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(Quinze heures quarante minutes)
La Présidente (Mme Hovington): Je déclare la
séance de la commission de l'éducation ouverte et je rappelle le
mandat de la commission qui est de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi 141, Loi sur l'enseignement
privé. La séance du 13 décembre 1991 - c'est un vendredi
13 - avait été ajournée alors que nous débutions
l'étude de l'article 1. M. le secrétaire, est-ce que nous avons
des remplacements?
Le Secrétaire: Non, il n'y a aucun remplacement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Merci. Alors, nous en
étions donc à l'étude de l'article 1, M. le ministre.
Remarques générales M. Michel
Pagé
M. Pagé: Brièvement, Mme la Présidente, on
se rappellera que le 13 décembre dernier, j'ai déposé
plusieurs amendements comme suite des auditions qui ont été
tenues. En fait, c'est 117 amendements, dont plusieurs sont de concordance. On
se rappellera les consultations qui ont été conduites au mois
d'août 1991. On a écouté les gens. Et on a donné
suite à leurs inquiétudes, leurs appréhensions, leurs
demandes. Comme on le sait, la loi originale, la loi qui s'applique
actuellement date de 1968. L'objectif de la loi, on doit s'en rappeler, c'est
de clarifier certaines ambiguïtés dans l'application de la loi,
adapter la loi aux réalités d'aujourd'hui, préciser les
pouvoirs des ministres responsables de l'application de la loi, ma
collègue, Mme la ministre de l'Enseignement supérieur et moi,
restreindre le champ d'application de la loi en ce qui a trait à la
culture personnelle, combler aussi certaines lacunes quant au pouvoir de
vérification.
Les amendements qui ont été déposés visent
à alléger le texte de loi, disparition de certains mots qui
heurtaient, je pense, de façon pertinente, celles et ceux qui sont
régis par cette loi. Par les amendements qui ont été
déposés, j'ai manifesté l'intention très claire de
clarifier la notion de capacité d'accueil, qu'on a
interprétée à tort comme étant des quotas, des
limites, donner une plus grande latitude quant au renouvellement. On
crée la notion de permis sans échéance, alors qu'on se
garde le droit pour certaines institutions et notamment des jeunes
institutions, d'exiger ou d'émettre un permis pour une période
donnée, de façon à évaluer après deux ans ou
trois ans, selon le cas. Par ces amendements nous prévoyons être
en mesure d'alléger les exigences administratives. Suppression de
dispositions pénales. On procède à l'ajustement de la
durée des agréments à celles des permis, ce qui
était normal. Les amendements visent aussi à renforcer la
protection des élèves dans le cadre des contrats de services
éducatifs. On introduit des règles budgétaires afin de
répondre à des problèmes précis avec plus de
souplesse, que ce soit comme programme de lutte contre la drogue, programme
d'amélioration du français. Ça pourrait même
éventuellement être pour les élèves
handicapés.
Introduction de dispositions permettant la création de projets
éducatifs spécifiques. Tout ça pour les 407
établissements du réseau privé d'enseignement au
Québec, dont 120 sont au préscolaires, 102 au primaire, 154 au
secondaire général, 11 au secondaire professionnel et 20 pour les
élèves en difficulté pour les élèves
handicapés. Et d'ailleurs 85 % de ces 2409 élèves qui sont
inscrits dans les 20 établissements, 85 %, dis-je, sont confiés
par les commissions scolaires. Et 700 établissements de culture
personnelle, actuellement, environ 100 000 personnes fréquentent ces
établissements, et 10 % des élèves du Québec sont
au privé, 18 % des élèves du secondaire au Québec
sont au privé. Ça représente le pourcentage le plus
élevé au Canada, j'en conviens. Cependant, on n'a pas à
être... Pour certains, c'est négatif qu'on ait le pourcentage le
plus élevé au Canada. Pour moi, c'est bien qu'il en soit ainsi.
On a deux réseaux d'enseignement, deux réseaux qui doivent
commander pour chacun et chacune d'entre nous un très grand respect,
compte tenu de leur contribution et de leur apport respectif, où pour
plusieurs, il y a beaucoup de similitudes. Évidemment, ils sont
régis par des programmes ou des régimes pédagogiques qui
sont exactement les mêmes. Et pour moi, ce n'est qu'une saine
émulation. Il est plus sain dans une société d'avoir une
alternative, une référence de comparaison ou de
comparabilité, etc.
Alors, Mme la Présidente, je suis disposé à aborder
l'article 1.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 1. M.
le député d'Abitibi-Ouest, vous voulez faire quelques remarques
préliminaires même si elles avaient été
faites...
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): ...le 13 décembre?
Oui.
M. Gendron: Oui, mais à peu près dans le
même sens que le ministre. Je pense qu'on peut pas... Je comprends
que ça a été fait, mais ce qu'on va comprendre aussi, je
ne pense pas que le ministre s'objecte à ce que je fasse quelques
remarques moi aussi.
M. Pagé: Non, pas du tout.
M. François Gendron
M. Gendron: Je voudrais, dans un premier temps, indiquer que
c'est pas la première fois qu'on se retrouve dans la situation où
nous serons dans quelques minutes et ça va être très
succinct. Mais je veux au moins rappeler que le projet de loi concernant
l'enseignement privé a été présenté, pour la
première fois, le 15 mai 1991. Nous sommes au mois de juin 1992. Quand
on l'a présenté, le 15 mai 1991, et qu'on a adopté son
principe, le 11 juin 1991, c'était effectivement pour le renvoyer en
commission parlementaire et en faire une étude plus exhaustive, plus
détaillée, où la plupart des institutions, des groupes
intéressés par l'enseignement privé ont eu l'occasion
d'apprécier la teneur des amendements que le ministre voulait apporter
au projet de loi de l'enseignement privé et, également, de
regarder toute la question - on ne peut pas avoir toute la journée la
tête dans le sable - qui était la plus préoccupante,
à l'époque, qui l'est toujours, la question du financement. J'y
reviendrai, mais j'ai au moins rappelé les faits historiques.
Dans la forme que nous l'avons apprécié en commission
parlementaire, où les groupes se sont multipliés pour venir nous
donner leur point de vue, il faut rappeler que je ne peux pas recommencer
l'article 1 sur un projet de loi quand même Important, parce que je peux
bien rappeler que, oui, on a deux secteurs d'enseignement au Québec, on
a un secteur public et un secteur privé et le secteur privé est
important et il est présentement en difficulté
financièrement, ce qui est exact, je ne mets pas ça en cause.
Ça reste un secteur numériquement important en nombre
d'établissements, en nombre d'élèves et en options
choisies par un certain nombre de parents.
Mais le gouvernement actuel, le législateur actuel a quand
même modifié la loi dans un sens qui a été un petit
peu, entre guillemets, choquant pour le secteur privé parce que
ça a été perçu, selon moi, avec raison, qu'il
s'agissait d'instaurer beaucoup plus de mécanismes de contrôle
qu'autre chose, et c'est ce que la commission nous a dit, rapidement. Je pense
qu'on ne peut pas commencer, compte tenu des coupures dans le temps, sans
rappeler que, dans le projet de loi, on avait trouve qu'il y avait peu, pour
pas dire aucune disposition qui améliorait le financement de
l'enseignement privé, le vocabulaire est un vocabulaire d'affaires,
choquant, affairiste, utilisé pour une série d'expres- sions qui
ont été mal perçues. Il y avait une mainmise de
l'État, on sentait la philosophie, que c'était la mainmise de
l'État sur les institutions privées. Vous n'aurez pas de fric,
mais on va vous surveiller en étoile, en gros. Puis, là, on a eu
tout ce que vous savez.
M. Pagé: ...ni pour l'un ni pour l'autre.
M. Gendron: Non, on n'est pas de même, ni pour, ni contre,
bien au contraire, c'est pas ma façon de faire. Mais, moi, je ne la
referai pas, la commission parlementaire, elle a eu lieu. Je veux juste
indiquer que, quand on nous a représenté le projet de loi, dans
ce que nous sommes, Mme la Présidente, parce que, le 13 décembre
1991, on nous a convoqués, le 13 décembre 1991, on nous a
convoqués pour faire exactement ce qu'on va essayer de nous faire faire
aujourd'hui, c'est important de rappeler ça, que ça a l'air un
peu curieux, comme si on n'était pas au fait de ce qui se passe. Alors,
je suis obligé de rappeler ça, oui, on est au fait de ce qui se
passe et, le 13 décembre 1991, on a fait quelques remarques et on a
parié des amendements, puis on a appelé l'article 1 et on a dit:
Bonjour, on se reverra un de ces jours. (15 h 50)
Le législateur a décidé que ce jour-là, il
n'arriverait pas avant aujourd'hui alors que, justement, le ministre de
l'Éducation, responsable du projet de loi, était pris en
négociation, ce qui a fait qu'on a commencé un peu en retard,
parce qu'il sait, lui aussi, que nous sommes dans une fin de session. Je ne
peux pas ne pas commenter ça un peu, Mme la Présidente. Je peux
pas ne pas commenter ça un peu. Ça fait drôle, ça
fait curieux et c'est pas fondamentalement correct si le législateur a
fait le choix de dire: Écoutez, il est requis, nécessaire de
donner suite à l'adoption d'un projet de loi, parce que, nous, comme
législateurs, on veut le porter et on veut le porter haut et fort et on
n'a rien à cacher et oui, on va corriger les deux malaises de forme.
Premièrement, les modifications à caractère plus technique
de surveillance, d'amélioration de la qualité des institutions,
autant pour les jeunes qui suivent les prestations académiques offertes
par le secteur privé, la sécurité de ces
institutions-là, mais aussi avoir un discours sur leurs demandes, leurs
demandes étant: Nous, on a un problème de financement. Et la
raison pour laquelle on nous obligeait à commencer le projet de loi sans
vouloir aller plus loin, je ne peux pas ne pas en parier, je la connais. Le
ministre de l'Éducation a pris des engagements, c'est sa
responsabilité de le faire dans sa responsabilité
ministérielle. Il ne peut pas donner suite aux engagements qu'il a pris.
On fait quoi, dans ce temps-là? On fait ce qu'on va faire un bout,
là. Et moi, je suis obligé de le dire, je suis obligé de
dire ça. C'est ça, on a convoqué la commission puis on va
faire notre travail.
Après avoir fait ces remarques-là, sur le fondamental du
projet de loi privé, excluant le volet financement, puis on y arrivera
si jamais on arrive aux articles qui discutent de ça puis j'en partais.
Moi, je pense qu'on a fait notre travail correctement comme Opposition. On a
essayé de le bonifier et c'est ce que le ministre a fait, quand il
disait, tantôt, pas partout, on le verra, mais il l'a fait à
certains égards, quand il a indiqué qu'il avait été
attentif suite à la commission parlementaire puis il avait donné
suite à certaines remarques, certaines orientations, points de vue qui
ont été exprimés lors de la commission parlementaire.
Si on regarde le nouveau projet de loi 141, qui est toujours le
même sur l'esprit puis le fond même de l'enseignement privé,
mais est-ce qu'il y a plus de compréhension de ce qu'est le secteur
privé de ce que fait le secteur privé et de la
nécessité de vous laisser un peu plus tranquille? Je pense que
oui, dans le nouveau projet de loi 141, on sent un peu plus ça. Tu sais,
il y a un peu moins de regards autoritaires comme si on sentait encore une
présence de la vérité révélée. Et
dans ce sens-là, c'est évident qu'on ne pourra pas, nous, puis on
ne le fera pas - ce n'est pas de même que je travaille - on ne fera pas
d'obstruction puis on va être collaborateurs puis oui, il y aura des
choses sur lesquelles on aimera discuter. Mais le 11 décembre 1991, les
gens disaient: On vise quand même l'amélioration du projet de loi,
mais surtout - ça, c'est le secteur privé qui s'exprimait - du
financement et l'accroissement de l'autonomie. Puis il disait: Les amendements
apportés n'offrent aucun progrès significatif au projet
déposé les 15 mai et 11 juin 1991. Et ça, c'est
signé M. Rosaire Legault du Mouvement pour l'enseignement privé.
Je ne dis pas que je n'ai pas eu d'autres versions, je ne dis pas que c'est la
seule vision qu'on a reçue. Mais je tenais à la rappeler parce
que c'est quand même une vision des gens concernés par rapport aux
amendements à apporter. Et nous aussi, Mme la Présidente,
puisque... En tout cas, moi, en ce qui me concerne, je ne sais pas si mes
collègues ont des remarques à faire. Moi, je ne veux pas
être plus long. Je ne veux pas être plus long, je les ai faites,
mes remarques préliminaires déjà, il y a un an et demi. On
ne peut pas toujours recommencer à dire la même chose. Mais je
voulais au moins faire le point. Je suis placé dans la même
situation que nous l'avons été le 13 décembre 1991 et
c'est important de rappeler aux membres de cette commission et à ceux
qui auront l'occasion de prendre connaissance des délibérations
de nos travaux de savoir que cette façon de faire a conduit là
où les gens savent. Et j'ai l'impression qu'on est exactement dans la
même situation aujourd'hui. Et pour éviter que nous restions
à l'article 1, on va être collaborateurs sur certains articles
pour lesquels il n'y a pas de problème et ça correspond à
la demande du secteur privé et également, ça correspond
aussi à un rafraîchissement, une bonification de la loi du secteur
privé, qui n'a pas été retouchée, au moins
substantiellement, depuis 1981.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Laviolette, je vous fais remarquer que l'article 1 était
déjà appelé. Les remarques préliminaires
étaient finies depuis décembre, mais enfin, je vais vous
permettre une courte intervention.
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: Je vous remercie. C'est dans la veine de ce qui a
été fait jusqu'à maintenant. Je ne veux pas être
long non plus. C'est parce que j'ai eu l'occasion de dire, à d'autres
niveaux, et je voulais le dire ici aussi. Dans la fin de session, souvent, la
bousculade de fin de session, il arrive qu'on veuille passer des projets de
loi. Et j'étais, ce midi, au centre d'achats. J'ai pris l'occasion
d'aller faire une commission puis je jasais avec du monde. Puis justement, je
parlais avec quelqu'un puis il disait: Travaillez-vous encore? J'ai dit: Oui.
Je ne le sais pas, on va peut-être finir mardi comme prévu. C'est
le règlement qui le prévoit, peut-être plus tard si le
gouvernement décide de faire d'autre chose. Mais notre travail est
là, actuellement, puis ce n'est pas terminé. Puis on a du travail
amplement. Puis il me faisait mention, justement, de la bousculade de fin de
session. Il dit: II y a quelque chose qui se passe qui fait qu'il y a une
crédibilité des deux côtés de la Chambre, là,
et je vais être le plus franc possible dans ce que j'ai à dire, de
la façon dont je le pense, qui m'a toujours amené, vous vous en
souvenez. Je l'ai fait à d'autres occasions, je l'ai fait en Chambre
aussi, pour dire qu'on devrait en arriver à faire en sorte que des
projets de loi déposés le 15 mai pour le cas du mois de juin, ou
le 15 novembre pour le mois de décembre, on arrive toujours à des
formules qui font qu'il y a, on dirait, chez les ministres, poussés
peut-être, dans certains cas, par leurs propres fonctionnaires, à
vouloir pousser des projets de loi pour les faire adopter à la
dernière minute en disant: On va avoir le temps de les passer ou,
encore, on prendra les moyens pour les passer. On l'a connu dernièrement
avec la CSST en particulier.
Je vous dirai donc, à ce moment-là, que la proposition que
j'avais faite à l'époque - à moins d'urgence, parce qu'il
y a des cas qui ont besoin d'un projet de loi qui est urgent, qui devrait
être adopté - c'était d'arriver à faire en sorte que
ce qui est déposé dans une session, comme celle qui a cours
actuellement, qui a débuté, disons celle du printemps, ne
devrait, normalement, être adopté qu'à l'automne. Ça
changerait complètement notre façon de voir les choses.
Là, ça adonne bien parce que je suis dans un projet de loi qui a
été déposé dans une partie, à
l'automne, après des consultations qu'il y a eu au mois
d'août, ce qui fait qu'on est revenus au mois de décembre et on se
retrouve, à ce moment-ci, pour la première fois, à
être appelés alors qu'on aurait pu l'être bien avant.
On aurait pu, au moment de l'intersession des mois de janvier,
février, mars, être invités à participer à
une étude article par article, mais ce n'est pas ça qui arrive
là. Ce n'était pas de même non plus que j'entrevoyais les
choses. Je disais: Le fait de le déposer à la session du
printemps pour être adopté à la session d'automne ou
déposé à l'automne pour être adopté à
la session du printemps, c'était, justement, pour donner à tout
le monde le temps de lire, de consulter, de faire les commissions
parlementaires où on inviterait tout le monde ou un groupe de personnes,
selon les possibilités qui sont prévues par notre
règlement.
Là, on se retrouve avec un projet de loi qui a une teneur
différente de celui qui avait été déposé, au
départ, et qui a amené, par des amendements, des choses qui sont
intéressantes en soi, et d'autres moins, mais on n'est pas plus
avancés qu'on l'était. On est encore au même dilemme dans
lequel on était placés au mois de décembre, en fin de
session. On amène le projet de loi à la dernière minute.
On ne sait pas, en commission parlementaire, si elle va siéger d'ici
à la fin. On ne le sait pas encore, là. Ça, on le sait
à tous lec jours. Il y a des changements continuels et,
là, on nous demande de l'adopter le plus rapidement possible. Ou bien on
a derrière la tête de ne pas vouloir l'adopter et on dit: Bien, on
va faire un bout; on fera un autre bout une autre fois. Je ne le sais pas,
là, mais, moi, ça me laisse un arrière-goût un peu
différent de ce que j'espérais au niveau d'un projet de loi
déposé durant une session et étudié durant
l'autre.
On devrait changer notre culture à ce niveau-là, au niveau
des députés, de quelque côté de la Chambre que ce
soit. Moi aussi, des fois, j'ai à faire des pressions pour que le projet
de loi ne passe pas, et l'exemple typique que je vous donne, ça s'est
passé cette semaine à l'Agriculture. Il y a un article, l'article
8, à l'Agriculture, comme exemple, qui provient de la Loi sur les
forêts dont j'ai la responsabilité. Je ne suis pas membre de la
commission de l'agriculture, mais je suis devenu membre pour aller discuter de
ce point-là et faire valoir des points de vue. Le ministre responsable
du projet n'a pas voulu que son collègue des Forêts vienne de
telle sorte que, finalement, c'est dans son bureau qu'on a
négocié l'amendement qu'on a apporté plus tard, parce que
ça n'avait pas de bon sens d'accepter la proposition telle quelle qui
était faite par les fonctionnaires de la Régie des marchés
agricoles.
Je vous dis donc, à ce moment-là, que, comme
députés, on se sent, des fois, démunis. Même avec
l'adoption de l'article amendé tel que je l'ai demandé, suite aux
consultations que j'avais faites, il y a encore des doutes dans mon esprit.
C'est pour ça qu'on a été obligés de l'adopter sur
division, parce que je ne suis pas sûr, et j'en faisais mention aux
députés de l'autre côté de la table, du danger de
l'adoption du principe qu'on adoptait à l'article 8 dans ce projet de
loi. Donc, on est forcés de faire ça à la vapeur, sinon on
met sur le dos de l'Opposition le fait que le projet de loi n'est pas
adopté alors que c'est le gouvernement qui doit l'appeler. Ce n'est pas
l'Opposition qui appelle le projet de loi. L'Opposition vient, discute, fait
valoir des points de vue. Des fois, il y en a qui sont convergents, d'autres,
des fois, divergents, mais ce n'est pas nous qui appelons le projet de loi.
Donc, on ne peut pas être accusés. On va faire notre travail le
mieux possible tout en sachant que, d'une façon ou d'une autre, c'est
une décision gouvernementale de l'appeler à ce moment-ci. On ne
sait pas s'il va être appelé d'ici à mardi soir prochain,
à minuit, mais une chose est certaine, d'ici à ce
temps-là, si on est appelés, on va faire notre travail du mieux
possible pour corriger, bonifier le projet de loi.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 1 est
appelé. M. le ministre, vous avez des amendements a ce premier article.
Non? (16 heures)
Étude détaillée (suite)
Champ d'application et autres dispositions
Formation professionnelle d'appoint
M. Pagé: Pas au premier article, Mme la Présidente.
L'article 1 vise à prévoir le champ d'application de la loi en
indiquant, entre autres, que l'enseignement de la culture personnelle ne sera
plus assujetti à la loi, sauf pour la formation professionnelle
d'appoint. Tout autre enseignement, y compris la formation professionnelle
d'appoint, sera assujetti au droit commun, la Loi sur la protection du
consommateur. Dans certains domaines de formation professionnelle qui ne
conduisent pas à une attestation d'étude officielle, domaines
déterminés par règlement du gouvernement, un permis sera
exigé.
Un établissement privé peut dispenser des services
d'enseignement de plus d'un ordre d'enseignement, il peut aussi dispenser
seulement une partie des services d'enseignement d'un ordre donné.
Toutefois, le ministre peut refuser de délivrer un permis
dispensé à seulement une partie d'enseignement primaire ou
d'enseignement secondaire. Au collégial, l'établissement doit
dispenser au moins les cours dont la combinaison rend l'élève
admissible à des études universitaires.
Et, comme autre point important dans l'article 1, en vertu de l'article
55 de la loi
actuelle, le gouvernement peut déterminer par règlement
les normes suivant lesquelles un établissement peut donner à la
fois les enseignements de catégories et de niveaux distincts. Ce pouvoir
réglementaire est aboli.
Alors, voilà pour l'article 1, Mme la Présidente, touchant
l'application de la loi, le cadre général de
référence pour cette loi-ci.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Sur l'article 1, effectivement il s'agit du cadre
général du champ d'application. En ce qui nous concerne, il ne
nous apparaît pas y avoir de problème aux 1°, 2°, 3°,
4°, 5°, 6°, 7° et 8°. Ça nous apparaît
être les dispositions nécessaires si on veut s'assurer que les
établissements de l'enseignement privé puissent continuer
à dispenser des services là où les clientèles
existent et que ça soit au niveau du préscolaire, primaire,
secondaire, universitaire, collégial, autant pour la formation de base
que pour la formation professionnelle. On n'a pas d'inconvénient
à ce que le secteur privé continue à offrir la bonne
qualité de services qu'il essaie d'offrir. Dans certains cas c'est un
peu moins bon pour des raisons qu'on aura peut-être l'occasion de
discuter. Mais, globalement, les institutions privées offrent une
prestation professionnelle adéquate, valable.
Le seul problème que j'ai c'est au 9°, mais là, je
voudrais échanger un peu avec le ministre parce que ça me permet
de dire ceci. Il faut se rappeler que dans la présentation d'un certain
nombre de mémoires, l'aspect qui a été le plus
touché, c'est justement la formation professionnelle d'appoint. Et, je
me permets de faire une courte référence, c'est le moment, parce
qu'on est vraiment à l'article 1.
Dans le mémoire de la Fédération nationale des
enseignants et des enseignantes du Québec de la CSN, qu'on appelle
communément la FNEEQ, elle trouvait que le projet de loi 141 venait
accentuer la privatisation des services de l'éducation via le secteur de
la formation professionnelle. Et, j'ai besoin de garanties avant de convenir
que c'est exact ou inexact. Et, là, je vais être très
précis, le projet de loi stipule que la loi ne s'appliquera pas aux
établissements ou parties d'établissements qui dispensent de la
formation professionnelle d'appoint, à la demande des employeurs,
à l'article 4, 4° qu'on verra plus loin, alors qu'elle s'appliquera
si la demande de formation provient des individus.
Ah! Là c'est exactement ce que je discute, l'article 1, 9°,
un individu réclame une formation d'appoint dans les domaines
apparaissant à la liste établie à cette fin par le
règlement du gouvernement, j'y reviendrai dans une minute - et en
passant je veux remercier le gouvernement de nous avoir fait connaître
les dispositions réglementaires auxquelles on fait
référence là, on les a eues et on les a regardées,
règlements en application de la Loi sur l'enseignement privé,
mais j'y reviendrai dans une seconde pour l'imprécision que je veux
clarifier - . Mais, je continue, et ça va être court la citation,
il y aura donc, selon la Fédération nationale des enseignants et
des enseignantes, et je me suis engagé à le faire valoir, c'est
ce que je suis en train de faire, il y aura donc des établissements plus
privés que les établissements privés régis par la
Loi sur l'enseignement privé. Ça fait que ça fait
drôle. Il y a des enseignements qui deviennent plus privés avec
cette disposition-là, dans la formation professionnelle d'appoint, en
permettant à un individu d'avoir la formation professionnelle alors que
quand ça sera de la formation professionnelle d'appoint mais à la
demande des employeurs, en vertu de l'article 4.4°, elle ne s'appliquera
pas.
En termes clairs, un employeur, lui, ne pourra pas faire de demande de
formation professionnelle d'appoint, alors que l'individu pourra le faire.
C'est un peu contraire à la pratique en formation professionnelle.
Règle générale, les demandes de formation professionnelle
d'appoint proviennent toujours, en grande majorité des employeurs. Dans
l'ancienne loi 56, tout établissement privé devait être
détenteur d'un permis. Ce qui ne sera plus le cas pour les
établissements qui ne dispenseraient que de la formation professionnelle
d'appoint pour les entreprises. L'article 4, 4° n'obligera plus à
détenir un permis quand un employeur ne demandera que de la formation
professionnelle d'appoint. Ce qui amenait la FNEEQ à conclure: «Ce
projet de loi s'apprête donc à donner aux entreprises
privées de la formation, la possibilité, pour ne pas dire le
mandat de dispenser la formation professionnelle d'appoint pour les
travailleurs.» Et je m'arrête là.
J'aimerais savoir si le ministre a évalué ces
interrogations-là. A-t-il l'intention de s'autoriser et de se donner les
garanties que le projet de loi ne permette pas effectivement qu'il y ait des
établissements privés qui ne soient plus privés au sens
que je l'expliquais tantôt? Et pour ce qui est du règlement comme
tel... Je termine là-dessus comme question. On a une disposition dans le
règlement qui dit... un instant. Oui. On a quelque chose qui nous
indique que dans la liste proposée de ce qui fait l'objet de formation
professionnelle d'appoint... Parce que c'est marqué, «la formation
professionnelle d'appoint, soit la formation professionnelle dans les domaines
apparaissant...» Elle n'est pas définie à l'article 9°
c'est quoi la formation professionnelle d'appoint, sauf dans le
règlement. Et dans le règlement, le ministre nous indique qu'il y
aura une liste. Alors, là j'y retourne: «Nous avons pris
connaissance de la liste proposée à savoir les domaines de
l'éiectrolyse et de la conduite de véhicules lourds. Nous
constatons d'une part que la présente liste, réduite au strict
minimum,
répond à l'esprit des échanges à ce sujet
qui ont eu lieu entre nos deux ministères en avril dernier». Et
les deux ministères, c'est le ministère de la Main-d'oeuvre, de
la Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle et le
ministère de l'Éducation. «D'autre part, les
éléments que vous avez pris en compte aux fins de retenir ces
deux domaines rejoignent les préoccupations des entreprises de ces
secteurs et particulièrement celui du camionnage quant au besoin de
qualification de la main-d'oeuvre. Nous sommes d'accord avec ce choix.
Cependant, nous nous interrogeons sur la signification et la portée des
termes suivants de votre position: le ^'nistère de l'Éducation
propose de ne retenir pour l'instant que deux domaines». Alors, je
m'arrête là. (16 h 10)
Qu'est-ce qui motive le ministère de l'Éducation, pour
l'instant, à ne retenir dans sa liste de ce qu'il appelle «la
définition de la formation professionnelle d'appoint établie par
règlement» que deux secteurs, ou deux domaines, si vous me
permettez l'expression? Voilà les commentaires que j'aimerais que le
ministre apprécie.
M. Pagé: Alors, l'objectif général, Mme la
Présidente, c'est très simple. Je l'ai indiqué. La
distinction entre les cours à la demande de l'employeur ou de
l'employé, le député d'Abitibi-Ouest tourne le coin un peu
rond en disant: Les écoles vont être plus privées que des
écoles privées. Je l'avais «contexte» au moment de la
commission parlementaire et j'avais fait part de ceci: Que le projet de loi
privé 141 ne devait pas venir restreindre le droit pour une entreprise
de donner des cours de formation à ses propres employés. Ce n'est
pas ça qu'on veut régir. Si IBM, Bombardier, peu importe
l'entreprise, décide de donner des cours à ses propres
employés, elle n'a pas à être régie par le
ministère. Or, pour la formation professionnelle d'appoint, pour moi, il
m'est apparu qu'un certain nombre d'établissements qui dispensent de
tels cours, des cours de perfectionnement, des cours de recyclage, peu importe,
devaient continuer à être régis par le ministère de
l'Éducation en s'appuyant sur nos institutions, comme on le fait dans le
public, comme ça se fait aussi dans le privé. Sinon ça
aurait été d'élaguer en totalité le droit,
c'est-à-dire le maintien dans nos institutions du réseau de
l'éducation, de tels enseignements, qui seraient allés purement
et simplement, qui aurait pu, évidemment, tomber sous la coupe et
l'autorité unique du ministère de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle, des
corporations régionales, éventuellement, etc. Et c'est
très simple dans mon esprit. C'est très clair aussi. On ne peut
pas se permettre, au Québec, de succomber aux déclarations
négatives, pessimistes, critiques, du réseau d'enseignement et de
formation professionnelle au
Québec. Je crois qu'il se fait de belles choses à
l'Éducation. On va continuer à faire de belles choses. La
réforme qui a été amorcée en 1987-1988 commence
à donner des résultats tangibles. C'est une réforme qui
est éminemment structurante en référence à la
qualification des personnels ou des individus oeuvrant dans nos écoles,
et c'est purement et simplement pour ça que j'ai gardé le
pouvoir, cette autorité, pour protéger le réseau scolaire
québécois.
Deuxième élément, la liste à laquelle vous
référez, ce qui est prévu initialement, j'en conviens,
c'est-à-dire l'électrolyse et le véhicule lourd.
Véhicule lourd, ça commande des investissements très
importants. Ça commande de dispenser des cours de formation pour la
conduite de véhicules lourds. Ça coûte... Un Mack ou un
Kenworth, ça coûte plus cher qu'une chaise de coiffure ou je ne
sais trop quoi. Des investissements majeurs, et il est apparu que ça
devait demeurer au privé. D'ailleurs, le privé... ou encore le
public, mais le réseau d'enseignement est très, très bien
structuré, équipé, si je peux utiliser le terme, pour
dispenser de tels cours. L'autre, c'est l'électrolyse. Pourquoi le
maintien? C'est qu'on doit absolument assurer un contrôle en
référence, entre autres, à la qualification
professionnelle de celles et ceux qui donnent de tels cours parce que faire de
l'électrolyse ça peut... C'est très délicat.
Ça prend des qualifications pour faire ça, et il n'est pas exclu
que la liste soit ajoutée.
M. Gendron: Donc, ce n'est pas une liste définitive.
M. Pagé: Non. À partir du moment où le
ministère, le gouvernement a un pouvoir de décret, la liste n'est
pas définitive.
M. Gendron: Voilà! C'est important, par contre, que
ça soit dit, et ça amène ma deuxième question.
Justement, vous venez de le confirmer. Moi, je veux, Mme la Présidente,
que le ministre nous dise... Quand il disait que j'arrondissais un peu les
coins, d'abord, ce n'est pas... Je ne suis pas le seul à le faire. Ce
que je citais, c'est la Fédération nationale des enseignants et
des enseignantes et d'autres qui ont dit ceci, très clairement, M. le
ministre: Est-ce que vous ne convenez pas qu'à partir du moment
où la disposition est réglementaire et que les parlementaires
n'auront plus l'occasion de regarder ça, ça signifie qu'à
peu près n'importe quel demandeur professionnel pourrait
prétendre que ce qu'il entend offrir comme formation dans son entreprise
ou dans son usine ce n'est que de la formation professionnelle d'appoint
puisque c'est vous qui décidez par règlement? C'est le
gouvernement qui décide par règlement qu'on pourrait assister,
dans quelques années, si on avait affaire à un ministre
plutôt très ouvert quant à la notion de formation
professionnelle d'appoint, à
une profilération d'institutions...
Une voix: Pas profilération, prolifération.
M. Gendron: Prolifération, hein, d'institutions.
Une voix: J'avais compris profilération.
M. Gendron: Non. Prolifération d'institutions qui
n'auraient qu'à prétendre qu'elles se restreignent et se limitent
à offrir que de la formation professionnelle d'appoint et le tour est
joué. Le tour est joué. Alors, moi, la question précise,
c'est ça la crainte pour le monde, en concret. C'est ça la
crainte de la Fédération nationale des enseignants. Vous, vous me
dites: Elle est là ou elle n'est pas là, cette crainte-là?
Première question. Deuxième question, puisque le gouvernement se
garde un pouvoir réglementaire de modifier la liste des domaines qui
seront assujettis, ça veut dire que dans l'article 54 qu'on
étudiera plus tard, il peut, susceptiblement, y avoir beaucoup
d'entreprises, de compagnies qui offriront de la formation professionnelle, et
là, c'est moi qui le dit tout court, mais qui sera
appréciée par vous comme étant de la formation
professionnelle d'appoint, ce qui, possiblement, multiplie le nombre, entre
guillemets, d'institutions qui offriront de la formation privée. C'est
ça que ça voulait dire. Est-ce que, vous, vous prétendez
que ce danger-là n'existe pas?
M. Pagé: Écoutez, je vais être très
ouvert avec vous. D'abord, on doit retenir qu'au Québec il n'y a pas
cette tradition, cette réaction immédiate chez les entreprises
québécoises d'offrir à leur main-d'oeuvre une formation
continue, sauf pour certaines entreprises, et si on réfère,
depuis 15 ans, aux entreprises qui ont investi dans la formation de la
main-d'oeuvre, de leur main-d'oeuvre, on réfère
généralement à des grosses entreprises. On
réfère à des entreprises dans le domaine de l'aluminium,
dans le domaine des équipements, des télécommunications,
entre autres. Ça, c'est le premier type. Le plus bel exemple, je pense
que je l'ai vécu dans mon comté: Lauralco. C'est 1 000 000 000 $
d'investissement, 700 à 800 employés, programme de formation
dès l'embauche, programme de formation continue, etc.
L'autre élément, le deuxième motif qui a
amené les entreprises à avoir à donner un peu plus de
considération à la formation de leur main-d'oeuvre, c'est dans
les cas de difficulté. Exemple concret: le secteur des pâtes et
papiers. Les mutations, les changements, obligation de se convier à
beaucoup plus d'efficacité, de productivité, de rendement de
façon à diminuer les coûts de production sans
nécessairement, tout le temps, que la rentabilité passe par les
modifications de conventions collectives. Les entreprises se sont vues, donc,
dans l'obligation... Pour le reste... Je sais, entre autres, qu'il y a un
certain nombre d'écoles de pensée, parfois, dans les
ministères et aucun ministère n'en est exempt Mais il y a quand
même une école de pensée bien enracinée au
ministère de la Main-d'?uvre, de la Sécurité du
revenu et de la Formation professionnelle, selon moi, qui croit qu'on pourrait
reproduire demain, au Québec, le modèle allemand ou le
modèle suédois ou autres. Sauf que là-bas, il faut se
rappeler que la formation en entreprise, entre autres pour les métiers,
est bien enracinée. Mais pourquoi? Parce que les réseaux
d'enseignement comme tels ont purement et simplement mis de côté
les métiers, de sorte que c'est l'entreprise qui, traditionnellement...
Puis là, on réfère même au XVIe... Ça fait un
peu plus longtemps que nous autres, ici, là, puis ça va prendre
plus que des lois pour bâtir une telle tradition, des racines comme
celles-là. Tout le système de compagnon, tout le système
d'apprentissage en entreprise ou en Industrie... Il m'apparaît, moi - et
je donne mon opinion comme ministre de l'Éducation et c'est ce que je
fais valoir - qu'avant de calquer ici, au Québec, le modèle
allemand ou le modèle suédois ou peu importe lequel, où la
formation est donnée en entreprise, j'ai l'impression que les
commissions régionales de développement de la main-d'oeuvre, les
Sociétés régionales de la main-d'oeuvre, elles auront eu
l'opportunité de produire plusieurs rapports annuels.
Donc, partant de là, comme il n'y a pas cette réaction
immédiate... D'ailleurs, on n'a qu'à voir la part des budgets des
entreprises qui vont en formation de leur main-d'oeuvre. C'est un peu comme la
recherche. Puis ça, ma collègue pourrait ajouter beaucoup. C'est
quand même bien en-deça des moyennes aux États-Unis, dans
les autres pays.
Alors, l'appréhension, la crainte comme quoi des entreprises,
systématiquement, mettent en place des mécanismes externes de
formation de main-d'oeuvre autres que leurs employés dans leurs
entreprises, il y aura plus que plusieurs rapports annuels de la
Société de développement, il va y avoir plusieurs lunes.
(16 h 20)
Moi, partant de là... Et puis, pour nous, c'était bien
important de garder ce pouvoir-là, si non, toujours en fonction de cette
école de pensée au ministère de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle, le danger
aurait été très grand d'un appétit à
être comblé éventuellement. Et on ne peut pas, en formation
professionelle, avoir deux systèmes. On ne peut pas avoir un
système où on investit des centaines de millions dans le secteur
public, où des entreprises qui ont des écoles privées ont
investi capital humain, ténacité, persévérance,
etc., et que, à côté, on va faire un troisième
système? Un Instant! Il est temps qu'on passe à l'essentiel et
qu'on la forme, notre main-
d'oeuvre.
M. Gendron: Ma dernière question, moi, en ce qui me
concerne là-dessus, Mme la Présidente, c'est que... C'est comme
manger son gâteau puis vouloir l'avoir en même temps. De deux
choses l'une. La formation professionnelle d'appoint, c'est une formation qui,
règle générale, ne conduit pas à l'obtention d'une
diplomatics, etc. Bon!
M. Pagé: C'est la définition.
M. Gendron: Oui. Essentiellement, la formation professionnelle
d'appoint, au moment où un se parle au Québec, elle est
dispensée où, M. le ministre? Vous le savez bien. Elle est
dispensée dans les institutions, à 95 %. Êtes-vous d'accord
là-dessus?
M. Pagé: Hum, hum!
M. Gendron: C'est quoi l'idée, les petits 2 %, 3 % ou 4 %,
de l'assujettir pareil dans le champ de l'application de la Loi sur
l'enseignement privé et c'est pour ça que je reviens à mon
expression...
M. Pagé: C'est que... O.K.
M. Gendre: ...juste une minute, manger son gâteau et
l'avoir en même temps...
M. Pagé: Oui.
M. Gendron: ...on a l'impression qu'on va y être, et vous
savez bien que vous n'y serez pas, parce que vous l'avez dit tantôt bien
honnêtement, moi la grosse entreprise dans le domaine des plastiques qui
veut donner une formation professionnelle d'appoint, c'est un exemple que je
prends...
M. Pagé: À ses employés....
M. Gendron: Oui, c'est ça... Je vous dis, vous ne voulez
l'avoir, je ne veux pas l'avoir assujettie à la loi 141.
M. Pagé: Oui.
M. Gendron: Ce n'est pas le cas. La formation professionnelle
d'appoint vous dites: En autant qu'elle sera définie par moi et par mon
règlement là je veux l'assujettir à la Loi sur
l'enseignement privé. La question n'est pas compliquée,
pourquoi?
M. Pagé: Premièrement pour garder un pouvoir
habilitant, sinon ça aurait été en totalité un
secteur important de la formation professionnelle qui aurait été
complètement élagué, complètement, et ça
pour moi c'était essentiel dans une perspective de maintenir, autant
pour le secteur public et le privé une présence institutionnelle
référant à l'éducation.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Terrebonne.
Mme Caron: Mme la Présidente, toujours sur le même
point, puisque les associations coopératives d'économie familiale
du nord et du centre de Montréal ont fait part de certains
commentaires depuis le mois de décembre concernant le projet de loi 141,
et toujours par rapport à cette liste qui sera définie par
règlement, les craintes des ACEF étaient justement que le
ministre se limite aux deux secteurs qu'on a déjà
d'annoncés...
M. Pagé: Madame.
Mme Caron: ...mais au niveau des ACEF, ce qu'on souhaite...
M. Pagé: Des quoi? Mme Caron: Des ACEF. M.
Pagé: Oui.
Mme Caron: ...c'est que la liste soit évidemment beaucoup
plus grande et les deux critères qu'ils retenaient, eux, c'est si la
formation d'appoint touche la sécurité du public...
M. Pagé: Entre autres pour l'électrolyse...
Mme Caron: ...et même si elle ne conduit pas à un
diplôme, si elle conduit à un emploi, et les exemples qu'ils
donnaient, qu'ils souhaitaient voir inclus dans cette liste
c'était...
M. Pagé: Mais vous comprenez avec moi que s'il eût
fallu que j'accepte la demande comme quoi tout ce qui peut conduire à un
emploi doit être régi...
Mme Caron: Le caractère sécurité du
public...
M. Pagé: ...il y en aurait... Tout aurait
été régi, là.
Mme Caron: Oui. Le caractère sécurité du
public...
M. Pagé: Presque, et je ne vois pas... Pouvez-vous en
indiquer, là, pour ma gouverne à moi...
Mme Caron: O.K.
M. Pagé: ...qu'est-ce qui aurait pu constituer de la
formation professionnelle d'appoint, et
qui n'aurait pas conduit, en formation professionnelle toujours, qui
n'aurait pas conduit à un métier? Pouvez-vous me donner un
cas?
Mme Caron: Tout peut conduire à un métier.
M. Pagé: Bon, donc là on convient que cet
élément-là de la requête était
inopportun.
Mme Caron: Pour eux, il y avait un critère
sécurité. Si on retient le cours de conduite de camion lourd, eux
ajoutaient le cours de conduite d'autobus, c'est aussi important la
sécurité là que pour un camion lourd. Si on se parle de
mécanique, si on se parle de soudure au gaz, si on se parie
d'électrolyse, on doit se parier aussi de maniement d'armes à feu
et je me demande si le ministre va retenir ce fameux critère de
sécurité.
M. Pagé: Pour ce qui est des autobus par rapport aux
camions, je vais vérifier, là, mais j'ai l'impression que
ça se ressemble un peu.
Mme Caron: Ça se ressemble beaucoup, là.
M. Pagé: L'électrolyse c'est le cas, pour le reste
on va voir.
Mme Caron: Si on prend... maniement d'armes à feu...
M. Pagé: C'est pour ça qu'on a un pouvoir
habilitant.
Mme Caron: Le maniement d'armes à feu. C'est des exemples
qu'on nous donnait. Je pense que le critère sécurité en
soi devrait être retenu.
M. Pagé: Je note madame, mais il faut bien dire que vous
référez à un règlement. Mais écoutez...
Mme Caron: C'est pour ça qu'il faut y
référer tout de suite, il va être trop tard
après.
M. Pagé: On va changer pour véhicules lourds,
ça va comprendre les autobus, mais dites-vous bien là que moi je
vais être transparent, je vais être bien correct, bien loyal envers
la commission, le mécanisme de procédure d'adoption des
règlements prévoit des mécanismes, des étapes de
publication et tout. Souventefois, les ministres ne déposent pas de
règlements. Il y a des ministres dans certains gouvernements qui n'en
déposent pas de projets de règlements. Pourquoi? Pour ne pas
passer des semaines et des semaines à regarder chacun des points. Mais
je vous dis que je note. On va voir ça. D'ailleurs c'est pour ça
qu'il y a un pouvoir habilitant d'appliqué par règlement.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 2.
M. Pagé: L'article 2, ces définitions reprennent
celles de la loi actuelle, les services de formation et d'éveil, les
services d'enseignement général et professionnel seront ceux
dispensés par les commissions scolaires et les collèges publics.
Ça vient restreindre le champ d'application. C'est ça.
M. Gendron: II n'y a pas eu de considération
particulière en vertu de l'article 2 qui nous permettrait...
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 3. Nous
avons un amendement, je crois bien.
M. Pagé: À 4. O.K. Alors, le projet d'amendement
c'est... On va lire l'article dans le projet de loi.
M. Gendron: Un instant. Êtes-vous à 3 ou à 4,
là?
M. Pagé: À 3.
La Présidente (Mme Hovington): À l'article 3.
M. Gendron: À 3 il y a un amendement?
M. Pagé: Oui. Je l'avais déposé en
décembre.
La Présidente (Mme Hovington): Ça fait partie des
trois amendements.
M. Gendron: o.k. si c'est ça que vous appelez un
amendement. je pensais qu'il y avait un amendement nouveau que je n'avais pas
vu.
La Présidente (Mme Hovington): Non.
M. Pagé: Non. Il y en a seulement...
La Présidente (Mme Hovington): Celui de
décembre.
M. Pagé: ...quatre, je pense. M. Gendron: O.K.
M. Pagé: Alors, dans l'article 3, on remplace dans la
première ligne le mot «exploiter» par le mot
«tenir» parce que le texte... le projet de loi 141 et le projet de
loi modifié... On va les lire, les deux textes, là. Le texte
initial disait: «Est considéré exploiter un
établissement d'enseignement toute personne ou organisme qui, pour son
propre compte, dispense des services éducatifs.» Là, on
dit: «Est considéré tenir un établissement toute
personne ou organisme qui, pour son propre compte, dispense des services
éducatifs avec ou sans but lucratif.» Alors, ces changements de
terminologie et l'ajout à la fin «avec ou sans but
lucratif», viennent clarifier la Dortée de l'article en
réponse aux inquiétudes de i'ACEF centre qui estimait que
l'expression «pour son propre compte» ne visait que les entreprises
à but lucratif. Alors, même si on est très clair... On veut
être clair alors on le dit, même si, selon moi, on n'avait pas
besoin de le dire comme ça.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Ce n'est pas un article majeur, mais
c'était quand même un article qui a été très,
très décrié... C'est un article qui a été
très décrié lors des premiers échanges qu'on a eus
et avec raison. Je pense que ce n'était pas tellement honorant, entre
guillemets, de parier d'exploitation, d'exploiter un établissement,
indépendamment des convictions qu'on peut avoir sur une école ou
l'autre. Et dans ce sens-là on avait reçu, Mme la
Présidente, énormément de représentations pour
modifier la terminologie et s'assurer qu'il y ait un terme qui soit moins
jugeant, entre guillemets. Alors, c'a été fait. Là,
où j'ai des problèmes, M. le ministre, c'est dans la seconde
partie - parce que c'est réglé, c'était supposé
être réglé, donc on dit oui - c'est quand vous ajoutez
l'autre amendement à la fin de l'article les mots «avec ou sans
but lucratif». Alors là, c'est peut-être moi qui ne comprend
pas, et ça c'est possible parce que quand on ajoute à la fin
«des services éducatifs» la disposition «avec ou sans
but lucratif», bien, l'un annule l'autre, à moins que je ne sache
plus lire. Ça veut dire que c'est aussi vrai pour ceux à but
lucratif que ceux sans but lucratif. Donc, la question qui vient: C'est quoi
l'idée de l'ajouter «avec ou sans but lucratif»? Avant
ça, ça n'y était pas, et là l'un annule
l'autre.
M. Pagé: L'autre c'est pour, c'est pour confirmer que les
organismes à but lucratif ou sans but lucratif sont régis. Ce
n'est pas plus compliqué que ça.
M. Gendron: Je le sais, mais quand on dit «Est
considéré tenir un établissement d'enseignement toute
personne ou organisme qui, pour son propre compte, dispense des services
éducatifs»...
M. Pagé: Ça inclut tout.
M. Gendron: Bien oui.
M. Pagé: Donc, vous demandez...
M. Gendron: Alors, je vous pose la question: Pourquoi avez-vous
ajouté «avec ou sans but lucratif»?
M. Pagé: Parce que... Écoutez, les gens de I'ACEF,
pour eux, c'était un très gros problème. Ils voyaient une
inquiétude, une possibilité de quelque chose de sournois,
probablement. Oui, oui.
La Présidente (Mme Hovington): Vous voulez ajouter quelque
chose, Mme la ministre de...
M. Pagé: que le législateur parie le plus
clairement possible, tant mieux, sauf qu'en même temps on doit convenir
qu'il n'est pas supposé parier pour ne rien dire.
La Présidente (Mme Hovington): Vous voulez apporter un
éclairage.
Mme Robillard: Oui, Mme la Présidente, c'est que I'ACEF,
dans la lecture du projet de loi original, interprétait le fait qu'on
marque seulement «pour son propre compte» que c'était
strictement... Mais c'est pour ça qu'on a ajouté «avec ou
sans but lucratif». L'ACEF interprétait qu'en ayant marqué
strictement «pour son propre compte», on ne visait que les
établissements à but lucratif. C'est l'interprétation
qu'elle en faisait. Alors, elle dit: Vous laissez de côté tous les
individus, ou les organismes, ou les coopératives. Alors, voulez-vous
nous ajouter que c'est très clair, que la loi vise aussi les sans but
lucratif. Alors, c'était l'interprétation du... Ce n'était
pas la nôtre, mais c'est I'ACEF qui nous a demandé cette
précision supplémentaire.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Joliette. Eh... Joliette. Jolivet.
M. Gendron: M. Jolivet de Joliette.
M. Jolivet: Ce n'est pas la première fois que ça
m'arrive.
La Présidente (Mme Hovington): De Lavio-lette.
M. Jolivet: Ce n'est pas la dernière fois non plus. C'est
parce que je me pose des questions. Je vous donne un exemple. J'ai un
comité de loisir qui, dans un centre de loisir, donne des cours de
piano. Il est sans but lucratif. J'en ai chez nous de ça. J'ai un
individu qui vient à la maison... (16 h 30)
M. Pagé: Est-ce que ça conduit à un
diplôme?
M. Jolivet: Bien là, c'est dit d'éveil.
Éveil, moi, ça ne conduit pas à un diplôme. Je
prends l'exemple de gens qui ont des écoles genre pas tout à fait
la garderie, mais entre la garderie et l'éducation, qui sont des
écoles de musique. On en a de ça.
M. Pagé: Attendez un peu, je ne vous suis plus. Des
écoles de musique garderies, entre garderie et éducation.
M. Jolivet: Oui. Je vais vous donner un exemple, moi.
Une voix: Les cours d'initiation à la musique.
M. Jolivet: Oui, c'est ça, les cours d'initiation à
la musique que dit ma collègue, mais ça existe ça.
Ça veut dire qu'il y a des gens qui, dans des sous-sols de maison, vont
avoir des enfants de l'âge de deux ans à la
pré-maternelle...
M. Pagé: Oui.
M. Jolivet: ...et même dans certains cas, comme ils ne sont
pas obligés d'aller à la maternelle - il n'y a personne qui est
obligé d'aller à la maternelle - il y a des gens qui continuent
à aller là et voir...
M. Pagé: Et là, vous en pensez quoi, vous? Je
devrais contrôler le pianotage, là, la couture.
M. Jolivet: Non, non. je vous pose la question. Est-ce que
ça inclut ça? C'est ça que je veux savoir. Je veux savoir
votre interprétation. Je ne veux pas savoir la mienne, là, je
veux savoir la vôtre. Quand vous dites: Tenir...
M. Pagé: Mais en autant que je sache ce que vous voulez
savoir.
M. Jolivet: Pardon?
M. Pagé: En autant que je sache ce que vous voulez savoir
concrètement. Vous me demandez si j'aurai...
M. Jolivet: Vous dites: Est considéré tenir un
établissement. Mais tenir un établissement, ça veut
dire... Tout à l'heure, vous disiez: Exploiter. Il y a une
différence entre «exploiter» et «tenir»,
à ma connaissance. Mais la personne, elle a un établissement et
dans son sous-sol de maison, elle reçoit des enfants de l'âge de
deux ans à cinq ans, et elle dispense des services éducatifs
d'une certaine façon, soit en donnant des initiations à la
flûte, au piano...
M. Pagé: Môme une gardienne d'enfants, en
soirée, va donner des services éducatifs. Elle est susceptible
d'en donner parce qu'elle va dire à l'enfant: Tu ne fais pas ça,
tu dois faire ci, tu dois faire ça, fais attention, etc. Regarde
l'émission de télévision et... Bon. Mais ce n'est pas
régi par cette loi-là, ça.
M. Jolivet: Bien oui. Mais c'est parce que je vous pose la
question. Vous dites...
M. Pagé: Mais je vous y réponds non.
M. Jolivet: ...Tenir un établissement. Moi, j'ai une
personne qui donne...
M. Gendron: Vous avez vu son raisonnement.
M. Jolivet: Ça n'a pas de bon sens.
M. Gendron: Je pense que je peux peut-être juste vous
clarifier. Continuez votre raisonnement, M. le ministre.
M. Jolivet: Ehl
M. Gendron: Et vous dites: Bon, alors...
M. Pagé: Ce n'est pas prévu à l'article
1.
M. Gendron: Non, mais juste une minute. ...alors, si vous
prévoyez que même une gardienne d'enfants, ce qui, objectivement,
peut être vrai...
M. Jolivet: Ça peut être vrai, oui.
M. Gendron: ...et qu'on peut souhaiter que ça soit
toujours vrai...
M. Pagé: Toujours vrai, oui.
M. Gendron: ...c'est quoi qui vous guide parce que je le sais que
vous ne vous occupez pas de ça? Alors, continuez votre raisonnement.
C'est quoi, alors, qui va vous permettre de déterminer
précisément que dans certains cas il tient...
M. Pagé: C'est...
M. Gendron: Je le sais, c'est le champ d'application un.
M. Pagé: C'est ça.
M. Gendron: Bien...
M. Pagé: C'est l'article 1 de la loi.
M. Jolivet: Oui, je le sais. Je n'ai pas posé
cette question-là tout à l'heure parce que...
M. Pagé: Non, mais c'est ce que je vous dis.
M. Jolivet: J'aurais pu poser la question à ce
niveau-là.
M. Pagé: Oui.
M. Jolivet: C'est parce que c'est le mot «tenir» qui
remplace le mot «exploite». Est-ce que le mot «tenir»
veut dire la même chose qu'«exploiter»?
M. Pagé: Oui.
M. Jolivet: Bon. Mais pourquoi vous mettez «tenir» au
lieu d'«exploiter»?
M. Pagé: Ah! Bien là. Mme Robillard: Ah!
M. Jolivet: Hein?
Mme Robillard: Là, je vous suggérerais de parler
à votre critique de l'Opposition.
M. Jolivet: Oui, je le sais. Je le sais.
La Présidente (Mme Hovington): Les communications ne vont
pas dans les deux sens.
M. Jolivet: Non, non, non. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Ça, vous avez beau... Moi, je pose la
question.
La Présidente (Mme Hovington): Voulez-vous lui
répondre, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Si j'ai le salaire du ministre pour 10 minutes.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Pagé: Au salaire qu'on gagne, je vous le donne.
M. Gendron: Non, sérieusement, ce n'est pas à moi
à répondre. Par contre, je l'ai dit dans les remarques que les
intervenants sont venus nombreux, avec raison, nous dire que le terme
«exploiter» était jugé négativement et
péjorativement pour eux. Donc, ils ont... l'expression
«exploiter» pour enlever le jugement a priori péjoratif que
ça avait, mais c'est évident que vous savez autant que moi que
«tenir» ou «exploiter»... La seule différence,
c'est au niveau du jugement appréciatif que ce n'est pas la même
chose.
M. Pagé: Vous venez de prendre votre gouret et d'envoyer
le palet dans votre propre filet.
M. Jolivet: Ça peut arriver des fois.
M. Gendron: Mais là, ce n'est pas majeur.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'amendement
à l'article 3, l'amendement 1e et 2° sont
adoptés?
M. Gendron: Ça va.
La Présidente (Mme Hovington): II y avait un premier
alinéa et un deuxième alinéa.
M. Pagé: Oui, adopté. M. Gendron: Oui,
adopté.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 3, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Pagé: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 4. Nous
avons un nouvel amendement à l'article 4.
(Consultation)
M. Pagé: Alors, cet article reprend, pour l'essentiel, les
exceptions qui sont contenues dans l'article 2 de la loi. Le paragraphe 1, qui
fait l'objet de l'amendement, vise notamment les instituts de tourisme, de
police et les conservatoires de musique. C'est ça? Le paragraphe 1
exclut notamment le collège Marie-de-France et le collège
Stanislas.
Alors, l'article 4, là, c'est les exclusions prévues par
les règlements du gouvernement. La présente loi ne s'applique pas
pour un certain nombre d'établissements. Le projet d'amendement vise
à ajouter «01° à un établissement tenu en vertu
de la loi par un ministère ou un organisme qui est mandataire du
gouvernement». 0.1 L'objectif, c'est l'Institut du tourisme et
d'hôtellerie, l'Institut de police et les conservatoires.
M. Gendron: Première question. Quand vous commencez
«outre les exclusions prévues par les règlements du
gouvernement», lesquels règlements prévoient l'exclusion?
On a regardé, là - c'est vrai qu'on n'a pas les mêmes
moyens qu'un gouvernement pour fouiller - et on n'en a pas trouvé.
Alors, c'est lesquels? Si vous mettez ça, il doit y avoir des
dispositions?
M. Pagé: À 96 du projet de loi, on indique:
«Le ministre peut, par règlement, exclure, aux
conditions qu'il peut déterminer, des personnes, organismes,
établissements ou services éducatifs de tout ou partie des
dispositions de la présente loi ou des règlements pris en
application du présent article.»
M. Gendron: Mais quelles sont les exclusions prévues?
C'est marqué «outre les exclusions prévues».
Là, vous me dites «une disposition de l'article»,
mais...
M. Pagé: Non. Il faut bien dire, là, que la loi
doit être lue dans un tout. Il y a un pouvoir habilitant le cabinet, sur
proposition du ministre, d'accepter les exclusions a la loi en vertu de
l'article 96, Pouvoir général de règlement. Puis, le
ministre, lui, peut, par règlement, à 97... Mais là, ici,
à l'article 4, on réfère à «outre les
exclusions prévues par les règlements du gouvernement»,
donc ces exclusions qui pourraient être faites en vertu de 96, 8°. On
ajoute «un certain nombre». On identifie exactement.
M. Gendron: O.K. Mais c'est important. Ce que le ministre me dit,
c'est «outre les exclusions prévues par le règlement du
ministre».
M. Pagé: Le pouvoir... M. Gendron: Oui, mais...
M. Pagé: Non, du cabinet.
M. Gendron: Non, je le sais. Mais regardez, c'est marqué
«les règlements du gouvernement». Lesquels
règlements? Parce que si c'était ça, j'aimerais mieux -
puis qu'on m'indique si je n'ai pas raison - «outre les exclusions
prévues par le règlement du gouvernement, la présente loi
ne s'applique pas». Mais ce n'est pas ça qui est écrit.
«Prévues par les règlements du gouvernement». Je pose
la question. Quel règlement autre que le pouvoir habilitant que je vous
reconnais, puis que je vous connais, puis qui est légitime? C'est quel
autre règlement qui donne suite à la dimension «outre les
exclusions prévues», à l'article 4. Voici toutes celles et
ceux qui pourraient s'ajouter. C'est quels, celles et ceux? Parce que ce n'est
pas marqué «le règlement du gouvernement», c'est
marqué «les règlements du gouvernement». Quel autre
règlement du gouvernement pourrait soustraire de l'application de la
loi, sauf les cas qu'on a là puis votre pouvoir général
habilitant? (16 h 40)
M. Pagé: II rentre encore dans le règlement.
«Si le ministre de l'Éducation autorise le règlement 23,
une organisation ou association à caractère religieux, sans but
lucratif, est exemptée de l'application du paragraphe 1.» Alors,
dans le projet de règlement que j'ai déposé... Ça
va peut-être être adopté parce que la loi n'est pas
adoptée encore. Dans le projet de règlement, on indique «le
champ d'application ou un champ évoqué permettant d'exclure
certaines catégories d'établissements». Puis on
réfère aux établissements religieux, sans but lucratif, ou
association.
La Présidente (Mme Ho vingt on): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: J'attends, là...
M. Pagé: II y a de fortes possibBités qu'il y en
ait plus qu'un aussi.
M. Gendron: Bien, si... moi je finis, là.
M. Pagé: On ne peut pas toujours regrouper par le
même règlement.
M. Gendron: C'est parce qu'on me dit sur le plan juridique que
traditionnellement en législation on prend l'expression les
règlements.
M. Pagé: Oui, parce qu'on est toujours susceptibles d'en
passer plus d'un.
M. Gendron: C'est uniquement pour ça, mais si dans le
présent cas la réponse à la question, ou l'interrogation
que je pose au-delà de la remarque à caractère
général, ce que j'appellerais de convention de
législation, c'est un règlement. Et le règlement c'est
celui que je lis, 23. Si c'est ça je n'ai pas de problème.
M. Pagé: C'est ça.
M. Gendron: Si c'est ce que j'ai comme réponse, ça
va.
La Présidente (Mme Hovington): Ça va?
M. Pagé: Et l'amendement à 4 vient
prévoir...
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Laviolette vous vouliez ajouter quelque chose.
M. Jolivet: Je voulais poser une question Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Ah! vous avez tous les
droits.
M. Jolivet: Je pense que je n'ai pas eu la réponse que je
veux depuis tout à l'heure. Je m'excuse mais j'ai quand même le
droit de le dire comme je le pense, dans la mesure où je prends
l'article 4, on dit: La présente loi ne s'applique pas. Tout à
l'heure on disait à l'article 3: Est considéré comme tenir
un établissement une personne... avec ou sans but lucratif. Je reviens
à ma question, est-ce que ça veut dire que ça, là,
à partir de maintenant, un organisme
qui est un service de loisir, qui dans des classes du samedi matin, ou
du soi? après les classes, va donner des cours va être sujet
à la loi? Je suis intéressé à le savoir, parce
que...
M. Pagé: C'est non, parce qu'il n'y a pas de pouvoirs
habilitant dans ce sens-là en vertu des dispositions de l'article 1.
M. Jolivet: Bien moi en tout cas, Mme la Présidente, je
vais vous donner un exemple. Quand on est arrivé avec un permis en
agriculture sur l'alimentation, il y a des choses qu'on a apprises
dernièrement et que même les gens du ministère ne savaient
pas. Et ça c'est des choses que j'ai le droit de savoir, parce que
est-ce que vous êtes au courant qu'une famille d'accueil de personnes
âgées de neuf personnes ou de famille de plus de neuf personnes
qui sont des centres d'accueil ou d'hébergement privés, soit pour
des adultes, des personnes âgées ou des personnes
handicapées, savez-vous qu'en vertu de la décision
gouvernementale ils sont obligés de payer 215 $ de permis d'alimentation
quand ils donnent à manger à leurs propres
bénéficiaires? Le saviez-vous, vous? Bien moi je l'ai appris,
là. Non mais ça, là, moi j'ai le droit de le savoir dans
la loi.
M. Pagé: On savait ça, nous.
M. Jolivet: non mais j'ai le droit de le savoir, c'est pour
ça que je veux aller plus à fond dans la loi pour être
sûr que ce que je vais voter...
M. Pagé: Dans l'article 1...
M. Jolivet: Je le sais bien, que ce que je vais voter ne
s'appliquera pas à des choses auxquelles on ne veut pas que ça
s'applique.
M. Pagé: Tout ce qui s'appelle culture personnelle,
d'autant plus que ces cours du samedi matin, bravo, tant mieux et qu'on les
multiplie de grâce, la formation fondamentale des jeunes
Québécois va être encore mieux assise, mieux
appuyée, sauf que ce n'est pas ça, ça ne conduit pas
à un diplôme, et on l'exclut par l'article 1. Je vous en donne
l'assurance.
M. Jolivet: Bon, quand vous dites à l'article 1, ça
s'applique, les services de formation et d'éveil à
l'éducation préscolaire. Ça veut dire que ça
s'attache à ceux qui sont de niveau maternelle et prématernelle.
C'est ça que ça veut dire? Ça veut dire que tous les
enfants qui au niveau de prématernelle...
M. Pagé: Ça veut dire que...
M. Jolivet: ...ou de maternelle, qui n'ont pas l'obligation en
vertu de la loi d'aller à l'école, mais qui sont dans des lieux
physiques, je répète, de cours donnés à des enfants
en piano, en flûte, en habileté, n'importe quelle...
M. Pagé: Saxophone.
M. Jolivet: ...sont couverts par qui? Par personne, là?
Ils ont le droit de le donner, ils n'ont pas besoin de permis pour faire
ça.
M. Pagé: Ils n'ont pas besoin de permis, piano, couture,
broderie, etc.
M. Jolivet: Le mot éveil c'est large.
M. Pagé: Les cours de patinage aussi, comme un cours de
gardien de but.
M. Jolivet: Si c'est clair comme ça, ça va me
rassurer, mais j'ai quand même le devoir de le demander ici, et pas
d'apprendre après coup que ça s'applique à eux autres en
vertu des changements qui sont apportés.
M. Pagé: Ah, c'est votre droit fondamental, vous pouvez
vous sécuriser.
M. Jolivet: Je vous remercie bien gros.
La Présidente (Mme Hovington): La réponse vous
satisfait, M. le député de Laviolette? Oui?
M. Jolivet: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, nous en
étions, attendez un peu...
M. Pagé: L'amendement à l'article 4.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 4 tel
qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle donc l'article 5.
Nous avons des amendements. Nous avons à ajouter 5.1 et 5.2. On va faire
5 d'abord.
M. Pagé: 5. Ça reprend l'article 1.1 de la loi
actuelle, à savoir: Le ministre exerce les fonctions et pouvoirs du
ministre prévus à la présente loi relativement à
l'éducation préscolaire, l'enseignement primaire et secondaire,
aux services éducatifs pour les adultes et à la formation
professionnelle d'appoint - et la personne, dans le cas - c'est Mme la ministre
de l'Enseignement supérieur et de la Science,
relativement à l'enseignement collégial, et le ministre
des Transports, relativement au transport des élèves.
M. Gendron: Question. Lorsqu'on parle d'enseignement privé
et qu'on veut les assujettir quand il sera question de transport scolaire, au
ministre des Transports, est-ce que le ministre pourrait nous indiquer que,
dans le présent cas, présentement dans l'ensemble du secteur
privé je veux dire, combien d'institutions privées sont
assujetties à des dispositions concernant le transport des
élèves? À ma connaissance dans le secteur privé
présentement il n'y a à peu près pas, je veux juste le
savoir, parce que c'est le moment de le savoir...
M. Pagé: De?
M. Gendron: De gens ou d'élèves du secteur
privé...
M. Pagé: Transportés par des...
M. Gendron: ...qui sont assujettis à des dispositions
liées au transport des élèves?
M. Pagé: Je ne comprends pas votre question. Ce que vous
voulez savoir c'est si...
M. Gendron: II ne s'en fait quasiment pas de transport scolaire
dans le secteur privé.
M. Pagé: II s'en fait dans certaines institutions
où le réseau public dessert les élèves. Il y a des
institutions privées qui ont leur propre système de
transport.
M. Gendron: Ça, je le sais. C'est pour ça que je
dis puisque le secteur public, non pas le secteur public, mais le public
n'assume presque pas de responsabilités quant au transport des
écoliers du secteur privé, la question que je pose: Est-ce que
c'est vraiment neuf d'indiquer que, dorénavant, ils relèveront du
ministère des Transports pour ce qui est du transport des
élèves puisque c'est très marginal l'appréciation
du transport actuellement scolaire, une minute.
M. Pagé: Oui.
M. Gendron: Au niveau du privé. J'estime que dans certains
cas ça serait peut-être préférable que ce soit le
ministre de l'Éducation qui ait la responsabilité de toutes ces
questions y incluant le secteur privé - juste une seconde - et que comme
ministre de l'Éducation s'il a la conviction que certaines demandes du
secteur privé liées au transport scolaire doivent être
appréciées, reconnues, etc., que c'est le ministre de
l'Éducation qui fera les démarches, les pourparlers et les
ententes? Je n'aime pas voir l'implication d'un autre ministère dans une
législation quand tu sais que dans les faits il n'y a à peu
près pas d'implication du ministère des Transports pour les
élèves du secteur privé assumée par l'État
québécois. Oui, ils en font du transport scolaire de leurs
élèves, ça je le sais, mais c'est eux autres qui paient
pour, c'est eux autres qui l'assument. Alors, ça va changer quoi? C'est
juste ça que je veux essayer d'apprécier.
M. Pagé: Le transport scolaire dans le réseau
public est sous l'autorité du ministre des Transports.
M. Gendron: Je le sais parce qu'il s'en fait.
M. Pagé: La même chose, c'est de la concordance.
M. Gendron: Même si c'est marginal, en termes de
clientèle actuellement?
M. Pagé: Oui, l'accessoire suit le principal.
M. Gendron: Mais il n'y a pas d'autres raisons que ça
là?
M. Pagé: Non, non, aucune autre raison que
Ça-
M. Gendron: Adopté.
M. Pagé: La logique, concordance.
La Présidente (mme
hovington): l'article 5 est
adopté. il y a un ajout: l'article 5.1 et l'article 5.2, je crois bien,
m. le ministre. il y a l'article 5.3 aussi.
M. Pagé: Alors, c'est des modifications de concordance. On
remplace, la nécessité de remplacer les mots
«exploitant», «exploité» et
«exploitation» exige de recourir à une fiction juridique. On
parle donc à l'établissement qui est une entreprise
d'éducation devient sujet de droit ou d'obligation comme prolongement de
la personne qui exploite l'entreprise.
Alors, le projet de loi tel que modifié se lirait comme suit: Le
mot «établissement» utilisé dans la présente
loi comme sujet de droit ou d'obligation désigne la personne qui tient
l'établissement visé par la disposition en cause. On sait que
lorsqu'une personne détient un permis, la personne qui détient ce
permis, était soit une personne physique ou une personne légale,
a des obligations, peut être interpellée, etc. Comme le mot
«exploitant» n'a pas été retenu, compte tenu qu'il
choquait, on a donc procédé par une espèce de fiction
juridique comme on le fait actuellement.
La Présidente (Mme Hovington): Ça va?
Est-ce que l'article 5.1 est adopté?
M. Gendron: Pas de problème.
La Présidente (Mme Hovington): II y a l'article 5.2.
M. Pagé: L'article 5.2 ça va dans le même
sens aussi. Si un organisme est dépourvu de la personnalité
juridique, les dispositions à la présente loi s'appliquent comme
s'il était doté de la personnalité juridique. Il y a une
présomption donc de personnalité juridique.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 5.2 est
adopté. J'appelle l'article 5.3.
M. Pagé: L'article 5.3 clarifie la règle suivant
laquelle les textes d'application de la Loi sur l'instruction publique et de la
loi sur les collèges sont applicables à un établissement
privé qui dispense les services dispensés par les commissions
scolaires et les collèges publics tels qu'ils évolueront dans le
temps. (16 h 50)
Alors, ont dit à l'article 5.3 tout renvoi à un texte
d'application de la Loi sur l'instruction publique comprend ces modifications
présentes et à venir pour l'application de ces textes des
appellations commissions scolaires et collèges désignent un
établissement d'enseignement privé ou la personne qui tient des
établissements secondaires. *!ors, c'est étendre, finalement,
donner une poignée additionnelle pour garantir l'application de la Loi
sur l'instruction publique dans le secteur privé.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 5.3
est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. Nous sommes
rendus au chapitre II traitant du «Permis d'exploitation d'un
établissement.» J'appelle l'article 7.
Des voix: L'article 6.
La Présidente (Mme Hovington): Ah! Excusez-moi. J'appelle
l'article 6 avant d'aller au chapitre II.
M. Pagé: Avant d'aller à 7.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 6.
M. Pagé: Alors, l'article 6 reprend le paragraphe i de
l'article 1 de la loi, c'est-à-dire qu'on réfère à
la définition de l'année scolaire. C'est celle qu'on retrouve
à l'article 13 de la Loi sur l'instruction publique. L'année
scolaire, c'est entre le 1er juillet et le 30 juin.
M. Gendron: Oui, ça je comprends parce qu'on a... des fois
on a de la difficulté à lire, mais ça, il n'y a pas de
problème à lire ça, là. Mais au-delà de
lire, je vous pose une question. Ça, ça m'apparaît plus
important de clarifier ça. Il se passe un événement majeur
le 12 juillet dans une institution privée et de toute évidence le
ministre de l'Éducation doit intervenir, comme je suis sûr qu'il
le ferait dans une institution publique s'il se passe quelque chose de
significatif, de majeur, en dehors de la période scolaire.
M. Pagé: Dans quel sens?
M. Gendron: Un DG part avec la caisse, comme c'est arrivé
dans certaines commissions scolaires, en tout cas, peu importe, un acte
déplorable par rapport au bon usage de la gestion des fonds publics,
même si dans le cas du secteur privé ils prétendent que la
partie fonds publics est trop faible, et avec raison. Il peut arriver quelque
chose. Alors, j'essaie de comprendre. «Dans la présente loi, on
entend par "année scolaire" la période débutant le 1er
juillet d'une année et se terminant le 30 juin de l'année
suivante.» Dans toute institution, qu'elle soit privée ou
publique, il y a des activités, il y a des choses qui se passent en
dehors de l'année qu'on appelle académique pour fin de...
M. Pagé: Oui, mais elle est complète, là, M.
le député.
Mme Robillard: Elle est complète.
M. Pagé: Du 1er juillet au 30 juin de l'année
prochaine...
Mme Robillard: Toute l'année. Les 12 mois sont couverts,
M. le député.
M. Gendron: Je comprends. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: C'est quoi, mon problème? Je comprends.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: C'est une bonne question.
M. Pagé: Ton problème, c'est ma solution.
Une voix: C'est une bonne question.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 6 est
adopté?
M. Pagé: Ton problème, c'est ma solution. Des
voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): L'article 6 est
adopté?
M. Gendron: Excusez-là.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, nous sommes rendus
au chapitre II et le titre «Permis d'exploitation d'un
établissement», nous avons un amendement, je crois.
Permis d'exploitation d'un
établissement
M. Pagé: C'est ça. On change le titre simplement
«Permis d'exploitation d'un établissement» par
«Permis».
La Présidente (Mme Hovington): Par
«Permis».
M. Gendron: Bien simplement, ça va être court. Ce
n'est pas si simplement que ça. C'est correct. C'est bien mieux comme
ça. Alors, ce n'est pas juste un changement simplement. Ça, il me
semble que ça correspond plus à ce que le ministre veut faire. Il
veut introduire un chapitre ou une section dans une loi pour dire:
Dorénavant, la gestion des permis concernant les institutions et les
établissements, ça va se faire de telle façon. Je ne pense
pas qu'il y avait lieu de rappeler ce qui est l'ancien texte. On parlait de
«Permis d'exploitation d'un établissement» et c'est
évident que j'ai eu pas mal moins de commentaires sur cette
section-là suite aux amendements proposés qu'au
préalable.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté? M.
Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 7.
Alors, le titre amendé est adopté?
M. Gendron: Bien sûr.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 7. Nous
avons un amendement dans l'article 7.
M. Pagé: L'amendement, c'est au...
La Présidente (Mme Hovington): II y a un premier
amendement.
M. Pagé: 1° remplacer, dans la première ligne,
le mot «exploiter» par le mot «tenir»; 2°
supprimer, dans la troisième ligne, les mots
«d'exploitation». Alors, il s'agit purement et simplement de...
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 7 tel qu'amendé est
adopté?
M. Gendron: Oui, madame.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 8. Nous
avons aussi une concordance.
M. Pagé: Un amendement.
La Présidente (Mme Hovington): Remplacer dans la
deuxième ligne le mot «exploiter» par le mot
«tenir». C'est ça, M. le ministre?
M. Pagé: C'est bien ça. «Sauf mention au
permis, son titulaire n'est pas autorisé à tenir: 1e
un établissement dispensant», etc. C'est par concordance avec
l'article 7, cette disposition remplace celle de la loi actuelle sur
l'enseignement par correspondance, les articles 50 à 54, et sur
l'enseignement pour l'enfance inadaptée.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): L'amendement est
adopté. L'article 8 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 9.
M. Pagé: L'article 9 est supprimé. Il est
inséré dans l'article 10, l'article 10.01.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, la suppression de
l'article 9 est adoptée?
M. Gendron: Je ne m'y oppose pas parce qu'on va le revoir.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 10.
M. Pagé: À l'article 10, on reprend les
dispositions de l'article 9, comme quoi pour obtenir un permis il faut en faire
la demande. Alors, le nouvel article se lirait comme suit... Je pense que
ça va mieux aller comme ça.
Le ministre délivre, après consultation de la Commission
consultative de l'enseignement privé, pour un établissement et
des services éducatifs ou catégories de services éducatifs
donnés, un permis à toute personne: «01° qui en fait la
demande par écrit au ministre dans le délai prescrit par les
règlements du gouvernement et fournit, dans le môme délai,
les renseignements et documents prévus par ces règlements.
«Le ministre délivre à toute personne: «1° qui
établit, à la satisfaction du ministre, que
l'établissement disposera des ressources humaines et matérielles
requises et adéquates
pour dispenser les services éducatifs visés par le permis
et des ressources financières suffisantes à cette fin.»
Alors, finalement, l'article reprend certains des éléments
déjà prévus à l'article 26 de la loi actuelle. Il
renforce les conditions de délivrance des permis en exigeant du
demandeur qu'il démontre que l'établissement aura les ressources
humaines, matérielles et financières requises pour dispenser des
services de qualité. Et le ministre est tenu de délivrer le
permis à toute personne physique ou morale qui remplit les conditions
visées à cet article.
La Présidente (Mme Hovington): Ça va, M. ie
député d'Abitibi-Ouest ou si vous avez des questions?
M. Gendron: Ici, je voudrais...
M. Pagé: II y a un ajout à 4°. Une disposition
relative aux lois exigibles qui est nouvelle. Enfin, cet article permet au
ministre de refuser de deliver un permis dans les cas visés au
paragraphe 2° ou au deuxième alinéa. Ça, c'est de
droit nouveau. Le ministre peut refuser de délivrer un permis si, dans
les trois ans précédant la demande, le demandeur était
titulaire d'un permis lorsque le permis a été
révoqué. Pas «il doit», «il peut».
M. Gendron: Bien, la remarque ou le commentaire... J'ai une
remarque et un commentaire. Que le ministre ait décidé, dans son
projet de loi modifié, d'ajouter «le ministre
délivre», bon, ainsi de suite, ainsi de suite, «qui
établit, à la satisfaction du ministre, que
l'établissement disposera des ressources humaines», je pense que
c'est un ajout significatif, pertinent, qui répond à des
commentaires que nous avions reçus parce qu'on ne peut pas, je pense,
octroyer des permis et strictement sur la base d'appréciation
liée à des questions d'ordre matériel ou physique. Il y a
plus que ça, surtout quand on a à octroyer un permis qui fait que
des actes pédagogiques seront posés dans le futur, bien, la
qualité de ces actes-là n'est sûrement pas liée
juste à des dispositions d'ordre matériel, autrement que
ça, on vivrait dans quelque chose qui n'a pas de sens, et on avait
reçu des représentations à l'effet qu'il y aurait lieu de
présenter des amendements ou une modification pour ajouter
«ressources humaines». Le ministre y donne suite. Alors, je ne peux
pas être en désaccord. C'est logique. Le projet initial faisait
allusion à des ressources matérielles uniquement. C'était
pauvre. C'était un peu pauvre pour dire qu'un ministre de
l'Éducation décide d'octroyer des permis sur cette
base-là. Ça va pour mon commentaire. La question: Vous avez
décidé d'enlever...
M. Pagé: ...et une remarque.
M. Gendron: Oui?
M. Pagé: Vous m'avez dit que vous aviez un commentaire et
une remarque.
M. Gendron: Non. J'ai dit que j'avais une question.
M. Pagé: Non.
M. Gendron: O.K.
M. Pagé: Je m'en rappelle très bien.
M. Gendron: Alors, ma remarque, c'était une
question...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: ...pour m'en sortir.
M. Pagé: II y a juste vous qui êtes en mesure de
faire des entourioupettes linguistiques comme ça.
M. Gendron: Hein!
M. Pagé: Ma remarque est une question.
M. Gendron: Alors, dans le projet de loi initial...
M. Pagé: Oui.
M. Gendron: ...le ministre disait, au deuxième paragraphe:
La demande d'une infraction à la présente loi ou à ses
règlements, et vous avez enlevez cette disposition «ou à
ses règlements», je veux savoir qu'est-ce qui vous a motivé
à enlever cette disposition?
M. Pagé: Dans le projet de loi original, c'est
ça?
M. Gendron: Oui.
M. Pagé: On a enlevé le pouvoir de poursuite et
d'infraction à la loi.
Une voix: Au règlement.
M. Pagé: Au règlement c'est-à-dire.
M. Gendron: Un instant!
M. Pagé: Parce que j'avais le droit, dans le texte
original, d'établir par règlement la liste des cas où une
institution privée pouvait être sujette à poursuite. Et
à partir du moment où tu enlèves le droit de poursuite, tu
dois enlever le droit de sanction. (17 heures)
M. Gendron: Je veux dire, la demande d'une
infraction à la présente loi. Oui. Un instant!
M. Pagé: Ça limite les éléments
susceptibles de justifier le retrait d'un permis, c'est tout.
M. Gendron: Un instant! (Consultation)
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, Mme la Présidente. C'est parce que le
ministre dit non et il doit avoir raison. Mais je veux savoir, pour
quelqu'un...
Une voix: ...pas tort...
M. Gendron: Non. Quelqu'un qui contreviendrait à une
disposition réglementaire, vous m'avez dit tantôt que,
au-delà...
M. Pagé: C'est-à-dire que ce ne sont pas toutes les
dispositions réglementaires qui prévoient la possibilité
de retirer le permis. Exemple, si quelqu'un fait sa demande en retard, est-ce
qu'il va se faire retirer son permis pour ça?
M. Gendron: Non, mais moi, je présume que...
M. Pagé: Bon. C'est ce qu'on vient de distinguer ici.
M. Gendron: O.K. Mais, regardez, je pense que ma question est
logique si je la poursuis.
M. Pagé: Formulez votre remarque.
M. Gendron: Ça signifie que, dans les règlements du
ministre, à aucun endroit, un manquement à un ou des
règlements du ministre que ça pourrait, avec votre
réponse, conduire à la «non-réobtention» d'un
permis.
M. Pagé: Les règles changent... le permis peut
être...
M. Gendron: Non, non, mais on se comprend bien. Prévu
à la loi, ça, ce bout-là, c'est clair. Vous dites...
M. Pagé: Mais les autres...
M. Gendron: Infraction à la présente loi, ça
signifie... Bien, si c'est dans le texte, oui, il y a des motifs précis
pour ne pas octroyer ou attribuer un permis à chaque fois qu'on se
réfère aux dispositions de l'article 10, mais qui sont
prévues au projet de loi qu'on discute. Alors, vous dites: S'il y a une
infraction aux dispositions du projet de loi qu'on discute, oui, il y a des
modalités pour dire: Je ne peux pas te renouveler ton permis.
M. Pagé: Mais pas pour les règlements. Pas pour les
règlements.
M. Gendron: Donc, je repose la question. Ça, ça
veut dire que, pour tous les règlements, d'aucune façon le
ministre de l'Éducation pourrait ne pas reconduire le permis.
M. Pagé: C'est ça. À ce moment-là, on
pourrait être l'objet de mandamus.
M. Gendron: Donc, tantôt, vous m'avez dit, mais la
réponse, c'est oui.
M. Pagé: Comment non?
M. Gendron: Oui, vos règlements ne vous permettent
pas...
M. Pagé: C'est que les inquiétudes qui ont
été formulées, à partir du moment où il y
avait des sanctions, des poursuites, à partir du moment où le
ministre se gardait un pouvoir de réglementer. Ça
été interprété comme étant gros, donc on
préfère y aller par la loi.
M. Gendron: Exact, c'était gros. C'est pour ça que
je suis complètement d'accord. Mais il fallait le dire.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que les amendements
sont adoptés?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): II y a plusieurs
paragraphes. Est-ce que l'article 10 tel qu'amendé est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 11 qui
n'a aucun papillon.
M. Gendron: L'article est clair, mais ce qui l'est moins, c'est
ça, et on pourrait l'habiller de quelques exemples. Ça, c'est
comme quelqu'un qui pense qu'il a tout prévu dans les articles puis,
à un moment donné, à la toute fin, il a une
réminiscence, je ne sais pas où, puis II dit: Oui, mais au cas
où j'aurais oublié des éléments dans la liste, je
me mets une autre disposition qui dit ceci: Je pourrais toujours refuser de
toute façon pour tout ce que je n'ai pas pensé qui pourrait
être pensable. Alors, c'est quoi qui...
M. Pagé: C'est qu'à partir du moment où le
projet, où une demande visant l'établissement ou la dispensation
dispensation des services éducatifs sont demandés en principe, le
ministre est
obligé, s'ils sont conformes, d'octroyer le permis. O.K.
M. Gendron: Oui, il octroie.
M. Pagé: Sauf qu'il pourrait arriver qu'une personne
demande un permis pour dispenser une partie seulement des services
éducatifs appartenant à une catégorie visée par
l'article 1, soit le primaire, etc., et auquel cas le ministre doit maintenir
son pouvoir de ne pas octroyer le permis, pour cause évidemment. Il
devra le justifier.
Pour la formation professionnelle au secondaire et pour l'enseignement
collégial, il faut raférer aux articles 26 et 37 qui exigent que
l'établissement dispense tous les cours d'une spécialité
ou d'un programme mentionné au permis.
(Consultation)
M. Pagé: quelques exemples. les écoles de musique
qui vont donner uniquement le cours prévu à des
éléments d'un régime pédagogique qui vont
émettre un certificat en musique. le ministre pourrait, pour des motifs,
qualité de services, de services qui doivent être complets peu
importe, refuser d'émettre un permis. ça ne veut pas dire qu'il
va le refuser. même chose pour les cours donnés par les
communautés culturelles eiies-mêmes à leurs membres, les
immigrants, exemple. ils vont donner le cours de français qui
réfère à une validation en fin de cours. ça fait
partie du régime pédagogique. bravo! mais le ministre pourrait
décider de ne pas l'émettre parce qu'il est dit que le cours pour
les établissements privés, ils doivent donner le cours
prévu aux articles 26 et 37, comme quoi un établissement doit
dispenser tous les cours, puis que le pouvoir du ministre soit maintenu, c'est
important. comment pourrait-il, s'il ouvrait la porte à l'octroi d'un
permis obligatoire en semblable circonstance, comment le ministre pourrait-il
réagir s'il était confronté à une situation,
exemple, où une école privée décide de ne pas
dispenser tel cours parce que, pour cette école, ce n'est pas important,
je ne sais pas, moi, l'économie familiale, je ne sais pas trop quoi.
c'est ça.
M. Gendron: Est-ce à dire, Mme la Présidente, que
le ministre se garde le pouvoir exclusif de retenir le permis uniquement quand
il est lié à une carence de l'un ou l'autre des deux
éléments qu'il y a là, c'est-à-dire, dans un
premier temps, quand il lie un enseignement restreint à quelque part,
ça, c'est le genre de disposition où le ministre peut
effectivement refuser de délivrer.
M. Pagé: C'est ça. (17 h 10)
M. Gendron: Puis, deuxièmement, c'est dans les cas...
M. Pagé: C'est le pouvoir habilitant du ministre...
M. Gendron: Oui.
M. Pagé: ...de ne pas émettre de permis lorsqu'il
constate une situation parce que cette situation viendrait contrevenir à
d'autres dispositions qui, elles, prévoient que l'institution
privée doit dispenser tout le cours.
M. Gendron: Ça va. Mais, dans tous les cas où ce ne
serait pas ça, ça veut dire qu'il s'accrocherait à la
seconde disposition de l'article, qu'il a le droit, lui, de dire je vais vous
l'émettre, dans les cas où ce ne serait pas attaché
à un fractionnement de l'enseignement. Mais, dans tous les autres cas,
il dirait: Je vais te le donner, mais voici les conditions...
M. Pagé: Oui.
M. Gendron: ...plus spécifiques que je t'impose, toi,
demandeur...
M. Pagé: Oui. Ça pourrait être ça.
M. Gendron: ...ce qui signifie que ça pourrait être
une méchante liste. Ça pourrait être toutes conditions
possibles.
M. Pagé: On réfère toujours à des
contenus de programmes.
M. Gendron: Vous voyez ça où que vous
référez à des contenus de programmes? En vertu de quelle
disposition? parce que c'est ça que je voulais vous faire
préciser. Quand une disposition habilitante termine en disant:
Malgré l'article 10, le ministre peut refuser de délivrer un
permis autorisant, et ainsi de suite, et ainsi de suite, oubliez ça...
la délivrance d'un tel permis ou l'assujettir aux conditions qu'il
détermine... oubliez toutes les dispositions liées à la
formation générale, primaire, secondaire ou une partie restreinte
et garder que la dernière partie de l'article qui est toujours
là, ça signifie que ce n'est pas exact, ce que vous venez de me
dire. Ça peut être sur n'importe quoi que bon vous semblera, pas
nécessairement lié à des conditions de programmes,
d'appréciation de contenus pédagogiques. Ça pourrait
être pour des questions matérielles, dans certains cas. Ça
pourrait être, dans d'autres cas, pour manque de professionnels, selon
vous, du conseil d'administration de cette institution. Puis il n'y a rien qui
me garantit que je n'ai pas raison, puisque vous dites: J'ai la
possibilité de l'attribuer comme bon me semblera dans les cas autres qui
seront pour des motifs d'un enseignement restreint.
M. Pagé: Qui est le pouvoir général.
M. Gendron: Donc, c'est vrai un pouvoir
général...
M. Pagé: Qui, malgré que le 10, pour des motifs,
pour cause. Exemple: Si... Prenez 10. Le ministre délivre... pas
à zéro, 1°, mais premièrement... «un permis
à toute personne qui établit, à la satisfaction du
ministre, que l'établissement disposera des ressources humaines ou
matérielles. » Il n'est pas obligé de délivrer, mais
c'est encore plus fort avec 11. «Malgré l'article 10, le ministre
peut refuser de délivrer un permis autorisant, au primaire ou en
formation générale au secondaire, un enseignement restreint...
», sauf que 11 vient ajouter à ce qui est prévu à
10.
M. Gendron: C'est de garder un pouvoir très fort qui n'est
pas balisé d'aucune façon, parce qu'il est balisé dans la
première partie. Dans la première partie, je trouve que. c'est
correct, parce que le ministre se dit: Oui, mais un instant, mon analyse ne
pourra porter que sur des matières liées à l'enseignement
en termes d'un enseignement trop parcellaire, trop en partie, pas assez
complémentaire. Et là, je dis: C'est correct. Je suis pour
ça à mort. Votre première partie, vous avez raison. Vous
êtes ministre de l'Éducation. Donc, on ne peut pas autoriser la
dispensation de services à un tiers, un huitième, un quart. Mais
enlever toutes ces dispositions, ça signifie que, dans le même
article, vous passez quand même l'autre pouvoir habilitant très
large sur toute considération autre que caractère strictement
pédagogique. Ça pourrait être matériel, ça
pourrait être professionnel. Ça pourrait même être
religieux, confessionnel. Puis vous n'avez même pas le droit de dire que
je charrie. Bien oui, ça pourrait être confessionnel. C'est
marqué: Malgré l'article 10, le ministre peut refuser de
délivrer ou d'assujettir un tel permis aux conditions qu'il
détermine.
C'est toujours... Ah, O. K. ! On m'informe que... on m'indique que
ça serait toujours lié, tout le temps, dans tous les cas, votre
pouvoir habilitant, lorsqu'il s'agirait d'un cas d'un enseignement
restreint.
Une voix: Oui!
M. Gendron: Ah, O. K. ! Mais le ministre m'a répondu non
tantôt. Sincèrement, j'étais ici, puis il m'a dit non. Il a
dit... Pour le vrai. Vous m'avez répondu non. Si c'est toujours
effectivement lié à un enseignement restreint, c'est
évident que toutes mes réserves pour ce que je pourrais...
M. Pagé: Oui, mais les motifs. Ce que vous questionniez,
ce n'était pas ça. C'était l'autre disposition qui
prévoit...
M. Gendron: Exact, M. le ministre, c'est ça que je
questionnais. Mais m'on m'indique que je ne peux le questionner.
M. Pagé: Permis aux conditions qu'il détermine.
C'étaient les conditions qu'il détermine qui vous
inquiétaient.
M. Gendron: Oui, exact.
M. Pagé: O. K. Les conditions qu'il détermine,
comment apprécier le quantum d'un curriculum donné par une
école? Il faut que ce soft fait sur une base raisonnable, sur une base
de... Ça ne doit jamais être abusif, parce qu'on peut
démontrer... Il peut être démontré devant un
tribunal que le... Le plus bel exemple, je pense, c'est la cause Roncarelli
avec M. Duplessis qui a été démontrée... que le
pouvoir du gouvernement était complètement abusif. Ça, c'a
toujours cours dans nos lois.
Il y a la même disposition à 10, dernier alinéa. Le
ministre peut refuser de délivrer un permis si, dans les trois ans il y
a ça. Le ministre, dans tout ce qui est prévu à 10, il
peut délivrer, il peut refuser de délivrer. Il peut
délivrer dans 10 aux conditions qu'il détermine. Il peut refuser
de délivrer dans le cas restreint, j'en conviens, des enseignements
restreints, aux conditions qu'il détermine aussi. C'est ça.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Gendron: Un instant. Dans l'article 11, M. le ministre,
regardez dans votre projet de loi, dans notre outil de travail, pourquoi vous
l'avez mis dans le projet de loi modifié? Est-ce que c'est juste une
erreur? J'aimerais ça que vous me confirmiez ça.
M. Pagé: Écoutez, ce n'est pas moi qui
dactylographie les textes.
M. Gendron: Non, mais... M. Pagé: Je vais voir.
M. Gendron:... c'est vous qui répondez de la gestion de
votre soutien.
M. Pagé: Écoutez donc ça. C'est moi qui dois
répondre. Écoutez donc ça.
La Présidente (Mme Hovington): Pouvez-vous vous
identifier?
M. Dupont (Côme): Côme Dupont, service juridique.
Pour vous aider à travailler, vous avez, dans la colonne du centre, le
projet de loi intégral une fois modifié. Il y a des articles,
bien sûr, qui ne sont pas modifiés. Quand un article est
modifié, l'article antérieur, on vous le
met dans la colonne de gauche.
Mme Robillard: S'il n'y a rien, ça veut dire qu'il n'y pas
de modification.
M. Gendron: Je comprends bien ça. La question que je
posais, Mme la Présidente, ça répond à ça.
Sauf que c'est important de savoir, pour tous les membres de la commission,
moi-même et ceux qui nous écoutent. Il y a eu une consultation, il
y a eu des groupes qui sont venus nous voir pour nous dire que, sur des
articles, il y avait des dispositions qui n'avaient pas d'allure. Alors, moi,
je voulais savoir, quand i'?i le projet de loi 141 intégral et le
projet de ioi modifié... Là, on m'explique que, l'article 11, les
gens avaient la capacité de réagir en commission parlementaire,
s'ils n'étaient pas en accord avec ça, et ils auraient pu nous
donner des indications. Quand j'ai fait l'exemple, au projet de loi 141,
à l'article 10, le deuxième paragraphe où vous avez
enlevé «ou à ses règlements», c'était
bien sûr dans le projet de loi 141 tel quel, les gens ont dit: On ne veut
pas, on trouve que c'est abusif. Et dans le projet de loi modifié, on
n'a plus la disposition «ou à ses règlements». Dans
certains cas, on peut interpréter, grâce à la consultation.
Ça va? Tant qu'on n'avait pas l'explication que l'article 11, quand vous
le mettez dans le projet de loi modifié, si on n'avait pas l'explication
qu'il vient de nous donner, on pouvait présumer qu'effectivement c'est
quelque chose sur lequel la commission parlementaire n'a pas pu recevoir des
avis. Et là, ce n'est pas le cas, il dit: Même si on le met
là, dans le projet de loi modifié, ça ne veut pas dire
nécessairement qu'il n'était pas dans l'ancien projet de loi.
C'est ça, l'explication qu'il vient de nous donner.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce que l'article
11 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 12. Il
y a un amendement à l'article 12. Il y a un ajout à la fin du
paragraphe 1e.
Conditions pour l'obtention d'un permis
M. Pagé: Les mots «et que le demandeur du permis
fournisse les renseignements et documents déterminés par les
règlements du ministre». «Le ministre peut, ...aux
conditions qu'il détermine, autoriser l'établissement à
dispenser, par formation à distance, les services éducatifs ou
catégories de services éducatifs qu'il détermine, pourvu
que l'établissement dispense ces mêmes services aux
élèves le fréquentant et que le demandeur du permis
fournisse les renseignements et documents déterminés par les
règlements du ministre.»
C'est un article corollaire à l'article 8. Il remplace les
articles 50 à 54 de la loi actuelle aux enseignements par
correspondance, les articles 36 et 38 sur l'enseignement pour l'enfance
inadaptée. Sauf que la modification est importante. Un
établissement ne pourra plus dispenser un service d'enseignement
uniquement par formation à distance. Le service dispensé par
formation à distance devra aussi être dispensé aux
élèves fréquentant l'établissement.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest. (17 h 20)
M. Gendron: Ça va. Ça illustre ce que je disais
tantôt. Ici, on a l'exemple parfait d'une disposition sur laquelle il n'y
a pas eu de commission parlementaire, l'exemple que je voulais illustrer
tantôt, où il n'y a pas eu d'avis des intervenants. La commission
parlementaire, essentiellement, son objectif, c'était de permettre aux
groupes de réagir sur certaines dispositions où l'ensemble des
intervenants prétendait qu'il y avait contrôle abusif et mainmise
du ministre sur l'enseignement privé, avec raison, dans certains cas. Et
là, on a un exemple d'un article. Quand on finit... On dit «le
ministre peut, s'il l'estime opportun, le cas échéant, aux
conditions qu'il détermine», ça en fait pas mal, c'est lui
qui décide, c'est lui qui pose des conditions. Là, on a un
libellé d'article. À la fin de ce libellé-là, il
ajoute: «...et que le demandeur du permis fournisse les renseignements et
les documents déterminés par les règlements du
ministre», c'est une disposition plus contraignante. C'est une
disposition additionnelle. O.K.?
M. Pagé: C'est relié à ce qu'il y avait
avant dans l'ancienne loi, me dit-on.
M. Gendron: On ne l'avait pas dans 141. Dans le 141
initial...
M. Pagé: Non, non, mais...
M. Gendron: ...on ne l'avait pas.
M. Pagé: D'accord, mais dans la loi qui s'applique
actuellement, dans la loi 68.
M. Gendron: Bien bien, écoutez, regardez, j'essaie, Mme la
Présidente, de dire au ministre que 141 a été jugé
comme étant globalement..., l'esprit du projet de loi, vous mettez la
patte dessus pour des contrôles abusifs...
M. Pagé: Je vais vous dire...
M. Gendron: ...laissez-nous tranquilles.
M. Pagé: Non, ce n'est pas un pouvoir abusif. On
réfère au cas spécifique de la formation à
distance. La disposition, l'objectif, c'est
de faire en sorte que l'école privée ne soit pas une
institution qui donne uniquement des cours de formation à distance,
premièrement, qu'elle donne des cours dans l'établissement aussi.
Deuxièmement, après analyse du dossier, les gens de mon
ministère en sont venus à la conclusion que la suppression d'un
tel pouvoir prévu à 141 initial pourrait leur causer dés
problèmes énormes, pour ne pas dire cosmiques et
planétaires, tant et si bien qu'ils sont revenus au texte
antérieur pour ce cas-là.
M. Gendron: Vous faites allusion, ici, Mme la Présidente,
à M. le ministre; vous faites allusion à quel règlement
spécifique du ministre? Vous faites allusion...
Précisément, à quel règlement spécifique du
ministre faites-vous allusion? Un instant! Toujours avec, je suppose, votre
langage juridique habituel, les règlements voulant dire le
règlement en vigueur.
M. Pagé: On réfère au règlement sur
l'enseignement privé, section V.
Une voix: Notre projet, là, maintenant?
M. Pagé: Non, non, non. C'est le règlement
actuellement en vigueur, règlement d'application sur la Loi sur
l'enseignement privé, adopté en vertu de la Loi sur
l'enseignement privé, Lois refondues du Québec, chapitre E-9,
année 1968. On réfère ici à l'article 30:
«Statut légal des institutions... 27: «Statut légal
des institutions déclarées d'intérêt public: Toute
institution incorporée», etc., chaque actionnaire doit être,
enfance inadaptée... 31: «Nul ne peut exiger le paiement de frais
de scolarité ou de frais afférents, y compris le coût
normal de matériel didactique ou expérimental aux études
en moins de deux versements sensiblement égaux et se situant
approximativement au début de chaque moitié de la durée du
cours». 34: «L'institution qui sollicite un permis de dispenser
l'enseignement par correspondance doit: a) fournir la liste complète de
ses correcteurs et le curriculum vitae de chacun et tout autre détail
exigé par le ministre, faire une description de son service de
correction des travaux et examens complétés par les
élèves.»
Et, à mon ministère, on tenait mordicus aux dispositions
de l'article... Écoutez, je réponds à vos questions.
À mon ministère, il y a quelqu'un en quelque part qui tenait
mordicus, comme à la prunelle de ses yeux...
M. Gendron: Remarquez que si c'était la formation à
distance...
M. Pagé: La disposition prévue à l'article
34, donc...
M. Gendron: ...du ministère, je n'aurais pas de
problème!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Compte tenu de ce qui s'est passé.
M. Pagé: Comme il n'y avait pas de pouvoir habilitant, il
y en a un, maintenant. C'est tout. Et mes fonctionnaires vont être
heureux.
M. Gendron: Ils vont être quoi? M. Pagé:
Heureux. M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'amendement est
adopté? L'article 12 tel qu'amendé est adopté. J'appelle
l'article 13. Nous avons un amendement au premier paragraphe.
Capacité d'accueil
M. Pagé: Remplacer, dans la première ligne les mots
«compte tenu» par les mots «après consultation de la
Commission et sans aller en deçà»; 2° Ajouter,
après le premier alinéa, le suivant: «La capacité
d'accueil est celle déterminée par le demandeur du permis
à la demande du ministre et approuvée par ce dernier. Faute par
le demandeur de déterminer une telle capacité d'accueil, le
ministre peut refuser de délivrer le permis.»
Le texte original de 141 prévoyait, comme on le sait, que le
ministre pouvait déterminer, compte tenu de la capacité
d'accueil, des installations mises à la disposition de
l'établissement, le nombre maximal d'élèves. Là, le
nouveau libellé se lirait comme suit: Le ministre peut
déterminer, après consultation de la Commission, et sans aller en
deçà de la capacité d'accueil des installations mises
à la disposition de l'établissement, le nombre maximal
d'élèves. C'est clair. Et il réfère aux cas
où le ministre peut refuser de délivrer le permis.
La Présidente (Mme Hovington): L'amendement est
adopté?
M. Gendron: J'attendais qu'il finisse. Sur l'article 13, je dois
reconnaître, encore là, que le ministre a tenu compte des
arguments invoqués par plusieurs intervenants - selon moi, avec raison -
et c'est parce que c'est important de le rappeler. C'est important de rappeler
que les intervenants du secteur privé ont toujours prétendu qu'il
leur appartenait et qu'ils étaient plus habilités à
établir eux-mêmes ce qu'on appelle la capacité d'accueil
qui est une donnée importante quant à l'attribution oui ou non
d'un permis, et que le ministre ne devrait pas se déguiser en ministre
de l'Agriculture et continuer à jouer dans les quotas comme il le
faisait avant.
c'est plus ça qui a été dit par les gens du secteur
privé. ils ont dit' écoutez, oubliez votre ancienne job, vous
n'êtes plus à l'agriculture, à l'éducation...
M. Pagé: je m'excuse, mme la présidente, ce n'est
pas la fédération des institutions en enseignement privé
qui a dit ça, c'est le président du... comment est-ce qu'il
s'appelle son organisme? je l'ai oublié.
M. Gendron: Le MEP. M. Pagé: M. Robert,
là... M. Gendron: Oui, le MEP.
M. Pagé: ...le Mouvement pour l'enseignement privé.
Il y a juste lui qui a dit ça.
M. Gendron: Non.
M. Pagé: Bien, moi ce que j'ai su c'est lui qui a dit
ça.
M. Gendron: Ah oui, c'est vrai que c'est lui...
M. Pagé: II a voulu...
M. Gendr'n: Non, non, c'est lui qui a pris
l'exemple.
M. Pagé: ...de façon un peu disgracieuse, je pense,
il a voulu déprécier le projet de loi en tentant de laisser
croire que le ministre de l'Éducation avait une approche pour la
qualité des services éducatifs un peu comme pour le cheptel
québécois. J'ai trouvé ça très disgracieux.
Et, par surcroît, de la part d'une personne qui administre une
école au Québec. Il faut le faire, hein! C'est beau
ça.
M. Gendron: Alors, moi je n'ai pas d'objection à ce que
vous...
M. Pagé: Un centre de formation et d'éducation et
que le président, le patron de ça...
M. Gendron: ...preniez quelques minutes pour régler vos
comptes avec M. Robert...
M. Pagé: Non, non, je trouve ça... M. Gendron:
...Ça ne me dérange pas.
M. Pagé: Non, non, je trouve ça
exagéré, moi...
M. Gendron: Oui, oui.
M. Pagé: ...parce que l'éducation c'est la mission
la plus noble dans une société et que quelqu'un se laisse aller
à des propos aussi virulents à l'égard d'un ministre, il
faut le faire. mais ce n'est pas grave, il sera jugé par ses
paroles.
M. Gendron: Alors, je n'en disconviens pas, Mme la
Présidente. Mais cependant, ce que je voulais illustrer - et je me
permets de le faire et je n'ai rien à faire moi avec un tel ou un tel -
ce que je dis...
M. Pagé: Non, mais c'est vous qui référez
aux quotas. Ce n'est pas moi, là.
M. Gendron: Non, bien moi, de toute façon je l'ai fait
pour détendre l'atmosphère, je veux dire, qui n'est pas tendue du
tout, en passant. Tu sais ce que je veux dire.
M. Pagé: Continuez.
M. Gendron: Mais, essentiellement, moi, j'en étais, Mme la
Présidente, beaucoup plus sur la logique - et là je suis
très sérieux et je pense que vous l'êtes vous aussi, M. le
ministre, dans la modification - il appartient beaucoup plus
légitimement aux établissements - c'est ça que j'ai dit
tantôt, je n'ai pas parlé nécessairement du MEP, moi -
l'ensemble des établissements du secteur privé sont pas mal plus
habilités que quiconque d'autres quand ils font une offre de service, de
déterminer dans quelles conditions ces étblissements-là
peuvent faire l'offre de service. Et on avait appelé ça, tout le
débat, sur la capacité d'accueil. Et dans la proposition
d'amendement, la capacité d'accueil est celle déterminée
par le demandeur du permis. Il y a une logique là. Il y a une logique
à regarder ça et à aller dans le sens que, moi, si je
demande un permis de pêche et je n'ai pas de bateau, je n'ai pas de filet
et j'ai aucune idée où sont les lacs, j'ai un problème.
Mais, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Normalement, un demandeur
doit être apprécié dans la demande qu'il fait. Ce qu'on
voyait dans l'ancien projet de loi ça voulait dire: Tu demanderas ce que
tu voudras, tu ne connais pas ça, c'est moi qui décide. C'est
juste ça qu'on veut illustrer, Mme la Présidente, c'est bien
correct de même, la notion-Ci 7 h 30)
M. Pagé: Un élément additionnel qui va vous
permettre d'appuyer la loi.
M. Gendron: C'est un élément additionnel qui me
permet de dire qu'à l'article 13 vous allez dans le sens de la
consultation, et de dire que je suis en accord avec l'article 13.
M. Pagé: Merci.
M. Gendron: Ça me permet juste ça pour le
moment.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que les amendements
sont adoptés?
M. Pagé: Mais convenez-vous qu'en étant d'accord
avec l'article et la proposition vous êtes d'accord avec moi?
La Présidente (Mme Hovington): Et l'article 13 tel
qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Sur l'article 13, oui.
M. Pagé: Mme la Présidente, on va suspendre
à ce moment-ci parce que je me suis engagé ce matin, à
donner des nouveaux avis, compte tenu de l'horaire perturbé de nos
travaux ce soir pour la célébration d'événements,
ici, en face de l'Assemblée nationale. Alors, je vais aller donner mes
avis. Je voudrais indiquer immédiatement aux collègues que nous
reprendrons la commission de l'éducation dans la même salle, et on
siégera de 18 h 30 à 20 heures. D'accord?
M. Gendron: Si on ne l'était pas, on est convoqués
pareil.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, les travaux de la
commission sont suspendus jusqu'à 18 h 30.
M. Pagé: Oui, mais je vais donner un autre avis, je n'ai
pas besoin de suspendre, en tout cas comme vous voulez.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, nous suspendons deux
minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 31)
(Reprise à 18 h 48)
La Présidente (Mme Hovington): La commission reprend ses
travaux Nous en étions rendus à l'article 13. 1. Toujours pour
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi 141, Loi sur
l'enseignement privé.
M. Pagé: Certainement, oui.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 13. 1...
M. Pagé: Nous y sommes.
La Présidente (Mme Hovington):... qui est un ajout
après l'article 13.
M. Pagé: 13. 1. O. K. On a fini 13. Mme la
Présidente, l'amendement proposé vise à ce qu'on puisse
donner un seul permis pour dispenser plusieurs services visés à
l'article 1 ou un permis distinct pour chaque service. Toutefois,
l'établis- sement qui veut dispenser des services au secondaire et au
collégial devra obtenir deux permis.
M. Gendron: Je pense que l'explication que le ministre donne en
est une. Il y en a peut-être une autre dans le sens qu'il y a des
Intervenants qui avaient prétendu qu'il y avait un certain vide
concernant les établissements qui avaient l'idée ou l'intention
d'offrir d'autres types de services et, à ce que je sache, c'est une
précision, le 13. 1, qui va dans le sens, entre autres, des
revendications de l'ACEF qui voulait que, pour certains types de services, qui
sont peut-être moins de nature, on va dire, entre guillemets,
pédagogique, qui est un permis distinct que le permis traditionnel de
l'établissement de l'institution privée. Il n'y avait pas de
disposition, avant le 13. 1, pour le permis distinct. Moi, je n'en vois pas.
Où était-elle? L'article 12.
M. Pagé: Oui.
M. Gendron: Non, pas la formation à distance, non
distinct, un permis distinct.
M. Pagé: C'était dans le projet... (18 h 50)
M. Gendron: Non, non, c'est nouveau, c'est nouveau. Je ne change
pas d'avis que c'est une disposition nouvelle et que c'est une disposition qui,
d'après les gens qui nous ont fait des représentations, est plus
précise et permettra au ministre d'émettre un permis distinct,
mais pour dispenser d'autres services éducatifs que les services pour
lesquels, traditionnellement, une loi de l'enseignement privé...
M. Pagé: Autorise à émettre un permis.
M. Gendron: C'est ça. Et il y a des gens qui, quand on a
fait la commission, disaient: II y a un vide là. C'est ça que
j'ai: Vient combler un vide qu'on avait identifié concernant... le
«on... identifié» étant les associations de
consommateurs, entre autres, qui prétendaient qu'il y avait là un
vide, et, moi, je pense que le 13. 1, en tout cas pour eux ou pour elles,
celles qui pensaient qu'il y avait un vide, pourrait être
interprété comme ça, comme je suis en train de le faire,
ce qui est un complément à ce qui existait et, dans ce
sens-là, bien, c'est une bonification aux dispositions de l'article 13,
et moi, je n'ai pas d'objection.
Une voix: O. K. Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la ministre de
l'Enseignement supérieur.
Mme Robillard: Bien, ce que je peux dire au député
d'Abitibi-Ouest, de façon particulière, pour le collégial,
ça va permettre des permis
pour des programmes différents, des permis distincts aussi pour
de* programmes différents, non pas exactement dans le sens que vous
venez de le dire. Peut-être que c'est valide aux plans primaire et
secondaire, mais, pour le collégial, c'était aussi ce
besoin-là qui avait été exprimé.
M. Gendron: Je crois que vous faites bien de faire la remarque.
Moi, ce n'est pas que c'est différent, ce que vous dites et ce que je
dis, c'est que les représentations qui nous avaient été
faites étaient dans le sens que j'ai exprimé. Vous, vous dites
comme ministre de l'Enseignement supérieur, que vous en avez reçu
pour des parties de programmes ou des programmes distincts. Tant mieux!
Ça veut dire que c'est un complément additionnel. Pas
d'objection.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 13.1 est
adopté. J'appelle l'article 14.
M. Pagé: Alors, cet article reprend essentiellement les
dispositions en termes de contenu qui étaient prévues à 24
et 25 et 24 et 25 indiquaient, dans la loi actuelle, les conditions, tout ce
qui devait être prévu sur le permis, le nom de l'institution,
l'adresse, le niveau d'enseignement, le contenu du permis qui doit porter sur
l'une ou l'autre des mentions suivantes: enseignement général,
professionnel, pour l'enfance inadapté", enseignement de culture
personnelle, enseignement par correspondance. Alors, cet article reprend ces
dispositions.
Le libellé du permis délivré par le ministre
indiquera aux usagers l'ensemble des caractéristiques de
l'établissement, notamment s'il est autorisé à dispenser
des services par formation à distance ou réserver des services
aux élèves handicapés ou en difficulté. Le permis
indiquera, le cas échéant, la capacité d'accueil de chaque
installation d'établissement. L'établissement qui voudra admettre
un nombre d'élèves supérieur au nombre maximal
indiqué au permis devra demander une modification de son permis
prévu subséquemment à l'article 16 et démontrer
qu'il a augmenté la capacité d'accueil de ses installations pour
être en mesure d'y pourvoir.
La Présidente (Mme Hovington): Bien. Nous avons un petit
amendement.
M. Pagé: Supprimer, dans la première ligne du
premier alinéa, des mots «et l'adresse».
La Présidente (Mme Hovington): Oui. Outre le nom et
l'adresse, nous barrons «et l'adresse».
M. Pagé: Parce que normalement, si on émet un
permis, qu'on l'achemine, qu'on l'envoie pour un immeuble à une adresse
donnée et qu'on l'affiche, on doit savoir ce qu'on fait.
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection. C'est très clair.
Sauf que, dans des affaires de même, c'est toujours la même chose.
Quand le législateur a décidé de mettre quelque chose, il
doit avoir des motivations. Quand il décide de les enlever, il doit
avoir des motivations pour les enlever.
M. Pagé: C'est qu'on exigeait à ce moment-là
l'adresse du titulaire du permis parce que le permis est émis au nom
d'une personne.
M. Gendron: Mais pourquoi voulez-vous avoir l'adresse du
titulaire au moment où le législateur a décidé de
le mettre.
M. Pagé: Je vais demander à M. Côme Dupont
qui est là depuis plus longtemps que moi au ministère.
Mme Robillard: À l'heure actuelle, si vous me le
permettez, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): Mme la ministre de
l'Enseignement supérieur.
Mme Robillard: À l'heure actuelle, de fait, c'est une
obligation qui avait été reconduite dans le projet de loi 141.
Mais ce n'est pas l'adresse du titulaire. Outre l'adresse de
l'établissement, ça veut dire l'adresse du propriétaire
privé, son adresse à lui personnelle. Et, dans les faits, au
niveau des permis, ces adresses-là ne sont pas indiquées. Alors,
on se conforme à la pratique. On ne voit pas ce que l'adresse
personnelle du propriétaire privé apporterait de façon
supplémentaire, alors on l'a biffée.
M. Gendron: Je suis complètement d'accord, madame, je dis
ce que vous voyez aujourd'hui, il me semble était très visible
avant. Est-ce que vous voyez aujourd'hui que l'adresse personnelle d'un
titulaire de permis d'enseignement n'ajoute en rien. Alors moi, je dis que cet
élément-là devait être connu. Il existait. Puis vous
l'avez dans le projet de loi avant.
M. Pagé: Nous notons la critique ou le blâme
formulé à l'égard de l'Union nationale qui a adopté
la loi en 1968.
M. Gendron: Ah! c'était une reconduction sans
questionnement. Ça devait être ça.
M. Pagé: En 1968?
M. Gendron: Non, non. Quand vous avez décidé de...
Il était dans votre projet de loi.
M. Pagé: Oui, oui. On reconduisait les dispositions de la
loi de 1968.
M. Gendron: Non, mais si... Mais le législateur...
M. Pagé: Puis là, on a modifié et on...
M. Gendron: ...dit: II n'y avait pas de motif. Là, nous
autres, on écrivait les articles. Puis là, on a
décidé dans la réécriture qu'il n'y avait pas
beaucoup de logique à maintenir l'adresse personnelle du titulaire et il
a raison. Il n'a pas d'affaire à avoir ça.
M. Pagé: Merci. Correct. Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 14 tel
qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 15.
Nous avons aussi des amendements.
M. Pagé: Oui. L'amendement prévoit que la
période de validité du permis est de trois ans en
général, que le ministre renouvelle pour cinq ans et, par la
suite, pour la même période, le permis du titulaire qui, à
«01° en fait la demande par écrit au ministre dans le
délai prescrit par les règlements du gouvernement et fournit,
dans le même délai, les renseignements et documents prévus
par ces règlements et, en ce qui concerne la formation à
distance, par les règlements du ministre». Premièrement,
remplit les conditions prévues au paragraphe 1° et au paragraphe
4° de l'article 10 et en respecter les dispositions de la présente
loi.
En fait, le ministre est tenu d'accorder un renouvellement au titulaire
qui remplit les conditions de délivrance. Il ne peut pas, même
s'il avait des motifs questionnâmes ou intimes, il serait obligé
de l'émettre. Aucun droit ne sera exigible, aucune condition de
renouvellement ne sera déterminée par règlement. Donc,
c'est quand même davantage garant d'une opération d'un
fonctionnement d'école sur une base stable. Aucun doit ne sera exigible,
aucune condition de renouvellement ne sera déterminée par
règlement.
La modification du troisième alinéa permettra au ministre
de délivrer ou de renouveler des permis sans échéance ou
pour des périodes différentes. Comme on le sait, en vertu de la
loi actuelle, le permis est valable pour une année scolaire, à
moins que le ministre ne le délivre pour plusieurs années
scolaires.
Selon l'article 25 actuel, un permis sans échéance est
impossible. Toutefois, ceux qui auront été émis sans
échéance seront maintenus. L'article 144.1. La grande
modification, c'est... Ça permet en tout cas, c'est un acquis, ça
nous a été demandé par le milieu, que les permis soient
émis sans échéance.
M. Gendron: On a deux remarques. Une première, il faut se
rappeler que pour ce qui est du... Parce que là, on est dans l'article
sur le renouvellement des permis...
M. Pagé: Oui.
M. Gendron: Là, je ne sais pas si le ministre lisait,
parce que moi, je regardais mes papiers, je n'ai pas vu si vous lisiez ou si
vous disiez quelque chose. Mais ce que j'ai entendu, c'est que le ministre ne
peut pas délivrer un permis sans échéance. Est-ce que j'ai
bien entendu quand vous avez dit ça tantôt?
M. Pagé: Maintenant, il peut. M. Gendron: C'est
ça.
M. Pagé: Alors qu'avant, il ne pouvait pas. Dans la loi
actuelle, il ne peut pas. (19 heures)
M. Gendron: C'est ça. Alors là, je pose la
question: Quand un ministre veut délivrer un permis sans
échéance, j'ai bien de la misère à comprendre
qu'est-ce qu'il a apprécié pour renouveler un permis ou
délivrer un permis sans mettre d'échance? Il est inquiet, c'est
douteux?
M. Pagé: non, non, ce n'est pas douteux, c'est l'inverse.
c'est conçu à ce moment-là comme un permis tel qu'il le
voulait, entre guillemets, permanent. à moins qu'il ne décide de
retirer le permis.
M. Gendron: Non, mais là, je vous comprends sauf que vous
admettrez que ça peut être interprété dans un autre
sens, parce que les gens du milieu...
M. Pagé: Dans un sens, non mais, non...
M. Gendron: ...disaient: le ministre peut émettre des
permis sans échéance puis ils prenaient ça comme
étant une disposition à critiquer.
M. Pagé: Qui permettait...
M. Gendron: Non, mais à critiquer.
M. Pagé: Pas du tout. Pas du tout, parce qu'en vertu, tel
que libellé, si le ministre décide d'émettre un permis
sans échéance à une institution là qui est bien
enracinée, a 100 ans, 200 ans là d'histoire, c'est
considéré en principe comme un permis peut-être pas
permanent, mais au moins un permis continu. Et, le seul motif pour lequel le
permis pourrait être touché c'est par un motif de retrait du
permis.
M. Gendron: De toute façon là, O.K. De toute
façon, une chose qui est claire, la plupart
des intervenants, le fait d'avoir un permis sans échéance
correspondait, en tout cas, au niveau du mouvement d'enseignement privé,
à une demande de leur part.
M. Pagé: C'est ça.
M. Gendron: C'est ce que le ministre me dit aujourd'hui.
M. Pagé: Le ministre est un homme d'ouverture, de
compréhension.
M. Gendron: Là, ce bout-là on fera ça
lorsqu'on fera vos hommages pour votre départ: Le ministre est un homme
d'ouverture et puis tout ça.
M. Bradet: Pensez-vous être encore député
dans ce temps-là?
M. Gendron: Non, non...
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que les...
M. Gendron:... non, un instant. Ça c'était le
premier point. Le deuxième point, M. le ministre, pourquoi qu'à
l'article 10, l'article 10 là...
M. Pagé: Oui
M. Gendron:... pour, lors de l'émission, c'est
marqué à 2°: Le ministre délivre... ainsi de suite
là: 2° qui n'a pas ou dont l'un des dirigeants n'a pas
été déclaré coupable ou ne s'est pas reconnu
coupable, dans les trois ans précédant la demande... ainsi de
suite, d'une infraction.
Moi, ce n'est pas parce que ça me dérange, c'est que je
voyais une concordance là, un renouvellement est l'équivalent
d'un permis, et là, la disposition faisant référence
éventuellement à un jugement n'y est plus. Il y a des gens qui
nous ont fait des représentations que je trouve logiques, qui disaient:
On devrait retrouver à l'article 15, 4° du projet de loi comme
critère d'évaluation lors du renouvellement du permis que
l'établissement ne doit pas avoir été reconnu coupable
d'un acte criminel commis lors de ses activités, uniquement parce que ce
critère se retrouve à l'article 10, lors de la délivrance
du permis. Puis, il serait logique, selon nous, de faire la correspondance. De
deux choses l'une...
M. Pagé: C'est que...
M. Gendron: La concordance plutôt.
M. Pagé:... si un établissement... ou les
dirigeants d'un établissement étaient reconnus coupables d'une
infraction prévue, etc., le permis pourrait toujours être
révoqué.
M. Gendron: Je n'en disconviens pas, mais je dis à
l'article 10...
M. Pagé: Mais où se situe l'inquiétude
là?
M. Gendron: Non, mais à l'article 10, M. le ministre, je
dis vous autorisez l'émission de permis...
M. Pagé: Oui.
M. Gendron:... puis vous décidez à l'article 10,
4°, euh, 2° d'indiquer très clairement que c'est à moins
que la personne ou l'institution ait été reconnue coupable d'un
acte criminel.
M. Pagé: Oui.
M. Gendron: Moi, je prétends qu'à 15, 4e
c'est de même nature. La question que je vous pose, pourquoi la
disposition de même nature, à 15, 4° n'y est pas?
M. Pagé: 15, 4°?
M. Gendron: Bien oui. 15, 4°, 15, 4°, il n'y a pas de
ça.
M. Pagé: oui, mais «a respecté les
dispositions de la présente loi et de ses règlements pour la
période de validité précédant le renouvellement.
»
M. Gendron: Oui, j'ai lu.
M. Pagé: Donc, s'il a commis un acte criminel, le permis
peut être révoqué pour ces motifs.
M. Gendron: II n'aurait pas, il n'aurait pas respecté la
disposition 10, 2°.
M. Pagé: S'il y a une date limite, il pourrait ne pas
être renouvelé. S'il n'y a pas de date limite, il pourrait
être révoqué purement et simplement.
M. Gendron: Ce n'est pas majeur. Je voulais avoir
l'explication.
M. Pagé: Vous l'avez. M. Gendron: Ça va.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que les amendements
sont adoptés?
M. Gendron: Adopté. M. Pagé:
Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 15 tel
qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté. Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article
15.1.
M. Pagé: À l'article 15.1 on ajoute, pour tenir
compte des commentaires d'organismes qui ont fait remarquer qu'en vertu de la
loi actuelle, les renouvellements sont soumis à une consultation
préalable de la Commission. Et, dans le texte original de 141 ils ne
l'étaient pas.
Alors, on prévoit faire parvenir la liste des permis venant
à échéance et la Commission indiquera dans quels cas elle
désire être consultée. En vertu de l'article 10, la
Commission doit être consultée pour la délivrance d'un
permis. Elle sera donc consultée sur la durée du permis ainsi
émis, ainsi que sur la période de renouvellement.
Et, le nouvel article 15.1 va être le suivant: «15.1 Avant
d'exercer les pouvoirs prévus à l'article 15, le ministre
consulte la Commission dans les cas apparaissant sur la liste établie
par celle-ci et transmise au ministre avant le 1 er septembre de chaque
année».
M. Gendron: Ça va.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 15.1 est
adopté. J'appelle l'article 16. Aucun amendement.
M. Pagé: Ah oui. C'est une disposition qui permet un
ajout, une modification au permis plutôt que d'enclencher le processus de
délivrance d'un nouveau permis. Ainsi, toute modification au permis
autre qu'une modification du nom de l'établissement ou de l'une de ses
installations est soumise à la consultation de la Commission comme s'il
s'agissait d'un nouveau permis.
M. Gendron: Ça va.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 16 est
adopté? J'appelle l'article 17.
M. Pagé: Le caractère incessible du permis, tout
simplement. Sauf dans les cas de cession, là, institutionnelle. On passe
d'une communauté religieuse, exemple, à une corporation sans but
lucratif, quelque chose comme ça.
Une voix: C'est le quorum.
M. Gendron: O.K. Donc, dans ces cas-là, il devient
cessible.
M. Pagé: Tandis que le permis ne peut pas être
vendu. Être incessible, c'est ça. On te le cède,
transporte. Normalement, un nouvel ac- quéreur doit présenter une
requête.
M. Gendron: Mais regardez, là, rapidement, quand on disait
que le permis soit cessible, il y avait une demande de la
Fédération, entre autres, des...
M. Pagé: Oui mais c'est... On va le faire dans le cas de
transferts institutionnels, c'est-à-dire que, dans le cas où une
communauté religieuse décide ou se voit dans l'obligation de
cesser l'exécution de son mandat, en vertu du permis, que ce sont les
profs avec les parents qui prennent la relève.
M. Gendron: Oui mais ça va... Donc, l'autorisation
écrite du ministre...
M. Pagé: L'autorisation va... C'est ça.
M. Gendron: ...éventuellement, porterait sur la
cessibilité.
M. Pagé: Oui. En fait, l'autorisation du même
permis, pour la même institution, aux conditions différentes de
propriété équivaudrait à une
cessibilité.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 17 est
adopté?
M. Gendron: Agréé.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 18.
Nous avons un amendement.
M. Pagé: O.K. Dans le règlement actuel, on a une
disposition qui permet, qui... Dans le règlement actuel, il y a une
disposition qui oblige toute corporation ou entreprise d'enseignement
privé d'aviser le ministre lors de transfert d'action d'une compagnie
propriétaire d'un établissement lors de transfert d'actif. Alors,
c'est un article de loi nouveau qui vise à permettre au ministre
d'être constamment informé de la situation de chaque
établissement.
La Présidente (Mme Hovington): L'amendement est
adopté?
M. Gendron: Juste une seconde. Pas de problème avec
ça. Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 18,
tel qu'amendé, est adopté? Adopté.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Nous allons au chapitre 3,
règle régissant les activités des établissements.
La section 1, éducation préscolaire, enseignement primaire et
enseignement secondaire. J'appelle l'article 19. Aucun amende-
ment. (19 h 10)
Règles régissant les activités
des établissements
M. Pagé: Non. En fait, les articles 19 à 30
s'appliquent aux établissements qui dispensent les services visés
au paragraphe 1 à 4° de l'article 1, c'est-à-dire
l'éducation préscolaire, enseignement primaire, enseignement
secondaire aux jeunes. C'est ce qu'on dit.
M. Gendron: Là, c'est une question que i'aurais
peut-être dû poser avant, mais le terme revient pareil à ce
moment-là. Je pense qu'en aucun endroit vous n'avez défini
l'interprétation que vous donnez à l'expression «les
services d'éveil». Il n'est pas défini dans le projet de
loi quand vous pariez, à la première section, régit
«les services de formation et d'éveil à l'éducation
préscolaire». On n'a jamais défini. Il est défini
juste dans le régime pédagogique. Aux articles 1 et 2,
«éveil» est défini.
M. Pagé: II réfère au régime. M.
Gendron: Bien, c'est ça.
M. Pagé: O.K. Je vais demander à mes fonctionnaires
d<_2a_ _rc3a9_gime2c_="" _rc3a9_gime="" _dc3a9_fini="" indiquer="" dans="" comment="" il="" nous="" ie="" service="" le="" est="" _d27_c3a9_veil="">
M. Dupont: C'est qu'en vertu du régime pédagogique,
pour l'éducation préscolaire, c'est un service de formation et
d'éveil, mais il y a un programme établi par le ministre, qui
s'appelle Programme de formation et d'éveil.
La Présidente (Mme Hovington): Voulez-vous vous
identifier, M. Dupont.
M. Pagé: Me Côme Dupont. M. Dupont: Services
juridiques.
La Présidente (Mme Hovington): Merci beaucoup.
M. Gendron: Oui, je connais le service, mais il y a une
différence, parce qu'à deux ou trois endroits, là, il me
semble - et je vais vérifier - qu'il y ait une marge
d'interprétation dépendant de ce qui sera fondamentalement fait
comme activité d'éveil ou de formation en éducation
préscolaire. Mais puisqu'on a employé l'expression
«éveil en préscolaire» et qu'on ne l'a jamais
définie, je pose la question. Est-ce que vous croyez que, quelque part,
ça peut permettre, éventuellement, qu'il y ait des abus
potentiels dans l'évaluation de la reconduction d'un permis, dans
l'émission d'un permis? Parce qu'il y a une série de dispositions
qui disent que le ministre peut faire ça, et je suis tout à fait
d'accord là-dessus, mais si on ne définit pas, à un moment
donné, ce qu'on entend par la notion d'éveil scolaire ou
d'éveil aux réalités éducatives
préscolaires, parce que l'éveil à la connaissance,
l'éveil de l'enfant en prématernelle ou au préscolaire, je
vous dis que, comme dimension pédagogique, parfois, c'est très
large. Je ne trouve pas ça bien, bien prudent, parce que, moi, je
croyais que c'était défini quelque part dans le régime
pédagogique. Bien, ce n'est pas ça que vous me dites. Vous dites
qu'on fait tout simplement référence à la notion, et
ça s'appelle de même. On appelle ça des activités
d'éveil.
M. Dupont: On dit: Le régime pédagogique
définit la nature et les objectifs des services éducatifs qui
sont dispensés par les commissions scolaires et par les
établissements d'enseignement privés, parce qu'ils sont
régis par le même régime. Or, on définit, dans le
régime pédagogique, la nature et les objectifs des services de
formation et d'éveil à l'éducation préscolaire tout
comme on définit les services d'enseignement au primaire, les services
d'enseignement au secondaire. En vertu de l'article 1 et de l'article 2 du
projet de loi 141, on rend applicable ce régime pédagogique.
Donc, un établissement d'enseignement privé qui veut donner des
services de formation et d'éveil à l'éducation
préscolaire, au sens du régime pédagogique, doit
détenir un permis.
M. Gendron: Je ne disconviens pas de la détention d'un
permis.
M. Pagé: Moi, je pense que la question était tout
à fait pertinente, compte tenu qu'on se réfère, dans le
régime pédagogique, à des objectifs. Comment peut-on
définir ou interpréter ce qui est ou ce qui n'est pas? Remarquez
que ce ne sera pas le premier questionnement au ministère de
l'Éducation.
M. Gendron: Non, non. M. Dupont: La
délimitation...
M. Pagé: On va prendre note et on va essayer d'envoyer
à la commission, comment on perçoit, comment on pourrait
définir ce que c'est, pour nous, parce qu'on y réfère dans
nos lois, et c'est tout à fait pertinent que lorsqu'on se
réfère à un terme ou qu'on utilise une terminologie
donnée, qu'on identifie des choses dans une loi, qu'on sache au moins ce
que c'est.
M. Gendron: Bien, tout à fait...
M. Pagé: C'est assez large.
M. Gendron: ...surtout quand elle donne
lieu, éventuellement, à une dimension d'arbitraire dans
l'évaluation qui pourrait être faite.
M. Pagé: II n'y a pas d'arbitraire.
M. Gendron: Bien non, voyons donc! Elle donne lieu à une
dimension d'arbitraire. Vous l'avez dit vous-même.
M. Pagé: trouvez-moi un cas abusif, depuis 1968, dans
l'octroi des permis, soit par un refus ou autre. je suis d'accord avec vous sur
le fond, là, en droit pur.
M. Gendron: Oui.
M. Pagé: C'est une notion qui se veut à ce point
large qu'elle donne place, donc, à une très grande
interprétation.
M. Gendron: Un cas? Bien... M. Pagé: Le service
d'éveil.
M. Gendron: Un instant, Mme la Présidente, parce que,
là, ça aurait l'air que je ne suis pas en mesure de donner un
cas. Je suis convaincu que je remonte à mon bureau, que je
vérifie les informations, sincèrement, depuis plusieurs
années, des avis défavorables émis par la Commission de
l'enseignement privé, et je vais vous en donner une liste de cas
où la Commission de l'enseignement a décidé de ne pas, des
fois, émettre le permis. Ça ne veut pas dire que le ministre a
suivi l'avis, mais, règle générale, les ministres...
M. Pagé: À date, je les ai toujours suivis.
M. Gendron: C'est ça. Je ne parle pas
nécessairement de vous. Je dis: Règle générale, les
avis émis par la Commission de l'enseignement privé sont suivis
ou ont été suivis par les différents ministres.
M. Pagé: Donc, ils sont éveillés.
M. Gendron: Mais je connais des avis qui ont été
favorables, qui n'ont pas été émis, et je connais
l'inverse, des avis défavorables...
M. Pagé: Qui ont été émis.
M. Gendron: Oui.
M. Pagé: Pas depuis que je suis là.
M. Gendron: Comme je vous le dis, il faudrait que je
vérifie dans les informations que j'ai. Ça changerait quoi que
vous soyez...
M. Pagé: Non, mais je ne pense pas.
M. Gendron: peut-être. mon point à l'époque,
depuis que vous soyez là où non, mon point est qu'à partir
du moment où il y en a, dans les deux...
M. Pagé: Mais vous devriez donner les cas, par contre,
où H y en a eu. Dans votre temps, ou quoi?
M. Gendron: Je vais regarder ça là. Je vais
regarder ce qui me reste de mon temps. Je n'ai quasiment pas fait mon
temps.
M. Pagé: En tout cas, tu n'as pas fait longtemps. Ha, ha,
ha! O.K. Alors, adopté.
M. Gendron: Adopté, avec quand même en conclusion,
Mme la Présidente, en ce qui me concerne, que ce n'est pas par
étirement inutile des échanges que je souhaite qu'il y ait une
appréciation assez serrée.
M. Pagé: Ça, je vous l'ai dit, abstraction faite du
projet de loi...
M. Gendron: Oui.
M. Pagé: ...je m'y engage. Qu'on le note, qu'on fouille
ça, puis qu'on avise M. le secrétaire et Mme la Présidente
de la commission.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 19 est
adopté, j'appelle l'article 20.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): II n'y a pas
d'amendement.
M. Pagé: Même chose que la Loi sur l'instruction
publique.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. J'appelle
l'article 21.
M. Pagé: Je m'excuse, on avait un papillon à
l'article 20, madame.
M. Gendron: Oui, parce qu'à 20, il faut que vous
fassiez...
La Présidente (Mme Hovingtlon): Je n'ai aucun indice ici,
moi.
M. Gendron: ...les dérogations. (Consultation)
M. Pagé: O.K. Mme la Présidente, l'article 20 est
adopté?
La Présidente (Mme Hovington): L'article 20 est
adopté.
M. Pagé: Parfait. L'article 21. M. Gendron:
L'article 20 n'est pas adopté. La Présidente (Mme
Hovington): Bien oui. M. Pagé: Bien oui.
M. Gendron: Bien non, vous l'avez appelé et, je n'ai pas
dit un mot, puis M. le ministre a mentionné: J'ai un amendement.
J'attends. Moi...
La Présidente (Mme Hovington): Non, non, c'est 21 et 20,
vous aviez dit: Adopté.
M. Gendron: Ce n'est pas parce que vous dites-Une voix:
Vous l'avez dit: Adopté. M. Pagé: Oui, oui, le 20 est
adopté. M. Gendron: S'il y a des témoins...
La Présidente (Mme Hovington): L'article 20 est
adopté et j'avais appelé l'article 21.
M. Gendron: Le 20 est adopté.
M. Bradet: À moins que vous ayez adopté deux fois
19.
M. Gendron: Non, non. Sérieusement, Mme la
Présidente, je n'ai jamais parlé de l'âge
d'admission...
M. Pagé: Oui, oui. Je l'ai dit il y a quelques
minutes.
M. Gendron: Oui.
M. Pagé: Je m'excuse, Mme la Présidente, j'ai
très clairement indiqué... Vous avez appelé l'article 20.
J'ai dit: Concordance sur l'âge d'admission avec la Loi sur l'instruction
publique. On a dit: Adopté. Là, je suis arrivé à
21. Là on m'a glissé une note comme quoi il y avait un amendement
à 20, pour introduire 20.1 du côté gauche de mon fauteuil
et du côté droite, on m'a dit: Non, le papillon est à
l'article 21.
M. Gendron: Indépendamment de ça, à 20
j'aurais parlé.
M. Pagé: Parlez donc sur 21 à la place. C'est la
même chose.
M. Gendron: C'est ça que je vais faire.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, j'appelle l'article
21.
M. Gendron: Adopté.
M. Pagé: Alors, à 21...
M. Fradet: Qu'est-ce que vous venez d'adopter? C'était 21
ou 20?
M. Gendron: Non, non, 20. Il ne veut pas que je parle dessus.
La Présidente (Mme Hovington): 20. J'appelle l'article
21.
M. Gendron: II a dit: Vous parlerez à 21. J'ai dit: C'est
ça que je vais faire.
Une voix: II a adopté le 20.
M. Gendron: C'est pour ça. Si vous suivez le trafic, c'est
pour ça. Le 20 étant adopté, je n'ai pas parlé. Je
parlerai sur 21.
M. Pagé: Alors, à 21, on réfère au
régime pédagogique qui est appliquable aux commissions scolaires.
Certaines dispositions ne s'appliquent pas aux établissements
privés, notamment celles relatives aux services complémentaires
et particuliers. Autre élément, il faut faire valoir que la
réserve faite au paragraphe 1° de ce que serait la loi une fois
modifiée, les matières à enseigner sous réserve des
restrictions mentionnées au permis, le cas échéant,
l'admission, l'inscription et la fréquentation scolaire, y compris les
règles de passage d'un ordre d'enseignement à un autre, parce
qu'on sait qu'à troisièmement, le calendrier scolaire est le
temps prescrit, sauf le maximum prévu pour l'éducation
préscolaire. (19 h 20)
Alors, en fait, le deuxième alinéa rend applicable
l'instruction annuelle du ministre sur l'organisation scolaire adoptée
en vertu de l'article 429 de la Loi sur l'instruction publique et ça
s'applique au secteur privé comme ça s'applique au public.
Après ça, une fois qu'il aura été discuté,
on va aborder 21.1 à 21.4 qui se veulent des règles de
concordance avec les dispositions prévues à la loi 17, qui est
prévue comme devant être adoptée normalement demain, le
rapport ayant été pris en considération hier ou cette
nuit.
Une voix: Cette nuit.
M. Gendron: Je n'ai pas compris.
M. Pagé: C'était plutôt la voix de
madame.
Une voix: Cette nuit on aurait fait autre chose, je pense, M. le
ministre.
M. Gendron: Sur l'article 21, M. le Président, il faut se
rappeler...
La Présidente (Mme Hovington): Oui, Mme
la députée.
M. Gendron: Mme la députée?
Une voix: L'Abitibi-Ouest a changé de sexe!
La Présidente (Mme Hovington): Vous m'appelez M. le
Président, je peux bien vous appeler madame.
M. Gendron: Ah! C'est la réciproque qui s'applique.
La Présidente (Mme Hovington): C'est ça.
M. Gendron: La réversibilité. Sérieusement,
Mme la Présidente, les articles 21 et 20 dans les échanges qu'on
a eus avec les différents intervenants, c'est quand même des
articles qui ont été, avec raison, assez largement
dénoncés sur toujours la rubrique d'une autonomie restreinte pour
le secteur privé, d'autant plus qu'avant que nous fassions
l'échange que nous avons eu sur toute la question des
dérogations, l'âge d'admission à l'école, que ce
soit au préscolaire, que ce soit à la première
année de l'élémentaire, du premier cycle, ou à
l'éducation des adultes ou au secteur professionnel, la plupart des
évaluations étaient exclusives au niveau du ministre et de son
cabinet.
L'article 21 reprend à peu près la plupart des
modalités d'application du régime pédagogique. C'est les
mêmes que celles en vertu de l'article 459 de la Loi sur l'instruction
publique, mais il y a, comme je le mentionnais tantôt, un certain nombre
d'ouvertures, du moins quant à la gestion des dérogations
scolaires. La demande qui a été faite par les gens du secteur
privé, ils souhaitaient avec raison que leurs écoles aient plus
d'autonomie pédagogique, tout en demeurant conforme, bien sûr,
à l'esprit du régime pédagogique et au concept de
formation fondamentale.
Je pense que personne n'a mis ça en doute. Et - un instant - il
faut quand même convenir - un instant...
(Consultation)
M. Gendron: M. le ministre...
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je voudrais avoir son attention pour conclure.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, M. le ministre, si
vous voulez être tout oreilles.
M. Pagé: Je suis tout oreilles.
La Présidente (Mme Hovington): Tout oreilles. Alors,
voilà!
M. Gendron: Bien. Alors, pour conclure sur l'article 21, ma
conclusion, ce serait: Sauf au chapitre des dérogations pour l'âge
d'admission, nous nous retrouvons là avec un article de même
nature que le régime pédagogique appliqué aux
écoles et aux jeunes élèves du secteur public, et moi,
personnellement, je n'ai pas d'objection, mais je suis obligé de
constater, parce qu'on a eu des échanges... J'ai eu des
représentations qui m'ont été faites suite aux amendements
apportés. Et je fais tout simplement le constat que ce qu'on m'a
transmis comme information, c'est que les gens qui revendiquaient du secteur
privé plus d'autonomie concluent qu'il n'y en a pas plus, avec les
amendements apportés, au chapitre de l'autonomie; ils ne peuvent pas
convenir qu'il y a plus d'autonomie qu'avant, si ce n'est qu'au chapitre des
dérogations pour l'âge d'admission. Moi, je prétends que
c'est une amélioration au chapitre des dérogations. On a toujours
été en défaveur des dérogations. Contre! Il y a
être contre le principe et il y a être contre l'endroit de la
gestion. Là, le ministre a décidé que, dorénavant,
ça ne sera plus géré au 15e ou au 600 rue Fullum,
ça va être géré au niveau des commissions scolaires
et des écoles. Nous aimons mieux ça. On aime mieux ça. Ce
qu'on aimerait le plus, c'est qu'il y en ait le moins possible. Parce que le
système de dérogation est une voie d'exception et, à
chaque fois qu'on recourt à la voie d'exception plutôt qu'à
la règle, on se place dans des conditions qui posent des
difficultés plus tard.
Alors là, le ministre me dit: Je vais arriver avec un amendement,
et il l'a mentionné tantôt, au chapitre des dérogations.
Nous, on a dit: C'est parfait, c'est légitime. Au chapitre global de
l'autonomie générale, je fais le constat que ce ne sont pas les
amendements qui permettent de conclure que ce projet de loi confère plus
d'autonomie qu'auparavant. Tout le chapitre, je vais revenir sur 22, 23, 24,
mais je veux dire au chapitre de ce qu'il appelait les revendications au niveau
de l'autonomie pédagogique, ce n'est sûrement pas l'article 21 qui
en confère le plus, sauf au chapitre des dérogations.
Adopté, sur division.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 21.1,
adopté.
M. Gendron: Article 21, adopté sur division. C'est ce que
j'ai dit.
La Présidente (Mme Hovington): Sur division et l'article
21.1.
M. Gendron: 21.1, je ne l'ai pas. M. Pagé: On a
l'amendement ici.
M. Gendron: Je n'ai jamais entendu parler de l'article 21.1.
Une voix: II y a l'article 21.1 jusqu'à 21.4. M.
Gendron: Je n'ai pas ça.
M. Pagé: À l'article 21.1 on réfère
exactement aux dispositions qui sont prévues... 21.1 à 21.4, on
réfère exactement à ce qui est prévu dans la loi
17.
M. Gendron: Je voudrais, Mme la Présidente, tout en
appréciant ça - parce qu'on est capable de faire deux choses
à la fois - est-ce qu'il y en a eu beaucoup de dérogations dans
le privé? Parce que, à ma connaissance, dans les t^'eaux... Il
faut que je pose la question, parce que je ne m'en rappelle pas.
M. Pagé: Moi non plus.
M. Gendron: À ma connaissance, quand vous nous avez
donné les dérogations dans le secteur public, on n'avait pas
celles du secteur privé.
M. Pagé: Je ne me rappelle pas. Ma mémoire,
même si la mienne est supposée être très bonne, elle
est parfois défaillante.
M. Gendron: Donc, vous n'avez pas d'information sur les
dérogations dans le secteur privé?
M. Pagé: On va le noter. On vous les donnera à la
prochaine séance.
M. Gendron: Merci. Alors, moi, je ne vais pas plus loin
là-dessus, ce n'est pas du fait que je n'ai pas d'indication
là-dessus que ça m'empêche d'être d'accord, comme je
l'ai été dans l'autre projet de loi. C'est une harmonisation
parfaite.
M. Pagé: Purement et simplement.
M. Gendron: Et comme on a eu l'occasion de faire un long
échange là-dessus, sur le projet de loi 17, je ne peux pas avoir
deux attitudes.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, 21.1 à 21.4
sont adoptés?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Oui, c'est ça,
adopté. J'appelle l'article 22.
Une voix: II y a un amendement. (19 h 30)
La Présidente (Mme Hovington): Nous avons un amendement
à l'article 22. Les amendements à l'article 22. Il y a trois
alinéas à apporter.
M. Pagé: Oui. Si vous voulez, le projet de loi 141, le
texte, le projet de loi tel qu'il serait s'il était modifié:
1° supprimer, dans les première et deuxième lignes du premier
alinéa, les mots «toute dérogation aux dispositions de
l'article 20 ou»; 2° supprimer, dans la troisième ligne du
deuxième alinéa, les mots «comme s'il s'agissait de
commissions scolaires»; 3° remplacer, dans les trois premières
lignes du troisième alinéa, les mots «à condition de
respecter les règles de sanction des études et, s'il s'agit d'un
établissement reconnu comme catholique ou comme protestant, les»
par les mots «sous réserve des règles de sanction des
études prévues au régime pédagogique et
des».
Donc, le nouveau texte se lirait comme suit: «Le ministre peut
permettre, pour favoriser dans toute matière prévue au
régime pédagogique, la réalisation d'un projet
pédagogique particulier, toute dérogation aux dispositions de ce
régime pédagogique. «En outre, les dispositions du
régime pédagogique portant sur des dérogations ou des
exemptions s'appliquent aux établissements d'enseignement privé.
«De plus, l'établissement peut, sous réserve des
règles de sanction des études prévues au régime
pédagogique et des règlements du comité catholique,
dispenser d'une matière prévue au régime
pédagogique un élève qui a besoin de mesures d'appui
à des programmes de la langue d'enseignement, de la langue seconde ou
des mathématiques; la dispense ne peut toutefois porter sur l'un ou
l'autre de ces programmes.»
C'est, en quelque sorte, donner à la commission, à
l'institution privée, sensiblement les mêmes pouvoirs
d'appréciation, de dérogation aux comités, au
régime pédagogique et, dans certains cas, ça doit
être validé par les différents comités, soit
catholiques, soit protestants. C'est tout. Concordance avec d'autres
dispositions applicables au secteur public.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que les amendements
de l'article 22 sont adoptés?
M. Gendron: Un petit instant parce qu'il faut quand même
apprécier pas mal d'affaires en même temps.
(Consultation)
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que les amendements
sont adoptés? Avez-vous des remarques?
M. Gendron: Un instant. Oui. Si on revient à
l'enseignement privé.
La Président (Mme Hovington): Si vous pouvez avoir...
M. Gendron: Là, on est pas mal dans...
La Présidente (Mme Hovington): L'attention
du ministre est requise.
M. Gendron: ...les cas de maternité plutôt que dans
l'enseignement privé. Je n'ai rien contre ça, par exemple. Les
contractions sont pénibles. On parlait de maternité, comme s'il y
avait du monde...
M. Pagé: Pendant que M. le député
étudiait les projets d'amendement, Mme la ministre de l'Enseignement
supérieur et moi, nous soulignions le fait que la maternité et la
naissance d'enfants, la croissance de la natalité est bien
présente dans notre milieu environnemental partout au Québec.
M. Gendron: Alors, on vous félicite, madame. Ce qu'on
déplore, c'est que vous soyez la seule enceinte.
Une voix: Attendez qu'il soit sorti, vous me féliciterez
après.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Comme ça, c'est pas vrai, là.
Une voix: Quoi?
M. Gendron: Le danger imminent.
M. Pagé: Mme la Présidente, le député
d'Abitibi-Ouest va amener des contractions. Pourriez-vous, s'il vous
plaît, revenir à l'article 23?
M. Gendron: Mme la Présidente-La Présidente (Mme
Hovington): Alors, vos remarques sur les amendements, à l'article
22.
M. Gendron: À l'article 22, il faut uniquement mentionner
que c'est un article qui va dans le sens des revendications légitimes,
je crois, du secteur privé, de garantir une plus grande autonomie
pédagogique. Ils en avaient contre le fait que, entre autres, on termine
l'article comme s'il s'agissait de commissions scolaires et le ministre a
décidé d'enlever ça. Soit! Il a décidé
d'enlever la disposition en termes d'écriture, comme s'il s'agissait de
commissions scolaires, et il a raison d'indiquer que les dispositions sont
quand même dans l'esprit de la Loi sur l'instruction publique. Je n'ai
pas d'objection à l'article 22 tel quel. Je suis d'accord.
La Présidente (Mme Hovington): Les amendements sont-ils
adoptés?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 22, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 22 tel
qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 23. Il
n'y a pas d'amendement à l'article 23?
M. Pagé: Non. On va suspendre 30 secondes, madame.
La Présidente (Mme Hovington): Nous allons suspendre
quelques secondes pour que les deux leaders se parlent.
(Suspension de la séance à 19 h 36)
(Reprise à 19 h 43)
M. Pagé: ...pour les suspendre. Les ajourner,
plutôt.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous avez une obligation, je crois bien?
M. Gendron: Oui, j'ai une obligation contractuelle. Je veux
dire...
La Présidente (Mme Hovington): Ha, ha, ha!
M. Gendron: À 19 h 45, nous avons un caucus, et je dois y
assister. Et, en conséquence, je propose la suspension.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre de
l'Éducation.
M. Pagé: Mme la Présidente, pas de problème.
Je comprends très bien les impératifs de réunions de
caucus, surtout dans un contexte de fin de session. Nous allons donc ajourner
nos travaux. L'ordre de la Chambre ne prévoit pas de reprendre à
22 h 30, parce que je dois faire la garde ce soir et cette nuit. J'indique aux
membres de la commission et au public qui est ici que si nous siégeons
les 22 et 23, tel que c'est hautement probable et même possible, les 25
et 26, nous reprendrions, à ce moment-là, nos travaux pour
poursuivre. Nous en sommes à l'article 23.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, la commission de
l'éducation ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 19 h 45)