuxième
et le troisième alinéa visent à informer le ministre de
situations semblables qui existent déjà.
M. Brassard: Ça aussi, c'est tout à fait nouveau.
Et à ces exigences nouvelles, est-ce qu'il y a une explication, une
origine? Est-ce qu'il y avait du laxisme en matière de gestion
financière dans le réseau pour qu'on introduise une disposition
de cette...
Mme Robillard: M. le Président...
M. Brassard: Dans la loi actuelle, on disait simplement: Les
états financiers du collège sont transmis au ministre dans un
délai de 4 mois. Là, c'est beaucoup plus serré, plus
rigoureux comme exigence. Comment peut-on expliquer cette rigueur accrue?
Mme Robillard: M. le Président, dans le fond, les articles
17 et 18 viennent confirmer des pratiques actuelles mais qui étaient
faites à partir de directives émises par le ministère
beaucoup plus que par des assises juridiques dans une loi. Alors, ça
confirme les pratiques, ça les légalise, entre guillemets. Mais,
à ma connaissance, ce n'est pas à partir de situations où
on aurait eu des abus dans l'ensemble des collèges du Québec, et
là on dirait: Bon. Il faut contrôler davantage. Il est clair qu'on
peut avoir des difficultés avec un collège ou un autre
collège dans une situation donnée x. Ça se produit de
façon exceptionnelle, mais ce n'est pas sur la base
régulière qu'on note des abus ou un laxisme dans le
contrôle qui est fait des fonds publics directement par les
collèges. Je demanderais peut-être au sous-minitre, M. Lanoux, de
compléter ma réponse.
M. Lanoux: Écoutez, effectivement, à l'heure
actuelle, en même temps que le collège transmet les états
financiers, on lui demande de transmettre des rapports financiers. Les
états financiers sont présentés de la même
façon pour tous les collèges. Déjà, ça,
c'est fait. Il y a des rapports financiers qui sont demandés à
tous les établissements. Alors, on vient préciser maintenant la
pratique.
L'autre chose, c'est: comme on a prévu, par exemple, à
17.2, qu'une personne morale, une corporation pourrait gérer un centre
spécialisé, bien, on dit: Écoutez, si vous faites
ça, on veut avoir les états financiers et les rapports
financiers. Si vous avez une fondation, si vous avez des membres du conseil
d'administration qui ont démarré une corporation pour
gérer une partie, on veut avoir les états financiers parce que,
compte tenu que le financement est, on peut dire, pres- que à 100 %,
donc, on veut savoir ce qui est fait avec les fonds publics. Et c'est pour
ça que ces précisions-là sont données. Mais, par
rapport à la situation actuelle, il n'y a pas de changement. C'est comme
ça qu'on fait.
Le Président (M. Richard): Ça va pour l'article 18?
J'appelle donc l'article 19.
M. Brassard: Adopté, l'article 18.
Le Président (M. Richard): Adopté, oui.
Adopté. J'appelle l'article 19.
Rapport annuel
M. Brassard: Oui, bien, ça... Évidemment, le
Conseil des collèges n'existant plus...
Mme Robillard: Me Dupont.
M. Dupont: C'est qu'on a enlevé le pouvoir du gouvernement
d'exiger des renseignements prescrits par règlement du gouvernement.
Alors, on enlève... À 27.1, il y a cette
disposition-là.
M. Brassard: «L'article 27.1 de cette loi est
modifié par la suppression...» Ah! O.K., la deuxième
phrase.
Mme Robillard: La deuxième phrase du premier
alinéa. Alors, ce qu'on enlève, c'est où c'est
écrit «Ce rapport doit aussi contenir tous les renseignements
prescrits par règlement du gouvernement.»
M. Brassard: Bien.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 20.
Vérification et enquête
Mme Robillard: L'article 20, M. le Président, ça
reprend les dispositions qui sont dans la loi actuelle de l'instruction
publique, comme on peut le voir. À toutes fins pratiques, là, je
pense que c'est la même chose. Me Dupont?
M. Dupont: Oui, c'est, à toutes fins pratiques, la
même chose, sauf qu'on ajoute le pouvoir de vérification au
pouvoir d'enquête. Et puis ça stipule que le ministre et le
sous-ministre ont d'office ce pouvoir de vérification et
d'enquête. En définitive, on intègre ici une disposition de
la Loi sur les commissions d'enquête. Ça devient plus explicite
dans cette loi-là plutôt que de référer à la
Loi sur les commissions d'enquête.
M. Brassard: Alors, substantiellement, ça ne change pas le
sens et la portée du 29 actuel.
M. Dupont: Ça aussi, c'est une harmonisation avec les
autres lois de l'éducation, notamment la Loi sur l'instruction
publique.
M. Brassard: L'article 29, est-ce que ça a
été utilisé au cours des dernières années?
Est-ce que ça a été utilisé, l'article 29? Est-ce
que la ministre ou le ministère a eu recours souvent à cette
disposition-là pour faire des enquêtes dans des cégeps?
Ça fait combien de temps que vous êtes là, vous, M.
Lanoux?
M. Lanoux: Ça fait...
Mme Robillard: Alors, M. le Président, le temps que le
sous-ministre réfléchisse à ses années de
service... Voyez-vous, à l'enseignement collégial, moi, je peux
vous dire...
M. Brassard: Est-ce qu'il y a déjà...
Le Président (M. Richard): II fait partie de
l'institution.
M. Brassard: Est-ce qu'on a déjà appliqué
29, et quels étaient les motifs qui incitaient la ministre à
appliquer 29?
Mme Robillard: alors, moi, je peux vous dire que dans le cours de
l'exercice de ma charge, depuis maintenant bientôt 3 ans, j'ai eu
à l'utiliser à 1 seule reprise à l'intérieur des 3
ans.
M. Brassard: C'était pour des motifs se rapportant
à la pédagogie, à l'administration ou au
fonctionnement?
Mme Robillard: À l'administration, et de façon
particulière à la gestion financière. Des faits ont
été portés à ma connaissance au niveau de la
gestion financière exercée par une direction de collège,
et ces faits-là étaient suffisamment sérieux pour qu'on
aille vérifier sur place. Alors, dans un cas particulier...
M. Brassard: Alors, vous avez envoyé un enquêteur
qui a fait une vérification, qui a remis un rapport?
Mme Robillard: Oui.
M. Brassard: Et le rapport, vous lui avez donné suite,
à ce moment-là?
Mme Robillard: Oui.
M. Lanoux: Dans les S ans qui ont précédé
ces 3 ans, à 1 occasion aussi.
Mme Robillard: Alors, ce n'est pas...
M. Lanoux: Je vous dirai que, depuis le début, là
parce que, évidemment, je connais un peu l'histoire c'est
peut-être 4 ou 5 fois que cet article-là a été
utilisé au cours des 25 dernières années.
Mme Robillard: Peut-être que c'est plus fréquent au
primaire et au secondaire.
M. Brassard: Bien.
Le Président (M. Richard): Alors, adopté. J'appelle
l'article 21.
Mme Robillard: C'est plus fréquent avec les commissions
scolaires.
M. Brassard: C'est plus fréquent dans les commissions
scolaires? L'article 21.
Administration provisoire Le Président (M. Richard):
Article 21.
Mme Robillard: Je vais demander à Me Dupont de nous
expliquer ça.
M. Dupont: Vous avez là un ensemble d'articles qui
reprennent substantiellement les dispositions presque identiques de la Loi sur
les services de santé et les services sociaux. (11 h 50)
C'est la réglementation de l'administration provisoire, lorsqu'un
collège est en défaut, dans les cas visés aux paragraphes
a à c de l'article 29.2.
M. Brassard: De fait, c'est une procédure de tutelle.
M. Dupont: C'est une tutelle provisoire qui peut déboucher
ultérieurement sur une destitution des administrateurs par le
gouvernement. Alors, c'est un moyen un peu moins sévère au
départ, lorsque le ministre, après une enquête ou une
vérification, s'aperçoit que les cas prévus à
29.2... Et il peut appliquer, pour une période restreinte dans la loi,
une administration provisoire. Et, au terme de son administration, il fait
rapport au gouvernement s'il est d'avis que la situation ne peut pas être
changée, et, à ce moment-là, le gouvernement peut
destituer les membres du conseil d'administration.
M. Brassard: Est-ce qu'il y a des articles de la loi actuelle qui
sont de portée similaire?
M. Dupont: Vous avez l'article 29.1.
M. Brassard: L'article 29.1. Là, il nomme un
contrôleur.
M. Dupont: Et vous avez l'article 26 de la loi actuelle.
Là, vous avez vraiment une tutelle, la
nomination d'un administrateur provisoire. Alors, c'est ce pouvoir de
tutelle de 26 qui est repris à 28, mais selon...
M. Brassard: II est limité dans le temps.
M. Dupont: Oui, c'est ça. Et dans ses objets aussi.
Mme Robillard: Et ça peut permettre aussi des actions plus
graduelles. À l'heure actuelle c'est tutelle ou pas tutelle, de
façon très rapide, alors que, si on s'inspire de la loi des
services de santé et des services sociaux, c'est beaucoup plus graduel,
ce qui peut être fait avant d'arriver à une tutelle
complète.
M. Brassard: Bien.
Le Président (M. Richard): Article 21, adopté.
Donc, l'article 22 est appelé.
M. Brassard: Un instant, M. le Président. À 21, il
y a plusieurs 29.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse. Je croyais que
vous aviez fait un survol qui vous donnait satisfaction.
M. Brassard: Je voudrais quand même jeter un coup d'oeil.
Ça concerne la façon de procéder à cette mise en
tutelle.
Mme Robillard: C'est toujours la même idée centrale,
mais c'est la mécanique qui suit, de façon graduelle, ce qui se
passe à chacune des étapes.
M. Brassard: Oui, 29.8, quand même, c'est un peu de
portée plus générale, le 29.8. Ce n'est pas
nécessairement directement relié à cette procédure
de mise en tutelle. Là, 29.8, ça concerne la subvention qui peut
être retenue ou annulée en tout ou en partie en cas de refus, de
négligence d'observer une disposition de la présente loi et de
ses textes d'application. Là, c'est toute la loi. Ça concerne
toute la loi.
Mme Robillard: II y a une disposition semblable qu'on retrouve
dans la loi de l'instruction publique et dans la loi, aussi, de l'enseignement
privé. Les 2 lois.
M. Brassard: Mais qui n'existe pas dans la loi actuelle.
Mme Robillard: Mais qui n'existe pas dans la loi sur les
collèges.
M. Brassard: II y a quand même une marge. Dans les lois
dont vous parlez...
Mme Robillard: M. le Président, on va demander à Me
Dupont de nous dire comment c'est utilisé dans la loi de l'instruction
publique.
M. Dupont: Vous observez, par exemple, qu'une commission scolaire
ne respecte pas une disposition de la loi. Plutôt que de mettre en branle
tout un mécanisme lourd d'administration provisoire ou de tutelle, vous
pouvez, par ce moyen-là, par exemple, retenir la subvention et forcer
l'établissement à se conformer à la loi, et lui remettre
la subvention lorsqu'il sera conforme à la loi. Il y a un coût
pour l'établissement, parce qu'il y a des frais d'intérêt,
il y a un problème de trésorerie et il y a une espèce de
pression qui s'exerce sur l'établissement. C'est un peu la disposition
qu'on avait par rapport aux frais de scolarité des étudiants
hier. Un étudiant, par exemple, qui n'a pas payé ses frais de
scolarité, on lui retient ses unités jusqu'à ce qu'il se
conforme à la disposition de la loi. C'est un peu la même nature
ici, mais, ici, il y a des coûts financiers parce qu'il peut y avoir des
problèmes de trésorerie.
M. Brassard: C'est un moyen assez puissant, parce que le refus...
Est-ce que, dans les lois, c'est refus ou négligence? Ces 2 termes
apparaissent? Le refus, c'est assez facile de l'identifier, mais la
négligence, c'est un concept un peu plus flou. Ça existe ailleurs
aussi, dans les autres lois? Dans l'instruction publique, on parle de refus et
de négligence aussi?
M. Dupont: C'est l'article 477. C'est exactement le même
texte que vous avez à l'article 477 de la Loi sur l'instruction publique
et à l'article 125 de la Loi sur l'enseignement privé.
M. Brassard: C'est une épée de Damoclès.
Bien.
Le Président (M. Richard): Toujours l'article 21,
adopté. J'appelle l'article 22.
Mme Robillard: Alors, l'article 22, M. le Président, c'est
un article de concordance, strictement.
M. Dupont: On enlève la référence à
l'approbation du budget, parce qu'on l'a enlevée
antérieurement.
M. Brassard: Concordance pour ce qui est de la Loi sur
l'enseignement privé.
M. Dupont: C'est ça. Non, non, non, c'est la loi sur les
collèges.
M. Brassard: La loi sur les collèges. M. Dupont:
C'est la société... M. Brassard: Bien.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 23.
Mme Robillard: C'est la même chose, M. le Président.
C'est un article de concordance aussi pour enlever, justement, l'approbation du
budget par le ministre.
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 24.
Loi sur l'enseignement privé Régime des
études collégiales
Mme Robillard: II y a un amendement, M. le Président.
Alors, M. le Président, à compter de cet article-là, de
l'article 24 jusqu'à l'article 33, donc de 24 à 32 inclusivement,
on établit la concordance avec la Loi sur l'enseignement privé.
À l'intérieur de l'article 24, l'amendement que nous
déposons a pour effet de supprimer le terme «certificat» de
la Loi sur l'enseignement privé, étant donné que dans le
renouveau collégial il n'existe plus de certificat.
M. Brassard: Ça va pour l'amendement.
Le Président (M. Richard): L'amendement est adopté?
Ça va? L'article 24, maintenant.
M. Brassard: Bien, ça indique que les collèges
privés sont soumis au même régime pédagogique. C'est
ça? (12 heures)
M. Dupont: C'est ce que disait déjà la loi, mais on
change le concept. Au lieu de régime pédagogique, on parle de
Régime des études.
(Consultation)
M. Brassard: C'est uniquement de la concordance. Il n'y a pas
de...
M. Dupont: Oui, ça tient compte du fait que c'est un
nouveau Régime des études collégiales et non pas un
régime pédagogique d'enseignement collégial. Ça
tient compte aussi du fait qu'il n'y a pas de certificat et ça tient
compte du fait que l'établissement d'enseignement privé, comme le
collège, pourra décerner lui-même le D.E.C., sur
recommandation de la Commision d'évaluation.
M. Brassard: Ce sera sur division, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Donc, l'article 24, tel
qu'amendé, est adopté sur division. J'appelle l'article 25.
Mme Robillard: L'article 25, M. le Président?
Le Président (M. Richard): L'article 25, Mme la
ministre.
Mme Robillard: Me Dupont.
M. Dupont: Alors, c'est la même chose, c'est de la stricte
concordance. Ça modifie l'article 44 de la Loi sur l'enseignement
privé. L'article 44 dit: «Le Règlement sur le régime
pédagogique du collégial s'applique.» Alors, on remplace
ça en disant: «Le Régime des études
collégiales s'applique.»
Le deuxième alinéa de 44 dit: «II en est de
même des règles établies par le ministre.» Mais, avec
la réforme, c'est un article de la Loi sur les collèges qui
habilite le ministre à établir les modalités d'application
du Régime des études collégiales. Alors, ces
modalités sont rendues applicables à l'établissement
d'enseignement privé par le paragraphe 2° de l'article 25.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 25, adopté.
J'appelle l'article 26.
Mme Robillard: Nous avons le dépôt d'un amendement,
M. le Président, à 26.
M. Brassard: On va enlever «certificat».
Mme Robillard: C'est tout à fait ça, M. le
Président. C'est encore pour enlever le terme «certificat»
utilisé dans la loi de l'enseignement privé.
Le Président (M. Richard): L'amendement est-il
adopté?
M. Brassard: L'amendement, ça va.
Le Président (M. Richard): Ça va pour l'amendement.
Maintenant, la discussion sur l'article 26.
Mme Robillard: Me Dupont.
M. Dupont: Là aussi, c'est de la stricte concordance avec
le langage. Dans l'article 45, actuellement, de la loi de l'enseignement
privé, vous dites: «L'établissement d'enseignement
dispense, pour chaque programme d'enseignement général ou
d'enseignement professionnel»... On parle maintenant de progranime
d'études préuniversitaires ou programme d'études
techniques. Pour le reste, c'est la même chose, sauf qu'au lieu de dire
«admissible à des études [...] ou à un
diplôme, certificat», on enlève la notion de certificat
décerné par le ministre de l'Enseignement supérieur. On va
parler ici de diplôme ou attestation décernée en
application du Régime des études collégiales pour englober
la possibilité d'une délégation de fonctions aux
collèges.
M. Brassard: Sur division.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 26, tel
qu'amendé, est adopté sur division. J'appelle l'article 27.
Mme Robillard: Me Dupont.
M. Dupont: Ça aussi, c'est strictement de la concordance.
Dans le deuxième alinéa, on référait à une
équivalence d'un diplôme, certificat ou autre attestation
officielle décernée par le ministre. Alors, ici, on
réfère strictement à: «visés aux paragraphes
4°, 6° ou 8° de l'article 1.»
(Consultation)
M. Brassard: Bien.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 28.
Mme Robillard: Me Dupont.
Formation du personnel enseignant
M. Dupont: L'article 28 abroge l'article 51 de la Loi sur
l'enseignement privé qui prévoit que
«L'établissement s'assure qu'une personne qu'il engage pour
enseigner au collégial possède les qualifications requises au
sens des règlements pris en vertu de l'article 18 de la Loi sur les
collèges». Or, ce pouvoir habilitant a été
enlevé du projet de loi par le projet de loi 82, la loi sur les
collèges. Le gouvernement et le ministre n'ont plus le pouvoir
d'établir par règlement la qualification exigée des
personnels enseignant au niveau collégial. Donc, on ne peut pas rendre
applicables ces règlements à l'enseignement privé.
M. Brassard: Ça a été enlevé de la
loi actuelle aussi?
M. Dupont: Par le projet de loi 82, oui.
M. Brassard: Son abrogation, on ne l'a pas vu encore passer?
M. Dupont: Oui. M. Brassard: Oui?
M. Dupont: Oui. C'est-à-dire que vous avez de nouveaux
articles sur les pouvoirs réglementaires, les nouveaux articles 18,
18.1, 18.2.
M. Brassard: Ah oui! Ça a été
enlevé.
M. Dupont: II n'y a plus de pouvoir pour établir les
qualifications.
Mme Robillard: Un pouvoir qui, au fil des années, n'a
jamais été utilisé, par quelque ministre que ce soit.
M. Brassard: Ça revient à l'établissement
qui embauche?
Mme Robillard: Oui.
M. Brassard: Ce n'est pas le cas, si je me souviens bien, au
niveau du primaire et du secondaire.
Mme Robillard: Non, non. Non, non. C'est très clair, c'est
très différent du primaire et du secondaire.
M. Brassard: Quoique c'est ce qui est arrivé, cependant...
Ce qui est très fréquent au niveau du cégep, c'est qu'il y
a beaucoup d'enseignants qui n'ont pas de qualifications pédagogiques,
qui ont des diplômes portant sur telle ou telle discipline mais qui n'ont
pas de qualifications pédagogiques.
Mme Robillard: Oui, de fait, et ça a été
noté par certains intervenants au niveau de la commission parlementaire.
Ce qu'on remarquait, c'est qu'il y avait un pouvoir de réglementation
dans la loi actuelle. Ce pouvoir-là n'a jamais été
utilisé au fil des 25 années d'existence des cégeps. Donc,
en révisant cette loi-là, on retire ce pouvoir de
réglementation là, mais, en contrepartie, on fait obligation aux
collèges d'avoir, justement, une politique de gestion des ressources
humaines, ce qui signifie des conditions d'embauché et d'insertion
professionnelle. Et, donc, vous savez que tous ces choix-là sont faits
aussi de par le fait qu'on considère que le niveau collégial
appartient à l'ordre d'enseignement supérieur. Alors, c'est un
peu ce qui se passe aussi au niveau universitaire.
M. Brassard: Sauf qu'il y a beaucoup d'intervenants aussi qui ont
signalé, à juste titre, les besoins de perfectionnement des
enseignants et enseignantes de niveau collégial, et justement parce que
beaucoup d'enseignants qui avaient une compétence disciplinaire tout
à fait évidente n'avaient pas de qualifications
pédagogiques. Et c'était considéré par beaucoup
dans le milieu comme une lacune à combler. Alors, à partir du
moment où ce n'est plus un pouvoir ministériel d'imposer des
exigences en matière de qualifications, cette lacune risque de perdurer,
et le gouvernement aussi, à ce moment-là, peut se sentir moins
responsable en matière de perfectionnement. Par exemple, si le
gouvernement maintient ses pouvoirs d'exiger des qualifications, entre autres
sur le plan pédagogique, bien, il va se sentir pas mal plus responsable
aussi de prévoir des ressources pour assurer le perfectionnement des
enseignants qui ne respectent pas les qualifications en matière
pédagogique en particulier. (12 h 10)
En tout cas, même si ce poùvoir-là n'a pas
été
vraiment assumé ou appliqué, il reste que ça peut
avoir pour effet que les lacunes en matière de formation des
maîtres, en matière de formation des enseignants persistent et
perdurent plus longtemps. Je reste perplexe, moi, personnellement; je suis un
peu perplexe et préoccupé par la disparition de cette obligation
qu'il avait, même s'il ne l'a pas assumée, cette obligation qu'il
avait. Je ne suis pas certain que c'est une bonne chose. Qu'on se comprenne
bien, je ne suis pas tranché et catégorique, mais je m'interroge,
compte tenu de ce qui s'est dit et compte tenu du profil de bien des
enseignants dans les cégeps et des lacunes observées et
signalées par pas mal de monde en cette matière. La ministre est
bien sûre que c'est la bonne voie, là-dessus?
Mme Robillard: Alors, c'est clair, c'est un choix qui a
été fait après réflexion et analyse de ce qui se
passe aussi sur le terrain. Le fait que le pouvoir n'ait pas été
exercé depuis 25 ans, pourquoi? Je pense qu'il faut se poser cette
question-là. Comment se fait-il que depuis 25 ans, quel que soit le
ministre qui a occupé la fonction, il n'a pas cru bon d'utiliser ce
pouvoir-là? On a fait une analyse à partir de ça, de ce
qui se passait dans les pratiques aussi. Ce qui, à mon point de vue,
était plus inquiétant, c'est les cégeps qui n'avaient pas
de politique de gestion des ressources humaines, donc les cégeps
eux-mêmes qui ne se préoccupaient pas d'avoir des critères
très précis au niveau de l'embauche d'un enseignant, non
seulement au niveau de l'embauche mais, une fois qu'il était
embauché, au niveau de son insertion professionnelle, surtout pour un
enseignant débutant dans l'exercice de sa profession, alors qu'il doit y
avoir des mécanismes, ça doit être suivi par des
mécanismes d'évaluation et des mécanismes de
perfectionnement aussi au niveau des enseignants, et non seulement des
enseignants mais des autres professionnels, des autres personnels des
cégeps. Et c'est dans ce contexte-là qu'en faisant obligation au
niveau des cégeps d'avoir cette politique de gestion des ressources
humaines...
Il est de notre volonté, très claire, de dire aux
cégeps, à ce moment-là, par cette politique: Vous vous
devez d'avoir une politique de gestion des ressources humaines. Et on
s'aperçoit qu'au niveau de l'embauche des enseignants il peut y avoir
des critères d'embauché relativement différents pour les
enseignants dans des disciplines très bien identifiées, surtout
dans le secteur préuniversitaire ou dans le bloc de la formation
générale, ce qui est différent des critères
d'embauché au niveau du secteur technique aussi, au niveau des
connaissances exigées des professeurs du secteur technique.
C'est un peu ce qui se passe présentement sur le terrain. Il y a
sûrement une préoccupation à avoir pour mieux accompagner
les enseignants dans leur période d'insertion professionnelle, et aussi
leur offrir des sessions de perfectionnement suite à des
évaluations. C'est dans ce contexte-là qu'on a inversé la
responsabilité pour que la responsabilité soit directement au
collège au niveau de l'ensemble de ses personnels, comme toute
institution d'enseignement se doit de le faire, ou toute entreprise: avoir une
politique globale de gestion des ressources humaines.
M. Brassard: Je ne suis pas en désaccord avec le fait que
les établissements se donnent des politiques de gestion des ressources
humaines. Le problème et l'inquiétude que j'ai viennent du fait
suivant. C'est qu'à partir du moment où le gouvernement se
désengage et n'a plus de responsabilité en matière de
qualification des enseignants dans le réseau des cégeps les
établissements vont initier, vont concevoir des politiques de gestion
des ressources humaines, et il y aura un volet, forcément, sur la
qualification de ces ressources humaines, un volet, entre autres, sur ce qu'on
exige comme qualifications de nos enseignants. Et, par conséquent, il
faut aussi prévoir un plan de perfectionnement pour corriger les
lacunes. Moi, ce que je crains, c'est que... Déjà, il y a
très peu de ressources de la part du gouvernement en matière de
perfectionnement. Tout le monde est venu nous dire qu'il n'y en avait pas
assez, pas assez de ressources en matière de perfectionnement. Je crains
que le gouvernement n'en arrive à dire: Écoutez, nous, ce n'est
pas notre responsabilité, ça, la qualification professionnelle;
ce n'est pas notre responsabilité, c'est celle des
établissements. Alors, s'il y a des lacunes à corriger, s'il y a
du perfectionnement à faire, bien, c'est à vous de l'assumer dans
le cadre de votre politique, et que le gouvernement ne se sente pas vraiment,
là, partie prenante et ne se sente pas comme contraint de prévoir
des ressources suffisantes pour que le perfectionnement se fasse.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, Mme la
députée de Bourget. Je reviens avez vous, Mme la
députée de Bourget.
Mme Boucher Bacon: Oui. J'aimerais que Mme la ministre puisse
réitérer ce qu'elle vient d'affirmer, que l'application... Moi
aussi, j'ai un petit peu de doutes sur ça. J'abonde dans le sens, un
petit peu, du député de...
M. Brassard: Lac-Saint-Jean.
Mme Boucher Bacon: ...Lac-Saint-Jean, et j'aimerais que la
ministre puisse m'expliquer, à cet effet, que la loi est faite pour tous
les collèges, comme vous venez de l'établir, et qu'on a une
volonté pour la gestion humaine qu'on vient d'établir. Est-ce
qu'il y a un mécanisme prévu à cet effet pour le
perfectionnement par la gestion humaine? Est-ce qu'il y a des règles
d'établies?
Mme Robillard: Ce qu'on va exiger de chacun des collèges,
c'est que dans sa politique de gestion des ressources humaines il y ait 4
volets, obligatoirement, et cette politique-là devra être
déposée à la ministre: l'embauche, l'insertion
professionnelle, l'évaluation et le perfectionnement qui vient
après l'évaluation.
Mme Boucher Bacon: Autant pour l'enseignement privé que
pour...
Mme Robillard: Alors, l'évaluation, elle est faite dans un
but d'aider la personne à s'améliorer et, donc, à aller
chercher du perfectionnement. C'est dans ce contexte-là que chacun des
collèges publics... Ce n'est pas une obligation. Dans la loi de
l'enseignement privé, il ( n'y a pas de telles dispositions.
Je pense que nos collaborateurs de l'enseignement privé... En tout cas,
ça n'a pas été discuté lors de la commission
parlementaire, absolument pas, et ce n'était pas non plus la
volonté gouvernementale d'intervenir à ce niveau-là. Ce
n'est pas dans la loi de l'enseignement privé.
Le Président (M. Richard): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Merci, M. le Président. J'avoue que, moi aussi,
je suis étonnée de ne pas retrouver de mesure nationale,
finalement, pour ce problème-là, qui a quand même
été exprimé par plusieurs intervenants. Et je me souviens,
au moment où ça a été exprimé, que
j'étais même surprise. Je croyais qu'effectivement les enseignants
du cégep devaient automatiquement avoir de la pédagogie parmi
leurs cours. Et ça a été une des surprises pour moi, en
commission. Et je pense que c'est une des raisons majeures qui font que
certaines matières en particulier et on n'en nommera pas
posaient des problèmes aux étudiants parce que, effectivement,
c'étaient des spécialistes dans leur domaine mais, au niveau de
la pédagogie, la matière ne passait pas. Et je me disais que le
problème étant vraiment d'envergure nationale, la mesure
corrective devait arriver au niveau national et non la laisser, finalement, un
peu à la discrétion de chaque établissement qui devra
avoir une politique de gestion des ressources humaines mais ne mettra
peut-être pas nécessairement l'accent sur ce
problème-là qui était bien identifié. Il
était même identifié par les enseignants et les
enseignantes.
Et on sait que, dans nos cégeps, parmi ceux et celles qui
enseignent, vous avez quand même beaucoup d'enseignants qui sont
là depuis longtemps et qui n'ont pas nécessairement ce
cours-là. Et, moi, j'avoue que ça m'inquiète. Ça
m'inquiète beaucoup, parce que l'aspect pédagogique est toujours
extrêmement important. Surtout quand on se rend compte qu'on a davantage
besoin de soutien, d'encadrement, qu'il y a des problèmes d'orientation
avec nos jeunes, le côté pédagogique m'ap-paraît
essentiel.
Mme Robillard: M. le Président, moi, je n'ai aucun
souvenir que les enseignants sont venus nous demander en commission
parlementaire d'avoir l'exigence d'une formation en pédagogie pour
être engagés comme professeurs dans un cégep.
Mme Caron: Non! Ils n'ont pas demandé l'exigence. ..
Mme Robillard: Moi, je n'ai aucun souvenir de ça.
Mme Caron: ...mais ils ont demandé d'ajouter au niveau du
perfectionnement pour corriger cette lacune-là.
Mme Robillard: Ah! Mais, ça, c'est très
différent. C'est très différent.
Mme Caron: Ils n'ont pas exigé, mais ils nous ont
parlé du problème. C'est bien sûr qu'ils ne l'ont pas
exigé, c'est bien évident.
Mme Robillard: Non, je ne pense pas que les enseignants seraient
d'accord, d'ailleurs, avec... (12 h 20)
Mme Caron: Mais ils étaient conscients du problème,
ils le reconnaissaient et demandaient des mesures au niveau du
perfectionnement. Peut-être que, bon, le fait qu'on ne le retrouve pas,
là, au niveau...
Mme Robillard: Alors, là, je voudrais vous dire, M. le
Président, que, quand on a parlé de perfectionnement au niveau de
la commission parlementaire, on ne mettait pas strictement l'accent sur une
formation en pédagogie. Les professeurs veulent que leurs connaissances
soient mises à jour de façon régulière, mais dans
leur propre discipline. Ce n'était pas nécessairement quand on
nous a parlé d'augmenter les budgets de perfectionnement. Je pense que
c'était dans ce sens-là que la demande venait, d'avoir plus de
budgets de perfectionnement pour que les connaissances soient toujours mises
à jour, tant dans le secteur préuniversitaire que dans le secteur
technique, d'ailleurs, où ça évolue très
rapidement. C'était dans ce contexte-là que la demande nous
était faite et non pas que ce soit nécessairement un
perfectionnement en pédagogie.
Par ailleurs, on peut vous dire qu'au fil des années, et certains
sont venus en témoigner, il y a eu beaucoup l'utilisation du programme
PERFORMA dans les cégeps, qui est donné à partir de
l'Université de Sherbrooke, où il y a eu énormément
d'activités psychopédagogiques qui ont été offertes
à l'ensemble des professeurs, et utilisées; ces
activités-là ont été vraiment utilisées par
les profs.
C'est dans ce contexte-là qu'au niveau du perfectionnement je
pense que les budgets continuent d'être disponibles. On dit qu'ils ne
sont pas suffisants, mais ils continuent d'être disponibles. Et la
demande qu'on a reçue aussi en commission parlementaire, c'est que ces
budgets-là soient décentralisés et non pas
gérés par le ministère, comme c'est le cas à
l'heure actuelle, disant que les cégeps sont plus conscients des besoins
de perfectionnement. D'autant plus que, s'ils se dotent de politiques de
gestion des ressources humaines, ils devraient voir très clairement les
besoins en perfectionnement de leurs ressources humaines. C'est dans ce
contexte-là que le choix a été fait.
Maintenant, il est très clair qu'il n'a été
nullement de l'intention du gouvernement d'avoir un règlement sur la
qualification des professeurs au niveau des cégeps. Quel que soit le
gouvernement au pouvoir depuis 25 ans, les gouvernements n'ont pas
utilisé ce pouvoir. Et, dans le choix du renouveau collégial,
c'est très clair que nous n'avions pas non plus l'intention d'utiliser
ce pouvoir, d'où le fait que nous l'avons retiré de la loi par la
loi 82.
M. Brassard: M. le Président.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Pour ce qui est de 28, de façon
précise...
Mme Robillard: Ah! oui, c'est vrai, on était dans
l'enseignement privé.
M. Brassard: ...on abroge 51 de la loi de l'enseignement
privé. Je trouve que c'est d'autant plus injustifiable que, justement,
la ministre vient de nous dire que les établissements privés ne
sont pas tenus de se donner une politique de gestion des ressources humaines.
Alors, comme ils ne sont pas tenus de le faire, il faudrait au moins
prévoir certaines exigences, encore une fois, même si ça ne
s'est pas appliqué. Même si depuis 25 ans ça ne s'est pas
appliqué, je ne pense pas que ce soit une raison pour
décréter que c'est la bonne conduite ou le bon comportement qu'on
a adopté.
Moi, je pense que, sans que le gouvernement n'élabore
lui-même, dans tous ses détails, la politique de gestion des
ressources humaines qui doit s'appliquer dans les établissements
je pense que c'est exclu; c'est tout le monde... En tout cas, je ne serais pas
d'accord avec ça il reste que peut-être il y aurait lieu
qu'il précise certaines exigences en matière de qualification des
enseignants.
Mme Robillard: M. le Président, ce n'est pas
l'intention...
M. Brassard: La surprise de ma collègue de Terrebonne...
Moi, je le savais, parce que je viens de ce milieu-là. Puis je sais
aussi qu'il y avait beaucoup de mes collègues qui avaient des
compétences disciplinaires évidentes et qui n'avaient jamais eu
un seul cours de pédagogie, ce qui n'en faisait... Ça ne veut pas
dire que c'étaient des mauvais profs, là, sauf que ça
prenait plus de temps. Ça prend plus de temps pour un professeur ou un
enseignant qui n'a pas reçu de formation pédagogique. Il faut
qu'il tâtonne, bien souvent, puis ça lui prend plus de temps avant
de devenir un bon enseignant, un bon professeur. En tout cas, je l'ai
vécu. Je l'ai vu souvent. Et, très souvent, l'explication venait
d'une lacune en matière de formation pédagogique. Et je me
demande, même si depuis 25 ans on ne l'a pas fait, si le temps n'est pas
venu d'avoir quelques exigences en cette matière, quitte à
laisser aux établissements, après ça, pour ce qui est des
autres dimensions de la gestion des ressources humaines, leur laisser leur
marge de manoeuvre et leur autonomie. Enfin...
Mme Caron: C'est évident qu'on ne pourrait pas l'exiger
pour tous ceux qui sont déjà là. Bon. Ce n'est pas
vraiment le problème, c'est bien clair, mais je pense que ce
pouvoir-là pourrait être utilisé pour l'avenir, par
exemple, pour s'assurer que les nouveaux qui entrent comme enseignants dans les
cégeps ont cette formation pédagogique. Je pense que, si on veut
assurer une réussite scolaire et se donner tous les outils, ça
fait partie aussi des outils.
Mme Robillard: Moi, je ne me souviens pas d'avoir reçu de
demande dans ce sens-là, d'avoir cette exigence pour tous les nouveaux
professeurs qui rentrent au cégep. Et je vous rappellerai...
Mme Caron: C'est sûr que les enseignants ne demanderont
pas...
Mme Robillard: Je vous rappellerai que c'est sûr qu'il y a
un choix de base qui a été fait là, à l'effet de
rendre semblables les mécanismes qui sont exercés, même
dans le milieu universitaire. Parce que, ce dont je me souviens très
bien, quand un des professeurs est venuje ne me souviens pas du nom de
l'association lui suggérait d'avoir de façon obligatoire
un mécanisme d'accompagnement des nouveaux professeurs dans les
cégeps. Et ce professeur-là, je lui ai demandé où
il enseignait; il enseignait à l'université. Et je lui ai
demandé si, dans son université, c'était exactement
ça qui se produisait. Alors, on voulait mettre une contrainte
supplémentaire au niveau des cégeps, qui n'existe même pas
à l'université. Ça, je me souviens de ça.
maintenant, ici, il s'agit de la loi de l'enseignement privé. je pense
qu'il s'agit de se rappeler, de mémoire, le contenu du rapport qui nous
a été présenté par l'association des
collèges privés du québec, où ils voulaient
l'autonomie complète, non pas à 100 % mais presque à 150
%, parce qu'ils voulaient aussi décerner leurs propres diplômes,
bon, etc. ils n'étaient même pas d'accord sur le bloc de formation
générale parce qu'ils disaient que les collèges
privés pouvaient faire très bien ça eux-mêmes. donc,
ils n'étaient pas d'accord q\i'il soit décrit dans le
régime des études. alors, ils étaient loin de penser au
fait qu'on était pour encadrer leur gestion de ressources humaines dans
les établissements privés du québec, à mon point de
vue, en tout cas, à ma lecture de ce rapport-là.
M. Brassard: L'article 28, sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): L'article 28, sur
division. J'appelle donc l'article 29.
M. Brassard: C'est une concordance. Adopté.
Le Président (M. Richard): L'article 29, adopté.
J'appelle l'article 30.
M. Dupont: Même chose. On remplace le régime
pédagogique par le Régime des études. M.
Brassard: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 31.
Mme Boucher Bacon: M. le Président, j'aimerais, avant 31,
introduire ou insérer l'article 30.1, et j'aimerais le déposer,
s'il vous plaît.
Le Président (M. Richard): Oui, Mme la
députée de Bourget. Alors, si vous voulez nous donner copie du
papillon.
Mme Boucher Bacon: Comme nous venons de quitter l'article 30 et
que ça insistait sur l'article 83 de la loi actuelle, j'aimerais
introduire 30.1: L'article 84 de la loi actuelle est modifié,
après le mot «annuellement», par l'ajout des mots «,
après consultation des établissements d'enseignement
agréés».
Alors, c'est pour avoir la concordance aussi avec l'article 17 du projet
de loi 82 qui stipulait, à 25: le ministre, ou la ministre,
établit annuellement. Alors, ce serait une question
d'équité. Et, comme l'a mentionné le député
de Lac-Saint-Jean à l'article 28, si on veut leur laisser leur marge de
manoeuvre, leur autonomie, et à titre d'équité, je pense
que ce serait raisonnable. J'aimerais mieux qu'on puisse arriver à un
compromis à 28, mais j'aimerais que vous appuyiez le 30.1.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a des
commentaires sur le nouvel article?
M. Brassard: M. le Président, simplement pour dire que
nous sommes d'accord. Je pense que c'est une conduite qui devrait
également s'appliquer pour les établissements d'enseignement
privés.
Mme Boucher Bacon: Merci.
Le Président (M. Richard): Mme la ministre, ça
va?
Mme Robillard: Tout à fait d'accord.
Le Président (M. Richard): Alors, le nouvel article 30.1
est adopté?
M. Brassard: Oui, adopté. (12 h 30)
Le Président (M. Richard): J'appelle à nouveau
l'article 31.
Mme Robillard: Un article de concordance, encore une fois, M. le
Président. On remplace les mots «enseignement professionnel»
par les mots «études techniques».
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 32.
Mme Robillard: Me Dupont, si vous voulez nous clarifier
ça.
M. Dupont: Dans l'article 172 de la Loi sur l'enseignement
privé, on dit que tout contrat de louage de services conclu après
le 31 décembre 1992 continue de s'appliquer. Ici, on vient
préciser qu'il s'agit d'un contrat de louage de services «à
exécution successive», pour bien parler des dispositions
correspondantes de la Loi sur la protection du consommateur. Par exemple, un
contrat par lequel je délivre des cours pendant une période x,
alors, c'est un contrat à exécution successive. Il existe dans la
Loi sur la protection du consommateur des contrats de services qui ne sont pas
à exécution successive. Alors, on nous a demandé, au
ministère responsable de l'application de la loi, de rajouter ça,
ici.
Les 2 autres amendements, c'est purement des erreurs techniques par
l'impression, là. On a mis «section IV» au lieu de
«section VI», et au lieu de «paragraphe r» on a mis
«paragraphe 7». Il n'existe pas de paragraphe 7 dans l'article,
c'est le paragraphe r.
Le Président (M. Richard): Ça va?
M. Brassard: À la demande de qui on fait l'amendement?
Remplacer «services» par «exécution successive»,
c'est à la demande de qui?
M. Dupont: C'est les services juridiques du ministère qui
sont responsables de l'application.
M. Brassard: Pour une meilleure application de la Loi sur la
protection du consommateur?
M. Dupont: Oui, c'est pour enlever toute confusion: vraiment,
là, on parle de contrat à exécution successive. À
mon avis, ce n'était peut-être pas nécessaire, mais, en
tout cas...
M. Brassard: M. le Président, ma collègue de
Terrebonne est en même temps critique en matière de protection du
consommateur, alors, je me fie à elle.
Mme Caron: C'est le ministère de la Justice... M.
Dupont: C'est ça.
Mme Caron: ...qui est responsable de la protection du
consommateur.
Le Président (M. Richard): La maison mère. Est-ce
que c'est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
33.
Dispositions transitoires et finales
Mme Robillard: Dépôt d'un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Un amendement qu'on vous
distribue à l'instant. Mme la ministre.
Mme Robillard: Me Dupont va nous expliquer ça, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Me Dupont, nous vous faisons
confiance.
M. Dupont: Bon, l'amendement vise à remplacer, dans le
deuxième alinéa, dans les cinquième et sixième
lignes, les mots «les deux premières vacances à survenir
parmi les postes occupés par des membres du personnel» par
«la première vacance à survenir parmi les postes
occupés par des enseignants». Vous comprenez tout de suite
pourquoi, c'est que dans la version originale du projet de loi 82...
M. Brassard: Oui.
M. Dupont: ...on passait de 5 membres du personnel à 3
membres du personnel. Donc, il y avait 2 postes qui devenaient vacants parmi
les membres du personnel. Avec la nouvelle version, vous avez 2 enseignants, 1
professionnel et 1 membre du personnel de soutien. Donc, il y a
réduction de 1 enseignant. Donc, il faut parler maintenant du premier
poste vacant parmi les enseignants. Concernant l'ensemble de l'article 33, vous
avez actuellement 20 membres du conseil d'administration. Avec la nouvelle
disposition, vous tombez à 19. Il y a un membre dont le mandat cesse
immédiatement au 1er juillet 1993, c'est la personne responsable des
services aux étudiants...
M. Brassard: Oui.
M. Dupont: ...si vous regardez le premier alinéa. Tous les
autres membres, ils demeurent en fonction tant et aussi longtemps que leur
mandat n'est pas échu. Mais, comme il y a des catégories de
membres ajoutés par l'article 8, vous avez les 2 représentants
des entreprises au paragraphe b de l'article 8 et les 2 représentants
des titulaires de diplômes. Alors, on dit ici que dès qu'il y aura
un poste vacant parmi les socio-économiques, parce qu'on passe de 6
à 5, ou parmi les parents, parce qu'on passe de 4 à 2, ou parmi
les enseignants, parce qu'on passe de 3 à 2, dès qu'il y aura un
poste vacant, on va le combler en succession, d'abord par un
représentant des entreprises, et ensuite par un titulaire d'un
diplôme d'études collégiales, ensuite par un
représentant des entreprises et ensuite par un titulaire d'un
diplôme d'études collégiales.
M. Brassard: C'est très clair. Mme Robillard: Ha,
ha, ha!
M. Dupont: C'est ainsi que, progessivement, on va refaire la
composition du conseil d'administration. Ha, ha, ha! Comme vous voyez, c'est
très simple.
M. Brassard: Oui, en effet! Ha, ha, ha! Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Caron: Ce qu'on a surtout retenu, Me Dupont, c'est que vous
nous avez bel et bien dit qu'il y avait effectivement 1 enseignant de moins,
contrairement à ce dont la ministre essayait, hier, de nous convaincre,
finalement, qu'il y en avait 1 de plus. On a très, très bien
compris.
Mme Robillard: Je n'ai pas à vous convaincre, Mme la
députée de Terrebonne. Quand on lit le projet de loi 82, c'est
indiqué 3 membres du personnel, et là, maintenant, il y aura 4
membres du personnel.
Mme Caron: Puis, quand on lit la loi actuelle, il y a 3
enseignants, et là il y en a 2.
M. Brassard: C'est la loi actuelle qu'il faut regarder. Bien.
Le Président (M. Richard): Après lecture, c'est
adopté?
M. Brassard: Oui, mais sur division, comme, nous, on aurait
aimé qu'il n'y ait pas de vacance du tout.
Le Président (m. richard): alors, l'amendement, sur
division? '
Mme Caron: L'amendement sur division?
Le Président (M. Richard): Ou l'article, globalement, tel
qu'amendé, sur division.
M. Brassard: L'article. L'article.
Le Président (M. Richard): J'appelle donc l'article
34.
Mme Robillard: Alors, nous sommes dans le chapitre des
dispositions transitoires, M. le Président.
M. Brassard: C'est l'appellation qui change, là.
Mme Robillard: Oui. Alors, au niveau de l'article 34, c'est pour
reconnaître les centres spécialisés actuels, qui existent
dans le réseau collégial; ils deviennent des centres
collégiaux de transfert de technologie.
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Richard): Adopté. J'appelle
l'article 35. Et je vous félicite pour le rythme.
Mme Robillard: Nous avons un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Un amendement que nous
distribuons à l'instant.
Mme Robillard: Un amendement de fait, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Mme la ministre.
Mme Robillard: Alors, ce qu'on vient faire, M. le
Président, c'est que, dans le troisième alinéa, où
c'était écrit: «(indiquer ici la date de publication du
projet de Règlement sur le régime des études
collégiales)», on vient le remplacer par la date exacte,
étant donné que ce projet a été publié.
Donc, on remplace par la date du «14 avril 1993». C'est un
amendement de fait.
M. Brassard: Le dernier alinéa, est-ce que c'est une
dérogation au processus d'adoption des règlements? Le dernier
alinéa: «Le gouvernement peut, sans autre préavis ni
prépublication, édicter, avec ou sans modifications, le projet de
Règlement sur le régime des études collégiales
publié à la Gazette officielle du Québec le 14
avril 1993.»
Est-ce que ça constitue une dérogation à la
procédure régulière d'adoption des règlements?
M. Dupont: Normalement, oui. Elle a été
écrite ici par le fait que ce projet a été
prépublié le 14 avril.
M. Brassard: Oui.
M. Dupont: Et comme, au 1er juillet, lorsqu'il sera
édicté après le 1er juillet, il sera édicté
en vertu du nouvel article 18, si on n'avait pas cette
dérogation-là, il faudrait recommencer le processus de
prépublication, et on aurait encore un délai de 45 jours. Alors,
formellement, c'est une dérogation.
M. Brassard: Ce ne serait pas une mauvaise idée si
ça pouvait avoir l'effet du moratoire demandé par la CEQ.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dupont: Maintenant, l'ensemble de la disposition permet le
passage graduel du régime pédagogique actuel, qui demeure en
vigueur...
M. Brassard: Oui, je sais.
M. Dupont: ...au Régime des études
collégiales, qui sera progressivement mis en vigueur.
M. Brassard: D'accord, sauf que, comme on ne sait pas les
changements que la ministre va apporter à son projet de
Règlement... Et elle va en apporter; elle nous a indiqué qu'elle
avait commandé des études, qu'à la suite de la commission
parlementaire elle envisageait des changements, des modifications. Je pense
que, si les changements sont substantiels, il y aurait peut-être lieu...
Je pense que ce serait peut-être préférable, à ce
moment-là, que le processus soit repris, donc que le délai
prévu dans le processus régulier soit de nouveau prévu de
façon à ce qu'on puisse prendre connaissance des changements
apportés. (12 h 40)
Mme Robillard: M. le Président, je ne peux pas être
en accord avec ça, parce qu'il est très clair que nous ne
remettons pas en question les orientations de base du renouveau
collégial, et, donc, il n'y aura pas des changements substantiels, de
fond, d'orientations. Il va y avoir des ajustements, des bonifications, comme
on l'a fait tout au long de ce projet de loi. On n'a pas changé les
principes de base du projet de loi qui est devant nous; on a ajusté,
amélioré, suite à toutes les recommandations qu'on a eues
en commission parlementaire.
Ce sera la même chose au niveau du Régime des
études, M. le Président. Alors, dans ce contexte-là, moi,
je ne peux pas être de l'avis ou de l'opinion de l'Opposition sur cette
question-là.
M. Brassard: Alors, l'amendement est adopté, et l'article
sur division.
Le Président (M. Richard): Alors, l'article 35, avec
l'amendement adopté, et l'ensemble de l'article est adopté sur
division. J'appelle donc l'article 36.
M. Dupont: L'article 18 de la loi actuelle accorde au
gouvernement 2 pouvoirs réglementaires. Celui visé au paragraphe
a: adopter un règlement sur «les règlements qu'un
collège doit adopter».
M. Brassard: Oui, on a vu le projet.
M. Dupont: Celui visé au paragraphe e, c'est les rapports
et statistiques que les collèges doivent adopter.
En vertu des nouvelles dispositions, ces règlements deviennent
des règlements du ministre. Alors, c'est ce que l'article 36 dit. Ils
sont réputés avoir été adoptés par le
ministre. Ils demeurent en vigueur tant et aussi longtemps qu'ils ne seront pas
modifiés ou abrogés.
Le Président (M. Richard): Ça va? Adopté.
J'appelle l'article 37.
Mme Robillard: Dépôt d'un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Un papillon à l'article
17?
M. Brassard: Le directeur des services pédagogiques, c'est
le directeur des études?
Le Président (M. Richard): Alors, nous distribuons la
modification à l'ensemble des membres. Vous avez la parole, Mme la
ministre.
Mme Robillard: Étant donné, M. le Président,
que nous avons retiré du projet de loi l'article qui spécifiait
la durée des mandats des directeurs généraux et du
directeur des études, on se doit de retirer le deuxième
alinéa de l'article 37.
(Consultation)
M. Brassard: M. le Président, sur la recevabilité
de l'amendement.
Le Président (M. Richard): Oui.
M. Brassard: Je suis convaincu que le député de
Sauvé va me comprendre, parce que je viens de lire les notes
explicatives. Et, dans les notes explicatives, on nous dit que ce sont
là les principes du projet de loi. Et, au troisième paragraphe,
on nous indique certaines règles applicables au directeur
général et au directeur des études, notamment en ce qui a
trait à la durée de leur mandat. Et on les fait
disparaître. Et, par conséquent, si je suis le raisonnement du
député de Sauvé, qui a été approuvé
par la présidente hier, à l'effet que notre amendement
était irrecevable parce qu'il affectait le principe du projet de loi, il
me semble que l'amendement à l'article 37 affecte également le
principe du projet de loi et qu'il n'est pas recevable.
(Consultation)
Une voix: Est-ce qu'on peut suspendre 2 minutes?
Le Président (M. Richard): Oui, nous suspendons 2
instants, si vous permettez. Les travaux sont suspendus.
(Suspension de la séance à 12 h 45)
(Reprise à 12 h 47)
Le Président (M. Richard): Mme la ministre, si vous voulez
intervenir et faire la défense du fait de retirer le deuxième
alinéa de l'article 37, vous avez la parole.
Mme Robillard: Le député de Sauvé va
commencer.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Sauvé, je vous entends.
M. Parent: Ça va être triste. J'espère que
vous allez m'écouter.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Ça, c'est une autre
chose. Je vous entends.
M. Parent: M. le Président, on m'informe et on me dit que
dans la loi actuelle il est bien spécifié la durée du
mandat de 3 à 5 ans pour les gestionnaires du réseau
collégial. Le projet de loi 82 modifie la loi sur les collèges
et, par l'article dont il est question ici, où on omet de mentionner une
période de temps, on ne va pas à rencontre de l'orientation du
projet de loi. Parce que le projet de loi fondamental, qui est la loi
première, mentionne qu'il y a des limites à l'intérieur
des mandats des gestionnaires. Alors, ce projet de loi là ne fait
qu'amener des choses nouvelles à un projet de loi fondamental. Je pense
qu'on ne peut pas dire qu'en s'abste-nant de mentionner les durées de
mandat on change l'orientation du principe du projet de loi qui a
été adopté par l'Assemblée nationale. Je pense, M.
le Président, que vous n'avez pas d'autre choix que de reconnaître
recevable l'amendement présenté par la ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Science.
Mme Robillard: En plus, M. le Président, on ajoute dans ce
projet de loi 82 un élément nouveau sur la résiliation du
contrat du directeur général. Comme on l'a vu et on l'a
adopté hier, ça devra maintenant nécessiter les deux tiers
du vote du conseil d'administration pour la résiliation du contrat.
Donc, c'est une autre des règles applicables parce que, quand on regarde
les notes explicatives du projet de loi 82, M. le Président, au
troisième paragraphe, on dit bien: «prévoit que le
directeur des services pédagogiques d'un collège en devient
directeur des études ça, ça va et
précise certaines règles applicables au directeur
général [...] notamment en ce qui a trait à la
durée de leur mandat.»
Donc, le projet de loi précise des règles au D.G.,
notamment en ce qui a trait à la durée du mandat. Donc, dans la
loi actuelle, il y a une durée de 3 à 5 ans. Cette
durée-là est éliminée. Et, en plus, au niveau de la
résiliation de son contrat, on spécifie une règle
très particulière au niveau du conseil d'administration. Donc, il
me
semble qu'on ne touche pas au principe de la loi qui est devant nous, M.
le Président.
Le Président (M. Richard): Est-ce que quelqu'un d'autre a
un autre plaidoirie ou si ça va pour les informations et la
présidence? Alors, nous suspendons quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 51)
(Reprise à 12 h 54)
Le Président (M. Richard): Nous suspendons de nouveau
puisqu'on doit vérifier une technicalité. Alors, sur ce, je vous
souhaite bon appétit. Nous revenons au même endroit à 15
heures.
(Suspension de la séance à 12 h 55)
(Reprise à 15 h 7)
Le Président (M. Richard): Mesdames et messieurs, je
déclare à nouveau la séance ouverte. Le mandat de la
commission, je vous le rappelle, est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 82, Loi modifiant la Loi sur les
collèges d'enseignement général et professionnel et
d'autres dispositions législatives. Nous en étions à
l'article 37, plus précisément à un amendement, et
là on a été questionné, au niveau de la
présidence, en fonction de la recevabilité de l'amendement.
Mon jugement est le suivant: Peu avant la suspension, j'ai pris en
délibéré une question de règlement soulevée
par le porte-parole de l'Opposition et député de Lac-Saint-Jean
quant à un amendement présenté par Mme la ministre.
L'amendement a pour effet de retirer le deuxième alinéa de
l'article 37. L'alinéa vise on ne peut plus clairement la disposition
édictée par le paragraphe 2° de l'article 13. Et je vous en
donne lecture.
La disposition édictée par le paragraphe 2° de
l'article 13 de la présente loi ne s'applique pas au directeur
général et au directeur des études en fonction le 1er
juillet 1993. Toutefois, la durée totale des mandats successifs qu'ils
peuvent exercer à compter du 1er juillet 1993 ne peut excéder 10
ans.
Je vous rappelle qu'hier cette même commission a adopté un
amendement à l'article 13, amendement qui a supprimé le
paragraphe 2° qui prévoyait de limiter à 10 ans la
durée du mandat du directeur général et du directeur des
études. Cet amendement a été reçu et adopté
à l'unanimité sans que sa recevabilité ne soit mise en
cause. Ainsi, le deuxième alinéa de l'article 37 est une
disposition de concordance qui, du fait de l'amendement à l'article 13,
est devenue caduque. En fait, ce serait maintenant une erreur de
rédaction législative que de laisser ce dispositif à
l'article 37; il est devenu désuet et inapplicable.
La question de règlement est donc soulevée avec un peu de
retard.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brassard: M. le Président!
Le Président (M. Richard): Dans une décision du 14
avril 1987, le président de la commission de l'économie et du
travail énonçait quelques critères quant à la
recevabilité des amendements. Il déclarait notamment que sont
recevables les amendements qui visent des dispositions de concordance. Donc, en
toute logique, il faut reconnaître recevable un amendement supprimant une
disposition qui n'est plus de concordance. Ces raisons sont suffisantes pour
recevoir l'amendement.
Mais on a soulevé aussi d'autres arguments à l'effet que
l'amendement de Mme la ministre ne respecte pas un énoncé des
notes explicatives et serait dès lors contraire au principe du projet.
On a porté à ma connaissance que la présidence avait rendu
hier une décision en ce sens concernant un amendement visant à
supprimer l'article 24.1 de l'article 16 du même projet de loi. Ainsi que
d'autres décisions l'ont très clairement établi, les notes
explicatives ne peuvent à elles seules identifier le principe ou les
principes d'un projet de loi. Ce n'est pas parce qu'un élément
figure ou ne figure pas aux notes explicatives qu'il constitue ou ne constitue
pas un principe de la loi. (15 h 10)
Pour aider à trouver le principe d'un projet de loi, il faut
parfois résoudre la question suivante. S'agit-il d'un
élément essentiel constituant un principe ou simplement d'une
modalité? Établie par le président Richard Guay, cette
distinction entre modalité et principe permet de séparer
l'essentiel de ce qui l'est un petit peu moins.
Prenons, par exemple, les dispositions concernant la perception de
droits de scolarité pour les étudiants ayant cumulé un
certain nombre d'échecs, prévue à l'article 24.1 et
énoncée dans les notes explicatives. Non seulement ce principe
a-t-il été amplement débattu dans cette commission mais il
est suffisamment important pour, à lui seul, faire l'objet d'une loi. Ce
n'est certainement pas le cas de la disposition visant à limiter
à 10 ans la durée du mandat du directeur général ou
du directeur des études. Il me semble qu'il ne s'agit là que
d'une modalité aux devoirs et fonctions de ces personnes. Le projet
modifie la composition du conseil d'administration, remplace la commission
pédagogique par la Commission des études et en précise les
fonctions. Ces éléments me semblent plus essentiels que la
durée du mandat.
En conclusion, considérant qu'il ne s'agit pas là d'un
principe de la loi et, surtout, considérant qu'il s'agit d'un amendement
de concordance avec une décision antérieure de la commission, je
déclare recevable l'amendement de Mme la ministre et vous invite
maintenant, s'il vous plaît, à en débattre.
Une voix: Ha, ha, ha! (Consultation)
M. Brassard: Le débat est clos. Adopté. Des
voix: Ha, ha, ha! Mme Robillard: Adopté.
Le Président (M. Richard): Donc, l'amendement à
l'article 37 est adopté. Est-ce que l'article 37, tel qu'amendé,
avec beaucoup de jurisprudence, est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Richard): Tel qu'amendé?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Richard): C'est adopté. J'appelle
donc l'article 38. Me Dupont.
M. Dupont: Cet article a pour effet de différer dans le
temps l'application de l'article 24.1 relatif aux droits de scolarité
pour l'étudiant qui a cumulé 5 ou 7 échecs.
M. Brassard: Même si vous différez, on va être
toujours en désaccord...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brassard: ...alors, c'est certainement sur division.
Le Président (M. Richard): Pour ce qui est de l'article
37?
M. Brassard: Le 38.
Le Président (M. Richard): L'article 38, sur division.
Adopté sur division. J'appelle maintenant l'article 39.
M. Dupont: L'article 39 a pour effet de déroger à
une obligation de la Loi sur les règlements relative à la
prépublication d'un projet de règlement. On vise ici les
paragraphes a, c, e et f de l'article 24.4 qui viennent fixer le montant des
droits de scolarité qui doivent être exigés d'un
étudiant à temps partiel ainsi que les modalités relatives
à l'obligation de verser ce montant. Cette dérogation est rendue
nécessaire par le fait que la loi sera adoptée au cours du mois
de juin et pour que, dès la session d'août, il puisse ne pas y
avoir de vide juridique quant à l'obligation de percevoir des frais pour
les étudiants à temps partiel. Alors, il faut suspendre la
période de prépublication de 45 jours.
Vous noterez, par ailleurs, qu'il faut que le règle- ment soit
adopté avant le 31 juillet 1993 pour que la dérogation
s'applique. Si le règlement est adopté après, là,
il est assujetti à la Loi sur les règlements.
M. Brassard: Sur division.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 39 est
adopté. J'appelle l'article 40.
M. Dupont: L'article 32 a un effet rétroactif au 1er
janvier 1993. À l'article 32, pourquoi le 1er janvier 1993? C'est parce
que, en vertu de la Loi sur l'enseignement privé, ces dispositions sont
en vigueur dès le 1er janvier 1993. Et, comme c'est un amendement de
forme, purement matériel, alors, on le rend rétroactif à
la date où il a été mis en vigueur.
M. Brassard: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. J'appelle
l'article 41.
Mme Robillard: II y a un amendement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'amendement se lit
comme suit: Ajouter, après le paragraphe 3°, le suivant:
«4° celles du paragraphe e du troisième alinéa
et du quatrième alinéa de l'article 18 de la Loi sur les
collèges d'enseignement général et professionnel,
édicté par l'article 10 de la présente loi, qui entreront
en vigueur à la date ou aux dates fixées par le
gouvernement.» Voulez-vous nous expliquer ça, Me Dupont?
M. Dupont: Alors, l'ensemble de la loi entre en vigueur le 1er
juillet 1993, sauf l'article 40 qui entre en vigueur dès la sanction de
la loi. L'article 40, c'est celui qui rend rétroactif l'article 32.
La Présidente (Mme Hovington): L'article qu'on vient de
voir?
M. Dupont: Qu'on vient de voir. Le paragraphe 2° nous dit que
l'article 16, sauf l'article 24.1 qui l'introduit, entrera en vigueur le 15
août 1993. Pourquoi, le 15 août 1993? C'est qu'il faut que
ça entre en vigueur à l'occasion d'un délai de carence. On
est certain que le 15 août il n'y a aucun étudiant dans les
collèges. Il y a 3 sessions d'études. Le 15 août, il n'y a
pas d'étudiants dans les collèges. C'est pour ne pas que la
disposition entre en vigueur en plein milieu d'une session. Là, on
aurait un problème d'application de la loi.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 24.1, c'est
quoi?
M. Dupont: L'article 24.1, c'est celui qui détermine les
droits de scolarité pour l'étudiant qui a cumulé des
échecs. D'ailleurs, le paragraphe 3° nous dit que
24.1, lui, entre en vigueur seulement le 1er janvier 1994, en
concordance avec ce qu'on vient de voir à l'article 38.
M. Brassard: Ça, c'est l'exception. M. Dupont:
C'est l'exception. Et, enfin, on... fM. Brassard: Les
autres dispositions? M. Dupont: Le 1er juillet 1993. M. Brassard:
Le 15 août 1993? M. Dupont: Oui, c'est le paragraphe 2°.
M. Brassard: Oui.
M. Dupont: C'est l'ensemble des dispositions relatives au
financement, qui sont introduites par l'article 16 du projet de loi, qui
entrent en vigueur le 15 août 1993, sauf les dispositions...
M. Brassard: À l'exception...
Mme Robillard: À l'exception de 24.1.
M. Dupont: ...sauf 24.1 qui, lui, entrera en vigueur le 1er
janvier 1994.
M. Brassard: D'accord. Mme Robillard: C'est ça.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'amendement est
adopté? Ce n'est pas l'amendement...
M. Brassard: L'amendement, on ne l'a pas regardé,
l'amendement.
Mme Robillard: On est à l'explication de 2°,
là. La Présidente (Mme Hovington): Ah! D'accord.
M. Dupont: Le 3°, on vient de l'expliquer. C'est
l'article...
M. Brassard: Le 3°, c'est l'article 24.1. Ça, c'est
le...
M. Dupont: Les droits de scolarité pour les
étudiants qui ont des échecs. Il entrera en vigueur le 1er
janvier 1994.
M. Brassard: C'est ça. Et vous ajoutez... M. Dupont:
Le 4° concerne... M. Brassard: ...4°.
M. Dupont: Oui, ça concerne la recommandation de la
Commission d'évaluation de l'enseignement collégial quant
à la délégation du pouvoir d'accorder des
diplômes.
M. Brassard: O.K.
M. Dupont: Ça concerne aussi l'obligation pour le ministre
de consulter le Conseil supérieur de l'éducation sur le
Régime des études collégiales. Or, ces
dispositions-là sont prévues à la loi 83. Et, selon
l'article final du projet de loi 83, toutes ces dispositions-là
entreront en vigueur à la date ou aux dates fixées par le
gouvernement. Il faut donc, ici, qu'il y ait une concordance avec ces
dispositions-là.
M. Brassard: Je vois. (Consultation)
M. Brassard: Mme la Présidente, ce que ça signifie,
c'est que lorsque la loi 83 sur la Commission d'évaluation entrera en
vigueur, sera promulguée à une date fixée par le
gouvernement, tel que stipulé dans la loi, automatiquement, ces
dispositions-là vont entrer en vigueur à la même date. (15
h 20)
M. Dupont: Pas nécessairement, mais le gouvernement
pourrait... devrait ou pourrait... De fait, il les met en vigueur en même
temps. Elles vont ensemble.
M. Brassard: Ça, c'est l'article 10? (Consultation)
M. Dupont: On dit qu'il n'est pas obligé
législati-vement mais, s'il ne le fait pas, il y a une
incohérence. D'un côté, vous dites: Vous devez consulter le
Conseil supérieur de l'éducation, et vous le mettez en vigueur;
et, de l'autre côté, vous ne mettez pas l'autre en vigueur, ou
vice versa; alors, il y a une incohérence. Donc, dans la pratique, il
faudra que le même décret entre en vigueur, les 2 articles. Mais,
formellement, il n'y a pas d'obligation de les mettre en vigueur en même
temps.
M. Brassard: Oui, d'accord.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que ça va?
Oui, Mme la ministre.
M. Dupont: En vous expliquant l'article 41, je me suis
aperçu qu'on avait fait une erreur. Au paragraphe 1° de 41, il
faudrait lire: «celles des articles 32 et 40 qui entrent en vigueur le
(indiquer ici la date de la sanction de la présente loi)».
Voyez-vous, c'est parce que, là, on fait entrer en vigueur l'article 40,
l'article 40 rend l'article 32 rétroactif, mais l'article 32 n'est pas
encore en vigueur; il va être en vigueur le 1er juillet.
Alors, il faudrait que ce soif, «celles des articles 32 et 40 qui
entrent en vigueur le (date de la sanction de la présente
loi)».
La Présidente (Mme Hovington): C'est un papillon, mais
est-ce qu'il faut en faire un amendement ferme, à ce moment-là?
Oui?
Des voix: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Un deuxième
amendement, qu'il va rédiger. D'accord. Est-ce qu'on peut, dans un
premier temps, déjà adopter le premier amendement qui nous a
été soumis?
M. Brassard: Lequel?
La Présidente (Mme Hovington): Qui était l'ajout du
quatrième paragraphe, là.
M. Brassard: Juste une dernière explication. Est-ce qu'il
est concevable que ça puisse entrer en vigueur, c'est-à-dire le
paragraphe e, qui porte sur la délégation de
responsabilité en matière de sanction des études
prévue par le Régime? Est-ce que, ça, ça peut
entrer en vigueur alors même que la Loi sur la Commission
d'évaluation, elle, n'entrerait pas en vigueur en même temps?
M. Dupont: Non. C'est pour ça que, hier, on a mis la
disposition, mais il faudrait qu'il entre en vigueur en même temps. On
pourrait le mettre en vigueur, mais ce serait une erreur législative.
S'il entrait en vigueur immédiatement, ici, il y aurait comme un vide,
là. On a, d'un côté, le pouvoir de déléguer
sur recommandation de la Commission, mais la Commission n'existe pas.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce que le
premier amendement à l'article 41, celui qui ajoute le quatrième
paragraphe, est adopté?
M. Brassard: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Nous allons entendre
l'autre amendement de Me Dupont.
(Consultation)
M. Dupont: Alors, ce serait ceci, là. Dans le paragraphe
Ie, remplacer les mots «de l'article» par les mots
«des articles 32 et 40».
La Présidente (Mme Hovington): Qui entre en vigueur...
(Consultation)
M. Dupont: Alors, ça pourrait être par les mots
«des articles 32 et».
La Présidente (Mme Hovington): Oui, parce que 40 est
déjà là. Alors, est-ce que vous avez besoin
d'explications?
M. Brassard: Non, ça va.
La Présidente (Mme Hovington): Non, ça va. Est-ce
que cet amendement est adopté?
M. Brassard: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce que l'article
41, tel qu'amendé, est adopté?
M. Brassard: Sur division.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté sur division.
Alors, voilà, nous avons fini l'étude article par article du
projet de loi 82. Alors, nous n'avions laissé aucun article en
suspens?
Est-ce que le titre, qui se lit comme suit: Loi modifiant la Loi sur les
collèges d'enseignement général et professionnel et
d'autres dispositions législatives, est adopté?
M. Brassard: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. Est-ce qu'il
y a une motion de renumérotation? Est-ce qu'on en a besoin ici,
dans...
Une voix: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que quelqu'un veut
faire une motion de renumérotation? Présentée par le
député de Sauvé.
Est-ce que l'ensemble du projet de loi 82, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Brassard: Sur profonde division.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, voilà que le
mandat de la commission de l'éducation est terminé pour
aujourd'hui. Nous allons ajourner les travaux, la commission de
l'éducation ayant rempli son mandat; sine die, les travaux sont
ajournés.
(Fin de la séance à 15 h 26)