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(Dix heures onze minutes)
Le Président (M. Blouin): À l'ordre, s'il vous
plaît! II est maintenant 10 h 12 et j'invite les membres de la commission
à venir prendre leur fauteuil afin que nous reprenions nos travaux.
Avant que nous commencions nos travaux à proprement parler, je
vais vous indiquer tout de suite quels sont les membres de la commission pour
aujourd'hui: MM. Brouillet (Chauveau), Champagne (Mille-Îles), Cusano
(Viau), Gauthier (Roberval), Mme Dougherty (Jacques-Cartier), MM. Hains
(Saint-Henri), Laurin (Bourget), Leduc (Fabre), Paré (Shefford), Payne
(Vachon), Ryan (Argenteuil).
Les intervenants sont: MM. Bisaillon (Sainte-Marie), Laplante
(Bourassa), Maltais (Saguenay), Doyon (Louis-Hébert), Mmes Harel
(Maisonneuve), Lavoie-Roux (L'Acadie), MM. Rochefort (Gouin), Sirros
(Laurier).
Je vous rappelle également le mandat de cette commission qui est
d'entendre toute personne ou tout groupe qui voudrait intervenir sur le projet
de loi no 40, Loi sur l'enseignement primaire et secondaire public.
Également, je vous communique l'horaire de la journée. Ce
matin, nous devrions entendre la Provincial Association of Catholic Teachers,
ainsi qu'Alliance Québec. À 15 heures, l'Église unie du
Canada, la Commission des écoles protestantes du grand Montréal.
À 20 heures, le Comité de l'enseignement en langue anglaise et le
Congrès juif canadien, région de Québec, et B'nai B'rith
Canada, région de l'Est.
Je puis assurer les membres de la commission que j'ai fait les
démarches nécessaires pour que nous ne soyons pas trop
incommodés par le bruit de fond que provoquent les travaux qui sont
actuellement en cours à l'Assemblée nationale, mais je rappelle
aussi aux membres que, même si parfois cela peut être incommodant,
nous devrons, malgré tout, poursuivre nos travaux, même si le
bruit de fond se fait parfois quelque peu insistant.
M. le député d'Argenteuil, vous aviez une communication
préliminaire à nous adresser.
Les organismes invités
M. Claude Ryan M. Ryan: Oui, M. le Président. Je vous
remercie. Vous venez, justement, de parler de la liste des organismes que nous
entendrons aujourd'hui. Au sujet des invitations adressées à des
organismes, j'ai un certain nombre de communications dont je voudrais faire
part à cette commission vu qu'elles se rattachent directement à
ce sujet.
Tout d'abord, j'ai reçu une lettre du directeur
général de la commission scolaire La Vallière, laquelle a
son siège social à Saint-Félicien. "M. le
député, comme plusieurs organismes, nous déplorons de ne
pas avoir été sélectionnés pour être entendus
à la commission parlementaire sur le projet de loi no 40. Nous
sollicitons par la présente votre intervention pour nous permettre de
présenter notre point de vue si les travaux de la commission devaient
être prolongés au-delà de cinq semaines. "Nous invoquons la
représentativité de notre groupe pour obtenir votre appui
à notre demande. Dans la première journée des travaux de
la commission parlementaire, vous avez déploré l'absence des
enseignants dans les représentations faites par les commissions
scolaires. Nous sommes justement particuliers sur ce point, puisque des
enseignants et enseignantes ont participé à la rédaction
de notre mémoire et participeront à la présentation s'il y
a lieu. "Connaissant votre attachement sincère à la cause de
l'éducation, nous croyons que vous nous permettrez de présenter
une analyse de la situation sous un angle éducatif. Notre approche nous
a permis de faire des pas importants au niveau de tous les groupes de notre
commission scolaire, peut-être en permettrait-elle autant sur le plan
provincial. "Comptant beaucoup sur votre intervention, je vous prie de recevoir
mes salutations les plus distinguées." C'est signé: Roger
Guillemette, directeur général. Pour: des commissaires, des
parents, des enseignants, des cadres, des directeurs et directrices
d'école, des professionnels non enseignants de la commission scolaire La
Vallière, située à Saint-Félicien, comté de
Roberval.
Un autre télégramme, celui-ci d'un organisme qui a
été mentionné hier pendant les travaux de la commission,
la Jeunesse étudiante catholique. "Nous désapprouvons votre
décision de ne pas entendre notre mémoire sur la loi 40 en
commission parlementaire, d'autant plus que nous sommes le seul groupe
étudiant du secondaire ayant
pris position sur la réforme scolaire. "Votre attitude, à
l'image de votre projet de loi, démontre le peu de place réelle
faite aux étudiants et étudiantes dans l'école. Nous
réitérons donc notre demande de nous faire entendre et nous vous
demandons de reconsidérer votre décision."
Le télégramme m'est adressé, mais j'ai compris que
c'était une copie d'un télégramme qui a sans doute
été adressé au ministre de l'Éducation. Je n'ai pas
besoin de préciser que je n'ai rien eu à voir dans la
décision de ne pas inviter ce groupe qui, au contraire, figure sur la
liste des organismes que l'Opposition a demandé de faire entendre.
Un autre message en provenance celui-ci de M. Robert Dawson,
président, Voice of English Québec. "Sir, (copie originale
envoyée au ministre de l'Éducation) it is with the greatest
emphasis that I express to you my complete disappointment and astonishment at
your decision not to hear at the standing Parliamentary Committee on Education
representation from my organization, or any other English-speaking organization
in the 03 region that presented Briefs on Bill 40. It is unthinkable and beyond
comprehension how this Parliamentary Committee can possibly come to understand
the views of all Quebeckers on this most important matter of educational
restructuring when complete segments of the population are not to be heard. I
respect fully submit that such a situation can not be permitted to stand and
that it must be rectified immediately."
Un télégramme en provenance du président de la
commission scolaire de l'Argile Bleue qui a son siège social à
Mont-Saint-Hilaire, Québec. "Nous apprenons que le mémoire
préparé en concertation par les divers agents du territoire de la
Yamaska et portant sur le projet de loi 40 n'a pas été retenu
dans le cadre des auditions de la commission parlementaire permanente de
l'éducation qui siège présentement à Québec.
"Nous trouvons une telle décision inacceptable. En effet, quelque 700
personnes représentant divers agents de tout le territoire de la Yamaska
ont praticipé à des soirées de discussion sur le livre
blanc et, d'une consultation écrite, émergèrent un certain
nombre de points de convergence qui sont développés dans ledit
mémoire. Nous vous demandons de faire en sorte que les
représentants du territoire scolaire de la Yamaska puissent être
entendus en commission parlementaire." Roméo Rocheleau,
président, commission scolaire de l'Argile Bleue.
Je signale, en passant, M. le Président, la présence dans
la salle ce matin d'un groupe de trois dirigeants de la commission scolaire
protestante de Greenfield Park, qui a déjà demandé
à être entendu et qui a fait part au ministre, autant qu'à
nous-mêmes, de son désir réitéré d'être
entendu par commission.
Je vous fais part que j'ai reçu une lettre du
député de Saint-Laurent, M. Germain Leduc, exprimant son appui
à la requête insistante de la commission scolaire Sainte-Croix,
demandant d'être entendue par la commission parlementaire. Comme vous le
savez, la commission scolaire Sainte-Croix dessert un territoire qui embrasse
une partie du territoire de la circonscription de Saint-Laurent. De même,
Mme Madeleine Bélanger, députée de
Mégantic-Compton, appuie sans réserve la demande de la commission
scolaire La Sapinière de l'Estrie, ainsi que le mémoire
préparé par les six commissions scolaires suivantes: commission
scolaire régionale de l'Estrie, commission scolaire de l'Asbesterie,
commission scolaire de Coaticook, commission scolaire du Lac-Mégantic,
commission scolaire Magog, commission scolaire La Sapinière. Elle appuie
la demande de ces commissions scolaires voulant qu'elles soient entendues par
la commission parlementaire.
Le député du comté d'Orford, M. Georges
Vaillancourt, me prie de vous informer qu'il appuie également la demande
qui nous été adressée par la commission scolaire
régionale de l'Estrie par l'intermédiaire de son
président, M. John Hayes, demandant que cet organisme soit entendu par
la commission scolaire. J'ai enfin reçu, ces jours derniers, copie d'une
résolution adoptée par la commission scolaire de Saint-Joseph,
dans le beau comté de Beauce-Nord, demandant que le projet de loi 40
soit purement et simplement retiré et ce, immédiatement.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député d'Argenteuil. Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Thérèse Lavoie-Roux
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'ignore si cette
demande a été faite à la commission, mais j'ai devant moi
une lettre signée par le coordonnateur de la protection de la jeunesse
à l'Association des centres de services sociaux du Québec qui,
elle non plus, n'a pas été retenue pour être entendue
devant cette commission. Il y a plusieurs points particuliers qui la
préoccupent, particulièrement des dispositions du projet de loi
qui auraient des effets sur la fréquentation scolaire,
l'absentéisme et l'intervention des services sociaux en milieu scolaire.
Je suis convaincue que le ministre a été touché de cette
demande; on y parle des expulsions des écoles, enfin, des dispositions
qui s'imposent du point de vue du travail qu'ils font auprès de la
jeunesse.
Notre président sera particulièrement sensible à
cela, puisqu'on voulait, justement,
que les écoles aient une fonction particulière dans
l'application de la Loi sur la protection de la jeunesse. J'aimerais demander
au président ou au ministre s'il a reçu cette demande et s'il
compte prendre en considération la demande de M. Jean
Métivier.
Le Président (M. Blouin): Mme la députée de
L'Acadie, j'ai effectivement reçu cette communication. Je dois vous dire
que mon rôle de président m'invite à être attentif
à toutes les demandes que je reçois.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais, par votre entremise, j'adressais
cette question au ministre.
Le Président (M. Blouin): Ah bon! Je comprends mieux.
Mme Lavoie-Roux: Je respecte la procédure, M. le
Président.
Le Président (M. Blouin): Je comprends. Très bien,
merci.
Mme Lavoie-Roux: Est-il muet, le ministre?
M. Laurin: On a déjà parlé de cela, on en
reparlera.
Le Président (M. Blouin): Mme la députée de
L'Acadie, je comprends que vous désiriez que parfois, en début de
séance, que ce soit le député d'Argenteuil,
vous-même ou tout autre membre, sensibiliser les membres à des
demandes particulières, mais je ne voudrais pas qu'on reprenne ce
débat qui a déjà été fait.
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord avec vous, M. le
Président. C'est la deuxième semaine que nous nous
réunissons. Doit-on comprendre du silence du ministre qu'il examine
toutes ces demandes, parce que qui ne dit mot consent? Alors, s'il ne dit rien,
on peut en déduire qu'il consentira. Non, mais, plus
sérieusement, doit-on croire qu'il est à réexaminer ces
demandes et qu'il en prendra un certain nombre en considération?
Le Président (M. Blouin): Mme la députée de
L'Acadie, je ne peux que vous répéter ce que je vous ai dit tout
à l'heure. Je comprends que vous désiriez à nouveau
sensibiliser le ministre, mais je crois que ce débat a été
tenu et que maintenant nous savons à quoi nous en tenir en termes de
procédure à l'égard de nos travaux. M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le Président, je m'excuse de diverger un petit
peu d'avis avec vous.
Ce n'est pas pour engager une longue discussion. Cependant, je crois que
le débat n'a pas eu lieu parce que, comme le soulignait la
députée de L'Acadie, le ministre ne s'est jamais exprimé
sur cette question depuis que nous en discutons ici. Pour qu'il y ait un
débat, il faut qu'il y ait deux points de vue qui soient entendus.
Jusqu'à maintenant, l'Opposition n'a pas réussi à obtenir
un engagement net et clair du ministre au sujet de la révision de la
procédure qui a été suivie jusqu'à ce jour.
Ceci dit, je voudrais ajouter seulement une chose que j'ai
complètement oublié de faire tantôt par pure inadvertance.
Inutile de vous dire que j'appuie entièrement la teneur de tous les
messages que j'ai portés à votre connaissance. Je les ai
mentionnés publiquement pour vous dire que j'appuie les demandes faites
par ces organismes voulant qu'ils soient entendus par la commission, avec mes
collègues de l'Opposition d'ailleurs.
Le Président (M. Blouin): Oui, mais vous parliez
d'engagement du ministre. Je vous rappelle, M. le député
d'Argenteuil, que l'engagement appartient à la commission et que le
mandat que nous avons reçu nous engage à entendre toutes les
personnes, tous les groupes qui ont manifesté le désir de se
faire entendre, à moins que la commission ne considère qu'elle
est suffisamment informée. Oui?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ce que nous demandons,
c'est que le ministre nous donne une indication qu'il est prêt à
réviser la liste et à en ajouter. C'est bien beau, pour nous,
tous les matins de venir faire une telle énumération; on ne fait
pas cela uniquement pour faire plaisir aux organismes qui demandent à
être entendus. On veut que ceci ait des effets. Sinon, on pourrait le
publier dans les journaux et ce serait tout aussi bien. On veut bien se faire
les porte-parole de ces organismes mais, au moins, les gestes qu'on pose
auront-ils des résultats quelconques.
Le Président (M. Blouin): Mme la députée de
L'Acadie, je vous ramène à l'esprit de décisions qui ont
déjà été rendues au cours de commissions
parlementaires. Tout cela nous indique qu'en principe ces organismes devront
être entendus à moins qu'il n'y ait un débat au cours des
travaux de cette commission qui indique que la majorité des membres de
cette commission s'estiment suffisamment informés. Comme la commission
parlementaire est maîtresse de ses travaux, c'est à ce moment que
nous pourrons tirer les conclusions que vous désireriez obtenir
maintenant mais que nous ne pouvons tirer au moment où nous nous
parlons.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, vous dites: Quand la
majorité des membres de la commission se sentiront suffisamment
informés. Je vous ferai remarquer que la majorité est
détenue par le gouvernement et que c'est le gouvernement qui a le droit
de fixer l'ordre des convocations. Nous ne le constestons pas. Vous savez fort
bien qu'il ne s'agira que de la volonté du ministre de dire: On est
suffisamment informés. La majorité l'emportera et on s'en
retournera avec notre petit bonheur. Les organismes resteront chez eux
frustrés de ne pas avoir été entendus.
Le Président (M. Blouin): Mme la députée de
L'Acadie, j'espère que vous ne contestez pas le fonctionnement de notre
parlementarisme, car c'est ainsi que cela fonctionne. M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Je n'ai pas d'autre chose. Je vous dirai seulement que,
si nous portons ces demandes à votre connaissance jour après
jour, c'est dans l'espoir d'influencer les membres de la majorité pour
qu'ils puissent agir de manière libre et responsable quand arrivera le
moment opportun et qu'ils ne soient pas uniquement sous la dictée
ministérielle.
Le Président (M. Blouin): Nous avons très bien
compris vos intentions, M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: C'est dans un esprit de fraternelle compréhension
et d'appui mutuel.
Le Président (M. Blouin): Très bien. M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui.
M. Ryan: Oui, on voit cela.
Le Président (M. Blouin): Sans allonger inutilement ce
débat, s'il vous plaît!
M. Réjean Doyon
M. Doyon: Non, le débat ne sera pas long. Je voudrais
porter à votre attention et, par votre intermédiaire, à
l'attention du ministre le fait qu'un bon nombre d'organismes, 78, savent
déjà depuis longtemps qu'ils seront appelés à
comparaître. Donc, ils ont pu se préparer, prendre les
dispositions nécessaires. Il y a une question d'équité
là-dedans. On doit traiter tout le monde sur le même pied et que
tous les gens qui viendront...
Le Président (M. Blouin): M. le député,
non.
M. Doyon: M. le Président, vous me permettrez de terminer
ma phrase, quand même.
Le Président (M. Blouin): Non, M. le député
de Louis-Hébert. Vous êtes en train de reprendre très
exactement le débat que nous avons tenu la semaine dernière. Je
reconnais les arguments que vous avez utilisés la semaine
dernière. Nous avons à cet égard rendu une décision
qui reprend en tout point une décision qui a déjà
été rendue en commission parlementaire. Je demande maintenant aux
membres de passer à autre chose, ne serait-ce que par
déférence pour les invités que nous devons entendre
aujourd'hui. Comme notre programme est encore assez chargé...
M. Doyon: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Blouin): ...je demande votre
collaboration, M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, vous l'aurez. Vous avez pu
avoir ma collaboration depuis le début de cette commission. Cependant,
vous me permettrez, avant de rendre une décision sur les arguments que
je veux apporter, au moins de vous les faire entendre, car, autrement, cela
vous est impossible de le faire. C'est là-dessus, M. le
Président.
Le Président (M. Blouin): C'est très possible, M.
le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Vous ne pouvez pas...
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Louis-Hébert, c'est très possible. Lorsque la présidence
rend une décision, cette décision est sans appel et elle n'est
pas discutable par la suite. Nous devons passer à autre chose.
M. Doyon: M. le Président, il y a, quand même, une
règle d'or de notre parlementarisme, c'est que je dois, pour obtenir une
décision de votre part, pouvoir exposer mon argument. Après cela,
je me soumettrai à votre décision volontiers, mais pas avant que
vous l'ayez entendu, à moins que vous ne me l'imposiez.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Louis-Hébert...
M. Doyon: Autrement, je trouve cela totalement inéquitable
et inacceptable.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Louis-Hébert, si vous voulez absolument intervenir et que nous en
finissions, je peux bien vous donner la parole. Je vous signale que cette
décision est déjà rendue.
M. Doyon: M. le Président, sur cette décision, que
j'accepte, je vous signale que vous l'avez rendue sans m'avoir entendu.
Là-dessus, je me tais.
Le Président (M. Blouin): Non, la semaine dernière
vous avez été entendu, M. le député de
Louis-Hébert; je m'en souviens.
M. Doyon: M. le Président...
M. Ryan: Voulez-vous me permettre une brève intervention,
M. le Président?
Le Président (M. Blouin): Oui certainement, M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Je voudrais vous demander respectueusement de laisser le
député de Louis-Hébert compléter son argumentation.
Comme il le disait, nous écouterons avec beaucoup d'intérêt
votre conclusion; nous sommes même prêts à l'accepter. Il se
peut que le début de l'argument soit ancien mais que la fin vous
réserve des surprises. (10 h 30)
Le Président (M. Blouin): C'est possible.
M. Ryan: On ne sait jamais.
M. Doyon: Mon argument est très simple, M. le
Président. Les gens qui se présentent devant cette commission
doivent le faire avec des moyens semblables. Pour pouvoir travailler de la
même façon - cela n'a pas été apporté devant
vous la dernière fois, M. le Président - on ne peut pas se
contenter de convoquer des gens à la dernière minute, en
respectant simplement le délai de sept jours quand d'autres personnes
auront eu des semaines et des semaines pour se préparer, se rendre
disponibles et se concerter.
Je veux que tous les gens qui viennent ici puissent le faire avec le
maximum de moyens à leur disposition et avec des moyens qui sont
semblables entre eux. Pour protéger ce droit de tout le monde à
se faire entendre adéquatement, avec des moyens semblables, il est
nécessaire que, dès maintenant, le ministre fasse connaître
le nom des organismes et des personnes qu'il a l'intention d'inviter, autrement
nous aurons et nous continuerons d'avoir deux classes d'intervenants: ceux qui
ont été invités en temps utile et ceux qui ont
été invités à la dernière minute. C'est tout
ce que j'avais à dire.
Le Président (M. Blouin): Sur ce, afin que les travaux se
poursuivent de façon sereine, j'invite les représentants du
Provincial Association of Catholic Teachers à s'identifier et... S'il
vous plaît'. Nous sommes en train de nous adresser à nos
invités. Je leur demande de s'identifier et ensuite de nous livrer en
une vingtaine de minutes le contenu de leur mémoire.
Auditions PACT
M. Ratcheff (Denis): Thank you very much, Mr. President. On my
far left, we have Joan Tavelko who is an executive assistant at PACT in charge
of professional development; on my immediate left, we have Robert Dobie, the
secretary general of PACT; myself, Denis Ratcheff, president of PACT.
Before we get in the explanation of our brief, I would like to point out
that we will not be reading completely through the brief; we will be
accentuating certain points and making recommendations going through certain
recommendations and referring back to our text.
We are of the opinion that changes must be introduced into the
educational structure of Québec. Much time has been devoted by our
association to study the best format for educational reform, particularly as it
pertains to English speaking Catholics in the community of Québec.
Restructuring of the school system in Québec is not a new topic
and the PACT has consistently advocated that the present system be altered to
more adequately meet the Québec reality. English Catholics have no legal
or constitutional rights in respect to education. Educational rights, in
Québec, are governed by the British North America Act, and more
particularly article 93 of the Act; and English Catholics are not recognized as
a separate entity in those provisions. The English speaking Catholic population
has been served by Catholic school commissions which are predominantly French
speaking. While past history shows that, in most cases, English Catholics, at
one time, received adequate services, in the past decade, the Catholic school
commissions have been either unable or unwilling to maintain these services.
The result has been that a large number of English Catholic students find
themselves being educated in or by Protestant school boards throughout the
province.
Throughout the debate, during the Parent Commission, and then during the
Pagé Commission and subsequently, with the debate of the restructuring
of the Island of Montréal, the PACT has consistently advocated that
school boards be restructured along language lines, always keeping in mind the
guarantee of confessional services for the English speaking Catholic
population. Now that the English speaking population has decreased drastically,
it becomes imperative that a restructuring of school boards, based on language
lines, be undertaken.
In this brief, we intend to articulate this position in more detail.
From the point of view of English Catholics, a community which is, at least, as
numerous as the English non-Catholic population yet has no legal institutions
in the field of education.
M. Dobie (Robert): Ce matin nous avons soumis deux documents
additionnels: un document vert et un document rose. J'aimerais, ce matin, vous
référer au document vert. Nous avons, selon les statistiques du
ministère de l'Éducation, fait une compilation des
étudiants anglophones au Québec. Nous avons pris chaque
région et avons compté le nombre d'élèves
anglophones dans les commissions scolaires catholiques. Vous le voyez à
gauche. Dans les commissions scolaires protestantes, nous avons divisé
la clientèle en clientèle catholique, clientèles
protestante et autre, selon les statistiques du ministère de
l'Éducation. Je vous cite, comme exemple, le Bas-Saint-Laurent,
où il y a un total de 1009 élèves anglo-catholiques sur
une population de 1414 élèves anglophones. C'est-à-dire
que nous avons additionné les 411 dans les commissions scolaires
catholiques et les 598 dans les commissions scolaires existantes protestantes.
Cela se poursuit de page en page. Je vous réfère à la
deuxième page, à la dernière ligne. Vous voyez que, sur
l'île de Montréal, en 1980-1981, il y avait 135 994
élèves anglophones dont 67 562 étaient des
élèves anglo-catholiques. À la dernière page, nous
avons fait un résumé de la population de la clientèle
anglophone et vous voyez que notre résumé démontre que,
sur un total de 154 000 élèves anglophones au Québec, il y
en a 79 000 qui sont enregistrés comme anglo-catholiques, 45 852
enregistrés comme protestants et 28 765 qui ont démontré
qu'ils étaient d'une autre confessionnalité.
D'ailleurs, nous sommes convaincus que, même sur ces 28 765, il y
en a beaucoup qui sont véritablement des anglo-catholiques mais qui se
sont décrits autrement pour les fins de l'enregistrement. Nous avons
clairement démontré - les chiffres du ministère le
démontrent également - que la population anglo-catholique dans
les écoles est assez supérieure en ce qui concerne la
totalité des élèves anglophones au Québec.
Nous estimons aussi que, depuis quelques années, surtout dans les
comtés en dehors de Montréal, le système
d'éducation est véritablement un système linguistique.
C'est pour cette raison que nous préconisons un système
linguistique et que nous sommes d'accord avec les propos du projet de loi 40
à savoir que les commissions scolaires devraient être
divisées sur une base linguistique et non sur une baseconfessionnelle. Il est très important d'ajouter que la
confessionnalité doit aussi être protégée dans les
écoles et que des services doivent être garantis à la
population.
Nous vous référons à ces statistiques parce que
c'est la base de plusieurs de nos recommandations. Nous continuerons nos
remarques dans nos recommandations et, particulièrement dans notre
deuxième, en page 30 de notre mémoire.
M. Ratcheff: In reference to pupils, although it is not part of
the Bill 40, since major changes are being made to the educational system in
Québec, we find it an appropriate time to make the changes of
registration dates from October 1st to December 31st. Since major changes are
being made at this time, we find it an would appropriate time to make this
additionnai change, a position which the Government at one time had
proposed.
In addition, in recommendation no. 3, we are extremely pleased to see
that the Government has withdrawn its position on the student protector. This
was a position which was not received very well and we felt that it would lead
to all types of abuses.
M. Dobie: L'autre document que nous avons déposé ce
matin, le document rose, est vraiment un document du Groupe des sept, the
"Group of Seven". Nous avons pris la liberté de déposer ce
document parce que nous sommes convaincus qu'il aidera le débat. En ce
qui nous concerne, non seulement notre groupe, mais les sept groupes dont un a
déjà été entendu l'Université McGill, nous
sommes d'avis que les commissions scolaires doivent être
structurées sur une base linguistique. Nous avons soumis, à la
page 6 de ce document, une recommandation pour les commissions scolaires
linguistiques anglophones. Il y en aurait neuf: trois sur l'île de
Montréal et six hors de l'île de Montréal. Vous aurez
remarqué que nous avons fait cette recommandation pour avoir des
commissions scolaires viables, des commissions scolaires assez nombreuses.
À certains endroits, c'est à peu près impossible. Si on
regarde la Gaspésie, il y a seulement 3800 élèves
anglophones, mais c'est une partie géographique, donc on peut voir une
commission scolaire linguistique anglophone à cet endroit. Comme nous
l'avons dit, nous voulons des commissions scolaires qui soient viables et qui
répondent aux besoins de notre communauté.
À la page 32, vous allez voir nos recommandations en ce qui
concerne les commissions scolaires. Les commissions scolaires doivent avoir de
véritables pouvoirs, ainsi qu'une autorité et une juridiction
efficaces sur leurs écoles et leur personnel. Plusieurs des fonctions
attribuées au conseil d'école devraient relever de la juridiction
de
la commission scolaire. Les commissions scolaires devraient rendre
compte à tous les membres de la communauté qu'elles servent. Les
commissaires devraient être élus au suffrage universel et nous
recommandons que le système actuel des circonscriptions établi au
sein des commissions scolaires soit maintenu. Nous ajoutons que le
président de la commission scolaire devrait être élu par
tous les électeurs résidant dans les limites des commissions
scolaires. D'ailleurs, c'est le même système que nous avons pour
les élections municipales.
Sur cette question, nous avons les pouvoirs de la commission scolaire -
je ne les lirai pas - mais, si vous regardez à la page 8 de notre
mémoire, nous avons énuméré un certain nombre de
pouvoirs que les commissions scolaires doivent avoir; ils sont
énumérés aux pages 8 et 9 de la section française
de notre mémoire.
M. Ratcheff: In addition, we have certain recommendations with
regard to the election, the timing of this election. If you refer to page 29 in
the English, and 32, 33 in the French, recommendation number 9: Although we
agree to the changes in the election date, we favor school board elections
coinciding with municipal election. These elections should have the same
deadlines for nomination, the same lenght of campaign period and be governed by
the same electoral rules.
Further to that, number 10: The school board as the employer of all
personnel negotiates working conditions and contracts. Therefore, the school
board should have the sole jurisdiction to appoint personnel and assign such
personnel in conformity with the provisions of the collective agreements or
individual contracts.
Mme Tavelko (Joan): As regards the structure of the school,
recommendation number 11, we do not agree that the school is the pivot of
educational system when it comes to overall planning and administration; thus,
we do not agree to the overwhelming power given to the school council and the
individual schools in general. Parents strongly feel that they have neither the
time nor the competence to take decisions of a pedagogical nature. Therefore,
we recommend that the overall pedagogical and administrative decisions be taken
at the school board level.
May I refer you to page 14 of the English section? It is our
understanding that in division five, under the "Functions of the School", these
responsibilities of the school are, in fact, responsibilities of the school
council. This section deals with the good number of responsibilities which are
presently under the domain of the professionals and we must seriously question
the competence of parents in these areas. We seriously doubt the parents desire
to become involved in these areas. As specific examples, we point out: choice
of textbooks, establishment of standards and modalities for evaluation,
collaboration in the evaluation by the Minister of educative policies of
official programs of studies, drawing up staffing, determining the requirements
of the school staff for further training. (10 h 45)
In summary, we quote the brief of the English sector of the CECM's
parents, a group you will be hearing presently. They say: "We do not think that
parents at the school level should have critical powers in pedagogical matters
because parents do not have the expertise required for responsible
decision-making in these matters." We consider these areas as matters of a
professional nature and consequently should be managed and administered by the
professional teachers and administrators.
Recommendation 12. We recommend that school council as prescribed by
Bills 27 and 71 be maintained.
Recommendation 13. We recommend that teachers be part of the school
council and that the teacher representatives be mandated by their peers.
Recommendation 14. We recommend that, at both the school level and the
school board level, teachers be involved in a co-decision role on those issues
that deal with pedagogy, methodology, choice of texts and their own
professional development.
The elaboration of these recommendations will be found on page 15 of the
English text and page 17 of the French version.
M. Dobie: Sur la question de la con-fessionnalité, nous
vous référons surtout aux pages 18, 19, 20 et suivantes. Je fais
lecture de quelques paragraphes.
L'école confessionnelle est devenue un sujet de discussion
complexe et controversé pour la société
québécoise. La confessionnalité a été l'un
des éléments caratéristiques de notre système
d'éducation depuis fort longtemps déjà. À notre
avis, elle peut encore se justifier aujourd'hui. Il est évident que
l'unanimité religieuse n'existe plus au Québec; il y a une
diversité de croyances, d'opinions et d'affiliations religieuses. Au
sein d'un pluralisme manifeste, nous croyons que la foi chrétienne peut
contribuer à l'enrichissement de la vie scolaire et de la vie de la
société. Voilà pourquoi nous accordons beaucoup
d'importance à toute la question de la confessionnalité de
l'école.
L'école confessionnelle devrait avoir le droit d'exister si les
parents et les étudiants veulent de telles écoles et tout porte
à croire, selon nos consultations, que les
parents souhaitent que leurs enfants reçoivent leur
éducation dans une école confessionnelle. Nous essayons de
définir une école confessionnelle. Nous croyons
sincèrement que l'école confessionnelle n'est pas uniquement un
endroit où l'enseignement religieux est offert au programme
d'études officielles, mais plutôt une institution spéciale
qui a pour but de former des hommes et des femmes dont le développement
personnel est aussi important que le diplôme de fin d'études.
Un des aspects importants de l'école catholique est qu'elle tient
compte de l'enseignement du Christ et qu'elle préconise un concept de
vie chrétienne que tous les membres de la communauté scolaire
partagent avec plus ou moins d'intensité. Les éducateurs oeuvrant
dans les écoles catholiques doivent constamment relever un défi:
la eonfessionnalité ne doit pas être perçue uniquement
comme un vestige culturel ou un cadre juridique rassurant; au contraire, elle
doit faire partie de la réalité dynamique et créatrice de
l'école. Chaque éducateur au sein d'une école catholique
doit se sentir responsable de la formation intégrale des jeunes et il
devrait respecter l'existence de la nature confessionnelle de cette
école. Pour de telles raisons, nous recommandons que la majorité
du personnel enseignant d'une école désignée comme
catholique soit de foi catholique et le comité catholique devra donc
modifier ses règlements afin de tenir compte de cette disposition.
Nous remarquons aussi que, dans certains endroits, la population
anglophone diminue. Étant donné la baisse des effectifs - une
tendance qui continuera au cours des cinq prochaines années - il sera
peut-être impossible de désigner les écoles anglaises comme
catholiques ou protestantes. Nous recommandons donc que certaines dispositions
soient prises afin de conférer le statut de eonfessionnalité
conjointe ou multiple aux écoles du secteur anglais, à certaines
écoles du secteur français dont la clientèle est
restreinte. Les écoles jouissant de la confessionnalité conjointe
seraient dotées d'un système pédagogique répondant
aux besoins de la clientèle catholique et non catholique. Nous nous
référons à l'école Jean XXIII, Dorval High School,
située dans le West Island de Montréal. C'est un exemple qui
existe depuis quelques années et qui jouit d'un bon succès.
Ce qui nous fatigue dans la disposition de la eonfessionnalité
prévue dans le projet de loi 40, c'est que la décision sera prise
au niveau de l'école. Nous croyons que ce sera la responsabilité
de la commission scolaire qui essaiera au début de l'année de
voir quel est le besoin et quelle est l'attitude des parents en ce qui concerne
la eonfessionnalité. Une fois les besoins établis, c'est la
commission scolaire qui devrait établir les services et nommer certaines
écoles qui seraient soit catholiques, soit protestantes ou autres. C'est
la commission scolaire qui sera dotée de cette
responsabilité.
Cela ne doit pas être conféré à un conseil
d'école. Surtout dans la communauté anglophone, nous
prévoyons des batailles religieuses à certains endroits. Nous ne
voulons pas qu'une école change de eonfessionnalité chaque
année avec un pourcentage de votes de 42% une année pour une
commission catholique et de 58% l'année suivante. Cela devrait
être la commission scolaire qui décide et désigne des
écoles, selon les besoins des parents et selon les dispositions que les
parents prennent, désigner des écoles qui seront confessionnelles
et avoir les services désignés pour ces écoles. Nous avons
tenté de définir une école confessionnelle.
Si cela n'existe pas, c'est parce que le nombre est très
restreint. Là, on peut avoir une école multiconfessionnelle, une
école "joint-confessional", comme nous le mentionnons dans notre
mémoire.
M. Ratcheff: In regards to certain recommendations we have on the
Minister of Education, I refer to page 35 of the French text. Nous n'avons
aucune objection quant aux pouvoirs attribués au ministre de
l'Éducation en vertu du chapitre V, mais nous nous opposons au nombre
démesuré de fonctions attribuées au ministre en vertu du
chapitre VI intitulé "Réglementation". Puisque ce chapitre
accorde au ministre ou au gouvernement des pouvoirs discrétionnaires
presque absolus, nous recommandons que les domaines régis par la
réglementation soient limités.
Recommandation no 22. Étant donné que l'éducation
sera dorénavant structurée sur la base linguistique, le ministre
de l'Éducation devrait modifier ses structures afin de tenir compte de
cette nouvelle dimension. Nous recommandons donc la nomination d'un
sous-ministre adjoint pour l'éducation anglaise doté d'un
personnel et d'une infrastructure appropriés afin de répondre de
façon spécifique aux besoins pédagogiques du
système d'éducation anglais. De plus, nous recommandons la
création d'un bureau régional anglais sous la juridiction de la
Direction générale des réseaux.
M. Dobie: As far as the implementation committees, we note the
obvious absence of teacher representation on both the Provincial Implementation
Committee and the new School Board Implementation Committees. We strongly
recommend that teachers be represented on both the Provincial Implementation
Committee and the new School Board Implementation Committees.
Inasmuch as more than 50% of the
English student population in Québec is registered as Catholic,
we recommend that English Catholics be proportionately represented on the
Implementation Committees and the formula be introduced into the Law
guaranteeing this representation.
We have also, in our brief, a section on labour relations and union
representation. As far as we are concerned, we do have a Labour Code which
governs us and we feel that any deviation from this Labour Code should not be
tolerated. We noted yesterday that the Minister had offered our colleagues in
the CEQ a number of new provisions which we will be studying in the next couple
of days, and it seems that, within an hour or so, a fair amount of matter was
placed on the table.
All in all in summary, we, as English Catholic teachers, favor and have
favored a restructuring of school boards for over the last two decades,
restructuring school boards on the basis of language lines. Unfortunately, Bill
40 does not limit itself to strictly restructuring school boards on language
lines. The Minister has placed a lot of matters that is controversial and many
groups have also disagreed with many of these matters. While, favoring a
restructuring, we must point out that, to favor Bill 40, there must be many
serious amendments. We look forward to these amendments coming through, at the
second reading and the clause by clause recommendations, that these amendments
will guide us in our final evaluation on what should happen to Bill 40.
We hope that a restructuring does happen, we hope that a restructuring
on linguistic lines with true school boards, with autonomous school boards, do
occur, keeping in consideration that there is a very strong English Catholic
population in this province. Thank you.
Le Président (M. Blouin): Merci beaucoup, madame et
messieurs. M. le ministre.
M. Laurin: I first want to thank the PACT for its well prepared
and well documented brief. I have taken a great interest to the reading and to
the listening of this brief. Evidently, your brief had 35 pages in French, so
you did not have time to read it all, and I congratulate you for that. But I
can assure you that it has been read and studied very diligently.
You have some interrogations in your brief which you did not have time
to present, this morning. For example, the maintaining or the size of your
group. I am ready to understand those interrogations. As I said yesterday, we
are ready now - and this is an amendment I have announced on the very first day
of the hearings - to discuss the modalities of integration and transfer of
personnel and to come to an agreement with the unions concerned. I know that
you have participated in one meeting with my officials. You could not take part
before because you were represented by the CEQ, but, now, I understand that you
will stand on your own and I hope that you will accept to participate in other
discussions with our officials, so that we can decide together on the
conditions and modalities of the transfer of this personnel.
Also, on this occasion, I think we could have a good occasion to discuss
the future of your organization. I understand that you want to maintain it, but
it is true that this has to be reconciled with the new structure we envisage
for the school boards. For example, if we leave the present system of
confessional school boards to replace it with a linguistic one, I think it
would be quite logical to envisage that the new unions would be linguistic
rather than confessional as they have been up to now. (11 heures)
This process, more or less, has been engaged on the French side, and
though the CEQ is not called the French teaching association, actually it is
French. So, we can understand that, in the future, French teachers would be
part of the CEQ and all the English teachers would be part of a new association
of teachers. I say that this is logical. This is why in the project, we have
envisaged this possibility that the requesting associations come together to an
agreement as regards the association that will represent those teachers. If
there is no agreement, the possibility that a vote is taken to see which
association will represent the teachers in the delays, in the time lag
necessary for the implementation of the Bill. I see in your brief that you are
not in accord with those provisions. But, as I said, we would be ready to meet
with you and discuss those possibilities so that we advance in the solution of
this problem, because it is difficult to change from confessional school boards
to the linguistic ones without effecting some "changements" all the way. But,
again, we have to envisage your legitimate interrogations and we would be ready
to discuss that with you.
En ce qui concerne les garanties à propos des transferts de
personnel et les modalités d'intégration du personnel, je pense
que vous avez appris hier les garanties que le gouvernement est prêt
à offrir aux associations qui regroupent les enseignants. Je les
énumère très brièvement à nouveau ce matin.
Ces garanties sont au nombre de sept ou huit. Par exemple, tous les
salariés enseignants, de soutien et professionnels seront
transférés aux commissions scolaires nouvelles en conservant les
droits et privilèges contenus dans leur convention
collective, cette garantie ne s'appliquant pas toutefois aux
salariés qui occupent un emploi temporaire ou dont l'emploi se termine
normalement le 30 juin d'une année scolaire.
Deuxièmement, les enseignants seraient d'abord
transférés à la nouvelle commission scolaire qui prend
charge de l'école ou des écoles où ils travaillent.
À compter du 1er juillet 1985, ils seraient affectés
auprès des élèves d'une école de la nouvelle
commission scolaire en fonction des règles établies à la
convention collective qui leur sera applicable à cette date. Les
enseignants en disponibilité et les suppléants réguliers
seraient quant à eux tous transférés à l'une ou
l'autre des commissions scolaires nouvelles de leur territoire en fonction de
la proportion de la clientèle étudiante dont chacune prend
charge.
Les professionnels et les employés de soutien travaillant dans
une ou des écoles situées sur le territoire d'une nouvelle
commission scolaire seraient intégrés à leur ancien poste
en conservant leur classe d'emploi, leur nombre d'heures et leur taux de
traitement. Les professionnels et les employés de soutien qui
travaillent dans les centres administratifs et dans des écoles
situées sur le territoire de plus d'une nouvelle commission scolaire
seraient intégrés dans leur classe d'emploi à un poste
comportant le même nombre d'heures et le même taux de traitement en
fonction du choix qu'ils expriment, de leur ancienneté et de leurs
qualifications. Lors de son transfert ou de son intégration, aucun
salarié ne se verrait déplacé à plus de 50
kilomètres de son lieu de travail ou de son domicile,
conformément aux dispositions de la convention collective actuelle.
Durant l'année scolaire 1985-1986, il n'y aurait aucune réduction
de personnel professionnel et de soutien.
Du côté des enseignants, les mises en disponibilité
ou les non-rengagements pour l'année scolaire 1985-1986 seraient
limités à ceux résultant de la prévision de
clientèle, des paramètres de la tâche et des règles
de formation de groupe des élèves.
Somme toute, 100% des enseignants continueraient à travailler
dans une école auprès des élèves de leur territoire
selon des modalités identiques à celles qu'on leur appliquait
chaque année. Par ailleurs, environ 50% des professionnels et 66% des
employés de soutien conserveraient leur poste dans la même
école. Quant aux employés des centres administratifs, ils se
verraient attribuer un poste de leur classe d'emploi comportant les mêmes
heures, au même lieu de travail ou dans un lieu différent, sans
toutefois jamais dépasser un rayon de 50 kilomètres. Le
gouvernement convient que les règles de transfert, d'intégration
et d'affectation qu'il propose aux associations syndicales seront applicables
aussi à tous les salariés non syndiqués.
As I said, those discussions have already taken place and now that I
understand that you want to discuss yourselves those conditions, I am inviting
you to further meetings with my officials and I think that we will be able to
convene together of a set of rules for the transfert and integration of your
personnel and that we will be able to set up also procedures of appeal. We will
be able to convene about the maintenance of particular conditions or new time
tables and we will be able to precise the way in which those agreements could
bind, not only the existing school boards, but the future school boards and
even the implementation committees as well as our partners, the school boards,
and the Government. I wanted to assure you of that right at the beginning of my
intervention.
Je vois que vous êtes pour la création de commissions
scolaires linguistiques et je pense que votre mémoire en donne une
raison "which alone could justify the creation of those linguistic school
boards". En effet, vous nous dites dans votre mémoire que vous
n'êtes pas du tout satisfaits de la façon dont la
communauté anglo-catholique affectée aux besoins éducatifs
a fonctionné dans le système confessionnel à
l'intérieur des commissions scolaires qui, en fait, étaient
francophones. Vous soulignez vous-mêmes le fait qu'en raison de ces
insuffisances ou de cette incapacité des secteurs anglophones des
commissions scolaires francophones, ou des commissions scolaires francophones,
un très grand nombre d'élèves anglo-catholiques ont
dû quitter le secteur, ou les commissions scolaires francophones, et
demander leur inscription, par voie d'entente, dans les commissions scolaires
protestantes. Vous citez le chiffre de 20 000 étudiants, ce qui est un
très gros chiffre, un nombre considérable. Je pense, ne serait-ce
que pour cette seule raison, qu'il faudrait véritablement restructurer
le système des commissions scolaires sur une base linguistique
plutôt que confessionnelle.
Il faudrait cependant en accepter, plus ou moins, "more than less", les
conséquences, en particulier sur le plan de la confessionnalité.
Si nous restructurons le système sur des bases linguistiques, il est
bien difficile de conserver tous les éléments du système
actuel, qui est basé sur les critères confessionnels. Par
exemple, il serait difficile de demander aux commissions scolaires - comme vous
le demandez dans votre mémoire - de continuer à procéder
sur le plan de la reconnaissance confessionnelle comme si rien n'avait
été changé, bien que je sois prêt à
considérer à nouveau la question de la reconnaissance de
l'école confessionnelle suivant certaines modifications que vous nous
proposez. Par exemple, sur les modes de reconnaissance, et
même cette particularité que vous invoquez d'une
reconnaissance biconfessionnelle, malgré qu'à première vue
cela ne me semble pas facile.
Dans une autre partie de votre mémoire, vous parlez de la place
des enseignants au conseil d'école. Je vois que, non seulement vous
recommandez le retour aux conseils d'orientation de la loi 71, qui n'ont pas
fonctionné, mais, si ces conseils d'orientation existaient à
nouveau, votre association recommanderait cette fois à vos enseignants
d'en faire partie. J'imagine et j'ose espérer que, si le conseil
d'école existait, vous recommanderiez aussi à vos enseignants
d'être présents au sein d'un conseil d'école au sens de la
loi, ou d'un conseil d'orientation au sens de la loi 71, d'être
présents à ce lieu très important qui aurait des
décisions à prendre qui affecteraient la pédagogie et le
projet éducatif. J'aimerais bien avoir votre opinion
là-dessus.
Le Président (M. Blouin): M. Dobie.
M. Dobie: First of all, when it comes down to the existence of
our own association, I think many groups or some groups have been accused of
presenting briefs earlier having only one thing at the forefront and that was
vested interests. It is to be noted that, if restructuring goes through the way
we are proposing, we are virtually recommending our non-existence in the
future, because the Provincial Association of Catholic Teachers, in our
probability, would not be able to continue operating in a linguistic school
board. We are a minority; we know very well that, even if there is a count at
the local union level, in virtually every area we are a distinct minority in
relation to our protestant colleagues. So it is with this cognizance too that
we are presenting our brief. We feel that, as far as English-speaking
population, it is not the existence of our association that we are looking at,
it is the provision of quality of education for the English-speaking
population. We will study your recent proposals concerning the integration
because that is quite important. You probably know full well that the
English-speaking population, especially in the catholic sector, has decreased
immensely in the last few years and we will probably decrease even more the
next four or five years. Providing employment for our members is obviously a
very serious concern of ours, as long as we are in existence.
On the question of confessionality, we feel that a linguistic school
board can still offer confessional education and confessional schools. If we
look at the island of Montréal, where the majority of the population is,
or the Greater Montréal area, there are sufficient students to warn the
continuation of a confessional school. It is to be noted that the English
population is really the only one that has had and exercised a choice as far as
confessionality. I think, for the French-speaking population, it has been done
in a quasi automatic fashion. You went to school, the school was French and the
school just happened to be catholic. And a number of parents felt that they
were cheated of their services - I now refer to Notre-Dame-des-Neiges as one
example. The English-speaking population, consciously, has had the choice and
exercised that choice. An English catholic parent who sends his or her child to
an English school has the choice of sending that child to a Catholic school or
a Protestant school. And the population that sends their children to our
schools has already recognized that they have exercised that choice and want a
confessional type of education. For many children who are attending Protestant
schools, the complaint that comes to us is that they are not receiving
sufficient confessional education. However, circumstances are dictating that
their children must go to a school that is non catholic because of either
number of situation or question of distance.
If a school board were to make a census, and I think this is where the
amendment must come through, give it as a responsibility of the school board to
make a census to have a needs assessment before restructuring comes through and
give intervals after as to how many parents wish a confessionnal education.
Once you have established that, for the sake of argument, the 20 000 students
would require a confessional education, the school board would have the
responsibility then to assign a number of schools that would be confessional.
It is nothing new for us, for the English catholics to walk a little further to
go to an English catholic school. It is nothing new for an English catholic
child to walk five or six or ten blocks and, as he is passing a French catholic
school and an English protestant school and adding a little more time to go to
an English catholic school. That is the type of thing that we can envisage. At
various areas within the territory of the school board, there will be a English
catholic school, either at the elementary level or high school level. There
could be a numerous number of those. Likewise, that same thing would be given
to those parents who wish a protestant education or wish a non confessionnal
education or for that matter as you stated last Monday, maybe another
confessional education for instance for the Greek orthodox population or the
Jewish population.
I think the school board would have to assess the needs and then, have
the responsibility of providing that service.
Again, I urge you not to give serious consideration to change the modus
operandi of having the school do it, because I think it will bring in conflict
within the community and I do not think that is what we want to realize at the
school level. I think that if it is done at the school board level, we will
save that and will offer the services. Numerically, I think we can offer the
services. I do not think that the joint-confessional school is going to be that
which will be created throughout Québec but the examples that we have
had so far have been good. The John XXIII-Dorval, I refer you to their annual
reports, they praised themselves for doing other negotiations and now are going
on for other schools to have similar type of arrangements.
We have had other type of arrangements in Lake of Two Mountains, which
are not as formal but they are of a joint-confessional nature. They have
worked, again, as to satisfy the needs of the English speaking population that
is again loosing a lot of clientele. As far as the involvement of teachers,
yes, it is a difference in our policy and I would refer this question to Mrs.
Tavelko. (11 h 15)
Mme Tavelko: The major difference is, when the orientation
committee was first introduced, it was preceeded by our teachers and, in
general, by our parents. As the duplication of the committee, which already
existed, we could not see further the addition of an orientation committee in
addition to the school committee which was already in existence. It was in fact
another consultant committee. We are now talking about a home new ball game,
when we are talking about the Bill 40, school committee. We are talking about a
committee which would have radically a decision making powers.
For lack of the better world, if there are going to be decisions being
made at the school level, then teachers want to be where the action is. So, it
will become necessary for teachers to have a very definite say, a codecisional
say in these powers. So, it is not a contradiction of our policy. It is simply
a very different orientation that the orientation committee has taken.
Le Président (M. Blouin): Cela va?
M. Dobie: As far as pedagogical and professional matters in one
of our recommendations, we claimed, and I think that we can write the claim,
that we have, as professional educators, the responsibility to be involved in
decision making. We are advocating a codecision nature in that area.
We have consulted a number of groups on that, including parents,
including administrators and I think, within our community, it indicates that
there is a consensus that we can work as a community and teachers can take that
responsibility and codecide on methodology, on new programs, on evaluation. It
is within our professional competence. We are ready to take on that
responsibility.
Le Président (M. Blouin): M. le ministre.
M. Laurin: Thank you. Only one other question or comment. You may not
comment afterwards, if you feel so. The question is about the territorial
boundaries of the new school boards. You propose nine, at this moment, we
envisage thirteen, because representations have been made to us that the
territory must not be too large so as not to create too many difficulties for
school commisioners who will have to travel long distances to attend meetings.
But, again, we are not fixed in concrete on that and we are still ready to
examine other possibilities. As I told you, we are still ready for discussions
on that.
M. Dobie: As I mentioned before, because we have no vested
interests in many of those areas in Québec, it was quite easy and we
feel a little more comfortable in recommending these territories. For instance,
we have really no teachers in the Northwest part of Québec, nor in the
Eastern Townships, there is a full integration in language boards there. We
feel that, in those areas as well as others, it makes more eminent sense to
have school boards that will have a number of pupils whereby services will be
able to be rendered much more easily. And, in a given geographic area, you can
have numerically a more cohesive group and a better group to work with.
Administratively, it will be better and I think that, pedagogically, it will be
better too. I think it is from the point of view of not having a vested
interest that we can more easily recommend those geographic changes in
territories.
M. Laurin: Thank you.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Argenteuil a dû s'absenter pour quelques minutes.
Il sera avec nous dans quelques instants. M. le député de
Viau.
M. Cusano: Merci, M. le Président. Au nom de ma formation
politique, j'aimerais féliciter la Provincial Association of Catholic
Teachers d'avoir présenté d'une façon très claire
et très concise un mémoire sur un problème qui est
très complexe.
Un commentaire en passant, M. le Président. Le ministre a
semblé confus
dernièrement. À plusieurs occasions, il est revenu sur les
problèmes d'entente collective ici en commission parlementaire alors
qu'on parle du projet de restructuration scolaire. On y verra en temps et
lieu.
My question to Mr. Dobie or to members that accompany him is regarding
the recommendation on the structure of linguistic boards rather than
confessional boards. This has been a topic of discussion for several years.
There are some elements or some groups within the English-speaking community
that do not necessarily agree with that. I personally feel that, under the
present circumstances, and especially the way that the English community has
been treated in the past few years, the linguistic division is the most logical
division in any kind of proposed restructuration.
However, it has been said by different communities and even here at the
Parliamentary Commission, that there are no constitutional guarantees, and we
very well know that a law can be amended very quickly, so I should hope that,
once this question is settled out, we will not be facing another
restructuration problem within the next few years, but there are still sections
of the law that could be amended.
What guarantees would you like to see within the present law? What
amendments would you like to see in order to guarantee that, once this
linguistic division is established, it will be maintained for a certain period
of time?
M. Dobie: We have never enjoyed the guarantees that our
Protestant colleagues have enjoyed. We have been living under the whim and the
pleasure of Catholic school boards. So, in our particular brief, we do not ask
for any guarantees and, when we ask for linguistic boards, it is not with
guarantees. That being said however, we know very well that a portion of our
community has enjoyed those guarantees and there is a fair amount of anxiety
concerning constitutional guarantees. We were all pleased last week when we
heard the Minister saying that he would make representations to the Canadian
Parliament to seek those constitutional guarantees in the Canadian
Constitution. We all realize that this may take a long period of time before
this is resolved. Perhaps one of the ways that we could consider to reassure
the whole English-speaking population is something that the National Assembly
could institute in the law, a much more forcible way; for instance, that the
present legislation could not be changed unless it had the consent of two
Governments or two sittings of the National Assembly. It would not be a
constitutional right, but I think it would be more of a reassurance to the
whole English-speaking population.
In summary, we are not asking for guarantees, but we are very cognizant
of the fears expressed by the English-speaking population and perhaps the
introduction of something of this nature could be considered and it is within
the domain of the National Assembly to do so.
M. Cusano: Right. In other words, the Assembly - it is mandated
and it could do it - could bring amendments to the proposed law whereby, once
the law is accepted, it could not be changed unless there is a majority of two
consecutive Legislatures. This would, at least, satisfy or eliminate some other
fears within the community at present.
M. Dobie: That would be much more reassuring.
M. Cusano: That is right. Thank you. My next question is on one
of your recommendations. You recommend that the school council be maintained as
prescribed by Bills 27 et 71. I presume that behind such a recommendation you
have had in the past a rather good experience when it comes to the relationship
between the school councils and the administrators?
Mme Tavelko: Between school councils and the
administrators...
M. Cusano: Right.
Mme Tavelko: ...or between our parents and our teachers and
administrators?
M. Cusano: School councils.
Mme Tavelko: Contractual staff councils?
M. Cusano: That is right.
Mme Tavelko: One has to be honest and say we have had varying
degrees of success depending on the particular administrators.
M. Cusano: Right. You had growing pains.
Mme Tavelko: We have had, yes.
M. Cusano: OK, thank you. When it comes to the question that you
state in your brief that the parents do not wish or do not have the desire to
take part in decision on matters at the school level, is that based on an
accumulation of experiences - we know that the teachers meet the parents on a
regular basis - or is it based on studies that you or some related groups have
conducted?
Mme Tavelko: For whatever reasons, we have traditionally had very
good experiences or we feel we have had very good experiences with our parents.
You will have an opportunity to question the parents at some later date on the
validity of that statement.
Therefore, I would say that in discussing Bill 40, even before it was
Bill 40, just in general discussions, informal and formal, with parents, our
parents certainly never made any kind of a request for decisions in these
areas. To say that some of them were aghast at what the Government was
proposing would not be an exageration. It would have been very embarrassing for
us to have had to point out to parents that we did not feel they were competent
to do it. But, in fact, the initial statements came from the parents themselves
and we have to agree with them: they have no either the time nor the
competence, but the general relationship and the degree that we would be
willing to cooperate, and in fact we have cooperated with parents, I feel that
we have had a very good success. (11 h 30)
M. Cusano: OK. Another question. The Minister, since the
publication of the White Paper, seems to believe that he has invented
educational projects, "projets éducatifs". In your schools or the
schools that are served by your teachers, have you had under the present
structures any significant educational projects?
Mme Tavelko: The old concepts of educational projects at first
for us were very confusing. In the end we came to the conclusion that what the
Minister had done was to give a label to something that had been in existence
for a very long time. Now, at some stage, the Ministry commissioned, I suppose,
McGill University to do a study of educational projects, and low and behold one
of our schools in the MCSC, English sector, was described in the final report.
It was the Sir Wilfrid Laurier High School. I am sure that came as a great
surprise to the teachers of the Sir Wilfrid Laurier High School that what, in
fact, they had done was taking part in an educational project, because that is
the kind of things that have been going on in our system for years. It was
simply given a new name, as far as we can see.
M. Cusano: Thank you. It is very clear. One last question before
I ask my colleagues. I am sure they have some questions to ask. When it comes
to the implementation committee, you note, as many of us have, the absence of
teacher representation on both the provincial and the school board level. You
suggest that teachers be there. Who should appoint those teachers to those
committees as far as you are concerned? Should that be the Minister or should
that be the teachers groups?
M. Dobie: They really have not addressed ourselves to that. It
would seem that the least that could be done is that the teachers groups be
asked to make recommendations in full cognizance that this is a committee of
the Government. I think that the Minister would have the responsibility of
naming people, but, again, I think the teachers association should be consulted
and asked for recommendations as to the names of people who are going to be in
those committees.
M. Cusano: Thank you.
Le Président (M. Biouin): Merci, M. le
député de Viau. M. le député de Vachon.
M. Payne: Je me permets de continuer la discussion en anglais,
parce que cette partie de nos travaux concerne particulièrement le
milieu anglophone.
In your report, the "Group of Seven", you said: "Our fundamental concern
is the need to ensure control and management of its school system by the
English-speaking community." And then in you brief this morning you go on to
ask that the system of education be modified in order to reflect adequately
Québec's reality. You underline some of the limitations of article 93
and certain practicabilities of day-to-day educational life, such as the
non-respect of the agreement with the PSBGM on the Island of Montréal
and the needling problem of "maraudage", if you cannot put a better name to it.
I, of course, am a believer in linguistic school boards as you are. I share the
concerns of the Deputy for Viau, with respect to the long term guarantees which
cannot be granted by any law of the National Assembly. I do not think that the
law of the National Assembly would permit the formula which was envisaged of
two subsequent Legislatures. I propose the formula which is rather more in
terms of a Québec Constitutional formula, either through an amendment to
the Québec Charter of Rights, and the Minister has made overtures to the
Canadian Parliament to seek some kind of understanding as to what kind of
constitutional guarantees could be granted. I think that in that respect
Québec is leading without any doubt every other provinces.
My question coming down to the particular recommendations of the nature
of the school board and its membership, we had a very long discussion with
McGill and we were trying to reconcile the principle of universal suffrage as
being compatible with the notion of parents participation on the school board.
Would you go along with that
proposal of a mixt formula?
M. Dobie: It is a very interesting proposal, there is no question
about it. I know other groups have also made reference to it. It is certainly
better than that which is proposed by Bill 40 in as much as it does involve the
whole community. We have proposed universal suffrage whereby all members of the
community are entitled to vote in school board elections. We also propose that
it be coincide with the municipal elections and have the same rules and
regulations.
Obviously, the McGill one has an interesting concept, the users having a
predominant say in a role. It is something that we would consider at a later
date but, in our own, we find it interesting but we still are proposing that
the universal suffrage as presently existing, with a modified electoral
activity, be undertaken.
I must correct one of the interpretations that you seem to have given to
our presentation as far as Anglo-Catholics being served by the Protestant
school boards. You used the word "maraudage". I want it to be very clear that
the reason that English Catholics were served and are being served and are
being well served by Protestant boards is not initiative on their part to come
and raid the English-speaking Catholic community.
We have been well served by the schools under the jurisdiction of the
Protestant school boards. The reason that there is a shift has been because the
Catholic boards are unable or unwilling to provide that service. I think many
of our constituents would be very happy and would express gratitude to the
Protestant school boards for offering that education.
M. Payne: Yes. It was somewhat ill-chosen the description and did
not do justice to the good relations which exist, for example, in my own
riding, where the compatibility of the two confessional options is a model of
participation. But linguistic school boards would obviously preclude the kind
of problems which are in fact posed. Chambly's School Commission is a model of
participation of both confessional groups.
I would just to mention in passing not the inconsistency, but the
disagreement with the CEQ's approach to participation. On page 33, you say that
you are of the opinion that the school should not be the central point,
particularly in respect to planning and administration. Then you said that
parents are convinced that they have neither the time nor the competence to
take decisions even of administrative nature and of pedagogical nature. I will
put aside the idea that parents are also administrators, they are also bank
managers, they are also intellectuals, they are also university profs, they are
also people extremely competent and a lot of them have a lot of time,
particularly at the school board level.
In another area, the CEQ was very reticent to discuss the idea of
teachers participation at the school council level. You disagree with that?
M. Dobie: Your are right. We have our own position on it. You
have got to realize that the systems of education, governing both English and
French, I think, are somewhat different. I think the relationship that we have
had, as a community, with other partners in the educational milieu differs in
the English-speaking community. It is a more coercive grouping mainly because,
I guess, to survive we have to find many more allies and, as a community, we
are smaller.
As far as wanting to participate, as Mrs Tavelko stated, if the action
is going to be there, we do not want to be left out of it. There is no question
about it. We think that we deserve that right to be involved.
As far as parents are concerned, they have told us what we have said. It
was rather embarrassing initially, in drafting our brief, to say: Well, as far
as we are concerned, parents do not have the competence to do this. What we did
is that we referred to their own evaluation, and you will hear from the
Montréal Catholic School Commission Parent, you will also hear from
Baldwin-Cartier, and we reiterate what they have told us. You said: Yes,
parents are lawyers, parents are educators. But, when we are talking about
parents, we are talking about an organization of parents to take those
decisions. Their evaluation, which we reflect in our brief, is that there are
more competent people to take decisions of that nature. They want to be
consulted on it, they want to be involved, but the decision-making should be
left to those professionals. We reflect that in our brief, after consulting
with them.
M. Payne: I would just like to put on record the position of the
Federation of Catholic Parents, which represents 40 000 parents; they claim the
opposite and in very, very strong terms. À small last question on the
article 30, considering the school is being public and common. I do not see a
problem there, it has to be public and common and that it is not incompatible
with its confessional status, I do not think.
M. Dobie: That is right. But it has to be taken into
consideration with the other clauses that go with either. We state in our brief
that all schools being public and common without having the opportunity to have
confessional schools would be totally
unacceptable to us. The fact is that when you follow 30, with subsequent
articles, we do not argue about that position. Subsequent articles indicate
that some schools may be designated as confessional. Our representations and
our recommendations, because confessionality is a hot issue - it is an issue
that has been debated and it is an issue that is rather confusing in certain
areas - are to the effect, that all those clauses dealing with confessionality
should be placed in a coherent package, so that one clause do not counteract
another and also that parents and schools know exactly how to proceed, how to
get a school designated as confessional, if they so desire. We strongly suggest
that the school board have that power and have a lot of influence in that
particular area.
M. Payne: Actually, we come back, in articles 99, to 108 on
instructional services. It is perhaps at a wrong place - I am not a
"légiste" - but perhaps if it had been taken earlier, it would have been
clearer.
À final remark. I think it is interesting your concern about the
school commission's deciding, on a census basis the needs of a community. I do
not think that the spirit of the White Paper or even of the Bill precludes the
possibility of a serious input with respect to the school commission in that
regard.
M. Dobie: It is in relation to having that decision taken at the
school level.
M. Payne: The Catholic Committee put out the position on the 19th
of December that it seems quite able to live with the proposals we are having.
If you have a proposal, I think the commission would be interested in seeing
that.
M. Dobie: Well, obviously, we are looking at is from the point of
view of the anglophone population, we do not want little Irelands in every part
of our community. I think that what we are offering will satisfy the needs of
the English-speaking population and those who want confessional schools will be
guaranteed a certain service without having to fight religious battles in every
little regions of Montréal or Québec.
M. Payne: Thank you.
Le Président (M. Blouin): Cela va. Merci, M. le
député de Vachon. M. le député d'Argenteuil. (11 h
45)
M. Ryan: Merci, M. le Président. Le mémoire que
nous présente ce matin l'Association provinciale des enseignants
catholiques de langue anglaise nous rappelle l'importance de la
communauté anglo- catholique dans la société
québécoise. Les chiffres qu'on a déposés
tantôt concernant l'importance numérique de la clientèle
scolaire catholique dans l'ensemble de la clientèle scolaire de langue
anglaise invitent à réfléchir. Je croyais savoir
personnellement que cela gravitait autour de 50%. Si je me fie au tableau qui
est à la page 4 du document sur des pages vertes, ce serait plus de 50%.
Cela irait chercher 52%, 53% ou 54% de l'ensemble de la clientèle
anglophone. Par conséquent, il s'agit d'une clientèle non
négligeable à laquelle nous devons apporter une attention
très soigneuse, d'autant plus que, jusqu'à maintenant, comme on
l'a souligné dans le mémoire de la Provincial Association of
Catholic Teachers, cette communauté-là ne jouit d'aucune
reconnaissance dans notre système scolaire et n'en jouira
vraisemblablement pas davantage dans celui qu'on propose, à moins qu'on
ne prévoie certaines garanties comme celles qui ont été
demandées dans le mémoire que nous avons entendu.
Je vous signale, M. le ministre, qu'il y a longtemps qu'on vous demande
de fournir à la communauté anglophone catholique une
représentation au Conseil supérieur de l'éducation. Vous
avez fait d'autres nominations à saveur politique, mais jusqu'à
maintenant ce besoin n'a pas encore été comblé. Il y a
déjà des mois que vous nous avez assurés que vous
étiez au travail là-dessus; l'enfantement est encore plus
douloureux apparemment que celui du projet de loi 40.
Je crois que, dans les structures administratives du ministère de
l'Éducation, la représentation anglo-catholique doit être
extrêmement réduite. Vous m'aviez donné des statistiques
l'an dernier - vous vous en souvenez sans doute - à l'occasion de
l'étude des crédits de votre ministère. J'avais
demandé des statistiques sur la présence des anglophones à
l'intérieur du ministère de l'Éducation et nous
étions arrivés à un total d'une vingtaine en tout sur un
personnel d'environ 2000. Les chiffres sont contenus dans le compte rendu des
séances de la commission parlementaire. Là-dessus, combien
d'anglo-catholiques? Je ne sais pas, mais je crois que vous avez des lacunes
énormes à combler de ce point de vue au cours des prochaines
semaines ou des prochains mois, je dirais à l'occasion de la
période de réorganisation que vous envisagez.
On a insisté sur la nécessité d'assurer une
représentation de la communauté anglo-catholique au sein de la
commission de mise en oeuvre et des comités régionaux de mise en
oeuvre du projet de loi 40, dans l'hypothèse où il deviendrait
loi. Je pense que cela s'impose. Je n'ai pas entendu d'engagement clair de la
part du ministre là-dessus, tantôt. J'espère qu'on aura un
engagement clair et ferme et qu'il sera tenu.
II me semble que c'est un droit. Le droit à la
représentation dans des questions d'importance aussi vitale devrait
être reconnu clairement.
Je remarque une autre chose également. C'est l'insistance
très forte que vous mettez dans votre mémoire, et que j'ai
déjà observée dans d'autres mémoires en provenance
de la communauté anglo-catholique, sur la nécessité de
préserver et de promouvoir un contenu dans ce fameux concept
d'éducation chrétienne qu'on emploie à toutes les sauces,
qu'on interprète de 25 manières différentes et que le
projet de loi ne définit sûrement pas d'une manière
très satisfaisante. J'ai remarqué que la communauté
anglo-catholique - je pense que vous l'avez souligné - peut-être
plus par choix que la communauté franco-catholique, a choisi en
très grande majorité d'envoyer ses enfants à des
écoles catholiques partout où cela était physiquement
possible. Je pense qu'on peut dire que la communauté anglo-catholique a
choisi d'envoyer ses enfants à l'école catholique. Je parlerai
d'autres cas ensuite.
Je remarque une chose: dans la région de Montréal, en
particulier, il y a longtemps que les parents anglo-catholiques
préfèrent demander à leurs enfants de marcher quelques
rues de plus pour avoir accès à une école catholique
plutôt que d'aller à une école commune, à ce qu'on
appelle l'école de quartier. On a beaucoup invoqué cet argument
depuis un certain temps, mais je pense qu'il faudrait tenir compte de
l'expérience de la communauté anglo-catholique. C'est,
d'ailleurs, une question que je vous poserai tout à l'heure. Si on vous
donne le choix entre les deux, que choisiriez-vous et dans quelles conditions?
Je ne pense pas qu'on devrait ramener le problème du choix scolaire des
parents à la question de savoir s'ils sont du côté est ou
du côté nord de telle ou telle rue. Je pense qu'il faut voir cela
dans une perspective un peu plus large, surtout dans une région
métropolitaine comme celle de Montréal où la
géographie n'est pas du tout de même nature que dans les
régions rurales.
Vous parliez tantôt, dans les statistiques que vous nous avez
données, du nombre élevé d'enfants catholiques qui sont
dans des écoles relevant des commissions scolaires protestantes. Je ne
sais pas quel nombre vous avez mentionné tantôt. Est-ce que vous
avez parlé d'une vingtaine de milliers? D'après les statistiques
que vous donnez, le nombre ne serait peut-être pas aussi
élevé. Je ne sais pas, mais disons que cela gravite
sûrement entre 10 000 et 20 000 ou entre 12 000, 13 000 et 20 000. C'est
beaucoup. Je pense que vous avez eu raison de préciser que cela n'a pas
été le résultat d'une entreprise de maraudage de la part
des commissions scolaires protestantes.
Cela a été le fait de commissions scolaires catholiques
qui n'avaient pas une clientèle anglophone suffisante pour être en
mesure de lui offrir les services scolaires compétents et
adéquats qu'il fallait. Cette commission scolaire catholique a alors
fait une entente avec une commission scolaire protestante. En vertu de cette
entente, la commission scolaire protestante reçoit des enfants
catholiques d'une région dans ses écoles et leur assure
l'enseignement religieux catholique.
Ce système est à l'oeuvre dans le comté
d'Argenteuil, M. le Président. Les enfants qui relèveraient de la
commission scolaire du Long-Sault à Lachute fréquentent les
écoles du Laurentian School Board, qui est une commission scolaire
protestante couvrant un territoire plus large que celui de la commission
scolaire du Long-Sault. Je crois pouvoir dire que, si les parents catholiques
pouvaient envoyer leurs enfants à des écoles catholiques, ils
aimeraient mieux cela. Comme il n'y en a pas dans leur langue, ils ont la
possibilité de les envoyer à l'école anglo-protestante et,
dans l'ensemble, comme vous l'avez dit, ils sont bien servis. Il arrive parfois
que des problèmes surviennent, mais dès que des
représentations sont faites par des parents concernant l'instruction
religieuse catholique, par exemple, la commission scolaire protestante
s'empresse de réagir positivement et nous n'avons qu'à nous
féliciter de cet arrangement qui répond aux conditions
géographiques d'un comté comme celui-là. Encore une fois,
c'est un arrangement qui répond à des situations données,
qui est assez répandu dans les régions rurales, mais, avant de le
transposer purement et simplement dans les grandes régions
métropolitaines, je pense qu'il faudrait étudier toutes les
possibilités.
Dans cette pespective, j'ai bien apprécié que vous
signaliez qu'il est presque impensable, d'un point de vue pratique, d'envisager
que toute l'opération de réaménagement des services
scolaires puisse se faire dans l'île de Montréal, par exemple,
sans que les commissions scolaires aient un rôle assez significatif
à jouer là-dedans. C'est impossible - on peut bien faire les
organigrammes qu'on voudra sur papier d'envisager qu'une opération
impliquant des valeurs aussi fondamentales, des choix aussi délicats,
aussi complexes, puisse être faite seulement au niveau local et, ensuite,
au niveau provincial ou national, sans que le niveau régional de
responsabilité ait une fonction importante à remplir. Je suis
content que vous l'ayez souligné. Je pense que c'est l'un des premiers
mémoires qui le signale. Le côté pratique de cette
proposition me paraît assez clair.
Je voudrais vous poser quelques questions qui se rapportent à
votre mémoire,
évidemment. I may ask my questions in English if you find it
preferable. But I know you can function very well in the two languages. So I
will put my first question in English out of courtesy. But then, for practical
reasons, I may revert to the French language, though I do not know at this
stage - I like to improvise somewhat in these matters; I am a good Canadian for
that point of view. On page 7 of your brief, you list a number of powers and
responsibilities which you would like to see entrusted to school boards. You
mention, for instance, that shool boards should be charged with hiring
personnel, negotiating and implementing collective agreements; should establish
the school calendar, administer and set up adult education programs, administer
and set up special education programs; should establish standards and
modalities for the evaluation of pupils learning achievement, assure that each
school evaluates the learning achievement of the pupils, etc. The question I
would like to put to you is this: Among these powers and responsibilities, are
there some which the school boards could not discharge effectively if Bill 40
should remain as it stands now? Are there any impediments which you see in Bill
40 regarding the attribution to school boards of such powers and
responsibilities and their proper implementation by school boards?
M. Dobie: Well, what we have seen, in many of these
responsibilities, is that there is another clause somewhere in the legislation
that says that it is always subject to many regulations that will be issued by
the minister of Education or by the department of Education. It seems that
school boards are relegated only to interpret and apply those regulations, and,
in many cases, have lost the power to, in fact, really take the decisions on
those areas. If you note, most of these, to a certain degree, what we have done
is taking the existing powers and repeating them and hope that the school
boards remain sovereign and autonomous in taking these decisions.
We have had some examples - if I look at our 13th recommendation - where
school boards recently had to go to court to establish their autonomy as far as
taxation. We feel that it should be very very clear that school boards do have
those powers amongst others, and it is not an exhaustive list, and that they be
fully autonomous in taking those.
M. Ryan: But my question was about whether some of these powers
were being given to schools and, more or less, taken away from school boards. I
will give you a couple of examples: in Bill 40, there is an article which says
that the "régime pédagogique" and its implementation is under the
responsibility of the school. My question is whether this responsibility can be
entrusted exclusively to the school, and whether there is not a clear
responsibility that should also devolve upon the school board in such an area.
The matter of evaluation, for instance, is raised in your list; do you see that
an indispensable role should be...
M. Dobie: The school board has that role, and we took that away
from what is proposed at the school level. Without diminishing the
responsibilities of the school level, as a consultative body, the decisions
should, in fact, be taken by the school board. There is another one that you
mentioned, when we were talking about confessionality, ensure the confessional
dimensions of each school. Right now, presently, under the proposal, that would
be at the school level; we would see that relegated to the school board. There
is another example.
Mme Tavelko: There is another reason why your example of the
"régime pédagogique" and its implementation is a very good
example. We are becoming increasingly aware that the implementation of the
"régime pédagogique" as far as inservice of teachers goes, and
explanation of program and that kind of thing can be horrendously expensive for
an isolated school to attempt to inservice its teachers, on an individual
basis, does not make a great deal of good sense. It seems to me that the school
board, with its consultants, is in a much better position to take over that
kind of implementation training that is necessary. There is a certain amount of
equality, also, that has to come through, where all schools of a given region
should have the implementation process go along at the same rate, as smoothly
as possible, that kind of thing. We are seeing now, under the present system,
that in the implementation of the "régime" there are definite
inequalities. Some boards - I am going to use the example of the Lakeshore
Board - have spent a great deal of time and energy in making sure that their
teachers are aware of what is going on, and some of our boards have not given
any information whatever to their teachers. Well, I can see that being even
worse at the level of the school, if you decentralize to that extent. (12
heures)
M. Dobie: M. Ryan, vous avez fait mention dans votre
première intervention qu'au niveau du ministère les
anglo-catholiques n'étaient pas très bien
représentés. Dans notre mémoire, qui a été
rédigé en août et septembre, nous avons fait
référence à la nomination du remplaçant de M. Ernie
Spiller, comme sous-ministre associé
de foi protestante. Nous avions honte, à cet égard,
d'indiquer cette chose dans notre mémoire parce que nous aurions
pensé qu'il aurait été nommé à ce moment-ci.
Nous avions recommandé au ministre, lorsque l'ancien sous-ministre a
démissionné en juin 1982, que c'était le moment
approprié pour modifier le rôle du sous-ministre adjoint afin que
cette fonction représente l'ensemble de la communauté anglophone.
Comme on suggère des commissions scolaires anglophones, nous estimons
que le ministère devrait être restructuré de cette
façon.
M. Ryan: OK. Now, I think that I have got to put a question to
you regarding the role of teachers. On page 14 of your brief, you mention some
provisions in Bill 40 under which some tasks which are now being performed by
teachers would be under the responsibility of the school council and you have
insisted that such tasks remain under the responsibility of the professionals.
I will quote from this part of your brief and I would like to have your
comments on that. "This section deals with a good number of responsibilities
which are presently under the domain of the professionals and we must seriously
question the competence of parents in these areas. We seriously doubt the
parents' desire to become involved in these areas. As specific examples, we
point out article 105, regarding the choice of textbooks; article 116,
regarding evaluation; article 120, which deals with the drawing up of staffing
plans. Article 122, which"... Well, I think I will drop article 122, because
there was a statement by the Minister, yesterday or the day before, that there
is a amendment in preparation on this particular one. But I would like you to
say a little more clearly perhaps what things are to remain the domain of the
professionals in this particular sphere?
Mme Tavelko: When we speak of professionals, we do not speak
solely of the teacher groups, obviously, we are talking about the consultants
at the board level, the directors of instructional services and the
professional educators globally. Just to take an example, in the choice of
textbooks, traditionally, committees are set up at the school board level. Now,
they are time consuming; teachers are booked off to look over all of the
available texts and then make their recommendations to the school board. That
takes a committee a considerable amount of time to go through and they are
looking at it from the point of view of a train dial; teachers and
professionals can see the kinds of things in textbooks that they have seen
before that worked well with students and things that did not work well,
because there is a certain experience that comes with that. We have had that
for many years. These are contractual committees, but they work as professional
committes, as educational policies committees, and at a school board level,
administrators ask for the advice of class room practitioners on the modalities
of pedagogy and that kind of things.
Again, these are meetings which take all day, which, sometimes, are very
heated debates because, when you get a group of professionals together, you
will never be going to find two peoples who would agree that the other one is
absolutely correct, everyone has his own way of doing it, but you are again
dealing with people who have a great deal of personal experience in the field.
I cannot see parents having the time, nor even the background experience, to
make those kinds of decisions, since those decisions are taking a great deal of
time and are made with a great deal of concern by the people who actually have
the experience, they are not easy decisions to make.
M. Ryan: OK. Now, a question about the confessional guarantees
which you have suggested. I will come up with the question I have announced
earlier. If Catholic parents were given the choice between sending their kids
to a school which is very near their home but which is neutral, and the school
which is a little further from their home, but Catholic, what would their
choice be, provided this is a practical possibility? I am not suggesting that
ought to be the pattern all across the province. I am just putting the question
in theoretical terms in order to know a little more about the hierarchy of
values among your community.
Among the guarantees which you call for, there is one regarding the
staffing of a Catholic school. You suggest that at least half of the teaching
staff, including, I would presume, the principal, the head of the school - I am
not sure, I would like to have your answer to that - ought to be of the
Catholic faith, if there is going be a confessional Catholic school. How is
this going to be implemented? It raises a lot of practical difficulties. What
kind of tests are you going to suggest for that? What kind of verification?
What degree of conformity would have to be required in such a set out?
M. Dobie: As far as parents are concerned - you are asking us to
make an evaluation of what parents would choose - I think the record speaks for
itself inasmuch as parents have consciously chosen confessional schools where
these exist and to many of them, at a considerable disadvantage, inasmuch as
they have had further areas to travel. In our consultations with parents - and
I am sure you will hear from parents later on - that same phenomena will
continue to occur. If the
services are similar, if the services are available, parents in English
Catholic community have traditionally chosen Catholic schools. I think that
they will continue to do so. Fully conscious of the fact that eventually we
could have a diminishing of school clientele, in that particular case, so that
these services can be offered to them, then we strongly recommend the whole
question of having a biconfessional school.
As far as staffing is concerned, I think it is a follow up of our
definition of what a Catholic school is. In our brief, and I articulated it
before, we start off for the negative statement. In our opinion, a Catholic
school is not to be limited to a school which offers religious instruction.
That, in our opinion, is not how we define a Catholic school. We define it
whereby there is a whole "projet éducatif", there is a whole spirit,
there is a whole round of activities that are brought forth, that make that
school Catholic. Consequently, it makes eminent sense that a majority of the
staff should be of the Catholic faith. It does bring an extra dimension for
staffing and administration.
I think that right now school boards have had to take into consideration
various dimensions. I will give an example: a school board that offers French
immersion, for instance, has to look at a consideration of immersion as a
criteria and, therefore, assigns those teachers who are French-speaking in
those schools that are of an immersion nature. As far as how the teachers would
be designated on a declaratory statement of the teacher, the teacher declares
that he is of the Catholic faith and consequently the staffing will be done by
the school board taking into consideration that a majority of the staff of a
Catholic school should be of the Catholic faith.
As far as the principal is concerned, we really did not pronounce
ourselves because in certain areas it could very well be that a principal is
not available of the Catholic faith and the principal associations have
pronounced themselves and indicated that all the staff should have respect for
the "projet éducatif" of that school on the religious dimension of that
school and that as a priority they should be, but if that type of situation is
non existent as long as there is a certain amount of level of competence and
responsibility and respect for that dimension.
M. Ryan: Let us suppose we have a linguistic school board...
M. Dobie: Yes.
M. Ryan: ...with the responsibility for assigning staff on the
basis of competence and seniority. These are the two leading criteria incomes
to assignments.
Do not you feel that you will rapidly be led into situations of conflict
between all those rights and prerogatives? Would a teacher who is non catholic
and has both seniority and competence not feel frustrated if he were not to be
employed at all because the schools which are considered catholic have to be
staffed in majority with catholic teachers? If ever you come together into the
same union with the Protestant Association of Teachers further, how are you
going to manage this problem? Do you think it is manageable?
M. Dobie: You mentioned two of the criteria, one of them being
seniority and the other one competence. There is also another one that is
invoked most of the time, and that is the needs of the system also.
M. Ryan: Are you thinking that it has to be taken into
account?
M. Dobie: That would have to be taken into account.
M. Ryan: I am glad to hear that.
M. Dobie: Those needs would have to be taken into account. Also,
we were looking at a new integrated school board that will be made up of those
teachers - shall we say - a system that will perhaps be composed of about 800
000 teachers; 300 000 will be catholic and 500 000 will be non catholic. I
think that, proportionally speaking, there should be very, very few problems
because we are dealing with a situation of existing resources. It is a matter
of taking those resources and placing them at the best possible schools.
M. Ryan: I would like to hear a little about the John XXIII
experiment at Dorval. What is the exact set up under which this school
operates? You say that it is an example of the biconfessional or I would
presume eventually the multiconfessional type of school that you envision.
Could you tell us briefly how it is set up and how it functions?
M. Dobie: It is an agreement between two school boards, the
Protestant School Board of Greater Montréal and the Baldwin-Cartier
Catholic School Commission whereby that school is serving a clientele that is
both catholic and non catholic at the high school level. The school population
is about half and half. One administration, two staffs. Staffs that were
originally at John XXIII Catholic School Board and staffs from the Dorval High
School. The students are not segregated, they are integrated. There are a
number of those who have opted for catholic education or confessional
education. They have the option of taking thoses courses and, more importantly,
it is a recognition that "Le projet éducatif", that activities governing
those children that have opted for the catholic system can keep on existing and
are respected by the entire staff. According to the report of a committee
composed of teachers, administrators, parents and students published by that
school, it has worked very well. It is a type of things that we could envisage
in the future also.
I would just like to make one other comment before because I think it is
rather important. Last Monday, at a public meeting on CBC, the Minister
received an applause from an English-speaking population, which, I thought, was
rather novel, when he stated that there will be no transfer of English schools
to French schools under Bill 40 and that the existing schools enclosures will
be guaranteed. English schools would continue to exist. I would just like to
bring this point up and I am sure it will be reiterated later on in the
hearings, that presently we suspect, prior to the Bill being adopted, there is
a raiding of real estate. We had the example on the south shore with a school
in the Candiac School Commission whereby the English catholic population were
being shifted to another school. More recently it has come to our attention an
information about the English catholic population in "la Commission scolaire
régionale de l'Outaouais". There is a proposal that D'Arcy McGee High
School be shifted and therefore, they will lose a comprehensive high school if
the school board has its way, will lose a comprehensive high school to a
traditional high school and that is of great concern to us. We trust that you
will make those provisions under Bill 40 but, prior to the implementation of
this Bill 40, school boards seem to be wanting to grab the best of real estate.
We bring that to your attention and hope that you will take that in hand,
because it is quite urgent for us. (12 h 15)
Le Président (M. Blouin): D'accord1. Merci, M.
Dobie. Merci, M. le député d'Argenteuil.
Je signale aux membres de la commission que cinq d'entre vous ont
demandé de prendre la parole afin de s'entretenir avec nos
invités. Comme nous avons toujours un horaire assez chargé, je
demande donc votre collaboration pour que nous puissions, à tout le
moins à 13 heures, remercier nos invités et ensuite, au moment
où nous reviendrons à 15 heures, entendre Alliance
Québec.
M. le député de Shefford.
M. Paré: Oui, M. le Président. Je vais faire cela
vite. Je vais commencer par remercier l'association pour la présentation
claire de son mémoire et aussi des commentaires qu'elle y fait. J'ai
trois petites questions concernant ses recommandations, une, entre autres, la
recommandation no 11 traitant de l'école. Vous en avez traité,
mais j'aimerais quand même y revenir, parce qu'au milieu de la
recommandation on trouve, dans les pouvoirs que l'on donne à
l'école, une phrase qui se lit comme suit: "Les parents sont convaincus
qu'ils n'ont ni le temps ni les compétences pour prendre des
décisions de nature administrative ou pédagogique." J'aimerais
avoir vos commentaires parce que ce n'est pas la première fois qu'on
l'entend de plusieurs groupes. J'aimerais savoir comment on peut faire une
affirmation semblable si on tient compte que, déjà, au niveau de
l'école, les comités de parents, qui n'ont pas les pouvoirs, mais
ont, quand même, une certaine responsabilité à laquelle on
n'accroche pas les pouvoirs, font effectivement, à l'heure actuelle, un
certain travail et même un travail certain au niveau du projet
d'école. Au niveau du projet pédagogique et du projet scolaire,
déjà le comité d'école doit le préparer
déjà depuis quelques années et cela se fait au niveau des
écoles.
Ils le font déjà en partie. Ce qu'on leur demande, c'est
de s'occuper de leur école, donc du territoire de leur communauté
qui est, quand même, limitée au bassin qui entoure l'école,
de définir ses besoins et de les soumettre à la commission
scolaire. Donc, au départ, ils ont un soutien administratif qui leur est
donné. Ils effectuent déjà une très large partie de
ce que le projet de loi 40 leur confie. C'est limité à une
école. Donc, on s'inquiète du temps que les parents devront
consacrer au niveau du conseil d'école. On met même en doute leur
capacité de le faire, mais, par contre, on ne met jamais en doute la
capacité des commissaires d'écoles à qui, par des
réunions qui ne sont pas plus nombreuses ni moins nombreuses -
habituellement, cela s'équivaut - on donne la responsabilité d'un
très grand nombre d'écoles d'un très grand territoire avec
une diversité énorme parce que, surtout dans des régions
rurales ou semi-rurales, chaque municipalité a une situation tout
à fait différente. En plus, ils ont des budgets de plusieurs
millions de dollars. Donc, on s'inquiète de la capacité au niveau
de l'école alors que c'est restreint à une école et on ne
s'inquiète pas de la capacité de la commission scolaire qui
s'occupe d'un très grand territoire.
Par contre, on a entendu des gens dire ici - c'était une
réalité, en fait, c'était seulement une constatation - que
70% des commissaires sont déjà des parents. Donc, c'est qu'ils
ont l'intérêt et la capacité. En plus - je le
vérifie chez nous et je sais que cela se passe ailleurs aussi -
dès qu'un poste
devient vacant dans une commission scolaire, on va chercher des parents
qui font déjà partie d'un comité de parents. On sait que
ces gens qui travaillent bénévolement ont déjà le
souci de développer leur école, ont la compétence et
suffisamment d'expérience et de connaissances pour faire de très
bons commissaires d'écoles. Comment peut-on mettre en doute la
capacité et le temps des parents de fonctionner au niveau d'un
comité restreint, qui est un comité d'école qui s'occupe
seulement d'une école et ne pas mettre en doute la capacité de ce
même parent d'être commissaire d'écoles? J'aimerais avoir
vos commentaires là-dessus.
M. Dobïe: En ce qui concerne le temps et la
compétence, les parents ont le temps et la compétence pour
être présents à un comité consultatif. C'est
exactement ce qu'ils nous ont dit. Ce que les parents nous ont dit dans notre
communauté, c'est que, si, selon le projet de loi 40, les parents
étaient pour avoir plusieurs autres pouvoirs administratifs, des
pouvoirs de décision, ils sentent qu'ils n'ont pas la compétence
et la formation professionnelle voulues pour prendre ces décisions et
aussi le temps, parce qu'on s'imagine que cela prendra assez de temps.
D'ailleurs, si on parle de la compétence de certaines commissions
scolaires, c'est vrai que les commissions scolaires sont dotées de
plusieurs administrateurs pédagogiques. Il faut aussi remarquer que,
dans notre mémoire, nous demandons, au niveau professionnel et
pédagogique, que nous, comme enseignants professionnels, nous recevions
le droit de participer aux décisions et que nous ayons un droit de
codécision avec les commissions scolaires. Alors, parfois, on doute de
la véritable compétence exercée en certains domaines en
matière professionnelle. C'est exactement pourquoi nous demandons que,
même si un parent est commissaire au niveau de la commission scolaire, il
doive non seulement consulter les enseignants mais aussi que, au niveau de la
commission scolaire, il ait le pouvoir de codécision avec les
commissaires d'écoles. Là aussi, on met en doute l'existence
d'une certaine compétence professionnelle.
La plupart d'entre nous, nous sommes des parents. Nous ne sommes pas
administrateurs parce que nous sommes parents. C'est la différence.
Aussi, si on regarde le voeu des parents d'être impliqués dans le
système d'éducation, je pense qu'il y a une nuance à
apporter. Le parent veut être impliqué comme parent au
niveau de l'école, mais être impliqué comme une personne
mandatée, c'est un peu différent aussi.
Il ressort des études récentes que nous avons faites que
le nombre des parents qui veulent participer comme personnes mandatées
est pas mal plus faible que celui des parents qui veulent être
consultés. Comme individus, comme parents de nos enfants à
l'école, on est tous intéressés, mais s'il s'agit
d'être mandaté, je pense que c'est pas mal plus faible.
Le Président (M. Blouin): Cela va?
M. Paré: Oui. Mais on reconnaît, quand même,
que les parents qui sont membres des comités de parents sont
intéressés, s'il y vont bénévolement. Le fait de
leur donner des pouvoirs ne vient, quand même, pas grossir le nombre de
parents nécessaire pour mettre en application le projet de loi 40. Donc,
ce qui est suggéré à l'intérieur du projet de loi
40, ce n'est pas de grossir le nombre de parents qui devront intervenir, mais
de donner à ces parents qui, de toute façon, se réunissent
pour faire de la consultation et des demandes, un certain pouvoir de
décision en plus.
M. Dobie: Ce qu'on a perçu chez nous, c'est que beaucoup
de ces parents qui sont impliqués maintenant ne le seront plus s'il faut
prendre des décisions de la sorte. C'est ce qu'ils nous ont dit.
M. Paré: Je vous remercie. Je reviens sur une autre
recommandation, la quatorzième, parce que vous venez aussi d'en
effleurer une certaine partie. Vous dites -c'est tout à fait vrai - que
les professeurs sont indispensables pour mettre en application le projet de loi
40, parce que ce sont eux qui dispensent l'enseignement. Vous dites: "Nous
recommandons qu'au niveau de l'école, ainsi qu'au niveau de la
commission scolaire, les enseignants prennent part aux décisions." Que
suggérez-vous comme façon, comme comité ou comme structure
pour pouvoir participer au niveau de la commission scolaire? Concernant
l'école, on dit que c'est au niveau du conseil d'école, au niveau
du comité pédagogique que les professeurs peuvent s'impliquer,
parce que c'est directement à l'école. Mais, au niveau de la
commission scolaire, quel canal suggérez-vous?
M. Dobie: Si c'est une question de principe, nous avons
déjà certains comités qui sont prévus dans la
convention collective. On peut donc augmenter le mandat de ces comités.
Si on parle de comités au niveau des commissions scolaires, en ce qui
concerne la pédagogie, la méthodologie et les manuels scolaires,
nous souhaitons que ce comité conjoint ait un pouvoir de
codécision. Cela fait plusieurs années qu'on le demande dans nos
négociations de conventions collectives. On l'avait même
prévu au niveau du perfectionnement. Nous maintenons que nous devons
avoir un pouvoir de codécision.
Nous l'avons perdu avec les décrets. Ce sont deux comités
que nous pourrons prévoir aujourd'hui même.
Le Président (M. Blouin): Cela va?
M. Paré: Très rapidement, M. le Président.
Vous me dites que c'est déjà prévu dans les conventions
collectives mais avec des changements.
M. Dobie: Les comités sont prévus. Le mandat est un
mandat de consultation. Nous prévoyons ici un mandat de
codécision.
M. Paré: Étant donné que c'est prévu
à l'intérieur des conventions collectives, quels rapports cela
établit-il avec les professeurs? Comme c'est à l'intérieur
de la convention collective, les professeurs étant membres du syndicat,
cela devient le syndicat et la commission scolaire. Au lieu d'apporter cette
concertation qu'on cherche, cela apporte plutôt des relations syndicat et
employeur. Donc, c'est dans un autre contexte.
M. Dobie: Aucun conflit chez nous dans ce domaine-là.
Notre association étant une fédération de syndicats aussi
bien qu'une association professionnelle, la distinction ne se fait jamais et
les intérêts sont toujours les mêmes.
M. Paré: Merci. Une dernière question, M. le
Président, sur quelque chose dont vous avez discuté avec le
député d'Argenteuil et qui est très important, à
mon avis. Vous y avez bien répondu, c'est clair, mais je veux, quand
même, une autre précision. Vous dites: Quand les parents vont
décider que l'école est confessionnelle, c'est plus que
l'enseignement religieux, catholique ou protestant, selon la décision
des parents, mais c'est le contexte. Je ne dis pas que je suis contre et le
projet de loi prévoit même qu'on puisse avoir la pastorale
à l'intérieur de l'école et tout. Donc, c'est
déjà contenu là-dedans, pour autant qu'on respecte les
minorités, et vous en avez parlé, donc c'est clair.
On dit qu'il faut que la majorité des enseignants ou du personnel
soit catholique ou protestant en fonction du choix des parents. Le fait
d'exiger qu'il y ait une majorité de catholiques, est-ce que vous pensez
que cela respecte les libertés des individus? Est-ce que cela est
faisable en fonction des conventions collectives?
M. Dobie: Oui, je crois que c'est faisable. D'ailleurs, les
règlements du comité catholique prévoient maintenant que,
pour les écoles catholiques, les enseignants devront être
catholiques. Cela est prévu aujourd'hui même. Nous sommes plus
libres en disant seulement la majorité, tenant compte que nous sommes
dans un système linguistique.
C'est pour cela que nous avons changé. Certains de nos
collègues ont recommandé que tous les professeurs, tout le
personnel d'une école catholique soit de foi catholique. Nous
suggérons ici un amendement à ce qui existe présentement
et qui est plus libre, soit que seulement la majorité du personnel sera
catholique. Nous soutenons que l'école pourrait avoir une dimension
catholique et confessionnelle.
M. Paré: Merci beaucoup.
Le Président (M. Blouin): Merci beaucoup, M. le
député de Shefford. Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Merci, M. le Président. Je désire
remercier la Provincial Association of Catholic Teachers pour son
mémoire qui apporte des points très concrets et qui, je pense,
est une analyse assez objective du projet de loi 40, du moins dans certains de
ses aspects les plus importants. J'ai surtout remarqué dans les
réponses des intervenants, des représentants de l'association, un
souci profond non seulement, ce qui est fort légitime de la part de
votre association, pour ce qui est des implications d'ordre syndical du projet
de loi 40, mais aussi en ce qui touche le fonctionnement des écoles, la
pédagogie et le service aux enfants. Je dois dire que ce souci a
toujours été, pour autant que je puisse me le rappeler, fort
présent dans le secteur - c'est celui que j'ai connu; je ne peux pas
parler pour les autres - anglo-catholique de la Commission des écoles
catholiques de Montréal. (12 h 30)
Vous avez remis dans leur juste dimension certains thèmes
développés dans le projet de loi 40, entre autres le fameux
projet éducatif. On agit comme si, tout à coup, on avait
découvert une nouvelle planète, alors que, depuis plusieurs
années, des projets éducatifs fort intéressants ont
émané des écoles - je ne sais pas s'ils existent encore -
et ont eu, à ce moment-là, l'appui du ministère de
l'Éducation. Je me rappelle, entre autres, un projet - j'oublie le nom
de l'école - c'était la classe à degrés multiples.
C'était dans une toute petite école située à
l'angle de l'avenue du Parc. Ce n'est pas Bethléem.
M. Dobie: Nazareth.
Mme Lavoie-Roux: Nazareth.
M. Dobie: Bethléem, Nazareth, c'est dans le même
bout.
Mme Lavoie-Roux: C'est la réminiscence... Je la vois,
d'ailleurs, assez souvent, mais le nom m'échappait. Je ne sais
pas si ce projet-là a été continué, mais
cela remonte à tout près de dix ans. Il s'agissait là, je
pense, d'un projet éducatif qu'on n'avait peut-être pas
pompeusement appelé projet éducatif, mais qui était
certainement un projet d'école et qui n'aurait certainement pas pu
être réalisé sans la collaboration des parents qui voyaient
leurs enfants dans une organisation de classe tout à fait
différente.
L'autre point sur lequel je voudrais revenir, c'est qu'il semble bien
que les parents anglo-catholiques veulent participer à l'école,
mais ne veulent pas les pouvoirs de décision qui sont prévus dans
le projet de loi 40. Il est exact que la fédération des
comités d'école du Québec est venue apporter un large
appui au projet de loi 40, mais on a signalé qu'il y a eu un cheminement
entre le moment où le livre blanc du ministre a été
déposé et le moment où ils se sont présentés
devant la commission pour discuter du projet de loi 40. Je dois dire que j'ai
moi-même, au printemps dernier, rencontré, dans des
réunions organisées, chacun des comités d'école de
mon comté qui, d'une part, font partie de la commission scolaire
Sainte-Croix et, de l'autre, font partie de la Commission des écoles
catholiques de Montréal. Cela voulait dire au moins une dizaine ou une
douzaine de comités d'école. J'y suis allée uniquement
pour entendre ce qu'ils avaient à dire et non pas pour leur donner mon
point de vue parce que c'était leur opinion que je voulais entendre.
À ce moment-là - je vous parle du printemps dernier - aucun des
professionnels, des éducateurs, de toutes les personnes
compétentes ou qu'on estime compétentes -il faudrait
peut-être discuter de cela un peu plus longuement - qui se retrouvaient
dans ces comités d'école ne souhaitait des pouvoirs de
décision au niveau de l'école ou, du moins, des pouvoirs de
décision aussi importants que ceux prévus par le projet de loi
40.
Ceci me laisse un peu perplexe. Que s'est-il passé entre le
dépôt du livre blanc sur l'école communautaire et la
discussion du projet de loi 40? On sait que la Fédération des
comités de parents a mis à la disposition des comités de
parents des animateurs. Quel a été le rôle de ces
animateurs? Apparemment, il a dû être important; j'imagine que cela
a dû être un des facteurs qui ont influencé. À tout
événement, j'ai l'impression que peut-être le ministre est
encore réceptif à un témoignage comme le vôtre, ce
matin, qui vient donner des signaux d'alarme en disant: Allez-y, mais n'allez
pas plus loin que ce que les gens demandent pour permettre à
l'école de bien fonctionner.
Je voudrais revenir sur une question que vous a posée le
député de Shefford; celui-ci vous a demandé s'il y a
vraiment une différence entre la compétence des gens qui oeuvrent
à l'intérieur des comités d'école et la
compétence de ces mêmes personnes qui, par le jeu des
élections ou par cooption, siègent au conseil des commissaires.
Je pense que sa question était fort pertinente. J'y vois une
différence fondamentale: le parent qui oeuvre au niveau de
l'école - il ne faudrait pas perdre cela de vue - ses enfants sont dans
l'école. Il peut facilement se retrouver en conflit
d'intérêts. Vous allez avoir autour de la table six, sept ou huit
parents, peu importe le nombre, dont tous les enfants vont être en
première, deuxième, troisième ou cinquième
année à l'école À.
Moi, si j'étais parent, je ne voudrais pas me retrouver avec des
pouvoirs de décision aussi considérables que ceux qui sont
prévus dans le projet de loi. Ce serait une raison de plus pour ne pas
souhaiter être au comité d'école. On peut imaginer les
situations latentes de conflits d'intérêts qui vont jouer, tant de
la part des professeurs que de la part des parents, dans une telle situation
où vous allez confier vos enfants à des professeurs alors, en
même temps vous allez être juges du comportement de ces professeurs
ou de leur performance, en sachant fort bien que votre enfant, objectivement,
peut être un enfant qui réussit bien, qui réussit moins
bien ou même qui éprouve beaucoup de difficultés, a des
problèmes de discipline, etc. Cette question, on ne l'a pas posée
ici. Il serait peut-être extrêmement important de se la poser.
Qu'arrivera-t-il quand un comité d'école aura des pouvoirs de
décision qui vont porter sur la compétence, comme je le disais
tout à l'heure, sur la performance des professeurs et que, comme
parents, vous aurez vos enfants dans l'école? C'est une
différence fondamentale à laquelle on ne s'est pas
arrêté. Et si j'étais parent, je ne voudrais pas être
à un comité avec un pouvoir de décision alors que le
professeur Smith de la troisième année enseigne à mon
enfant qui a des problèmes particuliers.
Cela dit, j'ai une seule question à vous poser, mais j'aurais
bien d'autres commentaires à faire. On s'imagine que, parce que vous
appuyez la division linguistique et que, d'une façon
générale, les membres de la communauté anglophone qui se
sont présentés ici devant cette commission ont appuyé une
division linguistique répondant à une approche peut-être
plus logique, plus fonctionnelle, dans le contexte social du Québec,
ceci va être une démarche facile. La question linguistique, c'est
facile: on met tous les anglophones ensemble et on met tous les francophones
ensemble. Vous nous avez même dit que cela fonctionne presque
déjà à l'extérieur de l'agglomération
montréalaise. Mais, est-ce que l'échéancier qui est
prévu dans le dernier article de la loi afin que tout ceci fonctionne
pour 1985 vous paraît une date réaliste? Ne craignez-
vous pas que, si la loi était adoptée, même si des
modifications étaient apportées, ceci, pour une période
indéterminée pourrait créer des difficultés dans le
fonctionnement des écoles qui, au point de départ, elles, ne
doivent pas oublier qu'elles ont des enfants à servir en 1985, en 1986
et en 1987?
Le Président (M. Blouin): M. Dobie.
M. Dobie: II est très difficile de faire
l'évaluation de la mise sur pied d'une telle loi. Il est sûr que
le fardeau est lourd. C'est sûr que beaucoup de gens seront
impliqués. D'ailleurs, c'est peut-être la raison principale pour
laquelle nous recommandons dans les comités de mise en oeuvre, dans les
comités d'implantation et dans la commission d'implantation, que nous
soyons impliqués comme partenaires. Nous voulons nous assurer que
l'implantation de ce projet soit faite avec notre participation. Faire une
évaluation ajourd'hui, à savoir si en 1985 on prévoit que
tout sera fait, c'est très difficile. Je partage vos craintes et je
crois que plusieurs d'entre nous les partagent également.
D'ailleurs, nous avions toujours pensé que cette commission
parlementaire aurait lieu au mois de septembre ou octobre dernier. Plus on
prend de temps pour en discuter, plus je crois que cela remet en question la
mise en oeuvre pour le mois de septembre 1985. Il y a beaucoup d'amendements
à faire. Il faut qu'on songe à beaucoup d'amendements. Il faut
qu'on songe à des amendements au niveau de l'école, au niveau des
commissions scolaires. Cela dépend des changements qui seront
apportés. Si les modifications qui sont apportées au projet de
loi 40 se rapprochent du statu quo au niveau de l'école, se rapprochent
du statu quo au niveau des commissions scolaires, se rapprochent du statu quo
au niveau des fonctions des commissions scolaires, je pense que
l'intégration sera faite plus vite. Mais si on parle de nouvelles
structures partout, on peut mettre en doute que ceci soit prêt en
septembre 1985. D'ailleurs, c'est pour cela qu'on recommande que des
amendements au projet de loi soient apportés et que ces amendements
tendent vers le statu quo qui existe présentement.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. Dobie.
Mme Lavoie-Roux: Merci.
Le Président (M. Blouin): Merci, Mme la
députée de L'Acadie. J'invite les autres membres de la commission
à suivre l'exemple des membres précédents afin que nous
puissions suspendre à 13 heures. M. le député de
Fabre.
M. Leduc (Fabre): Merci, M. le Président. Sur la
participation des parents, qui est une question fort importante, Mme la
députée de L'Acadie a relevé le fait qu'il y aurait, parce
que les enseignants participeraient au conseil d'école, conflit
d'intérêts entre parents et enseignants, étant donné
que le conseil aurait la compétence, selon elle, d'évaluer le
personnel scolaire. Je dois dire, et je pense que Mme la députée
de L'Acadie le sait très bien, que tout le personnel de l'école
est engagé par la commission scolaire. C'est donc la commission scolaire
qui évalue la compétence des professeurs. Cela ne veut pas dire
que le conseil d'école n'a rien à dire sur cette question, mais
la décision finale appartient à la commission scolaire, et c'est
carrément établi dans le projet de loi 40. C'est important de le
dire parce qu'une telle intervention laisse croire que les parents auront droit
de vie et de mort sur le personnel de l'école, alors que c'est faux.
Ma question principale porte sur le rôle des enseignants à
l'intérieur de l'école. Mme la députée de L'Acadie
a mentionné l'objectivité de votre mémoire et c'est vrai
que, dans les principaux aspects de votre mémoire, il y a une analyse
objective de la situation. Mais, là où je ne partage pas son
opinion, c'est lorsque vous traitez du rôle de l'enseignant à
l'intérieur de l'école, lorsque vous dites: II est frappant de
noter que le projet de loi 40 ignore le rôle des enseignants dans le
processus pédagogique, à la fois au niveau de l'école et
de la commission scolaire. Vous dites, d'ailleurs: Nous déplorons
l'attitude du ministre lorsqu'il considère l'enseignant professionnel
comme un simple technicien qui n'a rien à ajouter au processus
pédagogique. Là, je ne sais pas pourquoi, mais je vous trouve
très injustes à l'égard du projet de loi 40. J'aimerais
que vous me disiez comment vous pouvez arriver à ce résultat.
Première question: Dans le système actuel, quel pouvoir ont les
enseignants présentement, au niveau des écoles? Comment se fait
la participation des enseignants? Quels sont les pouvoirs reconnus aux
enseignants pédagogues dans les écoles présentement?
Le Président (M. Blouin): M. Dobie.
M. Dobie: Comme enseignants, le "pouvoir", c'est un pouvoir en
vertu duquel nous devrons être consultés, c'est à peu
près tout. Si on parle de pouvoir défini, c'est à peu
près tout. Heureusement, à certains endroits, comme enseignants,
nous avons une relation un peu plus large avec les administrateurs scolaires
des écoles anglophones, ainsi qu'avec les parents. Nous avons donc plus
de participation. Cependant, nous n'avons aucun autre pouvoir que celui de
dispenser des cours et nous le faisons.
Ce n'est pas ce qui se produira avec le
projet de loi 40. Les parents auront le pouvoir de décider sur
certaines matières et nous maintenons que nous devrons avoir une
juridiction. On a mentionné, tout à l'heure, l'article 105 sur
les manuels, la pédagogie et la méthodologie. Si on donne ces
pouvoirs aux parents dans l'école, cela veut dire que cette
responsabilité est retirée aux enseignants. C'est notre
interprétation. Les parents vont donc décider de ces choses assez
importantes et la responsabilité de l'application, comme techniciens,
sera confiée aux enseignants. C'est ainsi que nous l'avons compris. (12
h 45)
M. Leduc (Fabre); Mais, M. Dobie, c'est tout voir en fonction
d'un rapport de force. Je me demande si votre expérience syndicale ne
vous amène pas un peu à défigurer ce qui pourrait se
passer au niveau local. Hier soir, il y a des enseignants qui sont venus nous
présenter leur point de vue de pédagogues. Ce n'était pas
du tout leur crainte. Comme pédagogues, au contraire, ils sont venus
nous dire qu'ils souhaitaient un conseil d'école où se ferait la
concertation et non la confrontation. Comme syndicalistes, vous êtes
habitués à voir les choses selon un certain rapport de force. Ce
n'est pas du tout cela. D'abord, qui nous dit que dans les conseils
d'école les parents vont faire bloc d'un côté et que le
personnel professionnel fera bloc de l'autre côté? Je ne pense pas
que cela se passe ainsi dans la réalité lorsqu'on discute de
pédagogie.
Je voudrais vous rappeler que - dans le projet de loi 40, c'est la
première fois que cela se fait - dans la loi actuelle, il n'y a aucune
reconnaissance du pouvoir de l'enseignant pédagogue. Je voudrais vous
rappeler qu'à ce niveau, le projet de loi 40 reconnaît le
rôle important que les enseignants joueront dans le processus
éducatif. Les articles 76, 77 et 78 mentionnent explicitement le
rôle du personnel de l'école. Au conseil d'école, notons la
participation des enseignants, s'ils le désirent, bien sûr, et
nous souhaitons leur participation.
Vous dites que le comité pédagogique est un comité
consultatif, mais présentement il n'y a aucun organisme consultatif.
Bien sûr, l'école est libre de se donner un comité
consultatif, mais ce n'est pas obligatoire. Il n'y a rien, aucune disposition
ne le prévoit, alors que, dans le projet de loi 40, vous avez la
formation obligatoire d'un comité pédagogique où les
enseignants sont nécessairement et obligatoirement consultés dans
certains domaines. Ils doivent donner leur avis sur les orientations, le plan
d'action de l'école et sur l'amélioration des services
éducatifs. Ils peuvent même être consultés sur tous
les sujets qui les concernent directement. À cet égard, l'article
69 est très explicite.
Pour les services aux élèves en difficulté,
l'article 185 prévoit la participation du personnel enseignant au
comité consultatif des services aux élèves en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. Quant à
l'intégration scolaire, l'article 97 prévoit la participation du
personnel enseignant à toute décision d'intégrer un
élève dans une classe régulière.
Pour l'enrichissement et l'adaptation des programmes, l'article 99; le
choix des méthodes pédagogiques, l'article 104. L'article 105
dont vous avez parlé, le choix des manuels scolaires et du
matériel didactique, le ministre, à cet égard, a
annoncé une réécriture de l'article 105 qui accordera
à chaque enseignant le pouvoir de choisir son matériel didactique
dans le cadre des orientations fixées par le conseil d'école et
dans le cadre des normes budgétaires de l'école. Tous ces
articles démontrent à quel point le projet de loi 40 accorde une
importance à l'enseignant en tant que professionnel, en tant que
pédagogue. Cela dépasse beaucoup plus le point de vue du
technicien.
Cependant, j'aimerais avoir votre opinion sur l'article 307 où on
prévoit la constitution d'un organisme sans but lucratif composé
majoritairement d'enseignants qui aura pour objet de réaliser des
contrats de production ou d'évaluation des programmes, des guides
pédagogiques, des examens, des manuels, etc.
Là aussi vous avez un organisme nouveau où les enseignants
auront la possibilité de faire valoir leur compétence dans le
domaine pédagogique. Qu'est-ce que vous pensez de la formation de cet
organisme? Qu'est-ce que vous pensez de tout ce que je vous ai mentionné
comme dispositions nouvelles qui accordent des pouvoirs aux enseignants dans le
domaine pédagogique?
Le Président (M. Blouin): M. Dobie.
M. Dobie: Comme nous l'avons dit tout à l'heure, en
conférant des responsabilités pédagogiques aux
comités d'école et aux parents, notre évaluation c'est que
cela nous enlève cette responsabilité. C'est de cette
façon que nous interprétons que les enseignants ne sont pas
impliqués dans le système.
En ce qui concerne l'article 307, on s'est interrogé longuement
sur cet article. Dans deux autres provinces canadiennes, en Alberta et
récemment en Ontario, les ministères de l'Éducation ont
offert un nouveau système de corporations professionnelles. Dans ces
deux provinces, les enseignants s'interrogent et ne sont pas d'accord avec
l'introduction de ce système. En anglais, on appelle cela "The College
of Teachers Professional Corporations". On
s'interroge beaucoup parce que, pour avoir le contrôle de notre
profession, ce sont les enseignants qui devront choisir ceux qui seront
représentés dans un tel système. C'est-à-dire que,
si dans l'article 307 on prévoit une corporation professionnelle, avant
qu'on puisse y songer, il faut qu'on soit assuré que les enseignants
choisis à cette corporation ou à cet organisme seront choisis par
les associations d'enseignants et que les enseignants seront majoritairement
représentés dans cet organisme.
Pourquoi s'est-on beaucoup interrogé? C'est parce qu'on a pu
interpréter - de même que nos collègues des autres
provinces - cette initiative, surtout en Ontario et en Alberta, comme ayant
pour but d'introduire un nouveau système allant à l'encontre des
associations d'enseignants existantes. Dans cette province, où on a
introduit un nouveau système, le ministre a lui-même fait la
nomination des personnes qui feront partie de ces corps professionnels.
C'était une manière de contourner les associations
existantes.
Quand nous avons lu cela dans le livre blanc, nous nous sommes
demandé si, en introduisant un tel système c'était la
façon d'ouvrir la porte. Nous avons posé deux conditions: l'une
étant que tout professeur, tout enseignant soit nommé là
par les associations existantes pour représenter les enseignants;
l'autre condition étant qu'ils seront en majorité à ces
comités.
Je sais que l'Université McGill s'est prononcée assez
clairement en faveur de cette question. À première vue, c'est une
porte d'ouverture, mais c'est avec les contraintes que nous avions.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. Dobie. Merci, M. le
député de Fabre. M. le député de Saint-Henri,
est-ce que cela va? Très bien. Mme la députée de
Jacques-Cartier.
M. Hains: Est-ce qu'on a assez de temps?
Le Président (M. Blouin): Nous pourrons toujours, avec
consentement, poursuivre pendant quelques minutes. Avant de suspendre la
séance pour l'heure du dîner, je voudrais que nous terminions afin
d'entendre Alliance Québec dès le début de la
séance de cet après-midi.
M. Hains: Je vais être rapide et court. Tout d'abord, je
tiens à vous féliciter pour la concision, l'audace et la valeur
de votre mémoire. C'est franchement d'un français et d'un anglais
impeccables, contrairement à certains mémoires diffus et confus
qui sont de vraies pelures de bananes sur lesquelles on glisse facilement,
surtout en fin de soirée. Non, mais je voulais dire cela, on se
comprend.
Le Président (M. Blouin): On se comprend très
bien.
M. Hains: Le député de Shefford m'a volé ma
première question. Je lui en sais gré. D'ailleurs, Mme la
députée de L'Acadie a relevé un peu ce problème.
J'admire franchement votre fierté et votre conviction sur la
confessionnalité dans nos écoles. Certains mémoires
rejettent du revers de la main toute intervention religieuse dans nos
écoles. Évidemment, notre formation libérale nous
amène à respecter leurs opinions.
À la page 19, vous dites ceci: "L'école confessionnelle
devrait avoir droit d'exister si les parents et les étudiants veulent de
telles écoles, et - vous avez ajouté un petit mot qui n'est pas
là - selon nos consultations, tout porte à croire que les parents
souhaitent que leurs enfants reçoivent leur éducation dans des
écoles confessionnelles." Alors, je vous pose cette question très
courte: Pourriez-vous nous faire part de ces consultations que vous avez
mentionnées dans votre réponse?
M. Dobie: C'est exactement ce que nous avons expliqué au
début de notre présentation. Les parents anglophones ont eu un
choix et ils exercent un choix chaque année. Chez nous, au secteur
anglo-catholique, le parent envoie consciemment son enfant à une
école anglo-catholique, le seul secteur où il y a un libre choix
dans ce domaine. C'est aussi par ce fait que nous pouvons rendre compte de
cette volonté. Vous allez voir, dans les mémoires qui seront
présentés par les associations de parents anglo-catholiques,
qu'elles-mêmes ont fait une consultation et c'est aussi sur ces principes
que nous nous basons.
M. Hains: Merci. J'ai une autre question. J'aime beaucoup aussi
votre déclaration de la page 20 où vous dites ceci: "La
confessionnalité ne doit pas être perçue uniquement comme
un vestige culturel ou un cadre juridique rassurant; au contraire, elle doit
faire partie de la réalité dynamique et créatrice de
l'école." À la suite de ces déclarations, vous vous
inquiétez, à la page 21, du fait que toute école, à
la suite de l'article 34, peut, en tout temps, demander la modification ou la
révocation de son acte d'établissement. Vous dites alors, dans
votre demande, à l'article 17 de vos recommandations, que le projet de
loi devra garantir la continuité d'une véritable dimension
confessionnelle. Avez-vous entrevu des solutions possibles pour assurer cette
continuité?
M. Dobie: La première était de confier aux
commissions scolaires la responsabilité de déclarer, selon les
besoins de la commission scolaire, certaines écoles
confessionnelles,
soit catholiques, soit protestantes, ou autres. Si la commission
scolaire a cette responsabilité, on devrait inscrire dans la loi que les
commissions scolaires devront dispenser, nommer, avoir des écoles
confessionnelles et le personnel dans ces écoles.
Ensuite, on doit s'imaginer qu'une commission scolaire doit avoir un
soutien professionnel pour garantir des services aux écoles
confessionnelles. Ce que nous craignons, c'est que, si tout se fait au niveau
de l'école, il puisse y avoir tellement de changements que cela devienne
inapplicable. C'est ce qu'on veut éviter.
M. Hains: Thank you so much. Congratulations.
Le Président (M. Blouin): Merci beaucoup, M. le
député de Saint-Henri. Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: M. le Président, il est 13 heures et
j'aimerais aborder toute la question de la confessionnalité parce que je
crois que les vrais problèmes en ce qui concerne la
confessionnalité, le choix des parents, viendront du côté
anglophone et non du côté francophone. Ce n'est pas une question
que je pourrais discuter et examiner en cinq minutes.
Si vous êtes prêt à me donner dix ou quinze minutes,
j'aimerais poursuivre la discussion. Autrement, peut-être que je pourrais
aborder toute la question de la confessionnalité avec Alliance
Québec qui va présenter son mémoire. Avec votre
permission, on pourrait peut-être permettre à M. Dobie ou à
un des représentants du PACT d'intervenir lors de cette discussion.
Le Président (M. Blouin): Mme la députée de
Jacques-Cartier, avec le consentement des membres, il n'est pas
déraisonnable que nous poursuivions jusqu'à 13 h 15. Alors, vous
pouvez procéder. (13 heures)
Mme Dougherty: I want to thank the PACT for having presented the
English Catholic situation and opinion so clearly. I think that there is one
area however... I should say that I find your position eminently reasonable for
the most part.
I think, when it comes to confessionality, that the door is being opened
by Bill 40 for some serious conflicts. I am not even sure that the solutions
that you have recommended are going to resolve the problems. I think that there
is a lot of misunderstanding or lack of understanding about the options that
the Bill opens. We have articles 31 and 32 which open the door to the
recognition of schools as Protestant or Catholic in accordance with the
criteria and regulations of the confessional committees.
Articles 17 and 18 give the pupils... Every pupil has the right to
choose between Catholic or Protestant religious instruction and moral
instruction. In article 18, we have the opportunity of choice of schools which
suit - I am reading the English copy - the personal values of the students and
the parents. In articles 332 and 336, we have the possibility of groups to form
their own school boards even beyond those that are specifically delt within the
law and assigne the boundaries which existed for Catholics and Protestants in
1867.
Now, if you put all these options together, I am greatly concerned that
the Ministry's solution, which is simply to let the parents decide at the local
school level, is a cop-out. They are simply washing the hands of the whole
problem and saying: Well, we must have common schools, it is only right that
different value systems be respected. Pluralism is a great thing, let the
parents decide.
Now, the "fédération" appears to have accepted this choice
offered in Bill 101, or the way they understand it, la
"Fédération des parents" seems to have made an assumption that
all this is going to work very well because a vote will be taken and the
majority will rule so the thing will be decided in each school. Now, I do not
think that this was the intent, certainly not the intent in the White Paper
which, I think, is a valid intent that somehow rather all this would be worked
out respecting minorities. Perhaps schools could accommodate several
orientations. The result could be, in the English community, particularly in
the Greater Montréal area, a fractioning of the system and a
reinforcement of demand for separate schools with different confessional
orientations. We could have Greek Orthodox schools, Jewish schools, Evangelical
schools -there are a couple, already, in the Eastern Québec Regional
School Board - Catholic schools, Protestant schools.
You talked about joint-confessional schools with two confessions such as
the Dorval John XXIII which is in my county. The law does not talk about
multiconfessional schools but obviously that is a possibility which you raised.
I heard a man on the radio in CJAD the other day saying there is nothing but
Zen schools will do. Protestant schools are not adequate. I am really afraid
and I do not think it is just a theoritical concern; I think it is very real. I
think that the bill, instead of - even if it talks about current schools -
reinforcing a greater accommodation within schools to various value systems is
actually opening the door and could easily fraction the system so that the
common schools - whatever that is,
it is not defined in the bill - could absolutely go up in smoke. The
people who wish common schools could fall between stones and the common
schools, in fact, would not exist.
I want to get to my question. The protestant solution - if you want to
call it that - has been in the sense of gradual de-confessionalization in the
traditional sense of confessionality. I think that the Protestant schools have
evolved towards being what I would call more humanist because it has allowed an
accommodation of a great many value systems. I think that has been a very
successful evolution. Now, what I am concerned about in the nutshell is the
tyranny of minorities and it seems to me that we have two options. Either we
reduce confessionality to a course which obviously you object to and say: We
can have all sorts of courses in the common school, or we have to accept that
groups can demand a total environment, such as you have claimed is the only
legitimate Catholic school, which will end up, not so much in the Catholic
community but in the non-Catholic English community, in this possible
fractioning of the situation.
Now, you have, I think, proposed something positive in saying that all
of this should not be worked out in the individual school. It should happen at
the school board level based on some sort of a consensus. But I would suggest
that your question as to the parents you proposed which is: Do you want
confessional education, or something else? is not sufficient. You could not
have to say: Do you want confessional education or Catholic, Protestant, or
something else, what is it you want and in what kind of do you want it to be
exclusively in one school? Or: Are you prepared to have a situation where are
various users, or multi-value school? Because if you do not, you will not going
to be any further ahead. Because, for some, such as you have expressed, the
condition of having their Catholic school is that it has to be a school without
all the others there. Now, what I am looking for is: Do you see this problem
arising, particularly in the area of Montréal where there are choices
and there are groups of people that could justify this fractioning? Off the
island of Montréal, the choices are fewer and maybe the problems will
not arise to the same extend, but, to a lesser degree, they have the same
problems. May I have your comments on all this, because, frankly, I do not feel
the Bill satisfies the spirit, the intent, which I think is legitimate, for
pluralistic common schools? I do not have the answers, but I do not think we
should be so naive to think that the Bill has solved the problem.
M. Dobie: I agree with you that the Bill does not solve the
problem. As a matter of fact, the Bill would create more problems than it
solves. There are two concerns in the Bill that we have - and you made
reference to them - one is the fact that the clauses on confessionality are
extremely hard to interpret because they are not cohesive. As a matter of fact,
one could very well be interpreted as contradictory to another one. You are
saying, in one clause, that school will be opened and remain its character for
five years.
Mme Dougherty: Yes.
M. Dobie: On the other hand, you are saying that, every year, it
can be changed. I mean, that is quite difficult to comprehend. So, our
suggestion is that the area of confessionality, we place it in a cohesive
package so that everyone knows what it is, and respecting diversity, respecting
the willingness of Quebeckers to have the type of education that they have. I
do not think that we want to impose a system of confessional education that
people do not want.
We are very concerned of putting the decisions at the local level, and
you pointed that out. That is why we say that the school boards should decide.
We did not draft the clauses today as to how they go out and decide, but I
think your point was extremely important, in as much as one cannot just ask a
question: Are you in favor of confessional education? Because I think,
virtually, everyone would. But it would be incumbent on the school board, -
there, with the consultations of parents - especially with lots of inputs from
parents, to address the questions in such a way as to people would know exactly
what type of services could be available in a given school board. And, based on
that, and looking at the physical facilities, the financial facilities, the
professional facilities, that will have to be taken care of too.
I think to expect that a school will be designated Catholic, if you have
58, 74 or 140 students, that all has to be taken into consideration, because
there has to be an element of quality in confessional education if it is going
to be given at all. So, I am reiterating your concerns, but I think we are
agreeing that it is not to be a simple yes and no question. It is a
responsibility to the board, and that is exactly why we are afraid of having
that done at the local level. That has to be changed, it has to be changed. And
I think we can respect. The fact that John XXIII Dorval works, I think, is a
good example. The fact that Lake of Two Mountains works, the fact that Howard
Billings works, the fact that many other schools work, I think, it is not the
religious fanatics that are going to take over in this
particular. There is a heck of a lot of common sense. There is a lot of
common sense and I think, if we have it in a coherent package, that it is
understandable by all, that we could easily do it, and school boards which will
be hopefully responsive to the whole community will be more cognizant of what
is going on and, consequently, take the right answers.
Mme Dougherty: Thank you. Just a very quick question. You brought
up Dorval John XXIII, and you have used it as an example of how the two
confessions can work it out together. I agree, it is a good example. But it is
interesting to me that you have brought this example up several times and, yet,
it is not the kind of confessional school that you are saying is the ideal,
which is a totally Catholic school. Now, does this not mean... I am not trying
to pen you down on this issue too much, but it seems to me, when we discussed
the restructuration in all the years back, over and over on the island of
Montréal, it became apparent to me from the various opinion poles that
have been taken of parents that the thrust for English Catholic education - I
am looking for confirmation of this conclusion - was strong and clear at the
elementary level and that is where the whole ambiance should exist in order to
be true to the English Catholic. But, at the high school level, accommodations
like Dorval, are reasonable and acceptable. Am I right in making that
distinction? (13 h 15)
M. Dobie: First of all, the Dorval John XXIII is an exceptional
case. The reason that it was formed is because the populations were not
sufficiently high enough to warrant two schools. That type of situation should
only exist where numbers do not warrant that type of thing. True, I think
parents feel that the question of confessionality is a little more important at
the primary levels. However, many of our high schools are also governed by
"projets éducatifs" that are extremely or very confessional in nature. I
think numbers in many areas will warrant and the demand will warrant that those
schools will continue and can continue to exist. In the exceptional cases where
numbers do not warrant separate schools, the multi-confessional school, I
think, is an ideal solution and that has to be institutionalized or has to be
recognized in law.
Mme Dougherty: Thank you very much.
Le Président (M. Blouin): Merci, Mme la
députée de Jacques-Cartier. Au nom de tous les membres de cette
commission parlementaire, je remercie Mme Tavelko, M. Dobie et M. Ratcheff de
leur participation.
Sur ce, nous suspendons nos travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 16)
(Reprise de la séance à 15 h 7)
Le Président (M. Blouin): Mesdames et messieurs, la
commission élue permanente de l'éducation reprend ses
travaux.
Je désire tout de suite informer les membres de la commission et
nos invités qu'à la suite d'une entente qui est intervenue, nous
accorderons cet après-midi deux heures de débat pour entendre et
discuter avec Alliance Québec et, ensuite, nous utiliserons une heure du
temps de la commission pour entendre et débattre avec les
représentants de l'Église unie du Canada. Lorsque la
présentation sera complétée par nos invités, je
diviserai ensuite le temps restant également entre les deux formations
politiques et, lorsque la période de deux heures, d'abord, pour Alliance
Québec et d'une heure pour l'Église unie du Canada sera
écoulée, nous devrons ensuite mettre fin à nos
débats et passer à d'autres groupes dont nous avons prévu
l'audition pour aujourd'hui. Sur ce... Oui, M. le député
d'Argenteuil. Est-ce que cela est conforme?
M. Ryan: Oui, M. le Président, je vous remercie. C'est
parfaitement conforme à ce qui a été convenu. Je pense que
tout le monde comprend les raisons qui nous obligent à faire cela, parce
que, depuis hier, nous commençons à accumuler une liste
d'organismes qui devront être reportés à plus tard. Si cela
devait continuer ainsi, cela deviendrait de plus en plus difficile d'insister
pour que soient aussi convoqués les organismes qui n'ont reçu
aucune invitation jusqu'à maintenant. Nous avons convenu... Non, le
reste, cela va de soi. Je voulais vous demander une chose: Me permettriez-vous,
avec le consentement de nos collègues du côté
gouvernemental, de proposer que M. Reed Scowen agisse cet après-midi
comme intervenant en remplacement de M. Christos Sirros?
Le Président (M. Blouin): Très bien, M. le
député d'Argenteuil.
Une voix: Consentement.
Le Président (M. Blouin): II y a consentement. Il n'y a
pas de problème.
Sur ce, j'invite dès à présent les
représentants d'Alliance Québec à s'identifier d'abord et,
ensuite, à nous présenter le contenu de leur mémoire.
Alliance Québec
M. Goldbloom (Michael): Merci, M. le Président et MM. les
membres de la commission parlementaire. Au nom d'Alliance Québec, je
voudrais vous remercier de nous accueillir aujourd'hui. Je suis Michael
Goldbloom, le vice-président d'Alliance Québec, et j'aimerais
vous présenter notre délégation: à ma gauche, le Dr
James Ross, président du conseil d'administration d'Alliance
Québec et anciennement président du Townshippers' Association;
à l'extrême droite, notre conseiller juridique sur la question de
la restructuration scolaire, M. John Nichol; ensuite, notre directeur des
programmes dans le domaine de l'éducation, M. Doug McCall, et finalement
le président de notre comité sur ce dossier, M. Bruce
McNiven.
La question de la restructuration scolaire est d'une importance
primordiale pour tous les Québécois, y inclus la
communauté d'expression anglaise. Cela fait maintenant deux ans que nous
avons un comité qui travaille sous la présidence de Me McNiven
sur cette question. Je vais lui passer la parole pour vous présenter
notre mémoire.
Le Président (M. Blouin): Très bien.
M. McNiven (Bruce): M. le Président, nous avons
préparé des résumés de notre mémoire et tous
les membres de la commission en ont reçu des copies.
L'intérêt soutenu et les vigoureuses réactions
suscitées par la proposition de réforme de l'enseignement, telle
que définie par le projet de loi 40, ont montré que le sujet
préoccupe profondément tous les Québécois. Alliance
Québec est un organisme communautaire qui représente
particulièrement les Québécois d'expression anglaise,
mais, à ce sujet, les principes que nous épousons et les
recommandations que nous préconisons s'inspirent de
préoccupations beaucoup plus larges. En fait, elles répondent
à celles mises de l'avant par plusieurs organismes et reflètent,
croyons-nous, les opinions de la majorité des Québécois
intéressés par cette question fondamentale.
La modification apportée au projet de loi 40 et portant sur les
divisions territoriales des commissions scolaires, qui passeraient du
système confessionnel à une structure linguistique, a
dirigé tous les réflecteurs de l'opinion sur les autres principes
de base et la structure de la loi.
À notre avis, le projet de loi ne délègue pas aux
communautés suffisamment d'autorité et de ressources pour leur
permettre de réaliser leurs projets scolaires dans leur région.
Le projet de loi 40 ne répond pas aux demandes grandissantes du public
en faveur d'un réseau scolaire moins centralisé, dans lequel les
commissions scolaires pourraient exercer leur leadership et protéger
ainsi les écoles locales contre une centralisation excessive et une
intervention gouvernementale mal appropriée.
Alliance Québec souscrit pleinement au besoin de réforme
des structures administratives de l'enseignement au Québec. Au cours des
deux dernières années, notre organisme a mis au point un ensemble
complet de principes qui, à notre avis, devraient guider toute
réorganisation du système. Nous avons beaucoup discuté de
ces principes avec nos propres instances démocratiques et en
collaboration avec d'autres organismes éducatifs au service de la
communauté d'expression anglaise. Cette opération a permis de
dégager un consensus encore plus fort. De plus, nous savons que les
éléments majeurs de notre position sont similaires à ceux
qu'ont exprimés nos concitoyens d'expression française.
Le débat public sur la réforme projetée de
l'enseignement dure maintenant depuis deux ans. Les critiques de l'opinion sur
le projet original ont amené des modifications d'importance. D'autres
aspects qui ont aussi soulevé des critiques de presque toutes les
couches de la population n'ont malheureusement pas été
retirés. Au lieu de cela, ces aspects ont pris la forme de positions
ambiguës dans le texte du projet de loi. Une bonne loi, surtout dans un
domaine aussi fondamental, se doit d'être claire et sans
ambiguïté.
La communauté d'expression anglaise dépasse le million
d'individus qui considèrent le Québec comme leur maison. Notre
communauté participe à l'histoire du Québec depuis plus de
deux siècles et elle a contribué ainsi à l'érection
d'une des sociétés les plus stables, les plus riches et
culturellement les plus épanouies qui soient. La communauté
d'expression anglaise est une communauté linguistique possédant
une culture propre, mais notre groupe n'est ni homogène ni monolithique.
En fait, nous ne sommes pas seulement constitués de personnes dont
l'anglais est la langue maternelle, mais aussi de gens qui utilisent l'anglais
par choix personnel dans leur vie quotidienne.
Alliance Québec a travaillé en consultation avec un
réseau d'institutions et d'organismes éducationnels au service de
la communauté d'expression anglaise sur le sujet particulier de la
réforme. Il s'agit d'une préoccupation majeure d'Alliance
Québec et de ses constituantes, car toute la communauté
d'expression anglaise est profondément concernée par cette
affaire.
Notre communauté ressent le besoin réel d'un
système scolaire fort que nous pourrions gérer et
contrôler. Le projet de loi 57, qui amende la Charte de la langue
française, reconnaît la contribution des institutions d'expression
anglaise au Québec.
Nous devons voir le projet de loi 40 sous cet éclairage: la
promesse d'institutions de langue anglaise sera-t-elle tenue ou non? (15 h
15)
Historiquement, l'enseignement public élémentaire et
secondaire au Québec s'organisait sur une base religieuse plutôt
que linguistique. Du côté protestant, le groupe d'expression
anglaise dominait et ce secteur était considéré comme une
composante appartenant essentiellement à la communauté
d'expression anglaise. Du côté catholique, les écoles
anglaises, bien que s'adressant à une population relativement
importante, étaient un élément minoritaire dans un secteur
largement dominé par les francophones. Le contrôle par la
communauté était considérablement réduit.
Alliance Québec accueillerait volontiers des changements de
structure qui amélioreraient la possibilité de contrôle et
de gestion de son réseau scolaire par la communauté d'expression
anglaise tout entière. Cependant, il faut dire que les actions et les
attitudes du gouvernement au cours des dernières années ont
créé un certain climat de méfiance dans notre
communauté. Plus particulièrement, ceux qui relèvent du
secteur protestant répugnent à juste titre à renoncer aux
garanties que leur procure un système déjà
enchâssé dans l'article 93 de la constitution canadienne. Nous
demandons donc instamment au gouvernement de faire tout en son pouvoir pour
rétablir un climat de confiance.
Diverses décisions judiciaires ont été rendues en
rapport avec l'interprétation de l'article 93, mais un jugement complet
et définitif n'a jamais été recherché. En tenant
compte du caractère profond de la réforme proposée par le
gouvernement du Québec aujourd'hui, nous lui recommandons fortement de
déférer l'interprétation des garanties contenues à
l'article 93 à la Cour d'appel du Québec, ainsi que l'a fait
l'Ontario dans un cas similaire.
Il y a aussi certains articles dans le projet de loi qui sont ambigus et
il faut les corriger. Par exemple, nous croyons que l'article 134
reconnaît la nécessité de ce genre de protection par le
fait que de nouveaux territoires ne pourront être modifiés,
à moins que la requête à cet effet n'émane des
commissions scolaires en cause. Cependant, l'article 354 est ambigu: donne-t-il
le droit au gouvernement de modifier unilatéralement les territoires en
tout temps ou ce droit est-il limité à la période
précédant 1985 et seulement à la demande des
comités d'implantation?
Nous recommandons qu'il soit spécifié que le gouvernement
ne puisse agir qu'à la demande expresse d'un comité
d'implantation pour modifier un territoire et que cette prérogative de
l'article 354 ne puisse s'exercer au-delà du 1er juillet 1985.
À plus long terme, la question de la sécurité
portant sur les territoires respectifs des commissions scolaires devrait
être tranchée par le législateur. Au cours de nos
conversations à l'intérieur du Québec et avec les
francophones hors Québec, nous nous sommes rendu compte que la solution
désirée à long terme serait une modification à la
constitution canadienne qui garantirait aux minorités linguistiques dans
tout le pays le contrôle et la gestion de leurs écoles.
Alliance Québec travaillera avec les francophones de l'ensemble
du pays pour faire reconnaître cette garantie constitutionnelle et nous
invitons le gouvernement du Québec à faire de même afin de
restaurer la paix et l'harmonie.
Nous sommes intervenus dans la cause ontarienne parce qu'elle a un
impact sur les minorités linguistiques du Canada entier. À
l'audition, notre argumentation portera sur la proposition suivante: la
constitution canadienne devrait être interprétée de
façon à reconnaître, à la communauté
d'expression française de l'Ontario, le droit à ses propres
commissions scolaires. Si nous - et d'autres groupes - réussissons
à convaincre la cour ontarienne, le jugement profiterait, de
manière importante, à l'ensemble du Canada et pourrait avoir des
effets au Québec.
Le ministre, dans son allocution devant la commission, a
remarqué, à juste titre, que la question linguistique est source
de confusion au Québec depuis près de 20 ans et que le moment
d'un redressement important est venu. La communauté d'expression
anglaise a constamment appuyé les mesures réformatrices et
innovatrices dans le domaine de l'éducation. Le rapport récent
qui portait sur un dossier présenté en 1968 par pratiquement
toutes les organisations de la communauté d'expression anglaise met bien
en évidence son engagement à cet égard.
Toutefois, le ministre a compromis le processus par la mise en oeuvre
d'une consultation restreinte, l'automne dernier, et par la limitation du
nombre des organisations qui ont fait des représentations à la
commission. Une occasion se présente d'établir un dialogue
significatif par l'entremise de l'actuelle commission parlementaire et il ne
faut pas la laisser s'échapper. Le ministre doit entreprendre des
discussions construc-tives avec les groupes intéressés et
être disposé à modifier considérablement sa
proposition.
Il serait regrettable que l'histoire enseigne aux
générations à venir que les Québécois ont
été privés de la chance de résoudre ce
problème fondamental quand l'occasion s'est offerte à eux.
Alliance Québec souscrit au principe de commissions scolaires
linguistiques dans le projet de loi 40. Nous espérons que le principe
accordant à une minorité linguistique
le droit de contrôler et de gérer son réseau
scolaire sera adopté par d'autres provinces, comme l'Ontario, qui
envisagent une réforme similaire. La reconnaissance de principe du droit
de notre communauté à contrôler son réseau scolaire
vis-à-vis des divisions territoriales linguistiques doit être
accompagnée, en pratique, de l'autorité et des ressources
appropriées, afin que ces commissions scolaires puissent orienter
valablement la vie de leurs écoles.
It is in this light that we present the basic principles which underlie
our response to the proposed reorganization of the school system. Each
principle is both fundamental in itself and inseparable from the others. While
we encourage reform, it is imperative that any reform respect these principles.
If it does not respect the principles, then it should be withdrawn.
They are as follows: 1. The system of school boards must be organized
along linguistic lines. 2. School Board Commissionners must be elected by an
electoral system that establishes its office as a significant intermediate
authority between the Government and the schools. 3. School Boards must have
the authority they need to exercise educational leadership. 4. There must be
adequate guarantees of facilities and services for the English-speaking
community. 5. There must be adequate guarantees of facilities and services for
those parents who wish a confessional education for their children.
Bill 40, while paying lip service to some of these principles, proposes
changes contrary to the wishes of the vast majority of Quebeckers. The
Government has been presented with the unique opportunity to act upon a
congruence of opinion across Quebec.
I would like now to turn to an examination of five basic principles.
Pour commencer, je donne la parole au Dr James Ross.
M. Ross (James): Les divisions territoriales linguistiques.
Alliance Québec souscrit d'emblée à la proposition du
projet de loi 40 qui établit la langue comme critère de
regroupement des commissions scolaires au Québec. Au cours de
débats publics sur cette question, nous avons noté un appui
grandissant à ce principe, exprimé particulièrement par
plusieurs organismes éducatifs francophones, représentant, entre
autres, les commissions scolaires, les enseignants, les administrateurs et les
parents.
De la même façon, des journaux importants de la province
ont endossé ce principe. Éventuellement, le ministre de
l'Éducation a reconnu ce consensus et amendé le projet en
conséquence.
Dans nos exposés de ce principe, nous avons évité
l'expression "commissions scolaires linguistiques". Nous avons fait cela parce
que nous ne croyons pas que le projet de loi 40 propose des commissions
scolaires tel que la population conçoit généralement cette
entité. Toute communauté linguistique doit contrôler et
gérer effectivement son propre réseau de commissions scolaires
pour assurer sa survivance. Un tel contrôle implique plus que la
présence de territoires linguistiques. Il faut la présence de
commissions scolaires possédant une autorité valable, une
envergure suffisante pour prendre des décisions et une force politique
capable de faire entendre sa voix. Il faut des ressources humaines et physiques
qui permettent le développement et la recherche au niveau local. Sans
ces éléments essentiels, la seule existence des territoires
linguistiques est insuffisante.
School Board elections. Once again, we will avoid terminology that has
confused public discussion. "Universal suffrage" was the term most often used
by groups criticizing the Minister's original proposals for School Board
elections. Unfortunately, the Governement's response, in Bill 40, to those
criticisms has been to grant a right to vote to all citizens while ignoring the
basic purpose of these objections. That purpose was to interpose an effective
level of political authority between State and School, in order to
counterbalance the power of the Ministry. The recent controversy regarding
certain initiatives by the Ministry to establish provincially defined programs
in areas such as sex education and moral instruction, areas where community
values may conflict with Ministry norms, demonstrates the need for effective
checks and balances.
Bill 40 proposes an electoral process which reduces the authority and
ties the mandate of a School Board Commissioner to a single school. This will
limit the ability of Commissioners to arbitrate disputes between schools,
produce unwieldy an ineffective decision-making, and create unequal electoral
districts. Also, the procedure by which a voter chooses a school for which he
or she will vote is quite unclear. Our criticisms are similar to those already
expressed to this Commission.
We recommend that, in addition to Commissioners elected by universal
suffrage, there be other Commissioners named by the parents.
We recommend that a system of school board elections be established
whereby approximately fifteen Commissioners would be elected by universal
suffrage through a system of electoral wards which would include a number of
school territories. Alliance Québec welcomes the efforts in Bill 40 to
improve voter participation in school board elections. The November time
period
and the extended campaign period are steps in the right direction. We
suggest further improvement of this type.
The division of powers. Bill 40 does not provide a clear description of
how the rights and responsibilities for governing the educational system would
be distributed. Unless Bill 40 is clear with respect to the division of powers
in the system, schools, school boards and the Ministry of Education can be
doomed to endless squabbles over jurisdiction.
The distinction and correlation between authority and responsibility is
unclear. The importance of this ambiguity to the scheme of Bill 40 as a whole
is evident from a simple comparison. On the one hand, sections 90 to 94
attribute responsibilities to the school; section 94 reads: "The school is
responsible for the implementation of educative policy."
On the other hand, however, the Government is given wide-ranging
authority, in sections 292, 308 and 309, to establish and control in minutest
detail the educative policy for which the school is ostensibly responsible. (15
h 30)
Similarly, section 199 of the Bill reads in part: "Every school board
shall see that the population in its territory receives the educational
services to which it is entitled in the schools situated in its territory." The
responsibility, it seems, lies with the board. Yet the very definition of the
educational services to be rendered and the provision of monies required to pay
for them are left to the Government.
In short, Bill 40 would be the combination of a series of changes to our
educational system which leaves the schools and school boards accountable to
the public for decisions over which they have no ultimate control. It is widely
recognized that Quebec's educational system has become overly centralized and
that the Ministry is far too prone to regulate every facet of educational life.
Québec schools are now implementing the most centralized curriculum and
set of regulations regarding educational services in North America. The
budgetary rules allow the Minister to intervene directly into their internal
financial affairs and there has been a plethora of plans to regulate all of the
specialized educational services. The last round of collective bargaining
demonstrated the Government's total control of the process and its willingness
to use the Legislature to impose the process and settlements on all
parties.
Pour illustrer la nécessité de dispositions souples dans
le cadre de régimes pédagogiques, nous employons comme exemple
l'enseignement du français langue seconde dans les écoles
secondaires anglophones. Le système des crédits est actuellement
le principal élément déterminant du nombre de
périodes hebdomadaires. Il fixe à trois par semaine les
périodes d'enseignement du français langue seconde. Cela entre en
contradiction avec la norme de cinq périodes hebdomadaires en vigueur
dans les écoles anglaises et rejette le besoin de l'enseignement du
français dans notre collectivité.
Nous recommandons que le projet de loi no 40 fasse une nette distinction
entre droits et responsabilités afin que soient clairement
délimitées les zones d'influence du ministre, des commissions
scolaires et des écoles.
Nous recommandons que le texte du projet de loi 40 soit amendé
afin que les commissions scolaires se voient dévolus les droits et
responsabilités suivants: a) prendre des décisions d'orientation
concernant la distribution des fonds et des ressources au plan local; b)
fournir et coordonner les services pédagogiques, administratifs et de
soutien aux écoles de leur territoire; c) négocier les clauses
normatives des conventions collectives avec son personnel au niveau local; d)
définir le programme à l'intérieur des directives
générales du ministère et être responsable du suivi
pédagogique; e) établir les critères et la
procédure d'évaluation des élèves dans le cadre des
normes générales établies par le ministère.
The Minister has framed the debate on distribution of power as being a
choice between giving power to the school boards or the parents. We believe
that numerous studies indicate that parents are seeking influence, not power.
In this regard, we believe that the school committee of Bill 40, which is a
consultative forum in which parents, teachers, administrators and senior
students can meet to discuss ways to improve their school, is a possible
beginning. Essentially, we suggest a revision of the orientation council in
ways which would be acceptable to the representatives of all parties. We
suggest direct discussions with the provincial groups concerned as the first
step in determining why parents were not interested in, school boards
discouraged, administrators opposed and teachers boycotted the orientation
council.
The concept to explore is a consultative forum in a format acceptable to
all parties, in which discussion can occur and consensus develop between all
partners at the school level.
M. McNiven: Adequate guarantees for the linguistic minority. It
is natural that the English-speaking community seeks certain answers to
specific questions which have been an increasing source of frustration and
concern within our community. The context in which we work is one in which
relations
with the Minister of Education have been increasingly difficult. The
structure of Ministry services is often inappropriate to our needs, and the
participation of our community in the Ministry is dismal. The community is
understandably concerned with the long-term stability and nature of the
institutions proposed in Bill 40. However, every problem presents an
opportunity. We believe that the Government, with Bill 40, has a unique
opportunity to re-establish a positive climate with the English-speaking
community.
Our community had a negative experience in the development and
implementation of the "régime pédagogique" in that translated
versions of consultative documents were unavailable. We suggest that a special
advisory structure be established to ensure input from the English speaking
community. The Province of Ontario has created such a special advisory
committee to its Minister. However, recent negative experiences wherein the
Minister has ignored our community in making appointments to the Superior
Council and to the Appeals Commission on the Language of Instruction require us
to insist that any such English-speaking Curriculum Council be composed of
representatives named by the organizations in the educational milieu.
We recommend that an English-speaking Curriculum Council, composed of,
delegates from the provincial associations representative of the English School
Boards, parents, administrators, teachers, and community organizations, be
established to improve communications between the Minister and the
English-speaking community. The revision of school boards structures along
language lines offers an opportunity for similar linguistic restructuring of
the Ministry of Education and the Superior Council. The provinces of Manitoba
and New Brunswick offer some examples for investigation. We know there is a
strong consensus within our community on this point. Various proposals have
already been submitted to the Ministry and it offers the means to attract
English-speaking educators into the Ministry. À reorganization of the
Ministry in a modest way, by creating an integrated sub-structure within the
Ministry to serve the English-speaking community would be a major step in
improving relations between our community and the Ministry.
We recommend that an integrated substructure be established within the
Ministry of Education to work with the English-speaking community and that such
a substructure include representation at all levels, the regional bureaus and
an appointment at the Deputy Ministry level.
The stability of English school boards will depend upon a clear
definition of what constitutes an English school. Immersion programs and
Immersion schools have offered an excellent means for our community to learn
French. They must be defined as "English" in Bill 40.
We recommend that the status of an English language school be defined by
our eligibility for admission to English schooling.
Garanties adéquates relatives à la
confessionnalité.
Avant même de traiter de l'enseignement confessionnel, cette
question devrait être distinguée de l'affaire linguistique.
Malheureusement, ces deux questions sont souvent confondues, en partie à
cause de la méfiance de la communauté d'expression anglaise
envers une loi provinciale sur la langue qui ne repose pas sur des garanties
constitutionnelles, et aussi, en partie, parce que la portée globale de
l'article 93 de la constitution n'a jamais été clairement
définie. La protection de la langue est notre principal souci. La
question confessionnelle pourrait être résolue de façon
plu6 sérieuse quand l'autre aura été
réglée.
Au mois de juin 1983, quand le ministre a annoncé le
dépôt du projet de loi 40, il y eut une assez grande confusion
à savoir si le ministre avait ou non modifié les orientations du
livre blanc. Certains changements furent bien accueillis: les divisions
territoriales linguistiques en dehors de l'île de Montréal, le
statut de la municipalité régionale de comté, le statut
des écoles privées et la qualification des électeurs au
niveau des élections scolaires.
Cependant, le projet de loi 40 demeure ambigu sous de nombreux aspects
importants: 1. La définition des droits et des responsabilités
dans la gestion du système éducatif entre les écoles et
les commissions scolaires; 2. Le statut de l'école; 3. Le rôle du
conseil d'école; 4. La procédure d'amendements territoriaux des
commissions scolaires après leur délimitation; 5. Le mode
électoral des commissaires des commissions scolaires.
Ces ambiguïtés doivent être levées si le projet
de loi 40 doit être une bonne loi capable d'encadrer le système
d'enseignement pour des années à venir.
L'intention manifeste de maintenir l'autorité et le pouvoir du
ministre et du ministère de l'Éducation ne constitue cependant
pas une amélioration de la loi. Le projet ne contient pas une
véritable décentralisation de cette autorité
ministérielle. Il faut reconnaître que l'élection scolaire
au suffrage universel, dans un cadre de circonscriptions électorales,
est la seule façon de voir émerger un leadership élu au
niveau local, capable de contrebalancer la puissante influence de
l'État. L'exercice du pouvoir et de l'autorité sont deux
questions fondamentales qui rendent le projet de loi 40 inacceptable à
notre communauté.
In this representation, Alliance Québec has expressed its
willingness to accept major change in the school system. We have articulated
certain principles which should guide such change. We note that those
principles have been expressed by the overwhelming majority of groups in our
society. Bill 40 does not reflect those principles or that consensus. The bill
must, therefore, be changed. If it cannot be changed, it must be withdrawn.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): Selon l'entente dont j'ai
expliqué les termes tout à l'heure, chaque parti dispose
maintenant d'un peu moins de 45 minutes pour procéder aux
échanges avec nos invités. M. le ministre.
M. Laurin: M. le Président, je veux d'abord remercier
Alliance Québec pour son mémoire préparé avec
beaucoup de soins et que j'ai lu avec beaucoup d'attention.
Je note au départ qu'Alliance Québec accepte le fait que
notre système scolaire a besoin de changements majeurs et qu'elle est
prête à le reconnaître. Alliance Québec voudrait que
ces changements majeurs respectent les cinq principes qu'elle énonce
dans son mémoire. Je crois - évidemment, tout dépend de la
lecture qu'on en fait - que le projet de loi 40 respecte les cinq principes
énoncés par Alliance Québec.
Le premier, que le réseau des commissions scolaires doive
s'organiser autour des clivages linguistiques, est reconnu. À cet effet,
je suis d'accord avec la phrase qu'employait un de vos porte-parole quand il
disait que le contrôle et la gestion du réseau scolaire sont
fondamentaux pour assurer la survivance d'une communauté et son
rayonnement culturel. La loi reconnaît aussi bien la raison que vous
invoquez que la conclusion qu'il faut en tirer. Sur ce point, Québec
fait montre d'un leadership qui montre la voie à l'Ontario et à
toutes les autres provinces canadiennes, sauf le Nouveau-Brunswick,
évidemment, qui est dans la même situation que le Québec
à cet égard.
Le deuxième principe: les commissions scolaires doivent
constituer une autorité intermédiaire valable entre le
gouvernement et les écoles. Les pouvoirs qui leur sont garantis et que
plusieurs organismes qui sont venus ici trouvent suffisants, dont le Conseil
pédagogique interdisciplinaire du Québec, la faculté des
sciences de l'éducation de l'Université McGill et d'autres
organismes... Ils ont bien montré que la commission scolaire continuera
de posséder des pouvoirs amplement suffisants pour lui permettre
d'exercer ce rôle d'intermédiaire entre l'école et le
gouvernement, d'autant plus que, même en ce qui concerne l'application du
régime pédagogique, le soutien pédagogique, les
explicitations que j'ai apportées hier montrent bien que ce sont les
commissions scolaires qui continueront de jouer un rôle majeur pour le
contrôle de l'application du régime pédagogique ou de
l'implantation des programmes. Elles continueront à jouer un rôle
important aussi pour la répartition des services, pour le soutien que
les commissions scolaires peuvent apporter aux écoles, tout en
conservant tous les autres pouvoirs qu'elles exercent actuellement en vertu de
la Loi sur l'instruction publique. (15 h 45)
Donc, ceci nous amène au troisième principe que vous
énoncez, à savoir que les commissions scolaires conserveront
l'autorité nécessaire à l'exercice d'un leadership. De la
même façon, sur votre quatrième principe: la
communauté d'expression anglaise doit recevoir des garanties en
matière de services, je pense que le projet de loi 40 garantit au
réseau de commissions scolaires linguistiques tous les services
nécessaires à l'égal de ceux qu'il assure à la
communauté francophone.
Votre cinquième principe, c'est que les parents qui
désirent une éducation confessionnelle doivent obtenir des
garanties suffisantes au plan des services. Là aussi, je crois que les
articles qui sont inscrits dans le projet de loi, de même que les
possibilités qui s'ouvrent au conseil d'école quant à la
reconnaissance d'un statut confessionnel, constituent une illustration du
principe que vous invoquez.
Dans votre mémoire, vous suggérez aussi le maintien de
l'élection au suffrage universel, mais dans la partie du mémoire
que vous n'avez pas lue, vous faites quand même allusion aussi au fait
que d'autres commissaires devraient également être nommés
par les parents. Vous ne l'avez pas spécifié aujourd'hui, mais
ceci montre bien...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président... M. Laurin: Mais
je ne l'ai pas entendu.
Mme Lavoie-Roux: Vous ne l'avez pas vu.
M. Laurin: ...qu'il y a deux légitimités qu'il faut
préserver, aussi bien la légitimité du citoyen qui exerce
son droit de voir à ce que les écoles fonctionnent au service de
la communauté, mais également la légitimité des
usagers qui sont particulièrement intéressés à ce
que l'école assume toutes ses responsabilités,
c'est-à-dire les parents des enfants.
Je remarque aussi que, même si vous rejetez le conseil
d'école tel qu'il est formulé dans le présent projet de
loi, vous admettez quand même la nécessité qu'il y ait au
niveau de l'école un forum où peuvent
se rencontrer les intervenants de l'école: les parents, mais
aussi les enseignants, les professionnels non enseignants, tellement il est
évident qu'il faut valoriser l'école, lui donner plus
d'importance. C'est là que l'action se passe et il est absolument
important d'assurer une concertation entre les divers intervenants de
l'école pour le bénéfice de l'environnement
éducatif de qualité qu'il faut créer, pour le
bénéfice des enfants qui ont besoin de se développer dans
toutes les dimensions de leur personnalité et pour une meilleure
application des programmes aussi bien que du régime pédagogique.
Le seul point où nous différons tous les deux, c'est que vous
continuez à prétendre que ce forum devrait être
consultatif, alors que nous disons que, sur certains points importants mais
limités, ce forum devrait être responsable et
décisionnel.
Une dernière remarque également, votre mémoire fait
allusion à la centralisation, au système centralisé qui
existe au Québec en matière d'éducation. Vous dites que
c'est le plus centralisé de toutes les provinces canadiennes, mais,
comme je le faisais remarquer à la Fédération des
commissions scolaires du Québec, je pense que c'est plus la situation
actuelle que vous déplorez que celle qui prévaut dans le projet
de loi 40. Vous pouvez en effet trouver que le système actuel est
beaucoup centralisé et qu'il conviendrait de le décentraliser. Je
suis même prêt à aller jusqu'à un certain point dans
votre direction à cet égard en disant qu'il y a des mesures de
décentralisation maintenant qui s'imposent, mais il est faux de dire,
comme vous le dites dans votre mémoire, que la loi 40 constitue "a
culmination", c'est-à-dire un sommet dans la centralisation en ce sens
que - on pense bien que les échanges que nous avons eus ici le prouvent
- la loi 40 n'ajoute pas au pouvoir que le gouvernement ou le ministre
possède déjà. Au contraire, nous profitons de l'occasion
pour faire le ménage, pour délester, pour remplacer les
contrôles a priori par les contrôles a posteriori, pour remplacer
les interventions arbitraires et discrétionnaires du ministre par des
règlements qui élimineront l'arbitraire et le
discrétionnaire et qui permettront aux commissions scolaires d'appliquer
ces règlements sans transactions, sans directives indues entre le
ministère et les commissions scolaires.
Étant donné que nous venons de nous entendre sur un
horaire, je ne voudrais pas poursuivre plus longtemps mes réflexions et
je ne voudrais vous poser qu'une seule question. Vous indiquez dans votre
mémoire que vous souscrivez au besoin de réforme des structures
administratives de l'enseignement du Québec. D'abord, en premier lieu,
vous dites que le réseau des commissions scolaires doit s'organiser
autour des clivages linguistiques. Vous avez vous-même dit que vous ne
voulez pas employer le terme "commission scolaire linguistique". Pourriez-vous
nous dire un peu plus en détail pourquoi vous pensez qu'une telle
division s'impose et, selon vous, quels seront les avantages d'un tel
clivage?
M. McNiven: Pour commencer, il faut expliquer un peu pourquoi on
n'a pas voulu utiliser le terme "commission scolaire". À notre avis les
commissions scolaires telles que conçues maintenant n'exercent pas assez
de pouvoirs. Maintenant on a la possibilité de faire un amendement
à la loi qui donnerait les pouvoirs suffisants à ces commissions
pour exercer le pouvoir local du projet éducatif. Pour la
communauté anglophone, il y a un risque à faire une division
protestante-catholique ainsi que des commissions scolaires anglo-catholiques et
anglo-protestantes parce que les ressources sont limitées. Il faut
avouer qu'un système organisé sur la division linguistique nous
donnerait accès à plus de ressources et nous donnerait plus de
capacité à répondre aux besoins de la population.
Il y a une différence fondamentale entre les propositions du
projet de loi, du "clivage linguistique" et notre proposition. La chose
fondamentale reste sur les pouvoirs et les responsabilités donnés
aux commissions. Il faut que les commissions scolaires linguistiques aient des
pouvoirs qui restent maintenant dans les mains du ministère de
l'Éducation. Si on utilise cette occasion de réforme scolaire, ce
serait sur ce principe. En décentralisant les pouvoirs, la
communauté linguistique anglophone pourrait gérer son projet
éducatif de façon à répondre aux besoins de la
communauté.
Je donnerai la parole au Dr Ross pour parler un peu de la situation hors
Montréal parce qu'il y a des dangers particuliers pour la
communauté hors Montréal de continuer la division
confessionnelle.
Le Président (M. Blouin): M. Ross.
M. Ross: Thank You. In rural Québec, I think the problem
is considerably greater. I think we recognize that the minister is attempting
to decentralize with the format of the school councils and the authority given
to them, but we have difficulty in believing that the school councils can
function effectively in small isolated rural areas, particularly. We believe
that those school councils, as proposed with their authority in Bill 40, will
be unable to really make the interpretation and take the decisions that are
necessary, and they will be led most directly by the regulations that come from
the Ministry of Education.
We believe that proper decentralization should be decentralization from
the ministry
to the level of the school boards, where there is an adequate cadre of
specialized people able to interpret the educational needs of their own region,
so that the general guidelines from the ministry can be properly implemented.
The parents from school councils or school committees as they are now,
particularly, in rural areas and through the main part of the educational year,
find it very difficult to get to a lot of meetings.
For these reasons, we think that the attempt at decentralization as
proposed in the Bill won't work.
M. McNiven: Je voudrais ajouter une chose, s'il vous plaît.
C'est que toujours à propos de cette division linguistique, il est
à souligner que Alliance Québec, en acceptant ce principe de la
division linguistique, elle le fait en tenant pour acquis que tous les
principes ont une importance et que chaque proposition demeure
interdépendante face aux autres. Pour nous, la division linguistique
telle que projetée, n'est pas suffisante parce que la commission
scolaire n'a pas assez de pouvoirs et si on donne les pouvoirs qui restent aux
commissions scolaires, aux conseils d'écoles, d'autres problèmes
se présenteront pour la communauté anglophone et, nous le
présumons, pour la communauté francophone aussi.
M. le ministre parle de décentralisation et il propose que, sous
ce projet, il n'y a aucune centralisation de pouvoirs au ministère de
l'Éducation.
Un autre problème posé par ce projet de loi porte sur la
structure interne du projet, qui dépend d'un système où le
pouvoir exercé maintenant par les commissions scolaires est
exercé au niveau des conseils d'école. Il va y avoir des
centaines de conseils d'école et si, pour la communauté
anglophone et pour un système d'éducation fort, il y a
nécessité qu'il y ait un niveau entre le gouvernement, le
ministère de l'Éducation et l'école, ce serait au niveau
des commissions scolaires avec assez de pouvoirs pour faire face aux
problèmes présentés par les normes exigées par le
ministère de l'Éducation s'il y a des problèmes subis par
leur propre communauté.
Le Président (M. Blouin): Merci. Merci M. le ministre. M.
le député d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le Président, je remercie les
représentants d'Alliance Québec du mémoire clair et sobre
qu'ils ont présenté à la commission parlementaire. Je veux
saluer la présence d'une délégation - je ne voudrais pas
blesser le Dr Ross - une délégation jeune. Le Dr Ross est
plutôt un de mes contemporains. Je vous félicite d'être
venus en compagnie d'un homme sage comme M. Ross, une délégation
aussi jeune et qui, par conséquent, promet de remplir au Québec,
pendant de très nombreuses années, un rôle utile pour la
communauté anglophone, pour le Québec en général.
(16 heures)
Ce n'est pas la première fois qu'Alliance Québec vient
à l'Assemblée nationale. Nous l'avons rencontrée
longuement à l'occasion des travaux de la commission parlementaire qui a
étudié le projet de loi 57, il y a quelque temps. La contribution
d'aujourd'hui, même si elle est moins spectaculaire et massive que la
dernière, est aussi très substantielle. Je voudrais vous en
féliciter.
J'étais content d'entendre le ministre dire qu'il est d'accord
avec vous au sujet des cinq principes que vous énoncez à la page
7 de votre mémoire. Je pense que, si on s'entendait sur ces cinq
principes de base, il y aurait déjà un énorme
progrès d'accompli. Les commissions scolaires doivent être
organisées suivant des critères linguistiques; les commissaires
d'école doivent être élus en vertu d'un système
électoral qui établit leurs fonctions comme autorité
intermédiaire significative, substantielle entre le gouvernement et les
écoles; les commissions scolaires doivent avoir l'autorité
requise pour exercer un leadership dans le domaine de l'éducation; il
doit y avoir des garanties satisfaisantes de services et d'équipement
pour la communauté anglophone. Enfin, il doit y avoir des garanties de
services pour les parents qui veulent une éducation confessionnelle pour
leurs enfants.
Je pense que, jusque là, si le ministre a véritablement
dit tantôt - j'ai cru l'entendre dire cela - qu'il était d'accord
avec vous sur ces cinq principes, cela est une base très importante pour
le départ de la discussion. Là où les vues se
séparent, c'est quand le ministre dit qu'avec le projet de loi 40 il
répond à ces cinq principes, alors que vous, dans votre
mémoire, vous dites le contraire. Vous dites que, sur presque tous ces
principes, il y a des choses qui laissent à désirer. Par exemple,
au sujet des territoires scolaires, vous ne voulez pas que ce soient uniquement
des définitions théoriques ou arbitraires. Vous voulez que ce
soit solidement garanti dans la loi et non pas simplement soumis au bon plaisir
du ministre ou du gouvernement.
Vous voulez que l'établissement de commissions scolaires
linguistiques s'accompagne de garanties juridiques pour les droits de la
communauté anglophone. C'est la première question que je voudrais
vous adresser à ce sujet. Vous dites au début - et c'est un
passage que le ministre a omis, peut-être qu'il ne l'a pas
remarqué ou que cela ne l'a pas intéressé, mais il me
semble très important - en ce qui touche les garanties
constitutionnelles définies dans l'article 93 de la constitution en
faveur des
groupes confessionnels protestants et catholiques, que le gouvernement
devrait faire un référé à la Cour d'appel. Vous ne
dites pas dans votre texte quand il devrait faire cela. Est-ce que vous lui
demandez de faire cela avant d'adopter cette loi-là ou, à tout le
moins, de la mettre en application?
Je voudrais également vous demander: Est-ce que c'est une
position de fond d'Alliance Québec ou si c'est une remarque que vous
avez laissé tomber en passant, qui serait une remarque incidente dans
votre mémoire?
Quand vous dites plus loin qu'il faudrait des garanties
constitutionnelles en vertu desquelles la minorité linguistique serait
assurée de pouvoir conserver la direction et la responsabilité de
son système scolaire, voulez-vous préciser ce que vous voulez
dire? Ce sont deux aspects de votre intervention qui réapparaissent
importants.
M. McNiven: I think that it should have been done already, before
proceeding with this bill because Section 93... The Government is taken in Bill
40 a certain interpretation of Section 93 which is not entirely or necessarily
the doctrinaire view and, as we submitted in our brief, it is not one which has
been confirmed by any court. I would like to refer briefly to John Nichol to
raise some of the ambiguities of Section 93 of the bill before proceeding with
the rest of the answer. John, could you treat of that?
M. Nichol (John): Essentially, Section 93 has been interpretated
many times, but never all at one time and never sufficiently consistently that
it is now possible to say that a particular interpretation is the correct legal
one. So that, although everyone does have an opinion and many opinions have
been expressed on one side and on the other regarding the interpretation of
Section 93, our position is that it is unwise to restructure the school system
and to make plans for the future while this essential facet of the school
reorganization remains necessarily uncertain. If we look at Section 93, just
the text of Section 93 (1.) presents a series of ambiguities, all of which have
been addressed by the courts, but very few of which have actually been settled
in any legal way.
I would just like to read to you Section 93. It says: "In and for each
Province the Legislature may exclusively make Laws in relation to Education,
subject and according to the following Provisions: (1.) Nothing in any such Law
shall prejudicially affect any Right or Privilege with respect to
Denominational Schools, which any Class of Persons have by Law in the Province
at the Union." Now, that is the law now. We do not know what degree of
interference or change with the system amounts to prejudicial affection,
although the Court of Appeal has recently indicated that Bill 57 would amount,
in some respects, to prejudicial affection.
We do not know what "Right or Privilege with respect to Denominational
Schools" means. We have a number of judgments which discuss the question
whether the right or privilege protected must be of a strictly denominational
character or can also extend to such things as language, but we do not have a
judgment of the Supreme Court which settles that question.
We do not know yet what schools must be considered denominational. We do
not know yet what the phrase "any Class of Persons have by Law in the Province
at the Union" means. We do not know how the class of persons is established,
although there are judgments of the Privy Council which go back nearly to the
beginning of this century which address the question, and we do not know to
what extent the phrase "by Law" necessarily excludes practices or customs.
So that, again, our position is not that we are taking a particular
interpretation of Section 93. We are not espousing one view or another view.
What we are suggesting is that wisdom requires that, before we embark on this
restructuring of the system, we build a solid legal foundation for it. And
while Section 93 remains unclear and ambiguous with regard to the rights of our
community, we will not have a solid foundation for a new system.
M. McNiven: I would like to say as well that we should make it
clear that it is not a precondition to the changes that we are proposing, that
Section 93 be amended or that the resolution of the interpretation of Section
93 be completed by the Supreme Court. But I think it touches on another issue
which is of concern, particularly to the English-speaking community, and that
is that Section 93 really is the only constitutional guarantee that is now in
place, whatever its ambit, that the English-speaking community can look to when
it considers its educational structure and its institutions in the Province of
Québec and those structures against or in the light of the power of the
Ministry of Education.
So there is, I think, in the English-speaking community, a terrible
insecurity about this legislation, not simply because we are paranoid but
because we are prudent. We are trying to determine, to the extent that we can
in the analysis of this Bill, the extent to which the English-speaking
community will be prejudicially affected by the legislation. We have spoken of
the need to decentralize power from the Minister to the school boards which
have historically served the English-speaking community well. It is an
opportunity that the Minister has to
make this reference or to work towards constitutional guarantees of a
linguistic nature which would go far to renewing a sense of confidence that the
English-speaking community requires in its educational project.
M. Ryan: Could I ask Mr. Nichol or Mr. McNiven - I would not
choose - whether he would feel it would be imprudent, or even irresponsible on
the part of the Government, to proceed with the implementation of such a Bill,
if it were to become law, in the territories of Montréal and
Québec City, in particular?
M. McNiven: Yes, I think it would be imprudent, particularly in
the light of the Court of appeal decision on Bill 57 which opens all kinds of
questions as to the capacity that the Government has in limiting the taxing
authorities of the boards and the reciprocal authority of the boards that goes
with that ability to tax. I think there ought to be at least a two-year delay
before we proceed with any change in that direction.
M. Ryan: I have one further question. We all have to be brief
this afternoon. On page 12 of your brief, you list a series of responsibilities
which ought to be confered upon school boards by law. Your list contains six
different responsibilities to which some might be added. For instance, there is
no reference in your list to the power of taxation, to the power the school
boards should have over the hiring and managing of personnel, etc. But let us
suppose it may be implied in this or that particular article; my question would
be: Which of these powers is not confered upon the school boards by Bill 40?
Which of these powers would be difficult to exercise for the school boards, if
they had to operate under Bill 40 as it now stands?
M. McNiven: The structure of Bill 40... In effect, I think I
would like to draw a distinction - and I think we did so in our brief - between
the question of power and the question of responsibility. The boards are given
many responsibilities, but the questions of principle are decided at the
ministerial level. So, when the Minister talks about decentralization, it is
not a decentralization in terms of giving new discretionary power to the levels
of the education system below the ministry; it is, in fact, an administrative
restructuring which will allow the Minister to, in his view, in a more
coordinated fashion, direct the educational project, without necessarily
calling on input, or discretion, or decision-making at any level other than the
department level. Our view is that educational services are best delivered at a
local level and there is a wide ambit of discretion that ought to be given to
the school boards to determine what is appropriate for its area. The principle
is that there should be influence at the local level, and the Minister express
some support to that principle. But he has not given the corollary to that
principle which is giving authority at the local level. The school boards ought
to have sufficient legal authority to be able to administer their own
particular educational projects, within general norms and broadlines
established by the Minister. (16 h 15)
M. Ryan: One last question about confessionality at the local
level. You say, in your brief, that leaving this decision exclusively to people
at the local level would be quite unrealistic. Would you elaborate on this? You
seem to suggest that there ought to be a role reserved to the school board in
this area. What do you have in mind exactly?
M. McNiven: It is very difficult for the Alliance to take a
position on confessionality because, naturally, within the community, there is
a lot of divisions. But there is, at least, a broad consensus on how we ought
not to proceed, if I can put it that way. We ought not to proceed by
determining that by allowing a particular school to determinate
confessionality. We think that the school boards ought to have that decision
making power since the school boards, if they are true school boards with true
powers, planning their own educational framework, will have the ability to both
respond to community input and to decide how best to allocate the resources
within its own system. I think that is, at least, a consensus in the
community.
Le Président (M. Blouin): Cela va. Merci, M. le
député d'Argenteuil. M. le député de Vachon, en
vous rappelant que votre formation dispose maintenant de 36 minutes pour
compléter les échanges avec nos invités.
M. Payne: Merci pour le mémoire. Est-ce que j'ai bien
compris que vous avez dit, tout à l'heure, qu'une classification des
ambiguïtés de l'article 93 n'est pas nécessaire avant de
procéder à une réforme des commissions scolaires
linguistiques, en introduisant ces commissions scolaires linguistiques?
M. McNiven: You are asking me if it is a pre-condition for the
reform. I am saying that...
M. Payne: Non, je veux seulement vérifier ce que vous avez
dit.
M. McNiven: Yes. I said that it was
not a pre-condition for reform along the lines that we are promoting. I
do think and Alliance Québec takes the position that it is irresponsible
of the Government to proceed in the way it is proposed in Bill 40, without
referring section 93 to the Courts.
M. Payne: Si vous suggérez que c'est irresponsable de la
part du gouvernement de procéder sans chercher une clarification de
l'article 93, je voudrais laisser de côté le manque de
volonté politique manifesté par le gouvernement d'Ottawa pour
chercher une clarification pour sa propre constitution. J'aimerais attirer
votre attention sur une déclaration écrite ou prise de position
du milieu anglophone, en 1968, et qui s'appelle "Dual language educational
system for elementary and secondary schools in Québec", adressée
à M. Jean-Jacques Bertrand, premier ministre du Québec.
À la toute fin, vous dites...Je m'excuse. Je ne devrais pas dire
"vous". Je dis: Nous, le milieu anglophone. C'est signé par
Québec Association of Protestant School
Administrators, the Board of Trade, Québec Home and School
Association, Québec Association of Protestant School Boards, McGill
University, Sir George William's University, PSBGM, PAPT, Canadian Jewish
Congress. Ils ont dit: "À amendment of section 93 is desirable but, of
course, not required for implementation of the policy we are proposing",
c'est-à-dire que le milieu anglophone, avec la vingtaine d'organismes
que je viens de citer, a dit que, quoique souhaitable, la clarification de
l'article 93 pour introduire les commissions scolaires linguistiques n'est pas
nécessaire. Comment conciliez-vous ce changement d'attitude avec votre
position?
M. McNiven: Ce n'était pas notre position. Le groupe
n'avait pas devant lui le projet de loi 40. Il parlait des principes, à
cette époque. Comme vous le savez sans doute, la communauté
anglophone avait alors beaucoup plus confiance que maintenant. Si le
député de Vachon propose qu'on retourne au Québec de 1968,
il y a beaucoup de dossiers qu'on est prêt à rouvrir; par exemple,
le dossier sur la question linguistique.
M. Payne: II y a seulement une chose que vous oubliez.
L'affirmation de ces gens-là est un avis juridique. On peut parler de
confiance. On peut parler de plusieurs choses, mais je répète ce
qu'ils ont dit: "It is not required for implementation of the policy". Ce
n'était pas une allusion au climat.
M. McNiven: Si vous parlez de question de droit, je vais passer
la parole à mon conseiller juridique.
M. Nichol: J'avais peur de cela. Disons d'abord que depuis 1968,
la question de l'article 93 a fait couler beaucoup d'encre. Il y a eu des
opinions données des deux côtés. Je pense que l'impression
- une hypothèse sur laquelle on se basait en 1968 en prétendant
que la certitude était déjà là -est maintenant
disparue, parce qu'il a été démontré...
j'hésite à exprimer une opinion juridique sur une question qui a
été la cible de beaucoup de commentaires, mais je pense qu'il est
assez bien entendu qu'il s'agit d'un article dont l'effet est
controversé. Autrement dit, la certitude qu'on avait en 1968
était basée sur une perception légale qui est maintenant -
je pense pouvoir le dire - plus faible ou même non existante. On
reconnaît maintenant que c'est une question controversée. On est
obligé de l'admettre à cause des jugements qui ont
été rendus depuis 1968 et vu ce changement, je pense que la prise
de position d'Alliance Québec aujourd'hui ne devrait pas surprendre.
M. Payne: Donc, on a établi une chose; il s'agit d'une
position juridique en 1968. Vous dites... Je préfère que vous le
disiez vous-mêmes. Pensez-vous que le gouvernement devrait mettre de
côté son projet en attendant qu'il y ait une clarification absolue
de l'article 93? C'est plutôt une question pour les responsables du
mémoire.
M. McNiven: First of all, I think you made an earlier comment
which I would like to refer to, which is that you reproache Ottawa for being
uncooperative in respect of an amendment to section 93. It seems to me that if
the Québec Government is proposing new legislation which calls into
question the validity of section 93 and calls into question the validity of its
legislation in respect of section 93, surely it is the responsibility of that
Government to try and promote a meeting together between Ottawa and
Québec for some sort of constitutional change which will clear up any
ambiguities that exist and make clear the definition of linguistic rights and
confessional rights in the constitution.
M. Payne: J'aimerais répéter la question. Alliance
Québec propose-t-elle qu'on mette de côté la proposition
des commissions scolaires linguistiques qui irait à l'encontre de la
proposition de la commission Parent, en attendant qu'il y ait une clarification
au sujet de 93?
M. McNiven: I am reluctant to answer the question in the way it
is posed simply because I think there will be again misapprehension about the
position of Alliance Québec with respect to Bill 40. We do not take the
position that language boards
as proposed in Bill 40 have established the appropriate powers and
authorities to school boards divided along language lines. We are here to
present what we think is the consensus of our community on principles of reform
and we think that there is a consensus that we establish language-based school
boards with sufficient power and authority to exercise the educational project
in their territories.
M. Payne: Si votre idée au niveau de... La question est
précise, je pense que la réponse peut être aussi
précise.
M. Goldbloom: Je vais vous donner une réponse très
précise.
M. Ryan: Question de règlement. M. le Président,
quand une personne est en train de répondre, je demanderais qu'on lui
laisse compléter sa réponse avant de l'interrompre. M. McNiven
était en train de parler, il allait dire quelque chose d'important et on
l'a manqué.
Le Président (M. Blouin): M. le...
M. Payne: Je pense que notre président est capable de
diriger les travaux.
Le Président (M. Blouin): ...député
d'Argenteuil, chaque fois que les intervenants, quels qu'ils soient,
m'indiquent qu'ils ont un complément de réponse à
apporter, je leur accorde la parole et je n'ai pas vu nos invités me
demander d'apporter un complément à la réponse.
M. Goldbloom: La réponse est très simple à
la question du député de Vachon. Le projet de loi 40, tel qu'il
est maintenant, devrait être envoyé devant les tribunaux avant
d'être mis en vigueur, exactement de la même façon que le
gouvernement de l'Ontario vient de le faire. Vous savez très bien
qu'Alliance Québec est allée devant les tribunaux de l'Ontario
cette semaine pour appuyer la motion des Franco-Ontariens. Si vous posez la
question en général, si nous avions devant nous un projet de loi
qui reflète les principes qui sont énoncés dans notre
mémoire, là nous dirons: Oui, allez-y, procédez. Cela fait
très longtemps qu'on se dispute sur ces dossiers. Il aurait mieux valu,
il y a deux ans, que cette question soit envoyée devant les
tribunaux.
M. Payne: D'un point de vue strictement juridique, votre avis
diffère de l'avis proposé en 1968 par la vingtaine d'organismes
anglophones qui, eux, ont dit: Un amendement à l'article 93, quoique
peut-être désirable, n'est pas, bien entendu, nécessaire
pour procéder à une réforme au niveau des commissions
scolaires linguistiques, sur le plan juridique.
M. McNiven: À mon avis, il n'y a pas dans cette phrase que
vous venez de lire une confirmation qu'ils prennent une position juridique
là-dessus. Quant à moi, le sens de la phrase, c'est - comme notre
position -qu'ils sont d'accord que l'aménagement du système pour
une restructuration éducative serait sur une base linguistique au lieu
de la base confessionnelle. Qu'ils soulèvent la question juridique ou
non, ce n'est pas très clair dans cette phrase. Je ne connais pas le
sens de votre question. Si vous nous demandez si on prend une position autre
que celle de ce comité en 1968, c'est impossible à dire. On est
pour la réforme sur une base linguistique avec des commissions scolaires
avec des pouvoirs suffisants. Si le comité a pris cette position en
1968, on est d'accord.
M. Payne: Je me permettrai un tout dernier commentaire. Ce que
vous êtes en train de dire est intéressant, mais cela compromet ce
que vous avez dit au début à savoir que la résolution des
ambiguïtés n'était pas nécessaire avant de
procéder.
M. McNiven: Si vous avez compris cela, je me suis peut-être
mal exprimé, mais je n'ai pas... (16 h 30)
M. Payne: Non, peut-être que j'ai mal compris.
M. Nichol: I wonder if I could interject here.
Le Président (M. Blouin): M. Nichol.
M. Nichol: Je m'excuse, mais je pense qu'on est en train de faire
beaucoup de problèmes avec la distinction entre la position prise en
1968 et la position que nous prenons maintenant. C'est une question de
degré, évidemment. En 1968, il y avait des circonstances
différentes. C'était une communauté tout à fait
différente. Maintenant, nous sommes rendus à un point où
nous sommes obligés de regarder avec une perspective changée les
garanties sur lesquelles semblent reposer nos droits. Nous regardons l'article
93 et nous nous disons: Qu'est-ce que cela vaut? Bien qu'il y ait eu, comme je
viens de vous le dire, des opinions, à savoir que l'article 93
protégeait tout, le langage, les communautés et la
confessionnalité, il y a également, comme vous le savez, des
opinions contraires. Au lieu de, si je peux ainsi dire, pendre le chapeau comme
cela a été fait en 1968, pas par nous, parce que,
évidemment, nous étions un peu trop jeunes, mais exclusivement
sur l'article 93, nous sommes obligés de regarder cet article dans une
perspective plus réaliste peut-être. C'est peut-être une
communauté
plus réaliste aujourd'hui. Nous sommes obligés de dire:
Est-ce vraiment sage et pratique d'amender tout notre système scolaire,
sachant qu'il s'agit là d'un point d'interrogation qui peut nous venir
à l'esprit d'ici à cinq ans? Notre réponse est non. Ce
n'est pas pratique et ce n'est pas sage. Si vous voulez le faire, c'est
à vous de le faire, mais nous recommandons que ce ne soit pas fait.
M. Payne: En matière de réforme scolaire, en ce qui
concerne la situation hors de l'île de Montréal, est-ce que les
propositions du gouvernement sont incompatibles avec les garanties - je
m'adresse au président - et l'assurance données par le
gouvernement dans le livre blanc et contenues dans le projet de loi pour
respecter la constitution? Les garanties de 93 sont-elles suffisamment
ambiguës pour empêcher le gouvernement de faire sa proposition pour
les commissions scolaires linguistiques hors de l'île de Montréal,
là où les constitutionnalistes sont plutôt d'accord?
M. McNiven: I do not really want to get into a discussion on
Section 93. If we want to enter into a legal debate about Section 93, I do not
think this is the appropriate forum. We know that there are court cases now in
the Court of Appeal and at the Superior Court level that have put into question
the territoriality of the protection in 93 and the nature and the extent of the
derogations or the protections which are given to the School Boards. The
principles we are advancing are that there will be school reform on the basis
of language boards with sufficient authority to exercise the educational
project in the territory. I know that sounds repetitive but it is because we
continue to refer to Section 93 as if this legal question could be resolved in
this forum. We have advanced the proposition that certain aspects of Bill 40,
including the taxing authority and other elements therein, have been brought
into question by certain of the case-law and we think that it will be the
responsibility of the Québec Government to refer the issue first to the
Courts to resolve it, as they have done in Ontario. That does not take away
from the principle that we are advancing.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député de Vachon. Mme la députée de
Jacques-Cartier, en vous rappelant que l'ensemble des membres de votre
formation politique dispose maintenant de 27 minutes pour compléter leur
échange.
Mme Dougherty: Oui. Merci. I want to thank Alliance Québec
for its presentation. Because the time is evanescent, I want to get right to my
questions, and I have three.
The first, I do not want to pull on it because it is about the
Constitution and I think it is terribly important. I am glad that you read that
piece. There is a tremendous amount of misunderstanding about the Constitution
and nobody will ever know what it really does mean until we get a clarification
from Supreme Court.
However, there is one little piece that was not mentioned which I think
also raises a very important dimension which the Government appears to bury
under the rugs as though it does not exist because it does raise a very
important question. It is 93.(3) which says: "Where in any Province a System of
Separate or Dissentient Schools exists by Law at the Union or is thereafter
established - that is the key: thereafter established - by the Legislature of
the Province, and Appeal shall lie to the Governor General..."
So, it is not only those that were around, rights, privileges and so on.
They were around in 1967. There is another whole category perhaps that has some
sort of rights and privileges that should not be in meddle with according to
the Constitution.
I agree that it is urgent that we find out what this Section 93 really
means to us in Québec and perhaps in other provinces as well, but let us
talk about Québec. I am also concerned that, even if Bill 40 were
referred, we still might be up-creek, no matter whether if the judgment is that
it is or it is not constitutional. I think that the key to this whole question
and the key to our concern about switching to language boards and the
uncertainty, the lack of trust and so on, and the need for establishing a solid
foundation if we are to switch to language boards is that there seems to be
sometimes forgotten, that the key to the whole thing is that boards must be
local governments with real powers. It is all very well if we should find out:
Yes, confessional boards can exist, maybe only on the Island of
Montréal, maybe everywhere, our confessional schools or whatever. It
still does not solve the problem. The key is that these local authorities must
have real powers. Otherwise, the creation of all kinds of boards is a wasted
time because they are empty in terms of authority.
I remember - I think it was in 1980 -Dr. Patterson, who is in this room,
and myself went to speak to the hearings in Ottawa about the fourthcoming
Canadian Constitution. We made this point that what we were looking for and
what we were recommending amongst other things was that the notion of local
school authorities should be established in the Constitution, that they could
not be left and their authority or even their very existence could not be left
to the whim of provincial Governments. We could see the writing on the wall.
This wiping out of school boards as real local governments,
has been coming a long long time. It is not just happening in Bill 40.
We were received, I would say rather negatively, because it was seen as "The
Québec problem is not a real Canadian problem." However, I think it is a
real Canadien problem.
My question to you is, first: In establishing what you have labelled as
a solid legal foundation, have you in fact established what you consider to be
a solid legal foundation for language school boards? Should there be anything
in writing? Should there be something in the constitution? Is it good enough to
have it in the Québec law? What do you see as a sufficiently solid
foundation?
M. McNiven: As we point out in the brief, the ideal for us is to
have some sort of constitutional guarantee for language-based boards...
Mme Dougherty: That is my...
M. McNiven: ...with sufficient powers. That is right. The notion
of school boards imports local government, a local agency to administer the
educational system in that area, and it is not simply as an agent of the
Government but as a responsible accountable agency popularly elected by the
citizens in that area. The constitutional question on this issue is still
unresolved. Section 93 may or may not lead to a resolution of the problem. The
difficulty with going to court on any issue, as any lawyer will tell you, is
that you leave it to the whim of the judge, and if the parties can reach an
amicable settlement beforehand, that is to be encouraged at all cost.
The opportunity here exists. The Minister has pointed out that he has
had some discussions, perhaps not in this particular context but in the general
context of the question of 93, with the Federal Government as to how the
aspects of 93 which may not be appropriate anymore to the Québec
situation can be dealt with. Our position is that this kind of initiative
should be undertaken by the Minister and the Government of Québec should
attempt to enter into negotiations with Ottawa in order to ensure a
constitutional guarantee of that kind. I agree with you that the importance of
local boards with sufficient power is critical to the issue. Now, I would
like,' if I could, to refer to James Ross who can speak a little bit about the
off-island problem because, in the context of 93 and the question of the
territory, that issue is a problem which could be resolved by a constitutional
guarantee.
M. Ross: I think that, purely and simply, the further one gets
away from the metropolitan areas of Québec, whether it be Québec
City or Montréal, the more important the local government function of
the school board becomes. The policies at the ministerial level are primarily
determined by metropolitan people who make up that ministry and the application
of those policies, the further away they get from the metropolitan area,
requires more and more modification, so that they are realistic, practical and
worthwhile for the children that we are trying to educate.
Without that interface of a responsible and powerful local school board
to interpret those directions properly for its own region, we believe that what
the Government is trying to do in all good faith just will not work and that
the concept of the school board linguistic-based with good responsibility and
good power is fundamental.
Mme Dougherty: Thank you. There are two things that I would like
to mention here, in relation to this, that concern me very much. I think it is
important that the public recognize these things. (16 h 45)
First of all, the Minister says that 93 is out-of-date in terms of its
confessional protections, if there are any. That is all very nice because it
downplays the real issue, which is a question of local school authority powers.
It is not really a confessional debate that we are concerned about; it is the
powers. The other thing that concerns me very much - by the way we put out this
confessional, by the way the Minister puts out the section 93 issue - is that
there is a danger that, if the government should find out that, in fact Bill 40
is constitutional, then, the government can say: You see, Bill 40 is good.
Whether or not Bill 40 is constitutional is irrelevant to the fact that Bill 40
is bad. O.K? That is a dangerous kind of rationalization that I can see
developing on the part of the Ministry. I think that those who believe and
recognize the authority of local government is the issue - in terms of the
powers, there are other issues - the central issue which has united most groups
against this Bill. We have to not allow the opponents of the Bill to twist the
constitutional debate as though it were something where the real guard is
protecting confessional rights. I think that it is very important; I think that
this distinction has been made and I just wanted to underline the danger.
I want to get on. In terms of powers, there is one power that seems to
me critical which you did not mention. It is the taxing powers. I believe that
the source of all real autonomy is money and, if you do not have an autonomous
source of revenu, you are behind the eighth ball because all you are doing is
administrating somebody else priority choices and amounts of money. What is you
opinion about this and why did you not
mention it? You may have it in your other brief, but I am not sure.
M. McNiven: First of all, the question of powers is, as you say,
paramount and the reason that it is paramount is that we think that local
government at the local level is the best means to administer education and
give good education services to the pupils. That is really what we are talking
about; we are not necessarily talking about a balance of powers, which is an
element, or whether the minister has too much power. The principle is that, at
the local level, schools can develop their own programs and give students
services that are appropriate to that community.
There is a difficulty with the question of taxation. First of all, the
question of taxation, as you say, is linked with the question of powers. The
Court of Appeal, for example, has brought in the question of validity, of the
constitutionality, of the legality of Bill 57.
Mme Dougherty: Bill 57. I know.
M. McNiven: I think Alliance Québec accepts the principle
that resources across the province and tax revenues accross the province, must
be allocated fairly across the population. Whether that means that the
decisions on the allocation of resources, on the establishment of standards and
the control over budgets should then be at the ministerial level, it is another
proposition which we do not accept. That the Minister should have the
confidence in democratically elected local agencies to administer public funds
seems to me a principle that was accepted when taxing powers first began to be
centralized at the ministerial level and one which the government is now
drawing away from. The over tiding principle should be a fair allocation of
resources to agencies which would then have their own discretion within
ministerial norms, as to how that money should be spent. There is still the
marginal taxation power of the school boards and that, with some capacity now
for the boards to administer surplusses, may help as well in the particular
educational projects of particular boards. But unless they have the resources
or the authority to determine new programs, it is difficult to see how they are
going to allocate those resources other than through ministerial norms.
Le Président (M. Blouin): Mme la députée de
Jacques-Cartier, en vous rappelant que vous disposez de cinq minutes
encore.
Mme Dougherty: Oui, M. le Président. I am not asking you
to answer this, but I really would wonder if you would apply the same thinking
to municipalities. The source of the autonomy, if there is one, of
municipalities is the right to tax. I think it is the base of countability. To
me, it is a very important question. I understand that perhaps you are trying
to reconcile a non-consensus in your answer, but I think that it is a very
important question. I was surprised that you had not mentioned it. However,
perhaps the constitutional clarification will help to resolve that question
too.
My last question refers to your page 3, where you raise the new Bill 57,
the amendments to Bill 101. You seem to raise some doubts as to whether, in
fact, the amendments that have been made to Bill 101 - through Law 57 now - are
sufficient to allow English schools, English school system to operate
satisfactorily in the English language. Would you comment on that?
M. Goldbloom: I will take that. Here is what we are talking
about. There are certain impacts in terms of the language of communications
within school boards and schools, changes which Bill 57 allows, which we
welcome. I think that, particularly regarding English institutions
communications, there was a positive step forward taken by Bill 57. What we are
indicating is that the language legislation, Bill 101, still has a very major
impact on our schools. The restrictions on access to English schools have had a
very dramatic effect on our community. Dr. Ross could go into significant
details as we did before you, during the Bill 57 hearings, on the very negative
impact that the access provisions have had on our schools. So it is in that
respect, as we have just mentioned. Although we are here, in a large measure,
talking about structure, we should not forget that, as a whole broad issue
dealing with education in our schools and a very central one to the
English-speaking community, is the right of English-speaking people, who come
here from wherever in the world, to send their children to our schools.
Mme Dougherty: So your comment related to access, not to the
ability to function in English. O.K., I understand. Thank you. I am very aware
of the problems the Townshipers and so on have raised, they are very real
problems off the island of Montréal. Thank you.
Le Président (M. Blouin): Merci, Mme la
députée de Jacques-Cartier. M. le député de
Mille-Iles.
M. Champagne (Mille-Îles): Merci beaucoup, M. le
Président. Il me reste quelques minutes. Je veux parler du suffrage
universel. Pour des commissions scolaires linguistiques, le territoire est
énormément grand. Si on parle des régions des
Laurentides, de Lanaudière, de la Gaspésie ou de l'Estrie,
le territoire est très grand et, dans l'ensemble, si l'on regarde les
statistiques, le taux de participation des électeurs laisse à
désirer. Je parle plutôt du mode électif, aussi bien chez
les francophones que chez les anglophones, les catholiques ou les protestants.
Si l'on regarde en 1977: 21% de participation; en 1973: 28%; en 1980: 13% et en
1983: 16% des personnes sont allées voter au suffrage universel. Je
pense, malgré la grande campagne publicitaire, qu'on peut
considérer cela comme un échec, d'autant plus qu'en 1983 il y a
673 personnes qui ont été élues par acclamation et
seulement 225 par scrutin.
Vous dites dans votre mémoire qu'il faudrait qu'il y ait un
suffrage universel, d'accord, et vous ajoutez: Nous recommandons, d'autre part,
que d'autres commissaires soient nommés par les parents. Actuellement,
c'est ce qui se passe dans les commissions scolaires. Il y en a qui
s'offusquent, qui sont scandalisés, qui disent que c'est
antidémocratique. Et, actuellement, au moment où on se parle, le
suffrage universel est respecté et on nomme des parents venant des
comités de parents et des comités d'école et personne
n'est offusqué ou scandalisé.
Je vais vous poser une question: Croyez-vous qu'on pourrait avoir un
mode électif au suffrage universel qui s'adresserait à tous les
électeurs et, à la fois, des commissaires qui seraient
élus dans un quartier ou dans une région donnée? Des
personnes, surtout des usagers, des parents pourraient élire un
commissaire d'écoles qui pourrait siéger au comité
d'école. Considérant la responsabilité que ce commissaire
d'écoles aurait au niveau de son école, de son environnement, la
motivation qu'il pourrait y avoir, les décisions qu'il y aurait à
prendre, ne croyez-vous pas qu'il y aurait une meilleure participation et que
cela pourrait aider au dynamisme du milieu?
M. McNiven: Le gouvernement n'a jamais modifié le
système d'élection pour les commissions scolaires depuis le
début. Nous acceptons que les modifications apportées au
système vont améliorer le taux de participation au suffrage
universel. Je dirais aussi -que, si la commission devenait l'entité
ayant assez de pouvoirs pour diriger le projet, cela encouragerait encore plus
la participation du public. Et, comme nous soumettons que la commission est
responsable envers le grand public, ainsi qu'envers les usagers de
l'école, il faut toujours continuer ce système de suffrage
universel au niveau de la commission scolaire avec toute la population du
district. Cependant, nous acceptons qu'il y ait moyen d'encourager la
participation des parents au niveau de la commission scolaire. Je pense que le
principe qui devrait toujours nous guider, c'est celui qu'au moins la
majorité soit élue au suffrage universel, mais la proposition de
la CEQ ou celle de l'Université McGill sont pour nous des propositions
intéressantes. Mais, lié à cet amendement à la loi
qui assurerait la représentation des parents, il faut s'assurer qu'elles
soient de vraies commissions. Les réformes du système
électoral pourraient, je pense, encourager beaucoup la participation au
scrutin. Par exemple, en Ontario, il y a un taux de participation de 44% dans
certains districts et c'est parce que, d'une part, les commissions ont des
responsabilités et ne sont pas simplement des coordonnatrices de
services éducatifs.
M. Champagne (Mille-Îles): Je suis content de voir que vous
seriez d'accord avec le fait que la majorité des commissaires soit
élue au suffrage universel, mais vous n'êtes pas contre le fait
qu'il y ait des commissaires qui soient élus par des usagers, entre
autres, par des parents qui ont des enfants à l'école
régionale, considérant surtout que votre commission scolaire est
très étendue. Je voudrais vous soumettre un exemple; si les gens
de Rawdon ou de Lachute ont une responsabilité face à leurs
enfants qui fréquentent ces écoles et qu'ils ont un siège
où ils peuvent, comme commissaires d'écoles, prendre des
décisions, avoir une responsabilité et savoir ce qui se passe
dans le milieu, cela devient quelque chose de beaucoup plus dynamisant et aussi
démocratique et cela peut se compléter. Oui?
M. McNiven: Je cède la parole au Dr Ross. (17 heures)
M. Ross: I could take that one on a bit because being all the way
through the system from a member of the Québec Home and School
Association for a local primary school to the local small school board, to the
regional school board, to the planning and implantation committee of the cegep
in our area, to the President of the Corporation of Bishop's University right
through the educational system as a volunteer.
When you talk about numbers, first of all, to get people involved, when
you are talking about the school council as proposed in Bill 40, you are
looking at twelve or fifteen devoted parents who are going to keep staying
there for a number of years to make something happened. It is a good idea but
it is unrealistic, because how you get the people from those school councils to
eventually go to the school boards wherever else, you can find one person maybe
on that school council or that school committee of the Québec Home and
School Association who will say: OK, I will stand to be a member of the school
board. You do not find
twelve of them looking for that job, because the pay is not so good. At
least, it was not and it is still not very good. So, when you look at your
volunteers that are present in your communities to continue working year after
year, you are not looking at a great number of people that are going to be
rushing to that job.
The other aspect of elections, you get a good controversy going on in
your area as we did in the Townships for amalgamation of school boards about
fifteen years ago and I was very prominent in that sort of election and I lost
hands down because I was trying to get something across for a regional school
board which the public was not ready for and we had just about everybody voting
in that election. Now, if you have an issue, if you have a disturb population,
if you have interest in your area about some particular thing, for a short
period of time, you will get tremendous participation. We are looking at
something to try to run our schools for the next 25 or 50 years and I do not
think the argument that is put forward in Bill 40 in terms of numbers being
adequate of people, particularly people outside of the metropolitan area, that
there are enough that will be committed for a length of time, that we can run
the schools properly.
M. Champagne (Mille-Îles): Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député de Mille-Îles. Mme la députée de
L'Acadie, vous disposez maintenant de neuf minutes pour compléter votre
intervention avec nos invités.
Mme Lavoie-Roux: La tentation est très forte de
réagir aux propos du député de Mille-Iles et du ministre
de l'Éducation en ce qui touche la décentralisation des pouvoirs
et l'énorme publicité qui a été faite quant aux
élections scolaires, aux dernières élections. Il faudrait
d'abord que le député les compare avec les dépenses faites
par le gouvernement lui-même quant aux élections municipales. Vous
verriez qu'il y a un parent pauvre. Vous pourriez voir les
rémunérations qui sont données aux commissaires
d'écoles, alors qu'il y a peut-être 40 000 électeurs
comparativement aux conseillers municipaux, etc.
J'avais pris une bonne résolution, M. le Président,
c'était de passer mon droit de parole au député de
Notre-Dame-de-Grâce, et je le fais immédiatement.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce, vous comprenez quand même qu'il s'agit
d'un...
Une voix: C'est de la stratégie...
M. Scowen: Vous n'aurez même pas le droit de
réplique. Je vais poser deux questions, très brièvement.
La première s'adresse à M. Ross et la deuxième s'adresse
à n'importe qui.
M. Ross, je veux poser la question déjà touchée par
le député de Mille-Îles. Is there any way, in your opinion,
that a parent's committee, in a specific case like the Alexander Galt School,
where children come from Mégantic at one end and, I guess, from as far
as Knowlton's Landing at the other, two places that are probably 80 or 90 miles
apart, is there any way, in your opinion, that a parent's committee can
effectively function with the responsibility that this Bill would give it? May
I ask you to make a three minute answer because I have one other question?
M. Ross: Consistently, for any length of time talking about
number of years, no. I do not believe that you can keep parents implicated,
involved in sufficient number that would be required to run a school like a
large comprehensive secondary school you are referring to under the present
proposals of Bill 40; the answer is no.
M. Scowen: Thank you, Mr. Ross. La deuxième question
relève des pages 13 et 14 du résumé de votre
mémoire et elle touche la question de la présence des personnes
de langue anglaise au sein du ministère. J'ai toujours pensé que
c'était un élément très important, parce que,
même si vous proposez une grande décentralisation des pouvoirs du
ministère, il faut accepter, tant et aussi longtemps que nous aurons un
ministère de l'Éducation, quelque chose qui est voulu par tout le
monde, un régime pédagogique quelconque, qu'on ait des pouvoirs
importants au sein du ministère. Vous avez dit, à la page 13 - et
je pense que vous avez parfaitement raison: "The participation of our community
in the Ministry is dismal." Selon mes chiffres basés sur l'étude
qui a été faite par le ministère de la Fonction publique
pour l'année 1982, il y a probablement moins de 50 personnes de langue
anglaise qui travaillent au sein du ministère de l'Éducation du
Québec sur un total d'environ 2500, donc moins de 2% des personnes qui
administrent l'éducation au Québec sont des personnes de langue
anglaise.
Mme Lavoie-Roux: Quelle année?
M. Scowen: 1982. Si c'est vrai, je suis complètement
d'accord avec vous que c'est déplorable parce que c'est sûr qu'une
grande partie de l'autonomie éducative va se réaliser à
l'intérieur de ce ministère, l'administration
générale de la fonction publique dans les ministères.
À la page 14, vous avez proposé deux choses: un conseil
sur le régime pédagogique anglophone - vous en proposez
même la composition - et, deuxièmement, "an integrated
sub-structure be established within the Ministry of Education to work with the
English-speaking community and that such a sub-structure include representation
at all levels." And you say: "Various proposals have already been submitted to
the Ministry in this regard." I wonder if you could give us a few more details
on these various proposals that have evidently been submitted to the Ministry.
Tell us when they were proposed and what they suggest to the Minister to help
to correct this very serious problem.
M. McNiven: I will leave this thing to Doug McCall, who got an
expertise in this area.
M. McCall (Douglas): Thank you. Actually, the figures the Deputy
just cited are really recent updated. We hold a week end meeting and we were
told that, above 2000 employees in the Ministry, a couple of dozens are
English-speaking. To me, the comment we made about the dismal participation is
accurate and needs to be addressed. The dialogue with the Ministry with respect
to reorganization of the structures and services has been ungoing and there was
a couple of proposals submitted by the senior administrative personnel from the
Catholic and Protestant sectors a couple of years ago. There was no response to
that proposal until very recently when the dialogue has been recommenced. The
proposals essentially include a representation at the Deputy Minister level. We
have been deliberately vague as to whether it is an Associate Deputy Minister
or a Deputy Minister post. That is for people with more expertise than
ourselves to guide you. Mr. Ross was talking about representation in all the
different levels and services in the Ministry at the pedagogical service or
within the réseau and so on. We want the capacity for those people
working at all levels to be able to meet and to coordinate their efforts
complementing the proposal we have suggested the Minister, an advisory
committee such as it exists in Ontario where the Minister would receive direct
advice from the milieu on the problems. Again, we are hopeful that an improved
dialogue can occur. We believe that package of suggestions can go far in
improving the relationship between the English-speaking community and the
Ministry and is urgently needed. So, we have put them together in a principle
form and we would suggest that you explore them further with the associations
with more expertise and more mandate on the integrity of the issue.
M. Scowen: Je voudrais vous poser une dernière question
très précise, mais d'abord je veux vous remercier de votre
mémoire et remercier ma collègue, la députée de
L'Acadie, de m'avoir accordé ces quelques minutes pour vous poser des
questions.
Le Président (M. Blouin): En une minute, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce, s'il vous plaît; en
une minute.
M. Scowen: Une minute. Il me faudra 20 secondes pour la question
et vous aurez 40 secondes pour répondre. Comme vous le savez, il existe
traditionnellement un poste de sous-ministre protestant - même selon la
loi - au ministère de l'Éducation. Ce sous-ministre a
démissionné; il était anglophone. Il a
démissionné parce qu'il était en désaccord avec le
projet de loi 40 et le ministre n'a pas jugé opportun de nommer un
remplaçant depuis sa démission, il y a plus d'un an. Est-ce que
vous proposez qu'advenant un système de séparation linguistique
plutôt que confessionnel dans les commissions scolaires, la loi doit
imposer au ministre de nommer un sous-ministre anglophone à ce
comité?
Le Président (M. Blouin): Très rapidement, s'il
vous plaît.
M. McNiven: Oui, bien sûr. Si on accepte la proposition
qu'il y a un système linguistique, il faut sûrement que le
sous-ministre soit de la division linguistique anglophone. Je veux remercier la
commission de l'occasion qu'elle nous a fournie de présenter notre
mémoire.
Le Président (M. Blouin): Ce n'est pas terminé. M.
le député de Bourassa, je vous signale qu'il reste...
M. Laplante: II reste seulement trois minutes.
Le Président (M. Blouin): II reste huit minutes à
votre formation politique.
M. Laplante: Merci. Vous parlez beaucoup des pouvoirs des
commissions scolaires et du ministère, d'autant plus que vous reprochez
au projet de loi une centralisation accrue; vous ne dites pas où le
ministère gonfle ses pouvoirs dans le projet de loi et où nous
avons le sentiment de décentraliser et d'aller vers l'école et
les commissions scolaires. Je trouve aussi que, dans votre mémoire, vous
êtes plus ou moins silencieux sur le rôle des parents.
Je vous pose une seule question. D'après vous, quels seraient les
droits et les devoirs des parents d'être partie aux décisions
concernant l'éducation des enfants? Vous n'y touchez à peu
près pas et cela m'intrigue de la part d'un organisme aussi important
que le vôtre.
M. McNiven: Dans notre présentation, on a souligné
le fait que les parents doivent apporter une contribution au projet
éducatif. Nous sommes prêts à accepter qu'il y ait des
changements à la loi pour encourager la participation des parents. Le
système proposé - cela touche aussi la question des pouvoirs du
ministre - est basé sur la participation des parents. On a
déjà entendu le Dr Ross signaler des problèmes quant
à la participation continue des parents. Si le système
crée des centaines de conseils d'école, il y a, entre le ministre
et les étudiants ou l'école, simplement une
fédération des conseils d'école sous la commission
scolaire et les conseils d'école qui sont les administrateurs du
système. Il y a dans ce système des problèmes structurels
qui mènent à un pouvoir centralisant, qui ont un effet
centralisant au ministère. À ce point de vue, c'est seulement le
ministère qui a les ressources nécessaires pour déterminer
les normes du projet éducatif. S'il y a, dans l'histoire du
système, des problèmes au niveau local, c'est seulement sous la
gérance du ministère que ces problèmes seront
résolus. (17 h 15)
M. Laplante: Excusez-moi de vous interrompre. Vous voulez garder,
en somme, le parent seulement comme élément consultatif, pas
plus.
M. McNiven: Non. Premièrement, on a proposé ou on a
accepté la proposition qu'il y ait une participation des parents
à la commission scolaire. Il y a aussi d'autres moyens pour encourager
la participation des parents, mais pas sur les questions simplement
administratives que propose le projet de loi. Il y a des questions
pédagogiques, maintenant, sur lesquelles les parents veulent avoir un
mot à dire. Le système tel que proposé est vraiment pour
nous le sommet de la centralisation du ministère, parce que le
régime pédagogique a déjà traité de la
question de l'influence que peuvent avoir les parents dans l'éducation
de leurs enfants. Pour nous, un vrai aménagement du système
demanderait aussi une revue de la question du régime pédagogique.
Nous sommes prêts à accepter le principe que les parents doivent
avoir une influence sur les questions pédagogiques, influence que le
gouvernement ou le ministère ne leur accorde pas à ce point. De
plus, les modalités de cette influence sont proposées dans notre
mémoire. Nous n'acceptons pas le système de conseil
d'école comme base, nous acceptons vraiment le consensus de notre
communauté. Les parents veulent influencer le système, mais ils
ne veulent pas accepter les responsabilités d'administrer le
système. Ils sont prêts à participer aux questions
pédagogiques sur le plan de l'influence au lieu d'être
responsables de leur administration.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député de Bourassa. Alors, sur ce, il ne reste que quelques
secondes au temps qui vous est alloué.
M. McNiven: À vous remercier.
Le Président (M. Blouin): Je remercie beaucoup les
représentants d'Alliance Québec de leur importante participation
aux travaux de cette commission. Sur ce, j'invite maintenant les
représentants de l'Église unie du Canada à bien vouloir
prendre place à la table des invités, en rappelant aux membres de
la commission, ainsi qu'à nos invités, qu'il a été
convenu qu'une période maximale d'une heure serait accordée
à l'Église unie du Canada. Ceci veut dire que nous leur
demanderons, comme c'est la coutume maintenant, de procéder à la
présentation de leur mémoire en une vingtaine de minutes.
Ensuite, chaque formation politique se divisera également le temps qu'il
restera pour compléter l'heure allouée à cet
organisme.
Alors, nous pouvons suspendre nos travaux pour une ou deux minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 18)
(Reprise de la séance à 17 h 20)
Le Président (M. Blouin): À l'ordre, s'il vous
plaît'.
Je demande donc maintenant aux représentants de l'Église
unie du Canada de nous livrer le contenu de leur mémoire, après
avoir procédé à la présentation des
représentants qui ont bien voulu se joindre à nous cet
après-midi. '
Église unie du Canada
Mme Anderson (Catherine): C'est un plaisir d'être ici ce
soir et de partager notre réflexion qui est le résultat d'un
processus de réflexion et de consultation assez long dans
l'Église unie du Canada.
Mon nom est Catherine Anderson; je suis présidente du groupe de
travail sur l'éducation pour le synode de l'Église unie du
Canada. À l'extrême gauche, le révérend Ed Custer,
de Gatineau; Mme Margaret Houston, de Montréal; le
révérend Ken MacQueen, qui est membre du personnel du synode de
Montréal et Ottawa de l'Église unie du Canada; M. Alan Buchanan,
qui vient de Namur, dans l'Outaouais. Voilà pour notre groupe.
Je voudrais commencer par une correction à la page 6, au dernier
paragraphe. La première phrase du dernier paragraphe: Historiquement...
Excusez-moi, c'est à la page 5. Historiquement, la plupart des
protestants au Québec auraient préféré
la création d'un système scolaire "non" confessionnel, si
les catholiques y avaient consenti. C'est une correction assez importante.
Je vais lire...
Le Président (M. Blouin): Avant que vous ne
procédiez à la lecture de votre mémoire, je vais demander
à nos invités de bien vouloir s'asseoir et de cesser les
discussions derrière vous pour que nous puissions porter toute notre
attention vers votre présentation. Très bien, allez-y.
Mme Anderson: Je vais lire la plus grande partie de notre
mémoire. Nous présentons ce mémoire au nom du synode de
Montréal et Ottawa de l'Église unie du Canada qui
représente 190 paroisses de l'Église unie du Québec.
L'Église unie du Canada, la plus grande Église protestante au
Canada, a été fondée en 1925 à la suite de l'union
de trois Églises de tradition protestante. Nous partageons avec d'autres
Églises protestantes et les Églises catholique et orthodoxe une
foi commune en Jésus-Christ. Nous sommes pourtant fort influencés
par notre héritage protestant et ceci paraîtra de façon
évidente dans cette présentation.
En tant que chrétiens, nous croyons que Dieu, qui nous est
révélé dans la vie, la mort et la résurrection de
Jésus-Christ, est activement présent tout au cours des
événements actuels. Dieu se soucie profondément, non
seulement des aspects religieux de notre vie, de la foi et de la
moralité individuelles, mais aussi des structures sociales, y compris
notre système scolaire qui exerce un impact significatif sur la vie de
nos enfants et, en fait, sur la société entière.
Le Dieu qui nous est révélé en Jésus-Christ
est un Dieu qui recherche la justice, la réconciliation et la
plénitude de la vie pour toute personne. Nous sommes des êtres
humains créés à l'image de Dieu, appelés à
être coresponsables avec Dieu de la création d'une
société qui sera plus fraternelle et plus juste. Nous croyons
donc qu'il est important de contribuer au processus de prise de décision
concernant les changements au système scolaire. Nous voulons exprimer
l'engagement de l'Église unie à participer pleinement à la
vie de la société québécoise, notre
préoccupation pour le bien-être de cette société de
même qu'un souci pour ses minorités.
Page 4. Nous ne croyons pas qu'un système d'enseignement, qu'il
soit confessionnel ou non confessionnel, soit neutre. Tout système
scolaire transmet des valeurs morales. Nous pouvons développer des
structures qui perpétuent la ségrégation ou nous pouvons
développer des structures qui encouragent la coopération et
l'entente. Nous envisageons un système d'enseignement basé sur
plusieurs principes: le respect pour la recherche de la vérité;
le développement d'une attitude critique chez nos enfants; le respect
profond de chaque enfant, de sa liberté, de son caractère unique,
de son expérience ethnique, économique et religieuse ainsi que
l'encouragement du développement de son potentiel et de ses talents.
Nous croyons que cet objectif sera mieux réalisé dans un
système scolaire qui, à la fois, unit les gens et met en valeur
la diversité. Les différentes composantes devraient être
valorisées et encouragées, c'est-à-dire soutenues par des
moyens et une animation appropriés. Nous croyons aussi que ces mesures
d'appui ne doivent pas être réservées aux seules traditions
religieuses qui jouissent d'une prédominance culturelle. Nous ne croyons
pas pour autant que cela puisse justifier une ségrégation
confessionnelle des enfants au niveau scolaire.
L'actuel système d'éducation protestant au Québec
est non confessionnel. Nous espérons qu'il le restera, nous ne voulons
pas tomber dans le confessionnalisme. Aussi croyons-nous que le statu quo doit
être maintenu, à moins que le gouvernement ne soit prêt
à mettre en place un système public d'éducation qui soit
entièrement non confessionnel, c'est-à-dire un système
qui, à tous les niveaux, ne soit ni protestant ni catholique.
La position que nous prenons sur cette question est influencée
par notre héritage protestant. Historiquement, les protestants, en
Europe, en Grande-Bretagne, aux États-Unis ainsi qu'au Canada, à
cause de leurs convictions religieuses, de leur expérience historique,
ont appuyé un système scolaire non confessionnel. Notre tradition
a nettement marqué sa préférence pour un système
d'éducation non confessionnel accessible à tous, sans
considération d'allégeance religieuse, où la
vérité peut être recherchée sans contrainte,
où la liberté de pensée et de croyance serait reconnue et
la religion étudiée, sans être nécessairement
adoptée ou "confessée". Ceci est vrai aujourd'hui plus que
jamais, où l'attachement aux principes d'un système
d'éducation séculier est considéré comme une
garantie de liberté religieuse dans un contexte où il y a une
diversité de confessions et de fois religieuses, tant chrétiennes
que non chrétiennes.
Comme le déclare la Fédération protestante de
l'enseignement en France: "Nous voulons une école de liberté, une
école où toutes les familles spirituelles de France se
sentiraient à l'aise." Historiquement, la plupart des protestants au
Québec auraient préféré la création d'un
système scolaire non confessionnel si les catholiques y avaient
consenti.
En 1864, l'Association des enseignants
protestants du Québec a exprimé sa
préférence pour "un système d'enseignement
général et non confessionnel". Ils ont cependant reconnu que
cette possibilité était peu probable et ont déclaré
que les protestants devraient avoir le droit de consacrer le revenu des
impôts scolaires à "l'enseignement protestant ou non
confessionnel". Ils déclarèrent, en 1880: "Cette assemblée
des enseignants protestants de la province de Québec désire que
soit consignée l'expression réfléchie de son
adhésion résolue au principe d'un système commun
d'écoles publiques, par opposition à un système sectaire".
En 1882, le Comité protestant du Conseil de l'instruction publique du
Québec, le précurseur du Comité protestant du Conseil
supérieur de l'éducation du ministère de
l'Éducation du Québec, a été encore plus
précis. En donnant cette citation, on ne prétend pas parler pour
le comité protestant actuel. (17 h 30) "Généralement, les
protestants sont purement et simplement satisfaits du système scolaire
commun. Les catholiques romains, de leur côté, demandent que
l'éducation soit basée sur la religion. Il s'agit de principes
fondamentaux que tout protestant, quelles que soient ses opinions religieuses,
n'hésitera pas à respecter. Notre société est
divisée en deux classes: une qui est catholique romaine et l'autre qui
comprend toutes les personnes qui n'acceptent pas la doctrine catholique
romaine. Parmi celles-ci, il n'y a pas d'uniformité, ni à
l'égard des opinions religieuses, ni à l'égard de la forme
du culte. Cette classe représente tout un éventail de croyances,
y compris les agnostiques et les athées, s'ils existent vraiment. Ces
personnes ont besoin d'enseignement autant que les catholiques romains. On
s'est servi du mot "protestant" comme d'une expression commode, mais, pour
être précis et pour répondre à toutes les conditions
de la situation, il nous faut le définir comme "non catholique
romain".
Nous croyons que le système protestant du Québec est, en
réalité, un système public et non confessionnel, où
cependant les valeurs protestantes ont eu et continuent d'avoir une grande et
profonde influence.
Nous croyons que notre héritage protestant est pertinent au
Québec contemporain où un pluralisme religieux, ethnique et
culturel devient de plus en plus évident. Nous croyons que la
ségrégation religieuse dans un système d'éducation
public est préjudiciable à une société saine et
pluraliste. Nous envisageons plutôt un système scolaire accessible
à tout enfant et où la compréhension mutuelle et le
respect peuvent se développer. Le caractère unique de chaque
enfant, le respect et l'ouverture qu'on manifeste pour sa tradition, tels sont
les principes fondamentaux d'un tel système.
Il nous paraît évident que, pour atteindre un tel
idéal, certaines conditions sont requises.
Nous avons affirmé notre appui à la diversité,
l'unité, le respect et le dialogue, mais, pour réaliser
efficacement cela, il faudra remplir certaines conditions.
Pouvoir. La première condition à remplir est de partager
d'une façon responsable le pouvoir entre les participants. Il faut
prendre les mesures nécessaires pour assurer la participation efficace
de ceux qui reçoivent les services de la communauté scolaire. Le
partage du pouvoir suppose des ressources et un processus qui permette que la
définition de l'éducation ne soit pas le fait d'une seule
autorité centrale. Nous ne pouvons pas reconnaître une
autorité, qu'elle soit sécularisée ou non, qui essaie de
centraliser tout pouvoir ou qui agit de façon que nul groupe ne puisse y
participer.
Nous pensons très sérieusement que l'objectif du projet de
loi 40 d'augmenter la participation communautaire dans nos écoles n'est
louable que si les commissions scolaires locales ont un réel pouvoir et
que leurs membres ne soient pas nommés, mais élus au suffrage
universel. Ce pouvoir ne se manifestera vraiment que si la commission scolaire
a part aux décisions concernant les programmes d'études, le choix
des manuels, les horaires, les services aux étudiants, les finances et
le personnel. En fait, selon le projet de loi 40 et le régime
pédagogique, tous ces pouvoirs sont détenus par le
ministère.
Ressources. Dans un contexte pluraliste, il faut une distribution
équitable des ressources. En ce qui concerne particulièrement les
moyens offerts aux groupes religieux, nous pensons que l'animation pastorale,
le contenu des programmes d'études et d'autres ressources de cet ordre,
si elles sont offertes à un groupe, devraient l'être à
tous.
Nous sommes fermement convaincus que les cours d'éducation
religieuse constituent une part essentielle de l'éducation de l'enfant.
Nous voulons manifester notre appui à la fois à l'animation
pastorale et au développement de cours d'éducation religieuse. Le
nouveau programme d'éducation morale et religieuse et les outils
pédagogiques sur le point d'être mis en oeuvre dans les
écoles protestantes sont des plus opportuns.
Le temps est une ressource. Nous croyons que le temps alloué par
le ministère pour l'éducation morale et religieuse, à
chaque niveau, constitue un minimum et qu'aucune école ne puisse
réduire ce temps sans l'autorisation de la commission scolaire. Cette
autorisation devra être délivrée cas par cas, après
consultation avec les parents de l'école réclamant ce
changement.
Compte tenu de ce qui précède, nous
aimerions offrir les recommandations suivantes concernant le projet de
loi 40. Le projet de loi dans sa forme actuelle est inacceptable et ne pourra
être reconsidéré qu'après des amendements
majeurs.
L'article 32 et les alinéas qui s'y rapportent doivent être
retirés. Cet article pourrait transformer un système
censément non confessionnel en un système d'éducation
quasiment confessionnel. Il ouvre la porte au développement de conflits
possibles et malsains au niveau local quand chaque école entreprend de
choisir son statut. De plus, il risque de créer des situations où
des enfants de groupes minoritaires seraient marginalisés dans les
écoles.
Les articles du projet de loi qui ont trait à l'éducation
religieuse et à l'animation pastorale doivent être refondus pour
éliminer tout parti pris en faveur des catholiques et des protestants.
Nous avons dans ce mémoire pris position en faveur du pluralisme, du
dialogue, de la justice et d'autres valeurs de ce type. Nous aimerions les voir
se refléter plus clairement dans le projet de loi.
Comme nous l'avons déjà observé, les articles du
projet de loi qui traitent du partage des pouvoirs ne sont pas adéquats.
Nous en appelons à cette commission pour qu'elle modifie
sérieusement le projet de loi afin d'accorder plus de pouvoir aux
niveaux intermédiaires de la structure, c'est-à-dire, comme nous
l'avons indiqué auparavant, à la commission scolaire.
Que le projet de loi soit adopté ou non et quels que soient les
amendements, il ne devrait pas être appliqué avant que sa
légalité n'ait été testée en cour de
justice. L'article 93 du "Canada Act" a force de loi, indépendamment de
notre position ou de nos préférences. Parce qu'il empiète
considérablement dans ce domaine et parce qu'il est contesté, il
semble impératif d'attendre qu'un jugement soit rendu. Commencer
à mettre en oeuvre cette réforme d'envergure et coûteuse en
termes financiers et humains quand son statut légal est contesté
constituerait un acte d'irresponsabilité sociale.
Après la tenue de cette commission parlementaire, nous croyons
que l'on aurait intérêt à évaluer et
améliorer les propositions de réforme par le biais d'un dialogue
continu entre les différents partenaires de l'éducation au
Québec. Merci.
Le Président (M. Blouin): Merci beaucoup, madame, tout en
rappelant à chacune des formations politiques qu'en vertu de notre
entente chacune d'elles dispose d'une période d'une vingtaine de minutes
afin de procéder aux échanges avec nos invités. M. le
ministre.
M. Laurin: Je veux d'abord remercier l'Église unie pour
son mémoire que j'ai lu avec attention et que j'ai
particulièrement apprécié en ce qui a trait à sa
dimension historique qui nous fait mieux comprendre le système
protestant, aussi bien que son évolution. Je vois que l'Église
unie prend parti résolument et délibérément pour
une école commune, publique et pluraliste. Je voudrais vous poser
à cet égard une question. À votre connaissance,
jusqu'à quel point, dans les écoles protestantes, la religion
protestante est-elle enseignée par rapport à l'enseignement
moral? C'est une question préalable. Ma deuxième question qui
suit celle que je viens de poser: Étant donné votre position de
départ, est-ce à dire que votre Eglise est contre une division
des commissions scolaires sur le plan confessionnel, premièrement?
Deuxièmement, est-ce que cela veut dire que votre Église, comme
vous le dites, en voulant supprimer l'article 32, considère inopportun
qu'une école fasse reconnaître un statut confessionnel, soit
protestant, soit catholique? Troisièmement, est-ce que votre
Église considère que le comité protestant, étant
donné qu'il n'y aurait plus de statut à reconnaître, a
moins sa raison d'être et pourrait être remplacé par une
structure qui reconnaîtrait plutôt l'existence de la
communauté anglophone?
Le Président (M. Blouin): Mme Anderson.
Mme Anderson: Je pense que, pour répondre à la
troisième question, premièrement, parce que simplement...
M. Laurin: May I repeat it in English? Mme Anderson:
Yes.
M. Laurin: Probably it would be easier. I see that you take a
very strong stand for a school that would be common, public and pluralistic.
So, would you be able to tell us, first, in what proportion the Protestant
schools teach either religion or morality? And, secondly, in connection with
your strong stand, would that mean that you are against a division of school
boards based on the question of confessionality rather than linguistic? Third,
given your position that a school should not ask for the recognition of a
confessional status, would you favour replacing of the structure we have at the
ministry level, based on confessional line to the deputy-minister - going down
- to replace this with a new structure that would be based on linguistic lines,
including the deputy-minister?
Le Président (M. Blouin): Mme
Anderson.
Mme Anderson: I will start and others
may wish to join in. In response to the first question, it is our
impression that many many schools have not had moral and religious instruction
but that more and more are tending to take an interest in moral and religious
instruction. But, in fact, in many cases, to be honest, it has been non
existent or not given a priority in the school system.
M. Buchanan (Alan): I could qualify that slightly. The view of
the Protestants has been that moral and religious instruction is taught through
other courses and should not be isolated in one course. Over the last few
years, particularly since 1971 or 1972, there has been attempts on the part of
the Protestants to identify as a separate course. Various school commissions
and various schools have looked at this in different ways. What seems to be
happening now is that it is gradually being introduced into the curriculum,
certainly in the commission that I am associated with. The elementary schools
have it - I am not sure of the exact number of periods per week - but at the
secondary level, at Secondary I, II and III, it is now being offered
three or two and a half periods in a five day week.
M. MacQueen (Ken): Je pense qu'il faut dire aussi que de plus en
plus les protestants s'intéressent aux cours d'enseignement moral et
religieux, d'animation pastorale et à d'autres choses semblables. C'est
un phénomène qui n'existe pas seulement dans les écoles
ici, mais aussi ailleurs. C'est implanté presque partout dans nos
écoles et il y a très peu d'étudiants qui ne veulent pas
participer a ces programmes. C'est quelque chose qui existe déjà
et je pense que c'est valorisé.
Mme Anderson: C'est clair que notre Église prend position
en faveur de l'éducation religieuse dans les écoles, avec la
vision, peut-être, d'une éducation religieuse qui soit vraiment
oecuménique dans le sens que ce ne soit pas seulement un enseignement
protestant, catholique ou orthodoxe, mais qui englobe les autres religions qui
participent à la création et à la formation.
M. Laurin: And now, my second question about the division of
school boards on linguistic rather than confessional lives and, consequently,
the reorganization of the ministry of Education differently?
Mme Anderson: Je pense que vous allez apprécier le fait
que, dans notre Église, la question de la confessionnalité ou de
la non-confessionnalité ait déjà pris beaucoup de temps.
On a fini par avoir une position pour la non-confessionnalité à
tous les niveaux: à l'école et à la commission scolaire.
Nous voudrions un système non confessionnel dans les commissions
scolaires, mais nous n'avons pas discuté beaucoup de la structure. Nous
n'avons donc pas de réponse.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Mmes et MM. de la délégation de
l'Église unie du Canada, votre mémoire nous a vivement
intéressés parce qu'il contient des aperçus très
originaux. Je pense qu'il est important que vous souligniez, comme vous l'avez
fait, que vous attachez une grande importance à la présence des
valeurs religieuses et morales dans le travail d'éducation qui se fait
à l'école. Votre préférence irait, si je comprends
bien votre point de vue, à une école qui ne serait pas
confessionnelle, mais qui serait, quand même, imprégnée de
valeurs religieuses. Vous reconnaissez que, dans le contexte historique
où nous sommes au Québec, c'est une chose qui n'a pas
été possible pour maintes raisons sur lesquelles il serait trop
long de s'attarder maintenant. Il y a de grandes chances qu'il ne soit pas
possible de le faire dans l'avenir prévisible, non plus, parce qu'il y a
plusieurs facteurs qui ont influencé des décisions il y a un
siècle et qui sont encore présents dans le contexte
politico-religieux et culturel d'aujourd'hui. (17 h 45)
Au moment même où je réalisais que vous alliez nous
rencontrer cet après-midi, j'ai reçu à mon bureau, cet
après-midi, une lettre de la présidente du comité
protestant du Conseil supérieur de l'éducation, adressée
à tous les députés et dans laquelle Mme Constance
Middleton Hope nous fait part des vues du comité protestant sur le
projet de loi. Elle nous dit, entre parenthèses, que le comité
protestant a déjà fait parvenir un avis au ministre en novembre
dernier, je crois, soit le 4 novembre, et qu'elle a essayé à
maintes reprises depuis ce temps-là de rencontrer le ministre pour mieux
cerner les commentaires qu'elle avait transmis au ministre; ses tentatives de
rencontre ont échoué.
Je voudrais signaler ce fait à l'attention du ministre et des
membres de la commission et demander également au ministre de corriger
dans les plus brefs délais cette difficulté de parcours qui a
provoqué l'envoi d'une lettre du comité protestant à tous
les députés. Dans son opinion, le comité protestant
insiste beaucoup sur la nécessité de fournir des garanties pour
le maintien d'une tradition protestante et aussi de structures qui favorisent
le maintien de cette tradition protestante dans notre système
d'éducation. Je voudrais vous demander si vous êtes au courant de
cette opinion du comité protestant qui remonte quand même à
la fin de l'année 1982. Est-ce que vous êtes d'accord avec le
comité
protestant?
Le Président (M. Blouin): Mme Anderson.
Mme Anderson: Nous sommes au courant de cette perspective, de ce
point de vue. Nous avons assisté aux réunions du comité
protestant. Il y a aussi des gens qui siègent au comité
protestant. Quand même, notre Église, comme confession, a beaucoup
discuté la question et, pour nous, à cette époque, la
tradition protestante est quelque chose que nous voudrions partager avec toute
la société, non pas en séparant les protestants ou les
non-catholiques dans un système et les autres, dans un autre
système. C'est ce qu'on dit à la première page de notre
mémoire. On respecte l'autre perspective qui est de dire que
l'école protestante, c'est assez important de la protéger dans le
système, mais en fait, après beaucoup de discussions et
particulièrement après la reconnaissance du pluralisme du
Québec et aussi de l'évolution oecuménique, on pense
vraiment que c'est mieux d'avoir un système non confessionnel.
M. Ryan: Dans votre mémoire, vous proposez que l'article
32 du projet de loi 40 l'article 32, c'est celui qui permet de demander un
statut comme école catholique ou protestante à l'un ou l'autre
des deux comités confessionnels - soit rayé, de même que
les autres articles qui s'y rapportent. Comment serait décidé le
statut de l'école si on laissait tomber l'article 32 et que l'on n'ait
plus les commissions scolaires catholiques ou protestantes comme on les avait,
chargées d'organiser des écoles pour les catholiques et les
protestants? Comment les choses vont-elles se passer et qu'est-ce qu'on va
avoir?
Mme Anderson: On va avoir des écoles publiques non
confessionnelles.
M. Ryan: C'est ce que vous proposez. Mme Anderson:
Oui.
M. Ryan: Est-ce que cette position a fait l'objet d'une
consultation? Combien avez-vous de congrégations, d'unités
locales au Québec? À peu près 200, je pense?
Mme Anderson: Oui. Dans notre synode, il y a quatre
régions qu'on appelle les consistoires. Trois consistoires ont des
paroisses dans la province de Québec. On a demandé des
représentants. Ils ont délégué des pasteurs de
chaque Église membres de ces consistoires. L'Église unie est
compliquée. On a demandé à chaque consistoire d'envoyer
deux représentants à notre comité et on a fini par avoir
six représentants de toutes les régions. M. MacQueen et
moi-même sommes membres du synode. Ce groupe a beaucoup travaillé.
On a présenté un premier projet assez connu, malheureusement,
dans les journaux, à notre synode lors de sa réunion annuelle;
mais ce furent les directions générales. Après, on a
envoyé une copie de ce premier projet à toutes nos paroisses pour
discussion. Plusieurs d'entre elles ont réagi. On a consulté
personnellement plusieurs paroisses aussi et après beaucoup de
discussions avec ces paroisses et avec l'exécutif de notre synode, on a
rédigé un troisième et un quatrième mémoire.
Celui-ci c'est le cinquième.
M. Ryan: Nous avons reçu, au cours des derniers jours,
l'avis qui a été émis sur le projet de loi 40 par une des
congrégations qui font partie de l'Église unie du Canada. Je
pense que c'est Valois United Church. Cette congrégation se dit en
désaccord avec l'Église unie du Canada - le chapitre dont vous
avez parlé - sur ce mémoire-ci. Y a-t-il plusieurs chapitres
locaux ou congrégations locales qui ont émis une opinion
dissidente comme cela?
Mme Anderson: On a découvert cela cet après-midi en
entrant ici.
M. Ryan: Ah! Vous ne le saviez pas?
Mme Anderson: Non. Je ne sais pas si j'ai raison, mais je crois
que ni le consistoire de Montréal ni le synode n'ont reçu un avis
de cela.
M. Ryan: Très bien. Une dernière question, si vous
me le permettez. Vous dites aux paragraphes 4 et 5 de la page 8 de votre
mémoire que les articles du projet de loi qui traitent du partage des
pouvoirs ne sont pas adéquats et, deuxièmement, qu'avant
d'appliquer la loi il faudrait vérifier sa légalité devant
les tribunaux. Pourriez-vous expliquer ces deux propositions que votre
mémoire contient?
M. MacQueen: Oui. Nous avons des questions concernant les
structures proposées des commissions scolaires. Il est clair que les
gens dans nos communautés préféreraient avoir plus de
droits, de pouvoirs et d'accès au niveau des commissions scolaires.
C'est à peu près la même chose qu'on a entendue d'Alliance
Québec. Ce n'est peut-être pas nécessairement une histoire
idéale à dire, mais dans nos Églises, il y a une analogie
qu'on répète assez souvent. Il y a bien des parties de mon corps
que je n'utilise pas à chaque minute de chaque jour, mais je suis quand
même heureux de les posséder. Dans le système, même
si on ne désire pas avoir accès aux commissions scolaires chaque
jour, l'existence de pouvoirs de plusieurs variétés
est importante. Il y a une crainte dans le système proposé
que certains accès soient fermés. En bref, c'est notre raison
pour le quatrième paragraphe. Le cinquième: de plus en plus,
l'article 93 est remis en question et, vu que c'est de plus en plus remis en
question et que ce n'est pas clair, il est très important pour nous
qu'il soit clarifié avant que le projet de loi soit implanté dans
la société.
M. Ryan: Très bien, merci.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député d'Argenteuil. M. le député de Chauveau.
M. Brouillet: Merci, M. le Président. J'ai beaucoup
aimé tout l'esprit et les principes de base qui président
à la présentation et au contenu de votre mémoire. J'ai
retenu deux grandes catégories de valeurs: vous reconnaissez
l'importance, d'un côté, des valeurs religieuses et morales dans
la formation intégrale de la personne, d'où la
nécessité de retrouver ces valeurs véhiculées par
le milieu scolaire, mais vous tenez tout aussi fermement à la valeur de
la liberté de conscience, à la liberté de pensée et
de croyance qui était à l'honneur de la tradition protestante. Ce
sont des valeurs que vous défendez depuis quelques siècles. Ce
qui est important, c'est d'arriver à pouvoir établir une
harmonie, un lieu où l'ensemble de ces valeurs puissent vraiment
coexister. Votre position quant à la structure non confessionnelle de la
commission scolaire et de l'école, tout en reconnaissant le droit
à l'expression de la valeur religieuse au sein de ces structures, est en
conformité avec vos principes. C'est tout à fait logique, je
crois bien.
Maintenant, mes questions vont plutôt porter sur un autre aspect
du projet de loi: la question du partage des pouvoirs. On n'en a pas encore
discuté actuellement dans nos échanges. Vous affirmez à la
page 7 comme une des conditions requises pour rendre acceptable le projet de
loi un meilleur partage des pouvoirs entre les participants: "II faut prendre
les mesures nécessaires pour assurer la participation efficace de ceux
qui reçoivent les services de la communauté scolaire." Alors,
parmi ceux qui reçoivent les services de la communauté scolaire,
je vois les élèves, les étudiants, les parents et aussi
d'autres membres de la communauté qui peuvent demander et avoir recours
aux services de l'institution.
Nous allons maintenant aux recommandations. À la recommandation
4, vous dites que, tel que présenté dans le projet de loi, le
partage des pouvoirs n'est pas adéquat. Vous revendiquez plus de
pouvoirs pour les commissions scolaires de niveau intermédiaire et
là, vous arrêtez vos exigences. Je crois que vous laissez tomber
un des participants très importants: les usagers, les parents et les
élèves.
Je me demande s'il n'y aurait pas lieu aussi de penser à une
décentralisation des pouvoirs jusqu'au niveau de l'école. Dans
d'autres milieux, on a dit qu'il fallait protéger l'école contre
une centralisation du ministère par le biais des pouvoirs
accordés à la commission scolaire. Mais je crois que le
problème qui se pose aussi, c'est de protéger l'école
contre les pouvoirs excessifs des commissions scolaires. Les enseignants qui
sont venus nous rencontrer, les parents nous ont dit: Protégez-nous
contre les pouvoirs excessifs de la commission scolaire.
Protégez-nous.
Mme Anderson: Oui.
M. Brouillet: Alors, on n'a aucun pouvoir de décision. Je
me demande comment vous pouvez assurer la réelle participation aux
pouvoirs jusqu'au niveau des usagers - parce que c'est bien ce que vous dites -
en n'exigeant pas aussi une décentralisation des pouvoirs jusqu'à
l'école au lieu de vous arrêter à la commission
scolaire.
Le Président (M. Blouin): Mme
Anderson.
Mme Anderson: Oui. Je pense que c'est évident qu'on
voudrait aussi des pouvoirs au niveau de l'école. Je pense qu'on
reçoit cela assez bien. Mais il faut un équilibre à tous
les niveaux. Sans doute qu'on n'a pas donné assez de force aux parents,
à l'école en général et au quartier local aussi.
Quand même, il ne faut pas avoir seulement deux paliers: l'école
et le ministère. On trouve qu'il faut avoir un équilibre qui
donne assez de force à l'intermédiaire. (18 heures)
M. Brouillet: Ne croyez-vous pas que le projet de loi
répond exactement à cet équilibre que vous exigez quant au
partage des pouvoirs entre les différents intervenants pour assurer la
participation de tous? Je suis d'accord que c'est un équilibre entre les
trois et je crois que le projet de loi tente d'établir cet
équilibre pour assurer la participation de tous les participants sans
exclure - cela va de soi - les usagers que sont les parents et les
élèves. Pensez-vous que le projet de loi rejoint un peu cette
préoccupation d'équilibre?
M. MacQueen: Nous pensons que le projet de loi essaie de faire
quelque chose de bien avec le pouvoir au niveau de l'école. On appuie
cette décision et cette direction. Mais, quand même, c'est un
pouvoir fragmenté à travers le système. Vu qu'on a besoin
d'un réseau, peut-être d'un réseau
linguistique, par exemple, il nous faut des pouvoirs au niveau du
réseau aussi pour que les structures isolées puissent être
plus efficaces.
M. Brouillet: Alors, vous n'êtes pas contre le fait qu'on
accorde des pouvoirs décisionnels à l'école.
M. MacQueen: Pas du tout.
M. Brouillet: Mais vous êtes pour qu'on accorde
peut-être davantage aux commissions scolaires que ce qu'elles ont
présentement versus le ministère pour rétablir
l'équilibre. C'est là votre position. Merci.
M. MacQueen: C'est cela.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député de Chauveau. Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Merci, M. le Président. Je veux
également remercier l'Église unie du Canada pour son
mémoire qui amène des réflexions nouvelles. Je vais
être très brève. Deux questions. Vous demandez que
l'article 32 soit retiré parce que vous concevez le système
scolaire ou l'école comme un milieu qui doit être très
ouvert à la diversité. Des fois, j'avais l'impression que vous
demandiez que tout le Québec devienne protestant. Ce n'est pas un
reproche que je vous fais.
M. Ryan: Elle réfère à Mme Dougherty.
Mme Lavoie-Roux: C'est pour ma collègue de
Jacques-Cartier. Un des principes que vous mettez de l'avant est la
liberté de conscience et c'est au nom de cette liberté de
conscience que vous invoquez le retrait de l'article 32. It is on account of
freedom of conscience that you ask that article 32 be withdrawn. L'article 18
se lit ainsi: "Les parents de l'élève ou l'élève
majeur ont le droit de choisir l'école qui répond le mieux
à leur préférence ou dont le projet éducatif
correspond le plus à leurs valeurs". Est-ce que vous demanderiez
également que cet article soit retiré, puisque quelqu'un pourrait
décider que le projet éducatif qui convient le mieux à ses
valeurs est une école confessionnelle catholique ou grecque
orthodoxe?
Mme Anderson: We wanted to make clear our position and our
general direction that we believe is a helpful public education system.
However, I would want to emphasize that our major concern is having every local
school and every local neighbourhood choose this confessional status, that, we
really feel, could contribute to some very real difficulties in terms of people
really feeling torn, or a dissension within the community.
And also, if you choose a whole educational project in one direction or
another, what happens to the children who still would be marginalized? We did
not were able to work on that in our community simply because of the lack of
time, but there may be other ways. I think Alliance Québec mentioned
one, of some schools that would be said alternative schools where people who
wanted their children to be educated in a confessional manner could be, but not
every school, would choose that; we are afraid of that process.
Another possibility that I have heard mentioned is multiconfessional
schools but really, our principal feeling is that a school at this time should
really be opened with religious education and pastoral animation offered.
M. Custer (Ed): I think that one of the issues at hand is the
definition of the word confesionality. It is very loaded with a lot of history
in Québec and perhaps when we use the word confessional and non
confessional, we use it in a different sense. What we have stated is in the
current Protestant system of education, many values are inherent in that
process and also in the content of what is taught. I believe that those values,
as stated in here, can be affirmed by many people as evidence by the fact that,
in our Protestant schools, are people of different religions and different
persuasions and no religion, including Roman Catholics. This school provides a
basis for the free exchange of ideas in that way. It is less of a confessional
school in the sense that protestant doctrine is being taught in a very direct
manner. Most of that is taking place within the church as in the homes.
I think that we need to differentiate also between two ways of learning:
one is process and the other is content. The process of education, the process
by which we educate is a way of learning and I value very much the current
Protestant system for the values which it does have inheritance process and I
believe that those values are common not only to us but to other religions. In
effect, what we have is a non denominational, non confessional system at the
moment. I believe that the emphasis on retaining confessionality at this point
is more a conservative issue of trying to keep what is currently there, and not
having some sense of erosion of the status quo in terms of a reorganization
which is being proposed in Law 40.
I understand the positions taken by the Protestant School Board and, in
a way, I am sympathetic and in support of that. We feel, if article 32 were
allowed to stand, that we would be in danger of lapsing back into a
confessionality that would be different than
the current confessional system, or what is now a confessional system,
the confessionality in terms of its historic position in Québec. We feel
that that would quite clearly lead to denominationalism, factionalism. We
believe that it is not the purpose to divide the people, but to unite them, to
bring them together in fellowship and to allow them to have the confessional
aspects, the religious confessional aspects of the education occur both in the
process and also in the content, that is through the animation. We would affirm
that to be there, and we would affirm the process as it stands in the
Protestant system that does not mean that we want to make all of Québec
Protestant.
Mme Lavoie-Roux: No, no. Je veux simplement dire que la
préoccupation que Mme Anderson a mentionnée quant à
l'article 32, touchant la reconnaissance d'un statut confessionnel de
l'école, va certainement être une opération
extrêmement délicate, à cet égard, d'autant plus
que, cet après-midi, on me confirmait que cela pourrait même, du
moins tel que la loi est écrite présentement, être remis en
question presque en cours d'année scolaire. C'est une difficulté
supplémentaire, mais, dans son application, cela va certainement poser
des problèmes très sérieux, parce que, connaissant la
participation des parents qui, souvent, n'est pas très grande, ce sera
facile peut-être de manipuler dans un sens ou dans l'autre. Enfin, cela
reste très complexe.
Le Président (M. Blouin): Mme la députée de
L'Acadie...
Mme Lavoie-Roux: Oui. Cela fait vingt minutes?
Le Président (M. Blouin): ...il vous reste à peine
deux minutes; alors, je vous invite à conclure.
Mme Lavoie-Roux: Ah bien, mon Dieu! Alors, je ne terminerai pas
mes réflexions, mais est-ce que je peux leur poser une autre question,
M. le Président?
Le Président (M. Blouin): À la condition que la
question soit très brève et qu'elle entraîne aussi une
réponse très brève.
Mme Lavoie-Roux: La question que je veux vous poser est la
suivante: "J'ai cru comprendre que vous accepteriez que des parents puissent
vouloir une école de confession catholique, par exemple. Dans le
même sens, j'imagine que vous acceptez aussi la disposition de l'article
332 qui permet, au niveau de la commission scolaire, une dissidence. Je pense
que dans le même esprit vous accepteriez que l'article 332 soit maintenu.
C'est l'article qui prévoit une disposition pour la dissidence à
l'égard des commissions scolaires linguistiques.
Mme Anderson: The question is?
Mme Lavoie-Roux: Article 332 has a disposition for dissidence
from the linguistic school board. I suppose, in the same spirit, as you would
think that it would be possible for a school to have a confessional status,
that you would also recognize this right to dissidence in terms of the
linguistic board.
Mme Anderson: We did not really consider it, I guess.
Le Président (M. Blouin): Mme
Anderson.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'ils ne sont pas familiers avec la
dissidence.
Le Président (M. Blouin): Vous les embêtez un peu,
je crois.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, vous n'êtes
peut-être pas familiers, et je vous comprends fort bien, avec toute la
question de la dissidence qui est prévue même dans la
constitution.
Mme Anderson: Même sur la première partie, on
voudrait dire que, peut-être, il y a des compromis, mais, quand
même, on voulait offrir ici, aujourd'hui, une vision oecuménique,
une sorte d'idéal.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, c'est votre message.
Mme Anderson: On peut enseigner la formation religieuse d'une
façon plus large. À cet égard, il y a un autre
mémoire que vous avez reçu d'une minorité catholique, qui,
à notre avis, était très intéressant, sur les
éducateurs et éducatrices dans le système catholique. Leur
point de vue est très intéressant pour nous.
Le Président (M. Blouin): D'accord. Merci, Mme la
députée de L'Acadie. Merci aussi aux invités de
l'Église unie du Canada. Sur ce, nous reprendrons nos travaux à
20 heures, alors que les représentants de la Commission des
écoles protestantes du grand Montréal se joindront à nous.
Nous suspendons donc nos travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 13)
(Reprise de la séance à 20 h 9)
Le Président (M. Blouin): À l'ordre!
J'invite donc les membres de la commission à gagner leur
siège immédiatement. Et sans plus de préambule, comme nous
l'avions dit au moment de la suspension de nos travaux, j'invite maintenant les
représentants de la Commission des écoles protestantes du grand
Montréal à s'identifier d'abord, évidemment, et ensuite
à nous livrer le contenu de leur mémoire. Nous procéderons
par la suite à l'échange entre les membres de la commission et
les représentants de la commission.
PSBGM
M. Butler (Allan): Thank you, Mr. Chairman. I am Allan Butler,
the Chairman of the Protestant School Board of Greater Montréal; with
me, this evening, is Dr. Lawrence Patterson, on my extreme right, who is our
Vice-Chairman; Mr. Marcel Fox, our Director General, on my immediate right; and
Mr. Ron Patterson, our Director of Communications, on my left.
I will present an overview of our brief in English and Mr. Fox then will
proceed to do the same thing in French. We will then be opened to take the
questions of the Members of the commission.
Mr. Chairman, Members of the commission, the Protestant School Board of
Greater Montréal has examined the Minister of Education's Plan to
restructure this Québec school system and finds it unacceptable. The
proposed law dismantles the school boards that presently exist and replaces
them with a new type of school organization, one that will not respond to local
needs and concerns nearly as well as the boards we now have. The Board finds
that Bill 40 gives the power in educational policy-making to the Minister of
Education and places on the individual school the responsibility for seeing
that the Minister's policies are implemented.
The public did not ask for Bill 40, nor does it see a need for such
legislation. With the introduction of Bill 40, the Minister has ignored the
wishes of Quebeckers as expressed in the consultation on the Green Paper which
took place several years ago. This study showed that citizens want the present
school structures maintained.
The Minister acknowledges in his draft bill the pre-Confederation
existence of the PSBGM, and that the people served by this Board have certain
constitutional rights and privileges. Limiting the borders of the PSBGM to
those of 1867 as proposed is an unconscionable attempt to infringe on those
rights and privileges. It is as unthinkable as suggesting that the 1912
extension of the Québec's boundaries should be reversed. Bill 40 is
unconstitutional as it attempts to remove the denominational rights garanteed
by article 93 of the Constitution Act of 1867. The Board asserts that these
rights include the right to maintain and operate schools, to levy taxes in
support of schools and to decide how those schools will function in the
extented territory now served by the Board. The Board intends to contest the
constitutional validity of Bill 40 in the Courts.
However, there was a better way. The Minister was asked by our
association, the Québec Association of Protestant School Boards, to
state a reference case to the Québec Court of Appeal. Three requests
have been ignored. If a case had been taken, fundamental issues would have been
resolved, and money would have been saved, money which should have been spent
on the education of children. Furthermore, the trauma that our scholl system
has gone through since the proposed reorganization was first introduced would
have been put to rest. Even now, it is not too late.
We heard the Minister of Education has approached the federal government
to have changes made to article 93. Will the Minister either confirm or deny
this?
Apart from constitutional implications, Bill 40 will severely limit the
role of the school board in adapting curricula, making it difficult, if not
impossible, to meet the special requirements of some pupils. In the more
general sense, the schools will be unable to carry out the responsibilities for
developing and managing curriculum since the bill does not clearly provide for
professional support staff.
The Protestant School Board of Greater Montréal has been in the
forefront of educational progress in North America. The Parent Report said this
of us: "The Protestant School Board of Greater Montréal has frequently
made important contributions to the improvement of the curriculum". Today, we
continue to be innovators in education. Of particular note we cite our
Exploratory Cycle 1 courses, Black Studies and Hebrew course as an effort to
respond to minority needs at the local level; we further refer to our eleven
alternative schools, special education programs, French Immersion programs,
microcomputer courses and technical vocational courses. All of these help meet
the diverse requirements of our pluralistic community, initiatives that the
community we serve is asked to give up in exchange for the mess pottage found
in this so-called reform bill.
The PSBGM considers that the proposed administration of schools and the
new kind of school boards under Bill 40, would be unwieldy if not unworkable.
The number of commissioners serving on each board precludes efficient
operation. In the new scheme of things, thousands of hours would be demanded of
people who may not have the time required to do a proper job. The
inescapable result would be an appalling duplication and waste of
manpower, time, and energy. And against the unwieldy and amorphous organization
of schools and pseudo school boards proposed by Bill 40 would stand an all
powerful Ministry of Education. (20 h 15)
The PSBGM believes that the process proposed in Bill 40 for electing
commissioners is fraught with problems and we strongly believe in the
continuation of the ward system within denominational boards. This Board makes
this statement while recognizing the value of parental participation. The Board
respects the parents of the pupils it serves and an extensive consultation is
always carried out before the introduction of new policy. Our parents have a
real impact on the manner in which the Board operates, something which I assure
you will not be the case under the centralized system proposed in the bill.
The PSBGM is fighting for the right of its community to maintain and
operate its schools through the representatives elected by the whole community,
so as to preserve values which the community deems to be essential.
Bill 40 destroys this right and we believe that the National Assembly
should refuse to enact it. And I would now ask Mr. Fox's impression.
Le Président (M. Blouin): M. Fox.
M. Fox (Marcel): Je vous présenterai le texte en
français, en commençant. La Commission des écoles
protestantes du grand Montréal a examiné à fond le projet
de restructuration du système scolaire du Québec, le projet de
loi 40, élaboré par le ministre de l'Éducation et le
trouve inacceptable.
Le projet de loi en question propose de démanteler les
commissions scolaires telles qu'elles existent et de les remplacer par un
nouveau système d'organisation scolaire, un système qui, de loin,
ne sera pas en mesure de répondre aux exigences et aux
préoccupations locales d'une façon aussi efficace et directe que
les commissions scolaires actuelles.
La Commission des écoles protestantes du grand Montréal
trouve que le projet de loi 40 accorde au ministre de l'Éducation tout
pouvoir en matière éducative alors que les écoles,
individuellement, devront assumer les responsabilités de l'application
pratique des politiques ministérielles.
Le public en général ne veut point d'un projet de loi 40
et ne voit, en aucun cas, la nécessité ou le bien-fondé
d'une telle mesure législative radicale. En favorisant le projet de loi
40, le ministre va, en grande partie, à l'encontre des aspirations que
les Québécois ont exprimées il y a quelques années,
lors de la consultation sur le livre vert. En grande majorité, les
citoyens se sont prononcés alors en faveur du maintien des structures
scolaires actuelles.
Dans son projet de loi, le ministre reconnaît que l'existence de
la Commission des écoles protestantes du grand Montréal remonte
bien avant la Confédération même et admet que la population
desservie par cette commission scolaire jouit de certains droits et
privilèges constitutionnels bien spécifiques. De ce fait, vouloir
réduire les limites du territoire de la commission scolaire à
celles de 1867 représente une abrogation arbitraire et voilée de
ces droits et privilèges reconnus et établis. Vouloir
procéder de la sorte équivaudrait à suggérer ou
envisager d'abroger maintenant l'extension des limites territoriales du
Québec accordée en 1912. Il s'agirait là de manoeuvres
régressives et déplorables de nature.
Le projet de loi 40 est anticonstitutionnel car il prône
l'abrogation des droits confessionnels garantis par l'article 93 de la
constitution de 1867. La commission scolaire affirme que ces droits couvrent le
droit de maintenir et de gérer des écoles, de percevoir des taxes
pour fins scolaires et de décider du bon fonctionnement de ces
écoles sur le territoire étendu actuel de la commission.
La commission scolaire a la ferme intention de contester auprès
des tribunaux la validité constitutionnelle du projet de loi 40. Une
autre voie reste pourtant encore ouverte. En effet, à maintes occasions
déjà, l'Association des commissions scolaires protestantes du
Québec, dont notre commission scolaire est membre, a demandé au
ministre de consentir à soumettre la question de la portée
réelle de l'article 93 à l'arbitrage des instances de la Cour
d'appel du Québec.
À trois reprises, ces requêtes sont restées sans
réponse à ce jour. Si on avait procédé de la sorte,
sans doute certaines questions fondamentales se trouveraient
réglées à l'heure actuelle. De la sorte, il aurait
été possible aussi d'économiser bien des fonds, des fonds
qui auraient pu être affectés à l'éducation des
enfants auxquels ils sont destinés vraiment plutôt que de servir
à couvrir des frais légaux.
De plus, l'influence néfaste et démoralisante que la
menace de l'imposition d'une restructuration, telle que proposée, exerce
sur le milieu aurait pu être évitée. Il n'est pourtant pas
trop tard pour bien faire. Le ministre de l'Éducation ne pourrait-il pas
envisager de donner suite à nos requêtes successives et consentir
à s'adresser à la Cour d'appel du Québec pour obtenir une
décision? Ceci serait d'autant plus approprié que nous avons
entendu dire que le ministre de l'Éducation a soumis déjà,
de sa propre initiative, la question de l'article 93 aux autorités
fédérales pour leur demander de
procéder à certains changements. Ces assertions sont-elles
vraies ou fausses? M. le ministre pourrait peut-être nous éclairer
à ce sujet.
Nonobstant les diverses implications constitutionnelles du projet de loi
40, ce dernier limitera de même et de façon adverse le rôle
même de la commission scolaire dans le domaine du développement et
de l'adaptation des programmes pédagogiques de sorte qu'il deviendra
difficile pour la commission scolaire, sinon impossible même, de pouvoir
répondre pleinement aux besoins spécifiques des
élèves.
Dans le cas de l'ère proposée par le projet de loi 40, les
écoles ne seront point en mesure, à elles seules, d'assumer les
responsabilités du développement et de l'administration des
programmes pédagogiques, d'autant plus que le projet de loi ne semble
pas prévoir ou envisager explicitement l'attribution de ressources
spécifiques pour l'emploi d'un personnel professionnel
pédagogique approprié.
La Commission des écoles protestantes du grand Montréal
s'est toujours évertuée à vouloir rester à la fine
pointe du progrès et du développement pédagogique en
Amérique du Nord. Le rapport Parent lui-même mentionne que la
Commission des écoles protestantes du grand Montréal a
fréquemment apporté une contribution notoire au
développement pédagogique en général. À ce
jour, et en dépit de bien des obstacles, la commission est restée
innovatrice dans son approche pédagogique. À cet effet, il suffit
de donner quelques exemples spécifiques de programmes implantés
pour répondre aux besoins particuliers et aux exigences
particulières de la clientèle scolaire et qui contribuent
à l'épanouissement pédagogique du système scolaire.
Citons, de ce fait, l'existence de cours exploratoires du premier cycle, les
cours sur la culture et l'histoire de la race noire, de cours d'hébreu.
Mentionnons qu'il existe, au sein de notre système scolaire
particulier, onze écoles alternatives dont une, au moins, est bien
connue par le ministre lui-même.
Nombreux sont nos programmes spéciaux pour élèves
en difficulté d'apprentissage. Les programmes d'immersion en langue
française, jouissent d'une popularité qui est de
notoriété publique; de tels "programmes d'immersion en langue
anglaise seraient tout aussi populaires, si nous étions en droit de les
dispenser librement dans le secteur franco-protestant.
N'oublions pas non plus de citer les nouveaux cours en micro-ordinateurs
et les cours d'activité professionnelle qui, tous, répondent
à d'urgents besoins identifiés par la communauté
pluraliste dont les enfants fréquentent nos écoles. C'est
précisément à cette communauté qu'on demande
d'abandonner tous ces services établis pour adopter à
l'aveuglette le fouillis d'options peu précises que lui offre la
soi-disant réforme scolaire.
La gérance et l'administration des écoles et des
commissions scolaires nouveau genre, sous l'égide du projet de loi 40,
présenteront bien des difficultés, de l'avis de la Commission des
écoles protestantes du grand Montréal. En effet, le nombre
même des futurs commissaires qui siégeront à la nouvelle
unité administrative appelée commission scolaire empêchera,
à lui seul, toute saine administration. Dans l'ordre nouveau à
venir, on demandera à bon nombre de personnes de sacrifier des milliers
d'heures à des tâches particulières pour lesquelles elles
ne sont guère préparées et qu'elles n'ont vraiment pas le
temps d'accomplir. Il en résultera forcément un gaspillage de
temps, d'énergie et de compétence d'une part et un chevauchement
inutile d'efforts de l'autre. Du point de vue administratif et à
d'autres points de vue aussi, les futures écoles et nouvelles structures
administratives appelées commissions scolaires seront, de loin et de
près, dominées et contrôlées par le tout-puissant
ministère de l'Éducation.
La Commission des écoles protestantes du grand Montréal
est convaincue que la façon d'élire les commissaires
d'école proposée par le projet de loi 40 ne fera que causer
d'innombrables problèmes et qu'il serait à l'avantage de tous
qu'on puisse continuer les élections par districts électoraux,
telles qu'elles sont pratiquées à l'heure actuelle pour choisir
les commissions scolaires confessionnelles. La commission scolaire l'affirme
avec conviction, car elle reconnaît et apprécie pleinement toute
la valeur de la participation des parents. La commission scolaire respecte les
parents des élèves qui fréquentent nos écoles et ne
manque jamais de les consulter sérieusement avant l'application de toute
nouvelle politique. Les parents exercent une forte influence sur
l'opération générale de la commission scolaire. Ceci, je
puis vous l'assurer, ne sera plus le cas sous le système
centralisé proposé par le projet de loi.
La Commission des écoles protestantes du grand Montréal
engage la luttte afin de défendre le droit de sa communauté
propre à maintenir et à gérer ses propres écoles
par l'intermédiaire de représentants élus par toute la
communauté et ceci, afin de pouvoir sauvegarder ces valeurs que la
communauté estime essentielles. Le projet de loi 40 nie ce droit et nous
estimons de ce fait que l'Assemblée nationale devrait refuser de le
sanctionner. Merci.
Le Président (M. Blouin): Merci beaucoup, M. Fox. Selon
l'entente qui est intervenue entre les partis, il a été convenu
que nous accorderions une période de deux heures, y inclus votre
présentation et les
échanges entre les membres de la commission, ce qui veut dire que
chaque parti politique disposera d'un peu plus de 50 minutes. M. le
ministre.
M. Laurin: I would like first to thank the PSBGM for its brief
which I read with great attention. I would like first to say that I have no
question in my mind about the past achievements of the PSBGM. I know, because
of the prominent place it has taken in the life of the English-speaking
community of Montréal, that it has been very dynamic, and many
progresses we have witnessed are surely due in very great part to its action.
Probably the same could be said about the other school boards: Protestant
School Board in Montréal, the Lakeshore one, and even about the English
sector of many - most, if not all - French school boards in Montréal.
So, this is not the question because we think that those achievements of the
education English-speaking world will continue, even though it would be in a
different context, in the context of other school boards which would not be too
numerous on the Island of Montréal, which would cover a large segment of
the population, and that could be very much, very well, able, by their size, by
their traditions, by the experts they have, to deliver services of the highest
quality, and to take initiatives as they have done in the past.
What I see from the brief of the PSBGM is that this organism wants to
keep the situation as it is, wants to keep the status quo for understandable
reasons. Though, on the other side, great many groups and organisms are now in
agreement to state that the school system needs some changes and some
significant changes and many say important changes. I think it is more and more
difficult to maintain this attitude of keeping the status quo as it is at the
moment. (20 h 30)
I see also that the brief is not satisfied with the present state of
centralization of the system of education. This is not new because we know that
the PSBGM, by its action, declarations, statements and even by its action in
Courts has proven many times that it finds the system of education in the past
twenty years has made an evolution towards a centralization which, in its
opinion, is much too important, though it can be explained by historical
reasons in Québec. So when the PSBGM says that the present system is
centralized to too great an extent, I can understand why they are saying that,
but I cannot follow them when they say that Bill 40 will centralize more than
it is at the present time.
Some groups which have tended to assert this opinion have not been able
to prove, in any way, that Bill 40 would add significantly, at least, to the
degree of centralization of the system of education and of the Department of
Education. On the contrary, I think we have been able to prove that Bill 40
will decentralize in some significant ways and also will transform arbitrary
and discretionary powers which the minister had up to now into norms or bylaws
that could be applied by the regional authorities without having to resort as
often as they do at the moment to the Minister or the Ministry of Education.
Also, we have been able to prove that many of the controls the Department
exerts at the moment will be replaced by other kinds of verifications or
controls a posteriori, which will be much easier and which will give more
importance to the regional levels. So, though I can understand the criticism of
the PSBGM about the centralization of the system of education in Québec,
I cannot accept the views that Bill 40 is centralizing more.
Another thing I would like to say is that, in the status quo which the
PSBGM wants to maintain, the school, as it is, will remain in the satellite
position it occupies at the moment. When I read the brief I see that the PSBGM
assigns a very limited role to the school. The PSBGM wants the school just to
sensitize the school board to the needs and problems of the region. The PSBGM
wants the school to undertake steps so as the commission understands those
needs and problems, studies those problems and makes the proper decisions for
solving them. Also the PSBGM wants school to exert its present role in the best
way so that the students can benefit most about it. This is all what the PSBGM
says about the school. Nothing about the need to give more importance to the
school, to assign to the school a greater role in the pedagogical decisions
leading to a better educational environment to better more important
contribution of the parents, to a concerted approach between the intervening
agents in the school, parents, teachers, even students, so that they can answer
where they are in a better way to the needs of the community. So, if we
accepted their views, I think the school would stay in that position it
occupies at the moment, which does not correspond to the importance it must
have.
I think also that the PSBGM is becoming more and more alone in the
fierce and stout fight it leads against the new division of school boards along
the linguistic line. The PSBGM wants to keep the present division based upon
confessionality. But as you know, Sir, many important groups have come in this
commission, for example, Alliance Québec, this afternoon, Provincial
Association of Catholic Teachers, this morning, McGill Faculty of sciences of
Education, the other day, and many other French speaking groups, all advocating
a new
division of school boards along linguistic line. So I think that your
position, though understandable and respectable, is less and less shared by
very important agents in the community.
Here is my first question. When you say that this new linguistic
division is a false appellation, I would like you to explain why you think that
this new linguistic division would be a false appellation.
My other question would be: After having heard and listened to all the
reasons given, would you be ready, on your side, to accept the principle that
language would form a better base than confessionality to stand as the basis
for a new division of school boards?
Le Président (M. Blouin): M. Butler.
M. Butler: Taking the last question first, the question of
language, today I would say I would still stand with the brief as it is, but I
believe in a confessional system. The PSBGM serves a large and growing French
clientele and a protestant clientele who are quite satisfied with the services
that we render. No, Sir, I personally do not accept that the proposed language
division is necessary. You are saying this in the context of Québec. I
am still in the context of Canada and the religious division is still very much
apparent within Canada. You know that there are separate school boards in
Ontario. There are separate school boards in Alberta, all of them guaranteed by
this section 93 which, we have asked you to take to the Supreme Court to have
clarified what the constitution rights are. I would say: No, Sir, I personally
do not accept the linguistic division. I cannot speak for the board on that
basis because it has never been put to the current members of the board in that
way. Maybe Mr. Fox might like to add something.
M. Fox: J'aimerais ajouter un mot à ce que vous avez dit,
à savoir que nous considérons que la division linguistique sera
une fausse division. Elle sera une division très dangereuse puisqu'elle
ne sera absolument pas garantie par n'importe quel texte de loi sur lequel nous
pouvons nous fier. Nous serions entièrement à la merci du
gouvernement provincial plutôt que d'avoir des droits constitutionnels
que nous avons à ce jour, à l'article 93 qui est
confessionnel.
Une autre raison qui fait que la division linguistique est plutôt,
disons, fausse dans sa dénomination, est le fait même que toutes
ces belles commissions scolaires futures de langue anglaise devront
administrativement fonctionner en français et je le
répète, administrativement fonctionner en français. Je ne
crois pas que cela ait jamais existé qu'on ait imposé à un
système français que, administrativement, il doive fonctionner en
anglais ou vice versa. Donc, ce n'est pas une division linguistique à
vrai dire, c'est une carotte qu'on tend à la population. Je regrette que
vous ne soyiez pas d'accord, M. Payne, mais ça, c'est mon
interprétation.
M. Payne: Ce n'est pas la mienne.
M. Laurin: M. le Président, je voudrais ajouter un
commentaire particulièrement à la réponse de M. le
président et de M. le directeur général. Si vraiment le
président se place dans une optique canadienne, comme il vient de le
dire, je pense qu'il sera d'accord pour admettre avec nous que, en vertu
même de la constitution canadienne, ce sont les provinces qui ont la
compétence en matière d'éducation et je suis convaincu
que, si en 1864-1865-1866, on avait dit aux provinces: "Si vous entrez dans la
Confédération, vous allez perdre votre compétence en
matière d'éducation", jamais les provinces n'auraient
formé la Confédération. Je pense que tout le monde accepte
que dans le "Canada Act", la juridiction, la compétence en
matière d'éducation est une compétence strictement
provinciale. Donc, au nom même du respect de la loi constitutionnelle
canadienne, je pense que cette réponse que vous avez donnée est
contraire à l'interprétation obvie, évidente, qu'il faut
donner de la constitution.
Quant à la réponse de M. Fox, il est faux de dire que,
dans le système actuel, maintenant que la loi 101 a été
amendée par la loi 57, administrativement, les commissions scolaires
linguistiques, anciennes ou nouvelles, devraient fonctionner en
français. Au contraire, même sous la loi 101, encore plus avec la
loi 57, tout ce qui touche à l'administration interne des commissions
scolaires linguistiques anglophones pourra se faire en anglais exclusivement.
Le seul moment où les commissions scolaires devront adjoindre une
traduction française de leurs communications sera quand elles
s'adresseront à des organismes externes et en particulier, le
gouvernement. Je ne voudrais pas que la population reste avec l'impression que
les commissions scolaires linguistiques anglophones doivent actuellement
fonctionner et devront fonctionner éventuellement en français.
C'est une fausseté absolue.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le ministre a déjà terminé? Je
pensais qu'il allait répondre à certaines questions qui lui ont
été adressées. Il les a ignorées. Je ne sais pas si
c'est de manière systématique ou distraite. Nous allons les lui
rappeler. Avant de le faire, je voudrais dire aux dirigeants de la Commission
des écoles protestantes du grand
Montréal que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt le
mémoire dont on nous a présenté tantôt un
résumé. On aurait pu nous présenter un mémoire
beaucoup plus élaboré surtout au chapitre des réalisations
passées de la commission des écoles protestantes dont je suis
heureux de constater que le ministre reconnaît la qualité. Par
conséquent, c'est un débat qui n'existe pas entre nous, sur
lequel je ne m'étendrai pas davantage. (20 h 45)
Je voudrais quand même rappeler que la tradition éducative
qui a été créée et maintenue au cours des
années par la Commission des écoles protestantes du grand
Montréal est une tradition de haute qualité, qui a retenu
l'attention des observateurs et des connaisseurs depuis très longtemps
et qui continue de s'affirmer dans des conditions évidemment plus
difficiles depuis quelques années. Ce n'est pas la première fois
que le bureau vient nous rencontrer, nous avons eu l'occasion de discuter
à maintes reprises, nous ne sommes pas toujours du même avis sur
toutes les questions, mais je sais gré aux dirigeants de la Commission
des écoles protestantes du grand Montréal de nous servir chaque
fois des sujets de discussions vigoureuses que nous affectionnons
particulièrement comme parlementaires.
Je voudrais vous poser quelques questions qui ont pour objet
d'éclairer notre démarche. Je voudrais souligner une chose en
passant, c'est que les fois où la commission des écoles
protestantes s'est présentée devant une commission parlementaire
à ma connaissance, elle l'a toujours fait dans le plein respect de la
langue officielle du Québec. Elle a toujours fait sa présentation
dans une langue française excellente, et son directeur
général, en particulier, a toujours montré une grande
aptitude et un goût certain lorsqu'il s'agissait de répondre
à nos questions en français. Par conséquent, je formulerai
mes questions tantôt en français, tantôt en anglais mais,
pour reconnaître cet effort que vous accomplissez quotidiennement, M.
Fox, je formulerai ma première question en français.
À la page 4 de la version anglaise de votre mémoire, vous
dites, et je crois que M. Butler, dans sa lecture, a dit trois au lieu de deux,
à la page 4 c'est donc écrit: "Two requests have been ignored by
the Minister." Twice, according to what I read, you approached the Minister or
wrote to him. I do not know how you approached him anyway to suggest or to
insist that he should make a reference to the Court of Appeal of the Province
of Québec regarding the constitutional aspect of his draft legislation.
I thought I heard you say three times, Mr. Butler, during your summation.
M. Butler: Yes, Sir. Actually, the approach was made by the
Québec
Association of Protestant School boards and Mr. Patterson, when we were
reviewing the presentation, checked it with Dr. Cochrane and we are informed
that there were three ignored requests that were made, not two, Sir.
M. Ryan: Pourriez-vous me dire quand ces demandes ont
été faites au ministre et sous quelle forme, et, pour chacune des
démarches, si vous avez eu une réponse...
M. Patterson (Lawrence): I think I should tell you that the first
of the last two was made in March of 1983 and I believe the next one was made
two months later. I believe the date that they gave we was May 1983.
M. Ryan: When was the first one?
M. Patterson: The first one, I think, I am just recalling them,
because he did not give me the dates, and I am sorry, I do not have them, but I
think it was made, at least a year prior to that.
M. Ryan: Were those requests made in writing?
M. Patterson: Yes, all of the requests were made in writing.
M. Ryan: Did you receive replies from the Minister to these three
requests?
M. Patterson: No.
M. Ryan: Either written or verbal.
M. Fox: Non. Les requêtes n'ont pas été
faites par la commission scolaire mais par l'Association des commissions
scolaires protestantes. Donc, il serait peut-être bon que la question lui
soit posée parce que nous, nous n'étions pas directement, mais
seulement indirectement impliqués là-dedans.
M. Butler: I think we got to be fair, Sir, we did not make the
requests. The Québec Association of Protestant School Boards made the
request. So, we do not have particular knowledge on the response. I think that
question could be better directed to them when they appear. We also discuss, in
our brief, the constitutional question and Mr. Colin K. Irving, who is also our
lawyer, will appear with Dr. Simms at that time and he will indicate, in great
details the constitutional problems.
M. Ryan: Très bien, nous poserons ces questions à
l'Association québécoise des commissions scolaires protestantes
quand cet organisme se présentera devant la commission
parlementaire.
À vous, je voudrais poser une autre question à ce sujet et
je n'entends pas prendre trop de temps mais je pense que cela est important que
vous nous le disiez. Je crois que la Commission des écoles protestantes
du grand Montréal est présentement impliquée dans un
certain nombre de causes qui sont devant les tribunaux. Pourriez-vous nous
résumer l'essentiel de ces causes, énumérer ces causes et
nous dire quels enjeux elles impliquent exactement et quelles relations elles
peuvent avoir avec le projet de loi 40?
M. Butler: Number of court actions. We have Bill 57 with which
the Québec Court of Appeal has indicated that certain sections of the
present Education Act are unconstitutional. Those sections are rewritten here
in Bill 40. That is one thing we object to.
M. Ryan: And that one is now headed for the Supreme Court, I
understand.
M. Butler: That is headed for the Supreme Court, I believe in
February, Sir. We are involved in a Canada clause case. We are involved in a
case in which...
M. Ryan: That is also before the Supreme Court, I understand.
M. Butler: That will be heard in the Supreme Court... I am sorry
I did not bring those dates, but they will be this next month, I believe, both
cases next month. We will take the "régime pédagogique" case,
which I think is scheduled in the Superior Court in Montréal for early
in March...
M. Ryan: Is that the Châteauguay case?
M. Butler: Well it is a broader case than that, Sir. It is a
constitutional case; it is really a thrust against the present section 18a
which the National Assembly enacted a few years ago, which really is the basis
of the "régimes pédagogiques"...
M. Ryan: But...
M. Butler: ...and which have removed the school board's rights to
be involved in the curriculum.
M. Ryan: Are you the only party involved in that case?
M. Butler: No, Sir. We are associated with the Lakeshore Board
and the Centennial School Board. That is really a Québec Association
case. All these cases, basically, are Québec Association cases.
M. Ryan: I see.
M. Butler: We are also involved with the Catholic Boards in the
question of the Minister removing, or stealing shall I say, our surplusses from
us, Sir, a year ago, by rigging the budgetary rules. On total, I have four; I
might find another one if I try hard enough.
M. Ryan: I see, and each of these cases might have a bearing upon
the contents of Bill 40, in your judgement.
M. Fox: Oui, puisque bien des cas posent la question si nous
avons, oui ou non, le droit de développer notre propre pédagogie
dans le système scolaire, ainsi de suite. En ce qui concerne les
impôts, la perception des taxes et ainsi de suite, tout cela sera
défini par ces...
M. Ryan: Vous dites, à la page 13 du texte anglais, que le
projet de loi 40 créera des sources possibles de conflits aigus dans des
domaines impliquant des valeurs fondamentales, à votre point de vue, et
là vous donnez trois exemples: premièrement, les dispositions du
projet de loi concernant le statut confessionnel des écoles;
deuxièmement, les règles devant présider à la
composition du conseil d'école; et, troisièmement,
l'intégration des croyances et des valeurs religieuses dans le projet
éducatif. Pourriez-vous expliquer en quoi ces dispositions du projet de
loi 40 pourraient déboucher sur des conflits aigus et comment on
pourrait remédier à ce danger?
M. Butler: Well, our concern on the denominational status, Sir,
in particular is that we understand an English-Catholic school is a very
Catholic school, particularly in the elementary section. We can see a great
deal of conflict in trying to integrate Protestant parents and Catholic parents
in an elementary school. You know, you say it is not the desire to combine
them, but it almost becomes a necessity in so far as costs are concerned.
We operate a very successful integrated high school and it may be in
conflict with the "régime pédagogique" with Baldwin-Cartier in
Dorval. There is no conflict there. Our board has two representatives on the
school committee Baldwin-Cartier has. The school runs very successfully, but
there is no integrated religion within that school. At the time when we were
closing schools in my particular area in Montréal, in the
Roxboro-Pierrefonds area, we approached Baldwin-Cartier about the same kind of
operation, and in so far as the elementary schools are concerned, there was no
real interest from their part because as I understand it, a Catholic school, in
the English point of view, continues to be a Catholic school. I think that will
give Protestant parents a great
deal of trouble à propos what the United Church said to you
earlier.
M. Ryan: À la page 10 de la version française de
votre mémoire, vous indiquez ce que devraient être les
attributions et responsabilités respectives du ministre de
l'Éducation, de la commission scolaire et de l'école.
À propos de la commission scolaire, vous dites qu'elle devrait
administrer et diriger les écoles se trouvant sous sa
responsabilité et assumer notamment, dans une large mesure, des
responsabilités financières et pédagogiques; en
qualité d'organe élu démocratiquement par les citoyens
à qui elle doit rendre des comptes, elle devrait prendre des
décisions de politique interne de sorte que les écoles
placées sous sa responsabilité maintiennent leurs critères
d'excellence et répondent aux besoins locaux. Enfin, elle devrait
assurer un leadership visant à relever constamment la vie
éducative de la collectivité.
Pourriez-vous dire en quoi le projet de loi 40 empêcherait la
commission scolaire de s'acquitter de ses responsabilités que vous
voulez la voir conserver?
M. Fox: Je vous répondrai, M. Ryan. Vous allez concevoir
que la commission scolaire qui remplacera la commission scolaire protestante,
sera une commission scolaire qui, sans doute, aura quelque 40 à 50
écoles. N'oubliez pas que chaque école enverra un
représentant à la commission scolaire. Nous aurons quelque 40
à 50 représentants des écoles à la commission
scolaire. Je vous garantis que c'est déjà assez turbulent avec 15
commissaires et deux représentants de parents; avec 40 à 50, ce
sera tout une autre histoire.
De plus, n'oubliez pas que chaque représentant a un seul but en
tête: obtenir le maximum pour sa propre école. Le directeur
général - que Dieu ait son âme -qui doit diriger ça,
aura pas mal de difficulté à régler tous les conflits ou
toutes les alliances et les groupes de pression qui se formeront. Ce ne sera
plus une atmosphère aussi détendue, parce qu'il y aura, partout
et dans chaque cas, des intérêts personnels relatifs à une
école spécifique qui seront impliqués.
Aujourd'hui, un commissaire se considère le représentant
d'un district et en tout, le représentant de toutes les écoles de
la commission scolaire. Sous le projet de loi 40, je peux me tromper, chaque
commissaire scolaire ou chaque représentant d'école qui viendra
à la commission scolaire, aura d'abord son école en tête
avant de s'occuper du reste. C'est la nature humaine même.
M. Ryan: Sous l'angle du partage des fonctions entre la
commission scolaire et l'école, le projet de loi 40 est-il de nature
à favoriser l'exercice de ces responsabilités par la commission
scolaire ou s'il est de nature à affaiblir le rôle de la
commission scolaire?
M. Fox: Je ne pense pas, d'après ce que nous en avons
déduit. N'oubliez pas que le principal lui-même, qui est
l'administrateur de l'école, sera dans une position assez complexe parce
que, après tout, il est nommé pour cinq ans et il peut être
renvoyé sur décision des parents au niveau de l'école.
Donc, lui aussi aura un intérêt personnel à défendre
d'abord et cette unité administrative qui existe maintenant n'existera
plus. Ce sont là les problèmes que nous voyons. (21 heures)
M. Ryan: Une autre question. Les frontières de vos
commissions scolaires seraient modifiées par le projet de loi 40. Quelle
taille aurait votre commission scolaire si le projet de loi devait être
adopté par l'Assemblée nationale? Ce serait une commission
scolaire réduite, mais je n'ai pas les chiffres devant moi. J'aimerais
que vous nous disiez ce que deviendrait la Commission des écoles
protestantes du grand Montréal sous le projet de loi 40 et quelles
conséquences aurait cette transformation pour la qualité des
services offerts par la commission scolaire.
M. Fox: Je ne suis pas aussi prophète que cela, M. Ryan,
mais je vous dirai, par exemple, que tout ce qui a été
établi jusqu'à maintenant sera démantelé puisque
notre commission scolaire qui compte maintenant quelque 30 000
élèves ne sera plus qu'une commission scolaire
d'approximativement 24 000 à 28 000 élèves. Elle sera
d'une nature tout à fait différente, parce que le territoire sera
différent. Le territoire de notre commission scolaire s'étend sur
toute l'île de Montréal, sauf à l'ouest, alors que le
territoire de la nouvelle commission scolaire - je ne sais pas où elle
sera, sans doute au milieu - couvrira sans doute Verdun et je vous garantis
franchement que, par manque d'intérêt, je n'ai pas
étudié à fond les cartes qu'on nous a envoyées
parce qu'il y a eu tellement de changements. J'étudierai cela au moment
où la chose se fera, mais j'ai encore une grande confiance que cela ne
se fera pas.
M. Ryan: Très bien. Une dernière question: Le
rôle que le projet de loi 40 veut confier aux parents, comment le
voyez-vous?
M. Fox: C'est un rôle, justement... M. le ministre a dit
tantôt que nous voulons le statu quo. Ce n'est pas vrai. Ce n'est pas
vrai du tout. Nous n'aurions jamais progressé si nous nous étions
contentés du statu quo.
Nous voulons des changements, oui, mais nous ne voulons pas de
bouleversements. Le rôle que les parents jouent ou joueront sous la loi
40 ou le projet de loi 40, je vous garantis qu'au sein de notre commission
scolaire, ils le jouent déjà. Vous n'aurez qu'à demander
aux représentants des parents de notre commission scolaire de vous dire
à quel point ils sont impliqués dans
l'établissement des politiques au niveau de la commission scolaire. Nous
avons des relations extrêmement étroites avec les parents. Leurs
exigences pédagogiques sont très clairement
présentées et ceci, de longue date. Même, si nous n'avions
jamais eu de rapports aussi rapprochés avec les parents, nous n'aurions
pas les cours d'immersion en français que nous avons de nos jours. Ce
n'est pas une initiative de la commission scolaire, les cours d'immersion en
français. C'est une initiative des parents et d'ailleurs, Mme Dougherty,
qui était présidente à cette époque, en
connaît tout le développement. Donc, c'est une réponse aux
parents.
Je vous donne un extrait d'un procès-verbal d'un comité de
parents dans une école de notre secteur français: Pour un
comité de parents, parler d'autre chose que de problèmes
scolaires réels, c'est-à-dire de besoins en ressources et en
matériel pédagogique, bibliothèque, prématernelle,
ordinateurs à l'école, options au secondaire, etc., n'est pas
spécifiquement du ressort d'un comité de parents. Les parents ne
veulent pas s'occuper de la cuisine. Les parents disent: S'il y a un cuisinier,
laisse-le faire la cuisine. S'il y a six cuisiniers et que chacun ajoute son
sel, tu risques d'avoir une soupe trop salée. Si tu as un cuisinier,
garde-le et s'il fait bien sa cuisine, maintiens-le. S'il la fait mal, jette-le
dehors avec la soupe.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. Fox. Merci, M. le
député d'Argenteuil. M. le député de Vachon.
M. Payne: Mr. Butler, you said that you never referred the
proposal of linguistic school boards to the PSBGM commission. Avec tout le
respect que je vous dois, je suis abasourdi d'apprendre que vous n'avez jamais,
comme commission scolaire protestante de l'île de Montréal, soumis
à votre commission la proposition capitale contenue dans le projet de
loi 40 sur les commissions scolaires linguistiques. N'est-ce pas un peu
désobligeant à l'égard de vos membres élus, que
l'Assemblée nationale décide de prendre en considération,
même devant une commission parlementaire, une proposition qui touche les
intérêts fondamentaux de notre propre communauté
linguistique anglophone et que vous décidiez,
délibérément, présumément, de ne pas le
soumettre à vos membres.
Or, à la page 16, vous avez tout un chapitre sur la
démocratie. Vous faites référence au rapport Parent, il y
a quinze ans. Et vous savez fort bien qu'une des recommandations principales de
ce rapport était de former des commissions scolaires unifiées,
plutôt que confessionnelles. Ainsi, éliminons d'un coup - ce
n'était pas notre gouvernement - un important atout pour la
collectivité anglophone, à savoir un réseau de commissions
scolaires protestantes qui dessert d'une manière extraordinaire le
milieu anglophone. Je dis cela quasiment sans nuance.
Par contre, notre gouvernement propose un modèle - à mon
avis, c'est subjectif -progressiste, réaliste, à savoir des
commissions scolaires linguistiques - et je répète, que vous
n'avez pas voulu le soumettre à vos membres, malgré la
présence de McGill, de l'Alliance Québec, de l'Association des
Townshippers avec leur mémoire à venir, la PSPT, de
l'Église unie, demandant une telle démarche avec les nuances; en
plus, vous semblez vous ficher de la politique du Conseil mondial des
Églises, au sein duquel l'Église catholique était
présente comme observatrice et, bien sûr, les Églises
protestantes comme membres, et de Vatican H, qui parle, dans un document
majeur, de respecter la liberté de conscience des personnes. Or les
Églises protestantes y étaient présentes. Au nom de la
démocratie, j'aimerais vous poser une question très
précise. Je prends l'exemple délibérément, parce
que cela ne me concerne pas. Si je suis un Juif anglophone, demeurant sur
l'île de Montréal, et que je veux envoyer mes enfants à une
école anglaise, est-ce que je peux être commissaire comme parent?
Est-ce que j'en ai le droit?
M. Fox: Sur l'île de Montréal, depuis l'existence de
la loi 71, oui. Dans notre commission scolaire, nous avons cinq commissaires
qui sont de religion juive...
M. Payne: Est-ce que j'en ai le droit constitutionnel?
M. Fox: ...sur quinze. Pardon? Oui, sur quinze.
M. Payne: Est-ce que j'en ai le droit constitutionnel?
M. Fox: Cela, c'est une question qu'il faudra poser... Je ne suis
pas conseiller juridique, vous avez peut-être là un point
très subtil, qui est extrêmement intéressant à
étudier et qui prouve que nous sommes assez progressistes pour aller de
l'avant et ne pas nous occuper du statu quo, mais plutôt accepter la
situation réelle, telle qu'elle existe, parce que si vous voulez
connaître la composition de la Commission des écoles protestantes
du grand Montréal,
elle n'a jamais été protestante avec un grand "P", elle a
été protestante avec un petit "p", mais protestante quand
même.
M. Payne: Mais est-ce que...
M. Fox: C'est parce qu'elle est ouverte à tout le monde.
Vous avez posé plusieurs questions dans une seule. Si vous voulez
vraiment avoir le point de vue protestant, pourquoi ne le demandez-vous pas
à d'autres Églises protestantes qui ont soumis des
mémoires?
M. Payne: Est-ce que je peux...
M. Fox: Une seule, l'unifiée, ne suffit pas. C'est
justement le caractère des protestants de protester!
Le Président (M. Blouin): Le député de
Vachon.
M. Payne: Au sein de la commission... M. Fox: Oui.
M. Payne: ...on parle de la démocratie...
M. Fox: Oui.
M. Payne: ...de participation, à votre chapitre D. Vous
avez quinze membres?
M. Fox: Oui.
M. Payne: Et vous avez...
M. Fox: Et deux représentants de parents.
M. Payne: ...combien de parents?
M. Fox: Deux représentants de parents.
M. Payne: Ils ont droit de vote?
M. Fox: Non. Parce que la loi ne leur accorde pas le droit de
vote. Et je trouve que la loi est bête dans cela, parce que je trouve que
les parents ont le droit de faire des " résolutions, mais ils n'ont pas
la responsabilité de voter sur ces résolutions.
M. Payne: Mais ils n'ont pas le droit.
M. Fox: Mais ce n'est pas moi qui ai fait la loi, c'est vous.
M. Payne: Mais nous discutons pour reformuler la loi.
M. Fox: Pour reformuler la loi? Non, vous discutez d'un
bouleversement radical, non pas une reformulation de la loi. Je vous en prie!
Étudiez le cas. C'est un bouleversement radical. C'est un revirement
complet.
M. Payne: Parlons de la démocratie. M. Fox:
Oui.
M. Payne: Selon le système actuel, si je suis anglophone
et juif, je ne peux pas être nommé sous-ministre
associé.
M. Fox: Non. Si je suis anglophone et que je viens d'une province
autre que le Québec, je ne peux même pas envoyer mes enfants
à l'école anglophone. Parlez-moi de démocratie,
monsieur,
M. Payne: Parlons du projet de loi 57 si vous voulez. Je peux
vous dire que la seule province au Canada qui est capable de recevoir les
ressortissants des autres provinces et de les accueillir dans leur propre
langue, avec leurs propres écoles, avec leurs propres commissions
scolaires linguistiques, c'est bien le Québec. Je pense que, comme
anglophone comme vous, on n'a pas de leçon à prendre de quelque
province que ce soit.
M. Fox: Je ne vous donne pas de leçon. Je vous donne des
faits, monsieur.
M. Payne: Vous avez dit tout à l'heure, par exemple -
c'est faux et c'est très malsain pour l'honnêteté
intellectuelle de la commission - que les commissions scolaires ou les
institutions ne peuvent pas travailler dans la langue anglaise. Or, j'ai
été membre de la commission et tous les membres en face
étaient avec nous pour adopter les propositions qui visaient directement
les institutions anglophones pour qu'elles puissent travailler dans la langue
anglaise.
M. Fox: Laissez-moi vous donner...
M. Payne: C'est une idée fausse et inacceptable que vous
avez apportée tout à l'heure devant cette commission.
M. Fox: Dans ce cas, laissez-moi vous donner le dernier exemple.
Je suis convoqué à la Commission de surveillance de la langue
française - je crois qu'elle a un autre nom maintenant, mais sa
dernière lettre porte encore ce nom, donc, je vous le dis - par M. le
commissaire-enquêteur Chouinard, pour répondre à treize
questions me demandant pourquoi un contremaître des concierges, donc du
personnel de soutien de nos écoles, a été
transféré et nommé alors que sa connaissance du
français n'est pas suffisante. Dans ce cas-là, peut-être
que j'ignore la loi, mais je vous garantis que la Commission de surveillance de
la langue française doit
l'ignorer aussi puisque j'ai reçu cette lettre avant-hier. Je
peux vous l'envoyer et je peux vous envoyer la réponse que j'ai
donnée.
M. Payne: Permettez-moi de vous indiquer pour
l'intérêt du public qu'il s'agit, selon toute probabilité,
de quelque chose qui est un geste public. Vous êtes une institution
publique. Est-ce anormal que vous, comme directeur général,
puissiez être en mesure ou demander de répliquer en
français? Il ne s'agit pas de la gestion interne. C'est
même...
M. Fox: Excusez-moi, mais...
M. Payne: ...quelque chose qui a été amendé
il y a quelques semaines devant l'Assemblée nationale.
M. Fox: Le contremaître des concierges de nos
écoles, je vous garantis...
Le Président (M. Blouin): M. Fox... M. Fox: ...que
c'est... Le Président (M. Blouin): M. Fox... M. Fox: ...un
fonctionnement... Le Président (M. Blouin): M. Fox! M. Fox:
...interne.
Le Président (M. Blouin): M. Fox et M. le
député de Vachon, ce débat peut devenir très
passionnant mais, comme nous ne sommes pas à la commission parlementaire
qui étudie la loi 57, je préférerais que nous revenions
aux propos' que nous sommes en train d'étudier et que notre discussion
soit davantage pertinente à l'égard du mandat que nous avons
reçu de l'Assemblée nationale. S'il vous plaît, M. le
député de Vachon.
M. Payne: J'aimerais parler du projet éducatif et
j'aimerais parler de toute la philosophie du projet de loi 40 que je
considère comme étant progressiste et démocratique. Si je
vis dans un milieu grec à Montréal et si je veux influencer
directement le projet éducatif, si nous sommes majoritaires, par
exemple, s'il y a plusieurs enclaves de la population comme la
communauté juive de Côte-Saint-Luc ou d'autres endroits où
les Grecs orthodoxes sont présents, s'ils veulent exercer une influence,
nonobstant le fait qu'ils ne peuvent pas, s'ils sont anglophones grecs ou
anglophones juifs, être commissaires - vous avez constaté ce que
je vous ai dit en droit constitutionnel et je vous réfère aux
discussions de 1926, au cas Hershey où il y a eu une définition
très étroite de ce qu'est un protestant - malgré tout
cela, si je suis anglo-grec et orthodoxe, anglo-juif, ai-je un droit au sein de
la PSBGM de décider quel serait le contenu pour le projet
éducatif? (21 h 15)
M. Fox: Je vous demanderais d'adresser ces paroles à nos
deux commissaires grecs qui siègent, de plein droit, à notre
commission scolaire et au conseil des commissaires dont les questions et les
résolutions proposées n'ont jamais été
refusées. Je vous demanderais de poser cette question aux cinq
commissionnaires juifs qui siègent au même conseil des
commissaires. À ce point de vue, peut-être voulez-vous souligner
la petite bête en disant que nous sommes anticonstitutionnels, mais cela
reste à voir.
Nous avons un procédé extrêmement conscient de
l'implantation de projets éducatifs, nous les appelons d'un autre nom;
mais je vous donne l'exemple des écoles alternatives que nous avons, qui
sont des projets éducatifs à leur propre façon. Ils nous
soumettent exactement ce qu'ils veulent et si, pédagogiquement, nous
pouvons le faire et si les moyens utilisés ne sont pas
disproportionnés, ils sont implantés.
M. Payne: Toute ma prémisse était basée...
Je soulignais sincèrement l'esprit pluraliste du PSBGM. J'insiste pour
entrer dans le vif du débat. J'ai demandé: Est-ce que j'ai le
droit - selon les lois de l'Assemblée nationale - de réaliser le
projet éducatif. Est-ce que j'ai le droit?
M. Fox: Je dois répéter que nous n'avons jamais
empêché les deux représentants grecs...
M. Payne: C'est oui ou non, c'est un droit.
M. Fox: ...et juifs de participer à nos débats et
d'instaurer... Je ne peux pas dire autre chose. Si vous, vous voulez nous en
empêcher et qu'il y a des obstacles légaux à cela, nous
sommes dans l'illégalité. Et cela se passe depuis de nombreuses
années. Depuis de nombreuses années, des Juifs - le Dr Patterson
le sait tout autant que moi -siègent à notre commission
scolaire.
M. Payne: Donc, il n'y a pas de droit.
M. Fox: Comment, il n'y a pas de droit! Écoutez, vous me
posez une question légale...
M. Payne: Non, vous avez répondu.
M. Fox: Je vous donne les faits. Si d'une façon ou d'une
autre, vous trouvez que ceci est illégal, prenez les procédures
nécessaires.
M. Payne: Je n'ai pas dit que c'est
illégal, au contraire. J'ai dit: Les gestes de ces gens sont
extraordinaires et si cela est par indulgence de la commission protestante de
l'île de Montréal, ce n'est pas la même chose que si un
parent exige, selon son droit, quelque chose. C'est là la portée
de ma question.
M. Fox: M. Payne, je vous dis franchement que ce n'est pas une
question d'indulgence. Parce qu'ils seraient les premiers à nous mettre
en place si nous affichions une attitude paternaliste. Je vous l'assure.
M. Payne: Ma dernière question concerne le travail
formidable que la commission fait dans les écoles d'immersion. Ceux qui
fréquentent ces écoles d'immersion, en vertu de leur nombre
croissant "voulaient qu'elles soient considérées tout comme des
écoles anglaises". Et vos services auprès des milieux
francophones sont exceptionnels. Mais pensez-vous que cela est légitime
- je ne dis pas légal mais légitime - et réaliste, en
1984, qu'une commission scolaire protestante qui est foncièrement
anglophone, encore avec beaucoup de respect, votre président ne parlait
que l'anglais devant la commission, il a lui-même parlé en anglais
du droit à...
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Vachon, je vous signale que, selon les règlements qui régissent
nos débats, les invités de même que les membres de la
commission sont libres de s'exprimer en anglais ou en français,
indifféremment. M. le député de Vachon.
M. Payne: Je m'excuse, M. le Président, mais mes propos ne
concernaient pas le fait que l'on se soit exprimé en anglais ou en
français. Mais le fait que le président de la commission
desservant une communauté francophone n'était malheureusement -
et je dois le constater en toute honnêteté - peut-être pas
en mesure d'offrir ces services en français auprès de sa propre
clientèle. C'est la portée de ma remarque. Je demandais
humblement au président, au directeur général, à
qui vous voulez, s'ils trouvaient normal que vous ne puissiez peut-être
pas offrir des services en français, pour ne pas discuter, pour le
moment, le fait que le PSBGM voudrait voir le gouvernement du Québec
refléter, dans ses lois, cette possibilité d'appeler les
écoles protestantes francophones, anglophones.
Le Président (M. Blouin): M. Fox.
M. Fox: Je me réfère aux groupes de parents
francophones qui sont avec la commission des écoles protestantes. Ils
ont toujours eu un service en français, selon les meilleurs moyens
possible et si certaines personnes ne savaient pas parler français, il y
avait quelqu'un, au moins, qui savait interpréter.
M. Payne: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député de Vachon. Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Merci, M. le Président. Avant d'aborder mes
questions aux représentants du PSBGM, j'aimerais répondre aux
accusations tout à fait fausses du député de Vachon. Il
parle de la liberté de conscience. Il parle de démocratie. M. le
député de Vachon, j'aimerais vous assurer qu'il n'y a aucune
commission scolaire au Québec qui respecte plus la démocratie et
la liberté de conscience que la Commission des écoles
protestantes du grand Montréal dont je suis fière d'être
une ancienne présidente.
M. Payne: Quelles accusations?
Mme Dougherty: The Protestant School Board of Greater
Montréal did not invent the Constitution. The Protestant School Board of
Greater Montréal did not invent the laws under which it exists and
operates. What the Protestant School Board of Greater Montréal has done,
over the years, is evolve a system from what was a confessional system in the
Protestant sense to what is a humanist and welcoming system which has
accommodated people of all languages, and all cultures, and many many
backgrounds into what the Government is talking about as common schools. The
Government is proposing something which is pluralist, common, welcoming,
integrating, and respectful of diversity.
That is what exists in the Protestant School Board of Greater
Montréal. I do not appreciate at all the weasel tactics which have been
adopted by the deputy of Vachon having taken lessons from the minister to try
and discredit those who have successfully done exactly what the minister claims
to one to do in the White Paper. If there was ever a spirit of oecumenism which
recognizes diversity as a plus and not as a drag as we hear so much from this
Government of Québec, it is the Protestant School Board of Greater
Montréal. The very values, the very goals, the very participation of
parents -that is the aim of this "projet de loi 40" -is a living reality, not
because of the law, but because of the spirit that exists in that school board.
What I want to do in my questions is get to the reality of the parents'
participation in that school board, because I think one of the things which has
to come out of these hearings is that parents are participating, parents can
participate in the very way that the White
Paper and the Minister express it, in the school, in a legitimate
fashion, in the way that the parents have expressed that they want to
participate without turning the whole ready system upside down. O.K.? And we
can get on with good education under the present law, if the various levels of
the system and the various people involved in the system can adopt an attitude
of cooperation, in the interest of good education.
If you want to find some models of good education and of the latitude
that parents already enjoy, where healthy attitudes exist, it is there, in the
Protestant School Board of Greater Montréal. That is the point.
I would like to ask you a question, the representatives of the
Protestant School Board. You mentioned that the consultation of the Green Paper
which - I do not know in what year that was, but I think it was around
1979...
M. Patterson: 1977.
Mme Dougherty: ...1977? O.K., the years go fast. ...that the
consultation of parents at that time and the results of that consultation are
not in fact reflected in Bill 40. You mentioned this in your brief and I do not
know whether you have, in fact, the essence of the results of that
consultation, because I think that it is very important...
M. Patterson: No, I am sorry, I do not...
Mme Dougherty: ...and I...
M. Patterson: ...for the moment.
M. Butler: I think you will have this in our parents' brief,
because I think they are addressing that issue in particular, as they are
particularly concerned about it.
M. Fox: Probably parents will bring you the brief and indicate to
you clearly that, in the Green Paper's consultation, the parents did not ask
for power, the parents asked for quality education and better education.
Mme Dougherty: Alright. Maybe you could tell us, in the PSBGM, at
the present time, some of the initiatives that have been taken by parents or
initiatives of the board, perhaps, but initiated by the parents initially? In
other words, could you just give us some examples of the latitude that parents
have under the present system, if they exploit it in an intelligent manner, and
of the powers that they actually have?
M. Fox: I will give you the latest... le dernier
développement... Vous le voulez en français ou en anglais?
Mme Dougherty: L'un ou l'autre.
M. Fox: Je vous le dirai en français. Le dernier
développement, par exemple, qui s'est fait l'année
dernière, c'est le développement de la Royal West Academy. C'est
à l'initiative des parents que nous avons institué là-bas
une nouvelle école alternative basée sur les micro-ordinateurs,
c'est avec la collaboration de la communauté en général
que cela s'est fait dans cette communauté, sans que nous soyons
intervenus; nous avons fourni des microordinateurs et, sans que nous, la
commission scolaire, soyons intervenus, de leur propre initiative, ces gens ont
rassemblé assez d'argent pour doubler le nombre des ordinateurs que nous
leur avions donnés. À l'intérieur même de la
communauté scolaire, ils ont demandé que les nouveaux cours... Je
ne sais pas si la marque des ordinateurs achetés est légale, elle
existe pourtant, nous ne savions pas à cette époque quels
étaient les ordinateurs que nous devions acheter, donc, nous avons
acheté ceux qui tenaient le plus au coeur des parents et cela fonctionne
très bien. C'est l'une des initiatives. (21 h 30)
Une autre initiative: nous avons une école alternative qui "veut"
s'ouvrir, et je dis "qui veut s'ouvrir", à Verdun; elle est en train de
se constituer et elle sera aussi... C'est cette tendance nouvelle à
vouloir avoir une école structurée et elle est à
l'étude en ce moment. Ce sont là des initiatives locales. Quelle
est l'autre? FACE, une de nos meilleures écoles, qui est basée
sur l'enseignement du programme par l'intermédiaire de l'enseignement
des arts, surtout de la musique, de représentations
théâtrales; c'est une école qui est au centre de la ville
de Montréal, dans l'ancien High School of Montréal. Et c'est une
école qui donne des cours de musique et intègre le programme
pédagogique dans ses cours de musique. C'est une école
extrêmement dynamique, dans laquelle nous avons beaucoup
d'élèves et nous avons même, en ce moment, une lutte entre
le secteur des adultes et le secteur de FACE parce que nous n'avons pas assez
de place et nous devons refuser des élèves. Voilà.
Nous avons l'école MIND, Movement in new directions. C'est une
école que les parents ont adoptée comme école alternative;
c'est une école non structurée. Ce sont des élèves
qui ne se sentaient pas à l'aise à l'intérieur d'un
curriculum régulier; ils sont maintenant dans une école
où, avec les enseignants, ensemble, ils établissent le programme
d'étude et les progrès qu'ils font, ainsi que les projets qu'ils
doivent faire. Et ils font par exemple des projets de recherche sur l'histoire
- ils vont aller à McGill - des
projets de recherche sur le travail - ils vont aller dans des
entreprises commerciales. Ils rapportent leurs découvertes et ils en
discutent ensemble. L'école n'a pas de principal; l'école a un
maître, a "head master" et la discipline à l'école se fait
de concert avec les élèves et les professeurs.
Nous avons l'école OPTIONS, qui est une école ouverte aux
décrocheurs, de façon qu'ils puissent venir se rencontrer. Nous
avons loué un local commercial parce que c'est l'atmosphère
scolaire qu'ils n'aimaient pas. C'est une école qui a beaucoup de
succès parce que bien de ces élèves, une fois mis en
contact avec un professeur presque sur une unité individuelle,
retournent à l'école et finissent leur secondaire.
Nous avons l'école Beechwood, qui est une école
entièrement ouverte et qui a beaucoup de succès; c'est un
enseignement ouvert, peu structuré, mais presque destiné à
des élèves de quotient intellectuel supérieur.
Mme Dougherty: Très bien.
M. Fox: Nous avons douze de ces écoles alternatives en
tout, dont la plupart sont des initiatives présentées par des
parents, soumises à la commission scolaire et reconnues par la
commission scolaire.
Le Président (M. Blouin): Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Merci. En ce qui concerne le conseil
d'orientation, qui a été conçu comme véhicule de
participation des parents et concertation avec les enseignants et les parents,
voudriez-vous nous expliquer pourquoi des conseils d'orientation étaient
un "flop", une espèce...
Mme Lavoie-Roux: Un échec.
Mme Dougherty: ...un échec. Pourquoi les conseils
d'orientation n'étaient-ils pas comme il le dit, vus comme un
vécu utile ni par les parents, ni par les enseignants? Y a-t-il un
espoir? Y a-t-il une possibilité qu'un comité comme...
Pourrait-on adapter l'idée du conseil d'orientation pour créer un
véhicule utile pour l'avenir?
M. Fox: Je vous dirai franchement que c'est un exemple typique
d'une institution imposée de haut à la communauté, sans
ressource autre que simplement le fait que la loi dit qu'il pourrait y avoir un
conseil d'orientation. Je vous dis franchement que la réaction
générale des parents a été la suivante: "Not
another committee. We have enough committees." Nous avons le comité des
parents. Nous avons le comité d'école et maintenant le
comité d'orientation. Et quand fera-t-on le travail? Si les parents
avaient voulu un comité d'orientation, je vous dis franchement qu'il y
aurait eu un comité d'orientation. La chose leur est connue. La chose
est claire. Ils estiment que le travail que le comité de parents et que
le conseil de l'école font ensemble suffit et qu'ils n'ont pas besoin
d'une autre structure. Après tout, c'est simplement, surtout et avant
tout, l'éducation des enfants qui est en jeu et non pas le travail des
comités qui n'en finit plus.
Mme Dougherty: Seriez-vous d'accord avec l'opinion
exprimée par les directeurs généraux, des commissions
scolaires catholiques, la semaine dernière? Ils ont dit qu'on ne doit
pas imposer un modèle unique de participation des parents. Ce qu'il faut
d'abord, c'est décentraliser certains pouvoirs importants au niveau des
commissions scolaires et après, on doit donner aux commissions scolaires
le droit discrétionnaire de décider comment elles devraient
décentraliser les pouvoirs aux écoles compte tenu que chaque
école est un peu différente. Seriez-vous d'accord avec cet
avis?
M. Fox: Certainement. Chaque école...
Le Président (M. Blouin): M. Fox et
Mme la députée de Jacques-Cartier, je vous indique qu'il
vous reste deux minutes. Je crois qu'il s'agira de la question qui conclura cet
échange.
M. Fox: ...est une entité séparée. Chaque
école a ses caractéristiques propres. Si ces écoles et ces
aspirations du milieu n'étaient pas tellement différentes, notre
système scolaire n'aurait pas douze écoles alternatives. C'est
tout ce que je peux répondre à ce sujet.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. Fox. Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, M. le Président. Je sais qu'il nous
reste peu de temps. D'autres collègues veulent intervenir.
Le Président (M. Blouin): II reste effectivement 17
minutes d'intervention du côté ministériel.
Mme Harel: Bon! Je fais très vite pour leur laisser le
temps d'une intervention.
Je suis parent. Je fais partie du groupe des parents francophones du
réseau du Protestant School Board. Je n'ai pas été
présidente du Protestant School Board, mais je suis parent
présentement et je bénéficie effectivement de ce que vous
dispensez comme enseignement. Le choix premier, c'est surtout la
proximité de l'école. Cette école est voisine de ma
résidence et j'apprécie aussi le "multi-ethnisme". Je pense que
c'est extrêmement enrichissant pour un enfant de côtoyer diverses
ethnies; c'est ce qu'on
retrouve dans le réseau francophone. À titre de parent,
j'ai eu à participer à des assemblées cet automne et
notamment à une assemblée qui a obtenu beaucoup de succès
à l'école où va mon enfant et qui a réuni
près de la moitié des parents. À cette occasion...
Pardon?
Mme Lavoie-Roux: Je veux simplement comprendre. Excusez-moi. Du
côté protestant?
Mme Harel: C'est ça.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Mme Harel: À cette occasion, une position a
été adoptée et elle n'est pas conforme, en fait, au
mémoire que vous déposez. Les parents du réseau
francophone, non seulement à l'école où va mon enfant mais
également dans la majorité des écoles du réseau qui
sont regroupées dans la région 01, que je sache, vont avoir
à nous présenter leur position. Je peux vous dire que le point de
vue exprimé n'était pas du tout en faveur, n'était pas du
tout un souhait de renforcer le caractère confessionnel, ni de la
commission scolaire, ni de l'école, parce que, justement, ceux qui
s'exprimaient ce soir-là, leur choix avait été fait en
faveur de la neutralité bienveillante de l'ensemble des
confessionnalités. Il ne s'agit pas là d'écoles neutres;
bien au contraire, il s'agit d'une neutralité bienveillante à
l'égard de diverses confessionnalités qui trouvent place au sein
de l'école. C'est bien plus ce point de vue que celui que vous avez
retenu, à l'effet de maintenir le caractère confessionnel. Je
peux vous dire que c'était fortement partagé et très
majoritairement par les comités de parents du réseau francophone.
Le président du comité de parents de mon école, avec qui
je suis fréquemment en contact, m'a dit avoir reçu, et cela l'a
beaucoup déçu d'une certaine façon, une lettre l'invitant
à manifester sa dissidence ou à susciter sa dissidence à
l'égard de la décision adoptée majoritairement par les
comités de parents de la région 01. C'est ma première
question.
Ma deuxième question. Vous parlez de la consultation
auprès des parents. Je peux vous dire que les cheveux m'ont
dressé sur la tête quand j'ai reçu un formulaire de sondage
que ma fille m'a apporté à la maison concernant le projet de loi
40. J'ai ce formulaire. Je l'ai gardé. La première question
était: "Êtes-vous en faveur du retrait du projet de loi 40?" Je
peux vous dire que c'est un peu court. Il y avait une foule de questions qui
suivaient, mais c'était un peu court comme début. Il y avait un
préambule qui était une explication du projet de loi 40, mais il
tenait plus de la catastrophe que de l'information.
J'aimerais savoir également, en ce qui concerne la
présence des parents... Je sais qu'à la CECM, il y avait
déjà une présence de parents représentant les
comités de parents avant qu'il y ait intervention législative. Je
peux me tromper, mais je pense qu'avant l'intervention législative, il
n'y avait pas présence des parents commissaires au sein du PSBGM. Votre
remarque m'a surprise tout à l'heure, parce que vous disiez regretter
que les représentants de parents n'aient pas le droit de voter comme
commissaires-parents au sein du conseil. Je pense que, présentement,
vous connaissez des difficultés qui amènent même un
représentant de parents dûment mandaté par les
comités de parents à ne pouvoir ni proposer, ni, que je sache,
prendre la parole. Dans une assemblée publique dernièrement, je
crois qu'on n'a pas reconnu son droit de prendre la parole. Alors, il y a
certainement des problèmes. Je vais vous laisser vous exprimer
là-dessus et également, je voudrais revenir. Vous avez
parlé des régimes pédagogiques. Je pense que le
ministère de l'Éducation n'est pas si coercitif parce que vous
prenez quand même vos libertés avec le régime
pédagogique. Je me suis rendu compte, après l'inscription, qu'il
y a quand même un enseignement d'anglais, par exemple une demi-heure par
jour, dès la première année. Ce n'est pas tout à
fait conforme au régime pédagogique, mais je ne pense pas que
cela puisse créer des problèmes. Je vous laisse répondre
et je reviens sur autre chose.
Le Président (M. Blouin): M. Fox. (21 h 45)
M. Fox: Écoutez, Mme Harel, vous me posez beaucoup de
questions. Ne croyez pas que je vais dire que tout est pour le mieux dans le
meilleur des mondes au PSBGM. Nous avons nos différences d'opinions et
vous savez que le secteur franco-protestant est divisé sur la question
de la loi 40, et je le comprends très bien. Je ne sais pas si c'est une
majorité. Moi, je dis que c'est une minorité qui est pour le
projet de loi 40 et une majorité, contre le projet de loi 40.
Peut-être que je me trompe, mais c'est surtout une question de parents.
Le questionnaire qui a été envoyé était un
questionnaire justement demandé dans la consultation des parents. Je
sais de quel questionnaire vous parlez. La première question est:
Êtes-vous en faveur du retrait du projet de loi 40? Est-ce cela? La
deuxième question est: En dépit du projet de loi 40, les
décisions finales relatives aux programmes d'études et à
leur contenu devraient être prises par la commission scolaire et le
ministère de l'Éducation; et les parents devaient
répondre. J'ai les résultats, mais je ne veux pas m'en vanter,
ils sont presque tous contre la loi 40.
Mme Harel: Avec un taux de participation très faible,
notamment dans le réseau francophone.
M. Fox: C'est 5355 réponses, à ce qu'on me dit ici.
Mais n'entrons pas dans les statistiques, parce qu'elles ne prouvent pas
toujours tout.
En ce qui concerne les libertés que nous prenons avec le
programme d'études, je vous garantis que, parfois, nous avons dû
en prendre. Par exemple, cela fait un quart de siècle que la commission
des écoles protestantes enseigne l'anglais langue seconde, de la
maternelle à la cinquième année, un quart de
siècle. Nous avons fait une demande spéciale au ministre de
l'Éducation et elle a été refusée, nous ne pouvions
pas continuer. Puis nous avons entendu dire qu'il y a une commission scolaire
catholique qui continue de le faire et nous avons contesté avec elle -
et c'est un des cas qui sont en cour - le droit du ministère de nous
empêcher de faire cela. Je vous parlais ici simplement du point de vue
pédagogique, du fait d'enseigner une deuxième langue à des
enfants. C'est tout, ce n'est pas une question politique, c'est une question
pédagogique.
Mme Harel: J'aimerais laisser un temps d'intervention à
mes collègues. Je veux simplement insister sur l'aspect suivant. Je
pense que, actuellement, 25% du réseau de l'enseignement est
dispensé à des élèves francophones ou, en fait, qui
sont dans des écoles francophones. Je pense que, majoritairement, les
parents qui ont opté pour cela ne l'ont pas fait à cause du
caractère confessionnel, ils l'ont fait pour des raisons qui sont
liées à l'ouverture et au caractère très
multiconfessionnel des écoles. Je ne sache pas que cela soit très
conforme à votre intention d'accentuer le caractère
confessionnel. Je vais terminer là-dessus, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): M. Fox, cela va?
M. Fox: II y a environ 6000 élèves sur 32 000
élèves qui sont dans le secteur français...
Une voix: À peu près 15%.
M. Fox: Oui, à peu près 15%, et nous avons
réagi à la demande de certains parents de continuer à
enseigner l'anglais langue seconde, comme nous l'avions fait avant. Quelle
était l'autre partie de la question?
Mme Harel: Simplement cette conviction que j'ai que la
restructuration sur des bases linguistiques ne provoque pas de très
vives inquiétudes dans le réseau francophone que vous
administrez, mais je pense que bon nombre de parents veulent obtenir des
garanties du maintien d'écoles ouvertes à plusieurs ethnies et de
différentes confessionnalités.
M. Fox: Je vous répondrai que cette question linguistique
ne soulèverait pas du tout de crainte dans le secteur anglais non plus
si, derrière, il y avait une garantie constitutionnelle.
Le Président (M. Blouin): Merci. Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Merci, M. le Président. C'est ce que
j'allais dire à ma collègue du comté de Maisonneuve. S'il
y avait des garanties constitutionnelles derrière la division
linguistique, la question ne se poserait pas, mais je pense qu'au-delà
de cela, et c'est là-dessus que je voudrais interroger la commission des
écoles protestantes, il reste, et c'est le message, je pense, que la
totalité des personnes qui se sont présentées ici, devant
cette commission, peut-être à partir de moyens différents,
sont venues nous dire que, ce qu'elles veulent avant tout, c'est de voir
augmenter la qualité de l'éducation. Je pense que même les
parents qui, peut-être, diffèrent un peu d'opinion par rapport
à la grande majorité des autres représentants que nous
avons entendus ici, recherchent eux aussi la qualité de
l'éducation, et la qualité de l'éducation dans les
écoles, je pense, s'appuie, dans une bonne mesure, sur les programmes,
la qualité des professeurs, l'interaction à l'intérieur de
l'école, et ainsi de suite, mais elle a aussi besoin de soutien
pédagogique. J'aimerais demander au directeur général de
la Commission des écoles protestantes du grand Montréal si, par
exemple, avec une division du territoire - et vu qu'une agglomération
urbaine comme Montréal a des problèmes particuliers - les
commissions scolaires pourront continuer, même si c'est prévu dans
le projet de loi 40, d'apporter aux écoles un soutien pédagogique
qui soit aussi efficace, dans la mesure où il l'est avec les ressources
que vous avez présentement.
M. Fox: Je dirais que ce n'est pas tellement clair dans le projet
de loi 40 que les ressources seront encore ou resteront disponibles. Ce point
est un peu flou. Je n'ai pas trouvé assez de détails dans le
projet de loi 40 pour me rassurer de ce point de vue-là. Mais ce que je
peux vous dire, c'est que la demande sera beaucoup plus forte sous bien des
rapports et beaucoup plus diversifiée. Il n'y aura pas assez de
ressources humaines pour répondre à toutes les exigences du
milieu, parce que vous commencez à semer des demandes et à semer
des aspirations auxquelles on ne pourra
pas répondre. Je répète à nouveau et une
fois pour toutes: chaque école devra préparer son budget, chaque
école devra préparer son programme d'études et ses
exigences, et chaque école, au sein de ce centre administratif qui est
créé dans le milieu, fera tout en son pouvoir pour obtenir le
plus possible. Ce sera comme dans certaines circonstances, les grosses auront
plus que les petites parce qu'elles sauront les mettre de côté, et
ainsi de suite.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aimerais aussi
demander au directeur général... Évidemment, ici on
discute beaucoup du projet éducatif des écoles, de la couleur
locale ou de l'école, parce qu'elle réponde aux besoins du
milieu, et les gens nous parlent d'écoles alternatives, de projets
éducatifs que les commissions scolaires ont consentis ou adoptés
quand ils leur ont été soumis par les écoles. Est-ce que
vraiment, dans le moment, le régime pédagogique, tel qu'il est
imposé par le ministère de l'Éducation, permet
véritablement de répondre aux besoins locaux ou si c'est
strictement au niveau des moyens ou de l'approche pédagogique que l'on
peut trouver une diversité et non pas vraiment répondre aux
besoins très particuliers des milieux, compte tenu des aspirations
différentes des milieux, des besoins pédagogiques
différents des milieux? On peut bien se gargariser et dire que le projet
de loi 40 va donner une couleur locale fantastique et répondre aux
besoins, mais je voudrais savoir si, à l'heure actuelle, le
régime pédagogique, qui est vraiment le pivot central de la vie
de l'école, permet de donner cette coloration ou de respecter les
différences des milieux au point où on tente de faire croire
à la population qu'avec la loi 40 c'est ce qui va se passer.
M. Fox: Notez bien que de ce point de vue je dois dire que le
régime pédagogique a beaucoup de bon. Mais si le régime
pédagogique est implanté entièrement dans le milieu, il
mènera à un enseignement très structuré,
très organisé et il y aura très peu... Cela est un leurre
de dire que les gens auront un projet éducatif à élaborer.
Ils n'auront pas le temps ni les moyens de le faire. Le temps, parce que le
régime pédagogique aura certaines exigences dont on ne pourra pas
dévier. Donc, il y aura peut-être des petits projets qu'on pourra
établir, mais il reste à voir si, à l'intérieur de
l'étude de l'histoire, par exemple, on ne pourrait pas avoir un projet
éducatif où l'histoire peut s'étudier en français
et en anglais, etc. Tout ça, ce sont des choses qui restent encore un
peu en l'air, mais je ne crois pas que le milieu lui-même ait beaucoup de
liberté d'action en ce qui concerne des projets éducatifs
vraiment valables.
Mme Lavoie-Roux: Voici ma dernière question sur le
régime pédagogique. Est-ce que je me trompe en croyant que,
présentement, le nouveau régime pédagogique
prévoit, pour les écoles anglophones, moins d'enseignement du
français comme langue seconde que vous n'en offriez à vos
élèves jusqu'à maintenant et que parallèlement,
alors que vous aviez eu, depuis 25 ans, le choix d'enseigner l'anglais langue
seconde à partir de la première ou de la deuxième
année, cette possibilité vous est imposée? Entre
parenthèses, je voudrais dire à la députée de
Maisonneuve qu'une motivation des parents en envoyant leur enfant à
l'école protestante est qu'on va lui enseigner l'anglais langue seconde.
C'est une parenthèse. Je reviens à ma question. Si le
régime pédagogique vous empêche de faire des choses qui
répondent vraiment aux besoins du milieu, qu'on enseigne le
français suffisamment pour que les enfants anglophones possèdent
la langue française et, inversement, qu'on enseigne l'anglais langue
seconde, aux enfants francophones d'une façon adéquate, on peut
se demander à quoi riment tous les discours que l'on tient ici.
M. Fox: Notez bien que je vous dirai que là aussi - et je
le dirai devant le ministre de l'Éducation, il le sait
déjà d'ailleurs - nous avons dû prendre certaines
libertés parce que nous ne sommes pas encore à jour en ce qui
concerne le régime pédagogique. Nous avons des projets qui ont
été faits et nous avons un plan dans lequel, cette année,
1984-1985, se développera l'implantation des cours du régime
pédagogique, pour autant que nous en ayons à notre disposition,
parce que ce n'est pas notre faute si nous n'avons pas encore abordé,
dans le secteur anglais, entièrement le régime
pédagogique; c'est parce que nous n'avions pas encore les textes en
anglais et c'est nous qui avons entrepris de les traduire. Cela progresse.
Il est vrai qu'il y a un changement d'horaire en ce qui concerne
l'enseignement des langues secondes. Le temps, madame, n'est pas toujours la
seule raison du progrès pédagogique. Personnellement, je ne
m'inquiète pas tant de ce changement dans l'horaire. Il reste à
voir comment nous pourrons établir les programmes d'une façon
aussi radicale que possible afin de permettre à nos élèves
de devenir bilingues. Nous avons toujours la soupape de sécurité
qui est nos cours de français en immersion et nous avons des cours
très intensifs de français. La question du temps n'est pas
toujours capitale. C'est l'intensité avec laquelle la matière est
enseignée qui compte pour beaucoup aussi et le travail hors de la
classe.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. Fox. Merci, Mme la
députée de L'Acadie. Puisque nous devrons, dans quelques minutes,
procéder à la rencontre que nous aurons avec le Comité de
l'enseignement en langue anglaise, j'invite maintenant le député
de Bourassa à conclure en quelque sept minutes. M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: On ne peut pas nier le développement qu'il y
a eu tant au PSBGM qu'à la CECM. Je suis fier des services et du
développement que ces organismes ont rendus. Ils les ont aussi rendus
avec l'aide du gouvernement du Québec et au détriment
également d'autres Québécois qui avaient le droit d'avoir
des services égaux. Je m'explique sur cela, M. Fox.
Au cours des années soixante, nous avons eu un rattrapage
à faire au niveau de l'éducation au Québec.
L'opération 55 est arrivée. On a formé le ministère
de l'Éducation. On a également voulu diviser les commissions
scolaires, à ce moment-là. On a voulu fabriquer des commissions
scolaires, séparer le secondaire de l'élémentaire.
Déjà, on enlevait aux gens du Québec, en dehors du gros
centre qu'est Montréal, une possibilité de développement.
Je n'appellerai pas cela une erreur. Ce sont les circonstances du temps qui ont
voulu, probablement, qu'on fasse cette opération, alors que tout le
monde voulait une réforme de l'éducation au Québec. Mais,
à ce moment, les gouvernements n'ont pas prévu qu'on
établirait quatre ministères de l'Éducation et non
seulement un. On a eu le ministère de l'Éducation du
Québec, le ministère de l'éducation qui s'appelait la
CECM, le ministère de l'éducation qui s'appelait le PSBGM, et
également, comme quatrième ministère, le
développement des régions, les régionales. (22 heures)
Ces quatre paliers voulaient de l'autorité, et c'est à ce
moment que Montréal a été favorisée, dans le
développement, aux dépens des autres commissions scolaires du
Québec. Cela a permis d'avoir le développement du secteur des
socio-affectifs; cela a longtemps été, pour vous, le PSBGM, l'un
de vos bébés. Vous êtes allés très loin
là-dedans, beaucoup ont copié certains de vos programmes. Cela ne
voulait pas dire qu'en dehors de Montréal, il n'y avait pas de ces
enfants. Cela ne voulait pas dire qu'en dehors de Montréal, il n'y avait
pas de handicapés.
Le projet de loi 40, je le vois comme une correction de toute cette
chose. Pour donner justice au reste du Québec, le développement
étant fait dans les grandes villes, les autres commissions scolaires
aimeraient également y participer, en ayant des commissions scolaires
intégrées et vivables qui pourraient se payer ces services.
Il ne faut pas se cacher non plus que la
CECM et le PSBGM, par le pouvoir de taxation supplémentaire, tant
avec la réforme fiscale que municipale...
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Bourassa, je vous indique qu'il reste à peine deux minutes à
votre intervention...
M. Laplante: D'accord.
Le Président (M. Blouin): ...et je vous...
M. Laplante: C'est que moi, savez-vous...
Le Président (M. Blouin): Non, M. le député
de Bourassa, je vous signale également que, pendant cette période
de temps, nos invités auront dû répondre, si vous avez une
question...
M. Laplante: II n'y aura qu'une question.
Le Président (M. Blouin): ...à leur poser.
M. Laplante: C'est pour cela que...
Le Président (M, Blouin): Alors, posez-la tout de suite,
M. le député de Bourassa.
M. Laplante: ...je fais le tour de tout cela. Pour moi, la loi 40
en est une de justice sociale. Je n'entrerai pas plus dans le fond, parce que
je ne suis pas d'accord avec votre position concernant les parents, etc. Une
question seulement: Lorsque le Conseil scolaire de l'île de
Montréal a été institué -ce n'était pas par
nous - étiez-vous d'accord pour y entrer et seriez-vous d'accord pour en
sortir aujourd'hui? C'est la seule question que j'aurai. Si vous avez des
commentaires à formuler sur ce que je viens de dire, je les
écouterai.
Le Président (M. Blouin): Rapidement, M. Fox, s'il vous
plaît!
M. Fox: J'allais vous répondre justement en ce qui
concerne le droit de taxation. Les commissions scolaires de l'île de
Montréal sont des commissions scolaires bâtardes: elles n'ont plus
le droit de taxation. Nous sommes les seules commissions scolaires qui ne
soient pas de vraies commissions scolaires, parce que ce droit de taxation s'en
est allé au Conseil scolaire de l'île de Montréal. La
commission des écoles protestantes a longtemps hésité
à se joindre au Conseil scolaire de l'île de Montréal et
elle serait prête à le quitter. C'est ce que je peux vous dire. Je
vous dis franchement qu'au point de vue de la taxation, le pouvoir est
entièrement entre les mains du Conseil
scolaire de l'île de Montréal.
M. Laplante: Je m'excuse, j'aurais pu le spécifier, mais
il sert aux commissions scolaires de l'agglomération de Montréal
quand même.
M. Fox: Oui.
M. Laplante: D'accord. Ce n'était qu'un jeu de mots.
M. Fox: Mais ce ne sont plus... Vous dites que, dans le reste du
Québec, les commissions scolaires auraient bien aimé cela. Dans
le reste du Québec, les commissions scolaires ont encore plus de
liberté que celles de l'île de Montréal.
Le Président (M. Blouin): Comme... M. Fox: C'est ma
propre perception.
Le Président (M. Blouin): Selon l'entente que nous avons
eue, l'Opposition peut disposer d'encore trois minutes. Le député
de Louis-Hébert m'a demandé d'intervenir pendant trois minutes.
M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président. Je n'interviendrai pas
pendant trois minutes. Je vais tenter de poser une question rapidement et je
vais permettre à nos invités de répondre. Je voudrais
savoir si, dans l'étude qu'ils ont eu l'occasion de faire sur le projet
de loi 40, ils ont pu déceler une augmentation quelconque ou une
garantie d'augmentation de ressources dont pourraient disposer les commissions
scolaires ou le système scolaire, de façon à
réaliser des priorités, à mettre au point la
réforme pédagogique qui est déjà engagée.
D'une façon ou d'une autre, retrouve-t-on dans ce projet de loi 40 qui
fait couler tant d'encre, sur le fond, une augmentation des ressources qui
permettrait de fairs financièrement des choses qui, sans le projet de
loi 40 - parce qu'on n'en a pas les moyens, parce que le gouvernement ne met
pas d'argent là-dedans et pour toutes sortes d'autres raisons - ne
pourraient pas être réalisées? Y a-t-il, oui ou non, et
pouvez-vous nous expliquer pourquoi, une augmentation des ressources?
Le Président (M. Blouin): En concluant, M. Fox.
M. Fox: Brièvement, je vous dirai franchement que je ne
vois pas d'augmentation des ressources, mais que je vois une énorme
augmentation de coûts, parce qu'il y aura tellement de chambardements que
je me demande comment tout pourra se réaliser. Et tout bouleversement ou
chambardement, en fin de compte, coûte de l'argent, parce qu'il
entraîne des frais. Nous avons toujours demandé au
ministère de nous donner un rapport sur le coût que cela va
entraîner et nous n'avons jamais eu de réponse à ce
sujet.
M. Doyon: La réponse à cette question ou cette
absence de réponse de la part du ministère, c'est peut-être
que lui-même ne le sait pas.
M. Fox: Je ne sais pas. Je ne veux pas présupposer pour le
ministère.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député de Louis-Hébert. Sur ces paroles, je remercie les
représentants de la Commission des écoles protestantes du grand
Montréal de leur contribution aux travaux de cette commission. J'invite
maintenant les représentants du Comité de l'enseignement en
langue anglaise à bien vouloir s'approcher de la table des
invités et à prendre place afin que nous entendions le contenu du
mémoire qu'ils ont à nous livrer. Je signale, toujours en vertu
de la même entente, que nous aurons un maximum de deux heures
d'écoute et d'échanges avec cet organisme. S'il vous plaît,
si vous voulez céder la place.
M. Fox: Merci beaucoup de nous avoir écoutés. Je ne
sais pas si ce sera la dernière commission parlementaire, mais...
Mme Lavoie-Roux: On va voir!
Le Président (M. Blouin): Je disais donc qu'en vertu de
l'entente qui est intervenue, nous utiliserons un maximum de deux heures avec
le groupe que nous accueillons maintenant et je rappelle aux membres de la
commission que cette limite de deux heures constitue bien une limite et qu'il
est toujours possible que nous terminions nos interventions avant cette
période fixe, maximale, de deux heures. Maintenant que les
représentants du Comité de l'enseignement en langue anglaise ont
eu le temps de venir prendre place à la table des invités, je
leur demande d'abord de s'identifier et ensuite de nous livrer, en une
vingtaine de minutes, le contenu de leur mémoire.
Comité de l'enseignement en langue
anglaise
M. Henderson (Richard): M. le Président, M. le ministre,
MM. les membres de la commission parlementaire, au nom du Comité de
l'enseignement en langue anglaise de l'Ouest québécois, je vous
remercie de nous avoir donné la possibilité de présenter
notre point de vue aux membres élus de notre gouvernement. J'aimerais
d'abord vous présenter notre groupe de discussion. À mon
extrême droite, Mme Micheline Bennett de Val-d'Or. Elle est
mère de trois enfants et fut membre du comité d'école des
écoles Fatima et Marie-Immaculée, deux écoles primaires
françaises, de l'école Desmarais, une école primaire
catholique anglaise, et de l'école Saint-Joseph, une école
secondaire catholique. Elle siège actuellement au comité de
l'école secondaire protestante Percival. À ma droite, Mme Helen
Routliffe de Fort-Coulonge, mère de quatre enfants présentement
aux études. Elle oeuvre auprès d'associations de parents depuis
treize ans, fut présidente du comité d'école de
l'école secondaire protestante Pontiac durant six ans et assume
actuellement le rôle de déléguée des parents
à la commission scolaire protestante Pontiac. Je m'appelle Richard
Henderson. Je demeure à Hull depuis 34 ans. À l'époque
où mes sept enfants fréquentaient des écoles anglaises et
des écoles françaises, je fus membre d'associations de parents
pendant 32 ans. J'ai assumé la présidence du comité
d'école de l'école secondaire d'Arcy McGee, du comité
d'école de l'école Pie-XII, du comité de parents de la
Commission scolaire régionale de l'Outaouais et je suis actuellement
président conjoint du Comité de l'enseignement en langue anglaise
de l'Ouest québécois. À ma gauche, Mme Susan Taylor, de
Chelsea, membre du comité d'école de Chelsea durant cinq ans et
ancienne présidente du comité de parents de la Commission
scolaire Greater Hull; à côté de Susan, M. Michael Cooper,
de Wakefield, ancien enseignant en Angleterre, en France et dans l'Ouest
canadien; il est présentement conseiller pédagogique à la
Commission scolaire régionale protestante Western Québec et
membre du comité d'école de l'école de Hull; finalement,
Mme Gloria Henderson qui, avec ses trente ans d'expérience auprès
des associations de parents, s'est jointe à moi pour caresser les
espoirs et les aspirations pour l'avenir de nos douze petits-enfants.
Collectivement, nous avons été actifs auprès des
associations de parents durant 88 ans. Il a donc semblé justifiable au
Comité de l'enseignement en langue anglaise de l'Ouest
québécois de nous interroger sur l'opportunité de nous
mettre à l'oeuvre pour les représenter, représenter non
seulement les parents catholiques et protestants, mais aussi les enseignants,
les administrateurs et les commissaires d'écoles, qui sont tous membres
de la communauté. Lors d'une journée d'étude en janvier
1983, notre comité fut fondé à cause des
inquiétudes nées du livre blanc. Les représentants de la
communauté anglophone catholique et protestante provenant des quatre
coins de notre région se sont regroupés pour échanger
leurs points de vue et vous avez devant vous la formulation de nos
principes.
À la suite d'une année consacrée à
réfléchir et à étudier le projet de loi 40, ce
mémoire que vous tenez exprime la position officielle de notre
communauté. C'est aussi la compilation des points de vue des parents,
des enseignants, des administrateurs et des commissaires d'écoles
catholiques et protestants de la vaste région de l'Ouest
québécois. Notre communauté espère que vous allez
reconnaître le bien-fondé de nos inquiétudes concernant le
projet de loi 40, que les solutions que nous proposons aux problèmes
soulevés dans notre milieu sont réalistes et que vous
rêvons d'un système d'éducation viable sur lequel l'avenir
de nos enfants peut être bâti.
Mme Taylor va tracer l'esquisse des principaux thèmes de notre
mémoire et c'est avec plaisir que notre groupe répondra à
vos questions.
Mme Taylor (Susan): Thank you, Mr. Henderson. I will not spend a
great deal of time in reiterating the specifics of the position of the
community from which we come. Those specifics have been explained in some
detail in the brief which we have submitted to you for your consideration.
Instead my will, this evening, is to highlight the fundamental principles
generated and endorsed by the English-speaking community of Western
Québec in response to Bill 40.
Representatives of English parents, teachers, commissioners and
administrators from both the Catholic and Protestant sectors of Western
Québec have arrived at unanimous agreement on the following three
principles: first, parents neither desire nor are willing to assume
administrative responsibility as members of school councils; they rather wish
to maintain and extend their consultative role through partipation on school
committees and parents committees; second: the English language schools of
Western Québec should be administered by an English language school
board, with provisions for confessional guarantees at the school level and at
the school board level that respect the religious diversity of the
English-speaking community of Western Québec; third, the English
language school board must be elected by universal suffrage. It must retain
local taxation powers and act as a local intermediary between the individual
schools which it serves and the distant bureaucracies of Government. (22 h
15)
With these three principles in mind, our community must reject any
legislation that is vague and ambiguous in both intent and consequence,
incomplete and excessively relying on Government by regulation, not the result
of extensive public consultation and a compilation of arbitrary unilateral
changes in the education system which do not demonstrably improve the quality
of education in Québec. However, our
community could endorse legislation that is clear and direct in both its
intent and subsequent results, complete and comprehensive, the direct result of
full public consultation throughout the province of Québec and genuine
educational reform clearly designed to improve the quality of educational
services provided to each child in each classroom in Québec.
The parents of Western Québec reject legislation which offers, in
fact, only the illusion of power at the school level. The parents instead
endorse the preservation and refinement of the present network of school
committees and parent committees, a network which provides us with real
influence over the educational system at both the local and provincial level.
Our community as a whole rejects the school as largely self-governing, as
asserted in Bill 40, the school that will inevitably become isolated, lonely
and ultimately vulnerable. We instead endorse the school as a functioning
member in a community of schools providing the mutual support that will ensure
the present and future stability of each school within that community.
We reject the school board proposed in Bill 40, a school board burdened
on the one hand with responsibility but stripped of all real authority. We
endorse instead a locally elected English language school board which must have
sufficient legislative authority to respond to and meet the expressed needs in
our community. We reject a Ministry of Education which continues to dominate at
all levels the major areas of decision in education, curriculum, finance and
human resources. We endorse instead a Ministry of Education which performs a
supportive role at the local level by providing all necessary assistance to the
school and the school board in these same major areas.
In the final analysis, our community rejects Bill 40 as it presently
stands. Indeed, we can only accept a bill which meets the criteria identified
in this brief that we have presented to you and in our statement of principles
as a valid basis for educational reform. I want to thank you for your attention
and we would like to welcome any of your questions on the specific areas of
concern in our community and on the alternatives which we formulated and
proposed in our brief.
Le Président (M. Leduc, Fabre): M. le ministre.
M. Laurin: Je veux d'abord remercier le Comité de
l'enseignement en langue anglaise pour son expression d'opinion sur les
principes qui président au projet de loi et sur ses grandes
orientations. J'ai lu avec attention le mémoire du Comité de
l'enseignement en langue anglaise. Dans ce mémoire, le Comité de
l'enseignement en langue anglaise juge souhaitable une réforme
authentique de l'éducation au Québec. Je voudrais demander au
Comité de l'enseignement en langue anglaise ce qu'il entend par une
réforme authentique de l'enseignement au Québec. Par exemple,
est-ce qu'il souhaite une nouvelle division des commissions scolaires sur la
base linguistique comme semble l'indiquer leur deuxième principe, qu'on
vient d'entendre, c'est-à-dire que les écoles anglaises de
Western Québec devraient être administrées par une
commission scolaire anglaise?
Deuxièmement, est-ce qu'il souhaite -comme nous l'avons promis,
comme nous nous y sommes engagés - un moratoire de cinq ans sur les
fermetures d'école? Est-ce qu'il souhaite une intégration des
deux niveaux d'enseignement primaire et secondaire? Est-ce qu'il juge
souhaitable une modification du suffrage universel - comme beaucoup de groupes
sont venus nous le recommander ici dont la Faculty of Sciences of Education of
McGill, le Conseil supérieur de l'éducation dans son avis,
plusieurs commissions scolaires, même la CEQ - qui ferait que
siégeraient à la commission scolaire une moitié de
commissaires élus au suffrage universel et une moitié de
commissaires qui seraient des parents venant des comités
d'école?
Le Président (M. Leduc, Fabre): M.
Henderson?
M. Cooper (Michael): M. le ministre, on vous remercie pour cette
question qui est très claire, on va essayer de répondre
clairement à vos questions.
D'abord, on souhaite, comme on l'a indiqué dans le
mémoire, une commission scolaire linguistique pour le territoire de
l'Ouest québécois, c'est-à-dire, dans la situation
présente, la région 07 et, ensuite, la région 08,
c'est-à-dire le Nord-Ouest du Québec. Si cela est prévu
d'avoir des divisions linguistiques à travers la province, cela est la
modalité préférable qu'on souhaite dans notre
région. Les divisions de la carte, en pratique, on préfère
que ce soit un processus de consultation dans les milieux pour
déterminer plus exactement les divisions.
Oui, vous avez raison, nous avons indiqué dans notre
mémoire que nous préférons un moratoire de cinq ans sur la
fermeture des écoles, c'est exact. Que nous sommes d'accord que les deux
niveaux d'enseignement élémentaire et secondaire soient
intégrés, c'est exact. Également, nous tenons à
maintenir le système de suffrage universel. On trouve, comme parents -
dans les discussions dans notre région intéressante l'idée
de 50% de parents élus et 50% de commissaires élus. Dans notre
région,
on nous a indiqué que le système actuel des comités
d'école, des comités de parents, c'est un système qui est
très valable; on va continuer de le faire, mais on pourrait
peut-être l'augmenter au niveau des parents et garder plutôt, en
majorité, un système de suffrage universel, mais avec une
représentation proportionnelle soit des parents catholiques, des parents
protestants, soit des parents des enfants à l'élémentaire
ou des parents des enfants au secondaire.
M. Henderson: Est-ce que je peux ajouter quelque chose, M. le
ministre? Vous avez parlé de geler les écoles pendant cinq ans.
Je voulais signaler - cela a été mentionné par un autre
groupe ici - que la commission scolaire régionale de Hull, à ce
moment-ci, est en train d'essayer de déménager les anglophones de
l'école D'Arcy McGee à une autre école. Du point de vue
des parents de cette école, on va faire les revendications auprès
de la commission scolaire qui va prendre la décision le 30 janvier.
C'est tout dans le contexte du bill 40, le système d'intégration.
La commission scolaire locale, d'après nous, voudrait mettre sa main
là-dessus avant que les cinq ans commencent.
M. Laurin: C'est la deuxième fois aujourd'hui qu'on nous
signale un exemple de cette sorte. Je ne sais pas si nous pouvons y faire
quelque chose puisque, actuellement, c'est de la juridiction des commissions
scolaires. J'espère qu'on pourra faire quelque chose à notre
niveau pour empêcher que cela ne se produise. J'espère qu'on ne
fermera pas l'école secondaire anglo-catholique à Campbell's Bay
que nous venons de faire construire au coût de 2 500 000 $. Je peux vous
assurer que nous procédons et continuerons de procéder aux
consultations pour que ces territoires correspondent dans toute la mesure du
possible aux besoins et aux voeux du milieu.
Ma deuxième question est la suivante. Comme beaucoup de groupes
anglophones, vous en avez beaucoup contre ce que vous jugez une centralisation
trop grande du système d'éducation actuel. Vous semblez aussi
penser, comme beaucoup d'autres - je ne sais pas d'où vient cette
croyance - que la loi 40 va accentuer la centralisation actuelle du
système d'éducation alors que nous, nous croyons le contraire. Je
voudrais vous ramener au texte de la loi 40 et vous poser une question
très précise. Dans l'analyse que vous avez faite du projet de loi
40, quelles fonctions ou responsabilités, jusqu'ici attribuées
à la commission scolaire, le ministère, par sa loi 40, va-t-il
récupérer?
I may repeat my question in English, if you prefer. As many
English-speaking groups, you think that our present system of education is
centralized too great en extent.
You seem to think, I do not know on what ground, that by Bill 40 the
government wants to increase still further the centralization of the system of
education. I would like you to come back to the text, because you told me that
you had analysed the text in depth. I would like you to answer this question:
Which functions or responsibilities, now attributed to a schoolboard, the
Department of Education, by Bill 40, would recuperate? Could you indicate those
functions or those responsibilities, at least a few of them?
Le Président (M. Blouin): M. Cooper. (22 h 30)
M. Cooper: M. le ministre, you are quite correct; as a result of
the discussions about the White Paper and the Bill 40, there has been a great
deal of discussions in our community as to the nature of the role of the
Ministry of Education as well as that of the schoolboard and of the school. In
the discussions that have taken place among the parent groups as well as the
other members of our committee, the question of course has not been exhausted.
But to date, our feeling is that the role of the Ministry of Education, as we
see it, is essentially one of providing "les grandes lignes" that we feel very
strongly that a school board should exist at the local level and that there
should be sufficient authority at that level that those "grandes lignes"
provided by the Ministry of Education can be then applied most effectively in
the local "milieu".
As parents, of course, we are not in a position to do a complete
analysis of the details of the "grandes lignes" of the Ministry of
Education.
M. Laurin: Yes, but this was not my question. I asked you if you
could quote one, two, three, four, five or six articles in Bill 40 where the
Department of Education, the Ministry adds...
M. Cooper: O.K.
M. Laurin: ...a power to the ones he already has.
M. Cooper: Susan, you are sure you want to try it?
Mme Taylor: Yes. M. le ministre, I think that it has been the
conception of our community that, rather than obviously removing any real
authority from the school board to the Ministry, the Ministry has, in fact,
appeared to transfer that responsability and authority to the school level.
However, the constraints imposed by articles 308 and 309, particularly upon the
activities of the school council, combined with the particular constraints
inherent in the "régime pédagogique" will make it almost
impossible
for the local school to adapt the regulations provided by the Ministry
of Education at the local level. And because the school board no longer will
have that kind of latitude, that kind of flexibility, it will be extremely
difficult for that board to meet the expressed needs of the local
community.
M. Laurin: But again, in articles 308 and 309, Bill 40 does not
add anything or anything significant to the powers already exerted by the
Department. And, on the contrary, I think it diminishes in some important ways
the power already held by the Department of Education to the benefit of the
school board. This is why I am asking you again: Have you found, in your
analysis of Bill 40, in any article, a proof that you could quote that we are
increasing the powers of the Department?
Mme Taylor: I suppose the best answer to your question would be
to suggest that the community had feels that the Ministry of Education, at the
present time, already dominates education at all levels.
M. Laurin: O.K.
Mme Taylor: And anything that did not radically decentralize and
decrease that control our education at the local level would be unacceptable to
our community.
M. Laurin: Ma troisième question; je vous ai entendu dire
tout à l'heure que l'école de la loi 40 "would be a
self-governing and lonely school". Là aussi, en vous ramenant au texte
du projet de loi, il semble que ce soit une affirmation à
l'emporte-pièce et qu'il serait difficile de prouver, puisque les
écoles, dans le projet de loi 40, sont toujours soumises à la
commission scolaire qui doit exercer un droit de contrôle sur la
façon dont elles s'acquittent de plusieurs de leurs
responsabilités pédagogiques. La commission scolaire conserve le
droit et même le devoir, je dirais, d'accorder aux écoles le
soutien pédagogique, l'assistance pédagogique dont elles ont
besoin. La commission scolaire garde le droit de répartir les services
pédagogiques, les services éducatifs, les services
complémentaires aux diverses écoles. En plus, le bill 40
prévoit une table de gestion où tous les directeurs
d'école se réuniront avec le directeur général de
la commission scolaire et où le progrès et l'activité des
écoles seront, bien sûr, évalués, ainsi que la
nécessité de réformes ou de projets additionnels. On est
donc loin d'une "self-governing and lonely school" si on s'en rapporte au texte
de la loi 40. Est-ce que c'est dans ce sens que vous avez analysé la loi
40?
M. Cooper: M. le ministre, certainly in our area, we are
representing a mixture of some urban schools but a great deal of small rural
schools spread over a very large territory. Consequently, they are isolated and
inevitably, to a certain extent, feel lonely simply because of their location.
It has been a policy, through the network of parents committees, to provide a
network which shares an understanding of the needs, an understanding of the
problems and an understanding of the solutions. This network is the one that we
propose be continued or improved, the network of school and parents committees
through a school board system, so that there is not an isolation or loneliness
in the schools, so that the parents are in contact with each other, are aware
of services, are aware of administrative educational services that you
mentioned being available throughout their territory, whether the school be
thirty or forty students or whether be three or four hundred students as is the
case of many of the approximately 50 schools that we represent throughout a
very large area.
Mme Taylor: I think I might add, M. le ministre, that the present
network emboied in the parents committee system allows within our community and
the Protestant system at this time each parent to have a sense of the
continuity of the educational system through which his or her child
experiences, so that even the parent whose child is only beginning in the
school system has a sense of whether that child will progress and of the kind
of education that he or she will receive. And, at the same time, those parents
whose children have reached the secondary level can have an appreciation of the
elementary school system and how it leads into the secondary system. It allows
the large regional high school to appreciate the needs and the relationship
that it shares with the small rural elementary school and provide a mutual
support that would not exist if that parents committee network ceased to
exist.
M. Laurin: My fourth question would relate to parents. Though you
seem rather satisfied with the consultative role now exerted by the parents,
how could you really object to the parents, due to their responsibilities as
mothers or fathers of their children, and being more and more interested in
what the education system is doing to them, how could you really object to
those parents having a larger say in the creation of a more educative
environment, in the listing of weaknesses or assets of a school, delivery of
services, in the priorities that a school could fix for itself according to the
needs of the clientele it has? How could you object to the parents again having
a large
say on those topics which are not comprehensive, which are not all
inclusive, but which have such an importance for the development of their
children along optimal ways?
Mme Taylors M. le ministre, it is the feeling of the parents in
our community that the kind of additional tasks imposed by Bill 40 in the
creation of the school councils provide parents with administrative
responsibilities rather than additional influence over the experience of their
children in the school system, and that is, after all, the main concern of the
majority of parents, that is the daily life of the child in the school, and
those administratives responsibilities could in fact interfere with the
parents' ability to focus on that prime priority.
At the same time, the parents believe that, by extending and enhancing
the present system of school committees which are just beginning to prove their
effectiveness in the school system, parents have a much greater potential for
exercising genuine influence. One area of improvement at the parents' committee
level might involve ensuring that the increased number of parent
representatives on the school board would also have the right to vote. At the
present time, they make motions and participate in discussion of resolutions,
but may not vote on those particular resolutions. And this could, indeed, allow
parents directly representing only parents and their children, and not involve
in the other administrative responsabilities that go with being a school
commissioner, that could have a very strong influence on the decision-making at
both the school level and the school committee and through parent
representation on the school board at the school board level.
M. Cooper: I think, Mr. Minister, that we speak from the security
of a system where the parents are confident that they see the educational funds
being spent on the child in the classroom and that is made possible through a
school board system, a local network of schools where the parents are
influential in setting the priorities that you referred to, that they are able
to express themselves through a system, through a network which is there, make
their views known and see that the educational services that they are concerned
about are then provided through that network.
M. Henderson: Je veux juste ajouter quelque chose, M. le
ministre. Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas que les parents assument un
autre rôle, mais ce sont les parents eux-mêmes qui ont
refusé, d'après nous, de voir leur rôle administratif
augmenter dans les écoles. Peut-être cela est-il contraire
à ce que l'association des parents vous a dit, d'après ce qu'on a
lu dans les journaux, mais chez nous, dans notre région, on a eu un
colloque avec la fédération des parents et les parents ont
manifesté le désir de ne pas embarquer dans l'administration des
écoles. Je ne veux pas dire que cela était unanime, mais, dans
l'ensemble, on n'en voulait pas.
Le Président (M. Blouin): Cela va. Merci, M. Henderson. M.
le député d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le Président, il me fait plaisir de saluer les
membres du comité pour la promotion de l'éducation ou de la
formation anglophone dans l'Ouest du Québec. J'ai déjà eu
l'occasion de me rendre dans votre région et de participer à des
réunions qui avaient été organisées sous
l'initiative de M. Cooper, en particulier. J'avais vivement
apprécié l'engagement des parents, des éducateurs et des
administrateurs scolaires que j'avais eu l'occasion de rencontrer à ce
moment. D'ailleurs, je pense que j'étais accompagné ce
soir-là de quelques députés de la région, dont le
député de Pontiac, M. Middlemiss, qui est avec nous ce soir et
qui sera accepté, j'espère bien, par nos collègues du
côté ministériel comme intervenant pour la séance de
ce soir. Je n'ai pas demandé que cela soit fait avant parce que je
savais pouvoir compter sur votre consentement, sans aucune espèce de
discussion.
Le Président (M. Blouin): On me dit, M. le
député d'Argenteuil, que ce sera fait avec plaisir.
M. Ryan: Merci. Alors, M. Middlemiss se fera sans doute un
plaisir d'intervenir tantôt.
En écoutant l'intervention des représentants de l'Ouest du
Québec qui sont avec nous ce soir, je me faisais les quelques
réflexions suivantes: tout d'abord, dans leur examen du projet de loi
40, ils n'ont pas fait un examen légal, ils n'ont pas fait un examen
sous l'angle de l'expertise administrative. Ce sont des choses qui peuvent
être faites par d'autres et à propos desquelles, d'ailleurs, nous
avons déjà de très bonnes contributions au dossier. (22 h
45)
Ils ont examiné le projet à titre de citoyens, de parents
qui sont directement intéressés aux choses de l'éducation.
Ils vous disent une chose, M. le ministre. Ils disent: II y a une chose qui
cloche dans votre affaire: c'est le statut et le rôle de la commission
scolaire. C'est bien clair dans le mémoire qu'ils nous donnent et cela a
été dit à tellement de reprises depuis le début des
audiences de la commission que j'espère
que le ministre va comprendre le message. C'est évident qu'il y a
une faiblesse dans la structure qui est proposée et elle est
là.
Une deuxième faiblesse a été soulignée. Je
pense qu'on pourrait la résumer comme ceci. Ce ne sont pas exactement
les termes dans laquelle elle a été présentée, mais
c'est la conclusion que je tire de ce que j'ai entendu. Le ministre demande
pratiquement à chaque organisme qui se présente ici et qui ose
exprimer sa crainte que l'emprise du ministre sur le système
d'éducation ne s'appesantisse encore davantage une fois que le projet de
loi 40 sera mis en vigueur: En quoi ce projet de loi augmente-t-il les pouvoirs
du ministre? Il y a une chose qu'il faut dire au ministre de
l'Éducation. Je pense que le plus important exemple d'une sorte
d'accentuation de centralisation qu'instaure le projet de loi 40, c'est le
modèle uniforme qu'il veut imposer partout au Québec en
matière de structures.
Vous écoutez le témoignage de ces gens-là, c'est
évident, il y a peut-être dix situations différentes
seulement dans l'Outaouais et on va en signaler quelques-unes tantôt. On
va dans une autre région; il y a encore des situations
différentes. Dans une autre, la même chose. On a entendu la
Commission des écoles protestantes du grand Montréal tantôt
qui nous a présenté sa situation et son problème. Ensuite,
la députée de Maisonneuve nous a dit: Même à
l'intérieur de ce portrait, il y a des nuances importantes à
ajouter. Très bien. Ce que je ne comprends pas, c'est que le ministre
veuille imposer une structure uniforme de bas en haut, à l'aide de son
projet de loi et cela, M. le ministre, est de la centralisation dans la plus
mauvaise conception qu'on puisse en avoir. C'est clairement une imposition d'en
haut qui va entraîner des effets d'ébranlement ou de
déséquilibre profond, des ruptures d'expériences en marche
à bien des endroits qui auront des conséquences énormes
pour la qualité de l'éducation et pour l'engagement des gens.
Je pense que c'est le message qu'on doit dégager d'un
témoignage comme celui qu'on a entendu ce soir. Il me semble qu'il ne
faut point être grand clerc pour entendre ce message. Il a
été présenté très clairement. C'est plus
important. On vous fera d'autres démonstrations à propos de tel
ou tel article du projet de loi. Il y a déjà des pièces au
dossier, encore une fois. Il faudra en ajouter d'autres, parce que, de ce point
de vue aussi, il y a des choses à signaler dans le projet de loi. Je
mentionne ceci pour vous dire que, sur ces deux aspects, je suis de votre
opinion et je trouve que cela n'a absolument pas de bon sens de vouloir imposer
un modèle unique et uniforme dans tout le Québec comme celui
qu'on veut imposer. Je pense qu'avant de créer ce troisième
palier d'autorité au sens plein du terme... Il y a déjà,
on l'a vu, beaucoup de décisions qui se prennent au niveau de
l'école. Le ministre n'a pas inventé les boutons à quatre
trous en nous disant qu'il faut que des décisions se prennent au niveau
de l'école. Cela se fait depuis que le monde est monde et depuis que
nous avons un système d'enseignement au Québec, mais créer
un système juridique qui va nous dire: Vous avez un troisième
palier où le type pourra dire, comme la commission scolaire, au
ministre: Attendez un peu et vous allez respecter... là, c'est une autre
affaire. Je pense que l'unité d'un système d'enseignement sur un
territoire est un autre élément qui a été
souligné. Vous êtes Mme Henderson, vous, je pense?
Mme Taylor: Mme Taylor.
M. Ryan: Excusez-moi. Mme Taylor l'a souligné, c'est une
dimension à laquelle je suis éminemment sensible, parce que je ne
pense pas que nous aurons un bon système d'enseignement s'il n'y a pas
d'unité dans le territoire qui a été confié
à la gestion d'une commission scolaire. Ce sont quelques commentaires
que je voulais formuler en guise d'introduction.
J'aurais une couple de questions à vous poser. Je regarde les
personnes qui sont autour de la table et je constate que vous êtes tous
activement engagés dans l'éducation, mais je m'interroge sur la
représentativité du groupe que constitue le Comité de
l'enseignement en langue anglaise de l'Ouest du Québec. Seriez-vous
prêts à dire qu'il est aussi représentatif des protestants
de langue anglaise que des catholiques de langue anglaise? On nous a remis des
chiffres ce matin qui me font constater que, dans la région 07, la
clientèle totale de langue anglaise dans les écoles publiques est
de 8122 élèves, dont 3476 classifiés comme protestants,
4134 classifiés comme catholiques, 512 comme n'appartenant pas à
l'une ou l'autre de ces deux catégories. D'abord, quelle
représentativité vous attribuez-vous? Deuxièmement, cette
représentativité est-elle aussi forte du côté
protestant que du côté catholique?
Le Président (M. Blouin): M. Cooper.
M. Cooper: Les chiffres ne correspondent pas exactement à
ceux qui nous ont été fournis par le ministère. Mais on
trouve un partage à peu près égal dans le territoire de
l'ouest du Québec. 50% d'Anglo-catholiques et 50% d'Anglo-protestants.
Pour la région 08, 1500 enfants, dont la majorité est catholique;
et dans la région 07 - c'est-à-dire la partie sud - environ 7500
enfants, dont la majorité est protestante. Mais si on les met ensemble,
on arrive, d'après nos chiffres, approximativement à 9000 dont
à
peu près 50% de catholiques et 50% de protestants.
M. Ryan: Maintenant, dans votre comité, est-ce que l'input
des catholiques de langue anglaise est aussi fort, aussi représentatif
que celui des protestants de langue anglaise?
M. Henderson: On a eu des représentants des deux
communautés, professeurs et parents. Ici, à la table, je pense
qu'on est divisé à peu près 3-3. Cela adonne ainsi. Aussi,
nous sommes tous parents ici, a la table, mais nous représentons les
professeurs et les administrateurs aussi, qui ont fait partie de notre
comité et qui ont travaillé avec nous pour bâtir notre
mémoire.
M. Ryan: Très bien. Et puis, vous avez des parents qui
représentent autant des enfants inscrits dans des écoles
catholiques anglaises que dans des écoles protestantes?
M. Henderson: Oui.
M. Ryan: Très bien. Maintenant, cela m'amène
à une deuxième question. Dans les trois principes qu'a
énoncés tantôt Mme Taylor, le deuxième se lit comme
suit: "The English-language shools of Western Québec should be
administered by an English-language school board, with provisions for
confessional guarantees at the school level and school board level that respect
the religious diversity of the English-speaking community of Western
Québec." C'est un paragraphe qui ne m'étonne pas; je pense qu'il
est formulé d'une manière semblable à bien d'autres qu'on
a entendus ou qu'on va entendre au cours des audiences de la commission. Mais
en lisant le texte complet de votre mémoire, j'ai trouvé que la
position était plus confuse, vous savez; j'ai trouvé qu'il n'y
avait pas une correspondance parfaite entre ce résumé-ci et ce
que j'ai trouvé dans le mémoire. J'aimerais que vous me disiez
comment pourraient se réaliser, dans la pratique, les garanties
confessionnelles au niveau des écoles et au niveau de la commission
scolaire.
I will give you my impression. Upon reading the two texts, the summary
which you presented by way of an introduction to our discussion and the fuller
text of your official presentation to the commission, I had the impression that
the summary had been influenced more directly by the Catholic side of the
equation while the fuller text was rather the expression of the concerns of the
Protestant side. How do you reconcile these two, I hope, complementary and not
opposite approaches? I am interested in seeing how you would see this working
in practice and what kind of consensus do you have around what guarantees in
this area?
Mme Henderson (Gloria): It is a difficult concept. The
confessional school has not been clearly defined in the project of law. If I
may digress just a little bit to look at an historical evolution of the
Anglo-Catholic school, it is almost a mirror of the evolution of modern
Québec society. In its present context, after the traditional positions
of an Anglo-Catholic school, that is what represents the concept of the
Roman-Catholic faith vis-à-vis the curriculum, the teaching group, etc.,
there has been a change in the reality, at the moment, influenced by
oecumenism, influenced by the disappearance of large numbers of teachers who
belong to religious orders, the pressures of modern feminism, working mothers,
passive morality, etc., which has brought about a visible change in the
attitudes of Anglo-Catholics.
It must also be said that there are no constitutional guarantees for
Anglo-Catholics, provincially or under the famous or infamous article 93; so,
traditionally, the Anglo-Catholics were under the jurisdiction of the Catholic
Board, which was primarily a Franco-Catholic institution. The experience is
always interesting, never dull, and frequently unhappy.
Along with the evolution I spoke of, among the Franco-Quebeckers, there
has been a tremendous thrust and desire to make of Québec a French
province. In order for Anglo-Catholics or anglophones in total to assume for
their children a place in the main stream of the Québec society, it is
necessary that our children, besides acquiring the knowledge, the training to
practice their profession, must also be able to practice their profession in a
second language. This requires for us an intense exposure, academically and in
every other way, to the second language.
It is frequently very difficult to explain, when you are a member of
perhaps a parents committee - you are one and there are 19 other parents there
who represent the francophone community - that we require extra help,
financial, pedagogical, over-broad spectrum of conditions to permit this
ability to our children.
Having said this, the goodwill demonstrated by the majority of
francophone parents is there. However, the two preoccupations are polarized
and, among Anglo-Catholics, it has become more and more evident that, to
accomplish our prime consideration, which is above all an education of quality
for our children, a normal alliance with others of the same language and
culture would appear to be perhaps the best means by which we can achieve this.
(23 heures)
Almost every group that made representations to this committee that I am
aware of stressed the word "guaranteed" confessional rights. Now, that is a
very broad term and confessional rights apply to everyone. In the particular
area that we come from, because of its vastness and the diversity of the group
involved, multiconfessional schools would appear to be the vehicle by which we
can realize our goals. The preoccupation vis-à-vis confessional schools
can become an interminable and an ongoing battle at a very elementary level,
and I use the terms not describing an elementary school board, but I mean in a
school committee context or a school council context. We believe that it is the
problem of the school board to determine the character of the schools under its
jurisdiction. How this could be achieved? À census is something that
perhaps obviously will have to be discussed, but it is a preoccupation that
will cause many interesting dialogues in the future.
M. Ryan: Bill 40 provides that the confessional character of the
school will be determined by a local vote at the school level and you seem to
suggest that the decision ought to pertain rather to the school board because
of the diversity of situations that would have to be dealt with and, eventually
I suppose, the diversity of practical arrangements that would have to be worked
out in order to adequately respond to the diversified needs that would have
been observed in different parts of the territory. Would you, please, elaborate
somewhat on that and say why Bill 40 as it stands on these matters would not be
an adequate solution to this problem?
Mme Henderson: In my opinion, the school council as suggested by
Bill 40 could not, in any efficient way, handle the nature of a problem as
difficult as establishing the confessionality of the school. This would be a
divisive, controversial, potentially loaded -the word that comes to mind -
situation which would not contribute at all to a salubrious atmosphere to
discuss anything else. This is I can see, the preoccupation of the parents. You
could end up with a 40/60 situation where a majority could predominate and a
large minority's rights could be totally ignored. This is a situation that
would be very unhealthy. So, a school board is responsible for decision-making
and accountable in this area, and could use its resources to...
M. Henderson: I think Susan wants to add something.
Mme Taylor: I think, Mr. Ryan, it would be appropriate to add in
this context the concern that is raising in our community over the fact that
Bill 40 simultaneously changes the structures and the mecanisms which determine
the activities in our school system; at the same time, as it throws into
turmoil a very fundamental tradition, that of confessionality within the school
system. One suggestion that has emerged in our community is that the structures
be changed, but that a three-year moratorium be placed on changing the
confessional status of any individual school within the province. During that
three-year period, the school board would begin its operations and consolidate
its activities, and during that time be able to consult actively within the
community that it serves and determine the appropriate confessional designation
for each of the schools within its community. This would allow for a great deal
more flexibility at the local level, the possibility of the neutral school, the
confessional school, the biconfessional school and the multiconfessional
school, which would ultimately ensure that each school reflect the needs of the
community that it serve and that the entire school board territory would have a
balanced and equitable distribution of services to both the Catholic and
Protestant sectors of the educational community.
M. Ryan: Just one final question: What would be the boundaries of
the school board which you are thinking of?
Mme Taylor: We have proposed that region 07, as it is now
designated, and region 08 would constitute the territory that we envisage for
our school board. We based that proposal on several factors. First, there is a
tradition in the Protestant school system whereby the Protestant Regional
School Board of Western Québec administers both region 07 and region 08
schools. Secondly, there has been a request from the parents of the Northwest
and the other groups in that area that that tradition be maintained or
transferred to a new English-language school board. Finally, there is obvious
concern over the small numbers in the student population in region 08. With
only 1500 students, we find it difficult to anticipate a school board that
would be viable at all in the present or in a very long future. I might suggest
to Mr. Henderson that Mrs. Bennett, who represents the interests of the
Northwest and comes from Val-d'Or, might have somethign to add on this
topic.
Mme Bennett (Micheline): Le 5 mars 1983, une conférence
était tenue à l'école secondaire de Noranda sur
l'éducation en langue anglaise dans le Nord-Ouest
québécois et 54 délégués, parents,
professeurs, commissaires et administrateurs, catholiques
et protestants, se réunissaient pour discuter de l'avenir de
l'éducation en anglais dans leur région. Il a alors
été voté à l'unanimité que la zone 08,
c'est-à-dire Val-d'Or, Matagami et Rouyn, soit fusionnée à
la zone 07, la région de l'Outaouais. La zone 08 ne représente
que 1500 étudiants anglophones en ce moment. La zone 07
représente 7300 étudiants. Une clientèle scolaire de 8800
serait donc souhaitable pour assurer la survie de la zone 08.
Michael pourrait maintenant vous énumérer les
différents avantages de cette fusion.
M. Henderson: I could tell you that I went up as an English
Catholic person. I went up with Michael, in fact, and Mark and we had a meeting
with a group of parents which were from the whole region, Protestant and
Catholic, to give them our statement of principles. I can say we discussed it
fully and we did not have any dissenting votes. We did not take a vote, because
it was not a voting meeting, but we did not have any dissenting votes. That is
essentially what...
M. Ryan: Would the involved school boards, the existing school
boards, be in agreement with your general position?
M. Henderson: We did not discuss it with the existing school
boards, not all of them, to my knowledge. Michael, do you have anything to say
on that?
M. Cooper: No, there have not been any formal discussions, Mr.
Ryan. As far as we know, there has been some support from the Catholic boards
in the region 07 on an informal basis.
Mme Taylor: I might also point out that the Protestant Regional
School Board of Western Québec was represented on the English Education
Committee during our discussions since last January and during the preparation
of this brief. So they certainly participated in the development of this
position and endorsed it.
M. Ryan: I wish to congratulate you on the excellent work you
did.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député d'Argenteuil. M. le député de Fabre.
M. Leduc (Fabre): Merci, M. le Président. Je voudrais
revenir sur la question du conseil d'école. M. le député
d'Argenteuil est revenu sur cette idée que la loi va créer un
modèle unique, que les conseils d'école constituent un
modèle unique qui va être imposé partout au Québec.
Ce n'est pas la première fois qu'il revient sur cette idée et je
pense qu'il est important de rétablir un peu les choses.
À cet égard, je voudrais lui citer un extrait de l'avis du
Conseil supérieur de l'éducation qui, à ce propos,
à propos du conseil d'école, à propos de cette formule,
dit ceci: Cette formule a l'avantage d'être généralisable
partout au Québec, ce que ne permettait pas l'hypothèse de
l'école corporation qui aurait dû être préalablement
expérimentée. Elle ne propose pas, en effet, de modèle
unique, puisque le conseil d'école, qui assume normalement les pouvoirs
de l'école, fonctions et ressources, peut les déléguer
partiellement ou en totalité au directeur de l'école. Pour ce qui
est de la délégation à la commission scolaire, des
pouvoirs de l'école reliés aux ressources humaines,
matérielles et financières, il peut arriver que cette mesure,
prévue par le projet de loi, devienne temporairement nécessaire,
et on se réfère à l'article 216.
Je pense que le député d'Argenteuil ne fait pas la
distinction entre modèle généralisable et modèle
unique. Il s'agit d'un modèle généralisable. C'est dans ce
sens que le Conseil supérieur de l'éducation en parle, mais il ne
s'agit pas d'un modèle unique. Je pense que c'était une
précision importante à apporter, parce qu'à plusieurs
reprises le député d'Argenteuil nous a entraînés
dans cette voie très discutable.
Je reviens donc à votre mémoire, sur cette question du
conseil d'école. Vous dites, à la page 5, en anglais: "Most
significantly, the school council, as defined in Bill 40, divides and isolates
the educational partners from each other rather than bringing them together in
co-operation." Why is this? Can you explain to us why you have this opinion of
the school council, because the school council should bring co-operation? Why
do you think that it cannot bring co-operation?
Le Président (M. Blouin): Mme Taylor?
Mme Taylor: Well, in response to a somewhat subjective question,
I suspect that I will have to give a somewhat subjective answer based on our
combined 88 years of experience in parent associations, school committees, and
parents' committees. The three particular points that we raise on page 5
provide examples of the potential for conflict within the school council. The
fact that there already exists a committee within the school which is evolving
and is demonstrating its ability to bring parents together with teachers,
principals and, then, through the parents' committee, with administrators at
the board level and school commissioners indicates no real need for a school
council. It also, because of the way in which the school council is
established, allows for conflict within the school community pitting parent
against parent and,
possibly, child against child.
It is very difficult to analyze an organizational structure which, at
this point, is simply a model on paper. We simply find it difficult to
understand why it is necessary to replace an already workable system of parent
participation and collaboration with the other educational partners with an
untested and potentially divisive school council.
M. Leduc (Fabre): Est-ce que vous avez présentement un
conseil d'orientation dans votre région? Est-ce que vous connaissez la
formule des conseils d'orientation où l'on prévoit la
participation des enseignants, des parents, des directions d'école? Do
you have this type of orientation committee?
Mme Taylor: At...
M. Leduc (Fabre): No? Because you are speaking of a committee
where parents, teachers and school directors are together and work together.
That is what you were telling me. That is the orientation committee. Do you
have this type of committee? (23 h 15)
Mme Taylor: We do not, in our district, have any examples of the
orientation committee. However, we have school committees which have succeeded
in accomplishing that objective, in which parents, teachers and school
directors work very actively together in a partnership. There are several
examples of this kind of co-operation which has managed to extend itself to the
school board level through the co-operation which exists between the parents
committees and the school board.
At the time, that orientation committees were made available to school
through Bill 71, there was discussion in our community about the potential
inherent in the orientation committee. At that time, the parents in our
community found it difficult to understand the need for an orientation
committee which would somehow seem to duplicate the potential role of the
school committee. It seemed too more sensible to us at the time as it does now
to instead enhance the influence and the role of the school committee and the
parents committee, takes an already existing committee and give it greater
influence and greater participation in the consultative process rather than
creating another committee.
This was particularly a problem in a community like Western
Québec where schools with 32 students had difficult time finding enough
parents to participate actively on the school committee, and it would have been
virtually impossible for them to establish another committee to duplicate the
function of the existing school committee.
M. Henderson: I might add, if I might one thing for the Catholic
section, because Susan is speaking for the Protestant section, that, the D'Arcy
McGee High School, for instance, the English polylavent in Hull, we did not
have a "conseil d'orientation" because the teachers did not whish to
participate. However, in this past school year, the CSRO has implemented, I
think, their "comité de gestion" I think there are three or four school
committee members around them and quite a few budgetary functions have been
transferred to this committee. So, parents are participating very well in the
present system.
M. Leduc (Fabre): Ce comité de gestion dont vous parlez et
dont j'ai entendu parler aussi, cela fonctionne donc chez vous? Est-ce que les
enseignants y participent? Do the teachers participate in this gestion
committee?
M. Henderson: Je ne peux vous dire, je n'aimerais pas vous donner
une réponse parce que, depuis l'été passé, je suis
occupé au niveau du cégep. Mon enfant, qui était au niveau
secondaire, est rendu au cégep j'ai donc gradué avec lui.
M. Leduc (Fabre): Je sais que ces comités de gestion - qui
ont été implantés dans la commission scolaire dont vous
parlez et qui existent dans chaque école de votre région,
à votre commission scolaire - ont des fonctions de
responsabilités décisionnelles dans le domaine budgétaire,
dans le domaine pédagogique. Cela devance le projet de loi 40, j'en ai
entendu parler. Donc, si cela existe, il ne semble pas qu'il y ait
confrontation, cela semble fonctionner, c'est vrai que c'est encore jeune, cela
a été implanté cette année. Mais, finalement, il
reste qu'il y a une volonté, cela n'a pu être implanté que
par la volonté du milieu.
M. Henderson: C'était imposé, pas imposé, je
ne veux pas donner l'idée que c'était imposé
jusqu'à ce point, mais cela venait de l'administration du CSRO. Ce ne
sont pas les parents qui ont suggéré cela.
M. Leduc (Fabre): Les parents participent...
M. Henderson: Oui.
M. Leduc (Fabre): ...et collaborent.
M. Henderson: D'accord.
M. Leduc (Fabre): Et cela fonctionne?
M. Henderson: D'après ce que je peux voir, oui, mais c'est
trop jeune pour évaluer la participation.
M. Leduc (Fabre): Juste un autre point, dans votre mémoire
vous parlez de l'élimination des comités de parents. You speak of
the elimination of the parents committees. I do not quite understand, because
this is not in the law. If you want, you can have in the law parents
committees. You have the freedom to go on with the parents committees. Is not
that right?
Mme Taylor: I think that my previous observation about the
orientation council and the school committee attempting to survive in the same
school applies in this situation as well. In a community such as ours, it would
be virtually impossible to maintain parallel systems of parents participation.
In other words, if the school council assumes responsibility for administration
of the school, I would suspect that 80% of the schools in our district would
not retain school committees. With that in mind, there would be no parents
committee and that network would cease to exist. So, in the light of our
understanding of the potential inherent in Bill 40, we see the disappearance of
the parents committee as an inevitability.
M. Leduc (Fabre): Je vous remercie.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député de Fabre. M. le député de Saint-Henri.
M. Hains: Je vous félicite de votre beau mémoire
et, en même temps, de votre belle sérénité. M. le
ministre s'est toujours vanté d'avoir fait une large consultation avant
d'écrire son projet de loi. Nous savons, en effet, qu'il a
sillonné la province, qu'il a affronté plusieurs fois des foules
assez hostiles et qu'il envoyait même des cartes d'invitation pour
certaines assemblées. Mais vous semblez nous dire qu'il n'est pas
allé dans l'Ouest québécois et vous nous laissez
soupçonner ce refus à la page 19 de votre mémoire, dans
des phrases assez pittoresques. Comme j'aime le piquant, je me permets de le
lire. Vous dites: "Durant les deux dernières années, la
population de l'Ouest québécois a vigoureusement tenté
d'amorcer une consultation au sujet de la restructuration scolaire
proposée du système d'éducation. Mais le rideau se tire
encore une fois sur les citoyens de l'Outaouais et nous devons essuyer les
platitudes du ministre par ses réponses vides alors qu'il nous fait
poireauter à des réunions annulées."
Alors: Est-ce que, vraiment, M. le ministre n'est pas allé vous
visiter et comment avez-vous apprécié ce refus?
M. Cooper: On doit dire sincèrement qu'on a
été très déçus.
M. Hains: D'ailleurs, le ton de votre mémoire semble le
laisser soupçonner. Nous, au contraire, dans les
pérégrinations que nous avons faites, la mission libérale,
nous sommes allés un peu partout et nous avons eu le bonheur, je crois,
de vous rencontrer à Hull. Et là, nous faisions un genre de
sondage, enfin, pour préparer un peu le projet de loi 40. On vous avait
surtout questionnés, on avait rencontré les parents et on leur
demandait toujours s'ils préféraient le pouvoir de consultation,
s'ils pouvaient se satisfaire de cela ou s'ils en voulaient plus. Je peux dire
que, presque à l'unanimité, les parents nous disaient toujours
qu'ils étaient très satisfaits du pouvoir de consultation qui
leur était donné. D'ailleurs, vous revenez là-dessus
à la page 6 de votre mémoire et vous nous dites ceci: "Les
parents anglophones de l'Ouest québécois - en page 6 - avec
l'appui des enseignants, des administrateurs et des commissaires,
considèrent que le système actuel des comités
d'école et des comités de parents est un mécanisme de
participation satisfaisant."
Alors, je vous pose juste cette petite question: Pourquoi gardez-vous
cette attitude, que plusieurs qualifient parfois de conservatrice et même
de rétrograde, et pourquoi refusez-vous ce pouvoir décisionnel
que le ministre voudrait vous donner?
I do not mind, you may answer in English.
Des voix: No, no! We are giving up responsibility herel
M. Cooper: The example is one of a team work and I think perhaps
that it is a good one because that is exactly how we feel about it. We, of
course, are here as parents, but we have the support of the teachers, the
administrators and the school commissioners. Therefore, we speak with that
confidence that, within the structure, as it is now, in our part of the
province, in the anglophone sector, there is a climate of confidence that the
educational partners are working together to offer the best educational
services in the schools in our area. It is with that confidence that we speak
to you this evening and say: Please, do not disrupt that system which is a
working force. As you have said, and as you have seen in our brief, we have
made some suggestions that would perhaps augment in some ways the influence of
parents at the school and at the school board level. This probably is a result
of the two years of process which has been occasioned by the Minister in this
discussion of restructuration. So, in that sense, we recognize that there is a
"dynamique" in this process. However, essentially, I think we are afraid to
lose what we worked hard to get and we certainly do not want to see it lost in
any changes that are made to the educational
system in the province. Thank you. M. Hains: Merci.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député de Saint-Henri. M. le député de Pontiac. Ah!
Je m'excuse, M. le député de Shefford. J'avais omis de voir que
vous m'aviez demandé la parole. Je m'excuse. M. le député
de Shefford.
M. Paré: Merci, M. le Président. Je vous remercie
au départ de nous donner de bonnes réponses, de prendre le temps
de nous répondre malgré l'heure tardive. Il y a deux points sur
lesquels je veux revenir, parce qu'on en entend parler
régulièrement et peut-être spécialement dans votre
mémoire. Si on se base sur la préoccupation qu'on a tous de
l'éducation et ce que nous disons qu'à l'intérieur du
projet de loi 40 on veut amener, il y a deux préoccupations qu'on
retrouve dans presque tous les mémoires. La première, ce sont les
pouvoirs et les capacités au niveau local ou du niveau de
l'école; l'autre, c'est la décentralisation. Très
rapidement, au niveau du premier point, les pouvoirs et les capacités,
on se pose la question et c'est tout à fait normal; on parie beaucoup
sur le conseil d'école, la volonté, la capacité ou le
vouloir des parents d'avoir un projet éducatif pour l'école et de
le mettre en place.
Je dois dire que l'intervenant précédent, par les exemples
qu'il nous a donnés - c'est-à-dire la Commission des
écoles protestantes du grand Montréal - a établi de toute
façon que la commission comme telle est un exemple. Je pense que
personne ne conteste cela au niveau de l'émulation, au niveau du
développement de ces écoles. C'est un peu ce qu'on veut aussi
pour l'ensemble du Québec. Cette commission a donné des exemples,
en tout cas, deux qui m'ont frappé, les cours d'immersion en
français, en disant que cela ne venait pas du tout de la
commission scolaire, mais que c'étaient les parents qui avaient
décidé cela. La commission scolaire est arrivée comme
service et l'a appliqué. Il y a un autre exemple beaucoup plus actuel.
C'est au niveau des ordinateurs. C'est l'école qui a
décidé de se donner des ordinateurs et la commission scolaire est
arrivée comme soutien. Cela vient de l'école. Cela vient du
milieu. Donc, il se met à jour, il est d'avant-garde, comme les
écoles le sont, à la Commission des écoles protestantes au
grand Montréal. C'est probablement le but que veut atteindre chaque
école, aller dans ce sens-là, et cela nous prouve que
l'émulation vient du milieu même ou des parents. Donc, une des
préoccupations que j'ai identifiées au début comme les
pouvoirs et les capacités, l'intervenant précédent est
venu - en tout cas, je le pense - confirmer davantage ma conviction que
c'est non seulement faisable, mais souhaitable. Mme la députée de
Jacques-Cartier, se portant à une défense agressive, dans le
très bon sens du terme, de la commission scolaire, nous a dit que
l'école proposée dans le projet de loi 40 est déjà
une réalité à cette commission scolaire. Donc, au niveau
des pouvoirs et des capacités, c'est une intervention que je voulais
faire, mais vous pourrez faire vos commentaires là-dessus
globalement.
Je vais revenir tout de suite sur le deuxième point. Le
deuxième point, c'est la décentralisation. C'est sûr que
c'est une préoccupation importante qui mérite qu'on s'y
arrête. Vous dites, lorsque le ministre vous posait la question
tantôt: Quels pouvoirs le ministère va-t-il prendre davantage?
Énumérez-les. Finalement, c'est plus dans le contexte, dans
l'ensemble ou dans l'application qu'on dit qu'il n'y a pas une
décentralisation qu'au contraire, il y a une centralisation, parce qu'on
divise au niveau de 2700 écoles. Donc, si on dit que l'équation:
division, donc, centralisation, toutes choses étant égales,
lorsqu'on veut comparer, ce serait vrai, si on ne maintenait pas les
commissions scolaires. Mais, toutes choses étant égales,
lorsqu'on veut comparer au niveau des principes, si c'est vrai que diviser,
donc, cela permet à l'autre de centraliser, le fait que les commissions
scolaires aillent à l'inverse, qu'on passe de 248 commissions scolaires
- j'espère ne pas me tromper - à 149 commissions scolaires,
à ce niveau, le niveau intermédiaire prend, au contraire, du
pouvoir parce que si, comme je le dis, toutes choses étant
égales, l'équation nous dit que diviser, c'est centraliser, au
niveau des commissions scolaires, ce n'est pas une division qu'on fait. C'est
tout à fait le contraire. (23 h 30)
À l'heure actuelle, il y a une diversité dans les 248
commissions scolaires existantes: il y a des commissions scolaires locales, des
commissions scolaires régionales, des commissions scolaires
intégrées, des commissions scolaires catholiques, des commissions
scolaires protestantes. Donc, à l'heure actuelle, il y a
diversité au niveau de l'instance intermédiaire où
plusieurs intervenants veulent donner du pouvoir. Le pouvoir est là. Il
existe, et il n'est pas question d'enlever les commissions scolaires. De plus,
l'équation dit qu'on ne divise pas les commissions scolaires mais, au
contraire, qu'on les renforce. On les renforce, parce que, selon ce qui est
proposé dans la loi 40, la commission scolaire est maintenue, elle a des
pouvoirs, elle est responsable de toutes les écoles qui sont sous sa
juridiction. Or, une très bonne chose a été dite par la
Fédération des commissions scolaires catholiques du
Québec, soit qu'à l'heure actuelle, la commission scolaire
est
constituée de l'ensemble de ses écoles. Le projet de loi
40 vient confirmer davantage que la commission scolaire est constituée
de l'ensemble de ses écoles, puisque le mode de
représentativité qu'on veut y amener, c'est un commissaire
élu au niveau du territoire de l'école. Donc, c'est très
représentatif.
Si on regarde le canal des pouvoirs, c'est un commissaire élu au
niveau du territoire d'une école qui s'en va à la commission
scolaire; celle-ci est maintenant l'instance représentative de tout son
territoire à plusieurs niveaux mais, à un niveau surtout,
c'est-à-dire qu'elle est l'employeur de tous les professeurs de son
territoire. Avant, sur le même territoire, je peux prendre n'importe quel
exemple de chacun de nous qui sommes à cette table ce soir, il y a eu
plusieurs commissions scolaires. L'une représente un secteur, l'autre
représente un autre secteur. Elles doivent négocier entre elles
pour le transport des différents services. Maintenant, sur un
territoire, c'est une seule commission scolaire avec des pouvoirs qui
représente toutes ces écoles et ses commissaires sont élus
au niveau d'un territoire, celui de chacune des écoles.
Si on regarde le canal que cela suit maintenant, la commission scolaire,
si on y va au niveau de l'équation dont je parlais au tout début,
toutes choses étant égales, devient beaucoup plus
représentative de son territoire, beaucoup plus forte. Elles sont moins
nombreuses mais elles représentent mieux leur territoire et plus de
gens, donc avec plus de pouvoirs. Si on dit qu'on essaie d'équilibrer
les pouvoirs à l'intérieur du système, et c'est cela que
nous avons à décider, nous ici, et nous nous faisons
éclairer par les personnes qui viennent, il y a la préoccupation
d'avoir une instance intermédiaire qui soit forte, mais il faut que ce
soit équilibré. Le ministère, on ne dit pas qu'il prend de
nouveaux pouvoirs, au niveau, en tout cas, du texte de la loi, on n'en
reconnaît pas. On s'inquiète du balancier, de l'équation
qu'il doit y avoir entre les niveaux de forces. Je pense que c'est un point
important et qu'il ne faut pas l'oublier. C'est probablement capital même
dans le projet de loi que nous sommes à étudier. Si c'est le
balancier qui nous intéresse et qu'au centre il doit y avoir une
instance forte, nous disons que le projet de loi 40 donne justement cette
instance forte en ce sens qu'elle est plus représentative.
Dans cette vision que je vous apporte, j'aimerais que vous commentiez
mes propos. Est-ce que vous avez d'autres impressions, avec le canal de
pouvoirs que je vous ai expliqué, que c'est du saupoudrage de pouvoirs
entre Québec et seulement les écoles? N'avez-vous pas
l'impression, lorsqu'on regarde vraiment le projet de loi comme tel, qu'on
regarde les pouvoirs, sans que ce soit spécifié, mais le fait
qu'on les réunisse, qu'on les regroupe et qu'on les rende responsables
de l'ensemble de l'éducation sur leur territoire que, finalement,
l'instance centrale du système présentement n'a pas le pouvoir
nécessaire, mais que, quand la commission scolaire ou quand la nouvelle
fédération des nouvelles commissions scolaires va parler, elle va
parler au nom de tous, beaucoup plus puisque actuellement, lorsque les
commissions scolaires locales parlent, elles ne représentent qu'une
partie, aussi bien que les commissions régionales, ou les commissions
scolaires protestantes?
N'avez-vous pas l'impression que la commission scolaire prend du pouvoir
aussi à l'intérieur du projet de loi 40?
M. Henderson: Michael Cooper va vous répondre et ensuite
Suzan.
Le Président (M. Blouin): M. Cooper.
M. Cooper: La question que vous soulevez, M. le
député, c'est peut-être la plus intéressante pour
nous, les parents, dans le processus qui se développe. Ensuite, je crois
que nous sommes d'accord pour que les commissions scolaires soient moins
nombreuses, pour que cela soit plus efficace, qu'elles soient
intégrées pour les mêmes raisons. On tient à une
petite différence entre la question des commissaires élus par
l'école ou par le suffrage universel. Comme on l'a déjà
dit, notre préoccupation est plutôt de garder ou de maintenir le
système du suffrage universel, mais avec des amendements en ce qui a
trait à l'influence des parents.
Mais la question du pouvoir de la commission scolaire, c'est
peut-être la chose la plus importante pour nous aussi. La question des
initiatives locales, c'est très intéressant. Dans les exemples
que vous avez donnés, à savoir qui sont les instances des
initiatives locales, cela répond ou cela retourne peut-être
d'abord à la question du financement pour qu'un projet se
réalise. Je cherche mon français! il y a une question
d'autorité, mais aussi une question de finance qui s'y rattache et
peut-être aussi une question de personnel pour soutenir ces efforts. Pour
vous donner un exemple très spécifique, dans l'Ouest
québécois, on souhaite des programmes de français pour que
les enfants, à l'avenir, aient moins de problèmes avec la belle
langue que j'en ai moi-même, par exemple! Alors, dans ce cas-là,
les prévisions qui se font localement ont pour but d'améliorer
les programmes de français. C'est une initiative locale; c'est donc la
responsabilité de la commission scolaire qui répond aux besoins
du milieu, dans ce cas-là.
Pour répondre à ce besoin, à cette
expression locale, il faut avoir l'autorité, il faut avoir les
finances, il faut avoir les mécanismes pour mettre en place le personnel
requis. En se référant aux grandes lignes, c'est dans les grandes
lignes du curriculum des finances et du personnel qu'on a peut-être des
craintes que, si les décisions sont prises ici même, à
Québec, au ministère, cela puisse ne pas nécessairement
répondre aux besoins locaux. C'est pour cette raison que l'on veut
appuyer l'idée d'une commission scolaire qui ait une
crédibilité, qui est une autorité et pas seulement des
responsabilités. On a peur que seulement des responsabilités,
cela ne fonctionne pas au niveau local. Suzan va prendre le deuxième
point, la question de compétence chez les parents.
Mme Taylor: I would like to make some observations about your
comments on the competence of parents. It is an issue that we dealt with very
early on in the discussion of the White Paper and then of the "projet de loi".
I think you have before you six highly competent parents; I do not think that
in Western Québec the question of the competence of parents to
participate actively and in every way in the school system has ever been an
issue. However, the willingness of parents to assume administrative
responsibilities rather than to continue to exercise influence to the
consultative process has been the real issue in our community.
In the present system of school committees and parents committees at the
school level, the parent who chooses to become a member of the school committee
does so initially out of a concern for the future of his or her child in the
school. So, he joins the school committee with the interest of his child in
mind. However, once he becomes a member of the school committee, he
immmediately assumes concern for the well-being of all children in that school,
and does so on a voluntary basis.
The school council, however, creates a mandatory system of assumption of
administrative responsibility, where the focus of the parent on the well-being
of the child in the classroom somehow becomes cluttered with concern over
administrative concerns, practical realities, things like: does the roof leak?
Did the janitor clean the floors in the hall?
The same would hold through at the parents committee level. I would like
to draw your attention particularly to our remarks on page 7, in the English
version, discussing the role of parents and the particular function of the
parent representative on the board in the present system, which could be
enhanced even further by allowing the parent representative to vote on school
board matters and to have increased proportional representation of parents on
the board. It would probably be most useful if I read you the pertinent
paragraph: "It is parent representation on the locally-elected school board
which ensures parents of an independent voice in decision-making at the school
board level. Parent representatives play a unique role on the school board.
Unlike other school board members, who are rightly accountable to the entire
voting community, parent representatives have been elected by parents to
directly represent their interests and the interests of their children." It is
for these reasons that we endorse the preservation and enhancement of the
present system of school committees and parent committees rather than the
introduction of the school council at the school level.
Le Président (M. Blouin): Cela va? Merci.
M. Paré: Oui, cela va. Merci.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député de Shefford. M. le député de Pontiac.
M. Middlemiss: Merci, M. le Président. Je remercie les
membres de la commission de m'avoir donné la permission d'intervenir ce
soir. Je n'abuserai certainement pas de votre temps.
I would like to congratulate the members of the Western Québec
English Education Committee for their hard work. People, I believe, do not
realize the distances, when we talk about regions 08 and 07, that separate the
different regions, Outaouais and Témiscamingue. Maybe after a while,
somebody could tell us how many miles it represents, when you leave the Hull
area and you go up to Rouyn-Noranda, so that people can realize how vast a
territory you represent.
M. Cooper: I would rather forget, about that.
M. Middlemiss: ...and also how diverse the population is in this
area.
J'aurais seulement deux questions. Deux éléments ont
été soulevés et je pense que vous avez peut-être
répondu un peu à ma première question, en disant que
l'école deviendrait isolée, et à l'autre aussi en disant
que l'école serait dépourvue de son autorité. Je pense que
ce sont deux éléments très importants et j'aimerais qu'on
les explique davantage, en français ou anglais, parce que je pense que
c'est là l'essentiel de vos préoccupations.
M. Cooper: Comme vous l'avez dit, M. le député, le
territoire est énorme et les
écoles, surtout les écoles anglophones dans cette
région, sauf dans les grands centres, ne sont pas très grandes.
Donc, la quantité de parents disponibles pour tous les comités,
est restreinte. Il en manque, c'est sûr; pas en compétence, ni en
énergie, ni en enthousiasme, mais en heures, en soirées, question
de voyages, etc. Ils sont déjà isolés au point de vue de
leur situation actuelle et ils ont très peur. (23 h 45)
Je puis vous dire, parce que j'ai souvent assisté aux
réunions des comités d'école partout dans la
région, que la question du réseau est très importante pour
eux, qu'il y ait un réseau en place, toujours prêt à
partager les ressources, les idées, les possibilités de services
éducatifs, les initiatives du personnel disponible au niveau de la
commission scolaire: conseillers, les psychologues, etc. Donc, c'est la
question du réseau qui est importante pour nous, surtout dans le secteur
protestant, mais peut-être souvent, par contre, avec les
Anglo-catholiques de notre région.
Quant à la question de l'école et de ses pouvoirs...
Susan, I think you will take that question.
Mme Taylor: There are two observations I would like to make that
apply directly to the powers of the school as I see it in Western
Québec. I think that the school as it is proposed under Bill 40 will be,
in fact, more truly isolated than it is at the present time for several
reasons. First of all, in terms of the participation of parents in the school
system, the network that exists in the present parents committee structure
would be cut off. The small school in the Northern reaches of our region, which
comes to the parents committee with a particular problem and requires the
support that it can get from the other schools which participate in that
parents committee, will be cut off from those possibilities. It will be
isolated from that kind of mutual support network that is presently
available.
Also, it seems to us that the election of one school commissioner per
school creates a particular problem in Western Québec. It creates the
potential for genuine conflict at the school board level. You have the
situation where you have a small school with a commissioner serving 32 students
and a commissioner serving a regional high school with 1500 students. How they
can possibly resolve the question of distribution of resources, whether they be
financial or human resources, is particularly difficult for us to understand.
It would be very damaging, we think, to the small rural schools and on that
level, render it powerless as well.
Le Président (M. Blouin): Cela va? Merci, M. le
député de Pontiac. M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président. Bienvenue aux gens de
l'Ouest du Québec. Il me fait plaisir de vous saluer. Je comprends que
vous travaillez ensemble depuis un certain temps. Pourriez-vous m'indiquer
depuis combien de temps vous êtes réunis et depuis combien de
temps vous étudiez cette question spécifique de la réforme
des structures parce que, finalement, c'est ce qu'on a devant nous?
M. Henderson: On a commencé l'hiver dernier, je pense. On
a eu une journée d'étude, puis des ateliers. À la fin de
la journée, on s'est réuni pour discuter en
plénière. À ce moment-là, nous avons
décidé d'élire deux coprésidents, un anglophone
catholique et un anglophone protestant, et nous avons procédé
à l'élaboration de trois principes, "a statement of principles".
Cela a été notre premier effort. Ensuite, quand le projet de loi
a été publié, nous avons commencé avec comme base
notre "statement of principles". On a préparé le mémoire
que vous avez en main ce soir.
Mme Taylor: I think I could take Mr. Henderson a little farther
back in time, to December 10, 1981. On that evening, the parents committee for
the Greater Hull School Board organized and held a meeting at which both
English Catholic and English Protestant parents met for the first time to
discuss the possibility of reorganization of the school system and the
development of a joint position. Thus, although the English Education Committee
did not come into existence until January 22, 1983 to deal particularly with
the question of the White Paper and ultimately with Bill 40, the consultative
process and the bringing together of the community to deal with this issue
began over two years ago.
M. Doyon: Si je comprends bien, vous êtes un groupe qui
s'est formé un peu spontanément devant les besoins et devant les
inquiétudes et les préoccupations communes de tout le monde.
Est-ce que, d'une façon ou d'une autre, vous êtes aidés
soit par des prêts de personnel, de locaux, au moyen de subventions par
le ministère de l'Éducation? Est-ce que le ministère de
l'Éducation participe d'une façon quelconque à vos travaux
en vous fournissant du matériel, en vous fournissant des locaux ou en
vous fournissant des subventions?
M. Henderson: On ne reçoit pas de subventions du
ministère.
M. Doyon: Donc, vous êtes un groupe essentiellement
bénévole et indépendant.
M. Henderson: Je peux dire que, quand on a un projet comme
aujourd'hui, pour payer les dépenses de notre voyage, nous avons
sollicité les dons des comités d'école, des comités
de parents...
M. Doyon: Dans votre milieu.
M. Henderson: ...d'associations anglophones et de partout.
M. Doyon: Je vous en félicite vivement, et c'est ce qui
donne une crédibilité certaine à vos
représentations. Vous n'êtes pas liés au ministère
et vous n'êtes dépendants d'aucune façon du
ministère. C'est là une qualité qui - vous me permettrez
de vous le dire en passant - vous démarque de certains autres groupes
qui sont venus dernièrement devant cette commission. Il est important de
le souligner, parce qu'il est remarquable que la position que vous prenez est
beaucoup moins complaisante vis-à-vis du projet ministériel que
celle d'autres groupes qui nous ont présenté des mémoires.
On n'y verrait peut-être pas une relation de cause à effet, mais,
dans votre cas - je vous en félicite encore une fois - les apparences
sont très sauves. Je voudrais passer à autre chose maintenant que
cela est établi.
Dans l'étude que vous avez eu l'occasion de faire sur le projet
de loi 40, est-ce que vous avez pu distinguer, identifier de quelque
façon que ce soit une augmentation de la disponibilité des
ressources qui sont mises à la disposition du milieu scolaire au niveau
des écoles, au niveau de la commission scolaire, au niveau des
enseignants? Est-ce qu'un effet quelconque, qui pourrait être
identifié, du projet de loi 40 peut être d'augmenter de quelque
façon que ce soit les ressources qui seraient rendues disponibles pour,
finalement, continuer et mener à bonne fin le projet de réforme
pédagogique?
M. Henderson: Michael Cooper va vous répondre.
M. Cooper: Je m'excuse, mais le problème d'avoir des
parents comme porte-parole pour un groupe qui comprend aussi des
administrateurs, par exemple, des techniciens ou des pédagogues, c'est
qu'on n'a pas les moyens de répondre à une telle question. Mais,
d'après moi, on ne voit pas de nouvelles ressources disponibles au
niveau de l'école, au niveau de la commission scolaire dans le projet de
loi. Pour nous, on se dit toujours qu'on joue avec les stuctures, mais qu'il
n'y a pas d'amélioration pour l'enfant dans la salle de cours.
M. Doyon: Je pense que la dernière remarque est de poids.
Je ne prolongerai pas mon propos parce que je veux laisser à ma
collègue de L'Acadie quelques minutes pour qu'elle puisse dire le mot de
la fin. Je suis fondé d'en conclure que vous auriez souhaité
qu'il y ait une augmentation des ressources mises à votre disposition.
En d'autres mots, est-ce qu'il y aurait eu de la place pour une augmentation
des ressources chez vous? Est-ce que ce besoin, vous avez déjà
pu, d'une façon ou d'une autre, le faire valoir ou le faire
connaître aux autorités du gouvernement?
M. Cooper: La taxation locale, c'est une question qui est devant
la cour, on le sait. Donc, je ne peux pas faire de commentaire, sauf de dire
qu'il y a quelques années - je ne me rappelle plus la date - le plafond
artificiel de la loi 57 nous donnait beaucoup d'ennuis au sujet des initiatives
locales qu'on aurait voulu faire, mais qu'on n'était pas capable de
réaliser. C'est dans ce sens que je peux répondre.
Le Président (M. Blouin): Merci, M. le
député de Louis-Hébert. Alors, très
brièvement, Mme la députée de L'Acadie, s'il vous
plaît.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ne poserai pas de
questions aux personnes qui sont devant nous. Je n'ai que quelques secondes.
J'ai voulu reprendre ici une partie des affirmations de notre collègue
du comté de Shefford, qu'il fait très consciencieusement;
parfois, il glisse un peu ou fait certains sophismes sans s'en apercevoir, mais
ceci est à côté de la question. Ce que je voulais vraiment
vous dire, c'est combien j'ai apprécié votre témoignage ce
soir et comme vous nous avez donné un exemple vivant d'une concertation
possible, parce que vivre demain ensemble ne sera pas nécessairement
facile pour des gens qui ont vécu historiquement
séparément pendant si longtemps. Je voudrais, d'une façon
toute particulière, remercier Mme Taylor qui, je pense, nous a
expliqué clairement le rôle que les parents anglophones de votre
région veulent jouer à l'intérieur de l'école.
Un point qui m'apparaît particulièrement important, c'est
le danger que les fonctions administratives et tous les pouvoirs qui seront
donnés à l'école, finalement, isolent l'école dans
le sens de sentir un moins grand besoin de se regrouper et d'exercer une
influence plus grande. Ceci m'a été confirmé par une
école de Montréal où il y a un projet d'école
alternative et où, finalement, sont délégués,
à l'école, à peu près tous les pouvoirs qui
seraient délégués présentement par le projet de loi
40. Le résultat de ceci est que cette école s'est isolée
du reste des comités d'école de cette région parce que,
justement, les besoins ne sont plus là.
D'ailleurs, même les parents de la
fédération des comités de parents sentent la
nécessité de conserver les comités de parents parce qu'ils
jugent que c'est encore eux qui peuvent avoir la plus grande influence. Ils ne
veulent pas perdre cette influence qu'ils perdraient à la minute
où Us vont entrer dans les structures administratives du système
scolaire. Je pense que c'est important de le comprendre et que les parents
devront y réfléchir sérieusement avant d'adhérer
complètement au projet de loi tel qu'il est devant nous,
c'est-à-dire en ce qui touche la participation des parents. Même
la fédération des comités de parents est venue nous le
dire en autant de mots, ici, l'autre jour. Je vous remercier bien
sincèrement.
I want to thank everyone of you. I think it was a very significant
"témoignage", a very good example of possible consultation and working
together.
Merci beaucoup.
Le Président (M. Blouin): Alors, permettez-moi, au nom de
tous les autres membres de la commission, de me joindre à Mme la
député de L'Acadie et de vous remercier pour votre participation
à nos travaux. Je remercie également les membres de cette
commission de la collaboration dont ils ont fait preuve au cours de cette
journée qui s'est déroulée avec rigueur et avec
intérêt. J'invite aussi les membres de la commission à
revenir demain, à 10 heures moins quelques minutes, pour que nous
puissions commencer à temps. Sur ce, j'ajourne nos travaux à
demain, 10 heures.
(Fin de la séance à 23 h 59)