Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Gobé): Mesdames et messieurs,
bonjour. Nous allons maintenant entreprendre nos travaux. La commission de
l'éducation est réunie ce matin afin de procéder à
la vérification des engagements financiers du ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Science. Nous allons donc, le quorum
étant... Y a-t-il des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Gautrin
(Verdun) est remplacé par M. Doyon (Louis-Hébert).
Réponses déposées
Le Président (M. Gobé): Alors, bienvenue, M. Doyon,
avec nous, à ces importants engagements. Alors, j'ai des réponses
à déposer, des réponses à des questions qui avaient
été demandées à la dernière
vérification. Donc, il me fait plaisir de les déposer
auprès de la commission, et cela est fait.
Alors, est-ce qu'il y a des remarques de part et d'autre avant que nous
ne commencions, ou on y va directement? Mme la ministre. Non?
Mme Robillard: M. le Président...
Le Président (M. Gobé): M. le député
de...
Mme Robillard: ...seulement vous dire que nous sommes heureux
d'être à nouveau présents devant les membres de la
commission pour discuter de nos engagements financiers. J'ai le plaisir
d'être accompagnée par toute mon équipe
sous-ministérielle et mon équipe politique. Si vous me permettez,
je vais vous présenter les membres qui m'accompagnent à la table,
ici, à l'avant. À ma droite, le sous-ministre en titre au
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science, M. Pierre
Lucier; à côté de M. Lucier, M. Lionel Lirette, qui est le
directeur général de l'administration au ministère - c'est
un peu notre ministre des Finances, M. le Président, chez nous; et
à ma gauche, mon chef de cabinet, M. Marc Saint-Pierre. Alors, ça
va nous faire plaisir de répondre à toutes les questions des
membres de la commission.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci, Mme la
ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, je salue tous ces collaborateurs, les membres de
la commission, mais j'allais dire, M. Lirette, si, effectivement, vous jouez le
rôle de ministre des Finances, vous seriez peut-être bien mieux de
monter en haut...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: ...parce qu'il paraît que c'est là que
ça se passe. Ha, ha, ha!
M. Lirette (Lionel): À compter de cet
après-midi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Peut-être bien cet après-midi? Bon! Ha,
ha, ha!
Vérification des engagements financiers
Janvier
Le Président (M. Gobé): Bon. Alors, voilà,
sans plus attendre, nous allons procéder à nos travaux, et
j'appelle donc les engagements financiers de janvier 1992. M. le
député d'Abitibi-Ouest, avez-vous des questions en
particulier?
M. Gendron: Engagement 3.
Le Président (M. Gobé): Alors, engagement 3.
Voulez-vous que j'en fasse lecture?
M. Gendron: Non.
Le Président (M. Gobé): Non? Ce n'est pas
nécessaire? Bon.
M. Gendron: Alors, ce que j'aimerais demander à la
ministre ou aux officiers de son ministère... À l'engagement 3,
il s'agit d'une subvention au Centre de recherche informatique de
Montréal, afin de compléter l'étude préliminaire
prévue pour déterminer les besoins spécifiques de la
collectivité québécoise dans le domaine de la recherche
informatique. Alors, j'aimerais avoir plus de précisions quant aux
objectifs, parce qu'il n'est pas tout de nommer, là, le libellé
de l'étude. C'est quoi, les objectifs précis soutenus par cette
demande d'étude? Parce qu'il s'agit quand même de 500 000 $. La
méthodologie. J'aimerais avoir quelques informations concernant la
méthodologie de cette étude. Et, puisqu'on est un an et quelques
mois plus tard, c'est bien ça, c'est janvier 1992, j'aimerais ça,
éventuellement, que vous me fassiez quelques commentaires sur le
résultat de cette étude, ce qu'elle a démontré,
ce
qu'elle a signifié précisément, et si
c'était vraiment... pour porter un jugement de pertinence. Voilà
les questions auxquelles j'aimerais que la ministre réponde.
Mme Robillard: Oui, M. le Président. Alors, de fait, c'est
une étude qui avait été confiée de façon
très, très spécifique au CRIM, et aussi,
dépendamment des résultats de cette étude, nous
étions pour voir, dans le renouvellement du budget global du CRIM, si
nous étions pour accorder un volet spécifique à ses
besoins au niveau de la recherche informatique. Dans les faits, par la suite,
nous avons confirmé la mission du CRIM de façon
générale en lui accordant une subvention de 25 000 000 $. Mais,
pour répondre de façon plus pointue aux questions de M. le
député d'Abitibi-Ouest, je vais demander au sous-ministre
d'apporter des informations supplémentaires.
M. Lucier (Pierre): En fait, il s'agissait de l'amorce du
développement d'un nouveau volet au CRIM, qui portait sur des questions
d'intelligence, enfin, des processus d'acquisition d'intelligence, et qui se
trouvait à reprendre le volet jugé essentiel de l'ancien centre
pour les applications pédagogiques de l'ordinateur. Ce volet-là a
été correctement amorcé avec cet octroi et ça a
abouti dans le nouveau plan quinquennal du CRIM par une intégration de
ce volet-là. Donc, c'était une amorce qui a été
jugée réussie et qui a été consolidée au
moment de l'approbation du deuxième plan quinquennal qui apparaît
plus loin dans un autre engagement financier de cette année; je ne me
souviens plus du mois.
Le Président (M. Doyon): Juin. M. Lucien Du mois de
juin.
M. Gendron: L'étude qui a été conduite par
le CRIM, est-ce qu'elle a servi exclusivement à faire la preuve de la
nécessité de soutenir un peu plus les besoins en termes de
recherche informatique ou s'il n'y avait pas également des coûts
de fonctionnement dans ces 500 000 $?
M. Lucier: II y avait plus qu'une étude, en fait.
C'était vraiment l'amorce et le test de la faisabilité de
l'introduction de ce volet-là qui était appelé globalement
étude, mais ce n'était pas une étude commandée au
sens très restreint du terme. C'était vraiment l'amorce et la
vérification de la faisabilité de traiter ce nouveau
créneau. Ça s'est avéré très rapidement
possible et c'est pour ça que ça a abouti rapidement en juin dans
une intégration dans l'ensemble de la programmation.
M. Gendron: Vu.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que je con-
sidère les engagements de janvier 1992 comme étant
vérifiés?
M. Gendron: Quant à moi, oui. Février
Le Président (M. Gobé): Donc, ces engagements sont
maintenant vérifiés. Nous passons à février 1992.
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Février 1992, 1, 2. À moins que mes
collègues aient des questions, moi, je n'en ai pas.
Le Président (M. Gobé): Très bien. M.
Gendron: J'irais à l'engagement 4.
Le Président (M. Gobé): Engagement 4. Contrat par
soumission sur invitation. (10 h 20)
M. Gendron: L'engagement 4, c'est un contrat par soumission sur
invitation, où on faisait l'évaluation du Programme d'actions
structurantes, au plan de l'efficacité, de l'efficience, de la
performance et de ses impacts. Alors, je veux savoir: Est-ce que cette
évaluation a été complétée? Est-ce que
présentement l'évaluation a été
complétée? Est-ce que vous avez l'intention de rendre publics les
résultats? Si ce n'est pas le cas, ou s'ils ne l'ont pas
été, j'aimerais ça que la ministre nous dresse un portrait
sommaire de l'évaluation qu'elle en fait.
Mme Robillard: Alors, l'étude est complétée,
M. le Président. Elle sera déposée sous peu au niveau des
universités. Je n'aurai aucune objection, une fois qu'elle sera
déposée aux universités, qu'elle soit remise aux membres
de la commission, si les membres la désirent en tant que telle:
Maintenant, si on veut connaître les principales conclusions de
l'évaluation, je peux vous dire que, de façon
générale, l'évaluation nous a démontré que
le Programme d'actions structurantes atteint les objectifs qu'il poursuit en
tant que tels, et donc que c'est un excellent moyen - l'étude de Price
Waterhouse nous prouve ça -pour structurer la recherche universitaire,
que ça favorise le développement des pôles d'excellence,
que ça contribue à la formation de la relève
scientifique.
Alors, au niveau des modalités de gestion du programme, il y a
aussi une opinion, un diagnostic qui est posé à l'effet que les
modalités se sont avérées vraiment efficientes et que,
même au niveau des retombées scientifiques en tant que telles,
l'étude nous prouve que certaines équipes qui ont
été aidées par le Programme d'actions structurantes ont
acquis depuis une renommée internationale. De sorte que, sur le plan de
la satisfaction en provenance de la communauté scientifique et
universitaire, on peut
vous dire que le Programme d'actions structurantes a été
considéré comme un programme majeur et que le degré de
satisfaction est très élevé. Alors, dans ce
sens-là, je pense que c'est un résultat d'étude
positif.
M. Gendron: Merci. Mme la ministre, qui est à l'origine de
cette initiative? Le ministère ou l'université?
Mme Robillard: Le ministère en tant que tel. De plus en
plus, au ministère de l'Enseignement supérieur, nous le faisons
de façon systématique, je dirais, au département de la
science du ministère. L'ensemble des programmes est évalué
de façon systématique au niveau du ministère. Donc, ce
Programme d'actions structurantes, qui est relié à l'enseignement
universitaire, au programme 06 du ministère, a été
évalué. Donc, c'est à l'initiative du ministère que
l'évaluation a été faite.
M. Gendron: Alors, moi, je suis heureux de constater que c'est
à l'initiative du ministère. Ce qui m'intrigue un peu... Parce
que je me doutais que c'était le ministère qui avait
décidé de faire ça, c'est pourquoi il ne l'a pas fait avec
ses ressources internes. À ce que je sache, au ministère, il y a
une direction des programmes, il y a des gens qui oeuvrent au ministère
de l'Enseignement supérieur et de la Science pour faire
l'évaluation périodique ou recommander des gestes plus
spécifiques concernant l'évaluation des programmes. Dans ce
sens-là, ici, pourquoi vous avez senti le besoin, la
nécessité de faire appel à une firme externe pour faire
l'évaluation du Programme d'actions structurantes?
Mme Robillard: II y a deux raisons principales.
Premièrement, nos ressources humaines sont quand même
limitées au niveau de procéder à des évaluations de
programmes de façon aussi globale qu'on le fait dans ces cas-ci. Quand
c'est possible de le faire au sein du ministère, je pense qu'on le fait,
mais il faut tenir compte des ressources humaines qui sont affectées
à l'évaluation de programmes au niveau du ministère.
Deuxièmement, il faut vous dire aussi que, quelles que soient les
raisons de ce jugement, quand on fait faire une évaluation de programmes
à l'externe, elle a encore plus de crédibilité dans le
milieu, étant donné qu'on juge que c'est une instance externe qui
a plus d'objectivité, qui n'est pas liée au financement comme tel
du programme. Donc, ces deux raisons-là jumelées ensemble ont
fait qu'on a décidé d'aller à l'externe pour
l'évaluation du programme.
Le Président (M. Gobé): Donc, cela met fin aux
engagements financiers de février 1992. Ils sont donc
considérés comme étant vérifiés. J'appelle
mars 1992. M. le député...
M. Gendron: Qui vous a dit ça, vous?
Le Président (M. Gobé): Non? Ah, je m'excuse. Je
pensais que...
M. Gendron: Ça adonne que c'est ça, là, mais
il n'y a personne qui vous avait dit ça. Vous n'êtes pas
censé avoir vu mes notes, vous n'êtes pas censé avoir pris
connaissance de mon questionnement, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le
député d'Abitibi-Ouest, est-ce que les engagements financiers de
février 1992 sont considérés comme étant
vérifiés à votre satisfaction?
M. Gendron: Ce que j'allais vous dire... En ce qui me concerne,
oui, à moins que mes collègues aient d'autres questions. Moi, sur
les engagements de février, j'avais une question uniquement au niveau de
l'engagement 4, sachant qu'il y a 5, 6, 7, 8 et ainsi de suite. Ces
engagements-là sont considérés comme étant vus.
Le Président (M. Gobé): Donc, il n'y a pas d'autres
questions ni d'autres demandes? Je considère les engagements financiers
de février 1992 comme étant vus et vérifiés.
Mars
J'appelle donc les engagements financiers de mars 1992. Avez-vous des
questions, M. le député d'Abitibi-Ouest, sur ces engagements?
M. Gendron: Mars, il y avait trois engagements. Je veux juste
indiquer que c'est trois subventions conformes - plus bas soumissionnaire - pas
de problème.
Le Président (M. Gobé): Pas de questions sur mars
1992? Non? Alors, est-ce que ces engagements sont considérés
comme vérifiés?
M. Gendron: Oui, M. le Président. Avril
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député. J'appelle donc maintenant avril 1992. Y a-t-il des
questions sur avril 1992?
M. Gendron: Oui. Alors, sur avril 1992, moi, j'aurais une
question sur l'engagement 3.
Le Président (M. Gobé): Engagement 3, contrat par
soumission sur invitation.
M. Gendron: Oui. C'est quand même un contrat important, 1
000 000 $. C'est un contrat qui portait sur la nécessité
d'effectuer un certain nombre de vérifications de données pour
l'ensemble du ministère. Alors, moi, à moins que je
ne me trompe, et c'est possible parce que je n'ai pas l'ensemble des
informations, il m'apparaît, selon ce que je vois, que c'est une
responsabilité administrative régulière, une fonction
courante, une opération courante. D'ailleurs, c'est bien marqué
au niveau du programme: administration. Alors, la question précise:
Encore là, pourquoi ce contrat-là n'a-t-il pas été
exécuté à même les effectifs du ministère? Si
ce n'est pas le cas, c'est quelle raison précise qui fait que ce type de
vérification là doit déborder parfois la
responsabilité interne?
Mme Robillard: M. le Président, je vais demander à
M. Lirette de répondre.
Le Président (M. Gobé): M. Lirette, vous avez la
parole.
M. Lirette: Alors, c'est un contrat, M. le Président, pour
la saisie de données informatiques. Donc, c'est toute la saisie des
demandes d'aide financière des étudiants. C'a été
octroyé par contrat depuis... Je pense que le député
d'Abitibi-Ouest doit s'en souvenir, même dans le temps qu'il était
au ministère de l'Éducation... C'est qu'on n'a plus
d'opérateurs pour faire la saisie des transactions informatiques. Or,
c'est un contrat qu'on avait quand on était avec le ministère de
l'Éducation et qui s'est poursuivi. C'est une firme aussi... Il faut
tenir compte des périodes de pointe pour la saisie des transactions, de
l'équipement que ça nécessiterait pour le faire à
l'interne. Pour toutes ces raisons qui sont historiques et qui continuent
à exister aujourd'hui, c'est un contrat qui est octroyé, depuis
plusieurs années, à ce centre de traitement d'informatique. C'est
un contrat de trois ans, en passant, le 1 000 000 $ qui est là.
M. Gendron: Merci. C'est parce que je tenais à ce que ces
informations-là soient dites, parce que c'est quand même un
contrat assez important, mais, vous avez raison, qui constitue une
espèce de pratique courante au ministère. Le fait que vous avez
donné les informations que vous venez de donner permet de comprendre
mieux la raison d'être de ce contrat sur invitation. Je n'ai pas d'autre
question...
Le Président (M. Gobé): Sur les engagements
financiers d'avril, personne...
M. Gendron: ...sur les engagements financiers d'avril.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Laviolette. (10 h 30)
M. Jolivet: L'engagement 6, M. le Président. Contrat entre
la DGI et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la
Science pour leur fournir des services informatiques. Je reviens toujours avec
ma vieille marotte. Je m'excuse de revenir. Je l'ai fait la semaine
passée, au ministère de l'Industrie et du Commerce. Je pense
qu'il y a des gens, même vous, M. le Président, êtes
d'accord avec moi... Il me semble, et je croyais, en tout cas... Je croyais
tout à l'heure que, dans le premier engagement qu'on avait
regardé, l'étude sur l'informatique, là, on arriverait
peut-être un jour à se comprendre. On utilise
énormément d'informatique dans tous les ministères, dans
tous les organismes. On a vu, au ministère de l'Industrie et du
Commerce, la semaine passée, des choses encore aberrantes. Il y a une
compagnie qui disparaît, ce n'est pas compatible, ils ont
dépensé énormément d'argent pour rendre compatible,
ils vont garder... En tout cas, c'est tout un système qui fait que le
gouvernement a un levier important, au point de vue économique, dans
toute la question de l'informatique et il ne l'utilise pas. Je le redis ici, je
continue à dire qu'il devrait y avoir une commission spéciale ou
une commission ordinaire, je ne sais pas laquelle, pour regarder l'utilisation
de l'informatique dans tous les organismes gouvernementaux et
paragouvernementaux, pour en arriver à quelque chose qui permettrait
peut-être de créer des emplois au Québec par des gens qui
feraient en sorte que, compte tenu qu'on est un gros acheteur, on puisse en
arriver à influencer le marché. Ce qui ne semble pas, là,
mais... Ce n'est pas un gros contrat, là. Ce n'est pas pour ça.
Je profite de la circonstance pour redire ma marotte habituelle, et je suis
assuré, M. le Président, que vous nous appuyez.
Le Président (M. Gobé): Oui, d'ailleurs, on a eu
l'occasion d'en parler, depuis sept ans déjà ensemble maintenant,
mais, que voulez-vous, le gouvernement du Québec est un des plus gros
consommateurs de matériel informatique en Amérique du Nord,
m'avait-on dit à l'époque. Et, pour avoir oeuvré à
Comterm longtemps et avoir vu un peu les arcanes du système informatique
de notre gouvernement, il est assez complexe et des fois il manque un peu
de...
Une voix: De retenue.
Le Président (M. Gobé): Non, mais...
M. Jolivet: Non?
Le Président (M. Gobé): Alors, est-ce que ceci fait
en sorte que les engagements d'avril 1992 sont considérés comme
vus et vérifiés? Donc, les engagements d'avril 1992 sont vus et
vérifiés. J'appelle donc les engagements de mai 1992.
Mai M. Gendron: L'engagement 3.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'engagement 3 de
mai 1992, qui est Contrat par soumission sur invitation.
M. Gendron: C'est une question qui, dépendant de la
réponse, peut aller même jusqu'à faire chuter le
gouvernement. Dans les autres soumissionnaires, c'est marqué
«propositions, 10; soumissions, 8» et, quand on va à
l'annexe, on n'en trouve que 7. Alors, quelle est la raison d'avoir
caché la huitième?
Une voix: Oh!
M. Gendron: Ça vous rend nerveux, hein?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Ce n'est pas parce qu'on ne pose pas de questions
qu'on ne regarde pas ça. C'était surtout pour vous montrer
ça.
Mme Robillard: J'en suis assurée, M. le
député d'Abitibi-Ouest. En plus, vous avez une excellente
recherchiste si elle a vu ça.
M. Gendron: C'est également pour ça, pour vous
permettre de... Je souhaitais que vous fassiez le commentaire que j'ai une
bonne recherchiste.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robillard: M. Lirette regarde ses papiers.
M. Lirette: C'est effectivement 7.
M. Gendron: Alors, où est l'erreur? On a caché la
huitième ou il y en a seulement 7?
Le Président (M. Gobé): II y en a 10.
M. Gendron: non, mais il y en a juste 7 et vous marquez 8. je le
sais qu'il y en a 10, mais c'est marqué «soumissions, 8»,
dans autres soumissionnaires.
M. Lucier: Oui, c'est ça. Alors, si vous prenez l'annexe
II, il y a 10 noms, et il y en a 2 qui ne sont pas soumissionnaires; 10 moins
2, 8.
Le Président (M. Gobé): À la page suivante,
en arrière.
Une voix: On a 8, 9, 10 à la page suivante.
Le Président (M. Gobé): C'est à la page
suivante, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Lirette: II y en a 10, dont 2 n'ont pas
soumissionné.
Le Président (M. Gobé): C'est ça.
M. Gendron: Alors, est-ce que, Mme la ministre, vous
maintenez...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: ...votre appréciation quand même sur ma
recherchiste? Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Alors, Mme la
ministre...
Mme Robillard: C'est une petite erreur, M. le Président,
de la recherchiste, une petite erreur.
Le Président (M. Gobé): Très bien. Est-ce
que cela satisfait votre interrogation, M. le député?
M. Gendron: Oui, pour l'engagement 3. L'engagement 4.
Le Président (M. Gobé): Contrat
négocié.
M. Gendron: À l'engagement 4, c'est un contrat
négocié entre le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science et le Centre de recherche en
évaluation sociale des technologies. Encore là, j'aimerais avoir
deux informations. La fréquence de cette évaluation, est-ce que
c'est une évaluation qui se fait d'une façon systématique?
Et, si oui, est-ce qu'on peut entendre parler un peu des résultats de
l'évaluation? Parce que, si on le fait, ça doit être
probablement pour être capable de diagnostiquer, suite aux
résultats qui en sont connus, les malaises, les inconvénients que
ça crée.
Mme Robillard: m. le président, je vais demander à
mme martel, la sous-ministre adjointe à la science, d'apporter les
compléments d'information.
Le Président (M. Gobé): Vous avez la parole,
madame.
Mme Martel (Christine): Alors, M. Gendron, tous nos programmes de
soutien à la science sont évalués d'une façon
systématique. Dans le cas de ce programme-là, il a
été évalué par le CREST, qui est le Centre de
recherche en évaluation sociale des technologies. C'est le centre qui
était le plus apte, parce qu'il y a un spécialiste dans ce
centre-là qui s'appelle Bernard Schiele, qui est un spécialiste
dans ce domaine-là. Les entreprises privées n'ont pas les
connaissances, à notre avis, pour pouvoir évaluer un tel
programme.
Alors, dans l'ensemble, l'évaluation est positive. Nous avons
avec nous une copie de ce rapport d'évaluation. Quelques commentaires,
par
exemple, au niveau de la définition de la culture scientifique,
où on nous recommande d'avoir plutôt une notion vers
l'apprentissage que vers la sensibilisation, ce qui était plus de
l'ordre des programmes qu'on soutenait; que nos responsables techniques, donc
nos responsables de projet, aient une meilleure formation en science qu'en
culture scientifique. En fait, c'est de l'ordre des commentaires techniques.
Alors, il y a un document assez étoffé qui est disponible
à ce sujet-là.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Alors, y a-t-il d'autres
questions sur les engagements de mai 1992?
M. Gendron: Moi, pas.
Le Président (M. Gobé): Alors, vu qu'il n'y a pas
d'autres questions, nous allons donc considérer ces engagements comme
étant vus et vérifiés. J'appelle maintenant les
engagements de juin 1992. M. le député d'Abitibi-Ouest, avez-vous
des questions?
Juin
M. Gendron: Oui, je veux juste indiquer que... C'est plus un
commentaire, M. le Président. Autant l'engagement 1 que l'engagement 2
relèvent - en particulier le 2, là - davantage des
responsabilités de la ministre au niveau de la Science. Mon
collègue qui est critique en cette matière, M. Jacques
Léonard, le député de Labelle, m'a tout simplement
indiqué qu'il y aurait plus d'analyses et de questions qui seraient
posées lors de l'étude des crédits que plutôt
strictement le faire au niveau de un ou deux engagements concernant...
Mme Robillard: Parfait.
M. Gendron: ...la gestion du Fonds FCAR. Je l'indique aux membres
de cette commission parce que, effectivement, il m'a fait part de ce
commentaire, mais comme tel, pour ce qui est de l'engagement financier, pas de
problème.
Le Président (M. Gobé): Bien. Est-ce qu'il y a
d'autres...
M. Gendron: Je n'ai pas d'autres questions... Le
Président (M. Gobé): Non? M. Gendron: ...pour ceux de
juin.
Le Président (M. Gobé): Personne n'a d'autres
questions? Donc, les engagements financiers du mois de juin 1992 sont donc
considérés vus et vérifiés, et nous allons passer
aux engagements du mois de juillet. alors, juillet, il n'y en a pas. nous
passons au mois d'août 1992. m. le député d'abitibi-ouest,
avez-vous des questions?
Août
M. Gendron: J'aimerais ça, M. le Président, que la
ministre ou le sous-ministre nous donne un peu plus d'indications sur
Métropole Litho inc. Cette firme-là, là, je veux dire...
C'est quoi, la spécialité de la firme Métropole Litho?
Est-ce que c'est juste une imprimerie régulière?
Mme Robillard: M. le Président, je vais demander à
M. Lirette.
Le Président (M. Gobé): M. Lirette, vous avez la
parole. (10 h 40)
M. Lirette: Je sais que c'est une imprimerie, mais je ne peux pas
vous donner de spécialité, s'ils sont spécialisés
dans un domaine particulier. On n'a pas ça au dossier ici.
M. Gendron: Bien, c'est juste parce que... Il n'y a pas de
cachette. C'est que je ne l'ai pas vue souvent. À moins que je me
trompe, je ne l'ai pas vue souvent dans les engagements financiers. Alors,
là, elle est le plus bas soumissionnaire. Je voulais vérifier...
Est-ce que c'a été une pratique courante que le ministère
l'invite ou que cette imprimerie soit sollicitée pour des appels
d'offres?
M. Lirette: Ce n'est pas le ministère qui a le choix de
l'inviter.
M. Gendron: Non.
M. Lirette: On passe par le fichier des fournisseurs...
M. Gendron: C'est ça. Vous passez par le fichier des
fournisseurs.
M. Lirette: ...qui nous donne les noms, et c'a donné,
cette fois-ci, que c'est effectivement le plus bas soumissionnaire. Mais, de
mémoire - je vous dis ça de mémoire - ce n'est pas la
première fois, je crois, qu'on leur donne un contrat d'impression. On
pourra vérifier.
M. Gendron: Vous avez probablement raison. Je dis juste qu'on ne
l'a pas vue souvent.
M. Lirette: Oui, c'est possible. M. Gendron: Ça
va.
Le Président (M. Gobé): Donc, les engagements du
mois d'août 1992 sont vérifiés. Nous allons passer aux
engagements de septembre 1992.
M. le député d'Abitibi-Ouest, avez-vous des questions?
Septembre M. Gendron: Oui, l'engagement 3.
Le Président (M. Gobé): Engagement 3. Subventions
normées.
M. Gendron: J'aimerais que la ministre nous indique un peu plus
de détails concernant les types de projets. Là, ça nous
dit qu'il y a 119 000 $ de subventions normées dans le cadre du
Programme de soutien au français scientifique, mais il devait y avoir
des projets spécifiques pour soutenir ce programme-là et on
aimerait ça avoir l'information sur les projets spécifiques qui
ont été soutenus.
Mme Robillard: Alors, M. le Président, les trois projets
qui ont été acceptés à l'intérieur de
l'engagement 3: une première subvention à l'Université du
Québec à Trois-Rivières, au Département de
l'activité physique, pour l'organisation du Congrès sur la
formation des enseignants à une pratique reflexive en éducation
physique; c'est un congrès qui se tiendra à Trois-Rivières
du 15 au 19 juillet 1993. La deuxième, à l'Université du
Québec à Trois-Rivières, le Centre de recherche en
photobiophysique, pour l'organisation du sixième Congrès
international sur les films moléculaires organisés; ça se
tiendra à Trois-Rivières du 4 au 9 juillet 1993. Et la
dernière, à l'Université Laval, au Département
d'éducation physique, pour l'organisation du Congrès
international médical sur le sport pour les handicapés, du 4 au 7
mai 1994 à Québec.
M. Gendron: Quant au premier sujet, est-ce que vous avez
l'intention de vous en inspirer longuement?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robillard: Sûrement, M. le Président. Toutes les
réflexions sont intéressantes pour nous amener à conclure
sur le sujet.
M. Gendron: Pour maintenir les cours d'éducation physique
au collégial?
Mme Robillard: Voyez-vous, M. le Président, je trouve que
le congrès est relativement tard. Il est au mois de juillet 1993.
M. Gendron: Vous avez raison.
Mme Robillard: J'ose espérer que nous aurons l'occasion
d'en discuter avant cette date.
M. Gendron: Je le souhaite. Si vous avez pris l'engagement pas
tard en début d'année 1993, alors normalement, on devrait en
entendre parler. Ça va. L'engagement 4, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le
député. M. Gendron: Un instant. Oui, madame?
Le Président (M. Gobé): Madame, oui, je vous en
prie. Sur l'engagement 3?
Mme Carrier-Perreault: Non, non, c'est correct.
Le Président (M. Gobé): O.K. Alors, nous sommes
à l'engagement 4, M. le député.
M. Gendron: J'y vais sur l'engagement 4. J'aimerais ça, M.
le Président, que la ministre nous indique s'il y a eu d'autres
partenaires. Parce qu'une subvention à la Canadian Foundation for the
International Space University... D'abord, c'est quoi la raison d'être de
ces 30 000 $ précisément? Est-ce qu'elle peut nous indiquer les
autres partenaires au projet - parce que, à ma connaissance, le
ministère de la Science ne doit pas être le seul partenaire - pour
être capables d'apprécier l'ordre de grandeur par rapport aux
autres qui aident et qui soutiennent?
Mme Robillard: De fait, M. le Président, c'est une
subvention qui revient de façon régulière chaque
année et qui a un objectif très, très spécifique.
C'est d'accorder deux bourses à deux étudiants pour qu'ils
puissent participer aux sessions. C'est deux bourses de 15 000 $ chacune, de
deuxième cycle, pour permettre à deux étudiants d'aller
à la session de l'Université internationale de l'espace en 1992.
Vous vous rappellerez, M. le Président, que l'an dernier, nous l'avons
fait aussi. Nous le faisons chaque année. C'est dans ce cadre-ià,
le montant qui est ici indiqué-Une voix: C'est exact.
Mme Robillard: ...pour deux bourses d'étudiants.
M. Gendron: Mais deux bourses d'étudiants pour participer
à?
Mme Robillard: À leur session de formation à
l'Université internationale de l'espace.
M. Gendron: Qui dure combien de temps?
Mme Robillard: On me dit, M. le Président, un mois et demi
durant l'été.
M. Gendron: C'est parce que je trouve que c'est des tarifs
spatiaux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: J'ai de la misère avec 15 000 $ pour un mois
et demi. C'est que je savais que ça durait à peu près
ça, six à sept semaines. Alors, c'est sur quelle planète,
à ce prix-là?
Mme Robillard: Je vais demander au sous-ministre, M.
Beaupré, de venir répondre, s'il vous plaît. Je pense que
le montant est comparable aussi aux autres pays qui donnent des bourses.
M. Beaupré (Léonce): Les montants couvrent à
la fois des bourses aux stagiaires et une partie des frais d'organisation de
l'enseignement, des professeurs durant la session d'été chaque
année. Alors, le boursier ne reçoit pas, forcément, tout
ce montant-là. Il y a des droits de scolarité qui sont assez
importants et il y a des frais de subsistance.
M. Gendron: Oui, c'est sûr.
M. Beaupré: Les frais de scolarité pour
l'Université internationale de l'espace sont de l'ordre de 15 000 $
à 18 000 $ par année. Alors, pour une session
d'été, c'est quelques milliers de dollars plus les frais de
subsistance.
Mme Robillard: Cette année, je pense que c'était au
Japon.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Y a-t-il d'autres
questions? Devant cette absence de questions...
M. Gendron: Un instant!
Le Président (M. Gobé): Oui? Alors, allons- y-
M. Gendron: Moi, j'ai une question à l'engagement 7.
À l'engagement 7, Mme la ministre, subvention au Comité patronal
de négociation des collèges, c'est 1 000 000 $ - ce n'est pas
ça, là, mais c'est proche: 947 000 $. Là, j'ai de la
difficulté. J'aimerais avoir plus d'explications, parce que, pour une
négociation qui n'a pas duré longtemps, que je sache - ça
a été le gel des salaires et sur le reste, vous repasserez - je
trouve que ça coûte cher, 1 000 000 $, pour annoncer autant de
bonnes nouvelles. Alors, j'aimerais avoir un peu plus de détails avant
de commenter davantage. Je trouve un peu particulier que, dans l'engagement
financier du mois de septembre, il y ait des coûts aussi
élevés au CPNC, et j'aimerais avoir un peu plus de
détails.
Mme Robillard: M. le Président, le ministère
assure, je dirais régulièrement le financement du CPNC en vertu
de la loi sur le régime de négociation. À titre d'exemple,
quand je regarde les subventions qui ont été données les
années dernières, en 1989-1990, c'est au-delà de 3 400 000
$; en 1990-1991, 2 000 000 $; en 1991-1992, 1 200 000 $. Alors, vous savez que
ce budget-là couvre les dépenses du CPNC. Ça inclut les
salaires du personnel de soutien, les libérés patronaux et
syndicaux qui sont affectés aux travaux de plusieurs comités qui
sont prévus aux conventions collectives et les honoraires aussi de deux
arbitres. Dans le fond, ce budget-ci qu'on a, ça assure le financement
des coûts qui sont reliés à l'interronde de
négociation du 1er avril 1992 au 31 mars 1993.
M. Gendron: 1er avril 1992 au?
Mme Robillard: Du 1er avril 1992 au 31 mars 1993. (10 h 50)
M. Gendron: Oui, mais est-ce que Mme la ministre peut nous
indiquer... À ce compte-là, ça signifie qu'il n'y a pas
nécessairement 947 000 $ d'engagés. Il y aurait une espèce
de réserve pour couvrir les frais du comité permanent de
négociation.
Mme Robillard: Alors, je vais demander à M. Lirette de
préciser la modalité du versement des subventions.
M. Lirette: C'est effectivement une subvention versée au
CPNC pour leur fonctionnement du 1er avril au 31 mars 1993, à partir
d'un budget qui a été soumis... Parce qu'il y a du personnel...
Je vois ici «impression de la convention collective».
M. Gendron: Je comprends, M. Lirette. Je suis familier un peu
avec ça. Ce qui m'étonne, c'est qu'il y a vraiment des temps
forts en négociation, des temps un peu plus faibles, mais, à ce
que je sache, pour la période qu'on vient d'énoncer, avril 1992
au 31 mars 1993, ce ne sera sûrement pas un temps fort. D'ailleurs, les
montants l'indiquent. À partir du moment où il ne se passe
à peu près rien pour cette période-là et que j'ai
bien de la difficulté à voir ce que ça va couvrir, je me
questionne. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu que ce personnel-là - parce
que je sais qu'il y a du personnel permanent là-dessus - soit
affecté temporairement à des tâches autres? Et là,
c'est plus ce que j'aimerais apprécier. Il y a quand même 1 000
000 $. Mais c'est 1 000 000 $ pour une période où, effectivement,
ces gens-là, en tout cas, la connaissance que j'en ai, ne m'apparaissent
pas utilisés à bon escient, sans jugement à l'égard
des personnes, ce n'est pas ça que je veux mettre en cause, d'aucune
façon, là.
Je trouve que d'anticiper... D'ailleurs, le sens des engagements
financiers, c'est de vérifier, malheureusement, toujours des
engagements
pris, des engagements faits. Donc, ça ne donne pas beaucoup...
À moins d'avoir des bonnes poignées politiques, ce qu'on verra un
peu plus tard, c'est du contrôle a posteriori, puis on fait accroire que
les parlementaires ont beaucoup à dire là-dedans. C'est bien plus
un exercice administratif, un peu inutile, en ce qui me concerne. Par contre,
dans des cas comme ça où on dit: Bon, on a déposé 1
000 000 $ et on sait concrètement que l'usage de ce 1 000 000 $
là, pour la période que l'on veut couvrir... Il n'y a pas
beaucoup de gestes concrets qui nous permettraient d'apprécier si cette
somme-là va servir aux fins pour lesquelles on la destine. C'est
marqué «engagements financiers» au comité permanent
de négociation.
Mme Robillard: m. le président, je vais demander au
sous-ministre adjoint aux études collégiales d'apporter les
informations complémentaires. m. lanoux.
Le Président (M. Gobé): M. le sous-ministre, vous
avez la parole.
M. Lanoux (Jacques): M. le Président, le comité
patronal de négociation doit présenter ses prévisions de
budget au début de l'année, vers le mois de janvier, le mois de
février, pour la période qui irait du 1er avril au 31 mars de
l'année suivante. Le comité patronal doit, en même temps,
présenter ses états financiers. Parce que c'est un organisme qui
regroupe le ministère et la Fédération, ils doivent, en
même temps, présenter des états financiers. Et le Conseil
du trésor, à partir des prévisions budgétaires, des
états financiers et de la prévision des activités pour
l'année qui vient, accorde une subvention. C'est ce que vous avez
là.
Qu'est-ce qui était prévu pour l'année 1992-1993?
Dans le cadre des ententes sur le prolongement des conventions collectives, il
y avait à mettre en place 12 comités sur l'emploi et le
perfectionnement - donc, des libérations pour ces 12
comités-là; 3 comités consultatifs sur l'accès
à l'égalité étaient prévus aux conventions
collectives et, comme les conventions étaient prolongées, le
comité consultatif sur la tâche prévue à la
convention des enseignants poursuivait ses travaux; négociation de
conventions collectives avec deux nouveaux groupes de syndiqués, les
interprètes du cégep du Vieux-Montréal et du cégep
de Sainte-Foy et les moniteurs de centres sportifs: deux nouvelles
accréditations, donc deux négociations à faire;
négociation d'amendements au chapitre des droits parentaux dans les
diverses conventions collectives, donc avec les trois centrales; la
participation au comité sur les relativités de salaires et
d'autres comités techniques mis en place par le Conseil du
trésor. Dans une des ententes de prolongement touchant le personnel de
soutien, il y avait un comité paritaire qui était appelé
à juger 450 dossiers de classification, donc les salaires pour les deux
arbitres dont la ministre vous parlait tantôt. Il y avait aussi, dans
chaque convention de personnel de soutien, au niveau de l'entente sur le
prolongement, la mise en place de comités pour procéder à
un ménage des vieux griefs.
Vous avez là les prévisions d'activité pour
1992-1993. À partir de là, les prévisions de budget sont
faites et la subvention qui est là vient supporter les
libérations patronales et syndicales, les coûts de fonctionnement,
pour que l'ensemble des 16 ou 17 comités prévus au prolongement
fonctionnent.
M. Gendron: Ça permet, M. le Président,
effectivement, d'apprécier que, au niveau du comité patronal, la
négociation collective, il y a nécessite d'avoir un certain
nombre d'intervenants qui continuent d'apprécier, sur des comités
sectoriels, des éléments de négociation qui
requièrent qu'un certain nombre de gens continuent d'être au
travail. C'est quoi la proportion, à peu près, là-dedans,
qui peut être affectée aux libérations d'un certain nombre
de personnes un peu plus averties qui siègent d'une façon assez
ad hoc sur ces comités-là? C'est le tiers ou la
moitié?
M. Lanoux: C'est plus que ça. M. Gendron: C'est
plus que ça? M. Lanoux: C'est plus que ça. M. Gendron:
Alors, le gros de... M. Lanoux: C'est les libérations...
M. Gendron: C'est le coût des libérations.
M. Lanoux: ...et les frais de déplacement, parce que, pour
plusieurs comités, il s'agit qu'ils aillent voir dans divers
collèges ce qui peut se passer. Parce que, écoutez, comme
permanence, nous avons une secrétaire. C'est tout ce qu'il y a comme
permanence à notre comité patronal. Les autres sont des
libérés, soit syndicaux, soit patronaux, qui viennent sur un
certain nombre de ces divers comités.
M. Gendron: Habituellement, le négociateur
libéré, quand ça arrive, le moment intense de
négociation, là, il ne participe pas à ces comités
de travail-là.
M. Lanoux: Non.
M. Gendron: Ça fait qu'il n'a pas de coûts,
là.
M. Lanoux: Non, non, non.
M. Gendron: II n'a pas d'honoraires professionnels dispendieux,
là.
M. Lanoux: Non, non. Aucun porte-parole, et les deux
négociations qui ont dû se faire pour les deux nouveaux groupes
ont été faites avec notre personnel.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Donc...
M. Gendron: Engagement 8.
Le Président (M. Gobé): Nous allons à
l'engagement 8 maintenant, M. le député d'Abi-tibi-Ouest. Autre
subvention.
M. Gendron: Alors, je veux savoir ici, Mme la ministre, est-ce
qu'il s'agit d'une subvention récurrente?
Mme Robillard: Oui, c'est une subvention qui revient presque
à chaque année.
M. Gendron: Est-ce qu'on peut savoir si la subvention est du
même ordre de grandeur que les autres années? Oui?
Mme Robillard: Exactement. M. Gendron: Merci.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Alors, toutes les questions ayant été posées en
ce qui concerne les engagements de septembre 1992, je les considère
comme étant vus et vérifiés. J'appelle maintenant les
engagements d'octobre 1992. M. le député d'Abi-tibi-Ouest,
avez-vous des questions sur ces engagements?
M. Gendron: Non, je n'ai pas de questions.
Le Président (M. Gobé): Y a-t-il d'autres
députés qui ont des questions? Alors, je considère donc
que les engagements d'octobre 1992 ont été vus et sont donc
vérifiés. Nous allons maintenant passer aux engagements de
novembre 1992. M. le député d'Abitibi-Ouest, vous avez la
parole.
Novembre
M. Gendron: Oui, un instant. Moi, novembre 1992, je n'ai pas de
questions avant 6, mais je veux savoir si les collègues auraient
d'autres questions avant l'engagement 6.
Le Président (M. Gobé): D'autres questions dans les
engagements de novembre 1992, de 1 à 6? Alors, vu qu'il n'y a pas de
questions dans les engagements de 1 à 6, j'accorde donc la parole
à M. le député d'Abitibi-Ouest sur l'engagement 7.
M. Gendron: Non, 6. Le Président (M. Gobé):
6? Ah, excusez-moi.
M. Gendron: J'ai dit que je n'avais pas de questions avant 6,
alors ça laissait supposer que je pouvais en avoir à 6.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Ha, ha, ha! Bien, c'est
ça. J'avais cru comprendre que...
M. Gendron: Alors, à 6...
Le Président (M. Gobé): Alors, Subventions
normées. (11 heures)
M. Gendron: Bon. M. le Président, je profite de cet
engagement pour aborder la question des places-élèves au niveau
collégial, parce que, au niveau de la subvention normée que nous
avons à apprécier, il s'agit de payer - c'est ça - un
montant de 1 030 000 000 $. En 1992-1993, 700 000 000 $; 1993-1994, 329 000 000
$. Donc, il n'y a pas de cachette, c'est le fonctionnement presque
régulier de l'ensemble des études collégiales, pour
l'ensemble des collèges publics. Je profiterais de cet engagement pour y
aller d'un certain nombre d'appréciations et de questions à la
ministre sur l'annonce qu'elle a faite le 15 janvier dernier, au même
moment où elle décidait de rendre publique la décision du
gouvernement libéral d'acheter le collège Marie-Victorin, un
collège privé, pour en faire un collège public.
Une voix: Dans le comté de LaFontaine.
M. Gendron: Je sais. La ministre indiquait, à ce
même moment où elle annonçait ce que je viens d'indiquer,
qu'elle créerait, au cours de l'année budgétaire
présente, 10 000 places-élèves dans le réseau
collégial public, dont 7000 places-élèves plus
spécifiquement en formation technique; on regardera ça
tantôt en termes de répartition.
Moi, si je soulève ça ce matin, M. le Président,
c'est parce que c'est la première occasion que j'ai de le faire un peu
plus publiquement, et je voudrais qu'on prenne le temps d'apprécier un
peu plus longuement les critères qui ont guidé la ministre dans
la rétention de ce nombre de 7000 places-élèves.
Peut-être que les membres de la commission ne s'en rappellent pas, mais
la ministre doit s'en rappeler sûrement. Je suis même presque
capable de dire que ça s'est fait, selon les consultations que j'ai pu
faire, d'une façon assez impromptue. C'est une annonce qui est
arrivée un peu par la tête, comme ça, excusez l'expression,
et je suis loin d'être sûr qu'on en a évalué tous les
impacts, d'autant plus
qu'il y a un an à peine, tous ceux qui étaient demandeurs,
que ce soit des antennes, que ce soit des campus, que ce soit de la
déconcentration - et c'est d'ailleurs une des raisons pourquoi ma
population est sortie, le 8 janvier dernier, à Amos - tous ces gens qui
avaient des demandes d'extension des études collégiales, peu
importe la forme, se sont fait dire qu'il n'y avait pas de besoins.
Je voudrais juste rappeler... On avait reçu, à ce
moment-là, copie de lettre de tous les intervenants, peu importent les
endroits, que ce soit à l'ouest de ffle, que ce soit à
Repentigny, à Brassard, à Charny, a Montmagny, à Portneuf,
à La Tuque ou à Amos, en termes de déconcentration des
études collégiales, ainsi de suite. Je ne cite pas l'ensemble des
lettres, mais je cite un paragraphe, parce que les critères qui
permettaient à la ministre d'évaluer ces dossiers-là,
c'étaient, je cite: «Le cadre de l'analyse comprend deux
volets...» Ça, c'est très important parce que je trouve
effectivement qu'il y a un an il y avait eu une analyse sérieuse de
faite. Je ne parle pas de la réponse, je parle du cadre d'analyse.
Alors, deux volets. Le premier, c'était le suivant:
«L'étude de pertinence vérifie si la demande s'appuie sur
la reconnaissance d'un problème réel d'accessibilité aux
études collégiales et sur l'existence raisonnablement
assurée d'un bassin minimum d'élèves requis pour donner
effectivement des études collégiales.» Puis, le
deuxième volet analysait les conséquences éventuelles du
projet sur les déplacements de l'effectif étudiant des
collèges existants et sur l'évolution des coûts de
l'enseignement collégial. On disait: La décision est prise en
fonction de l'ensemble des éléments analysés au chapitre
de ces deux volets que je viens de spécifier. Donc, ça nous
apparaissait raisonnable, comme critères d'évaluation. Ce qui
amenait la ministre à dire: «D'autre part, la capacité
d'accueil des collèges les plus rapprochés est suffisante pour
répondre à la demande, même si les jeunes de la
région - et là, dans le présent cas, on parlait des jeunes
de la région sud de Lanaudière - doivent souvent consacrer entre
une heure et une heure et demie pour s'y rendre» - pour se rendre aux
places collégiales disponibles. On était d'accord
là-dessus, mais on disait, en conclusion, que «la capacité
d'accueil des collèges les plus rapprochés est suffisante pour
répondre...». Et ça, je répète, c'est des
lettres qui ont été acheminées à tous les
demandeurs en décembre 1991, suite à l'analyse en 1991, presque
jour pour jour. Une année plus tard, au lieu d'être
décembre, c'est le début de janvier, pour des raisons d'occuper
un peu l'espace politique: au début de janvier, ça prend des
choses à annoncer. Donc, un an, jour pour jour, woup! la tartine est
complètement renversée, on a viré la crêpe de bout
en bout, et là, on dit: Ça prend 10 000
places-élèves de plus, 2500 ou 2600 à Marie-Victorin,
parce qu'il y a un député fatigant dans ce coin-là qui a
poussé pas mal pour qu'il y ait un collège pour sa population
depuis quatre ou cinq ans. Je ne suis pas sûr que c'était un des
besoins prioritaires, du moins pas sur la base de l'évaluation du
ministère et des mêmes lettres de la ministre qui disait, il y a
un an auparavant: II n'y a pas de besoins là. Les demandeurs, ce
n'était pas l'est de l'île, c'était l'ouest de l'île,
et c'était Repentigny, c'était Brassard, c'était Charny,
c'était Montmagny, c'était Portneuf, c'était La Tuque et
c'était Amos, en termes de déconcentration. Tous ces
gens-là se sont fait dire: II n'y a pas de besoins. On avait
gardé un dossier hypothétique, l'ouest de ITle: «II me
reste des choses à regarder». Je ne sais pas pourquoi vous ne
l'aviez pas vu avant, mais il restait des choses à regarder au niveau
des impacts linguistiques, disait-on.
Alors, là, je voudrais tout simplement poser une série de
questions à la ministre là-dessus. Sur quelle analyse
précise repose la décision de la ministre de créer 10 000
places-élèves alors que l'an passé - comme je viens de
l'illustrer et j'aurais pu le faire plus longuement - vous niiez la
problématique du manque de places dans les cégeps? Je me rappelle
certains commentaires que vous avez faits comme ministre de l'Enseignement
supérieur en septembre-octobre par rapport à l'engorgement. Y
a-t-il eu engorgement en septembre et octobre? Bien sûr! Qu'est-ce que
vous voulez, quand il n'y a à peu près plus de travail pour
personne, le réflexe naturel des jeunes, c'est de poursuivre leurs
études. On dit: Écoutez, j'ai un bac, ça fait un an et
demi que je suis en recherche de travail et je n'en trouve pas. Je vais
m'inscrire à la maîtrise ou à un deuxième bac, je
vais poursuivre mes études. Et, effectivement, pas besoin de dessin pour
dire qu'en septembre, il y avait un engorgement assez important en termes de
demandes de places-élèves disponibles, qui n'étaient pas
aussi disponibles qu'on l'aurait souhaité dès le début de
l'année.
Moi, j'ai lu quelques éditoriaux de gens qui ont commenté
la bonne décision. Imaginez, qu'un gouvernement prenne une
décision sur quelque chose, en soi, c'est une bonne décision,
quand on n'est pas habitué à ça, et qu'on laisse placer
ça dans le cadre d'un plan de relance en disant: Écoutez, il faut
faire un effort comme ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science, surtout qu'il y aura 7000 places-élèves au niveau
technique - et j'y reviendrai tantôt.
Par rapport à la commission que nous venions de tenir sur
l'enseignement collégial, ça se plaçait bien, ça,
il n'y a pas de cachette. Ça se plaçait bien, c'était dans
la ligne de continuité. J'ai même offert mes félicitations
à la ministre pour ce bout-là, et d'autres l'ont fait, parce que,
effectivement, la commission parlementaire sur l'avenir des études
collégiales a manifesté beaucoup d'expressions concertées
au fait qu'il y ait plus de jeunes qui choisissent les
études techniques.
Mais, avant d'arriver aux études techniques, j'aimerais ça
que la ministre nous fasse quelques phrases au-delà des
communiqués que j'ai appréciés, bien sûr, que j'ai
lus. C'est quoi son analyse précise pour qu'une année plus tard,
par rapport aux demandes pour lesquelles elle a dit non les unes à la
suite des autres, avec comme raison principale qu'il n'y avait pas vraiment de
besoins pour des places-élèves et que la capacité
d'accueil - c'est ça dont il est question - des autres collèges
les plus rapprochés était suffisante... Donc, la capacité
d'accueil est suffisante il y a un an; un an plus tard, elle n'est plus
suffisante, pas pour 200, pas pour 300, pas pour 1000, pour 10 000. Ah!
l'excuse, on dit: 10 000 places-élèves, mais il y en a 7000... ne
garde pas ça, ça c'est pour le technique. on regardera ça
comment ça se départage et quelle garantie vous avez quand vous
dites à un collège bien précis: je t'offre 500 nouvelles
places, mais les 500 nouvelles places seront spécifiquement offertes au
technique. si c'est ça, ça va prendre également du soutien
financier au niveau des équipements. on regardera ça tantôt
au niveau technique, je demande juste votre rationnel pour virer de bout en
bout.
Mme Robillard: M. le Président, si on se rappelle bien,
quand je suis arrivée en poste au ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science - et là je remonte à octobre
1990 - il y avait déjà des demandes de déconcentration sur
la table au niveau du ministère qui dataient, certaines, de quelques
années. La première démarche que j'ai faite, c'a
été de fixer justement une grille de décision qui a
été explicitée par le collègue d'Abitibi-Ouest, il
y a quelques instants. (11 h 10)
À la suite de ça, nous avons analysé chacune des
demandes de déconcentration. De fait, 11 y avait d'abord une
étude de pertinence et, ensuite, une étude au niveau des impacts.
l'étude de pertinence, vous noterez, m. le président, que, oui,
elle parlait de notion d'accessibilité, mais la notion
d'accessibilité non pas strictement définie en termes
d'accessibilité géographique. donc, on devait aller plus loin
aussi dans l'analyse, à savoir s'il y avait des problèmes au
niveau de la scolarisation de la population, si ce n'est que le taux de
scolarisation générale de la population, le taux de passage du
secondaire au collégial, différents indicateurs nous disaient, en
partant: est-ce que, de fait, il y a un problème au niveau de la
scolarisation? est-ce qu'il y a un problème au niveau de
l'accessibilité géographique aussi? bon, vous connaissez la
grille autant que moi.
À l'époque - donc, on remonte à il y a à peu
près un an et demi, parce que j'ai rendu les décisions en
décembre 1991 - selon les études faites au niveau du
ministère et avec nos experts démographes aussi, on était
capables de prouver que les cégeps existants avaient la capacité
d'accueil et, donc, étaient capables d'admettre les jeunes qui
décidaient d'accéder aux études collégiales,
d'où la réponse négative de décembre 1991.
Par la suite, il y a eu évolution au niveau de la
clientèle, et je pense qu'au niveau scolaire ça sera toujours le
cas. Quand je regarde les études de projection de clientèle et de
projection démographique, je m'aperçois que, dans le domaine de
l'éducation, quels que soient les ordres d'enseignement, il y a toujours
des marges d'erreur qui se produisent, c'est-à-dire que la
réalité, parfois, dépasse les prévisions des
experts, et tant mieux. Tant mieux si c'est pour que plus de jeunes
étudient au Québec. Mais très souvent, même au
niveau universitaire, parfois, nous faisons des projections de
clientèle, et la réalité dépasse les attentes.
Ça veut dire que les jeunes répondent encore, les jeunes ou les
adultes qui retournent aux études, répondent encore davantage aux
messages qui leur sont lancés.
C'est exactement ça qui s'est passé dans les projections
de clientèle au niveau de l'ordre collégial, de sorte que, un an
plus tard, donc à l'entrée de la session d'automne 1992, nous
avons eu certains problèmes dans la région de Québec et
immédiatement nous avons ajouté d'urgence des nombres de places
pour accueillir cette clientèle. Dans la région de
Montréal, à l'époque, les directeurs de cégep ne
m'avaient pas fait aucune demande d'ajout de places, me confirmant même
qu'ils pouvaient accueillir l'ensemble de la clientèle. Sauf que, dans
les mois qui ont suivi, la réalité a été autre. Je
me souviens très bien, à l'occasion de la commission
parlementaire, où, à quelques reprises le député
d'Abitibi-Ouest en parlait, ou certains de ses collègues, et où
je disais que nous étions à mettre à jour nos
prévisions de clientèle et que les difficultés d'accueil
que nous avions eues à l'automne 1992, je ne voulais pas qu'elles se
reproduisent à l'automne 1993.
Donc, ce n'est pas une décision précipitée du 6 ou
du 7 janvier, c'est une décision qui fait suite à une analyse au
niveau de nos prévisions de clientèle, qui s'est faite dans le
courant de l'automne 1992, au moment même où nous étions en
commission parlementaire au colllégial. Et les nouvelles études
qui sont sur la table nous disent, avec toute la certitude dont elles sont
capables, et avec les marges d'erreur aussi, que, pour septembre 1993, nous
aurions des difficultés à accueillir les gens qui veulent venir
étudier au collégial, dans plusieurs régions du
Québec.
Donc, à partir de ces nouvelles analyses-là, nous avons
bousculé, je dois le dire, les processus décisionnels
réguliers et les échéanciers réguliers au niveau
des plans d'immobilisation. Vous le savez très bien, nous
procédons sous forme de plan triennal et, dans ce cas-ci,
habituellement, au niveau de l'ordre collégial, ça se fait
dans les mois qui viennent. Mais, étant donné que c'était
pour septembre 1993, nous avons soumis un plan spécial au niveau du
Conseil du trésor pour être capables de débloquer des
places pour septembre 1993.
Donc, dans ce plan-là, je n'ai pas soumis des demandes qui
seraient à moyen terme, parce que nos études de clientèle,
présentement, nous essayons de les faire sur un horizon de 10 ans.
Disons que les marges d'erreur, plus on va loin dans le temps, plus les marges
d'erreur sont possibles. Mais, au moins, quand on regarde cinq ou six ans
devant nous, on s'aperçoit qu'il y a peut-être d'autres
problèmes aussi qui vont survenir, si les jeunes et les adultes
continuent d'accéder à l'ordre collégial. D'autant plus
que, si le secondaire réussit à augmenter ses taux de
di-plomation et que plus de jeunes ont le diplôme d'études
secondaires en poche, on peut penser, avec des hypothèses optimistes,
qu'on aura aussi, à moyen terme, d'autres problèmes
d'accès à l'ordre collégial.
Mais, pour le court terme, donc pour septembre prochain, on avait un
problème aigu de places d'accueil. Et c'est dans ce contexte-là
que j'étais très heureuse que le gouvernement accueille cette
demande spéciale. D'avoir sorti 92 000 000 $ dans le contexte
économique actuel, ça veut dire vraiment que le gouvernement
pense que l'éducation, c'est un investissement au Québec - 92 000
000 $ pour nous permettre d'ouvrir, dès septembre, 10 000 places.
Maintenant, à l'intérieur de ces 10 000 places, comme vous le
savez, il y en a 7000 qui sont données au secteur technique. On pourra
revenir sur nos études concernant le secteur technique, mais il est
très clair que quand nous disons à un collège x qu'il a
tant de places à ouvrir, les places en technique sont
spécifiées, et ces places en technique ont été
identifiées à partir des besoins qui sont colligés par le
ministère de la Main-d'oeuvre, de même que par le taux de
placement de nos jeunes. Alors, voilà, grosso modo.
M. le Président, il va falloir s'attendre que, chaque
année, le ministère devra réviser ses prévisions de
clientèle. Et tant mieux si nous réussissons dans notre message
pour que les gens étudient davantage. Peut-être qu'il faudra
encore augmenter, non seulement à l'ordre collégial mais à
l'ordre universitaire aussi les capacités d'accueil. C'est dans ce
contexte que la décision s'est prise.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la ministre. M.
le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'ai des commentaires puis d'autres questions, et je
sais que les collègues vont en avoir. J'ai entendu très,
très attentivement la ministre. On peut dire ce qu'elle a dit, mais
ça ne me convainc pas, surtout qu'elle a commencé en disant: On a
prouvé, à l'époque...
Aïe, l'époque! Ce n'était pas l'époque
quaternaire, c'était l'an passé. Imagine-toi! Elle commence de
même: J'ai prouvé l'an passé... D'où la
réponse négative qu'il n'y avait pas de besoins. Là, elle
continue: Par la suite, il y a eu évolution... Ça a
évolué en étoile! Et, là, compte tenu des marges
d'erreur, compte tenu des prévisions des experts qu'il faut toujours
corriger et tout ça... Je reviendrai sur le fond des choses parce que je
ne suis pas en désaccord. Ce que je veux prouver, c'est qu'on ne peut
pas avoir raison tout le temps. On ne pouvait pas avoir raison l'année
passée de dire que c'était légitime de donner une
réponse négative puis, un an plus tard, sur la base des
mêmes données, ou à peu près, dire que
l'évolution, les marges d'erreur... Il y avait marge d'erreur, il y
avait des problèmes dans les... Moi, je regarde chacune de vos lettres.
Vous avez dit non aux demandeurs d'antennes additionnelles et tout ça,
et il y a au moins quatre, cinq demandes qui, selon moi, à tort ou
à raison, m'apparaissaient légitimes au moment où vous
avez dit non. Alors, c'est juste ça que je veux illustrer.
La, est-ce que ces demandes se voient satisfaites dans votre belle
initiative de quelque 92 000 000 $? Et on y reviendra, parce qu'il n'y a pas 92
000 000 $ pour des places de plus, il y a l'achat de Marie-Victorin
là-dedans, il y a le plan de relance des études
collégiales - il est là-dedans, le plan de relance de 20 000 000
$, non?
Mme Robillard: Non. M. Gendron: Non, bon.
Mme Robillard: 92 000 000 $ plus 20 000 000 $ sur le plan de
relance, et l'achat de Marie-Victorin est à l'intérieur de
ça, mais par l'achat de Marie-Victorin, nous créons 2500
places.
M. Gendron: O.K. Ça me permettait d'avoir tout de suite la
réponse là-dessus.
Le Président (M. Gobé): C'est très bon pour
l'est de Montréal.
M. Gendron: Tant mieux! D'autres questions que je veux poser
à la ministre, toujours pour apprécier davantage ce revirement
sans précédent sur la base d'une année: Comment vous avez
procédé, Mme la ministre, quant à la répartition
des places-élèves, dans votre communiqué, que vous
prétendez toujours disponibles, plus spécifiquement pour la
formation technique?
Je donne un exemple bien concret. Qu'est-ce qui fait, à un moment
donné, qu'Ahuntsic se retrouve avec 800 places de plus? C'est quoi les
critères qui font qu'Ahuntsic a 800 places? C'est quoi qui fait
qu'André-Laurendeau a 500 places, Lionel-Groulx, 500? Et c'est à
titre d'exemples. Faites-en deux, je vais en avoir assez. Si je
dégage un peu la ligne, je dirai: Bon, bien, elle a suivi
quelques paramètres. Si je ne dégage pas la ligne, je dirai: Oui,
il y a quelques lettres de collègues qui sont entrées et
ça a été ça, la répartition. Moi, je veux
savoir, pour André-Laurendeau et pour Ahuntsic, c'est quoi les principes
qui vous ont guidée, comment vous avez procédé pour
répartir, dans un cas, 800 places-élèves de plus et, dans
l'autre cas, 500 places de plus. Et, troisième question: Quelle
assurance j'ai? Parce que, à ma connaissance, s'il n'y a pas de moyen
majeur de pris, Mme la ministre, par votre ministère, par toutes sortes
d'interventions, c'est du rêve. (11 h 20)
Je donne juste un exemple. Jamais vous ne me ferez accroire... Parce que
je le connais un peu, ce monde-là, aussi, moi. Je vois
Trois-Rivières, 500 places de plus. Bravo! Merci beaucoup. Mais, je n'ai
jamais vu l'ombre d'un poil d'une demande de Trois-Rivières qui disait
qu'il manquait 500 places; je n'ai jamais vu ça. Alors, tant mieux pour
Trois-Rivières. Vous allez faire quoi pour qu'en septembre prochain les
500 places soient comblées, si vous ne voulez pas que ça soit
juste de la poudre aux yeux? Concrètement, quelle garantie j'ai qu'en
septembre 1993 vous allez avoir 500 ou 420 élèves de plus
à Trois-Rivières qui vont occuper vos 500 places de plus? J'ai
l'impression que ça va rester longtemps dans les communiqués.
Moi, je ne voudrais pas que ça reste juste dans les
communiqués.
Je conclus, avant que vous répondiez aux questions que je pose
là-dessus. J'ai fait quelques vérifications et il n'y a pas
beaucoup de directeurs de collège ou de cégep qui semblaient
avoir été vraiment consultés dans l'opération.
Quand on leur posait des questions sur les impacts, ils disaient:
Écoutez, on ne le sait pas, nous autres, comment ça va se
gérer; on va l'apprendre, on va avoir des informations un peu plus
précises; ça va se passer, les effets de l'annonce vont retomber.
Alors, tout ça me fait dire que, pour un «revirage», par
rapport aux données fon-tamentales en moins d'un an, et qu'on ne sente
pas que la direction des collèges était vraiment dans le coup en
termes, des fois, de demandes, d'autres fois, en termes d'évaluation des
impacts et sache vraiment comment ça se concrétiserait, ça
nous oblige à soulever un certain nombre de questions pour avoir plus de
précisions. Parce que, sur le fondement même de l'annonce, il y a
des aspects très intéressants et on les a signalés.
Mme Robillard: M. le Président, par rapport aux nouvelles
données qui sont sur la table au niveau des prévisions de
clientèle, je ferai noter au député d'Abitibi-Ouest qu'il
s'agit d'une augmentation de 6 % de la clientèle, et donc que la marge
d'erreur a été seulement de 6 % en termes de prévisions.
Ça m'apparaît acceptable dans le sens qu'il est très
difficile de faire des prévisions par rapport aux gens qui retournent
aux études à temps plein. C'est beaucoup plus facile de faire des
prévisions à partir des jeunes qui sont présentement au
secondaire; on sait, au niveau du potentiel, ceux qui vont s'en aller vers les
études collégiales, on a des indicateurs sur les taux de passage.
C'est beaucoup plus facile parce que ces jeunes-là sont
déjà présents dans les écoles secondaires du
Québec, ce qui n'est pas le cas des adultes qui retournent au
collège à temps plein.
Même s'il y a une partie de l'augmentation de la clientèle
qui est due au contexte de récession économique, nous pensons que
le phénomène est beaucoup plus profond que strictement lié
à la récession. Oui, il y a une certaine partie qui est
liée à la récession, l'augmentation de la clientèle
des adultes qui retournent, mais il y a aussi des adultes, à cause des
problèmes non seulement de la récession mais de la
restructuration de l'économie, qui ont besoin d'avoir une formation
qualifiée, qui retournent aux études. Et cette portion-là
est beaucoup plus difficile, je dirais, à avoir des prévisions
exactes. Alors, 6 %, ça ne m'apparaît pas sortir d'un chapeau et
dire: C'est complètement en dehors de la réalité; comment
ça se fait que vos experts démographes n'avaient pas vu ça
venir? C'est très difficile d'avoir des prévisions exactes et
c'est pour ça que nous ajustons d'année en année. Un.
Deux. Par rapport à la distribution qui a été faite
des 10 000 places, quand le député d'Abitibi-Ouest me dit qu'il a
parlé à certains directeurs généraux et qu'ils
disent qu'ils n'ont pas été associés à la
démarche, moi, j'en suis très surprise. Peut-être est-ce
les mêmes directeurs généraux qui, l'année
passée à Montréal, me confirmaient haut la main qu'ils
avaient de la place pour accueillir tout le monde, et on a eu des
problèmes pour accueillir tout le monde. Ce n'est sûrement pas le
directeur général de Trois-Rivières non plus, parce que
vous avez spécifié qu'il vous a dit que lui ne manquait pas de
places. Ce n'est sûrement pas non plus...
M. Gendron: Je n'ai jamais dit ça.
Mme Robillard: Non, non. Mais je veux dire... Vous avez
dit...
Le Président (M. Gobé): Je pense qu'on va laisser
madame finir.
M. Gendron: Oui. Il n'y a pas de problème.
Mme Robillard: Vous avez dit «certains directeurs
généraux». L'identification des places et des endroits n'a
pas été faite non plus suite à des lettres de mes
collègues, comme peut le laisser supposer le député
d'Abitibi-Ouest. D'ailleurs, je me souviens que le député
d'Abitibi-Ouest me taquinait en me disant: Mme la ministre, vous
allez sûrement avoir des places au collège
Saint-Laurent.
M. Gendron: Oui.
Mme Robillard: II n'y a pas de places au collège
Saint-Laurent qui sont ajoutées. Alors, tout ça pour vous dire
que c'est à partir d'une étude de besoins.
Maintenant, pour répondre de façon plus spécifique
à la répartition, je vais demander à M. Lanoux,
sous-ministre adjoint aux études collégiales, de vous
répondre.
Le Président (M. Gobé): M. Lanoux, vous avez la
parole. Après, je reconnaîtrai M. le député de
Rimouski sur le même sujet.
M. Lanoux: M. le Président, par rapport aux programmes qui
ont été choisis, quatre éléments ont guidé
ces choix. D'abord, les données du MMSRFP, par rapport aux besoins de
main-d'oeuvre; deuxièmement, les données de l'annexe de l'accord
Canada-Québec en formation professionnelle; troisièmement, une
étude des demandes d'admission au SRAM et au SRAQ pour le mois de
septembre 1992 nous indiquant que, dans certains programmes de l'enseignement
technique, la demande était beaucoup plus forte que le nombre de places
disponibles. Quatrième donnée que nous avons utilisée, la
relance des finissants; c'est-à-dire que ça nous permettait
d'examiner, secteur par secteur, le taux de placement des finissants.
Alors, à partir de ces quatre données-là, nous
avons examiné la situation des programmes techniques. Je vous dirais
que, dans le cas de six collèges, le nouveau programme qui est
annoncé pour eux en technologie du génie industriel était
dans le plan et devait arriver en 1994-1995, parce qu'il y avait un plan
d'implantation de ce nouveau programme qui avait été soumis au
Conseil des collèges et pour lequel le Conseil avait déjà
donné un avis. Tout ce que nous avons fait dans ce cas-là, nous
avons devancé d'une année l'implantation. Alors, ça,
ça touche précisément Trois-Rivières, dont vous
parliez tantôt, ça touche Sherbrooke, Lionel-Groulx et
Valleyfield. Donc, dans ces cas-là, en technologie du génie
industriel, dans le plan que nous avions, on a devancé d'une
année.
Pour ce qui est des autres programmes, ou bien ils faisaient
déjà partie du plan de développement de
l'établissement - nous n'avons pas demandé de nouveau plan pour
faire cette opération-là parce que nous avons, pour la grande
majorité des établissements, un plan de développement -
ou, dans les autres cas où nous ne leur en avons pas parlé, c'est
que c'étaient des programmes qui fonctionnaient déjà bien
chez eux et ça consistait, dans ces cas-là, en une augmentation
de la capacité dans divers programmes qu'ils donnent déjà.
Là, vous avez la situa- tion à Ahuntsic, où il s'agit pour
Ahuntsic d'une augmentation de la capacité d'accueil dans huit
programmes différents du secteur technique, et l'augmentation de la
capacité d'accueil est accompagnée, comme c'a été
annoncé, des équipements nécessaires suite à
l'augmentation de clientèle. Ça vous donne le portrait de comment
les choix ont été faits.
M. Gendron: Bien...
Le Président (M. Doyon): Oui.
M. Gendron: J'aimerais mieux finir là-dessus, M. le
Président. Ce ne sera pas long.
Le Président (M. Doyon): D'accord.
M. Gendron: Je voudrais savoir de la ministre: Est-ce que vous
pourriez, Mme la ministre, prendre l'engagement, en tout cas, au moins en ce
qui concerne les membres de la commission... Parce que moi, ça
m'intéresse... Si on pouvait avoir la ventilation... On sent, dans les
explications qui sont données par M. Lanoux, qu'il y a effectivement une
réflexion qui a été faite sur le devancement des places
prévues pour des programmes additionnels qui devaient démarrer
l'an prochain, par institution collégiale, les unes à la suite
des autres. Donc, si on pouvait avoir la ventilation, par cégep, des
places, selon qu'il s'agisse de places en formation générale ou
technique, et selon qu'il s'agisse de devancements ou une décision de
votre part, indépendamment, là, de l'état
d'évolution des collèges. Parce que, si on pouvait avoir
ça, on pourrait porter une meilleure appréciation.
Ça me permet de poser à nouveau la question pour laquelle
je pense que la ministre ne m'a pas donné d'indication... Après
qu'on aura cette ventilation-là on sera plus en mesure de poser un
jugement quantitatif sur les chances que le nombre de places en formation
technique, nouvellement offertes suite à l'arrivée d'un, deux,
trois, quatre ou cinq nouveaux programmes, pourront potentiellement être
complètement prises ou, avec beaucoup d'inquiétude, dans certains
cas, pas beaucoup prises. (11 h 30)
L'autre question que je vous posais tantôt, c'est: De quelle
manière concrète vous allez concrétiser ces places, et
est-ce que la ministre entend prendre des mesures pour s'assurer que ces places
soient vraiment occupées par des étudiants en formation
technique, en septembre 1993?
Mme Robillard: M. le Président, oui, ça nous fera
plaisir de déposer les informations supplémentaires
demandées aux membres de la commission.
Pour répondre à la deuxième question, je pense que
les mécanismes de contrôle actuellement en place, que ce soit par
des offres qui
sont faites par nos systèmes d'admission... Parce que c'est aussi
clair que ça, il y a un contrôle à l'entrée; il va y
avoir un contrôle au niveau de la déclaration de
clientèles. Les coûts associés sont très
différents, n'est-ce pas, dépendamment des programmes. Alors,
écoutez, M. le Président, moi, je peux assurer les membres que
ces montants-là, qui sont énormes à mon point de vue, dans
le contexte actuel, c'est sûrement pour répondre à la
demande qui est là sur la table, et c'est pour ça que nous
l'avons obtenue. Alors, soyez assurés qu'on va suivre de très
près le dossier. Mais il n'y a rien qui me laisse douter, à
l'heure actuelle, qu'on ne pourrait pas contrôler à la lettre ce
qui est dans la décision de l'octroi des places au niveau de la
formation technique.
M. Gendron: La ministre - c'est parce que c'est relié, M.
le Président - vient de nous dire qu'elle n'a pas d'objection à
nous faire connaître la ventilation. J'aimerais que vous ajoutiez
à cette ventilation l'appréciation suivante: dans certains
collèges, l'ajout de 200 ou 300 places se traduira par un
agrandissement. Je le sais.
Mme Robillard: Certains, oui, et certains, non.
M. Gendron: Voilà! C'est en plein pour ça. Mme
Robillard: C'est ça.
M. Gendron: Alors, j'aimerais savoir, dans cette même
information qui serait intéressante, est-ce que, dans certains cas,
c'est de la location? Comment s'opérera la conversion de locaux? Si on
pouvait avoir une meilleure appréciation par collège, ce n'est
pas bien long à faire, vous l'avez, puis vous le savez, l'information,
pour ceux où il s'agira d'un agrandissement, d'autres où il
s'agira de conversion de locaux ou d'autres dispositions...
Mme Robillard: De réaménagement.
M. Gendron: ...ou de réaménagement pour qu'on
puisse avoir une appréciation. Ça, vous me dites que vous allez
joindre ça.
Quant à la question que je vous posais tantôt, vous m'avez
répondu oui. Vous n'avez pas d'indications, puis vous n'avez pas
d'éléments qui vous font douter quant à l'occupation des
places en formation technique. Moi, je ne veux pas dire que j'en ai, des
informations qui me feraient douter, je voudrais juste vous dire que ce n'est
pas quand on se parlera là-dessus, en octobre ou novembre 1993, que
ça sera le moment de faire ce que je pense être de ma
responsabilité aujourd'hui.
Et, concrètement, j'ajoute deux éléments de
question. Vous vous rappelez, lors de la commission parlementaire sur l'avenir
des cégeps, il n'y a à peu près pas d'intervenants qui ne
sont pas venus nous indiquer combien il serait important d'entreprendre une
vaste campagne de sensibilisation puis de conscientisation à la
nécessité d'embrasser davantage la formation technique pour nos
gars et nos filles de demain. Et ce n'est pas parce que c'est heureux, le
commentaire que vous avez fait la semaine dernière, en disant «il
faut revaloriser», en indiquant que, oui, on a besoin davantage de
techniciens... C'est un commentaire, sincèrement, qui est correct, qui
est heureux, mais je ne pense pas que ce soit suffisant. Et c'est un peu
ça que je voulais vous mettre en parallèle. S'il n'y a pas des
efforts sérieux de plus, autant du Conseil du patronat, des centrales
syndicales, de la direction du collège, du conseil, du ministère,
d'à peu près toutes les instances...
Parce que, là, écoutez, septembre 1993, ce n'est pas dans
quatre ans. Septembre 1993, on l'a dans la figure. Puis ce n'est même pas
septembre, c'est en août que ça commence - fin d'août - puis
il faut que les admissions soient faites avant. Donc, il y a quelques semaines
à peine, là. Alors, moi, je voulais vraiment qu'il y ait des
garanties formelles de prises. Je trouve que l'autre volet, Mme la ministre...
Parce que, là, je trouve que ça vous regarde. Je demanderais une
réponse de vous là-dessus. Dans l'annonce que vous avez faite,
vous dites: C'est le devancement, dans certains cas, de certaines techniques
qu'on aurait annoncées comme étant disponibles à telle et
telle institution collégiale, alors qu'elles ne le sont pas,
présentement. C'est du devancement. Bien, c'est ce qui a
été dit par M. Lanoux tantôt.
Alors, là, ce que je veux mettre en para! lèle... Il y a
également, à la même commission, un certain nombre
d'intervenants qui vous ont indiqué qu'ils souhaiteraient qu'il y ait
une plus grande rationalisation des programmes offerts en formation technique.
Et là, je veux bien croire qu'il y avait une commande qui vous avait
été passée de faire votre effort en termes de relance - je
parle comme gouvernement. Tous les ministres sectoriels ont été
appelés et ont dit: II faut que tu annonces quelque chose. Mais, au
niveau de la formation technique, s'il y a 400 collèges qui se ramassent
avec cinq, six, sept programmes nouveaux qui ont été
devancés et qui seront offerts en septembre 1993, bien là, il y a
un coût à ça. Mme la ministre l'a dit tantôt. Elle a
dit: La formation technique, on a le moyen de la contrôler par des
règles budgétaires, et ce n'est pas le même coût en
formation générale versus la formation technique. Je le sais que
ce n'est pas le même coût. Mais, justement parce que ce n'est pas
le même coût, puis qu'on n'a pas d'argent à gaspiller, puis
que votre sous-ministre aux Finances va aller voir ça,
après-midi, en haut, avec les autres, là, je voudrais que vous me
fassiez la relation entre tout ça.
Est-ce que, quand on va recevoir la venti-
lation, c'est bien un ou deux programmes neufs dont on va apprendre
qu'ils sont offerts en formation technique? Parce que là, il y avait des
signes de tête différents entre le sous-ministre associé
puis le sous-ministre en titre. Alors, là, je veux avoir le nombre exact
et je veux savoir de la ministre si elle a fait une évaluation,
sincèrement, entre cette relation d'un certain nombre d'intervenants qui
souhaitaient une rationalisation de l'offre en formation technique versus
l'ajout potentiel. Parce que je ne le sais pas là, s'il n'y en a pas, il
n'y en a pas. Alors, j'aimerais ça que la ministre, dans sa
réponse, puisse faire le tour de ces deux, trois questions.
Le Président (M. Gobé): Madame, vous avez la
parole.
Mme Robillard: D'abord, M. le Président, je veux
absolument dire que l'annonce sur l'ajout de places au niveau collégial
n'est pas liée du tout directement au plan d'accélération
des investissements publics que le gouvernement a annoncé en
décembre dernier par la voix du ministre des Finances. On se souviendra,
au mois de décembre, que M. le ministre des Finances a annoncé
390 000 000 $, dont 290 000 000 $ dans les réseaux de la santé et
des services sociaux, de l'éducation et de l'enseignement
supérieur pour la relance, pour créer des emplois à court
terme. Dans ce contexte-là, il y a des sommes qui ont été
réservées à l'enseignement supérieur, dont 20 000
000 $.
L'objectif premier, c'était de créer des emplois à
court terme dans l'industrie de la construction, et ça, ce sont des
projets de réparation de toitures, de fenêtres,
d'équipements de sécurité, et ça, c'est 20 000 000
$ pour le collégial. L'annonce des places-élèves est
arrivée au même moment, mais n'est pas liée au plan de
relance. Il n'y aurait pas eu de plan de relance par le gouvernement,
d'accélération au niveau des investissements publics, qu'il y
aurait eu annonce de l'ajout des places-élèves. Alors, là,
oui, il faut regarder comment les...
M. Gendron: On peut le regarder différemment. Ça,
je n'en suis pas convaincu, mais ce n'est pas grave.
Mme Robillard: Mais, moi, je vous dis comment j'ai
présenté mon dossier...
M. Gendron: Oui, c'est ça.
Mme Robillard: ...et comment il a été reçu
aussi. Vous pouvez faire d'autres sortes d'hypothèses, mais je vous dis
comment, moi, le dossier a été présenté. Et
c'était très clair que, comme j'avais une demande
d'étudiants pour septembre 1993 qui voulaient rentrer dans les
cégeps, il était de mon devoir de défendre ça au
niveau du gouvernement. J'avais 10 000 comme chiffre; j'aurais eu 15 000, je me
serais défendue aussi pour avoir 15 000. Et là, je ne vous parle
pas de la projection des autres années parce que nos travaux ne sont pas
terminés. Là, on règle le problème de septembre
1993, mais 1994, 1995, 1996, on est en train de faire des études
supplémentaires. Alors, c'est dans ce contexte-là que les sommes
ont été données par le gouvernement.
Maintenant, oui, en commission parlementaire, on est venu nous faire
état de certains besoins. D'abord, le Conseil supérieur de
l'éducation a révisé nos chiffres au niveau des objectifs
en nous disant: Dorénavant, vous devez viser 50-50: 50 %
préuniversitaire, 50 % technique, premièrement.
Deuxièmement, un service d'admission. Et certains cégeps sont
venus nous dire en commission parlementaire - rappelez-vous, les membres de la
commission - qu'ils avaient dû refuser en septembre certains jeunes en
formation technique. C'est un phénomène tout à fait
nouveau dans l'ordre collégial et je pense qu'on ne pouvait pas laisser
perdurer ça, c'est à l'inverse de nos orientations. Donc, le
choix qui a été fait, c'est qu'on a devancé un programme
nouveau, mais, les autres, ce sont des programmes qui existent
déjà dans l'ordre collégial. On augmente la
capacité d'accueil de ces programmes-là en ne perdant pas de vue
- et je sais que mon collègue d'Abitibi-Ouest a souvent dit qu'il
faudrait rationaliser les programmes, toujours en disant: Regardez de
façon particulière dans les zones urbaines, Mme la ministre,
surtout pas en région.
M. Gendron: Oui.
(11 h 40)
Mme Robillard: Alors, cette opération-là, sachez
qu'elle est très présente à mon esprit, non seulement pour
l'ajout de ces places-là, mais aussi que nous sommes en train de
regarder la révision de la carte des enseignements professionnels,
secondaire et collégial, dans chacune des régions du
Québec, pour avoir plus de rationalisation, pour avoir plus de
complémentarité, pour éviter la duplication et la
concurrence dans les programmes. Alors, ça aussi, c'est une
opération qui est en cours au niveau du ministère.
M. Gendron: Bien. Sur le volet promotion un peu plus forte de la
formation technique...
Mme Robillard: Ah! Au niveau...
M. Gendron: ...vous ne m'en avez pas parlé beaucoup.
Mme Robillard: ...de la promotion, de fait, on a accentué
beaucoup, vous avez peut-être pu le voir dernièrement, toute notre
promotion en termes de publicité au niveau de la formation
professionnelle, autant au niveau secondaire que collégial. Au plan
collégial, je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de lire le
supplément dans les
journaux, la semaine dernière... M. Gendron: Oui.
Mme Robillard: ...«J'agrippe ma grappe», en essayant
de démontrer tous les programmes professionnels techniques qui sont
offerts à l'ordre collégial, qui sont correspondants à la
stratégie des grappes industrielles. C'est la première fois, vous
le noterez, dans notre publicité, qu'on démontre aux jeunes qui
s'en vont dans la filière technique qu'ils vont pouvoir aussi, dans
certains cas, accéder à l'ordre d'enseignement supérieur -
ne pas démontrer que l'enseignement technique, c'est un cul-de-sac,
qu'on est en train de travailler sur des passerelles à l'ordre
d'enseignement universitaire. À l'heure actuelle, on a au-delà de
18 % de la clientèle qui va à l'ordre universitaire. Ça
aussi, c'était présent dans la publicité. De la même
façon, nous avons lancé aussi, en janvier, la participation du
collégial aux Olympiades de la formation professionnelle dans chacune
des régions du Québec au niveau des concours. C'est
différentes actions pour essayer d'expliciter davantage aux jeunes les
voies d'orientation d'avenir, disons-nous, qui se situent autant au niveau
collégial qu'au niveau universitaire.
Par ailleurs, je dois vous dire que je m'attends aussi à ce que
le secteur privé fasse certaines initiatives pour accompagner la
démarche. C'est un peu le message que j'ai laissé au Conseil du
patronat du Québec, la semaine dernière. Je trouve que les
entreprises privées sont très demandeurs des milieux
éducatifs, sont très critiques des milieux éducatifs, mais
j'ai renvoyé la balle en leur disant: Que faites-vous, vous, par rapport
à ça? Alors, je pense que, dans ce contexte-là aussi, je
m'attends à ce qu'ils s'impliquent davantage dans les mois qui
viennent.
M. Gendron: Pour fermer là-dessus, en tout cas, en ce qui
me concerne, j'aimerais vous rappeler cette même commission parlementaire
où il y a beaucoup d'intervenants qui sont venus nous dire qu'il y a un
problème majeur au niveau des professeurs de «choix de
carrière». Comme ça doit passer au secondaire
également, peut-être pas pour la prochaine année, mais pour
les années futures, est-ce que vous entendez avoir une mesure plus
particulière au niveau des commissions scolaires pour s'assurer que les
professeurs qui dispensent le cours «choix de carrière» et
les conseillers d'orientation soient également très
imprégnés, elles et eux aussi, de cette nécessité
de vendre, à l'intérieur des écoles secondaires du
Québec, la nécessité pour nos gars et nos filles
d'envisager un peu plus de prendre les formations techniques?
Mme Robillard: Oui, mais je voudrais aller plus loin que
ça, M. le Président, parce que l'orientation d'un jeune,
ça ne se dessine pas strictement avec le cours «choix de
carrière» ou avec le conseiller en orientation, ça se
dessine à partir même des cours qu'il suit à l'ordre
d'enseignement collégial, et là, je fais référence
au curriculum en tant que tel. Si le jeune avait l'occasion d'être en
contact, dès l'ordre collégial, dans son programme
régulier, avec plus d'options que c'est le cas présentement,
peut-être qu'il pourrait découvrir des intérêts qu'il
a et des habilités qu'il a. Là, je pense donc
accélérer les travaux à l'ordre secondaire concernant la
diversification des voies de réussite à l'ordre d'enseignement
secondaire qui, pour moi, est fondamentale dans l'orientation des jeunes,
encore plus que dans la fonction conseiller d'orientation; je pense que
ça doit partir de là, la solution au problème
d'orientation de nos jeunes.
Le Président (M. Gobé): Je vous remercie. Est-ce
que c'est tout? Question, M. le député de Rimouski.
M. Gendron: Oui, je vais arrêter quelques minutes parce que
mes collègues ont une couple de questions, et M. le député
de Rimouski...
Le Président (M. Gobé): Oui, c'est ça. M.
Gendron: ...que j'adore entendre.
Le Président (M. Gobé): Oui, c'est ça. Je
vous ai laissé terminer, mais ça fait un peu de temps qu'il
voulait intervenir.
M. Tremblay (Rimouski): Oui, mon propos est peut-être
passé d'actualité, parce que j'ai laissé le temps au
député d'Abitibi-Ouest de poser ses questions. Il mettait en
doute le fameux 6 % d'écart, suivant les démographes, à
savoir que c'était difficile de prévoir les clientèles. Je
vais vous donner un exemple. Dans mon comté, au cégep de
Rimouski, en 1988, nous avions à peu près 3200
élèves; en 1989, ça a baissé à 3000; en
1990, on était à 2900. Je regardais, on se questionnait, on
disait: Là, on va plafonner autour de 2800, 2900. En 1992, on a fait un
bond à 3400, et notre projection pour 1993, c'est 3700. C'est à
dire qu'il y a un écart de quasiment 20 %. C'était difficile de
prévoir ça. Nous ne le prévoyions pas, nous. Mme la
ministre, dois-je vous dire que, malgré cette progression chez nous, je
pense qu'on va être capable de se réaménager à
l'intérieur de notre cégep pour recevoir toute cette
clientèle. On aura peut-être besoin de
places-élèves, parce que notre cégep va permettre
d'accueillir ces 3700 élèves. C'est un cas peut-être qui
pourrait expliquer l'écart qui s'est produit dans les données
démographiques, finalement.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député, c'est un excellent exemple. Je passerai
maintenant la parole à Mme la députée de
Ter-rebonne.
Mme Caron: Merci, M. le Président. Vous comprendrez, Mme
la ministre, que vos annonces ont amené évidemment beaucoup de
déception et d'interrogations du côté du sud de
Lanaudière. On comprend très bien qu'on investisse, et nous
sommes loin d'être contre l'investissement dans l'éducation. On
reconnaît, évidemment, qu'il faut donner réponse au manque
de places, c'est une nécessité, mais on s'interroge
évidemment sur le choix des endroits où on donne les places.
Au Sommet économique de Lanaudière, il avait
été clairement démontré par toute la région
l'importance d'un cégep au sud de Lanaudière; c'était une
des priorités du Sommet économique. On a aussi - et j'ai
pensé que c'était un élément qui avait
été retenu lors des audiences en commission parlementaire -
clairement démontré l'importance d'un cégep au niveau
d'une région; importance au niveau du sentiment d'appartenance,
importance aussi au niveau du rôle du cégep: son rôle
économique, son rôle de moteur économique dans une
région, son rôle aussi au niveau culturel et son rôle au
niveau social.
Le drame présentement, au niveau du sud de Lanaudière,
c'est justement que tous les étudiants sont répartis partout. Et
lorsqu'on fait la liste des étudiants de nos régions, il y a
quelques étudiants au cégep de Joliette, mais il n'y a pas de
transport en commun qui se dirige du sud de Lanaudière vers Joliette. Il
y a quelques étudiants à Lionel-Groulx, mais même si vous
ajoutez des places à Lionel-Groulx, les jeunes n'ont pas de transport en
commun qui relie le sud de Lanaudière à Lionel-Groulx. J'ai
même dû intervenir à votre ministère parce que ces
jeunes sont pénalisés. On reconnaît que c'est leur
région d'appartenance, ils sont pénalisés, ils sont
considérés comme des... Ils ne peuvent pas être
considérés comme non-résidents, alors qu'ils n'ont pas de
moyens pour se rendre à Lionel-Groulx. Donc, il y en a peu qui vont
à Lionel-Groulx. Il y a des jeunes qui vont à Ahunstic, il y a
des jeunes qui vont à Montmorency, il y a des jeunes qui vont au
cégep du Vieux-Montréal, à Bois-de-Boulogne; ils sont
répartis partout parce qu'il n'y a pas ce cégep qui manque et
dont nous avons besoin dans le sud de Lanaudière.
Alors, ma question est bien simple: Dans sa réflexion, qu'est-ce
que la ministre a l'intention de faire avec cette demande? Comment se fait-il
qu'on n'a pas eu d'annonce du côté du sud de
Lanaudière?
Le Président (M. Gobé): Mme la ministre, vous avez
la parole.
Mme Robillard: M. le Président, il est très clair
que pour l'ajout du nombre de places dans la région est de
Montréal, il est arrivé un événement qui a
influencé les décisions ministérielles. Cet
événement fut la décision de la Corporation du
collège Marie-Victorin de cesser ses opérations. Alors, là
s'est posée la question: Devions-nous laisser fermer le collège
Marie-Victorin et construire 2500 places ailleurs, alors que c'est un campus,
je dirais, magnifique en termes d'installations physiques pour les jeunes? La
décision a été nettement influencée par cet
événement majeur. Comme vous le savez, nous avons
décidé de convertir en cégep public Marie-Victorin. (11 h
50)
Je suis certaine que sur l'idée de fond, de convertir un
collège privé en cégep public, je peux imaginer que
l'Opposition est d'accord avec cette orientation de base. Ce que j'ai compris,
c'est que vous vous questionnez plus sur l'endroit. Écoutez, la
décision a été influencée par cet
événement. Je pense qu'on va laisser le temps maintenant au
nouveau cégep Marie-Victorin de fonctionner en cégep public et on
va regarder l'impact au niveau des clientèles pour le sud de
Lanaudière. C'est dans ce contexte-là que je ne réviserai
pas le dossier du sud de Lanaudière à très court terme,
c'est très clair. On va regarder ce que le fonctionnement du nouveau
cégep apporte au niveau de la clientèle; s'il y a des
difficultés, je regarderai ça de très près.
Le Président (M. Gobé): Madame...
Mme Caron: C'est bien évident, M. le Président,
que, pour les gens du sud de Lanaudière, les places créées
à Marie-Victorin ne viennent aucunement répondre aux besoins,
pour les mêmes critères que je disais tantôt. Un
cégep à Marie-Victorin, ça ne vient aucunement
créer un moteur économique et donner réponse aux besoins
de la région du sud de Lanaudière, et pour les mêmes
raisons de transport. Il n'y a absolument pas de transport qui conduise
directement les jeunes du sud de Lanaudière au collège
Marie-Victorin, ça n'existe pas plus. Ce n'est pas ce cégep qui
va faire que les étudiants du sud de Lanaudière vont
majoritairement décider de s'en aller à Marie-Victorin, ça
ne répond pas plus à leurs besoins. Ils vont continuer
d'être éparpillés partout sur le territoire.
Marie-Victorin, ce n'est pas le sud de Lanaudière, là, et ce
n'est pas, au niveau des transports, facilitant pour les jeunes d'y aller. Ce
n'est pas une solution plus pratique, ce n'est pas plus proche pour eux de se
rendre à Marie-Victorin. Et c'est dans ce sens-là que, pour nous,
ce n'est absolument pas une réponse.
Et on retrouve exactement le même problème avec le dossier
du déménagement de l'hôpital de l'Hôtel-Dieu. Ce
n'est absolument pas ça qui va faire que les citoyens du sud de
Lanaudière vont aller à l'hôpital à
Rivière-des-Prairies. Les citoyens de Lanaudière vont
actuellement aux
hôpitaux de Repentigny, de Laval et de Montréal; ils
n'iront pas plus, pour les mêmes raisons de transport, à
l'Hôtel-Dieu de Rivière-des-Prairies.
Le Président (M. Gobé): Mme la ministre, si vous
permettez au député que je suis, et non au président de la
commission, de peut-être faire quelques petites mises au point, non pas
dans le dossier de l'Hôtel-Dieu, mais dans le dossier du
cégep.
Étant donné que je suis concerné par le
collège Marie-Victorin, j'aimerais quand même rappeler que le
collège Marie-Victorin va être situé à 10 milles, 16
kilomètres, de Repentigny, qui est donc le sud de Lanaudière, et
que des approches ont déjà été faites avec la
société de transport de Montréal afin de voir à ce
qu'un service rapide d'autobus desserve cette région-là vers
Marie-Victorin. On sait déjà qu'une grande partie des gens qui
résident dans la région de Repentigny sont des gens qui sont
là à cause de l'étalement urbain et non pas des gens qui
sont allés là pour trouver un emploi. Il suffit de voir les flux
de voitures le matin: on se rend compte que les ponts qui vont vers Le Gardeur,
vers Repentigny, sont complètement congestionnés, et c'est la
même chose le soir, pour le retour, les gens allant travailler à
Montréal. Alors, on assiste à cette espèce de migration de
Montréalais vers les banlieues pour des raisons qu'on pourrait expliquer
facilement: le logement à meilleur marche, l'attrait de la banlieue avec
le petit bungalow, enfin des choses comme ça. Tout le monde
connaît un peu ce phénomène nord-américain de
l'étalement urbain, même européen. On voit que la
région parisienne s'en vient comme ça aussi maintenant. Alors, il
ne faut quand même pas non plus exagérer les distances, il ne faut
pas non plus exagérer trop, je dirais, l'identification au milieu. C'est
un milieu essentiellement - pas complètement, essentiellement, je dirais
- ou majoritairement un milieu de banlieue, où les gens travaillent
à Montréal. Donc, si les parents travaillent à
Montréal, les enfants peuvent bien venir étudier à 10
milles de là dans un cégep.
Ceci étant dit, nous sommes en train, actuellement, notre
gouvernement est en train de mettre en place un réseau de trains de
banlieue. Le train partira de Le Gardeur et se rendra, entre autres, à
la station tout près du collège Marie-Victorin, ce qui permettra
à 500 ou 600 jeunes de cette région-là, tous les matins,
de prendre un wagon spécial, dans le train, et de se rendre à
Marie-Victorin, et de faire la même chose la journée... Alors,
c'est sûr que ce n'est pas réglé aujourd'hui, le transport,
mais ça va se régler.
Pour l'Hôtel-Dieu, bien, je m'excuse, mais je connais un grand
nombre de gens de Repentigny ou d'ailleurs qui vont déjà à
l'Hôtel-Dieu de Montréal et ils seront très contents de
venir plus près au lieu d'aller au centre-ville.
M. Gendron: Arrête ça, arrête ça.
Jean-Claude, arrête ça; tu feras tes annonces en conférence
de presse.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci, M. le
député. C'était là la mise au point que je tenais
à faire comme député régional de cette
région qui englobe, d'ailleurs... Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière, vous avez la parole.
Mme Carrier-Perreault: Comme il reste très peu de temps,
je vais faire ça très court. Je partage, évidemment, les
commentaires de mes collègues; enfin, il y a beaucoup de choses qui se
rejoignent. Moi, j'ai une question très précise. L'an dernier,
dans la région de Québec, on avait un écart de près
de 1500 places-élèves... On me dit que cette année,
d'après les derniers chiffres que j'ai, l'écart va encore... Il y
aurait un plus grand manque encore cette année, en septembre 1993, qu'il
y en avait l'an dernier. Le communiqué de la ministre nous donne 1300
places-élèves dans la région de Québec. Je suis
contente que la ministre ait ajouté des places à
Beauce-Appalaches, c'est bien; c'est bien gentil, c'est un plus pour la
région; 100 places à Lévis-Lauzon, c'est bien gentil
aussi, sauf que mes étudiants, les gens de chez nous, évidemment,
vont fréquenter les institutions de Québec, forcément,
d'après ce que je vois.
Comment la ministre pense-t-elle régler le problème pour
septembre, compte tenu qu'il y a 1300 places d'ajoutées dans la
région de Québec? Je vais demander mes deux questions, la
ministre va pouvoir répondre aux deux en même temps. Ce que je
voudrais savoir aussi, c'est: Est-ce que ça règle
définitivement le cas de notre demande d'antenne?
Mme Robillard: Non, M. le Président. Ça, il faut
être très clair, j'ai bien dit que l'ajout des places règle
le problème pour septembre 1993, mais ne le règle pas à
moyen terme. Et, dans ce contexte-là, pour la population
étudiante de la Rive-Sud de Québec, le problème n'est pas
réglé par l'annonce que j'ai faite sur l'ajout de places. Donc,
l'analyse des projections de clientèles pour la Rive-Sud de
Québec se poursuit présentement. Je ne pourrais pas vous dire les
conclusions à l'avance, mais on pourrait penser à une solution
plus à moyen terme. Mais je suis très consciente que cet ajout de
places ne répond pas à un besoin de plus en plus grandissant sur
la Rive-Sud de Québec. Ça, soyons clairs sur ça, d'autant
plus qu'on ne pouvait pas non plus penser que la construction d'un nouveau
cégep, quel que soit son nombre de places, de 2000 ou 3000 places,
pourrait se faire pour septembre 1993. Alors, on le voit plus à moyen
terme et les études sont en cours présentement au
ministère pour répondre aux besoins que vous identifiez.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la
ministre; merci, Mme la députée. Ceci, je crois, met fin
à l'étude des engagements de novembre 1992, qui sont
réputés avoir été vus et
vérifiés.
Il n'y avait pas au programme - je m'excuse, une seconde, s'il vous
plaît - d'aujourd'hui les engagements de décembre 1992, mais nous
les avons reçus. Et, après avoir discuté avec le
porte-parole de l'Opposition, nous avons convenu de les considérer comme
étant vus et vérifiés. À moins que d'autres membres
de la commission aient des questions, je les déclarerai donc vus et
vérifiés. Vu qu'il n'y a pas de questions, les engagements de
décembre 1992 sont donc vus et vérifiés. Ceci met fin
à l'examen des engagements du ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science de janvier 1992 à décembre
1992, qui sont donc vus et vérifiés.
Je vais donc suspendre les travaux jusqu'à cet après-midi,
où nous entreprendrons une autre séance de travail. Je souhaite
un bon appétit à tout le monde, et rendez-vous à 14 heures
en cette salle.
(Suspension de la séance à 11 h 58)
(Reprise à 14 h 15)
Étude détaillée du projet de loi
40
La Présidente (Mme Harel): Une fois ces
préliminaires faits, nous allons débuter nos travaux. Je
déclare la séance de la commission de l'éducation ouverte.
Je rappelle le mandat de la commission, à savoir procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 40, Loi
modifiant la Loi sur l'accréditation et le financement des associations
d'élèves et d'étudiants. Alors, M. le secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M. Gautrin
(Verdun) est remplacé par M. Doyon (Louis-Hébert).
La Présidente (Mme Harel): Alors, je vais
immédiatement demander aux membres de cette commission, à Mme la
ministre, s'il y a des remarques préliminaires qu'elle souhaiterait
faire à l'ouverture de nos travaux.
Remarques préliminaires
Mme Robillard: Oui, Mme la Présidente. Peut-être
pour rappeler aux membres de la commission, parce que je m'aperçois que
cette Loi sur l'accréditation et le financement des associations
d'élèves et d'étudiants suscite parfois des points
d'interrogation et on a de la difficulté à saisir exactement la
portée de la loi. Je pense que c'est important qu'on se rappelle que,
quand on dit que la loi s'applique à tout étudiant ou à
tout élève inscrit dans un établissement d'enseignement,
le mot «établissement», au sens général du
terme, n'est pas celui qui est dans la loi. Ça, il faut bien se le
rappeler. Le mot «établissement», dans cette loi, signifie,
de fait, tout collège ou toute université, mais va plus loin que
ça. Ça peut signifier un campus, une faculté, un secteur
universitaire, une école, un département.
Alors, vous voyez, on peut avoir des associations
accréditées, donc, multiples dans la même
université. Je pense qu'il faut se rappeler ça en partant et que
l'objectif principal des modifications apportées à cette loi
aussi, c'est de permettre maintenant l'accréditation d'associations au
niveau universitaire, selon les cycles - donc le premier cycle, les cycles
supérieurs de même que l'éducation permanente - et, au
niveau collégial, de permettre des accréditations selon qu'on est
à temps plein ou à temps partiel. Voici la mise à jour, je
dirais, dans son objectif global, du projet de loi que nous étudions
aujourd'hui.
La Présidente (Mme Harel): Merci, Mme la ministre. Je
crois comprendre que le critique de l'Opposition voudrait également
faire des remarques préliminaires.
M. Gendron: Je ne serai pas tellement long, Mme la
Présidente, parce que, justement, les remarques préliminaires que
je ferai, c'est pour rappeler que ce projet de loi là n'est pas
fondamental, mais ça fait longtemps que les associations
étudiantes exigent que... L'aspect principal du projet de loi que nous
allons traiter est souhaité, demandé depuis plusieurs
années. Il faut se rappeler que les dernières modifications
à la loi concernant les sujets qu'on va toucher ont été
apportées en 1983... La loi a été créée en
1983, pardon. Alors, en 1993, dix ans plus tard, le moment est sûrement
venu de regarder d'autres choses et j'aurai l'occasion de l'indiquer un peu
plus loin. Ce qui est étonnant, c'est pourquoi avoir pris tant de temps
pour toucher les seuls aspects qu'on va toucher? C'est quoi la raison pour
laquelle il y a eu tant d'attente pour donner suite à quelque chose qui
nous apparaît légitime? Puis, on va le voir sur le coeur
même du projet de loi, c'est-à-dire permettre à des
associations de cycles différents d'être nominativement
représentées comme telles, pour éviter, quel que soit le
niveau d'études ou l'ordre d'enseignement dans lequel ils sont, que
l'ensemble des étudiants soient assujettis ou obligatoirement compris
dans la même unité d'accréditation étudiante. C'est
la quintessence du projet de loi. Alors, on ne pourra pas en discourir pendant
des heures.
Là, ce qui est un peu surprenant dans les remarques
préliminaires - puis là, je n'ai pas de blâme à
faire - il paraît que ça va être un outil de travail plus
utile. Mais c'est évident que, moi, j'ai travaillé sur ce qu'on
avait. Alors, ça se peut que ça prenne un petit peu plus de
temps
pour s'ajuster à l'outil de travail que nous recevons à
l'instant même, puisque je n'ai pas eu l'occasion d'en prendre
connaissance. J'espère que les arrimages se feront facilement. Je n'ai
pas d'autre remarque.
La Présidente (Mme Harel): Merci, M. le
député. Je crois comprendre que les propositions d'amendement qui
circulent présentement seront présentées au fur et
à mesure par Mme la ministre. C'est bien le cas?
Mme Robillard: C'est exact.
La Présidente (Mme Harel): Vous allez me permettre, au nom
de la commission, de saluer et de souligner la présence parmi nous des
nombreux représentants d'associations étudiantes. Ce n'est pas
toujours fréquent que l'on étudie un projet de loi en
présence d'une assistance aussi nombreuse. Ça démontre
certainement l'intérêt pour le projet de loi. Alors, je comprends
donc que nous allons débuter nos travaux avec l'article 1, les remarques
préliminaires étant terminées. L'article 1 est
appelé.
Champ d'application
Mme Robillard: Alors, il y a eu dépôt d'un
amendement sur l'article 1, n'est-ce pas, Mme la Présidente, que vous
allez faire circuler aux membres. (14 h 20)
La Présidente (Mme Harel): Oui. Alors, je comprends donc
que vous déposez un amendement à l'article 1 qui est
déjà entre les mains des membres de la commisssion.
Mme Robillard: Mme la Présidente, au niveau de l'article
1, il s'agit donc, dans le projet de loi, de reconnaître l'École
du Barreau comme assujettie à la loi. Le nouvel amendement qui est
déposé aujourd'hui va permettre l'accréditation de chacune
des quatre composantes de l'École du Barreau ainsi que d'un centre
universitaire.
La Présidente (Mme Harel): Alors, sur l'amendement...
M. Gendron: Un instant. Ça ne marche pas. Où est-ce
qu'il est, l'article 1?
Une voix: Ça, c'est l'article. Il est amendé.
La Présidente (Mme Harel): Alors, pour bien comprendre,
faut-il, à ce moment-là, lire ce qu'on retrouve en
caractères gras dans l'amendement comme étant la modification
introduite à l'article? C'est bien le cas? Dans l'amendement, tout ce
qui est en caractères gras amende l'article du projet de loi. Merci.
M. Jolivet: Le deuxième, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Harel): M. le député de
Jolivet.
M. Jolivet: De? De Laviolette. Jolivet, ça viendra.
La Présidente (Mme Harel): De Laviolette. Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Deuxièmement, par l'insertion, dans la
troisième ligne du paragraphe 6° du premier alinéa et
après le mot... Il faut aller dans l'article 2 actuel, si je comprends
bien. À quelle place il se situe? Parce qu'on dit «dans la
troisième ligne». On a, dans la troisième ligne,
«département ou institut». Donc, on aurait:
«département, centre ou institut». C'est ce que ça va
devoir dire?
Mme Robillard: Exactement, Mme la Présidente. Donc, nous
lisons le paragraphe 6° ici: «leurs composantes, savoir chaque campus
ou, dans les établissements d'enseignement de niveau universitaire,
chaque faculté, école, département, centre ou institut...
Et là, je continue l'amendement:
Une voix: Qui est où?
Mme Robillard: ...ainsi que chaque famille ou module au sens des
règlements généraux adoptés en vertu de la Loi sur
l'Université du Québec ou chaque centre de l'École du
Barreau.»
M. Jolivet: Qui devient la loi modifiée, le projet de loi
modifié.
(Consultation)
M. Gendron: Ça va, Mme la Présidente, sur le plan
de la forme. En tout cas, là, ça va. Je suis capable de suivre le
trafic.
La Présidente (Mme Harel): Alors, on comprend donc que
chacun des amendements vient remplacer l'article et la lecture de l'amendement
introduit donc les modifications.
M. Gendron: C'est ça. Alors, je voudrais poser comme
première question à la ministre la raison... J'aimerais que vous
évoquiez la raison qui fait qu'il fallait spécifiquement
mentionner l'École du Barreau du Québec. Pour quelle raison,
nominativement, il faut parler de l'École du Barreau du Québec?
Je me suis posé la question, il y a sûrement d'autres
écoles qui auraient avantage à se faire nominativement nommer
dans le projet de loi. Alors, c'est quoi, la raison? Dans le paragraphe 6°,
je pensais que tout était là: les composantes, les centres, les
instituts. Je
ne peux pas voir ce qu'on a oublié au paragraphe 6°. Alors,
pourquoi l'École du Barreau? Je n'ai rien contre l'École du
Barreau. Je n'ai aucun trouble avec eux autres.
Mme Robillard: Mme la Présidente, l'École du
Barreau en tant que telle, au niveau de son statut, n'était pas incluse
dans la loi actuelle. Ce n'est pas un établissement, par exemple,
d'enseignement de niveau universitaire tel que c'est défini dans la loi
actuelle. Elle n'était pas couverte par la loi actuelle. Alors, nous
avons eu une demande spécifique des étudiants du Barreau et,
à notre connaissance, c'est la seule école professionnelle de
cette nature-là.
M. Gendron: Je ne sais pas, moi, il ne peut pas y avoir une
école spécialisée de haute couture? C'est un exemple que
je donne. Regardez, au paragraphe 6°, Mme la ministre, vous avez la mention
«école». Si la mention «école»
n'était pas là et que ce ne soit pas spécifiquement
nommé, je m'en fous parce que, quand on dit que le projet de loi va
couvrir les facultés, les départements, les centres, les
établissements ou écoles, alors, il y a l'École du Barreau
puisque c'est une école, le Barreau. Alors, en quoi la nomination, au
paragraphe 6°, de la mention «école» ne couvrirait-elle
pas l'École du Barreau?
La Présidente (Mme Harel): Me Dupont.
M. Dupont (Côme): Le paragraphe 6° commence par les
mots «leurs composantes». Donc, ce sont des composantes des
établissements visés aux paragraphes 1° à 5°. On
sait que, dans les centres universitaires, il y a des écoles...
M. Gendron: Ce n'est pas l'École du Barreau. Mme la
ministre, vous êtes certaine que... Moi, c'est juste pour éviter
qu'il y ait d'autres institutions qui, après l'adoption de la loi, se
rendent compte que, parce que l'École du Barreau a été
nommée... D'après vos recherches, d'après l'information du
ministère, il n'y aurait pas d'autres écoles
spécialisées ou institutions qui se verraient omises parce que,
nominativement ou nommément, elles ne sont pas reconnues?
Mme Robillard: Vous avez tout à fait raison.
D'après nos recherches, c'est la seule école qui se retrouvait
dans cette situation-là, ce qui n'est pas le cas des autres qui
existent.
M. Gendron: Vous allez convenir que c'est à l'article 1
qu'il faut regarder également d'autres... On va prendre quelques minutes
pour faire le tour. Vous aviez eu des représentations, je pense, de
certaines associations étudiantes sur le fait qu'il y a une pratique
plus spécifique à l'Université du Québec à
Montréal, pour faire une reconnaissance au secteur. Alors, je voudrais
savoir si vous avez pris connaissance de la recommandation de la FEUQ qui
demandait d'amender l'article 1 afin d'inclure la notion de secteur qui est
rattachée à l'UQUAM, l'Université du Québec
à Montréal. Vous avez sûrement reçu ces
documents-là. L'Université du Québec à
Montréal vous avait fait une mise en situation, vous avait
expliqué pourquoi ce serait important pour eux autres. Alors, moi, je
veux juste savoir, premièrement, l'avez-vous prise en compte?
L'avez-vous évaluée? Si oui, pourquoi vous ne donnez pas suite?
Si vous ne l'avez pas évaluée, est-ce que ça vous tente de
le faire aujourd'hui? Parce que c'est le moment.
Mme Robillard: Mme la Présidente, il faudrait
peut-être retourner à la demande en tant que telle. Moi, j'avais
compris que la demande en provenance de l'Université du Québec
était couverte par le mot «centre» qu'on voit là
comme amendement. C'est pour ça qu'on l'a ajouté. Maintenant, si
ça ne convient pas, moi, je peux faire changer «centre» par
«secteur», parce que j'étais d'accord avec la recommandation
qui m'était faite.
M. Gendron: II me semble que c'est ça que vous m'aviez
indiqué. Moi, selon les informations que j'ai, ils tenaient à ce
que le mot «secteur» soit nommément mentionné
après «département». J'ai leur suggestion: Le
paragraphe 6° du premier alinéa de l'article 2 est modifié
par l'insertion, après le mot «département», du mot
«secteur».
Mme Robillard: Mme la Présidente, moi, je pensais que
c'était couvert par l'item, mais je suis tout à fait d'accord
avec la proposition qui nous a été faite. Je demanderais à
Me Dupont de nous faire une suggestion où l'inclure.
M. Dupont: On pourrait insérer, dans la quatrième
ligne du paragraphe 6°, et après le mot «chaque»...
M. Gendron: Oui, c'est ça.
M. Dupont: Alors, «ainsi que chaque secteur, famille ou
module au sens des règlements généraux adoptés en
vertu de la Loi sur l'Université du Québec».
M. Gendron: Oui. Je comprends où vous le mettez,
là. Ce n'est pas après «chaque faculté». (14 h
30)
M. Dupont: C'est pour enlever toute ambiguïté parce
qu'on pourrait penser que rénumération «faculté,
école, département, centre, institut» ne s'appliquerait
qu'aux établissements d'enseignement universitaire autres que
l'Université du Québec. Alors, de même, il n'y aura aucune
ambiguïté que les mots «secteur, famille ou module»
s'appliquent à l'Université du Québec.
M. Gendron: Oui. Pour le bénéfice des autres
membres de la commission qui ont peut-être été moins
associés à cela, je suis convaincu que la ministre s'en rappelle,
l'argumentaire fourni par les étudiants était quand même
fort à propos. Les secteurs sont des structures qui servent à
rassembler les membres de la communauté universtaire autour de
différents domaines d'intérêt. Ils avaient indiqué,
entre autres, à titre d'exemple que la création récente de
l'École des sciences de la gestion est une preuve de l'importance et du
dynamisme des secteurs. L'UQAM reconnaissait déjà officiellement,
par le biais de sa politique de reconnaissance de regroupements
d'étudiants, d'associations de services et d'associations
étudiantes à vocation générale, les associations
étudiantes d'un ou de plusieurs secteurs. Donc, ce n'est pas... On
n'innove pas. On va dans le domaine d'une pratique courante établie dans
les faits, mais qui, effectivement, aurait le mérite, si l'amendement
est agréé, d'être reconnue formellement dans le projet de
loi. C'est le moment de le faire. C'est pour ça que... Pas de
problème?
Mme Robillard: Non.
M. Gendron: Je n'ai pas à plaider plus longtemps?
La Présidente (Mme Harel): Alors, si vous le voulez, on
va, de toute façon, revenir à la proposition d'amendement qui est
devant nous et on va en disposer, le temps que Me Dupont termine la
rédaction de l'autre amendement... Qui est déjà
complétée. Voilà! Mais on va quand même aller dans
l'ordre du premier amendement. Ça va?
M. Gendron: Oui. Oui. Le premier, à l'effet d'ajouter
l'École du Barreau du Québec, en ce qui me concerne, c'est
adopté. C'est ici, le premier amendement à l'article 1, ajouter
l'École du Barreau du Québec, adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. Donc, vous
introduisez, Mme la ministre, un quatrième...
Une voix: Ce serait un deuxième...
La Présidente (Mme Harel): ...c'est-à-dire un
amendement au quatrième...
Une voix: Celui-là est adopté.
Le Secrétaire: Alors, ce qu'il est proposé
d'ajouter après le paragraphe 2°, c'est: 3° par l'insertion,
dans la troisième ligne du paragraphe 6° du premier alinéa et
après le mot «chaque», du mot «secteur,». C'est
ça?
Des voix: Chaque secteur.
M. Dupont: Non, non. Après le mot
«chaque».
La Présidente (Mme Harel): Alors, Me Dupont, on va vous
demander peut-être de relire la formulation de l'amendement.
Une voix: Paragraphe 3° de l'article. Une voix:
Attends un peu.
M. Dupont: 3° par l'insertion, dans la troisième ligne
du paragraphe 6° du premier alinéa et après le mot
«chaque», de «secteur,».
La Présidente
(mme
harel): moi, ce que je
vous propose, c'est qu'on en fasse immédiatement des photocopies et
qu'on puisse peut-être poursuivre, le temps de...
M. Gendron: O.K. Mme la Présidente, il n'y a pas de
problème puisque j'ai un autre commentaire d'ordre
général, avant de revenir à l'amendement. Je le ferais
puis, entre-temps, on pourra disposer des... Ce que je viens de faire, c'est
d'indiquer qu'il y avait, selon moi, une omission. J'en indique une
seconde.
Je pense que c'est le moment, Mme la Présidente, de signaler
qu'il y a également des associations étudiantes qui ont
prétendu que c'est à l'intérieur de ce projet de loi
là qu'il y aurait lieu de regarder la possibilité de
reconnaître d'une façon explicite et précise la
reconnaissance d'associations étudiantes au niveau secondaire. Oui, il y
a eu également des demandes. D'ailleurs, vous avez eu copie de lettres.
Oui, oui, je suis sûr de ça.
Une voix:...
M. Gendron: Non. Mais, là, vous êtes ministre de
l'Éducation en même temps et de l'Enseignement
supérieur.
Une voix: Quelle date?
M. Gendron: Juste une seconde. Juste une seconde. O.K. Non. C'est
qu'il y a eu des étudiants qui ont adressé des lettres. Entre
autres, j'en avais une, ici, à Guy Chevrette, leader parlementaire de
l'Opposition officielle. Non, non. Je vais y arriver. Vous ne l'avez
peut-être pas vue par ce biais-là, mais vous l'avez, à ma
connaissance... Juste une minute...
(Consultation)
M. Gendron: Dans le fond, regardez, Mme la Présidente, ce
que je veux clarifier, là, c'est que, oui, effectivement, les demandes
ne vous ont pas été signalées. Mais, plus
général que ça, Mme la ministre, il y a des
étudiants du niveau secondaire qui souhaiteraient que la reconnais
sance des associations étudiantes secondaires soit plus forte. Ce
n'est pas par le biais du projet de loi qui est sur la table, je n'en
disconviens pas. Ce que je veux savoir, c'est: Est-ce que vous avez... Je
profite de cette occasion-là pour dire: Est-ce que vous, comme ministre,
vous avez fait une réflexion à l'effet d'envisager
d'étendre l'application de cette loi - comprenez-moi bien, là,
c'est-à-dire les même principes qu'on reconnaît dans cette
loi - au niveau secondaire par le biais approprié? Le biais
approprié, ce serait une modification à la loi 107, la loi 107
étant la Loi sur l'instruction publique, où on
reconnaîtrait plus de pouvoir ou de représentation aux
associations étudiantes du secondaire. Je sais que ça ne fait pas
tellement longtemps que vous avez les responsabilités du primaire et du
secondaire, mais est-ce qu'on vous a, au niveau administratif ou au niveau de
l'équipe de soutien du ministère, sensibilisé à
cette réalité-là? C'est dans ce sens-là - j'aurais
peut-être dû commencer comme ça - que certains
étudiants ont fait des représentations à l'effet que les
associations de niveau secondaire puissent être davantage efficaces,
reconnues et structurées. Ils ajoutaient: Nous désirons
être reconnus par la Loi sur l'accréditation et le financement des
associations d'élèves ou d'étudiants. Ils croyaient, eux,
les étudiants du secondaire, qu'ils pourraient le faire par le biais de
la loi qu'on discute. La réponse, c'est non.
Je sais qu'ils ne peuvent pas le faire par le biais de la loi qu'on
discute, mais est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'envisager une modification
à la loi 107 sur l'instruction publique pour qu'effectivement les
associations étudiantes du niveau secondaire soient plus
représentatives? Je vous rappelle, à cet égard, que, dans
la loi 3 - M. Dupont doit s'en rappeler, certain - l'ancienne loi 3 qui a
franchi quelques étapes mais qui n'a jamais franchi les étapes
finales pour des raisons x - je pourrais passer l'après-midi à en
discourir - et que nos chers amis continuent à défendre,
c'est-à-dire la présence de deux gouvernements à
l'intérieur d'une juridiction exclusive des provinces, du Québec,
en éducation... Mais, dans la loi 3, il y avait quand même une
disposition de renforcement ou de reconnaissance plus forte des associations
étudiantes. Je me rappelle qu'on prévoyait la création de
comités d'élèves, oui, comités
d'élèves qui étaient mis largement à contribution,
tant pour l'élaboration des orientations que pour le fonctionnement des
écoles. Dans la loi 107, le gouvernement libéral a limité
cet élément et n'a prévu qu'une simple
représentation des élèves du deuxième cycle du
secondaire au conseil d'orientation de l'école et des dispositions pour
les élèves fréquentant le secteur de l'éducation
des adultes. Mais il n'y a pas de disposition spécifique quant à
un pouvoir de représentation plus fort.
Je veux juste savoir s'il y a un début de réflexion
à ce niveau-là et est-ce que vous avez été
sensibilisée à l'effet que ce serait peut-être
intéressant de faire un peu plus de réflexion puis de regarder
ça?
Mme Robillard: Non. Est-ce que j'ai été
sensibilisée à une problématique, directement, depuis que
je suis ministre de l'Éducation, depuis novembre dernier? Non, ni par
l'administratif ni par les associations d'étudiants. Ma première
réaction est à l'effet que, si on discute de cette
possibilité-là à l'intérieur de la loi qui est
devant nous aujourd'hui, c'est qu'on touche à des modifications de fond,
d'après moi, très clairement. Ça soulève aussi
toute une réflexion sur les principes mêmes de la loi qui... Au
moment de l'adoption de cette loi-là, en 1983, je pense qu'il en avait
été question, de mémoire, quand j'avais regardé les
débats de l'Assemblée nationale, parce que...
M. Gendron: II en avait été question.
Mme Robillard: II en avait été question. Le choix
qui avait été fait par le gouvernement du temps, c'est de ne pas
accéder à cette demande-là. On se situe aussi dans des
contextes différents, des contextes de scolarité obligatoire
versus le postsecondaire. Il faut dire que cette loi-là
n'accrédite pas seulement les associations, mais elle permet, comme vous
le savez, le financement. Alors, il y a toute une question. Ça s'attaque
à des principes de fond. Moi, en tout cas, ce n'est pas mon intention,
par ce projet de loi là, d'ouvrir la loi aux élèves du
secondaire, bien que je sois ouverte à une réflexion plus
poussée, mais à l'intérieur de la Loi sur l'instruction
publique.
M. Gendron: Oui. Je voudrais juste quand même reprendre un
commentaire. Si on l'a mis, nous, on n'avait pas... Vous dites que si le
gouvernement d'alors n'avait pas fait le choix de le mettre dans la loi, c'est
sain. C'est pour ça qu'on l'a mis dans la loi 3, parce que le danger de
le mettre dans la loi concernant l'accrédition, c'est qu'on dit un peu
plus loin que, pour être accréditée, une association
étudiante doit être incorporée. Alors, pour être
incorporé, ça prend 18 ans. Donc, on n'aurait pas fait vieux os.
Quand même, je voulais donner l'explication, à savoir pourquoi
c'est dans la 107 plutôt que dans une loi spécifique concernant
l'accréditation étudiante. C'est pour que ça devienne un
véritable droit. (14 h 40)
Mais ce que la ministre nous dit, à ce moment-ci, c'est que, non,
ça n'a pas été regardé et c'est juste... Moi, si
j'ai lancé ça un peu, c'est parce que c'est sûr que le
moment est venu où on souhaite de plus en plus une implication forte de
l'étudiant à l'école, y compris dans le programme de la
réussite scolaire où on dit: Bon, écoute, il faut que
l'étudiant soit impliqué.
Plus l'étudiant se sentira impliqué, plus j'ai
l'impression que ça peut être facile de replacer, à un
niveau d'intérêt et d'importance, l'éducation au
Québec. Ça commence par les premiers concernés et, les
premiers concernés, c'est quand même les jeunes qui sont
très concernés par ce sujet-là. Alors, je suis prêt
à revenir à l'amendement.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur ce sujet? Si vous le permettez, je saisirais l'occasion, ce
que je souhaitais, d'ailleurs, cet après-midi, pour justement aborder
avec Mme la ministre cette question. Moi, je suis particulièrement
préoccupée par les étudiants adultes inscrits à
temps plein dans les centres de formation secondaire qui ont fait des
tentatives répétées pour organiser une base associative
qui vienne permettre de mieux encadrer leurs attentes par rapport à ce
retour qui n'est pas toujours facile. Moi, j'ai eu l'occasion de rencontrer
deux générations successives, à trois années
d'intervalle, de gens, des jeunes adultes, qui ont tenté de mettre sur
pied ces associations puis qui, finalement, ont eu bien des difficultés
du fait qu'il n'y avait aucun encadrement, aucun support législatif qui
permettait justement de venir mettre en place ces associations, étant
donné que la loi, jusqu'à maintenant en tout cas, en vigueur, ne
les permettait pas au niveau secondaire.
Mme Robillard: Mais, à ma compréhension... D'abord,
le droit d'association, en tant que tel, est reconnu par nos chartes...
La Présidente (Mme Harel): Oui.
Mme Robillard: ...ça, nous le savons tous, et au niveau de
la Loi sur l'instruction publique en tant que telle aussi, il est
spécifié ce droit-là. Me Dupont, peut-être que vous
pourriez être plus explicite sur l'article de la loi.
M. Dupont: Oui. L'article 104 de la loi 107 fait obligation au
directeur de centre de prévoir une structure de participation des
étudiants à l'élaboration des politiques, des
règlements et des services éducatifs dispensés par le
centre. L'article dit bien que lorsqu'il existe, dans le centre, une
association des élèves adultes, cette association est ce groupe
qui représente les étudiants auprès de la direction.
La Présidente (Mme Harel): À ce moment-là,
peuvent-ils bénéficier de l'ensemble des autres dispositions de
cette loi sur l'accrédition et le financement des associations
d'élèves?
M. Dupont: Non, la loi ne prévoit pas de financement.
La Présidente (Mme Harel): Hum, Hum!
C'est peut-être cet aspect-là qui cause problème
parce que, évidemment, à ce moment-là, ils ne peuvent pas
se munir d'un secrétariat, d'un minimum qui permettrait à ces
générations successives d'étudiants de pouvoir se
transmettre, finalement, un peu comme le font les associations
étudiantes au niveau collégial.
Mme Robillard: Vous savez, Mme la Présidente, ils peuvent
très bien le faire. À mon point de vue, ils peuvent le faire.
Moi, je suis prête à le regarder de façon plus
spécifique quand on apportera des amendements à la Loi sur
l'instruction publique. Mais il faut être très clair: bien que
cette loi-là existe ici, ce n'est pas une obligation d'être
accréditée comme association. À titre d'exemple, je vous
dirai que, dans les collèges et dans les universités, il y a
moult associations qui existent et qui se sont organisées avec un
financement adéquat et qui ne sont même pas
accréditées et reconnues, selon cette loi-ci que nous avons
devant nous. Alors, ce n'est pas...
La Présidente (Mme Harel): Cette loi-ci, pour vous, elle
apporte quoi de plus aux niveaux collégial et universitaire?
Mme Robillard: Ce qu'elle apporte de plus, c'est que, dans
certains milieux où il y a eu des associations étudiantes,
où elles ont eu de la difficulté d'entente avec les directions
d'institution, où il y a eu, à l'époque, plus de
difficultés, ça leur permettait d'avoir un canal
législatif pour faire reconnaître leurs droits. Ce que je veux
vous dire, dans la pratique, quand on regarde le nombre, 10 ans après
cette loi-là, d'associations existantes et d'associations
accréditées, ce n'est pas la majorité. Tout ça pour
vous dire qu'il y a sûrement des voies et des possibilités de le
faire aussi dans les centres des adultes du secondaire.
La Présidente (Mme Harel): À ce moment-là,
évidemment, ça dépend de la bonne volonté des
directions, si je comprends bien. Dans la mesure où les directions
répondent positivement ou favorablement, l'association peut se trouver
à faciliter son financement. Dans le cas contraire, il n'y a pas de
mécanisme. Alors, c'est comme un perpétuel recommencement,
dépendamment des centres. Ce que je souhaite, en tout cas... Je ne pense
pas qu'on règle ça cet après-midi, mais je vais vous faire
parvenir le dossier. Je l'avais fait à votre prédécesseur,
M. Ryan, il y a longtemps déjà. Les étudiants, même,
l'avaient rencontré, ceux d'entre eux qui avaient fondé des '
associations, pour tenter d'obtenir, justement, des modifications à la
loi. Je vois que ça ne s'est pas répété parce qu'en
partie, je crois qu'il y a beaucoup de lassitude à devoir reprendre
constamment. Mais je vous fais parvenir ce que j'avais envoyé à
M. Ryan. Je crois qu'il serait souhaitable... Parce qu'il va y avoir un
nombre
grandissant d'étudiants adultes et, pour bien gérer
finalement ce retour aux études, on a intérêt à ce
qu'ils soient une voie participative au processus. C'est impensable d'imaginer
qu'on va les traiter comme s'ils n'étaient pas, à tous
égards, partie prenante dans le processus de la détermination des
besoins et des ressources qui doivent être mises à leur
disposition.
Mme Robillard: Nous partageons le même objectif, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Harel): Ça me fait plaisir.
Merci. Alors, nous allons donc immédiatement revenir à
l'amendement. Me Dupont, votre amendement se lit comme suit... Je vais demander
au secrétaire d'en faire lecture.
Le Secrétaire: Alors, c'est le sous-amendement à
l'amendement: 3° par l'insertion, dans la troisième ligne du
paragraphe 6° du premier alinéa et après le mot
«chaque», du mot «secteur,».
M. Jolivet: Mme la Présidente, simplement pour bien se
comprendre. Dans le troisième, c'est le mot «faculté»
qui suit après, là. Mais ça deviendrait la
quatrième ligne.
Mme Robillard: Mme la Présidente, quand on parle de lignes
dans ce projet de loi là, il faut toujours se référer
à la loi existante. Il faut se référer à la loi
existante, quand on parle du nombre de lignes.
M. Jolivet: Je comprends. Je veux juste être bien
sûr, là. Actuellement, nous sommes dans un projet de loi qui est
déposé. Je ne parle pas de la loi existante. Donc, dans le projet
de loi actuel, ce que j'en connais, du projet de loi actuel, ça devient
l'article 6 qui est amendé dans la loi qu'on avait avant, mais dans le
texte qu'on a actuellement, le texte qui est devant nous, là...
La Présidente (Mme Harel): Vous voulez dire l'amendement,
M. le député de Laviolette?
M. Jolivet: Oui.
La Présidente (Mme Harel): L'amendement, n'oubliez pas,
remplace l'article 2 de la Loi sur l'accréditation et le financement des
associations d'élèves ou d'étudiants.
M. Jolivet: O.K. Donc, il faut revenir à la loi...
La Présidente (Mme Harel): À l'article 2 de la loi.
Très bien?
M. Jolivet: Ah! Bon. Je viens de comprendre. C'est correct.
La Présidente (Mme Harel): Alors, toujours sur
l'amendement, y a-t-il d'autres interventions? Adopté. Et nous disposons
de l'article 1, tel qu'amendé.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. Alors, nous en
sommes à l'article 2.
Mme Robillard: À l'article 2, vous avez aussi un
amendement, Mme la Présidente, qui a été distribué
aux membres, si je comprends bien. Oui?
La Présidente (Mme Harel): Voulez-vous nous en faire la
présentation? (14 h 50)
Mme Robillard: Alors, ici, dans un établissement
d'enseignement de niveau collégial ou universitaire et dans chacune de
leurs composantes, les étudiants peuvent former des associations par
groupe et ces associations ou regroupements d'associations peuvent être
accrédités malgré la règle selon laquelle une seule
association ou regroupement d'associations peut être
accrédité par établissement. Donc, c'est un amendement
important, Mme la Présidente, parce que c'est par cet article-là,
de fait, qu'on vise donc différents regroupements d'étudiants par
cycle au niveau universitaire et au niveau collégial aussi, entre temps
plein et temps partiel.
La Présidente (Mme Harel): Des interventions sur cet
amendement, M. le député d'Abiti-bi-Ouest?
M. Gendron: Oui. Mme la ministre vient de dire que c'est un
amendement important, je comprends, c'est le coeur du projet de loi. C'est
l'essence même du projet de loi parce que les associations
étudiantes avaient effectivement revendiqué qu'on reconnaisse le
principe d'accré-dition d'association par groupe d'étudiants.
Parfois, au niveau universitaire, ça veut dire, assurément, au
premier cycle et les autres cycles supérieurs parce que c'est surtout de
même que la demande avait été établie. Pour ce qui
est de ce qu'on appelle communément les gens qui sont aux études
mais pas à temps complet ou régulier - dans le jargon populaire,
on parle d'éducation permanente - par ce biais-là, c'est cet
article-là qui règle cette situation-là. Il y a
également toute la question des études collégiales, aussi,
où il y a des étudiants dits un peu plus à temps
régulier plutôt que des étudiants à temps partiel.
Alors, c'est un peu là-dessus que je voudrais poser ma première
question, avoir la garantie parce que ce n'est pas, tout ce qu'on voit, ce
qu'on entend par élève à temps plein, élève
à temps partiel, premier cycle, cycle supérieur, éducation
permanente, ce qui est reconnu comme tel par l'établissement
d'enseignement
concerné. Moi, je pense que, effectivement, c'est la meilleure
façon d'en convenir, mais je profite du débat article par article
en cette commission pour demander précisément à la
ministre: Est-ce qu'elle a la garantie qu'en libellant l'article comme on vient
de le voir, ça va permettre de couvrir la notion d'adulte? Parce que je
sais que c'était ça, le problème. C'est quasiment
difficile à définir sur le plan juridique, définir c'est
quoi un adulte. On a un méchant problème tout le temps. Pas juste
au niveau juridique, mais... Alors, je veux savoir de la ministre ou de M.
Dupont: Est-ce que nous sommes convaincus que, libellé comme ça,
on peut prétendre que, si un groupe de jeunes étudiants au
collégial mais exclusivement à temps partiel, donc, dans le
jargon de bien du monde, ce qu'on appelait en éducation permanente,
auront la possibilité d'avoir une accréditation étudiante
séparée, distincte de celle des étudiants
réguliers? Au collégial?
Mme Robillard: Oui, au collégial. De fait, Mme la
Présidente, la définition d'adulte au collégial pose
certains problèmes. La majorité de nos jeunes qui sont là,
ce sont des adultes. C'est rendu que l'âge moyen au niveau de la
formation technique est de 22 ans. Alors, après avoir
étudié les modalités de son fonctionnement dans les
collèges et voir l'objectif qui est poursuivi, dans le fond, des gens
qui sont inscrits à temps partiel à l'intérieur des
secteurs adultes au niveau du collégial, c'est la définition ici,
telle que vous la retrouvez dans le projet de loi. Je ne sais pas si Me Dupont
pourrait expliciter davantage.
M. Dupont: Dans la Loi sur les collèges d'enseignement
général et professionnel, on distingue les deux catégories
d'étudiants par la présence pendant une session à temps
plein ou à temps partiel. Mais il n'existe pas dans cette loi de norme
qui définit ce qu'est un étudiant à temps plein ou
à temps partiel. Il y a une pratique budgétaire qui dit qu'un
étudiant à temps plein, c'est celui qui est inscrit à au
moins quatre cours pendant une même session.
M. Gendron: Ma deuxième question, c'est que dans les
statistiques du ministère, que ce soit de l'Éducation ou de
l'Enseignement supérieur et de la Science, quand on parle du
collégial, dans les statistiques on parle toujours d'étudiants
à temps complet qu'on appelle le régulier - dans les statistiques
du ministère; on le voit dans les documents et dans les rapports -puis
les étudiants à temps partiel, qu'on appelle communément
l'éducation permanente. Est-ce qu'on peut dire que les dispositions du
projet de loi permettent de régler dans le sens de ces statistiques les
deux ordres spécifiques pour lesquels il y avait une demande? Il y avait
des gens qui disaient: Nous autres, quand on dit qu'on est aux études
à temps partiel, on veut avoir la possibilité d'avoir une
accréditation. Alors, vous me dites qu'au niveau collégial les
dispositions de la loi règlent ça. Est-ce à dire que s'il
y a un certain nombre d'étudiants universitaires, indépendamment,
encore là, de leur statut... Mais, quand on leur demande, ils disent:
Moi, j'étudie à l'Université de Montréal ou
à l'Université du Québec à Trois-Rivières
à temps partiel à l'éducation permanente. Est-ce que, pour
eux, les étudiants de niveau universitaire, communément à
l'éducation permanente, eux autres ne pourront avoir une
accréditation étudiante séparée? Ils vont
être obligatoirement soit du premier cycle ou des cycles
supérieurs?
M. Dupont: Oui, forcément. Au niveau universitaire, les
trois seules catégories possibles, c'est premier cycle, cycles
supérieurs, éducation permanente, qu'ils soient à temps
plein ou à temps partiel. Les notions de temps plein et temps partiel,
c'est des catégories qui ne s'appliquent qu'au niveau
collégial.
M. Gendron: O.K. C'est très clair. Dernière
question. Quand vous finissez, à l'article 2, Mme la Présidente,
c'est marqué: «On entend par "élève à temps
plein", "élève à temps partiel" [...] ce qui est reconnu
comme tel par l'établissement d'enseignement concerné.»
Vous ne croyez pas qu'il y a un danger? Moi, ce que je lis... C'est
là-dessus que je veux avoir une interprétation de M. Dupont,
c'est eu égard aux définitions de chacun des ordres
d'enseignement. Autrement dit, implicitement, quand vous dites que chaque
établissement peut définir comme il veut ce qu'il entend par
élève à temps plein, élève à temps
partiel, premier cycle, cycles supérieurs et éducation
permanente, que chaque institution d'enseignement peut définir ça
comme bon lui semble, je ne peux pas accepter ça. Je ne peux être
d'accord là-dessus, si ça ne comprend pas implicitement, tel que
les lois du ministère, chacun des ordres d'enseignement. Dans
l'enseignement collégial, c'est défini, ce qu'on entend par ce
qu'on a dit tantôt: élève à temps plein et
élève à temps partiel. Vous me suivez: à l'ordre
collégial, on sait ce qu'on entend par élève à
temps plein et élève à temps partiel. Autrement dit, une
institution collégiale ne peut pas, dans ses statistiques,
déclarer: Voici mes 580 étudiants à temps partiel, sans
qu'elle le fasse eu égard aux règles établies par le
ministère de l'Enseignement supérieur concernant l'ordre
collégial. Exact?
Mme Robillard: Dans la loi actuelle sur les collèges, il
n'y a aucune définition du temps plein. Plus que ça, on ne parle
même pas de temps plein. On parle de l'occupation principale. Quand on
parle de la notion de la gratuité des études, on dit: Pour
l'étudiant dont l'occupation
principale est d'étudier. On ne définit même pas ce
que ça veut dire. Le Vérificateur général,
d'ailleurs, à chaque année, nous le note. Quand il vient dans nos
règles budgétaires, il vient toujours nous noter la confusion.
C'est quoi, ça, «l'occupation principale de»? (15
heures)
Alors, ce que Me Dupont disait tantôt, c'est que c'est
plutôt via les règles budgétaires qu'on a défini -
et c'est la règle qui est appliquée présentement dans les
collèges, mais ce n'est pas basé sur la loi - que le temps plein,
et on l'a fait aussi dans le régime des prêts et bourses, c'est
quatre cours et plus. Maintenant, ce qui pourrait être possible, Mme la
Présidente, c'est que, si on modifie la Loi sur les collèges dans
un avenir rapproché et qu'il y a une définition de ce que c'est
le temps plein - cette fois-là dans la loi - à ce moment-la, on
pourra faire la concordance avec cet article et y apporter une modification
beaucoup plus précise, basée sur un texte de loi. Mais là,
au moment où on se parle, on ne peut pas faire la concordance avec la
Loi sur les collèges.
M. Gendron: Oui, je comprends ça. Mais la question,
c'était plus une interprétation. Vous n'avez pas peur...
Autrement dit, y a-t-il un danger concret qu'en le libellant comme il est,
à savoir que c'est les institutions et les établissements
d'enseignement qui décident de ce que sera chez eux ou chez elles un
temps plein, un temps partiel, un premier cycle, des cycles supérieurs
ou une éducation permanente... Est-ce que vous n'avez pas peur que
ça donne lieu à une certaine confusion, qui aurait comme
conséquence d'exclure un certain nombre d'étudiants, qui seraient
classés différemment d'une institution à une autre?
Même si tu poses la question «toi, es-tu au
collégial?», la réponse est oui; «toi, es-tu au
collégial?», la réponse est oui, mais l'institution a
décidé de ne pas les classifier, si vous me permettez
l'expression, de la même façon, puisque c'est elles qui ont la
responsabilité de définir ce qu'elles entendent par les
expressions qu'on vient de voir là. J'ai peur, il y a danger.
M. Dupont: Si je comprends bien, vous craignez qu'un
établissement d'enseignement collégial utilise des vocables
différents pour plein temps, temps partiel? Mais c'est des vocables
inhérents à la fréquentation scolaire.
L'élève est nécessairement soit à temps partiel,
soit à temps plein. Donc, c'est nécessairement des
critères qui s'imposent.
M. Gendron: Oui, ça - juste une minute - je comprends.
Même chose, premier cycle, cycles supérieurs, si c'est les
institutions qui décident, est-ce que ça suppose qu'il y a
certaines institutions qui pourraient éventuellement interpréter
que certaines formations universitai- res, selon elles, ne sont pas de premier
cycle, mais de deuxième cycle, et que ça vient un peu changer les
règles qu'on connaît, puisque vous dites que c'est les
institutions qui vont décider dans le futur?
M. Dupont: Comme vous le disiez tout à l'heure, il
n'existe pas de loi-cadre sur l'enseignement postcollégial, de sorte
qu'il n'existe pas de norme juridique qui permet de définir
«cycle», «cycles supérieurs»,
«éducation permanente». La pratique veut que, dans toutes
les universités, on retienne ces trois appellations.
M. Gendron: Moi, ça me convient. Je pensais que
c'était important de le faire, ce que j'appelle mentionner dans nos
travaux, aujourd'hui, que c'est justement parce qu'il n'y a pas de loi-cadre au
niveau des cycles supérieurs qu'il y a lieu de l'écrire comme
ça, et qu'il n'y a pas d'autres alternatives pour le moment. C'est
évident qu'à un moment donné on vit avec l'exercice...
C'est à l'application d'une loi, au fil des ans, qu'on trouve qu'il y a
lieu d'apporter des correctifs ou pas. Là, vous nous dites: Bien
écoutez, si je laisse à chaque institution le soin de
définir les appellations, c'est parce qu'elles sont
contrôlées d'une façon interne par les institutions, et
jusqu'à date c'est avec ça qu'on a fonctionné parce qu'il
n'y a pas de loi-cadre. C'est bien ça? Ça me satisfait.
La Présidente (Mme Harel): D'autres interventions sur le
projet d'amendement à l'article 2?
M. Jolivet: En fait, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Harel): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: ...ils reconnaissent de fait ce qui existe de facto,
puis ils disent: Maintenant, si jamais on fait une correction, on le
définira, mais on ne l'a pas fait, pour le moment, dans la loi sur les
cégeps en particulier, dans la mesure où la règle
budgétaire sert au moins de base minimale pour définir à
peu près équitablement partout ce que c'est un temps plein et un
temps partiel. Puis, il y a la question des prêts et bourses qui entre en
ligne de compte.
La Présidente (Mme Harel): Alors, l'amendement introduit
à l'article 2 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): L'article 2, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'ap-
pelle l'article 3.
Droit d'accréditation
Mme Robillard: II y a aussi un amendement, Mme la
Présidente, à l'article 3. La modification au paragraphe 2°
en est une de concordance, avec l'introduction de la possibilité d'une
accréditation par groupes, aux niveaux universitaire et
collégial. L'introduction du deuxième alinéa
précise les règles applicables dans le cas d'une demande
d'accréditation pour représenter plus d'un groupe
d'étudiants; la modification au troisième alinéa est de
concordance.
La Présidente (Mme Harel): Des interventions sur cet
amendement?
M. Gendron: Un instant, oui, ce ne sera pas long. Ça va,
adopté.
La Présidente (Mme Harel): L'amendement est adopté.
L'article 3, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Alors, j'appelle l'article 4.
Il y a également un amendement. Mme la ministre, voulez-vous nous
l'introduire?
Mme Robillard: Oui, Mme la Présidente. Comme on le voit,
l'article 7 est renuméroté 10.2, car on n'en peut saisir les
implications avant de prendre connaissance de l'article 9 en tant que tel.
Donc, la première modification est de concordance; la deuxième
modification introduit des règles particulières dans le cas d'un
regroupement d'associations représentant différents groupes
d'étudiants dans un établissement d'enseignement. On exige la
majorité des étudiants de chacun des groupes et non de l'ensemble
des étudiants de ces groupes. On évite ainsi qu'un groupe plus
nombreux, comme, par exemple, le premier cycle, n'impose sa volonté
à un groupe plus restreint.
M. Gendron: On n'a pas de...
La Présidente (Mme Harel): Je rappelle, pour les personnes
qui sont ici présentes, que le secrétariat met à la
disposition des visiteurs des copies des amendements. Alors, des interventions
sur cet amendement à l'article 4?
M. Gendron: J'ai la même compréhension, je n'ai pas
de trouble. Je suis d'accord avec le point de vue que la ministre a
présenté.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce que l'article 4, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
M. Jolivet: Juste une petite question, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Harel): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Dans l'amendement qu'on nous apporte, quelle
différence y a-t-il, dans le paragraphe 1°, «par l'insertion,
dans la troisième ligne du paragraphe 2°...» J'ai cru voir
qu'il y avait juste le mot «visés» qui était mis au
masculin plutôt qu'au féminin. Est-ce qu'il y a une erreur quelque
part ou si c'est moi qui comprends bien le texte? Qui est-ce qui est
visé par la demande d'accréditation? C'est l'association?
La Présidente (Mme Harel): Alors, c'est au
deuxième...
M. Jolivet: C'est dans le document de l'amendement qu'on nous
donne. Si je reprends le texte actuel qu'on nous donne, on dit «par
l'insertion, dans la troisième ligne du paragraphe 2° et
après le numéro "56", des mots...» et on donne le
même texte mais, dans l'un, il est féminin et, dans l'autre, il
est masculin. Qu'est-ce qui est changé pour que vous ameniez un autre
amendement? Est-ce qu'il y a une erreur de transcription? C'est parce que je ne
voudrais pas qu'on revienne un jour avec une coquille. Regardez, on a
reçu une série d'amendements.
La Présidente (Mme Harel): M. le député de
Laviolette, nous allons laisser Me Dupont répondre.
M. Dupont: Le premier amendement... Le paragraphe 1° n'est
pas nouveau par rapport au projet de loi 40.
M. Jolivet: Ça veut dire qu'il y a une erreur de... C'est
parce que si le secrétariat le prend, le mot «visés»
est «es», et dans l'autre cas, c'est «ées». Pour
la raison... c'est l'association. C'est juste pour qu'on n'ait pas une coquille
là.
La Présidente (Mme Harel): Alors, M. le
député de Laviolette, vous avez tout à fait raison.
M. Dupont: O.K. Dans le papillon, il y a une erreur, c'est
«visées», «es».
M. Jolivet: Merci. J'avais bien lu.
M. Dupont: Dans le tableau, c'est correct.
C'est parce que c'est dans le papillon qu'il y a une erreur.
La Présidente (Mme Harel): Ça révèle
votre degré de précision.
Mme Robillard: M. le député de Laviolette a des
yeux de lynx, n'est-ce pas?
M. Jolivet: Non, non, j'étais professeur de
français.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Harel): Est-ce que l'article 4, tel
qu'amendé, a déjà été adopté?
Des voix: Oui.
La Présidente (Mme Harel): II l'a déjà
été. Alors, j'appelle l'article 5.
Une voix: II y a aussi un amendement à l'article 5.
La Présidente (Mme Harel): Oui. L'amendement à
l'article 5, Mme la ministre, voulez-vous l'introduire?
Mme Robillard: Oui. Alors, d'après l'amendement, on peut
voir qu'il peut y avoir jusqu'à trois associations
accréditées par établissement de niveau universitaire et
deux par établissement de niveau collégial.
La Présidente (Mme Harel): Des interventions sur cet
amendement?
M. Gendron: C'est un papillon de concordance, pour
reconnaître une accréditation par cycle. Ça va, pas de
trouble.
La Présidente (Mme Harel): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 5 tel qu'amendé est adopté?
M. Jolivet: Là, je m'excuse encore une fois.
La Présidente (Mme Harel): M. le député de
Laviolette. (15 h 10)
M. Jolivet: Le mot «visé» ne prend-il pas
«ée», encore une fois? Parce que c'est l'association qui est
visée. «Toutefois, une seule association par groupe
d'élèves ou d'étudiants visé...
La Présidente (Mme Harel): Tout à fait, M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Merci beaucoup. Je m'excuse.
La Présidente (Mme Harel): Vous avez raison de faire une
correction.
M. Jolivet: Ah! Une minute!
M. Dupont: ...pour chaque groupe d'étudiants visé
à l'article 2.1. C'est une association par groupe visé à
l'article 2.1.
Une voix: C'est le groupe qui est visé. M. Dupont:
Oui, c'est le groupe.
M. Jolivet: «Toutefois, une seule association par groupe
[...] visé...»
M. Dupont: Pour chaque groupe. Une voix: Là, il n'a
pas raison.
M. Jolivet: Non, il n'a pas raison. C'est important.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Jamais deux... C'est parce qu'il faut revenir
à la loi actuelle pour savoir exactement à quelle place il
est.
La Présidente (Mme Harel): S'il n'y a pas de
«e» qui s'impose ici, il y a sûrement une virgule, par
ailleurs, qui s'imposerait après «d'étudiants».
M. Jolivet: «Toutefois, une seule association par
groupe...»
M. Dupont: Non, parce que le mot «visé»
s'accorde avec groupe.
La Présidente (Mme Harel): S'il s'accorde avec groupe, il
faut qu'il se mette au pluriel.
M. Dupont: Non, c'est pour chaque groupe.
M. Jolivet: Pour chaque groupe, c'est «chaque groupe
visé».
M. Dupont: Chaque groupe, c'est singulier, là.
M. Jolivet: C'est singulier, à ce moment-là.
La Présidente (Mme Harel): À ce moment-là,
ça demande une virgule.
M. Jolivet: Toutefois, une seule association par groupe...
La Présidente (Mme Harel): Parce que, s'il n'y a pas de
virgule, «visé» devrait à la fois qualifier les
groupes au pluriel.
M. Dupont: L'erreur, c'est «groupes». Il n'y a pas de
«s» à «groupes».
La Présidente (Mme Harel): Bon! Vous voyez!
M. Dupont: Dans le tableau, vous l'avez comme il faut,
d'ailleurs. C'est «groupe» au singulier.
La Présidente (Mme Harel): Alors, on en prend note au
secrétariat de la commission.
Mme Robillard: Me Dupont! Vous me surprenez, Me Dupont!
M. Jolivet: C'est l'autre, le «s» est à la
mauvaise place.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce que l'article 5, tel
qu'amendé, les corrections étant faites, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'appelle
l'article 6 et l'amendement à l'article 6.
M. Jolivet: Jamais deux sans trois...
Mme Robillard: Oui, au niveau de la langue.
M. Dupont: L'article 31.1. Ah, ah, ah!
La Présidente (Mme Harel): Pourtant, je pensais que vous
aviez pris de bonnes habitudes avec M. Ryan.
Mme Robillard: Alors, Mme la Présidente, un seul
regroupement d'associations par groupe distinct visé à l'article
2.1 peut être accrédité par établissement
formé de composantes.
Le nouvel amendement permet à une association
accréditée, pour représenter plus d'un groupe,
d'être membre de plus d'un regroupement.
La Présidente (Mme Harel): Alors, on fait tout de suite la
correction à l'amendement. Évidemment, le mot
«groupes», il faut le lire au singulier - n'est-ce pas, Me Dupont -
plutôt qu'au pluriel?
M. Dupont: Oui, c'est ça. Mme Robillard: Me
Dupont!
La Présidente (Mme Harel): Avant qu'on ne vous le
reproche, là.
M. Gendron: II dit toujours que, dans le texte régulier,
c'est correct, qu'il n'y a pas de «s».
La Présidente (Mme Harel): Alors, sur l'amendement,
à l'article 6, est-ce qu'il y a des interventions?
M. Gendron: Moi, je n'en ai pas.
La Présidente (Mme Harel): Donc, c'est adopté.
Est-ce que l'article 6, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'appelle
l'article 7 du projet de loi.
Procédure d'accréditation
Mme Robillard: II n'y a pas d'amendement, Mme la
Présidente. C'est tel que c'était dans le projet de loi 40.
M. Gendron: Ça va. Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'appelle
l'article 8.
Mme Robillard: II n'y a aucune modification, si ce n'est
l'article du projet de loi 40, qui avait pour but, à cet
article-là, de préciser à quel moment l'avis doit avoir
été reçu par l'agent d'accréditation. Dans le fond,
ça évite des mésententes sur la légalité de
l'avis, ce qui était le cas avant, dans le texte actuel. Là, on
précise exactement le moment de l'avis.
Une voix: L'article 11 de la loi, c'est l'article 7 du projet de
loi. Là, on est rendu à l'article 11 et à l'article 7 du
projet de loi. C'est ça?
M. Jolivet: C'est ça.
La Présidente (Mme Harel): On est rendu à l'article
8. On a adopté l'article 7. À moins que, d'un commun accord, on
rouvre l'article 7.
(Consultation)
Mme Robillard: À l'article 7... Si vous permettez, Mme la
Présidente. On l'a adopté, mais s'il y a des questions, moi, je
suis ouverte. Ce qu'on a fait à l'article 7... De fait, on n'a pas
apporté d'amendement par rapport au projet de loi 40, mais par le projet
de loi 40, ce qu'on faisait dans cet article-là, c'est la période
pendant laquelle un scrutin peut être tenu et devancé de 15 jours.
C'est ce qu'on fait à cet article-là.
M. Gendron: on devance de 15 jours la date à partir de
laquelle doit débuter la période prévue pour la tenue du
scrutin et on y met fin 15 jours plus tôt.
Mme Robillard: Voilà, c'est ça.
M. Gendron: On y met fin 15 jours plus tôt. M. Dupont:
C'est ça.
M. Gendron: Oui, mais c'est ça. Ce n'est pas une addition,
ça ne fait pas un mois, c'est toujours le même 15 jours.
M. Dupont: Non, c'est un mois.
M. Gendron: Ça fait un mois.
M. Dupont: On le déplace de 15 jours.
M. Gendron: On devance de 15 jours la date à partir de
laquelle doit débuter la période prévue pour la tenue du
scrutin et on y met fin 15 jours plus tôt. Donc, il y a un mois de
différence par rapport à la loi existante.
M. Dupont: C'est la même chose, sauf qu'on devance...
M. Gendron: Oui, c'est vrai. O. K. ça va. Ça
marche.
La Présidente (Mme Harel): Alors, 7 est toujours
adopté. Nous en sommes à l'article...
M. Gendron: Juste une seconde! La Présidente (Mme
Harel): Oui.
M. Gendron: La raison, par exemple, je ne me rappelle pas.
Pourquoi vous faites ça? C'était pour maximiser la participation,
c'est quoi?
Mme Robillard: M. le sous-ministre, M. Beaupré.
M. Beaupré: Ça donne le même temps pour les
étudiants concernés...
M. Gendron: Oui.
M. Beaupré:... sauf que, le scrutin se terminant le 15
novembre au lieu du 30, ça donne à l'agent d'accréditation
15 jours de plus pour traiter les résultats.
M. Gendron: O. K.
M. Beaupré: Autrement, c'était du 30 novembre - en
pratique - au 15 décembre. C'est difficile de respecter les
délais. Là, ça donne 15 jours de plus.
M. Gendron: O. K., ça va.
La Présidente (Mme Harel): Alors, nous reprenons à
l'article 8. Des interventions sur l'article 8?
M. Gendron: Non.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'appelle
l'article 9.
Mme Robillard: l'article 9, mme la présidente, est
exactement dans le même sens que l'article 8. c'est de spécifier,
là, très clairement, le moment de l'avis pour qu'il n'y ait pas
de mésentente au niveau de la légalité de cet
avis-là. donc, ici, on explicite le mode, comment l'avis doit être
envoyé.
La Présidente (Mme Harel): Ce sont les formalités
qui doivent être remplies, hein, c'est ça?
Mme Robillard: C'est ça.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 9? Adopté. L'article 10.
Mme Robillard: l'article 10, c'est un article de concordance,
avec la modification qui est apportée à l'article 11 par
l'article 7 du projet de loi.
M. Gendron: C'est le 15 jours, celui-là?
Mme Robillard: Oui.
M. Gendron: O. K. Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'appelle
l'article 11.
Mme Robillard: Alors, l'article 11, Mme la Présidente,
c'est aussi de concordance avec les modifications aux articles 11 et 15 de la
loi.
La Présidente (Mme Harel): Adopté? M. Gendron:
Oui.
La Présidente (Mme Harel): J'appelle l'article 12.
Annulation et modification de
l'accréditation
Mme Robillard: Alors, au niveau de l'article 12, c'est une
modification de concordance. Dans le fond, on change l'intitulé, ici, de
la section IV, et c'est de concordance avec des modifications qui sont
introduites par l'article 18 du projet de loi, ce qui va permettre
dorénavant, donc, à l'agent d'accréditation de modifier
une accréditation. C'est ce pourquoi on change le titre de la
section.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Harel): Adopté? M. Gendron:
Adopté.
La Présidente (Mme Harel): J'appelle l'article 13.
Mme Robillard: Au niveau de l'article 13, on voit que la
modification apportée fait ressortir le caractère de
représentativité d'un regroupement d'associations, en concordance
avec le principe énoncé au premier alinéa de l'article 26
de la foi.
M. Gendron: C'est pourquoi? Vous avez dit «en
concordance»?
Mme Robillard: Avec l'article 26 de la loi.
M. Gendron: Donc, on ne l'a pas vu, là. c'est ça.
donc, on ne l'a pas vu, l'article 26, là. on va l'avoir, alors... mais,
c'est ça, là. vous remplacez «adhérentes à un
regroupement» par «représentées par le
regroupement». pourquoi? vous dites qu'on va le voir à 26, mais
là, on est à l'article 13. j'aimerais que vous me donniez des
explications tout de suite.
M. Dupont: Juste pour clarifier le texte. Le mot
«adhérentes», on ne sait pas trop ce que ça veut
dire. Alors, c'est un regroupement qui représente des associations.
C'est pour ça qu'on dit des associations
«représentées par le regroupement», au lieu de
«adhérentes».
M. Gendron: O.K. Donc, à 26, on n'emploiera...
Mme Robillard: Oui, c'est le 26 actuel.
M. Gendron: O.K., de la loi actuelle, là. On n'emploiera
plus l'expression, dans la loi actuelle, «associations
adhérentes», parce qu'on ne savait pas exactement à quoi
ça se référait. C'est ça? C'est ça qu'il
faut que je comprenne, Monsieur...?
M. Dupont: C'est ça. À l'article 26, on n'a pas la
notion de «adhérentes», on a la notion d'un regroupement qui
représente des associations accréditées.
M. Gendron: O.K.
M. Dupont: Alors, ici, on reprend cette appellation. On parle ici
d'associations «représentées par le regroupement».
C'est juste technique, ça, là.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): J'appelle l'article 14.
Mme Robillard: II y a un amendement.
La Présidente (Mme Harel): II y a un amendement à
l'article 14.
Mme Robillard: De fait, il y a un amendement, Mme la
Présidente, qui est de concordance avec les modifications qu'on a
apportées à l'article 6 et à l'article 7.
M. Gendron: Oui. Pas de trouble.
La Présidente (Mme Harel): L'amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce que l'article 14, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. Alors, j'appelle
l'article 15, pour lequel il y a un amendement. (15 h 20)
Mme Robillard: Alors, à l'article 15, on voit que
l'article 22.1 permet à un groupe d'étudiants de se retirer d'une
association accréditée pour représenter plusieurs groupes
d'étudiants. Par exemple, les étudiants du premier cycle
pourraient se retirer d'une association accréditée pour
représenter tous les étudiants d'une faculté.
La modification à 22.2 permet à l'ensemble des
associations d'un groupe distinct de se retirer d'un regroupement formé
d'associations de plus d'un de ces groupes. Comme la demande vise l'ensemble
des associations de ce groupe distinct, elle devra, comme à l'article
22, être formulée par la moitié d'entre elles et non par
une seule.
M. Gendron: Oui, mais j'aimerais quand même... Parce que ce
n'est pas clair, là. À la fin, vous dites que, pour se retirer,
ça prend 50 %, mais 25 % dans le premier cas, quand il s'agit d'une
association qui n'est pas regroupée.
M. Dupont: L'article 22.1 vise une association
accréditée pour représenter plus d'un groupe visé
à l'article 2.1. Vous avez une association qui est
accréditée pour représenter le premier cycle et les cycles
supérieurs, par exemple. Disons que les associations d'étudiants
du premier cycle veulent se retirer. Alors, c'est l'article 22.1. Ça
prend 25 % des élèves de cette association qui demandent le
retrait. Et puis ça prend 25 % des élèves qui disent
qu'ils veulent se retirer.
L'article 22.2 vise les regroupements. Vous avez un regroupement qui
représente plusieurs associations accréditées de plusieurs
groupes. Puis, toutes les associations d'un groupe donné, par exemple
toutes les associations accréditées des étudiants du
premier cycle veulent se retirer
d'un regroupement qui a été accrédité pour
des associations de plusieurs groupes. Alors, ça prend la moitié
des associations de ce groupe - la moitié des associations du premier
cycle - qui se retirent et, dans chaque association, ça prend 50 % des
membres.
M. Gendron: Donc, c'est toujours, dans les deux cas, à
double majorité. Mais, dans le premier cas, à 25 % et dans le
deuxième cas à 50 %, parce qu'on ne parle pas de la même
chose.
M. Dupont: C'est ça.
M. Gendron: Au deuxième paragraphe, il s'agit toujours de
regroupements. Au premier paragraphe, il s'agit toujours d'associations.
Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 15, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Alors, j'appelle l'article
16.
Mme Robillard: à l'article 16, il n'y a pas d'amendement,
mme la présidente, et c'est un article de concordance avec
l'introduction des articles 22.1 et 22.2.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'appelle
l'article 17.
Mme Robillard: Alors, c'est aussi un article de concordance avec
l'introduction des articles 22.1 et 22.2.
M. Gendron: C'est vrai, selon nous.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. Alors, j'appelle
l'article 18, pour lequel il y a un amendement.
Mme Robillard: Oui, il y a un amendement. D'abord, c'est aussi un
article de concordance avec les nouveaux articles 22.1 et 22.2, mais la
modification apportée au troisième alinéa est de
concordance avec le nouvel article 22.2 qu'on vient d'adopter.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Un instant, là. Oui, adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. Alors, est-ce
que l'article 18, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Un instant! Avant de dire
«adopté», on va... Oui, c'est parce que ça nous a
peut-être échappé. Vous l'avez peut-être dit avant,
mais, en tout cas, je le vérifie avant de donner mon assentiment. Dans
le projet de loi actuel, on disait, dans le cas de l'article 22.1, «si la
majorité des étudiants qui font partie du groupe» - on ne
faisait jamais référence aux élèves - et là,
vous dites «si la majorité des élèves ou des
étudiants». Pourquoi l'ajout «des
élèves»?
M. Dupont: Vous avez remarqué, dans tous les amendements
qu'on a introduits, une des parties de ça, c'était pour
introduire la notion d'«élève» ou
d'«étudiant». Dans cette loi-ci, au niveau collégial,
selon la normalisation de l'Office de la langue française, c'est des
élèves; au niveau universitaire, ce sont des étudiants.
C'est pour ça que, si vous regardez le titre de la loi, c'est Loi sur
l'accréditation et le financement des associations
d'élèves ou d'étudiants.
Mme Robillard: Quelle subtilité, monsieur le...
M. Jolivet: Trop fort casse pas!
M. Gendron: pensez-vous qu'il n'y aurait pas un peu d'efforts de
rationalisation à faire, là aussi, quand on arrive avec des
distinctions subtiles comme ça?
Mme Robillard: Je peux vous dire qu'on a demandé au
Conseil de réviser, de regarder ça, parce qu'on trouve ça
assez...
M. Gendron: Ça se «peut-u»?
M. Jolivet: Au niveau primaire, ça s'appelle comment?
Mme Robillard: Ha, ha, ha! Des enfants. M. Jolivet: Des
«éduqués». M. Dupont: Des
«s'éduquant».
M. Jolivet: Des «s'éduquant»? Aïe, ce
n'est pas des farces!
M. Gendron: parce que, sérieusement, il me semble que
«l'accréditation et le financement des associations
d'étudiants», c'est assez. puis là, vous dites que,
dorénavant, c'est «d'élèves ou
d'étudiants», mais la raison...
Mme Robillard: À cause du niveau collégial.
M. Gendron: ...c'est uniquement un avis de l'Office de la langue
française. C'est l'Office.
Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. L'article 20,
pour lequel il y a un amendement.
Mme Robillard: 20?
La Présidente (Mme Harel): 19. Excusez-moi.
Mme Robillard: À 19, il n'y a pas d'amendement.
La Présidente (Mme Harel): II n'y a pas d'amendement.
Mme Robillard: II n'y a pas d'amendement, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Harel): Excusez-moi.
Mme Robillard: ...c'est que le délai pour prendre une
décision est porté de 15 à 30 jours, et les concordances
sont faites avec l'introduction des nouveaux articles 22.1 et 22.2.
M. Gendron: Ça va.
La Présidente (Mme Harel): Alors, l'article 19 est
adopté.
Effets de l'accréditation
J'appelle l'article 20, pour lequel il n'y a pas d'amendement?
L'amendement porte sur les articles 20.1 et 20.2 qui suivront? C'est bien
ça?
Mme Robillard: C'est bien ça. Alors, par cet article - au
niveau de l'article 20, Mme la Présidente - la modification étend
aux associations un privilège déjà accordé aux
élèves et aux étudiants.
(Consultation)
M. Gendron: Oui... Mme la Présidente. Je voudrais savoir
de la ministre... Si vous avez ajouté ça, s'agissait-il d'un
oubli? Si oui, cette omission a-t-elle causé des préjudices? Si
vous ajoutez ça, c'est parce que ça a causé des
problèmes, puis... C'est quoi, la raison, là? Parce que
l'addition a une raison d'être. Si on ajoute quelque chose, c'est parce
qu'il s'est passé quelque chose. On l'avait oublié ou il y a eu
des problèmes de vécu de certaines accréditations qui
requièrent... Il n'y a pas de concordance là-dedans.
Mme Robillard: Ce qu'on me dit, Mme la Présidente, c'est
qu'il n'y a pas eu de difficultés antérieurement. C'est
strictement pour donner aux associations exactement le même droit qui est
donné aux élèves et aux étudiants, le même
privilège. Me Dupont, est-ce qu'il y a...
M. Dupont: C'est ça.
Mme Robillard: C'est ça.
M. Jolivet: C'est de l'individuel au collectif.
M. Gendron: Pas de problème. O.K. Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Alors, adopté. J'appelle
l'amendement qui introduit l'article 20.1 et 20.2.
Mme Robillard: Oui, Mme la Présidente. L'article 20.1 est
de concordance avec l'article 2.1 et les nouveaux articles 10.1 et 10.2. Vous
avez appelé l'article 20.2 aussi. Alors, 20.2 donne suite à une
demande d'association d'étudiants. Est-ce qu'on se comprend bien? Parce
qu'elle a appelé les deux, là. Voulez-vous un par un?
M. Gendron: De fait. J'aimerais mieux, dans le présent
cas, faire 20.1...
La Présidente (Mme Harel): Hum, hum!
Mme Robillard: 20.1.
La Présidente (Mme Harel): On va procéder alors
avec 20.1.
Mme Robillard: Alors, 20.1, c'est strictement de la
concordance.
La Présidente (Mme Harel): Alors, sur l'amendement
introduit par l'article 20.1.
Mme Robillard: À 20.1, c'est strictement de la concordance
avec l'article 2.1. (15 h 30)
M. Gendron: Oui, 20.1, je n'ai pas de trouble.
Mme Robillard: Oui, O.K.
La Présidente (Mme Harel): Adopté, l'article...
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Harel): L'amendement...
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Harel): ...est adopté. J'appelle
maintenant l'amendement qui ;. introduit l'article 20.2.
Mme Robillard: Alors, l'article 20... M. Gendron: Oui,
ça, ça va.
Mme Robillard: L'article 20.2, Mme la Présidente,
ça donne suite à des demandes
d'associations d'étudiants. Nous avons contacté la
Commission d'accès à l'information, les procureurs de la
Commission d'accès à l'information, pour être
assurés que ça correspond bien aux articles de loi de la
Commission d'accès à l'information. Nous avons reçu
assurance que c'est compatible avec l'article 67 de la loi sur l'accès.
Parce que, vous voyez, par cette modification, en somme, la liste des
étudiants, qui va comprendre, en outre, l'adresse du lieu de
résidence, le numéro de téléphone, le numéro
d'identification, ainsi que le titre du programme, cette liste-là va
être transmise à l'association.
M. Gendron: Moi, j'en ai pris connaissance attentivement, et je
voudrais attirer l'attention des membres. Mon opinion n'est pas
complètement faite, mais j'ai de sérieuses réserves. Comme
on a le temps d'en discuter, j'aimerais qu'on apprécie
sérieusement de quoi il s'agit.
Qu'une association d'étudiants ou d'étudiantes exige, pour
les fins de l'association, qu'elle ait les renseignements nominatifs sur la
liste des étudiants membres de l'association, quand on me parle de
l'adresse, du numéro de téléphone, du programme dans
lequel la ou l'étudiant est inscrit, ça m'apparait des
renseignements de nature fort légitime, parce que le sens d'une
association, à moins que ça ait bien changé, et ça
m'étonnerait, c'est pour être capable de faire un certain travail
utile auprès des membres de l'association étudiante, donc les
rejoindre. Pour les rejoindre, ça prend un certain nombre
d'informations.
Mais quand on sait que, de plus en plus, le numéro matricule,
parce que c'est de même qu'ils appellent ça... Je veux dire, ici,
on appelle ça le code d'identification...
Mme Robillard: Le numéro d'identification.
M. Gendron: ...ou le numéro d'identification, mais dans le
jargon des étudiants universitaires, c'est leur numéro matricule.
Par le numéro matricule, tu peux à peu près tout savoir.
J'ai vérifié avec quelques étudiants et, effectivement, il
y a un certain nombre d'étudiants qui ne souhaitent pas que
l'association étudiante puisse avoir accès à leur
numéro matricule sans que les étudiants concernés
indiquent à l'association étudiante: Ça, ça ne me
dérange pas, ou ça me dérange. Mais il y a une distinction
entre ce que je viens de faire et dire, dans le projet de loi.
Dorénavant, c'est automatique. Une association étudiante pourra
exiger de l'institution concernée, qu'elle soit collégiale ou
universitaire, les informations suivantes: Nom, adresse, titre du programme et
code d'identification de madame Z ou monsieur X, à l'université
ou au collège concernés. Après avoir eu le code
d'identification, il est exact que, par le code d'identification, tu peux
bénéficier d'un tas d'autres informations potentielles, que
l'association... Les notes, une série d'éléments dont
l'université pourrait disposer, c'est-à-dire rendre publics
à l'association par le code d'étudiant...
Une voix: En ayant le numéro matricule.
M. Gendron: En ayant le numéro matricule, il y a un danger
d'avoir accès à toutes sortes d'informations. Avec le
système informatique qu'on dispose aujourd'hui, vous ne me ferez pas
accroire que ça n'ouvre pas la porte à une série
d'informations que, nécessairement, l'étudiant...
Une voix: Prêts et bourses.
M. Gendron: ...ne veut pas faire connaître, faire savoir.
J'espère que je me fais bien comprendre, parce que c'est deux affaires
bien différentes. Moi, en tout cas, je serais étudiant... J'ai
posé la question à de jeunes étudiants: «Es-tu
d'accord»? Oh!, il y a un étudiant: Moi, je ne suis pas d'accord
que mon association ait mon numéro d'identification. Il y a d'autres
étudiants qui ont dit: Qu'elle me le demande. Certains étudiants
vont le faire savoir à l'association, ils vont dire: Pas de
problème pour moi. Je ne sais pas si vous comprenez. Là, je suis
en train d'évaluer, bien correctement. C'est qu'il me semble qu'il y a
deux étapes. Qu'une association étudiante ait la
possibilité de retourner auprès des étudiants, puisqu'elle
aura leur numéro de téléphone, elle aura leur nom, elle
saura dans quels programmes ils sont inscrits, pour dire: Nous...
Une voix: L'adresse...
M. Gendron: Puis, son adresse... Nous, on aimerait ça,
pour les raisons que l'association étudiante explicitera aux
étudiants concernés, qu'elle veut avoir la possibilité
d'utiliser, comme information dans leur banque de données, le
numéro matricule qu'on appelle code d'identification. Ça, moi, je
dis que c'est une chose. De laisser la capacité aux associations
étudiantes de le demander aux étudiants concernés,
ça ne me dérange pas. Puis, les étudiants
concernés, qui diront: «Oui, je veux», ça ne me
dérange pas non plus, mais de mettre dans la loi, d'une façon
automatique - parce que c'est ça que ça dit -que,
dorénavant, les renseignements que les institutions devront transmettre,
c'est tout ça plus le numéro matricule, j'ai des
hésitations. C'est ce que je voulais faire apprécier, parce qu'il
me semble qu'il y a deux affaires.
Mme Robillard: Mme la Présidente, les craintes
exprimées par le député d'Abitibi-Ouest sont très
sérieuses, à mon point de vue. Il faut être très
sûr, donc, de ce qu'on met dans la loi. Je ne sais pas, Mme la
Présidente, si on pourrait avoir le consentement des membres de la
commission pour entendre - pas longtemps, deux ou
trois minutes - le président de la fédération
étudiante universitaire, M. Charlebois, sur l'argumentaire qu'il a
développé, parce que ça vient de cette association. Si les
membres sont consentants, on pourrait demander à M. Charlebois de
s'avancer s'il vous plaît, si vous êtes d'accord. Oui?
M. Gendron: Puisqu'il est ici, bien sûr.
La Présidente (Mme Harel): Alors, c'est donc de
consentement unanime. J'inviterais M. Charlebois de la Fédération
des étudiants et des étudiantes du Québec à bien
vouloir, peut-être, répondre aux questions des membres de la
commission.
Mme Robillard: Oui, alors, peut-être que je demanderais
à M. le président de la FEEQ de nous expliquer pourquoi vous
jugez essentiel d'avoir le numéro d'identification, et, aussi, de
répondre aux craintes qui ont été exprimées par le
député d'Abitibi-Ouest, qui m'apparaissent sérieuses.
M. Charlebois (Serge): Mme la Présidente, je vous
remercie, et je remercie la commission de nous laisser parler comme ça.
Le besoin du numéro d'identification des étudiantes et des
étudiants est soulevé par le développement presque
constant ou effréné d'un nouveau secteur d'activité du
côté des associations étudiantes, c'est-à-dire
d'offrir des services aux étudiantes et aux étudiants qui en sont
membres.
Je vais brosser une espèce d'aperçu de ce qui se fait
déjà. De plus en plus, tout est informatisé, personne ne
l'ignore ici; les bibliothèques, les services de prêt de
matériel. Donc, tout le monde a recours à une carte, souvent
magnétisée ou de plus en plus magnétisée, qui donne
accès ou qui identifie la personne, et qui enregistre tous les
prêts de livres ou de matériel dans les ordinateurs.
Je vous parlais du développement de services. Les
universités développent déjà des systèmes
intégrés de gestion des services académiques et des
services à la vie étudiante ou de toutes sortes. L'exemple
frappant, c'est celui de l'UQAM où, présentement, vous pouvez
acheter une barre de chocolat avec votre carte d'identification
d'étudiant. Elle est magnétisée. C'est une carte de
débit. Vous l'introduisez dans la distributrice, et vous partez avec la
Oh Henry. Donc, ça, c'est un des développements, la carte de
débit, même que - c'est un peu sarcastique, là - on peut
même payer nos amendes de bibliothèque avec la carte de
débit de l'université. Mais ça, il n'y a pas beaucoup
d'étudiants qui font ça.
Donc, il y a aussi un autre aspect. Ce développement de cartes de
débit pourrait s'étendre aux services offerts par les
associations étudiantes, qui vont de la photocopie à la banque de
logements, donc, de faciliter tout le processus offert par les
étudiants. Un autre exemple, l'Université de Sherbrooke est en
train d'évaluer différentes possibilités pour s'en aller
vers ces cartes magnétisées, pour gérer, d'une
manière globale, l'ensemble des services académiques et des
services aux étudiants.
M. Gendron connaît bien le milieu secondaire, puis, il doit
être habitué d'entendre dire, dans les corridors: Monsieur - je
vais prendre mon nom - M. Serge Charlebois dont le père est
André, parce qu'il y en a 14. Ça ne m'est pas arrivé
à moi, mais les noms qui sont souvent fréquents, du même
nom. Donc, c'est une autre manière très simple ou rapide
d'identifier les gens. C'est un petit peu les besoins. (15 h 40)
D'autre part, la crainte de M. Gendron était que nous puissions
avoir accès à des renseignements très particuliers. Il
existe déjà des limitations dans les systèmes
informatiques. L'exemple marquant, c'est celui de l'aide financière aux
étudiantes et aux étudiants, les bureaux d'aide financière
qui sont tenus par les universités. Aux terminaux, vous ne pouvez pas
avoir accès aux notes des étudiantes et des étudiants.
Vous avez accès au profil d'études, c'est-à-dire que vous
pouvez savoir s'il est à temps plein, à temps partiel, tout ce
qui est utile au régime des prêts et bourses, mais pas au bulletin
scolaire, etc. Donc, vous voyez qu'il est possible d'insérer des
limitations, si jamais une association étudiante se branchait sur le
réseau de l'université pour se mettre à étendre ses
services. Puis, bien sûr, c'est pour essayer de limiter la multiplication
des codes numériques pas mémorisables par les étudiantes
et les étudiants. Donc, c'est un peu tout ça.
Puis, il y a une autre chose qui devrait lever vos craintes, M. Gendron,
à savoir que, lorsque vous voulez avoir vos notes ou que vous voulez
avoir accès à un service très personnalisé
auprès de l'université, vous devez présenter votre carte
d'identification - souvent, il y a une photo dessus - parce que
l'employé de l'université ne fouillera pas dans votre dossier si
vous ne pouvez pas vous identifier personnellement. Autrement dit, même
avec une liste, vous ne pouvez pas avoir accès. Donc, principalement,
ça constitue l'argumentaire. Je vous remercie.
M. Gendron: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Harel): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Moi, je suis tout à fait d'accord avec M.
Charlevoix...
La Présidente (Mme Harel): Charlebois.
M. Gendron: ...Charlebois, qui dit qu'on peut...
C'est-à-dire qu'on multiplie l'usage d'un
certain nombre de services mais, ce que j'aurais aimé que vous me
disiez, c'est en quoi est-ce requis, pour une association étudiante, de
disposer des informations que vous venez toutes d'illustrer, qui s'associent
à un plus grand nombre de services offerts par l'université ou
d'autres services, à partir du numéro matricule, du code
d'identification. Ça, je n'ai pas de problème avec ça, je
le sais. Je dis: En quoi est-il requis que l'association étudiante
dispose de toutes ces informations possibles, que tu peux aller chercher par le
code d'identification? C'est à ça que j'aimerais que vous me
répondiez, vous et d'autres. Pourquoi une association étudiante a
besoin de ce type d'information, qui s'appelle le numéro matricule de
l'étudiant? Donnez-moi donc deux, trois raisons pourquoi une association
étudiante a besoin du code d'identification d'un étudiant? C'est
de ça que j'ai besoin. Si vous réussissez à m'exprimer
ça très clairement - voici pourquoi une association a besoin de
ça; c'est pour faire telle, telle affaire - j'essaierai d'exercer mon
jugement et de dire: Oui, c'est logique, je n'ai pas pensé à
ça. C'est ça, mon drame.
M. Charlebois: Effectivement, on parle... Merci, Mme la
Présidente. Effectivement, on parle de développement.
Actuellement, aujourd'hui, il n'y a pas de besoin marqué d'avoir le
numéro, demain matin, pour une association. Cependant, les
développements des services informatiques se font et des services des
associations se font à une vitesse extraordinaire. Ils vont susciter,
probablement, l'accès à ces renseignements, à court terme.
Alors, à moins que Mme la ministre veuille remodifier la loi 32
prochainement, ou dans un an ou deux, je pense que...
Une voix: Dans 10 ans.
M. Charlebois: ...dans 10 ans, voilà. Donc, on est
fixé. Si on attend pendant 10 ans encore une modification, je veux dire,
c'est trop long.
M. Gendron: Une seconde, M. Charlebois, juste pour terminer.
La Présidente (Mme Harel): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest. Il y a votre collègue, le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Non, non.
La Présidente (Mme Harel): Alors, M. le
député d'Abitibi-Ouest, à vous la parole.
M. Gendron: C'est parce que, regardez, M. Charlebois... Moi, je
pense que, même si vous me dites que c'est pour le futur, ça ne me
donne pas plus, ce que j'appelle les éléments sur lesquels je
veux me faire un jugement. Peu importent les développements qui seront
faits dans le futur, en quoi ce sera plus légitime, pour une
association, de disposer du numéro matricule ou du code d'identification
d'un étudiant, pour quelle fin, comme association, indépendamment
du développement de l'usage, pour quelle fin, voulez-vous avoir cette
information? Supposons que vous me donnez des exemples, je voudrais, dans un
second temps, que vous m'indiquiez: Est-ce que vous ne croyez pas qu'il
s'agirait effectivement d'un usage - pas, parce que je vous prête des
intentions; écoutez, loin de moi - qui devrait être au moins
déterminé par le concerné lui-même? Moi, je suis
étudiant du deuxième cycle à l'Université de
Sherbrooke, et ça ne me fait rien, sincèrement, de rendre
disponible à mon association étudiante mon code d'identification.
Je souhaiterais, par exemple, que l'association me le demande, une fois, dans
ma vie d'étudiant, plutôt que de le mettre dans la loi, et de dire
que, ça, c'est automatique dans la liste à laquelle on fait
référence - cette liste indique telle affaire. Là, j'ai
des réticences parce que je trouve que ça peut, justement
à cause du développement de l'informatique, et ainsi de suite,
des microbes et des parasites qui se développent, faire, qu'à un
moment donné, on a un usage, qu'on peut aller chercher n'importe quelle
information. Mais revenez juste... En quoi une association étudiante
doit-elle avoir cette information-là? En quoi ça la sert? Quel
usage avez-vous l'intention d'en faire, indépendamment du
développement - un peu, beaucoup, à la folie,
passionnément?
M. Charlebois: Mme la Présidente, le but d'établir
dans la loi la liste, le détail de la liste des renseignements auxquels
nous voulions avoir accès était également celui
d'uniformiser ce qui se fait à travers les établissements
universitaires. Puis, certaines associations ont présentement
accès à ces numéros-là, par des conventions, pour
identifier leurs membres, et ne pas dupliquer des codes, etc. Puis ça,
il y en a plusieurs exemples: l'AGEEFEP, l'association, à l'UQAM,
certaines associations y ont accès. Donc, c'est encore pour essayer
d'uniformiser et de rendre à toutes les associations universitaires
accréditées - bien, pas juste universitaires, là, mais -
à toutes les associations accréditées, la même
possibilité d'avoir accès à ce numéro, et donc, de
pouvoir travailler et suivre le développement de l'informatique.
D'autre part, il n'est pas évident que, parce que c'est
informatique, et qu'on fait juste «chiic-chlic» avec la carte, la
loi n'interdise pas de traiter, par le biais du réseau informatique, des
dossiers particuliers, par l'association. Donc, de développer des
services, où chaque étudiant, étudiante, bien, a un compte
de débit auprès de l'association, etc. La loi sur l'accès
n'est pas... ça n'est pas nécessairement évident. Donc,
une fois qu'on a ce code-là, tout est correct, et on
peut tenir des fichiers, des registres des comptes à payer ou
à recevoir ou de l'utilisation d'un ou tel service, et puis c'est comme
ça que nous justifions notre demande.
M. Gendron: Moi, je terminerais là-dessus. Là,
c'est parce que si vous dites que, essentiellement, c'est pour des motifs
d'uniformisation, je trouve que ça serait aussi uniformisé de
dire: Non, ça ne fait pas partie de la liste. Mais c'est évident
que n'importe quelle association étudiante qui veut le demander à
l'ensemble des étudiants, et que les étudiants sont d'accord,
bien, évidemment, on n'empêche pas ça. Alors, ça, je
n'ai pas eu d'éléments là-dessus. J'aimerais ça
avoir un élément d'éclairage de votre part
là-dessus. En quoi, encore là, ça vous pénaliserait
de convenir qu'il est légitime que, compte tenu du type d'informations
qu'il peut obtenir par ça, que ça serait
préférable, qu'au moins, il y ait une fois, dans la vie d'un
étudiant, une demande quant à l'usage de son code
d'identification ou de son numéro matricule par les associations
étudiantes. Moi, je n'ai pas de trouble, si les étudiants disent:
Oui, oui, moi, tu peux l'utiliser.
M. Charlebois: Mme la Présidente, l'article, la question
de la liste des renseignements nominatifs insérés dans la loi,
vient un peu de la même question. C'est qu'on aurait pu procéder,
pour avoir l'ensemble de ces renseignements-là, par un accord de
l'étudiant ou de l'étudiante, sur le formulaire d'inscription,
etc. Maintenant, pour faciliter le processus, et parce que nous sommes, une
fois accrédités, les représentants officiels, nous devons
avoir accès à tout ça, il était
préférable de procéder par l'inverse, et donc, de dire que
nous avons accès à tous les renseignements, et qu'à la
limite, si quelqu'un ne désire absolument pas donner accès
à certains renseignements, à ce moment-là, il pourrait y
avoir une disposition dans le formulaire d'inscription pour dire: Bien, je ne
désire pas que mon association ait mon numéro matricule.
Maintenant, il faut y aller par la négative, et je le souligne à
la commission. Il est préférable de procéder... que la
norme soit la remise à l'association du code, et que l'exception soit le
refus de transmettre le code.
M. Gendron: Mais, est-ce que vous ne convenez pas que votre
objectif et le but de l'association, c'est de rejoindre l'étudiant?
C'est ça, le but. Quand vous demandez ça, là, la liste,
ça doit contenir certaines informations. Ce n'est pas pour savoir le
sexe des anges, c'est pour rejoindre l'étudiant. En quoi le code
matricule ou le code d'identification permet de mieux, ou de ne pas, rejoindre
l'étudiant? Si tu as la liste, tu as son adresse, son numéro de
téléphone, et son programme d'étude, c'est quoi qui te
manque? (15 h 50)
M. Charlebois: Pour pouvoir maintenir - on me souligne des
changements d'adresse - bien classer les gens, les repérer, ne pas
créer un code de plus, développer des services - je vous
répète la même chanson, pardonnez-moi, monsieur, Mme la
Présidente - mais c'est principalement les arguments. Nous aurons
besoin, dans un court avenir - et ça, j'en suis certain, par les
développements qui se font par les associations étudiantes - nous
aurons besoin de ces renseignements pour bien tenir en compte l'utilisation que
les étudiantes et les étudiants feront des services, et à
la limite, disons, on va engager nos associations à leur donner des
rabais, participer, encourager, connaître leur participation aux
services, etc. Donc, pour le bien-être de la vie associative de chaque
établissement.
La Présidente (Mme Harel): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Je comprends ce que dit M. Charlebois, mais je
reviens toujours à la même question de mon collègue
d'Abitibi-Ouest. Le code d'identification, vous venez de dire que ça
aurait pour but, si jamais il y avait un changement d'adresse, de l'avoir. Je
pense que l'institution, normalement, avec les ententes qu'elle devrait avoir
avec vous autres, devrait prévoir que, s'il y a un changement d'adresse,
il vous soit communiqué. Je pense que ce n'est pas le problème.
Si on va aussi à l'inverse, quand on a des services... Parce que, ce que
je crois comprendre, c'est que l'association des étudiants pourrait
décider, avec l'ensemble de l'assemblée, de donner des services
additionnels à ceux qui sont donnés par les universités ou
les collèges, des choses semblables, et dire: Nous autres, on voudrait
en donner davantage.
Je vais donner des vieilles affaires qu'on faisait dans le temps, qui
étaient dans nos associations de syndicats. Les mêmes affaires, on
disait: On veut s'organiser pour acheter de l'huile à chauffage; si on
fait un groupe, on va avoir un meilleur prix d'huile à chauffage, toute
la gang. On le faisait toujours de façon individuelle,
c'est-à-dire qu'il fallait aller chercher notre monde. Il fallait
convaincre notre monde de nous donner le droit.
Je comprends, quand tu dis: Nous autres, on ne veut pas avoir à
se faire un code - numéro matricule qui serait le même pour tout
le monde - pour dire que, nous autres, ça va être le numéro
1, le numéro 2, le numéro 3, le numéro 4, selon les
formules. À ce moment-là, tu dis que le numéro
d'identification pourrait vous être utile. Mais moi, je suis
député. La personne que j'appelle à Québec,
à Montréal, dans un ministère, je ne lui ai jamais
parlé, c'est la première fois que je lui parle. Je lui dis: Moi,
mon nom, c'est Jean-Pierre Jolivet, député de Lavioiette. J'ai
quelqu'un dans mon bureau, qui est étudiant, et qui veut savoir
où est rendu son prêt-bourse. Il a un problème,
donne-le-moi donc, puis je
donne le numéro matricule. Je veux savoir ses notes, parce que,
là, je viens d'apprendre qu'il y a telle affaire. Il me les donne. Tu
dis: II faut que je me présente à la... Il me les donne parce que
je dis: Je suis le député du comté de Lavio-lette. Il me
les donne, et c'est normal qu'il me les donne pour les besoins de nos
étudiants à qui on a affaire, nos commettants, sinon, c'est une
question de confiance. La question, c'est de dire: Est-ce qu'on en arrive,
finalement, à faire en sorte que, si je ne peux pas me présenter
en personne, avec ma photo, je n'aurai pas les renseignements? On ne pourra
plus jamais fonctionner.
Donc, il y a un climat de confiance qui s'installe. Est-ce que le
numéro d'identification vous est essentiellement nécessaire ou si
vous devriez fonctionner par l'inverse et, dans un envoi à chacun de vos
membres, avec les adresses que vous avez, dire: Si vous voulez y participer,
donnez-nous votre code d'identification, pour nous permettre de pouvoir
insérer ça, au même titre que les autres services qui sont
donnés? Est-ce que ce ne serait pas possible de le faire de cette
façon-là aussi?
M. Charlebois: J'aurais, Mme la Présidente, trois
suggestions de réponse. Premièrement, une petite note à
Mme la ministre, qui a dû entendre, donc, que certaines personnes,
même la deputation, peuvent avoir accès aux notes des
étudiants, de peut-être revoir le processus d'accès et de
discrétion sur les notes, sans vouloir vous mettre au défi.
Maintenant, on me soulignait également... Si on imagine qu'un
étudiant ou une étudiante change d'adresse et que c'est par
l'adresse qu'on différencie deux noms identiques, comment vous vous
démêlez? C'est un petit peu... Donc, là, il faut introduire
un code, il faut réintroduire une codification différente. Quand
l'étudiante et l'étudiant arrivent pour s'adresser à leur
association étudiante, à la gérante de la reprographie,
pour dire: Mon compte, je voudrais que vous portiez tant de dollars, et il
donne ça, il n'a pas sa carte d'étudiant. S'il n'a pas son
numéro de membre de l'association, il est fait! Comment tu le
repères? Comment tu le retrouves? Donc, il faut recréer une
série de cartes d'identité pour l'association étudiante,
alors qu'il existe un code que l'université utilise pour
généraliser ses services. Pourquoi ne pas passer à
l'étape de généraliser tous les services offerts à
la communauté universitaire et collégiale?
D'autre part, vous avez parlé des différences qu'il y a
avec le syndicat, ou ce qui se fait dans le milieu syndical. J'attirerais votre
attention sur le fait que nous n'avons pas, comme étudiants, de principe
de libération syndicale. Ça, ça veut dire bien simplement,
Mme la Présidente, qu'on est en classe et qu'on essaie de se
démer-der pour organiser nos activités. Si, en plus, nous devons,
pour rentabiliser les services ou «opérationnaliser» les
services, se mettre à courir après nos membres pour avoir des
numéros et tout, eh bien, je veux dire: Ça y est, on va manquer
des cours.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Vous n'en manquez pas là?
La Présidente (Mme Harel): M. Charlebois, avant que vous
nous quittiez, je veux vous remercier, au nom des membres de cette commission.
Je ne sais pas si vous avez convaincu sur le fond, mais je peux vous dire que
vous avez performé sur la forme.
M. Charlebois: Merci, Mme la Présidente, et les membres de
la commission.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce qu'on peut suspendre
quelques minutes?
(Suspension de la séance à 15 h 55)
(Reprise à 16 h 12)
La Présidente (Mme Harel): La commission de
l'éducation reprend ses travaux. Alors, je comprends que l'amendement
à 20.2 est retiré et qu'un nouvel amendement sera
déposé par Mme la ministre. C'est bien le cas? Vous pouvez
retirer votre amendement si vous le voulez. On n'a pas besoin de l'adopter ou
de le rejeter.
Mme Robillard: Tout à fait exact, Mme la
Présidente.
(Consultation)
La Présidente (Mme Harel): alors, nous reprenons nos
travaux. m. le secrétaire, est-ce que je comprends que l'amendement
20.2, tel que présenté, est retiré et que mme la ministre
présente un nouvel amendement qui s'intitule également 20.2 et
dont vous allez nous faire la lecture?
Le Secrétaire: II y a une nouvelle version de 20.2 qui se lirait
comme suit: 20.2 L'article 31 de cette loi est modifié par l'addition,
à la fin, de la phrase suivante: «;cette liste indique en outre
l'adresse du lieu de résidence et le numéro de
téléphone de chaque élève ou étudiant ainsi
que le titre du programme d'études dans lequel il est inscrit, et, avec
son autorisation, son numéro d'identification.»
La Présidente (Mme Harel): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. Est-ce que le
nouvel article 20.2, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'appelle
l'article 21.
Mme Robillard: II y a un amendement, Mme la Présidente,
qui est déposé. La première modification prévoit le
cas où un certain nombre de postes sont réservés à
des élèves ou à des étudiants sans qu'il soit
précisé si ces postes sont réservés à des
groupes en particulier, alors que ces groupes sont représentés
par des associations ou regroupements particuliers.
La deuxième modification prévoit le cas où les
postes sont réservés à un ou plusieurs des groupes
visés à l'article 2.1. Et les nouvelles modifications sont de
concordance avec le nouvel article 2.1.
La Présidente (Mme Harel): Des interventions sur
l'amendement à l'article 21?
M. Gendron: Un instant. Ça va.
La Présidente (Mme Harel): D'autres interventions?
M. Gendron: Non. Le mot «élèves»
à chaque fois.
La Présidente (Mme Harel): L'amendement est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. Et l'article 21,
tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'appelle
l'article 22. À l'article 22, il n'y a pas d'amendement?
Procédure d'appel
Mme Robillard: Non, c'est tel que décrit dans le projet de
loi 40. C'est pour spécifier que les règles de
détermination de l'allocation seront celles applicables aux
fonctionnaires, telles qu'elles évolueront dans le temps. Dans le fond,
dans la loi actuelle, c'était fixé sous forme de règlement
et, à ce qu'on me dit, ça n'avait pas été tellement
appliqué dans le passé. Alors, pourquoi ne pas prendre les
règles, telles qu'elles sont appliquées à l'ensemble des
fonctionnaires du gouvernement, pour les membres du comité? Ça va
simplifier les choses et ça va être conforme à la pratique
aussi. N'est-ce pas?
M. Gendron: Oui. Ça va.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce que c'est
adopté?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. L'article 22 est
adopté et j'appelle l'article 23. (16 h 20)
Mme Robillard: Alors, l'article 23 est de concordance avec les
nouveaux articles 22.1 et 22.2.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): L'article 23 est adopté.
J'appelle l'article 24.
Mme Robillard: L'article 24 est aussi de concordance avec les
nouveaux articles 22.1, 22.2 et 26.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce que l'article 24 est
adopté?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'appelle
l'article 25.
Mme Robillard: L'article 25 est de concordance avec les nouveaux
articles 22.1 et 22.2.
La Présidente (Mme Harel): L'article 25 est-il
adopté?
M. Gendron: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'appelle
l'article 28... Excusez, l'article 26.
Mme Robillard: Mme la Présidente, c'est aussi un article
de concordance avec la modification apportée à l'article 25 de la
loi par l'article 19 du projet.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce que l'article 26 est
adopté?
M. Gendron: Un instant, un instant. La Présidente (Mme
Harel): Un instant. M. Gendron: C'est les 15 jours?
La Présidente (Mme Harel): C'est les 15 jours.
M. Gendron: C'est ça. Oui, adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'ap-
pelle l'article 27.
Aide à l'accréditation
76
Mme Robillard: À l'article 27, la modification au
deuxième alinéa est purement d'ordre technique. Elle corrige une
erreur de texte dans notre loi actuelle. En ce qui concerne le troisième
alinéa, on introduit une idée ici afin d'assurer une meilleure
collaboration entre l'association et l'établissement.
M. Gendron: Je n'ai pas de problème avec ça.
La Présidente (Mme Harel): Alors, l'article 27 est
adopté. J'appelle l'article 28.
Mme Robillard: Mme la Présidente, c'est un article de
concordance avec les modifications aux articles 6 et 7 de la loi, introduites
par les articles 3 et 4 du projet de loi.
M. Gendron: Exact.
La Présidente (Mme Harel): L'article 28 est adopté.
J'appelle l'article 29.
Mme Robillard: L'article 29 est un article de concordance avec la
modification à l'article 49 de la loi.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce que l'article 29 est
adopté?
M. Gendron: Pas de problème.
La Présidente (Mme Harel): J'appelle l'article 30.
Cotisation
Mme Robillard: Mme la Présidente, l'article 30, c'est
strictement pour clarifier la portée de la disposition de l'article en
question.
M. Gendron: Alors, là, j'ai besoin de l'accord de mon
collègue de Laviolette parce qu'il y a le mot
«visée».
M. Jolivet: Là, le mot «elle» est clair.
Mme Robillard: ...M. le député de Laviolette.
La Présidente (Mme Harel): Alors, l'article 30 est
adopté.
M. Jolivet: Je me sens visé, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Harel): J'appelle l'article 31 pour
lequel il y a un amendement.
Mme Robillard: Oui, de fait, c'est un article de concordance avec
les modifications introduites par l'article 2.1 de la loi, et le nouvel
amendement tient compte du nouvel article 2.1.
M. Gendron: Un instant là. Oui, oui, adopté.
La Présidente (Mme Harel): Alors, l'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 31, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'appelle le
nouvel article 31.1.
Mme Robillard: Oui, c'est de concordance avec les amendements aux
articles 6 et 7 qui ont été renumérotés 10.1 et
10.2.
La Présidente (Mme Harel): Alors, une
renumérotation. Est-ce que l'article 31.1 est adopté?
M. Gendron: Adopté. Un instant.
La Présidente (Mme Harel): Excusez-moi.
M. Gendron: Un instant. L'article 31.1 qui réfère
à l'article 59. On a une question.
Mme Robillard: C'est ça.
M. Gendron: Est-ce que la clause grand-père prévue
à l'article 59 s'applique aux nouveaux groupes reconnus par la loi?
Est-ce que c'est pour ça, la disposition?
M. Dupont: Alors, l'article 59 s'appliquait dans le temps
à 83, pour reconnaître ce qui existait, et ça continue
d'être reconnu, tant1 et aussi longtemps qu'il n'y aura pas
une demande de modification ou d'accréditation. De toute façon,
ce qui était reconnu là, c'est ce que la nouvelle loi
reconnaîtra, de façon générale, dans tout
établissement d'enseignement, une représentation par cycle ou par
groupe de cycles.
M. Gendron: O.K. Une voix: ...32?
M. Gendron: Non, avant de faire 32... 32, c'est...
Une voix:...
M. Gendron: Non, non, mais avant de faire le dernier, le titre
là...
La Présidente (Mme Harel): Oui. Avant de...
M. Gendron: Avant de fermer le dernier article... Bien,
31.1...
La Présidente (Mme Harel): Le dernier article, 32, on peut
tout de suite...
M. Gendron: ...on l'a adopté là. Ça va,
ça.
La Présidente (Mme Harel): L'article 31.1 est
adopté.
M. Gendron: Ça va.
La Présidente (Mme Harel): Alors, j'appelle l'article
32.
M. Gendron: Non, pas tout de suite.
La Présidente (Mme Harel): Pas tout de suite.
M. Gendron: Bien, d'abord, 32, je ne l'ai pas vu nulle part.
La Présidente (Mme Harel): Bien, l'article 32, c'est sur
la date d'entrée en vigueur du projet de loi.
M. Gendron: Ah! O.K. C'est la loi... Ça va. O.K. Ça
va. Mais, avant d'aborder l'article 32, Mme la ministre, vous n'êtes pas
sans savoir qu'il y a eu des représentations assez fortes, faites par
les associations étudiantes, pour envisager un mécanisme de
règlement des différends par une formule qu'eux autres ont
appelé... Copiée un peu sur le Code du travail, au niveau de
l'arbitrage... C'est une demande qui a été faite, c'est une
demande qui a été longuement discutée. Je voudrais juste
savoir quelle analyse vous en avez faite et pourquoi on ne retrouve pas des
dispositions qui prévoiraient effectivement un règlement des
différends via la formule communément plus efficace du
règlement des litiges qu'est l'arbitrage? Parce que, moi, je pense que
leur argument était assez intéressant, dans le sens que c'est un
processus établi, l'arbitrage, qui est connu, qui a fait ses preuves. Et
il ne coûterait pas plus cher à l'État parce qu'il existe;
il n'y aurait pas de charges financières au ministère puisque,
règle générale, les frais d'arbitrage, en tout cas quand
c'est bien négocié, sont assumés de part et d'autre et non
pas uniquement par la partie patronale. Puis, c'est un processus un peu plus
rapide. Si vous me donnez une réponse, vous êtes capable de me
donner également l'évaluation, si vous l'avez faite. Les
associations étudiantes prétendent que, dans certains cas,
ça prend beaucoup de temps à régler certains litiges entre
les associations et les directions d'établissement, d'école, peu
importe. Alors... Et, justement, il y a aussi le processus judiciaire, dans
certains cas, qui entre en ligne de compte. Alors, j'aimerais ça que
vous me donniez un peu l'évaluation que vous avez faite de cette
demande-là, qui était supportée également par la
FTQ, puis ça se comprend, là.
Mme Robillard: De fait, c'était une demande de certaines
associations étudiantes et c'est peut-être la seule demande que je
n'ai pas retenue, après analyse de ce qu'on me demandait. Et, Mme la
Présidente, M. le député d'Abitibi-Ouest a tout à
fait raison, c'est vraiment un processus qui était calqué sur le
Code du travail en tant que tel. Et ça m'apparaît, pour une
association étudiante, après analyse et réflexion,
après avoir regardé ça de près, que, ce que
ça signifierait, c'est vraiment un processus qui est assez lourd et
long, je dirais, pour l'ensemble des intervenants, un processus de tribunal
d'arbitrage en tant que tel. Ça veut dire que le différend est
soumis à un arbitre, qu'il y a des plaidoiries, qu'il y a une sentence
exécutoire. Il me semble qu'il existe d'autres possibilités pour
que des étudiants s'entendent avec un établissement.
Dans le fond, on me suggérait de créer un tribunal
administratif et ça m'apparaît un processus relativement lourd; on
n'a qu'à regarder nos tribunaux administratifs à l'heure actuelle
et tout ce qu'on en dit. Et ça ne m'apparaît pas essentiel pour
assurer les objectifs qui sont supportés par cette loi-là
à l'effet que les associations soient reconnues et bien
financées. Alors, c'est une proposition que je n'ai pas retenue. C'est
pourquoi vous ne le voyez pas apparaître dans le projet de loi. (16 h
30)
M. Gendron: Oui, mais, juste deux arguments, sans étirer.
C'est drôle, vous utilisez les mêmes arguments que ceux des
étudiants, a contrario, dans le sens que vous dites que ce serait lourd,
que ça prendrait du temps. Puis eux autres, a contrario, disent: Non, la
procédure d'arbitrage, c'est plus rapide. Moi, en tout cas,
l'expérience que je connais, oui, c'est plus rapide que le
système de cour traditionnel. Le système judiciaire normal
traditionnel, ça, c'est la mélasse, c'est la lenteur chronique,
c'est des années et des coûts bien plus dispendieux qu'une
sentence arbitrale exécutoire sans appel fini. Parce que vous dites
qu'il y a une plaidoirie. Bien, je le sais. Avant qu'un arbitre rende une
sentence, il y a habituellement un exposé des tenants de la thèse
a par rapport aux tenants de la thèse b, puis là, c'est
exécutoire, sans appel définitif. Il me semble que c'est plus
rapide, ça ne coûte pas cher... Et je voudrais juste, pour mieux
apprécier... Mme la ministre, je voudrais juste, pour mieux
apprécier, comment il y en a eu de... Est-ce que c'est... Je ne sais
pas, moi. Vous devez sûrement avoir des informations dans vos dossiers.
Combien il y en a eu? Je ne sais pas, moi, vous devez sûrement avoir des
informations
dans vos dossiers. Combien il y a de litiges importants qui ont fait
face aux procédures d'appel lentes, coûteuses du système
judiciaire normal? Effectivement, pour être capable de porter un jugement
appréciatif, est-ce qu'il s'agit de quelque chose de majeur ou si c'est
arrivé deux fois dans les cinq dernières années que deux
litiges ont fait l'objet du processus régulier du système
judiciaire normal, lent, coûteux, fastidieux et ainsi de suite? Si c'est
marginal, là, d'instaurer une nouvelle procédure, bien,
j'aimerais ça me faire une opinion, dire: Oui, il me semble que je
comprends qu'elle puisse ne pas avoir tellement envie de l'instaurer dans le
projet de loi si c'est tellement marginal.
Mme Robillard: À mon point de vue, selon l'étude
qu'on a faite au niveau du ministère, ça apparaît assez
marginal. On me dit qu'on a fait appel au comité d'appel qui existe a
deux ou trois reprises spécifiquement. Les autres problèmes ou
les autres litiges, parfois, entre les associations et directions
d'établissement ne regardent pas les articles spécifiques de la
loi en tant que telle ou la portée de la loi. À mon point de vue,
quand on parle d'associations étudiantes, et avec tous les pouvoirs qui
leur sont donnés à l'intérieur de cette loi-là, je
pense que le législateur, en 1983, a été très sage
de ne pas appliquer toutes les formules qui sont à l'intérieur du
Code du travail, bien que le législateur, à l'époque, Mme
la Présidente, avait été saisi de la demande des
étudiants d'avoir des associations par cycle. À l'époque,
il n'avait pas retenu cette idée-là, mais 10 ans plus tard...
M. Gendron: On avait trop de retard au niveau du second cycle. Il
n'y avait quasiment pas d'étudiants au second cycle. On avait trop de
retard. Là, on a comblé un petit peu le retard.
M. Jolivet: La ministre se reprend, là. Avant,
c'était bon.
Mme Robillard: À l'époque, il y avait eu des
suggestions d'amendement apportées par les étudiants, justement
pour avoir des associations par cycle. Mais, ce que je me souviens de ma
lecture des débats à l'Assemblée nationale, il n'y a aucun
amendement qui avait été retenu par le gouvernement au
pouvoir.
M. Jolivet: Ça vous permet de le donner aujourd'hui.
M. Gendron: On légiférait comme il faut la
première fois. Nous autres, on appliquait la qualité
totale...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Faire correctement la première fois, du coup,
à tout coup, le premier coup, partout.
Mme Robillard: Ou bien vous aviez moins de souplesse par rapport
à des amendements déposés. Ça dépend comment
on voit ça. Le fond de cette loi-là, ce n'est vraiment pas de
faire des associations étudiantes... de calquer des modèles qui
sont dans le Code du travail. Et, d'après l'expérimentation qui
se vit, et je ne nie pas le fait que certaines associations peuvent avoir des
difficultés à l'intérieur des établissements, je ne
nie pas ça, mais il y a quand même un comité d'appel qui
existe. De là à mettre sur pied un mécanisme qui s'appelle
un tribunal administratif, je vous avoue que la problématique qui m'est
présentée, moi, je ne trouve pas ça justifié,
d'autant plus que les étudiants ont voix au chapitre à
l'intérieur des établissements postsecondaires. Peut-être
qu'on va leur donner encore plus de place dans la réforme de
l'enseignement collégial. Mais on sait très bien qu'elles peuvent
- les associations - nommer leurs étudiants, même dans les
conseils d'administration. Il y a plein de mécanismes à l'interne
dans les établissements où ils peuvent essayer de régler
leurs litiges sans qu'on crée un tribunal administratif.
Voilà!
M. Gendron: Mme la Présidente, une dernière
remarque. Moi, je pense que c'est pour deux raisons que je l'ai
soulevée. Premièrement, il y avait une demande. Elle nous a
été transmise. Je pensais que c'était important que la
ministre ait l'occasion d'expliquer aux membres de la commission qu'elle l'a
évaluée. Deuxièmement, c'est que dans le futur, dans
quelques minutes, lorsqu'on aura terminé l'adoption article par article
de ce projet de loi, lorsqu'il deviendra en vigueur, l'accréditation sur
la loi 32 va devenir la règle et non l'exception. Donc, il y a une
légitimité de la part des étudiants de penser que, dans le
futur, compte tenu de ce que je viens de dire, il y ait un plus grand nombre
potentiel, entre guillemets, de litiges, compte tenu que, là, ce ne sera
pas une exception, une association étudiante accréditée.
Ça va devenir une règle si c'est dans ce sens-là. La loi
32 va faciliter et va multiplier le nombre.
Vous me dites que c'a a été évalué, Mme la
ministre. Vous trouvez qu'il n'y a pas lieu d'aller plus loin et d'instaurer un
tribunal administratif, parce que je reconnais aussi, effectivement, que,
d'entériner les dispositions prévues au Code du travail, je ne
trouve pas que ça presse. Personnellement, moi non plus je ne trouve pas
que ça presse. Il vaut mieux, d'après moi, faciliter l'usage
d'autres mécanismes que l'application du Code du travail au niveau des
relations étudiantes entre établissements. Je souhaite cependant
qu'ils aient l'occasion d'avoir des mécanismes qui prévoient le
règlement des litiges d'une façon assez expéditive, parce
que c'est intéressant, je pense, pour les associations
d'étudiants, quand
les conflits se règlent rapidement. Autrement, je ne veux pas
leur donner de faux droits. Je ne veux pas que vous ayez des droits presque non
exerçables et, quand vous voulez les exercer, ça vous conduise en
cour, puis «magnana» pendant 20 ans! Ça, ça n'a pas
de bon sens! Mais, selon les informations que j'ai, c'est exceptionnel. Alors,
je suis heureux et content d'avoir permis que les membres de la commission
aient les explications de la ministre sur l'évaluation qu'elle en a
faite, et je n'ai pas d'autres questions là-dessus.
La Présidente (Mme Harel): Alors, est-ce que l'article 32
est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Modification au titre du projet de loi
La Présidente (Mme Harel): II y a un amendement au titre
du projet de loi qui consiste à remplacer, dans le titre du projet de
loi, après le mot «élèves», le mot
«et» par le mot «ou». Est-ce que cet amendement au
titre du projet de loi est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Alors, j'appelle le titre du
projet de loi, Loi modifiant la Loi sur l'accréditation et le
financement des associations d'élèves ou d'étudiants.
Adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): il serait dans l'ordre, je
pense, d'adopter une motion de renumérotation. est-ce que cette motion
est adoptée?
M. Gendron: Oui, adopté.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): La commission de
l'éducation, ayant rempli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 37)