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(Quinze heures trente-sept minutes)
La Présidente (Mme Harel): Je déclare la
séance ouverte et je rappelle le mandat de la commission, soit de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 25, Loi sur l'aide financière aux étudiants. Je demande
immédiatement au secrétaire de nous annoncer les
remplacements.
Le Secrétaire: Merci, Mme la Présidente. M. Chenail
(Beauharnois-Huntingdon) est remplacé par M. Dauphin (Marquette).
Merci.
La Présidente (Mme Harel): Alors, il y a lieu, à ce
moment-ci, d'inviter le ministre à des remarques préliminaires,
si tant est qu'il veuille en faire.
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
M. Ryan: Mme la Présidente, il me fait plaisir d'accepter
votre invitation, surtout de saluer votre présence parmi nous. Je suis
content de voir que, pour une fois, les affaires de l'éducation sont
l'objet de votre considération prioritaire.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: On connaît vos autres obligations, je ne veux pas
vous taquiner. Je n'ai pas l'intention de faire une grande intervention; je
pense que nous avons dit l'essentiel au sujet du projet de loi sur l'aide
financière. Je voudrais simplement rappeler que les principes que nous
avons énoncés dans le projet de loi demeurent les mêmes en
ce qui touche le gouvernement.
Je voudrais, avec votre collaboration, remettre aux membres de la
commission une série d'amendements que le gouvernement projette
d'apporter au projet de loi. Selon une habitude que nous avons établie
à cette commission, nous tentons de porter les amendements à la
connaissance de l'Opposition dès le début des travaux de la
commission pour qu'on ait une idée claire de la destination vers
laquelle on se dirige. Est-ce qu'on vous les a distribués, les
amendements? On va vous les distribuer maintenant. Je suis déçu,
Mme la Présidente, il n'y en a pas autant que d'habitude.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: D'habitude, on les compte à la centaine mais,
cette fois-ci, il y en a seulement une quarantaine, pour un projet de loi qui a
à peu près une soixantaine d'articles, si mes souvenirs sont
bons. Est-ce que vous conviendrez volontiers que ce n'est rien d'excessif,
surtout si on tient compte que les deux tiers de ces amendements seront des
amendements de concordance, que des amendements vraiment substantiels se
ramènent à quelques-uns, dont les suivants.
Tout d'abord, on nous avait fait valoir, les membres s'en souviendront,
que, dans le cas d'une personne atteinte d'une déficience fonctionnelle
majeure, il serait hautement souhaitable que cette personne ne soit point
astreinte au régime commun, c'est-à-dire au régime en
vertu duquel on a accès d'abord à un prêt et ensuite
à la bourse. On demandait que ces personnes aient accès
directement à la bourse étant donné les contraintes
très sévères qui pèsent sur leur existence et les
coûts nombreux et lourds qu'elles doivent encourir par suite de cette
déficience dont elles sont affectées.
Après que la commission eut terminé la séance au
cours de laquelle ces personnes furent entendues, le gouvernement fut saisi
immédiatement de leur requête. Il me fait plaisir de vous dire que
le jour même une directive était émise par la direction du
gouvernement de façon que cette disposition soit corrigée. Dans
l'amendement que nous déposons aujourd'hui, sous le titre 15. 1, la
correction est apportée.
On a essayé de faire beaucoup de bruit autour de pouvoirs
soi-disant abusifs que le projet de loi accordait au ministre en matière
d'enquête. Ceci nous réfère en particulier à
l'article 47 et à l'article 48 du projet de loi, 49 et 50 plus
exactement. L'article 49 du projet de loi prévoyait que "le ministre ou
toute personne qu'il désigne comme enquêteur peut faire
enquête sur tout fait visé par la présente loi ou ses
règlements". Et, à l'article 50, on disait que "pour la conduite
d'une enquête, le ministre et l'enquêteur sont investis des
pouvoirs et de l'immunité des commissaires nommés en vertu de la
Loi sur les commissions d'enquête, sauf du pouvoir d'ordonner
l'emprisonnement. " Mme la Présidente reconnaîtra ces
dispositions, les ayant déjà vues dans un autre texte qui lui est
familier, la Loi sur l'aide sociale.
La préparation de ce projet-ci a donné lieu à
d'étroites consultations avec les autres ministères
concernés, y compris évidemment le ministère de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu, afin que nous
puissions assurer, dans toute la mesure raisonnablement possible, la plus
grande harmonisation entre les lois qui prévoient le versement
d'allocations financières à des personnes au Québec.
Dans ce cas-ci, nous avions cru agir
correctement en acceptant que la Loi sur l'aide financière aux
étudiants soit alignée sur la Loi sur l'aide sociale en ce qui
touche les pouvoirs d'enquête accordés au ministre et, en soi, je
pense que c'est une position que, si on voulait faire preuve du moindre
entêtement, on pourrait justifier assez facilement au plan strict de la
logique. Mais II ne faut pas voir seulement la logique quand on fait des lois,
il faut voir aussi l'interprétation pratique qui en est donnée,
l'usage qui pourrait en être fait par des personnes moins raisonnables
qu'on pense l'être soi-même et le bien général,
surtout le climat d'harmonie dans lequel doit s'appliquer une loi.
Après avoir entendu à ce sujet de nombreux points de vue,
le point de vue des associations étudiantes, le point de vue des
centrales syndicales, le point de vue du Protecteur du citoyen et d'autres avis
également, parmi lesquels je dois classer au premier rang le point de
vue de mes collègues de la deputation ministérielle, après
avoir entendu l'Opposition également...
Une voix: Ah bien!
M. Ryan: Ils ont d'autres endroits où ils parient. Quand
ils parlent dans les autres endroits, tout le reste-La Présidente
(Mme Harel): Ça compte.
M. Ryan: ...suit assez heureusement. Je dois vous dire, M. le
député d'Abitibi-Ouest qui vous en inquiétez souvent, que
mes collègues sont très actifs là où vous savez.
C'est pour ça que les questions d'éducation connaissent toujours
un dénouement plutôt heureux.
Cela étant dit, le gouvernement, à sa réunion tenue
la semaine dernière, a décidé de laisser tomber les
articles 49 et 50. Par conséquent, le pouvoir d'enquête que le
projet de loi eût attribué au ministre n'existera pas et on se
contentera des pouvoirs de vérification qui existent déjà
et qui nous paraissent, après le tamisage de la critique auquel nous
nous sommes volontiers soumis, n'être pas vraiment nécessaires
pour la bonne gestion de cette loi.
M. Gendron: Excusez-moi, M. le ministre. Est-ce que vous avez dit
47 à 52?
M. Ryan: 49 et 50.
La Présidente (Mme Harel): 49 et 50.
M. Gendron: Juste les articles 49 et 50.
M. Ryan: Oui. C'était tellement de trop que quand on les
enlève, tout le reste se tient quand même. L'économie de la
loi retrouve son heureux équilibre. Alors, H y avait ceci.
Je pense que les autres amendements, les députés pourront
en prendre connaissance d'ici à la fin du jour et, à mesure que
nous avancerons, nous y reviendrons. On ne s'attend pas que je fasse un grand
exposé sur la portée de ces autres propositions; les principales
propositions de modification, je viens de les signaler. Aussi simplement que je
le pourrais, je vais me dispenser de commentaires sur le reste, sauf pour
ajouter ceci.
Je suis parfaitement conscient que, pour disposer du projet de loi 25 de
manière judicieuse, les députés souhaiteraient vivement
connaître le texte du règlement qui présidera à
l'application de la loi une fois qu'elle aura été adoptée,
ceci pour des raisons que nous avons soulignées à maintes
reprises au cours des travaux de la commission. Étant donné que
la loi fournit un cadre général et parte très peu de
montants précis, et qu'il s'agit d'une Loi sur l'aide financière
aux étudiants, on ne saurait à quoi s'en tenir de manière
satisfaisante à moins de posséder, en plus du texte même du
projet de loi, des précisions concernant le projet de
règlement.
Il me fait plaisir de vous communiquer que nous avons
préparé un projet de règlement qui est prêt à
la publication et je dois en saisir le Conseil exécutif demain, et,
à moins d'obstacles imprévus, il sera possible de le porter
à la connaissance des membres de la commission dans un avenir
très rapproché. Si on a des commentaires à nous faire
à ce sujet, on pourra les faire également. C'est une autre
disposition dont je suis heureux de vous communiquer la teneur.
Il y a un dernier point que je veux souligner à l'attention des
députés. La Loi sur l'aide financière, dans sa forme
renouvelée, devra trouver application, comme nous l'avons dit dès
le printemps dernier lorsque l'énoncé d'orientations fut
publié, à compter de l'année scolaire 1990-1991. Nous ne
voulons pas que les étudiants attendent une année de plus, et
ceci postule que la loi doit être adoptée dans les meilleurs
délais. Je ne veux exercer aucune pression sur la commission pour ce qui
touche l'exercice de son mandat - je pense que chacun prendra ses
responsabilités - mais il faudra que nous trouvions le moyen de faire en
sorte que cène loi s'applique pour tout ce qui touchera l'aide
financière attribuable au cours de l'année 1990-1991, et
l'année 1990-1991, pour les fins de l'application de la loi, elle
commençait le 1er mai. On aurait souhaité qu'il fût
possible de procéder plus vite, mais ça n'a pas été
possible. Je vous communique ces données en toute simplicité.
Vous savez, comme moi, qu'il y a bien des techniques par lesquelles on peut
surmonter cette difficulté, mais je vous communique les choses comme
nous les percevons actuellement, sans aucune arrière-pensée, sans
autre préoccupation que celle de faciliter te travail efficace et
harmonieux de la commission. Je vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Harel): Merci, M. le
ministre. J'inviterais M. le député d'Abitibi-Ouest
à nous faire part de ses remarques préliminaires.
M. François Gendron
M. Gendron: Merci, Mme la Présidente. Moi non plus, en ce
qui me concerne, je n'irai pas d'une très longue intervention. Je ne
rappellerai pas les principaux principes qui ont guidé le ministre dans
l'élaboration des mesures devant conduire à des modifications
à une nouvelle loi nécessaire concenant l'aide financière
aux étudiants, mais il m'importe à ce moment-ci, quand
même, de faire quelques remarques préliminaires, compte tenu du
délai entre le moment où on a pris connaissance de l'adoption de
ce projet de loi et le moment où nous sommes convoqués en
commission parlementaire pour l'étudier article par article.
Je veux bien entendre la remarque à peine voilée du
ministre, à l'effet qu'il y a urgence de procéder si on veut que
la mesure soit en application dès septembre - c'est son droit de le
faire - mais c'est mon droit aussi de rappeler que, quand on a affaire à
un gouvernement responsable, on prend les moyens - et lui-même a
ajouté: Nombreux ils sont - pour s'assurer, quand on tient à une
législation, qu'elle soit adoptée dans les délais
prescrits. Ce n'est pas moi qui ai convoqué la Chambre sur le tard. Ce
n'est pas moi qui ai décidé de procéder à d'autres
étapes concernant cette législation, que ce soit le discours sur
le budget par surprise. En 14 ans de vie parlementaire, c'est la
première année qu'on présente le budget avant
l'étude des crédits. Donc, il y a une série de choix qui
ont été faits par le gouvernement, qui sont les siens, et c'est
son affaire.
Je pense que le ministre est de bonne foi en prétendant qu'il y a
lieu de procéder assez rapidement pour que les mesures soient en vigueur
dès septembre prochain. Mais nous, on va faire notre travail
sérieusement, comme on l'a toujours fait. On va prendre le temps de
faire ce qu'on a à faire. Et si jamais ça nous conduisait dans
des délais autres que ceux dont il a besoin pour que la réforme
soit en vigueur, le gouvernement prendra ses décisions, comme il a
été capable de le faire pour Hydro Québec môme si ce
n'était pas requis. Ce n'était pas requis pantoute, ils
étaient en parfaite légalité, et ils ont
décidé quand même de faire une loi spéciale.
Ça signifie que le gouvernement a toutes les armes entre ses mains pour
procéder comme bon lui semble, au moment où bon lui semble et de
la manière qu'il le veut.
Dans les remarques préliminaires, je voudrais faire trois, quatre
remarques. Premièrement, je voudrais situer dans son juste contexte
pourquoi, lors de l'étude du principe, l'Opposition a cru bon de
présenter une motion de report. C'est que - le ministre l'a dit
lui-même et il a eu l'intelligence ou la sagesse de nous en parler
tantôt - il est presque inconcevable et irrespectueux, il n'y a pas
d'autre terme pour des parlementaires, de convier ces gens-là à
l'étude d'un projet de loi aussi important quand on sait que toute la
matière grise, si matière grise il y a, d'un tel projet de loi se
trouve à l'intérieur des règlements. C'est bien beau de
nous dire très gentiment - parce qu'on connaît le ministre, il est
très gentil - "je vais faire diligence, je vais procéder
rapidement, j'ai bon espoir que vous puissiez en prendre connaissance", alors
que toutes ces belles phrases auraient pu être prononcées bien
avant aujourd'hui. Si le ministre avait décidé de travailler
adéquatement, efficacement, il aurait pris les dispositions pour
s'assurer que son équipe extraordinaire de fonctionnaires fasse les
travaux requis pour que, lors même du dépôt du projet de
loi, nous puissions avoir les règlements l'accompagnant puisque,
effectivement, tout est là.
La moitié des articles du projet de loi sont du domaine de la
législation déléguée. Il est toujours impertinent,
incorrect pour un gouvernement de demander à des législateurs de
légiférer sans savoir exactement sur quoi ils
légifèrent puisque, lui-même en convient - je le citerai
tantôt, ses propres paroles - il vient fixer les paramètres
fondamentaux de l'attribution de l'aide financière. Le projet de loi 25,
chapitre VI, section II, au complet, ça ne nous dit strictement rien,
pour personne, si on n'a pas les règlements. Pourtant, il y a des
grosses chances qu'on nous demande quand même, quand on sera rendus
là, d'étudier les articles du projet de loi. Ce n'est pas ce que
j'appelle la façon la plus professionnelle de s'acquitter de ses
obligations parlementaires.
Le ministre se disait même surpris d'avoir l'occasion de
déposer une quantité d'amendements moindre que prévu. Ce
n'est pas là que devrait porter la surprise. Ce à quoi on est
habitués en cette commission, c'est d'avoir la garantie que nous allons
en recevoir, des amendements. C'est plus là qu'est la véritable
tradition de cette commission que de les avoir au début, parce qu'on ne
les a pas toujours eus au début. La preuve, sur le projet de loi 29,
avant les fêtes... Le projet de loi 9, pardon, avant les fêtes, on
nous avait dit: Bon, combien de temps est-ce que ça vous prendrait pour
finaliser l'étude de ce projet de loi? J'avais indiqué: Une
couple d'heures. C'était vrai, sincèrement, parce qu'on achevait,
il nous restait deux ou trois articles. Et le jour même où on a
été convoqués pour finaliser l'étude article par
article du projet de loi 9, le jour même, là, le ministre me
déposait une série d'amendements et j'en prenais connaissance
pour la première fois. Donc, on ne les a pas toujours eus avant pour
être en mesure d'en faire une étude responsable, ce qui nous
permettrait de gagner du temps.
On n'est pas prêt, non plus, à donner un chèque en
blanc au ministre de l'Éducation. Je
sais qu'il a la vérité, je sais que c'est un grand
travailleur, je sais qu'il est sage, je sais que certains étudiants lui
ont écrit des choses invraisemblables, mais j'en cite juste un
paragraphe: Je vous écris cette lettre parce que je vous respecte comme
ministre de l'Éducation. Depuis les 20 dernières années,
en effet, peu de ministres ont, comme vous, manifesté autant de
connaissance de leurs dossiers et assuré autant de stabilité et
de crédibilité au monde de l'éduoation. Bravo! Ça,
c'était le premier paragraphe.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Qendron: J'aurai l'occasion de lire les trois autres
tantôt, qui sont loin d'être aussi élogieux, mais je ne suis
pas rendu là.
Autre problème, c'est que le ministre n'a pu, d'aucune
façon, nous donner l'assurance que les recommandations inhérentes
à l'énoncé d'orientations d'avril dernier seront retenues,
parce que, au mois d'avril - écoutez, pas avril il y a un mois, avril il
y a un an - le ministre nous avait fait une grande déclaration en
donnant les grands principes ou les grandes lignes des orientations qui le
guideraient dans les modifications à être apportées au
régime de prêts et bourses, et je pourrais citer le Journal des
débits, mais, encore là, j'y reviendrai.
Ça, c'était ma première remarque
préliminaire sur le cadre, le contexte et l'absence de pouvoir disposer
des règlements, ce qui ne nous permet pas, à moins, encore
là, d'être des automates, de faire notre travail
convenablement.
La deuxième série de remarques préliminaires que je
voudrais faire, Mme la Présidente, en vertu de nos règlements,
c'est que le régime d'aide proposé ne répond pas et ne
s'adapte pas du tout aux réalités de 1990. Ça, il faut en
être conscient dès le début, c'est fondamental de le
rappeler; quand oh sera rendu à l'étude article par article, ce
ne sera plus le moment parce qu'on va dire: Oui, ça c'est un bon
article; oui, c'est quelque chose qui ajoute. Mais, globalement, ce que le
ministre se plaît à appeler correctement l'économie d'un
projet de loi, on est loin, dans ce projet de loi là, d'avoir la
conviction qu'il s'agit d'un projet de loi qui répond et s'adapte aux
réalités modernes des années quatre-vingt-dix, et je les
rappelle: les familles éclatées, le trop grand nombre
d'étudiants à temps partiel, le trop petit nombre de femmes qui
peuvent poursuivre des études convenablement avec de l'aide - parce que
ce n'est pas le cas - le trop grand niveau de dépendance qu'on continue
a exiger entre élèves et parents sous prétexte que la
famille normale... Comme je viens d'aller le constater en Suède
où on indique que c'est très important que la famille se
responsabilise au niveau de l'enfant, mais - petite remarque - ils le font en
bas âge, de zéro à six ans, par
énormément de ressources. énormément de
dépistage, ce qui n'est pas du tout notre cas. Eux autres, quand ils
parlent d'intégration, ils en font, ils en font véritablement,
mais ils prennent les moyens pour en faire, ce qui n'est pas notre cas ici.
Juste à titre d'exemple, je me rappelle avoir visité une classe
où il y avait huit mésadaptés socio-affectifs et six
ressources permanentes dans la classe. Je répète: huit
élèves "poqués" - on se comprend - mais six ressources
à temps plein pour s'occuper d'eux, parce qu'on veut faire
véritablement de l'intégration, véritable, et on veut que
ces jeunes-là puissent monter dans la pyramide de l'édification
de la société suédoise. Et, en passant, là-bas, on
part du bas vers le haut et ici, c'est plutôt l'inverse: les diktats, les
ordonnances partent du haut pour aller vers le bas Alors, c'est
complètement la pyramide à l'envers. (16 heures)
Celui qui vous parle parle par personne interposée au moment
où je vous parle. Quand je dis que c'est un régime qui ne
répond pas et ne s'adapte pas aux réalités des
années quatre-vingt-dix, écoutez, ce n'est pas moi qui l'ai dit,
ce sont les jeunes libéraux, les jeunes libéraux ou leur gang,
qu'ils ont gonflés à bloc, en 1985, au centre Paul-Sauvé,
en leur contant toutes sortes de sornettes, mais qui ont permis que les jeunes
embarquent dans le bateau. Ces jeunes-là se sont fait avoir, se sont
fait rouler en 1985 et eux-mêmes, les jeunes libéraux, ont
qualifié, pas en 1985, mais en 1990, que c'était une
réforme - puis j'emploie leur expression - "Band-Aid", cataplasme sur
une jambe de bois. Ça ne règle pas les problèmes des
étudiants exclus du régime en raison d'une contribution parentale
ou du conjoint présumément versée. Tous les
mémoires ont parlé de ça. Tous les mémoires sont
venus dire: Écoutez, M. le ministre, entre votre discours et la
réalité observable de 1990, c'est plus large que le fleuve
Saint-Laurent comme fossé. Donc, vous devriez en tenir compte. Le
fossé s'élargit entre le discours de ces gens là et la
dure et froide réalité quotidienne. La contribution parentale
n'est à peu près pas versée par un trop grand nombre de
parents et on continue à en tenir compte comme si le jeune l'avait. Mais
il ne l'a pas. En conséquence, ce sont des coûts additionnels,
c'est du temps supplémentaire, c'est du travail au garage les fins de
semaine, c'est du travail au dépanneur, à l'épicerie.
O.K., c'est bien beau mais moi, je pense que les études devraient
être prioritaires par rapport à toutes ces choses-là.
Aucun assouplissement au niveau du statut d'autonomie. Le ministre nous
a dit: Je ne suis pas capable. Moi, je ne le crois pas et je
répète: On ne peut pas avoir vécu six ans de
prospérité et que ça ne paraisse pas quelque part. Les
supposés bons comptables, je veux bien croire qu'ils sont tous partis,
la plupart sont partis en 1985, mais ça ne se peut pas qu'il n'en reste
pas
une couple qui savent compter. Et où est allé l'argent que
l'État a perçu pendant six ans de prospérité
flamboyante qu'on n'avait jamais connue? Je me rappelle, en 14 ans de vie
parlementaire, jamais de ma vie je n'ai entendu dans d'autres Parlements un
ministre, qui se flattait la bedaine - s'il en reste - indiquer qu'il
engrangeait, qu'il faisait du fric parce que l'économie performait On
n'en a pas eu connaissance. Ils ont coupé partout. Ils ont coupé
dans les chemins, dans les programmes sociaux, ça n'a été
que coupures depuis que ce gouvernement est là.
L'objectif de comparaison avec d'autres régimes en vigueur
ailleurs au Canada accentuera la tendance amorcée par le gouvernement
libéral depuis quatre ans. Comme le Québec n'a pas encore
complété son rattrapage sur le plan de la fréquentation
scolaire, notre régime d'aide financière doit demeurer plus
généreux. Et ça, c'est une volonté que je pense que
le ministre a. il a raison de continuer à affirmer qu'il est plus
généreux qu'ailleurs, mais il oublie tout le pendant, même
avec un régime plus généreux. Comment se fait-il qu'on
soit une des sociétés en Amérique du Nord où il y a
le moins de fréquentation d'études universitaires, le plus de
décro-cheurs, le plus de gens à temps partiel, le plus de gens
qui se sentent complètement démunis pour poursuivre leurs
études? Ce qui fait qu'on est obligés de mettre des dispositions
dans les projets de loi pour dire: Vous allez arrêter de traîner et
un baccalauréat, vous allez le faire dans un certain nombre de sessions,
parce qu'un baccalauréat, on ne peut pas prendre 12 ans pour faire
ça. Il a raison, mais il y a des conditions qui font qu'il y a des
étudiants qui traînent et la plupart des conditions en raison
desquelles les étudiants traînent, c'est comme si on leur disait:
Ils le font exprès, c'est volontaire. Allons donc! J'ai deux jeunes
étudiants et ils ont hâte de terminer leurs études. Alors,
c'est la réalité normale comme la réalité normale
pour tout être humain, c'est d'avoir une job, de gagner son pain et
d'être capable de faire ses propres choix de société parce
qu'il a un salaire. Là, ce n'est pas le cas. Quand on est rendus avec un
niveau de sous-emploi de 28 % à 30 %, ça, c'est dramatique. Mais
ce gouvernement-là aime mieux faire la guerre aux pauvres que de faire
la guerre à la pauvreté. Ça ne règle pas du tout le
problème de l'endettement des étudiants. On a passé outre
même s'il y a eu d'autres suggestions.
La troisième remarque et le drame le plus fondamental, c'est
qu'il y avait une innovation majeure, et le ministre l'a
répété à satiété, et l'innovation
majeure, dans son régime, c'est: Enfin, les étudiants à
temps partiel pourront bénéficier d'une aide financière.
Bien, elle n'est plus là. Elle ne l'est pas dans ce qu'on va
étudier. On n'est pas obligés de se gargariser, c'est fini, ce
n'est pas vrai. Ses devoirs, dit-il, ne sont pas finis. Pour un gros
travailleur, il me semble que si ça avait été une
priorité, il aurait fait ses devoirs là-dessus au plus maudit -
excusez l'expression - mais il les aurait faits. Et là, la mesure la
plus pertinente en termes de nouveauté est reportée. Le programme
de bourses pour les étudiants à temps partiel est reporté
à une date inconnue en raison de problèmes techniques. Belle
expression! Mais on n'est pas des valises de ce côté-ci. Des
problèmes techniques, ça s'observe. Le ministre, il y a
même un jeune étudiant qui vantait sa sagacité, sa
stabilité, sa magnifique connaissance des dossiers. Comment se fait-il
qu'il n'avait pas la connaissance des problèmes techniques sur
l'application de mesures pour les étudiants à temps partiel?
Ça fait curieux, ça fait douteux, ça fait inter-rogatif,
en tout cas, en ce qui nous concerne.
Le projet de loi 25, quant à nous, n'apporte pas de garantie
quant au fait que l'accessibilité à l'enseignement universitaire
ne sera pas affectée par l'augmentation des frais de scolarité.
C'est même une déclaration des jeunes libéraux, Le
Soleil, 27 février 1990. Nous, on l'appuie cette thèse. Nous,
on est toujours dans les patates, selon les ministériels, mais on appuie
cette thèse que oui, ça aura un effet. Parce qu'on n'est pas des
extra-terrestres... D'ailleurs, le ministre l'a confirmé lui-même
en disant: Quand même ça aurait 5 % ou 6 % de moins... Il nous a
dit qu'il n'avait jamais dit ça. Un autre, mal cité, mais peu
importe. Nous, on a vu ça. On a vu que ce n'est pas grave, deux ou trois
ans, quand même il y aurait un peu moins d'étudiants.
Deux autres commentaires dans mes remarques préliminaires parce
que, moi aussi, je vais travailler sérieusement et je ne veux pas
être plus long. J'ai eu l'occasion de le dire, c'est sur le coût de
la réforme. Ça n'a pas de bon sens, encore là, comme on a
gonflé. Et les gens de l'autre côté de la table, je les ai
entendus, ont répété ces chiffres-là. Parce qu'il a
raison: de temps en temps, ils parlent. Jamais ici, mais de temps en temps,
à l'extérieur, ils parlent. Ils doivent parler, jamais je ne
croirai, dans leur caucus, lis doivent parler à leurs électeurs
de temps en temps parce qu'ils n'auraient pas été élus. Je
les entends parler. J'ai entendu même un collègue qui n'est pas
loin de chez moi, qui est au même endroit que vous avez appelé,
Mme la Présidente, Abitibi-Est dire: "Meilleur régime,
fantastique! On met quelque 50 000 000 $ d'argent neuf pour la
réforme."
C'est faux, Mme la Présidente, c'est faux. C'est erroné,
ce n'est pas vrai. La réforme, je vais vous le montrer, finalement,
à la limite, va leur coûter 2 000 000 $ - avez-vous compris? -
d'argent neuf à peine. Parce que, dans le coût de la
réforme, l'impact global est de 52 300 000 $ mais, là-dedans, il
y a 33 800 000 $ pour les prêts et il y a 18 500 000 $ pour les bourses.
Moi, quand on dit aux étudiants: On vous donne 33 800 000 $ d'argent de
plus de prêts, je suis content, entre parenthèses, parce que c'est
vrai que c'est de l'argent qu'on ne
donnait pas et qu'on va donner aux étudiants, mais on reste dans
l'inverse de ce que les étudiants souhaitent puisqu'ils nous ont
parlé qu'ils avaient peur de l'endettement étudiant. Est-ce que,
par 33 800 000 $ de prêts de plus, on corrige le problème de
l'endettement? Moi, ma réponse est claire, c'est non.
En plus de ça, le ministre nous a dit lui-même: II y a
certains bénéfices qui existaient dans l'ancienne réforme
qui n'existeront plus. De ça, il y en a pour 14 200 000 $.
Écoutez, ces 14 200 000 $ là qui existaient dans l'ancienne
formule, qui vont disparaître, et on le verra à l'étude
article par article, ils ne sont plus là. On est obligés de les
enlever. C'est arrivé maintes et maintes fois, des retraits de
bénéfices pour 14 400 000 $. La mesure pour le temps partiel a
été évaluée à 5 300 000 $. Elle n'est plus
là, Mme la Présidente. Je suis obligé de l'enlever. Ce
n'est pas de l'argent neuf, c'est de l'argent qui n'existe pas.
Donc, aux dettes, nous, quand on regarde ça sur tous les bords,
on arrivait à 13 200 000 $. Ah! je sais qu'on ne sait pas compter! Mais
on verra. Pourtant, pour des gens qui ne savent pas compter, je vous rappelle
Alain Dubuc. Même si, encore là, ça a été
repris par nos amis d'en face, il a dit à combien de reprises le Parti
québécois s'était soucié des finances publiques en
réduisant ce qu'on appelle la seule donnée qui permet de
créer ce qu'on appelle une comparaison, une certaine
équité, ce sont les besoins financiers nets. Quand on a
lâché le pouvoir, on avait réduit les besoins financiers
nets de 500 000 000 $. Il l'a répété une vingtaine de
fois, j'ai ça partout. Les trois ou quatre premières
années des libéraux, ils ont fait exactement la même chose,
ce qui est le seul critère comparable. Ils ont réduit les besoins
financiers nets de 500 000 000 $. Bravo! Félicitations! Vous avez fait
la même chose que nous autres. Donc, prétendre que c'est toujours
à cause de la montagne ou de la balloune qu'ils ont gonflée quand
ils sont arrivés au pouvoir en 1985, nous, nous ne marchons pas
là-dedans.
Sur les 52 000 000 $ de revenus additionnels provenant de la hausse des
frais de scolarité, il faut avoir l'honnêteté de dire que
le cinquième sera réinjecté dans le régime des
prêts et bourses. On se paie, pour le cinquième, à
même le coût de la réforme, soit une valeur de 11 000 000 $,
parce que le cinquième de 50 000 000 $ OU de 52 000 000 $, ça
fait à peu près 11 000 000 $. Donc, à la limite, je
pourrais dire que si cette somme sert à financer le coût de la
réforme - je parie du cinquième de 52 000 000 $ - après
avoir enlevé les 18,5 % puis les 14,4 % de retrait de
bénéfices, puis les 5,3 % de temps partiel, bien, écoutez,
c'est une réforme qui ne coûte rien. On aura l'occasion de
revenir, de toute façon, sur les chiffres, à l'étude
article par article, mais je voulais profiter de mes remarques
préliminaires pour faire ce point-là.
Le dernier point, c'est qu'on est tous des caves, de ce
côté-ci, mais l'appui au gel des frais de scolarité, les
appuis, je veux dire, sont nombreux. Ils sont nombreux, ceux qui étaient
d'accord avec nous autres. D'abord, en partant de la population: 58 % de la
population. Ah oui! Je sais, ils ne sont pas informés, ils ne
connaissent pas ça, puis Hs parlent à travers leur chapeau, mais,
quand c'est le temps de parier des sondages positifs en leur faveur, c'est
drôle, là, ils sont informés: la CEQ, la CSN, l'Institut
canadien de l'éducation des adultes, tous les syndicats, l'UQAM,
l'Université de Montréal, l'UQAC, l'UQTR, la
Fédération autonome du collégial, le Mouvement national
des Québécois, les syndicats des chargés de cours de
l'Université Laval, de l'UQAM, l'administration du cégep de
Lévis-Lauzon, autrement dit, des gens qui étaient
complètement d'accord avec nous qu'on ne peut pas augmenter les frais de
scolarité sans évaluer les conséquences et avoir un
régime qui tienne davantage compte du geste qu'on pose.
Je vous ai dit tantôt que je citerais deux autres paragraphes de
la juste cause des étudiants parce que les étudiants ont
manifesté. Les étudiants ont cru bon d'indiquer au gouvernement
en place que ça ne devait pas passer comme du beurre dans la poêle
et moi, personnellement, comme critique de l'Opposition, je pense qu'ils ont
fait ce qu'ils devaient faire. Ils avaient le devoir, comme mouvement
étudiant, de signaler aux étudiants qu'il y avait là une
injustice, en exigeant d'eux qu'ils soient les seuls payeurs. Les entreprises
auraient pu augmenter leur part. Pantoute! Le gouvernement a dit: Pas question!
Le gouvernement lui-même, s'il avait eu une vision plus globale de
l'éducation, aurait pu augmenter sa part dans le financement
universitaire, parce qu'il sait qu'il ne règle rien fondamentalement du
sous-financement chronique.
Or, le même jeune qui félicitait le ministre disait ceci,
et ce sera la conclusion de mes remarques préliminaires: Cependant, vous
m'avez profondément choqué, déçu, lors d'un
épisode de la lutte des étudiants contre le dégel brutal
des frais de scolarité universitaire. Résumons brièvement
les faits: Le 28 mars, une manifestation à Montréal tourne au
vinaigre. Les supposées forces de l'ordre insultent et matraquent
quelques dizaines de cégépiens. Le lendemain, ce même haut
personnage de l'éducation à l'Assemblée nationale, M. le
ministre de l'Éducation, affirmait, du haut de sa vérité,
sous forme de boutade, bien sûr, que les policiers ont tout simplement
raccompagné les étudiants. Il s'est ensuivi un grand éclat
de rire de l'Assemblée nationale, et surtout du choeur de l'armée
rouge, parce que, chaque fois que le ministre de l'Éducation ouvre la
bouche, le choeur de l'armée rouge se manifeste par la cohorte des
députés d'arrière-ban - il n'y a pas d'autre qualificatif
- et d'arrière-plan. C'est dans l'article.
Je considère, M. Ryan - je m'excuse, M. le ministre de
l'Éducation, mais c'est dans le texte - que c'est un grave manque de
respect envers ces étudiants et les jeunes en général. En
ridiculisant leur cause et leurs moyens de se faire entendre, vous avez fait
preuve de votre indifférence face à la situation réelle
des jeunes d'aujourd'hui. Bien sûr, ils ne sont pas comme nous
étions il y a 20, 30 ou 40 ans. Bien sûr, ils sont
gâtés par les parents que nous sommes. Bien sûr, ils sont
orientés plus vers le plaisir que vers le devoir. À mon avis, il
s'agit de changements dans les valeurs qui sont loin d'être condamnables.
Il faut savoir aussi que les plus jeunes, même munis de diplômes
universitaires, trouvent très peu d'emploi régulier, vivent de
projets et de projets répétitifs du fédéral, du
travail de remplacement, d'emplois à temps partiel ou à statut
précaire. Ils ne peuvent, non plus, se fier à la grande
entreprise ou à l'État-providence, comme les
générations précédentes ont pu le faire, pour
obtenir travail, épanouissement et sécurité à long
terme. Le projet de société des années soixante et
soixante-dix n'est plus visible actuellement et ça semble être
ça, votre problème, de ne pas voir ça. Dans cette optique,
la hausse de 130 % des frais de scolarité à l'université
relève plus d'un arrière-plan idéologique implacable que
d'un simple exercice comptable. Et l'étudiant sérieux ajoutait:
Qu'il y ait augmentation graduelle, on aurait pu regarder ça... Et je
m'arrête là. (16 h 15)
Et il y a l'autre qui expliquait sa juste cause, et écoutez bien
ceci: Les actions du mouvement étudiant contre le dégel des frais
de scolarité n'étaient rien d'autre que la conséquence
directe de l'absence totale de consultation démocratique du gouvernement
du Québec dans ce dossier qui mettait fin à un régime de
25 années où l'État, en connaissance de cause, disait, et
le ministre l'a dit lui-même, le 17 ou 18 décembre, dans sa
déclaration: Oui, j'estime que le fait que les frais de scolarité
aient été longtemps gelés a eu comme conséquence
d'avoir une implication majeure, forte - et c'étaient ses propres mots -
sur l'augmentation de la fréquentation universitaire. Tu ne peux pas,
d'une main, un jour, dire ça et te revirer, le même jour, et dire
que ça n'aura pas de conséquence. Ce n'est pas conciliable, quant
à nous. C'est irréconciliable, de tels propos. Et là, je
ne veux pas parler d'études parce que là, on pourrait citer les
études qu'on veut. Mais on ne peut pas dire deux choses
différentes en même temps, sur le même sujet, et
prétendre qu'on est correct.
Le jeune ajoutait: Lors des élections, M. le ministre, vous avez
refusé de vous prononcer clairement sur les intentions concernant les
frais de scolarité - et là, il parte de votre parti politique.
Tout au long de la grève, M. Ryan a refusé
systématiquement de discuter et de négocier avec le mouvement
étudiant. La seule réponse que les étudiantes et les
étudiants entendirent fut le bruit des matraques. Ces pratiques n'ont
aucune place dans une société dite démocratique. Des
sondages l'ont prouvé: les gens sont en majorité opposés
au dégel des frais de scolarité. Fort de ce soutien, le mouvement
étudiant continuera, l'année prochaine, son combat pour le
maintien du droit à l'accessibilité à l'éducation,
pour l'ensemble de la population. Veuillez recevoir un modeste don de 200 $
pour couvrir une partie de vos frais juridiques encourus pour une juste cause.
Et c'est un étudiant qui envoyait ces 200 $ à l'Association des
étudiants et étudiantes des deuxième et troisième
cycles de l'Université McGill, Montréal, 25 avril.
Je m'arrête là dans mes remarques préliminaires, et
je conclus cependant que l'Opposition a la conviction que le moment
était venu de rafraîchir les données sur lesquelles on
s'appuyait pour attribuer l'aide financière et qu'il était requis
d'avoir une législation plus appropriée comme assise juridique de
base. Le ministre avait dit: Ne vous attendez pas que ça soit une
réforme qui va chambouler les grandes orientations. Je pense que
là-dessus, il a été d'une logique implacable puisqu'en ce
qui me concerne, sauf quelques éléments bonifiants
intéressants, la mesure majeure, il la retire, et toute
l'adap-tabilité ou l'adaptation au contexte moderne des années
quatre-vingt-dix par rapport à la réalité vécue par
les jeunes étudiants, nous pourrons dire, quand on aura fini nos travaux
- parce qu'on va finir nos travaux d'adoption de ce projet de loi 25 - que,
malheureusement, on n'aura pas tenu compte du tissu social et des composantes
de la société d'aujourd'hui qui font qu'avec des familles
éclatées, avec un très grand nombre d'étudiants
à temps partiel... Ce qui est une mauvaise chose, bonne en soi, mais une
mauvaise chose quand on veut performer et permettre qu'on ait plus
d'étudiants qui fassent du deuxième cycle ou du second cycle.
Voilà les remarques préliminaires que j'avais à
faire et j'indique d'ores et déjà qu'avant de commencer
l'étude de l'article 1, j'aurai une motion préliminaire à
présenter.
La Présidente (Mme Harel): Alors... Oui, M. le
ministre?
M. Ryan: Juste une brève remarque, si vous me le
permettez.
La Présidente (Mme Harel): J'imagine qu'à ce
stade-ci de nos travaux une remarque...
M. Gendron: Aucun problème.
Mme Harel: ...est évidemment consentie.
M. Ryan: Je voulais simplement replacer dans leur vrai contexte
les chiffres qu'a manipulés avec assez d'imprécision le
député d'Abiti-
bi-Ouest. Je pense qu'il faut définir chaque poste avec rigueur.
Le député en venait à essayer de démontrer que le
gouvernement injecterait, dans la réforme, en crédits
additionnels, 2 000 000 $. J'ai bien compris?
M. Gendron: Non, là, j'admets que j'exagérais parce
que j'ai dit: À la limite, dans la perspective où l'on comptait
les 11 000 000 $ que vous prenez pour financer le coût de la
réforme, du coût total des 52 000 000 $, moi, personnellement,
j'aime mieux rester à 13 000 000 $ pour votre coût de
réforme net.
M. Ryan: On va l'établir. D'abord, il faut qu'il soit bien
clairement compris que le montant qui sera retenu à même la hausse
des frais de scolarité pour financer l'aide financière accrue au
bénéfice des étudiants qui en auront besoin vient
s'ajouter au montant de crédits neufs qu'on injecte dans la
réforme et ne vient pas se soustraire de ça de quelque
manière. Et nous autres, quand nous avons fait les calculs, là,
nous établissions à 32 900 000 $ lès crédits
additionnels qui seraient injectés dans la réforme sous forme de
bourses améliorées. Alors, il y avait des ajustements, dans le
régime actuel, qui permettaient de soustraire 14 000 000 $ de
dépenses. On arrivait à 32 000 000 $, moins 14 000 000 $, ce qui
faisait 18 000 000 $. Si on enlève les 5 000 000 $ qui allaient pour les
études à temps partiel, on arrive, très bien, mais j'aime
mieux ça que les 2 000 000 $ qui avaient été...
M. Gendron: Non, non, je l'ai dit.
M. Ryan: Mais vous ne l'avez pas dit tantôt.
M. Gendron: Oui, oui. En tout cas...
M. Ryan: Vous avez commencé vos remarques tantôt
avec 2 000 000 $...
M. Géndron: Ah non! J'ai...
M. Ryan:... puis j'attendais l'addition, à la fin, puis
elle n'est jamais venue.
M. Gendron: La preuve que c'est faux, c'est que je les ai
cités en tout dernier, à ce que vous dites, 2 200 000 $. J'ai
dit: À la limite, parce que j'avais parlé des 13 200 000 $...
M. Ryan: Cela avait été mentionné au
début de vos remarques aussi; je l'ai noté dès le
début et je suivais les calculs, puis ça n'arrivait pas.
M. Gendron: Ah! je comprends!
M. Ryan: Très bien. On s'entend là-dessus, il n'y a
pas de problème.
M. Gendron: A 13 200 000 $, on sen-tend.
M. Ryan: Très bien. Je ne crois pas avoir autre chose
à ajouter à ce moment-ci, sinon pour rappeler que, dans la
période de contraintes budgétaires très
sévères que vit le gouvernement et qu'il vivra pendant encore
plusieurs années, suivant toutes les indications que j'ai pu percevoir,
que nous trouvions le moyen d'injecter ces sommes additionnelles et
d'accroître le fardeau d'endettement indirect du Québec d'une
somme quand même très appréciable de 34 000 000 $, je pense
que c'est loin d'être négligeable. Ce ne sont pas des choses
mineures. On aurait aimé faire davantage, c'est sûr. Moi, je l'ai
dit souvent, j'aurais bien aimé que tous les étudiants puissent
être reconnus comme autonomes à partir de l'âge de la
majorité. C'est 18 ans, l'âge de la majorité: ils devraient
tous être autonomes, si la société était capable de
porter les conséquences financières de cette décision. Or,
le verdict que nous devons porter, c'est que la société n'en est
pas capable, à l'heure actuelle. Nous faisons ce qui est le meilleur
possible, dans les circonstances, mais je crois bien que la tâche des
gouvernants, c'est de faire voir les faits réels à nos
concitoyens et de leur dire: On peut faire ceci; on va l'assumer
sérieusement on va faire face à nos obligations, que d'ajouter et
d'ajouter de la dette, comme on l'a fait pendant quelques années pour,
après ça, se réveiller avec une situation où il y a
0, 14 $ sur chaque piastre que le gouvernement dépense qui doit aller
pour financer des intérêts à des prêteurs
américains, japonais, allemands, cana-do-anglais et même
capitalistes québécois. Je pense qu'on a mieux à faire
avec les fonds publics que de payer de l'intérêt sur une dette qui
ne nous rapporte absolument rien. On essaie, on a réduit quand
même le déficit sensiblement. Et je regardais récemment le
gouvernement de l'Ontario, qui a présenté un budget avec un
surplus de 35 000 000 $, tandis que nous autres, on est encore avec 1 700 000
000 $ de déficit. On est plus pauvres qu'eux. Au bout de la ligne,
où est-ce qu'on s'en va avec ça? C'est pour ça qu'on est
loin d'avoir fini la tâche d'assainissement des finances publiques. Moi,
ça me fait de la peine, parce que j'ai essayé de penser, pendant
un temps, que trois ou quatre ans permettraient peut-être de
régler ce problème-là et c'est absolument
irréaliste.
Alors, je termine là-dessus. Juste une remarque à propos
des étudiants. Remarquez que le député s'est soigneusement
abstenu de faire état des situations où des étudiants ont
été privés de leurs droits par d'autres qui - des fois,
c'était des soi-disant étudiants - les empêchaient d'entrer
dans leur salle de cours et qui n'hésitaient pas du tout à
recourir à la violence pour les empêcher d'exercer leur droit. Il
y a ce facteur-là, aussi, qui a été très important
dans
les événements... Les semaines qui ont accompagné
la démarche de la commission parlementaire... On compte tout ça
ensemble. À un moment donné, il fallait bien que
l'équilibre se rétablisse à quelque part. Je pense bien
que ce n'est ni la police, ni les protestations des associations qui ont
rétabli l'équilibre. C'est la venue des examens et la perspective
de l'année qui allait être perdue si on continuait dans une
démarche qui s'avérait de plus en plus vaine, finalement,
infructueuse.
Cela étant dit, je pense qu'on va appliquer le régime avec
le maximum d'humanité et de compréhension dès que
l'Assemblée nationale en aura disposé. Je suis très
heureux de constater que le député d'Abitibi-Ouest est prêt
à procéder à l'étude article par article,
après nous avoir saisis d'une motion dont je me demande ce qu'elle
contiendra.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Harel): M. le député
d'Abitibi-Ouest, êtes-vous prêt à déposer cette
motion?
Motion proposant le dépôt des projets de
règlement
M. Gendron: Oui, Mme la Présidente. Je voudrais, à
ce moment-ci, déposer la motion suivante: Que cette commission invite le
ministre de l'Enseignement supérieur à mettre à la
disposition des membres une copie des projets de règlement concernant
l'application du projet de loi 25, Loi sur l'aide financière aux
étudiants, et ce, dans le but de faciliter l'étude
détaillée dudit projet de loi. Je suis prêt à
plaider la recevabilité, si tant est que vous croyiez qu'il s'agit
là d'une motion non recevable.
La Présidente (Mme Harel): Alors, M. le
député... D'abord, y a-t-il des membres de cette commission qui
veulent se faire entendre sur la recevabilité de la motion?
M. Gendron: Moi, je le désire, s'il n'y en a pas
d'autres.
La Présidente (Mme Harel): Alors, comme vous allez plaider
en faveur de votre propre motion, s'il n'y a pas d'autres intervenants, je vais
simplement la juger recevable et vous inviter à plaider sur le fond.
M. Gendron: Oui, sur le fond... Alors, très rapidement,
parce que mon motif n'est pas... Effectivement, vous venez de la
déclarer recevable, et elle l'était suivant la jurisprudence de
nos travaux en commission à plusieurs reprises. J'aurais une multitude
d'exemples. Sur le fond, ce n'est pas compliqué, c'est que je persiste
à croire que, comme parlementaires, pour faire un travail
adéquat, il y a tellement d'articles qu'on ne peut en évaluer la
signification réelle, la portée réelle, comme
législateurs, si on ne peut pas prendre connaissance des
règlements qui vont accompagner ce projet de loi.
Je voudrais également indiquer que le ministre lui-même -
et je le cite - au Journal des débats, le mercredi 21
février 1990, lorsque nous faisions des consultations
générales avec différents intervenants, disait ceci:
L'ampleur exacte des mesures envisagées par le gouvernement ne sera
connue que lorsque le règlement devant présider à
l'application de la loi aura été déposé. C'est le
ministre de l'Éducation qui parle. Imaginez! Le premier grand
responsable d'une loi qu'il nous demande d'étudier article par article
dit: Vous n'êtes pas capables d'en voir la portée. Et là,
il ne nous dit pas qu'on n'est pas intelligents. Certains pourraient le penser
mais ça, ça va venir. C'est sûr que ça va venir,
à un moment donné, au cours des débats. On est
habitués. Mais là, il nous dit: Vous ne pouvez pas mesurer la
portée et l'ampleur des implications des articles du projet de loi,
compte tenu que la plupart des éléments accompagnateurs ou
nourrissants autour de ce projet de loi se trouvent dans les règlements.
Il ajoutait: Vu les liens étroits qui relient l'énoncé
d'orientations - et c'est le ministre qui l'a prononcé,
l'énoncé d'orientations - le projet de loi et le futur
règlement, il eût été utile - il parlait au
passé parce qu'il ne l'avait pas mais mon devoir, aujourd'hui, c'est de
parler au présent parce que c'est aujourd'hui qu'on nous convoque en
commission parlementaire pour l'étudier article par article - et fort
logique - imaginez! et là, il parlait aussi à ses
collègues - que les parlementaires puissent disposer dès
maintenant non seulement du projet de loi, mais du texte intégral du
futur règlement. (16 h 30)
Quand nous disait-il ça? Le 21 février 1990, Mme la
Présidente. Quelle date sommes-nous? Le 8 mai. On compte mal, on ne sait
pas compter. Mais 21 février, 21 mars, 21 avril. Presque trois mois plus
tard, presque trois mois plus tard, le même ministre nous dit:
Écoutez, la logique nous commanderait que ce projet de loi
s'étudie avec les règlements, parce que la chair, la viande, les
éléments pertinents, on les retrouve dans le règlement.
C'est lui qui parle. Il y a trois mois, il ajoutait: Je dois répondre
que la divulgation du règlement aura normalement lieu après que
le gouvernement aura fait connaître, par la voie des crédits
annuels et du budget... Les deux éléments ont eu lieu. Les
crédits, ce n'est pas hier, les crédits... Ça fait un bout
de temps que les crédits ont été déposés et
le budget, ça n'a rien à voir. Je le connais. Mais les
crédits ont de quoi à voir. Le "pourvoiement" de fonds, pour
donner suite à cette réforme-là, ce n'est pas dans les
nuages qu'on trouve ça, c'est dans les crédits
budgétaires. Or, les crédits ont été
déposés. Et ça fait un bon mots que les
crédits sont déposés. On se demande même comment
ça se fait qu'ils ne veulent toujours pas qu'on les étudie, alors
qu'on était censés passer 225 heures d'études, d'analyse
des crédits. Ont-ils des choses à cacher? Avaient-ils des choses
à faire accroire darts un budget camouflé? On en a eu une preuve.
J'aurai l'occasion d'en parler dans quelques minutes, parce qu'il faut
également que j'aille faire mon discours en réplique au budget.
Lé ministre dé l'Éducation ajoutait: La logique de tout
ça, c'est parce que moi, je ne peux pas aller plus loin dans certains
articles du projet de loi, si je ne connais pas les ressources dont je
dispose.
Plaidoyer logique. Le ministre avait raison. Est-ce qu'aujourd'hui le
ministre, en conscience, peut nous dire qu'il ne connaît pas les
ressources dont il dispose? La réponse, c'est non. Le ministre
connaît très bien aujourd'hui les ressources dont il
disposé. Ce n'est pas vrai. Il nous l'a dit tantôt, tellement
suavement: J'ai la conviction que je serai probablement en mesure d'aller au
Conseil des ministres dès la semaine prochaine pour présenter les
règlements accompagnant le projet de loi. Je ne dis pas qu'il n'y a pas
eu de contrainte de sa part pour ne pas y aller avant. Je ne parle pas de
ça. Je dis que, s'il avait la conviction que pour faire un travail
sérieux, honnête et correct d'analyse de ce projet de loi article
par article nous aurions dû prendre connaissance des projets de
règlement, comme ça a été le cas dans une multitude
d'autres projets de loi... Je vais juste en cher une couple, puisque vous
l'avez reçu. Le 21 décembre 1988, dans une loi importante
concernant la Charte de la langue française, le président de la
commission et les parlementaires convenaient: II n'est pas possible de
procéder à l'étude du projet de loi que vous nous
demandez, si on n'a pas les règlements afférents. Ça a
été la décision du président, et je le cite, M.
Saintonge, qui est l'actuel président de cette Assemblée
nationale. Alors, avant de commencer la discussion, je veux tout simplement
vous dire que je déclare immédiatement cette motion
recevable.
M. Bélanger, et ainsi de suite... Non, je n'irai plus sur la
recevabilité. Vous l'avez reçu, vous l'avez accepté. Donc,
sur le fond, je me dis... J'ai tout à dire sur le fond, vous l'avez dit
vous-même. L'ampleur des mesures envisagées par notre gouvernement
nécessite que l'étude de ce projet de loi se fasse
accompagnée des règlements. On ne les a pas. On reçoit un
avis de la Chambre disant: Allez étudier le projet de loi article par
article. Donc, je vous dis que j'ai un problème. Ce n'est pas que je
n'ai rien a dire, j'en ai beaucoup à dire. Je dis que je n'ai pas les
outils qu'il me faut pour faire mon travail convenablement. Je veux bien croire
que ça ne dérange pas les parlementaires de l'autre bord parce
que, eux...
Une voix: Ils ont confiance.
M. Gendron: Ce n'est même pas de la confiance, c'est un
aveuglement total. Total, parce que, comme parlementaires, vous devriez avoir
les mêmes exigences, ici, on est en commission. Et vous êtes des
parlementaires, d'abord et avant tout, avant d'être des libéraux
partisans. Et comme parlementaires... C'est votre ministre qui l'a dit. C'est
votre ministre qui dit: Le projet de loi est difficilement étudiable, si
on h'a pas les règlements. Lés avez-vous, les règlements,
M. le député dé Rimouski? Est-ce que vous les avez, M. le
député de Charlevoix, les règlements? Je pourrais
continuer. M. le député de Marquette les à sans doute,
parce qu'il a l'air d'être très studieux. Mais à part
ça, nous, on n'a pas eu cette chance-là, on ne les a pas, les
règlements. Et on nous demande d'étudier le projet de loi 25.
Alors, moi, je pense qu'il était requis, nécessaire,
opportun que je fasse cette motion pour indiquer qu'encore une fois oh ne
permet pas à des parlementaires sérieux de faire leur travail
sérieusement. Et je m'appuie sur les propos du ministre. S'il n'en avait
pas convenu... Mais c'est lui qui en a convenu. Donc, effectivement, je n'ai
pas autre chose à ajouter, puisque le ministre lui-même nous l'a
dit: Vous ne les avez pas et vous ne les aurez pas. Mais moi, il m'appartenait
de faire cette motion dite préliminaire, avant d'entamer les articles du
projet de loi 25. Je suis toujours confiant et convaincu que nous aurions pu
faire un travail beaucoup plus professionnel, beaucoup plus correspondant
à ce pourquoi nous avons tous été mandatés par nos
populations. C'est que, quand on légifère, on le fait en
connaissance de cause. Et, actuellement, on nous demande de
légiférer article par article, en non-connaissance de cause. Et
ce n'est pas mon habitude.
La Présidente (Mme Harel): Alors merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Avant qu'il y ait d'autres intervenants,
je rappelle aux membres de la commission parlementaire que la durée des
interventions qui suivront ne peut être que de dix minutes. Alors, y
a-t-il des intervenants du côté ministériel?
M. Tremblay (Rimouski): Madame, j'appelle le vote sur la
motion.
La Présidente (Mme Harel): Ha, ha, ha! M. le
secrétaire, pouvéz-vous nous faire savoir si le vote peut
être appelé immédiatement? Il ne me semble pas qu'on soit
eh assemblée délibérante et, en vertu de nos
règlements, jusqu'à ce qu'on ait épuisé les
demandes d'intervention des membres de la commission, il ne peut pas y avoir
d'appel de vote.
D'autres interventions?
Alors, M. le député dé Rimouski, votre voeu
est accompli. Nous allons passer au vote sur la motion
préliminaire, un vote nominal. Je vais inviter M. le secrétaire
à procéder à l'appel nominal. Vous voyez comment vous
n'aviez pas besoin de bousculer nos travaux.
Le Secrétaire: M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Pour.
Le Secrétaire: Mme la députée de Terre-bonne?
Mme Caron: Pour.
Le Secrétaire: Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Harel): Pour.
Le Secrétaire: M. le ministre?
M. Ryan: Rappelez plus tard, s'il vous plaît.
M. Gendron: II hésite.
Le Secrétaire: M. le député de Rimouski?
M. Tremblay (Rimouski): Contre.
Le Secrétaire: M. le député de Vimont?
M. Fradet: Contre.
Le Secrétaire: M. le député de
Charlevoix?
M. Bradet: Contre.
Le Secrétaire: M. le député de
Sauvé?
M. Parent: Contre.
Le Secrétaire: Mme la députée de...
Mme Boucher Bacon: Bourget.
Le Secrétaire: ...Bourget? Excusez.
Mme Boucher Bacon: Contre.
Le Secrétaire: M. le député de
Marquette?
M. Dauphin: Contre.
Le Secrétaire: M. le ministre?
M. Ryan: Moi, je m'abstiens.
La Présidente (Mme Harel): C'est une coquetterie,
ça.
M. Ryan: Le ministre ne peut pas se faire des souhaits à
lui-même, à moins de se prendre terriblement au
sérieux.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Harel): Nous allons donc entamer
l'étude, article par article, du projet de loi 25. J'appelle l'article
1. Est-ce que vous voulez intervenir, M. le ministre, quant à cet
article 1 du projet de loi 25?
Définitions
M. Ryan: Je pense que l'article se passe d'explication, Mme la
Présidente. Je serais prêt à écouter les remarques
que les députés ont à faire, mais je ne pense pas que
quelque remarque que je ferais serait de nature à jeter plus de
lumière sur le texte.
La Présidente (Mme Harel): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. J'estime, Mme (a Présidente, qu'en soi
l'article 1 est on ne peut plus clair. Je n'ai pas de problème
d'incompréhension de l'article 1, mais j'ai un amendement à
proposer à l'article 1. Je voudrais, à ce moment-ci,
déposer l'amendement suivant à l'article 1: L'article 1 du projet
de loi 25, Loi sur l'aide financière aux étudiants, est
modifié par le remplacement, dans la première ligne du paragraphe
2°, du mot "universitaire" par le mot "postsecondaire". Je voudrais,
à ce moment-ci, distribuer aux membres de la commission des copies de
l'amendement.
La Présidente (Mme Harel): Je vais vous demander
immédiatement d'intervenir sur votre proposition d'amendement.
M. Gendron: Ça signifie que vous la recevez?
La Présidente (Mme Harel): Oui, monsieur, à moins
qu'il n'y ait des interventions des membres de la commission.
M. Gendron: Non, non, c'est vous qui êtes
présidente.
La Présidente (Mme Harel): Ça m'apparaît tout
à fait...
M. Parent: Avant de décider si...
M. Gendron: Peut-être attendre la fin de la distribution
pour qu'ils en prennent connaissance?
La Présidente (Mme Harel): Très bien. Alors, y
a-t-il des remarques sur la recevabilité de cette proposition
d'amendement? À défaut qu'il y ait des représentations sur
la recevabili-
té... Y a-t-il des remarques sur la recevabilité de la
proposition d'amendement?
M. Ryan: Non, madame, il me semble parfaitement recevable.
La Présidente (Mme Harel): Tout à fait. Moi de
même. La proposition est donc reçue, et j'invite le
député d'Abitibi-Ouest à la présenter.
M. Gendron: Ça me fait plaisir, Mme la Présidente,
que vous me permettiez de présenter l'amendement à l'article 1.
Si je le fais, c'est que, par obligation ailleurs, vous n'avez pas eu
l'occasion d'entendre l'ensemble des organismes et des groupes, qui sont venus
nous faire des représentations, et ils ont été nombreux.
Il y a plusieurs groupes qui nous ont fait des représentations, puisque
dans son intention d'orientations, c'est-à-dire dans la publication de
ses orientations concernant la modification du projet de loi sur l'aide
financière, aux étudiants, le ministre souhaitait ajouter une
possibilité de prêts et bourses aux études à temps
partiel. Lorsque des étudiants de niveau cégep sont venus - et il
y en a un certain nombre qui sont venus en commission parlementaire - ils, ont
indiqué qu'eux aussi souhaiteraient que le régime d'aide
financière pour des étudiants à temps partiel s'applique
aux étudiants de niveau collégial, qu'on appelle postsecondaire,
et pas nécessairement universitaire.
Vous avez remarqué qu'à l'article 1 tel que
libellé, au programme de bourses pour les études universitaires
à temps partiel, on ne fait pas référence du tout aux
étudiants de niveau collégial.
Moi, j'estime, en plus, Mme la Présidente, qu'on ne fait pas une
loi à tous les jours; en tout cas, le ministre en fait une à tous
les six mois, ou les modifie aux quinze jours... Mais quand on est plus
sérieux que ça et qu'on donne un nouveau cadre législatif
à un régime de prêts et bourses, il est important que le
nouveau cadre puisse permettre, lorsque les devoirs seront terminés -
là-dessus, j'aurai des questions à lui poser quand j'aurai
terminé ma plaidoirie - que des étudiants universitaires
bénéficient de support et d'aide pour des études à
temps partiel. Lui-même, comme ministre de l'Éducation - et je
pourrais le citer au texte lors de la consultation des différents
groupes - a dit au moins à trois reprises: Je suis d'accord avec vous
autres; mais là, j'ai un petit problème, je ne suis pas
prêt, ce n'est pas le temps. Quand il prétendra que ça sera
le temps, au moins, il y aura, dans le projet de loi... La disposition sera
prévue dans le projet de loi, pour être en mesure de ne pas
ramener une modification. (16 h 45)
Je suis convaincu qu'elle est recevable, même si je sais qu'il
vient nous indiquer qu'il y a des imputations financières. Je le sais.
Mais puisque c'est lui qui contrôle la mise en vigueur de l'application
des études à temps partiel par décret, il n'aura, dans la
passation du décret ministériel, qu'à prendre les
dispositions qui s'imposent, pour dire: Eh bien, écoutez, pour l'an
1991, on n'est pas en mesure d'offrir de l'aide financière aux
étudiants de niveau collégial à temps partiel. Il aura
tout le loisir de mettre cette réserve-là. Mais, au moins, elle
sera contenue comme disposition habilitante dans sa loi générale,
puisqu'il nous a dit, lorsqu'il a fait son énoncé d'orientations,
qu'il était fondamental de pouvoir donner des assises légales,
législatives à l'application des diverses mesures concernant
l'aide financière aux étudiants. Donc, quand j'ai fait
l'amendement, je l'ai analysé, on l'a discuté et je suis
convaincu que c'est un amendement qui bonifie et qui permet au ministre soit
dans un omnibus ou plus tard, d'éviter de revenir modifier d'autres
articles, pour dire: Bien là, yous ayez raison, je serais prêt. Il
serait prêt selon la vision du gouvernement, puisqu'il s'est permis de
conserver exclusivement au Conseil des ministres l'application d'aide
financière aux étudiants à temps partiel, sous
prétexte - comme je l'ai dit tantôt et je le citais même au
mot, tantôt - de certaines difficultés techniques.
Vérification technique, disait-il. Je le cite encore une fois:
J'aimerais bien ça, mais je reporte ça à une date inconnue
en raison de problèmes techniques. C'est le ministre qui parlait, dans
le Journal des débats, le 21 février, CE, page 308, le
ministre de l'Éducation dixit.
Alors, dans ce sens-là, je pense que si on veut avoir une loi qui
prévoit des mesures habilitantes pour donner suite à des
engagements que le ministre a pris comme ministre de l'Éducation, devant
des gens qui sont venus témoigner en commission... Ce n'est pas moi qui
avais ordonné des consultations particulières, c'est son leader,
c'est son gouvernement qui a ordonné des consultations
générales. Et lors des consultations générales, il
a dit et il a affirmé à plusieurs reprises qu'il n'était
pas du tout en désaccord pour envisager de permettre que les
étudiants à temps partiel de niveau collégial puissent
bénéficier d'une aide quelconque.
Mme la Présidente, dans son règlement, que je ne connais
pas, qui, pensez-vous, va définir le niveau de l'aide: les
parlementaires ou le gouvernement? Vous savez bien que c'est le gouvernement.
Donc, il ne peut pas évoquer l'argument que c'est un article qui
indispose l'exécutif de procéder comme bon lui semblera. Alors,
c'est pourquoi j'ai déposé l'amendement et c'est pourquoi
j'espère qu'il sera rapidement ratifié, parce que je ne veux pas
me répéter quand les arguments sont clairs.
Avant de conclure - parce que j'ai toujours, dans mes 20 minutes de
temps de parole, du temps qui me reste - je voudrais quand même poser au
ministre deux questions. Est-ce que le ministre pourrait, objectivement et
très claire-
ment, nous indiquer sur quoi il s'appuie concrètement pour
prétendre qu'il n'a pas pu maintenir l'application de l'aide aux
études à temps partiel et pour avoir habilement
évoqué des problèmes techniques? Quels sont ces
problèmes techniques? De quelle nature sont-il, ces problèmes
techniques, et quand entend-il avoir la capacité de les résoudre
puisque c'est sa prétention que, s'il ne peut pas aller plus loin, c'est
pour des motifs financiers, c'est pour des problèmes techniques? Alors,
est-ce que le ministre pourrait me donner quelques éléments de
réponse sur les trois aspects que je viens de questionner?
La Présidente (Mme Harel): Alors, merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Tout d'abord, Mme la Présidente, je voudrais
faire quelques commentaires sur la proposition de modification soumise par le
député d'Abitibi-Ouest. Je suis sûr, si on examine le
compte rendu complet des délibérations de la commission
parlementaire de l'éducation, qu'on y trouvera aussi, en plus de raisons
strictement techniques, des raisons financières pour justifier une
réserve concernant l'amendement qui est déposé
aujourd'hui. J'ai sûrement réagi, quand on m'a interrogé
là-dessus en me demandant pourquoi je n'incluais pas les
étudiants de niveau collégial, en disant qu'en principe je serais
absolument favorable à une telle inclusion mais que, pour des raisons
financières, je n'ai pas la possibilité d'en faire la proposition
maintenant. Ça, ça reste ma position.
À propos de la mise en oeuvre immédiate de dispositions
concernant l'aide financière aux étudiants à temps
partiel, j'ai dit qu'il y avait des difficultés d'ordre technique ou
structurel qui nous incitaient à attendre plutôt un certain temps
avant de mettre ces parties du projet de loi en oeuvre. Ces difficultés
provenaient de réactions que nous avions reçues de milieux bien
renseignés, qui nous indiquaient que la formule que nous avions
n'était pas nécessairement la bonne. Par exemple, on avait
opté seulement pour des bourses, il n'était pas question de
prêts. Et, quand on regardait les statistiques, on s'apercevait que les
revenus moyens d'une personne inscrite à temps partiel à
l'université étaient de 33 000 $ par année. Là, on
s'est dit: II y a un problème. Le niveau de l'aide que nous entendions
accorder était très modeste. C'était une aide qui aurait
contribué à financer des frais de scolarité, certains
frais immédiatement reliés à l'inscription à des
cours, comme le transport, par exemple. Et finalement, on s'est dit: On est
mieux d'avoir des données plus précises sur la condition
véritable des étudiants à temps partiel. On nous avait
souligné également le cas des étudiants de niveau
collégial. Vous l'avez souligné avec raison dans votre
amendement. Pourquoi favoriser les étudiants de niveau universitaire et
ne pas donner de chance aux étudiants de niveau collégial
à qui on exige, comme vous le savez, en général, 45 $ par
cours? Un cours de 45 heures, on charge 45 $. Si une personne suit trois cours
dans un semestre, ça fait 135 $; deux semestres, ça fait 270 $.
Pourquoi chargerait-on à ceux-là? On ne leur donnerait aucune
accessibilité à de l'aide financière, et on ne le ferait
pas pour les étudiants de niveau universitaire? Voilà le type de
difficultés qui nous a incités à conclure que mieux valait
que le gouvernement se donne un délai additionnel de
réflexion.
Maintenant, entre-temps, nous avons fait un certain nombre de
modifications. J'en rendrai un certain nombre public lorsque nous
dévoilerons le règlement. Là, nous avons fait
l'économie financière de la loi en tenant compte de ces
décisions qui avaient été prises, et des sommes qui
auraient pu être orientées de ce côté-ci pour la
prochaine année auront été orientées autrement,
évidemment. Alors, c'est pour ça que c'est plus qu'une question
technique, à ce moment-ci. Mais au moment où j'ai parié de
ça, c'étaient les raisons que je viens d'évoquer.
À propos de l'amendement lui-même, il est évident
qu'en principe il ne soulève pas d'objection dans mon esprit. Je l'ai
dit à maintes reprises. Maintenant, s'il devait être
accepté ici, il faudrait qu'on eût ailleurs dans le projet de loi
une disposition habilitante permettant au gouvernement de l'appliquer
graduellement, s'il le juge nécessaire. Et ça, ça serait
une possibilité. Il y a des possibilités de faire ça. Il y
aurait d'autres ajustements qu'il faudrait faire et en conséquence de
ceci, Mme la Présidente, je préférerais que cet article
fût peut-être laissé en suspens, de manière que nous
puissions, dans les intermissions que nous aurons, l'examiner à loisir
dans sa relation avec les autres dispositions du projet de loi, que nous
puissions voir s'il y a moyen d'accepter une modification comme celle-ci, sans
que ça implique une sorte d'ordre de la commission au gouvernement de
dépenser des sommes additionnelles de manière directe, ce qui
serait inadmissible. Venant de l'Opposition, on a déjà eu des cas
célèbres de cette nature, ici, à la commission... Mais je
pense qu'on peut le prendre dans une autre perspective, s'il s'agit d'indiquer
une orientation fondamentale. Je ne crois pas qu'il y ait de raison, dans un
programme qui traite de l'aide financière aux étudiants de niveau
postsecondaire, d'exclure toute possibilité d'aide à des
étudiants de niveau collégial, quand on en prévoit une
pour les étudiants de niveau universitaire. C'est ça qui est
l'esprit de l'amendement. Encore une fois, si on peut l'incorporer en faisant
les ajustements qui seraient nécessaires, moi, je n'aurais pas
d'objection.
M. Gendron: Deux autres questions...
La Présidente (Mme Harel): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Lorsque le ministre affirme que le chiffre du revenu
moyen des étudiants à temps partiel est 33 000 000 $, excusez, 33
000 $ par année-Une voix: Pas besoin d'aide
financière!
M. Gendron: Non, je comprends, ni à 33 000 $. Mais est-ce
qu'au moins vous pourriez indiquer... Parce que, encore là, nous aussi
on a l'occasion d'avoir un peu d'information, beaucoup moindre que ta
vôtre... Mais permettez-moi de vous dire que je ne partage pas du tout ce
chiffre-là. Ce chiffre-là est vrai... Juste un instant! Il est
vrai parce que vous ne voulez pas faire la distinction entre ce qu'on appelle
les étudiants réguliers dits jeunes et les étudiants
réguliers dits adultes. Je vous donne un exemple que j'ai vécu
moi-même: j'ai fait mon bac en administration à temps partiel. La
dernière armée que je l'ai fait, je travaillais pour
Multi-Média et, ça ne me fait rien pantoute de le dire ici,
j'avais 32 000 $ par année comme salaire. J'étais étudiant
en administration à temps partiel à l'Université du
Québec. Je ne trouve pas ça correct, dans une commission, de ne
pas faire la distinction. Vous savez bien que le plus grand nombre
d'étudiants à temps partiel... Je peux vous le dire pour ia
mienne, je peux vous jurer, pour une université que je connais bien en
Abitibi-Témiscamingue, il y a plus d'étudiants à temps
partiel dits jeunes. Et c'est le cas, d'après moi, de la plupart des
universités où il y a beaucoup plus d'étudiants, comme
l'Université Laval, l'Université de Montréal... Vous ne me
ferez pas accroire que les étudiants dits à temps partiel, qui ne
prennent pas ce qu'on appelle un horaire de cours complet, le nombre de
crédits requis pour faire une année académique... Encore
là, je ne veux pas me citer, mais je vais vous donner l'exemple de ma
fille qui, cette année, n'a pas une année complète, pour
des raisons qui ne font pas l'affaire de son père, mais, rendue à
son âge, elle dit que ce n'est plus de ses affaires. Ça, c'est
impertinent pour les motifs de commission, mais je peux vous dire qu'elle n'a
pas 33 000 $ de revenu. Elle n'a pas de bourse ni de prêt, et c'est son
père qui paie au complet. Alors, j'ai bien de la misère à
croire vos affaires. Si, à tout le moins comme information, vous pouviez
faire cette distinction, ça m'apparaîtrait d'abord plus
équitable, pas mal plus honnête comme information, au niveau des
membres, et là, on pourrait comprendre quelque chose. On pourrait
comprendre quelque chose, parce qu'à date, vous ne m'avez pas convaincu
que vous avez des motifs toujours accrochés sous votre "technique".
La Présidente (Mme Harel): Si vous le permettez...
M. Gendron: Oui, madame, juste une autre question pour ne pas
revenir. L'autre question, c'est: Est-ce qu'aujourd'hui le ministre, en faisant
abstraction... Parce que je sais que l'argument technique, il l'a
évoqué pour les étudiants universitaires et non
collégiaux, je le sais, je m'en rappelle. Mais est-ce qu'au moins
aujourd'hui il pourrait nous donner une indication à quel moment. .
À quel moment entond il, d'après lui, mettre en vigueur cette
disposition pour les étudiants universitaires?
La Présidente (Mme Harel): En fait, si vous permettez,
à ce stade-ci, le ministre a précédemment proposé
une suspension à la fois de l'étude de l'amendement et de
l'article 1. On peut poursuivre les débats, si c'est le désir de
la commission, ou les reprendre au moment où nous reprendrons
l'étude de l'article 1.
M. Gendron: Je dois vous dire, Mme la Présidente, comme je
ne reposerai pas ces deux petites questions, s'il pouvait me donner
l'information, ce serait réglé et on gagnerait du temps. Mais,
après, je suis d'accord avec vous: puisque j'ai un amendement, c'est
mieux de le laisser en suspens puis de passer à l'article 2.
La Présidente (Mme Harel): Alors, M. le ministre.
M. Ryan: Oui, je pense que je serai en mesure de donner une
réponse. Pour l'année budgétaire 1990-1991, il n'en est
pas question: le budget a été adopté, maintenant, les
crédits ont été déposés, et tout. Pour
l'année suivante, je pense que nous devrons attendre à la revue
des programmes à la fin de la courante année de calendrier, au
début de l'année 1991. C'est là que les décisions
se prendront. Mais je ne saurais anticiper, pour le moment, sur les
décisions que prendra le gouvernement. (17 heures)
La Présidente (Mme Harel): Alors, je m'en voudrais
d'être expéditive. Je ne veux surtout pas être taxée
de ralentir nos travaux non plus. Est-ce qu'il faut comprendre que la motion de
suspension de l'amendement et de l'article est adoptée et que nous
procédons avec l'article 2?
M. Gendron: Moi, c'est ce que je crois qu'il faut comprendre.
La Présidente (Mme Harel): Alors, j'appelle l'article 2.
Je vais d'abord appeler l'amendement qui est proposé et je vais inviter
M. le ministre à en faire part à la commission.
M. Ryan: L'amendement porte sur l'alinéa
définissant le conjoint. Le texte du projet de loi définit le
conjoint comme ceci: "conjoint" signifie la personne qui est mariée avec
l'étudiant et qui
n'en est pas séparée judiciairement, ou qui vit
maritalement avec lui et qui cohabite avec son enfant ou celui de
l'étudiant. L'amendement consisterait à ajouter, après les
mots "séparée judiciairement", les mots "ou de fait". Je pense
que la raison qui explique cet amendement parle par elle-même pour
beaucoup de personnes qui sont séparées de fait, mais qui ne le
sont pas judiciairement. Si on considère une personne
séparée de fait comme un conjoint qui doit assumer les
responsabilités prévues dans le projet de loi en ce qui touche
les dépenses de l'étudiant, je pense qu'on commet une injustice.
On est en dehors de la réalité dont parlait le
député d'Abitibi-Ouest plus tôt. Alors, c'est un effort
pour nous rapprocher de la réalité.
La Présidente (Mme Harel): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Sur l'article 2...
La Présidente (Mme Harel): Sur l'amendement d'abord?
M. Gendron: Sur l'amendement d'abord. La Présidente
(Mme Harel): Oui.
M. Gendron: Je pense que le ministre l'a bien
présenté. En ce qui nous concerne, il se trouve à donner
suite à quelque chose pour lequel on avait un haut degré de
sensibilité. Je me souviens du mémoire, entre autres, du
Protecteur du citoyen où on l'avait souligné en indiquant que la
pratique actuelle du ministère reconnaît les séparations de
fait: "À l'instar du ministère du Revenu, il respectera dans ces
en-cas l'entente écrite qui en tient lieu. Il n'exigera pas
l'intervention judiciaire." Il trouvait que cette pratique lui apparaissait
beaucoup plus adaptée à la réalité d'aujourd'hui,
et le ministre vient de le dire. Donc, je ne me répète pas. Je
suis d'accord. Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Ah! monsieur... M. Gendron:
Pas l'article 2.
La Présidente (Mme Harel): Non, l'amendement.
M. Gendron: L'amendement.
La Présidente (Mme Harel): Me permettez-vous une remarque
avant de l'adopter?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Harel): On va se réserver...
M. Gendron: On va s'habituer à comment on travaille.
La Présidente (Mme Harel): ...nos rôles respectifs.
C'est ça?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Harel): Oui? Vous avez terminé
votre intervention?
M. Gendron: J'ai terminé mon intervention sur l'amendement
proposé à l'article 2. Je n'ai pas terminé mon
intervention sur l'article 2.
La Présidente (Mme Harel): Très bien. Il y a
d'autres interventions sur l'amendement? Me permettez-vous de faire
l'intervention suivante? Étant familière avec cette notion de
conjoint, je m'inquiète qu'on en ajoute une autre à la panoplie
de toutes les définitions qui existent actuellement, dans les nombreuses
législations de notre régime de sécurité sociale.
Ça m'apparait être une définition qui n'est pas
concordante, entre autres, avec celle que l'on retrouve dans la récente
loi 37 en matière de sécurité du revenu. Je vous rappelle
que cette notion de conjoint subit des définitions parfois très
contradictoires dans un certain nombre de nos lois, par exemple en
matière de prestations pour le conjoint survivant dans le cadre de la
Loi sur la Régie de l'assurance automobile. Il faut avoir fait la preuve
d'une cohabitation et d'une vie maritale de trois ans.
Mais, à l'égard de l'obtention d'une prestation autonome
en regard de la Loi sur la sécurité du revenu, une
amélioration avait été introduite à l'effet que la
cohabitation maritale devait avoir duré au moins une année. M. le
ministre, je m'étonne de constater que, dans la définition qu'on
retrouve à l'article 2, le test de vie maritale et de cohabitation
pourrait se faire immédiatement, sans tenir compte de cette durée
d'un an qui a été introduite dans la loi 37 sur la
sécurité du revenu et qui est venue modifier un état de
fait antérieur qui était considéré comme donnant
lieu à certains abus.
Je me demande si on n'aurait pas intérêt à rendre
conforme la notion de conjoint, quant à la durée de la
cohabitation, avec celle de la sécurité du revenu, parce qu'on
dit bien: "...qui vit maritalement avec lui et qui cohabite avec son enfant".
Il faut bien comprendre que, dans la définition de "vivre maritalement",
on tient compte de la cohabitation. Est-ce que "et qui cohabite", c'est
conjonctif ou disjonctif? C'est "qui vit maritalement avec lui", d'une part,
et, si on l'interprète de manière disjunctive, c'est "et qui
cohabite avec son enfant ou celui de l'étudiant". Donc, c'est
disjonctif; c'est bien ça?
C'est donc dire que simplement le fait de vivre maritalement est
suffisant pour être considéré comme conjoint.
Une voix: Non, c'est conjonctif. M. Ryan: C'est ça.
C'est conjonctif.
La Présidente (Mme Harel): C'est conjonctif?
M. Ryan: Sf vous me permettez une explication, Mme la
Présidente, vous vous référiez à la Loi sur la
sécurité du revenu. Nous avons essayé d'introduire
l'équivalent, mais d'une manière qui n'est pas
nécessairement la même formulation technique. Dans la Loi sur la
sécurité du revenu, on dit: "Sont des conjoints les époux
qui cohabitent".
Dans le cas d'étudiants, il peut arriver qu'un étudiant
soit appelé à aller faire des études en dehors de son lieu
de résidence. Alors, là, H ne cohabite pas avec son épouse
pendant ce temps-là. C'est pour ça qu'on a pris la
définition a contrario: qui n'en est pas séparé
judiciairement ou de fait. Même s'il va résider ailleurs pendant
une certaine période, il n'est pas séparé de fait de son
épouse. C'est l'intention qu'on a ici.
Il y a des problèmes plus larges, concernant la définition
du conjoint, qui font présentement l'objet d'un travail de la part de
plusieurs ministères, comme vous le savez. Comme les objets que
poursuivent les lois sont souvent très différents dans leur
nature, je pense qu'un examen pratique aide à comprendre pourquoi on n'a
pas toujours donné une définition rigoureusement semblable.
L'idéal serait qu'elle le fût. Mais ça, ça va venir,
je pense, à la suite des travaux du comité; je pense qu'on aura
des rapprochements, en tout cas, qui seront possibles. Mais, dans ce cas-ci,
l'intention, c'est justement de donner une chance à
l'étudiant.
La Présidente (Mme Harel): Oui. Je prends bonne note des
remarques que vous faites. Mais cela vaut lorsqu'il y a mariage, lorsqu'il y a
donc définition du conjoint dans le mariage. Même en dehors d'une
cohabitation, lorsqu'il y a mariage, il y a donc la reconnaissance d'un
conjoint; mais est-ce que cela vaut également pour les conjoints de
fait, en dehors du mariage?
M. Ryan: Non. Seulement, ça, c'est la deuxième
partie de l'article, évidemment, de cet alinéa dont nous
discutons. On dit bien: Un conjoint, c'est une personne qui vit maritalement
avec l'étudiant qui est candidat à l'aide financière et
qui cohabite avec son enfant ou celui de l'étudiant. Ça, c'a
toujours été une caractéristique du régime d'aide
financière aux étudiants, que, pour éviter la
prolifération de situations qui justifieraient une aide
financière jugée inaccessible par l'État, pour des raisons
financières, évidemment, il y a ce critère de la
présence de l'enfant.
La Présidente (Mme Harel): Alors, c'est conjonctif.
M. Ryan: Oui, absolument.
La Présidente (Mme Harel): S'il n'y a pas présence
d'enfant, même s'il y a cohabitation, il n'y a pas vie maritale?
M. Ryan: Non. C'est pour ça qu'on dit que la Loi sur
l'aide financière oblige des étudiants à se marier,
artificiellement des fois. Il y a eu un certain nombre de cas, vous savez, mais
il n'y en a pas gros. Ça se compte peut-être par un nombre
d'unités réduit. C'est une disposition, encore une fois, que j'ai
préféré modifier. Mais ce sont des raisons strictement
financières qui dictent notre ligne de conduite dans ceci.
La Présidente (Mme Harel): Alors, je résume donc la
définition qui est devant nous, l'interprétation qu'on en fait:
c'est que, pour qu'il y ait vie maritale, il faut qu'il y ait présence
d'enfant en dehors des liens du mariage.
M. Ryan: C'est ça.
La Présidente (Mme Harel): Alors, je comprends pourquoi
mon collègue d'Abitibi-Ouest était prêt à adopter
immédiatement l'amendement.
M. Gendron: L'amendement proposé, oui.
La Présidente (Mme Harel): Voilà. Tout à
fait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? L'amendement est-il
adopté?
M. Gendron: L'amendement est adopté, en ce qui nous
concerne.
La Présidente (Mme Harel): D'autres interventions sur
l'article 2? M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, Mme la Présidente. J'attends l'attention
du ministre.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: D'autres interventions sur l'article 2. La notion de
parents, ici, dans le projet de loi, ce n'est pas compliqué: "parents"
signifie le père et la mère de l'étudiant. Mais, la notion
de parents, je ne sais pas s'il n'y aura pas une autre notion qui sera
définie dans le règlement, que je n'ai pas. Vous voyez tout de
suite un exemple des inconvénients de ne pas avoir les
règlements. Ce que je veux introduire, c'est: "liés à la
contribution parentale". Est-ce une tentative pour considérer le revenu
des deux parents, et ce, même après un divorce ou un remariage?
Comprenez-vous?
M. Ryan: Oui, oui, je comprends très bien.
M. Gendron: J'aimerais savoir comment ça se passe
actuellement. Pouvez-vous décrire des cas présents, nous parler
des pratiques actuelles, avec cette définition? Les parents, cela
signifie le père et la mère de l'étudiant. Ce n'est pas
toujours ça dans les faits. Le jeune a besoin d'argent, il a besoin d'un
prêt ou d'une bourse et ce n'est pas le père ni la mère...
Je répète ma question: Est-ce une tentative pour
considérer le revenu des deux parents, et ce, même après un
divorce ou un remariage, ce qui a comme conséquence d'affaiblir le
montant?
M. Ryan: Évidemment, l'intention première de cette
définition, c'est de restreindre la portée qu'on pourrait
attribuer au concept de parents, à s'en tenir aux dispositions du Code
civil. Ça pourrait inclure les grand-parents. Ça va plus loin que
le père et la mère, dans le Code civil. En le précisant
comme nous le faisons, nous circonscrivons la portée de cet article, de
ce point de vue que je viens de mentionner. Ça ne règle pas,
cependant, la difficulté que soulève la question du
député d'Abitibi-Ouest. C'est évident que l'intention de
cette définition, c'est de tenir compte du fait que les deux sont
parents, le père et la mère, et qu'ils ont une
responsabilité. Maintenant, dans les règlements, il y aura
certaines précisions à ce sujet. Vous me demandez à propos
de la pratique actuelle... J'aimerais peut-être, Mme la
Présidente, que vous autorisiez M. Pierre Boisvert, qui est le
sous-ministre adjoint, en charge de l'aide financière, à nous
dire comment les choses se passent. Je pense que c'est une question qui est
fort pertinente.
La Présidente (Mme Harel): Très bien, M. le
ministre. Est-ce que c'est Me Boisvert?
M. Boisvert (Pierre): Non.
La Présidente (Mme Harel): M. Boisvert. Vous avez d'autres
défauts, pas celui-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: C'est un comptable, un C.A., dangereusement C.A.
M. Boisvert: Actuellement, du moment... M. Gendron: Les
défauts sont là.
M. Boisvert: La pratique actuelle, c'est que, lorsque le
père et la mère vivent ensemble, on prend la contribution des
deux parents. Lorsqu'il y a divorce, on prend la contribution du parent qui a
la garde. Lorsqu'il y a séparation judiciaire, on prend aussi la
contribution du parent qui a la garde. Et, pour les parents qui sont
séparés de fait, sur présentation de pièces
justificatives, on prend aussi la contribution uniquement du parent qui a la
garde de l'étudiant. C'est la pratique actuelle.
M. Gendron: Restez-là une seconde, si vous le permettez.
Donc, ça signifie que, dans un cas de remariage, vous procédez
comme vous venez de l'expliquer: la contribution des deux parents est prise en
compte, même si, sur le plan biologique, il n'y a plus cette relation de
parent, suivant la définition que vous en faites.
M. Boisvert: Dans le cas d'un remariage, supposez qu'un
étudiant reste avec sa mère qui était divorcée.
M. Gendron: C'est ça.
M. Boisvert: Lorsqu'elle se remarie, on ne prend pas la
contribution du second conjoint.
M. Gendron: Et inversement. Vous avez pris la mère, mais
ça peut être la même chose pour le père.
M. Boisvert: Oui, oui, ça peut être la même
chose pour le père.
La Présidente (Mme Harel): À moins qu'il n'y ait eu
adoption.
M. Boisvert: Oui. À moins qu'il n'y ait eu adoption, on ne
prend pas la contribution du conjoint remarié.
La Présidente (Mme Harel): C'est terminé, M. le
député d'Abitibi-Ouest? (17 h 15)
M. Gendron: Non. Toujours parce que je ne connais pas le
règlement, ça va avoir le problème d'être plus long,
des fois. Est-ce que vous avez l'intention, dans le règlement, que ce
soient les mêmes règles qui continuent de s'appliquer? Et
là, j'aimerais mieux que ce soit le ministre qui réponde.
M. Ryan: Lorsque je porterai le règlement à la
connaissance de la commission - il faut écrire des précisions
là-dessus - fondamentalement, nous allons continuer à travailler
dans la même ligne.
M. Gendron: Donc, vous ne prévoyez pas, parce que c'est
sûr que vous l'avez dit vous-même, que ces dispositions-là
soient précisées dans le règlement, et ce sera
probablement dans la même ligne d'application que la pratique
actuelle.
M. Ryan: II y aurait une chose... M. Boisvert, si vous voulez
m'écouter attentivement pour me corriger, s'il y a lieu. Il m'a
adressé sa question; je vous l'aurais référée
volontiers, mais
il connaît le point faible dans notre équipe. Dans les
règlements que nous proposerons, toute séparation intervenant
avant que l'étudiant soit parvenu à la majorité va
être tenue en compte, comme nous le faisons actuellement. Mais, s'il
arrive une séparation après ça, là, c'est une autre
chose. Parce que l'étudiant est lui-même rendu à la
majorité, à ce moment-là. Et on verra...
La Présidente (Mme Harel): C'est la question que je
souhaitais vous poser, évidemment, parce que M. Boisvert n'avait
parlé que de l'étudiant dont un des parents avait obtenu la garde
légale. Mais, dans le cas de tous ceux qui ont accédé
à la majorité de 18 ans, qu'est-ce qui se passe, dans ces
circonstances, actuellement?
M. Ryan: À ce moment-là, on va essayer d'avoir la
contribution des deux. S'il y en a un qu'on ne peut pas rejoindre parce qu'il
est rendu au fond de la Calédonie, à ce moment-là, le
problème sera référé au comité d'examen.
Actuellement, c'est très simple: il y a une communication ou deux qui se
font. Si les communications ne produisent pas les résultats
souhaités, l'étudiant n'est pas laissé à la porte
du paradis.
M. Gendron: Même si saint Pierre est sévère,
des fois.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Vous parlez, évidemment, du sous-ministre
adjoint.
M. Gendron: Bien, évidemment! Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: C'est évident. M. Gendron: C'est
évident.
M. Ryan: Vous savez que les ministres sont toujours là
pour déranger.
M. Gendron: Bien, c'est-à-dire que celui-là...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron:... pratique la dérogation. Alors, moi, Mme la
Présidente, je n'aurais pas d'autre question. Bien sûr, je suis
dans l'expectative des règlements, mais ça a l'air que je vais le
demeurer un bout de temps.
La Présidente (Mme Harel): Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 2?
M. Gendron: Moi, je n'en ai pas.
M. Ryan: À propos des règlements, je fais juste une
petite remarque, Mme la Présidente. Ce que j'ai dit, au début des
travaux de la commission, a été dit consciencieusement. Si
j'avais eu l'impression que nous devrions retarder ça jusqu'à la
toute fin des travaux de la commission, je n'aurais rien dit, aujourd'hui. Ma
règle, en politique, c'est de toujours donner plus que ce que je
promets. Ça évite bien des malentendus.
M. Gendron: Vous avez bien compris, là? Des voix:
Ha, ha, ha! M. Gendron: Sauf en temps d'élections. M.
Ryan: J'ai appris ça avec les années.
La Présidente (Mme Harel): Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 2? L'article 2 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. Alors, j'appelle
l'article 3. Il n'y a pas d'amendement à l'article 3.
Caractère contributif
M. Ryan: Je n'ai pas d'explication particulière à
propos de l'article 3. Je pense que l'article parle par lui-même, Mme la
Présidente.
M. Gendron: On a la même compréhension.
La Présidente (Mme Harel): L'article 3 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'appelle
l'amendement à l'article 4, au premier alinéa, paragraphe 5°.
Je vais inviter M. le ministre à introduire la proposition
d'amendement.
M. Ryan: Mme la Présidente, à l'article 4, nous
proposons trois amendements différents. Le premier vient confirmer un
engagement que j'avais pris envers une délégation du
conservatoire de l'École nationale de théâtre. Non, c'est
un autre pour l'École nationale de théâtre. Ici, ça
comprend un conservatoire de musique ou un conservatoire d'art dramatique du
Québec. On nous avait exposé un problème particulier en ce
qui touche les diplômes. Je pense que vous êtes au courant de cette
particularité. Une personne qui suit un cours au conservatoire de
musique, par exemple, peut recevoir une scolarité qui a
l'équivalent d'un baccalauréat ou d'une maîtrise, et ce
n'est pas ce genre de diplôme que décerne
un conservatoire, parce qu'il relève de la ministre des Affaires
culturelles, non pas du ministre de l'Enseignement supérieur, et n'est
pas rattaché à une université. Et là, nous faisons
un amendement qui permet d'établir une équivalence. C'est une
situation que, je pense, nous aurions intérêt à corriger
dès que ce sera possible, parce qu'il me semble qu'on risque de jouer
des tours à ces étudiants qui font... Au conservatoire de
musique, la qualité des études est très
élevée. La personne sort de là avec un diplôme du
conservatoire de musique, tandis qu'une autre aura fait des études
souvent moins poussées dans une université et sortira avec un
baccalauréat ou une maîtrise. Ici, on veut éviter toute
discrimination. Ça, c'est le premier amendement.
Le deuxième amendement est un amendement plutôt de forme.
Vous remarquerez que le paragraphe 8° dit: "détenir un diplôme
ou l'équivalent d'un diplôme de premier cycle obtenu à
l'extérieur du Québec, ou avoir réussi quatre
années universitaires à temps plein à l'extérieur
du Québec en vue d'un même diplôme". Bien, là on dit:
En vue de l'obtention d'un même diplôme, et vers la fin du
paragraphe: En vue de l'obtention d'un même diplôme. On ajoute
encore "de l'obtention". C'est juste pour clarifier la formulation, ici; il n'y
a rien de substantiel.
La Présidente (Mme Harel): Alors je vous inviterais...
M. Ryan: L'article...
La Présidente (Mme Harel): ...à présenter
l'amendement quant au paragraphe 7°. Vous venez de le faire...
M. Ryan: Est-ce que je pourrais...
La Présidente (Mme Harel): ...quant au paragraphe 8°,
je crois.
M. Ryan: Oui. Attendez un petit peu. Je crois en avoir
oublié un, au paragraphe 5°, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Harel): Au paragraphe 5", c'est
vrai.
M. Ryan: Si vous voulez commencer par le commencement, on va
prendre le paragraphe 5° que j'avais sauté, malheureusement. Au
paragraphe 5°, là, nous présentons un amendement de
même nature que celui dont je viens de parler à propos du
paragraphe 8°, c'est-à-dire qu'on dirait: "détenir un
diplôme universitaire de premier cycle au Québec". Mais on peut le
détenir au Québec en l'ayant obtenu ailleurs. Ce qu'on veut dire,
c'est: "un diplôme universitaire de premier cycle obtenu au
Québec". Alors on propose de le dire clairement.
M. Gendron: Oui, je comprends. Une question, M. le ministre...
Adopté.
M. Ryan: Ça va, ça?
La Présidente (Mme Harel): Quant au paragraphe 5°
également?
M. Gendron: Oui, le paragraphe 5°.
La Présidente (Mme Harel): Alors l'amendement à
l'article 4, premier alinéa, paragraphe 5°, est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): L'amendement au premier
alinéa, paragraphe 7° est-il adopté?
M. Gendron: Un instant. Le paragraphe 7°, c'est parce qu'il
nous l'a lu vite, tantôt.
M. Ryan: C'est l'équivalent d'un diplôme... Vous
savez, les diplômes d'un conservatoire de musique ou d'un conservatoire
d'art dramatique?
M. Gendron: Oui, oui, ça va. O.K.
La Présidente (Mme Harel): Le paragraphe 7°, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Gendron: C'est-à-dire que l'amendement est
adopté. Ça va.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. J'appelle
l'amendement au paragraphe 8°.
M. Ryan: Sur le paragraphe 8°, Mme la Présidente,
j'indiquais tantôt qu'on ajoute les mots "de l'obtention" à deux
endroits, pour que ce soit bien clair, que c'est en vue de l'obtention d'un
diplôme; "en vue d'un même diplôme", ce n'était pas
clair.
La Présidente (Mme Harel): Y a-t-il des interventions sur
l'amendement?
M. Gendron: Ce ne sera pas long, un instant.
La Présidente (Mme Harel): Oui, prenez tout le temps
nécessaire.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Harel): Adopté. Alors, j'invite
M. le ministre à nous présenter l'amendement au paragraphe
10°. C'est ça?
M. Ryan: L'amendement au paragraphe 10°, Mme la
Présidente, j'aimerais mieux le laisser en suspens pour aujourd'hui,
parce que mes conseillers constatent, après avoir révisé
la rédac-
tion de l'amendement projeté, qu'il y a certaines
difficultés qu'on n'avait pas vues. Il faudrait le préciser. Je
pense qu'à une prochaine séance on pourrait apporter une version
plus serrée. Il y a des éléments dont on ne tient pas
compte là-dedans.
Mais ici, comme vous le savez, nous voulons dissiper une
inquiétude qui s'était manifestée pendant les auditions
publiques de la commission, concernant toute période durant laquelle il
fréquente à temps plein un établissement d'enseignement.
C'était la fameuse définition du "deux ans". On ne voulait pas
qu'un étudiant se trouve pris dans une situation où la moindre
interruption serait de nature à lui causer des ennuis. Je pense que
c'est un article qui vise à avantager l'étudiant. Mais, encore
une fois, j'aimerais que nous gardions ceci en suspens. Je présenterai
un amendement à une prochaine réunion de la commission.
La Présidente (Mme Harel): Alors, l'amendement au
paragraphe 10°...
M. Ryan: Peut-être même, quand on arrivera là
tantôt, qu'on aura l'amendement à déposer.
La Présidente (Mme Harel): La proposition d'amendement au
paragraphe 10° est suspendue.
M. Gendron: Ça va. C'est parce que, Mme la
Présidente, j'attendais que le ministre ait fini de présenter ses
amendements à l'article 4...
La Présidente (Mme Harel): Pour présenter les
vôtres?
M. Gendron: ...pour présenter les miens. Alors, moi,
j'aurais un amendement...
La Présidente (Mme Harel): On va peut-être
compléter. Est-ce qu'il y a d'autres amendements de modifications de
l'article 4? À vous, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: O.K., Mme la Présidente. Alors, à
l'article 4, il me semble que le ministre s'il se rappelle les interventions
lors des auditions, aurait dû présenter un amendement au
paragraphe 9°. Je le présente: L'article 4 du projet de loi 25, Loi
sur l'aide financière aux étudiants, est modifié par le
remplacement du paragraphe 9° par le suivant: "9° avoir
été sur le marché du travail pendant deux périodes
de douze mois consécutifs sans poursuivre d'études
postsecondaires à temps plein dans un établissement
d'enseignement".
J'ai des copies pour les membres de la commission, s'ils veulent prendre
connaissance de l'amendement.
M. Ryan: Celui-ci est assez proche du paragraphe 10°. Je
crois qu'on aurait intérêt à les examiner tous les deux
ensemble à une séance subséquente. On m'indique
qu'à première vue la disposition d'amendement que propose le
député d'Abitibi-Ouest serait moins généreuse que
ce que nous envisageons au paragraphe 10°. On peut prendre acte de la
proposition d'amendement, l'examiner.
M. Gendron: Ce n'est pas mon avis, Mme la Présidente, mais
ce n'est pas grave. Ce que je suggérerais au ministre - parce qu'il peut
avoir raison - c'est que, comme lui-même avait un amendement au
paragraphe 10° et qu'il désirait le laisser en suspens, moi
également, je suggérais un amendement au paragraphe 10°.
Puisqu'on le laisse en suspens pour avoir une meilleure compréhension de
la globalité, suivant l'interprétation qu'il vient de faire, je
suis complètement d'accord, Mme la Présidente, que vous receviez
l'amendement que je propose au paragraphe 9° et que vous me permettiez de
déposer également l'amendement que je propose au paragraphe
10° et qu'on les considère conjointement, de part et d'autre,
puisque le ministre est d'accord pour prendre plus de temps de réflexion
pour son propre amendement au paragraphe 10°. Est-ce que vous m'autorisez
à déposer l'amendement au paragraphe 10°?
La Présidente (Mme Harel): Faut-il considérer
l'amendement que vous avez déposé au paragraphe 9°..
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Harel): ...comme étant
déposé, mais...
M. Gendron: En suspens.
La Présidente (Mme Harel): ...en suspens?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Harel): Bon. Alors l'amendement est
suspendu. Oui?
M. Gendron: À ce moment-ci, je dépose... Un
instant. Alors, voici, M. le secrétaire de la commission, pour les
membres de la commission, l'amendement que je propose au paragraphe 10° de
l'article 4. (17 h 30)
M. Ryan: L'article 9 a-t-il été
déposé, lui?
La Présidente (Mme Harel): Oui, déposé et
suspendu.
M. Ryan: Très bien. On va examiner ça.
Peut-être que la formule proposée par le député
d'Abitibi-Ouest est bonne. On va l'examiner à son mérite. On
reviendra...
M. Gendron: C'est ce que je souhaite, qu'elle soit
examinée au mérite pur.
La Présidente (Mme Harel): Alors, l'amendement tel que
déposé au paragraphe 10 par le député
d'Abrtibi-Ouest est suspendu.
M. Gendron: Tout comme celui du ministre à l'article
10.
La Présidente (Mme Harel): Alors, y a-t-il d'autres
propositions d'amendement à l'article 4? Nous allons donc suspendre
l'étude de l'article 4 et procéder immédiatement à
l'étude de l'article 5. Alors, j'appelle l'article 5. Je ne crois pas
qu'il y ait de proposition d'amendement ministériel a l'article 5.
Est-ce qu'il y a une proposition d'amendement par le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Un instant, madame.
M. Ryan: Je crois comprendre, Mme la Présidente, que vous
suspendez l'étude de tout l'article 4, y compris les articles sur
lesquels il n'y avait pas de proposition d'amendement. Est-ce que je pourrais
vous suggérer de considérer la possibilité qu'on examine
au moins les huit premiers alinéas, à moins qu'il n'y ait des
difficultés insurmontables.
M. Gendron: En ce qui nous concerne, il n'y a pas de
problème. Vous pourriez prendre note que l'article 4, jusqu'à
l'alinéa 8, en ce qui nous concerne, serait adopté.
La Présidente (Mme Harel): Alors,
préférez-vous procéder immédiatement paragraphe par
paragraphe? Mais on ne pourra pas adopter l'article 4 lui-même.
M. Gendron: C'est parce qu'on ne peut pas faire ça?
La Présidente (Mme Harel): Non. On peut procéder
paragraphe par paragraphe, mais on ne peut pas adopter l'article 4,
lui-même.
M. Ryan: Ça ne fait rien. Nous autres, notre parole est
plus importante que les règles.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Harel): Si c'est le cas, à ce
moment-là, on n'a pas besoin de voter tout de suite.
M. Ryan: Non, mais l'étudier, parce que ceci peut
conditionner les attitudes que nous prendrons sur les clauses.
La Présidente (Mme Harel): Ah! M. Ryan: Ça
marche?
M. Gendron: On est habitués, je pense, de travailler
ensemble. Ce que le ministre, je pense, veut vous signifier, Mme la
Présidente, c'est que lui souhaiterait que nous disions que l'article 4
n'est pas adopté, mais que les paragraphes 1 jusqu'à 8 sont
adoptés, sans adopter l'article 8.
M. Ryan: C'est au conseiller précieux.
La Présidente (Mme Harel): Est-ce que c'est ce que vous
proposez, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Pas l'adoption de l'article 4.
La Présidente (Mme Harel): L'adoption des huit premiers
paragraphes?
M. Gendron: Tout simplement, c'est juste pour dire, en d'autres
mots, parce que tout ce qu'on dit est écrit, que moi, c'est sûr
que je ne reviendrai pas à l'article 4, les paragraphes 1 jusqu'à
8. C'est ça que ça veut dire.
La Présidente (Mme Harel): Alors, parole donnée,
nous pouvons continuer à procéder.
M. Gendron: Habituellement, c'est ce qu'il souhaite.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: II n'y a jamais de problème au plan de la parole,
Mme la Présidente.
Une voix: II y a harmonie comme dans un couple.
M. Gendron: Là, vous allez m'arrêter ça.
La Présidente (Mme Harel): Ne parlez pas de couples, ils
sont en crise.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Harel): Alors, je vais appeler
l'étude de l'article 5. Y a-t-il des propositions d'amendement?
M. Gendron: II n'y a pas de proposition d'amendement, mais il y
aura beaucoup de questions dans un instant.
M. Ryan: Mme la Présidente. Si vous me permettez une
brève explication. L'article traduit la manière dont fonctionne
depuis de nombreuses années le régime d'aide financière
aux étudiants et il établit clairement que la contribution de
l'étudiant... La contribution de l'étudiant est
établie...
Très bien. Il y avait juste un petit problème de
formulation. La contribution totale de l'étu-
diant est établie à partir de la contribution minimale qui
est exigée, s'il y a lieu, et, ensuite, ainsi que de ses revenus
prévisibles et réels, aux conditions et selon les règles
prévues par règlement pour chaque forme d'aide. Vous le savez, on
prévoit des revenus pendant la période des vacances. On
établit que le revenu de l'étudiant, le revenu minimum qui va
être imputé de toute manière, c'est le salaire minimum
pendant une période de 13 semaines, je pense?
Une voix: 13 ou 18, dépendant des...
M. Ryan: 13 ou 18, dépendant du degré
d'études. Ensuite, les revenus réels. Bien, s'il a eu des revenus
plus élevés, on en tient compte également. Mais disons
qu'un étudiant aurait fait n'importe quoi pendant l'été
sauf étudier, à ce moment-là, on lui impute un revenu
minimum équivalant au salaire minimum. Ça évite bien des
enquêtes. C'est pour ça, parce qu'on a beaucoup de dispositions de
cette nature dans le régime d'aide financière aux
étudiants. On peut se dispenser du pouvoir d'enquête qu'il
était question d'attribuer au ministre parce que, finalement, la plupart
des dispositions ont un fonctionnement assez mécanique qui ne permet pas
beaucoup la fraude et qui se prêtent à des vérifications
plutôt faciles comme ceci; c'est net, ce n'est pas compliqué. Les
seuls cas qu'on aurait, ce sont des étudiants qui auraient suivi des
cours pendant l'été et ça, il y a des dispositions qui y
pourvoient. Alors, le règlement peut établir, selon la forme
d'aide, une contribution minimale et déterminer les conditions de
réduction ou d'exonération de cette contribution.
Évidemment, tout ceci nous rappelle ce que nous avons
discuté lors des séances de la commission parlementaire, toutes
les exemptions qui sont consenties aux parents, par exemple, pour les enfants.
Les exemptions consenties aussi dans le cas des conjoints. Les
exonérations dont on va tenir compte pour l'étudiant qui a des
enfants, par exemple, et tout. Il y a toutes sortes de choses qu'on ne peut
mettre dans un texte de loi pour des raisons qui tombent sous le sens, mais
ceci habilite le gouvernement à établir les quanta dans chaque
cas, par règlement.
La Présidente (Mme Harel): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Vous avez ici l'exemple parfait - et j'aimerais
avoir l'attention comme je pense, pour vivre avec nos prétentions,
l'avoir toujours des collègues ministériels; j'ai bien dit qu'il
faut vivre avec nos prétentions - du fait que, n'ayant pas le
règlement, on ne peut absolument rien apprécier de ce qu'on fait
parce que j'ai le document, ici, de l'aide financière aux
étudiants pour l'année 1990 - excusez la voix, là -
d'avril 1989 où le ministre, aux pages 28 et 29... Là, je ne sais
pas si vous savez que c'était tout le coeur, à la recommandation
7, parce qu'à l'article 5 du projet de loi qu'on étudie, c'est
écrit. Tout ça va être défini "selon les
règles prévues par règlement pour chaque forme d'aide". On
ajoute: "Le règlement peut établir, selon la forme d'aide, une
contribution minimale et déterminer les conditions de réduction
ou d'exonération de cette contribution."
Sur une série d'éléments reliés aux
recommandations de l'article 7 - je prends juste l'article 7 pour tout de suite
- dans les mémoires qu'on a reçus, les consultations
particulières qu'on a reçues, on a reçu toutes sortes
d'avis. J'en donne un, juste pour fins de compréhension. Je regarde le
mémoire de la CREPUQ; ceux qui avaient été olé
olé envers le ministre: Vous êtes le plus beau, le plus fin et on
a besoin de ça, même si ce sont les étudiants qui sont
"clenches". Dans le mémoire de la CREPUQ, recommandation 7, ils disaient
quand même, et là je lis l'orientation du ministre. Là,
vous, Mme la Présidente, vous ne l'avez pas. Vous ne voyez pas ça
dans le projet de loi parce que c'est dans les orientations. C'est
écrit: "II est proposé de demander à l'étudiant une
contribution minimale fixe selon l'ordre d'enseignement", page 28.
Là-dessus, la CREPUQ disait: Tout en reconnaissant
l'intérêt pour l'administration du régime d'établir
une contribution minimale fixe, cette recommandation nous apparaît
difficilement applicable pour l'ordre d'enseignement universitaire - et j'aime
autant écouter ceux qui sont dedans, ceux qui vivent ça tous les
jours - à cause des nombreuses variantes des régimes
pédagogiques existant d'un établissement à l'autre, aussi
bien que d'un programme ou d'une faculté à l'autre.
Avez-vous une idée du nombre de différences qu'on vient
d'évoquer? Programmes, facultés, universités. Donc, une
multitude de variantes, contrairement aux autres ordres d'enseignement. Tous
les étudiants universitaires ne disposent pas d'un même nombre de
semaines pour travailler à temps complet pendant l'été. Je
répète: tous les étudiants universitaires ne disposent pas
d'un même nombre de semaines pour travailler à temps complet
durant l'été. À titre d'exemple, certains programmes
d'études professionnelles commandent durant l'été la
poursuite de stages ou de cours qui limitent d'autant la période de
disponibilité de l'étudiant. Et, là, ils arrivaient avec
leur conclusion, et ça, ça devrait se comprendre même par
les gens de l'autre bord. Il faudra, en conséquence, s'assurer que le
régime puisse tenir compte de ces multiples variantes propres à
l'ordre d'enseignement universitaire.
Le problème que j'ai, aujourd'hui... Le ministre, lui, ne veut
rien savoir de ce que je viens de dire. Il dit: Écoutez, moi, je veux
l'article 5, je veux que tu adoptes ça; es-tu d'accord ou tu es contre?
Es-tu pour, es-tu contre? L'article 5, je le répète, ne dit
absolument rien. Absolument rien, si ce n'est que tout sera défini par
règlement, et j'en suis unique-
ment sur une disposition, parce que là, j'ai parlé de la
CREPUQ. L'Université du Québec à Rimouski a dit la
même chose dans son mémoire, page 31. Ils ont dit: Ça n'a
pas de bon sens. M. le député de Rimouski, évidemment,
continue à lire L'Argus. Tant mieux! La CEQ, page 18, a dit la
même chose. La CEQ, le mémoire de la CEQ, qui était un
volumineux mémoire étoffé, articulé - on peut
être pour ou contre - dit: Cette mesure est une amélioration...
Non, je ne lisais pas la bonne page, évidemment. "Nous sommes contre
cette recommandation - ils parlaient de la résolution numéro 7.
"Nous sommes contre cette recommandation. L'objectif d'éliminer..." Vous
voyez, quand on fait un travail sérieux, il faut se
référer à plusieurs données. "Nous sommes contre
cette recommandation. L'objectif d'éliminer les lourdeurs
administratives est certes louable, mais cette méthode aurait pour effet
de pénaliser un trop grand nombre d'étudiants et
d'étudiantes en ne respectant pas les situations
particulières".
Disons que la CEQ ne connaît pas ça, supposons, mais le
monde universitaire, lui, il est venu nous dire la même chose. Les
programmes sont différents et, je le lisais tantôt, les modules
sont différents, les ordres d'enseignement ne sont pas les mêmes,
et les régimes pédagogiques existant d'un établissement
à l'autre. Là, ça veut dire que dans l'ensemble des
universités on ne parie pas de la même affaire. Moi, il me semble
que quand tu as trois intervenants qui vivent avec des étudiants dans le
milieu et qui viennent dire: M. le ministre, vous êtes dans les patates
en fixant une contribution fixe... Le ministre dit: Ne t'énerve pas avec
ça, le jeune, on va définir ça dans les règlements.
Moi, je veux les voir. Je veux les voir, parce que je trouve que l'argument ou
les arguments évoqués par les intervenants qui ont pris la peine
de mettre du temps pour étudier ça sont fondés, sont
requis, sont corrects, sont adéquats.
Oui, oui, je vais revenir sur d'autres, mais je voulais donner juste
l'exemple de la résolution 7. Je continue. Recommandation 10 des
orientations du ministre - recommandation 10, parce que moi, après que
j'ai réglé le 5, je viens d'échapper toutes les
recommandations dans le document d'orientations et je répète, Mme
la Présidente, il y avait 7, 8, 9, 10 et 11 qui se rapportent à
la contribution du candidat, et c'est ce dont on parle. À l'article 5,
c'est de ça qu'on parle, la contribution; là, on l'appelle
l'étudiant mais, moi, je l'appelle le candidat, c'est la même
chose.
Alors, je suis obligé de continuer, toujours dans mon droit de
parole. Recommandation 10, CREPUQ. La CREPUQ disait: Écoutez, afin de
mieux s'ajuster au calendrier universitaire - toujours le mémoire qui
applaudissait le meilleur ministre qu'ils aient jamais vu, puis c'est ci, puis
c'est ça - le régime devrait prévoir ici deux
échéances plutôt qu'une". La CREPUQ, pour ceux qui ne le
savent pas, l'autre bord, c'est le grand prêtre, le conseil des grands
prêtres qui regroupe l'ensemble des universités. Alors, il devrait
prévoir, ici, deux échéances plutôt qu'une,
septembre et janvier, les deux mois où débutent les trimestres ou
sessions d'automne et d'hiver.
Est-ce que le ministre va faire ce que la CREPUQ recommande dans les
règlements? Je ne le sais pas, moi. Est-ce que juste la CREPUQ avait
cette interprétation en recommandation 10? Non. Dans les orientations du
ministre, la CEQ, en page 19, dit à M. le ministre: "II y aurait lieu
d'élargir cette mesure pour celles et ceux qui s'inscrivent en janvier."
Parce que, par définition, il y a des étudiants qui s'inscrivent
en janvier.
Bien, si ça se fait de même, M. Boisvert, on n'aurait pas
parlé de ça dans le mémoire. Bien, écoutez, eux
autres, là, ils réagissaient en fonction des orientations du
ministre. (17 h 45)
Une voix:...
M. Gendron: Je le sais.
M. Ryan: ...mais ils ont parlé plutôt de
l'énoncé d'orientations.
M. Gendron: Ah non! Ils parlaient de ça.
Vous le savez très bien. Ils parlaient de ça. Puis dans le
projet de loi, de toute façon, ils ne savaient pas s'il l'avait.
M. Ryan: Bien oui, il l'avait... M. Gendron: Bien, non,
mais...
M. Ryan: ...parce qu'ils ont parlé du pouvoir
d'enquête.
M. Gendron: Bien, non, mais écoutez bien, vous savez
bien...
M. Ryan: II n'était pas question du pouvoir
d'enquête dans l'énoncé.
M. Gendron: Non, mais là, c'était pour une petite
détente, M. le ministre.
M. Ryan: Très bien.
M. Gendron: C'est parce que vous ne m'avez pas
écouté. Vous avez coupé ma phrase. Ils ne savaient pas
qu'il l'avait, le projet de loi. Compte tenu du fait qu'ils ne savent jamais,
entre le projet de loi qu'ils étudient et celui qu'on va étudier
- compte tenu du nombre d'amendements, des fois, on ne le retrouve pas pantoute
- ils ne savaient pas vraiment s'il était dans le projet de loi. Mais
ça, c'était juste une détente. Ils ont quand même
dit: On éviterait qu'un certain nombre de personnes ne retardent
inutilement leur inscription à la session de septembre pour ne
pas être pénalisées. Cette mesure serait peu coûteuse
puisqu'elle implique un nombre limité de personnes. Ça, c'est la
recommandation 10.
Je termine avec la recommandation 11, parce qu'elle est toujours dans le
document d'orientations. La recommandation 11, c'est le retrait, ce que tout le
monde souhaitait. La recommandation 11, c'est les fameux 22 $, si ma
mémoire est bonne. Alors, la recommandation 11, je vous la lis. Je vous
la lis, c'est ça: "II est proposé de demander une contribution
minimale au candidat qui effectue un retour aux études après
avoir été deux ans sur le marché du travail comme cela est
demandé à tous tes étudiants." Ça, c'est une
coupure. Il faut comprendre que c'est une coupure par rapport au régime
actuel. C'est dans les chiffres où je disais que le ministre
récupère 14 400 000 $.
La CEQ disait: Nous sommes contre cette mesure dont l'incidence porte
essentiellement sur la bourse. Et je pense que la CEQ a raison. Nous sommes
contre cette mesure dont l'incidence porte essentiellement sur la bourse.
Ça pénalise ceux qui ont eu les prêts, considérant
les sacrifices financiers importants que comporte le retour aux études.
Et c'est vrai. Je ne sais pas s'il y en a qui ont déjà fait
ça dans leur vie, retourner aux études après plusieurs
années de marché du travail. Vous ne me ferez pas accroire qu'il
n'y a pas des inconvénients majeurs, peut-être pas pour notre
jeune élu qu'on félicite ou de son âge, parce que je ne
dirai pas autre chose. Mais il y a des sacrifices à retourner aux
études.
Alors, considérant les sacrifices financiers importants que
comporte le retour aux études à temps plein, il nous
apparaît tout à fait contre-indiqué d'éliminer les
incitatifs de retour aux études. Y a-t-il plus d'incitatifs que ce que
la recommandation": une pénalité... Tu retournes aux
études, tu vas payer pour. Et surtout avec l'éclatement des
familles, surtout avec les familles monoparentales, surtout avec le nombre de
femmes qui est moindre que partout ailleurs... Il y a moins de femmes. Je ne
parle pas d'un étudiant régulier, mais il y a moins de femmes
étudiantes à temps partiel. Et je suis sûr de ce que je
dis, en chiffres. Et là, qu'une mesure pénalisant... Pourquoi
pénaliser les jeunes qui cherchent à s'en sortir? Actuellement,
pour les familles monoparentales, cette mesure s'applique de façon
automatique, alors que, pour les autres, elle ne se fait que par voie de
révision.
Si le gouvernement considérait négligeable l'effet de
cette mesure, c'est qu'elle était inégalement connue des
responsables d'aide financière et, donc, inégalement
appliquée. Par ailleurs, plusieurs cégeps n'offrent pas de
service professionnel d'aide financière. Les bénéficiaires
n'ont donc pas tous accès à l'aide d'une professionnelle ou d'un
professionnel pour les assister dans leur demande de révision. Nous
recommandons le maintien de l'allégement de la contribution, et que
cette mesure s'applique de façon automatique aux différentes
catégories visées. Et, j'arrête là. Mais
c'était beaucoup plus, M. le ministre, et c'est très
sincèrement pour illustrer que, sur un article, en ce qui me concerne,
je ne peux absolument pas, objectivement et honnêtement, penser faire mon
travail et dire: Bien, je suis pour ou contre, quand je sais que tout va
être précisé dans les règlements que je n'ai pas.
Alors, je suis obligé de proposer, Mme la Présidente, la
suspension de l'article 5, tant que nous n'aurons pas les règlements
pour en avoir une exacte compréhension, pour faire mon travail
efficacement et être en mesure de travailler correctement.
La Présidente (Mme Harel): Des interventions, M. le
ministre?
M. Gendron: Belle job! C'est la démonstration par
quatre.
M. Ryan: Brièvement, Mme la Présidente, dans
l'article 5, il y a tout simplement un pouvoir habilitant qu'on trouve dans un
grand nombre de documents législatifs. Dans un grand nombre de documents
législatifs, on dit que le règlement pourra établir, selon
la forme d'aide, une contribution minimale. Je pense bien qu'on ne peut pas
fixer cette contribution dans le texte de la loi. Il peut arriver des
variations imprévues qui vont demander des modifications en cours de
route. Nous connaissons la lourdeur du processus législatif. Nous
connaissons le temps, somme toute très limité, dont dispose
l'Assemblée nationale chaque année pour légiférer.
Il pourrait arriver, si on avait exposé tous ces détails aux
contraintes du processus législatif, que des attentes tout à fait
légitimes des étudiants se trouvent mises en veilleuse ou
retardées indéfiniment. Il faut qu'on puisse agir avec
précision et rapidité sur toutes les considérations qui
demandent une attention administrative immédiate.
Je vais essayer juste de donner à titre d'indication ce que
pourrait être un article des règlements qui explique la
portée de ceci. Là, on dit: "Le règlement peut
établir, selon la forme d'aide, une contribution minimale et
déterminer les conditions de réduction ou d'exonération."
Je pourrais bien changer ça dans le texte de loi. Je vais vous donner
des exemples. "La contribution minimale peut être réductible selon
que l'étudiant, durant la période au cours de laquelle il est
disponible pour travailler et n'a pu travailler en raison d'une
incapacité, a fréquenté un établissement
d'enseignement autrement qu'à temps plein."
La définition des trimestres, par exemple, pour l'attribution de
l'aide ou le calcul de la contribution minimale, déjà, on a une
disposition
dans le texte de loi. On dit que "cela va être le trimestre qui
commence à la date que définit rétablissement
d'enseignement." On essayait de définir ça depuis des
années, ici. On s'est aperçu que ça ne marchait pas parce
qu'il y a des universités qui aiment bien, en vertu de leur philosophie
autonomiste, arrêter elles-mêmes des dates et, des fois, ne
serait-ce que pour être différente l'une de l'autre. Alors,
là on dit, ici, à l'article 2, en toutes lettres: "L'année
d'attribution signifie trois trimestres... commençant chacun aux dates
fixées par l'établissement d'enseignement
fréquenté." Ça règle tout un problème,
ça.
On dit, dans le cas d'une incapacité, on pourrait dire: "La
réduction est établie en fonction du nombre de semaines
d'incapacité." Ce sont toutes des dispositions d'ordre administratif qui
vont permettre l'application de la loi. Vous voulez qu'on mette tout ça
dans le texte de loi?
M. Gendron: Mme la Présidente, non. Je comprends le
ministre. Mais vous me permettrez... Pas avec votre dernier, mais avec votre
avant-dernier exemple, nous faire accroire que vous parlez de la contribution
parentale, là, vous avez un problème.
M. Ryan: On est à la contribution... M. Gendron: Du
candidat. M. Ryan: ...de l'étudiant.
M. Gendron: Pas avec l'avant-dernier exemple certain. Vous ne
parlez sûrement pas de la contribution parentale avec le dernier
exemple.
Une voix: Non, non. On est tout le temps à
l'étudiant.
M. Ryan: Tout le long, depuis le début de l'étude
de cet article, nous parlons de la contribution de l'étudiant.
M. Gendron: Oui, oui, du candidat. Oh! excusez-moi! C'est moi qui
ai fait l'erreur. J'ai parié de contribution parentale, bon.
M. Ryan: O.K.
M. Gendron: Je dis, M. le ministre, que... Pas votre dernier
exemple, quand vous m'avez cité l'article dorénavant,
troisième semestre et tout ça... Moi, tout ce que je
souhaiterais... Parce que vous illustrez qu'il y a des difficultés
à tout mettre ça dans un article de loi et vous avez raison, en
tout cas, selon moi. Moi, ce que je demandais, ce n'était pas
compliqué, ce ne sont pas les modalités d'application. Je lis ici
un mémoire important où il était dit: Nous convenons qu'on
ne peut pas préciser les modalités d'application dans la loi.
Mais je veux juste finir, Mme la Présidente, ma phrase. Je disais: II y
a quelques paramètres qu'il faut mettre dans la loi. Je donne un exemple
précis: Est-ce que le fait, par exemple, de cet... "Afin de mieux
s'ajuster au calendrier universitaire le régime devrait prévoir
ici deux échéances plutôt qu'une, septembre et janvier."
Ça, c'est un paramètre, d'après moi. Vous pouvez
être contre. Ça, c'est un point de vue. Moi, je prétends
que c'est un paramètre. Je donne un exemple.
M. Ryan: L'article 2, ça?
M. Gendron: Bon. La contribution minimale fixe, à quel
article vous l'avez? Vous ne l'avez pas. Quand la CREPUQ dit que c'est une
erreur d'inscrire une contribution minimale fixe et elle vous donne une
série d'exemples concrets, pratiques... Compte tenu, et je le
répète une dernière fois, les programmes d'études
professionnels, compte tenu des stages, il faudrait en conséquence
s'assurer que le régime puisse tenir compte de ces variantes propres
à l'ordre d'enseignement universitaire. Et un peu plus loin, on vous
avait parlé de variantes de régime pédagogique
d'établissement de l'un à l'autre. Moi, j'appelle ça un
paramètre. Alors, j'aurais voulu qu'il y ait quelques paramètres
de définis dans l'article 5 du projet de loi sur lesquels le ministre,
dans son règlement, va s'appuyer pour fixer la contribution du
candidat.
Vous deviez y penser puisque dans votre énoncé... Si
j'avais tort, pourquoi avez-vous énoncé 11 recommandations dont
vous allez tenir compte? Je vous donne des exemples. Sur trois
énoncés de recommandations dans votre document d'orientations, je
vous donne des exemples où j'aurais besoin de précision pour
avoir un meilleur jugement si, oui ou non, à l'article 5, le
règlement va tenir compte d'opinions qui ont été
émises lors de la consultation.
Le retrait de la prime de 22 $, ce n'est pas une mince affaire. C'est un
paramètre. C'est un paramètre qu'il y aurait lieu
d'établir à quelque part, d'après moi. Vous-même,
vous l'avez énoncé dans votre document d'orientations. Alors,
moi, je ne veux pas que vous définissiez tout ça dans le projet
de loi. Mais il me semble que je fais la preuve par quatre qu'à
l'article 5, n'ayant pas les règlements, bien en tout cas, selon mon
humble point de vue... D'ailleurs, vous vous y référez dans un
article très court deux fois. Il me semble que juste ça, c'est
symbolique. Quand un ministre deux fois dans un petit article très court
dit: Vous verrez ça dans le règlement, les règles
prévues par règlement... Le règlement pourra
établir telle affaire. Je ne dois pas être dans les patates tant
que ça de dire que j'aimerais ça voir quel règlement.
C'est ce que je dis.
Donc, il ne me semble pas que je sois en mesure de faire la relation
entre ce qui a été dit lors de l'audition et ce que je vois
à l'article 5. Je dis, Mme la Présidente, que, moi, je
préfère-
rais dans un tel cas, puisque le ministre tantôt disait: Je ne
pariais pas pour ne rien dire et que rapidement, on va les avoir, les
règlements. Moi, je prétends qu'à l'article 5 je serais
plus en mesure de regarder ça intelligemment si j'avais les
règlements. Et comme ce n'est pas mon cas... Je ne les ai pas, les
règlements, et ce n'est pas moi qui peux les faire.
Une voix: On peut proposer de suspendre.
M. Gendron: Oui, c'est ce que j'ai proposé, de suspendre
l'article 5.
M. Ryan: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Harel): Oui, M le ministre.
M. Ryan: Je ne peux pas souscrire à l'opinion du
député d'Abitibi-Ouest, parce que d'avoir le texte du
règlement, ici, ça ne changerait absolument rien à la
nature du pouvoir qu'on veut conférer au gouvernement, le pouvoir
d'établir par règlement une contribution minimale de
l'étudiant. Il me semble que ça parle par soi-même. C'est
clair.
Deuxièmement, le pouvoir de déterminer les conditions de
réduction ou d'exonération de cette contribution, on veut lui
donner ça, nous autres. C'est l'intention du gouvernement de donner ce
pouvoir au gouvernement, de le demander à l'Assemblée
nationale.
M. Gendron: Je m'excuse, Mme la Présidente, je veux le
laisser au ministre. Mais admettez-vous que si je le voyais, le
règlement, ça ne m'empêcherait pas pareil de dire: M. le
ministre, je ne partage pas votre point de vue, mais j'ai au moins l'occasion
d'apprécier qu'il n'ambitionne pas, qu'il n'exagère pas, qu'il
tient compte de tel et tel paramètre dont je souhaite qu'il tienne
compte. Là, vous me dites non.
M. Ryan: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Harel): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Lorsque nous déposerons le projet de
règlement, si je suis autorisé à le faire, comme je pense
que je le serai, on pourra faire toutes les comparaisons qu'on vpudra.
Ça ne changera rien, ça. Ça ne changera rien. On pourra
trouver que les applications que le gouvernement fait de ceci sont discutables
ou controversées. Même moi, je consentirai volontiers à ce
qu'on ait un échange de vues là-dessus pendant un temps
raisonnable. Je ne veux pas déposer ça à la toute
dernière minute et dire: Maintenant, c'est bien de valeur, arrangez-vous
avec. Vous nous écrirez. La commission parlementaire a un rôle
autre que celui-là. C'est parce que ça ne change rien à ce
qu'on va mettre ici, je vous assure.
M. Gendron: Mais, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Harel): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Dernier point, M. le ministre. Est-ce que vous croyez
que ça me permettrait au moins d'être capable de dire: Je suis
pour l'article 5 ou je suis contre? Juste ça.
M. Ryan: Regardez, comme je vous l'ai dit, je suis prêt
à vous donner, à titre hypothétique, ce que pourrait
être un article de règlement faisant suite à ceci.
M. Gendron: Bien oui, mais à titre hypothétique, ce
que pourrait être...
M. Ryan: Pour que vous ayez... Vous voulez avoir une certaine
idée, je vous comprends.
La Présidente (Mme Harel): M. le ministre, mesdames et
messieurs membres de la commission parlementaire, pour être conformes
à l'ordre de la Chambre, nous devons suspendre nos travaux
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 1 )
(Reprise à 20 h 41)
Le Président (M. Gobé): La commission de
l'éducation va reprendre ses travaux et je vous rappellerai le mandat de
la commission qui est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 25, Loi sur l'aide financière
aux étudiants. Nous en étions à l'article 5. Est-ce qu'il
y a des interventions sur l'article 5 ou est-ce qu'il est adopté?
M. Gendron: Non, l'article 5 a été suspendu.
Le Président (M. Gobé): II n'avait pas
été suspendu, l'article 5. L'article 4...
M. Ryan: L'article 4 a été suspendu. M. Gendron:
Oui
Le Président (M. Gobé): L'article 4... Nous en
étions...
M. Ryan: II faudrait peut-être revenir sur l'article 4, M.
le Président.
Le Président (M. Gobé): Nous avions adopté
les alinéas 1 à 8, à l'article 4...
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Gobé):... et nous étions
rendus à l'article 5, après avoir suspendu l'article 4 dans son
ensemble, afin de regarder les amendements.
M. Gendron: J'avais demandé de le suspendre, j'en suis
sûr.
Le Président (M. Gobé): Oui, l'article...
M. Gendron: M. Boisvert avait des amendements et le ministre
lui-même a demandé qu'un des amendements soit suspendu. Nous
devions échanger sur les amendements, ce que nous avons fait.
Le Président (M. Gobé): Sur l'article 4. M.
Gendron: Non, non, sur l'article 5.
Le Président (M. Gobé): C'est sur l'article 4, M.
le député.
M. Gendron: Un instant, on va se replacer. Si vous avez raison,
je vais vite vous donner raison. Vous avez raison, c'était sur l'article
4.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Alors, est-ce que nous revenons à
l'article 4?
M. Gendron: L'article 4, c'est réglé, il est
suspendu.
M. Ryan: Je proposerais que nous y revenions maintenant parce que
les échanges qui devaient avoir lieu ont eu lieu, ai-je cru
comprendre...
M. Gendron: Oui, ils ont eu lieu.
M. Ryan:... et auraient donné lieu à une
convergence de vues assez forte pour qu'on y revienne maintenant.
M. Gendron: Exact, pour le premier... Parce que, moi, je n'en
mettais pas assez à une place...
Le Président (M. Gobé): M. le député
d'Abitibi-Ouest, je m'excuse...
M. Ryan: Exactement.
Le Président (M. Gobé):... mais, avant de revenir,
M. le ministre, à l'article 4, nous devons quand même statuer sur
l'article 5, car il avait été appelé avant la suspension
des travaux. Alors, est-ce que l'article 5 est adopté? Nous en
étions rendus là.
M. Gendron: Non, l'article 5... Je ne change pas d'avis.
Le Président (M. Gobé): II avait été
appelé.
M. Gendron: L'article 5, j'avais demandé qu'on le
suspende, puisque les discussions que j'avais eu à faire ont
été faites. Je n'ai rien d'autre à ajouter sur l'article
5. Je ne fais pas une motion de suspension comme telle, pour éviter de
retarder les travaux, mais c'est à vous de prendre vos décisions,
M. le Président, sur l'article 5.
M. Ryan: Je demanderais le vote, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Alors, je demande le vote.
Est-ce que l'article 5 est adopté?
M. Gendron: Vote nominal.
Le Président (M. Gobé): Vote nominal, sur l'article
5. M. le secrétaire, si vous voulez procéder au vote.
Le Secrétaire: M. le ministre?
M. Ryan: Pour.
Le Secrétaire: M. le député de
Sauvé?
M. Parent: Pour.
Le Secrétaire: M. le député de Rimouski?
M. Tremblay (Rimouski): Pour.
Le Secrétaire: Mme la députée de Matane?
Mme Hovington: Pour.
Le Secrétaire: M. le député de Vimont?
M. Fradet: Pour.
Le Secrétaire: M. le député de
Marquette?
M. Dauphin: Similaire, pour.
Le Secrétaire: M. le député de
Lafontaine?
Le Président (M. Gobé): Pour. Alors l'article
5...
Le Secrétaire: M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Contre.
Le Secrétaire: Mme la députée de
Ter-rebonne?
Mme Caron: Contre.
Le Secrétaire: Sept pour, deux contre.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 5 est
adopté et nous pouvons maintenant revenir à l'article 4,
alinéa 9.
M. Ryan: M. le Président, je crois comprendre que
l'alinéa 9 demeurerait tel quel.
M. Gendron: M. le Président, je voudrais informer les
membres de cette commission... C'est exact que j'ai profité des
explications - j'allais dire clairvoyantes, mais ce n'est pas le bon terme -
claires de votre spécialiste, et vous-même, vous êtes
convenu, M. le ministre, que 9 et 10 allaient ensemble, mais j'aurais quand
même une ou deux vérifications à faire que je ne peux pas
faire tout de suite. D'ailleurs, je reçois un nouveau libellé. Je
ne le blâme pas, au contraire, mais j'aimerais prendre connaissance du
nouveau libellé et également, faire quelques
vérifications, parce qu'il y avait quand même un point sur lequel
je voudrais moi-même m'assurer de faire des vérifications, pour
savoir s'il y a bien concordance entre l'amendement que moi, j'ai
apporté, pas celui où j'étais moins généreux
que vous, mais le suivant, parce que j'avais proposé deux amendements
à cet article-là. Alors, je préférerais qu'on le
laisse en suspens pour être en mesure de vous donner une réponse,
à la prochaine séance, sur cet article-là.
Le Président (M. Gobé): Alors, si je comprends
bien, l'article 4 est suspendu, M. le ministre. Nous allons passer, maintenant,
à l'article 6. M. le ministre, vous avez la parole sur l'article 6.
M. Ryan: Ici, on établit les paramètres dont le
gouvernement tiendra compte pour établir, par voie de règlement,
la contribution des parents ou du répondant. Cette contribution, comme
le dit l'article, "est établie aux conditions et selon les règles
prévues par règlement pour chaque forme d'aide en fonction" des
revenus réels des parents ou du répondant, du nombre d'enfants et
des exemptions prévues par règlement pour eux-mêmes et
leurs enfants. Ensuite, on prévoit que "lorsqu'il s'agit d'une demande
de bourse, une contribution sur les actifs des parents ou du répondant
établie aux conditions et selon les règles prévues par
règlement est ajoutée... à la contribution des parents ou
du répondant", pour fins du calcul de cette bourse. Je pense qu'on a,
dans ces paramètres, tous les éléments essentiels de ce
qui donnera lieu à une réglementation quantifiée.
Le Président (M. Gobé): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous avez la parole.
M. Gendron: M. le Président, sur l'article 6.. Je voudrais
d'abord rappeler aux membres de cette commission que nous sommes, en ce qui
nous concerne en tout cas, dans les éléments clés du
projet de loi, puisque, lorsqu'on parte de la contribution des parents ou de la
contribution de l'étudiant ou du conjoint, ce sont les
éléments clés liés à une politique d'aide
financière.
L'article 6 a le même défaut que l'article 5: à deux
reprises, on fait référence au règlement, donc ça
signifie qu'il y a beaucoup d'éléments que nous ne connaissons
pas, qui sont définis par règlement. Il s'agirait, encore
là, de se référer au document des orientations que le
ministre publiait lui-même. Pour ce qui est de l'article 6 où on
parle de la contribution des parents, il y avait quand même trois bonnes
pages où on parlait des problèmes actuels, de la mise en
situation, mais il y avait des recommandations. Sur chacune de ces
recommandations, tous les intervenants qui sont venus en commission ont eu
l'occasion de s'exprimer. Pour l'instant, avant d'aller plus loin et de dire
quel sera notre comportement sur l'article 6, j'aurais quelques questions
brèves à poser au ministre de l'Éducation. Pour ce qui est
de la recommandation 1, M. le ministre, il était "proposé de
porter à 2440 $ la valeur de l'exemption pour l'enfant aux études
postsecondaires et à 8095 $ pour chacun des autres enfants à
charge". Est-ce que, pour les autres enfants, vous avez prévu, à
ce moment-ci, ou est-ce que vous prévoyez que, dans le règlement,
il y aura des redressements, des exemptions pour les enfants?
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Gendron: Ce sont les indexations, dans le fond, ce que je vous
demande.
M. Ryan: Oui, oui. Je vais vérifier l'énoncé
d'orientations. Quelle recommandation c'était, M. le Président?
Dans l'énoncé d'orientations, quelle recommandation
c'était?
M. Gendron: Pardon?
M. Ryan: Quelle recommandation c'était dans
l'énoncé d'orientations?
M. Gendron: Page 22, recommandation 1.
M. Ryan: Très bien.
Oui, il y aura un ajustement pour tenir compte de l'évolution du
coût de la vie.
M. Gendron: Donc, il y aura une indexation annuelle?
M. Ryan: Oui, c'est ça. M. Gendron: Merci.
M. Ryan: II y aura même une indexation, évidemment,
dans le règlement, pour tenir compte du fait qu'il se sera
écoulé une année.
M. Gendron: II y a également la CREPUQ et la CEQ qui
avaient, dans la recommandation 2... Parce que, dans la recommandation 2, vous
parlez des tables de contribution, M. le ministre.
M. Ryan: Pardon? Oui, les tables de contribution.
M. Gendron: La CREPUQ et la CEQ vous recommandaient, lors des
consultations, que les tables de contribution, elles aussi, puissent être
indexées annuellement. Est-ce qu'elles le seront?
M. Ryan: Oui, d'abord, il avait été question de
rehausser le seuil.
M. Gendron: Oui. Ça, ça va.
M. Ryan: Ça, c'a été dit tantôt. Nous
rehaussons le seuil. Deuxièmement, la table de contribution sera
indexée elle aussi.
M. Gendron: Dans la recommandation 3, il était question de
toute la notion du revenu net dans le calcul, et tout le monde sait que ce
n'est pas tout à fait une notion qui est comprise comme ça, sur
le plan fiscal, selon les éléments qu'elle retient ou pas. Alors,
la CEQ vous avait parlé d'utiliser plutôt l'expression
"utilisation du revenu net" et elle l'avait défini ainsi - juste une
seconde - "Nous comprenons les objectifs de simplification qui ont
présidé à l'adoption de cette recommandation..." Et
ça, c'est un objectif qui vous a guidé et moi, pour un, je ne
vous en fais pas reproche, au contraire. Il vaut mieux avoir une formule qui se
comprend par tout le monde puis procéder plus simplement que... Mais
elle ajoutait, parce que, justement, vous avez choisi cette voie-là,
alors, des fois, c'a des exigences: Toutefois, nous nous sommes demandé
pourquoi on excluait du calcul des ressources financières des parents
des montants qui sont plutôt caractéristiques des hauts revenus,
exemples: la partie non imposable des gains de capital, les amortissements
déduits à l'égard d'édifices à logements, le
tiers du montant des dividendes reçus - ce sont des exemples - alors que
certains revenus de transferts non imposables, qui sont plus
caractéristiques des bas revenus, eux, continueront de s'ajouter au
calcul du revenu net."
Autrement dit, est-ce que, dans votre règlement, vous avez
l'intention de vous y pencher pour vous assurer que, dans la définition
du revenu net, on se préoccupe davantage des inconvénients que
votre mode de calcul créerait aux bas salariés plutôt
qu'aux hauts salariés? Parce que la CEQ, noir sur blanc - et il n'y a
pas qu'elle - faisait la preuve qu'effectivement... J'ai quand même
quelques notions de finance et elle avait raison de le prétendre qu'avec
la notion du revenu net, lorsque certains montants, comme les gains de capital,
ne sont pas comptés pour arriver à établir le revenu net,
bien, en règle générale, vous avez davantage de chances de
trouver des gains de capital chez les hauts salariés que chez les bas
salariés. C'est une vérité de La Palice. Même chose
pour les amortissements déduits à l'égard
d'édifices à logements; je connais peu de gens qui sont en bas du
seuil de pauvreté qui ont de nombreux édifices à
logements.
Dans ce sens-là, sans vous demander le calcul aujourd'hui, la
question que je vous pose, M. le ministre, c'est: Est-ce qu'on peut s'assurer
que, dans les règlements, vous allez vous préoccuper que la
notion de revenu net permette de tenir compte de ce dont on ne tenait pas
compte, mais, en général, qui s'appliquait, comme par hasard, aux
bas salariés, comme je le mentionnais tantôt. Car certains revenus
de transferts non imposables qui sont plus caractéristiques des bas
revenus continueront de s'ajouter au calcul de revenu net, et on donnait des
exemples: le supplément de revenu garanti et les allocations au conjoint
versées aux personnes âgées, le montant reçu en
vertu du programme du Supplément de revenu au travail, toutes des
grenailles, qui ne donnent pas grand-chose, mais qui ont comme
conséquence de gonfler la notion de revenu net. Mais, pour les avoir,
ces éléments-là, comme le Supplément de revenu de
travail, le montant en vertu du programme allocations-logement pour personnes
âgées, il faut toujours que tu aies un revenu qui soit
inférieur à ce qu'on appelle les revenus supérieurs, qui
ne donnent pas droit à ces éléments-là.
M. Ryan: Ma réponse à la question est la suivante.
Nous envisageons de retenir, d'un côté, les revenus nets tels que
définis dans la Loi sur les impôts, plus les revenus non
imposables du genre de ceux que vous venez de mentionner, comme les prestations
reçues en vertu de l'as-surance-chômage, les prestations
reçues en vertu de la Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles, les prestations reçues en vertu de la Loi sur
l'indemnisation des victimes d'actes criminels, les prestations reçues
de la Régie de l'assurance automobile du Québec, les allocations
familiales, à l'exclusion des allocations mensuelles pour jeunes
enfants, le supplément de revenu garanti, la pension des anciens
combattants, les montants reçus en vertu du programme
d'allocations-logement pour les personnes âgées, les
remboursements d'impôt foncier, les indemnités de grève.
Tout ça sera additionné ensemble, le revenu net au sens de la Loi
sur les impôts, les revenus non taxables provenant des sources que je
viens de mentionner, et là on va soustraire de ça l'impôt
provincial payé pour l'année civile précédant
l'année d'attribution, l'impôt fédéral payé
et les exemptions applicables en vertu des articles 14 et 15, selon qu'il
s'agisse des parents, du répondant ou
du conjoint qui n'est pas aux études à temps plein.
Ça, ça va donner le montant, les revenus disponibles des
parents.
M. Gendron: M. le ministre, entre la situation actuelle et ce que
vous connaissez probablement, ce que vous allez mettre, vous, dans les
règlements, est-ce qu'il y aura des différences marquées
sur ça?
M. Ryan: Je voudrais simplement compléter en disant que
certains des points soulevés par le député d'Abtttbi-Ouest
ne relèvent pas du régime des prêts et bourses. Ils
relèvent de la politique fiscale générale du gouvernement.
Si le gouvernement décide, d'un côté, d'exempter une forme
de revenu de la taxation, en général, les programmes de transfert
de revenu vont tenir compte des décisions fiscales du gouvernement. On
ne peut pas défaire d'une main ce que le gouvernement fait de l'autre.
Il n'y a pas beaucoup de marge de jeu, contrairement à ce qu'on pourrait
penser, sauf que, dans ce cas-ci, la où il existera des revenus de cette
nature, je pense bien qu'on sera en présence de candidats que les
revenus des parents disqualifieront pour les fins de l'aide
financière.
M. Gendron: Je veux juste ajouter, M. le ministre et
j'espère que vous allez avoir de l'écoute favorable
là-dessus, qu'à partir du moment où vous définissez
vous-même la notion de revenu net par règlement - et là je
parle au ministre de l'Éducation, à celui qui se donne le pouvoir
de le faire - je ne peux pas être sensible à l'argument que vous
me donnez que vous n'avez pas de marge de manoeuvre par rapport au fisc ou
ailleurs. Le peu de sensibilité que je n'ai pas senti de votre part...
Relisez - faites juste prendre une note et vous ferez ce que vous voudrez,
c'est vous qui êtes le boss - à la page 15, le mémoire de
la CEQ - pas là, mais à un moment donné en le prenant en
note - et vous verrez qu'elle prouvait clairement que, dans l'ancienne formule,
en établissant la notion de revenu net telle qu'elle était
établie, comme par hasard - et ça, ça arrive trop souvent
dans bien des régimes - c'était les plus hauts salariés
qui se trouvaient avantagés plutôt que les bas salariés,
compte tenu qu'il y avait des exclusions. Je l'ai mentionné
tantôt, quand on ne compte pas la partie non imposable des gains de
capital... Je le répète, c'est qui dans la vie qui, en
règle générale, fait le plus de gains de capital? Est-ce
les gens qui sont sous le seuil de la pauvreté ou les gens qui ont des
revenus supérieurs? Ce n'est pas compliqué ça à
comprendre. Même chose pour un autre élément aussi: les
amortissements déduits à l'égard d'édifices
à logements. Il y a toujours un bout! Donc, ce sont tous des
éléments qui avaient comme conséquence de venir
réduire la notion de revenu net et d'avantager des jeunes boursiers, en
prêts ou en bourses, dont les parents étaient plus fortunés
que d'autres.
Êtes-vous au courant, M. le ministre, que le reproche que je me
fais dire le plus souvent, moi, sincèrement, et je suis convaincu que...
Parce que je sais que vous faites du bureau de comté des fois... Il y a
des parents qui me donnent des exemples. Bon, il ne faut pas toujours croire
ça, mais ils me disent: Comment se fait-il que M. Untel, qui a telle
propriété en ville, qui a six édifices à logement,
ses deux enfants qui sont aux études ont tous les deux un prêt et
une bourse? Moi, je le sais. Oui, je vois votre adjoint qui fait semblant de
dire que non, mais j'ai des cas que je pourrais vous soumettre. Ça, il
faudrait que ça arrête parce que c'est ça qui est choquant
dans le régime. Si vous voulez permettre que ceux qui en ont le plus
besoin puissent en bénéficier, il faut que des
éléments comme ça cessent.
On en a un petit bout, pourquoi ça arrive. On en a un petit bout
dans l'explication. C'est normal, qu'est-ce que vous voulez? On te permet le
tiers du montant des dividendes reçus. On te permet de déduire
ça. On ne comptera pas ça lorsqu'on établit ton revenu
net. Je sais ce que c'est, des dividendes reçus. En règle
générale, pour recevoir des dividendes, il faut que tu aies des
placements quelque part et c'est exactement ce qu'on vous disait: "...alors que
certains revenus de transferts non imposables, qui sont plus
caractéristiques des bas revenus, eux continueront de s'ajouter au
calcul du revenu net." Ce faisant, puisqu'on est en train de regarder la
contribution des parents, vous allez exiger de ces parents-là une
contribution plus forte que la contribution des parents qui sont pleins de
fric. Le monde à l'envers!
Alors, moi, j'aimerais ça - ça ne sera pas long, j'ai fini
- pour les mêmes motifs où, très clairement, je fais encore
là, je pense, la preuve que, quand on n'a pas la pièce sur
laquelle on peut se baser pour être capables d'évaluer si
l'article 6 que vous me demandez d'adopter ou pas, eh bien, ça donne
lieu à des débats comme ceux-là... C'est évident
que, si je pouvais lire moi-même le règlement, puis que le
règlement était on ne peut plus clair... (21 heures)
Mais un dernier point avant de conclure là-dessus: Combien y en
a-t-il qui vous ont demandé l'exemption sur la valeur des actifs, la
recommandation 4: "II est proposé de porter la valeur de l'exemption au
titre du calcul de la contribution sur les actifs nets de 50 000 $ qu'elle
est... à 90 000 $"? La plupart ont dit: M. le ministre, on vous remercie
de la hausser, mais il y a un problème particulier: il s'appelle l'UPA,
il s'appelle les producteurs agricoles, et là j'en donne l'exemple de la
demande de l'Union des producteurs agricoles. Eux autres, ils ne deman-
daient pas des virgules. Là vous êtes en train de... Ce
sont des pourboires que vous donnez là. Eux autres proposaient qu'une
exemption de 300 000 $ soit consentie sur l'avoir propre de l'entreprise
agricole pour tenir en compte la plus forte capitalisation en agriculture ainsi
que la faible rentabilité du capital investi. Et je me rappelle, vous
aviez acquiescé, à ce moment-là, en disant: Vous avez
raison. Trouvez-moi un producteur agricole qui n'a pas, ce qu'on appelle, un
roulant de ferme qui ne vaut pas au minimum ces montants-là. Et
là, quand il a un roulant de 300 000 $, il n'a pas fait une cenne
encore, lui là. Et il faisait la preuve, le monsieur de l'UPA dont vous
vous rappelez sans doute, que c'est probablement le milieu où ça
prend le plus d'investissements avec la plus faible rentabilité sur le
capital investi: une herse à disques, les tracteurs, une semeuse, un
semoir, les instruments aratoires, une porcherie, quand il y en a une, un
établi, une grange, mettez-en, parce que j'ai été fils de
cultivateur, alors je sais un peu de quoi je parle. Il disait: Si on n'a pas
d'exemption de 300 000 $, même si vous nous montez de 50 000 $ à
90 000 $ sur la valeur des actifs, ça veut dire, pour mes deux cas de
Ville-Marie que vous avez approuvés, dès qu'on a un quota de
lait, dès qu'on est producteur laitier: Adieu pour nous, l'accès
à un prêt ou à une bourse. Il avait raison, parce qu'on
établissait que le quota de lait valait 350 000 $ ou 400 000 $. Moi, je
ne peux pas, comme Opposition, sachant ça d'avance, cautionner que...
Jamais je ne croirai que vous êtes pour ça. Éliminé
d'avance. Tu es fils de producteur agricole, tu n'as pas droit à une
bourse. C'est ça, la conséquence concrète, avec les
données que j'ai. Alors, comme je ne vois pas votre
règlement...
Il pourrait y avoir une exception. Si le ministre disait: II est
proposé de porter la valeur de l'exemption au titre du calcul de la
contribution sur les actifs nets de 50 000 $ qu'elle est actuellement à
90 000 $, sauf quand il s'agit d'un bien de ferme... Parce que, quand il s'agit
d'un bien de ferme, je le répète, eux autres voulaient 300 000
$... Puis là, je ne veux pas nécessairement que vous donniez 300
000 $, je voudrais qu'il y ait une exception dans le règlement pour les
producteurs agricoles qui se voient pénalisés à deux
titres: au titre du quota de lait qui est comptabilisé comme un actif,
alors que c'est bien rare que je peux aller à l'épicerie, avec
mon quota de lait, et acheter du beurre, de la moulée etc. et,
deuxièmement, à cause des immobilisations très
dispendieuses et du peu de rendement sur le capital investi, une faible
rentabilité du capital investi, tous les chiffres de l'UPA le prouvaient
d'ailleurs. Revenu des agriculteurs avec des kits de 300 000 $ et 400 000 $,
après qu'ils vivent là, ils calculent que leur salaire annuel
tourne autour de 12 000 $ à 13 000 $ ou 14 000 $ par année, en
bas du seuil de la pauvreté.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Gobé): M. le ministre.
M. Ryan: ...tout d'abord, je voudrais noter une chose. Que le
montant soit de 90 000 $, de 150 000 $ ou 250 000 $, ça ne change rien
au contenu du deuxième alinéa de l'article 6. L'article 6 sera
formulé de la même manière. C'est une question qu'on juge
devoir être déterminée par règlement du plan annuel.
Maintenant, je vous ai dit que nous prenions en sérieuse
considération les représentations qui nous furent faites par des
porte-parole des producteurs agricoles. Il y aura ajustement du montant de 90
000 $ qui avait été annoncé. La question qui se pose
à nous, qui n'est pas définitivement résolue, c'est de
déterminer si ça doit être fait seulement pour cette
catégorie-là ou si on entrera d'autres catégories en
même temps, mais il y aura un ajustement...
M. Gendron: Parfait.
M. Ryan: ...que j'annoncerai ces jours prochains.
M. Gendron: Ah! ça, c'est votre droit! M. Ryan: O.K.
Oui.
M. Gendron: Une dernière question. Il a
été...
M. Ryan: Et je souligne - je pense que vous l'avez
souligné vers la fin, mais c'était moins clair au début -
que le calcul des actifs n'entre en ligne de compte que pour l'octroi d'une
bourse. Pour l'octroi d'un prêt, il n'est pas
considéré.
M. Gendron: Exactement. M. Ryan: Très bien. C'est
tout.
M. Gendron: II reste une petite affaire. Vous avez dit à
plusieurs reprises... Et moi, en tout cas, je ne lis pas dans vos
pensées, mais vous m'aviez paru sensible.
M. Ryan: Elles sont pourtant limpides.
M. Gendron: Vos pensées, quand elles sont
exprimées, probablement. Mais, tant qu'elles ne sont pas
exprimées, c'est difficile de lire dans vos pensées.
M. Ryan: Elles sont en gestation dans ce temps-là.
D'habitude, ça ne traîne pas là.
M. Gendron: Alors, vous m'avez paru sensible lorsque des gens
vous ont répété à satiété qu'ils
souhaiteraient qu'il y ait une
disposition d'aviser les parents. Donc, est-ce que le principe d'aviser
les parents sera retenu quelque part dans vos règlements multiples que
nous n'avons pas toujours la chance de voir?
M. Ryan: M. le Président, ce ne sera pas retenu dans le
règlement. Ce sera retenu dans les pratiques administratives qui font
l'objet d'une codification distincte, comme le sait le député.
Pour l'année 1990-1991, nous avons déjà communiqué
en commission parlementaire qu'il ne sera pas possible de le faire et nous
retenons l'idée pour l'année suivante. C'est une très
bonne idée que nous sommes très intéressés à
mettre en oeuvre.
M. Gendïon: En 30 secondes, pourquoi n'est-il pas possible
de le faire, par instruction du ministre, pour la prochaine année?
M. Ryan: C'est parce que c'est trop serré. On n'a pas le
temps de préparer toutes les formules qu'il faut pour ça.
Déjà, les demandes ont commencé d'entrer.
M. Gendron: Non, mais je ne parle pas... M. Ryan: On
n'était pas prêts.
M. Gendron: Vous avez raison pour la demande de prêts et
bourses. Mais là, ce que je vous pose comme question, c'est de retenir
le principe d'aviser les parents pour ceux qui ne versent pas la contribution
parentale. Vous vous rappelez, un étudiant disait: Écoutez, les
trois quarts, ce n'est pas vrai... Mais il disait: II y a un bon nombre de...
Oui, oui, le chiffre, c'était 60 %. Alors, 60 % des parents ne la
versent pas. Les étudiants, puis même vos jeunes libéraux
dans leur mémoire disaient la même chose: Retenez le principe de
le dire. Parce que, moi, il me semble que je ne vois pas ce qui vous
empêche de le faire par instruction ou autrement. Vous êtes plus
habilité que moi à trouver le moyen. Mais pour que le parent
sache que, dans le calcul de son enfant, on avait tenu compte d'un montant
qu'il aurait dû verser, qu'il ne l'a pas versé et, en
conséquence, c'est évident que le prêt ou la bourse de
l'étudiant est moindre que ce qu'il aurait été si le
parent avait fait sa job. Et comme vous voulez imputer une
responsabilité - et ça, c'est logique - des parents envers leurs
enfants, bien, moi, je serais complètement opposé à ce que
vous ne reteniez pas le principe d'aviser les parents, mais dès la
prochaine année. Autrement que ça, je ne comprends plus.
M. Ryan: II faut voir comment ça va fonctionner en
pratique, là. Là, l'étudiant envoie une demande. On lui
répond en disant: Bien, obtiens donc l'autorisation de tes parents pour
qu'on puisse consulter leurs déclarations d'impôt sur le revenu.
Déjà, les parents reçoivent un signal clair. Il faut
qu'ils donnent leur autorisation de consulter leurs rapports d'impôt sur
le revenu. Ensuite, lorsque le calcul est fait...
M. Gendron: Excusez, ça va.
M. Ryan: ...là, les parents ne sont pas avisés
à ce moment-là. C'est l'étudiant qui est avisé.
L'année prochaine, les parents seront avisés. Maintenant, arrive
une troisième fois avec une démarche disant: Vous aviez
été avisés. Vous n'avez pas payé. On vous avertit
pourquoi. On ne s'est pas donnés de pouvoir d'agir contre eux.
M. Gendron: C'est la deuxième. Mais c'est où, la
troisième? Vous me parlez d'une troisième fois. Je ne comprends
pas.
M. Ryan: Oui, mais là, ce qu'on va faire, on va les
avertir: On a cotisé votre enfant pour déterminer quel est le
montant d'aide financière auquel il a droit. On va lui donner une aide
financière. Mais vous autres, il a été estimé que
vous devez fournir à votre enfant une contribution de tant. On tient
à vous en informer et on espère bien, etc. Je ne sais pas quel
ton prendra cette communication-là. Je ne l'ai pas arrêté
encore. Mais c'est là que va intervenir la direction des prêts et
bourses. Les parents vont être avisés en bonne et due forme,
tous.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Gendron: Sur division.
Le Président (M. Gobé): L'article 6 est
adopté sur division. J'appelle maintenant l'article 7. M. le ministre,
vous avez la parole.
M. Ryan: Je pense bien qu'il n'y a aucun concept qui est nouveau,
dans l'article 7, sauf le conjoint qui intervient ici. On l'a fait pour le
candidat, pour commencer On l'a fait ensuite pour les parents ou le
répondant et là, on le fait pour le conjoint. Même
économie générale que les articles 5 et 6. Même
point de référence.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Gobé): M. le député
d'Abitibi-Ouest, avez-vous des commentaires sur l'article 7?
M. Gendron: Oui, j'ai le même que les autres puisque c'est
le même point de référence. Je n'ai pas le règlement
et on fait référence au règlement, donc, je ne sais pas...
Je sais ce que je vais dire mais je ne sais pas quelle signification ça
aura, concrètement, tant qu'on n'aura pas les règlements. Dans le
mémoire de la
CREPUQ, vos alliés naturels, on disait ceci: II est
proposé d'établir la contribution du conjoint en se
référant à ses revenus de l'année civile
précédente, d'appliquer une exemption de base de 9890 $ et
d'utiliser une table de contribution. Mon point n'est pas là. Mon point
commence: Dans le cas du conjoint étudiant, on continuera de se baser
sur ses revenus de l'année en cours et d'appliquer la méthode de
calcul qui est retenue pour l'étudiant. Et là, eux autres, ils
critiquaient ça. Le principe d'établir la contribution du
conjoint à partir des revenus de l'année civile
précédente nous semble tout à fait approprié.
Cependant, il est étonnant que l'exemption de base de 9890 $
accordée pour le conjoint soit supérieure à celle dont
pourra bénéficier le conjoint étudiant à qui l'on
n'accordera, en vertu de la recommandation no 6, qu'une exemption de 7251 $,
c'est-à-dire le fameux 139,45 $ x 52 semaines. En quoi les
paramètres qui conduisent, pour le conjoint, à la
détermination de l'exemption de base de 9890 $ diffèrent-ils de
ceux qui déterminent l'exemption accordée au conjoint
étudiant? En termes clairs, c'est quoi, cette folie-là, d'avoir
une distinction entre ce qu'ils appellent le conjoint et le conjoint
étudiant? La question finale, c'est: N'y aurait-il pas lieu d'ajuster
à la hausse l'exemption de base consentie au conjoint étudiant?
Et la CREPUQ en faisait une recommandation formelle, à l'article 6.
M. Ryan: Dans les décisions que nous avons
arrêtées à ce sujet, que l'exemption de base serait la
même dans les deux cas, elle sera légèrement
supérieure au montant qui avait été annoncé.
M. Gendron: Supérieure à 9890 $ et identique dans
les deux cas?
M. Ryan: Dans les deux cas, oui. M. Gendron: Merci.
M. Ryan: C'est une représentation qui nous avait
été faite, une autre que nous avons entendue, retenue.
M. Gendron: Que vous avez entendue, ça, je le sais.
Retenue, je ne le sais pas. Vous ne m'avez pas dit tout ce que vous avez
retenu. Si vous m'aviez envoyé une note sur tout...
M. Ryan: De manière générale, M. le
Président, je voudrais rassurer le député
d'Abiti-bi-Ouest. Ainsi que je l'ai dit à plusieurs reprises, la presque
totalité des orientations définies dans l'énoncé
d'orientations d'avril dernier a été retenue. Ça fait un
bon point de départ et, en plus, nous avons
amélioré...
M. Gendron: Oui, ça, je le sais. Je l'ai lu, en avril.
M. Ryan: ...ces propositions sur plusieurs points et je les
communique à mesure que nous avançons.
M. Gendron: Excellent!
M. Ryan: Ça va?
M. Gendron: Moi, ça va.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Gendron: L'article 7 est adopté sur division, mais
ça me fait de la peine. C'est uniquement pour être logique avec ce
que j'ai dit depuis le début. Parce qu'il n'y a aucun problème
avec l'article 7, mais on n'a pas les règlements.
Le Président (M. Gobé): Soyez assuré qu'on
fait tout pour vous consoler, M. le député.
M. Gendron: Vous êtes bien gentil.
Le Président (M. Gobé): L'article 7 est
adopté et j'appellerai maintenant l'article 8. Celui-là, il va
être meilleur, vous allez voir.
M. Gendron: Non, parce que le mot "règlement" est encore
dedans.
M. Ryan: L'article 8, il faudrait que nous le mettions en suspens
parce qu'il se rattache à l'article 1 sur lequel il y a encore
des...
M. Gendron: Vous suivez autant que moi parce que j'aurais
déposé un amendement et l'amendement aurait été de
même nature qu'à l'article 1, pour ajouter "postsecondaires".
M. Ryan: Ça deviendra une question de concordance,
à un stade ultérieur. Si vous... (21 h 15)
M. Gendron: Mais moi, M. le Président, parce que j'ai une
responsabilité de fonctionnement, - ce n'est pas ça qui va
retarder les travaux de la commission, M. le ministre a raison, on l'a mis en
suspens - comme porte-parole officiel, je dépose un amendement à
l'article 8 en concordance avec l'article 1 mais de même nature et,
dépendamment des décisions qu'on prendra, on verra. Alors
là, je vous le dépose, mais j'en ai pour les membres de la
commission.
Le Président (M. Gobé): Si je comprends bien,
l'amendement est déposé mais il est en suspens, de la même
façon que l'article 8.
M. Gendron: De la même façon que l'article 1.
Le Président (M. Gobé): Que l'article 1. Bon, bien.
Alors, j'appellerai maintenant l'article 9. M. le ministre, s'il vous
plaît, l'article 9.
Programmes d'aide financière
M. Ryan: Juste une petite seconde, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Je vous en prie, M. le
ministre. C'est le chapitre III, Programmes d'aide financière, section
I, Programme de prêts et bourses pour les études
postsecondaires.
Programme de prêts et bourses pour les
études postsecondaires à temps plein
M. Ryan: À l'article 9, nous n'avons pas de modification
à proposer, M. le Président. Je ne sais pas si... On peut
peut-être commenter brièvement, si vous me le permettez.
Le Président (M. Gobé): Je vous en prie, M. le
ministre, oui, oui.
M. Ryan: On dit: "Un étudiant à temps plein
signifie, pour un trimestre, un étudiant qui est inscrit à quatre
cours de 45 heures chacun, à l'ordre d'enseignement collégial; au
premier cycle de l'enseignement universitaire, 12 unités; au
deuxième ou troisième cycle de l'enseignement universitaire, ce
qui a été déclaré tel par l'établissement
d'enseignement fréquenté." Parce qu'il y a des variantes
importantes d'un établissement à l'autre. Même chose pour
les études postsecondaires hors Québec. Temps partiel, je pense
que ça s'applique ici à...
Les définitions valent pour l'application de la section I, ici.
Par conséquent, quand on parle de temps plein, ça se
réfère à l'article 10 et suivants. Quand on parle de temps
partiel, même chose. C'est ça. Ça doit valoir pour le reste
aussi.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que vous avez
terminé, M. le ministre?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Gobé): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous avez quelques commentaires sur l'article 9?
M. Gendron: Vous savez que... Si je continue de l'autre
côté, je vais me contenter du troisième alinéa, M.
le ministre. Alors, j'ai une question à vous poser. À l'article
9, premier alinéa, pas de problème. Deuxième
alinéa, pas de problème. Troisième alinéa, vous
avez ajouté quelque chose à ce qui se fait actuellement. Vous
avez "au deuxième ou troisième cycle de l'ordre d'enseignement
universitaire: ce qui a été déclaré tel..." Ce
n'est pas d'une clarté, en tout cas, en ce qui me concerne, terrible.
Première question. Pourquoi cette modification? Si c'est pour de la
souplesse, j'aimerais que vous m'expliquiez ça. Ce sont mes deux
premières questions. Après ça, j'en aurai une autre,
dépendamment de vos réponses.
M. Ryan: On me dit qu'il n'y a pas de modification à la
pratique suivie maintenant là-dedans.
M. Gendron: Mais avant, c'était écrit "12
unités", avant, c'était marqué: "12 unités, sauf si
l'étudiant est en rédaction".
M. Ryan: Au deuxième ou troisième cycle?
M. Gendron: Oui. Vous ne l'avez pas. Autrement dit, ce que vous
me dites n'est pas exact.
M. Ryan: Regardez. Très bien, je suis prêt à
en convenir. Mais la seule explication, c'est une explication de souplesse.
C'est qu'il faut tenir compte davantage des nombreuses variantes qu'on a, au
niveau des études de maîtrise, au niveau des études de
doctorat. Il peut arriver que, selon la matière, selon le type
d'études de maîtrise que fait une personne, suivant les
prescriptions d'une université particulière, ça prenne
plus de temps dans un endroit que dans l'autre.
M. Gendron: Oui, mais là, est-ce que vous êtes au
courant que l'Université Laval vient de modifier le règlement
concernant la durée des études des deuxième et
troisième cycles? Vous êtes sûrement au courant de
ça.
M. Ryan: Oui. Ça provoque beaucoup de discussions sur le
campus, ce n'est pas fini, cette affaire-là.
M. Gendron: Plus que ça. Je veux dire, vous avez
reçu une pétition, là: Pourquoi nous sommes contre la
nouvelle formulation du règlement concernant la durée des
études de deuxième cycle et troisième cycle. Il y a 432
signataires de la pétition. Vous n'avez probablement pas eu le temps de
voir ça, là.
M. Ryan: J'en ai eu connaissance. M. Gendron: Vous avez eu
ça? M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Et là, vous me répondez: C'est pour
plus de souplesse. Je répète que, moi, sincèrement, je ne
la vois pas, mais ça, c'est normal, on ne peut pas tout voir. Mon
inquiétude, cependant, c'est que je suis loin d'être assuré
que ça ne pénalisera pas certains étu-
diants.
M. Ryan: Au contraire.
M. Gendron: Mais si ça ne pénalisera pas, pourquoi
l'Université Laval réagit-elle? C'est parce qu'ils ne comprennent
pas, je suppose?
M. Ryan: Si on écrit 12 unités, comme
c'était apparemment le cas auparavant, là, on risque de
pénaliser de nombreux étudiants qui, à cause de leur
application, vont peut-être avoir besoin d'un peu plus de temps que les
12 unités. Tandis qu'en prenant la définition que donne
rétablissement d'étudiant à temps plein...
M. Gendron: Non, mais, M. le ministre, les 12 unités,
c'était restrictif. Vous auriez raison si...
M. Ryan: C'était restrictif, oui.
M. Gendron: ...s'il était juste en rédaction.
M. Ryan: Oui, mais on l'enlève.
M. Gendron: Si c'était: "12 unités, sauf si
l'étudiant est en rédaction."
M. Ryan: On est en pleine recherche sur les études de
maîtrise, en particulier. Il y a des universités qui parlent de
les supprimer complètement. Il y a toutes sortes de choses qui peuvent
arriver de ce côté-là. Il y a un mouvement de recherche,
autant en ce qui touche les études de premier cycle qu'en ce qui touche,
en particulier, le niveau de la maîtrise. Les étudiants, en
général, au Québec, dans les universités
francophones, prennent trop de temps au stade de la maîtrise. À
cause de ça, il y en a un grand nombre qui pourraient se rendre au
doctorat qui n'y parviendront jamais. Ça fait que là, il y a une
question qui se pose: Est-ce qu'on ne devrait pas resserrer davantage, à
ce niveau-là, pas pour les exclure, pour les amener plus vite au terme
normal, qui devrait être le doctorat, pour ceux qui ont le talent
voulu?
M. Gendron: Mon inquiétude, M. le ministre, moi, je
l'exprime. Et, encore là, vous ferez ce que vous voudrez.
M. Ryan: C'est pour ça que je suis ici.
M. Gendron: C'est que moi, si j'avais la conviction - et vous ne
me semblez pas être en mesure de me la fournir - que ça ne
pénalise aucun étudiant, bien, vous êtes sur la bonne voie.
Mais si vous n'êtes pas en mesure de me donner la conviction qu'il n'y
aura pas de pénalité pour les étudiants,
c'est-à-dire que ça ne pénalisera pas certains
étudiants, dans le sens qu'on discute, mais ce n'est que pour les
avanta- ger...
M. Ryan: C'est ça. C'est évident. Ici, là,
toutes les universités...
M. Gendron: Ah! c'est évident!
M. Ryan: ...vont vous dire que c'est évident que ça
va avantager l'étudiant, un régime plus souple comme
celui-ci.
M. Gendron: Juste une minute, s'il vous plaît.
M. Ryan: Une autre notion qu'on fait disparaître: dans
l'ancien texte, il y avait le critère de 13 semaines, également,
pour un trimestre; on l'a enlevé, celui-là.
M. Gendron: Mais est-ce que vous avez regardé, entre...
Parce que vous m'avez dit, tantôt, que vous connaissiez le nouveau
règlement de l'Université Laval. Vous êtes au courant
qu'à votre recommandation 22, dans votre énoncé, il est
proposé de maintenir les périodes actuelles
d'accessibilité au prêt et d'établir les périodes
d'accessibilité à la bourse, selon les normes suivantes, page 35.
Et, vous, au deuxième cycle universitaire, vous acceptiez un nombre de
périodes de six, pour être accessible au prêt.
M. Ryan: C'est seulement à la bourse, ça. M.
Gendron: Je m'excuse, vous avez raison. M. Ryan: O.K.?
M. Gendron: Vous avez raison, seulement à la bourse. Je me
suis trompé. Mais c'était six.
M. Ryan: Le prêt, ça demeure neuf, par exemple.
M. Gendron: C'est ça. L'Université Laval a
modifié le règlement et a dit: Dorénavant, ça
pourra être cinq, soixante à la maîtrise et cent vingt au
doctorat, soit cinq et dix sessions pour un étudiant inscrit à
douze crédits par session, ou quatre et huit, et quatre et huit sessions
pour un étudiant inscrit à quinze crédits par session.
Est-ce que ça ne pourra pas avoir comme conséquence que vous,
vous admettiez l'étudiant qui fait une demande de bourse chez vous, mais
que ça ne lui donne rien de l'avoir, parce que l'Université Laval
va le refuser à temps plein, en fait. Elle va dire: Tu ne peux pas
être un étudiant à temps plein chez nous, nous autres, ce
n'est plus six, c'est cinq. Comprenez-vous le problème, là?
M. Ryan: Oui, oui. C'est sûr que si l'université ne
l'admet pas comme étudiant, nous ne pouvons pas l'admettre comme
bénéficiaire de
bourse, parce qu'il faut être étudiant, c'est la condition
même pour l'admissibilité à la bourse.
M. Gendron: Non, mais en vertu de quoi, comment allez-vous faire
ça? Vous ne le saurez même pas.
M. Ryan: Bien oui.
M. Gendron: II va répondre à vos
critères.
M. Ryan: Oui, mais il faut qu'il réponde aux
critères de l'université, c'est... Le régime des
prêts et bourses n'a rien à voir avec les critères
d'admission de l'université, il ne faut pas. Ce sont deux choses
complètement distinctes. C'est à l'université d'admettre
un étudiant à temps plein ou à temps partiel, ce n'est pas
au régime des prêts et bourses...
M. Gendron: Ça, je sais ça. Ça, je sais
ça, que c'est à l'université.
M. Ryan: Mais si l'université décide de resserrer
un petit peu, on peut discuter du bien-fondé de pareilles mesures, mais
nous autres on fait un petit peu la même chose en diminuant la partie
remboursable du prêt pour celui qui finit plus vite au deuxième ou
troisième cycle, ça va dans le même sens.
M. Gendron: Ça, on va y revenir. Un instant!
M. Ryan: Oui. Je ne suis pas sûr qu'on ait raison. C'est au
premier cycle qu'il aurait fallu le faire, mais on n'avait pas d'argent.
M. Gendron: Mais ça ne me convainc pas quand même
qu'il n'y a pas un malaise. Moi, en tout cas, si j'étais ministre, je
serais un peu malheureux de voir que, dans un système qui a
été critiqué, parce qu'à la baisse, pour le
deuxième cycle universitaire, vous avez réduit à six
unités le nombre de périodes. Des gens trouvaient que
c'était une réduction majeure, importante. Le ministre, se
faisant critiquer par une réduction - c'est lui quand même qui
décide - reçoit copie d'un règlement où
l'université va en bas de ce qui a été critiqué. Et
il dit: Moi, ce n'est pas mon problème, je ne réagis pas à
ça. C'est ça que je veux dire. Moi, il me semble que je serais un
peu mal à l'aise, comme ministre de l'Éducation, d'avoir
été critiqué par un régime qui a eu comme
conséquence de réduire le nombre de périodes
allouées, donc qui rendait plus sévère
l'admissibilité, et qu'une université aille en bas de la norme du
ministre critiqué. Ça ne vous dérange pas?
M. Ryan: Pas du tout.
M. Gendron: Moi, ça me dérange.
M. Ryan: Pas du tout, ça me semble même assez
compréhensible. Ça donne une chance pour des variations d'un
établissement à l'autre, puis même d'un type
d'études à l'autre. Peut-être que l'Université
Laval, quand elle aura fini son débat là-dessus, va convenir que
pour quelques disciplines son projet de règlement était trop
sévère, on ne sait pas. C'est mieux qu'on se donne un petit peu
plus de marge. Si l'université veut être un petit peu plus
sévère, il n'y a personne qui meurt de ça. (21 h 30)
M. Gendron: Je termine là-dessus, en disant: Personne ne
meurt de ça, à condition qu'on règle la quadrature du
cercle, comme en faisait mention un article ici. Les étudiants de Laval
dénoncent le règlement limitant la durée des
études. Mais je comprends un peu plus. Regardez bien ce qu'il disait.
Tout autant la partie étudiante que le vice-recteur disaient que, dans
le fond, vous avez raison. On a raison. Notre problème, il est ailleurs.
Mais Tailleurs, c'était chez vous. Chez vous comme État. Il
disait: Le noeud du problème réside dans la
nécessité pour les jeunes d'assurer leur survie
financière, tout en consacrant le maximum d'heures à leurs
études. Comme ce n'est pas le cas, on augmente les frais de
scolarité. Ils n'ont pas d'argent. L'éclatement des familles.
C'est toujours la même rengaine. On ne tient pas compte de ça. On
ne tient pas compte de ça du tout dans le régime qu'on est en
train de discuter, pas du tout. Je le répète, vos jeunes
libéraux l'ont dit. S'il faut vous le répéter, je peux
aller jusqu'à 22 heures pour le faire, mais ce n'est pas mon genre. Je
vous fais travailler. Ils vous l'ont dit que ça ne tenait pas compte de
la réalité de 1990. C'est ça que ça illustre.
Même le ministre, tout en se grattant la tête, me dit: Ce n'est pas
mon problème. Il n'y a personne qui va mourir de ça. Moi, je dis:
C'est votre problème. Parce que le problème de cette augmentation
de plus grande sévérité... Bravo! Je m'essaye 30
secondes... Bravo! Mais à condition qu'on n'ait pas cette espèce
d'épée de Damoclès qui a rallongé depuis les
siècles sur l'assurance qu'il y a plus de jeunes qui ont moins
d'inquiétudes financières. Là, il va y avoir plus de
jeunes qui auront des inquiétudes financières. Et vous, pour en
rajouter davantage, vous dites: Ça ne me fait rien qu'ils soient plus
sévères. Je suis correct. Je vais rallonger. Je ne peux pas
être d'accord avec vous, mais je ne suis pas ministre.
Le Président (M. Gobé): L'article 9 est
adopté...
M. Ryan: On ne peut avoir de la rigueur sans rien changer. Il y
en a qui voudraient qu'on soit plus rigoureux, mais qu'on ne change rien
à ce qui existe et ça ne marche pas.
M. Gendron: Oui, mais la rigueur, M. le
ministre, un instant, c'est un jugement que vous portez. J'en veux de la
rigueur, mais pas juste dans un sens. Je vous l'ai dit, et l'on l'a dit pendant
des semaines lors de la commission. Ça aurait été de la
rigueur aussi de dire: Le réseau universitaire est mal financé et
la rigueur exige que vous ayez des équipements adéquats et que
vous ayez des volumes adaptés. Est-ce qu'on vous a vu dans cette
rigueur? On ne vous a pas bien vu dans cette rigueur-là. Vous avez dit:
Les étudiants payent, point.
M. Ryan: II y a une chose qu'on peut dire, c'est que là on
a déposé les crédits. On a déposé le budget
et vous n'avez pas entendu de cri d'alarme des universités.
M. Gendron: Non.
M. Ryan: Ni des collèges.
M. Gendron: Non.
M. Ryan: Ni des commissions scolaires. Pourquoi?
M. Gendron: Je comprends que les commissions scolaires n'ont pas
crié l'alarme.
M. Ryan: Pour des raisons que seuls vous autres n'arrivez pas
à comprendre.
M. Gendron: Non. Vous lirez Alain Dubuc ce matin. Comme ministre
de l'Éducation... Sincèrement, j'en profite pour faire une
parenthèse, je l'ai fait lors du discours sur le budget tantôt
dans mon petit dix minutes.
M. Ryan: J'ai manqué ça.
M. Gendron: Je trouve dramatique que, comme ministre de
l'Éducation, vous ne soyez pas conscient que le jour où
l'entretien des équipements éducatifs sera à la merci du
rôle d'impôts fonciers, ça aura comme conséquence
qu'on revienne aux années trente. C'est ce qu'il disait dans son
editorial: La qualité de l'entretien des équipements
éducatifs fait partie intégrante de la qualité de
l'éducation. C'est surprenant que ce soit dit par un
éditorialiste plutôt que par le ministre de l'Éducation qui
partagerait ce point de vue là, que c'est intimement lié.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de...
M. Ryan: Parce que l'éditorialiste que vous citez n'a pas
dit un mot du mécanisme de la péréquation. Il n'a pas
l'air d'être familier. S'il ajoute ce volet-là à son
article...
M. Gendron: Je comprends, ce n'est plus de ça qu'on
parle.
M. Ryan: S'il ajoute ce volet-là à son article,
ça fait un tout autre article.
M. Gendron: Vous avez raison. Sur la péréquation,
on vous a donné notre assentiment, notre bénédiction.
Péréquation et correction des 6 %. Vous avez notre
bénédiction. Mais ce n'est pas cette voie-là que vous avez
choisie.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Mais non, vous avez dit: Dans le champ foncier...
Le Président (M. Gobé): Messieurs, malheureusement,
je vais interrompre ce débat qui est très
intéressant...
M. Ryan: On aura l'occasion de reprendre le débat parce
que, ça va prendre...
Le Président (M. Gobé): Je pense que nous pourrions
dépasser le temps. Je crois que nous étions à l'article 9.
Si je comprends bien, l'article 9 est adopté. J'appellerai maintenant
l'article 10, en vous rappelant la pertinence du débat.
M. Gendron: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Même si c'est
très intéressant, M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: On n'a pas l'habitude d'abuser ici, mais l'article 9,
j'ai pris la peine de vous indiquer... D'ailleurs, ma question portait sur le
troisième alinéa. Mais tournez votre page dans le grand cahier,
si vous l'avez. Je ne sais pas avec quel instrument vous travaillez. Il y avait
un quatrième alinéa...
Le Président (M. Gobé): "Pour les études
postsecondaires...
M. Gendron: ...qu'on n'a pas discuté du tout.
Le Président (M. Gobé): ...hors Québec: ce
qui a été déclaré..." C'est ça?
M. Gendron: Alors, j'aimerais ça, M. le ministre, avoir
quelques précisions. "Pour les études postsecondaires hors
Québec: ce qui a été déclaré tel par
l'établissement d'enseignement fréquenté", j'aimerais
ça savoir comment vous allez établir ça, ce qui a
été déclaré tel.
Le Président (M. Gobé): M. le ministre, vous avez
la parole sur l'alinéa.
M. Gendron: Oui, M. le ministre. C'est parce que dans l'article
que nous étudions l'article 9... Un instant, pour aller au projet de
loi comme tel... Je m'étais arrêté à
l'article 9 dans les définitions, M. le ministre. Je m'étais
arrêté au troisième alinéa et dans le document que
j'ai, moi, pour fins d'outil de travail, je n'avais pas touché au
quatrième alinéa et co qui suit. La question que je vous pose au
quatrième alinéa, vous dites: "Pour les études
postsecondaires hors Québec: ce qui a été
déclaré tel...". Alors, j'aimerais ça que vous me donniez
quelques précisions. Comment va-t-on établir ça?
M. Ryan: Quand un étudiant veut aller étudier
à l'extérieur, on lui donne l'accès à l'aide
financière dans la mesure où il va suivre un cours qui n'est pas
disponible au Québec. Si le cours est disponible au Québec, il
n'est pas admissible à l'aide financière. Alors, là, on
fait enquête sur l'établissement, sur le programme d'études
qu'il a, sur les exigences qu'il présente et, en même temps, on a
connaissance de sa définition d'un étudiant à temps plein
et c'est ça qui vaut pour les fins de l'attribution de l'aide
financière. Dans chaque cas d'établissement ou de programme qui
sera reconnu à ces fins, le ministre doit prendre une décision
après étude par les services compétents.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 9 est
adopté dans son ensemble. Nous allons maintenant passer à
l'article 10. M. le ministre, vous avez maintenant la parole sur l'article 10.
Est-ce que vous voulez que j'en fasse la lecture ou...
M. Ryan: Je pense qu'on pourrait s'en dispenser, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Alors, allez-y, M. le
ministre.
M. Ryan: L'article vise à admettre à la bourse,
à titre d'étudiant à temps plein, un étudiant
souffrant d'une déficience majeure qui ne peut fréquenter un
établissement qu'à temps partiel. On lui dit: Dans votre cas,
étant donné les contraintes qui pèsent sur vous, vous
êtes réputé poursuivre des études à temps
plein.
Le Président (M. Gobé): M. le député
d'Abitibi-Ouest, avez-vous des commentaires sur cet article?
M. Gendron: Évidemment, parce que si le ministre avait une
mémoire - il en a une d'habitude, une bonne mémoire - c'est
peut-être l'article où le Protecteur du citoyen a
été le plus virulent en disant qu'il trouve carrément
inadmissible - j'ai le même point de vue - qu'on en soit rendu là,
d'avoir le culot ou la prétention que ça appartient à un
Conseil des ministres - quand ce sont les libéraux, c'est au moins 30,
quand c'est l'autre gouvernement, ça peut être un peu moins - de
laisser entre les mains de ces personnes-là, même si on a beaucoup
de respect pour eux, de définir par règlement des notions aussi
fondamentales qu'une déficience fonctionnelle majeure. Ça n'a pas
de bon sens.
Il me semble, comme législateurs, surtout pour des gens qui sont
en difficulté, surtout pour des gens qui sont atténués,
diminués, qu'on devrait avoir l'occasion, comme parlementaires, d'avoir
un minimum de prise de connaissance de ce qu'on entend par déficience
fonctionnelle majeure. On devrait au moins avoir quelques paramètres des
fins auxquelles servira l'aide accordée. On n'a absolument rien. On
devrait au moins avoir l'occasion de discuter ces cas-là parce que,
écoutez, à partir du moment où le règlement va le
définir, qui me dit que la totalité de l'aide ne sera pas
versée sous forme de bourse uniquement?
M. Ryan: II va y avoir l'article 151.
M. Gendron: Oui, sauf que vous ne pouvez pas me le reprocher.
Vous m'avez dit: On verra les amendements quand on y sera rendu. Vous m'avez
dit ça tantôt.
M. Ryan: Oui. Je sais bien. Ce n'est pas un reproche que je vous
fais, mais comme vous avez posé la question...
M. Gendron: O.K. Parfait!
M. Ryan: ...je voulais vous obliger.
M. Gendron: Alors, là, la dernière, elle n'est plus
pertinente puisque le ministre me dit qu'il y aura un amendement qui sera
apporté pour régler cette affaire-là et je suis
heureux...
Le Président (M. Gobé): Si je comprends bien,
l'article 10...
M. Gendron: Attendez un peu, je parle d'un aspect de l'article
10. Alors, je suis heureux de voir que le ministre aurait donné suite
à une préoccupation du Protecteur du citoyen et d'autres
intervenants, parce qu'il n'y a pas seulement le Protecteur du citoyen qui a
parlé en ces termes-là. Mais sur les deux premiers aspects, M. le
Président, qui semblaient être urgemment pressés,
j'aimerais ça que le ministre me donne quelques indications. Est-ce
qu'il trouve que c'est illégitime, que c'est illogique... Est-ce qu'il
trouve que c'est correct que ce soit un Conseil des ministres qui, sur une
notion aussi importante, ait l'autorité suprême, ultime,
définitive, de définir la déficience fonctionnelle
majeure, prévue à l'article 10? Et le Protecteur ajoutait: II y a
un pas que la loi elle-même décrive les balises que cette
déficience majeure
pose. C'est une question de justice. À titre d'illustration,
permettez-moi de relater un cas qui a été porté à
mon attention. Moi, je ne vous relaterai pas le cas, vous vous en rappelez.
Mais au moins juste le paragraphe en disant qu'il s'agit d'une question de
justice. Je ne pense pas qu'il faille avoir été un ex-ministre de
la Justice pour partager ça.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le ministre, si
vous voulez faire quelque réponse aux interrogations du
député d'Atibibi-Ouest.
M. Ryan: D'abord, je voudrais signaler aux membres de la
commission que, dans la Loi sur l'instruction publique, on parle des
élèves handicapés ou des élèves en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage, on ne va pas dans des
définitions particulières. Excepté qu'on a suffisamment
d'éléments pour avoir déjà de nombreuses
indications que des améliorations importantes sont en train de
s'implanter un peu partout. Mais il ne nous a jamais semblé, même
désirable, ça n'a même pas été soulevé
par quelque membre de la commission que ce soit, qu'on aurait dû
insérer des définitions comme celle-là dans la Loi sur
l'instruction publique. Excepté que dans le projet de règlement
que nous avons mis au point j'aurai des définitions précises,
toute une enumeration de déficiences fonctionnelles majeures reconnues
pour les fins de l'assistance financière. Je peux vous en donner
quelques exemples là: la cardiopathie entraînant une limitation
significative des activités physiques, la déficience visuelle
grave - là, il y a des précisions qui sont apportées - la
déficience auditive grave, l'hémiplégie, la
paraplégie, la quadriplégie, (es autres paralysies,
l'infirmité motrice cérébrale, la fibrose kystique, les
affections du système musculaire, la sclérose en plaques.
Écoutez celle-ci, la dernière: Toute autre maladie chronique et
dégénératrice entraînant une limitation
significative des activités physiques. Vous savez très bien ce
que je veux dire. Puis ça, le Protecteur du citoyen sera très
heureux.
Actuellement, cette énumération-là est seulement
dans les pratiques administratives. Là, nous faisons un cran, nous
franchissons un cran important, nous la passons dans le règlement. On ne
pourra pas tout mettre ça dans la loi, je pense, parce qu'il y a bien
des variations.
M. Gendron: Non, c'est évident. D'ailleurs, il ne
demandait pas ça. Et c'est toujours la distinction - en tout cas, c'est
le dernier commentaire là-dessus que je veux faire. Vous m'avez dit: On
ne l'a pas défini dans la loi 107. Je comprends, on ne parle pas de la
même affaire. Je ne connais pas beaucoup d'étudiants dans la loi
107 qui ont des prêts ou des bourses, pour l'instant, en tout cas.
M. Ryan: Et pour définir le droit à des services
éducatifs adaptés à leur situation, on aurait pu dire:
Celui qui souffre d'un handicap lourd, par exemple, on va le mettre
là-dedans. On n'est pas allé dans ces détails-là
parce qu'il y a trop d'implications administratives et budgétaires pour
qu'on puisse créer des contraintes trop métalliques dans le texte
législatif.
M. Gendron: Non, mais mon point, M. le ministre, vous le sentez,
je suis convaincu que vous le comprenez, c'est que nous sommes... Et je
reviens, M. le député de Rimouski, j'attire votre attention.
Parce qu'il me semble que quand on a l'occasion de profiter de ce dont on a
profité récemment, 35 personnes qui font un constat collectif,
c'est une maudite bonne affaire, ça ne doit pas tous être des
caves, quand on est allés en voyage en Suède et que ces
gens-là ont dit comment il est important que les associations de parents
de handicapés puissent s'asseoir sur une assise légale pour
revendiquer les droits qu'ils reçoivent dès le bas âge.
Vous vous rappelez ça? C'était pourquoi? Pourquoi pouvaient-ils
faire ça? C'est parce qu'il y a une loi très claire, en
Suède, qui dit - c'est un exemple - L'intégration, nous autres,
ce n'est pas une farce. On ne fait pas juste en parler, on veut en faire. Bon!
Je donne au député de Rimouski un exemple qu'il a vécu
lui-même.
M. Ryan: L'Office...
M. Gendron: Et j'explique, M. le ministre, que ce que vous
devriez comprendre dans ma revendication, ce n'est pas tellement une
définition à n'en plus finir. Vous dites: Bien, on fait un maudit
pas. On passe de telle place et on va mettre ça dans les
règlements. Ce n'est pas ça, le problème du monde vivant
sur le terrain. Le monde vivant sur le terrain, et vous l'avez lu... Le
Protecteur du citoyen ne vous demandait pas ça. Il disait: Malgré
votre générosité - donc, il était gentil pour vous
autres - il existe présentement un programme d'attribution des bourses
aux étudiants gravement handicapés. Malgré votre
générosité, ce programme n'a pas d'assise dans l'actuelle
loi. Le problème que je relatais, c'est que moi et le
député de Rimouski avons eu l'occasion de vivre récemment
un voyage en Suède où, effectivement, un des points sur lequel
les associations de handicapés se réjouissaient, c'est de pouvoir
bénéficier d'assises juridiques pour, de temps en temps,
être en mesure de dire à l'État: J'ai le droit d'avoir tel
service-support pour mon élève handicapé. Et ce n'est pas
pour rien qu'il y a des associations de handicapés, c'est uniquement
pour apprendre leurs droits, à partir d'un texte législatif.
Votre règlement, est-ce que vous allez le publier à l'intention
de tous les parents de handicapés? Et même si vous le
faisiez...
M. Ryan: II y a des associations qui s'en chargeront...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: ...subventionnées par le gouvernement.
M. Gendron: Mais même si vous le faisiez, M. le ministre,
ça va leur donner quel droit, concrètement? Ça va donner
quel droit à une association de handicapés? Moi, je suis parent
d'un enfant handicapé et je suis assujetti a ces conditions-là:
une bourse pour mon jeune étudiant gravement handicapé. C'est
quoi mon droit? Parce que vous m'avez envoyé une copie du
règlement ou qu'une association s'est chargée de me le faire
connaître. C'est zéro et vous le savez très bien. C'est
zéro. Ce n'est pas parce que vous l'avez écrit dans les
règlements que moi, ça va me donner un droit ou une assise
légale.
M. Ryan: Regardez. Le droit particulier qu'on lui accorde, c'est
d'obtenir, sous forme de bourse, ce qu'il eût été
autorisé à percevoir sous forme de prêt, dans une certaine
mesure.
Dans votre cas à vous, ce sera sous forme de bourse. Pour le
reste, c'est la loi qui s'applique et il y a une amélioration
importante.
M. Gendron: Je n'en disconviens pas. Je dis juste que quand on
modifie un projet de loi... Regardez la loi 146, la loi dont personne n'a voulu
parler. On va y retoucher, là. Le ministre nous propose d'y retoucher,
trois ou quatre bidules. Et puis là, c'est le silence, on n'en parle pas
et on ne veut pas corriger le fond de l'affaire. Certains
prétendent...
M. Ryan: Est-ce qu'il y a un fond qui doit être
corrigé, là-dedans?
M. Gendron: II semblerait que oui, selon ce que j'entends.
M. Ryan: Vous n'êtes pas d'accord?
M. Gendron: Faites du bureau et vous allez en entendre parler.
Lisez un peu et vous allez en entendre parler.
M. Ryan: Oui, mais ce qu'on entend ne nous convainc pas du
mal-fondé de la loi.
M. Gendron: Et du passéisme, à tout le moins, en
tout cas, de la loi. Du mal-fondé, ça, c'est un autre
débat, mais du passéisme. Une loi des années... Mais ce
n'est pas ça, le point. Le point, c'est qu'il voudrait avoir une assise
juridique. C'est ça que le Protecteur du citoyen vous disait. Et vous me
dites: On l'améliore.
M. Ryan: Qu'est-ce que vous voulez de plus? Est-ce que vous
pourriez me dire ce que vous voudriez de plus, exactement? Qu'est-ce qu'on
a...
M. Gendron: Je l'ai dit très clairement. Je voudrais que
dans la loi, M. le ministre, on définisse en un quart de phrase - je ne
vous en demande pas gros, et là, je fais juste exagérer un peu -
ce que vous entendez par la notion de "déficience fonctionnelle
majeure"? Ce n'est pas compliqué, ça.
Une voix:...
M. Gendron: Oui, mais ce n'est pas ça que je veux. Je veux
l'avoir dans la loi.
Une voix: Regardez. On a...
M. Gendron: Oui, mais je parle au ministre, il me demande ce que
je veux. Je lui dis ce que je veux.
M. Ryan: Je vous ai donné une réponse,
tantôt, que je vais compléter. Je vous ai dit: On va vous le dire
de manière précise dans le règlement. Je vous ai
donné une vue anticipée de ce que pourrait contenir le
règlement. J'écoutais notre conseiller juridique qui est à
ma gauche. Il a fait un examen de la Loi sur l'assurance-maladie, pour voir la
manière dont s'est comporté le législateur en 1970, quand
il a instauré le régime. Ça fait 20 ans de ça. Il y
a le même même esprit que ce que nous avons actuellement: ils
définissent des choses générales et, dès qu'ils
mentionnent un terme précis, ils disent: Comme il sera défini
dans le règlement. C'est la pratique, ça, la seule possible, de
facto.
M. Gendron: En tout cas, ce que je conclus, moi, ce n'est
pas...
M. Ryan: Mais l'essentiel que je souhaiterais que nous retenions,
c'est que l'étudiant atteint d'une déficience fonctionnelle
majeure se voit garantir l'accès direct à la bourse.
Deuxièmement, dans la définition de déficience
fonctionnelle majeure, nous incluons des éléments inédits
et elle répond à des représentations que vous avait faites
le Protecteur du citoyen. Vous vous souvenez, en particulier, dans le cas du
dernier exemple que j'ai nommé de maladie chronique et
dégénératrice entraînant une limitation
significative des activités physiques, on pense tous à quelques
exemples tragiques, là. Ça, ça n'y était pas.
Là, on l'ajoute. Et c'était le gros point qui a justifié
son intervention sur ce sujet précis. Et on va l'ajouter dans le
règlement, comme je vous le dis.
M. Gendron: Dernière question, en ce qui me concerne.
Croyez-vous qu'il y aurait lieu
d'envisager, dans vos règlements - puisque vous êtes
confiné aux règlements et non à la loi - de
préciser une espèce de forme d'aide, sous forme de bourse, pour
les élèves du secondaire et du primaire qui seraient lourdement,
selon les... Parce qu'il en a été question. Et, lors des
auditions, vous avez été ouvert, quand il y a eu la
présentation du mémoire de l'Association québécoise
des parents d'enfants handicapés visuels. Vous vous rappelez?
M. Ryan: Oui, oui.
M. Gendron: L'Association des parents d'enfants handicapés
visuels a dit: Nous, qu'est-ce que tu veux, avec les coûts d'appareils...
Pour donner une chance à des jeunes de niveaux secondaire et primaire,
est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de prévoir une disposition dans votre
règlement? Même si je sais très bien que le système
de prêts el bourses s'applique au niveau universitaire seulement
jusqu'à ce que vous adoptiez notre amendement postsecondaire pour le
temps partiel, s'il y avait moyen de faire un effort, là, puis de
prévoir un amendement qui préciserait qu'uniquement pour cette
clientèle on définit "déficience fonctionnelle majeure",
autrement dit, non-accès à l'éducation.
M. Ryan: Déjà là, nous avons un
programme...
M. Gendron: Vous leur avez expliqué ça, je m'en
rappelle.
M. Ryan: ...qui est accessible à des jeunes souffrant d'un
handicap lourd. Ce programmera continue et il n'est pas question de
l'interrompre.
M. Gendron: Vous leur avez expliqué ça.
M. Ryan: Maintenant, là, l'harmonisation proprement
juridique sera assurée. Je ne sais pas si c'est dans cette loi-ci, ou
ailleurs, mais il y a une chose sûre, c'est qu'il n'y aura pas
d'interruption du programme.
M. Gendron: Mais vous maintenez la préoccupation, parce
que je me rappelle très bien, vous aviez pris le temps - là, je
ne rappellerai pas certains comportements que je trouvais difficiles, en tout
cas, en ce qui me concerne, pour des gens qui faisaient l'effort de venir
livrer un mémoire dans les conditions qu'ils avaient - mais,
au-delà de ça, vous vous rappelez qu'ils vous l'ont dit à
deux reprises: On le sait, M. le ministre, qu'il existe quelque chose. Notre
demande, ce n'est pas ça. Notre demande, c'est: Est-ce qu'on peut avoir
l'assurance que, dans votre règlement, quand vous inclurez dans la
déficience fonctionnelle majeure des éléments qui touchent
notre clientèle qui n'est pas rendue à l'université, qui
n'est pas au collégial, qui est au primaire ou au secondaire, vous allez
maintenir la préoccupation de leur offrir quelque chose, à ces
gens-là, qui leur permettrait... Puis là, je n'ai pas envie de
lire des textes, mais, enfin, l'Association - et je l'ai dit trois fois
tantôt, je ne répète pas - souhaite voir inclure des
garanties fermes en ce qui concerne le droit à l'aide financière
pour les élèves gravement handicapés, - et là,
regardez leur phrase - de tous les niveaux.
C'est ça qu'ils disaient. Ils ne disaient pas uniquement
"universitaire", il n'y en a pas. Il y en a un qui est venu témoigner,
il a dit: Ça fait à peu près cinq, six ans que j'essaie de
passer mon Barreau, puis je ne suis pas capable parce que ça coûte
trop cher.
M. Ryan: Vous savez que nous sommes en train,
présentement, de négocier... H y avait l'Office des personnes
handicapées qui entrait en scène là-dedans.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Là, nous sommes en train de négocier le
transfert des responsabilités qu'assumait l'Office des personnes
handicapées à l'endroit des élèves
handicapés, dans les écoles, au ministère de
l'Éducation. Ce point-là sera assuré à l'occasion
de toutes ces tractations qui se poursuivent.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que ça
satisfait vos interrogations, M. le député?
M. Gendron: J'ai toujours fait confiance au ministre.
Le Président (M. Gobé): Merci, très bien.
Alors, je dois comprendre que l'article 10 est maintenant adopté.
M. Gendron: Ça n'a pas été
enregistré, ça, hein?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Tout ce qui est dit
à cette commission est enregistré, M. le député,
vous aviez la parole.
M. Gendron: Non, mais, en italique.
Le Président (M. Gobé): J'appellerai maintenant
l'article 11. J'avise tout de suite les membres de la commission qu'il y a un
amendement qui est proposé au paragraphe 2° de l'article 11, et je
le lis: Modifier l'article 11 de ce projet de loi par l'insertion, dans le
paragraphe 2° et après le mot "résider", des mots "ou
être réputé résider". M. le ministre, est-ce que
vous avez des commentaires sur cet article?
M. Gendron: M. le Président, moi, je n'ai pas d'objection,
mais il est évident qu'on ne pourra pas - ce n'est pas parce que je ne
veux pas - terminer l'article 11 aujourd'hui, compte tenu des quatre minutes
qui nous restent. J'ai quelques questions à poser et comme j'aime mieux
que cela ne reste pas entre deux chaises, puis recommencer, et je ne m'en
rappelle plus...
Le Président (M. Gobé): Tenant compte qu'on a
commencé un peu en retard, est-ce qu'on ne pourrait pas, de
consentement, terminer l'article 11 peut-être avant d'ajourner ce
soir?
Une voix: Non.
Le Président (M. Gobé): Non? Il n'y a pas de
consentement pour ça? Alors, à ce moment-là, l'amendement
est déposé, l'article 11 est appelé et je vais donc, s'il
y a consentement, vu qu'on est un petit peu avant l'heure, ajourner les travaux
de cette commission à demain matin, 10 heures, à cette même
salle.
M. Gendron: II faut que vous attendiez l'avis du leader.
Une voix: II est donné. M. Gendron: II est
donné?
Le Président (M. Gobé): Oui, c'est donné.
Demain matin, à 10 heures, en cette même salle et je vous souhaite
une bonne soirée et une bonne nuit à tout le monde, en
espérant que la nuit vous porte conseil sur cet amendement à
l'article 11.
(Suspension de la séance à 21 h 57) (Reprise à 21 h
58)
M. Ryan: J'ai une réunion d'un comité
ministériel qui a été convoquée de manière
spéciale de 8 heures à 11 heures. Je ne voudrais pas avoir l'air
de fausser compagnie là-bas alors qu'on arriverait à des points
qui nous intéressent.
M. Gendron: La commission, de consentement unanime...
Le Président (M. Gobé): Consentement unanime,
est-ce que ça prend...
M. Gendron:... peut tout faire et moi, pour accommoder le
ministre, ça me fait plaisir.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'il y a
consentement de la part de la majorité?
M. Ryan: Plutôt que de faire attendre les membres de la
commission...
M. Gendron: Non, non, je comprends, c'est juste correct de votre
part.
Le Président (M. Gobé): Nous reprendrons donc dans
cette salle demain matin, à 11 heures.
(Fin de la séance à 21 h 59)