Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Onze heures quarante-six minutes)
La Présidente (Mme Hovington): Je déclare la
séance ouverte. Je rappelle le mandat de la commission de
l'éducation, qui est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 9, Loi modifiant la Loi sur
l'instruction publique et la Loi sur le Conseil supérieur de
l'éducation.
Nous étions rendus à l'article 5 du projet de loi 9 dans
l'étude détaillée du projet de loi. J'appelle donc
l'article 5 du projet de loi 9.
M. Ryan: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): Oui, M. le ministre, je
crois qu'il y a...
M. Ryan: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
Conseil d'orientation Formation
M. Ryan: J'aurais un amendement à déposer ici qui
deviendrait 4.1 dans la numérotation. C'est un amendement qui fait suite
à l'amendement apporté hier à l'article
précédent, l'article 4. Vous savez, quand on a
décidé... Au lieu de parler du personnel professionnel non
enseignant, on a décidé de parler des personnes autres que les
enseignants qui dispensent des services complémentaires ou particuliers
aux élèves de l'école. On reprend dans l'article 4.1 des
choses dites dans l'article précédent, une question de
concordance, ici, sans autre implication.
La Présidente (Mme Hovington): M. le... M. Gendron:
Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): L'amendement de l'article
4.1 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle donc l'article
5.
Directeur de centre d'éducation des
adultes
M. Ryan: L'article 5 est exactement de la même farine que
l'article déjà adopté à propos des directeurs
adjoints d'école mais, cette fois-ci, à moins que ma
mémoire ne me trompe, II touche les directeurs de centre
d'éducation des adultes. C'est exactement la même chose que
l'autre sauf que, dans le règlement, la partie qui touche les directeurs
de centre d'éducation des adultes, on évite encore plus recueil
que redoutait l'Opposition, parce qu'ici la manière de déterminer
le nombre de postes repose sur le nombre d'heures-groupes de formation dans
l'ensemble de la commission scolaire. C'est que si, par exemple, vous avez de
7000 heures-groupes à 24 999, (à on donne un poste par 9000
heures-groupes, etc.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: C'est parce que mon interprétation est de la
même farine que celle d'hier: entre l'article 3 et l'article 5, pour ceux
qui prétendent qu'ils n'ont pas nécessairement la science
infuse... Je disais qu'il y avait là un doute puisque les avocats de la
fédération étaient on ne peut plus clairs que, quant aux
articles 3 et 5 du projet de loi 9... Il y avait quand même des
inquiétudes qu'il s'agissait là d'une manoeuvre pour retirer une
mince marge de manoeuvre de la commission scolaire. Je suis obligé
d'avoir les mêmes commentaires qu'à l'article 3. Et, comme je les
al faits longuement hier, je ne les reprendrai pas longuement aujourd'hui, pour
vous dire que c'est adopté, en ce qui nous concerne, sur division.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 5 est donc
adopté sur division. J'appelle l'article 6.
Constitution de commissions scolaires
M. Ryan: Je suis content de constater la présence du
député de Lac-Saint-Jean parmi nous parce que nous nous souvenons
tous les deux d'échanges que nous avons eus au sujet d'une situation
particulièrement aiguë qui se pose dans sa circonscription. C'est
entièrement dans la circonscription du député de
Lac-Saint-Jean, le problème concernant l'Intégration des
enseignements primaire et secondaire sur le territoire présentement
desservi par la commission scolaire régionale du Lac-Saint-Jean. Alors,
nous avons constaté, en discutant avec les représentants des
commissions scolaires concernées, tout d'abord qu'il y avait un litige
que je qualifierais d'invincible entre les trois commissions scolaires locales
concernées, une division des opinions qui rend extrêmement
difficile une solution au problème de l'intégration des
enseignements primaire et secondaire. Et j'ai constaté, en causant avec
ces personnes et aussi en causant avec des dirigeants du monde scolaire dans au
moins deux autres régions, que, lorsque nous avons rédigé
et adopté
la loi 107, nous avons effectué un changement qui n'était
pas le meilleur possible. Nous avons modifié des règles
présidant à l'annexion des parties de territoire d'une commission
scolaire à une autre commission scolaire, d'une telle manière
qu'aujourd'hui l'annexion d'une portion de territoire ne peut se faire, sous
l'empire de la loi comme elle est, que moyennant le consentement de la
commission scolaire qui perdrait une partie de son territoire et le
consentement de l'autre commission scolaire, évidemment, à
laquelle serait annexée cette portion de territoire, ou encore moyennant
le consentement de la majorité des contribuables ou citoyens
résidant sur l'ensemble du territoire de la commission scolaire.
Ça veut dire que les gens d'une section du territoire seraient
assujettis de manière indéfinie à la volonté d'une
majorité existant sur le reste du territoire.
M. Gendron: C'est la loi actuelle ça?
M. Ryan: Oui. Il nous est apparu à l'expérience que
c'était une erreur que nous avons faites en 1988. Je pense que ceux qui
me connaissent savent très bien que, lorsque j'ai fait une erreur, je
m'empresse d'essayer de la corriger; môme si ça doit me valoir des
critiques, il faut les accepter.
M. Gendron:... on l'a vu hier soir par votre amendement sur la
dérogation. Vous avez retiré votre amendement, qui n'avait pas
d'allure. Je vous félicite.
M. Ryan: Immédiatement, quand j'ai vu que le
député d'Abitibi-Ouest avait des propos auxquels je ne pourrais
trouver de réponse satisfaisante dans le peu de temps qu'il nous restait
jusqu'à la fin de la session. De ce côté-ci nous restaurons
l'esprit de l'ancienne Loi sur l'instruction publique dont tout le monde sait
combien de fois j'ai fart son éloge. Cette loi prévoyait, comme
c'est le cas dans le domaine des affaires municipales, qu'une annexion de
territoire peut être effectuée moyennant une volonté
exprimée par une majorité des contribuables de cette portion de
territoire immédiatement concernée et moyennant l'expression
d'opinion préalable des municipalités concernées,
moyennant aussi évidement l'approbation du gouvernement.
Alors, nous revenons à l'esprit de cette législation qui
restaure surtout le droit de pétition des citoyens auprès du
gouvernement, lequel ne doit jamais être supprimé. Nous avons fait
cette erreur de bonne foi, je pense, quand nous avons adopté la loi 107
et ce projet de loi nous fournit l'occasion de la corriger.
M. Brassard: Mme la Présidente
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Je constate d'abord que le ministre confirme que, en
très large partie, c'est sur la base du problème vécu au
sein de la commission scolaire régionale du Lac-Saint-Jean et
particulièrement la commission scolaire Belle-Rivière qu'il a
décidé d'introduire cet amendement à la Loi sur
l'instruction publique. Parce qu'effectivement il y a un problème de
taille chez nous de ce côté-là. Il y a trois commissions
scolaires locales, Delisle, Alma, Belle-Rivière. Une commission scolaire
régionale qui recouvre le même territoire, deux commissions
scolaires locales, Delisle et Aima, sont disposées à aller de
l'avant sur la voie de l'intégration au secondaire et primaire. Par
contre, au niveau de la commission scolaire de Belle-Rivière, il y a une
majorité d'une voix au conseil des commissaires en faveur de
l'intégration primaire et secondaire sur le territoire de
Belle-Rivière; ça veut dire que c'est un sujet très
controversé. Il y a cinq commissaires hostiles ou dissidents. Il y a
aussi une pétition qui a également circulé et qui demande
formellement l'annexion d'une partie du territoire de Belle-Rivière au
futur territoire de la commission scolaire intégrée
Delisle-Alma.
Les questions que je me pose au sujet de l'amendement, Mme la
Présidente, sont de deux ordres. D'abord, prenons le cas bien concret
qui nous intéresse et qu'a même évoqué le ministre
pour justifier son amendement à la loi, le cas de Belle-Rivière.
Faisons l'hypothèse qu'on donne suite à la demande d'annexion
d'un certain nombre de municipalités; c'est entre autres le cas de
Saint-Bruno, Hébertville Station, Notre-Dame d'Hébertville,
Saint-Gédéon, quatre municipalités sur huit qui demandent
l'annexion. Ils l'ont demandée par voie de pétition, ils l'ont
demandée aussi par la voie des commissaires dissidents au conseil des
commissaires. Faisons l'hypothèse que ça se fait. Il y a un
problème de taille qui apparaît du même coup. Qu'advient-il
du reste du territoire? Qu'advient-iI des quatre municipalités qui ne
sont pas partie de l'annexion, ne sont pas affectées par l'annexion?
À mon avis, d'abord, la question se pose parce qu'elles ne
peuvent pas constituer une commission scolaire intégrée. C'est
insuffisant, la clientèle est trop faible. Qu'est-ce qu'on fait de ces
municipalités? Je pense que la question se pose. On peut bien donner
satisfaction à certaines municipalités qui réclament
l'annexion, mais, à partir du moment où on leur donne
satisfaction, il y a un autre problème qui surgit, c'est que ce qui
reste de la commission scolaire n'est pas suffisant pour constituer une
commission scolaire intégrée. Il n'y a pas suffisamment de
clientèle, il n'y a pas suffisamment de monde.
On peut peut-être penser ou imaginer qu'on règle un
problème, mais, en s'imaginant ou en
pensant qu'on en règle un, on en fait surgir un autre qui est
aussi de taille et je me demande comment on pourrait le résoudre. C'est
un cas concret, si on appliquait l'amendement tel que proposé.
Deuxième problème ou deuxième question que je me
pose, c'est concernant la majorité des électeurs
domiciliés. J'ai cru comprendre que la façon de mesurer ou
d'évaluer cette majorité, c'est en permettant aux citoyens
d'exercer le droit de pétition. Est-ce que le ministre ne croit pas que
ce n'est peut-être pas un moyen tout à fait sûr d'identifier
avec exactitude et correctement une majorité d'électeurs
domiciliés? Est-ce qu'il ne pense pas qu'il y aurait peut-être
d'autres moyens plus efficaces et plus sûrs de faire ressortir une
majorité d'électeurs domiciliés?
Donc, la première question est: Si on appliquait ça, dans
le cas qui m'intéresse moi, en tout cas, on se retrouverait avec un
sérieux problème sur les bras parce qu'il faudrait savoir ce
qu'on fait des municipalités restantes qui ne sont pas impliquées
dans l'annexion puisque ce serait un territoire qui ne serait pas suffisamment
grand et qui ne compterait pas une population suffisamment importante et une
clientèle scolaire suffisamment importante pour vraiment que ces
municipalités puissent constituer une commission scolaire
Intégrée, primaire et secondaire. En voulant régler un
problème, on en créerait un autre.
Deuxièmement, la façon de faire ressortir la
majorité des électeurs domiciliés dans ce cas-là,
ça manque de précision. On ne sait pas trop comment on va y
arriver, de quelle façon et par quelle voie.
La Présidente (Mme Hovfngton): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, les deux questions sont fort
pertinentes. Je commencerai par la seconde. Si un groupe de citoyens prend
l'initiative d'organiser une pétition devant être adressée
au ministre de l'Éducation et, par lui, au gouvernement
évidemment, if se pose le problème de la base sur laquelle se
fera la vérification. (12 heures)
D'après les Indications que fournit, à ce sujet, la loi,
il faudrait qu'on s'appuie sur la liste électorale. C'est ça qui
est la base de calcul. Maintenant, là-bas, des gens m'ont informé
qu'on n'a plus la liste électorale qui a servi la dernière fois,
je pense que c'est en 1987, et nous aurons une élection au mois de
novembre. Là, il va falloir constituer une liste électorale et on
aura un instrument récent, fiable sur lequel les personnes
concernées pourront s'appuyer. C'est sûr qu'avant ça il se
posera le problème de la vérification. Il peut toujours arriver
qu'on s'entende de bonne foi sur un moyen de vérification
communément acceptable. Nous l'avons fait dans un endroit il y a
à peine quelques mois. Nous étions saisis d'une pétition,
il n'existait pas de liste électorale qui puisse vraiment servir de base
fiable. Alors, nous sommes convenus d'une autre procédure avec les
groupes, les parents et les commissaires concernés. Et la consultation
qui fut effectuée, à l'aide de cette procédure,
agréée des deux parties, et de tout le monde, a donné un
résultat contraire à celui que souhaitaient les
pétitionnaires. Tout le monde a accepté. Mais c'est une
procédure qui a fait l'objet d'une entente ad hoc, dans ce
cas-là.
M. Brassard: Ça consistait en quoi, la
procédure?
M. Ryan: Ça consistait qu'une fin de semaine les gens qui
voulaient signer pouvaient se présenter à tel endroit.
C'était organisé avec le concours de tout le monde. Et on a
constaté que les personnes qui s'étaient présentées
pour signer, il manquait une majorité par quelques voix. Et,
malheureusement, il a fallu reporter la procédure à plus tard.
Mais ça c'est un cas. Mais, dans de cas-ci, il y a une autre
hypothèse qui pourrait se réaliser au moins à
l'état de principe. Supposez que des gens des municipalités
concernées disposeraient d'une très forte majorité
à leur point de vue, et qu'ils voudraient envisager une pétition
à l'échelle de l'ensemble du territoire, en disant qu'ils ont une
chance d'avoir la majorité. Sur l'ensemble du territoire ils pourraient
le faire, mais le problème de vérification resterait posé
dans son entlèreté. Et, quand il n'y a pas un minimum de bonne
foi ou de consensus entre les parties sur ce qu'est la démocratie, il
devient très difficile pour elles de s'entendre sur un moyen de
vérification autre que ce que définit littéralement la
loi. C'est comme ça que je vois la réponse à la
première question. Je crois qu'avec...
M. Brassard: Avant de passer à la deuxième, Mme la
Présidente,...
La Présidente (Mme Hovington): M. le
député.
M. Brassard: ...est-ce que vous écartez, par exemple, la
procédure référendaire, qui est souventefois
utilisée au niveau des municipalités?
M. Ryan: Évidemment, la commission scolaire, selon nous -
il y a des opinions différentes qui ont circulé dans la
région chez vous, comme vous le savez, des opinions juridiques
différentes - la commission scolaire, selon nous, pourrait tenir un
référendum sur un sujet comme celui-ci, mais il faudrait que ce
fût une décision de la commission scolaire et, à ce
moment-là, le référendum devrait être tenu
selon les exigences de la loi, en particulier à partir d'une liste
électorale dont on me dit qu'elle n'existerait pas actuellement.
Voilà pour la deuxième question. On peut peut-être
aborder la première.
M. Brassard: Oui, finalement elle est reliée à la
première.
M. Ryan: On pourra revenir à la deuxième, si vous
voulez. Je ne ferme pas du tout la discussion.
M. Brassard: Pour la première question, c'est que,
finalement, moi ce que je... Si le ministre se rend compte que, en permettant
et en autorisant une annexion d'une partie de territoire d'une commission
scolaire, ce qui en reste n'est plus viable, n'est plus viable à la fois
sur le plan financier, sur le plan des clientèles, donc aussi sur le
plan de la qualité des services pédagogiques, est-ce qu'à
ce moment-là il en arrivera à la conclusion qu'il ne peut pas
autoriser une procédure d'annexion parce que, par le fait même,
à ce moment-là, ce qui va rester du territoire ne sera pas
viable, ne pourra pas fonctionner de façon autonome? Est-ce que, donc,
il va... Est-ce que le ministre, en quelque sorte, va prendre en
considération ce fait-là avant de dire: Oui, j'autorise une
procédure d'annexion ou pas? Et, s'il en arrive à la conclusion
qu'en autorisant une procédure d'annexion le reste du territoire ne
pourra pas constituer une commission scolaire viable, donc il pourrait à
ce moment-là en arriver à la conclusion: Ce n'est pas possible
d'autoriser l'annexion, parce qu'en autorisant l'annexion ce qui va rester du
territoire de la commission scolaire ne pourra pas fonctionner de façon
autonome. Donc, je ne peux pas autoriser l'annexion. Dans ces circonstances, ou
bien c'est tout le territoire qui s'annexe ou bien c'est tout le territoire qui
constitue une commission scolaire intégrée autonome. C'est l'un
ou l'autre mais ça ne peut être l'annexion d'une partie parce que
ça entraîne la non-viabilité de ce qui va rester.
M. Ryan: Je pense que le député de Lac-Saint-Jean
pose bien le problème. Lorsque nous serons saisis d'une telle
pétition si te! devait être le cas, nous l'examinerons d'abord
dans ses mérites objectifs, c'est-à-dire que nous nous
demanderons si elle reflète vraiment la volonté de la population.
Deuxièmement, nous nous demanderons si, du point de vue de
l'intérêt de cette population au point de vue scolaire, c'est une
bonne chose que cette pétition éventuelle soit acceptée.
Troisièmement, nous devrons examiner aussi l'impact d'une
décision affirmative sur la viabilité de ce qui resterait de la
commission scolaire dont une partie du territoire se serait
détachée. Maintenant, ça c'est l'état actuel du
dossier. SI nous devions en venir à la conclusion qu'une requête
éventuelle serait justifiée, mais qu'en même temps l'effet
devant découler de son acceptation serait d'entraîner la
non-viabilité d'une commission scolaire, je pense que là, du
point de vue strictement juridique, le gouvernement, d'après la loi 107,
n'a pas les pouvoirs de décréter d'autorité l'abolition
d'une commission scolaire.
Il faudra envisager deux choses. Il y a d'abord l'action au niveau
politique qui est très importante là-dedans. Je pense bien que
ça créera une dynamique nouvelle sur ce territoire, et H y a des
forces politiques et sociales qui s'exprimeront. Le gouvernement fera
connaître aussi son opinion, sans doute, et, dans
l'éventualité d'une impasse absolument invincible, il reste
toujours le pouvoir du Parlement de transformer un homme en femme.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: C'est-à-dire que vous évoquez,
à ce moment-là, la possibilité d'un projet de loi
spécifique?
M. Ryan: Je parle au point de vue des principes. Au point de vue
des principes, c'est comme ça que ça m'apparaît.
M. Brassard: Mais est-ce que je comprends bien le ministre quand
il dit que s'il en arrivait à la conclusion, même si la
pétition était tout à fait légitime et qu'il se
dégageait une majorité très claire concernant l'annexion
d'une partie du territoire, mais qu'il en arrive à la conclusion que ce
qui va rester du territoire de la commission scolaire ne connaîtra aucune
viabilité, ne sera pas viable, à ce moment-là, est-ce que
sa décision pourrait être de dire: Vous êtes
légitimés de demander l'annexion? La majorité qui en
ressort est très nette, je le reconnais. Ça s'est fait de
façon correcte sur la base d'une liste électorale mais si
j'accepte d'aller dans cette voie-là, comme ministre, je me trouve
à provoquer la non-viabilité de ce qui va rester de la commission
scolaire et, par conséquent, je ne peux, à ce moment-là,
donner suite à votre requête d'annexion. Il faut que le territoire
de la commission scolaire reste d'un seul bloc, d'un seul tenant et la
décision à prendre ou que vous aurez à prendre c'est ou
vous vous engagez sur la voie de l'autonomie, une commission scolaire autonome
intégrée sur le territoire de Belle-Rivière, ou alors ce
n'est pas une partie seulement, c'est tout le territoire qui s'annexe ou qui se
fusionne à la commission scolaire déjà impliquant Delisle
et Aima.
M. Ryan: Nous avons déjà une bonne
expérience dans la région d'où vient le
député de Lac-Saint-Jean. Le député se souvient
très bien de l'histoire de l'intégration à Roberval.
À Roberval, ça a été l'objet de discussions
très laborieuses au terme desquelles nous avons trouvé, avec les
commissions scolaires concernées, une solution qui a paru acceptable
à tout le monde, qui n'est pas parfaite, loin de là, et qui sera
peut-être remise en question dans certains de ses éléments
par les commissions scolaires elles-mêmes. Je trouve ça
excellent.
Nous avons connu un autre cas dans Jonquière qui était
extrêmement épineux aussi. Nous l'avons résolu en refusant
d'émettre une décision tant que les électeurs n'auraient
pas exprimé leur opinion à l'occasion d'une élection
scolaire. Notre hypothèse s'est révélée juste. Elle
a permis le règlement très rapide du problème tout de
suite après l'élection. Alors, iI y a toutes sortes
d'éléments qui sont dans l'air au cours des mois à venir
qui vont sûrement contribuer à modifier la dynamique de cette
situation d'une manière qu'on puisse s'acheminer vers une solution juste
et je suis très heureux de la collaboration que le député
de Lac-Saint-Jean m'apporte dans ce dossier. Je pense que nous avons eu des
rapports qui n'ont aucunement été marqués par la
partisanerie. Nous essayons de voir l'affaire dans ses données les plus
objectives possible et j'entends continuer de travailler en consultation avec
le député et les autres intervenants de la région.
M. Brassard: Une dernière question.
M. Ryan: J'ajoute seulement un point, si vous me permettez de
compléter mon intervention. Quand je répondais au
député de Lac-Saint-Jean tantôt, j'examinais en toute
impartialité, comme on réussit à le faire assez souvent
à cette commission, ce que je pourrais appeler l'horizon des futuribles.
L'hypothèse que j'émettais m'était émise au plan
des principes et je souhaite vivement n'être jamais conduit
jusqu'à cet aboutissement ultime. Mais nous déploierons tous les
moyens raisonnables pour que les solutions soient trouvées, mises au
point et appliquées avec la participation des éléments
immédiatement concernés d'abord. C'est pour ça que
ça prend un petit peu plus de temps qu'on pourrait le souhaiter du point
de vue de la logique pure et, sans jamais faire de concession qui m'apparaisse
indue sur les contenus de projets comme celui-ci, j'essaie de favoriser au
maximum le cheminement des esprits vers des solutions qui seraient les leurs
qui soient compatibles avec les objectifs généraux du
gouvernement.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: D'abord, je confirme également, moi aussi,
que dans ce dossier II n'est absolument pas question de faire de partisanerie
politique. J'en n'ai jamais fait. Je peux assurer le ministre que je n'en ferai
pas dans l'avenir jusqu'à la conclusion du dossier. Je tiens à le
remercier, en passant, également pour l'agrandissement de l'école
secondaire Jean-Gauthier...
La Présidente (Mme Hovington): Bravo, merci.
M. Brassard:... qu'il est venu annoncer en période
électorale mais qu'il a fait de façon assez discrète. Oui,
c'était moins flamboyant que dans certains autres comtés.
M. Gendron: Ça n'a pas été partout pareil.
M. Brassard: Mais ça a donné satisfaction...
M. Ryan: II y en a qui savent voir les choses d'un oeil juste et
d'une oreille modérée.
M. Brassard: Ça a donné satisfaction, en tout cas,
à la municipalité concernée et je rappelle au ministre
que, dans cette municipalité-là, j'ai obtenu une majorité
substantielle.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): La preuve que le
gouvernement ne punit pas, comme ça a été mentionné
dans la presse à quelques reprises, les comtés qui ne votent pas
nécessairement du bon bord.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Brassard: Je n'irais pas jusque-là. Je dirais: C'est le
cas du ministre de l'Éducation. En tout cas, moi, pour les dossiers qui
me concernent, c'est son cas. Je ne parlerais pas d'autres ministres qui m'ont
plutôt pénalisé, mais enfin. Ça, c'est une autre
question. Mais le ministre de l'Éducation a été tout
à fait correct dans les dossiers d'immobilisation en matière
d'éducation dans mon comté et je le reconnais. Je dois le
reconnaître...
Mme Caron: Le mien aussi.
M. Brassard:... et le signaler. Mais une dernière
question, Mme la Présidente, vous avez évoqué...
M. Ryan: Mme la députée de Matane ne serait pas en
désaccord non plus.
La Présidente (Mme Hovington): Je vols que vous avez
été gâtés, les comtés péquistes.
M. Gendron: Est-ce que mon collègue est un vrai membre de
la commission?
M. Brassard: Une dernière question, Mme la
Présidente.
M. Parent:... que le ministre de Charlesbourg disait. Votez sur
le bon bord?
M. Brassard: Ah ça!
La Président (Mme Hovington): C'est la preuve que
j'apportais en disant: Le gouvernement ne pénalise pas
nécessairement les comtés qui ne votent pas du bon bord. Vous
avez deux preuves ici.
M. Brassard: Non, ce n'est pas ça, Mme la
Présidente. Je regrette, je vous corrige. Ce n'est pas le gouvernement,
c'est le ministre de l'Éducation, point, seulement. C'est très
différent. Ce n'est pas tout le gouvernement, bien au contraire.
M. Ryan: Mme la Présidente, si vous me permettez juste une
remarque. Je sais que le député de Lac-Saint-Jean a essayé
de me dissocier du gouvernement ce matin.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): Par esprit
d'équipe.
M. Ryan: Je ne veux pas revenir là-dessus parce que ce
n'est pas à l'ordre du jour. Dans ce cas-ci, j'agis comme ministre du
gouvernement, comme membre du gouvernement et avec la pleine approbation du
chef du gouvernement et l'appui de mes collègues. Mais en
éducation, je pense que nous convenons tous que ces questions-là
sont trop importantes pour être la pâture de l'esprit partisan.
Nous essayons de nous élever le plus possible à la
considération centrée sur le bien commun entendu dans son
acception la plus élevée. Et nous recevons une excellente
collaboration de l'ensemble des députés sur ces questions. (12 h
15)
M. Brassard: Je reviens à ma dernière question
concernant le dossier. On a un peu fait... On a un peu dévié.
C'est que le ministre a évoqué tantôt dans ses remarques le
cas de Jonquière. Est-ce qu'il est exact que l'une des solutions
concernant le problème de Belle-Riviè-re, le dossier de
Belle-Rivière, l'une des solutions qu'il envisage, c'est similaire
à celle qui a été utilisée pour régler
Jonquière, c'est de faire en sorte que lors de la prochaine
élection scolaire qui doit avoir lieu dans ce cas-là, je pense
que c'est en novembre 1990, automne 1990, l'élection scolaire soit
précisément le moyen ou la procédure utilisée pour
en arriver à dégager une majorité d'électeurs
domiciliés? Est-ce que c'est une solution qu'il envisage ou qu'il a
même, dans ce cas-là, carrément adoptée?
M. Ryan: Je dirais qu'en démocratie c'est la voie
royale.
M. Brassard: C'est tout dire.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 6 est
adopté? Adopté. J'appelle donc l'article 7. M. le ministre.
Commissions scolaires dissidentes
M. Ryan: Oui, là nous sommes en période
transitoire; évidemment, tant que la Cour d'appel et peut-être
éventuellement la Cour suprême n'auront pas tranché les
questions fondamentales qui ont été soumises à leur
examen, nous sommes en régime transitoire. C'est-à-dire qu'un
certain nombre d'articles de la loi 107 ne peuvent pas s'appliquer et ils sont
énumérés à la fin du texte. Parce que ces
articles-là ne peuvent pas s'appliquer, la qualification "francophone ou
anglophone" est prématurée pour la période transitoire.
Mieux vaudrait laisser tomber ces termes-là, ce qui nous permettrait de
rejoindre la réalité actuelle, comme elle continuera d'exister
sous le régime provisoire.
La Présidents (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ce n'est pas tout à fait ce qu'on
comprenait.
M. Ryan: II peut arriver que je me sois trompé parce que
plus tôt dans notre discussion...
M. Gendron: Ça vous a excité pas mal...
M. Ryan:... le député d'Abitibi-Ouest semblait
insinuer que je prétendais avoir la science infuse dans ces choses. Plus
on tombe dans les particularités techniques, moins je prétends
à la science infuse et puis je dois confesser que même la science
acquise est parfois très laborieuse.
M. Gendron: Je veux...
M. Ryan: On pourrait peut-être demander à M. Dupont
de parier directement. Il aime ça parfois me contredire
publiquement.
M. Gendron: Ouais, mais ce ne sera pas long, M. le ministre. Moi
non plus, je n'avais pas de problème.
M. Ryan: Non?
M. Gendron: C'est parce que je veux Juste savoir: Est-ce que vous
avez pris connaissance de la suggestion que la CEQ vous faisait à
l'article 7? Et, dépendamment de ça, j'aurais un commentaire plus
long ou moins long, soit qu'il y aurait probablement plus de clarté s'il
était question des... Parce que, dans le fond, à l'article 129,
c'est la commission scolaire dissidente et celle dont elle est dissidente. La
suggestion qu'ils faisaient, c'est de faire disparaître "francophone ou
anglophone" par les mots "dont elle est dissidente. " Moi, je referais à
l'article 129. Quand on lit ('article 129, ce serait pas mal plus clair si
c'était cette mention-là plutôt que simplement faire
éliminer les mots "francophone ou anglophone". Je peux attendre M.
Dupont.
M. Ryan: Est-ce que M. Dupont, avec votre permission, Mme la
Présidente, pourrait fournir des explications?
La Présidente (Mme Hovington): Demandez à M.
Dupont, nous vous écoutons.
M. Dupont (Côme): On a regardé la recommandation de
la CEQ. On ne peut pas dire qu'une commission scolaire dissidente est
dissidente d'une commission scolaire. C'est une classe de personnes qui
expriment la dissidence pour former une autre commission scolaire sur le
même territoire. Je pense que l'article 129 est clair, que la commission
scolaire dissidente est formée sur le territoire de la commission
scolaire auprès de laquelle les personnes dissidentes expriment leur
dissidence.
Maintenant, pour la question d'enlever "francophone ou anglophone",
c'est parce que, effectivement, durant le régime provisoire, dans une
commission scolaire pour catholiques et pour protestants, pourrait s'exercer le
droit à la dissidence si, dans ces. commissions scolaires, les
catholiques ou les protestants se trouvaient minoritaires. Parce que les
commissions Scolaires pour catholiques et pour protestants sont aussi communes
et tenues d'admettre les élèves qui ne sont ni catholiques ni
protestants. Et pour maintenir les droits confessionnels protégés
par 93, il faut maintenir la possibilité de l'exercice du droit à
la dissidence, même durant le régime provisoire, dans les
commissions scolaires pour catholiques et pour protestants.
M. Ryan: C'est très bien.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Cela va.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 7 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle donc l'article
8.
Comités de la commission scolaire
M. Ryan: Mme la Présidente, il me fait plaisir de fournir
quelques explications au sujet de l'amendement à la loi 107 que le
gouvernement propose dans cet article 8. Nous voulons remplacer l'article
actuel de la Loi sur l'instruction publique qui prévoit un comité
exécutif de cinq membres par un article qui donnerait un peu plus de
souplesse, qui permettrait à la commission scolaire de former un
comité de cinq à sept membres.
Je fais tout de suite le lien avec une proposition qu'a faite hier le
président de la Fédération des commissions scolaires,
quand il a proposé qu'on prenne le tiers au lieu de prendre les nombres
que nous proposons ici. Je voudrais montrer comment notre proposition
répond mieux, selon nous, au désir de la Fédération
des commissions scolaires que celle qu'ils formulaient.
De manière très générale, nos commissions
scolaires ont entre 9 et 21 commissaires. Ça c'est la
réalité, entre 9 et 21. Celles qui ont neuf commissaires, un
exécutif de trois est manifestement insuffisant. On ne peut pas confier
à trois personnes le soin de manipuler seules les affaires de la
commission scolaire. Dans ce cas-là, nous prévoyons un minimum de
cinq. Dans le cas d'une commission scolaire qui aurait 21 commissaires, le
nombre que nous fixons est le tiers. Ça répond, quant au contenu,
au voeu qui a été formulé par le président de la
Fédération des commissions scolaires.
J'ajouterai peut-être une remarque pour répondre à
une observation faite hier, si mes souvenirs sont exacts, par le
député d'Abitlbi-Ouest. Il semblait dire: Qu'on laisse donc aux
commissions scolaires la liberté de déterminer elles-mêmes
le nombre de membres de leur exécutif. Il y a des commissions scolaires
qui ont décidé d'avoir un exécutif, disons qu'ils sont 17
commissaires, ils ne pouvaient pas s'entendre entre eux et ils ont
décidé d'avoir un exécutif de 17. Ça c'est
antinomique, c'est la contradiction du concept même que nous voulons
introduire d'un exécutif qui bénéficie d'une certaine
délégation de responsabilités pour que les choses puissent
être traitées de façon plus expéditi-ve.
Si on veut parler d'un comité exécutif pour reproduire la
structure de la commission scolaire, il faut être sérieux. Je
pense que ça ne tient pas debout. Si on veut parler d'un comité
exécutif, il faut fixer certaines limites. Les bornes que nous proposons
de cinq à sept me semblent justes et équitables.
Ensuite, les autres modifications concernent
des aspects particuliers. Peut-être qu'on peut traiter du premier
alinéa pour commencer, à ce stade-ci. Dans le cas des autres
modifications, on dit qu'une commission scolaire dont le nombre de commissaires
est inférieur à neuf n'est pas obligée de se donner un
comité exécutif. Ça règle les problèmes pour
celle-là. Elle n'est pas obligée de s'en donner un.
Ensuite, on dit que le poste d'un membre du comité
exécutif devient vacant dans les mômes circonstances que celles
prévues pour les commissaires élus et est comblé suivant
la procédure prévue pour la désignation du membre de
l'exécutif. On ne l'avait pas; ça pouvait donner naissance
à des questions. Avec ces précisions, je pense que nous
clarifions beaucoup le statut du comité exécutif. D'autres
précisions viennent dans des modifications subséquentes.
La Présidente (Mme Hovington): M. le critique de
l'Opposition.
M. Gendron: J'ai deux commentaires avant de poser une question.
Oui, j'ai dit ce que le ministre a répété et, à
partir du moment où le ministre indique que l'article 8 fixe des
règles de toute façon, je ne trouve pas que j'étais
antinomique, à partir du moment où il y aura dans un article des
règles de fixées, de dire: Comme c'est comme ça, il va
falloir jouer des règles où l'aberration n'est pas de ce monde,
en gros. Alors, j'ai toujours pensé qu'à un exécutif on ne
reproduit pas le conseil d'administration ou la table des commissaires. Je ne
pense pas être dans les patates. La fédération n'a pas
toujours mon appui, mais dans ce cas-là elle partageait mon point de vue
en disant: Le rôle d'un comité exécutif c'est de faciliter
un fonctionnement. Le mot le dit: un comité exécutif, il ne faut
pas que tu refasses tout le travail; c'est vraiment exécuter, d'une
façon plus fine, plus précise, des décisions. Moi,
entendre ce matin que les commissions scolaires, avec les dispositions
actuelles, peuvent avoir pour des conflits internes des exécutifs
à 14, 15 ou 17 membres, je ne suis pas d'accord là-dessus. Puis
je vais dormir pareil avec le principe de laisser le plus de
responsabilisation, mais, quand on légifère et qu'on est
témoin de situations abusives, il ne faut pas les laisser ouvertes, il
ne faut pas les maintenir en plan. Je ne veux pas laisser ouvertes et maintenir
en plan de telles situations et c'est pourquoi j'arrive à la question
suivante: Est-ce que votre amendement offre la garantie que semblait vouloir
avoir la fédération? C'est plus que "semblait", j'ai son texte:
Elle voulait que nous fixions un maximum de sept commissaires. Ma question:
Est-ce que le libellé de l'article 8 que vous proposez offre cette
garantie?
M. Ryan: II me semble qu'à sa face même il offre
cette garantie.
M. Gendron: Non, parce que quand on dit: L'exécutif
représente le tiers des commissaires au conseil avec un maximum de sept,
ils parlaient d'un maximum de sept à l'exécutif et avec l'ajout
des représentants des parents, si je lis l'article 179, ça
pourrait aller à neuf ou dix. Donc, ce n'est pas exact que votre
libellé offre la sécurité qu'il n'y aurait jamais plus de
sept personnes au comité exécutif. Leur demande est très
précise; je la relis: fixer un maximum de sept, et ça a
été repris tout autant dans leur lettre qu'ils vous ont
probablement fait parvenir aussi, de même que dans le mémoire
qu'ils nous ont déposé hier. Dans le mémoire qu'ils nous
ont déposé hier, c'était un maximum de sept et je trouve
qu'ils ont raison là-dessus. Un exécutif de sept, c'est assez et
rappelez-vous quand ils liaient ça au coût. Il y a plusieurs
comités et, en passant, j'en suis par exemple...
Ce n'est pas parce qu'il y a des coûts à quelque chose
qu'il faut enlever le principe de la participation, mais il faut en tenir
compte et je trouve que, dans des petites commissions scolaires, ne pas tenir
compte qu'un exécutif qui dépasse sept devient quelque chose qui
n'a pas de bon sens et qui représente des coûts additionnels,
c'est encore là être insensible à une réalité
qui existe. Comme cette réalité-là existe et que les
coûts ne peuvent pas se répéter indûment sur une
série de comités, je ne vois la justification pour personne,
aucune commission scolaire, de composer avec un exécutif qui
dépasse sept personnes et je suis un tenant d'un exécutif
limité: sept personnes, c'est assez, autrement que ça, ce n'est
plus vrai que c'est un exécutif. Il faut s'arrêter quelque part.
C'est à leur demande. Tel que libellé, ce n'est pas exact la
réponse que vous m'avez donnée. Ça ne permet pas d'avoir
la garantie que le maximum sera de sept.
M. Ryan: À cause des représentants des parents.
M. Gendron: Bien oui, mais ils sont à
l'exécutif.
M. Ryan: Les décisions touchant les questions de taxation,
les parents ne votent pas sur ces questions-là. Il y a une limite
à leur pouvoir de vote.
M. Gendron: Oui, ils ne votent sur rien. Les parents ne votent
sur rien à l'exécutif. (12 h 30)
M. Ryan: En tout cas, ça a fait l'objet d'un long
débat à la commission parlementaire de l'éducation quand
nous avons étudié le projet de loi 107, et les parents avaient
déjà les deux représentants au comité
exécutif. Il n'y a aucune
représentation qui nous fut soumise demandant que cette
représentation soit réduite. Évidemment, dans la
première version du projet de loi, nous avions prévu la
présentation d'une personne émanant de la communauté
linguistique minoritaire. Puis un long débat a eu lieu qui nous a fait
conclure à deux. Je ne voudrais pas revenir là-dessus
aujourd'hui. Ce qui touche les parents puis les minorités linguistiques,
j'aime mieux qu'on maintienne la ligne qui été définie
dans la loi 107.
M. Gendron: Mme la Présidente, moi, je ne touche pas
à ça. Ma suggestion, ce n'est pas de revenir là-dessus.
C'est d'avoir une disposition dans l'amendement proposé que
l'exécutif ne peut pas dépasser sept membres.
M. Ryan: Je crois devoir maintenir la position qui a
été énoncée dans l'amendement mis de l'avant par le
gouvernement. SI nous allions obtempérer à la suggestion du
député d'Abitibi-Ouest véhiculant un voeu soumis à
cette commission par la Fédération des commissions scolaires
catholiques du Québec, nous pourrions nous retrouver avec la situation
paradoxale suivante. Disons que vous avez quatre représentants des
parents, deux du comité de parents puis deux des parents du groupe
linguistique minoritaire. On aurait un maximum de sept. Ça voudrait dire
qu'il pourrait y avoir quatre commissaires-parents, trois commissaires
élus.
M. Gendron: Non. M. Ryan: Non?
M. Gendron: Non, impossible. Il ne peut pas y avoir plus d'un
groupe linguistique représenté. Il pourrait en avoir plus
d'un?
M. Ryan: Oui, on en prévoit deux. Là où il y
a du primaire et du secondaire, ça va être deux dans la loi
107.
M. Gendron: Vous avez raison, quand il y a du primaire et du
secondaire. Quand il y a du primaire et du secondaire, ça va être
deux.
M. Ryan: C'est pour ça que, là, je pense qu'on va
à fa limite de ce qui peut ôtre envisagé dans le cadre de
l'économie de cette loi qui pourrait être remise en question
éventuellement, mais pas aujourd'hui.
La Présidente (Mme Hovlngton): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Gendron: Non. Une autre question. Est-ce que les parents, dans
votre esprit, M. le ministre, rentrent dans les sept?
M. Ryan: Non, ils s'ajoutent aux sept, de toute
évidence.
M. Gendron: Puis pourquoi avez-vous changé le
libellé?
M. Ryan: Regardez, non, mais c'est que... Voyez-vous...
M. Gendron: "...de tout commissaire représentant des
parents de la minorité d'élèves"?
M. Ryan: Regardez. Tout d'abord, pour compléter la
réponse à votre question, si on lit le premier alinéa de
l'amendement: "Le conseil des commissaires institue un comité
exécutif formé de cinq à sept de ses membres ayant le
droit de vote", ça règle les problèmes pour ça.
Puis les autres, nous avons maintenu ce qui existait dans l'ancienne Loi sur
l'instruction publique pour les parents. Là où il y a une
commission scolaire qui donne le primaire et le secondaire, la loi
prévolt un représentant des parents pour le primaire, un
représentant des parents pour le secondaire au conseil des commissaires.
Alors, nous les mettons tous les deux à l'exécutif, sans droit de
vote. Et nous appliquons la même règle aux deux
représentants de la minorité linguistique. Le fait pour celle-ci
d'avoir deux représentants à titre de parents ne sera pas un gros
abus quand on considère que, depuis un temps immémorial, elle a
été privée de toute représentation au conseil de
commissaires dans la majorité des endroits où ce ne sont pas des
commissions scolaires protestantes.
Ça, c'est une disposition qui vaut sous le régime
transitoire, encore une fols, parce que, lorsque nous serons en régime
linguistique, il n'y aura plus besoin de cette disposition de
représentation de la minorité linguistique, parce que ça
n'existera plus par définition.
M. Gendron: Puis à leur question...
M. Ryan: Pas la minorité!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Elle est là pour longtemps!
Une voix: Sauf...
M. Ryan: Évidemment!
Mme Blackburn: J'étais en train de me réjouir! Ha,
ha, ha!
M. Ryan: Le conseiller juridique m'a dit: Sauf dans les
commissions scolaires confessionnelles qui subsisteront. C'est entendu,
cela.
M. Gendron: Oh oui. Il y a également deux
autres questions qui me restent. Dans leur mémoire, ils disaient:
Nous croyons que le nombre de représentants du comité de parents
et des parents de la minorité linguistique devrait être
limité à deux. Est-ce que ça signifie que, tel que vous le
proposez, on a la garantie qu'ils ne pourront pas être plus de deux? Ils
peuvent être quatre!
M. Ryan: C'est évident que c'est quatre.
Potentiellement. Là-dessus, nous refusons la suggestion de la
Fédération des commissions scolaires.
M. Gendron: Sur quel motif?
M. Ryan: Sur le motif que j'ai indiqué à maintes
reprises la semaine dernière.
M. Gendron: On en parle depuis cinq minutes, de ça.
M. Ryan: Nous ne voulons pas diminuer la représentation
dévolue au comité de parents. Le comité de parents a le
pouvoir de désigner deux membres à la commission scolaire, un au
niveau primaire, un au niveau secondaire. Nous laissons cette disposition. Il
était déjà prévu dans l'ancienne loi que ces deux
parents étalent autorisés à faire partie de
l'exécutif. Là, nous introduisons des représentants de la
minorité linguistique là où la clientèle de la
commission scolaire le justifie. Il faut que ce soit au moins 5 % de la
clientèle ou un nombre minimum, je pense que la loi le définit
à 200. Ça n'arrivera pas partout. Nous leur donnons la
présence à l'exécutif, la môme chose. Ils ne sont
pas moins parents parce qu'ils sont anglophones. Selon nous.
M. Gendron: Et instituer un comité exécutif
formé de cinq de ses membres, ce serait quoi, l'objection que vous
auriez de ne pas laisser de marge de manoeuvre pour les commissaires? Ce serait
quoi, l'objection que vous auriez d'envisager la possibilité que le
comité exécutif soit formé de cinq de ses membres
commissaires, et non pas de cinq à sept pour éventuellement...
Là, on arriverait peut-être à neuf dans certains cas, mais,
dans la majorité des cas, il y aurait un maximum de sept, comme
exécutif, plutôt que de neuf et onze, même s'ils n'ont pas
droit de vote, les représentants des parents. Ce que je veux, c'est
savoir si le ministre a envisagé ça. Si oui, pourquoi ne l'a-t-il
pas retenu, parce que ce n'est pas ça, son amendement?
M. Ryan: Est-ce que le député d'Abitibi-Ouest
pourrait répéter sa question? Je n'ai pas très bien saisi
la portée.
M. Gendron: C'est très clair, à l'article 8, qui
reprend l'article 179 de la loi 107: "Le conseil des commissaires institue un
comité exécutif formé de cinq de ses membres ayant le
droit de vote", ainsi de suite.
M. Ryan: Non, je ne peux pas accepter ça parce que, dans
le cas d'une commission scolaire qui compte de 19 à 21 commissaires
élus, surtout quand c'est une commission scolaire qui doit desservir un
territoire assez étendu, II peut très bien arriver que la
meilleure équation pour un exécutif soit un exécutif de
sept commissaires élus, non pas de cinq. Une limite arbitraire de cinq
pourrait obliger a des choix extrêmement difficiles, c'est-à-dire
telle paroisse plutôt que telle autre. Ce sont des chicanes qui
deviennent presque insolubles. Il faut laisser un peu de marge. C'est ça
qui est l'esprit de l'affaire.
La Présidente (Mme Hovfngton): Est-ce qu'il y a d autres
commentaires, M le député d'Ablti-bl-Ouest?
M. Gendron: Oui, une dernière question. Pourquoi avez-vous
changé le libellé? Dans la loi 107, c'était marqué:
"de tout représentant des parents de la minorité", et là
vous dites: "de tout commissaire représentant des parents de la
minorité".
M. Ryan: On a collé sur le texte de l'article 143. On
s'est rapproché du texte de l'article 143 pour éviter toute
ambiguïté. Si vous regardez l'article 143, vous allez
découvrir non seulement une parenté, mais une similitude de
pensée qui est caractéristique du gouvernement aux
différentes étapes de l'évolution de sa
réflexion.
M. Gendron: Ça va.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle donc l'article
9.
M. Ryan: À l'article 9, Mme la Présidente, nous
proposons d'ajouter un alinéa. Le premier alinéa, celui qui
existe actuellement, dit que le directeur général de la
commission scolaire participe aux séances du comité
exécutif, mais n'a pas le droit de vote. Là, nous ajoutons ceci:
"Les commissaires qui ne sont pas membres du comité exécutif
peuvent participer à ses séances, mais ils n'ont pas le droit de
vote." J'ai fait allusion à certaines situations qui justifient une
disposition de prudence comme celle-ci. Il peut arriver... Je vais vous donner
un exemple... Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: J'aurais un sous-amendement à communiquer
immédiatement aux membres de la commission à ce sujet. Ce
sous-amendement ne modifie pas le sens général de l'amendement,
mais vient préciser pour faire suite à certaines
représentations dont nous avons été saisis, depuis le
dépôt du projet de loi.
La Présidente (Mme Hovington): Le sous-amendement est donc
distribué aux membres de la commission.
M. Ryan: Le sous-amendement m'apparaît judicieux. Nous
ajouterions ceci: "Les commissaires qui ne sont pas membres du comité
exécutif peuvent assister à ses séances, mais ils n'ont
pas le droit de voter ni de prendre part aux délibérations du
comité."
M. Gendron: La question que je voudrais poser...
M. Ryan: il faut bien se rendre compte que si on donnait le droit
de prendre part aux délibérations, à moins du consentement
de l'exécutif, on pourrait défaire le but qu'on poursuit, parce
qu'il pourrait arriver que l'exécutif serait en butte à un autre
exécutif qui serait toujours là- On ne veut pas qu'il y ait de
cachettes. On veut qu'Us puissent suivre les choses et pas qu'on vienne nous
faire un double exécutif.
M. Gendron: Non, au niveau de l'objectif, nous le partageons. On
ne peut pas multiplier les mêmes structures et vous avez raison, il y
aurait un danger, si ces mentions n'étaient pas là, de
dédoubler l'exécutif existant. J'avais quelques réserves.
J'étais un peu sensible, mais je n'en fais pas un drame, à la
réflexion de la fédération qui disait: Pourquoi vous ne
laissez pas ça? On a tellement peu de choses. Laissez-nous gérer
ça toujours, décider si on ouvre nos séances ou pas. Le
législateur décide au nom de la transparence, c'est l'État
québécois qui va décider s'il y a d'autres membres qui
peuvent y assister. Ça va.
La question qui reste...
M. Ryan: Ayant exprimé votre sensibilité, vous avez
ensuite exprimé votre opinion.
M. Gendron: Oui. J'ai une seule question, c'est: Est-ce qu'on a
la garantie qu'il n'y a pas de frais qui peuvent être encourus par ces
participants? Je suis commissaire, ça me tente d'aller voir une
réunion de l'exécutif. À ma connaissance, il y a un danger
si les commissaires sont remboursés pour des frais de déplace-
ment pour avoir assisté à des réunions où ils n'ont
pas le droit de vote, où on ne veut pas les voir, où c'est
très clair qu'ils n'ont pas le droit de parole. Il y a un bout. C'est le
problème sérieux. C'est ce que j'ai senti dans la réserve
de la fédération. Dans les petites communautés, où
à un moment donné certaines personnes se vantent de pouvoir
presque avoir un salaire annuel à force de faire partie d'organismes de
toute nature et qu'on part de Languedoc pour venir à une séance
du comité exécutif à La Sarre à 30 sous ou 35 sous
le kilomètre... Ce sont des réunions d'exécutif.
L'exécutif ça se réunit assez souvent. Il y en a qui sont
très heureux de signaler qu'ils peuvent se monter des beaux petits
comptes de dépenses. Pour des petites commissions scolaires ça
n'a pas de bon sens. C'est ce que j'ai compris. Il y a des dépenses
inutiles là-dedans. Donc, au moins donner... Puisque vous avez
décidé de tout réglementer, allez-y pour avoir la garantie
que dans ces cas-là il n'est pas question d'assumer des frais de
représentation. Vous allez couper l'envie Inutile à certains.
M. Ryan: Je pense que nous avons tous les deux - je veux dire le
gouvernement et l'Opposition évidemment - le souci de respecter
l'autonomie des commissions scolaires. Mais il arrive que notre souci ne
s'applique pas aux marnes objets. À propos des objets dont traite le
député d'Abitfbl-Ouest, je pense que nous pouvons très
bien faire confiance aux commissions scolaires pour établir leur
discipline là-dessus. Je ne pense pas qu'il y ait lieu, pour le
gouvernement, de réglementer. Mais à propos du droit d'un
commissaire de savoir ce qui se passe à l'exécutif, surtout dans
des périodes de crise, là nous sommes fermes et les
représentations qu'on nous soumet ne nous ébranlent pas.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Chicoutimi. (12 h 45)
Mme Blackburn: Oui, très brièvement. Je suis
d'accord qu'on joue en faveur de la transparence. J'aurais juste une petite
nuance par rapport à ce que vient de dire le porte-parole officiel de
l'Opposition et il le fait à ce titre aussi. C'est que, établir
ici qu'ils ont ou non droit au remboursement des dépenses encourues pour
assister à titre d'observateur aux séances de l'exécutif,
si on leur nie le droit à une rémunération pour leurs
déplacements, ça veut dire que, pour les personnes qui sont
éloignées, c'est finalement nier leur droit à leur
participation. C'est pourquoi j'aurais des réserves là-dessus
s'il fallait introduire une règle qui définit par exemple qu'ils
n'ont pas droit à des frais de déplacement parce que ça
reviendrait à leur dire qu'ils n'ont pas le droit non plus d'assister
aux exécutifs.
M. Gendron: Là, le principe...
M. Ryan: Je pense qu'on s'entend là-dessus.
Mme Blackburn: C'est la môme chose que la gratuité
hier et l'obligation. Ha, ha, ha!
M. Ryan: D'accord. Juste un point technique que me signale le
conseiller juridique. Je suis à la veille de l'appeler le conseiller
juridique de la commission. Mais je ne voudrais pas empiéter sur les
privilèges de l'Assemblée nationale.
M. Gendron: Au nombre de fois qu'on reprend nos devoirs, M. le
ministre, vous avez raison.
M. Ryan: Des fois, on ne peut pas être disposés
à l'écoute sans courir le risque de critiques comme celles que
vous nous adressez souvent. On accepte ça très bien. Le
conseiller juridique me fait valoir qu'on aurait intérêt
peut-être à remplacer le mot "peuvent" par les mots "ont le droit
de". "Les commissaires qui ne sont pas membres du comité exécutif
ont le droit d'assister à ses séances, mais ils n'ont pas le
droit de voter... " Ça mettrait une forme plus métallique et
ça donnerait plus d'assurance.
M. Gendron: Plus métallique?
M. Ryan: Je vous avoue que... C'est plus ferme...
Mme Blackburn: Plus ferme. M. Ryan:... métallique.
Mme Blackburn: Métallique. Une voix: Métal. M.
Ryan: J'aime bien ça.
Mme Blackburn: II y a des métaux mous. Il y a des
métaux mous.
M. Ryan: J'aime bien ça. J'aime mieux le métal que
le velours.
M. Gendron: Une forme métallique. Mme Blackburn:
Une forme métallique. M. Ryan: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: Je pensais que c'était britannique.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce qu'on vote pour le
métallique?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: Selon quel métal?
La Présidente (Mme Hovington): Ce serait donc un
sous-amendement au sous-amendement?
Une voix: C'est ça.
M. Ryan: Si on avait le consentement de l'Opposition, Mme la
Présidente, on pourrait transformer le sous-amendement en amendement qui
laisse tomber l'autre et à ce moment-là, on ferait certainement
mention au sous-amendement aussi.
M. Gendron: Oui, vous avez notre consentement parce que,
sincèrement, même si... J'ai vu le geste, mais comme ça ne
figurera pas dans le projet de loi, je veux dire... On ne verra pas le geste
dans le projet de loi, mais là c'est plus fort que ce que vous avez
dit.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je vous avoue bien franchement que "peuvent assister
à ses séances", c'est ce que j'appelle la notion
générale. Bien oui, tu peux assister. Alors, je ne vois pas en
quoi c'est plus métallique de dire: "ont le droit d'assister". Bien, les
gens qui peuvent assister, c'est parce qu'ils ont le droit; autrement, il y
aurait un problème. Mais, si le conseiller Juridique veut...
Mme Blackburn: Vous pouvez peut-être nous expliquer la
différence.
M. Ryan: Est-ce que les députés sont
intéressés à entendre l'explication...
M. Gendron: Ah! Bien sûr. M. Ryan:... qui existe
sans doute? Des voix: Ha, ha, ha! Mme Blackburn:
J'espère.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, M. Dupont, vous avez
la parole.
M. Dupont: C'est parce que le comité exécutif a
entière discrétion pour établir que ses séances
sont à huis clos. Il pourrait y avoir un problème
d'interprétation. Vous pouvez assister généralement
à toute séance du comité exécutif, mais, si on
impose le huis clos, on peut vous sortir dehors en raison du principe du huis
clos. Lorsqu'on dit: "a droit d'assister", ça écarte la
possibilité de les exclure lorsqu'on décrète le huis
clos.
Mme Blackburn: Mais...
M. Dupont: C'est pour éviter un risque
d'interprétation parce que le comité exécutif peut
décider de siéger à huis clos. Alors, s'il décide
de siéger à huis clos, il se pourrait peut-être que seuls
les membres participent. Or, ici, non seulement, on veut permettre à des
non-membres de participer, mais leur donner le droit d'assister même s'il
y a huis clos.
Mme Blackburn: Oui, mais, à ce moment-là, pourquoi
ne dit-on pas: à toute séance?
M. Dupont: Oui, c'est-à-dire, ça va de soi.
À toute séance, s'il a droit d'assister à...
Mme Blackburn: Alors, à ce moment-là, ça
comprend celles de huis clos?
M. Dupont: Le mot "séance" comprend autant les
séances ordinaires que les séances extraordinaires.
Mme Blackburn: Oui, c'est ça, séance. Des
voix: Ça ne comprend pas le huis clos. M. Dupont: Oui. M.
Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Verdun.
M. Gautrin: Pourquoi les faire assister aux séances
où il y a huis clos?
M. Ryan: Pardon? Quelle est la question?
La Présidente (Mme Hovington): Voulez-vous
répéter votre question?
M. Gautrin: Ma question est très claire. Pourquoi les
faire, leur donner... Là, si je comprends bien, par votre amendement,
vous voulez préciser que dans l'exécutif, en cas de huis clos,
les commissaires qui ne sont pas membres du comité exécutif
peuvent y assister. Pourquoi? Pourquoi - la question de fond - les commissaires
qui ne sont pas membres du comité exécutif, si le comité
exécutif décide de faire un huis clos, ils ont droit d'y
participer?
M. Ryan: C'est l'esprit même de l'amendement que nous
proposons. Ce que nous voulons éviter...
M. Gautrin: Pourquoi?
M. Ryan:... c'est qu'un clan ou une clique, parce qu'il aurait
pris le contrôle de l'exécutif, entreprendrait de diriger les
affaires de la commission scolaire en se faisant déléguer de plus
en plus de choses et les régler à huis clos. Là, nous
établissons le principe que tout commissaire peut assister à
toute réunion de l'exécutif et l'exécutif n'a pas le droit
de décider: Bien là, ça va être à huis clos,
vous restez à la porte et vous viendrez quand on fera la confirmation
des choses. C'est un amendement qui est discutable en soi, mais que nous
croyons devoir introduire parce que l'expérience nous a enseigné
qu'il peut exister des situations où des abus sont possibles. C'est pour
protéger les droits de chaque commissaire.
M. Gautrin: O. K.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, je veux juste que vous soyez conscient que
ça signifie que si on accepte... Vous avez raison, la précision
nous permettait de voir un peu de force dans le métallique, mais plus
que ça, c'est que, concrètement, on vient de décider qu'il
n'y a plus de huis clos. C'est ça qu'on vient de décider.
Mme Blackburn: Ça n'existera plus, le huis clos.
M. Gendron: Oui. Ça n'existera plus le huis clos, bien
voyons donc. Je suis convaincu de ce que je dis, ça n'existe plus, le
huis clos... La preuve que ça n'existe plus le huis clos, c'est
que...
Mme Blackburn: Tout le monde peut y assister.
M. Gendron: C'est que le ministre a dit, c'est-à-dire le
conseiller juridique du ministre a dit...
M. Parent: Ah non, les fonctionnaires, ce ne sont pas des
fonctionnaires.
M. Gendron: Un instant, le conseiller juridique du ministre
dit...
La Présidente (Mme Hovington): S'il vous plaît.
M. Gendron:... dorénavant, avec la dimension "ont le droit
d'assister", ça ne permettrait plus d'interpréter, pour les
commissaires qui auraient voulu faire un huis clos, donc c'est sûr qu'on
met fin au huis clos. En tout cas, mol en termes d'interprétation, il
n'y a plus possibilité de huis clos. Et il faut être conscients de
ça, et, moi, si mon interprétation est exacte, je prétends
qu'il y a un problème, parce que, décider,
aujourd'hui, comme ça, qu'un exécutif ne pourra jamais
faire un huis dos, le problème, je le dis comme je le pense, c'est qu'on
va créer des réunions avant la réunion, dans certains cas.
Et, il y en a plusieurs qui nous l'ont dit, d'ailleurs, les réunions de
l'exécutif, les vraies, elles auront lieu avant la réunion, parce
que là il y a juste cinq ou six personnnes, ils ont juste à se
concerter, avec la mention que vous vouiez, et on ne dit pas "on peut
assister", mais "ont le droit d'assister". Donc si les commissaires invoquent
la possibilité de faire un huis clos comme exécutif, ils vont
dire: Bien non, en vertu du droit que vous nous avez donné, il n'est pas
question de huis clos. On met fin au huis clos, M. le député de
Sauvé, contrairement à ce que vous dites.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Sauvé.
M. Parent: Je suis d'accord avec l'énoncé du
député d'Abitibi-Ouest. C'est sûr que ça va
provoquer des petits caucus, qu'on appelle, avant et des réunions en
petits comités pléniers.
M. Gendron: Ils vont débattre et ils vont aller devant le
monde.
M. Parent: Mais ça ne veut pas dire que le huis clos
n'existera pas, parce qu'un huis clos existe plus souvent qu'autrement, dans
les corporations scolaires ou municipales, en fonction des personnes-ressources
fonctionnaires. Lorsque on déclare un huis clos, c'est qu'on demande au
directeur général, au secrétaire général, au
chef de direction de quitter et de laisser les élus ensemble.
M. Ryan: C'est ça.
M. Parent: Alors, par contre je partage la crainte du
député d'Abitibi-Ouest, que si on regarde à
l'intérieur du huis clos des élus, du huis clos élargi,
parce qu'il y a deux élus qui ne font pas partie du comité
exécutif, on peut amener les gens à avoir tendance à faire
des petits caucus, de petites réunions, et ça n'empêchera
pas ce que vous craignez, M. le ministre.
M. Ryan: Maintenant, il faut bien voir ce qui va se passer dans
la pratique. Dans la pratique, iI n'y a pas beaucoup de commissaires qui vont
aller aux réunions de l'exécutif.
M. Gendron: C'est pour ça que j'aimerais mieux
"peuvent".
M. Ryan: Premièrement; deuxièmement, là
où il y a situation de crise, où l'on sera exposé à
une extension démesurée du rôle de l'exécutif, et
à des tactiques de cachotteries ou de manipula- tion, les commissaires
élus, qui sont des égaux par rapport aux autres...
Vis-à-vis de la population, les commissaires, ils sont tous des
égaux. Là ils ont un droit de visitation ou de présence
qui va les garantir contre les décisions contre lesquelles ils ne
pourraient plus rien faire ensuite. Le huis clos s'applique à l'endroit,
comme t'a dit justement le député de Sauvé, des cadres de
la commission scolaire. Si l'exécutif en décide ainsi, aussi
à l'endroit de la presse et des représentants du public qui
peuvent vouloir assister. À ce moment-là, le huis clos veut dire
qu'Hs ne seront pas là. Mais il ne jouera pas pour les commissaire
élus, c'est un fait.
Maintenant, on a entendu des représentations. Moi j'aimerais
mieux l'essayer pendant deux ou trois ans et, s'il y a des problèmes,
qu'on en soit saisis, que de me faire dire, commme ça m'est
arrivé depuis deux ou trois ans: II y a un problème à tel
endroit et on ne peut rien faire. On a eu un cas ce matin très
intéressant, le cas de la commission scolaire de Belle-Rivière,
où les commissaires sont irrévocablement divisés six
contre cinq, et l'exécutif, évidemment, est dominé
entièrement par le groupe de six. Les autres sont laissés en
dehors, et toutes les choses qui ont de la signification sont manipulées
avant de l'autre côté. Là, il y a une garantie, pour ces
cas-là, qui est inscrite dans la législation et il va falloir que
les commissaires, au moins, soient au courant. S'ils le veulent, s'ils veulent
s'informer. Alors c'est ça qui est l'esprit de cette affaire. Et j'ai
deux, trois autres cas à l'esprit qui étaient exactement de la
même farine.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce qu'il y a
consentement pour que nous inscrivions, comme amendement: "Les commissaires qui
ne sont pas membres du comité exécutif ont le droit d'assister
à ses séances, mais ils n'ont pas le droit de voter ni de prendre
part aux délibérations du comité"? M. le
député de Sauvé.
M. Parent: Si jamais on en venait à la conclusion
d'admettre des commissaires à assister à des réunions du
comité exécutif et qu'ils n'aient pas droit de vote, je suis
d'accord. Mais qu'on leur refuse de prendre part aux
délibérations, on les invite ou on ne les invite pas. Je me
souviens de l'expérience personnelle que j'ai vécue au Conseil
scolaire de I'île de Montréal où le représentant du
ministre, qui était un commissaire et qui n'était pas membre de
l'exécutif, venait siéger à toutes les réunions du
comité exécutif. On savait pourquoi. Par contre, on le laissait
parler. Il n'avait pas droit de vote, c'est un élu. Si on dit qu'il a le
droit d'y aller, reconnaissons-lui au moins le droit qu'il donne son opinion,
qu'il parle, qu'il pose des questions. Sans cela, pourquoi va-t-il aller
là? Comme observateur? Observer quoi, pour qui? Qu'est-ce
que ça va lui donner? Vous savez, j'ai des réticences.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, peut-être que les remarques du
député de Sauvé me suggèrent sensiblement la
même réflexion. Je me dis que dans le cas de Belle-Rivière,
que mes cinq commissaires, parce que je connais un peu le dossier, aient le
droit d'assister à la séance de l'exécutif mais sans droit
de s'exprimer, sans droit de parole à la séance de
l'exécutif, ils vont être plus informés, j'en conviens,
mais la parole c'est le pouvoir aussi, le pouvoir de convaincre. C'est
ça le pouvoir. Alors, si vous êtes là, silencieux, je ne
vois pas trop comment ça va arranger... Si je prends le cas de
Belle-Rivière... La présidente aussi.
M. Ryan: À ce moment-là, si l'opération
consiste pour la commission scolaire à déménager d'un
côté de la rue à l'autre côté de la rue, ne
faisons pas ça. C'est une solution intermédiaire qu'on trouve qui
m'apparaît judicieuse mais je conviens de la difficulté. Ut in
pluribus comme on disait en bon latin, en ce qui concerne la grande
majorité des cas, je pense qu'on est mieux avec une disposition
prudentielle comme celle-ci.
M. Gendron: Moi, quant au droit de délibération...
Je pense que, effectivement, il y a le danger. Il va falloir faire encore
certaines expériences. Je vous dis: Donnez-moi le droit de parole et, si
je ne veux pas qu'une décision se prenne un soir, vous allez voir que la
réunion va être longue.
M. Ryan: On le sait d'expérience.
Mme Blackburn: On réussit déjà pas mal.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Cela n'a pas de bon sens.
M. Ryan: On ne veut pas qu'il se reproduise dans
l'exécutif ce qu'on vit ici, nous.
Mme Blackburn: Oui, la démocratie mais pas trop.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Là-dessus, je suis d'accord mais je ne veux
pas leur donner un droit de parole parce qu'ils deviennent des membres. Non,
là c'était plus... Mme la Présidente, je n'ai pas la
conviction d'avoir bien saisi, il y a quelques minutes, quand le ministre a
suggéré d'essayer quelque chose. Est-ce que c'était
essayer son premier amendement ou essayer celui de son conseiller juridique?
C'est ça que je veux savoir.
M. Ryan: Non, je voudrais que, de consentement commun, il
n'eût qu'un amendement, c'est-à-dire l'amendement que nous avions
présenté, dûment corrigé par les remarques qu'a
faites le conseiller juridique, et qui se lirait ultlmement ainsi: "Les
commissaires qui ne sont pas membres du comité exécutif ont le
droit d'assister à ses séances, mais ils n'ont pas le droit de
voter ni de prendre part aux délibérations du comité. " Ce
qui n'interdit pas, M. le député de Sauvé, que le
président de l'exécutif, avec le consentement des membres, puisse
dire: On aimerait ça avoir le point de vue de notre collègue qui
est ici, on est très heureux de l'avoir, comme on le fait ici à
l'Assemblée nationale. Ça fait partie des bonnes moeurs
démocratiques qui sont tout à fait possibles et
encouragées.
La Présidente (Mme Hovington): Comme on l'a fait avec le
député de Lac-Saint-Jean tout à l'heure.
M. Ryan: Oui, et le député de Berthier, hier
soir.
La Présidente (Mme Hovington): Hier, oui. Alors, est-ce
que le sous-amendement à l'article 9 est adopté?
M. Gendron: On va le considérer comme un amendement
global.
La Présidente (Mme Hovington): Un amendement global.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Donc, est-ce que
l'amendement de l'article 9 du projet de loi 9 est adopté?
M. Gendron: Adopté...
La Présidente (Mme Hovington): L'article 9 du projet de
loi 9, tel qu'amendé, est donc adopté. Il est maintenant 13
heures. Nous devons suspendre les travaux jusqu'à 15 heures cet
après-midi.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 19)
La Présidente (Mme Hovington): À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous avons le quorum. Alors, je déclare la séance
ouverte pour que la commission
de l'éducation puisse poursuivre son mandat qui est de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 9, Loi modifiant la Loi sur l'Instruction publique et la Loi sur le Conseil
supérieur de l'éducation. J'appelle l'article 10. M. le ministre.
Les lunettes de 40 ans?
M. Ryan: Là, c'est l'article?
La Présidente (Mme Hovington): L'article 10, M. le
ministre.
M. Ryan: L'article 10, je pense que c'est une modification qu'on
comprendra facilement. Il s'agit de modifier le second alinéa de
l'article 183 de la loi 7 pour prévoir qu'à la table de gestion
comprenant les directeurs d'école et les directeurs de centre
d'éducation des adultes, de môme que les membres du personnel
cadre de la commission scolaire devront être majoritaires les directeurs
d'école et les directeurs de centre d'éducation des adultes. Je
pense que c'est un oubli qui s'est glissé dans la rédaction
à ce moment-là, qui nous a été signalé par
la suite. La modification que nous proposons au deuxième alinéa
de l'article 183 a essentiellement pour objet d'ajouter les mots "et les
directeurs de centre d'éducation des adultes".
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovlngton): L'article 10 est
adopté. J'appelle l'article 11.
M. Ryan: Juste une minute, Mme la Présidente. Il y aurait
l'article 10. 1 que nous voudrions proposer d'insérer,
évidemment, après l'article 10.
La Présidente (Mme Hovington): Donc, il y aurait un
sous-amendement à l'article 10 ou un amendement?
M. Ryan: Regardez, sur celui-là, je ne demanderai pas
qu'on se prononce tout de suite. Je voudrais le déposer cependant, si
vous me le permettez. C'est une représentation que nous avons
reçue de la CECM. Après qu'elle eut pris connaissance du projet
de loi, elle nous a informés que, pour la désignation des
représentants des parents au comité consultatif pour les
élèves en difficulté d'adaptation et d'apprentissage, la
méthode définie par te projet de loi crée des
problèmes, dans son cas parce qu'elle a au-dessus de 8000
élèves en difficulté d'adaptation et d'apprentissage
provenant de toutes les parties du territoire, évidemment. Môme
une bonne partie proviennent de l'extérieur du territoire. Alors, la
procédure qui est prévue pour une commission scolaire de taille
modeste ou moyenne crée des difficultés sérieuses à
la CECM et dans d'autres commissions scolaires qui ont des services
régionalisés. Je vais prendre la commission scolaire de Chambly,
qui a un service pour les enfants victimes de troubles visuels.
Ici, je propose en amendement: de parents de ces élèves
qui seraient désignés par le comité de parents. Je ne
voudrais pas l'imposer tout de suite. J'aimerais que les membres le prennent en
considération, Mme la Présidente, pour qu'on puisse y revenir.
Ça irait?
M. Gendron: À évaluer. M. Ryan: Très
bien.
La Présidente (Mme Hovington): Nous reviendrons.
M. Ryan: Ce serait 10. 1.
La Présidente (Mme Hovington): 10. 1, ce serait un nouvel
article, donc, ajoute à l'article 10.
M. Ryan: C'est ça.
La Présidante (Mme Hovington): Alors, l'article 10. 1 est
déposé. Nous y reviendrons ultérieurement. J'appelle
l'article 11.
M. Ryan: L'article 11, c'est une modification de caractère
plutôt technique. Le mot "distribution" n'a pas beaucoup sa raison
d'être dans ce texte-là. De toute évidence, le mot
"destination" s'applique de manière beaucoup plus appropriée.
Nous voudrions, par conséquent, substituer le mot "destination" au mot
"distribution". Il s'agit du plan triennal de répartition et de
destination des immeubles de la commission scolaire. C'est un amendement qui
n'a aucune connotation idéologique, politique, sociologique, ni
même culturelle. À plus forte raison, aucune connotation
confessionnelle.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. J'appelle
l'article 12.
Directeur général
M. Ryan: À l'article 12, nous proposons des modifications
au premier alinéa et au second alinéa. Dans le cas du premier
alinéa, nous revenons à des considérations
déjà faites à de multiples reprises depuis le début
du travail. Il s'agit d'ajouter un renvoi explicite à l'article 451,
lequel habilite le gouvernement à prendre un règlement
définissant les conditions de travail, le nombre maximum de postes,
etc., pour les
employés cadres.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 12 est
adopté.
M. Gendron: De la même nature que ceux dont on a
discuté, sauf qu'ils s'appliquent à une autre
catégorie.
M. Ryan: Exactement.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 12 est
adopté. J'appelle l'article 13.
M. Ryan: Oui, l'article 13...
M. Gendron: Est-ce que c'est trop vite pour toi?
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: M. Tremblay trouve que c'est trop vite pour lui, il a
de la misère à suivre.
Une voix: II a de fa misère à suivre. Si c'est le
seul problème, je dois vous dire qu'on n'a pas d'objection!
M. Gendron: Je pense que je vais aller chercher Albert.
La Présidente (Mme Hovington): Le comté de Rimouski
doit s'adapter. On va continuer. J'appelle l'article 13.
M. Gendron: Occupe-toi de ça, Claude; tu es capable
d'aller vite.
M. Ryan: On peut passer... Excusez!
La Présidente (Mme Hovington): J'ai appelé
l'article 13.
M. Ryan: Vous avez appelé l'article 13.
La Présidente (Mme Hovington): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: A l'article 13, je pense que l'Opposition sera
très heureuse de la modification que nous proposons. Nous avions
essayé de faire droit, dans un amendement déjà
apporté à la Loi sur l'instruction publique, à des
représentations que nous avait faites l'Association des directeurs
généraux des commissions scolaires concernant le renouvellement
du mandat du directeur général. Là, nous ajoutons une
précision additionnelle qui me semble parfaitement justifiée pour
le renouvellement du mandat du directeur général: "Le vote de la
majorité des membres du conseil des commissaires ayant le droit de vote
suffit". Alors que là nous disons: "La majorité simple suffit".
Il pourrait arriver que ce soit la majorité simple des commissaires
présents à une réunion. Nous préférons, dans
ce cas, vu l'importance de la décision quand même, que ce soit la
majorité des commissaires ayant le droit de vote.
M. Gendron: Bien, ce n'est pas ce qu'on souhaitait
complètement, mais c'est une amélioration.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. J'appelle
l'article 14.
M. Ryan: II y a beaucoup de concordance dans ceci. Comme nous
avons parlé de la possibilité de plusieurs directeurs
généraux adjoints, nous remplaçons, dans le premier
alinéa, le mot "Le" par le mot "Un" et, dans le troisième
alinéa, nous précisons: "Le directeur général
adjoint, ou celui des adjoints désigné par la commission
scolaire, exerce les fonctions du directeur général en cas
d'empêchement de ce dernier. En cas d'empêchement de ce directeur
général adjoint, la personne désignée à
cette fin par la commission scolaire exerce les fonctions et pouvoirs du
directeur général". C'est une harmonisation avec des
modifications déjà convenues.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Des fois, c'est encore plus compliqué de faire la
classe que de faire ce travail-ci.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 15.
Fonctions et pouvoirs de la commission
scolaire
M. Ryan: Article 15. Il s'agit de préciser la
compétence et les obligations de la commission scolaire à la
suite de décisions prises par le ministre en application de l'article
467 ou de l'article 468, lesquels définissent les pouvoirs du ministre
en ce qui touche la désignation des commissions scolaires
chargées de l'éducation des adultes; ils définissent aussi
les pouvoirs du ministre en matière d'établissement de la
carte
des enseignements professionnels et également de la carte des
écoles à vocation régionale ou nationale. Alors, en
application de ces décisions que le ministre est appelé à
prendre, on dit dans cet amendement qu'une commission scolaire "dispense les
services éducatifs aux personnes relevant de la compétence d'une
autre commission scolaire, dans la mesure indiquée dans une
décision du ministre prise en conformité de l'article 467 ou 468.
" Ça, c'est l'amendement que nous proposons. Quant à l'article
lui-même... Là, je parle de l'amendement, d'abord.
M. Gendron: Cela va.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 15 est
adopté. J'appelle l'article 16. (15 h 30)
M. Ryan: Ici, je pense que vous remarquez la différence;
à la suite de l'amendement que nous proposons, la commission scolaire
est habilitée à posséder ou louer des immeubles sur son
territoire et môme en dehors. Comme c'était formulé dans la
version originale, elle était limitée à son territoire.
Avec l'amendement, elle pourra également faire fonctionner des
écoles ou des centres d'éducation des adultes en dehors de son
territoire.
Il est arrivé, comme vous le savez, qu'à la suite des
procédures d'intégration des enseignements primaire et secondaire
certaines commissions scolaires aient été appelées
à exercer des fonctions qui doivent être dispensées dans
des immeubles situés hors de leur territoire. Ceci permet de donner
suite à ces décisions et leur confère le caractère
légal nécessaire.
M. Gendron: Cela va.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 16 est
adopté. J'appelle l'article 17.
M. Ryan: Mme la Présidente, j'aurais un amendement
à déposer, qui viendrait s'inscrire avant l'article 17, en 16. 1,
et cet amendement aura pour objet de modifier l'article 213 de la Loi sur
l'instruction publique. Voyez-vous, on se trouverait à ajouter...
L'article 213, prenons le premier alinéa, se lit ainsi: "Une
commission scolaire peut conclure une entente, pour la prestation de services
de formation et d'éveil ou de services d'enseigne-ment, avec une autre
commission scolaire ou une institution au sens de la Loi sur l'enseignement
privé... " À partir d'ici, on ajouterait les mots suivants: "ou
un organisme scolaire au Canada... " Ensuite, on reprendrait: "... qui
dispensent des services éducatifs équivalents à ceux
visés par la présente loi. " On ajouterait ici,
substantiellement, "un organisme scolaire au Canada", parce que des commissions
scolaires du Québec ont des ententes avec des commissions scolaires
limitrophes, d'autres provinces pour la fourniture de services éducatifs
ou de services d'enseignement. Avec cette disposition, les choses seraient
nettes.
Je donne toujours l'exemple que je mentionnais l'autre jour de la
région de Pontiac où, pour se rendre d'une partie du territoire
québécois située au sud à une partie située
au nord, ça peut aller de Pontiac au Témiscamingue, il faut faire
le détour par un chemin qui passe par l'Ontario. Il n'y a pas de chemin
qui va directement d'une partie du territoire québécois à
l'autre partie; il faut aller faire le tour par l'Ontario. Il arrive que des
élèves reçoivent leur scolarisation dans une école
ontarienne.
La Présidente (Mme Hovington): Donc, M. le ministre,
après avoir adopté l'article 16, il faudrait insérer un
nouvel article, 16. 1...
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Hovington):... qui se lit comme suit,
si vous vouiez que je le lise. L'article 213 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans les troisième et quatrième lignes du
premier alinéa, des mots "qui dispense tout ou partie des services
éducatifs visés par la présente loi" par les mots "ou un
organisme scolaire au Canada qui dispensent des services éducatifs
équivalents à ceux visés par la présente loi. " M.
le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Deux choses. D'abord, je ne suis pas convaincu qu'il
faut le mettre là parce que c'est lié, quand môme, à
l'article 17 qui va suivre. Sinon, indiquez-moi pourquoi il n'y a pas de lien
entre cet amendement et l'article 17 parce que ça m'apparaîtrait
aller là, avec la capacité de conclure des ententes avec
l'étranger, selon nous. Première question.
Deuxième question: Vous nous avez expliqué qu'il y avait
eu des difficultés dans le cas de Pontiac. Est-ce que, à votre
souvenance, il y a d'autres cas qui vous ont été signalés,
qui exigeraient que cet amendement soit présenté?
M. Ryan: II existe des cas dans des commissions scolaires, comme
la commission scolaire du Lakeshore, où on a des ententes avec des
commissions scolaires de l'Ontario pour la scolarisation d'enfants en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage. J'ai eu connaissance
d'autres cas dans la région de Pontiac, aussi, qui étaient
l'objet d'ententes avec des conseils scolaires ontariens. Il y a des ententes
semblables du côté du Nouveau-Brunswick aussi.
M. Gendron: Par rapport au fait que vous présentez cet
amendement à cette place plutôt qu'avec 17, c'est parce que...
M. Ryan: Mme la Présidente, est-ce qu'on
pourrait consentir à ce que le conseiller juridique nous donne
une explication d'ensemble sur 16.1 et 17, pour que nous ayons une idée
claire de la portée de ces dispositions?
La Présidente (Mme Hovington): M. Dupont, on vous
écoute.
M. Dupont: L'article 17 introduit un nouvel l'article 214 pour
permettre des ententes internationales, d'une part, et des ententes
intercanadiennes, mais avec des organismes ou des ministères d'un autre
gouvernement. Un conseil scolaire en Ontario et au Nouveau-Brunswick, ce n'est
pas un organisme du gouvernement de ces provinces. Pourquoi on a fait une
différence entre 214 et 213? Parce qu'à 214 les ententes sont
réglementées par la Loi sur le ministère des Affaires
internationales, d'une part, ou par la Loi sur le ministère des Affaires
intergouvernementales, la Loi sur le ministère du Conseil
exécutif qui exige, pour les ententes intercanadiennes, l'autorisation
du gouvernement et, pour les ententes internationales, c'est la Loi sur le
ministère des Affaires internationales qui exige la signature du
ministre des Affaires internationales. C'est pour ça que c'est distinct
de l'article 213. À l'article 213, c'est une commission scolaire
directement qui signe une entente avec une autre commission scolaire en dehors
du Québec.
M. Gendron: M. Dupont, 214 existait. L'article 17 du projet de
loi 9 qui réécrit le 214, il est plus précis, il est plus
englobant, mais il y en avait un article 214 dans la Loi sur l'instruction
publique.
M. Dupont: II était restreint aux ententes avec le
gouvernement du Québec et le gouvernement canadien...
M. Gendron: Exact.
M. Dupont: ...pour l'éducation des adultes.
M. Gendron: Uniquement pour l'éducation des adultes.
M. Dupont: Oui, c'est ça.
M. Gendron: O.K. oui. Comment pouvez-vous évaluer qu'un
organisme scolaire au Canada - c'est plus une question au ministre - peut
dispenser des services éducatifs équivalents à ceux
visés par la présente loi? Comment peut-on porter le jugement
que... D'abord, tout de suite, j'ai une difficulté: des services,
dès qu'ils sont dispensés par une autre province, par
définition, ça ne peut pas être équivalent, en tout
cas en termes de quintessence ou en termes de plénitude de rapport.
Premièrement, il est déjà immanquablement dispensé
dans une autre langue; donc, c'est quand môme une équivalence plus
forte, plus faible, différente, à tout le moins. Donc, ce n'est
sûrement pas équivalent.
M. Ryan: Nous estimons que la commission scolaire a toute la
compétence voulue pour vérifier l'équivalence. Si la
commission scolaire du Long Sault signe une entente avec la commission scolaire
de Hawkesbury, ils sont parfaitement au courant des programmes qui sont
enseignés de l'autre côté et de ceux qui sont
enseignés au Québec. De manière générale, il
y a beaucoup de points de convergence entre les programmes d'études
d'une province à l'autre, malgré toutes les choses que nous
disons. Les mathématiques ne peuvent pas donner lieu à des
différences extraordinaires. Nous estimons que la commission scolaire
est tout à fait capable d'assumer cette responsabilité
élargie qui permettrait de faire porter l'objet de l'article 214 non
seulement sur l'éducation des adultes, mais sur d'autres formes de
services d'enseignement ou de services éducatifs.
M. Gendron: Est-ce qu'il n'y a pas là un danger de
contoumement de ce qui reste de la loi 101? En termes plus clairs, est-ce qu'un
élève scolarisé en français au Québec
pourrait être scolarisé en anglais en Ontario en vertu d'une telle
entente?
M. Ryan: Tout d'abord, je voudrais rappeler à propos de la
loi 101 que, dans le domaine scolaire, ses effets continuent de s'accumuler.
Selon les dernières statistiques, plus de 90% des enfants inscrits dans
les écoles publiques du Québec étaient inscrits à
l'enseignement en langue française, ce qui illustre une progression
constante depuis quelques années, qui a continué pendant les
quatre dernières années. Par conséquent, de ce
côté, je pense qu'il n'y a pas de motif d'inquiétude. Le
pourcentage des enfants inscrits à l'enseignement en français
dans nos écoles publiques est sensiblement plus élevé que
celui des enfants de langue française dans l'ensemble de la population
de l'âge correspondant. Ça, c'est un premier point.
Ici, nous ne prévoyons pas de danger. Ce n'est pas facile. Dans
le cas de Pontiac, j'ai été saisi d'un problème qui
s'était présenté et je crois qu'il incombe à la
commission scolaire de veiller à ce que ces enfants inscrits dans des
écoles d'une commission scolaire limitrophe, d'une autre province,
soient scolarisés dans la langue que commande la loi 101.
M. Gendron: Là, Mme la Présidente, je m'excuse-
C'est parce que moi-même, j'ai eu à parler à mon
collaborateur précieux et je ne me souviens pas de ia réponse que
m'a donnée fe ministre précisément à la question.
Moi, c'est important, la question précise au-delà de son
commentaire. Son commentaire, il nous le fait
régulièrement, mais ça ne tient pas compte de l'obligation
des allophones d'aller à la commission scolaire francophone. Alors,
c'est facile de lancer les statistiques qu'il a données, qu'il y a l'air
d'y avoir du progrès, ce qui est complètement faux. Mais,
qu'est-ce que voulez, on est obligés de composer avec ça.
Statistiquement, c'est vrai. Je comprends, il y a obligation aux allophones et,
après ça, il y a tout le débordement de scolarisation dans
les commissions scolaires. Certaines commissions scolaires anglophones font
faire de la scolarisation, entre autres, à Montréal, par la,
voyons, la CEPGM. La question, au-delà des statistiques, et c'est
ça que j'ai manqué, M. le ministre, est-ce qu'un
élève qui a l'obligation de recevoir dans le contexte actuel une
formation académique en français, par l'amendement que vous
proposez, ça aurait comme conséquence qu'il puisse recevoir un
enseignement en anglais? C'est juste oui ou non.
M. Ryan: Non.
M. Gendron: Non, ce n'est pas possible?
M. Ryan: Non. Regardez, c'est possible dans la pratique, mais pas
en droit, parce que, tout d'abord, en droit, la commission scolaire, dans tout
ce qu'elle fait, est censée se conformer aux lois du Québec, y
compris à la loi 101. En plus, les ententes avec des commissions
scolaires d'autres provinces sont l'objet d'un contrôle de la part du
ministère de l'Éducation. Les chances d'échapper sont
assez faibles. Mais, s'il arrive un endroit comme Pontiac où la
commission scolaire voisine dit: Tout ce que nous avons à vous offrir,
nous autres, c'est un enseignement en anglais, que là, vous ayez le
choix entre un enseignement en anglais et pas d'enseignement du tout à
une distance raisonnablement accessible, là, il y a un problème
auquel il faut chercher des solutions ad hoc. Mais, du point de vue du droit,
tout est protégé dans ceci. Il n'y a pas de danger.
M. Gendron: Dans votre esprit, il ne s'agit pas par l'amendement
de créer, premièrement, un droit nouveau...
M. Ryan: Non.
M. Gendron: ...même si, dans des cas ad hoc, il se peut
que, sur le plan concret, ça puisse se passer autrement que vos dires
et, deuxièmement, il n'y a pas là, en termes de volonté du
législateur, un amendement pour éventuellement être plus en
mesure de contourner certains éléments qui pourraient être
envisagés par certaines commissions scolaires?
M. Ryan: II n'est aucunement dans l'inten- tion du
législateur d'agir ainsi.
M. Gendron: Parce qu'en termes de couverture l'amendement se
comprend pour couvrir plus large.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Terrebonne.
Mme Caron: Juste une petite question. Tantôt, quand on
parlait d'équivalence, M. le ministre nous disait que les commissions
scolaires étaient en mesure de juger de l'équivalence. Par
contre, dans l'article 214 tel que proposé, on nous dit: "ne peut
être conclue que si le ministre estime que les services offerts sont
équivalents." C'est juste pour clarifier ça.
M. Ryan: C'est ce qu'on disait tantôt, que c'était
sujet au contrôle du ministère. Le ministère s'identifie
volontiers avec le ministre.
Mme Caron: Oui, mais, tantôt, vous nous disiez que vous
faisiez confiance aux commissions scolaires, qu'elles étaient capables
de juger de l'équivalence, mais là, on nous revient en disant que
c'est le ministre. Ce n'est donc pas les commissions scolaires. (15 h 45)
M. Ryan: Mais c'est les commissions scolaires qui
vérifient d'abord. Elles nous soumettent le dossier et nous autres, nous
travaillons un peu plus souvent sur le dossier.
Mme Caron: Vous devez les accepter. M. Ryan: Oui.
Mme Caron: O.K. Parce que, tantôt, ça semblait dire
plutôt que c'était... O.K.
La Présidente (Mme Hovington): M le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, c'est parce que je ne peux pas... Dans l'article
214 - madame avait raison, mais elle a eu la réponse - on a Toutefois,
une entente relative à la prestation de services éducatifs
auxquels les élèves relevant de la compétence de la
commission scolaire ont droit en application des régimes
pédagogique ne peut être conclue que si le ministre estime que les
services offerts sont équivalents à ceux prévus à
ces régimes." Et, là, il n'y a pas de correspondance, en termes
de jugement par le ministre dans la perspective où la commission
scolaire, elle, trouve ça équivalent. La question qui
était posée correctement: Est-ce que c'est une omission ou s'il y
a une volonté du législateur que ce soit comme ça, que
là il ne veut pas se donner les bretelles additionnelles de jugement par
le ministère de l'Éducation afin de
corroborer ou de ratifier la reconnaissance de l'équivalence? Il
y a une contradiction évidente et tu as raison d'avoir soulevé
ça.
M. Ryan: Oui, d'accord, une minute. Je pense bien que, dans le
cas des ententes de cette nature-ci, j'aimerais mieux laisser la formulation un
peu souple qui est inscrite dans l'amendement proposé à 16.1.
Dans le cas d'ententes prévues à l'article 214, je laisserais
l'alinéa relatif au contrôle du ministre.
M. Gendron: L'article 214, on ne l'a pas fait.
Des voix: Non.
M. Gendron: Bon, c'est parce que, puisqu'on a commencé
à faire une discussion un peu sur les deux articles, parce qu'ils sont
liés, d'une certaine façon, en tout cas, ils sont liés par
le type d'éléments qu'ils couvrent, ça serait quoi le
rationnel ou les raisons pour lesquelles vous voudriez que, dans un cas, ce
soit la commission scolaire et, dans l'autre cas, le ministre?
M. Ryan: Parce qu'il y en a un où c'est un gouvernement
étranger ou l'un de ses ministères, une organisation
internationale ou un organisme relevant de ce gouvernement ou de cette
organisation. C'est beaucoup plus pesant, beaucoup plus lourd d'implications et
c'est normal qu'un organisme du gouvernement du Québec exerce un
contrôle là-dessus, et ça ne peut être, à mon
point de vue, que le ministre des affaires éducatives, lui-même
devant transiger, à ce sujet, d'après notre Loi sur le
ministère des Affaires intergouvernementales, avec son collègue
des Affaires intergouvernementales. Mais, lorsqu'il s'agit d'une entente, dans
le fond de Pontiac, entre deux commissions scolaires limitrophes qui ont bien
plus de rapports entre elles que la commission scolaire située en
territoire québécois n'en a même avec nous, II faut leur
donner une chance. C'est ça que ça veut dire.
M. Gendron: Alors, pour l'amendement, Mme la ministre, excusez,
Mme la Présidente, ça va.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 16.1 est
adopté?
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: II y en a un qui a vu clair.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): Passez le message.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): L'article 16.1 est donc
inséré après l'article 16 et est adopté.
Alors, j'appelle l'article 17.
M. Ryan: Alors, évidemment, l'article 17 se comprend
aisément à la lumière de ce que nous venons de discuter.
Je me dispenserai, par conséquent, de tout commentaire additionnel
à ce sujet.
La Présidente (Mme Hovington): M. le critique de
l'Opposition.
M. Gendron: Pour ce qui est des éléments que
l'article 214 couvre, le ministre a raison de nous dire qu'on l'a un peu
abordé. Cependant, j'aimerais qu'il nous fasse un commentaire sur
l'appréciation que la CEQ en faisait. Elle disait qu'elle n'était
pas certaine de bien comprendre l'objectif proposé par l'article parce
qu'on ne précisait pas s'il s'agissait d'une entente en vertu de
laquelle la commission scolaire rendrait des services éducatifs à
des personnes qui ne sont pas de sa compétence ou d'une entente
permettant que tes élèves de la commission scolaire
reçoivent des services dispensés par une autre province ou un
autre pays. Ça pourrait être important. Les conséquences
pourraient être importantes, si c'était le cas, vu qu'à ce
moment-là on peut se demander à quel type de services ou à
quel type d'ententes ça peut donner lieu autres que l'éducation
des adultes. Parce qu'à aucun endroit on n'a reçu des indications
concernant la nature de ces ententes. Si on lit l'article 214: "Une commission
scolaire peut, conformément à la loi, conclure une entente" et
ainsi de suite. On dit avec qui.
Deuxièmement, "elle peut en outre, avec l'autorisation du
gouvernement et aux conditions qu'il détermine, conclure une entente..."
Donc, c'est encore avec un qui, mais on n'a jamais parié de la nature
des ententes.
M. Ryan: Je vais vous donner, peut-être, une couple
d'exemples. Les enfants des forces militaires qui relèvent du
ministère de la Défense du Canada; on nous dit: II y a une base
à Valcartier ou à Saint-Hubert et il faut organiser des services
éducatifs pour les enfants de ces familles. Là, II faut une
entente. Alors, là, il faut une entente avec la commission scolaire.
C'est la commission scolaire qui va dispenser ces services-là; ça
habilite la commission scolaire à fonctionner de manière
régulière. Ça va?
M. Gendron: Oui, mais c'est toujours dans les services
éducatifs, mais est-ce que ça peut être d'autres types de
services que les services éducatifs? Parce qu'il y a une notion
définie de ce que ce sont les services éducatifs au début
de
la loi 107.
M. Ryan: Ça peut être des échanges de
manuels. Par exemple, il pourrait arriver qu'une commission scolaire aurait un
programme d'échanges de matériel didactique avec un organisme
situé en Afrique. Il faudrait avoir une entente avec elle.
Moi, je discute, ces temps-ci, avec mes fonctionnaires du
ministère qui s'occupe de la Charte de la langue française, de la
possibilité d'ententes qui permettraient de fournir une aide technique
et pédagogique à nos compatriotes de langue française
vivant dans les provinces de l'Ouest du Canada, par exemple. C'est bon. Je
donne un autre exemple. On a la commission scolaire de Chambly qui a conclu une
entente avec l'organisme qu'on appelle le Baccalauréat international
pour la dispensation des cours de baccalauréat international à
des élèves de son territoire. Elle l'a fait et Je ne pense pas
qu'elle ait eu besoin de mon approbation pour ça. Je ne l'ai pas
donnée. Elle pouvait le faire et ceci vient confirmer que des choses
comme celles-là, ça peut se faire. C'est bon. Peut-être que
nous, II nous incombe de veiller. Dans une affaire comme celle-là,
l'enseignement visé par le Baccalauréat international est
tantôt de niveau secondaire et tantôt de niveau collégial.
Il m'appartient de veiller à ce que la commission scolaire
n'empiète pas sur le domaine de l'enseignement collégial à
la faveur d'une entente comme celle-là, parce que ce n'est pas une
entente avec le Baccalauréat international qui l'habilite à
changer sa vocation au Québec. Il m'appartient de veiller
également à ce que la commission scolaire ne se mette pas dans
une situation financière impossible à cause de cet arrangement
parce que nous ne lui fournissons pas d'aide financière spéciale
à cette fin. Mais elle peut le faire. C'est bon qu'elle ait la marge
pour faire des choses comme celles-là.
M. Gendron: Êtes-vous conscient, M. le ministre, que
ça peut être pas mal plus large? Le problème que j'ai,
ça va être clair. Sur l'ancien article 214, consultations,
mémoires. Dieu sait s'il y en a eu. Et, dans l'ancien article 214,
c'était très clair: "peut conclure une entente pour la prestation
de services éducatifs pour les adultes. " Alors, c'est là-dessus
qu'on a fait un débat. C'est là-dessus qu'il y a du monde qui a
été vu et entendu. "Prestation de services éducatifs pour
les adultes. " La crainte que j'ai, la peur que j'ai avec un article 214 aussi
large que ça... Parce que tout le monde m'a dit, avec raison,
d'après moi, que, premièrement, II n'y a eu aucune consultation
sur l'article 214 tel qu'on l'apprend au projet de loi 9. Il n'y a personne qui
a été consulté là-dessus. Les seuls qui ont
été consultés là-dessus, ce sont les deux
organismes qu'on a fait venir en consultations particulières, dont un
nous a dit: Ça n'a pas de bon sens. L'article 214 actuel est
déjà contestable. Imaginez: le point de vue de la CEQ, c'est que
l'article 214 était déjà contestable. Je ne dis pas
qu'elle a raison ou tort, je dis qu'elle disait ça. Puis, au moins, il
était précis et clair, il ne s'adressait qu'à la
capacité d'offrir des services éducatifs aux adultes. Leur
jugement: "La modification proposée élargit
considérablement la portée de cet article. " Question: Est-ce que
le ministre n'est pas en train de nous dire que l'article 214 pourrait
soustraire une série d'éléments, je vais appeler ça
juste de formation, qui relèvent de la compétence
québécoise, bien sûr, par les commissions scolaires? Donc,
par voie de conséquence, pour ce qui est des dispensateurs
d'enseignement ou des professionnels de toutes sortes, que ce soit le personnel
non enseignant ou autre, est-ce à dire qu'on pourrait soustraire des
types et des morceaux de formation qui relèvent de la juridiction des
commissions scolaires et que, par entente, certaines commissions scolaires
commencent à faire de la sous-traitance, pour parier un peu gros? SI
c'est ça, ça n'a pas de bon sens. Moi, j'ai l'Impression que
ça ouvre la porte à de la sous-traitance de toute nature, puis on
a juste à régler ça facilement: on signe une entente avec
l'étranger, le Guatemala, ça ne finit plus. "Du gouvernement du
Canada ou du gouvernement d'une autre province du Canada. "
Je veux bien que le ministre puisse ratifier les ententes après
et je comprends un peu plus pourquoi il voulait se mettre le nez
là-dedans, mais c'est ça qui est dangereux. Le ministre dit: Un,
je vais porter un jugement, d'abord, sur la qualité des services offerts
pour savoir s'ils sont équivalents à ce qu'ils auraient
reçu chez nous. Puis, deuxièmement, il y a toute l'ouverture
quant au type de services, parce que, je le répète, sur le type
de services - et je pense qu'on avait raison de le souligner - pas plus au
paragraphe 1 ou 2, on n'a quelque précision que ce soit Indiquant si ce
sont des services qui seraient uniquement dans le champ de ce qu'on a
appelé les services éducatifs.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense bien qu'il faut lire le texte au complet.
L'article 214, comme nous voulons le modifier, commence ainsi: "Une commission
scolaire peut, conformément à la loi... " Alors, il y a une loi
régissant le ministère des Affaires Internationales, puis il y en
a une autre qui régit les Affaires Intergouvernementales aussi, c'est la
loi du Conseil exécutif, celle-là. Alors, dans ces
lois-là, il est prévu qu'aucune entente de ce genre ne peut
être conclue par un organisme public ou parapublic sans l'approbation du
gouvernement.
M. Gendron: Ça, je suis d'accord. Ce n'est pas
là-dessus, mon point.
M. Ryan: II est même prévu que les ententes
internationales doivent être négociées par le ministre de
l'Éducation en matière d'éducation. Par conséquent,
si la commission scolaire de Chambly veut négocier une entente avec les
autorités du ministère de l'Éducation du Tchad, ça
va se faire par l'entremise du ministère de l'Éducation sous la
haute surveillance du ministère des Affaires internationales. On a
toutes les prises pour empêcher des écarts du genre de ceux que
semble redouter le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Mme la Présidente, mon problème n'est
pas sur le fait que le ministre doive avoir l'autorité, puis il a raison
de dire qu'il y a une distinction entre le 16 et le 17, parce que ce n'est pas
le même type d'ententes et on n'est pas assujettis aux mêmes lois.
Ça me sécurise, entre guillemets. Mais c'est plus...
M. Ryan: Vous n'avez pas l'air trop insécure. Ha, ha,
ha!
M. Gendron:... la question par ce type d'ententes que le ministre
regarderait conformément à la loi soit du ministère des
Affaires inter, peu importe le ministère... Peu importe le cadre dans
lequel il regarderait si ces ententes sont conformes, mon inquiétude
porte beaucoup plus sur la capacité pour le ministre d'autoriser une
série de transferts de compétences qui relèvent du
Québec, qui s'en iraient à l'étranger. Et, je l'ai dit,
ça me donne l'image d'une sous-traitance abusive de services
éducatifs. (16 heures)
La question: Est-ce que c'est pour éventuellement envisager de
sortir de la juridiction québécoise de nos personnels? Je dis
bien de nos personnels; ça inclut PNE, psychologues, n'importe quel type
de personnels et, bien sûr, le personnel enseignant aussi. S'il se
concluait, sur la base des quatre prochaines années, une série
d'ententes de cette nature, puis que globalement - et là c'est juste
pour faire image - les effectifs éducatifs au Québec sont de 100
000 - je le répète: C'est pour faire image, c'est un exemple -
à force de conclure de tels types d'ententes, dans deux ans on pourrait
dire qu'on n'en a plus besoin de 100 000, qu'ils sont à 98 000, parce
qu'il y a une clientèle étudiante potentielle de 50 000 dans tout
le Québec qui reçoit des services équivalents par ententes
avec des pays étrangers ou avec d'autres provinces à
l'extérieur du Québec. Si ça ouvrait une porte aussi large
que ça, je dis: Ça n'a pas de bon sens et c'est clair que je suis
en désaccord avec ça.
M. Ryan: En pratique, Mme la Présidente, les cas où
les commissions scolaires du Québec reçoivent des services
d'autres pays ou d'autres provinces pour la dispensation des services
éducatifs relevant de leur compétence envers des
clientèles québécoises sont pratiquement inexistants. Il y
a le cas que j'ai mentionné tantôt, là, de Pontiac. Il y a
des cas dans la région limitrophe de la Matapédia et de la
Gaspésie, du Nouveau-Brunswick. A part ça...
M. Gendron: M. le ministre, sans être déplaisant, ce
n'est pas mon but là, vous admettez que ça, c'est couvert par
l'article 16, ce que vous êtes en train de me conter.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Là, on est à l'article 17; j'aimerais
ça m'entendre.
M. Ryan: D'accord. Alors, les autres cas, il n'y en a pas,
à ma connaissance, de cette nature-là. Il y a les cas des membres
des forces armées du Canada qui sont établis au Québec,
qui passent au Québec un temps plus ou moins long; certains toute leur
carrière, d'autres une période passagère. Il peut y avoir
des cas dans la région d'Ottawa. J'entendais parler d'un cas, l'an
dernier; il était question qu'un ministère fédérai
- je ne me souviens pas duquel - veuille établir, de concert avec la
commission scolaire de Hull, une école internationale à Hull, qui
servirait pour les enfants de familles de diplomates, par exemple, ou de hauts
fonctionnaires de la région de la capitale fédérale.
Ça, c'est bon. Ça peut être couvert par une affaire comme
celle-ci. Mais nous autres, des cas où hypothéti-quement le
Québec voudrait se délester de ses responsabilités envers
ses indigènes, sa population autochtone, en faveur d'organismes ou,
à plus forte raison, de gouvernements étrangers, c'est à
peu près inconcevable. Il n'y a pas de problème ici, par
conséquent.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 17 est
adopté?
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): M. Ryan.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. J'appelle
l'article 18.
M. Ryan: Ici, c'est une des applications qui font suite au
récent jugement de la Cour suprême concernant l'autorité du
gouvernement en matière de régimes pédagogiques. En vertu
de cette modification que nous proposons, il serait
établi clairement dans le texte de la loi que, dans le cas d'une
commission scolaire qui est par définition confessionnelle ou
dissidente, ces écoles, il va de soi, sont confessionnelles ou
dissidentes et elle n'a pas à demander la reconnaissance comme telle au
comité catholique ou au comité protestant.
Là, nous soumettons le texte de la loi 107 à l'arbitrage
des tribunaux. Ça va leur permettre d'avoir un texte qui est
conséquent et cohérent d'un bout à l'autre. Nous essayons
d'éliminer les incohérences qui auraient pu subsister à la
suite des dernières précisions apportées par les
tribunaux. Et, comme je l'ai déjà expliqué dans mon
discours liminaire et je le répète volontiers, en ce qui touche
leur fonctionnement, leur reconnaissance continue, les écoles,
môme celles de la Commission des écoles catholiques de
Montréal, relèvent de l'autorité du comité
catholique, de môme que celles de la Commission des écoles
protestantes du Grand Montréal relèvent de la compétence
du comité protestant. Pour la reconnaissance comme telle, l'acte de
reconnaissance, objectivement, les tribunaux ont jugé qu'elle n'en avait
pas besoin et nous souscrivons à ce jugement des tribunaux. Nous n'avons
pas le choix, d'ailleurs, c'est une obligation pour nous de le faire.
M. Gendron: Mais, pourquoi n'avez-vous pas soumis l'article 218,
avant de statuer comme vous venez de le faire, à l'avis que vous voulez
avoir de la Cour d'appel?
M. Ryan: C'est parce que, dans le texte du dernier jugement et
dans des textes antérieurs, nous en sommes venus à la conclusion
qu'il était clair que ça ne servait à rien de chercher des
précisions sur une chose qui était devenue nette pour nous.
M. Gendron: Mais, on ne l'avait pas déjà garanti,
le droit? Pas, on ne l'avait pas. C'est sûr qu'aux articles 5 et 6 on a
garanti clairement le droit à l'enseignement religieux et aux services
d'animation pastorale ou religieuse. Alors, comme c'est déjà
garanti, ça donne quoi d'étiqueter les écoles? Les
écoles ne sont pas catholiques ou protestantes.
M. Ryan: Non.
M. Gendron: Qu'est-ce que c'est, cette affaire-là?
M. Ryan: Regardez, non. C'est que plus loin, quand il est
question des pouvoirs des comités confessionnels - nous y reviendrons
plus loin dans le texte du projet de loi - il est question de leur pouvoir de
reconnaître les écoles comme catholiques ou protestantes. Et vous
vous souvenez très bien que les deux comités confessionnels ont
publié des règlements à ce sujet II y a à peu
près deux ans, que nous avions discutes en commission parlementaire ici.
Je pense que vous n'étiez pas porte-parole de l'Opposition à ce
moment-là; c'était la députée de Chicoutimi.
M. Gendron: Quand?
M. Ryan: Quand nous avons étudié les
règlements des comités confessionnels concernant la
reconnaissance des écoles comme confessionnelles.
M. Gendron: Oui, ce n'était pas moi qui étais
critique à ce moment-là.
M. Ryan: C'est ça. Puis, là, dans la loi 107, nous
n'avons pas fait cette exception concernant la reconnaissance comme
confessionnelles des écoles des commissions scolaires confessionnelles
ou dissidentes. Là, nous la faisons ici. C'est une question de technique
juridique pour qu'on n'ait pas l'air de demander l'avis du tribunal en
même temps qu'on ne s'occupe pas d'une jurisprudence déjà
établie ou d'éclaircissements qui ont déjà
été donnés. On estime, nous, que, quand on a
été éclairés une fois, on ne va pas chercher la
lumière la deuxième fois. C'est ça.
Encore une fois, comme je l'ai dit, il y a des règlements
concernant l'enseignement moral et religieux dans les écoles reconnues
comme confessionnelles. Là, la Commission des écoles catholiques
de Montréal soutenait que ces écoles, môme pour ces
aspects, ne relèvent pas de la compétence du comité
catholique. Mais nous soutenons le contraire et c'est le contraire qui est
inscrit dans le texte de la loi 107, et qui reste dans la loi 107 telle qu'elle
sera modifiée par le projet de loi 9. Parce que nous disons: Ce n'est
pas le fait d'avoir le droit de créer des écoles catholiques qui
vous donne la science infuse et universelle en matière de religion et de
morale catholique.
Et la Cour suprême a dit, dans son dernier jugement - ce n'est pas
une décision, mais c'est un commentaire qui est très important,
à nos yeux - qu'on peut considérer validement les comités
confessionnels du Conseil supérieur de l'éducation comme les
continuateurs légitimes du curé de paroisse oui avait le pouvoir,
au temps de la Confédération, en 1867, de décider de
l'enseignement religieux dans les écoles. Aujourd'hui, ça se fait
par un comité qui est créé en vertu d'une loi
spéciale, la Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation,
dont la structure et le fonctionnement sont conditionnels à une entente
répétée avec les autorités religieuses. Alors,
ça, c'est notre structure confessionnelle dans ce qu'elle a d'essentiel
et ici nous respectons une précision qui a été
apportée par les tribunaux.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 18 est
adopté?
M. Gendron: Oui, sur division.
La Présidente (Mme Hovfngton): J'appelle l'article 19.
Alors, l'article 19 est appelé, M. le ministre.
M. Ryan: Merci. À l'article 19, il s'agit de la
responsabilité de la commission scolaire en matière
d'évaluation. Il lui incombe d'établir les normes et
modalités d'évaluation des apprentissages de
l'élève. On dit, au deuxième alinéa du texte actuel
de la loi, que la commission scolaire "s'assure de l'application des
épreuves imposées par le ministre". La modification que nous
proposons donnerait le texte suivant: "Elle s'assure de l'application des
épreuves imposées par le ministre. " Ça, il n'y a pas de
problème. Et on ajouterait ceci: "Elle peut, en outre, imposer des
épreuves internes dans les matières qu'elle détermine.
"
Juste une petite minute. Ici, on précise, en somme, le mot
"modalités" qui est mentionné au premier alinéa: Elle
"établit, par règlement, les normes et modalités
d'évaluation des apprentissages". Une de ces modalités-là,
c'est le pouvoir qui est reconnu à la commission scolaire d'imposer des
épreuves internes dans les matières qu'elle détermine.
Ça aussi, c'est important parce qu'il y a un lien à faire avec
l'article 19. L'article 19, si on n'avait pas des précisions comme
celles qui sont proposées pour l'article 231, pourrait
s'interpréter comme si ça relevait de l'enseignant d'imposer des
examens. Ça, c'est la tâche de la commission scolaire.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que l'article
19 est adopté?
M. Gendron: J'ai un problème dans le sens que, là,
on vient d'entendre la dernière phrase à savoir qu'autant le
principe d'application des épreuves que des modalités, c'est la
commission scolaire qui en a la responsabilité. Alors, avant de
commenter plus avant, je pose une question: Pourquoi, alors, le ministre a-t-il
dans sa loi 107 assujetti l'article 231 à l'article 244 qui, lui, dit:
"Les fonctions et pouvoirs prévus aux articles (... ) 231 (... ) sont
exercés après consultation des enseignants"? Parce que la
prétention de la CEQ... J'aimerais avoir le point de vue du ministre
là-dessus. Eux autres, ils disaient: L'article 231 doit rester
concordant avec l'esprit de l'article 19 qui reconnaît comme un droit de
l'enseignant le choix des instruments d'évaluation des
élèves. Ce droit est considérablement limité par
diverses dispositions, ça, j'en conviens. J'en conviens que ce droit est
passablement limité, mais, au moins, on avait maintenu l'obligation de
faire une consultation avant d'appliquer l'article 222, ainsi de suite,
auprès des enseignants. La CEQ disait à l'article 19: II faudrait
sécuriser davantage ce droit en ajoutant qu'il est exercé, mais
après que l'enseignant a eu l'occasion de s'exprimer.
M. Ryan: II me semble qu'ici le premier alinéa de
l'article 231 demeure. Il dit bien que "la commission scolaire établit,
par règlement, les normes et modalités d'évaluation des
apprentissages de l'élève en tenant compte de ce qui est
prévu au régime pédagogique et sous réserve des
épreuves que peut imposer le ministre. " Cet article-là est
soumis à l'article 244, c'est-à-dire...
M. Gendron: C'est ce que je viens de dire.
M. Ryan:... à la consultation des enseignants, ainsi que
le deuxième alinéa que nous proposons d'ajouter,
évidemment.
M. Gendron: Donc, ça signifie que vous maintenez - parce
que, pour moi, c'est important de vous faire dire ça, parce que j'aurai
du suivi à faire là-dessus - votre interprétation à
l'effet qu'il n'est pas utile, à l'article 19, d'ajouter une
espèce d'obligation, tout en reconnaissant qu'au niveau du droit la
question des épreuves, c'est quand môme une des obligations
liées à l'acte d'enseigner par rapport au choix des instruments
d'évaluation. Ce sont les professeurs qui doivent porter un jugement
là-dessus et vous n'en disconvenez pas. Vous dites: Cette
consultation-là, avec laquelle je suis d'accord, pour ce qui est du
principe et des modalités des épreuves, j'offre cette garantie
à 244. C'est ça que vous maintenez, vous? (16 h 15)
M. Ryan: C'est ça, exactement.
M. Gendron: C'est pour ça que vous ne voulez pas l'avoir
à l'article 19.
M. Ryan: C'est ça, oui. Même, en précisant
l'obligation d'imposer des épreuves internes dans les matières
qu'elle détermine, à la commission scolaire, nous lui imposons du
môme coup l'obligation de consulter les enseignants à ce
sujet.
M. Gendron: Sauf qu'à ma connaissance, ici même on
dit: "Et sous réserve des épreuves que peut imposer le ministre.
" Sur le plan pratique, je ne vois pas comment, pour les épreuves qui
proviendraient du ministre, je pourrais avoir une consultation des
enseignants.
M. Ryan: Pour l'application, oui. M. Gendron: Oui, oui,
mais...
M. Ryan: Prenez l'épreuve de français; pour la
correction, par exemple, ça peut être bien bon
qu'il y ait consultation avant parce que autrement il peut y avoir des
gros problèmes. Las modalités d'application, ça va
comprendre ces sujets-là, oui. Donc, il va y avoir consultation. Je
pense que le député d'Abitibi-Ouest accepte ça. Il
l'accepte.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que...
M. Gendron: Ouais, un instant!
M. Dupont: A 244, on dit: Les fonctions et pouvoirs prévus
à 231 sont exercés après consultation.
M. Ryan: Oui.
M. Dupont: Or, en modifiant 231, on ajoute une fonction: la
commission scolaire peut établir des épreuves internes. Donc,
cette fonction ne peut s'exercer qu'après consultation des
enseignants.
M. Gendron: Pour les épreuves de la commission, je ne suis
pas trop inquiet Là où je suis inquiet, c'est parce que le
ministre m'a répondu que môme pour les épreuves que peut
imposer le ministre... Et là, je pense qu'il errait parce que... Tout ce
que vous venez de me dire est vrai, mais si c'est sous réserve des
épreuves que peut Imposer le ministre...
M. Ryan: C'est l'autre paragraphe, l'autre alinéa: "Elle
s'assure de l'application des épreuves imposées par le
ministre."
M. Gendron: Ouais, la commission.
M. Ryan: L'obligation de consultation vaut pour l'application;
"elle s'assure de l'application".
Ça vaut pour ça, à mon point de vue, n'est-ce pas,
M. le conseiller juridique?
M. Gendron: Je ne penserais pas.
M. Ryan: Là, si vous n'êtes pas de mon avis, vous
allez avoir des problèmes.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Je suis sûr que vous aHez être de mon avis
parce que je connais votre bon sens. Regardez, 231...Ça, c'est une autre
chose. C'est l'évaluation du régime et des programmes. C'est
ceci, là. Toutes les fonctions et pouvoirs prévus à
l'article 231 sont sujets à consultation. Donc, l'application des
épreuves ministérielles sur son territoire, dans ses
écoles, c'est sujet à consultation.
M. Gendron: C'est parce que... En tout cas, moi, je
prétends que...
M. Ryan: Pas le contenu, l'application: à quel moment
ça va se faire, sous quelle forme, avec quelle garantie. Même pour
la correction, par exemple, il y a des enseignants qui prétendent que
ça impose des tâches spéciales. Prenez l'épreuve de
français en 6e année du primaire; il y a eu beaucoup de plaintes
à ce sujet-là. Normalement, en vertu de cet article-ci, moi comme
je le lis, la commission scolaire devrait consulter avant de faire
l'application de cette épreuve-là.
M. Gendron: En tout cas, moi, j'ai rarement vu des profs qui
avaient été consultés sur l'application des
épreuves Imposées par le ministre.
M. Ryan: Je regrette...
M. Gendron: Les épreuves imposées par le
ministre... Si vous appelez une consultation après que c'est fait par le
ministre, décidé par le ministère et que ça arrive
après ça dans les écoles, moi, je n'appelle plus ça
une consultation des profs.
M. Ryan: Je regrette...
M. Gendron: Parce que, même s'H y en avait une, ça
ne changerait pas grand chose.
M. Ryan: Je regrette, mais, à propos de l'épreuve
de français, il y a eu dans plusieurs endroits des consultations et dans
d'autres endroits même des négociations.
M. Gendron: Avant la fabrication de l'épreuve?
M. Ryan: Avant l'application de l'épreuve. La fabrication,
ça, c'est le ministère. La commission scolaire n'a rien à
voir là-dedans. Et on ne veut pas qu'elle se mette le nez
là-dedans, pas plus que les enseignants.
M. Gendron: A la question très claire posée
tantôt, pour ce qui est des épreuves imposées par le
ministre, vous m'avez répondu: Oui, ils sont assujettis également
à 244.
M. Ryan: L'application. Le deuxième alinéa, pas le
premier.
M. Gendron: Une consultation sur l'application, moi, ça ne
me faisait pas problème. Moi, c'était sur le contenu.
M. Ryan: Sur le contenu, il n'en est pas question. C'est sous
réserve, au premier ali-
néa.
M. Gendron: Je dis la même chose que vous. Cela va.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que l'article
19 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté. J'appelle l'article 20. M. le ministre.
M. Ryan: Nous faisons tomber deux mots dans l'amendement qui est
proposé. À la fin, on disait: "Une commission scolaire peut, sous
réserve de ce qui est prévu au régime pédagogique
et à moins que le ministre n'en décide autrement, élaborer
et offrir dans une matière qu'elle établit un programme
d'études conduisant à une fonction de travail ou à une
profession et pour lequel elle peut délivrer une attestation de
capacité ou de formation".
On constate, en lisant attentivement la loi, que les attestations de
capacité sont décernées aux jeunes en vertu de l'article
223 de la loi 107. En ce qui touche les adultes, nous parlons plutôt
d'attestation de formation que d'attestation de capacité.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que l'article
20 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté. J'appelle l'article 21. Je rappelle à l'ordre le
député de Vimont, s'il vous plaît.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Fradet: Excusez-moi, M. le Président.
M. Ryan: À l'article 21, c'est une précision qui
n'est pas extrêmement importante, mais très utile dans le cas des
commissions scolaires. On parle ici de la fonction de secrétaire
général; on a parlé plus avant de la fonction de directeur
général et de directeur général adjoint. On veut
que soit explicitement prévue la possibilité pour un directeur
général adjoint d'assumer la fonction de secrétaire
général, comme il arrive dans bien des cas.
M. Gendron: C'est une bonne logique circonstancielle.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): L'article 21 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté. J'appelle l'article 22. M. le ministre.
M. Ryan: Par l'article 22, nous ajoutons une nuance. Au dernier
alinéa de l'article 266 de la loi 107, H est prévu qu'une
"commission scolaire peut être propriétaire d'un immeuble
situé en dehors des limites de son territoire." Nous ajouterions, avec
l'amendement, "peut être propriétaire ou locataire de locaux ou
d'immeubles situés en dehors des limites de son territoire".
Étant donné que des fonctions embrassant un territoire plus large
que le sien peuvent être confiées à une commission
scolaire, particulièrement en matière d'éducation des
adultes et de formation professionnelle, il apparaît très utile
que cette possibilité, pour la commission scolaire d'être
locataire d'immeubles ou de locaux situés en dehors de son territoire
soit confirmée, comme est déjà assurée son aptitude
à être propriétaire en dehors de son territoire.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): L'article 22 est
adopté. J'appelle l'article 23.
M. Ryan: J'aurais un amendement à déposer, en 22.1,
si vous me le permettez, M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très bien, M.
le ministre. L'article 22.1.
M. Ryan: L'article 22.1. Si nous voulons prendre, pour commencer,
l'article 284 de la Loi sur l'instruction publique, nous y lisons ceci: "Au
début de chaque année financière, la commission scolaire
nomme parmi les membres d'une corporation professionnelle de comptables
mentionnée au Code des professions un vérificateur externe qui
produit un rapport de vérification sur les opérations
financières de la commission scolaire."
L'amendement que nous proposons modifierait la première ligne de
l'article de manière que nous puissions écrire, au lieu des mots
"Au début de chaque année financière", les mots "Pour
chaque année financière". On nous fait entendre que la commission
scolaire nomme habituellement son vérificateur externe au moment
où elle prend connaissance des états financiers, soit vers le
mois de décembre, alors qu'ici, si nous maintenions l'obligation de le
nommer au début de l'exercice, ça oblige à le nommer dans
la première semaine de juillet. C'est plus pratique de faire ceci et
ça donne le même résultat.
M. Gendron: C'est une niaiserie, entre guillemets, mais
pratique.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Alors, l'article 22.1 est adopté? Est-ce que l'article 22.1 est
adopté?
M. Gendron: Oui, monsieur.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Adopté. J'appelle l'article 23.
M. Ryan: À l'article 23, j'aurais un sous-amendement
à proposer à l'amendement que nous avons déjà
communiqué.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): II porte quel
numéro, M. le ministre?
M. Ryan: Article 23.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Article 23.
M. Ryan: L'amendement que le projet de loi 9 apporte à
l'article 287.
M. Gendron: O.K.
M. Ryan: C'est une subtilité qui, à mon humble
point de vue, se comprend très bien. Il est écrit à
l'article 287 de la loi actuelle: "Au moins une semaine avant le jour qui
précède la séance prévue à l'article 286 -
séance au cours de laquelle doivent être soumis au conseil des
commissaires l'état financier et le rapport du vérificateur - le
directeur général publie un résumé du rapport du
vérificateur."
Nous autres, nous voudrions écrire plutôt: "Le directeur
général publie un résumé de l'état financier
annuel de la commission scolaire". Ce sont des représentations qui nous
ont été soumises par l'Ordre des comptables agréés
qui nous a fait valoir que le rapport du vérificateur est un document
qui se résume très difficilement, d'autant plus difficilement que
la plupart des fois il ne dit à peu près rien, comme nous le
savons tous.
Ce qui est important, c'est que l'état financier, tel
qu'établi par le vérificateur, soit l'objet de la publication
d'un résumé. L'Ordre des comptables nous a demandé de
faire cette précision et j'estime que c'est une demande raisonnable.
M. Gendron: Juste une minute.
M. Ryan: Le texte que nous avons avait été
reproduit littéralement de l'ancienne Loi sur l'instruction publique et
peut-être sans que la Corporation des comptables agréés ait
le temps d'en faire la vérification.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que
l'amendement à l'article 23 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que l'article
23 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): J'appelle
l'article...
M. Gendron: Non. Un instant, M. le Président. Avant
d'appeler l'article 24, je veux réintroduire quelque chose que j'avais
indiqué lors de l'adoption du principe du projet de loi, de même
qu'aux quelques audiences que nous avons tenues avec les deux groupes. C'est le
seul endroit que j'ai pour proposer un amendement, mais, avant de le faire, je
voudrais en discuter un peu. C'est toute la question de l'article 292, un
resserrement, une précision de l'article 292. Si je ne parie pas tout de
suite, je ne pourrai plus parier bientôt là-dessus parce
qu'à l'article 24 on va être déjà rendus aux
articles 300 et plus.
Ce que je veux dire au ministre, à moins qu'il n'ait une surprise
dans sa poche...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est ce que vous avez
un amendement à déposer?
M. Gendron: Non, je pose une question: Est-ce que le ministre a
quelque chose là-dessus? M. le ministre, est-ce que vous avez, dans
votre poche, quelque chose à nous proposer sur ce que j'entends discuter
avant d'envisager de déposer un amendement précis à
l'article 23.01? C'est parce qu'avant de faire la discussion, si le ministre a
l'intention de nous proposer quelque chose, j'aimerais l'entendre.
Le sujet que je vais toucher, évidemment, c'est celui qui a
été touché tout autant par la fédération que
par la CEQ, à l'effet que l'article 292 est imprécis concernant
toute la surveillance du midi - parce que c'est de ça que je parle - et
qu'il y aurait lieu, à tout le moins, que le ministre se décide
à apporter les précisions requises et nous dise si, dans son
esprit, il n'est pas question d'aller plus loin, qu'il a donné toutes
les clarifications requises pour être certain qu'il n'y ait aucune
confusion entretenue par personne quant à la portée réelle
de l'article 292, quant à la responsabilité financière qui
incombe aux parties après que ces gens-là prennent les
décisions à savoir si, oui ou non, elles organisent des services
de dîher.
Il faut se rappeler les derniers commentaires qui ont été
faits par le président de la fédération, qui
étaient assez élogieux, à l'effet qu'il y a des
écoles qui ne sont pas en mesure de les offrir pour des raisons
d'exiguïté des lieux. L'été, il semble que ça
pose des problèmes
parce qu'on ne peut pas, pour des raisons d'hygiène normale,
laisser des lunchs à 30° ou 32° et non pas -30°.
M. Ryan: 30°, 32°, c'est fort. M. Gendron:
Oui.
M. Ryan: Ça n'arrive pas souvent. Il n'y aura pas trop de
problèmes.
M. Gendron: Des journées chaudes. Une voix: C'est pas
fort, mais c'est chaud.
M. Ryan: C'est assez rare que ça arrive avant le 24
juin.
M. Gendron: Oui, mais pour les quelques fois où ça
pourrait arriver, de toute façon, ça arrive.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Et pour en bénéficier
complètement, M. le ministre, il ne faudrait pas qu'il y ait
d'inconvénients. C'est assez rare - on le souhaite assez - qu'on ait
quelques belles journées, il ne faudrait pas qu'on ait
d'Inconvénients avec les lunchs au moins. Non, plus sérieusement
que ça, je pense que le problème a été
soulevé. C'est un problème réel. Je vous ai indiqué
que j'ai eu des appels de commissions scolaires. Je sais que,
déjà, il y a des commissions scolaires actuellement qui
mènent de temps en temps des vérifications légales. Dans
d'autres cas, ce sont des parents qui ont à se défendre contre
une interprétation de l'article 292. Ça présente des
coûts, puis je ne suis pas le seul à vouloir régler
ça.
Et, là, je peux bien vous relire les lettres que j'ai
reçues, mais la lettre de la fédération était on ne
peu plus claire, en disant: "Le projet de loi est muet sur les
difficultés que rencontrent les commissions scolaires dans l'application
de l'article 292." Ce n'est pas moi qui l'ai inventé. M. le ministre,
habituellement, a un respect pour le président de la
Fédération des commissions scolaires comme ce n'est pas possible.
"La commission scolaire a-t-elle le droit ou non de charger des frais pour
assurer la surveillance des élèves le midi?" Ce n'est pas ma
question, c'est la question de la fédération. "La réponse
pourrait avoir une influence sur la viabilité du service de garderie en
milieu scolaire. Le gouvernement se doit de clarifier au plus tôt
l'article 292, tout en acceptant d'en assumer toutes les conséquences.
Il est essentiel pour la bonne marche des écoles que des mesures
concrètes soient apportées pour corriger certaines lacunes
observées suite au vécu de la loi 107, dont celle, disaient-ils,
sur l'interprétation différente qui est faite par les commissions
scolaires par rapport à l'article 292.
La CEQ disait: II faudrait modifier l'article 292 par un ajout et c'est
ça que je ne veux pas faire tout de suite. Je voudrais donner l'occasion
au ministre de m'indiquer s'il a l'intention de demander à ses
conseillers juridiques de le rendre, soit plus hermétique, soit plus
clair pour éviter les contestations. Je vais reprendre sa phrase
intégrale. On dit: "L'application de l'article 292 nous fait
problème parce qu'il manque de précision." Ce n'est pas moi
qui... S'il manque de précision, c'est le moment de le préciser.
Moi, je voudrais aller plus loin, je l'ai indiqué. Moi, je voudrais
aller plus loin qu'uniquement clarifier l'article 292, mais, avant, je veux
entendre le ministre. S'il me dit: Moi, je suis d'accord, M. Gendron, qu'il y a
lieu de le clarifier et voici comment j'entends le clarifier, je vais
l'entendre et j'apprendrai par cette occasion-là qu'il n'a pas
l'intention d'aller plus loin. Il m'appartiendra de décider à ce
moment-là si je m'essaie, connaissant probablement d'avance le
résultat. Mais ça, ça ne m'empêche pas de
m'acquitter de mes responsabilités quand même. Je verrai si je
dépose l'amendement que j'ai préparé pour aller un peu
plus loin que juste une clarification.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, j'aimerais demander une
suspension d'une dizaine de minutes parce que je voudrais discuter de cette
question avec mes collègues du côté ministériel.
M. Gendron: Accordé.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): La séance est
suspendue pour dix minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 34)
(Reprise à 16 h 59)
La Présidente (Mme Hovington): La commission de
l'éducation reprend donc ses travaux, l'étude article par article
du projet de loi 9. Alors, M. le ministre, vous aviez la parole, je crois?
M. Ryan: Moi, je n'ai rien à dire sur ce sujet pour
l'instant, vu qu'il ne figure pas dans ce projet de loi du gouvernement ni dans
les amendements que nous avons communiqués aux députés de
la commission. Je n'ai par conséquent rien à dire sur ce
sujet.
La Présidente (Mme Hovington): M. le critique de
l'Opposition.
M. Gendron: Sauf que Je trouve ça un peu court pour un
conciliabule de quelque 20 minutes. Alors, est-ce qu'au moins le ministre
pourrait nous indiquer, s'il n'a rien à dire pour le moment, si c'est
parce qu'il prétend qu'il n'y a pas matière à donner foi
à la prétention de la fédé à l'effet que
l'article n'est pas clair? Est-ce parce qu'il interprète que l'article
est très clair ou si c'est parce qu'il n'a pas, pour le moment, la
volonté politique d'apporter quelque modification que ce soit et qu'il
prévoit qu'il y a d'autres canaux qui seront privilégiés?
C'est quoi? Il faudrait quand môme avoir quelques indications avant que
je prenne une décision.
M. Ryan: Nous estimons que l'article, dans sa rédaction
actuelle, répond aux besoins pour lesquels il a été
conçu et qu'il n'y a pas lieu de le modifier.
M. Gendron: Donc, les prétentions de la fédé
à l'effet que ça crée de la confusion et de
l'interprétation, vous ne partagez pas ce point de vue là.
M. Ryan: II y a eu des problèmes à certains
endroits, dont nous sommes tous informés, évidemment, mais je
pense que ce sont des problèmes qui se règlent au plan local. Il
pourra arriver qu'éventuellement il y ait des interprétations qui
doivent être données et qui le seront en temps utile par les
autorités compétentes, soit administratives, soit
judiciaires.
M. Gendron: Alors, Mme la Présidente, dans ces
conditions... Nous, c'est plus clair que ça de notre côté.
Il y a des problèmes. Il y a des coûts pour les parents. Il y a
lieu de faire des ajustements. En ce qui nous concerne, la meilleure
façon de faire l'ajustement, ce serait d'apporter l'amendement suivant
et j'en fais la proposition. Nous proposons qu'il y ait un article 23.01 qui
dirait ceci: L'article 292 de cette loi est modifié par l'insertion,
à la deuxième ligne du troisième alinéa et
après le mot "assure", du mot "gratuitement". Je vous remets copie de
l'amendement.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Sauvé?
M. Parent: J'aimerais ça, Mme la Présidente, que
vous nous relisiez l'amendement. Est-ce que vous avez une copie pour... Ou nous
le relire simplement.
M. Gendron: J'aimerais ça qu'elle soit
photocopiée.
Une voix: Qu'H soit.
M. Gendron: Qu'H soit photocopié, c'est un amendement.
La Présidente (Mme Hovington): Je peux vous le relire en
attendant qu'il soit photocopié, de toute façon. L'article 292 de
cette loi est modifié par l'insertion, à la deuxième ligne
du troisième alinéa et après le mot "assure", du mot
"gratuitement*.
M. Parent: Je pense que, en tant que je suis concerné, H
n'y a pas lieu d'en faire faire des copies. Mme la Présidente, je vais
argumenter sur la recevabilité de cet amendement présenté
par notre collègue, le député d'Abitibi-Ouest. Ayant
été lui-môme ministre de l'Éducation, il sait fort
bien que, pour proposer une motion ou un amendement à un projet de loi,
qui implique un engagement financier de la part du gouvernement, seul un membre
du gouvernement peut se permettre de présenter une telle motion. Dans
les circonstances, si on garantissait la gratuité à tous les
élèves, ça implique un support du gouvernement ou de la
commission scolaire et, si c'est la commission scolaire, un support qui serait
indirectement compensé par un apport du ministère de
l'Éducation. Mais, dans les circonstances, je juge... Je n'ai pas
à juger, mais je vous donne mon opinion, Mme la Présidente, que
vous ne devez pas recevoir cet amendement parce qu'il est irrecevable dans sa
forme.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abltibi-Ouest.
M. Gendron: Très rapidement, Mme la Présidente, je
pense que l'amendement est recevable parce que, d'abord, à ce que je
sache, c'est. "Une commission scolaire, qu'elle organise ou non le transport le
midi pour permettre aux élèves d'aller dîner à
domicile, assure la surveillance des élèves qui demeurent
à l'école." C'est l'article actuel. Nous, on veut qu'elle assume
cette surveillance gratuitement. J'ai toujours pensé que la tradition
parlementaire a voulu que, lorsqu'on propose un amendement où il y a des
coûts financiers pour le gouvernement, là, il y a une question
fondamentale qu'il faut poser quant à la recevabilité.
À ce que je sache, pour l'instant, puisque le président de
la Fédération des commissions scolaires est venu indiquer aux
membres de cette commission que d'aucune façon le gouvernement ne
prévoit, dans ses règles budgétaires, quelque
participation financière que ce soit, je ne vois pas en quoi il y a une
imputation financière pour l'État du Québec. Ça a
été confirmé, d'ailleurs, par le président de la
Fédération et c'est conforme à une réaMé.
C'est la réalité au moment où on se parle.
Dans ce sens-là, je pense que le député de
Sauvé errait en vous laissant savoir qu'on ne
peut pas apporter un amendement pour lequel les concernés
assument une série d'autres coûts, de toute façon, qui
n'ont rien à voir avec les règles budgétaires ou
l'enveloppe du gouvernement. C'est un choix qui est sous la
responsabilité des commissions scolaires et il y a d'autres choix que
les commissions scolaires assument, pour lesquels ils est arrivé qu'on a
apporté des modifications.
On l'a fait, d'ailleurs, il n'y a pas plus d'une demi-heure, quand le
ministre a modifié ia conclusion d'ententes entre certaines commissions
scolaires. Il y a des coûts et il y a souvent des éléments
de ces ententes qui ne sont pas couverts du tout dans les règles
budgétaires, qui ne sont pas du tout assumés par l'État
et, dans ce sens, je ne peux pas partager la prétention du
député de Sauvé à l'effet que l'amendement serait
irrecevable pour ces motifs.
Deuxièmement, sur le fond, si je fais l'amendement, Mme la
Présidente, et que je considère que vous devez le juger
recevabie, c'est parce que c'est le seul moment où moi, je peux
intervenir pour couvrir, en termes d'application par cet amendement, les
dispositions ayant trait à l'article 292 où le ministre m'indique
que lui, il aime mieux laisser ça comme c'est actuellement, tout en
étant conscient qu'il y a des commissions scolaires qui contestent
l'interprétation qui en est faite, de temps en temps, par des
parents.
Alors, moi, je veux attendre votre décision quant à la
recevabilité avant de plaider sur le fond de l'amendement que j'ai
proposé, pourquoi je t'ai proposé. Est-ce un amendement qui se
justifie à ce moment-ci? Moi, je crois que oui.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, je voudrais intervenir
brièvement pour rappeler, d'abord, que plusieurs décisions ont
été rendues dans le passé concernant des amendements qui
comportaient des incidences financières pour le gouvernement et les
décisions rendues dans le passé voulaient que, dans de tels cas,
les amendements ne soient pas recevables. En plus, je me souviens que, par le
passé, les décisions ont été rendues en tenant
compte, de manière particulière, de l'avis du ministre concernant
les implications financières pour le gouvernement. C'est le ministre qui
est le plus habilité à indiquer, au nom du gouvernement, si des
implications financières sont envisagées.
Dans ce cas-ci, je voudrais indiquer que, suivant une étude faite
par nos services, la définition explicite de la règle de la
gratuité entraînerait des déboursés additionnels qui
pourraient s'élever jusqu'à 14 000 000 $ ou 15 000 000 $. C'est
évident que, si on inscrit le principe de la gratuité dans la
loi, il faut accepter comme corollaire que l'État, qui fournit 92 % des
ressources des commissions scolaires, devra leur fournir les ressources
nécessaires pour financer ce service. Alors, je vous indique que les
implications financières sont considérables et qu'à ce
titre l'amendement n'est pas recevabie, à moins qu'il n'émane du
ministre.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Sauvé.
M. Parent: Je veux juste renchérir, Mme la
Présidente, pour rappeler à mon collègue, le
député d'Abitibi-Ouest, que, si le ministre affirme qu'une telle
décision a des implications financières, nos règlements
disent qu'on ne peut pas mettre en doute la parole du ministre. Donc, si le
ministre dit que ça implique une responsabilité financière
de la part du gouvernement, automatiquement elle est irrecevable.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abttibi-Ouest.
M. Gendron: Moi, je ne peux pas partager, quand même, le
dernier point parce qu'à ce compte-là on n'aurait pas besoin de
présidence, à certains égards, pour juger de ia
recevabilité des amendements. Je prétends que le
député de Sauvé a raison lorsque c'est un article qui est
déjà indus dans l'ordre de la Chambre, qui nous mandate en
commission parlementaire d'étudier un projet de loi article par article.
Je n'ai pas la capacité de modifier une prétention du ministre
sur un texte sur lequel il y a un ordre de la Chambre qui me demande de venir
étudier ça. Le ministre, dans son argumentation,
prétendrait que tel article que je voudrais modifier a une implication
financière. À ce moment-là, je suis obligé,
effectivement, de prendre la parole du ministre sur le fond et non pas sur la
recevabilité.
Quant à la recevabilité - ça fait, quand
même, treize ans que je suis parlementaire - combien de fois les
parlementaires ont eu à plaider la recevabilité? Si son argument
était valable, les présidents de commissions, connaissant nos
règles, auraient rapidement mis fin aux arguments de part et d'autre. Et
je me rappelle qu'à une certaine commission une fois on avait
passé presque trois heures à plaider sur la recevabilité
parce que le président prétendait que c'était une question
majeure et il voulait entendre tous les parlementaires qui voulaient s'exprimer
là-dessus. Je ne voudrais pas que, dans votre décision, vous
soyez sensible aux derniers commentaires du député de
Sauvé. Ils m'apparaissent non pertinents par rapport à la
décision que vous avez à prendre.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur la...
M. Ryan: Moi, je n'en ai pas d'autre. M. Gendron: Moi, non
plus.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, j'ai une
jurisprudence ici, au niveau de la commission du budget et de l'administration,
où le contexte est à peu près le môme. "Un
député de l'Opposition propose un amendement à un article
d'un projet de loi qui, selon le ministre, est irrecevable puisqu'il a pour
effet d'engager des fonds publics, ce qu'interdit l'article 192." Alors, la
question qu'il faut se poser ici, c'est: "Si le président doute de
l'implication financière d'une motion proposée par un
député autre que le ministre, doit-il juger cette motion
recevable ou irrecevable?" Alors, la décision qui a été
rendue en février 1986, donc par le président de la commission du
budget et de l'administration, est celle-ci: "Puisque le ministre affirme qu'il
y a incidence financière, le président doit prendre la parole du
ministre, môme si certains doutes subsistent. En conséquence, la
motion d'amendement du député de l'Opposition est
irrecevable."
Alors, en me basant sur ce précédent que je viens de vous
lire et qui s'est passé en 1986, il m'apparaît aujourd'hui que
votre amendement présente une incidence financière et, selon
l'article 192 de nos règlements, seul un ministre peut présenter
une motion visant l'engagement de fonds publics. Donc, je juge votre amendement
irrecevable.
J'appelle l'article 24.
Taxation M. Ryan: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: ...il arrive que certains contribuables aient des
enfants Inscrits dans des écoles de commissions scolaires
différentes. Lorsque leurs enfants sont tous inscrits à la
môme commission scolaire, il n'y a pas de problème: l'immeuble
dont ce contribuable ou ces contribuables sont ou est propriétaire est
taxé par la commission scolaire où sont ses enfants. Mais, si le
con tribuable a des enfants dans des écoles de deux commissions
scolaires différentes, là, la loi prévoit que chaque
commission scolaire peut taxer son immeuble au prorata du nombre d'enfants
qu'il a. Si la valeur de l'immeuble est de 100 000 $ et que le contribuable a
deux enfants dans une commission scolaire et un dans une autre, l'immeuble sera
taxé aux deux tiers par la commission scolaire où il y a deux
enfants et au tiers par la commission scolaire où il y a un enfant. Mais
ça, ça veut dire deux taxes différentes, deux envois de
factures différentes et deux perceptions différentes, ce qui
entraîne des frais et des complications. L'amendement que nous proposons
a pour objet de permettre que des commissions scolaires puissent conclure une
entente sur les modalités de perception de la taxe imposée par
chacune dans des cas comme celui-là. Ça nous a été
demandé par des commissions scolaires. J'en propose l'adoption. (17 h
15)
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): C'est l'article 23.1, M. le
ministre, que vous venez de... C'est un nouvel article 23.1 qui vient
s'insérer après l'article 23 que nous venons d'adopter. J'appelle
l'article 24.
M. Ryan: Article 24. Ici, il ne s'agit pas de reprendre le
débat sur le fond de l'article 305 qui vise la liberté de choix
d'un contribuable qui n'est pas visé à l'article 304, qui a
choisi d'être imposé par une commission scolaire ayant
compétence sur le territoire où se trouve un immeuble dont il est
le propriétaire. Là, ce que vise l'amendement proposé,
c'est que... Le choix relatif à l'imposition de la taxe scolaire doit se
faire par un avis transmis avant le 1er avril à chaque commission
scolaire qui a compétence sur le territoire où se trouve
l'immeuble. Il faut bien qu'il les avertisse toutes les deux pour qu'aucune ne
vienne le taxer si elle n'a pas d'affaire à le taxer, pour que celle qui
sera autorisée à le taxer le sache. Alors, "le signataire d'un
avis de dissidence est réputé avoir fait un choix en faveur de la
commission scolaire..." Ça y était déjà, mais la
chose que nous introduisons, c'est: "La commission scolaire en faveur de
laquelle le choix a été fait doit, sans délai, en informer
par écrit l'organisme municipal qui a compétence en
matière d'évaluation foncière." Pour que cet organisme
soit informé du choix qui a été fait par le contribuable.
Il arrive, dans bien des endroits, comme vous le savez, que la taxe scolaire
soit perçue par la municipalité. Pour qu'elle puisse ajuster son
rôle en conséquence, elle doit être prévenue dans les
meilleurs délais. Il ne faut pas qu'interviennent des retards indus dans
ces choses.
M. Gendron: À l'article 24, il y a une question. Pour le
parent qui n'a pas d'élève qui fréquente l'une ou l'autre
des écoles indépendamment du territoire, est-ce qu'il y a ce
libre choix de payer ses taxes pareil?
M. Ryan: Oui. Il choisit l'une ou l'autre des commissions
scolaires.
M. Gendron: La logique qui sous-tend d'offrir le choix à
quelqu'un qui n'a pas d'élève, c'est quoi?
M. Ryan: Regardez, c'est ce que nous
avions dans notre Loi sur l'instruction publique. Comme c'est une
liberté qui existait et qu'aucune raison ne s'était
présentée de venir la limiter, on l'a maintenue. Même, vous
vous souvenez quand on a discuté des commissions scolaires
linguistiques, on a décidé que le contribuable choisirait la
commission scolaire à laquelle il verserait ses taxes. On ne voulait pas
commencer à faire un test linguistique pour chaque choix fiscal qui sera
fait par le contribuable. C'est ça ici. C'est le vieux principe que nous
avions dans notre loi que nous avons conservé.
M. Gendron: S'il n'exerce pas ce choix, il se fait quoi?
Cinquante-cinquante?
M. Dupont: 307.
M. Gendron: 307. "Splitté" en deux.
M. Ryan: La personne en général va faire un choix.
Il n'y a pas gros de personnes physiques qui vont rester assises entre les
deux. Elles vont faire un choix et elles vont choisir, si elles ont des
convictions, la commission scolaire de leurs convictions; si elles n'en ont
pas, celle qui charge le moins cher.
M. Gendron: La raison de laisser le libre choix, c'est sur base
historique.
M. Ryan: C'est ça. Et le souci d'éviter de
créer des tracasseries administratives coûteuses. Le gros
problème, comme vous le savez, c'est, quand on a discuté
ça, si on veut déterminer qui est un anglophone et qui ne l'est
pas, c'est une question qui est extrêmement difficile. En matière
scolaire, on a trouvé le critère de la scolarisation primaire des
parents, qui est un critère verifiable. Mais c'est un critère qui
n'est pas complètement satisfaisant.
M. Gendron: Est-ce que les personnes morales l'ont, le choix,
aussi?
M. Ryan: Les personnes morales sont taxées au prorata du
nombre d'élèves Inscrits dans chaque commission scolaire.
M. Gendron: O.K.
M. Ryan: O.K.?
M. Gendron: Cela va.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 24 est donc
adopté.
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 25.
M. Ryan: Mme la Présidente-La Présidente (Mme
Hovington): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: ...l'article 25 du projet de loi 9 modifie l'article
307, mais, depuis que nous avons rédigé cet article, des
représentations nous ont été soumises par la
Fédération des commissions scolaires catholiques du
Québec, en particulier à l'occasion de sa présentation
d'hier, ou d'avant-hier.
M. Gendron: Avant-hier.
M. Ryan: Avant-hier, déjà. Représentations
dont j'avais Indiqué au président de la Fédération
des commissions scolaires que nous entendions tenir compte. Et, dans ce cas-ci,
là, essentiellement, indépendamment des textes, ce que nous
proposons, c'est ceci... Là, dans le cas des neutres, le cas de ceux
dont parlait tantôt le député d'Abitibi-Ouest, l'imposition
se fait sur une base établie proportionnellement au nombre
d'élèves inscrits dans les écoles situées sur le
territoire commun des commissions scolaires en cause. Et là,
d'après le critère qui nous est proposé par la
Fédération des commissions scolaires, est celui que nous avons
inscrit dans un amendement qui vous a été remis, l'imposition se
ferait comme ceci: "proportionnellement au nombre d'élèves qui,
au 30 septembre de l'année précédente, sont inscrits dans
les écoles des commissions scolaires en cause et résident sur le
territoire commun de ces commissions scolaires."
On veut que ce soit seulement les élèves résidant
sur le territoire de la commission scolaire qui soient pris en compte, parce
qu'autrement il arrive une injustice, il y a certaines commissions scolaires,
en vertu de... On va prendre le cas de la commission scolaire des Manoirs; il y
a une bonne partie de ses élèves de deuxième cycle du
secondaire qui doivent aller à l'école Corbeil, relevant de la
commission scolaire Les Écores...
Pardon?
Mme Caron: Ils vont à Leblanc.
M. Ryan: L'école Leblanc, excusez, oui, parce que Corbeil
est de votre commission, excusez-moi, et on y apporte des améliorations
intéressantes cette année, comme vous le savez. Merci.
M. Gendron: Vous changez les tapis?
M. Ryan: Non, beaucoup plus que ça. Beaucoup plus que
ça, on aménage des ateliers pour la formation professionnelle
dans les métiers de la construction.
M. Gendron: Bravo!
M. Ryan: Ce sont des améliorations d'au moins 1 000 000
$.
M. Gendron: C'est sérieux.
Mme Caron: Plus deux écoles primaires.
M. Ryan: Plus deux écoles primaires et une école
secondaire en préparation, sans considération de l'option des
gens.
Une voix: Pas de partisanerle de notre autre bord.
M. Ryan: Là aussi, ça a donné un
résultat contraire à ce que nous étions fondés
d'espérer. Sans rancune.
Ici, on établirait, par conséquent, le calcul... Je pense
que je vais expliquer l'affaire: ce serait les élèves inscrits
dans chacune des deux commissions scolaires, mais par rapport aux
élèves résidant sur le territoire. Les autres on ne les
compte pas pour les fins de la taxation; ils seront comptes pour la taxation de
la commission scolaire où ils résident, s'ils fréquentent
des écoles d'une commission scolaire autre que la leur.
Ensuite, on ajoute la clause dont nous sommes convenus tantôt, la
possibilité d'une entente entre les commissions scolaires en cause pour
la perception commune, unifiée de la taxe.
M. Gendron: Est-ce que le ministre a eu l'occasion de soumettre
le texte à la Fédération?
M. Ryan: Les conseillers juridiques se sont parlé.
M. Gendron: Et ça correspond à leurs attentes?
Agréé.
La Présidente (Mme Hovington): Donc, l'article 25 est
adopté. Je crois qu'il y a un amendement à l'article 25.1.
M. Ryan: À l'article 25.1, c'est un amendement de
concordance directement relié à ce que nous venons de
décider. L'article 314 serait retouché légèrement
de manière à prévoir les cas où la perception de la
taxe scolaire est confiée à la municipalité ou à
une autre commission scolaire en application de l'article 304 ou de l'article
307, deux cas dont nous avons discuté depuis tantôt. Le premier
cas, c'est celui des contribuables qui peuvent avoir des enfants inscrits dans
des écoles relevant de deux commissions scolaires différentes et
le second cas, c'est celui de la taxation des neutres.
La Présidente (Mme Hovington): M le député
d'Abitibi-Ouest. Alors, l'article 25.1 est adopté. J'appelle l'article
26.
M. Ryan: À l'article 26, nous proposons une retouche qui
est de l'ordre de la correction linguistique. Je pense que ça se passe
de commentaires étant donné que je ne suis pas grammairien.
La Présidente (Mme Hovington): Mais presque.
M. Gendron: Ça va.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 26 est
adopté. J'appelle l'article 27.
M. Ryan: Mme la Présidente, je voudrais déposer,
pour étude ultérieure, afin que l'Opposition puisse l'examiner
attentivement et que je puisse, de mon côté, procéder aux
vérifications que j'estime nécessaires... Je voudrais
déposer, quand môme, un projet d'amendement sur lequel j'aimerais
que la commission soit appelée à se prononcer un peu plus tard
dans le déroulement de son travail.
La Présidente (Mme Hovington): C'est le deuxième
qu'on reçoit.
M. Ryan: Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 26.1.
M. Gendron: Non, on en a juste deux à évaluer. On
en a à peu près 25 de passés. Deux à
évaluer.
M. Ryan: Pas plus que deux à évaluer.
M. Gendron: J'en attends une couple d'autres. Vous avez dit:
Jusqu'à date, je ne suis pas décidé. Mais j'espère
qu'il y en aura une couple d'autres à évaluer.
La Présidente (Mme
Hovington): Nous avions
l'article 10.1 à évaluer un peu plus tard et l'article 26.1
maintenant que nous aurons à étudier ultérieurement.
M. Ryan: Je vais vous faire part de la difficulté qui se
présente, en relation avec l'article 352. C'est l'article qui traite des
situations où la commission scolaire juge devoir percevoir une taxe
au-delà du plafond permis de 6% des dépenses admissibles ou 0,25
$ par 100 $ d'évaluation. L'article 352 se lit ainsi: "Lorsque la taxe
scolaire est approuvée, le pourcentage ou le taux supérieur
à la limite prévue à l'article 308 constitue le nouveau
pourcentage ou taux maximal aux fins de cet article pour l'année
scolaire visée et pour les deux années scolaires
suivantes. "
Comme nous allons aller vers un régime où les commissaires
sont élus pour quatre ans, il faudrait que cette décision vaille
sur une période de quatre ans également, parce que vous savez
comme moi que ça coûte très cher pour tenir un
référendum sur la taxation scolaire. Ça coûte
tellement cher que des commissions scolaires qui le feraient et qui auraient
besoin de le faire sont dissuadées de le faire à cause de ces
coûts. Le moins qu'on puisse demander, je pense, c'est que, là
où le référendum a été tenu et a produit un
résultat favorable, l'effet soit d'une durée comparable à
celle du mandat des commissaires, d'une durée de quatre ans.
M. Gendron: Pourquoi avez-vous mis trois?
M. Ryan: Pardon. Regardez, c'est que la décision vaut
"pour l'année scolaire visée et pour les deux années
scolaires suivantes". Ça serait pour les trois années scolaires
suivantes. Je vois que la députée de Terrebonne a compris
ça tout de suite. Il me semble, Mme la Présidente, que c'est un
amendement de cohérence intéressant. Je vous avoue que ce n'est
pas indifférent à une commission scolaire de mon
comté.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que vous voulez
qu'on en débatte maintenant?
M. Ryan: Non, je le dépose pour considération. Si
on me saisissait d'objections qui apparaîtraient insurmontables, je le
retirerais volontiers de la circulation, mais il me semble juste,
équitable et fondé. (17 h 30)
La Présidente (Mme Hovington): Alors, j'appelle l'article
27.
Commission scolaire régionale
M. Ryan: Nous traitons ici de la commission scolaire
régionale et nous appliquons à l'exécutif de la commission
scolaire régionale les soucis qui ont inspiré des articles
traitant du comité exécutif de la commission scolaire locale ou
intégrée. Ici, nous prévoyons que "le conseil des
commissaires institue un comité exécutif composé de sept
à neuf de ses membres ayant le droit de vote, dont le président
de la commission scolaire (... ), et de tout commissaire représentant du
comité de parents. " Ensuite, on dit que "le comité
exécutif doit être composé d'au moins un commissaire
provenant du conseil des commissaires de chacune des commissions scolaires
membres de la (... ) régionale. " C'était déjà dans
nos législations. "Le poste d'un membre du comité exécutif
ayant le droit de vote devient vacant dans les mêmes cas" ou pour les
mêmes raisons "que ce qui est prévu pour les commis- saires
élus en application de la Loi sur les élections scolaires. "
Le seul sujet qui prête vraiment à discussion ici, à
la lumière de ce qui a déjà été
décidé, c'est le chiffre de sept à neuf qui nous
apparaît comme raisonnable. Et on pourra revenir à la discussion:
Est-ce que c'est bon de mentionner un chiffre ou non? Nous avons
déjà décidé de ça, en principe. Je pense que
de sept à neuf, pour ceux qui sont familiers avec la pratique des
commissions scolaires régionales, c'est tout à fait
régulier.
M. Gendron: Bien, ici, l'article 381 était on ne peut plus
clair, mais là vous augmentez le nombre. Je voudrais vous rappeler,
quand même, la prétention de la Fédération; vous le
savez, vous l'avez signalé. Cette disposition fixe de sept à neuf
le nombre de commissaires ayant droit de vote au comité exécutif
de la commission scolaire. Il faudrait modifier cet article dans le même
sens que l'article 8 du projet de loi 9. La modification qu'ils
suggéraient, c'est de leur laisser ça.
M. Ryan: Bien sûr.
M. Gendron: Mais, au-delà de ça, j'ai quand
môme eu des représentations, je vous l'avais dit. J'en cite une
et, comme on me faisait obligation de le faire valoir, je vais le faire valoir
dès maintenant. Le secrétaire général de la
commission scolaire régionale de la Chaudière - sans doute
pouvez-vous l'avoir eu, vous aussi - me disait ceci: "M. Gendron, le
comité exécutif a pris connaissance du projet de loi 9, Loi
modifiant la Loi sur l'instruction publique et la Loi sur le Conseil
supérieur de l'éducation. Ce projet, à l'article 27,
propose des modifications" et ainsi de suite, puis là il explique la loi
actuelle. Mais je trouve que la loi actuelle, pour ce qu'il veut exprimer, est
bien faite en maudit. "Le comité exécutif considère que le
conseil des commissaires est l'instance la plus compétente pour fixer le
nombre des membres au comité exécutif, compte tenu de la
connaissance qu'il a de caractéristiques spécifiques du milieu et
des fonctions et pouvoirs qui peuvent pertinemment lui être
délégués. Le conseil des commissaires, constitué de
personnes élues par les contribuables, doit conserver le pouvoir de
déterminer le nombre de commissaires devant former le comité
exécutif. Étant déjà très encadré -
je lis toujours - par le ministère de l'Éducation, dans
l'exercice de ses fonctions et pouvoirs, le conseil des commissaires doit
conserver cette prérogative. Le fait que les commissaires doivent rendre
compte de leur administration auprès des contribuables qui les ont
élus constitue le meilleur mécanisme régulateur qui soit.
" Ils n'ont pas tort. "En tant que leader adjoint de l'Opposition officielle -
merci beaucoup - et député à l'As-
semblée nationale, le comité exécutif vous demande
instamment - alors, là, je ne sais pas si on devrait faire un
"filibuster" là-dessus - d'intervenir pour que cette proposition
d'amendement à la Loi sur l'instruction publique ne soit pas retenue si
on veut conserver au conseil des commissaires le minimum de pouvoirs et
fonctions dont il a besoin pour jouer vraiment son rôle de conseil
d'administration de l'entité autonome qu'est une commission scolaire
"
Une voix: L'entité autonome, c'était la vieille
formule.
M. Gendron: Oui, oui, ça l'est de moins en moins.
L'entité autonome, j'entends. Sérieusement, de toute
façon, je me devais de le signaler, d'autant plus, et là je le
dis très sincèrement, que ça me faisait plaisir de le
faire. Je l'ai indiqué à la commission scolaire concernée:
Ça me fait plaisir de le faire parce que je partage sincèrement
cet objectif-là. Je l'avais dit, d'ailleurs, à l'article 8 avant
qu'on arrive à l'article 27. J'estime qu'il y a tellement de
"distinctivités" au niveau des commissions scolaires, il y a tellement
de caractéristiques spécifiques, et là c'est la fonction
de l'exécutif, fonction chapeau. S'il y a de quoi qui m'apparaît
légitime où on devrait les laisser tranquilles, pour autant qu'on
a la sécurité... Moi, je n'aurais pas été d'accord
si une régionale avait pu dire: Nous autres, II n'y a aucune
règle; on en nomme deux, trois, neuf, douze, supposons, sans exiger,
pour la provenance, qu'il y ait au moins un ou des membres de chacune des
commissions scolaires membres de la commission régionale, parce que ce
serait le bout s'il n'y avait pas cette disposition-là. Moi, je souhaite
que l'exécutif représente vraiment l'entité de la
régionale. Mais de leur dire... Parce que vous dites: Le modèle
est neuf. Je ne suis pas d'accord, pas d'accord. J'en ai vu quelques-unes et
même plusieurs. Et, encore là, il y a toujours
l'intérêt. Je parle de l'exécutif, des membres; je ne parle
pas de ceux qui voudront aller voir comment ça se passe, mais les vrais
membres d'un exécutif d'une commission scolaire régionale.
Il y a des frais encore là, il y a des coûts, il y a
également tout ce que j'appellerais le fonctionnement même d'un
executif. Ce n'est pas toujours vrai qu'on améliore les décisions
en augmentant le nombre ou la représentativité. De temps en
temps, il faut avoir un exécutif un peu plus serré,
numériquement parlant, pour qu'il y ait un peu plus d'exécution
dans le rôle d'un conseil exécutif. Parce qu'il est censé
prendre des décisions. On n'est pas là pour les grands palabres,
les grandes analyses. Les grandes analyses sont faites au conseil des
commissaires et normalement un bon exécutif donne suite aux
décisions du conseil des commissaires, fait l'évaluation... Oui,
un bon exécutif donne suite aux grandes orientations qui sont prises par
le conseil d'administration ou un CA d'entreprise.
Je pense qu'ils ont des objectifs qu'on doit prendre en compte. Ils ont
des arguments qu'on ne peut pas balayer du revers de la main. Ils sont plus
proches de leur milieu et c'est à eux de prendre des dispositions pour
autant qu'il y a un minimum de balises. Alors, moi, surtout pour la
régionale - d'abord, il y en a moins; le ministre va être d'accord
qu'il a de moins en moins de commissions scolaires régionales - il me
semble qu'il y a encore plus de logique à avoir un exécutif qui
correspondrait aux règles qui avaient été établies
à 381 et à 382, si ma mémoire m'est fidèle. Non,
c'est juste 381, mais moi, j'aime mieux l'ancien 381 que le nouveau
proposé par le ministre. Alors, voilà, j'ai fait valoir mes
représentations. Je laisse l'entière liberté à mes
collègues comme d'habitude... On a droit de parole de ce
côté-ci, on peut l'exercer librement.
Une voix: Nous autres aussi.
M. Gendron: Oui. O. K. Je pensais que c'était juste au
caucus parce que en commission on ne vous entend pas. S'ils ont des
commentaires à ajouter, libre à eux, mais j'aimerais ça
que le ministre, sincèrement, analyse un peu pourquoi il n'aurait pas
lieu de donner suite à une légitime revendication, bien
expliquée et particulièrement adaptée à une
réalité de chacun des milieux.
M. Ryan: Regardez, Mme la Présidente, c'est un souci de
concordance avec ce que nous avons fait pour les commissions scolaires locales
ou intégrées. Nous avons prévu un nombre limité de
membres pour l'exécutif de manière que ça signifie quelque
chose en réalité le comité exécutif. Et nous
appliquons le même principe dans le cas des commissions scolaires
régionales sans aucun risque de dommage quelconque au bon fonctionnement
de ces organismes. C'est une question de cohérence dans l'ensemble de la
loi parce que, si on allait prévoir un régime différent
maintenant que nous sommes convenus d'un certain régime pour les
exécutifs des commissions scolaires locales ou intégrées,
je pense que ce ne serait pas bon pour l'unité du texte
législatif; c'est préférable que nous ayons ceci. On n'est
pas dans le domaine de la vérité absolue, bien loin de là.
C'est préférable, c'est ça qu'on veut dire.
M. Gendron: Mais le ministre conviendra...
M. Ryan: J'ajoute que j'ai reçu des représentations
tout à fait semblables aux vôtres de la part de la
députée de Bellechasse qui est venue me remettre une lettre ce
midi, à la suite de représentations qu'elle avait reçues
de la même
commission scolaire régionale. J'ajoute que c'est la seule qui
nous a fait part d'appréhensions là-dessus et ces
appréhensions me paraissent davantage fondées sur des motifs
idéologiques que sur des motifs fonctionnels. Il n'y a aucune
considération fonctionnelle dans ce que j'ai vu: Ce serait mieux que
nous autres, on décide ça. On sait bien qu'ils pensent ça,
mais il n'y a pas de considération fonctionnelle qui m'amène
à changer de point de vue
M. Gendron: Deux commentaires. Le premier que je ferais, c'est
que la concordance, ça peut jouer dans les deux sens, puisque 27 et 8
sont liés. Si jamais le ministre avait une sensibilité par
rapport aux arguments, les mômes qu'on a invoqués à
l'article 8, on a le droit de les réinvoquer à l'article 27. Il
n'y a rien qui empêcherait, si jamais II décidait: Oui je regarde
ça, que la concordance, on la fasse à l'envers. Des fois, faire
une concordance à l'envers en termes de numérotation d'articles,
c'est la faire dans le bon sens sur le plan logique. Ça peut être
ça et c'est défendable.
Quant aux raisons fonctionnelles, ce n'est pas bien compliqué. Ce
n'est pas bien compliqué, les raisons fonctionnelles. Qu'est-ce que vous
voulez que je vous dise? Ils fonctionnent de même et ça va bien.
Ça fait qu'ils disent: On ne peut pas avoir de trouble. C'est une bonne
raison, c'est la pratique courante. C'est ce qu'ils ont: un exécutif de
cinq. Eux, en tout cas, à la commission scolaire de la Chaudière.
Ils le disaient dans leur article: ce qui signifie cinq dans le cas de la
commission scolaire régionale de la Chaudière.
M. Ryan: Cinq, je vous dirai franchement, pour une commission
scolaire qui va comprendre au moins une cinquantaine de membres probablement,
ça commence à être pas mal faible. S'ils en ont sept, ils
ne mourront pas. Je regrette infiniment.
M. Gendron: II y aurait une cinquantaine de membres à leur
table de commissaires?
M. Ryan: En général, c'est ça. Dans les
commissions scolaires régionales, vous avez un grand nombre de membres.
Chaque commission scolaire désigne un nombre élevé de
membres à la régionale. Vous pourrez vous renseigner dans le cas
de celle-là; je serais surpris qu'il y en ait moins qu'une quarantaine
à la table des commissaires régionaux. On peut obtenir le
renseignement. Je peux aller le chercher tout de suite au ministère.
M. Gendron: Oui, j'aimerais ça sincèrement, parce
que j'ai vu 25, 27, mais des cinquantaines.
Mme Blackburn: II y en a déjà eu 52, mais la loi a
été modifiée.
M. Ryan: Vous connaissez tous M. Pierre Gabriel qui est
sous-ministre adjoint à la Direction des réseaux, qui est avec
nous depuis le début des travaux .de la commission "scolaire". Il ira
s'enquérir immédiatement de manière que personne ne soit
empêché de dormir à propos de ce problème
très grave.
La Présidente (Mme Hovington): Les travaux de la
commission parlementaire, M. le ministre, pas les travaux de la commission
scolaire.
M. Ryan: Non, il va s'enquérir du nombre de commissaires.
Ma thèse, c'est que, dans une régionale qui a en
général entre 30 et 50 membres, un exécutif de cinq, si on
met ça à sept, c'est une amélioration. Eux, ils peuvent
être contents de siéger à cinq, je les comprends. Quand
ça marche bien, on dit: On ne dérange personne, il n'y a personne
qui nous dérange, on continue tranquille, ne nous parlez pas. Mais,
franchement, de sept à neuf, je trouve que ça a plus de bon
sens.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce qu'on ne pourrait
pas suspendre l'article 27, y revenir et passer à l'article 28? Alors,
j'appelle l'article 28.
M. Ryan: Mme la Présidente, je voudrais vous soumettre un
amendement qui pourrait s'intituler 27.1. Cet amendement fait suite à un
amendement que nous avons adopté ce matin concernant le droit des
commissaires non membres de l'exécutif d'assister aux réunions de
l'exécutif sans droit de vote ni de participation aux
délibérations à moins de décision contraire de la
part de l'exécutif, évidemment. Il faudrait l'ajouter ici, quelle
que soit, je pense bien, la décision que nous prendrons sur 27. Je ne
sais pas si les membres auraient objection à ce que nous en disposions
maintenant.
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection. Vous avez raison. Quelle que
soit la décision, c'est un ajout utile par rapport à ce qui a
été dit et discuté.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 27.1
est adopté?
M. Ryan: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 28.
M. Tremblay (Michel): On va revenir sur 27?
La Présidente (Mme Hovington): Oui, on va
revenir sur 27, M. le député de Rimouski, ne vous
inquiétez pas. L'article 28.
Conseil scolaire de l'île de
Montréal
M. Ryan: Je pense que l'article 28, ça va de soi. C'est le
mandat des membres du conseil est de quatre ans. On est au Conseil scolaire de
ITle de Montréal, je suppose. Quatre ans, je pense bien qu'il faut
être logique avec nous-mêmes.
M. Gendron: Article 28, ça va.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 28 est
adopté.
M. Ryan: Attendez un petit peu. Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Oui M. Ryan:
...à 29.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle l'article 29.
L'article 28, c'est adopté.
M. Gendron: Vous parlez de l'article 29?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: L'article 28 est adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Oui. Alors, l'article
29.
M. Ryan: Je voudrais distribuer un texte contenant des
amendements au texte que vous trouvez dans le projet de loi 9. Des amendements
qui seront à votre jugement, j'en suis sûr, messieurs et mesdames
les membres de la commission, des améliorations. D'abord, nous ajoutons
au tout début: "Le conseil institue un comité exécutif
composé d'au plus sept de ses membres, dont le président du
conseil." On ajoute "dont le président du conseil" pour faire suite
à une décision dans le même sens que nous avons prise ce
matin.
M. Gendron: C'est ça. (17 h 45)
M. Ryan: Ensuite, on drt que "le mandat des membres du
comité exécutif expire en même temps que leur mandat en
tant que membres du conseil." Puis, il y a une chose qui est évidente,
c'est qu'ils cessent d'être commissaires, ils cessent d'être
représentants de leur commission scolaire au conseil. Ça va?
Ce n'est pas nous autres.
Mme Blackburn: L'aération. Vous permettez9
La Présidente (Mme Hovington): Vous êtes en pleurs,
Mme la députée?
Mme Blackburn: Oui, si au moins j'avais quelque chose sur quoi
pleurer. "Le conseil institue un comité exécutif composé
d'au plus sept de ses membres, dont le président du conseil. Le mandat
des membres du comité exécutif expire en même temps que
leur mandat en tant que membres du conseil." Est-ce que ce n'est pas une
répétition dans ce sens que, pour être membres de
l'exécutif, ils doivent être membres du conseil? Alors, vous avez
une répétition qui m'apparaît redondante.
M. Ryan: Oui, mais regardez ceci. Savez-vous ce que ça
veut dire? Ça veut dire qu'il y a un changement très important
ici...
Mme Blackburn: Oui
M. Ryan: ...qui a été introduit par la loi 107,
là, si on veut s'en souvenir. Autrefois, une personne était
nommée membre du conseil pour quatre ans, comme
déléguée de sa commission scolaire. Et même si elle
s'en allait siéger au conseil pour adopter des positions tout à
fait contraires à celles de sa commission scolaire, elle était
là pour quatre ans, et ça finissait là. Tandis qu'avec la
loi 107 son mandat dure...
Une voix: C'est la même chose.
M. Ryan: Pour toute la période. Je m'excuse,
j'étais en train de m'aventurer. C'est l'exécutif, excusez.
Mme Blackburn: Non, c'est que ma remarque voulait tout
simplement...
M. Ryan: Très bien, je m'excuse.
Mme Blackburn: ...attirer votre attention sur le fait qu'il me
semblait que c'était redondant.
M. Ryan: Pardon.
Mme Blackburn: Dans le sens qu'entre le premier paragraphe et le
second...
M. Ryan: Mais c'est parce que...
Mme Blackburn: "Le mandat des membres du comité
exécutif expire en même temps que leur mandat en tant que membres
du conseil." Ils doivent être membres du conseil pour être membres
du comité exécutif Alors, ça va de soi que, s'ils ne sont
plus membres du conseil, ils ne sont plus membres du comité
exécutif. Il me semblait que ça tombait sous le sens
M. Ryan: II y a la possibilité là ...
Mme Blackburn: On va vous dire que ça prend plus de
garanties, non.
M. Ryan: Ils peuvent démissionner en tant que membres du
comité exécutif, tout en restant membres du conseil. Mais, s'ils
ne sont plus membres du conseil, leur mandat en tant que membres de
l'exécutif expire. C'est ça qu'on dit ici.
Mme Blackburn: Oui, oui, mais est-ce que ça ne
découle pas?
M. Ryan: Mais c'est mieux de le dire. Je vais vous dire, on a des
complications, des fois. Les commissions scolaires ont des conseillers
juridiques. Des fois, il y a des gens qui vont aller s'en chercher aussi. On a
fait des amendements à la Loi sur l'Université du Québec,
l'an dernier, sur lesquels il faudra revenir, justement, parce que quelques-uns
ont donné lieu à des interprétations pointilleuses. C'est
pour ça que le législateur essaie d'être précis.
Dans ce cas-ci, on aime mieux avoir cette précision-là qui nous
garde de certaines interprétations qui pourraient être
nuisibles.
M. Gendron: Mme la Présidente, ça s'adresse autant
au ministre qu'à M. le conseiller juridique et c'est une question pour
l'instant. Si on disait: Le mandat des membres du comité exécutif
expire en même temps que leur mandat, en quoi, en l'écrivant comme
ça, il y aurait un doute sur ce que vous prétendez, soit que, si
ce n'est pas écrit tel que vous le suggérez, II pourrait y avoir
une confusion dans l'interprétation? Moi, je pense que le mandat des
membres du comité exécutif expire en même temps que leur
mandat... Non, non, ça ne marche pas. Non, ce que je demande n'a pas
d'allure.
M. Ryan: Mme la Présidente, pourrions-nous demander,
peut-être, une explication ...
M. Gendron: Oui
M. Ryan: ...à notre conseiller juridique?
La Présidente
(Mme Hovlngton): M. le
député d'Abitibi-Ouest a avoué que ce qu'il disait n'avait
pas d'allure. Alors, on va aller au conseiller juridique.
M. Gendron: Non, non, non, mais c'est ça, je veux avoir
une explication. Ça n'avait pas d'allure dans le sens que, si
j'arrête à mandat, je n'ai rien dit: Le mandat des membres du
comité exécutif expire en même temps que leur mandat, on ne
peut pas dire ça.
M. Ryan: Je dois signaler en toute justice que c'est son
rôle d'aller jusqu'aux frontières de l'absurde dans la
méfiance qu'il doit professionnellement pratiquer à l'endroit du
gouvernement.
La Présidente (Mme Hovington): Très bien dit, M. le
ministre. Alors, nous allons entendre les explications.
M. Dupont: II n'y a pas de doute que, pour être membre du
conseil, il faut être commissaire.
Mme Blackburn: Oui, c'est ça.
M. Dupont: Ou nommé par le gouvernement. Pour être
membre du comité exécutif, il faut être membre du conseil.
Mais un membre du conseil peut démissionner comme membre du
comité exécutif sans perdre sa qualité comme membre du
conseil. Un membre du comité exécutif peut perdre le mandat comme
membre du comité exécutif s'il fait défaut d'assister
à six séances au comité exécutif, sans perdre son
mandat comme membre du conseil.
Ce qu'on vient ajouter ici, c'est que les membres du comité
exécutif peuvent perdre leur mandat dans les mêmes cas que les
membres du conseil, c'est-à-dire dans les mêmes cas prévus
à la loi. Par exemple, un membre du conseil est nommé membre du
comité exécutif, mais au bout d'un an il démissionne. Il
reste membre du conseil. Alors, on le remplace comme membre du comité
exécutif.
Mme Blackburn: Ce n'est pas ça qui est dit là. M.
Dupont, je ne vous suis plus.
M. Ryan: II faut que vous nous fassiez la preuve que c'est
ça qui est dit dans le deuxième alinéa.
M. Dupont: Non, vous avez parfaitement raison.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: Vous voyez qu'on vous écoute
religieusement.
M. Dupont: Je m'excuse. Ce qu'on veut dire ici, c'est que,
lorsque le conseil nomme les membres du comité exécutif, leur
mandat, comme membres du comité exécutif doit durer tout le temps
qu'ils vont être membres du conseil, parce que, dans le cas des
commissions scolaires, le mandat des membres du comité exécutif
est déterminé par le conseil de commissaires. Ça peut
être un mandat d'un an, de deux ans, de trois ans ou de quatre ans. Dans
ce cas-ci, dès que tu es membre du conseil, si tu as été
nommé membre du comité exécutif, tu es nommé pour
toute la durée de ton mandat comme membre du conseil.
M. Ryan: Est-ce que ça ne serait pas plus clair de dire:
dure aussi longtemps que leur mandat en tant que membres du conseil? Toujours
cette pensée d'expiration quand vous parlez des élus. Nous
autres, nous pensons en termes de permanence.
La Présidente (Mme Hovlngton): La langue française
a de ses sensibilités.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: L'amendement précise simplement une chose.
M. Gendron: Je veux bien, mais je prétends que c'est une
tautologie difficilement compréhensible. L'ancien texte... Autrement
dit, oublions le texte de l'amendement proposé et expliquez-moi en quoi
l'ancien texte n'offrait pas la sécurité que vous voulez. "Le
mandat des membres du comité exécutif expire en même temps
que leur mandat en tant que commissaires." Peut-on être à
l'exécutif si on n'est pas commissaire? Réponse: non.
La Présidente (Mme Hovington): Non.
M. Gendron: Qu'est-ce qu'il y a qui ne marche pas dans cette
affaire-là? Et là, au moins, c'était
compréhensible. Donc, il y a un bout pour faire des rajouts
incompréhensibles par tout le monde et dire: Non, non, on va le mettre
pareil. Cela offre telle sécurité.
M. Dupont: Comment disiez-vous ça?
M. Ryan: Dites-moi pas que vous n'avez pas compris.
M. Gendron: On va écouter.
M. Dupont: Voyez-vous, l'erreur qu'on fait, c'est que, si on
garde "en tant que commissaires", vous avez sur le conseil des individus qui ne
sont pas commissaires, qui sont nommés par le gouvernement. Vous en avez
trois.
M. Gendron: Oui.
M. Dupont: Si on dit: expire en même temps que leur mandat
comme commissaires, qu'en est-il du mandat des trois personnes nommées
par le gouvernement?
M. Gendron: Ça, ça montre qu'on ne peut pas le
laisser de même. Parfait.
M. Ryan: Une autre chose, si vous me le permettez, pour
compléter la pensée de notre conseiller. Il peut arriver qu'un
commissaire soit membre du conseil, qu'il décide de démissionner
du conseil, mais de rester commissaire. C'est ça qu'il prévoit,
lui.
Mme Blackburn: Bien non, ce n'est pas ça.
M. Gendron: II faudrait ajouter quelque chose.
M. Ryan: Dans le texte actuel de la loi, nous disons: "Le mandat
des membres du comité exécutif expire en môme temps que
leur mandat en tant que commissaires." Pas nécessairement. I! expire en
même temps que leur mandat en tant que membres du conseil, parce qu'il
peut arriver, pendant la durée d'un mandat à titre de
commissaires, qu'ils disent: J'avais été élu au conseil.
Moi, je ne peux plus siéger là. Je veux garder rien que mon
mandat de commissaire. Là, il cesse d'âtre membre du comité
exécutif. C'est ce que ça veut dire. Et, a fortiori, s'ils
démissionnent comme commissaires, ils ne peuvent plus être membres
du conseil. C'est couvert, ça aussi. L'expression ici est plus large.
Donc, c'est une amélioration.
M. Gendron: Un instant. Là, on revient à
l'amendement que vous nous proposez. Allez-y.
M. Ryan: C'est ça.
M. Gendron: Explique ton point de vue.
Mme Blackburn: Mon point de vue est le suivant.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, "le conseil institue un
comité exécutif composé d'au plus sept de ses membres".
Non, ce n'est pas ça. Où est mon amendement? "Le mandat des
membres du comité exécutif expire en même temps que leur
mandat en tant que membres du conseil." Je prétends qu'il y a une
répétition inutile parce qu'ils ne peuvent pas être membres
du comité exécutif s'ils ne sont pas membres du conseil. Et c'est
automatique que, s'ils ne sont plus membres du conseil, ils ne peuvent plus
être membres du comité exécutif. Dans ce sens-là, je
dis qu'il y a une répétition inutile.
M. Ryan: II faut prendre le texte de la loi actuelle. La loi
actuelle dit: "Le mandat des membres du comité exécutif expire en
môme temps que leur mandat en tant que commissaires."
La Présidente (Mme Hovington): II faut que ça soit
changé.
M. Ryan: Pardon? Si on écrit à la place "en
tant que membres du conseil", on couvre les deux possibilités
dont j'ai parlé tantôt au lieu d'une seule. C'est ça qu'est
l'intention du législateur.
Mme Blackburn: Alors, ce serait...
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Verdun.
M. Gautrin: Je pense que c'est clair ou quoi? Vous avez besoin
de... C'est-à-dire, qu'il y a des gens qui peuvent être membres du
comité exécutif sans être membres du conseil ou être
membres du conseil sans être membres du comité
exécutif.
Mme Caron: Non, ce n'est pas ça
Mme Blackburn: Ils ne peuvent pas être membres du
comité exécutif sans être membres du conseil.
Mme Caron: Ce n'est pas pour ça, l'amendement.
Mme Blackburn: Non.
Mme Caron: Je pense que c'est pour couvrir les trois personnes
qui peuvent être membres sans être commissaires.
La Présidente (Mme Hovington): C'est ça, sans
être commissaires. Parce qu'il peut y avoir des membres qui
siègent sur le conseil exécutif sans être commissaires.
M. Gendron: Le texte qui est là, il faut le corriger.
M. Ryan: C'est ça.
M. Dupont: C'est parce qu'un membre du conseil a une durée
de mandat de quatre ans; ça, on l'a dit tantôt. Ils ne sont pas
tous membres du comité exécutif, il y en a juste sept. Ces
sept-là, leur mandat comme membres du comité exécutif dure
combien de temps? Ce que l'on vient de dire ici: II dure quatre ans aussi.
Maintenant - on verra un article ultérieurement - ils pourront
démissionner comme membres du comité exécutif à
l'intérieur du délai de quatre ans. Ils vont rester membres du
conseil. Ce que l'on vient ajouter ici, c'est que la durée des mandats
des membres du comité exécutif est de la même durée
que les membres du conseil.
La Présidente (Mme Hovington): Ça va?
Est-ce que l'article 29 est adopté, tel qu'amendé?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Donc, l'article 29, tel
qu'amendé, est adopté. Est-ce que, M. le ministre, vous avez
reçu l'information que vous aviez demandée sur l'article 27?
M. Ryan: Madame, on peut vous donner les renseignements suivants.
Malheureusement, comme vous le savez, là, il est 17 h 55; dans certaines
commissions scolaires, à partir de 16 h 30, c'est plus difficile
d'obtenir une réponse au téléphone, comme vous le savez,
excepté que nous avons tous les renseignements pour répondre
à votre question. Il y a cinq commissions scolaires faisant partie de la
commission scolaire régionale de la Chaudière. Nous avons, de par
l'article 48 de l'ancienne Loi sur l'instruction publique, le nombre de
représentants auxquels ont droit les commissions scolaires dans la
régionale. Dans ce cas-là, ça va donner près de 50,
sinon plus. De 45 à 65. Par conséquent, un exécutif de
sept, ça ne sera pas une hérésie.
M. Gendron: C'est exceptionnel.
M. Ryan: Non, ce n'est pas exceptionnel, c'est très
général.
M. Gendron: Des conseils de commissaires de 45 à 50.
M. Ryan: Régionale. M. Gendron: Oui, oui.
M. Ryan: Régional, c'est en haut de 30, 35 à peu
près partout; il en reste une douzaine.
La Présidente (Mme Hovington): Qui peuvent même
aller jusqu'à 65.
M. Ryan: Oui.
M. Dupont: Dépendamment de la grosseur des locales. Ce
sont les articles 48 et 432.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, sous
l'éclairage de ces Informations, est-ce qu'il y a dos interventions sur
l'article 27?
M. Gendron: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, l'article 27 est
adopté sur division.
M. Ryan: Sur division?
M. Gendron: L'article 27, oui.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 27. J'appelle
l'article 30.
M. Gendron: L'article 30, il n'y a rien là.
M. Ryan: Attendez un peu. Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): Je crois que M. le ministre
a un papillon.
M. Ryan: Je voudrais distribuer un amendement. Mme la
Présidente, étant donné qu'il s'agit d'un article
hautement technique, il y aurait peut-être lieu, si les membres en
éprouvent le besoin, de demander des explications à notre
conseiller juridique. Je voudrais simplement faire une remarque. C'est que,
d'après les articles actuels, avant les amendements apportés au
cours de la journée, de la Loi sur l'instruction publique, les
séances du comité exécutif étaient publiques.
Là, nous avons décidé qu'elles peuvent être
publiques, mais qu'elles ne le sont pas nécessairement. Alors, le
Conseil scolaire de rïle voudrait qu'on lui applique, en ce qui concerne
son exécutif, la même règle; que les réunions de son
exécutif obéissent à la même règle, ce qui
nous amène à Inclure... Dans l'article 419, vous remarquerez, on
disait: "Les articles 156 à 162, le premier et le deuxième
alinéas de l'article 163, les articles 164 à 166, 169 à
173..." Là, dans l'amendement que nous distribuons, nous inclurions 167
et 168. Non, nous l'enlevons, c'est-à-dire, nous l'enlevons.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui M. Ryan: Concordance. M. Gendron:
Oui. M. Ryan: Très bien?
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce que l'article
30...
M. Gendron: Un instant, juste une seconde, madame.
La Présidente (Mme Hovington): Oui, oui. Je ne suis pas
pressée, M. le député d'Abitibi-Ouest, non, non, je vous
attends.
M. Gendron: C'est parce que je suis sur l'article qu'on a
adopté..
Une voix: Trente. Vous êtes d'accord? M. Gendron: Un
instant, sur 30.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce qu'on a le
consentement des membres de la commission pour poursuivre quelques minutes?
M. Gendron: Non, ce n'est pas ça, le problème; on
peut le régler tout de suite, là. À ma connaissance, vous
n'instaurez pas un régime particulier pour le Conseil de l'île
avec ces dispositions-là, au contraire.
M. Ryan: Pour bien se comprendre, là - il y a une
explication qui a fait défaut, tantôt, dans ce que j'ai
donné - il faut se reporter aux articles 167 de la loi 107, vous l'avez
celui-là...
M. Gendron: Oui, oui, les séances du conseil.
M. Ryan: ...ensuite à 182. L'article 182 est un lien
capital.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: L'article 182 dit: "Les articles 154 à 166 - vous
voyez que 167 n'est pas là, là - s'appliquent au comité
exécutif."
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Donc, l'obligation de tenir des réunions
publiques, ça ne s'applique pas au comité exécutif.
M. Gendron: Ça va.
M. Ryan: Puis, là, on fart la transposition pour
l'exécutif.
M. Gendron: Non, non, moi... Ce n'est pas grave, là.
M. Ryan: II fallait se comprendre, puis moi-même, il y
avait un lien qui avait fait défaut dans mon esprit.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 30,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. Alors, nous
suspendons les travaux de la commission jusqu'à 20 heures ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 4)
(Reprise à 20 h 13)
La Présidente (Mme Hovington): Ayant quorum, la commission
de l'éducation reprend ses travaux pour procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 9, Loi modifiant la Loi
sur l'instruction publique et la Loi sur le Conseil supérieur de
l'éducation. Nous étions rendus, M. le
ministre, MM. les membres, à l'article 31 du projet de loi 9.
M. Ryan: Si mes souvenirs sont bons, nous étions encore
à l'article 30.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 30 avait
été adopté, je crois bien.
M. Ryan: II a été adopté?
La Présidente (Mme Hovington): L'article 30 avait
été adopté, M. le ministre. Nous sommes à l'article
31. L'article 30 amendé avait été adopté.
M. Ryan: Merci, c'est parfait.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: L'article 435 comporte une modification au
troisième alinéa. Dans le texte actuel de la loi, il est
formulé ainsi: "Le conseil informe le greffier de chaque
municipalité de l'île de Montréal du taux de la taxe dans
les dix jours de son adoption. " Cette formulation postulait que le territoire
de chacune des commissions scolaires de l'île de Montréal est
situé à l'intérieur du territoire de l'île de
Montréal. Or, il arrive qu'au moins une commission scolaire a un
territoire qui s'étend en dehors de l'île de Montréal, vers
l'ouest de l'île, la commission scolaire du Lakeshore. Alors, il faut que
le greffier de chaque municipalité faisant partie ou qui est
touchée par le territoire de la commission scolaire puisse être
informé de ces choses-ci. Et le nouveau libellé prévoit,
justement, que "le conseil informe le greffier de chaque municipalité
dont tout ou partie du territoire est compris dans celui d'une commission
scolaire de l'île de Montréal du taux de la taxe dans les dix
jours de son adoption. " Il n'y a pas d'autre chose que ça.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, juste une minute. Mais est-ce parce que c'est un
élément qu'on avait omis dans la loi 107?
M. Ryan: Oui. Dans la loi 107, il avertirait seulement les
municipalités de l'île de Montréal.
M. Gendron: Oui, de l'île de Montréal. Le Conseil de
l'île vous a fait des représentations?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Ça va.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 31 est
adopté. J'appelle l'article 32.
M. Ryan: L'article 32 est de la même inspiration. C'est
écrit: 'Toute municipalité de I'île de Montréal
perçoit la taxe scolaire imposée par le conseil. " Nous proposons
une modification selon laquelle l'article se lirait ainsi, dans son premier
alinéa: 'Toute municipalité dont tout ou partie du territoire est
compris dans celui d'une commission scolaire de I'île de Montréal
perçoit la taxe scolaire imposée par le conseil. "
M. Gendron: Cela me paraît être conforme, dans le
même esprit que l'autre. Cela va.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. J'appelle
l'article 33.
M. Ryan: L'article 33 a trait à l'article 444 de la loi
actuelle. Môme problème. Dans le texte actuel, nous avons la
fameuse taxe de 0, 25 $ par 100 $ d'évaluation qui est imposable sur des
immeubles situés sur l'île de Montréal, dit le texte
actuel. Dans la version modifiée que nous proposons, ce serait
"l'évaluation uniformisée des immeubles imposables par le
conseil", y compris, par conséquent, ceux des municipalités
situées en dehors du territoire de l'île de Montréal, mais
desservies par l'une des commissions scolaires de l'île de
Montréal. On remplace les mots "situés sur l'île de
Montréal" par les mots "par le conseil".
Une voix: Pas de problème. M. Gendron: Non,
ça va.
La Présidente (Mme Hovington): Cela va. L'article 33 est
adopté. J'appelle l'article 34.
M. Ryan: Je pourrais peut-être demander à notre
conseiller juridique d'expliquer l'article 34 vu qu'il s'agit d'un renvoi
à des numéros du texte de la loi dont je n'ai pas eu le temps de
faire la révision avant ce moment-ci.
La Présidente (Mme Hovington): M. le conseiller, vous
avez...
M. Ryan: On l'a déjà faite plusieurs fois ensemble,
mais l'élève a oublié sa leçon.
M. Dupont: Si vous regardez le texte actuel, vous notez qu'on
parle des articles 278 à 282 et 284 à 287 de sorte que l'article
283 ne s'applique pas au Conseil scolaire de l'île de Montréal.
Or, l'article 283, c'est l'article qui fait obligation de tenir les livres de
comptes selon les règles établies par le ministre. Cet article
283, dans l'avant-projet de lof 107, avait été omis. Au cours de
la commission parlementaire, il avait été
réintroduit. Mais on avait oublié de faire la concordance
dans le cas du Conseil scolaire de l'île de Montréal.
M. Gendron: Est-ce que c'est toujours dans le même sens: le
conseil a réclamé ça?
M. Ryan: Non, non. Ceci, c'est nous qui...
M. Gendron: J'ai eu peur, là. Je me suis dit: Pour mol, il
va dire: Oui, oui, oui.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je m'essayais, là. Je m'en doute que ce n'est
pas une demande du Conseil de I'île, M. le ministre.
M. Ryan: II y a certaines questions qui sont tellement candides
parfois qu'on les prend toutes au sérieux.
M. Gendron: Ma question était sérieuse. Là,
c'est la réponse...
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce qu'on peut
être candide et sérieux en même temps? Je crois bien, M. le
ministre.
M. Gendron: Bien sûr, ce n'est pas opposé. M.
Ryan: II y en a qui réussissent.
M. Gendron: C'est bien c'est normal. Même si ce n'est pas
à leur demande, c'est normal puisque vous assujettissez les autres.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 34 est
adopté. J'appelle l'article 35.
Dérogation au régime
pédagogique
M. Ryan: J'aurais un amendement à déposer au sujet
de l'article 35, si vous me le permettez. On va le faire circuler
immédiatement, Mme la Présidente. La députée de
Terrebonne pense qu'on a abandonné notre idée
machiavélique là. Je ne voudrais pas qu'elle ait des...
Mme Caron: Je ne le pense pas.
M. Ryan: Si vous me permettez de l'expliquer. Est-ce que tout le
monde a eu le texte de l'amendement que nous avons fait distribuer?
La Présidente (Mme Hovington): II est en train
d'être distribué, M. le ministre. Je crois que dans cinq secondes,
ce sera fait. Je crois que tous les membres ont reçu le nouvel
amendement à l'article 35. Alors, M. le ministre c'est à vous.
Avez-vous une copie de l'amendement pour la députée de Chicoutimi
à qui il manque?
M. Ryan: Non, II n'en reste plus. Ah, ah, ah! Non, on va lui en
donner deux.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, j'ajoute même un nouvel
élément à la version amendée de 9: Je vais vous en
donner lecture. Je m'excuse, je ne l'ai pas par écrit, mais, si je vois
qu'il y a une certaine réceptivité, on le mettra par écrit
tout de suite; sinon, on y renoncera. "Autoriser le ministre à permettre
une dérogation à une disposition du régime
pédagogique sur demande motivée des parents d'un
élève, d'un élève majeur ou de la commission
scolaire, pour des raisons humanitaires ou pour éviter un
préjudice grave à un élève". Je vous l'explique
tout de suite.
Dans le texte actuel de la loi, c'est marqué "sur demande
motivée", mais on ne précise pas demande motivée de qui.
Il est arrivé des problèmes à ce sujet-là parce
qu'il y a des commissions scolaires qui ont dit: Ça ne peut
émaner que de la commission scolaire; ça ne peut pas
émaner des parents. Alors, en mettant trois sources possibles d'origine
d'une demande: les parents, un élève majeur, là où
ça existe, ou la commission scolaire... Je donne des exemples: dans des
cas de dérogation, c'est plus habituellement les parents qui vont faire
la demande, quoiqu'il y ait un certain nombre de cas où la commission
scolaire fait la demande également. Mais, de manière habituelle,
ce sont les parents qui envoient la demande.
Mais, dans le cas d'un enfant dont on doit prolonger le stage au
primaire parce qu'il a des problèmes de développement - vous
savez qu'actuellement l'enfant peut être autorisé à passer
une année de plus au primaire, mais, après cette année
additionnelle, il doit passer au secondaire sauf sur dérogation
accordée par le ministre - c'est habituellement la commission scolaire
qui fait la demande. Ce ne sont pas les parents qui vont venir dire: Je veux
que mon enfant reste au primaire plus longtemps, c'est la commission
scolaire.
Il incombe au ministre de vérifier et de s'assurer que la
décision prise au sujet de cette demande sera prise en prenant soin de
recueillir l'avis des parants. Je pense que ça va de soi. C'est mieux
qu'on ait ces trois sources possibles d'émanation de la demande. On ne
peut pas exclure la commission scolaire de ce champ. C'est pour ça que
j'ajouterais même "ou de la commission scolaire" à l'amendement
qui a été proposé.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Une chose qui est sûre, c'est
que nous avions des choses majeures à signifier au ministre
concernant le 9.1°. Alors, c'est évident qu'on ne s'est pas
préparé longuement sur les choses majeures qu'on a à dire
au 9° puisqu'on vient de l'avoir. On vient d'en prendre connaissance. De
prime abord, si on me permettait quelques minutes d'appréciation au
moins avec mes collègues pour que je puisse discuter la prise en
connaissance de l'élément 9°...
M. Ryan: Voulez-vous que nous sortions quelques minutes?
M. Gendron: On verra. Ce ne sera pas long. Je veux juste finir
avec la présidente. C'est sûr que, pour ce qui est du 9.1°, je
sais ce que j'ai à faire et quoi dire. Par contre, sur le 9°, comme
j'en prends connaissance à l'instant même, j'aimerais qu'on prenne
quelques minutes pour se consulter. J'Indiquerai par la suite...
La Présidente (Mme Hovington): Alors, nous allons
suspendre pour quelques instants pour vous permettre vos consultations.
(Suspension de la séance à 20 h 28)
(Reprise à 20 h 44)
La Présidente (Mme Hovington): Nous reprenons nos travaux.
Nous étions sur l'article 35.
M. Ryan: L'article 447 de la Loi sur l'instruction publique.
M. Gendron: Mme la Présidente, mon premier commentaire, ce
serait, d'abord, pour vous demander, le plus sérieusement du monde, si
vous croyez que le ministre peut présenter un amendement à
l'article 35.9.1° et ajouter ensemble, dans la présentation de son
sous-amendement par rapport au projet de loi 7, un paragraphe 9° qui
Indique ce que ça indique, c'est-à-dire "autoriser le ministre
à permettre une dérogation à une disposition du
régime pédagogique sur demande motivée des parents d'un
élève, d'un élève majeur ou de la commission
scolaire."
Parce que certains pourraient y voir strictement une clarification par
rapport au 9° existant dans le projet de loi 107, à l'article 447.
D'autres pourraient y voir l'ajout d'un principe, sur la base que, pour
certaines commissions scolaires, qui, d'ailleurs, l'ont réclamé
elles-mêmes, mais ça ne veut pas dire que je suis d'accord
là-dessus, il leur appartiendrait de porter l'analyse ou le jugement sur
la demande motivée dans l'ancien texte. On voudrait tout simplement
vérifier si, quant à vous, comme présidente de cette
commission, il n'y a pas de problème à recevoir un tel amendement
proposé par le ministre. Si oui, sur quelle opinion ou jurisprudence
vous appuyez-vous pour recevoir l'amendement qui précède le 9.1
°?
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, il me semble évident
qu'il s'agit ici d'une explicitation, d'une clarification à un article,
à une disposition déjà existante dans la loi. Si nous
lisons l'alinéa 9° de l'article 447, dans sa forme actuelle, nous y
trouvons les mots suivants: "permettre, aux conditions
déterminées par le ministre..." Attendez un petit peu. "Autoriser
le ministre..." Si vous lisez l'amendement que nous proposons, vous verrez que
les changements que nous suggérons sont mineurs: "autoriser le ministre
à permettre une dérogation à une disposition du
régime pédagogique, sur demande motivée". Ici, nous
ajoutons, tout simplement, ceux qui peuvent être habilités
à présenter une demande: les parents, l'élève
majeur, lorsque tel est le cas, et la commission scolaire. Ensuite, nous
continuons: "pour des raisons humanitaires ou pour éviter un
préjudice grave à un élève." Nous maintenons
exactement l'esprit et l'orientation de l'article. Les exploitations que nous
apportons viennent le clarifier, mais aucunement le modifier dans son essence,
à plus forte raison pas le remplacer.
M. Gendron: Moi, je n'ai pas d'autres commentaires à
émettre que ceux que j'ai émis. Je vous demande de vous
prononcer, simplement, si pour vous il y a un problème quant à la
recevabilité ou s'il n'y en a pas.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Mme la Présidente, ma question, juste pour
fins d'éclairage... Je ne suis pas certaine, je ne connais pas la
réponse. Je sais qu'il y a un ex-président de la commission;
peut-être qu'il pourra aussi nous éclairer. Sur la
recevabilité de l'article 9°, est-ce à dire qu'on pourrait,
au cours du présent exercice de l'examen du projet de loi 9, apporter
des amendements pour fins de clarification à n'importe quel article de
la loi 107, du moment que ça ne modifie pas l'esprit et les principes?
Est-ce à dire qu'on pourrait faire ça ici? Il me semble que c'est
beaucoup. Il me semble que ça élargit considérablement
l'exercice qui, généralement, est prévu se faire dans le
cadre de la loi, de ses éléments et des principes qui sont
avancés là-dedans. C'est pour ça que j'ai des
problèmes. La question est posée. Je n'ai pas la réponse;
je vous la demande et Je ne la présume pas.
La Présidente (Mme Hovington): C'était
quoi, la question?
M. Ryan: Mme la députée de Chicoutimi...
La Présidente (Mme Hovington): Je m'excuse, je n'ai pas
tout à fait entendu.
M. Ryan:... voudrait que vous puissiez déterminer si, dans
le cadre de ce projet de loi ci, un amendement pourrait être
présenté à ce stade-ci à toute disposition de la
loi 107, comme il y a déjà eu une décision de votre part
au cours de la journée à propos d'une proposition d'amendement,
laquelle rejetait la proposition d'amendement, comme irrecevable. Vous avez
rendu une décision de cette nature au cours de la journée
d'aujourd'hui ou d'hier.
La Présidente (Mme Hovington): Non, c'était pour
l'article 0. 1.
Une voix: Parce qu'on ajoutait.
La Présidente (Mme Hovington): On ajoutait l'article et ma
décision n'est pas rendue encore sur la recevabilité ou
l'irrecevabilité.
M. Gendron: Non. La seule décision pour éclairer
les membres de cette commission qui a été rendue par la
présidente actuelle...
La Présidente (Mme Hovington): C'était sur un
amendement à incidence financière.
M. Gendron:... c'était sur un amendement à
incidence financière.
M. Tremblay (Rimouski): Incidence financière.
M. Ryan: II me semble qu'il y en a eu une autre.
M. Gendron: Non, non. M. Ryan: Non?
M. Tremblay (Rimouski): Mais il y en avait un à l'article
1.
La Présidente (Mme Hovington): Elle n'est pas rendue.
M. Gendron: Bien non, mais II est en suspens; la décision
n'est pas rendue, on ne peut pas en présumer.
M. Tremblay (Rimouski): Dans le cas présent, nous sommes
à un article qui est déjà présent dans la loi 9. On
vient modifier un article qui est déjà là. Si vous
regardez le titre de la loi 9, c'est Loi modifiant la Loi sur l'instruction
publique et la Loi sur le Conseil...
M. Gendron: Non, non, mais, Mme la Présidente, un
instant.
M. Ryan: Voulez-vous le laisser finir, Mme la
Présidente?
M. Gendron: Oui, oui.
La Présidente (Mme Hovington): Le député de
Rimouski avait la parole.
M. Tremblay (Rimouski): Bien, voici... M. Gendron: C'est
parce qu'il se trompe.
M. Tremblay (Rimouski): Je pense qu'on est en plein droit de
modifier l'article 35 qui est déjà dans la loi 9, d'une part, qui
vient modifier l'article 447 de la loi 107, mais on apporte des amendements qui
viennent préciser les buts de l'article 35.
M. Gendron: Bien, c'est ça, Mme la Présidente, si
vous le permettez, très court...
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron:... et en étant très agréable
envers le député de Rimouski, je pense qu'il fait erreur parce
que - écoutez ce que je vais dire - ce n'est pas un amendement, M. le
député de Rimouski, à l'article 9. 1°. Lui, l'article
9. 1°...
Une voix: A 9°.
M. Gendron: Un instant. Dans l'article 35 du projet de loi 9, il
y a un article 9. 1°. Le ministre n'amende pas l'article 9. 1°. S'il
présentait, aujourd'hui, un amendement à l'article 9. 1°
contenu à l'article 35 du projet de loi 9, bien, c'est évident
que je n'aurais jamais posé la question, en tout cas en ce qui me
concerne. Parce que ça, on a juste à regarder ce qu'on a
fait.
C'était ça, votre argument. Je dis à Mme la
Présidente: Vous n'avez pas le droit de le retenir parce que le 9°
que le ministre apporte n'est pas un amendement ou un sous-amendement à
l'article 9. 1° de l'article 35 du projet de loi 9. Bien non; le 9°, II
n'a jamais été question de ça.
Une voix: Mais...
M. Gendron: Non, non, le 9°, il n'a jamais été
question de ça, Mme la Présidente. Le 9°, il est question de
ça dans le projet de loi 107...
Une voix: À 447.
M. Gendron: Oui, par rapport à la modification à
l'article 447, ça, je n'en disconviens pas. Je veux juste que vous
reteniez l'argument qui était celui du député de Rimouski.
Le député de Rimouski dit: II n'y a aucun problème parce
que le 9° s'inscrit avant l'article 9.1°; c'était ça,
votre argument, à l'article 35. C'est faux, II n'y a pas de lien entre
le neuvième alinéa versus l'article 9.1° de l'article 35. Il
n'y a aucun tien, l'un parle de sa mère par rapport à la
température de l'eau. Alors, il faut faire attention.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Sauvé.
M. Parent: Je regrette, Mme la Présidente, les liens
parentaux sont beaucoup plus étroits entre ces deux articles. Le projet
de loi 9...
M. Gendron: 9.
M. Parent: ...a pour titre Loi modifiant la Loi sur l'instruction
publique et la Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation.
L'article 447, à ma connaissance, c'est un article de la Loi sur
l'instruction publique. Que l'on amène un amendement à
l'intérieur d'un projet de loi qui a pour objet de modifier,
d'améliorer ou de bonifier, je pense que c'est très recevante. Ce
n'est pas arriver et défaire la loi 107; c'est demeurer dans l'esprit du
projet de loi 9.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: Je voudrais souligner que nous visons, par l'article 35,
à améliorer les dispositions de la loi 107 qui traitent du
pouvoir de dérogation ministériel. Que nous voulions prendre ce
pouvoir dans deux de ses aspects plutôt que dans un seul afin
d'améliorer les dispositions qui le régissent, ça me
semble procéder de la môme intention. Et je pense qu'à
moins de n'avoir aucune idée de ce que peut être la parenté
des idées, c'est difficile de s'opposer à ce qu'on touche
à 9°, si on a déjà 9.1° dans le portrait. Parce
que, encore une fois, c'est le môme pouvoir de dérogation du
ministre qui est touché, tantôt dans son application à des
cas individuels et tantôt dans son application à des cas
collectifs. Et, quant à l'améliorer, autant l'aborder sous ces
deux aspects-là que sous un seul aspect. Je pense que, du point de vue
de l'homogénéité de l'intention, la conclusion est facile
à tirer.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Très simplement, je voudrais juste, madame...
En tout cas, en ce qui me concerne, je suis pas mal plus sensible, pour vous
aider à rendre une décision, aux arguments qui viennent
d'ôtre Invoqués par le ministre. Je trouve que ces
arguments-là devraient être appréciés dans votre
décision. Par contre, je ne peux pas ne pas revenir sur ce que le
député de Sauvé a mentionné. Écoutez bien ce
qu'il a dit. Le député de Sauvé a dit: Peu importe ce que
nous avons fait en Chambre. C'est ça qu'il vient de dire. Parce que le
principe du projet de loi que nous avons adopté en Chambre - je tiens
à vous le dire, Mme la Présidente, et ça m'apparaît
important - ce n'est pas la loi 107; c'est la loi 9.
Le député de Sauvé, ce qu'il a dit d'une
façon bien gentille, mais très grosse, c'est: On pourrait
apporter n'importe quelle amélioration au projet de loi 107. C'est sa
phrase intégrale. C'est ça qu'il a dit. Écoutez, il
faudrait être sérieux. Alors, je ne peux pas moi... Quand j'ai
fait le discours sur le principe du projet de loi en Chambre - et ce n'est que
cette étape-là franchie qu'on nous permet de descendre à
une autre salle pour l'étudier article par article - ce n'est pas le
projet de loi 107, c'est le projet de loi 9. Alors, là, si jamais vous
deviez tenir compte de l'argumentation soumise par le député de
Sauvé dans votre délibéré rapide - parce que ce
n'est pas majeur, ce qu'on fait là - je vous demande de faire
très attention à ce qui a été dit par le
député de Sauvé. Je ne peux pas l'accepter. C'est
inacceptable. À ce compte-là, ça signifie que ça ne
donne plus rien de faire l'adoption de principe d'un projet de loi en Chambre.
On fait ça complètement pour rien. Il s'agit juste de revenir ici
et de réintroduire tous les principes que nous voulons par une loi qui
est liante avec une loi déjà acceptée. Moi, je ne peux pas
fonctionner là-dedans.
De me dire dans votre décision que, d'après vous, le
9° peut se placer dans le 9.1° parce que le 9.1° touchait la
question de la dérogation et que ça, c'était compris, le
9.1°, à l'article 35 du projet de loi 9, bien, là, c'est sur
ça que je veux vous entendre. Je vais être très attentif
à ce que vous allez dire. Mais, de grâce, ne retenez pas
l'argument du député de Sauvé, vous allez avoir des
problèmes.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, Mme la Présidente. Je me permets juste
de relire les notes explicatives du projet de loi 9 en ce qui a trait à
l'article qu'on est en train d'examiner. Je voudrais juste les relire pour bien
voir que ça n'autorise pas à ouvrir sur n'importe quel article.
"Il explicite par ailleurs le pouvoir du ministre d'autoriser une
dérogation à une disposition du régime pédagogique
de l'éducation préscolaire, du primaire et du secondaire pour
favoriser la réalisation d'un projet pédagogique particulier
applicable à un groupe d'élèves." C'est ça
qu'il
dit. Il ne parle pas d'autres dispositions en vertu du pouvoir de
dérogation du ministre. Il parle d'une disposition qui a trait à
la réalisation d'un projet pédagogique particulier applicable
à un groupe d'élèves. C'est là que ça
s'arrête. Ça ne s'étend pas à n'importe quoi et
à n'importe quelle disposition. Et ça, c'est dans les notes
explicatives.
Mme la Présidente, est-ce qu'on peut étendre les
modifications et les amendements en dehors de ce qui a été
adopté comme étant un principe? L'adoption de principe se fait
sur la base des articles, évidemment, et des notes explicatives. Pas
pire?
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Gendron: Non, moi, je n'en ai pas d'autres.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, je vais rendre
jugement maintenant.
Mme Blackburn: Sur le banc?
La Présidente (Mme Hovington): Sur le banc. Le ministre de
l'Éducation, dans le cadre de l'étude détaillée du
projet de loi 9, présente un amendement à l'article 35 qui touche
à l'article 447; il présente donc un amendement à la Loi
modifiant la Loi sur l'instruction publique et la Loi sur le Conseil
supérieur de l'éducation, un nouvel amendement et un nouvel
article qui a pour conséquence de modifier l'article 447 de la Loi sur
l'instruction publique. L'amendement que le ministre apporte modifie l'article
447 de la Loi sur l'instruction publique. D'accord?
Une lecture attentive de l'ensemble du projet de loi nous permet de
constater que ce projet contient plusieurs principes dont un qui est de
corriger certaines imprécisions de la Loi sur l'instruction publique. Je
dois donc juger, si vous le permettez, MM. et Mmes les membres de la
commission, de la recevabilité de l'amendement à la
lumière de ce qui précède et aussi en tenant compte des
dispositions énoncées à l'article 244 de notre
règlement, qui stipule notamment que les amendements apportés a
un projet de loi "doivent se rapporter à son objet et être
conformes à son esprit et à la fin qu'il vise." Or, l'amendement
proposé par le ministre a pour effet de préciser certaines
imprécisions du projet de loi à l'article 447 de la Loi sur
l'instruction publique. En conséquence, il m'apparaît que cet
amendement respecte les principes du projet de loi à l'étude et
est conforme à son esprit et à la fin qu'il vise. Pour ces
raisons, je le déclare donc recevable. (21 heures)
M. Ryan: Madame, on va vous proposer comme candidate à la
direction du Devoir quand il y aura une vacance parce que vous
rédigez très vite.
La Présidente (Mme Hovington): N'est-ce pas? J'ai
été professeur de français pendant plusieurs
années, M. le ministre.
M. Ryan: Oui, oui. Ahl C'est formidable, ça.
M. Qandron: On ne pariait pas de I'excel lence de la diction
là; on parlait du contenu.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: J'aurais peut-être...
M. Ryan: Madame, c'est une décision digne de Salomon.
M. Jolivet: Madame, j'aurais peut-être une demande de
directive, par exemple, si vous le permettez, parce que j'ai
écouté avec attention...
M. Ryan: Non, le problème est réglé. Des
voix: Ha, ha, hal
M. Jolivet: Non, non, ce n'est pas ce
problème-là.
M. Ryan: La décision est rendue.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Lavioiette.
M. Jolivet: J'aurais une demande de directive. Mon
problème est le suivant. Nous avons devant nous un projet de loi, qui
s'appelle le projet de loi 9, et ce projet de loi a pour but de corriger les
imprécisions de la Loi sur l'instruction publique, la loi 107. La
question que je me pose est la suivante. Si l'amendement apporté en
vertu de ce qu'on a adopté à l'étude du principe a pour
but de corriger un article du projet de loi 9, je vous comprends. Si ça
a pour but de corriger une partie de l'article 447 qui ne se trouve pas dans
l'article du projet de loi 9, est-ce que je comprends qu'on aurait le droit de
changer toute !?
M. Ryan: Non, non, il n'a jamais été question de
ça dans la décision.
M. Jolivet: Ah oui. C'est ça que ça veut dire
là. Ce n'est pas ça qu'on a décidé l'autre soir.
Vous venez en contradiction avec la première décision que vous
avez rendue.
M. Ryan: On va aller chercher un rédacteur.
Mme Blackburn: Les imprécisions qu'on veut corriger sont
déjà indiquées dans la loi. S'il fallait qu'on puisse
corriger les imprécisions de tout le projet de loi, ça veut dire
qu'une disposition comme ça permettrait de pelleter tout ça.
Ça n'a pas de bon sens.
M. Ryan: Ce sont deux propositions extrêmes. Il dort y
avoir de la place pour un équilibre entre les deux. Je ne peux accepter
ni l'une ni l'autre.
M. Jolivet: Je vais poser une autre question d'abord, pour bien
comprendre ce que je veux dire. Vous vous en souvenez, au début de notre
commission, vous avez eu à rendre une décision. Là, j'ai
manqué un bout parce que j'ai été obligé
d'être dans une autre commission.
La Présidente (Mme Hovfngton): Elle n'est pas rendue, la
décision. C'est pour l'article 0.1.
M. Jolivet: C'est pour ça que je vous pose la question.
Moi, là, ce qu'on a pris comme argumentation... J'aimerais bien que le
secrétaire qui, habituellement est là aussi pour nous
conseiller... Et demandez au juriste de la commission de vous conseiller. On se
souvient que le ministre a proposé un article 0.1. Vous aviez à
rendre une décision sur l'article 0.1. Et vous avez pris la sage
décision de référer votre décision à un
délibéré.
Je vous dis simplement que ce que vous venez de nous présenter
ressemble étrangement à la même chose qu'on a
discutée au début de la commission et c'est de ça que je
veux qu'on soit mis en garde. Dans votre sagesse comme présidente, vous
devriez peut-être, sans vous demander de réviser votre
décision, la regarder à la teneur des discussions qu'on a eues
sur l'article 0,1, parce que ce que j'ai compris de la position que vous nous
donnez, c'est que le ministre présente un amendement à l'article
447 de la loi 107 et non pas à la loi 9, à l'article...
Une voix: À l'article 35.
M. Jolivet: ...35. Si le ministre, dans le paragraphe 1°, me
disait: permettre au ministre au lieu d'autoriser, je comprendrais cet
amendement. Là, si ça a pour but d'amender un autre aliéna
de l'article 447 qui ne se trouve pas dans ce projet de loi... Parce que c'est
ce projet de loi qui est supposé corriger les erreurs de 107. Ce ne sont
pas les amendements qui doivent corriger les erreurs de 107.
M. Parent: Je regrette, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Sauvé.
M. Jolivet: Mais c'est la même teneur que l'autre, hein?
Là, vous regrettez, vous regrettez.
M. Parent: Mme la Présidente, vous m'avez donné la
parole?
M. Jolivet: Moi, je n'avais pas fini.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Sauvé.
M. Parent: Je regrette, Mme la Présidente.
J'apprécie beaucoup les remarques plus ou moins pertinentes du
député de Laviolette. Votre jugement a été rendu,
votre décision a été prise. On n'a même pas à
en discuter et à s'interroger. Alors, je vous Invite à poursuivre
l'étude du projet de loi.
M. Jolivet: Alors, on verra votre décision sur
l'autre.
M. Ryan: C'est ça. Et, pendant ce temps-là, vous
prendrez connaissance de ce qui s'est dit avant que vous arriviez.
M. Jolivet: Je lai su.
La Présidente (Mme Hovington): Je vous en prie!
M. Ryan: Ça ne paraissait pas dans vos remarques.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Une question de directive, s'il vous plaît.
Si je comprends bien ce qu'on vient de dire et ce que vous avez invoqué,
c'est que, dans les notes explicatives, on indique que le projet de loi 9
permet de corriger certaines imprécisions. Vous dites à cet
égard: On peut introduire des corrections ou préciser des
articles qui ne sont pas prévus au présent projet de loi. Donc,
on pourrait apporter des articles sur toute la loi 107, juste pour des fins de
précision.
Ma question est la suivante. D'abord, je prétends qu'on ne le
peut pas, parce que, autrement, ça aurait pris beaucoup plus de temps
à examiner le projet de loi s'il avait fallu commencer à
s'interroger sur les précisions qu'on pouvait apporter aux 700 et
quelques articles de la loi 107. On n'avait pas le temps de le faire au moment
de l'adoption du principe du projet de loi et on ne pourrait le faire pour
aucun projet de loi. Ça serait intenable et infaisable.
Donc, quand on invoque les notes explicatives pour dire qu'on peut
apporter ce type de
précision, ça veut dire exactement ce que vous nous avez
dit; ça veut dire qu'on pourrait le faire pour n'importe quel article de
la loi 107 du moment que ça n'a comme effet que d'apporter des
précisions. Alors, moi, je prétends que ça ne peut pas
être interprété comme ça. La directive que je
voudrais et l'inquiétude que j'ai, ça veut dire que, si telle est
l'interprétation, ça fait jurisprudence. Et ça veut dire
que, dorénavant... Et je n'ai pas l'intention de contester, je ne
connais pas la procédure de contestation d'une telle décision,
sauf que ce qui m'inquiète, c'est, si effectivement ça fait
jurisprudence, ça veut dire que, quand on va accepter d'adopter en
première lecture le principe d'un projet de loi, il va falloir commencer
à se demander, sur tous les projets de loi déposés en
Chambre, jusqu'à quel point nous, nous ne pourrions pas apporter
certaines précisions à des projets de loi ou encore
jusqu'à quel point le ministre ne souhaiterait pas en faire autant.
Là, ça élargit le débat à tout le projet de
loi existant.
À mon avis - vous me permettez de dire mon opinion; je sais que
ce n'est pas permis là, mais je l'exprime dans tout le respect, Mme la
Présidente - je trouve que c'est dangereux si c'est cette
interprétation-là qui demeure et qui fait jurisprudence.
La Présidente (Mme Hovington): Non. Le jugement que j'ai
porté n'ouvre pas la porte à des amendements sur tous les
articles de la loi 107.
Mme Blackburn: Alors, j'ai peut-être mal compris.
La Présidente (Mme Hovington): Mon jugement s'est
basé sur le projet de loi 9...
M. Jolivet: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): ...sur l'esprit et la forme
du projet de loi 9. Et je relis ici...
M. Jolivet: Mais, Mme la Présidente... M. Ryan:
Est-ce qu'on peut la laisser finir?
La Présidente (Mme Hovington): Je relis ici: Une lecture
attentive de l'ensemble du projet de loi 9 nous permet de constater que ce
projet contient plusieurs principes dont un qui est de corriger certaines
imprécisions de la Loi sur l'instruction publique. Je juge donc de la
recevabilité de l'amendement à la lumière de ce qui
précède, mais aussi en tenant compte des dispositions
énoncées à l'article 244 de notre règlement qui
stipule que les amendements apportés à un projet de loi "doivent
se rapporter à son objet et être conformes à son esprit et
à la fin qu'il vise", toujours en se basant sur le projet de loi 9 qui
vient modifier la Loi sur l'Instruction publique et la Loi sur le Conseil
supérieur de l'éducation.
Si vous voulez que je continue de lire les notes explicatives: "pour
préciser les pouvoirs du comité catholique et du comité
protestant du Conseil supérieur de l'éducation à
l'égard des établissements d'enseignement des commissions
scolaires confessionnelles et dissidentes. Il propose aussi d'autres
modifications à ces lois". Enfin, "le projet de loi vient
également corriger, à l'intérieur de la Loi sur
l'instruction publique, certaines Imprécisions ou erreurs
techniques."
Mme Blackburn: Les imprécisions de cette loi. Pas...
La Présidente (Mme Hovington): Je vous mentionne que
l'article 447 est dans la loi...
Mme Blackburn: Ce serait terrible, si c'était
ça.
M. Jolivet: Mais il n'est pas dans la loi 9. M. Ryan: Bien
oui, bien oui, il l'est.
La Présidente (Mme Hovington): et c'est l'article 35 qui
est à l'intérieur du projet de loi 9.
M. Jolivet: Non, madame. Une voix: II l'est
Indirectement.
M. Jolivet: Madame, madame. Je ne le sais pas, mais je vais...
Non, mais...
La Présidente (Mme Hovington): Alors, mon jugement
étant rendu, je pense que le jugement de la présidence est sans
appel.
M. Jolivet: Ah! Mais on peut le contester là. Non, je suis
sûr. J'ai le droit et je vais prendre les moyens pour le contester et je
vais vous dire pourquoi.
M. Ryan: Ha, ha, hal
M. Jolivet: Non, c'est vrai, M. le ministre. Je pense que c'est
important. On ne peut pas se baser sur une partie des notes explicatives pour
dire cela. Premièrement, dans les notes explicatives de tout projet de
loi désormais, si jamais votre jugement était donné comme
ça, ça veut dire qu'on a juste à ajouter ça et on
pourra changer tout le projet de loi par l'intermédiaire d'un
amendement. Ça n'a pas de bon sens, ça, Mme la
Présidente.
Le projet de loi 9 ne contient pas tout l'article 447. Il ne contient
qu'un alinéa de
l'article 447 et c'est à celui-là seulement qu'on peut
faire un amendement. C'est sur un projet de loi que doit être fait
l'amendement, pas sur un projet de loi déjà existant, sur le
projet de loi qui nous est présenté. C'est là qu'est
l'erreur. C'est ça que je vous dis: Faites attention, c'est une
décision, quoi que vous disiez, qui fait jurisprudence et nous allons la
contester parce qu'on ne peut pas accepter ça. On ne doit pas accepter
ça. C'est contraire aux règles du parlementarisme.
M. Ryan: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: ...avant que le député de Laviolet-te
n'arrive, nous avons eu d'autres difficultés à résoudre et
nous les avons résolues dans une autre perspective, c'est-à-dire
dans une perspective de dialogue constructif.
M. Jolivet: Ah! Ça, c'est autre chose.
M. Ryan: Je voudrais faire une suggestion ici. Je ne sais pas si
elle serait de nature à nous rapprocher. Je comprends les soucis... Je
ne partage pas les inquiétudes du député de Lavio-lette au
complet, encore moins celles de la députée de Chicoutimi. Je me
demande si, pour éviter que cette décision ne soit au dossier,
pour que le problème puisse être reconsidéré dans un
contexte de plus grande quiétude, disons de plus grande recherche,
l'Opposition ne voudrait pas consentir, ce qui est son privilège,
à ce que cet amendement soit étudié, parce que je pense
avoir démontré tantôt qu'il se raccroche au pouvoir de
dérogation dont le gouvernement a clairement dit qu'il voulait essayer
d'améliorer les dispositions le concernant. Si l'Opposition consentait
à ce qu'on le discute et le règle ce soir, je voudrais inviter la
présidente, dans ces conditions, peut-être à suspendre sa
décision qui ne serait plus nécessaire, à ce
moment-là. S'il y avait consentement de l'Opposition, la décision
n'est plus nécessaire, et ça donnerait le temps de
reconsidérer ces questions dans un contexte moins urgent, moins de
nature à créer des précédents qui pourraient donner
matière à difficulté.
M. Jolivet: Ah, oui.
M. Ryan: En tout cas, c'est la suggestion que je me permettrais
de faire. Je pense que ça ne touche en aucune manière au respect
qu'on doit à la présidence de la commission. Ça nous
permettrait de continuer nos travaux sur le fond.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je pense que le ministre, sérieusement, vient
de tendre une perche que je vous invite à prendre. Tantôt, on
s'est agréablement dilaté la rate et je pense qu'on doit le faire
de temps en temps, mais c'est évident que, pour éviter des choses
qu'on ne pourrait sûrement pas accepter en tant qu'Opposition officielle,
parce que - soyons de bon compte entre nous, compte tenu de la perche que le
ministre vient d'évoquer - vous ne pouvez sûrement pas rendre une
décision sur le banc qui est déjà dactylographiée,
pour l'avoir vue moi-même de mes yeux. Je n'irai pas plus loin. Il y a
toujours un bout! On ne peut pas accepter les propos que vous teniez
tantôt parce qu'une présidente de commission, quelle qu'elle soit,
qui que ce soit qui soit président de commission, rend une
décision qui, par rapport aux faits qui ont précédé
les échanges, n'a aucune commune mesure. Il n'y a aucune commune mesure
entre ce qui a été dit et votre sagacité situationnelle de
lire quelque chose de dactylographié sur un "type". À ce que je
sache... Non, non, mais écoutez, c'est ça, quand même. Vous
nous avez lu une décision dactylographiée, alors que je venais
à peine de parler sur une recevabilité. Admettez que c'est
gros.
Je pense que, effectivement, je ne voudrais pas qu'on soit liés
dans le futur avec de telles décisions et sur la base d'un consentement
unanime, comme membre d'une commission, j'aimerais bien mieux dire qu'on vous a
invitée à prendre quelques minutes pour nous permettre de plaider
la recevabilité et nous écouter, et que ça s'est fait
correctement. Et, après avoir reçu ça, vous avez
décidé que oui, vous alliez regarder ça sur le fond et que
cette partie serait retirée des minutes de cette commission. Autrement,
on n'est pas en mesure de siéger, c'est évident. Et, sur la base
d'un consentement unanime, dire: Est-ce que les membres de cette commission
pensent qu'on peut discuter pareil le fond de l'article 9, tel que
suggéré par le ministre de l'Éducation, qui, selon moi,
m'apparaît être véritablement une clarification? Mais ce
n'est pas parce que c'en est une que ça permettrait à chaque
membre de commission de le faire sur la base, encore là, d'un principe
de projet de loi qui ne contenait pas les éléments de
clarification de la loi 107. (21 h 15)
Ce serait une porte extraordinaire pour l'Opposition dorénavant
et toutes nos bonnes intentions, nous aussi, mais selon notre ligne politique,
selon notre vision des choses, nous permettraient d'apporter une multitude
d'amendements sous prétexte de clarifier des projets de loi qu'on a
passés en 1984, en 1985, en 1982, lorsque nous retrouverions un projet
de loi où il y a des références. Aïr\ ça ne
peut pas passer, en tout cas, en ce qui me concerne. C'est pour ça que
j'aimerais bien mieux que vous preniez la voie - là^dessus, je ne dirais
pas un mot et ça
me ferait plaisir - du consentement unanime: on regarde ça, ce
qui ne nous empêcherait pas de discuter le fond.
Mais on ne peut pas accepter que ce soit une décision...
D'ailleurs, ce sont vos propres paroles, Mme la Présidente, avec tout le
respect qu'on a envers la présidence: Je vais rendre une décision
sur le banc et vous me lisez un texte. Alors, mettez-vous à ma place. Je
suis convaincu que ce n'est pas dans les quelques minutes où on a
suspendu que vous avez eu le temps de dactylographier ça sur quelque
chose que je n'avais pas amené. Ce n'est qu'après notre consensus
qu'on est venus ici pour plaider en disant: Est-ce que vous aviez une
préoccupation concernant la recevabilité? Vous ne m'avez pas
laissé voir que vous en aviez une. La preuve, vous avez dit Je veux vous
entendre sur quels motifs vous vous appuyez pour dire: Est-ce que c'est
recevable ou pas? Donc, il me semble que vous devriez accepter la suggestion.
En tout cas, moi, je vous invite à le faire, parce qu'on va avoir de
sérieux problèmes de fonctionnement d'ici la fin de la
commission.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest, d'abord, je tiens à vous dire que mon jugement
était basé sur l'ensemble du projet de loi 9 et non pas seulement
sur les notes préliminaires, comme le laisse entendre le
député de Laviolette. C'était basé sur l'ensemble
du projet de loi 9. Le texte que j'ai lu.. D'ailleurs, je n'ai pas lu un texte.
Je me suis basée, mon jugement a été basé aussi sur
des jugements précédents et sur des analyses qui ont
été fournies par des juristes, quand même, des conseillers
des commissions parlementaires.
Cela étant dit, moi, je suis bien prête à aller
selon le voeu pieux du ministre..
Une voix: Un bon voeu.
La Présidente
(Mme Hovington):... le bon voeu du
ministre et à suspendre, si vous voulez, la décision,
pouiétudier l'article 9 1°, si je comprends bien.
M. Ryan: Non, 9°.
Une voix: L'article 9°.
M. Ryan: À 35, il y a d'abord l'alinéa 9°
Ensuite, l'alinéa 9. 1°.
M. Gendron: Non, Mme la Présidente. M. Ryan: Cela a
été accepté.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Gendron: Pas pour suspendre. Ce n'est pas ça qu'on vous
demande. Moi, je peux vous demander de suspendre quelque chose qui va me
revenir. La suggestion du ministre, ce n'était pas une suspension.
C'était que, de consentement unanime, les membres de cette commission
acceptaient de considérer que vous n'avez pas, comme présidente
de cette commission, rendu une décision sur la recevabilité du
9°. C'est ça qui est la décision. Je répète
là, je ne blâme pas le ministre. Je répète.
M. Ryan: J'ai compris. J'ai compris.
M. Gendron: Vous, vous avez compris, mais, si madame vous
parlait, je ne suis pas sûr. En tout cas, si vous avez compris, tant
mieux. Je parlais à la présidente.
M. Ryan: Je dois comprendre, Mme la Présidente, qu'un
accord étant intervenu entre l'Opposition et le gouvernement pour qu'on
examine l'alinéa 9° et l'alinéa 9. 1° le problème
ayant donné lieu à la décision n'existe plus. Par
conséquent, la question de la recevabilité ne se pose plus dans
ce cas-ci.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'Opposition
entend bien ce que le ministre dit?
M. Gendron: Oui, l'Opposition entend bien. M. Jolivet:
Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Bon. M. Ryan: Je
vous pensais déjà parti.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce qu'il y a
consentement? Est-ce que c'est accepté de part et d'autre?
M. Gendron: Oui, oui. Il y a consentement et on accepte de
discuter le 9".
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: Donc, Mme la Présidente, si je puis essayer de
justifier l'article dans sa partie qui traite de l'alinéa 9° de
l'article 447, je vais le faire immédiatement. Le seul changement que
propose le gouvernement ici consiste à préciser la nature des
intervenants qui pourront présenter une demande motivée au
ministre en vue d'une dérogation a une disposition du régime
pédagogique dans le but d'éviter un préjudice grave
à un élève ou encore de répondre à des
raisons humanitaires. La seule modification que nous apportons à
l'article consiste à préciser de qui pourra provenir la demande.
Elle pourra provenir des parents d'un élève, elle pourra provenir
d'un élève majeur ou encore de la commission scolai-
re.
M. Gendron: Sur l'article, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, je voudrais exercer mon droit de parole sur la
suggestion du ministre, d'introduire au projet de loi 9, c'est bien ça,
une nouvelle disposition à l'article...
La Présidente (Mme Hovington): À l'article 447.
M. Gendron: Non, mais à l'article 35 et je veux indiquer
ceci. Il faut être conscient qu'avec le 9°, article qui était
prévu, bien sûr, dans l'ancienne Loi sur l'instruction publique et
la loi 107, c'est par ce chemin-là que le ministre a abusé, en ce
qui nous concerne, du pouvoir de dérogation concernant l'âge de
l'admission des jeunes élèves à l'enseignement primaire ou
à la maternelle. Et, comme c'est une situation qu'on a
dénoncée, il est clair que notre position n'a pas changé.
On ne peut pas avoir un système d'éducation où toute la
question de l'admissibilité à l'âge scolaire est
basée sur un seul homme et que ce soit lui qui décide suite
à des pressions d'un parent qui aura l'intelligence, s'il est
libéral, d'écrire à son député en disant: Ma
jeune ou mon jeune est assez intelligent pour commencer l'école,
indépendamment qu'il ait l'âge.
Parce que c'est ça qu'on a vécu depuis quelques
années et c'est évident que c'est ça qu'on va continuer
à vivre puisque le ministre a préféré ne pas donner
suite à son engagement électoral, comme membre d'une formation
politique, de devancer l'âge d'admission à la maternelle.
Plutôt que d'avoir le courage de donner suite à leur engagement
électoral - ça fait déjà quatre ans, on a eu
l'occasion de revivre une nouvelle élection et, même avec la
nouvelle élection, pas encore assez sérieux pour donner suite
à leur engagement - ils aiment mieux trafiquer, ils aiment mieux jouer,
au quinzième étage du ministère de l'Éducation,
avec une décision aussi majeure que celle-là et c'est le ministre
de l'Éducation qui décide si un élève peut
être admis pour des motifs de précocité ou autres.
C'est un régime que nous ne pouvons, nous, en ce qui nous
concerne, accepter. Je veux bien que, tel qu'il était formulé
à l'article 447.9°, quand on disait: "autoriser le ministre à
permettre une dérogation à une disposition du régime
pédagogique, sur demande motivée", encadré de deux
virgules, ça ne permettait pas d'avoir les précisions
souhaitées sur qui la fait et ça prêtait place ou flanc
à toutes sortes de situations et d'interprétations. On l'a
vécu, d'ailleurs. Il y a des parents qui avaient la conviction qu'il
leur appartenait de faire directement les démarches par une lettre au
bureau du ministre de l'Éducation. Il y en a d'autres qui
préféraient passer par leur député, pensant qu'il
avait peut-être plus d'influence sur le ministre que s'ils
procédaient directement. Il y en a d'autres qui se faisaient serrer vous
savez quoi par la commission scolaire en disant: Non, non, là, c'est
à nous autres de regarder ça parce que c'est nous autres qui
avons la responsabilité d'offrir les services éducatifs aux
jeunes citoyens et citoyennes du Québec et, en conséquence, on
veut que ce pouvoir demeure entre nos mains. Ça créait des
situations complètement aberrantes où certaines commissions
scolaires, qui ne voulaient pas subir trop de pressions pour accorder ce droit
de commencer avant l'âge prescrit par le régime pédagogique
d'admission a l'école, devaient établir des règles.
Et la meilleure façon, quand on veut se débarrasser d'un
problème, on établit toutes sortes de règles. Dans
certains cas, il faut avoir une évaluation d'un professionnel non
enseignant, d'un psychologue scolaire, d'un conseiller en orientation, dans
certains cas, avec les coûts que ça représentait. Et
là, nous, je pense qu'on a plaidé avec raison que ça
égale, encore là, une espèce de discrimination par rapport
aux classes sociales, par rapport aux capacités d'arriver avec une
demande bien étoffée et une facture, probablement, de 300 $, 400
$ des professionnels qui ont mis assez de gomme dans le rapport pour s'assurer
que ça devrait être assez convaincant pour que la commission
scolaire décide d'agréer et de donner suite à la demande
des parents.
Certains, qui pouvaient passer par l'influence du pouvoir politique,
pouvaient peut-être se soustraire au coût de l'évaluation de
certains professionnels, dépendamment du nombre de coups de
téléphone qui étaient faits au cabinet du ministre pour
dire: Bien, écoute, j'ai trop de parents qui font des pressions sur moi,
voulez-vous regarder ça sérieusement? Ça a donné
des situations d'attente. Moi, j'ai eu des lettres de parents et de commissions
scolaires qui disaient: On est rendu en octobre, dans certains cas, et, dans
d'autres cas, on était rendu au 15 septembre, des fois au 25 septembre,
pas de réponse du ministre. Je suis bien confiant que mon "flo" va
être accepté parce qu'il sait quasiment lire avant d'aller
à l'école - certains parents prétendaient ça - et,
en conséquence, j'ai hâte que le ministre prenne une
décision.
Ça a des effets sur les clientèles, ça a des effets
sur les groupes d'élèves. Moi, j'ai vu des commissions scolaires
qui disaient: Ecoutez, on ne voudrait pas apprendre trop sur ie tard les
décisions du ministre par le pouvoir dérogatoire qu'il veut se
donner. Ce n'est pas une situation, en tout cas, que nous, de notre
formation
politique, allons privilégier.
Je peux bien comprendre des mots; il y a une différence entre
être d'accord sur des principes et comprendre des mots. Que le ministre
me dise: Écoutez, M. Gendron, est-ce que vous ne trouvez pas que c'est
plus clair que ce qui était écrit là? C'est évident
que c'est plus clair. Est-ce que ça va donner lieu â plus de
pressions? Très probable que oui, parce qu'on augmente le nombre
d'intervenants qui peuvent prétendre qu'ils sont justifiés de
présenter une demande de dérogation. C'est la commission
scolaire, ce sont les parents et c'est l'élève majeur qui,
dorénavant, pourront s'adresser directement au cabinet du ministre pour
demander une dérogation.
Donc, Mme la Présidente, je ne veux pas être plus long,
parce qu'on a déjà eu l'occasion, à plusieurs reprises, de
débattre de ces questions, mais je peux vous dire une chose. Ce n'est
pas lié à la décision dont on a décidé
qu'elle n'était plus dans le portrait, mais à celle qui s'en
vient. C'est quand même un exemple. Moi, je vous jure une chose; si
l'article 9° avait été dans le projet de loi 9 lors de mon
discours sur le principe en deuxième lecture, je vous jure que j'aurais
fait une couple de paragraphes sur ce que je viens de dire. Et ma seule
occasion de pouvoir faire une couple de paragraphes sur l'adoption du principe,
c'est qu'il y ait quoique chose là-dessus dans le projet de loi pour
lequel vous, vous, et chaque membre de la commission, avez reçu un ordre
du leader, un ordre de la Chambre disant: Mesdames et messieurs, allez
étudier article par article le projet de loi 9 C'est la seule
façon.
Pourquoi est-ce que je suis obligé d'en parler ici? Je l'ai
accepté, je ne reviens pas là-dessus, mais je vous donne un
exemple des conséquences que ça pourrait créer, si on ne
fait pas attention, de réintroduire à peu près n'importe
quel élément sur lequel les membres de l'Assemblée
nationale n'auraient pas eu l'occasion de discourir, en deuxième
lecture. Ils reçoivent un mandat de venir l'étudier article par
article et on a le droit d'apporter des amendements aux paragraphes que nous
avons, aux articles que nous avons dans le projet de loi que nous
étudions. Le projet de loi que nous étudions, c'est le projet de
loi 9 et non le 107.
Voilà les considérations que je voulais faire pour le
9°.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: Je dirai, tout d'abord, que je suis renversé
d'entendre dire qu'on n'aurait le droit d'introduire aucun amendement qui ne
serait pas une modification à des articles déjà compris
dans un projet de loi. Cela modifie toutes les constatations que j'ai faites
dans cette Chambre depuis onze ans que j'y siège. Je ferme la
parenthèse là-dessus parce que le débat aura lieu en
d'autre temps. Mais je ne saurais souscrire à une interprétation
aussi étroitement littéraliste. Là, je le dis pour que
ça fasse partie du dossier, vu que le député en a
parlé. Mais le débat est reporté à une autre
occasion, c'est très bien. De là à ce qu'on puisse
introduire n'importe quoi, il y a une autre limite qu'on doit
considérer. Je suis prêt à considérer que des
limites très importantes doivent exister. D'ailleurs, il est
arrivé, à quelques reprises, que j'ai présenté des
projets de loi et qu'on m'a dit: Tel amendement n'est pas compatible avec le
principe. Très bien.
Cela étant dit, j'en viens au fond du problème, ici.
D'abord, je ne pense pas comprendre que le député d'Abitibi-Ouest
soit opposé à ce pouvoir de dérogation du ministre. Est-il
opposé à ça? Est-ce qu'il voudrait qu'il n'y en ait pas
dans la loi? Alors, il répondra tantôt, s'il le veut.
M. Gendron: Oui, oui.
M. Ryan: Je pense qu'il est assez intelligent pour penser que
c'est une bonne chose d'avoir ça. Il peut avoir ses critiques sur
l'utilisation qui en a été faite, mais ça ne l'excusera
pas de véhiculer des choses fausses à ce sujet-là. Des
pressions politiques dans ce dossier, il n'y en a pas. Au début,
évidemment - ça, tous les députés, qui ont le
moindrement les pieds à terre, qui sont le moindrement présents
dans leur bureau de comté, savent très bien que, quand un
problème ne peut pas se régler en vertu de la loi ou de la
réglementation ou de: pratiques administratives existantes, le citoyen
va se retrouver dans le bureau du député. Vous m'avez tous soumis
ici, une fois ou l'autre, des cas d'étudiants qui voulaient avoir une
assistance financière du gouvernement sous le régime des
prêts et bourses, et a qui on répondait: Bien, c'est dommage, les
règlements ne permettent pas qu'on vous aide. Là, on vient
frapper à la porte du ministre et on dit: Pourriez-vous faire quelque
chose de spécial? (21 h 30)
Le ministre pourrait se réfugier derrière la bureaucratie,
les règlements ou l'administration. Je pense que vous témoignerez
tous qu'il dit: Je vais essayer de faire quelque chose. Il trouve un moyen de
faire quelque chose. À moins que ce ne soit absolument gros et que
ça n'interdise toute possibilité d'action. Parce que je pense que
le facteur humain passe avant tout autre dans l'administration des lois et bien
avant, à mon point de vue, l'adhésion aveugle à des
principes qui ne sont jamais aussi purs que le prétendent certains
esprits doctrinaires. Moi, je suis un homme qui passe pour être
attaché à des principes et jamais, jamais je n'essaie de les
imposer de manière abstraite ou aveugle. Je pense qu'ils
souffrent toujours des applications et des interprétations qui
permettent de rejoindre la réalité humaine qui est au bout de
ça.
Dans le cas de l'admission à l'école, le gouvernement
précédent n'avait pas les moyens d'exécuter une promesse
qu'il avait faite. C'est pour des raisons financières qu'il ne l'a pas
appliquée. Le gouvernement actuel avait fait une promesse, avant
l'élection de 1985, qu'il n'a pas été capable d'appliquer
au complet, "all across the board", pour des raisons financières. Et le
ministre, lui, était placé entre les deux et il y avait des cas
qui arrivaient sur son bureau par douzaines. Auparavant, on avait un formulaire
où il y avait huit ou neuf critères. Là, le fonctionnaire
répondait à la direction régionale: Ça, ça
ne marche pas, X, X, X. Il y avait rien que deux critères qui
marchaient. Quand un petit gars venait de Toronto et que, lui, il avait fait
son école un peu plus jeune, lui, il ne fallait pas le déranger:
O.K. ça marche. Un autre qui s'en allait à l'étranger au
mois de septembre, il fallait qu'il se prépare: O.K., ça marche.
Le petit Québécois, aucune chance. Rien. C'était le
processus X, X, X. Le ministre ne le voyait même pas.
Moi, j'ai dit à mes fonctionnaires: Je n'endurerai pas un
régime comme ça. Ces gens-là ont le droit qu'on examine
leur cas. S'il y a une possibilité de dérogation, on va examiner
ça sérieusement. Et nous avons mis sur pied un système
d'examen dont je défie l'Opposition de justifier les critiques qui en
étaient faites implicitement tantôt. Je défie l'Opposition
de le faire. Nous avons un système en vertu duquel les critères
sont clairement explicités. Ils ont été retouchés,
améliorés.
La gestion des demandes se fait d'abord au niveau de la commission
scolaire. Les parents se présentent à l'école. La
direction de l'école réfère le problème à la
commission scolaire. La commission scolaire doit en deviser avec la direction
régionale. Pour qu'une demande arrive au ministère, il faut
qu'elle soit accompagnée de preuves émanant de sources
professionnelles attestant qu'il y a des raisons sérieuses en vertu des
critères énoncés et connus. Là, le dossier est
d'abord examiné par une direction du ministère, une direction qui
est proche du sous-ministre adjoint à la Direction des réseaux.
Un examen est fait de manière impartiale, un rapport écrit est
rédigé. Là, il est adressé à mon bureau. Je
le fais examiner par une personne qui agit comme conseillère politique
à mon bureau. Je dis: Regardez ça comme il faut. C'est
après ça que la décision est prise. Après qu'on a
la recommandation de la commission scolaire, la recommandation du professionnel
ou de la professionnelle, la recommandation de la direction régionale,
la recommandation du fonctionnaire qui est à l'administration au
ministère, il y a la décision qui est prise.
On a mis sur pied un système qui permet de régler les
trois quarts du problème à un coût bien inférieur
à celui qu'on encourt en suivant les procédures ordinaires. Et,
Mme la Présidente, j'en suis très fier. J'en suis très
fier. Cette année, nous avons rendu un service à au-delà
de 2000 familles, même chose que l'année précédente.
On a fini par niveler les demandes à ce niveau-là. Quand je
demandais l'avis de mes fonctionnaires, on me disait: C'est 8000 enfants ou
7000 enfants. On n'avait aucune preuve que tous ces enfants-là, parce
qu'ils avaient atteint l'âge de cinq ans au 3 octobre ou au 3 novembre,
étaient prêts à aller à l'école. On n'avait
aucune preuve, non plus, que ieurs parents étaient disposés
à les envoyer à l'école. Là, c'est de commune
information, maintenant, cette chose-là. Nous avons eu, cette
année, à peu près 3000 demandes. Et mes gens m'avaient
dit: II y en a eu 2800, l'an dernier, à peu près; cette
année, ça va aller à 5000, 6000. J'ai dit: Non, vous
connaissez mal le milieu. On a fait l'expérience. Tout ça a
été administré. Il y en a eu à peu près
3000. Il y en a 2200 à peu près qui ont été
retenues.
Avez-vous entendu des plaintes sérieuses au sujet de
manipulations politiques? J'aimerais que vous nous les apportiez. Ça
m'intéresserait. Mais, si des demandes ont été
appuyées par un député, pour moi, un député
est une personne éminemment honorable. Je ne le traite pas comme de la
guenille parce que c'est un député, pas plus de l'Opposition que
du côté ministériel. Je le traite avec respect. Je me dis:
Si le député s'y intéresse, c'est probablement parce qu'il
y a quelque chose. C'est un facteur qu'on prend en considération et ce
n'est pas une pièce cachée dans le dossier. Il n'y en a pas
beaucoup, tout compte fait. Maintenant que les députés savent que
le système marche, que ça sort de l'entonnoir à l'autre
bout de la ligne au lieu de se perdre dans la paperasse et dans les "non"
bureaucratiquement administrés, les gens disent: Va voir ta direction
régionale, va voir ta direction de commission scolaire, tu vas avoir ta
réponse, ça va marcher. On l'a dépolitisé au lieu
de le politiser comme on nous reproche de l'avoir fait.
Maintenant, éventuellement, nous approchons du stade où
une question comme celle-ci pourra se régler complètement au
niveau de la direction régionale. Moi, j'espère que la direction
supérieure du ministère et même mon cabinet pourront
être libérés de cette responsabilité avant
longtemps. Mais je pense que nous avons mis sur pied, dans peu de temps,
à peu de frais, et avec peu de complications comparé à ce
que j'ai connu auparavant, un système qui répond aux besoins de
la population, qui facilite le début de l'expérience scolaire de
l'enfant à un âge que ses parents jugent approprié et que
des conseillers compétents jugent également approprié. Je
suis
content qu'on l'ait soulevé, ça me permet de faire un peu
de lumière là-dessus. Finalement, j'ajoute en terminant que,
déjà, tout le principe du 9° est dans la loi actuelle. Tout
ce que nous voulons ajouter, c'est une précision au sujet de laquelle je
suis sûr que l'Opposition ne peut pas avoir d'objoction.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, Mme la Présidente. J'ai bien
écouté et bien entendu le ministre, mais j'aimerais
présenter l'autre côté de la médaille. Le ministre
comparait les dérogations à l'âge d'admission aux
dérogations qu'on lui demande à l'occasion pour les
prêts-bourses. Aucune comparaison entre l'un et l'autre, le ministre le
sait. Quand il nous sert ce genre d'argument, j'espère qu'il n'a pas
l'impression qu'on va tomber dans ce piège de comparer les
dérogations qu'on peut éventuellement accorder pour le programme
des prêts-bourses et l'âge d'admission. Aucune commune mesure.
L'accès à l'éducation au Québec est devenu
un privilège dans trop de cas. C'est ça que j'ai essayé de
défendre à de multiples occasions et, là, je vais le
répéter. Un privilège parce que, un, et le ministre le
sait, il y a des coûts déjà très
élevés pour le matériel scolaire; c'est déjà
difficile pour un certain nombre d'enfants et de parents de niveaux primaire et
secondaire. Un privilège en vertu des dérogations à
l'âge d'admission et je vais le développer un peu plus longuement
dans quelques minutes. Un privilège - et, là, on l'a
adopté hier, ça a passé - à cause de l'exemption de
fréquentation de six semaines pour les enfants. Donc, certains parents
plus ou moins vigilants, pour des intérêts qu'ils estiment, eux,
supérieurs à l'intérêt de l'enfant, pourront
exempter l'enfant de la fréquentation scolaire pendant six semaines. Ils
peuvent ainsi compromettre l'année scolaire de l'enfant. Un
privilège parce qu'on n'a pas acquis et on n'a pas reconnu le droit de
la gratuité aux adultes au niveau secondaire. Donc, terminer ses
études secondaires comme adultes, c'est un privilège pour ceux
qui sont capables de se le payer Un privilège, l'alphabétisation
parce qu'on avait plafonné un certain nombre d'heures. Un
privilège parce qu'il y aura de moins en moins de jeunes qui pourront
tantôt se payer des études supérieures en raison des frais
de scolarité
Et là, j'en viens à l'explication du ministre
tantôt; ça a l'air beau de la façon qu'il nous
présente ça. Écoutez, il a établi les
critères. Oui, il est vrai qu'il a établi ies critères
devant guider les différents professionnels qui examinent les demandes
de dérogation. Mais le gros du morceau, et il y en a plusieurs, c'est
que les commissions scolaires ont toutes des pratiques différentes quant
à savoir qui paie l'expertise professionnelle. Ça, c'est la
première chose. À ce moment-là, ça devient un
privilège parce que, dans certaines commissions scolaires, c'est en
totalité aux frais des parents. Dans d'autres commissions scolaires,
c'est partagé, parents et commissions scolaires. Dans d'autres
commissions scolaires, pas les moins riches, évidemment, et pas les
milieux les plus pauvres évidemment, comme par hasard, la commission
scolaire paie la totalité de l'expertise professionnelle. La, on
commence à parler de choses qui parlent au vrai monde.
Ici, à Québec et à Montréal, il s'est
établi une pratique dans les garderies privées - ils
l'écrivent, et c'est dans un dépliant; je pense en avoir
déjà remis un au ministre de l'Éducation - ils invitent
les parents, plus particulièrement les parents d'enfants qui n'auraient
pas tout à fait l'âge d'admission l'année suivante, et ils
leur disent: Écoutez, envoyez-les-nous. Vous allez payer cette
année, ça va vous coûter un peu plus cher De toute
façon, peut-être que, si votre épouse travaille, si la
maman travaille, elle va, de toute façon, à la garderie. Mais
envoyez-les dans notre garderie parce que nous, on va les préparer et on
va aussi vous indiquer le professionnel qui pourra faire une recommandation
favorable. Ce n'est pas ça de l'équité. Et c'est comme
ça que ça se passe. Il y a un regroupement de garderies ici
à Québec. On avait un dépliant là-dessus et
c'était clair: on prépare votre élève en fonction
d'une demande de dérogation à l'âge d'admission pour la
prochaine entrée scolaire. Ce n'est pas ça de
l'équité, ce n'est pas ça de l'équité.
Ensuite, il y a tous les parents qi ne sont pas informés 8t qui
n'osent pas venir frapper à la porte d'un bureau de
député. Moi, écoutez, avant d'être
députée, peut-être que c'est un peu la même chose
pour vous, alliez-vous à n'importe quelle occasion frapper à la
porte du député, vous autres? Moi, je ne suis jamais allée
frapper à la porte de mon député pour une raison
personnelle. Je suis allée pour des organismes et je suis allée
pour différentes choses, mais jamais pour un dossier personnel. Qui
d'entre vous est alié frapper à la porte d'un
député pour un dossier personnel?
Une voix: Pas personnel.
Mme Blackburn: Non, non personnel, je parle, parce que là
une dérogation, c'est votre enfant. Ce n'est pas tout le monde et je
pense qu'on ne doit pas faire de ça l'objet d'une plaisanterie. Ce n'est
pas vrai que les parents de ces enfants-là ont tous l'information qui
leur permet d'alier frapper à la porte.
Moi, j'accorderais au ministre que sa mesure est intéressante et
je le lui ai déjà dit. Je pense que je n'en reparlerais plus
jamais s'il acceptait la chose suivante: tous les parents qui
ont un enfant qui a eu cinq ans en janvier ou quatre ans, selon que
c'est la maternelle ou le primaire, reçoivent une lettre et on offre aux
parents qui le désirent - ce n'est pas forcé parce qu'ils n'ont
pas l'âge requis pour l'obligation de la fréquentation - à
tous les parents qui le désirent: votre enfant pourra gratuitement entre
telle date et telle date passer l'examen. Et là, on parle de
démocratie et on parle d'accessibilité et
d'équité.
Mon problème, c'est que l'éducation au Québec,
comme un certain nombre d'autres services, c'est devenu un privilège et
c'est ça qui est intolérable. C'est ça qui est
intolérable et, comme par hasard, les enfants les plus dégourdis
qui vont se qualifier le plus facilement pour avoir cette dérogation,
c'est presque toujours, et vous le savez et nous le savons tous, dans les
milieux plus favorisés où l'enfant a eu plus de stimulation
intellectuelle, où l'enfant a souvent voyagé avec ses parents. Il
est plus dégourdi, moins gêné, moins timide, plus
socialisé. Alors, mon problème en ce qui a trait aux
dérogations, c'est dans un système public inacceptable et
intolérable. Ce qui me heurte encore plus, c'est que non seulement ce
n'est pas équitable en fonction des couches sociales, mais, si on devait
faire un tel effort au Québec, pourquoi ne le faisons-nous pas en faveur
des enfants des milieux défavorisés? Pourquoi ne le faisons-nous
pas en faveur des enfants qui souffrent de handicaps? Et c'est ça qui
devient ici intolérable dans une attitude comme ça.
Il dit: C'est très beau, ça se passe bien, il n'y a pas
d'interventions politiques. Je pense que oui, mais je ne trouve pas que les
députés sont plus niaiseux que les autres pour poser un certain
nombre de jugements et je ne pense pas qu'ils se laissent acheter pour faire
rentrer un enfant à l'école. Je ne pense pas ça, non plus.
C'est sur le fond même: on ne gère pas un système public
sur la base d'un privilège et on défavorise une population qui
n'est pas suffisamment informée. Je ne sais pas comment vous allez faire
comprendre ça à votre gouvernement et au ministre qui dirige ce
ministère, mais c'est intolérable. C'est intolérable et le
ministre le sait.
Vous savez, je n'ai jamais compris. Il prétend être un
homme de justice; d'autres prétendent même qu'il a raison. Alors,
comment se fait-il qu'il accepte une telle inéquité? Parce que
c'est injuste à l'endroit de ceux qui n'ont pas l'information, de ceux
qui n'ont pas les moyens de payer les expertises, de ceux qui ne connaissent
pas la porte du député et qui ne savent pas qu'ils peuvent
l'utiliser comme ça. Et c'est ça l'injustice. (21 h 45)
Pour revenir plus précisément à la modification qui
est apportée à 9°, qui va régler le contentieux
lorsqu'un parent va demander une dérogation et que la commission
scolaire va la refuser pour toutes sortes de bonnes raisons? Il y a eu un cas
dans une commission scolaire chez moi et c'était le suivant. Le
personnel s'est trompé; il a pris un dossier où il y avait une
demande d'admission d'un enfant et il ne l'a pas mise dans la bonne pile, une
dérogation à l'âge d'admission. L'enfant a
été refusé, mais la secrétaire qui travaillait
là-dessus ne l'a pas mis dans la bonne pile et il est tombé dans
la pile des acceptés. Alors, il est accepté; le ministère
répond qu'il est refusé, mais la commission scolaire envoie la
lettre qu'il est accepté. Deux semaines après qu'il est
entré à l'école, la commission scolaire s'aperçoit
tout à coup qu'il n'avait pas été accepté.
Là, évidemment, l'enfant avait fréquenté
déjà ses deux semaines; ils l'avaient habillé et tout
ça. Je trouvais que non seulement il y avait là une espèce
d'injustice, mais, en tout cas, je trouvais que la commission scolaire
était fautive.
Mais, dans les cas où le professionnel va être favorable...
La commission scolaire chez moi, ce qu'elle a dit, et ce que l'école a
dit: Je n'ai pas de place pour en mettre un de plus. Écoutez, dans ma
classe, c'est prévu. Je ne peux pas en entrer un de plus. Il y a des
commissions scolaires qui, même si la recommandation du professionnel est
positive, pourront dire: Moi, je ne le recommande pas parce qu'à un
moment donné ça dérange les groupes. Je ne suis plus
capable d'équilibrer et je suis obligé d'en transférer
dans d'autres écoles. C'est ça qui s'est passé avec un cas
chez nous. Là, évidemment, l'enseignante est arrivée dans
le bureau, parce qu'elle savait où était mon bureau.
Tout ça pour dire: Qui va régler le contentieux entre une
décision, un désir d'un parent, un désir d'un adulte et la
commission scolaire qui dit non? Ça, c'était sur le fond. Mais,
fondamentalement - je rappelle au ministre et, là-dessus, je pense que
j'ai été assez claire - je trouve le système de
dérogation à l'âge d'admission, tel qu'instauré par
le ministre, inacceptable dans un système de démocratie.
La Présidente (Mme Hovington): M le ministre.
M. Ryan: Juste un point sur la question qui est posée,
parce que tout le reste, ce sont des débats qu'on a faits 56 fois. Sur
le fait de la gratuité des services professionnels nécessaires
pour qu'un dossier soit complété, c'est évident que, si
nous avions les ressources nécessaires, il faudrait que ce fût
gratuit partout. Nous sommes à persuader les commissions scolaires
d'offrir ce service gratuitement et ça se répand dans un nombre
croissant de commissions scolaires. Dans d'autres commissions scolaires qui
estiment n'avoir pas encore les moyens de le faire, on donne le service
gratuitement pour les enfants de
parents qui sont dépourvus des moyens nécessaires. Je
crois que, de côté-là, nous progressons. C'est, justement,
ça qui nous sépare. Nous préférons faire des
progrès concrets dans la voie de l'idéal que nous partageons
plutôt que d'être arc-boutés sur des principes secs et
abstraits et de dire: On ne fait rien tant qu'on n'a pas la perfection. Pendant
ce temps-là, il y a des centaines et des milliers qui attendent à
la porte de l'auberge, de toute manière, et qui n'y ont pas
accès. C'est ça la différence.
Maintenant, la question qui a été posée à fa
fin en relation plus directe avec la proposition d'amendement: s'il y a une
recommandation divergente de la commission scolaire par rapport à la
demande des parents, laissez-nous ça On s'arrange avec ça bien
facilement. Il n'y a pas de problème. Moi, ça ne me
dérange pas du tout, parce qu'il y a seulement une personne qui prend la
décision au bout de la ligne, il n'y en a pas deux. C'est pour ça
qu'il ne peut pas y avoir de problème là. Moi, contredire une
commission scolaire ou des parents, si le dossier est faible, ça ne me
dérange pas du tout, après étude attentive du dossier.
Mais une fois qu'il faut prendre une conclusion, on la prend, ça finit
là.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Terrebonne,
Mme Caron: Merci, Mme la Présidente. Loin de moi, bien
sûr, l'idée de ne pas accorder d'importance...
Mme Blackburn: C'est moralement inacceptable.
La Présidente (Mme Hovington): C'est la
députée de Terrebonne qui a la parole.
M. Ryan: Et je l'écoute avec intérêt.
Mme Caron: Alors, bien sûr, loin de moi l'idée de ne
pas accorder d'importance aux raisons humanitaires. Au contraire, si j'ai
décidé de travailler activement en politique, c'est pour cette
raison-là. Je suis très heureuse d'apprendre la mesure que vous
nous annoncez, à savoir la gratuité de plus en plus
fréquente dans de nombreuses commissions scolaires et une aide possible
pour les parents qui ne pourraient pas l'obtenir de leur commission scolaire.
C'est un plus.
Par contre, c'est évident que, quand on parle d'examens et de
critères, aussi bons soient-ils, il y a toujours des risques d'erreur,
et on le sait. Et peu importent les examens qu'on prépare, aussi beaux
soient-ils, entre la théorie et la pratique, c'est parfois
différent.
Les plaintes que nous avons reçues au bureau de comté
où je travaillais étaient non pas des plaintes politiques, mais
surtout des plaintes en relation avec les retards qui créaient certains
problèmes psychologiques au niveau des enfants et les parents ne
savaient pas trop s'ils devaient les préparer à commencer ou non.
Cette incertitude se poursuivait parfois de longs mois. Je souhaiterais
qu'à ce niveau il y ait vraiment des délais très,
très, très raccourcis.
L'autre question que je me posais, et ça ne regarde pas
l'âge d'entrée à l'école des enfants, c'est lorsque
vous avez ajouté tantôt, M. le ministre, la possibilité
pour les commissions scolaires de présenter une demande pour ajouter une
année de scolarisation aux jeunes avant d'entrer au secondaire ou des
choses comme ça. Mon inquiétude est surtout par rapport aux
parents. Souvent, les parents sont en désaccord avec te type de mesures
J'aimerais savoir comment vous entendez résoudre ça. Est-ce que
les parents vont avoir priorité dans une décision comme
celle-là, môme si elle est à l'encontre de !a commission
scolaire ou dépendamment de l'étude du dossier? En tout cas,
c'est une question que je me pose et à laquelle j'aimerais avoir une
réponse.
Je pense que je vous ai souligné mes principales
inquiétudes: âge d'admission, les retards, bien sûr,
possibilité d'étendre la gratuité le plus vite possible
et, du côté des commissions scolaires, s'il y a conflit entre
parents pour l'ajout d'une année, qu'est-ce que vous entendez faire? Un
dernier élément, c'est vrai, que je trouve positif, c'est de
penser à ajouter un élève majeur parce que je trouve que
c'est assez rare qu'on pense à reconnaître le droit de l'enfant et
je trouve ça important.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre
M. Ryan: Je remercie la députée de Terrebonne de
ses remarques fort pertinentes, de ses questions non moins directement
reliées à l'objet de notre échange. J'apprécie
vivement cet intérêt qu'elle porte et l'expérience dont ses
remarques sont l'écho.
En ce qui touche les retards dans le traitement des demandes de
dérogation à l'admis-sion à l'école à un
âge qui n'est pas celui que prescrit le règlement, il y a eu des
retards la première année. Ça fait deux ans que nous avons
institué ce système. La première année, ça a
été un peu chaotique, pour être franc avec vous, parce que
nous avions établi un échéancier qui manquait de
réalisme. Nous avions établi, je pense, la date du 30 juin comme
date ultime pour la présentation des demandes. Il est arrivé que
nous avons été inondés de cas pendant le mois de juin
parce que des commissions scolaires accumulaient les dossiers dans leurs
tiroirs. Même les directions régionales ont fait ça aussi.
Au mois de juillet, je ne sais pas si vous savez ce qui arrive à
Québec, mais vous l'apprendrez peut-être à vos
dépens, c'est qu'à peu près tout
le monde s'en va en vacances Je ne pensais pas ça. J'arrivais
d'un autre univers où ça ne se passait pas comme ça, mais
je me suis aperçu qu'au mois de juillet à Québec, à
moins de mettre de l'ordre dans vos dossiers et de rattraper les retards
accumulés, il n'y a pas grand-chose que vous pouvez (aire. On s'est
retrouvés au mois d'août et l'année scolaire
commençait à la fin du mois d'août. Il y a eu un
embouteillage assez sérieux qui a créé bien des
retards.
Maintenant, la dernière année, l'année 1989-1990,
nous avons établi un échéancier beaucoup plus
réaliste. La date ultime pour la présentation des demandes avait
été fixée, je pense, au 31 mars. Ensuite, la date pour la
transmission des demandes de la commission scolaire à la direction
régionale a été fixée au 30 avril. La date ultime
pour la transmission des demandes des directions régionales au
ministère était le 31 mai, je pense. Ça nous donnait tout
le mois de juin pour traiter les demandes et la plupart des demandes ont
été l'objet d'une réponse avant le 30 juin, une
réponse signifiée autant à la commission scolaire
qu'à la famille de l'enfant concerné. Par conséquent, il y
a eu un progrès considérable et je pense que nous pouvons
améliorer les choses encore, de manière que des choses comme
celles que vous avez signalées à juste titre se produisent de
moins en moins.
Il n'y aura jamais d'infaillibilité. Il arrivera des cas
individuels comme celui qu'on a souligné. Ça, je pense que c'est
inévitable. Moi, je n'ai à peu près pas eu de plaintes
cette année. Les choses ont marché rondement. Maintenant, la
procédure est établie et je suis étonné de
constater le nombre très peu élevé de ressources que
ça nous prend pour régler ce problème-là au niveau
du ministère. C'est parce que les dossiers sont très bien
préparés au niveau des commissions scolaires et des directions
régionales. C'est là que la responsabilité loge à
85 % ou à 90 %. Ça, c'est la réponse au premier point.
La deuxième, vous émettez le voeu que les services soient
de plus en plus accessibles sur une base gratuite. Je dirai: Au moins à
ceux qui en ont besoin; je pense que ça, on va le développer
encore cette année. On va mettre l'accent là-dessus.
Éventuellement, si ça peut aller plus loin, très bien.
Mais, quand il s'agit de parents qui ont un petit peu les moyens, ce n'est pas
la fin du monde la dépense qui est demandée parce qu'ils sont
tellement fiers que leur enfant puisse aller à l'école une
année plus vite. Ils encourraient bien d'autres dépenses, d'autre
part. Ce n'est pas un gros, gros sujet de litige.
Mais, si jamais on a assez de ressources dans les commissions scolaires
pour pouvoir offrir ces services gratuitement à tout le monde, ce serait
l'idéal. On n'est pas dans une période où on peut
élargir les frontières de la gratuité beaucoup à
cause des ressources très limitées dont dispose l'État.
J'invoque, à titre d'exemple, l'expérience du gouvernement
précédent, du parti dont fait partie la députée de
Terrebonne, qui avait lui-même pris l'engagement formel, un an avant
l'élection de 1981, d'abaisser l'âge d'admission à
l'école. Il n'a pas été capable de le faire, pas parce
qu'il était moins convaincu qu'avant; parce qu'il s'est aperçu
qu'il n'avait pas les moyens. Mais, de toute manière, je prends note de
ceci et je partage entièrement l'idée qu'a émise la
députée de Terrebonne.
Le troisième point, en ce qui touche l'année additionnelle
qui peut être nécessaire au primaire, il est évident qu'ici
le jugement principal doit émaner de la commission scolaire parce que
c'est elle qui a la compétence pour décider si un enfant a besoin
de passer une année de plus au primaire. Mais j'ai pris bonne note de la
remarque que vous avez faite. C'est une question qui me préoccupe, moi
aussi. Je vais demander à M. Gabriel, qui est ici avec nous, qui est
sous-ministre adjoint à la Direction des réseaux, de consulter
nos directions régionales et peut-être les directions de
commissions scolaires à ce sujet-là au cours de rencontres que
vous aurez prochainement. Déjà, nous voyons à
vérifier la situation de la famille, mais je voudrais avoir des
précisions sur la manière dont ça se fait et voir si ce ne
serait pas possible de vous assurer, de manière plus précise, que
le point de vue des parents aura été pris en compte
là-dedans, chose qui peut se faire.
M. Gabriel m'informe que, lorsqu'il est question d'une dérogation
de cette nature, concernant la prolongation du stage au primaire, un
comité multidisciplinaire est formé à la commission
scolaire et les parents sont invités à se faire entendre.
Maintenant, je verrai à obtenir plus de précisions encore et on
vous les fournira volontiers au besoin. Maintenant, vous avez dit que vous
étiez d'accord pour la mention de l'élève majeur. Par
conséquent, je n'ai pas de commentaire à faire là-dessus
vu que vos remarques sont plutôt positives de ce côté.
Alors, j'apprécie énormément ces différents
éléments qui ont été soulevés.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Bourget.
Mme Boucher-Bacon: Mme la Présidente, je ne pouvais pas
laisser sous silence les déclarations de Mme Blackburn. Je regrette que
ceiie-ci ne soit pas ici pour m'entendre. Pardon?
Une voix: Dites-le pareil. Mme Boucher-Bacon: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Chicoutimi, parce qu'on ne doit pas appeler par leur
nom les députés, mais bien par leur comte.
Mme Bouchar-Bacon: Mme la députée de Chicoutimi. Je
regrette qu'elle ne soit pas ici présentement pour qu'elle puisse
m'entendre. Alors, il y a deux ou trois points que j'ai soulignés
Premièrement, j'ai un bac en préscolaire
élémentaire. J'ai enseigné dans les deux systèmes
dans le système des écoles privées et dans le
système des écoles publiques. J'ai eu moi-même une garderie
privée et je déplore le fait qu'on mette tous les oeufs dans le
même panier et qu'on vienne dire que les garderies privées
incitent ou sont des incitatifs à invoquer ou aident les parents
à aller vers une dérogation. (22 heures)
J'apprécie, Mme Blackburn, que vous soyez ici. J'aimerais, si
c'était possible, que vous puissiez, sans vous rétracter, au
moins mentionner que ce n'est pas toutes les garderies privées qui se
prévalent de ce système-là. Vous avez mentionné
tout à l'heure qu'il y avait des "pamphlets". Bien, je crois qu'on ne
peut pas mettre, comme je le disais avant que vous arriviez, tous les oeufs
dans le même panier. Moi, de par ma profession, je ne suis pas tout
à fait d'accord sur certaines dérogations et j'invite les parents
à être prudents avant d'envoyer leurs enfants passer les examens
ou pour une consultation. Et, suite à la consultation, je contacte le
psychologue qui a fait l'investigation et je suis en mesure de lui fournir un
certain rapport pour savoir si, évidemment, l'enfant est apte ou pas.
Après, le jugement, c'est le ministre, par la dérogation, qui
peut le faire ou ses fonctionnaires. Alors, je pense que j'avais besoin de
mentionner ceci.
Quand vous mentionnez que, dans des zones un peu plus
défavorisées, ils sont pénalisés par le fait qu'ils
n'ont pas voyagé, je peux vous indiquer - et il faut vraiment mal
connaître le milieu des enfants - qu'il y a bien des enfants qui viennent
de milieux défavorisés qui sont drôlement plus
débrouillards que des enfants très couvés qui viennent de
familles très bien nanties.
Cela étant dit, je pense qu'on peut passer sur le
côté de la stimulation des enfants en garderie privée ou de
dérogation. Alors, je vous remercie.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Je vous remercie, Mme la Présidente. J'ai
certainement laissé les impressions que madame me prête, sauf que
ce sont des impressions. Je vais corriger et rappeler exactement ce que j'ai
dit. J'ai dit deux choses. La première, c'est qu'il y a, ici, à
Québec - et je ne sais pas où est votre garderie - et à
Montréal, des garderies qui se sont...
Mme Boucher-Bacon: Quelques garderies.
Mme Blackburn: J'ai dit des garderies, il y en avait cinq ici,
à Québec
Mme Boucher-Bacon: Vous avez commencé à diro: Les
garderies privées.
Mme Blackburn: Vous allez permettre que je termine?
Mme Boucher-Bacon: Oui.
Mme Blackburn: J'ai dit: II y a des garderies qui se sont
constituées en réseau et qui ont produit un dépliant qui
invite les parents à y inscrire leurs enfants de manière à
les préparer pour des dérogations. Et j'ai un dépliant. On
a un agent de recherche qui aime très bien classer; on devrait
être en mesure de mettre la main dessus.
Deuxième chose, je voudrais...
Mme Boucher-Bacon: Surtout...
Mme Blackburn: Si vous le permettez, je vais terminer. Je n'ai
jamais dit que c'étaient toutes les garderies. Deuxième chose, je
n'ai pas prétendu qu'il suffisait juste de voyager pour être
déluré, sauf que ça ne nuit pas, on le sait tous. Et je
n'ai pas prétendu qu'il fallait être riche pour être
intelligent. Je ne m'estime pas complètement dépourvue et je suis
née dans un milieu pauvre. Alors, ce n'est pas vrai que j'ai
prétendu qu'il fallait être riche pour être
déluré. Moi, j'ai été élevée dans une
famiile de 14 enfants et je ne m'estime pas complètement
démunie.
Mme Boucher-Bacon: Vous avez dit
Mme Blackburn: Sauf que les statistiques nous démontrent,
chiffres à l'appui - le ministre pourrait vous le confirmer - qu'on a
plus de difficulté... Je ne vous dis pas que les enfants sont moins
intelligents, ils sont moins stimulés et j'en sais quelque chose. Je ne
suis pas née avec une cuillère d'argent dans la bouche. Sauf
qu'on sait qu'ils sont moins stimulés, ils sont moins encadrés,
ils sont moins poussés par les parents, ce qui fait que, quand ils
arrivent pour se présenter à un tel examen, souvent, ils sont
plus timides, ils ont moins de facilité à les passer. Et
ça, n'importe qui va le prouver.
A présent, ce que je dis là-dessus: un, ce ne sont pas
toutes les commissions scolaires et, ce n'est pas vrai, je n'ai jamais
prétendu que les enfants de pauvres étaient des enfants qui
n'étaient pas intelligents et j'en connais gros qui sont plutôt
délurés Je n'ai jamais prétendu de telles choses et je ne
voudrais vraiment pas qu'une pareille chose soit dite, écoutez; sinon,
je
vais faire relever les choses. Je dis, cependant, que, dans les milieux
défavorisés, et nous le savons tous, les enfants ont plus de
difficultés à se qualifier. Ça, c'est clair et n'importe
qui qui a enseigné un peu vous le dira. Alors, c'est tout ce que j'ai
dit. Je n'ai pas inventé des affaires sur la pauvreté du monde,
que c'était des niaiseux. Je n'aimerais pas être perçue, ni
interprétée de cette façon-là.
Mme Boucher-Bacon: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Bourget.
Mme Boucher-Bacon: lorsque vous avez parte des enfants, vous avez
dit que les enfants venant d'un milieu favorisé, eux, avaient
voyagé, tandis que les enfants de familles défavorisés
étaient plus ou moins pas avantagés. Donc, implicitement, c'est
dire, finalement, que, si tu viens d'un milieu défavorisé, tu ne
peux pas en principe passer le test. Vous venez de parler de timidité,
que ces enfants-là venant d'un milieu plus défavorisé
étaient timides et que les statistiques le disaient. Alors, je
réitère ce que j'ai dit: Quand on va dans un milieu
défavorisé, il y a des enfants qui sont drôlement
dégourdis.
Mme Blackburn: Mme la Présidente..
La Présidente (Mme Hovington): Bon, ceci
étant...
Mme Blackburn: ..juste 30 secondes pour vous demander de
ressortir les galées afin de permettre à madame de les relire,
parce que j'ai l'impression qu'elle verrait, de façon plus
précise, ce que j'ai effectivement dit. Je ne suis jamais allée
aussi loin que ça. J'aimerais bien que vous les relisiez, on pourrait
s'en reparler.
La Présidente (Mme Hovington): Merci, Mme la
députée de Chicoutlmi, on peut faire sortir les galées.
Les membres de la commission, voulez-vous que l'on vote l'article 1,
c'est-à-dire qu'on aille d'abord à l'alinéa 1 de l'article
35?
M. Gendron: L'alinéa 1 de l'article 35...
La Présidente (Mme Hovington): Le paragraphe premier,
là, de l'article 35.
M. Gendron: Le paragraphe premier de l'article 35...
La Présidente (Mme Hovington): Ou si vous voulez qu'on
adopte en totalité l'article 35?
M. Gendron: L'alinéa 1 de l'article 35, c'est le 9" qu'on
vient de discuter, sauf que je voulais demander la parole sur le 9°,
très court, parce que, de toute façon, moi, je n'ai pas pris
beaucoup de temps et je voulais juste répondre au ministre deux choses,
très court, avant que vous appeliez le vote. Je suis d'accord que vous
appeliez le vote.
La Présidente (Mme Hovington): Vous avez la parole.
M. Gendron: Le ministre m'a posé une question: Est-ce que
le député d'Abitibi-Ouest signifie par là qu'il serait
contre toute dérogation? La réponse est non.
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: La réponse est non, pour que ce soit clair.
Deuxièmement, je pense que par ma collègue, par les questions de
la députée de Terrebonne, de même que par le court
exposé que j'ai fait pendant huit minutes sur ce que nous avons
vécu dans le régime de dérogation, contrairement à
ce que le ministre a affirmé, la première année, il n'y
avait pas de règles, aucune et ça a duré deux ans. Pendant
deux ans, c'a été le fouillis presque total. Je ne veux pas
revenir sur le fond. Ce que j'ai voulu illustrer, c'est ce qui a
été illustré par ma collègue de Chicoutimi à
certains égards par rapport à des aspects comme la
gratuité, par rapport à des aspects comme le psychologue
privé qui, dans bien des cas, a fait un rapport qui a
conditionné, d'une façon plus subtile, l'admissibilité. Et
c'est beaucoup plus, pour conclure, l'usage de critères à
caractère discrétionnaire. Je n'accepte pas que, dans un
régime éducatif, en 1990, on ne soit pas en mesure d'offrir un
meilleur système que celui que nous connaissons.
Deuxième et dernier commentaire, il est clair qu'on ne peut pas
demeurer insensible à toute la problématique d'une meilleure
offre de possibilités pour les élèves un peu moins
doués qui, à ma connaissance, devraient être plus
choyés et plus susceptibles d'être ceux qui font partie du
système de dérogation, alors que c'est carrément
l'inverse. Actuellement, c'est un régime très sélectif,
électif, pardon, élitiste. Je n'ai jamais été
quelqu'un qui a privilégié l'élitis-me et je ne
commencerai sûrement pas pour des principes reliés à
l'âge d'admissibltté à l'école pour commencer
à recevoir une formation dans un système.
Ce sont les éléments qu'on voulait faire valoir. Nos
points de vue ont été exprimés. Et, en ce qui me concerne,
je pense que l'Opposition officielle est en accord pour passer au vote, avec
une dernière réserve. J'ai beaucoup de respect pour la
députée de...
Une voix: Bourget.
M. Gendron:... Bourget, mais je veux tout simplement lui dire
qu'à peu près toutes les études que quelqu'un se serait
donné la peine de lire ont confirmé qu'il y avait un lien
très étroit entre les milieux défavorisés et les
situations socio-économiques versus la réussite scolaire.
Ça, ce n'est pas une invention de François Gendron,
député d'Abitibi-Ouest, ce n'est pas une invention oe Mme la
députée de Chicoutimi, c'est une réalité. Et venir
nous dire - et presque être applaudie de l'autre bord, en disant: Ah,
c'était bien bon - qu'il ne faut pas généraliser,
ça, on sait ça. Nous, on sait ça qu'il ne faut pas
généraliser. Mais, justement, la donnée
générale qui existe un peu partout, c'est qu'il y a un lien
très étroit entre les milieux économiquement faibles, les
milieux dits défavorisés versus la réussite scolaire. Si
c'est l'inverse, qu'elle me les montre, les études qu'elle a pour
prouver l'inverse. Tu vas voir qu'elle va chercher longtemps, y compris
à la bibliothèque de l'Assemblée nationale; elle n'en
trouvera pas. À peu près toutes les études ont
confirmé exactement l'inverse de ce que vous avez dit. Il y a un lien
très étroit.
Et me signaler qu'il y a un petit brillant qui peut provenir des milieux
défavorisés, personne n'a mis ça en cause; en tout cas,
moi, je n'ai pas mis ça en cause et je n'ai pas entendu ça. C'est
évident, j'en connais dans mon rang rural, mais ce n'est pas la
règle. On n'est pas ici pour sortir nos cas du rang 4 de La Sarre ou du
rang 8, parce qu'à l'école du rang il y avait des petits
brillants phénoménaux et je n'en démords pas, ils
étaient bien identifiés comme étant de milieux
économiquement faibles, sauce blanche trois fois par jour. Ils avaient
de la misère à manger convenablement et ils étaient
brillants à l'école.
Mais ce n'est pas ça que les études ont prouvé; les
études ont prouvé tout à fait l'inverse, que la
réussite scolaire et le milieu socio-économiquement faible,
ça a un lien étroit et, comme par hasard, c'est eux autres qui
meurent le plus rapidement dans le système, pas sur le plan physique,
mais sur le plan de la durée des études Comme par hasard, la
plupart ne finissent même pas leur secondaire. Comme par hasard, ces
gens-là ne vont à peu près jamais au collégial. Et,
comme par hasard, toutes les études confirment qu'il y en a
peut-être 2 % ou 3 % aux études universitaires. Ça, c'est
la dure et froide réalité, madame. Alors, merci beaucoup pour nos
expériences personnelles. Mais de temps en temps, dans des commissions
comme celle-là, il faut quand même se baser sur quelque chose d'un
peu plus général, d'un peu plus prouvé. Et je pense que
les études ont prouvé beaucoup plus ce que je viens de dire que
ce que vous avez affirmé
On est prêts à passer au vote, en ce qui nous concerne.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est ce que le
premier paragraphe de l'article 35, de l'amendement apporté à
l'article 35, est adopté?
M. Ryan: Adopté
M. Gendron: Sur division.
La Présidente (Mme Hovington): Vous voulez que je le
relise?
M. Gendron: Non, on le connaît bien.
Le Présidente (Mme Hovington): Parce qu'il y a "ou de la
commission scolaire" ajouté à la fin.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Oui, oui
M. Ryan: Peut-être que c'est bon de le relire pour
être sûr qu'il n'y a pas de malentendu.
M. Gendron: Oui, oui. Ça ne fait rien.
La Présidente (Mme Hovington): Je peux vous le relire.
M. Gendron: Bien sûr
La Présidente (Mme Hovington): L'article 447 de cette loi
est modifié: 1° par l'insertion, dans le paragraphe 9° du
troisième alinéa et après les mots "sur demande
motivée", des mots "des parents d'un élève majeur ou de la
commission scolaire. " Ça va. Adopté.
M. Gendron: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Hovington): Sur division
Une voix: "Des parents d'un élève, d'un
élève majeur ou de la commission scolaire. "
La Présidente (Mme Hovington): D'un élève ou
d'un élève majeur ou de la commission scolaire "
M. Gendron: Non, non. "D'un élève, virgule, d'un
élève majeur ou de la commission scolaire".
Une voix: Le "ou" est barré.
La Présidente (Mme Hovington): "D'un élève,
virgule, d'un élève majeur ou de la commission scolaire".
M. Gendron: Oui, c'est vous qui l'avez
demandé.
M. Ryan: "Des parents d'un élève"
La Présidente (Mme Hovington): "des pa rents d'un
élève, virgule, d'un élève majeur ou de la
commission scolaire". Ça va? Adopté sur division.
M. Ryan: Sur division. Vous êtes contre le pouvoir de
dérogation? Ha, ha, ha'
Mme Blackburn: On est contre l'utilisation que vous en
faites.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle le paragraphe
9.1°.
M. Ryan: Vous ne voulez pas que les parents puissent
présenter des demandes. Ma gnifique! On va avoir beaucoup de millage
à faire avec ça. Mais c'est hors d'ordre.
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle le paragprahe
9.1° qui serait inséré après le paragraphe 9° de
l'article 35.
M. Gendron: Sur le paragraphe 9.1°, Mme la Présidente,
j'aimerais que le ministre le présente et que, dans sa
présentation, il en profite pour nous donner quelques explications. On a
fait beaucoup de vérifications et on est nombreux à ne pas
comprendre l'objectif clairement visé par l'ajout du paragraphe
9.1°.
M. Ryan: Oui, Mme la Présidente, nombreux sont ceux, dans
le parti qui forme l'Opposition, dont les cheveux se hérissent sur leur
tête dès que le mot "anglais" est prononcé ou semble
caché quelque part dans une garde robe. Ce n'est pas le cas du
côté du parti ministériel, évidemment. Tout en
donnant beaucoup d'importance à l'apprentissage de la langue maternelle,
qui doit occuper une place majeure dans l'expérience et le cheminement
pédagogique d'un élève, nous considérons que
l'apprentissage de la langue seconde doit être l'objet d'une attention
très grande au Québec, surtout l'apprentissage de l'anglais,
langue seconde, parce que l'anglais est la langue du continent
nord-américain et que, malgré toutes les barrières que
nous voudrons jamais instituer, le bon sens naturel ou le réalisme de
notre population lui fera toujours désirer profondément que ses
enfants puissent acquérir une maîtrise convenable de l'anglais,
langue seconde.
Cela étant dit, je voudrais insister pour signaler que la
portée de l'amendement que nous proposons est bien plus large que celle
qu'on voudrait lui attribuer. Ce que nous voulons introduire ici, c'est le
pouvoir, pour une commission scolaire et même pour une école,
d'innover, d'expérimenter, d'ouvrir des sentiers neufs, de sortir des
sentiers battus, de faire des expérience. On veut que les personnes qui
oeuvrent dans le système sentent que le système n'est pas
là pour qu'elles soient au service d'un appareil ou de normes rigidement
définies à l'avance, mais sentent que les normes
nécessaires au fonctionnement du système sont là beaucoup
plus comme des adjuvants que comme des barrières infranchissables. (22 h
15)
Nous avons déjà le pouvoir de dérogation dans les
cas individuels dont nous avons donné plusieurs exemples au cours des
derniers jours. Il me semble qu'il est opportun, souhaitable et même
nécessaire d'accorder au ministre de l'Éducation un pouvoir de
dérogation qui lui permette de favoriser "dans les matières
prévues au régime - on ne lui demande pas de sortir des
matières prévues au régime: "dans les matières
prévues au régime" - la réalisation d'un projet
pédagogique particulier applicable à un groupe
d'élèves."
Je reviendrai plus tard dans la discussion sans doute sur
différentes modalités que ceci peut revêtir, mais à
ce moment-ci, Mme la Présidente, je voudrais demander la permission de
compléter mon intervention liminaire par une intervention
complémentaire du sous-ministre adjoint à l'Éducation,
à la Direction des réseaux, M. Pierre Gabriel, qui pourrait
fournir des éléments de réponses encore plus
concrètes à la question qu'a justement soulevée le
député d'Abitibi-Ouest. On veut savoir de quoi retourne la
proposition gouvernementale. C'est une question tout à fait
légitime que nous ne voulons en aucune manière éluder. Je
pense que, si on autorisait M. Gabriel à fournir des
éléments d'explication, les députés pourront se
rendre compte que l'objet de cette proposition est bien plus large que de
favoriser l'introduction subrep-tice de l'anglais , au premier cycle du cours
primaire. Ce n'est pas notre intention, je l'ai dit à maintes reprises,
je n'ai pas changé d'opinion là-dessus, mais je
répète que je ne suis pas installé dans des certitudes
absolues de ce côté. Les lumières qui viennent même
des enquêtes que semble affectionner le député
d'Abitibi-Ouest, et je l'en félicite évidemment, les
lumières qui nous viennent des enquêtes disponibles sont souvent
contradictoires, au moins très différentes. C'est pour ça
qu'on ne peut pas vivre dans la certitude, mais je conviens qu'en l'absence de
certitude raisonnable mieux vaut une prudence qui pourrait être quelque
peu excessive, si on la juge de l'extérieur. Nous convenons de tout
ça. C'est pour ça qu'il n'est pas question d'apporter de
changements au régime pédagogique sur ce point précis.
Mais je "rois que c'est bon qu'on ait des possibilités
d'expérimentation, surtout pour bien d'autres formes
d'expériences comme celles que pourra illustrer M. le sous-ministre
adjoint à la Direction des réseaux au ministère de
l'Éducation.
La Présidente (Mme Hovington): M. Gabriel, vous avez la
parole.
M. Gabriel (Pierre): Mme la Présidente, si on regarde
l'article 447, à l'alinéa 9°, le ministre peut donner une
dérogation pour un élève; à l'alinéa 10", il
peut donner une dérogation pour une catégorie
d'élèves. Et quand on parle de catégorie
d'élèves, généralement, ce sont des
élèves qui ont des handicaps ou des difficultés
d'adaptation et d'apprentissage ou encore c'est la catégorie
d'élèves qu'on appelle les élèves de la classe
d'accueil parce que, pendant qu'ils sont en classe d'accueil, ils apprennent le
français; donc, on ne peut pas leur imposer d'avoir toutes les
matières du régime pédagogique.
Mais, pour les innovations pédagogiques, on n'avait rien.
Exemple: si nous voulons donner des services à des élèves
doués et talentueux, le régime pédagogique étant
prescriptif, la commission scolaire ne pouvait pas, dans un régime
pédagogique particulier d'une école, se permettre d'innover
à moins de demander que la loi permette une dérogation. Si nous
voulons, par exemple, avoir des mi-temps pédagogiques, mi-temps sportifs
comme type de projet éducatif, il faut qu'il y art une dérogation
au régime pédagogique, afin d'avoir cette
possibilité-là, elle n'existe pas actuellement dans la loi Si
nous voulons, par exemple, au niveau de certaines écoles, avoir un
projet éducatif où il y a une concentration en arts, que ce soit
la danse ou encore la musique, ou la commission scolaire ajoute des
périodes au régime pédagogique pour donner ces
matières-là ou encore il faut qu'elle ait la possibilité
de demander une dérogation pour donner non pas les matières
prescrites au régime, mais les matières, par exemple, qui vont
dans le sens d'un projet éducatif particulier. Si on a l'exemple de
l'école qui est à vocation nationale Pierre-Laporte, à
Montréal, à la commission scolaire de Sainte-Croix, en danse et
en musique. La commission scolaire, comme on n'avait pas la permission de
donner une dérogation au régime pédagogique, est
obligée d'ajouter des périodes excédentaires au
régime pédagogique pour les élèves, pour pouvoir
leur permettre soit de pratiquer la danse, le ballet ou encore la musique.
Si on veut faire, à l'enseignement professionnel, pour une
catégorie d'élèves, un projet qu'on appelle
expérimental. alternance école, milieu de travail.
M. Gendron: Pour un groupe d'élèves. La
catégorie, vous l'avez.
M. Gabriel: Non, non, excusez, pour un groupe
d'élèves, à ce moment-là il faut qu'on ait une
possibilité d'avoir dans la loi l'autorisation que le ministre pourrait
donner comme dérogation au régime pédagogique. Bon, les
assouplissements au régime pédagogique peuvent être tant au
niveau du calendrier scolaire, tant au niveau de la grille matières,
tant aussi au niveau de l'horaire hebdomadaire. Dans l'exemple que je vous
donnais pour des élèves en alternance, école, milieu de
travail, il y a des approches où l'élève peut rester trois
jours à l'école et deux jours en stage en milieu do travail.
Alors, voilà en résumé la possibilité que nous
permettrait d'avoir 9.1°.
La Présidente (Mme Hovington): Merci, M. Gabriel M. !e
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, sincèrement, je veux remercier le
sous-ministre, M. Gabriel, de nous avoir donné ces
précisions-là, parce que je vous avoue qu'à partir du
moment où on ne voyait que la seule application que nous connaissions au
régime pédagogique.. Contrairement à ce que le ministre a
dit, on ne saute pas en l'air parce que, dans le 9.1°, le mot "anglais" ne
figure pas. Donc, ce n'était pas ça, notre problème. Dans
le 9.1" essayez de trouver le mot "anglais", vous ne le verrez pas, il n'existe
pas
M. Ryan: Vous l'avez mis partout.
M. Gendron: Non, vous étiez hors d'ordre. Dans le 9.1", il
n'y a pas le mot "anglais" Essayez de me trouver ça dans le
9.1°.
M. Ryan: Vous l'avez mis à chaque mot
M. Gendron: Je le sais, mais II n'est pas dans le 9 1" et,
là, on discute du 9.1°. Merci, M. Gabriel. La question que
j'aimerais vous poser, c'est qu'il semble, de la manière dont vous nous
présentez ça, que la grille-matières ou le régime
pédagogique ne permettrait pas d'offrir un certain nombre des
activités que vous avez mentionnées, que ce soit de la danse ou
autre chose. Moi, à ma connaissance, dans le régime
pédagogique, ce qu'on appelle la grille-matières, il y a un
certain nombre de périodes qui sont consacrées à des
activités liées aux matières prévues au
régime pédagogique pour lesquelles non seulement vous pouvez
obtenir, mais vous avez des crédits d'autorisés parce que
ça fait partie d'une option choisie. De la manière dont vous
présentez ça, c'est comme si cet aspect-là n'est pas
possible et qu'il faut toujours aller en temps supplémentaire,
peut-être pas en temps supplémentaire, mais rajouter un nombre de
périodes autres que ce que le régime vous permet d'octroyer pour
la formation du primaire ou du secondaire
M. Gabriel: Ça dépend. Nous avons une
marge de manoeuvre dans le régime pédagogique, mais qui
est limitée. Vous savez, au secondaire, elle est limitée; je
pense qu'au premier cycle elle est de deux unités et, au deuxième
cycle, elle peut être de quatre unités. À ce
moment-là, la commission scolaire pourrait faire des options ou encore
même instaurer un programme local. Mais, si on prend un projet
éducatif d'école, par exemple, mi-temps pédagogique et
mi-temps sportif, ce n'est pas avec la marge de manoeuvre de deux unités
ou de quatre unités que ça pourrait se faire. Donc, il faut,
à ce moment-là, avoir une dérogation au niveau du
régime pédagogique.
M. Gendron: Deux questions liantes. 1°, ça se fait,
à ma connaissance.
M. Gabriel: Oui, ça se fait.
M. Gendron: Un instant. 1", ça se fait. Expliquez-moi en
vertu de quoi, première question. Deuxième question, si ça
se fait, est-ce que je dois conclure aujourd'hui que, quand vous mettez la
restriction "dans les matières prévues au régime",
ça signifie que, si vous êtes en conformité avec le
régime pédagogique, c'est parce que c'est une matière
prévue au régime pédagogigue. Donc, question: pourquoi une
dérogation? Pourquoi le pouvoir dérogatoire sur ces deux
aspects-là? Pour gonfler le temps? Pour je ne sais trop quoi?
M. Gabriel: Non, on peut aménager le calendrier scolaire
ou aménager l'horaire hebdomadaire.
M. Gendron: Oui, mais le calendrier scolaire, ça n'a rien
à voir avec "dans les matières prévues au
régime".
M. Gabriel: Dans les matières prévues au
régime, par exemple, on pourrait leur permettre de ne pas donner
certaines matières du régime pour ajouter les matières
sportives, si je prends l'exemple sport-études. Quand je donne
alternance école-milieu de travail, bien sûr, je ne fais pas
toutes les matières prévues au régime puisqu'il y a un
demi-temps ou un deux cinquièmes de temps où les
élèves sont en apprentissage.
M. Gendron: Oui, mais là je voulais que ce soit... Et
merci, sincèrement. Je ne vous dis pas de vous en aller. Merci
beaucoup.
Ma question au ministre. Quand M. Gabriel nous dit ce qu'il vient de
nous dire, comment allez-vous interpréter, dans les cas où il y
aura effectivement du mi-temps sportif pédagogique, peu importe,
l'obligation que vous voulez vous faire par la disposition du 9.1° "dans
les matières prévues au régime", puisque vous avez la
fran- chise de dire qu'à ce moment-là ce ne sera plus dans les
matières prévues au régime? C'est ma question au ministre
de l'Éducation: Vous, comme ministre de l'Éducation, dans les cas
où ce serait une expérience pédagogique qui met du contenu
qui n'a rien à voir avec les matières prévues au
régime, allez-vous interpréter que vous êtes illégal
par rapport à votre propre disposition du 9.1°?
M. Ryan: M. Gabriel vous donnera peut-être des
précisions là-dessus après, mais je voudrais attirer votre
attention sur un type d'expérience qui serait permis par ceci. Je vais
revenir à l'apprentissage de l'anglais. On pourrait prendre une autre
matière, mais je vais revenir à l'apprentissage de l'anglais qui
est la matière qui vous fatigue le plus, nonobstant ce que vous avez dit
tantôt.
Un amendement comme celui-ci pourrait autoriser le ministre à
permettre une expérience d'apprentissage de l'anglais, disons, dans une
classe-pilote dans une commission scolaire ou dans deux, trois ou six
classes-pilotes d'une école. Pendant que cet apprentissage-là se
ferait, disons, en première, deuxième et troisième
années, la majorité des élèves suivraient le
programme régulier. Ensuite, on les suivrait jusqu'au deuxième
cycle du primaire. On verrait, pour ceux qui ne sont pas passés par
là, ce que ça donne pour leur maîtrise du français,
ce que ça donne pour leur maîtrise de l'anglais, langue seconde,
ce que ça donne pour leur cheminement dans les différentes
matières également. On pourrait décider de les suivre
encore plus loin. Là, on accumulerait des connaissances
véritables sur les conditions dans lesquelles peut se faire
l'apprentissage d'une langue seconde. Ce seraient des choses
vérifiées, contrôlées et on en sortirait, au bout de
la ligne, des données autochtones sur ce problème, qui nous
permettraient d'accéder éventuellement à une meilleure
connaissance et, deuxièmement, à des politiques plus
éclairées, alors qu'actuellement nous fonctionnons au
pifomètre en ces matières, pour les grandes orientations. C'est
ça que ça permettrait.
Il pourrait arriver qu'on dise: Là, on a le régime
pédagogique qui prévoit, pour le français, telle place,
pour la religion, telle place, pour les sciences naturelles, telle place. On va
faire une expérience: on va mettre un peu plus de sciences naturelles
pendant trois ans dans cette école-là pour voir si ce serait bon,
par exemple. On va aller plus loin. On va mettre un peu moins de ceci et voir
ce que ça donnera. Tout ça contrôlé. Moi, ce que je
souhaiterais, c'est d'avoir un système où on ait de très
nombreuses expériences qui soient en cours continuellement, mais sous
contrôle de l'autirité compétente qui est d'abord celle de
la commission scolaire, laquelle doit faire rapport au ministre de
l'Éducation pour obtenir son autorisation dans ces cas-là
suivant
les dispositions législatives que nous recommandons.
Le sous-ministre adjoint a parlé d'expériences mixtes
école-travail. Nous en aurons de plus en plus. C'est évident que
ça va demander des exceptions à différentes dispositions
du régime pédagogique. Il faut qu'on puisse autoriser des
expériences comme celles-ci sans toujours être obligés de
se demander si c'est légal ou si ça ne l'est pas. Il faut qu'on
ait une certaine latitude en ces matières. C'est ça que
permettrait un article comme celui que nous proposons d'ajouter à la loi
107 via l'article 447.
Il n'y a pas d'arrière-pensée là-dedans. Je vous
dis franchement l'intention véritable du législateur. Je pense
que, si nous pouvions libérer ces questions de complexes de toutes
sortes et les examiner franchement, on aurait des chances d'avancer plus et,
étant donné les ressources très abondantes que nous
investissons dans notre système d'enseignement, peut-être d'en
retirer des connaissances scientifiques un petit peu plus précises, un
petit peu plus abondantes sur la manière dont se fait le cheminement de
tous ces enfants que nous traitons dans notre système. (22 h 30)
M. Gendron: Oui. Le problème, parce que là on va
aborder le fond et ça ne veut pas dire qu'on n'a pas d'autres questions
à poser, mais quand il est question des raisons humanitaires c'est dans
le régime pédagogique. Quand il est question de l'enseignement de
l'anglais, et là j'en parle, c'est dans le régime. À
9.1°, c'est dans le régime pédagogique.
Une voix: Avec les nouveaux projets.
M. Gendron: Oui, oui, les nouveaux projets pour lesquels vous ne
voulez pas de consultation mais dont on a pris connaissance pareil, le nouveau
projet de régime pédagogique qui va être publié dans
la Gazette officielle Vous me reprendrez tantôt.
M. Ryan: Oui, oui. Je répondrai après ça.
Oui, oui.
M. Gendron: Oui, oui. Je ne suis pas inquiet.
Mais la question c'est que pour faire ça - oui, vous l'avez dit -
il faut que ce soit écrit dans le régime pédagogique.
Comment est-ce que ça se fait qu'il n'y a rien dans les nouveaux
régimes pédagogiques de ce que vous voulez faire par votre
pouvoir de dérogation dans la loi 9? Je ne sais pas si vous me
comprenez.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Je suis sûr que oui. Sauf pour l'anglais, il
n'y a rien d'écrit. Nous disons: Comment ça? Pourquoi le ministre
ne veut-il pas pu- blier, dans ce qu'il va appeler dans le futur le nouveau
régime pédagogique, les dispositions pour lesquelles vous voulez
avoir un pouvoir habilitant dans la loi que nous discutons pour faire des
choses que - je ne disconviens pas qu'il y a lieu de regarder ça
sincèrement, sur le plan de l'utilité... Écoutez, on n'est
pas dans une société hermétiquement fermée qui ne
doit pas progresser et qui ne doit pas se doter de certaines données
plus analysées, plus vécues, pour éviter peut-être
d'entendre des commentaires des fois un peu particuliers, et ça ne
correspond pas à une réalité générale. Si on
veut se permettre dans le futur d'avoir des commentaires plus
généraux qui ont été éprouvés tout en
étant conscients que ça a des faiblesses, qu'il faut regarder
ça et pas toujours en absolu parce que je ne pense pas que même si
c'est une belle enquête, une belle étude, il faut prendre
ça en absolu, voilà la vérité... Je ne le pense
pas. On n'a pas dit ça. Je n'ai pas dit ça, en tout cas. Je ne
prétends pas ça. Je ne fonctionne pas de même non plus.
Mais la question est claire. Vous voulez vous arroger une série
de dispositions beaucoup plus larges, donc un champ d'application probablement
valable mais bien plus large que ce qui est prévu au régime
pédagogique. Question très claire: Pourquoi n'est-ce pas
prévu et écrit au régime pédagogique?
M. Ryan: C'est parce que pour l'écrire dans le
régime pédagogique il faut avoir une disposition
législative habilitante. C'est pour ça que nous proposons cet
amendement à la loi 107 de manière qu'éventuellement on
puisse ins 'ire dans le régime pédagogique les dispositions qui
viendront en prolongement
M. Gendron: C'est un cloisonnement, M. le ministre, avec tout le
respect que je vous dois. Vous ne l'aviez pas pour l'anglais et c'est
écrit.
M. Ryan: Non, mais il y a des gens qui nous ont fait valoir que
les fondements légaux de cette disposition du régime
pédagogique laissaient à désirer et pourraient être
contestés
M. Gendron: Non, non. On comprend ça. Mon point, ce n'est
pas ça. C'est qu'il n'y avait rien d'écrit et vous l'avez fait
uniquement pour l'anglais et vous l'avez mis dans le régime
pédagogique.
M. Ryan: Je le sais bien, mais regardez, la science juridique
évolue au gouvernement aussi, vous en avez fait partie...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: ...vous vous en souvenez sans doute, ça a
progressé beaucoup ces dernières
années, peut-être encore plus depuis quatre ans
évidemment.
M. Gendron: Ça doit, c'est évident. Je ne discute
jamais les évidences. Ça, c'est évident.
M. Ryan: Et aujourd'hui les exigences concernant le contenu des
règlements sont beaucoup plus poussées qu'autrefois. Dès
que les légistes du gouvernement constatent qu'une disposition
réglementaire n'a pas un fondement solide dans la législation,
ils la remettent en cause. C'est pour ça qu'on vise à avoir une
correspondance de plus en plus étroite entre la législation et
les dispositions réglementaires.
M. Gendron: Pourquoi alors les mêmes légistes qui
ont évolué, qui sont pas mal plus brillants qu'ils
l'étaient, et ainsi de suite, pourquoi ont-ils laissé passer les
dispositions concernant l'enseignement précoce de l'anglais s'il n'y
avait pas de fondement légal, juridique, si c'était douteux et
inquiétant?
M. Ryan: C'était là. Regardez, c'était dans
le régime pédagogique depuis plusieurs années. Cette
disposition n'a pas été retouchée depuis que nous sommes
au pouvoir. Elle a été insérée dans le
régime pédagogique sous le gouvernement du Parti
québécois.
M. Gendron: Ce n'est pas le même libellé du
tout.
M. Ryan: Mais la disposition fondamentale qui était dans
le régime pédagogique a été instaurée sous
le régime du Parti québécois.
M. Gendron: Oui, à tifre expérimental.
M. Ryan: De même que la disposition - je m'éloigne
un peu - en vertu de laquelle les examens d'histoire ne sont plus obligatoires
au secondaire, l'histoire nationale.
M. Gendron: Oui, oui. Non, mais nous, en tout cas, sur l'anglais,
c'était à titre expérimental alors que là ce n'est
pas ça. C'était une disposition bien écrite, bien
précise, 9. 1°, en faveur d'une extension de l'enseignement
précoce de l'anglais, et c'était quoi les raisons pour laisser...
C'est que les gens ont interprété que vous étiez couvert.
Vous aviez le droit de l'Inscrire.
M. Ryan: Non. La clause antérieure parlait d'un projet
d'innovation pédagogique. Innovation est un concept qui fait peur
à bien du monde. Les meilleurs novateurs sont parfois ceux qui ne s'en
aperçoivent pas. Ceux qui vous arrivent avec un projet... Quand c'est
marqué innovation en lettres majuscules sur la page couverture, moi j'ai
appris à me méfier beaucoup. Quand on regarde le contenu, souvent
on s'aperçoit que ce n'est pas ça. Et ce qui m'est apparu...
D'abord, les projets d'innovation, savez-vous combien le ministre actuel en a
accordés depuis quatre ans? C'est lui qu'on taxe volontiers d'agir de
manière arbitraire. Est-ce que vous avez demandé le rapport
déjà combien il y en a eu d'accordés? Exactement
zéro. Exactement zéro.
Mme Blackburn: Combien en avez-vous de demandés?
M. Ryan: Peut-être sept, huit demandes. Sept, huit
demandes, mais il n'y en a aucune que je pouvais autoriser en conscience au
titre de l'innovation pédagogique et je n'en ai pas donné. Mais
il y a des endroits où ça mériterait qu'on fasse des... Je
vais vous donner un exemple. La Commission des écoles protestantes du
Grand Montréal a une expérience pédagogique infiniment
supérieure à celle de toutes les personnes qui sont dans cette
salle réunies, en matière d'enseignement de l'anglais langue
seconde. Actuellement on n'en tire aucun profit. On est en train de l'enterrer
cette expérience-là. Et moi, comme responsable de la
qualité de l'éducation, dans la société
québécoise, ça m'embarrasse. Je ne suis pas à
l'aise. Je voudrais trouver moyen d'en tirer profit dans des bornes qui sont
compatibles avec la politique générale du gouvernement, que je
n'entends point proposer de modifier en ce qui touche le stade des
études où doit commencer l'apprentissage de l'anglais.
Je ferais des exemples semblables à propos de beaucoup d'autres
aspects du fonctionnement de notre système. Ça je ne peux pas le
dire plus clairement. Mais le mot "innovation", il n'y a pas beaucoup de gens -
et j'en félicite nos milieux de l'éducation - qui sont assez
prétentieux pour venir frapper à la porte et dire: Moi,
là, innovation. J'aime mieux qu'ils disent ça quand je serai
mort. Quand je suis là, je travaille au jour le jour et j'essaie de
faire avancer les choses. Peut-être qu'ils vont dire qu'il y a deux,
trois choses nouvelles dans ce que ce gars-là a faites. Tant mieux. S'il
n'y en a pas, tant pis. Mais ceux qui se présentent, encore une fois,
avec le titre de novateur, moi-même je ne perds pas trop de temps avec
eux autres à mon bureau. Alors, ça les gens l'ont compris. Ils ne
sont pas venus nous ennuyer trop avec ça. Il y a eu sept, huit demandes
qui ont été l'objet d'un refus. Mais je ne voudrais pas continuer
dans cette veine-là.
La Présidente (Mme Hovington): M. le porte-parole de
l'Opposition.
M. Gendron: Deux choses. C'est que, un, j'aurais eu une question
au ministre en disant... C'est un peu ça quand il dit que nous ça
nous frappe et on devient excessif, nerveux, "stand up". Quand il parle de
l'anglais, vous l'avez vu,
la seule expérience qui rapidement lui vient comme par hasard,
qu'il y a lieu d'enrichir avant, qui est acceptable, comme par hasard, c'est
l'expérience de l'anglais. On ne me fera pas accroire que, dans le
domaine de l'éducation au Québec, il n'y a pas
d'expérience plus que partout entre nous autres autour de la table sur
d'autres domaines. Pourquoi que ce n'est pas venu comme ça comme exemple
aussi naturellement? Je pense que là vous avez un bel exemple des
craintes que vous pouvez avoir parce que son naturel, comme ministre de
l'Éducation, dans d'autres secteurs, est plus lent à s'exprimer
qu'au niveau de ses magnifiques expériences dans la langue seconde.
Je serais d'accord - je veux dire, pour ne pas l'enterrer - pour en
profiter, parce que nous aussi on est d'accord pour un meilleur apprentissage
de la langue seconde. Mais on serait aussi d'accord pour un meilleur
apprentissage de la langue courante, de la langue parlée. On se lamente
partout que le français est de mauvaise qualité, tant dans la
langue écrite que dans la langue parlée. Il doit y en avoir
quelques brillants qui ont formalisé dans les 30 dernières
années des expériences pédagogiques fantastiques Alors, on
aimerait ça en profiter
Mais ma question à M. le ministre, c'est plus si vous n'indiquez
pas dans le régime pédagogique toutes les belles affaires, et je
le dis sans arrière-pensée, que M. Gabriel nous a
énoncées, parce que je trouve qu'ils nous ont donné des
choses qui seraient probablement utiles, sincèrement,
d'expérimenter, mais, si vous ne le mettez pas dans le régime
pédagogique, en vertu de quoi allez-vous être capable de les faire
si ce n'est pas énoncé dans le régime pédagogique
avec la disposition dans les matières prévues au régime?
Là j'aurais besoin sincèrement d'une explication juste pour ce
bout-là parce que vous dites: Dans les matières prévues au
régime pédagogique...
Mme Blackburn: Non, il y a quelque chose...
M. Gendron: Ce ne sera pas long. Une minute...
La Présidente (Mme Hovington): M. Gabriel, vous voulez
apporter des précisions?
M. Gabriel: Dans les matières prévues au
régime, je vais vous donner un exemple. Par exemple, au primaire, on
pourrait, au deuxième cycle du primaire, quatrième,
cinquième, sixième année, en gardant les mêmes
matières, faire de l'accélération et donner le programme
en deux ans. Mais on refond tous les programmes et les élèves le
font, dans un an, un an et demi, mais ce sont toutes les matières du
régime qui sont faites. Au secondaire, comme c'est la promotion par
matière, donc pour la sanction des études, il faut que
l'élève se présente à toutes les matières
qui sont prévues au régime. Mais si je fais mi-temps sportif et
mi-temps études... Donc, l'élève môme doit
présenter toutes ces matières au régime, mais j'y ajoute
du temps sportif.
Ensuite, la fréquentation de l'élève à
l'école II ne peut pas rester cinq jours à l'école parce
qu'il va avoir des pratiques ou autres. Donc, il faut qu'il y ait une
dérogation pour qu'il quitte pour faire de la pratique. Il va falloir
ramasser la grille horaire pour concentrer son temps en lui donnant toutes les
matières peut-être sur quatre jours au lieu de cinq. Mais il n'a
pas le choix, pour la sanction des études, de passer à
l'intérieur de toutes les matières.
Pour l'autre catégorie, l'autre exemple du professionnel - quand
je vous parlais d'alternance école - milieu de travail - bien sûr
que là c'est une catégorie d'élèves que je ne
pourrai peut-être jamais envoyer vers ACEP parce que ça demande
une troisième année secondaire, ni vers NDEP parce que ça
demande un minimum de quatrième année secondaire, mais, à
ce moment-là, peut-être par une disposition, on pourrait leur
enlever des matières au régime. Mais, à ce
moment-là, ces élèves-là, on pourrait
peut-être les entrer dans la catégorie 10, l'alternance
école - milieu de travail, plutôt que 9.1°.
M. Gendron: Rapidement et je laisse madame qui a une
précision. Là, c'est de valeur, je l'ai oublié et la
fatigue n'aide pas. Aidez-moi, peut-être II y a une expérience
absolument fantastique dans la région de Drummondville À ma
connaissance, ça s'appelle l'atelier de la culture.
M. Ryan: Victoriavilie.
M. Gabriel: C'est à Victoriavilie.
M. Gendron: À Victoriavilie, c'est ça. C'est
ça? Atelier de la culture.
M. Gabriel: À Victoriavilie, c'est pour la
récupération
M. Gendron: Non, non. Le volet récupération est
très développé dans cette région-là...
M. Ryan: Formation professionnelle.
M. Gendron: Mais, en formation professionnelle, il y a une couple
de classes qui ont un concept qui s'appelle l'atelier de la culture, si ma
mémoire est bonne. Il y a eu même un colloque, en mai dernier,
là-dessus. C'est extraordinaire comme expérience Ces
gens-là ne sont pas illégaux, ne sont pas en dehors des
règles. Alors, quel est le problème d'avoir une disposition
habilitant le ministre à élargir sans précédent? La
prétention de ceux à qui on a
montré ça, c'est un champ d'application beaucoup plus
large que celui prévu au régime pédagogique. Alors, ces
belles affaires, indépendamment des noms qu'on peut leur donner, se font
en vertu de quoi, puisqu'elles se font déjà?
M. Gabriel: Elles se font sans que la commission scolaire, en
fait... Ou elle demande une autorisation, en termes d'expérimentation et
on la lui donne pour expérimenter pour un an ou deux. Mais pour lui
donner une durée et une permanence, normalement, ils ne respecteraient
pas le régime pédagogique. Ils contreviennent au régime.
Mais on ne dit pas que c'est mauvais parce que, là, il faut leur donner
une assise légale. Et c'est ça qu'on cherche, donner une assise
légale.
M. Ryan: Je vais donner un autre exemple dans un autre domaine,
si vous me permettez...
M. Gendron: Bien sûr
M. Ryan: ...en matière d'enseignement religieux.
Là, on a l'enseignement religieux et moral confessionnel catholique, on
a l'enseignement religieux et moral confessionnel protestant, on a
l'enseignement moral. J'ai été saisi, depuis trois ans, d'un
programme d'instruction religieuse, d'enseignement religieux
oecuménique, un programme d'enseignement religieux qui n'est pas
rigoureusement confessionnel, mais qui donne les éléments
essentiels de différentes formes d'expérience religieuse, qui
s'intitule plutôt par conséquent un programme de culture
religieuse. Et là, dans notre bureaucratie pédagogique, il n'y a
pas de place pour ce casier-là. (22 h 45)
II y a des collèges privés qui en font
l'expérience. Allez au Collège français à
Montréal, c'est un collège où on a une clientèle
extrêmement hétérogène; c'est probablement le
collège qui a une des clientèles les plus
hétéroclites de Montréal. On m'a demandé
l'autorisation de donner ce programme-là et j'ai trouvé un trou
par lequel je pouvais la donner. Je ne me souviens pas exactement de ce que
c'était, mais j'ai fini par.. Oui. c'est un article de la Loi sur
l'enseignement privé qui m'a permis de le faire, les autoriser à
le faire; ça continue et j'en suis très heureux. D'autres
collèges privés m'ont demandé la même chose, des
commissions scolaires voudraient le faire. Actuellement, je ne peux pas le
faire parce que le régime pédagogique est défini
autrement. Je pense que c'est un domaine où il faudra beaucoup plus
d'expérimentation qu'on en a fait jusqu'à maintenant. Il faut
ouvrir les valves un petit peu, il ne faut pas avoir peur.
Je garantis au député d'Abitibi-Ouest que, si cet article
est adopté, il verra apparaître dans le régime
pédagogique des dispositions plus larges que celles qu'il y trouve
encore. Il y aura des élargissements dans le régime
pédagogique, de manière à correspondre aux
développements législatifs qui seront intervenus, c'est
sûr. Peut-être pas à court terme, peut-être pas la
semaine prochaine, mais, sur un horizon d'un an ou deux, il y aura
sûrement une ou quelques dispositions qui viendront s'ajouter au
régime pédagogique pour permettre de donner suite à
ceci.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui. D'abord, je voudrais, juste pour des fins de
compréhension, si je lis bien le 9.1°, "dans les matières
prévues au régime", est-ce que je dois comprendre dans le respect
des matières prévues au régime? Parce que, sinon, je ne
comprends pas votre idée, votre affirmation à savoir que
ça peut aussi contenir des dispositions différentes sur le
calendrier scolaire. En quoi le calendrier scolaire est-il une matière
prévue au régime? Alors, je voudrais lire comme vous le lisez cet
article-là. C'est une première question. Je vais vous laisser
répondre à celle-là, j'en aurai peut-être
d'autres.
La Présidente (Mme Hovington): M. Gabriel.
M. Gabriel: Si je reprends mon exemple du primaire, si je veux
faire...
Mme Blackburn: Du calendrier scolaire, c'est là-dessus que
je voudrais voir...
M. Gabriel: ...au niveau du calendrier scolaire...
Mme Blackburn: En quoi ça, en quoi le libellé..
M. Gabriel: C'est-à-dire le calendrier scolaire pour
l'élève. Si je dois donner à l'élève, par
exemple, un minimum de 180 jours de classe..
Mme Blackburn: Oui.
M. Gabriel: ...et si je fais l'alternance école milieu de
travail, il n'aura pas 180 jours de classe quand il va s'en aller en
apprentissage...
M. Gendron: En milieu de travail.
M. Gabriel: ...au travail. Celui que je mets, par exemple, en
sport-études, même s'il fait toutes les matières puisqu'il
doit passer la sanction des études, mais si, une journée par
semaine, il doit être à l'extérieur de l'école pour
pratiquer son sport, don" il n'aura peut-être pas son minimum, 180 jours
de classe.
Mme Blackburn: J'ai bien compris que ça
pouvait modifier le calendrier scolaire. Je veux simplement vous
demander: Comment ça, cet article peut-il porter une modification au
calendrier scolaire?
M. Gabriel: C'est-à-dire qu'il ne portera pas une
modification...
Mme Blackburn: Ou habiliter une disposition qui vous permettrait
de réduire ou do modifier le calendrier scolaire? Favoriser dans les
matières prévues... Pour favoriser dans les matières
prévues, ce n'est pas...
M. Gabriel: Je peux permettre une dérogation aux 180 jours
de classe, tout en maintenant, en permettant à l'élève de
faire toutes les matières prévues au régime
pédagogique.
Mme Blackburn: À présent, l'autre question. Moi, je
suis assez favorable à l'idée qu'il faudrait "initier" des
expériences, rendre nos théories plus - voir dans l'application
ce que ça donne - scientifiques. Là-dessus, je n'ai pas trop de
problèmes. Quelques-uns cependant. Il y a des expériences
intéressantes, à l'école Pierre-Laporte, il y a
l'école FACE, il y a l'école du Plateau. Et là on commence
à avoir des expériences comme ça. Première
question, en vertu de quoi elles ont lieu ces expériences-là? Et
qu'est-ce qui nous empêchait de continuer avec ce
modèle-là?
Deuxième question. Dans les expériences - et là
c'est plus une de mes inquiétudes. D'ailleurs, ce qui a fait qu'on s'est
donné au Québec un régime pédagogique, la
multiplication de ces expériences... Là je pense alternance
école et travail, sur deux ans, ça pourrait être
diminué considérablement et nuire à l'enfant par rapport
à la mobilité de l'enfant, la mobilité de
l'élève. Dans certaines régions, quel est le pourcentage
d'élèves qui changent de commission scolaire ou d'école?
Ça aussi, je me dis: On ne peut pas ouvrir les vannes là-dedans
à tout vent. Parce que c'était un des problèmes qu'on
avait par rapport aux méthodes pédagogiques où on les a un
peu plus généralisées, uniformisées pour permettre
une certaine... pour éviter que l'enfant soit trop perturbé par
un changement d'école. Alors, donc, on a uniformisé davantage les
méthodes pédagogiques. On a uniformisé le régime
pédagogique pour ne pas nuire, pour rendre possible l'intégration
dans une nouvelle école. Je me dis que la multiplication de ce genre
d'expériences, bien qu'intéressantes, pose aussi ce
problème-là.
L'autre. Actuellement, on a des expériences extrêmement
intéressantes sans qu'on ait de dispositions habilitantes. Alors,
qu'est-ce qui fait que... Je veux dire: Est-ce que ça été
contesté en cour? Quel est le problème? C'est toujours ça
que je me demande. Quel est le problème?
M. Gabriel: En fait, principalement, ce que je veux expliquer
c'est que ce qui nous permettrait de diversifier les services à nos
clientèles scolaires... Actuellement on uniformise tellement que
ça ne nous permet pas de tenir compte d'une diversification des services
à nos clientèles scolaires. Donc, il faudrait avoir des moyens de
pouvoir diversifier les services en tenant compte des besoins qui peuvent
être des besoins particuliers de certaines clientèles. C'est
simplement ça que...
Mme Blackburn: Autre... Et là, c'est davantage une
remarque qu'une question. Par rapport à l'expérience de la PSBGM
en matière d'enseignement de I anglais langue seconde, on sait qu'ils le
font aux groupes francophones, évidemment, puisque c'est l'enseignement
de l'anglais langue seconde. Le seul problème que ça me posait,
que ça nous posait et que ça posait aux observateurs, ce n'est
pas qu'ils apprennent correctement une langue seconde, c'est que,
précisément, les enfants qui fréquentent la PSBGM sont
dans un milieu ou baignent dans un milieu où l'anglais domine dans les
cours de récréation, à l'école, à la
cafétéria, partout dans les familles, chez leurs amis, et
c'était ça. Ça n'a jamais été - et là
je trouve que ce serait peut-être le temps qu'on soit, là dessus,
clairs - ce n'est pas l'idée que les Québécois
possèdent une deuxième langue, c'est élémentaire,
mais qu'ils l'apprennent correctement, c'est indispensable. C'est normale ment
ce à quoi on devrait s'attendre. Alors, moi, quand j'entends le ministre
dire. Écoutez, vous sautez en l'air chaque fois qu'on parle l'anglais,
c'est dire n'importe quoi et je pense. ju'on ne peut pas. Il faut mettre les
choses au clair un moment donné. Nous sommes tous d'accord que les
Québécois devraient posséder une langue seconde. Et,
évidemment, celle qui domine sur tout le continent, I anglais. Mais
entre ça et permettre à ceux qui fréquentent la section
française des écoles protestantes du Grand Montréal de
baigner encore plus pour mieux maîtriser la langue seconde alors que,
déjà, ils sont dans un entourage, un environnement qu'on
connaît, que le ministre connaît, mais en plus, ajouter ça,
installez-vous sur votre téléviseur - je ne sais pas combien vous
avez de canaux, je pense qu'on peut en avoir quasiment jusqu'à 100, et
vous en trouvez à peu près cinq, six, sept, en français,
tout le reste, c'est anglais et même du chinois, de l'italien et...
M. Ryan: Deux, trois en français, ça serait assez.
Deux, trois meilleurs en français, ça serait quasiment assez.
Mme Blackburn: Ah! Bien, je serais d'accord aussi, mais.. Je
trouve ça très brillant ce que vous nous dites là.
M. Gendron: Pourquoi ça ne serait pas deux, trois en
anglais?
Mme Blackburn: Deux, trois bons en anglais et on pourrait dire:
C'est assez, n'est-ce pas?
M. Ryan: Parce qu'on a notre télévision qui est
ouverte sur les frontières américaines. Je ne veux pas
empêcher la télévision américaine d'entrer ici.
Mme Blackburn: Alors, ce que je dis, ce que je veux juste
illustrer...
M. Ryan: C'est ça qu'est votre idée?
Mme Blackburn: On ne l'empêchera pas de rentrer...
M. Ryan: On va hausser les montagnes là-bas, on va mettre
ça trois fois plus haut.
Mme Blackburn: Pas question qu'on mette... Là, je trouve
que vous me faites, comme on dirait au Saguenay, un discours simple.
Franchement là! Je n'ai jamais pensé qu'on voudrait mettre...
M. Ryan: On les a ces choses-là, c'est une
donnée...
Mme Blackburn: Ça, c'est le genre de discours, vous
dites... De ce temps-là, on dit n'importe quoi et ça, je trouve
qu'on ne peut pas laisser dire n'importe quoi. Nous n'avons jamais voulu, comme
Parti québécois, mettre des barrières autour du
Québec, alors arrêtons de dire n'importe quoi. Ce que je dis
cependant, et vous le savez...
M. Ryan: Vous les avez mises pareil...
Mme Blackburn: Ce que je dis, c'est que les jeunes dont il est
question à la PSBGM, ce sont les allophones dans une très grande
majorité et on favorise ainsi leur intégration à la
communauté anglophone. C'est juste ça que je dis.
Je reviens sur l'expérience de l'enseignement de l'anglais langue
seconde, je suis certaine qu'il y a des expériences intéressantes
là, toute l'idée d'immersion et je pense qu'effectivement je
serais heureuse et ravie que vous nous en envoyiez de ces expériences
là au Saguenay, en Gaspésie, peut-être en Abitibi aussi, et
la Côte-Nord, toutes ces régions qui n'ont pas cet avantage
d'être en contact plus courant avec l'anglais. Ça je n'ai pas de
problème. Alors ne confondons pas les choses. Ne confondons pas les
choses. Ne confondez pas le discours que nous tenons sur l'intégration
des allophones qui sont à la communauté anglaise,
intégration favorisée par les pratiques de la PSBGM - c'est une
chose - et l'apprentissage correct de l'anglais langue seconde. Ce n'est pas
pareil. Là, j'espère que ça va être clair. On n'a
jamais confondu les deux. Si le ministre veut faire semblant qu'on confond les
deux, je pense que c'est clair. Il y a deux choses; les pratiques de la PSBGM
qui favorisent l'intégration des allophones à la
communauté anglaise, ça c'est clair, mais l'apprentissage correct
de la langue seconde je pense que tout le monde est pour ça.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: Je trouve que le jugement de la députée de
Chicoutimi est sommaire, très sommaire. Je me souviens d'être
allé visiter l'école Chomedey à Maisonneuve où la
députée de Maisonneuve avait un de ses enfants qui était
inscrit.
Mme Blackburn: Elle est à FACE. M. Ryan:
Pardon?
Mme Blackburn: Elle a une fille et elle est à FACE.
M. Ryan: Elle était à cette école à
ce moment-là.
Mme Blackburn: Elle est à FACE, oui.
M. Ryan: Elle était à cette école-là
et ça ne servait pas de lieu d'assimilation. Elle était
très fière de cette école, elle l'avait dit en
commission...
Mme Blackburn: Oui, ce serait difficile de l'assimiler, je suis
d'accord avec vous.
M. Ryan: ...parlementaire ici, elle était très
fière de cette école. Franchement la députée de
Chicoutimi véhicule volontiers des préjugés qui ne sont
pas toujours le fruit d'une observation systématique de la
réalité que d'ailleurs elle connaît très peu. Je
suis content. J'ai entendu une remarque qui m'a vivement
intéressé de la part de la députée de Chicoutimi,
j'ai cru comprendre qu'elle faisait une proposition pour que nous modifiions
une disposition du régime pédagogique en vertu de laquelle
l'immersion en langue anglaise est interdite. L'immersion en anglais langue
seconde est interdite par le régime pédagogique.
Mme Blackburn: Je r'ai jamais dit ça.
M. Ryan: Mais vous avez dit que vous souhaitiez l'avoir à
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Je n'ai pas dit que c'était interdit, j'ai
dit que..
M. Ryan: Moi, je vous dis, je suis content que vous souhaitiez
que ça ne le soit plus. On s'entend tràs bien pour une fois, je
ne voudrais pas que vous nuanciez. Je prends votre déclaration à
sa face môme, Mme la députée de Chicou-timi, et nous allons
la faire diffuser à travers tout le Québec.
Mme Blackburn: ...l'immersion est interdite. Ce que je dis c'est
que..
M. Ryan: Non, c'est ce que vous avez dit, peut-être que
vous voudrez étudier le dossier plus à fond, c'est votre affaire.
Quoiqu'il en soit, en ce qui regarde l'apprentissage de l'anglais langue
seconde, dans les écoles de la Commission des écoles protestantes
du Grand Montréal le problème est réglé maintenant
parce que nous avons gagné notre cause en Cour suprême et,
après le jugement de la Cour suprême, j'ai convoqué
à mon bureau les représentants de toutes les commissions
scolaires qui avalent été inscrites en violation du régime
pédagogique et toutes ces commissions scolaires se sont engagées,
à compter du mois de septembre, à ne plus admettre en
première année d'élèves à qui l'anglais
serait enseigné comme langue seconde au premier cycle du primaire.
Ça fait un problème qui est réglé et qu'on a
réglé dans l'harmonie, dans la préparation solide de notre
cause devant la Cour suprême évidemment. C'est
réglé.
Mais je ne voudrais pas, parce qu'on a réglé ce
problème, qu'on a mis de l'ordre là-dedans, qu'on dise:
Maintenant, des expériences, il n'y en aura plus et c'est fini. Au
contraire, comme vous le disiez, j'ai cru comprendre ça des propos de la
députée de Chicoutimi, maintenant que c'est réglé,
qu'on n'a plus cette situation d'inégalités injustes entre les
élèves de la Commission scolaire protestante du Grand
Montréal et ceux des autres commissions scolaires, là
peut-être qu'on peut envisager certaines expériences bien
circonscrites, bien délimitées qui permettront de faire avancer
la connaissance pédagogique et peut-être d'arriver un jour
à des politiques mieux éclairées, plus réalistes.
Peut-être que ça confirmera les politiques d'aujourd'hui, je ne le
sais rigoureusement pas. Mais l'article a pour objet, dans ce domaine comme
dans d'autres, d'élargir le champ de notre expérience et de nos
connaissances en vue de nous permettre d'en venir à des politiques plus
éclairées. Merci.
La Présidente (Mme Hovington): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, d'abord ce que je dis, l'immersion
probablement à Chicoutimi, ce serait comme un peu difficile, merci.
Parce que ça suppose qu'une partie des élèves sont en
anglais et l'autre en français, alors passons là-dessus. Et ne
pas confondre la connaissance et l'apprentissage corrects d'une langue seconde
et l'apprentissage précoce de l'anglais langue seconde. Ce n'est pas
pareil. Je trouve que l'enseignement de l'anglais intensif, différentes
choses... (23 heures)
Le problème, et je le rappelle au ministre, c'est que les
expériences actuelles se sont faites dans un milieu qui est
majoritairement composé d'allophones. Les francophones, y compris la
jeune fille de Mme Harel, députée de Maison-neuve, vous
comprendrez avec moi qu'elle n'a pas trop de problèmes d'assimilation,
hein, à la communauté anglophone.
D'ailleurs, c'est aussi pour tous les jeunes francophones que je connais
de façon générale. Les parents qui les envoient à
la section française à la PSBGM, je ne pense pas qu'ils vont
devenir des fans des anglophones mais je pense qu'ils vont posséder
correctement la langue mais, autrement, ce n'est pas un drame. Le seul
problème c'est celui-là et le ministre le sait. C'est un
problème qui touche évidemment l'avenir du Québec, il le
sait bien.
En ce qui a trait aux expériences, je dis oui, j'ai une
réserve et je me dis on est comme capables de le faire à
l'intérieur de l'actuel.. parce qu'il y a une gamme d'expériences
intéressantes, à part évidemment le projet dont on parlait
qui était l'alternance école-travail. Ça, ça va
appeler des modifications au régime pédagogique parce qu'il
faudra réduire les matières parce que ce n'est plus à
l'Intérieur de m^ières. Il faudra réduire certaines
matières au bénéfice d'autres.
Pour le reste, bien qu'étant favorable à des
expériences, étant prudente aussi parce que ça
réduit la mobilité des élèves, je prétends
que les expériences qu'on a se sont faites avec la loi actuelle et
ça n'a été un drame pour personne.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Verdun.
M. Gautrin: J'ai un peu de difficulté à comprendre
l'argumentation de la députée de Chicoutimi sur un point. De
vouloir débattre actuellement de l'intégration des allophones
à la majorité anglophone, ce n'est pas ce qu'on essaie de couvrir
avec cet article. C'est un risque que vous pensez parce que, implicitement,
vous êtes en train de dire, lorsque vous dites ça, que le
ministre, dans les dérogations qu'il va donner, il va donner les
dérogations dans ce cas-là.
C'est important parce que vous êtes intervenue tout à
l'heure, madame...
Mme Blackburn: Oui, oui. Je vous écoute.
M. Gautrin: ...pour préciser quelle était
peut-être la mauvaise perception qu'on pouvait avoir du Parti
québécois. Je voudrais aussi vous rétorquer de la
môme manière que vous avez une mauvaise perception du Parti
libéral. Il n'est pas question de notre part de favoriser
l'intégration des allophones à la communauté anglophone.
Ça n'a jamais été notre but et ça n'a jamais
été ce qu'on essaie de défendre.
Je voudrais réellement rétorquer et bien préciser
cette question. Il n'est pas question, et, s'il y a un parti qui se bat
actuellement pour maintenir le fait français au Québec, je pense
que c'est le Parti libéral et je n'ai aucune gêne ici de pouvoir
affirmer ça publiquement, sans gêne là-dessus en face de
vous, même si vous riez de ce côté de la table, madame.
M. Gendron: C'est gros comme le stade.
Mme Blackburn: Non, non. Je trouve que ce n'est pas
ça.
M. Gendron: Non, non. On trouve ça juste drôle.
M. Gautrin: Je m'excuse de vous le dire. Là, vous
êtes en train de prêter au ministre des allégations, de dire
que sa disposition est faite spécialement pour permettre aux allophones
de s'intégrer mieux au groupe anglophone. À mon sens, connaissant
le ministre, connaissant le parti duquel il fait partie, ce n'est aucunement le
but avec lequel on doit fonctionner. Je m'excuse.
M. Gendron: M. le député de Verdun, très
amicalement, question de règlement, entre guillemets, juste pour vous
aider.
M. Gautrin: Bien sûr.
M. Gendron: Ce n'est pas ça qu'on dit. C'est que c'est la
seule application que nous trouvons dans le régime pédagogique
que nous connaissons. C'est exactement ce que vous venez de dire. Ne nous
prêtez pas d'intentions sur les vôtres. C'est qu'on fait juste
lire. Notre problème, c'est que de temps en temps on sait lire, nous
aussi.
M. Gautrin: Bien sûr.
M. Gendron: Alors, on ne fait que lire et la seule application,
comme par hasard, qui est connue dans le régime pédagogique que
nous avons lu et également dans le projet de nouveau régime, il
n'y en a qu'une seule, la seule, c'est de permettre l'enseignement
précoce de l'anglais à l'école francophone. Point. Point.
On ne porte plus de jugement. Je fais juste vous dire: Mettez-vous donc
à notre place. Quand on lit ça, on ne peut pas avoir d'autre
réflexe que celui que nous avons, que celui que tous les organismes
autres que nous...
Soyons objectifs. Est-ce que la CEQ fait la promotion de l'enseignement
de l'anglais autant que nous autres en termes d'apprentissage de langue
seconde? Mais la Centrale de l'enseignement qui fait partie du front commun
linguistique a exactement la même crainte que nous.
M. Gautrin: Ah! Mais ça ne m'étonne pas.
M. Gendron: Non, non. Mais, si ça ne vous étonne
pas, ne biaisez pas votre jugement, vous allez avoir un problème.
Tantôt, c'étaient nous qui étions dans les patates dans vos
intentions.
M. Gautrin: Non, non, mais ça ne m'étonne pas,
compte tenu des liens entre vous et la CEQ.
M. Gendron: Je ne parlais pas des liens entre moi... Non, non. Je
veux juste rester sur mon point d'ordre. Je laisse la parole au
député de Verdun.
M. Gautrin: Non, non. Allez-y. Continuez.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
de Verdun...
M. Ryan: Mme la Présidente, je voudrais user de mon droit
de...
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: ...réplique de cinq minutes, à la suite
d'une intervention d'un député. Le député nous dit
que ce qui le préoccupe, c'est l'absence dans le projet de régime
pédagogique d'autres dispositions donnant suite à ceci.
M. Gendron: Oui...
M. Ryan: Je lui ai répondu tantôt clairement que, si
cet article est adopté, viendront s'ajouter d'autres dispositions dans
le régime pédagogique dans l'avenir plutôt
rapproché. On ne pouvait pas les avoir parce qu'il n'y avait pas la
disposition habilitante. C'est tout.
M. Gendron: Oui, mais, Mme la Présidente, et ça va
être court...
M. Ryan:...
M. Gendron: Ah! D'accord.
La Présidente (»*me Hovington): M. le
député de Verdun, est-ce que vous voulez continuer votre
intervention interrompue de tout à l'heure?
M. Gendron: C'était à lui de parler. Vous avez
raison.
M. Gautrin: Ah! A cette heure-ci, je peux bien laisser passer.
Avec les gens d'en face.
Vous dites que c'est la seule application. Je m'excuse de mal
connaître le régime pédagogique. Je ne prétends pas
vous battre ou battre personne ici autour de la connaissance du régime
pédagogique. Sauf que j'ai écouté et qu'on a donné
un certain nombre d'exemples où ceci pouvait s'appliquer,
différents, strictement, d'accentuer ou améliorer l'enseignement
de l'anglais langue seconde. Personnellement et réellement sans aucune
partlsanerie, pour moi, toute recherche de souplesse dans le régime
pédagogique à l'heure actuelle, je pense que c'est quelque chose
qu'on doit favoriser. Je pense que vous devriez être aussi de cette
position. Là, actuellement, on recherche purement et simplement de la
souplesse. Je crois que réellement... À cette heure-ci, on
pourrait peut-être laisser tomber les divergences sur les questions
partisanes. Sur la question purement de gagner de la souplesse dans cette
question-là, vous devriez être d'accord d'après moi et ne
pas penser qu'il y a un risque caché de devoir essayer de favoriser
l'intégration des allophones à ceci ou à cela. Ayons la
souplesse et voyons comment ça s'applique. SI ça ne s'applique
pas correctement, si les choses ne fonctionnent pas correctement, on pourra
toujours revenir. J'ai terminé, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovlngton): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, Mme la Présidente. Je voudrais dire
au député de Verdun qu'il ne s'agit pas d'une perception. Il
s'agit simplement de lire le tout nouveau régime pédagogique qui
vient tout juste d'être modifie et qui va apparaître dans la
Gazette officielle dans les prochains jours et qui indique clairement
que la disposition habilitante qu'on va adopter tantôt permet une
modification au régime pédagogique: l'enseignement précoce
de l'anglais langue seconde. Ce n'est pas une perception, c'est ce qu'on vous
dit là. C'est la seule et unique. Elle est dedans. Bon.
Une voix: Et les autres?
Mme Blackburn: Les autres, il en parie. Il en parle. Il n'en a
pas parlé vraiment en Chambre, mais là il en parle. Bon.
L'autre chose. Là, je vais attendre que le député
de Verdun m'écoute.
La Présidente (Mme Hovington): Mme fa
députée de Chicoutimi, vous avez la parole.
Mme Blackburn: Pour le député de Verdun qui ne
comprend pas pourquoi on s'inquiète, il y avait une façon de
régler les choses claires et nettes, plus particulièrement sur
IHe de Montréal, c'était la création de commissions
scolaires linguistiques On connaît les problèmes reliés
à la situation. On va avoir quatre commissions scolaires. Je comprends
que ce n'est pas tout le monde qui a suivi ça. Je comprends
même...
M. Gautrin: La création des commissions scolaires
linguistiques qu'on a soulevée, j'ai personnellement suivi ça
depuis assez longtemps.
Mme Blackburn: Oui? Bon, d'accord. Alors, vous savez qu'on va en
avoir quatre là. On va avoir les linguistiques, française et
anglaise, les protestantes, les catholiques et les dissidentes. Ça
commence à faire pas mal de stock parce que la loi a été
modifiée comme ça. Alors, quand vous nous parlez de perception,
on ne se base pas sur des perceptions, on se base sur des faits réels et
concrets et les deux situations, c'est le régime pédagogique, il
est clair, il a un article qui parle de projets pédagogiques en vertu de
la disposition habilitante qu'on va adopter; on n'est pas en majorité,
elle va certainement être adoptée. L'autre, c'est la
décision - et là-dessus le ministre a été
inébranlable - on garde les commissions scolaires confessionnelles, on
garde les dissidentes et on pourra aussi créer des linguistiques. Alors,
qui dit mieux? Je pense qu'il n'y a aucun pays au monde qui va avoir une
pareille structure scolaire On n'a pas tiré ça de quelque part
comme ça.
M. Gautrin: Ne mélangeons pas... Mme Blackburn: Ha,
ha, ha!
M. Gautrin: Excusez-moil Enfin, je ne voudrais pas
éterniser le débat. Mais le débat sur les commissions
scolaires linguistiques et confessionnelles, c'est un autre débat.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre...
Mme Blackburn: Non, mais ça touche la même question,
le problème d'intégration.
La Présidente (Mme Hovington): ...vous avez droit à
votre réplique...
M. Gautrin: Non, je comprends, mais là, on n'est pas..
La Présidente (Mme Hovington): de cinq minutes.
M. Gautrin: Écoutez, un instant. Là on n'est pas
sur le problème de l'intégration. On pourra
en débattre après. On est sur le débat d'ouvrir une
possibilité de donner un pouvoir dérogatoire au ministre. Qu'on
revienne après à débattre ensemble sur la question de
l'intégration, etc., je suis prêt à le faire demain,
ça ne me gêne pas. Mais là, c'était simplement une
facilité et une ouverture donnée au ministre. C'est
différent.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, je reconnais le
ministre pour son droit de réplique de cinq minutes.
M. Ryan: Je rappelle ce que j'ai dit à maintes reprises
depuis le début du débat, je le fais très
brièvement. Nous n'avons, dans le projet d'un nouveau régime
pédagogique - qui sera très peu modifié finalement parce
que c'est une réédition du régime qui existait dans ses
dispositions principales sauf en ce qui regarde les mathématiques et les
sciences au deuxième cycle du secondaire où il y a des
changements importants - aucun exemple des applications possibles de cet
article 9.1° que nous voulons introduire dans le régime
pédagogique, mais il y en aura d'autres. Je pense que nous en avons
donné de nombreuses illustrations ce soir. Je peux vous assurer que,
lorsque les choses seront clarifiées de ce côté-là,
on pourra promouvoir, même encourager de manière plus active qu'on
l'a fait jusqu'à maintenant cette voie de développement
pédagogique extrêmement importante.
Maintenant, en ce qui touche l'apprentissage de l'anglais, je crois que
l'expérience des quatre dernières années est le meilleur
gage de prudence et de réalisme que puissent donner le ministre et le
gouvernement. Comme je l'ai dit tantôt, il y avait quand même une
porte ouverte dans le régime pédagogique que nous avons
hérité de vous, d'ailleurs. Ce n'est pas nous qui l'avons mise
là, ça y était de votre temps à vous autres. Le
régime pédagogique a été refait, si mes souvenirs
sont bons, en 1981. En 1981, je pense que c'est M. Camille Laurin qui
était ministre à ce moment-là. C'est lui qui a mis
ça là de même que la clause minimisant l'importance de
l'histoire nationale, ce qui m'a surpris toujours, j'en ai toujours
été extrêmement surpris.
Là, nous allons élargir les perspectives de manière
que cesse cette situation où seul l'apprentissage de l'anglais pourrait
être favorisé en vertu d'une disposition comme celle-là.
Ça va être beaucoup plus large et diversifié. Je pense que
ce sera plus intéressant pour tout le monde. Alors, j'ai
terminé.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-ce que l'article
9.1° est adopté?
M. Gendron: Sur division.
La Présidente (Mme Hovington): Sur divi- sion. Est-ce que
l'article 35 tel qu'amendé, dans son entier, est adopté?
M. Gendron: Sur division.
La Présidente (Mme Hovington): Sur division.
M. Ryan: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, j'appelle l'article
36.
M. Ryan: Mme la Présidente, je voudrais vous
proposer...
La Présidente (Mme Hovington): S'il vous plaît!
M. Ryan: Mme la Présidente, je crois qu'il y aurait lieu,
maintenant que nous avons approuvé l'article 9.1°, d'apporter une
modification de même nature à l'article 448. Nos conseillers sont
en train de distribuer le texte d'un amendement à cette fin.
L'amendement qui sera proposé se lirait comme suit: L'article 448 de
cette loi est modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne du
paragraphe 7° du troisième alinéa et après les mots
"sur demande motivée", des mots "les parents d'un élève,
d'un élève majeur ou de la commission scolaire". Je ne voudrais
pas qu'on règle ça nécessairement ce soir, mais je crois
qu'à plus forte raison il faudrait introduire ici l'équivalent de
9.1°, toute la formation professionnelle, ce serait très important,
je pense. Ça pourrait être très utile que nous l'ayons en
éducation des adultes. Comme on n'a pas encore le régime
d'éducation des adultes... En tout cas, on va voir d'ici demain. On ne
vous ennuiera pas avec ça ce soir.
M. Gendron: On n'est pas ennuyés. Le régime
n'existe pas, alors on va l'accrocher à quoi? (23 h 15)
M. Ryan: On vous proposera peut-être un amendement pour
faire la concordance si ça s'avère nécessaire et
justifié, mais là je ne suis pas en mesure de l'affirmer. Pour le
moment, je me borne par conséquent à présenter cet
amendement-ci qui se passe, à mon point de vue, de toute
explication.
M. Gendron: J'ai le même point de vue. Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 35.1
est adopté?
M. Gendron: Sur division, compte tenu du chèque qu'il
touche, mais je vois là le même élément de
concordance que j'ai entendu.
La Présidente (Mme Hovlngton): Dans l'article 35 de tout
à l'heure.
M. Gendron: C'est ça.
M. Ryan: Je pensais que la compréhension avait
progressé.
M. Gendron: Sur le même sujet elle progresse, mais avec la
même logique.
Dispositions pénales
La Présidente (Mme Hovington): J'appelle donc l'article
36.
M. Gendron: L'article 36, il n'y a pas de problème.
M. Ryan: II n'y a pas de problème aussi.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. J'appelle
l'article 37.
Commissions scolaires provisoires
M. Ryan: L'article 37 est évidemment un article majeur de
ce projet de loi. Je pense qu'il vaut la peine que nous nous y arrêtions
quelque peu, afin de le comprendre dans toutes ses implications.
Je pense que ça vaut la peine que nous nous reportions
tranquillement aux dispositions de la loi 107 à laquelle nous
réfère cet article. On dit: Pour l'application de la section VI
du chapitre V, fonctions et pouvoirs de la commission scolaire. Voyez-vous, ce
qui est dit ici: Pour l'application de la section VI du chapitre V, ce sont
tous les services que la commission scolaire a le mandat d'offrir à la
population. On dit: "relativement aux services éducatifs visés
à l'article 1". On veut dire les services de formation et d'éveil
à l'éducation préscolaire, les services d'enseignement
primaire et secondaire et les autres services complémentaires et
particuliers prévus par la loi et le régime pédagogique.
On dit que, relativement à ces services, ne relèvent pas de la
compétence d'une commission scolaire pour catholiques ou pour
protestants, y compris une régionale, les personnes qui appartiennent
à une confession religieuse, catholique ou protestante, qui n'est pas
celle dont se réclame la commission scolaire.
Le présent article n'a pas pour effet d'empêcher une
commission scolaire de dispenser, au terme d'une entente conclue en application
de l'article 213, des services à des personnes ne relevant pas de sa
compétence. Alors, avec ceci, il est clair qu'une commission scolaire
pour catholiques peut réclamer que des élèves de parents
catholiques soient inscrits dans ses écoles. Les parents n'ont pas le
droit de les
Inscrire dans une école d'une commission scolaire pour
protestants, en vertu de l'ancien article 39 de la Loi sur l'instruction
publique, qui est devenu quel article, monsieur? Qui est cet article-ci,
l'article 502 au début, au premier alinéa. C'est l'ancien article
39, grosso modo, de la Loi sur l'instruction publique qui était une
disposition charnière de l'ancienne loi.
En vertu de cette loi, par conséquent, les parents catholiques
envoient leurs enfants aux écoles des commissions scolaires pour
catholiques; les parents protestants les envoient aux écoles des
commissions scolaires pour protestants et des parents qui ne sont ni
catholiques ni protestants peuvent les envoyer aux écoles de l'une ou
l'autre commission scolaire.
M. Gendron: Juste une seconde pour comprendre. Comment se fait-il
qu'il y a tant de catholiques au PSBGM, dans la pratique?
M. Ryan: C'est parce que sur les formules d'enregistrement ils
vont mettre: autre ou pas de religion. Il y a certains cas à la CEPGM,
je ne pense pas que ce soit par entente, mais, dans ma région, des
élèves catholiques de langue anglaise sont inscrits à
Laurentian Protestant School Board, en vertu d'une entente qui existe entre la
commission scolaire du Long Sault, qui est une commission scolaire pour
catholiques, et la commission scolaire pour protestants. Parce que la
commission scolaire du Long Sault n'est pas équipée pour fournir
les services en langue anglaise, elle a par conséquent une entente avec
l'autre.
M. Gendron: Ce n'est pas le même cas à
Montréal, vous l'admettez.
M. Ryan: Non, mais ici l'objet de cet article-là c'est de
soustraire à cette obligation de relever d'une commission scolaire pour
catholiques ou pour protestants les personnes inscrites en formation
professionnelle, en éducation des adultes et à des écoles
à vocation nationale ou régionale.
M. Gendron: Mais j'aimerais ça, M. le ministre, que vous
nous situiez. Est-ce que, dans le fond, ce n'est pas pour... Ça a
référence au régime provisioire, ça? Puis c'est
juste pendant le régime provisoire. Mais, en termes très clairs,
l'objectif de l'article 36, pour la durée du régime provisioire,
vise quoi? L'article 37, excusez-moi. L'article 37 vise à quoi?
M. Ryan: Supposé que...
M. Gendron: J'ai de la difficulté à saisir
le...
M. Ryan: Oui. Supposé qu'il existe une école - je
prends une hypothèse - de formation pour les métiers du plastique
qui serait organisée par la CECM à Montréal, ça
veut dire que les élèves pourraient s'inscrire à cette
école-là, indépendamment de la confession religieuse ou
autre. On ne leur demandera pas cette qualification-là.
Mme Blackburn: Ce n'est pas le protocole d'entente,
ça?
M. Ryan: Pardon?
Mme Blackburn: Ce n'est pas par protocole, ça?
M. Ryan: Non. En vertu des dispositions que nous introduisons,
ça pourra se faire beaucoup plus librement.
M. Gendron: Non, mais, regardez. Je pense qu'on progresse ici
là-dessus en termes de compréhension, en tout cas, en ce qui me
concerne, là.
M. Ryan: Bien non. C'est bon. On va prendre notre temps, je pense
que c'est très important.
M. Gendron: En ce qui me concerne, cela signifie que vous ne
voulez pas que, pour la durée du régime provisoire, les
élèves aient l'obligation de fréquenter les commissions
scolaires des confessions protégées ou de leur confession
religieuse. Non, je m'excuse, protégées... je me suis
trompé, pas au sens...
M. Ryan: Très bien. On va demander à monsieur notre
conseiller juridique de donner quelques explications.
M. Gendron: Bien sûr, je veux comprendre. M. Ryan:
M. Dupont.
La Présidente (Mme Hovington): On vous écoute, M.
Dupont
M. Dupont: Mme la Présidente, si vous regardez le texte
actuel de loi 107, pour toutes les clientèles, y compris les
clientèles adultes, il y a un cloisonnement confessionnel. Les adultes
catholiques doivent aller nécessairement à une commission
scolaire pour catholiques et les adultes protestants aussi. Or, on sait que la
pratique... Puis, en plus, le ministre peut établir une liste des
commissions scolaires qui sont seules autorisées à donner des
services financés pour les adultes.
Si on regarde l'article 502, tel qu'il est là, il faudra avoir
deux réseaux de commissions scolaires, une catholique et une
protestante, pour donner des services aux adultes. Alors, le but de la
modification, c'est d'enlever le cloisonnement entre les commissions scolaires
pour les adultes sur le plan religieux, de sorte qu'une commission scolaire
pour catholiques peut admettre n'importe quel adulte à ses services.
M. Gendron: Qu'il soit catholique ou protestant?
M. Dupont: Peu importe sa religion.
M. Gendron: Si c'est ça et qu'il n'y a pas d'autre chose,
je bénis ça, même si on n'a pas le pouvoir!
M. Ryan: Je pense que c'est un élargissement
extrêmement important qui est apporté par un texte fort laconique,
sibyllin même, mais dont les conséquences seront
considérables.
M. Gendron: Mais vous avez, j'espère, le même
objectif que nous, que le provisoire dure le moins longtemps possible.
M. Ryan: II me fait plaisir - je l'ai dit en
Chambre l'autre jour - de confirmer que les procédures devant la
Cour d'appel vont très bien.
M. Gendron: Régime de fou!
M. Ryan: Les plaidoyers... Quand vous vous rappelez le temps qui
s'est perdu atour de la cause de l'école Notre-Dame-des-Neiges, le
jugement avait été rendu pendant le premier mandat du
gouvernement péquiste. À la fin du second mandat, le plaidoyer en
appel n'était pas encore rentré. Ça traînait quelque
part dans les tiroirs. Nous autres, déjà, les questions sont
entrées à la Cour d'appel. La loi a été
adoptée en décembre 1988 puis les plaidoyers sont tous
entrés puis les plaidoieries se feront devant le tribunal à la
fin de janvier, si mes souvenirs... Du 29 janvier au 7 février. Et
j'invite le député de l'Opposition que ces questions
intéressent à venir en cour. Moi-même, j'espère y
aller une journée ou deux, parce que c'est une cause de grande
importance.
M. Gendron: Sur cette base-là, vous ne vous rappelez pas
le délai qu'il y a eu dans le jugement de la Cour suprême sur la
loi 3. Pensez-vous que c'est nous qui les faisons, les jugements, et qui les
sortons? On a été obligé d'attendre que le jugement de la
loi 3 sorte avant de soumettre les questions; vous laissez croire qu'elles ont
traîné...
M. Ryan: Mais celui-ci, la cause a marché plus vite, parce
que vous étiez en accusation. Ça
a marché vite; ça s'est réglé dans quelques
semaines à peine. Ça a été une Injonction
intérimaire, si mes souvenirs sont bons. En tout cas, ça,
ça ne donne rien de revenir là-dessus. Mais, comme vous m'avez
interrogé sur la cause relative à la loi 107, il me fait plaisir
de vous dire qu'elle chemine très bien, de manière fort
encourageante.
Alors, cet amendement-ci, par conséquent, a une très
grande importance seulement par l'ajout des mots "relativement aux services
éducatifs visés à l'article 1" qui vise le droit de tout
Québécois âgé de 5 à 18 ans.
C'est une question de technique juridique, pour cette phase où
nous sommes, ça dit ce que ça veut dire sans défaire toute
l'économie de la loi. On ne voulait pas ajouter une prolifération
d'articles. C'est la manière la plus concise de le dire. Ça
demande une deuxième lecture, je l'admets. Moi-même, je l'ai lu
quatre ou cinq fois et des fois ça m'échappait encore. Je pense
que personne...
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 37
est...
M. Ryan: La première fois, je l'avais compris très
bien et je l'avais môme demandé, mais quand je le reprenais, un
mois après, après m'être occupé de toutes sortes
d'autres choses, y compris une campagne électorale, je revenais et je me
disais: Qu'est-ce qu'on a voulu dire au juste par ça? Je cherchais dans
tous les articles, vous savez, et ça prenait tout mon petit change pour
me retrouver. Je pense que ça va être la même chose pour les
députés.
Une voix: Oui.
M. Ryan: Mais en affirmant que l'éducation des adultes,
que la formation professionnelle échappe au cloisonnement confessionnel
avec l'adoption de cette loi-ci, on ne fait pas erreur.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 37 est
adopté?
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 37 est
adopté.
J'appelle l'article 38.
Commissions scolaires confessionnelles et
dissidentes
M. Gendron: Adopté, c'est la même chose.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté.
L'article...
M. Gendron: Attendez un peu! À l'article 38, on me dit...
Moi, j'ai lu la même chose mais un instant, c'est parce que j'ai...
M. Ryan: Ici, ce sont les commissions scolaires confessionnelles;
dans l'autre, ce sont les commissions scolaires pour catholiques, les
commissions scolaires pour protestants. Ici, il s'agit des commissions
scolaires confessionnelles; l'autre, ça va être les dissidentes.
C'est toujours le même équilibre, finalement, la même
économie.
Mme Blackburn: La compréhension que j'avais eue de
l'article 502 au moment où on discutait du projet de loi article par
article, c'était que ça limitait, dans une certaine mesure,
l'accès aux commissions scolaires protestantes à ceux qui
étaient protestants.
Une voix: Qu'à ceux qui étaient...
Mme Blackburn: Qui étaient protestants et, aux
catholiques, à ceux qui étaient catholiques. Je me rappelle une
réflexion des gens de la commission scolaire protestante qui disaient:
Écoutez, on va vider la moitié, le tiers de notre commission
scolaire.
M. Ryan: Regardez, c'est une autre disposition, ce n'est pas
celle-ci. Ça, c'est lorsque nous allons entrer dans le régime des
commissions scolaires linguistiques.
Mme Blackburn: Linguistiques
M. Ryan: Là, n'auront accès aux écoles d'une
commission scolaire confessionnelle ou dissidente que les élèves
de cette confession. Ici, nous reproduisons plutôt l'ancien article 39
dans la version qui existait avant les corrections de ce soir. Alors, on a
assez travaillé ça ensemble qu'on ne peut pas se contredire.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article...
M. Ryan: Quand arrivent des détails de machinerie, de
mécanique, oui.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que ça va, M.
le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Ça va
La Présidente (Mme Hovington): L'article 38 est
adopté.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 39.
M. Ryan: Parce que ce sont des commissions scolaires dissidentes
ici. Une des prétentions du gouvernement, c'est que, dans le cas des
commissions scolaires dissidentes, doivent aller à cette école
les enfants de cette confession. Elle ne doit pas être une école
ouverte à tout le monde. C'est une des questions qui seront
tranchées par la Cour d'appel.
M. Gendron: Oui, mais il y a la notion du choix: "peuvent choisir
de relever de la compétence de la commission scolaire dissidente",
ça n'existait pas ailleurs ça.
M. Ryan: "Les personnes qui appartiennent à une confession
religieuse dont la commission scolaire se réclame". Sauf décision
contraire, ça devient toutes autres personnes à l'exception des
catholiques ou des protestants qui sont d'une confession... Comment est-ce que
ça se dit? Celles qui appartiennent à une confession religieuse
qui n'est pas celle dont se réclame la commission scolaire
dissidente.
M. Gendron: Est-ce que vous êtes d'accord que vous
réintroduisez une notion de choix dans le libellé de l'article
504 alors que dans l'ancien article 504 de la loi 107. il n'y avait pas de
notion de choix? Quand tu étais de la confession de la dissidente, tu
allais à la dissidente. Tu n'avais pas encore un autre choix. Tu es
dissident, mais tu as le choix. Tu peux aller à la confessionnelle
protestante ou à la confessionnelle religieuse, ça va faire. Je
veux dire, je ne comprends pas cette affaire-là. Je ne comprends pas que
vous soyez pour ça. Je pense que je comprends. (23 h 30)
M. Ryan: D'abord, dans le cas des personnes qui ne sont ni
catholiques, ni protestantes, la liberté de choix était
déjà inscrite dans l'ancienne Loi sur l'instruction publique, et
elle est reprise ici. On l'a évoqué à propos des
commissions scolaires pour catholiques et pour protestants et on
l'évoque ici également. Ils ont une liberté de choix
très grande. Dans le cas des catholiques et des protestants, là
où existe une commission scolaire pour catholiques et une commission
scolaire pour protestants, ils doivent, en vertu de l'article 502, aller
à cette commission scolaire. Ça, c'est le régime qui va
exister jusqu'au jugement des tribunaux concernant les questions en litige sous
l'angle constitutionnel. On maintient l'ordre qui existait, finalement.
La Présidente (Mme Hovington): M. Dupont, allez-y.
M. Dupont: Vous savez, l'exercice de la dissidence durant le
régime provisoire se fait auprès d'une commission scolaire pour
catholiques ou pour protestants. C'est donc dire que, lors- qu'il y a une
commission scolaire dissidente catholique, il y a aussi, sur le même
territoire, une commission scolaire pour catholiques. C'est pour ça
qu'ici on dit, dans ce cas-là, les catholiques choisissent de relever
soit de la dissidente catholique, soit de la commission scolaire pour
catholiques. Seuls les catholiques peuvent aller à la dissidente
catholique, tandis que les autres qui ne sont ni catholiques, ni protestants
peuvent aller à la dissidente catholique seulement si la dissidente les
accepte, parce que les commissions scolaires dissidentes sont
réservées, en vertu de la constitution, aux seuls membres de leur
confession religieuse. C'est pour ça qu'on dit: À moins de
décision contraire, toute autre personne autre que catholique et
protestante, le cas échéant.
La Présidente (Mme Hovington): Ça va? M.
Gendron: C'est parfaitement clair.
La Présidente (Mme Hovington): M. le porte-parole de
l'Opposition.
M. Gendron: Ce ne sera pas long. Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 39 est
adopté. J'appelle l'article 40.
M. Ryan: Mme la Présidente, est-ce que vous êtes
à l'article 40?
La Présidente (Mme Hovington): À l'article 40, oui,
l'article a été appelé.
Dispositions transitoires et finales
M. Ryan: L'article 40 a trait à la fiscalité
scolaire. Ainsi qu'on l'a évoqué plus tôt dans la
journée, le contribuable fait le choix de la commission scolaire en
faveur de laquelle il paiera ses taxes. S'il décide de changer de
commission scolaire, il doit en faire avis à l'intérieur d'un
certain délai. Dans le cas des contribuables qui n'ont pas
signifié leur intention, les catholiques sont réputés
avoir fait le choix visé à l'article 305 en faveur de la
commission scolaire confessionnelle catholique ou de la commission scolaire
pour catholiques, et les protestants sont réputés avoir choisi en
faveur de la commission scolaire confessionnelle protestante ou la commission
scolaire pour protestants.
En vertu de ceci, les choix qui avaient été faits sous
l'ancienne Loi sur l'instruction publique sont réputés avoir
été maintenus, à moins d'avis contraire. Ça assure
la transition entre les deux régimes. Dans des territoires de commission
scolaire assez grands, re n'est pas facile de faire ces changements-là,
il faut une continuité.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que
l'article 40 est adopté?
M. Gendron: J'ai juste un problème. Est-ce que vous avez
pris connaissance de la recommandation que la CEQ vous faisait? Je parie moins
du fond que... "Nous sommes ici en désaccord aussi bien avec l'article
715 actuel qu'avec la modification proposée", et j'aimerais avoir votre
attention pour ce qui va suivre: "Dans un premier temps - c'est la CEQ qui
parle, mais je reprends ses propos parce que je veux avoir une explication, je
ne comprends pas leur explication - on propose la suppression du
troisième alinéa. " Là, je ne trouve pas le
troisième alinéa, vous m'éclalrerez. "croit qu'un
débat public devrait être tenu sur le principe de la
répartition du revenu des taxes pour fins scolaires selon la confession
religieuse du contribuable en relation avec le principe démocratique qui
veut que des services équivalents soient assurés à tous.
"
Une voix:...
M. Gendron: O. K Je parle du troisième alinéa. J'ai
réglé mon problème. C'est le troisième
alinéa de l'article 715. "... veut que des services équivalents
soient assurés à tous au moyen d'une fiscalité qui
répartit les contributions selon la capacité de payer de chaque
contribuable. " Je veux juste savoir si vous avez porté un jugement sur
ce principe énoncé par la CEQ et en quoi vous prétendez
que l'article 40 que vous proposez convient ou disconvient à ce
principe.
M. Ryan: L'essence de notre système scolaire, c'est qu'il
y a un statut qui est défini pour les catholiques et les
protestants.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Les catholiques choisissent de verser leurs taxes
à la commission scolaire pour catholiques; les protestants font de
môme. Un citoyen peut toujours décider de verser ses taxes
à l'une ou l'autre commission scolaire pour catholiques ou protestants.
C'est l'économie de base qui est définie dans d'autres
dispositions du régime. Ici on indique que, dans les cas où ce
n'est pas clair, les choix qui avaient déjà été
faits sont réputés être maintenus. Je ne pense pas qu'on
puisse acquiescer. Je pense que la CEQ veut dire qu'il faudrait que les taxes
soient versées et mises dans un trésor commun et
redistribuées sur un principe d'égalité. C'est très
bien. C'est parce que ça ne peut pas tenir...
M. Gendron: D'accord.
M. Ryan:... devant la jurisprudence de la Cour suprême qui
a établi clairement le droit des protestants et des catholiques à
leurs commis- sions scolaires, à leurs écoles, à leur
taxation, et, par conséquent, aux revenus de ces taxes. En
théorie, c'est vrai: si nous avions un régime uniforme, il n'y
aurait pas de problème. J'ajoute que déjà, en pratique,
sur l'île de Montréal, le Conseil scolaire de l'île, parce
qu'il perçoit la taxe pour toutes les commissions scolaires à un
taux qui est le même pour tout le monde, produit ce
résultat-là; II redistribue le produit de cette taxe-là
entre les commissions scolaires au prorata de leur nombre
d'élèves. Il en garde une légère partie pour le
financement d'une aide spéciale en faveur des milieux
défavorisés. Ce qui donne lieu à des discussions sur les
modalités de partage de cette fraction-là de ses revenus qui vont
pour les milieux défavorisés, mais le principe do base est
déjà acquis dans ce cas-là Ce qui prouve aussi que le fait
d'avoir des commissions scolaires confessionnelles n'est pas
nécessairement une barrière contre toute
péréquation raisonnable.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 40 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté. J'appelle
l'article 41.
M. Ryan: C'est un changement majeur. Nous choisissons le 1er
juillet 1989 au lieu du 30 juin. Je vais dire comme le chef de l'Opposition
nous a dit un jour. Il doit y avoir quelque chose en dessous de ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Hovington): L'article 41 est-il
adopté?
M. Gendron: Un instant. Si le ministre l'Implique, on va le faire
venir. Si c'est ça qu'il veut, on va le faire venir. C'est pour
souligner la fête du Canada; il veut qu'on fasse nos 20 minutes
absolument.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Sauf, Mme la Présidente, s'il avait bien lu le
projet de loi, ce n'est sûrement pas pour la souligner, parce qu'il
enlève le 1er juillet et il le remplace par le 30 juin. C'est pour
souligner la disparition de la fête du Canada.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 41 est
adopté?
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: Est-ce que ce n'est pas
cette date que vient à échéance l'entente du lac
Meech? C'est le 30 juin, n'est-ce pas?
M. Ryan: La date exacte, je ne me souviens pas. On est tellement
optimiste qu'on ne passe pas notre temps à avoir les yeux rivés
sur une date précise. On sait que c'est quelque part en juin.
Mme Blackburn: Non, mais c'est peut-être influencé
par ça.
M. Gendron: Non, mais on voudrait voir...
M. Ryan: Non, c'est pour coïncider avec la fin de
l'année fiscale des commissions scolaires. De toute évidence,
elle finit le 30 juin et non pas le 1er juillet.
La Présidente (Mme Hovington): Alors, est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): Adopté J'appelle
l'article 42.
M. Ryan: L'article 42, il s'agit de l'article concernant les
services de transport aux élèves. Ces articles relèvent,
en vertu de la loi 107, comme les membres s'en souviennent sans doute, du
ministre des Transports. Sauf le troisième alinéa de l'article
292. Ha, ha, ha!
Mme Blackburn: En ce qui a trait au transport, là, ce que
je comprends, c'est que les articles 292, 293 à 301, 385...
L'application relève du ministre des Transports. On m'a saisie d'un
problème à la commission scolaire de Chicoutimi. Semble-t-il,
après vérification, qu'il n'y aurait probablement pas beaucoup de
commissions scolaires qui seraient dans la même situation. La commission
scolaire a réussi à négocier avec le transporteur scolaire
un contrat plus bas que ce qui était autorisé en vertu des
dépenses de la commission scolaire. Ils ont négocié un peu
plus serré en bons administrateurs, je dirais, et ils ont réussi
à faire des économies do l'ordre de 30 000 $, ce qui est
intéresant et sans priver personne. Sauf qu'avec 30 000 $ ils offraient
un petit peu plus de services dans les écoles pour compenser un peu et
le ministre des Transports réclame les 30 000 $ Bravo pour votre beau
programme!
Alors, je vois bien que le ministre de l'Éducation n'a aucun
pouvoir là-dedans, parce que ça relève du ministre des
Transports. Sauf que ça touche... Ça a aussi des
conséquences, je dirais, sur la qualité de vie et l'organisation
de l'école elle-même parce que, en l'occurrence, ce qu'on ne
consacrait pas, ce qu'on n'avait pas été obligé ou
contraint de consacrer au transport, parce qu'on avait bien
négocié, on pouvait le consacrer à des meilleurs services
de surveillance le midi ou... Et, là, finalement, on dit:
Écoutez... Excusez, mais vous allez dire: Les caves! Vous n'avez pas
compris que vous n'avez pas droit de faire d'économies là-dessus
et de travailler en bons administrateurs. Si vous négociez à la
baisse et que vous faites des économies, on va les chercher. Si on a des
dettes, on les paie.
La Présidente (Mme Hovington): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, l'explication réside
probablement dans une disposition des règles budgétaires
concernant le transport scolaire en vertu desquelles, si une commission
scolaire réalise un surplus dans la gestion de son transport scolaire,
elle doit en reverser 25 % au ministère des Transports. Ce sont dans les
règles budgétaires, ça.
Mme Blackburn: 25 %?
M. Ryan: Pour chaque année d'exercice, 25 % du surplus de
fonctionnement.
Mme Blackburn: Je vais vérifier parce que je n'ai pas le
dossier ici. On pourra se voir demain là-dessus. Je vous l'apporterai,
parce que je n'ai pas le dossier ici. On pourra se voir demain
là-dessus. Je vais le rapporter, parce qu'il y a...
M. Ryan: En tout cas, vous pourrez le vérifier puis si on
peut vous être utile, on le fera volontiers.
Mme Blackburn: ...une bonne présentation, parce que
ça a un effet... Ils ont voulu vraiment négocier un peu plus
serré. Avec le transporteur, ça s'est arrangé. Là,
ils font une économie et ils ont dit: On va essayer d'organiser un peu
mieux nos écoles le midi...
M. Ryan: Mais il faut bien penser que...
Mme Blackburn: ...et faire un peu de surveillance.
M. Ryan: II faut bien penser que ce n'est pas mauvais qu'une
commission scolaire travaille aussi pour le ministère des Transports qui
nous fournit une aide considérable. On n'est pas des étrangers
les uns aux autres.
Mme Blackburn: Oui, mais il faudra aussi... Je veux dire, les
préoccupations du ministère des Transports en ce qui * trait
à la qualité de l'éducation, il y a quand même un
peu de distance, hein, je pense bien! Qui est au... C'est M. Elkas qui est aux
Transports. Ce n'est pas à
cause de la personne. Mais parce que ce n'est vraiment pas...
M. Ryan: C'est sûr qu'on pourrait être enclin
à mettre l'accent sur les 75 % plutôt que sur les 25 %. Ça
dépend de la lentille avec laquelle on regarde ce
phénomène-là.
Mme Blackburn: Qu'est-ce qui arrive, monsieur...
M. Ryan: C'est beau qu'on laisse 75 % du surplus pour d'autres
fins que le transport.
Mme Blackburn: Qu'est-ce qui arrive dans les cas où il y a
un déficit ou que ça coûte plus cher que ce qui est
budgété?
M. Ryan: La commission scolaire assume le déficit, mais
ça doit être très rare dans un cas comme
celui-là.
Mme Blackburn: Ha, ha, ha! C'est ce que j'avais compris.
M. Ryan: Si on marche à contrat avec un transporteur, je
ne vois pas quel déficit peut être encouru.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 42 est
adopté?
Mme Blackburn: Je pense aussi qu'il y a des déficits.
M. Ryan: II y a des commissions scolaires qu! ont
déjà fait des surplus avec des grèves!
M. Gendron: Sur l'article 42, je veux savoir du ministre, est-ce
qu'on aurait plus de chance que la surveillance du midi resterait gratuite si
on la laissait sous la responsabilité du ministre des Transports?
Mme Blackburn: Ha, ha, ha! À même les
économies réalisées sur le transport scolaire.
M. Gendron: Comme il ne se dépense à peu
près plus rien sur le réseau routier, il doit lui rester un peu
de fric!
Une voix: Pour faire la route du nord chez vous, là!
Mme Blackburn: ...les engagements du ministre Blackburn! On est
comme loin de la loi 9, mais...
M. Ryan: Je crois que le député convient
très bien que...
La Présidente (Mme Hovington): Si on revenait à
l'article 42. (23 h 45)
M. Gendron: C'est clair qu'à l'article 42, imaginez,
c'était le ministre des Transports qui avait la responsabilité de
la surveillance du midi. Est-ce que ça a causé des
problèmes sérieux?
La Présidente (Mme Hovington): M le ministre.
M. Gendron: Ça ne vous a pas causé de
problèmes. Je reconnais que c'est préférable...
M. Ryan: Non, mais c'est facultatif le transport du midi.
M. Gendron: Oui, mais là c'était la surveillance
qui était sous la compétence du ministre des Transports.
M. Ryan: Non, ça c'est une fausse impression.
M. Gendron: Mais non, c'est votre remarque à l'article 42.
L'obligation d'assurer la surveillance de l'élève qui demeure
à l'école le midi faite par le troisième alinéa de
l'article 282 ne peut relever de la compétence du ministre des
Transports. C'est ce que vous corrigez. Ce n'est pas mon
interprétation
M. Ryan: C'est ça Non, je parie dans l'ordre nouveau qui
existe à partir de minuit.
M. Gendron: Ah!
Mme Blackburn: Alors, on pouvait effec tivement prendre le
surplus du transport pour faire de la surveillance
M. Ryan: Mais la partie qui reste à la commission
scolaire, les 75 % oui, pas les 25 % parce que ce n'est pas du transport. C'est
pour ça qu'on corrige Ici.
M. Gendron: Mais ce sont les explications qu'il a données
sur...
M. Ryan: Je pense bien que... Je vois que le député
est d'accord avec le gouvernement dans la correction que nous voulons
faire.
Mme Blackburn: Oui, oui, pour autant que ça suppose qu'il
y ait un peu de sous aussi parce que ça ça pose des
problèmes réels. Vous avez des commissions scolaires qui
n'assurent pas le transport du midi et qui n'assurent pas non plus la
surveillance.
M. Ryan: Mais là elles sont obligées d'assurer la
garde du midi avec la loi 107. Elles sont
obligées.
Mme Blackburn: À leurs frais. Bien c'est ça,
c'est-à-dire elles l'assurent, mais aux frais des parents.
M. Ryan: Ça varie selon les commissions scolaires. Dans
une majorité de commissions scolaires, il n'y a pas de frais pour ce
service, selon le relevé que nous avons fait au mois d'août dans
l'ensemble des commissions scolaires.
Mme Blackburn: Mais en vertu de quel article est-ce que ça
permet ou ne permet pas aux commissions scolaires de charger des frais pour les
services de garde le midi?
M. Ryan: Ça, on a discuté ça tantôt,
plus tôt dans la journée, Mme la Présidente. Quand on a
discuté de l'article 292, je pense qu'on a...
M. Gendron: Non, mais à l'article 42 il reste un
élément.
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Hovington): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: A l'article 42, il reste un élément qui
n'a pas été discuté et je ne voudrais pas l'omettre parce
que si vous vous le rappelez, M. le ministre, dans le mémoire de la
Fédération des commissions scolaires où elle vous
suggérait d'apporter des modifications, elle traitait de l'article 42.
Ce n'est pas une question qu'on a ou non traitée; ils nous demandaient
et ils vous posaient également cette question: Est-ce que la commission
scolaire a le droit - et Je ne parle pas du droit nouveau à partir de
minuit, je parle de ce qui existe - ou non de charger des frais pour assurer la
surveillance des élèves le midi, au moment où on se
parle?
M. Ryan: Ça c'est l'article 292 qui dispose
deçà.
M. Gendron: Oui. M. Ryan: L'article 292.
M. Gendron: Non, mais j'ai le choix. Écoutez un peu, M. le
ministre: "Le ministre de l'Éducation est chargé de l'application
de la présente loi, sauf l'article 291, les premier et deuxième
alinéas de l'article 292..." Donc, je le sais que c'est l'article 292,
mais c'est justement parce qu'on disait au ministre de l'Éducation que
vous n'aviez que la responsabilité des premier et deuxième
alinéas. Vous dites: Dans l'avenir, je veux corriger ça.
O'est-à-dire que le ministre des Transports avait la
responsabilité pour les premier et deuxième alinéas et le
troisième également, et le troisième c'est une aberration
parce que c'est la surveillance du midi. Là, vous voulez reprendre
ça sous votre juridiction, mais il n'y aura pas de problème dans
le futur, on le sait. La question est: La commission scolaire a-t-elle, au
moment où on se parle, le droit ou non de charger des frais pour assurer
cette surveillance des élèves le midi? Ça vous concerne
comme question parce qu'à partir du moment où, le midi, les
élèves qui ne sont pas transportés doivent demeurer
à l'école, il y a quelqu'un qui les surveille. La question qu'on
vous pose c'est: Est-ce que la commission scolaire peut tarifer?
M. Ryan: II appartient à chaque commission scolaire de
prendre ses responsabilités à cet égard. Le texte de
l'article 292 dit ce que le législateur a voulu dire. Il appartient
à chaque commission scolaire de prendre ses responsabilités. Les
commissions scolaires le font déjà.
M. Gendron: Oui mais, M. le ministre, il est évident que
les commissions scolaires vous ont demandé une interprétation
juridique des dispositions de l'article 292 quant aux coûts. Je le sais,
il y en a qui me l'ont dit. Il y a même des commissions scolaires qui
m'ont indiqué que cette demande avait été produite. Donc,
la question... Ça se peut que le contentieux ait décidé de
ne pas le faire, mais est-ce que votre contentieux a décidé de
donner un avis juridique là-dessus, sur l'interprétation de
l'article 292?
M. Ryan: II y a plusieurs avis juridiques qui ont
été émis à ce sujet. Des commissions scolaires en
ont demandé. Nous autres, nous avons évidemment causé de
cette chose avec nos conseillers juridiques, aussi, nous avons eu des opinions
différentes là-dessus. Il n'y a pas d'opinion unanime
là-dessus.
M. Gendron: Est-ce que le ministre a reproduit un avis de son
contentieux auprès des commissions scolaires? Deuxième question:
Est-ce que vous avez déjà parlé par ordonnance
là-dessus?
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Est-ce que vous avez déjà parlé
par ordonnance, directive, instruction?
M. Ryan: Non.
M. Gendron: Vous n'avez jamais écrit aux commissions
scolaires à ce sujet-là?
M. Ryan: Pas moi, et je ne pensa pas que des responsables...
M. Gendron: Pas plus vos sous-ministres.
M. Ryan: Pas à ma connaissance.
M. Gendron: Mme la Présidente, je n'ai pas d'autre
question là-dessus.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on ne peut pas prétendre, comme
les parents le font, que la commission scolaire est obligée d'accorder
la gratuité de ces services-là sur la base du premier article qui
prévoit les droits? Elle a droit, en parlant de la personne, dans le
cadre des programmes offerts par la commission scolaire, aux autres services
éducatifs complémentaires et particuliers. J'imagine que c'est un
service dit particulier?
M. Ryan: Non
Mme Blackburn: Non?
M. Ryan: Non, ce n'est pas un service particulier.
Mme Blackburn: Transport? Ni l'un ni l'autre?
M. Ryan: Ni la garde du midi, pas plus que les garderies.
Mme Blackburn: Ça, je le sais, mais la garde le midi...
Est-ce qu'il a l'intention de demander un avis?
M. Ryan: Pardon?
Mme Blackburn: Est-ce que vous avez l'intention de demander un
avis juridique là-dessus pour le faire tenir aux commissions scolaires,
de manière à inscrire dans la loi une disposition?
M. Ryan: Les commissions scolaires ont vraiment
l'équipement nécessaire pour prendre leurs responsabilités
en ce qui touche l'application de la Loi sur l'instruction publique.
Mme Blackburn: Là, tout ce que ça laisse, ça
laisse place à différentes interprétations où il y
a aura une certaine inégalité, pour ne pas dire une certaine
iniquité entre les commissions scolaires, selon la richesse de la
commission scolaire, par rapport aux services de garde le midi.
M. Ryan: Oui, mais il faut considérer ceci dans la
perspective de l'ensemble des services que fournit une commission scolaire et
des contributions qu'elle peut demander aux contribuables et aux parents. Il
faut voir ça dans l'ensemble. On peut bien essayer d'isoler cet
élément-là de l'ensemble et arriver à un portrait
qui ne soit pas un reflet fidèle de la réalité. Ça
peut arriver qu'une commission scolaire décide de se distinguer en
offrant ce service-ci de manière purement gratuite, tout en se
rattrapant sur d'autres services pour lesquels elle demanderait une
contribution plus élevée. Il faut voir ça dans l'ensemble
du dossier. Ce n'est pas facile d'évaluer cet
élément-là en particulier.
Mme Blackburn: Pour les services, j'essaie de voir comment une
commission scolaire pourrait charger des frais pour d'autres services. Il n'y a
pas beaucoup d'autres services pour lesquels elle serait autorisée
à charger des frais, en raison de la gratuité. J'ai de la
difficulté à suivre... Je voudrais bien, mais je ne vols pas.
M. Ryan: II y a toutes sortes d'activités parascolaires.
Disons, il y a des commissions scolaires qui organisent les services
d'étude pour les écoliers en dehors des heures de classe, il y en
a d'autres qui organisent un service de garderie. Elles sont autorisées
à demander une contribution aux parents. Elles peuvent demander une
contribution plus ou moins élevée; tout ça n'est pas
réglementé.
Mme Blackburn: Oui, mais on admettra que c'est moins
obligé que la surveillance le midi, alors que les parents n'ont pas le
choix. S'il n'y a pas de service de transport, les parents n'ont pas le
choix.
M. Ryan: La garderie est très importante. Il y a eu une
progression considérable, comme l'explique la députée de
Chicoutlmi, dans le nombre de places disponibles. Elles ont plus que
doublé au cours des quatre dernières années. Le service de
garde scolaire, le nombre de places a plus que doublé au cours des
quatre dernières années.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 42
Mme Blackburn: Elles ne sont pas encore nombreuses, c'est 40
000...
M. Ryan: Je sais bien, mais c'était 20 000 et c'est rendu
à 40 000.
Mme Blackburn: ...pour 400 000 élèves, à peu
près.
M. Ryan: Oui, mais ils n'en ont pas tous besoin, loin de
là.
Mme Blackburn: C'est 80 %? Non, ce n'est pas 80 %, c'est 60 % et
quelques des femmes qui travaillent et qui ont des enfants à
l'école.
M. Ryan: Oui, mais il y en a beaucoup qui s'organisent, qui n'ont
pas besoin de l'école pour
s'organiser dans ces questions-là. Il y en a beaucoup qui
s'organisent autrement. Il ne faut pas penser qu'il y a Juste
l'école.
Mme Blackburn: Oui, parce qu'il n'y a pas de service.
La Présidente (Mme Hovington): Est-ce que l'article 42 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Hovington): L'article 42 est
adopté.
M. Gendron: On vous suggérerait de...
La Présidente (Mme Hovington): Oui, étant
donné l'heure, il est minuit moins deux, je vais ajourner sine die les
travaux de la commission de l'éducation et les travaux reprendront
demain, vendredi 15 décembre, selon l'ordre de la Chambre. Alors,
bonsoir, bonne nuit et à demain.
(Fin de la séance à 23 h 55)