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(Onze heures cinquante minutes)
Le Président (M. Gagnon): La commission de
l'éducation se réunit pour poursuivre l'étude article par
article de la loi 32, Loi sur l'accréditation et le financement des
associations d'étudiants.
Sont membres de cette commission: M. Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Champagne (Mille-Îles), M.
Cusano (Viau), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), Mme Dougherty
(Jacques-Cartier), M. Polak (Sainte-Anne), M. Laurin (Bourget), M. Leduc
(Fabre), M. LeMay (Gaspé), M. Charbonneau (Verchères) et M. Ryan
(Argenteuil).
Les intervenants sont: M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Dauphin
(Marquette), M. Doyon (Louis-Hébert), M. Gauthier (Roberval), Mme Harel
(Maisonneuve), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Paré (Shefford), M.
Rochefort (Gouin) et M. Sirros (Laurier).
Je présume que, M. le député de Marquette, vous
voulez devenir membre de la commission, parce que vous êtes
intervenant.
M. Dauphin: C'est-à-dire que j'étais...
Le Président (M. Gagnon): Vous êtes intervenant.
M. Dauphin: Cela ne me dérange pas.
Le Président (M. Gagnon): Vous allez demeurer
intervenant?
M. Dauphin: Cela ne change absolument rien, M. le
Président. J'ai le droit d'intervenir.
Le Président (M. Gagnon): C'est seulement pour le droit de
vote.
M. Dauphin: Pour le droit de vote? Ah bon! Je
préférerais être membre, dans ce cas.
Le Président (M. Gagnon): À ce moment-là, on
va vous inscrire à la place de...
M. Dauphin: De Joan Dougherty, députée de
Jacques-Cartier.
Le Président (M. Gagnon): La députée de
Jacques-Cartier.
Champ d'application (suite)
Lors de la suspension des travaux, vous étiez rendus à
l'article 3 et vous étiez en train d'étudier un amendement qui
avait été proposé par le député
d'Argenteuil.
M. Laurin: Oui. Nous l'avions suspendu.
Le Président (M. Gagnon): Vous aviez suspendu l'article 3
mais vous étiez à l'étude de l'amendement. C'est cela?
M. Laurin: Oui. M. le Président, tout bien
considéré, après une réflexion additionnelle, nous
en sommes venus à la conclusion qu'il ne nous était pas possible
d'accepter cet amendement, parce que l'article, tel que formulé, est
assez clair. Le mot "intérêts" recouvre non seulement les
préoccupations que les associations étudiantes peuvent avoir en
matière d'enseignement, de pédagogie, mais également tout
autre intérêt qu'elles pourraient avoir, d'autant plus que, dans
l'article on parlait de "fonctions principales" et on disait "notamment" et,
aussi, d'autant plus que ce qui est dans l'article de cette loi est
nécessaire pour l'application de la présente loi et n'exclut en
rien qu'une association étudiante puisse se donner dans ses statuts et
règlements, si elle veut être plus explicite, d'autres buts, quels
qu'ils soient, qu'elle prétendrait vouloir expliciter.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: Oui. Avant de suspendre nos travaux hier, justement,
comme vient d'y faire allusion le ministre, c'est surtout la troisième
partie de l'amendement du député d'Argenteuil sur laquelle nous
nous sommes permis d'insister. C'est vrai que nous employons le mot
"notamment", qui n'est pas limitatif, mais un peu comme le député
de Verchères l'a mentionné hier - et j'étais d'accord avec
lui - souvent, on veut éviter les questions d'interprétation et
les susceptibilités. C'est pour cette raison qu'on a voulu -
j'étais d'accord avec lui - y ajouter à la fin "et tout autre
mandat que l'assemblée générale peut donner à son
exécutif d'association d'étudiants". Je comprends que le ministre
a fait une étude attentive et a pris bon conseil pendant la nuit, mais
nous serions enclins, effectivement, à y ajouter les mots
mentionnés supra tantôt. J'ai bien compris
que le ministre se refuse à cet amendement. Est-ce exact?
Le Président (M. Gagnon): L'amendement proposé
à l'article 3 sera-t-il adopté?
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: L'amendement?
M. Laurin: Ah non!
Le Président (M. Gagnon): L'amendement?
M. Laurin: Rejeté.
Le Président (M. Gagnon): II est rejeté sur
division?
M. Dauphin: À ce moment-là, sur division,
évidemment.
Le Président (M. Gagnon): Rejeté sur division. Nous
revenons donc à l'article 3. L'article 3 est-il adopté?
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Gagnon): II est adopté sur
division.
M. Dauphin: Une question de règlement, M. le
Président. Étant donné que l'Opposition a voté
contre en deuxième lecture, étant donné, cependant, que
nous avons souligné au ministre lors de nos interventions que nous
étions disposés à venir à l'étude article
par article pour proposer des amendements, je vous souligne, au lieu
d'être répétitif à toutes les dix minutes, que nous
allons adopter probablement tous les articles sur division pour vous
éviter de la salive.
Le Président (M- Gagnon): II va falloir quand même
le mentionner à chaque article.
M. Dauphin: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'article 4 est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté, M. le Président. M. Dauphin:
Sur division.
Le Président (M. Gagnon): L'article 4 est adopté
sur division. L'article 5 est-il adopté?
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
M. Dauphin: Si la procédure me le permet - vous me
corrigerez si je fais erreur - nous aimerions ajouter un article sur lequel le
ministre pourra se prononcer plus tard. Nous avons eu l'occasion, lors de la
commission parlementaire, il y a une dizaine de jours, sur le débat en
deuxième lecture, de faire certaines demandes au ministre de
l'Éducation en faveur des associations nationales dont, à toutes
fins utiles, aucune disposition du projet de loi 32 ne dispose. Au même
titre qu'un organisme représentant des étudiants, nous aurions
une proposition d'amendement pour ajouter un article au projet de loi 32 qui
ferait état des associations nationales qui, soit dit en passant, sont
reconnues de facto, si j'ai bien compris - je parle de toute l'approche du
ministre envers lesdites associations en question. Nous aurions aimé
proposer l'amendement suivant en ajout à un article qui pourrait
être 5a), ou je ne sais trop, selon la procédure acceptable; cet
article permettrait, d'instaurer les modalités de reconnaissance d'une
association nationale. Je me réfère un peu aux propositions
d'amendement du RAEU qui, dans son mémoire, proposait les dispositions
suivantes selon lesquelles une association nationale est
accréditée si elle représente au moins 20% des
étudiants et étudiantes d'un niveau d'enseignement.
Avec un autre article, une association nationale peut être
accréditée pour plus d'un niveau si elle représente au
moins 20% des étudiants et étudiantes de chacun des niveaux
d'enseignement pour lesquels elle réclame l'accréditation.
M. Laurin: Est-ce qu'on a le texte, M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez le texte de
l'amendement?
Vous avez mentionné que vous proposiez cet amendement
après l'article 5 qui deviendrait 5a), ce qui veut dire qu'on commence
par adopter l'article 5.
Est-ce que l'article 5 est adopté?
Après, nous pourrions discuter de votre amendement.
M. Dauphin: L'article 5 est adopté sur division.
Le Président (M. Gagnon): L'article 5a), si l'amendement
est adopté, M. le ministre, est-ce que vous l'avez? Ce serait
plutôt 5.1...
M. Laurin: Je pense qu'on peut le lire au complet, M. le
Président, pour le bénéfice...
Le Président (M. Gagnon): Oui, ce serait une bonne chose,
parce que je n'ai pas le texte...
Accréditation
M. Laurin: "Ajouter un autre article concernant les associations
nationales. Une association nationale est accréditée si elle
représente au moins 20% des étudiants d'un niveau d'enseignement.
Une association nationale peut être accréditée pour plus
d'un niveau si elle représente au moins 20% des étudiants de
chacun des niveaux d'enseignement pour lesquels elle requiert
l'accréditation." Je viens de lire un extrait du mémoire du
RAEU.
Donc, le nouvel article se lirait ainsi: "L'association nationale
accréditée a un droit de consultation exclusive concernant la
nomination des étudiants au Conseil des universités, au Conseil
supérieur de l'Éducation et au Comité
d'accréditation formé par la présente loi."
M. le Président, nous avons longuement considéré le
mémoire du RAEU ainsi que les suggestions ou les recommandations qu'il
nous faisait, mais je pense qu'il ne nous sera pas possible d'accepter ce
nouvel article parce que le but du projet de loi est de permettre
l'accréditation d'associations au sein des établissements et non
pas de prévoir la reconnaissance d'associations nationales. (12
heures)
Deuxièmement, il faut se poser la question du financement de ces
associations. Actuellement, les associations nationales sont financées
par le gouvernement. Avec l'adoption de la loi no 32, il y aura un changement
dans le mode d'association puisqu'il est prévu ici, c'est là
l'une des intentions implicites du projet de loi - que ce seront les
associations formées dans les établissements d'enseignement,
qu'il s'agisse de modules, de familles, de départements, de
facultés ou d'écoles, et ensuite qu'il s'agisse de la formation
de regroupements d'associations qui établiront elles-mêmes leur
propre cotisation pour financer les activités de ces associations, soit
au niveau du module, de la faculté, du département ou de
l'école, soit au niveau du regroupement et même au niveau d'une
association nationale; rien n'empêcherait ces associations de
prévoir, dans leurs cotisations globales, une partie de la cotisation
qui irait à l'association nationale.
Par ailleurs, comme ces associations nationales existent
déjà de facto, rien dans le présent projet de loi
n'empêchera la continuation de l'existence de ces associations. Pour
toutes ces raisons, M. le Président, nous n'entendons pas accepter ce
nouvel article.
Le Président (M. Gagnon): Donc, l'amendement qui est
proposé, qui serait l'article 5.1, est-il adopté ou
rejeté? M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je voudrais poser une question au ministre. Le
regroupement d'associations dont on parle à l'article 3, quels pouvoirs
peuvent-elles posséder si, selon votre interprétation - je crois
comprendre -il s'agit... Vous dites que celles qui existent localement peuvent
se regrouper, mais elles n'ont vraiment pas de pouvoirs par cette loi, n'est-ce
pas?
M. Laurin: C'est-à-dire que le regroupement d'associations
aura ses statuts, ses règlements, pourra adopter ses règles de
régie interne. Au fond, ce seront les pouvoirs normaux qui sont
prévus soit pour l'association, soit pour le regroupement.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement ou le
nouvel article qui est proposé par le député de Marquette
est adopté?
M. Laurin: Rejeté.
Le Président (M. Gagnon): II est rejeté. Donc,
l'amendement est rejeté. L'article 6 est-il adopté?
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
M. Dauphin: J'aurais, si vous permettez, M. le
Président..
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Dauphin: ...on peut adopter le paragraphe 1 de l'article 6.
J'avais une proposition d'un amendement au paragraphe 2. J'ai d'ailleurs fait
part de mes observations lors de l'étude des mémoires en
commission parlementaire, il y a une dizaine de jours. C'est que le paragraphe
2, tel qu'il est rédigé actuellement, dit ceci: "A droit à
l'accréditation l'association d'étudiants qui, lors de sa demande
d'accréditation: 2° a obtenu, lors d'un vote au scrutin secret, la
majorité des voix des étudiants qui votent, à condition
que cette majorité représente au moins 25% des étudiants
de l'établissement concerné."
Ceux qui sont favorables au gouvernement ou au projet de loi
étaient d'accord avec votre humble serviteur soit que, en pratique, si
l'on exige, parmi les étudiants qui se rendent voter, 25% de tous les
étudiants inscrits dans l'établissement, il serait assez souvent
difficile d'obtenir l'accréditation pour quelque groupe que ce soit.
Mon amendement se lirait de la façon suivante: "Aurait droit
à l'accréditation l'association d'étudiants qui -
satisfaisant à
l'exigence du premier paragraphe, mais, au deuxième paragraphe,
celui qui fait l'objet de notre discussion actuellement - a obtenu, lors d'un
référendum, la majorité des voix des étudiants qui
votent, à condition que ces derniers représentent 25% des
étudiants de l'établissement concerné."
C'est-à-dire 25% des étudiants qui votent et non pas 25% de tous
les étudiants inscrits dans l'établissement. On prévoit un
taux de participation au vote ou au référendum plutôt que
d'exiger que le groupe ou le mouvement en vue de l'accréditation
obtienne 25% de tous les étudiants inscrits dans
l'établissement.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous...
M. Laurin: Est-ce qu'on pourrait avoir le texte?
Le Président (M. Gagnon): ...en faites un amendement?
Est-ce qu'il y aurait possibilité d'avoir le texte? Est-ce que cela
serait possible de faire faire d'avance les textes de vos amendements?
M. Dauphin: Oui, justement, pour la bonne marche de nos travaux,
si le ministre le veut bien - et je suis persuadé qu'il veut - d'ici
quinze minutes, on va s'organiser pour lui faire parvenir une photocopie de
tous les amendements que nous avons à proposer, ainsi qu'à vous,
M. le Président.
M. Laurin: Oui. À ce moment, voulez-vous
répéter le texte de votre amendement pour que je le comprenne
bien?
M. Dauphin: D'accord. Il se lirait comme ceci au deuxième
paragraphe: "2° a obtenu, lors d'un référendum, la
majorité des voix des étudiants qui votent, à condition
que ces derniers représentent au moins 25% des étudiants de
l'établissement concerné."
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous pourriez
prêter votre texte au ministre?
M. Laurin: C'est que j'aime réfléchir en le
lisant.
M. Leduc (Fabre): M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le
député.
M. Leduc (Fabre): II y aurait un point à éclaircir
un peu pour bien comprendre l'amendement. Cela signifie, si je comprends bien
le député de Marquette, que, par exemple, dans un
établissement de 3000 étudiants, une centaine d'étudiants
votent, 25% - ce qui veut dire environ 26 étudiants - votent pour former
une association. C'est-à-dire que, pour l'accréditation de cette
association, sur 3 000 étudiants, il s'agirait que 26 étudiants
votent lors d'un référendum pour obtenir l'accréditation.
C'est ça le sens. Cela pourrait nous conduire à cette
situation-là où, sur 3000 étudiants, 26 étudiants
suffiraient pour obtenir l'accréditation. Si je comprends bien, c'est
cela?
M. Dauphin: C'est-à-dire que si l'on se dirigeait vers une
telle situation, il est certain que ça ne ferait l'affaire de personne.
Mais, il s'agit de prévoir un taux de participation, disons de 30%, que
l'on s'assure qu'il y ait au moins un taux de participation de 30%, et que
l'association qui obtiendrait la majorité à l'intérieur de
ces 30% qui voteraient obtienne l'accréditation.
M. Leduc (Fabre): Dans votre...
M. Dauphin: Mais, comme c'est - je suis d'accord avec vous M. le
député -actuellement libellé, ça porte
énormément à confusion.
M. Leduc (Fabre): Est-ce qu'il est question de vos 30% dans
l'amendement? Je n'ai pas l'amendement devant moi.
M. Dauphin: Justement. Pour les fins de nos travaux, plus tard,
cela ira mieux. Je suis d'accord avec vous, M. le député.
Actuellement, cela manque un peu de clarté.
Toutefois, le but de mon point, c'est que l'on ait un pourcentage de
participation au vote plutôt que d'exiger 25% des étudiants de
l'établissement pour avoir droit à l'accréditation.
Actuellement, en pratique, il peut y avoir 3 groupes qui demandent
l'accréditation et je considère que d'exiger 25% de tous les
étudiants inscrits pour 1 des 3 groupes, pour que ce groupe-là
obtienne l'accréditation, c'est en pratique presque
irréalisable.
Je suis d'accord avec vous qu'on doive le reformuler, M. le
ministre.
M. Laurin: Même si le député de Marquette le
reformule, je pense qu'il nous sera très difficile d'accepter cet
amendement.
L'exigence d'un appui de 25% des étudiants peut évidemment
sembler importante, mais il faut rappeler que cette exigence d'un appui de 25%
des étudiants ne s'appliquera qu'aux associations qui demanderont
l'accréditation. Les associations qui ne demanderont pas
l'accréditation pourront continuer à se considérer comme
représentatives avec un appui plus ou moins important, en termes de
pourcentage, et les établissements scolaires pourront continuer
d'exiger, pour les reconnaître, les
pourcentages d'appui qui auront été convenus.
Le député de Marquette voudrait que ce pourcentage d'appui
exigé soit réduit à la majorité simple - au fond
c'est cela -obtenue lors d'un scrutin auquel 25% des étudiants inscrits
dans l'établissement auraient participé. Si cette modalité
était retenue, elle aurait les effets suivants.
Les annulations de vote seraient comptabilisées pour
établir le taux de participation, réduisant d'autant les appuis
effectifs, et, advenant que deux associations revendiquent
l'accréditation, l'association qui obtiendrait l'appui de 13% des
étudiants serait accréditée.
D'autre part, M. le Président, on sait que, dans les syndicats le
pourcentage qui est requis est de 50%. Nous avons réduit cette exigence
à 25% pour tenir compte justement que, dans des établissements
d'enseignement, particulièrement au sein des universités, il y a
une clientèle d'étudiants à temps partiel. Il reste
cependant, comme j'ai eu l'occasion de le dire plusieurs fois lors du
débat, qu'il importe d'assurer aux étudiants à temps
partiel les bénéfices, les services que les associations
étudiantes dispensent actuellement à leurs étudiants
réguliers. En contrepartie, évidemment, il faudra que les
associations étudiantes s'intéressent davantage aux
étudiants à temps partiel, qu'elles les informent davantage,
qu'elles recueillent leur appui à l'association
accréditée. De cette façon-là, je pense qu'on
rendra justice à une réclamation depuis longtemps faite par ces
étudiants, par certains d'entre eux en tout cas, qui demandent,
étant donné qu'ils sont inscrits dans un établissement
d'enseignement, à participer aux avantages et à tous les services
que dispense cette institution d'enseignement. Le canal le plus idoine pour
obtenir ces avantages, c'est par le biais des représentations que peut
faire l'association étudiante.
Enfin, je rappellerais au député de Marquette que, lorsque
l'article parle d'un vote - "lors d'un vote au scrutin secret" - ce vote peut
très bien être un référendum. Les modalités
du vote ne sont pas explicitées dans l'article, mais elles peuvent
revêtir plusieurs aspects. Ce peut être un
référendum, ce peut être aussi un vote étalé
sur plusieurs jours, selon les règles qui seront établies
à cet effet, de façon justement à pouvoir rejoindre le
plus grand nombre possible d'étudiants à temps partiel. Je pense
donc que, quelle que soit la reformulation que l'on peut faire de l'amendement
du député de Marquette, il me serait difficile d'accepter cet
amendement, M. le Président.
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: J'essaie, M. le Président, de comprendre cet
article-là. De la manière que je le lis, l'article semble dire
que, s'il y a un vote, il faut évidemment que le groupe obtienne la
majorité des voix de ceux qui votent; cela, c'est clair. Ensuite, on
ajoute dans le texte actuel du projet de loi: "à condition que cette
majorité représente au moins 25% des étudiants de
l'établissement concerné." Donc, dans l'exemple donné tout
à l'heure par le député de Fabre, dans une institution de
3000 étudiants, l'article semble dire que la majorité doit
être au moins de 750 parce qu'on prend 25% de 3000 et cela donne donc un
minimum de 750. Cela veut dire que, s'il y a 1000 étudiants qui...
Pardon? On dit que la majorité doit représenter 25%. Donc, il
faut avoir une majorité minimale de 750 étudiants. Est-ce que
c'est cela que le législateur a voulu dire ou est-ce qu'on veut dire au
moins 25% et qu'on va revenir sur un autre critère, parce que cela
semble très élevé d'avoir une majorité qui doit
déjà être de 25% de la totalité, parce qu'on parle
des étudiants concernés?
M. de Bellefeuille: M. le Président, sur ce
point-là, je pense que nous ne lisons pas le texte de la même
façon, parce que les 25%, ce sont les étudiants qui votent, ce
n'est pas la majorité parmi les étudiants qui votent.
M. Polak: D'accord, c'est cela. C'est le point que je voulais
soulever, M. le Président. De la manière que je lis, on parle de
la majorité qui représente 25% de tous les étudiants qui
sont dans l'établissement. Je suis d'accord avec le député
que telle n'est pas l'intention du ministre, mais, si telle n'est pas son
intention, il faut reformuler ce texte pour le dire clairement; de la
manière dont il se lit textuellement, on dit que cette majorité
représente au moins 25%. Si telle n'est pas l'intention, il faut donc
reformuler cela.
M. Leduc (Fabre): C'est cela, M. le député.
M. Polak: C'est cela, le député de Deux-Montagnes
semble penser comme moi.
Le Président (M. Gagnon): ...M. le député de
Deux-Montagnes, vous êtes à l'amendement...
M. Polak: Non, non, je ne parle pas de l'amendement. Je parle du
texte qui est devant nous, l'article tel que formulé. Est-ce que c'est
l'intention du ministre de dire 25%? Dans le cas que je donnais en exemple de
3000 étudiants, il faut avoir une majorité d'au moins 750 ou 751
pour être accrédité. (12 h 15)
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: On pourrait peut-être vous poser la
question et vous demander si vous considéreriez acceptable qu'une
minorité d'étudiants par exemple 10%, 12%, 15% puisse imposer
à l'ensemble de la population étudiante d'une institution, par
exemple, non seulement l'accréditation mais aussi ce qui s'ensuit,
c'est-à-dire la cotisation obligatoire, les modalités et
même une cotisation obligatoire non remboursable? On s'est dit: Si on
demande au gouvernement d'intervenir et de fixer les règles du jeu, dans
la mesure où des étudiants participant à une association
accréditée et devant obligatoirement - c'est vraisemblable que
les étudiants vont avoir recours à la formule de la cotisation
obligatoire non remboursable - est-ce que c'est assez ou s'il ne faut pas faire
en sorte qu'il y en ait au moins 25% qui soit d'accord avec l'association
accréditée pour que celle-ci puisse par la suite utiliser un
certain nombre de ces pouvoirs ou se prévaloir d'un certain nombre de
privilèges?
C'est cela le fond du problème ce qu'on considère comme
acceptable ou normal pour permettre par la suite à une association
accréditée d'avoir beaucoup d'emprise, d'avoir le pouvoir de
contrainte d'une certaine façon pour pouvoir l'utiliser.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: Si vous me le permettez, M. le Président,
autrement dit, de la façon que c'est rédigé actuellement,
j'abonde dans le même sens que mon collègue de Sainte-Anne, disons
en pratique qu'il y a trois groupes qui demandent l'accréditation. Un a
l'appui de 400 par exemple, l'autre a l'appui de 600 et le troisième a
l'appui de 700. Il est bien évident qu'à la lecture de cet
article, aucun des trois groupes obtiendrait l'accréditation. Le seul
groupe qui pourrait obtenir l'accréditation devrait avoir une
majorité sur les deux autres de 750 votes. À ce moment, qu'est-ce
que le législateur prévoit? L'établissement n'aura tout
simplement pas d'association étudiante. On force le règlement
finalement. Est-ce que c'est ça le but?
M. Charbonneau: II y a peut-être une dynamique interne qui
va jouer dans le milieu étudiant pour trouver des consensus. Le
problème est dans la mesure où il y a des problèmes
d'accréditation, de reconnaissance et qu'on demande au
législateur d'intervenir et qu'on met des règles du jeu, est-ce
qu'on peut mettre des règles du jeu qui ne soient pas un peu
contraignantes? On ne demande pas à 50% plus un des étudiants
inscrits d'être pour une association accréditée pour que
celle-ci puisse avoir la cotisation obligatoire non remboursable, mais 25%.
C'est sûr que cela peut poser des problèmes. De toute
façon, cela cause des problèmes. Les associations
accréditées bona fide actuellement, là où il y a
des ententes à l'amiable, il a fallu qu'elles aussi se dégagent
des appuis suffisamment solides pour obtenir une reconnaissance de facto.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je pense que le
député de Marquette explique le problème de la
rédaction du texte. Prenons encore mon exemple de 3000 étudiants.
Trois associations ont droit au vote, il y en a une qui en a 600, une autre
400, une autre 700. Il n'y en a pas une sur les trois qui est qualifiée
en vertu de l'article 2, paragraphe 2. Là, tout de même, vous avez
1700 étudiants sur 3000 qui ont voté. Cela veut dire 60% de tous
les étudiants ont voté pour un organisme ou l'autre. Il n'y en a
pas un qui est qualifié. Ce n'est pas votre intention, j'en suis
certain. Je parle des galées, je lis le texte de la loi tel qu'on nous
le présente.
Si c'était l'intention du législateur de dire non, tout ce
qu'on veut vraiment, c'est qu'à tout événement il faut que
le vote total ne soit pas de moins que 25% des étudiants. Il faut le
dire dans ce cas-là. Je veux bien comprendre que 25% de tous les
étudiants, cela suffit. Je ne parle pas du pourcentage, si ce doit
être 25%, plus ou moins. Je n'ai pas d'idée fixe là-dessus.
Je suis prêt à suivre la suggestion du député de
Marquette.
De la manière que vous l'avez formulé vous
n'excédez maintenant pas beaucoup les 25%, très souvent pour
réussir. Cela ne tient pas debout. Si c'est l'intention de dire un
minimum de 25%, il faudrait reformuler le paragraphe 2 pour l'indiquer.
M. Charbonneau: Le paragraphe 2 dit bien ce qu'on veut dire. Le
problème c'est -vous n'avez pas répondu à ma question
-c'est de savoir si vous considérez qu'on pose des exigences
exagérées en termes de démocratie et de privilèges
qui vont être accordés à un association
accréditée. Est-ce que vous êtes prêts, vous autres,
à cautionner? Prenons votre exemple: il y a trois associations, dont une
de 700, qui serait majoritaire, est-ce que cette association, par la suite,
avec une assemblée générale selon ses statuts
spéciaux, pourrait imposer une cotisation obligatoire aux 3000
étudiants? Êtes-vous d'accord que 700, c'est suffisant pour qu'il
y ait une cotisation obligatoire imposable?
M. Polak: Je réponds à votre question par une autre
question. Est-ce que c'est l'intention du législateur de dire: Si 60%
de
tous les étudiants votent et qu'on n'est pas capable d'avoir une
association, il y a quelque chose qui ne marche pas? Je trouve que 60%, c'est
amplement suffisant. Je pense que la pratique a démontré que
moins de 60% des étudiants votent. D'ailleurs, personnellement, je ne
demanderais pas 60% pour obtenir une association, ce n'est pas votre intention,
j'en suis certain, en ce qui concerne les chiffres justes, du pourcentage qu'on
demande. Je laisse cela au député de Marquette. Je me base sur le
texte, en lisant et en interprétant ce texte tel qu'on nous le
présente. Mais d'après l'exemple que je vous ai donné, on
n'est pas capable de former une association avec 60% de ceux qui ont
voté, 60% de tous les étudiants, c'est énorme.
Peut-être que le député de Marquette a une idée du
pourcentage de base qu'on cherche à avoir.
Le Président (M. Gaqnon): M. le député de
Fabre.
M. Leduc (Fabre): Je pense que l'objectif est clairement
identifié. Il s'agit de voir accréditer une association qui sera
suffisamment représentative. On a établi le chiffre de 25%
d'étudiants de l'établissement concerné pour bien
identifier cette association et pour qu'elle soit suffisamment
représentative. C'est sûr que votre amendement, tel que vous le
présentez est exigeant dans le cas où trois organismes
demanderaient l'accréditation. En termes de vote, cela devient exigeant,
sauf qu'on peut penser que le cas pourrait difficilement arriver.
Théoriquement, cela peut se présenter. En pratique, est-ce que
cela peut se présenter souvent? On peut très bien se poser la
question. Votre amendement, d'un autre côté, nous conduit à
une situation tout à fait inverse. Votre amendement vous conduit
à la situation où 100 étudiants votent et 25 peuvent
suffire pour établir l'accréditation d'une association qui
pourrait représenter jusqu'à 3000 étudiants et même
plus. Votre amendement nous conduit à une élimination de toute
forme de démocratie, alors que l'article est au moins une garantie de la
démocratie dans un établissement. Je préfère de
beaucoup l'article tel qu'il est rédigé.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: Si vous me permettez. Prenons le même exemple
que tantôt où trois groupes demandent l'accréditation.
Supposons que l'on reformulerait l'article en exigeant un indice de
participation de 50%. Le plus gros cégep au monde, qui s'appelle le
Cégep du Vieux-Montréal, qui a 8000 étudiants...
M. Leduc (Fabre): Comment formulez-vous l'article?
M. Dauphin: Je vais vous l'expliquer avant. Si on s'entend, on le
reformulera. S'il y a 4000 étudiants qui se rendent voter et que
l'indice de participation est d'au moins 50%, ce qui est quand même un
taux acceptable - pour ceux qui ont vécu les associations
étudiantes depuis les dix dernières' années, c'est un taux
fort acceptable - et qu'il y a trois groupes qui demandent
l'accréditation, mais évidemment, avec cet article, personne ne
peut avoir 25% des étudiants, avec 2000 voix de majorité, c'est
bien évident à l'intérieur de ce collège. Pourquoi
ne pas accorder l'accréditation, à ce moment, aux groupes
majoritaires plutôt que d'exiger 25% de tous les étudiants du
Cégep du Vieux-Montréal pour avoir droit à
l'accréditation? Je me demande jusqu'à quel point la
démocratie est brimée si on exige un indice de participation fort
acceptable de 50% plutôt que d'exiger 25% des étudiants, ne
serait-ce que comme majorité? En pratique, vous ne verrez jamais cela.
Je suis prêt à vous le dire tout de suite. Si on s'entend sur le
principe, on le reformulera. C'est un détail.
M. Leduc (Fabre): Juste une remarque sur vos 4000. Cela peut
peut-être être accommodant s'il y a trois groupes qui se
présentent, mais s'il y en a deux, prenez votre cégep de 4000,
cela veut dire que vous exigez un taux de participation d'au moins 2000
étudiants. C'est fort élevé, c'est encore plus exigeant
que l'article 2, tel que rédigé. Alors, cela peut nous conduire
à...
M. Dauphin: Non, je vous reprends tout de suite.
M. Leduc (Fabre): Mais 25% de 4000...
M. Dauphin: On parlait d'un cégep de 8000, mais prenons un
cégep de 4000. De la façon que votre article est
rédigé, l'association qui voudra obtenir l'accréditation
devra avoir une majorité d'au moins 1000, si on prend l'exemple d'un
cégep de 4000. Nous, on demande un taux de participation de 2000, pour
satisfaire aux principes. Le législateur intervient, il ne devrait pas,
mais il décide d'intervenir et, pour assurer le caractère
représentatif, on demande une majorité de 1000 pour un des trois
groupes. Allez voir les étudiants, pas juste au Cégep du
Vieux-Montréal, et demandez-leur s'ils sont d'accord avec cela.
M. Leduc (Fabre): Dans le cas de 3000, mais si vous avez une
seule association ou un seul groupe qui se présente, vous
demandez un taux de participation de 50%, ce qui veut dire au moins 2000
élèves sur 4000, ce qui est encore plus exigeant que l'article
qui est ici, dans le cas d'un groupe et même de deux groupes. Dans le cas
de trois groupes, effectivement, je vous donne raison, mais je pose encore une
fois la question: Dans combien de cas cela peut-il arriver que trois groupes se
présentent devant les étudiants pour obtenir la permission
d'être accrédités?
M. Dauphin: C'est sûr que, s'il n'y a qu'un groupe qui
demande l'accréditation, il n'y a pas de problème avec votre
article.
Une voix: Même deux.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Laurin: Après avoir entendu tous ces arguments de part
et d'autre, M. le Président, je trouve que la formulation de l'article,
tel qu'il est rédigé, me paraît préférable.
Je me vois donc obligé de rejeter l'amendement du député
de Marquette.
Le Président (M. Gagnon): Après avoir reçu
l'amendement à l'article 6.2, je vous demande si l'amendement du
député de Marquette, qui se lit comme suit... Je n'ai pas besoin
de vous le lire, je pense que vous l'avez tous et on l'a déjà lu
pour le journal des Débats. Cet amendement sera-t-il accepté?
M. Laurin: Rejeté.
Le Président (M. Gagnon): Rejeté. Je reviens donc
à l'article 6. L'article 6 est-il adopté?
M. Laurin: J'aurais un petit amendement à présenter
pour fins de précision. On ne dit pas dans l'article, même si
c'est implicite, que ceux qui voteront sont des étudiants inscrits dans
l'établissement concerné. Pour être plus précis et
plus clair, je voudrais apporter un petit amendement qui se lirait comme suit:
"a obtenu, lors d'un vote au scrutin secret, la majorité des voix des
élèves ou étudiants qui votent, à condition que
cette majorité représente au moins 25% des élèves
ou étudiants - c'est là qu'arrive l'amendement - qui, lors du
vote, sont inscrits dans l'établissement d'enseignement
concerné." C'est pour être bien sûr que ceux qui votent sont
vraiment inscrits, au mois d'octobre ou au mois de février, dans
l'établissement concerné. C'est une précision.
M. Charbonneau: C'est une précision qui a pour avantage de
ne pas gonfler inutilement la population étudiante, parce que, si on ne
le précisait pas, on pourrait essayer de calculer la population globale
de l'institution sur une année et on aurait là des exigences qui
seraient exagérées pour le vote, car on compterait tout le monde,
y compris les gens des sessions d'été et on n'en finirait plus.
C'est plus "atteignable", ces 25%.
Le Président (M. Gagnon): Dans votre amendement, M. le
ministre, je ne sais pas si c'est assujetti à un amendement, mais ce
n'est pas comme le texte, vous dites "des élèves ou
étudiants".
M. Laurin: C'est un amendement omnibus qu'on a accepté au
tout début.
Le Président (M. Gagnon): D'accord.
M. Laurin: On remplace le mot "étudiants" par les mots
"élèves ou étudiants".
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement de M. le
ministre est accepté?
M. Laurin: Accepté.
Le Président (M. Gagnon): II est accepté?
M. Dauphin: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 6, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur division? M.
le député de Sainte-Anne. (12 h 30)
M. Polak: Sur la deuxième partie, dans l'article 6.2, on
parlait d'une majorité de 25%. Mais, sur la deuxième partie de
l'article, le ministre a l'intention de nous soumettre un autre amendement pour
éviter l'anomalie - dont on a donné l'exemple tout à
l'heure - qu'il peut y avoir trois associations et qu'il n'y en a pas une seule
qui se qualifie. Je suis là pour essayer de bonifier le texte, car cette
situation peut survenir et les associations d'étudiants qui veulent
être accréditées se demanderont comment il se fait qu'un
tel projet de loi ait été adopté, qu'on aurait dû
penser à cette possibilité. Est-ce qu'on ne pourrait pas dire,
s'il y a plus d'une association qui veut être accréditée,
que le pourcentage devra être plus élevé que 25%? Quitte
à dire 50% ou un autre pourcentage, parce qu'autrement l'exigence est
trop élevée. Dans le cas du paragraphe 2, si vous avez deux ou
trois associations qui demandent à être accréditées
et que vous gardez un pourcentage de 25%, vous aurez la possibilité
qu'il n'y en ait pas
une qui soit accréditée tandis qu'il y aura 60% des
étudiants qui auront voté. Une manière de résoudre
ce problème est de dire dans la deuxième partie que, dans un tel
cas, le total de ceux qui ont voté devra être de 40% ou 50% ou
même un pourcentage plus élevé. Comme cela, vous
évitez l'exemple que je viens de donner. Je ne suis pas ici pour faire
des avocasseries, c'est vraiment pour bonifier le texte et pour éviter
qu'une telle situation se produise. Une manière d'éviter cela est
d'augmenter le pourcentage dans le cas de plusieurs associations.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 6 tel
qu'amendé...
M. Polak: Je voudrais demander au ministre s'il a des
commentaires à apporter. J'ai donné l'exemple tout à
l'heure d'un total de 60% des étudiants qui ont voté pour trois
associations et qu'il n'y en a pas une qui puisse être
accréditée. Ce n'est sûrement pas l'intention du
législateur. Est-ce qu'il est prêt à trouver une solution?
Ayant adopté la première partie de l'article, je suis d'accord
avec les 25%.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Laurin: L'argument ne me convainc pas, M. le Président.
On peut essayer de voir comment cet article-là sera appliqué et,
si jamais on se heurte à des difficultés, il sera toujours
possible de l'amender. D'ailleurs, je ferai remarquer au député
qu'en vertu de l'article 11, si un scrutin n'est pas décisif, on peut le
reprendre aussi souvent que nécessaire dans la période
fixée pour le scrutin et que, entre deux scrutins, il peut y avoir des
mouvements, des développements au sein d'une association qui peuvent
amener un changement et le dégagement d'une majorité lors d'un
deuxième vote qui pourrait être tenu à cette même
période.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 6...
M. Dauphin: Si vous me le permettez, M. le
Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: ...le ministre a en sa possession un autre paragraphe
dont nous aimerions lui faire part, que nous aimerions lui soumettre. Tout au
long du débat sur ce projet de loi, le ministre n'a cessé de dire
qu'effectivement cela était facultatif et que rien n'empêchait,
qu'au contraire il favorisait les ententes entre les associations
étudiantes et l'administration d'un collège ou d'une
université. Ne verrait-il pas d'un bon oeil qu'on ajoute un paragraphe,
s'il y a entente entre une association étudiante et l'adminstration d'un
collège ou d'une université afin pour que le législateur
n'incite pas les associations à se prévaloir de la loi et que,
comme condition d'admissibilité, dans le but d'une accréditation,
on prévoie qu'il n'y a pas déjà entente entre
l'association étudiante et l'établissement concerné. Je
pense qu'il a le texte de notre proposition d'amendement.
M. Laurin: Je pense qu'on ne peut pas s'ingérer dans la
vie interne des institutions. Si une association non accréditée
existe, cela peut être pour toutes sortes de raisons. Cela peut
être pour des fins sportives, socioculturelles. La gamme des associations
est très large. Ceci n'est pas touché par le présent
projet de loi, qui vise simplement comme effet de l'accréditation la
reconnaissance d'une association et son financement. Je pense que la loi est
assez complète en elle-même et que si des étudiants, si une
association prétend profiter des avantages de la loi 32 pour se faire
accréditer avec les effets prévus pour l'accréditation, on
ne peut pas empêcher ce droit de s'exercer, on ne peut le limiter en quoi
que ce soit. Je pense qu'à cet égard, cela serait vraiment un
abus de pouvoir de notre part que d'empêcher qu'une association, qui a
fait toutes les démarches pour l'accréditation en vue d'en
recueillir les bons effets puisse être empêchée de le faire
du seul fait qu'une association non accréditée, pour quelque fin
que ce soit, continue d'exister au sein de l'établissement. Je me vois
donc obligé également de ne pas accepter cette demande.
M. Charbonneau: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Le problème que soulève le
député de Marquette, c'est qu'il demande au gouvernement de
choisir à la place des étudiants. Au fond, c'est aux
étudiants de choisir, lorsque leur association est
accréditée et qu'elle ne leur convient pas, s'ils veulent
utiliser les procédures internes, soit pour changer de leadership ou
carrément dissoudre l'association, ou s'ils préfèrent en
créer une autre et marauder la première; c'est aux
étudiants de choisir. C'est un peu comme si on demandait, finalement, au
gouvernement de décider des droits des travailleurs. S'ils veulent,
à un moment donné, changer le leadership de leur syndicat ou
changer de centrale et d'orientation, ce n'est pas au gouvernement de
décider, c'est aux étudiants. Si on accepte cela, cela veut dire
que, finalement, le gouvernement ferme la porte à une option
qui existe déjà. Le maraudage n'a pas commencé - je
l'ai dit la semaine dernière -avec la loi. Il existe dans les faits et
c'est la liberté d'association. Est-ce que c'est au gouvernement de
bloquer une avenue et d'en réserver seulement une? Qu'est-ce que vous
voulez? Si, dans un collège, une université ou un
établissement, il y a une association non accréditée qui
fonctionne et que, à un moment donné, des gens décident de
mettre une autre association en place, de recourir à la loi 32 et de
chercher les 25% des étudiants, ils vont aller chercher un
sacré... On l'a dit tantôt; vous l'avez indiqué; 25%, c'est
une exigence assez élevée. Mais s'ils finissent pas atteindre
cette exigence, il y a de fortes chances que leur
représentativité soit clairement affichée. Dans ce
sens-là, il serait peut-être aussi clair qu'il y en aura une des
deux qui représentera plus les étudiants et qui aura le droit de
parler en leur nom.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je voudrais répondre
à cet argument, parce que la vraie situation, c'est justement l'inverse.
On suggère une solution où le gouvernement doit choisir la libre
association de la part des étudiants. On est justement pour le libre
choix. Mais on dit: Là où cela va bien, il y a des ententes qui
existent, et cela va très bien. Les associations disent: Pourquoi
arrivez-vous avec un projet de loi? Même une association qui existe, vous
la forcez à passer par toute cette paperasse, toute cette affaire de
procédure d'accréditation, etc., pour obtenir la sanction de
quelque chose qui existe déjà.
M. Charbonneau: Je pense que le député, M. le
Président...
M. Polak: Tout ce qu'on veut vraiment, ce qu'on a dit tout le
temps... D'ailleurs, dernièrement, j'ai lu dans les journaux - le
député de Verchères a déjà eu des
réponses de la part des jeunes, ils ne sont pas toujours d'accord avec
vos suggestions - ils ont dit...
M. Charbonneau: Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec
ces jeunes-là?
M. Polak: Allez devant le groupement de ces étudiants et
vous allez voir leur réaction face à ce projet de loi, parce
qu'ils ne sont pas d'accord. Ce qu'on dit: Là où cela fonctionne
bien... On comprend qu'il faut promouvoir la formation des étudiants...
Je me rappelle, quand j'étais étudiant, j'étais dans le
secteur de l'éducation où on n'avait pas besoin de se faire
forcer, parce que, de la part des étudiants, de la part des parents et
de la part de la commission scolaire, il n'y avait aucun problème. Cela
existait et c'était reconnu comme normal. Je comprends qu'il faut,
à un moment donné, avoir une autre formule, mais, maintenant, de
jeter cela à notre visage et dire: Vous autres, vous demanderez au
gouvernement d'intervenir... C'est juste l'inverse. On ne veut pas que vous
interveniez. Laisser tomber ce projet de loi et on sera bien content.
M. Charbonneau: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Juste avant, M. le
député de Verchères. Je me rends compte qu'on discute d'un
amendement qui n'a jamais été présenté
officiellement. M. le député de Marquette, est-ce que vous faites
cet amendement?
M. Dauphin: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): C'est pour les fins du journal
des Débats. M. le député de Verchères.
M. Charbonneau: M. le Président, aussi curieux que cela
puisse paraître au député de Sainte-Anne, je dois vous dire
qu'on est entièrement d'accord avec lui. C'est la raison pour laquelle
il y a l'article 58.
Une voix: Oui. L'article 58.
M. Charbonneau: L'article 58 permet justement à une
association accréditée actuellement de ne pas être
obligée de passer par les étapes dont on vient de parler. Si elle
existe déjà et qu'elle est reconnue, effectivement, elle aura le
choix de continuer à fonctionner sans avoir recours à la loi ou
elle pourra décider d'utiliser l'article 58 puis d'être reconnue
par la loi sans passer par toutes les procédures. C'est cela que
l'article 58 dit des deux choix.
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je ne voudrais pas inutilement argumenter avec le
député de Verchères, mais lisez donc l'article 58 au
paragraphe 3 , vous avez des conditions là. Pourquoi ne venez-vous pas
avec un article qui dit carrément: Chaque association qui existe, son
mandat va être renouvelé pour deux ans ou quoi que ce soit? Dans
l'article 58, vous posez des conditions. Regardez l'article 58.3 . Je connais
assez bien vos fonctionnaires pour être certain que vous l'avez
rédigé d'une manière vague. Vous allez beaucoup plus loin.
Respectez donc le libre choix de celles qui existent et insérez dans
cet article: Toutes celles qui existent vont être reconnues. Il
n'y a pas de problème.
M. Charbonneau: On va même avoir un amendement, M. le
député, à l'article 58.
M. Polak: On va voir à l'article 58.
M. Charbonneau: On va avoir à l'article 58 un amendement
qui va répondre à votre...
Le Président (M. Gagnon): II faudrait peut-être
procéder article par article avant de tomber sur un article qui est trop
éloigné et qui risque d'être amendé. Alors, est-ce
que l'amendement du député de Marquette à l'article 6 est
adopté?
M. Laurin: Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): II est rejeté. L'article
6 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur division.
L'article 7 est-il adopté?
M. Laurin: M. le Président, j'ai un amendement de
concordance à l'article 7. Ce qui apparaît au projet de loi, c'est
l'article 59, et il faudrait remplacer l'article 59 par l'article 55, parce que
l'article 55 traite de la reconnaissance des étudiants.
L'amendement se lirait ainsi: "Le paragraphe 2 de l'article 7 est
modifié par le remplacement, dans la troisième ligne du no "59"
par le no "55". C'est un amendement de concordance.
Le Président (M. Gagnon): Cet amendement est-il
adopté?
M. Laurin: Celui-là va être accepté, je
pense.
M. Dauphin: Pour la concordance, oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 7 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Dauphin: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Marquette.
M. Dauphin: M. le Président, je suis persuadé que
le ministre a pris connaissance d'une lettre de la Confédération
des associations d'étudiants et étudiantes de l'Université
de Sherbrooke relativement à l'article 7, quant au droit à
l'accréditation. C'est qu'à l'Université de Sherbrooke il
y a actuellement deux regroupements d'associations d'étudiants, soit
l'AFEUS et la CADEUS. Un des regroupements d'étudiants représente
40% des étudiants de l'université et l'autre 60%. Ils nous font
part qu'effectivement le projet de loi 32 va les empêcher d'être
accrédités simultanément.
Ils nous en font part comme ceci, et je lis brièvement: "Avec
l'entrée en scène du projet de loi 32, la situation risque
cependant de changer énormément, car un seul des deux
regroupements pourrait être accrédité et l'autre lui serait
inévitablement subordonné ou disparaîtrait tout simplement.
Il reste évidemment l'alternative voulant qu'aucun des deux
regroupements ne s'accrédite mais, encore là, un seul des deux
pourrait percevoir des cotisations et représenter les étudiants
de l'université. - Ils font référence à l'article
55 justement -Alors, le projet de loi nous semble bien loi de son but puisqu'il
privera sans recours au moins 40% des étudiants de l'Université
de Sherbrooke du moyen de représentation qu'ils ou qu'elles ont choisi.
Le monopole de représentation causerait aussi beaucoup de torts à
l'Association des étudiants et étudiantes gradués des
sciences appliquées qui regroupe les étudiants de niveau
maîtrise et doctorat en génie comme on en a parlé hier
justement. Il est donc clair que le monopole de représentation
créerait des remous considérables sur le campus de Sherbrooke. Il
nous semblerait beaucoup plus raisonnable de permettre l'accréditation
à des associations ou regroupements d'associations comptant comme
membres 30% ou 35% des étudiants. Une distinction au profit des
étudiants gradués au chapitre de la représentation serait
tout aussi souhaitable."
Alors, ma question et possiblement ma proposition d'amendement au
ministre, c'est de savoir s'il ne verrait pas d'un bon oeil la
possibilité de modifier le projet de loi 32 pour permettre, dans le cas
bien concret que l'on vit à l'Université de Sherbrooke, à
deux regroupements d'associations d'exister. (12 h 45)
M. Laurin: M. le Président, la loi n'empêche pas
deux regroupements d'exister. La loi demande cependant qu'un seul soit
accrédité, ce qui n'est pas la même chose. Même avec
cette loi, les deux regroupements pourraient continuer d'exister et non
seulement cela, mais, en vertu de l'article 55, l'établissement
d'enseignement peut, lors de l'inscription d'une personne, percevoir la
cotisation fixée par une association ou un regroupement d'associations
d'étudiants non accrédité, mais que l'établissement
reconnaît comme le représentant de tous les étudiants ou de
toutes les associations d'étudiants de l'établissement. Donc, je
ne vois pas que cette objection puisse empêcher en quoi que ce soit
l'adoption de cet article.
M. Dauphin: M. le Président, si vous me permettez, c'est
qu'effectivement, à l'accrédition, un seul regroupement aurait
droit à l'accréditation?
M. Laurin: Oui, et cela est en vue d'un principe que
l'établissement, pour fins d'accréditation, avec les effets qu'a
l'accréditation, ne peut reconnaître qu'une seule association
étudiante ou un seul regroupement d'associations étudiantes.
Mais, encore une fois, cela n'empêche pas d'autres associations ou
regroupements d'exister.
M. Dauphin: Sauf que, comme ils disent, en vertu de l'article 55,
seule l'association accréditée pourrait percevoir la
cotisation.
M. Laurin: Non, non, aux termes de la loi, mais cela
n'empêcherait pas l'université, qui a conclu une entente avec un
autre regroupement, de percevoir la cotisation et c'est nommément dit
à l'article 55.
M. Charbonneau: À moins que je me trompe, la seule chose,
c'est que les étudiants sont peut-être mieux
protégés par rapport à la cotisation et à la
perception dans le cadre de l'association accréditée. C'est
à peu près tout, à mon avis. Ils ont plus de garantie
juridique par rapport à la cotisation que dans l'autre cas. Ils peuvent,
premièrement, continuer d'exister; deuxièmement, il peut y avoir
des ententes avec l'administration; troisièmement, l'administration peut
percevoir. Sauf que, s'il y a un problème, s'il y a des étudiants
qui contestent juridiquement, je pense que, dans cette situation-là,
l'association qui est non accréditée a peut-être moins
d'avantages, mais ce sont les avantages que procure la loi.
M. Dauphin: Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il y a
effectivement un monopole de représentation auprès d'une seule
association ou un seul regroupement d'associations d'étudiants et que
l'autre, finalement - on parle d'existence - pourrait exister, mais en
pratique, n'aurait aucun droit, aucun privilège, n'existerait pas. C'est
ce que je pense. Maintenant, si c'est le but du législateur ou du
gouvernement...
Le Président (M. Gagnon): L'article 7 est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): II est adopté?
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Gagnon): Sur division?
Nous abordons l'article 8. Est-ce qu'il est adopté?
M. Laurin: Adopté, M. le Président. M. Polak:
J'ai une question là-dessus.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: L'article dit qu'il ne peut être
accrédité qu'une seule association d'étudiants par
établissement. Si on revient à l'article 7, est-ce que le
ministre peut m'expliquer quelle est la relation entre les deux? On a une
association officielle qui est accréditée, qui est vraiment
reconnue officiellement en vertu de la loi. Qu'arrive-t-il avec le regroupement
des associations? Est-ce que je dois comprendre qu'il y a une association
officielle qui est reconnue et qu'il y en a une autre qui a perdu le vote et
qui peut se joindre à celle qui a obtenu la majorité, pour former
dans le même établissement un regroupement d'associations? Quel
est le pouvoir du regroupement et son but? Je ne comprends pas cela.
M. Laurin: En réalité, il faut passer au chapitre
qui donne les effets de l'accréditation. Une fois qu'une association ou
qu'un regroupement d'associations est accrédité, il s'ensuit
certains effets qui seront seuls consentis à cette association et, en
particulier, le droit de nommer des représentants du regroupement ou de
l'association aux organismes conjoints de l'établissement
d'enseignement. C'est là un effet certain et c'est la raison d'ailleurs
pour laquelle on ne peut accréditer qu'une seule association
d'étudiants par établissement d'enseignement.
M. Polak: Parce qu'elle est la seule officielle. Mais qu'est-ce
qui arrive...
M. Laurin: C'est-à-dire que c'est la seule qui peut jouir
des effets de l'accréditation tels qu'ils sont mentionnés au
projet de loi.
M. Polak: Quel est donc le but du regroupement? De quel droit
est-ce qu'elle ou il peut jouir d'un regroupement?
M. Laurin: C'est le même but que poursuivent actuellement
les regroupements d'associations qui existent: promouvoir les
intérêts de leurs membres, nommer des membres aux organismes
conjoints, percevoir la cotisation, etc. Ce sont les buts actuels que
poursuivent associations et regroupements.
M. Polak: À toutes fins utiles, étant donné
que l'article 8 est très clair, je suis
d'accord avec l'idée qu'il y ait une seule association qui
existe. Je trouve nébuleux le concept de regroupement, parce que, pour
moi, le regroupement, à toutes fins utiles, n'a rien à dire. Le
vrai pouvoir se trouve avec la seule association accréditée.
M. Laurin: En fait, nous avons voulu coller à la
réalité et reconnaître ce qui existe actuellement. Il y a
des regroupements d'associations, les étudiants ne les ont
sûrement pas créés pour rien. Ces regroupements, on le voit
d'ailleurs, par toutes les prises de position qu'ils prennent, aussi bien
à l'intérieur de l'établissement qu'à
l'extérieur, poursuivent des fins spécifiques qu'ils vont
continuer à poursuivre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Fabre.
M. Leduc (Fabre): Je pense que le député devra se
référer à l'article 2, 6 , pour comprendre la notion
d'établissement. Je pense que c'est là la clé de la
compréhension. Chaque faculté dans une université,
théoriquement en tout cas, peut avoir son association. Donc, au niveau
de l'université, on peut souhaiter un regroupement d'associations. C'est
la notion d'établissement.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Laurin: Adopté, M. le Président. M. Dauphin:
Sur division.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur division.
Article 9.
M. Laurin: L'article 9, c'est la même chose. C'est le
même principe.
Le Président (M. Gagnon): L'article 9 est
adopté?
M. Dauphin: Adopté sur division, tout en soulignant au
ministre qu'on va semer le bordel, entre autres, à l'Université
de Sherbrooke. Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur division. M.
le député de Verchères.
M. Charbonneau: Avant de laisser le député de
Marquette nous plonger dans un bordel, je voudrais simplement faire une petite
remarque. Quand on regarde les articles 52 et 55, la distinction fondamentale,
c'est qu'une association accréditée n'a pas à
négocier certaines affaires avec une administration parce qu'elle est
allée chercher un appui important dans le milieu étudiant selon
des règles déterminées et imposées aux deux
parties. La partie administrative doit percevoir certaines choses, mais la
partie administrative peut le faire, s'il y a eu une entente bona fide.
À l'Université de Sherbrooke, il n'y a pas de changement. La
seule chose qui va constituer un avantage pour l'association
accréditée, c'est qu'elle va avoir le privilège de nommer
les représentants étudiants dans les instances. Car, à
l'article 31, comme le disait le ministre, les effets de l'accréditation
sont accordés et font en sorte que c'est l'association ou le
regroupement qui est accrédité qui peut seul désigner des
étudiants, en vertu d'une loi, d'un règlement ou d'une charte. Il
faut se rendre compte que cette loi-là... Inversons la situation
à l'Université de Sherbrooke, par exemple le RAEU ne s'entend pas
avec l'administration et l'ANEQ ne s'entend pas, les gens qui sont
affiliés à l'ANEQ, des associations, etc. À un moment
donné, il y a un conflit. Dans la mesure où le RAEU s'entend bona
fide dans la mesure où, à un moment donné, il n'y a pas
d'entente avec l'autre, l'autre dit: Pour que nous puissions avoir les
mêmes avantages, on va utiliser la loi, et là, ils vont être
obligés de nous reconnaître, de nous donner les locaux, de faire
ceci, faire cela. Je ne vois pas tellement le bordel, si les deux associations
à Sherbrooke s'entendent avec les administrations, qu'il n'y a pas de
problème et que les deux conviennent de fonctionner, cela va continuer
de fonctionner. S'il y en a une qui considère que ses relations avec
l'administration nécessitent... Il s'agira de voir si, à ce
moment-là, elle va utiliser les avantages de la loi.
Le Président (M. Gagnon): L'article 10 est-il
adopté? L'article 9 a été adopté. Est-ce que
l'article 10 est adopté?
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Sur division.
Procédure d'accréditation
Le Président (M. Gagnon): Sur division. L'article 11. Il
est adopté aussi.
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Dauphin: Toujours sur division.
Le Président (M. Gagnon): Article 12.
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur
division. L'article 13.
M. Laurin: Adopté, M. le Président. M. Dauphin:
Sur division.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur division.
Article 14.
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je prends tout de même mon devoir au
sérieux. Je n'ai vraiment pas eu le temps de lire les articles un par un
et je mets le député au défi de confirmer qu'on lit tous
les articles; je ne le crois pas. J'exige qu'on aille un peu plus lentement
pour jeter rapidement un coup d'oeil là-dessus, parce que je pense que
ce n'est pas une méthode saine de procéder. On a toujours son
projet de loi à la fin de session. On aurait dû le
présenter un peu plus avant. Au lieu d'être ici pour agir, comme
on dit en anglais, "a rubber stamping", j'aimerais lire tranquillement
l'article 13 et ensuite on pourra continuer. La même chose pour tous les
autres articles qui suivent.
M. Dauphin: Si vous me permettez. Sur la question du
député de Sainte-Anne, effectivement, je suis persuadé que
la majorité ministérielle va nous comprendre. J'ai eu l'occasion
de suivre le projet de loi 32 avec d'autres députés
ministériels tandis que mon collègue de Sainte-Anne était
à d'autres commissions parlementaires, parce qu'on a eu une trentaine de
projets de loi déposés en dernière minute. Il est bien
évident qu'il n'a pas passé deux semaines sur le projet de loi
32. Je pense qu'ils vont comprendre qu'on puisse aller un peu plus
lentement.
Le Président (M. Gagnon): Remarquez, M. le
député de Sainte-Anne, que vous avez le loisir - on est ici pour
étudier le projet de loi article par article - de prendre le temps
d'étudier l'article. Quand je demande de l'adopter, vous n'êtes
pas obligé de l'adopter tout de suite. On va vous laisser le temps de le
lire.
M. Polak: Je ne veux pas trop vous ralentir non plus. Je veux
jeter un coup d'oeil. Je lis très vite et je comprends vite; donc, cela
aide.
Le Président (M. Gagnon): Cela aide. Est-ce que cela veut
dire que vous avez lu l'article 13 et que vous l'avez adopté sur
division? M. le député de Verchères? L'article 14 est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté.
M. Polak: Je l'ai lu.
Le Président (M. Gagnon): Sur division?
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Gagnon): Article 15.
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Gagnon): Article 16.
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Juste un point, M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: ...si vous me permettez sur l'article 16. Si on lit
bien l'article 16, le ministre me corrigera si j'ai mal saisi, je ne veux pas
faire des amendements pour le "fun" non plus à chaque article, c'est
pour cela que je veux avoir des précisions avant d'en faire. On dit:
"Lors d'une demande d'accréditation, sont seuls parties
intéressées quant au caractère représentatif", etc.
Est-ce que cela veut dire qu'en pratique une association nationale reconnue de
facto par le ministre n'aurait pas droit de faire une forme de "lobbying" ou
d'informer...
M. Laurin: Cela ne l'interdit pas.
M. Dauphin: Cela ne l'interdit d'aucune façon. C'est parce
que je voyais "sont seules parties intéressées".
M. Laurin: Pour les fins de la loi.
Le Président (M. Gagnon): L'article 16 est
adopté?
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 17.
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Oui, article 16. Adopté
sur division. Article 17. Adopté sur division. Article 18.
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Cela va. Sur division.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 19.
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
Agents d'accréditation
M. Polak: J'ai une autre question à 19 parce que, tout de
même, j'avais souligné que j'ai lu la loi rapidement avant de
venir ici. Juste pour montrer que je prends mon travail au sérieux.
L'article 19 dit "Le ministre de l'Éducation nomme, parmi les
fonctionnaires de son ministère, des agents d'accréditation..."
Ce sont, j'imagine, des fonctionnaires qui vont être
libérés de leur travail ordinaire pour s'occuper de ce travail;
combien de temps prévoit-on pour accomplir leur tâche?
M. Laurin: Juste le temps requis pour les fins d'application de
la loi, ce qui ne devrait pas être très long parce qu'il s'agit
simplement de vérifier les procédures qui sont prévues
à la loi. Donc, il n'est pas nécessaire de libérer
à temps plein des fonctionnaires pour cette fonction. (13 heures)
M. Polak: Dans la loi, on parle de l'agent
d'accréditation. Disons qu'il y a un problème, une complication,
à un moment donné. C'est lui qui vraiment devient un personnage
assez important. Est-ce que le ministre a prévu le temps que cela peut
prendre? Dites-vous: Un fonctionnaire, une journée par mois, ou dans le
mois d'octobre, ou le mois en question, peut être occupé une
couple de jours, pas plus que cela? Ou prévoyez-vous qu'il va y avoir,
à l'intérieur du ministère, un petit groupe de
fonctionnaires qui voyagent à travers la province et qui vont remplir ce
rôle? Je voudrais seulement savoir quelle pourrait en être
l'implication même au point de vue financier.
M. Laurin: Oui, il y aura probablement, comme pour les juges de
paix qui, de temps en temps, sont obligés de signer des formules, un
bassin de fonctionnaires auxquels on pourra avoir recours pour les
périodes où le problème pourra se poser, soit par exemple
les mois d'octobre et février. On veut les puiser à même
les ressources des ministères, et pour deux raisons. D'abord, il s'agit
simplement de vérifier des procédures administratives et,
deuxièmement, on veut limiter les dépenses au maximum. On puise
donc dans les ressources du ministère.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'article 19 est-il
adopté?
M. Dauphin: Adopté sur division.
Le Président (M. Gagnon): L'article 19 est adopté
sur division. Pour terminer le chapitre, est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur division.
M. Polak: J'ai noté ici à l'article 20 que l'agent
d'accréditation peut exiger tout renseignement et peut examiner tout
document. Dans un amendement que j'ai ici, j'ai remarqué par exemple
qu'on dit: "les documents pertinents à sa tâche". Le texte peut
aller très loin parce qu'on indique "qu'il peut examiner tout document."
J'assume, et c'est sous-entendu que c'est dans l'exécution de ses
devoirs, mais je ne voudrais tout de même pas qu'il commence à
"fouiller" dans toutes sortes de documents qui peuvent être de nature
privée, même à l'association des étudiants.
M. Laurin: M. le Président, je ne crois pas, parce que les
premiers mots montrent bien les limites de ce pouvoir "pour l'exercice de ses
fonctions", c'est-à-dire uniquement pour les fins de
l'accréditation. Il y donc une balise très stricte qui est
posée.
Le Président (M. Gagnon): L'article 20 est-il
adopté?
M. le député de Marquette.
M. Dauphin: M. le Président, j'aurais un amendement
à suggérer à l'article 20. Je ne sais pas si l'on
pourrait...
Le Président (M. Gagnon): L'article 20 n'est donc pas
adopté actuellement?
Nous suspendons les travaux de la commission jusqu'à 15
heures.
M. Charbonneau: Je voudrais seulement demander au
député de Marquette s'il pourrait nous communiquer son
amendement, on pourrait l'étudier sur l'heure du midi.
M. Dauphin: D'accord. Commission d'accès à
l'information gouvernementale.
Une voix: On a des renseignements à ce sujet.
(Suspension de la séance à 13 h 02)
(Reprise de la séance à 15 h 23)
Le Président (M. Blouin): Messieurs les membres de la
commission, la commission de
l'éducation reprend ses travaux. Je vous rappelle que le mandat
de la commission est d'étudier le projet de loi 32, Loi sur
l'accréditation et sur le financement des associations
d'étudiants.
Juste avant la suspension des travaux, nous en étions à
l'article 20; avant de passer à la section IV, s'il n'y a pas d'autres
commentaires sur cet article...
M. Laurin: M. le Président.
Le Président (M. Blouin): Oui, M. le ministre.
M. Laurin: Le député de Marquette avait
présenté un amendement. Il nous en a soumis le texte et je l'ai
étudié avec attention avec mes collègues. Je comprends
parfaitement bien les préoccupations du député de
Marquette. Il se demande si l'article, tel que formulé, ne va pas
à l'encontre de la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et il veut s'en assurer. Je peux lui dire immédiatement que nous
y avions pensé également et qu'il n'était pas du tout de
notre intention d'aller à l'encontre de cette loi. C'est d'ailleurs la
raison pour laquelle nous avions commencé la formulation de l'article
par les mots "Dans l'exercice de ses fonctions". Mais, pour des fins
pédagogiques, il convient peut-être de rassurer la population
à cet égard et je n'aurais pas d'objection à ce qu'on
incorpore cette assurance dans le libellé de l'article. De la même
façon, le député de Marquette se demandait s'il ne fallait
pas être plus explicite; c'est la raison pour laquelle il ajoutait
l'adjectif "pertinent" et je me rends aussi à sa demande à cet
égard, même si nous avions dit, dans le libellé de
l'article "Dans l'exercice de ses fonctions". Cela me semblait être une
balise suffisante, mais si le député de Marquette juge qu'il est
préférable d'accorder une assurance additionnelle, je veux bien
accepter.
Compte tenu de ses remarques, M. le Président, je reprendrais
à mon compte l'amendement du député de Marquette sous la
formulation suivante et l'article 20, en vertu de l'amendement se lirait: "Sous
réserve de la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels (1982, chapitre 30),
l'agent d'accréditation peut exiger tout renseignement et examiner tout
document nécessaires à l'exercice de ses fonctions."
Je pense que cela incorpore tout à fait l'esprit de l'amendement
que voulait nous soumettre le député de Marquette.
Le Président (M. Blouin): Cet amendement est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté.
Annulation de l'accréditation
Le Président (M. Blouin): Adopté. Section IV.
Annulation de l'accréditation. Article 21. M. le ministre.
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): L'article 21 est-il
adopté?
M. Dauphin: Un instant. M. le Président, on a eu plusieurs
représentations quant aux dispositions de la section IV, en particulier
pour une association existante accréditée, comme dans le cas qui
est devant nous. Un groupe pourrait exiger qu'on en vérifie l'existence
une première fois. À priori, nous n'avons rien contre cela, mais
le même groupe pourrait, un mois après, demander encore une fois
qu'on en vérifie l'existence et, deux mois plus tard, on pourrait le
demander encore une fois. Autrement dit, en pratique, si un groupe n'est pas
d'accord avec les orientations d'une association, il pourrait à tout
bout de champ vouloir mettre les bâtons dans les roues et exiger qu'on en
vérifie l'existence, sur demande d'au moins 25 étudiants
représentés par une association.
On aurait dans une proposition d'amendement qui se lirait comme ceci:
"II ne peut être procédé qu'à une seule
vérification de l'existence d'une association ou regroupement
accrédité par période de douze mois." Ainsi, à
chaque mois ou aux deux mois, l'association ne serait pas aux prises avec un
groupe qui ne serait pas d'accord avec les orientations d'une association.
Actuellement, cela laisse la porte ouverte à une confrontation
continuelle. Il n'y a même rien qui empêcherait un groupe de
demander toutes les semaines qu'on en vérifie l'existence.
M. Charbonneau: Actuellement, ils doivent attendre un an.
M. Dauphin: Ils doivent attendre un an.
M. Charbonneau: Mais, après que la première
année est écoulée, il pourrait y avoir des
vérifications à tout bout de champ.
M. Dauphin: Ce que nous demandons, nous, c'est que l'on indique
"par période de douze mois".
M. Laurin: Pourrait-on suspendre pour quelques instants, M. le
Président?
Le Président (M. Blouin): On peut suspendre l'étude
de cet article? Accordé?
M. Laurin: Seulement pour quelques instants.
Le Président (M. Blouin): Très bien! On peut
suspendre pour quelques secondes.
M. Laurin: Si vous voulez passer à un autre article, M. le
Président, nous demandons une dizaine de minutes d'examen.
Le Président (M. Blouin): Nous allons suspendre
l'étude de l'article 21 pour maintenant appeler l'article 22. M. le
ministre.
M. Laurin: À l'article 22, j'aurais un amendement à
apporter, à la suite de certaines représentations qui nous ont
été faites, à savoir que le but de l'article était
vraiment de vérifier si l'association accréditée
détient toujours la majorité requise par le paragraphe 2 de
l'article 6.
Effectivement, c'est bien là l'esprit de l'article, mais, encore
une fois, peut-être que, pour fins législatives, nous avons
été trop concis pour que le sens de l'article soit
véritablement perçu. Notre amendement serait
précisément d'apporter une explicitation, une clarification, pour
être bien sûr que le sens de l'article soit perçu. Je
proposerais donc l'amendement suivant, au premier paragraphe: "Sur demande d'au
moins 25% des élèves ou étudiants
représentés par une association d'étudiants
accréditée - ici interviennent les changements - faits plus de 12
mois après l'accréditation de cette association, l'agent
d'accréditation doit vérifier si cette association détient
toujours la majorité requise par le paragraphe 2 du premier
alinéa de l'article 6."
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: Est-ce qu'on a une copie de cet amendement?
M. Laurin: On va vous permettre de l'examiner pendant qu'on
examine le vôtre.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: Je m'excuse et je présume que le même
raisonnement devrait s'appliquer à l'article 22 aussi quant à
notre amendement à l'article 21 par analogie, c'est-à-dire que,
comme je le mentionnais tantôt, par périodes de douze mois qu'on
en vérifie l'existence, et il va de soi que cela s'applique à
l'article 22 aussi par périodes de douze mois pour vérifier
l'accréditation.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: M. le Président, pour répondre à
votre question tantôt relativement à l'article 20, étant
donné que c'est notre proposition d'amendement en gros qui serait
reçue par le ministre, évidemment, on l'adopte à ce moment
peut-être pas sur division pour celui-là...
Le Président (M. Blouin): II est adopté.
Très bien. Je comprends. Cela va.
M. Dauphin: ...cela ne veut pas dire qu'on est d'accord sur tous
les autres articles.
M. Laurin: Donc, c'est pour être plus clair et plus
explicite.
Le Président (M. Blouin): Nous suspendons nos travaux pour
quelques brèves minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 35)
(Reprise de la séance à 15 h 36)
Le Président (M. Blouin): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Charbonneau: M. le Président, je voudrais poser une
question au député de Marquette. L'article 21, par rapport
à l'article 22, est un article qui stipule que les étudiants ou
les établissements peuvent demander la vérification de
l'existence de l'association accréditée, alors que l'article 22
concerne la vérification de la représentativité. Le
problème, c'est que, à un moment donné, en cours
d'année, pour une raison ou pour une autre, l'association
accréditée cesse d'exister. Le fait que l'on limiterait, à
des périodes de douze mois la vérification, nous
empêcherait de faire un travail de réanimation ou de renaissance
d'une autre association accréditée? Je pense que, dans le cas de
l'article 22, c'est différent. L'objectif, c'est de ne pas faire en
sorte que l'on provoque des vérifications de
représentativité à tout bout de champ, mais, dans le cas
de l'existence, finalement, cela ne porte pas tellement à
conséquence. Il s'agit de vérifier si un groupe
d'étudiants se demande toujours si leur association existe pour toutes
sortes de raisons. Alors, on fait une vérification si l'association est
incorporée, si elle existe toujours juridiquement, si elle est active,
cela s'arrête là. Cela ne porte pas à conséquence
sur la vie associative, mais votre amendement à l'article 22 pourrait
être pertinent parce qu'il s'agit là d'empêcher une
vérification de la représentativité à tout bout de
champ pour des conflits idéologiques ou des chicanes quelconques.
À un moment donné, cela peut être une forme de combat
politique que de passer son temps à demander la vérification de
la
représentativité, mais, en ce qui concerne
l'existence...
M. Dauphin: Pour vous aider sur l'article 21, vous, en tant que
responsable du secrétariat du ministre, pourriez peut-être nous
dire ce que vous entendez réellement par existence. Est-ce que c'est
vérifié?
M. Charbonneau: C'est-à-dire que, à un moment
donné, comme les associations accréditées sont des
associations qui ont une existence juridique. Elles sont incorporées et
elles ont à respecter un certain nombre de règles qui font en
sorte qu'elles continuent juridiquement à exister. À un moment
donné, les étudiants peuvent, pour toutes sortes de raisons, ne
plus entendre parler de leur association ou une institution douter de
l'existence réelle d'une association accréditée en se
disant: Les gens qui viennent nous voir sont-ils vraiment liés à
cette association? Cette association existe-elle vraiment, juridiquement
parlant? Pour une raison ou pour une autre qu'il est difficile d'imaginer, ce
qu'on peut supposer, c'est qu'il y a des conflits ou des tensions quelconques
qui amènent des gens à vérifier l'existence.
M. Dauphin: Je ne sais pas si on est "off the record", M. le
Président.
Le Président (M. Blouin): Vous êtes "in", M. le
député de Marquette.
M. Dauphin: On est "in". D'accord. Je pense que vous comprenez ce
à quoi je voulais en venir tantôt par cet amendement.
M. Charbonneau: Ce que vous voulez éviter, c'est une
espèce de politique ou une espèce d'encouragement ou de
harcèlement inutile d'une association accréditée...
M. Dauphin: C'est cela.
M. Charbonneau: II ne s'agit pas non plus d'encourager... On
parlait tantôt, dans un autre article, d'un maraudage qui existe dans les
faits et qui va continuer d'exister. C'est une expression de la liberté
démocratique, mais, à l'inverse, il ne faut pas non plus
favoriser l'anarchie au point de tranformer les conflits internes à
chaque fois par des remises en question de la légitimité de la
représentation.
M. Dauphin: Oui. Ce sont des articles importants. On doit prendre
le temps nécessaire, M. le ministre.
M. Laurin: M. le Président, nous allons accepter les deux
amendements proposés par l'Opposition, quitte à revenir, d'ici
quelques minutes, avec une formulation qui tiendrait compte aussi bien de vos
demandes et des réflexions que cela suscite auprès de nous. Je
pense que l'on peut en arriver à une formulation qui satisfasse les deux
parties.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Pourrait-on me signaler les articles où il est
question de révocation de l'accréditation. C'est en relation avec
ceci. À quelle condition la révocation de l'accréditation
peut-elle se faire?
M. Charbonneau: En fait, c'est l'annulation de
l'accréditation.
M. Ryan: Oui. Quels numéros?
M. Charbonneau: Ce sont les articles 21, 22, ceux dont on parle
actuellement, 23 et 24.
M. Ryan: C'est tout ce qu'il y a, n'est-ce pas?
M. Laurin: Oui, 21, 22, 23 et 24.
M. Dauphin: Est-ce qu'on pourrait prévoir aussi, M. le
ministre, si vous me le permettez, M. le Président...
Le Président (M. Blouin): Oui, M. le député
de Marquette.
M. Dauphin: C'est qu'on pourrait aussi voir un groupe de 25
personnes qui demanderaient d'en vérifier l'existence à un agent
d'accréditation en plein mois de juillet, par exemple, ou en plein mois
de juin. Je ne sais pas si vous voyez à quoi je veux en venir?
M. Laurin: Vous voudriez que ce soit fait pendant les mois de
l'année scolaire?
M. Dauphin: Pendant les mois où on peut vérifier
justement si l'association existe.
M. Laurin: On pourrait dire "entre septembre et juin"?
M. Dauphin: Oui.
M. Laurin: Donc, ce serait incorporé aussi dans la
formulation.
M. Dauphin: Dans la formulation.
Le Président (M. Blouin): Je comprends que nous recevrons
des textes d'amendements d'ici quelques minutes...
M. Laurin: Pour les articles 21 et 22.
Le Président (M. Blouin): ... pour les articles 21 et
22.
M. Ryan: II y aurait peut-être un autre ajout que le
ministre pourrait considérer. À l'article 22, il n'est pas
prévu qu'une demande de vérification peut être faite par
l'établissement d'enseignement.
M. Laurin: Oui, c'est prévu, M. le Président.
M. Ryan: C'est prévu à l'article 21. À
l'article 22, je ne le crois pas.
M. Charbonneau: Je pense que, dans ce cas-là, à
partir du moment où il y a une association accréditée, ce
doit être aux membres de vérifier si leur association est
représentative.
M. Laurin: C'est prévu à l'article 21 pour
vérifier si l'association existe. Quant à la
représentativité, je pense qu'il revient aux étudiants de
s'exprimer par un scrutin si la représentativité, telle que
prévue au paragraphe 2 de l'article 6, est maintenue. Je pense qu'il ne
faut pas permettre...
M. Ryan: À ce moment-là, il va falloir que vous
révisiez l'article 41.
M. Charbonneau: "...ou, selon le cas...".
M. Laurin: C'est cela, car "selon le cas", à l'article 41,
en ce qui concerne l'établissement d'enseignement, vise l'article 21.
Donc, cela vise la demande de vérification de l'existence.
On peut donc passer à l'article 23, M. le Président?
Le Président (M. Blouin): Article 23? M. le ministre.
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Marquette, article 23?
M. Dauphin: Article 23, sur division.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division.
Article 24?
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Marquette.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Blouin): D'abord, M. le
député de Marquette.
M. Ryan: À l'article 23, M. le Président, j'avais
une question à poser.
Le Président (M. Blouin): II est adopté.
M. Ryan: Pardon?
Le Président (M. Blouin): II est adopté.
M. Ryan: Je comprends, mais vous n'avez même pas
demandé si on avait quelque chose à dire.
Le Président (M. Blouin): Je l'ai demandé.
M. Ryan: Vous l'avez déclaré adopté avant
même de nous regarder.
Le Président (M. Blouin): Allez-y!
M. Ryan: Vous dites que l'agent d'accréditation "peut
prescrire toute procédure pour la tenue de ce scrutin." Jusqu'où
cela va-t-il? Est-ce que cela peut comprendre le choix du lieu, le choix de
l'heure, ou si cela porte seulement sur les modalités du scrutin? 'Toute
procédure", qu'est-ce que cela embrasse exactement?
M. Laurin: Ce sont des procédures pour s'assurer, comme il
a été dit auparavant dans des articles adoptés, que le
scrutin se déroule d'une façon efficace et
régulière. C'est aussi général que cela.
M. Ryan: II y a un problème ici. C'est l'association qui
doit tenir le scrutin?
M. Laurin: Oui.
M. Ryan: C'est parce que la procédure, jusqu'où
cela va-t-il aller?
M. Laurin: Ce sont des procédures qui assurent l'exercice
démocratique. On ne peut guère être plus explicite que
cela. C'est pour assurer, comme je le disais, l'efficacité et la
régularité du scrutin.
M. Ryan: Est-ce que cela va jusqu'au choix de la formule qui va
être sur le bulletin de vote, le format du bulletin de vote
lui-même?
M. Laurin: C'est difficile d'aller plus loin que cela, M. le
Président. De toute façon, s'il y avait des erreurs qui
étaient commises, il y a toujours un appel qui peut être
interjeté contre la décision de l'agent d'accréditation et
le comité d'appel, où les étudiants sont majoritaires,
décidera. (15 h 45)
M. Ryan: À ce moment-là, ce sera lui qui tiendra le
scrutin, ce ne sera pas l'association.
M. Charbonneau: II ne faut pas oublier que, dans ce
cas-là, il y a des gens qui contestent la représentativité
de l'association et que l'agent d'accréditation est une partie
neutre dans ce conflit où une partie des étudiants,
c'est-à-dire 25%, qui ont signé par exemple une pétition,
demandent un nouveau scrutin pour vérifier l'accréditation. Je
veux bien croire que l'association qui est contestée doit tenir un
scrutin mais je pense que c'est peut-être à une partie neutre dans
le conflit qui existera alors à garantir aux uns et aux autres que le
vote soit impartial.
Le Président (M. Blouin): Est-ce que ça va?
Très bien. Nous revenons à l'article 24. M. le
député de Marquette? M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: Seulement une question là-dessus. On dit bien que
l'agent d'accréditation doit rendre par écrit sa décision
motivée d'annuler ou de ne pas annuler l'accréditation dans les
quinze jours suivant la demande faite en vertu de l'article 21. Au moins 25
étudiants envoient une demande visant à la vérification de
l'existence de l'association. Il faut que cette demande soit reçue,
examinée, que le fonctionnaire soit allé, qu'il ait
ordonné la tenue d'un scrutin et que la décision soit rendue
quinze jours... Ce n'est pas cela le sens de l'article? C'est le délai
de quinze jours. Vous trouvez que c'est assez?
M. Charbonneau: L'idée c'est qu'il faut forcer les agents
d'accréditation à rendre le service rapidement quand il y a des
gens qui s'interrogent sur l'existence... Tout le monde veut avoir la
réponse au plus sacrant.
M. Ryan: Accorder 30 jours serait plus sage, parce qu'on aura
bien des cas où la loi sera violée en pratique.
M. Laurin: M. le Président, je pense qu'il faut lire
l'article 24 très soigneusement. Les deux cas sont mentionnés.
Lorsqu'il s'agit simplement de vérifier si une association existe encore
- ce sont les deux premières lignes - "... qui suivent la date de la
demande faite en vertu de l'article 21..." mais lorsqu'il s'agit d'une demande
faite en vertu de l'article 22, qui a trait à la
représentativité et au scrutin, là on dit dans les quinze
jours qui suivent le jour du scrutin. Je pense que cela donne les délais
suffisants et qu'il faut imposer ces délais à l'agent
d'accréditation pour qu'il agisse rapidement afin de régler cette
question et d'éviter les effets déstabilisants d'une telle remise
en question.
M. Charbonneau: Dans le fond, c'est une contrainte pour le
ministère de l'Éducation parce que c'est lui qui...
M. Ryan: II me semblerait qu'un délai de 30 jours serait
beaucoup plus sage. Une fois que le scrutin a eu lieu, que quinze jours soient
suffisants pour rendre la décision, c'est correct. Mais, dans le premier
cas, c'est depuis le moment où la demande est arrivée. Il y a
bien des choses qui peuvent survenir. Il peut y avoir des personnes
auprès de qui il faudrait faire enquête et qu'elles soient en
voyage, qu'elles soient parties à un congrès. Je ne sais pas si
vous ne seriez pas mieux de mettre 30 jours dans le premier cas.
M. Laurin: M. le Président, les délais
m'apparaissent suffisants. On verra à l'usage si...
M. Polak: À l'usage, ce sera comme d'autres lois où
les délais sont dépassés et le ministre nous dit, oui,
qu'ils sont dépassés. La loi n'est pas respectée...
M. Laurin: Je pense qu'étant donné que les
procédures ne me semblent pas tellement compliquées, les
délais qui sont prévus à l'article sont suffisants.
M. Ryan: Ces enquêtes peuvent être
compliquées.
M. Laurin: Ce n'est pas une enquête, c'est une
vérification.
M. Charbonneau: Au fond, c'est une contrainte pour le
ministère de l'Éducation.
M. Ryan: S'il ne respecte pas les délais, il n'y aucune
sanction. C'est nominal finalement.
M. Charbonneau: S'il trouve que l'agent n'est pas assez bon, il
change d'agent.
Le Président (M. Blouin): L'article 24...
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Blouin): L'article est adopté sur
division.
Effets de l'accréditation
Article 25. Section V. Effets de l'accréditation. Article 25. M.
le député d'Argenteuil.
M. Ryan: Je vais voir si le député a quelque
chose.
M. Dauphin: On avait quelque chose, mais, allez-y.
M. Ryan: Ici, ce que cet article remet en question, c'est le
principe de la libre adhésion à une association. Le
libellé actuel crée une obligation pour tout étudiant
d'être
membre. Il n'y a aucune disposition qui existe pour le cas où un
étudiant aurait décidé de ne pas adhérer à
l'association. En tout cas, il me semble qu'un amendement comme celui-ci
s'imposerait: "...tout étudiant représenté par une
association d'étudiants accréditée ou toute association
d'étudiants représentée par un regroupement d'associations
d'étudiants accrédité, est réputé membre,
selon le cas, de cette association ou de ce regroupement, à moins qu'il
n'ait signifié par écrit son refus d'adhérer." Cela
n'enlève pas le principe de la cotisation obligatoire, mais laisse la
liberté d'adhésion, qui est fondamentale, surtout dans le
régime que dit avoir choisi le gouvernement.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Le problème, M. le Président, c'est
que les associations étudiantes dont on parle ne sont pas des
associations sportives, culturelles ou autres. Ce sont, en quelque sorte, des
associations syndicales. Je ne pense pas que ce dont vous parlez s'applique,
par exemple, dans le monde ouvrier et dans les syndicats ouvriers. À
partir du moment où un syndicat existe dans une entreprise, je pense que
le syndicat représente l'ensemble des membres, mais ce n'est pas.. Et
même si, à un moment donné, un journaliste - pour nous
rappeler des souvenirs mutuels - décidait de ne pas adhérer au
syndicat, il peut...
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que ce sont des syndicats
d'étudiants que vous instituez ou des associations?
M. Charbonneau: Les associations d'étudiants, Mme
Lavoie-Roux, sont, en quelque sorte, des syndicats, c'est-à-dire que ce
sont des associations, comme les syndicats ouvriers sont des associations qui
ont des responsabilités de représentation des
intérêts de leurs membres. On en a beaucoup parlé hier et
je pense que, dans la mesure où on veut que, finalement, ces
associations exercent un leadership et une présence significative dans
leur milieu et dans l'ensemble de la société, il faut que... Il y
a un effet pédagogique aussi qui est d'amener les membres, l'ensemble
des étudiants d'une communauté étudiante à se
sentir concernés par leurs affaires. Si, à un moment
donné, ils considèrent que l'association prend des orientations
qui ne font pas leur affaire, ils vont devoir s'en occuper et s'impliquer.
Sinon, on va à l'encontre de toute la tradition en matière de
militantisme étudiant.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: ...le député de Verchères vient de
faire allusion aux pratiques qui ont cours dans le monde syndical. Dans le
monde syndical, il y a diverses formes de regroupements. Il y a l'atelier
fermé, en vertu duquel aucune personne ne peut être
embauchée si elle n'appartient déjà au syndicat. Elle ne
peut rien faire dans l'atelier si elle n'appartient pas au syndicat. Il y a ce
qu'on appelle l'atelier syndical parfait; en vertu duquel vous pouvez entrer
dans une entreprise sans être membre du syndicat, mais, dès que
vous y entrez, vous devez être membre du syndicat sous peine de perdre
votre emploi. Il y a une autre formule qui s'appelle l'atelier syndical
imparfait, suivant laquelle vous pouvez ne pas être membre du syndicat
avant d'entrer, mais, en même temps, cependant, vous devez payer la
cotisation syndicale suivant la formule Rand. Il y a des syndicats qui ont
carrément abusé du droit d'association, ces dernières
années, en imposant soit l'atelier fermé, soit l'atelier syndical
parfait, avec l'acquiescement tantôt complaisant, tantôt impuissant
de l'employeur. On s'en va maintenant de plus en plus vers la formule de
l'atelier syndicat imparfait. Je suggérerais au député de
Verchères et au ministre de consulter les conventions collectives du
gouvernement dans le secteur public où il est dit clairement que le
droit de libre adhésion est respecté, le devoir de payer la
cotisation est imposé, mais le droit de libre adhésion y est
respecté. Surtout dans la formule que retient le gouvernement, je pense
qu'il ne faut pas imposer l'adhésion obligatoire, c'est contradictoire
avec l'économie du projet de loi.
M. Laurin: M. le Président, même si on a fait
référence au Code du travail, les dispositions qui sont ici dans
ce présent projet de loi sont adaptées à la situation qui
prévaut dans le monde étudiant. Si nous avons ajouté cet
article, c'est pour} si jamais une association était
dissoute, empêcher que la disposition des biens soit faite par les
officiers élus du syndicat. Tout membre peut intervenir pour faire en
sorte que les propriétés qui sont celles des membres soient
respectées. Je ne pense pas que je sois prêt à modifier cet
article.
M. Ryan: M. le Président, je dépose un amendement
en bonne et due forme...
M. Laurin: D'accord.
M. Ryan: ...qui se lirait comme suit: Est réputé
membre... Là, il faudrait diviser l'article en deux, malheureusement,
parce que cela ne s'applique pas aux associations
d'étudiants, mais aux étudiants. Ce que je vise, c'est le
droit de libre adhésion à une association en
société démocratique. Dans le cas de l'étudiant:
"Est réputé membre, selon le cas, de cette association ou de ce
regroupement à moins que, dans le cas de l'étudiant, il n'ait
signifié par écrit son refus d'adhérer." Je vais vous
remettre le texte écrit et je vais vous dire pourquoi.
M. le Président, c'est mal écrit, mais on va vous
l'expliquer. Est-ce que mon écriture vous est compréhensible? Je
peux vous le dire, je m'en souviens de mémoire.
M. Laurin: J'aime mieux entendre la lecture.
M. Ryan: Gardez le papier, M. le Président, je vais
essayer de vous le dire de mémoire et je pense que vous allez comprendre
ce qui est sur le papier: "À moins que, dans le cas de
l'étudiant, il n'ait signifié par écrit son refus
d'adhérer à l'association accréditée." Tout
s'éclaircit.
M. Laurin: Bon, est-ce qu'on peut entendre la lecture? (16
heures)
Le Président (M. Blouin): Alors, M. le
député d'Argenteuil, ce texte irait à la fin de
l'article.
M. Ryan: Oui. À la fin du premier alinéa.
Le Président (M. Blouin): À la fin du premier
alinéa, ajouter le paragraphe suivant: "À moins que, dans le cas
de l'étudiant, il n'ait signifié par écrit son refus
d'adhérer à l'association accréditée."
M. Laurin: Je comprends le sens de l'article. Je demanderais, M.
le Président, l'adoption de cet amendement et que l'article soit
suspendu pour qu'on puisse examiner la portée de cet amendement. Nous
reviendrons dans quelques minutes. Est-ce que cela va?
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Fabre.
M. Leduc (Fabre): Pour fins de compréhension, M. le
député, est-ce que cela signifierait que l'étudiant se
voit rembourser sa cotisation?
M. Laurin: Est-ce qu'on peut faire distribuer le texte de
l'amendement?
M. Ryan: Non.
M. Leduc (Fabre): Non?
M. Ryan: Si vous voulez me permettre d'expliquer l'amendement
avant qu'on nous arrive avec une conclusion, je vais recommencer le plus
simplement possible. Il y a deux aspects. Il y a l'aspect de libre
adhésion à une association accréditée. On a
proclamé plus tôt dans le texte de loi, je pense que c'est
à l'article 4, le droit de l'étudiant d'adhérer à
une association de son choix. Je crois qu'on peut interpréter cette
formulation de plusieurs manières. Je pense qu'elle implique
sûrement la liberté personnelle d'adhésion qui est de plus
en plus reconnue comme étant un des éléments essentiels du
droit d'association.
Dans le texte comme il est écrit, on dit que tout étudiant
représenté par une association accréditée est
réputé être membre de cette association. On ne lui donne
pas du tout la possibilité de ne pas être membre. Je dis que, si
on veut être logique, il faut qu'on dise qu'il a la possibilité de
signifier par écrit son refus d'adhérer à une association.
Cela doit être clairement établi.
Encore une fois, j'ai évoqué les différentes formes
de régimes qui existent suivant nos traditions d'action syndicale dans
ce domaine. Je pense que les distinctions sont claires pour tous ceux qui sont
familiers avec ces questions. Il n'y a pas de problème
là-dessus.
Je dis que, dans le secteur public, on a évolué de plus en
plus ces dernières années vers la formule de l'atelier syndical
imparfait. Même dans le secteur de l'enseignement, cela m'avait beaucoup
étonné, il y a déjà plusieurs années, il est
clairement inscrit qu'une personne n'est pas obligée d'être membre
du syndicat.
Une voix: C'est juste.
M. Ryan: C'est un point qui est acquis. Je me dis que si on peut
établir la même chose... Le gouvernement fonde son projet sur le
postulat de la liberté de choix. L'ANEQ avait un postulat
différent. C'était l'association qui n'accordait de
liberté de choix. Vous faites tous vos choix à l'intérieur
de ce cadre qui vous est donné un peu comme si c'était une
municipalité. On dit: Cela étant acquis, très bien, il
faut préserver en deuxième lieu un élément
essentiel pour la vitalité des associations syndicales ou
représentatives, c'est-à-dire le droit à des cotisations
de la part des personnes évoluant dans ce milieu pour qu'elles puissent
rendre des services qui vont être rémunérés par tout
le monde et non pas simplement par ceux qui y auront adhéré.
Autrement il pourrait y avoir des parasites qui viendraient
bénéficier de l'action d'une association sans avoir
contribué à son fonctionnement. La formule Rand est la solution
qui existe depuis une trentaine d'années maintenant là-dessus,
qui rend la cotisation obligatoire mais non pas l'adhésion.
Je pense qu'il y a d'autres articles dans le projet de loi qui
prévoient le paiement de la cotisation obligatoire. Je pense qu'il y a
des articles plus loin qui en traitent. S'ils n'en traitaient pas d'une
manière satisfaisante, il faudrait évidemment y veiller. Je pense
qu'on crée l'obligation pour l'institution d'enseignement de percevoir
la cotisation de tout étudiant qui s'inscrit à des cours.
D'ailleurs, on en reparlera tantôt. Il y a des formulations qui peuvent
laisser à désirer là aussi. Dans ce cas-ci, je pense
qu'une clarification s'impose.
Le Président (M. Blouin): Très bien, M. le
député d'Argenteuil. M. le ministre.
M. Laurin: Je demande de suspendre l'adoption de cet amendement
et de l'article.
Le Président (M. Blouin): Je suspends donc l'étude
et l'adoption de l'article 25.
M. Laurin: Est-ce que nous pourrions revenir à ce qui
avait été laissé en suspens, c'est-à-dire les
articles 21 et 22?
Le Président (M. Blouin): Très bien.
M. Laurin: J'avais dit que nous acceptions l'esprit de
l'amendement proposé par le député de Marquette, des deux
amendements en fait proposés par le député de Marquette.
Je voudrais lui faire part de cette formulation qui, je pense, rejoint aussi
bien leurs préoccupations que les nôtres. J'ajouterais à
l'article 22 un autre article qui toucherait évidemment les articles 21
et 22 et qui se lirait comme suit: "II ne peut être fait qu'une seule
demande de vérification, en vertu de l'article 21 entre le mois de
septembre d'une année et le mois de juin de l'année suivante. "Il
en va de même à l'égard d'une demande de
vérification faite en vertu de l'article 22." Je pense que cela rejoint
exactement ce que voulait souligner le député de Marquette.
M. Dauphin: Est-ce qu'on en a une copie?
M. Laurin: Oui, vous allez en avoir une copie dans deux
secondes.
Le Président (M. Blouin): Est-ce que vous désirez
avoir la copie avant que nous ne l'adoptions, M. le député de
Marquette, ou si nous pouvons procéder à l'adoption?
M. Dauphin: Si vous voulez juste lire rapidement une
dernière fois celle que vous avez.
M. Laurin: D'accord.
Le Président (M. Blouin): Très bien. "Le
présent projet de loi est modifié par l'insertion, après
l'article 22, du suivant: "22.1. Il ne peut être fait qu'une seule
demande de vérification, en vertu de l'article 21 entre le mois de
septembre d'une année et le mois de juin de l'année suivante. "Il
en va de même à l'égard d'une demande de
vérification faite en vertu de l'article 22."
M. Dauphin: D'accord.
M. Laurin: Donc on peut passer à l'article 26, l'article
25 étant suspendu.
Le Président (M. Blouin): Un instant, s'il vous
plaît. L'amendement est-il adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): L'article 21, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Laurin: Ce n'est pas lui qui est amendé, M. le
Président.
Le Président (M. Blouin): Non, c'est 22? Bon. Je
comprends.
M. Charbonneau: Cela veut dire que cela reste intact.
Le Président (M. Blouin): L'article 21 est adopté,
d'abord?
M. Dauphin: M. le Président, juste avant de l'adopter de
façon définitive...
Le Président (M. Blouin): Oui, M. le député
de Marquette.
M. Dauphin: ...est-ce que vous avez prévu des cas de
modules de 25 ou 30 étudiants?
M. Laurin: Non, c'est général, 25 étudiants,
même s'il s'agit d'une association de modules.
M. Dauphin: Même si c'est une association de 30
étudiants, vous conservez cela à 25?
M. Laurin: II y en a peu.
Le Président (M. Blouin): Je rappelle d'abord que les deux
propositions initiales d'amendement du député de Marquette et du
ministre sont retirées et que celle que je viens de lire est
effectivement maintenant la proposition d'amendement en discussion. L'article
21 est-il adopté?
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): II est adopté, M. le
député de Marquette?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): Adopté. L'amendement
à l'article 22 est-il adopté?
M. Laurin: Non, c'est l'article 22.1.
Le Président (M. Blouin): C'est un autre article?
M. Charbonneau: C'est le 23.
M. Laurin: Non, c'est 22.1, on rétablira après.
Le Président (M. Blouin): D'accord. L'article 22 est-il
adopté?
M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): L'article 22.1 est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): Adopté. Sommes-nous
prêts à passer à l'article 25?
M. Laurin: Nous l'avons suspendu.
Le Président (M. Blouin): Très bien. Article
26.
M. Laurin: L'article 26 est adopté, M. le
Président.
M. Dauphin: M. le Président.
Le Président (M. Blouin): Article 26, M. le
député de Marquette.
M. Dauphin: Cela va.
Le Président (M. Blouin): L'article 26 est-il
adopté ou adopté sur division? Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: J'aimerais simplement qu'on m'informe de
l'extension des obligations qui sont faites aux associations
d'étudiants, par exemple, en ce qui touche leurs états
financiers, leurs dépenses. Qu'est-ce que c'est? Est-ce que cela se
trouve couvert par ceci?
M. Laurin: Oui, c'est la Loi sur les compagnies qui
prévaut.
M. Charbonneau: II y a des rapports qui doivent être remis
et vérifiés.
Mme Lavoie-Roux: Parce qu'un des problèmes des
associations d'étudiants, en tout cas au niveau universitaire - je parle
peut-être d'il y a plusieurs années - c'est que, finalement, les
états financiers n'étaient pas très significatifs. Enfin,
tous les jugements que je poserais ou les opinions pourraient certainement
être contestés, mais le souvenir que j'en garde, c'est qu'il y
avait peut-être des fondements réels à ce type de
contestation de l'utilisation des fonds qui étaient recueillis par les
associations étudiantes. Je veux bien m'assurer qu'on ne se retrouvera
pas - je le dis sous toute réserve, à tort ou à raison -
devant ce type de contestation.
M. Laurin: Je peux donner cette assurance à Mme la
députée de L'Acadie. Par exemple, le paragraphe 3 de l'article 98
de la Loi sur les compagnies dit que, d'abord, toute association doit
présenter un bilan et chaque bilan doit être dressé de
manière à énoncer séparément les
détails de l'actif et du passif, les deniers en caisse, les
créances de la corporation contre ses clients, les créances de la
corporation contre les administrateurs, les marchandises, les dépenses,
les biens mobiliers et immobiliers et tout le reste. Donc, ce sera un bilan qui
sera fait conformément à la partie troisième de la Loi sur
les compagnies.
M. Ryan: M. le Président. Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Est-ce que le ministre nous a lu un extrait de la
troisième section de la Loi sur les compagnies?
M. Laurin: C'est-à-dire que je vous ai lu une partie de
l'article 98 de la partie III de la Loi sur les compagnies.
M. Ryan: C'est la partie III. Il y a seulement une chose qui
n'est pas dite dans l'extrait que vient de lire le ministre. À qui ce
rapport doit-il être présenté?
M. Laurin: À l'assemblée annuelle des membres de la
corporation. Une assemblée des membres de la corporation doit être
tenue chaque année à l'époque déterminée et
on fait ce bilan à part.
Mme Lavoie-Roux: J'espère, M. le Président - j'ai
un peu de misère à entendre ce que dit le ministre - que ce bilan
financier va au-delà des entrées et des sorties parce qu'il faut
que ce soit suffisamment détaillé pour qu'on puisse vraiment
porter un jugement sur l'utilisation
des fonds. On peut arriver à un équilibre à la fin,
mais comment sont utilisés les fonds?
M. Laurin: II est dit: postes prévus dans le bilan, donc
cela couvre les dépenses, les entrées et les sorties, les
marchandises en main, les dépenses faites, les biens mobiliers et
immobiliers, les dettes et ainsi de suite. Tout est là.
Le Président (M. Blouin): Très bien, alors...
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Je m'excuse, je l'ai écouté avec un peu de
distraction, est-ce que c'est dit que cela doit être un rapport
vérifié?
M. Laurin: On va faire la vérification, M. le
Président.
Mme Lavoie-Roux: II faudra peut-être suspendre, parce que
s'il n'y a pas de telles dispositions, il serait peut-être important que
ce soit ajouté.
M. Laurin: J'imagine qu'il doit y avoir une disposition de ce
genre puisque cette loi existe depuis un bon nombre...
Mme Lavoie-Roux: Cela existe pour les compagnies, oui.
M. Laurin: ...d'années maintenant. Les compagnies et les
actionnaires des compagnies s'assurent que leurs droits sont... Sans pouvoir
donner la référence exacte, je serais très
étonné qu'il n'y ait pas de mesures de garantie et de
protection.
M. Ryan: II faut bien se rendre compte qu'ici il y a une
énorme différence. Les associations, qui existent en vertu de la
troisième section de la Loi sur les compagnies, sont des associations
bénévoles dont la plupart trouvent leurs revenus à des
sources entièrement libres et dont un grand nombre ont des états
financiers qui n'auront pas une très grande importance au point de vue
volume. Il peut arriver qu'une association ait un chiffre d'affaires de 500 $
et de 1000 $ dans l'année, mais là on tombe avec des associations
qui pourront aller chercher des revenus assez considérables. Si on prend
un collège qui a 3000 étudiants et qu'on décrète
une cotisation de 50 $ par année, cela fait 150 000 $. De plus, on va
dans des universités où ce sont des effectifs de 20 000 et 25 000
étudiants. En plus, si on compte tous les effectifs adultes qui vont
tomber sous le coup de ces mesures, c'est bien important dans ce cas-ci de
s'assurer que l'on aura un rapport vérifié. On ne sera pas
obligé de recommencer le rapport après l'assemblée ou de
demander une enquête.
M. Laurin: Dans ce cas-là, suspendons l'article 26 pendant
que les vérifications se font.
Le Président (M. Blouin): Très bien. Article 27. M.
le ministre.
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: J'aurai seulement une question, M. le
Président. Avant d'en faire une proposition d'amendement, on a un peu
discuté ce matin de ce qui existe à l'Université de
Sherbrooke actuellement. J'ai dit ce matin qu'il y avait actuellement deux
regroupements d'associations d'étudiants, un regroupement qui
représente 60% des étudiants et le deuxième qui
représente 40% des étudiants. On m'a indiqué que cela va
bien et qu'il y a des ententes avec l'université. On perçoit les
cotisations. Il n'y a pas de problème de ce côté-là.
(16 h 15)
Si on regarde maintenant l'article 27, il est bien évident que
c'est le regroupement qui aura obtenu... On a dit tantôt que
c'était facultatif, d'accord. Ils ne sont pas obligés d'avoir
recours à l'accréditation pour continuer d'exister. Mais, si une
telle demande d'accréditation est formulée, il va bien de soi
qu'une deuxième ne pourra pas exister, à la lecture de l'article
27, "...le regroupement d'associations d'étudiants
accrédité comme le représentant, selon le cas, de tous les
étudiants..." C'était la préoccupation des
étudiants de l'Université de Sherbrooke dans leur lettre.
Actuellement, cela va; il n'y a pas de problème. L'université
perçoit les cotisations. Si le groupe représentant les 60% fait
une demande d'accréditation et que la demande est accordée par un
agent d'accréditation, à ce moment-là, qu'advient-il des
40% d'étudiants qui, actuellement, sont représentés
peut-être par une idéologie différente de celle de l'autre
groupe qui représente 60%? Alors, le projet de loi, finalement - j'ai
employé le mot "bordel" ce matin...
Le Président (M. Blouin): Est-ce que c'est une expression
parlementaire, M. le député?
Mme Lavoie-Roux: Avec le nouveau règlement, on ne le sait
plus.
M. Dauphin: II y a eu consentement, ce matin.
Le Président (M. Blouin): II y a eu consentement.
M. Dauphin: Mais c'est moins grave qu'irresponsable ou pire
qu'irresponsable.
Mme Lavoie-Roux: Non. Irresponsable, c'est un terme tout à
fait admis.
Le Président (M. Blouin): Irresponsable, c'est un terme
très parlementaire.
M. Dauphin: C'est très parlementaire. Je demanderais au
ministre, avant d'en faire une proposition d'amendement, s'il ne voit pas
là justement comme aboutissement de créer des problèmes
alors qu'il n'y en a pas. Prenons un cas pratique qui existe
présentement à l'Université de Sherbrooke. Il y a deux
regroupements. L'université perçoit la cotisation des deux
regroupements; cela va. Maintenant, avec le projet de loi 32, je me demande,
dans un souci de démocratie et de liberté de choix - qu'on se
réfère à l'article 4 qui nous dit que chaque
étudiant a droit à la liberté de choix de son association
d'étudiants - si, en pratique, cette liberté de choix va pouvoir
exister avec l'article 27 et l'article 8 qui se réfère à
un monopole de représentation.
M. Laurin: Le regroupement non accrédité pourra
poursuivre toutes les fins que lui donnent sa charte, ses statuts, ses
règlements. Mais l'association ou le regroupement
accrédité aura les avantages que prévoit la loi pour les
associations accréditées comme, par exemple, le fait que
l'établissement d'enseignement doit lui fournir certains avantages, et,
en plus, l'association ou le regroupement accrédité pourra seul
désigner les étudiants qui seront appelés à
siéger ou à participer, comme représentants des
étudiants, à divers conseils. Évidemment, l'autre
regroupement ou association pourra continuer ses activités, mais il ne
pourra pas avoir les mêmes avantages que celui qui est
accrédité. Mais c'est cela qui est le but du projet de loi.
Le Président (M. Blouin): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, sur l'article 27. Je
m'excuse si le sujet a peut-être été discuté. Je
n'étais pas absente pour des vacances; je peux vous assurer de cela,
mais je n'ai pu venir avant aujourd'hui. Qu'arrive-t-il des étudiants
adultes, par exemple, dans un cégep? Est-ce que ceci indique que,
forcément, ils vont être membres de l'association
d'étudiants de l'établissement, le cégep étant
considéré comme un établissement? Est-ce que c'est comme
cela qu'il faut l'interpréter?
M. Leduc (Fabre): M. le Président.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Fabre.
M. Leduc (Fabre): Si vous me le permettez. On a discuté de
cette question ce matin, je pense, ou hier. La réponse, c'est oui. Ils
font partie de l'établissement. Donc, ils sont réputés
membres de l'association.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que c'est une décision très
sage qui est retenue en fonctionnant de cette façon, compte tenu que la
population adulte des cégeps en particulier est très
diversifiée? Dans les universités, je pense que vous pouvez avoir
des associations par départements. Il y a une plus grande
flexibilité qui est permise. Mais, dans le cas des cégeps,
l'établissement étant lui-même reconnu comme une seule
association à l'intérieur de l'établissement, vous
indiquez que les adultes s'y trouveront -je sais que le ministre est fort au
courant de cela - et même la composition des conseils d'administration
des cégeps reconnaît une différence entre les
étudiants dits réguliers et les étudiants adultes dans ce
sens qu'on a même prévu au conseil d'administration une
représentation des adultes. Même à l'intérieur de ce
regroupement d'étudiants adultes, vous avez beaucoup de
diversité. Par exemple, le cas des étudiants adultes qui, me
dit-on, forment à peu près de un sixième à un
septième des étudiants adultes qui proviennent des centres de
formation de la main-d'oeuvre et qui constituent un groupe à part. Vous
en avez d'autres qui sont des étudiants qui viennent faire un certain
rattrapage ou un certain recyclage. Il y a une grande variété
à l'intérieur des étudiants adultes. À ce
moment-là, on répond à leurs besoins par l'association
générale unique des étudiants. Il m'apparaît que
cela ne correspond probablement pas véritablement aux besoins de deux
groupes qui sont différents et dont les besoins sont différents.
Il semble, d'après ce que je crois comprendre, qu'on n'a pas retenu
cette possibilité à l'intérieur des collèges, de
faire cette différenciation si tel est le souhait et s'il y a deux
associations qui veulent se former d'une part, d'étudiants adultes et,
d'autre part, d'étudiants réguliers. J'aimerais connaître
la motivation du ministre pour retenir cette...
M. Laurin: Dans tous les cégeps où il y a
actuellement une incorporation - et on nous a dit qu'il y en avait environ 34 -
il n'existe qu'une seule association d'étudiants et, là où
il y a un protocole d'entente entre l'association étudiante et les
administrations de cégeps, cette seule association est habilitée
à discuter avec l'administration des modalités de participation
des étudiants à la vie du cégep. Donc, au fond, l'article,
particulièrement en ce qui concerne les cégeps, ne fait que
recouper la situation
actuelle. En plus, je pense qu'il y a avantage à ce que
l'association ne discute de ses problèmes importants qu'avec une seule
association.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais du point de vue de répondre...
Il y a de fortes chances que si vous avez une seule association
d'étudiants, sa composition ou la composition de l'exécutif de
cette association sera probablement formée d'étudiants
réguliers, puisqu'ils y sont tous les jours. Je pense qu'on peut saisir
facilement que les problèmes des jeunes ne sont pas ceux des autres et,
à maints égards, sont très différents. Même
si la coutume veut qu'à l'heure actuelle, dans le fond, l'administration
du cégeps ait toujours dialogué avec une seule association qui
regroupait un peu tout le monde, au moment où on formalise ces choses
dans un cadre beaucoup plus strict et beaucoup plus rigide, sans
nécessairement y donner à ce moment-ci un terme péjoratif,
je vous demande de ne pas penser à des dispositions qui permettraient
cette différenciation ou au moins la possibilité de deux types
d'associations. Je me demande si l'argument est aussi fort aujourd'hui devant
une loi qu'il ne l'était hier, alors que, peut-être,
c'était une espèce de tradition qui s'était
établie, un modus vivendi. En tout cas, on se tirait d'affaires comme
cela, mais, aujourd'hui, on va vraiment encadrer les gens d'une façon
beaucoup plus...
M. Leduc (Fabre): Si vous me le permettez...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Leduc (Fabre); Hier, j'avais apporté l'argument
suivant. Je pense qu'il est préférable que ce que vous appelez
des étudiants adultes fassent partie de l'association
générale qui inclurait les étudiants réguliers et
les étudiants à temps partiel. Quand vous parlez
d'étudiants adultes, vous avez une bonne proportion des étudiants
à temps régulier qui sont adultes. Il faudrait s'entendre d'abord
sur la notion d'adultes, parce que vous en avez un bon nombre qui sont des
étudiants à temps régulier et vous avez un bon nombre
d'étudiants à temps partiel le soir pendant les sessions
intensives l'été et le printemps qui ont 17 ou 18 ans. Vous avez
déjà un premier problème de cataloguer l'étudiant
adulte.
Mme Lavoie-Roux: À-t-on vraiment des statistiques de toute
cette population?
M. Leduc (Fabre): Oui. Deuxième difficulté, si vous
parlez de l'étudiant à temps partiel, vous avez l'étudiant
qui s'inscrit pour un cours à une session. Il peut s'agir de la session
d'automne. Il y a des étudiants qui s'inscrivent à temps partiel
pour la session d'hiver. Vous avez des étudiants qui s'inscrivent pour
une session intensive au printemps et des étudiants qui s'inscrivent
l'été. Autrement dit, cela représente une
difficulté que d'identifier cette clientèle dite à temps
partiel. La première difficulté est d'identifier
l'étudiant adulte et la deuxième difficulté est
d'identifier l'étudiant à temps partiel. Je pense qu'il est
préférable de toute façon qu'ils fassent partie de
l'association générale compte tenu qu'on veut les intégrer
à la vie du cégep. C'était une des opinions émises
par la commission Jean afin que ces étudiants soient
intégrés le plus possible à la vie normale du
cégep.
Mme Lavoie-Roux: Cela a pu être la recommandation de la
commission Jean - je dois vous dire que je prends votre parole, je ne mets pas
cela en doute du tout - mais est-ce que c'était une recommandation
réaliste? Si la commission Jean avait été
l'Évangile, j'imagine que tout cela serait en application. Cela serait
peut-être une chose souhaitable du point de vue de la vie du cégep
que tout le monde soit le plus près possible les uns des autres, soit
intégré mais, dans la réalité des choses, est-ce
que cela correspond vraiment au problème de ce qu'on appelle les
adultes? Vous faites une différence entre temps partiel et temps adulte.
La raison pour laquelle - je me souviens de la discussion au moment de la loi
24 - on avait décidé de mettre un représentant de
l'éducation des adultes - il y a aussi un représentant des
étudiants réguliers - c'est que justement les problèmes
des uns n'étaient pas les problèmes des autres. Les uns se
plaignaient, particulièrement du côté des adultes, qu'on ne
tenait pas suffisamment compte de leurs problèmes quand on discutait au
conseil d'administration et qu'on discutait surtout en fonction des
étudiants dits réguliers. Je pense que le même raisonnement
vaut ici et, comme le gouvernement nous dit toujours que ce n'est pas facile
d'apporter des amendements aux lois et que cela n'est pas coulé dans le
ciment, je me dis pourquoi ne pas... Il y aurait sûrement une
façon de formuler... Si tel est le désir des deux groupes qui
aiment cela l'association, rien ne s'y oppose. Je pense qu'on pourrait
permettre que rien ne s'y oppose. Mais si, par contre, c'était le
désir des étudiants adultes d'avoir leur propre association parce
qu'ils considèrent que leurs besoins sont différents, je vois mal
pourquoi on les en empêcherait. Je ne comprends pas beaucoup la
motivation du gouvernement qui ne permet pas cette deuxième option si
tel était le désir des étudiants adultes qui sont beaucoup
plus
transitoires dans un bon nombre de cas et qui sont très
préoccupés par le problème de gagner leur vie, par le
recyclage rapide. Je pense que je n'ai pas besoin de faire de dessin. Je suis
sûre que le gouvernement en est aussi conscient que nous.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Ceci est présenté, nous en avons
déjà discuté hier, dans un contexte où on se rend
de plus en plus compte de la nécessité de préserver le
caractère spécifique de l'éducation des adultes dans les
structures organisatives de l'éducation. Il y a des gens qui ont
exprimé des craintes ces derniers temps, estimant que certaines
politiques ou décisions prises par le ministère laissaient
poindre le danger que les structures propres à l'éducation des
adultes ne soient noyées dans l'ensemble. Le ministre - nous attendons
maintenant les actes - a dit il y a un certain temps qu'il s'engageait
personnellement à faire en sorte que soit respectée la
spécificité de l'éducation des adultes dans les politiques
et les structures de son ministère. Je crois que ce projet de loi vise
à consacrer la réalité structurelle du
phénomène associatif dans le monde de l'éducation. Si on
reconnaît la spécificité de l'éducation des adultes
en général, il me semble que cela serait une bonne chose de la
reconnaître ici, de permettre au moins qu'elle s'exprime librement. (16 h
30)
Le député de Fabre a dit une chose. Il a dit qu'il y a un
certain nombre d'élèves adultes qui sont des étudiants
à temps plein et vice versa. La contrepartie, selon moi, n'est pas
vraie. La contrepartie n'est pas vraie parce que tous sont obligés de
fréquenter l'école jusqu'à l6 ans et avant de vous
inscrire aux cours du soir, il faut avoir un décalage d'un an. Il n'y en
a pas gros par conséquent. On peut dire que 95% des étudiants
à temps partiel sont des adultes au sens de la loi. Il est impossible
qu'il en soit autrement, il y a seulement ceux qui sont âgés de 17
ou 18 ans, quelques décrocheurs partent avant cela, avant l'âge de
16 ans. Il me semble que c'est dans la logique des choses et l'article 27
permettrait de faire une ouverture en ce sens.
M. Laurin: M. le Président, les arguments que j'ai
entendus ne m'apparaissent pas contrebalancer les inconvénients qu'il y
aurait à reconnaître deux associations accréditées
par établissement d'enseignement. Pour le moment, je
préfère m'en tenir à la formulation telle qu'elle
apparaît au projet de loi quitte à ce que cette
spécificité dont parle le député d'Argenteuil soit
appliquée selon les politiques générales du
ministère lorsque nous adopterons une politique générale
de l'éducation des adultes.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que je pourrais demander qu'on monte le
micro du ministre ou...
M. Laurin: Ah bon! Je m'approcherai davantage la prochaine
fois.
Mme Lavoie-Roux: Je suis sûre que ce n'est pas intentionnel
de sa part mais...
Le Président (M. Blouin): Très bien.
M. Ryan: Je crois qu'on n'a pas eu de réponse. Le ministre
nous dit ne pas nous inquiéter, qu'il reconnaîtra cela dans les
politiques générales du ministère, mais ce n'est pas cela
qu'on veut. On veut une réponse précise.
M. Laurin: J'ai donné une réponse négative
à la demande que vous nous faites pour les fins de ce projet de loi.
M. Ryan: La députée de L'Acadie a exprimé
des inquiétudes quant à la possibilité pour les adultes de
faire valoir leurs besoins et leurs intérêts propres. Il me semble
qu'on n'a pas eu de réponse satisfaisante.
M. Laurin: Je pense qu'il y aura d'autres modalités que
les étudiants eux-mêmes pourront mettre en application comme, par
exemple, celle de faire véhiculer et défendre les positions d'un
groupe particulier par le biais de l'association générale
accréditée.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, c'était
précisément le cas des conseils d'administration avant qu'on y
ajoute un représentant des adultes. Ils ne se sentaient pas
représentés. Ils ont beaucoup insisté là-dessus. Je
pense que je n'ai pas à faire la démonstration, cela a
été la raison pour nommer un représentant des
étudiants adultes au conseil d'administration des cégeps parce
que leurs besoins et leurs préoccupations n'étaient pas
reflétés par la représentation étudiante qui
était au conseil des cégeps.
M. Laurin: Les étudiants verront bien eux-mêmes s'il
est opportun de faire siéger à leur exécutif un
représentant de l'association des étudiants adultes. Je pense que
l'association unique sera parfaitement bien placée pour défendre
ces intérêts.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Je pense qu'on va soumettre un amendement au ministre
pour que les positions de chacun soient bien claires.
L'amendement se lirait comme suit: "27.1 Les élèves
à temps partiel peuvent être représentés par une
association distincte."
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Très brièvement, je vous l'envoie avec
l'écriture habituelle...
Le Président (M. Blouin): Je le relis donc aux fins d'une
meilleure compréhension. "27.1 Les élèves à temps
partiel peuvent être représentés par une association
distincte."
M. Laurin: M. le Président...
Le Président (M. Blouin): M. le ministre.
M. Laurin: ...je ne sais pas si M. le député a
d'autres remarques à faire avant que...
Le Président (M. Blouin): Enfin, je crois que les
remarques avaient été... C'est plutôt la conclusion des
discussions antérieures.
M. Ryan: Je voudrais expliquer l'amendement un petit peu.
L'amendement est ainsi formulé. Voulez-vous me laisser une petite
seconde, je vais consulter...
Le Président (M. Blouin): D'accord. M. Ryan: Oui,
c'est ça.
Le Président (M. Blouin): M. le ministre.
Oui, M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: Là, l'amendement est formulé comme suit.
Voulez-vous me laisser seulement une petite seconde, je vais me
concerter...
Le Président (M. Blouin): En fait, il s'agit d'un article
supplémentaire plutôt que d'un amendement.
M. Ryan: Oui, c'est ça. C'est un amendement.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'on peut suspendre pour deux minutes,
M. le Président?
M. Ryan: On va se parler pendant que le ministre progresse sur
les autres points qui sont en suspens;
M. Laurin: Tu vois, c'est ça leur technique. Parler 20
minutes et ensuite présenter un amendement. C'est pour cette raison
qu'il ne faut pas trop céder à ça parce que...
(Suspension de la séance à 16 h 36)
(Reprise de la séance à 16 h 40)
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Je vous dirai franchement, M. le Président, sous
forme d'un aveu, que nous ne sommes pas absolument sûrs de la formulation
à donner à cet amendement que nous voulons proposer. Cela
demanderait presque que cet article soit laissé en suspens pour
l'instant, quitte à ce que nous en présentions un en bonne et due
forme, ce soir. Nous aurions ici besoin de l'aide du ministre et de ses
collaborateurs, parce que, la définition d'"étudiant à
temps partiel" et d'"étudiant adulte" donne lieu à des
discussions entre nous; cela fait suite à ce que disait le
député de Fabre, plus tôt. Je pense qu'il y a des
politiques qui varient d'une institution à l'autre. Il y a
peut-être des directives du ministère, en matière de
subventionnement, par exemple, ou matière de bourses, qui traitent de
ces questions. Je voudrais demander au ministre, à ce stade-ci, s'il
pourrait demander à ses collaborateurs de nous fournir une documentation
de base sur les définitions qui sont données à ces termes;
cela nous aiderait beaucoup à formuler notre amendement.
L'esprit, je pense que vous le comprenez. Nous restons convaincus qu'un
amendement de cette nature pourrait apporter plus de souplesse à la loi.
Encore une fois, cela n'oblige pas, cela n'obligerait pas du tout les
étudiants des deux catégories à être
regroupés dans deux associations distinctes. Cela leur permettrait d'en
décider ainsi s'ils le voulaient.
Pour parler d'élèves adultes, d'élèves
à temps partiel ou une autre formulation, il faudrait un certain soutien
documentaire que nous n'avons pas à la portée de la main, ici. Je
me demande si le ministre pourrait demander la collaboration de son
équipe pour nous aider de ce côté-là.
Le Président (M. Blouin): M. le ministre.
M. Laurin: M. le Président, ce que je viens d'entendre de
la part du député d'Argenteuil me confirme que nous serions, de
ce côté-ci, contre l'esprit même de l'amendement qu'il
propose. Donc, même si nous vous fournissions la documentation ou
l'information nécessaire, cela ne nous empêcherait pas
d'être contre l'esprit de l'amendement pour les raisons que j'ai
évoquées. On peut quand même suspendre l'article à
la demande du député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Si le ministre nous refuse la collaboration que nous lui
demandons, nous l'obtiendrons à d'autres sources. D'ici à ce
soir, nous irons aux sources par nos propres moyens et nous arriverons avec une
formulation qui nous apparaîtra aussi précise que possible. Le
reste, on l'a.
M. Laurin: On peut suspendre l'adoption de l'article 27.
Le Président (M. Blouin): Nous suspendons l'adoption de
l'article 27. Oui, Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, eu égard à
ce type d'information que nous aimerions obtenir, je demandais tout à
l'heure au député de Fabre... Je faisais l'observation qu'il
devait y avoir des statistiques touchant le nombre d'étudiants adultes,
d'étudiants à temps partiel, d'étudiants à temps
régulier dans les cégeps et dans les universités. Est-ce
qu'il y aurait possiblité, en même temps, de nous donner d'autres
informations touchant la définition qui s'applique à ces termes,
les modes de subventions quant aux étudiants dans les cégeps et
les universités, qu'on nous donne aussi les statistiques sur le nombre
d'étudiants adultes à temps partiel ou à temps
régulier? Est-ce qu'il y a moyen d'avoir ces statistiques? Le
député de Fabre m'avait dit que ces statistiques existaient.
M. Laurin: Elles sont dans les livres des crédits, dans
les documents que nous avons déposés lors de l'étude des
crédits.
M. le Président, je serais prêt à revenir à
l'article 25.
Le Président (M. Blouin): D'accord.
M. Laurin: J'avais dit que nous acceptions l'amendement du
député d'Argenteuil. Nous avons fait une formulation qui serait
conforme aux canons législatifs, mais qui épouse
entièrement l'esprit de la proposition que nous avait faite le
député. Je propose donc que l'article 25 soit modifié par
l'addition, à la fin de l'alinéa suivant: "Toutefois, le
présent article ne s'applique pas à un élève ou un
étudiant qui signifie par écrit à l'association qui le
représente son refus d'y adhérer." Je pense que c'est là
respecter l'esprit.
Le Président (M. Blouin): Alors, cette proposition
d'amendement à l'article 25, qui a pour but de remplacer celle faite
précédemment, est-elle adoptée?
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Adopté. M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Blouin): L'article 25, tel
qu'amendé, est-il adopté? (16 h 45)
M. Laurin: Quant à l'article 26, M. le Président,
pour répondre, encore une fois, au député d'Argenteuil, on
ne prévoit pas, dans la loi qui règle la partie III de la Loi sur
les compagnies, de rapport vérifié, mais, à l'article 110
on dit que "à la demande des membres, le ministre peut nommer des
inspecteurs pour examiner les affaires d'une corporation".
Je pense donc qu'il y a là une précaution qui peut
être utilisée par les membres s'ils ont quelque raison que ce soit
de demander une vérification plus complète.
En conséquence, je demanderais qu'on adopte l'article 26 qui
avait été suspendu.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je comprends qu'il y ait
cette disposition dans la Loi sur les compagnies, mais est-ce qu'on peut
exactement traiter sur le même pied une association d'étudiants
quant aux comptes qu'elle doit finalement rendre au public, parce que les
étudiants représentent un public chez qui ils
prélèvent des fonds?
Est-ce qu'il ne serait pas plus prudent... à ce moment-là
ce serait plus compliqué de demander une modification dans le sens que
le bilan doit avoir fait l'objet d'une vérification par une firme
quelconque. Il semble que ce serait compliqué d'introduire cela.
M. Ryan: Cela poserait aussi peut-être un problème.
Il faudrait s'interroger sur la politique qu'a suivie le gouvernement par
rapport aux rapports financiers des sociétés syndicales en
général. En général, la loi ne prévoit
aucune contrainte particulière pour les associations syndicales de ce
côté-là. Il existe une vieille légende selon
laquelle, pour des fins stratégiques, il peut être
préférable que des associations syndicales ne dévoilent
pas leurs états financiers pendant une période X ou une
période Y, etc., mais je crois que, lorsqu'il abordera la
révision du Code du travail, ces problèmes devront être
posés de manière complète et approfondie. Là, on
flotte dans une situation qui n'est pas trop claire. Tout dépend des
statuts internes des syndicats à l'heure actuelle.
Je pense que, dans ce cas-ci, le fait de leur appliquer
déjà la troisième section de la Loi sur les compagnies,
c'est quand même plus que ce qui est demandé à la plupart
des organisations syndicales au plan législatif. S'ils ont le recours
dans la loi de demander que le rapport soit dûment vérifié,
ils ont le recours de demander qu'une enquête soit faite par le
ministère. Pour
l'instant, cela fait quand même... parce que l'autre ouvre des
avenues extrêmement difficiles à préciser à ce
stade-ci.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'article 26 est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Adopté sur division.
Le Président (M. Gagnon): Adopté sur division.
J'appelle l'article 28.
M. Dauphin: M. le Président, si vous me le permettez,
avant d'aborder l'article 28. On a adopté plus tôt l'article 25
mais, si le ministre me le permet, j'aurais une demande d'explication en
rapport avec le 2e alinéa de l'article 25, qui nous dit que
"l'étudiant demeure membre de l'association lors même que
l'association cesse d'être accréditée ou de le
représenter". Est-ce que cela veut dire en pratique un étudiant
qui change de faculté pour une raison ou pour une autre et qui reste
membre de son ancienne association? Est-ce que c'est le but du mot "ou de le
représenter" à la fin?
M. Laurin: Non. Le but est, dans les cas où une
association perd son caractère représentatif ou décide de
mettre fin à ses activités, de faire en sorte que des
étudiants qui auront payé une cotisation auront droit de
participer aux décisions relatives à la disposition des biens de
l'association. C'est ça le but.
Le Président (M. Gagnon): Très bien. J'appelle
maintenant l'article 28. M. le ministre.
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: M. le Président, relativement à
l'article 28, je ne suis pas un expert en rédaction et en
interprétation des lois, mais si on lit bien l'article 28:
"L'établissement d'enseignement doit fournir gratuitement à
l'association ou au regroupement...", cela semble indiquer que l'un exclut
l'autre. Est-ce qu'on ne pourrait pas indiquer "à l'association ou au
regroupement, selon le cas"?
M. Charbonneau: Ce n'est pas exclusif. C'est l'association ou le
regroupement selon le cas. Autrement dit, il faut le désigner.
M. Laurin: ...selon le cas.
M. Dauphin: Autrement dit, il faut le déduire.
Le Président (M. Blouin): L'article 28 est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division.
Article 29.
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Dauphin: On s'en doutait.
M. Ryan: L'article 29. L'association des collèges du
Québec, lorsqu'elle s'est présentée devant la commission
parlementaire, avait demandé qu'un amendement soit apporté
à l'article 29 afin de garder l'application de cet article dans des
bornes raisonnables. Elle avait proposé l'amendement suivant:
"L'établissement d'enseignement doit - là, les mots "à
tout moment" seraient remplacés par les mots suivants - aux heures
normales d'ouverture de l'établissement d'enseignement, garantir aux
membres du conseil d'administration..." Le reste du paragraphe demeure tel
quel.
Je ne sais pas si le ministre serait disposé à
considérer cette modification.
M. Laurin: Nous avons longuement considéré cette
demande et il nous semble qu'il ne faille pas la retenir. On ne voit pas
pourquoi on ne donnerait pas aux étudiants, surtout ceux qui sont
membres du conseil d'administration de l'association accréditée,
les mêmes avantages que ceux dont bénéficient les
professeurs ou les chercheurs qui ont accès à leurs laboratoires
à toute heure, les officiers d'une faculté ou d'une école
qui peuvent entrer dans leurs locaux à toute heure pour y faire des
travaux. Il me semble que les activités d'une association
étudiante sont suffisamment importantes pour qu'on leur permette d'avoir
accès à des locaux dont ils ont besoin pour la poursuite de leurs
activités.
Oui, nous l'avons considérée et nous avons
décidé de ne pas la retenir.
M. Ryan: Je fais une hypothèse. À supposer que vous
soyez dans un collège de dimension moyenne, un collège qui
réunit, disons, 400 étudiants, comme celui de
Pointe-au-Chêne, dans mon comté...
Une voix: ...
M. Ryan: Pardon?
Mme Lavoie-Roux: II y en a plusieurs qui ont 700 ou 800
élèves.
M. Ryan: Ils ont en majorité entre 800 et 1100
élèves. Il n'y a pas d'activité nocturne. Celui-là
a quand même une partie pensionnat, c'est déjà
différent, mais ceux qui n'ont pas de pensionnat, qui ferment toute la
boutique et où il y seulement un gardien pour tout l'immeuble de minuit
à 8 heures, est-ce que vous allez leur faire de par la loi une
obligation de fournir un local même à ces heures-là?
M. Laurin: Oui.
M. Ryan: Est-ce que l'obligation légale ne devrait pas se
confiner aux heures normales d'ouverture, quitte à ce que, par
collaboration, ou de gré à gré, il y ait une latitude plus
grande?
M. Laurin: De tel...
M. Ryan: M. le Président, dans les grandes
universités où on fonctionne nuit et jour, où il y a des
possibilités d'entrée et de circulation plus grandes, parce qu'il
y a un personnel affecté à la garde des lieux, cela peut se
comprendre, mais, dans des institutions de taille plus modeste je ne crois pas
que le problème se pose de la même manière. C'est ce
problème que les associations ont voulu porter à l'attention du
législateur.
M. Laurin: M. le Président, le principe est le même
pour les officiers de l'association que pour le personnel. Comme ce principe,
dans la façon dont il a été appliqué, semble
convenir depuis de nombreuses années, je ne pense pas qu'on puisse
l'enlever à des officiers qui sûrement, à première
vue, sont aussi responsables que d'autres et sont des citoyens responsables qui
peuvent assumer leurs responsabilités. Ceci n'empêche pas
qu'à l'intérieur de ce principe des discussions aient lieu sur
les modalités, mais je pense que, même sans le mentionner dans
l'article, il pourra y avoir des discussions de gré à gré
qui pourront moduler l'application de ce principe.
M. Ryan: Le ministre se souvient-il que, dans un certain nombre
d'institutions, il s'est produit des actions d'une violence absolument
inadmissible au cours des dernières années. Des lieux
précieux ont été dévastés, saccagés
à cause du fait qu'il n'y avait pas de discipline, qu'on avait des
règlements qui paraissent très bien quand nous sommes quelques
législateurs autour de la table, mais cela ouvre la porte à
n'importe quoi quand même. Je pense que le ministre doit certainement en
convenir. Ces saccages ont eu lieu et jamais il n'y a eu personne qui ait
payé pour cela. On n'a même jamais daigné en informer la
population. Les autorités gouvernementales étaient saisies de ces
faits-là. Cela n'a même jamais été communiqué
à l'opinion publique.
M. Charbonneau: Sauf que là vous allez avoir des
associations accréditées et responsables, qui auront des fonds et
qui pourront être poursuivies pour des dommages dont elles seraient
responsables. Ces associations seront aussi capables de payer. Cela entacherait
sérieusement leur crédibilité.
M. Laurin: On pourrait ajouter que les associations
d'étudiants ou d'étudiantes n'ont pas le monopole des
délinquants. Ces délinquants peuvent aussi exister ailleurs.
M. Ryan: M. le Président, je vous fais noter qu'un
syndicat, ordinairement, trouve son local lui-même et ne le trouve pas
sur les lieux du travail. Il prend soin de décider de se trouver un
local ailleurs justement pour être un peu à distance de
l'employeur. Il paie son local, etc., et il n'a pas de problème. Mais,
ici, il ne faut pas oublier que c'est une gratuité que vous demandez aux
autorités de l'établissement, surtout dans le cas des
établissements privés. Je pense que vous y allez un peu fort. Si
vous laissiez tomber au moins les mots "à tout moment", je pense qu'on
ne perdrait rien. Cela laisserait de la marge pour l'interprétation. Il
ne faut pas oublier cela.
M. Laurin: M. le Président, nous avons voulu placer les
associations et encore plus leurs officiers sur le même plan que le
personnel régulier des établissements.
M. Charbonneau: II faut faire attention. On ne parle pas de
n'importe qui, là. On dit "à tout moment aux membres du conseil
d'administration". Cela veut dire que, s'il y a une opération militante
particulière, ce n'est pas certain qu'il y aura possibilité
d'accès à toute heure. Je pense que les personnes qui auront
accès à ces lieux hors des heures régulières
d'ouverture des institutions sont les membres du conseil d'administration de
l'association accréditée. Cela signifie environ dix personnes. En
d'autres mots, une assemblée générale ne pourra être
tenue en plein milieu de la nuit parce que survient à un certain moment
une crise dans un cégep.
M. Ryan: Est-ce que le ministre consentirait à ce qu'on
suspende cet article-là jusqu'au souper?
Je voudrais avoir le temps de vérifier dans les conventions
collectives des collèges les clauses qui ont trait à ces locaux
qui sont fournis par les autorités. Il y peut-être des
collaborateurs du ministre qui peuvent tout de suite me l'indiquer.
C'est "à tout moment" qui me fatigue.
Je vous le dis franchement.
M. Laurin: Nous allons suspendre, M. le Président.
M. Ryan: Ce ne sera pas long, on va vérifier et s'entendre
là-dessus.
Le Président (M. Blouin): Très bien, l'article 29
est suspendu. J'appelle l'article 30.
M. Ryan: On a tout ça au bureau. M. Laurin:
Adopté, M. le Président. M. Dauphin: Çava. Le Président (M. Blouin): Adopté? M. Dauphin:
Adopté sur division.
Le Président (M. Blouin): L'article 30 est adopté
sur division. J'appelle l'article 31.
M. Laurin: M. le Président, à l'article 31, je
voudrais apporter un amendement à la suite de la demande...
M. Ryan: ...Inspirée du projet de loi 40...
M. Laurin: ...qui nous a été faite par un
organisme. Je proposerais que l'article soit modifié par le
remplacement, dans la 2e ligne, du mot "désigner" par le mot "nommer"
pour que ce soit plus spécifique.
Je voudrais aussi faire remarquer que l'article 55 de la Loi
d'interprétation précise que le droit de nomination comporte
également celui de destitution.
Le Président (M. Blouin): L'amendement à l'article
31 qui a pour objet de le modifer par le remplacement, dans la 2e ligne, du mot
"désigner" par le mot "nommer" est-il adopté? Cet amendement
est-il adopté?
M. Ryan: Sur l'amendement, non. Sur l'article, oui.
Le Président (M. Blouin): Pardon?
M. Ryan: Sur l'amendement, pas d'objection. Sur l'article
ensuite, oui.
Le Président (M. Blouin): Cet amendement est donc
adopté. Nous reprenons la discussion sur l'article 31. (17 heures)
M. Ryan: M. le Président, pendant qu'on précise
certains points, depuis hier après-midi j'ai pris connaissance du projet
de loi 40 sur la réorganisation des structures de direction de
l'enseignement primaire et secondaire public. Dans ce projet de loi, j'ai
trouvé un article où on parle de la représentation des
enseignants au sein des conseils d'école. On dit dans ce chapitre -parce
qu'il y a quelques articles qui en traitent - que le directeur de
l'école convoquera une assemblée des enseignants afin de leur
permettre de décider s'ils participeront au travail du conseil
d'école ou non. Un peu plus loin, il y a un autre article où on
lit - et on pourra me contredire si j'ai mal lu - que le directeur
d'école convoquera une réunion des enseignants pour leur
permettre, dans l'hypothèse où ils auraient décidé
de participer au conseil de l'école, de se choisir des
représentants. Il n'est pas question du syndicat du tout. On passe
pardessus la tête des syndicats d'enseignants dans ces deux articles, et
je constate, en lisant l'article 31, qu'on entend accorder à
l'association accréditée le pouvoir exclusif de nommer les
représentants des étudiants à divers conseils,
commissions, comités ou autres organismes existant dans
l'établissement. Je crois avoir lu l'indication de deux politiques
différentes, suivant qu'on traite avec un groupe de citoyens ou un
autre. Est-ce que ma lecture est contraire à la
réalité?
M. Laurin: J'ai l'impression, M. le Président, que cet
article 31 donne le droit à l'association accréditée de
nommer les étudiants qui, comme on le dit dans l'article, peuvent
siéger aux divers conseils, commissions, comités, mais, l'article
ne fait pas une obligation à l'association accréditée de
nommer des représentants. Alors, ce n'est pas du tout en
contradiction.
M. Ryan: Je pense que le ministre ne répond pas à
la question. Je voudrais qu'il réponde au problème que j'ai
posé. L'article 31, pourvu qu'on le lise de manière le
moindrement fidèle, indique qu'on donne à l'association le
monopole...
M. Laurin: Oui.
M. Ryan: ...de la nomination, tandis que, dans l'autre cas, on ne
s'occupe pas du tout de l'association. On en discutera en temps et lieu,
remarquez bien, mais c'est que, dans la même journée, on a deux
manifestations, deux politiques différentes suivant que le
ministère, apparemment, a une attitude sympathique ou antipathique
à l'endroit des organismes concernés. Moi, je voudrais savoir
quelle est la politique? Est-ce qu'il y a une politique ou si c'est une
politique ad hoc dans chaque cas qui varie selon les cas?
M. Laurin: La politique que nous voulons adopter, M. le
Président, c'est celle qui est inscrite à l'article 31 pour les
associations accréditées. Quant au projet de
loi 40, qui est en première lecture, pour lequel on
prévoit une commission parlementaire, je pense qu'on y arrivera en temps
et lieu, avec ou sans les modifications que pourra nous suggérer la
commission parlementaire. Mais, pour le moment, ce qui est écrit
à l'article 31 représente les vues du gouvernement.
M. Ryan: Le ministre reconnaît au moins qu'il y a une
contradiction entre les deux.
M. Laurin: Non, M. le Président.
M. Ryan: Qu'est-ce qu'il y a, s'il n'y a pas une
contradition?
M. Laurin: On peut faire...
M. Ryan: Une grosse différence?
M. Laurin: On pourra reprendre ce débat-là à
un autre moment.
M. Charbonneau: M. le Président, on pourrait
peut-être lire deux petits passages à nos collègues de
l'Opposition du rapport de la commission Angers qui traite du sujet dont il est
question actuellement. À la page 157, la commission disait: Un autre
problème qui paraît devoir retenir l'attention de tous concerne
l'aménagement des rapports politiques entre les associations
générales d'étudiants et les administrations
universitaires. Beaucoup de ces dernières sont, à l'heure
actuelle, à la recherche de modalités de participation plus
satisfaisantes que le modèle de la participation individuelle
pratiqué actuellement. À la lumière de l'analyse de la
gestion interne des universités faite dans le livre deuxième, il
semble au comité que ce sont les modèles politique et
collégial qui sont les plus en mesure d'offrir des solutions valables.
Le type de rapports qu'entretiennent entre elles les diverses composantes de
l'université s'inscrit, de l'avis du comité, dans le cadre du
modèle politique. Dans cette ligne de pensée, une première
mesure que toutes les universités devraient prendre consisterait
à laisser aux associations étudiantes le soin de désigner
leurs représentants aux postes de participation ainsi que d'organiser
leurs élections.
M. Ryan: C'est le rapport Angers?
M. Charbonneau: C'est le rapport Angers.
M. Ryan: Dans un cas comme cela...
M. Charbonneau: Je voudrais ajouter une phrase pour qu'on ne dise
pas que je n'ai pas donné la citation exacte. Il y a une phrase qui
disait: Quant aux associations étudiantes, elles devront dans cette
éventualité être conscientes que la collectivité
leur demandera alors de rendre compte de l'acquittement de ces tâches. Je
pense que c'est le corollaire.
M. Ryan: Dans un cas comme celui de Sherbrooke, qui a
été porté à l'attention du ministre, qu'est-ce qui
va se produire? Un de ces deux regroupements représente 40%, l'autre
60%.
M. Laurin: C'est l'association accréditée qui seule
pourra nommer des étudiants appelés à siéger ou
à participer comme représentants aux divers conseils,
commissions, comités et autres organismes.
M. Charbonneau: C'est l'association qui aura dû
s'astreindre à des processus de représentativité plus
exigeants que...
M. Ryan: Vous parlez de l'association qui se sera
conformée à la loi et qui aura invoqué la loi.
M. Charbonneau: Oui, c'est cela.
M. Ryan: Une fois qu'elle l'aura invoquée et qu'elle aura
eu son certificat, il pourrait très bien arriver qu'elle ne soit pas
plus représentative de ces 40% qu'avant. Elle sera, à toutes fins
utiles, légale. Il pourrait très bien arriver qu'elle ne
connaisse pas très bien les gens de ce côté-là puis
qu'elle les désigne comme cela par-dessus la tête des gens.
M. Dauphin: II pourrait y en avoir seulement une, cela va de
soi.
M. Charbonneau: C'est toute l'année...
M. Dauphin: C'est le seul regroupement qui va devenir
accrédité. Seul celui-là va avoir la
légitimité d'obtenir les cotisations.
M. Charbonneau: C'est ce qui est demandé dans le milieu
étudiant.
Le Président (M. Blouin): L'article 31 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Ryan: Pas encore.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Je voudrais demander au ministre si, actuellement, pour
la désignation des représentants des étudiants à
divers conseils, on a des données de fait sur la manière dont
cela se passe actuellement? Est-ce que la manière la plus
générale qui existe actuellement, c'est la nomination par
l'association qui a une entente avec la direction de
l'établissement? Est-ce que c'est général? Est-ce qu'il
est prévu dans certains cas que la nomination va se faire autrement que
par un décret de la direction de l'association? Par exemple, une
élection ad hoc ou la formation d'un comité qui va faire des
propositions, etc.? Est-ce qu'il y a seulement une procédure dont vous
êtes au courant?
M. Laurin: Cela se fait selon les protocoles d'entente en vigueur
et qui peuvent comporter des variantes d'établissement en
établissement, mais le principe est toujours le même, c'est
l'association qui délègue, qui nomme.
M. Ryan: Juste une minute, M. le Président. Dans le
mémoire que la Fédération des cégeps avait soumis
à la commission parlementaire - je pense que vous avez ce
mémoire, on disait que le projet de loi 32, dans cette disposition-ci,
serait contradictoire par rapport à d'autres dispositions
législatives. On dit qu'il constitue une ingérence directe -
c'est la Fédération des cégeps, qui regroupe tous les
cégeps publics - dans les collèges puisqu'il dicte les conditions
d'accréditation, donc de reconnaissance, des associations et que
celles-ci sont mises en vigueur par le ministre. En d'autres termes, c'est un
agent d'accréditation ministériel ou un comité
d'accréditation, ministériel lui aussi, qui garantit la
représentativité et cela va. Une fois accréditée,
l'association a droit au monopole de la représentation, cela va.
L'article 31: "L'association..." Ils nous disent ceci à propos de
l'article 31: "Cet article pourrait contrevenir à l'esprit de la loi 25
qui veillait justement à permettre la nomination d'individus au conseil
d'administration et à la commission pédagogique - je pense en
particulier à la commission pédagogique - en soustrayant la
responsabilité de la délégation aux organisations
syndicales ou organisations assimilées à celles-ci." Les
représentants de la Fédération des collèges nous
signalent une contradiction entre l'article 31 et l'économie de la loi
25. Est-ce faux, est-ce une accusation sans fondement?
M. Laurin: La Fédération des cégeps parle de
l'esprit de la loi 25. On peut en faire plusieurs lectures. Sur ce point
particulier, je ne partage pas la lecture de la Fédération des
collèges. Je pense que ce à quoi en a la Fédération
des cégeps, c'est plutôt qu'elle préférerait
fonctionner selon le mode actuel des protocoles d'entente. Elle ne voudrait pas
que, en vertu d'une loi, une association puisse avoir recours à la
formule d'accréditation qui y est prévue. S'il y a une entorse
à l'esprit, c'est plutôt à l'esprit de la
Fédération des cégeps, qui préfère s'en
tenir à la situation actuelle. Pour le reste, je ne partage pas la
lecture de la fédération.
M. Ryan: Je vous mets en garde très sincèrement et
très sérieusement contre cette confusion. En
général, dans le domaine des négociations collectives, on
tend à dissocier les questions relatives à la qualité
professionnelle des questions qui relèvent de la compétence
syndicale. On voit très souvent à ce que ce soient des structures
distinctes qui veillent aux questions de qualité professionnelle. Il y a
des cas où on pourrait me citer le contraire, mais il y a des cas
très nombreux où on voit à ce que ce soit distinct. Je
pense que, dans le domaine de l'enseignement, les questions reliées
à la pédagogie peuvent être considérées comme
des questions d'ordre professionnel. Je ne sais pas si le gouvernement est bien
fondé de proposer que tout cela soit "entrusted", confié presque
par la poste aux associations accréditées qui sortiront de
l'application de la loi. Il me semble que vous leur en mettez beaucoup sur le
dos.
C'est un point sur lequel je nourris des réserves
sérieuses, en songeant justement à la qualité de la
pédagogie et à l'esprit désintéressé avec
lequel on doit aborder les questions de pédagogie, en disant que,
très souvent, des gens vont exceller dans des tâches de
représentation politique et sociale, mais seront beaucoup moins
indiqués pour aborder les questions de pédagogie dans l'esprit de
détachement qu'il faut. Dieu sait qu'au niveau des collèges, en
ce qui touche la représentation des enseignants, on a tout fait pour
établir une certaine dissociation de ce côté. Encore
là, je vais vérifier pour ma propre gouverne les dispositions qui
existent actuellement. Je crois comprendre, en particulier, en ce qui regarde
la désignation des chefs de département par exemple, qu'on tient
beaucoup à ce que ce ne soit pas le conseil d'administration de
l'association qui les propose, mais qu'ils soient choisis par une
assemblée de tous les enseignants convoquée en bonne et due forme
à cette fin.
On ne veut pas que ce soit le petit "establishment" qui aurait
été élu pour la direction générale qui ait
le monopole de toutes ces nominations. On s'assure qu'il y aura des
réunions ad hoc pour le choix des personnes appelées à
agir au niveau de la pédagogie ou de certains organismes. Dans le projet
comme il est, on envoie tout cela d'un côté, et cela me semble
contraire au souci de la qualité pédagogique qu'exprime souvent
le ministre dans ses interventions publiques.
M. Laurin: J'aurais deux petites remarques. Dans les
cégeps, actuellement, quand le cégep veut nommer des
professeurs
à la commission pédagogique, le syndicat est
convoqué en même temps que les membres des départements et
on sait très bien que ce sont les syndicats, finalement, qui font nommer
leurs membres à la commission pédagogique. Ma deuxième
remarque, c'est que les étudiants n'ont pas cette chance, eux, de
pouvoir s'organiser en départements. Ils n'ont qu'une seule façon
d'être entendus, c'est par la voix de leur association. C'est la raison
pour laquelle, après y avoir bien pensé, nous avons maintenu
l'article 31 tel qu'il était.
M. Leduc (Fabre): Un autre exemple, c'est au conseil
d'administration des cégeps. Les socio-économiques sont choisis
par leur groupe, sont désignés par un groupe, les parents sont
choisis par l'assemblée des parents, les professeurs par le syndicat et
les étudiants par leur association. C'est la pratique.
M. Ryan: Je voulais vous poser une question. Les professeurs
sont-ils choisis par le conseil d'administration du syndicat ou par
l'assemblée des professeurs convoquée à cette fin?
Pardon?
M. Leduc (Fabre): Par le syndicat.
M. Ryan: Par l'assemblée des professeurs convoquée
à cette fin?
L'assemblée des professeurs. C'est bien différent, vous
savez.
Mme Lavoie-Roux: Par l'assemblée des professeurs.
M. Leduc (Fabre): L'assemblée syndicale.
M. Ryan: Mais tout cela peut se faire par un petit
exécutif de cinq, six, sept personnes. C'est cela que je n'aime pas
là-dedans.
M. Leduc (Fabre): C'est de la régie interne, M. le
député, à ce moment-là.
M. Ryan: Non. Dans l'autre, c'est écrit dans les
conventions collectives et c'est écrit dans la loi. On va vous apporter
toutes les preuves ce soir pour que le dossier soit complet. Il y a pas mal
d'à peu près dans votre loi. Nous autres, notre tâche,
c'est de faire en sorte qu'il recule le plus possible. Ce ne sont pas des
choses en l'air qu'on avance, ce sont des choses très sérieuses.
Je suis étonné.
M. Charbonneau: Je crois que le député d'Argenteuil
va aussi, dans ses réflexions de l'heure du dîner, relire les
passages de la commission Angers que je lui ai lus tantôt. Je pense que
ce sont deux points de vue, ce sont deux approches différentes.
M. Ryan: Cela ne change rien. La commission Angers, on n'en
laissera jamais de côté de son rapport autant que le gouvernement
l'a fait de toute manière. Il n'y a pas de problème là.
(17 h 15)
Le Président (M. Blouin): L'article 31 est-il
adopté?
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division.
Comité d'accréditation
Section VI. Appel. Comité d'accréditation. L'article 32
est-il adopté?
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
M. Dauphin: Juste avant, M. le Président...
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: II est vrai qu'à l'intérieur du projet
de loi 32 il n'y a aucune disposition relative à des sanctions. On en a
discuté en commission...
M. Ryan: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: La députée de L'Acadie me signale qu'elle
voulait dire quelque chose sur l'article 31, vous l'avez appelé, et cela
a échappé à son attention dans le bruit des
conversations.
Le Président (M. Blouin): D'accord, Mme la
députée de L'Acadie, vous avez la parole.
Mme Lavoie-Roux: Je serai très brève. Je veux
enregistrer le même type de dissidence que mon collègue
d'Argenteuil. Je trouve absolument inacceptable que ce ne soit pas soumis
à un vote général des étudiants qui voudront s'y
présenter puisque, à d'autres fins, on veut les considérer
comme fonctionnant au même titre que des syndicats, etc. et qu'ils ne
soient pas convoqués à une assemblée
générale afin de pouvoir voter pour leurs représentants au
conseil d'administration. Je ne veux pas prendre plus de temps que cela, mais
je tenais à ce que ce soit enregistré formellement.
Au plan de la démocratie, vous allez me dire: Ils ont
été élus. Or, souvent, ils auront peut-être
été élus par un petit nombre. Je pense que c'est au
conseil d'administration qu'ils ont peut-être le rôle le plus
important à jouer. On assure toutes les garanties de la plus grande
démocratie possible, je ne vois pas pourquoi on s'opposerait à
cela et que cette disposition ne serait pas prévue dans le cas de la
nomination des représentants des étudiants au conseil
d'administration.
Le Président (M. Blouin): Merci, Mme la
députée de L'Acadie. M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Rapidement, je voudrais simplement faire
remarquer à Mme la députée qu'il n'y a rien qui
empêche une association étudiante de se donner ces exigences dans
ses règlements, dans ses statuts internes, d'une part. D'autre part,
s'il y a des abus, je pense que sera une occasion particulière pour les
membres d'exercer une pression ou un intérêt particulier sur la
vie associative de leur association.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
M. Charbonneau: Autrement, finalement, on va accréditer
une thèse qu'on ne veut pas accréditer et on ne veut pas
embarquer dans ce processus d'ingérence dans les affaires qui concernent
les étudiants. C'est à eux à déterminer quelle
forme doivent prendre leurs représentations. On peut souhaiter - je
pense que vous avez raison de le souhaiter -que la nomination des gens se fasse
à une assemblée générale.
Mme Lavoie-Roux: Je comprends la remarque du député
de Verchères mais il reste que, dans le cas d'un syndicat, vous avez
affaire à des membres qui sont là de façon beaucoup plus
permanente que dans le cas d'une association étudiante de cégep,
par exemple, où la durée normale est deux ans. Il y a une
rotation beaucoup plus grande et, si on connaît l'expérience des
étudiants de cégep de première année, on sait que
cela leur prend un certain temps avant qu'ils s'embarquent - excusez
l'expression - dans la vie du cégep. Les autres, ceux de deuxième
année, sont sur le point de partir.
Vous avez raison quant au principe même de l'ingérence
à l'intérieur d'une association; je ne peux le contester. Par
contre, on sait que cela a donné lieu aussi à beaucoup d'abus. On
a même été obligé de revenir par une loi, si je ne
m'abuse, sur certains points comme, par exemple, le vote secret. Cela a
été imposé par une loi parce que, justement, cela se
faisait à main levée et les gens se demandaient quelles
étaient les pressions morales qui pouvaient être exercées,
etc., quant à la prise du vote. Déjà même le
législateur a dû intervenir dans le cas des syndicats, qui sont
des Organismes beaucoup plus structurés et qui ont une longue vie, une
longue tradition pour corriger ce qui avait donné lieu à des
abus. Je pense que s'il y a des abus, comme vous dites, les étudiants se
désintéresseront, parce qu'ils diront: De toute façon, on
est là pour un an et, après cela, on s'en va. C'est cela, les
abus. Les abus ne seront pas facilement corrigés. Vous allez dire: Les
étudiants vont demander des enquêtes, ils vont être plus
pris dans leur... cela va leur donner l'occasion de faire des
représentations, etc. Est-ce que c'est ce qui se passe dans les
syndicats quand, à un moment donné, cela a été
contrôlé par de petits groupes? Ce qui est arrivé, c'est
que la majorité s'en est dissociée, alors que c'est la vie
quotidienne des membres, pendant des années qu'ils vivent; dans le cas
d'une association d'étudiants, c'est un temps très limité,
deux à trois ans. Ce n'est peut-être pas tout à fait
comparable.
Le Président (M. Blouin): Alors, chacun s'étant
exprimé l'article 33 - je le rappelle -a été adopté
sur division.
L'article 31 a été adopté sur division. Nous
reprenons maintenant le débat sur l'article 32, qui est adopté
sur division.
M. Dauphin: Non, j'aurais...
Le Président (M. Blouin): Non. M. le député
de Marquette.
M. Dauphin: ...une petite question à poser avant sur
l'article 32 en rapport avec 38 - on pourrait revenir à 38 si vous le
jugez opportun - en ce qui concerne le rôle principal du comité
d'accréditation qui est défini à l'article 38 entre
autres: "infirmer ou confirmer les décisions d'une agent
d'accréditation." Mais, nulle part dans la loi, y a-t-il des sanctions.
Le ministre l'a dit dès le début des travaux de la commission
parlementaire, il y a une dizaine de jours.
S'il y a un litige, par exemple, au niveau du local: un collège
ou l'université ne veut pas fournir un local à 3 heures du matin,
est-ce qu'il faut se rendre devant les tribunaux? Est-ce que c'est un agent
d'accréditation qui décide cela, qui réprimande
l'administration ou la Cour supérieure?
M. Laurin: Le comité d'accréditation, comme on le
dit à l'article 38, n'a qu'un seul objet, c'est d'accorder, d'annuler ou
de refuser l'accréditation. Un point c'est tout! Tous les autres objets
doivent être soumis à la discussion de l'association
accréditée de l'établissement d'enseignement. Cela doit se
régler par consensus, je l'espère.
Le Président (M. Blouin): L'article 32 est-il
adopté?
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Blouin): Article 33.
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
M. Dauphin: J'aurais également des questions sur l'article
33, M. le Président. On dit: "Le comité se compose de cinq
membres nommés par le ministre de l'Éducation, dont trois
étudiants nommés après consultation d'associations ou de
regroupements d'associations d'étudiants." On laisse cela
entièrement à la discrétion du ministre, si j'ai bien lu
l'article. Autrement dit, aucun nombre, cela peut être... C'est inscrit
au pluriel "d'associations ou de regroupements d'associations"; cela peut
être une association étudiante dans un collège
géographiquement situé n'importe où qui peut influer le
ministre sur la nomination des trois étudiants.
M. Charbonneau: Non, non, après consultation
d'associations, au pluriel, et de regroupements, au pluriel.
M. Dauphin: Je sais bien que c'est au pluriel, mais cela
peut-être deux.
M. Charbonneau: On n'a pas intérêt à faire
cela.
M. Dauphin: Cela reste quand même très large au
niveau des nominations.
M. Laurin: C'est le pluriel.
M. Dauphin: Sans qu'il y ait aucun nombre requis.
M. Charbonneau: Je ne pense pas que cela soit la règle
dans ce genre d'organismes où les ministres ont à nommer qu'on
impose tant de consultation.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, les ministres... cela ne
change pas grand chose.
M. Charbonneau: ...d'un gouvernement à l'autre.
M. Ryan: Dans la législation du travail - à ma
connaissance - il n'existe pas de comité d'appel de cette nature. Je
pense que si c'est entendu par un enquêteur du ministère du
Travail... Un appel peut être institué pour une
accréditation - je ne sais même pas - dans certains cas, au
Tribunal du travail. Des gens sont spécialisés là-dedans,
il y a des choses délicates: la commission d'accréditation ne me
sourit pas spécialement, pour être franc, parce qu'il va y avoir
toutes sortes d'implications juridiques qui vont être prises dans ces
décisions qu'on va être appelé à énoncer et
je ne crois pas que la manière dont on en envisage la composition va
être un gage de solidité de ce point de vue.
Je ne sais pas si le ministre a bien pensé à cet aspect.
Cela paraît bien sur le papier, quand on discute avec les associations
concernées, cela paraît très bien, mais, personnellement,
je ne serais pas enclin à faire des choses comme celles-là. Je
trouve que ce n'est pas trop sérieux. Pour un cas bien simple, ce sera
bon, mais, en général, les contestations de
l'accréditation, c'est extrêmement complexe parce que cela met en
cause des phénomènes d'intimidation, de falsification de
documents, de signatures ou de pressions morales et tout ce qu'on veut. Cela
demande un mécanisme d'enquête et de vérification, en tout
cas une compétence en conséquence. Mettre "après
consultation cinq membres dont trois étudiants" ne m'impressionne
guère malgré toute ma sympathie pour le monde étudiant et
la jeunesse. Franchement j'éprouve même des doutes
sérieux.
M. Laurin: En tout cas, nous verrons bien à l'usage, M. le
Président.
M. Charbonneau: Chose certaine, c'est que j'espère que
vous ne voyez pas que cela devrait être un tribunal extérieur. Je
pense qu'à tout prendre je préfère cette formule
plutôt que de commencer à mêler les tribunaux
réguliers à des problèmes d'accréditation des
associations étudiantes.
M. Ryan: Mais pourquoi? Personnellement, j'aurais bien mieux
aimé que, dans les cas d'appel, cela aille à un organisme
éprouvé comme le Tribunal du travail. Vous prétendez les
traiter comme des adultes et, d'un autre côté, vous leur donnez du
"candy". Il me semble que c'est un ou l'autre. Qu'on les traite comme des
adultes et qu'on dise: On y va à fond, et vous allez être
sérieux et nous aussi. Mais de petits mécanismes de...
Franchement c'est - je ne sais pas comment on appelle cela -du blanc-manger
juridique.
Mme Lavoie-Roux: Du "jello".
M. Ryan: Au moins certaines spécifications sont
peut-être possibles. Il faudrait être assuré qu'il y aura
représentation des deux niveaux, le niveau collégial et le niveau
universitaire. Il n'y a absolument aucune garantie ici. On va dire: Le ministre
va voir à cela. Parfois le ministre a bien des choses à voir; les
dates
passent et il ne s'en aperçoit même pas. Parfois, il est
deux mois en retard dans ses obligations juridiques et il faut le lui rappeler
parce qu'il ne s'en souvient pas.
M. Laurin: Encore une fois, M. le Président, nous verrons
à l'usage.
M. Ryan: Oui, oui. Ayoye! Ayoye! Ayoyel Fantastique!
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, quand j'entends le
ministre nous dire "à l'usage" je ne peux m'empêcher de me
rappeler ce qui s'est passé au moment de la loi 101. C'était un
peu une réponse aussi passe-partout: "On verra à l'usage". On
peut voir qu'à l'usage il y en a eu des tas de problèmes. Si vous
voulez qu'on prenne une heure pour en parler, on peut le faire.
M. Laurin: Pas tant que cela.
Le Président (M. Blouin): Alors, nous sommes à
l'article 33.
M. LeBlanc: En effet.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil, sur ce même article.
M. Ryan: Je voudrais proposer au moins un amendement ici. On ne
peut pas laisser passer cela comme cela. "Le comité se compose de cinq
membres nommés par le ministre de l'Éducation, dont trois
étudiants nommés après consultation d'associations ou de
regroupements d'associations d'étudiants.
Je voudrais proposer d'ajouter les mots suivants: "Parmi les trois
étudiants, il faut qu'il y en ait au moins un qui représente le
niveau collégial et un qui représente le niveau
universitaire".
M. Laurin: D'accord, M. le Président. On va accepter cet
amendement.
M. Champagne: Spontanément, à part cela.
M. Laurin: Sous réserve de la rédaction qu'on va
faire, on accepte.
M. Ryan: Oui. Dans le cas des deux premiers je ne fais pas de
demande particulière parce que cela peut être des personnes qui
sont en dehors du milieu d'enseignement et j'espère que le ministre
prendra soin de nommer une personne qui a une compétence
éprouvée en relations du travail parce que c'est vraiment dans ce
secteur qu'on a l'expertise voulue. Les autres, ce sont des amateurs. Il y a
des personnes qui sont retirées, par exemple, qui peuvent vous apporter
le supplément de compétence et d'expertise que ne garantit
aucunement l'économie générale de cette section.
M. Laurin: D'accord.
M. Ryan: Et j'apprécie l'amendement.
Le Président (M. Blouin): Est-ce qu'on suspend? Nous
allons suspendre l'étude de l'article 33 jusqu'à ce que nous
ayons une rédaction précise de l'amendement. J'appelle donc
l'article 34.
M. Laurin: Adopté, M. le Président. M. Ryan:
Un instant.
M. Dauphin: Sur division. (17 h 30)
Le Président (M. Blouin): L'article 34 est adopté
sur division.
M. Ryan: Au sujet des vacances à combler, M. le
Président, ne faudrait-il pas fixer un délai de ce point de
vue-là? On connaît des cas qui se sont présentés
depuis quelques années, où les délais de nomination
étaient extrêmement longs. Tantôt, on parlait de 15 jours.
Je ne sais pas s'il ne pourrait pas y avoir au moins un délai de 3 mois.
Je ne veux pas être excessif là-dessus, mais c'est seulement pour
empêcher que des choses traînent indéfiniment. Le
troisième alinéa de l'article 34 dit: "Toute vacance parmi les
membres du comité est comblée selon le mode de nomination
prévu à l'article 33." Dans un délai de 60 jours ou 3
mois. Ah! il va vouloir, il est souple.
M. Laurin: Je présenterai donc un amendement, M. le
Président, pour reprendre celui du député d'Argenteuil:
Dans les deux mois. Dans les 60 jours plutôt, pour la rédaction
législative.
M. Ryan: La rédaction m'indiffère.
M. Laurin: Dans les 60 jours. "Toute vacance parmi les membres du
comité est comblée dans les 60 jours, selon le mode de nomination
prévu à l'article 33."
Le Président (M. Blouin): Cet amendement à
l'article 34 est-il adopté?
M. Ryan: Oui.
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): L'article 34 est adopté
tel qu'amendé?
M. Ryan: Sur division.
Le Président (M. Blouin): Sur division?
M. Ryan: Oui, parce que c'est toute l'affaire qui...
Mme Lavoie-Roux: On essaie d'empêcher les
dégâts les plus importants.
Le Président (M. Blouin): L'article 34 étant
adopté sur division, j'appelle l'article 35.
M. Ryan: C'est vrai, c'est vrai, on oubliait cela.
Le Président (M. Blouin): Article 35.
M. Ryan: M. le Président, juste une petite remarque
à l'article 35.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Est-ce qu'on ne devrait pas ajouter ici, comme on le
fait dans presque toutes les dispositions législatives traitant ces
questions-là, l'expression "une allocation de présence"? C'est de
plus en plus répandu. On a étudié, jusqu'à hier
soir, dans une autre commission, le projet de loi qui crée le
ministère de la Science et de la Technologie. Le député de
Fabre était avec nous. C'est une disposition qui...
M. Champagne: J'y étais aussi pendant toutes les
délibérations, qui ont duré très longtemps.
M. Ryan: ...le député de Mille-Îles y
était aussi, je m'excuse. Oui, oui. Vous savez comme moi - et vous
pouvez en témoigner, par conséquent - que, dans les dispositions
traitant de ces questions, on a ajouté, à plusieurs endroits,
l'expression "une allocation de présence". Il me semble que ce doit
être une politique générale du gouvernement et qu'il n'y a
pas d'exception dans ce cas-ci plus que dans les autres. C'est le gouvernement
qui le détermine par ses règlements. Il n'est pas question
d'accorder des allocations de présence de 1000 $ par jour, dans un cas,
et de 25 $ par jour, dans l'autre. Dans ce cas-ci, cela s'imposerait, parce
qu'il n'y a pas de raison a priori qui justifie que cela n'y soit point, alors
qu'on le trouve dans à peu près toutes les autres dispositions
législatives de même nature que j'ai vues dans d'autres projets de
loi.
Mme Lavoie-Roux: Oh! M. le Président, je...
M. Ryan: Oui, je sais que vous allez me poser un
problème.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que je vais diverger d'opinion avec mon
collègue.
M. Ryan: Oui, cela me fait plaisir. M. Charbonneau: Est-ce
possible?
M. Ryan: La polémique a toujours été mon
pain et mon beurre.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce... En tout cas, je veux des
explications. Ce que je comprends, ce que mon collègue prévoit,
c'est un jeton de présence finalement?
M. Ryan: Une allocation de présence.
Mme Lavoie-Roux: Oui, une allocation qui risque d'être plus
élevée que des dépenses destinées à
rembourser des frais raisonnables. Je dois dire que je me méfie beaucoup
de ce précédent-là, parce que s'il fallait qu'on... C'est
déjà commencé malheureusement et je l'ai contesté
fortement pour les membres des conseils d'administration des CRSSS. Je trouve
que c'est très dangereux parce que, à ce moment-là, tous
les conseils d'administration auraient des jetons de présence. Or, comme
il n'y a pas de montant uniforme prévu et que cela varie - j'aurais
peut-être dû en discuter avec mon collègue, mais je ne
savais pas... Non, c'est simplement un échange.
M. Laurin: C'est précisément la raison, Mme la
députée, pour laquelle nous avions fixé "allocation de
dépenses" au lieu d'"allocation de présence".
Le Président (M. Blouin): Oui, M. le député
d'Argenteuil. (17 h 30)
M. Ryan: Je vous signale seulement que, dans les textes que j'ai
cités, on a les deux éléments. Évidemment,
l'allocation de présence peut varier. Tout dépend des
règlements du gouvernement. Mais je ne vois pas pourquoi... Je ne suis
pas trop puritain là-dessus. Pour être franc là-dessus, M.
le Président, ce n'est pas mauvais qu'on échange un peu sur ce
point librement, même de ce côté-ci de la table.
Dans le cas des organismes paragouvernementaux...
Mme Lavoie-Roux: Nous autres, nous sommes un parti ouvert.
M. Ryan: Si...
M. Dauphin: C'est vrai.
M. Charbonneau: Je vais vous le laisser faire, pour une fois que
vous le faites.
Mme Lavoie-Roux: Nous, on ne le dit pas toujours comme le
ministre.
M. Charbonneau: On verra cela dans dix ans.
M. Laurin: J'ai adopté huit ou dix de vos amendements.
M. Ryan: Dans le cas des organismes paragouvernementaux comme les
cégeps, les hôpitaux, les CLSC, les CRSSS, je suis du même
avis que la députée de L'Acadie. Je trouve regrettable qu'on ait
poussé jusqu'à ce niveau-là le principe que j'invoquais
tantôt. Quand il s'agit d'un comité que le gouvernement forme
lui-même pour l'assister dans l'exercice d'une de ses charges
constitutives, une des charges qui dérive de son statut d'organisme
chargé de diriger des affaires de la collectivité, je pense qu'il
est normal que ce principe soit accepté.
Le problème, c'est qu'il est déjà accepté
très largement. Franchement, si le ministre le demande à ses
conseillers, ils vont confirmer ce que je lui dis. Je pense qu'une fois qu'il
est accepté, si on commence à déroger à cela, on
crée des catégories particulières de serviteurs de
l'État. On dit à un tel: Toi, c'est bien de valeur on ne peut
pas, car on a mis cela dans cette loi-là. Il y a l'autre loi à
côté où c'est différent. Tu n'as que 18 ans et
l'autre a 35 ans; ce n'est pas pareil. Je trouve que c'est mieux de
procéder de la manière communément reçue
là-dedans. Encore une fois, j'accepte très bien que cela porte
strictement sur les organismes qui ont pour but de participer à l'action
de direction des affaires communes qui incombent à l'État, au
gouvernement comme tel. Cela étant dit, je n'ai pas autre chose à
ajouter là-dessus. Je n'en fais pas l'objet d'une insistance
particulière. Je trouve que cela...
Le Président (M. Blouin): Très bien, merci, M. le
député d'Argenteuil. L'article 35 est-il adopté?
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division.
M. Laurin: M. le Président, pouvons-nous revenir à
l'article 33?
Le Président (M. Blouin): Très bien. L'article 33
avait été suspendu.
M. Laurin: M. le député, l'article 33 serait
modifié par l'addition à la fin du premier alinéa de ce
qui suit: "Parmi ces étudiants, au moins un doit provenir du milieu
collégial et un autre du milieu universitaire."
Le Président (M. Blouin): L'amendement à l'article
33, tel que lu par le ministre, est-il adopté?
M. Dauphin: Adopté.
M. Ryan: Au moins un autre, ce serait plus sûr.
Le Président (M. Blouin): Adopté. L'article 33 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division.
Article 36.
M. Ryan: Oui, cela aurait été bon.
Mme Lavoie-Roux: Au moins un autre au niveau des adultes, ce
serait bien. Il en reste un troisième.
M. Ryan: Faites un amendement, c'est important.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je vais faire un
amendement: "le troisième provenant du milieu de l'éducation des
adultes."
M. Laurin: Rejeté, M. le Président. Mme
Lavoie-Roux: Quoi? M. Laurin: Rejeté, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: II a dit "adopté". M. Laurin:
Rejeté.
Mme Lavoie-Roux: Rejeté, ce n'est pas gentil.
M. Ryan: II est hors d'ordre, car vous n'avez pas eu le temps de
l'expliquer. Expliquez-le.
Mme Lavoie-Roux: Je le présente formellement.
Le Président (M. Blouin): Très bien.
M. Charbonneau: On va le rejeter formellement.
M. Laurin: II a été adopté.
Le Président (M. Blouin): Est-ce que vous pourriez
répéter votre amendement, Mme la députée de
L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Et ajouter, après l'amendement qui est en
rédaction: "et le troisième provenant du milieu de
l'éducation des adultes."
M. Laurin: M. le Président, rejeté pour
toutes les raisons que j'ai exprimées tout à l'heure.
Le Président (M. Blouin): L'amendement de Mme la
députée...
M. Ryan: M. le Président, est-ce qu'on peut parler sur
l'amendement?
Le Président (M. Blouin): Oui, vous savez très bien
que vous pouvez parler sur l'amendement, M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Merci, je trouve que c'est un amendement
excellent...
Le Président (M. Blouin): Très bien, sur ce, est-ce
que l'amendement est...
M. Ryan: ...qui vient ajouter une note nécessaire à
ce projet de loi. Depuis le début du débat sur le projet de loi
qu'on essaie d'introduire au moins la reconnaissance par le gouvernement,
quelque part, de la réalité distinctive du monde des
étudiants adultes. On va y revenir d'ailleurs ce soir avec d'autres
précisions. Il me semble que, s'il était introduit ici, cela
permettrait au moins que leurs intérêts soient
protégés et défendus par quelqu'un de compétent, de
représentatif à ce niveau. C'est au niveau de la
vérification des accréditations, de la reconnaissance. Je pense
que l'annulation même des certificats d'accréditation, il me
semble, serait très indiquée.
Je voudrais demander au ministre avant - il a dit non... - il ne fait
pas oeuvre d'originalité quand il dit non parce que c'est assez habituel
chez lui vis-à-vis de l'Opposition. Je ne sais pas si le ministre,
à défaut de consentir à l'amendement, serait au moins
prêt à indiquer qu'il voudrait considérer dans la
nomination des cinq membres l'occasion de nommer une personne provenant du
milieu de l'éducation des adultes. Je pense que le ministre convient
avec moi que nous soulevons un problème très sérieux, sans
autre souci que de favoriser le développement harmonieux du
débat.
Mme Lavoie-Roux: J'écoutais le député
d'Argenteuil...
M. Ryan: Voulez-vous laisser répondre le ministre
là-dessus?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Ryan: Parce qu'il va s'en tirer encore une fois, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Ce sont des signes de tête et
cela ne paraît pas au journal des Débats.
M. Laurin: Non, mais j'ai dit que c'était une
indication...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ce que je viens de
réaliser, si vous me permettez de faire cette remarque, c'est que le
ministre semble systématiquement vouloir écarter le mot "adulte"
de son projet de loi. Est-ce ce que je dois comprendre?
M. Laurin: Non.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'il existe quelque part?
M. Laurin: Non, mais les adultes sont des étudiants
réguliers comme les autres. Nous prévoyons leurs besoins à
l'intérieur des organismes existants.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas ce que les étudiants adultes
prétendent.
M. Laurin: On verra bien.
Mme Lavoie-Roux: II y a déjà une différence
dans le financement de l'éducation des adultes. Cela me rappelle le
projet de loi 101 où, systématiquement, on ne voulait pas que le
mot "anglais" apparaisse. On avait fait des contorsions extraordinaires pour
que le mot "anglais" n'y soit pas.
M. Laurin: On me prête des intentions que je n'ai pas.
Mme Lavoie-Roux: C'est possible.
Le Président (M. Blouin): Mme la députée de
L'Acadie, je rappelle donc... L'amendement soumis par Mme la
députée de L'Acadie est-il adopté?
M. Laurin: Rejeté.
Le Président (M. Blouin): II est rejeté. L'article
33 est donc adopté tel qu'amendé. Article 36.
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): L'article 36 est-il
adopté?
M. Dauphin: Si mes collègues n'ont pas d'amendement
à proposer, adopté sur division.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division.
Article 37. L'article 37?
M. Laurin: J'ai un amendement.
Le Président (M. Blouin): Un amendement, M. le
ministre.
M. Laurin: L'article 37 serait modifié par l'addition,
à la fin du premier alinéa, de ce qui suit: "dont au moins un ne
doit pas être un étudiant."
Mme Lavoie-Roux: À quel article êtes-vous
rendus?
M. Laurin: À l'article 37. "Le comité siège
au nombre minimal de trois membres dont au moins un ne doit pas être un
étudiant." C'est pour être bien sûr que les deux parties
sont représentées. C'est une représentation qui nous avait
été faite et que nous avons retenue.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: C'est une remarque que je fais et qui nous ramène
en arrière. Je voudrais vous demander une permission avant, c'est
très bref. C'est en relation avec ceci. Si vous ne me permettez
pas...
Le Président (M. Blouin): Si c'est en relation...
M. Ryan: Oui, c'est en relation... M. Champagne:
Consentement.
Le Président (M. Blouin): Vous pouvez toujours vous
exprimer sur l'article 37 et relier votre intervention à cet article,
puisque c'est en relation avec l'article 37.
M. Ryan: Oui. On peut essayer.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: C'est en relation avec l'amendement que proposait le
ministre et que je trouve judicieux. À l'article 33, quand on disait que
"les membres du comité désignent parmi eux un président et
un secrétaire", je pense qu'on ne l'a pas discuté tantôt.
On est passé là-dessus sans en discuter et c'est notre faute,
parce que c'est à nous de le soulever. Je ne veux pas revenir en
arrière. Je trouve qu'il serait beaucoup plus juste, si le ministre
était prêt à le considérer, que le président
de ce comité d'appel soit nommé par le ministre. Je ne suis pas
de ceux qui veulent diminuer l'autorité du gouvernement. Au contraire,
je crois qu'elle doit s'affirmer clairement. Il m'apparaît assez bizarre
que, dans ce texte, on donne aux membres la possibilité de se
désigner un président. (17 h 45) II me semble surtout que le
président du comité devra préférablement être
quelqu'un qui n'est pas un étudiant justement, une personne qui a une
certaine autorité morale, une connaissance approfondie de toute
l'expertise qu'exige ce domaine. Il me semble que cela irait bien avec cet
amendement qu'introduit le ministre.
Maintenant, j'en fais l'objet d'une remarque, je sais que cela viole le
règlement, parce qu'on a dépassé le temps, mais il me
semble que cela aurait été mieux.
M. Laurin: M. le Président, pour notre part, nous pensons
que c'est mieux de garantir l'autonomie de ce comité
d'accréditation en lui laissant la permission de nommer son
président et son secrétaire.
M. Ryan: Si cela avait été un comité qui
donne juste des opinions au ministre, je n'aurais pas d'objection à ce
qu'il désigne son président, mais c'est là un
comité qui prend des décisions au nom du gouvernement,
décisions qui vont engager la collectivité et le gouvernement.
Que le gouvernement prenne ses responsabilités et qu'il nomme le
président. En tout cas, je ne connais pas d'exemple où on
procède de cette manière. Je le soumets à l'attention du
ministre en tout cas.
Le Président (M. Blouin): L'amendement à l'article
37 se lit ainsi: "L'article 37 est modifié par l'addition, à la
fin du premier alinéa, de ce qui suit: "dont au moins un ne doit pas
être un étudiant". Cet amendement est-il adopté? L'article
37 tel qu'amendé est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): Oui, Mme la
députée de L'Acadie.
M. Dauphin: Je vais en profiter, pendant qu'elle va discuter avec
le député d'Argenteuil.
L'Association des étudiants de l'Université Concordia m'a
fait parvenir des documents. Je me demande s'il ne serait pas opportun d'y
ajouter, je voudrais avoir le "feeling" du ministre, avant de procéder
par amendement... on nous propose que les procès-verbaux soient publics.
Est-ce prévu que les procès-verbaux des
délibérations soient publics?
M. Laurin: Oui, ce sera public.
M. Dauphin: Ce sera public? Est-ce que c'est prévu aussi
par la Commission d'accès à l'information?
M. Laurin: Oui, justement, c'est prévu
là-dedans.
Le Président (M. Blouin): L'article 37, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division?
M. Dauphin: Sur division. Je pense que ma collègue avait
une question à poser.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, si vous me permettez, ce
n'est pas pour proposer un amendement, c'est simplement un
éclaircissement à l'article 37... Je ne sais plus à quel
article vous êtes rendu, c'est toujours à 37?
Le Président (M. Blouin): Toujours à l'article 37,
nous vous attendions, Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Merci. Le comité siège au nombre
minimal de trois membres et le ministre a ajouté son amendement "dont au
moins un ne doit pas être un étudiant". Est-ce que, au plan
fonctionnel, il n'y a pas de danger que vous souleviez un problème?
Est-ce que cela ne vous oblige pas à nommer plus de gens qui ne sont pas
étudiants pour que toujours vous ayez celui qui ne soit pas
étudiant? Quand il y en a quatre ou cinq qui sont présents, il
n'y a pas de problème, mais, à trois, il faut toujours qu'il y en
ait un qui ne soit pas un étudiant. Est-ce qu'à un moment
donné cela ne vous crée pas un embarras, non pas sur le principe,
mais pour le fonctionnement du comité, qu'il ne puisse pas siéger
ou encore que vous vous obligiez à nommer au moins deux personnes qui ne
soient pas des étudiants à votre comité, pour ne pas
être pris de court et que le comité ne soit pas
empêché de fonctionner? Je veux dire qu'il faut que vous nommiez
au moins deux membres du comité qui ne soient pas des étudiants,
sans cela, celui qui n'est pas étudiant doit toujours être
là, qu'on soit trois, quatre ou cinq.
M. Laurin: II s'agira pour nous de nommer, parmi les deux
membres, des gens qui sont mobiles parmi ceux qui ne sont pas
étudiants.
Mme Lavoie-Roux: Alors, vous avez l'intention d'en nommer au
moins deux qui ne sont pas étudiants?
M. Charbonneau: C'est prévu.
M. Laurin: C'est cela, c'est prévu.
M. Charbonneau: C'est ce qui est prévu, trois
étudiants et deux non-étudiants.
Mme Lavoie-Roux: D'accord, s'il y en a deux.
Le Président (M. Blouin): L'article 37, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Blouin): II est adopté sur
division. Article 38.
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
M. Dauphin: J'aimerais y revenir. On a eu une
légère discussion tantôt, à la suite de ma question,
à savoir qui, en cas de litige, aurait à prendre une
décision, soit quant à l'interprétation de
différents articles ou à trancher. Le ministre m'a répondu
tantôt: On va se fier à la bonne foi de tout le monde. On verra,
à l'usage, l'an prochain... C'est qu'il peut se produire certaines
difficultés qui ne nécessitent pas nécessairement un
recours à un avocat et la comparution devant les tribunaux de droit
commun. Le RAEU semble avoir une proposition d'amendement assez judicieuse et
j'aimerais en faire un amendement formel dont le texte est prévu dans
son mémoire, d'ailleurs. Il nous dit que le comité a juridiction
en première instance sur tous les litiges découlant de la
présente loi.
Prenons l'article qui a trait aux heures d'ouverture d'un local pour le
conseil d'administration de l'association étudiante. Prenons d'autres
articles, quant aux prêts que l'administration d'un collège ou
d'une université doit consentir à une association qui aspire
à l'accréditation. Au lieu de consulter un avocat, encourir des
coûts, aller devant les tribunaux, appeler le ministre pour qu'il se
rende au collège pour qu'il règle le différend, il serait
probablement très judicieux qu'on l'examine de très près
et que l'on puisse discuter de l'amendement en question. Je ne sais pas si les
autres députés, si mes collègues, ont une opinion sur le
sujet mais, pour l'efficacité de toute l'activité qui est
proposée dans le projet de loi 32, on ne peut pas, en pratique, se fier
continuellement à l'usage et à la bonne foi des groupes
intéressés. Il faut, à un moment donné, demander
à quelqu'un. Si le crayon est mal aiguisé, il faut dire de
l'aiguiser, ce crayon. Cela prend quelqu'un, à un moment donné,
au lieu de se fier strictement à l'usage.
M. Laurin: Nous aurions pu étendre la portée de la
loi jusque là, mais nous ne l'avons pas voulu. Nous avons voulu limiter
volontairement la portée de la loi uniquement à
l'accréditation et à l'annulation de l'accréditation; nous
n'avons pas voulu
donner d'autre râle au comité d'appel que celui-là.
Même après les représentations qui nous ont
été faites par le RAEU, nous ne voulons pas étendre la
portée de la loi ni la juridiction du comité d'appel. Nous
pensons que, si de tels litiges surviennent, ils devront être
négociés, réglés entre les associations
étudiantes et les établissements d'enseignement
eux-mêmes.
Je pense qu'il y a une tradition qui existe actuellement en vertu des
protocoles d'entente, selon laquelle ces négociations surviennent
couramment entre les deux parties et qu'elles peuvent être
réglées. Donc, nous pensons qu'il y a lieu de laisser continuer
et s'affermir même cette tradition.
M. Charbonneau: II ne faut pas encourager des affrontements
inutiles dans la mesure où les parties sont dans des situations
où elles sont obligées de s'entendre.
M. Ryan: Le problème que soulève le
député de Marquette est le suivant. Les propos du ministre
confirment presque la thèse de l'Opposition suivant laquelle il
n'était pas du tout nécessaire de légiférer d'une
manière aussi détaillée et minutieuse. La meilleure preuve
qu'on en ait, c'est justement de l'entendre dire: Toutes ces choses, tout
compte fait, cela ne marche pas trop mal, et on peut se fier à la bonne
foi des parties, puis elles vont le faire parce qu'elles le font
déjà surtout. En contrepartie, je pense que l'on doit ajouter
que, lorsqu'on décide de légiférer, il faut bien qu'on
prévoie qu'on va aller jusqu'au bout. C'est l'inconvénient de
l'action législative qu'il faut instituer seulement quand on est
vraiment tenu et obligé de le faire.
Ici, le député de Marquette souligne qu'il y a un grand
nombre de dispositions qui risquent de n'aboutir nulle part, en particulier si
une institution ne collabore pas, ne fournit pas les services qui sont requis
d'elle à diverses étapes, traîne la fourniture d'une liste
d'étudiants, par exemple. Est-ce que les conseillers juridiques du
ministre seraient portés à nous dire que, dans ces cas-là,
l'association étudiante pourra prendre une injonction? Est-ce que c'est
un procédé qui serait autorisé dans les circonstances?
M. Laurin: Encore une fois, nous avons voulu limiter la
portée de cette loi aux objets très précis que nous avons
mentionnés. Même si nous croyons utile de légiférer,
nous croyons qu'il peut être opportun de limiter la portée de la
législation que nous présentons.
M. Ryan: Ce n'est pas une réponse à la question que
je pose, même si vos intentions sont pures. On veut savoir, au point de
vue du droit, où cela nous mène. J'aimerais connaître le
nom de ces collaborateurs, M. le ministre. Cela nous intéresserait.
M. Laurin: Oui. Il s'agit de M. Mario Denis et de M. Beauchemin.
Ils sont excellents, n'est-ce pas?
M. Ryan: Pardon?
M. Laurin: Ils sont excellents.
M. Ryan: Maintenant, est-ce qu'on pourrait savoir ce qu'ils vous
ont dit? Cela avait l'air intéressant.
M. Laurin: C'est simple. Là où la loi parle d'un
objet précis comme, lorsque nous avons dit tout à l'heure que
l'institution doit fournir des locaux, le mobilier, si l'institution ne
répond pas, ne se conforme pas au texte de loi, c'est bien sûr que
les recours prévus à nos lois peuvent être utilisés
par les associations d'étudiants, que ce soit par injonction ou
mandamus, mais pour les fins couvertes par les articles de la loi et pas pour
les autres qui ne sont pas couverts.
M. Ryan: Ici, évidemment, vous êtes en contradiction
avec notre législation générale du travail, qui
prévoit que les choses se règlent à l'intérieur de
l'appareil des relations du travail et on veut éviter le plus possible
le recours aux tribunaux ordinaires et, même là où cela
existe, votre propre parti est au dossier, soutenant que...
M. Charbonneau: Cela est en contradiction avec ce que vous avez
dit tantôt.
M. Ryan: Pardon?
M. Charbonneau: Vous êtes en contradiction...
M. Ryan: Je veux seulement finir. C'est un argument assez subtil.
Votre propre parti est au dossier, soutenant qu'il faut éliminer
certains recours aux tribunaux ordinaires, en particulier les recours en
injonction. Justement, le Parti québécois a fait beaucoup de
campagnes là-dessus, mais il n'a cependant rien fait encore.
L'injonction est toujours là, après sept ans de gouvernement du
Parti québécois, et, dans ce cas-là, le ministre nous dit:
Ma solution, c'est l'injonction. C'est ce que je voulais lui faire dire et il
l'a dit après avoir pris l'avis de ses conseillers. J'en suis bien
content et j'espère que les gens qui vont bénéficier,
pensent-ils, de cette loi vont être bien conscients de cela. C'est ce
qu'on veut savoir. On veut mettre les points sur les "i" partout.
M. Laurin: Je ne me laisserai pas entraîner sur ce terrain
glissant, M. le
Président.
M. Ryan: C'est parce que le ministre sait qu'il n'y a pas
grand-chose à réfuter à cela.
Le Président (M. Blouin): Très bien. Alors, nous
allons d'abord disposer de l'amendement présenté par M. le
député de Marquette, qui ajoute, à la fin de l'article 38,
la phrase suivante: "Le comité a juridiction en première instance
sur tous les litiges découlant de la présente loi." Cet
amendement est-il adopté?
M. Laurin: Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): II est rejeté. L'article
38 est-il adopté?
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Blouin): II est adopté sur
division. Article 39.
M. Laurin: Adopté.
M. Ryan: J'ai une question à propos de l'article 38, M. le
Président. Je m'excuse, parce que je n'ai pas eu le temps de vous faire
signe. Est-ce qu'il y a une disposition qui prévoit que les
décisions du comité doivent être publiées avec
motifs à l'appui? Peut-on m'expliquer pourquoi il devrait en être
ainsi ou si l'on se rend à l'évidence? Est-ce que...
Le Président (M. Blouin): II est une évidence
à laquelle nous ne pouvons échapper.
M. Laurin: Donc, on va laisser votre question en suspens et on y
répondra.
M. Ryan: On reprendra cette question à 20 heures.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Laurin: L'article est adopté, mais votre question est
en suspens et on va y répondre.
Le Président (M. Blouin): Alors, sur ce, nous...
M. Ryan: On peut faire un article spécial. C'est seulement
un avertissement que je vous donnais pour les articles à venir.
Le Président (M. Blouin): Sur ce, il est presque 18 heures
et nous suspendons nos travaux jusqu'à ce soir, 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 58)
(Reprise de la séance à 20 h 16)
Le Président (M. Blouin): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente de l'éducation reprend ses travaux en
vue d'étudier, article par article, le projet de loi 32, Loi sur
l'accréditation et le financement des associations
d'étudiants.
Nous en étions donc à l'étude de l'article 39.
M. Laurin: Je pense que nous avions répondu aux questions
du député d'Argenteuil, M. le Président. Je propose donc
l'adoption de l'article.
Le Président (M. Blouin): L'article 39 est-il
adopté?
M. Dauphin: Sur division. En rapport avec l'article 45, je crois,
qui était la réponse sur la motivation de la décision.
M. Laurin: C'est cela.
Le Président (M. Blouin): Très bien, l'article 39
étant adopté sur division, nous abordons maintenant
l'étude de l'article 40. M. le ministre.
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): D'accord. L'article 40 est-il
adopté?
M. Dauphin: Adopté sur division. Procédure
d'appel
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division.
Rubrique 2. Procédure d'appel. Article 41.
M. Laurin: Adopté, M. le Président. M. Dauphin:
Cela va.
Le Président (M. Blouin): L'article 41 est adopté
sur division. Article 42.
M. Laurin: Adopté, M. le Président. M. Dauphin:
Cela va.
Le Président (M. Blouin): L'article 42 est adopté
sur division. Article 43.
M. Laurin: J'aurais un amendement à présenter, M.
le Président.
Le Président (M. Blouin): M. le ministre.
M. Laurin: On nous avait fait valoir qu'au titre de l'article 43,
l'étudiant ne
devait pas siéger si la décision concernait une
association dont il fait partie. On nous a fait représenter que le cas
peut être le même pour un des autres membres du comité qui
pourrait être un employé de l'établissement d'enseignement
sur lequel porte la décision d'appel et je pense qu'il convient de
rétablir l'équilibre. Je propose donc que l'article 43 soit
remplacé par le suivant: "Un membre du comité ne peut
siéger en appel d'une décision qui concerne une association ou un
regroupement d'associations d'étudiants de l'établissement
où il est inscrit ou employé."
Donc, c'est pour rétablir l'équilibre entre les
étudiants et les représentants des établissements
d'enseignement.
Le Président (M. Blouin): L'amendement est-il
adopté? Il est adopté. L'article 43 tel qu'amendé est-il
adopté?
M. Dauphin: Oui.
Le Président (M. Blouin): Sur division?
M. Dauphin: Oui, sur division tout le long, M. le
Président.
Le Président (M. Blouin): Article 44. M. Laurin:
Adopté, M. le Président.
M. Dauphin: Je m'excuse, M. le Président, je suis
obligé de...
Le Président (M. Blouin): Oui, d'accord. M. Dauphin:
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): L'article 44 est adopté
sur division.
M. Dauphin: Oui.
Le Président (M. Blouin): Article 45.
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
M. Dauphin: Oui, M. le Président, adopté sur
division.
Le Président (M. Blouin): L'article 45 est adopté
sur division.
Dispositions privatives
Section VII. Dispositions privatives. Article 46.
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
M. Dauphin: J'ai juste une question, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): Oui, M. le député
de Marquette.
M. Dauphin: Évidemment, ce sont des dispositions
privatives que l'on retrouve assez régulièrement dans plusieurs
lois, de 834 à 850. L'injonction, c'est à 733 et suivants,
c'est-à-dire que rien n'empêche une association d'étudiants
de recourir à une injonction, comme on l'a dit tantôt. On parlait
aussi de mandamus tantôt. Si ma mémoire est bonne, lorsque je
pratiquais le droit, le mandamus est prévu entre 834 et 850. Avec la
disposition privative, c'est interdit, contrairement à ce qu'on
mentionnait tantôt, comme vous le disiez vous-même, M. le ministre,
c'est-à-dire qu'une association d'étudiants peut recourir
à un mandamus pour forcer un fonctionnaire à agir.
M. Laurin: C'est pour éviter des délais et des
coûts qu'on recourt à ce type d'article.
Mme Lavoie-Roux: De quel article s'agit-il?
Le Président (M. Blouin): L'article 46.
M. Dauphin: Si j'ai bien compris, le recours est quand même
permis?
M. Laurin: Oui, à l'égard de toute matière
autre que l'accréditation.
M. Dauphin: Tout sauf l'accréditation. C'est cela que vous
venez de dire. Le rôle principal de l'agent d'accréditation, c'est
justement au niveau de l'accréditation.
M. Laurin: Le recours aux tribunaux impliquerait des
délais qui pourraient aller jusqu'à deux ou trois ans, ce qui va
un peu à l'encontre de la façon dont les associations
étudiantes fonctionnent.
M. Dauphin: Encore une fois, si vous me le permettez, M. le
Président, pour recourir à la même logique que
tantôt, le principe même du projet de loi 32, comme vous l'avez dit
si souvent, c'est qu'il y ait des ententes de gré à gré
autant que possible et qu'on n'ait justement pas recours aux tribunaux. Force
est de croire qu'effectivement, en pratique, on va souvent avoir recours aux
tribunaux, puisqu'aucun organisme n'est prévu dans le projet de loi pour
trancher les litiges, aussi bénins qu'ils puissent être.
M. Laurin: Remarquez qu'il y a déjà eu des appels
aux tribunaux. Je me rappelle deux ou trois causes récentes. On ne peut
pas dire que cela a été fréquent. Je ne pense pas que ce
soit plus fréquent dans
l'avenir que cela ne l'a été dans le passé, sauf
que cela peut se produire dans les faits.
Le Président (M. Blouin): Très bien. L'article 46
est-il adopté?
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division.
L'article 47.
M. Laurin: C'est la même chose. Adopté.
Le Président (M. Blouin): L'article 47 est adopté
sur division. L'article 48.
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): Chapitre IV. Aide à
l'accréditation. Article 48.
M. Dauphin: Ce ne sera pas long.
Le Président (M. Blouin): D'accord. L'article 48 est
adopté sur division. Article 49. M. le ministre.
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: Juste une question. L'on écrit à cet
article que l'établissement d'enseignement doit prêter à ce
regroupement les sommes nécessaires au paiement des dépenses que
requiert son incorporation, mais, toutes les dépenses inhérentes
aux bulletins de vote, et toutes ces choses, qui doit les défrayer? Dans
le cas où aucun groupe - je m'excuse d'anticiper, mais je vais poser
deux questions en même temps - ne réussirait à
récolter une majorité, selon l'article 6.2, de 25% de tous les
étudiants de l'établissement et que finalement
l'accréditation ne serait accordée à aucun des groupes
aspirant à une dite accréditation, qui doit relever le
défi d'assumer tous ces frais?
M. Laurin: Je pense qu'accorder des prêts pour toutes ces
affaires aurait multiplié les demandes sans qu'aucun contrôle ne
puisse être exercé. C'est la raison pour laquelle nous nous
limitons à l'incorporation, qui est un acte précis et dont la
dépense ne saurait guère excéder 500 $. Nous pensons donc,
pour répondre à la question du député, que les
frais relatifs à la cabale, à la publicité, au maraudage
doivent être assumés par les étudiants eux-mêmes.
M. Dauphin: Ma deuxième question, M. le ministre, dans
l'éventualité où aucun des groupes aspirant à
l'accréditation ne réussirait, ce sont les tribunaux qui vont
décider?
M. Laurin: Je pense que cette éventualité sera
quand même assez rare, mais si elle se produit, je pense que ce seront
les frais à payer pour ce pluralisme qui devrait être
résolu par un scrutin ultérieur.
Le Président (M. Blouin): L'article 49 est-il
adopté?
M. Dauphin: Adopté. Autrement dit, en pratique, M. le
ministre, juste pour fins de compréhension, il y a trois groupes qui
aspirent à devenir accrédités en vertu de la loi 32,
même si on veut, comme vous l'avez dit souvent, que personne n'ait
recours à la loi 32. On souhaite des ententes de gré à
gré. On passe l'argent nécessaire aux fins d'incorporation...
M. Laurin: Oui.
M. Dauphin: L'établissement doit prêter à
cette association.
M. Laurin: Uniquement une fois qu'elle aura obtenu
l'accréditation.
M. Dauphin: Parce que ce n'est pas une condition essentielle pour
devenir candidate à l'accréditation d'être
incorporée?
M. Laurin: Elle est d'abord accréditée. Si on
recourt à la loi 32, c'est d'abord le scrutin qui doit se
dérouler de façon qu'une association devienne
accréditée; après qu'elle est accréditée,
elle doit s'incorporer.
M. Dauphin: Pour être candidate à
l'accréditation, 6.1 est très clair, elle doit être
incorporée.
M. Laurin: C'est cela. D'abord, le scrutin a lieu. Elle est
accréditée. Elle demande son incorporation et, ensuite, elle fait
la demande à l'agent qui accorde l'accréditation. C'est la
procédure.
M. Dauphin: Toutes les sommes requises pour la cabale et tout
cela, c'est aux frais...
M. Laurin: Aux frais des étudiants. M. Dauphin:
...des étudiants.
Le Président (M. Blouin): L'article 49 est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
M. Dauphin: Sur division. (20 h 30)
Le Président (M. Blouin): Adopté.
Article 50.
M. Laurin: Adopté, M. le Président. M. Dauphin:
Adopté sur division.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division.
Cotisation
Chapitre V. Cotisation. Article 51. M. Laurin: Adopté, M.
le Président.
Mme Lavoie-Roux: À l'article 51, ce n'est pas le taux de
la cotisation qui va être soumis au vote de l'assemblée des
étudiants. Est-ce que le règlement qui est soumis fixera
nécessairement le taux de la cotisation? Oui? D'accord.
Qu'est-ce que vous prévoyez? Une cotisation remboursable, c'est
si l'association était dissoute ou...
M. Laurin: Ce sont les étudiants eux-mêmes qui, lors
du vote, selon ce qui leur sera proposé, auront à décider
si la cotisation est remboursable ou non et dans quels cas; ce seront eux qui
décideront.
M. Dauphin: Et l'association, dans ses règlements, doit
prévoir les cas.
M. Laurin: C'est cela.
M. Dauphin: Adopté sur division.
Le Président (M. Blouin): L'article 51 est adopté
sur division. Article 52.
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
M. Dauphin: Si vous me permettez, M. le Président, on a
évidemment proposé un amendement dans les tout premiers articles
à savoir si on ne devait pas prévoir une distinction entre un
étudiant à temps plein et un étudiant à temps
partiel. À l'article 52, la cotisation étant fixée, cela
veut dire que l'étudiant à temps partiel, qu'il ne suive qu'un
cours, a à payer la même cotisation que l'étudiant à
temps plein.
M. Laurin: II n'est pas interdit de penser cependant que, lors du
règlement discuté à l'assemblée et dont on vient de
parler à l'article 51, le règlement prévoie que la
cotisation puisse être différente pour les étudiants
à temps partiel. J'imagine qu'on peut envisager qu'il en sera ainsi.
Le Président (M. Blouin): Mme la députée de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je me demande si cela ne devrait pas être
prévu, d'autant plus que tous les étudiants sont regroupés
dans la même association, qu'ils soient adultes, étudiants
à temps partiel ou autre. Des taux de cotisation différents
peuvent être prévus. Cela ne les empêche pas de
décider qu'ils le soient ou qu'ils ne le soient pas, selon qu'il
s'agisse d'étudiants à temps plein ou à temps partiel. La
tentation pourrait être grande, s'il n'y a pas d'étudiants
à temps partiel dans l'exécutif, de faire un règlement...
C'est-à-dire qu'on peut peut-être même ne pas y- penser. Il
reste que, souvent, les étudiants à temps partiel ne sont pas
nécessairement fortunés et les taux de cotisation peuvent
maintenant atteindre 50 $, je suppose?
M. Laurin: Non, actuellement, d'après les renseignements
que nous avons, c'est de l'ordre de 20 $.
Mme Lavoie-Roux: C'est de l'ordre de 20 $?
M. Laurin: Oui.
M. Laurin: J'imagine aussi que le cas sera prévu et que,
s'il y avait excès ou abus, l'association s'exposerait à des
récriminations qui l'amèneraient à changer d'avis.
Mme Lavoie-Roux: Le ministre doit se rappeler le temps où
il était à l'université. Cela ne coûtait pas bien
cher alors je pense que c'était 15 $ à l'AGEUM. Dans ce
temps-là, tout le monde était étudiant à temps
plein...
M. Laurin: Mais les cotisations ne sont pas encore très
élevées.
Mme Lavoie-Roux: Non.
M. Laurin: Elles n'ont pas suivi l'inflation.
Mme Lavoie-Roux: Avant d'aller récriminer contre ces
choses-là, pour des gens qui, de toute façon, ne retireront aucun
service...
M. Laurin: Bien, aucun service...
Mme Lavoie-Roux: Cela prend pas mal de détermination.
M. Laurin: Je pense qu'ils pourront retirer certains services,
parce que les étudiants à temps partiel, comme on nous l'a
indiqué à quelques reprises, aimeraient bien avoir accès
à certains services, à certains avantages dont ils disposent
assez rarement actuellement. Je pense que le fait de faire partie de
l'association fera en sorte qu'ils pourront voir véhiculer, par cette
association,
leurs réclamations particulières. Et cela vaut bien une
certaine cotisation. Encore une fois, les étudiants fixeront des taux
variables de cotisation selon ce qu'ils jugent opportun, quitte à se
soumettre au jugement de leurs pairs s'ils abusent ou s'ils font des
excès.
Mme Lavoie-Roux: Je vous fais une suggestion. Si on ajoutait
à la fin de l'article 52, "des taux de cotisation variables, selon les
catégories d'étudiants, peuvent être fixés"?
M. Laurin: Je pense, M. le Président, qu'il serait
préférable de saisir les associations étudiantes d'une
façon générale de cette indication et de leur laisser la
responsabilité de décider du caractère variable des
cotisations. Mais l'indication leur sera transmise.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Laurin: Le voeu leur sera transmis.
Mme Lavoie-Roux: Bon! De quelle façon sera-t-il transmis?
Par la poste?
M. Laurin: Selon tous les moyens à notre usage.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que c'est bon de le rappeler. Souvent,
les adultes ont des obligations différentes. Dans certains cas, ils ont
plus de moyens et, dans d'autres cas, ils en ont moins.
Le Président (M. Blouin): L'article 52 est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Blouin): II est adopté sur
division. Article 53.
M. Dauphin: Relativement à l'article 53, il est bien
évident que la plupart des groupes représentant les institutions
venues se faire entendre ici, il y a une dizaine de jours, ont trouvé
effectivement... Malgré que la formule Rand soit en application, ils
s'entendaient pas mal tous sur le principe, mais de là à en faire
une condition d'inscription, si plusieurs avec qui j'ai eu l'occasion de
m'entretenir là-dessus n'étaient pas nécessairement contre
le principe de l'article 53, ils auraient aimé quand même que le
libellé en soit différent. Je prends, à titre d'exemple,
la Conférence des recteurs et des principaux d'universités du
Québec. Elle vous a fait la proposition de modifier le libellé -
malgré que cela revienne au même en pratique, toute personne
inscrite doit payer sa cotisation - plutôt que d'en faire une
condition d'admissibilité. Pour être inscrit, il faut avoir
payé sa cotisation. Est-ce que le ministre s'est penché
là-dessus?
M. Laurin: Oui, nous nous sommes penchés là-dessus,
M. le Président, mais, comme le souligne lui-même le
député de Marquette, cela revient à peu près
à la même chose et la formulation que nous avons retenue nous
apparaît meilleure, d'autant plus qu'au fond c'est la seule et la
meilleure façon d'assurer le financement des associations et des
regroupements d'associations. Cela assure une base de financement des
associations étudiantes même nationales qui peuvent solliciter une
contribution financière de leurs membres affiliés. Nous pensons
que c'est très important de leur assurer ce financement. Je ne pense pas
qu'il y ait de meilleure façon que celle qui est prévue à
l'article 53.
M. Dauphin: M. le Président, si vous me le permettez...
J'ai obtenu copie d'autres recommandations. Le libellé se lirait comme
ceci, c'est au deuxième alinéa: "Toutefois, un étudiant
à temps plein peut, dans certains cas, être admis dans un
établissement d'enseignement sous réserve de payer cette
cotisation." Je leur ai fait part que j'allais vous le soumettre, malgré
qu'en pratique, sous réserve de payer ladite cotisation, cela revient au
même.
M. Laurin: Je pense que c'est bien difficile. Non, cela revient
au même.
M. Dauphin: Je tenais quand même à vous le soumettre
parce que je m'étais engagé à vous le soumettre, ne
serait-ce que parce que le libellé serait moins dur que le
libellé actuel.
Le Président (M. Blouin): Soyez sûr, M. le
député de Marquette, que le journal des Débats en a pris
bonne note. Alors, l'article 53...
M. Dauphin: Comme vient de me le conseiller ma collègue de
L'Acadie, je vais en faire une proposition d'amendement, ne serait-ce que pour
les fins du journal des Débats.
M. Laurin: Pour les raisons déjà expliquées,
M. le Président, nous préférons nous en tenir à
notre formulation, qui au fond revient pratiquement à la même
chose.
M. Dauphin: Ce serait d'y ajouter un 53. On indiquerait
paragraphe 1 et paragraphe 2; lorsqu'il n'y a pas de chiffre, c'est
alinéa; lorsqu'il y a des chiffres, c'est paragraphe. Paragraphe 2:
"Toutefois, un étudiant à plein temps peut dans certains cas
être admis dans un établissement
d'enseignement sous réserve de payer cette cotisation."
Le Président (M. Blouin): Cette motion d'amendement
est-elle adoptée?
M. Laurin: Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): Oui, Mme la
députée de L'Acadie?
Mme Lavoie-Roux: Qu'est-ce que le ministre a dit?
M. Laurin: Rejeté.
Mme Lavoie-Roux: Rejeté? Je pensais qu'il avait dit
adopté. Je me préparais à me taire.
J'aimerais qu'on me dise quelle est la moyenne de durée des cours
suivis par des adultes qui s'enregistrent dans des établissements
collégiaux aux programmes spéciaux de recyclage de la
main-d'oeuvre?
M. Laurin: Est-ce que c'est aux programmes
fédéraux?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Laurin: Entre six mois et un an.
Mme Lavoie-Roux: C'est dans ce sens-là que je voudrais
plaider en faveur de l'amendement du député de Marquette. Il y a
peut-être d'autres types de cours de recyclage qui sont même moins
longs que ces programmes proposés par les centres de main-d'oeuvre du
Canada. Je vois mal que, comme condition d'être acceptés, les
candidats doivent nécessairement payer la cotisation des
étudiants. Il y a peut-être d'autres cas aussi qui ne me viennent
pas à l'esprit.
M. Laurin: Oui, je pense qu'on peut dire que la plupart des
étudiants inscrits aux programmes fédéraux
fréquentent plutôt le secondaire. C'est la minorité qui
fréquente le collégial. (20 h 45)
Mme Lavoie-Roux: On m'a dit qu'il y avait quand même
environ entre un sixième et un septième des étudiants
inscrits à l'éducation des adultes dans les collèges qui
le sont en vertu des programmes de la main-d'oeuvre.
M. Laurin: Mais c'est quand même une minorité. Je
reviens à l'argument que j'utilisais antérieurement, les
étudiants, lorsqu'ils présenteront leur règlement fixant
le taux de la cotisation sont sûrement bien au fait de ces cas
particuliers. Comme je l'ai dit, ils vont sûrement en tenir compte et,
pour répondre à la suggestion de la députée de
L'Acadie, nous les informerons de cette possibilité de déterminer
un taux de cotisation variable pour ceux qui fréquentent l'institution
moins longtemps.
Le Président (M. Blouin): Est-ce que cela va?
Mme Lavoie-Roux: Cela ne va certainement pas, parce que le
ministre nous a dit qu'il la rejetterait.
Le Président (M. Blouin): Je comprends.
Mme Lavoie-Roux: Je trouve qu'il y a peut-être là un
manque de souplesse. Je ne pense pas que ce soit une porte ouverte à
tous les abus. Au contraire, même si cela ne servait qu'à
prévoir des cas qui peuvent être encore plus exceptionnels que
celui du groupe d'étudiants auquel je faisais référence,
celui du programme de la main-d'oeuvre du Canada, je pense que le projet de loi
n'aurait rien à y perdre. Cela ne nuirait en aucune façon au
fonctionnement des associations, aux objectifs poursuivis par le ministre,
c'est-à-dire que les associations soient dûment reconnues et
qu'elles puissent établir leur action sur un financement quand
même assez solide, auxquels objectifs tout chacun ne peut
échapper, que dans la loi vous mettiez une disposition qui permette une
certaine flexibilité en faveur d'étudiants particuliers. Je
trouve dommage que le ministre ne veuille absolument pas examiner cette
possibilité parce que je ne pense pas que cela ouvre la porte à
des abus. Au contraire, je pense que cela peut permettre de tenir compte de
situations particulières qui y gagneraient à être
examinées à leur mérite.
M. Laurin: Je pense que les étudiants verront à
assumer cette responsabilité de flexibilité, avec les indications
qu'on leur fournira.
Le Président (M. Blouin): Très bien. Cela va? Oui,
M. le député de Marquette.
M. Dauphin: Si vous me permettez, encore une fois, quant à
la réserve de la légitimité du regroupement
d'associations, je reprendrais mon exemple de l'Université de
Sherbrooke. Actuellement, cela va bien, je me suis informé, j'ai
téléphoné. J'ai non seulement pris connaissance de la
lettre, mais j'ai téléphoné et, effectivement, si
éventuellement un des deux regroupements avait recours à la loi
32, si 40% des étudiants n'adhèrent pas à la philosophie
ou l'orientation des 60% qui représentent l'autre groupement, à
ce moment, il n'y aurait aucune légitimité à percevoir la
cotisation à la source.
M. Laurin: Excepté que, si cette deuxième
association ou ce deuxième regroupement continue d'exister selon le
protocole d'entente en vigueur, il n'est pas du tout impossible que
l'université consente également, en vertu de ce protocole
d'entente, à rendre service à ce regroupement et à
percevoir la cotisation, mais cela serait sur une base volontaire.
Le Président (M. Blouin): Est-ce que nous disposons de
l'article 53?
M. Dauphin: Si j'ai bien compris, l'amendement a
été rejeté.
Le Président (M. Blouin): Oui, M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Je m'excuse, je suis en retard. J'aurais un autre projet
d'amendement à proposer à l'article 53.
Le Président (M. Blouin): Nous devrons d'abord disposer de
cet amendement, M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: Oui, cela va, s'ils ne veulent pas accepter
celui-là.
Le Président (M. Blouin): L'amendement soumis par le
député de Marquette est-il adopté?
M. Laurin: Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): II est rejeté. M. le
député d'Argenteuil, vous avez une autre proposition
d'amendement.
M. Ryan: Oui, l'article 53, comme il se lit actuellement, indique
que: "Toute personne doit, pour être inscrite dans un
établissement d'enseignement où existe une association ou un
regroupement d'associations d'étudiants accrédité, payer
la cotisation fixée par cette association ou ce regroupement." La
formule "doit, pour être inscrite dans un établissement
d'enseignement" a créé des problèmes. La
Fédération des collèges du Québec a notamment
signalé qu'on établissait ici un ordre
d'antériorité qui n'est pas le bon. Un amendement pourrait
disposer de cette difficulté si l'article était formulé
comme suit: "Toute personne inscrite dans un établissement
d'enseignement où existe une association ou regroupement doit payer la
cotisation". Cela réglerait le problème. Mais c'est l'idée
de dire que, pour être inscrit, il faut payer la cotisation. Dans la
phrase "Toute personne inscrite doit payer la cotisation", il y a une nuance
qui n'est pas négligeable et qui fait apparaître, à la
première place, le droit de la personne de s'inscrire librement dans un
établissement.
Une conséquence pratique de cette décision qu'elle prend,
c'est le paiement obligatoire de la cotisation, mais ce n'est pas l'inverse, on
ne paie pas la cotisation avant de venir remplir et signer sa formule
d'inscription, c'est après.
M. Laurin: En fait, M. le Président, c'est ce qui existe
actuellement. En vertu des protocoles d'entente en place et là où
existent des regroupements, c'est au moment de l'inscription que la cotisation
est perçue par l'association. Donc, cela recoupe la
réalité existante.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je me demande si dans
l'esprit de la Loi sur les collèges d'enseignement général
et professionnel - je ne l'ai pas sous la main -tout étudiant qui a
complété ses études secondaires peut s'inscrire. Enfin, il
doit y avoir une formulation d'accessibilité au collège, si vous
avez certains prérequis. Je pense que c'est probablement là la
condition. Peut-être faut-il aussi être citoyen, etc., cela se
peut, mais cela me semble être les conditions d'accessibilité ou
d'entrée dans un collège et non pas de payer une cotisation
à une association étudiante, pour ensuite être admis au
collège. Dans l'esprit de la loi sur les cégeps, j'imagine que
c'est là les prérequis pour être admis dans un
collège.
M. Laurin: Je pense qu'il faut bien distinguer admission et
inscription.
L'admission est décidée, comme vous le dites, en fonction
des diplômes, mais, une fois que cette question d'admission est
réglée, arrive ensuite l'inscription et c'est là qu'on dit
que, pour l'inscription, les frais de cotisation doivent être
payés en même temps. Encore une fois, c'est la façon la
plus sûre d'assurer une bonne base de financement aux associations.
Mme Lavoie-Roux: Encore si on disait: "Au moment de
l'inscription". Je pense que le principe de l'antériorité, auquel
faisait allusion le député d'Argenteuil, est tout à fait
fondé. Même à ce moment, cela corrigerait l'impression que
cela crée, qu'il faut d'abord s'inscrire à une association
d'étudiants pour être admis. "Au moment où il s'incrit, il
doit payer les frais d'association", déjà serait concomitant et
non pas...
M. Ryan: Même cela est douteux.
Mme Lavoie-Roux: Même cela est douteux, mais ce serait
déjà un...
M. Ryan: C'est déjà mieux, mais il me semble que
c'est douteux aussi...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Ryan: ...parce que cela dépend des arrangements qui
vont être faits avec l'association.
M. le Président, pour que ce soit bien clair, l'amendement
proposé se lit comme suit: "Toute personne inscrite dans un
établissement d'enseignement où existe, etc.", tout le reste
demeure semblable.
Le Président (M. Blouin): Voulez-vous reprendre, s'il vous
plaît?
M. Ryan: Oui. "Toute personne inscrite dans un
établissement d'enseignement où existe une association ou un
regroupement d'associations d'étudiants accrédité doit
payer la cotisation fixée par cette association ou ce regroupement."
M. Laurin: M. le Président, je ne peux accepter cet
amendement parce qu'il lui manque un élément. Supposons que
quelqu'un s'inscrit dans un établissement d'enseignement; s'il ne paie
pas, il n'y aura aucun recours. Je pense qu'il est préférable de
garder la formulation "pour être inscrite" parce que c'est là une
sanction qui se trouve implicitement inscrite dans l'article et qui, encore une
fois, peut garantir à l'association les frais, les montants d'argent
dont elle a besoin pour financer ses activités.
Mme Lavoie-Roux: À ce moment, si vous voulez vraiment une
pénalité, si un crédit lui est refusé à
moins qu'il n'acquitte... Il me semble qu'il devrait y avoir d'autres moyens
d'établir des pénalités que...
M. Laurin: C'est exactement ce que veut dire l'article tel qu'il
est formulé à 53.
M. Ryan: M. le Président, je voudrais rappeler de
manière explicite les recommandations qui ont été faites
à ce sujet par deux organismes. Ce ne sont pas des caprices du
député d'Argenteuil et de la députée de L'Acadie,
ce sont des opinions qui ont été soumises par des groupements
très sérieux. Je vais les donner de manière très
précise, de façon qu'elles figurent au compte rendu de nos
réunions, qu'on sache exactement ce qu'on aura accepté, ce qu'on
aura refusé et pourquoi.
Je cite d'abord le mémoire qui a été soumis
à la commission par l'Association des collèges du Québec,
laquelle regroupe les collèges privés du Québec. Je me
souviens qu'après avoir entendu ce mémoire le ministre s'est
pourfendu en compliments à l'endroit de l'association en question en lui
disant que ses recommandations étaient très sérieuses,
très bien formulées, qu'elles allaient être prises en
considération. Je ne pense pas qu'il y en ait une qui ait
été retenue jusqu'à maintenant. On pourrait peut-
être faire une petite exception pour la dernière, on approche de
la fin. Cela est la différence, souvent, entre le discours
lénifiant qu'on entend et les conclusions pratiques auxquelles on en
arrive.
Article 53. Là, je cite le mémoire de l'Association des
collèges du Québec. "Dans la plupart des collèges
privés où existe déjà une association
d'étudiants, la perception des cotisations à cette même
association se fait à la source. Cependant, considérant qu'il n'y
a pas de date fixe pour l'inscription des élèves dans les
collèges privés; considérant que les élèves
s'inscrivent à plus d'un collège à la fois;
considérant que les subventions gouvernementales sont basées sur
le nombre d'étudiants réellement inscrits et présents au
20 septembre et au 31 janvier de chaque année dans les cas des
programmes professionnels à sessions impaires; considérant que
les élèves des collèges privés doivent payer des
frais de scolarité qui, en moyenne, sont pratiquement le double de ceux
payés à l'université depuis l'impact malheureux de la loi
11 de juin 1981, nous demandons, M. le Président, que les frais de
cotisation à une association étudiante, perçus à la
source, se fassent au moment de la perception par l'établissement
d'enseignement de la première tranche des frais de
scolarité."
Là, il y a une distinction très importante qui est faite,
c'est que l'inscription et le paiement de la première tranche des frais
de scolarité, ce n'est pas la même chose. On ajoute: "En
conséquence, à l'article 53, nous acceptons qu'un étudiant
paie sa cotisation, mais nous nous inscrivons en faux contre le fait que le
paiement de la cotisation à une association d'étudiants
accréditée soit une condition sine qua non pour une inscription
à un établissement d'enseignement. "Considérant que la
procédure de la Direction générale de l'enseignement
collégial permet à un collège d'accepter sous condition un
élève qui n'a pas obtenu son diplôme d'études
secondaires, nous demandons, M. le Président, que le collège
inscrive des élèves sous conditon qu'ils puissent payer
ultérieurement leur cotisation à l'association des
étudiants accréditée."
Maintenant, j'en reviens aux remarques qui ont été
soumises sur la même question par l'Association des collèges du
Québec. Je cite ici encore. C'est une déclaration qui a
été faite au lendemain des audiences de la commission
parlementaire, je suis sûr qu'ils en parlaient également dans le
mémoire qu'ils ont soumis à la commission parlementaire, il y a
une dizaine de jours à peu près. Voulez-vous vérifier
dedans pour le retrouver, c'est l'article 53. (21 heures)
En attendant que ma collègue de L'Acadie vérifie ce point,
je voudrais souligner que, dans une déclaration
qu'émettait la Fédération des collèges le 17
juin on trouve le passage suivant: Au chapitre de la préservation des
droits des étudiants, il faudrait se garder de faire du paiement de la
cotisation une condition obligatoire pour être inscrit dans un
établissement. À défaut de reconnaître que cette
cotisation puisse être volontaire, il faudrait au moins affirmer que
toute personne inscrite dans un établissement d'enseignement doit payer
la cotisation fixée par cette association et non pas l'inverse.
C'est une proposition très raisonnable à mon point de vue
et très justement fondée qui émane de deux regroupements
d'institutions collégiales très importants, qui
représentent ensemble à peu près la totalité des
établissements d'enseignement collégial. Jusqu'à
maintenant, je crois qu'on n'a pratiquement rien retenu des
représentations qui ont été faites par ces deux
regroupements d'institutions collégiales. Il me semble qu'au moins cette
représentation, qui énonce un principe de santé
élémentaire, devrait être acceptée.
M. Laurin: M. le Président, nous avons effectivement
considéré ces propositions, nous les avons retournées dans
tous les sens, mais, pour des raisons que j'ai déjà
exprimées, il nous paraît impossible de les retenir parce que, par
exemple, quelqu'un qui s'inscrirait sans qu'une sanction administrative ne soit
prise au début pourrait très bien ne jamais payer sa cotisation
et, pour que l'association puisse s'approprier cette cotisation, il leur
faudrait alors avoir recours aux tribunaux. D'ailleurs, ce qui est
demandé pour les associations existe pour les établissements
puisqu'un étudiant ne saurait être inscrit sans payer du moins une
partie de ses frais de scolarité. Encore une fois, pour assurer une base
de financement stable et sérieuse aux associations, il nous paraît
indispensable de recourir à cette formule où l'inscription est
assujettie au paiement de la cotisation, ce qui correspond d'ailleurs aux
pratiques actuelles puisque, dans tous les cas que nous connaissons
actuellement, la cotisation est perçue au moment même où
l'étudiant s'inscrit. Je ne vois donc pas pourquoi il serait tellement
préjudiciable d'entériner dans un texte de loi une pratique
très généralement répandue.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le Président, je voudrais revenir à la
charge brièvement, d'abord pour rappeler au ministre que, dans son
mémoire, l'Association des collèges privés a bien
clairement indiqué la distinction qu'il faut faire entre l'inscription
des élèves et le paiement des frais de scolarité. Les deux
ne se font pas nécessairement en même temps.
Je citerai moi-même le cas d'un de mes enfants qui termine ses
études cette année au collège Brébeuf à
Montréal. Nous recevons la facture pour la scolarité du premier
semestre au mois de septembre ou d'octobre. L'inscription a été
faite bien avant cela et, à ce moment, cela n'a rien coûté.
On vous envoie la facture et vous la payez. On ne vit pas dans une
société de sauvages et de gens qu'il faudrait embrigader et
encarcaner jusqu'au cou pour qu'ils soient capables de se comporter de
manière responsable. Je dis que cette législation devient du
véritable paternalisme, un paternalisme profondément
déplorable à mon point de vue. Il me semble que ce qui est la
règle générale de ce point de vue devrait être
appliqué et l'essentiel, c'est qu'on affirme le principe du paiement
obligatoire de la cotisation et qu'on l'identifie à l'inscription. Pour
moi, c'est de l'ingérence dans les pratiques administratives des
institutions, et c'est abusif et irréaliste à part cela.
Je ne vois pas pourquoi, de ce point de vue, l'association devrait jouir
d'un traitement préférentiel. On n'a aucune loi qui va aller dire
qu'il faut que les frais de scolarité se paient à tel ou tel
moment. On sait qu'il y a énormément de flexibilité
là-dedans dans les collèges privés. Mais, ici, on arrive
soudainement avec une rigidité dont je ne connais l'équivalent
dans aucun autre cas.
M. Laurin: M. le Président.
Le Président (M. Blouin): M. le ministre.
M. Laurin: Si c'est du paternalisme, c'est du paternalisme
très généralement répandu à l'heure
actuelle. Je ne vois donc pas que ce soit un tel crime que d'entériner
une pratique qui déjà est répandue. Je ne dis pas qu'elle
est exclusive, mais je dis qu'elle est très généralement
répandue.
M. Ryan: M. le Président, je pense qu'il y a maldonne.
À propos de la formule Rand il n'y a pas de débat d'un
côté à l'autre de la table, nous sommes d'accord. C'est sur
les modalités ici que nous ne sommes pas d'accord. La pratique
répandue en matière de formule Rand, le ministre la connaît
comme moi: une cotisation est perçue à la source sur le salaire
hebdomadaire, bimensuel ou mensuel. Il n'y a pas de cotisation qui est
perçue au début de l'exercice pour toute l'année. C'est un
cas bien spécial la formule Rand que le projet de loi nous propose, vous
savez. C'est une extension de la formule Rand habituellement reconnue qui va
pas mal loin, parce qu'on oblige à payer les services d'avance pour
toute l'année à venir. Dans les syndicats, vous payez pour la
période. La paie, le ministre doit le savoir comme moi,
ce n'est jamais versé d'avance; c'est la paie pour le travail qui
a été accompli. On perçoit sur cette paie
l'équivalent de la cotisation pour le mois courant - c'est la pratique
la plus répandue - ou pour la période de deux semaines que couvre
la paie. Mais, en général, la cotisation est prise une fois par
mois; s'il y a deux chèques par mois, c'est une fois par mois. C'est la
pratique. Et si le ministre veut nous dire qu'il suit exactement la pratique
généralement reconnue actuellement, je pense que ce n'est pas
tout à fait exact.
M. Laurin: Je pense, M. le Président, que c'est une
adaptation de la formule Rand au monde étudiant et qu'elle est conforme
à ce que j'ai moi-même connu quand j'étais étudiant.
Encore une fois, elle recouvre une pratique généralement
répandue. Je ne vois pas, encore une fois, qu'elle puisse prêter
tellement à objection, étant donné qu'elle recouvre des
pratiques habituelles dans le monde étudiant.
M. Ryan: M. le Président, je suis profondément
déçu du caractère intraitable...
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil, je constate...
M. Ryan: ...du ministre devant des propositions qui respirent...
Oui.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil, je constate que, de part et d'autre, chacun a défendu sa
position et, s'il n'y a pas d'argument supplémentaire, je
suggérerais...
Mme Lavoie-Roux: On va toujours contester un peu, M. le
Président.
M. Ryan: Franchement, je pense qu'on a le droit d'exprimer notre
impression.
Le Président (M. Blouin): Très bien. Très
bien.
M. .Ryan: Je voulais dire que je suis profondément
déçu du caractère intraitable de l'attitude qu'adopte le
ministre dans des questions aussi...
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil, vous savez comme moi que le mandat de cette ommission est
d'étudier article par article le projet de loi 32. Je souhaiterais que
nous poursuivions, comme nous l'avons fait depuis le début,
l'étude article par article sur le fond du projet de loi pour faire
progresser le débat. Si nous nous mettons à déborder, je
crois que cela ne nous mènera nulle part, M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le Président, j'allais vous dire que je suis
profondément déçu de l'attitude intraitable qu'adopte le
ministre en face de l'amendement que nous lui proposons sur l'article 53.
Le Président (M. Blouin): Très bien. Mme la
député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, le ministre a ses
conseillers. Je voudrais qu'on se réfère à la loi sur les
collèges et qu'on me dise quelles sont les conditions d'inscription
à un établissement d'enseignement collégial et
professionnel telles que prévues par la loi actuellement.
M. Laurin: C'est précisément un des buts de la loi
de corriger ce qu'avait de lacunaire et d'insuffisant la loi sur les
collèges. Avec cette loi, nous corrigeons cette lacune.
Mme Lavoie-Roux: Alors, c'est plus important d'appartenir
à une association d'étudiants que de vouloir s'inscrire à
un collège pour continuer ses études?
M. Laurin: Ce n'est pas ce que j'ai dit.
Mme Lavoie-Roux: Quand l'un a priorité sur l'autre, dans
les faits, c'est cela que cela veut dire.
M. Ryan: C'est cela que cela veut dire. C'est cela que nous
essayons de...
Mme Lavoie-Roux: ...vous faire comprendre.
M. Leduc (Fabre): Vous ne comprenez pas l'intention de l'article.
C'est de s'assurer que les cotisations vont être payées tout
simplement. C'est simplement un moyen. Ce n'est pas pour les fins que vous
prétendez. C'est pour assurer l'association que la cotisation soit
payée, c'est tout. Il ne faut pas chercher des intentions cachées
derrière cet article.
Le Président (M. Blouin): Cela va? Je sais que cela ne va
pas, mais...
Mme Lavoie-Roux: Non, cela ne va pas du tout.
Le Président (M. Blouin): Est-ce que nous pouvons
procéder à...
Mme Lavoie-Roux: Cela ne va pas du tout parce que...
M. Ryan: On va être obligé d'aller chercher l'agent
d'accréditation.
Mme Lavoie-Roux: Je ne comprends
vraiment pas que... Le ministre dit tout le temps: II faut faire
confiance aux associations d'étudiants. J'en suis; là-dessus, il
n'y a pas de problème, mais il ne fait confiance à personne. Si
on ne leur fait pas, pour utiliser une expression populaire, "cracher leur
cotisation", ils ne peuvent même pas s'inscrire au collège, parce
qu'après c'est risqué qu'ils ne paient pas leur cotisation,
même si elle est obligatoire dans les règlements du
collège. Il y a des règlements dans un collège. Il y a
telle et telle chose, comme il peut y avoir aussi le fait de s'acquitter de sa
cotisation d'étudiant. Ceci donne une place prioritaire à
l'appartenance à l'association étudiante par rapport à la
fréquentation d'un collège. Je ne peux vraiment pas comprendre,
car la bonne foi que le ministre dit avoir en tout le monde n'est pas
très évidente dans le cas qui nous occupe.
M. le Président, à voir l'attitude du ministre, même
si on parlait jusqu'à demain matin - si on avait décidé de
ne pas vous accorder la loi, je parlerais jusqu'à demain matin...
Le Président (M. Blouin): Je remercie Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: La guillotine, c'est tout ce que vous
connaissez. Ce sont les jeunes de l'autre côté de la table qui
nous parlent de la guillotine.
M. Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamingue): Depuis le temps
que les jeunes se battent pour avoir un projet de loi et vous remettez encore
cela à demain. Pour vous, les jeunes ne sont pas importants.
M. Ryan: On nous oblige à faire de
l'à-peu-près et du paternalisme.
Le Président (M. Blouin): Alors, je remercie...
Mme Lavoie-Roux: C'est cela, lui qui se dit le
représentant de la jeunesse, il est prêt à mettre la
guillotine.
Le Président (M. Blouin): Je remercie Mme la
députée de L'Acadie...
M. Ryan: Un représentant drôlement silencieux.
Le Président (M. Blouin): ...de sa bonne collaboration
jusqu'à maintenant.
M. Ryan: La dynamite de la jeunesse, il n'en reste pas
grand-chose.
Le Président (M. Blouin): Sur ce... Mme Lavoie-Roux:
II est à finir de l'étouffer.
Le Président (M. Blouin): Sur ce, je vais...
M. Ryan: Non, on veut le bâtir avec tout le monde, pas
seulement avec un petit groupe.
Le Président (M. Blouin): Bon! Alors, nous allons donc
revenir au...
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas pour rien qu'ils veulent
l'expulser.
Le Président (M. Blouin): Nous allons donc revenir
au...
Mme Lavoie-Roux: Les jeunes veulent l'expulser.
M. Champagne: Quel est l'amendement, M. le Président?
M. Ryan: Nous, on n'est en chicane avec aucun groupe.
M. Champagne: En fait, je me demande où est le
scandale.
Le Président (M. Blouin): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
M. Champagne: M. le Président, je me demande pourquoi
l'Opposition s'énerve tout d'un coup.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Mille-Îles, je crois que...
M. Champagne: Enfin, c'est la première fois que je parle
aujourd'hui.
Le Président (M. Blouin): Oui.
M. Champagne: On a laissé parler tous nos amis d'en
face.
Le Président (M. Blouin): Je voudrais... M. Champagne:
Ils ont amené...
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Mille-Îles, si vous avez à vous exprimer, je souhaiterais que,
comme tous les membres de cette commission, vous vous exprimiez sur le fond du
projet de loi, sur les articles que nous sommes à étudier et non
sur toute autre forme de considération qui ne nous mènera nulle
part.
M. Champagne: Nos amis d'en face se laissent aller à
toutes sortes de considérations. Je ne sais pas...
Le Président (M. Blouin): Ceci étant
dit, M. le député de Mille-Îles... M. Champagne:
Je n'ai pas...
Le Président (M. Blouin): Je vais demander aux membres de
la commission si l'amendement soumis par le député d'Argenteuil
est adopté.
M. Laurin: Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): II est rejeté. L'article
53 est rejeté. L'article 53 est-il adopté?
M. Laurin: Sur division.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division.
Article 54.
M. Ryan: Sur division.
Le Président (M. Blouin): L'article 54 est adopté
sur division. Est-ce que j'ai bien compris?
M. Ryan: Sur division. Le ministre se laisse aller, il est rendu
à 30 jours. On était habitué à 15 jours.
Le Président (M. Blouin): L'article 54 est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division.
Article 55.
M. Laurin: Adopté.
M. Ryan: Excusez, on va demander des précisions à
l'article 55.
Le Président (M. Blouin): Oui, M. le député,
vous avez la parole.
M. Ryan: Est-ce qu'on voudrait nous expliquer, du
côté ministériel, la signification exacte de cet
article?
Le Président (M. Blouin): M. le ministre.
M. Laurin: Cet article, M. le Président, confirme le
caractère facultatif de cette loi en ce qu'il autorise
l'établissement à agir volontairement envers les associations et
regroupements qu'il reconnaît de la même façon que la loi
stipule qu'il doit le faire envers les associations et regroupements
accrédités. C'est ce que j'ai dit tout à l'heure en
réponse à l'intervention du député de
Marquette.
M. Ryan: Cet article ne vaut que dans les cas où pas une
association n'a été accréditée en vertu de la
loi.
M. Charbonneau: Non, il peut y avoir deux associations, dont une
accréditée et l'autre pas. Celle qui n'est pas
accréditée mais qui s'entend avec l'administration pourrait -
c'est l'exemple de l'Université de Sherbrooke...
M. Ryan: Cela veut dire que vous donnez la faculté
à l'établissement d'enseignement de percevoir deux cotisations au
même "taxpayer", au même inscrit, avant l'inscription. C'est
"lors", c'est moins grave.
M. Laurin: C'est cela.
M. Ryan: Elle peut percevoir deux cotisations du même
étudiant.
M. Laurin: Si elle le veut, dans le cas de la
deuxième.
M. Ryan: À supposer...
M. Laurin: Alors que, pour l'association
accréditée, elle doit le faire. (21 h 15)
M. Ryan: Est-ce que cela veut dire que cela pourrait se faire sur
le dos des étudiants? C'est cela qui m'intéresse. Si
l'établissement avait décidé de percevoir une
deuxième cotisation pour favoriser une association qui lui est
sympathique, l'élève arrive, s'inscrit à
l'établissement et on lui dit: Tu as 50 $ de cotisation, 25 $ pour
l'association du ministre et 25 $ pour l'association de Mgr le recteur. C'est
là le régime et il n'a pas un mot à dire.
M. Laurin: C'est une faculté que nous laissons à
l'établissement d'enseignement.
M. Ryan: C'est assez formidable tout cela.
M. Laurin: Nous ne savons pas si elle s'en prévaudra.
M. Ryan: Savez-vous que l'établissement d'enseignement, si
je lis bien, disons qu'il y a une association qui combat l'autre, pourrait
décider de la financer? Il n'aime pas la première. Il trouve que
c'est une association qui n'est pas de bonne inspiration. Elle a eu le malheur
d'être accréditée. Il lui dit: On va en soutenir une autre.
On va l'équiper pour qu'elle puisse faire la guerre à
l'association accréditée. On va même percevoir une
cotisation pour ces messieurs, dames. C'est ce que l'article 55 veut dire.
C'est assez incroyable.
Le Président (M. Blouin): Oui, merci.
Mme Lavoie-Roux: Vous savez...
M. Ryan: Si ce n'est pas cela que cela veut dire, j'aimerais me
faire expliquer l'incompréhension dont je peux souffrir.
Le Président (M. Blouin): M. le ministre.
M. Laurin: C'est pour répondre à la question,
encore une fois, que posait le député de Marquette. Si,
malgré le fait qu'il existe une association accréditée
dans un établissement d'enseignement, une autre association, en vertu de
tradition, veut demander à l'établissement d'enseignement de
continuer à lui rendre le service de percevoir une cotisation,
l'établissement d'enseignement pourra le faire. C'est simplement cela,
pas plus. Cela ferait, bien sûr, une double cotisation.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'on ne pourrait pas... mais, dans tous
les cas, une seule cotisation étudiante ou une seule cotisation peut
être perçue d'un étudiant durant une année,
là, il pourrait y avoir une disposition. Je comprends ce que le ministre
nous explique. Il peut y avoir deux associations à l'intérieur
d'un collège ou d'une université, mais qu'à ce moment, des
frais ou des cotisations ne soient perçus qu'une seule fois durant
l'année et non pas deux cotisations. Parce que, dans le fond, c'est
exact qu'il y a...
M. Laurin: Plusieurs cas peuvent se présenter, Mme la
députée de L'Acadie. Supposons, par exemple, qu'un module, une
famille ou un département tient à son association, ce n'est pas
d'un regroupement d'associations qu'il s'agit là, mais simplement d'une
association limitée au cadre d'un département, d'un module ou
d'une famille ou même d'une association de post-gradués en vertu
des traditions ou de ce qui existe dans cette institution, il y a même
intérêt à ce que cette association puisse convenir d'un
protocole avec l'établissement d'enseignement et que celui-ci accepte de
continuer à rendre service à cette association, ce
département, ce module et accepte de continuer à percevoir sa
cotisation. C'est justement pour permettre l'existence, le maintien et le
développement de certaines associations plus limitées.
Le Président (M. Blouin): D'accord. M. le
député de Marquette.
M. Dauphin: Encore une fois, on se retrouve en pleine
négation de toute rationalité, à propos du projet de loi
32, on commence dès les premiers articles, après les
définitions, à dire que chaque étudiant a droit à
l'association de son choix. Cependant, selon des articles comme 55, pour avoir
droit à l'association de ton choix, on a parlé de
l'Université de Sherbrooke antérieurement, c'est que tu vas
donner 50 $ à l'association du ministre et ensuite de cela, si tu veux
appartenir à l'association de ton choix, cela va te coûter encore
30 $, 40 $ ou 50 $. C'est là tout le problème. On donne de beaux
principes de départ: liberté démocratique: vous avez droit
à l'association de votre choix. Cependant, comme dans l'exemple de
l'Université de Sherbrooke, si tu veux avoir droit à
l'association de ton choix qui ne veut pas être assujettie par la loi 32,
il faut que tu donnes 50 $ au gang qui est déjà là, qui a
déjà été accrédité. Je pense
qu'encore une fois, comme tous les intervenants, sauf deux à la
commission parlementaire, et tous les télégrammes qu'on
reçoit depuis deux semaines, il aurait été nettement
préférable de déposer ce projet de loi avec moins de
précipitation et laisser la chance à tout le monde de
digérer le projet de loi, et surtout, comme le mentionne le
télégramme qu'on a reçu hier matin, laisser la chance
à tous les étudiants du Québec de se prononcer au mois de
septembre, à la rentrée scolaire, plutôt que de leur donner
cela...
Mme Lavoie-Roux: C'est dans la plus pure tradition de ce
gouvernement, M. le Président. Quand on a adopté les lois 24 et
25 qui touchaient les collèges, on a pris bien soin que tous les
collèges aient fini leurs activités pour le faire. C'est dans la
même tradition.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: À propos de l'article 55.
M. Laurin: M. le Président, nous allons suspendre cet
article et nous allons l'étudier à nouveau.
M. Ryan: Est-ce que je pourrais vous faire une dernière
représentation avant?
M. Laurin: Oui.
Le Président (M. Blouin): Oui, M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Ce qu'il y a de foncièrement mauvais dans
l'article 55, c'est qu'il introduit le principe d'une double et peut-être
éventuellement d'une triple et d'une quadruple cotisation obligatoire.
Il me semble qu'en régime d'accréditation il est concevable que,
suivant le principe de la formule Rand, on introduise une cotisation
obligatoire, la cotisation qui sera
obligatoirement versée pour l'association
accréditée. Que l'établissement fasse des arrangements
avec des associations particulières non accréditées aux
fins de percevoir en leur nom une cotisation qu'elles auront fixée, je
ne m'y oppose point en principe, mais ce à quoi je m'oppose c'est que
cette deuxième cotisation soit obligatoire. Il faudrait au moins qu'on
indique clairement que la cotisation est libre et facultative. À ce
moment, cela change énormément l'esprit et la face du projet et
cela le rend plus digestible en tout cas. C'est une idée que j'ajoute,
parce que parfois on pourrait penser que l'établissement se voit
accorder des droits qui vont beaucoup plus loin. Il pourrait dire: Je ne peux
pas percevoir pour vous autres parce que la loi ne me le permet pas. Si la loi
le lui permet, il pourra le faire plus librement, à condition qu'il y
ait un clause comme celle-là qui empêche la double ou la triple
cotisation obligatoire.
M. Charbonneau: M. le Président.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Je voudrais juste faire une mise au point. C'est
la raison pour laquelle le ministre a demandé qu'on suspende un peu.
L'interprétation qu'on a depuis tantôt n'est pas exacte sur
la façon dont l'article est rédigé. On dit:
"L'établissement d'enseignement peut, lors de l'inscription d'une
personne, percevoir la cotisation fixée par une association ou un
regroupement d'associations d'étudiants non accrédité,
mais que l'établissement reconnaît comme le représentant,
selon le cas, de tous les étudiants ou de toutes les associations
d'étudiants de l'établissement." Si on regarde le libellé
de cet article, il est clair que cela ne peut pas être le cas lorsque,
dans un établissement, il y a déjà une association
accréditée, parce l'association accréditée, par les
dispositions de la loi, représente tous les étudiants. Donc, une
deuxième association ne peut pas se voir accorder par l'institution le
privilège de prétendre parler au nom de tous les
étudiants. Il ne peut pas y avoir de chevauchement à ce
moment-là.
Mais est-ce que cela ne cause pas un autre problème? C'est ce
qu'on est en train de regarder parce que, par exemple, à
l'Université de Montréal...
M. Dauphin: Cela contredit ce que le ministre nous dit depuis ce
matin...
M. Charbonneau: C'est pour cela qu'on dit...
M. Dauphin: ...que c'est possible, que c'est facultatif.
M. Charbonneau: C'est pour cela qu'on a demandé de
suspendre parce qu'on veut regarder; il peut y avoir des failles en termes de
rédaction juridique.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, là on semble se
préoccuper de ce que peuvent impliquer des frais de cotisation. Je
comprends que c'est à l'article 53, mais, tout à l'heure, quand
le député d'Argenteuil lisait un extrait d'un mémoire qui
avait été présenté par la Fédération
des cégeps ou l'Association des collèges, il mentionnait le cas
d'étudiants qui étaient inscrits à plusieurs
collèges - je vous donnerai un exemple concret, si vous le
désirez. Ces étudiants peuvent être appelés à
payer trois cotisations. Je peux vous donner l'exemple -ce n'est pas un cas
hypothétique d'étudiants qui sont inscrits aux programmes
d'adultes dans une université et qui suivent des cours
accélérés ou ce qu'on appelle dans les universités
anglaises des "mature student programs" et qui, pour obtenir les
prérequis pour aller en science, en génie, etc., vont concentrer
leurs efforts dans un été - je crois que ces étudiants
doivent avoir 24 ans ou 23 ans, peu importe, mais il y a un âge de requis
- ou une période donnée, en vue de l'obtention des crédits
prérequis pour aller en science ou en génie. Ils peuvent, dans un
été, s'inscrire, à cause de la nécessité de
concordance de cours, dans trois cégeps différents et cela peut
aller jusqu'à quatre, question d'organiser des horaires, etc. Est-ce que
ces gens-là devront nécessairement, pour s'inscrire, payer quatre
cotisations? Trois cotisations, ce n'est pas rare. Et cela peut s'appliquer
même à des étudiants qui ne sont pas inscrits dans un
programme de "mature students", mais dans un programme ordinaire et qui veulent
obtenir certains crédits. Ils ont abandonné un cours à un
endroit et, pour le reprendre la même année, il faut qu'ils
aillent s'inscrire ailleurs. C'est une chose courante et je voudrais qu'on
examine cela. L'article 53 est resté tel quel, mais, même si le
ministre ne veut pas changer son doigt de place, il reste que, dans la
pratique, ces étudiants-là pourraient être appelés
à payer jusqu'à trois ou quatre cotisations.
M. Laurin: Je pense qu'il faut encore répéter, M.
le Président, qu'il y a une différence entre admission et
inscription. Bien sûr, quand on veut commencer ou poursuivre ses
études collégiales, on peut magasiner et s'informer auprès
de plusieurs collèges pour voir si on peut y être admis. Mais,
à partir du moment où on fait son choix, on ne s'inscrit que dans
un seul établissement. Et c'est bien ce que dit le projet de loi, c'est
l'inscription qui compte.
Mme Lavoie-Roux: Mais ceux qui prennent des crédits
ailleurs ne sont pas inscrits ailleurs?
M. Laurin: Non. On n'est inscrit que dans un
établissement, même si les titres nous permettraient d'aller dans
plusieurs établissements. Mais, on est inscrit dans un seul
établissement.
Mme Lavoie-Roux: Si le ministre a raison, je suis prête
à le concéder, cela va être bien plus simple, mais je peux
vous parler de cas précis d'étudiants qui voulaient entrer
à l'université à titre d'étudiant adulte - et je
pense à un cas précis en génie -évidemment, on
n'exigeait plus les crédits en philosophie et en français, mais
on exigeait tous les crédits de sciences et de mathématiques.
À ce moment-là, cet étudiant-là s'est inscrit de la
fin d'avril à la fin d'août, pour tout l'été, dans
quatre cégeps. Il a obtenu les crédits nécessaires pour
s'inscrire. Il est quand même inscrit, à ce moment-là, dans
quatre cégeps pour une courte période.
M. Laurin: Oui, à ce moment-là, nous retombons dans
le cas dont on a parlé tout à l'heure, celui des étudiants
à temps partiel et là je pense, encore une fois, que le
règlement que doit adopter l'association et en vertu duquel la
cotisation est fixée devrait tenir compte de ces situations variables.
Je répondrai à l'invitation de la députée de
L'Acadie en informant les associations étudiantes de cette
possibilité qu'elles doivent d'ailleurs déjà
connaître pour les inciter à en tenir compte dans la
préparation de leurs règlements.
Mme Lavoie-Roux: Bon, en tout casl À ce moment-là,
vous obligez l'étudiant à faire un... Ce serait crédit par
crédit qu'il paierait une cotisation. Je trouve que c'est imposer une
contrainte à des étudiants adultes qui ont déjà
d'autres obligations, pour une période de deux mois ou deux mois et
demi. Ils font déjà d'énormes efforts pour se qualifier
pour être admis dans une faculté. Pourquoi les obliger à
payer dans trois ou quatre cégeps, même si c'est un pourcentage
d'une cotisation globale?
M. Laurin: Les étudiants à temps partiel peuvent
connaître toutes sortes de situations qu'il nous est impossible de
prévoir. Encore une fois, je pense qu'il y a moyen d'obvier assez
facilement à ce problème si, dans le règlement dont je
parlais tout à l'heure, on parle du nombre de crédits ou de la
durée de participation de pareils étudiants à la vie de
l'institution et qu'il est parfaitement possible de ramener la diversité
de ces situations à un commun dénominateur qui peut être ou
le nombre de crédits ou la durée de participation. (21 h 30)
Mme Lavoie-Roux: Passons à l'autre classification du
ministre. Vous dites: L'étudiant, par exemple, est inscrit au
collège X, disons au Collège de Rosemont. Au deuxième
semestre, il décide d'aller -ordinairement, c'est à cause des
horaires ou à cause de la disponibilité du cours - suivre un
cours à Maisonneuve et un cours à Ahuntsic. Le ministre me dit:
Non, de toute façon, il n'est inscrit qu'à Rosemont. Par contre,
sur le bulletin de l'étudiant, vous allez avoir sur les notes:
Collège de Rosemont, pour la majorité de ses notes;
Collège de Maisonneuve pour un ou deux cours; Collège
André-Laurendeau pour un autre. Cela apparaît au bulletin. Est-ce
que cela n'est pas compté comme une inscription?
M. Laurin: Que ce soit compté ou non comme une
inscription, le facteur important me paraît être le temps que
l'étudiant passe dans l'institution et ce pourquoi il vient,
c'est-à-dire le nombre de crédits qu'il peut venir y chercher.
Encore une fois, je pense que le règlement qui est visé, dont on
parlait tout à l'heure, pourrait prévoir ces
éventualités en les ramenant au commun dénominateur du
temps ou du nombre de crédits.
M. Ryan: En vertu de quel article le ministre fera-t-il ce
règlement?
M. Laurin: J'ai répondu à la députée
de L'Acadie tout à l'heure que c'est une indication, une information et
un voeu que l'on transmettrait aux associations.
Mme Lavoie-Roux: Ce sont les associations étudiantes qui
vont les faire.
M. Ryan: Inadmissible. Cela fait deux jours que l'on essaie de
lui faire comprendre cela.
M. Laurin: Donc, on suspend l'article 55, M. le Président,
et on y reviendra.
M. Ryan: Sur l'article 55, j'ai juste un point à signaler
à l'attention de vos conseillers vu l'interprétation - à
mon point de vue correcte - de l'article qu'a donnée le
député de Verchères. S'il en est ainsi, je pense que ce
n'est pas nécessaire d'en parler du tout dans la loi. Cela se
référerait aux cas d'institutions où on ne se serait
justement pas prévalu de la loi. Je me demande ce que cela vient faire
là.
M. Laurin: D'accord.
Le Président (M. Blouin): Nous suspendons l'étude
de l'article 55.
Nous abordons le chapitre VI. Dispositions diverses et transitoires.
L'article 56, M. le ministre.
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): L'article 56 est-il
adopté?
Articles en suspens
M. Ryan: Je ne sais pas si, avant de passer aux dispositions
diverses et transitoires, on ne serait pas mieux de revenir sur les articles
qui ont été laissés en suspens,
M. Laurin: Oui, les articles 27 et 29.
M. Ryan: Je pense qu'il y a aussi l'article 31.
M. Laurin: Non, l'article 31 avait été
adopté.
M. Ryan: L'article 31, on devait y revenir.
M. Laurin: II avait été adopté.
Le Président (M. Blouin): Les articles 27 et 29, M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: II avait été adopté, mais on devait
y revenir. On nous a promis d'y revenir. C'est une convention qu'on a faite. On
a dit qu'on était pour vérifier la loi sur les collèges et
on l'a fait. On a des choses à soumettre à votre attention
là-dessus.
M. Laurin: On peut y revenir.
Le Président (M. Blouin): Peut-être pour entendre
vos commentaires.
M. Ryan: Oui, très bien.
Le Président (M. Blouin): M. le ministre.
M. Laurin: Bien, je...
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Blouin): Oui, M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: L'article 31.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil, nous allons d'abord aborder l'article 27 et ensuite nous
procéderons selon l'ordre inscrit au projet de loi. Article 27, M. le
ministre.
M. Laurin: Adopté, en ce qui me concerne, M. le
Président. Je crois que M. le député d'Argenteuil avait un
amendement ou des représentations à faire.
Le Président (M. Blouin): II avait un amendement qui se
lisait ainsi: "Article 27.1. Les élèves à temps partiel
peuvent être représentés par une association
distincte."
M. Ryan: Malheureusement, je devais vérifier pour les
définitions. Je n'ai pas été en mesure d'obtenir les
renseignements demandés. Je n'ai pas été capable
d'établir tous les contacts requis à cette fin. Par
conséquent, je dois maintenir l'amendement dans la forme où je
l'ai proposé, quitte à accepter qu'une meilleure formulation soit
proposée par quelqu'un d'autre en ce qui regarde les étudiants
à temps partiel. Si c'était mieux de mettre les étudiants
adultes, je n'ai pas d'objection du tout.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que le ministère ne devrait pas
nous donner des informations là-dessus?
M. Laurin: J'avais dit, lorsque le député
d'Argenteuil avait fait mention d'un amendement dont il nous avait quand
même communiqué la substance et l'esprit, que je ne pouvais pas
accepter cet amendement puisqu'un des principes majeurs de ce projet de loi est
d'établir une association ou un regroupement d'associations
accrédité, qui devient le seul interlocuteur auprès de
l'établissement d'enseignement pour ce qui concerne les étudiants
de l'établissement. C'est dans ce sens que j'avais laissé
entendre à l'avance qu'il nous serait difficile d'accepter cet
amendement. Le député d'Argenteuil avait quand même
demandé que l'on suspende l'application de cet article pour lui
permettre de faire les vérifications nécessaires.
M. Ryan: On avait dit qu'on consulterait entre autres la loi des
collèges. La loi des collèges reconnaît quand même de
manière distincte l'étudiant adulte. Peut-être que ce
serait mieux d'inscrire dans l'amendement les étudiants adultes, vu que
c'est déjà une réalité reconnue par la loi des
collèges, en particulier, et dans les pratiques administratives des
services des universités également.
M. Charbonneau: Les étudiants adultes, il y en a qui
étudient à temps plein avec les étudiants plus jeunes.
M. Ryan: C'est un statut administratif qui est reconnu. À
l'université, par exemple, on confère le statut d'étudiant
adulte à un étudiant répondant aux critères
définis par l'institution, d'après ce qu'on m'a
expliqué.
Mme Lavoie-Roux: Si vous me permettez, M. le député
d'Argenteuil, vous avez dans vos crédits les collèges
d'enseignement général et professionnel. On compte un service de
l'éducation des adultes dans 47 collèges ou campus. Cela doit
correspondre concrètement à des personnes.
M. Ryan: C'est cela. En général, ce sont des
étudiants inscrits aux cours pour adultes, aux cours de formation des
adultes. Dans les collèges, en particulier, vous savez qu'on donne un
grand nombre de cours pour des étudiants dont la formation est
financée par le programme fédéral de formation
professionnelle de la main-d'oeuvre, cela couvre ces étudiants, entre
autres.
Mme Lavoie-Roux: II se versera 27 000 000 $ pour
l'éducation des adultes, en 1983-1984, dans les collèges.
M. Ryan: Seulement dans les collèges.
M. Laurin: Ce sont des étudiants et ils pourront voir
leurs intérêts véhiculés par l'association dont ils
font partie ou le regroupement d'associations dont ils font partie. Commencer
à faire des distinctions pourrait nous entraîner bien loin puisque
la définition d'adulte peut varier selon les établissements. De
plus, comme l'a dit le député de Verchères, il y a des
adultes qui peuvent être considérés comme des
étudiants réguliers à temps complet et ils sont de plus en
plus nombreux. Je pense qu'il est préférable de faire en sorte
qu'une seule association représente tous les étudiants quitte
à ce que cette association, en vertu même de son membership, des
représentations qui lui sont faites lors des réunions, lors de
l'étude des problèmes que peuvent éprouver certains
groupes d'étudiants en particulier, puisse ensuite reprendre à
son compte, avec toute la force que donne cette association unique, les
revendications ou représentations de ces étudiants et les fasse
valoir auprès des établissements. C'est la raison pour laquelle
nous ne pouvons accepter, de ce côté-ci, l'amendement
proposé par le député d'Argenteuil.
Le Président (M. Blouin): Très bien, M. le
ministre. Cela va? M. le député de Marquette.
M. Dauphin: Un dernier point. Lors des auditions, il y a une
dizaine de jours, je ne me souviens pas quel groupe exactement, mais on nous a
donné l'exemple des HEC où la plupart des étudiants
étudient le soir, de façon disparate, un ou deux cours par
semaine. Encore une fois, je reviens au principe du projet de loi prévu
à l'article 4, qui insiste sur la liberté de l'étudiant
d'appartenir à l'association de son choix. Si on prend l'exemple des
HEC, les étudiants, qui sont majoritaires le soir, aimeraient bien avoir
leur propre association. Il est vrai qu'on n'a pas débattu l'article 55,
ce n'est pas terminé, mais ils devraient payer la cotisation avant
même l'inscription, dans l'hypothèse où ce serait une
association des étudiants du jour, par exemple, pour ensuite avoir
droit... Mais on parle encore du monopole de la représentation, ce qui
veut dire qu'ils seraient encore une fois dans un cul-de-sac tandis que, si on
prévoyait la possibilité de s'associer à une association
en prévoyant un statut particulier pour eux, toujours avec le principe
de la liberté de choix prévu à l'article 4, il serait
nettement préférable de le voir dans le projet de loi
plutôt que de les encarcaner de force, de la façon dont c'est
prévu actuellement, sans aucune distinction; les HEC ne sont
sûrement pas l'unique exception.
M. Laurin: Mais il ne faut pas non plus minimiser les avantages
que pourraient retirer, même ces étudiants de soir, de leur
appartenance à une association qui pourrait faire valoir leurs vues,
leurs souhaits et même leurs griefs d'une façon plus efficace
qu'ils ne pourraient le faire eux-mêmes. Par ailleurs, rien ne les
empêche de créer une association, qui ne serait pas
accréditée cependant.
M. Dauphin: En payant une deuxième cotisation.
M. Laurin: II y a certaines de ces associations qui existent sans
qu'il y ait de cotisation, cela dépend du choix des étudiants
eux-mêmes.
M. Dauphin: Vous savez qu'en pratique, M. le ministre, sans
argent, on ne fait pas grand-chose.
M. Laurin: Mais la contribution peut être minime aussi.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Deux observations. Tout d'abord, j'entendais le ministre
dire: Ils peuvent toujours se former une autre association, s'ils le veulent.
Si un gouvernement allait proposer un raisonnement comme celui-là aux
syndicats ouvriers en matière d'accréditation, il recevrait un
joli coup de pied au derrière. Le ministre sait très bien que,
s'il allait proposer cela à la CEQ, par exemple, pour le domaine de
l'enseignement, ce serait absolument inacceptable. D'ailleurs, aucune centrale
syndicale, à ma connaissance, n'accepterait
un raisonnement comme celui-là, si elle était dans la
position de la deuxième association. Si elle est dans la position de la
première, elle va dire: Qu'ils se forment d'autres associations, qu'ils
s'arrangent avec leurs troubles. Cela va bien, c'est la réaction
corporatiste classique, qui ne mérite pas beaucoup de respect
d'ailleurs, mais qui s'est imposée par la force et dont on est
obligé de tenir compte, et c'est malheureux.
Dans le cas des étudiants adultes, je voudrais ajouter une autre
chose. Les réunions des associations d'étudiants, à ma
connaissance, ont lieu le jour. Je voyais même, l'autre jour, un projet
qui disait: On veut être libre de convoquer deux ou trois
assemblées par année - je pense que c'était dans le projet
de l'ANEQ - et de décider le moment où cela aura lieu et il
faudra que les autorités de l'institution s'ajustent à quelques
heures d'avis, si mes souvenirs sont bons. Vous vous souvenez des choses qu'on
a examinées.
L'adulte, lui, n'est pas placé dans cette situation parce qu'il a
son travail le jour, il a ses autres occupations et il ne pourra pas suivre les
activités de l'association des étudiants à temps plein
comme pourraient le faire ces derniers. C'est pour cela que, si au moins on
prévoyait la possibilité pour lui de former une association
distincte qui aurait la possibilité d'être
accréditée, il me semble qu'on introduirait dans la loi un
élément de souplesse qui y fait gravement défaut
actuellement. C'est même le point le plus important, on le souligne. Ce
qu'il y a d'intéressant dans la position que nous défendons et
que j'entends Mme la députée de L'Acadie défendre depuis
cet après-midi... Mme Lavoie-Roux n'était pas ici hier, mais le
ministre se souvient très bien que c'est le point sur lequel nous avons
insisté dès le début de la discussion. Nous avons
essayé, au stade de la définition du deuxième article,
d'obtenir ce point en disant au ministre: Cela établirait une
clarté qui permettrait de voir clair dans beaucoup d'autres choses.
On l'introduit de nouveau ici, je pense que cela va très bien,
mais, pour l'intérêt des étudiants adultes, je pense que
c'est une affaire de fond.
M. Charbonneau: M. le Président.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: II y a peut-être une chose qui n'est pas
évaluée à son mérite. C'est que, dans la mesure
où une association veut être accréditée, elle doit
recueillir 25% d'appui, donc une majorité de 25%. Ce qui est
évident, c'est que, dans une institution où il y a des
élèves à temps partiel et à temps plein, des
adultes dans le sens où vous en parlez et d'autres comptent dans le
nombre total. Il est évident aussi qu'une association qui va vouloir
être accréditée va devoir composer avec cette
réalité pour aller chercher leur appui, mais, dans la mesure
où elle va devoir avoir leur appui, il va falloir qu'elle donne des
garanties. Il y a une dynamique qui va se mettre en branle et qui va faire en
sorte qu'il y a un rapport de forces qui va aussi jouer à l'avantage des
étudiants à temps partiel ou des étudiants adultes qui
vont peut-être négocier leur appui en disant: Écoutez,
nous, on va appuyer, cette association, on va se déplacer, on va voter,
mais vous allez nous donner des garanties de fonctionnement. (21 h 45)
De la sorte, notre appui va être significatif. On est prêt
à faire cause commune avec les étudiants à temps plein de
l'institution, mais, à l'inverse, vous n'aurez pas notre appui si vous
ne nous donnez pas des garanties. Donc, il y a une dynamique qui va
s'établir, qui n'est pas négligeable là non plus.
Rappelons-nous nos discussions sur les 25%; on signalait que ce
n'étaient pas des "peanuts", que c'était une exigence assez
importante. Il est évident qu'il va falloir que les associations
développent des stratégies pour aller chercher l'appui des
étudiants à temps partiel. Autrement, elles n'arriveront pas
à l'avoir.
M. Laurin: II pourrait même arriver dans certains cas que
les étudiants adultes, s'ils sont aussi nombreux que le disait le
député de Marquette, par exemple, aux HEC, contrôlent
même l'association étudiante de par leur nombre. À ce
moment-là, on serait sûr que leurs représentations seraient
bien entendues.
M. Ryan: Mais je pense que le ministre n'a pas d'idée de
la situation concrète qui existe à ce sujet. Les étudiants
adultes aux Hautes études commerciales vont suivre leurs cours le soir
et certains quatre soirs par semaine. Ils travaillent le jour. Les
réunions de l'association étudiante ont lieu le jour, soit vers
la fin de la matinée ou à l'heure du midi, des choses comme
celles-là. Les autres n'ont pas du tout l'esprit à cela. Cela
prendrait une montagne d'obstacles ou de défis pour qu'ils viennent se
mêler aux activités de l'association. Ce n'est pas dans leur mode
de vie. Ce n'est pas leur genre du tout.
M. Laurin: II n'est pas dit que ces réunions se tiennent
toujours le jour. En plus, comme l'a dit le député de
Verchères, en vertu de ces nouveaux mécanismes et surtout de
l'exigence qui est faite des 25%, une nouvelle dynamique va sûrement
jouer qui va éventuellement amener les groupes d'étudiants
à vouloir solliciter l'appui des étudiants à temps partiel
et cette dynamique
peut amener des modifications dans les us, coutumes et pratiques des
associations.
M. Leduc (Fabre): M. le Président...
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Fabre.
M. Leduc (Fabre): ...il y a une difficulté réelle
dans la proposition du député d'Argenteuil. Il n'existe pas de
définition uniforme de l'étudiant adulte. C'est toute une
difficulté. On me dit - je me suis renseigné - que chaque
université, semble-t-il, a sa définition de l'étudiant
adulte. Au niveau collégial, il n'y a pas de définition de
l'étudiant adulte. C'est une difficulté réelle, parce que,
si vous prenez l'âge de 18 ans pour définir l'étudiant
adulte, vous avez des étudiants de 19 ou 20 ans qui sont à temps
régulier, c'est-à-dire de jour; vous avez également des
étudiants qui ont moins de 18 ans, qui sont inscrits à temps
partiel ou qui peuvent être inscrits à temps partiel - c'est
permis - et qui s'inscrivent, d'ailleurs, pour compléter des cours
l'été, le printemps ou le soir, par exemple. Donc, c'est une
réalité impossible à circonscrire.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: ...je réponds seulement à ceci qu'on l'a
déjà inscrite dans la loi. Dans la loi des collèges, elle
est inscrite en toutes lettres.
M. Leduc (Fabre): Je me suis renseigné. Il n'y a pas de
définition de l'étudiant adulte dans la loi des
collèges.
M. Ryan: Mais je dis que la réalité de
l'étudiant adulte est reconnue dans la loi des collèges. Je vais
vous donner un article qui le reconnaît explicitement. On dit que le
conseil d'administration du collège sera composé des personnes
suivantes, six personnes qui viennent de milieux socio-économiques, je
pense - oui, c'est cela -trois enseignants du collège - dont on parlera
un peu plus tard à l'article 31 - quatre parents d'étudiants,
deux étudiants à temps complet du collège, dont l'un est
inscrit à titre d'étudiant adulte.
M. Leduc (Fabre): Oui, de façon permanente.
M. Ryan: Mais ce n'est pas ce qui est dans la loi. Ce qui est
dans la loi, c'est "dont l'un est inscrit à titre d'étudiant
adulte".
M. Leduc (Fabre): Cela veut dire l'éducation
permanente.
M. Ryan: Par conséquent, quand cela faisait l'affaire du
gouvernement, on était capable de reconnaître cette
réalité et, quand cela ne fait pas l'affaire, on trouve toutes
sortes de difficultés.
M. Charbonneau: À l'université, la majorité
des étudiants à temps partiel et à temps plein, ce sont
des adultes. Ils ont 18 ans et plus pour la plupart.
M. Ryan: M. le Président, comme le disait le
député de Fabre tantôt, il y a une définition
technique de l'étudiant adulte à l'université qui le rend
facilement identifiable.
M. Leduc (Fabre): Mais elle varie d'une université
à l'autre.
M. Ryan: Oui, mais ce n'est pas...
Mme Lavoie-Roux: Les universités peuvent l'appliquer selon
leurs propres critères.
M. Ryan: Je n'ai pas toute la documentation devant moi, mais ce
sont des choses qui ont quand même toute une série
d'antécédents vérifiables. Ce ne sont pas des choses qu'on
invente ici. On essaie de porter à votre attention des choses qui sont
du domaine de la réalité connue et qui sont
vérifiables.
M. Charbonneau: Actuellement, la réalité, c'est
quoi? Partons de la réalité actuelle. Dans les universités
ou les collèges, pour les associations reconnues par les institutions,
bona fide, pour la plupart, il n'y a pas de loi, actuellement. Donc, il y a des
ententes dans la majorité des endroits, nous dit-on. Ces associations
représentent l'ensemble des étudiants.
M. Ryan: II n'y a pas de problème, actuellement, parce que
l'adhésion n'est pas obligatoire; cela ne crée pas de
problème. Si un étudiant adulte veut adhérer, il va le
faire; s'il ne veut pas, personne ne peut lui forcer la main. C'est cela la
différence par rapport à la loi actuelle. C'est que, là,
on oblige. Il faut, par conséquent, s'être assuré que cela
répond à des intérêts vraiment communs, et on vous
dit que, dans ce cas-ci, ce n'est pas vrai. C'est cela la
différence.
M. Charbonneau: II y a aussi l'article qu'on a amendé et
qui va permettre maintenant à des étudiants de refuser
d'être membres après un avis écrit.
M. Ryan: Oui, mais ils vont être taxés alors que,
souvent, pour l'étudiant à temps
complet, on peut dire qu'il y a une communauté
d'intérêts qui fait que c'est justifié qu'il paie la
cotisation en vertu de la formule Rand. Cela est admis et on n'en discute pas
ici. Pour l'autre, vous ne donnez même pas la garantie qu'il sera
taxé au moins au prorata des crédits qu'il va chercher. Cela
aurait constitué une protection, mais on n'a même pas cette
garantie-là.
Mme Lavoie-Roux: On peut essayer de présenter un
amendement.
M. Ryan: On n'a rien. On n'a rien obtenu de ce
côté-là.
Le Président (M. Paré): Alors, l'amendement:
"...peuvent être représentés par une association
distincte". Article 27.
M. Ryan: Peuvent. C'est "peuvent"?
Le Président (M. Paré): "Peuvent", c'est cela.
M. Ryan: Même "peuvent" est rejeté, même cela
fait peur au ministre.
Le Président (M. Paré): "...peuvent être
représentés par une association distincte".
M. Laurin: Rejeté, M. le Président.
M. Ryan: On a fait notre gros possible.
Le Président (M. Blouin): Alors l'article 27 est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté, M. le Président. M. Dauphin:
Sur division.
Le Président (M. Blouin): II est adopté sur
division. Article...
M. Ryan: Attendez un peu. On va vérifier l'article 27,
avec votre bienveillante permission. C'est correct.
Le Président (M. Blouin): Alors je le relis. L'article 27
se lit ainsi: "L'établissement d'enseignement doit
reconnaître..."
Mme Lavoie-Roux: Cela va. M. Ryan: Non, non, cela va.
M. Laurin: Cela va.
Le Président (M. Blouin): Ah bon? Très bien.
Adopté sur division.
M. Laurin: L'autre, c'était l'article 29.
Le Président (M. Blouin): Article 29.
M. Ryan: M. le Président, j'ai vérifié,
comme je vous avais promis de le faire, dans le texte des décrets les
plus récents touchant les collèges, lesquels, pour ces
questions-ci, sont des reproductions fidèles des conventions collectives
qui existaient de 1979 à 1982. Je trouve dans le décret
établi à l'intention des syndicats regroupés dans la
Fédération nationale des enseignantes et enseignants
québécois CSN, pour le compte de professeurs à l'emploi de
collèges que représente cette fédération, la clause
suivante: Le collège met à la disposition... regardez, il y a une
première clause. Le syndicat a le droit de tenir des réunions
pour les professeurs dans les locaux du collège moyennant un avis
préalable. Cette utilisation est sans frais, sauf si,
exceptionnellement, elle entraîne des déboursés
particuliers supplémentaires. L'article suivant est plus directement
relié à l'article 29. Est-ce qu'on est à 28 ou 29?
Mme Lavoie-Roux: À 29.
M. Ryan: Très bien. Le collège met à la
disposition du syndicat un local adéquat que le syndicat peut utiliser
pour fins de secrétariat général. L'équipement de
ce local sera déterminé par entente entre le collège et le
syndicat. De plus, l'entretien ménager usuel est assumé par le
collège. Je m'aperçois qu'en ce qui regarde la
disponibilité du local, on s'est gardé une grande
flexibilité. On n'est pas allé dans les détails tels que
"à tout moment, etc.", on est resté d'une sobriété,
je pense, qui convient à ce genre de texte. Je pense que cela confirme
ce qu'on disait cet après-midi, que les mots "à tout moment" pour
un établissement d'enseignement...
Mme Lavoie-Roux: Cela n'a pas de bon sens.
M. Ryan: Non. "...fournit aux membres du conseil de l'association
le libre accès au local fourni à cette association..." ou
"garantit le libre accès", on n'a pas d'objection à cela. Ce sont
les mots "à tout moment", c'est l'histoire de 24 heures par jour, "on
guard all the time". Franchement! C'est bon pour des congrès de... On va
essayer de vous le prouver.
M. Laurin: M. le Président, je serais prêt à
faire un amendement qui dirait: "L'établissement d'enseignement doit,
durant les heures d'ouverture de l'établissement, garantir aux
membres..." Est-ce que cela va?
M. Ryan: Parfait.
Mme Lavoie-Roux: Très bien.
Le Président (M. Blouin): L'amendement va se lire comme
suit...
M. Laurin: La rédaction sera faite conformément aux
canons législatifs.
M. Charbonneau: Ce qui n'empêche pas, par ailleurs,
l'association accréditée comme l'association non
accréditée de négocier avec l'établissement des
accès plus larges par entente.
Mme Lavoie-Roux: Dans un monde civilisé c'est comme cela
que cela se passe.
M. Dauphin: La liberté de négociation.
Le Président (M. Blouin): Alors, je relis...
Mme Lavoie-Roux: S'il y a besoin d'une exception, on la
prévoit.
Le Président (M. Blouin): Puisqu'il semble y avoir accord,
je ne crois pas tellement utile de poursuivre ce débat. Je relis donc
l'article 29 tel qu'amendé: L'établissement... Ah bon! Nous
allons donc suspendre encore son adoption...
M. Laurin: En attendant la rédaction. Ce ne sera pas
long.
Le Président (M. Blouin): ...pour les fins d'une
rédaction plus orthodoxe. Est-ce que nous sommes en mesure
d'aborder...
M. Laurin: À l'article 31...
Le Président (M. Blouin): À l'article 31, vous
aviez quelques commentaires, M. le député d'Argenteuil.
M. Laurin: À l'article 31, il y avait des
représentations. L'article a été adopté, mais le
député d'Argenteuil avait des représentations à
faire.
Le Président (M. Blouin): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: J'avais des observations à soumettre à
l'attention du ministre. J'ai vérifié la loi des collèges
à ce sujet. J'ai vérifié également le contenu des
décrets relatifs aux collèges. L'ensemble des textes qu'il m'a
été donné de vérifier confirme amplement la
thèse que nous avons défendue de ce côté-ci de la
table cet après-midi. Dans la loi des collèges, on trouve les
dispositions suivantes concernant le conseil d'administration du
collège. La loi dit que ce conseil est composé de personnes
nommées de la manière suivante: six personnes, dont quatre
nommées après consultation des institutions publiques
d'enseignement collégial et des groupes socio-économiques du
territoire principalement desservi par le collège, cela va, il n'y a pas
de problème; trois enseignants du collège, désignés
par voie de scrutin secret par les enseignants; un professionnel non enseignant
du collège désigné par voie de scrutin secret par les
professionnels non enseignant; quatre parents d'étudiants du
collège désignés par voie de scrutin secret par des
parents; deux étudiants à temps plein du collège, dont
l'un est inscrit à titre d'étudiant adulte. Ce texte-ci remonte
à quelle année? Est-ce que c'est sous le règne du ministre
actuel ou juste avant?
Mme Lavoie-Roux: C'est sous son prédécesseur.
M. Ryan: De toute manière, il était superviseur de
son prédécesseur à l'époque. Il révisait
tous ses textes avant qu'ils soient déposés à
l'Assemblée nationale.
Mme Lavoie-Roux: C'est sûr que son
prédécesseur aimerait entendre cela.
M. Ryan: De l'aveu même de son prédécesseur.
Son prédécesseur nous a déjà dit à la
Chambre: Mon projet est tout prêt, mais il est à l'examen chez le
ministre d'État au développement culturel. Je continue. Deux
étudiants à temps complet du collège, dont l'un est
inscrit à titre d'étudiant adulte, désignés par
voie de scrutin secret respectivement par les étudiants réguliers
et par les étudiants inscrits à titre d'étudiants adultes;
un membre du personnel de soutien du collège désigné par
voie de scrutin secret par les membres du personnel de soutien.
Maintenant, je vais un petit peu plus loin et il y est question de la
commission pédagogique. J'ai fait allusion à cette dimension cet
après-midi également dans les remarques que j'ai formulées
à ce sujet. On lit ceci: Le conseil d'administration établit une
commission pédagogique dont la fonction principale est de l'aviser sur
l'organisation et le développement de l'enseignement. Les membres de
cette commission sont nommés par le conseil, mais au moins trois doivent
être choisis parmi les personnes désignées -pas par le
syndicat - par les professeurs du collège. Je continue. Je pense que la
démonstration est assez claire en ce qui regarde la loi des
collèges.
Maintenant je vais vous donner un article qui émane du dernier
décret, 45.0.0. Il y a deux choses. Je vais être bien franc avec
vous. Je trouve un article conforme à ma thèse. L'autre est
contraire à ma thèse. Je les donne en entier parce que je sais
très bien que, de l'autre côté, on sait lire autant que de
ce côté-ci de la table. Cela ne donne rien de se tromper
là-dedans.
(22 heures)
Lorsqu'il est question du choix du coordonnateur du département,
voici ce oui se passe. C'est à l'article 43.0.0: Est-ce que le ministre
a ces textes-là devant lui? Non? Pour les fins de la présente
convention, le département est constitué, non pas du syndicat,
mais de l'ensemble des professeurs de l'enseignement régulier d'une ou
de plusieurs disciplines, d'un collège ou d'un campus.
Ensuite, à 43.0.4, on dit: Les professeurs du département
doivent désigner au plus tard le 1er avril, suivant leur propre
procédure, le coordonnateur du département pour l'année
d'enseignement suivante et recommander au collège la durée de son
mandat, lequel ne peut excéder trois ans. Ils désignent, le cas
échéant - toujours les professeurs - d'autres professeurs du
département chargés d'activités spécifiques.
À défaut par les professeurs de désigner le coordonnateur
du département, le collège assume directement cette fonction.
Ce n'est pas le syndicat, encore une fois. Dans l'économie du
décret - et cela ne reproduit pas tout à fait ce qui était
dans la convention collective antérieure - le gouvernement a
évolué. Il s'est éloigné, je pense, d'un certain
monopole qui était exercé par le syndicat pour mettre un peu plus
d'air dans cette institution.
Il y a un endroit où je trouve l'institution syndicale
procédant directement au choix des personnes appropriées à
la commission pédagogique. Là, c'est assez curieux, parce que je
ne sais pas comment le gouvernement concilie cela avec la disposition de la loi
que j'ai lue tantôt. Vous vous rappelez ce qui était
mentionné à la loi des collèges pour la commission
pédagogique. Ici, on dit: La commission pédagogique est
composée des personnes suivantes: des représentants
désignés par le collège, dont le directeur des services
pédagogiques, des représentants des professeurs
désignés par le syndicat - là, c'est un cas où il y
a une désignation par le syndicat; j'ai dit que j'étais
honnête, je donne tout le dossier - et enfin, s'ils le désirent,
des représentants des professionnels, des employés de soutien
ainsi que des élèves.
Quand je lis ces choses, je me dis: II y a une contradiction directe
entre la loi des collèges et la Loi sur l'accréditation et le
financement des associations d'étudiants qu'on veut faire. Je vais poser
une question au ministre. Comme on ne trouve pas, dans les dispositions
diverses et transitoires dont il sera question tantôt, de dispositions
précises comportant une modification de la loi des collèges
à l'article qui prévoit les choses dont je viens de parler,
est-ce que cela veut dire que tout cela est chambardé par l'article 56?
Il suffit d'écrire deux lignes: Toute disposition spéciale ou
générale - n'importe où, n'importe quoi - inconciliable
avec une disposition de la présente loi est sans effet. Est-ce qu'on va
rayer d'un trait de plume comme cela un article ici, un article là,
qu'on ne connaît même pas au moment où on en parle?
M. Laurin: J'ai entendu le plaidoyer du député
d'Argenteuil au sujet de l'article 31 adopté. Je dois dire que cela ne
me convainc pas parce qu'il faut quand même adapter ce que nous
connaissons des pratiques usuelles dans d'autres milieux, en particulier les
professeurs, à ce qui existe chez les étudiants. Ce qui peut
expliquer ce que vient de nous dire le député d'Argenteuil c'est
que, dans les établissements d'enseignement, en ce qui concerne les
professeurs, il y a deux structures. Il y a les structures professionnelles ou
les structures éducatives, d'une part, et il y a les structures
syndicales. On peut comprendre qu'ayant à transiger avec deux
structures, l'établissement d'enseignement peut juger opportun, dans la
plupart des cas, de transiger avec des structures professionnelles ou
éducatives.
Or, dans le cas des enseignants, cela n'existe pas. Il n'y a qu'une
seule structure, c'est la structure étudiante. Étant donné
que c'est la seule structure, il convient de laisser à cette structure
représentée par son association ou son regroupement
d'associations le soin de nommer ceux qui doivent participer aux organismes
conjoints. Donc, je ne vois pas de raison de revenir sur l'adoption de
l'article tel qu'il a été fait.
M. Ryan: Est-ce que le ministre pourrait répondre à
la question que je lui ai posée? Qu'est-ce qui arrive des autres
dispositions de la loi?
M. Laurin: Nous y arriverons à 56, très
bientôt. Je pense que je pourrai répondre à ce moment
à la question. Je peux bien y répondre tout de suite. L'article
58 consacre effectivement la primauté des dispositions du présent
projet sur toute autre disposition législative incompatible à
caractère réglementaire ou autre. Par exemple, les lois
constitutives ou les règlements généraux des
universités prévoient un mode de nomination de
représentants étudiants qui est différent de celui
prévu par le présent projet - on vient d'en parler à
l'instant - et c'est pourquoi en pareil cas il convenait de s'assurer que le
mode prévu par l'article 31 prévaudra à l'avenir.
Par ailleurs, il faut dire que cet article ne met pas de
côté les lois fondamentales comme la Charte des droits et
libertés de la personne, la Loi sur l'accès aux documents...
Mme Lavoie-Roux: C'est bien la seule qui y échappe.
M. Ryan: Cela arrive. C'est formidable. Il est
extraordinaire.
M. Laurin: ...puisque toute dérogation à ces deux
lois doit être formulée de façon explicite.
Le Président (M. Blouin): Alors, très bien.
M. Ryan: C'est d'une suavité impayable.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, Pour revenir à
l'article 31.
Le Président (M. Blouin): Oui, Mme la
députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Le ministre a expliqué qu'il y avait une
différence entre les groupes professionnels, les syndicats et les
associations d'étudiants, mais, parfois, je trouve que le ministre tient
un discours contradictoire. Quand il défend une thèse, il invoque
la question de la participation des étudiants, la
nécessité que les étudiants participent, et de favoriser
la participation des étudiants, et on sait qu'elle est difficile dans
les collèges même avec la loi qui serait la meilleure pour former
des... C'est quand même seulement un cadre. La participation demeure
difficile. Je trouve que l'occasion qui est donnée de faire participer
les étudiants... Il y a peut-être un endroit où ils peuvent
avoir une motivation, c'est qui va les représenter au conseil
d'administration des collèges. Même si parfois l'association sera
formée à partir de 25% - c'est 25% qui est exigé - des
étudiants, on aurait ici une occasion de faire participer le plus grand
nombre. On dit: Non, ce sera l'exécutif qui va décider qui s'en
va représenter le collège ou les universités dans
différents groupes.
Il me semble que ce serait là une occasion que ces
décisions soient prises, pour la représentation aux
différents organismes ou comités, avec la participation du plus
grand nombre possible d'étudiants. Il me semble que... Cela ne veut pas
dire qu'ils seront 2000 ou 3000 mais au moins ce sont peut-être des
sujets qui les motiveront davantage que d'autres sujets beaucoup moins
importants. Je comprends mal que le ministre dise: Non, ce sont d'autres
circonstances, ce sont des associations d'étudiants et ils doivent
fonctionner autrement.
Mais je pense que l'objectif général, c'est de faire
participer le plus grand nombre d'étudiants et, pour ce faire, il faut
qu'il y ait des centres d'intérêt qui les motivent et qui à
leurs yeux ont une valeur importante. Je pense que, par exemple, la
désignation au conseil d'administration est un point important.
Le Président (M. Blouin): Merci, Mme la
députée de L'Acadie. M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: M. le Président, on est d'accord avec la
députée de L'Acadie. La seule chose qu'on dit, c'est qu'on
préfère que ce ne soit pas le législateur qui oblige
à cette pratique. On pense que les étudiants, par les
règles internes de fonctionnement de leur association, peuvent se donner
des exigences de fonctionnement et une pratique associative qui vont permettre
que la nomination des représentants aux différentes instances se
fasse, par exemple, après une assemblée
générale.
Non seulement il n'y a rien qui interdise cela mais, comme
législateurs, nous pouvons le souhaiter et nous pouvons partager ce
point de vue des deux côtés de la table. On peut même
diffuser ce point de vue, mais on pense que c'est à eux à
établir le fonctionnement et les modalités de leur
fonctionnement. Comme je le disais tantôt, si c'était vrai pour
les étudiants adultes ou les autres à temps partiel qui peuvent
monnayer leur appui... Ce qu'on pense aussi, c'est qu'à partir du moment
où il y aura une vie associative plus intense, il y aura aussi des gens
qui vont se présenter et qui vont proposer des programmes qui vont
devoir être plus élaborés en termes d'engagement par
rapport à leur membership pour que les uns par rapport aux autres
recueillent l'adhésion et l'appui, qu'ils se maintiennent au pouvoir
à l'intérieur de ces associations. Mais aller plus loin veut dire
que c'est nous qui déterminons le fonctionnement interne d'une
association et les gens que... Vous vous êtes souvent appuyés sur
les revendications de l'ANEQ. Parmi les revendications et les reproches qu'on
nous faisait, c'est de nous ingérer dans le processus de la vie
associative. On ne veut justement pas s'ingérer dans la vie associative
des syndicats étudiants ou des associations étudiantes. On pense
qu'on peut souhaiter des choses, mais on doit aussi amener les
étudiants, dans un processus de responsabilisation, à prendre
leurs responsabilités. Si un grand nombre d'étudiants trouvent
anormal qu'effectivement les leaders d'une association exercent une pratique de
leadership qui fait en sorte qu'ils monopolisent les fonctions et qu'ils
mettent de petites cliques à des postes, si les étudiants
contestent cela, ils vont pouvoir, de différentes façons, le
faire savoir, exercer une pression et même détrôner les
détenteurs de pouvoirs momentanés.
Mme Lavoie-Roux: Je dois vous dire qu'au niveau collégial
ils n'auront pas le temps de faire cela parce que...
M. Charbonneau: Je me rappelle...
Mme Lavoie-Roux: ...le roulement est trop rapide et trop
considérable.
M. Charbonneau: J'ai beau être un vieux des cégeps
ou de la première génération des cégeps, je pense
que, néanmoins, en deux ans - moi aussi je n'ai fait que deux ans - il
s'en passe des affaires. J'ai participé à des réunions
étudiantes et tout cela. Deux ans, c'est court, mais, en même
temps c'est long. Il y a bien des choses qui se passent en deux ans, pas
seulement dans les parlements, mais dans les institutions d'enseignement.
Mme Lavoie-Roux: Vous étiez dans le groupe qui
participait, mais quelle était la proportion des gens qui
participaient?
M. Charbonneau: C'est toujours ainsi. C'était vrai, il y a
quinze ans, c'est encore vrai aujourd'hui.
Le Président (M. Blouin): Les discussions entourant
l'article 31 qui, je le rappelle, est déjà adopté... Je
crois que chacun a eu l'occasion maintenant d'émettre ses remarques
supplémentaires. Sur ce, je demanderais aux membres de la commission
d'adopter...
Mme Lavoie-Roux: Voulez-vous parler un peu plus fort, M. le
Président? Je comprends que vous êtes fatigué, mais...
Le Président (M. Blouin): Non, cela va bien. Cela va
très bien. Sur ce, je demanderais aux membres de la commission d'adopter
l'article 29, qui est modifié par le remplacement dans la
première ligne des mots "à tout moment" par les mots "pendant les
heures d'ouverture de l'établissement". Cet amendement est-il
adopté?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Blouin): II est adopté. L'article
29 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Dauphin: Sur division.
M. Charbonneau: Pas encore! Voyons donc!
Le Président (M. Blouin): II est adopté sur
division. Nous allons donc revenir à l'article...
M. Laurin: 55.
Le Président (M. Blouin): ...55.
M. Laurin: Oui. À l'article 55, à la suite de la
discussion qui a eu lieu tout à l'heure, je voudrais présenter un
amendement qui se lirait ainsi: "L'article 55 est modifié par le
remplacement de la première ligne du premier alinéa par ce qui
suit: "55. Lorsqu'il n'existe pas d'association ou de regroupement
d'associations d'étudiants accrédité dans un
établissement d'enseignement, ce dernier peut, lors de
l'inscription...". Et la suite de l'article se lit comme il est
formulé.
Le Président (M. Blouin): Avez-vous une copie de cet
amendement, M. le ministre?
M. Laurin: Oui.
Le Président (M. Blouin): Merci. Cet amendement
recueille-t-il l'assentiment des membres? Oui?
M. Dauphin: Oui.
Le Président (M. Blouin): Cela va? Je répète
donc cet amendement. "L'article 55 est modifié par le remplacement de la
première ligne du premier alinéa par ce qui suit: "55. Lorsqu'il
n'existe pas d'association ou de regroupement d'associations d'étudiants
accrédité dans un établissement d'enseignement, ce dernier
peut, lors de l'inscription...", etc. Cet amendement est-il adopté?
M. Dauphin: Adopté. M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): II est adopté. L'article
55 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Laurin: Adopté. M. Dauphin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): Adopté, je
présume, sur division. Très bien.
Dispositions diverses et transitoires
Chapitre VI, Dispositions diverses et transitoires. Article 56.
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
M. Dauphin: II y avait justement, M. le Président, la
réserve de. la Commission d'accès à l'information qui
faisait part au gouvernement que cela allait en pleine contradiction avec une
loi adoptée par le Parlement, malgré que l'article n'est pas en
vigueur, d'après ce qu'on souligne, par la commission elle-même.
L'article 168 de la loi 65 n'est pas encore en vigueur. La commission
recommande cependant de faire une réserve explicite à l'endroit
de la loi 65.
M. Laurin: Comme je l'ai dit tout à
l'heure, toute dérogation à la loi d'accès doit
être formulée de façon explicite. Donc, il n'y a pas de
dérogation.
M. Dauphin: Donc, il n'y a pas de dérogation. (22 h
15)
Le Président (M. Blouin): Cela va. L'article 56 est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division.
Article 57.
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
M. Ryan: Lequel voulez-vous faire adopter?
Le Président (M. Blouin): L'article 57, M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Article 57.
M. Dauphin: C'est l'article 56 qu'on vient d'adopter.
M. Ryan: II suffit que le ministre dise "adopté",
dès que vous avez parlé, et c'est adopté.
Le Président (M. Blouin): Nous venons d'aborder...
L'article 57 a été adopté, selon ce que m'a dit...
M. Laurin: L'article 56.
Le Président (M. Blouin): ...l'article 56, selon ce que
m'a dit le député de Marquette, sur division. Donc, nous abordons
maintenant l'article 57.
M. Laurin: Article 57.
Le Président (M. Blouin): Le ministre a prononcé le
mot fatidique...
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): ...mais cela ne veut pas dire
qu'il est adopté de soi.
M. Ryan: Tantôt, à propos de l'article 56, le
ministre avait dit qu'il nous donnerait des explications.
M. Laurin: Je les ai données tout à l'heure.
M. Ryan: Oui, tout à l'heure? Vous les trouviez
satisfaisantes?
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que le ministre est capable de nous
donner la liste des articles de la Loi sur les collèges ou d'autres qui
sont modifiés par...
M. Laurin: Non, je ne pourrais pas vous donner...
Mme Lavoie-Roux: ...qui sont modifiés par... Vous ne le
savez pas? On va voir cela à l'usage.
M. Laurin: Oui.
M. Ryan: Est-ce que le ministre convient que c'est une
manière plutôt dangereuse de légiférer, qu'il est
préférable de procéder par modifications ponctuelles aux
lois existantes? Qu'on dise: Cet article est modifié. Le ministre
lui-même nous disait, hier, quand il a déposé le projet de
loi 40, qu'il allait modifier 59 lois existantes. Dans le texte du projet de
loi 40, on trouve l'évocation précise de chacun des passages de
ces 59 lois auxquelles des modifications seront apportées...
M. Laurin: Oui, mais il faut dire que l'objet de cette loi est
quand même de portée très limitée et je ne pense pas
qu'on puisse établir...
Mme Lavoie-Roux: ...la loi sur les collèges.
M. Ryan: Je ne sais pas, cela peut toucher les chartes des
universités.
Mme Lavoie-Roux: II nous assure au début que cela
touche... que la seule loi modifiée par ce projet, est la Loi sur les
collèges d'enseignement général et professionnel.
M. Ryan: Avez-vous fait une étude approfondie des chartes
des universités dans la relation avec cette...
M. Laurin: Nous les avons regardées, M. le
Président, et c'est précisément la raison pour laquelle
nous avons établi cette disposition.
M. Ryan: Cela vise les chartes des universités aussi bien.
Mais ne disiez-vous pas qu'on modifiait seulement la Loi sur les
collèges?
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est parce que les chartes ne sont pas
constituées...
M. Ryan: Ce sont des lois, les chartes.
Mme Lavoie-Roux: Ce sont des lois, oui?
M. Ryan: Cela prend une loi spéciale. Ah oui!
Mme Lavoie-Roux: Alors, ils ne l'ont pas indiqué au
début. Il y a des omissions graves.
M. Ryan: Alors, est-ce que l'article 56 s'appliquerait aux
chartes des universités également?
M. Laurin: Oui.
M. Ryan: À n'importe quelle loi qui peut se
présenter dans le paysage?
M. Laurin: Oui.
M. Ryan: Qui peut porter ombrage à la loi 32, Sa
Majesté la loi 32?
M. Laurin: Oui, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: C'est la loi maîtresse du ministre.
M. Ryan: II aura été le père de deux
chartes.
M. Laurin: Oui.
M. Ryan: Deux chattes.
Mme Lavoie-Roux: II y a seulement la Charte des droits et
libertés qui fait exception.
M. Ryan: Pardon?
Mme Lavoie-Roux: II y a seulement la Charte des droits et
libertés qui n'est pas soumise.
Une voix: La loi 65.
Mme Lavoie-Roux: Alors, il y en a deux.
Le Président (M. Blouin): On vient de souiller l'Histoire!
Nous abordons l'étude de l'article 57.
Mme Lavoie-Roux: J'aimerais... Elle n'est pas soumise non plus
à la loi.
Le Président (M. Blouin): Alors, l'article 57, M. le
ministre.
M. Laurin: Cet article, M. le Président, modifie
effectivement l'article 24 de la Loi sur les collèges d'enseignement
général et professionnel afin de permettre à un
collège de faire un règlement exigeant le paiement de la
cotisation aux associations et regroupements d'associations qu'il
reconnaît ou qui sont accrédités. Cette modification, comme
on nous l'a rappelé plusieurs fois, va permettre de normaliser la
situation qu'avait perturbée l'invalidation de la directive 204.07.
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: On va attendre.
Le Président (M. Blouin): Alors, l'article 57 est-il
adopté?
M. Dauphin: Je vais attendre pour voir si mes collègues
ont des choses à dire, pour ne pas faire comme tantôt.
Le Président (M. Blouin): Est-ce qu'il y a des
commentaires au sujet de l'article 57? L'article 57 est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Sur division.
Le Président (M. Blouin): II est adopté sur
division. Article 58.
M. Laurin: J'ai un amendement à présenter, M. le
Président. Certains groupes nous ont fait valoir, durant la commission
parlementaire, que le délai que nous avions mis dans la version
originale était trop long. Nous avons reconsidéré la
question. Effectivement, après réflexion, nous convenons avec eux
que le délai est trop long et nuirait à la reconnaissance
d'associations qui fonctionnent déjà. C'est la raison pour
laquelle nous présentons l'amendement suivant: L'article 58 serait
modifié par le remplacement de la dernière ligne de
l'alinéa introductif par la suivante: "s'il satisfait aux conditions
suivantes", et par le remplacement dans la première ligne du paragraphe
2 du mot "recevoir" par les mots "avoir reçu".
M. Ryan: Est-ce que vous laissez tomber "depuis au moins deux
ans"?
M. Laurin: Nous enlevons "depuis au moins deux ans" dans le
premier alinéa.
M. Dauphin: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Blouin): Question de règlement, M.
le député de Marquette.
M. Dauphin: Est-ce qu'on pourrait suspendre quelques minutes
relativement à cet article pour qu'on puisse se concerter?
M. Laurin: Je vais dire, avant la suspension, que c'est la
dernière ligne qui saute: donc "depuis au moins deux ans". C'est
remplacé par: "s'il satisfait aux conditions suivantes", de façon
à rétablir l'unité de la phrase.
Le Président (M. Blouin): Est-ce que
vous avez obtenu copie de cet amendement, M. le député de
Marquette?
Mme Lavoie-Roux: Oui, on les a.
M. Ryan: Voulez-vous lire le deuxième alinéa:
"avoir reçu".
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Laurin: Oui, remplacer le mot "recevoir" par "avoir
reçu".
Mme Lavoie-Roux: Cela a plus de bon sens, "avoir
reçu".
M. Ryan: II n'y a pas de période de temps qui est
indiquée là.
Le Président (M. Blouin): Nous suspendons pour quelques
brèves minutes.
(Suspension de la séance à 22 h 24)
(Reprise de la séance à 22 h 28)
Le Président (M. Blouin): Donc, nous reprenons nos
travaux. Est-ce que vous désirez que nous disposions d'abord de vos
amendements?
M. Laurin: Oui.
Le Président (M. Blouin): L'amendement soumis par le
ministre se lit ainsi: L'article 58 est modifié: 1 par le remplacement
de la dernière ligne de l'alinéa introductif par la suivante:
"s'il satisfait aux conditions suivantes"; 2° par le remplacement, dans la
première ligne du paragraphe 2°, du mot "recevoir" par les mots
"avoir reçu". Cet amendement est-il adopté?
M. Laurin: Adopté.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division. Non,
adopté. L'amendement, lui, est adopté. Je présume que
c'est l'article qui sera adopté sur division.
M. Dauphin: L'amendement du ministre est adopté.
M. Ryan: Cela m'étonnait.
Le Président (M. Blouin): Alors, cet amendement est
adopté.
Mme Lavoie-Roux: Oui, on a adopté ceux du ministre sur
division.
Le Président (M. Blouin): Mais habituellement les
amendements sont adoptés et l'article est adopté sur
division.
Mme Lavoie-Roux: C'est vrai que les amendements les
améliorent. D'accord!
Le Président (M. Blouin): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: À la suite d'une consultation de plusieurs
groupes et à une concertation des députés de l'Opposition
représentée ici ce soir, nous aurions une proposition
d'amendement. Ce serait un ajout à l'article 58 du projet de loi 32 qui
prévoirait, à la suite du 3e paragraphe, un 4e paragraphe qui se
lirait comme suit: "être selon le cas la seule association ou le seul
regroupement ayant pressenti une demande d'accréditation dans les
délais fixés". Avec l'amendement du ministre, il n'est plus
question de deux ans, évidemment.
Ce qui peut se produire dans la pratique, c'est qu'une association
d'étudiants qui fonctionne depuis un certain temps - sans
nécessairement que cela soit deux ans -demande de se prévaloir de
l'article 58, en en faisant la demande à un agent
d'accréditation. Si, en même temps, l'agent d'accréditation
reçoit une demande d'un autre groupe qui répond aux
critères des articles 6 et suivants, à ce moment, on en ferait
une condition additionnelle en autant, bien sûr, qu'il n'y ait pas une
association qui demande une accréditation. Le paragraphe 3 :
"être, selon le cas, la seule association qui représente les
étudiants..."
Je crois que le ministre comprend le sens de cet ajout. D'accord, si
vous en faites la demande de vous prévaloir des dispositions de la loi,
mais pour autant qu'il n'y ait pas un autre groupe qui recherche
l'accréditation. C'est le sens de cet ajout. Autrement dit, c'est dans
un souci de démocratie.
M. Laurin: Est-ce qu'on peut suspendre pour quelques instants
à notre tour, M. le Président? On va examiner cela.
Le Président (M. Blouin): Est-ce qu'on suspend cet article
et qu'on poursuit le débat?
M. Laurin: Oui. On pourrait poursuivre le débat pendant
qu'on va examiner l'amendement.
Le Président (M. Blouin): Très bien. Alors
l'article 58 est suspendu. Maintenant, nous abordons l'étude de
l'article 59.
M. Laurin: C'est cela, article 59.
Le Président (M. Blouin): M. le ministre.
M. Laurin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): Alors l'article
59 est-il adopté?
Mme Lavoie-Roux: Cela donne 90 jours pour se prévaloir des
prérogatives, sauf que les 90 jours arrivent en plein été.
Est-ce que c'est un inconvénient du point de vue du temps?
Une voix: Pas nécessairement. Mme Lavoie-Roux:
Non.
M. Leduc (Fabre): ...la date est précisée à
l'article 58.
M. Ryan: Si on veut qu'il soit accrédité pour la
prochaine année, il faut marcher.
Mme Lavoie-Roux: Ah oui! D'accord.
M. Ryan: Et c'est seulement pour faire établir qu'ils sont
déjà là et qu'ils ont déjà agi comme agents
représentatifs à toutes fins utiles.
Mme Lavoie-Roux: Mais ça va quand même prendre des
dispositions pour qu'ils soient avertis. Est-ce qu'ils peuvent se
prévaloir de l'article 58?
M. Leduc (Fabre): Dans l'article 58, vous avez un endroit
où sera insérée la date d'entrée en vigueur du
présent projet de loi. Cela dépend. C'est à 90 jours.
Mme Lavoie-Roux: Mais l'association étudiante doit
être en vacances.
M. Leduc (Fabre): Oui mais c'est à 90 jours de la date
d'entrée en vigueur de la présente loi.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Alors, supposons que la présente loi
serait...
M. Leduc (Fabre): Si c'est juillet, c'est trois mois
après.
Mme Lavoie-Roux: Juillet, août, septembre. Oui, c'est
correct. D'accord.
Le Président (M. Blouin): L'article 59 est-il
adopté?
M. Dauphin: Adopté, sur division.
Le Président (M. Blouin): II est adopté sur
division.
M. Dauphin: C'est cela. Le Président (M. Blouin):
Article 60. M. Laurin: Adopté, M. le Président. Une
voix: II y a un amendement.
M. Laurin: Oui, à l'article 58. On est en train de
l'examiner.
Le Président (M. Blouin): Alors il y aura un nouvel
article, M. le ministre.
Mme Lavoie-Roux: Oui...
Le Président (M. Blouin): Est-ce que l'Opposition a obtenu
copie de ce nouvel article, 60.1?
M. Laurin: Article 60.1. Oui, entre l'article 60 et 61 je
voudrais présenter un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): Est-ce que nous pouvons adopter
d'abord l'article 60?
M. Laurin: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: Sur division.
Le Président (M. Blouin): L'article 60 est adopté
sur division. Article...
M. Laurin: À l'article 60.1, je voudrais présenter
un amendement. On nous a fait valoir pendant la commission parlementaire que
cette loi serait inapplicable pour les collèges du fait que
déjà l'inscription est faite. C'est pour prévoir ce cas
que nous présentons cet amendement qui se lirait comme suit:
"Malgré l'article 52, un établissement d'enseignement doit, sur
demande d'une association ou d'un regroupement d'associations
d'étudiants accrédité en vertu des articles 58 à
60, percevoir, dans les dix jours de cette demande, la cotisation fixée
par cette association ou ce regroupement. "L'établissement doit, dans
les dix jours qui suivent la perception de la cotisation, verser à
l'association ou au regroupement qui y a droit les sommes perçues en
application du premier alinéa. "Le présent article cesse d'avoir
effet le 1er janvier 1984."
Évidemment, il y a deux périodes qui sont fixées,
c'est octobre et février pour l'accréditation; mais, comme
déjà l'inscription a lieu pour rendre la loi applicable
dès le terme de septembre et octobre 1983, nous croyons
nécessaire d'ajouter cette disposition.
Le Président (M. Blouin): Est-ce que l'amendement au
projet de loi introduisant l'article 60.1 est adopté? Il est
adopté sur division, je présume.
M. Dauphin: C'est cela.
Le Président (M. Blouin): Article 61. L'article 61 est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: II y a une question qu'on vous avait
posée à savoir s'il y avait des obligations imposées au
comité d'accréditation de présenter ses
décisions.
Le Président (M. Blouin): À l'article 61? Est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le Président (M. Blouin): II est adopté sur
division.
M. Dauphin: Oui.
Le Président (M. Blouin): Article 62.
M. Laurin: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: On conteste l'article 62. On va avoir des
dissidences parce que notre collègue d'Argenteuil reconnaît
l'autorité du ministre dans cette matière.
Le Président (M. Blouin): L'article 62 est adopté
sur division.
Mme Lavoie-Roux: D'autant plus que la loi est sous
l'autorité du ministre.
M. Ryan: C'est entre nous.
Le Président (M. Blouin): Est-ce que je dois conclure de
l'intervention du député d'Argenteuil que l'article est
adopté sans division?
M. Ryan: C'est "la présente loi" qui m'embarrasse. Pour la
première partie, je n'ai aucune objection.
Le Président (M. Blouin): Article 63.
Mme Lavoie-Roux: Double division. Triple division.
Le Président (M. Blouin): L'article 63 est adopté
sur division. Article 64.
M. Laurin: J'aurais un amendement à présenter.
Mme Lavoie-Roux: On va le référer...
M. Laurin: J'ai un amendement à présenter.
M. Ryan: ...le ministre relit souvent ses textes mais je vais lui
imposer de relire le texte de l'intervention que j'ai faite à
l'étude en commission autour du projet de loi 8 sur l'article 63 qui est
ici.
M. Laurin: Je vais la lire.
M. Ryan: Je suis sûr qu'il sera facilement convaincu.
Le Président (M. Blouin): Nous en sommes à
l'article 64.
M. Laurin: À l'article 64, tout bien
considéré, nous pensons que la présente loi peut entrer en
vigueur le jour de sa sanction, surtout améliorée par tous les
amendements que nous venons de faire. Je présenterais donc l'amendement
suivant: "L'article 64 est remplacé par le suivant: "64. La
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction."
Mme Lavoie-Roux: Ce qui veut dire qu'elle entre en vigueur
après-demain ou demain. C'est ce qui donne le 24.
Le Président (M. Blouin): L'article 64...
M. Ryan: On pourrait faire adopter une autre motion au prochain
sommet de la jeunesse. Il faut qu'il fasse effacer la motion de dimanche
dernier.
Le Président (M. Blouin): L'article 64 tel
qu'amendé est-il adopté? Adopté sur division.
M. Ryan: Quelle est l'intention derrière cette
boîte? Il reste l'amendement de M. le député de
Marquette...
Le Président (M. Blouin): Nous revenons maintenant
à l'article 58.
M. Laurin: Oui, M. le Président, nous avons
considéré l'amendement que nous a présenté le
député de Marquette. À l'examen, il nous semble qu'il est
redondant avec le paragraphe 3° parce que celui-ci dit bien "être,
selon le cas, la seule association". Si ce n'était pas la seule
association, il faudrait revenir aux articles 6 ou 7. Donc, il ne nous
paraît pas nécessaire de l'ajouter. Je pense que le paragraphe
3° est assez explicite, surtout depuis que nous avons fait
disparaître la clause de deux ans.
M. Ryan: M. le Président. La question qui se pose à
propos du paragraphe 3° est: Qui va décider?
M. Laurin: C'est l'agent d'accréditation.
M. Ryan: Est-ce que vous avez objection à mettre dans
l'article: "...être, selon le cas, au jugement de l'agent
d'accréditation"?
M. Laurin: C'est inscrit ailleurs dans la loi.
M. Ryan: Où cela ailleurs?
M. Laurin: Tout ce qui concerne l'agent d'accréditation
dit que c'est sa fonction.
M. Ryan: Parce que, ici, c'est le problème des
procédures de transition. Je ne suis pas sûr.
M. Laurin: C'est à l'article 60, on me dit que l'article
60 le dit. "Dès la réception d'une demande d'accréditation
fondée sur l'article 58, l'agent d'accréditation vérifie
les déclarations contenues..."
M. Dauphin: Et s'il juge...
M. Laurin: ...et s'il juge que les exigences établies dans
cet article sont satisfaisantes, il accorde l'accréditation.
M. Ryan: Écoutez. Il faudrait qu'on se comprenne bien
là-dessus. Nous voulons éviter qu'une association se fasse
plébisciter par l'institution d'enseignement ou par l'agent
d'accréditation en douce, sans qu'il y ait eu la procédure de
tamisage régulière.
Je voudrais bien voir comment cela va se passer. Il faut, en vertu de
l'article 58, bien que ce ne soit pas dit, "être, selon le cas, la seule
association qui représente". Ce qui définit le monopole de
représentation, c'est l'accréditation. Il faut qu'il y ait un
acte d'accréditation pour qu'on puisse dire que cette association est la
seule qui représente, n'est-ce-pas?
M. Laurin: Mais pas dans ce cas, M. le député
d'Argenteuil, parce que c'est l'article 58 qui traite d'associations
déjà existantes et qui veut justement faire en sorte que ce qui
existe actuellement, si c'est conforme à certains critères, soit
reconnu. Donc l'article 58 est non pas une dérogation, mais une sorte de
façon d'entériner les associations bona fide existantes, à
la condition, évidemment, qu'elles se conforment à certains
critères minimaux comme celui de l'incorporation ou d'avoir reçu
des cotisations et d'être la seule association existante.
M. Ryan: Voulez-vous répéter l'article auquel vous
vous êtes référé avant cela pour la demande?
M. Laurin: C'est l'article 60.
M. Ryan: L'article 60. L'argument que je voudrais établir,
c'est le suivant: l'association présente, au cours de
l'été, une demande d'accréditation en vertu de l'article
58. L'agent étudie la demande et dit: Ils m'ont demandé cela, ils
sont incorporés, ils ont déjà reçu les cotisations;
d'accord, cela fonctionne.
Il faut laisser la possibilité à une autre association de
présenter une demande d'accréditation. Il faut un certain
délai.
M. Laurin: II y a le paragraphe 3° aussi: "...s'assurer que
c'est la seule association qui représente les étudiants".
M. Ryan: Justement. Mais quels délais vont intervenir? Par
quel moyen cette demande sera-t-elle portée à la connaissance des
étudiants intéressés? Il me semble qu'il faut un minimum
de publication parce que, autrement, tout cela peut se faire par des
échanges de lettres. Personne n'est au courant et on arrive en
septembre. On dit: Voici, il y a une cotisation de 50 $. C'est ce qui
était fixé?
M. Laurin: L'agent vérifiera si c'est vraiment la seule
association qui existe. C'est facile à vérifier.
M. Ryan: À supposer qu'une autre association ait
présenté une demande...
M. Laurin: À ce moment il ne pourrait se prévaloir
de l'article 58. Il serait obligé de revenir aux articles 6 et 7. C'est
l'un ou l'autre.
M. Ryan: Pardon? Il serait obligé de revenir à
l'article...
M. Laurin: C'est l'un ou l'autre. S'il y a deux associations, ils
sont obligés d'utiliser les articles 6 et 7 parce que, à ce
moment, cela ne correspond pas à l'exigence posée au paragraphe
3. (22 h 45)
M. Dauphin: M. le Président, si j'ai bien compris, le
paragraphe 3 effectivement, en vertu du monopole de représentation, s'il
y a deux associations dans un établissement, c'est sûr que
l'article 58 ne s'applique pas, car ce n'est pas la seule. Mais nous, on
entrevoyait la possibilité d'une autre association ou d'un autre groupe
qui aimerait se prévaloir de la loi. C'était le but du
quatrième paragraphe. Je comprends votre position, au troisième
paragraphe, lorsque vous dites: En autant que c'est la seule, des associations
existantes. S'il y en a deux, cela ne va pas, mais, s'il y en a seulement une,
cet été elle fait une demande d'accréditation en vertu de
l'article 58; au mois de septembre l'agent d'accréditation reçoit
une lettre en vertu des articles 11 et 12, à savoir qu'elle demande un
vote pour être accréditée, un autre groupe. À ce
moment-là, si j'ai bien compris votre explication, c'est tout le
processus d'accréditation qui s'applique.
M. Laurin: C'est cela. Voilà! C'est cela. Cela va.
Adopté.
Le Président (M. Blouin): L'amendement proposé par
le député de Marquette est-il adopté?
M. Laurin: Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): II est rejeté. Article
58.
M. Laurin: Tel qu'amendé. M. Ryan: M. le
Président...
Le Président (M. Blouin): Oui,, d'accord, M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Je voudrais signaler le danger qu'il y aurait à
adopter cet article dans sa forme actuelle. Je ne sais pas si le ministre se
souvient de cet organisme...
M. Dauphin: La Fédération des cégeps?
M. Ryan: Je ne pense pas que ce soit la Fédération
des cégeps. Cela va prendre seulement une petite minute. On va vous
trouver cela.
Le Président (M. Blouin): L'article 58 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Laurin: Adopté, M. le Président. M. Dauphin:
Sur division.
Le Président (M. Blouin): Adopté sur division.
M. Laurin: M. le Président, avant de terminer, je voudrais
présenter une motion pour que les articles soient
renumérotés...
Le Président (M. Blouin): Oui, j'y venais, M. le
ministre.
M. Laurin: ...afin qu'on tienne compte des amendements qui ont
été apportés.
Le Président (M. Blouin): Très bien. J'appelle
maintenant l'adoption du titre du projet de loi. Le titre du projet de loi qui
se lit "Loi sur l'accréditation et le financement des associations
d'étudiants" est-il adopté?
M. Laurin: Avec l'amendement omnibus qui a été fait
au début, M. le Président, pour remplacer le mot
"étudiants", partout où il est, par les mots
"élèves ou étudiants".
Le Président (M. Blouin): Le titre de la loi se lit donc
ainsi: "Loi sur l'accréditation et le financement des associations
d'élèves ou d'étudiants". Ce titre est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Sur division.
Le Président (M. Blouin): II est adopté sur
division.
L'ensemble du projet de loi 28, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Laurin: Adopté.
M. Dauphin: Sur division.
M. Charbonneau: On a failli l'avoir!
Le Président (M. Blouin): II est donc adopté sur
division. La renumérotation a déjà été
proposée, elle est adoptée.
Je demande donc au rapporteur désigné de faire rapport
à l'Assemblée nationale dans les plus brefs délais.
Je remercie tous les membres de la commission de leur collaboration
presque exemplaire. Sur ce... Très bien.
M. Laurin: J'y joins, M. le Président, mes remerciements
pour leur diligence et leur vigilance, aux membres de l'Opposition.
Le Président (M. Blouin): Sur ce, la commission
élue permanente de l'éducation a accompli le mandat qui lui avait
été confié et elle ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 51)