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(Onze heures seize minutes)
La Présidente (Mme Hovington): À l'ordre, s'il vous
plaît! Les travaux de la commission de l'éducation vont
commencer.
Je déclare la séance ouverte et je rappelle le mandat de
la commission de l'éducation qui est de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 25, Loi sur l'aide
financière aux étudiants.
M. le secrétaire, est-ce que nous avons des remplacements?
Le Secrétaire: Non, Mme la Présidente. Merci.
Programme de prêts et bourses pour les
études postsecondaires à temps plein (suite)
La Présidente (Mme Hovington): Hier soir, permettez-moi de
rappeler que, lors de l'ajournement des travaux, nous avions appelé
l'article 11 du projet de loi 25 et que le ministre de l'Éducation avait
déposé un amendement à l'article 11, amendement qui
était de modifier l'article 11 de ce projet de loi par l'insertion, dans
le paragraphe 2° et après le mot "résider", des mots "ou
être réputé résider".
Prêt
M. Ryan: Je m'excuse. J'étais en train de causer avec mon
sous-ministre adjoint.
La Présidente (Mme Hovington): D'accord, M. le ministre.
J'étais en train de dire qu'hier soir, à l'ajournement des
travaux, nous avions appelé l'article 11 du projet de loi et que vous
aviez apporté un amendement à cet article 11 qui se lit comme
suit...
M. Ryan: "Être réputé résider".
La Présidente (Mme Hovington): C'est ça. Ajouter,
après le mot "résider", les mots "être réputé
résider". Est-ce que c'est le cas?
M. Ftyan: C'est ça. Oui, c'est évidemment pour
autoriser une personne qui est aux études en dehors du Québec,
par exemple, et qui peut avoir sa résidence ailleurs qu'au
Québec, mais qui est réputée résider au
Québec, à toucher un prêt ou une aide financière.
C'est plus clair. C'est un élargissement additionnel, comme il y en a de
nombreux autres. Si je n'ai aucune protestation, c'est donc vrai. Ça va
bien, Michel?
Une voix: Oui, oui.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que ça va, M.
le député d'Abitibi-Ouest, avec cet amendement?
M. Gendron: J'ai une remarque. Encore là, selon le
Protecteur du citoyen, qui a pris la peine de s'interroger sur des principes
importants, et le ministre l'avait reconnu lui-même, l'actuelle notion de
résidence a pour effet d'exclure du régime un
Québécois de naissance qui revient au Québec, après
avoir suivi, étant enfant, ses parents à l'étranger pour y
vivre quelques années. En effet, s'il est célibataire, sa
résidence s'établit par référence à celle de
ses parents. Le règlement, articles 2 à 6 - mais là je
fais toujours référence au règlement, M. le ministre, je
vais référence au règlement sur les prêts et
bourses, alors...
M. Ryan: Ça sera corrigé dans le règlement.
M. Gendron: Oui? M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Alors, je fais juste finir pour être certain.
Le règlement ne lui reconnaissait pas son propre statut ou ne lui
reconnaissait son statut qu'après un an de résidence
effectuée au Québec à l'exclusion du temps passé
aux études. Vous dites que ça, ça va être
corrigé.
M. Ryan: Oui. Attendez.
M. Gendron: Un instant. Agréé.
M. Ryan: Agréé.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Gendron: Agréé.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle donc l'article
12. Est-ce qu'il y a un amendement apporté à l'article 12?
M. Ryan: II n'y a pas d'amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): C'est une primeur...
Une voix:...
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): ...qu'il n'y
ait pas d'amendement à l'article 12.
M. Ryan: Ce n'est pas un manque d'ouverture. C'est parce qu'il
n'y a eu aucune proposition. Ha, ha, ha! Essentiellement, l'article 12
confère au gouvernement l'autorité de déterminer les
catégories de dépenses qui seront admises pour le calcul du
montant du prêt pouvant être versé à un
étudiant. Là, il y en a qui ont demandé - je pense que
c'était le sens d'une représentation du Protecteur du citoyen -
qui aurait voulu qu'on identifie les catégories de dépenses
admises dans le texte de loi. Nous ne pensons pas que ce serait
désirable ni opportun, ni même vraiment utile, parce qu'il y a des
ajustements qu'il faut faire à ces catégories-là et, si on
les met dans la loi, ça nous oblige à donner des
définitions rigoureuses et je trouve que ce ne sont pas toujours des
choses qui sont absolument étanches non plus. Ce sont vraiment des
choses qui sont de l'ordre du règlement, ça. Il faut que le
gouvernement ait le pouvoir de déterminer les différentes
catégories de dépenses qui seront admises et, lorsque nous
traiterons, un peu plus tard, du contenu possible d'un règlement
là-dessus, je pourrai donner tous les détails - voulus, mais,
déjà, les membres connaissent les catégories qui sont
reconnues par le gouvernement à cette fin, c'est bien connu,
ça.
M. Gendron: Mais est-ce que le ministre pourrait être plus
précis concernant ses intentions, dans le règlement, pour ce qui
est des frais de garde? Parce que là, si on suit votre
orientation...
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: ...ça, c'était clair, ce qui
était proposé.
M. Ryan: Ça reste ça, ça reste ça.
M. Gendron: Ça reste ça.
M. Ryan: Dans le règlement, ça restera ce qui a
été défini dans l'énoncé d'orientations,
c'est-à-dire 10 $ par jour, par enfant, pour un maximum de 5 jours par
semaine et sans plafond quant au nombre d'enfants et au montant maximum, alors
que, dans le régime actuel, il y a un plafond, je pense de 87 $.
M. Gendron: Mais il n'y a pas eu une réduction?
M. Ryan: J'ai reçu une lettre, la semaine dernière,
d'une personne qui est aux études, une mère de famille qui a
quatre enfants en bas âge, en âge d'être admis dans des
garderies. Ça veut dire que, dans le cas de cette personne-là,
elle pourra avoir droit, si je compte bien, jusqu'à 200 $ par
semaine.
M. Gendron: Oui, mais est-ce que vous n'admettez pas...
M. Ryan: Puis je lui ai écrit, je lui ai répondu
ça et je suis sûr qu'elle en a été
agréablement étonnée.
M. Gendron: Oui, mais est ce que le minimum prévu, dans
les règles d'attribution dans l'ancienne version, M. le ministre,
n'était pas de 67 $ par semaine?
M. Ryan: 67 $?
M. Gendron: 67 $.
M. Ryan: Oui, oui, par enfant?
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Ah oui! Ça, ça change. C'est un maximum de
50 $ maintenant.
M. Gendron: Bon, bien là, pourquoi avoir réduit
ça de 17 $?
M. Ryan: C'est pour s'ajuster à l'aide sociale: l'aide
sociale est de 10 $ par jour.
M. Gendron: Donc, là, il faut convenir tout le monde qu'il
s'agit d'une réduction des bénéfices...
M. Ryan: Oui, mais il y a une augmentation...
M. Gendron: ...parce que ce n'est pas une règle.
M. Ryan: ...à l'autre bout.
M. Gendron: Quel autre bout?
M. Ryan: Pour le total. Si une personne a quatre enfants - je
donne le cas de la dame qui m'a écrit la semaine dernière -
il...
M. Gendron: Ha! il n'y a plus de plafond!
M. Ryan: ...n'y a plus de plafond. M. Gendron: O.K.
M. Ryan: On me signale que, pour un enfant qui est au primaire et
au secondaire, à l'heure actuelle, l'allocation hebdomadaire est de 22
$, tandis que, là, ça va passer à 50 $, à une
possibilité de 50 $. S'ils font garder seulement quatre jours, ce sera
40 $; évidemment, il faudra présenter les reçus.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: O.K.? Alors, ce n'est pas si mauvais que ça peut
en avoir l'air à première vue; ce sont encore de nombreuses et
importantes améliorations...
M. Gendron: Importantes? Je verrai.
M. Ryan: ...qui ne découvrent toutes leurs richesses
qu'après examen renouvelé.
M. Gendron: Du règlement, surtout. Alors, ça va
pour - un instant, là - cette disposition-là.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: La recommandation 14. Dans le règlement, il
est recommandé d'allouer à l'étudiant qui demeure chez ses
parents, à l'égard de ses frais de transport, un tarif simple...
Un instant, ce n'est pas ça.
Il est recommandé d'allouer à l'étudiant qui
demeure chez ses parents, à l'égard de ses frais de transport, un
tarif simple de 10,50 $ par semaine pour celui qui se voit actuellement
reconnaître cette dépense et un tarif double de 21 $ par semaine
pour les autres.
Est-ce que cette disposition-là sera maintenue?
M. Ryan: Non. Nous faisons une amélioration importante,
ici, qui est soumise à l'approbation du gouvernement, mais qui est
déjà assez avancée. Nous améliorons sensiblement
cette disposition. Nous faisions des ajustements qui étaient un petit
peu draconiens et tout le monde, en commission parlementaire, nous a fait
valoir qu'il y avait des améliorations à rechercher de ce point
de vue là. Comme toujours, nous avons été attentifs.
M. Gendron: Donc, globalement, vous dites que ça se
traduira par une amélioration pour ce qui est des dispositions
concernant les dépenses liées au transport.
La recommandation 16 c'était, toujours dans votre document
d'orientations: II est recommandé de retirer les 22 $ par semaine au
budget du candidat qui a été sur le marché du travail
lorsque ce dernier, pendant ses études, réside chez ses parents.
La CEQ, la CREPUQ, l'UQAC, plusieurs intervenants étaient contre cette
disposition.
M. Ryan: La recommandation 16, ça?
M. Gendron: Oui, la recommandation 16, les fameux 22 $ par
semaine.
M. Ryan: Oui, c'est ça. Nous maintenons notre politique
là-dessus pour des raisons que j'ai expliquées à plusieurs
reprises en commission parlementaire.
M. Gendron: Je sais, sauf que, moi, je maintiens ma
prétention qui, il me semble, est confirmée par les intervenants,
à l'effet que c'est un incitatif à quitter le domicile familial
et c'est ce la CREPUQ disait: Cette recommandation nous semble présenter
une incitation indirecte à quitter le domicile familial puisqu'elle
pénalise, en le privant d'une prime de 22 $ par semaine,
l'étudiant qui opte pour la vie familiale. Alors, il faut souligner que
cette prime a déjà été éliminée dans
le cas des dépendants. On peut même se demander s'il ne serait pas
financièrement avantageux pour le ministère - c'était leur
prétention - de conserver cette prime et peut-être même de
l'accorder à tout étudiant autonome qui réside au foyer
familial.
Et, j'en profite, toujours parce que je n'abuse pas de mes temps de
parole, pour dire qu'on sent, encore là, qu'il y a l'absence d'une
préoccupation de la réalité 1990 dans votre
réforme, et je le dirai en temps opportun en Chambre, lors de l'adoption
du rapport et de la troisième lecture. Pour des raisons que je ne
connais pas, parce que je ne suis pas un sociologue, vous admettrez qu'il y a
de plus en plus qu'avant des étudiants qui font le choix de demeurer
plus longtemps au domaine familial, à la résidence familiale. Je
me rappelle, en tout cas pour l'avoir vécu moi-même, que,
rapidement, les jeunes étudiants collégiaux, universitaires,
ça pressait donc d'aller faire un tour en ville. Bon, ce n'est
peut-être pas la seule justification pour sortir du cadre familial, mais
c'était la réalité. Et là, c'est un peu l'inverse.
Il y a de plus en plus de jeunes qui ont compris, compte tenu du coût de
la vie, compte tenu de l'endettement, que, quand tu peux
bénéficier des avantages de demeurer un peu plus longtemps
à l'intérieur du foyer familial, bien il y a des coûts qui
ne sont pas portés par les étudiants, soit des coûts de
logement ou des coûts de nourriture. Tout en étant d'accord avec
l'idée de fournir une aide financière, les
représentations, en tout cas, qui avaient été faites par
la CEQ et par la CREPUQ, de même que par l'Université du
Québec à Rimouski, c'est qu'elles auraient souhaité que
cette disposition puisse demeurer comme prime pour éviter une certaine
ouverture à se retirer plus rapidement du foyer familial. En tout cas,
du moins, c'était très clair dans la recommandation de la CREPUQ
et je suis loin d'être sûr que le ministre est sur la bonne voie en
disant: Je maintiens quand même ma décision de retirer les 22 $.
Mes remarques étant faites, il est évident que, pour ce qui est
de l'article 12, Mme la Présidente, ça sera adopté sur
division en ce qui nous concerne. (11 h 30)
II me reste un autre point avant de conclure sur l'article 12, c'est les
étudiants des 2e et 3e cycles. Dans le contexte des études
supérieures, M. le ministre, l'UGIL - l'UGIL, ça, ça doit
être l'union générale des gradués à
Laval,
non, l'Union des gradués inscrits à Laval, c'est ça
- vous avait exprimé que, dans le contexte des études
supérieures, elle était d'avis que la réforme devrait
tenir compte des frais de déplacement et de recherche inhérents
à des études de 2e et 3e cycles. Chaque chercheur étudiant
réalisant une étude impliquant des démarches sur le
terrain et occasionnant des frais de déplacement devrait pouvoir compter
sur un appui financier du gouvernement. Généralement, ces frais
imputables à la recherche ne sont payés qu'à partir du
budget personnel de la ou du chercheur étudiant, sans soutien officiel
possible de la part des instances universitaires. Eux autres, ils se
lamentaient un peu avec raison: il est difficile de joindre les deux bouts
quand le revenu annuel est en deçà du seuil de pauvreté.
Les étudiants diplômés ont droit à une
qualité de vie respectable et humainement acceptable. Que dire
maintenant de la qualité des travaux! Si le programme actuel accorde une
aide pour combler les frais occasionnés par les stages, nous croyons
légitime de recevoir une attention similaire pour les frais de
recherche.
Donc, ma question n'est pas compliquée. Est-ce que le ministre a
l'intention, dans sa réglementation, puisque c'est là qu'on
connaîtra le secret de Fatima, d'apporter des éléments
concernant cette disposition?
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: J'ai déjà prévu ça, pour les
étudiants qui ont des déplacements à faire ou des
dépenses spéciales de recherche, s'ils sont aux études ou
en stage, que c'est considéré comme dépenses admissibles.
Si ce sont des dépenses de voyage pendant une saison où ils sont
au travail, là, c'est autre chose.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Mais, quand ils sont aux études ou en stage,
c'est prévu.
M. Gendron: Mais là, vous me dites: C'est prévu.
Est-ce que c'est prévu parce que ça l'était ou si c'est
prévu compte tenu de vos intentions?
M. Ryan: Ça l'est déjà.
M. Gendron: Donc, si c'était prévu parce que
ça l'était, comment se fait il que, dans leur mémoire,
premièrement, ils ne le savaient pas et, deuxièmement, ils ont
semblé attirer votre attention là-dessus?
M. Ryan: II aurait fallu le leur demander. En tout cas... Une
minute.
M. Gendron: Mais vous ne trouvez-vous pas curieux que les gens
concernés ne soient pas conscients qu'il y a une mesure qui s'applique
pour eux et qu'ils prennent le temps, lors des audiences concernant le sujet
donné, d'attirer l'attention du ministre? Moi, j'ai de sérieux
doutes.
M. Ryan: Ce qu'ils voulaient ajouter, eux autres, ce sont les
frais de recherche. Disons qu'un étudiant conduit un projet de recherche
qui l'amène à aller sur le terrain, à faire toutes sortes
de déplacements, ce n'est pas couvert. Mais des frais reliés
à un stage qu'il fait, disons qu'il doit aller faire un stage en dehors
de chez lui pour la poursuite de ses travaux de maîtrise ou de doctorat,
là, c'est prévu ça. Mais des frais de recherche sur le
terrain, disons qu'il a son projet de recherche qui l'amène à
aller faire une visite dans une série de commerces ou d'hôpitaux,
toutes ces choses-là ne sont pas prévues.
Ce n'est pas une chose qu'on doit exclure pour l'avenir, mais c'est
compliqué parce que ça ouvre la porte à toutes sortes
d'abus possibles. Il devient très difficile de définir et de
contrôler.
M. Gendron: Un instant!
M. Ryan: Ça reviendrait, à ce moment-là,
à donner une subvention de recherche
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: C'est aussi bien de le dire clairement. Il y a de
nombreux programmes qui fournissent des subventions de recherche dans lesquels
on le comprend. Quand le chercheur présente son projet de recherche au
FCAR ou au Conseil de recherche en sciences humaines ou en sciences naturelles
et en génie du Canada, il faut qu'il donne un budget et, dans le budget,
il y a toujours des frais de cette nature-là. Donc, il n'y a pas lieu de
les mettre dans le...
M. Gendron: Est-ce que ce ne sont pas les professeurs qui
gèrent ces budgets-là?
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Est-ce que ce ne sont pas les professeurs
d'université qui gèrent ces budget-là?
M. Ryan: Oui, c'est vrai. C'est vrai. Oui, oui, c'est
sûr.
M. Gendron: Dans le mémoire de...
M. Ryan: II ne faut pas oublier ça. Au niveau de la
maîtrise et du doctorat, un très grand nombre d'étudiants
ont du travail. On ne peut pas partir d'une situation qui serait un vide absolu
en matière de recherche. Il y a toutes
sortes de formes de travail qui leur sont accessibles et qui permettent
d'apporter un appoint important, au point de vue financier, à leur
existence.
M. Gendron: Dans le mémoire de la Fédération
des étudiants et étudiantes du Québec, la FEEQ - je
voudrais juste prendre une minute pour vous parier de la problématique
et pour vous poser une question - on dit: La spécialisation de certaines
institutions, signe d'une bonne gestion du réseau d'enseignement,
implique le déplacement obligatoire des étudiants de leur
région d'origine vers ces établissements. Le régime actuel
tient compte des coûts additionnels que cela implique, mais uniquement
à partir des régions périphériques vers les grands
centres, ce que vous aviez annoncé en 1985 dans votre premier mandat et
probablement une des seules mesures auxquelles vous avez donné suite.
L'inverse est aussi possible. Or, le programme d'océanographie marine
n'est enseigné qu'à Rimouski, alors que le programme
coopératif en administration ne l'est qu'à Sherbrooke. L'aide
financière accordée aux étudiants s'inscrivant dans des
programmes dispensés exclusivement par un établissement du
réseau universitaire québécois devrait tenir compte de ce
fait. Autrement dit, pour expliquer la problématique: 400 $ pour les
régions périphériques, ça pourrait être aussi
requis pour des options uniques, du genre océanographie, à
Rimouski, ou récréologie, à Trois-Rivières, ou le
programme d'enseignement coopératif. Et les deux propositions, M. le
ministre, qu'ils vous faisaient, sont les suivantes et je voudrais savoir si
vous allez en tenir compte.
La première, c'est que, dans le calcul de l'aide
financière accordée à un étudiant, le régime
des prêts et bourses tienne compte du fait que certains programmes de
formation sont dispensés exclusivement par un établissement ou
dans une seule région du Québec, ce qui limite la capacité
de l'étudiant. Et, l'autre recommandation: Ainsi, que tout
étudiant devant quitter sa région administrative pour
étudier dans des établissements tels que décrits au
précédent paragraphe puisse bénéficier d'une aide
supplémentaire d'éloignement. En termes clairs, ils
réclamaient une prime d'éloignement, mais dans les cas exclusifs
où il n'y a qu'un centre universitaire qui peut donner une telle
formation. Et, là, à ce moment-là, que tu sois
périphérique ou pas, tu as l'obligation d'y aller. Si quelqu'un
veut s'inscrire en océanographie, il ne peut pas aller à
Montréal, il ne peut pas aller a Trois-Rivières, il ne peut pas
aller ailleurs, il faut qu'il aille à Rimouski. Alors, leur demande
était: Est-ce que vous allez tenir compte, dans votre règlement,
de ces deux résolutions qui m'apparaissaient, en tout cas,
légitimes et sur lesquelles ils ont insisté beaucoup?
M. Ryan: Là, on va tenir compte de l'étudiant qui
s'inscrit dans une université en région, en plus de ce que nous
faisons déjà, à savoir que nous tenons compte de
l'étudiant de région éloignée qui vient
étudier à Sherbrooke, Montréal, Trois-Rivières ou
Québec.
M. Gendron: Ça, je le sais. M. Ryan: Ça,
c'est réglé. M. Gendron: C'est réglé.
M. Ryan: La question que vous posez porte sur des programmes dits
exclusifs.
M. Gendron: "Yes".
M. Ryan: Déjà, l'étudiant qui s'inscrit
à un tel programme, à supposer qu'il soit situé à
bonne distance de chez lui, se voit accorder le statut de non résident.
Il y a, par conséquent, des avantages inhérents à ce
statut-là. Et, pour le moment, nous n'allons pas plus loin.
M. Gendron: Vous me dites qu'il se voit automatiquement accorder
le statut de non résident.
M. Ryan: II ne serait pas résident.
M. Gendron: Ça, je le sais. Est-ce qu'on pourrait avoir
une indication de ce que ça pourrait représenter, pour ce genre
d'étudiant, de l'Abitibi, qui s'en va en océanographie à
Rimouski?
M. Ryan: Là, il faudrait que le sous-ministre adjoint ou
ses collaborateurs nous donnent des indications sur les conditions propres
à ce statut-là.
M. Gendron: Non, mais je veux juste savoir si ça pourrait
ressembler à ce qu'ils demandent.
M. Ryan: Comme vous le savez...
M. Gendron: Est-ce que ça peut ressembler aux 400 $ que
les autres...
M. Ryan: II y a une chose que... M. Gendron: Oui?
M. Ryan: Mme la Présidente, il y a une chose que vous
savez, c'est que l'effet principal de la réforme est d'améliorer
sensiblement les conditions faites à l'étudiant non
résident. C'est de là qu'étaient venues les
représentations majeures...
M. Gendron: Oui, oui.
M. Ryan: ...dont nous avions été saisis. Par
conséquent, lui va en bénéficier. De quel ordre ça
sera exactement, je pense que...
Une voix: 420 $.
M. Gendron: Si le sous-ministre, qui a l'air d'être un
collaborateur efficace, attentif à vos commandes, quand elles viennent
de vous ou de lui-même, nous dit que...
M. Ryan: Même de vous.
M. Gendron: Même de moi, alors, on dit: Bravo!
M. Ryan: On est au service de tout le Québec.
M. Gendron: Ha! C'est un grand bonhomme, alors, on le salue.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que vous pouvez vous
identifier?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: On le salue bien haut.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): Alors, c'est M.
Boisvert?
M. Gendron: Ça terminerait mes remarques, pour ce qui est
de l'article 12. Mais, toujours avec énormément de vague à
l'âme, je suis obligé d'adopter l'amendement sur division, parce
que je ne connais pas les règlements.
La Présidente (Mme Hovington): C'est-à-dire qu'il
n'y avait pas d'amendement à l'article 12. C'est l'article 12, donc, qui
est adopté.
M. Gendron: Oui, oui, l'article 12, adopté sur
division.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, j'appelle l'article
13.
M. Ryan: Alors, comme vous le savez, Mme la Présidente, le
gouvernement fixe, par règlement, le montant maximum du prêt,
lequel varie actuellement selon que le prêt est accordé à
un étudiant de l'ordre collégial ou à un étudiant
de l'ordre universitaire. Il varie aussi selon les cycles universitaires.
L'objet du premier paragraphe est de réitérer ce pouvoir
que détient déjà le gouvernement et l'objet du second
alinéa est de rappeler que, lorsque le montant déterminé
à titre de contribution des parents excède le montant
déterminé à titre de dépenses admises, le montant
maximum du prêt est réduit de cet excédent. Et, pour
l'information de la commission, le montant maximum du prêt en 1989-1990
était de 1900 $, au niveau collégial, et il passera à 1985
$ en 1990-1991. Au premier cycle universitaire, 2480 $ en 1989-1990 et 2595 $
en 1990-1991. Aux deuxième et troisième cycles universitaires, le
montant maximum du prêt était de 3350 $ en 1989-1990 et il sera de
3505 $ en 1990-1991.
Comme le député l'aura sans doute établi par ses
calculs rapides, l'indexation pour l'année 1990-1991 est de 4,6 %, dans
ce secteur-ci comme dans la plupart des secteurs de l'éducation, un fait
qui n'a pas été assez souligné par l'Opposition.
M. Gendron: Non, mais là, vous allez avoir des petites
surprises. La logique était non pas de l'augmenter, mais de le geler tel
qu'on le proposait, parce que ce n'est pas vraiment se glorifier que d'annoncer
qu'on augmente l'endettement étudiant en lui faisant suivre
l'augmentation de l'IPC.
Je profite de cet article-là, Mme la Présidente, pour...
Oui, c'est ça parce que, dès leur arrivée au pouvoir, ces
chers amis libéraux ont augmenté le niveau de prêt maximum
de 270 $ applicable pour l'année 1986-1987. Le nombre de boursiers
à cette époque était évalué à 70 000
étudiants pour cette année. L'endettement était donc
d'environ 20 000 000 $ de plus que l'année antérieure et, par
définition, ce montant a été récurrent année
après année. Je sais qu'il y en a plusieurs qui sont
concentrés ailleurs; c'est vos affaires. Mais, quand on affirme et qu'on
va réaffirmer à nouveau que vous avez contribué à
endetter les étudiants de 100 000 000 $ contrairement à votre
"show" au centre Paul-Sauvé au niveau des jeunes, ce ne sont pas des
dires, ce sont des faits. 20 000 000 $ par année d'endettement de plus
pour ce qui est du niveau étudiant.
Et comme si ce n'était pas assez, à cela s'est
ajoutée une hausse de 9 % du prêt maximum en 1988-1989. Cette
hausse porte donc le niveau d'endettement d'un montant supplémentaire
d'environ 9 000 000 $, lui aussi récurrent. Alors, quand on sait
compter, 20 000 000 $ par année pendant quatre ans, ça fait au
moins 80 000 000 $. Quand, à partir de 1988-1989, vous avez
ajouté une hausse de 9 % du prêt maximum, ça fait 20 000
000 $ plus 9 % qui font 30 000 000 $, deux ans de file. Alors, 10 000 000 $
additionnés à 80 000 000 $, ça fait bel et bien la preuve
qu'on a toujours faite par quatre. L'ANEQ a répété
ça, toutes les associations étudiantes ont
répété ça et tout le monde a raison de
prétendre que le Parti libéral, sa contribution au niveau de
l'aide financière aux étudiants, aura été, entre
autres, d'améliorer
l'endettement étudiant de 100 000 000 $. Ça fait une belle
contribution pour des gens qui avaient annoncé, en 1985, que
l'éducation serait une priorité.
Ma question aurait été, à la fin de cette
présentation étoffée, courte, succincte, mais
prouvée et prouvable en tout temps...
M. Ryan: Laissez-nous juger. (11 h 45)
M. Gendron: Non, ça a déjà été
jugé par tous les mémoires qu'on a entendus, M. le ministre. Ma
question aurait été: Est-ce que vous avez l'intention d'augmenter
les montants du prêt? J'ai eu ma réponse tantôt: Oui, vous
avez l'intention d'augmenter les montants du prêt, vous l'avez dit...
M. Ryan: De 4,6 %.
M. Gendron: ...selon le taux d'inflation. Je persiste à
croire qu'en ce qui me concerne une petite sensibilité à une
réalité des années quatre-vingt-dix, dans ce que vous
appelez une réforme non pas majeure, mais requise de la loi sur les
prêts et bourses, aurait à tout le moins mérité un
gel de l'augmentation des prêts pour éviter un endettement
étudiant qui grandit et pour lequel tous les étudiants nous ont
indiqué qu'ils étaient en désaccord. Alors, moi, en ce qui
me concerne, je n'ai pas d'autres questions, mais je suis contre l'article
13.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre, vous avez
quelque chose à ajouter?
M. Ryan: Oui, quelques précisions, Mme la
Présidente, avant que vous ne nous invitiez probablement à passer
au vote. Ce que le député d'Abitibi-Ouest et certains critiques
ne disent pas et qu'il faut dire, pour l'honneur de la vérité,
c'est que le prêt consenti à l'étudiant est consenti dans
des conditions bien spéciales. D'abord, le taux d'intérêt
est bien inférieur au taux du marché. Si l'étudiant
devrait contracter le même prêt, à l'heure actuelle,
auprès d'une banque et même d'une caisse populaire, là
où il se fait imposer, par notre régime, un taux
d'intérêt de 11 %, cette année, il paierait 15 %, 16 % ou
17 %, actuellement, sur le marché. Il en aurait besoin, d'argent, de
toute manière. Quand on ajuste le montant maximum du prêt, c'est
pour tenir compte du fait que les besoins évoluent surtout en fonction
de la valeur d'achat de l'argent. Il n'y a rien de sorcier là-dedans,
c'est de l'économie élémentaire. On apprend ça tout
de suite en première année et même au collège,
maintenant; dans mon temps, c'était à l'université.
Deuxièmement, le prêt que nous lui consentons est
dépourvu, est libre de toute charge d'intérêt pendant la
durée des études. S'il allait contracter ce prêt-là
dans une institution prêteuse ordinaire, il faudrait qu'il paie
l'intérêt dès l'année où...
Une voix: C'est ça.
M. Ryan: ...il contracte le prêt et pendant toutes les
années où il a été aux études, tandis que
là, il est dispensé de toute charge d'intérêt, ce
qui veut dire que si nous augmentons le montant maximum du prêt nous
augmentons du même coup les dépenses du gouvernement, parce qu'il
faut payer de l'intérêt là-dessus. Donc, le gouvernement
augmente sa contribution, même à ce niveau-là,
contrairement aux affirmations inexactes ou pour le moins incomplètes,
que j'ai entendues.
Alors, ceci étant dit, je pense bien que le député
d'Abitibi-Ouest, tout en ayant des opinions différentes sur certaines
modalités, est fondamentalement d'accord sur le principe
énoncé dans l'article 12, même si sa situation ne lui
permet pas de le dire. Et je demande, en conséquence, qu'on
procède au vote.
M. Gendron: Bien, un instant, Mme la Présidente, je ne
peux pas...
M. Ryan: Ha, ha, ha! L'article 13, excusez-moi.
M. Gendron: ...laisser passer...
La Présidente (Mme Hovington): Le principe de
l'alternance. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, puis je ne peux pas laisser passer les
commentaires du ministre.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Écoutez, premièrement, je le sais,
quand il essaie de nous donner des petites leçons d'économie,
vous avez le droit, mais je répète que j'ai eu la chance d'en
avoir un peu. En vivant cinq ans de temps au Conseil du trésor toutes
les semaines, on apprend quelques petites notions d'économie et, ayant
un bac en administration, on en a un peu aussi, sans prétention.
Je n'ai jamais prétendu que l'État ne contribuait pas en
haussant les prêts, je ne suis pas un cave. C'est évident que
l'État contribue un peu parce que si tu hausses le prêt et que le
taux d'intérêt est différent de celui qui est attribuable
à n'importe qui, bien, ça fait, pour l'étudiant, une
réduction du taux d'intérêt. Mais ce que le ministre n'a
pas l'air de comprendre... Et c'est pour ça que ce ne sont pas des
erreurs que j'ai commises, je n'ai pas dit des faussetés, j'ai dit tout
simplement ce qu'il faut dire.
En commission, les étudiants sont venus nous dire: On voudrait
que l'État puisse contribuer davantage à soutenir la
nécessité d'une aide financière accrue, et je sais ce
qu'ils
voulaient dire. Ils disaient: Revenir aux proportions légitimes,
non pas 40 % de bourse et 60 % de prêt... Puis le ministre sait
très bien de quoi je parle. On a inversé les proportions. C'est
ça qu'on appelle endetter, augmenter le niveau d'endettement et, plus on
contribue à faire ce que vous êtes en train de faire, rehausser
également le niveau du plancher maximum attribué au niveau du
prêt en le mettant plus élevé, plus on endette davantage
les étudiants, mais dans une proportion un peu moindre que s'ils
étaient travailleurs d'usine ou s'Ns étaient ouvriers de voirie.
Un ouvrier de voirie qui fait un prêt à la banque, je sais ce que
ça lui coûte. Mais là, moi, je pensais qu'on
étudiait un système de prêts et bourses pour les
étudiants. Et je ne change pas d'avis, Je suis convaincu que ce que je
dis est exact, pertinent. D'ailleurs, les trois quarts du temps, ce que je dis,
je le reprends des intervenants touchés par vos mesures. Alors,
ça ne me fait pas grand pli sur le nombril, quand vous dites que je dis
des choses erronées; vous le dites, à ce moment-là,
à une cinquantaine de groupes qui sont venus dire la même chose
que moi, c'est-à-dire que vous avez augmenté l'endettement
étudiant.
Mais oui, l'État, bien sûr que l'État
québécois, lui, dans ses fonds consolidés ou ses revenus
propres, a à ajouter une contribution, puisque, en ayant un taux
différent entre celui qui se paie aux institutions bancaires versus
celui qu'il accorde aux étudiants, bien, ce
différentiel-là est absorbé par l'État. Mais c'est
mince comme effort pour des gens qui voulaient accorder priorité
à l'éducation. Je ne change pas d'avis sur ce que j'ai dit, et je
persiste à croire qu'il y a là une tendance qui, dans le temps,
aura des conséquences dramatiques sur un niveau d'endettement plus
élevé pour les étudiants, et c'est ce que je
prétends. C'est le monde à l'envers, par rapport à ce que
les étudiants souhaitaient et par rapport à ce qu'ils avaient
demandé dans une réforme. Quand on fait une réforme, ce
n'est pas pour aller dans le même sens que ce qui était
dénoncé, c'est pour apporter des correctifs à des
éléments qui avaient été évoqués. Je
n'ai pas d'autres commentaires.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: Je demande le vote.
La Présidente (Mme Hovington): Le vote. Alors, est-ce que
l'article 13 est adopté?
M. Gendron: Sur division.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 14.
M. Ryan: L'article 14, Mme la Présidente, se passe
pratiquement d'explications. On a vu plus tôt, dans une section
antérieure, la manière dont était déterminée
par le gouvernement la contribution de l'étudiant. Là, on vient
d'établir comment sera déterminé le niveau des
dépenses admises. Alors, ia soustraction d'un montant de l'autre donne
le montant du prêt auquel aura accès l'étudiant. C'est ce
que dit l'article 14. Je pense que c'est une clause dont le lien avec les
autres est parfaitement compréhensible à l'oeil nu.
M. Gendron: J'ai le même point de vue que le ministre,
même avec mes lunettes, et je suis heureux que ça soit dans la
loi.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 14 est
adopté à l'unanimité?
M. Gendron: Sans restriction.
La Présidente (Mme Hovington): Sans restriction.
Merveilleux! J'appelle l'article 15 et je crois, M. le ministre, que vous avez
un amendement à l'article 15.
M. Ryan: C'est exact, Mme la Présidente. C'est exact.
À l'article 15, nous proposons de remplacer, dans les deuxième et
troisième lignes de l'article, les mots "la teneur ainsi que les
conditions qui y sont mentionnées" par les mots suivants les
modalités de présentation et celles des versements du
prêt".
M. Gendron: Est-ce que le ministre peut être plus volubile
sur la différence, ou ses conseillers?
M. Ryan: Oui. C'est le mot "teneur", qui est bien
général. "La teneur", on pourrait dire que ça
regardé juste le montant. Tandis qu'ici, là, en précisant
"les modalités de présentation et celles des versements du
prêt", on dit des choses plus exactes; on dit plus ce qui dort être
dit, il me semble.
Les conditions qui y sont mentionnées, ça, c'est
très général. On précise quelles seront les
modalités de présentation puis les modalités des
versements du prêt. Je pense que c'est plus précis de cette
manière-là. Sur le fond, je ne pense pas que ça change
grand-chose. C'est pour éviter que le ministre ou que le gouvernement ne
soit tenté d'interpréter abusivement le mot "conditions", le mot
"teneur".
M. Gendron: Oui. Ça va. Et quel sens donnez-vous à:
"Le ministre délivre, à l'étudiant qui y a droit et qui
est inscrit ou réputé inscrit au sens du règlement..."?
Ça veut dire quoi "réputé inscrit au sens du
règlement"? Moi, il me semble qu'il y a une redite, dans le texte que
j'ai, en tout cas. Le ministre délivre à l'étudiant qui y
a droit et qui est inscrit... Ah, excusez!
"Ou réputé inscrit au sens...". C'est parce que je n'avait
pas vu le "ou". Mais c'est quoi, la signification? C'est quoi, la signification
exacte?
M. Ryan: On a ajouté ces mots-ci, "ou réputé
inscrit", apparemment pour que l'étudiant monoparental puisse avoir
accès au prêt en juin parce que le prêt, on le
décerne au mois d'août ou septembre.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Dans le cas du monoparental qui a un besoin
spécial, il serait réputé inscrit, lui. Puis il pourrait
avoir accès au prêt dès le mois de juin. Toujours, à
la suite d'écoutes que nous faisons, de représentations qui nous
ont été faites... C'était écrit dans
l'énoncé d'orientations, en plus, qu'on donnera l'aide dans ces
cas-là, en juin.
M. Gendron: Oui, mais c'est surtout pour ces cas-là.
M. Ryan: Oui, oui, oui.
M. Gendron: Vous n'en voyez pas d'autres?
M. Ryan: Vous savez, pour le reste, nous avons
amélioré énormément ce qu'on appelle le "delivery",
la capacité de livraison du système. L'étudiant sait
à quoi s'en tenir avant la fin de septembre sur le prêt auquel il
aura accès.
M. Gendron: Globalement.
M. Ryan: Ensuite, on procède dès l'automne. Sauf
les cas où l'étudiant lui-même n'aurait pas fourni les
renseignements requis par les formules qu'il est chargé de remplir, on
lui donne ça tout de suite. Au cours de l'automne, on procède
sans délai à la détermination du montant de la bourse.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): L'amendement à
l'article 15 est adopté. Est-ce que l'article 15 est adopté tel
qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. Et je crois
que vous avez l'article 15.1 à ajouter.
M. Ryan: 15.1 vient confirmer ce dont nous avons
déjà traité plus tôt. Cet article nouveau se lirait
ainsi: "Lorsqu'un étudiant est atteint d'une déficience
fonctionnelle majeure au sens du règlement, le montant
déterminé en vertu de l'article 14 est versé sous forme de
bourse." On l'a reconnu plus tôt comme étudiant à temps
plein, même lorsqu'il est seulement étudiant à temps
partiel. Là, nous reconnaissons que l'aide financière lui sera
octroyée directement sous forme de bourse sans passer par le
prêt.
M. Gendron: Je ne sais pas, c'est parce que... Mais, là,
c'est juste une question d'ordonnancement. Pourquoi le placez-vous là?
Parce qu'il me semble qu'on avait parlé de ça avant.
M. Ryan: Oui, mais avant ça, on en a parlé pour son
statut d'étudiant à temps plein.
M. Gendron: Et là on parle du versement auquel il aura
droit.
M. Ryan: Oui, c'est ça. M. Gendron: Ça
va.
M. Ryan: Puis on l'exempte de l'obligation de passer d'abord par
le prêt, vu qu'on traite du prêt. C'est là qu'il nous
a...
M. Gendron: L'amendement est adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 15.1 est
adopté.
M. Gendron: Tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Hovington): C'est un nouvel article, M.
le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Vous avez raison, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 15.1 est
donc adopté. J'appelle l'article 16.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 16 est
adopté. Alors, nous prenons la troisième partie du projet de loi
traitant des bourses, et j'appelle l'article 17.
Bourse
M. Ryan: Évidemment, les clés de l'article 17 sont
les alinéas 1 et 4. À mon sens, il faut d'abord que
l'étudiant ait obtenu le montant maximum du prêt qui lui est
applicable en vertu de la section que nous venons d'approuver.
Deuxièmement, il faut qu'entre les ressources que lui procure le
prêt et d'autres sources de revenus possibles et le montant des
dépenses admissibles qui lui a été reconnu il existe un
déficit devant être comblé par l'octroi d'une bourse.
Je pense que ceux qui sont familiers avec le régime savent que
c'est la manière dont il fonctionne. Je pense que c'est logique. C'est
l'économie générale de la loi qui le veut ainsi.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce qu'il y a des
remarques particulières? (12 heures)
M. Gendron: Oui, il y a des remarques parce que le ministre a, de
temps en temps, cette même habileté à se souvenir de ce
dont il veut bien se souvenir. Il nous a indiqué, au tout début
de ses propos, que ce qui était le plus fondamental, c'était 1, 2
et 4, passant volontairement par-dessus 3. Je parte du troisième
alinéa de l'article 17. Alors, comme par hasard, c'est surtout sur ce
troisième alinéa qu'on a reçu des remarques.
Évidemment, ce n'est sûrement pas ses excellents collaborateurs de
la majorité ministérielle qui se sont rendu compte de ça.
De temps en temps, j'aimerais ça que vous nous donniez un peu de
répit. Quand vous voyez que votre ministre fait des...
Une voix: II n'était pas obligé de tous les
lire.
M. Gendron: ...culbutes comme ça, ce serait
intéressant de suppléer occasionnellement aux critiques de
l'Opposition officielle qui est constamment obligée d'être
attentive.
Une voix: C'est fatigant, ça.
M. Gendron: C'est fatigant! C'est fatigant de ne pouvoir compter
sur...
Une voix: Je comprends donc! Une voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: ...aucune collaboration des députés
ministériels pour des impairs majeurs. Très sérieusement,
M. le ministre-Une voix: Ce n'est pas majeur, c'était
écrit.
M. Gendron: ...le troisième paragraphe de l'article 17, il
faut le relire: "être à l'intérieur de la période
d'admissibilité pour une bourse - bien sûr - établie par
règlement"; comme d'habitude. Vous avez la CEQ - et, je le
répète, lorsqu'elle prend le temps de se pencher, elle se penche
souvent sur la plupart des consultations auxquelles le gouvernement l'invite -
qui a reconnu que c'était une mesure pénalisante parce que...
Rappelez-vous qu'à la recommandation 22 de votre document d'orientations
publié en avril 1988 ou 1989...
La Présidente (Mme Hovington): 1989.
M. Gendron: ...1989, il est proposé de maintenir les
périodes actuelles d'accessibilité au prêt et
d'établir les périodes d'accessibilité à la bourse
selon les normes suivantes. Donc, il y a eu une réduction pour les
bourses, bien sûr. Autrement dit, ce qui serait le plus
intéressant pour les étudiants. Donc, encore là, par
définition, ce qui est le plus pénalisant parce que je connais
beaucoup plus d'étudiants qui souhaitent avoir une bourse plutôt
qu'un prêt parce que quand tu as une bourse, tu n'as pas à la
rembourser, à moins que vous n'ayez changé les critères
par règlement puisqu'on ne l'a pas. Et ça ne me surprendrait pas,
mais ne mettons pas ça au pire. Supposons que c'est le même
ministre qui toffe encore un peu - excusez l'expression - qui reste encore un
peu, il ne devrait pas changer la notion de bourse, et obliger les
étudiants à remettre la bourse.
Mais ce qu'il a fait, il a réduit les périodes et il a
dit: Au premier cycle universitaire, ce sera huit et, au deuxième cycle,
ce sera six et, au troisième cycle, ce sera dix. La CEQ disait:
Même si nous étions d'accord avec le postulat qui sous-tend cette
mesure, ce qui n'est pas le cas - alors, elle faisait la supposition que,
même si elle était d'accord, mais ce n'est pas le cas, elle
faisait une supposition - nous serions contre quand même. Autrement dit,
même si elle était d'accord avec ce que vous faites, elle serait
contre pareil et elle explique pourquoi: parce que c'est discriminatoire. Et
c'est évident que c'est discriminatoire. Elle ne pénalise que les
étudiantes et les étudiants qui ont accès à la
bourse, c'est-à-dire celles et ceux qui ont le plus besoin de support
financier.
Ça, c'est une logique implacable comme de temps en temps, ici,
les vitres sont propres, parce que, des fois, elles ne sont pas toujours aussi
propres que je les vois là. C'est d'une logique implacable. Les gens qui
ont le plus besoin de support financier, c'est évident, ce sont ceux qui
bénéficient d'une bourse. À moins que tout le
système ne soit à l'envers, vos critères, de deux choses
l'une: ou ils sont bons ou ils ne sont pas bons. Faisons l'hypothèse
qu'ils sont bons. Quand vos critères sont bons et que ça permet
à un étudiant d'avoir droit à la bourse, bien, c'est parce
qu'il est plus dans le besoin que les autres. Là, vous dites: Parce
qu'il est plus dans le besoin que les autres, je vais le "clencher". La
discrimination ne porte que sur les étudiants admissibles à la
bourse.
Moi, personnellement, je ne peux pas être d'accord avec
l'interprétation que vous faites ou le libellé que vous faites
à l'article 17, 3°, à l'intérieur de la période
d'admissibilité. Admettons que la CEQ soit dans les patates, ce qui
n'est pas le cas parce que c'est prouvé noir sur blanc. C'est une
vérité fondamentale. Elle n'était pas la seule, la CEQ,
à vous dire que ce n'est pas une bonne mesure. L'Union des
gradués inscrits à Laval... Et l'Union des gradués
inscrits à Laval, bien, il me semble qu'il faudrait les respecter un
peu. Ce sont ceux qui ont passé par là. Ce sont ceux qui ont
vécu le régime. Ce sont ceux qui ont vécu le
système. Ce sont ceux qui sont un peu plus neutres, d'après moi.
Ce sont des gens qui méritent d'être un peu plus objec-
tifs, sans porter de jugement de valeur sur les autres, ils sont sortis
du système. Donc, ce n'est pas pour eux autres qu'ils parlent. Ils ne
parlent pas pour leurs bourses. Ils ne parlent pas pour leurs prêts. Ils
sont gradués. Us disaient ceci: La durée de
l'admissibilité: Enfin, quelques ajustements mériteraient - et,
ce n'est pas la lune qu'ils vous demandent, mais des ajustements - d'être
apportés aux modifications envisagées à la durée de
l'admissibilité. Et, là, regardez bien ce qu'ils disaient et ce
n'est pas nouveau: II est incompréhensible - et j'ai le même
problème - que le gouvernement accorde un prêt durant neuf
trimestres à la maîtrise, douze au doctorat, alors que l'aide
financière sous forme de bourses est restreinte à six et dix
respectivement. Le danger pour la ou le chercheur, féminin ou masculin,
étudiant consiste à se voir interdire l'accès à
l'université après six trimestres à la maîtrise et
dix au doctorat - écoutez bien le reste - par insuffisance
financière.
Et ces gens-là vont nous faire des beaux discours, en particulier
le ministre de l'Éducation, dans cette épître absolument
extraordinaire qu'on devrait publier toutes les semaines, quand il est
allé raconter les 25 ans d'évolution en éducation
où, d'une façon extraordinaire, il a très bien - et j'y
reviendrai lors des crédits - à peu près
dénoncé tout ce qui ne marche pas comme s'il était
éditorialiste au Devoir, alors qu'il avait été
là invité comme ministre de l'Éducation. Il a
été invité comme ministre de l'Éducation. On a
parlé de sa très grande stabilité à ce poste,
même s'il a eu des offres de regarder ailleurs. Mais il a de
l'autorité, le ministre de l'Éducation. Il a dit au premier
ministre: Non, je reste, lors de la dernière élection. Et le
premier ministre qui est très souple, des fois manque de rigidité
de colonne vertébrale.
La Présidente (Mme Hovington): Vous devriez écrire
la préface du livre qu'il va écrire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Non, je ne parlais pas de virilité, mais de
rigidité de colonne vertébrale. Rapidement, il s'est rendu aux
arguments du ministre de l'Éducation et il a dit: Tu restes. Et,
là, le ministre, quelques semaines après, est allé faire
le plus beau laïus - sincèrement - que / j'aie rarement entendu
dans une courte épître à * l'évangile de 25 pages et
quelque^" en relatant tout ce qui devrait être fait à
l'éducation et tous les problèmes majeurs qui restent en
éducation. Et il a terminé en disant: Écoutez,
j'espère qu'un jour un ministre de l'Éducation - pensant qu'il ne
l'était pas depuis quatre ans - mettra des efforts pour corriger ces
problèmes-là. Sur ce que...
M. Ryan: C'est un résumé injuste.
M. Gendron: C'est résumé, je le reconnais. C'est
toujours des raisons de temps.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Écoutez, je ne peux pas résumer 25
pages en une minute et quart. Mais, sincèrement, M. le ministre, encore
une fois, cette réforme - et là, je pense que je devrais avoir
votre attention, je pense que je l'ai de temps en temps - va à rencontre
du principe fondamental du régime qui précise sincèrement,
et là, je suis convaincu de ce que j'avance et il y en a d'autres aussi,
la CEQ et les gradués, que nul ne doit se voir limiter l'accès
à des études supérieures en raison du manque d'argent.
Bien, c'est évident qu'à partir du moment où vous
réduisez et que vous dites qu'uniquement les boursiers seront
pénalisés, par définition, je le répète,
c'est une vérité de La Palice, ceux qui ont le plus besoin de
support financier, ce sont des gens qui réussissent à
décrocher une bourse. Les critères sont faits de même.
S'ils n'en avaient pas besoin, ils n'en auraient pas de bourse. Et,
là, à l'article 17, 3°, la période
d'admissibilité pour une bourse sera établie par
règlement, mais elle aura la conséquence que je viens
d'illustrer.
Donc, c'est évident, Mme la Présidente, que si le ministre
maintient sa position rigide et son absence de sensibilité à une
réalité prouvée à deux niveaux et par deux
intervenants majeurs qui ont eu à vivre avec le système. Oui,
oui! Et là, moi, j'ai cité ces deux mémoires parce que je
ne pouvais pas rapporter l'ensemble de la pile, mais, de mémoire, il y a
beaucoup d'autres intervenants qui ont critiqué cette mesure lors des
audiences et des consultations générales. Alors, il ne
m'apparaît pas que, là-dessus, vous ayez eu un quelconque
degré de sensibilité et c'était mon devoir de vous le
rappeler, c'était mon devoir de vous dire qu'il me semble que,
là, il y a vraiment une carence majeure. Je vous invite à
être ouvert, puisque tout, de toute façon, vous reste entre les
mains, compte tenu que c'est par règlement que vous allez régler
tout ça et qu'on ne fait que vivre une période temporaire, ici,
pour utiliser le temps, compte tenu de l'absence de législation de ce
gouvernement-là. Il me semble que, lorsque vous allez établir les
règlements, il y aurait lieu de tenir compte de ce trou-là
majeur, de cette carence majeure qui a été dénoncée
par plusieurs et qui, comme par hasard, est la plus discriminatoire. Je veux
bien croire que la discrimination, ça vous connaît, mais il ne
faudrait pas nécessairement la faire perdurer.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, M. le ministre, en
réponse à ce paragraphe 3° de l'article 17.
M. Ryan: Mme la Présidente, j'écoutais le
député d'Abitibi-Ouest, tantôt, puis des fois il suffit de
changer un mot pour créer une impression contraire à la
réalité et faire glisser la discussion d'un manière plus
ou moins imperceptible. Je vais donner un exemple. J'entendais le
député dire: Le ministre se vante et dit qu'il faut qu'aucune
personne ne se voie limiter l'accès aux études supérieures
pour des raisons financières. Je ne me souvenais pas d'avoir dit
ça.
M. Gendron: Non, je citais un mémoire; sincèrement,
je citais le mémoire.
M. Ryan: Ah bon, bon! vous citiez un mémoire. Nous, ce que
nous avons dit dans l'énoncé d'orientations, c'est qu'aucune
personne ne doit se voir interdire l'accès à des études
supérieures pour des raisons financières. Limiter, c'est
évident qu'il va falloir les limiter d'une manière ou de l'autre.
On ne peut pas ouvrir la banque et dire: Prenez tout ce dont vous avez besoin.
Pour arriver là, il faut qu'on le limite, hein!
M. Gendron: M. le ministre, je pense que vous allez accepter sur
cette question de point d'ordre, parce que tout est enregistré: j'ai
pris la peine de dire que je citais le mémoire de l'Union des
gradués, à la page 12.
M. Ryan: Et...
M. Gendron: Juste une seconde, je le reprends: "Encore une fois,
cette réforme va à rencontre du principe fondamental du
régime". Je suis capable de porter ce que j'avance. Et on ajoutait, dans
le mémoire: "...qui précise - et c'est eux qui parlent - que nul
ne doit se voir limiter l'accès à des études
supérieures en raison du manque d'argent". Et leur mémoire
prétend que ce "cité", entre guillemets, provient de
l'énoncé du régime du ministre. Bon! Bien, vous leur
direz, vous leur écrirez une lettre leur disant qu'ils sont dans les
patates...
M. Ryan: Mais c'est parce que...
M. Gendron: ...mais moi, au moins, je citais leur mémoire
et je suis capable de mettre en preuve qu'à la page 12, c'est bel et
bien ce qu'ils affirmaient.
M. Ryan: Non, mais je voulais simplement inviter le
député d'Abitibi-Ouest à faire preuve de plus d'esprit
critique, même quand il invoque des passages cités par d'autres.
Il faut mener la tâche jusqu'au bout. Ce n'est jamais assuré tant
qu'on ne l'a pas vérifié soi-même, c'est tout.
Cela étant dit, ce qui est un aspect tout à fait mineur de
notre discussion, je voudrais en venir au point de fond. C'est évident
que nous limitons le nombre de périodes d'admissibilité à
l'aide financière. Ça, c'est un objectif assez fondamental que
nous poursuivrons. Nous avons constaté un taux de durée des
études, à la fois au niveau collégial et au niveau
universitaire, qui est trop élevé pour la moyenne. Des
données toutes récentes, qui ont été portées
à ma connaissance ces jours derniers, indiquent qu'au niveau
collégial, à tout le moins, le taux de durée des
études serait plus élevé chez les anglophones et les
allophones que chez les francophones. Il faudra vérifier les raisons de
cette situation, mais c'est un fait qui a été porté
à mon attention récemment. On se dit: II faut resserrer un petit
peu parce que les ressources sont limitées. Une fois qu'on adopte ce
principe-là, il faut bien qu'on mette un nombre maximal de sessions
quelque part, autrement, ça va être des exhortations pieuses qui
ne voudront rien dire. Et, une fois qu'on admet ce principe-là, il faut
bien qu'on commence quelque part. Tous les étudiants sont admissibles au
prêt, ça commence par le prêt. Ça, le prêt, on
dit: On va permettre qu'il continue. Mais dans le cas de la bourse, on dit: On
laissera l'accès au prêt de manière à s'assurer que
la durée de ces périodes allant au-delà des seuils
prévus dans le règlement ne sera pas une espèce de porte
ouverte à la continuation indéfinie. Autrement, ça ne
voudrait plus rien dire. C'est ce qu'on a trouvé de mieux. (12 h 15)
J'admets que dans certains cas ça va créer des
problèmes. Mais là, il y aura une possibilité de
considération spéciale. Le ministre, en vertu de certaines
modifications qu'on apportera à l'énoncé d'orientations,
aura le pouvoir d'accorder une aide spéciale, sous forme de prêt
cependant, à l'étudiant qui aurait dépassé le
nombre de périodes prévu. Il aura le pouvoir de réviser
certaines décisions qui ont pu être prises par des fonctionnaires
en toute bonne foi. Mais on ne peut pas aller du côté de la
bourse. Si on ouvre ça, ça veut dire qu'on ne change rien. On
n'est pas plus avancés qu'on ne l'était par devant. On est aussi
généreux qu'on l'était, mais c'est une sorte de
générosité qui a été montée à
cheval, qui n'est pas toujours la plus efficace à long terme non plus.
Je parle d'une société, là. Le corollaire de la
générosité qu'on a pratiqué dans le passé,
c'est le niveau d'endettement le plus élevé de toute province
canadienne de taille comparable, par une très grande marge. Il faut bien
qu'on se dise quelque part qu'on va essayer de retrouver l'équilibre;
c'est tout. Mais j'aimerais qu'on puisse faire encore mieux.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce que l'article 17 est
adopté? Ah! Mme la députée de Terrebonne avait quelque
chose à ajouter, je crois.
Mme Caron: Oui, une question. Puisque la
bourse effectivement touche ceux et celles qui en ont le plus besoin,
est-ce qu'il y a eu, M. le ministre, des études de faites pour
vérifier le nombre d'étudiantes ou d'étudiants qui
risquent d'être pénalisés par cette mesure-là?
M. Ryan: Oui. On a fait des calculs là-dessus. On a les
statistiques sur le nombre de périodes. M. le sous-ministre pourrait
nous donner des précisions là-dessus. Si vous avez
l'énoncé d'orientations, à la page 40, vous voyez: 3155
étudiants sont susceptibles d'être touchés par cette
mesure.
Mme Caron: Est-ce que les recherches...
M. Ryan: Sur un total d'à peu près 95 000
bénéficiaires, ce n'est quand même pas énorme.
Mme Caron: Mais c'est quand même ceux qui en ont le plus
besoin...
M. Ryan: Mais pas nécessairement.
Mme Caron: ...vu qu'ils sont "éligibles" à la
bourse.
M. Ryan: On ne le sait pas. Là, on n'a pas d'étude
là-dessus.
Mme Caron: Est-ce qu'on a des... M. Gendron:...
Continuez.
Mme Caron: Est-ce qu'on a des études, justement, qui nous
disent que ces fameux 3500...
Est-ce qu'on sait pourquoi les études sont si longues?
M. Ryan: Non. Nous avons des travaux qui sont en marche sur les
raisons qui peuvent expliquer l'allongement des études, mais ces
travaux-là ne sont pas assez avancés pour qu'on vous donne des
choses sûres.
Mme Caron: Mais on les poursuit?
M. Ryan: Oui. Il y en a plusieurs qui sont en marche,
actuellement. Il y en a qui sont en marche dans des établissements. Il y
en a qui sont en marche au ministère, en particulier au niveau
collégial. Il y a déjà une documentation assez abondante.
Actuellement, on en est au plan des hypothèses. On est amenés
à constater que, d'abord, il y a des problèmes d'organisation
pédagogique au niveau collégial. L'encadrement, surtout dans la
période initiale des études collégiales, laisse beaucoup
à désirer. Il y a bien des étudiants qui quittent
dès le premier semestre de la première année parce qu'ils
n'ont pas été intégrés. Tout marchait d'une
manière automatisée dans ces établissements-là et
la dernière chose dont on avait connaissance, souvent, c'était la
réalité personnelle de l'étudiant. Il était parti
et on s'en apercevait. Il y a une lumière qui s'allumait à
quelque part sur un ordinateur, il n'était plus sur la liste. Alors
là, on veut changer ça. On a donné de l'aide
spéciale aux collèges. On a mis des mesures spéciales dans
la nouvelle convention collective de manière à assurer qu'il y
ait un encadrement plus personnalisé qui se fera dès
l'entrée dans les études collégiales. Ça, c'est un
point.
Il y a d'autres points. Il y a des raisons inhérentes, je dirais,
à la personnalité des étudiants et des étudiantes
d'aujourd'hui qui témoignent, à cet âge-là, d'une
certaine instabilité plus grande que ce n'était le cas autrefois.
Je pense que nous avons tous eu des enfants qui sont passés par
là. Moi, mon dernier, ça lui a pris trois ans à faire ses
études collégiales. Je pensais qu'il avait le talent voulu pour
les faire dans deux ans, parce qu'il se destinait à l'université.
Il n'était pas prêt. Il voulait regarder un petit peu autour et
tout. Il y en a beaucoup qui sont comme ça. À un moment
donné, ils changent d'orientation. Ils changent de programme en cours de
route. Mais on est en train de...
M. Gendron: C'est ce qui prouve que la paternité est une
présomption.
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: C'est ce qui prouve que la paternité est une
présomption.
M. Ryan: Je ne comprends pas.
M. Gendron: Je suis louangeur pour vous. C'est ce qui prouve que
la paternité est une présomption. La maternité est une
certitude et la paternité est une présomption.
Une voix: L'idée, c'est... M. Gendron: Vous ne
comprenez pas? M. Ryan: C'est toujours reconnu. M. Gendron: Ha,
ha, ha!
M. Ryan: Vous savez, je me reconnais dans bien de ses
défauts.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: II n'y a pas de soin. Alors, ici, il y a toutes sortes
de facteurs qui entrent en ligne de compte qui sont inhérents, je pense
bien, à l'ampleur et à la rapidité des changements qu'on a
faits dans les structures d'accueil, les structures d'organisation de
l'enseignement. On va trouver un plateau de stabilité un peu plus
tard.
Mme Caron: Mais effectivement, puisque c'est notre système
qui fait que nos étudiants sont plus ou moins décidés, que
c'est plus long, ça n'aurait pas été
préférable d'attendre avant de...
M. Ryan: Non, non.
Mme Caron: ...de les éliminer...
M. Ryan: Je crois que c'est bien important...
Mme Caron: ...d'apporter les correctifs?
M. Ryan: ...qu'on agisse maintenant. Il ne faut pas oublier une
chose. Le gouvernement, sur tous les fronts, est obligé de resserrer les
coûts, il n'a pas le choix. On a regardé, on a fait le tour de
toutes les activités gouvernementales, de tous les services. Il y a
beaucoup de mesures qui sont prises dans le secteur des affaires sociales
également, dans le secteur des subventions à l'entreprise. Il ne
se fait plus de subvention directe à l'entreprise, aujourd'hui. Ce sont
des prêts avec participation du gouvernement sous une forme ou sous
l'autre. On a décidé qu'on n'était pas capables. Il y a
des programmes de toutes sortes qui ont été supprimés ou
amoindris dans leurs coûts parce que le gouvernement voulait arriver
à un meilleur équilibre budgétaire. Ça, c'est une
des mesures, mais dans l'ensemble, n'oubliez pas une chose, Mme la
Présidente, les modifications que nous proposons permettront d'injecter
près de 50 000 000 $ en aide accrue, dont 18 000 000 $ sous forme
d'accroissement des bourses. Ça, c'est le résultat net. Mais on
n'aurait pas pu arriver à ça si on n'avait pas fait de
l'émondage. En réalité, si on tient compte de
l'émondage qui nous permet d'éliminer les choses inutiles, c'est
plus que 18 000 000 $ en accroissement de bourses. C'est beaucoup plus que
ça.
Une voix:...
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Ne commencez pas ça sur le coût
net...
M. Ryan: Oui, très bien.
M. Gendron: ...ce que ça vous a coûté. On va
être obligés de rediscuter.
M. Ryan: O.K.
M. Gendron: C'est terminé? Bien, deux choses, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Vous voulez expliquer votre
présomption paternelle? Non?
M. Gendron: Non, non. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Non, elle était louangeuse pour le ministre
et...
La Présidente (Mme Hovington): Si c'avait
été le vrai père du fils, il aurait pu faire son cours
collégial dans six mois.
M. Gendron: Voilà.
La Présidente (Mme Hovington): C'est ça.
M. Gendron: Comme il est humble, il ne voulait pas l'entendre.
Mais ce n'est pas grave, ça. Mais sérieusement, ce qui est plus
grave - et ça, ce sont des principes - c'est que, quand le ministre dit
qu'il faut agir immédiatement même lorsque, en conscience, on
conduit des études pour connaître les causes d'une situation,
ça n'a pas de bon sens. Sur le plan des principes, ça n'a pas de
bon sens parce que, moi, j'ai eu des cas et je voulais au moins ajouter
ça. Dans vos 3155, êtes-vous au courant qu'il y en a un bon nombre
pour lesquels c'est à cause d'une réorganisation de
carrière? Ce n'est pas parce qu'ils se traînent les pieds. C'est
parce qu'ils réorganisent leur carrière. C'est évident que
dans une société moderne comme la nôtre où, de toute
façon, on veut performer, on veut relever le défi du
libre-échange, on veut être - excusez l'expression, parce qu'en
français elle est à point - j'allais dire "up-to-date", il y a
là-dedans également des jeunes ou des moins jeunes qui sont
obligés de travailler et c'est ça qui fait que... Ils se sont
fart mettre dehors par leurs parents, ils n'ont plus de support et ils sont
obligés de travailler. Donc, ils sont obligés de rallonger. Le
ministre dit: Je veux regarder ça. Tantôt, il disait: II n'y a
rien là, il y en a juste 3000. Bien, un instant, là! C'est
supérieur à 10 % d'étudiants qu'on va "clencher". Bien
oui, à moins que je ne sache plus compter.
M. Ryan: Non, on a dit 95 000...
M. Gendron: Vous avez dit 90 000.
M. Ryan: ...bénéficiaires.
M. Gendron: Ah! 95 000 bénéficiaires!
M. Ryan: Bien oui, 3000, ça fait 3 %.
M. Gendron: Vous avez raison. Quand vous avez raison, je me
corrige vite. Mais 3 %, quand même, d'étudiants qui ont
bénéficié d'une bourse parce que c'est eux autres qui en
avaient le plus besoin et que les raisons sont une réorganisation de
carrière ou parce qu'ils ont besoin de travailler pour être
capables de continuer et que vous
êtes en train d'analyser le phénomène, ce qui est
logique, ce qui est légitime et de me faire répondre en
commission par le ministre: Oui, on poursuit les études, non, on n'a pas
les conclusions, mais on agit tout de suite, admettez, M. le ministre, qu'il
n'y avait pas des milliards là. Il n'y avait pas des millions là
non plus. Pour un gouvernement qui est censé avoir un peu de
sensibilité, il aurait pu en tenir compte et attendre les conclusions de
l'étude.
En plus, l'autre facteur, ils vont également être
pénalisés par la hausse des frais de scolarité. Donc, au
moins pour ceux-là, il me semble que vous devriez avoir la
sensibilité de dire: Bien, écoutez, oui, on fart un effort, un
mince effort, on va attendre les conclusions de l'étude. Si on voit que
la raison, c'est que, de ces 3 %, il y en a 2,9 % qui se traînent les
pieds et 2,9 % qui, d'après vous, n'ont pas de raison valable pour
étirer ou prolonger indûment leurs études de 2e cycle et 3e
cycle, je serais le premier à vous applaudir, en disant: Vous avez
raison, je ne peux pas endurer ça. On n'est pas dans un État
où tout est permis et ce n'est pas la gare centrale, l'État du
Québec; ça ne devrait pas, en tout cas. Mais ce n'est pas
ça, là. On étudie, on vous "clenche" et on regardera
après. Ça va donner quoi, le rapport que vous allez recevoir?
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, le principe de fond, c'est
qu'on fixe une durée normale pour des études. Au niveau du
cégep, en formation générale, c'est deux ans, et
là, on donne une possibilité de trois ans.
M. Gendron: Je sais.
M. Ryan: Bien, là, on se dit: Après trois ans, que
la personne porte ses responsabilités; on lui donne encore
l'accès au prêt, après trois ans. Et en formation
professionnelle, on donne la possibilité de quatre ans, alors que la
durée normale, c'est trois ans. Il y a une limite!
M. Gendron: Oui, mais, là, j'en étais surtout aux
2e et 3e cycles. C'est de ça que j'ai parlé, moi.
M. Ryan: Oui, mais, sur ça, on a dit: Le nombre de
périodes à ce niveau-là va être
déterminé en collaboration avec les universités. On a dit
ça hier.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Ça va être dans notre politique.
Maintenant, je reviens au niveau du cégep, du 1er cycle universitaire.
On donne déjà une marge très raisonnable au-delà de
laquelle on dit: II va avoir encore droit au prêt, en plus. On est
obligés de faire ça. Je vais vous donner un exemple: au
secondaire, une personne qui n'a pas fini son secondaire, qui veut obtenir son
diplôme, on lui donne accès à des cours du soir ou à
des cours permanents de jour, gratuitement. Mais si elle a déjà
obtenu un diplôme, un DEP par exemple, et qu'elle veut en prendre un
deuxième parce que monsieur ou madame se réoriente, ce qui est
son droit le plus strict, on lui charge pour la deuxième fois. On ne la
laisse pas entrer gratuitement. Pourquoi est-ce qu'on laisserait traîner
indéfiniment le jeune homme ou la jeune femme au niveau collégial
ou universitaire, tant qu'elle n'aura pas arrêté son choix
définitivement? Elle porte une partie de responsabilité
là-dedans. Moyennant des paramètres qui restent encore une fois
assez généreux, si on disait: On met ça strict, quatre
périodes, deux ans et au-delà de ça, plus de bourse... On
donne toute une année de grâce. Alors, je pense qu'on va avoir le
temps de finir nos études avec ces délais-là.
M. Gendron: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce qu'il y a autre
chose à ajouter? Non? Ça va? Est-ce que l'article 17 est
adopté?
M. Gendron: Sur division.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 18.
Voulez-vous nous expliquer un peu l'article 18, M. le ministre?
M. Ryan: Je pense que c'est de la tautologie, au point où
nous en sommes dans nos échanges. C'est que les catégories de
dépenses admises ainsi que les montants déterminés au
titre de telles dépenses - on fait un petit calcul du montant de la
bourse - sont déterminés par règlement. Je pense bien
qu'on redit pour la quinzième fois ce qui a été
énoncé depuis le début des travaux de la commission. C'est
normal.
M. Gendron: Ce n'est pas l'article 18 qui me pose des
problèmes, moi. Je voudrais quand même avoir des explications sur
ce que j'appellerais le fonctionnel de ça, parce que le ministre a dit
que la hausse des frais de scolarité serait prise en compte dans les
dépenses admissibles au niveau de la bourse. Bon, question: Le
règlement va-t-il le stipuler? Puis comment ça va marcher? Parce
que c'est facile de dire ça. Je répète rapidement, M. le
ministre. Deux choses.
M. Ryan: Vous demandez la mécanique de ça?
M. Gendron: Bien, deux choses. Vous avez dit: La hausse des frais
de scolarité va être prise en compte dans les dépenses
admissibles au
niveau de la bourse. Bon! Première question: Le règlement
va-t-il le stipuler? Ce serait important, parce que ce n'est pas dans la loi.
Puis là, bien, si le règlement ne le stipule pas, j'ai comme un
problème d'assurance que ça fonctionnera comme ça,
premièrement. (12 h 30)
Deuxièmement, au niveau de la mécanique, c'est
peut-être important de nous donner quelques précisions à
savoir comment ça va fonctionner. Il n'est pas tout de dire une chose
pour s'assurer que tout est dit, puis: Ite, missa est.
M. Ryan: D'abord, il y a peut-être une chose qu'il serait
bon de faire. Nous avons un recueil des principales pièces mises
à la portée de l'étudiant pour remplir sa demande, puis,
dans ces pièces-là, on lui demande évidemment un certain
nombre de précisions. Peut-être que nos services pourraient...
Avez-vous des copies de ces pièces-là, vous autres? Oui? Vous
avez ça, vous, madame? Si vous l'avez, on va laisser faire; vous l'avez,
c'est parfait.
Je pense que tout est indiqué là-dedans, toutes les cases
sont indiquées, là où on doit fournir les
précisions voulues, mais, en réponse à la demande du
député d'Abitibi-Ouest, je vais continuer. Dans le projet de
règlement, nous aurons toute une section sur les dépenses
admises, puis, dans cette section, nous énumérons les
dépenses, les grandes catégories auxquelles fait
référence le texte de l'article que nous discutons.
M. Gendron: Ça, ça ne me fait pas problème,
mais le projet de règlement va-t-il stipuler clairement que la hausse
des frais de scolarité sera prise en compte dans les dépenses
admissibles? Est-ce que, formellement, ça sera inscrit dans le projet de
règlement? Ça ne l'est pas dans la loi, vous l'avez
répété partout, mais les étudiants me disent:
Écoutez, si ça ne l'est pas dans la loi, quelle garantie
avons-nous?
M. Ryan: C'est évident que ça sera dans le projet
de règlement, que les frais scolaires de l'étudiant devront
comprendre les droits obligatoires de scolarité et d'inscription. Ils
comprendront aussi des montants alloués pour l'achat de matériel
didactique et d'équipement spécialisé.
M. Gendron: Je vois le député de Rimouski qui fait
quelques gestes de moustache, je n'ai rien contre ça, mais je
répète la même chose: faire semblant que vous en
savez...
Une voix: Qu'est-ce que tu veux de plus?
M. Gendron: Je vais vous le dire: Faire semblant que vous savez
quelque chose de plus quand vous ne les avez pas, vous non plus, les
règlements, ça ne m'apparaîl pas conforme, en tout cas, aux
travaux de la commission. Si vous les avez, les règlements,
déposez-les.
La Présidente (Mme Hovington): Nous, on a confiance en la
parole de notre ministre.
M. Gendron: Moi aussi, mais ça ne me donne pas les
règlements pareil. Ça ne me donne pas les règlements
pareil, puis ils disent que: Oui, ça va être précisé
dans le règlement, comme si c'était une évidence de La
Palice.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, le député me demande s'il sera
tenu compte des frais de scolarité accrus. Je lui réponds qu'il
est déjà tenu compte des frais de scolarité
intégraux...
M. Gendron: Non, si ce sera inscrit dans les
règlements.
M. Ryan: II est déjà tenu compte des frais de
scolarité intégraux, et la politique va demeurer ce qu'elle a
été depuis des années. Donc, si le montant des frais de
scolarité, au lieu d'être de 540 $, est de 790 $, c'est le montant
de 790 $ qui sera inscrit dans la colonne des dépenses admissibles, sur
présentation de ce montant-là par l'établissement
concerné. C'est aussi simple que ça. Et ce sera dans le texte du
règlement, sous une forme générale qui embrassera toutes
les situations possibles.
M. Gendron: Ah! Bien là, si...
La Présidente (Mme Hovington): Ça vous satisfait,
M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Surtout avec le dernier commentaire.
Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'en déduis que
l'article 18 est adopté. J'appelle l'article 19.
M. Ryan: Je ne sais pas si vous êtes
intéressés à savoir ce que peut vouloir dire cet
article-là au point de vue financier?
La Présidente (Mme Hovington): Ça nous
intéresse toujours, M. le ministre.
M. Ryan: Merci, Mme la Présidente. Seulement à
titre d'illustration, ce sont des choses qui découlent de
l'énoncé d'orientations, évidemment, de l'indexation et
des mesures d'ajustement additionnelles dont j'ai déjà
donné de bonnes indications quant à leur nature. Un
étudiant célibataire qui est inscrit à l'université
toucherait, en bourse maximale, en 1989-1990, 10 595 $; puis, en 1990-1991, la
bourse maximale à laquelle il aura accès est de 11 430 $, soit
une augmen-
tation de 7,8 %. Un étudiant avec un enfant, inscrit au niveau
universitaire, a droit présentement à une bourse maximale de 12
820 $. Et il aura droit, sous le nouveau régime, à une bourse
maximale de 14 600 $, soit une augmentation de 13,9 %. Dans le cas de
l'étudiant inscrit à l'université et ayant trois enfants
et plus, le montant maximal de la bourse pourra atteindre 16 600 $.
M. Gendron: Alors que cette année, il avait, M. le
ministre...
M. Ryan: Maximum, 12 820 $, actuellement.
M. Gendron: Peu importe le nombre d'enfants?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Alors, excusez, 12 820 $?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Et là, trois enfants et plus, ça va
donner quoi?
M. Ryan: 16 600 $.
M. Gendron: Évidemment, vous n'avez pas le nombre?
M. Ryan: Bien vite ils ne seront plus intéressés
à être députés.
M. Gendron: Mais vous n'avez évidemment pas le nombre
d'étudiants concernés qui sont à l'université et
qui ont trois enfants et plus. Parce que là, ça donnerait
peut-être une indication que la balloune est moins grosse.
M. Ryan: Mais quand même, ce n'est pas mauvais.
M. Gendron: Ce n'est pas mauvais certain. Pour l'Inuit ou le
Gaspésien qui peut bénéficier de ça - s'ils savent
que... Non, je ne le dirais pas - il faut admettre que c'est bon. C'est
très, très très bon. C'est excellent.
La Présidente (Mme Hovington): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. C'est adopté?
M. Gendron: Pour des endroits où il n'y a pas de monde,
ils sont généreux. Ils sont généreux en
étoile. Là où il n'y a pas un chat, il y a une
générosité débordante.
M. Ryan: Je signalais que la personne qui m'a écrit la
semaine dernière, la mère de famille avec quatre jeunes enfants
qui est inscrite à l'université va se trouver très
avantagée par un régime comme celui-là.
Une voix: C'est ça.
M. Ryan: Et il y a de plus en plus de mères de famille qui
avaient été gardées captives au foyer pour s'acquitter des
tâches domestiques, qui veulent revenir sur le marché du
travail.
M. Gendron: II va y en avoir, c'est évident. C'est une
bonne mesure.
M. Ryan: Merci.
M. Gendron: Pour le peu de nombre... Une question. Est-ce qu'avec
les chiffres que vous venez de nous donner et ceux qui existaient auparavant -
sans faire les distinctions, étudiants au collégial, à
l'université, enfants, pas d'enfant - la combinaison des deux, ce qui
existait, avec la hausse, est-ce que vous avez des données, si ça
s'approche de ce qu'on appelle, pour les mêmes catégories de
personnes, les seuils de pauvreté en termes d'infériorité
ou supériorité? Vous devez avoir des données
là-dessus. De me dire qu'une personne va recevoir 16 600 $ et elle a
trois enfants, mais, en même temps, d'apprendre que, pour elle, son seuil
de pauvreté est de quelque 22 000 $, je dis: II y a un problème.
Elle a 6000 $ pour ne même pas manger trois fois par jour.
M. Ryan: II y a des choses qu'il faut tenir en ligne de compte
aussi. Il y a le prêt en plus qui vient s'ajouter à ça.
Cette personne a accès au prêt. En plus, il y a certaines formes
de revenus qui ne sont pas comptées pour les fins du calcul de l'aide
financière.
M. Gendron: Oui, c'est ça, ma question, M. le
ministre.
M. Ryan: On a donné justement une série hier, dans
un amendement qu'on a donné.
Une voix: 6000 $ pour le troisième enfant.
M. Ryan: À part ça, la personne peut avoir des
revenus d'ailleurs. Il y a son conjoint également qui entre en
scène, dans plusieurs cas, si c'est une personne mariée.
M. Gendron: Mais prenons la règle générale.
Prêt, parce que ces gens-là ont des prêts.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Plus bourse. Est-ce que vous avez des données
ou vous pouvez affirmer, M. le ministre, que, règle
générale, ça s'approche de la notion de seuil de
pauvreté publié par le Conseil des affaires sociales ou d'autres
instances? Entre autres, à Montréal, régulièrement,
la ville de Montréal ou la Chambre de commerce publie des
données statistiques sur ce qu'elle identifie comme étant
le seuil de pauvreté pour les familles. Si vous en aviez, M. le
ministre, peut-être pas ici, mais il me semble que ce serait important
que nous puissions disposer de cette information.
M. Ryan: En cours de route, on a élaboré tout ce
programme en étroite concertation avec le ministère de soutien du
revenu et de la main-d'oeuvre. Il a toujours été vu pour que
l'aide financière aux étudiants soit quand même un petit
peu plus élevée que les seuils reconnus par l'autre, mais les
normes de l'aide sociale ne répondent pas aux seuils définis par
le Conseil canadien des affaires sociales, pas plus que le Montreal Diet
Dispensary. Ça, ces normes-là sont plus élevées. Je
crois pouvoir dire, là, sans toutefois pouvoir m'appuyer sur une
documentation complète, que la personne qui aurait droit à une
bourse de 16 600 $ aurait des revenus bruts minimums de 24 000 $ à 25
000 $. À ce moment-là, elle ne serait pas tellement loin du seuil
de pauvreté défini par le Conseil des affaires sociales. Je pense
qu'ils l'ont mis, dans un cas comme ça, à 22 000 $ ou 23 000
$.
Mais on est quand même dans une situation qui peut se
défendre, étant donné les ressources limitées dont
dispose la communauté. Et, il ne faut pas oublier que cette
personne-là vit une période temporaire au terme de laquelle,
à cause de l'aide reçue, de la formation acquise, elle aura
accès à des revenus plus élevés. C'est en
très grande probabilité.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 19 est
adopté. J'appelle l'article 20.
M. Ryan: L'article 20, c'est de la pure mécanique. On fait
le total des dépenses admises. On déduit le montant de la
contribution parentale, le montant de la contribution de l'étudiant, le
montant maximum du prêt, et la différence, c'est la bourse.
M. Gendron: J'ai la même compréhension qu'il n'y a
rien là, à l'article 20. On est d'accord.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 20 est
adopté. J'appelle l'article 21.
M. Gendron: L'article 21... M. Ryan: L'article 21...
La Présidente (Mme Hovington): C'est de la
mécanique.
M. Ryan: ...c'est une mesure de précaution. Je ne
pensais pas que c'était nécessaire, mais...
Je pense qu'elle parle par elle-même, hein? M. Gendron:
Nous, on pense ça, aussi.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 21 est
adopté. Nous sommes donc rendus à la partie 4 du chapitre III,
traitant de la gestion d'un prêt. J'appelle l'article 22.
Gestion d'un prêt
M. Ryan: L'article 22 définit la période pendant
laquelle l'étudiant bénéficiera d'une exemption en ce qui
touche le versement des intérêts sur le prêt obtenu. On dit
que la période d'exemption "débute à la date à
laquelle l'emprunteur obtient un premier prêt". Il me semble que
ça saute aux yeux. Pas besoin d'avoir des explications pour comprendre
ça, qu'ils vous chargent de l'intérêt à compter du
jour où vous touchez la valeur de votre prêt, ça va de
soi.
Et la période se termine "le 1er avril, pour l'emprunteur qui
termine ou abandonne ses études à temps plein au cours ou
à la fin du trimestre d'été précédent;
"2° le 1er août, pour l'emprunteur qui termine ou abandonne ses
études à temps plein au cours ou à la fin du trimestre
d'automne précédent; "3° le 1er janvier, pour celui qui
termine... au cours ou à la fin du trimestre d'hiver
précédent."
Ça veut dire qu'il va s'écouler entre sept et neuf mois
avant que ne prenne fin la période d'exemption. Ça donne à
la personne le temps de se retourner, de s'adapter. Et si elle n'a pas
trouvé d'emploi au terme de cette période, il y a d'autres
dispositions qui y pourvoient.
La Présidente (Mme Hovington): Y a-t il des questions, M.
le député d'Abitibi-OuesV?
M. Gendron: Oui La notion de temps plein, c'est un peu
étonnant. Dans le règlement actuel sur les prêts et bourses
d'un étudiant, il me semble qu'on se serait attendu, dans l'article h,
que la notion de temps plein soit quelque part. Moi, je pense qu'elle devrait
être là. Elle n'est pas dans le règlement actuel, la
définition de la notion de temps plein. Alors, j'aimerais ça
savoir les pratiques actuelles... La question, M. le ministre, c'est: Est-ce
que les pratiques actuelles en tiennent compte, même si elle n'est pas
définie, la notion de temps plein?
M. Ryan: Est-ce qu'on pourrait demander au sous-ministre adjoint,
M. Boisvert, de fournir quelques explications là-dessus, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Hovington): C'est notre grande personne
mentionnée tout à l'heure par le député
d'Abitibi-Ouest? Notre grand homme?
M. Ryan: La personne envers laquelle le député
d'Abitibi-Ouest est en train d'acquérir une confiance absolue.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): M.
Boisvert, nous vous écoutons.
M. Ryan: Nous autres, on n'est pas si avancés que
ça. Il va sûrement référer le député
d'Abitibi-Ouest à l'article 9 du projet de loi, d'abord.
M. Boisvert (Pierre): Le temps plein est défini.
Actuellement, il est défini dans le projet de règlement,
là, mais on en tient compte, du moment qu'ils sont à temps
plein.
M. Gendron: Non, mais, dans le projet de règlement que je
ne connais pas, là. (12 h 45)
M. Boisvert: Non, mais actuellement, il est dans la loi.
M. Ryan: À l'article 9. M. Boisvert: À
l'article 9.
M. Gendron: Oui. O.K. Non, un instant. O.K. dans le sens que ce
n'est pas de définir la notion de temps plein, c'est que dans l'article
22 du projet de loi que nous étudions vous vous référez
à la notion de temps plein, alors que dans le règlement qui vous
régit il n'y a aucune référence à la notion de
temps plein. Donc, la question que je posais, c'est: Est-ce que les pratiques
actuelles en tiennent compte?
M. Boisvert: Oui, parce que, dans le règlement actuel, on
fait référence à "étudiant".
M. Gendron: Oui.
M. Boisvert: Et "étudiant" dans la définition qu'on
a actuellement, c'est un étudiant à temps plein durant 13
semaines.
Une voix: C'est l'article 1 h du règlement.
M. Gendron: Je ne suis pas avocat. Aidez-moi. Ce n'est pas
ça. Je l'ai, i.h, et c'est marqué: "étudiant ou
étudiant à temps plein". Il me semble que si on l'écrit
comme ça, ça signifie que ce n'est pas la même chose:
"étudiant ou étudiant à temps plein", est-ce que ça
signifie que c'est une même personne quand vous définissez comme
ça en droit? Oui?
M. La pointe (Simon): Dans la nouvelle loi, on a scindé le
concept. On considère le concept d'étudiant et on le rend
à temps plein ou à temps partiel. Actuellement, on a deux
program- mes. Il a fallu prévoir en fonction de définir ce qui
est le temps plein et le temps partiel parce qu'on a un programme de bourses
à temps , partiel, puis on a des programmes d'aide au niveau
postsecondaire à temps plein.
Actuellement, ce qu'on a dans le règlement, ce sont juste des
gens à temps plein, de sorte qu'on s'est dit: Les étudiants ou
étudiants à temps plein seront des gens qui sont admissibles au
programme.
La Présidente (Mme Hovington): Voulez-vous vous identifier
pour fins de la transcription des débats, s'il vous plaît?
M. Lapointe: Simon Lapointe, du service juridique du
ministère de l'Enseignement supérieur et de la Science.
M. Gendron: Écoutez-moi bien. M. Lapointe, puis ce ne sera
pas long. Je prétends que quand on dit "étudiant ou
étudiant a temps plein", ce que je comprends par là, c'est que
dans la première notion d'étudiant, tu peux être autre
chose. La preuve est que tu as dit: étudiant ou étudiant à
temps plein. Donc, dans (a notion d'étudiant, puisqu'on a défini
qu'on pouvait être étudiant à temps plein, le premier terme
étudiant n'égale pas nécessairement étudiant
à temps plein.
M. Lapointe: Le lien que je fais, c'est avec la loi actuellement
en vigueur. On parle d'étudiant pour savoir qui peut se qualifier, et on
a défini l'étudiant en l'assimilant à l'étudiant
à temps plein.
M. Gendron: O.K.
M. Lapointe: Parce que la loi actuelle parle en termes
d'étudiant, mais on a voulu faire ressortir que non seulement il fallait
qu'il soit étudiant, mais étudiant à temps plein, pour
être admissible au programme.
M. Gendron: M. le ministre et son spécialiste, au
deuxième paragraphe de l'article 22, je ne sais pas si vous avez fait
des calculs, parce que c'est arrivé souvent qu'on a été
obligés de vous corriger, le "vous" étant collectif dans vos
travaux: "le 1er août, pour l'emprunteur qui termine ou abandonne ses
études à temps plein au cours ou à la fin du trimestre
d'automne précédent". Quand on compte ça, ça fait
huit mois. Tous les autres, ça fait neuf mois. Alors, pourquoi pas le
1er septembre pour donner neuf mois comme au premier et au deuxième?
M. Boisvert: Je me souviens qu'on en avait discuté. Je
pense qu'il y avait des problèmes au niveau des banques pour consolider
le prêt, de façon que ça n'arrive pas en septembre en
même temps que les étudiants vont chercher leurs
prêts. Je pense que c'est la raison, mais on va
vérifier.
M. Gendron: Mais vous me comprenez très bien,
là.
M. Boisvert: Oui, oui, oui.
M. Gendron: Pour tous les autres, c'est neuf mois. Donc,
j'aimerais mieux le 1er septembre, parce que je ne comprends pas que pour cette
catégorie-là, ce serait huit mois. À plusieurs reprises le
ministre m'a dit: On a choisi telle disposition pour simplification, alors
qu'il ne me complique pas l'existence pour rien, et surtout aux
étudiants, s'il n'y a pas d'autre raison que... Oui, oui, ça fait
huit mois.
M. Boisvert: Bien oui. C'est tout huit mois.
M. Ryan: Bien oui, il faut compter comme il faut.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Regardez, la fin du trimestre d'été, c'est
la fin du mois d'août. On peut mettre la fin du mois d'août. Alors,
septembre, octobre, novembre, décembre, quatre mois. Puis, janvier,
février, mars, ça fait trois mois. Ça fait sept mois. Sept
mois. C'est au premier qu'il y aurait un problème. Il aurait fallu le
mettre le 1er juillet si on avait voulu respecter la norme. C'est là que
le 1er juillet, ça posait des problèmes à cause des
vacances plus tôt, probablement. Ça a été mis au 1er
août. Le trimestre d'hiver finit à la fin d'avril. Ça fait
sept mois aussi. Alors, on donne un mois de plus au deuxième
alinéa plutôt qu'un mois de moins. Il ne faut jamais mettre notre
magnanimité en doute; notre libéralisme finit toujours par
transparaître malgré tous les obstacles, toutes les
objections!
M. Gendron: Vous avez du temps de libre. Vous pouvez dire
des...
M. Ryan: Ha, ha, ha! M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. J'appelle
l'article 23.
M. Gendron: 23. On n'a rien à dire. M. Ryan: Rien
à dire? M. Gendron: Non.
La Présidente
(Mme Hovington): Je crois que vous
avez un papillon, M. le ministre, à l'article 23. C'est une simple
correction, je crois.
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Le remplacement du mot "pa"
par le mot "par" dans la sixième ligne du paragraphe 1° du
deuxième alinéa.
M. Ryan: Oui. Est-ce que l'amendement se dispense
d'explication?
M. Gendron: O.K. Mais, je m'excuse, sur l'amendement, il n'y a
pas de problème.
M. Ryan: Non. C'est de pure forme, oui.
La Présidente (Mme Hovington): Donc, l'amendement est
adopté?
M. Ryan: Sur le fond?
M. Gendron: C'est sur le fond que j'ai oublié un
élément. L'amendement est adopté, il n'y a pas de
problème, parce que c'est une correction de forme.
M. Ryan: Oui, sur le fond, vous me permettrez peut-être une
brève explication.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: II s'agit ici, tout d'abord, de permettre à une
personne qui s'est inscrite à des études de niveau
collégial, qui a obtenu de l'aide financière et qui, en cours
d'année, change et s'en va au secondaire... Puis, savez-vous que
ça arrive de plus en plus? Surtout en formation professionnelle. La
personne concernée s'aperçoit qu'elle était
peut-être engagée dans une voie sans issue au niveau
collégial. Tout d'un coup, elle entend dire qu'il y a un très
beau cours de métier qui se donne au niveau secondaire, qui ouvre
accès à des emplois rémunérateurs, puis elle
décide de faire le changement. Alors, là, elle continuerait de
jouir du prêt qu'elle a obtenu au collégial. Pendant toute la
durée de ses études, elle ne sera pas obligée de
rembourser ce prêt-là. C'est l'effet de la première
modification.
La deuxième est très importante. La personne qui poursuit
des études postdoctorales ou un stage reconnu par le gouvernement, ainsi
que la personne qui participe à un programme d'entraînement
sportif reconnu par le MLCP, se voit également admise à
l'exemption de paiement d'intérêts pendant la durée de sa
situation.
Ça, ce sont des choses qui ont été
mentionnées en commission parlementaire.
M. Gendron: Oui, mais, M. le ministre, si vous avez une bonne
mémoire, en commission parlementaire, on vous a aussi dit qu'on trouvait
curieux qu'il n'y avait que cette élite et que c'était un
élitisme. Je cite un mémoire ici: "De l'éducation pour
tout le monde". Puis ça adonne
bien, le titre.
M. Ryan: Mais ça va plus loin. Regardez, quand on dit: "La
personne qui poursuit des études postdoctorales ou un stage reconnu par
le gouvernement", rappelez-vous qu'en commission parlementaire, des gens sont
venus nous dire: Ça, ça comprend les stages auprès de
grands maîtres et tout ça. On voudrait avoir plus de latitude
là-dessus. L'énoncé, comme il était formulé,
pouvait se prêter à des interprétations étroites.
Puis, ici, nous choisissons la voie large, comme nous en avions pris
l'engagement. Puis, l'autre, évidemment, c'est une collaboration avec le
MLCP. Il reconnaît des programmes de perfectionnement particuliers pour
des athlètes qui sont dans la catégorie d'excellence. On dit: On
va accepter ça. Je pense que ça va de soi.
M. Gendron: Oui, ça va, ça, il n'y a pas de
problème. Ce que vous me dites, M. le ministre, c'est que vous dites:
Par l'inscription ou un stage, je suis obligé d'avoir confiance dans le
supplice que vous auriez, éventuellement, d'évaluer que d'autres
secteurs à caractère scientifique, social, pourraient être
couverts par le deuxième alinéa, mais votre justification, ce
serait la notion de stage. Si...
M. Ryan: C'est ça. Là, on ne peut pas laisser
ça à la détermination du candidat, même pas
nécessairement de l'établissement. Si on laisse ça
à la détermination de l'établissement, ça veut dire
qu'on lui donne le pouvoir de décider à notre place.
M. Gendron: Vous avez raison.
M. Ryan: Qu'ils nous fassent une recommandation, qu'ils nous
soumettent des représentations et celles qui sont bonnes, nous les
acceptons. Très souvent, nous recevons des messages
d'appréciation pour la souplesse dont nous faisons preuve dans
l'appréciation des dossiers de cette nature.
M. Gendron: Je ne peux pas en témoigner, mais pour
ça, ce que vous venez de dire, je prétends qu'il s'agit là
d'une disposition de sagesse que j'agrée.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 23 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 24.
M. Ryan: L'article 24 dit, d'abord, ce qui est évident,
qu'au terme de la période d'exemption de congé
d'intérêts, le candidat doit commencer à rembourser. S'il
est dans une situation financière précaire, à ce
moment-là, il jouira d'une exonération qui sera accordée
par le ministre suivant les modalités et les critères
prévus par règlement. Je pense que c'est ce qui existe
actuellement, ça, comme tout le monde le sait.
M. Gendron: Oui, c'est beau.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 24 est
donc...
M. Ryan: Dans le règlement, pour éviter tout
malentendu et tout arbitraire, nous fixerons même un seuil minimum de
revenus au-delà duquel l'exonération sera accordée pour
une période x. Là, il n'y en a pas actuellement. Ça laisse
de la marge pour l'appréciation possiblement capricieuse ou arbitraire
des gens chargés d'appliquer la loi. Mais là, il y aura un seuil
minimum. La personne qui n'aura pas eu de revenus allant jusque-là sera
automatiquement admissible à l'exonération.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 24 est
adopté. J'appelle l'article 25.
M. Ryan: Nous reconnaîtrons tous, ici, la mesure qui
était contenue dans l'énoncé d'orientations et en vertu de
laquelle une personne inscrite à des études de deuxième ou
de troisième cycle universitaire, si elle termine ces études - "c
e s" - de niveau maîtrise ou doctorat dans les délais prescrits
par règlement et en obtient la sanction, se verra délestée
de 25 % de la dette contractée sous forme d'emprunt au titre du
régime d'aide financière. Ça veut dire que si elle a un
prêt ou des prêts accumulés d'une valeur de 10 000 $, 2500 $
seront soustraits de sa dette au moment de la sanction de ses études si
elle les termine dans les délais prescrits par règlement.
La Présidente (Mme Hovington): Vous avez besoin d'autres
éclaircissements, M. le député d'Abitibi-Ouest, sur
l'article 25?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Oui.
M. Gendron: M. le ministre, pourquoi avez-vous cru bon d'indiquer
"sur demande d'un emprunteur"? Pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas
être automatique, parce que ce n'est pas dit que tout le monde sait
ça?
M. Ryan: On ne les suit pas à la trace. Pour les
résultats, nous autres, on n'exige pas que chacun nous envoie sa fiche
de notes. C'est son affaire à lui, ça. Mais là, on met
à la disposition de l'emprunteur un privilège particulier. On lui
dit: Si tu veux l'avoir, tu vas le demander. Tu enverras les pièces
justificatives et tout. C'est aussi simple que ça. Il ne faut pas
oublier que l'emprunteur, lui, fait affaire avec l'institution prêteuse,
il ne fait pas affaire avec
le gouvernement.
M. Gendron: Je sais.
M. Ryan: II va chercher son prêt à la caisse
populaire...
M. Gendron: Oui, oui.
M. Ryan: ...dans la majorité des cas et là, on lui
dit: Si tu veux être exempté, fais-nous une demande, donne-nous la
documentation pertinente et on va avertir l'emprunteur qu'on va lui donner le
quart de la dette, nous autres. C'est ça qui va arriver. Il faut bien
qu'il le demande.
M. Gendron: Quels seront les délais prescrits? Est-ce
qu'ils vont être les mêmes que pour la période
d'admissibilité à la bourse?
M. Ryan: Là, on est en train de le déterminer. On
avait demandé l'avis du Conseil des universités
là-dessus.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Le Conseil nous a envoyé un avis, ces temps
derniers, et on demande l'avis des universités également.
Ça, on ne le définira pas tout de suite par règlement
parce qu'on veut faire montre du maximum de souplesse.
M. Gendron: Donc, pour l'instant, vous n'avez pas d'opinion.
M. Ryan: Non, mais en attendant, la norme ordinaire pour des
études de maîtrise, c'est, disons, en moyenne deux ans. Les
études de doctorat, c'est trois, quatre ans. Maintenant, ça, je
le sais. Je l'ai dit moi-même en commission parlementaire que ça
peut se prêter à des interprétations nombreuses. Il peut y
avoir une personne qui finit ses études de maîtrise en dedans de
deux ans et ça vaut en dedans de deux ans comme valeur. Il y en a une
autre qui va prendre trois ans, ça peut être des études
infiniment supérieures qui seront meilleures que des études de
doctorat faites en trois ans. Mais ça, on ne peut pas contrôler
les cheminements personnels de chaque individu. C'est absolument impossible.
Ces règles-là, ce sont toutes des conventions passablement
artificielles, entre vous et moi. Ça permet à une
société de se tenir debout un petit peu, au point de vue
compétence, mais ce n'est pas autre chose.
M. Gendron: Dans la perspective que vous n'avez pas reçu
les indications du monde universitaire et qu'il y en aura dans les faits.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: II y en aura du monde concerné, dans les
faits, dans l'article qu'on discute.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Vous allez procéder comment?
M. Ryan: On a déjà des indications du Conseil des
universités. Ce ne sera pas difficile d'établir une norme
ici.
M. Gendron: Non?
M. Ryan: Non, ce ne sera pas difficile. On laissera
peut-être une certaine marge pour des cas particuliers
d'établissements. Mais il n'y aura aucun problème à
déterminer ceci, d'autant plus qu'en général, comme les
députés ont pu le constater en commission parlementaire, les
universités étaient d'accord avec le gouvernement sur ce
point-ci.
La Présidente (Mme Hovington): Ça va, l'article
25?
M. Gendron: Non. Il reste un élément important,
mais je ne peux pas l'aborder dans un quart de seconde et il est passé
13 heures. Ça va être court, par exemple, mais je vais
revenir.
La Présidente (Mme Hovington): Bon. Alors, nous suspendons
donc l'article 25. La commission de l'éducation va suspendre les travaux
jusqu'à ce que nous ayons un ordre de la Chambre nous enjoignant de
reprendre les travaux, peut-être cet après-midi. Nous attendons
l'ordre de la Chambre pour cet après-midi. Nous suspendons donc les
travaux.
(Fin de la séance à 13 h 2)