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(Onze heures vingt-sept minutes)
La Présidente (Mme Hovington): Je déclare la
séance de la commission de l'éducation ouverte, et je rappelle le
mandat de la commission, qui est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 82, Loi modifiant la Loi sur les
collèges d'enseignement général et professionnel et
d'autres dispositions législatives.
M. le secrétaire, est-ce que nous avons des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M. Fra-det
(Vimont) est remplacé par M. Gauvin (Montmagny-L'Islet) et M.
Gobé (LaFontaine) par Mme Loiselle (Saint-Henri).
La Présidente (Mme Hovington): Merci. Alors, nous en
sommes rendus aux déclarations d'ouverture, et je permettrai ici aux
membres de la commission de faire des remarques préliminaires. Je
reconnaîtrai Mme la ministre de l'Éducation, de l'Enseignement
supérieur et de la Science.
Remarques préliminaires Mme Lucienne
Robillard
Mme Robillard: Oui, Mme la Présidente. Mmes et MM. les
membres de la commission parlementaire, nous entreprenons aujourd'hui
l'étude article par article de la deuxième pièce
législative importante du renouveau collégial, à savoir la
mise à jour de la Loi sur les collèges d'enseignement
général et professionnel du Québec.
Le projet de loi 82, Mme la Présidente, va nous permettre
d'identifier très clairement la mission des collèges,
d'identifier très clairement aussi la base juridique de notre
Régime des études collégiales. Nous le savons tous, le
coeur des programmes d'études se retrouve dans le Régime des
études et, donc, le projet de loi 82 établit très
clairement les bases juridiques pour ce faire. En même temps, Mme la
Présidente, étant donné aussi que nous voulons, dans le
renouveau collégial, que les collèges assument davantage de
responsabilités en matière de programmes d'études et
qu'ils développent l'approche programme à l'intérieur de
chacun des collèges, nous allons voir que nous allons créer la
Commission des études à l'intérieur de chacun des
collèges, qui a un mandat très spécifique au niveau des
programmes d'études. Donc, c'est l'instance académique par
excellence dans chacun des collèges. Et, par le fait même aussi,
Mme la Présidente, nous apportons des modifications à la
composition du conseil d'administration pour que la nomination des
différents représentants au niveau du conseil d'administration
soit rééquilibrée étant donné cette nouvelle
dynamique que nous allons retrouver dans les collèges.
Une autre dimension importante, Mme la Présidente, nous allons le
voir, c'est toute la dimension de la gratuité des études
collégiales pour les étudiants à temps plein, de
même que les droits de scolarité pour ceux qui sont à temps
partiel ou ceux qui accumulent un certain nombre d'échecs. Nous allons y
revenir à l'intérieur du projet de loi.
Tout ça pour vous dire, Mme la Présidente, que suite
à la deuxième commission parlementaire que nous avons tenue sur
invitations particulières, il y a eu des propositions de faites par
plusieurs des groupes et, au fur et à mesure du projet de loi, je
pourrai déposer certains amendements qui, je pense, vont bonifier ce
projet de loi que nous avons devant nous.
Je vous remercie, Mme la Présidente. (11 h 30)
La Présidente (Mme Hovington): Merci, Mme la ministre.
Alors, je reconnaîtrai maintenant le porte-parole de l'Opposition
officielle en matière d'éducation, d'enseignement
supérieur et de science, M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Jacques Brassard
M. Brassard: Merci, Mme la Présidente. Tout d'abord, je
dois vous dire que je suis un peu surpris qu'on se retrouve aujourd'hui en
commission parlementaire pour une étude détaillée du
projet de loi 82. Je faisais le tour de la revue de presse de la région
du SaguenayLac-Saint-Jean ce matin, et je me serais attendu que cette
commission amorce ses travaux demain plutôt qu'aujourd'hui puisque
j'étais convaincu que Mme la ministre allait faire le discours,
l'allocution d'ouverture de la Conférence des cégeps qui s'ouvre
aujourd'hui à Chicoutimi, où elle s'était engagée
à prononcer l'allocution d'ouverture depuis un bon bout de temps. Je
dois lui dire qu'il y a beaucoup de mécontentement qui s'est
exprimé à travers les médias à cause de cette
absence ou de cette annulation d'une présence prévue depuis
longtemps. La commission parlementaire aurait pu commencer ses travaux demain,
et la ministre aurait pu participer à cette Conférence des
cégeps marquant le 25e anniversaire de cette institution au
Québec.
Ceci étant dit, j'ai écouté attentivement,
évidemment, le discours de la ministre à l'occasion du
débat sur l'adoption du principe à l'Assemblée nationale,
en Chambre, et j'ai été un peu étonné de constater
qu'il n'y avait aucune annonce de modification importante au projet de loi.
Là, elle vient de nous dire qu'il y aura des
amendements. Il faudra voir dans quelle mesure ces amendements
répondent ou correspondent aux attentes exprimées à
l'occasion de la commission parlementaire. On verra bien en cours
d'étude, mais il reste que, si on se base sur son discours à
l'Assemblée nationale, on est quasiment obligé de conclure que la
commission parlementaire était une commission parlementaire pour la
forme, une simple formalité pour la galerie, et les groupes qui ont
défilé devant nous et qui ont exprimé non seulement des
réserves mais des oppositions parfois farouches, ou encore ont
proposé des amendements substantiels, des changements majeurs au projet
de loi aussi bien qu'au régime pédagogique, on ne les a pas
entendus. En tout cas, en se basant sur le discours prononcé en Chambre
la semaine dernière, c'est clair que la conclusion, c'est
celle-là. On ne les a pas entendus.
On verra bien si les amendements qu'elle nous apporte sont des
amendements substantiels ou si ce sont simplement des amendements mineurs ou de
forme. On verra bien. On révisera notre jugement à cette
occasion-là. Mais, pour le moment, on est obligé de constater que
les opinions, les prises de position exprimées par les groupes en
commission parlementaire n'ont pas eu beaucoup d'effet puisque, dans son
discours sur l'adoption du principe, la ministre n'a annoncé aucun
changement, aucune modification, aucun amendement. Voilà pour la
démarche.
Je ne reprendrai pas, évidemment, l'ensemble des critiques et des
réticences qui sont les nôtres au sujet de ce projet de loi. Je
trouverais utile, cependant, Mme la Présidente, d'en rappeler
quelques-unes, ce qui explique, d'ailleurs, notre position, que nous avons
adoptée et exprimée il y a quelques minutes à peine
à l'occasion du vote à l'Assemblée nationale sur le
principe du projet de loi. Nous avons voté contre. C'était un
vote nominal, et l'Opposition s'est levée unanimement contre le projet
de loi 82.
Pour bien des raisons, et je les ai exposées, ces raisons,
pendant 1 heure à l'Assemblée nationale la semaine
dernière, plusieurs de mes collègues sont intervenus, dont, entre
autres, la députée de Terrebonne, qui est à mes
côtés, et hier la députée de Hochelaga-Maisonneuve.
C'est évident que nous considérons, de façon globale, que
le gouvernement n'a pas vraiment respecté ou incarné correctement
les consensus qui se sont dégagés à la suite de la longue
commission parlementaire de l'automne dernier. Il y a des écarts, il y a
des dérapages évidents et il y a des décisions et des
orientations prises par le gouvernement qui ne correspondent pas, qui sont
à des distances parfois très, très considérables
des consensus qui se sont dégagés.
Par exemple, toute la question de l'accessibilité, ça a
fait couler beaucoup d'encre. En même temps, du même souffle, le
gouvernement affirme qu'il veut améliorer l'accès aux
études collégiales et, du même souffle, il impose cette
fameuse taxe à l'échec qui n'aura que des effets pervers et des
effets restrictifs quant à l'accès. Alors, il y a là une
contradiction et une incohérence, d'autant plus, comme on l'a maintes
fois signalé, et plusieurs de mes collègues aussi, que cette taxe
à l'échec est une solution de nature financière qui doit
régler des problèmes de nature pédagogique. Il y a comme
une incohérence, là, évidente, qui saute aux yeux. Des
problèmes de nature pédagogique doivent être résolus
à partir de solutions de même nature, de nature
pédagogique, ce qui n'est pas le cas quand on considère la taxe
à l'échec.
Les chambardements qu'on ferait subir également à la
formation générale commune ne nous agréent pas.
Là-dessus, on ne se retrouve pas tout seuls; je pense que plusieurs
intervenants se retrouvent dans le camp des opposants. Le jeu de blocs
proposé par la ministre est loin de faire l'unanimité, il est
largement contesté. La réduction des cours de philosophie, entre
autres, et celle des cours d'éducation physique, cette décision a
été largement dénoncée par plusieurs
intervenants.
D'autre part, c'est clair que le problème des ressources se pose
de façon aiguë, et, pour beaucoup d'intervenants, la réforme
ou les propositions de renouveau seraient sans effet si ce n'était pas
accompagné de ressources nouvelles suffisantes pour les mettre en
oeuvre. Ça resterait un discours, un discours plus ou moins creux si les
ressources ne sont pas au rendez-vous, et il y a une profonde inquiétude
à ce sujet-là parmi les intervenants.
Le climat également. Je l'ai mentionné la semaine
dernière, mais je pense que... Et Mme Pagé, qui a fait une
tournée des cégeps, l'a également bien décrit, le
climat n'est pas très bon actuellement dans les cégeps. Il y a
beaucoup de tensions, beaucoup d'inquiétude, aussi bien chez les
personnels que chez les cadres. Les personnels, c'est clair que ces derniers,
surtout les enseignants, se sentent mis à l'écart,
écartés, ont vu leur rôle réduit de façon
substantielle aussi bien à la Commission des études qu'au conseil
d'administration. Ça semble être aussi très clair en ce qui
a trait à l'élaboration des programmes, et c'est évident
que ça n'est pas bien accueilli. C'est perçu comme un rejet par
les personnels, particulièrement le personnel enseignant, cette
proposition-là. Ils se sentent écartés. Par
conséquent, ça se traduit par un climat de méfiance qui
est très malsain actuellement dans les cégeps. Si le gouvernement
ne s'en rend pas compte, il faut vite constater qu'il est
déconnecté d'avec la réalité, parce que le climat
n'est pas très bon, et il y a, je dirais, chez les personnels,
particulièrement, en tout cas, le personnel enseignant, non seulement du
scepticisme mais une profonde déception. Ils sont extrêmement
déçus. Après les lueurs d'espoir qui sont apparues
à l'occasion de la commission parlementaire de l'automne, ils sont
extrêmement déçus quand ils voient ce qui est tombé
sur la table comme propositions et surtout quand ils voient le rôle qu'on
leur confie, qu'on leur accorde, qui est un rôle diminué. (11 h
40)
Par conséquent, Mme la Présidente, pour nous, il y a
d'autres raisons, évidemment. Mais, encore une fois, je ne ferai pas un
discours de 1 heure. D'ailleurs, je n'ai pas le temps pour le faire, je n'ai
que 20 minutes
pour les remarques préliminaires. Mais, encore une fois, il y a
plusieurs motifs qui expliquent notre opposition à ce projet de loi. Et
ça ne correspond pas du tout aux attentes exprimées, pas plus
qu'aux consensus qui se sont dégagés à l'occasion des 2
commissions parlementaires. Malheureusement, pour le moment, en tout cas, on
est obligé de constater que le gouvernement n'entend pas corriger le
tir, n'entend pas reculer sur certains points ni modifier de façon
importante les orientations. Le gouvernement s'entête, la ministre aussi
se braque. C'est le constat qu'on est obligé de faire.
On verra bien, encore une fois, avec les amendements, mais j'ai
nettement l'impression désagréable qu'il y a des positions qui
ont été prises dès le départ, et avec une intention
bien arrêtée, une détermination sans équivoque de ne
pas bouger, de ne pas bouger d'un poil et de considérer, par
conséquent, toutes les propositions, les suggestions, les critiques
comme sans fondement. C'est une attitude qui est loin d'être une attitude
d'ouverture. C'est une attitude d'intransigeance je pense que c'est
comme ça qu'il faut la qualifier et ça n'est pas de bon
augure, ni pour les travaux de cette commission ni non plus pour U mise en
oeuvre. Le climat est mauvais, l'entêtement du gouvernement d'aller de
l'avant, même avec des mesures controversées suscitant beaucoup
d'opposition, je pense que ça n'est pas de bon augure dans le sens
où des changements de cette nature-là dans un système
d'éducation, dans n'importe quel système mais
particulièrement dans un système d'éducation, ça ne
peut se faire qu'à partir d'une concertation très forte et d'une
implication de tout le monde, de tous les acteurs. Si cette implication, cette
participation et cette concertation ne se trouvent pas au rendez-vous, les
chances de réussite sont amenuisées, pour ne pas dire presque
annulées. Et c'est dans cette situation-là qu'on se retrouve
actuellement, présentement.
Encore une fois, concernant la formation générale commune,
moi, je trouvais l'idée de la CEQ tout à fait marquée par
la prudence: celle d'un moratoire sur la formation générale
commune de façon à ce qu'on puisse examiner l'ensemble du
système, l'ensemble des curri-culums de tous les ordres d'enseignement;
compte tenu des arrimages nombreux qu'il y a entre les ordres d'enseignement,
avoir une vision globale. Et la proposition m'apparaissait tout à fait
sage de demander au Conseil supérieur de l'éducation, dont c'est
la tâche et le rôle et le mandat, d'examiner cette
question-là des sanctions, mais la question également des
curriculums, de façon à ce qu'on puisse prendre des
décisions correctes et des décisions qui ne sont pas, je dirais,
contradictoires avec ce qui se passe dans les ordres d'enseignement, en aval
comme en amont. C'est une idée qui a été rejetée
d'emblée, sans plus d'examen, par la ministre. Nous nous devons, nous,
de le regretter, parce que c'était peut-être la meilleure voie
à suivre pour arriver à incarner un véritable consensus en
matière de formation générale commune. Parce que, sur
cette question-là, il est évident qu'il n'y a pas de consensus,
aussi bien chez les étudiants que chez les enseignants et que chez bien
du monde. Ce qu'on nous propose comme changements en matière de
formation générale commune ne trouve pas preneur. Il n'y a pas
unanimité, c'est l'évidence même.
D'autre part, je voudrais terminer mes remarques en vous signalant
je ne l'avais pas entre les mains, ou je n'ai pas pensé de la
signaler cette missive du Conseil permanent de la jeunesse et de son
président, M. Alain Perreault, parce qu'on l'avait invité, nous.
On avait proposé que le Conseil permanent de la jeunesse, comme tous les
autres conseils permanents, soit invité à venir témoigner
en commission parlementaire à l'occasion des audiences
particulières. Ça nous a été refusé. M.
Perreault n'était pas très, très heureux de ça, et
il a décidé au moins d'exprimer ses vues sur la réforme en
envoyant une lettre au premier ministre lui-même, concernant cette
réforme. C'est une lettre importante.
Évidemment, il indique qu'il est d'accord avec un certain nombre
de choses, comme nous, d'ailleurs, à peu près les mêmes
choses. Comme la session d'accueil et d'orientation, ça, il y a
unanimité là-dessus. Mais il s'inquiète aussi des
ressources supplémentaires qui sont appliquées à ces
nouvelles mesures, et il fait référence, forcément,
à la coupure de 16 300 000 $ de la subvention de fonctionnement
accordée aux collèges publics, que le gouvernement
annonçait pour 1993-1994. Et je cite M. Perreault: Le Conseil comprend
mal comment on pourrait intensifier les mesures d'encadrement et d'appui aux
élèves en disposant de moins de ressources financières
remarque qui a été reprise et signalée et
exprimée par bien du monde à l'occasion de l'examen de ces
propositions.
Quant aux mesures portant sur l'accès, l'accessibilité, le
Conseil permanent de la jeunesse est sans équivoque. Je voudrais citer
quelques paragraphes de sa lettre au premier ministre: Le Conseil permanent de
la jeunesse exprime sa profonde déception concernant 2 aspects de la
réforme proposée par la ministre Robillard. Il s'agit de
l'imposition d'une pénalité financière pour les
élèves subissant des échecs et de l'instauration d'un
diplôme d'études secondaires fort pour les jeunes qui
désirent accéder au collégial. Bon. Ça rejoint
aussi non seulement l'Opposition mais ça rejoint bien du monde, cette
critique. et m. perreault signale justement qu'en même temps qu'on se
donne des objectifs ambitieux de scolarisation, d'accessibilité,
l'objectif de 70 % d'accès aux études collégiales d'ici 5
à 7 ans, en même temps, on met en vigueur des mesures qui auront
pour effet de réduire l'accès, de restreindre l'accès.
c'est le cas de la taxe à l'échec dont m. perreault, du conseil
permanent de la jeunesse, dit qu'il s'agit d'une mesure coercitive et
discriminatoire puisqu'elle affectera exclusivement les élèves
dont les parents n'auront pas les moyens de payer les frais exigés. je
répète des choses qui ont été dites maintes et
maintes fois et que j'ai également dites moi-même, mais ça
m'apparaît important de signaler que c'est aussi l'opinion du conseil
permanent de la jeunesse.
Quant au diplôme d'études secondaires, au double
diplôme, le Conseil croit que la création d'un
diplôme d'études secondaires générales faible,
c'est-à-dire n'offrant ni une spécialisation professionnelle ni
un accès aux études supérieures, risque fort de ne
s'avérer qu'un cul-de-sac pour les jeunes, un passeport pour l'exclusion
et la dépendance envers l'État. C'est très fort, ce que
dit le Conseil permanent de la jeunesse: un passeport pour l'exclusion et la
dépendance envers l'État. C'est ça qui va arriver, puis
c'est ça qu'on prévu, d'ailleurs. C'est ça qu'on a
prédit, malheureusement. Et c'est ce que le Conseil permanent de la
jeunesse, dont le mandat, je vous le rappelle, est de s'intéresser, de
se préoccuper du sort de la jeunesse, de la place de la jeunesse dans la
société québécoise, ce Conseil-là est
très clair quant au seuil, au nouveau seuil d'admission et à la
façon pour la ministre de l'Enseignement supérieur de l'aborder.
Il est très clair là-dessus: le double diplôme, c'est un
passeport pour l'exclusion et la dépendance envers l'État.
Quant à la pénalité financière, c'est une
mesure coercitive et discriminatoire, dit le Conseil, puisqu'elle affectera
exclusivement les élèves dont les parents n'auront pas les moyens
de payer les frais exigés. C'est évident. Les enfants de pauvres
qui connaîtront des échecs vont être carrément
éjectés du réseau. Ça m'ap-paraît
évident.
Alors, je constate, malheureusement, que la ministre n'a pas pris en
compte ces recommandations du Conseil permanent de la jeunesse et de son
président, adressées dans une lettre au premier ministre. Il
reste encore du temps pour qu'elle puisse réfléchir sur cette
lettre, cette missive importante et qu'elle redresse ou corrige les choses. (11
h 50)
Alors, voilà, Mme la Présidente, les remarques
préliminaires que j'avais à faire quant au projet de loi 82 et
quant aux motifs qui ont fait en sorte que nous nous sommes opposés au
principe du projet de loi et que nous avons voté contre ce principe du
projet de loi, pas plus tard qu'il y a quelques minutes, à
l'Assemblée nationale même. Merci.
La Présidente (Mme Hovington): Merci, M. le
député de Lac-Saint-Jean. Nous en sommes donc aux remarques
préliminaires, et je reconnaîtrai maintenant M. le
député de Sauvé.
M. Marcel Parent
M. Parent: Merci, Mme la Présidente. J'ai
écouté avec beaucoup d'attention les remarques de notre
collègue, le député de Lac-Saint-Jean. Le
député de Lac-Saint-Jean parlait d'entêtement du
gouvernement, parlait de mauvais moment pour changer la loi des
collèges. Je pense que, s'il y a un gouvernement qui n'a pas fait preuve
d'entêtement et qui a choisi le bon moment, c'est bien celui de la
ministre de l'Éducation actuelle en voulant refaire et
réactualiser la loi qui régit l'enseignement collégial au
Québec.
Vous vous souviendrez qu'il y a 25 ans l'enseignement
préuniversitaire était réservé aux gens qui avaient
les moyens de fréquenter les collèges classiques ou les
séminaires. Autrement dit, l'accessibilité à
l'enseignement préuniversitaire était réservée
à une élite. La population n'avait pas la chance, ce n'est pas
tout le monde qui avait la chance d'aller à l'université. Pour
aller à l'université et pour aller dans une carrière
professionnelle c'était reconnu, à ce moment-là; on
appelait des professionnels les médecins, les avocats, les notaires
il fallait absolument passer par le cours classique. Et la voie
était tellement étroite que peu de personnes y avaient
accès. Et c'est notre gouvernement, Paul Gérin-Lajoie, le premier
ministre de l'Éducation, qui, à la suite de la commission Parent,
a institué le réseau des cégeps. Lorsqu'on dit que ce
n'est pas le bon moment, je pense que... Le député de
Lac-Saint-Jean dit que ce n'est pas le bon moment, mais ça fait 25 ans
qu'on rode ce système-là; ça fait 25 ans qu'on vit des
expériences quotidiennes, et je pense qu'il était temps, en 1993,
de tâcher de réactualiser notre enseignement collégial au
Québec et de faire en sorte de lui donner un nouvel élan.
Lorsqu'on dit qu'il n'y a pas de consensus, moi, je n'ai pas entendu des
objections très, très fortes, sauf en ce qui regarde la partie du
projet de loi qui touche aux échecs, lorsque la ministre amène,
dans son projet de loi, qu'un étudiant qui subirait 5 échecs au
cours régulier ou 7 échecs au cours professionnel devrait payer
un certain montant pour, enfin, continuer ses études. Si on recule,
est-ce qu'on peut dire, honnêtement, là, que la gratuité
n'existe plus, que l'on brime des gens de leurs droits? Hein? C'est notre
gouvernement qui a rendu, justement, gratuit l'enseignement collégial et
qui a pavé la voie à l'université aux jeunes
Québécoises et aux jeunes Québécois.
Lorsque l'on accepte de suivre un cours au cégep, lorsqu'on veut
poursuivre des études, je pense que l'on est conscient que l'on doit
faire un effort. On a des devoirs envers l'institution qui nous accueille et on
a aussi des devoirs envers la société qui paie nos cours. Et
lorsqu'un étudiant a étudié pendant x mois ou
années et qu'il subit des échecs, qu'il subit 5 échecs,
bien, je pense que, lorsqu'un élève est rendu à 5
échecs au niveau collégial, sa famille et lui-même doivent
s'interroger. Est-ce qu'il a donné son plein rendement? Est-ce qu'il a
montré l'intérêt nécessaire à la poursuite de
ses études, ou est-ce qu'il a la capacité mentale et
intellectuelle de poursuivre? Et lorsqu'on dit qu'on demanderait 50 $ ou 55
$... Je ne me souviens pas.
Une voix: 50 $.
M. Parent: ...50 $, en 1993, au Canada, où on a un des
niveaux de vie les plus élevés, je pense qu'il n'y a rien de
dangereux et il n'y a rien de brimant pour un élève ou une
élève, enfin, qui voudrait continuer. Je pense que c'est
l'inciter à se prendre en main, c'est l'inciter à
s'intéresser à son engagement scolaire et l'encourager à
réussir.
Vous avez voté ce matin, il y a quelques minutes, contre le
principe de ce projet de loi; nous, on a voté pour, et on pense que nous
sommes dans la bonne voie. Alors, Mme la Présidente, il est certain que
nous allons défendre avec toute l'honnêteté et
l'énergie nécessaires ce projet de loi 82 afin que nos jeunes
Québécoises, nos jeunes Québécois puissent
continuer à vivre dans un système collégial à leur
niveau et dont ils ont le droit d'exiger une certaine qualité.
Alors, ceci termine mes remarques préliminaires, Mme la
Présidente, et je voudrais assurer la ministre, via vous, Mme la
Présidente, de notre collaboration la plus entière dans la
poursuite de l'étude de ce projet de loi.
La Présidente (Mme Hovington): Merci, M. le
député de Sauvé. Je reconnaîtrai maintenant Mme la
députée de Terrebonne.
Mme Jocelyne Caron
Mme Caron: Merci, Mme la Présidente. Lorsqu'on parle de
temps, de moment, je pense que tous les intervenants qui sont venus en
commission parlementaire, et, ça, dès novembre dernier, sont
venus dire qu'il était temps de faire une réforme complète
du système d'éducation. Et ceux qui oeuvraient au niveau
pédagogique sont venus dire que la meilleure façon de faire une
réforme du système d'éducation, c'était de
commencer par la base, c'est-à-dire par le primaire, pour poursuivre au
secondaire et au collégial. C'est évident que le ministre de
l'éducation de l'époque n'avait pas choisi de faire cette
réforme du système d'éducation. La ministre de
l'enseignement supérieur a donc décidé de faire une
réforme du système collégial.
Donc, ceux et celles qui sont venus se faire entendre en commission
parlementaire ont décidé d'embarquer avec volonté dans
cette réforme, et il était temps de réformer ce
niveau-là aussi, puisqu'il était temps de réformer tous
les niveaux. Et il y avait, je pense, une volonté, autant de la part des
étudiants, jeunes ou adultes, de la part des enseignants et des
enseignantes, du personnel de soutien, des cadres, des parents. Nous les avons
tous entendus. J'ai participé à l'ensemble des travaux, et ils
voulaient participer à cette réforme et souhaitaient être
partie prenante de la réforme. Ils le souhaitaient tellement qu'ils
sont, d'ailleurs, presque tous revenus pour se présenter lors de la
commission parlementaire qui a suivi le dépôt du projet de loi.
Ils souhaitaient donc participer, et que la réforme
réussisse.
Pour qu'une réforme réussisse, il faut plus qu'une
volonté. Il faut, dans l'action, un emballement. Il faut que tous ceux
et celles qui y participent soient convaincus que les choix qui sont faits sont
les bons. Plusieurs sont venus nous dire que de nombreux choix étaient
les bons mais qu'il y avait d'autres choix qui ne répondaient pas aux
attentes. Parmi les choix qui ne répondaient pas aux attentes, il y a,
évidemment le député de Sauvé y a fait
référence la pénalité financière. On
peut la voir de différentes façons. On peut dire que c'est une
façon de responsabiliser, mais très peu de personnes la voient
comme une façon de responsabiliser. Même les jeunes de la
Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec sont venus nous
dire, et là je les cite: La Commission-Jeunesse est surprise de voir que
les mesures incitatives proposées dans les réformes ne soient pas
basées sur la performance des étudiants mais plutôt sur
leur capacité de payer. Avec cette mesure, il serait possible d'acheter
un diplôme collégial dont la valeur risque d'être
plutôt faible, à la fois pour l'étudiant et pour son
éventuel employeur.
Parce que, vous savez, responsabiliser un étudiant... Moi, quand
j'entends un député dire qu'après 5 échecs un
étudiant qui n'est pas conscient, il faut qu'il se pose des questions...
Pédagogiquement, ce n'est pas ça, la clé, la
réponse. Et tous les jeunes l'ont compris, les jeunes du Parti
libéral, les jeunes du Parti québécois, le Conseil
permanent de la jeunesse, l'Association nationale des étudiantes et
étudiants, tous avaient bien compris: on ne peut pas se contenter d'une
mesure financière qui arrive après 5 échecs. Dès
qu'un jeune étudiant ou un adulte étudiant a une
difficulté, c'est là qu'il faut agir; il ne faut pas attendre
qu'il ait 5 échecs. Il faut donner des mesures d'encadrement, des
mesures de soutien, préparer un plan d'action, un programme pour que le
jeune puisse réussir. La réussite, ça commence là.
C'est un petit peu quand j'étais enseignante à
l'élémentaire comme si on regardait nos étudiants
puis qu'on attendait au mois de mai pour se dire: Bon, on a 5 étudiants
qui ont de sérieuses difficultés d'apprentissage, ils ne voient
vraiment pas qu'ils ont des difficultés d'apprentissage et puis,
là, bien, parce qu'ils ne réussissent pas, là, on va les
punir. Il faut agir dès le début de l'année, dès
qu'il y a des difficultés d'apprentissage. (12 heures)
Ce que les jeunes venaient proposer, et on sait qu'ils étaient
unanimes, c'étaient dès mesures pédagogiques. Pour qu'ils
soient conscients des coûts pour la société, on proposait
de leur envoyer, avec le bulletin, avec les résultats, le coût de
leurs études. Je pense que c'est une mesure incitative, autant pour les
parents que pour les étudiants, de voir le coût des études.
C'est une façon d'être conscient.
Déjà, donner des mesures d'encadrement et de soutien... On
parlait même de faire du parrainage, du marrainage entre les
étudiants pour qu'ils s'encouragent à poursuivre. Et ils allaient
même aussi loin, effectivement, que, lorsqu'un jeune n'avait pas
d'aptitudes pour le moment ou était préoccupé par autre
chose, il pouvait peut-être quitter les études pour 6 mois et
revenir s'il était fait pour ces études collégiales.
Alors, je ne pense pas que les jeunes démontraient qu'ils refusaient
l'effort, au contraire. Ils ont proposé des solutions qui demandaient
beaucoup plus d'efforts, mais qui étaient vraiment des mesures
pédagogiques.
Ce qui m'étonnait le plus au niveau de cette commission, c'est
lorsqu'on a entendu, tout de suite après
les jeunes, des chefs d'entreprise venir nous dire qu'ils devaient
participer avec les cégeps au niveau de la formation des
étudiants. Ils souhaitaient, effectivement, que la formation des jeunes
réponde à leurs attentes et à leurs besoins. Mais ils nous
disaient que ce n'était pas facile d'embarquer les entreprises, que ce
n'était pas facile que les entreprises soient partie prenante, qu'il
fallait des incitatifs. Et là les mesures qu'ils proposaient,
c'était tout à fait le contraire. Pour les responsabiliser, les
entreprises, bien, là, il fallait faire le contraire des jeunes. Parce
que, les jeunes, pour les responsabiliser, il faut leur faire payer leurs cours
après 5 échecs. Mais les entreprises, pour les responsabiliser,
pour les embarquer pour qu'elles participent à la formation au niveau
des cégeps, il faut leur donner des crédits d'impôt, il
faut leur donner de l'argent. Ça, c'est la façon dont, elles,
elles vont se responsabiliser. Il faut même payer leurs dépenses
pour participer au conseil d'administration. C'est un incitatif financier pour
qu'elles soient vraiment conscientes que, pour s'aider à former une
main-d'oeuvre dont elles vont profiter après, il faut les payer.
Or, je trouve que c'est vraiment 2 poids, 2 mesures, et c'était
tout à fait, mais tout à fait antipédagogique. Et, en
même temps, ils nous disaient: Oui, les jeunes, pour les responsabiliser,
il faut les faire payer. Je pense que, dans cette commission parlementaire,
ça a été, pour moi, en tout cas, un élément
extrêmement important, majeur, je dirais, de la façon dont on doit
voir l'acte pédagogique.
Il y a eu aussi, évidemment, parmi les recommandations, les
adultes, tout ce qui touche l'éducation des adultes. Les adultes sont
venus dire qu'ils étaient les grands oubliés de la
réforme. Ils sont venus nous dire qu'ils sont de plus en plus nombreux
mais qu'ils ont de moins en moins de voix au chapitre. On ne les retrouve pas
dans la réforme. Ils ne se retrouvaient pas. Le seul lieu où ils
pouvaient s'exprimer un peu, c'était le conseil d'administration du
collège, et leur présence statutaire en tant qu'étudiants
adultes était prévue dans la loi des collèges qui va
être amendée. Maintenant, c'est du partenariat qu'on parle, mais
les adultes n'y sont plus nommément représentés.
Les adultes sont aussi venus dire qu'ils avaient besoin de mesures
d'encadrement, de soutien particulier qu'ils n'obtiennent pas actuellement dans
les cégeps. La ministre avait dit, au début de la commission
parlementaire, le 11 mai: Ce n'est pas une formalité, tout n'est pas
coulé dans le ciment, mais ce n'est pas un château de cartes. S'il
n'y avait ni bonification, ni ajustement possible, il n'y aurait pas de
commission parlementaire. Elle nous a dit tantôt, dans ses remarques
préliminaires, qu'il y aurait certains amendements. Est-ce que ces
amendements toucheront la pénalité? Est-ce que ces amendements
toucheront tout le secteur de l'éducation des adultes, qui sont venus
faire des revendications? Est-ce que ces amendements toucheront les
revendications des parents? Est-ce que ces amendements toucheront et
c'est le dernier point que je veux aborder, Mme la Présidente les
enseignants, les enseignantes, le personnel de soutien qui sont venus, eux
aussi, en commission parlementaire, dire qu'ils étaient des
oubliés dans la réforme, qu'on n'avait pas tenu compte de leurs
attentes et qu'ils étaient des éléments majeurs dans la
réussite? C'est évident que, si les enseignants, les enseignantes
et le personnel de soutien qui assurent la réussite pédagogique
dans les cégeps ne sont pas partie prenante et n'ont pas la
volonté de réaliser la réforme, il n'y aura pas de
succès dans cette réforme-là. C'est évident, et ce
serait déplorable. J'avoue que ce serait très regrettable, parce
que nous avons besoin d'une réforme, et qu'elle réussisse. C'est
évident. Et, sur ça, je pense que tout le monde va être
d'accord autour de cette table. Personne ne souhaite l'échec au niveau
collégial. Nous voulons que ça réussisse, mais, pour que
ça réussisse, il faut que tous les intervenants soient partie
prenante. Et ils sont venus nous dire qu'il y avait des changements majeurs
à apporter pour qu'ils soient partie prenante dans cette
réforme-là.
Je vous avoue que j'attends avec beaucoup d'anxiété les
changements que la ministre va nous proposer, et je souhaite que ces
changements permettent de répondre aux différentes attentes et
aux attentes, évidemment, de ceux et celles qui sont venus nous dire
que, au niveau de l'éducation, il fallait tenir compte non seulement du
côté académique mais qu'il fallait que les jeunes
étudiants aient une formation globale, et qu'une formation globale
ça incluait, évidemment, le côté de
l'éducation physique, la santé physique et mentale des
étudiants. Parce que, si on veut avoir des citoyens et des citoyennes
qui vont être des personnes à part entière, qui vont
prendre part à l'ensemble des décisions et qui vont non seulement
avoir un diplôme académique mais qui vont être capables de
réaliser les grands changements qu'ils sont appelés à
faire, il va falloir qu'ils aient, effectivement, cet aspect-là, une
santé physique et mentale.
Donc, M. le Président, en conclusion, nous allons étudier
le projet de loi 82 article par article. Nous allons regarder les changements
qui sont proposés par la ministre, et nous souhaitons que ces
changements iront dans le sens de tous ceux et celles qui sont venus faire des
recommandations. Je vous remercie.
Le Président (M. Hamel): Je vous remercie, Mme la
député de Terrebonne. Je rappelle aux membres de la commission
que nous en sommes toujours à l'étape des remarques
préliminaires, et je reconnais maintenant le député de
Rimouski.
M. Michel Tremblay
M. Tremblay (Rimouski): Oui, M. le Président, je voudrais
ajouter ma voix à ces commentaires préliminaires au sujet de la
réforme et de l'étude article par article du projet de loi 82.
J'ai écouté avec attention l'Opposition qui semble vouloir
s'attaquer à un problème que la réforme pourrait causer au
sujet de l'accessibilité. Ça semble les fatiguer d'une
façon outrancière.
Moi, j'ai participé au financement des universités en
1986, à la réforme des universités, c'est-à-dire au
niveau du financement des universités. On a tenu une commission
parlementaire. Mme la députée de Chicouti-mi du temps, qui
était critique de l'Opposition, nous avait fait toute une
démonstration comme quoi l'accessibilité, du fait qu'on
dégelait les frais de scolarité, allait être remise en
cause et que c'était un drame et que ça allait être le
cataclysme, et que ça allait nuire énormément à
l'accessibilité. Bien au contraire, après le dégel des
frais de scolarité, c'est drôle que l'accessibilité aux
universités ça n'a pas été un drame si
éloquent. Bien au contraire, il y a eu une augmentation de
clientèle aux universités.
Le même problème semble préoccuper l'Opposition pour
l'accessibilité. Le fait qu'on inscrira une pénalité
après 5 échecs au niveau général et 7 au niveau
professionnel, moi, je ne pense pas que cette contrainte vienne nuire à
l'accessibilité. Je pense que c'est un cran d'arrêt que nous
mettons pour bien avertir l'étudiant qu'il y a une limite aux
échecs et qu'il prenne ses responsabilités, d'abord
vis-à-vis de lui-même, vis-à-vis de ses parents et
vis-à-vis de la communauté qui paie pour les étudiants au
cégep et vis-à-vis de l'institution, et qu'il se responsabilise
en acceptant de payer, après 5 échecs et 7 échecs,
dépendamment du «branchement» qu'il prend. Alors, moi, je ne
pense pas que la pénalité soit une entrave à
l'accessibilité. Bien au contraire. (12 h 10)
Nous avons également, parallèlement à ça, un
régime de prêts et bourses qui est très
généreux. C'est un régime de prêts et bourses qui
vient compenser et qui vient aider l'étudiant, nécessairement, au
niveau de l'accessibilité. Et ce régime-là, il est,
à mon sens, relativement généreux, et il permet à
ces élèves d'y avoir accès pour ceux et celles qui, pour
toutes sortes de raisons, n'ont pas les ressources financières,
familiales ou autres, pour pouvoir accéder à des études
collégiales. Ce régime de prêts et bourses viendra, en tout
cas, aider ou minimiser l'impact appréhendé sur
l'accessibilité du fait qu'on ait un échec.
Mais, pour ajouter à la préoccupation, je vais vous citer
un article qui a paru dans Le Droit d'Ottawa et qui est signé par
M. Laurent Laplante, le 14 avril dernier, 1993. M. Laplante, qui est un
journaliste émé-rite, dit: «Dans le dossier
collégial, le Parti québécois défend aussi des
positions fort différentes de ce qu'exigerait le réalisme. Avec
emphase, on affirme que la gratuité est battue en brèche
dès l'instant où le sixième ou le huitième
échec entraîne des conséquences pécuniaires. On sait
pourtant qu'il n'en est rien. La facture ne sanctionne pas ceux et celles qui
veulent accéder aux études collégiales, mais seulement
ceux et celles qui veulent camper indéfiniment en "sol
collégial". Faire semblant qu'on ne le sait pas, voilà la
démagogie.»
C'est très sévère au regard de votre position,
parce qu'il ne faut pas se fermer les yeux, là. Il y a eu des personnes,
puis il y en a encore, qui, pour toutes sortes de raisons, demeurent au
cégep d'une façon, je dirais, habituelle. Et, ça, à
ce moment-là, il faudrait même leur donner un signal quelque part.
Et le signal qu'on veut leur donner, c'est qu'après 5 échecs et
après 7 échecs, bien, là, il va falloir que vous preniez
connaissance de vos responsabilités et que vous preniez des moyens pour
pouvoir corriger votre tir. On ne les empêche pas de demeurer dans le
cégep, on dit: Voici la pénalité. Vous allez payer 50 $
pour le cours. Et, ces 50 $, ce sera le prix que vous devez payer parce que
vous avez des échecs. Mais je pense que c'est une mesure relativement
sage, et en même temps réaliste, qui nous permet de
responsabiliser davantage l'étudiant.
Maintenant, Mme la députée de Terrebonne nous disait qu'on
n'avait pas beaucoup d'attention pour l'implication des étudiants.
Dois-je vous dire que dans le rapport Blackburn, Mme Blackburn qui est
était au Conseil des collèges en 1985; c'est une de vos
disciples, autant que je sache elle, elle proposait 0
représentant des parents, d'une part, puis il n'y avait pas beaucoup de
représentants des étudiants. Là, nous, dans la
réforme que nous proposons, il y a 2 représentants des
étudiants. Alors, je pense qu'on a essayé, dans le conseil
d'administration, et, ça, c'est assez important pour l'administration
d'un cégep... Nous avons prévu qu'il y aurait des
étudiants sur le conseil d'administration. Alors, il y en a 2: 1 du
secteur technique et 1 du secteur préuniversitaire. Je pense que c'est
une considération et, en même temps, c'est faire une place aux
étudiants au niveau des décisions ou de l'administration, tant
pédagogique qu'administrative, d'un cégep. Alors, vos
préoccupations, à mon sens, ne tiennent pas, parce que dans la
réforme, déjà, nous avons essayé d'englober toutes
les personnes intéressées par le bon fontionne-ment d'un
cégep.
Quant à la réforme elle-même, la réforme,
elle est axée sur l'étudiant. On veut que l'étudiant,
lorsqu'il sort du cégep, soit un meilleur étudiant, tant au point
de vue pédagogique qu'au point de vue homme et femme; il aura acquis des
connaissances et maîtrisera ces connaissances-là. Alors, la
réforme que nous proposons, à mon sens, c'est un ajustement
après 25 ans d'existence des cégeps. Ça nous permet de
contrer les inconvénients qu'on a décelés dans le
passé, d'ajuster notre tir et de voir et d'espérer que cette
réforme-là aura un effet bénéfique sur
l'étudiant, dans le sens qu'il sera meilleur étudiant lorsqu'il
sortira du collégial. Et je pense que la réforme, telle qu'elle
est formulée là, compte tenu de l'expérience du
passé, compte tenu des mémoires que nous avons entendus, compte
tenu du désir de la population de remettre en cause un peu le
fonctionnement des cégeps, je pense qu'elle tient compte de toutes ces
dimensions-là.
Et nous sommes rendus aujourd'hui au projet de loi, à
l'étude du projet de loi, qui n'est peut-être pas parfait
il n'y a rien de parfait dans ce bas monde mais, au moins, il nous
donne, l'espérance que le nouveau régime pédagogique des
cégeps nous donnera de meilleurs étudiants pour le futur. Et, en
même temps, c'est un regard vers l'an 2000. Il faut toujours regarder
loin en avant; on ne regardera jamais assez loin en avant, à mon
sens. En donnant l'aval à ce projet de loi, nous donnons à
l'institution, nous donnons au cégep un élan nouveau vers l'an
2000, et je suis convaincu que nos étudiants en seront les premiers
bénéficiaires. C'est les étudiants qu'il faut regarder.
C'est sûr que si on regarde les professeurs, si on regarde toute la
partie administrative, ça, c'est une autre histoire. Mais,
l'étudiant, en bout de ligne, avec la réforme telle qu'elle est
proposée, sera-t-il meilleur? Je crois que oui, bien humblement. Et je
pense que la réforme mérite d'être endossée.
Alors, M. le Président, dans...
La Présidente (Mme Hovington): Merci du
«monsieur», cher collègue.
M. Tremblay (Rimouski): Je m'excuse, madame, parce qu'au
début c'était un président. Je m'en excuse
profondément, avec tout le respect que j'ai pour vous, Mme la
Présidente.
Alors, Mme la Présidente, vous me verrez nécessairement
favorable au projet de loi 82. Je ne pense pas que nous soyons ou que Mme la
ministre soit totalement fermée à des aménagements ou
à des accommodements. Au contraire, je pense qu'elle est très
ouverte à des représentations qui seront faites durant cette
commission, à l'étude article par article. Si l'Opposition a des
amendements recevables et des bons amendements, je pense que, nous, du
côté ministériel, on est toujours ouverts à
ça et on attend vos suggestions. J'espère qu'elles seront
constructives, et on pourra les étudier, à ce moment-là,
au mérite.
Alors, Mme la Présidente, voilà pour mes remarques
préliminaires, et soyez assurée de ma collaboration eu
égard à cette étude article par article du projet de loi
82. Merci.
La Présidente (Mme Hovington): Merci beaucoup, M. le
député de Rimouski. Alors, est-ce qu'il y a d'autres membres de
la commission qui voudraient intervenir à l'étape des remarques
préliminaires? Alors, est-ce qu'il y a des motions préliminaires
sur le projet de loi? Non. Alors, nous commencerons donc l'étude
détaillée du projet de loi 82 et nous procéderons article
par article.
Étude détaillée
Alors, j'appelle l'article 1 du projet de loi 82. Mme la ministre,
est-ce que vous avez des explications sur cet article?
Loi sur les collèges d'enseignement
général et professionnel
Pouvoirs corporatifs Mme Robillard: Mme la Présidente,
c'est un article qui modifie l'article 6 de notre loi actuelle, et vous allez
réaliser que, par ce changement, nous allons tenir compte du projet du
nouveau Régime des études collégiales, surtout dans le
paragraphe a, et que nous allons aussi, au niveau du paragraphe g, apporter une
clarification concernant les opérations du collège. Quant
à la modification au troisième alinéa, c'est de
concordance avec la réduction des contrôles gouvernementaux qui
sont exercés en application d'un règlement, c'est-à-dire
que les acquisitions et les constructions de moins de 2 000 000 $ ne seront
plus assujetties à une autorisation du gouvernement. Alors, c'est
à cause de ça, Mme la Présidente, que nous apportons les
modifications à l'article 6.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Oui, une question qui ne semble sans doute pas de
nature cosmique, là, mais pourquoi vous avez remplacé le verbe
«dispenser» par l'expression verbale «mettre en
oeuvre»?
Mme Robillard: Strictement, Mme la Présidente, pour faire
une concordance avec le nouveau texte du Régime des études
collégiales où on parle de la mise en oeuvre des programmes.
M. Brassard: On ne peut pas dire que ça change beaucoup le
sens, quoique dans a, là où on veut changer ce verbe-là,
donc, «mettre en oeuvre les programmes», il est fait
référence à un avis du Conseil des collèges qui,
comme on le sait, disparaît en vertu du projet de loi 83. Comme on ne
fait que changer le verbe, est-ce qu'il y a comme quelque chose de
contradictoire? Est-ce qu'on remplace «Conseil des collèges»
par un conseil d'éducation, ou est-ce qu'on supprime carrément
cette partie de phrase? (12 h 20)
Mme Robillard: De fait, Mme la Présidente, nous avons
apporté une modification à cet article-là par la loi
83.
M. Brassard: L'amendement se retrouve dans la loi 83.
Mme Robillard: Oui, à l'article 25 de la loi 83. M.
Brassard: L'article 25? Mme Robillard: L'article 25 du projet de loi
83. (Consultation)
M. Brassard: Ça veut donc dire, à ce
moment-là, que la mise en oeuvre de programmes, l'autorisation du
ministre, la révision de l'autorisation, tout ce processus-là,
maintenant, va se faire sans qu'on ait recours à un avis. Dans le cas de
la loi actuelle, c'est le Conseil des
collèges, mais on supprime carrément cette partie de
phrase. Donc, désormais, il n'y aura pas d'avis. L'autorisation
ministérielle, aussi bien quant à la mise en oeuvre de programmes
ou encore quant à la révision de l'autorisation, tout cela va se
faire sans avis. C'est ce qu'on doit comprendre.
Mme Robillard: Tel qu'on l'avait indiqué à
l'étude du projet de loi 83, l'autorisation de programmes, autant que la
révision de programmes dans le contexte du renouveau collégial,
à ce moment-là, ne sera plus soumise à des avis formels du
Conseil supérieur de l'éducation. Et le raisonnement qui est
sous-jacent à ça, c'est qu'étant donné la nouvelle
dynamique qu'on crée par le renouveau collégial à l'effet
que les collèges aient davantage de responsabilités
académiques eux-mêmes dans la mise en oeuvre des programmes
d'études, étant donné aussi que la Commission
d'évaluation va se prononcer même sur la mise en oeuvre des
programmes d'études, étant donné aussi que les nouvelles
autorisations ou les révisions de programmes d'études, de
façon pratique, touchent le secteur technique, et étant
donné que dans le secteur préuniversitaire l'ensemble de nos
collèges québécois donnent tous les programmes
universitaires donc, c'est surtout le champ des programmes techniques
l'opportunité de la mise à jour des programmes
d'études techniques de même que la répartition
géographique des programmes techniques seront regardées de
très près par le Comité national des programmes
d'études techniques.
M. Brassard: À l'alinéa 2°, on modifie le
«g» de l'article 6, qui se lirait comme suit: «g) solliciter
et recevoir tout don, legs ou autre libéralité, pourvu que les
conditions qui peuvent y être rattachées soient compatibles avec
l'excercice de ses attributions.» J'ai 2 types de remarques à
faire là-dessus. D'abord, premièrement, une question avant de
passer à l'autre. La question porte sur la partie de phrase qu'on
ajoute: «pourvu que les conditions qui peuvent y être
rattachées soient compatibles avec l'exercice de ses
attributions». Voilà un phrase plus ou moins mystérieuse,
et j'aimerais avoir des explications là-dessus. Ça signifie quoi,
ça? Ça veut dire quoi? Est-ce qu'on pourrait donner,
peut-être, des exemples pour montrer concrètement ce que ça
signifie «pourvu que les conditions qui peuvent y être
rattachées soient compatibles avec l'exercice de ses
attributions»?
Mme Robillard: Mme la Présidente, cette
modification-là est apportée pour clarifier, justement, les
objectifs des différentes opérations des collèges eu
égard à leurs responsabilités. Comme nous allons le voir
un peu plus loin dans le projet de loi, nous reclarifions la mission de base
des collèges concernant la mission de formation à laquelle des
activités connexes peuvent être ajoutées. Donc, toutes les
activités connexes d'un collège doivent être
exercées en lien direct avec leur mission de base qui est la
formation.
De la même façon, quand un collège sollicite ou
reçoit des dons, ce doit être en relation avec sa mission de base
aussi. Pensons à la création des fondations qu'on a vue aussi ces
dernières années. Ce qu'on apporte ici comme modification ou
comme ajout, je devrais plutôt dire, c'est qu'il faudrait toujours que
ces fondations soient en lien direct avec la mission de base du collège,
qui est la formation. C'est dans ce sens-là que l'élément
«g» est apporté. Je demanderais au sous-ministre adjoint au
collégial, M. Lanoux, de nous apporter des exemples.
M. Brassard: Si vous apportez cet amendement-là, c'est
probablement que vous avez connu certains problèmes, j'imagine.
Mme Robillard: C'est-à-dire que le premier amendement
touche le mot «solliciter», comme vous voyez. On ajoute le mot
«solliciter». C'est donc même pour légaliser, je
dirais, la pratique des fondations, ce qui n'est pas le cas à l'heure
actuelle. On sait qu'il y a eu des créations de fondations au fil des
années. Donc, le mot «solliciter» est relié en direct
à des fondations qui sont mises sur pied, mais ces fondations doivent
toujours être en lien direct avec la mission des collèges. C'est
ce pourquoi on a ajouté la deuxième partie de la phrase.
Peut-être que M. Lanoux... M. Lanoux, voulez-vous compléter
ma réponse?
M. Lanoux (Jacques): Écoutez, à l'heure actuelle,
vous avez le terme «accepter» qui est remplacé par 2 termes,
«solliciter» et «recevoir». Des fondations ont vu le
jour dans de nombreux collèges. Je crois qu'il en existe près
d'une quinzaine, au moment où on se parle. Là, évidemment,
il y avait toujours des questions qui se posaient par rapport au terme
«accepter». Bon. On accepte. Est-ce qu'on peut solliciter? C'est
une première clarification. La deuxième, c'est pour s'assurer que
ces fondations-là, parce que c'est surtout relié à
ça, les sommes qui y sont recueillies servent à la mission et aux
missions connexes qu'on va retrouver à l'article 6.
M. Brassard: Est-ce que c'est par prévention? Parce que,
dans la quinzaine...
Mme Robillard: Oui, on n'a pas eu de problème.
M. Brassard: ...de fondations qui existent, il n'y a pas
d'exemple où on a prévu des conditions...
Mme Robillard: Non.
M. Brassard: ...qui étaient incompatibles avec l'exercice
des attributions? C'est simplement pour prévenir, pour être bien
sûr que...
Mme Robillard: Pour clarifier.
M. Brassard: ...dans l'avenir, les fondations qui
vont naître ou celles qui existent déjà... On veut
s'assurer que la loi prévoie bien que les ressources de ces fondations
vont être utilisées à des fins compatibles avec la mission
des collèges?
Mme Robillard: Tout à fait.
M. Brassard: II n'y a pas eu de dérapage...
Mme Robillard: Non.
M. Brassard: ...de problèmes particuliers.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Brassard: Le troisième alinéa, simplement, c'est
donc que, désormais, un cégep n'aura plus besoin de se faire
autoriser par le ministre pour louer des immeubles.
Mme Robillard: II s'agit que ce soit...
M. Brassard: Sans l'autorisation du gouvernement.
Mme Robillard: Oui, alors, là, c'est une
concordance...
M. Brassard: Donc, c'est même plus que le ministre. C'est
le gouvernement, c'est le Conseil des ministres.
Mme Robillard: ...avec un règlement qui va être
visé plus loin. C'est ça? Il existe déjà, ce
règlement. On a un règlement nouveau qui fait que les
acquisitions ou les constructions de moins de 2 000 000 $, à ce
moment-là, ne sont plus assujetties à une autorisation du
gouvernement. Et c'est dans ce contexte-là qu'on fait la
concordance.
M. Brassard: Très bien. L'autre remarque que je voulais
faire, je ne voudrais pas l'oublier non plus; c'était pour clarifier
ça, ma première remarque. L'autre remarque, c'est concernant
toujours le financement de l'enseignement collégial,
particulièrement en provenance des entreprises. C'est évident
que, là, il y aura possibilité de solliciter et de recevoir des
dons venant d'entreprises. Mais c'est clair qu'à ce moment-là les
entreprises ne sont pas tenues de le faire, elles ne sont pas obligées
de le faire. C'est purement facultatif. (12 h 30)
II y a quand même plusieurs intervenants qui sont venus, puis qui
ont exprimé l'avis et aussi l'hypothèse que,
particulièrement pour ce qui est de la formation technique, on puisse
prévoir pour les collèges la possibilité de je ne
sais pas si on peut appeler ça une taxe mais la
possibilité de faire contribuer les entreprises au financement de
l'enseignement collégial dans les cégeps, particulièrement
les entreprises qui sont concernées par les programmes de formation
technique. Je pense à la CEQ. La CEQ se prononçait, elle,
carrément dans le sens de la levée d'une taxe spéciale
auprès de l'entreprise, dont les revenus seraient partagés en
fonction de critères liés au coût de la formation
professionnelle dans les différentes institutions.
Je sais aussi que bien des cégeps, et même la
Fédération des cégeps, souhaitaient qu'on élargisse
les sources de revenus, la possibilité d'avoir accès à
d'autres sources de revenus que la subvention gouvernementale, qui compte pour
presque au complet le financement de l'enseignement collégial. Pourquoi
le gouvernement, pourquoi la ministre n'a pas jugé utile, dans les
amendements à cet article-là, de prévoir un
élargissement des sources de financement, particulièrement
auprès des entreprises qui sont, évidemment, directement
concernées et impliquées, particulièrement dans les
programmes de formation technique? Pourquoi vous avez mis ça à
l'écart et vous avez refusé d'aller dans cette
direction-là, alors que, quand même, plusieurs intervenants
proposaient d'explorer cette piste-là? Est-ce qu'on pourrait savoir
pourquoi vous avez fermé la porte à cette
possibilité-là?
Mme Robillard: D'abord, Mme la Présidente, il faut
spécifier que la loi qui nous concerne présentement, dont on
étudie les articles, c'est une loi qui régit les collèges.
Alors, c'est très clair que tous les articles sont orientés vers
les collèges. Maintenant, quant à la participation des
entreprises à l'enseignement collégial, il y a un choix
gouvernemental qui a été fait au fil des années et qui a
été reconfirmé, je dirais, d'année en année
ou budget après budget, à l'effet de ne pas avoir une taxe
spéciale au niveau des entreprises, pour les encourager à
investir davantage d'abord dans la formation de leur propres ressources
humaines. D'abord et avant tout, on sait que nos entreprises du Québec
n'investissent pas encore suffisamment dans la formation de leurs propres
ressources humaines, donc de leurs propres employés. Je pense que toutes
les actions, au fil des années, les mesures incitatives qui ont
été développées par mes collègues, le
ministre de la Main-d'oeuvre et le ministre des Finances, sont à l'effet
d'inciter les entreprises à investir dans la formation de leurs propres
ressources humaines.
On se souviendra, maintenant, au niveau de la commission parlementaire,
autant celle de l'automne dernier que celle que nous avons faite
récemment, que nous avons posé plusieurs questions aux
entreprises, surtout dans le domaine où on pense à des stages ou
à la formule alternance étude-travail ou des dons
d'équipements qu'elles pourraient faire, où plusieurs
intervenants, les entreprises elles-mêmes, c'est vrai, mais même
les collèges, à mon souvenir... Je n'ai pas le mémoire de
la Fédération des cégeps devant moi, mais même les
collèges ont demandé à ce que le gouvernement incite
davantage les entreprises à accueillir les stagiaires ou la formule
alternance étude-travail. Et on
nous suggérait, à ce moment-là, des formules de
crédit d'impôt, si on se souvient bien. Ce n'est pas dans le cadre
de la Loi sur les collèges que le gouvernement va sûrement
répondre à cette demande. Et nous avons vu, au discours du budget
il y a quelques jours, que cette formule-là n'est pas retenue pour le
moment par le gouvernement.
Donc, pour toutes ces raisons, Mme la Présidente, il
n'apparaissait pas opportun, à l'intérieur de l'article 6 de la
loi des collèges actuelle, d'apporter une modification à cet
égard-là.
M. Brassard: Ce n'était pas dans mon intention... Ce
n'était pas nécessairement un amendement à cet
article-là. C'était simplement pour voir un peu comment on voyait
le rôle de l'entreprise, parce qu'il est évident que le
crédit d'impôt en matière de formation professionnelle
aussi bien qu'en matière de recherche et développement, ça
ne marche pas très, très bien. Il suffit de prendre connaissance
des résultats en cette matière. Il y a des sommes
considérables qui sont périmées. Par conséquent,
l'entreprise, surtout la PME, en matière de formation professionnelle,
on ne peut pas dire qu'elle a recours beaucoup et de façon
systématique au crédit d'impôt.
En tout cas, moi, ma conclusion là-dessus, c'est que le
crédit d'impôt, ce n'est pas vraiment la meilleure voie à
suivre pour faire participer les entreprises à la formation de la
main-d'oeuvre et à la formation professionnelle. Il faudra regarder
ailleurs, parce que cette piste-là ne fonctionne pas; elle est sans
issue. Les entreprises ne marchent pas, n'embarquent pas. Ça fait quand
même quelques années que ça existe, puis ça ne
marche pas. Il me semble qu'il faudra envisager d'autres voies pour faire en
sorte que l'entreprise participe pleinement au financement de la formation
professionnelle, parce qu'elle en bénéficie, de la formation
professionnelle. Plus la main-d'oeuvre est formée, mieux elle est
formée, plus les entreprises en profitent. Ça a des
retombées positives directes sur la rentabilité, la
compétitivité, la productivité de l'entreprise. Il est
donc normal qu'on fasse appel à l'entreprise pour financer une partie de
la formation professionnelle.
Le crédit d'impôt, à mon avis, ne marche pas. Et je
suis obligé de constater que le gouvernement s'y accroche, à
cette solution-là, même si les chiffres démontrent que
ça ne fonctionne pas. Et je suis convaincu, moi, que la voie d'une taxe
particulière, d'une taxe spéciale, spécifique, aurait pas
mal plus d'effets que la voie du crédit d'impôt. Mais, enfin, je
constate que ce n'est pas la décision du gouvernement pour le moment, et
que le gouvernement entend poursuivre dans la voie du crédit
d'impôt qui, la démonstration est faite, est une solution
inadéquate et une solution boiteuse qui ne fonctionne pas.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce que l'article
1 est adopté? Adopté. J'appelle l'article 2.
Mme Robillard: Mme la Présidente, j'apporterais un
amendement à l'article 2.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'amendement
à l'article 2, que je vais distribuer maintenant. Alors, l'amendement se
lirait comme suit: Dans l'article 6.01 de la Loi sur les collèges
d'enseignement général et professionnel, proposé par
l'article 2: 1 ° supprimer, dans la cinquième ligne du paragraphe a,
le mot «économique»; 2° remplacer, dans la
deuxième ligne du paragraphe b, le mot «enseignants» pas les
mots «membres du personnel».
Mme Robillard: Mme la Présidente, si vous permettez.
Mme Hovington: Oui, allez-y. (12 h 40)
Mme Robillard: Le sens global de l'article 2, dans le fond, Mme
la Présidente, c'est de... L'esprit est d'habiliter le collège
à exercer, donc, de nouveaux pouvoirs dans le domaine de sa mission
centrale, qui est une mission de formation. Et on vise, comme vous le voyez
dans différents paragraphes, là, au paragraphe a, on vise plus
particulièrement le développement technologique et le
développement de la région et on habilite le collège aussi
à faire des recherches pédagogiques ou à soutenir les
enseignants qui participent à des programmes subventionnés en
recherche, de même qu'à intervenir dans le développement
culturel, social et sportif, bon, ou au plan international. C'est le sens de la
modification qui est apportée à l'article 2. C'est un article
fort important parce que, là, on reconnaît officiellement toutes
les activités connexes du collège.
L'amendement que nous proposons vise à clarifier, suite aux
audiences de la commission parlementaire, certains des éléments.
Premièrement, le fait qu'au niveau du développement de la
région, quand on fait des activités qui contribuent à
l'élaboration ou à la réalisation de projets d'innovation
technologique, à l'implantation de technologies nouvelles et à
leur diffusion, on contribue au développement économique de la
région mais au développement en général aussi, ce
pourquoi on retirerait le mot «économique» pour lire
strictement «ainsi qu'au développement de la région».
C'est le premier amendement que nous vous déposons.
Le deuxième touche le paragraphe b, dans le sens suivant. C'est
qu'il y a non seulement des enseignants qui participent à des programmes
subventionnés de recherche mais il y a aussi des professionnels non
enseignants qui participent. Alors, ça vise à reconnaître
l'ensemble des personnels, dans le fond, dans le collège, qui
participent à des programmes subventionnés ou de recherche, ce
pourquoi nous suggérons de remplacer le mot «enseignants»
par «membres du personnel». Voilà.
La Présidente (Mme Hovington): M. le
député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Puisqu'on touche, Mme la Présidente, à
l'article de la loi qui porte sur ce qu'on a l'habitude d'appeler la mission
des collèges, je voudrais, là-dessus, faire un certain nombre de
remarques et un certain nombre de rappels. À l'occasion des commissions
parlementaires, particulièrement celle portant sur les audiences
particulières, il y a plusieurs intervenants qui sont des acteurs
majeurs dans le réseau collégial qui sont venus nous dire qu'il y
avait lieu de profiter de l'occasion pour préciser davantage la mission
et les finalités de l'ordre d'enseignement collégial, ce qui
n'est pas le cas présentement.
On ajoute des rôles avec lesquels, pour l'essentiel, moi, je ne
suis pas en désaccord. Que le cégep, par exemple, joue un
meilleur rôle, soit plus actif au niveau du développement des
régions, j'en suis. C'est d'ailleurs déjà le cas dans bien
des régions, et qu'on le précise dans la loi, très bien.
Mais la mission première du cégep, la ministre l'a rappelé
dans son discours, le rappelle fréquemment, c'est une mission de
formation. Bon. Très bien. Mais je l'ai dit aussi, plusieurs l'ont dit:
C'est un peu court. C'est très succinct, comme définition de
mission, parce que la mission de formation, on peut dire que ça concerne
aussi les autres ordres d'enseignement. L'école secondaire, c'est aussi
sa mission, l'école primaire également, c'est une mission de
formation. L'université aussi a une mission de formation. Et de s'en
tenir à dire que le cégep a une mission de formation, il me
semble qu'on n'a pas dit grand-chose, ce qui fait que plusieurs intervenants
sont venus dire: Écoutez, puisqu'on amende la loi des cégeps, de
l'enseignement général et professionnel, puisqu'on l'amende,
profitons en pour préciser la mission spécifique de l'ordre de
l'enseignement collégial en matière de formation.
Je pense, entre autres, à la CEQ qui a été
très, très explicite à ce sujet-là. La CEQ a dit,
et je cite son mémoire présenté par Mme Pagé, en
page 14: «Nous éprouvons, disait-elle, de vives inquiétudes
puisque le projet gouvernemental semble s'inspirer d'une vision très
restrictive de la mission et des finalités de l'enseignement
collégial. Les impératifs économiques y sont à ce
point présents et dominants qu'ils supplantent toutes les autres
dimensions de la formation collégiale.»
Et, ensuite, le mémoire faisait état qu'au chapitre de la
mission des collèges on était silencieux sur leur
responsabilité fondamentale de promouvoir l'adhésion à
certaines valeurs auxquelles la société québécoise,
dans son ensemble, est attachée. On parlait de liberté, de
démocratie, de tolérance, de justice et aussi de la recherche du
développement intégral et harmonieux de toutes les
potentialités de l'être humain.
Il y en a beaucoup qui s'entendaient pour dire que la mission
première, la mission spécifique de l'ordre d'enseignement
collégial, ça devrait être la formation fondamentale. Et
plusieurs se sont attachés à définir en quoi consistait la
formation fondamentale. Dans le rapport du Conseil des collèges, un long
chapitre là-dessus pour bien cerner, bien identifier en quoi devrait
consister la formation fondamentale. Plusieurs mémoires également
ont insisté là-dessus, se sont efforcés de clarifier, de
définir, de cerner en quoi consiste la formation fondamentale qui
devrait être la mission qu'on assigne de façon spécifique
à l'enseignement collégial. Le Conseil supérieur de
l'éducation aussi, dans son rapport, dans son avis sur l'enseignement
supérieur, et les fédérations, les syndicats de
l'enseignement.
Maintenant, le débat s'est fait sur la formation fondamentale. On
sait pas mal en quoi ça consiste, la formation fondamentale, et tout le
monde s'entend pour dire que ça devrait être la mission
spécifique qui est assignée à l'ordre d'enseignement
collégial. Ça ne veut pas dire que ça ne pourrait pas
commencer au niveau secondaire. Oui, sans doute. Je pense aux
compétences langagières; c'est clair que la maîtrise de la
langue comme outil de pensée et de communication, ça ne doit pas
s'amorcer au niveau collégial, ça doit commencer aussi à
l'ordre d'enseignement secondaire.
L'Institut canadien d'éducation des adultes, dont la
préoccupation première est l'éducation des adultes, est
venu nous dire: II faudrait aussi qu'en matière d'éducation des
adultes on précise dans la loi, de façon très
spécifique, quelle est la mission qu'on veut confier aux cégeps
en matière d'éducation des adultes. Il n'y a rien
là-dedans.
Alors, Mme la Présidente, je pense qu'on rate une très
belle occasion, au moment où... Ça n'arrive pas tous les jours
qu'on décide d'amender et de modifier et de toucher à une loi de
cette nature-là. Là, on le fait. Pourquoi ne pas profiter de
l'occasion pour mieux préciser la mission des cégeps? Se
contenter de dire que la mission des cégeps consiste à dispenser
les programmes pour lesquels ils ont reçu l'autorisation du ministre,
moi, je ne trouve pas ça très fort, et beaucoup trop court,
beaucoup trop succinct. Ça ne donne aucune indication sur la
véritable mission particulière ou spécifique qu'on entend
confier à l'enseignement collégial. Pourtant, il y a un consensus
qui s'est dégagé là-dessus. Tout le monde s'entend pour
dire... Et il n'y a pas beaucoup de controverse, il n'y a pas beaucoup de
désaccord quant à la mission et aux finalités de l'ordre
d'enseignement collégial. Pourquoi ne pas l'indiquer, ne pas
l'intégrer dans la loi pour que ce soit clair, que tout le monde puisse
prendre connaissance, dans la loi même sur les collèges
d'enseignement général et professionnel, prendre connaissance
dans cette loi-là en quoi consiste la mission des cégeps, et que
ce ne soit pas ambigu, que ce ne soit pas flou, que ce soit le plus
précis possible?
C'est ce que beaucoup d'intervenants sont venus dire. Je trouve, alors,
que ce sont des amendements mineurs qu'on nous indique, des amendements
très mineurs. Il n'y a pas vraiment beaucoup à dire
là-dessus. On est aussi d'accord pour enrichir les rôles, les
fonctions dans la communauté, dans le milieu, mais c'est quand
même étonnant que, pour ce qui concerne la mission première
des cégeps, qui est une mission de
formation, je n'en disconviens pas, on ne croit pas utile, à
l'occasion de l'étude d'un projet de loi comme celui-là,
d'apporter des précisions et une définition la plus claire
possible de ce en quoi consiste la mission de formation des cégeps.
Pourquoi ne pas avoir profité de cette occasion-là? (12 h 50)
Je veux bien croire que la ministre va dire: Oui, mais on verra
ça dans le régime pédagogique. Je trouve que le
régime pédagogique n'est pas tellement plus clair, plus
précis non plus. On pourrait avoir des précisions dans la loi, et
aussi d'autres précisions, d'autres détails dans le régime
pédagogique. Mais, là, pour le moment, il n'y a rien. La loi dit:
on dispense des programmes. Le régime pédagogique dit: c'est une
mission de formation. Ça ne nous en apprend pas plus, parce que les
autres ordres d'enseignement ont également la même mission.
Il y aurait donc lieu, à mon avis, Mme la Présidente, de
préciser la mission spécifique de l'ordre d'enseignement
collégial dans la loi, le plus possible dans la loi, et de
compléter par des précisions dans le régime
pédagogique. Pourquoi, s'est-on refusé de profiter de l'occasion
pour faire une telle chose?
La Présidente (Mme Hovington): Mme la ministre.
Mme Robillard: Oui, Mme la Présidente. D'abord, je
voudrais clarifier le fait que la mission de base des collèges se
retrouve à l'article 2 de la loi actuelle, article que nous n'avons pas
modifié. C'est là qu'est inscrite très clairement la
mission de formation des collèges et, en même temps, ça
reconnaît aussi la structure polyvalente du collège,
l'enseignement général et professionnel.
Je dois vous dire que la question qui est soulevée par le
député de Lac-Saint-Jean, Mme la Présidente, nous y avons
apporté réflexion et analyse aussi parce que, de fait, ça
avait été souligné par différents intervenants au
niveau de la commission parlementaire. Mais, quand on se met à
réfléchir, à vouloir préciser la mission de
formation d'un ordre d'enseignement, pour être logique, il faut le
regarder aussi pour les autres ordres d'enseignement. Quelle est la
spécificité, dans le fond, de la mission de formation des
collèges? Et, quand on examine plus à fond cette question de
spécificité, on s'aperçoit qu'elle se retrouve à
l'intérieur des programmes d'études. Le concept de formation
fondamentale qui a été développé au fil des
années, on s'aperçoit que, même en 1993, il y a encore
beaucoup de confusion autour de ce concept. D'abord, ce concept-là est
utilisé par l'ordre d'enseignement secondaire et l'ordre d'enseignement
universitaire aussi, et, deuxièmement, lors de nos travaux en commission
parlementaire, on a vu comment les gens, très facilement, faisaient peu
de distinction entre la formation fondamentale et la formation
générale, alors qu'il n'y a pas de lien. La formation
fondamentale, ça se donne autant dans la formation
spécialisée que dans la formation générale.
Dans le fond, le concept de la formation fondamentale ne spécifie
pas très clairement toute l'action menée par l'ordre
d'enseignement collégial comparativement aux autres ordres
d'enseignement. Et qu'on regarde dans la loi de l'instruction publique, de
fait, on n'a pas spécifié davantage. Qu'on regarde au niveau des
universités, on n'a pas de loi sur les universités au
Québec mais on ne pourrait pas le faire. Dans le fond, la
spécificité d'un ordre d'enseignement, c'est beaucoup par ses
programmes d'études. Et c'est dans ce contexte-là, donc, qu'on
reconduit la mission de base de formation et qu'on ajoute, au niveau de
l'article 6, qui sont les pouvoirs corporatifs, les activités connexes
à la mission de formation. Mais il nous apparaît tout à
fait impossible au plan législatif de spécifier davantage, non
seulement impossible mais peu opportun quand on fait la réflexion sur
l'ensemble des ordres d'enseignement.
M. Brassard: Si vous avez renoncé à apporter de
telles précisions dans la loi elle-même, est-ce que vous y avez
renoncé également dans le régime pédagogique?
Mme Robillard: C'est-à-dire que dans le... Fort
possiblement, vous avez eu l'occasion d'étudier le projet de
Régime des études qui a été prépublié
dans la Gazette officielle, où, là, on parle surtout de
programmes des études, des programmes qui conduisent au diplôme
d'études collégiales, parce que c'est ça qui est la
spécificité au niveau de l'ordre d'enseignement collégial.
Et là on pourra le voir de façon très claire à
partir de l'article 5 du Régime des études. C'est par ce
biais-là qu'on spécifie les programmes d'études qui
mènent au diplôme.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'amendement est
adopté? Mme la député de Terre-bonne?
Mme Caron: Oui. Est-ce que la ministre a tenu compte de la
demande pour l'éducation des adultes, de voir reconnaître la
mission claire en éducation des adultes, qu'elle soit inscrite dans la
loi des collèges? Et on disait qu'elle pouvait être inscrite sous
ce terme-là ou sous celui de formation continue, mais que ce soit
vraiment explicite, ce rôle qui prend de plus en plus de place,
finalement, au niveau de l'enseignement dans les collèges.
Mme Robillard: Mais il me semble que, quand on parle de mission
de formation, on ne spécifie pas d'abord de groupes d'âge,
à qui doivent s'adresser les programmes d'études, non plus que le
statut des gens, qu'ils soient étudiants à temps plein ou que ce
soient des travailleurs qui viennent en formation permanente au niveau du
collège. Moi, ça m'apparaît contenu dans la mission de base
des collèges. D'ailleurs, c'est la réalité, et on ne l'a
jamais fait, même au niveau de la notion d'adulte, qui est de plus en
plus difficile à cerner si on
définit «adultes» par le fait qu'ils sont sur le
marché de l'emploi ou pas, ou par l'âge, là, on a encore
plus de difficultés, mais il me semble que la mission de base, qui est
la mission de formation où sont donnés les programmes
d'études, s'adresse à toutes les catégories de personnes
qui ont besoin de cette formation de l'ordre d'enseignement
collégial.
Ce dont on a, par ailleurs, tenu compte, c'est de spécifier un
rôle par rapport à la formation de la main-d'oeuvre si on veut
viser cette catérogie-là. Et là c'est pourquoi vous le
retrouvez à l'intérieur de 6.01, où, là, on dit
très clairement que, oui, il y a des activités de formation de la
main-d'oeuvre. Mais on n'a pas voulu spécifier de catégorie. Je
pense que le collège doit s'adresser à toutes les personnes qui
ont besoin de cette formation. D'après moi, c'est inclus dans leur
mission.
Mme Caron: Je pense que cette demande-là, du
côté de l'éducation des adultes, est à l'effet que
lorsque la mission n'est pas spécifiquement reconnue, automatiquement,
dans la pratique, on ne tient pas compte, justement, des différences que
ces gens-là ont à vivre. C'est un petit peu ce qu'ils sont venus
nous dire dans leurs différents mémoires. C'est que le fait qu'on
ne reconnaît pas une mission spécifique pour l'éducation
des adultes, dans la pratique, on oublie les différences. Et, comme ils
sont de plus en plus nombreux, on ne tient pas compte du contexte qui est
différent et des mesures de soutien et d'encadrement qui sont
différentes. Les besoins sont différents pour l'éducation
des adultes. Et, comme on sait que ce nombre n'ira pas en diminuant au
contraire, ça va être en croissant je pense que c'est dans
ce sens-là qu'ils auraient souhaité voir reconnaître une
mission plus spécifique.
Mme Robillard: On se rappellera aussi qu'au niveau des programmes
des études, justement, on demandait comme un accès
facilité ou un accès plus souple au niveau des programmes
d'études. À mon souvenir, ils avaient accueilli favorablement le
fait, par exemple, qu'on décortique le D.E.C. technique en modules pour
permettre un accès, justement, plus facile au niveau des adultes. Il me
semble que c'est via le programme des études qu'on peut spécifier
des choses, où les services du collège se doivent d'être
adaptés à cette clientèle spécifique.
Au niveau de la mission de base, d'après moi, c'est à
toute personne qui, au Québec, a besoin de cette formation-là.
Ça ne m'apparaissait pas pertinent, en tout cas dans le texte
législatif, d'apporter ce terme très précis.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Brassard: Non, non. On a encore des choses à... On peut
suspendre.
La Présidente (Mme Hovington): II est 13 heures. Alors, la
commission va suspendre ses travaux jusqu'à 15 heures cet
après-midi.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 29)
Le Président (M. Bradet): La commission de
l'éducation... À l'ordre, s'il vous plaît! La commission de
l'éducation reprend donc ses travaux sur le projet de loi 82, Loi
modifiant la Loi sur les collèges d'enseignement général
et professionnel et d'autres dispositions législatives. Nous en
étions à l'amendement à l'article 2. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur l'amendement? Oui, M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Concernant l'article 6.01b, où on dit qu'un
collège peut «effectuer des études ou des recherches en
pédagogie et soutenir les enseignants du collège qui participent
à des programmes subventionnés de recherche», il avait
été demandé, entre autres par les cégeps, que ce ne
soit pas limité à la pédagogie, que cette
possibilité de faire des recherches ne soit pas limitée à
la pédagogie, que ce soit une possibilité, si on veut,
générale; et ça ne devrait pas être limité
non plus aux programmes subventionnés. C'est, entre autres, la
Fédération qui réclamait cela. Est-ce qu'on pourrait
savoir pourquoi la ministre a finalement choisi de limiter de façon
précise la possibilité de faire des recherches ou des
études à la pédagogie, et à la pédagogie
seulement, puisqu'on avait déjà demandé que ça
puisse s'appliquer à d'autres domaines que celui de la pédagogie?
(15 h 30)
Mme Robillard: Alors,* M. le Président, ce qui est
très clair, c'est qu'on ne donne pas aux cégeps un mandat
général en recherche, tel que ça existe dans le domaine
des universités. Alors, les orientations qui ont été
retenues, c'est que, oui, on reconnaît un mandat de recherche aux
collèges, mais dans des domaines précis: premièrement, le
domaine de la recherche appliquée, et, ça, ça
apparaît à l'article 6.01, paragraphe a, donc la recherche
appliquée; deuxièmement, de la recherche en pédagogie, tel
que ça apparaît en b, et, troisièmement, de la recherche
libre à caractère disciplinaire, oui, mais subventionnée
par des programmes officiels de recherche, que ce soient des programmes du
provincial ou du fédéral. Alors, c'est des orientations
très claires en recherche au niveau du collégial, et vous les
retrouvez, ces 3 dimensions là, au niveau de a et b. Donc, en clair,
j'ai refusé la demande de la Fédération des cégeps
d'ouvrir et de donner un mandat général de recherche au niveau
des cégeps, tel que ça existe au niveau universitaire.
M. Brassard: Toujours à ce sujet-là, puisqu'on
parle de la Fédération, elle demandait aussi qu'on ajoute,
à la fin de l'article 6.01, un paragraphe qui se lirait comme suit:
«Un collège peut, dans la mesure et aux
conditions qu'il détermine, confier ou partager l'exercice ou la
gestion des pouvoirs énumérés aux alinéas a
à d dans cet article à une personne morale qu'il désigne
ou à un comité qu'il constitue à cette fin.»
C'était dans le but de pouvoir confier l'exercice ou la gestion
d'une partie de leurs attributions à des corporations sans but lucratif.
On pense, entre autres, aux coopératives étudiantes, corporations
de développement régional et autres organismes de diverses
natures, même les commissions scolaires. Vous avez aussi cru bon de ne
pas donner suite à cette demande.
Mme Robillard: Alors, M. le Président, nous avons aussi
étudié cette demande de la Fédération des
cégeps, et ce qui est très clair, c'est qu'on reconnaît
cette possibilité, pour les collèges, de confier à un
tiers de créer une corporation indépendante du collège,
qui assume une partie des responsabilités au regard des centres de
transfert technologique. Et, ça, on le verra à l'article 9.
À l'article 9 du projet de loi actuel, on donne cette
possibilité-là pour les...
M. Brassard: Mais uniquement pour ça.
Mme Robillard: Uniquement pour ça. Quant aux missions de
base du collège en tant que telles, on ne voit pas la pertinence qu'ils
confient ça à des corporations externes.
M. Brassard: Mais, par exemple, la Fédération
faisait allusion, elle donnait comme exemple les coopératives
étudiantes qui assument certaines fonctions, soit au niveau d'une
cafétéria, par exemple, ou des choses du genre, ou une
corporation de développement régional. C'étaient les
exemples cités par la Fédération. Ça existe
déjà, hein. Dans certains cégeps, les services
alimentaires, les services de cafétéria...
Mme Robillard: Ah! Ça...
M. Brassard: ...sont gérés par des
coopératives étudiantes.
Mme Robillard: Ça, c'est possible, M. le Président.
Je demanderais à Me Dupont d'apporter des explications à partir
du pouvoir corporatif en tant que tel du cégep. Ça, il n'y a rien
qui empêche ça.
Le Président (M. Bradet): Me Dupont.
M. Dupont (Côme): II est possible pour un cégep de
confier la gestion de certaines activités accessoires par
exemple, vous avez noté les cafétérias à des
corporations autonomes qui sont soit à but lucratif ou soit sans but
lucratif et de signer des ententes avec ces compagnies-là. Et puis,
d'ailleurs, vous allez voir un peu plus loin que, lorsque le collège
confie la gestion de certaines de ses activités à une entreprise
comme celle-ci, aux états financiers doivent apparaître les
renseignements sur ces activités qui sont confiées à ces
organismes.
Maintenant, il arrive parfois aussi que des employés du
collège ou des membres du conseil d'administration du collège
deviennent requérants pour la formation d'une corporation sans but
lucratif. On voit ça à la troisième partie. Mais il n'y a
pas de lien juridique entre les 2. C'est une corporation autonome qui peut
contracter avec le cégep pour offrir des services au cégep,
même pour faire des donations au cégep, mais il n'y a pas de lien
juridique entre les 2. C'est par le fait que ce sont des membres du conseil
d'administration ou des employés du collège qui sont
requérants pour former une telle corporation qu'il y a indirectement un
lien.
M. Brassard: Bien. M. le Président, j'aurais, à c,
un amendement à proposer. Ce serait d'ajouter, à la fin du...
Oui.
Le Président (M. Bradet): On a déjà un
amendement, M. le député.
M. Brassard: Ah bon!
Le Président (M. Bradet): II faudrait en disposer
avant.
M. Brassard: Disposons de l'amendement.
Le Président (M. Bradet): O.K. Alors, est-ce que
l'amendement à l'article 2 est adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Bradet): Adopté. Est-ce que
l'article 2, amendé, est adopté?
M. Brassard: Non. J'ai un amendement.
Le Président (M. Bradet): Ah, vous... O.K. Excusez-moi.
C'est beau.
M. Brassard: L'amendement serait le suivant. Ce serait d'ajouter,
à la fin du paragraphe c, les mots suivants: «ceci ne doit pas
avoir pour effet de réduire la disponibilité des services et des
installations pour les étudiants fréquentant le
collège.» Ça ferait suite à «fournir des
services ou permettre l'utilisation de ses installations et équipements
à des fins culturelles, sociales, sportives ou scientifiques.»
Parce qu'il y a des intervenants, entre autres la
Fédération étudiante collégiale, qui a dit
d'ailleurs, ça avait donné lieu à un échange avec
la ministre, et je me souviens que le sous-ministre était
également allé interroger les étudiants à ce
moment-là que certains équipements, en particulier de
l'éducation physique, étaient loin d'être disponibles aux
étudiants pendant les sessions, que c'était très souvent
loué à des organisations externes aux cégeps et que, donc,
l'objectif
poursuivi par Mme la ministre, quand elle essaie de justifier, en tout
cas, la réduction des cours d'éducation physique ça
ne veut pas dire qu'on est pour ça, là, comprenons-nous bien
mais une des raisons qu'elle invoquait, c'était de dire: Bien,
écoutez, il y a moins de cours obligatoires d'éducation physique,
mais, par contre, les installations sportives sont disponibles, accessibles aux
étudiants en tout temps. Ce qu'on nous a dit, et ça venait
surtout de la Fédération étudiante collégiale,
c'est que, dans plusieurs cégeps, c'était loin d'être le
cas, qu'en dehors des cours obligatoires les équipements étaient
offerts ou loués à l'externe.
Donc, l'amendement viserait à faire en sorte que ce pouvoir qu'on
accorde aux cégeps de fournir des services à des fins
culturelles, sociales, sportives et scientifiques, sous-entendu dans la
communauté, dans le milieu c'est pour cela qu'on ajoute cela
ça ne devrait pas avoir pour effet de réduire la
disponibilité des services et des équipements, des installations,
pour les étudiants qui fréquentent le collège.
Le Président (M. Bradet): Oui, M. le député
de Sauvé.
M. Parent: Juste un petit mot suite aux remarques du
député de Lac-Saint-Jean. Je suis d'accord avec lui.
Personnellement, moi, son amendement, je n'ai absolument rien contre ça,
mais je me demande s'il est réellement pertinent. Parce que des
équipements d'éducation physique qui font partie des
cégeps, ça ne peut pas être loué à d'autres
organismes que des organismes qui vont les utiliser pour l'éducation
physique. Un auditorium, d'accord, ça peut devenir beaucoup plus
polyvalent, mais un gymnase, autant que les équipements... D'habitude,
le locataire normal, c'est la municipalité qui loue les locaux du
gymnase pour donner soit des cours d'éducation physique ou organiser des
activités à caractère physique. Alors, de là
à dire que... (15 h 40)
La clientèle qui fréquente le cégep, j'ai
l'impression qu'elle peut continuer à le fréquenter via les
services des loisirs ou de récréation des municipalités.
Ça devient ce qu'on appelait jadis et ce qu'on appelle encore dans
certaines écoles secondaires des parcs-écoles. Il y a une
espèce de protocole d'entente entre la municipalité et le
cégep. Mais je ne pense pas, M. le député de
Lac-Saint-Jean, qu'en général... Un gymnase ne peut pas servir
à grand-chose d'autre à cause du plancher, d'abord; tu sais
comment le plancher est fait...
M. Brassard: J'en conviens, de ça; ce n'est pas là
le problème. C'est sûr que les équipements sportifs vont
servir à des fins sportives ou d'éducation physique, mais ce que
les étudiants sont venus nous dire, c'est que des cégeps, pour
obtenir de nouvelles sources de revenus, louaient à l'externe les
équipements physiques, à des fins d'activités
d'éducation physique, mais ce n'était pas pour les
étudiants.
M. Parent: Si vous permettez, le principal locataire, ce n'est
pas les municipalités, en général?
Mme Caron: Mais, justement, ça pose un problème,
parce qu'au niveau des cégeps qui sont dans Montréal vous avez
beaucoup d'étudiants qui ne sont pas de Montréal, qui sont de la
Rive-Nord principalement, et qui vont dans les cégeps de Montréal
parce qu'on n'en a pas sur la Rive-Nord. Et lorsque vous louez vos salles pour
la municipalité, donc à Montréal, c'est évident que
ce ne sont pas nécessairement les étudiants qui vont en
bénéficier.
M. Parent: Très pertinent, Mme la députée de
Terrebonne.
Le Président (M. Bradet): Mme la ministre, oui.
Mme Robillard: Moi, j'ai bien entendu les étudiants qui
sont venus en commission parlementaire et, de fait, ça a
été soulevé par les étudiants. Alors, on les a
rencontrés après pour savoir, parce qu'à notre
connaissance ça n'existait pas, ce problème-là. Alors, on
les a contactés pour savoir où ça se passait, comment
ça se passait, pour qu'on fasse faire une vérification. Et
à moins que le député de Lac-Saint-Jean ne m'apporte
d'autres exemples, l'exemple qui nous a été cité,
ça a été le cégep du Vieux-Montréal. C'est
le seul exemple que les étudiants ont été capables de nous
apporter. Et là on a fait faire des vérifications, et je
demanderais à M. Lanoux d'expliquer ce qui se passe au cégep du
Vieux-Montréal.
Le Président (M. Bradet): M. Lanoux.
M. Lanoux: En fait, au cégep du Vieux-Montréal, il
y a des locations durant les heures de cours pour le cégep Dawson. Le
cégep Dawson vient faire une partie de ses cours d'éducation
physique au cégep du Vieux-Montréal parce qu'il n'a pas les
équipements à Dawson, ce qui fait que, je dirais, entre 8 heures
et 18 heures, il y a effectivement peu de disponibilité pour les
étudiants du Vieux-Montréal en dehors des cours
d'éducation physique, même dans la situation actuelle, parce qu'on
utilise les locaux du Vieux-Montréal pour les cours d'éducation
physique de Dawson. Effectivement, ils ont raison de dire ça, mais
l'explication, c'est celle-là.
La deuxième, c'est que, immédiatement à compter de
18 heures, compte tenu que la gestion du centre d'éducation physique du
cégep du Vieux-Montréal est une gestion conjointe entre le
cégep du Vieux-Montréal et la ville de Montréal, les
plateaux sont immédiatement occupés par la ville de
Montréal.
Alors, oui, au Vieux-Montréal, la question que vous soulevez
existe, mais elle existe du fait qu'il y a un autre collège qui utilise
les mêmes équipements et que la gestion de ce centre-là,
elle est conjointe entre la ville de Montréal et le cégep
après 18 heures.
Le Président (M. Bradet): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, je comprends l'explication,
mais si vous ajoutez cela à la loi, que vous permettez, vous donnez la
possibilité aux cégeps d'offrir des services
d'équipements, d'installations en dehors, à d'autres
organisations externes, là il y a un danger. Et le danger, c'est que,
pour se procurer des fonds, pour se procurer des revenus, les cégeps...
C'est ça, d'ailleurs, la raison invoquée dans le mémoire
des étudiants. Dans un contexte de restrictions budgétaires, les
cégeps ne se passeront pas de revenus engendrés par la location
de leurs intallations. Ils vont essayer d'utiliser ça à fond, ce
pouvoir-là qu'on leur accorde. Et ça peut, ça risque... Je
ne dis pas que ça va arriver de façon obligatoire et automatique
et générale, mais il y a un risque que ça puisse perturber
ou rendre moins disponibles pour les étudiants et ça doit
être à eux d'abord que c'est consacré les
équipements et les installations du cégep. Alors, en
prévoyant qu'ils peuvent le faire, mais quand même dans un certain
cadre et à l'intérieur de certaines limites, bien, ça va
éliminer ces risques-là, ces dangers-là.
M. Parent: Juste pour...
Le Président (M. Bradet): M. le député de
Sauvé.
M. Parent: ...donner suite à la remarque de la
députée de Terrebonne, qui disait tout à l'heure que c'est
vrai aussi que les étudiants qui fréquentent le cégep
n'émanent pas tous du même milieu ou du même environnement
que le cégep. Mais, par contre, Mme la députée de
Terrebonne, si le gars vient de Terrebonne puis s'en va au Vieux, il ne
reviendra pas de chez lui le soir, tu sais, pour aller pratiquer une
activité sportive au Vieux. D'une façon ou d'une autre, tu
sais...
Mme Caron: Je me souviens très bien, pour avoir fait le
cégep, que nos cours ne se suivent pas nécessairement, puis on a
des périodes libres entre les 2. Puis le fait de couper le nombre
d'heures de cours d'éducation physique, c'est évident qu'on va
vouloir louer ces installations à toutes sortes d'heures.
M. Parent: Oui. Si vous permettez, M. le Président, dans
les périodes libres à l'intérieur du bloc horaire normal,
disons de 8 h 30 à 16 heures, je suis bien d'accord avec vous, il ne
devrait pas y avoir de location à des organismes extérieurs, sauf
à des organismes qui ont un but similaire comme dans le cas de Dawson,
par exemple, dont les équipements deviennent complémentaires.
Mais le soir, là...
Mme Caron: D'après la loi, là, il n'y a pas
d'heure.
M. Parent: ...tu sais... Si ça arrive le soir,
après les heures normales... C'est vrai que le cégep n'est pas
limité à du 8 à 17, mais après souper, le soir,
d'habitude, ce sont les organismes municipaux qui les utilisent, et ça
répond aux gens du milieu. Et les gens qui ne sont pas du milieu, c'est
très rare, vous en conviendrez avec moi; quelqu'un ne partira pas de
Longueuil pour aller faire du conditionnement physique au cégep du
Vieux-Montréal et retourner à 20 heures le soir. Il n'irait pas,
d'une façon ou d'une autre.
Mme Caron: C'est à 18 heures.
M. Parent: C'est rare. Si je restais au cégep à 18
heures, à Montréal, j'irais ailleurs qu'au gymnase.
Le Président (M. Bradet): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Mme Robillard: M. le Président, est-ce que l'objectif,
c'est de ne pas restreindre la disponibilité des équipements aux
étudiants? À quel moment? Je veux dire, est-ce à dire que
si... C'est parce que j'essaie de voir l'interprétation de ça ou
qu'est-ce qu'on vise exactement. Est-ce que, par exemple, si, de fait, on
permet l'utilisation d'un gymnase le samedi après-midi, on va
considérer qu'on restreint la disponibilité des installations
pour les étudiants?
M. Brassard: Je ne croirais pas.
Mme Robillard: Pardon?
M. Brassard: Je ne croirais pas.
Mme Robillard: Bien, là, c'est parce que notre expert
juridique nous dit que c'est très vaste, ça. Ça veut dire
quoi, ça?
M. Brassard: Bien, c'est clair dans notre esprit que c'est durant
les heures régulières de fonctionnement et de cours d'un
cégep. Le samedi, à ma connaissance, il n'y a pas de cours dans
les cégeps, pas plus que le dimanche. Et, le soir, il peut y avoir des
cours d'éducation aux adultes, mais pas pour les étudiants
réguliers. Les étudiants réguliers n'ont pas de cours le
soir.
Mme Robillard: Alors, est-ce que le député de
Lac-Saint-Jean accepterait de modifier son amendement pour spécifier
ça? Parce que, tel que libellé là, 2 étudiants qui
veulent aller jouer au tennis le samedi auraient priorité,
d'après moi.
M. Brassard: Oui. Ça pourrait être de réduire
la disponibilité pendant l'horaire régulier des cours.
M. Parent: Pour les élèves réguliers,
à l'intérieur de l'horaire régulier. Ça ne serait
pas régulier, régulier, mais ça dit ce que ça veut
dire.
Mme Robillard: II y aurait une suggestion de Me Dupont, je
pense.
Le Président (M. Bradet): Oui, Me Dupont.
Mme Robillard: Je ne sais pas si ça conviendrait à
l'objectif.
M. Dupont: Bien, vous pourriez ajouter ceci, là:
«ceci ne doit pas avoir pour effet de restreindre la disponibilité
des installations à des fins d'enseignement pour les étudiants du
collège.»
M. Brassard: Bien, les fins d'enseignement, c'est que vous
réduisez les cours d'éducation physique. Si vous les
réduisez de 4 à 2 mais que, par contre...
Mme Robillard: On veut rendre disponibles les
aménagements.
M. Brassard: ...vous voulez les rendre disponibles, ce n'est pas
à des fins...
Mme Robillard: Ce n'est plus de l'enseignement.
M. Brassard: ...d'enseignement, c'est à des fins
d'activité physique. Moi, je pense qu'il faut éviter de
réduire la disponibilité pendant les horaires réguliers,
pendant l'horaire régulier.
Mme Robillard: Au plan juridique...
M. Brassard: Je ne sais pas si c'est ça, l'expression
qu'on utilise dans les cégeps, «l'horaire
régulier».
M. Dupont: C'est un concept qui n'existe pas au collégial.
L'horaire est continu, et ça dépend des types de
clientèles. L'éducation des adultes, par exemple...
Mme Robillard: Ils ne font pas d'éducation physique.
M. Parent: M. le Président...
Le Président (M. Bradet): M. le député de
Sauvé, oui.
M. Parent: C'est que je ne voudrais pas, moi, qu'avec cet
amendement on prive les corporations municipales des municipalités de
rendre accessible au public de l'équipement qui est déjà
sur place, qui a été payé par les mêmes payeurs de
taxes, et tout ça.
M. Brassard: Je ne voudrais pas non plus, là. Je ne
voudrais pas non plus. (15 h 50)
M. Parent: Vous ne voulez pas, vous non plus, hein? Alors, je
tâche de comprendre. Je comprends très bien l'esprit, là,
de l'amendement du député de
Lac-Saint-Jean, mais je tâche de circonscrire, peut-être,
une période, ou de mieux identifier une période de façon
à ce que l'étudiant ne soit jamais brimé de ses
activités physiques, mais que le public aussi puisse avoir accès
à des équipements qui sont là et qui pourraient ne pas
servir à d'autres fins pendant ce temps-là.
M. Brassard: C'est juste ça, là.
Mme Caron: Durant les heures de cours...
Le Président (M. Bradet): II s'agit de trouver la
formule.
Mme Caron: ...de l'enseignement régulier.
M. Brassard: Mais il existe quand même une distinction
entre l'enseignement régulier et l'enseignement aux adultes. Il en
existe une, distinction.
Mme Robillard: Pas dans la loi. De moins en moins.
M. Parent: Comment est-ce qu'on peut identifier ça?
M. Dupont: C'est de mettre des heures... M. Parent: Bien
non, mais...
Mme Caron: Du lundi au vendredi, vous mettez des heures.
Le Président (M. Bradet): De telle heure à telle
heure.
M. Dupont: Le vendredi matin...
M. Parent: Aujourd'hui, on ne fait plus de différence. Les
adultes, les jeunes, et tout ça...
(Consultation)
Mme Robillard: Le problème qu'on me soulève, M. le
Président, c'est que semble-t-il qu'il peut y avoir des heures
comment je pourrais les qualifier plutôt creuses, par exemple,
à certaines périodes de la semaine. Comme...
M. Parent: Vendredi après-midi.
Mme Robillard: ...il y a des gens ici qui sont assez jeunes pour
avoir fréquenté les cégeps, alors, semble-t-il, je ne sais
pas, moi, un vendredi matin, dans les cégeps, ça peut être
relativement calme, parfois. C'est-à-dire, là, si je comprends
bien, est-ce que c'est ça qui est visé? Supposons que le vendredi
matin il n'y a pas de cours, il n'y a pas non plus beaucoup d'étudiants
sur place, le cégep ne pourrait-il pas rendre le
gymnase disponible au club de l'âge d'or du coin? Est-ce que c'est
ça, là, qui est visé? Parce que je pense que l'objectif,
c'est très clair: on veut que les étudiants aient accès
à leur gymnase. En même temps, on ne veut pas que des
équipements qui sont là, qui coûtent
énormément cher, ne bénéficient pas à la
communauté environnante quand c'est possible. Je pense que c'est
ça, et on se rejoint sur l'objectif. Maintenant, le libellé ne
semble pas convenir au plan juridique.
(Consultation)
Le Président (M. Bradet): Bien, regarde, si on mettait:
Ajouter «tout en "priorisant" les étudiants»? Supposons
qu'à c, là, à la fin, après
«scientifiques», vous mettez «tout en...
M. Brassard: ...«tout en "priorisant" les
étudiants...
Le Président (M. Bradet): ...les étudiants»,
quelque chose comme ça...
M. Brassard: ...en termes d'utilisation».
Le Président (M. Bradet): Ça vient
d'englober...
Mme Caron: Tout en donnant priorité aux
étudiants.
M. Brassard: Ou «tout en donnant priorité aux
étudiants du collège»?
Le Président (M. Bradet): Oui. Ça revient
exactement à ce que vous dites dans votre amendement.
M. Brassard: Oui.
Mme Robillard: On peut suspendre pour trouver le
libellé?
Le Président (M. Bradet): Oui. Alors, nous allons
suspendre la commission pour 2 minutes, là, de façon
à...
(Suspension dé la séance à 15 h 55)
(Reprise à 16 h 11)
Le Président (M. Bradet): La commission de
l'éducation reprend donc.ses travaux. M. le député de
Lac-Saint-Jean, vous aviez proposé un amendement, à ce que je
comprends.
M. Brassard: Oui, M. le Président. Je consens à
retirer ma proposition d'amendement.
Le Président (M. Bradet): O.K. Et vous proposez. ..
M. Brassard: Je propose son remplacement, suite à des
discussions qui ont eu lieu au moment où on n'était pas...
Le Président (M. Bradet): Alors, M. le secrétaire,
pouvez-vous nous en faire la lecture, s'il vous plaît?
Le Secrétaire: Oui. L'amendement serait d'ajouter,
à la fin du paragraphe c de l'article 6.01 de la Loi sur les
collèges d'enseignement général et professionnel,
proposé par l'article 2, les mots «en accordant toutefois la
priorité aux demandes des étudiants à temps plein, au sens
de l'article 24, pendant les heures normales de cours du collège.»
Fin de l'amendement.
Le Président (M. Bradet): Alors, est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Bradet): Adopté. Est-ce que
l'article 2, amendé, est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Bradet): Adopté. J'appelle
maintenant l'article 3, qui se lit comme suit: Les articles 6.2 et 6.3 de cette
loi sont abrogés. Mme la ministre?
Mme Robillard: M. le Président, si je peux me
permettre...
Le Président (M. Bradet): Oui.
Mme Robillard: ...simplement une petite explication, c'est que
ces articles-là, qui sont dans la loi actuelle des collèges,
n'ont jamais été, au fil des années, appliqués, ce
pourquoi nous en recommandons l'abrogation.
M. Brassard: Autrement dit, il n'y a aucun collège qui a
organisé son propre transport d'étudiants. Il y en a qui ont
conclu des ententes avec des commissions scolaires, cependant.
Mme Robillard: Oui.
Mme Caron: J'ai juste une question, moi. Dans le cégep de
Sainte-Thérèse, il y avait un transport qui avait
été organisé en collaboration avec le cégep, et
c'était directement avec les parents. Et c'était selon la
demande.
Mme Robillard: Mme la Présidente, M. Lanoux va
répondre.
M. Lanoux: En utilisant, je crois, le transport qui était
déjà à la disposition au séminaire Saint-Sacrement.
Donc, c'était une entente entre le cégep Lionel-Groulx et le
séminaire Saint-Sacrement de Terrebonne, pour faire en sorte
qu'après la cueillette des élèves ils donnaient un service
vers le cégep Lionel-Groulx. Mais, là, c'était une entente
entre le cégep Lionel-Groulx et le séminaire Saint-Sacrement de
Terrebonne.
Mme Caron: Selon la demande des parents. M. Lanoux:
Oui.
Mme Caron: Parce qu'il y a des années que ce
n'était pas possible...
M. Lanoux: C'est ça, exactement.
Mme Caron: ...la demande n'était pas suffisante.
M. Lanoux: Oui.
M. Brassard: Mais ils n'appliquaient pas ces articles.
Mme Caron: Non.
M. Brassard: Ce n'est pas ces articles-là qu'ils
appliquaient.
M. Lanoux: À 6.1, ils peuvent en convenir avec une
commission scolaire ou une commission régionale.
La Présidente (Mme Hovington): Ça va? Est-ce que
l'article 3 est adopté?
M. Brassard: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 3 est
adopté. J'appelle l'article 4.
Composition du conseil d'administration
Mme Robillard: Oui, Mme la Présidente. Cet article 4, qui
modifie l'article 8 de la loi sur les collèges, touche à la
composition du conseil d'administration. À cet égard-là,
nous avons eu plusieurs représentations au niveau de la commission
parlementaire, alors, j'aimerais déposer des amendements, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, je reçois les
amendements, que je ferais distribuer aux parlementaires. Est-ce que vous
voulez que nous y allions paragraphe par paragraphe ou alinéa par
alinéa ou si on le fait globalement?
Mme Robillard: Bien, peut-être pour donner une idée
globale, Mme la Présidente, des amendements déposés...
Donc, le conseil d'administration se composerait et là il n'y a
aucun changement qui a été apporté à
l'alinéa a de 5 personnes: 2 personnes après consultation
des groupes socio-économiques, 1 parmi celles proposées par les
établissements de niveau universitaire, 1 autre par les commissions
scolaires et 1 autre proposée par le conseil régional de la
Société régionale de développement de la
main-d'oeuvre. Donc, 5 personnes à l'alinéa a.
À l'alinéa b, 2 personnes nommées par le ministre
et choisies au sein des entreprises de la région oeuvrant dans des
secteurs d'activité correspondant aux programmes d'études
techniques mis en oeuvre par le collège. Aucun changement à cet
endroit-là, Mme la Présidente.
Au niveau du paragraphe c, qui est l'idée d'amener 2
diplômés d'études collégiales au niveau du conseil
d'administration, 1 qui a terminé au niveau des études
préuniversitaires et l'autre au niveau des études techniques,
alors, là, Mme la Présidente, on apporterait un amendement,
d'abord pour spécifier qu'il faut que ces diplômés ne
soient pas membres du personnel du collège, donc que ce ne soient pas
des employés du collège en tant que tels. Et,
deuxièmement, toujours dans ce même alinéa, on apporterait
une autre modification comme quoi la nomination de ces gens serait faite par
les membres du conseil en fonction; en somme, un genre de cooptation
directement par le conseil, et non pas une nomination par la ministre, tel que
c'était dans le projet original. Alors, ça, c'est le changement
à c, les 2 changements à c.
Au niveau de d, Mme la Présidente, on conserve l'idée
d'avoir 2 parents, mais les parents nous ont bien soulevé le fait qu'il
y avait des difficultés au niveau de la convocation d'une
assemblée générale pour nommer leurs représentants,
que c'est toujours difficile dans l'ensemble des collèges du
Québec. Alors, on enlèverait cette contrainte-là et on
indiquerait: «selon les règlements du collège». Donc,
on laisserait la marge de manoeuvre au niveau du collège pour
décider de la façon dont ces 2 parents là seraient
nommés. C'est l'amendement du paragraphe d.
Au paragraphe e, aucun changement, Mme la Présidente: 2
étudiants du collège, 1 en préuniversitaire et 1 en
études techniques, naturellement nommés selon la Loi sur
l'accréditation. (16 h 20)
Et au paragraphe f, où nous indiquions 3 membres du personnel,
alors, là, nous apportons une modification, Mme la Présidente. Au
niveau du paragraphe f, on déterminerait de façon très
précise les catégories de personnel nommées, et ça
se lirait, l'amendement: «deux enseignants, un professionnel non
enseignant et un membre du personnel de soutien du collège,
respectivement élus par leurs pairs.» Donc, on augmente de 1 au
paragraphe f. Au lieu de 3, ce seraient 4, mais on va spécifier
«deux enseignants, un professionnel non enseignant et un membre du
personnel». Et quant au mode de désignation, on laisserait la
possibilité ou la marge de manoeuvre à chacune des
catégories du personnel de le désigner. Alors, on indique
«respectivement élus par
leurs pairs». Et ce sera selon le mode qui leur conviendra.
Dernier amendement qu'on apporte, Mme la Présidente: on ferait
disparaître le troisième alinéa complètement, et on
apporterait un amendement dans le cas des nouveaux collèges. Que se
passe-t-il dans un nouveau collège qui, à ce moment-là,
n'a pas de diplômés en tant que tels étant donné que
c'est un nouveau collège? Alors, dans le cas de la création d'un
nouveau collège, les 2 premiers membres du paragraphe c, qui sont les
diplômés, seraient choisis parmi les diplômés des
collèges de la région qui est principalement desservie par le
nouveau collège. C'est le sens de l'amendement qu'on apporterait au
dernier alinéa.
La Présidente (Mme Hovington): Merci, Mme la ministre.
Est-ce que vous avez des questions, M. le député de
Lac-Saint-Jean? ...pas «du» Lac.
M. Brassard: J'en aurais, mais, si ça convient à la
commission, on pourrait procéder alinéa par alinéa.
La Présidente (Mme Hovington): Allez-y.
M. Brassard: Paragraphe par paragraphe. Je poserais des
questions, je ferais des commentaires paragraphe par paragraphe, puis on
pourrait procéder je pense que le règlement nous le permet
à l'adoption paragraphe par paragraphe. Non?
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que ça
convient aux membres? Oui.
M. Brassard: En tout cas, passons en revue tous les paragraphes,
puis on fera l'adoption après.
La Présidente (Mme Hovington): Ou on peut...
M. Brassard: Puis l'adoption des amendements
également.
La Présidente (Mme Hovington): Parce que, habituellement,
selon nos procédures, on adopte les amendements.
M. Brassard: Oui, c'est vrai, bien sûr.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, après
ça, on adopte les...
M. Brassard: Mais on peut adopter alinéa par
alinéa.
La Présidente (Mme Hovington): Mais on peut... Vous pouvez
aller avec des commentaires sur chacun des alinéas, puis on
adoptera.
M. Brassard: Oui, c'est ça. Procédons par
paragraphe.
La Présidente (Mme Hovington): D'accord.
M. Brassard: Bon. Donc, premier alinéa, bien... D'abord,
on passe à 21, là, à ce moment-là, plutôt
que... On passe à...
Mme Robillard: Non.
M. Brassard: ...combien?
Mme Robillard: À 19.
M. Brassard: On demeure à 19.
Mme Robillard: Onze... Non. La proposition, c'était 18;
11...
M. Brassard: On devait être 18, on est passé
à 19. On était à 20...
Mme Robillard: On était à 20. Dans le projet de loi
82, nous sommes...
M. Brassard: On passe à 19 parce qu'on ajoute un...
personnel. O.K. Bon.
(Consultation)
M. Brassard: Bon. Les socio-économiques,
évidemment, quand on regarde la proposition, sont au nombre de 5 dans
a...
Mme Robillard: Deux; 2 socio...
M. Brassard: Deux socio-économiques. Puis 2 personnes
nommées par les entreprises. Évidemment, c'est du
socio-économique aussi.
(Consultation)
Mme Robillard: Alors, là, c'est très clair que la
définition du socio-économique est très vaste, Mme la
Présidente. Dans le mot «socio-économique», il y a 2
mots: socio, d'une part, et économique, de l'autre. Alors, c'est
très vaste, la terminologie socio-économique. Ce n'est pas
nécessairement des représentants des gens des affaires.
Comprenons-nous bien.
M. Brassard: Dans votre esprit, socio-économique inclut le
sociocommunautaire. Dans votre esprit. Il reste que ça...
Mme Robillard: Dans les faits aussi, dans les nominations que
l'on fait.
M. Brassard: Deux par les groupes socio-économiques; 2 par
les entreprises; les 2 titulaires d'un diplôme d'études
collégiales... Le programme technique, c'est sûrement du milieu
économique aussi, même
universitaire aussi.
Mme Robillard: Pourquoi? Parce qu'ils travaillent?
M. Brassard: Non, non, mais études
préuniversitaires... Le programme d'études
préuniversitaires, bon, probablement que ça va être un
avocat ou un notaire ou un médecin. C'est évident que le milieu
économique, plusieurs l'ont souligné, d'ailleurs, sera largement
représenté. Et la question que je pose globalement, finalement
aussi, c'est: Pourquoi la ministre a-t-elle choisi et voulu que la
majorité au conseil d'administration soit accordée à ce
qu'on appelle l'externe? Pourquoi une majorité à l'externe?
Mme Robillard: Alors, ça, c'est très clair, c'est
un choix de base, Mme la Présidente...
M. Brassard: Oui, j'en conviens que c'est un choix de base, mais
j'aimerais qu'elle me le...
Mme Robillard: ...qui a été fait, un choix, et
c'est une tendance dans toutes les administrations de nos établissements
d'enseignement supérieur en Amérique du Nord, y compris dans les
universités, qui ont même apporté des changements au niveau
de leur charte privée dans le courant des dernières
années. Et c'était une demande aussi, très claire, de
représentants du milieu et de la population. Et je pense que, quand on
regarde l'ensemble du renouveau collégial et qu'on réalise que,
là, on crée à l'intérieur des collèges une
instance académique beaucoup plus forte que celle qui existe
présentement, à mon point de vue, qui est la Commission des
études, où toutes les recommandations de nature académique
origineront de la Commission des études, le rôle du conseil
d'administration, à ce moment-là, prend une autre tangente. Et je
pense que c'est très indiqué que les gens du milieu soient
impliqués au niveau de la gestion de nos collèges. Et c'est dans
ce sens-là qu'on a fait un nouvel équilibre. Avec l'amendement
déposé aujourd'hui, 11 personnes seraient de l'extérieur
du collège, et 8 de l'interne du collège.
M. Brassard: Je regarde ce qui se passe dans un cégep.
Prenons le nôtre, prenons celui d'où je viens, d'Alma. Ma
collègue de Terrebonne dit que je suis chanceux, j'en ai 1, au moins. Et
c'est clair que, moi, je ne vois pas pourquoi on choisirait 2 titulaires du
diplôme d'études collégiales qui ont terminé leurs
études au collège, dans un programme d'études
préuniversitaires et dans un programme d'études techniques,
nommés par la ministre, parce que les représentants des groupes
socio-économiques, dans a, les 5 dans a, on peut être à peu
près assurés qu'ils ont fait leur cégep puis que ce sont
aussi des diplômés d'études collégiales. Je ne vois
pas pourquoi... Il y a une espèce de doublement. Je comprends que c'est
dans le but d'accorder la majorité à l'externe. C'est clair que
vous agencez les choses...
Mme Robillard: II y des...
M. Brassard: II y a un agencement avec comme objectif d'accorder
la majorité à l'externe. C'est ça, finalement.
Mme Robillard: L'objectif, c'est d'accorder une majorité
à l'externe, c'est clair, c'est un choix de base qui est fait. Par
ailleurs, concernant les anciens diplômés, qu'on se rappelle aussi
au niveau de la commission parlementaire, tes jeunes qui sont venus nous parler
en commission parlementaire. Que ce soient des jeunes qui étaient
à l'intérieur d'une association, justement, d'anciens
diplômés ou des jeunes qui faisaient partie de la chambre de
commerce aussi, qui sont venus nous parler, ou les jeunes du Conseil permanent
de la jeunesse, ils sont venus nous dire, je pense, avec beaucoup d'insistance,
et avec raison: Qui est mieux placé pour porter un jugement sur la
formation qui a été donnée au collège qu'un
diplômé de ce collège-là, et qui est mieux
placé pour faire part de certaines recommandations et prendre des
décisions sur l'orientation du collège que quelqu'un qui y a
étudié? (16 h 30)
Je pense que, quand on regarde les conseils d'administration des
institutions d'enseignement, encore une fois, même au niveau des
universités, on va toujours retrouver un diplômé. Il
m'apparaît tout à fait indiqué que, dans le cas des
collèges, les diplômés soient là. Et, étant
donné qu'on a une structure polyvalente au collège, 2 grands
secteurs d'enseignement qui ont chacun leur défi, le
préuniversitaire pourrait facilement être quelqu'un qui, au moment
de sa nomination au conseil d'administration du collège, est un
étudiant au niveau universitaire à ce moment-là,. tout
à fait, alors que le gradué du secteur technique pourrait
être aussi un étudiant universitaire ou un étudiant rendu
sur le marché du travail et qui est capable d'apporter, je pense bien,
toutes ses idées concernant la formation qu'il a reçue dans ce
collège-là. Ça m'apparaît un apport
supplémentaire.
Et il me semble qu'aux auditions particulières il y a un groupe
d'étudiants qui est venu nous dire: Bravo! à cette
décision intelligente. Les parents n'avaient pas apprécié,
remarquez. Les parents n'avaient pas apprécié parce qu'on
diminuait de 4 à 2, et les jeunes avaient dit: On veut remplacer nos
parents... à l'âge que nous avons.
M. Brassard: Mais si on voulait vraiment que l'apport ou la
contribution des titulaires d'un diplôme d'études
collégiales, là, en c, soit d'une certaine utilité, il ne
faudrait pas non plus qu'ils aient obtenu leur diplôme depuis trop
longtemps, là. Si ça fait 10 ou 15 ans...
Mme Robillard: Je pense que le collège va porter un
jugement en conséquence.
M. Brassard: Si ça fait 10 ou 15 ans qu'ils ont
obtenu leur diplôme, ce n'est pas sûr qu'ils vont être
très utiles, là, que leur contribution va être bien
précieuse, dans l'optique de la ministre, là.
Mme Robillard: Dans mon optique, il ne faudrait pas que ça
soit un gradué d'il y a 25 ans. Parce que, vous-même, M. le
député de l'Opposition, là, probablement que vous voyez la
différence entre 1976 et maintenant, dans les collèges.
M. Brassard: Certainement.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robillard: Ça a évolué beaucoup. Et
là...
M. Brassard: Mais je ne suis pas un diplômé des
collèges, moi. Ha, ha, ha!
Mme Robillard: Et là, comme on... Non, mais un ancien
professeur. Mais, là, comme on donne la possibilité que ces
gens-là soient nommés par le conseil d'administration, il semble
clair que...
M. Brassard: Vous n'avez pas songé à un certain
délai? Vous n'y avez pas pensé?
Mme Robillard: Oui.
M. Brassard: Oui? Ha, ha, ha!
Mme Robillard: J'avoue qu'on y a pensé, mais on y a
pensé dans le cadre que, dans le projet de loi du 6 avril,
déposé, les 2 titulaires étaient nommés par la
ministre. Alors, là, on a pensé à mettre un
délai...
M. Brassard: Ah oui!
Mme Robillard: ...très fixe. Mais, là, maintenant,
on donne cette responsabilité-là directement au conseil
d'administration du collège, par cooptation. On fait confiance au bon
jugement de nos collèges.
M. Brassard: Oui, mais, à ce moment-là, justement,
vous pourriez, tout en leur donnant le pouvoir de faire leurs propres choix,
les limiter dans le temps.
Mme Robillard: Je pense qu'on peut leur faire un petit peu
confiance.
M. Brassard: Oui?
Mme Robillard: Oui. Malgré les réserves de la
députée de Terrebonne, de tantôt, là, je
pense...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robillard: ...qu'on peut leur faire confiance.
M. Brassard: Mais vous songiez à quoi, vous?
Mme Caron: Moi, je voulais juste faire respecter le voeu de la
ministre.
M. Brassard: Comme délai, là, dans votre
réflexion, vous songiez à quoi? Cinq ans?
Mme Robillard: Quand on a réfléchi, de fait, on
pensait, là... En tout cas, on s'est dit: 8 ans et moins, ça
serait... Si on pouvait trouver quelqu'un pour qui ça ne fait pas plus
que 5 ans, pour ne pas qu'il soit décroché de ce qui se passe,
surtout au niveau des programmes techniques où on veut maintenant que la
mise à jour des programmes se fasse plus rapidement, alors, un horizon
de S à 8 ans nous apparaissait raisonnable.
M. Brassard: Et tout en laissant le pouvoir au cégep de
nommer, vous ne pensez pas qu'il serait peut-être opportun, dans la loi,
de leur dire: Écoutez, vous allez choisir des diplômés de 8
ans et moins. Même, ça pourrait être moins. Ça
pourrait être 5 ans.
M. Parent: Je ne le reconnais plus, Mme la Présidente,
moi. Sa position est de toujours prôner la liberté...
Mme Robillard: Mais oui.
M. Parent: ...des gens, l'autonomie des institutions. Là,
il veut que le ministre impose des règlements, impose des règles.
Qu'est-ce qui se passe, dans l'Opposition, Mme la Présidente?
M. Brassard: Des balises. Des balises. M. Parent: Des
balises...
La Présidente (Mme Hovington): Ils deviennent
interventionnistes.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brassard: Des balises, tout au plus. Tout au plus des
balises.
Une voix: Ils ont toujours été très,
très clairs.
Mme Robillard: Le député de l'Opposition est un
ancien professeur de cégep. N'oubliez jamais ça.
M. Parent: Sans pour autant en être un
diplômé.
M. Brassard: Exact. C'est ma collègue qui est
diplômée de cégep.
M. Parent: II est du réseau des anciens collèges
classiques.
M. Brassard: Même pas.
M. Parent: Même pas. (Consultation)
M. Brassard: Maintenant, une autre question. Oui, on va arriver
aux enseignants, tantôt. En b, j'aimerais avoir une idée du
rationnel de la démarche de la ministre. En c, elle a
décidé, et je trouve que ce n'est pas une mauvaise
décision, là, de faire en sorte que les 2 titulaires du
diplôme d'études collégiales soient nommés ou
choisis par le conseil d'administration. Pourquoi un sort différent pour
les 2 personnes choisies au sein des entreprises de la région oeuvrant
dans le secteur d'activité économique correspondant aux
programmes d'études techniques mis en oeuvre par le collège? S'il
y a une chose que les cégeps connaissent sûrement bien, c'est les
secteurs d'activité économique qui correspondent à leurs
programmes d'études. Ils savent quelles sont les entreprises dans ces
secteurs-là. Et le raisonnement qu'elle a fait, qui l'amène,
finalement, à décider que les 2 titulaires de diplôme
seront nommés désormais par le conseil d'administration et non
pas par la ministre, ce raisonnement-là, je trouve qu'il vaut autant
pour les 2 personnes choisies au sein des entreprises ayant des liens avec les
formations techniques.
Dans le a, là, je comprends que les 5 personnes nommées
par la ministre, ça, ça peut se comprendre, c'est des groupes
socio-économiques. D'ailleurs, il y a une consultation qui est
prévue au préalable. Mais pourquoi, par exemple, pour les 2
personnes choisies au sein des entreprises, vous avez maintenu la nomination
par la ministre?
Mme Robillard: Bien, Mme la Présidente, si je comprends
bien, tantôt, je leur donnais trop de marge de manoeuvre, et là je
ne leur en donne pas assez. C'est ça, l'objet de la question?
M. Brassard: Non, non, non. On parlait de délai. On
n'était pas en désaccord avec le fait que ce soit le conseil qui
les nomme, les 2 titulaires de diplôme. On parlait de délai
relativement à la diplomation, au moment où ils ont reçu
leur diplôme. Mais les 2 personnes choisies au sein des entreprises,
là, dans des secteurs économiques correspondant aux programmes
d'études techniques, il me semble que le collège est
drôlement en mesure de bien connaître ces entreprises-là. Il
est en lien, en relation avec elles constamment. Pourquoi ce ne serait pas
également la même chose que pour les 2 titulaires de
diplôme?
(Consultation)
Mme Robillard: On a essayé, Mme la Présidente,
d'apporter un équilibre tantôt, je l'ai dit entre
les membres externes et les membres internes.
M. Brassard: Oui, d'accord. (16 h 40)
Mme Robillard: Ça, c'est très clair au niveau de la
composition générale. Et là on est rendu à 11-8; 11
de l'externe et 8 de l'interne.
Au niveau du mode de nomination, ce qu'on a essayé de faire
aussi, c'est un équilibre: qu'il y ait des nominations qui soient faites
directement par les collèges électoraux concernés. Et vous
avez vu aujourd'hui qu'on augmente le nombre de représentants du
personnel du collège. Et la façon, aussi, dont ces gens-là
vont être nommés, ils vont être nommés par leurs
pairs. Donc, on a essayé de garder un équilibre entre qui nommait
les personnes au niveau du conseil d'administration. Et, naturellement, il y a
un pouvoir ministériel qui s'exerce aussi.
Alors, regardons, Mme la Présidente, le pouvoir
ministériel dans les faits, sur les membres du conseil d'administration,
et comment ça se passe pratiquement: dans la première
catégorie, il y a 5 personnes. Encore une fois, là, il ne faut
pas dire 5 personnes du milieu socio-économique. C'est 2
socio-économiques sur 5. On réalisera très bien que parmi
les 5 il y en a 3 qui sont 1 représentant universitaire, 1
représentant des commissions scolaires et 1 représentant de la
Société régionale de développement de la
main-d'oeuvre.
M. Brassard: C'est une parmi celles. Finalement, c'est la
ministre qui choisit.
Mme Robillard: Mais on s'aperçoit, là,
présentement, je dois vous dire, dans la pratique
régulière, que le choix ne se fait pas entre 10 personnes quand
il nous arrive des propositions au niveau des nominations. Malgré toute
la consultation qu'on fait, de tout le monde, pour un représentant, par
exemple, du milieu universitaire, la pratique régulière
présentement au niveau du ministère, c'est qu'on va recevoir 1
nom, 2 noms. La même chose au niveau des commissions scolaires. Alors,
donc, à l'intérieur de ça, on pourrait dire que le pouvoir
ministériel, lui, il s'exerce beaucoup au niveau des 2 du groupe
socio-économique, où, là, on reçoit beaucoup plus
de noms au niveau du groupe socio-économique.
Nous pensons qu'au niveau des entreprises aussi on devrait recevoir
plusieurs noms de personnes. Et vous avez bien vu qu'on a utilisé le mot
«entreprises» et non pas en spécifiant que ce soit
nécessairement le patron de l'entreprise qui siège là, au
sein des entreprises. Alors, qu'on fasse aussi un équilibre par rapport
à la représentation des entreprises.
Au niveau du diplôme d'études collégiales, les
titulaires de diplôme, donc, là, c'est le conseil
d'administration. Au niveau des parents, bien, là, ils sont élus
par les parents. Alors, il n'y a pas un pouvoir ministériel là.
Les étudiants du collège élus par les étudiants du
collège, les personnels, le directeur des études.
Alors, ça m'apparaît relativement limité, là,
le pouvoir ministériel de nomination. Dans la pratique, Mme la
Présidente, ce sont les 2 représentants du groupe
socio-économique de la première catégorie et les
2 autres. Donc, 4 personnes sur 19 au niveau du conseil
d'administration, ça m'apparaît un minimum.
M. Brassard: Bon. Bien, c'est votre interprétation. Je
comprends bien que vous voulez vous garder un pouvoir de nomination quand
même assez important.
Les parents, maintenant. Les parents réclament et ont
réclamé à tout le moins le statu quo, c'est-à-dire
de maintenir à 4. Oui. Ils voulaient plus, mais, enfin, ils se seraient
fort bien satisfaits du statu quo. Et, si je comprends bien, vous les
considérez, dans la répartition, comme internes ou externes?
Externes?
Mme Robillard: Les parents, c'est externe. M. Brassard:
Les parents, c'est externe.
Mme Robillard: Interne, dans le fond, ça correspond...
M. Brassard: C'est le personnel.
Mme Robillard: .Ou vous êtes employé du
collège, comme un prof ou un directeur des études, ou vous
étudiez au collège.
M. Brassard: Vous êtes un étudiant.
Mme Robillard: Vous êtes un étudiant du
collège.
M. Brassard: Pourquoi avez-vous décidé de
réduire de 4 à 2 la présence des parents au conseil
d'administration puisque le parent est un partenaire assez spécial dans
le sens où il est externe? C'est ce qu'on confirme. Il est externe,
mais, en même temps, il y a, si l'on veut, une relation très
particulière avec l'interne puisqu'il y a un ou des enfants, de ses
enfants qui fréquentent, qui sont étudiants au collège.
Donc il occupe une position bien spéciale, et ça en fait un
partenaire tout à fait spécial et, je dirais,
privilégié dans le sens aussi où il véhicule une
vision qui n'est pas celle des autres membres, pas plus à l'externe
qu'à l'interne, une vision bien, bien particulière, qui est bien
la sienne, qui est une vision, tout en se situant à l'extérieur
du cégep, n'étant pas employé et n'ayant aucun lien
contractuel avec le cégep mais, en même temps, ayant des enfants
qui fréquentent le cégep, donc étant d'une certaine
façon enraciné, ayant des racines dans le cégep par le
biais de ses propres enfants qui fréquentent l'institution. Pourquoi
vous avez décidé, finalement, de réduire de façon
substantielle la place de ces partenaires éducatifs tout à fait
particuliers, tout à fait spéciaux? Évidemment, les
parents ne sont pas très heureux de cela, et avec raison.
Je pense, quant à moi, que leur nombre de 4 aurait dû
être maintenu. J'aurais favorisé le statu quo, et ça aurait
aussi permis d'être un peu cohérent avec ce qui se passe dans les
autres ordres d'enseignement, particulièrement les ordres d'enseignement
primaire et secondaire où, là, on a une volonté
très affichée de faire de la place aux parents, de leur permettre
de participer, de contribuer à l'action éducative au sein des
écoles secondaires et primaires. C'est ça, l'objectif, c'est
ça qu'on veut, et ça apparaît ainsi dans la Loi sur
l'instruction publique. Et là, au collège, soudainement, on a une
autre perception, une autre vision et une autre façon de faire. C'est un
peu surprenant, et j'aimerais que la ministre m'explique les raisons qui l'ont
poussée à couper de moitié le nombre des parents au
conseil d'administration.
Mme Robillard: Mme la Présidente, on sait qu'au fil des
années il y a eu beaucoup d'analyses de faites sur la composition des
conseils d'administration, et d'ailleurs sur toutes les dimensions de la vie
collégiale. S'il y a un réseau qui a été
examiné au fil des ans, c'est bien le réseau collégial
dans ses 25 ans d'existence. J'ai eu l'occasion de relire certains de ces
rapports-là, certains qui ont été produits par le Conseil
des collèges. On en a eu un récent l'an dernier, mais il y en
avait eu d'autres antérieurement.
Il y en a un qui remonte à 1985, donc il y a 7 ans
déjà, ou il y a 8 ans, et c'était un rapport du Conseil
des collèges qui avait été fait suite à une
très grande consultation en 1984. Et quand je regarde ce
rapport-là, Mme la Présidente, à ce moment-là, donc
en 1985, le Conseil des collèges recommandait au gouvernement de
convertir les sièges réservés à des parents en des
sièges attribués aux membres socio-économiques, donc les 4
sièges des parents, les convertir pour les membres
socio-économiques. Et ils indiquaient dans leur rapport que la
conversion des 4 sièges réservés aux parents en des
sièges additionnels réservés à des membres
socio-économiques se justifiait, pour le Conseil des collèges,
par l'évolution, en 1985, des mentalités et des
clientèles.
D'une part, la loi et je cite toujours déclare
majeur l'étudiant de 18 ans. On peut donc s'interroger sur l'obligation
de la présence de ses parents au conseil. D'autre part, près de
la moitié de la clientèle des cégeps fréquente
l'éducation des adultes dont l'âge moyen est de 25 ans. Le Conseil
des collèges ne nie pas que le point de vue des parents constitue un
apport fort valable aux délibérations d'un conseil
d'administration, mais il ne croit pas qu'il faille, pour assurer cet apport,
une présence officielle des parents à la table d'un conseil. Je
ferme la parenthèse.
À l'époque, le Conseil des collèges était
présidé par Mme la députée de Chicoutimi, Mme
Blackburn, qui nous suggérait d'enlever complètement les parents
étant donné l'évolution, en 1985. Bon.
En 1993, quand on a dû se reposer cette...
M. Brassard: L'évolution évolue, comme dirait votre
collègue.
Des voix: Ha, ha, ha!
(16 h 50)
Mme Robillard: En 1993, quand on a dû à nouveau se
poser cette question-là, Mme la Présidente, et regarder
l'équilibre au niveau du conseil d'administration, nous avons fait le
choix, nous, de garder des parents au niveau du conseil d'administration mais
d'en réduire le nombre, de passer de 4 à 2. Et on voit
très bien que ces 2 parents manquants sont remplacés, dans le
fond, par 2 diplômés. C'est le choix qui a été
fait.
Mme la Présidente, il est très clair que, comme
orientation de base, le gouvernement soutient que les parents doivent
accompagner leur enfant dans sa démarche éducative, quel que soit
l'ordre d'enseignement; primaire, secondaire, collégial, universitaire.
Même à l'université, les parents se doivent de rester
impliqués auprès de leurs enfants. Mais on sait très bien
que l'intensité de l'accompagnement ou le genre d'accompagnement qu'on
fait auprès des enfants est différent selon l'âge, aussi,
qu'ils ont atteint. Quand on se retrouve au collège... Regardons la
moyenne d'âge, présentement, de nos jeunes au collège
à l'ordre d'enseignement technique, au niveau des programmes techniques;
l'âge moyen est de 22 ans. On se situe toujours avec des enfants de
parents, oui, comme quand ils seront à l'université, mais le
rôle du parent dans sa démarche d'accompagnement de l'enfant et
son rôle à jouer au niveau de l'institution sont
différents. Et je pense qu'il faut reconnaître ça.
J'ouvre une petite parenthèse pour vous dire que je suis
fortement préoccupée par le fait que, présentement, nous
avons de la difficulté à impliquer les parents au niveau des
comités d'école de l'ordre d'enseignement secondaire. Et,
ça, ça m'inquiète davantage. Au niveau primaire, ça
va très bien, mais au niveau secondaire on a des difficultés
à ce que des parents s'impliquent au niveau des comités
d'école, et je suis très inquiète de ce
phénomène-là. Je le suis moins au niveau de l'ordre
d'enseignement collégial, où les jeunes ont 18, 19, 20, 22 ans et
où on maintient quand même la part des parents. On dit: Oui, oui,
vous avez toujours votre place; oui, vous avez un point de vue à
apporter, une dimension qui est surtout, je pense... La préoccupation
des parents, ils nous l'ont fait partager quand ils sont venus: ils se soucient
beaucoup de l'ensemble du projet éducatif qui est vécu dans
l'établissement, donc de l'environnement dans lequel se retrouvent leurs
jeunes. Et je pense que oui, c'est nécessaire qu'ils soient toujours
là.
Maintenant, étant donné toutes les raisons que je viens de
vous énumérer, Mme la Présidente, il me semble que 2
parents au niveau du conseil d'administration peuvent très bien combler
ce rôle.
La Présidente (Mme Hovington): Merci, Mme la ministre.
M. Brassard: On peut faire des erreurs, dans la vie, vous savez,
Mme la Présidente, et en 1985 celle qui est devenue ma collègue
de Chicoutimi a bien pu faire cette proposition-là ou ces commentaires.
C'était son droit, et sans doute qu'elle trouvait légitime de le
faire à l'époque où elle présidait le Conseil des
collèges. Mais, ça, ce que je peux vous dire, quant à moi,
actuellement, en 1993 et non pas en 1985, c'est qu'il me semble qu'au conseil
d'administration des cégeps la place des parents ne doit pas être
réduite, malgré tout ce que peut dire la ministre pour justifier
sa décision.
Je tiens à dire, quant à moi, que je suis favorable au
maintien de 4 parents sur le conseil d'administration, parce qu'il y a une
certaine ambiguïté. Mme la présidente de la
Fédération des associations de parents des cégeps du
Québec m'indiquait dans une lettre qu'on avait laissé entendre
que l'Opposition officielle était favorable à la diminution du
nombre des parents au conseil d'administration. Pour dissiper toute
ambiguïté, je tiens à dire que c'est faux, ce n'est pas
exact.
Maintenant, pour ce qui est du personnel, c'est clair que ça
s'est amélioré avec... Avant, oui, peut-être concernant les
étudiants du collège. Quand on dit 2 étudiants du
collège, est-ce que ça exclut le fait qu'un étudiant
adulte puisse être choisi? Est-ce que c'est obligatoirement 2
étudiants... Est-ce que ça peut être un étudiant
adulte? Ce n'est pas exclu?
Mme Robillard: Mme la Présidente, ce n'est pas exclu,
mais, présentement, la loi actuelle dit un étudiant adulte. Et on
doit vous dire que dans la pratique on reçoit très peu de
candidatures pour la nomination de ce type d'étudiants, et même
qu'une fois nommés ils sont très peu présents au niveau du
conseil d'administration. J'en ai comme exemple, je pense, le cégep
d'Alma où le poste est vacant depuis plusieurs mois, et on ne
réussit pas à trouver quelqu'un pour combler ce poste-là.
Je pense que c'est une réalité très présente.
L'adulte qui vient suivre...
M. Brassard: Mais ce n'est pas exclu... Mme Robillard:
Non, absolument pas.
M. Brassard: ...que, dans les 2 étudiants, il puisse y
avoir un adulte.
Mme Robillard: Absolument pas.
M. Brassard: Alors, je reviens au personnel,
particulièrement aux enseignants. Bien sûr, vous connaissez les
revendications des...
Mme Robillard: Peut-être une petite note, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): Oui, allez-y.
Mme Robillard: ...pour aider le député de
Lac-Saint-Jean à répondre à la Fédération
des associations de parents qui a pu croire que l'Opposition n'était pas
en accord avec le nombre de parents. J'ai devant moi la citation de M. Jolivet,
le député de...
M. Brassard: Laviolette.
Mme Robillard: ...Laviolette, qui a dit en Chambre, le 25 mai, et
c'est peut-être pour ça que la fédération des
parents...
La Présidente (Mme Ho vingt on): 1993?
Mme Robillard: Le 25 mai 1993: «M. le Président,
c'est une position que nous tenons, comme je l'ai dit, comme étant un
rééquilibrage à être fait, mais sans nuire, à
ce moment-là, à cette proposition que les parents de mon coin
d'ailleurs font, c'est-à-dire de maintenir à 2 le nombre de
parents sur le conseil d'administration.» Alors, il y a peut-être
eu une ambiguïté à partir delà.
M. Brassard: Probablement que le député de
Laviolette a fait une erreur de chiffre.
Mme Robillard: Oui.
M. Brassard: Puisqu'il parlait de maintenir, donc, on suppose que
c'était 4. On va faire corriger le Journal des débats.
Alors, je reviens aux enseignants.
Mme Robillard: Oui.
M. Brassard: Les syndicats d'enseignants, évidemment, se
sont indignés quand ils ont pris connaissance de la proposition à
l'origine, où on se contentait de 3 membres du personnel du
collège sans préciser la place et le nombre des enseignants.
Là-dessus, je pense qu'il faut convenir que les amendements
apportés constituent une nette amélioration. D'abord, on
distingue bien les personnels, enseignants, professionnels non enseignants et
personnel de soutien, et on ajoute 1 membre. Ça devient donc 4
plutôt que 3. C'est un progrès très net, il faut le
reconnaître et en convenir, par rapport à ce qu'on retrouvait dans
le projet original.
Cependant, je continue de penser, quant à moi, que le nombre
d'enseignants devrait être maintenu, encore une fois, à 3. On n'a
pas besoin d'un long discours pour comprendre que, sans dévaloriser
d'aucune façon, Dieu m'en garde, et sans dévaluer le travail des
autres personnels, personnel de soutien, personnel non enseignant, les cadres,
il reste que, dans un système d'éducation, quel que soit l'ordre
d'enseignement, l'artisan premier, l'acteur principal de l'acte d'enseignement,
de l'acte éducatif, c'est l'enseignant. Je pense que c'est une
vérité qui ne demande pas une longue démonstration.
Ça saute aux yeux. C'est l'évidence même. L'enseignant est
au coeur de l'acte éducatif. Il est à l'origine de l'acte
éducatif, de l'acte d'enseigner. C'est un des partenaires majeurs de la
relation d'enseignement, de la relation éducative. (17 heures)
Dans cette perspective-là, je pense que l'on doit à tout
le moins maintenir le nombre à 3. C'est 3 enseignants dans la loi
actuelle. Là, on assure 2 postes aux enseignants mais, moi, je demeure
persuadé et convaincu qu'il faut, là-dessus aussi, en ce qui a
trait aux enseignants, maintenir le statu quo, le maintenir à 3. Le
maintenir à 3 tout en reconnaissant l'autre amélioration qu'on
apporte aussi, qui nous semble acceptable. C'est que, maintenant, ces divers
membres des personnels seront respectivement élus par leurs pairs. Donc,
ça aussi, c'était une critique qui avait été
exprimée par bien du monde, y compris par l'Opposition, parce qu'il y
avait une sorte de contradiction entre la façon de nommer les
étudiants et la façon de nommer les membres du personnel. On
corrige, avec raison, mais, sur le nombre, compte tenu, encore une fois, du
rôle essentiel, fondamental que joue l'enseignant dans l'acte
éducatif dans un système d'éducation, nous sommes
convaincus que 3, ce n'est pas trop; 3 enseignants, ce n'est pas trop sur un
conseil d'administration, et on devrait maintenir le nombre de 3 enseignants.
Ce qui, ma foi, porterait à 20 plutôt qu'à 19 le nombre des
membres du conseil d'administration.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que ça va,
pour les remarques?
M. Brassard: Oui. Pour ce qui est des enseignants, oui.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce que les
amendements sont adoptés?
Mme Caron: Bien, sur les enseignants, moi, j'aimerais ajouter que
la formule actuelle permet quand même 3 enseignants, 1 professionnel non
enseignant et 1 membre du personnel de soutien. Donc, ils étaient
déjà 5. Alors, même avec la proposition qui est là,
ils se retrouvent à 4. Donc, il y a quand même une
réduction, une perte d'une personne, et c'est les enseignants qui ont
cette perte-là, alors même qu'ils vont être, avec les
étudiants, je pense, ceux et celles qui vont permettre la
réussite de cette réforme-là. Et, S'ils ne sont pas partie
prenante des décisions, s'ils ont moins de place qu'avant la
réforme, comment peuvent-ils assurer cette réussite de la
réforme? Je pense qu'il faut qu'ils aient au moins le même
rôle qu'ils avaient à jouer au niveau des conseils
d'administration.
Mme Robillard: Alors, Mme la Présidente, ce que je peux
répondre à ça, en même temps à la
députée de Terrebonne et au député de
Lac-Saint-Jean, c'est que je nous ramène au choix de base qui a
été fait par le gouvernement de rééquilibrer le
conseil d'administration et qu'on ait plus de membres de l'externe par rapport
aux membres de l'interne. Dans le fond, quand on regarde ce qui a
été enlevé au niveau des membres de l'interne, de fait, on
a enlevé 1 enseignant et on a enlevé 1 cadre du collège;
et je ne vous ai pas entendu parler encore des cadres du collège, qui
jouent aussi un rôle essentiel dans chacun des collèges au
plan
académique. Il y a certains cadres qui sont très
impliqués au plan académique. On a aussi enlevé 1 cadre au
niveau des collèges, et, donc, 2 de l'interne de moins. J'ai tout lieu
de croire qu'avec l'amendement déposé aujourd'hui les syndicats,
même s'ils ne sont pas complètement satisfaits, vont quand
même noter des améliorations très importantes.
Du fait que, dans le projet de loi du 6 avril, c'était seulement
indiqué 3 membres du personnel, on se souvient que les professionnels
non enseignants et le personnel de soutien surtout nous avaient fait valoir
qu'ils avaient beaucoup de craintes qu'ils ne soient pas nommés au
niveau du conseil d'administration et, donc, ils voulaient des
catégories de personnel, ce que nous avons fait. Deuxièmement,
les enseignants ont fait valoir aussi qu'ils avaient une place plus importante
au sein des collèges. Nous le reconnaissons en ajoutant 1 professeur,
donc 1 enseignant de plus dans l'amendement que je viens de déposer,
mais il n'est pas question de revenir au statu quo antérieur.
Dans le fond, tantôt, quand on a parlé des parents, Mme la
Présidente, l'Opposition nous a dit: On est pour le statu quo, 4
parents. Là, on arrive au niveau des personnels, on est pour le statu
quo actuel, 5, tel que c'est présentement. Le choix qui a
été fait, ce n'est pas un choix de statu quo, c'est un choix de
changement. Et il me semble que l'équilibre qui est maintenant
là, devant nous, avec les amendements apportés aujourd'hui,
respecte tous ceux qui jouent un rôle important au niveau du
collège. Je vous rappellerai aussi qu'on parle beaucoup du rôle
des enseignants au niveau du conseil d'administration, mais il ne faudrait pas
oublier leur rôle primordial au niveau de la Commission des
études, qui est l'instance académique par excellence au niveau
des collèges. C'est dans ce contexte-là que les choix ont
été faits, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Merci. Alors, est-ce que
les amendements sont adoptés?
M. Brassard: Un instant! J'aurais un sous-amendement à
apporter à un des amendements, le quatrième amendement, f:
remplacer, dans la première ligne du paragraphe f, le mot
«deux» par le mot «trois».
La Présidente (Mme Hovington): Ce qui se lirait:
«trois enseignants, un professionnel non enseignant».
M. Brassard: Voilà!
La Présidente (Mme Hovington): ...au lieu de 2.
M. Brassard: Au lieu de 2. C'est au brouillon.
La Présidente (Mme Hovington): Je crois bien qu'il est
recevable. C'est dans l'esprit et la lettre du projet de loi. Remplacer, dans
la première ligne du paragraphe f, le mot «deux» par le mot
«trois». Alors, voulez-vous nous expliquer votre
sous-amendement?
M. Brassard: Oui. Enfin, je reprendrais un peu les propos que
j'ai tenus tout à l'heure. Ça n'aurait pas pour effet, je pense,
de bouleverser de fond en comble l'équilibre auquel tient tant la
ministre. La majorité des externes serait quand même
assurée, et on atteindrait l'objectif qu'on se doit, à mon avis,
d'atteindre, c'est de donner aux enseignants la place qu'ils doivent occuper au
sein des instances d'un collège, d'un cégep, compte tenu, encore
une fois je me répète, Mme la Présidente du
rôle essentiel que joue l'enseignant dans un système
d'éducation comme le nôtre, comme dans n'importe quel
système d'éducation. C'est un des acteurs essentiels, avec
l'étudiant, bien sûr. Si vous enlevez 1 de ces 2 acteurs, l'acte
éducatif perd tout son sens, et la relation éducative aussi. Il
n'y a plus de système d'éducation. Autant les
élèves, les étudiants sont essentiels pour qu'un
système fonctionne, autant les enseignants aussi. Sans, encore une fois,
négliger ou dévaluer le rôle et la place occupée par
les autres personnels, je pense qu'en faisant passer à 3 le nombre des
enseignants on se trouve à vraiment bien marquer l'importance du
rôle de l'enseignant dans l'acte éducatif. Voilà.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Sauvé.
M. Parent: Si la ministre n'a pas de remarques et si le
député de l'Opposition a terminé son argumentation, je
suggérerais de demander le vote sur le sous-amendement. On n'est pas
pour passer la nuit ici. On est rendu à l'article 2 et on a
commencé à 11 h 30 ce matin. Il y a quelque chose qui ne marche
pas là-dedans. Je demande le vote. '
M. Brassard: II y a quelque chose qui ne marche pas
là-dedans... Un projet de loi aussi important que ça, je ne pense
pas qu'on doive adopter ça en vitesse.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce qu'il a d'autres
remarques? Non. Alors, nous allons mettre aux voix le sous-amendement du
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Avant, Mme la Présidente... Là, je ne
comprends pas l'attitude du député de Sauvé. Je ne
comprends pas son impatience. Il n'y a pas d'obstruction systématique
à cette commission-là. On légifère de façon
sérieuse. Mais, ma foi, c'est un projet de loi majeur ou ce n'est pas un
projet de loi important? Si c'est un projet de loi majeur... On parle de
réforme, de réforme, en plus, de renouveau. Alors, il me semble
que ça mérite qu'on y consacre le temps qu'il faut. Je n'ai pas
l'intention de gaspiller du temps. Je n'ai pas l'intention de prolonger
indûment les travaux de cette commission. Je n'ai surtout pas l'intention
de faire un «filibuster», loin de moi cette pensée, mais je
pense qu'on doit légiférer sérieusement. Je viens de
proposer un sous-amendement. Je n'ai pas consacré 20 minutes de
temps à parler dessus, j'ai parlé 2 minutes. Alors, je ne
vois pas cette soudaine impatience du député de Sauvé. Si
j'avais pris 20 minutes pour parler de mon sous-amendement et 20 autres minutes
pour parler de l'amendement, peut-être qu'il pourrait s'indigner, mais
c'est loin d'être le cas. Alors, calmons-nous. Calmons-nous. (17 h
10)
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Sauvé.
M. Parent: Mme la Présidente, je pense que je suis bien
calme, et je ne m'indigne pas, au contraire. Avant de vous demander ça,
je vous ai demandé si le député de l'Opposition avait
terminé son argumentation. Il a droit à 20 minutes, je suis bien
d'accord avec lui. Je vous demandé aussi de vérifier si la
ministre avait des réactions. Il a terminé son argumentation, la
ministre ne mentionne pas qu'elle a des réactions, alors je pense qu'on
a entendu une argumentation et on est prêt à accepter ou à
rejeter le sous-amendement. Il n'y a pas d'arrogance là-dedans, ni de
précipitation, M. le député.
M. Brassard: Non, non, je suis d'accord avec ces
propos-là, jusque-là, sauf que vous avez ajouté par la
suite: On ne passera pas la nuit ici, et... bon, en laissant entendre
que...
M. Parent: Bien, écoutez, on ne bouge pas rapidement. Je
comprends, il n'y a pas... Dans ma tête, il n'y a pas d'obstruction,
qu'on soit bien clair. D'ailleurs, je n'ai jamais joué ce jeu-là,
mais il faut quand même être sérieux et tâcher
d'avancer le plus possible, et d'être positifs...
M. Brassard: On avance, là.
M. Parent: ...dans nos remarques et dans notre travail. C'est
dans ce sens-là, Mme la Présidente, que je vous ai demandé
de procéder au vote.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres remarques concernant le sous-amendement déposé?
Mme Caron: Une seule remarque, Mme la Présidente. C'est
que, au moment où on parle de renouveau, de réforme, où on
veut faire des changements, c'est évident qu'on ne veut pas assurer un
statu quo, sauf que diminuer la place des enseignants dans le conseil
d'administration, pour moi, c'est un signe. C'est un signe très clair
que le gouvernement donne aux enseignants que leur place est...
Mme Robillard: Pas diminuée, elle est augmentée,
Mme la députée de Terrebonne.
Mme Caron: Pas par rapport à... Mme Robillard:
Augmentée.
Mme Caron: C'est facile de dire ça lorsque la proposition
actuelle était, avant la réforme, de 3 enseignants; on fait une
proposition en disant: 3 membres du personnel, sans préciser; là,
on nous dit qu'on a 2 enseignants. On peut présenter ça comme
augmenté, mais par rapport à la situation actuelle, qui est de 3
enseignants, si on donne 2 enseignants, c'est une diminution. Ça, on ne
peut pas jouer là-dessus, Mme la Présidente. C'est donc un signal
qu'on laisse moins de place aux enseignants, et, ça, je trouve ça
très regrettable. Je pense que ça n'aide pas à
réussir une réforme.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, les remarques sur le
sous-amendement étant terminées, nous allons voter sur le
sous-amendement. Un vote nominal?
M. Brassard: C'est ce qui a été demandé,
oui. Pourquoi pas?
Le Secrétaire: Alors, sur le sous-amendement
présenté par M. le député de Lac-Saint-Jean. M.
Brassard (Lac-Saint-Jean)?
M. Brassard: Oui.
Le Secrétaire: Mme Caron (Terrebonne)?
Mme Caron: Pour.
Le Secrétaire: Mme la ministre?
Mme Robillard: Contre.
Le Secrétaire: Mme Boucher Bacon (Bourget)?
Mme Boucher Bacon: Contre.
Le Secrétaire: M. Parent (Sauvé)?
M. Parent: Contre.
Le Secrétaire: M. Hamel (Sherbrooke)?
M. Hamel: Contre.
Le Secrétaire: Mme Hovington (Matane)?
La Présidente (Mme Hovington): Contre.
Le Secrétaire: contre: 4 pour: 2
La Présidente (Mme Hovington): Merci, M. le
secrétaire.
Alors, le sous-amendement étant rejeté, nous pouvons
mettre aux voix les amendements.
M. Brassard: Avant, il y aurait un dernier commentaire que je
voudrais faire, une dernière question.
C'est concernant la présence du directeur des services aux
étudiants.
Une voix: ...
La Présidente (Mme Hovington): Oui, 5. Parce que je vois
bien 5 petits crochets. Excusez-moi, M. le député de
Lac-Saint-Jean, il y avait une erreur dans le nombre de votes.
M. Brassard: Mais le résultat ne change pas.
La Présidente (Mme Hovington): Nous sommes en
majorité.
M. Brassard: C'est concernant la présence du responsable
des services aux étudiants, du directeur de... Dans la loi actuelle, on
dit: «Le directeur général, le directeur des services
pédagogiques et la personne responsable des services aux
étudiants du collège sont également membres du
conseil.» Là, dans la proposition actuelle, on réserve des
places au directeur général et au directeur des études,
nouveau titre pour le directeur des services pédagogiques. Donc, le
responsable des services aux étudiants a été
enlevé. J'aimerais juste savoir pourquoi. Parce qu'il y a plusieurs
intervenants qui se sont interrogés, qui se sont questionnés
là-dessus.
Mme Robillard: Mme la Présidente, c'est le même
raisonnement que j'exposais tantôt. Quand on a décidé de
rééquilibrer la composition du conseil d'administration, il y a 2
personnes de l'interne, donc, qui ont été visées; c'est un
cadre, d'une part, et, de l'autre côté, un professeur. Alors, il y
a une diminution du nombre de représentants de l'interne. Il a fallu
faire des choix, et il m'apparaît important que le directeur des
études et le D.G. soient toujours membres du conseil d'administration,
et c'est à cet égard-là que le choix a été
fait.
M. Brassard: On peut disposer des amendements, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce que les
amendements sont adoptés?
M. Brassard: Sur division.
La Présidente (Mme Hovington): Sur division. Est-ce que
l'article 4, tel qu'amendé, est adopté?
M. Brassard: Sur division.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, j'appelle l'article
5.
Mme Robillard: Nous avons un amendement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, je fais distribuer
ledit amendement.
L'amendement se lit comme suit: Remplacer le paragraphe 2° par le
suivant: par la suppression du troisième alinéa.
Mme Robillard: Me Dupont va apporter les explications d'ordre
technique.
La Présidente (Mme Hovington): Me Dupont, allez-y.
M. Dupont: Alors, le troisième alinéa de l'article
9 prévoyait une rotation parmi les membres du personnel qui
étaient nommés pour 3 ans. Mais, comme, avec l'amendement qui a
été adopté à l'article précédent, il
y aura 1 membre du personnel de soutien, il ne peut pas y avoir de rotation; un
membre du personnel professionnel, il ne peut pas y avoir de rotation; et 2
enseignants. Alors, il ne peut pas y avoir de rotation non plus, sur 3 ans.
Alors, l'alinéa est simplement abrogé.
Quant au premier amendement, il a pour effet de permettre que les
personnes visées...
Mme Robillard: Ce n'est pas un amendement, là.
La Présidente (Mme Hovington): Le premier paragraphe.
Mme Robillard: Vous avez dit «le premier
amendement».
La Présidente (Mme Hovington): L'article 5, le premier
paragraphe.
M. Dupont: Le premier- oui. Le premier amendement introduit par
l'article 5...
Mme Robillard: Ah...
M. Dupont: ...à l'article 19...
Mme Robillard: À l'article 9.
La Présidente (Mme Hovington): À l'article 9.
M. Dupont: ...a pour effet de permettre que les personnes
visées aux paragraphes a, b et c de l'article 8 puissent être
nommées sur une période de 1 an, 2 ans ou 3 ans, ce qui
éviterait le remplacement en bloc des 9 personnes visées à
ces articles, ce qui permettrait donc une rotation parmi ces personnes.
Mme Robillard: Et, ça, Mme la Présidente, je peux
vous dire que c'est à la demande des collèges, parce qu'on la vit
présentement, cette réalité-là, où on ne
peut pas mettre de durée variable de cet ordre-là, de sorte qu'on
arrive avec des nominations en bloc au niveau du conseil d'administration, et,
ça, c'est très difficile pour un conseil d'administration, quand
à la
fois on change plusieurs membres. Alors, là, ça va nous
permettre, avec les durées variables, que ce soit plus fait en
continuité, qu'il n'y ait pas des changements en bloc au niveau du
conseil.
La Présidente (Mme Hovington): Ça va? Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Brassard: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. Est-ce que
l'article 5, tel qu'amendé, est adopté?
M. Brassard: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. J'appelle
l'article 6. (17 h 20)
Mme Robillard: Nous avons un amendement, Mme la
Présidente.
(Consultation)
Conflits d'intérêts
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'amendement se lit
comme suit: Dans l'article 12 de la Loi sur les collèges d'enseignement
général et professionnel, proposé par l'article 6: 1 °
remplacer, dans la troisième ligne du deuxième alinéa et
la deuxième ligne du troisième alinéa, le mot
«concernant» par les mots «portant sur»; 2°
insérer, dans la cinquième ligne du deuxième alinéa
et après le mot «outre» pas outré, mais outre
les mots «, après avoir eu l'occasion de présenter
ses observations,».
Mme Robillard: Alors, Mme la Présidente, le sens
général de l'article 6 qui modifie l'article 12 de la Loi sur les
collèges, le sens qui est là, c'est qu'on vise à
répondre au problème d'interprétation de la loi actuelle,
de notre article actuel concernant les conflits d'intérêts. Et on
a voulu clarifier très clairement ce qui se passait au niveau des
conflits d'intérêts pour les membres du conseil d'administration.
Alors, ces dispositions-là, je dois vous dire, Mme la Présidente,
ont été inspirées de la loi de l'Université du
Québec.
Maintenant, on se souvient qu'au niveau de la commission parlementaire,
des audiences sur invitation, nous avons eu certaines remarques concernant cet
article qu'on trouvait trop large au niveau du lien d'emploi et des autres
conditions de travail, d'autant plus qu'on utilisait l'expression
«concernant son lien d'emploi». Et c'est le sens de l'amendement
qu'on apporte aujourd'hui au niveau du deuxième alinéa et du
troisième alinéa. Ces 2 alinéas, Mme la Présidente,
nous disent exactement quand une personne doit s'abstenir de voter et de
participer au niveau des délibérations. Et, donc, quand on
disait, au deuxième alinéa, qu'un membre du personnel doit, sous
peine de déchéance de sa charge, s'abstenir de voter sur toute
question concernant son lien d'emploi et ses autres conditions de travail,
ça apparaissait très vaste, alors qu'on veut vraiment
circonscrire le lien d'emploi, la rémunération qui s'y rattache,
les avantages sociaux et les autres conditions de travail qui découlent
exactement de ces sujets-là, donc qui portent sur ces
sujets-là.
Maintenant, à la fin de ce même alinéa, il est
question de demander à la même personne de se retirer durant la
durée des délibérations et du vote relatif à cette
question. On nous a fait valoir en commission parlementaire que c'était
beaucoup trop drastique. Alors, dans l'amendement, on suggère d'ajouter,
après le mot «outre», «, après avoir eu
l'occasion de présenter ses observations,» avant que la personne
ne quitte le conseil d'administration. Voici le sens des 2 amendements
apportés à l'article 6.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Oui, Mme la Présidente. On se demande
pourquoi... J'aimerais bien savoir pourquoi, moi, on a décidé...
Dans la loi actuelle, il est très clair qu'un membre du personnel d'un
collège qui fait partie du conseil ne peut pas voter sur toute question
qui porte sur ses conditions de travail, sa rémunération, etc.
Mais on indiquait cependant qu'il pouvait prendre part aux
délibérations. Là, bon, on limite un peu, on va lui
permettre de présenter ses observations, mais il me semble, moi
et ça a été, d'ailleurs, la revendication de tous les
syndicats d'enseignants que c'est suffisant qu'on lui interdise de
voter. Ça me semble très suffisant, et je ne vois pas pourquoi on
l'expulserait du conseil, pourquoi on l'empêcherait de prendre part aux
délibérations. À partir du moment où il ne vote
pas, où il lui est interdit de voter, ça me semble suffisant et
ça atteint l'objectif louable, souhaitable, de ne pas se retrouver avec
un conflit d'intérêts, de ne pas faire en sorte que des membres du
conseil puissent se retrouver en conflit d'intérêts. C'est
ça, l'objectif, éviter les conflits d'intérêts. Et
on évite les conflits d'intérêts, à mon avis, en
interdisant formellement, par la loi, de voter. On ne vote pas. Mais pourquoi
aller si loin et lui interdire de prendre part aux délibérations?
Dans la loi actuelle, c'est le cas. Il peut prendre part aux
délibérations.
Moi, la question que je me pose, c'est: Ça «pose-tu»
tellement problème, ça? Est-ce que la loi actuelle a tellement
posé de problèmes dans les séances des conseils
d'administration? Est-ce que ça a posé tant de problèmes
que ça qu'on puisse en arriver à amender la loi pour
prévoir l'exclusion? Si c'est le cas, si ça a posé
tellement de problèmes, j'aimerais avoir des détails
là-dessus, puis des explications, et aussi des données, des
exemples, des cas. De quelle façon ça a posé tant de
problèmes, le fait que les membres du personnel au conseil
d'administration puissent prendre part aux délibérations?
Mme Robillard: Mme la Présidente, je peux vous dire que
l'interprétation de l'article 12 actuel de notre Loi sur les
collèges a posé tellement de problèmes et de maux de
tête au niveau des conseils d'administration que j'oserais même
dire qu'avec tous les avocats qu'on a engagés pour interpréter
l'article 12 l'engagement représente un montant important pour nos
collèges. Il y a vraiment, dans la pratique, des problèmes avec
notre article 12 actuel...
M. Brassard: De quel ordre?
Mme Robillard: ...et je vais demander à M. Lanoux de nous
présenter certains exemples.
M. Brassard: Est-ce que les problèmes portent sur les
sujets susceptibles de générer des conflits
d'intérêts ou si ça porte sur le fait que les membres
continuent de participer aux délibérations tout en perdant leur
droit de vote?
Mme Robillard: Les 2.
M. Lanoux: C'est sur les 2 parce que, quand on regarde le texte
actuel, on dit: sur toute question concernant son engagement et ses conditions
de travail et celles concernant l'engagement et les conditions de travail de la
catégorie d'employés.
D'abord, de longues discussions sur les conditions de travail. Vous avez
remarqué, le projet de loi qui est là apporte des
précisions, entre autres par rapport au lien d'emploi. Il parle de
rémunération, il parle d'avantages sociaux, et ensuite des autres
conditions de travail. Alors, première discussion sur ça.
Ensuite, autre discussion: si l'interprétation faite par la personne est
la bonne, est-ce qu'elle peut rester ou est-ce qu'elle doit sortir? Si ce n'est
pas la bonne interprétation, est-ce que c'est le président du
conseil qui a raison en lui demandant de ne pas voter? Elle dit: Oui, je
voudrais voter. Ça, c'est la première chose. Chez nous, c'est
à peu près 2 cahiers comme ça depuis 25 ans. Ça a
fait la fortune de nombreux bureaux d'avocats. Il y a eu même encore tout
dernièrement, 24 ans plus tard, sur un renouvellement de mandat de D.G.,
une action en Cour supérieure, 24 ans plus tard. Ça, c'est la
première chose.
La deuxième chose, ça a amené aussi des situations
où les gens se sentaient un peu en procès. Parce que, quand la
personne, par rapport à son engagement, peut participer aux
délibérations mais ne peut pas voter... Je veux dire, je ne sais
pas si vous vous imaginez ce que ça peut faire comme réunion de
conseil; c'est un peu particulier. Certains sont capables de bien vivre avec
ça, d'autres moins.
Alors, l'intention qui était là, c'était justement
d'apporter des clarifications par rapport à ces questions en venant
préciser, entre autres, lien d'emploi, rémunération,
avantages sociaux et autres conditions de travail. Mais je peux vous dire, 25
ans plus tard, que ce n'est pas encore clair, parce qu'un renouvellement de
D.G. dans un collège, il y a 1 an et demi à peu près,
s'est retrouvé en Cour supérieure pour une interprétation
de l'article 12.
La Présidente (Mme Hovington): Ça va, M. le
député? Est-ce que l'amendement est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 6, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Brassard: Sur division.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 7.
Mme Robillard: Mme la Présidente, il y a un 6.1...
La Présidente (Mme Hovington): Ah!
(17 h 30)
Mme Robillard: ...comme amendement. Alors, l'amendement 6.1, je
peux l'expliquer par la suite, mais seulement vous dire que ça vient
modifier l'article 15 de la loi actuelle et qu'il n'y avait pas de telle
modification dans le projet de loi qui est devant nous.
La Présidente (Mme Hovington): Donc, c'est un ajout, un
6.1 qui viendrait s'ajouter.
Mme Robillard: C'est un amendement sous forme d'ajout. C'est
ça.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 6.1 se
lirait comme suit: Insérer, après l'article 6, le suivant. 6.1
L'article 15 de cette loi est modifié par le remplacement, dans la
deuxième ligne, des mots «une fois tous les trois mois» par
les mots «quatre fois par année».
Mme Robillard: Alors, Mme la Présidente, c'est à la
demande des collèges. À l'heure actuelle, l'article 15 se lit:
«Le conseil se réunit aux époques fixées par les
règlements, mais au moins une fois tous les trois mois.» Alors,
les collèges nous demandent d'avoir une marge de manoeuvre plus grande
dans leur calendrier de réunions de conseil d'administration, d'exiger
que, de fait, ils se réunissent 4 fois par année, mais de leur
laisser le calendrier des rencontres, ce qui m'apparaît raisonnable. Et
c'est dans cette optique-là qu'on apporte l'ajout de 6.1.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, 6.1 est
adopté?
M. Brassard: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. Mme
la députée des Chutes-de-la-Chaudière, vous aviez
une question?
Mme Carrier-Perreault: Oui. Disons que je m'interroge, à
ce moment-ci, Mme la Présidente. Quand on met une règle comme
celle-là... Je n'ai pas l'article 15 devant moi. Quand je regarde les
mots, là, vous dites que vous remplacez par 4 fois par année;
ça veut dire qu'à la rigueur ils pourraient tenir toutes leurs
réunions dans le même mois, mettons, si on met ça comme
ça. Est-ce que c'est une situation qui pourrait se produire?
Mme Robillard: Ah, Mme la Présidente, ça pourrait
être aussi fou que ça, mais je pense que les collèges ont
plus de responsabilité que ça. Présentement, la contrainte
de l'article 15, c'est 1 fois tous les 3 mois que le conseil d'administration
doit se tenir. Et, concrètement, certains collèges voudraient
être capables de tenir leurs conseils d'administration pendant
l'année scolaire régulière, à partir de fin
août jusqu'à la fin mai. Alors, là, le problème
qu'on a avec cette obligation-là, juin, juillet, août, ils se
doivent de convoquer leur conseil d'administration pendant cette
période-là. Les collèges nous demandent cette marge de
manoeuvre supplémentaire. Ça m'apparaissait raisonnable, et c'est
pourquoi j'ai apporté 6.1.
Mme la Présidente, il faut bien dire que, dans l'article 15, on
dit: «Le conseil se réunit aux époques fixées par
les règlements». Donc, le conseil doit adopter un règlement
sur ses réunions de conseil d'administration. Et si on se retrouvait
dans une situation abusive, je dirais, telle que décrite par... Tu sais,
théoriquement, ça peut être possible.
Mme Carrier-Perreault: Mais, compte tenu qu'il y a un
règlement... Ils sont obligés de présenter un
règlement, d'après ce que vous m'expliquez. Alors, ce serait
déterminé, probablement... Eux autres pourraient
déterminer une fois par trimestre, lors de l'année scolaire, ou
des choses comme ça.
Mme Robillard: Tout à fait, tout à fait.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce qu'ils sont obligés d'en
produire un, présentement, un règlement?
Mme Robillard: Oui, présentement, c'est: «Le conseil
se réunit aux époques fixées par les
règlements», mais avec une contrainte: au moins à tous les
3 mois. C'est la contrainte de «au moins une fois tous les trois
mois» qui est remplacée.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 6.1 est
adopté. J'appelle l'article 7.
Mme Robillard: II y a un amendement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Voulez-vous que l'on
suspende, 2 secondes?
On va suspendre, 2 secondes, à la demande de l'Opposition.
(Suspension de la séance à 17 h 35)
(Reprise à 17 h 39)
La Présidente (Mme Hovington): La commission reprend ses
travaux. Nous en étions à un amendement à l'article 7. Je
vais lire l'amendement.
M. Brassard: S'il vous plaît.
Commission des études
La Présidente (Mme Hovington): Dans l'article 17 de la Loi
sur les collèges d'enseignement général et professionnel,
proposé par l'article 7, remplacer le paragraphe b par les suivants:
«b) des membres du personnel du collège responsables de programmes
d'études, nommés par le conseil; «b.l) des enseignants et
des professionnels non enseignants, respectivement élus par leurs
pairs;».
Mme la ministre.
Mme Robillard: Oui, Mme la Présidente. Alors, là,
il s'agit de la création de la Commission des études. On en a
parlé souvent jusqu'à date, c'est l'instance académique
qui est créée dans chacun des collèges et qui a un mandat
très clair au niveau des programmes d'études dispensés par
le collège. Et on va voir un peu plus loin, Mme la Présidente,
son mandat exact et les sujets sur lesquels le conseil d'administration se
devra de consulter la Commission des études de façon obligatoire.
(17 h 40)
Là, il s'agit d'en déterminer la composition, une
composition qui est faite par règlement du conseil d'administration. Et
le choix de base qui a été fait, Mme la Présidente, c'est
de laisser à chacun des collèges le choix de sa composition en
tant que nombre et aussi en tant que personnes qui assistent à partir
des différentes fonctions qu'elles assument dans le collège.
Mais le projet de loi qui est devant nous nous dit: Au moins, la
Commission doit comprendre telle et telle personne. Alors, elle doit comprendre
au moins le directeur des études, ce sera le président de la
Commission des études, et elle doit comprendre, le projet de loi du 6
avril le disait, des membres nommés par le conseil, choisis parmi les
responsables de programmes et parmi les enseignants du collège.
Nous apportons un amendement à cet article b, Mme la
Présidente. Nous avons eu des représentations au niveau de la
commission parlementaire, non seulement de la part des enseignants mais de la
part aussi des professionnels non enseignants qui avaient une certaine crainte
que, s'ils n'étaient pas nommés comme essentiels
dans la composition de la Commission des études, il se pourrait
qu'un collège décide de créer une commission des
études sans professionnels, ce qu'on appelle des professionnels non
enseignants, ce qui m'apparaîtrait aberrant, mais la crainte avait
été exprimée.
Donc, par l'amendement, on dit de façon très claire que la
composition doit comprendre au moins le directeur des études, qui en est
le président, des membres du personnel du collège, responsables
de programmes d'études, nommés par le collège; donc, on en
fait un alinéa séparé. Et l'autre alinéa, b.l, des
enseignants et des professionnels non enseignants. Et là on ajoute
comment ils seraient nommés: respectivement élus par leurs pairs.
Ça aussi, ça nous avait été demandé en
commission parlementaire, qu'autant les professionnels non enseignants que les
enseignants qui siègent à la Commission des études soient
choisis par les pairs. Alors, nous l'avons ajouté.
Quant au paragraphe c, il demeure le même, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Oui, Mme la Présidente. Je pense qu'il y a
progrès. Je constate progrès à partir des amendements
proposés, mais progrès insuffisant parce qu'il y a une balise,
à mon avis, qui manque, c'est celle de la représentation
majoritaire des enseignants à la Commission des études, comme
ça existe présentement dans les commissions pédagogiques.
Actuellement, dans les commissions pédagogiques, il y a une
majorité d'enseignants. Et quand on regarde on les examinera tout
à l'heure, un peu plus tard les fonctions qu'on attribue à
cette Commission des études qui va succéder à la
Commission pédagogique, là, vraiment, des projets de politiques
institutionnelles d'évaluation, projets de programmes d'études,
le choix des activités d'apprentissage relevant de la compétence
du collège, les projets de règlement régissant l'admission
et l'inscription des étudiants, la politique institutionnelle
d'évaluation des apprentissages, là, vraiment, on est au coeur de
l'acte éducatif. Ça concerne la pédagogie, ça
concerne l'acte d'enseignement, ça concerne les apprentissages,
ça concerne, par conséquent, au premier chef, les enseignants et
les enseignantes.
Et ce qui prévaut actuellement dans les commissions
pédagogiques, soit une représentation majoritaire des
enseignants, ne m'apparaît pas être un principe
dépassé quant à la nouvelle Commission des études.
Et je pense que c'est intéressant, comme amendement, dans le sens
où, au moins, là, on prévoit que les enseignants et les
professionnels non enseignants sont élus par leurs pairs et non pas
nommés par le conseil, ce qui était un peu absurde. Ils sont
nommés par leurs pairs, c'est parfait. Je suis parfaitement d'accord
avec ça. Que les responsables de programmes d'études soient
nommés par le conseil, bon, ça peut peut-être se comprendre
aussi, là, même si ce ne sont pas des cadres. On ne sait pas trop
en quoi ça consiste, ça, ce poste-là de responsable des
programmes d'études. Est-ce que ce sont des cadres? Est-ce qu'ils
continuent d'assumer une tâche d'enseignement qui est réduite?
Bon. C'est un poste tout à fait nouveau qui apparaît. Mais il
reste que nous... moi, en tout cas je ne sais pas si mes collègues
sont de cet avis-là il me semble que l'autre balise qu'on devrait
ajouter, et, à ce moment-là, sur le nombre et l'équilibre
de la composition, c'est, par règlement, le conseil d'administration qui
pourrait décider, comme le dit le premier alinéa, mais il
faudrait prévoir, à mon avis, une représentation
majoritaire des enseignants.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la ministre. Vous avez
une réaction?
Mme Robillard: Mme la Présidente, l'idée de base,
c'est de vraiment permettre à chacun des collèges de
déterminer sa composition. Il est très clair qu'étant
donné le mandat qui est centré sur les programmes d'études
on peut s'attendre à ce que... Qui, dans un collège, s'occupe des
programmes d'études de façon prioritaire? Les enseignants. Alors,
le conseil d'administration, qui verra à déterminer sa
composition, je pense que lui aussi est très conscient de ça.
En plus, on voit ici qu'il va y avoir aussi des responsables de
programmes. Qui sont les responsables de programmes ou qui seront les
responsables de programmes dans un collège? Parce qu'il y a certains
collèges qui ont commencé à mettre en application
l'approche programme, mais ce sont aussi des profs qui assument cette
fonction-là. Alors, quand on regarde la composition, on peut penser
qu'au niveau des responsables de programmes d'études on peut avoir des
professeurs. On nomme les enseignants et, en plus, les professionnels aussi,
qui peuvent être membres de la Commission. Mais je pense que cette
instance académique fort importante pour chacun des collèges, on
doit laisser une marge de manoeuvre dans sa composition même au niveau du
collège, quant au nombre. Et c'est dans cette optique-là, Mme la
Présidente, que je n'ai pas retenu la proposition à l'effet
d'indiquer une voix majoritaire à un groupe d'employés par
rapport à un autre. Il me semble évident que les professeurs sont
les personnes principalement visées quand on parle de programmes
d'études. c'est la même chose quand on me dit que, dans le
renouveau collégial, les professeurs ont moins de
responsabilités. j'ai de la misère à saisir, parce qu'on
délègue davantage de responsabilités académiques
vers les collèges. on l'a vu dans le projet du régime des
études, où il y a toute une catégorie de cours,
maintenant, qui seront déterminés directement par les
collèges. qui va faire ça dans les collèges? qu'on pense
aux programmes techniques, où on délègue à 100 % la
responsabilité qui est assumée présentement par le
ministère, bien, ce seront les professeurs.
Alors, c'est dans ce sens-là que je me dis que c'est une
réalité inhérente à chacun des collèges et,
dans
ce sens-là, le conseil d'administration pourra décider de
sa propre composition et respecter ses caractéristiques
spécifiques dans chacune des régions du Québec aussi.
La Présidente (Mme Hovington): J'avais une demande de M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Cameron: Merci, Mme la Présidente. I would strongly
support the position of the député de Lac-Saint-Jean. I think
there has to be a clear academic majority on the academic council to deal
effectively with exactly the kind of relations that exist between the profs and
the administration. It is quite true the administration has the responsibility
for programs, but I have had an academic council for several years in my
college and I have seen how it works. It generally has worked very well. The
professors have been the majority, and in fact they have provided the president
of the council, the administrators, the dean and the various coordinators
present with their case for discussion back and forth with the professors, and
this is how policy is established inside the college.
If the academic dean and the administrators have the «marge de
manoeuvre» you are talking about, then I think they would choose an
academic council that, in effect, would become an organization that simply did
what they wanted it to do, the assumption being that that is something better
at all times than what the profs want to do. I do not think there is any
evidence that this is the case. In the particular college that I am familiar
with, we had the same man president of the academic council for about 15 years,
and we have had about 4 deans; 2 of the deans were not very competent in their
jobs, but nobody has been dissatisfied with the academic who was the president
of the academic council. (17 h 50)
I think that, if you keep that majority principle, you keep the idea
that teachers, professors have a central role in deciding what the
cégeps do. If you get rid of it, more and more what it means is that you
will centralize the government of the cégeps in the hands of the
professional administration. The professional administration is not necessarily
more competent to deal with all issues of college education than the profs are.
They are sometimes right. Let us says half and half, but only half and half. I
would not say 100 %. I think that that role for the academics is a centrally
important role.
La Présidente (Mme Hovington): Aucun commentaire? Est-ce
qu'il y a d'autres intervenants? Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Oui, Mme la Présidente. Lorsque la ministre
nous dit que les enseignants ont davantage de tâches au niveau
académique, ça, on ne le conteste pas, mais ce qui est souvent
extrêmement frustrant, pour l'avoir vécu comme enseignante, c'est
que, justement, les enseignants sont très souvent confinés aux
tâches académiques et doivent en même temps exécuter
des décisions qui ont été prises par un conseil
d'administration où ils ne sont pas nécessairement suffisamment
représentés. Et les gens qui prennent ces
décisions-là ne tiennent pas nécessairement compte de la
réalité académique que les enseignants doivent appliquer.
Et, ça, c'est extrêmement dangereux, parce qu'ils ont une
tâche académique à accomplir, mais des
responsabilités aussi qui leur viennent, des commandes qui leur viennent
d'un conseil d'administration qui ne tient pas nécessairement compte de
leur avis et de leur compétence et de leur expérience au niveau
académique.
Lorsque mon collègue de Lac-Saint-Jean parlait au niveau du
responsable des programmes d'études, ce n'est pas évident que ce
sera toujours un enseignant qui est encore en fonction. C'est possible que ce
soit un exenseignant qui va se consacrer uniquement aux programmes
d'études, donc qui va perdre un peu, là, son statut d'enseignant
et un petit peu contact avec la réalité de l'enseignant
directement avec les étudiants. À ce moment-là, il n'a pas
la même expertise dès qu'il devient plutôt un cadre que
lorsqu'il est sur le terrain, encore, avec les étudiants.
Alors, pour moi, ça m'apparaît important de laisser la
latitude, évidemment, dans les collèges pour cette
commission-là quant au nombre global, mais il faudrait y mettre la
balise, là, que ça soit majoritairement des enseignants. Je pense
que c'est important.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce que...
Mme Robillard: Mme la Présidente, ce que je peux vous
dire, là, c'est qu'il est clair que, dans le renouveau collégial,
il y a un choix de base qui a été fait, et qui influence tous les
autres choix ensuite, à l'effet que l'on considère les
collèges comme appartenant à l'ordre d'enseignement
supérieur, ordre d'enseignement qu'ils partagent avec les
universités. À partir du fait qu'on fait ce choix-là, tous
les mécanismes qui régissent les collèges sont
influencés par ce qui se passe à l'ordre d'enseignement
supérieur, que ce soient les mécanismes d'évaluation,
que... Vous l'avez vu dans le renouveau collégial, ils sont beaucoup
plus semblables à ce qui se passe dans les universités qu'au
niveau de la Commission des études. Et c'est pourquoi je vous apporte ce
choix de base, Mme la Présidente. On a fait le choix de base que les
collèges appartiennent à l'ordre d'enseignement supérieur.
On a créé une Commission des études différente de
la Commission pédagogique actuelle, avec un mandat différent qui
ressemble beaucoup plus à ce qui se passe dans les universités au
niveau du mandat de la Commission des études.
Et quand on regarde ce qui se passe dans les universités, parce
que c'est un peu comme ça qu'on arrive à une certaine
réflexion et à faire des choix, en regardant ce qui se passe
ailleurs dans les universités au Québec, en regardant ce qui se
passe aussi dans d'autres provinces canadiennes, on s'aperçoit que la
Commission des études... Prenons l'exemple de l'Université du
Québec. La Commission des études, dans chacune des
constituantes de l'Université du Québec, est
laissée au libre choix complet du conseil d'administration. On n'indique
même pas la catégorie de personnes qui doivent faire partie du
conseil d'administration. C'est différent pour l'Université du
Québec et son siège social, où, là, il y a un
conseil des études. Mais, dans chacune des constituantes où il y
a une commission des études, on dit, dans la loi de l'Université
du Québec, que c'est le conseil d'administration qui en détermine
la composition.
Maintenant, quand on regarde l'exemple de ce qui se passe dans les
constituantes, qui est présent dans les commissions des études,
on réalise très bien que les professeurs, ils sont là en
forte majorité. Alors, pourquoi toujours avoir ce soupçon que nos
collèges ne sont pas capables d'assumer ces
responsabilités-là et de choisir les bonnes personnes pour
l'instance académique? Pourquoi? C'est la question que je pose. Moi, je
ne l'ai pas, ce soupçon-là, Mme la Présidente, et je fais
confiance à la dynamique propre de chacun des collèges pour faire
les bons choix parce que, si ce n'est pas ça, on va tout recentraliser
au niveau du ministère. Je ne pense pas que ça soit ça qui
soit voulu dans chacune des régions du Québec.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Mme la Présidente, il ne faut quand
même pas exagérer. Ce n'est pas parce qu'on prévoirait une
majorité d'enseignants à la Commission des études qu'on
serait en face d'une opération majeure de recentralisation. Quand
même! N'abusons pas! D'autre part, ce n'est pas parce qu'au niveau
universitaire ils font mal les choses qu'on doit faire mal les choses...
Mme Robillard: II font mal les choses?
M. Brassard: Bien oui, parce que c'est ça que vous me
disiez, que dans les universités, dans les constituantes de
l'Université du Québec, pour la Commission des études, il
n'y a rien de précis; c'est le conseil d'administration qui en
décide la composition et qui les nomme. Et, donc, vous vous inspirez de
ça pour dire: II faudrait peut-être faire la même chose au
collège. Ce n'est pas parce que, au niveau universitaire, ils font les
choses de telle façon, et de façon contestable, qu'on doit
transférer cette façon de faire au niveau collégial.
Vraiment, ce n'est pas très convaincant comme raisonnement.
D'autre part, j'approuve les commentaires de ma collègue de
Terrebonne quand elle dit que, dans les gros cégeps, ce n'est pas vrai
que les responsables de programmes vont continuer d'assumer des tâches
d'enseignement. On peut être à peu près assurés que
ça va devenir des cadres, ou enfin assimilés à des cadres,
qui n'auront plus aucune tâche d'enseignement. C'est sans doute ça
qui va arriver. C'est déjà ça qui arrive dans bien des cas
pour ce qui est des programmes de formation technique, par exemple. Bon. Il y a
ça.
D'autre part, ce que mon collègue de Jacques-Cartier dit
également, ça m'apparaît important quand il dit que dans le
milieu actuellement, dans les cégeps, il y a une espèce de
sentiment, chez les enseignants surtout, qu'ils ont été mis
à l'écart et qu'on a réduit leur place, qu'on ne leur fait
pas confiance. Il y a ce sentiment-là qui s'est répandu et s'est
maintes fois exprimé par la voix de leur organisation. Et le
député de Jacques-Cartier a raison de dire que c'est
peut-être le moment, quant aux dispositions sur la Commission des
études, c'est probablement le moment privilégié,
peut-être, pour leur lancer le message, sur le plan symbolique, sur le
plan du message, et leur dire: Bon, c'est faux. Ce n'est pas vrai qu'on veut
réduire votre place, qu'on veut réduire votre rôle. Au
contraire, on vous le dit carrément, vous serez majoritaires à la
Commission des études, parce que c'est là que c'est important que
vous le soyez.
Donc, ça, je pense que c'est un argument important. Si on veut
procéder à un virage, faire en sorte que ce sentiment
d'être écarté, d'être mis de côté, de
voir leur place réduite, si on veut que ce sentiment-là
disparaisse dans le milieu des enseignants, il faut poser des gestes. Et un des
gestes qui aurait des effets, j'en suis convaincu, très
bénéfiques, c'est celui-là. C'est de dire: Vous allez
être majoritaires à la commission des enseignants. Et, dans ce
sens-là, moi, je propose un amendement, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): Un seul amendement?
M. Brassard: Non, c'est un amendement qui vient s'ajouter au
vôtre, qui s'ajoute au vôtre, qui ajoute un alinéa à
l'article 17, qui dirait tout simplement: «La Commission comprend une
majorité d'enseignants.»
La Présidente (Mme Hovington): C'est un autre amendement.
C'est ça?
M. Brassard: C'est un autre amendement.
La Présidente (Mme Hovington): II faut d'abord que je
dispose de l'amendement déposé par la ministre.
M. Brassard: Ceux là, nous, on est d'accord avec
ça.
La Présidente (Mme Hovington): Donc, les premiers
amendements déposés par la ministre sont adoptés?
M. Brassard: Oui, d'accord, mais on veut en ajouter un autre.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, je reçois
l'autre amendement, et je vois qu'il est 18 heures. Alors, peut-être
qu'on va suspendre jusqu'à 20 heures,
ou vous pourrez le déposer, peut-être, à
l'entrée, au début de la commission, à 20 heures. Alors,
nous suspendons donc les travaux jusqu'à 20 heures ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
(Reprise à 20 h 9)
La Présidente (Mme Hovington): La commission va poursuivre
ses travaux. Nous en étions rendus à l'article 7. Nous avions
adopté les amendements présentés par Mme la ministre, et
vous aviez à présenter, M. le député de
Lac-Saint-Jean, un amendement, un ajout d'amendement, je crois...
M. Brassard: Oui, c'est exact...
La Présidente (Mme Hovington): ...à l'article
7.
M. Brassard: ...Mme la Présidente. Alors, j'avais
proposé l'amendement suivant. C'est qu'on ajoute, dans l'article 17, de
la Loi sur les collèges d'enseignement général, le dernier
alinéa suivant: «La Commission comprend une majorité
d'enseignants.»
La Présidente (Mme Hovington): Ça a même eu
le temps d'être dactylographié sur l'heure du souper. Je vois
là le travail professionnel de votre adjointe.
M. Brassard: N'est-ce pas, n'est-ce pas, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Hovington): Ah oui! Alors, l'amendement
se lirait comme suit: Dans l'article 17 de la Loi sur les collèges
d'enseignement général et professionnel proposé par
l'article 7, ajouter le dernier alinéa suivant: «La Commission
comprend une majorité d'enseignants.» Alors, je juge que cet
amendement est rece-vable selon l'esprit et le fond de la loi. Alors,
pouvez-vous nous expliquer...
M. Brassard: Mme la Présidente, je pense qu'on a
déjà dit ce qu'il y avait à dire avant même la
présentation de cet amendement. Les arguments, on les avait
déjà exprimés, moi, ma collègue de Terrebonne,
également, et, en plus, une alliance objective avec le Parti
Égalité et mon collègue de Jacques-Cartier. Une
«alliance objective», comme on disait dans les bons manuels. Ha,
ha, ha! Et même, donc, mon collègue de Jacques-Cartier a
également exprimé des arguments en faveur d'une telle
représentation majoritaire des enseignants à la Commission des
études. Alors, je pense que je ne les répéterai pas, ils
apparaîtront au Journal des débats.
La Présidente (Mme Hovington): Merci. Mme la ministre. (20
h 10)
Mme Robillard: Mme la Présidente, peut-être
seulement pour spécifier que, si on regarde le projet de loi actuel, qui
est en vigueur au moment où on se parle, où on parle d'une
commission pédagogique à l'ordre... Pas dans le projet de loi qui
a été déposé le 6 avril, dans la loi actuelle sur
les collèges d'enseignement professionnel, où il y a une
commission pédagogique, on spécifie que le conseil
d'administration établit une commission pédagogique dont la
fonction principale est de l'aviser sur l'organisation et le
développement de l'enseignement. Et, au niveau de la composition, cette
règle de la majorité des professeurs n'existe même pas dans
la loi actuelle de la Commission pédagogique. On dit que les membres de
la commission sont nommés par le conseil, mais au moins 3 doivent
être choisis parmi les personnes désignées par les
professeurs du collège. Là, on ne parle pas d'une majorité
de professeurs.
Je pense que, de tous les témoignages qu'on a reçus en
commission parlementaire, certains collèges sont venus nous parler de
l'expérience qu'ils vivent au sein des commissions pédagogiques
à l'heure actuelle, et certaines de ces expériences-là
étaient fort heureuses. On n'a nullement remis en question le fait que
dans la loi actuelle on n'exige pas une majorité de professeurs.
Ça n'a pas été soulevé comme un problème,
à mon point de vue. Et, dans la nouvelle loi déposée le 6
avril, on transforme la Commission pédagogique en Commission des
études pour élargir, même, le mandat de la Commission
pédagogique.
Encore une fois, Mme la Présidente, moi, je vous redis que je
pense que le conseil d'administration est très bien positionné
pour faire les choix en conséquence au niveau de l'organisation de
chacun des collèges. Et c'est dans ce sens-là, d'ailleurs, que
tout au long du projet de loi il y a des éléments de
décentralisation au niveau des responsabilités. C'en est un.
Alors, je ne comprends pas l'insistance qui est apportée par
l'amendement proposé.
La Présidente (Mme Hovington): M. le
député.
M. Brassard: Mme la Présidente, c'est vrai. Je l'ai sous
les yeux, moi, l'article 17 de la loi actuelle, je le connais. Sauf qu'en
pratique, ce qui est arrivé, c'est que par le biais de la
négociation de conventions collectives dans les commissions
pédagogiques une majorité d'enseignants s'est produite. C'est
ça qui est arrivé. C'est ça, la pratique, la
réalité. La réalité, c'est ça. C'est
qu'à la suite de négociations, par le biais des conventions
collectives, on a mis en place des commissions pédagogiques avec une
majorité d'enseignants.
L'amendement que je propose ferait en sorte, justement, que ça
devienne un élément de la loi, et que cette dimension-là
serait soustraite à la négociation et serait soustraite, par
conséquent aussi, aux dispositions des conventions collectives. Ce
serait vraiment une disposition de la loi. Donc, on ne ferait pas une
révolution. Il n'y aurait pas une révolution si terrible que
ça. C'est déjà le cas présentement dans les
commissions
pédagogiques. C'est déjà le cas, une
majorité d'enseignants. C'est une réalité, ça,
quotidienne, dans chacun des cégeps. Alors, ce n'est pas un
bouleversement majeur, là. Sauf qu'au lieu d'en faire un
élément de convention collective on en fait un
élément de la loi. Et ça me semble mieux placé dans
la loi que dans une convention collective, ce principe de la
représentation majoritaire des enseignants. Voilà!
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement proposé par M. le
député de Lac-Saint-Jean? Alors, est-ce que l'ajout d'amendement
je vais l'appeler comme ça proposé par le
député de Lac-Saint-Jean est adopté?
M. Brassard: Je demanderais un vote, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, nous allons faire un
vote nominal sur l'amendement proposé par le député de
Lac-Saint-Jean, qui se lit comme suit: Ajouter le dernier alinéa suivant
dans l'article 17, proposé par l'article 7: «La Commission
comprend une majorité d'enseignants.» Alors, que l'on mette cet
amendement au vote.
Le Secrétaire: M. Brassard (Lac-Saint-Jean)?
M. Brassard: Pour.
Le Secrétaire: Mme la ministre?
Mme Robillard: Contre.
Le Secrétaire: Mme Boucher Bacon (Bourget)?
Mme Boucher Bacon: Contre.
Le Secrétaire: M. Tremblay (Rimouski)?
M. Tremblay (Rimouski): Contre.
Le Secrétaire: M. Gauvin (Montmagny-L'Islet)?
M. Gauvin: Contre.
Le Secrétaire: Mme Hovington (Matane)?
La Présidente (Mme Hovington): Contre.
Le Secrétaire: M. Cameron (Jacques-Cartier)?
M. Cameron: Pour.
Le Secrétaire: pour: 2 contre: 5
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'amendement est
donc rejeté.
Nous allons appeler l'article... Est-ce que l'article 17, tel
qu'amendé... C'est-à-dire l'article 7, parce que nous avons 17,
17.01, 17.02. Alors, de quelle façon voulez-vous que l'on procède
dans l'adoption?
M. Brassard: On peut procéder par l'adoption de 17, 17.01,
17.02, un peu comme ça.
La Présidente (Mme Hovington): Donc, les amendements sont
déjà adoptés pour le 17?
M. Brassard: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): On peut passer
déjà au 17.01 et on adoptera le tout en dernier.
M. Brassard: Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Hovington): D'accord. Alors, j'appelle
l'article 17.01 de l'article 7.
Mme Robillard: Alors, Mme la Présidente, le 17.01 est
très clair. Il s'agit d'indiquer la mission, le mandat principal de la
Commission des études qui a pour fonction de conseiller le conseil sur
toute question concernant les programmes d'études dispensés par
le collège et l'évaluation des apprentissages, y compris la
sanction des études.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Oui, M. le Président. J'aurais des
explications à demander concernant l'article 17.01, et plus
particulièrement la dernière partie de cet article. Lorsqu'on dit
«de conseiller le conseil sur toute question concernant les programmes
d'études dispensés par le collège et l'évaluation
des apprentissages, y compris les procédures de sanction des
études», cette partie de l'article, est-ce que ça signifie,
est-ce que c'est pour faire référence à la
possibilité dont a on déjà parlé dans la loi, le
projet de loi 83, la possibilité qu'on puisse autoriser un cégep
à décerner les diplômes? Est-ce que c'est ça que
ça veut dire «y compris les procédures de sanction des
études»? Est-ce que ça inclut le pouvoir potentiel,
possible, de décerner ses propres diplômes?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Robillard: M. le Président, non, ça ne fait pas
référence directement à cette question. Ça fait
plutôt référence à l'obligation qui est faite
maintenant au niveau des collèges d'avoir une politique institutionnelle
d'évaluation des apprentissages, comme actuellement, mais y compris la
sanction des études. On a ajouté, maintenant, cette
obligation-là à l'intérieur des politiques
d'évaluation des apprentissages que les collèges ont, qu'ils
aient une procédure au niveau de la sanction des
études dans le collège même. Comment se fait la
sanction des études dans le collège, ça doit faire partie
de leur politique, et c'est dans ce sens-là que la Commission des
études devra aussi s'y pencher.
M. Brassard: Qu'est-ce que vous comprenez dans «sanction
des études»? Parce que l'élément ultime de la
sanction des études, c'est le diplôme...
Le Président (M. Gauvin): En bout de piste. (20 h 20)
M. Brassard: ...en bout de piste, en bout de compte. La sanction
des études, ça se conclut ou ça se clôture, si vous
voulez, par un diplôme qui est émis par la ministre. C'est un
diplôme d'État. Sauf que la loi 83, si elle est adoptée,
stipule que, suite à une recommandation de la Commission
d'évaluation, la ministre pourrait autoriser un cégep à
décerner ses propres diplômes. Alors, est-ce que ça a
été placé là pour ça ou si la
procédure de sanction des études, ça signifie tout
simplement ou uniquement les examens, les épreuves, les bulletins, bon,
la façon d'attribuer les notes, etc.?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science.
Mme Robillard: Non, M. le Président, c'est 2 questions
distinctes. Quand on regarde le projet du Régime des études,
à l'article 25, il est clairement dit que le collège devra
adopter une politique institutionnelle d'évaluation des apprentissages,
y compris les procédures de sanction des études. Il est vrai que
le diplôme est délivré par la ministre. C'est un
diplôme d'État, mais la ministre le fait sous recommandation du
collège. Alors, comment le collège traite-t-il cette question de
recommander à la ministre d'émettre un diplôme à tel
élève X? C'est ça, la sanction des études. Et c'est
dans ce sens-là qu'on l'a spécifié, ce qui est
très... C'est l'article 25 du projet de Régime des études,
qui est très distinct de l'article 32.
M. Brassard: L'article 32, c'est la section VII, et ça
s'intitule «Sanction des études», dans le projet de
Règlement sur le Régime des études collégiales. La
section VII, c'est «Sanction des études» et ça
commence par 32: «Le ministre décerne le diplôme
d'études collégiales». Donc, c'est clair qu'à ce
moment-là, compte tenu du titre de la section même, la
délivrance du diplôme fait partie du processus de sanction des
études.
Mme Robillard: Alors, M. le Président, je vais demander
à l'auteur de ces lois et de ce projet de Régime des
études...
M. Brassard: D'autre part, avant... S'il vous plaît, Mme la
ministre. Avant, il faudrait aussi avoir les mêmes expressions dans la
loi et dans le Régime, le règlement. Dans le régime
pédagogique, article 25, on parle de «processus de sanction des
études», alors que la loi parle de «procédures de
sanction des études». Il faudrait avoir la même
expression.
Mme Robillard: On corrigera le Régime des
études.
M. Brassard: C'est «procédures» qui
compte?
Mme Robillard: Oui. Alors, M. le Président, je vais
demander à Me Dupont de répondre à la question.
Le Président (M. Gauvin): Me Dupont.
M. Dupont: Lorsqu'on parle de sanction des études, il faut
tenir compte qu'il y a 2 types de sanctions: il y a le diplôme
d'études collégiales et l'attestation d'études
collégiales. Alors, ici, évidemment, lorsqu'on parle de
l'obligation pour le collège d'adopter une politique de sanction des
études, ça couvre aussi la délivrance de l'attestation
d'études collégiales. Quant au diplôme d'études
collégiales, il est vrai que c'est d'abord le ministre qui
décerne le diplôme, mais sur la recommandation du collège.
Ici, on vise le processus ou la procédure selon laquelle le
collège va élaborer sa recommandation et fonder sa recommandation
au ministre pour que le ministre délivre le diplôme
d'études collégiales.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Bien, oui, si c'est ça
l'interprétation... Enfin, l'interprétation... Si je vous
comprends bien, «procédures de sanction des études»,
ça comprend, entre autres, par exemple, l'imposition d'une
épreuve synthèse, tel qu'on le voit dans 25. Ça, c'est un
élément de la procédure de sanction des études.
Le Président (M. Gauvin): Me Dupont.
M. Brassard: L'imposition d'une épreuve synthèse
propre à chaque programme, est-ce que ça fait partie du processus
de sanction des études?
M. Dupont: Ça, c'est une règle relative à
l'évaluation des apprentissages de l'élève et une
condition de délivrance du diplôme d'études. Et les
procédures de sanction des études, c'est l'ensemble des
règles que va adopter le collège quant à la gestion de sa
recommandation au ministre pour la délivrance du diplôme
d'études collégiales, d'une part, et l'ensemble des règles
de la gestion de ses propres actions de délivrance de l'attes-tion
d'études collégiales.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Dans 32, on dit: «Le ministre ~ ou la ministre
peut déléguer à un collège, aux
conditions
qu'il détermine, tout ou partie de sa responsabilité
prévue au premier alinéa.» Il s'agit de décerner les
diplômes d'études. Et c'est sous le titre: «Sanction des
études». Bon. Enfin...
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète le débat à l'article 17.01?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce qu'on adopte?
M. Brassard: Non, on adoptera...
Le Président (M. Gauvin): On a choisi de l'adopter
à la fin?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Donc, j'appelle l'article 17.02.
Mme la ministre.
Mme Robillard: Oui. Alors, à 17.02, M. le
Président, ce sont les sujets pour lesquels, obligatoirement, le conseil
d'administration doit consulter la Commission des études. Alors, on y
voit les projets de politique institutionnelle, l'évaluation des
apprentissages, les politiques d'évaluation relatives aux programmes,
les projets de programmes comme tels, le choix des activités
d'apprentissage et tout autre projet de règlement régissant
l'admission et l'inscription des étudiants. Alors, sur tous ces
sujets-là, le conseil d'administration se devra de consulter la
Commission des études.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Oui. Je pense que c'est clair, sauf qu'il y a des
organismes, entre autres la FNEEQ et la CSN qui demandaient à ce
qu'apparaisse un «notamment» de façon à ne pas
limiter les matières de la compétence de la Commission des
études: «Doivent être» ou «Doivent notamment
être soumis à la Commission, avant leur discussion par le
conseil», etc., a, b et c. Est-ce que ce serait une proposition
acceptable que d'introduire un «notamment», ce qui ferait qu'on
aurait, évidemment, les sujets les plus importants qui devraient
être soumis à la Commission avant la décision, mais le
«notamment» permettrait à la Commission ou au conseil de
demander à la Commission de se prononcer ou de donner son avis sur
d'autres sujets qui pourraient être utiles?
Mme Robillard: Mais, M. le Président, quand on lit
très bien le premier paragraphe: «La Commission des études
doit donner au conseil son avis sur toute question qu'il lui soumet dans les
matières de sa compétence», ça veut dire que la
Commission des études peut, de fait, se prononcer sur toute
question.
M. Brassard: Donc, ça a la valeur de
«notamment».
Mme Robillard: Bien oui!
M. Brassard: Ça a la valeur de
«notamment».
Mme Robillard: Tout à fait, tout à fait. Alors
qu'à l'autre paragraphe, «Doivent être soumis»,
là, ça, c'est une obligation et ça se doit d'être
une liste fermée, à ce moment-là.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
répond à votre questionnement, M. le député de
Lac-Saint-Jean?
(Consultation)
Le Président (M. Gauvin): J'attends, pour donner le temps
au député de Lac-Saint-Jean d'approfondir l'explication.
M. Brassard: Ça va.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'article 17.02 est
adopté. On revient à l'article 7 dans son ensemble, tel
qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
M. Brassard: Sur division, à cause, non pas de 17.02 mais
d'autre chose.
Le Président (M. Gauvin): Adopté sur division. Mme
la ministre, j'appelle l'article 8.
Mme Robillard: L'article 8 est une modification de concordance,
M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Concordance. C'est désormais
«études techniques» qui sera l'expression consacrée.
C'est ce qu'on retrouve dans le projet de régime pédagogique
aussi, «études techniques».
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que...
M. Brassard: Pourquoi, finalement, vous avez décidé
de faire cette substitution? (20 h 30)
Mme Robillard: Dans le fond, comme vous le voyez, tout est
concentré sur le programme des études, sur le Régime des
études, sur le directeur des études. Je pense qu'on a voulu
donner, là, à l'ensemble du projet de loi, le même langage.
Dans le fond, il s'agit de programmes d'études au niveau
collégial, des études préuniversitaires ou des
études techniques. Ça nous semblait beaucoup plus...
M. Brassard: Et pour éviter, peut-être, une
certaine confusion avec le niveau secondaire où on parle,
là, d'enseignement professionnel de façon plus
précise?
Mme Robillard: Vous savez, je pense que la confusion, elle est
plus sur la terminologie «formation professionnelle» qu'on utilise
au niveau du secondaire...
M. Brassard: Oui.
Mme Robillard: ...mais, quand on regarde vraiment la
signification des mots «formation professionnelle», il y a de la
formation professionnelle qui se fait au secondaire, il y en a au
collégial et il y en a à l'université aussi. On forme
aussi des professionnels à l'université. Alors, c'est
peut-être plus sur la façon dont on l'appelle au niveau secondaire
qu'il y a une confusion; au niveau des études techniques, je pense que
ça reflète très bien ce qu'on vise dans l'ensemble du
projet de loi.
Le Président (M. Gauvin): Donc... M. Brassard:
Bien. Adopté.
Le Président (M. Gauvin): ...est-ce que l'article 8 est
adopté? L'article 8 est adopté. J'appelle l'article 9. Mme la
ministre.
Centres de transfert de technologie
Mme Robillard: Oui, M. le Président. L'article 9, c'est
pour donner de façon très claire aux collèges le mandat ou
l'autorisation, avec l'accord du ministre, de créer des centres de
transfert de technologie. Les centres spécialisés dont on parle
aujourd'hui, qui existent, il y en a 18 à l'échelle du
Québec, et là on donne une base juridique très claire pour
la création de ces centres-là. C'est l'article 9 qui vise cet
objectif, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Oui. Bien, c'est simplement pour rappeler à
la ministre... Elle le sait sûrement, mais j'aimerais savoir pourquoi
ça n'a pas été retenu. La Fédération des
cégeps souhaitait un article plus élaboré, plus large,
dans son mémoire. Elle aurait souhaité qu'on ajoute, par exemple,
l'élaboration et la réalisation de projets d'innovation
technologique, l'implantation de technologies nouvelles et leur diffusion ainsi
que le développement économique des régions et, le cas
échéant, mettre en oeuvre des activités de formation
afférentes. Donc, un article beaucoup plus large que ce qu'on retrouve
à 17.2. Vous êtes sans doute au courant de ces demandes de la
Fédération.
Mme Robillard: Ah, oui!
M. Brassard: Est-ce qu'on pourrait savoir pourquoi vous n'avez
pas accédé à la demande de la Fédération de
façon à ajouter d'autres activités qui auraient pu
être effectuées par ces centres collégiaux de transfert de
technologie?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Robillard: Alors, M. le Président, ce qu'on fait avec
cet article-là, à l'article 9, dans le fond, c'est qu'on donne la
possibilité aux collèges, avec l'autorisation de la ministre, de
créer un centre de transfert de technologie. Mais pour l'exercice des
attributions qui sont spécifiées à 6.01, à
l'article 2 de la loi, à l'exception, là, de la formation de la
main-d'oeuvre, où, là, on le dit très clairement: de la
recherche appliquée, de l'aide technique à l'entreprise et de
l'information, l'élaboration et la réalisation de projets
d'innovation technologique, l'implantation de technologies nouvelles et leur
diffusion ainsi que le développement de la région. À
l'exception de la formation de la main-d'oeuvre, qui n'est pas visée par
un centre de transfert de technologie, on réfère très
clairement à ça par l'article 9.
M. Brassard: Oui, sauf que l'article 2, 6.01, nous indique les
pouvoirs, les attributions nouvelles du cégep.
Mme Robillard: Oui.
M. Brassard: II peut faire... et contribuer, mais ça ne
fait pas référence directe à ces centres de transfert de
technologie.
Mme Robillard: Bien, c'est-à-dire qu'on le voit par
l'article 9, là, qu'on est en train d'adopter, à 17.2. Alors,
là, on lit, à 17.2: «Un collège peut, avec
l'autorisation du ministre, établir un centre collégial de
transfert [...] dans un domaine particulier, les activités de recherche
appliquée, d'aide technique à l'entreprise et d'information
visées au paragraphe a de l'article 6.01.»
M. Brassard: De cette façon-là, on répond
à la demande de la Fédération?
Mme Robillard: M. Lanoux.
M. Lanoux: Oui. À l'article 17.2, on utilise le
vocabulaire actuellement utilisé pour les centres
spécialisés. Le centre spécialisé a des missions de
recherche appliquée, d'aide technique à l'entreprise et
d'information. Lorsqu'on parle d'activités de recherche appliquée
et d'aide technique à l'entreprise, ça couvre
inévitablement la réalisation de projets d'innovation
technologique, de l'implantation de technologies nouvelles à leur
diffusion, parce que c'est ça qui est dans leur mission, par le biais de
la recherche appliquée et de l'aide technique à l'entreprise.
Tout ce qui est repris, dans 17.2, c'est la mission actuelle, telle qu'elle est
connue, telle qu'elle est définie. Et elle inclut
inévitablement...
Mme Robillard: L'article 6.01.
M. Lanoux: ...ce qui est à 6.01. Et tous les
collèges, sans être des centres spécialisés...
Mme Robillard: Peuvent aussi...
M. Lanoux: ...vont faire des activités en vertu de
6.01.
Mme Robillard: Même s'ils n'ont pas de centre de transfert
de technologie.
M. Brassard: Oui, oui. Bien sûr. Bien sûr.
Très bien.
M. Lanoux: Voilà.
Le Président (M. Gauvin): Donc, L'article 9 est
adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Gauvin): L'article 9 étant
adopté, j'appelle l'article 10. Mme la ministre.
Réglementation
Mme Robillard: II y a un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Oui, un amendement à
l'article... Merci. Un amendement à l'article 10. Est-ce que vous
souhaitez que je présente l'amendement?
Mme Robillard: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Donc, au nom de Mme la ministre,
l'amendement à l'article 10 se lit comme suit: Dans l'article 18 de la
Loi sur les collèges d'enseignement général et
professionnel, proposé par l'article 10: 1° insérer, dans le
paragraphe e du troisième alinéa et après le mot
«détermine», les mots «et après recommandation
de la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial»;
2° insérer, après le troisième alinéa, le
suivant: «Tout projet de règlement visé par le
présent article est soumis à l'examen du Conseil supérieur
de l'éducation.»
Mme la ministre, est-ce que vous avez des choses à ajouter
à ce... Excusez-moi.
Mme Robillard: Oui, oui. Ça va, M. le Président.
Mais, dans le fond, les amendements qui sont apportés à l'article
10 viennent spécifier certains éléments de l'article 18,
comme on le voit, de la loi actuelle. L'ensemble de l'article 10 qui est dans
notre projet de loi 90, c'est pour établir les bases juridiques de
notre
Régime des études. Alors, c'est là qu'on voit tous
les éléments que peut comprendre le Régime des
études. Les bases juridiques sont établies par l'article 10 de
notre projet de loi 82.
Les amendements qu'on vient apporter à cet article-là, M.
le Président, le premier élément, c'est pour reprendre un
article qu'on avait abrogé dans la loi 83, on s'en souviendra. Alors, le
premier élément est pour ramener cet article-là, et c'est
là que vous voyez arriver d'insérer, dans le paragraphe e du
troisième alinéa et après le mot
«détermine», les mots «et après recommandation
de la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial».
Donc, on revient avec cet article-là. C'était l'article 26 du
projet de loi 83, on s'en souviendra. Et, dans le deuxièmement, c'est
pour obliger tout projet du Règlement du Régime des études
collégiales à être soumis à l'examen du Conseil
supérieur de l'éducation. C'est l'ensemble de 26, ça.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean. (20 h 40)
M. Brassard: Oui, bien, c'est sûr qu'on regardera ça
paragraphe par paragraphe, mais je pense que c'est l'occasion, étant
donné qu'on a devant nous, à cet article-là, comme le
disait la ministre, les fondements, les assises légales du régime
pédagogique. Je pense qu'on se retrouve là au coeur des
propositions de renouveau. Les éléments essentiels des
propositions de renouveau ne se retrouvent pas nécessairement dans la
loi, elles se retrouvent dans le régime pédagogique.
Malheureusement, c'est la loi qui est adoptée par l'Assemblée
nationale et c'est la loi qui est étudiée article par article. Le
régime pédagogique est de l'ordre réglementaire et, donc,
par conséquent, c'est adopté uniquement par le Conseil des
ministres. Alors, la commission parlementaire ne peut pas y proposer
d'amendements ou de modifications. On ne peut pas y toucher. On peut
peut-être en parler, mais on ne peut pas y toucher. Il reste quand
même que c'est l'occasion de dire qu'on est arrivé au coeur de
l'énoncé d'orientation du gouvernement. Ça
n'apparaît pas dans la loi, mais ce sont là les assises
légales de ce qui va constituer, si c'est adopté par le Conseil
des ministres, par le gouvernement, ce qu'on appelle le renouveau
collégial, c'est-à-dire le régime pédagogique.
Et on me permettra, encore une fois, d'aborder cette question-là,
et surtout de parler un peu de formation générale commune parce
que, lors des audiences particulières, ça a été un
sujet majeur que tous les intervenants ont touché, la formation
générale commune et la répartition en 3 blocs que propose
la ministre dans le projet de régime pédagogique. Et,
là-dessus, je sais bien qu'on ne peut pas y toucher, je sais bien qu'on
ne peut pas proposer d'amendements au régime pédagogique, mais on
peut au moins s'informer. Et comme il y a eu pas mal d'intervenants qui sont
venus manifester leur opposition à certains éléments de
l'agencement des blocs, tel que proposé dans le projet de
régime
pédagogique, en particulier concernant la réduction des
cours de philosophie, la réduction des cours d'éducation
physique, on connaît la position des intervenants à ce
sujet-là. Il y en a plusieurs qui ne sont pas d'accord avec ce que
propose la ministre dans son jeu de blocs.
La question que je pose, même si ça ne fait pas partie de
la loi: Suite aux audiences particulières, suite aux témoignages
des intervenants en commission parlementaire, est-ce que la ministre s'en tient
formellement à sa proposition originale ou est-ce qu'elle a
été ébranlée, est-ce qu'elle compte apporter des
modifications à son agencement des 3 blocs? Est-ce qu'elle a
été convaincue qu'elle faisait fausse route en ce qui a trait
à l'éducation physique, en ce qui a trait à la
philosophie? Est-ce que le jeu de blocs qu'on retrouve aux articles 5 et
suivants dans le projet de régime pédagogique demeure
inchangé? Est-ce que les revendications de 2 des principaux acteurs de
l'enseignement collégial, en l'occurrence les enseignants et les
étudiants, est-ce que ces revendications-là ont été
entendues en matière de formation générale commune ou
est-ce qu'elle peut nous annoncer aujourd'hui des changements? Ou est-ce
qu'elle nous annonce aujourd'hui que ce qu'on retrouve là, dans le
projet, ça va rester comme tel? Parce que c'est le moment de
l'apprendre. Encore une fois, même si je sais bien que ça ne fait
pas partie formellement du projet de loi mais on parle de régime
pédagogique, là c'est peut-être mieux de savoir si
ce projet-là, à ce chapitre-là, demeure tel qu'on le
retrouve dans le projet.
Le Président (M. Gauvin): Mme la minfstre, avez-vous des
commentaires aux remarques du député de Lac-Saint-Jean?
Mme Robillard: M. le Président, ce que je peux dire au
député de Lac-Saint-Jean, c'est que, comme on le voit, on a
étudié le projet de loi sur la Commission d'évaluation, le
projet de loi 83, et j'ai déposé des amendements au fur et
à mesure de ce projet de loi en réponse à plusieurs des
préoccupations qui avaient été soulevées lors des
audiences. De la même façon, dans le projet de loi 82, on apporte
des amendements suite aussi à des propositions qui ont été
faites.
Quant au Régime des études collégiales, à ce
stade-ci, M. le Président, je ne peux pas faire état des
amendements possibles dans le Régime des études parce que les
analyses ne sont pas complétées, mais je peux vous dire que,
suite à certaines suggestions qui nous ont été faites en
commission parlementaire, nous sommes à regarder certains
scénarios. Mais les analyses ne sont pas complètes au niveau,
donc, de ces amendements possibles. Donc, en date d'aujourd'hui, M. le
Président, ça me serait très difficile de dire aux membres
de la commission dans quel sens on va apporter des amendements au projet du
Régime des études, les analyses ne sont point
terminées.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean, avez-vous d'autres commentaires?
M. Brassard: Oui, j'ai des questions, surtout,
évidemment.
Le Président (M. Gauvin): Oui, oui.
M. Brassard: D'abord, ce projet de Règlement sur le
Régime des études collégiales, il est
prépublié. La prépublication a été
faite?
Mme Robillard: Oui.
M. Brassard: À quelle date ça a été
fait?
Mme Robillard: Le 14 avril.
M. Brassard: Le 14 avril. Le délai prévu dans le
processus?
Mme Robillard: Quarante-cinq jours.
M. Brassard: Quarante-cinq jours. Ce qui veut dire que les 45
jours prennent fin quand? Bientôt?
Mme Robillard: Le 29 mai.
M. Brassard: II est terminé. Le délai de 45 jours
est terminé. Ce qui signifie, par conséquent, que, là,
vous êtes en mesure, vous pourriez présenter au Conseil des
ministres un projet de règlement définitif. Bon. Alors,
là, vous nous dites que vous êtes en train, suite aux audiences
particulières, de procéder à un certain nombre
d'études. Vous faites des études sur quoi, concernant quoi, et
sous quelle dimension? Des études concernant la formation
générale commune? Est-ce que ce sont des études concernant
la formation générale commune?
Mme Robillard: Différentes suggestions nous ont
été faites, M. le Président, au niveau de...
M. Brassard: Quelques exemples, afin d'être plus claire,
plus précise.
Mme Robillard: ...la commission parlementaire. Nous sommes en
train de regarder ça présentement. Ça touche
nécessairement la formation générale, étant
donné qu'il y a eu des suggestions nombreuses qui ont été
faites à ce sujet-là. On se rappellera qu'au niveau de la
formation préuniversitaire et des études techniques il y a eu, je
pense, beaucoup de satisfaction sur les orientations, mais, étant
donné que le programme de formation générale en tant que
tel ou la partie de la formation générale est très
détaillée dans le Régime des études, il y a eu
beaucoup de recommandations, et nous sommes en train d'étudier certains
scénarios présentement.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean, oui.
M. Brassard: Des scénarios qui porteraient sur
l'agencement des disciplines et le temps consacré à ces
disciplines, le nombre de cours, le nombres d'unités, la
pondération des cours? Ça porterait là-dessus?
Mme Robillard: On se rappellera qu'au niveau de la commission
parlementaire il a été question à la fois du nombre de
cours et de la pondération des cours; et, donc, on regarde ces 2
éléments présentement.
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Brassard: Et votre, comment dire, votre planification ou votre
programmation dans le temps, c'est quoi? Étant donné que vous
avez maintenant la possibilité de présenter un projet de
règlement, les 45 jours étant écoulés, vous comptez
compléter ce processus et vous présenter devant le Conseil des
ministres avec un projet définitif quand?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Robillard: II n'y a pas d'échéancier
particulier d'arrêté, M. le Président, au niveau de la
présentation au niveau du Conseil des ministres, mais j'aimerais bien
que ce Règlement du Régime des études entre en vigueur...
Quand on le regarde, le Régime des études, on indiquait au
dernier article, à l'article 36: «Le présent
règlement entre en vigueur le 1er juillet 1993.» C'est comme
très rapide...
M. Brassard: Ambitieux.
Mme Robillard: ...étant donné que nous sommes
rendus déjà au mois de juin. Alors, je pense qu'on peut viser que
le Règlement entrerait en vigueur quelque part à la mi-août
1993. Et, donc, d'ici ce temps-là, je devrai faire mes recommandations
au Conseil des ministres.
Le Président (M. Gauvin): M. le député.
M. Brassard: Oui, simplement pour dire qu'on a très peu
d'information et, au fond, ce qu'on nous demande, c'est de donner un
chèque en blanc au gouvernement quant au nouveau régime
pédagogique qui va régir l'enseignement collégial. C'est
un peu regrettable qu'on ne soit pas en mesure de nous informer davantage sur
cette question cruciale et centrale. Au fond, c'est ça, le coeur du
renouveau. C'est ça. (20 h 50)
II y a bien des questions qui demeurent en suspens. Entre autres, le
bloc, le fameux bloc de cours adaptés, comment ça va fonctionner,
tout ça? Les cours adaptés aux programmes, ça va
fonctionner comment?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Robillard: M. le Président, je comprends que le projet
de Règlement, il n'est pas dans la loi, n'est-ce pas, c'est un projet de
règlement. Bon, ce qu'on me dit, c'est que c'est dommage qu'on ne puisse
pas en discuter. Écoutez, je pense que c'est très clair, autant
au niveau de l'ordre primaire, que secondaire, que collégial, les
régimes pédagogiques sont des règlements du gouvernement.
C'est la même chose au primaire et au secondaire par rapport à la
Loi sur l'instruction publique. Ça a toujours été le cas
au plan collégial depuis 25 ans, même si on vécu une
période de transition pendant longtemps. Quand il a été
adopté, ça a été sous forme de règlement du
gouvernement. C'est encore le cas ici. Si nous avions été
prêts à ce stade-ci, M. le Président, j'aurais pu le
partager avec les membres de la commission, mais on n'est pas rendus à
l'étape décisionnelle dans le projet du Régime des
études.
Alors, malheureusement, je ne peux pas informer les membres de la
commission. Étape par étape, là, on est à
l'adoption des projets de loi; et pour le Régime des études, ce
que je peux dire aux membres de la commission, c'est qu'on étudie
différents scénarios présentement.
Le Président (M. Gauvin): M. le député,
j'aurais une question de la part du député de Jacques-Cartier. M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Cameron: Merci, M. le Président. Once more, I am
completely in accord with the deputy of Lac-Saint-Jean, that is to say I
understand there must be a distinction between a law and a regulation, but, in
this particular case, surely one of the main reasons we are having a new law
and we are having these extended discussions is because of a fundamental change
the Minister is proposing in many aspects of the cégep system. Now,
there may be some good aspects of that change, but there are certainly many
that we can dispute and where we have heard objections from our academic
colleagues, from various other people in the Québec society, and so on.
We are put in a rather difficult position if the regulations are so general
that, in fact, we cannot really say anything, necessarily, in objection to
them, and we are provided with the detailed consequences of the regulations
that are exactly what we are worried about in terms of what is going to happen
to courses, and so on.
I am glad to hear that studies are continuing, and I will be very glad
to find out exactly what these studies produce. But it seems to me that
whenever this comes out, surely at some point it is our obligation, all of us,
as parlementarians, to deal directly with the questions which will most affect
the cégep. Whether it is in the commission or whether it is in the
National Assembly, or whether it is in a direct discussion with the Minister,
we cannot simply pass it by merely by saying: The regulations are
satisfactory.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre, avez-vous, au
questionnement du député de Jacques-Cartier, des
réactions, des commentaires, des réponses?
Mme Robillard: Écoutez, M. le Président, je pense
qu'on fait ça de façon régulière au niveau de nos
études de projets de loi. On est ici pour adopter un projet de loi.
Quand il y a des règlements qui accompagnent un projet de loi,
très souvent, on va déposer des projets de règlement aux
membres de la commission pour qu'ils sachent c'est quoi, les intentions
gouvernementales derrière le règlement, même avant qu'il ne
soit adopté officiellement par le gouvernement.
Dans ce% cas-ci, il s'agit du Règlement sur le
Régime des études. Non seulement on l'a déposé aux
membres de la commission mais on l'a prépublié dans la Gazette
officielle, pour dire: Voici les intentions gouvernementales. Alors, je
pense que ça a été fait de façon très claire
et très transparente. L'autre étape, ce sera l'adoption finale
par le gouvernement. On n'est pas encore rendu à cette
étape-là.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète, M. le député de Jacques-Cartier?
M. Cameron: Oui.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Dans la même foulée que le
député de Jacques-Cartier, écoutez, quand on regarde ce
qui s'est passé sur la place publique et dans le débat public
autour de cette question-là depuis que l'énoncé de
politique est connu, ça a tourné autour de quoi, la discussion,
le débat, la controverse, les résistances, les réticences?
Ça a tourné autour du régime pédagogique, de la
proposition de régime pédagogique. La composition du conseil
d'administration? Très peu. La composition de la Commission des
études? Un peu, mais ce n'était pas vraiment au coeur du
débat. Qu'est-ce qui était au coeur du débat?
C'était la proposition que l'on retrouvait dans le projet de
Règlement concernant la formation générale. C'était
ça qui était au coeur du débat. Les cours de philosophie,
l'éducation physique, l'ajout de cours de langue seconde obligatoire
dans les cégeps, le bloc de cours adaptés, comment ça va
s'adapter, c'était ça qui était au coeur des
débats. Et de quoi sont venus nous parler les intervenants? Ils sont
venus nous parler de ça. Par incidence, il y avait un paragraphe sur la
composition de la Commission des études et une couple de paragraphes sur
la composition du conseil d'administration, mais c'était ça qui
intéressait le monde et c'était ça qui était
l'objet du débat public.
Une voix: Les conditions d'accès.
M. Brassard: Oui, les conditions d'accès, on les verra
également. C'est important. Et là on arrive en commission
parlementaire, et il me semble qu'on devrait être en mesure d'être
mieux informés. Je trouve la ministre extrêmement peu loquace,
très muette sur tout ce qui a été dit là-dessus.
Qu'est-ce qui arrive avec les cours de philosophie, par exemple? Est-ce qu'elle
a été persuadée, convaincue que ce n'était pas
opportun de les réduire? La même chose pour les cours
d'éducation physique. C'était là-dessus que ça
portait, et la discussion dans les cégeps, c'était
là-dessus. C'était surtout là-dessus. Et là on
arrive et, pas d'information. On étudie. On regarde ça. Pas de
décision. C'est vraiment non seulement regrettable mais passablement
inacceptable, compte tenu du débat qui a eu lieu, qu'on n'en sache pas
plus actuellement. Je comprends que c'est un règlement, mais, comme
c'est un projet de règlement qui est justement prépublié,
le délai est passé, je pense que c'est évident qu'on
devrait être en mesure aujourd'hui, au moment de l'étude de la
loi, l'étude détaillée, on devrait être en mesure
d'en savoir plus sur ce qu'il advient de la proposition ministérielle en
matière de formation générale. Est-ce qu'elle se cantonne
là-dessus? Est-ce qu'elle s'assoit là-dessus et ne bouge pas, ne
change rien ou si, vraiment, il y a des changements qui vont avoir lieu sur les
points majeurs de discussion: philosophie, éducation physique, langue
seconde, blocs de cours adaptés? C'est le coeur du renouveau, et on
n'est pas informé. On ne sait pas où on s'en va. On ne sait pas
si les revendications, les réclamations des groupes, les propositions
aussi des groupes, vont être agréées par la ministre et le
gouvernement. C'est pour le moins inusité.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre, aux
interrogations du député de Lac-Saint-Jean, toujours à
l'article 10.
Mme Robillard: Ça n'est pas inusité, M. le
Président, que le règlement final adopté par un
gouvernement ne soit pas étudié article par article en commission
parlementaire à l'occasion d'un projet de loi. Ce qu'on fait
habituellement, c'est que le projet de règlement est
présenté. Dans ce cas-ci, on a un projet de règlement qui
a été même prépublié. La
prépublication vient de se terminer il y a à peine quelques
jours, le 29 mai. Si, 3 ou 4 jours plus tard, j'arrivais avec les conclusions,
déjà, qu'est-ce qu'on me dirait? Je sais très bien... (21
heures)
M. Brassard: Que vous réfléchissez vite...
Mme Robillard: Oui.
M. Brassard: ...et avec diligence.
Mme Robillard: Oui? Alors, je sais très bien ce qu'on me
dirait, M. le Président.
M. Brassard: Que c'est parce que vous...
Mme Robillard: II y a eu des propositions de faites en commission
parlementaire, et nous sommes en train de les étudier
présentement, M. le Président. Alors, je ne suis pas rendue au
stade de faire des annonces concernant le Régime des études
collégiales.
Le Président (M. Gauvin): Oui, Mme la
députée de Ter rebonne.
Mme Caron: Oui, M. le Président. Non, ce n'est pas
inusité de ne pas étudier les règlements, c'est bien
évident, sauf que toute la commission parlementaire qui s'est tenue en
novembre et décembre, tous les intervenants, les médias, tout le
monde est venu faire des propositions parce que la ministre avait
déjà fait part, même si ce n'était pas dans son
projet de règlement, de certaines intentions. Donc, déjà,
en novembre, décembre, les intervenants sont venus parler de cette
formation générale là. Suite au dépôt du
projet de règlement, partout on en a amplement parlé. Et en
commission parlementaire, par la suite, là aussi, tous les
mémoires sont venus reparler de cette formation générale.
Alors, je pense que personne ne pourrait accuser la ministre de
réfléchir trop vite suite à la finale du 29 mai puisque ce
so'nt des sujets dont on parle et dont tous les intervenants ont parlé
depuis le mois de novembre. Ce n'est quand même pas une réflexion
récente. Ce n'est pas une réflexion qui a commencé
à la fin de la législation du 29 mai, c'est une réflexion
qui a commencé, pour notre commission parlementaire, en novembre. Et,
pour la ministre, la réflexion était déjà
commencée bien avant puisqu'elle avait déjà laissé
certaines perspectives.
Alors, je pense que, si on ne sait pas ce qui se retrouve par rapport
à cette formation générale là, c'est évident
qu'on ne sait absolument pas ce qu'on retrouve dans la réforme du
réseau collégial. Ça, ça m'apparaît
très clair. Et j'avoue qu'on a été extrêmement sages
de voter contre le projet de loi puisqu'il n'y avait même pas et qu'on
n'aura même pas de réponse ici sur les changements importants que
la ministre entend faire.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre, pas de
commentaires? Est-ce que ça complète l'argumentation? M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Une dernière tentative, peut-être,
mais, au moins, il y a peut-être un élément de
réponse qu'elle pourrait nous donner concernant les cours
adaptés, le fameux bloc des cours adaptés aux programmes, le
deuxième bloc. Pour que ça marche, ça, ça suppose
des groupes homogènes stables.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
M. Brassard: Comment ça va fonctionner, les cours
adaptés?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre, avez-vous des
informations à ajouter?
Mme Robillard: M. le Président, je vais demander au
sous-ministre à l'enseignement collégial de faire état des
réflexions à l'heure actuelle sur ce bloc de programmes, prenant
en considération que les décisions gouvernementales finales ne
sont pas prises.
Le Président (M. Gauvin): M. le sous-ministre.
M. Lanoux: Si je comprends bien, vous parlez du point 8 du
Régime?
M. Brassard: Oui.
M. Lanoux: C'est la composante de formation
générale particulière?
M. Brassard: Particulière à un programme.
M. Lanoux: Bon. Écoutez, là-dessus, je ne pense pas
qu'il faut croire qu'il y aurait un cours de langue d'enseignement et de
littérature spécifique à chacun des 135 programmes
techniques. Je ne pense pas qu'il faut envisager ça comme ça. Il
faudrait, me semble-t-il, plutôt penser à des cours de langue
d'enseignement et de littérature pour des familles de programmes. En
techniques administratives, fort probablement qu'il y aurait un cours mieux
adapté que celui qu'on pourrait donner en techniques physiques ou en
techniques de la santé. Si vous voulez, la réflexion, telle
qu'elle se fait, elle se fait à ce niveau-là. Donc, c'est une
adaptation, mais pas une adaptation pointue à un programme.
Je vous dirai, par exemple, langue d'enseignement et littérature,
en hygiène dentaire, est-ce qu'il devrait être très
différent de celui en inhalothérapie ou en techniques de
laboratoire médical? Il devrait y avoir des choses, des ressemblances.
Je pense que la même chose est aussi valable pour ce qui regarde les
langues secondes. Si on pense à la philosophie, ou
«Humanities», dans ce corpus de formation générale
particulière, il avait été question d'un cours
d'éthique, faisant bien attention de ne pas aller jusqu'à la
déontologie; ce n'était pas les intentions. Mais je pense que
l'éthique, par exemple, en diététique, un cours
d'éthique adapté pour des étudiantes et des
étudiants en techniques de diététique, ça ne doit
pas être tout à fait la même chose qu'un cours
d'éthique en secrétariat. Il doit y avoir des adaptations.
Alors, quand on pense au point 8, à la composante de la formation
générale particulière, les réflexions sont de cet
ordre-là. Donc, c'est une adaptation, mais pas à chaque
programme, parce que ce n'est pas possible. On aurait 135 cours de langue
d'enseignement et de littérature pour chaque programme technique. Je
pense que ce n'est pas possible, alors on pense à ça. Et, par
rapport à l'éthique, si ça devait demeurer cet
objectif-là, elle serait elle aussi adaptée par famille.
Mme Robillard: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Gauvin): Oui, Mme la ministre.
Mme Robillard: ...toujours sous réserve qu'on laisse dans
ce bloc-là les cours qui sont indiqués dans le Régime des
études et toujours sous réserve aussi que, quand on
déterminera le contenu des cours, ça se fera
en collaboration avec les intervenants des collèges; ça ne
se fera pas uniquement avec les professionnels de mon ministère. Alors,
vous voyez, il y a encore des étapes à franchir pour
répondre de façon très pointue à toutes les
préoccupations du député de Lac-Saint-Jean.
Le Président (M. Gauvin): J'aimerais, à ce
moment-ci, inviter les membres de la commission à débattre
l'amendement, tel que présenté, parce que nous avions un
amendement présenté à l'article 10.
M. Brassard: J'en conviens, M. le Président. Le
Président (M. Gauvin): Ça va.
M. Brassard: II est question du Régime des études
collégiales, alors on peut discuter du projet de Régime des
études collégiales. Ça me semble tout à fait
pertinent et approprié.
Le Président (M. Gauvin): Je le conçois, M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Juste là-dessus, les cours de formation
générale particulière à un programme, ce que nous
dit le sous-ministre est intéressant mais, en même temps,
ça nous indique qu'ils ne sont pas très avancés dans leur
réflexion. Il y a des pistes, certaines idées là-dessus,
mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Par exemple, en
langue seconde, les cours de langue seconde en formation générale
particulière, on sait très bien que le niveau de connaissance et
le niveau de maîtrise va être très variable, aussi bien pour
ce qui est du français dans les cégeps anglophones que pour ce
qui est de l'anglais dans les cégeps francophones. Comment on va
fonctionner avec les groupes? Est-ce qu'on va tenir compte de leur niveau de
maîtrise, de compétence linguistique? Et, après ça,
une fois qu'on aura déterminé les niveaux de compétence,
comment on va les adapter et les regrouper? Enfin, j'ai nettement l'impression
qu'on n'est pas sorti de l'auberge. C'est pour ça que l'idée de
la CEQ m'apparaît encore davantage pertinente, c'est-à-dire un
moratoire là-dessus et faire une véritable réflexion en
incluant tous les ordres d'enseignement pour en arriver à quelque chose
de cohérent, ce qui ne serait ni scandaleux ni une manoeuvre de
diversion. Ce serait plutôt une décision responsable que de suivre
cette idée tout à fait pertinente de la CEQ. Bien. (21 h 10)
Le Président (M. Gauvin): Donc, M. le député
de Lac-Saint-Jean, l'amendement visait l'article 18, l'article 10. Est-ce qu'on
passe, avant d'adopter l'amendement, à l'article 18.01? Donc, on me
suggère d'adopter l'amendement.
M. Brassard: L'amendement à l'article 10? Le
Président (M. Gauvin): À l'article 10.
M. Brassard: Bien, c'est un amendement intéressant,
surtout le deuxième, là. C'est le moins qu'on puisse faire, que
tout projet de règlement soit soumis à l'examen du Conseil
supérieur de l'éducation. Ça m'apparaît on ne peut
plus pertinent.
Le Président (M. Gauvin): Oui. Donc, est-ce que je
considère que l'amendement est adopté?
M. Brassard: Sauf que, dans... (Consultation)
M. Brassard: ...e, ça prévoit que «le
ministre peut déléguer à un collège, aux conditions
qu'il détermine, tout ou partie de sa responsabilité en
matière de sanction des études prévue par le
régime». Et on ajoute «et après recommandation de la
Commission c'est ça d'évaluation de l'enseignement
collégial», ce qui avait déjà été
prévu dans le projet de loi 83. Bien, là, c'est évident
que la responsabilité en matière de sanction, tout ou partie,
là, ça concerne les diplômes. Et, donc, ça peut
vouloir dire que certains cégeps vont avoir le privilège de
décerner leur propre diplôme et d'autres pas.
Encore une fois, même s'il y a cet amendement qui ne fait
qu'établir la concordance avec le projet de loi 83, c'est clair que,
nous, on n'est pas d'accord avec cette façon de voir et avec cette
orientation, parce que ça nous apparaît un élément
perturbateur du réseau et, d'autre part, ça introduit une
compétition que nous jugeons, quant à nous, malsaine entre les
cégeps. Et ça risque d'en arriver à l'établissement
d'un tableau d'honneur des cégeps, avec des conséquences qui ne
seraient pas très, très agréables pour les
étudiants.
Les étudiants nous faisaient remarquer qu'après leurs
études, quand ils vont se présenter devant des entreprises pour
obtenir un emploi et qu'ils vont présenter leur diplôme...
Qu'est-ce que vous pensez que l'entreprise va faire? Qu'est-ce que vous pensez
qu'elle va faire? Elle va ouvrir le tiroir, elle va aller chercher la liste des
cégeps puis elle va vérifier si l'étudiant a obtenu un
diplôme d'un cégep qui a eu l'autorisation de le décerner,
et, donc, qui est bien coté. Si c'est le cas contraire, bien, c'est
clair que l'étudiant, à ce moment-là, ses chances
d'obtenir l'emploi vont être réduites. Donc, après les
études collégiales, ça risque d'avoir des effets
néfastes sur l'obtention d'un emploi pour les étudiants que cette
possibilité d'autoriser certains cégeps à décerner
eux-mêmes leurs diplômes.
Et, à ce sujet-là, c'est clair qu'on ne peut pas, nous,
accepter une telle orientation. C'est contraire à l'esprit d'un
véritable réseau. Les diplômes d'études
collégiales devraient demeurer des diplômes d'État,
être décernés par la ministre pour l'ensemble du
réseau, de façon à éviter des situations qui
pourraient être dommageables pour des étudiants selon qu'ils
proviennent, qu'ils ont complété leurs études dans tel ou
tel cégep. Parce que, qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas,
les entreprises vont s'empresser d'avoir, ceux qui vont s'occuper de
l'embauche et des ressources humaines, la liste des bons cégeps, en
haut, qui décernent leurs diplômes. Ils vont vérifier. Ah!
cet étudiant-là ne vient pas d'un cégep qui décerne
ses diplômes. Il va aller sous la pile. C'est ça qui va se passer.
Je pense que les étudiants ont raison de craindre cette
éventualité-là et cette réalité-là.
Pour ces raisons, M. le Président, le e, c'est clair qu'on n'est pas
d'accord, d'aucune façon et on n'est pas tout seuls avec
cette disposition.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Robillard: M. le Président, je pense que j'ai eu
l'occasion d'exposer toutes les raisons qui nous amènent à
suggérer cet élément-là à l'intérieur
de l'étude du projet de loi 83 où on retrouvait très
clairement cette possibilité que le collège puisse
décerner le diplôme d'État. Il s'agit toujours d'un
diplôme d'État, mais dont le collège aurait la
responsabilité; il pourrait le décerner lui-même. Donc, une
délégation au collège. Et, par le fait même, c'est
une reconnaissance de la qualité académique de ce qui se passe
dans ce collège-là. C'est très clair. Je pense qu'on ne
doit pas avoir peur de certains incitatifs à l'excellence et à la
qualité académique de nos collèges. Et on le sait tous, en
enseignement supérieur, la maturité académique, entre
guillemets, M. le Président, c'est de décerner ses
diplômes. C'est un peu ce qui se passe à l'ordre d'enseignement
universitaire alors que, ici, dans le contexte du renouveau collégial,
nous avons fait le choix que les collèges appartenaient à l'ordre
d'enseignement collégial.
Il y a plein de processus à l'intérieur du renouveau
collégial qui, justement, rehaussent les exigences au plan
académique dans les collèges, de par leur appartenance au niveau
de l'ordre d'enseignement supérieur et de par leur comparabilité
aussi, au niveau des standards, et non seulement des standards de
qualité au niveau du Québec mais aux niveaux internationaux.
Réalisons-le. Je pense que c'est aussi clair que ça.
Alors, c'est un choix très volontaire qui a été
fait, M. le Président. Je sais que l'Opposition n'est pas en accord avec
ça, mais nous maintenons ce choix.
Le Président (M. Gauvin): Donc, j'appelle... M.
Brassard: M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Oui, M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Une dernière remarque là-dessus. Le
Président (M. Gauvin): Oui.
M. Brassard: C'est bien beau de parler d'excellence et de dire
que les cégeps, les collèges doivent être incités
à aller vers l'excellence et à performer, sauf que, quand on
regarde la réalité du réseau, le constat qu'on doit faire,
c'est que les étudiants, ils ne sont pas placés, à moins
de vivre à Montréal ou à Québec, dans des grands
centres, là où ils ont un choix de plusieurs cégeps, mais,
dans la plupart des régions du Québec, le choix des
étudiants est limité à un seul cégep. C'est
ça, la réalité. Et là, à moins d'avoir de la
fortune et des parents qui ont de la fortune et qui peuvent lui permettre
d'aller s'inscrire ailleurs, dans ce qu'on considérerait comme un
meilleur cégep, donc, à ce moment-là, l'étudiant
d'Alma, l'étudiant de Gaspé, l'étudiant de Rimouski, il
n'a pas le choix. Il va aller au cégep de Rimouski, il va aller au
cégep d'Alma.
Dans la hiérarchisation des cégeps qui se fait, qui va se
faire à la suite de l'évaluation et, en plus, avec le tableau
d'honneur qu'on va faire, certains cégeps vont pouvoir décerner
les diplômes et d'autres pas. Qui va être pénalisé?
C'est l'étudiant, parce que, justement, il n'aura pas eu cette
possibilité de choisir. En réalité, il l'a peut-être
de façon abstraite. Abstraitement, il l'a peut-être, la
possibilité de choisir, mais, en réalité,
concrètement, il ne l'a pas. Il va au cégep de sa ville, de sa
région; c'est là qu'il va. Et si son cégep, par malheur,
n'a pas réussi à atteindre les standards d'excellence
fixés par la Commission d'évaluation et ne se voit pas accorder
le privilège de décerner son diplôme, alors, là, il
va arriver à la situation que je décrivais tantôt quand il
va arriver pour se trouver un emploi dans les entreprises: C'est regrettable,
mais on a préféré en prendre un qui, lui, venait d'un
cégep qui faisait partie de l'aristocratie des cégeps, qui avait
le droit de décerner ses diplômes. Alors, lui, il est
sûrement meilleur parce que, là, c'est l'excellence. Vous, on
regrette, l'emploi n'est pas pour vous. Et c'est ça qui va arriver.
Ça va être des situations de discrimination, finalement. Bon,
très bien. La ministre peut vivre avec ça, sauf qu'elle ne tient
pas compte, ce faisant, de la réalité, la réalité
québécoise. (21 h 20)
Une voix: Et les universités...
M. Brassard: C'est évident, les universités vont...
Bien, oui, pour ceux qui sont inscrits dans un programme
préuniversitaire, c'est évident que les universités vont
aussi en tenir compte, de ce tableau d'honneur là.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que, M. le
député de Lac-Saint-Jean, pour les membres de la commission,
l'amendement à l'article 10 est adopté?
M. Brassard: Oui. Pour ce qui est de l'amendement, oui.
Le Président (M. Gauvin): Pour ce qui est de l'amendement.
L'amendement est adopté...
M. Brassard: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): ...sur division.
L'amendement à l'article 10 est adopté sur division. Donc,
j'appelle... l'article 18, tel qu'amendé.
M. Brassard: Non. Toujours 18, oui. Un instant. Oui, oui.
(Consultation)
M. Brassard: À propos de f...
Le Président (M. Gauvin): Oui, M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: II est question de «prévoir que le
ministre détermine la date limite au-delà de laquelle un
étudiant ne pourra abandonner un cours sans qu'un échec ne soit
porté à son bulletin». Est-ce que c'est
précisé dans le projet de règlement? Non, c'est: «le
ministre détermine la date limite au-delà de laquelle un
étudiant ne pourra abandonner un cours sans qu'un échec ne soit
porté à son bulletin». Vous savez que la Conférence
des recteurs avait demandé que la date limite soit fixée au terme
de la cinquième semaine après le début des cours et, selon
le régime actuel, ce délai lui paraissait un peu court. Est-ce
qu'on peut savoir quelle est l'intention de la ministre à ce
sujet-là? Parce que ça a évidemment un effet direct sur le
nombre d'échecs.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Robillard: M. le Président, je suis très
déçue que le député de l'Opposition n'ait pas
posé la question en direct à la Conférence des recteurs,
quand ils sont venus nous voir en commission parlementaire. J'aurais
été curieuse de connaître...
M. Brassard: Moi, je suis curieux de connaître la...
Mme Robillard: J'aurais été curieuse de
connaître la réponse, surtout du recteur de Laval, lui demander
c'est quoi, sa pratique, au niveau de l'abandon des études à
l'Université Laval. Mais, ceci étant dit, M. le Président,
on reconduit...
M. Brassard: Les études collégiales... Vous
reconduisez. C'est-à-dire?
Mme Robillard: C'est ça, on reconduit les études
collégiales... On reconduit exactement la pratique actuelle, et ce qui
est dans le Régime des études actuel.
M. Brassard: La cinquième semaine après le
début des cours.
Mme Robillard: Les 20 septembre et 15 février. M.
Brassard: C'est combien? Quatre semaines?
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
Mme Robillard: De façon générale...
Le Président (M. Gauvin): Oui, Mme la ministre.
Mme Robillard: ...nos étudiants commencent... Excusez-moi,
M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Allez.
Mme Robillard: Les étudiants commencent au collège
vers le 20, 22 août, et la date pour abandonner un cours est le 20
septembre.
(Consultation)
M. Brassard: La mention «abandon», c'est exact que
ça n'apparaît plus sur le relevé de notes. S'ils se
désinscrivent avant cette date, il n'y a plus de mention
«abandon». Ils sont considérés comme ne
s'étant pas inscrits à ce cours-là.
(Consultation)
Le Président (M. Gauvin): Oui, Mme la ministre.
Mme Robillard: M. le Président, ça, c'est une
pratique des collèges en tant que tels. Ce qu'ils font, c'est qu'ils
permettent aux jeunes de se désinscrire du cours complètement
rendu au 20 septembre, alors qu'un collège pourrait avoir une pratique
différente.
M, Brassard: Sauf qu'avant le terme «abandon»
apparaissait sur leur bulletin, puis ça pouvait se faire pas mal plus
tard, le délai était pas mal plus long.
Mme Robillard: Avant, M. le Président, c'était
laissé à la discrétion de chacun des collèges. On
retrouvait des pratiques très différenciées. On en
trouvait certains, même, qui allaient au-delà de la
mi-session.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Sauf que, M. le Président, c'est
évident qu'à partir du moment où le délai est
raccourci;, et c'est ce que confirme la ministre, que la notion d'abandon
disparaît, c'est clair que ça va avoir un effet direct sur le taux
d'échecs. Parce que, si l'étudiant abandonne après la date
prévue, ce qui va apparaître sur son bulletin, c'est
«échec». Et, donc, à ce moment-là, le taux
d'échecs va augmenter. C'est déjà le cas
présentement, actuellement. Alors, est-ce que c'est pour
percevoir...
Mme Robillard: M. le Président, ce n'est pas une pratique
nouvelle, là, c'est une pratique qui est en cours depuis 1 an.
M. Brassard: Bien oui, justement! Mais c'est ça. Ça
a ça comme effet. Ça a ça comme effet dans les
cégeps, c'est d'augmenter le taux d'échecs. Au cégep de
Saint-Jérôme, par exemple, c'est passé de 12 % à 18
% en 1 an, le taux d'échecs, à cause de cette disposition. Le
délai est plus court; quand l'élève décide
d'abandonner ou de laisser tomber un cours, le délai est passé,
donc, qu'est-ce qui apparaît sur son bulletin?
«Échec»...
Mme Robillard: M. le Président...
M. Brassard: ...et non pas «abandon». Ça
n'existe plus. C'est par échec. Le taux d'échecs a
augmenté dans les cégeps. Est-ce que c'est pour percevoir
davantage de taxes à l'échec que vous faites ça?
Mme Robillard: Ayoye! Aïe! Excusez-moi, M. le
Président.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre, oui. Mme
Robillard: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Correct. J'ai compris que le
malaise n'était pas à mon égard.
Mme Robillard: Ha, ha, ha!
M. Brassard: Non, mais c'est quand même un problème
majeur. C'est parce que, si vous ne laissez pas suffisamment le temps à
l'étudiant de prendre conscience que, là, il a des
problèmes et qu'il vaut mieux se désinscrire, si l'on veut,
abandonner sans que ça ait des conséquences néfastes sur
son cheminement puis sur son bulletin, le délai que vous lui donnez
n'est sans doute pas suffisamment long puisque le taux d'échecs
augmente. Vous ne lui laissez pas beaucoup le temps. Vous ne lui laissez pas le
temps de se retourner puis de prendre une décision, de
réfléchir, de prendre conscience, de se rendre compte qu'il a des
problèmes, qu'il a des difficultés ou qu'il n'aime pas ça
et, donc, de se désinscrire. Il va se retrouver avec un échec
assez rapidement.
Mme Robillard: M. le Président, au moment où on se
parle, c'est une pratique qui a cours depuis septembre dernier. Ça donne
à l'étudiant 4 semaines pour essayer de voir si la charge des
cours qu'il a prise est trop élevée. S'il a pris 8 cours, il y a
peut-être des possibilités qu'il réalise que 8 cours, si,
en plus, il a un travail à temps partiel où il travaille 20
heures par semaine, il va avoir des problèmes à arriver.
Peut-être qu'il va être obligé d'abandonner quelque part,
parce que ça se produisait. Alors, ça lui donne 4 semaines pour
évaluer sa charge de cours, avoir fait le tour de ses différents
cours, avoir vu ses professeurs, avoir vu le plan de cours, les exigences de
chacun des cours, et là il est capable d'émettre un jugement.
L'an dernier, M. le Président, c'était la première
fois qu'on vivait ces nouvelles règles du jeu. Donc, à la
première session, ça s'est vécu de septembre à
décembre dernier. Il est beaucoup trop tôt pour moi pour analyser
un impact à moyen terme de cette nouvelle procédure. On n'a
même pas les chiffres au niveau, même, des échecs
enregistrés pour la deuxième session à compter de janvier;
les bulletins ne sont pas encore sortis. On ne peut pas conclure que de
façon systématique, à cause de cette mesure, le nombre
d'échecs va augmenter à chaque année dans les
collèges. C'est une mesure qu'on regarde de très près,
dont on mesure l'impact. (21 h 30)
Si on a dû prendre cette décision-là, M. le
Président, c'est que dans plusieurs collèges les dates d'abandon
étaient quasiment, je ne dirais pas la veille des examens,
j'exagère un peu, mais après la mi-session. Ça
commençait à être un peu loin pour qu'un étudiant
puisse abandonner un cours, là, sans échec. Il me semble qu'il y
avait là un abus. On a regardé la pratique générale
qui se faisait en enseignement général, on a regardé ce
qui se passait dans les universités où les étudiants
peuvent très bien, à l'intérieur de 4 semaines, se faire
une idée si, oui ou non, ils sont capables de suivre 6, 7 ou 8 cours
dans leur session. C'est dans cette optique-là qu'on a apporté la
date de modification aux cours, mais il est encore trop tôt pour en faire
un bilan sérieux.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean, avez-vous d'autres questionnements?
M. Brassard: Bien, c'est quand même étonnant. Il y a
une journaliste du Devoir qui a réussi à obtenir des
chiffres quant à l'augmentation des taux d'échecs dans un certain
nombre de cégeps, et qui constate, justement, une hausse substantielle
du taux d'échecs.
La ministre a toujours tendance à exagérer nos positions.
On ne lui demande pas de reporter la date de possibilité de
désinscription à 2 semaines avant la fin de la session. Ce n'est
pas ça qu'on lui demande. On lui dit: Le délai qui est
prévu actuellement est tellement court qu'il a pour effet d'augmenter
les échecs. Il y a possiblement lieu, il y a même sûrement
lieu de réexaminer cet élément-là et de
prévoir un délai plus long pour permettre à
l'étudiant de voir plus clair, d'avoir plus de temps pour voir clair
dans sa situation et prendre les décisions qu'il doit prendre sans que
ça ait des effets dommageables sur son cheminement et sur son
relevé de notes.
Mme Robillard: Si je comprends bien, M. le Président, dans
ce cas-ci, l'Opposition ne me demande pas de suivre la recommandation de la
Fédération à l'effet de raccourcir le délai
à 10 jours au lieu de 20 jours.
M. Brassard: Je vous l'ai déjà dit l'autre jour, je
suis parfois d'accord avec la Fédération et parfois en
désaccord. Je suis parfois d'accord avec la ministre et parfois en
désaccord. Et je suis parfois d'accord avec les syndicats d'enseignants
et parfois en désaccord, et ainsi de suite. C'est mon droit le plus
fondamental et, là-dessus, chacun sa logique et son évaluation de
la réalité. Là-dessus, je pense que les étudiants
n'ont pas suffisamment de temps.
Le Président (M. Gauvin): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Mais, sans faire un bilan... La ministre nous disait
qu'elle ne pouvait pas faire un bilan, là, sérieux, mais elle a
sûrement les chiffres, pour la session d'automne, du taux d'échecs
par cégep, et pour la session d'automne de l'année
précédente, par exemple, au moment où c'était une
autre règle qui s'appliquait. Ça pourrait peut-être nous
donner une idée, là. Est-ce que vous avez ces
données-là?
Mme Robillard: 'On a les données pour l'automne. On
prévoyait, d'ailleurs, une phase... À toute nouvelle mesure, on
prévoit une phase de transition. Qu'à court terme, lors d'une
session, il y ait une augmentation du taux d'échecs, une
légère augmentation du taux d'échecs, je n'en suis
nullement surprise. Ce qui nous a, par ailleurs, interrogés, dans les
statistiques, c'est qu'en même temps il y a une augmentation du nombre de
cours réussis au niveau de la session de l'automne passé. Donc,
on est en train de faire des analyses, là, plus raffinées pour
comprendre le phénomène qui se passe. Mais je pense, à mon
point de vue, que c'est beaucoup plus à partir de cette session-ci, qui
vient de se terminer, et de la session suivante qu'on va voir si, de fait, il y
a eu une modification du comportement des jeunes par rapport à la date
d'abandon, à mon point de vue. Ça va être à
l'année qui vient, là. On va le suivre de très
près. Et, encore une fois, moi, je remarque que les jeunes s'adaptent
très bien à ces dates-là au niveau de l'ordre
d'enseignement universitaire; je ne sais pas pourquoi ils ne le feraient pas au
niveau de l'ordre d'enseignement collégial.
Le Président (M. Gauvin): Oui. Toujours à l'article
18, tel qu'amendé... C'est-à-dire 18... oui, c'est ça. M.
le député de Lac-Saint-Jean, est-ce que l'article 18, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Brassard: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Adopté sur division. Mme
la ministre, j'appelle l'article 18.01.
Mme Robillard: Alors, M. le Président...
(Consultation)
Le Président (M. Gauvin): Bien, écoutez, là,
j'ai fait adopter 18 de l'article 10.
M. Brassard: Mais, c'est parce que l'article 10 n'est pas
terminé, c'est pour ça. C'est 18.01.
Le Président (M. Gauvin): Et là c'est 18.01 de
l'article 10.
M. Brassard: On va adopter 10 en bloc une fois qu'on aura
passé les...
Le Président (M. Gauvin): C'est ça. On reprend en
bloc.
M. Brassard: ...18.01, 18.02. Et voilà.
Le Président (M. Gauvin): Oui.
M. Brassard: Les articles 18.01, 18.02.
Le Président (M. Gauvin): Donc, nous sommes à 18.01
de l'article 10.
Mme Robillard: Alors, M. le Président, l'article 18.01, au
paragraphe a, on reprend le paragraphe d de l'ancien article 18 de la loi sur
les collèges et, au niveau du paragraphe b, le deuxième
alinéa reprend exactement l'article 452 de la Loi sur l'instruction
publique, ce qui veut dire qu'il sera possible désormais d'assujettir
les collèges à une réglementation spécifique en
matière d'attribution de contrats de construction.
M. Brassard: Vous allez réduire leur marge d'autonomie,
Mme la ministre?
Mme Robillard: Leur marge de...? (Consultation)
M. Brassard: Si je comprends, actuellement, en matière
d'attribution de contrats relatifs à la construction, à
l'agrandissement ou à la transformation d'un immeuble de collège,
chaque collège applique sa propre procédure d'attribution. C'est
ça, la réalité, actuellement?
Mme Robillard: Présentement, M. le Président, quand
il y a des subventions de liées, justement, à ces
aménagements-là en matière d'immobilisation...
M. Brassard: C'est les règles du gouvernement qui
prévalent.
Mme Robillard: ...c'est les règlements du gouvernement qui
sont utilisés. Par ailleurs, on l'a vu à un autre article de loi
dont j'ai oublié le numéro, par un règlement nouveau aussi
les constructions en deçà de 2 000 000 $ ne sont plus soumises
à c'est celui-là, à
18.01 l'approbation du gouvernement. Alors, ça veut dire
qu'il s'agit des constructions d'au-delà de...
M. Brassard: C'est dans a, ça? Mme Robillard: C'est
ça, dans a.
M. Brassard: C'est 2 000 000 $, finalement, la limite,
là.
Mme Robillard: C'est ça.
M. Brassard: Actuellement, c'est quoi la... C'est ça,
actuellement? Actuellement, c'est quoi la limite financière?
Mme Robillard: C'est 2 000 000 $. M. Brassard: C'est 2 000
000 $. Mme Robillard: Pour les acquisitions.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Ça veut dire qu'un cégep actuellement
peut décider d'acquérir un immeuble. Si c'est inférieur
à 2 000 000 $, il n'a besoin d'aucune façon de l'autorisation du
gouvernement.
Mme Robillard: Me Dupont.
M. Dupont: Ce paragraphe-là vise les acquisitions,
constructions, agrandissements. Il n'y a pas besoin d'autorisation lorsque, en
vertu du règlement qui vient d'être adopté, le montant du
contrat est inférieur à 2 000 000 $.
Le Président CM. Gauvin): Est-ce que ça
répond à votre question, M. le député?
M. Dupont: Le paragraphe a vise l'autorisation. Il n'y a pas
d'autorisation nécessaire si le contrat est inférieur à 2
000 000 $. Le paragraphe b ne vise pas l'autorisation, il vise la
procédure d'octroi des contrats de construction. Et, actuellement, le
seul règlement qui s'applique, c'est un règlement du gouvernement
adopté en vertu de la Loi sur l'administration financière.
M. Brassard: C'est lié aux subventions. M. Dupont:
C'est lié aux subventions.
M. Brassard: S'il n'y a pas de subvention, ça ne
s'applique pas.
M. Dupont: Ça ne s'applique pas. Et, lorsqu'il y a des
subventions, ça commence à s'appliquer lorsque le montant de la
construction excède 100 000 $. Ici, le paragraphe b devient un
règlement spécifique applicable aux collèges. Et, en vertu
du sous-paragraphe b, le ministre pourra soustraire des travaux de cette
obligation d'aller en appel d'offres.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean, est-ce que ça complète votre questionnement? (21
h 40)
M. Brassard: Bien, j'imagine qu'on ne pourra pas faire
très différent de ce qui se fait dans d'autres
réseaux.
Mme Robillard: Non.
M. Brassard: On ne pourra pas faire très différent.
En termes de procédure, je ne vois pas comment on peut imposer aux
cégeps une procédure très différente de celle qui
prévaut pour les commissions scolaires ou les hôpitaux ou les
institutions de santé et de services sociaux.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre, oui.
M. Brassard: Oui, c'est un peu ça. Mais l'autre question
que je me pose également, c'est: Pourquoi a-ton jugé pertinent et
utile d'introduire ça dans la loi actuellement? Ce n'est pas dans la loi
actuelle, là. En quelque sorte, on resserre les critères. Est-ce
qu'il y a eu des abus dans le réseau? Est-ce qu'il y a eu des cas
où on a procédé de façon plus ou moins correcte?
Qu'est-ce qui fait que vous jugez bon d'en arriver à de pareilles
dispositions maintenant?
Mme Robillard: Me Dupont.
Le Président (M. Gauvin): Me Dupont.
M. Dupont: Ici, il y a un principe de gestion publique. Cette
disposition-là a pour effet de permettre à tous les citoyens de
contracter avec une organisation publique qui est un cégep. Le seul but
de la disposition, c'est ça. C'est d'assurer à tous
l'accès égal à des contrats avec l'entreprise publique,
comme ça existe pour les autres réseaux d'entreprises publiques,
pour les ministères et les organismes du gouvernement.
M. Brassard: Je comprends très bien. Mais, comme ce
n'était pas le cas avant, comme ce n'est pas le cas dans la loi
actuelle, comme ces dispositions-là n'apparaissent pas, la question que
je me pose, c'est: Pourquoi vous décidez maintenant de les introduire
dans la loi? La questions que je pose, c'est: Est-ce parce qu'il y a eu des
abus...
Mme Robillard: Non.
M. Brassard: ...dans des cas ou est-ce parce qu'il y a eu des
cégeps qui sont allés trop loin, qui ont fait
des choses, qui ont attribué des contrats selon des règles
plus ou moins douteuses...
Mme Robillard: Non.
M. Brassard: ...puis, là, vous dites: Bien, il faudrait
imposer des critères? Non? Ce n'est pas le cas?
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Robillard: À ma connaissance, non, M. le
Président. Mais c'est souvent le cas quand on fait une mise à
jour d'une loi, on revoit aussi les principes de base qui sont appliqués
ailleurs. C'est une mise à jour de la loi. Ce n'est pas parce qu'il y a
eu un problème spécifique qu'on l'apporte ici, c'est pour
reconnaître le principe en tant que tel. À ma connaissance, on n'a
pas eu de problème. Le sous-ministre adjoint au collégial,
ça fait plus longtemps que moi qu'il est au ministère.
Peut-être qu'il pourrait nous dire si, au-delà d'il y a 3 ans, il
y a eu des problèmes. À ma connaissance, il n'y en a pas eu.
M. Lanoux: Non, il n'y a pas eu de problème. Vous
comprendrez que cette loi-là, de 1967, n'avait pas été
retouchée du tout. Il arrive que, pour certaines parties... Parce que
lorsqu'on dit, à a, «plusieurs étapes, des
conditions», il arrive très souvent que, compte tenu du type de
construction et d'aménagement, le règlement que nous utilisons
actuellement, et qui est relié à la Loi sur l'administration
financière, ne soit pas toujours très bien adapté. Alors,
de cette façon-là, nous pourrons avoir un règlement mieux
adapté à la situation de l'enseignement collégial, qui va,
finalement, fort probablement se calquer sur ce qu'on retrouve dans les
commissions scolaires mais qui sera mieux adapté à des maisons
d'enseignement. Parce que le règlement qui existe en vertu de la Loi sur
l'administration financière n'est pas toujours très bien
adapté. Et c'est ça qui nous a causé plus de
difficultés qu'autre chose parce qu'il n'y a pas eu, je vous dirais, de
problème de contrat, mais c'est plutôt une meilleure adaptation
à la réalité des établissements de formation.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète votre questionnement, M. le député de
Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: Sur 18.01? Oui.
Le Président (M. Gauvin): Bon. Nous appelons l'article
18.02, pour adopter l'ensemble un peu plus tard. Mme la ministre.
Mme Robillard: L'article 18.02, M. le Président, c'est
l'article qui détermine où le ministre peut prendre des
règlements en tant que tels. Alors, ils sont spécifiés aux
différents articles, de a jusqu'à d, où il pourrait y
avoir une possibilité de règlement concernant ces
sujets-là.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Bien, là, je trouve que, quand on tient un
discours sur l'autonomie des collèges et sur la marge de manoeuvre qui
doit être plus large pour les collèges et qu'on arrive avec une
disposition qui prévoit des règlements sur les règlements,
il me semble qu'on va un peu loin. Là, la ministre se donne le pouvoir
de faire des règlements qui vont concerner les règlements. On
fait obligation je pense que c'est plus loin aux collèges
de prévoir une politique de gestion des ressources humaines. Il me
semble que ça veut dire qu'on doit leur laisser une certaine
liberté d'agir à ce niveau-là. Là, on leur dit,
d'un côté: Vous allez élaborer et mettre en oeuvre une
politique de gestion des ressources humaines mais, en même temps, je vous
annonce que je vais faire adopter un règlement pour régir les
règlements que vous allez adopter en matière de ressources
humaines.
Je vais reprendre le discours de la ministre, qu'elle nous sert souvent:
Comment ça? Vous ne faites pas confiance aux cégeps? Vous ne leur
faites pas confiance? On leur confie des responsabilités, il faut leur
faire confiance. Je trouve ça un peu curieux, cette
disposition-là. Je vous avoue que ça m'étonne. Je ne suis
pas le seul à le dire, d'ailleurs. Je pense que, du côté
syndical aussi, on le signale, et du côté de la
Fédération des cégeps aussi.
Mme Robillard: Non. Ha, ha, ha!
M. Brassard: Là, les 2 se rejoignent, le syndicat et le
patron, pour dire qu'on y va peut-être un peu fort, un peu loin.
Mme Robillard: D'abord, il faut bien réaliser que c'est
presque une reconduction d'un article de la loi actuelle, M. le
Président, à la différence près qu'au lieu que ce
soit le gouvernement qui peut adopter ces règlements-là c'est le
ministre. À l'article 18 de la loi actuelle, c'était exactement
ça; ce n'est pas nouveau, là: Le gouvernement peut adopter des
règlements concernant les règlements qu'un collège doit
adopter. Alors, c'est dans la loi actuelle.
Tout ce qu'on indique ici, c'est que c'est la ministre qui pourra
adopter ces règlements-là, directement, et, notamment, on indique
les sujets ici: au niveau de la politique de gestion des ressources humaines et
au niveau des procédures d'attribution du mandat de vérification
externe,
M. Brassard: Bien, là, même si ça
apparaît dans la loi actuelle, ce n'est pas une raison pour la
reproduire, justement, parce qu'on souhaite, à l'occasion de la
réflexion sur la loi, responsabiliser les collèges, les
établissements, leur confier le pouvoir de mettre en oeuvre des
politiques de gestion du personnel syndiqué et d'adopter des
règlements à cet effet au sein de chaque
établissement. Je ne vois pas pourquoi... La meilleure
façon d'être cohérent en ce qui a trait à une plus
grande autonomie des collèges, c'est justement d'éviter de
reproduire l'article qui se trouve dans la loi actuelle dans ta nouvelle loi.
C'est de ne pas le mettre là.
Mme Robillard: M. le Président...
Le Président (M. Gauvin): Oui, Mme la ministre.
Mme Robillard: ...peut-être pour calmer les
inquiétudes du député de Lac-Saint-Jean, qui semble y voir
un plus grand contrôle de la ministre de l'Enseignement supérieur
à l'égard des cégeps, alors que, ce que je veux, M. le
Président, c'est que chacun des cégeps soit géré
adéquatement et ait les politiques nécessaires, peut-être
que je pourrais porter à la connaissance des membres de la commission le
projet de règlement sur lequel nous travaillons présentement, M.
le Président. (21 h 50)
Document déposé
Le Président (M. Gauvin): Donc, madame, ce que je
comprends, c'est que vous déposez à la commission le projet de
règlement.
Mme Robillard: Qui est relié à l'article 18.02.
Le Président (M. Gauvin): Oui. Règlement sur le
règlement.
Mme Robillard: Un projet.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Ou politique...
Mme Robillard: Là, la subtilité des termes,
peut-être que Me Dupont peut nous les décrire.
Le Président (M. Gauvin): Non, mais je voudrais le lire au
complet, on va comprendre, et M. Dupont... «règlement sur les
règlements ou politiques qu'un collège d'enseignement
général et professionnel doit adopter». Me Dupont.
Mme Robillard: Mais il faut bien lire ce qui est à droite
aussi, M. le Président. En haut de la feuille, à droite.
Le Président (M. Gauvin): Oui, «projet». Vous
l'avez bien mentionné, projet de... Me Dupont, qu'est-ce que vous voulez
ajouter?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robillard: Expliquez-nous cette subtilité
juridique.
Le Président (M. Gauvin): On nous a suggéré
de vous écouter pour mieux comprendre.
Mme Robillard: C'est de la subtilité juridique.
Le Président (M. Gauvin): Donc, Mme la ministre, nous
acceptons pour dépôt votre projet de règlement.
Mme Robillard: Si vous me permettez, M. le Président, on
peut voir dans le projet de règlement qu'à l'article 1 il serait
question, à ce moment-là, d'exiger que chacun des collèges
ait une politique de gestion de ses ressources humaines qui inclurait
nécessairement des dispositions qui concernent l'embauche, l'insertion
professionnelle, l'évaluation et le perfectionnement.
L'article 2 toucherait les procédures en matière d'octroi
de mandat de vérification sur les opérations financières,
avec l'objectif, quand un collège a pour 5 exercices financiers
consécutifs le même vérificateur, que le collège,
avant de renouveler son contrat, puisse faire un appel ou doive faire un appel
d'offres public au niveau de la vérification.
Quant à 3, 4 et 5, ce sont des règlements qui existent
déjà, qu'on reconduit dans celui-ci, à l'effet que, quand
des étudiants suivent des techniques très spécifiques, ils
doivent être soumis à un examen médical. Ça existe
déjà, ce règlement-là. On parle des techniques de
pilotage, des techniques maritimes, techniques policières, ou la
technique du contrôle de la circulation aérienne. Ce sont des
techniques où les corporations professionnelles exigent des examens
médicaux à l'entrée. Alors, ici, on donne la
possibilité aux collèges de faire l'examen pour ne pas que le
jeune suive son cours et, après ça, soit bloqué pour
exercer son métier.
Le Président (M. Gauvin): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Lac-Saint-Jean, avez-vous des questions sur le
projet?
M. Brassard: Le règlement sur le règlement?
Le Président (M. Gauvin): Sur le projet qui a
été déposé.
M. Brassard: Je regarde ça rapidement. Je me demande s'il
n'y a pas des éléments là-dedans qui pourraient tout
simplement faire partie de la loi. Quand on dit, par exemple: Cette politique
doit comprendre des dispositions concernant l'embauche, l'insertion
professionnelle, l'évaluation et le perfectionnement de ses
employés, ça pourrait fort bien devenir une disposition de la
loi, ça.
Mme Robillard: M. le Président, je reconnais là la
proposition de la Fédération des cégeps.
M. Brassard: Oh, je ne sais pas. Je ne crois pas. On peut avoir
des propositions personnelles aussi.
Effectivement, ça, ça apparaît dans le
règlement. Si ça paraissait dans la loi, à ce
moment-là, ça deviendrait plus stable. C'est clair.
(Consultation)
M. Brassard: On me signale que, oui, c'est vrai, ils proposent
justement ça, oui. Les grands esprits se rejoignent... parfois.
Mme Robillard: M. le Président...
Le Président (M. Gauvin): Oui, Mme la ministre.
Mme Robillard: Est-ce que le député de
Lac-Saint-Jean saurait pourquoi la Fédération propose
ça?
M. Brassard: Bien, c'est parce qu'à partir du moment
où, dans la loi, on oblige les cégeps à concevoir et
à mettre en oeuvre une politique de gestion du personnel il
apparaît pertinent, à ce moment-là, qu'on puisse, dans la
loi même plutôt que dans un règlement qui peut être
changé pas mal plus facilement que la loi, il apparaît en effet,
vous en conviendrez, que c'est peut-être plus pertinent que dans la loi
même on indique les principaux éléments qui doivent
apparaître dans cette politique. Alors, on les retrouve à
l'article 1, par exemple: les dispositions concernant l'embauche, l'insertion
professionnelle, l'évaluation, le perfectionnement de ses
employés. Ça pourrait fort bien être un alinéa de la
loi et, à ce moment-là, c'est la loi qui dicterait aux
établissements les éléments principaux qui devraient
constituer la politique de gestion du personnel.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que Mme la ministre veut
ajouter? Pas à ce moment-ci? M. le député de
Lac-Saint-Jean, est-ce que ça vous permet d'adopter l'article 18.02...
C'est-à-dire... Excusez-moi.
M. Brassard: Vous étiez à...
Le Président (M. Gauvin): Ça complète votre
questionnement?
M. Brassard: Ça complète mon questionnement,
oui.
Le Président (M. Gauvin): Donc, je demande l'adoption de
l'article 10 dans son ensemble, sachant qu'on a déjà
adopté l'article 18, là.
M. Brassard: Sur division.
Le Président (M. Gauvin): Sur division.
M. Brassard: Et je vous...
Le Président (M. Gauvin): L'article 10, tel
qu'amendé, sur division.
M. Brassard: Et, là-dessus, je vous proposerais une
suspension de quelques minutes, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Oui. La commission suspend ses
travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 57)
(Reprise à 22 h 5)
Le Président (M. Gauvin): Une minute d'attention, s'il
vous plaît! La commission reprend ses travaux et, Mme la ministre, on en
était à présenter l'article 11.
Mme Robillard: Oh! Avant l'article 11, M. le Président, il
y a l'article 10.1 que j'aimerais présenter.
Le Président (M. Gauvin): O.K. Un amendement.
Mme Robillard: Un ajout. Oui, sous forme d'amendement.
Le Président (M. Gauvin): Oui. Est-ce que vous me
permettez de présenter l'ajout, sous forme d'amendement, comme vous
dites? L'article 10.1. Insérer, après l'article 10, le suivant:
10.1 L'article 18.1 de cette loi est modifié par l'insertion, dans la
deuxième ligne du premier alinéa et après le mot
«classification», des mots «des emplois, le nombre maximum de
postes pour chaque classe d'emploi».
Est-ce que vous voulez ajouter, Mme la ministre?
Mme Robillard: Oui, M. le Président. Alors, comme vous
savez, l'article 18.1 de la loi actuelle donne le pouvoir à la ministre,
par règlement, de déterminer les conditions de travail, de
classification, de rémunération, de recours à des droits,
bon, des personnes qu'on dit des membres du personnel qui ne sont pas membres
d'une association accréditée au sens du Code du travail, ce qui
veut dire, en clair, M. le Président, des cadres. Donc...
(Consultation)
Mme Robillard: Alors, là, je suis en train d'expliquer la
loi actuelle. Excusez-moi, M. le Président. J'expliquais la loi
actuelle...
Le Président (M. Gauvin): Oui. Et l'amendement. ..
Mme Robillard: ...qui visait les cadres, et j'avais un de mes
collaborateurs qui me devançait dans l'amendement que je propose, M. le
Président. Alors,
l'amendement qui est devant nous, qui est 10.1, spécifie,
après le mot «classification», «des emplois, le nombre
maximum de postes pour chaque classe d'emploi». M. le Président,
ça nous permettrait, à ce moment-là, de réglementer
pour les collèges non seulement les postes de cadres en tant que tels
mais les postes de gérants aussi, qu'on a vus, au fil des années,
s'accroître dans les collèges.
M. Brassard: Je vois, M. le Président, que la
récente sortie de la présidente de la CEQ a porté fruit.
On se rappellera que Mme Pagé je pense que c'était il y a
une quinzaine de jours a fait une déclaration assez fracassante
sur l'augmentation souvent phénoménale des cadres dans certains
cégeps, surtout quand on la mettait en relation avec l'augmentation des
enseignants et surtout des professionnels non enseignants, du personnel non
enseignant, du personnel de soutien également, surtout les
professionnels non enseignants, si nécessaire, en termes d'encadrement
et de soutien des élèves. Alors, je comprends bien que c'est dans
le but d'éviter des abus dans l'augmentation du nombre de cadres que cet
amendement-là a été apporté. Mais ce n'est
certainement pas dans le but... Comme me le souffle à l'oreille ma
collègue, ce n'est sûrement pas dans le but de réduire
l'autonomie des cégeps. N'est-ce pas? Ce n'est sûrement pas pour
réduire l'autonomie des cégeps et leur imposer des règles.
Non. C'est pour éviter les abus. Mais, enfin, je comprends très
bien le sens de l'amendement. Mme Pagé aussi va sûrement le
comprendre également.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que ça
complète votre questionnement?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'amendement est
adopté? L'amendement est adopté, M. le député de
Lac-Saint-Jean. Donc, l'amendement a pour effet d'insérer l'article
10.1. J'appelle l'article 11, Mme la ministre.
Mme Robillard: Oui, une proposition d'amendement, M. le
Président. (22 h 10)
Le Président (M. Gauvin): À l'article 11? Est-ce
que vous souhaitez que je présente l'amendement?
Mme Robillard: S'il vous plaît.
Le Président (M. Gauvin): L'amendement à l'article
11 est de remplacer le paragraphe 2° par le suivant: 2° par le
remplacement, dans la deuxième ligne du paragraphe a du premier
alinéa, de «les paragraphes b à f» par «le
paragraphe d».
Une voix: Quelle linguistique!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robillard: Comme vous voyez, M. le Président, notre
juriste s'est forcé. Et, comme il s'agit, pour l'ensemble de l'article
11, de modifications de concordance, je vais demander à Me Dupont de
nous apporter les éclairages.
Le Président (M. Gauvin): Me Dupont.
M. Brassard: On en a besoin.
M. Dupont: Sur l'amendement, d'abord?
Le Président (M. Gauvin): Oui, d'abord. C'est ce qu'on
débat.
M. Brassard: II vaut mieux commencer par là.
M. Dupont: Alors, si vous revenez à l'article 11 du projet
de loi, au paragraphe 2°, on avait prévu remplacer, dans la
deuxième ligne du paragraphe a de l'article 19, «b à»
par «d et». Il faut référer à l'article 19 de
la loi actuelle pour comprendre. À l'article 19 de la loi actuelle, au
paragraphe a, on habilite le collège à déterminer, par
règlement, «la procédure de désignation des membres
du conseil d'administration visés dans les paragraphes b à f du
premier alinéa de l'article 8», c'est-à-dire les
enseignants, les parents, les professionnels, les soutiens et les
élèves.
En vertu du nouvel article 8, les procédures de
désignation des professionnels, des soutiens et des enseignants sont
laissées aux groupes concernés; la procédure de
désignation des élèves, des étudiants est
visée à l'article 32 de la loi sur l'accréditation. Il
reste seulement la procédure de désignation des parents. Alors,
c'est pourquoi, dans le papillon, on vient remplacer, dans le paragraphe a,
«b à f» par «d» du premier alinéa de
l'article 8.
Une voix: C'est clair, hein?
M. Brassard: Je vous l'avais dit, c'est limpide.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Merci, Me Dupont, de ce
complément d'information. Est-ce que l'amendement à l'article 11
est adopté?
M. Brassard: L'amendement, oui.
Le Président (M. Gauvin): Donc, l'amendement est
adopté.
M. Brassard: L'article 11...
Le Président (M. Gauvin): ...tel qu'amendé, nous
allons le présenter paragraphe par paragraphe.
C'est ce que vous souhaitez?
M. Brassard: Non, non. Je souhaite surtout... Le
Président (M. Gauvin): Ça a été
clarifié. M. Brassard: ...poser des questions concernant e.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean, oui.
M. Brassard: Puisque l'on prévoit que ça va porter
également sur les conditions particulières d'admission des
étudiants, n'est-ce pas, certaines catégories des
étudiants, les conditions particulières d'admission à un
programme établies par le ministre en vertu de ce régime, le cas
échéant, comme on parle de conditions et de seuils d'admission,
je me permets, à ce moment-ci, d'interroger la ministre pour savoir un
peu le même genre de questionnement que j'ai fait à propos de la
formation générale commune. Je n'ai pas eu beaucoup de
réponses, cependant, mais je m'essaie de nouveau concernant les seuils
d'admission, qui ont été un des éléments qu'on peut
dire les plus controversés, avec la taxe à l'échec et la
formation générale.
Comme il y a un comité sur les curriculums qui doit
déposer son rapport, qui a été formé par votre
prédécesseur à l'Éducation, M. Pagé, qui
devrait remettre son rapport bientôt, je le suppose, à moins qu'on
ne nous annonce que c'est retardé, et qui devrait remettre un rapport
sur le curriculum au secondaire et le régime de sanction au niveau
secondaire, est-ce que la ministre est en mesure de nous annoncer aujourd'hui
si elle a approfondi sa réflexion concernant les seuils d'admission,
concernant la proposition, les dispositions qu'on retrouve dans le projet de
régime pédagogique? Est-ce qu'elle a été
ébranlée par les arguments et les remarques que plusieurs
intervenants ont faits sur ce sujet? Est-ce qu'elle a décidé,
finalement, d'attendre le rapport du comité pour camper sa position
définitive quant à cette question, qui est centrale, qui est
capitale? Où en sommes-nous sur cette question-là des seuils
d'admission? Parce que c'est un sujet qui avait été,
évidemment, très discuté puis très, très
controversé aussi.
Le Président (M. Gauvin): Mme la ministre.
Mme Robillard: De fait, M. le Président, c'est un sujet
qui a été abordé par plusieurs intervenants en commission
parlementaire. Donc, suite à la commission parlementaire, des analyses
supplémentaires ont été demandées aux 2
ministères, M. le Président. Je pense qu'il est très,
très important qu'on ait l'harmonisation à cet
égard-là entre les 2 ministères. Alors,
présentement, autant le ministère de l'Éducation que le
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science est en
train d'analyser et de regarder de très près cette question.
Donc, ça, c'est 1; 2, c'est que je n'ai pas de signe
avant-coureur présentement à l'effet que le sous-comité
sur le curriculum remettrait son rapport en retard. Donc, je l'attends
«imminemment», incessamment, au mois de juin, ce qui veut dire que
suite à l'analyse des 2 ministères concernés, suite
à des analyses supplémentaires, peut-être, à
être fournies par le comité du curriculum, à ce
moment-là, on sera en meilleure posture pour prendre une décision
éclairée sur le sujet.
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lac-Saint-Jean, est-ce que ça complète votre questionnement sur
l'article 11?
M. Brassard: Oui, bien, c'est-à-dire, je constate que je
n'en saurai pas plus ce soir. C'est clair. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 11, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Brassard: Une dernière question là-dessus,
peut-être, M. le Président.
Le Président (M. Gauvin): Oui, M. le député
de Lac-Saint-Jean. Oui.
M. Brassard: Est-ce que je comprends, des propos de la ministre,
qu'il pourrait y avoir des changements assez majeurs concernant les
dispositions du projet de règlement qui concernent les seuils
d'admission aux études collégiales?
Mme Robillard: Ce n'est pas exclu, M. le Président.
M. Brassard: Ce n'est pas exclu. Tout dépend des
propositions du sous-comité sur le curriculum et des études que
vous avez commandées au sein de vos 2 ministères, et aussi,
forcément, des propositions, des commentaires et remarques que les
intervenants ont faits sur cette question-là. Bien.
Le Président (M. Gauvin): Est-ce que l'article 11, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Gauvin): L'article 11 est adopté.
J'appelle l'article 12.
Mme Robillard: Oui, M. le Président. C'est une disposition
qui remplace l'approbation qui est visée, à l'heure actuelle, au
dernier alinéa de l'article 19 de la Loi sur les collèges. C'est
ça? Non?
Mme la Présidente, on voit qu'à l'article 19 de la loi
actuelle on indique que les règlements n'entrent en vigueur
qu'après le dépôt auprès du ministre. Je m'excuse,
j'ai parlé d'approbation. Nous parlons de dépôt.
Alors, ici, dans l'article 19.1, on voit que le collège doit
transmettre au ministre, dès leur adoption, la copie de tout
règlement ou politique adoptée par le collège. (22 h
20)
M. Brassard: C'est clair.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Brassard: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 13.
Directeur général et directeur des
études
Mme Robillard: Nous avons une modification, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'amendement
proposé à l'article 13, c'est: retirer le paragraphe 2°.
Mme Robillard: Dans l'article 13, Mme la Présidente, on
voit qu'on remplace «Commission pédagogique» par les mots
«Commission des études». Je pense que c'est le sens du
premier alinéa. Et par le deuxième alinéa, Mme la
Présidente, dans le projet de loi déposé le 6 avril, on
limitait la durée des mandats des directeurs généraux et
des directeurs des études. On se rappellera qu'on a eu des
représentations à cet égard lors de la commission
parlementaire, et aussi par la suite, et que, là, à cet
effet-là aussi, ce sont les conseils d'administration des
collèges qui trouvaient «unusuel» le fait qu'on limite les
mandats d'un de leurs employés, disant que c'est le conseil
d'administration qui devrait prendre cette décision-là sur la
durée des mandats. Et, donc, après réflexion, Mme la
Présidente comme dit l'Opposition, je suis pour l'autonomie des
collèges alors, je retirerais le 2° de l'article 13.
M. Brassard: Ha, ha, ha! C'est une option en faveur de
l'autonomie, mais à géométrie variable.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Brassard: C'est, oui, tout à fait sage.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 13, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Brassard: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté.
J'appelle l'article 14.
Mme Robillard: Excusez-moi, Mme la Présidente. Non, il n'y
a pas d'amendement. Il n'y a pas d'amendement à l'article 14. Alors, Mme
la Présidente, on s'aperçoit que dans cet article 14 il s'agit de
la prohibition de conflits d'intérêts pour le directeur
général et le directeur des études. Et à l'article
20.2 en tant que tel, c'est une, je dirais, spécification sur la
résiliation du mandat du directeur général ou du directeur
des études à l'effet de, là, avoir au moins les deux tiers
des votes des membres du conseil s'il y a une résiliation en cours de
contrat. Et je peux vous dire que c'est inspiré de la Loi sur
l'instruction publique, présentement, qui...
M. Brassard: Les directeurs généraux des
commissions scolaires?
Mme Robillard: Oui. C'est ça, oui, les directeurs
généraux.
M. Parent: Mme la Présidente, juste une question à
la ministre.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Sauvé.
M. Parent: Dans le règlement, l'embauche d'un directeur
général, c'est quoi, le nombre de votes demandé? Les deux
tiers, majorité simple ou si c'est... Les deux tiers? Là, on
parle de congédiement, mais l'embauche?
M. Dupont: Dans la Loi sur l'instruction publique, pour
l'embauche, c'est 4es deux tiers.
Mme Robillard: La Loi sur l'instruction publique.
M. Dupont: Ici, c'est un règlement du collège. Il
n'y a pas de règle de majorité spécifique.
M. Parent: Vous reviendrez quand on reverra la Loi sur
l'instruction publique.
Mme Robillard: Oui. Je sais très bien, Mme la
Présidente, que plusieurs commissions scolaires demandent qu'on modifie
cet article de la loi de l'instruction publique. Alors, ce sera dans un autre
projet de loi.
M. Brassard: Maintenant, il n'y a rien dans la loi actuelle
concernant les conflits d'intérêts du directeur
général et du directeur des études. C'est un ajout,
ça. Est-ce qu'il y a quelque chose dans la loi actuelle?
Mme Robillard: Oui, c'est dans l'article 12 de la loi
actuelle.
(Consultation)
M. Brassard: À l'article 12, c'est ce qu'on a vu tout
à l'heure, ça porte sur les délibérations.
M. Dupont: Mais il y a 2 approches différentes. La
Présidente (Mme Hovington): Me Dupont.
M. Dupont: Oui. Il y a 2 approches différentes. Pour
l'ensemble des membres du conseil autres que le directeur général
et le directeur des études, il n'y a pas de règle prohibant les
conflits d'intérêts. Il y a une règle de
dénonciation de l'intérêt.
M. Brassard: Oui.
M. Dupont: Dans le cas du directeur général et du
directeur des études, c'est une règle de conflit
d'intérêts des plus strictes. Us ne doivent pas être en
conflit d'intérêts sous peine de déchéance de leur
charge.
La Présidente (Mme Hovington): Ça va? Est-ce que
l'article 14 est adopté? Adopté. J'appelle l'article 15.
Mme Robillard: Mme la Présidente, c'est un article de
concordance au niveau de l'appellation «Commission des
études».
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 15 est
adopté. J'appelle l'article 16.
Droits de scolarité
Mme Robillard: L'article 16. Est-ce qu'on a une modification?
Nous avons une modification, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, nous avons un
amendement que je fais distribuer aux parlementaires. L'amendement se lirait
comme suit, à l'article 16. 1° remplacer le deuxième
alinéa de l'article 24.1 par le suivant: «Toutefois, il n'est pas
tenu compte de tout ou partie des échecs cumulés par un
étudiant dans la mesure et dans les cas ou conditions
déterminés par règlement du gouvernement.» 2°
remplacer le paragraphe b de l'article 24.4 par le suivant:
«Déterminer, pour l'application de l'article 24.1, la mesure et
les cas ou conditions dans lesquels il n'est pas tenu compte d'échecs
cumulés par un étudiant.»
Mme la ministre, pouvez-vous nous expliquer un petit peu de quoi il
s'agit?
Mme Robillard: Mme la Présidente, c'est qu'on s'est
aperçu je vous parle de l'amendement qu'on dépose
que dans le projet de loi déposé les mots utilisés
«effacer un échec» portaient à confusion. Quand on
disait «Le nombre d'échecs d'un étudiant doit, pour
l'application du premier alinéa, être réduit ou
effacé dans la mesure et dans les cas ou conditions
déterminés par règlement du gouvernement», ça
apportait beaucoup de confusion à l'effet qu'on pouvait
considérer que c'était même effacé au niveau
académique sur le bulletin, ce qui n'est pas du tout l'objectif
visé ici. C'est une réduction du nombre d'échecs pour un
retour à la gratuité mais non pas effacer un échec qui
existe sur un bulletin, l'effacer à tout jamais. Et, donc, on a
apporté une clarification à cause de cette
confusion-là.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: J'aurais un amendement à proposer.
La Présidente (Mme Hovington): Un sous-amendement ou un
amendement? Parce qu'on n'a pas disposé de l'amendement que nous avons
maintenant, actuellement.
M. Brassard: Adoptons-le sur division.
La Présidente (Mme Hovington): Donc, l'amendement à
l'article 16 est adopté sur division. Et avant d'adopter l'article, tel
qu'amendé, vous auriez un amendement à proposer?
M. Brassard: Oui, j'ai un amendement à faire. Je propose,
Mme la Présidente, à l'article 16, que soit supprimé
l'article 24.1 proposé par l'article 16.
La Présidente (Mme Hovington): Que soit supprimé
l'article 24.1. C'est ça? Alors, l'article 24.1, qui se lit comme suit:
«Des droits de scolarité déterminés selon les
règlements du gouvernement sont toutefois exigibles si l'étudiant
à temps plein dans un programme d'études préuniversitaires
a cumulé cinq échecs, figurant à ses bulletins
d'études collégiales, dans des cours d'un programme
d'études collégiales; il en est de même si
l'étudiant à temps plein dans un programme d'études
techniques a cumulé sept de ces échecs.»
Mme Robillard: Est-ce que c'est recevable?
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'autre
alinéa aussi ou... (22 h 30)
M. Brassard: Oui, 24.1 au complet. L'article 24.1 au complet.
La Présidente (Mme Hovington): Ça veut dire que le
nombre d'échecs d'un étudiant doit... Ça, c'est... Dans
votre amendement...
M. Brassard: Tout ça disparaît.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, ça, ça
serait appelé à disparaître. Alors, M. le
député de Sauvé.
M. Parent: Mme la Présidente, je vous plains d'avoir
à décider puis à juger de la recevabilité d'un tel
amendement. Parce qu'un amendement, dans mon esprit, selon mon
expérience, est une proposition pour changer, améliorer,
bonifier, donner un sens plus précis à une proposition, à
une motion. Mais, là, on demande tout simplement d'éliminer.
Alors, je pense que vous ne pouvez pas recevoir ça comme un amendement.
À moins que le député de Lac-Saint-Jean ne refasse sa
demande, je pense que c'est tout à fait inacceptable et irrecevable de
votre part, Mme la Présidente.
M. Brassard: mme la présidente, sur la
recevabilité. on vient tout juste, mme la présidente, d'adopter
un amendement dans ce sens-là. à l'article 13, proposé par
la ministre, on a biffé le paragraphe 2°. alors, c'est tout à
fait recevable. un amendement a pour fin soit d'ajouter, de retrancher, de
biffer ou de remplacer.
M. Parent: Vous n'avez pas l'air sûr, sûr.
M. Brassard: Ah! je suis convaincu de ça. Après 16
ou presque 17 ans ici, je suis sûr de ça. Bien, on vient d'en
adopter un. À l'article 13, on a biffé le paragraphe
2P.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, M. le
député de Sauvé, vous avez d'autres arguments?
M. Parent: ...
La Présidente (Mme Hovington): Non?
M. Brassard: Bien, je ne sais pas si vous m'avez bien compris,
là, mais...
La Présidente (Mme Hovington): Non, je n'ai pas suivi du
tout. Je m'excuse, j'étais... Voulez-vous recommencer votre
argument?
M. Brassard: Bien, la recevabilité, à mon avis, ne
fait aucun doute. C'est clair que, dans nos règles de procédure
et dans notre règlement, un amendement consiste soit à
retrancher, ajouter, biffer ou remplacer. Ce que je fais, je biffe, je biffe 1
paragraphe, 2 paragraphes de l'article 16. L'article 16, je vous le signale,
comporte plusieurs paragraphes: 24, 24.1, 24.2, 24.3, 24.4. Tout ça,
c'est l'article 16. Moi, ma proposition, c'est de biffer 24.1. Alors, c'est
tout à fait recevable. Je n'en dis pas plus. Ça saute aux
yeux.
M. Parent: Moi, je n'ai pas d'objection. Je voulais juste
signaler mon opinion. Je ne suis pas un juriste.
M. Brassard: C'est à la présidente de trancher.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, selon ce que je
reçois comme information des experts de ma commission, des analystes, il
apparaît recevable. Votre amendement est recevable parce qu'il ne touche,
en fait, qu'une partie de l'article 16 touchant le paragraphe 24.1. Si nous
avions décidé avant, d'un commun accord, de faire l'étude
paragraphe par paragraphe, ça aurait été plus difficile de
recevoir cet amendement parce qu'il aurait touché un tout, en parlant du
24.1. Mais, étant donné que nous avons décidé
d'étudier globalement l'article 16, dans sa totalité, et que
l'amendement du député de Lac-Saint-Jean ne touche qu'un
élément, 24.1 de l'article 16, il apparaît donc
recevable.
M. Parent: Écoutez, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): Oui, je vous en prie.
M. Parent: ...moi, je pense encore que c'est irrecevable parce
que cet amendement-là va à rencontre du principe de la loi
adopté ce matin par l'Assemblée nationale. Écoutez, on ne
peut pas changer ça. L'Assemblée nationale s'est prononcée
sur le principe de la loi.
(Consultation)
M. Parent: Bien, je vais vous dire, ici... Et c'est M. Geoffrion
qui l'a dit, ce n'est pas moi. On le sait, ça, qu'il n'est pas permis de
proposer, de rayer tout article ou tout le paragraphe à l'étude,
ni de proposer de remplacer tout article ou tout le paragraphe à
l'étude par un autre. Et quand on veut qu'un article ou un paragraphe
soit étudié séparément, soit rayé, on vote
contre. Moi, à ma connaissance... C'est M. Geoffrion qui dit ça,
ce n'est pas moi.
M. Brassard: Mais, Mme la Présidente, comme vous venez de
le signaler, je ne propose pas de biffer tout l'article. Je propose de biffer
une partie de l'article. L'article, c'est l'article 16, qui comporte de 24
à 24.4.
M. Parent: Oui, oui. Mais on le dit bien... Excusez, Mme la
Présidente...
M. Brassard: À 24.5, là. Ça va
jusqu'à 24.5.
M. Parent: Vous permettez? C'est que dans Geoffrion, ici, on dit
bien, hein: II n'est pas permis de proposer de renier tout article ou tout le
paragraphe à l'étude, ni de proposer de le remplacer par tout
article. Il parle du paragraphe aussi.
Mme Caron: La ministre l'a fait elle-même, tout à
l'heure.
M. Parent: Bien oui, le paragraphe 2, qu'il demande de biffer.
C'est ça que le député de Lac-Saint-Jean demande de
biffer.
M. Brassard: Je demande de biffer un paragraphe aussi.
M. Parent: C'est ça, et Geoffrion est contre. Geoffrion
nous dit qu'on n'a pas le droit de faire ça. Mais, moi, ce qui
m'inquiète le...
La Présidente (Mme Hovington): Je vais suspendre 2...
M. Parent: Oui...
La Présidente (Mme Hovington): ...minutes, si vous voulez
bien, pour prendre bien en compte, là, tous les éléments
que j'ai sous la main.
(Suspension de la séance à 22 h 36)
(Reprise à 22 h 43)
La Présidente (Mme Hovington): La commission va reprendre
ses travaux. Nous en étions à juger de la recevabilité ou
de l'irrecevabilité d'un amendement présenté par le
député de Lac-Saint-Jean sur l'article 16 du projet de loi 82.
Alors, dans un premier temps, j'aurais pu croire que votre amendement
était recevable, étant donné que nous n'avions pas d'abord
décidé de l'étude paragraphe par paragraphe de certains
articles. Donc, votre amendement ne touchait qu'un élément de
l'article 16, c'est-à-dire le paragraphe 24.1.
Mais un parlementaire m'a fait remarquer que, dans les notes
explicatives, il était dit: «Toutefois et je cite
des droits de scolarité seront exigibles si l'étudiant à
temps plein a cumulé un certain nombre d'échecs, ce nombre
pouvant être réduit ou effacé conformément aux
règlements du gouvernement.»
Donc, votre amendement vient à rencontre du principe même
du projet de loi, qui est contenu dans les notes explicatives, et du
règlement 197 sur le contenu des amendements, qui se lit comme suit:
«Les amendements doivent concerner le même sujet que la motion et
ne peuvent aller à rencontre de son principe.» Alors, si je juge
recevable votre amendement, je viens vraiment à rencontre du principe
qui est mentionné dans les notes explicatives du projet de loi et,
à ce titre-là, je juge votre amendement irrecevable.
(Consultation)
M. Brassard: Bon. Mais ça ne nous empêchera
sûrement pas de faire un certain nombre de remarques sur cette
disposition, Mme la Présidente. À la suite de la commission
parlementaire et des nombreux intervenants qui se sont prononcés contre
une telle mesure, on aurait évidemment souhaité que le
gouvernement, prenant acte de l'opposition d'une majorité de groupes et
d'intervenants, décide de lui-même d'abroger et de supprimer cette
disposition qui n'a pas de sens. Encore une fois, je me permets de le
répéter et de le rappeler.
Oui, un certain nombre d'étudiants... On me dit que c'est
même une proportion très élevée. On a avancé
le chiffre de 25 %. Une proportion d'étudiants éprouvent des
difficultés soit d'orientation, soit d'apprentissage ou de motivation
aussi et connaissent des échecs, parfois plusieurs échecs. Et le
constat et le consensus aussi qui se sont dégagés à la
suite des consultations, c'est de dire que, pour réduire le nombre
d'échecs, réduire le taux d'échecs, il convient de mieux
encadrer les étudiants, de mettre en oeuvre des mesures de soutien, de
prévoir, par exemple, une session d'accueil et d'orientation,
d'augmenter les services d'orientation, bref, de mettre en oeuvre toute une
batterie de mesures qui visent à réduire le taux d'échecs
et qui visent, évidemment, à aider l'étudiant, à
apporter une aide pédagogique à l'élève qui
éprouve des difficultés d'apprentissage ou d'orientation.
Et je pense que le consensus est très clair, et le constat aussi
est très clair, dans le sens où on décèle, on
identifie des problèmes d'apprentissage, des problèmes
d'orientation, des problèmes de nature pédagogique, et il faut
imaginer, envisager des solutions de même nature, solutions qui ont
toutes été identifiées. On n'est pas dans l'inconnu,
là. On a bien cerné les problèmes et on sait aussi quelles
sont les solutions qu'on doit apporter si on veut réduire
substantiellement le taux d'échecs. On est dans un monde connu. On n'est
pas dans l'inconnu, ni dans le brouillard à ce sujet-là. Il
s'agit, évidemment, à ce moment-là, de faire preuve d'une
volonté politique de la part du gouvernement, de mettre en oeuvre les
solutions proposées et les solutions pertinentes pour réduire le
taux d'échecs.
Quelle est la grande trouvaille du gouvernement à ce
sujet-là? C'est la punition financière reliée aux
échecs, au nombre d'échecs, le châtiment financier ou la
taxe à l'échec, comme on a maintenant l'habitude de l'appeler. En
quoi une taxe à l'échec va-t-elle résoudre les
problèmes qu'on a identifiés? D'aucune façon.
L'élève dont les parents sont suffisamment fortunés, puis
qui connaît des échecs, bien, il va payer. Est-ce que ça va
régler les problèmes d'apprentissage de l'élève?
Pas du tout. Est-ce que ça va lui apporter l'aide requise pour mieux
poursuivre son cheminement éducatif? Pas du tout. On le fait payer. Il
est capable de payer, il paye. Puis il continue. Il continue d'avoir les
mêmes problèmes, d'éprouver des difficultés de
cheminement. Mais il est capable de payer, il paye, alors, il reste dans le
réseau. Puis j'imagine, probablement, si on ne lui apporte pas de
soutien puis d'aide de nature pédagogique, qu'il continue
d'échouer. (22 h 50)
Mais il y a l'autre, lui, l'autre élève dont les parents
sont puis ça arrive drôlement, pas mal souvent par les
temps qui courent chômeurs, ou les parents
bénéficiaires d'aide sociale. Il y en a, là. Il y a des
jeunes qui sont au collège et dont les parents sont
bénéficiaires de l'aide sociale. Ce n'est pas une invention.
Ça existe, ça. Il y a des élèves dont les parents
sont chômeurs. Ça arrive aussi, avec le taux de chômage
qu'on connaît. Il y en a sûrement. Qu'est-ce qui arrive s'ils ont
des difficultés d'apprentissage, des
difficultés d'orientation puis qu'ils connaissent le nombre
d'échecs prévus à la loi? On leur impose la taxe à
l'échec, on leur impose des frais de scolarité. Sont-ils capables
de payer? Sans doute pas, les parents non plus. Ils ont assez de misère
à joindre les 2 bouts qu'ils ne sont pas capables de payer. Alors,
qu'est-ce qui arrive à l'élève? Il sort du réseau.
Exclu, éjecté. C'est ça qui va arriver.
Alors, donc, la punition financière est discriminatoire. C'est
ça que le Conseil permanent de la jeunesse a écrit au premier
ministre. C'est une mesure discriminatoire, parce que ça fait en sorte
que les élèves qui ont de l'argent ou dont les parents ont
l'argent qu'il faut peuvent se maintenir dans le réseau, et les
élèves dont les parents n'ont pas l'argent sont carrément
expulsés du réseau. Injuste et discriminatoire, c'est exactement
une mesure coercitive, même, dit le Conseil permanent de la jeunesse.
L'autre réaction ou conséquence que ça va avoir,
c'est que et, ça, ça a été signalé
par plusieurs, et c'est ça qui va arriver beaucoup
d'élèves, devant cette éventualité-là, vont
s'inscrire à moins de cours pour éviter les échecs. Et,
s'inscrivant à moins de cours, ils vont prolonger la durée de
leurs études, ils vont allonger la durée de leurs études.
Ce n'est certainement pas l'objectif qu'on poursuit, là; ce n'est
certainement pas ce que souhaite le gouvernement, mais c'est ça qui va
arriver. Concrètement, là, c'est ça qui va arriver dans la
réalité. alors, c'est une mesure inappropriée, qui ne
favorise d'aucune façon la réussite éducative, d'aucune
façon, qui, au contraire, fait obstacle, est un obstacle qui vient
s'ajouter dans le cheminement des élèves et qui aura pour effet
d'augmenter le taux d'exclusion du cégep et de réduire le taux
d'accès. parce que, du même coup, là, en même temps,
on veut augmenter le taux d'accès à 70 %, ce qui est
déjà un objectif ambitieux, et on impose un pareil
châtiment financier.
Alors, je conclus, Mme la Présidente, en disant et je l'ai
répété assez souvent qu'à des
problèmes pédagogiques il faut apporter des solutions
pédagogiques; à des problèmes d'apprentissage il faut
apporter des solutions qui sont de même nature. Là, à des
problèmes pédagogiques, on apporte une solution qui est une
punition, en plus, de nature financière. On est carrément
à côté de la plaque en agissant ainsi.
Et j'aurais évidemment souhaité, mais c'est un peu
naïf de ma part, que le gouvernement comprenne les appels multiples et
nombreux de beaucoup d'intervenants pour ne pas aller dans cette
direction-là, battre en retraite, reculer, ce qui n'aurait pas
été humiliant pour le gouvernement. Ça aurait
été simplement la démonstration que le gouvernement est
à l'écoute de ce qu'on lui dit, à l'écoute des
intervenants. Écoutez, ça aurait été, au contraire,
honorable de la part du gouvernement de reculer sur cette question-là.
On aurait pu dire et conclure au moins que le niveau d'écoute
était assez élevé puisque le gouvernement aurait
décidé d'entendre l'appel des intervenants, y compris,
même, du Conseil du patronat, qui, là-dessus, n'a même pas
voulu suivre, donner son appui formel et sans équivoque à cette
mesure-là; il n'a pas osé aller jusque-là. Alors,
là, vraiment, on est en face d'un phénomène tout à
fait... un problème d'écoute, un problème d'écoute
très grave. Le gouvernement ne veut rien entendre et, pourtant, il n'y a
aucun consensus là-dessus. Au contraire, il y a une majorité
très nette d'intervenants et d'acteurs du milieu collégial qui
s'opposent à ça et qui l'ont dit très clairement.
Puis-je me permettre, encore une fois, de lancer un appel suppliant au
gouvernement pour enlever cette disposition du projet de loi? Ça ne
serait qu'à son honneur s'il le faisait, d'autant plus que ce n'est pas
avec cette mesure-là qu'il va regarnir les coffres du trésor
public. Il va nuire aux jeunes, il va nuire aux élèves dans leur
cheminement éducatif, puis il va être loin de remplir les coffres
du ministre des Finances. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la ministre.
Mme Robillard: Mme la Présidente, il faut situer cette
mesure-là dans un ensemble de mesures. Nous savons tous qu'au niveau de
l'ordre d'enseignement collégial un des problèmes que nous avons
présentement, c'est la réussite des études et non pas
l'accès aux études collégiales. À cet
égard-là, on a réussi à plus d'un titre. On veut
encore augmenter l'accès, mais on veut augmenter la réussite des
études de façon très claire, augmenter le taux de
diplomation. Non seulement y entrer mais y réussir. On sait tous qu'il y
a plusieurs facteurs qui influencent la réussite des études,
à partir même du fait de la préparation qu'on a avant
d'entrer aux études collégiales. Et c'est à cet
égard-là qu'on veut préciser des seuils d'admission, que
le jeune soit mieux préparé et, donc, mieux disposé
à réussir au niveau des études collégiales.
Ça, c'est la première mesure.
La deuxième mesure, Mme la Présidente, c'est de... Une
fois que le jeune arrive à l'ordre d'enseignement collégial, on
le sait, il a des problèmes d'orientation. Certains ont des
difficultés d'apprentissage. Lors de la première session, il y a
une session d'accueil de réservée, d'accueil et
d'intégration pour les jeunes, soit qui ont des difficultés au
niveau de l'apprentissage, soit qui ont des difficultés au niveau de
l'orientation. C'est une autre mesure qui est très claire, qui est
là pour les aider. En plus, il y a toutes les autres mesures qui sont
présentes dans les collèges pour aider les jeunes à la
réussite, et là je pense aux centres d'aide.
Mais, au-delà de ça, Mme la Présidente, par
l'article 16 qui nous concerne dans le projet de loi, le gouvernement statue de
façon très claire sur la gratuité pour les
étudiants à temps plein au niveau de l'ordre d'enseignement
collégial. Une mesure qui favorise l'accès aux études
collégiales: la gratuité. C'est ça, le principe de base
qui nous guide dans l'article 16, la gratuité pour les étudiants
à temps plein. Aucune
barrière à l'accès. Mais, une fois que le jeune y a
accédé, qu'il a toutes les mesures autour de lui pour l'aider
à réussir, il y a une mesure qui est là aussi pour lui
lancer un signal qu'en quelque part il est responsable de sa propre
réussite. Donc, ce n'est pas une barrière à
l'accès, Mme la Présidente, c'est un signal au jeune pour qu'il
se responsabilise par rapport à sa propre réussite scolaire. Et
c'est dans ce sens-là qu'on dit: II y a une mesure financière qui
s'applique si les échecs s'accumulent.
Et ce qu'on oublie souvent de dire, c'est que la mesure
financière qui est là, elle n'est même pas
éternelle, Mme la Présidente. On spécifie de façon
très claire que, selon un règlement du gouvernement, il y aura
possibilité que, suite à la réussite des études, le
nombre d'échecs soit diminué et, donc, il y aura un retour
à la gratuité scolaire. C'est dans ce contexte-là que
cette mesure-là apparaît dans le cadre de l'article 16 pour donner
un signal aux jeunes, qui sont aussi responsables de la réussite de
leurs études, que la gratuité est toujours présente
à l'ordre d'enseignement collégial pour les étudiants
à temps plein, mais que la gratuité, dans le fond, s'ils ont
accès à cette gratuité-là, c'est à cause de
tous les contribuables québécois qui, à chaque
année, de par leurs taxes et impôts, contribuent pour
au-delà de 1 300 000 000 $ à l'ordre d'enseignement
collégial. Et, donc, il faut aussi donner un signal à nos jeunes
qui doivent mettre plus d'efforts pour réussir. C'est dans ce
cadre-là qu'on apporte l'article que vous voyez devant vous, Mme la
Présidente. (23 heures)
La Présidente (Mme Hovington): Merci, Mme la ministre.
Est-ce qu'il y a d'autres... M. le député de Jacques-Cartier.
M. Cameron: Merci, Mme la Présidente. I believe that it is
possible that the use of flunk fees may occasionnally work for the purpose for
which they are intended. But, even if they do part of the time, the
discriminatory effect is more significant than a possible success that it could
bring. Once you introduce something into the cégeps that involves, as
the deputy for Lac-Saint-Jean said, the affluence students being able
essentially just to pay off whatever amount they find convenient, and the other
ones, finding it a nuisance for different reasons, I think that would work very
badly in the internal administration of cégeps. Apart from anything
else, the students can decide to take courses where they know the chances of
failures are higher or lower, and they do that, at the moment, purely for
academic reasons, not for economic ones. If you are going to use money at all
the cégeps here, perhaps I would not get agreement from the
deputy for Lac-Saint-Jean I think it should be done up front. Then, you
should abandon the principle of the gratuity, of the free entry into the
system, and admit you are going to charge students because of the overall cost.
If you are not going to do that, than, I think the entire use of fees of this
kind inside the cégeps will not work well.
La Présidente (Mme Hovington): Merci, M. le
député. Mme la députée de Terrebonne.
Mme Caron: Merci, Mme la Présidente. Je pense que la
ministre nous a clairement répété,
régulièrement, que tout devait être axé sur la
réussite. Et, sur ça, je pense qu'on est vraiment d'accord avec
elle. Pour permettre aux étudiants cette réussite-là, il
faut, évidemment, régler le problème pédagogique
des étudiants qui ont des échecs. C'est un problème
pédagogique, et la solution doit être pédagogique. La
solution d'un problème pédagogique ne peut pas être une
solution financière. Toutes les mesures que la ministre a
données: la formation au secondaire, la préparation avant, ce
sont des mesures pédagogiques. Une session d'accueil, une session
d'orientation, c'est une mesure pédagogique; des centres d'aide, ce sont
des mesures pédagogiques. Dans ça, on la suit. Mais, tout
à coup, il y a un grand vide, et là on dit: On vous met des
mesures pédagogiques. Là, il y a un grand vide, puis après
5 ou 7 échecs, vous avez un coût financier. Là, il n'y a
pas de logique, rendu à cette partie-là. Et ce n'est pas ne pas
responsabiliser les jeunes, ce n'est pas parce que les jeunes ne veulent pas
être conscients du coût pour la société.
Dans le mémoire de la fédération des
étudiants des collèges du Québec, ils ont
été très clairs sur les mesures alternatives qu'on
propose, et pour garantir, justement, que l'utilisation des fonds publics, on
ne la fait pas pour rien. Parce que le jeune qui est capable de payer ses 50 $
parce que ses parents sont capables de les payer, ou lui-même, même
après 5 ou 7 échecs et si on le maintient dans le système
quand même, il coûte de l'argent à la société.
Il en coûte beaucoup, il n'est pas plus responsable pour tout ça
et il ne réussit pas mieux.
Les mesures que les jeunes présentaient m'apparaissaient beaucoup
plus pédagogiques et venaient compléter les mesures que la
ministre avait déjà mises en place pour préparer,
là, toute la question préparation, session d'accueil,
orientation. C'est tout de suite après qu'il y a un manque. Les jeunes
rappellaient l'importance des sessions d'orientation. Au niveau des
coûts, de le rendre visible, le coût, sur le bulletin, de
l'indiquer permettrait aux parents de le voir et aux étudiants de le
voir, le coût de la session, et, donc, le coût d'un échec;
on pourrait donner des relevés de mi-session pour faire du
dépistage, pour faire parrainer les jeunes aussi, par des pairs.
Qu'est-ce que ça nous donne d'attendre que des jeunes aient 5
échecs pour réagir? Il faut réagir tout de suite, au tout
début, dès le premier échec. Il faut apporter des mesures
de soutien, des mesures pédagogiques. Ce n'est pas une mesure
financière qui vient le régler.
On disait que les jeunes prolongent trop leurs études. Ils sont
venus dire pourquoi: parce qu'ils ont des problèmes d'orientation. Donc,
la session d'accueil et d'orientation et une meilleure préparation au
secondaire devraient aider. Ils ont dit qu'ils avaient un manque d'encadrement.
Un meilleur encadrement au secondaire, un meilleur encadrement au cégep,
c'est dans ce sens-là
qu'il faut aller. Les jeunes sont venus nous dire aussi que, souvent,
ils prolongent leurs études ou ils ont des échecs parce qu'ils
doivent travailler en même temps. Ils doivent travailler en même
temps pour plusieurs raisons. La situation économique en est une. Est-ce
que cela va leur permettre de pouvoir payer des échecs? On ne peut pas
faire travailler nos jeunes pour se payer des échecs! Ça n'a pas
de bon sens. Il faut absolument qu'on évite de prolonger les
études. Et la seule échappatoire qu'il va rester aux jeunes,
ça va être justement, comme le disait le collègue de
Lac-Saint-Jean tantôt, de réduire leur nombre de cours pour
s'assurer qu'ils auront le moins d'échecs possible, et donc prolonger
leurs études. Et on arrive à l'effet contraire de ce qu'on
voulait.
Je trouve ça très regrettable, parce que j'avoue que c'est
la mesure, moi, personnellement, qui me dérange le plus, parce qu'elle
est antipédagogique et qu'elle ne va vraiment pas dans le sens du reste
de la réforme de la ministre, qui axe tout sur la réussite. C'est
comme si on passait comme message aux jeunes: Si vous avez de l'argent, ce
n'est pas grave d'avoir des échecs, mais, si vous n'en avez pas, il faut
réussir, et tout de suite. Et, ça, j'avoue que je ne peux pas
acquiescer à ce principe-là. Et on ne vient pas régler
notre problème, qui était soulevé par le
député de Sauvé cet après-midi, des
étudiants qui demeurent au cégep et qui vont demeurer parce
qu'ils vont avoir les moyens financiers, et qui vont accumuler échec sur
échec et coûter cher au système.
La solution des jeunes, là-dessus, m'apparaissait encore plus
responsable. Ils proposaient l'article 33 du régime pédagogique
du collégial, c'est-à-dire que lorsqu'on se rend compte,
après tous les efforts possibles consultations,
réorientations, sessions allégées, séances de
rattrapage, aide à l'apprentissage, parrainage que le jeune
n'arrive pas à suivre un plan d'action pour se reprendre, bien, il a
peut-être besoin, pendant 6 mois, d'aller faire autre chose, et il
reviendra peut-être après dans le système. Mais la
réponse à un problème pédagogique doit être
une solution pédagogique. Ça ne peut pas être une solution
financière, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Oui, moi aussi, Mme la Présidente,
je voudrais m'inscrire en faux contre cette mesure-là qui est dans le
projet de loi. Je suis persuadée que c'est une atteinte au principe de
la gratuité. Et la ministre a beau nous dire que son article 16
16, si je ne me trompe pas l'article au complet, c'est vraiment pour
donner un signal, donner l'accès à la gratuité, il n'en
reste pas moins qu'ici, dans cet article, on vient introduire des droits de
scolarité, une taxe à l'échec on appelle ça
comme ça; c'est comme ça que tout le monde appelle ça
compte tenu qu'au bout d'un certain nombre d'échecs les jeunes
devront payer pour continuer, pour reprendre ces cours-là, des cours, en
fait.
En tout cas, pour moi, le message n'est pas si clair que ça par
rapport à l'accès à la gratuité. Pour moi, c'est
plutôt un message qui dit: On atteint le principe de la gratuité
puis on ouvre une porte ici. Je suis d'accord avec ma collègue quand
elle dit que le problème aurait pu être réglé
autrement. Normalement, oui, un problème pédagogique, on devrait
le régler au niveau pédagogique. Les jeunes sont venus nous le
dire en commission. Tous les gens qui sont ici, vous les avez entendus. Ce
n'est pas juste les jeunes qui nous l'ont dit, une majorité
d'intervenants sont venus nous dire de ne pas toucher à la
gratuité. Quand on dit qu'il y a un problème d'écoute, je
ne sais pas si c'est un problème d'écoute ou de
compréhension ou s'il y a des besoins autres qui dirigent nos
décisions, mais il n'en reste pas moins qu'il y a une majorité
d'intervenants qui sont venus nous le dire ici, en commission: Ne touchez pas
à ça.
Quand on parle de l'article 33, c'est un fait, c'est un article qui
existe. On peut s'interroger là-dessus. La ministre veut donner beaucoup
d'autonomie aux collèges. Bravo! C'est ce qu'ils voulaient, et je pense
que c'est ce que la ministre fait par le biais de plusieurs articles.
Peut-être pas tous, cependant. Il y a certains écarts, on a pu le
constater, mais il reste qu'il semble y avoir quand même une tendance, en
fait, une volonté de donner un peu plus d'autonomie. Pourtant, les
collèges, par le biais de l'article 33, avaient une certaine
possibilité de réduire, justement, de prendre des mesures.
Tout à l'heure on est passé, par rapport aux articles
qu'on a étudiés... On a vu, à l'article 18, tout à
l'heure, qu'il fallait «prévoir que le ministre détermine
la date limite au-delà de laquelle un étudiant ne pourra
abandonner un cours sans qu'un échec ne soit porté à son
bulletin». On a mis un article comme celui-là dans la loi. Je
pense qu'il y aurait eu moyen de procéder autrement et de faire en sorte
que les collèges appliquent réellement l'article 33, d'une
façon peut-être un peu plus serrée. C'est ce que les
étudiants sont venus dire aussi, quelque part. Plutôt que de
toucher au principe de la gratuité scolaire comme telle, on aurait pu le
faire respecter autrement. (23 h 10)
C'est un fait qu'il y a des problèmes, la ministre le
reconnaît, au niveau de l'apprentissage, et les jeunes ont
été très clairs là-dessus: problèmes au
niveau de l'orientation, problèmes au niveau de l'apprentissage,
difficultés, manque d'encadrement, manque de support. Je pense que, tout
le monde, on l'a entendu, ça. Même la ministre le reconnaît.
Tout à l'heure, elle le reconnaissait encore.
Ce n'est pas parce que les étudiants sont tous des paresseux, et
il est faux de prétendre que les étudiants se traînent les
pieds, que ce sont tous des paresseux qui se traînent les pieds.
Peut-être qu'il y en a qui se traînent les pieds. Ça peut
arriver, mais il reste que ce n'est pas la majorité, à mon sens.
Je pense qu'il y a des
problèmes qui sont autres, qui ont été
démontrés, qui ont été vraiment très
clairement exprimés. Et je trouve ça dommage qu'on en arrive avec
des mesures comme celles-là, une mesure totalement punitive. Il n'y a
rien d'incitatif là-dedans. C'est vraiment, à mon sens, une
mesure qui est punitive.
Il y a 2 moyens de faire marcher les gens on dit ça, des
fois soit la carotte ou le bâton. Alors, je ne vois vraiment pas
pourquoi on arrive avec une mesure coercitive qui punit les étudiants,
qui fait porter l'odieux sur le dos des étudiants, justement, alors
qu'on aurait pu utiliser des moyens autres. Il y en a eu, des moyens, qui ont
été suggérés. Je voyais des articles très
intéressants, d'ailleurs, suite au renouveau collégial de la
ministre, des articles qui ont été écrits par
François Caron, Jean-Paul Desbiens, Martin Desmeules, Arthur Tremblay,
Jean-Noël Tremblay, tous d'anciens directeurs de cégep, d'anciens
sous-ministres. En fait, une série d'articles qui étaient bien
faits et qui décrivaient, justement, le problème du ticket
accélérateur comme suit. Ils nous disaient, eux autres, qu'en
instaurant une mesure comme ça la ministre faisait porter le poids de sa
réforme sur les seujs élèves. Personne d'autre, en effet,
à l'intérieur du système, n'est appelé à
contribuer significativement à ce qu'elle appelle un renouveau en
profondeur. Les élèves ne sont pas, et de loin, les seuls
responsables du grand dérapage de ce niveau d'enseignement. Ils en sont
bien davantage les victimes, même s'ils en sont des victimes
consentantes. Avant le quart d'heure de Rabelais, on est toujours hilare. C'est
au moment de l'addition qu'on attrape la face longue.
De plus, telle qu'envisagée, la mesure du ticket
accélérateur est purement punitive à l'égard des
plus faibles, même si on admet que parmi ces plus faibles il y a une
cohorte de paresseux, même en dépit du fait qu'on peut admettre
qu'il y en a quelques-uns qui peuvent se traîner les pieds, mais ce n'est
pas nécessairement la majorité. On aurait dû donner
à cette mesure un caractère incitatif en instaurant, au lieu d'un
ticket accélérateur, un bon de gratuité offert à
tout élève inscrit à temps complet dans un cégep.
Ça, ça aurait pu être la mesure qu'on peut qualifier de la
carotte à la place du bâton. Disons que la ministre semble
préférer la mesure du bâton, et je le déplore. Moi
aussi, je voulais le mentionner, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Merci, Mme la
députée. Alors, est-ce que l'article 16 est adopté?
M. Brassard: Non, Mme la Présidente. La
Présidente (Mme Hovington): Non?
M. Brassard: Non, parce que je conviens puis je me rends bien
compte qu'on n'a pas réussi à convaincre la ministre de supprimer
cette taxe à l'échec, mais il reste que j'aimerais bien savoir
aussi comment ça va fonctionner, parce qu'il y a, à 24.4, des
règlements de prévus qui concernent la mise en application de
cette mesure. En particulier, on indique, à 24.4, que le gouvernement,
par règlement, va déterminer, pour ce qui est de cette
mesure-là, «la mesure et les cas ou conditions dans lesquels le
nombre d'échecs d'un étudiant doit être réduit ou
effacé». Prenons cette disposition-là. Ça veut dire
quoi? Tout à l'heure, Mme la ministre nous a déposé un
projet de règlement concernant une autre disposition. Est-ce que, sur
cette dimension-là des choses, on peut avoir des informations quant
à la façon dont les choses vont se faire? Quelles sont ces
conditions dans lesquelles le nombre d'échecs d'un étudiant
pourra être réduit ou effacé? Les cas ou les
conditions.
Documents déposés
Mme Robillard: Mme la Présidente, si vous le
désirez, je pourrais déposer des projets de
règlement...
M. Brassard: Oui. Ah, c'est bien, ça!
Mme Robillard: ...qui touchent à 24.4 a, b, c, e et
f. On pourrait faire état d'une réflexion à date sur ces
projets de règlement aux membres de la commission, si vous le
désirez, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Ce serait très
apprécié, Mme la ministre. Alors, je ferai distribuer...
M. Brassard: Certainement.
Mme Robillard: II y en a 1 qui touche strictement 24.4 b.
La Présidente (Mme Hovington): Oui.
M. Brassard: Donc, justement la disposition dont je parlais.
Mme Robillard: Voilà! Et l'autre, qui touche a, c, e et
f.
M. Brassard: II en manquerait 1 des 2, là.
La Présidente (Mme Hovington): II y en a 2.
M. Brassard: Les 2.
La Présidente (Mme Hovington): Ah! Pour Mme la
députée de Terrebonne qui va revenir tout à l'heure.
Mme Robillard: II n'y a pas d'autres copies?
La Présidente (Mme Hovington): Oui, mais je pense que
madame en a. Pouvez-vous en déposer à l'endroit de Mme la
députée de Terrebonne, s'il vous plaît?
Mme Robillard: Alors, à la question posée par le
député de Lac-Saint-Jean, qui concerne l'article 24.4,
alinéa b, on voit le projet de règlement qui est
là, Mme la Présidente, et qui dit très clairement que le
nombre d'échecs d'un étudiant, lorsque des droits de
scolarité sont exigés en vertu de cet article, est réduit,
aux fins d'une session ultérieure, d'un échec chaque fois qu'il
réussit 4 cours, et que les échecs figurant au bulletin
d'études collégiales d'un étudiant ne sont pas pris en
compte lorsque l'étudiant s'est vu décerner un diplôme
d'études collégiales. Ça veut dire qu'à partir du
moment où l'étudiant a accumulé 5 échecs il
commence à payer des droits de scolarité et on va le voir
à l'autre projet qui seraient de 50 $ par cours, Mme la
Présidente. Mais à partir du moment où il réussit 4
cours, il y aura diminution de 1 échec.
Prenons l'exemple le plus facile. Un étudiant qui a cumulé
5 échecs, qui est en préuniversitaire, il se doit de commencer
à payer à la session suivante. À la session suivante, il
prend 4 cours. C'est ça, la définition du temps plein. Il prend 4
cours, il réussit les 4 cours à la session suivante. Ça
veut dire que son cumul d'échecs qui était de 5 diminue de 1.
Donc, il retombe à 4 échecs dans son cumulatif. Quand vous avez 4
échecs, vous ne payez pas de droits de scolarité. Donc, l'autre
session après, ça veut dire qu'il ne paie pas de droits de
scolarité.
M. Brassard: Et, deuxièmement, ça signifie
que...
Mme Robillard: Deuxièmement, c'est que les échecs
qui figurent au bulletin d'études collégiales de
l'étudiant ne sont pas pris en compte lorsque l'étudiant s'est vu
décerner un diplôme d'études collégiales.
C'est-à-dire que le jeune qui a un nombre d'échecs
accumulés à son bulletin, qui obtient son diplôme
d'études collégiales et qui décide de continuer à
étudier pour un deuxième D.E.C., il va repartir à 0. On ne
tiendra pas compte du nombre d'échecs dans le bulletin de son premier
diplôme d'études collégiales.
(Consultation)
M. Brassard: Dans le cas du 1, le nombre d'échecs d'un
étudiant lorsque des droits de scolarité sont exigibles en vertu
de cet article... Dans l'exemple que vous donnez, il a 5 échecs; il
réussit, à la session suivante, 4 cours. Il a 1 échec de
moins, donc il ne paie plus de droits puisqu'il est tombé à 4
échecs.
Mme Robillard: C'est ça.
M. Brassard: Mais s'il a 6 échecs?
Mme Robillard: II a suivi combien de cours?
M. Brassard: II a suivi 4 cours. Il a 6 échecs au cours
d'une session. Il s'inscrit à 4 cours dans la session suivante. II les
réussit, 1 échec en moins. Il continue de payer parce qu'il tombe
à 5.
Mme Robillard: C'est ça. C'est ça. Toujours dans le
contexte d'un étudiant préuniversitaire.
M. Brassard: Oui. Et c'est 7 dans le cas de...
Mme Robillard: Le même raisonnement s'applique, mais
à partir de 7 pour le...
M. Brassard: Deuxième projet.
Mme Robillard: Le deuxième projet, ça concerne a,
c, e et f. Alors, on le voit à l'article 1 du projet de règlement
que vous avez devant vous. C'est de reconnaître des étudiants
à temps plein, donc qui bénéficient de la gratuité
scolaire. Dans le premier cas, c'est l'étudiant à qui il ne reste
que 3 cours pour obtenir son D.E.C. et, dans le deuxième cas, c'est les
étudiants qui sont atteints de déficience fonctionnelle majeure.
De la même façon que ces étudiants-là sont reconnus
au niveau du régime d'aide financière, ils sont reconnus aussi
à temps plein, donc les études sont gratuites à l'ordre
d'enseignement collégial. C'est l'article 1, qui fait
référence à 24.4a. (23 h 20)
Quant à l'article 2, ce sont les droits de scolarité
exigés en vertu de 24.1, et c'est 50 $ par cours.
Quant à l'article 3, c'est pour les étudiants à
temps partiel. Ça fait référence à 24.2. Pour les
étudiants à temps partiel, on reconduit le montant qu'ils paient
à l'heure actuelle, 2 $ l'heure ou 2 $ par période
d'enseignement. C'est la pratique actuelle de nos cégeps.
À l'article 4, c'est l'étudiant qui ne défraie pas
ses droits de scolarité ou qui est en défaut de payer. Qu'est-ce
qui arrive? Alors, à ce moment-là, il ne peut pas se voir
attribuer les unités attachées à tous les cours auxquels
il est inscrit. L'article 4.
M. Brassard: L'étudiant en défaut de payer tout ou
partie des droits visés ou qui en retarde le paiement ne peut se voir
attribuer d'unités attachées à tous les cours auxquels il
est inscrit. C'est fort ça, là. Y compris les cours qu'il a
réussis. Bien, pour les unités, c'est les cours qu'il a
réussis.
(Consultation)
Mme Robillard: C'est un peu ce qui se passe à
l'université si vous ne payez pas vos droits de scolarité. Je
prends note des commentaires, là.
M. Brassard: Bien, c'est fort, ça. Parce que, là,
même les cours qu'il a réussis, ses unités ne sont pas
reconnues parce qu'il est en défaut de paiement.
Mme Robillard: Est-ce que ce n'est pas comme ça à
l'université?
(Consultation)
Mme Robillard: Et, à l'article 5, c'est le remboursement
des droits de scolarité. Si l'étudiant abandonne son cours dans
les délais, il peut se faire rembourser ses droits de
scolarité.
(Consultation)
M. Brassard: L'étudiant dont on parlait tantôt, dans
l'autre projet de règlement, en deuxième, qui se voit
décerner un diplôme d'études collégiales, qui est en
session finale, qui fait ses derniers cours, qui serait en mesure, avec ces
unités-là, d'avoir son diplôme mais qui est en
défaut de paiement, il se trouve ainsi à ne pas pouvoir recevoir
son diplôme parce qu'il est en défaut de paiement concernant des
échecs.
La Présidente (Mme Hovington): Me Dupont.
M. Dupont: Ça ne constitue pas un échec. C'est une
rétention, là. Ce n'est pas définitif. C'est tant qu'il
n'a pas remédié au défaut ou au retard.
L'élève a droit à ses notes, mais il les aura lorsqu'il
aura satisfait à ses obligations. Ça ne constitue pas un
échec à son bulletin.
M. Brassard: Je sais bien.
M. Dupont: Tant qu'il n'aura pas remédié à
son défaut.
M. Brassard: Parfait. L'autre question que je voulais poser: Dans
votre livre jaune, vous faites mention que, conformément aux pratiques
actuelles, certains cas particuliers de force majeure et là vous
en indiquez quelques-uns en exemple: accident, maladie prolongée,
assistance à des proches, etc. ne sauraient être
mécaniquement assimilés à des échecs ou
plutôt à des dossiers dits incomplets. Est-ce que ça va
apparaître quelque part, dans un quelconque règlement à
venir?
Mme Robillard: Ce n'est pas dans un règlement, c'est dans
une directive adressée directement aux collèges. À ce
moment-là, c'est le collège lui-même qui marque
«incomplet» au niveau du dossier collégial.
M. Brassard: Et cette directive-là va mentionner
expressément les cas de force majeure?
Mme Robillard: C'est une directive qui, il faut le mentionner,
existe déjà au niveau collégial et qui permet d'inscrire
«incomplet».
M. Brassard: Donc, c'est une pratique en vigueur depuis
longtemps.
Mme Robillard: C'est une pratique qui existe
déjà.
M. Brassard: Qui va se poursuivre. (23 h 30)
Mme Robillard: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Ça va? Est-ce que
l'article 16 est adopté?
M. Brassard: Vous comprendrez qu'il est adopté sur
division, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): C'est bien noté.
J'appelle l'article 17.
Approbation des règles
budgétaires
Mme Robillard: II y a un amendement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, je fais distribuer
l'amendement. À l'article 17, l'amendement se lirait comme suit. Dans
l'article 26 de la Loi sur les collèges d'enseignement
général et professionnel, proposé par l'article 17: 1
° ajouter, après le paragraphe b, le suivant: «c) peut
être assujettie à l'autorisation du ministre ou n'être faite
qu'à un ou à certains collèges, sauf en ce qui concerne
les subventions de fonctionnement pour les programmes conduisant au
diplôme d'études collégiales.» 2° supprimer le
deuxième alinéa.
M. Dupont: Le but de la disposition, c'est d'établir que
les dépenses de fonctionnement pour les programmes d'études
conduisant à un D.E.C. et pour lesquelles le collège a
reçu une autorisation seront subventionnées de droit, en vertu de
la loi. Mais les dépenses d'investissement, le service de la dette, les
dépenses de fonctionnement pour les programmes d'études
conduisant à une A.E.C. pourront ne pas être
subventionnés.
En vertu du nouveau Régime des études collégiales,
dès qu'un collège est autorisé à donner un
programme d'études qui conduit à un D.E.C, il est automatiquement
autorisé à élaborer tout programme d'études
collégiales conduisant à une A.E.C. Et si on n'avait pas
l'amendement à l'article 26, selon l'article 25, le ministre serait
obligé de verser des subventions de fonctionnement pour n'importe quel
type de programme que n'importe quel collège voudrait mettre sur
pied.
(Consultation)
M. Brassard: «Peut être assujettie à
l'autorisation du ministre ou n'être faite qu'à un ou à
certains collèges, sauf en ce qui concerne». Et vous dites que,
ça, ça concerne les attestations? Pourquoi est-ce que ce n'est
pas indiqué? Pourquoi est-ce que vous ne le dites pas explicitement?
M. Dupont: Bien, c'est spécifique, là: sauf les
subventions de fonctionnement pour les programmes conduisant au D.E.C.
M. Brassard: Mais les attestations, les programmes conduisant
à une attestation dans un cégep donné doivent recevoir
l'autorisation. Est-ce qu'ils doivent recevoir l'autorisation pour aller de
l'avant? Non? Ils n'ont pas besoin de l'autorisation de la ministre?
Mme Robillard: Présentement? Selon le régime
actuel?
M. Brassard: Oui.
Mme Robillard: À l'heure actuelle, oui.
M. Brassard: À l'heure actuelle.
Mme Robillard: Dans le nouveau Régime des études,
le collège qui a déjà l'autorisation de donner un
diplôme d'études collégiales dans un domaine particulier
pourra donner des attestations d'études collégiales sans
revenir...
M. Brassard: Sans autorisation, sans avoir besoin de se faire
autoriser par la ministre. Bon. Alors, là, il y a un problème. La
ministre n'autorise pas les attestations, n'aura pas besoin d'autoriser les
attestations. Mais, par contre, sur le plan budgétaire, elle peut dire:
Vous avez beau initier des programmes conduisant à des attestations, je
ne vous subventionne pas. Là, ça revient au même,
finalement. C'est ça que ça dit, l'amendement. C'est ça
que ça dit.
M. Lanoux: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): M. Lanoux, si vous voulez
bien expliquer.
M. Lanoux: Oui. En fait, cet amendement-là voudrait
couvrir les possibilités suivantes. Un collège prépare une
attestation pour IBM Canada. C'est une attestation à l'intérieur
d'un D.E.C., mais elle est achetée par IBM, elle est achetée par
le fédéral, elle est achetée par le MMSRFP. On ne voudrait
pas se retrouver avec un double financement. Alors, si c'est une attestation
qui est achetée, soit par le fédéral, soit par le MMSRFP,
soit par l'entreprise... Écoutez, en 1990-1991, il s'est vendu
énormément de formation sur mesure dans ce
réseau-là. Il faut qu'ils puissent continuer à faire
ça pour répondre à des besoins, parce que l'industrie
vient acheter des services. Il faut que ça puisse se faire. Si on
n'avait pas cette disposition-là, on se retrouverait automatiquement
avec un double financement. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible.
M. Brassard: Oui. Ça doit exister, des attestations
d'études collégiales qui sont mises en oeuvre par des
cégeps et qui ne sont pas financées de cette
façon-là?
M. Lanoux: À l'heure actuelle?
M. Brassard: Oui.
M. Lanoux: Non. Presque pas.
M. Brassard: C'est tout de la formation sur mesure?
M. Lanoux: Parce que ce n'est pas financé; parce que ce
n'est pas financé, à l'heure actuelle. Ça le deviendrait
avec le projet de loi qui est là et le régime pédagogique,
sauf que ce qu'il faut financer, c'est ceux qui sont initiés pour les
clients réguliers et non pas commencer à financer ce qui est
déjà financé.
M. Brassard: Ça, je comprends ça. Je comprends
qu'il ne faut pas financer doublement.
M. Lanoux: Voilà!
M. Brassard: Bon. C'est très bien, ça. D'accord.
Sauf qu'il ne faut pas non plus que des cégeps qui élaborent des
programmes conduisant à une attestation puis ils n'ont pas besoin
d'autorisation de la ministre pour le faire se retrouvent finalement
sans financement et puis qu'ils ne puissent pas les mettre en oeuvre. Ça
aussi, c'est possible.
M. Lanoux: Ce qui est visé par cet amendement-là,
c'est justement de pouvoir s'assurer qu'il n'y ait pas un double financement.
Quand il n'y a pas un double financement, ce que l'amendement dit: la ministre
autorisera.
(Consultation)
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que vous avez eu
toute réponse à vos questions? Alors, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Moi, ce n'est pas clair. Je voudrais
comprendre quelque chose.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: J'essaie de comprendre, Mme la
Présidente. Présentement, là, pour donner des
attestations, il faut l'autorisation de la ministre.
Mme Robillard: II faut l'autorisation, et les cégeps ne
reçoivent pas de subventions.
Mme Carrier-Perreault: Ce n'est pas subventionné.
Mme Robillard: Voilà. Non.
Mme Carrier-Perreault: D'accord. Là, je
comprends un peu mieux. Puis, là, vous dites qu'avec la nouvelle
loi ils vont pouvoir développer cet aspect-là, donner des
attestations, mais, évidemment, vous voulez vous assurer qu'ils ne les
reçoivent pas automatiquement, que vous ne serez pas obligée de
donner du financement. Est-ce que je comprends bien?
M. Lanoux: Qu'on ne soit pas obligé d'aller financer ce
que le MMSRFP finance déjà, ce que le fédéral
finance déjà, ce que l'industrie vient aussi acheter. Et,
évidemment, on parle là d'étudiants à temps complet
qui viennent pour bénéficier de la gratuité.
Pour ce qui est du temps partiel, les A.E.C. vont continuer. Je veux
dire, la situation, elle n'est pas changée. Un étudiant à
temps partiel qui vient s'inscrire à l'A.E.C., il y a une partie de
financement à l'intérieur de l'enveloppe fermée que nous
avons. Sauf qu'une A.E.C. qui impliquerait 25 étudiants à temps
complet, il y a du financement qui pourrait venir, maintenant, avec ce qu'il y
a à la fois dans le projet de loi et dans le Régime.
M. Brassard: Mais ça dépendrait de ce qui vient
d'ailleurs. À l'éducation aux adultes actuellement, vous
financez.
M. Lanoux: Temps partiel seulement.
M. Brassard: Temps partiel seulement.
M. Lanoux: Oui, dans une enveloppe fermée.
M. Brassard: Puis des attestations d'études
collégiales, est-ce que vous en financez aussi?
M. Lanoux: À temps complet?
M. Brassard: Oui.
M. Lanoux: Non.
M. Brassard: Non? À temps partiel?
M. Lanoux: À temps partiel, à l'intérieur du
volume que nous avons.
M. Brassard: Et à la condition que ce ne soit pas
financé par d'autres sources.
M. Lanoux: Ah, bien sûr! Déjà, oui. Bien
sûr. Bien sûr.
M. Brassard: Si c'est financé par d'autres sources, vous
vous retirez.
M. Lanoux: La ministre donne l'autorisation au programme,
à l'heure actuelle.
M. Brassard: Elle n'en finance pas.
M. Lanoux: Mais elle n'en finance pas s'il y a un financement par
une autre source.
M. Brassard: Et, ça, ça concerne aussi le temps
partiel.
M. Lanoux: Bien oui.
M. Brassard: Temps partiel, temps complet. Les 2. (23 h 40)
M. Lanoux: Bien oui. Bien oui. Dès qu'il y a une autre
source, que ce soit à temps complet ou à temps partiel, il faut
éviter le double financement.
M. Brassard: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de prévoir
que la subvention n'est pas accordée dans la mesure où il existe
d'autres sources de financement? Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'apporter
cette précision-là? Ça, ça concerne la subvention
qui vient du ministère de l'Enseignement supérieur.
(Consultation)
La Présidente (Mme Hovington): Alors, qui doit
répondre à qui?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robillard: C'est une bonne question, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): N'est-ce pas! À 23 h
40. Ma question de 6 000 000 $!
M. Brassard: Est-ce qu'on ne pourrait pas suspendre cet
article-là pour le regarder de plus près, pour clarifier les
choses?
Mme Robillard: Quel article? Tout 17?
La Présidente (Mme Hovington): Suspendre tout l'article
17?
M. Brassard: L'article 26.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 17. C'est le
17.
M. Brassard: Le 17, oui. Mais surtout la partie 26, l'article 26
à l'intérieur de 17.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que vous seriez
d'accord ou...
Mme Robillard: Tout l'article 17? M. Brassard: Non.
Bien...
M. Parent: Qu'est-ce que tu ne comprends pas? Le 26.2,
26.3...
M. Brassard: Surtout la partie 26, là. M. Parent:
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): C'est parce que... Oui, M.
le député de Sauvé.
M. Parent: Je ne sais pas si le député de
Lac-Saint-Jean, le porte-parole de l'Opposition... Moi, je suis d'accord qu'on
laisse tomber 26.1. Si on faisait 26.2, 26.3, 26.4, il ne semble pas y avoir de
problèmes, de gros problèmes, en fin de compte,
là-dedans.
La Présidente (Mme Hovington): C'est que, jusqu'à
maintenant, on a toujours adopté...
M. Parent: En vrac.
La Présidente (Mme Hovington): ...globalement les
articles.
M. Parent: Oui, oui, mais on pourrait avancer un petit peu.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, si on suspend, on va
suspendre tout l'article 17, tel que...
M. Parent: Mais il n'y a rien là-dedans, ou presque.
Une voix: ...
M. Parent: Vous défendez vos... Ne vous mêlez pas de
ça. Vous allez vous faire élire...
Mme Robillard: Je ne sais pas, là. À moins qu'il
n'y ait des questions supplémentaires sur 26, Mme la
Présidente.
M. Brassard: Oui, bien, il y aurait sur 25. Sur... La
Présidente (Mme Hovington): L'article 26...
M. Brassard: ...26, on suspendrait, là, 26. C'est 26 qu'on
suspendrait, en fait. Les autres, on pourrait regarder ça.
Mme Robillard: L'article 26.1...
La Présidente (Mme Hovington): Les articles 26.1, 26,2,
26.3, 26.4 seraient adoptés, à ce moment-là?
M. Brassard: On pourrait les regarder. Mme Robillard: On
va les regarder, là.
M. Brassard: Comme à 25, par exemple,
l'établissement annuel des règles budgétaires pour
déterminer le montant des dépenses de fonctionnement, etc. Au
niveau secondaire, à notre connaissance, la ministre consulte,
procède à une consultation du milieu. Il y a une instance
appropriée au niveau de la Fédération des commissions
scolaires et il y a une consultation concernant les règles
budgétaires. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de prévoir une
semblable consultation pour ce qui est de l'enseignement collégial?
(Consultation)
La Présidente (Mme Hovington): M. Dupont, voudriez-vous
répondre? Non.
Mme Robillard: Mme la Présidente, on va vérifier,
là, mais, de mémoire, dans la Loi sur l'instruction publique, ce
n'est pas le mécanisme qui est là, c'est l'obligation pour la
ministre de consulter. Après consultation.
M. Brassard: Oui, c'est ça.
Mme Robillard: C'est ça que le député
de...
M. Brassard: Alors, pourquoi ne pas prévoir que la
ministre établit annuellement, après consultation des
collèges, les règles budgétaires, ce qui établirait
un processus semblable à ce qui se passe aux niveaux primaire et
secondaire?
Mme Robillard: Mme la Présidente, est-ce que c'est une
proposition d'amendement?
M. Brassard: Oui, si on veut. Si on en veut une, on peut en faire
une. Ça pourrait se lire comme suit: Le ministre établit
annuellement, après consultation des collèges... On pourrait
ajouter «après consultation des collèges».
La Présidente (Mme Hovington): Vous en faites un
amendement, officiellement?
M. Brassard: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, je crois bien que
cet amendement est recevable. Ça va dans l'esprit et le principe de la
loi. Est-ce que vous pourriez nous expliciter un peu le pourquoi de votre
amendement?
M. Brassard: Bien, comme je le disais tantôt, c'est une
procédure qui est en usage aux niveaux primaire et secondaire, avec les
commissions scolaires. Et il y aurait sans doute lieu de prévoir le
même genre de consultation avec les collèges avant... C'est une
consultation, évidemment. Ça n'oblige pas le gouvernement
à tenir compte de toutes les remarques qui
résultent de cette consultation, mais il y a une consultation qui
peut permettre d'établir des règles budgétaires qui soient
plus adéquates pour le réseau collégial. Voilà!
La Présidente (Mme Hovington): Mme la ministre, à
propos de l'amendement qui se lirait comme suit... On est en train de
l'écrire.
M. Dupont: Je vais vous le lire et, après ça, je
l'écrirai. Ce serait: Insérer, dans la première ligne du
premier alinéa de l'article 25 de la Loi sur les collèges
d'enseignement général et professionnel, proposé par
l'article 17, et après le mot «annuellement», les mots
«, après consultation des collèges,».
M. Brassard: Exact. Vous êtes habitué, vous, je
pense?
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): II saisit vite, en tout
cas. Alors, Mme la ministre, est-ce que vous auriez des commentaires,?
Mme Robillard: Mme la Présidente, ça reconduit la
pratique actuelle, alors, je n'ai aucun problème avec cet
amendement-là. Nous consultons les collèges. Là, c'est
plus formel; il y a une obligation. Je n'ai aucun problème avec le
principe.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce que
l'amendement apporté à l'article 25 de l'article 17 est
adopté?
M. Brassard: Adopté. Si on s'arrêtait, Mme la
Présidente? La commission est souveraine.
La Présidente (Mme Hovington): Oui, surtout que nous avons
suspendu 26. Parce que nous avons aussi des amendements à 26, qu'il nous
faudrait adopter.
Mme Robillard: Mme la Présidente, avant de suspendre...
À 26, si jamais le député de Lac-Saint-Jean avait des
questions supplémentaires sur 26 ou des demandes d'information qu'on
pourrait lui apporter demain...
M. Brassard: Oui.
Mme Robillard: ...nous sommes disponibles pour toute demande, si
ça peut éclairer le débat demain matin quand on
reprendra.
La Présidente (Mme Hovington): Mais, à ce
moment-là, seulement par acquit de conscience en tant que
présidente: nous venons d'adopter l'amendement à 25; est-ce que
nous ne ferions pas mieux d'adopter 25, tel qu'amendé, pour ensuite,
demain, continuer? Ou on adopterait globalement, peut-être bien?
Mme Robillard: D'accord. M. Brassard: D'accord.
La Présidente (Mme Hovington): D'accord. L'article 25 est
adopté, tel qu'amendé. Alors, nous continuerons à les
adopter 1 par 1 demain, 26, 26.1, 26.2.
Mme Robillard: C'est une bonne idée, ça.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, la commission de
l'éducation suspend ses travaux jusqu'à demain, après la
période des affaires courantes.
(Fin de la séance à 23 h 50)