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(Dix heures dix minutes)
La Présidente (Mme Hovington): S'il vous plaît! La
commission de l'éducation va procéder à ses travaux. Je
déclare la séance de la commission de l'éducation ouverte.
Je rappelle le mandat de la commission, qui est de procéder à la
vérification des engagements financiers du ministère de
l'Éducation contenus dans les listes des mois de novembre 1990 à
octobre 1991. M. le secrétaire, est-ce que nous avons des
remplacements?
Le Secrétaire: II n'y a pas de remplacement,
Mme la Présidente.
Réponses déposées
La Présidente (Mme Hovington): II n'y a pas de
remplacement, merci. Il y aura dépôt de documents,
c'est-à-dire les réponses obtenues aux questions prises en note
lors de la séance du 22 novembre 1990. Alors, je dépose les
documents ici, les réponses ici, officiellement, à la commission,
et nous allons procéder dès maintenant à l'étude
des engagements financiers.
La liste nous dit que nous commençons par novembre 1990, dans
laquelle il y a aussi le mois d'octobre. Est-ce que vous voulez identifier, M.
le député d'Abitibi-Ouest, différents engagements à
l'intérieur du mois sur lesquels vous voulez vous pencher ou, M. le
ministre, est-ce que vous avez des préférences?
Retard dans l'étude des engagements
financiers
M. Gendron: Au préalable, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): M. le député,
oui.
M. Gendron: ...j'aurais quelques remarques liminaires. Avant de
commencer les engagements financiers, je voudrais signaler aux membres de cette
commission ainsi qu'au ministre de l'Éducation que je suis surpris et
déçu d'étudier les engagements financiers en
décembre 1991, les engagements financiers de novembre 1990. Très
sérieusement, je vais expliquer pourquoi et j'aimerais que le ministre
nous indique pour quelles raisons ou quels motifs on n'a pas pu faire les
engagements financiers préalablement. Parce que, essentiellement - et,
là, je pense que je vais vraiment avoir l'appui des membres de cette
commission - ça fait un peu curieux que des parlementaires qui,
règle générale, ont comme responsabilité, lorsqu'on
fait les engagements financiers, de pouvoir exercer un petit peu, minimalement,
la responsabilité qui est nôtre du contrôle
budgétaire du gouvernement du Québec ou de l'exécutif, et
faire des engagements financiers en décembre 1991 pour des engagements
financiers d'octobre 1990, ça ne fait pas tellement sérieux.
Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Treize mois après que les
décisions ont été prises, de commencer à faire de
longues et probablement utiles discussions, si on était dans le temps,
si on était dans l'actualité. Là, il me semble qu'on donne
suite à la logique d'étudier en commission parlementaire les
engagements financiers, ce qui n'est sûrement pas le cas 12 et 13 mois
plus tard, de dire: Bien, comment ça se fait qu'en novembre 1990 vous
avez pris telle décision, de telle nature, de telle manière? Et
à ce que je sache, la plupart des collègues ministériels
agréent à cette logique sollicitation de faire des engagements
financiers en temps opportun.
Je ne suis pas capable de comprendre qu'on ne devrait pas avoir, comme
membres de cette commission, et peu importe que ça soit celle-ci ou
d'autres commissions, l'obligation de faire, trois, quatre mois après
les dépenses, l'occasion que les parlementaires se penchent sur les
engagements financiers et aient l'occasion d'en discuter. Je trouve ça
très inapproprié et inopportun, comme je l'ai mentionné
tantôt, 13 mois après, de faire des discussions logiques,
pertinentes sur notre responsabilité de parlementaires d'avoir, en tout
cas, un petit peu d'ascendant sur la capacité de modifier,
d'infléchir les décisions de l'Exécutif. Il s'agit de
décisions de l'Exécutif dans un ministère senior, dans un
ministère majeur, dans un ministère important, où de plus
en plus l'importance des crédits budgétaires est significative,
même si on est obligés de corriger des fois.
Contrairement à l'article de ce matin, ce n'est pas vrai qu'il y
a un ajout de 186 000 000 $; c'est faux. Mais ça, ce n'est pas grave. Il
reste que les budgets sont importants. Les budgets sont majeurs en
éducation. Ils prennent à peu près la moitié du
budget de l'État, sinon plus, et on n'aurait pas l'occasion de faire ce
qu'on appelle un travail constructif, efficace, qui nous permettrait d'exercer
notre responsabilité de parlementaires qui veulent jeter un regard
significatif sur la gestion de l'Exécutif. C'est ça, notre
responsabilité, et vous-même, Mme la Présidente, comme
vice-présidente de cette commission, vous devriez être une des
premières à dire: Moi, comme vice-présidente de la
commission de l'éducation, vous trouvez ça inconvenant qu'on ne
puisse pas faire les enga-
gements financiers quand c'est le temps de les faire.
Alors, mes remarques préliminaires ou liminaires sont faites. On
va les faire, c'est à ça qu'on est convoqués ce matin,
mais on va les faire dans l'ordre. On va les prendre un par un et on verra sur
lesquels on insiste parce que sur certains engagements financiers, un an et
demi ou un an et quelques mois après les engagements financiers, ce
n'est pas le moment, je pense, d'une façon logique, de marquer
énormément d'insistance dans notre responsabilité du
contrôle de l'Exécutif. Alors, on va insister sur certains items
qui nous apparaissent plus pertinents et plus d'actualité et qui nous
permettent de nous greffer à des considérations d'orientation du
ministère, de logique du ministère. Parce que je ne veux pas
faire strictement une opération mécanique. Si vous pensez que le
travail des parlementaires est strictement une opération
mécanique, une année après, ça ne sera pas long.
Mais comme ce n'est pas de même que je conçois ma
responsabilité, on va s'en acquitter convenablement.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Sauvé.
M. Parent: Juste un mot, Mme la Présidente, concernant la
déclaration préliminaire du député d'Abitibi-Ouest.
Je ne sais pas si j'ai bien compris, mais j'ai l'impression qu'il laisse
sous-entendre que le ministre de l'Éducation n'a pas été
vigilant et n'a pas semblé avoir répondu à ses devoirs et
à ses responsabilités de venir défendre ses crédits
devant cette commission. Moi, je peux vous dire, Mme la Présidente,
qu'en tant que membre de cette commission, je n'ai jamais été
avisé que la présidence de la commission ait amené quelque
suggestion que ce soit demandant au ministre de venir défendre ses
crédits. Moi, je déplore, comme le député
d'Abitibi-Ouest, que l'on ait à étudier des crédits qui
datent d'une année. Ça devient de moins en moins pertinent. Je
déplore aussi ce manque de leadership de la part de la présidence
de la commission de l'éducation, de ne pas avoir pris ses
responsabilités.
On est aussi rendus dans un deuxième terme, sur un autre sujet,
Mme la Présidente, et on n'a pas encore décidé quel
organisme nous devions vérifier. Alors, je pense que la commission de
l'éducation est très, très permissive dans le
déroulement de ses activités. On aurait peut-être avantage,
nous les membres de cette commission, à avoir une rencontre avec le
comité directeur de la commission afin que la commission remplisse ses
devoirs de façon adéquate.
La Présidente (Mme Hovington): Merci.
M. Gendron: Mme la Présidente, d'abord, ce ne sont pas les
crédits, ce sont les engagements financiers. Et les engagements
financiers, à ce que je sache, et vous avez, vous aussi, autant
d'expérience que nous, ce n'est jamais une initiative de la
présidence. Ce n'est pas un mandat d'initiative. Les engagements
financiers, c'est une responsabilité de l'Exécutif et des
ministres responsables, et surtout le leader de la Chambre, de convoquer les
commissions pour faire l'étude des engagements financiers. À ce
que je sache, jamais une présidente de commission ou une commission ne
peut, d'elle même, réclamer la convocation d'une des
séances pour étudier les engagements financiers. Pour des mandats
d'initiative, soit, pour des mandats de surveillance, soit, mais pas pour des
engagements financiers. Ce matin, on est convoqués pour étudier
les engagements financiers et ce n'est que sur ce vocable-là que j'ai
porté un jugement et non pas sur d'autres types de
responsabilités qu'on pourrait regarder. Je ne vois pas
d'inconvénient, en tant que porte-parole de l'Opposition officielle en
matière d'éducation, de regarder comment se comporte la
commission de l'éducation.
Mais, là, j'en suis aux engagements financiers. Les engagements
financiers sont une responsabilité du leader du gouvernement, de dire:
On convoque. Il n'y a pas de blâme. Je veux savoir du ministre de
l'Éducation pourquoi la convocation de la commission de
l'éducation, pour étudier les engagements financiers, il ne l'a
pas fait préalablement, parce que je trouve qu'on devrait faire des
engagements financiers trois ou quatre mois après que les
dépenses ont eu lieu. Et, là, ça nous permet d'être
plus critiques, plus analytiques et cela a un sens lié à nos
responsabilités de parlementaires qui veulent, un tant soit peu,
infléchir, des fois, des orientations ou des décisions et, du
moins, nous acquitter de notre mission du contrôle parlementaire. Ce
n'est que ça que j'ai dit et je veux que mes propos ne soient pris que
dans le sens dans lequel je les ai énoncés.
La Présidente (Mme Hovington): Merci, M. le
député d'Abltibi-Ouest. Vous me permettrez une remarque à
ce stade-ci. Je pense que vous venez de tenir un discours qui est assez
paradoxal. Dans votre première intervention, vous avez dit que la
vice-présidence avait peut-être manqué à son devoir
en n'ayant pas étudié les engagements financiers du ministre de
l'Éducation et vous sembliez en faire un reproche. Quand le
député de Sauvé reproche à la présidence,
parce que c'est à elle que ça revient, la présidence est
assumée par la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, Mme Louise
Harel, qui fait un bon travail, soit dit en passant, quand on vous dit que
c'est la présidence qui a manqué de leadership, là vous
revenez sur votre position en disant que ça ne revient pas à la
présidence de la commission, mais bien au ministre de l'Éducation
quand, cinq minutes avant, vous disiez à la vice-présidonto
qu'elle aurait peut-être dû s'occuper d'étudier les
engagements financiers. Alors, ce sont deux discours, d'après ce que je
peux voir.
M. Gendron: Je regrette, on peut faire... Un instant, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Mais cela étant
dit...
M. Gendron: Un instant, je n'accepterai pas ça.
La Présidente (Mme Hovington): Non? Si vous permettez, je
vais continuer. Ceci étant dit, nous avons une séance de travail
des parlementaires de la commission de l'éducation jeudi matin, à
8 h 30, et nous pourrons étudier un mandat d'initiative ou un organisme
public que nous aurons étudié, et nous avons toujours joué
notre rôle de parlementaire avec beaucoup de devoir, de discipline et de
générosité. Et je ne pense pas qu'aucun parlementaire ici,
faisant partie de la commission de l'éducation, puisse se reprocher quoi
que ce soit.
Ceci étant dit, M. le ministre de l'Éducation.
M. Gendron: Mme la Présidente, je regrette, je ne peux pas
accepter, je n'ai pas porté de blâme contre vous, j'ai dit: Vous
devriez partager mes propos comme vice-présidente de la commission,
comme membre de cette commission, vous devriez partager les propos qu'il est
important de faire la vérification des engagements financiers au moment
opportun. Ce n'est que ça que j'ai dit. Il n'y a rien de contradictoire.
Je n'ai pas changé d'orientation entre les deux choses que j'ai dites.
Quand je vous ai impliquée comme vice-présidente de cette
commission, c'est dans le sens de partager la nécessité de faire
les engagements financiers à un moment approprié, opportun.
Point, "period", à la ligne. Ce n'est que ça que j'ai dit et
c'est à ces propos-là, je pense, si vous voulez faire des
commentaires, je peux vous laisser l'avant-midi, mais pas laisser voir que je
vous ai fait un blâme, puis qu'à un moment donné, quand
c'est la présidente c'est bon, puis quand c'est la
vice-présidente, ce n'est pas bon, je n'ai jamais parlé de
ça. Jamais! J'ai dit: Comme vice-présidente, vous devriez
partager les mêmes propos que tous les parlementaires de cette
commission, que des engagements financiers on ne fait pas ça un an et
demi après que la dépense a été effectuée.
Autrement que ça, ça fait inutile, ça fait caricatural.
Ça, c'est caricatural; ça, ça n'a pas d'allure, et c'est
à ça que je demande d'être associé: contrer ce
phénomène-là pour que les engagements financiers
s'étudient à un moment approprié. C'est juste
ça.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Sauvé.
M. Parent: Moi, je ne peux pas laisser passer ce que le
député d'Abitibi-Ouest a dit tout à l'heure en disant que
c'était la responsabilité du leader de décider quand on
étudiait les engagements financiers, quand c'est bien clair dans notre
règlement qui régit les commissions, à l'article 120,
où c'est bien écrit: "De leur propre initiative, les commissions
étudient: "1° les projets de règlement et les
règlements; "2° les orientations, les activités et la gestion
des organismes publics; "3° les engagements financiers; "4° toute autre
matière d'intérêt public. "
Quand je disais que la présidence avait peut-être fait un
laxisme, je ne parlais pas de la présidente, je parlais de la
présidence de cette commission, non pas de la personne qui la
préside. C'est sûr qu'elle n'a pas été forte la
commission, mais si la commission n'a pas été forte, c'est
peut-être parce qu'elle a manqué de leadership, et la
responsabilité qui lui incombe à une année de retard dans
l'étude des engagements financiers, on ne peut pas l'imputer au
ministre, on ne peut pas l'imputer au gouvernement. On peut se l'imputer
à nous-mêmes, et vous êtes membres de cette commission comme
moi. Ça, c'est la mise au point que je voulais faire, Mme la
Présidente.
M. Gendron: Un instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Oui, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: En ce qui me concerne, nous aurions beau, et le
leader du gouvernement - parce qu'on a la chance qu'il ait les deux chapeaux -
sait très bien que la commission de l'éducation convoquera tant
qu'elle voudra. Écoutez, vous avez assez d'expérience pour ne pas
jouer sur les mots. Ce n'est pas parce que ce que vous venez de lire n'est pas
exact, je l'ai lu avant de venir ici. C'est exact, mais la commission de
l'éducation ne peut pas convoquer sur le sens d'un ordre de la Chambre
les membres de cette commission pour étudier les engagements financiers
si le leader du gouvernement ne décide pas que tel jour, telle heure, la
commission de l'éducation est convoquée pour étudier les
engagements financiers.
Donc, vous savez, des demi-vérités je n'ai jamais
aimé ça. Alors, ce que je dis, c'est que le leader du
gouvernement doit s'assurer de convoquer la commission de l'éducation
pour faire l'étude des engagements financiers en temps opportun, et
ça n'appartient pas du tout que la décision formelle soit prise
en termes d'ordre de la Chambre de la part des membres de la commission. On
aura beau le faire, ça va rester lettre morte. Pour que ça
devienne ce qu'on appelle proactif, comme dirait le ministre de
l'Éducation, il faut absolument qu'il s'implique comme leader,
puis qu'il décide que la commission de l'éducation est
convoquée pour étudier les engagements financiers. Autrement que
ça, ça va rester entre nous.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Sauvé, rapidement.
M. Parent: Mme la Présidente, je le trouve pessimiste, le
député d'Abitibi-Ouest, parce que je ne sais pas s'il se
souvient, j'ai eu l'occasion de présider la commission de
l'éducation pendant deux ans et ça a toujours moi qui faisais des
demandes et qui harcelais le leader, puis qui harcelais le ministre. Je disais:
Écoutez, on est rendu à trois mois, quatre mois, il faut
absolument les étudier, ces engagements financiers. Je pense que... Moi,
je ne démens pas...
M. Gendron: Le leader y donnait suite, puis là il a
décidé de ne pas y donner suite.
M. Parent: Non, non, justement, on ne lui a pas demandé.
Non, vous dites ça facilement. J'ai vérifié avant. La
présidence, notre commission n'a pas pleinement pris ses
responsabilités vis-à-vis de notre mandat et avouons-le, puis on
s'améliorera et on s'amendera. C'est terminé, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Merci, M. le
député de Sauvé. En tant que vice-présidente de
cette commission, il est sûr que je déplore, tout comme les autres
parlementaires, M. le député d'Abitibi-Ouest, que nous ayons
manqué peut-être de vigilance vis-à-vis de l'étude
des engagements financiers qui retardent d'un an. Sauf que, comme le dit le
député de Sauvé, il est sûr que c'est notre travail
et le travail de la présidence de harceler le leader et de harceler le
ministre pour dire: Écoutez, nous, en tant que parlementaires, c'est
notre devoir et notre mandat d'étudier les engagements financiers,
d'étudier un organisme public par année qui dépend du
ministère de l'Éducation, ce qui n'a pas été fait.
Et c'est pour ça que nous avons une séance de travail aussi,
entre autres, jeudi matin, où nous pourrons, ensemble, parler du mandat
des parlementaires, les évaluer et nous remettre un petit peu à
l'ordre sur certaines activités ou certaines réunions que nous
n'avons pas eues. Mais il ne faut pas impliquer le tout au leader et au
ministre, comme ça a été dit tout à l'heure.
Et sur ça, M. le député d'Abitibi-Ouest, si nous
voulons commencer vraiment à étudier les engagements financiers
datant d'un an, je pense qu'on pourrait débuter, si vous avez
terminé vos déclarations, oui?
M. Gendron: Je vous l'ai dit tantôt, que j'avais
terminé.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, M. le ministre de
l'Éducation.
M. Pagé: Merci, Mme la Présidente, mes chers
collègues, vous me permettrez 30 secondes pour vous indiquer comment la
procédure de l'étude des engagements financiers est conduite.
La commission, les commissions parlementaires établissent la
convocation du ou des ministres concernés. Chaque commission qui
siège, le président, la présidente, le
vice-président, la vice-présidente demandent au leader de
convoquer une réunion. J'ai le privilège d'occuper la fonction de
leader parlementaire du gouvernement depuis 1989. À chaque fois qu'une
commission parlementaire, qu'une commission m'a demandé par la voix de
son président ou de sa présidente de siéger, j'ai
toujours, toujours signé la convocation, tout le temps. Alors, la
responsabilité ne doit pas être imputée à la
présidente. Alors, la responsabilité ne doit pas être
imputée à la vice-présidente. Elle doit encore moins, je
crois, être imputée au leader du gouvernement, elle doit
être imputée à la commission sur laquelle siège,
évidemment, l'honorable député d'Abitibi-Ouest.
Deuxièmement, pourquoi sommes-nous ici pour étudier les
engagements financiers depuis novembre? Je rappellerai au député
d'Abitibi-Ouest qu'en novembre 1990, quelques semaines après mon
assermentation comme ministre de l'Éducation, j'ai eu à
comparaître devant vous pour valider l'étude des engagements
financiers de l'année précédente. Ce n'est donc pas
nouveau qu'on soit convié à étudier les engagements
financiers après 12 mois, 11 mois, 10 mois, etc.
Troisièmement, la première année - d'ailleurs le
député d'Abitibi-Ouest confirme et convient lui-même que
c'est normal de le faire après trois mois, quatre mois, etc. - je l'ai
fait en novembre. L'opportunité aurait pu être... Si j'avais
été convoqué en mars, je serais venu, je ne l'ai pas
été. Cependant, je vous dirai que j'étais fort aise que
vous ne m'ayez pas convoqué, pour les motifs suivants: j'ai voulu
consacrer ma première année à la tête du
ministère, consacrer la majorité de mon temps à
établir un contact avec les milieux qui vivent l'éducation
quotidiennement. Je ne me plains pas, je suis cependant très satisfait
d'avoir eu l'opportunité de procéder entre le 5 octobre 1990 et
le 5 octobre 1991 à au-delà de 500, même - si ma
mémoire est fidèle - c'est 565 sorties officielles, rencontres
officielles, séances formelles de travail avec des gens qui vivent
l'éducation dans chacune des régions du Québec. Si vous
m'aviez convoqué en août - ce que vous auriez pu faire - je suis
persuadé que le député d'Abitibi-Ouest aurait dit la
même chose qu'il m'a dite et qu'il vous a dite à vous, membres de
la commission, lorsque je vous ai invités à étudier le
projet de loi 141 sur l'enseignement privé. L'Opposition n'a pas
déchiré ses chemises parce
qu'ils n'en avaient pas de rechange. Mais c'était tout comme,
c'était inacceptable de siéger pendant les vacances, à
quelques jours de la rentrée scolaire, etc. Donc, on doit enlever
août. Septembre, j'ai rendu mon document public. Ça aurait
été difficile pour moi, j'en conviens, d'être disponible en
septembre, compte tenu que j'ai visité, entre le 16 septembre et le 4
octobre, toutes les régions du Québec. Dès l'ouverture de
la session, je m'attendais à être convoqué, je ne l'ai pas
été. J'y suis ce matin. Cependant j'ai presque envie de m'en
retourner, compte tenu que le député d'Abitibi-Ouest a dit que
c'était une démarche qui était inutile. Et je pense que le
député d'Abitibi-Ouest n'a jamais voulu s'associer à une
démarche pour faire perdre le temps des députés. Donc, si
c'est inutile, Mme la Présidente, je suis disposé à ce
qu'ils soient considérés comme ayant tous été
étudiés. (10 h 30)
Ceci étant dit, on est prêt à les étudier. Le
député dit: On va étudier dans l'ordre. J'en conviens.
C'est très rare qu'on les étudie dans le désordre. Il dit:
On va les étudier un après l'autre. Bien, je présume que
dans aucune commission on en étudie deux, ou trois, ou quatre ensemble.
Une demi-vérité. Ce n'est pas des demi-vérités.
Moi, je suis prêt à répondre à toutes vos questions.
Il nous reste deux heures. Cependant, on doit convenir qu'on a
déjà perdu une demi-heure, et je présume que c'est le
moyen le plus utile, par de longs préambules comme ceux-là, pour
mon collègue et bon ami d'Abitibi-Ouest, de conclure en disant qu'il n'a
pas eu assez de temps.
Ceci étant dit, je suis accompagné de Mme
Thérèse Ouellet, ma sous-minlstre adjointe à
l'administration; M. Jean Bouchard, qui de la direction générale
du financement; M. René Lepage, qui est de la direction
générale du financement; M. Jacques Babin, qui est au service des
ressources informatiques, compte tenu qu'il y a beaucoup de dépenses en
informatique; même chose pour M. Constant Gravel; M. Roméo Lajoie,
qui est aux équipements scolaires, et M. Daniel Tremblay; et M. Michel
Paquet, mon sous-ministre en titre, qui se fait un plaisir d'être avec
nous ce matin, et particulièrement avec les collègues. Et j'ai,
de mon cabinet, M. Marc-André Dion.
Je suis prêt à répondre à vos questions, sauf
que je m'attendais, plutôt que de discuter sur des questions de
procédure comme celles-là, qu'une motion de félicitations
soit présentée de la part, du député
d'Abitibi-Ouest: 186 000 000 $ de plus au budget de l'éducation. On dit
Ici: Ça réduit ainsi à néant l'effort de
compression budgétaire de 100 000 000 $, alors que ça fait sept
mois que j'entends certains députés - et évidemment ils
sont à votre gauche, jamais à votre droite - pérorer sur
les coupures budgétaires. Honnêtement, M. le député,
vous auriez dû présenter une motion de, peut-être pas de
félicitations. Vous l'avez fait pour le programme en alimentation en
milieu scolaire, et je vous remercie. J'apprécie les
félicitations du député d'Abitibi-Ouest et du Parti
québécois. Vous auriez pu le faire ce matin pour le dossier de
186 000 000 $. Et connaissant votre recherchiste, une gentille dame, je suis
persuadé qu'elle a dû vous le souffler à l'oreille et que
vous avez dû décliner de façon très
cavalière.
M. Gendron: ...financiers, vous là, si vous continuez
comme ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Pagé: On y va!
Engagements financiers Novembre 1990
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle donc les
engagements financiers de novembre 1990 dans lesquels vous retrouvez le mois
d'octobre 1990. Alors, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Je voudrais juste savoir: Ça fait combien
d'années que la revue la Vie pédagogique fonctionne? Et
est-ce que, dans les dernières années, on a varié son
tirage? La troisième question, également, je comprends
difficilement la provision de 15 000 exemplaires additionnels. Je veux juste
questionner la nécessité de la provision de 15 000 copie.
Ça m'ap-paraît gros, 15 000, pour un tirage de 40 000, parce que
c'est presque le tiers. Quand on provisionne pour presque le tiers du tirage
d'une revue, il y a comme un malaise. Je veux dire... de deux choses l'une. Ou
bien c'est 40 000, 45 000, qui correspond à la demande. En
conséquence, je comprends mal la provision de 15 000 copies
additionnelles, parce qu'il y a un coût à ça.
Alors, c'est les quatres questions que j'ai à poser sur la revue
pédagogique et peut-être me dire, M. le ministre, s'il y a eu une
évaluation de faite au cours des dernières années sur
l'usage qui est fait de la revue pédagogique que je connais, dont j'ai
pris connaissance et dont je me sers assez régulièrement parce
que je trouve que c'est une bonne revue. Mais, si elle reste juste dans les
mains du porte-parole de l'Opposition officielle, il y a un problème.
Donc, ce serait peut-être important d'en faire une évaluation de
temps en temps.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Pagé: Alors, Mme la Présidente, la revue la
Vie pédagogique, si mon collègue et bon ami le
député d'Abitibi-Ouest avait la dernière copie,
il saurait depuis quand. C'est la 68e copie. On en produit six par
année. C'est donc dire que ça fait entre 11 et 12 ans que la
revue la Vie pédagogique, une revue qui est bien faite, je crois,
qui est très bien reçue et... je peux confirmer que nous sommes
non pas à réétudier dans une perspective
d'éliminer, mais on est en train de voir comment les contenus pourraient
correspondre encore davantage aux attentes de celles et de ceux qui vivent
l'éducation et qui, par conséquent, prennent connaissance ou sont
abonnés à cette revue.
Pourquoi 40 000 et un 15 000 additionnel? C'est que nous en sommes
à 48 193 abonnements, actuellement. C'est en croissance et c'est
très certainement pourquoi on s'est donné une marge pouvant aller
jusqu'à 15 000 additionnels.
M. Gendron: Mais le 15 000 additionnel, c'est une provision pour
chacun des "tirés" ou chacune des impressions? Donc, est-ce à
dire qu'à chaque fois l'imprimeur, ou celui qui a le contrat, fait 55
000 copies?
M. Pagé: Non.
M. Bouchard (Jean): C'est juste quand on négocie,
lorsqu'on négocie le contrat...
M. Pagé: M. Bouchard va répondre... Oui, oui... en
mon nom.
M. Bouchard: C'est quand on fait la négociation du
contrat, on se garde une marge de manoeuvre pour ne pas être
obligé, si on fait un contrat seulement à 40 000, puisqu'on veut
en avoir 50 000, il y a un numéro donné, un tirage donné,
parce qu'il y a une plus grande diffusion, de ne pas refaire un contrat avec le
fournisseur. Donc, on a un contrat global de 55 000 pour pouvoir, pour certains
numéros spéciaux, qui pourraient intéresser une
clientèle plus large, de faire la provision avec l'imprimeur, parce que
si on fait juste un contrat de 40 000, il va falloir retourner au MAS, puis au
Conseil du trésor, etc. Donc, c'est juste une marge de
sécurité pour certains numéros.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Oui. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Oui. Nous appelons
l'engagement 2.
M. Gendron: L'engagement 2, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Gobé): Pas de problème.
L'engagement 3. Si vous désirez que j'en fasse lecture, vous avez juste
à me le demander.
M. Pagé: M. le Président. Ah! Je m'excuse. La
présidence a changé de sexe. Bienvenue, monsieur.
Le Président (M. Gobé): II me fait plaisir, M. le
ministre, de présider votre séance.
M. Pagé: Je ne vous entends pas bien, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Oui, moi non plus
d'ailleurs. Est-ce qu'il y aurait-il moyen d'arranger le système de
sonorisation. On a l'impression qu'aujourd'hui, là, il est un peu
faiblard, il manque de watts! Et ce n'est pas à cause des participants,
qui sont d'un timbre de voix assez fort en général. Ça va
mieux comme ça? Alors, voilai Est-ce que vous voulez, M. le
député d'Abitibi-Ouest, que je fasse lecture des engagements ou
est-ce que vous préférez que...
M. Pagé: Soyons moins... pour qu'on s'entende bien
là, quand 1 est considéré comme étant
étudié que vous donniez l'engagement...
Le Président (M. Gobé): Oui, c'est ça.
M. Pagé: ...Le sujet.
Le Président (M. Gobé): Oui, c'est ça.
O.K.
M. Gendron: Ah bien moi, comme je les al lus avant, moi, il n'y a
pas de problème.
M. Pagé: O.K. Alors, si je comprends bien, là, la
direction de l'enseignement catholique, c'est étudié,
ça?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Gobé): Oui. C'est ça.
M. Gendron: Bon. Vous comprenez bien.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'engagement 2 est
considéré que... Divers. Prêt de services, là, il
peut être considéré comme adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'engagement 3.
Contrat pour la réalisation d'une campagne de publicité sur les
élections scolaires pour l'année 1990-1991. Est-ce que c'est
aussi adopté?
M. Gendron: Non.
Le Président (M. Gobé): Non.
M. Gendron: Alors, sur l'engagement 3, M. le ministre, bon, moi
ce n'est pas que j'ai des
problèmes avec le contrat comme tel, pour la réalisation
d'une campagne de publicité sur les élections scolaires pour
l'année 1990-1991, si ce n'est que dire que chaque année, on
doit... pas dénoncer, mais réprouver le fait que le taux de
participation n'est jamais ce que nous souhaitons. Mais c'est plutôt que,
puisqu'il concerne... Le contrat a été attribé à la
CECM, si ma mémoire est bonne, pas nécessairement la CECM, mais
je veux dire, j'en profiterais à ce moment-là pour aborder la
question de la situation à la CECM.
J'aimerais ça que le ministre nous indique avec plus de
précision, là, à quel moment et qu'entend-il faire pour
s'assurer que rapidement - parce que la on veut bien dépenser de
l'argent pour favoriser et faciliter la participation aux élections
scolaires. Mais après qu'on les a élus, ces
commissaires-là, et je trouve que moi, c'est pertinent ce que je vais
dire: Après qu'on ait élu les commissaires, c'est pour
gérer les questions scolaires, puis se préoccuper un petit peu de
pédagogie et se préoccuper d'orientations significatives.
Ça ne m'apparaît être le cas, entre autres, à la
CECM. Et je pense que mon point de vue est partagé par plusieurs
intervenants, y compris le ministre qui, une couple de fois, a indiqué
qu'il s'apprêterait à siffler la fin de la
récréation, parce qu'il trouvait que les commissaires à la
CECM mettaient beaucoup plus de temps dans toutes sortes de
considérations à tout le moins pas très significatives
pour l'avancement de la cause de l'éducation. On a même
parlé de cheminement démocratique difficile à la CECM, de
pénible cheminement, de discussions inutiles sur des virgules et des
points-virgules, alors qu'il y a beaucoup de dossiers qui sont en attente,
qu'il y a beaucoup de dossiers sur lesquels ça nécessiterait
à tout le moins que des commissaires sérieux se penchent sur
leurs responsabilités, parce qu'ils et elles ont été
élus lors de la dernière élection scolaire... Et dans ce
sens, quand on est rendus avec 21 commissaires à la CECM, entre autres,
qui gère un budget de plus de 500 000 000 $, qui normalement doivent
s'occuper de 90 000 élèves, mais qui sont incapables de
s'entendre à peu près sur rien, que les débats s'enlisent
dans des querelles de virgules, qui laissent pantois les plus mordus des
questions des procédure... C'est semaine après semaine qu'il se
passe des choses un petit peu irrégulières. Certains ont dit:
Ça n'a pas de bon sens, affirmait la présidente de l'Association
des directeurs d'école, Mme Use Robillard. Elle parlait, entre autres,
d'une séance qui s'était terminée à 2 heures du
matin, mais pendant trois heures on a discuté de tout autre chose que de
questions aussi significatives que le problème de la faim dans les
écoles, le problème du décrochage, le problème de
l'intégration des élèves présentant des
difficultés d'apprentissage, toute la question également
difficile que pose la CECM quand on a affaire à des problèmes
liés aux communautés culturelles, qui sont importan- tes,
significatives.
Alors, on concluait: Voilà, mais rien n'est simple à la
CECM. Alors comme je ne veux pas être très long là-dessus,
je voudrais quand même que le ministre en profite pour nous indiquer s'il
a l'intention de continuer à être très vigilant par rapport
à ce qui se passe à la CECM, et s'assurer que les commissaires
d'école... Là j'ai pris l'exemple de la CECM, mais il y a en a
d'autres commissions scolaires. Ce n'est pas bien plus beau à
Jérôme-Le Royer. Du niaisage et de l'affrontement inutile, il y en
a énormément à Jérôme-Le Royer. Alors, moi,
je veux que le ministre nous indique que son administration, le
ministère de l'Éducation est à l'affût de ces
réalités et lui, comme ministre de l'Éducation, va prendre
des dispositions pour s'assurer que dans certains cas, s'ils ont besoin d'un
encadrement plus précis, plus serré, il va leur offrir. Si, dans
certains cas, il faut envisager des tutelles, on va le faire. Parce que, moi,
je voudrais bien que les commissaires d'école se préoccupent des
questions liées aux problèmes éducatifs de l'heure. Ils
sont nombreux les problèmes en éducation. Ça prend des
personnalités qui dégagent beaucoup de leur temps pour s'attacher
à des solutions permanentes concrètes pour faire progresser la
cause de l'éducation. Mais je ne suis pas d'accord qu'on permette que
des conseils de commissaires s'enlisent éternellement dans des
débats de procédure, dans des débats d'opposition
acharnée où il est 2 heures du matin et là on dit:
À la prochaine, on va reconvoquer une autre séance pour faire la
même chose. Et durant tout ce temps-là, on n'a pas parlé
d'intégration scolaire, on n'a pas parlé des problèmes
cruciaux auxquels sont confrontés les agents éducatifs.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Pagé: M. le Président. Il me fait plaisir de
répondre au député d'Abitibi-Ouest qui, au moment de
l'analyse d'un contrat de 75 000 $ pour assurer la promotion diffusée
des informations relativement aux élections scolaires au Québec,
pour l'élection de novembre 1990, me questionne sur la CECM.
Tout d'abord, je dois reconnaître que l'introduction, dans la loi
régissant la représentation scolaire, d'un concept de parti
plutôt que de personne élue, c'est de droit nouveau. Il n'y a pas
de coutume, il n'y a pas de tradition dans la structure d'exercice de la
démocratie au niveau scolaire dans nos commissions scolaires, il n'y a
pas de coutume enracinée de l'existence de partis qui se
présentent avec des programmes, qui font campagne collectivement, etc.
Alors, c'est explicable qu'un processus d'échange s'appuyant sur une
assemblée délibérante, qui n'a pas de tradition, entre
guillemets, de l'exercice de la démocratie en groupe, ça puisse
causer certains problèmes à ses débuts. C'est le cas,
exemple, de la CECM. C'est le cas de la commission scolaire
Jérôme-Le Royer auquel vous avez
référé, d'ailleurs - où on constate les
difficultés nombreuses qui confrontent l'ensemble du corps élu
qui est la commission scolaire par l'existence de parti. D'autant plus que pour
certaines de ces commissions scolaires, dont ici exemple concret, la CECM... La
CECM, la réaction des commissaires, et ça des deux
côtés, la réaction des commissaires s'est inscrite un peu
comme étant une volonté de reproduire, au sein de la commission
scolaire, rien de moins que le parlementarisme québécois, qui,
entre parenthèses, n'est pas toujours un bon exemple à suivre. Il
faut en convenir. On l'a vu ce matin, on a perdu une demi-heure sur deux heures
et demie, sur des questions de procédure. (10 h 45)
J'ai eu vite fait, évidemment, d'être sensibilisé
à la problématique vécue par la CECM. Le groupe qui forme
la majorité a 11 ou 12 commissaires, le Rassemblement scolaire
confessionnel, 11 commissaires, le Mouvement pour une école moderne et
ouverte, le MEMO, qui devient l'opposition au conseil, en a 9, et une dame, Mme
Laurin siège comme commissaire élue en son nom, sans appartenance
à un parti.
J'ai eu à investir, dans ma première année,
beaucoup de temps pour guider, ou encore accompagner, suggérer,
m'inquiéter, formuler plein de choses à la Commission des
écoles catholiques de Montréal. Je crois pouvoir dire ce matin
bien honnêtement, et bien ouvertement, que je me sens plus
encouragé à l'égard de la CECM que je pouvais
l'être, ne serait-ce qu'il y a deux mois ou trois mois. Parce que c'est
important. Je suis pleinement d'accord avec les collègues, et notamment
avec le député d'Abitibi-Ouest, que pendant que ces
gens-là se questionnent, échangent sur soit l'application,
l'opportunité de déposer une motion préalable qui
entraîne un vote, quand il manque de quorum parce que la majorité
n'est pas là, quand on discute pendant des heures l'opportunité
pour le département de santé communautaire ou encore la ville de
Montréal de poser des affiches dans les salles de bain pour sensibiliser
nos élèves au fait que la sexualité peut présenter
certains écueils, puis qu'on en discute pendant des heures et des heures
et que finalement c'est refusé, on a lieu de s'interroger.
J'ai réuni, à ma demande, j'ai réuni le groupe du
Rassemblement scolaire confessionnel et le Mouvement pour une école
moderne et ouverte autour de la table, à mon bureau, en septembre si ma
mémoire est fidèle ou début octobre, pour leur dire:
Écoutez, là! Vous êtes deux corps politiques, vous n'avez
pas de traditions, vous n'avez pas de coutumes, vous vous opposez
systématiquement, mais tout le capital humain que vous investissez, puis
tout le temps que vous investissez à vous tirailler, là, vous ne
l'investissez pas à votre mission première qui est
l'éducation.
Je leur ai suggéré, à ce moment-là, de
choisir quelqu'un en qui ils auraient, les deux évidemment, confiance
pour les guider dans une révision complète des procédures,
des règlements en termes de fonctionnement. Ils ont choisi de confier le
mandat à M. Tousignant, qui avait agi précédemment comme
étant mon vérificateur, dans le cadre de la vérification
administrative que j'avais commandée pour la CECM au mois de mai. M.
Tousignant est au travail, avec les deux groupes, parce que j'ai
insisté. Exemple concret, ce qu'ils s'apprêtaient à faire
à la CECM, c'était l'adoption d'un règlement par la
majorité uniquement. Je leur ai fait comprendre que dans un processus
démocratique, une assemblée délibérante, nous,
exemple concret, ici à l'Assemblée nationale du Québec,
jamais le leader du gouvernement, quel qu'il soit, de quelque formation
politique qu'il soit, s'aviserait d'adopter un règlement
régissant les travaux de la Chambre sans non seulement la consultation
et la participation, mais sans l'adhésion de l'Opposition
officielle.
Alors, j'ai créé un comité, ils ont
créé un comité. Au début, ils se sont
tiraillés je pense, pendant une séance, pour savoir la
définition de ce que c'était qu'un comité bipartite. Pour
moi, un comité bipartite, c'est un comité des deux partis
à parité, pas à majorité d'un groupe et puis
à minorité de l'autre, à parité.
Autre élément aussi, ça je pense qu'ils ont
commencé à le comprendre dans leur cheminement... Je leur ai fait
part, d'abord la meilleure façon d'adopter un règlement pertinent
pour un leader du gouvernement et pour un leader de l'Opposition, c'est de se
questionner: Moi, leader du gouvernement, est-ce que je serais confortable avec
ce règlement si j'étais leader de l'Opposition? Et la même
question doit se poser de l'autre côté. Moi, leader de
l'Opposition, si j'étais au pouvoir demain matin, est-ce que je serais
confortable avec ce règlement? Quand on se pose cette
question-là, généralement, on finit par s'entendre.
Je les ai rencontré dimanche, non pas dimanche, samedi, non
vendredi soir dernier, j'ai rencontré la CECM ici et les
représentants de l'exécutif, le président, deux
vice-présidents, bon, etc., et je peux vous dire, M. le
député, que je suis très encouragé, au moment
où je vous parle, à moins d'imprévu, là, mais je
suis très encouragé à l'égard du cheminement de la
CECM et j'ai tous les motifs de croire que des procédures claires,
garantissant l'exercice démocratique, garantissant qu'ils ne seront pas
continuellement enfargés dans des règles de procédure mais
que plutôt ils vont délibérer, travailler et
étudier. Il y a une chose pour laquelle ils ont un peu d'objection,
c'est ma proposition; j'ai proposé dans cette démarche-là
que les membres de l'exécutif à la CECM soient imputables devant
les commissaires des dossiers, un peu comme ici, à l'Assemblée
nationale, un ministre doit répondre
de ses dossiers. On m'a signalé un élément qui est
vrai, par contre, je crois. Ces bonnes gens n'ont pas le personnel requis
nécessaire pour les supporter dans les démarches comme
celle-là. Ils n'ont pas de personnel, un commissaire attitré pour
étudier les dossiers. Je me suis engagé à voir ça
avec eux après les fêtes. Ensuite, autre élément, on
m'a dit que ça cheminait bien entre le MEMO et le Rassemblement scolaire
confessionnel pour la confection des lois et des procédures.
Autre élément, j'ai demandé, évidemment,
qu'on revoie toute la question de la période de questions. Pour moi
c'est important que les citoyens, au Québec, puissent questionner leurs
élus, et évidemment avant minuit le soir. Je m'imagine
facilement, moi, la madame, le père de famille, la mère de
famille qui veut questionner ses commissaires, par exemple pour la
sécurité dans le transport scolaire ou la sécurité
au coin des rues, qui fait garder ses enfants, qui s'amène à une
réunion de commissaires à 17 heures, le soir, qui a une gardienne
à la maison et à minuit elle est encore-là à
écouter des chicanes. Ça, ça n'a pas de bon sens dans
l'exercice démocratique, et j'entends y remédier. Alors c'est
ça, ça va bien. Le ministre est beaucoup plus encouragé,
et j'ai confiance qu'ils vont bien faire les choses.
Autre élément, alors cette campagne de publicité,
M. le Président, très rapidement, c'était 75 000 $, et je
n'élimine pas la possibilité, là, bien coudon, je pense,
je questionne l'opportunité dans le cadre de la prochaine campagne de
mettre un peu plus d'argent en Abitibi.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre. Et
j'ai des questions...
M. Pagé: Voulez-vous savoir pourquoi, M. le
Président? Rapidement, c'est parce qu'il y a 24 postes de commissaires
qui n'ont pas été comblés en 1990, dont 12 en Abitibi.
Alors, on ne peut pas taxer, évidemment, le député
d'Abitibi-Ouest de s'être occupé de faire passer du monde dans le
cadre des élections scolaires; là, il y a 12 postes qui n'ont pas
été comblés.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Pagé: Alors, on va y voir. Mais peut-être que le
député de d'Abitibi-Ouest pourrait sensibiliser la population,
pourrait ajouter sa voix à la nôtre en 1994, s'il est encore
là, évidemment.
Le Président (M. Gobé): Peut-être que dans
une deuxième carrière il pourrait aller se présenter
commissaire scolaire.
M. Gendron: Je suis moins inquiet de ma carrière que de la
vôtre, ça je vous l'ai dit.
Le Président (M. Gobé): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous m'aviez redemandé la parole, je pense.
M. Gendron: Oui, je remercie le ministre parce
qu'essentiellement, je savais que le ministre de l'Éducation
s'était impliqué dans le dossier de la CECM. Je lui en sais
gré et je pense que c'est important qu'il le fasse. Ma question
c'était justement de s'assurer qu'il y ait plus de temps de mis par les
commissaires sur les vrais problèmes liés à leurs
responsabilités que ce à quoi on a assisté jusqu'à
date. Mais je termine là-dessus, avec uniquement un dernier commentaire.
De mémoire, lorsque vous avez rencontré les commissaires de la
CECM, vous avez exclus Mme Laurin. Alors, est-ce qu'il y avait une raison
particulière? Pourquoi, quand vous avez rencontré autant le MEMO
que les commissaires du groupe de la majorité à la CECM, Mme
Laurin n'a pas été rencontrée lors de ces
échanges-là?
M. Pagé: J'ai rencontré Mme Laurin par la suite et
j'ai convenu avec elle que je la rencontrerais sur toute la question des
procédures avant ma rencontre avec la CECM et le MEMO de janvier
prochain.
M. Gendron: Non, je sais que vous l'avez vue par la suite, elle
nous l'avait dit. La question c'était pourquoi vous ne l'avez pas vue en
même temps que les autres, parce que ce n'est pas parce qu'elle
siège comme indépendante qu'elle n'est pas tout autant aussi
commissaire que les autres à la CECM. C'est ça que je dis. Y
avait-il une raison particulière?
M. Pagé: Non, c'est probablement une omission bien
involontaire.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le ministre,
comme député de Montréal, je suis extrêmement
satisfait des explications sur le dossier de la CECM, car vous savez que je
représente comme circonscription électorale un secteur important
de la CECM.
M. Pagé: Quel secteur, M. le Président?
Le Président (M. Gobé): Rivière-des-Prairies
qui est le secteur de Mme Carmelle Gadoury.
M. Pagé: Ah oui.
Le Président (M. Gobé): Commission scolaire... Et
qui est vice-présidente du...
M. Pagé: Elle m'a dit grand bien de vous, d'ailleurs.
Le Président (M. Gobé): Ah bien, merci, M.
le ministre. Elle m'a dit grand bien de vous aussi, la même chose.
Elle semble très satisfaite de la manière dont vous avez
abordé le sujet avec sa commission. Mais je tenais à le dire
parce que je pense qu'il y avait là un problème important, et les
parents d'élèves, dans mon comté, m'ont parlé et
d'autres collègues comme le député de Sauvé a eu
l'occasion de m'en parler aussi, et je sentais qu'il y avait là une
situation un peu anormale. Et quand on sait l'importance de l'éducation
dans la région de Montréal, les milieux
défavorisés, ces choses-là, je voyais, M. le ministre, que
vous avez su répondre adéquatement, du moins pour l'instant,
à cette situation.
M. Pagé: Merci.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'engagement
numéro trois est maintenant étudié, vérifié,
et j'appelle maintenant l'engagement 4. Divers. Programme annuel,
publicité gouvernementale obligatoire du MEQ pour l'exercice financier
1990-1991.
M. Gendron: C'est juste que, libellé comme ça,
ça ne dit pas grand-chose. Est-ce que vous pouvez me dire c'est
quoi?
M. Pagé: Je conviens avec vous que, libellé comme
ça, ça ne dit pas grand-chose. On va vous dire ça... C'est
pour tout ce qui s'appelle appels d'offres, concours de recrutement du
ministère de l'Éducation dans une année. Vous savez que
les appels d'offres pour, je ne sais trop quoi, les fournitures
d'équipement ou autres, c'est fait par le ministère de
l'Éducation, mais c'est publicise, c'est envoyé dans les petits
journaux, etc., par le ministère des Communications et c'est la facture
qu'on a à payer purement et simplement.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'engagement 4 est
vérifié. J'appelle l'engagement 5. Subvention représentant
la cotisation annuelle au Conseil des ministres de l'Éducation du
ministère de l'Éducation et du ministère de l'Enseignement
supérieur de la Science, l'exercice 1990-1991. Entre parenthèses,
il y avait écrit Canada.
M. Gendron: Deux questions, M. le Président, sur cet
engagement-là. À quand remonte la dernière participation
significative du Québec au CMEC et quelle est la contribution des autres
provinces, contribution ou cotisation annuelle des autres provinces quant
à leur participation au Conseil canadien des ministres de
l'éducation. Parce que 400 000 $, je trouve ça cher. Je connais
le regroupement canadien des ministres de l'Éducation. Je le connais,
j'ai eu l'occasion d'être initié à cet extraordinaire forum
comme ministre de l'Éducation. Mais je veux savoir à quand
remonte la dernière participation, quelle est la cotisation des autres
provinces?
M. Pagé: Je dois vous dire que je n'y ai jamais
participé, suite à une décision du Conseil des ministres
du gouvernement du Québec. J'ai eu, par contre, on a eu des
échanges avec d'autres ministères de l'Éducation du
Canada. Et là, je pense que votre question est tout à fait
pertinente, M. le députe. J'imagine facilement mes amis les
journalistes, la galerie de la presse qui, très près d'ici,
doivent être tous, sinon en très grande majorité, à
l'écoute de nos délibérations et se demander comment
expliquer que le ministre de l'Éducation et que le gouvernement du
Québec ne participent plus aux rencontres-conférences et qu'en
même temps, il demande à l'Assemblée nationale d'adopter
une imputation budgétaire de 397 224 $. (11 heures)
Le motif, il est très simple; nous participons, comme province,
à des études et des analyses qui sont faites au niveau de
l'ensemble du Canada et qui nous permettent, entre autres, d'avoir des lectures
assez fidèles de notre cheminement comme collectivité, exemple
concret dans certaines matières. Exemple, en mathématiques, quel
est le taux de réussite de nos élèves ici, comparativement
aux examens là, toutes choses étant comparables,
évidemment, les examens conduits dans d'autres provinces. Ça nous
permet aussi de voir et d'avoir des statistiques très
intéressantes qui peuvent concerner la tâche, qui peuvent
concerner aussi, en tout cas, plein d'activités reliées à
l'enseignement ou plein d'éléments. C'est pour ça. Pour ce
qui est de la participation des autres provinces, je vais demander au
sous-ministre, M. Paquet, ou encore Mme Ouellet, d'y ajouter.
M. Paquet (Michel): I! faudrait peut-être préciser
en détail ce qu'est la participation des autres provinces. On pourrait
à tout le moins dire que, en ce qui concerne le Québec, sa
participation est dans la plus importante avec l'Ontario, les autres provinces
ayant des proportions beaucoup moins élevées en fonction,
évidemment, de la population et de la clientèle. Pour avoir un
détail de précision là-dessus, il faudrait avoir le
relevé, ce qui pourrait être produit assez rapidement, mais la
comparaison est quand même... Québec, Ontario et les autres
provinces étant moindres, par ailleurs.
M. Gendron: Oui mais, M. le Président, puis... Je
reçois ce que le sous-ministre nous dit mais moi, ce que je voudrais,
là... Parce que quand le ministre de l'Éducation tantôt a
indiqué qu'il y avait quand même là une logique puisque
ça nous donnait accès à des études et à des
données, c'est exact. Ce qui l'est moins, c'est de faire accroire aux
membres de la commission que le 400 000 $ porterait presque exclusivement sur
le coût d'avoir accès à ces études et ces
données. Moi, je sais très bien, parce que je connais le forum,
la conférence des ministres de
l'Éducation canadienne et quand on verse le 400 000 $, c'est pour
qu'eux se réunissent, c'est pour qu'eux siègent. Il y a une
partie de la contribution du Québec pour que le forum, qui réunit
soit les structures administratives des ministres de l'Éducation des
diverses provinces canadiennes, puisse se concerter, se parler, cogiter et
convenir de certaines grandes orientations.
Mais moi, je questionne énormément la pertinence du
coût du 400 000 $ parce que, effectivement, de mémoire, il y avait
une bonne partie de la contribution du Québec qui était pour le
fonctionnement même de la structure, qui regroupe les ministres de
l'Éducation ou leurs répondants administratifs, que ce soit le
sous-ministre en titre, le sous-ministre d'autres cré-naux plus
spécifiques de responsabilités. Et j'aimerais bien... Moi, ma
question, M. le Président, comme membre de cette commission, je veux
avoir une ventilation détaillée. Dans le 400 000 $, je veux
savoir quelle est la part de cette somme-là qui est affectée au
fonctionnement de la structure, premièrement. Quelle est la part de la
subvention qui est affectée ou qui couvre ce qu'on appelle notre
accès légitime, comme les autres provinces, aux études et
aux données importantes, comme province, en éducation, que nous
ayons la chance de les avoir? Et je maintiens ma demande d'avoir une
ventilation de la contribution des autres provinces.
C'est parce que, à ce que je sache - et de loin - c'est le
Québec, après ça l'Ontario, qui contribuent le plus, et
ça m'apparaît un petit peu anormal, dans une période
difficile où c'est un forum qui, depuis les deux ou trois
dernières années - à moins que je sois mal informé
et ça, c'est possible, c'est pour ça que je le questionne - ce
n'est pas un forum qui est de la plus grande utilité pour le
Québec, compte tenu des débats que nous avons présentement
ici et compte tenu d'une intrusion de plus en plus forte du
fédéral dans nos champs de juridiction exclusive. Parce que de
toute façon, si on allait participer, M. le ministre, qu'est-ce que vous
pensez qu'on serait obligés de discuter? Mêlez-vous de vos
affaires et arrêtez de penser que la problématique du
Québec est la même que celle des autres provinces. Et on serait
là presque exclusivement pour dire au fédéral de se
mêler de ses affaires, et ce n'est pas un forum significatif pour nous,
compte tenu de nos priorités d'action et les vôtres, M. le
ministre, également.
Je n'ai pas vu beaucoup de ministres de l'Éducation des autres
provinces dire: Bon bien, nous autres, les deux problèmes les plus
dramatiques que nous vivons, c'est le fait qu'il n'y a à peu près
pas d'élèves en formation professionnelle, c'est le
décrochage scolaire, c'est le problème de la pauvreté dans
les écoles, c'est l'éclatement dans les familles et ainsi de
suite. Je ne dis pas que ces réalités-là sont inexistantes
ailleurs, je dis: Elles sont complètement différentes,
complètement différentes. Jamais vous ne me ferez accroire que le
phénomène de l'éclatement des familles ou social en
Ontario est le même que celui du Québec à ce
chapitre-là et des conséquences indirectes qu'il a sur les jeunes
dans nos écoles. Et en conséquence, comme c'est important de
participer à des forums où on peut se retrouver et discuter de
choses qui nous concernent, bien, j'aimerais ça que vous regardiez
ça.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Pagé: Alors, rapidement. On réfère
à l'engagement d'octobre 1990, il y a eu octobre 1991. Et avant
même, je pourrais dire: Bon, je commenterai lorsqu'il sera appelé,
mais je vais commenter tout de suite la décision que j'ai eu à
prendre quand je suis arrivé, il y a quelques semaines de ça,
où on m'a soumis le projet de décret. Premièrement, je
dois convenir et informer cette commission que, malgré l'absence du
ministre de l'Éducation autour de la table, nous avons des observateurs
qui sont là à chacune des réunions, qui nous font rapport,
évidemment, et qui, indirectement, sont susceptibles de garantir au
Québec qu'il en a pour son argent.
En octobre dernier, octobre 1991, est venu le temps de renouveler. Je
questionnais personnellement, comme ministre, l'opportunité de maintenir
notre lien à cette conférence, et ce qui m'a incité
à renouveler pour cette année, je dis bien, c'est la
solidarité qui nous a été exprimée par les
ministres d'autres provinces. Il y avait deux choses, là. Moi, j'ai dit
à mes sous-ministres et à mon équipe, qui est ici: Est-il
opportun de maintenir notre association dans ce groupe canadien des ministres
de l'Éducation, compte tenu, évidemment, qu'on n'y va pas, qu'on
n'y participe pas ou qu'on pourrait être plus présents.
L'autre élément que j'ai questionné, c'est le fait
que l'Ontario, après l'élection du gouvernement du Nouveau Parti
démocratique, questionnait son appartenance. Alors, c'était
très clair qu'il n'était pas question, pour le Québec, de
s'inscrire en relai de l'Ontario pour financer cette conférence. Or,
l'Ontario a confirmé sa participation. Pour moi, c'était
essentiel parce que la facture serait devenue telle que ça aurait
été inopportun pour nous de maintenir notre participation. Et ce
qui m'a incité à renouveler, c'est la volonté du
fédéral de passer à côté,
complètement, de la constitution canadienne actuelle qui établit
que l'éducation est une juridiction exclusive aux provinces. Sentant
cette solidarité qui s'est développée et appuyé
aussi par le fait que l'Ontario a décidé de renouveler, j'ai
jugé opportun de renouveler pour cette année. Cependant, on
m'indique que c'est la Saskatchewan, avec l'arrivée du nouveau premier
ministre néo-démocrate, qui questionne son
appartenance à cette démarche. Alors, cette année,
on y va. L'année prochaine, on verra.
M. Gendron: Ça va, mats je souhaite recevoir quand
même l'information sur les demandes.
M. Pagé: Vous allez recevoir toutes les informations
pertinentes, M. le député.
M. Gendron: Merci.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'engagement 5 est
maintenant vérifié. Nous allons passer à l'engagement 6.
Subventions prévues pour le Programme de soutien à
l'éducation populaire autonome, PSEPA, et le Programme de soutien
à l'alphabétisation, PSAPA, pour l'année scolaire
1990-1991. Avez-vous des questions, M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Bien, il faut rappeler que c'est deux programmes,
moi, que je trouve significatifs, importants, parce que, quand un des
intervenants dans chacun des milieux au Québec décide de faire
des efforts pour offrir de l'éducation populaire autonome à des
individus, c'est un mieux-être pour la société. C'est un
plus, parce que ça fait des gens qui sont de plus en plus soit
scolarisés, soit équipés pour faire face aux besoins de la
société moderne. Il faut rappeler que c'est le programme qui a
été coupé en 1991, dans les crédits de 1991-1992.
Il a non seulement été coupé, mais il a été
gelé bien dur.
Moi, ce que je voudrais savoir, M. le ministre, au chapitre de ces deux
programmes d'éducation populaire, tant celui qu'on appelle
éducation populaire autonome que le Programme de soutien à
l'alphabétisation, c'est quoi le nombre total de demandes reçues
en 1990-1991? Et, comme on est pas mal à la fin de la présente
année - on est rendus en décembre - si c'était possible
d'avoir une comparaison entre le nombre total de demandes reçues
l'année dernière - parce qu'on fait les crédits de
l'année dernière - et le nombre de demandes reçues cette
année, et faire la relation entre les demandes que vous avez
autorisées. Parce que, moi, je veux établir la
nécessité d'un financement plus adéquat, M. le
ministre.
J'ai de sérieux doutes que le financement pour 1991-1992 ne sera
pas plus brillant, même si la demande est toujours plus forte. C'est
légitime que ta demande soit plus forte en période où
personne ne travaille. Il y a à peu près personne qui travaille
avec le gouvernement libéral actuel. En conséquence, que des gens
retournent à l'école, c'est légitime. Ils n'ont pas bien,
bien le choix. Alors, soit qu'ils continuent leur programme ou qu'ils essaient
de parfaire leur formation pour qu'un jour ils puissent avoir un emploi
adéquat.
Alors, je ne veux pas être plus long que ça
là-dessus, M. le ministre. Tout ce que je dis: Est-ce que vous pensez
qu'on peut avoir un financement adéquat dans les prochaines
années? Deuxièmement, est-ce que vous êtes en mesure de me
faire un parallèle entre les demandes reçues en 1990-1991 versus
celles de l'année en cours, et la différence entre demandes
reçues versus demandes autorisées?
Le Président (M. Gobé): Vous avez une partie de la
réponse à l'annexe qui est jointe...
M. Gendron: J'ai vu l'annexe. J'ai pris connaissance de
l'annexe.
Le Président (M. Gobé): Ah! O.K. D'accord. Correct.
À cause que j'avais oublié de mentionner qu'elle a
été jointe au document. Ça fait que M. le ministre, vous
avez la parole.
M. Gendron: Juste une seconde, M. le Président. Parce que
c'est évident, pour tes membres de la commission qui n'ont pas eu le
temps de regarder ça peut-être, si on ne regarde pas l'annexe, on
ne sait pas vraiment de quoi on parle parce que ce n'est que dans l'annexe
qu'on voit les groupes.
Le Président (M. Gobé): C'est ça.
Exactement. Voilà Alors, l'annexe est jointe, pour les membres de la
commission qui ne... M. le ministre, si vous voulez.
M. Pagé: Alors, M. le Président, c'est un budget
global pour 1991-1992 de 9 734 000 $; 2 200 000 $ en alphabétisation et
7 500 000 $ en éducation populaire. Je vais être en mesure,
évidemment, d'informer les collègues au mois de mars ou avril de
ce qui en sera en ce qui concerne le budget de 1992-1993. Mais je dois
confirmer devant cette commission que c'est un programme auquel nous tenons,
qui est important et qui permet, évidemment, à des organismes de
soutenir une démarche d'alphabétisation et recherche, a comme
objectif une plus grande autonomie chez nos concitoyens et concttoyennes.
Je peux... Le député d'Abitibi-Ouest me demande le nombre
d'inscriptions, Je nombre par rapport aux personnes qui ont manifesté
l'intérêt de suivre de tels cours. Le député
d'Abitibi-Ouest comprendra que ça réfère à une
recherche quand même assez exhaustive avec les commissions scolaires,
mais on s'engage à la faire.
Le Président (M. Gobé): C'est correct, M. le
député?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Gobé): Alors, donc l'engagement 6
est maintenant vérifié. Nous allons passer à l'engagement
7. Subvention normée.
Subvention prévue pour le service de la dette des commissions
scolaires pour l'année scolaire 1990-1991. Engagement du mois d'octobre
1990. 7 460 937,50 $. M. le député d'Abitibi-Ouest, avez-vous des
questions?
M. Gendron: Un instant avant!
Le Président (M. Gobé): Commission scolaire
des...
M. Gendron: M. le ministre, est-ce que... La Baie-des-Ha! Ha!,
c'est la Baie-des-Chaleurs?
Une voix: Saguenay.
M. Gendron: La ville de La Baie.
Une voix: Saguenay.
M. Gendron: Saguenay.
M. Pagé: Baie-des-Ha! Ha!
M. Gendron: La commission scolaire de la Baie-des-Ha! Ha!, c'est
Saguenay qu'on me dit. Oui.
M. Pagé: Ville de La Baie.
M. Gendron: Oui, mais 7 500 000 $, c'est le service de la dette
uniquement de la commission scolaire de la Baie-des-Ha! Ha!? Pour quel type
d'immobilisation?
M. Pagé: M. Lajoie
M. Gendron: C'est parce que je reste surpris de l'ampleur du
montant. 7 500 000 $?
M. Pagé: D'obligations.
Le Président (M. Gobé): Ou 7 500 000 $.
M. Gendron: Là, il n'y a pas d'annexé pour aller
voir c'est quoi.
M. Pagé: Pardon?
M. Gendron: Je veux juste savoir, 7 500 000 $, vous dites que
c'est des obligations. Pour quel type, rattachées à quel type
d'immobilisations?
M. Pagé: C'est l'émission d'une valeur nominale
globale de 4 000 000 $ d'obligations série 5, datées d'octobre
1995, portant intérêt au taux de 11,25 % l'an. Somme
versée, fiduciaire, c'est le Trust général du Canada.
À quelle fin, concrètement, vous demandez?
M. Gendron: Non, regardez. La confusion, c'est parce que quand on
regarde le libellé, vous dites: Subvention prévue pour le service
de la dette des commissions scolaires pour l'année scolaire 1990-1991.
Là, moi, je vois après ça 7 460 000 $, commission scolaire
Baie-des-Ha! Ha! Alors, j'avais un problème. Je trouvais le montant
élevé pour le service de la dette d'une seule commission
scolaire. Alors, j'ai dit: Ou bien c'est moi qui l'ai et il ne faudrait pas
lire "service de la dette des commissions scolaires pour l'année
scolaire".
M. Pagé: M. le Président, c'est le vocable
généralement et tout le temps utilisé pour semblables
imputations budgétaires.
M. Gendron: O.K. Pour toutes... C'est juste le libellé du
vocable.
M. Pagé: Pour toutes. C'est ça. Alors, il pourrait
y en avoir une, il pourrait y en avoir 25, il pourrait y en avoir 30, mais dans
le cas qui nous occupe, il y en avait une et c'était la...
M. Gendron: II y en avait uniquement une et c'était...
M. Pagé: ...Baie-des-Ha! Ha!
M. Gendron: ...7 000 000 $.
M. Pagé: C'est ça.
M. Gendron: Ça va.
M. Pagé: O.K.
M. Gendron: Pas de problème.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'engagement 7 est
donc maintenant vérifié.
M. Gendron: L'engagement 8 aussi.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 8 aussi. Nous
allons maintenant passer à l'engagement 9. Subvention normée.
Subvention prévue pour l'activité Accueil et
référence pour l'année scolaire 1990-1991 et versée
aux commissions scolaires. Il y a un annexe II, M. le député.
M. Gendron: Oui, j'ai vu ça.
Le Président (M. Gobé): Peut-être qu'on peut
regarder l'annexe.
M. Gendron: Ma question, M. le Président, c'est que au
rythme où ça va là, dans deux, trois ans, il n'y en n'aura
plus. Est-ce que c'est votre intention puisqu'en 1990-1991, il y avait 2 000
000 $. En 1990-1991, à ce chapitre-là qu'on appelle Accueil et
référence, les crédits, c'était 2 000 000 $. En
1991-1992, selon nos informations, en fin d'année, ça ne sera
que
700 000 000 $...
Une voix: 700 000 $.
M. Gendron: 700 000 $ pardon! Et quand on passe de 2 000 000 $
à 700 000 $, ça fait toute une décroissance. Est-ce
à dire que votre intention, M. le ministre, c'est de mettre fin à
l'aide financière du service Accueil et référence pour les
prochaines années ou s'il y a une conjoncture particulière qui
explique cette réduction aussi drastique de 1 300 000 $ entre deux
années budgétaires? (11 h 15)
M. Pagé: Presque. Lorsqu'est venu le temps de revoir le
cadre budgétaire 1991-1992, le Conseil du trésor a pointé
comme programme pouvant faire l'objet d'une correction budgétaire le
service régional d'accueil et de référence qui
était payé, on en convient, à ce moment-là, en
totalité par le ministère de l'Éducation. Comme ce service
interpelle l'Éducation, ça va de soi, mais aussi le ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Science et aussi le ministère
de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu, j'ai
demandé que le programme soit financé un tiers par le
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu,
un tiers par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la
Science et un tiers par nous. Et j'ai, effectivement, fait voter un tiers. Le
ministère de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu
a voté aussi son tiers, mais le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science a refusé. C'est comme ça que
ça s'est passé.
M. Gendron: L'an prochain? L'an prochain, vos intentions
là-dessus?
M. Pagé: Je pourrai vous répondre
complètement à la question lors du dépôt des
crédits du ministère qui, évidemment, va avoir lieu avant
le 31 mars.
M. Gendron: Mais partiellement, aujourd'hui, puisque vous me
dites complètement. Vous êtes d'accord pour me répondre
partiellement aujourd'hui?
M. Pagé: Actuellement, nous sommes à voir
l'exercice budgétaire, et je dois vous dire que nous n'en sommes rendus
de façon aussi pointue que des éléments comme
ceux-là. Nous sommes à échanger avec le Conseil du
trésor sur l'enveloppe globale du ministère en fonction d'un
document d'orientation qui a été déposé et d'un
plan d'action qui sera rendu public autour de février.
M. Gendron: Vos échanges progressent bien? Ça va
bien, vos échanges?
M. Pagé: Ça va bien. J'ai appris, moi, que la
patience...
M. Gendron: Sentez-vous un petit peu de sensibilité aux
questions éducatives?
M. Pagé: Oui. Écoutez... M. Gendron:
Oui.
M. Pagé:... d'abord il y a trois comités qui ont
siégé. Le premier comité, le comité de notre groupe
politique, le Parti libéral du Québec, qui a établi
très clairement en fin de semaine par la résolution 8 - et je
comprends que ça n'a pas sorti beaucoup dans les journaux parce que
l'intérêt évidemment sur d'autres sujets, comme exemple la
loi 178, la question autochtone, etc. - sauf que de nombreuses
résolutions parmi les 22 qui ont été adoptées
portaient sur l'Éducation et, à la résolution 8 de notre
groupe politique, il a été accepté à
l'unanimité par les membres du conseil général que la
priorité soit donnée à l'éducation. Ça,
c'est...
M. Gendron: Donc, c'est exact que c'en était pas une?
M. Pagé: C'est encourageant. Deuxième comité
qui a siégé, le rapport...
M. Gendron: Ils ont décidé de mettre la
priorité sur l'éducation.
M. Pagé: M. le Président, j'ai la parole.
Le Président (M. Parent): Ah, oui.
M. Gendron: Je vous écoute, M. le ministre.
M. Pagé: J'apprécie votre attention. L'autre
comité qui a siégé, c'est le groupe du
député Poulin qui établit, lui aussi, qu'en
éducation on ne doit pas appliquer de coupures. J'ai évidemment
le rapport Morin, mon ami M. Benoît Morin, le secrétaire
général du conseil exécutif, le premier fonctionnaire de
l'État qui, en compagnie de deux ses collègues, celui du
Trésor et des Finances, sous-ministre et secrétaire
général, ont écrit des notes, et j'ai fait valoir
très clairement qu'il n'était pas question pour le ministre de
l'Éducation du Québec de s'associer à une démarche
en vertu de laquelle on reverrait la tâche des enseignants. D'ailleurs,
je vous en ai fait part vendredi, vous n'avez pas voulu aller plus loin.
Alors, ça va bien, et j'ai appris que quand nos dossiers sont
bien préparés, que les motifs à l'appui d'une
argumentation sont clairs et, dans le cas qui nous occupe, sont fondamentaux,
comme c'est le cas pour l'Éducation, on a généralement de
bons résultats. Et je vous dirai en terminant, comme je l'ai
déjà dit à l'Assemblée, la patience est un arbre
dont les
racines sont parfois amères mais les fruits sont
délectables, parole d'ex-ministre de l'Agriculture.
M. Gendron: M. le ministre...
M. Pagé: On s'en reparlera en mars. Ça vous
convient?
M. Gendron: On verra.
M. Pagé: Parce que vous n'avez pas souligné le fait
qu'on a 186 000 000 $ de plus, vous auriez dû me féliciter?
M. Gendron: Ah, ce que je veux dire... J'ai dit aux
crédits, moi, je ne fais pas que des demi-vérités ou des
quarts de vérités. Alors, je ne peux pas parler de ça,
c'est faux; 186 000 000 $, c'est faux, vous le savez très bien. Il n'y a
pas de 186 000 000 $ de crédits supplémentaires...
M. Pagé: Je l'ai ventilé dans un document, M. le
Président, puis je ne le ferai pas parvenir à cette commission,
mais si la presse me le demande, je vais lui faire parvenir.
M. Gendron: Une ventilation de crédits
périmés, moi, je ne marche pas là-dedans. C'est bien
marqué, M. le Président, puisqu'il l'évoque, c'est bien
marqué et...
M. Pagé: Non, non, vous ne voulez pas en parler, parlez-en
pas.
M. Gendron: C'est vrai, vous avez raison, je n'en parle pas.
Le Président (M. Parent): L'engagement 9 est
vérifié?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent): Vérifié. J'appelle
l'engagement 10. Programme...
M. Gendron: O.K.
Le Président (M. Parent): Subvention normée.
Subvention prévue pour les activités de représentation et
de coordination pour l'année scolaire 1990-1991 et versée aux
organismes en éducation populaire suivants: MEPACQ, 40 000 $; ROVEP, 30
000 $; et la RGPAQ, 25 000 $.
M. Gendron: II est où, lui là?
Le Président (M. Parent): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ah! L'engagement 10, je vous dis: correct.
Le Président (M. Parent): L'engagement 10,
vérifié. J'appelle l'engagement 11. Subvention normée.
Subvention prévue pour des activités de recherche pour
l'année scolaire 1990-1991.
M. Gendron: Oui. Est-ce que c'est récurrent, ça, M.
le ministre?
M. Pagé: Non. En 1991-1992, nous y sommes allés
pour 7 500 $.
M. Gendron: Non, non. Vous n'êtes pas correct, là.
Suivez comme il faut les instructions là.
M. Bouchard: Oui, c'est que l'ICEA a fait une demande dans le
cadre du programme 1991-1992. Elle va être étudiée; plus
tard, on va voir l'engagement... ça n'a pas... pour 1991-1992,
là. Je ne me rappelle pas si, elle, elle a eu une subvention en
1991-1992. Il n'y a aucune de ces subventions-là qui sont
récurrentes. C'est un programme, il faut qu'ils s'inscrivent dans le
programme pour faire des demandes à chaque année.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent): Vérifié. Alors,
toujours dans le cadre du programme 05, Éducation populaire, j'appelle
l'engagement 12. Subvention normée. Subvention versée pour des
activités de gestion du programme de soutien à l'éducation
populaire autonome et du programme de soutien à l'alphabétisation
populaire autonome pour l'année scolaire 1990-1991. Institut canadien de
l'éducation des adultes.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Parent): Ça va.
Vérifié. J'appelle l'engagement... Oups! On change de mois. Ne
bougez pas, ne bougez pas. C'est bien. Ça va, Engagements pour le mois
de novembre 1990. Engagement 1...
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Parent): Ça va?
M. Gendron: 1, 2 et 3, ça va.
Le Président (M. Parent): Très bien.
Vérifié, 1,2 et 3.
M. Gendron: 4 et 5.
Le Président (M. Parent): 4 et 5,
vérifié.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Parent): J'appelle l'engagement 6.
M. Gendron: Bon... 6...
Le Président (M. Parent): Prêt de services de
monsieur Jack Ligneau.
M. Gendron: Oui. J'en profiterais par exemple, à
l'engagement 6, M. le ministre, parce que si vous remarquez, de même que
pour ceux qui suivraient ça, si ça existe, là, on en est
au 6e ou 7e prêt de services, 8e prêt de services... Je regardais
la moyenne des salaires des prêts de services, 67 000 $, 58 000 $, 50 000
$, 53 000 $, 55 000 $; je n'ai rien contre ça. J'ai juste
remarqué ça, que c'est quand même d'une "bracket" de
salaires assez élevés.
La question que je pose: Comme ministre de l'Éducation, est-ce
que vous avez quand même donné des directives au ministre,
directives, instructions, orientations pour encadrer un peu plus la formule des
prêts de service? Parce que d'une façon très
concrète, ce que je veux vous poser comme question, il se peut que s'il
n'y a pas d'évaluation puis s'il n'y a pas d'analyse qui est faite
là-dessus, c'est une belle façon de gonfler indûment les
effectifs du ministère, et on peut bien, d'un côté, faire
accroire à la population, comme super-gestionnaire, ce qui n'est
sûrement pas le cas, là, quand on regarde votre performance
budgétaire, pas vous comme tel, mais comme membre du gouvernement, mais
vous pouvez continuer et laisser croire que comme membre de ce
gouvernement-là, que vous êtes très, très
sévère, quant à la gestion des effectifs, et on le voyait
encore la semaine dernière. La semaine dernière, on disait:
Là, c'est bien vrai que c'est bien fini: il n'y a aucune embauche d'ici
à la fin de l'année, et constamment, je vois encore, moi, des
postes d'occasionnels. Et si les ministères disent: Bien, écoute,
on a une belle façon de s'en sortir autrement, on va passer par la
formule des prêts de services, formule que je connais bien et que je ne
discrédite pas, parce que je trouve que c'est une formule justement
efficace, pertinente, pour de temps en temps aller chercher une ressource qui
est déjà formée, une ressource qui a déjà de
l'expertise, une ressource qui a la capacité d'entrer rapidement dans un
nouveau milieu et d'être efficiente, bénéfique, parce
qu'elle a un bagage d'expérience et qu'on peut en faire profiter
à d'autres rapidement.
Donc, je ne discrédite pas la formule du prêt de services,
je questionne très sérieusement, et ce que vous, comme ministre
de l'Éducation, vous regardez ça? Est-ce que vous êtes en
mesure de me dire que dans votre ministère, il y en quoi, 200? 300? 400?
500? effectifs qui sont en formule de prêt de services? Ah! moi, je ne le
sais pas, et ce n'est pas parce qu'on regarde les crédits d'un mois
qu'on le sait exactement.
Là, tout ce qui m'a paru curieux, c'est qu'au mois de novembre,
il y en avait pas mal. Les gens qui étaient prêtés, tant
mieux pour eux et elles, ils avaient une bonne rémunération,
selon moi. Je voudrais savoir, c'est quoi votre point de vue là-dessus
et peut-être m'indiquer si, dans chacun des cas, que c'est la facture
totale du prêt de services ou c'est uniquement la responsabilité
que vous prenez du salaire qu'ils ont ou qu'elles ont de leur employeur parce
qu'il peut y avoir d'autres coûts. Prenons le 6, M. le Président,
parce qu'on est rendus là.
Le Président (M. Parent): Je vous écoute, M. le
député.
M. Gendron: Prêt de services de M. Jack Ligneau pour
représenter les intérêts du Conseil pédagogique
interdisciplinaire du Québec et de ses associations auprès des
différentes instances, 58 000 $. Il y a une partie qui est versée
en 1990-1991. Bon. Je comprends que ça doit être son salaire
annuel, mais pour faire ce travail de représentation des
intérêts du Conseil pédagogique interdisciplinaire du
Québec il y a sûrement des frais afférents à
l'exercice de la fonction. On va les voir où? À quelle place
qu'on peut voir les frais afférents? De quel ordre ils sont? Est-ce que
c'est marginal? Peu, beaucoup, passionnément, à la folie? Il
faudrait voir un peu l'ordre de grandeur.
C'est ce genre de questions que j'aimerais apprécier, M. le
ministre, à ce chapitre parce que, au 7, ça va être encore
un prêt de services, au 8, ça va être un prêt de
services, au 9, ça va être un prêt de services, au 10,
ça va être un prêt de services, au 11 et au 12. Donc,
ça va en faire pas mal. En novembre, une douzaine de prêts de
services qu'on regarde, pour un seul mois. Alors, j'aimerais ça que vous
me donniez un peu de précision.
Le Président (M. Parent): M. le ministre.
M. Pagé: Merci, M. le Président. La formule des
prêts de services, et je suis heureux que le député
d'Abitibi-Ouest ajoute, finalement, sa voix à la mienne comme quoi c'est
un type d'expérience, de démarche qui est très positif en
ce qu'on peut, par cette procédure, aller chercher quelqu'un qui a une
formation soit spécialisée ou encore qui a une expérience
dans un domaine donné, de venir enrichir, finalement, de par sa
contribution, la réflexion ou l'action du ministère.
Actuellement, et ça, je ne remets pas en cause, évidemment, ce
type d'intervention.
Nous avons actuellement 140 personnes au ministère de
l'Éducation, dans le cadre d'une formule de prêt de services, qui
viennent tantôt pour une période limitée, qui viennent
tantôt pour un an, qui viennent peut-être, dans certains cas, pour
deux ans et nous avons, évidemment, à nous inscrire en relai de
la commission scolaire. Dans le cas de M. Ugneau auquel nous nous
référons, le montant de 58 808 $ sur une base annuelle peut
paraître élevé. Cependant, je dois
vous dire ceci: Le niveau de rémunération est à 52
000 $, les bénéfices marginaux, parce que le ministère
doit payer la part de l'employeur dans les bénéfices marginaux
pendant cette période, c'est 5216 $, et les frais de transport - parce
que l'analyse ou le travail qu'il a effectué n'est pas
nécessairement là où il était avant à sa
commission scolaire - représentera un montant pouvant aller
jusqu'à 1434 $, deuxièmement.
Troisièmement, l'ensemble de cette démarche est
actuellement en révision, non pas dans la perspective de la questionner,
mais dans la perspective plutôt que...
On a un programme qui se veut ou qui s'est voulu pendant un certain
temps beaucoup plus l'addition sur une base régulière de
personnes qui s'amenaient chez nous et non pas que je questionne
l'opportunité, mais j'ai demande qu'on me fournisse un rapport sur
l'état de situation, l'encadrement, comment on en vient à la
décision d'aller chercher quelqu'un dans une commission scolaire, selon
quel cheminement analytique, et je devrais recevoir le rapport en
février et, si vous voulez, Mme la sous-ministre, Mme Ouellet, va
ajouter.
Mme Ouellet (Thérèse): C'est complet. Je pense que
c'est...
Le Président (M. Parent): Très bien, M. le
ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Non. C'est parce que madame voulait
compléter.
Mme Ouellet: Non, ça va. M. Pagé:
L'étude, là.
Mme Ouellet: Je pense que M. le ministre... Pour l'étude,
nous entreprenons une étude pour s'assurer que tous les prêts de
services sont conformes à nos règlements, et on devrait faire
rapport de ça au mois de février.
M. Gendron: Merci. Ce que j'ajouterais, M. le Président,
je souhaiterais, puisqu'on est une année en retard, que le ministre de
l'Éducation fournisse aux membres de cette commission le tableau
complet, pour l'année 1990, de l'ensemble de l'embauche des prêts
de services pour une année de calendrier. Ça se fait, ça,
une année de calendrier. Toute l'année 1990, combien y a-t-il eu
de prêts de services au ministère de l'Éducation du
Québec?
M. Pagé: Combien y avait-il?
M. Gendron: Oui. Combien y a-t-il eu?
M. Pagé: O.K. Nouveaux ou à date, en incluant
celles et ceux qui auraient pu être prêtés depuis 1989?
M. Gendron: Au complet.
M. Pagé: O.K. D'accord. On ne se trompera pas. (11 h
30)
M. Gendron: Deuxièmement, quel était le salaire
moyen de ces gens, pour voir un peu l'impact de la masse salariale que
ça représente et, également, être capable d'avoir
les bénéfices marginaux de ce nombre de
bénéficiaires de prêts de services pour l'année
1990?
L'engagement 7, ça va, tant qu'à moi.
Le Président (M. Parent): Alors, l'engagement 6 est
vérifié. L'engagement 7 est vérifié. L'engagement
8?
M. Pagé: M. le Président, on va vous envoyer le
rapport. On va vous faire parvenir le rapport demandé par M. le
député. Et au niveau de la rémunération moyenne,
comme d'habitude, ça ne devrait pas être loin du salaire d'un
député.
Le Président (M. Parent): Merci, M. te ministre.
Engagement financier 8.
M. Gendron: Oui. À l'engagement 8, j'en profiterais, puis
là ça n'a rien à voir contre Mme Micheline Lauzon. Je n'ai
rien contre Mme Lauzon et je n'ai rien à être contre la
nécessité d'élaborer et de rédiger un guide pour le
personnel enseignant et le personnel de la bibliothèque, mais j'en ai
contre...
Il faut se rappeler qu'en éducation une des remarques qui nous
revient le plus souvent, c'est la vétusté et l'état un peu
lamentable des bibliothèques scolaires dans les écoles publiques
du Québec. C'était tellement vrai que dans les engagements
électoraux du Parti libéral, en septembre 1989: Mettre en oeuvre
un plan triennal visant à améliorer la qualité - et
là je vous cite - "du stock de publications dont disposent les
écoles à l'intention de leurs élèves". Je cite
l'engagement électoral des libéraux en 1989 sur la
nécessaire amélioration des bibliothèques scolaires,
où on disait: II faut, de toute urgence, mettre un plan triennal visant
à améliorer la qualité de stocks des publications dont
disposent les écoles à l'intention de leurs élèves.
Et un peu plus loin, ça avait été, lors de l'étude
des crédits en 1990-1991, le ministre, M. Ryan, avouait devoir surseoir
à son projet d'améliorer les bibliothèques scolaires, puis
il a dit: En vue des contraintes budgétaires, on est obligé
d'oublier ça. Entre-temps, on a un nouveau ministre, et il faut se
rappeler qu'en juin 1991, il y a eu un rapport, le rapport Bouchard... Non, il
y avait eu le rapport Bouchard avant 1989, mais en 1991, la
Fédération des commissions scolaires et l'Association des
commissions scolaires de certaines régions étaient revenues
là-dessus. Entre autres, j'en cite une, l'Associa-
tk>n des commissions scolaires de la région de
Laval-Laurentides-Lanaudière a énergiquement exhorté
aujourd'hui - il disait ça le 21 juin 1991 - en conférence de
presse le ministre de l'Éducation à créer, dans les plus
brefs délais, un fond de relance pour les bibliothèques
scolaires. Là, évidemment, elle parlait de la gravité du
problème sur son territoire, mais la réalité n'est pas
tellement différente dans bien d'autres commissions scolaires.
Alors, aujourd'hui j'en profite, puisqu'il y a un item qui concerne les
engagements liés aux bibliothèques, pour dire: Eh bien, là
on a un nouveau ministre de l'Éducation. Premièrement, est-ce que
lui partage cette même évaluation, que le stock des publications
dans nos écoles publiques est largement inadéquat?
Deuxièmement, est-ce que vous, comme ministre, vous achetez la
nécessité d'un fonds de relance des bibliothèques
scolaires? Si oui, puisque vous évoquiez tantôt que vous
étiez en discussion avec le Conseil du trésor pour finaliser vos
crédits l'an prochain, est-ce que, comme ministre de l'Éducation,
vous avez présenté une demande? Est-ce que vous êtes
porteur d'une demande spécifique pour que, l'an prochain, il y ait un
effort de fait pour améliorer ce qu'on appelle le stock des publications
et tout simplement la condition générale des bibliothèques
scolaires au Québec qui, pour le moins, sont inadéquates? C'est
un jugement qui est partagé par la Fédération des
commissions scolaires, par plusieurs intervenants et, probablement, par Mme
Lauzon aussi, qui a eu à travailler sur la rédaction d'un guide
pour le personnel. Elle a probablement constaté que ce qu'il y avait
dans les bibliothèques, ce n'était pas tellement
adéquat.
M. Pagé: M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le
ministre.
M. Pagé: Premièrement, j'entends, comme membre du
gouvernement, faire en sorte que l'engagement électoral de notre groupe
politique soit respecté. Deuxièmement, dans le cadre de mon
intervention à la commission de la culture qui a siégé,
comme on le sait, pour entendre de nombreux organismes sur la politique
culturelle du Québec, j'ai fait part, quand j'y suis venu, de ma
très grande préoccupation à l'égard de
l'état des bibliothèques scolaires au Québec. Le rapport
de M. Bouchard met le doigt sur une problématique bien réelle.
Dans certaines commissions scolaires, on a des équipements, on a des
facilités, on a des livres, on a du personnel qui permettent aux
élèves de bénéficier pleinement d'un
élément aussi essentiel à l'école que la
bibliothèque. Parce que la lecture, c'est important. On valide notre
connaissance, on donne plus de force à nos connaissances d'une langue
écrite par la lecture.
Ce dont j'ai fait part à la commission de la culture, je le
réitère ici aujourd'hui. J'ai indiqué ma volonté
d'intervenir dans les meilleurs délais pour consacrer des sommes
importantes de façon ponctuelle, pour ne pas dire ad hoc, de
façon à apporter une réponse à cette
problématique. D'ailleurs, dans mon cheminement personnel à cet
égard-là, autant l'année 1991-1992 m'aura permis de verser
des sommes importantes - c'est quoi? C'était 17 500 000 $ - pour les
laboratoires de sciences, autant l'étape suivante, en ce qui me
concerne, sera nos bibliothèques et, parallèlement à
ça, on devra aussi envisager un investissement massif dans notre parc
d'ordinateurs au bénéfice des élèves dans nos
écoles québécoises.
Alors, ça se veut séquentiel. Les laboratoires, c'est en
voie de règlement. La prochaine étape, les bibliothèques.
Et plutôt que d'y aller par un programme, une augmentation du budget de
base pour tenir compte de, les échanges que j'ai avec le Conseil du
trésor ou ce qu'on se prépare, ce sur quoi nous travaillons
actuellement, ce serait une démarche ponctuelle, unique, permettant
d'apporter une réponse la plus globale possible à la
problématique soulevée de l'état de notre réseau de
bibliothèques scolaires au Québec.
M. Gendron: Ça va.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci, M. le
ministre.
M. Gendron: Alors, pour les engagements qui suivent en novembre
je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): On va les appeler pareil.
L'engagement 8 est maintenant vérifié. L'engagement 9 est
vérifié. L'engagement 10 est vérifié. L'engagement
11 est vérifié. L'engagement 12 du mois de novembre est
vérifié, le 13 est vérifié, le 14 est
vérifié, le 15 est lui aussi vérifié. Ceci met fin
à la vérification des engagements du mois de novembre 1990. Et
nous allons donc maintenant changer d'armée et nous rentrons dans
l'année 1991. Nous commençons par le mois de janvier 1991. Ah!
Nous sommes encore en décembre 1990, excusez-moi!
Décembre
M. Gendron: Je l'aurais rappelé à l'ordre. On ne
peut pas changer d'année tout de suite encore parce qu'on n'a pas fait
décembre 1990.
Le Président (M. Gobé): C'est ça. C'est
parce que le titre était... C'est dans l'analyse du mois de janvier.
M. Pagé: Le président est tellement enthousiaste
que les années ont onze mois.
Le Président (M. Gobé): Ça va très
bien,
alors voyez-vous? Il faut essayer de continuer que ça aille comme
ça. Donc, j'appelle l'engagement 1, premier du mois de décembre
1990. Renouvellement du droit d'utilisation de logiciels APL et VIEWPOINT pour
la période du 28 août 1990 au 28 août 1991. Douze mois.
Avez-vous des questions M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Pour décembre, les engagements 1 et 2 sont
réglés. J'ai des questions sur l'engagement 3.
Le Président (M. Gobé): L'engagement 1 est
vérifié, l'engagement 2 est vérifié. Engagement 3:
Subvention prévue du service de la dette des commissions scolaires pour
l'année scolaire 1990-1991, engagement de décembre 1990, 128 602
500 $.
M. Gendron: Oui. J'en profiterais, M. le Président, lors
de l'étude de l'engagement 3, puisqu'il touche le service de la dette
des commissions scolaires pour l'année scolaire et que, là, on
avait une liste assez exhaustive, ça me permet, je pense, de parler de
la Fédération des commissions scolaires et de son congrès
spécial en fin de semaine, où ils ont décidé de
signaler au ministre de l'Éducation... Contrairement à la
crisette qu'il a faite suite aux commentaires de la Fédération,
je ne crois pas que la Fédération des commissions scolaires a
rejeté les deux objectifs de vos orientations, à savoir
réduire le nombre de décrocheurs et augmenter ce qu'on appelle la
réussite scolaire. Quant aux objectifs, pour avoir bavardé avec
la présidente de la commission scolaire et d'autres commissaires qui
étaient là, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de commissaires
qui ne partagent pas vos objectifs, M. le ministre. Oui, il est urgent de faire
plus pour augmenter ce qu'on appelle la réussite scolaire et il faut
faire plus pour contrer le phénomène du décrochage.
Cependant, ils ont regardé très clairement votre document, comme
j'avais eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, que vous avez
appelé un plan d'action, l'évaluation des problèmes
majeurs en 1991 en éducation, je pense qu'ils sont bien posés, M.
le ministre. Ce sur quoi... Parce qu'aux engagements financiers, on n'a pas des
heures devant nous, donc il faut aller plus rapidement. Ce sur quoi la
Fédération des commissions scolaires et les commissaires
présents s'objectent, c'est qu'ils ne sentent pas et ne voient pas que
dans votre plan d'action, lorsque vous essayez de détourner sur des
mesures qui n'auraient pas d'impact fondamental comme le calendrier scolaire,
comme le devancement de l'âge de l'admission de l'école, c'est sur
ça carrément qu'ils vous ont dit non. Et ça, tout le monde
vous l'avait dit, y compris Mme Gruda dans un editorial assez précis
suite à l'annonce de vos mesures en disant: Écoutez, il faut
mettre les priorités aux bons endroits et orienter le débat sur
le calendrier scolaire et le devancement de l'âge à
l'élémentaire, à la maternelle ou à
l'élémentaire, ce n'est pas des orientations à retenir
parce que ça n'aura pas d'effet sur le décrochage scolaire.
D'ailleurs, je l'ai lu très clairement quant à la
proposition du ministre de retarder l'entrée des enfants à
l'école, elle a été rejetée par quatre personnes
sur cinq et l'idée d'augmenter le calendrier scolaire de cinq jours pour
contrer l'échec scolaire a été appuyée à
peine par 8 %. Et là-dessus, vous avez été reviré,
mais tout comme la population. N'allez pas faire accroire que sur la base, vous
avez de meilleurs appuis sur ces deux items-là. Qu'est-ce que tu veux?
J'ai participé à quelques colloques, et le sondage de la CEQ
d'ailleurs faisait exactement état de ia même
problématique. Quand on sait qu'actuellement il y a 180 jours de classe
au Québec et, en moyenne, il y a plusieurs commissions scolaires qui
n'en font que 172, vous seriez pas mal plus avisé de vous assurer qu'ils
fassent 180 - on en gagnerait 8 - que de dire: On va modifier le calendrier et
on va en ajouter 5, alors que la majorité des commissions scolaires ne
font même pas ce qui est prévu dans le règlement
actuel.
Alors, moi, je veux juste, M. le ministre, attirer votre attention sur
la nécessité que vous ajustiez la vision personnelle, votre
vision personnelle versus celle de la Fédération des commissions
scolaires qui, sur les deux objectifs, contrer le décrochage et
augmenter le taux de réussite, il n'y a pas aucune distorsion, M. le
ministre. Mais restez dans les vrais moyens et, dans les vrais moyens, ils ont
hâte de vous entendre, la Fédération des commissions
scolaires, sur quelles sortes de mesures concrètes vous allez avoir
à leur offrir pour un enseignement plus personnalisé et un plus
grand nombre de mesures assistées auprès de
l'élève, parce que la meilleure façon et les plus grandes
garanties qu'on a de contrer le décrochage, c'est, bien sûr, des
mesures très adaptées à la réalité des
jeunes d'aujourd'hui. Et on l'a vu dans quelques reportages qu'on fait
présentement parce que, avec tout le débat sur le
décrochage et le trop petit nombre de jeunes en formation
professionnelle, oui, c'est une façon médiatique depuis une
couple de mois... On parle un peu plus souvent heureusement de
l'éducation, et le fait que vous avez lancé des orientations et
posé la bonne problématique a sûrement contribué
aussi à ce que nous nous approchions de la rétention de bonnes
pistes de solutions.
Moi, si je veux vous entendre quelques minutes, c'est: Est-ce que vous
croyez, vous aussi, M. le ministre, qu'il faut dire aussi haut et aussi fort
que vous l'avez dit pour la tâche, il n'est pas question d'augmenter la
tâche des enseignants? C'est débile. Il n'y a pas d'autres mots.
Mais il faut que vous disiez la même chose sur le calendrier et il faut
que vous disiez exactement la même chose sur le devancement de
l'âge d'admission à l'école. Ce n'est pas de même
qu'on va contrer le décrochage. Si la Fédération
des commissions scolaires entendait le ministre s'exprimer aussi clairement sur
ces deux fausses pistes comme vous l'avez fait pour la tâche, il n'y
aurait pas de problème. Il y aurait une étroite collaboration
avec la Fédération des commissions scolaires et vous, parce que
la Fédération veut elle aussi augmenter la réussite
scolaire et contrer le phénomène de décrochage.
Question: Aurez-vous rapidement des mesures où vous convenez
qu'il y a lieu d'avoir plus de mesures assistées à
l'élève, qu'il y ait plus d'encadrement précis, des
mesures d'encadrement - et elles sont variées, les mesures d'encadrement
- pour s'assurer que les jeunes sont mieux encadrés et que
l'école répond davantage à leurs besoins
spécifiques. Et là, j'ai l'impression qu'on sera tous des
alliés. On sera tous des alliés, Fédération,
ministre et Opposition, pour tirer dans le même sens parce que là,
au moins, on sera sur des pistes concrètes. Mais si vous restez sur le
calendrier, vous ne m'aurez pas longtemps et si vous restez sur le devancement
de l'âge scolaire, vous ne pourrez pas m'avoir longtemps, parce que c'est
de fausses pistes actuellement. C'est un peu le message que la
Fédération a semblé vous dire et vous, vous l'avez pris de
haut et différemment. (11 h 45)
M. Pagé: M. le Président, j'apprécie...
Le Président (M. Parent): M. le ministre.
M. Pagé: ...la question de M. le député
d'Abitibi-Ouest. Ça permet de situer des choses dans leur
véritable perspective. Nous parlons de deux choses ici. Nous parlons
d'un document d'orientation qui a été déposé et
nous parlons d'une position adoptée par la Fédération des
commissions scolaires du Québec en fin de semaine.
Le document. Le document, je l'ai indiqué, je l'ai rendu public
le 10 septembre dernier. C'était nécessairement un document
incomplet parce que s'il avait été complet, c'aurait
été le plan d'action définitif puis ce serait fait, il
aurait été élaboré évidemment par le
ministre et son équipe au 15e étage du complexe G. J'ai
déposé un document qui était, j'en conviens, incomplet,
qui situait dans un premier temps une problématique, auquel je crois,
j'ai reçu un niveau d'adhésion presque totale sinon totale, qui
dégageait différentes pistes d'intervention pour que,
globalement, nous puissions faire de cette décennie une décennie
de la réussite éducative. Ça passait, entre autres, par
les révisions de nombreuses de nos interventions, que ce soit au niveau
du décrochage, que ce soit au niveau de nos propres programmes, à
savoir les conditions préalables pour qu'un élève puisse
se diriger en formation professionnelle parce que j'ai l'objectif très
clair d'en arriver, quoi, à 50 000 inscriptions dans les meilleurs
délais. Ça passait aussi par, comme conséquence de
l'analyse du phénomène de l'abandon scolaire où on a vu,
exemple concret, ce qui venait porter atteinte à la
persévérance, le document contenait des énoncés,
des évocations comme quoi on pourrait utiliser tel ou tel ou tel autre
moyen pour parvenir à un objectif d'augmenter de 3 % par année la
persévérance et, par conséquent, de diminuer le
décrochage de 3 %.
Alors, c'est un document qui a été lancé.
Essentiellement, le principe que sous-tend ce document et qui interpelle au
premier chef les parents, qui interpelle les commissions scolaires, les
gestionnaires, les directeurs d'école, les enseignants, les enseignantes
et qui interpellent les élèves eux-mêmes - lorsque je parle
de la pédagogie de l'effort. Ce document vise, le principe que ça
sous-tend, c'est que les 90 000 personnes qui sont en éducation
quotidiennement, qui ont un budget pour cette année d'au delà 5
500 000 000 $, que tout le monde se convie à recentrer nos interventions
sur l'élève. Vous me direz: Ça veut dire quoi,
concrètement, M. le Président? Je vais vous le dire.
Depuis 27 ans que le ministère existe, on a mis en place des
structures, des mécanismes, etc., mais essentiellement au fond, ce qu'on
demande là comme société, on demande à un enfant
qui entre chez nous parfois à cinq ans, parfois a six ans, de suivre un
système jusqu'à l'âge normal de 16 ans où il est en
secondaire V. On lui dit: Toi, tu as différentes capacités. Tu as
un niveau d'intérêt qui peut être différent d'une
matière à l'autre. Tu as des aptitudes qui peuvent être
plus prononcées dans certaines matières. Que tu aies ou non un
bon support familial, que tu viennes ou non d'un milieu économiquement
faible ou économiquement à l'aise, que tu étudies dans une
petite école ou dans une grande école, que tu aies ou non chez
toi dans ton école un orthopédagogue par 4000
élèves ou que tu en aies un par école, que tu aies un
problème au niveau de - je ne sais pas, exemple - ta capacité
visuelle parce que la capacité visuelle est très largement en
fonction de la capacité de se concentrer sur des tableaux ou des textes,
que tu aies tout ça, ça, on n'en tient pas compte. Tu dois suivre
le système. Puis le système te dit ceci: En première, en
deuxième, en troisième, exemple, en cinquième, en
sixième année, tu devras faire ça. Puis que tu aimes
ça ou que tu n'aimes pas, puis peu importe là toutes les
conditions préalables que j'ai invoquées tantôt, moi, ce
que je dis: C'est que l'excellence en éducation doit s'appuyer sur un
concept totalement différent, surtout dans une société qui
est en évolution comme la nôtre, on doit revoir nos façons
de faire pour que les systèmes et le capital humain, qui constitue la
chair de ces systèmes, puissent accompagner l'enfant selon son
cheminement, sa capacité personnelle, et c'est ça la trame de
fond du document.
Il a été déposé et j'ai fait la
tournée. Je
dois vous dire, M. le député, que dans le cadre de la
tournée, les échanges que j'ai eus... J'ai rencontré...
J'ai eu le privilège d'entendre ou d'écouter les réactions
ou de parler à 11 500 personnes qui pouvaient me questionner.
L'échange que j'ai eu avec ces gens m'aura permis de raffiner, de
préciser et même d'élaguer certains éléments
qui étaient dans la proposition initiale.
La troisième démarche, c'était, évidemment,
les colloques régionaux qui ont bien été. Dans certaines
régions, c'était 1000 personnes. Mille personnes, c'est un gros
congrès, au fond, ça. Ça démontre très
clairement l'importance de la démarche et l'intérêt que les
gens ont pour la démarche.
La quatrième démarche, le quatrième volet, nous y
sommes actuellement. Nous sommes à colliger tout ce qui a
été entendu, ajuster des positions, revoir certaines pistes ou
donner plus de précision à certaines pistes. Tout ça va
nous conduire non pas à un document d'orientation, mais à un plan
d'action concret que j'entends proposer et rendre public en début
d'année 1992, lequel prévoira des interventions - ça va de
soi - au niveau de l'ensemble du Québec. Exemple concret, quand je me
réfère aux modifications apportées au régime
pédagogique, quand je me réfère à cette
volonté qui nous anime au gouvernement de fournir un meilleur support de
la part des professionnels à nos enseignants dans la tâche qu'ils
ont à assumer quotidiennement, c'est définitif que ça va
être des règles au niveau provincial.
Dans le document aussi, et ce, non seulement dans le document,
même dans le document d'orientation que j'ai rendu public, j'ai
témoigné de ma volonté d'appliquer certaines interventions
en fonction d'une définition d'une couleur locale. C'est le terme que
j'ai utilisé dans chacune des régions que j'ai visitées.
On doit donner une couleur locale à nos interventions. Exemple concret,
le plus bel exemple, c'est l'abandon scolaire. Lutter, travailler en fonction
d'une persévérance accrue, ça ne passe pas par un
modèle unique dans toute la province. Je l'ai dit, ça, dès
le 10 septembre. Ça ne passe pas par un modèle unique. Ce que
j'entends faire, et je l'ai dit, j'entends diffuser, pour chacune des
commissions scolaires, les types de modèles d'intervention susceptibles
d'être appliqués dans leur milieu et que ces gens-là les
analysent et qu'ils les élaborent chez eux, signifient comment ils
entendent procéder, et on va le valider et on va l'appuyer. Donc, il y
aura à la fois des mesures qui s'appliqueront partout, mais il y aura
aussi des mesures qui commanderont la responsabilisation de chacune des
commissions scolaires concernées. Ça, c'est le document.
On a eu la position de la Fédération des commissions
scolaires en fin de semaine. Le premier motif pour lequel la
Fédération des commissions scolaires a jugé opportun de
convoquer un congrès spécial... Il n'y en avait pas eu depuis
1984, si ma mémoire est fidèle. Il y avait deux motifs. Le
premier, c'était de permettre aux commissaires de chacune des
régions du Québec, des représentants des commissions
scolaires de chacune des régions de se rencontrer, d'échanger
ensemble. Mais l'autre aussi, c'était une lecture de situation de la
part de la Fédération comme quoi, même si de nombreux
commissaires avaient participé à la tournée
ministérielle, plusieurs ne se sentaient pas toujours à l'aise
pour discuter des questions comme les régimes pédagogiques, les
ratios maître-élèves, des choses comme ça, et il
faut se rappeler aussi que ces réunions se tenaient, pour les
commissaires, en soirée, en même temps que les parents, et les
parents, évidemment, ont pris la place qui leur revient.
Je m'attendais, moi, à ce que le congrès, en fin de
semaine, formule des demandes, mais formule des demandes à partir de
suggestions formulées. Exemple concret, je m'attendais, moi, à ce
que la Fédération des commissions scolaires du Québec ait
un cheminement analytique les conduisant à des propositions, tout comme
la Centrale de l'enseignement du Québec l'a fait. Et je dois
reconnaître que la Fédération des commissions scolaires
s'est conviée à un canevas ou, appelons ça, un
échéancier ou un canevas de réflexion, d'analyse et de
positionnement totalement à l'opposé de la Centrale de
l'enseignement du Québec.
J'ai un document ici avec moi. La Centrale de l'enseignement du
Québec a fait parvenir à ses membres un document. Je l'ai, M. le
Président. Pour le bénéfice du Journal des
débats, j'ai le document et je le montre à mes
collègues. "L'analyse du plan de lutte à l'abandon des
études du ministre Pagé", avec plein de points et il demande des
réponses. Ça, c'est concret, chaque personne. Ça n'a pas
été fait de cette façon par la Fédération
des commissions scolaires. La CEQ s'est donc inscrite dans un processus
d'analyse de la proposition que j'ai formulée, dans la perspective d'en
arriver à des recommandations précises, et d'ailleurs c'est avec
évidemment un très grand intérêt que j'anticipe ma
rencontre prévue avec eux pour le 19 décembre prochain, la
Centrale de l'enseignement du Québec.
Or, la Fédération réunit son monde à
Québec. Je les rencontre jeudi soir d'ailleurs à la Commission
nationale de financement. Le jeudi précédent, on me dit: M.
Pagé, on va réagir, tout ça, puis il y a des choses
auxquelles on est intéressés, et tout et tout. Il y a d'autres
choses qu'on questionne. Je dis: Bravo! Ces bonnes gens
délibèrent. Ils échangent entre eux et entre elles.
D'ailleurs, je me suis permis d'aller les saluer discrètement. Et samedi
soir, j'embarque dans mon auto et j'entends la présidente de la
Fédération des commissions scolaires dire: Nous demandons d'avoir
l'entière responsabilité et la totale responsabilité de
définition et d'intervention au niveau des commissions scolaires et
que
le ministre nous fasse parvenir les sommes nécessaires. Je lis
dans le journal le lendemain, je me dis: Probablement que j'ai mal compris, je
vais dormir là-dessus et demain, dimanche, dans cette matinée
dominicale, j'aurai plus de temps pour lire le compte rendu. Mais,
essentiellement, savez-vous ce qu'Hs ont décidé en fin de
semaine? Par surcroît, heureusement que j'avais ma ceinture de
sécurité dans mon auto, probablement que j'aurais tombé en
bas du véhicule quand je l'ai entendue. Je me suis dit: C'est soit de la
méconnaissance ou du plagiat. Je n'ai pas la réputation de me
cacher quand j'ai des choses à dire. Vous me questionnez, je vais vous
répondre. J'entends la présidente de la Fédération
des commissions scolaires dire: II se fait des beaux modèles. On va les
diffuser nous-mêmes, puis on va en appliquer. Si ce n'est pas du plagiat,
ce n'est pas loin. Ça fait exactement trois mois que le ministre de
l'Éducation dit ça.
Ceci étant dit, je me suis dit: Demain matin, je vais lire les
journaux. Ça va peut-être être un peu mieux "contexte". Ce
n'est pas ça. La position de la Fédération des commissions
scolaires en fin de semaine, livrée par la présidente en
conférence de presse dit ceci: Rejet en bloc du plan Pagé;
deuxièmement, nous connaissons les problèmes;
troisièmement, on ne peut pas vous dire, messieurs, dames les
journalistes, ce qu'on peut faire concrètement, on vous le dira plus
tard; quatrièmement, s'il y a des montants d'argent additionnels, qu'on
nous les verse, on s'occupe avec ça. C'est inacceptable en ce qui me
concerne. Ça n'affecte pas, évidemment, le respect que j'ai pour
l'institution qu'est la Fédération des commissions scolaires.
J'entends, comme je l'ai indiqué aux journalistes... Je n'ai pas fait de
crisette. Quand j'en ferai une, M. le député, vous allez vous en
apercevoir. J'ai juste dit que j'allais maintenir les liens avec eux, mais ce
que j'ai entendu samedi soir à la radio et ce que j'ai lu dans le
journal, ça ne reflète pas évidemment ce que j'ai entendu
pendant ma tournée de la part des commissaires, et je me permettrai de
vous dire, sans être insidieux: La vraie vie, c'est quoi? Nous avions
à partager, évidemment, des espaces physiques en fin de semaine.
Notre groupe politique était au centre des congrès, la
Fédération des commissions scolaires était à
l'hôtel Hilton de Québec, puis les quelques gens que j'ai
rencontrés dimanche étaient aussi surpris que moi. Voilà
pour la question de la position de la Fédération des commissions
scolaires.
M. Gendron: C'a été un peu long, mais rapidement,
merci.
M. Pagé: Ouais. (12 heures)
M. Gendron: Une seule question suite à ça. Moi,
quand même j'ai insisté... Ça fait à trois ou quatre
reprises, M. le ministre, que j'insiste:
Pourquoi, comme ministre de l'Éducation, vous ne publicisez pas
plus rapidement et concrètement - parce que ça pourrait
éviter ce qui est arrivé - les bonnes expériences qui se
font actuellement et qui auraient le mérite d'être
exportées au plus sacrant - ça aussi, c'est clair, sans ceinture,
je ne perdrai pas ma ceinture moi là - au plus sacrant, dans toutes les
commissions scolaires du Québec pour qu'en 1992, il se fasse un peu
quelque chose de concret pour contrer le phénomène de
décrocheurs? Moi, ce que je sens, c'est qu'encore, on va parler une
bonne partie de l'année 1992 et il n'y aura pas beaucoup d'actions
concrètes. Il y avait un espèce de cri d'alarme là-dedans
des commissaires d'école: Donnez-nous un petit peu de moyens. Et
là, ce n'était pas nécessairement du fric parce que j'ai
vu des commissaires qui disaient: Si, au moins, le ministère,
rapidement...
Je vous l'ai dit. Vous ne m'avez pas parlé pas un mot de votre
calendrier. Vous avez bien fait, mais j'aimerais que vous le disiez que vous
avez oublié ça. Ce n'est pas une piste de solution. Arrêtez
de les entretenir sur des fausses pistes. Vous ne m'avez pas dit un mot du
devancement de l'âge d'admission. Dites-le aussi haut et aussi fort que
la tâche des enseignants. "No way", on ne touche pas à ça.
Excusez, là. Je n'aime pas ce que je vais dire, mais je vais le dire:
Cest de "gosser" des guidis, des poils de grenouille, penser que le temps qu'on
va les asticoter là-dessus pour cinq jours, qu'on va améliorer
énormément la performance. O.K. là? Si vous étiez
aussi clair que ça: On ne touche pas ça et on va s'attaquer aux
vrais causes, genre ce que vous avez dit tantôt parce que, moi aussi, je
ne sens pas que sur le terrain, ça reflète le congrès de
la fin de semaine de la Fédération. Parce qu'il ne faut pas
nécessairement dire: Écoutez, là, tout ce que vous avez
énoncé ne vaut pas cinq cennes, M. le ministre. Refaites vos
devoirs de A à Z. Non, vous êtes bien parti. Là où
il y a un problème, là où il y a un problème, c'est
dans la rétention des bonnes pistes de solution. Éliminez tout de
suite les fausses pistes comme ministre de l'Éducation, qu'on travaille
ensemble sur les bonnes pistes, et vous allez voir que ça changer. Et un
petit geste concret au plus sacrant - ça fait deux fois que je vous le
demande avec insistance - le MEQ, le ministère de l'Éducation,
devrait publiciser haut et fort et prendre des moyens de le publiciser pour
que, dès le début de 1992, N y ait un peu plus d'enseignement
assisté et un peu plus de support concret aux élèves et un
enrichissement au niveau des commissions scolaires qui voudraient faire
quelques expériences-pilotes pour contrer le décrochage. Quand on
recevra votre beau plan d'action qui, j'espère, tiendra compte des
colloques - et ça, je suis convaincu que ça va être
ça aussi - que rapidement, là, ça soit des propositions
d'action bien habillées, concrètement faisables et physiquement
réalisables
parce qu'il y aura les crédits requis pour les accompagner. De
dire: La Fédération m'a dit: Nous, on ne veut rien savoir,
donne-nous de l'argent, c'est simpliste. Ce que la Fédération
dit, c'est: Arrêtez de faire accroire, comme vous avez essayé
encore ce matin quelques fois, même, vous avez dit "Parles-en pas". Dire
que vous ajoutez 186 000 000 $ quand ce n'est pas vrai, ça, elle n'aime
pas ça, la Fédération, parce qu'elle sait compter. Elle a
été clenchée de 100 000 000 $. Vous dites: 186 000 000 $
d'argent neuf et là, on vient d'éliminer toutes les coupures.
C'est faux! Parce que quand on prend environ 40 000 000 $ de crédits
périmés, ils étaient dans les crédits
budgétaires. Ils sont périmés dans le même exercice.
Et vous présentez ça comme une hausse des crédits. Il y a
une couple de commissaires qui ne gobent pas ça, avec raison. Mais, je
pense qu'on s'entend globalement. On est sur la bonne voie.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le...
M. Pagé: Pour la réponse, M. le Président,
c'est ceci. Le document, le plan d'action sera un plan complet amenant
finalement de la chair sur l'ossature qu'était le document d'orientation
et les différentes pistes. Et je crois que le plan d'action va
témoigner de l'écoute du ministre pour les colloques. Ça,
je peux vous en donner l'assurance. Ce n'était pas une opération,
je ne sais pas, marketing, cette affaire-là. C'était une
opération pour aller chercher des réponses et des opinions, parce
que je suis conscient que ces bonnes gens qui ont témoigné ont
évidemment leur expérience et tout ça. Pour ce qui est du
début 1992, j'entends appliquer des choses dès 1992.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
M. Pagé: Flexibilité. Je vais terminer en vous
disant que j'ai déjà commencé à moduler, vous
savez. Et je peux vous dire un exemple concret. Prenez l'exemple du calendrier
scolaire. Ma proposition initiale, elle était très rigide en
termes de calendrier. On commençait l'année tel jeudi pour les
professeurs du mois d'août, etc., et on terminait vers le 13 ou le 14
juin avec, évidemment, des semaines de relâche et des
congés qui étaient fixes pour tout le monde. Bien, je peux vous
confirmer, ce matin, mon intention de proposer un réaménagement
du calendrier à partir de plages de temps de début et de fin,
mais avec beaucoup de flexibilité. Là, ce seront les commissions
scolaires, dans leur région, dans leur milieu, qui décideront
avec obligation, cependant, de livrer la marchandise et de respecter les
éléments.
Alors, c'est bien parti. Soyez confiants. Votre plaidoirie s'inscrit
dans le sens des représentations qui m'ont été faites, et
j'entends démontrer le sérieux qui nous animait lorsque j'ai
lancé et la tournée et les colloques. C'était d'aller
chercher ce que les gens veulent, ce que les gens perçoivent.
D'accord.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le ministre.
M. Gendron: M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Oui, allez-y!
M. Gendron: Un petit problème de deux secondes.
Le Président (M. Gobé): Oui, oui.
M. Gendron: Moi, j'ai terminé, mais je sais que votre
collègue...
Le Président (M. Gobé): Oui, c'est ça.
D'accord, je comprends. Alors, M. le député de Vimont, vous avez
des questions à poser à M. le ministre.
M. Fradet: Oui, merci, M. le Président. Le gouvernement
libéral, cette année, a procédé, à mon avis,
à deux grandes réformes: une qui touchait à la
santé et aux services sociaux et l'autre, bien entendu, à
l'éducation. Je tiens personnellement à féliciter le
ministre pour sa démarche. Je pense que c'est une démarche
concrète et je ne partage surtout pas la position de la
Fédération des commissions scolaires, surtout que j'ai
participé, dans le cadre de la tournée que vous avez faite dans
les régions, M. le ministre, aux colloques et aux rencontres que vous
avez faits dans ma région. Ce que j'ai pu constater, c'est que
l'approche que vous aviez envers le domaine de l'éducation était
partagée par l'ensemble des parents, des professeurs et même des
commissaires qui se trouvaient à cette réunion. Je vous
félicite pour ça.
On parle de la tournée qui a eu lieu à travers la
province, tournée de consultations, et il y a des colloques qui
suivront. Moi, j'ai peut-être une question précise à cet
égard-là, M. le ministre. Est-ce que vous pouvez nous dire
combien cette tournée et ce plan ont coûté aux
contribuables, vu qu'on est, justement, à l'étude des engagements
financiers?
M. Pagé: Je m'y attendais un peu. Tout d'abord, la
démarche s'appuyait sur un certain nombre d'éléments. Le
document de référence, "Notre force d'avenir,
l'éducation", l'ensemble des concepts, l'ensemble de cette
démarche de rédaction de documents auxquels on doit ajouter,
évidemment, l'écriture de démarches de communication,
d'information, de publicité, etc., tout, en totalité, tous les
éléments de la démarche ont été
gérés par la Direction des communications du ministère de
l'Éducation du Québec, première-
ment. D'ailleurs, j'ai rencontré, je crois que c'était
à la mi-août ou au début d'août, les gens des
communications et j'ai donné la responsabilité de tout faire par
un service gouvernemental. Donc, on n'a pas eu à se faire assister par
des firmes de l'extérieur pour élaborer les concepts, les
façons de faire, les couleurs, etc. Le document comme tel nous a
coûté en frais d'impression et de rédaction, toujours
à l'intérieur du ministère, 58 910,53 $. Les coûts
de publication, c'est 58 910,53 $. Le coût des deux conférences de
presse, une tenue à Montréal et l'autre à Québec,
dans la même journée, ont impHqué un déboursé
de 1175 $, pour un total, sous le volet publications, de 60 085,61 $.
Le coût des colloques. Les colloques se sont tenus dans chacune
des régions du Québec, dans les 11 régions. On a eu quatre
colloques dans l'Outaouais québécois, trois en
Gaspésie-Bas-Saint-Laurent, deux dans
Laval-Laurentides-Lanaudière et aussi deux dans la région de
Québec: un à Charlesbourg, l'autre à Charny. Pour les
autres régions, on a fait un seul colloque. Je vous dirai que dans le
cadre de ces colloques, on aura les relevés. C'est au-delà de
8000 personnes qui y ont participé.
Donc, pour 18 colloques, en tout près de 20
événements, ç!a coûté 35 775 $. Nous
sommes... Ces colloques se sont tenus évidemment dans des écoles
pour la très grande majorité d'entre eux, et je crois que c'est
quand même une somme qui n'est pas exagérée. Pour ce qui
est des frais de déplacement de la tournée, évidemment,
nous avons voyagé à 10 personnes pendant cette tournée: le
sous-ministre en titre, le sous-ministre associé de foi catholique, M.
Paul Tremblay, qui a été intimement associé à la
rédaction, l'écriture avec moi des documents, le sous-ministre au
réseau pour certaines régions, Mme la sous-ministre a
l'administration pour certaines régions. Généralement, il
y avait trois sous-ministres. Il y avait moi, un employé de mon cabinet,
il y avait aussi M. Pierre-Paul Allaire, qui est le directeur
général au réseau, qui est l'ancien directeur
régional de la région Laval-Laurentides-Lanaudière, et il
y avait le directeur des services de communications. Plus de nombreuses visites
en régions évidemment ont nécessité l'utilisation
de l'avion du gouvernement, le F^27. On était 10 personnes.
C'était justifié évidemment de voyager et ça a
coûté de logement et de déplacement 28 075 $. Pour ce qui
est des repas parce qu'on avait très peu de temps entre les
séances d'après-midi et de soir, c'a coûté aux
environs de 1000 $. Voilà! Donc, pour un coût total de 124 000 $
dans cette démarche, démarche de publication, démarche de
consultation, les colloques et tout ça. Je crois que ce n'est pas
exagéré pour une entreprise d'aussi grande ampleur.
M. Fradet: Juste en terminant, M. le Président...
Le Président (M. Gobé): Oui, parce que vous
n'étiez pas dans la pertinence de l'article...
M. Fradet: Non, je le sais bien.
Le Président (M. Gobé): ...mais étant
donné que c'est de l'information générale et que c'est
Important...
M. Fradet: Vu que le ministre...
Le Président (M. Gobé): ...que M. le ministre a une
bonne réponse à donner...
M. Fradet: ...et le critique en ont discuté...
Le Président (M. Gobé): ...j'ai laissé aller
pareil. Mais je...
M. Fradet: Vous êtes bien gentil.
Le Président (M. Gobé): ...vous avertis quand
même que vous étiez hors d'ordre avec cette question. Mais vous
pouvez terminer. Vous avez commencé et je vais vous laisser
terminer.
M. Fradet: Simplement, hors d'ordre, je ne suis pas convaincu
parce que le ministre et le critique de l'Opposition y faisaient allusion
auparavant. Je pense que c'est intéressant pour les membres de la
commission et pour le public en général de savoir combien une
démarche aussi importante, amorcée par le ministre de
l'Éducation dans la réforme de l'éducation primaire et
secondaire, combien le total de cette tournée a coûté. Je
pense que c'était très intéressant de le savoir, et que
cette tournée aussi importante ait coûté 124 000 $
seulement, je vous en félicite, M. le ministre. Et je suis convaincu que
malgré ce prix, cette réforme va être des plus dynamiques
pour nos jeunes. Je vous remercie.
M. Pagé: Merci, M. le député.
Le Président (M. Gobé): Très bien. Je veux
rappeler que quand je dis hors d'ordre, c'est parce qu'il y a certainement un
engagement financier qui correspond à cette démarche et c'est
là que vous auriez dû poser cette question-là. Mais ceci
étant dit, vous l'avez posée pareil. C'est très bien, et
j'ai jugé pertinent de laisser aller et je répète que les
explications en valaient la peine. J'espère que le critique de
l'Opposition ne verra pas d'objection à ce que j'aie
toléré ce dépassement.
Maintenant, on va appeler les autres engagements. L'engagement 3 est
maintenant vérifié. L'engagement 4 est lui aussi
vérifié.
M. Gendron: Pour décembre, pour tous les autres
engagements, je n'ai pas de question.
Le Président (M. Gobé): C'est ça.
L'engagement 5 est vérifié. L'engagement 6 est
vérifié. L'engagement 7 de décembre est
vérifié. Et là, nous changeons vraiment d'année.
Nous rentrons dans l'année 1991 et là, nous avons aussi 7
engagements, et j'appelerai l'engagement 1. Je vais en faire...
Janvier 1991
M. Gendron: Pas de problème.
Le Président (M. Gobé): Les engagements 1 et 2,
vérifié. L'engagement 3. Subvention normée. M. le
député?
M. Gendron: Oui, l'engagement 3, M. le ministre, j'aimerais
attirer votre attention. Encore là, on a une annexe, c'est des
commissions scolaires. Il s'agit de la formation générale des
adultes étudiant à temps partiel. Là, on arrive dans toute
la question de l'enveloppe à temps partiel. Il y a eu
dernièrement un sondage provincial qui a été
effectué sur la fermeture de l'enveloppe pour la formation
générale à temps partiel. J'aimerais attirer votre
attention sur les conséquences de la fermeture de l'enveloppe pour la
formation générale à temps partiel parce qu'effectivement
c'a eu des conséquences assez significatives. Quand on regarde, entre
autres, les éléments du sondage adressé aux commissions
scolaires: Avez-vous la même capacité d'offrir des services
à temps partiel pour 1991-1992 en alphabétisation? Les
réponses donnent ceci: Non, réduction du nombre d'heures par
groupe. Exemple de l'effet des coupures: au lieu de 2 groupes, au lieu de 4
groupes à certains endroits, c'est 2 groupes. Au lieu de un groupe,
c'est 2. Au lieu de 20, c'est 12. Les directions de centres ralentissent les
inscriptions. Les directions de centres mettent l'accent sur le temps complet.
Je n'ai rien contre ça, là, mais il faut se comprendre. On est
à l'éducation des adultes pour l'année scolaire 1990-1991
dans des groupes d'alphabétisation, donc dans des connaissances dites
minimales, dans des connaissances presque fonctionnelles, si vous me permettez
l'expression. (12 h 15)
Pour les commissions scolaires qui n'ont fait aucun changement,
l'enveloppe sera épuisée en mars 1992. Des listes d'attente pour
le temps partiel. La formation des travailleurs en entreprise est compromise.
Je m'arrête là, parce que la liste se poursuit.
Tout ce que je veux illustrer, c'est qu'il me semble que s'il y a un
moment inopportun, c'est bien celui-là où on est en pleine
récession encore, où la plupart des régions ont
énormément de difficultés à se sortir de l'impasse
économique presque dramatique dans laquelle elles sont, compte tenu des
hauts taux de chômage à ne plus finir. Là, ce qu'on sait,
c'est qu'il y a eu une fermeture de l'enveloppe pour la formation
générale à temps partiel. Même si le ministre, lors
de l'étude des crédits supplémentaires, non pas de 186 000
000 $ mais de 114 000 000 $ - c'est le chiffre exact des crédits
supplémentaires - disait: Écoutez, là, il y a juste deux
commissions scolaires qui se lamentent et qui sont proches de la fin de leur
enveloppe. Ce n'est pas grave. Ce qu'il oubliait de me dire, c'est que la
situation était uniquement pour la session qui était en cours.
Par contre, dès les mois de janvier, février et mars, il y a
plusieurs commissions scolaires qui n'auront pas grand-chose à offrir en
termes de formation en alphabétisation pour l'éducation des
adultes à temps partiel.
Moi, je trouve que c'est un drame. Je trouve que ça n'a pas de
bon sens à une période où on indique que ce serait utile,
requis, nécessaire pour de plus en plus de citoyens et de citoyennes du
Québec de parfaire leur formation, de ne pas leur permettre un
accès libre, de ne pas leur permettre un accès réel d'une
formation à temps partiel au niveau de l'éducation des
adultes.
Alors, c'est ça que je pose comme question. Est-ce que le
ministre entend revoir ces directives-là pour s'assurer que la formation
générale, à temps partiel, demeure une formation
accessible et que ce ne soit pas uniquement un discours? Moi, je veux que, dans
toutes les commissions scolaires du Québec, les adultes qui y vont pour
des connaissances dites minimales liées à une meilleure fonction
- c'est pour ça que j'appelle ça des connaissances fonctionnelles
- puissent y avoir accès. C'est quoi, la réponse du ministre?
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Pagé: Ma réponse est claire, M. le
Président. 82 commissions scolaires au Québec sur 203 dispensent
une formation en éducation aux adultes. Sur les 82, 76 ont
répondu au document qu'on leur a fait parvenir et, le document, on leur
a fait parvenir dans la perspective d'avoir un état de situation, une
lecture; quel a été l'impact, quel a été l'effet de
la fermeture, parce qu'on parle toujours d'un programme s'adressant aux
adultes, l'éducation aux adultes à temps partiel qui ne conduit
pas à l'obtention d'un diplôme. On s'entend, là. Sur les
82, 76 ont répondu.
L'utilisation moyenne, au 30 novembre, de leur enveloppe allouée
est de 47 %. Ça veut donc dire, concrètement, que les commissions
scolaires, lorsqu'elles ont été avisées par les
règles budgétaires émises à la fin de mai ou au
début de juin ou en juin, peu importe, ont très bien
réagi. Elles ont su gérer en fonction de règles claires.
On constate que l'utilisation moyenne, c'est 47 %. Ça veut donc dire que
pour la très grande majorité des commissions scolaires, elles
arriveront avec un budget équilibré. Elles ne manqueront pas
d'argent. Elles ont su prévoir.
D'ailleurs, 74 commissions scolaires sur les 82 ont répondu
qu'elles prévoient utiliser la totalité de leur enveloppe; 4
commissions scolaires prévoient ne pas utiliser la totalité de
leur enveloppe; 2 commissions scolaires ont déjà tout
dépensé. Tout. Le gâteau était là, ils l'ont
mangé rapidement. Ça, c'est en date du 30 novembre dernier. Nous
entendons revoir le cheminement des commissions scolaires en fonction de cette
démarche éducative en février prochain.
M. Gendron: M. le Président, est-ce que le ministre sait
que quand il me répond comme il vient de le faire, je pense correctement
avec les chiffres qu'il a, qu'il y a un certain nombre de commissions scolaires
qui ont arrêté carrément les nouvelles admissions pour la
deuxième partie de l'année. Alors, question: Combien de
commissions scolaires, selon vous, selon votre information, parce que je sais
que vous l'avez, n'ont presque pas fait de nouvelles admissions pour la seconde
partie de l'année, et là, je parle de septembre, octobre,
novembre 1991. Et combien de commissions scolaires n'ont pas admis de nouvelles
clientèles à temps partiel en janvier 1991? Parce que l'impact le
plus fort, c'est en janvier 1991. Moi, j'ai l'information qu'à peu
près toutes les commissions scolaires, et là, je lis. C'est quoi
vos stratégies pour faire face à la situation que j'ai
décrite tantôt dans le sondage?
M. Pagé: Vous avez référé à
janvier 1992? M. Gendron: Non, 1991. M. Pagé:
L'année passée? M. Gendron: Oui.
M. Pagé: Mais l'enveloppe était ouverte, à
ce moment-là.
M. Gendron: Excusez-moi, vous avez raison, je
réfère à janvier 1992. Bien oui, l'enveloppe est
fermée. Ça fait que je parle de l'enveloppe fermée.
M. Pagé: Oui.
M. Gendron: Bien, êtes-vous au courant de combien de
commissions scolaires ont donné directive de ne pas admettre de
nouvelles admissions à temps partiel? Puis là, je lis ici, ils
disent: Dorénavant, on va convaincre les adultes de s'incrire à
temps plein. Mais convaincre les adultes de s'inscrire à temps plein, M.
le ministre, dans certains cas ça veut dire: Je refuse que tu puisses te
donner une formation appropriée au cas de M. Z ou Mme W ou de M. Y,
parce qu'il y a des adultes qui ne peuvent prendre une formation qu'à
temps partiel. Si vous refusez de les admettre à temps partiel, bien
là vous venez de leur dire: "Good-bye". Alors, comment y a-t-il de
commissions scolaires, d'après vous, qui ont fait ça?
M. Pagé: Je n'ai pas les chiffres.
M. Gendron: Est-ce qu'il est possible qu'on aie ça,
à un moment donné comme membre...
M. Pagé: On va essayer de les colliger. On va aller aux
sources, puis on va essayer de les colliger et vous les faire parvenir, M. le
Président... ministre va ajouter.
M. Gendron: O.K. Est-ce que le ministre peut quand même
prendre aujourd'hui l'engagement qu'il va regarder l'impact concret que ces
données qu'il a lui permettent d'évaluer le début de
l'année 1992. Parce que moi, l'information que j'ai, c'est qu'en 1992,
la plupart des commissions scolaires vont mettre la hache, pas par choix, par
incapacité d'offrir quelque formation aux adultes.
M. Pagé: Écoutez, s'ils ont
dépensé... Si la très grande majorité a
dépensé uniquement 47 % de son enveloppe, puis il en reste 53 %
pour le restant de l'année. Voyons donc!
M. Gendron: Pas nécessairement, M. le ministre. Quand vous
me dites ça, c'est parce que peut-être que l'information à
l'effet qu'elles n'admettraient pas personne à temps partiel en janvier
est connue depuis deux, trois mois et c'est pour libérer une partie de
l'enveloppe pour être capable d'offrir une formation...
M. Pagé: Vous pensez?
M. Gendron: ...à partir de janvier 1992.
M. Pagé: C'est un peu hypothétique de haut
niveau...
M. Gendron: Oui, mais...
M. Pagé: ...là, ça ressemble un peu dans vos
affaires tantôt. Je n'ai pas trop compris les poils de grenouille,
là.
M. Gendron: De quoi?
M. Pagé: Tu sais, la manière dont vous me
présentez ça, là, vous dites que peut-être en
s'appuyant sur la possibilité qu'à un moment donné dans le
temps ils auraient décidé qu'en janvier... Voyons donc! Je vous
le dis. Un: Le chiffre, je ne l'ai pas. Deux: J'ai cependant un chiffre, c'est
que dans l'ensemble des commissions scolaires pour ce budget, pour ce
programme, il y a 47 % des fonds qui étaient dépensés ou
engagés au 30 novembre. C'est donc dire qu'il en restait 53 %. Elles
auraient, selon nos analyses, suffisamment de fonds, malgré que
l'en-
veloppe a été à considérer comme
fermée. On va répondre, on va s'assurer surtout si je produis
ou... Quand je demanderai aux commissions scolaires un état de situation
en fonction du nombre de personnes, etc., je vais surtout, M. le
député, m'enquérir des types de cours pour lesquels ces
personnes-là auraient voulu, comme vous le dites, là, s'incrire.
Ça aussi c'est important.
M. Gendron: O. K. Par contre, mon cri d'alarme, M. le ministre,
c'est de vérifier pour vous assurer qu'on ne coupe l'offre de services
pour la prochaine session parce que c'est là que je trouve qu'il y
aurait un drame. Les indications que j'ai, c'est qu'il y a danger réel
de couper d'une façon drastique l'offre de services, et ce n'est pas le
moment de couper l'offre de services. Là, c'est le temps de faire du
temps partiel. Elles n'ont pas le choix, là, personne ne travaille.
Ça fait qu'ils ont le temps d'aller en temps partiel, à
acquérir de la formation. Ça va pour cet
engagement-là.
M. Pagé: Mais si, comme vous dites, ils ne travaillent
pas, ils pourraient aller à temps plein. L'enveloppe est ouverte. Puis
ils le font à temps plein, c'est ce qui contribue probablement à
diminuer aussi l'enveloppe à temps partiel qui est fermée.
M. Gendron: Moi, je souhaite qu'il y ait plus de jeunes qui
s'inscrivent à temps plein et d'adultes...
M. Pagé: Bon.
M. Gendron:... sauf que la réalité du
Québec...
M. Pagé: Bon! Vous êtes d'accord avec moi.
M. Gendron: Non. Sauf que la réalité du
Québec fait qu'il y a des régions, les distances... et toutes
sortes de facteurs font qu'il y a un certain nombre d'adultes qui veulent
prendre la formation et ils ne peuvent la prendre autrement qu'à temps
partiel. Je veux qu'ils en aient l'opportunité. C'est ça que je
vous dis.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, est-ce que
vous voulez la parole, ici?
M. Pagé: Non, c'est beau.
Le Président (M. Gobé): Alors, j'aimerais
maintenant, à ce stade-ci, aviser les membres de la commission qu'il
nous reste à peu près trois minutes et que, devant l'ampleur du
travail qu'il nous reste à abattre, si on veut passer à travers
tous les engagements, je me trouve devant deux solutions: on les adopte en
bloc, ce qui est, d'après moi, la solution la plus pratique et...
Seulement, je devrai procéder dès maintenant. Est-ce qu'il
y a des oppositions à ça?
M. Gendron: Oui, il y a une opposition...
Le Président (M. Gobé): Je vous vois faire.
M. Gendron:... parce que moi, je comprends, mais personnellement,
mon objectif, c'est de faire un travail convenable. C'est bien plus important
que de répondre à l'objectif de remplir uniquement la question du
temps. Alors, moi, je n'ai pas perdu de temps, j'ai fait ce que j'avais
à faire, puis ça donne qu'il est 12 h 25. Qu'est-ce que vous
voulez? Alors, je suis rendu là où je suis rendu, puis ça
fera ce que ça fera. Mais je n'adopterai pas les engagements financiers
en bloc, moi, comme porte-parole de l'Opposition officielle. Alors...
M. Pagé: M. le Président, on avait convenu, je
pense, que cette séance...
Le Président (M. Gobé): Oui.
M. Pagé:... de ce matin nous permettait de passer à
travers tous les 107 engagements. C'était l'entente, M. le
député.
M. Gendron: Exact. Et je constate que, en travaillant
objectivement et honnêtement, ça n'a pas permis de donner
ça. Donc, tout ce que je vous dis, moi, c'est que je suis rendu
où je suis rendu.
M. Pagé: Bon, on est rendu là et on va les adopter.
Sauf que je me permettrai de vous rappeler que j'ai été
privé du plaisir de répondre à vos questions pendant la
première demi-heure.
M. Gendron: C'est faux. Parce que je me rappelle, à un
moment donné, M. le Président, vous m'avez dit: "En 30 secondes,
je vais vous faire un commentaire sur mon commentaire. " Et c'est vous qui
parliez. Puis, je vous ai chronométré, et ça a pris
exactement sept minutes et demie. Alors, dans cette demi-heure-là, si
vous aviez pris les 30 secondes que vous avez évoquées, on aurait
sauvé ça.
M. Pagé: Guettez, là, il reste trois minutes.
Si on ne répond pas assez longuement, vous vous plaignez qu'on ne
répond pas complètement; si on répond complètement,
vous vous plaignez qu'on répond trop longtemps.
M. Gendron: Je me suis plaint de rien, à matin, là.
Moi, je dis qu'on a fait un bon travail.
M. Pagé: M. le Président, là, on les adopte?
M. Gendron: Mais... L'engagement 4.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'engagement
4...
M. Gendron: Parce que moi...
Le Président (M. Gobé): II reste une minute et
demie, M. le député.
M. Gendron: Oui, on a le temps de le faire. Le
Président (M. Gobé): Alors...
M. Gendron: Parce que, pour tout le reste des engagements en
janvier, je n'ai pas de questions.
Le Président (M. Gobé): Subvention versée
à l'Association pour les troubles d'apprentissage afin de poursuivre ses
activités visant a promouvoir la progression scolaire des jeunes en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage pour l'exercice financier
1990-1991. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: À l'engagement 4, la seule question, c'est:
C'est quand, la politique d'adaptation scolaire, M. le ministre?
M. Pagé: Au même moment que le plan d'action. Au
début de l'année 1992.
M. Gendron: Au même moment que le plan d'action? Merci.
Le Président (M. Gobé): Je m'excuse, M. le
député, mais nous avons encore... Si on veut adopter les autres
de janvier, là, je pense... À moins que vous ayez des questions,
mais... Est-ce que l'engagement 5 est vérifié, M. le
député?
M. Gendron: Moi, janvier, j'ai terminé.
Le Président (M. Gobé): 6, de janvier, est
vérifié. 7, de janvier, est vérifié. Il est
resté - et peut-être qu'on pourrait les faire avant d'ajourner -
trois engagements de décembre 1990 pour le fonds de formation à
distance. Est-ce que...
M. Gendron: Pas de question.
Le Président (M. Gobé): Pas de question. Donc,
l'engagement 1 du mois de décembre sur le fonds de formation est
vérifié. Le 2 aussi
M. Gendron: Je le sais.
Le Président (M. Gobé): Le 3 aussi. Et cela met fin
aux engagements financiers de décembre 1990 et janvier 1991. Donc, nous
avons adopté ceux d'octobre, novembre et décembre 1990 et janvier
1991.
Février à septembre
II nous resterait, plus tard - je ne pense pas qu'on ait le temps
maintenant, il reste 35 secondes - février 1991, avril, juin - c'est
ça - juillet 1991, mars qui est dans le même livre qu'avril,
août et septembre 1991.
Moi, je ferais une proposition... Est-ce qu'il y a une proposition de
vérification en bloc?
M. Parent: Demande s'ils sont considérés comme
vérifiés.
Le Président (M. Gobé): O. K. M. le
député d'Abitibi-Ouest, j'ai une demande d'adoption en bloc de ta
part de M. le député de Sauvé pour des engagements de
février 1991 à septembre 1991.
M. Pagé: Ils peuvent être considérés,
si la commission en décide ainsi, comme ayant été
étudiés et...
Le Président (M. Gobé): Juste attendre le dernier
argument de M. le député.
M. Gendron: Moi, je dis ce que j'ai dit tantôt. Moi, je
n'ai pas d'objection, mais je suis rendu où je suis rendu. Les autres,
moi, je ne les ai pas vus et je ne les ai pas vérifiés.
Le Président (M. Gobé): Très bien. Alors, je
considère donc les engagements financiers du ministère de
l'Éducation de octobre 1990 à septembre 1991 comme étant
adoptés.
Une voix: Vérifiés.
Le Président (M. Gobé): Vérifiés,
pardon. Je souhaite à tous les membres de la commission un bon
appétit et je suspends les travaux sine die, notre commission ayant
accompli son mandat.
(Fin de la séance à 12 h 30)