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(Neuf heures trente-quatre minutes)
Le Président (M. Gobé): Mesdames et messieurs, la
séance de la commission de l'éducation est maintenant ouverte. Je
vous rappellerai brièvement le mandat de cette commission aujourd'hui.
Notre mandat sera donc de procéder à la vérification des
engagements financiers du ministère de l'Enseignement supérieur
et de la Science pour les mois de janvier 1991 à décembre 1991.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements aujourd'hui?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Boucher Bacon
(Bourget) est remplacée par M. Gauvin (Montmagny-L'Islet), M. Hamel
(Sherbrooke), par M. Messier (Saint-Hyacinthe), et Mme Hovington (Matane), par
M. Williams (Nelllgan).
Le Président (M. Gobé): Bienvenue, messieurs,
à cette commission.
Une voix: Merci, M. le Président. Réponses
déposées
Le Président (M. Gobé): Je crois que maintenant il
y a des réponses à déposer, M. le secrétaire. Les
réponses qui avaient été demandées lors de notre
séance du 22 janvier 1991 sont maintenant déposées
à la commission. Nous allons donc sans plus tarder commencer
l'étude des engagements.
Nous allons commencer par le mois de janvier 1991. Voulez-vous que j'en
fasse lecture au fur et à mesure ou en avez-vous quelques-uns en
particulier que vous désirez aborder directement?
M. Gendron: Appelez-le simplement et on vous le dira.
Le Président (M. Gobé): D'accord. Nous allons
commencer par l'engagement 1. Subvention normée. Subvention relative aux
émissions d'obligations du mois de janvier 1991. Un montant de 60 436
531 $. M. le porte-parole de l'Opposition.
Engagements financiers Janvier
M. Gendron: Pas de problème.
Le Président (M. Gobé): Pas de problème.
Nous allons maintenant passer à l'engagement 2. Subvention
normée. Subvention relative aux émissions d'obligations du mois
de janvier 1991, service de la dette au collégial: 10 850 000 $.
Années ultérieures. M. le porte-parole.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Nous allons passer
maintenant à l'engagement 3. Encore une subvention normée.
Coût initial des subventions de fonctionnement aux universités
pour l'année universitaire 1990-1991. Programme: enseignement
universitaire: 1 431 996 600 $.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 3. Nous allons
passer à l'engagement 4. Contrat par soumission sur invitation
(fichier). Contrat entre les Ateliers T. A. Q. inc. et le ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Science pour la fabrication,
l'insertion, l'emballage et la préparation postale de 385 000 enveloppes
des prêts et bourses aux étudiants 1991-1992 (325 000
françaises et 60 000 anglaises). Programme: administration de l'aide
financière aux étudiants. En annexe, le détail.
M. Gendron: Oui, sur cet engagement financier, M. le
Président, j'en profiterais pour indiquer que le gouvernement du
Québec, le Conseil des ministres a adopté un décret le 5
juin dernier qui avait comme objectif de réduire le nombre de trimestres
aux fins de calcul de l'admissibilité à l'aide financière
versée sous forme de bourse.
Dans ce contexte-là, la question que je voudrais poser à
la ministre de l'Enseignement supérieur, tout en lui souhaitant mes
meilleurs voeux pour l'année 1991-1992 à elle et à toute
son équipe puisque c'est mon premier commentaire officiel en 1992, comme
porte-parole de l'Éducation, on aura l'occasion d'en faire d'autres,
j'espère, je voudrais lui poser comme question - on a seulement une
courte période, donc je vais être obligé de m'en tenir aux
crédits si je veux faire au moins cinq, six sujets sur lesquels il nous
apparaît que ce serait important que nous ayons des échanges
fructueux en termes d'information.
Là, ce que je suis en train de me dire, c'est que le 5 juin
dernier le Conseil des ministres a adopté un décret qui avait
comme objectif de réduire le nombre de trimestres aux fins de calcul de
l'admissibilité à l'aide financière pour ce qui est des
fins de bourses, entre autres. Il y avait d'autres choses dans le
décret, mais en termes très clairs on disait: Bien,
dorénavant, pour avoir droit à une bourse, vous n'aurez plus
le même nombre de semestres admissibles. Au lieu d'avoir, comme au
prélable, 10 semestres qui étaient admissibles, on est
passé à 8 semestres dépendamment des ordres
d'enseignement... Le décret du 5 juin du Conseil des ministres...
Moi, je voudrais d'abord... Vous n'avez pas l'air d'être trop,
trop au courant de l'adoption de ce décret. Deuxièmement, je
voudrais savoir le nombre d'étudiants qui furent touchés par
cette mesure restrictive parce que c'est une mesure de restriction, c'est
évident. Il y a moins de jeunes qui ont pu accéder à une
bourse d'études compte tenu qu'on a limité le nombre de
semestres, qui étaient au préalable à 10, on l'a
limité à 8, si mes informations sont exactes. Alors, la question
que je vous pose, liée à ce sujet-là: Combien
d'étudiants furent touchés par l'application de cette mesure?
Combien il y a d'étudiants de touchés par l'application de cette
directive? Je voudrais avoir cette ventilation en fonction de chacun des ordres
d'enseignement, parce que ce n'est pas la même chose au niveau
collégial qu'au niveau universitaire. Alors, je veux savoir si c'est une
mesure qui était nécessaire et combien d'étudiants elle a
touché?
Mme Robillard: M. le Président, j'aimerais d'abord
préciser aux membres de la commission que, de fait, il y a eu ce
décret passé au Conseil des ministres, mais qu'il n'y a
absolument rien de nouveau au niveau de décisions gouvernementales en
regard de l'aide financière aux étudiants. Il s'agissait
d'appliquer la décision qui avait été prise dans la
réforme de 1989. C'est déjà une décision
gouvernementale qui avait été prise en 1989 lors du
dépôt, par mon prédécesseur, de la loi et de
l'adoption de cette loi-là. Donc, c'était la mise en vigueur de
la réforme de 1989 et, de fait, il y a eu une diminution du nombre de
semestres au niveau des étudiants.
Maintenant, on me demande le nombre d'étudiants et surtout,
là, selon les cycles. On m'informe que nous avons eu autour de 2500, le
nombre des boursiers qui a été affecté par cette mesure
pour l'année en cours, 1991-1992. On me demande selon les ordres
d'enseignement. Malheureusement, je ne l'ai pas aujourd'hui, mais je pourrais
les faire parvenir aux membres de la commission, qu'on puisse
décortiquer le 2500.
Le Président (M. Gobé): M. le porte-parole de
l'Opposition, est-ce que ça vous satisfait?
M. Gendron: Un instant, un instant! Je voulais juste indiquer
à Mme la ministre de l'Enseignement supérieur, quand elle dit aux
membres de cette commission qu'il n'y a rien de changé par rapport
à la réforme, que c'est exact au niveau de ce que j'appellerais,
moi, des principes ou des recommandations de la réforme. Je les ai, ici,
les modifications de l'aide financière aux étudiants dans les
années quatre-vingt-dix quand on avait publié... Et,
effectivement, on indiquait qu'il était proposé de maintenir les
périodes actuelles d'accessibilité aux prêts et
d'établir les périodes d'accessibilité à la bourse
selon les normes suivantes, sauf que ça n'a pas été
appliqué avant le 1er septembre 1991. Donc, ce qu'il y a de neuf,
contrairement à ce qui a été mentionné
tantôt, c'est que, oui, quand, le 5 juin dernier, le Conseil des
ministres a adopté un décret, c'était pour dire: On va
appliquer ce qui avait été évoqué dans la
réforme, et c'est ça qu'il y avait de neuf. Ce qu'il y avait de
neuf, c'était l'application, à partir du 1er septembre 1991, des
mesures prescrites dans la réforme suite à un avis que
vous-même vous avez sollicité auprès du Conseil des
universités. (9 h 45)
Le Conseil des universités a émis un avis à l'effet
que, oui, il prétendait qu'il n'y avait pas d'inconvénients
à appliquer les mesures d'accessibilité aux prêts et
bourses tel que suggéré: le collégial, le nombre de
périodes, six, et ainsi de suite. Je ne les reprendrai pas. Tel qu'on
l'avait dans le document. C'est ça que j'ai voulu évoquer. Vous
m'indiquez que par ordre d'enseignement vous ne les avez pas à ce
moment-ci. Vous allez nous les faire parvenir...
Mme Robillard: Oui.
M. Gendron:... à chaque membre de la commission? Je vous
remercie.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Nous prenons donc bonne note,
madame...
M. Gendron: Un instant, je n'ai pas fini là-dessus.
Le Président (M. Gobé): Ah! ce n'est pas fini,
excusez. Je pensais que tu avais fini.
M. Gendron: C'est parce que je profite de cet
engagement-là, qui porte sur l'aide financière aux
étudiants, pour également demander à la ministre,
puisqu'il avait été dans la réforme... On a
instauré un comité d'évaluation ou d'analyse des
dérogations. Alors, j'aimerais ça, à ce moment-ci, savoir
si le nombre de recommandations positives du comité... Autrement dit,
quand le comité de dérogation analyse les dossiers, comment il y
en a, de ces dossiers-là, qui ont reçu une recommandation
positive et le nombre de recommandations auxquelles vous, Mme la ministre, vous
avez donné suite par rapport aux évaluations et aux
recommandations que le comité de dérogation vous a faites?
Mme Robillard: M. le Président, de fait, je peux vous dire
que le comité qui étudie les demandes dérogatoires
fonctionne présentement et fonctionne très bien. J'en profite
pour dire qu'ils ont reçu, en 1990-1991, 193 demandes et,
en 1991-1992, 397 demandes. Maintenant, je peux vous dire aussi que,
dans la majorité des cas et à mon souvenir, dans un seul cas je
n'ai pas suivi la recommandation du comité. Donc, dans tous les autres
cas, j'ai suivi la recommandation du comité qui m'était faite et,
de façon générale, sans avoir les statistiques exactes, on
peut dire que nous avons accepté plus ou moins 65 % des demandes
présentées au comité. Nous les avons acceptées dans
le sens d'accorder à l'étudiant une aide financière.
M. Gendron: C'est quoi, les principales raisons qui sont
invoquées à l'appui des demandes? C'est quoi qui revient le plus
souvent, autrement dit?
Mme Robillard: Alors, il y a de multiples raisons. Maintenant, il
y en a sûrement une, parmi d'autres, qui revient et qui est la
période d'admissibilité.
M. Gendron: Merci.
Le Président (M. Gobé): Alors, c'est tout M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Sur ça, oui.
Le Président (M. Gobé): Alors, très bien.
Nous allons donc maintenant aborder l'engagement 5. Contrat par soumission sur
invitation - du fichier, bien entendu. Contrat entre Imprimerie Interglobe inc.
et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science pour
l'impression de 320 000 exemplaires du "Guide parents", version
française. Programme: administration de l'aide financière aux
étudiants: 31 950 $.
M. Gendron: Ça va. C'est juste sur le nombre. C'est sur le
nombre, je veux dire, c'est quoi votre critère pour décider que
c'est 300 000 ou 350 000? Est-ce que ça correspond à une
réalité de la demande, est-ce que c'est basé sur les
années antérieures? C'est parce que ça revient sur trois
ou quatre engagements financiers, et je n'ai rien contre ça, mais je
veux juste savoir c'est quoi vos règles parce que dire 320 000, d'un
coup sec, 320 000 guides pour les parents?
Mme Robillard: Dans le fond, M. le Président, on s'appuie
toujours sur l'année antérieure aussi, on regarde les besoins qui
ont été exprimés, si on avait suffisamment de brochures
à ce moment-là, et on estime la demande pour l'année en
cours. Alors, c'est vraiment dans ce sens-là, pour l'exemple qu'on a
à l'engagement 5, de fait, on a mis 320 000 exemplaires, l'année
antérieure, on avait 335 000 exemplaires. Alors, on ajuste à la
demande de l'année en cours sur l'année antérieure.
M. Gendron: Est-ce que vous avez reçu cette année,
Mme la ministre, un certain nombre de remarques sur le guide? Est-ce que, selon
votre appréciation, la majorité des parents sont satisfaits du
guide, trouvent qu'il est éclairant, qu'il répond aux objectifs
d'une bonne compréhension et permet de remplir le questionnaire, parce
que c'est quand même un document d'accompagnement lié au
questionnaire de demandes de prêts et bourses?
Mme Robillard: Dans une première rétroaction, la
réponse est positive présentement. Il faut vous dire qu'avant de
l'émettre, on le teste toujours auprès d'un groupe, ce qui a
été fait aussi dans ce cas-ci; on le teste et on réajuste,
dépendamment de la réaction. Présentement, à date,
à ma connaissance, on n'a pas eu de réaction négative.
À l'inverse, on a eu un sentiment de satisfaction par rapport au
guide.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Maintenant, nous allons
aller à l'engagement 6. Contrat par soumission sur invitation. Contrat
entre Imprimerie Arthabaska inc. et le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science pour l'impression de 320 000 brochures du
"Guide étudiant", version française. Administration de l'aide
financière aux étudiants, 61 962 $, plus bas soumissionnaire.
Imprimerie Arthabaska.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé): C'est très bien.
Nous allons maintenant aller au dernier engagement du mois de janvier, soit le
no 7.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé): O.K. Alors, ceci met fin
à l'étude des engagements du ministère pour le mois de
janvier 1991.
M. Gendron: Ah! un instant! Juste une seconde!
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le
député. M. Gendron: Ça va.
Février
Le Président (M. Gobé): O.K. Donc, les engagements
du mois de janvier 1991 sont donc maintenant vérifiés. Nous
allons aborder les engagements du mois de février 1991. Il y a quatre
engagements et nous allons passer au premier. Alors, dans la rubrique "Autre
subvention", subvention à l'Université de Montréal pour
les aménagements physiques d'un Institut de recherche en biologie
végétale au Jardin botani-
que de Montréal. Programme: soutien à des centres de
recherche appliquée. Les chiffres sont dans la colonne à
côté.
M. Gendron: Oui, ce qui m'a...
Le Président (M. Gobé): C'est réparti
sur.... Correct?
M. Gendron: Ce qui m'a frappé, Mme la ministre, et ce que
j'aimerais savoir, a moins que je me trompe, c'est une des rares fois que
j'aurais vu un versement d'une aide financière sur presque la
longévité d'un mandat de gouvernement. En tout cas, c'est ce que
je pense. Alors, je veux savoir pourquoi il y a une répartition si
étalée dans le temps jusqu'en 1995 alors que, règle
générale, un engagement de 2 000 000 $ pour une subvention
à des aménagements physiques, ça doit se réaliser
dans le temps puis avoir un impact dans le temps. Il y a un objectif. Dans
certains cas, c'est lié à ce que l'État fasse un petit peu
sa part pour une reprise économique dans certains cas de type
d'immobilisation. Ce n'est pas le cas certain présentement.
C'était, je pense, un aménagement physique qui était
requis au niveau de l'Institut de recherche en biologie végétale.
Mais c'est quoi l'idée de répartir ça sur cinq exercices
budgétaires?
Mme Robillard: M. le Président, ce n'est absolument pas
nouveau que nous répartissions sur plusieurs exercices
budgétaires les subventions que nous accordons soit à des centres
de recherche appliquée, soit à des centres de liaison et de
transfert. J'en suis. Par exemple, si on prend l'exemple, je ne sais pas, du
CRIM du CQVB, de CERCA que j'ai annoncé dernièrement, c'est
toujours des subventions qui, habituellement, s'échelonnent sur
même cinq ans, sur cinq exercices financiers. Dans ce cas-ci, la
subvention versée par le ministère, de fait, est affectée
de façon particulière aux aménagements, mais il y a
d'autres partenaires financiers dans le projet qui est là. Donc, le
budget global du centre a été planifié sur cinq ans et la
subvention du ministère sera versée sur les cinq années.
Mais ce n'est absolument pas nouveau comme mode de participation
gouvernementale à des centres de recherche appliquée.
M. Gendron: Que vous le fassiez sur quelques exercices, je le
sais que ce n'est pas nouveau. Ça fait une couple d'années que je
regarde ça. Mais je n'ai pas vu souvent cinq ans, moi. Là, ce qui
me surprend, c'est ça, cinq ans pour des sommes de 400 000 $. J'ai
déjà vu ça pour des sommes d'une couple de millions, mais
il m'apparaissait que pour une subvention de 2 000 000 $ en 1994-1995, recevoir
la dernière tranche de 400 000 $, est-ce à dire qu'ils vont
recevoir, en 1995, 400 000 $ sur une immobilisa- tion qui aura
été finalisée en 1990, en 1991? Est-ce que c'est de
ça qu'il s'agit?
Mme Robillard: Je peux vous dire cette subvention-là,
échelonnée sur cinq ans, dans le fond, a été
discutée et négociée avec les promoteurs du projet et que
l'Université de Montréal, de même que l'Institut de
recherche comme tel, étaient tout à fait d'accord sur
l'échelonnement et ont planifié en conséquence. C'est que
ça ne pose absolument aucun problème à l'Institut en tant
que tel, et je peux vous dire que quand on a annoncé cette subvention et
la participation de tous les gens à la création de cet Institut,
la réaction du milieu scientifique et du milieu montréalais, de
façon particulière, a été des plus positives.
Alors, je n'envisage aucun problème de ce
côté-là.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Très bien. Alors,
l'engagement 1 est maintenant passé. On va prendre l'engagement 2.
Subventions normées. Subventions relatives aux émissions
d'obligations du mois de février 1991. Programme: service de la dette
aux universités.
M. Gendron: C'est statutaire, je n'ai pas de problème avec
ça.
Le Président (M. Gobé): Oui, O.K. L'engagement 3.
Autres subventions toujours. Subventions de commandites pour trois projets de
culture scientifique et technique. Programme: développement
scientifique. Alors, les recevants sont: Coscient inc., Omni Science,
Montréal, dans le comté de Saint-Louis, Productions SDA
Itée, Les Débrouillards, Montréal, comté de
Saint-Louis, et Société de radio-télévision du
Québec, Le Club des 100 watts, Montréal, comté de
Sainte-Ma-rie-Salnt-Jacques.
M. Gendron: Est-ce que la ministre pourrait nous donner le budget
total pour ces émissions? C'est quoi, le budget total pour ces
émissions-là?
Mme Robillard: 1 250 000 $, M. le Président, comme vous le
voyez, répartis dans les années 1990-1991, 1991-1992, 1992-1993.
Pour l'année 1990-1991, c'est 750 000 $ répartis dans les trois
projets que nous avons sur la table, les trois émissions de
télévision, Omni Science, Les Débrouillards et Le Club des
100 watts, chacun 250 000 $. Maintenant, pour les années
subséquentes, nous avons pris un engagement avec Omni Science, sur un
plan triennal. Alors, Omni Science, ce sera, dans l'année 1991-1992, un
autre 250 000 $, de même qu'en 1992-1993.
M. Gendron: Non, mais, ici, je veux savoir: Est-ce que c'est un
financement complet?
Prenons Omni Science. Est-ce que c'est un financement complet par le
ministère de l'Enseignement supérieur? Moi, il me semble que
non.
Mme Robillard: Ah non!
M. Gendron: Donc, je vous demande c'est quoi, le montant
total.
Mme Robillard: Par rapport aux autres partenaires financiers?
M. Gendron: Par rapport au coût total du projet. Pour
être capable de savoir la part du ministère de l'Enseignement
supérieur, puisqu'il ne finance pas au complet, c'est logique de vous
demander c'est quoi, l'émission totale. Je vais le savoir, la part,
après, parce que je vois le chiffre que vous mettez, vous.
Mme Robillard: M. le Président, on n'a pas les chiffres
avec nous, la part des promoteurs privés de l'émission en tant
que telle. Est-ce que la demande m'est faite sur chacune des
émissions?
M. Gendron: Sur chacune, oui.
Mme Robillard: On pourrait facilement sortir ça sur le
budget global.
M. Gendron: Ce que vous avez également, c'est. Qui sont
les autres commanditaires et quel est...
Mme Robillard: Nous allons fournir l'information, M. le
Président, en même temps que la part de financement des autres
promoteurs...
M. Gendron: Merci. Ça va.
Mme Robillard: ...les autres partenaires.
Le Président (M. Gobé): Très bien. Alors, la
commission prend note que vous fournirez plus tard les informations
demandées par M. le député d'Abitibi-Ouest.
Engagement 4 et, disons, le dernier du mois de février.
Subventions normées. Subventions relatives aux émissions
d'obligations du mois de février 1991. Service de la dette au
collégial: 69 329 025 $. Les détails sont à l'annexe 2,
disponible avec ce document. M. le député.
M. Gendron: J'en profiterais, M. le Président, pour cet
engagement-là qui porte sur les émissions d'obligations, au
niveau du service de la dette du collégial, pour revenir sur la
récente décision de la ministre de l'Enseignement
supérieur pour dire à toutes les demandes de concentration, ou
à peu près: Vous repasserez. (10 heures)
Alors, je voudrais quand même replacer le débat. Pour les
membres de cette commission et pour les gens qui suivent ces
dossiers-là, c'est peut-être important de rappeler qu'en
février 1991 la ministre de l'Enseignement supérieur faisait
connaître les orientations de son ministère quant à
l'évaluation des projets de déconcentration des études
collégiales. Ces mesures de déconcentration devaient
principalement - il y a d'autres objectifs - rencontrer deux objectifs
principaux - c'est important, je pense, de retenir votre attention: un,
c'était de favoriser l'accessibilité des études
collégiales, selon les dires mêmes de la ministre et,
deuxièmement, d'assurer la qualité des services dans tous les
établissements du réseau. On avait développé une
grille d'analyse qui devait tenir compte de ces deux
éléments-là. Il s'agissait, dans un premier temps, de
vérifier si les demandes s'appuyaient sur la reconnaissance d'un
problème réel d'accessibilité des études
collégiales et sur l'existence d'un bassin minimum
d'élèves, bien sûr, parce que encore faut-il qu'il y ait
des élèves qui sont dans le bassin éventuellement
desservi. Le deuxième élément se référait
à l'évaluation des conséquences éventuelles du
projet demandé par les promoteurs sur les déplacements de
l'effectif étudiant des collèges existants.
En avril 1991, pour ne pas que l'historique soit trop long, la ministre
indiquait qu'elle serait en mesure à très court terme, parce que
c'est un dossier qu'on avait questionné assez longuement lors de
l'étude des crédits. On l'avait fait, bien sûr,
l'année d'avant, mais on le fait à chaque année de toute
façon, les budgets d'immobilisation liés à des demandes
auxquelles le milieu voudrait que la ministre donne suite. Alors, aux
crédits de 1991, la ministre indiquait qu'elle serait en mesure à
très court terme de donner une réponse aux demandes en attente.
Il faut se rappeler que ces demandes en attente, c'était le cégep
de l'ouest de 111e, cégep francophone, c'étaient celui de
Repentigny, sud de Lanaudière, Brassard, Chutes-de-la-Chaudière,
Charny, Montmagny, Donnacona et La Tuque. Ces dossiers pour lesquels
elle-même nous avait indiqué qu'elle serait en mesure de nous
communiquer une réponse. Récemment s'est ajoutée une autre
demande, celle de Charlevoix.
Ce qu'on sait c'est que la ministre a rendu publique dernièrement
ce que j'appelle l'évaluation de tous ces dossiers-là et,
à part Donnacon-na, pour lequel il semble que c'est le ministre de
l'Éducation qui va devoir donner la décision, j'y reviendrai
tantôt, et à part celui de l'ouest de IHe où il semblerait
qu'il y ait encore des choses à vérifier et nous on se demande
quoi, j'y reviendrai tantôt dans le questionnement, tous les autres
dossiers c'est que par rapport à cette belle grille d'analyse, ça
n'a pas l'air que soit qu'on ait resserré les filets du tamis, puis il
n'y a plus rien qui a passé ou qu'on les a agrandis et que tout a
passé à travers, puis la réponse c'est qu'on n'est pas
capable, on ne donne pas
suite à cette belle évaluation.
Le Conseil supérieur de l'éducation, lui, avait quand
même indiqué dans un avis que dans certaines régions c'est
important que ces demandes-là soient également vues à
travers deux éléments, et là j'en cite seulement deux,
c'étaient les recommandations 16 et 13, si ma mémoire est bonne,
3. Dans l'avis du Conseil supérieur de l'éducation en juillet
1989, le développement socio-économique régional, un choix
à raffermir en éducation, au numéro 3, on disait: "...
souligne que l'engagement dans le développement socio-économique
régional fait partie de la mission éducative des
établissements et des ministères de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur et de la Science, et recommande aux ministres
responsables de reconnaître explicitement l'éducation comme agent
de développement socio-économique des collectivités
locales et régionales".
Dans la recommandation 16, "... recommande au ministre de l'Enseignement
supérieur d'appuyer financièrement les collèges qui
veulent déconcentrer certains services ou certaines de leurs
activités, afin - disait le Conseil supérieur - de
répondre davantage aux besoins de leur collectivité".
Dans une lettre également que vous aviez envoyée, parce
que la seule réponse - et j'y reviendrai tantôt dans le
questionnement, je fais juste placer la problématique - au
président du conseil d'administration du collège
Lévis-Lauzon, M. Bouillé, vous expliquez les motifs pour lesquels
vous pensez que sur la rive sud il n'y a pas lieu d'envisager une
déconcentration et, par rapport à ce que je viens de lire, cette
mission que le ministère de l'Enseignement supérieur devrait
supporter, ça n'a pas l'air à vous fatiguer trop trop. En disant:
Permettez-moi, avant de vous rappeler que la mission du ministère de
l'Enseignement supérieur ne porte pas sur le développement
économique régional et que je ne puis en conséquence
autoriser l'ouverture d'un centre en invoquant uniquement le fait que les
jeunes d'une région vont étudier, ainsi de suite-Personne ne nous
a demandé de regarder uniquement ça. Mais la logique du
Québec en termes de distribution éparpillée dans les
régions des clientèles dites scolaires, dans un contexte
où on veut maximiser la réussite scolaire tant au niveau
collégial que primaire, secondaire, dans un contexte où on veut
qu'il y ait de plus en plus de jeunes qui soient au moins des chômeurs
instruits, parce que c'est le cas actuellement, il n'y a plus grand monde au
travail, c'est quasiment un privilège avec ce gouvernement-là que
quelqu'un travaille au Québec actuellement, mais on ne fait
sûrement pas d'erreurs pareil en disant aux jeunes: Bien oui, vaut mieux
être un type à la recherche d'un emploi avec un diplôme que
pas de diplôme. Ça peut maximiser les chances si jamais revient un
gouvernement au pouvoir.
Dans ce sens-là, il me semble que vous avez constitué des
demandes légitimes de déconcentration d'études
collégiales et vous avez pris des décisions récemment en
disant: On ne peut pas donner suite parce que, selon notre grille
d'évaluation, il n'y a pas vraiment de problème
d'accessibilité aux études collégiales et l'autre objectif
était la qualité. Globalement, vous avez une bonne qualité
de l'enseignement collégial.
Alors comme première question, je vous demanderais, Mme la
ministre, quelles sont les raisons précises du refus
évoqué pour chacune des demandes, et les demandes, je les ai
évoquées tantôt, sauf à ma connaissance celui de la
rive sud, pour lequel on a pris connaissance de la lettre que vous avez
envoyée le 20 décembre 1991 à M. Bouille. On ne
connaît pas véritablement les motifs sur lesquels vous vous
êtes appuyée pour rendre des décisions négatives
dans tous les autres cas, sauf Donnacona qui a une patte en l'air, et j'y
reviendrai dans une minute, et le cégep francophone de l'ouest de
I'île de Montréal.
J'aimerais ça vous entendre un peu là-dessus ici ce matin,
aux crédits, mais la meilleure façon, je pense, de travailler
correctement pour les membres de la commission, ça serait de faire
connaître les raisons par écrit que vous avez sans doute
expédiées aux autres intervenants qui étaient demandeurs
soit pour la déconcentration des études collégiales ou
l'instauration d'un cégep autonome dans les différents lieux que
j'ai évoqués tantôt.
Le Président (M. Gobé): Mme la ministre, vous avez
la parole.
Mme Robillard: Oui, M. le Président, ça me fait
plaisir de répondre à cette question, à M. le
député d'Abitibi-Ouest. Je suis tout à fait
disposée, M. le Président, à déposer aux membres de
cette commission les sept lettres que j'ai fait parvenir aux sept promoteurs
qui m'ont adressé une demande de campus collégial. Si vous me le
permettez, M. le Président, je pourrais déposer les lettres, y
compris celle qui s'adresse à la région de Donnacona.
Le Président (M. Gobé): Non seulement je vous le
permets, madame, mais nous avons hâte de les avoir.
Mme Robillard: Pour tout de suite répondre au
député d'Abitibi-Ouest, M. le Président, la réponse
pour la région de Donnacona est aussi négative sur la demande de
leur projet d'un centre d'études collégiales, mais nous pourrons
y revenir dans le détail si M. le député d'Abitibi-Ouest
le souhaite.
Alors, de façon générale, comme on a fait
l'historique de ce dossier, je m'en tiendrai à vous dire, M. le
Président, que nous avons respecté exactement le processus que
nous nous
étions fixés de même que l'échéancier,
à savoir, premièrement, la décision sur une grille qui
pourrait nous permettre d'évaluer chacune de ces demandes-là, et
cette grille a d'ailleurs déjà été
déposée et, deuxièmement, l'étude de chacun de ces
sept projets qui étaient sur la table au ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Science et la décision avant la
fin de l'automne 1991, ce qui fut fait, M. le Président.
Maintenant, si mon collègue le souhaite, je peux reprendre chacun
de ces projets-là pour donner les raisons importantes, je dirais, dans
chacun des projets. Maintenant, je tiendrais à préciser, par
ailleurs, puisqu'il a fait référence à l'avis du Conseil
supérieur de l'éducation que, de fait, j'ai lu cet avis du
Conseil supérieur de l'éducation, et j'aimerais bien mentionner
aux membres de cette commission le sens de la phrase qui a été
citée, qui fait partie de la lettre qui a été
adressée aux promoteurs du projet de Charny. J'aimerais bien qu'on lise
vraiment cette phrase de façon complète. Ce qui est dit, M. le
Président, à la page 4 de cette lettre, c'est que la mission
propre, la mission première du ministère de l'Enseignement
supérieur ne porte pas sur le développement économique
régional. Je ne puis, en conséquence, autoriser l'ouverture d'un
centre en invoquant uniquement - et le mot uniquement, a une très,
très grande importance - le fait que les jeunes d'une région vont
étudier en dehors de cette région. Qu'est-ce que sous-tend cette
affirmation dans la lettre? Cette affirmation sous-tend le fait que la mission
première du ministère de l'Enseignement supérieur et de la
Science, on le sait tous, c'est l'éducation de nos jeunes, le
développement de la personne, des individus. Nous savons très
bien que le développement de ces individus se fait dans une
réalité sociale, dans un environnement immédiat.
Nécessairement quand nous avons la présence d'une maison
d'enseignement dans une région, cette maison d'enseignement, cette
institution d'enseignement se doit d'être collée aux
réalités du milieu et de s'impliquer dans le développement
de son milieu et non seulement dans le développement des personnes. Ces
personnes-là sont en contact et en relation dynamique avec leur
milieu.
Donc, le cégep ou l'université se doit de coller aux
réalités régionales, d'y participer même, au
développement régional. Ce n'est pas pour rien que dans plusieurs
maisons d'enseignement, il y a même des services aux
collectivités. Ce que je veux affirmer par cette phrase c'est que, si je
me retrouve dans une région du Québec où le taux de
scolarisation est très élevé, où le taux de passage
du secondaire au collégial est très élevé,
où donc la population est très éduquée, je
n'ouvrirai pas une maison d'enseignement strictement pour aider au
développement économique. C'est ça que ça veut
dire, la phrase qui est là. L'avis du Conseil supérieur de
l'éducation, dans le fond, la thèse de base qui était
là était à 100 lieues du développement par le
béton; c'était vraiment de s'assurer que les jeunes de chacune
des régions aient une accessibilité à la formation. Je
voudrais bien dire, M. le Président, que l'accessibilité, la
notion d'accessibilité aux études supérieures, ce n'est
pas une notion d'accessibilité qui se limite à la
proximité géographique, loin de là, loin de là!
Quand le jeune décide de suivre tel ou tel programme spécifique,
que ce soit au collégial ou à l'universitaire, il se
déplacera géographique-ment dans la province de Québec, M.
le Président. Si je demeure à Montréal et je veux devenir
un technicien en pâtes et papiers, je déménagerai à
Trois-Rivières pour étudier à Trois-Rivières. Si je
veux étudier en océanographie, je déménagerai
à Rimouski parce que l'expertise est là au plan universitaire.
Alors, il faut bien faire attention avec la notion d'accessibilité au
niveau des études supérieures. On n'est pas du tout dans un
contexte de niveau secondaire, où les études sont obligatoires
pour les jeunes et on veut avoir des écoles primaires et secondaires
partout dans chacun des petits coins et des petites villes du Québec. Le
réseau et la dynamique des études supérieures sont
très différents. Alors, quand on parle d'accessibilité des
jeunes d'une région à étudier, il faut aussi la mettre
dans ce contexte-là. (10 h 15)
Concernant, Charny, c'est ce qui est dit de façon très
particulière, c'est que quand on a étudié l'ensemble du
dossier de la demande de Charny... D'ailleurs, il faut mentionner que dans la
région de Chaudière-Appalaches, il y a déjà quatre
collèges dans toute cette région-là. Mais quand nous avons
étudié de façon particulière la demande de Charny,
qui s'adressait de façon spécifique aux commissions scolaires de
Chutes-de-la-Chaudière et de Lotbinière, nous avons
regardé les taux de passage de ces jeunes et, à Charny, c'est
tout à fait comparable à la moyenne provinciale. À Charny,
les jeunes passent au collégial à 63,5 % alors que pour le
Québec, c'est 64 %. C'est la même chose au niveau des taux de
scolarisation. C'est assez comparable à la moyenne provinciale. Alors,
il n'y avait pas, en partant, là, un problème spécifique
de scolarisation de nos jeunes en tant que tel et, quand on a regardé
l'éloignement géographique, c'est très clair que nos
jeunes des Chutes-de-la-Chaudière sont déjà
favorisés, mais pour ceux de Lotbinière et de Nouvelle-Beauce,
qui sont déjà loin d'un cégep - ils doivent
déjà parcourir de 30 à 50 kilomètres par jour pour
se rendre au collège le plus proche - le projet que j'avais sur la
table, ça réduisait de 5 kilomètres leur trajet. Alors, il
fallait aussi regarder ça dans l'ensemble. C'est très clair aussi
qu'il fallait regarder le bassin de population et, quand je parle de l'indice
de qualité, c'est qu'au niveau des études supérieures il
faut un bassin minimum d'élèves pour avoir un enseignement de
qualité. Ça, c'est très clair.
Alors, quand on regardait le bassin au niveau de Charny, il y avait un
bassin potentiel qui était là, mais qui était autour de
471 élèves pour 1990 et, dans 10 ans d'ici, qui se retrouverait
autour de 600 élèves. Donc, c'est un bassin qui était en
croissance dans les 10 prochaines années. Mais il y avait aussi, dans la
grille de décision, que je devais regarder l'impact sur les autres
cégeps environnants. Alors, on l'a regardé aussi pour les gens de
Charny, et je dois vous dire, M. le Président, que pour l'ensemble de la
région de Québec, et c'est valable pour les autres projets aussi
dont celui de Donnacona, on prévoit une chute de clientèle dans
10 ans d'ici; c'est-à-dire qu'en 1991, on a, à l'heure actuelle,
autour de 6800 étudiants et, en 2001, nous aurons 6200 étudiants.
Sur les 10 ans, nous aurons des fluctuations, des progressions, mais des
chutes.
Alors, vous comprenez qu'avec l'ensemble de ces facteurs, il faut
être très prudent pour investir des sommes très
importantes. Quand on construit un campus collégial, il faut être
très prudent et regarder à plus long terme. Alors, c'est vraiment
pour toutes ces raisons que Charny, en tant que telle, a été
refusée.
Au niveau de...
M. Gendron: Bien, ça va, M. le Président, parce que
compte tenu du temps qui nous est imparti...
Mme Robillard: Mais si vous voulez que je fasse chacun des
projets, moi, je n'ai aucun problème.
M. Gendron: Je m'en doute, sauf que ça dépend.
Le Président (M. Gobé): Avez-vous des projets en
particulier dont vous aimeriez que Mme la ministre parle?
M. Gendron: Je vais le dire, là. Le Président
(M. Gobé): Allez-y.
M. Gendron: Si j'ai la parole, je vais dire deux choses.
Le Président (M. Gobé): Je vous la donne.
Ml. Gendron: On va prendre connaissance des lettres, c'est ce
qu'on voulait avoir. On les a, on va en prendre connaissance. Vous venez
d'expliquer d'une façon plus élaborée les motifs sur
lesquels vous vous êtes appuyée pour prendre la décision
dans Charny, mais tout en faisant un peu de philosophie. Moi, je voudrais dire
peut-être trois choses et, oui, on aura quelques questions
précises additionnelles sur deux autres cégeps pour lesquels les
décisions ne sont pas prises et on prendra connaissance des raisons pour
ceux qu'on n'aura pas eu l'occasion de développer.
Vous venez d'indiquer que ce qui vous guide c'est toute la question de
l'accessibilité aux études collégiales, qui est
importante, et les bassins effectifs d'élèves dans certains
milieux pour, éventuellement, octroyer... et toute la question aussi de
la qualité des cours offerts, bien sûr. Cependant, il est
évident qu'il ne faut pas avoir la même approche. Quand vous avez
dit tantôt: Les jeunes du collégial ou de l'université,
s'ils veulent se spécialiser en océanographie, ils vont aller
là où ça se donne. C'est une belle théorie, une
belle philosophie, mais ce n'est pas de même la réalité des
choses dans tout le Québec. Je ne suis pas sûr que vous aviez une
bonne description du Québec de base. C'est comme ça que les
régions se vident, et vous êtes en train d'atteindre l'objectif
que les régions périclitent, se vident graduellement. Vous ne me
ferez pas accroire que dans La Tuque l'accessibilité aux études
collégiales est bien forte. Et là, je ne veux pas lire votre
lettre, je l'ai lue. Je ne veux pas que vous m'expliquiez votre lettre, je l'ai
lue. Mais dans ce que vous avez évoqué tantôt, vous ne me
ferez pas accroire que la préoccupation de certaines demandes de
déconcentration d'études collégiales a été
réellement prise en compte sous l'angle de l'incidence que ça a
de réduire, d'effriter et de faire que, plus le Québec progresse,
plus les régions se vident, plus les régions sont malades et
moins il y a de jeunes qui ont accès, démocratiquement, à
des études de niveau collégial et universitaire. Et on va
continuer de se targuer, comme société, que, oui, on est pour une
démocratisation, une accessibilité générale aux
études collégiales et universitaires. Mais pour le jeune de
Dupuy, dans mon coin, ce n'est pas une réalité. Il aura beau
choisir le cours que voulez qu'il choisisse, qui se donne, en techniques
policières, à Trois-Rivières - je prends ça
à titre d'exemple - son père, qui est sur le chômage depuis
deux ans, va l'accrocher et va dire: J'aimerais bien ça, mon petit fils,
mais tu t'arrangeras avec tes troubles parce que, moi, je ne peux pas t'aider.
Alors, cette réalité-là, vous ne l'avez pas
regardée bien, bien. C'est plus ça qu'on voulait questionner.
Dans le cas de La Tuque et dans le cas de certaines demandes, moi, je
reviens toujours avec l'exemple que j'ai déjà
développé. Je me rappelle, en Abitibi-Témiscamingue, quand
on avait un collège fermé complètement à toute
déconcentration des études collégiales,
l'Université du Québec avait 17 sous-centres de formation
d'études universitaires en Abrtibi. Jusqu'à Mata-gami, on avait
de l'enseignement universitaire. On en avait à Témiscamingue sud,
on en avait à La Sarre, on en avait à Lebel-sur-Quévillon
et à Val-d'Or. Et, je regrette, pour un cours de comptabilité III
ou de comptabilité II, pour les avoir suivis dans un baccalauréat
en administra-
tion, ce que ça prend, c'est un bon prof de comptabilité
et un groupe d'élèves intéressés à suivre un
cours de comptabilité. La masse critique n'est pas terrible et n'est pas
excessivement requise pour suivre un cours de management ou de
comptabilité.
J'ai la même opinion pour des déconcentrations
d'études collégial, Mme la ministre de l'Enseignement
supérieur. L'objectif qui devrait guider une société,
c'est de maximiser l'accessibilité, et pas toujours dans du
béton. Moi, je n'ai jamais regardé ces demandes-là
uniquement en termes de campus autonomes. Rappelez-vous ma position sur celui
de Val-d'Or; et je n'ai pas changé d'avis. Moi, le béton,
ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est d'avoir
des cours de qualité pour permettre que des jeunes puissent prendre,
plus près de leur milieu naturel, des cours de niveau collégial;
et tant mieux si on peut aller jusqu'au niveau universitaire. C'est l'objectif
que je sens que vous n'avez pas l'air à avoir.
Et ce que je sens également, c'est ce que j'appelle toute
l'hypocrisie de la réalité. C'est facile de mettre un tamis et
deux, trois grilles, mais, dans le fond, c'est que vous l'avez abordé
sous l'angle des difficultés budgétaires que vit votre
gouvernement, qui est un peu sans précédent. C'est bien plus
ça qui vous a guidée; soyons de bon compte, c'est ça, la
réalité terre à terre, maison. Quant aux crédits
d'avril 1991, vous m'avez dit: Je suis en mesure de donner suite prochainement
aux demandes qui sont en attente. Je ne suis pas sûr que, si la situation
budgétaire était autre que ce qu'elle est, c'est-à-dire
sans précédent pour le Québec actuellement, ça
aurait été six réponses négatives presque
automatiques, avec à peu près les mêmes
références dans vos lettres, sauf avec une petite distinction
à La Tuque, en disant: La Tuque, j'ai peur du nombre de
clientèles. Il n'y a pas assez de jeunes élèves potentiels
pour des études collégiales.
Alors, moi, je donne l'exemple d'Amos, qui est heureux, qui est une
très belle expérience de déconcentration. Toutes vos
évaluations, à votre ministère, sont concluantes. Vos
évaluations sont concluantes, puis on a commencé avec une
déconcentration de 150 élèves. On a permis à 150
élèves de niveau collégial d'avoir des cours de niveau
collégial chez eux, au niveau de leur bassin de population, pour
éviter les déplacements, les autobus et les coûts pour les
parents, qui sont grandissants. C'était ça, ma
préoccupation, dans les dossiers de déconcentration des
études collégiales, et c'est ça que devrait être la
vôtre pour les régions du Québec.
Alors, là, j'y vais un peu plus pour conclure, parce que le temps
file. Pour La Tuque, au-delà de ce que j'ai pu apprécier dans
votre lettre, est-ce que vous ne croyez pas, Mme la ministre, qu'une
décision négative aura comme conséquence que, dans ce
bassin de population là, il y aura moins d'élèves qui
feront des études collégiales? Parce que, justement, ils ne
pourront pas avoir la belle tendance que vous leur avez indiquée
tantôt: Tu choisis communication. Tu es de La Tuque, de La Sarre, de
Val-d'Or, de Bagotville, tu fais une affaire: Tu t'en vas à
Jonquière parce que c'est là que ça se donne. Mais
acceptez-vous qu'il y a un paquet d'autres étudiants qui voudraient
faire des études collégiales dans des troncs communs où,
effectivement, il n'y a pas énormément de coûts et que,
s'ils avaient la chance de prendre cette formation dite collégiale plus
près de leur milieu, ils la prendraient? Et là, c'est loin
d'être sûr qu'ils la prendront et, dans ce sens-là,
ça a une conséquence assez sérieuse sur le
dépérissement des régions, l'effritement de ce qu'on
devrait souhaiter comme société, c'est-à-dire un niveau de
scolarisation plus élevé et tous ces beaux objectifs
publiés dans vos documents d'une plus grande réussite scolaire au
sens large. Je ne parle pas nécessairement de l'examen comme tel, mais
qu'il y ait plus de jeunes qui puissent accéder et réussir
à être des diplômés de niveau collégial ou
universitaire. Est-ce que vous avez pris en compte ces
éléments-là dans votre décision pour La Tuque?
Mme Robillard: Oui, M. le Président. Je voudrais d'abord
répondre au député d'Abitibi-Ouest concernant la question
qu'il appelle de philosophie générale, mais ce n'est pas une
question de philosophie. Il faut être très clair. D'abord, au
niveau du collégial, on sait tous qu'il y a de la formation
générale qui se donne pour accéder, plus tard, à
l'université, mais il y a aussi de la formation professionnelle et
technique. De plus en plus, on veut augmenter la formation professionnelle et
technique, on veut augmenter le nombre d'étudiants, parce qu'il y a un
marché de l'emploi qui est là, prêt à les
accueillir. On veut les orienter davantage vers la formation technique et
professionnelle et, au-delà de tous les principes qui ont
été émis par M. le député d'Abitibi-Ouest,
il ne faut pas se cacher la réalité concrète. Au moment
où je vous parle, il y a autour de 50 % des programmes professionnels du
cégep qui sont donnés dans quatre cégeps ou moins de toute
la province. Alors, c'est très clair que si nos jeunes s'orientent
davantage vers les techniques, il va falloir de plus en plus des
déplacements pour avoir la formation choisie par le jeune. Ça, il
ne faut pas se cacher cette réalité-là, comme de l'autre
côté aussi, on a des jeunes qui vont continuer à aller
à l'université, et tant mieux. Donc, il leur faut une formation
générale au niveau du cégep.
Alors, quand on me parle de La Tuque, je peux vous dire, M. le
Président, que je suis très sensible à la situation de La
Tuque et que ce ne fut pas une décision facile parce qu'à La
Tuque, au contraire de Charny dont on a parlé tantôt, on a un
problème dans cette région au
niveau du taux de passage du secondaire au collégial. C'est plus
faible et c'est même marqué dans ma lettre. On a un
problème aussi au niveau du taux de scolarisation des jeunes dans la
région. Là, quand on regarde le taux de scolarisation, même
au niveau du secondaire, il y a peut-être là aussi des actions
à faire. Alors, il y a une problématique qui est là, que
je suis prête à reconnaître et que j'ai reconnue dans la
lettre. Par ailleurs, quand je regarde le bassin...
M. Gendron: Le résultat aussi.
Mme Robillard: Si on ouvrait, par exemple, strictement l'option
sciences humaines, on aurait 50 élèves. L'option sciences
humaines est prise, je dirais, presque par la moitié de nos jeunes dans
l'option générale. Alors, c'est là qu'on a un
problème au niveau du bassin de la population et c'est pour ça
que je suis prête à regarder, avec les gens de La Tuque, comment
on pourrait, via le centre de formation collégiale qui est
déjà à La Tuque, répondre à des besoins
spécifiques pour les jeunes de La Tuque, pour augmenter la
scolarisation, mais non pas pour ouvrir un campus complet d'ordre
collégial. Ça, c'est très clair.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la ministre. M.
le député d'Abitibi-Ouest. (10 h 30)
M. Gendron: Oui. L'ouest de IHe. On a pris connaissance
également de la lettre et on va l'analyser plus en détail, mais
ce que j'avais su et ce que la lettre laisse voir, c'est, imaginez, qu'il
resterait encore des éléments à regarder, en particulier
ceux liés aux questions linguistiques. Alors, là, j'ai
découvert - je ne dirai pas ce que j'ai découvert - le monde.
Quand j'ai vu ça, j'ai dit: Ça n'a pas de bon sens. Qu'est-ce
qu'il y a de neuf à Montréal, là? Qu'est-ce qu'il y a de
changé dans le dossier de l'ouest de l'île pour faire accroire,
comme ministre, dans une lettre, qu'il resterait à évaluer
d'autres considérations et, en particulier, les considérations
liées aux problèmes linguistiques et à la culture? Y
a-t-il quelque chose de neuf? C'est quoi le problème? Je n'en reviens
pas qu'on réponde des affaires de même: Par ailleurs, je suis fort
sensible à la problématique culturelle et linguistique
particulière. Je comprends! J'espère que vous êtes sensible
et que vous savez que c'est particulier, mais ce n'est pas d'aujourd'hui que
vous savez ça. Vous savez ça depuis que vous êtes ministre,
depuis que la demande est la, depuis que les gens de l'ouest de ITle ont fait
une demande d'un cégep francophone dans l'ouest de 111e, voulez-vous
bien m'indiquer c'est quoi qui est différent entre le moment où
ils ont fait la demande puis aujourd'hui, pour laisser voir qu'il y aurait des
choses à regarder? Il y aurait des choses à prendre en compte
liées à la culture et à la question linguistique. C'est
quoi, les éléments neufs?
J'ai l'intention de continuer à approfondir, êtes-vous
rendus comme votre ex-titulaire, quand tout le monde a approfondi et que c'est
- excusez l'expression - "full proof, lui ça lui prenait deux ans encore
de plus pour aller voir je ne sais trop qui, pour consulter je ne sais trop qui
parce qu'il y avait une problématique particulière? De
grâce, ne tombez pas dans cette situation-là.
Alors, là je ne suis pas capable. J'ai lu votre lettre. Elle est
pas mal bien faite. Elle est bien écrite. Mais elle dit... Elle ne dit
pas grand... D'abord, elle dit non et le problème, parce que je reviens
quelques minutes sur La Tuque, vous dites, j'en tiens compte dans ma lettre de
la problématique. Je comprends que vous en tenez compte, mais les gens
de La Tuque, eux autres, ce n'est pas la problématique, ils la
connaissaient autant que vous. C'est le résultat. Ils ont dit, on s'est
fait dire non pareil.
La réponse c'est non, il n'y en a pas de cégep, et il n'y
en a pas de déconcentration. Alors, on ne veut pas vous parler de la
problématique pendant des semaines. Mais dans celui de l'ouest de IHe,
j'ai beau me forcer et être très sympathique, je dis, comment ils
peuvent faire ça de conclure et de dire: Eh bien, écoutez,
continuez votre travail les petits garçons et les petites filles parce
qu'il manque des éléments concernant deux problématiques
particulières, la problématique linguistique et la
problématique culturelle. C'est quoi, le problème? C'est quoi que
vous allez apprendre en l'an 2000 de plus par rapport à ce
dossier-là? Qu'est-ce qui vous manque? Et qu'est-ce que vous voulez
continuer à approfondir dans cette importante question?
L'importante question, ce n'est pas le problème linguistique et
culturel, c'est qu'il y a besoin d'un cégep pour un tiers d'une
population francophone quand on parle d'accessibilité. Alors, je ne vols
pas le drame. Êtes-vous capable de m'expliquer c'est quoi votre drame
existentiel?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Lié au cégep, Mme la ministre.
Ué au cégep de l'ouest de l'île.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Si on avait plus de temps, ça me ferait
plaisir d'entendre autre chose, mais non, on n'a pas assez de temps pour...
Mme Robillard: M. le Président, c'est quoi votre
problème? Qu'entendez-vous, pourquoi vous étudiez autant? Est-ce
que la question linguistique est une question nouvelle dans l'ouest de 111e de
Montréal, me demande le député d'Abitibi-Ouest? M. le
Président, j'aurais le goût de lui répondre. J'attends - le
drame existentiel, je dois le vivre, probablement le même que le
Parti
québécois vit. J'ai le goût de lui répondre,
j'attends le rapport de la députée de Chlcoutimi qui avait fait
une déclaration qu'elle était pour étudier, dans l'ouest
de IHe, les services offerts aux francophones. Je ne sais pas pourquoi la
députée de Chicoutimi étudie la situation aussi.
Alors, j'attends aussi ce rapport-là, peut-être que
ça va m'éclairer davantage. Mais, M. le Président, pour
revenir de façon très spécifique au processus que j'ai
suivi, vous allez avoir noté que, dans la grille de décision qui
était sur la table, il n'était nullement question du facteur
linguistique de la langue. Donc, c'est un facteur qui s'ajoute et qui
mérite, je dirais, qu'on regarde de façon plus
détaillée la situation parce qu'on se retrouve avec une
population étudiante qui a un taux de scolarisation plus
élevé que l'ensemble du Québec, donc, des jeunes
très éduqués, un taux de passage du secondaire au
collégial encore plus élevé. Mais il y a la question de la
lanque qu'on doit regarder.
Je suis très surprise de voir la réaction du
député d'Abitibi-Ouest à ma réponse, d'autant plus
que la réaction du milieu, M. le Président, a été
très favorable à ma réponse. Et je l'inviterais à
lire les déclarations du président du comité francophone
de l'ouest de l'île, M. Desrochers, qui se disait très satisfait
et optimiste par rapport à la réponse de la ministre.
Alors, M. le Président, je pense que ce projet-là,
présentement, nous le regardons sérieusement. Il n'y a eu, de
fait, aucune réponse positive dans les sept projets, mais dans le projet
de l'ouest de l'île, nous allons continuer à étudier la
situation avec les gens du milieu et le comité des francophones du
milieu, qui est tout à fait d'accord avec la démarche qui est
suivie présentement.
M. Gendron: Écoutez, M. le Président... Le
Président (M. Gobé): Oui, M. le
député.
M. Gendron: ...tant mieux si ces gens-là sont heureux...
ou de souscrire à des histoires. Ce n'est pas mon problème. Moi,
tout ce que je dis, c'est qu'il est absolument renversant qu'un membre du
gouvernement, une ministre responsable nous dise: Écoutez, j'ai un
problème, je n'avais pas de case dans ma grille d'analyse qui tenait
compte d'autre chose que les deux éléments, comme si vous
étiez aussi fonctionnaire que votre machine, puis il n'y a pas de
jugement contre les fonctionnaires. Non, il n'y a pas de jugement contre les
fonctionnaires. Mais une ministre dit: Moi, j'ai un problème. Je n'ai
pas la case de la problématique particulière dans l'ouest de
l'île, qui est ce que j'appelle l'aspect linguistique puis l'aspect
culturel. C'était la demande initiale du dossier du cégep. Alors,
il me semble que, moi, recevoir un dossier pour une demande d'implantation d'un
collège dans l'ouest de 111e, j'aurais dit: Écoutez, mesdames,
messieurs, pour l'ouest de l'île, vous allez ajouter une case avant
même de rendre la décision. Là, vous me dites:
Écoutez, je n'avais pas de case pour ça. Puis ce sont exactement
vos propos. C'est pour ça que je vous dis: Ils sont contents, parce que
j'ai l'intention d'approfondir cette importante question. Aie! Ça puis
envoyer aux calendes grecques, c'est pas mal l'équivalent. Si eux autres
disent: Écoutez, on est satisfaits de ça, parce que la ministre,
elle a dit non à tous les autres, alors que, dans notre cas, elle dit:
Je vais approfondir. Dans ce sens-là, vous avez raison. Toutes les
autres demandes se sont fait dire non puis eux autres, ils se font dire non,
mais ayez confiance, je vais approfondir.
Alors, c'est sûr que ce n'est pas un non aussi ferme que les
autres. Sous cet angle-là, il y a un aspect intéressant. Moi, ce
que je questionnais, M. le Président de la commission, ce matin, c'est
beaucoup plus l'aspect que je ne crois pas qu'il vous manque quoi que ce soit
pour prendre une décision, si vous avez vraiment l'intention de doter
l'ouest de l'île d'un cégep francophone, point, période,
à la ligne. Dans un an et demi ou dans une année, tant mieux s'il
y a une décision positive. Mais ça ne sera sûrement pas
suite a vos approfondissements linguistiques ou culturels, puisque vous avez
tous ces éléments-là aujourd'hui pour prendre une
décision.
Qu'un gouvernement et qu'un membre de ce gouvernement-là dise:
Nous, on ne fait pas ce choix-là tout de suite, je respecte ça,
parce que à la différence de votre analogie tantôt, que Mme
Blackburn veuille réfléchir puis prenne le temps de regarder des
dossiers pour faire des recommandations ou se préparer d'une
façon plus étoffée, articulée quand on sera en
mesure de prendre des décisions, je n'ai rien contre ça. Sauf
qu'à ma connaissance, Mme Blackburn et moi-même, on n'est pas au
gouvernement actuellement pour prendre des décisions. Vous, vous
l'êtes dans un dossier où tous les éléments sont
connus et, dans ce sens-là, c'est strictement de ne pas vouloir trancher
ou arbitrer une réalité voulue, souhaitée par le milieu
que de se bercer tranquillement sur la belle intention louable de... Je vais
regarder ça, puis je vais continuer à approfondir.
Je vous souhaite de très bons approfondissements, en
espérant que vos approfondissements des questions linguistiques et
culturels vous amènent à conclure que dans l'ouest de
l'île, il me semble que ce serait requis d'offrir, au nom de
l'accessibilité, au nom du fait qu'il y a le tiers des gens qui habitent
cette région-là qui auraient le droit, je pense, de pouvoir
fréquenter un cégep francophone et leur permettre, eux aussi,
d'accéder aux études collégiales dans leur langue. Pour ce
qui est de Charlevoix...
Mme Robillard: M. le Président, si vous permettez...
Le Président (M. Gobé): Oui, Mme la ministre et,
par la suite, j'ai M. le député de Nelligan qui m'a
demandé la parole.
Mme Robillard: ...d'abord, je ne suis naturellement pas en accord
avec l'opinion de mon collègue d'Abitibi-Ouest. Et je lui
répète - et peut-être qu'il ne le saisit pas - que la
situation dans l'ouest de 111e pour les jeunes, elle est complexe quand on
analyse toute la notion, justement, d'accessibilité aux études
collégiales. Je l'ai dit, l'accessibilité, ce n'est pas
strictement une question de proximité géographique, et les jeunes
de l'ouest sont très scolarisés, au point de départ. On a
déjà là des jeunes scolarisés, mais, en même
temps, on a un problème: Où vont étudier ces jeunes et
dans quelle langue étudient-ils? Je pense que ça mérite
une réflexion supplémentaire et, comme on fait cette
démarche-là avec les gens du milieu, avec le comité des
citoyens du milieu qui sont tout à fait d'accord avec le processus que
nous suivons, M. le Président, je pense qu'il est clair que nous devons
l'approfondir, cette question, et nous allons le faire dans les mois qui
viennent. Et mon collègue, le député de Nelligan, pourrait
peut-être ajouter, parce que c'est lui qui est en contact direct avec le
comité de citoyens.
M. Williams: Merci, Mme la ministre.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Nelligan.
M. Williams: M. le Président, je trouve ça
intéressant, le niveau d'intérêt de notre projet dans
l'ouest de l'île. Je peux aussi, si vous voulez, déposer la
première réponse du président, M. Yvan Desrochers, tel que
mentionné par la ministre pour la commission. Parce que jusqu'à
maintenant, le seul groupe qui a dit quelque chose contre la réponse de
la ministre, c'est les associations locales du Parti québécois.
Il y a déjà un editorial qui a dit: Ils ont fait ça juste
pour des raisons partisanes. C'est ça qu'il y a dans les journaux.
Une voix: Ça ne me surprend pas.
M. Williams: Mais jusqu'à maintenant ça a
été bien intéressant de citer juste une ligne du dernier
paragraphe. Il y a trois autres phrases dans le paragraphe que je trouve assez
importantes, parce que j'ai besoin de souligner un autre point. À ma
connaissance, c'est la première fois qu'un gouvernement
québécois étudie toute cette question pour un cégep
francophone, et c'est le gouvernement libéral qui étudie
ça. Pendant toutes les années du Parti québécois,
ils n'ont jamais étudié cette question. On prend le temps
d'étudier un dossier fort intéressant comme le projet du
cégep francophone.
Comme la ministre l'a déjà mentionné, c'est
très complexe, et on peut discuter ça plus tard, le contenu de la
lettre, et elle sait que nous ne sommes pas à 100 % d'accord avec tous
les analystes. Il y a des différences d'opinions sur la grandeur du
marché, sur le transport, et on veut utiliser le temps nécessaire
pour étudier cette question. Mais il y a une autre phrase dans la lettre
qui est très intéressante. Je viens de ce coin et je connais ce
coin, avec tout le respect, je pense, mieux que plusieurs autres
députés, parce que c'est mon coin. Il y a un niveau de
créativité très élevé dans notre
communauté, on veut avoir ce projet et la ministre donne la chance
d'examiner toute voie susceptible de solutionner la problématique
actuelle. Nous allons utiliser cette... Elle a aussi mentionné qu'elle
est disposée - je voudrais citer cette phrase en public aussi - à
examiner la possibilité d'une contribution financière pour
continuer nos démarches dans cette affaire-là.
Avec ça, c'est très complexe. On veut continuer le projet,
et le comité qui inclut, je pense, à mon opinion, les
représentants de tous les partis politiques, va continuer de travailler
sur cette question très proche avec la ministre et le ministère,
et je pense qu'on peut soumettre nos questions sur l'étude de la
ministre. On peut aussi soumettre nos données sur la question. Mais,
aussi, déjà, après que nous ayons reçu la lettre,
nous avons commencé à rencontrer les représentants locaux
et nous allons proposer les solutions créatives dans un proche avenir.
Avec ça, je pense qu'on avance lentement mais sérieusement dans
ce dossier.
Je voudrais dire que dans le contexte économique actuel, avec la
grille d'analyse, nous avons les points forts dans notre dossier, mais nous
avons les points moins forts. On accepte que la décision de la ministre,
je pense peut-être pour une des premières fois, est très
sensible pour la dynamique réelle de l'ouest de l'île de
Montréal qui est en train de changer aussi. Nous allons prendre
l'opportunité qui a été offerte par la ministre,
peut-être le défi qu'elle lance à la communauté et
nous allons proposer qu'on continue à préparer les dossiers et,
avant trop longtemps, nous allons retourner avec les dossiers.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député. Nous terminons...
M. Gendron: M. le Président. Le Président (M.
Gobé): Allez-y.
M. Gendron: Pour terminer là-dessus, je voudrais que la
ministre de l'Enseignement supérieur puisse indiquer aux membres de la
commission l'évaluation financière de son ministère pour
chacun des projets auxquels... Il me semble, que c'est une information qu'on
devrait avoir. Vous disposez sûrement d'une évaluation
financière ou budgétaire du coût de chacun de ces
projets-là. J'aimerais l'obtenir pour chacun des projets, nous dire:
Oui, le ministère l'a évalué, puis La Tuque, selon
l'évaluation, c'est 1 000 000 $: c'est un exemple. Charny, selon
l'évaluation, c'était 20 $. L'ouest de file...
Mme Robillard: M. le Président, si ça peut
répondre à la demande du député d'Abitibi-Ouest, de
fait, nous avons évalué au plan financier chacun des projets. Par
ailleurs, étant donné que nous avions des divergences d'opinions
avec les promoteurs sur les bassins de clientèles, donc au niveau des
coûts...
M. Gendron: Ça ne correspondra pas. (10 h 45)
Mme Robillard: ...ça ne correspond pas. Et, grosso modo,
je peux vous dire un peu ce que ça peut représenter,
dépendamment de chacun des bassins de clientèles que vous avez
dans les lettres. Par exemple, si c'est 3000 élèves, un
cégep de l'ouest de I Tie;.. 3000, ça veut dire, mais là
je dis grosso modo comme ordre de grandeur et on peut l'appliquer à
chacun des projets, ça veut dire 30 000 000 $ d'immobilisations et 15
000 000 $ de fonctionnement récurrent annuellement, le fonctionnement.
Ce qui veut dire que si un des projets est à 2000 élèves,
ça voulait dire 20 000 000 $ d'immobilisations, 10 000 000 $ de
fonctionnement. On peut faire comme ça pour chacun des projets, si
ça peut répondre, grosso modo, à...
M. Gendron: Moi, j'aimerais ça si on pouvait avoir, comme
membres de la commission, une évalution par écrit. C'est ce que
je souhaiterais, si on peut avoir cette information-là, moi, j'aimerais
l'avoir parce que je sais que vous l'avez. Et la raison, vous l'avez
évoquée vous-même: on a, nous, des liens avec ce qu'on dit
habituellement, même si je n'aime pas l'expression, les promoteurs des
études collégiales...
Mme Robillard: Bien...
M. Gendron: Non, je le sais, on emploie cette
expression-là, mais moi, je ne l'aime pas, ce n'est pas grave.
Mme Robillard: Vous ne l'aimez pas, alors... M. Gendron:
Non, ce n'est pas grave.
Mme Robillard: ...vous pouvez en utiliser une autre.
M. Gendron: Je pense que je vais dormir pareil ce soir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Ça vous rassure, M. le député de
Rimouski, bon. Alors, si on pouvait avoir ça. Dernière question
là-dessus, sur la demande de Charlevoix; dans combien de temps
pensez-vous être en mesure de vous prononcer pour ce qui est de la
demande de Charlevoix?
Mme Robillard: Dans quelques mois.
M. Gendron: Donc on dira à Charlevoix, en 1994.
Le Président (M. Gobé): Avez-vous terminé,
M. le député?
M. Gendron: C'est parce que vous nous aviez dit ça aux
crédits il y a un an, vous nous avez dit ça...
Mme Robillard: Non. M. Gendron: Non?
Mme Robillard: Non, non, absolument pas. Aux crédits, M.
le Président...
M. Gendron: Alors, je souhaite que vous me contredisiez...
Mme Robillard: ...j'avais parlé de l'automne 1991 et j'ai
respecté mon délai.
M. Gendron: Je souhaite que le critique de l'Opposition soit
confondu là-dessus, sur le délai.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Robillard: Ça me fera plaisir de vous confondre.
Le Président (M. Gobé): Merci. M. le
député de Montmagny, vous avez demandé la parole.
M. Gauvin: Montmagny-L'Islet, s'il vous plaît. Juste
quelques minutes, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Montmagny-L'Islet, c'est
exact. Je m'excuse.
M. Gauvin: Dans le même dossier, j'aimerais tout
simplement, pour ce qui concerne la région de Montmagny,
évidemment, Mme la ministre, la population, comme probablement d'autres
régions, était déçue de la réponse
négative, mais sans réprendre tout le débat qui a
été fait ce matin... Moi, je dois vous dire que, dans le contexte
économique, les gens sont mieux placés pour comprendre certaines
situations au gouvernement du Québec. Mais ce que j'aimerais vous dire
à ce moment-ci, je pense qu'on a eu une réunion de groupe, la
région entend proposer à votre ministère et à vous,
Mme la ministre, certaines collaborations financières, reprendre le
dossier, refaire les analyses, la région y tient, les gens
se mobilisent non contre votre ministère et contre vous, Mme la
ministre, parce que je vous le mentionne, le contexte économique
amène la population québécoise à comprendre
certaines choses, mais elle va approfondir le dossier, je pense que ça
va être probablement exceptionnel comme région au Québec et
ils entendent vous proposer de l'aide financière à
l'immobilisation et, à un moment donné, au niveau du suivi,
c'est-à-dire des services offerts. Et ça, moi, j'ai trouvé
ça d'abord fascinant - et je me répète publiquement - les
gens comprennent, sans nécessairement accepter la réponse, mais
ils comprennent dans quelle position vous vous retrouvez. Et ça me place
dans une position, comme député, qui est drôlement plus
facile pour travailler et établir les relations entre votre cabinet,
votre ministère et ma région. Et je vous en remercie.
Mme Robillard: Oui.
M. Gauvin: On considère que c'est une réponse qui
pourrait être évaluée ou appréciée comme
négative, mais la région considère que c'est un dossier
qui doit suivre son cours.
Mme Robillard: Oui. D'ailleurs, M. le Président, je tiens
à préciser - et les membres de la commission vont le constater en
lisant la lettre sur le dossier de Montmagny - qu'il y a des questions à
approfondir à Montmagny et il y a des questions sans réponse. Par
exemple, les taux de scolarisation des jeunes de cette région-là
sont très fluctuants d'une année à l'autre. Il faut
regarder ce qui se passe. Je pense qu'on peut être inquiets du taux de
scolarisation et, en plus, quand on regarde les taux de scolarisation du
secondaire, le collégial est plus bas, mais le secondaire aussi semble
avoir une problématique particulière au niveau du secondaire et,
en plus, c'est fluctuant. Alors, sûrement que ça mérite, M.
le Président, qu'on y accorde encore de l'importance et, d'ailleurs dans
ma lettre, vous vous souviendrez, M. le député de
Montmagny-L'Islet, que je mentionne que nous sommes très ouverts au
ministère à continuer avec les gens du milieu à regarder
toute cette question et à y trouver des solutions avec vous.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la ministre.
M. Gauvin: Juste pour conclure, excusez-moi.
Le Président (M. Gobé): M. le député,
je vous en prie.
M. Gauvin: Ce qu'on a surtout apprécié,
Mme la ministre, c'est qu'on a compris que le dossier restait ouvert et
qu'on devait être très vigilants.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Montmagny-L'Islet. Mme la députée de
Terre-bonne.
Mme Caron: Oui, merci, M. le Président. Vous comprendrez
que je ne peux passer sous silence le refus du projet pour le sud de
Lanau-dière. Ce qui m'apparâît, contrairement au
député précédent, c'est que chez nous les gens ne
comprennent pas, justement, qu'avec la quantité de taxes, avec la
quantité d'impôts qu'ils paient ils soient incapables d'avoir des
services parce qu'ils sont dans la couronne de Montréal. Ce qui est le
plus décevant, et si on examine l'ensemble de vos lettres finalement,
chaque projet a de bonnes raisons évidemment pour être soumis
à la ministre, mais on est allés trouver dans chaque projet la
raison qui nous permettrait finalement de dire non en bout de ligne. Si on
pense à La Tuque, le bassin n'est pas suffisant. Ils sont suffisamment
éloignés, mais le bassin n'est pas suffisant. Et chez nous, il y
a 2000 à 3000 élèves, donc, nous sommes très
nombreux, mais nous sommes trop nombreux parce que nous pourrions vider les
cégeps de Montréal. En fait, on a vraiment cherché dans
chaque projet à trouver la raison qui permettrait de dire non et c'est
très clair. À mon avis, c'est une raison d'abord et avant tout de
coûts et on a, en fait, comme d'habitude, gagné du temps tout
simplement. J'avoue que la population commence à être très,
très exaspérée de cette façon de gouverner, de
toujours gagner du temps pour finalement dire non en bout de ligne.
Ou côté du sud de Lanaudière, la réaction est
extrêmement négative. C'est évident qu'on va continuer
à demander qu'on respecte ce bassin de population qui existe. Quand on
parle de 2000 à 3000 étudiants qui sont là, je pense que
c'est une réalité, c'est très concret et il faut en tenir
compte.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la
députée de Terrebonne. Mme la ministre.
Mme Robillard: M. le Président, je pourrais quand
même dire à la députée de Terrebonne, d'abord, que
je la remercie de me dire que j'ai des bonnes raisons dans mes lettres. Oui,
j'ai des bonnes raisons. J'ai d'excellentes raisons, et l'analyse a
été très bien faite à mon ministère, et
c'est très bien argumenté. On se situe au-delà de toute
partisanerie quand on prend une décision semblable au niveau de
l'Enseignement supérieur. Alors, je demanderais à la
députée de Terrebonne d'être assez honnête pour
reconnaître que, de fait, il y a une analyse qui a été
faite de façon très claire.
Concernant le dossier du sud de Lanaudière, non seulement il y
aurait un impact sur les autres cégeps de ffle de Montréal, tel
que c'est écrit dans la lettre, mais il y aurait aussi un impact
très grave sur le collège de l'Assomption.
Je pense qu'il faut aussi le noter de façon précise. Je
l'encouragerais peut-être à parler avec le député de
L'Assomption avant d'affirmer que j'ai refusé ce projet strictement pour
des raisons financières.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la ministre. Mme
la députée de Terrebonne, une dernière remarque.
Mme Caron: Oui, je m'aperçois que la ministre, bien
sûr, a interprété. Je ne lui ai pas dit qu'elle avait de
bonnes raisons de refuser. Je lui ai dit que dans chaque lettre elle a
mentionné que les promoteurs avaient de bonnes raisons de faire une
demande, mais qu'elle était allée chercher le point qui
était négatif. Donc, je n'ai pas dit qu'elle avait de bonnes
raisons de refuser. On a interprété.
Concernant le collège de l'Assomption, effectivement, j'ai
parlé à de nombreuses reprises avec le député de
L'Assomption qui m'a assuré qu'il avait présenté et soumis
des solutions par rapport au collège de l'Assomption et que les gens du
milieu étaient prêts à régler ce
problème-là. Alors, ce n'est pas parce qu'on ne s'en est pas
parlé, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la
députée. Personnellement, Mme la ministre, avant de terminer ce
dossier, vu qu'on parle de collèges et de cégeps, comme
député de LaFon-taine, président du caucus de l'est, j'ai
été amené à...
Une voix:... dans l'est.
Le Président (M. Gobé):... à rencontrer les
directeurs des cégeps de l'est de Montréal en particulier,
à plusieurs reprises, qui m'ont fait part de leur préoccupation
en ce qui concernait justement cet étalement de clientèles et qui
ont émis un certain nombre de réserves quant à la
création d'un autre établissement en dehors de I'île de
Montréal.
En terminant, puisqu'on n'a pas beaucoup le temps, le seul souhait que
je pourrais émettre, qui viendrait non seulement de moi mais de mes
collèges de l'est de Montréal, c'est que si l'on devait faire un
nouvel établissement pour desservir les clientèles de
Lanaudière et de Terrebonne et d'ailleurs, c'est qu'il soit situé
vers l'extrémité de l'île de Montréal afin de
pouvoir récupérer les clientèles de l'est de l'île
de Montréal et celles de la banlieue et de la couronne
extérieure, ceci afin d'éviter encore une incidence, une
incitation à l'étalement urbain. Je crois que dans ce dossier, M.
le maire de Montréal, M. Doré, partage mes préoccupations
et mes intentions de vouloir travailler à faire en sorte que la
clientèle scolaire et les établissements importants se fassent
dans notre ville, qui connaît déjà un certain nombre de
difficultés très importantes.
Mme Robillard: J'en prends bonne note, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la ministre.
Ceci met fin à l'engagement 4 et donc aussi à l'étude des
engagements du mois de février 1991. Pour le mois de mars, il n'y en a
pas comme tel, mais ils sont...
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé):... mis avec ceux d'avril
1991. Nous allons donc maintenant passer à avril 1991. M. le
député, avez vous des...
Avril à novembre
M. Gendron: M. le Président... Le Président (M.
Gobé): Oui.
M. Gendron:... je vous donnerais une indication de même
qu'aux membres de cette commission, sans brimer les droits de parole et les
droits d'intervention des autres collègues. Mars, avril, mai, juin,
juillet, août, septembre, octobre et novembre, pas de problème. On
irait en décembre.
Mme Robillard: Décembre? M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Gobé): M. le député
d'Abitibi-Ouest suggère que nous considérions les engagements
financiers des mois d'avril jusqu'à novembre comme étant
vérifiés et que nous passions sans plus attendre aux engagements
du mois de décembre 1991. Est-ce que cela fait consensus dans cette
commission? On est habitués à travailler en consensus.
Une voix: Ça marche.
Le Président (M. Gobé): Bon. Donc, nous allons nous
rendre à votre recommandation, M. le député, et je vais
appeler... En avez-vous un en particulier du mois de décembre?
Décembre
M. Gendron: Oui. Un instant! Il y a juste une remarque...
Le Président (M. Gobé): Oui.
M. Gendron:... M. le Président, de même qu'aux
membres de la commission. Pour novembre, il y aurait une réserve parce
que, effectivement, j'avais noté qu'il y avait un certain nombre
d'engagements qui concernent l'Office des professions du Québec, pour le
vrai. Donc, moi, je ne veux pas...
Une voix:...
M. Gendron: Non, je sais que ça concerne... Je veux juste
faire la restriction, ici, au président, qu'il y ait une réserve
par le secrétariat pour m'assurer qu'on ne vienne pas me dire un peu
plus tard que le porte-parole aurait dit... Surtout qu'un des membres de cette
commission est justement la porte-parole officielle de l'Opposition pour ce qui
regarde l'Office des professions du Québec et, elle, elle veut avoir
l'occasion d'en discuter pour ce qui est de ces engagements-là. Je veux
lui laisser cette opportunité.
Le Président (M. Gobé): O.K. Je fais une mise au
point pour les membres de cette commission et pour le secrétariat. Les
engagements que vous mentionniez ne sont pas comptés comme étant
ceux de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science. Donc,
nous reviendrons avec lorsque le ministère approprié
comparaîtra devant nous. Alors, vous pouvez être sûre,
madame, que nous ne vous oublierons pas à ce moment-là.
Maintenant, M. le député d'Abiti-bi-Ouest, avez-vous un
engagement particulier dans le mois de décembre?
M. Gendron: Oui, le sixième.
Le Président (M. Gobé): On pourrait y passer
directement.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Gobé): Les engagements 1, 2, 3, 4,
5 sont donc considérés comme étant vérifiés.
Nous allons maintenant à l'engagement 6, et j'en fais lecture.
Subventions normées. Coût provisoire des subventions de
fonctionnement aux collèges publics: pour l'année scolaire
1991-1992, 645 122 800 $; 1992-1993 : 303 587 200 $.
M. Gendron: Oui. L'engagement ne me dérange pas. Le sujet
de l'engagement me permet de discuter de ce que je veux discuter.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: C'est pour rendre plus calmes tous ces excellents
collaborateurs qui se demandaient ce que je pouvais bien faire avec
l'engagement 6. Alors, l'engagement 6, il n'y a rien là, sauf qu'il
parle du fonctionnement des collèges et, dans le fonctionnement des
collèges, il y a des programmes, il y a des clientèles, il y a
des élèves, et je voudrais aborder la question des programmes
d'électrotechnique où la direction de l'enseignement
collégial a l'intention d'implanter, dès septembre 1993, de
nouveaux programmes pour tout ce qu'on appelle la famille de
l'élec-trotechnlque. (11 heures)
Juste pour situer l'affaire, je voudrais rappeler que dès que
cette information a été transmise, il y a un certain nombre de
professeurs de ces départements, concentrés
particulièrement dans la région métropolitaine, plus
particulièrement de sept cégeps, qui ont analysé les
programmes proposés et ils ont réagi assez durement et, selon
moi, avec passablement de pertinence. Et comme les choses concrètes sont
importantes, ça finit qu'ils s'opposent carrément aux
modifications proposées. Pour eux, ces nouveaux programmes auraient des
conséquences graves sur plusieurs aspects et, à cet égard,
je voudrais citer certains éléments d'une lettre que la ministre
a sans doute eue et, qu'elle l'ait eue ou pas, une chose est certaine, le
document d'accompagnement qui soutient la lettre reprend l'ensemble des
éléments puisque la lettre à laquelle je fais
référence, de M. Hilarion Tremblay, au nom de la coalition des
sept cégeps, était adressée à celui qui vous parle.
Cette lettre disait, Mme la ministre: "Ce qui nous inquiète davantage,
c'est le fait que les programmes révisés
surspécialiseraient les élèves au détriment de la
formation polyvalente sans pour autant améliorer le taux de diplomation.
D'après notre évaluation, ces programmes révisés
auraient des conséquences graves sur plusieurs aspects,
notamment..."
Je ne ferai pas tous les éléments de la lettre, mais il me
semble que les éléments sur lesquels ils attirent votre attention
sont pertinents. Ça se terminait en disant: "Les coordon-nateurs des
sept départements d'électrotechnique..." Donc, on n'est plus
uniquement au point de vue du député d'Abitibi-Ouest, c'est les
coordonnateurs de sept départements d'électrotechnique de sept
cégeps de l'ouest de l'île qui ont développé de
l'expertise, de l'évaluation, de l'analyse. Ils sont signataires d'un
document et ils ont exposé par écrit leur affaire. Ils disent
ceci, la conclusion, et, pour le bénéfice des autres membres de
la commission, je pense que c'est important: "...estiment que la nouvelle
méthode utilisée par le service des programmes de la direction
générale pour réviser les programmes professionnels aura
des conséquences sérieuses sur l'avenir de l'enseignement
professionnel collégial et sur la capacité des cégeps
à fournir du personnel technique qualifié aux industries
québécoises - donc, on s'en va exactement à l'envers du
bon sens; on l'a assez fait, je ne voudrais pas qu'on recommence. Nous
souhaitons une consultation des principaux intéressés par cette
question cruciale, et on espère que l'ensemble de la révision de
nos programmes saura vous convaincre de la pertinence de cette consultation."
En conclusion, ils disaient à celui qui vous parle: "On sollicite votre
appui à notre démarche visant à faire retirer - à
faire retirer - los propositions do programmes révisés pour la
famille de l'électro technique, étant donné que les
problèmes asso-
ciés aux programmes actuels peuvent être
réglés - parce qu'on reconnaît qu'il y a des
problèmes - sans changer radicalement ces programmes."
Le document d'analyse que je suis convaincu que vous avez en main,
l'analyse critique des propositions du programme pour la famille de
l'électrotechnique, document signé par les sept professeurs -
moi, j'ai un résumé ici, mais vous avez sûrement
reçu la brique - je vous invite à en prendre connaissance
rapidement. Il m'appa-raît que les éléments, là,
très précis, en particulier - j'en cite juste un - quand vous
évoquez, vous, à votre direction générale, que la
raison de revoir ça - je parle de la révision des programmes -
c'est pour permettre de répondre aux attentes des employeurs... Or, les
employeurs disent, sur une consultation assez élaborée sur,
justement, les programmes d'électrotechnique, qu'ils sont satisfaits
à 98 %: "L'enquête menée en 1989 auprès des
employeurs qui engagent les finissants d'électrotechnique formés
selon les programmes de 1984 - donc, ce que vous voulez modifier - montre de
façon éloquente qu'ils en sont extrêmement satisfaits -
au-delà de 98 % du taux de satisfaction - et que leurs attentes sont
amplement satisfaites." Donc, là, il y a toujours un bout! On ne me fera
pas accroire qu'un des objectifs de la révision des programmes, c'est
pour donner suite aux attentes de l'employeur. Et l'employeur, il dit: Moi,
à 98 %, je suis bien content, je suis satisfait de la formation. Vous
ajoutez: augmenter le taux de réussite. Moi, j'ai lu le document.
À sa face même, ça aura comme conséquence
d'augmenter le taux d'échec, de faire qu'il y a de moins en moins
d'élèves qui pourront prendre des cours
d'électrotechnique, et de surspécialiser un certain petit nombre
d'étudiants. Et là, on arrive, Mme la ministre, dans ce que
j'appelle le débat de fond. Toutes les entreprises, si vous en
côtoyez, qu'est-ce qu'elles vous disent sur la formation technique et
professionnelle de niveau cégep? Elles vous disent: Ils apprennent
tellement peu de chose que, de toute façon, on est obligés de la
reprendre, en gros.
Mme Robillard: Non! Non!
M. Gendron: Un instant! je vais finir. Pas dans des options
spécialisées. Mais la remarque générale, c'est que
tout le monde prétend qu'il y a lieu de faire de la formation qu'on
appelle adaptée ou sur mesure, au niveau de l'entreprise, après
que les jeunes ont leur diplôme. Selon ces professeurs, selon les
coordonnateurs qui ont regardé les suggestions que vous voulez faire,
vous allez réduire de moitié les composantes du tronc commun: "Le
projet du service des programmes de direction fait disparaître la
polyvalence tant souhaitée. Il hypothèque gravement l'avenir -
selon ma conviction - en surspécialisant les futurs
diplômés. L'économie québécoise, qui a
essentiellement besoin, dans ses PME et ses PMI - parce qu'il y en a - des
techniciens polyvalents et efficaces..." C'est ça qu'on souhaite avoir,
et là, vous allez faire l'inverse.
Moi, je m'arrête là. Essentiellement, aujourd'hui,
c'était de vous dire: II me semble que les raisons sur lesquelles
s'appuient ceux qui ont fouillé ces questions-là, il me semble
que leur expertise devrait vous convaincre d'être
énormément prudente, surtout quand il s'agit de mettre au rancart
tout le matériel pédagogique et didactique élaboré
depuis plusieurs années, surtout quand on sait que vous êtes
cassé comme un clou, comme gouvernement, et que, de toute façon,
ils vous ont demandé, si on le faisait: Est-ce à dire qu'on va
être en mesure de renouveler une bonne partie de l'équipement des
laboratoires? La réponse qu'ils ont eue, c'est qu'ils ont dit: Non, non,
ça, écoutez, il n'en est pas question, là. On va vous
faire le beau discours: II faut faire plus avec moins. Mais là, moi, je
ne veux pas de discours là-dessus. C'est trop sérieux. On ne
mettra pas du monde au travail pour modifier de fond en comble les programmes
si on n'est pas en mesure d'assurer qu'il y aura des équipements plus
adéquats, qu'il y aura, effectivement, une nouvelle
génération d'équipements sophistiqués dans les
laboratoires spécialisés.
Je voudrais, Mme la ministre, très clairement, que vous nous
indiquiez dans ce dossier-là... Et en plus, pour conclure, il y a 200
enseignants et enseignantes oeuvrant dans le département - non pas
faisant leurs classes au 15e ou au 16e - des cégeps publics qui ont
manifesté leur opposition radicale. Remarquez que ça en prend,
des gens, au 15e et au 16e, de toute façon. Alors, je n'ai jamais rien
contre les gens au 15e et au 16e, mais trêve de plaisanterie
là-dessus, je pense que le problème est sérieux. S'il y a
200 enseignantes et enseignants qui sonnent la sonnette d'alarme et qui vous
ont manifesté leur opposition aux modifications proposées par le
biais d'une pétition qui vous a été
présentée en juin et qui a été
présentée à la Direction générale de
l'enseignement collégial, c'est parce qu'il y aura comme un malaise dans
le problème, selon l'ex-député de Verdun.
L'ex-député libéral de Verdun disait qu'il y avait un
malaise dans le problème. Il était libéral. Alors, il y a
quelque chose là. Donc, y a-t-il moyen que la ministre nous garantisse
que ces éléments-là seront pris en compte et qu'elle nous
donne ses intentions concernant l'éventuelle implantation de nouveaux
programmes en électrotechnique?
Mme Robillard: Oui, M. le Président, la ministre peut
garantir au député d'Abitibi-Ouest qu'elle va être non
seulement très prudente, mais qu'elle va faire tous les efforts
nécessaires pour mettre à jour ce programme et augmenter aussi le
nombre de jeunes qui pourraient réussir ce programme. Si nous sommes
arrivés à réviser ce programme, c'est parce qu'il y avait
des problè-
mes très aigus, et la lettre des professeurs ne les mentionne
peut-être pas de façon spécifique. M. le Président,
au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur et de la
Science, nous suivons de très près ce que je peux qualifier comme
la "santé" des différents programmes professionnels; et quand je
parle de santé, c'est de voir à ce que ces programmes-là
attirent de la clientèle de jeunes, les fassent diplômer et que le
milieu des employeurs soit aussi satisfait de la formation reçue.
Quand on regardait le programme de formation en électrotechnique,
la santé de ce programme était très mauvaise, pour ne pas
dire qu'il était malade, ce programme. Il était en
décroissance d'année en année. Il y avait des
problèmes pour attirer les jeunes et les faire diplômer. Quand on
me cite l'enquête des employeurs en 1989, je ne suis nullement surprise
de ce résultat, M. le Président. C'est sûr. Le taux
d'échec était tellement grand, dans ce programme, que les
quelques rares qui diplô-maient, on aurait pu les envoyer directement en
deuxième année de polytechnique. Alors, c'est très clair
que l'employeur était très satisfait de recevoir ce
technicien-là sur le marché du travail.
Ce que le comité des professeurs oublie de dire, c'est que,
maintenant, quand nous faisons une révision de programmes au
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science, nous le
faisons pour qu'ils correspondent aux besoins du marché du travail et
nous avons utilisé une nouvelle approche de révision de
programmes, l'approche qu'on appelle "par compétence". Quand on utilise
les mots "approche par compétence", ça veut dire qu'on essaie de
cibler de façon très précise les habiletés que la
personne a besoin d'acquérir pour s'en aller sur le marché du
travail et, quand on cible sur les habiletés, on ne peut la faire seul;
la révision de programmes au ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science, via nos experts, on doit la faire avec
l'industrie, l'entreprise. Et c'est très clair que quand on fait de la
révision de programmes par approche, par compétence avec
l'entreprise, assis à nos tables, ça dérange, et ça
peut déranger et ça peut déranger le corps professoral.
C'est très clair.
Dans ce cas-ci, je peux dire que c'est une de nos plus grandes
révisions par la méthode approche par compétence, et que
l'entreprise et l'industrie y ont participé, à cette
révision-là. Pour que nos gens qui sortent du cégep,
premièrement, on en ait en quantité plus grande, et,
deuxièmement, que la formation corresponde aux besoins du marché
du travail.
Donc, je peux comprendre une réaction des profs, bien qu'ils
reconnaissent une problématique, ils ne veulent pas un changement trop
grand. Bon, c'est toujours ça qui se produit quand on apporte des
changements, surtout quand on touche a l'approche pédagogique. Alors, je
peux vous dire que ce dossier-là est tellement important, M. le
Président, et que je suis tellement prudente qu'au lieu d'appliquer le
nouveau programme à l'échelle du Québec, je veux
l'expérimenter avec certains cégeps. Donc, en faire une
expérience-pilote et qu'on voie les résultats et réajuster
avant de l'étendre.
On avait demandé à sept cégeps de la région
montréalaise de participer à l'expérience. Là, nous
avons la réaction des profs qui s'y opposent. Maintenant, les arguments
apportés par les profs, tout ce que j'ai dit auparavant est très
valable, les arguments dans la lettre des profs me paraissent aussi importants,
qu'on les regarde et qu'on les examine, et qu'on discute avec eux. Et nous
sommes en contact avec M. Gauthier, qui est le signataire de cette
lettre-là. Ces gens ont rencontré les fonctionnaires de mon
ministère, décembre, janvier, et mon cabinet politique va les
rencontrer dans les prochains jours pour aller à fond avec eux.
Alors, oui, il faut du changement dans le programme
d'électrotechnique, oui, il faut être prudent, mais oui, on va
passer à l'action, par exemple!
M. Gendron: Vous pouvez regarder rapidement, toujours pour des
raisons de temps, Mme la ministre. On ne vous demande pas de ne pas passer
à l'action, mais c'est toujours la même chose. C'est qu'il y a des
choses qui ne sont pas prises en compte. Alors, rapidement, vous dites: Nous
autres, on va augmenter le nombre d'admissions et le taux de réussite. Y
a-t-il quelqu'un qui peut être contre ça? Personne. Sauf que
ça ne vous tenterait pas de regarder pourquoi s'il y a autant
d'abandons...
Mme Robillard: Oui, on va regarder.
M. Gendron: ...et il y a autant peu de taux de réussite ce
n'est pas compliqué. Qu'est-ce que tu veux? Il y a une diminution
constante du nombre d'élèves du secondaire qui ne franchissent
pas le collégial quand on a un taux d'échec de 36 % et qu'on ne
fait juste pérorer là-dessus, le taux d'abandon, on
pérore. Regardez, il n'y a pas de journée qu'il n'y a pas
quelqu'un qui écrit et qui dit: Arrêtez de placoter et faites
quelque chose, c'est urgent! On placote. Le ministre dit qu'il a l'intention de
s'occuper de ça un de ces jours, le ministre de l'Éducation.
Concrètement, les expériences-pilotes, avec un peu
d'argent, et ils disent: Ça marche! Dans telle école, ce que vous
faites pour contrer l'abandon, on est à 36. C'est évident, il y a
moins d'élèves qui vont au collégial.
Deuxièmement, combien il y a de filles qui choisissent
électrotechnique, Mme la ministre? Il n'y en a pas. Il n'y en a à
peu près pas. Il n'y a à peu près pas de filles qui
suivent et qui prennent les cours d'électrotechnique.
Troisièmement, la diminution du nombre
d'élèves, est-ce que ça ne serait pas dû au
cours de mathématiques 534, préalable au programme
d'électrotechnique? Combien il y en a d'élèves qui suivent
534 de maths? Tu n'as pas fait 534 de mathématiques, pas question, tu ne
peux pas prendre électrotechnique.
Autre problème grave, l'évolution des taux de placement.
La dévalorisation de l'enseignement professionnel, ça joue.
Est-ce qu'on a évalué ça? Moi, je pense que non.
Rapidement, en conclusion, parce que je veux toucher deux autres sujets.
Il me semble qu'il y a des éléments qui n'ont pas
été pris en compte, et quand vous dites: Dorénavant,
ça va être l'approche systémique. Alors, c'est ça
que vous voulez introduire. Mais l'approche systémique, c'est les
notions souvent qui sont étrangères au domaine de
l'électronique. Ça réduit le temps disponible pour
l'enseignement des notions de base, indispensables à l'acquisition d'un
minimum de polyvalence. Ils vous ont dit ça aussi de regarder
ça.
Alors, que vous apportiez des modifications, je n'ai pas de
problème. Eux autres non plus n'en ont pas, mais ils ont des
réserves majeures surtout, en conclusion, quand ils vous ont posé
la question: Or, le service des programmes de la Direction
générale prétend que l'implantation des nouveaux
programmes devrait se faire sans aucun investissement majeur. Il y a un
problème là, pour une approche systémique là,
ça prend une bonne partie, c'est le matériel qu'ils n'ont pas. Le
matériel n'existe même pas. C'est un matériel qui serait
inventé. On ne l'a même pas.
Un, pas de fric. Pas de développement davantage dans les
laboratoires, puis oui, on veut y toucher. Alors, on veut toucher au programme
d'électrotechnique. Nous, on dit: Mme la ministre, vous êtes sur
la bonne voie de regarder ça, mais en tenant compte pas trop de
surspécialisation avant le temps. Un bon tronc commun de formation de
base en électrotechnique, c'est toujours valable pour l'entreprise
puisque, de toute façon, vous leur apprendrez ce que voulez. Les
entreprises qui vont les embaucher vont être obligées de leur
donner un peu de formation sur mesure adaptée quand Us rentreront chez
Pratt et Whitney - c'est un exemple - ou ils rentreront à tel autre
endroit. Puisqu'ils devront le faire de toute façon, vaut
peut-être mieux avoir un tronc commun plus général.
Mais vous me dites que vous êtes sensible à ça, que
vous allez regarder ça, que la direction va les rencontrer. C'est ce
qu'on voulait vous signaler. Espérons que ces échanges seront
fructueux.
Mme Robillard: Oui, et pour conclure sur ce sujet-là, M.
le Président...
Le Président (M. Gobé): Oui, madame.
Mme Robillard: ...je répète que l'analyse
complète a été faite de ce dossier. Et, donc, M. le
député d'Abitibi-Ouest, que la raison des taux d'abandons et
d'échecs a été regardée de très près.
C'est pourquoi on a révisé le programme et qu'on a apporté
des changements. Et je noterais au passage que la mathématique 534 n'est
plus exigée dans ce programme-là. Nous avons fait un
élagage de tous les préalables mathématiques dans
l'ensemble des programmes professionnels du collégial il y a quelques
mois. Et il y a eu une décision qui a été prise concernant
l'électrotech-nique. Donc, la 534 n'est plus exigée, mais je
conclurai en disant, M. le Président, que ça ne prendra pas 12
ans comme ça nous a pris pour la révision du programme de
sciences humaines pour passer à l'action dans le dossier
d'électrotechnique.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la ministre.
Donc, l'engagement 6 est maintenant ' terminé? L'engagement 7.
M. Gendron:...
Le Président (M. Gobé): L'engagement 7, M. le
député?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 8 et
l'engagement 9 sont maintenant vérifiés.
M. Gendron: Excusez.
Le Président (M. Gobé): Oui?
M. Gendron: Non, mais c'est parce que c'est sur le même...
C'est l'autre sujet que je veux aborder. Il faut l'accrocher sur le même,
l'engagement 6, parce que ça regarde, encore là, le
fonctionnement des collèges.
Le Président (M. Gobé): O.K., allez-y.
M. Gendron: L'autre sujet que je voudrais toucher, c'est cette
situation qui est de plus en plus difficile au niveau des étudiants et
étudiantes en techniques policières.
Alors, premièrement, on revient au favoritisme d'antan;
deuxièmement, il y a une situation qui est décriée par les
étudiants concernés entre ce qu'on appelle les conventionnels
versus les non-conventionnels, et j'expliquerai en une seconde qu'est-ce que
ça signifie. Pour le bénéfice des membres de la commission
et de ceux qui sont moins familiers peut-être avec ça, la
situation qui prévaut actuellement, c'est que c'est un peu une situation
non fonctionnelle, injuste pour certains, puis qui crée deux
régimes, qui crée une espèce de... deux régimes. Il
y a deux voies de formation qui coexistent actuellement: celle de la technique
policière, qui requiert 1800 heures de formation, puis l'autre qui
requiert à peine 400 heures de formation.
Alors, c'est évident que ça ne marche pas. Pourquoi 400
à un certain nombre, puis pourquoi 1800 heures à un autre groupe?
Les deux groupes se retrouvent après, parfois, une période
d'attente de deux ans, dans les cas des cégépiens, à
l'Institut de police, parce qu'il faut aller quand même parfaire notre
formation à l'Institut de police de Nicolet - et j'y reviendrai
tantôt sur les coûts qui, de plus en plus, sont inaccessibles.
Donc, on est obligés d'aller en Ontario, deuxième
problème. Mais restons sur le premier problème. Le premier
problème, c'est que ça n'a pas de bon sens qu'il existe pour des
gens qui choisissent la même... appelons ça technique ou
profession, deux types, deux voies: une voie de 1800 heures, puis une voie de
400 heures.
Et la ministre a sûrement été sensibilisée
par le Comité provincial des étudiants et des étudiantes
en techniques policières qui ont fait une sortie remarquée
là-dessus, avec raison, en disant que, premièrement, ça ne
correspond pas aux ententes qui avaient été discutées et,
de plus en plus, les conventionnels doublent les cégépiens. Et,
en plus de ça, dès que vous avez terminé votre cours en
techniques policières au cégep, là, il faut que tu dises:
Je me mets sur une liste d'attente. Je me mets sur une liste d'attente qui peut
être de zéro, six mois, un an, dix-huit mois, même deux ans
avant d'avoir droit d'accéder à cette sacro-sainte formation
dispensée par l'école de police de Nicolet, pour qu'il puisse
recevoir les derniers éléments, ce qu'on appelle la
consécration. On ne peut être sacré policier si on n'a pas
passé par l'institut de formation de Nicolet. (11 h 15)
Et l'attente crée des petits privilèges, l'attente
crée des situations de favoritisme et il y a de plus en plus de jeunes
qui sont embauchés par des municipalités ou par la
Sûreté du Québec strictement sur la base de Ton cousin
est-il dans la police? Ton frère est-il dans la police?" C'est le
critère. Si ton cousin, ton frère, ton père ou ta
mère sont déjà dans la police, là il y a moins de
problèmes. C'est ça la réalité, là. C'est
ça le portrait, là.
Alors là, comme ministre de l'Enseignement supérieur, vous
avez des responsabilités, Mme la ministre, et il est urgent de regarder
ça un peu et de faire le ménage pour s'assurer de trois choses:
Un, que pour une même formation, II n'y ait pas deux voies: une voie de
1800 heures et une autre voie de 400. Donc, ça signifie qu'il y a une
disproportion là inéquitable comme ce n'est pas possible; un
tiers contre deux tiers de formation. Premier drame. Deuxième drame, la
liste d'attente. Moi, je trouve curieux actuellement qu'on puisse mettre autant
de temps à avoir accès à l'école de Nicolet qui
dispense la formation finale qui permet d'avoir l'estampille "Québec
approuve" sur la formation. Et le dernier point, j'y reviendrai, sur les
coûts tantôt. Mais j'aimerais vous entendre sur les deux premiers
éléments parce que je pense que j'ai cerné la
problématique.
Je vous donne un exemple en conclusion pour être très
clair. Regardez le commentaire d'un jeune. Je termine le cégep en mars.
Je m'attends de poireauter deux ans et demi avant d'entrer à l'Institut
de police, dit Rémi Gilbert, déjà détenteur d'un
premier diplôme d'études collégiales de finissant en
techniques policières au cégep d'Alma. Mais il dit: Je parle
surtout en ma qualité de président du Comité provincial
des étudiants et étudiantes des techniques policières
parce que, actuellement, on va revenir au favoritisme dans l'embauche des
policiers et à l'injustice faite aux collégiens. Puis là,
il l'explique très bien. Le grain de sable dans l'engrenage est bien
identifié. Alors, quand un problème est bien identifié, il
ne reste qu'à avoir une solution pour corriger le problème bien
identifié. C'est dans ce sens-là que je voudrais que la ministre
nous exprime ce qu'elle entend faire parce que tous les étudiants ne
veulent pas choisir la voie royale, la voie royale étant la voie rapide
et facile pour devenir policier au Québec. Et là, ils l'ont
expliqué: pas d'attente. En moins de deux semaines, les portes de
Nicolet s'ouvrent toutes grandes pour laisser passer un certain nombre de ceux
qu'on appelle les conventionnels. Puis là, vous êtes
sûrement au courant de ça. Donc, j'arrête là pour
tout de suite, toujours pour des raisons de temps. Je n'ai pas trois
heures.
Le Président (M. Gobé): Mme la ministre.
M. Gendron: Alors, comme le député de Rimouski
m'assure qu'il va faire lire tout ça aux collègues de sa
formation lors du caucus qui aura lieu à Rimouski, alors vous ne lirez
pas les journaux, mais est-ce que la ministre est en mesure de nous indiquer ce
qu'elle va faire.
Le Président (M. Gobé): Mme la ministre, et en vous
rappelant qu'il vous reste à peu près six minutes.
Mme Robillard: Oui, M. le Président. Qu'est-ce que j'ai
fait et qu'est-ce que je vais faire? Parce que, de fait, j'ai été
sensibilisée au problème, et le problème est devenu plus
aigu pendant la période où il n'y avait pas de convention avec
l'Institut de police, ce qui ne sera plus le cas parce qu'on a
réglé la situation. Mais si je reviens sur la question
première du député d'Abitibi-Ouest, c'est la question des
conventionnels versus les jeunes formés par le cégep.
D'abord, j'aimerais bien dire que l'embauche des policiers ou la
responsabilité de l'embauche ou la décision sur l'embauche
appartient toujours au corps policier en tant que tel, ce qui ne veut pas dire
que je ne suis pas préoccupée, comme ministre de l'Enseignement
supérieur, que les jeunes qui ont ta formation aient accès aussi
au
marché du travail.
Jusqu'à tout dernièrement, dans le fond, la proportion qui
était respectée par entente avec l'Institut de police, c'est
qu'il y avait autour de 35 % de conventionnels et, donc, de 65 % de jeunes de
cégeps. Pendant la période où il n'y a pas eu de
convention avec l'Institut de police, là, les pourcentages ont
changé et c'est là que les étudiants ont crié de
façon très forte. Maintenant, j'aimerais noter aux membres de la
commission qu'on ne peut pas faire l'adéquation que pour le
conventionnel c'est seulement 400 heures de scolarité et pour l'autre,
1800, parce que le conventionnel qui est choisi, d'abord, il y a un facteur
expérience qui joue nécessairement. Donc, on ne peut pas le
mettre en parallèle avec une formation académique. Mais,
très souvent, les conventionnels qui sont choisis sont des gens qui,
d'abord, ont soit un autre D.E.C. soit ont même un bac et une certaine
catégorie a seulement le diplôme d'études secondaires,
c'est vrai.
Alors, on ne peut pas faire le pendant entre les deux formations. Je
pense que c'est deux voies pour accéder au métier de policier.
Maintenant...
M. Gendron: Excusez, vous allez me permettre... Rapidement, vous
allez me le permettre, je suis sûr, je vous connais, vous êtes
gentille, mais je parlais évidemment de ceux qui accèdent
directement à l'Institut de police de Nicolet après le secondaire
V. Vous me dites: II y en a dans les conventionnels qui ont un autre
diplôme d'études collégiales. Je le sais. Je ne parle pas
d'eux autres. Ils ne me dérangent pas, eux autres. Je ne parle pas de
ceux qui ont une formation équivalente avec ceux que je fais la
comparaison.
Mme Robillard: Oui.
M. Gendron: C'est ceux qui ont un diplôme d'études
collégiales, donc un D.E.C. en techniques policières qui se
lamentent, avec raison, et qui trouvent injuste qu'un jeune de niveau
secondaire fasse un "deal" avec la Sûreté ou avec une
municipalité et, après 45 heures de cours ou après...
c'est-à-dire 15 semaines, c'est ça, 405 heures de cours, il est
"badgé", excusez l'expression. Alors c'est ça que je n'accepte
pas.
Mme Robillard: Mais ce qui est très clair... Parfait, si
vous spécifiez de façon particulière la proportion qui n'a
que son secondaire V, c'est très clair qu'à ce moment-là
on tient compte de l'expérience de l'individu. Très souvent, ce
n'est pas des jeunes de 18 ans qui entrent là, je ne penserais pas.
Sûrement qu'il y a le phénomène de la reconnaissance des
acquis qui joue. Je pense qu'on est tous pour la reconnaissance des acquis,
mais j'aimerais bien mentionner que le conventionnel suit d'abord 13 semaines
de cours au cégep et, ensuite, son stage de 15 semaines à
l'Institut de Nicolet.
Encore une fois, M. le Président, sans rentrer dans le
détail, j'aimerais dire à M. le député que, comme
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Science, il est certain
que nous avions tout avantage à reconduire une convention avec
l'Institut de police pour rétablir les proportions, et c'est ce que nous
nous apprêtons à faire suite à une décision du
Conseil des ministres. C'est très clair que nous allons resigner une
convention avec l'Institut de police, de sorte que même les délais
d'attente pour nos jeunes pour entrer à l'Institut vont être
réduits.
Mais, M. le Président, je voudrais dire aussi que j'aimerais,
dans les mois qui viennent, aller au-delà de cette solution qu'on vient
de trouver à court terme pour permettre à nos jeunes de
cégeps de rentrer à l'Institut de police. Nous examinons
présentement, de concert avec l'Institut de police naturellement, la
possibilité que nos jeunes de cégeps obtiennent leur D.E.C. en
techniques policières sans avoir fait le stage à l'Institut,
à Nicolet. Dans le fond, le stage de l'Institut de Nicolet est un petit
peu comme, si je peux faire une analogie, quelqu'un qui fait ses études
en droit et qui doit ensuite passer l'école du Barreau. Nos jeunes sont
pénalisés jusqu'à un certain point parce que nous avons
des jeunes qui suivent cette formation et qui ne veulent pas
nécessairement devenir policiers; ils veulent s'en aller dans ce que
j'appelle le domaine de la sécurité au sens large du terme et ils
ne peuvent pas appliquer sur des postes de gardiens de sécurité
dans différents domaines parce qu'ils n'ont pas leur D.E.C. en poche.
Alors, on est en train de voir comment ce stage-là à Nicolet ne
pourrait pas être hors D.E.C. et ne pas pénaliser nos jeunes qui
s'orienteraient différemment. On travaille sur ce dossier-là
présentement.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la ministre.
M. Gendron: Compte tenu du temps, Mme la ministre, je voudrais
juste avoir le temps de toucher quelques minutes une autre question, toujours
liée a cette question-là: Est-ce que vous avez pris connaissance
des coûts faramineux, exorbitants, presque démentiels
d'augmentation à l'Institut de police de Nicolet où, en 1988,
ça coûtait 16 $ par jour-police pour un stage et, à compter
du 1er mars, ça va passer à 37 $ et le 1er septembre à 47
$ alors qu'actuellement ils sont à 32 $. Alors il y a toujours un
bout... Voyez que ce qui est commencé à faire, c'est que
là il y a beaucoup de jeunes Québécois qui sont
obligés d'aller parfaire leur formation au Collège canadien de la
police à Ottawa ou à l'Institut de police de l'Ontario et
là, comme par hasard, eux autres, le coût actuel, comme s'ils
vivaient sur une autre planète, est à 16 $ et nous autres,
à l'Institut de police de Nicolet, 47 $ en septembre; 3 fois 16, 48 si
ma mémoire
est bonne, donc le triple du coût de l'Ontario. Y a-t-il moyen de
regarder ça? Y a-t-il moyen d'essayer que vous regardiez, comme ministre
de l'Enseignement supérieur, cette situation qui m'apparaîl
exhaustive, irréaliste et qui aura des conséquences?
Le Président (M. Gobé): S'il vous plaît! S'il
vous plaît! S'il vous plaît, M. le député.
Mme Robillard: M. le Président...
M. Gendron: Un instant, parce que j'aimerais bien...
Le Président (M. Gobé): Oui, j'aimerais ça
que le calme se rétablisse afin que M. le député puisse
terminer sa question et, ensuite, Mme la ministre, vous terminerez là
parce que le temps va être dépassé.
M. Gendron: Oui. Cette question est importante. J'aimerais bien
avoir l'attention des membres de la commission. Je souhaite...
Le Président (M. Gobé): Vous l'avez, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: ...que la ministre de l'Enseignement supérieur
regarde c'est quoi la raison de cette hausse faramineuse; dans la même
année, on double presque le coût de formation. Est-ce qu'on veut
canadianiser un peu plus nos Québécois? Y a-t-il des objectifs
politiques que je ne connais pas? Est-ce qu'on prépare à
vivre...
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Verdun, s'il vous plaît!
M. Gendron: J'aimerais ça que la ministre me donne ses
intentions, parce que...
Mme Robillard: M. le Président, j'aimerais dire au
député que concernant les coûts de l'Ontario dont il fait
mention présentement aux membres de la commission, c'est des coûts
qui concernent le perfectionnement des policiers et non pas la formation
initiale. Alors, il faut faire très, très attention au niveau de
ces coûts-là, et j'ose espérer qu'il ne me suggère
pas de suivre M. Rae dans les subventions aux collèges et aux
universités. J'ose espérer ça, M. le Président.
M. Gendron: Je parle de ce que vous faites et non pas de ce que
vous allez suivre.
Le Président (M. Gobé): S'il vous plaît, M.
le député d'Abitibi-Ouest, laissez Mme la ministre terminer.
Mme Robillard: Je voudrais vous dire aussi, M. le
Président, pour terminer que la décision des coûts est une
décision du conseil d'admi- nistration de l'Institut de police et que,
présentement, les coûts qui sont chargés, ce sont les
coûts réels qui sont occasionnés pour le jeune. Alors, dans
ce sens-là, je n'ai pas l'intention d'intervenir.
M. Gendron: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la ministre.
Malheureusement, M. le député, le temps...
M. Gendron: Non, non, ce n'est pas pour une phrase. Voyons
donc!
Le Président (M. Gobé): ...et si on
dépasse,
Mme la ministre va vouloir répondre. Nous allons devoir adopter
les engagements, les vérifier maintenant.
M. Gendron: M. le Président, on ne continuera pas le
débat. Regardez, Mme la ministre, quand vous dites que c'est uniquement
pour le perfectionnement, je dis la même chose. Je parlais d'un stage
pour un policier de la ville de La Sarre. Dorénavant, à
l'Institut de police de Nicolet; ça va coûter 47 $, alors qu'un
stage de perfectionnement en Ontario en coûte 16 $. C'est de ça
que je parlais et non pas de l'entièreté des coûts
réels. C'est pour ça que j'aimerais que vous regardiez cet
aspect-là.
Le Président (M. Gobé): Mme la ministre, avez-vous
une remarque? Non. Alors, je vous remercie beaucoup. Ceci met fin aux
débats sur le dernier engagement, soit ceux du mois de décembre.
Nous considérons les engagements du mois de janvier 1991 au mois de
décembre 1991 comme étant vérifiés, sous
réserve, bien entendu, de l'obtention des réponses prises en note
par Mme la ministre.
Le mandat de notre commission qui était de vérifier ces
engagements étant accompli, je vais donc ajourner les travaux sine die
et je souhaite à tout le monde un bon retour dans leur comté
respectif.
(Fin de la séance à 11 h 33)