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(Vingt heures cinq minutes)
La Présidente (Mme Hovington): Je déclare la
séance de la commission de l'éducation ouverte. Je rappelle le
mandat de la commission qui est de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi 141, Loi sur l'enseignement
privé.
Est-ce que nous avons des remplacements?
Le Secrétaire: Aucun remplacement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Merci. Nous avons un
remplacement du côté de l'Opposition, je crois. Alors, aucun
remplacement.
Subventions (suite) Subventions aux services
éducatifs
Nous en étions arrivés à l'article 69 de la section
II, Subventions aux services éducatifs. Alors, j'appelle donc l'article
69. Nous avons un amendement que je dépose ici, que je fais circuler aux
membres de la commission: Remplacer l'article 69 par le suivant: «Dans la
présente section, le mot "session" a le même sens que dans le
Règlement sur le régime pédagogique du
collégial.» Voilà l'amendement.
M. Gendron: ce n'est pas parce que ce n'est pas clair, mais je
souhaiterais que la ministre nous présente la raison d'être du
changement, même si, au niveau de la compréhension des termes,
c'est clair. mais pourquoi avoir écrit «trimestre» et que,
dorénavant, on parlera de «session»?
Mme Robillard: Mme la Présidente, c'est pour rendre
conforme exactement à ce qu'il y a dans le régime
pédagogique qui s'applique à l'ensemble du collégial,
autant privé que public.
M. Gendron: Ça va.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 69,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. J'appelle
l'article 70. Je crois que nous avons aussi un amendement. C'est le
même?
Alors, à l'article 70: 1° supprimer, dans la troisième
ligne du premier alinéa, les mots «exploitants des»; 2°
insérer, dans la sixième ligne du deuxième alinéa
et après le mot «allocation», les mots «d'une
subvention pour les élèves inscrits à temps partiel au
collégial, au sens de ces règles, et»; 3° supprimer,
dans la deuxième ligne du troisième alinéa, les mots
«l'exploitant d'». Mme la ministre.
Mme Robillard: Oui, Mme la Présidente. Cet article
remplace les articles 14 à 14.3 et 17 à 17.3 de la loi actuelle.
Outre les subventions statutaires, le ministre pourra verser des subventions
pour d'autres fins visées au troisième alinéa. Les
services éducatifs pour les adultes et la formation professionnelle
d'appoint ne sont pas admissibles à l'agrément, comme on le voit.
Et il n'y aura pas obligation de prévoir un montant per capita pour les
élèves à temps partiel, au collégial privé,
comme c'est le cas pour le collégial public.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous avez des questions?
M. Gendron: Oui, j'en ai une. À ce moment-ci, je me serais
attendu à une autre proposition ou à un amendement de la part du
gouvernement. Avant de commenter ce que j'ai là, est-ce que nous allons
recevoir une proposition concernant le financement de l'enseignement
privé en quelque part autre que les textes qui nous ont
été remis?
Mme Robillard: Mme la Présidente, il n'y a aucune
modification à l'article 70. C'est tel que je viens de
l'émettre.
M. Gendron: Ce n'est pas ma question, je vois ça. Ma
question, c'est: Est-ce que nous allons recevoir un amendement à l'un ou
l'autre des articles qui suivent? Puisque nous allons aborder, si vous vous
rappelez comme il faut le titre du chapitre, Mme la ministre... C'est
marqué: Subventions aux services éducatifs. Dans la question
subventions aux services éducatifs, je sais que le Conseil du
trésor avait regardé et apprécié une proposition de
financement concernant le secteur privé. Alors, je veux savoir à
quel moment la ministre pense qu'elle va déposer la proposition que le
Conseil du trésor, que le Conseil des ministres a analysée. C'est
ça que je demande. (20 h 10)
Mme Robillard: Mme la Présidente, il n'y a aucune
modification substantielle au chapitre qui s'intitule Subventions aux services
éducatifs.
M. Gendron: S'il n'y en a pas au chapitre sur les services
éducatifs, est-ce qu'il y en aura à d'autres chapitres?
Mme Robillard: Mme la Présidente, au fur et à
mesure, on va voir les amendements qui seront déposés.
M. Gendron: Moi, je ne suis pas d'accord. Je veux savoir à
quel moment il y aura des dispositions habilitantes pour recevoir la subvention
qui... pas nécessairement la subvention, mais le montant d'argent qui a
été évoqué à l'effet que le secteur
privé bénéficierait d'une aide financière de 25 000
000 $ de plus sur trois ans. Alors, je veux savoir à quel endroit on va
disposer de cette offre intéressante pour le secteur privé. Je
n'en disconviens pas, mais je veux savoir à quel moment j'aurai
l'occasion d'en discuter.
Mme Robillard: Mme la Présidente, on est à
l'étude de l'article 70, et je n'ai pas d'autre commentaire à
ajouter.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que vous voulez
avoir de l'information sur l'amendement?
M. Gendron: Ah ouil Je vais vouloir avoir de l'information sur
l'amendement. Mais, un instant, je vais demander quelques moments de
suspension.
La Présidente (Mme Hovington): On va suspendre quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 12)
(Reprise à 20 h 21)
La Présidente (Mme Hovington): La commission de
l'éducation poursuit ses travaux. Nous en étions à
l'article 70. Vous aviez des questions sur les amendements, je crois bien, M.
le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Non, je n'ai pas dit ça. J'ai dit que j'avais
des questions à l'article 70, alors je vais les poser. Ma
première question, c'est: Est-ce qu'il est exact que, si nous adoptions
le projet de loi 141, le secteur de l'enseignement privé
bénéficierait d'une augmentation de crédits de 25 000 000
$ pour l'année 1993-1994?
Mme Robillard: Ce n'est pas ce que dit l'article 70, Mme la
Présidente.
M. Gendron: Je reconnais que ce n'est pas ce que dit l'article
70, mais j'estime que c'est à l'article 70 qu'il faut que j'aie cette
information-là. Je ne vois pas pourquoi la ministre ne rendrait pas
publique une information du domaine public. Je veux dire, de partout on indique
que le secteur privé bénéficiera d'une hausse de 25 000
000 $. Il y a eu une suspension des travaux hier, je sais pourquoi. Il y a eu
des discussions au Conseil des ministres que je n'ai pas d'affaire à
savoir en termes de discussions au Conseil des ministres. C'est le premier
article que nous abordons dans la loi 141 qui est eu égard au
financement, qui est relatif au financement. C'est le titre même du
chapitre.
La question est simple. Je veux savoir si, dans les articles 70 ou
subséquents, la ministre est en mesure de nous confirmer que, si nous
adoptions au complet la loi 141, on pourrait convenir, après l'adoption
de la loi 141 sur l'enseignement privé, que les institutions
d'enseignement privé pourraient bénéficier d'une aide
financière additionnelle de 25 000 000 $ suite à l'adoption de la
loi 141. Je veux savoir ça.
Mme Robillard: Mme la Présidente, à ce stade-ci, je
ne peux pas présumer qu'on va adopter toute la loi. On est rendu
à l'article 70. Alors, ce que je vous répète, c'est qu'au
niveau de l'article 70 ça ne dit pas ça.
M. Gendron: Est-ce à dire que nous trouverons
effectivement cette confirmation à l'article 147?
Mme Robillard: Mme la Présidente, nous verrons, au fur et
à mesure de l'étude des articles, les amendements que nous
déposerons.
M. Gendron: Est-ce que la ministre peut nous indiquer si,
effectivement, elle a reçu l'approbation du Conseil du trésor
concernant les règles budgétaires pour déterminer le
montant de subventions à verser aux établissements d'enseignement
agréés, pour dispenser les services éducatifs qui en font
l'objet? A-t-elle reçu cette autorisation du Conseil du
trésor?
Mme Robillard: Mme la Présidente, je n'ai aucun
commentaire supplémentaire à dire. Ce qui concerne l'article 70 a
été dit globalement.
M. Gendron: Je n'ai pas d'autre question à poser.
Ça va être la même jusqu'à minuit, s'il le faut.
L'article 70 dit: «Le ministre établit annuellement et soumet
à l'approbation du Conseil du trésor». La question n'est
pas compliquée: Est-ce que le Conseil du trésor a approuvé
ce que vous lui avez soumis? Quand le lui avez-vous soumis? Et quels sont les
détails ou les éléments d'information que le Conseil du
trésor vous aurait donnés suite à une disposition de
l'article 70 qui requiert que la ministre établisse annuellement et
soumette à l'approbation du Conseil du trésor les règles
budgétaires pour déterminer le montant des subventions?
Mme Robillard: Mme la Présidente, il n'y a rien de neuf
dans cet article-là. C'est la reconduction des articles de la loi
actuelle.
M. Gendron: Je n'ai jamais dit qu'il y avait du vieux
là-dedans ou du neuf. J'ai dit tout simplement: La ministre a-t-elle
reçu l'approbation du Conseil du trésor concernant les
règles budgétaires pour l'année en cours et quand a-t-elle
reçu cette approbation-là?
Mme Robillard: Mme la Présidente, l'objet de l'article 70,
c'est de statuer sur le principe - comme c'est dans la loi actuelle, et on le
reconduit - que «le ministre établit annuellement et soumet
à l'approbation du Conseil du trésor des règles
budgétaires pour déterminer le montant des subventions».
À ce que je sache, c'est un mécanisme régulier qui se fait
à tous les ans. Alors, il n'y a rien de changé au niveau du
principe de base qui est là.
M. Gendron: Reconnaissant qu'il s'agit d'un mécanisme
régulier, la question que je pose: Est-ce que ça a eu lieu?
Quand? Et qu'est-ce que le Conseil du trésor a dit? C'est ça,
l'article 70.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Rimouski avait...
M. Tremblay (Rimouski): Mme la Présidente, je ne crois pas
que la pertinence de la question du critique officiel de l'Opposition
s'applique dans le présent article. Étant donné que c'est
une reconduction intégrale de ce qui était dans la loi, ça
ne change rien à ce qui était établi. S'il prétend
que c'est à l'article 147 que la ministre peut faire connaître ce
qu'il entend, à ce moment-là, attendons à l'article 147,
et on réglera ça. Mais passons immédiatement à
l'adoption de l'article 70, s'il est intégral à ce qui
était dans la loi antérieure. Je demande qu'on tienne le vote
là-dessus.
M. Gendron: Je ne prétends rien, Mme la Présidente.
Je le sais, et j'ai lu attentivement l'article 70. J'ai tout simplement
demandé si la prétention du député de Rimouski
était exacte. Contrairement à ce qu'il m'attribue comme propos,
je n'ai jamais dit que je croyais que c'est à l'article 147. J'ai
posé la question à la ministre. La ministre m'a dit: On verra.
Alors, elle a le droit de me dire: On verra, comme, moi, j'ai le droit de lui
dire, si elle me renvoie à l'article 70, que les mécanismes sont
très clairs: «Le ministre établit annuellement et soumet
à l'approbation du Conseil du trésor des règles
budgétaires pour déterminer le montant des subventions».
Quand a-t-elle soumis à l'approbation du Conseil du trésor les
règles budgétaires? Quelle réponse a-t-elle eue du Conseil
du trésor? Et est-ce que le Conseil du trésor a discuté de
l'ajout de 25 000 000 $ qu'il est prévu par ce gouvernement d'attribuer
en plus, au secteur privé, des montants dont il dispose? Ce n'est pas
compliqué.
Mme Robillard: Mme la Présidente, selon la loi actuelle,
nous avons, au niveau de l'article 17.1 de la loi actuelle, des montants de
base et... Excusez-moi. 14.1. À l'article 14.1 de la loi actuelle, Mme
la Présidente, nous avons le montant de base qui est accordé aux
établissements privés pour tous les établissements qui
sont reconnus, déclarés d'intérêt public, et on
spécifie que le gouvernement modifie ces montants-là
annuellement, avant le 1er mai, en les ajustant aux variations du montant des
subventions consenties pour la même année, pour un même
niveau, bon, etc., etc. Alors, à ce stade-ci, nous sommes au mois de
décembre, n'est-ce pas? Alors, l'année budgétaire est en
cours. Les montants qui sont donnés au secteur privé pour
l'année budgétaire en cours, ce sont les montants qui ont
été déterminés dans le processus régulier
budgétaire. Donc, je n'ai pas soumis des règles
budgétaires au Conseil du trésor spécifiques pour
l'article 70.
M. Gendron: Est-ce que vous avez présenté une
nouvelle demande de financement au Conseil du trésor?
Mme Robillard: Je vous dis, Mme la Présidente, que
l'article 70 établit le principe comme tel, que, dans la Loi sur
l'enseignement privé, on va établir annuellement et soumettre les
règles budgétaires. C'est un principe qu'on marque dans la loi,
en tant que tel, et c'est ce principe-là qu'on discute ce soir. Est-ce
qu'on est pour ou contre ce principe? (20 h 30)
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection à l'adoption du
principe, mais je veux savoir si le principe sur lequel vous demandez l'avis
des membres de cette commission, ce qui fait l'objet de l'étude article
par article, nous conduirait, par voie de conséquence, à
autoriser que, dans le futur, les règles budgétaires permettent
que le mouvement de l'enseignement privé, globalement, fort heureusement
pour lui, comme mouvement, reçoive 25 000 000 $ additionnels à ce
qu'il recevait cette année ou à ce qu'il reçoit cette
année, puisque vous me dites que les règles budgétaires
ont été agréées par le Conseil du trésor.
Vous ne voulez pas me dire quand. C'est votre droit. Je n'en disconviens pas.
Je n'ai pas de trouble avec ça. La question que je vous pose, c'est:
Est-ce que ça aurait comme conséquence, si on disait oui à
l'article 70, que, dorénavant, ça signifie que le
mécanisme des règles budgétaires sur lesquelles vous
voulez avoir notre accord permettrait que le secteur de l'enseignement
privé se retrouve l'an prochain avec 25 000 000 $ ou partie de plus dans
ses coffres que ce qu'il a reçu cette année?
Mme Robillard: Mme la Présidente, l'adoption de l'article
70 ne nous permet pas de conclure que le réseau d'enseignement
privé aura 25 000 000 $ de plus dans ses coffres cette année.
M. Gendron: Les représentations qui ont été
faites au bureau du premier ministre par divers groupes - et je n'ai pas envie
de le faire tout de suite; si la ministre souhaite qu'on le fasse tout de
suite, on décidera, c'est notre prérogative - à l'effet
d'exiger une rencontre pour que le premier ministre du Québec retraite
par rapport à sa volonté d'accorder 25 000 000 $ de plus de
financement au secteur privé, indépendamment des
modalités, est-ce que ce sont des gens qui vivent sur une autre
planète? Ce sont des gens qui fabulent? Ce sont des gens qui ont mal
compris la réalité qu'on a à discuter aujourd'hui? En
termes clairs, puisque je répète que c'est le premier article que
nous avons à évaluer concernant le financement, est-ce que la
ministre peut nous confirmer présentement, indépendamment de
l'article, qu'elle a bel et bien l'intention d'inscrire dans le projet de loi
141 des mécanismes qui lui permettraient d'accorder 25 000 000 $ de
financement de plus au secteur privé? Oui ou non?
Mme Robillard: Mme la Présidente, je n'ai aucunement
l'intention d'inscrire dans la loi des mécanismes qui vont permettre de
donner 25 000 000 $ de plus au secteur privé cette année.
M. Gendron: Est-ce que vous avez l'intention d'accroître le
pourcentage de financement qui est autorisé au secteur privé
présentement par les règles budgétaires que nous
connaissons et, éventuellement, par celles qui seront en application?
À partir du moment où on aura dit oui à l'article 70 -
c'est marqué «le ministre établit annuellement» - on
sait très bien que vous n'avez plus besoin de nous autres et que vous
pourrez faire ce que bon vous semblera. Mes questions demeurent. Est-ce que
vous avez l'intention d'accroître la proportion en pourcentage de
financement au secteur privé par des dispositions, quelles qu'elles
soient, prévues à l'article 141?
Mme Robillard: mme la présidente, je pense que le
député d'abitibi-ouest conclut au-delà de l'article 70.
nous sommes à l'article 70 et il ne peut absolument pas tirer cette
conclusion à partir de l'article 70.
M. Gendron: Je n'en disconviens pas. La question que je pose,
dans toute la portée du projet de loi 141... Je pense que ça doit
faire quatre fois que je pose la question. Est-ce que la ministre est en mesure
de nous donner l'information suivante: Quels que soient les articles qui
suivront, puisque c'est le premier article de la section concernant le
financement des services éducatifs - et c'est de ça qu'il s'agit
- de permettre aux institutions privées d'offrir des services
éducatifs à nos gars et à nos filles - comme dirait
l'ex-ministre de l'Éducation - et je n'en disconviens pas... Ma question
est à savoir: Est-ce que les règles budgétaires qu'elle
veut nous faire adopter lui permettront, à l'article 70, 71 - et je
pourrais me rendre jusqu'au dernier article - d'accroître la proportion
du financement au secteur privé, ce qui, selon nos informations, se
traduirait par un coût à l'État de 25 000 000 $ sur trois
ans, additionnels, récurrents? Oui ou non?
Mme Robillard: Mme la Présidente, l'article 70
établit clairement un principe et en reconduit un qui est présent
dans la loi actuelle. Alors, je ne vois pas pourquoi le député
d'Abitibi-Ouest insiste. C'est clair, le principe est là. Il est aussi
dans notre loi actuelle, ce principe-là. Nous le reconduisons. Alors,
qu'est-ce qu'il y a de neuf cette année? Cette année, nous sommes
en cours d'année budgétaire et les établissements
privés reçoivent les montants qui ont été
décidés antérieurement. C'est tout ce que je peux
dire.
M. Gendron: Alors, dans ces dispositions-là, Mme la
Présidente, moi, je n'ai pas d'autre alternative que de faire ce qu'on a
à faire tout de suite. Puisque - je le répète - l'article
70 est le premier article et que nous pouvons disposer du temps de parole qui
nous est imparti à chaque paragraphe, on va faire la plaidoirie qui
s'impose à ce moment-ci. Je vous indique dès maintenant que,
peut-être pour qu'il n'y art pas de confusion, je vais le faire au
deuxième alinéa. Je vais être certain de disposer de mon
temps de parole de 20 minutes - il n'y aura pas de cachette - compte tenu du
temps qu'on veut travailler non sérieusement. Moi, ce n'est pas mon
habitude. Je croyais qu'on était ici, en commission parlementaire, des
membres sérieux d'une commission publique. Je ne change pas d'avis qu'il
s'agissait d'informations à caractère public. Ça n'a pas
l'air d'être l'attitude de la ministre. C'est son droit, mais, moi, je ne
peux pas en avoir d'autre que de vous dire que je suis prêt à
adopter l'article 70, sur division, tel qu'il est formulé au premier
alinéa. Mais je veux exercer mon droit de parole sur le...
La Présidente (Mme Hovington): II faut déjà,
M. le député d'Abitibi-Ouest, regarder tout de suite l'amendement
qui a été apporté...
M. Gendron: Oui, oui. Je l'ai vu, l'amendement.
La Présidente (Mme Hovington): ...avant de parier
d'alinéa.
M. Gendron: Oui, oui. Sur l'amendement, je n'ai rien à
vous dire. On l'a vu 50 fois. Je suis d'accord pour changer les termes
«exploitants...»
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: L'amendement est adopté, à l'article
70, alinéa 1.
La Présidente (Mme Hovington): 1° supprimer, dans la
troisième ligne du premier alinéa, les mots «exploitants
des».
M. Gendron: C'est ça.
La Présidente (Mme Hovington): Ça, c'est
adopté.
Le deuxième amendement? Ça fait partie du même
amendement, mais: 2° insérer, dans la sixième ligne du
deuxième alinéa...
M. Gendron: Non. Ça, ce n'est pas adopté parce que
vous êtes au deuxième alinéa de l'article 70 et, là,
je vous indique que j'exerce mon droit de parole de 20 minutes sur le
deuxième alinéa.
La Présidente (Mme Hovington): L'amendement est un
tout.
M. Gendron: Oui, mais je réserve mon vote sur l'amendement
à la fin de mon droit de parole sur le deuxième alinéa.
À partir de ce moment-ci, je parle du deuxième alinéa
concernant «Les règles budgétaires doivent prévoir
l'allocation d'un montant de base...» ainsi de suite, et on va avoir le
temps amplement d'en parler.
Mme la Présidente, je veux indiquer, à ce moment-ci, qu'en
ce qui nous concerne, l'Opposition officielle, on va le faire
sérieusement, correctement. Mais il nous apparaît
complètement inapproprié, inopportun, un peu irresponsable, entre
guillemets, que le gouvernement du Québec décide, au moment
où il y a une multitude d'intervenants de part et d'autre, qui ont la
conviction que, dans un État normal, on ne peut pas avoir deux
systèmes parallèles et les financer d'une façon
parallèle... Alors, ce n'est pas pour rien qu'on a fait savoir,
d'entrée de jeu, nos couleurs.
Et contrairement, encore là, à l'attitude passablement
arrogante de la ministre de l'Enseignement supérieur et de
l'Éducation, en tout cas en période de questions... Au niveau des
travaux de la commission, ce n'est pas si pire. Mais elle laissait voir
à l'Assemblée nationale du Québec que, on sait bien, nous,
les gens du Parti québécois, on serait contre l'enseignement
privé, on serait contre la possibilité que le secteur
privé puisse avoir plus d'aide financière. Alors, si c'est le
cas, la famille des opposants à l'ensei- gnement privé a grossi
considérablement dernièrement parce que, à ce que je
sache, je n'ai jamais vu, moi, en ce qui me concerne, la
Fédération des commissions scolaires s'opposer au secteur
privé d'une façon aussi radicale et aussi précise qu'elle
l'a fait dernièrement. On va prendre le temps de regarder ça. Je
veux dire, quand la présidente de la Fédération des
commissions scolaires, Mme Drouin, dernièrement, disait ceci, elle
lançait un appel - imaginez - à la mobilisation des commissions
scolaires avant la séance spéciale du Conseil des ministres, les
19 et 20 novembre, pour faire reculer le gouvernement dans ses intentions
d'accroître ses subventions aux écoles privées de 25 000
000 $. (20 h 40)
Par définition... je veux dire, tout le monde essaie de faire un
beau discours exact que les ressources sont limitées. L'argent se fait
rare, en particulier avec ce gouvernement-là qui est très mauvais
gestionnaire. Le rapport du Vérificateur l'a confirmé assez
largement aujourd'hui. Nous, on le sait depuis sept ans et on le dit à
la population depuis un bout de temps. On l'a vu d'une façon assez
précise, assez démonstrative ces jours-ci. Des
«shows» de gaspillage, il y en a plusieurs. Des impairs dans la
gestion des fonds publics, pour ces supergestionnaires qui ne sont pas capables
de faire un discours en Chambre sans revenir aux années 1980-1981, comme
s'ils ne se rendaient pas compte qu'on est en 1992 puis que ça fait sept
ans qu'ils ont le pouvoir dans les mains. Comme s'ils n'étaient pas
capables de l'exercer.
Mme La Présidente de la Fédération des
commissions scolaires disait: Donner 25 000 000 $ à ce moment-ci au
secteur privé, c'est au détriment du secteur public. Par
définition. Qu'est-ce que vous voulez, si le secteur public ne veut pas
en disposer alors que, de toutes parts, on rappelle les besoins urgents,
criants du secteur public... On a juste à changer de salle pour s'en
rendre compte. Je pense qu'on a cinq semaines de faites en commission
parlementaire, au niveau de l'évaluation du futur des cégeps de
demain, et il n'y a pas beaucoup de mémoires qui n'ont pas convenu qu'il
y avait eu des compressions qui ont eu des effets désastreux sur la
qualité éducative, sur l'encadrement, sur les services
éducatifs, sur le niveau de diplomation, sur l'absence de jeunes qui ont
les mesures d'encadrement requises pour leur permettre d'accéder
convenablement, avec un minimum de préparation, aux études
collégiales. Et elle continuait: Le secteur public a besoin de cet
argent, de ces 25 000 000 $, à tout le moins pour donner suite aux
priorités qui ont été exprimées par ce
gouvernement. Qu'on se rappelle combien a été ou a essayé
d'être éloquent I ex-ministre de l'Éducation pour
raccrocher tous les intervenants éducatifs à ce drame de la
société d'un taux de décrochage un peu sans
précédent en Amérique du Nord. Il a lancé un
beau plan de la réussite scolaire pour dire combien il
était devenu requis, nécessaire que nous mettions tous ensemble
l'épaule à la roue pour contrer ce phénomène grave,
sans précédent. Et Mme Drouin le rappelait correctement: Cette
augmentation des subventions aux écoles privées représente
plus de 300 $ par élève comparativement aux petits 50 $ par
élève consacrés par le gouvernement au plan d'action sur
la réussite scolaire. C'est une belle façon, estime Mme Drouin,
de promouvoir un système d'éducation parallèle
réservé à une plus petite minorité. quand bien
même on essaiera de faire accroire que le réseau de l'enseignement
privé correspond à la majorité, c'est inexact dans les
faits, c'est au détriment de la majorité des
québécois et des québécoises qui doivent payer des
impôts pour maintenir deux systèmes d'éducation. les
supergestionnaires qui sont censés être arrivés au pouvoir
en 1985, ils devraient comprendre ça, que deux systèmes
d'éducation, ça coûte cher. c'est dispendieux pour
l'état, à ce moment-ci, de faire le choix parce que ça
donne un signal. ce n'est pas tellement juste la disposition financière
ou budgétaire. si nous étions les derniers au québec,
comme province - même si je n'aime pas bien, bien l'expression, en ce qui
me concerne - nous serions ceux qui, tout en ayant permis, au fil des ans,
qu'un secteur privé se développe comme secteur
complémentaire, pour certains - parce que l'expression a
déjà été bonne, employée - pour des
initiatives heureuses... en éducation, je n'ai pas de reproches à
faire à ces gens-là parce que, oui, il y a eu des initiatives
heureuses dans le secteur privé. mais on est loin d'être les
derniers. on peut regarder à peu près n'importe quel document.
tout le monde sait que le québec, c'est la province, de loin, la plus
généreuse au niveau du financement du secteur privé. on
est, de loin, la plus généreuse. actuellement, le québec
finance 54 % de son réseau privé alors que, partout ailleurs, la
moyenne canadienne est de 30 %. on n'est pas 2 % supérieur, on n'est pas
8 % supérieur, on n'est pas 10 % supérieur, on est 24 %
supérieur à la moyenne canadienne. puis, comme si ce
n'était pas assez, il y a cinq provinces, dans ce beau canada que vous
défendez, vous autres, là, les gens de l'autre bord, là,
qui défendez avec acharnement ce beau canada, «coast to
coast», d'une marée à l'autre, comme si vous aviez peur de
perdre les rocheuses, comme si elles se déplaçaient si on prenait
une décision mature... et, dans ce beau canada que vous défendez,
il y a cinq provinces qui ne donnent pas une cent, cinq provinces qui disent:
nous autres, c'est drôle, on n'a pas les moyens d'avoir deux
régimes parallèles. on n'a pas les moyens de se permettre
ça, nous autres, d'avoir un secteur public en carence avec un paquet de
demandes légitimes, et de le développer.
La présidente de la Fédération des commis- sions
scolaires, qui, normalement, est un partenaire éducatif et qui est, dans
les faits, un partenaire éducatif, ajoutait, dans cette campagne
éclair visant à faire reculer le gouvernement... Puis, là,
on ne peut même pas avoir les précisions qu'on demandait; on ne
demandait pas la lune, il y a quelques minutes, là, on demandait juste
un petit peu de transparence, un petit peu d'honnêteté
intellectuelle, juste un petit guillemet d'honnêteté
intellectuelle d'une ministre qui nous dirait franchement... Comme je vous l'ai
dit, moi, je voulais le faire sérieusement. Les gens qui me connaissent
savent comment je travaille. Je ne changerai pas d'attitude. Je vais toujours
travailler sérieusement quand même, mais on nous place, des fois,
dans des situations qui nous obligent à dire: Bien, vous vouiez jouer au
fin finaud? On a assez d'expérience pour jouer la partie. On a assez
d'expérience... Moi, en tout cas, en ce qui me concerne de ce
côté-ci de la table, j'ai assez d'expérience pour jouer la
«game», si on veut nous faire jouer une «game», mais je
pensais que l'éducation, en tout cas, c'était plus sérieux
que ça. Ça n'a pas l'air, avec cette nouvelle ministre qui a
hérité peut-être d'un chapeau un peu trop lourd pour elle.
Oui. Je n'ai pas le choix. Et, là, la présidente de la
Fédération des commissions scolaires disait: Écoutez,
c'est inacceptable, à ce moment-ci, quand on est rendu à essayer
de faire lever une campagne pour faire reculer un gouvernement puis que cette
même Fédération des commissions scolaires a reçu des
appuis partout... Puis j'aurai l'occasion, parce que ça a l'air que vous
voulez qu'on fasse du temps, on va en faire, j'aurai l'occasion de les citer
jusqu'à épuisement. Vous allez voir qu'ils sont nombreux, les
appuis qu'on a reçus.
Alors, la Fédération des commissions scolaires
reçoit l'appui de l'Association des directeurs généraux
des commissions scolaires. Ah bon! C'est drôle. Moi, ça fait un
bon bout de temps que je connais ces gens-là, j'ai de bons amis dans
cette association-là. À ma connaissance, c'est la première
fois que l'Association des directeurs généraux des commissions
scolaires prend position pour dire: C'est inopportun, inapproprié,
inadéquat, ce n'est pas le moment. On ne peut pas. Ce n'est pas qu'on
n'aimerait pas ça, sincèrement. Je répète: Moi,
personnellement, je peux être contre, parce que je pense que, comme
État, on ne peut pas financer parallèlement deux systèmes
parce que ça donne un signal à des gens, payeurs de taxes, que,
oui, nous, comme dirigeants de cette société, on serait d'accord
pour avoir deux systèmes parallèles qui vont grandir. C'est un
peu comme l'amour: on veut que ça se développe puis on veut que
ça progresse. Quand on pose un geste comme ça, ce n'est pas pour
que ça reste stagnant, ce n'est pas pour que ça ne se
développe pas. C'est légitime. Et, pour la première fois,
l'Association des directeurs généraux des
commissions scolaires nous indique qu'elle ne peut cautionner ce geste
inopportun, inapproprié. La Fédération
québécoise des directeurs et directrices d'établissement
d'enseignement... Je n'ai pas vu souvent, moi, la Fédération des
directeurs, principaux d'école - ils ne veulent plus qu'on les appelle
de même; on va les appeler directeurs et directrices
d'établissement scolaire - prendre position puis dire: Bien,
écoutez, on n'est pas d'accord. On est dans la coalition pour exiger que
le gouvernement prenne ses responsabilités dans cette conjoncture
difficile où il a été lui-même pour beaucoup dans
son indécision chronique.
Ça fait longtemps, moi, que j'ai vu ça, un premier
ministre à deux vitesses: le neutre et le reculons. Alors, le
Québec est obligé de vivre avec un premier ministre qui ne
connaît que deux vitesses: il est au neutre ou il recule. Alors,
ça donne la situation qu'on connaît, situation qui est
pénible dans la plupart des régions du Québec: des taux de
chômage absolument faramineux, sans précédent. Avec un
premier ministre au neutre puis au reculons, bien, ça fait qu'il y a
beaucoup de lassitude, de découragement, manque de direction, mais il y
aurait un moment, là, complètement inapproprié pour dire:
Bon bien nous, on dispose de 25 000 000 $ d'argent neuf pour améliorer
la situation financière du secteur privé. (20 h 50)
L'Association québécoise des directeurs d'école a
senti le besoin de prendre position parce que ça la touche,
l'éducation. Ils auront à appliquer, dans bien des commissions
scolaires, l'espèce de prétention de ce gouvernement-là
qui vous donnait la priorité, qui voulait donner la priorité au
décrochage scolaire. Partout au Québec, on a mobilisé les
troupes éducatives. Et je suis obligé de constater, puis
ça me fait plaisir de le faire, que M. Pagé, l'ex-ministre de
l'Éducation, a eu raison, a eu raison de sonner la cloche d'alarme. Il
l'a fait. Puis il n'a pas toujours eu le support de son gouvernement. Il a
quitté la politique, je respecte sa décision. Il y a des choses
que je pourrais dire, qu'il m'a dites, que je ne dirai pas, qui doivent rester
entre nous comme c'est normal quand on a un peu le sens de l'honneur.
Mais je suis en mesure de vous dire que le découragement l'a
atteint à plusieurs reprises parce qu'il ne trouvait pas qu'il
était largement supporté. Puis, après qu'il est venu
à bout d'avoir ce petit 40 000 000 $ presque une année, une
année plus tard, après colloque sur colloque, mobilisation sur
mobilisation, tous les intervenants éducatifs ont indiqué que
c'est évident que, si l'État québécois dispose
d'argent de plus, il devrait l'affecter à ce qu'il a indiqué qui
était sa priorité. Le gouvernement et l'État
québécois, ils ont indiqué que leur priorité
était dans le domaine de l'éducation, de contrer le fameux
décrochage scolaire qui est un drame humain, societal, qui coûte
une fortune, qui va coûter énormément d'argent pour notre
société dans le futur. Parce que c'est quasiment inimaginable, en
1992, d'envisager que des jeunes n'auront même pas droit et accès
à certaines professions, parce que dans le futur ça va être
une condition uniquement d'application, pas d'être retenu. Dans le futur,
pour à peu près bien des postes, la condition pour avoir le droit
de regarder la possibilité d'occuper tel et tel emploi: As-tu un
secondaire V?
Quand on est dans une société où il y a à
peu près 40 % de nos jeunes qui n'ont même pas un secondaire V,
imaginez dans quelle situation ça nous place. C'est ça que la
Fédération québécoise des directeurs et directrices
d'école a vu. C'est ça que les cadres scolaires ont vu. C'est
ça que la Fédération des commissions scolaires a vu. La
présidente de la Fédération des commissions scolaires
disait: Je demande aux commissaires d'écoles du Québec de faire
pression auprès des députés et des ministres du
gouvernement pour que les ressources financières du ministère de
l'Éducation soient utilisées afin d'offrir en priorité...
Elle ne disait pas: Je ne veux rien savoir du secteur privé. Elle n'a
jamais dit ça. Puis, nous, on n'a jamais dit ça, même si la
ministre a eu l'arrogance, à la période des questions, de nous
dire: On sait bien, vous autres, les péquistes, vous avez toujours
été contre le privé. C'est pour ça que les cadres
scolaires sont devenus des péquistes, parce qu'ils sont contre le
secteur privé, en termes de 25 000 000 $ de plus. Bien voyons donc!
Ça ne fait pas sérieux et puis ça fait un peu ridicule.
Les cadres scolaires, à ce que je sache, j'en connais des bons
libéraux, puis c'est leur droit le plus strict, puis je les respecte
autant pour ça. Pourtant, dans cette lutte-là, ils ont
manifesté leur appui à ce qui nous apparaît logique,
légitime. Quand c'est rendu qu'ils demandent des rencontres au bureau du
premier ministre, parce qu'ils pensent qu'ils n'ont plus l'écoute de la
responsable du dossier, de la ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur, ça dénote ce que je viens
d'illustrer... afin que soient utilisés en priorité les meilleurs
services éducatifs possible, à l'ensemble des citoyens dans le
cadre d'un système public d'enseignement. Parce que notre système
public d'enseignement a besoin de ces ajouts additionnels d'argent.
Pour Mme Drouin, le gouvernement fait preuve de cynisme. Je connais Mme
Drouin depuis des années, ce n'est pas son langage - peut-être en
privé, parce qu'elle a le droit, elle aussi - mais en public Mme Drouin
a toujours été très collaboratrice, très ouverte,
très d'accord pour s'asseoir avec les intervenants et puis regarder les
cheminements qu'il faut faire pour s'assurer qu'il y ait une croissance et une
évolution de la qualité éducative au Québec et des
moyens qui la supportent. Alors, il fait preuve de cynisme en consacrant six
fois plus
d'argent aux écoles privées qu'à son plan d'action
pour contrer le phénomène de décrochage scolaire. Je
disais tantôt qu'elle demandait aux commissions scolaires de faire des
représentations auprès des répondeurs automatiques.
Ça, ça veut dire l'équipe ministérielle. Ça
n'a pas l'air que ça a donné grand-chose. Ces gens-là ont
l'air d'une façon presque aveugle de souscrire à peu près
à n'importe quelle recommandation de leur gouvernement,
indépendamment de la nécessaire sensibilité en termes de
représentation. Comment le gouvernement peut-il, logiquement, ajouter 25
000 000 $ aux 280 000 000 $ qu'il verse déjà aux écoles
privées? Et là j'en profite... aux gens du secteur privé.
Est-ce que je suis en train de dire qu'avec 280 000 000 $ vous êtes gras
durs? La réponse, c'est non. Je le sais. Je connais les
difficultés du secteur privé. Alors, jamais je n'irai sur quelque
tribune que ce soit pour dire que vous êtes gras durs, que l'argent vous
sort par les oreilles et qu'en conséquence... Parce que c'est vraiment
du «gravy» ou du gaspillage, jamais je ne dirai ça. Les
besoins sont là, mais les besoins sont aussi au secteur public dans des
choix que je pensais que le gouvernement avait faits. Entre autres, au niveau
du décrochage scolaire, je connais assez les commissions scolaires du
Québec pour savoir que ce n'est pas avec 42 000 000 $, quand on a
réparti comme on l'a fait, avec un peu d'argent pour des études,
un peu d'argent pour l'encadrement, un peu d'argent pour du déplacement
puis de la paperasse, aux gestes concrets...
La Présidente (Mme Hovington): II vous reste 30
secondes.
M. Gendron: Je vais les prendre. Merci, Mme la
Présidente... aux gestes concrets qu'on doit poser pour s'assurer de
contrer le phénomène du décrochage scolaire. C'est
évident qu'avec 42 000 000 $ on ne pourra pas se gourmer dans les
statistiques qu'ils ont essayé de nous faire gober. Comme si
c'était parce qu'ils avaient réussi à trouver un plan de
réussite scolaire que, dans trois ans, on va avoir à peu
près 18 % à 20 % de jeunes décrocheurs. Allons voir!
Allons voir! Ce n'est sûrement pas avec un an et demi de retard, avec
l'incapacité de la légitimité des sommes requises qu'on va
pouvoir développer.
Voilà quelques considérations que je voulais faire
à ce moment-ci. On aura l'occasion d'en faire d'autres puisqu'il semble,
en conclusion sur cet alinéa, que la ministre fasse le choix, qu'elle
veut nous entendre parler. Alors, on va parler.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'amendement
à l'article 70 est adopté? Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Merci, Mme la Présidente. Mme la
Présidente, à cet alinéa, on nous parle des règles
budgétaires qui vont être prévues pour l'allocation du
montant de base des élèves. Lorsqu'on établit des
règles budgétaires, c'est évident qu'on fait des choix,
qu'on établit des priorités. Lorsqu'un gouvernement nous dit
qu'il veut établir un plan de relance économique et lorsqu'on est
tous convaincus que la relance économique, ça passe
évidemment aussi par l'éducation, c'est évident qu'on a
des choix à faire au niveau de l'éducation et qu'on a des choix
importants à faire.
Le gouvernement a fait des choix au niveau de l'éducation. Et les
choix qu'on a vus jusqu'à maintenant... on a vu des coupures au niveau
de ces choix. Il y a eu des coupures d'une vingtaine de millions à
l'éducation des adultes. Dernièrement encore, on déplorait
le fait que 17 000 adultes n'ont pu trouver, dans le système public, de
cours ou de places, n'ont pu être subventionnés. Pourtant, ces
adultes avaient absolument besoin de cette formation pour avoir un
métier, pour avoir une profession et pour diminuer le nombre de
chômeurs et le nombre d'assistés sociaux que nous avons, un nombre
record, il faut le rappeler. On parle de plus de 800 000. (21 heures)
Vous savez, Mme la Présidente, ce gouvernement est au pouvoir
depuis sept ans. Ce choix, il aurait pu le faire il y a bien longtemps. Il y a
eu des périodes de prospérité économique où
on aurait pu se poser la question. Lorsque nous sommes en grande période
de prospérité et lorsqu'on ne sait plus quoi faire avec l'argent,
on peut toujours se poser une question. Mais, lorsque nous sommes en
période de récession, lorsque tous les besoins sont
définis et lorsqu'au niveau du secteur public on nous a fait des
demandes importantes... On a eu des coupures du côté des OVEP, on
a eu des coupures un peu partout au niveau des commissions scolaires, et la
dernière commission parlementaire que nous avons eue, qui n'est pas
encore terminée et qui se terminera la semaine prochaine, sur le
réseau collégial, à cette commission-là, tous les
intervenants sont venus nous dire à quel point il y avait des besoins au
niveau des mesures d'encadrement.
Tout le monde nous a dit que les problèmes que nous avions,
autant au niveau du décrochage, autant au niveau de la qualité de
l'enseignement, autant au niveau de la qualité des étudiants et
des étudiantes qui sortent de nos cégeps, que les
problèmes commençaient dès l'élémentaire.
Est-ce qu'on a pensé à accorder un surplus de 25 000 000 $ au
niveau de l'élémentaire public pour améliorer
l'encadrement, pour apporter de l'aide à nos jeunes qui en ont besoin?
Il n'y en a pas eu. Au niveau du secondaire, là aussi on nous a
clairement démontré qu'il y avait des manques, qu'il y avait des
besoins, et tout est toujours relié au niveau de l'encadrement. Quand on
nous dit qu'au niveau du cégep les jeunes se retrouvent avec une aide
pédagogique pour tout
un collège, je pense qu'il y avait là aussi des besoins
financiers qui étaient clairement démontrés.
D'ailleurs, dès l'an dernier, lorsqu'on a commencé
à regarder la loi 141, en décembre, le ministre, à ce
moment-là, avait reçu de la CEQ une demande de moratoire de trois
ans sur tout développement de l'enseignement privé au
Québec. Et on avait demandé, à ce moment-là,
à profiter de ce temps de moratoire pour faire une enquête pour
vérifier l'évolution de nos deux réseaux
parallèles, ce que ça donnait, ce que ça avait comme
conséquence, ce que ça avait comme impact, et à pouvoir
faire le débat de société. Mais, ce
débat-là, on ne l'a jamais fait. Et dès le
dépôt de la loi 141 - parce qu'il faut rappeler que la loi 141 a
été reportée à quelques occasions - dès le
début on a demandé à ce que le débat de
société sur nos écoles soit fait. Pas parce qu'on
était contre les écoles privées. Si on était contre
les écoles privées, au moment où le gouvernement du Parti
québécois était là, il en aurait fait, des choix.
Il n'a pas fait le choix de faire disparaître l'école
privée. Il faut faire le choix aussi, lorsque les moyens financiers sont
réduits, de ce qu'on veut faire. Actuellement, mon collègue vous
a dit: dans cinq provinces canadiennes, il n'y en a pas, de subventions;
là où il y en a on parle de 30 %, et nous de 50 %.
Quelle était la demande de la Fédération des
associations d'établissements privés? La demande était que
pour l'enseignement régulier le gouvernement inscrive dans la loi 141
qu'au plus tard en 1995-1996 la subvention per capita de l'État aux
établissements d'enseignement privé atteigne 65 % de la
totalité des coûts d'éducation pour un élève
comparable du secteur public; que les montants de base annoncés à
l'article 147 du projet de loi 141 constituent un minimum transitoire pour la
prochaine année scolaire.
Quand on est rendu, Mme la Présidente, à se parler de 65
%, c'est énorme dans un système où le public, lui, n'a
absolument pas les moyens. On a des coupures partout et, nous, on demande 65 %.
On comprend l'attitude du gouvernement, parce qu'il faut dire qu'il
s'était fait rappeler que le Parti libéral du Québec, qui
était dirigé à ce moment-là par M. Claude Ryan,
avait fait des promesses au moment où on avait pris le pouvoir en 1985.
On avait promis d'augmenter les taux de financement. Et c'est ce qu'on a
rappelé gentiment au ministre, à ce moment-là.
Au niveau des priorités, la ministre nous a rappelés elle
aussi, à plusieurs occasions... et elle avait l'air d'avoir compris le
message des intervenants de l'éducation à l'effet que ce dont
nous avions besoin au niveau de l'ensemble de notre système
d'éducation, c'était de se doter de mesures d'encadrement. Est-ce
que le fait de donner 25 000 000 $ du côté de l'école
privée nous permet de régler le problème que nous avions?
Absolument pas. Aucunement. D'autant plus que le projet de loi 41, ça
aussi il faut le rappeler, prévoit que les établissements
pourront avoir accès aux allocations supplémentaires pour des
programmes spéciaux. Et, ça, on le voit immédiatement dans
le troisième paragraphe de cet article 70. Effectivement, il pourra y
avoir des allocations supplémentaires qui seront données pour des
programmes spéciaux. De plus, le ministre pourrait aussi, par les
règles budgétaires, venir corriger une situation
particulière pour un ou certains établissements qui pourraient
avoir des problèmes particuliers. Alors, à notre avis, ces
mesures-là étaient suffisantes. Ça permettait à la
ministre d'exercer son pouvoir.
En réponse aux questions que mon collègue lui a
posées, Mme la Présidente, la ministre a
préféré ne pas nous donner l'heure, et c'était son
droit. Mais l'article 70 nous dit très bien: «Le ministre
établit annuellement et soumet à l'approbation du Conseil du
trésor des règles budgétaires». La ministre aurait
très bien pu nous informer si ces règles budgétaires
avaient été déposées, si elle avait obtenu son
approbation. Elle a préféré ne pas nous le dire. Mais,
vous savez, lorsqu'on décide de faire un choix d'écoute, c'est
bien, mais il faut aussi faire un choix d'information. Et je pense que c'est
une information qui est publique et que, compte tenu de toute l'information qui
avait été véhiculée jusqu'à maintenant,
compte tenu aussi de toutes les instances qui nous ont fait des
recommandations, il aurait été normal que la ministre informe les
membres de la commission de ce qu'elle avait l'intention de faire et si son
plan était effectivement déposé.
Mme la Présidente, on a rappelé aussi, et à
plusieurs reprises, à quel point notre système avait aussi des
besoins au niveau des places-élève. Et, là-dessus aussi,
la ministre avait l'intention de déposer un plan, de nous faire part de
l'utilisation des différentes sommes d'argent qu'elle avait pour contrer
le manque de places-élève que nous avons, et un peu partout au
niveau du Québec, principalement au niveau de la couronne de
Montréal et principalement au niveau de la région de
Québec.
Mme la Présidente, je pense que la société
québécoise est rendue au point de se poser la question
jusqu'où elle doit financer l'école privée. Quelles seront
nos priorités au niveau de l'éducation? Est-ce qu'on se doit
d'offrir davantage du côté de ceux et celles qui peuvent obtenir
un système d'éducation différent, de ceux et celles qui
peuvent offrir à leurs enfants un enseignement différent? Le
débat n'a jamais été fait. Le Parti libéral a pris
une position de soutien, mais le débat réel au niveau de
ça n'a jamais été fait.
Mme la Présidente, nous allons examiner les paragraphes
paragraphe par paragraphe, et je reviendrai à un autre moment sur ce
sujet. Je vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Merci.
Alors, est-ce que l'amendement... M. le député de
Laviolette?
Mme Boucher Bacon: II n'a pas droit de parole, il n'est pas sur
la commission.
La Présidente (Mme Hovington): II est membre de la
commission.
M. Gendron: II n'a pas le droit de parole?
Mme Boucher Bacon: Depuis quand vous êtes membre de la
commission, vous?
M. Jolivet: J'ai toujours été membre.
La Présidente (Mme Hovington): Je vous ai reconnu, M. le
député de Laviolette. Alors, allez- y-
Mme Boucher Bacon: On ne l'a jamais vu. Il ne vient jamais.
M. Jolivet: Mme la Présidente, je suis surpris de
l'intervention, la seule intervention que la députée de Bourget
fait pour...
La Présidente (Mme Hovington): Elle n'a pas fait
d'intervention...
Mme Boucher Bacon: On ne le voit jamais.
La Présidente (Mme Hovington): ...M. le
député de Laviolette, je vous ai reconnu.
Mme Boucher Bacon: On ne vous voit jamais.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, allez-y, dans votre
intervention.
M. Jolivet: Mon, mais j'ai le droit, j'ai le droit de dire ce que
je pense, là. La seule intervention qu'elle fait en ma
présence... Si elle me laissait au moins terminer ma phrase. D'autant
plus que j'ai le droit et le devoir de décider si, à certains
moments donnés, je suis à des commissions ou pas. Mais je suis
membre de la commission de l'éducation, Mme la Présidente, donc,
comme vous le dites si bien, j'ai...
Mme Boucher Bacon: C'est parce qu'il brille par son absence.
M. Jolivet: ...le droit de... Mme la Présidente, moi,
ça me dérange. Ça me dérange un peu, là.
La Présidente (Mme Hovington): S'il vous plaît, un
peu de silence autour de la table. Continuez votre intervention. Je vous ai
reconnu comme intervenant. (21 h 10)
M. Jolivet: J'ai d'autres responsabilités, comme membre de
l'Opposition, puis je ne me ferai pas valoir...
Une voix: Oh! Oh!
M. Jolivet: Mme la Présidente, je voudrais bien parler
dans la paix, là.
La Présidente (Mme Hovington): On vous écoute, M.
le député.
M. Jolivet: non, mais il y a des gens qui me dérangent. je
vous demande... c'est vous qui avez l'ordre à mettre ici. il y a
quelqu'un qui me dérange; y a-t-il moyen de l'arrêter?
La Présidente (Mme Hovington): Vous êtes le seul.
Pour l'instant, il y a de l'ordre. Alors, je vous ai reconnu.
M. Jolivet: Mme la Présidente, je n'aime pas, je vous
dis...
La Présidente (Mme Hovington): Non, moi, je n'entends
rien, ici.
M. Jolivet: mais quand je vous demande de tenir l'ordre, ce n'est
pas parce qu'au moment où je parle il n'a pas lieu, c'est avant qu'il
n'y en avait pas.
La Présidente (Mme Hovington): J'ai demandé le
silence autour de la table...
M. Jolivet: Bon! Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Hovington): ...et nous avons le silence
actuellement, je crois bien. Alors, je vous ai reconnu, on vous
écoute.
M. Jolivet: Je vous remercie beaucoup. Mme la Présidente,
je suis, comme plusieurs de ma propre région, contre les augmentations
d'aide aux écoles privées. Si je suis venu ici, Mme la
Présidente, pour faire valoir un tel point de vue, c'est parce que la
ministre a décidé de prendre une décision qu'il lui
appartient de prendre mais sur laquelle je ne suis pas d'accord. Je ne suis pas
d'accord, pas seulement pour moi personnellement, mais pour ceux qui m'ont
écrit et qui m'ont demandé de venir le dire. Dans ce
contexte-là, je trouve que le moment, à ce moment-ci, est un
moment qui n'est pas opportun. C'est un moment qui demande à la ministre
de prendre encore un peu plus de temps de réflexion avant
d'accéder à une décision qui a été prise par
son prédécesseur et qui lui donne maintenant l'obligation de
défendre quelque chose que lui-même, avant de quitter, a
décidé de prendre comme décision.
Vous allez me dire que cette décision est appuyée par des
discussions au Conseil des
ministres, que ces décisions-là doivent faire l'objet de
décisions aussi et de discussions au Conseil du trésor, mais je
vous dirai que, quant à moi, peu importent les décisions
ultérieures qui seront prises, je suis totalement contre. Je juge que le
temps n'est pas opportun et que, en ce moment de récession, alors qu'on
demande à tout le monde de se serrer la ceinture, alors qu'on coupe
partout, qu'on demande à tous les secteurs de l'éducation, que ce
soit aux niveaux primaire ou secondaire dans les commissions scolaires, que ce
soit au niveau collégial, que ce soit au niveau universitaire, de faire
les efforts pour que l'argent soit dépensé le mieux possible...
Je pense, que ce soit en temps de récession ou autre, que c'est normal
que l'argent soit bien dépensé. Mais, de façon plus
précise, en ce moment de récession où on dit aux gens de
se serrer la ceinture, voilà qu'un secteur, qui est le secteur
privé, reçoit l'aval du ministre qui a
précédé celle qui maintenant occupe le poste, et que cet
enseignement-là est épargné.
M. Gendron: Un instant, s'il vous plaît! Question de
règlement.
La Présidente (Mme Hovington): Oui, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Si la députée de Bourget a de quoi
à dire, elle prendra la parole. Mais je vous avise tout de suite que je
n'endurerai pas ses remarques complètement impertinentes.
Mme Boucher Bacon: On travaille sérieusement.
M. Gendron: Si c'est compliqué pour elle, elle a un choix
à faire. Si c'est trop compliqué pour elle, vous pouvez disposer
et aller signer vos cartes de Noël, comme d'autres.
Mme Boucher Bacon: non, moi, elles sont déjà
terminées, m. gendron. alors, je vous écoute, mais je ne sais pas
si c'est un travail bien sérieux, ce que vous faites.
M. Gendron: Parlez-en à votre ministre. Elle vous
répondra.
Mme Boucher Bacon: Parce que, si on est obligé de remettre
ces sommes-là à l'éducation privée, c'est parce
que, justement, vous les avez coupées.
M. Gendron: Donc, vous auriez quelque chose à dire. Alors,
vous prendrez la parole et vous vous exprimerez. Il me fera plaisir de vous
entendre.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Bourget, je ne vous ai pas reconnue jusqu'à
maintenant. Je vous demanderais de respecter le temps de parole du
député de Jolivet qui a 20 minutes, mais qui a déjà
pris un certain temps.
M. Jolivet: De Laviolette.
La Présidente (Mme Hovington): Laviolette.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Ne vous mêlez pas avec Joliette encore une
fois.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, vous continuez votre
intervention.
M. Jolivet: Vous savez, Mme la Présidente, je suis un
enseignant. Je faisais des farces à l'époque en disant que
j'étais un enseignant de carrière. Comme je n'ai enseigné
que très peu de temps, je dis maintenant que je suis un enseignant de
diplôme. Mais j'ai appris une chose, c'est que, quand nous avions des
discussions comme celle-là à faire, j'ai toujours demandé
à mes élèves d'écouter la personne qui pariait.
C'est la simple politesse... Et de ne pas la déranger, surtout. Si on a
quelque chose à dire, de prendre le temps de parole qu'on a le droit de
prendre.
Moi, j'essaie de dire ce que les gens, chez moi, m'ont dit de dire.
C'est moi qui ai reçu les lettres de mes commissions scolaires. C'est
moi qui ai reçu les lettres des gens qui sont dans mon milieu. Je suis
un enseignant du secteur public, Mme la Présidente. J'ai six enfants.
Les six enfants sont tous passés par l'école publique parce que
je crois à l'école publique.
Moi, quand je parie de financement au niveau de commissions scolaires,
je n'ai jamais voulu le faire au détriment de l'un ou de l'autre. Je dis
que le secteur public doit être valorisé. Le secteur public, on
lui demande, dans le contexte de décrochage actuel, de faire des gestes,
de poser des actions et d'aller dans une voie qui est normale, de donner le
meilleur enseignement et la meilleure éducation. J'ai toujours
défendu ça quand j'étais président de syndicats
d'enseignants du secteur public. J'ai toujours, comme parent, défendu
cette position. Et je vais continuer à le faire malgré ce que
peuvent amener comme arguments les gens de l'autre côté, parce que
j'y crois. Je ne suis pas venu ici pour m'amuser, Mme la Présidente. Je
suis venu dire, et j'avais demandé-Une voix:...
La Présidente (Mme Hovington): Je demanderais que le temps
de parole soit respecté et que celui qui parie soit entendu.
M. Jolivet: ...faire entendre, pourtant, mais je n'aime pas me
faire déranger. Mme la Pré-
sidente, ce que je dis, je le crois sincèrement. Mon
collègue, qui est le responsable de la commission, je lui ai dit que,
quand on arriverait à cet item... C'est vrai, il y a des gens qui
peuvent dire que je n'ai pas été présent à d'autres
assemblées, c'est vrai. J'ai le droit, comme parlementaire, d'y
être ou de ne pas y être. Si je l'avais décidé, c'est
parce que je fais confiance à mon collègue et à ceux qui
l'accompagnent quand je n'y suis pas, parce que c'est des gens qui
défendent ce qu'on a décidé, comme Opposition, de
décider. Cependant, sur cette question-là, je croyais et je crois
sincèrement que ce n'est pas le moment. Ce n'est pas dans un contexte
où on demande à des gens de faire un plan d'action de
réussite scolaire qui, à mon avis, n'a pas l'argent suffisant
pour être correctement mis en place pour faire face à tout ce
qu'on appelle le décrochage, les abandons scolaires, il me semble qu'il
est important de voir ici ce que nous croyons.
Les 25 000 000 $ pourraient-ils être mieux utilisés
ailleurs que dans le secteur privé? Moi, je dis: Oui, Mme la
Présidente. Si j'étais le seul à le dire, je crois que
vous diriez: Bien, c'est le seul qui pense avoir le pas et, en
conséquence, prenons d'autres décisions. Moi, je vous dis que,
comme membre de la Centrale de l'enseignement du Québec, j'ai
défendu des points, à l'époque, que je continue encore
à défendre. Il y a des gens ici qui sont au ministère de
l'Éducation et qui connaissent mon passé pour savoir que c'est
vrai, ce que je dis là.
La CEQ elle-même a demandé une rencontre avec le premier
ministre, par l'intermédiaire de sa présidente, Mme Lorraine
Pagé. Cette demande avait pour but de demander au premier ministre... de
le dissuader et de dissuader sa ministre ou son Conseil des ministres - je ne
sais pas à quel niveau la décision est rendue à ce
moment-ci - d'augmenter le financement de l'enseignement privé aux
dépens de l'enseignement public.
Mors, le gouvernement, d'après ce que dit Mme Pagé, par le
biais d'amendements au projet de loi 141, a donc l'intention d'accorder une
augmentation de 25 000 000 $ aux institutions privées d'enseignement.
Et, toujours selon la présidente de la CEQ, une telle décision
irait à rencontre de ce que les partenaires de l'éducation ont
identifié comme étant la priorité nationale, soit la
réussite éducative du plus grand nombre d'élèves.
Donc, quand elle dit, dans un envoi qu'elle fait au premier ministre et qu'elle
a rendu public, que c'est une des demandes importantes qu'elle fait de ne pas
placer ces 25 000 000 $ dans le secteur privé mais plutôt de les
mettre dans ce que les partenaires ont identifié comme étant une
responsabilité de l'ensemble de la population du Québec, moi, je
pense, M. le Président, qu'on ne peut pas faire autrement que d'appuyer
une telle demande de priorité nationale.
Elle continue en disant: «Pour combattre le fléau du
décrochage scolaire qui touche près de 4 élèves sur
10, le gouvernement n'a consenti que 50 $ par élève pour
l'année 1992-1993, et rien n'est assuré pour les années
à venir, souligne-t-elle. Cinq mois après l'annonce du plan
Pagé sur ia réussite éducative, le Conseil du
trésor - et, ça, c'est ce qu'on semble encore voir - s'interroge
déjà sur la rentabilité de l'opération et refuse de
garantir le financement des projets pour l'an prochain.»
Est-ce qu'on est sérieux, de l'autre côté, quand on
dit qu'on veut venir en aide à l'ensemble du secteur de
l'éducation, primaire et secondaire, sur le décrochage scolaire?
Est-ce que les dossiers qui sont présentés dans des secteurs
difficiles, au niveau de Montréal en particulier, ou de Québec,
mais de façon plus particulière à Montréal...
Est-ce qu'on est vraiment sérieux quand on dit: Vous avez
présenté des projets; ces projets-là, on verra pour l'an
prochain, on verra s'il y a un financement ou pas, on décidera ça
quand le temps sera venu? Est-ce que ce sera par l'intermédiaire d'une
déclaration de la ministre, ce qu'on appelle une déclaration
ministérielle à l'Assemblée nationale? Ou est-ce que ce
sera par l'intermédiaire du prochain budget qui sera
dévoilé pour le mois d'avril prochain, c'est-à-dire pour
le budget en mai, en juin, je ne sais pas à quelle date, mais nous
indiquant que, dans l'année financière 1993-1994, il n'y aura
plus d'argent? Alors, Mme la Présidente, devant ce fait, il est donc de
notre responsabilité, comme députés de l'Opposition, de
venir ici et de faire valoir à la ministre qu'il y a des gens qui
s'opposent à sa décision, ou du moins à celle - je m'amuse
à le dire comme tel, parce que c'est ça qui est arrivé -
que son prédécesseur a prise, décision qu'elle supporte
maintenant par l'intervention qui est faite ici, dans la loi 141. (21 h 20)
II y a des gens qui pourraient dire: Qu'est-ce qui nous amène
à vouloir refuser au secteur privé des sommes pour leur
permettre, eux aussi, de passer à travers cette récession
difficile? Pourquoi des gens veulent-ils que ce soit au niveau du secteur
public que cet argent-là soit placé? Moi, je dis tout simplement
qu'il y a, dans le secteur public, des demandes immenses qui ont
été malheureusement refusées, compte tenu des compressions
budgétaires qu'on a demandées, et qu'il est temps de permettre
à notre secteur public d'être de meilleure qualité.
Quand la CEQ s'interroge sur ces choses, elle le fait parce qu'elle
croit aussi que le secteur public doit être revalorisé. Dans le
texte que faisait parvenir la CEQ, on disait: «Le gouvernement serait
disposé à verser annuellement, à même les fonds
publics, un montant supplémentaire de plus de 300 $ par
élève du secteur privé où, rappelle la CEQ, se
retrouvent généralement les élèves provenant de
milieux favorisés et peu affectés par l'échec et
l'abandon
scolaire. Ces sommes seraient garanties, pour les années à
venir, par la révision des règles de financement définies
dans le projet de loi sur l'enseignement privé en instance
d'adoption.»
Il y a peut-être des gens qui vont dire: Là, on n'est pas
d'accord. Ce n'est pas nécessairement du monde du secteur
favorisé qui va dans les écoles privées. Je vous dirai,
Mme la Présidente, qu'on a connu - et il y a eu des rectifications qui
ont été apportées en cours de route - des moments
où des gens allaient pour essayer d'estomper ces critères
d'entrée dans le secteur privé. On acceptait des
élèves mais, arrivé à telle date durant
l'année, on les retournait au secteur public. Il y avait des
problèmes qui existaient. On a demandé des correctifs qui ont
été apportés en cours de route, mais qui faisaient que
l'élève, en termes de montant d'argent, était prévu
pour l'école privée pendant que l'élève, pour le
reste de l'année, allait à l'école publique, qui n'avait
pas l'argent pour le faire. Ça occasionnait, au niveau de l'école
publique, des problèmes majeurs quant à l'engagement de
personnel, que ce soit pédagogique, comme enseignant,
péripédagogique, que ce soient des gens dans le secteur primaire
en particulier, qui étaient des orthopédagogues ou autres; ou
même, dans le secteur secondaire, des gens de niveau de l'enseignement
des spécialités. Alors, ce financement-là a
été corrigé pour éviter, justement, cette injustice
qui était occasionnée dans le secteur public. J'étais,
dans ce temps-là, à ce niveau-là et, après mon
élection, ça a continué, avec les difficultés que
ça comportait pour des transferts d'élèves du secteur
privé vers le secteur public en plein durant l'année scolaire, en
particulier en dépassant la date du 30 septembre.
Nous croyons donc qu'il y a encore des critères
d'admissibilité au secteur privé qui permettent de
sélectionner les élèves et qui sont, à mon avis,
nocifs pour l'ensemble de l'éducation. D'autant plus, - et là je
la rappelle souvent, cette chose-là - quand on est au niveau du secteur
de l'enseignement professionnel au secondaire, nommez-moi, à part les
écoles privées spécialisées dans le
secrétariat ou autres, la coiffure, des écoles privées
où il y a de l'enseignement professionnel par rapport au secteur public
qui a à la fois le secteur général et le secteur
professionnel. D'autant plus que ce n'est pas les mêmes normes au niveau
du nombre d'élèves par classe, et ça comporte, par le fait
même, des difficultés, au niveau du secteur de l'enseignement
public, différentes de celles de l'enseignement privé.
Alors, la présidente de la CEQ continuait en disant: «Dans
une société qui compte ses sous et n'arrive même pas
à venir en aide à ses enfants dont les besoins sont criants, cela
est carrément inacceptable.» À ce sujet, Mme Pagé
signale que dans certains milieux des projets visant à favoriser la
persévérance et la réussite scolaire ne peuvent être
réalisés faute de financement.
Je vais vous donner un exemple bien typique dans le secteur public, Mme
la Présidente. Et là je parle d'expérience puisque mon
fils va à cette école-là; il a huit ans. Le lait dans les
écoles. Imaginez-vous, Mme la Présidente, que dans l'école
où va mon fils il est considéré comme étant dans
une école... Parce que, là, on n'y va pas à l'ensemble de
toutes les écoles, on a sélectionné les écoles.
Ça, c'est d'expérience, Mme la Présidente. Mon fils qui,
le matin, boit son lait avant de partir, il en boit dans le courant de la
journée et il va dans une école qui est considérée
comme étant défavorisée. Et, en conséquence, il
reçoit son berlingot de lait tous les jours.
Vous allez me dire que, par ce moyen-là, on a valorisé des
écoles. Vous vous en souvenez, et je parle encore d'expérience,
Mme la Présidente, il y avait, au niveau secondaire, dans mon
comté, dans ma région, dans ma commission scolaire des
écoles qu'on appelait à l'époque des écoles de fou.
Ça n'avait pas de bon sens. On avait parqué les
élèves dans la même bâtisse, dans une bâtisse
qui est devenue aujourd'hui une usine, parce que c'était d'abord une
bâtisse prévue pour une usine qui avait été
transformée en école. Et vous allez voir, ça s'appelle
l'école du Rocher, à Grand-Mère. Imaginez-vous que cette
année, et en sélectionnant l'école, on considère
que cette école-là est défavorisée, donc tous les
enfants dans cette école-là sont défavorisés. Le
projet Lait-école n'avait pas ce but. Le projet avait pour but de
permettre à tous les enfants au Québec de boire du lait. Il
était fait en jonction avec la fédération des laits.
Aujourd'hui, par coupure budgétaire au niveau du ministère de
l'Agriculture, d'une part, et du ministère de l'Éducation,
d'autre part, voilà qu'on sélectionne des écoles sans
égard aux enfants qui s'y trouvent. Je trouve ça un peu
déplorable, Mme la Présidente.
Je n'ai pas fait le tour du Québec dans ce sens-là. Je
vous donne une expérience qu'il y a chez moi et qui, j'en suis
sûr, se répercute partout à travers le Québec. Et il
y a des écoles où il y a des enfants qui sont
défavorisés, mais parce que la majorité des enfants dedans
sont favorisés, semble-t-il, il n'y a pas de Lait-école. Donc,
qui voulait-on viser par le Lait-école? Tous les enfants du
Québec ou les défavorisés, les gens qui n'ont pas de lait
à la maison? Est-ce que, à ce moment-là, en faisant cette
ponction dans le projet Lait-école, on a rendu service à
l'école publique? Je vous dis, Mme la Présidente, non.
Donc, est-ce que le secteur privé est en difficulté, Mme
la Présidente? Je ne le pense pas. Son financement a progressé,
il progresse au même rythme que celui du secteur public. Quelle est la
différence, donc, de décision? C'est que le gouvernement a pris,
par l'intermédiaire du ministre qui a quitté, une position.
Main-
tenant, une fois qu'il a quitté, les gens qui le remplacent
doivent prendre la décision de continuer. Est-ce que la ministre
était d'accord avec cette position-là? Je n'ai pas assisté
à toutes les réunions pour dire si elle est d'accord ou pas, mais
j'ai cru comprendre que ça n'a pas l'air d'être d'accord dans tout
le Conseil des ministres, par exemple. Parce qu'il y a des décisions qui
ne sont pas encore prises et qui font en sorte que la ministre doit trouver les
fameux 25 000 000 $ qui lui ont été lancés sur la table
par le ministre en partant, un peu comme une pierre qu'on jette dans une mare
en disant, sans égard aux cerceaux que ça va faire, que ça
fera ce que ça fera. Et, dans ce contexte, Mme la Présidente, je
ne peux que faire en sorte de dire que je serai contre l'amendement tel que
proposé.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce que
l'amendement de l'article 70 est adopté?
M. Gendron: L'amendement du deuxième alinéa, oui,
Mme la Présidente, adopté sur division.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'amendement qui se
lit comme suit: 2° insérer, dans la sixième ligne du
deuxième alinéa et après le mot «allocation»,
les mots «d'une subvention pour les élèves inscrits
à temps partiel au collégial, au sens de ces règles,
et» est-il adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Hovington): On s'entend bien. 3°
supprimer, dans la deuxième ligne du troisième alinéa, les
mots «l'exploitant d'». M. le député d'Abitibi-Ouest.
(21 h 30)
M. Gendron: Oui, avant de parler sur l'amendement, sur le
troisième alinéa, je poserais ma question à la ministre:
Est-ce que la ministre est en mesure de nous dire, à ce moment-ci, s'il
est exact qu'elle aurait obtenu du Conseil du trésor l'approbation d'un
ajout de 25 000 000 $ au secteur privé? Oui ou non?
Mme Robillard: Mme la Présidente, nous sommes bien au
troisième alinéa?
M. Gendron: Oui, Mme la Présidente, d'après
moi.
Mme Robillard: Alors, au troisième alinéa, on
spécifie que dans les règles budgétaires on pourrait
prévoir, notamment, l'allocation de subventions à un
établissement qui offre des programmes spéciaux établis
par le ministre pour l'enseignement public et qui dispense des services
éducatifs autres que ceux visés au deuxième alinéa.
Alors, dans ce contexte-là, Mme la Présidente, il me semble que
l'article, au troisième alinéa, est très clair. Il s'agit
donc de budgets spéciaux qui pourraient être donnés dans
certains cas spéciaux tels que spécifiés au
troisième alinéa.
M. Gendron: J'ai compris ça mais, ma question, ce
n'était pas ça. Puisqu'on dit toujours «en outre, les
règles budgétaires», donc «en outre», je sais
ce que ça veut dire. Mais on commence la phrase en disant: «En
outre, les règles budgétaires peuvent prévoir»
quelque chose, autre chose. Mais, ma question est: Est-ce que la ministre est
en mesure de nous confirmer que les nouvelles règles budgétaires
qu'elle obtiendra après l'adoption de l'article 70 lui permettront
d'injecter une somme additionnelle, sur trois ans, de 25 000 000 $ pour le
secteur privé?
Mme Robillard: Mme la Présidente, on est rendu à
l'adoption de l'article 70 de la loi, et l'article 70 établit le
principe d'avoir des règles budgétaires soumises au Conseil du
trésor. Et je peux vous dire que ça reproduit presque totalement
les règles de la loi actuelle où, annuellement, on établit
un montant pour le réseau privé.
M. Gendron: En conséquence, et étant donné
que je ne peux pas avoir la réponse que je souhaiterais avoir pour faire
un travail sérieux, je vous avise que je vais utiliser mon droit de
parole de 20 minutes sur le troisième alinéa.
Mme Boucher Bacon: Mme la Présidente, est-ce que je
pourrais prendre la parole avant que le député d'Abitibi-Ouest ne
parle?
M. Gendron: Non, c'est moi qui ai la parole. Qu'elle s'enregistre
si elle veut prendre la parole, si elle veut avoir le droit de parole.
La Présidente (Mme Hovington): J'avais reconnu
déjà le député d'Abitibi-Ouest pour son temps
d'intervention.
Mme Boucher Bacon: C'était pour une question de
galée, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Une question de?
Mme Boucher Bacon: Pour les galées... M. Gendron:
Vous le demanderez après.
Mme Boucher Bacon: ...pour les gens qui sont ici
présents.
M. Gendron: Vous le demanderez après. Mme la
Présidente, c'est moi qui ai le droit de parole présentement.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, j'avais
déjà reconnu le député d'Abitibi-Ouest.
Mme Boucher Bacon: Je vous remercie beaucoup, Mme la
Présidente.
M. Gendron: Alors, j'exerce mon droit de parole sur le
troisième alinéa. Je disais tantôt que la
Fédération des commissions scolaires, parce que j'ai pris des
engagements-Question de règlement, Mme la Présidente. Je
n'accepterai pas qu'un membre de cette commission ait l'attitude que je vois de
la députée de Bourget. Je vous le dis. Si la
députée de Bourget n'est pas en mesure de s'acquitter de sa
responsabilité professionnelle, elle n'a qu'à prendre la
décision qui s'impose.
Mme Boucher Bacon: Mme la Présidente, question
personnelle. C'est simplement pour indiquer à la commission que le
député, M. Jolivet, qui a quitté, est venu faire son tour
de piste et...
M. Gendron: Ça n'a rien à voir. Question de
règlement, Mme la Présidente. Question de règlement.
Mme Boucher Bacon: ...un coup qu'il a fini ses 20 minutes, il est
reparti. Comme un bon toutou, on lui a demandé de faire ses 20 minutes
et il est reparti. C'est simplement ce que j'indiquais à mon
collègue.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Bourget, le député de Laviolette
était en droit de prendre ses 20 minutes de temps de parole parce qu'il
est membre de la commission de l'éducation.
Mme Boucher Bacon: II est entré et il est ressorti.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée, je ne vous ai pas reconnue pour l'instant. Pour
l'instant, je vous demanderais de respecter le temps de parole des
parlementaires, s'il vous plaît.
Alors, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, mais je vous avertis que des jugements
portés sur l'attitude des parlementaires... Si vous devez faire une
suspension pour l'informer des règlements que la députée
de Bourget ne semble pas connaître, je suis prêt à accorder
mon consentement pour une suspension et l'instruire des mystères de la
vie.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Si ce n'est pas ça, là, qu'elle prenne
sa place. Et ce n'est pas celle qu'elle a actuellement.
Alors, je poursuis, Mme la Présidente. Je disais que la
Fédération des commissions scolaires a indiqué qu'elle
trouvait inconvenant et elle souhaitait que l'ensemble des commissions
scolaires se mobilisent pour éviter, à ce moment-ci, pour des
raisons d'inopportunité, l'ajout d'une somme de 25 000 000 $. Et, comme
j'ai eu l'occasion de l'exposer tantôt, ce que je voudrais ajouter, c'est
ceci: les commissions scolaires du Québec ont demandé au
porte-parole de l'Opposition officielle en matière d'éducation de
faire valoir les représentations qu'elles m'ont fait tenir. Et j'ai bel
et bien l'intention de m'ac-quitter de l'engagement que j'ai pris envers elles.
Elles disaient ceci, entre autres: «Alors qu'on ne peut même pas
consentir un maigre 2 000 000 $ pour accroître la sécurité
dans le transport écolier, on disposerait allègrement de 25 000
000 $ pour le secteur privé. Or, comme par hasard - disait toujours la
présidente de la Fédération des commissions scolaires -
ces 25 000 000 $ que le gouvernement veut consentir aux écoles
privées représentent la compression budgétaire qu'il a
fait subir au secteur de l'éducation des adultes pour cette
année.»
Et, comme j'avais l'occasion de le dire dans une autre salle pendant
cinq semaines d'affilée: À peu près tous les intervenants
sont venus nous dire que le financement de l'éducation des adultes
était inapproprié, inopportun. Et ce n'est pas encore parce que
la ministre a essayé de faire - et là je vais peser mes mots -
quelques leçons à ceux qui ne penseraient pas comme elle en
disant qu'il était inexact que des adultes étaient en attente de
recevoir de la formation... Elle a été obligée de ravaler
et d'aller se rhabiller parce que c'était faux, erroné.
Une voix:...
M. Gendron: Oui. Non. Aller se rhabiller. C'est une expression
pour quelqu'un qui doit revoir les décisions qu'il a prises.
Alors que je citais un document du ministère, qui a fait une
enquête qui a prouvé noir sur blanc qu'il y avait au-delà
de 16 000 adultes...
Une voix:...
M. Gendron: Non, c'est parce que vous ne voulez pas la rendre
publique, votre enquête. Le ministère a fait une enquête et
l'association a copie de l'enquête que vous avez faite. Eux autres, ils
ont eu le courage de la rendre publique parce que c'est des informations de
nature publique et d'ordre public. Et on dit qu'il y a 16 000 adultes qui sont
en attente de formation.
Mais je reviens à ce que les commissions scolaires m'ont
demandé de faire valoir: «M. le premier ministre, la commission
scolaire de Sept-Iles a appris que votre gouvernement a l'inten-
tion d'accroître d'au moins 25 000 000 $ ses subventions aux
écoles privées. Cette augmentation de subventions aux
écoles privées représente plus de 300 $ par
élève comparativement aux 50 $ par élève qu'a
consacrés le gouvernement au plan d'action pour accroître la
réussite scolaire. Dans un contexte budgétaire difficile que
connaît le réseau public d'enseignement, il nous apparaît
tout à fait inacceptable de privilégier ainsi le réseau
privé au détriment d'une école publique ouverte à
tous. Il est clair que les 25 000 000 $ qui semblent disponibles pour
l'éducation doivent être d'abord consacrés prioritairement
au secteur public, qui en a grandement besoin. Est-il requis de vous rappeler,
Mme la ministre, que le secteur de l'éducation des adultes a
été amputé d'une somme identique de 25 000 000 $ pour
1992-1993? Encore une fois, nous vous demandons d'injecter cette somme d'argent
dans le secteur public d'enseignement.» C'était signé: M.
Gaétan Lavoie, président de la commission scolaire de
Sept-îles. Et, comme je l'ai mentionné tantôt, à
toutes les commissions scolaires qui m'ont fait valoir des
représentations, je leur ai indiqué que j'en ferais part lors de
l'étude article par article du projet de loi concernant l'enseignement
privé. Et c'est ce que je fais.
Est-ce qu'il y a d'autres commissions scolaires? Bien sûr, Mme la
Présidente de cette commission, il y a d'autres commissions scolaires
qui nous ont indiqué que, selon elles, c'était inopportun. La
commission scolaire Les Écores: «Dans le contexte
budgétaire difficile que connaît le réseau public
d'enseignement, le conseil des commissaires de la commission scolaire Les
Écores trouve inapproprié, inacceptable l'intention du
gouvernement d'augmenter le financement du secteur privé au
détriment du secteur public. Les commissions scolaires souscrivent
entièrement à la position de la Fédération des
commissions scolaires du Québec, considérant que ces 25 000 000 $
qui semblent disponibles pour l'éducation devraient être
consacrés prioritairement à l'école publique ouverte
à tous. Nous vous transmettons donc la résolution sur le sujet
mentionné.» (21 h 40)
Et, entre autres, parce qu'il y a des variations - c'est ce que j'aime -
chacune des commissions scolaires a mis l'accent sur certains points. Celle-ci
mettait l'accent en demandant au gouvernement de revoir ses priorités en
éducation en tenant compte des besoins du secteur public pour
améliorer le transport scolaire, disaient-ils, pour contrer le
décrochage scolaire et pour répondre à la demande dans le
secteur de l'éducation des adultes. Alors, encore, eux aussi
constataient ce qui est constaté à peu près par tous les
intervenants, que l'éducation des adultes ne dispose pas des sommes dont
elle devrait disposer. Et, dans un système public où on a un
gouvernement qui a l'outrecuidance ou le dis- cours de prétendre qu'il
met tout en oeuvre pour permettre aux adultes de parfaire leur formation, de
s'adapter à la réalité des besoins, leur discours,
à savoir la mondialisation, la nécessité de pouvoir
recycler la main-d'oeuvre par rapport à des créneaux de
développement et d'indiquer, entre autres que, dans certains secteurs de
l'éducation, il y a plusieurs emplois actuellement qui ne sont pas
pourvus parce que les jeunes ou les adultes qui veulent parfaire leur formation
n'ont pas les habiletés requises au niveau de la formation technique...
Alors, ça serait, d'après moi, logique. Je ne sais pas ce qui
manque au gouvernement pour se rendre compte que le moment est venu de
permettre une véritable accessibilité, de s'assurer que les
adultes du Québec aient une véritable accessibilité
à des cours de formation. Sûrement pas par une enveloppe
fermée! Ça ne prend pas un gros quotient pour convenir que, quand
tu as une enveloppe fermée, tu es obligé de budgétiser en
conséquence.
Et ce n'est sûrement pas avec des réponses aussi farfelues
que celle qu'on m'a donnée en Chambre en disant: M. Gendron, il n'y a
aucune commission scolaire qui n'a plus de budget. Bien sûr, les
commissions scolaires ont encore des budgets. Comme si j'étais venu au
monde hier! Je le sais qu'elles ont encore des budgets. Ce n'est pas ça
que j'ai dit. J'ai dit: Avec des enveloppes fermées, elles sont
obligées de budgétiser eu égard aux sommes qu'on leur
indique qu'elles recevront, et ça a comme conséquence de laisser
des adultes en liste d'attente. Ça a comme conséquence de laisser
des gens sur des listes d'attente, qui ne disposent pas du perfectionnement
qu'ils voudraient bien recevoir, comme l'évolution puis le recyclage
puis la société l'exigent.
Et leur résolution, parce que je suis toujours à la
commission scolaire Les Écores, était très explicite: que
le conseil des commissaires demande au gouvernement de ne pas accroître
les subventions au réseau des écoles privées et de verser
les dollars disponibles au réseau public d'enseignement; que copie de
cette résolution soit acheminée au ministre de
l'Éducation, à M. François Gendron, critique de
l'Opposition officielle en matière d'éducation, au
député de Laval - il doit sûrement y avoir eu une omission;
il doit y avoir eu un problème de transmission - ou à
l'Association des commissions scolaires de la région
Laval-Laurentides-Lanau-dière et à la Fédération
des commissions scolaires. Alors, j'ai les indications que la
Fédération a reçu... La Fédération a
donné suite et elle était heureuse, la Fédération
des commissions scolaires, de voir que ses partenaires membres avaient compris
le bien-fondé de tenter une dernière coalition pour faire
comprendre que nous n'en avons, d'aucune façon, au niveau du secteur
privé.
J'en profite, d'ailleurs, pour revenir avec
une mention de Mme Drouin. Voici ce que je voulais indiquer, Mme la
Présidente. Mme Drouin disait très, très clairement:
«C'est uniquement parce que les ressources sont limitées que la
priorité doit être mise sur le système public
d'éducation.» Mais elle poursuivait sa phrase. D'aucune
façon Mme Drouin ne niait la légitimité du secteur
privé et le fait que ce réseau-là ait offert des services
adéquats. Et elle disait: «La Fédération ne s'oppose
pas, par ailleurs, d'aucune façon, à l'existence d'un
réseau scolaire privé.» Et ça signifie qu'elle avait
un peu plus d'ouverture que la ministre, parce que toutes celles et ceux, comme
groupe, qui ont réclamé que le premier ministre se resaisisse,
qu'il ait un sursaut de réalisme, comme il le disait avant le
référendum, pensant que les Québécois auraient son
sursaut de réalisme... Ils en ont eu un, puis ils ont dit: Non, on ne
marche pas dans des combines. Ils ont dit non à Charlottetown, on ne
marche pas dans des combines. Alors, ils ont eu un sursaut de réalisme,
en effet, mais pas celui que souhaitait le premier ministre, y compris les Jean
Allaire, les Dumont et une série de valeureux libéraux qui ont
compris qu'ils s'étaient fait flouer.
Une autre commission scolaire, la commission scolaire Western
Québec. Je n'ai rien contre la commission scolaire Western
Québec; des alliés naturels, presque éternels de ce
gouvernement-là, «coast to coast», peu importent les
raisons, les motifs. Puis, là, ils ont dit: C'est assez. Ça va
faire. La commission scolaire Western Québec dit: Écoutez, les
commissaires de la commission scolaire Western Québec
s'inquiètent de l'intention. Le Québec accuse le plus haut taux
de décrocheurs au Canada. Et pourtant, les contribuables paient
déjà 54 % des frais de fonctionnement des écoles
privées. Dans d'autres régions du Canada, cinq provinces
n'accordent aucun financement aux écoles privées, alors que, dans
les quatre autres provinces, le financement maximal est de 30 %. Le
réseau des écoles privées du Québec, qui est un
réseau optionnel, les commissaires s'inquiètent du
ministère de l'Éducation qui place le réseau des
écoles publiques loin dans sa liste des priorités en n'attribuant
même pas les sommes requises à la sécurité du
transport scolaire alors que, là, il s'agit de la vie et de la
sécurité de certains jeunes, en ne finançant que
partiellement des programmes préventifs limités, à court
terme, à courte vue. Selon nous, conclut M. Barber, le choix de
fréquenter une école privée découle d'une
décision personnelle qui laisse supposer que l'usager accepte de payer.
Les fonds publics ne suffisant pas à l'éducation publique, ils
devraient être en priorité dirigés à l'ensemble de
la collectivité. Les personnes intéressées à
exprimer leur opinion au gouvernement peuvent communiquer avec les membres de
l'Assemblée nationale ou peuvent écrire une lettre de
protestation au premier ministre du Québec. Et il donnait gentiment les
adresses de Mme Robillard, de M. le premier ministre. La source: M. David
Conroy, directeur des ressources éducatives, commission scolaire Western
Québec.
Ah! j'avais également, et je ne l'ai pas demandé... Je
n'ai pas demandé ça, mais j'avais l'opportunité d'avoir
une lettre de l'Association des commissions scolaires de
l'Abitibi-Témis-camingue - que je connais bien - et du Nord-Ouest
québécois, lettre adressée au premier ministre...
Une voix:...
M. Gendron: Non, c'est la Fédération des
commissions scolaires qui l'a demandé. Non. C'est la
Fédération des commissions scolaires qui l'a demandé, Mme
Diane Drouin. Vous autres, vous ne connaissez pas ça, mais Mme Diane
Drouin, c'est la présidente de la Fédération des
commissions scolaires. Alors, Mme Drouin, elle a demandé aux commissions
scolaires de faire coalition, front commun pour essayer de faire entendre
raison à ce gouvernement-là. Alors, là, je vous cite des
particularités, parce qu'il y a des particularités de certaines
commissions scolaires.
L'Association des commissions scolaires de
l'Abitibi-Témiscamingue disait ceci: «On croyait que la
problématique du décrochage scolaire semblait être le
dossier prioritaire du ministère de l'Éducation. Les nombreuses
écoles de notre région ont mis de l'avant différents
projets pour contrer ce phénomène, et malgré qu'on nous
accorde des ressources limitées. Elles ont dû, en
conséquence, faire preuve d'imagination - et je suis d'accord avec
elles, elles ont fait preuve énormément d'imagination - ont
dû également déployer beaucoup d'énergie à
sensibiliser la population à cette problématique.» Ce qui a
été le cas; il y a beaucoup de commissions scolaires, en
Abitibi-Témiscamingue, qui ont organisé des colloques sur le
phénomène du décrochage scolaire, et les parents ont
été généreux pour y mettre du temps, des efforts
parce qu'ils croyaient qu'on avait affaire à un gouvernement
responsable. Et ils se sont rendu compte que ce n'était pas une
priorité tant que ça. Ça a pris un an et demi avant que
ça accouche. Le ministre a eu toutes les misères du monde
à avoir la bénédiction de son Conseil des ministres, la
confirmation de sa part. Après moult tergiversations, moult
mémoires au Conseil des ministres, explications à ne plus finir,
presque un an plus tard, on a accouché d'un programme pour contrer le
phénomène du décrochage scolaire.
C'est à la lumière de ces constats - les constats
étant les difficultés qu'ils ont eues, la participation des
parents à élaborer des projets - que l'Association des
commissions scolaires de l'Abitibi-Témiscamingue et du Nord-Ouest
québécois vous demande, Mme la ministre, vous demande, M. le
premier ministre, de reconnaître
les efforts soutenus des écoles et des commissions scolaires dans
l'atteinte des objectifs du ministère de l'Éducation, soit de
hausser de 3 % par année le taux de diplomation pour le porter à
80 % d'ici cinq ans, mais de nous donner les moyens et les ressources requises
pour pouvoir le faire. De plus, en considérant les orientations prises
par votre ministère, l'Association vous demande de revoir votre
intention de verser 25 000 000 $ aux écoles privées. (21 h
50)
L'Association des commissions scolaires de
l'Abitibi-Témiscamingue, comme d'autres, ne nous dit pas de revoir ce
qu'elle appellerait son intérêt au secteur privé. Elle n'a
pas dit ça. Elle n'a pas dit: On veut que vous éliminiez les
subventions au secteur privé. Elle n'a jamais dit ça. Elle a dit:
Présentement, il n'est pas opportun et approprié... Quand vous
faites accroire partout que vous ne disposez pas de ressources pour le
réseau public et surtout pour donner suite à ce qui semblait -
comme elle l'a dit - votre priorité, le décrochage scolaire,
comment faites-vous pour trouver 25 000 000 $ pour les écoles
privées? Comme je l'ai mentionné, on vous demande de revoir votre
décision. On vous demande de revoir votre intention de verser.
Là, la ministre, aujourd'hui, pour des raisons que j'ignore, ne
veut pas me dire si effectivement elle a obtenu du Conseil du trésor
cette somme. Ça serait très simple si elle me disait qu'elle a
obtenu cette somme. Moi, je dirais que vous êtes en train, sans prendre
la parole... Parce que ce serait probablement difficile de dire des choses
pendant 20 minutes; on ne serait pas habitués à ça, de ce
côté-ci. On n'a pas entendu ça. Vous n'avez pas de texte
préparé; personne ne vous a préparé un texte. Mais,
au lieu d'opiner de la tête, au lieu d'opiner du bonnet et au lieu de
fatiguer tout le monde, comme membre de cette commission, ça serait pas
mal plus simple de dire effectivement... C'est un choix que vous avez le droit
de faire, et vous félicitez la ministre qui l'a obtenu, puis vous
êtes bien contente pour les gens du secteur privé. Et on passerait
aux articles suivants. Ce n'est pas compliqué. Vous auriez une occasion
en or de vous montrer responsables, y compris les répondeurs
automatiques de l'autre côté, parce que vous le savez si elle l'a.
Alors, pourquoi ne le dites-vous pas? Moi, je vais dire que c'est un choix de
gouvernement. Je suis capable de respecter ça. Je sais ce que c'est, des
fois, le gouvernement. J'y ai été pendant huit ans, au
gouvernement. On a assumé nos responsabilités et on a payé
pour parce que, effectivement, être au gouvernement, ça veut dire
prendre des décisions...
M. Gobé:...
M. Gendron: Puis, à un moment donné... Ah!
Le déficit, on pourra en reparler. Je vous dis que vous
êtes forts en chiffres. Vous avez déplacé les colonnes,
vous avez essayé de balancer ça à votre goût, et on
est encore pris avec plus de 4 000 000 000 $. Vous avez vécu six ans de
prospérité. Encore là, si vous voulez prendre 20 minutes,
pas de problème, on va en parler, M. le député de
LaFontaine. C'est facile, sept ans après, neuf ans après, de
dire: Écoutez, il y a eu du monde avant nous autres. J'espère
qu'il y a eu du monde avant vous autres, parce qu'on serait encore à des
taux de chômage de 20 %. Il y avait du monde qui faisait quelque chose.
Moi, en Abitibi-Témiscamingue, j'ai vécu pendant 5 ans à 6
% de chômage. Je n'ai jamais vécu ça depuis 48 ans. J'ai 48
ans et je n'ai jamais vu ça. On faisait quelque chose. Il y avait de
l'activité économique.
Mais, là, ce n'est pas le propos. Le propos, c'est que,
là, vous voulez faire le choix de verser 25 000 000 $, et c'est votre
droit. Je n'ai pas de trouble avec ça. C'est votre droit le plus strict.
Tout ce que j'indique...
Une voix:...
M. Gendron: Bien, faites-le! Essayez-vous! J'ai hâte
d'entendre ça. Je te dis que ça va être beau!
Mme Boucher Bacon: Aussi beau que vous. De toute
beauté!
La Présidente (Mme Hovington): Alors, votre temps
serait...
M. Gendron: Faites-le, essayez-le.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, votre temps serait
écoulé. Il reste...
M. Gendron: Je conclus, Mme la Présidente, sur le
troisième alinéa, parce que c'est là qu'on est. Je vous
indique que j'ai plusieurs commissions scolaires qui m'ont demandé de
faire valoir que, selon elles, ça ne devrait pas être une
priorité à ce moment-ci, parce qu'il y a d'autres choix
éducatifs à caractère plus large et plus publics qui
auraient dû être faits. Et c'était notre
responsabilité de le faire valoir et nous allons continuer de le faire,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Bourget.
Mme Boucher Bacon: Est-ce que je peux avoir le droit de
parole?
La Présidente (Mme Hovington): Oui, en respectant
l'alternance, c'est à votre tour.
Mme Boucher Bacon: Merci. Mme la Présidente, si je prends
le temps de cette commission,
ce n'est pas pour faire les 20 minutes que vous
prétendez que je ne suis pas capable de faire.
M. Gendron:...
Mme Boucher Bacon: Non, non, je...
La Présidente (Mme Hovington): Veuillez respecter le temps
de parole de la députée de Bourget, s'il vous plaît.
M. Gendron: Elle m'a interpellé à peu près
25 fois. Je te dis que... Ça va faire.
M. Gobé: Est-ce que le député
d'Abitibi-Ouest peut respecter le droit de parole de la députée
de Bourget?
La Présidente (Mme Hovington): La même chose pour
vous, M. le député de LaFontaine.
M. Gendron: Je vais le faire. Je vous promets que je vais le
faire.
La Présidente (Mme Hovington): On vous écoute, Mme
la députée de Bourget.
M. Gobé: Merci, M. le député.
Mme Boucher Bacon: J'ai eu à subir les paroles de M. le
député d'Abitibi-Ouest. Simplement que, depuis le début de
la loi 141, tout ce qu'on a entendu, au moins depuis deux jours, quand on l'a
fait, c'est Mme Drouin, les autres écoles, les autres
fédérations, et tout ça. Mais ce qu'il oublie de dire,
c'est comme dans le cas du camionnage: lorsqu'ils sont venus occuper la colline
parlementaire, c'était le député de Lévis qui tes
avait invités. C'est comme les lettres qu'il nous lit, c'est sûr
que c'est honorable et noble, mais ce qu'il oublie de dire, c'est que c'est lui
qui les a incitées à les faire, ces lettres-là.
M. Gendron: Question de règlement, Mme la
Présidente. Question de règlement.
La Présidente (Mme Hovington): Question de
règlement?
M. Gendron: Oui. Si la député de Bourget veut dire
des choses, je vais l'entendre religieusement, mais je n'accepterai pas qu'elle
dise des faussetés. Je corrige deux faussetés: elle vient
d'affirmer que j'ai sollicité auprès des commissions scolaires
ces lettres. C'est faux. C'est inexact. C'est La Présidente de la
Fédération des commissions scolaires. Elle l'a dit publiquement.
C'est dans son communiqué. Elle demandait à toutes les
commissions scolaires du Québec de lui faire parvenir... Deuxième
fausseté - je sais bien qu'elle a bien de la difficulté à
suivre - je n'ai pas parlé de Mme Drouin, pas une seconde avant
ce soir, sur le financement. On a fait 69 articles
correctement, convenablement - puis j'ai des gens qui peuvent en
témoigner - ce que j'aurais souhaité continuer à faire,
mais on nous place dans un contexte pour ne pas le faire. Voilà pour
rétablir les faits. Et toutes les faussetés, je vais les
reprendre.
Mme Boucher Bacon: C'est sûr, Mme la Présidente,
qu'il ne dira pas ouvertement: Oui, j'ai incité Mme Drouin à
m'écrire.
M. Gendron: En tout cas, elle m'a écrit.
Mme Boucher Bacon: C'est sûr qu'on ne verra pas, Mme la
Présidente, à un moment donné, tous ces gens-là qui
ont écrit ou les lettres qu'il a lues. Parce qu'il fait 20 minutes en
lisant des lettres, aussi.
Alors, Mme la Présidente, moi, ça ne
m'impressionne pas, ce que l'Opposition peut dire aujourd'hui. Tout ce qu'ils
veulent faire, c'est un «filibuster». C'est facile de faire
ça pour avoir des indications ou avoir des informations de la part du
gouvernement. Je pense que la ministre a répondu à l'article, et
vous vous êtes entêté à faire vos 20 minutes. Vous
avez même sifflé un autre député qui était
sur la commission, ici, pour le... Tout à l'heure, avant que Mme Caron
parle, vous avez été chercher le député, M.
Jolivet, pour finalement lui demander de faire ses 20 minutes. Il est venu les
faire comme un bon toutou qui est venu faire son tour de piste. Il est
retourné. Et puis, si on continue à faire le
«filibuster», vous allez le rappeler pour faire ses 20 minutes.
Alors, vous trouvez ça du travail sérieux, vous? Moi, je ne crois
pas. Je ne crois pas que ça va faire avancer tes choses. Vous pouvez
continuer à faire ce jeu-là, mais l'avenir nous dira si vous avez
eu raison ou pas.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, je
reconnaîtrai maintenant Mme la députée de Terrebonne.
Mme Caron: Oui, Mme la Présidente. Avant d'utiliser mon
temps de parole, j'aimerais peut-être poser une question à la
ministre. Pour être à même de mieux apprécier la
portée de l'article 70 et des suivants, est-ce que la ministre serait
prête, oui ou non, à nous dire si elle doit déposer un
amendement, au projet de loi 141, à l'article 147 ou à d'autres
articles?
Mme Robillard: Mme la Présidente, nous sommes rendus
à l'article 70, et je n'avais auoun amendement supplémentaire
à déposer à l'article 70.
Mme Caron: Donc, Mme la Présidente, puisqu'on n'a pas
d'élément nouveau pour mieux apprécier la portée de
l'article 70, je vais donc utiliser mon temps de parole.
Mme la Présidente, dans un premier temps, je tiens à
apporter certaines précisions. La députée de Bourget nous
a dit que, depuis hier, nous citions Mme Drouin. Il faudrait peut-être
apporter une certaine correction puisque, hier, la commission de
l'éducation n'a pas siégé.
Mme Boucher Bacon: Je m'excuse, Mme la Présidente, est-ce
que je peux rétorquer à ça?
La Présidente (Mme Hovington): Une question de
règlement?
Mme Boucher Bacon: C'est avec M. Gendron que j'ai eu la
conversation où on a parlé de Mme Drouin. Mais lui-même
citait, ici, en commission, qu'il y avait eu des gens qui lui avaient
écrit ou qu'il y avait eu des lettres d'écrites. Alors, je tiens
à rectifier. Si on veut rectifier les mensonges, ça doit
être des deux côtés, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Merci, Mme la
députée de Bourget.
Mme Caron: Mme la Présidente, je rappelle que nous n'avons
pas siégé...
Mme Boucher Bacon: On va le faire.
Mme Caron: ...en commission hier. Nous n'avons pas
siégé en commission parlementaire. Donc, hier, nous n'avons
effectivement pas pu citer des lettres ni lire des communiqués, nous
n'avons pas siégé. Et j'avoue, Mme la Présidente, que je
trouve ça extrêmement déplorable qu'on entende des
expressions comme «siffler un député» et puis qu'on
nous dise qu'un «filibuster», c'est pour obtenir de
l'information... Je vous avoue, Mme la Présidente, que je trouve...
Mme Boucher Bacon: Mme la Présidente, quand le
député d'Abitibi-Ouest nous traite de cassettes, ça,
ça doit passer!
M. Gendron: Ça n'a rien à voir avec la question.
Question de règlement, Mme la Présidente.
Mme Boucher Bacon: Mais quand eux... Moi, je ne peux pas.
La Présidente (Mme Hovington): Question de
règlement, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Vous le savez bien, le droit de parole est
actuellement à la députée de Terrebonne. Elle fait des
mises au point sur les propos que j'ai tenus. Si elle avait voulu faire des
mises au point sur les propos que j'ai tenus, elle devait le faire, et vous le
savez bien, après que mes propos eurent été
prononcés. Ça fait deux minutes que c'est la
députée de Terrebonne qui a la parole et, en conséquence,
elle ne peut pas soulever une question de règlement pour reprendre des
propos que j'ai tenus dans mon droit de parole de 20 minutes. Vous le savez, et
je vous demande d'appliquer le règlement. Elle a une chose à
faire: se taire, comme on est habitué de la voir. C'est la seule chose
qu'elle peut faire. Tu prendras tes 20 minutes.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Terrebonne. (22 heures)
Mme Caron: Merci, Mme la Présidente. Vous savez, Mme la
Présidente, le rôle des parlementaires, c'est évidemment
d'exprimer leurs opinions, mais c'est d'abord et avant tout d'exprimer
l'opinion de la population qu'ils représentent ou d'exprimer l'opinion
de groupes ou d'organismes qui ont pris la peine d'écrire ou
d'émettre des communiqués. Moi, je veux bien qu'on accuse
l'Opposition d'avoir demandé à des gens d'écrire des
lettres, mais ce qu'on a cité, Mme la Présidente, ce n'est pas
des lettres, dans le cas de Mme Drouin; c'est un communiqué qui est
passé dans les journaux. Alors, ce n'est pas une sollicitation de
lettres, là, qui a été faite par l'Opposition.
Nous avons parlé beaucoup des commissions scolaires. Je me
permettrai donc, Mme la Présidente, d'apporter la voix, maintenant, de
travailleurs et de travailleuses, donc, la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Québec. Cette fédération
aussi s'est opposée à la hausse des subventions aux écoles
privées. Donc, le 19 novembre, le président, M. Femand Daoust,
exprimait, non dans une lettre, mais bien dans un communiqué - donc, il
le faisait publiquement, Mme la Présidente - et nous disait: Joignant sa
voix à celle de divers organismes du milieu scolaire, la
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec
demande au gouvernement du Québec de ne pas augmenter de 25 000 000 $,
comme il projetait de le faire prochainement, le montant des subventions
annuelles aux écoles privées. M. Daoust nous disait: C'est
inacceptable, c'est incompréhensible, on n'a pas assez de ressources
pour le secteur public de l'enseignement, et là on s'apprête
à en donner encore plus au secteur privé. Si on continue dans
cette veine-là, l'école publique va devenir l'école des
pauvres, a déclaré le président de la FTQ, Femand Daoust.
C'est une question de justice sociale. Le gouvernement doit renoncer à
ce projet.
Là-dessus, Mme la Présidente, j'aimerais faire quelques
commentaires concernant cette question de justice sociale. Pourquoi y a-t-il un
écart important, au niveau du financement dans les écoles, et
pourquoi doit-on le maintenir? Vous savez, Mme la Présidente, que
lorsque vous décidez d'inscrire votre enfant dans une école
privée il y a, évidemment, une question d'argent que vous avez
à prendre. Mais il y a
aussi des règlements spéciaux et, même si vous avez
des moyens financiers pour inscrire votre enfant à l'école
privée, il y a des examens... Parce que vous savez, dans ma
région, Mme la Présidente, il y a des écoles
privées et d'excellentes écoles privées, mais il y a des
tests à passer.
Les jeunes qui ont des résultats et des résultats
très au-dessus de la moyenne se voient souvent refuser l'accès
aux écoles privées, refuser, évidemment, parce qu'il y a
un nombre de places qui est limité, mais refuser aussi parce que les
critères d'exigence définis par cette école privée
sont souvent beaucoup plus élevés que la moyenne, ce qui me fait
dire que, au niveau de l'école publique, puisqu'on n'a pas ces
critères-là de sélection, puisqu'on doit accepter tous les
étudiants, quel que soit le résultat scolaire, c'est
évident que l'école publique se retrouve avec des besoins
financiers beaucoup plus grands, parce que, lorsqu'on ne fait pas de
sélection, ça veut dire qu'on a des jeunes qui ont des
résultats excellents, qu'on a des jeunes qui ont des résultats
moyens, mais qu'on a aussi tous les jeunes qui suivent très
difficilement leurs études, des jeunes qui ont besoin de support
pédagogique, des jeunes qui ont besoin de retrouver, dans
l'école, des conseillers pédagogiques, des
orthopédagogues, des psychologues, et ça, ça coûte
cher, Mme la Présidente.
Au niveau d'une école privée, on a besoin beaucoup moins
de mesures d'encadrement, parce qu'il y a déjà une
première sélection qui se fait, et, dans l'école publique,
on doit accepter tous les cas et même au niveau des problèmes de
comportement, parce que c'est souvent ça, aussi, que l'école
publique a à vivre. Dans une école privée, lorsqu'un
étudiant ne se conforme pas aux règles établies dans
l'école privée - et c'est bien que l'école privée
mette ces règles-là précises, parce que c'est
effectivement pour ça, souvent, que les parents vont choisir
l'école privée, parce qu'ils veulent que l'enfant se retrouve
dans une école où les règles vont être plus
serrées, où les règles de... les critères vont
être beaucoup plus sélectifs. Donc, c'est évident que,
lorsqu'il y a des problèmes de comportement, automatiquement, ces
jeunes-là sont retournés dans le réseau public, et
là c'est l'école publique qui les reçoit et qui, elle,
doit assumer ces nouveaux problèmes, parce que des jeunes qui ont des
problèmes de comportement...
Moi aussi, j'ai été enseignante, Mme la Présidente,
pendant neuf ans, et ça pose de sérieux problèmes.
Lorsque, dans votre groupe, dans votre classe, vous vous retrouvez avec
plusieurs jeunes qui ont des problèmes de comportement, c'est
évident que ça vient augmenter, au niveau d'une école et
très sérieusement, les besoins financiers. Lorsqu'on parie d'un
problème de justice sociale, c'est à ça qu'on fait
référence aussi, Mme la Présidente, cette
nécessité de l'État de donner des services
éducatifs à tous les jeunes, quels que soient leurs moyens
financiers, quel que soit leur talent et quels que soient leurs
problèmes de comportement, et ça, c'est à ça que
l'école publique se doit de répondre.
Je pense que c'était important qu'on le dise dans ce
débat-là parce que, trop souvent, on n'en fait pas mention,
absolument pas. Lorsque ces jeunes qui, pour une raison ou pour une autre, sont
retirés de l'école privée, eh bien, c'est l'école
publique qui, elle, ne peut pas refuser de les accepter, même en cours
d'année, doit les accepter et doit offrir les services éducatifs,
même sans moyens financiers additionnels.
Alors, je continue au niveau de la FTQ, Mme la Présidente. La FTQ
rappelle au gouvernement que c'est à même les impôts de tout
le monde qu'on finance l'éducation. Or, la majorité des
contribuables sont des travailleurs et des travailleuses qui n'ont pas vraiment
les moyens d'envoyer leurs enfants à l'école privée.
Pourquoi les travailleurs et les travailleuses devraient-ils subventionner un
service qui leur est difficilement accessible, demande M. Daoust? Comme ce sont
les plus nantis qui, pour une très grande majorité, envolent
leurs enfants à l'école privée, il n'y a pas de raison qui
justifie qu'on la subventionne à ce point. Et, là, il faut
préciser. On ne dit pas qu'il ne faut pas subventionner du tout. On dit
qu'on ne doit pas subventionner un montant aussi élevé. Alors, on
ne dit pas qu'il est question de couper au niveau des subventions; on dit de
maintenir le statu quo. De tous les gouvernements au Canada, c'est celui du
Québec qui subventionne le plus fortement l'enseignement privé.
Même une province riche comme l'Ontario ne se permet pas un luxe
pareil.
Mme la Présidente, il y a eu, évidemment, les travailleurs
et travailleuses, mais nous avons eu aussi des recommandations et des demandes.
La Fédération des comités de parents s'est
prononcée et, elle aussi, a dénoncé l'augmentation de 25
000 000 $, et je ne vais citer que le paragraphe qui apporte un
élément différent de M. Daoust: «L'adoption de cette
mesure par le gouvernement ne ferait qu'alourdir la problématique
déjà existante du sous-financement des commissions
scolaires...
M. Gendron: Tu es menteuse, tu es menteuse, puis tu dors debout.
J'ai cité...
Mme Caron: ...qui doivent faire face à de nombreux
problèmes...»
La Présidente (Mme Hovington): S'il vous plaît, vous
devriez respecter le temps de votre collègue, au moins le temps.
M. Gendron: Oui, oui, je comprends.
Mme Caron: Je reprends, Mme la Présidente.
«L'adoption de cette mesure par le gouvernement ne ferait
qu'alourdir la problématique déjà existante du
sous-financement des commissions scolaires qui doivent faire face à de
nombreux problèmes, et qui se voient confier des mandats de plus en plus
exigeants.» Quand on parle des mandats de plus en plus exigeants, Mme la
Présidente, c'est qu'on a demandé... Mme la Présidente, je
m'excuse, mais j'avoue, là, que je suis dérangée dans mon
champ visuel, parce qu'on se parle, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): Bien, là, je ne
peux... Un instant, là. Ha, ha, ha!
Mme Boucher Bacon: Bien, là, là.. Là,
là... Ha, ha, ha! Elle a un gros problème. Il y a un mur dans son
champ visuel. Ha, ha, ha!
Mme Caron: ...et je vous explique, Mme la Présidente, je
vous explique-La Présidente (Mme Hovington): Là, j'admets
mon impuissance pour votre champ visuel.
Mme Caron: Je vous explique, Mme la Présidente, je vous
explique. C'est que, pendant que je parle, Mme la Présidente, devant
moi, la collègue de Bourget parle en même temps et essaie
d'exprimer son point de vue à mon collègue, en même temps
que je parle. Donc, je vous avoue que c'est un peu dérangeant.
La Présidente (Mme Hovington): Non, ça, je
conçois que vous puissiez être dérangée en entendant
des paroles ou des parlementaires qui...
Mme Caron: C'est que, lorsque je parle...
La Présidente (Mme Hovington): ...qui parient un peu plus
fort que vous...
Mme Caron: ...je regarde les parents. Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): Mais, de là, je ne
peux pas faire disparaître les députés de votre champ
visuel, quand même.
Mme Caron: Non, Mme la Présidente, je m'excuse, mais vous
n'avez vraiment pas saisi. Lorsque je parle et que je regarde les
parlementaires, la députée de Bourget, je la vois qui parle en
même temps, directement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, je demanderais
encore une fois aux parlementaires de respecter le temps de parole de chacun,
de chaque collègue. Nous vous écoutons. (22 h 10)
Mme Caron: Merci, Mme la Présidente. Mme la
Présidente, on parle des nombreux problèmes et des nouveaux
mandats qui sont confiés aux commissions scolaires. On en a entendu
parler lors des audiences au niveau du réseau collégial, lorsque
les enseignants et les enseignantes nous ont fait part des problèmes
qu'ils vivaient dans les écoles et, particulièrement, lorsqu'on a
eu des colloques partout à la grandeur du Québec pour exprimer
les problèmes au niveau du décrochage. Tout le monde est venu
dire que, finalement, dans les mandats de plus en plus exigeants qu'on avait,
c'était que les enseignants et les enseignantes devaient pallier au
manque de spécialistes. C'est que le fait qu'il y ait des
problèmes de plus en plus grands au niveau de la société,
c'est-à-dire qu'il y a de plus en plus d'enfants qui ont des
problèmes au niveau de leur famille, automatiquement, ces
problèmes se répercutent à l'école. Et, là,
on parle de deux sortes de problèmes. Au niveau des familles
monoparentales, vous savez que ça amène des problèmes au
niveau des enfants, et ces enfants se retrouvent avec des besoins au niveau,
souvent, des psychologues. Problèmes au niveau des apprentissages, qui
se traduisent par des besoins avec des orthopédagogues, des
problèmes aussi du côté de certains autres
spécialistes.
Il y a aussi l'autre élément que nous n'avions pas
autrefois. Lorsqu'on parle d'un mandat de plus en plus exigeant, c'est le
nouveau mandat que nos écoles doivent vivre, c'est-à-dire la
lutte à la pauvreté. Pourquoi on se retrouve, au Québec,
avec cette nouvelle lutte à la pauvreté? Parce qu'au niveau du
gouvernement, de plus en plus, on a négligé et, de plus en plus,
on a décidé de taxer. Les citoyens étant surtaxés,
il y a moins d'argent. Quand on dit qu'on se retrouve dans des écoles
où des jeunes, particulièrement dans la région de
Montréal - il y a tellement de bénéficiaires au niveau de
l'aide sociale à Montréal... On se retrouve avec des enfants qui
- ils l'ont tous dit - la dernière semaine du mois, sont incapables de
passer des examens parce qu'ils ont des problèmes au niveau alimentaire.
On ne peut pas demander à un enfant d'apprendre, d'étudier quand
il a l'estomac vide. C'est impossible. Et ça, l'école
privée ne le vit pas.
L'école privée ne se retrouve pas avec des enfants qui
n'ont pas mangé, avec des enfants qui se retrouvent incapables
d'apprendre parce qu'ils n'ont pas mangé. Ça, ce n'est pas une
réalité qu'on a. Quand l'école publique se retrouve avec
des jeunes, de plus en plus, qui vivent ce problème-là, bien,
elle doit pallier. Qu'est-ce qu'elle doit faire, l'école publique,
à ce moment-là? Le gouvernement lui-même a
décidé de mettre un programme de petits déjeuners. Quand
l'école publique est obligée d'utiliser du temps pour offrir des
services de cette nature, ce qui n'est absolument pas, mais absolument pas son
rôle, mais qu'elle ne peut pas faire autrement, si on ne répond
pas à ce besoin primaire, ce besoin premier, l'enseignement, c'est
impossible de le faire.
Ceux qui n'ont pas été dans l'enseignement peuvent
peut-être penser que c'est possible, mais j'avoue que c'est tout à
fait impossible, pour l'avoir vécu durant plusieurs années. Donc,
c'est ça, les nouveaux mandats de plus en plus...
La Présidente (Mme Hovington): II vous reste 30
secondes.
Mme Caron:... exigeants de l'école publique, Mme la
Présidente. C'est que l'école se doit de pallier et de
répondre à tous les problèmes socio-économiques de
la société, et ça, ce n'est pas nécessairement ce
que l'école privée, elle, a à faire. C'est pourquoi on a
besoin d'argent beaucoup plus au niveau des écoles publiques. Au niveau
du décrochage scolaire, tout ce qu'on nous a consenti, c'est 42 000 000
$, alors que là on propose 25 000 000 $ au niveau de l'école
privée, qui n'a pas à répondre à ces mandats
exigeants. Je vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Laviolette.
M. Joiivet: Merci, Mme la Présidente. Est-ce que... En
commençant, parce que... Je m'excuse de devoir avoir un rôle de
leader adjoint pour remplacer mon collègue qui est pris en commission ou
en Chambre, parce qu'on a d'autres discussions, d'être obligé de
revenir, de redescendre et de remonter, étant donné le nombre de
députés de l'Opposition par rapport aux commissions
parlementaires qui fonctionnent et à la Chambre qui fonctionne. Il y a
des responsabilités, des fois, qu'on se partage.
J'aimerais savoir... Je ne sais pas si la question a été
posée comme telle. Il me semble que la ministre pourrait peut-être
m'indiquer à moi, pour me permettre de mieux apprécier la
portée de l'article 70 et les suivants, si elle peut nous indiquer,
à ce moment-ci, quelles sont les façons, dans d'autres
amendements possibles à d'autres articles de la loi, que s'il y a,
à ce moment-ci, des précisions qu'elle pourrait m'apporter
sur le financement des écoles privées. Est-ce que la ministre
pourrait m'indiquer s'il y a des amendements qu'elle a l'intention d'apporter
à d'autres articles du projet de loi, pour combler mon désir?
La Présidente (Mme Hovington): Avant de reconnaître
Mme la ministre, c'est que je voudrais dire à une personne qui est dans
la salle que vous n'avez pas le droit de photographier, de vous servir de votre
appareil photographique.
M. Gobé: Quel article, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Hovington): On ne vous brisera pas
votre film, votre pellicule pour ce soir. On va vous la laisser. Mme la
ministre.
Mme Robillard: Mme la Présidente, malheureusement, le
député de Laviolette, à cause de ses nombreuses
occupations, n'a pas été ici. J'ai déjà
répondu à cette question, mais ça me fait plaisir de la
répéter. Il n'y a aucun amendement supplémentaire qui est
déposé à l'article 70 du projet de loi autre que ceux que
nous sommes en train d'étudier.
M. Jolivet: Alors, aucun autre article du projet de loi. Si je
comprends bien, là, la ministre me dit qu'elle n'a pas d'amendement
à venir dans d'autres articles qui touchent à l'ensemble du
financement. On ne peut pas me dire...
Mme Robillard: Mme la Présidente, je pense que le
député de Laviolette ne m'a pas bien saisie. J'ai dit que je
n'avais aucun autre amendement supplémentaire à l'article 70, et
nous sommes rendus à l'article 70.
M. Joiivet: Je comprends, mais pour me permettre de faire mon
idée sur l'article 70, compte tenu que d'autres articles...
Écoutez, le projet de loi, il n'y a pas juste celui-là qui
contient la question du financement. Est-ce que la ministre, à ce
moment-ci... Parce que là, ce dont je fais mention, comme dans
différentes commissions parlementaires... La ministre peut nous
indiquer, dans un effort pour nous permettre de mieux saisir la portée
de l'article 70, nous dire: Écoutez, en plus de l'article 70, sur
d'autres articles du projet de loi, j'ai tel amendement. Est-ce que la ministre
pourrait me dire, à ce moment-ci, si elle en a sur d'autres articles du
projet de loi ou elle refuse de me le donner? Elle a le droit... Vous avez le
droit de refuser, si vous voulez.
Mme Robillard: Tout ce que je peux dire, Mme la
Présidente, c'est que nous sommes rendus à l'article 70 et que
les amendements proposés de l'article 70 ont déjà
été déposés.
M. Gobé: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de...
M. Gobé: Oui. Étant donné que l'article 70 a
été abondamment discuté et que l'Opposition ne semble plus
avoir de questions, et demande à la ministre si elle a des amendements,
je proposerai qu'on passe au vote sur l'article 70.
M. Joiivet: Mme la Présidente, c'est quoi, ça? Je
n'ai pas fini de parler, moi. J'ai pesé une question à la
ministre sur l'article 70. J'ai posé avant de pouvoir
commencer...
M. Gobé: Elle a dit qu'elle n'en avait pas.
M. Jolivet: Non, non, je le sais. La ministre...
M. Gobé: II me semble que vous n'avez pas de question
à poser, M. le député, si vous demandez à la
ministre si elle a des amendements à amener. Ça fait que je
demande qu'on passe au vote et qu'on passe à l'article suivant.
M. Jolivet: Vous n'avez rien gobé, là, vous. Vous
n'avez rien gobé.
Mme Robillard: Ça fait la deuxième fois qu'on l'a
demandé, le vote. C'est la deuxième fois qu'on le demande.
La Présidente (Mme Hovington): Bon, je vous demanderais,
là, de...
M. Gobé: Je demanderais au député de
Laviolette de vouloir respecter les députés, puis s'il n'a pas
d'autre chose à faire que de l'obstruction systématique...
M. Jolivet: Ce n'est pas français ça,
«gober»?
M. Gobé: Vous permettez? Systématique. Demandez le
vote, Mme la Présidente, et la majorité de cette commission
tranchera.
M. Jolivet: Mme la Présidente, je ne sais pas pourquoi
ça serait moi qui serais actuellement l'objet de ses insultes. Je n'ai
môme pas commencé à discuter. J'ai posé, pour
commencer, une question...
M. Gobé: Question de privilège, Mme la
Présidente...
M. Jolivet: Bien non, écoutez.
M. Gobé: Je m'excuse, on m'impute une action...
La Présidente (Mme Hovington): Wo! Le calme, le calme, le
calme...
M. Gobé: II y a le calme. Mme la Présidente, le
député m'impute...
La Présidente (Mme Hovington): Ça ne donne rien de
prendre le mors aux dents, là.
M. Gobé: ...m'impute...
La Présidente (Mme Hovington): Question de
règlement, M. le député de LaFontaine.
M. Gobé: Bien oui, Mme la Présidente. Question de
fait personnel, même, je dirais.
M. Jolivet: Non, ça n'existe pas.
M. Gobé: II m'impute de l'avoir insulté. Je
n'insulte personne. Je dis qu'il était absent de la commission. Il
arrive là, depuis trois minutes. Il demande à la ministre si elle
a des amendements. Elle dit qu'elle n'en a pas. Étant donné qu'on
a étudié l'ensemble de l'article, comme député qui
était présent en cette commission depuis le début de
l'article, je demande qu'on passe au vote.
M. Jolivet: Mme la Présidente. M. Gobé:
Voilà, c'est clair.
La Présidente (Mme Hovington): Je vous ferais
remarquer...
M. Gobé: Je n'insulte personne en demandant le respect des
règlements de cette commission. S'il se sent insulté, je
m'excuse, mais il n'avait qu'à être là pendant
l'étude de l'article au complet. Il verrait qu'on ne l'insulte pas.
M. Jolivet: Madame...
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que c'est
terminé, M. le député de LaFontaine?
M. Gobé: J'espère que vous allez faire respecter le
règlement, Mme la Présidente.
M. Jolivet: Elle le fait toujours respecter, Mme la
Présidente. Mme la Présidente, est-ce que je peux...
La Présidente (Mme Hovington): Alors, je vous ferai
remarquer que le député de Laviolette a un droit de parole de 20
minutes sur le dernier alinéa.
M. Gobé: Qu'il parle, mais qu'il ne demande pas à
la ministre si elle a des amendements. Qu'il lui explique ce qu'il a à
proposer.
M. Jolivet: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): Pour l'instant, c'est moi
qui préside. J'ai reconnu le député de Laviolette. Il a un
droit de parole de 20 minutes. Alors, veuillez respecter le droit de parole
d'un parlementaire. Alors, M. Laviolette...
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Laviolette, nous vous écoutons. Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Mme la Présidente, ça me fait toujours
rire quand ça arrive comme ça. Vous n'êtes pas la seule
à...
La Présidente (Mme Hovington): Si je pouvais
réussir à bien vous nommer un soir, ce
soir.
M. Jolivet: Ce n'est pas juste ce soir. Des fois, ça
m'arrive que je me fasse appeler le député de Jolivet et M.
Laviolette. Mais je dis qu'un jour peut-être que ça sera
ça. Mais, en tout cas, pour le moment, ce n'est pas ça.
La Présidente (Mme Hovington): Vous serez reconnu un jour,
espérons-le.
M. Jolivet: Non, je le suis déjà. Je posais la
question à la ministre, avant de commencer à discuter de
l'article 70, pour des raisons bien simples. C'est que j'aurais aimé
savoir - puis ça, je le dis, je le répète, dans les
commissions parlementaires, quand on veut aider à la
compréhension d'un article qui a des pendants à d'autres
articles, ce n'est pas anormal, ce n'est pas rare de demander à la
ministre si elle a d'autres amendements à venir. Des fois, on va
demander à la personne qui a la responsabilité du projet de loi,
le ministre ou la ministre: Pour-riez-vous déposer l'ensemble de tous
vos amendements, nous permettant de mieux analyser le projet de loi? Je ne vois
pas en quoi cette question-là peut faire l'objet de ce que le
député de LaFontaine semblait vouloir faire, m'empêcher de
parler. J'ai des choses à dire, mais j'aurais voulu en connaître
davantage, avant de commencer, pour mieux positionner mon jugement. (22 h
20)
Alors, n'ayant pas cette réponse-là... C'est son droit
à la ministre de ne pas me la donner, cette réponse-là,
pour des raisons qui sont bien simples, c'est qu'elle n'en a peut-être
pas. Si elle n'en a pas, ça m'indique qu'effectivement, quand on regarde
l'article comme tel qui traite du financement de 25 000 000 $
supplémentaires décrié par nombre de personnes, il devient
donc important de continuer à dire à la ministre qu'elle fait
fausse route.
Dans ce contexte-là, Mme la Présidente, j'aimerais
rappeler que ce n'est pas... et je faisais mention, dans mon intervention, tout
à l'heure, de la Centrale de l'enseignement du Québec qui
indiquait sa position. Je vous ai fait mention de gens qui, dans mon milieu,
indiquaient cette position, que ce soit des commissions scolaires, que ce soit
des administrateurs scolaires, que ce soit des gens qui, dans mon milieu, m'ont
demandé de venir défendre leur position.
Ne voulant pas me donner d'autres amendements, je suppose que c'est
parce que la ministre n'a pas tout l'aval nécessaire pour nous donner la
réponse ce soir. Il y a peut-être des questions qu'on pourra se
poser après, eu égard à l'article lui-même, de tout
l'ensemble des articles du projet de loi qui ont trait au financement. Ne
sachant pas si la ministre, sur d'autres articles du projet de loi qui traitent
du financement, n'a pas déposé d'amendements, on croit comprendre
que c'est donc le projet lui-même qui serait à être
discuté et à être accepté ou refusé sur la
question du financement.
Mais sur l'article 70 lui-même, Mme la Présidente,
j'aimerais faire connaître les réactions de la
Fédération des comités de parents de la province de
Québec, au moment où le gouvernement avait annoncé qu'il
s'apprêtait, à même les fonds publics, il ne faut pas
l'oublier, à ajouter 25 000 000 $ aux subventions des écoles
privées. Quand je dis ça, Mme la Présidente, c'est parce
que ces gens-là, en réunion, ont considéré qu'il y
avait un holà à mettre à cette proposition venant du
ministre qui a quitté maintenant ses fonctions et qui a donné -
si j'osais quasiment le dire comme tel - une patate chaude à la ministre
qui le remplace.
Déjà occupée par d'autres dossiers qui
étaient l'enseignement collégial, la ministre avait
peut-être d'autres chats à fouetter que de s'occuper de ce
problème-là, mais, malheureusement, elle a accepté ou,
heureusement - ça dépend de la façon dont on le voit - la
proposition du premier ministre de rester et d'être par intérim,
en attendant peut-être un remaniement ministériel où le
député de LaFontaine pourrait être nommé ministre,
on ne sait jamais, de l'Éducation, ce que je ne souhaite pas, mais, en
tout cas, ça pourrait arriver, un remaniement qui amènerait ces
choses. Mais ce n'est pas ça, pour le moment. C'est la ministre qui est
en titre de l'Enseignement supérieur qui est devenue ministre par
intérim de l'Éducation, primaire et secondaire.
Qu'est-ce que disait la Fédération des comités de
parents? Ce n'est pas n'importe qui, ça. On le sait ce que c'est les
comités de parents par commission scolaire. On le sait ce que c'est les
comités d'école. On sait ce que c'est les conseils d'orientation.
On sait ce que c'est l'ensemble des gens qui ont à regarder de telles
propositions. Donc, ils disaient: L'enveloppe budgétaire de
l'Éducation étant limitée... Personne ne peut nier qu'elle
est limitée. Qu'on le veuille ou qu'on ne le veuille pas, dans un temps
de récession, il y a des limites à dépenser de l'argent.
Il faut donc le dépenser le mieux possible, cet argent-là. En
conséquence, ce que la Fédération dit, c'est:
Malgré que cette enveloppe soit limitée et sans vouloir pour
autant nier le droit aux parents de la province de Québec de choisir
l'école qui leur convient, la Fédération des
comités de parents s'oppose fermement à l'ajout de 25 000 000 $
aux subventions déjà existantes pour le fonctionnement du
réseau privé. Donc, la Fédération des
comités de parents, comme plusieurs à travers le Québec,
s'insurge contre cette décision qui est proposée au Conseil des
ministres.
On sait très bien que la décision semble avoir reçu
un certain aval, mais ils ont de la misère à trouver l'argent.
C'est ce que je crois comprendre. C'est pour ça qu'on n'a pas tous
les
éléments nécessaires et que la ministre se refuse,
dans son droit le plus strict, de nous donner quelque orientation que ce soit
sur tous les articles concernant le financement. La Fédération
des comités de parents de la province de Québec indique que si le
gouvernement continuait dans cette veine, dans cette voie et qu'il adoptait une
telle mesure, le gouvernement ne ferait, à ce moment-là,
qu'alourdir la problématique déjà existante du
sous-financement des commissions scolaires qui doivent faire face à de
nombreux problèmes et qui se voient confier des mandats de plus en plus
exigeants, dont ceux dont on faisait mention au niveau de la CEQ, celui de
venir aider la société à diminuer l'échec et
l'abandon scolaire.
Dans un contexte, comme ils le disent très bien, de restrictions
budgétaires, le gouvernement doit établir des priorités et
répondre d'abord et avant tout à l'ensemble de sa population. Et
l'ajout, pour la Fédération des comités de parents de la
province de Québec, donc, cet ajout au financement de l'école
privée n'est sûrement pas une priorité, et le gouvernement
ne devrait pas considérer ceci comme étant une priorité.
C'était ce que disait la Fédération des comités de
parents.
Un autre qui s'objecte à ces 25 000 000 $ de plus aux
écoles privées, c'est le conseil d'administration de la
Fédération des commissions scolaires du Québec qui demande
au gouvernement, plutôt, d'injecter cette somme dans la lutte au
décrochage scolaire. J'y reviens, Mme la Présidente, parce
qu'à toutes les fois qu'on en a parlé avec des gens, ce qui nous
revient le plus souvent, c'est notre priorité que le gouvernement
semblait s'être donnée, soit la lutte au décrochage
scolaire. Dans certains milieux, c'est vraiment catastrophique, ce
décrochage. On doit, à ce moment-là, comme eux,
dénoncer les intentions que le gouvernement semble avoir
d'accroître ses subventions de l'ordre de 25 000 000 $ aux écoles
privées.
La Fédération indique que si le gouvernement a 25 000 000
$, s'il les a entre les mains, il n'y a donc aucune difficulté à
les affecter et à les consacrer à quelque chose de plus urgent,
en termes éducatifs, et, à ce moment-là, de l'investir en
priorité pour assurer la réussite éducative dans les
écoles publiques qui accueillent, il faut bien se le rappeler, 90 % des
élèves québécois et de ne pas l'investir dans le
réseau des écoles privées qui, on s'en souviendra, dans
les éléments qui ont été mis à la
disposition de la commission, reçoivent déjà 288 000 000 $
à tous les ans.
Je me souviens, dans ma région, le Syndicat des travailleurs de
l'enseignement de la Mauricie, le STEM, comme on l'appelle, avec les
commissions scolaires, avait reçu la visite du ministre dans ma
région, comme partout ailleurs au Québec, pour les inviter
à mettre tous les efforts disponibles pour accroître la
réussite scolaire. Je me souviens de ces rencontres qui ont
été publicisées, et vous le savez très bien, Mme la
Présidente, M. Pagé avait ce don, comme avocat, d'en dire
beaucoup de choses, d'avoir de beaux grands mots pour envelopper ce qu'il avait
à dire, mais, à ce moment-là, je m'en souviens, dans ma
propre région, il avait reçu l'assentiment de tout le monde. Il
avait réveillé chez des gens qui sont des enseignants, en
particulier, ce désir, qui était, je dois dire, enfoui, d'une
certaine façon, de vouloir faire mieux avec peu. (22 h 30)
Alors, quand on leur a annoncé, à grand renfort de
publicité, dans les journaux, à la radio et à la
télévision, que le gouvernement avait l'intention de faire des
choses, on s'est aperçu, à ce moment-là, que l'ensemble du
réseau scolaire public a été mobilisé, s'est senti
interpellé, s'est senti invité à accroître la
réussite scolaire. Le gouvernement, de son côté, a fait
preuve d'incohérence et de cynisme en manifestant l'intention de
consacrer six fois plus d'argent par élève aux écoles
privées, quant à moi.
La Présidente (Mme Hovington): On m'informe...
M. Jolivet: C'est un vote?
La Présidente (Mme Hovington): ...qu'il y a un vote
à l'Assemblée nationale. Alors, nous allons suspendre pour aller
voter à l'Assemblée nationale et nous reprendrons les travaux
après le vote.
Des voix: D'accord. (Suspension de la séance à 22 h
31)
(Reprise à 22 h 54)
La Présidente (Mme Hovington): La commission va poursuivre
ses travaux. M. le député de Laviolette, vous aviez cinq minutes
encore qui vous restaient de votre intervention.
M. Jolivet: Merci, Mme la Présidente. Vous savez que la
pertinence commence par la non-impertinence. Donc, ce que j'étais en
train de dire au moment où nous nous quittions, avant le vote sur la
motion de report du projet de loi sur la voirie actuellement en discussion
à l'Assemblée nationale, la loi 57, c'est que la
Fédération des commissions scolaires catholiques du Québec
demande au gouvernement d'injecter cette somme dans la lutte au
décrochage scolaire plutôt que de la donner à des
écoles privées, qui, d'après eux, reçoivent
déjà assez. Comme on le sait, c'est de l'ordre de 288 000 000 $
annuellement. Donc, j'étais en train de dire qu'au moment où on
avait réussi - et je donnais les exemples qu'il
y avait chez moi - à mobiliser l'ensemble du
réseau scolaire de tous les gens, que ce soient les professionnels non
enseignants, les enseignants, les directions d'école, les gens qui sont
au niveau primaire en particulier, les orthopéda-dogues, les gens qui
travaillent dans le système d'éducation, allant jusqu'aux
commissaires d'écoles en passant par les comités de parents... on
se retrouve donc à dire qu'ils avaient été
mobilisés dans le but de permettre l'accroissement de la réussite
scolaire.
Mais le gouvernement, au moment où il annonce d'une
part, d'une main: Faisons cette réussite scolaire, mobilisons le monde
dans ce sens-là, d'une autre main il fait preuve, comme le dit si bien
la Fédération des commissions scolaires catholiques du
Québec, d'incohérence et de cynisme en manifestant l'intention de
consacrer six fois plus d'argent par élève aux écoles
privées. Parce que là il faut rapporter... Quand on met 42 000
000 $ pour le décrochage dans l'ensemble de tous les
élèves du secteur public par rapport à 25 000 000 $ dans
les écoles privées, ça veut dire qu'on consacre 6 fois
plus d'argent par élève aux écoles privées, de
l'argent destiné, selon eux, comme plusieurs d'ailleurs le pensent, aux
mieux nantis plutôt que dans la lutte au décrochage. Alors,
ça m'inquiète quand j'entends Mme Drouin nous indiquer que cette
décision risque d'assombrir les relations entre le réseau public
d'éducation et le gouvernement.
Alors, qu'est-ce que ça donnerait en termes
monétaires, pour que les gens comprennent un peu mieux, cette aide aux
écoles privées? C'est-à-dire qu'on donnerait des
subventions augmentées de l'ordre de 300 $ par élève
comparativement à 50 $ par élève qui sont consacrés
dans les 42 000 000 $ par le gouvernement dans son plan d'action sur la
réussite scolaire. Et ce que rajoute Mme Drouin, qui représente
la Fédération, c'est que les 25 000 000 $ supplémentaires
que le gouvernement entend consacrer aux écoles privées c'est
équivalent à la compression budgétaire qu'il a fait subir
au secteur de l'éducation des adultes cette année, ce qui a
obligé plusieurs commissions scolaires, faute de ressources suffisantes,
à mettre sur des listes d'attente des adultes qui voulaient
raccrocher.
Donc, c'est inquiétant quand on voit où sont
les priorités du gouvernement. Et je le répète, Mme la
Présidente, ce qui semble un peu ressortir de tout ça, par cet
amendement... C'est une décision d'une personne qui a quitté le
gouvernement, pour des raisons personnelles, bien entendu il a le droit, mais
c'est la ministre actuelle qui a la responsabilité maintenant de piloter
à sa place une telle décision. C'est peut-être pour
ça que je comprends davantage la ministre quand elle refuse de
m'indiquer, sur les autres articles du projet de loi, quelles sont ses
intentions au point de vue monétaire, si elle a d'autres amendements.
Pourquoi? Est-ce que toutes les ficelles sont accrochées? Est-ce que
toutes les ficelles nous permettent de penser que le
Conseil des ministres et le Conseil du trésor ont donné tout leur
aval à l'ensemble de cette décision amenée à la
dernière minute par quelqu'un qui quittait?
Alors, je comprends un peu que la ministre soit un petit
peu - j'ai l'impression - mal à l'aise avec cette
décision-là, parce qu'elle n'a pas tous les moyens de donner des
réponses à nos questions. Si elle les avait, ça fait
longtemps qu'elle nous aurait dit: Oui, je vais vous donner les amendements.
Ils sont déjà prêts, j'ai l'aval du Conseil des ministres
et du Conseil du trésor et, en conséquence, je vais donner
à notre...
La Présidente (Mme Hevington): En conclusion.
M. Jolivet: Pardon?
La Présidente (Mme Hovington): En conclusion, il vous
reste 30 secondes.
M. Jolivet: ...principal responsable de ce dossier, le
député d'Abitibi-Ouest, les amendements, qui auraient
été transmis à chacun des membres de cette commission pour
mieux travailler.
Alors, Mme la Présidente, je devrai, pour permettre
à la députée de Bourget de savoir ce que je fais, quitter
quelques instants pour aller à l'Assemblée nationale, mais je
reviendrai tout à l'heure à d'autres moments donnés.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Jacques-Cartier. (23 heures)
M. Cameron: Merci, Mme la Présidente. Peut-être
devrais-je commencer en remarquant que l'autre soir j'ai remarqué le
député d'AbitiW-Ouest à la télé en train de
parler sur les cégeps-II m'est apparu très raisonnable, plus
raisonnable que ce soir. Il faut rappeler quelque chose sur le sujet de
l'éducation, secteur privé ou secteur public. En effet, de
décrire l'éducation seulement en termes de secteurs
m'apparaît une erreur. Par exemple, chaque livre est une forme
d'éducation privée, chaque journal est une forme
d'éducatton privée, chaque film est une forme d'éducation
privée, chaque disque, Mozart ou rock, est aussi une forme
d'éducation privée.
In effect, what a bill like this does is not deal with the
huge range of private institutions and experiences that form the education of
Quebeckers. This bill concerns itself only with particular attempts to provide,
if you like, quality education for Quebeckers, and the overwhelming evidence in
this century, by now, is that private institutions do this better frequently
than public institutions, even when they have less money.
It does not seem to me reasonable to constantly engage in this kind of
comparison of the private and public sector or to talk about the sufferings of
the Federation of Schoolboards or various other public institutions as if,
somehow, they should all be laid at the feet of private education or this bill.
Surely, after all, one could just as easily argue that you could make the
situation of the schoolboards better by not building a road or by reducing the
financial envelope for any of the other ministries. They are two distinct
activities.
The private educational sector in Québec is one of the best in
Canada, one of the best in North America and one of the most developed on both
the francophone and the anglophone side. It has to be effectively regulated.
The original law raised fears and complaints of various kinds in the private
institutions. I was approached about these, but it is my impression that, on
the whole, the minister has responded and the bill has attempted to respond to
the objections that were raised about a year ago. Given that that is the case
and given the fact that no amount of discussion of just, let us say, article 70
is actually going to increase the prosperity of individual school boards, I
would suggest we move on. C'est tout.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce que l'article
70, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. J'appelle
l'article 71.
M. Gendron: Non, le paragraphe. On a tout procédé
par paragraphe. Alors, le troisième alinéa de l'article 70 est
adopté sur division. C'est là-dessus que j'ai utilisé mes
droits de parole.
La Présidente (Mme Hovington): Parce que j'avais
demandé si l'article 70, tel qu'amendé, était
adopté.
M. Gendron: Non, l'article 70 n'est pas adopté. On n'a pas
touché le quatrième alinéa. On n'a pas débattu le
quatrième alinéa ni le cinquième. J'ai des questions
à poser. J'ai du travail à faire.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, si je comprends
bien, jusqu'à maintenant, on n'a jamais adopté un article
paragraphe par paragraphe ou alinéa par alinéa. On a toujours
adopté les articles au complet. Et maintenant, vous voulez changer
l'ordre des...
M. Gendron: Non, vous avez tout à fait raison que,
règle générale, on adopte un article au complet,
mais...
La Présidente (Mme Hovington): Et là, si je
comprends, vous voulez...
M. Gendron: Juste une minute. De tout temps, on a toujours eu un
droit de parole de 20 minutes sur chacun des alinéas. Moi, je vous ai
indiqué, dès le début, que j'exercerais mon droit de
parole, j'ai dit ça dès le début, Mme la
Présidente, que j'exercerais mon droit de parole de 20 minutes,
alinéa par alinéa, à moins que nous ayons les informations
qu'on souhaite depuis le début de Mme la ministre.
Or, comme je n'ai pas dit un mot sur le quatrième alinéa,
je ne peux pas, à ce moment-ci, adopter l'entièreté de
l'article 70 tant qu'on n'aura pas complété les échanges
concernant les différents paragraphes ou alinéas de l'article
70.
La Présidente (Mme Hovington): Mais là on en
était, M. le député, à l'alinéa de
l'amendement, au troisième.
M. Gendron: Tout à fait exact.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, donc, le
troisième alinéa de l'amendement est adopté?
M. Gendron: Bien, il est adopté... Comme vous dites, il
est suspendu temporairement. Il n'y avait pas d'amendement, puis vous ne pouvez
pas faire l'adoption d'un article au complet. Je veux prendre la parole sur le
quatrième alinéa.
La Présidente (Mme Hovington): Mais on peut adopter
l'amendement, comme on a fait pour le deuxième puis le premier.
M. Gendron: Non. C'est qu'il y avait des amendements et
là... Ah! Excusez! Le troisième, vous en avez un. Excusez!
La Présidente (Mme Hovington): Oui. M. Gendron:
Vous avez raison.
La Présidente (Mme Hovington): Donc, le troisième
alinéa...
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): ...de l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Oui. Exact. J'avais omis qu'il y avait un
amendement.
La Présidente (Mme Hovington): Donc, l'amendement au total
est adopté.
M. Gendron: C'est ça. Et, à ce moment-ci, je
voudrais intervenir sur le quatrième alinéa de l'article 70.
La Présidente (Mme Hovington): II n'y a pas d'amendement
à celui-ià.
M. Gendron: Non, je n'ai pas d'amendement, mais j'ai des
commentaires à faire.
La Présidente (Mme Hovington): Allez-y. Nous vous
écoutons attentivement.
M. Gendron: Mme la Présidente, je n'en doute pas une
seconde. Mais c'est justement parce que je sais que vous m'écoutez
attentivement que je vais profiter des 20 minutes qui sont les miennes pour
procéder à des arguments à ce point convaincants que je
suis convaincu que, à ce moment-là, la ministre va nous donner
l'information qu'on requiert. Comme première question nouvelle, est-ce
que la ministre a l'intention de déposer un amendement au projet de loi
141, à l'article 147 ou à d'autres articles, lequel amendement
permettrait d'accroître le financement prévu aux institutions
privées?
Mme Robillard: Mme la Présidente, nous sommes rendus
à l'article 70 et les amendements prévus pour l'article 70 ont
été déposés.
M. Gendron: Alors, dans ce contexte-là, Mme la
Présidente, je vais utiliser mon droit de parole.
Alors, le quatrième alinéa nous parie toujours des
règles budgétaires qui peuvent prévoir que l'allocation
des subventions peut être assujettie à des conditions
générales applicables à tous les établissements, et
ainsi de suite, mais, de toute façon, liée à la
décision du Conseil du trésor, d'autoriser, dans la formule de
financement, une capacité pour la ministre de modifier le financement
que nous connaissons. Et ce n'est pas pour rien que les intervenants nous ont
demandé de faire les représentations qui s'imposent pour dire
qu'à ce moment-ci ce n'est pas un choix qui semble correspondre à
une volonté des intervenants éducatifs. J'avais indiqué
tantôt qu'il y avait un certain nombre de commissions scolaires qui
m'avaient fait des représentations, non pas à la demande de celui
qui vous parie, mais à la demande de la Fédération des
commissions scolaires. C'est important, parce que c'est la
Fédération qui a sorti en disant qu'elle trouvait
inapproprié, pour le moment, ce versement d'une subvention additionnelle
de 25 000 000 $ au secteur privé.
Je vous donne une autre couple d'arguments neufs qui n'ont pas
été évoqués, entre autres, par la commission
scolaire du Nouveau-Québec. La commission scolaire du
Nouveau-Québec, M. Savard, président du conseil des commissaires,
nous a indiqué, Mme la ministre, que... Permettez-moi de vous faire part
de ma stupéfaction - c'est nouveau - considérant que sa
commission scolaire a été amputée de 46 % de son budget
à l'éducation des adultes, pour la formation
générale. 46 % de son budget lui a été coupé
en 1992, dans l'année budgétaire présente, contre les
affirmations que vous aviez formulées à l'effet qu'il n'y a pas
de commission scolaire qui se voyait dans l'obligation de refuser de la
formation ou du perfectionnement en formation générale.
Je n'en suis pas à de la formation dite de culture personnelle.
Nous sommes au Québec, dans le système public, et ce sont des
adultes qui doivent se recycler. Et c'est un peu le cas au niveau de la
région nord-côtière qui, heureusement pour l'instant,
bénéficie d'un niveau d'employabilité intéressant.
Il y a une activité économique assez intéressante dans
cette région-là. C'est peut-être une des seules
actuellement où il y a petit peu d'activité, un peu de
bourdonnement. Et ces gens-là ont la sagesse, comme c'est un peu
circonstanciel compte tenu que ce sont des villes souvent à vocation un
peu monoindustrielle, de vouloir parfaire leur formation pour s'assurer que,
après cette phase heureuse, connaissant le contexte de leur population
et de leur milieu de plusieurs années... C'est plutôt l'inverse
qui se produit. Mais, en conséquence, il y a lieu, pour des adultes
responsables, d'améliorer leur employabilité par une meilleure
formation de base, par des cours d'appoint, de formation d'appoint.
M. Savard nous dit que 46 % de son budget lui a été
amputé. C'est presque la moitié de son budget. Je n'ai pas
entendu la ministre, ni ce gouvernement-là et pas plus le
député de Saguenay indiquer qu'ils trouvaient approprié,
requis, pour être en mesure de verser 25 000 000 $ au secteur
privé, de couper la moitié du budget de l'éducation des
adultes à la commission scolaire du Nouveau-Québec. Pourtant,
c'est quand même la réalité. Et M. Savard tenait à
ce qu'on en fasse mention. Il indiquait même à la ministre-Un
dossier complet a été envoyé à votre
ministère en date du 27 avril 1992. Regardez bien ce qu'il vous posait
comme question: «Dois-je comprendre que vous disposiez des montants
nécessaires à combler les besoins de l'éducation aux
adultes, mais que vous auriez axé vos priorités sur les
écoles privées?» Il posait la question. (23 h 10)
Alors, je n'ai pas d'indication qu'il a reçu une réponse.
Peut-être que, si la ministre répondait à notre question,
ça nous permettrait de procéder plus rapidement, puisque
là on saurait que, effectivement, comme membre de ce gouvernement, elle
a l'entière liberté et le pouvoir de dire: Nous, on veut verser
25 000 000 $ de plus au secteur privé. Je répète, c'est
votre droit le plus strict. Nous on prétend que, dans la présente
conjoncture, c'est inopportun, inapproprié, mais un gouvernement a
toujours le choix d'établir ses priorités comme bon lui
semble.
C'était le message que M. Savard me
demandait de communiquer aux membres de cette commission. D'autres
commissions scolaires... Je vous donne un exemple, ici, dans une lettre
à M. Bourassa. La commission scolaire dit à M. Bourassa:
«Nous désirons vous faire connaître par la
présente...» Là, au lieu d'employer l'expression
stupéfaction, ils veulent communiquer leur indignation devant cette
information, compte tenu du contexte budgétaire très difficile
dans lequel vivent les commissions scolaires, particulièrement celle de
Port-Cartier, eu égard aux responsabilités qui leur incombent. Et
là ils disent ceci de neuf, parce que je ne cite que les
éléments neufs: «En effet, l'ensemble des commissions
scolaires ont adhéré au défi de la réussite
scolaire, de la réussite éducative, et ce, avec une aide
représentant 50 $ par élève, alors que tout le monde sait
que les besoins sont beaucoup plus grands. De plus, une ponction importante a
été effectuée au secteur de l'éducation des adultes
cette année.» Or, eux aussi sentent le besoin de vous indiquer la
portion importante qu'ils ont eu à subir. Ça corrobore le fait
que j'ai soulevé en Chambre, à deux reprises, que je ne trouve
pas adéquat que nous ayons, comme parlementaires, le discours de la
nécessité de parfaire notre formation et la formation au niveau
de l'éducation des adultes, et ne pas offrir l'opportunité et les
moyens requis pour qu'un plus grand nombre d'adultes puissent améliorer
leur formation.
D'autres collègues... Je pense que c'est mon collègue de
Laviolette qui l'avait signalé tantôt, la Centrale de
l'enseignement du Québec l'avait également signalé, mais
là la ministre a dit: Ça, on ne peut pas s'occuper de ça
parce que c'est des raisons idéologiques. Elle a toujours compris que la
CEQ était contre l'enseignement privé, et, en conséquence,
quelqu'un qui est contre l'enseignement privé pour des raisons
idéologiques, même dans une société
démocratique comme la nôtre, n'aurait pas droit au chapitre. Ce
n'est pas des considérations dont on peut s'occuper. D'ailleurs, il ne
faut pas se surprendre, quand elle répond à une question, qu'elle
n'en a à faire des considérations des autres, comme elle l'a fait
au niveau des cadres scolaires. Quand ils lui ont dit qu'il y avait des adultes
en attente de formation, elle a dit que ça ne la dérangeait pas,
ça, et qu'elle n'avait pas besoin de savoir ce que pensaient les cadres
scolaires.
Mais, au-delà d'une telle considération pour la Centrale
de l'enseignement, il y a quand même d'autres syndicats qui ont pris la
peine de préciser davantage les motifs pour lesquels ils trouvaient que
c'était inadéquat. Je ne citerai pas l'ensemble des syndicats qui
ont fait parvenir leurs commentaires à la ministre et à M.
Bourassa. J'en donne deux à titre d'exemple. C'est les deux premiers que
j'ai mentionnés. Je n'en mentionnerai pas d'autre. Le Syndicat du
personnel de l'enseignement de Québec-Montmorency disait: «II est
faux de prétendre que l'enseigne- ment privé soit en
difficulté - en tout cas, c'est la prétention du Syndicat du
personnel de l'enseignement de Québec-Montmorency - bien au contraire,
son financement progresse au même rythme que celui du réseau
public. Sa fréquentation croît d'année en année.
Elle a plus que doublé au cours des 15 dernières années.
Au secondaire, un jeune francophone sur cinq fréquente une école
privée sélective; un sur quatre, dans les régions
urbaines. Cela affecte directement l'école publique, qui se voit ainsi
privée d'une proportion importante d'élèves bien
adaptés à l'école et qui pourraient contribuer à en
améliorer le climat et le rendement. Récemment, votre
gouvernement a adopté un plan d'action sur la réussite
éducative pour aider l'école publique à faire face aux
nombreux problèmes qu'elle affronte pour accroître le taux de
diplomation au secondaire, qui est un noble objectif, et vous avez consenti
à peine les ressources minimales requises afin que ces jeunes soient
placés dans des conditions de réussite scolaire.» Et il
continuait avec des considérations de même nature.
Il m'apparaissait important de profiter du premier article que nous
avons à apprécier ce soir pour discuter du financement, compte
tenu que, pas plus tard qu'hier, le Vérificateur général
lui-même a senti le besoin de vous indiquer qu'il y avait quand
même des faiblesses importantes dans la gestion de vos
responsabilités concernant le financement des établissements
d'enseignement privé. On le verra un peu plus loin, si on a l'occasion
de le faire, à l'article 71 et aux suivants. Vous allez indiquer comment
il est important d'avoir des règles, de déterminer par des
règles administratives, afin qu'il y ait un peu plus de contrôle
pour s'assurer que ces fonds publics là servent pour les fins pour
lesquelles ils sont attribués. C'est important, je pense, en termes de
gestion, de s'assurer que, quand un gouvernement distribue des sommes, au moins
ces sommes d'argent servent aux fins pour lesquelles on les destine. Et il vous
indiquait, en termes d'évaluation, qui plus est, qu'il subventionne ces
établissements sans être doté de règles de
financement à cet effet. L'article 70 dit que, dorénavant, la
ministre, chaque année, présentera au Conseil du trésor
les règles budgétaires. Et j'espère que, dans l'analyse
que le Conseil du trésor en fera, il sera en mesure de donner des
règles de financement pour s'assurer que les sommes qu'on verse tiennent
suffisamment compte des exigences de la loi. Parce qu'on aurait fait beaucoup
de travail pour rien au niveau de la Loi sur l'enseignement privé.
Un peu plus loin, il nous indiquait quelques cas où, dans un
contexte encore là de restrictions budgétaires, il y aurait lieu
d'avoir une gestion pas mal plus serrée et plus efficace. Il donnait,
à titre d'exemple, notamment: «Le ministère n'a pas
précisé formellement les dépenses qui doivent être
considérées propres à
l'enseignement public. De plus, il subventionne des étudiants
inscrits à des programmes préuniversitaires en fonction des
montants établis pour la formation technique, lesquels sont
supérieurs, li a ainsi versé en trop un montant de 400 000 $
à deux établissements en 1991-1992.» Tant mieux pour les
établissements qui l'ont reçu, sincèrement, tant mieux,
parce que je suis convaincu que les établissements qui l'ont reçu
n'ont pas mal disposé de ces sommes. Le Vérificateur, ce n'est
pas ce qu'il nous dit; il ne nous dit pas qu'ils ont mal disposé des
sommes. Il nous indique qu'il y a 400 000 $ qui ont été
versés eu égard à des règles qui n'existaient pas,
qui ne sont pas conformes à une politique de financement. La question
qu'il soulève, c'est: Quelle mesure la ministre entend-elle prendre pour
s'assurer, dorénavant.. Et là, c'est parce qu'on discute de la
Loi sur l'enseignement privé. J'aurais exactement le même
comportement et la même attitude si nous en étions sur une loi
à caractère public concernant le financement des écoles
publiques.
Un autre exemple. Le ministère finance l'enseignement
donné à tous les étudiants à temps complet inscrits
aux programmes menant à un certificat ou à une attestation en
utilisant l'enveloppe ouverte de l'enseignement régulier plutôt
que celle fermée de l'éducation des adultes. Deux poids, deux
mesures. Vous pensez qu'on va marcher là-dedans? Vous pensez qu'on va
être d'accord là-dedans? Il y aurait une enveloppe fermée
à l'enseignement public pour les adultes, et il y en aurait une ouverte
aux adultes dans les institutions privées. Si c'est ça, il va
falloir le dire haut et fort, votre choix, non seulement sur le 50 000 000 $
qui... le 25 000 000 $, pardon, qui est sur la table, mais également
pour des modalités de financement qui seraient différentes. On ne
peut pas, je pense, avoir, en plus, un financement plus généreux,
plus ouvert au niveau des adultes qui passeraient par les institutions
privées, sachant que les règles de financement concernant les
enveloppes fermées ne s'appliquent uniquement qu'au secteur public,
qu'il n'y aurait pas de telles dispositions dans le secteur privé.
Je vais donner un autre exemple. Le ministère soutient, pour sa
part, qu'il s'agit, bien au contraire, d'une subvention pour l'année
courante. Pourtant, il a quand même accepté de payer à un
établissement un montant de plus de 60 000 $ pour l'éducation des
adultes, un an après sa fermeture, et aucun document ne vient appuyer
cette décision. Pour l'ensemble des établissements, ce malentendu
pourrait impliquer un montant de l'ordre de 1 000 000 $. Ce n'est pas grave, on
a de l'argent en masse. Ce n'est pas grave, je veux dire, on est dans
l'abondance. Alors, ce n'est pas ce qu'on entend. Ajustez votre discours. Je
veux bien que... (23 h 20)
Le député de Jacques-Cartier disait tan- tôt - et il
a été gentil, je le remercie sincèrement de sa
contribution - que j'ai déjà été - son expression,
je ne veux pas faire erreur, là - plus raisonnable en d'autres
commissions. J'essaie d'être très raisonnable. Je parle des
données que nous avons et de la réalité qui existe
actuellement, au niveau de ce gouvernement, présentement, en tout cas,
à l'article qu'on discute, de ne même pas être capable de
nous indiquer que: Oui, il a obtenu les crédits souhaités pour le
secteur de l'enseignement privé, un 25 000 000 $ additionnel. Et je
répète, si la ministre nous confirmait que cette somme a
été versée, nous, on réaffirmerait ce que j'ai
essayé depuis un bon bout de temps de vous dire, que ça ne nous
apparaît pas un choix opportun, mais c'est un choix de gouvernement.
Qu'est-ce que vous voulez? Si le gouvernement décide de mettre 25 000
000 $ de plus, on regarderait comment il entend le faire. Parce que dans une
commission parlementaire, article par article, c'est notre
responsabilité d'évaluer les modalités, la manière
et de s'assurer cette fois-là que, par rapport aux remarques que le
Vérificateur général vous faisait, Mme la ministre de
l'Enseignement supérieur, au moins vos choix de gouvernement soient
versés eu égard aux règles qui sont prescrites afin
d'être certain qu'au moins les sommes dégagées dans cette
immense richesse que vous avez constituée depuis sept ans, qui vous
permet d'avoir de la marge de manoeuvre, eh bien, que les sommes puissent
servir aux fins pour lesquelles elles sont prescrites.
Voilà les considérations additionnelles que je voulais
vous faire valoir, Mme la Présidente, en étant convaincu que les
intervenants éducatifs du Québec qui ont pris la peine de
s'exprimer. Parce qu'eux autres aussi ils sont conscients que c'est un virage
qui s'opère, et le faire un peu comme votre gouvernement à
l'intention de le faire, on a fait des débats publics pour bien moins
que ça. On a fait toutes sortes de débats publics pour des choses
bien moins significatives que ça comme intention. Ce n'est pas avec 25
000 000 $ que je vais perdre la raison. C'est une somme importante, mais c'est
bien plus la signification que ça représente. Dans un contexte
serré où l'ensemble de nos institutions publiques sont en
demande, que ce soit l'ordre primaire, secondaire, que ce soit l'ordre
collégial, que ce soit l'ordre universitaire, que ce soit
l'éducation populaire...
Pas plus tard qu'aujourd'hui je recevais des téléphones de
gens de l'éducation populaire qui disaient... D'ailleurs, c'était
à peu près les seuls qui étaient heureux du départ
de l'ex-ministre de l'Éducation, uniquement parce qu'il a manqué
à sa parole, pas parce qu'il ne voulait pas être gentil.
L'ex-ministre de l'Éducation avait promis des crédits et il leur
avait promis à plusieurs reprises: Je vous garantis que le fric que je
vous ai promis, l'argent que je vous ai promis, vous
allez le toucher Ils ne l'ont pas encore. Ils n'ont pas eu le montant
qui était prévu en totalité, et ce n'est pas tellement
correct. Au niveau de l'immense travail que tous ces formateurs font sur le
terrain, dans l'ensemble des régions du Québec, dans plusieurs
petites communautés, de soutenir des adultes, des personnes qui
comprennent qu'il y a lieu de faire un peu plus en termes de formation, les
OVEP, les organismes volontaires d'éducation populaire, on a besoin de
ces groupes qui soutiennent et organisent toutes sortes d'activités pour
offrir de meilleures chances d'employabilité dans certains cas, de
formation plus adéquate dans d'autres, pour que les gens soient capables
eux-mêmes de créer leur emploi, d'avoir cette initiative pour
faire face au devenir de la société que vous connaissez.
Dans ce sens-là, que ce soit à l'éducation
populaire, que ce soit à l'éducation des adultes, que ce soit
l'ordre primaire, secondaire, le collégial, l'universitaire, je n'ai pas
vu beaucoup de dirigeants scolaires indiquer qu'ils n'avaient pas fait de
sérieux sacrifices. Je le répète, je ne dis pas que le
privé n'en fait pas. Je dis: On ne peut pas opérer un tournant
comme ça sans débat, sans débat de société,
sans commission parlementaire. Parce que rappelez-vous, j'aurais pu même,
ici, tout de suite, plaider, Mme la Présidente, dès l'ouverture,
et indiquer que le principe d'un financement accru n'était même
pas partie prenante du projet de loi. Quand on a adopté le principe
à l'Assemblée nationale, ce qui aurait été requis
pour un gouvernement responsable, c'est de nous faire adopter le principe du
projet de loi vec toutes ses composantes. Quand on a fait le débat sur
le principe du projet de loi, est-ce qu'il y avait cette dimension nouvelle
d'injection de 25 000 000 $? Bien non. Il n'y avait pas cette mention. C'est
quand même une mention significative, importante. On aurait pu
très bien indiquer que...
En ce qui me concerne, il me semble que vous avez fait discourir les
parlementaires sur un projet de loi d'ordre mécanique nécessaire:
améliorer un petit peu le langage, les modalités de
contrôle qui étaient bien trop nombreuses, et avec raison.
Ça avait l'air tatillon, ça avait l'air pointilleux,
centralisateur. Alors, ça a été corrigé. Est-ce
là-dessus qu'on a adopté le principe du projet de loi? Non, on
n'a pas adopté le principe du projet de loi avec une disposition
financière aussi significative sans aucun débat public, sans
aucune discussion, et dit: Ce gouvernement-là a décidé de
soutenir davantage le secteur privé. Puis on en parle, on en discute. Et
les intervenants auraient eu, au moins, je pense, l'occasion, à ce
moment-là, de faire valoir davantage leur point de vue. C'est de
même que, règle générale, la démocratie
s'exerce, en donnant la chance au tenant d'une thèse par rapport
à l'autre de pouvoir en débattre. Vous avez fait le choix de ne
pas inclure cette disposition.
Alors, je conclus, Mme la Présidente, puisque vous me demandez de
le faire. Je pense que c'était important de rappeler ces dispositions au
quatrième alinéa de l'article 70. Je vous remercie.
La Présidente (Mme Hovington): Merci beaucoup. Mme la
députée de Terrebonne.
Mme Caron: Merci, Mme la Présidente. Mme la
Présidente, ce qu'il faut bien se dire, c'est que si on nous posait la
question: Êtes-vous favorables aux écoles privées?, et si
on la posait aux citoyens et aux citoyennes du Québec, c'est
évident que la réponse serait très largement favorable:
Oui, on est favorables, et nous aussi. Est-ce que vous êtes favorables au
financement des écoles privées? Je pense que les
Québécois et les Québécoises l'ont
démontré. Ils l'ont fait depuis de nombreuses années. Mais
là où il y a objection, c'est lorsqu'on nous parle d'une
augmentation et d'une augmentation significative de 25 000 000 $ au moment
où on a montré qu'il y avait des besoins criants,
extrêmement pressants au niveau des écoles publiques. Et,
là, c'est toute la différence.
Lorsqu'on parle des écoles publiques, on est porté
à croire que c'est la gratuité. On parie toujours de la
gratuité de notre système scolaire, gratuité totale. Mais,
dans les faits, ça fait bien des années qu'il n'y en a plus de
gratuité scolaire au Québec pour les écoles publiques.
Ceux et celles qui ont des enfants à l'école publique le savent
très bien, ceux et celles qui ont enseigné aussi. Moi, j'ai
enseigné de 1973 à 1982, et il n'y avait pas de gratuité.
Et ça a continué à augmenter, les coûts, au niveau
des écoles publiques.
Quand on se parle de coûts au niveau des écoles publiques,
on sait que les parents doivent défrayer des frais obligatoires. Les
frais obligatoires, ça comprend une grande liste de cahiers d'exercices,
de manuels, une liste d'articles scolaires obligatoires. Ça comprend
aussi une liste de vêtements obligatoires au niveau de l'éducation
physique, une liste dont les coûts peuvent varier, et ça peut
être assez élevé, Mme la Présidente. Moi, lorsque
j'ai quitté en 1982, au niveau élémentaire, on se pariait
d'une liste de 65 $, sans compter les vêtements pour l'éducation
physique. Et, au niveau secondaire, évidemment, on se parle d'une liste
qui est encore à un coût beaucoup plus élevé. Alors,
là, vous approchez les 150 $,160 $ très rapidement.
Ce n'est pas tout. Il faut évidemment ajouter ce qui est devenu
obligatoire dans nos écoles, les activités éducatives, les
sorties éducatives. Certains pourront peut-être dire: Oui, mais,
les sorties éducatives, les parents ne sont pas obligés. C'est un
petit peu mal connaître les pressions que les jeunes vivent au niveau
d'une classe lorsque les parents ne sont pas en mesure
de défrayer les coûts de ces activités. Du
côté des activités parascolaires, on se parle de
coûts qui peuvent tourner autour de 30 $, 40 $. (23 h 30)
Et ce n'est pas tout. Il faut évidemment ajouter, au niveau des
écoles élémentaires, la surveillance des dîners,
parce que beaucoup de nos écoles... On sait que les parents ne sont pas
là pour recevoir les jeunes à la maison, donc ils doivent
défrayer pour les surveillantes à l'école. Alors
là, ça peut varier d'une école à l'autre, mais on
peut se parler de 1 $, 2 $ chaque jour. Si on pense à 180
journées d'école, eh bien, là, on se parle de 360 $
additionnels pour les parents. S'ils ne dînent pas à
l'école, c'est souvent un service de transport scolaire, le midi, qui
est défrayé par les parents, évidemment, et qui correspond
à peu près au même chiffre que si c'est de la surveillance
le midi, donc on se parle d'à peu près 2 $ aussi, donc de 300 $
par année le midi.
Et vous ajoutez aussi à ça, parce que la plupart des
écoles le font maintenant, évidemment - on le faisait
déjà en 1982 - des photocopies à défrayer, parce
qu'on donne aussi, en plus des cahiers d'exercice .>, des photocopies
à défrayer et, bien sûr, les agendas scolaires. Bien,
là, on se parie d'un autre 30 $, 40 $ qui s'ajoute à cette
liste-là, et c'est sans compter tous les projets spécifiques que
chaque école peut décider de faire dans son école.
Alors, qu'on ne pense pas que les parents qui envoient leurs enfants
à l'école publique, c'est la gratuité. C'est
complètement faux. Ce . n'est plus ça et depuis longtemps. Donc,
les parents ont des montants importants, eux autres aussi, à
débourser.
L'autre point que je voulais aborder, Mme la Présidente, c'est un
des éléments qui a été présenté par
l'Association des cadres scolaires du Québec et qui touchait plus
particulièrement le besoin majeur qui avait été
exprimé au niveau des écoles publiques, c'est-à-dire la
situation alarmante qu'on retrouve du côté de l'éducation
des adultes. Dans un communiqué, il nous faisait part, le 3
décembre dernier, des chiffres qui ont été
présentés, une enquête qui a été menée
par le ministère de l'Éducation auprès des commissions
scolaires, donc une enquête qui est très crédible, dont les
chiffres qu'on nous a donnés sont sûrement exacts. Et la
compilation de ces résultats-là, de 53 commissions scolaires sur
82, révèle que 16 288 adultes, dont 2792 âgés de
moins de 20 ans, étaient encore en attente de service en date du 19
novembre. Donc, c'est évident que... L'Association des cadres scolaires
du Québec, dans la conclusion de son communiqué - là, je
les cite, je cite le président - nous disait: «Alors que notre
société est confrontée à de sérieux
problèmes financiers, il nous semble obligatoire qu'elle vienne d'abord
en aide aux jeunes les plus mal pris avant de consentir des fonds
supplémentaires aux écoles les mieux nanties.»
Évidemment, lorsqu'on se dit qu'il faut faire une relance
économique, lorsqu'on se dit qu'il faut mettre une priorité
à la formation professionnelle, lorsqu'on se dit que les jeunes qui
n'auront pas de diplôme ne pourront plus trouver un emploi, puis que la
priorité doit être à la création d'emplois, c'est
évident que tous les deniers qu'on a, qu'on réussit à
sortir, il faut les injecter là où il y a un problème
majeur, et le problème majeur, il est là.
Quand on regarde spécifiquement les différentes
commissions scolaires dans cette enquête, on s'aperçoit que les
listes d'attente sont extrêmement importantes. Vous avez,
évidemment, des attentes de 50 personnes, mais vous avez... Si on pense
à Beauport, vous avez 190 élèves inscrits sur une liste
d'attente; Châteauguay, 308 sur une liste d'attente;
Chutes-de-la-Chaudière, 100; des Chênes, 450; Chicoutimi, 403;
Chomedey de Laval, 233; Commission des écoles catholiques de
Québec, 503; commission scolaire des Découvreurs, 120; des
Draveurs, 116; Les Écores, 147; commission scolaire de Jacques-Cartier,
836 - un chiffre passablement impressionnant, Mme la Présidente;
Jérôme-Le Royer, pas tellement loin de chez moi, 1916
élèves inscrits sur la liste d'attente au 19 novembre; commission
scolaire de l'Industrie, 1041; Jonquière, 250; des Laurentides, 136. Du
côté des régions un petit peu plus éloignées,
Rouyn-Noranda, 320; Sainte-Croix, 373; Saint-Eustache, 837;
Saint-Jean-sur-Richelieu, 489; Sault-Saint-Louis, 475; Val-d'Or, 745; et pour
l'ensemble de la CECM, 2267.
Quand on examine ces chiffres-là et qu'on relit aussi les
résultats qu'on a, quand on sait que plus du tiers des jeunes quittent
les études secondaires sans diplôme, qu'on se retrouve avec 14 %
de taux de chômage, on se dit qu'il y a urgence à agir de ce
côté-là, que l'urgence est vraiment là. Ce n'est pas
ne pas reconnaître un autre besoin que d'essayer de regarder où
est le besoin le plus urgent, et, quand on regarde ces
résultats-là, on peut se dire que ces 25 000 000 $ pourraient
facilement être injectés à contrer le décrochage
scolaire ou à améliorer du côté de l'entrée
des adultes dans le système. Et quand on parie du deux tiers des jeunes
qui quittent les études secondaires sans diplôme, les chiffres
sont extrêmement importants. En 1990-1991, 35 % des 400 000 jeunes qui
fréquentaient l'école secondaire ont abandonné leurs
études sans diplôme: 28 % avaient accédé à la
cinquième année du secondaire; 49 % à la quatrième
ou à la troisième; et 23 % n'avaient même pas leur
secondaire II. Alors, quand on examine ça, je pense qu'il est difficile
de se dire que l'urgence est de mettre 25 000 000 $ du côté des
écoles privées.
Alors, je terminerai, Mme la Présidente, avec une phrase de M.
Savard, de la Fédération des enseignantes et des enseignants des
commissions scolaires du Québec, qui nous disait:
«Malgré tous les beaux discours, on a pu observer, en ce
début d'année scolaire, les effets néfastes des
compressions budgétaires de 25 000 000 $ qui ont affecté le
secteur de l'éducation des adultes au printemps dernier.» Donc, on
a jugé bon de couper, de faire des compressions d'exactement le
même montant, de 25 000 000 $, au secteur de l'éducation des
adultes, là où le besoin était criant,
démontré par tout le monde, important pour une relance
économique, et on se propose de prendre ces mêmes 25 000 000 $ et
de les affecter aux écoles privées. Alors, Mme la
Présidente, vous comprendrez qu'on ne peut pas être d'accord avec
une telle mesure.
La Présidante (Mme Hovington): Alors, est-ce que l'article
70 est adopté?
M. Gendron: Un mot, Mme la Présidente, parce qu'il reste
un dernier alinéa. Et avant d'aborder la discussion sur le dernier
alinéa, j'aurais une question à poser à la ministre.
Compte tenu que je pense que la ministre, pour des raisons que j'ignore, veut
rester sur ses positions, est-ce que la ministre serait disposée
à ce nous regardions la possibilité que nous suspendions les
articles liés au financement? Il n'y en a pas terrible, des articles
liés au financement. C'est jusqu'à l'article 74, donc 4 articles.
Pour être capable de progresser et d'avancer dans l'étude du
projet de loi, afin de faire un travail sérieux comme je l'aurais
souhaité - la ministre avait probablement besoin de temps pour s'avancer
dans sa correspondance, alors ça lui a permis de le faire, j'en suis
très heureux pour les bénéficiaires - est-ce que la
ministre serait disposée à regarder, effectivement, la
possibilité que nous convenions de suspendre les articles 70 à 74
afin que nous puissions progresser et avancer un tant soit peu dans
l'étude article par article du projet de loi 141?
La Présidente (Mme Hovington): Mme la ministre.
Mme Robillard: Mme la Présidente, je vous demanderais de
suspendre pour quelques minutes.
La Présidente (Mme Hovington): Nous suspendons pour
quelques instants.
(Suspension de la séance à 23 h 40)
(Reprise à 23 h 46)
La Présidente (Mme Hovington): La commission va reprendre
ses travaux. Mme la ministre.
Mme Robillard: Alors, Mme la Présidente, comme on se doit,
à l'intérieur de ce projet de loi, d'adopter les articles qui
sont sous le chapitre des subventions aux services éducatifs, que ce
soit maintenant om plus tard, je propose qu'on continue dans l'ordre de chacun
des articles et, donc, de ne pas suspendre.
La Présidente (Mme Hovington): D'accord.
Motion proposant de suspendre l'étude des
articles 70 à 74
M. Gendron: Alors, à ce moment-ci, Mme la
Présidente, si c'est toute la collaboration qu'on a de la ministre, je
me vois peiné mais dans l'obligation de proposer la motion suivante: Que
la commission de l'éducation souhaite suspendre l'étude des
articles 70 à 74 jusqu'à ce que l'on aborde les dispositions
transitoires prévues aux articles 143 à 156.
Je fais un dépôt formel de cette motion.
M. Gobé: Est-ce qu'on peut avoir déposition de
l'amendement, de la motion, Mme la Présidente?
M. Gendron: Oui, c'est pour ça que j'en ai plusieurs
copies.
La Présidente (Mme Hovington): On va la distribuer.
Alors, c'est une motion dite de forme! Je juge donc la motion recevable,
ce qui signifie que vous avez 30 minutes de temps de parole sur cette motion et
10 minutes à chacun des parlementaires, chacun des
députés.
M. Gendron: Oui. Compte tenu de l'heure, Mme la
Présidente, à ce moment-ci, je vous demanderais de
considérer la possibilité de suspendre nos travaux, puisque je
dispose d'un temps de 30 minutes et qu'il ne reste que 10 minutes car le
règlement indique qu'on doit terminer nos travaux à minuit.
Alors, je souhaiterais présenter, dans la globalité du temps qui
m'est imparti, cette motion. Je ne souhaiterais pas que mon temps de parole
soit entrecoupé et qu'on soit obligé de suspendre à minuit
et de revenir pour poursuivre la commission. Donc, je fais demande aux membres
de cette commission de pouvoir prendre mon temps de parole à la
prochaine séance à laquelle le leader nous convoquera.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, si je comprends
bien, il n'y a pas le consentement pour que nous suspendions maintenant les
travaux de la commission. Alors, M. le député, il vous reste 12
minutes, je crois bien, de temps de parole.
M. Gendron: Je vous remercie de votre collaboration. Je vais
prendre le temps qui m'est imparti.
Une voix:...
M. François Gendron
M. Gendron: Je n'en doute pas, que le plaisir est pour vous.
Mme la Présidente, si j'ai présenté cette motion de
forme, c'est que j'ai la conviction que, lorsque nous serons rendus aux
articles 143 à 156, le chat va probablement sortir du sac et j'estime
toujours qu'il aurait été préférable, pour la bonne
conduite des travaux de cette commission, que nous puissions évaluer les
amendements qui seront proposés pour donner une forme aux conditions
habilitantes qui seront prévues dans le projet de loi 141, afin que le
secteur privé puisse bénéficier, à son avantage
bien sûr, probablement bien utilisée, je n'en doute pas, d'une
somme additionnelle de 25 000 000 $, tel que le gouvernement libéral a
décidé de donner suite. (23 h 50)
II ne faut pas se conter de peurs. Il faut se rappeler le contexte, et
j'en profite pour rappeler le contexte de ce projet de loi là. Depuis
plusieurs mois, pour ne ,jas dire des années, à peu près
l'ensemble des associations regroupant les gens qui oeuvrent au secteur
privé disaient, compte tenu que l'évaluation qui était
faite par eux, que l'enseignement privé ne bénéficiait pas
des sommes qu'il aurait dû avoir ou qu'il devait avoir pour dispenser
l'enseignement sans mettre en danger un certain nombre de leurs institutions,
qui, toujours selon leur évaluation, risquent de devoir prendre des
décisions qui, dans certains cas, pourraient même aller
jusqu'à l'abandon de l'offre de cours. Ils l'avaient indiqué au
même législateur, donc toujours le même gouvernement, qui,
d'ailleurs, élection après élection, l'avait toujours
inclus à l'intérieur de sa plate-forme électorale en
disant: Ne soyez pas inquiets, si vous nous confiez les destinées du
Québec, nous, on va s'assurer que le secteur privé puisse
bénéficier de choix additionnels.
C'était dans votre programme en 1985, c'était dans le
programme en 1989. Nous sommes en 1992 et on est en train, à quelques
minutes de la fermeture de nos travaux, ce soir, de discuter, effectivement,
d'un engagement du Parti libéral qui n'a pas été
réalisé, bien sûr. Parce qu'après qu'on a obtenu le
vote, ces gens-là, on s'en est foutu un peu. La preuve, c'est que
ça a pris sept ans. Et il faut se rappeler que, quand ces gens-là
ont été élus, ils ont eu l'occasion de vivre une couple
d'années de prospérité. Je me rappelle encore leur
ministre des Finances, qui, budget après budget, disait: Écoutez,
on engrange, le fric entre, l'argent entre. Parce que ces gens-là
avaient amené la prospérité, une ère
économique de développement sans précédent,
disaient-ils.
Alors, on a vécu certaines années de
prospérité, c'est un fait. Moi, je les ai vécues surtout
avec des coupures de toutes sortes, des augmentations de taxes sans
précédent, pour tout près de 3 000 000 000 $ de taxes
directes aux contribuables québécois. Ah! bien sûr, ils
n'étaient pas assez francs pour le faire directement sur l'impôt
des contribuables, mais par toutes sortes de moyens détournés, en
vidant à peu près toutes les caisses qui ont des sommes
prévues pour d'autres fins. Je pense à l'assurance automobile,
à d'autres types de fonds prévus pour des besoins
spécifiques. Et le secteur privé avait dit: Nous, une
modification à la loi de l'enseignement privé, sans qu'elle soit
accompagnée de mesures financières pour corriger les lacunes que
nous observons, ça ne nous intéresse pas vraiment. Changer le
cadre de la vétusté Loi sur l'enseignement privé, si elle
ne s'accompagne pas du nerf de la guerre, comme ils disaient avec raison...
Parce que je me rappelle les nombreuses représentations qu'ils ont
dû faire au bureau du premier ministre, et à
répétition.
Il s'agit juste de vous rappeler que le projet de loi a
été présenté au mois d'avril 1991. Bientôt,
on sera en 1993. On a adopté le principe le 11 du sixième mois
1991. On y est revenu à une couple de reprises. Mais, évidemment,
c'était uniquement pour occuper le temps, parce qu'à ce
moment-là ces mêmes brillants législateurs savaient
très bien qu'ils n'allaient pas livrer la marchandise, tout autant eu
égard à leur engagement électoral que tout autant à
la demande légitime, je n'en disconviens pas, des milieux
concernés. Ça nous mène où nous en sommes.
Même ce soir, on a essayé d'avoir la confirmation. Ce n'est
pas sacrilège, ce n'est pas un péché mortel, à ma
connaissance, qu'un gouvernement ait un petit peu plus de courage, un petit peu
plus d'audace et qu'il dise: Oui, c'est réglé, quant à
nous. Ils vont pouvoir disposer des 25 000 000 $. Ce n'est que ça que
j'essayais de savoir par les premiers articles qu'on a eu à aborder sur
le financement. Et si je demande de suspendre les articles 70 à 74,
c'est parce que je n'ai pas changé d'avis qu'il aurait été
tout simplement correct, pour des membres d'une commission, de pouvoir
apprécier les modalités du réceptacle qu'il est
nécessaire de mettre en place pour s'assurer que ce nouveau financement,
ce nouvel apport de crédits financiers soit déterminé par
des règles précises, spécifiques dont on aurait pu prendre
connaissance et gu'on aurait pu apprécier, puis revenir et dire:
Ecoutez, c'est clair, c'est net, c'est précis. On sait que les 25 000
000 $ vont être véhiculés, ventilés de telle et
telle façon.
Ça ne correspond pas à un choix qu'on aurait fait, nous,
mais nous sommes dans l'Opposition. Le gouvernement a le droit, contre à
peu près toute pression populaire et toute attente des milieux autres
que ceux spécifiquement concernés, même s'ils vous ont
indiqué que, d'après eux, ce n'était pas une
priorité, ça ne devrait
pas être le moment. Parce qu'il s'agit juste de rappeler quelques
arguments. On n'est pas les parents pauvres comme État, en termes de
financement du secteur privé. On ne devrait pas avoir honte de la part
qu'on leur donne parce qu'on a constaté que, effectivement, dans
plusieurs endroits, ils contribuent et souhaitent continuer à contribuer
encore à l'oeuvre éducative. Ça n'a pas coûté
cher de le dire.
Mais cette même compréhension que la plupart des
intervenants ont manifestée envers l'enseignement privé, pourtant
des instances, règle générale, silencieuses par rapport
à certains mouvements de financement au secteur privé, quand on
était dans des périodes différentes que celles que nous
vivons malheureusement avec beaucoup plus d'intensité en termes de
récession, de crise... Plus on avance, plus on est dedans; plus on est
dedans, plus le taux de chômage est élevé et moins il y a
de gens qui voient un petit peu plus de lueur au bout du tunnel pour se
convaincre que, oui, il faut avoir de l'espoir; oui, ça va se placer;
oui, la situation va être meilleure. Tous ces intervenants-là sont
venus nous dire... Ce sont habituellement des intervenants, comme je vous l'ai
dit tantôt, d'aucune façon mesquins, d'aucune façon ce que
j'appellerais tatillons, à quelques exceptions près, c'est tous
des intervenants qui ne s'étaient jamais exprimés. Là, les
uns après les autres, ils sont venus nous dire: Écoutez,
aidez-nous à ce que le gouvernement soit conscientisé à la
réalité d'aujourd'hui. La réalité d'aujourd'hui,
c'est que le secteur public a dû faire un nombre de sacrifices sans
précédent à quelque ordre d'enseignement que ce soit. Dans
ce sens-là, on souhaite, quand les conditions seront plus favorables,
être en mesure d'évaluer plus objectivement la
nécessité, pour certains, d'ajouter les sommes requises et
demandées.
La ministre a convenu qu'on le verrait peut-être, peut-être
pas. Elle a essayé de finasser en nous disant que, à l'article
70, les paragraphes qu'il y avait là n'étaient pas liés
à des modifications budgétaires, à des changements, qu'il
fallait lire ce qu'il y avait là, comme si on ne pouvait pas avoir un
esprit un petit peu plus large et sortir au-delà du texte et convenir
que, pour apprécier une nouvelle formule de financement, il faut d'abord
en avoir la confirmation. Oui, les instances gouvernementales prévues
à cet effet, que ce soit le Conseil du trésor ou le Conseil des
ministres, ont statué de façon claire, nette et précise
que l'enseignement privé pourra disposer d'une somme additionnelle de 25
000 000 $. Ça sera récurrent ou pas... Parce qu'il y a toutes
sortes de façon de calculer les 25 000 000 $, si c'est 25 000 000 $ sur
trois ans comme certains l'ont évoqué.
Là, ce n'est pas le moment - je le ferai un peu plus tard - de
citer un peu de coulage des gens du cabinet ou d'ailleurs. Non, nous disait la
ministre, il n'y a pas de décision de prise. On regarde ça. Je
n'ai jamais annoncé qu'on avait pris une décision. Bien,
justement, c'est ce que je lui demandais ce soir II me semble que ça
aurait été correct qu'on en ait. Autrement, pourquoi sommes-nous
ici? Eux-mêmes, les gens du secteur privé, je les connais, je les
ai rencontrés à plusieurs reprises. Leurs demandes ont toujours
été on ne peut plus claires au niveau du premier ministre: Oui
à une loi modifiée, accompagnée d'assises pour recevoir du
financement neuf. Alors, on poursuivra la prochaine fois.
La Présidente (Mme Hovington): II est minuit. Alors, la
commission de l'éducation ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à minuit)