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Commission permanente de l'Education
Crédits du ministère de
l'Education
Séance du mercredi 7 juillet 1971
(Quatorze heures cinquante-sept minutes)
M, PILOTE (président de la commission permanente de l'Education):
A l'ordre, messieurs!
Nous étions rendus hier au poste 10: Direction
générale de l'enseignement collégial. Le poste 8 a
été adopté entièrement. La parole est au
député de Bagot.
Direction générale de l'enseignement
collégial
M. CARDINAL: S 9 c'est statutaire. On a pas à l'adopter. Moi je
n'ai aucune question sur S 9. Je serais disposé à passer au poste
10: Direction générale de l'enseignement collégial.
M. DUMONT: Tout va bien pour ma part également.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 1 : Administration.
Administration
M. CARDINAL: Commençons par les questions
générales. Au début, au sujet du sous-article 1, on a
parlé très généralement de la
régionalisation des collèges d'enseignement général
et professionnel. Est-ce que le ministre pourrait développer cette
question davantage et nous dire à quel stade en est cette
régionalisation, si ce n'est encore qu'au plan des projets? Ma
deuxième question je pose les deux à la fois, parce que
cela permet au ministre de prendre le problème globalement
concerne le cas du collège d'Alma dont j'ai parlé au
début. Ce n'est pas le collège d'Alma qui m'inquiète, mais
est-ce qu'il est exact que, dans cette régionalisation, on a
déplacé le centre d'activités, qui paraissait être
Chicoutimi le député n'est pas présent vers
Arvida qui, à mon humble point de vue, ne me paraît pas être
un centre aussi évident que Chicoutimi, où il y a
l'Université du Québec, où il y a déjà un
centre d'enseignement fort important? Donc, une question de politique
générale et une question concernant un cas particulier.
M. SAINT-PIERRE: Pour ce qui concerne la politique
générale, M. le Président, je pense que, comme d'ailleurs
on l'avait fait remarqué antérieurement, toute la question de la
régionalisation des options avait été amorcée avant
avril 1970, par l'ex-ministre de l'Education, M. Cardinal.
M. CARDINAL: Ex, plutôt qu'ancien...
M. SAINT-PIERRE: Les objectifs de la né- cessité de la
régionalisation des options, au niveau de l'enseignement
collégial, sont assez vite perçus. Inutile pour moi de retourner
en arrière, pour voir tous les motifs qui avaient pu, dans une
région donnée, susciter la création d'un collège
d'enseignement général et professionnel. D'ailleurs, l'an
dernier, ici même à l'étude crédits, l'ex-ministre
avait également souligné ces cycles dans les réactions de
la population qui, pendant un certain temps, s'opposait à la
création d'un CEGEP. Des gens sont venus à Québec faire
des démonstrations avec des pancartes et, neuf mois ou un an plus tard,
c'étaient les mêmes personnes qui revenaient à
Québec avec de nouveau des pancartes pour réclamer pour leur
patelin ou leur région, des collèges d'enseignement
général et professionnel. Je ne me prononce donc pas sur la
pertinence, sur le bien-fondé du fait que nous avons établi,
pendant une période relativement courte, environ 32 collèges
d'enseignement général et professionnel dans les divers centres
du Québec.
D'autant plus qu'en même temps que nous établissions ces
CEGEP à partir souvent d'anciens collèges classiques, nous
assistions dans certaines régions il ne faut pas l'oublier
à un certain mouvement prononcé de migration de population.
Il m'est apparu, lorsqu'on m'a confié la responsabilité du
ministère, qu'il y avait lieu de poursuivre l'expérience de
régionalisation. Il devenait évident que, dans certaines
régions et je pense en particulier à la région de
Chicoutimi et du Lac-Saint-Jean ça aurait été de
l'aberration pure et simple de tenter d'entamer entre les collèges
d'enseignement général et professionnel de véritables
luttes pour s'attirer de la clientèle.
Il y a des régions à faible densité de population
scolaire collégiale où les collèges il faut bien
l'avouer par toutes sortes de moyens tentaient de s'attirer une
clientèle. Souvent on mentionnait dans la publicité des options
qui n'avaient pas été permises. A certains endroits on a
peut-être été extrêmement généreux en
ce qui concerne les conditions d'admission. Finalement ce fut une lutte entre
les collèges pour une clientèle scolaire au niveau
collégial.
Le résultat de tout ceci est évidemment je l'ai
mentionné dans ma tournée provinciale que tout ceci ne
pouvait conduire au développement de centres d'excellence au niveau
collégial mais tenter plutôt au développement de centres de
médiocrité. Je pense aux cinq collèges d'enseignement
général et professionnel que nous avions en Gaspésie.
Chacun ne pouvant attirer la clientèle qui lui revenait abaissait
peut-être ses standards d'admission pour l'attirer. L'effet
d'entrafnement était que les standards s'abaissant, ce sont les
étudiants mêmes de la région qui préféraient
les CEGEP de la région de Québec pour prendre un cas
d'espèce au lieu des CEGEP de la région de la
Gaspésie.
Il y avait aussi au niveau des investissements et face à
l'expansion de l'enseignement collégial des décisions fort
importantes à prendre. C'est évident que, particulièrement
dans le secteur professionnel, nous avons des options qui au niveau des
immobilisations, des budgets de fonctionnement sont fort coûteuses et
où il me semble nous devions faire des efforts de concertation. Voici un
cas d'espèce qui illustre bien le problème, le cas de
Chicoutimi-Jonquière. Deux CEGEP situés à douze milles
l'un de l'autre et chacun tentant d'offrir toute la gamme des options en
électrotechnique, alors qu'on retrouvait peut-être huit
étudiants à Jonquière et huit à Chicoutimi.
M. CARDINAL: M. le président pourrait nous informer...
M. SAINT-PIERRE: Il a déjà été professeur
à cet endroit. C'était évident qu'il fallait trouver des
formules pour permettre une meilleure concertation.
A partir de cas d'espèce, je l'admets, il y avait un
problème évident entre Chicoutimi et Jonquière au niveau
du développement des options particulièrement au niveau
collégial et en ce qui concerne le partage de ceux-ci. Tout le monde
étant conscient de la nécessité d'une concertation,
partant également de la nécessité de tenter
l'expérience dans d'autres milieux, nous avons retenu deux
régions du Québec, c'est-à-dire la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean et la région du centre du Québec
où nous avions des pressions très fortes je ne sais pas si
je devrais dire après les élections pour donner un CEGEP
à Drummondville.
M. CARDINAL: Avant.
M. SAINT-PIERRE: ...avant même, lui qui se réclamait, sur
le plan de la population, d'avoir, et c'était vrai...
M. CARDINAL: Il se déplaçait et il venait dans Bagot pour
me voir.
M. SAINT-PIERRE: ...lui qui se réclamait en fait d'avoir une
clientèle et un bassin de population beaucoup plus importants que
d'autres endroits où il y avait des CEGEP. Je pense à
Victoriaville, qui est très près de Drummondville, je pense
à d'autres CEGEP de la Gaspésie et également à la
région de Tracy. Le ministère n'a pas dirigé ces
études. Nous avons plutôt tenté de susciter par le milieu
une prise de conscience, de faire partager...
M. LAVOIE (Wolfe): Qu'est-ce qui est arrivé de Drummondville et
de Victoriaville?
M. SAINT-PIERRE: Victoriaville avait déjà son CEGEP, qui
avait été autorisé par l'ancien gouvernement.
Drummondville n'avait pas le statut de CEGEP mais le réclamait. Pour
nous, il semblait que cela eût été une erreur de donner un
statut de CEGEP indépendant à Drummondville puisque
c'était continuer les mêmes problèmes que nous avions au
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Nous avons plutôt invité les deux milieux...
M. LAVOIE (Wolfe): Le maire de Victoriaville n'était pas
intervenu là-dedans?
M. SAINT-PIERRE: Je ne pense pas. Il avait déjà obtenu son
CEGEP antérieurement.
M. DUMONT: Vous le connaissez personnellement?
M. SAINT-PIERRE: Je le connais mais je vois très peu souvent la
famille. Je vois plus les technocrates du ministère que la famille. Je
m'excuse pour cette parenthèse. Nous continuons. Nous avons
invité plutôt les deux milieux à prendre conscience de ces
problèmes et à tenter de trouver eux-mêmes les solutions.
On doit dire que la direction générale de l'enseignement
collégial avait quand même quelques vues. Il nous semblait
à nous approprié, dans une région comme celle du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, de se retrouver avec une structure unique avec
peut-être deux campus. Ce que nous voulions éviter encore une
fois, c'était d'avoir huit étudiants en électrotechnique
à Jonquière et, douze milles plus loin, avoir huit
étudiants et tout ce que cela pouvait impliquer pour les professeurs qui
n'avaient peut-être pas la clientèle pour développer
à long terme un enseignement très intéressant puisque cela
semble un éparpillement beaucoup trop prononcé.
Par contre, je dois dire que le ministère a joué un simple
rôle d'animateur dans tout cela, c'est-à-dire qu'on a
laissé à chaque milieu de trouver les formules voulues de
consultation. Dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, on a
accepté à l'unanimité un mandat et la composition d'un
comité plus tard appelé le comité Caouette. Je m'excuse,
Couët.
M. CARDINAL: Couët. Vous êtes tout excusé.
M. SAINT-PIERRE: Ce M. Couët avait l'approbation, c'était
une personne qui ne représentait aucun des milieux donnés et qui
avait la confiance de tous. Dans cette région-là, ce
comité a travaillé ardument à trouver des
éléments de solution, à présenter un rapport que
j'avais mentionné en Chambre il y a quelque temps.
A Saint-Hyacinthe, Tracy, Lac-Saint-Jean, Drummondville, on a
procédé avec des formules un peu différentes mais qui
s'apparentaient. Où en est l'opération? Dans le
Saguenay-Lac-Saint-Jean nous avons le rapport Couët qui a
été accepté par trois des quatre campus et
déjà nous avons au ministère des résolutions de la
part du CEGEP de Chicoutimi, de la part du CEGEP de Jonquière se faisant
hara-kiri et
acceptant la nouvelle formule dans les grandes lignes du rapport
Couët.
M. CARDINAL: Après tous les problèmes qu'il a eus pour les
implanter.
M. SAINT-PIERRE: Oui. C'est l'évolution normale, je pense. Les
gens de Chicoutimi ont réalisé que poursuivre dans la voie
où ils étaient engagés cela menait à l'aberration
et Jonquière aussi.
Vous soulignez le fait d'Arvida. Il ne faudrait pas le...
M. CARDINAL: Je pense qu'en dehors d'Arvida...
M. SAINT-PIERRE: Je pense qu'en dehors d'Arvida cela aurait pu
être Saint-Jean-Vianney si la ville existait encore. Enfin, je pense que
les quatre campus ne voulaient pas qu'un des campus se voie donner le titre de
siège social et de la maison-mère.
M. CARDINAL: Le ministre vient de répondre...
M. SAINT-PIERRE: Alors on a tenté de trouver le terrain neutre,
le "no man's land" et, de l'avis unanime des gens, dans le rapport Couët
on a trouvé la ville d'Arvida qui se trouvait un peu entre...
M. CHARRON: Dans le cas de la régionalisation du centre du
Québec, est-ce que vous avez choisi Acton Vale comme étant le
site...?
M. CARDINAL: Il n'y a pas de CEGEP dans ce coin-là.
M. CHARRON: Non, mais il faudrait que le site du campus soit absolument
neutre. Il ne peut pas être plus neutre que dans le comté de
Bagot.
M. CARDINAL: Soyons sérieux. Je ne voudrais pas interrompre le
ministre mais disons que sur...
M. SAINT-PIERRE: On aurait dû rester aux crédits hier
soir.
M. CARDINAL: Je suis entièrement d'accord sur tout ce qu'il a
dit. J'apporterais cependant une nuance parce que au sujet de l'histoire des
CEGEP, j'ai senti, pas cette année mais l'an passé, lors du
débat sur les crédits, disons un certain blâme ou certaines
critiques du ministre par rapport à son prédécesseur sur
l'implantation des collèges d'enseignement général et
professionnel. Pour apporter plus de nuances, il faudrait avouer qu'en plus des
pressions des milieux qui s'étaient organisés, chambres de
commerce, collèges qui voulaient se vendre pour être bien
franc villes qui luttaient l'une contre l'autre, etc., il y avait quand
même eu un comité d'implantation des collèges
d'enseignement général et professionnel dont j'ai oublié
le nom, dont je pense M. Van Derdonckt était secrétaire.
UNE VOIX: Oui, c'est ça!
M. CARDINAL: Ce comité-là, lorsqu'il avait
présenté au ministre d'alors son premier rapport, m'avait
énormément surpris parce que si je l'avais suivi j'aurais
peut-être implanté vingt CEGEP dans une seule année. Il
s'est produit, au sein même du ministère, une évolution
dans cette histoire de l'implantation des collèges d'enseignement
général et professionnel qui a duré environ trois ans.
C'est-à-dire que le comité d'implantation voulait aller
très vite au début et pressait le ministre et ensuite il a
été suivi par les milieux qui ont eux-mêmes exercé
des pressions. Je sais bien que le comité de planification
n'était pas entièrement d'accord à ce moment-là,
mais le ministre ou le gouvernement était placé dans la situation
où il était pris à la fois entre un comité qui
avait visité les milieux et le fait qu'on ne pouvait pas
privilégier certains coins du Québec par rapport à
d'autres.
Il serait arrivé que certains secteurs auraient eu l'enseignement
gratuit, parce que c'était déjà un des points importants,
et que d'autres ne l'auraient pas eu, parce qu'à ce moment-là le
projet de loi 56 n'était pas voté. Le projet de loi 21 date d'au
moins deux ans avant le projet de loi 56, et il faut tout refaire cette
histoire-là pour voir la situation au bout de la ligne.
Même si je suis d'accord avec le ministre, ce n'est pas un
plaidoyer pro domo que je fais, mais ceux qui étaient sur place, les
technocrates, le ministre et le cabinet se sont trouvés poussés
par un comité qui, lui-même, poussait très fort, et les
milieux les ont suivis. Il est rare que je fasse des imputations, il y a
même des gens qui ont travaillé dans ce secteur-là et qui,
ensuite, sont retournés dans les milieux qu'ils avaient visités
et qui, là, ont lancé les mouvements qui sont venus nous voir
à Québec.
Je ne porterai pas d'accusations mais je pourrais en dresser une liste
s'il fallait le faire. C'est pourquoi il ne faut pas mettre tous les
péchés d'Israël sur la tête de la même personne.
Si j'ai souligné le cas du Saguenay-Lac-Saint-Jean et posé une
question sur Arvida, c'est parce que vraiment je ne savais pas pourquoi on
avait choisi Arvida; il n'y avait pas d'évidence pour moi. Le ministre
donne une réponse, M. le Président, qui me satisfait. Il a voulu
éviter des luttes de clocher et établir un terrain neutre.
Il a répondu aussi à la première question où
on est rendu. Il semble qu'il y ait deux zones pilotes...
M. SAINT-PIERRE: Je vais répondre à la première
question, peut-être si...
M. CARDINAL: Je laisse le ministre continuer.
M. SAINT-PIERRE: C'est simplement pour dire que nous comptons, d'ici
quelques semaines... Je lisais des coupures de journaux ce matin; il semble
que, même à Alma, il y a un mouvement contestataire des positions
du collège privé qui pose des questions, qui me semblent
drôlement pertinentes, à ceux qui s'opposaient à la
régionalisation dans la région d'Alma. Mais il semble que dans la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, d'ici quelques mois, nous aurions ce
nouveau collège régional suivant même les grandes lignes du
rapport Couët et qui serait ouvert dès septembre prochain.
M. CARDINAL: Est-ce qu'on peut savoir si ce M. Couët est un
fonctionnaire, un ancien fonctionnaire ou...
M. SAINT-PIERRE: C'était le secrétaire
général de l'UCC dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. CHARRON: C'est un membre du CRD.
M. SAINT-PIERRE: Membre du CRD. Je l'ai rencontré, il me semblait
en particulier commander le respect de tous les groupes du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, entre le haut Saguenay et le bas Saguenay, et entre le
Lac-Saint-Jean et le Saguenay. Souvent les gens sont catalogués, mais,
lui, semblait au moins commander le respect par son attitude. Il était
agréé par tous à ce moment-là.
M. CARDINAL: On vous laisse poursuivre.
M. SAINT-PIERRE: Le point que j'aimerais mentionner porte sur les deux
expériences pilotes. Une se termine prochainement et nous passons
à l'action.
L'autre se poursuit et, malgré des accidents de parcours
causés en particulier par les problèmes survenus au CEGEP de
Saint-Hyacinthe qui ont pu retarder, nous avons bonne confiance, enfin disons
qu'il n'y a plus de pression quand même, dans le moment, de la part du
milieu de Drummondville...
M. CARDINAL: Même pas du député de Drummond.
M. SAINT-PIERRE: ... même pas du député de Drummond
pour avoir un CEGEP indépendant à Drummondville. On tente de
poursuivre les efforts pour trouver sur le plan régional la formule. Je
voudrais terminer. On me demande où en sont les choses, j'ai ici une
proposition votée à la session spéciale conjointe de la
direction générale de l'enseignement collégial et les
directeurs généraux des CEGEP les 28 et 30 juin 1971, donc il y a
à peine quelques jours. Cette proposition votée à la
session spéciale, à la fin de l'année scolaire, touche
à la régionalisation; je pourrais peut-être la lire ou tout
simplement... je pense que ça vaut la peine.
Premièrement, postulant que la régionalisa- tion vise
à mieux aménager les ressources humaines et matérielles
ordonnées à la poursuite des objectifs de l'enseignement
collégial, nous demandons que le ministère réaffirme ce
principe et fasse le point sur l'état de la question;
Deuxièmement, qu'une période d'au moins un an soit
prévue pour étudier selon un échéancier
déterminé les modalités que pourrait prendre la
régionalisation dans les divers milieux;
Troisièmement, qu'un plan de consultation et d'information
systématique soit préparé par la direction
générale de l'enseignement collégial en collaboration avec
les directeurs généraux et qu'un dossier de travail lui serve
d'appoint. Que la DIGEC articule le mécanisme de départ pour les
fins de l'étude et les consultations en question;
Quatrièmement, qu'un rapport d'ensemble soit prévu pour
une date déterminée;
Cinquièmement, qu'une politique d'implantation soit
promulguée si des transformations structurales et institutionnelles
découlent du rapport;
Sixièmement, que des services régionalisés
essentiels soient définis dès septembre 1971 à la suite de
rencontres régionales organisées et convoquées par la
DIGEC afin de répondre à des besoins spécifiques.
On voit donc que l'ensemble des directeurs généraux
partagent quand même ces objectifs que nous avions. Ceci nous a
également permis, au niveau des options autorisées dans les
différents CEGEP, d'avoir une certaine prudence face à une
évolution et je pense que, dans toutes les régions, il y a quand
même une évolution très saine qui s'est faite. Je le
mentionnais dans mon discours au départ, ce centre régional
d'admission des étudiants pour les quatre CEGEP de la région de
Québec témoigne d'un effort de rapprochement malgré les
critiques assez acerbes que j'ai formulées dans la région de la
Gaspésie. Je crois que les cinq CEGEP de cette région, dans un
deuxième temps, pensent que peut-être derrière ces
critiques il y avait quand même une part de vérité et qu'il
y a nécessité pour eux de revoir un peu dans quelle formule ils
fonctionnent.
M. CHARRON: M. le Président...
M. CARDINAL: Est-ce que le député de Saint-Jacques me
permettrait?
Peut-être qu'avant de poser cette question de politique, j'aurais
dû poser la même question qui a été posée
à d'autres directions générales.
La question est double: Est-ce que le ministre pourrait nous
présenter les responsables de la direction de la DIGEC et aussi nous
dire quels sont les effectifs actuels, les effectifs autorisés? Il y a
un peu de candeur dans ma question, mais...
M. SAINT-PIERRE: Quant au directeur gé-
néral, pour la dernière année, il n'y a pas eu de
changement. C'était M. Claude Beauregard, qui est derrière moi
à ma droite et qui a fait un excellent travail au cours de la
dernière année. La direction se compose d'un service de gestion
financière, d'organisation scolaire, de programmes et examens, de
recherche et de développement et un service des affaires
étudiantes. Il y a eu un changement récent puisque M. Beauregard
a été nommé sous-ministre adjoint, il y a à peine
quelques semaines, et que son...
M. CARDINAL: Félicitations! Il a été nommé
par l'ancien ministre à part cela.
M. SAINT-PIERRE: C'est d'autant plus méritoire. Le
remplaçant de M. Beauregard sera nommé très
bientôt.
M. CARDINAL: Il n'y a pas encore de remplaçant?
M. SAINT-PIERRE: Il n'a pas encore été nommé. Il
agit encore par intérim comme directeur de l'enseignement
collégial, mais d'ici quelques jours, son adjoint, M. Jacques
Cardinal...
M. CARDINAL: C'est bien cela! Aucune parenté.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jacques.
M. CHARRON: M. le Président, sur le projet de
régionalisation qui a suscité des questions du
député de Bagot, je pense qu'il vaut la peine de prendre encore
quelques minutes là-dessus parce que c'est le projet majeur de la DIGEC
actuellement. La résolution que nous a lue le ministre fait appel
à une certaine planification, à l'intérieur de la DIGEC,
concernant la régionalisation des CEGEP. Est-ce que je peux vous
demander, à vous ou à M. Beauregard si cela peut venir
rapidement si la DIGEC possède actuellement un plan idéal
de régionalisation qu'elle souhaiterait voir implanter à la
longue? C'est-à-dire est-ce que vous avez, en tête et sur papier,
des CEGEP régionalisés? Je m'excuse, mais celui du
Saguenay-Lac-Saint-Jean saute aux yeux à cause du contexte, mais
comment, par exemple, est-ce qu'on pourrait regrouper à Montréal?
Est-ce qu'on pense à regrouper tout Montréal dans une seule
région?
M. SAINT-PIERRE: Non. Disons qu'on est parti de données de sens
commun qui font que le citoyen québécois reconnaît un
certain nombre de régions dans la province. Il y a à peu
près un an, nous avons diffusé, auprès de toutes les
administrations de collèges, une carte de la régionalisation
où on distinguait, si ma mémoire est bonne, quelque chose comme
douze régions à peu près...
M. LAVOIE (Wolfe): Les mêmes régions administratives du
ministère de l'Industrie et du Commerce...
M. SAINT-PIERRE: A quelque nuance près.
M. CARDINAL: Il y en a dix dans l'Industrie et du Commerce.
M. SAINT-PIERRE: C'est cela. A quelque nuance...
M. CARDINAL: Il y a du neuf au ministère.
M. SAINT-PIERRE: Il ya quelques nuances et il faut dire que la
réaction des administrations à ce moment a été pour
la très grande majorité de se reconnaître comme appartenant
effectivement à la région qui leur était proposée.
Il y eut quelques exceptions: Victoriaville nommément, je pense, voulait
être rattaché plutôt à Trois-Rivières ou
quelque chose comme ça. En tout cas, il y a eu un ou deux
collèges qui nous ont dit : On n 'est vraiment pas sûr que vous
nous avez placés dans la bonne région. On a pas poussé
plus loin à ce moment l'affaire, compte tenu du fait que le ministre
avait désigné deux régions pilotes.
Pour ce qui est d'une planification du modèle de
régionalisation, on a émis l'hypothèse qu'on pourrait
avoir des applications un peu différentes d'une région à
l'autre selon les situations et selon surtout les résultats des deux
expériences pilotes. Ce qu'on a constaté, c'est qu'en fait les
deux expériences pilotes, celle du Saguenay et celle de la région
de Saint-Hyacinthe, nous ont apporté, par les travaux mêmes du
milieu, des modèles passablement semblables, de telle sorte qu'on
pouvait au moins émettre l'hypothèse que les variations dans le
modèle ne seraient peut-être pas aussi substantielles que celles
qu'on avait prévues au point de départ. Au cours de la
réunion où la résolution lue a été
votée, les directeurs généraux voulaient absolument
et je crois qu'il avaient raison qu'on ne préjuge pas de la
généralisation de ce modèle dans toutes les régions
de la province et on a voulu garder les hypothèses ouvertes. C'est pour
ça qu'un des articles de la résolution dit bien qu'il y aura un
dossier de travail et qu'on veut laisser toutes les portes ouvertes à ce
point de vue. Nous n'avons donc pas de modèle unique
prédéterminé que nous voudrions par animation ou autrement
diffuser à l'échelle de la province. Nous voulons vraiment
laisser les directeurs généraux, l'ensemble du réseau, en
collaboration avec la DIGEC, élaborer avec nous un certain nombre de
modèles. Il est possible, comme résultat, cependant, qu'il se
dégage un modèle qui prévaudra probablement à
travers la province, mais nous n'en sommes pas certains.
M. CARDINAL: Comme nous n'avons pas
vu cette carte, est-ce que, par exemple, Saint-Hyacinthe est
considéré de la région de Montréal?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. CARDINAL: La différence des divisions régionales pour
l'élémentaire et le secondaire?
M. SAINT-PIERRE: C'est exact. Je devrais justement j'avais
oublié de répondre à cette question ajouter que,
pour la région de Montréal, on n'a pas fait un découpage
aussi certain. Il semblerait cependant qu'on pourrait distinguer à peu
près trois zones dans Montréal. Il y avait déjà des
collaborations qui s'étaient amorcées entre les CEGEP du nord de
l'île, tels que, par exemple, Saint-Laurent, Ahuntsic, Bois-de-Boulogne.
Il y avait des collaborations d'amorcées dans est-nord-sud, si vous
voulez, entre Rosemont et Maisonneuve. On est porté à croire
qu'on devrait certainement tenir compte de Vieux-Montréal en particulier
en termes de planification en conjonction avec le nouveau CEGEP
André-Laurendeau. On peut distinguer ces trois pôles dans
Montréal.
M. CARDINAL: Saint-Laurent se place où?
M. SAINT-PIERRE: Saint-Laurent se place avec Bois-de-Boulogne et
Ahuntsic.
M. CHARRON: C'est ça et éventuellement avec
Montmorency.
M. SAINT-PIERRE: Eventuellement avec Montmorency.
M. CARDINAL: Est-ce que les collèges anglophones se placent dans
les mêmes régionalisations, c'est-à-dire qu'on ne fait pas
de différence?
M. SAINT-PIERRE: Dans le moment, parce que le plan de
régionalisation n'est pas très avancé, les collèges
anglophones ont eux-mêmes fait des travaux en collaboration. C'est ainsi
par exemple que tous les CEGEP anglophones se sont servis d'un bureau
d'admission commun. Ce qui est très efficace au fond et élimine
tout de suite les doubles ou les triples inscriptions, etc. Donc la
collaboration s'est surtout amorcée entre les CEGEP anglophones. Mais je
sais que tout récemment dans l'état de la problématique,
de la réflexion qu'on fait il y a des CEGEP anglophones qui disent,
entre autres: Ce n'est peut-être pas la meilleure articulation mais il
n'est pas dit que, quand on définira la carte d'un peu plus près
c'est pensable que des CEGEP anglophones choisissent plutôt
d'être dans la région géographique la plus proche de chez
eux.
M. CARDINAL: C'est un point qui me frappe. Encore là, si je me
souviens bien, nous avons eu des discussions, hier ou avant-hier. Il y a une
question de philosophie.
C'est qu'il y a même eu, à un certain moment au
ministère, un plan pour créer un CEGEP bilingue. Peu importent
les options politiques que l'on partage ou que l'on ne partage pas sur le plan
partisan. Mais le pluralisme existe à Montréal et on veut le
respecter par un projet de loi comme le projet de loi 28. Je verrais
difficilement que ce projet de loi ne se propage pas au niveau
collégial. Autrement, on causerait une coupure.
Si les étudiants des niveaux élémentaire et
secondaire, dans la grande région de Montréal incluant
l'île Bizard et peut-être plus, peuvent cohabiter, planifier leurs
services, en quelque sorte se régionaliser en onze régions ou
arrondissements ou commissions scolaires, appelons-les comme on voudra,
ce n'est pas ça qui est la réalité, c'est le nom il
me semble que du côté des CEGEP, c'est une suggestion que je fais
et non pas une question que je pose, cela devrait se faire dans le même
sens.
C'est heureux que les collèges anglophones aient
réalisé cette unité d'admission. Ce serait malheureux que
cette unité vienne à créer le même problème
qui s'est créé au niveau universitaire et que, pendant des
années, il n'y ait pas de contacts entre ces deux communautés sur
le plan collégial.
M. CHARRON : Est-ce que, dans les projets de régionalisation de
la DIGEC, on tient compte d'un certain rapport nécessaire avec le niveau
secondaire qui lui aussi sera désormais regroupé? Est-ce que, par
exemple, on tient compte de l'existence des commissions scolaires
régionales, dans une région en particulier, pour favoriser
l'intégration du CEGEP?
M. SAINT-PIERRE : En général, si on prend encore les
régions données, lorsqu'on passe au niveau collégial, on
ne fait que franchir un palier, mais ça correspond quand même
à un pôle plus grand qu'on peut retrouver au niveau d'une
école polyvalente ou d'une régionale. Si on prend le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, on n'a que quatre régionales dans l'endroit et,
lorsqu'on passe au niveau collégial, on se retrouve, dans le moment,
avec deux CEGEP qui, eux-mêmes, avaient des affinités
particulières avec les régionales. On a tenté d'inciter la
collaboration entre les commissions scolaires régionales et les
CEGEP.
Je n'énonce pas de nouvelles politiques on l'a
déjà examiné, je l'avais mentionné d'ailleurs
antérieurement mais je reconnais sûrement le besoin,
dès que nous aurons adopté le projet de loi 27 et comme le
suggérait le rapport Parent ça me semble peut-être
nécessaire d'un organisme qui, au niveau de chacune des
régions, pourrait chapeauter tout ce qui s'appelle éducation.
Il n'est pas dit même qu'on aille peut-être vous me le
permettrez dans ce domaine-là
plus loin que le rapport Parent et qu'il soit possible d'envisager un
organisme qui ne chapeaute pas des commissions scolaires régionales,
mais qui pourrait éventuellement avoir à la fois une
participation des CEGEP ou même des universités, de telle sorte
que, si on reprend la région de Saguenay-Lac-Saint-Jean, on pourrait
quand même trouver des formules d'un organisme, semblable au conseil
scolaire de la ville de Montréal, responsable d'une certaine
planification pour s'assurer que les paliers, les seuils d'entrée
correspondent d'un niveau à l'autre et qui pourrait avoir une
représentation d'une part de la population par les commissions scolaires
régionales mais également par les CEGEP et les
universités.
Et là, si on change un peu le rôle donné dans le
projet de loi 28 au conseil scolaire, et n'en déplaise à mon bon
ami, le député de Mégantic, au moment opportun
j'insiste pour dire que le moment opportun n'est peut-être pas demain
lorsque nous porrons faire un autre pas à l'échelle de la
province. On retrouve quand même une certaine
complémentarité, une compatibilité entre l'organisation
scolaire qu'on pourrait avoir dans l'île de Montréal
où vous auriez un conseil de planification responsable à
l'échelle de l'île, pour les Français, Anglais, catholiques
ou protestants aux divers paliers et celle d'autres régions, qui
seraient peut-être mieux définies que dans le moment, où ou
aurait le même type d'organisme. Et là, à l'échelle
de la province, notre organisation scolaire serait quand même compatible
et présenterait des caractères...
M. CHARRON: D'un objectif à l'autre.
M. SAINT-PIERRE: J'ai l'impression que dé l'inclure actuellement
dans le projet de loi serait faire de la "structurité".
M. CHARRON: J'admets ça mais savoir que vous fonctionnez avec cet
objectif serait certainement une bonne chose.
M. CARDINAL: C'est justement la question que je voulais poser pour faire
suite à la précédente. Est-ce qu'il existe encore,
à plusieurs endroits, cette zone grise entre le secondaire et le
collégial qui a vécu diverses époques? Est-ce que ce sera
la 12e spéciale, le CPES, le secondaire V? Est-ce que cette plaie est
complètement guérie?
M. SAINT-PIERRE: Je pense que oui. C'est sûrement un avantage de
la réforme par rapport à tous les systèmes que nous
pouvions avoir dans le moment. Ce sont les différents paliers, ce sont
les différents seuils d'entrée, ils sont beaucoup plus
définis qu'ils pouvaient l'être autrefois.
M. CARDINAL: Entre le niveau collégial et l'universitaire, je
pense que ce n'est pas encore...
M. SAINT-PIERRE : C'est beaucoup mieux qu'avant, quand même. Je
pense qu'il y a des rencontres...
M. CARDINAL: Est-ce que le cas du collège Macdonald est
réglé? Le cas du collège Loyola est-il
réglé? Le cas du Lomer Canada College est-il réglé?
Le cas de Arts Faculty of McGill est-il réglé?
M. SAINT-PIERRE: Si on recule trois ou quatre ans en arrière,
évidemment, il faudrait peut-être nommer 200 cas, à partir
de toutes les écoles normales, les écoles moyennes. Je ne dis pas
que tout est complet. Ces structures, à l'intérieur du
système scolaire, sont bien définies avec un secondaire V, qui
est l'année terminale, avec un cours général et
professionnel, et trois années de collégial assez bien
définies. Même, dans le secteur de l'enseignement privé et
de l'enseignement public il y a une certaine adhérence à nos
programmes, une certaine uniformisation...
M. CARDINAL: Le problème n'est-il pas plus aigu dans
l'enseignement privé? Si on prend les collèges privés,
certains d'entre eux donnent encore l'ancien système et le nouveau.
M. SAINT-PIERRE: Non, non.
M. CARDINAL: Est-ce que le collège Brébeuf, à
Montréal, n'a pas encore et le secondaire et le collégial?
M. SAINT-PIERRE: Ils peuvent avoir encore et le collégial et le
secondaire mais de secondaire I à secondaire V, on suit
intégralement le programme du ministère. On doit s'y conformer
dans tous les aspects. Le collège I et II, dans le cas du
général, à Brébeuf, suivrait exactement le
même programme mis de l'avant par la direction générale de
l'enseignement.
M. CARDINAL: Est-ce que les collèges privés, au niveau
collégial, suivraient éventuellement le même programme que
dans le secteur public?
M. SAINT-PIERRE: Ils doivent le suivre dans le moment.
M. CARDINAL: Dans le moment c'est déjà fait.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. CARDINAL: Cela veut dire que, dans le moment, sauf les
résidus, les anciens baccalauréats, c'est le DEC qui vient
couronner les études collégiales?
M. SAINT-PIERRE: C'est ça. M. CARDINAL: D'accord.
M. CHARRON : Quand le ministre avait annoncé en Chambre, dans une
déclaration ministérielle, le projet pilote du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, j'avais exprimé, en même temps que ma
satisfaction de voir la DIGEC se lancer dans des projets de
régionalisation, des craintes à l'effet que cette
régionalisation sise sur le plan théorique et même
administratif qu'il pouvait fortement approuver pouvait avoir des
conséquences sur la vie pédagogique du milieu et sur la
participation des enseignants et des étudiants, et que, comme
conséquence quotidienne dans la vie des étudiants et de ceux qui
vivent dans le milieu, cela éloigne le centre de décision,
même géographiquement en le plaçant ailleurs que dans le
CEGEP.
J'imagine que la DIGEC a pris en considération les
conséquences que cela pouvait avoir. J'aimerais savoir ce qui est dans
votre projet de planification...
M. SAINT-PIERRE: On peut demander au directeur général de
la DIGEC de nous donner la formule qu'on a retenue, particulièrement en
ce qui concerne le partage des responsabilités entre les campus et le
siège social dans le cas d'un collège régional où
on voit jusqu'à quel point on a un certain souci de résoudre la
difficulté que vous avez soulevée.
Le modèle qui semble vouloir se dégager sur ce point
il est très probable qu'il soit généralisé
c'est que dans l'organisation, bien qu'on ait une structure
régionale centralisée où se retrouverait le directeur
général du CEGEP régional, ce dernier serait appuyé
par une équipe d'état major ou "staff" si vous passez
l'expression n'ayant pas de responsabilité exécutoire et
où on retrouverait vraisemblablement un directeur des études ou
le directeur des services pédagogiques, le contrôleur, un
directeur d'équipement qui sont des conseillers auprès du
directeur général et des conseillers également
auprès des campus en termes de planification et d'une certaine
coordination. Le modèle qu'on va établir va faire en sorte qu'il
y aura, au niveau même de chaque campus, un niveau substantiel de
décision en ce que et cela nous parait important à nous,
à la DIGEC le directeur de campus, à toutes fins
pratiques, est l'adjoint immédiat, pour son campus, du directeur
général du CEGEP régional. Il y a donc une ligne
d'autorité directe entre le directeur général du CEGEP
régional et le directeur de campus, de telle sorte qu'il y ait une
liaison rapide et efficace, une articulation directe.
M. CHARRON: Est-ce que l'existence des CEGEP régionalisés
aura des effets sur les conseils d'administration qui existent
déjà à l'intérieur de chaque CEGEP?
M. SAINT-PIERRE: Oui, cela a l'effet suivant. Comme le ministre
l'expliquait, relativement à ce qui se passe au Saguenay-Lac-Saint-Jean,
par exemple, il a effectivement fallu que les corporations de CEGEP existantes
demandent leur dissolution pour permettre la création d'une nouvelle
corporation de CEGEP qui, dans le moment, sans préjuger des intentions
éventuelles du ministre, doit avoir la même structure
prévue par le bill 21.
M. CHARRON: C'est ça.
M. SAINT-PIERRE: A ce moment-là, il y a effectivement disparition
d'un nombre X de corporations de CEGEP pour n'en avoir qu'une seule qui a
cependant les mêmes caractéristiques que la corporation
antérieure.
M. CHARRON: Ce qui m'intrigue c'est la représentation des
professeurs, la représentation des étudiants, sur le conseil
d'administration, qui pourrait désormais être plus vaste.
M. SAINT-PIERRE: Pour apaiser les craintes du député de
Saint-Jacques, je pense que, si on prend le cas que nous avons l'intention de
retenir le Saguenay-Lac-Saint-Jean on y retrouve au contraire
tout au moins une participation accrue au niveau des campus, des
étudiants, des professeurs. Au niveau des campus, nous avons une
structure qui prévoit sept personnes où, une fois le budget
voté, une fois que les grandes politiques du conseil régional
sont acceptées, les décisions, face à des problèmes
courants, sont quand même déléguées au niveau du
directeur du campus avec ces sept personnes parmi lesquelles on retrouve un
étudiant, on retrouve un parent, on retrouve... Cela, c'est dans le cas
de Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. CHARRON: Mais, grosso modo, quelle serait la place qu'on
réserve aux étudiants et aux enseignants dans
l'élaboration de la politique régionale du CEGEP au niveau de la
nouvelle corporation qui va être instituée?
M. SAINT-PIERRE: Ils joueront le rôle qu'ils jouent à
l'heure actuelle dans les corporations de CEGEP existantes.
M. CARDINAL: A moins de modifier la loi.
M. SAINT-PIERRE: A moins de modifier la loi. Au niveau du CEGEP
régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean, on est dans le cadre du projet de
loi 21. Donc le conseil d'administration reste quand même avec quatre
représentants des professeurs. Dans ce cas-là, ayant quatre
campus, c'est le professeur de chacun des campus qui siège au conseil
d'administration sur le plan régional.
M. CHARRON: Et quelle structure existera au niveau des campus
eux-mêmes, dans chacun des campus?
M. SAINT-PIERRE: Là il y a le cas typique
de la régionalisation au Saguenay-Lac-Saint-Jean dont, encore une
fois, on ne peut pas présumer qu'elle sera élargie à
l'échelle provinciale. Ce qui est prévu, c'est qu'il y a
justement un conseil de sept personnes dont un professeur et un
étudiant, etc. Ces gens-là, je pense, auront un rôle
conseil au niveau de leur campus. J'aimerais élargir un peu la question,
ne serait-ce qu'en termes d'information, je ne me sens pas le droit de faire
autre chose que ça.
Il faut dire qu'il y a une hypothèse sous-jacente dans notre plan
de développement, d'implantation à la régionalisation
c'est qu'on émet l'hypothèse que le campus sera peut-être
axé davantage sur des réalités de type
pédagogique.
On pense que cette distinction va peut-être aider au fond à
mieux développer la pédagogie parce qu'on va mieux dissocier
à l'intérieur d'un campus un certain nombre de
réalités. On est conscient que ça peut amener un certain
nombre de difficultés, c'est possible, parce que, comme on le voit, on
peut penser que, s'il y a trois campus dans un CEGEP régional, il y a
quand même, dans les cadres actuels de la loi, un seul professeur par
campus. Par conséquent, peut-être qu'au conseil régional,
on aura moins l'optique d'un seul campus, il faudra penser au
développement régional de l'enseignement collégial.
Cela peut modifier le niveau et le genre de discussions qui auront lieu
au sein des conseils d'administration, c'est possible. Il y aura
peut-être moins tendance pour le conseil d'administration à
regarder des questions de détail concernant la régie interne,
c'est possible. Franchement, en ce moment, on ne peut pas faire autre chose que
des hypothèses mais, en termes de ressources qu'on mettra à la
disposition des campus, en termes d'orientation dont on discutera avec eux, on
va certainement insister beaucoup pour que ce soit en même temps, si
possible, l'occasion d'un certain renouveau pédagogique en mettant
l'accent par exemple sur la façon d'utiliser les ressources à la
disposition des collèges, en termes de services centralisés
d'informatique par exemple, des choses comme ça, pour faire voir les
virtualités sous-jacentes à cette réorganisation, aussi
pour habituer à penser en termes de développement d'enseignement
collégial au niveau régional, et moins penser en termes
d'érection à Place Ville-Marie un peu partout et cela permettra
peut-être d'instaurer plus de mobilité dans les enseignements.
C'est-à-dire que, par exemple, par hypothèse, une année,
les enseignements se donnent à tel endroit mais que, l'année
suivante, la population ayant évolué ou les étudiants se
dirigeant ailleurs, on ferme tel cours à tel endroit pour le donner
plutôt à tel autre où le besoin se fait sentir.
Autrement dit, on voudrait accentuer les concepts de mobilité de
l'enseignement collégial sans qu'on pense nécessairement à
des éléphants blancs chaque fois qu'on parle de diffuser des
enseignements plus près des clientèles. Ce sont des idées
comme celles-là qui sont sous-jacentes à l'opération de
régionalisation.
M. CARDINAL: On peut aller plus loin et se poser une question. Il y a le
plan administratif, on en a parlé, il y a le plan pédagogique, on
vient d'en parler, et le plan du financement. Est-ce qu'il y aurait aussi des
effets sur le plan du financement, qui a été assez délicat
et parfois difficile, au niveau des collèges d'enseignement
général et professionnel?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons cette année, pour la deuxième
année, un régime particulier aux collèges d'enseignement
général et professionnel. En fait, à moyen terme, je vois
les incidences favorables au niveau du financement puisqu'on va éviter
des dédoublements au niveau des options, au niveau de
l'enseignement.
M. CARDINAL: Un peu plus loin, quand je parle de financement, je parle
de financement externe, c'est-à-dire non pas des subventions du
ministère mais du fait que, dans le passé, les collèges
d'enseignement général et professionnel, comme les
universités, émettaient des obligations.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. CARDINAL: Enfin, sous l'ancien gouvernement, l'Opposition qui
est devenue depuis le gouvernement a posé de nombreuses questions
sur le financement dans une année de chacun des collèges
d'enseignement général et professionnel fait à
l'extérieur, sur le marché, même si c'était un
marché assez fermé.
M. SAINT-PIERRE: C'était pour les immobilisations?
M. CARDINAL: Oui, est-ce que la régionalisation peut avoir des
effets, ou bien, comme les campus vont demeurer les mêmes, ce ne sera
aucun...
M. SAINT-PIERRE: Je ne vois pas de changements possibles ou
prévisibles à l'avenir.
M. CARDINAL: C'est le même système qui est suivi.
M. SAINT-PIERRE: Oui. On a soulevé tantôt la question de ce
lien, de la coordination entre le collégial et l'universitaire.
J'aimerais mentionner au député de Saint-Jacques qu'en plus d'une
concertation et des discussions évidemment très fréquentes
entre M. Paradis, de la direction générale de l'enseignement
supérieur, et M. Paré, de la direction générale de
l'enseignement collégial, qui tous deux font partie de l'enseignement,
qui tous deux sont responsables des programmes dans leur direc-
tion générale respective, il y a également eu au
surplus des discussions entre ces deux messieurs et le comité des
admissions. Ces deux types font d'ailleurs partie du comité des
admissions du Conseil des universités.
Le Conseil des universités est un organisme consultatif pour
l'enseignement supérieur. Ce conseil emploie différents
comités, dont le comité des programmes pour les nouveaux
programmes à l'intérieur des universités. Un autre des
comités est le comité des admissions, qui tente d'uniformiser
pour les différentes disciplines les critères
d'admissibilité à l'université. M. Paré et M.
Paradis qui sont tous les deux responsables des programmes aux deux paliers, au
ministère, le collégial et l'universitaire, font partie de ce
comité des admissions.
Un rapport a été remis en mai au comité qui doit
faire l'étude de ces réunions en juin. Ici, j'ai un mémo
du 30 juin 1970. On dit que dès que le Conseil des universités
nous aura fait tenir ses recommandations à ce sujet, le ministère
sera en mesure de procéder à la mise en place de
mécanismes propres à assurer, entre les universités et les
collèges, une coordination efficace. Je souligne simplement la
participation de deux fonctionnaires du ministère responsables des
programmes au niveau collégial et universitaire comme membres du
comité des admissions au Conseil des universités qui, avec les
universités, tente de définir des politiques uniformes
d'admission.
M. CARDINAL: On pourrait mentionner le comité mixte qui existait
avant que n'existe le Conseil des universités.
M. LAVOIE (Wolfe): Je vais vous dire en passant que M. Paré
j'ai déjà eu affaire à lui est un type
très dévoué. Je désire lui rendre hommage.
M. SAINT-PIERRE: Je vais le lui transmettre...Ça fait toujours
plaisir parce que je sais, comme fonctionnaire ou comme homme politique, que
ceux qui ne sont pas de bonne humeur envoient toujours des lettres mais ceux
qui sont satisfaits, c'est exceptionnellement qu'on en voit. Je vais le lui
transmettre.
M. CHARRON: M. Martin, sous-ministre, disait, dans une entrevue que j'ai
lue dans Education Québec je crois, que le régime de
régionalisation des CEGEP aurait comme effet de créer une
dynamique c'était son vocabulaire très
intéressante, une manière de concurrence, si vous voulez, entre
la personnalité distincte que chaque CEGEP serait obligé d'avoir
et la qualité des services.
J'ai trouvé ça très intéressant comme
façon de poser le problème. Mais comme conséquence
immédiate sur la vie des CEGEP ce système de concurrence
c'était d'ailleurs contenu dans les réponses de M. Beauregard
tantôt quand il me parlait de mobilité de l'enseignement
est-ce qu'on ne peut pas prévoir que cette concurrence, aussi
bénéfique soit-elle sur la qualité de l'enseignement, va
aussi causer des problèmes énormes entre différents
campus, essayant de s'arracher l'un et l'autre telles sortes d'options, telles
sortes de cours? Je vois là-dedans aussi d'ailleurs ça
figurait tout à l'heure dans la réponse du ministre encore
une fois une distinction entre le général et le
professionnel.
Tout le monde sait qu'on n'a pas encore réalisé les
ambitions du ministère dans ce domaine. Est-ce qu'il n'y aurait pas
certains campus dans un CEGEP régionalisé qui insisteront, se
querelleront? Est-ce qu'on n'arrivera pas à des querelles
régionales, de clocher, pour avoir tel cours? Je donne un exemple. Que
tel cours se donne à Chicoutimi et que tel autre se donne à
Jonquière. Parce que la corporation du CEGEP régionalisé
aura décidé que tel cours sera à Jonquière
plutôt qu'à Chicoutimi, il y aura des querelles encore une fois
qui montreraient que la population de Jonquière n'est pas bien...
Je crains que, si cette corporation a des décisions à
prendre quant à la mobilité de l'enseignement, quant à
savoir où se fait le général, où se fait le
professionnel, cette concurrence que M. Martin prévoyait et
prévoit encore, j'imagine, pourrait avoir des effets absolument
malheureux sur le monde de l'éducation dans une région en
particulier.
M. SAINT-PIERRE: Je pense que c'est évident, peu importent les
structures que nous allons retenir. Il y aura toujours des tensions, il y aura
toujours, sur le plan des relations humaines, certaines difficultés.
Dans le moment, ce qui frappe, c'est qu'il y a cette incohérence et que
demain, tout au plus, on peut espérer que l'incohérence,
c'est-à-dire que ces tensions ne seront pas dans un climat propre
à l'incohérence. C'est-à-dire que le patelin d'autrefois,
la ville même qui avait son CEGEP, c'est un peu une région.
Lorsqu'on parle de tenter de trouver soit une dynamique propre, soit une
personnalité à chaque CEGEP, là c'est un peu toute la
région qui sera mise en cause vis-à-vis d'autres régions,
c'est-à-dire un sens de l'appartenance qui dépassera telle
bâtisse et telle institution.
M. CHARRON: Le ministre sait très bien qu'on n'a pas encore
atteint c'est lui-même qui me le disait dans ses arguments sur le
projet de loi 27 ce dégagement pour atteindre les grandes
régions. Là-dessus, j'endosse ce genre de politique mais je vois
très bien, demain matin, des gens de Jonquière qui ont eu le
cours pendant trois ans qui payaient d'ailleurs sans le savoir,
ça coûtait cher mais ils n'en tiennent pas compte
étaient satisfaits parce que le cours se donnait à
Jonquière. La jeune fille de 17 ans devra désormais faire de
l'autobus à trois
sur la banquette, avec la boîte à lunch, pour aller prendre
le cours à Chicoutimi...
M. CARDINAL: Le député sait-il de qui il parle?
M. CHARRON: Non. C'est une image que j'évoquais d'une chose que
j'ai déjà entendue. Il y aura, dans la population de
Jonquière et encore une fois cela donnera des arguments à
ceux qui attaquent le ministère de l'Education dans n'importe quel
domaine des arguments qui, à mon avis, sont tout simplement
dépassés, mais qui ont encore cours. Je ne sais si le moyen de
les contourner ou de faire face à la musique ce serait d'augmenter la
participation du milieu des enseignants et des étudiants à la
corporation du CEGEP régionalisé pour que les gens soient
eux-mêmes impliqués dans le fait de la mobilité de
l'enseignement.
M. SAINT-PIERRE: Non. Je pense que s'il y a incohérence dans les
désirs des différentes populations qui animent un CEGEP, je pense
qu'on est en train de la résoudre dans un esprit de concertation
puisqu'au niveau du conseil d'administration, au niveau de l'entité
même du sens de l'appartenance, c'est maintenant la région qui va
prédominer. Je pense qu'on a certaines garanties par le simple fait de
la mentalité des gens qui, dans des cas donnés, même avec
un esprit de clocher et Dieu sait que dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean,
il est très prononcé ont quand même
réalisé, j'en ai la conviction profonde, l'absurde du chemin
parcouru jusqu'à présent.
Il faut bien se rendre compte que les gens de Jonquière n'ont pas
changé depuis l'an dernier. Je pense que l'an dernier ils ont
été frappés par le fouet et se sont rendu compte qu'ils ne
pouvaient plus continuer de faire des luttes pour tenter de supplanter
Chicoutimi. De la même façon que, dans ma région de la rive
sud de Montréal, on a réalisé que ce qui était
important pour le développement industriel ce n'était pas que
Chambly surpasse Beloeil, mais que les deux villes se mettent ensemble pour
qu'une industrie vienne là au lieu d'aller en Ontario et que les
répercussions seront bénéfiques pour la région.
Je pense qu'il y a eu quand même une évolution des
mentalités. On doit dire qu'au niveau collégial, compte tenu des
mentalités, compte tenu des gens qui oeuvrent dans ce secteur, tant chez
les parents, les enseignants que chez les étudiants, il y a quand
même une évolution qu'on ne rencontre pas au niveau des
commissions scolaires.
M. CARDINAL: M. le Président, le ministre me permettrait
peut-être d'ajouter quelque chose, c'est que j'ai l'impression que le
député de Saint-Jacques cherche l'idéal à
très court terme. S'il y a un secteur de l'éducation où le
milieu, d'abord par ville, puis ensuite par région, a vraiment
joué, s'il y a quelque chose qui est sorti du milieu, c'est bien le
niveau du collège d'enseignement général et professionnel.
Il ne s'est pas créé comme un champignon, comme certains
collèges privés qui se sont créés en pleine nature
je n'en nommerai aucun où il n'y a pas de
clientèle.
Au contraire, l'expérience, à la suite de la loi-cadre 21,
malgré ses défauts, a été une expérience
incroyable dans le milieu de l'éducation. C'est le seul secteur
où c'est le milieu même et quand je parle du milieu, je
parle du milieu socio-économique, je parle du milieu étudiant, je
parle du milieu enseignant qui a vraiment créé ce qui
existe et est vraiment en train de le modifier, avec l'aide du
ministère, d'accord, avec les deux chefs du ministère, je le
souhaite. Au contraire du niveau des commissions scolaires ou au contraire du
niveau universitaire, ce n'est pas le hasard qui a créé ce qui
s'est fait. Ce sont les milieux qui l'ont voulu et qui sont prêts
à le modifier. Je ne sais pas si mon analyse est bonne, mais cela me
semble être un phénomène qui est particulier au niveau
collégial.
M. CHARRON: J'admets les deux dernières remarques de mes
collègues parce qu'il est possible qu'au niveau collégial,
effectivement, on ait atteint un plus grand dégagement. La population
est un peu plus habituée à travailler en fonction de
régions, en fonction d'éloignement. Le fait que des CEGEP
il y en a pas autant que des commissions scolaires, Dieu merci, d'ailleurs
les gens en sont arrivés à considérer que ce n'est
pas nécessairement dans le patelin que doit...
M. CARDINAL: Sans blaguer, il aurait pu y en avoir 108 si on avait suivi
les pressions, autant qu'il y avait de comtés, autant qu'il y avait de
diocèses.
M. CHARRON: Dans mon comté, j'ai le plus gros CEGEP du monde. Ce
n'est pas sans trouble toutefois, mais...
M. CARDINAL: J'y avais mon bureau, je le connais. M. le
Président, est-ce que je pourrais dire ceci pour aider les
débats: sur ce poste 10, je n'ai plus de questions de politique
générale, parce que je les ai posées au tout début
au sujet de l'article 1. Je laisse la place aux collègues. Je suis
prêt n'importe quand à prendre article par article.
M. LE PRESIDENT: 1 à 29, adoptés?
M. CHARRON: J'en ai encore quelques-unes.
M. CARDINAL: On s'en doutait, mais on va être patient.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de
Saint-Jacques.
M. CHARRON: Ce n'est pas de la procédure, ce sont des questions
d'information. Le comité Roquet...
M. SAINT-PIERRE: C'est mieux qu'hier soir.
M. CHARRON: Oui! Quand nous allons remonter en Chambre, M. le
ministre...
M. SAINT-PIERRE: Il faudrait peut-être prendre la Chambre nous et
laisser les gens venir débattre leur bill 50 en commission.
M. CHARRON: Ce serait bien.
M. SAINT-PIERRE: On pourrait voir un projet collectif des
Québécois prendre forme.
M. CHARRON: Quant au comité Roquet, qui portait sur
l'organisation des cours communs, quels en étaient les membres? J'allais
aussi demander son rapport.
M. SAINT-PIERRE: On va distribuer le rapport. Les membres sont
mentionnés à l'intérieur.
M. CHARRON: Très bien.
M. SAINT-PIERRE: Je pourrais peut-être, dans le sens du rapport
Roquet, donner un bref résumé de ce qui s'est fait jusqu'ici. Le
rapport a été déposé le 15 décembre 1970.
Nous allons en distribuer une copie à chacun des membres de la
commission. Dès le début de janvier, il était
distribué aux collèges pour fins de consultation. Au début
de février, les collèges ont remis le rapport au ministère
afin de le faire étudier par les professeurs. Le vendredi 12 mars 1971,
les directeurs des services pédagogiques ont consacré une
journée à ce rapport, prenant connaissance des résultats
de la consultation faite dans les collèges depuis janvier. A la suite de
cette réunion, un comité de directeurs de services
pédagogiques prépare un document qui proposera un
échéancier, un ordre de mise en place, des différentes
dispositions proposées par le rapport. Le vendredi 23 avril 1971,
l'assemblée des directeurs des services pédagogiques a
étudié de nouveau les suites à donner au rapport et doit
faire éventuellement des recommandations. Cela a été une
étude subséquente à la réunion qui avait eu lieu le
12 mars. A ce jour, il semble que les recommandations iront dans le sens
suivant: avant de mettre en place une nouvelle formule, il faudra
développer des cours interdisciplinaires, des cours de technologie
valables pour les étudiants du général et promouvoir le
développement des méthodes adaptées aux objectifs des
cours communs.
Il faut bien comprendre que le rapport Roquet était simplement un
document de travail qui faisait le point sur le contenu des cours communs du
niveau collégial. Ce n'est pas un rapport officiel endossé par le
ministère de l'Education, c'est simplement un document de travail
très valable qui devient, avec la collaboration du ministre, le point de
départ d'un cheminement que le milieu et le ministère devront
parcourir pour éventuellement modifier, selon l'opportunité, les
cours communs au niveau collégial pour les rendre plus pertinents aux
objectifs que nous nous sommes fixés.
M. CHARRON: Vous avez décrit dans votre réponse les
étapes à venir également à la suite du rapport
Roquet. Est-ce que des décisions concrètes, devant affecter
l'organisation des cours communs, sont à prévoir?
M. SAINT-PIERRE: Il n'est pas impossible qu'en cours d'année,
l'an prochain, il y ait certains changements qui prennent force de loi. Je
pense qu'en général, pour l'ensemble des mesures concrètes
qui pourraient être prises à partir du rapport Roquet, on doit
plutôt parler de septembre 1972.
M. CHARRON: Septembre 1972.
M. SAINT-PIERRE: Il n'est pas impossible que si un certain consensus se
change facilement au cours de l'année, on puisse le faire cette
année.
M. CHARRON: Je n'ai pas plus de questions sur le rapport Roquet, parce
que je n'ai pas encore eu le rapport. Je voulais m'assurer qu'il y avait des
suites.
M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse. Si ma mémoire est bonne, le rapport
Roquet a déjà été distribué aux membres de
la commission. Cela ne me fait rien d'en donner une autre copie.
M. CHARRON: Moi, je ne l'ai pas retrouvé dans ma paperasse...
M. SAINT-PIERRE: Cela fait déjà quelque temps, vers la
période de Noël, le 23 décembre.
M. CHARRON: Je devais être dans l'esprit des Fêtes,
déjà...
M. SAINT-PIERRE: Il me semble avoir signé des lettres à ce
sujet...
M. CHARRON: Dernière question sur l'enseignement
collégial. Le ministre parlait tantôt, dans son discours
d'ouverture, du problème de la régionalisation. Il y a un autre
point aussi qui figure comme tache noire au dossier des CEGEP, c'est
l'intégration du professionnel et du général. Je pense
qu'à plusieurs endroits, cela n'a pas encore été
digéré. J'ai eu l'occasion de lire plusieurs mémoires, y
compris celui du Conseil supérieur de l'éducation, sur
l'intégration des écoles de métiers aux commissions
scolaires régionales. Ce n'est pas le collégial, mais cela
évoquait quand même que le même problème se situe au
niveau collégial.
Il y a eu aussi ce document j'imagine que M. Beauregard l'a eu en
main à un moment donné fait par des professeurs du CEGEP
de Joliette, et qui comparait l'organisation de nos CEGEP aux Colleges of
Applied Arts and Technology en Ontario. Et même si, à plusieurs
reprises, ces professeurs se disaient absolument non intéressés
à jeter par terre la structure du CEGEP, je pense qu'ils y apportaient
une telle condamnation, mais par contre une telle valorisation des CAATS, que
c'est à toutes fins utiles la condamnation de l'enseignement
professionnel donné dans des collèges d'enseignement où se
donne également l'enseignement général.
Quelles ont été, au cours de la dernière
année, les décisions et les efforts du ministère pour
faciliter cette intégration qui est en fin de compte l'essence
même des CEGEP? D'autre part, face aux problèmes qui sont
survenus, quelles sont les décisions à prévoir pour la
prochaine année?
M. SAINT-PIERRE: Il y a simplement un petit commentaire que j'aimerais
ajouter, on pourrait par la suite demander des renseignements additionnels. Je
dis, avec un esprit assez critique, que je pense personnellement qu'au niveau
collégial l'enseignement professionnel est en meilleure posture qu'il ne
l'est au niveau secondaire, tant sous l'aspect de la pertinence des cours que
sous l'aspect secondaire.
M. CHARRON: Cela, je le crois aussi.
M. SAINT-PIERRE: Je vais vous faire tenir une copie ici pour tous les
CEGEP, sur l'évolution entre les populations du général et
du professionnel à partir de 67/68 et en incluant les prévisions
de 71/72. Je vais lire le document. Par après, on pourra en avoir des
copies.
Ce qui est intéressant à remarquer, je vous donne
simplement quelques chiffres, c'est que en 67/68, nous avions 9,270
étudiants au général pour 4,862 au professionnel. On sent
donc que le général absorbe presque les deux tiers de notre
population au collégial. Ce pourcentage se modifie d'une façon
assez substantielle au point que cette année, en 70/71, nous retrouvons
au général 35,387 élèves et au professionnel
28,542. Ceci veut donc dire que la proportion de 66 p.c. a baissé
constamment. Selon nos prévisions pour 71/72 et c'est très
intéressant pour la première année, il y aura plus
d'étudiants au professionnel qu'au général,
c'est-à-dire que nous aurons 40,450 étudiants au professionnel et
36,960 au général.
M. CARDINAL: C'est simplement normal. On a blâmé autrefois
le ministre. C'était une chose épouvantable. On est parti des
collèges classiques et on a eu les CEGEP. Il ne faut quand même
pas charrier.
M. SAINT-PIERRE: J'aimerais mentionner les mesures. J'en ai
évoqué quelques-unes à plusieurs reprises. Il y en a que
peut-être les gens considèrent comme de véritables marottes
personnelles, mais j'ai toujours attaché personnellement beaucoup
d'importance aux passerelles latérales, soit tenter de faciliter
à l'intérieur de notre système la possibilité pour
un étudiant de passer du professionnel secondaire au professionel
collégial, du professionnel collégial au professionnel
universitaire. C'est très difficile dans le moment, ça devient
presque une véritable exception.
Je trouve qu'autrement on se retrouve avec le désavantage de
notre cours classique antérieur, c'est qu'en demandant à douze
ans à quelqu'un, de choisir le professionnel pour devenir
électricien, on lui demande au même moment de se fermer la porte
de l'université.
M. CARDINAL: C'est parce qu'à ce moment-là il y avait des
vocations.
M. SAINT-PIERRE: Peut-être les vocations sont moins
précises.
Mais ces passerelles latérales, j'ai l'impression qu'au niveau
secondaire elles vont aider beaucoup, parce que les gens n'auront quand
même pas l'impression avec cette possibilité de passerelles de se
fermer la porte de l'université. Souvent quelqu'un pourrait être
orienté vers le professionnel, que ce soit en informatique, dans les
techniques lourdes ou les techniques mécaniques, il y a quand même
parfois des tendances personnelles. Le député de Saint-Jacques
disait que lui n'aurait pas pris ça, mais je pense bien que d'autres
peuvent le prendre.
Ils ne le prennent pas dans le moment parce que, sur le plan
intellectuel ou sur le plan du goût, ils trouvent peut-être que
leur désir de connaître dépasse, déborde le cours
terminal qu'on veut bien leur offrir, soit au secondaire, soit au
collégial. Il y a constamment d'autres mesures sur le plan des contenus
de cours, que nous avons constamment tenté de revoir, dont la pertinence
de ces cours avec la participation des milieux. Il y a eu des efforts
comme j'ai mentionné sur l'enseignement coopératif qui
nous rapproche constamment de l'industrie pour assurer une collaboration plus
étroite avec celle-ci.
Je ne sais pas si M. Beauregard a d'autres points à soulever sur
le plan de ce qu'on a fait. La formation des maîtres du côté
professionnel est également un secteur sur lequel on se penche.
On pourrait souligner qu'il y a une chose qui se joue à la fois
au niveau collégial et au niveau de l'éducation des adultes. Il
faut en effet remarquer que la plupart des CEGEP ont maintenant la
possibilité d'engager un préposé à
l'éducation des adultes formation profession-
nelle, et la plupart des CEGEP se sont prévalus de cette
possibilité. Je pense que c'est une réalisation assez
appréciable.
Pour ce qui est de la comparaison avec les CAATS ce que vous
mentionniez je peux dire que c'est un témoignage, celui des
professeurs de Joliette. Je pense que c'est intéressant et on peut se
procurer ce volume-là assez facilement. Un professeur canadien, M.
Gordon Campbell, a publié un volume récemment qui fait
l'historique de tout le développement de l'enseignement collégial
au Canada. On remarque très bien, sans être spécifiquement
élogieux, que la formule que le Québec met de l'avant est
certainement comparable et avantageusement comparable à la plupart des
formules d'enseignement collégial au Canada.
J'ai eu personnellement beaucoup de contacts avec différents
milieux canadiens et américains sur le sujet. On regarde, il faut le
dire, avec envie l'espèce de symbiose qu'on a réalisée et
qui va au-delà de celle que... On n'a pas, par exemple, les
problèmes éternels qu'ont les Américains dans leur formule
de Junior College où on est toujours pris avec le problème des
"transfer programs" où on a beaucoup de difficultés à
valoriser l'enseignement professionnel que nous en avons ici.
Je pense que la formule, dans l'ensemble, s'avère rentable,
valable bien qu'il y ait des progrès à réaliser. Je sais
le genre de rapport auquel vous faites allusion émanant du Conseil
supérieur. Ce sont des rapports de M. Letendre ou quelque chose comme
ça. C'est un point de vue. Mais je pense que l'ensemble des responsables
de la formation professionnelle eux-mêmes au niveau collégial
n'ont pas manifesté d'opposition au système. Je pense que par
rapport à leur attitude, il y a trois ans, ils ont obtenu certaines
garanties de développement possible des enseignements professionnels qui
en ont réconcilié un assez bon nombre.
M. CARDINAL: Je me suis retenu depuis le début des
crédits. Les rapports du Conseil supérieur se font en fonction de
ce qu'est présentement le Conseil supérieur et du rôle
qu'on lui a accordé. Le ministre et moi, pendant l'étude des
crédits de l'an passé, avons longuement discuté de cette
motion du Conseil supérieur. Je l'ai peut-être fait cette
fois-là avec un peu d'ironie. Entre l'idéal de gens qui sont
placés dans une situation que leur a donnée la loi par ces
commissions et ce que le ministère a fait, il y a la même
différence entre ceux qui sont dans l'action et ceux qui sont dans la
critique. On pourrait comparer les artistes et les critiques de journaux. On
arriverait avec le même résultat.
M. CHARRON: Le ministre a parlé d'un de ses désirs de
faciliter le passage d'un secteur à l'autre. C'est un désir que
j'aimerais voir devenir réalité également. Il y a entre le
collégial et l'université pour les étudiants du
professionnel un mur énorme à franchir. On dirait que les portes
de l'université leur sont automatiquement fermées.
M. SAINT-PIERRE: On me permettra de me restreindre à ma propre
discipline. Pour en avoir discuté avec les doyens de facultés de
génie au niveau universitaire on m'a dit, et je le pense, que les
politiques sont peut-être changées dans certains cas. Je sais que
dans plusieurs universités on considère que l'étudiant du
professionnel collégial est souvent un type qui est plus apte et mieux
motivé il semble dans les faits pour faire un cours
universitaire que celui du général.
Je pense que c'est un doyen de la faculté de génie qui en
avait accepté quelques-uns avec un dossier exceptionnel du
côté professionnel. Cela a donné d'excellents
résultats. Ils avaient un peu une tendance...
M. CHARRON: Pouvez-vous dire que c'est
généralisé?
M. SAINT-PIERRE: Non, je m'excuse. Ce qu'on tente de faire à
l'élémentaire et au collégial inclut ces passerelles
constamment parce qu'il y avait là quand même un blocage au niveau
du secondaire et du collégial. Il y a aussi des démarches en
cours vis-à-vis du niveau universitaire mais cela se ferait par le
comité d'admission.
Je pense que l'objectif qu'on poursuit et la lacune qu'on signale est
partagée par plusieurs, par tous ceux qui oeuvrent tant à
l'université que dans des milieux d'enseignement que ceux de l'industrie
que les étudiants eux-mêmes.
M. CARDINAL: Je pourrais donner le même témoignage que le
ministre. Même dans des facultés comme la faculté de droit.
On n'acceptaient pas autrefois des gens qui venaient de collèges
commerciaux. Ils se sont avérés parfois les meilleurs
étudiants. Ils ne pouvaient pas devenir avocats ni notaires à
moins d'une loi spéciale. A la fin de leur cours, ils avaient parfois,
à cause de leur motivation et peut-être à cause du fait que
la barrière était plus difficile à franchir, des
résultats qui dépassaient de beaucoup ceux qui venaient de
l'enseignement général.
M. CHARRON: Est-ce que la DIGEC possède des statistiques sur le
nombre d'étudiants du professionnel collégial qui manifestent
l'intention d'aller à l'université et ceux qui y
réussissent?
M. SAINT-PIERRE: Il y a eu d'ailleurs une étude que nous
pourrions peut-être aussi vous donner, que j'ai trouvée fort
intéressante. Je pense qu'elle a été envoyée.
Est-ce qu'elle a été envoyée au cours de
l'année?
M. CARDINAL: Oui, elle a été envoyée.
M. SAINT-PIERRE: On y analysait justement ceux qui avaient
terminé au professionnel,
leur entrée sur le marché du travail, s'ils avaient pu
trouver les carrières nécessaires par rapport à ceux du
général, ceux qui allaient à l'université, pour
savoir s'ils pouvaient obtenir la faculté de leur choix.
C'était intéressant de voir, si ma mémoire est
fidèle, que du côté professionnel l'étudiant avait
plus de facilité de trouver une carrière correspondant à
ses goûts et à son cours, que celui du côté
général, qui pouvait trouver le premier choix au niveau
universitaire dans les facultés.
M. CHARRON: Est-ce que, sur le plan de la pédagogie, il y a des
travaux faits sur une concertation des programmes entre le secondaire
professionnel, le collégial professionnel et même l'universitaire,
afin qu'un étudiant n'ait pas à reprendre au niveau
collégial, à partir de A, après qu'il ait fait du
professionnel au secondaire.
M. SAINT-PIERRE: Vous avez mentionné trois niveaux. Entre le
collégial et l'universitaire, c'est la responsabilité du
comité des admissions du Conseil des universités, d'une part, et
de certaines rencontres ad hoc dont une a eu lieu à l'université
McGill, il y a quelques mois, où on a repris avec les vice-recteurs tout
ce problème. Je pense qu'au cours de l'automne il y aura des rencontres
nouvelles pour améliorer cette situation.
En ce qui concerne les passerelles, par exemple, entre le secondaire
professionnel et le collégial professionnel, dans les cadres des travaux
du groupe Education et emploi, il s'est fait des travaux très
poussés au sujet de ces spécialités professionnelles,
cette année, qui ont donné un rendement fort intéressant.
Et il y a un comité mixte permanent de la DIGEC et la DIGEES,
élémentaire et secondaire, qui a obtenu des relations pas mal
intéressantes dans le sens des orientations que le ministre nous avait
demandé d'examiner concernant ces passages de l'un à l'autre. Et
dans les six secteurs envisagés il y a eu des progrès notables
qui ont même entrafné des modifications, des
réorganisations des programmes au niveau secondaire. Cela sera en
vigueur dès l'an prochain et il est possible que l'on aborde d'autres
champs de spécialisation cette année. Il y a une réunion
de prévue au mois d'août pour voir sur quelle
spécialité nous allons travailler.
M. CHARRON: En ce qui concerne l'enseignement professionnel, je n'ai
guère plus de remarques à faire, sauf une. J'ai remarqué,
chez tous les défenseurs de l'enseignement professionnel, qu'une de
leurs premières recommandations, à la suite de l'analyse de la
situation actuelle, était de dire: Le ministère devrait se lancer
dans une politique de valorisation de l'enseignement professionnel. C'est vrai
que nous ne sommes pas encore dégagés du vieux concept que nous
avions au cours classique, dans lequel nous avons été
abâtardis, qui était de dire que les métiers étaient
pour ceux qui avaient moins de talents.
M. CARDINAL: Ce n'est pas gentil pour les gens qui sont en face!
M. CHARRON: On allait plus loin. J'ai eu l'occasion, à certaines
reprises, d'entendre des éloges qui allaient dans ce sens de politique
de valorisation du secteur professionnel. Je ne sais pas si c'est là
l'option du ministère, mais je ne considère pas que ces
éloges que j'ai entendus sont véritablement utiles au secteur
professionnel qui, je l'admets, est dévalorisé par rapport au
secteur général. On tombe dans l'autre excès.
Dans certaines écoles, dans une régionale de Chambly,
je pense que c'était le service d'orientation de la commission
scolaire régionale, ou je ne sais trop, je regrette de ne pas le savoir
actuellement on incitait les étudiants à choisir le
professionnel, par toutes sortes de moyens: placards, affiches, etc. Mais
c'était une publicité qui faisait le contraire de ce qu'elle
aurait dû être, qui répétait le défaut de la
première, si vous voulez, et elle était dégueulasse
à l'égard du général. On disait: Au professionnel.
Et là, on donnait comme image le bonhomme avec la petite serviette, et
qui fait de l'argent, avec l'image d'une maison, en arrière, d'une
automobile. Ce sont les gars du professionnel! Ce sont les gars qui sont
sûrs d'avoir des emplois. On a besoin de techniciens, le Québec se
développe. On a la régie de la baie James, etc. Tout y allait. On
a un grand projet de relance économique. Alors, les gars du
professionnel, ce sont les bons citoyens. Et les gars du général,
ce sont les contestataires, ce sont les cheveux longs.
Je ne pense pas que le professionnel se valorise en dévalorisant
le général. Ce n'est pas la façon, c'est contraire
à l'esprit même qui a présidé à la naissance
des CEGEP. Je ne pense pas que ce soit la politique du ministère, et il
doit même condamner cela lorsque certaines commissions scolaires
régionales se lancent là-dedans.
Il y a moyen de revaloriser le professionnel sans dévaloriser
l'autre. Je me souviens d'avoir entendu par exemple Gérard Filion qui
est ce qu'il est...
M. CARDINAL: Oui mais quand même.
M. CHARRON: Gérard Filion qui s'applique à demeurer
à la fine pointe de notre arrière-garde et qui, devant une
chambre de commerce évidemment très heureuse de ses propos,
brandissant le cahier que produit la DIGEC à chaque année
concernant les options offertes dans chacun des CEGEP du Québec, disait
par exemple, au point de vue des techniques forestières suivant
les points il y a tel CEGEP et tel CEGEP qui l'a. Techniques
administratives, tel CEGEP et tel CEGEP; Anthropologie, tous les CEGEP,
même celui de Gaspé, comme si les gens de Gaspé n'avaient
pas
le droit d'avoir un cours d'anthropologie. Il disait cela avec un
certain mépris dont il est devenu un des apôtres. Je ne pense pas
que cet homme-là, finalement, malgré les applaudissements de la
chambre de commerce, valorisait le secteur à la défense duquel il
se portait.
J'espère que le ministère ne se lancera pas dans ce type
de politique. Je crois que les besoins actuels du Québec, de la
société actuelle, en l'année 1972, suffisent à
valoriser l'enseignement professionnel et à inciter les étudiants
à aller le choisir sans dévaloriser l'autre. C'est la
dernière remarque que je voulais faire là-dessus mais
j'espère qu'elle aura des conséquences.
Une dernière question sur les CEGEP, vous avez parlé d'un
bureau d'admission régional pour Québec, est-ce qu'il en existera
un bientôt pour Montréal?
M. SAINT-PIERRE: Je pense que c'est le sens de la dernière partie
de la résolution que je vous ai lue tout à l'heure,
émanant de cette rencontre de la DIGEC avec les directeurs
généraux, à l'effet de procéder dans les meilleurs
délais à la régionalisation de certains services
essentiels. Je suis persuadé, pour en avoir causé avec eux, que
la question d'un bureau centralisé d'admission à Montréal
peut certainement être mise en chantier dès septembre prochain. Il
y a de bonnes chances que ce soit réalisé pour la prochaine
année.
M. CHARRON: Vous avez certainement lu, dans la Presse, la lettre d'un
orienteur de la CECM qui évoquait quelques cas qu'il a vécus
lui-même.
M. SAINT-PIERRE: J'ai lu en diagonale cette lettre-là, c'est
toujours l'éternel problème puisque, si on écoute ce type,
c'est finalement plus de centralisation qu'il demande au ministère,
c'est-à-dire qu'on veut un peu renoncer à l'identité
propre des CEGEP. Il faut bien se rendre compte qu'aux CEGEP, contrairement aux
commissions scolaires, on les laisse avoir une vie propre, on leur laisse avoir
finalement beaucoup de marge de manoeuvre pour leur faire, comme on le
soulevait tantôt, développer leur identité personnelle.
A lire ce type-là, on voyait qu'il souhaitait que le
ministère ait d'un coup sec, pour tous les CEGEP, des conditions
d'admission et une certaine rigidité. A mon sens, c'est un peu à
l'opposé des objectifs qu'on veut implanter à savoir que le CEGEP
se développe dans le milieu et par le milieu, une personnalité
propre.
M. CHARRON: Pour le cas de Montréal... M. SAINT-PIERRE: Je n'ai
pas de...
M. CHARRON: Le milieu est le même d'un CEGEP à l'autre. Je
pense que le service d'admission... Si, par exemple, un étudiant va
faire une demande d'admission au CEGEP d'Ahuntsic il faudrait que son dossier
soit un peu centralisé pour qu'il n'ait pas à faire des
démarches à quinze CEGEP. C'est quelque chose qui est abordable
sans amplifier la centralisation des technocrates du ministère de
l'Education, pour faire plaisir à mon collègue de
Mégantic.
M. LE PRESIDENT: Article 1, sous-article 1.
M. CARDINAL: M. le Président, les sous-articles 1, 2, 3, 4, 5, 7,
10, 11 et 29, à moins que d'autres n'aient des objections...
M. CHARRON: J'ai des objections à 3 et 11. M. CARDINAL:
D'accord.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. 2, adopté.
Sous-article 3: Honoraires et commissions. Le député de
Saint-Jacques a-t-il des questions?
M. CHARRON: Quels sont les...
M. CARDINAL: Sans être méchant pour le député
de Saint-Jacques, il y a des questions que je ne pose pas parce que je sais
déjà la réponse.
M. SAINT-PIERRE: Au sous-article 3, "honoraires et commissions", M. le
Président, les montants les plus substantiels sont, d'une part, $150,000
pour l'engagement de coordonateurs. Ce sont essentiellement des professeurs de
CEGEP, responsables des programmes d'étude, qui sont
rémunérés par le ministère. Nous avons
différents comités pour à peu près chacune des
matières enseignées au collégial. Ces gens-là sont
choisis à même l'ensemble de notre réseau de CEGEP.
Sur $180,000, il y a déjà $150,000 pour l'engagement de
coordonnateurs qui sont des professeurs de CEGEP, il n'y a aucune firme dans
ceci. Deuxièmement, il y a études et recherches, soit un montant
de $30,000 pour un recensement et une évaluation du personnel de cadre
dans le domaine des communications au Québec. C'est l'option
communications-journalisme. C'est une étude particulière pour
tenter de cerner ça. On me dit qu'il y a une firme dans cela.
M. CARDINAL: Il n'y a pas de firme.
M. SAINT-PIERRE: J'ai décelé, dans les
préoccupations du député de Saint-Jacques, une allusion
à un patronage quelconque ou je ne sais pas.
M. CHARRON : Non. Honoraires et commissions, ça semble
toujours... et je ne connais pas mes amis dans ça.
M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse, il n'y a pas de firme dans ça. Ce
sont des professeurs. Ce
sont peut-être les amis d'ailleurs du député de
Saint-Jacques qui bénéficient d'honoraires et de commissions.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, adopté. Sous-article 4: Frais de
bureau, adopté. Sous-article 5, adopté. Sous-article 7,
adopté. Sous-article 10, adopté. Sous-article 11: Services
contractuels.
M. SAINT-PIERRE: Services contractuels, M. le Président, c'est
essentiellement: impression et publication de volumes, rapports, brochures,
bulletins, un peu tout ce que vous avez reçu. Ce sont de petites choses
comme ça pour les différents niveaux, tous les programmes,
conditions d'admission, etc. Le montant de $10,000 est pour l'enquête
universitaire dans les CEGEP, $9,000; bulletins cumulatifs, formules
contenues...
M. CHARRON : Enquête universitaire dans les CEGEP, qu'est-ce que
c'est?
M. SAINT-PIERRE: On peut faire des recherches mais à
première vue...
M. CARDINAL: Les rapports d'enquête sont normalement
envoyés aux membres de la commission permanente de l'Education.
M. CHARRON: On peut facilement...
M. CARDINAL: Oui, parce que le ministère des Affaires culturelles
nous envoie sans cesse de beaux cadeaux, alors on serait
intéressé à bénéficier de ces
renseignements.
M. SAINT-PIERRE: Vous ne voulez pas abuser de vos...
M. CHARRON: Parfois, on a le temps de lire la nuit.
M. CARDINAL: Cela nous permettrait de poser des questions plus
pertinentes.
M. SAINT-PIERRE: Vous nous avez faussé compagnie hier soir?
M. CHARRON: Je suis parti à 2 h 30.
M. SAINT-PIERRE: C'était dans les 4 heures que le
député de Mégantic était à son meilleur.
M. DUMONT: Je n'étais pas là.
M. CARDINAL: Vous n'étiez pas là à 4 heures?
M. CHARRON : Ils sont meilleurs la nuit. M. DUMONT: J'ai
abandonné à 11 heures.
M. CARDINAL: C'est encore bon, 11 heures.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté. Sous-article 29,
adopté. Article 2: Subventions de fonctionnement aux collèges
d'enseignement général et professionnel.
Subventions de fonctionnement aux CEGEP
M. CARDINAL: M. le Président, est-ce qu'il serait possible
d'avoir, sous forme de tableau, la liste de ces subventions? Je ne la demande
pas immédiatement mais si on pouvait nous la remettre avant la fin des
travaux.
M. CHARRON: On pourrait nous la remettre à un moment
donné.
M. SAINT-PIERRE: On en prend note et on vous la remettra. Je l'ai
déjà mentionné à d'autres reprises, c'est une
formule qui n'est pas aussi rigide que pour les commissions scolaires. D'une
part, l'obligation d'une analyse de certains postes budgétaires et un
certain désir de normalisation. C'est un régime financier
différent.
On vous transmet la liste. On vous transmet deux documents, le
régime financier qui donne les grands principes et, deuxièmement,
la liste de chacun des CEGEP et leur budget de fonctionnement pour l'an
prochain.
M. CHARRON: Là-dessus, M. le Président, il y a eu deux
CEGEP pilotes, je crois, en administration financière. Quels
étaient ces CEGEP?
M. SAINT-PIERRE: Il y avait le CEGEP de Saint-Laurent et celui
d'Ahuntsic.
M. CHARRON : Vous n'avez qu'à évoquer le nom du CEGEP
Saint-Laurent pour que le ministre...
M. SAINT-PIERRE: Cela a très bien marché. M. LE PRESIDENT:
Article 2, adopté.
M. CHARRON: Je voulais savoir si, comme cela a très bien
marché, les résultats vont pouvoir s'appliquer à...
M. SAINT-PIERRE: On a l'intention d'essayer d'étendre la formule
l'an prochain. Il a été question cette année de la
généraliser et on a cru préférable de
procéder par expérience pilote parce qu'il y avait un
problème au niveau du codage. Le système de codage posait des
doutes parce qu'on adoptait, en somme, un système de codage couvrant
tous les niveaux d'enseignement et ça posait des problèmes dans
les collèges. On trouvait que c'était inutilement complexe, etc.
On a dit: On va l'expérimenter et cela a raté. On a voulu
l'expérimenter aussi à Thetford sur une base manuelle tandis
qu'à Saint-Laurent et Ahuntsic, on l'a expérimenté sur
ordinateur. Et cela a très bien fonctionné à
Saint-Laurent. Il y a eu quelques pépins, dont
j'ignore la nature précise, à Ahuntsic. On va sans doute
vouloir roder l'affaire encore davantage avant de la
généraliser.
M. LE PRESIDENT: Article 2, adopté. Article 3.
Subventions d'investissement aux CEGEP
M. CARDINAL : Même question que tantôt. Est-ce qu'on
pourrait aussi fournir un tableau?
M. SAINT-PIERRE: On pourrait fournir un tableau mais, sur les $2
millions, peut-être que ça ne donnerait pas. Je prendrai
peut-être 30 secondes pour expliquer notre politique en matière
d'investissement. Lorsqu'il y a des approbations données pour des
immobilisations inférieures à $1 million ou à $500,000...
Je veux dire que, dans le budget actuel, on prévoit $54 millions
d'immobilisation sauf qu'un montant de $52,890,000 sera le produit net
d'émissions d'obligations qui seront faites par les différents
CEGEP. Les $2 millions sont donc une conciliation de petits montants qui ne
justifieraient pas une émission d'obligations dans laquelle le
ministère...
M. CARDINAL: Sans être méchant à ce
moment-là, est-ce qu'on pourrait avoir une liste qui donne...
M. SAINT-PIERRE: ...l'ensemble des $57 millions?
M. CARDINAL: Oui, c'est cela.
M. SAINT-PIERRE: Le plan d'investissement...
M. CARDINAL: Ce ne sont pas les $2 millions qui m'intéressent,
c'est le plan d'investissement.
M. SAINT-PIERRE: Le plan d'investissement n'a pas encore
été approuvé par le lieutenant-gouverneur en conseil. Il y
a des études qui se terminent et dont la somme va donner $57 millions,
mais suivant les discussions avec les collèges, dès qu'il sera
approuvé... D'ailleurs, je le déposerai en Chambre et durant la
période de l'été, on pourra vous le transmettre
directement.
M. LE PRESIDENT: Article 3, adopté?
M. CARDINAL: Sujet à cette promesse du ministre à laquelle
on croit.
M. LE PRESIDENT: Article 4, adopté? M. CARDINAL:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 5? Instituts de technologie.
Instituts de technologie
M. CHARRON: Quels sont les instituts de technologie au
Québec?
M. SAINT-PIERRE: Parmi ceux qui restent, il y a d'une part l'Institut de
marine de Rimouski et l'Institut maritime de Québec.
M. CARDINAL: Qu'est-ce qu'on entend faire de l'Institut maritime de
Québec?
M. SAINT-PIERRE: Pour les Instituts maritime de Québec et de
marine de Rimouski, nous avons conçu un plan, à la suite de
plusieurs discussions. L'implantation d'un nouvel institut a été
annoncée récemment. Ce ne sera pas à Lauzon, mais à
Québec.
M. CARDINAL: Cela ne répond à ma question. Est-ce qu'on
l'intègre...
M. SAINT-PIERRE: On va intégrer...
M. CARDINAL: ...au CEGEP ou si on les laisse...
M. SAINT-PIERRE: On compte l'intégrer au CEGEP
François-Xavier-Garneau. Des discussions étaient
déjà en cours. Il y a quand même un protocole d'entente qui
permettrait de tenir compte du caractère un peu particulier de
l'institut maritime, enfin du genre de formation un peu paramilitaire qu'on
doit retrouver dans ce secteur-là pour correspondre aux exigences. Il
aura quand même une certaine autonomie propre, mais c'est
assurément une intégration à un CEGEP. Cela a
déjà été annoncé pour le CEGEP
François-Xavier-Garneau, il nous reste encore des discussions avec
différentes personnes, mais sous peu la chose devrait se
compléter. Nous prévoyons l'implantation d'un Institut de marine
intégré au CEGEP Garneau à Québec même. Il
dispenserait l'enseignement collégial, ici même dans le port de
Québec, sur un terrain qu'on tente d'obtenir de la Commission des ports
nationaux.
M. DUMONT: Quel est le but, M. le Président, de ce
déménagement, quant vous avez à Lauzon, tout près,
Davie Shipbuilding, un chantier très important qui permettrait
qui aurait permis du moins c'est cela qui avait été prévu
aux étudiants de pouvoir visiter cet endroit? Vous parlez de
François-Xavier-Garneau et vous parlez de l'Institut de marine qui va
aller dans cela, je m'imagine que le chantier de Lauzon aurait
été quelque chose qui aurait donné une
expérience.
M. SAINT-PIERRE: Je pense que le fait que l'Institut de marine soit
implanté dans le port de Québec le service est gratuit
à la traverse de Lévis n'exclut pas des visites aux
chantiers maritimes. Le plus important, je pense, c'est le
fait de l'implanter dans le port même de Québec; l'institut
sera alors très près de tous les centres de navigation.
M. DUMONT: Pourquoi ne pas donner une importance au port de Lévis
pour décentraliser quelque peu?
M. SAINT-PIERRE: C'est le voeu de tous ceux qui ont travaillé,
qui représentent l'industrie, qui représentent les gens proches
d'un institut de marine.
M. DUMONT: Quel montant avait-on dépensé pour l'Institut
de technologie de Lauzon, dont on semble abandonner le projet, selon votre
dire?
M. SAINT-PIERRE: Non. Il ya déjà eu un temps où on
parlait de mettre cela à Lauzon, mais lorsque les gens de la profession
ont entendu parler d'un Institut de marine à deux ou trois milles du
Saint-Laurent dans les terres, pour eux c'était une aberration. Je
partage un peu leur point de vue. Je pense qu'à Québec même
cela répond au voeu général. C'est très près
de toutes les compagnies maritimes qui opèrent à même le
port de Québec. C'est près du port de Québec qui ne se
compare pas au port de Lauzon. Ce ne sont pas des gens qui apprennent la
chaloupe, ce sont des gens qui sont sur des bateaux, qui touchent, au niveau
collégial, toutes les disciplines de navigation, de radar, etc.
M. CHARRON: Vous pourriez vous servir de la traverse de Lévis
comme cours pratique.
M. DUMONT: Il se construit autre chose que des chaloupes aux Chantiers
de Lauzon. Les directeurs et les administrateurs de
François-Xavier-Garneau avaient protesté contre la
quantité d'élèves que vous aviez tendance à vouloir
concentrer là. Est-ce que ces protestations continuent d'exister?
M. SAINT-PIERRE: Non. Il y a à peu près trois ou quatre
mois, à la demande du CEGEP, les cadres de la DIGEC se sont rendus au
CEGEP François-Xavier-Garneau. Ils ont rencontré le conseil
d'administration. A la suite des explications que nous avons fournies, des
échanges que nous avons eus avec eux, une résolution du conseil
d'administration a été adoptée à l'effet d'accepter
ce nombre de 4,000 étudiants.
M. CARDINAL: Si je ne me trompe pas... M. DUMONT: Vous les avez fait
accepter?
M. CARDINAL: Sérieusement, je pense que le CEGEP
François-Xavier-Garneau est un de ceux où il y a moins de
problèmes parmi tous les CEGEP créés.
M. CHARRON: Il a produit un excellent mémoire.
M. CARDINAL: Non, non, c'est exact c'est un cas exemplaire, même
si, enfin... Laissons faire.
M. CHARRON: Il y a également le cas de la centrale thermique de
l'Institut de technologie de Vaudreuil qui reste à préciser.
Disons que le problème ne m'apparaît pas comme un problème
d'institut de technologie, c'est peut-être beaucoup plus de savoir ce
qu'on fait de la Cité des jeunes de Vaudreuil et de l'ensemble du
complexe, à Hull. Enfin du ministère, il reste simplement
ça. Il s'agit de savoir ce qu'on fait avec l'ensemble des
bâtiments. C'est plus un problème qu'on pourra aborder avec le
haut-commissariat, les aspects culturels...
M. CARDINAL: On pourra assez s'amuser avec ça...
M. LE PRESIDENT: Article 5, sous-article 1 : Traitements, salaires et
allocations.
M. CARDINAL: M. le Président, encore une fois, pour tenter de ne
pas faire comme l'Assemblée nationale et pour hâter les
débats, je laisse à mes deux collègues le soin de vous
arrêter où vous voudrez. Je n'ai aucune question sur aucun des
sous-articles du poste 10, article 5.
M. LE PRESIDENT: Alors poste...
M. DUMONT: M. le Président, j'avais une question à poser.
Considérant que 34 p.c. des jeunes qui terminent leurs études
sont en chômage actuellement, est-ce qu'on n'a pas on voit qu'on
intègre très rapidement les instituts de technologie fait
une erreur encore là en voulant aller trop vite, en voulant
intégrer trop rapidement? L'enseignement technologique à ce
moment permettait d'avoir une profession.
M. SAINT-PIERRE: Je pense que tantôt, M. le Président,
lorsque je vous mentionnais qu'au niveau professionnel l'an prochain nous
aurons plus de 40,000 étudiants qui seront au professionnel, ce qui
était autrefois l'institut de technologie, cela prouve que
l'intégration a permis une revalorisation et a permis un
développement considérable. Il s'agit de reculer quatre ou cinq
ans en arrière. Nous n'avions jamais à cette époque 40,000
étudiants dans les instituts de technologie. Maintenant...
M. CARDINAL: M. le ministre, tantôt le député de
Saint-Jacques citait le président d'une compagnie et pour ne pas le
nommer...
M. CHARRON: Une compagnie d'ailleurs qui s'en va en ruine.
M. CARDINAL: Cela voulait dire...
M. CHARRON: Il était assez mal placé...
M. CARDINAL: ... qu'il était autrefois au Devoir et il a
ameuté par ses chiffres la population en ne citant que les chiffres des
collèges d'enseignement général et professionnel, sans
jamais citer des chiffres de ceux qui étaient dans les instituts de
technologie, ce qui faussait complètement le tableau. Or, M. Filion
jouait avec les statistiques...
M. CHARRON: Avec nos nerfs.
M. CARDINAL: Ah non! Cela ne m'a jamais énervé.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je vous dis, d'un
côté, que le nombre d'étudiants passe à plus de
40,000 l'an prochain au niveau professionnel, ce qui est
considérablement supérieur à ce que nous avions autrefois.
Il y a eu une enquête de réalisée dans une forte proportion
de nos CEGEP c'est-à-dire dans 18 CEGEP qui indique que 86 p.c.
de ceux qui terminent le cours collégial trouvent immédiatement
un débouché sur le marché du travail. Ils ne sont
nullement en chômage. Je pense qu'en plus d'offrir un contenu sur le plan
de l'éducation on permet à ces jeunes d'avoir une voix que n'ont
pas les 30 p.c. que vous mentionnez.
M. DUMONT: Nous verrons.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 1 : Traitements, salaires et
allocations. Adopté. Le sous-article 2 : Frais de déplacement,
adopté. Le sous-article 4: Frais de bureau, adopté.
M. CHARRON: Il n'y a pas d'honoraires et commissions. Je ne pourrai pas
poser ma question.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 5: Communications, adopté.
M. CARDINAL: Le sous-article 11: Services contractuels.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 6: Fournitures et approvisionnements,
adopté. Le sous-article 7: Mobilier, équipement de bureau et
d'informatique, adopté. Le sous-article 9: Assurances, taxes et
indemnités, adopté. Le sous-article 10: Loyers, adopté. Le
sous-article 11: Services contractuels.
M. CHARRON: Je vais revenir.
M. CARDINAL: Pendant cet intervalle le député de
Saint-Jacques n'a pas encore poser sa question est-ce que je pourrais
poser une question générale? Est-ce que le projet de loi du
ministre, qui veut taxer les collèges d'ensei- gnement
général et professionnel au prorata des élèves,
aura un effet sur le budget? Je sais bien que cela aura un effet sur les
transferts d'argent qui viendront du fédéral. Mais, en fait, cela
viendra obérer quand même ce budget. Est-ce que c'est prévu
au budget cette année?
M. SAINT-PIERRE: Oui, nous avons les sommes nécessaires pour les
taxes.
M. CARDINAL: Est-ce que c'est prévu? Est-ce indiqué aux
assurances, taxes et indemnités? Cela me parait peu.
M. SAINT-PIERRE: Nous avons ici les montants nécessaires. A
l'article 9, il faut dire qu'à Vaudreuil et tenant compte que l'Institut
maritime...
M. CARDINAL: C'est avant que ce projet de loi ne soit adopté.
M. SAINT-PIERRE: On a tenu compte de ce projet de loi, en particulier
dans les budgets de fonctionnement des collèges, et ça
représentait quand même un montant de $2 millions ou $3
millions.
M. CARDINAL: D'accord, mais ce n'est pas là qu'on le retrouve. Je
n'ai pas besoin de la réponse.
M. SAINT-PIERRE: On l'a retrouvé uniquement pour l'Institut
maritime et c'est simplement pour l'intégration d'ici septembre
moins que trois mois et à Vaudreuil, c'est l'Institut
thermique.
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de
Saint-Jacques.
M. SAINT-PIERRE: Au sous-article 11, vous voyez qu'on a diminué
de façon substantielle, les services contractuels, étant
seulement maintenant de $37,000...
M. CHARRON: Que c'est donc une bonne administration!
M. SAINT-PIERRE: Le loyer, c'est pour le navire-école.
M. CARDINAL: Nous sommes au courant.
M. SAINT-PIERRE: Services contractuels, c'est: entretien et
réparation d'édifices, entretien et réparation
d'outillage, entretien et réparation d'équipement de bureau et
conciergerie.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté. Sous-article 13:
Allocations, primes et bour-
M. CHARRON: Qu'est-ce que c'est?
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des bourses particulières aux
professeurs...
M. CHARRON: Aux vieux loups de mer.
M. SAINT-PIERRE: Allocations pour les uniformes des cadets qui vont sur
les bateaux. Les cadets de l'Institut maritime.
M. CARDINAL: Le député de Saint-Jacques devrait visiter
les bateaux du ministère de l'Education.
M. CHARRON: Certainement.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 13, adopté. Sous-article 29,
adopté.
M. CHARRON: Adopté. Avant l'adoption du poste 10, la
dernière année a mis en évidence certains collèges
d'enseignement général et professionnel pour des raisons qui
n'étaient pas nécessairement souhaitables, et la direction
générale et le ministre lui-même ont eu des
décisions à prendre. J'aimerais savoir, dans quelques cas,
où en est rendue la situation. En particulier le collège
d'enseignement général et professionnel de Saint-Laurent a
été l'objet d'une loi spéciale au cours de l'année,
et à la demande du député de Bagot qui avait alors
formulé un amendement...
M. CARDINAL: Trois amendements.
M. CHARRON: Oui, l'un en particulier fixait au 30 juin 1971 donc,
il y a une semaine la fin d'application de l'article de la loi qui
prévoyait la nomination d'un administrateur spécial...
M. SAINT-PIERRE: D'un enquêteur.
M. CHARRON: D'un enquêteur. Le ministre peut-il nous dire ici
où en est cette situation à Saint-Laurent.
M. SAINT-PIERRE: Oui. A Saint-Laurent, contrairement aux
appréhensions, on n'a pas mis d'huile sur le feu, tout au
contraire...
M. CARDINAL: Parce que nous avons beaucoup amélioré votre
loi.
M. SAINT-PIERRE: Vous pensez?
M. CARDINAL: Je n'en doute aucunement.
M. SAINT-PIERRE: Pour le cas de Saint-Laurent, les amendements à
la loi n'ont pas changé, il y a eu quand même l'administrateur et
le délégué. Je ne sais pas quels sont les renseignements
qu'a pu obtenir le député de Saint-Jacques, mais toutes les
personnes avec qui j'ai communiqué, tant chez les étudiants que
chez des professeurs du collège, ont été unanimes à
dire que, somme toute, avec un peu de recul, la solution du bill 30
était peut-être la seule façon de sauver la session des
étudiants, qui était fortement compromise, dès la
nomination de M. Bélisle. Je pense qu'il a agi avec beaucoup de
diligence, et il a fait preuve à la fois de jugement et de
fermeté. Ce n'était pas une sorte d'entêtement mais il a
respecté les...
M. CARDINAL: C'est celui qui venait de Chambly, ça?
M. SAINT-PIERRE: Oui. Cela a donné d'excellents résultats.
Les étudiants ont été satisfaits, les professeurs ont
été satisfaits et l'année scolaire s'est terminée
de façon parfaite, il n'y a eu aucun problème. D'autant plus que
M. Bélisle a préparé, pour l'année prochaine,
déjà, avec le syndicat des professeurs, la commission
pédagogique. Tout est en marche pour bien démarrer l'an prochain.
En d'autres termes, je pense que le bilan est quand même assez
intéressant.
M. CHARRON: Est-ce que le corps normal de décision à
l'intérieur du CEGEP sera réinstallé bientôt?
M. SAINT-PIERRE: Oui, il est réinstallé puisque, suivant
les dispositions de la loi, M. Bélisle a terminé son mandat, sa
tâche est terminée.
M. CARDINAL: Est-ce que vous allez voter un bill 31?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. CHARRON: Est-ce que le conseil d'administration est formé,
effectivement? Est-ce qu'il a tous les membres?
M. SAINT-PIERRE: Nous devons remplacer déjà la
consultation est en cours actuellement cinq des membres nommés
par le gouvernement. Leur mandat expirait le 30 juin 1971. Nous devons nommer
ces cinq nouveaux membres. Nous espérons que, compte tenu du travail de
M. Bélisle qui a remis sur pied l'ensemble du CEGEP, compte tenu du
travail de l'enquêteur, nous pourrons nommer ces cinq nouveaux membres et
que le nouveau conseil d'administration pourra assumer ses fonctions
immédiatement. Le directeur général du CEGEP Saint-Laurent
a remis aux autorités du conseil d'administration sa
démission.
M. CHARRON: Excellent.
M. SAINT-PIERRE: Nous nommerons les membres de ce nouveau conseil avec
beaucoup de perspicacité et beaucoup d'attention puisque nous sommes
conscients d'une situation assez difficile.
M. CHARRON: Ils ont des ennuis. L'enquête...
M. SAINT-PIERRE: A propos de l'enquête, j'ai reçu il y a
quelques jours je pourrais le déposer en Chambre demain, je n'ai
pas d'objection un premier rapport de M. Claude Trudel. Je ne sais pas
si celui-là vient contredire les amendements qui avaient
été donnés. Dans son rapport, il s'était mis
à la tâche résolument. Son rapport dit qu'il n'a pas eu le
temps nécessaire, donnant justice à tous les gens, de recevoir
tous les témoignages et de faire toutes les analyses. Dès lors,
son rapport n'est pas un rapport final. Il demande donc une prolongation de son
nouveau mandat. En vertu des dispositions de l'article 3 de cette loi 28 a)
j'ai effectivement signé aujourd'hui même un nouveau mandat
à M. Trudel. Un projet d'arrêté en conseil sera
signé.
M. CHARRON : Avec un temps indéfini.
M. SAINT-PIERRE: Suivant les dispositions de la loi. Nous avons
fixé le 15 août pour nous donner son rapport. Je peux
déposer le rapport demain mais ce n'est pas réellement un rapport
complet.
M. CARDINAL: Je comprends très bien cette fois-ci la position du
ministre. Tantôt, je me suis permis un petit acte de partisanerie en
parlant du projet de loi 30 sur lequel je n'étais pas d'accord et le
ministre la sait. Les explications qu'il vient de donner sont suffisantes. Il y
aurait lieu que Me Trudel termine son rapport avant qu'on ne donne un rapport
partiel. Je préférerais qu'un rapport final nous soit remis
aussitôt que possible, du moins aux membres de la commission
parlementaire, quitte à ce qu'il soit déposé en Chambre
lors de la réouverture de la session.
M. CHARRON: Je ne demande pas non plus un dépôt officiel en
Chambre. Je n'ai pas d'objection à ce que vous allongiez
également le mandat de M. Trudel si nécessaire.
M. SAINT-PIERRE: On ne peut l'allonger. C'est un nouveau mandat. La loi
établissait un nouveau mandat.
M. CHARRON : Si le nouveau mandat est nécessaire, qu'il soit
donné. Il peut améliorer la situation par la qualité. Je
n'ai pas d'objection.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Mégantic.
M. DUMONT: Une simple remarque avant l'adoption finale de tous ces
crédits. Il y en a souvent qui disent que les créditistes parlent
de la drogue dans les écoles. J'aimerais donner un avertissement au
ministre qui continue à pratiquer le gigantisme aujourd'hui dans la
Tribune, l'éducation par la drogue. Un professeur de Sherbrooke a
été condamné à un an de prison. Ce que nous
soulignons et là où nous avons des objections si
dans un CEGEP de 3,500 élèves, un professeur contamine comme une
pomme dans un baril toutes les autres pommes, c'est la raison pour laquelle on
s'oppose à ce qu'il y ait ce gigantisme pratiqué dans tous les
coins de la province de Québec. Cette centralisation pour laquelle on
n'exerce pas un contrôle comme on devrait le faire, sans ridicule et
avertissement est donné au député de Saint-Jacques. S'il
croit à l'éducation par la drogue, d'accord. Mais nous n'y
croyons pas. Nous sommes contre ça. Comme avertissement au ministre de
l'Education, ce professeur était au secondaire et cela vient au moment
où on discute des crédits et cela se déroule à
Sherbrooke, prenons garde à ce que demain nous regrettions d'avoir
pratiqué ce gigantisme. L'avertissement que nous avons donné
aurait dû être écouté au lieu d'être
ridiculisé.
M. SAINT-PIERRE: M. le député de Mégantic, puis-je
vous demander ce qu'on peut faire? Nous avons 80,000 professeurs au
Québec. Tenant compte de notre société qui n'est pas celle
de 1924, il y a quelqu'un qui a acheté de la marijuana il y a quelques
années et qui en a fumé. Qu'est-ce que vous faites pratiquement?
Avez-vous quelque chose? Est-ce qu'on va répartir les 80,000
professeurs?
M. DUMONT: Je viens justement de parler du CEGEP
François-Xavier-Garneau où on a eu objection à avoir 4,000
élèves. La surveillance à ce moment-là est beaucoup
plus possible. Nous avons à ce moment-là une surveillance
beaucoup plus facile quand vous avez 1,000 élèves et quelques
professeurs que dans le cas d'un CEGEP je connais les dirigeants du
CEGEP François-Xavier-Garneau où on a une tâche de
surveillance énorme quand il s'agit d'une institution d'une telle
importance.
Je sais qu'à Thetford Mines on va en construire un CEGEP pour
3,500 élèves et on dit: Pourquoi pas trois de 1,200? On n'est pas
contre l'instruction. On est contre le gigantisme. On ne veut pas accuser le
ministre et encore moins les fonctionnaires ils font leur devoir
mais quand on en a trop à voir ou que tout est centralisé, on ne
voit pas les petits détails. Cela me rappelle une phrase de
Gérard Filion qui, il y a quelques années on en a
parlé tout à l'heure, vous nous ridiculisez parfois en disant
qu'ils veulent retourner à l'école du rang disait que les
commères dans le village étaient aussi la police des moeurs.
Quand on parle de décentralisation, on ne parle pas de retourner
à l'école du rang. On a lutté pour avoir une certaine
centralisation. Mais gardez un juste milieu et c'est à mon sens un
avertissement qui est donné.
Je ne blâme pas le ministre pour ce qui arrive à
Sherbrooke, mais je dis qu'il y a un danger de
contaminer beaucoup plus de jeunes si un professeur va dans
différents endroits de ce CEGEP et conseille que l'éducation doit
se faire par la drogue.
M. SAINT-PIERRE: Je trouve qu'à partir d'un cas d'espèce
qui défraie la manchette aujourd'hui, on en tire des conclusions qui me
semblent beaucoup trop générales.
M. DUMONT: A des milliers d'exemplaires.
M. SAINT-PIERRE: Si vous lisez, à la page 3, vous allez voir
qu'il y a dans l'ouest de Montréal un enfant qui était dans un
garage et qui s'est suicidé à cause de la drogue. Est-ce
qu'à cause de cela, on va empêcher les gens de construire des
garages, d'avoir des maisons unifamiliales?
M. DUMONT: Le ministre me comprend bien, il sait que dans les
explications que j'ai données, si...
M. SAINT-PIERRE: Je ne vous comprends pas, je regrette.
M. DUMONT: ... une pomme dans un baril est pourrie, elle contamine
toutes les autres. Je pense au cas d'un professeur qui enseigne et qui va
rencontrer 200 élèves dans une journée parce qu'il
enseigne plusieurs matières dans cette école. Ceci m'amène
à dire: Pourquoi n'a-t-on pas déplacé plutôt les
professeurs dans certaines régions surtout semi-rurales? Quand le
député de Saint-Jacques se moque de la boite à lunch ou
des trois par banquette, c'était plus facile pour des professeurs de
venir en Cadillac, s'ils étaient bien payés, pour donner cette
instruction dont nos jeunes ont hesoin. On ne veut pas être en retard non
plus. Il y a une possibilité de développement de cette
façon.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de
Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Il n'a jamais mis les pieds dans une école, lui,
pour dire des affaires comme ça, M. le Président.
M. DUMONT: Bien, M. le Président, si c'est pour insulter les
membres de la commission que le député parle, qu'il se tienne
tranquille, cela allait bien dans la discussion.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de Bagot.
M. CARDINAL: Il y a une chose que je ne veux pas laisser passer sous
silence. Je n'admets pas la phrase que "les commères de village sont la
police des moeurs". Je m'élève contre ça. Elles seront les
premières à en faire comme tous les pharisiens.
M. DUMONT: C'est M. Gérard Filion qui l'avait dit, ce n'est pas
moi.
M. CARDINAL: La citation de M. Gérard Filion s'ajoute à
celle dont on a déjà parlé.
M. LE PRESIDENT: Pour avoir vécu pendant deux ans, à
l'intérieur d'un CEGEP, je ne crois pas que le fait de fumer de la
marijuana dépende du CEGEP lui-même. Je ne pense pas qu'on
contamine les jeunes en fonction du nombre. Pourvu qu'il y ait une bonne
surveillance et des personnes sur place pour faire de l'animation, je ne pense
pas qu'il y ait des problèmes. C'est ma conception.
M. CARDINAL: Est-ce qu'on pourrait revenir aux articles?
M. CHARRON: Nous en étions au CEGEP Saint-Laurent. Je voulais
dire au ministre que j'ai eu des informations quant à ce CEGEP. Il
semble que, si l'ordre a été effectivement rétabli
à la suite du projet de loi 30, c'est que M. Bélisle a
effectivement bien conduit son mandat, d'une part, et que les étudiants
aussi étaient intéressés à terminer le plus
rapidement possible pour ne pas être désavantagés sur le
marché du travail, à l'été. Si cette loi
était intervenue, par exemple, en novembre ou en octobre dernier elle
eût pu avoir un tout autre résultat.
M. SAINT-PIERRE: Il ne faudrait pas jeter de l'huile sur le feu.
M. CHARRON: Non, mais il n'est pas sûr actuellement que le feu ne
couve pas. C'est pourquoi j'accepte d'allonger le mandat de M. Trudel
espérant que les conclusions de son enquête aboutiront à
des résultats différents de ceux préconisés par le
projet de loi 30. Il y avait aussi un autre CEGEP, celui qu'on appelle le plus
gros du monde et qui a eu plusieurs problèmes au cours de la
dernière année. Cela a été finalement
réglé par une espèce d'entente interne, je crois, entre
les professeurs et le conseil d'administration, sous la direction de M.
Bumaylis. Est-ce que la DIGEC est au courant du fonctionnement de ce
comité interne? Est-ce qu'il a abouti à des résultats?
Est-ce qu'on peut prévoir un mois de septembre calme et heureux?
M. SAINT-PIERRE: Le comité en question n'a pas encore
terminé son mandat mais il a rencontré différentes
instances à l'intérieur même du CEGEP. Il a eu des contacts
à l'extérieur y compris avec des représentants du ministre
dans la personne du sous-ministre Beauchemin et moi-même. Je pense que
les travaux du comité progressent d'une façon intéressante
mais je sais que son mandat n'est pas encore terminé.
Il a même demandé des crédits à
l'enseignement collégial pour poursuivre un peu plus longtemps et on lui
a consenti une certaine marge budgétaire pour les travaux de
secrétariat additionnels que ça pouvait impliquer. Au
meilleur de mes connaissances, ils sont satisfaits du déroulement
des travaux.
M. CHARRON : Alors, on va les laisser continuer tout seuls. A
Shawinigan, est-ce que le problème entre le directeur des services
pédagogiques et le syndicat des professeurs est également
réglé?
M. SAINT-PIERRE: Le directeur général. M. CHARRON: Le
directeur général.
M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse pour vous dire...
M. CHARRON: A Saint-Hyacinthe également.
M. SAINT-PIERRE: Pour le Vieux-Montréal également, je ne
sais pas si c'est dans une atmosphère nouvelle. Il faut dire qu'au
Vieux-Montréal, à Saint-Hyacinthe également, il doit y
avoir aussi renouvellement des cinq membres de l'administration et, encore
là, on va tenter avec le plus de doigté et le plus de jugement
possible d'avoir des personnes aptes à rétablir un nouvel
équilibre.
En passant, je crois que c'est assez connu, M. Bumaylis a aussi
démissionné du Vieux-Montréal comme directeur
général.
M. CHARRON: Est-ce qu'il y a plusieurs directeurs généraux
qui ont effectivement démissionné?
M. SAINT-PIERRE: Il y en a deux. Ces deux personnes-là.
M. CHARRON: Olivier et Bumaylis.
M. SAINT-PIERRE: A Saint-Hyacinthe, encore là, tout est
terminé mais ç'a été à deux doigts... Le
député serait quand même surpris. Souvent on accuse le
ministère d'intervenir mais les demandes du milieu dès qu'il y a
un problème pour que le ministère intervienne sont fort
nombreuses. A Saint-Hyacinthe également, dans certains milieux, on me
reproche de ne pas me servir de la loi 30 pour nommer un enquêteur.
Jusqu'ici, après étude et mûre réflexion, on a
décidé de ne pas en nommer parce que l'on ne veut pas
nécessairement abuser de ce processus-là qui pourrait devenir
assez insignifiant si on le prend à toutes les deux semaines.
J'ai cru comprendre que des membres de l'administration, qui là
encore terminent leur mandat, reprochaient au syndicat d'avoir laissé
planer des doutes quant à leur honnêteté. Ma réponse
disait que si on trouvait que les réputations ont été
injustement attaquées, on devait faire des recours devant les tribunaux
et se défendre comme on pourrait le faire dans d'autres
circonstances.
Encore là, avec la nomination de cinq personnes nouvelles, on
espère qu'en septembre prochain... Je pense que si le
député est très au courant de ce qui se passe à
Saint-Hyacinthe, il faut quand même admettre dans ces cas-là
je serais le dernier au monde à prétendre que c'est
uniquement la faute des professeurs qu'il y a des agissements qui nous
laissent un peu la bouche amère, comme le phénomène de
l'endoctrinement, la composition de nos conseils d'administration et le partage
des responsabilités. J'ai dit au début que nous comptons
continuer de faire un essai critique de la formule pour une autre année.
Dans certains endroits, on a effectivement un affrontement entre des groupes
qui perdent de vue l'enseignement. On n'a qu'à relire certains des
pamphlets qui ont été distribués par les parties, le
syndicat des professeurs, certaines des recommandations faites à leurs
membres pour avoir l'impression très nette qu'on ne cherche pas dans ces
moments de crise l'intérêt public le bien des étudiants.
Souvent le conseil d'administration devient un champ de bataille dans lequel on
tente de faire des gains mesquins qui n'ont rien à voir avec
l'enseignement collégial.
M. CHARRON: C'est une situation normale quand il y a un rapport de
forces et des idéologies différentes.
M. SAINT-PIERRE: C'est parce que même le conseil d'administration
ne voyait pas d'affrontement, de tensions entre des groupes. C'était
plutôt une concertation de tous les éléments du milieu,
dans une véritable démocratie de participation à tous les
paliers où on tentait d'atteindre un objectif donné. Il faut bien
se rendre compte que, dans bien des cas, ça fonctionne très bien.
Malheureusement, ces cas-là ne défrayent pas les manchettes. Il y
a tout de même eu plusieurs CEGEP où ç'a très bien
fonctionné.
Il faut aussi admettre que, dans d'autres cas, on n'a pas joué
les véritables règles du jeu, ça n'a pas été
une concertation, ça a été un champ de bataille.
M. CHARRON: A Saint-Hyacinthe, est-ce que la session d'été
a eu lieu? Elle avait...
M. SAINT-PIERRE: Annulée.
M. CHARRON: Elle avait été annulée.
M. SAINT-PIERRE: A Saint-Laurent elle a lieu mais à
Saint-Hyacinthe elle a été annulée. Mais pour septembre
prochain à Saint-Hyacinthe, tout est prêt à
démarrer. Dans ces trois cas, nous comptons faire le plus rapidement
possible les nominations de nouveaux membres du conseil d'administration pour
permettre un peu à tout ce monde-là, avant septembre de se
rencontrer...
M. CARDINAL: Il y a un problème qui existe, je ne sais pas si le
ministre est d'accord. Ces nominations se font après consultation. Dans
certains cas, le ministre reçoit pour une certaine partie de la cooption
des noms qu'il n'a même pas choisis lui-même. Il n'y a aucun
mécanisme dans la loi actuelle qui lui permette, semble-t-il
j'avais déjà eu des avis juridiques à cet effet
d'exercer son propre choix même s'il se rend compte que certaines
nominations peuvent en soi causer des problèmes. J'admettrais qu'il y a
peut-être lieu d'avoir un amendement à la loi 21, non pas pour
donner un pouvoir discrétionnaire au ministre ou au ministère
mais pour pouvoir quand même, même dans les cas de cooption, avoir
ce choix que possède le cabinet dans les nominations des autres
administrateurs. Il y a sûrement là une partie du
problème.
M. DUMONT: Pour rétablir les faits, on a parlé, un certain
député a mentionné les glissements de terrain possibles au
CEGEP de Gaspé. Est-ce qu'on peut établir...
M. SAINT-PIERRE: Il n'y avait absolument rien. Les étudiants et
étudiantes dorment en paix depuis ce temps.
M. CARDINAL: Ensemble?
M. SAINT-PIERRE: Non, séparés.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 10, adopté
entièrement. Poste 11: Direction générale de
l'enseignement supérieur.
Direction générale de l'enseignement
supérieur
Administration
M. CARDINAL: M. le Président, même question que pour les
autres directions. Est-ce que le ministre pourrait nous dire deux choses:
premièrement, quel est l'effectif et, deuxièmement, nous
présenter les principaux responsables?
M. SAINT-PIERRE: L'effectif, M. le Président. L'an dernier nous
avions 117 postes occupés. Cette année, 109 postes sont
occupés, avec deux postes vacants pour un total de 111. Il y a un
secteur de formation des maîtres qui pouvait jouer un certain...
M. CARDINAL: Il y a eu, à un certain moment, la fusion de deux
directions générales. Alors, en fait, il y avait un nombre
supérieur de personnes. Et la présentation maintenant.
M. SAINT-PIERRE: La présentation: le directeur
général est M. Louis Rousseau...
M. CARDINAL: Il n'est pas ici.
M. SAINT-PIERRE: Non, il est en vacances actuellement.
M. CARDINAL: Le chanceux.
M. SAINT-PIERRE: Son adjoint, le directeur général
adjoint, M. Pierre-Yves Paradis est à ma droite.
M. CARDINAL: M. le Président, sur la direction
générale de l'enseignement supérieur, j'ai
déjà au début posé un certain nombre de questions
auxquelles le ministre a répondu de façon satisfaisante. Le
Conseil je ne prends pas les postes supérieur a un budget
qui lui est particulier et qui apparaît quand même au poste de
l'Education. Est-ce que le Conseil des universités a lui aussi un budget
qui dépend du ministère de l'Education? La question va plus loin.
Est-ce que...
M. SAINT-PIERRE: C'est au poste 26.
M. CARDINAL: Avant d'arriver là, je veux vous poser la question
suivante: Au Conseil supérieur de l'éducation, en fait le
ministère ne fait que recevoir ces chiffres, ces nombres, ces
prévisions et les soumet au cabinet. Est-ce que dans le cas du Conseil
des universités le même procédé est suivi?
M. SAINT-PIERRE: Dans le cas du Conseil des universités, c'est
essentiellement la même chose. On reçoit ses demandes, on les
transmet et cette année, comme l'an dernier, elles ont été
agréées.
M. CARDINAL: Bon, d'accord. M. le Président, dans la direction
générale de l'enseignement supérieur, j'ai
particulièrement connu tout le problème des écoles
normales qui ont été intégrées et qui se
rattachent. Cela était purement l'application de la politique du
perfectionnement des maîtres en les amenant au niveau universitaire pour
ce qui est de la plus grande catégorie des maîtres. Je n'ai pas de
question à poser. Je m'aperçois, simplement à regarder le
budget et après avoir entendu les réponses du ministre au
début de ces études, que les politiques qui ont été
entreprises ont été tout simplement poursuivies avec de nouveaux
organismes qui viennent compléter la direction générale de
l'enseignement supérieur.
Je laisse aux autres députés le soin de poser des
questions.
M. CHARRON: Ce ne sera pas très long. M. le Président, en
lisant le journal des Débats, l'année dernière, à
la commission parlementaire, j'ai vu que le ministre avait pris une forme
d'engagement visant au réaménagement complet des relations
organiques entre le DIGES, la commission de l'enseignement supérieur du
Conseil supérieur de l'Education, le Conseil des universités, la
conférence des recteurs. Est-ce que le réaménagement est
fait? Où est-ce qu'on en est rendu?
M. CARDINAL: Je ne veux pas interrompre
le député de Saint-Jacques, je ne sais pas s'il
était absent à ce moment-là mais ceci apparaît au
journal des Débats, ça fait partie de la discussion, la
première journée de notre rencontre et je n'ai pas d'objection
à ce que le ministre...
M. SAINT-PIERRE: Essentiellement, il y a sûrement eu une
évolution. Il y a eu de multiples rencontres entre moi-même, la
Conférence des recteurs et le Conseil des universités,
évidemment aussi avec la direction générale. Il n'y a pas
eu de modification législative sur les responsabilités de chacun,
mais il y a quand même eu une évolution très forte qui
s'est faite...
M. CHARRON: En faveur de qui?
M. SAINT-PIERRE: Je pense à une définition plus claire des
rôles de chacun et, sûrement, à l'acceptation par les
universités québécoises du rôle de l'Etat en
matière de planification de l'enseignement supérieur et aussi
à l'implantation au cours de l'année de nos trois plans
sectoriels qui, eux-mêmes, auront beaucoup de conséquences puisque
chaque université est bien consciente que, dès que nous aurons
terminé cette planification-là ce n'est pas un exercice
théorique que nous allons parachever nous allons également
passer à l'action. Cela aura certaines implications sur
l'évolution des universités.
Egalement, il y a eu au cours de l'année les comités des
nouveaux programmes, les comités conjoints du Conseil des
universités et de la direction générale qui, pour la
première fois dans l'histoire universitaire du Québec, a quand
même statué sur l'acceptation ou la non-acceptation tant à
la pertinence, à la préparation, à la qualification des
maîtres et à l'opportunité d'accorder un nouveau programme
pour toutes les universités. Ceci a freiné l'acceptation de
nouveaux programmes et tous les gens sont conscients que, dès que nous
aurons terminé l'étude des nouveaux programmes, nous allons nous
attaquer au programme actuel des universités pour tenter, dans certains
cas par le biais des subventions je pense que c'est un jeu qui est
accepté par tous d'identifier des secteurs qui doivent être
abandonnés à l'intérieur d'un plan par lequel nous allons
tenter de résorber ces choses-là.
M. CARDINAL: Je ne voudrais pas faire de personnalité, mais
existe-t-il encore, au sein de la commission de l'enseignement supérieur
du Conseil supérieur de l'éducation, des personnes qui se
retrouvent en même temps au sein du Conseil des universités?
M. CHARRON: J'avais cette question en tête.
M. CARDINAL: Je pense à certains secteurs, à certaines
époques.
M. CHARRON: Les conseillers municipaux de Montréal.
M. SAINT-PIERRE: On croit qu'il n'y en a plus.
M. CHARRON: Si je vous demandais c'est une question
d'interprétation, mais qui a quand même de l'importance quand on
est dans le domaine de l'enseignement supérieur qui, de la DIGES
ou du Conseil des universités, reçoit plus d'oreille de la part
des universités?
M. SAINT-PIERRE: Reçoit plus? M. CHARRON: ... d'oreille.
M. SAINT-PIERRE: Tous les deux. Je pense que le Conseil des
universités je l'ai déjà indiqué
m'apparaît, parmi nos organismes consultatifs, un de ceux qui
fonctionnent le mieux. Ils semblent jouir d'une très grande
crédibilité auprès des universités. On
reconnaît leur rôle et leur importance. Evidemment, les
universités sont conscientes qu'étant au ministère de
l'Education, la direction générale de l'enseignement
collégial est très près de la bourse et elle a aussi, pour
d'autres raisons peut-être une oreille aux demandes des
universités. Mais disons qu'au cours de l'année, tout ce que je
pourrais dire, c'est qu'il y a eu une évolution dans les
mentalités. On est plus sur la même longueur d'onde, il n'y a plus
personne qui veut brandir le drapeau de l'autonomie des universités et
aller dans toutes les directions, alors que l'Etat paie la note à la fin
de l'année. On reconnaît à l'Etat du Québec une
certaine responsabilité dans la planification de l'enseignement
supérieur, en fonction de priorités non pas strictement
académiques, qui ne concernent pas uniquement notre vie
économique, mais l'ensemble de nos préoccupations. Cela est
reconnu comme nous reconnaissons le droit aux recteurs par la Conférence
des recteurs, d'avoir des organismes propres pour qu'ils puissent se serrer les
coudes. Je pense que l'effet le plus salutaire, c'est entre les
universités elles-mêmes; on a cessé de se considérer
dans un royaume unique. On a peut-être réalisé qu'entre les
universités, il y a des problèmes communs et qu'il y a
nécessité d'engager un dialogue. Les thèmes que j'ai
évoqués moi-même à plusieurs reprises sont que la
planification ne peut se faire en vase clos par des institutions
séparées, que l'évolution de l'Université McGill
dépend de l'évolution de l'Université de Montréal,
dépend de l'évolution de l'Université du Québec.
Tout ceci doit faire partie d'un plan général.
M. CHARRON: M. Riverin, par exemple, avait des propos pas mal plus
acerbes à l'égard du comportement des autres universités,
des vieilles universités, quant à leur collaboration. Nous
pouvons répéter que cette collaboration est absolument
nécessaire de la part des autres
universités pour la naissance de l'Université du
Québec. Quand il se lançait dans l'évaluation des premiers
mois d'existence de l'Université du Québec et qu'il parlait de la
collaboration qu'il a reçue des autres, il n'y est pas allé avec
le dos de la cuiller.
M. CARDINAL: Est-ce qu'il n'y aurait pas, M. le ministre ici, si on veut
philosopher un peu, le même phénomène qu'au niveau
collégial? En 1967, les universitaires étaient les premiers
à réclamer à hauts cris un Conseil des universités
et une Université du Québec. Quand les deux ont été
créés, ils ont été les premiers à avoir peur
des deux. Ils reviennent à une réaction plus normale. Ils se sont
habitués à vivre avec les organismes qu'ils ont eux-mêmes
réclamés. C'est un peu comme les enseignants qui ont
réclamé le rapport Parent à hauts cris et qui ont
été les premiers réactionnaires dans certains cas,
vis-à-vis du rapport Parent. C'est le phénomène qui va se
résorber. J'ai eu des contacts toute l'année dans le milieu
universitaire et je n'ai pas du tout senti ce à quoi le
député de Saint-Jacques fait allusion et qui a vraiment
existé au début de la création de l'Université du
Québec.
M. SAINT-PIERRE: Un des avantages de la création de
l'Université du Québec qui me paraît évident, a
été sûrement de forcer une modification dans les
pôles d'attraction. On a brassé les cartes. Cela a eu un effet
très salutaire. C'est évident que, dans la position où je
suis, dans les contacts et les conversations privés que j'ai, j'entends
les deux sons de cloche. Les universitaires qui appartiennent à des
anciennes universités me décrivent ce qui se passe à
l'Université du Québec. Les augmentations de salaires qui n'ont
aucun sens, la pauvreté de l'enseignement dans certains domaines...
Récemment on me disait: favoritisme, cliques, le fait que certains
étudiants ne soient pas acceptés dans d'autres universités
nord-américaines. Bon! Parallèlement, par contre, il y a des gens
qui me disent à l'Université du Québec, que les
institutions traditionnelles sont sclérosées, ne sont pas
capables de nouvelles formules. Cet échange d'idées des
éléments de dynamique de groupe a permis peut-être à
des gens de réaliser...
M. CHARRON: Vous signalez que ça existe même parmi les
étudiants...
M. CARDINAL: Quand l'Université de Sherbrooke fut
créée, le même phénomène s'est produit. On a
dit: C'est une petite université, les étudiants ne seront pas
acceptés ailleurs. Elle s'est développée très
rapidement et a été admise par les autres pari passu.
M. CHARRON: Cette question du favoritisme que le ministère aurait
à l'égard de l'Université du Québec, son
dernier-né, est-ce que cela peut être démenti?
M. SAINT-PIERRE: C'est très difficile à démentir.
Le favoritisme, je pense qu'on l'accuse beaucoup, premièrement parce que
c'est une création du ministère, deuxièmement parce qu'au
niveau des personnalités il y a plusieurs personnes qui occupent des
postes importants à l'Université du Québec. Les personnes
étaient autrefois des fonctionnaires ou des personnes près du
ministère de l'Education. C'est difficile à démentir parce
qu'évidemment, particulièrement au niveau des subventions,
l'Université du Québec est dans des situations
complètement différentes des autres puisqu'elle a des campus dans
des régions souvent excentriques. Elle a un régime
différent en ce sens qu'elle a démarré il y a à
peine quelque temps. C'est donc difficile de faire des comparaisons et
d'être capable.de dire si oui ou non il y a preuve de favoritisme.
M. DUMONT: Je n'aurais qu'une question, M. le Président, au
sous-article 12: Subventions. A qui a été payée cette
nouvelle subvention de $50,000?
M. SAINT-PIERRE: A l'inventaire de la recherche scientifique et
technique dans les institutions universitaires du Québec. Je ne peux pas
dire si c'est à l'Université du Québec qu'a
été créée cette équipe. En tout cas, c'est
une équipe qui a été constituée par le conseil de
recherche des universités. C'est la commission de la recherche
scientifique du Conseil des universités qui a constitué une
équipe...
M. CARDINAL: Cela peut porter un autre nom que subvention...
M. SAINT-PIERRE: C'est une commandite.
M. LE PRESIDENT: (Assad): Alors, 12, adopté? Oui. Sous-article
13?
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 29?
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Direction générale de l'enseignement
supérieur.
M. CARDINAL: Article 2.
Subventions de fonctionnement
aux établissements universitaires
M. LE PRESIDENT: Article 2. Est-ce que vous me permettez? Les
subventions aux universités sont-elles décidées par le
nombre d'élèves?
M. CHARRON: Voilà le débat. Merci, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Deuxièmement, M. le
ministre, est-ce que les montants versés aux universités
sont connus?
M. SAINT-PIERRE: Ce sont deux questions très pertinentes. Cette
année, c'est le même processus, essentiellement. Le
ministère analyse les besoins des universités, engage des
discussions avec elles. Dès le départ, je tiendrais à
préciser que nos subventions ne sont pas basées per capita. La
formule du per capita est un peu comme la gratuité scolaire, ça
semble quelque chose qui simplifie un problème fort complexe. Si
c'était une formule juste, je serais le premier à la
préconiser...
M. VEILLEUX: M. le Président, voulez-vous demander au
député de Mégantic de se taire pour que j'écoute
les réponses intéressantes du ministre de l'Education.
M. DUMONT: II m'a insulté, j'ai répondu.
M. LE PRESIDENT: M. le ministre de l'Education.
M. DUMONT: C'est un célibataire malcommode. Il passe son temps
à nous envoyer des coups de pied en dessous de la table.
M. SAINT-PIERRE: Je continue...
M. VEILLEUX: Je lui ai fait mal au petit orteil.
M. SAINT-PIERRE : On ne peut pas avoir une formule per capita les
députés vont bien comprendre ce serait trop simple. Je
vais donner un exemple. C'est évident qu'un étudiant en
médecine à l'Université de Montréal coûte
beaucoup plus cher qu'un étudiant qui peut être dans une autre
faculté où il n'y a pas de frais de laboratoire aussi
élevés, où le nombre d'étudiants est
beaucoup...
De la même façon, dès qu'on donne à
l'Université du Québec à Chicoutimi une vocation
universitaire, il faut accepter le fait que ces frais généraux ne
peuvent être répartis sur 10,000 étudiants. Il faut
accepter le fait que, dans certaines disciplines autorisées et qui
correspondent au milieu: mathématiques, physique, chimie, on ne
retrouvera pas 40 étudiants par classe, mais seulement 9 ou 10. Et
ça entrafne des frais plus élevés.
La formule que nous avons adoptée jusqu'ici est l'analyse la plus
objective possible, recoupée par des analyses comparatives entre les
universités des fonctions à l'intérieur d'un budget
universitaire face à certaines données, basée d'une part
sur les étudiants qui comptent beaucoup. A ceci depuis plusieurs
années nous avions déterminé un certain montant.
En plus, il y a également le fait que, dès que le
ministère a déterminé combien recevra chaque
université, cette répartition des sommes est transmise au Conseil
des universités qui doit donner suivant les dispositions de la loi son
avis sur cela. A ce moment le ministre, avant de prendre la décision
finale, est libre de choisir un avis du Conseil des universités.
Celui-ci peut être semblable ou différent des recommandations des
fonctionnaires ou de la direction générale de l'enseignement
supérieur.
Cette année, nous avons tenté d'évoluer un peu dans
ce processus. L'an dernier, il y avait plusieurs dédoublements. Le
Conseil des universités prétendait être incapable de
formuler un avis approprié sans reprendre toutes les étapes de
mes fonctionnaires. Il faut bien se rendre compte que c'est $155 millions.
C'est très complexe, il n'y a pas deux situations semblables.
L'an dernier nous avions le cas où nos fonctionnaires
rencontraient les universités. A la suite de l'analyse de tous les
problèmes ils formulaient une recommandation. Le conseil, avant de
donner son avis sur la recommandation, considérait qu'il lui
était nécessaire de retourner aux universités, de
rediscuter avec elles de budget, recommencer le processus. Souvent
c'était en série, donc très long.
Cette année nous avons fait ça un peu différemment,
un peu en parallèle. Il y a eu des étapes intermédiaires.
Les fonctionnaires ont déterminé certains critères, une
méthodologie d'approche aux subventions. Puis on a fait intervenir le
Conseil des universités qui a donné son avis sur les
critères retenus. A la suite de l'avis du conseil, on pouvait modifier
ces critères, modifier la méthodologie. Par la suite, la
direction générale de l'enseignement supérieur et le
conseil ont rencontré les institutions après que celles-ci eurent
transmis leur budget. Par après, mes fonctionnaires ont réparti
ces subventions et le conseil a donné un dernier avis.
Cette année, je le déplore, puisque je visais comme date
beaucoup plus haut je ne le cache pas, je le dis avec modestie c'est
sûrement une filière qui me désappointe. J'avais
pensé faire plus de progrès. Quand je dis "me
désappointe", je ne peux pas m'empêcher de rendre hommage à
mes fonctionnaires qui, encore plus cette année que l'an dernier, ont
étudié, ont préparé des rapports très
complexes sur l'affaire, tentant de recouper, tentant d'analyser.
M. SAINT-PIERRE: Le problème demeure très complexe. Somme
toute, nous partons de l'année X, qui est de trois ou quatre ans
dans notre cas à nous, cette année nous sommes partis des
subventions d'il y a deux ans, ajustées par des variations d'inscription
réelle il y a deux ans, ajustées par un facteur pour tenir compte
de l'augmentation et de la diminution d'étudiants et
pondérées par un facteur de croissance des masses salariales et
par l'augmentation des coûts des services c'est-à-dire des
fonctions non reliées à des salaires. La décision finale
du conseil des ministres doit être prise ce soir. Les universités,
cette année, n'ont pas encore été
informées de leur montant respectif. Je pense qu'elles le
connaissent toutes puisque la plupart d'entre elles ont des
représentants au Conseil des universités où les chiffres
ont été mentionnés.
En général, cette année, le conseil est satisfait
de l'effort que le gouvernement fait. C'est un effort très
considérable si on regarde la croissance des revenus de la province.
Cependant, tout ce que je puis dire, c'est que dans le partage des $155
millions, personne n'est arrivé avec une formule qui puisse satisfaire
tout le monde et personne, que ce soit la conférence des recteurs ou que
ce soit tout autre organisme, n'est arrivé réellement avec une
formule pour nous faire progresser.
Ce qu'on entrevoit parce qu'on voudrait bien qu'il y ait un
certain progrès c'est que parallèlement avec notre
planification sectorielle, de plus en plus on va passer à une subvention
par analyse de budget de l'université à une autre qui d'ici deux,
trois ou quatre ans, pourrait inclure des programmes approuvés.
Dès qu'on aura à la suite de notre planification sectorielle un
programme approuvé en génie pour l'Université du
Québec à Chicoutimi... C'est un très mauvais exemple que
j'ai pris. Ce n'est pas approuvé. Je vais en prendre un autre. Si on a
un programme approuvé pour la médecine à Laval, il y aura
un prix d'attaché à ce programme. Je pense que
l'université Laval aura la sommation d'une série de programmes
approuvés chacun avec son prix compte tenu que le prix sera
différent si on a 25 étudiants à Chicoutimi et si on en a
75 pendant une année scolaire, comme je l'ai dit tout à l'heure,
à Laval.
Cela serait intéressant de voir que nous allons rejoindre
l'Ontario qui elle, est partie d'une position anglo-saxone, avec des formules
très simples d'un per capita mais qui sent elle-même l'obligation
d'avoir des facteurs complexes, c'est-à-dire que partant d'un per capita
par étudiant, on se rend compte que l'université Lakehead ne peut
pas être traitée de la même façon que celle de
Toronto. A Lakehead on multiplie le budget par 1.75 et après ça
on dit que cela n'a pas de sens qu'à l'Université de Toronto
je cite des cas d'espèce on ait un nombre
d'étudiants diplômés qui semble dépasser tous nos
besoins dans tous les domaines et là, on applique un peu des
contraintes.
Je ne sais pas si vous le voyez mais, dans quatre ou cinq ans, je pense
que l'Ontario et le Québec vont se rejoindre, que le gouvernement va
exprimer à la suite d'une planification des besoins et il va trouver des
mécanismes qui vont être essentiellement des budgets-programmes
statués pour chaque université.
M. CARDINAL: Je n'entrerai pas dans la discussion parce que le
sous-ministre sait que j'ai été pendant deux ans membre du
comité des budgets des universités. J'ai dit une phrase au
début de l'après-midi que je répète, c'est que dans
le fond, malgré toutes ces formules qui permettent d'établir une
enveloppe globale qui, après, permettent une distribution, la population
n'a pas encore compris qu'il s'agit de subventions d'équilibre
budgétaire fondamentalement. Comme les universités
reçoivent déjà par leurs étudiants, par des
donateurs, par des fondations, par des commandites, par de hautes sources de
revenu, des héritages, des sommes d'argent, le gouvernement, tout en
faisant un effort qui n'est allé qu'en s'accroissant au cours des
dernières années, ne fait que suppléer ce qui est
nécessaire pour une université donnée avec les programmes
qu'elle a. Il y a toute la question dont on a parlé cet
après-midi en parlant du collégial, de cette zone grise entre
l'université et le collégial qui fait qu'il n'y a rien de
comparable.
M. SAINT-PIERRE: Il y a aussi le fait qu'au Québec, pour des
facteurs historiques et autres, il n'y a pas une université qui peut se
comparer à l'autre. Dès qu'on veut tenir des comparaisons, il
faut être très prudent. Le malheur c'est que, dans les journaux
francophones et anglophones, cela va souvent être les critères les
plus simplistes et qui défraient les manchettes. Je donnerai dans
quelques jours l'allocation que le conseil des ministres a
approuvée...
M. CARDINAL: Bonne chance.
M. SAINT-PIERRE: ... j'aurai tous les arguments simplistes pour dire que
les universités francophones en ont trop et je citerai les arguments
classiques de McGill pour dire que les coûts par étudiant à
McGill sont substantiellement plus bas. C'est vrai que les coûts moyens
à McGill sont substantiellement plus bas que dans toutes les autres
universités.
Ce seront là des arguments pour dire que McGill est un peu prise
à partie par le gouvernement et qu'on veut tuer McGill. D'un autre
côté, je trouverai aussi des arguments simplistes pour dire que
les universités francophones n'en ont pas assez. Je dirai que le
gouvernement donne 26 p.c. des $155 millions à des universités
anglaises, alors qu'elles ne représentent que 18 p.c. de la
population.
Mais, les deux arguments sont simplistes. Ce n'est pas
véritable.
M. CARDINAL : Sans compter le rattrapage. Il y en a qui ont
été créées il y a cent ans et d'autres il y a deux
ans.
M. SAINT-PIERRE: Oui, et les conditions sont très
différentes. A McGill, il y a un quart des étudiants qui sont de
niveau collégial.
M. CHARRON: Mon avis, là-dessus, M. le Président, c'est
que l'orientation que le ministre a décrite, qui semble être celle
de la DIGES quant à l'appréciation et à l'acceptation des
budgets des universités par programme, par
secteur, est certainement une voie non pas simplement de sortie, mais
une voie de garantie quant à l'équité des subventions.
Mais ce à quoi vous vous heurterez au fur et à mesure que vous
allez développer cette politique et j'espère qu'elle
franchira un grand pas au cours de la prochaine année c'est que
les universités clameront qu'elles perdent leur autonomie quant à
la détermination de leur programme. Si pour réaliser tel ou tel
programme...
M. SAINT-PIERRE: C'est une évolution heureuse des deux
dernières années. Et je dirais même qu'au Québec, on
est en avant des autres provinces. Récemment, je parlais à
Toronto. Je sais que mes propos ont scandalisé des professeurs de
l'Université de Toronto, que les journalistes ont rapporté cela
à M. Bell, le recteur de McGill, et que lui n'était pas
scandalisé du tout. Il a dit: Je reconnais, au contraire que le
gouvernement à une responsabilité, qu'on ne peut pas lui demander
de donner 95 p.c. de nos budgets et ensuite décider nous-mêmes
où nous irons, comment nous y irons et par quel moyen.
Il y a là une évolution très intéressante.
Sauf que c'est tellement complexe, que tout cela ne peut pas se faire du jour
au lendemain, à moins qu'on veuille aller à coups de hache et
risquer de se tromper. C'est ce que nous faisons entre-temps.
M. CHARRON: C'est le problème actuellement. Moi, je suis
parfaitement d'accord que le ministère ait un certain droit de regard,
un droit de regard certain sur les programmes des universités. Parce
qu'une université peut se lancer dans un programme, par exemple
d'astronautique qui peut représenter des fortunes avec des
conséquences pour le Québec assez minimes dans ce
domaine-là parce qu'on a un certain retard à combler et,
le mettant dans son budget, obligerait le ministère à venir, par
ses subventions, réaliser une ambition absolument
démesurée.
S'il est vrai je donne foi aux paroles du ministre
là-dessus que, depuis deux ans, ou depuis quelques années
en tout cas, les universités ont pris l'habitude de travailler ensemble,
d'élaborer des programmes qui ne sont pas nécessairement le
dédoublement d'un service déjà offert par une autre
université et qui est déjà fort coûteux, tant mieux.
Tout ce que je peux souhaiter de la part de la direction générale
et du Conseil des universités, c'est qu'ils amplifient, chez les
universités, cette volonté de collaboration, et cette
disponibilité à l'égard des décisions de la DIGES.
Elles ne doivent plus seulement considérer le ministère de
l'Education comme un adversaire à leur autonomie, mais comme le
représentant des citoyens québécois qui a absolument droit
de regard sur l'argent des contribuables. C'est aussi simple que cela!
M. CARDINAL: M. le Président, pour don- ner un ton plus badin
à nos discussions fort sérieuses, je souhaiterais qu'on invite
les professeurs d'université à visiter les bureaux de
députés. Cela les influencerait dans leurs désirs pour
l'avenir.
M. SAINT-PIERRE: Vous voulez dire que vous avez un meilleur bureau comme
professeur à la faculté de droit?
M. CARDINAL: Dix fois. Tapis, tout le matériel, pièces
d'enregistrement, mobilier, air climatisé, etc.
M. LE PRESIDENT: Article 2, adopté. Article 3.
M. CHARRON: Est-ce que vous pourriez, comme pour les CEGEP, nous faire
parvenir une ventilation de ces sujets?
M. SAINT-PIERRE: Oui, cela va être annoncé ce soir. Et
j'espère même, avant l'ajournement de la session, déposer
l'arrêté en conseil.
M. CHARRON: Très bien.
M. LE PRESIDENT: L'article 3, adopté. Article 4.
Ecoles normales et école des beaux-arts
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'il reste encore des écoles
normales?
M. SAINT-PIERRE: Oui, il reste celle de Hull.
M. LAVOIE (Wolfe): Qu'est-ce qui arrive à un finissant ou
à une finissante de l'école normale de Hull? Est-ce que
l'élève a le diplôme nécessaire pour enseigner?
M. SAINT-PIERRE: Quand une école normale ferme, elle ferme selon
des contrats précis et il y a toujours une ou plusieurs institutions qui
prennent la relève.
Dans le cas précis des écoles normales, à Hull, par
exemple, dont la relève sera prise par l'Université du
Québec, il y a un contrat qui est signé entre le ministère
et l'Université du Québec par lequel l'Université du
Québec s'engage à faire terminer les programmes à tous les
élèves qui ont des programmes à terminer, selon les
programmes qui existaient auparavant.
On ajoute ordinairement une possibilité de choix.
L'élève peut choisir de finir le programme qu'il a
commencé ou de s'engager immédiatement dans un nouveau programme
de l'université. Les étudiants sont toujours intégralement
protégés.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais est-ce que c'est la dernière année
que l'école normale existe à Hull?
M. SAINT-PIERRE: A toutes fins utiles, elle cessera en cours
d'année.
M. LAVOIE (Wolfe): Ah bon!
M. SAINT-PIERRE: Mais les élèves ne subirons aucun tort.
Ils pourront terminer les programmes et obtenir les diplômes qu'ils ont
à obtenir.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais que devient quelqu'un qui a terminé son
cours à Hull cette année, en juin si vous voulez, est-ce qu'il
doit ensuite continuer ses études à l'université?
M. SAINT-PIERRE: Il a le brevet du ministère de l'Education. Les
écoles normales étaient des écoles régies par le
ministère de l'Education et c'est le ministère de l'Education qui
avait autorité pour décerner les diplômes qui portaient le
nom de brevets d'enseignement. Ils ont les brevets comme tous les enseignants
qui ont été formés les années antérieures,
un brevet en bonne et due forme, légal, et ils n'ont aucune obligation,
pas plus qu'aucun autre enseignant antérieurement.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que ces brevets sont émis à ce
jour?
M. SAINT-PIERRE: Actuellement, ils doivent être à peu
près tous émis. Les brevets de juin pour les finissants, si ce
n'est pas fini, ça va se finir ces jours-ci. L'opération chaude
d'émission des brevets pour les finissants de juin doit être
à peu près terminée.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais au stade où ils terminent leurs
études à l'école normale, est-ce qu'ils doivent
après ça continuer à l'université pour avoir leur
licence? Cela doit.
M. SAINT-PIERRE: D'accord. S'ils veulent obtenir un diplôme
universitaire, ils ont des obligations, ils doivent aller à
l'université comme c'était le cas auparavant, parce que le
diplôme d'école normale n'était pas un diplôme
universitaire. Il y avait des ententes pour le baccalauréat en
pédagogie mais, le baccalauréat en pédagogie des
universités étant actuellement dévalorisé, parce
que c'est un diplôme de quinze ans au lieu d'un diplôme de seize
ans, s'ils veulent obtenir leur licence, ils sont obligés de passer par
l'université.
M. LAVOIE (Wolfe): Cela veut dire qu'à l'avenir il n'y aura plus
d'écoles normales, la pédagogie se donnera seulement aux
universités, soit à l'Université du Québec ou aux
autres universités.
M. SAINT-PIERRE: L'ensemble des universités. Il s'en donne dans
toutes les universités sauf peut-être l'université Sir
George William actuellement.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce la raison pour laquelle le budget est parti de
$4 millions pour aller à $6 millions?
M. SAINT-PIERRE: Le budget des écoles normales?
M. LAVOIE (Wolfe): C'est inscrit aux traitements, salaires et
allocations.
M. SAINT-PIERRE: Il a baissé de $6 millions à $4
millions.
M. LAVOIE (Wolfe): Comment a-t-il baissé de $6 millions à
$4 millions? Je vois qu'en 70/71 il était de $3,966,600 pour les
traitements, salaires et allocations et cette année, on demande
$6,500,000.
M. SAINT-PIERRE: Il y a eu l'intégration en particulier de
l'école normale Laval.
UNE VOIX: $605,000, il n'y a pas de millions.
M. LAVOIE (Wolfe): Ah! $605,000 excusez-moi. D'accord, c'est
ça.
M. SAINT-PIERRE: Il y a une diminution substantielle causée par
l'intégration de l'école normale Laval et d'autres institutions.
D'accord?
M. LAVOIE (Wolfe): C'est d'accord, excusez-moi.
M. LE PRESIDENT: On passe au poste...
M. CHARRON: Concernant l'Ecole des beaux-arts, M. le Président,
l'année dernière, lors de l'étude des crédits, le
ministre m'avait signalé qu'il attendait un rapport. Il y avait des
fonctionnaires qui étudiaient le rapport Rioux et il allait donc avoir
à prendre des décisions là-dessus. Est-ce qu'il y a eu ce
rapport?
M. SAINT-PIERRE: J'ai une aussi bonne mémoire que le
député, je me rappelle qu'il m'avait posé cette question.
En fait, je vais donner brièvement l'orientation prise. L'an dernier, on
avait mis en question en effet l'analyse faite par le ministère des
recommandations du rapport Rioux touchant l'enseignement des arts. Cela a
été fait et complété. C'était
évidemment simplement une analyse de ce qui avait été fait
et de ce qui restait à faire mais il fallait partir de plus loin par
après.
D'ailleurs, différentes questions avaient été
soulevées à ce sujet lors de l'étude des crédits du
ministère des Affaires culturelles . On laissait entendre que le
ministère de l'Education avait constitué un groupe dont le mandat
était d'assurer la suprématie du ministère sur les
conservatoires de musique.
M. CHARRON: Il y a déjà une division là-dedans.
M. SAINT-PIERRE: Oui, alors il s'agissait de mettre sur pied un
mécanisme de coordination composé de représentants des
directions générales d'enseignement et visant à proposer
des politiques précises concernant le développement de
l'enseignement des arts au ministère de l'Education.
Le rapport Rioux évidemment constituait le principal document de
référence proposé à l'étude de ce groupe de
travail. Enfin, j'ai ici un communiqué de presse envoyé le 5
avril 1971. Il indiquait le développement de l'enseignement des arts au
ministère de l'Education. On y mentionnait le groupe de travail, groupe
sur l'enseignement des arts, composé de Pierre-Yves Paradis, qui est
à ma droite, un représentant de la direction
générale de l'enseignement collégial, Clément
Paré; un représentant de la direction générale de
l'enseignement élémentaire et secondaire, M. Georges Little,
responsable de tout le secteur de la musique au ministère; et d'un
représentant de l'Institut de recherche pédagogique,
François Desjardins.
Le groupe devra faire l'étude et l'analyse de tout autre document
se rapportant à l'enseignement des arts et élaborer un programme
de travail ainsi qu'un calendrier d'opération en vue de la
recommandation de politiques d'ensemble sur l'enseignement des arts aux niveaux
élémentaire, secondaire et collégial.
Peut-être que je pourrais laisser à M. Paradis le soin
d'expliciter davantage ce qui a été fait jusqu'ici par ce groupe
de travail.
Ce groupe de travail s'est réuni à trois ou quatre
reprises. J'ai manqué la dernière réunion, c'est pour cela
que je ne suis pas trop sûr. Actuellement on est à faire le
relevé de tout ce qui se fait comme enseignement des arts comme tel dans
le système scolaire et hors du système scolaire. Dans le
système scolaire le relevé est assez facile à faire, on
l'a eu à la première rencontre. Mais il y a beaucoup de choses
qui se font en dehors du système scolaire. Je ne pense pas aux
conservatoires de musique et des choses du genre. Je pense par exemple à
des arts qui sont complètement en dehors du système comme
l'orfèvrerie, la poterie et les choses du genre. Ce relevé est
à se terminer.
L'orientation est vers l'application des recommandations du rapport
Rioux. Les problèmes particuliers qui sont à analyser et dont
certains ont trouvé une portion de solution, sont entre autres les
problèmes de la musique, particulièrement pour la
préparation des professeurs de musique. Alors, il y a eu des ententes
signées entre le Conservatoire de musique de Québec et une
école normale qui s'est intégrée à
l'Université Laval : Il y a eu des ententes signées entre le
Conservatoire de musique de Montréal et l'Université du
Québec à Montréal pour la formation des enseignants. Il y
a du travail qui se fait aussi pour la coordination de l'enseigne- ment
supérieur de la musique entre les facultés de musique et les
conservatoires.
Tout ça est engagé de concert avec les
représentants des conservatoires et du ministère des Affaires
culturelles et, actuellement, les travaux sont en cours.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est à la suite de ça que
l'école Vincent-d'Indy de Montréal s'est affiliée à
l'Université de Sherbrooke?
M. SAINT-PIERRE: Le problème de l'enseignement de la musique
à Montréal a été étudié il y a
déjà environ un an et demi par un groupe représentant
toutes les personnes concernées par l'enseignement de la musique. Il y a
des problèmes particuliers de ce côté. Dans le cas de
Vincent-d'Indy qui est une école privée, actuellement, je peux
vous dire qu'on connaît le problème mais on n'a pas
commencé à l'étudier. Cette institution a mené son
affaire de façon parallèle, c'est un problème à
l'étude.
M. le Président, j'ai ici pour le député de
Saint-Jacques une lettre du 29 avril 1971, de M. Clément Paré que
j'avais mentionné, qui était du service de la recherche et du
développement. Il fait le point sommairement, dans quelques feuilles, au
sujet du rapport Rioux, la commission d'enquête sur l'enseignement des
arts, des recommandations qui ont été acceptées et qui
sont en voie d'exécution, de celles qui ont été
partiellement réalisées.
Oui, en voie de réalisation, qui indique qu'il n'y a aucune
réalisation ou enfin...
M. CHARRON: Est-ce qu'il serait possible de le déposer?
M. SAINT-PIERRE: Je vais donner copie de ce document, si vous voulez
avoir des copies.
M. CHARRON: Le sous-ministre vérifiera s'il n'y a pas de
confidences.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1 : Traitements, salaires et allocations,
adopté. Sous-article 2: Frais de déplacement, adopté.
Sous-article 3: Honoraires et commissions, adopté. Sous-article 4: Frais
de bureau, adopté. Sous-article 7: Mobilier, équipement de bureau
et d'informatique, adopté. Sous-article 12: Subventions, adopté.
Sous-article 13: Allocations, primes et bourses, adopté. Je
m'excuse.
M. DUMONT: Ecoles normales et école des beaux-arts.
M. LE PRESIDENT: Article 4, adopté. On peut dire que les
sous-articles 1, 2, 4, 5, 6, 10, 11 et 29 sont adoptés?
M. CHARRON: Non. Sous-article 11: Services contractuels.
M. SAINT-PIERRE: Sous-article 11: Services contractuels.
M. CHARRON: C'est moi qui ai posé la question, M. le
ministre.
M. SAINT-PIERRE: $225,000 qui sont versés au CEGEP de Hull pour
le paiement d'enseignement dispensé par le CEGEP pour les
étudiants de l'Ecole normale de Hull. C'est une entente entre le
ministère qui est responsable de l'enseignement... Dans certaines
disciplines, au lieu d'engager un professeur à l'Ecole normale de Hull,
on achète par services contractuels, par commandite du CEGEP de
Hull.
M. CHARRON: $225,000?
M. SAINT-PIERRE: $225,000, tout le montant.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté. Sous-article 29,
adopté. Sous-article 32?
M. CHARRON : Mon collègue de Mégantic a peut-être
des questions sur 32.
M. DUMONT: Le ministre avait failli oublier au 31 mars une entente avec
le fédéral qui attribuait au sport amateur et le ministre
John Munro nous le devait $75,000. Quand je pose des questions sur cela,
elles sont très à propos dans le but de savoir si c'est l'oubli
d'une entente qui doit être renouvelée. Pourquoi les
remboursements n'existent plus cette année? Est-ce une entente qui
automatiquement cesse? Vous avez l'habitude de comprendre plus vite que
cela.
M. SAINT-PIERRE: Les remboursements ne sont pas des ententes
fédérale-provinciales. Il s'agit tout simplement du fait que l'an
dernier, nous avions des revenus de services auxiliaires de
cafétéria et d'inscription dans l'ensemble des écoles
normales. L'Ecole normale Laval avait des frais d'inscription. Dans le
remboursement, il y avait les frais de la cafétéria, enfin tous
les revenus qui étaient touchés par les écoles normales.
On en avait plusieurs à l'époque, mais cette année elles
ne seront pas touchées.
M. DUMONT: Ce n'est pas une perte de vitesse du
fédéralisme rentable?
M. SAINT-PIERRE: Absolument pas. Vous allez voir que, dans d'autres
occasions c'est un accroissement substantiel des...
M. LE PRESIDENT: (Pilote): Le poste budgétaire 11 est
entièrement adopté. Poste budgétaire 17: Direction
générale de l'éducation permanente?
Direction générale de l'éducation permanente
M. CHARRON: On peut adopter rapidement de 11 à 17.
M. LE PRESIDENT: S 12, S 13, S 14, S 15 et S 16 sont des statutaires.
Article 1 : Administration.
Administration
M. CHARRON: M. le Président, qu'est-ce qui s'est
réalisé comme progrès dans le monde de l'éducation
permanente? Et quels sont les projets de cette direction générale
pour les prochains mois?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons mis dans l'éducation permanente un
accent particulier sur tout ce qui touchait la formation professionnelle. Il y
a eu des étapes de recherche qui ont été
complétées. Il y a eu aussi, sur le plan des opérations
courantes, des phases particulières. Nous avons d'ailleurs eu au cours
de l'année des ententes additionnelles qui ont été
signées avec le gouvernement fédéral pour la formation du
personnel forestier, un projet conjoint avec le ministère des Affaires
sociales pour la réintégration des assistés sociaux. Il y
a eu aussi, somme toute sous le couvert de l'éducation permanente, le
projet Multi-Média qu'on retrouvera à l'article 2.
Peut-être que je pourrais demander à M. Parent, en mon nom, de
fournir plus de détails. M. Parent est directeur général
adjoint de la direction générale de l'éducation
permanente. M. Jean-Guy Vennes est actuellement en vacances.
M. CARDINAL: Il y en a plusieurs qui sont en vacances au
ministère de l'Education de ce temps-ci.
M. SAINT-PIERRE: C'est une bonne période de l'année pour
être en vacances. Parmi les activités concrètes, comme je
le mentionnais, nous avons cette année pris l'engagement de
préparer 150 monographies professionnelles, c'est-à-dire
spécifiquement pour les adultes. Ce type de monographie indique le plan
de formation professionnelle pour un adulte, spécifiquement en termes
d'adulte, détermine également le seuil d'entrée et le
profil de sortie. Cette monographie professionnelle tient compte des
habiletés des individus: description d'habileté manuelle... Nous
avons 150 profils cette année. Le fédéral nous posait
souvent cette question. Plus Multi-Media et plus nos activités
courantes.
M. CHARRON: Multi-Media, on en parlait tout à l'heure. Il y a une
loi qui concerne la formation professionnelle. Je ne me rappelle plus du
numéro, je crois que c'est 49. C'est une loi qui relève du
ministère du Travail et qui crée un chevauchement de juridictions
entre le ministère de l'Education et le ministère du Travail. Il
y a un comité, je pense, qui était même prévu aux
termes de la loi, un comité interministériel. Comment a
fonctionné ce comité? Est-ce qu'il y a eu des difficultés?
Comment ont-elle été tranchées?
M. SAINT-PIERRE: Je pense que, dans mon discours au début des
crédits, j'avais mentionné les efforts au niveau, non pas
uniquement de l'éducation permanente, mais au niveau des sous-ministres,
entre les deux ministères, le fait que les deux ministres, M. Laporte et
M. Cournoyer, avaient reconnu cette nécessité d'une concertation
entre les deux ministères. Nous retrouvons la présence du
ministère de l'Education au sein des conseils régionaux de
main-d'oeuvre. Il y a, comme je l'ai mentionné, un protocole d'entente
qui doit être signé par les deux ministres d'ici peu de temps et
qui clarifie le rôle de chacun en matière de définition des
besoins de main-d'oeuvre, de contenu de description de tâches et de tous
les mécanismes prévus pour ce partage.
M. CHARRON: Le rapport du Conseil supérieur de l'éducation
qui traitait de ce problème suggérait une certaine
répartition des tâches entre les deux ministères pour
favoriser la collaboration interministérielle, en laissant le
côté proprement professionnel des métiers techniques aux
soins du minsitère du Travail et l'éducation, dans son sens le
plus large, que les adultes ont le droit de prendre également, aux soins
du ministère de l'Education. Est-ce ainsi que ça s'est produit ou
si même le contenu technique des cours relève du ministère
de l'Education?
M. SAINT-PIERRE: Non. Je pense qu'à la définition des
besoins de main-d'oeuvre, il y a effectivement un rôle prioritaire du
ministère du Travail, bien qu'il y ait une participation de notre part,
puisque les besoins doivent correspondre à une certaine classification
des différents corps de métiers, des différents groupes
professionnels.
Sous-jacent à ça il y a des descriptions de tâches
qui elles-mêmes doivent correspondre à des programmes
d'études. Au niveau des deux ministères il y a accord complet
pour dire que, premièrement, on va éviter le dédoublement.
Nous ne tenterons pas de faire de la planification quantitative et de
dédoubler le travail, à moins qu'il n'y ait un accord
préalable.
J'ai indiqué un secteur comme le secteur universitaire où
par notre planification nous allons évidemment prévoir des
besoins. Mais eux, ils en sont pleinement conscients et ce n'est pas un
dédoublement.
Deuxièmement au niveau de grands principes, si d'une part eux ont
la responsabilité première en ce qui touche la définition
d'une politique de main-d'oeuvre et d'autre part les définitions de
besoins en matière de main-d'oeuvre au Québec à court et
à long terme, si d'autre part on est d'accord que le ministère de
l'Education joue un rôle prépondérant, sinon un rôle
exclusif en matière de formation de cette main-d'oeuvre, entre les deux
il y a une espèce de zone grise dans laquelle des descriptions de
tâches et des contenus de programmes chevauchent un peu ces deux
juridictions.
Et là on tente de trouver par ce protocole les mécanismes
pour clarifier la zone grise et établir une fois pour toutes à
l'intention des fonctionnaires des deux ministères quels sont les champs
qui reviennent aux deux.
Dans les cas pratiques aussi ce sont des discussions
peut-être un peu théoriques au cours de l'année il y
a eu plusieurs rencontres pour éviter ces dédoublements
particulièrement le chevauchement entre les écoles polyvalentes
et les centres d'apprentissage, particulièrement dans les endroits
où c'était frappant que les centres d'apprentissage
étaient peu utilisés. Je pense à des cas comme Hauterive.
A Granby il y a eu des efforts...
M. LAVOIE (Wolfe): Il n'y en a pas eu à Sherbrooke aussi?
M. SAINT-PIERRE: A Sherbrooke, il y avait certains cas où
particulièrement au niveau des métiers de la construction, les
centres d'apprentissage étaient bien occupés. Ils semblaient
correspondre à une véritable fonction. Inutile de tout chambarder
et de forcer ces gens. Dans des endroits où le centre d'apprentissage
était peu utilisé pendant l'année on s'est appliqué
avant nous d'autoriser un projet de polyvalente, d'engager des discussions, de
trouver des mécanismes. Inutile d'implanter une polyvalente d'un
million, si de l'autre côté de la rue il y a un centre
d'apprentissage qui est à peine utilisé.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a une participation du fédéral
là-dedans?
M. SAINT-PIERRE: Oui, c'est le programme de formation. Essentiellement,
les grands principes, le partage des sommes restent dans le budget
fédéral. Je vais leur laisser expliquer ça...
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que c'est le fédéral qui
décide?
M. SAINT-PIERRE : Non, il y a conjointement une analyse des besoins.
Nous offrons d'une part des cours de formation professionnelle et le
fédéral achète des cours. C'est le respect des
juridictions d'éducation. Il choisit suivant des dispositions de la loi
fédérale à même ceux qui appliquent aux centres de
main-d'oeuvre du Canada les candidats pour ces cours. Lorsque, dans un
milieu donné, suivant les dispositions de la loi, il y a des gens qui
ont besoin de recyclage, de formation professionnelle, ces gens sont
identifiés. Ils peuvent être à l'occasion
suggérés par la province, soit par les secteurs
d'éducation permanente, soit par les secteurs de la main-d'oeuvre. Mais
éventuellement, lorsqu'il y a un nombre suffisant d'étudiants qui
justifie le démarrage d'un cours, le gouvernement fédéral
achète donc un cours de mécanique d'ajustage de tant de semaines,
pour 24 places. Le programme des cours est fait entièrement par le
Québec.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce que je ne comprends pas, il avait
été question dans ma région peut-être que M.
Savard est au courant de ça, au temps où il était au
ministère du Travail d'avoir une école de tailleurs de
pierre dans la région où il y a des carrières.
Le fédéral, le ministère de l'Education et le
centre de main-d'oeuvre étaient compris. Cela n'a jamais
été réalisé. Ils voulaient avoir l'école
à Sherbrooke où il n'y a même pas de carrière. Il
faudrait qu'ils transportent de la pierre à Sherbrooke au lieu d'avoir
des élèves dans une carrière. C'est là que je n'ai
jamais pu comprendre quel était le rôle du fédéral,
du centre de main-d'oeuvre et du ministère de l'Education.
M. SAINT-PIERRE: Le rôle du fédéral, comme je l'ai
mentionné, serait d'acheter le cours. Si, d'après eux il n'y en a
pas suffisamment après une analyse des besoins, pour justifier l'achat
d'un cours, le cours peut ne pas être acheté. De la même
façon dans les dispositions mêmes de la loi, si dans une
région donnée un technicien de fusée spatiale veut avoir
un cours je prends quelque chose d'assez théorique
là-dessus et si c'est seulement un besoin, le
fédéral refuse d'acheter un tel cours même si pour nous il
nous est disponible.
M. LAVOIE (Wolfe): Je ne comprends pas ça. Les tailleurs de
pierre se font de plus en plus rares et le besoin se fait sentir. La demande
est là, ils en ont besoin et le cours n'est pas donné quand
même. Je ne sais pas ce qui est arrivé. J'ai perdu ça de
vue.
M. SAINT-PIERRE: Le problème majeur est qu'il y a eu des essais
d'entente avec une des compagnies afin d'employer son équipement pour
l'enseignement. A ce moment-là, il y a deux ou trois compagnies qui ont
offert leurs services. C'était à des prix peut-être
excessifs, à ce moment-là, vu le nombre d'élèves.
Cela devenait excessivement dispendieux. Cela a été
abandonné depuis l'année passée tout de même. La
première hypothèse était d'organiser ces cours dans le
centre d'apprentissage de Sherbrooke. Cela avait été
refusé parce que vous vous imaginez ce que c'est comme capital.
M. LAVOIE (Wolfe): Dans une carrière, ils sont déjà
tout équipés. Ils ont les outils spéciaux et tout ce qu'il
faut.
M. SAINT-PIERRE: Ce qui a fait défaut c'est au niveau des
ententes avec l'industrie.
M. LAVOIE (Wolfe): Merci.
M. CHARRON: Je considère comme inacceptable que ce soit le
gouvernement fédéral qui ait à choisir la clientèle
pour la formation professionnelle. Je sais que ce n'est pas l'endroit où
en débattre. Ce sont dans les choses que demande bien inutilement
d'ailleurs le gouvernement fédéral mais que demande avec
insistance quand même le ministre des Affaires sociales et le ministre du
Travail.
C'était parmi les choses que nous jugions essentielles et que
Victoria nous a refusées. En ce qui concerne de plus près notre
domaine de l'éducation, j'aimerais que le ministre apporte des
précisions sur ce qu'il a appelé l'achat des cours par le
gouvernement fédéral. Est-ce à dire que dans ce domaine le
gouvernement fédéral choisit tel cours entre un éventail
que nous lui fournissons et que c'est lui qui choisit que c'est le cours A, C
et Z qui vont se donner et que, sur commande, les fonctionnaires du
ministère de l'Education en préparent un contenu? Est-ce cela que
ça veut dire?
M. SAINT-PIERRE: Non, c'est différent. Cela se fait effectivement
conjointement avec le provincial et le fédéral pour
établir d'une part l'analyse des besoins et d'autre part la liste des
cours devant être à part. Théoriquement, eux ont une annexe
annuelle à l'entente qui prévoit ces formations. C'est fait
conjointement parce qu'eux se considèrent d'une part, puisque ce sont
eux qui défraient une très forte proportion de ces coûts.
Financièrement, ils ne veulent pas acheter des cours de patinage de
fantaisie ou de patins à roulettes. D'autre part, ils considèrent
sur le plan de la main-d'oeuvre avoir certaines responsabilités alors
que nous-mêmes aussi nous en reconnaissons certaines. La part de la
province conjointement et le fait que, comme ministère de l'Education,
comme pouvait l'appréhender le député, on ne saurait se
faire dicter par d'autres ce qu'on va donner, il y a là comme un effort
conjoint.
Le niveau d'intervention exclusive du fédéral est la
sélection des candidats.
M. CHARRON: M. le Président, si je ne savais pas que...
M. SAINT-PIERRE: Le Québec a fait valoir des points assez
précis dans le renouvellement parce que c'est une loi
fédérale de ces accords. Nous avons fait valoir dans le
prolongement de cette loi un point particulièrement précis. Nous
recommandons comme minimum une sélection conjointe des candidats. On
avait déjà aussi parlé, puisque le but de ceci est la
réintégration de ceux qui sont sans emploi dans le marché
du travail, de peut-être avoir dans la distribution des sommes
fédérales un facteur de pondération qui tiendrait compte
du taux de chômage dans les différentes régions.
M. CHARRON: Est-ce que c'est le ministère de l'Education ou le
ministère du Travail québécois qui a demandé
ça? C'est le ministère du Travail, j'imagine?
M. SAINT-PIERRE: C'est conjoint. Mais disons qu'on a convenu que le
responsable de la
négociation de l'annexe serait maintenant le ministère du
Travail. Depuis deux ans.
M. CHARRON: M. le Président, un instant, s'il vous
plaît.
M. DUMONT: J'ai encore une question.
M. CHARRON: Si je ne savais pas que la réforme constitutionnelle
est dans une impasse et dans le cul-de-sac où elle est, je dirais au
ministre de récupérer et de faire les démarches
nécessaires pour récupérer le plus rapidement possible
l'ensemble de ce domaine de la formation professionnelle, conjointement avec
son collègue des Affaires sociales et du Travail. Je suis bien
prêt à laisser la parole au député de
Mégantic sur ce point parce que...
M. DUMONT: C'est dans le même ordre d'idées.
M. CHARRON:... je ne ferai même pas cette recommandation. Tout le
monde sait qu'il est inutile d'aller le demander à Ottawa, on ne
l'obtiendra jamais.
M. SAINT-PIERRE: Un point que j'aimerais souligner lorsqu'on parle de
formation professionnelle est que dans cette participation, le programme
fédéral s'applique uniquement à ceux qui suivent des cours
à temps plein. Si on prend les statistiques de 69/70, on se rend compte
que les inscriptions totales sont de l'ordre de 19,000 et 42,000 respectivement
pour la formation professionnelle et la formation générale
à temps plein. Là, le fédéral peut avoir une
influence sur la sélection. Mais le nombre de ceux qui suivent des cours
à temps partiel au niveau de l'éducation permanente dans les
cours donnés exclusivement par la province et où la
sélection est entièrement dans les mains des institutions
d'enseignement de la province, des commissions scolaires, CEGEP ou autres, ce
sont des nombres beaucoup plus considérables. Exemple, dans la formation
professionnelle, c'est de 35,000 environ et dans la formation
générale, temps partiel, c'est environ 123,000.
M. DUMONT: Concernant la sélection des candidats, c'est surtout
une information parce qu'il y a eu passablement d'ennuis. Je sais que ça
se déroule dans toute la province. Quel est le nombre de candidats qu'il
faut pour établir une classe? Je m'explique, j'ai 32 paroisses et villes
dans mon comté et nous avons vécu cette expérience. Le
curé monte en chaire, invite tous les gens. Il y a 35 candidats qui sont
prêts à suivre les cours. A un certain moment on leur fait passer
des examens, encore là le fédéral a apporté des
normes très sévères et on s'est ramassé avec trop
peu d'élèves pour certaines paroisses.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous voulez dire les cours qui se donnent l'hiver,
les cours aux cultivateurs...
M. SAINT-PIERRE: En général, suivant les dispositions
actuelles, c'est un minimum de quinze étudiants en formation
professionnelle et de vingt étudiants dans la formation
générale, comme moyenne. Il y a tout le jeu de la
sélection évidemment. Cela ne veut pas dire que...
M. DUMONT: Je demanderais une surveillance spéciale car il est
très facile dans la correction d'avoir quatorze élèves
plutôt que d'en avoir seize et par le fait même annuler une
classe.
Cela s'est fait à plusieurs endroits dans la province.
M. SAINT-PIERRE: D'après ce que j'ai vu dans la province,
j'aurais l'impression que c'est l'inverse qui est arrivé. Lorsqu'il y en
avait douze, on en a accepté deux ou trois qui n'auraient
peut-être pas dû être acceptés.
M. DUMONT: J'ai plusieurs exemples et je demanderais une attention
spéciale sur ces cas.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. BELAND: Dans le même ordre, est-ce qu'il existe quand
même des barèmes assez précis vis-à-vis de chaque
option de cours à être donné en vue de l'acceptation des
adultes?
M. SAINT-PIERRE: Les 150 monographies professionnelles que M. Parent
mentionnait tantôt déterminent justement les seuils
d'entrée des qualifications nécessaires pour chacune de ces
choses. Par après, l'analyse des besoins, l'orientation vis-à-vis
de la population sont des efforts qui tentent, dans une région
donnée, d'orienter des gens vers des secteurs aptes à permettre
la réintégration au marché du travail.
M. BELAND: Maintenant, est-ce que vous avez constaté à
certains endroits dans la province une certaine déviation quant à
l'acceptation d'un candidat plutôt que tel autre?
M. SAINT-PIERRE: C'est très difficile mais que voulez-vous dire?
Sous le coup de quelle influence? Simplement de l'influence régionale ou
influence indue?
M. BELAND: Je m'explique davantage. J'espérais ne pas être
obligé d'aller aussi loin. Mais par contre, il y a beaucoup d'influences
politiques qui entrent en ligne de compte. Surtout au niveau rural, en ville je
ne le sais pas. Mais au niveau rural, il y a entre autres, en ce qui concerne
la nécessité d'une plus grande éducation pour certaines
personnes pour entrer
sur le marché du travail, que ce soient des candidats masculins
ou féminins, et qui ont relativement entre 30, 40 ou 45 ans au maximum.
Certains parmi ceux-là ont été refusés tandis que
d'autres, des bonshommes de 62 ou 63 ans, qui étaient de bons patroneux
de la place, ont été acceptés. Il semble que ce sont des
choses qui se sont produites.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que ce sont des cas récents?
M. DUMONT: L'hiver dernier, par exemple.
M. SAINT-PIERRE: Si vous voulez me donner les noms où de tels cas
sont arrivés, je me ferai plaisir d'intervenir mais ce n'est nullement
dans la politique du ministère.
M. DUMONT: Il me fera plaisir également de les donner.
M. LAVOIE (Wolfe): Je crois que beaucoup trop de gens pensent que le
député a de l'influence pour faire accepter des gens à ces
cours. Ces gens ne répondent pas aux normes parce que l'on exige que la
personne soit sur le marché du travail depuis trois ans. Souvent la
femme de ménage, la femme de maison aimerait suivre un cours d'hiver
parce que ça lui convient et que ça lui rapporterait des revenus.
Elles ne répondent pas aux normes et elles viennent nous voir à
ce sujet dans l'espérance qu'on intervienne pour les faire accepter mais
elles ne répondent pas aux normes.
M. CHARRON: Qui a fixé ces normes?
M. SAINT-PIERRE: Il y a eu aussi des discussions au sujet de la loi
fédérale pour les jeunes chômeurs, pour la faire
amender.
M. CHARRON: Parce que plusieurs ne remplissent pas nécessairement
ces conditions dans les jeunes chômeurs.
M. SAINT-PIERRE: C'est une loi de formation professionnelle et il faut
que la personne manifeste son intention d'aller sur le marché du
travail. Et, fréquemment je peux vous apporter des cas bien
précis quand l'officier recruteur demande: Si on vous offrait un
emploi à la fin de cours, est-ce que vous seriez intéressé
à travailler? Beaucoup répondent: Non, je ne suis pas capable. A
ce moment-là, l'officier ne peut pas diriger le candidat vers un cours,
parce que c'est un cours en vue d'entrer sur le marché du travail.
L'individu a alors la liberté d'assister à des cours à
temps partiel, qui sont sous juridiction provinciale. Cela ne fait pas toujours
l'affaire des candidats parce qu'il n'y a pas d'allocations. C'est la
différence.
M. HOUDE (Fabre): Pour ces mêmes raisons que vous venez de
mentionner, ce ne serait pas avantageux pour beaucoup de jeunes chômeurs,
justement, de faire changer la norme de trois ans d'expérience. C'est un
peu ça le non-sens actuellement. On lui donne un beau diplôme de
CEGEP, enfin peu importe l'institution. Il va pour se trouver un emploi et il
tombe dans l'éternel cercle vicieux. L'employeur dit: Tu n'as pas
d'expérience. Il n'a pas d'expérience, donc, il reste
chômeur. Bien souvent, il ne se trouve pas d'emploi. Il veut se
perfectionner. On lui dit: Tu n'as pas trois ans d'expérience. Il y a
une espèce de cercle vicieux, à mon sens, et je voudrais bien
savoir quelle est la démarche à entreprendre ou est-ce qu'il y a
eu des pourparlers pour faire changer cette norme-là?
M. SAINT-PIERRE: Il y a eu des discussions fréquemment. J'en ai
eu moi-même avec M. Mac Eachen, à Fredericton, il y a quinze mois.
Il y en a eu récemment encore avec M. Cournoyer. Ce sont des points.
C'est une loi actuelle du fédéral qui expire. Alors, au
renouvellement, ce sont des points... D'ailleurs, pour une fois, je pense bien
que Québec n'est pas seul. Les autres provinces aussi ont des
représentations sensiblement les mêmes que nous, touchant la
règle de trois ans et d'autres dispositions.
J'aimerais souligner au député que, dans ce domaine, la
province conserve quand même beaucoup de prérogatives. C'est que
la contribution du fédéral nous assure finalement le financement
nécessaire pour payer les locaux, pour payer les professeurs. Dès
que le cours est acheté par le fédéral, nous avons le
contrôle entier de ce qui se passe à l'intérieur. Je vais
vous donner l'explication suivante. C'est que, pour financer les cours, par
exemple les quinze cours de formation professionnelle, en soudure, le
fédéral exige un minimum de quinze candidats. Le cours de soudure
est établi pour un certain nombre de semaines, ces gens-là
recevront un salaire hebdomadaire de tant. Il n'y a rien après cela qui
empêche la province de permettre à des gens qui ne remplissent pas
les exigences du gouvernement fédéral de suivre les cours. Et
ça, on le fait très souvent. De telle sorte qu'on va prendre un
jeune qui n'a pas ses trois ans sur le marché du travail et on va
obtenir du fédéral l'achat de quinze cours.
Effectivement, dans les cours, il y en aura 18, parce qu'il y a trois
jeunes qui ne remplissent pas les exigences du fédéral, mais qui
désirent avoir la formation en matière de soudure, ou de
mécanique, etc. Nous avons l'entière liberté de jouer avec
cela.
M. CHARRON: A ce moment-là, ils ne sont pas payés?
M. SAINT-PIERRE: Ils ne sont pas payés.
M. CHARRON: Est-ce que le gouvernement québécois doit
payer le gouvernement fédéral pour permettre...
M. SAINT-PIERRE: Absolument pas. Nous avons toute liberté.
M. CHARRON: Sincèrement, quelle est la proportion...
M. SAINT-PIERRE: Selon les besoins, évidemment. C'est la
différence entre, strictement, 15 et 30. C'est souvent lorsqu'il y a un
excédent entre un ou deux cours...
M. LAVOIE (Wolfe): Les officiers de la main-d'oeuvre du Canada sont
assez sévères là-dessus...
M. SAINT-PIERRE: Les trois candidats additonnels n'ont rien à
voir avec cela. Sur la question de la conduite du cours comme telle, c'est la
province qui a entière juridiction. Lorsque le cours est en marche, la
question de la programmation, l'engagement des professeurs, regardent la
province, la commission scolaire.
M. LAVOIE (Wolfe): La commission scolaire.
M. SAINT-PIERRE: Le centre de main-d'oeuvre n'a qu'à diriger les
15 personnes au cours en vertu de l'entente, de la loi. A ce moment-là,
son mandat est accompli. Les candidats sont rendus en classe. La commission
scolaire peut accepter tout individu qui a les aptitudes et qui aurait
intérêt à suivre le cours. Cependant, il ne
bénéficie pas d'allocation.
Il faudrait peut-être souligner en terminant qu'il y a quand
même un certain désavantage à enlever complètement
le fait que l'individu n'a pas à être sur le marché du
travail. C'est-à-dire que si on enlève les trois ans
complètement, il y aurait le danger que des jeunes quittent le
secondaire I, l'école, pour être payés à $80 par
semaine. C'est le salaire étudiant.
M. LE PRESIDENT: Avant 1967, c'était seulement un an.
M. BELAND: Je voudrais également attirer l'attention du ministre
sur un palier donné qui a également existé dans la
province, du moins à quelques endroits, l'hiver dernier. Etant
donné qu'il a été question tantôt de cours de
soudure, cela m'a fait automatiquement penser à ce fait-là.
Justement, des cours de soudure, mécanique, débosselage, etc.,
ont été organisés à certains endroits
précis. Dans le but de faire pratiquer ces élèves
ce qui était tout à fait logique au lieu de faire
réparer, par exemple, les bazous des gars qui désiraient faire
réparer leur automobile tout en pratiquant, c'étaient le
médecin du village, le maire, l'avocat ou le notaire qui
réussissaient à faire réparer leurs automobiles
gratuitement. Les élèves qui suivaient les cours n'avaient pas
voix au chapitre.
M. SAINT-PIERRE: Tiendriez-vous à ce qu'on répare
l'automobile du député?
M. BELAND: Non. Absolument pas. Je ne voudrais pas...
M. SAINT-PIERRE: Elle est souvent en panne entre Québec et
Montréal.
M. BELAND: Loin de là. C'est un fait et je tenais à
attirer l'attention du ministre sur ce sujet afin que cela ne se
répète pas.
On entend de drôles de commentaires aux environs des endroits
où ça se produit.
M. SAINT-PIERRE: Sur ce point, vous avez raison. Premièrement,
c'est la commission scolaire qui a la liberté d'organiser le cours. Il
lui faut de l'équipement, c'est-à-dire du matériel. Alors,
un débosseleur a besoin de matériel à débosseler.
On peut ce cas se produit peut-être dans certains cours de
menuiserie, pour éviter votre exemple bâtir un camp, le
défaire, le rebâtir, le redéfaire et ainsi de suite. Pour
une automobile, on la brise, on la répare, on la brise. On se sert de
voitures et c'est la commission scolaire qui choisit. Je suis d'accord avec
vous. Pour la personne qui en a moins besoin, cela pose un problème.
Mais il faut qu'ils réparent une voiture. Il y a certaines commissions
scolaires où c'est absolument interdit. Ils vont chercher de vieux
tacots et cela n'a aucune utilité. Tandis que d'autres les
réparent. Quelle est la juste mesure?
M. LE PRESIDENT: Normalement, nous sommes censés nous
arrêter à 6 heures parce que nous reprenons à 8 heures.
Cependant, s'il y avait une question avant de terminer, avant de libérer
les gens de la direction générale de l'éducation
permanente, on pourrait y passer dans quelques minutes.
UNE VOIX: Jusqu'à Multi-Media, je suis d'accord.
DES VOIX: Jusqu'à Multi-Media.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on accepterait, jusqu'à Multi-Media,
les crédits de l'article 1, du poste 17, au complet?
UNE VOIX: Il y aurait les services contractuels peut-être...
M. LE PRESIDENT: 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 9, 10, adoptés?
M. CHARRON: Il y a le sous-article 3: Honoraires et commissions, il y a
$799,200.
M. SAINT-PIERRE: Au sous-article 3, ce sont des professionnels de
l'éducation. C'est l'organisation des enseignants. C'est la
rémuné-
ration de professeurs enseignant dans des institutions non encore
intégrées, les programmes, $220,000; le personnel
nécessaire pour l'administration courante des programmes en vigueur, les
prévisions et perfectionnement nécessaire, la création de
nouveaux programmes et de nouvelles structures d'enseignement. Il faut assurer
la préparation d'un régime pédagogique cohérent
pour les adultes, le "feed-back" de la clientèle, les sondages, la
reconnaissance pour les élèves adultes des études et des
expériences antérieures. Traduction et révision. Nous
prévoyons faire traduire la majorité de nos programmes en
formation générale, soit 200 programmes à $10 la page,
pour 10 pages en moyenne. Et toute la section des examens: rédacteurs de
questionnaires, coordonnateurs, dessinateurs, décimologues frais de
voyages, $165,000. Ce sont toujours des professeurs, individuellement.
Formation professionnelle, 150 blocs, trois sessions en moyenne par
année, et là on a tout un secteur.
Dans les études et projets il y a aussi SESAME, $187,000; projets
spéciaux, personnel pour la promotion de l'éducation permanente,
chercheurs mobiles et centre interdisciplinaire de Montréal.
Au sous-article 11; Services contractuels, ce sont l'entretien et la
réparation d'équipement de bureau, l'administration, les
dépliants, graphistes et surtout l'imprimerie. En 71/72, 50 programmes
de formation professionnelle dans toutes les régionales, ce qui
représente environ 15 millions de feuilles, $50,000. L'industrie des
pâtes et papier.
M. CHARRON: Subventions, $45,000.
M. SAINT-PIERRE: C'est l'Institut canadien de l'éducation des
adultes.
M. CHARRON: Excellente subvention.
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas de critique sur la situation
équivoque du ministre.
M. CHARRON: Allocations, primes et bourses.
M. SAINT-PIERRE: Ce sont les frais d'enseignement qu'on paie aux
commissions scolaires pour dispenser les cours et qu'on retrouve
substantiellement à $36 millions dans les contributions du gouvernement
du Canada. L'excédent porte sur des cours généraux, des
cours à temps partiel qui ne sont pas subventionnés par le
gouvernement: éducation populaire, culture populaire, citoyens face au
pouvoir et des choses semblables.
M. LE PRESIDENT: Poste 17, article 1: Administration au complet,
adopté?
M. CHARRON: Adopté, avec des réserves quant à
l'ingérence du fédéral en matière de juridiction
exclusivement provinciale.
M. LE PRESIDENT: Nous ferons le message au premier ministre du
Canada.
M. CHARRON: Vous le voyez plus souvent que moi.
M. DUMONT: Est-ce qu'on peut s'entendre immédiatement avec le
ministre? Le représentant à la Jeunesse, aux Loisirs et aux
Sports n'est pas présent. Si on pouvait exempter la discussion de ces
crédits et terminer à une heure raisonnable ce qui sera
discuté ce soir, quitte à reprendre demain, après la
période des questions, le Haut-Commissariat à la Jeunesse, aux
Loisirs et aux Sports? Serait-il possible d'avoir cette assurance?
M. SAINT-PIERRE: Nous avions convenu hier qu'aujourd'hui, au lieu
d'étudier le bill 27, nous étions pour étudier les
crédits. J'avais cru comprendre hier soir, quand nous nous sommes
laissés, que nous pensions tous collectivement que nous pouvions
terminer aujourd'hui l'étude des crédits de l'Education, puisque
demain...
M. DUMONT: Vous irez jusqu'à quatre heures du matin encore...
M. SAINT-PIERRE: J'y suis allé hier, je suis capable d'y
retourner. Demain, il nous faudra reprendre en commission les 119 articles du
projet de loi 27 et...
M. CHARRON: Vous ne participez pas au débat sur la motion du
député de Bellechasse?
M. SAINT-PIERRE: Je vais essayer de trouver cinq minutes.
M. VEILLEUX: Le ministre de l'Education, ayant l'esprit tellement
concis, peut s'exprimer sur la Régie de la baie James en cinq minutes et
non en une heure.
M. DUMONT: J'ai cru voir de la part de votre adjoint aussi ce
désir, à cause de l'extrême fatigue qui existe à la
commission parlementaire, de reporter l'étude à demain. Il nous
en a parlé tout à l'heure et je transmets la nouvelle comme
telle. Ce n'est pas parce que je ne veux pas continuer.
M. SAINT-PIERRE: Somme toute, si nous reprenons à huit heures ce
soir, nous avons quand même fait beaucoup de boulot cet
après-midi. Il y a le programme Multi-Media qui va peut-être
prendre un peu de temps, mais je pense que nous avons quand même franchi
la plupart des paliers d'enseignement.
M. CHARRON: Pour reprendre la question du député de
Mégantic, avez-vous l'intention de passer le Haut-Commissariat ce
soir?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. DUMONT: Vous allez continuer ce soir? M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. DUMONT: Votre adjoint ne semble pas d'accord.
M. SAINT-PIERRE: On le fera travailler jusqu'à quatre heures.
M. DUMONT: Vous allez lui en donner l'ordre?
M. CHARRON: Huit heures et quart, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: La reprise des travaux est à 8 heures.
M. CHARRON : Huit heures et quart pour avoir au moins deux heures.
M. LE PRESIDENT: Je ne veux pas me faire disputer par le leader du
gouvernement. Est-ce que le député de Saint-Jacques va venir
prendre ma défense? 8 h 15.
Reprise de la séance à 20 h 20
M. PILOTE (président de la commission permanente de l'Education):
A l'ordre, messieurs!
Le député de Bagot a la parole.
M. CARDINAL : Je ne voudrais pas retarder les débats, au
contraire, surtout que nous commençons légèrement en
retard. Cependant, tant le ministre que le critique avaient des raisons
d'être en retard.
Nous sommes rendus au poste 17, si je ne me trompe pas. Mais, un
député de l'Opposition officielle, qui est à ma gauche,
avait une question à poser au sujet du poste 11.
M. VINCENT: Peut-être que...
M. CARDINAL: Le poste est déjà adopté, mais si le
ministre le permettait, nous pourrions peut-être revenir à la
direction générale de l'enseignement supérieur. Cela
concerne évidemment la région de Saint-Hyacinthe même si ce
n'est pas le comté du député.
M. LE PRESIDENT: Le ministre accepte. La parole est au
député de Nicolet.
M. VINCENT: M. le Président, merci aux membres de la commission
ainsi qu'au ministre. Il s'agit de l'Ecole de médecine
vétérinaire. J'aurais dû, évidemment, être ici
lors de l'étude du poste 11. Malheureusement, nous étions pris
ailleurs.
A la fin de l'année 1970, j'avais posé une question, par
écrit, au ministre de l'Education concernant l'Ecole de médecine
vétérinaire de Saint-Hyacinthe qui est devenue une faculté
de l'Université de Montréal. La question se lisait comme suit:
Est-ce que des montants sont prévus pour l'Ecole de médecine
vétérinaire de Saint-Hyacinthe dans le plan quiquennal des
investissements universitaires approuvés par l'arrêté en
conseil no 3407, en date du 10 septembre 1970? Deuxièmement, dans
l'affirmative, quels sont les montants ainsi que la répartition de
ceux-ci pour les cinq prochaines années? Troisièmement, sinon,
quand le gouvernement annoncera-t-il ce programme d'investissements?
La réponse du ministre de l'Education, M. le Président,
était la suivante, telle qu'on peut la lire dans les
procès-verbaux de l'Assemblée nationale du Québec en date
du 2 décembre 1970. A la question no 1, la réponse fut non.
Question no 2, nil. Et à la question no 3, la réponse
était la suivante: "Selon les termes de l'entente intervenue le 14 mars
1969 entre l'Université de Montréal et le gouvernement du
Québec, l'Ecole de médecine vétérinaire a
été intégrée à l'Université de
Montréal qui, "s'engage à maintenir à Saint-Hyacinthe une
école de médecine vétérinaire, à la
développer en lui conférant la qualité de faculté
universitaire et à utiliser à cette fin les biens ici
cédés."
"De plus, l'université et le gouvernement s'engagent à
affecter les crédits nécessaires au développement et au
maintien de l'école et à l'établissement de la
faculté, y compris le programme d'investissement prévu par le
gouvernement pour la construction, l'équipement et l'agrandissement
d'une clinique de petits animaux et d'autres laboratoires. Ce programme
d'investissement s'échelonnera sur une période de quatre
années et son coût approximatif est estimé à $4.5
millions. L'université s'engage à incorporer les projets susdits
à son propre programme de développement et s'engage à les
défendre auprès des organismes gouvernementaux appropriés.
"Conformément à son engagement, l'Université de
Montréal soumettait, en décembre 1969, à la direction
générale de l'enseignement supérieur, ses propositions
budgétaires quinquennales pour fins d'investissement, dont une somme de
$4,750,000 répartie sur les trois ans, 70/71, 71/72, 72/73, pour
l'agrandissement de l'Ecole de médecine vétérinaire et une
somme de $180,000 pour divers travaux d'amélioration et de
transformation échelonnés sur la même période."
Ce sont les faits, M. le Président, et je me souviens bien
d'ailleurs il y a des dossiers pour le prouver que l'Université
de Montréal avait pris cet engagement de faire des dépenses en
70/71, 71/72, 72/73.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je m'excuse.
L'Université de Montréal ne s'est jamais engagée à
faire les dépenses. Le contrat avait été signé, je
pense, au nom du gouvernement du Québec par le ministre de l'Agriculture
et le ministre de l'Education. Il y a eu entente entre les deux. L'entente
n'était nullement à l'effet que l'université était
pour dépenser l'argent. C'est, comme on l'a dit et chaque mot est
très important que l'université acceptait la vocation
qu'on donnait à l'institut, qu'elle était pour en assurer le
développement, qu'elle était pour inscrire dans ses
priorités le projet à Saint-Hyacinthe et qu'elle le soumettrait
aux autorités compétentes et qu'elle le défendrait.
M. VINCENT: C'est le ministre qui a répondu: "Conformément
à son engagement,...
M. SAINT-PIERRE: Oui...
M.VINCENT: ...l'Université de Montréal soumettait, en
décembre 1969,...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. VINCENT: Je n'ai pas dit autre chose. J'ai simplement lu la
réponse...
M. SAINT-PIERRE: Tantôt, vous avez dit que l'université
s'engageait à dépenser et ce n'est pas ça que l'entente
dit. L'entente dit que l'université s'engage à défendre
dans ses priorités, à défendre devant les organismes
gouvernementaux la nécessité, le besoin d'investissement pour
Saint-Hyacinthe. Et c'est ça qui a été fait, sauf que,
dans l'ensemble des priorités de l'Université de Montréal,
dans l'ensemble des priorités des autres universités, une fois
analysé par les organismes gouvernementaux, incluant le Conseil des
universités dont on a discuté le rôle tantôt, cela
n'a pas été perçu comme un projet prioritaire, compte tenu
de nos ressources financières disponibles et des besoins
évidemment de l'école. Je peux dire cependant que ce n'est pas un
dossier qu'on néglige. Il y a eu une rencontre il y a quelques mois, il
y a eu une visite même, entre M. Farrell qui est responsable de
l'équipement à l'enseignement supérieur et le vice-recteur
de l'Université de Montréal, M. Lacoste. Ils se sont rendus
à Saint-Hyacinthe où ils ont rencontré le doyen. Ils ont
examiné les besoins, les perspectives d'avenir et je pense que
là, c'est...
M. VINCENT: Donc, M. le Président, je continue encore la
déclaration du ministre: "A cause du contexte d'austérité
et la possibilité d'utiliser les ressources physiques de l'institution
voisine, l'Institut technique d'agronomie cela a été
corrigé, c'est maintenant l'Institut de technologie agricole de
Saint-Hyacinthe le projet de l'agrandissement proposé n'a pu
être retenu comme prioritaire".
Et là, le ministre continue en disant: "Il faut finalement
signaler que l'entente intervenue entre l'Université de Montréal
et le gouvernement du Québec spécifie une période et une
somme d'investissement consacrée au développement de l'Ecole de
médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe, mais ne relie
aucunement cette période ni ces investissements à une date
déterminée".
Bien, M. le Président, je crois que c'est là qu'est
l'erreur.
M. SAINT-PIERRE: Non, lisez bien.
M. VINCENT: M. le Président, l'entente a été
signée. Il y avait quand même un esprit qui a
présidé à cette entente et, dans l'entente, les conditions
du ministère étaient: L'université s'engage au cours des
trois prochaines années à organiser sa faculté de
médecine vétérinaire suivant le programme de
développement qui figure aux prévisions budgétaires 68/69,
69/70 et 70/71.
Mais, lorsque le conseil des ministres a pris sa décision, en
août 1969, il y a eu une déclaration officielle de
l'Université de Montréal. Quand l'intégration ou la fusion
a été complétée, les budgets devaient être
reportés aux années 1970, 1971 et 1972 et un budget triennal,
permettant la parachèvement des projets actuels était
prévu, soit $1 million en 70/71, $1.5 million en 71/72 et ainsi de suite
jusqu'au parachèvement du projet.
Là-dessus, je ne voudrais pas faire un long débat; je
voudrais simplement demander au ministre de réviser cette situation, car
c'est le ministre de l'Agriculture lui-même qui, en commission, l'autre
jour, à l'occasion de l'étude des crédits du
ministère de l'Agriculture, nous a dit qu'il n'y avait que 80
médecins vétérinaires dans la province de Québec
qui faisaient la pratique générale. Il y avait un manque de
médecins vétérinaires dans la province de Québec et
il se demandait si son programme d'assurance-santé animale donnerait
tous les effets escomptés à cause, justement, de ce manque
sérieux de médecins vétérinaires.
M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse, M. le Président, mais, s'il y a un
manque sérieux de médecins vétérinaires, on ne peut
pas en conclure qu'il faut nécessairement investir des millions à
Saint-Hyacinthe. Je m'excuse, mais je ne peux pas commenter ce qui a pu
être dit par le recteur de l'Université de Montréal, ou par
une autre personne. Je l'ai parfaitement à la mémoire et je m'en
tiens au texte de l'entente. Or, le texte de l'entente, au dernier paragraphe,
signifie que le gouvernement s'est engagé, une fois commencés les
investissements, à les concentrer dans le temps. Qu'on ne lise pas les
lettres, mais qu'on lise l'entente et on va voir qu'on acceptait un budget
évalué à $4.5 millions. Ce qu'on disait, c'est que les
$4.5 millions ne pouvaient pas être dépensés sur 25
ans.
M. VINCENT: Dans une période de trois ans.
M. SAINT-PIERRE: Trois ans. Quand on reprend le texte de l'entente, on
disait: Ces $4.5 millions iront au programme d'investissements universitaires.
Compte tenu des organismes gouvernementaux et du Conseil des universités
qui doit donner son avis sur les investissements universitaires, on disait
qu'une fois que ce sera approuvé cela devra être
dépensé sur une période de trois ou quatre ans. C'est donc
dire que ça ne pouvait pas être échelonné sur 20 ans
pour dire qu'à chaque année on répare quelques
fenêtres ou autre chose. Il y avait essentiellement un investissement de
$4.5 millions pour satisfaire des besoins. Cela était toujours en
fonction des besoins.
Le député peut être certain que le dossier demeure
actif. Cette année, l'ensemble des universités du Québec
nous ont soumis l'ensemble de leurs besoins en matière
d'investissements, compte tenu des $40 millions que nous avons
réalisés l'an dernier. C'est évident, compte tenu de ce
qui a été réalisé l'an dernier, que l'école
de Saint-Hyacinthe, normalement, s'il n'y a pas de changement dans les autres
besoins, progresse vers la tête et sûrement qu'il arrivera un temps
où ça deviendra prioritaire.
Mais nous en sommes strictement au stade des consultations en fonction
des besoins. Lorsque le lieutenant-gouverneur en conseil aura accepté,
par un arrêté ministériel, le programme quinquennal
d'investissements universitaires, il sera déposé en Chambre et,
là, ça reflétera nos priorités pour les cinq
prochaines années, compte tenu de nos ressources financières.
M. VINCENT: Donc, si je comprends bien le ministre, c'est qu'il est
possible que, cette année...
M. SAINT-PIERRE: Bien, possible...
M. VINCENT: Pas certain, c'est possible.
M. SAINT-PIERRE: C'est possible, ce n'est pas impossible.
M. VINCENT: La faculté de médecine
vétérinaire de l'Université de Montréal n'aura donc
pas, comme certitude, à attendre cinq ans avant de faire des
investissements.
M. SAINT-PIERRE: Cela, je ne le sais pas. Bien oui, regardez, le
processus c'est qu'annuellement l'ensemble des besoins sont analysés et
nous déposons à l'Assemblée nationale notre plan
quinquennal. Chaque année, ce plan est révisé, compte tenu
des variations et des besoins nouveaux. Je ne dis pas que c'est un
élément déterminant, mais je trouve que vous soulevez un
facteur important. Vous dites: Il y aura une assurance-récolte...
M. VINCENT: L'assurance-santé animale.
M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse, il y aura une assurance-santé
animale et peut-être que l'on peut dire que ce nouveau programme
gouvernemental implique une nécessité de former plus de
médecins vétérinaires. Cela apporte sûrement un
argument additionnel pour faire hausser dans notre liste de priorités
pour l'école prévue à Saint-Hyacinthe. Est-ce que, cette
année, ça va être déterminant? Je ne peux pas le
dire ce soir, parce que c'est le mécanisme qui doit jouer,
c'est-à-dire qu'il faut que le Conseil des universités et les
fonctionnaires du ministère analysent l'ensemble des besoins, compte
tenu des montants que nous avons prévus pour le financement à
long terme au niveau universitaire.
M. VINCENT: Une chose est certaine, si le ministre fait examiner cette
demande par le comité qui doit faire l'analyse des priorités, si
par exemple on n'attache pas une attention particulière au secteur
agricole d'ailleurs le ministre le sait, c'est tout près de chez
lui c'est bien possible que cette priorité soit toujours
reléguée au second, troisième ou quatrième ordre au
cours de la prochaine période de trois ou quatre ans.
M. SAINT-PIERRE: Mais je dois expliquer
que les priorités, ce n'est pas seulement le ministre qui les
établit, il y a tout un mécanisme prévu. Il y a une
discussion entre le ministère et les différentes
universités, le ministère fait des recommandations, que le
ministre n'a pas approuvées encore, c'est transmis au Conseil des
universités, pour avis et celui-ci peut différer d'opinion avec
les gens du ministère. Là, c'est transmis au ministre, qui, d'une
part, voit les recommandations de ses fonctionnaires et, d'autre part, le
rapport du Conseil des universités, qui, lui, est
préoccupé de l'ensemble des questions, incluant le
développement de l'enseignement universitaire agricole.
Alors, je donne un exemple. Je ne sais pas si le député
voudrait...
M. VINCENT: Non, non.
M. SAINT-PIERRE: L'an dernier, le 10 septembre...
M. VINCENT: Je suis parfaitement d'accord sur ce que le ministre
mentionne. Mais là où je veux intervenir, c'est qu'en dehors de
ce comité d'établissement des priorités il y a eu une
décision de principe de prise au conseil des ministres à la suite
de discussions...
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. VINCENT: Oui, dans le mémoire, je l'ai ici, soumis au conseil
des ministres, il y a eu des engagements...
M. SAINT-PIERRE: L'engagement, alors, M. le Président...
M. VINCENT: Non, les années n'ont pas été
mentionnées en toutes lettres, mais, dans l'esprit de la discussion, je
demanderais au ministre de dire à ses fonctionnaires c'est
simplement ça que je veux faire ce soir de rencontrer les
personnes responsables de l'Université de Montréal...
M. SAINT-PIERRE: Cela a déjà été fait.
M. VINCENT: ... également les personnes responsables pour le
ministère de l'Agriculture...
M. SAINT-PIERRE: Cela a déjà été fait.
M. VINCENT: ... qui ont discuté pendant, si je me rappelle bien,
c'est un monsieur...
M. SAINT-PIERRE: Farrell.
M. VINCENT: Il y en a un autre également.
M. SAINT-PIERRE: Farrell, Lacoste de l'Université de
Montréal.
M. VINCENT: Dr Gaudry.
M. SAINT-PIERRE: Oui, cela a été fait.
M. VINCENT: Il faut voir dans quel esprit on a discuté les
engagements de part et d'autre. Le programme qui a été
discuté, qui a été soumis au conseil des ministres, les
conditions de l'université, les conditions du gouvernement, on les a
ici. Le ministre les a dans les dossiers. Je ne veux pas discuter longuement
là-dessus, mais qu'on regarde ces dossiers; les conditions du
ministère, l'université s'engage au cours des trois prochaines
années, suivant l'intégration. C'est ça l'esprit. Cela n'a
pas été spécifié dans l'entente, mais c'est
l'esprit. Faculté de médecine vétérinaire de
l'Université de Montréal, question à discuter au moment de
l'intégration, conditions du ministère. Cela a été
paraphé sans signature, mais c'était dans l'esprit des
discussions.
M. SAINT-PIERRE: Je rappellerai au député de Nicolet, en
1971, que je suis très sympathique à tout ce qui a pu entourer
ces discussions, mais les points que je retiens sont de deux ordres. C'est,
dans un premier temps, une entente que je vais respecter même si c'est un
gouvernement différent. Je veux respecter à la lettre une entente
qui a été signée par un autre gouvernement, mais pas plus
que l'entente. Je ne peux pas respecter des discussions qui ont pu l'entourer;
je respecte le texte du contrat et je m'assure qu'on remplit les
obligations.
La deuxième chose que je dois respecter je ne peux pas y
déroger, ce n'est pas une fantaisie de ma part c'est qu'il y a
une Loi des investissements universitaires votée par l'Assemblée
nationale qui établit très clairement le mécanisme par
lequel le gouvernement du Québec accordera des subventions
d'investissement aux différentes universités du Québec. Ce
mécanisme est très précis et moi, comme ministre, je dois
m'assurer qu'il est respecté. Or, il a été respecté
pour l'an dernier. Pour l'Université de Montréal, j'ai
l'arrêté en conseil de l'an dernier, on prévoit, dans un
plan quinquennal, $31 millions d'investissement suivant les discussions et tout
le processus. On a des projets très particuliers, un projet "Droit et
sciences sociales", agrandissement de $1 million en 71/72 et $1 million en
72/73. Aménagement de terrain, financement, ameublement temporaire,
autres bâtiments, résidences d'étudiants, c'est tout
spécifié. A chaque année, c'est révisé. Ce
dont je peux assurer le député, c'est que pour le projet à
Saint-Hyacinthe, il n'y a aucune indisposition de notre part. Ce n'est pas un
projet qu'on veut noyer, mais on doit le considérer sur le même
pied que les autres, ni plus ni moins, avec justice.
M. VINCENT: M. le Président, le 25 septembre 1968. c'est quand
même un engagement signé par le ministre de l'Agriculture...
M. SAINT-PIERRE: A qui?
M. VINCENT: ... le recteur Roger Gaudry.
M. SAINT-PIERRE: C'est une lettre. Bien oui, mais regardez, on ne
reviendra pas aux crédits qu'on avait au Haut-Commissariat. Moi, si
j'avais respecté les engagements qui ont été pris par
lettre par les ministres, ça me prendrait au Haut-Commissariat $66
millions.
Les engagements réels ça, vous le savez comme moi,
c'est la définition même de nos conseillers juridiques
c'est quelque chose comme un contrat qui est intervenu entre le
gouvernement.
Cela, c'est l'entente. Si vous êtes capable de me dire qu'on n'a
pas respecté l'entente, je suis prêt à prendre tout le
temps voulu, mais j'ai lu l'entente personnellement et je l'ai analysée
mot à mot. Le doyen que j'ai rencontré à mon bureau m'a
apporté les mêmes arguments que vous. J'ai sorti l'entente et je
pense qu'à la discussion il a convenu que l'entente était
respectée.
Ce que l'entente dit, c'est que, pendant une période de quatre
années, on va investir les $4 millions et que l'université va
s'engager à défendre ceci auprès des organismes
gouvernementaux. Mais le projet ne peut pas être considéré
en dehors des autres projets, en dehors du cadre normal des investissements
universitaires.
M. VINCENT: Donc, c'est la position du ministre: Le projet ne peut pas
être considéré en dehors des autres projets.
M. SAINT-PIERRE: Absolument. Je pense que, si c'était
considéré en dehors, je ne respecterais pas la décision de
l'Assemblée nationale qui m'a imposé un cadre dans lequel je
pouvais accepter les projets universitaires.
M. VINCENT: Quand la décision de l'Assemblée nationale a
été prise, le transfert n'était pas fait.
M. SAINT-PIERRE: Justement, c'était antérieur. Donc, c'est
une loi...
M. VINCENT: Non, non, le transfert n'était pas fait de
l'école de médecine vétérinaire.
M. SAINT-PIERRE: Non, non, je m'excuse; je ne sais pas si on se comprend
bien. Je dis que la loi, pour les investissements universitaires, ne me donne
pas de choix, puis elle a été votée antérieurement
à ça. Ce qui veut dire que la signature du contrat et de
l'entente est sujette à l'application de nos lois.
M. VINCENT: M. le Président, pour aller plus loin, au budget du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, les plans sont faits,
les devis sont prêts et nous avions, au budget du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation, des sommes d'argent pour la construction
ou l'aménagement à Saint-Hyacinthe de ces cliniques. J'ai les
montants ici quelque part.
M. SAINT-PIERRE: Le fait que les crédits aient été
disponibles au ministère de l'Agriculture, moi malheureusement,
je le regrette ça ne me prouve pas qu'il existe un besoin. A
preuve, ça fait déjà trois ou quatre ans de cela...
M. VINCENT: Non, ça ne fait pas trois ou quatre ans. Le transfert
a été fait en 1969 et les investissements avaient commencé
en 1970.
M. SAINT-PIERRE: Bien ça fait deux ans, puis on ne m'a pas fait
la preuve que, dans le moment, avec les locaux disponibles, on n'est pas
capable de remplir la tâche. Même si on pouvait me faire cette
preuve-là, je pense que le mécanisme qu'on s'est donné
pourrait établir la preuve qu'il y a des besoins plus pressants dans
d'autres secteurs.
M. VINCENT: Raison de plus, M. le Président. Cela confirme encore
davantage que la position du ministère de l'Agriculture a toujours
été excellente de conserver ces institutions d'enseignement,
telles l'Institut de technologie agricole. Le même problème va se
poser, si jamais le ministère de l'Education réussit à
l'intégrer; ça va devenir une goutte d'eau dans une mer.
M. SAINT-PIERRE: Cela va devenir de l'éducation.
M. VINCENT: A ce moment-là, de quelle façon allons-nous
faire fonctionner les institutions spécialisées dans
l'agriculture?
M. SAINT-PIERRE: Bien, je ne reviendrai pas sur le débat que j'ai
eu avec le député de Mégantic. Je pense que je lui ai
prouvé d'une façon assez précise que, même si les
écoles d'agriculture moyennes ne sont plus avec le ministère de
l'Agriculture, nous avons actuellement plus d'étudiants qui sont, au
niveau secondaire, dans les techniques agricoles qu'en 1960.
M. VINCENT: Non, ce n'est pas vrai.
M. SAINT-PIERRE: Ah bien! Je m'excuse. Sortez-moi les chiffres.
M. VINCENT: Ce n'est pas vrai.
M. SAINT-PIERRE: On les a discutés ici.
M. VINCENT: Combien d'étudiants sortent avec des options
agricoles et s'en vont dans le domaine agricole?
M. SAINT-PIERRE: Je vais vous le donner. J'ai cité même le
cas de votre école, à Nicolet, qui, en 1960, avait environ 93 ou
94 étudiants
et qui, en 1968, au moment de l'intégration, en avait moins de
60. Ce sont les statistiques officielles.
M. VINCENT: En 1968, au moment de l'intégration?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. VINCENT: L'intégration a été faite en quelle
année?
M. SAINT-PIERRE: L'intégration des écoles moyennes
d'agriculture aux commissions scolaires?
M. VINCENT: Par un arrêté en conseil, en 1965.
M. SAINT-PIERRE: Un instant, je vais vous le donner. Alors, je pense
qu'on pourrait vous donner l'annexe A qu'on a déjà
discutée avec le député de Mégantic.
M. VINCENT: Premièrement, en quelle année
l'intégration au ministère de l'Education des écoles
moyennes d'agriculture?
M. SAINT-PIERRE: Vous avez raison, c'était en 1965, mais
établissons qu'en 1960-1961, il y avait 824 étudiants dans les
écoles moyennes d'agriculture, spécialité agricole. A
Nicolet, il y en avait 99. De 824, c'est passé, en 1964/65, la
dernière année avant l'intégration, à 635. Donc,
une baisse très prononcée.
Maintenant, en 1968/69, il y avait 300 étudiants.
M. VINCENT: Dans les écoles moyennes d'agriculture? A quel
endroit?
M. SAINT-PIERRE: A Brillant, Caplan, La Ferme, La Pérade,
Nicolet, Rimouski, Saint-Barthélémi, Sainte-Croix, puis
Sainte-Martine, pour un total en 1968/69, de 300 étudiants.
M. VINCENT: Comparativement à combien en 1964/65?
M. SAINT-PIERRE: A 635, en 1964/65, et à 824, en 1960/61.
M. VINCENT: A ce moment-là, combien d'étudiants...
M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse, M. le Président; en 1968/69, ce
n'était pas intégré aux commissions scolaires.
L'arrêté en conseil avait pu être signé en 1965. En
1968/69, les chiffres que je vous ai donnés, 300 élèves,
c'était l'ensemble de la population étudiante qui était
dans les écoles moyennes d'agriculture. Or, les chiffres que j'ai
donnés prouvent qu'en 1969/70 nous avons 321 étudiants qui se
répartissent dans plusieurs commissions scolaires et qui sont aux
différentes étapes d'exploration, d'initiation au travail,
métiers anciens, secondaire IV et secondaire V, l'ensemble de ces
commissions scolaires incluant Sainte-Croix et Sainte-Martine.
C'est donc dire qu'avec l'intégration nous avons non seulement
freiné cette diminution d'élèves, qui avait passé
de 824 à 635 et à 300, mais que, là, nous sommes repartis
en montant à 353.
M. VINCENT: Maintenant, en 1964, il y en avait 824.
M. SAINT-PIERRE: 635.
M. VINCENT: En 1964, 635. En 1963, 824.
M. SAINT-PIERRE: Non, c'était en 1960/61, au tout début de
la décennie.
M. VINCENT: En 1960/61.
M. SAINT-PIERRE: Je vais vous donner les chiffres par année
à partir de 1960/61, 824; 844 en 1961/62; 723 en 1962/63; 635 en
1963/64; même montant, 635, en 1964/65 et puis 1968/69...
M. VINCENT: En 1966/67, 1965/66?
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas ces chiffres-là.
M. VINCENT: C'est assez important.
M. SAINT-PIERRE: Les statistiques, on ne les a pas.
M. VINCENT: Oui, mais je les avais au ministère.
M. SAINT-PIERRE: En 1968/69, qui était la dernière
année avant de passer aux commissions scolaires, vous en aviez 300.
M. VINCENT: Non, non, non; c'était passé au
ministère de l'Education en 1965.
M. SAINT-PIERRE: Sous le même régime qui existait
avant?
M. VINCENT: Oui, c'était passé au ministère de
l'Education.
M. SAINT-PIERRE: Bien oui, mais je vous dis que c'étaient les
mêmes.
M. VINCENT: Maintenant, en 1960, combien d'élèves dans les
instituts de technologie agricole? C'est assez important, ça. Allez
chercher les 200 ou 300 élèves qu'on a à l'Institut de
technologie agricole de Saint-Hyacinthe pour 1965/66 et ce n'est plus la
même chose , là.
M. SAINT-PIERRE: Non, non, attendez un peu.
M. VINCENT: Prenons l'Institut de technologie agricole de
Saint-Hyacinthe, que nous n'avions pas en 1964, 1963, 1962.
M. SAINT-PIERRE: C'est un palier d'éducation différent. Ce
n'est sûrement pas au niveau secondaire à Saint-Hyacinthe.
M. VINCENT: Il a fallu créer des niveaux.
M. SAINT-PIERRE: Oui, moi, tout ce que je vous dis, c'est que
l'intégration de l'éducation agricole au ministère, au
niveau secondaire, n'a pas eu pour résultat une baisse de
clientèle. Tout au contraire, on a freiné la décroissance.
Je prends un exemple dans le comté même du député,
dans le cas de Nicolet, et je vous donne d'autres chiffres. En 1961/62, il y
avait 99 étudiants; il n'en restait que 43 en 1968/69, au moment
où l'école d'agriculture moyenne de Nicolet est passée
à une commission scolaire. C'était quelle commission
scolaire?
M. VINCENT: Oui, puis, cette année, combien en ont-ils? La
commission scolaire Provencher.
M. SAINT-PIERRE: Provencher. Bien, tiens, très
intéressant.
M. VINCENT: Oui, 43.
M. SAINT-PIERRE: Non, il y en a plus que ça; il y en a 85 de la
commission scolaire Provencher.
M. VINCENT: Oui, mais quelle est l'option qu'ils ont?
M. SAINT-PIERRE: L'option? Exploration, initiation au travail,
secondaire IV, secondaire V dans les options agricoles et le secondaire V
intensif.
M. VINCENT: Quand vous donnez le chiffre 43, c'était seulement
une année du cours.
M. SAINT-PIERRE: Non, je m'excuse; je vais vous les donner. En
première année, à Nicolet, en 1968/69, il y avait 21
étudiants, puis il y en avait 22 en deuxième année, pour
un total de 43.
M. VINCENT: Mais les étudiants qui étaient en
première année, c'étaient les étudiants de la
régionale qui allaient suivre des cours à l'école
d'agriculture de Nicolet, juste en face.
M. SAINT-PIERRE: C'est évident, de la même façon
qu'il y a 35 ans ceux qui suivaient des cours étaient des gens qui
venaient de la région donnée. Je vous dis...
M. VINCENT: Il s'agissait du ministère de l'Education.
M. SAINT-PIERRE: ...qu'à Nicolet, en partant de 99, en 1961/62,
on a baissé à 43 en 1968/69 et que, maintenant, on est rendu
à 85 à la régionale Provencher.
Maintenant, si on parle de Saint-Hyacinthe ce n'est pas
l'éducation, mais c'est près. J'hésite à en parler,
mais nous allons partir, vous et moi, pour Saint-Hyacinthe afin de visiter
l'Institut de technologie de Saint-Hyacinthe et vous allez être
obligé d'admettre que l'institut est trop grand pour les besoins qu'il a
à combler dans le moment. Il y a des espaces vides, il y a des
laboratoires utilisés pour autre chose.
M. VINCENT: Parfaitement d'accord.
M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse, mais dans les investissements
universitaires, je trouve que le Québec n'a pas le moyen de se repayer
la même chose.
M. VINCENT: Il était encore plus grand il y a trois ans et
d'année en année... D'ailleurs, le cours a commencé en
quelle année à Saint-Hyacinthe? C'est un cours de trois ans qui a
commencé en 1966. On ne pouvait pas commencer le cours de trois, les
trois grades la même année.
M. SAINT-PIERRE: Non, mais...
M. VINCENT: C'est une marotte du ministère de l'Education de dire
que l'institut était trop grand. Lorsqu'on forme un cours de trois ans,
qui commence en 1966 pour la première année...
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas une marotte...
M. VINCENT: ... en 1967, les deux ans; en 1968, les trois ans et
après cela, on parfait les cours.
M. SAINT-PIERRE: Mais on constate...
M. VINCENT: A l'institut de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, on a
pris un arrangement avec le ministère de l'Education et il n'y a
là aucun problème. C'est la même chose à
Saint-Hyacinthe. Maintenant, j'aimerais avoir l'entente intervenue entre
l'Université de Montréal et le gouvernement du Québec. Le
ministre pourrait-il, demain ou après demain, déposer ou
m'apporter simplement l'entente?
M. SAINT-PIERRE: Le contrat?
M. VINCENT: Oui, le contrat, l'arrêté en conseil.
M. SAINT-PIERRE: C'est le contrat.
M. VINCENT: C'est parce que je ne l'ai pas...
M. SAINT-PIERRE: Oui, sûrement.
M. VINCENT: En terminant, c'est simplement cela que j'avais à
demander au ministre.
M. SAINT-PIERRE: Mais le texte de ma réponse, que l'on retrouve
au journal des Débats, lorsqu'on ouvre les guillements, c'est
textuellement ce qui est dans le contrat.
M. VINCENT: Il n'y avait rien d'adjacent au contrat?
M. SAINT-PIERRE: Absolument pas. Le point essentiel du contrat, je vous
l'ai donné textuellement dans ma réponse quand j'ai dit:
l'Université de Montréal s'engage, ouvrez les guillemets;
c'était le texte du contrat qui suivait.
M. LE PRESIDENT: Alors, on passe à l'article 2: Multi-Media de
formation, sous-article 1.
Multi-Media de formation
M. CARDINAL: Attendez un peu, j'aimerais savoir exactement où on
en est.
M. LE PRESIDENT: Nous sommes à l'article 2 du poste 17, page 100:
Multi-Media de formation.
M. CARDINAL: Je demande la parole.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Bagot.
M. CARDINAL: Au début de ce débat, nous avons parlé
du Multi-Media. J'ai alors souligné un point qui me parait important et
qui m'inquiète. C'est rare que j'emploie ce langage envers le ministre,
mais quand même; aujourd'hui, sur d'autres sujets, on a parlé de
structurite. J'ai nommé tous ceux qui étaient membres de, je ne
sais pas si on peut l'appeler le conseil d'administration, je ne sais pas quel
est le nom exact, une commission administrative pour le programme
Multi-Media.
Cette commission administrative fixe le nombre des membres à 17,
auxquels se joignent le coordinateur général et le
secrétaire général du projet. J'ai alors souligné
qu'en plus de Multi-Media, il existait le service SMTE, le Service des moyens
techniques d'enseignement.
M. SAINT-PIERRE: Cela a été modifié maintenant pour
le Service général des moyens d'enseignement.
M. CARDINAL: C'est déjà changé?
M. SAINT-PIERRE: Il consolide le cours par correspondance.
M. CARDINAL: Est-ce que je pourrais avoir plus de renseignements
à ce sujet?
M. SAINT-PIERRE: Bien oui.
M. CARDINAL: Quand cela s'est-il réalisé? Comment? De
quelle façon?
M. SAINT-PIERRE: Un peu plus tard peut-être dans les articles.
M. CARDINAL: C'est parce que c'est relié à Multi-Media. M.
le Président, j'essaie de prendre les problèmes globalement
plutôt qu'article par article. De cette dernière façon, on
n'arrive à rien.
M. SAINT-PIERRE: L'arrêté en conseil 904, du 10 mars 1971,
prévoyait des modifications aux structures administratives du
ministère de l'Education. Arpès différents attendus:
Attendu que le Conseil exécutif a approuvé, le 2 décembre
1970, le mémoire...
M. CARDINAL : M. le ministre, on pourrait vous en dispenser. Est-ce que
cet arrêté ministériel pourrait être
déposé auprès des membres de la commission?
M. SAINT-PIERRE: Oui, on le retrouve d'ailleurs...
M. CARDINAL: D'autant plus qu'il porte la date de mon anniversaire.
M. SAINT-PIERRE: ... dans le bulletin officiel du 24 mars.
M. CHARRON: Cela veut dire que même ce jour-là il se passe
des choses importantes.
M. SAINT-PIERRE: L'arrêté en conseil prévoyait la
création, au ministère de l'Education, d'un nouveau service dont
le nom sera Service général des moyens d'enseignement et qui
regroupera le service des moyens techniques d'enseignement, ce que vous appelez
le SMTE...
M. CARDINAL: D'accord.
M. SAINT-PIERRE: ... le service des bibliothèques d'enseignement
et le service des cours par correspondance.
M. CARDINAL: D'accord. Je pose deux questions au sujet de cet
arrêté que je n'ai pas eu le temps de lire: Est-ce qu'il a
été rendu public et...
M. SAINT-PIERRE: Il était dans le bulletin officiel du
ministère du 12 mars.
Quelques jours après cela a été connu et il y a eu
d'ailleurs un communiqué de presse et un bulletin officiel en date du 24
mars, pour annoncer la nomination du directeur de ce service-là. On
retrouvera cela d'ailleurs un peu plus loin. Il s'agit de M. Réal
Michaud qui était autrefois à Radio-Canada.
M. CARDINAL: D'accord. Vous répondez justement à ce vers
quoi je m'en vais. Donc, il y a réorganisation de ce service et vous me
dites que M. Michaud est rendu là. Comment ceci se relie-t-il à
Radio-Québec? Cela dépend du ministère des...
M. SAINT-PIERRE: Des Communications.
M. CARDINAL: ... Communications, ce qui est assez étrange, mais
enfin, ce n'est pas ma faute, ni la vôtre.
M. SAINT-PIERRE: Je pense que Radio-Québec, par sa loi, a
certaines responsabilités et particulièrement en matière
de production: toute une gamme de matériaux, de films, de bandes
sonores, de matériel audio-visuel, etc. L'ancien service, le SMTE, et
même le nouveau, le Service général des moyens
d'enseignement, a quand même une fonction distincte puisque sa
responsabilité particulière est tout le développement du
nouveau matériel didactique, en dehors du tableau noir et du cours
magistral. Donc, il doit s'intéresser, d'une part, au contenu
pédagogique c'est-à-dire la matière qui est transmise par
des nouveaux moyens didactiques, mais également au progrès de la
technologie, c'est-à-dire tout l'aspect de l'éducation
technologique.
M. CARDINAL: Quel est le personnel de ce nouveau service, en vertu de
l'arrêté 904 du 10 mars 1971?
M. SAINT-PIERRE: Je peux l'obtenir, M. le Président.
Effectivement, ce serait le poste 19 de nos crédits à la page
102. Je peux vous le donner. Essentiellement, ce sont toujours les mêmes
personnes que l'on retrouve aux deux endroits, avec l'addition de M.
Réal Michaud et d'une secrétaire qui remplit un rôle de
coordination.
M. CARDINAL: Je ne veux pas harceler le ministre, mais il me semble, au
sujet de Multi-Media, dont d'ailleurs le départ a été
retardé, le ministre s'est exprimé en Chambre à ce sujet,
et je n'y reviens pas je ne veux pas que l'on m'assimile à des
membres d'autres partis que l'on a créé une espèce
de monstre. Ce nouveau service, Radio-Québec, Multi-Media avec non pas
son conseil d'administration mais avec sa commission administrative,
composée de 17 personnes plus d'autres qui, dans le fond, tous les trois
mais à divers degrés, se dirigent vers le même but, les uns
étant peut-être les clients des autres, c'est-à-dire que
Radio-Québec acceptera peut-être des commandes de l'un ou l'autre
organisme.
Pour revenir au fond de la question, il y a eu l'expérience
Tévec qui a été une excellente expérience, qui a
énormément motivé de gens, qui a dû se terminer pour
des raisons à la fois pécuniaires et parce que c'était une
expérience pilote, par conséquent, elle devait avoir une fin pour
ensuite se répandre sur tout le Québec. Est-ce que
l'expérience nouvelle de Multi-Media, qui n'est pas commencée,
est la résurrection, sur le plan du territoire entier du Québec,
de Tévec?
M. SAINT-PIERRE: Non, je ne pense pas, M. le Président.
M. CARDINAL: Alors, quelle serait la différence?
M. SAINT-PIERRE: La différence fondamentale est qu'entre
Tévec et Multi-Media il y a quand même un document de recherche;
un groupe de travail s'était penché sur l'ensemble du
problème non pas pour donner, par la voie de la télévision
ou de la radio, des cours à des adultes...
M. CARDINAL: A partir de quel moment?
M. SAINT-PIERRE: C'est en janvier 1970, si ma mémoire est bonne.
La formation du groupe de travail qui a présenté le rapport au
mois d'août, c'est en janvier 1970.
M. CHARRON: On a tout cela dans le premier tome du rapport...
M. SAINT-PIERRE: Exactement.
M. CHARRON: ... raconte l'histoire administrative.
M. SAINT-PIERRE: Très brièvement, je pense que
Tévec est un prolongement de la société, une
expérience de participation de la population mais où,
essentiellement et strictement par la télévision, on a
tenté de donner des cours conventionnels dont l'accumulation de
crédits pouvait donner lieu à un certain certificat.
Je pense qu'entre les deux il y a eu ce groupe de travail, dont a
parlé le député de Saint-Jacques, qui a repris tout le
concept de l'éducation permanente, l'éducation continue, en
fonction des besoins réels d'une population donnée, besoins qui
pouvaient varier d'une région à l'autre, qui devaient tenter
d'être adaptés à cela.
Ajouté à cela, contrairement à Tévec, on
tentait d'avoir plusieurs mécanismes, plusieurs moyens
technologiguespour transmettre l'information et la connaissance; ce
n'était pas seulement la télévision, ce pouvait être
la radio avec toutes les variations possibles et imaginables, documents
d'accompagnement, et également
peut-être un part beaucoup plus grande à l'animation dans
les collectivités données. Ce n'est pas la
répétition, à l'échelle de la province, de
Tévec, il y a plus que cela, il y a une phase de recherche entre les
deux. Evidemment, on reprend des thèmes de Tévec, mais il y a
aussi toute une structure complètement différente qui avait
été prévue dans le document de recherche, que la
commission administrative, ainsi que l'implantation qu'en a donnée le
gouvernement, a tenté de réfléter.
M. CHARRON: Même sur le seul plan de l'utilisation des moyens
d'enseignement, qui a suscité les questions du député de
Bagot, il y a une recherche, quant aux moyens pédagogiques, beaucoup
plus forte dans le projet Multi-Media que dans Tévec.
M. CARDINAL: Si le député de Saint-Jacques me permet, je
ne critique pas mes propres politiques, qui ont commencé alors que
j'étais là, ce n'est pas cela du tout.
M. CHARRON: J'ai bien compris. Vous n'êtes pas encore rendu
là.
M. CARDINAL: Je ne connais aucun politicien qui soit rendu là
encore. Peut-être qu'il y a des exceptions, mais je ne les nommerai pas.
Ce que je veux dire, ce n'est pas cela. Quand j'ai vu le résultat de
toute cette opération qui avait commencé sous l'ancienne
administration et qui s'est réalisée sous la vôtre, mais
qui n'a pas commencé à fonctionner...
M. SAINT-PIERRE: Cela fonctionne maintenant.
M. CARDINAL: Depuis quand?
M. SAINT-PIERRE: J'ai assisté moi-même à la
première réunion de la commission administrative.
M. CARDINAL: Oui, mais je parle de la réalisation dans le public.
Je ne parle pas...
M. SAINT-PIERRE: La réalisation dans le public, je pense que tout
cela est un prolongement. Il y a eu une étape de recherche, une
étape d'approbation en principe, l'étape sur le plan politique
d'accepter d'y affecter les crédits nécessaires, cela aussi est
très important, l'étape de l'implantation d'une structure
définie avec ses objectifs, que l'on retrouve dans l'arrêté
ministériel du mois de mars et dont une copie avait été
rendue publique.
M. CHARRON: Vous avez présupposé qu'on accepterait les
crédits de Multi-Media.
M. SAINT-PIERRE: Non...
M. CARDINAL: C'était un peu cela, ma question.
M. SAINT-PIERRE: ... il n'y a aucun fonds de dépensé
actuellement. Ecoutez, je m'excuse, pour les crédits c'est un peu comme
on a présupposé que l'on pouvait avoir au moins un
douzième. C'est parce qu'il y a eu un vote de la Chambre pour un
douzième des crédits de l'Education.
M. CARDINAL: Cela a failli passer proche. Ne revenons pas sur ceci.
M. CHARRON: Il a failli avoir une obstruction là aussi.
M. CARDINAL: Ce qui me frappe, c'est cette multiplication des structures
dont il est difficile de comprendre exactement les interrelations dans la
députation et encore plus dans le public entre les trois organismes que
j'ai mentionnés, l'ancien SMTE, remplacé par
l'arrêté ministériel no 904, Radio-Québec qui
dépend d'un autre ministère, l'éducation permanente, dans
le fond, qui en est le père...
M. CHARRON: Même si vous voulez compliquer...
M. CARDINAL: Je ne veux pas compliquer, ce n'est pas moi qui complique,
là.
M. CHARRON: Non, mais il y a même plusieurs directions
générales à l'intérieur du ministère qui se
trouve impliquées.
M. CARDINAL: C'est cela. Ma question fondamentale est celle-ci: Comment,
dans l'ordre opérationnel, ce groupe de 17 personnes, plus d'autres
organismes qui dépendent d'autres ministères, plus les directions
générales impliquées...
M. CHARRON: Plus les gens du milieu.
M. CARDINAL: Oui, plus les gens du milieu. ... comment ceci peut-il
vraiment, dans l'esprit du ministre, réussir? La question n'est pas de
harceler le ministre, ce n'est pas non plus être pessimiste. Je me dis
que c'est tellement immense. Le projet, en soi, est excellent et je serai le
dernier à le critiquer.
M. SAINT-PIERRE: Pourquoi avoir créé une nouvelle
structure?
M. CARDINAL: Je m'excuse de l'allusion en haut, on discute
d'autre choses mais c'est un peu comme la baie James. Alors
qu'existaient déjà, au ministère et dans d'autres
ministères, des organismes, si vous permettez que je termine, pourquoi
avoir créé cette structure nouvelle, que je trouve très
lourde?
Vous venez de dire vous-même que vous avez assisté à
la première réunion de cette commission administrative. Comment
fonctionne-t-elle, cette commission administrative, composée de tant de
monde?
Je m'excuse. J'ai été dans des conseils d'administration
dans le passé. Dès que nous étions plus de dix personnes,
c'était, je le dirai, l'échec, en ce sens que...
M. SAINT-PIERRE: Combien étiez-vous dans l'ancien conseil des
ministres?
M. CARDINAL: Combien êtes-vous aujourd'hui?
M. SAINT-PIERRE: Moi, ne n'ai pas dit qu'avec 22 personnes, c'est
l'échec. Mais vous, vous avez dit: Plus que dix personnes, c'est
l'échec. Je ne peux pas m'empêcher de...
M. CARDINAL: Non, Alors soyons encore plus francs. Qu'arrive-t-il quand
il y a 25 ministres...
UNE VOIX: De l'Education?
M. CARDINAL: Non. ... ministres d'Etat? Comment voulez-vous qu'une
assemblée composée de 25 personnes puisse discuter et
décider efficacement de questions opérationnelles?
M. SAINT-PIERRE: En confiant une partie de ses responsabilités
à un comité exécutif qui, avec un mandat donné,
peut, lui, prendre des décisions. C'est là que la commission
administrative a quand même un exécutif qui est prévu, un
exécutif de cinq ou six membres.
M. CARDINAL: Alors vous arrivez au même résultat que celui
que je mentionne. Enfin, si on veut parler des conseils des ministres, on peut
parler de l'Angleterre où il y a le "Inner Cabinet". Cela
fonctionne.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. CARDINAL: Je ne veux pas reprendre le système parlementaire
parce qu'on sait que je suis un de ceux qui le contestent depuis que je suis
ministre, et depuis que je ne le suis plus non plus. Alors je ne prends pas cet
exemple. Mais partout dans les sociétés commerciales,
industrielles, financières, etc, on a créé cet
exécutif. On en a parlé à l'occasion d'autres questions
qui se sont posées ici. C'est que, finalement, malgré
l'importance d'un conseil d'administration ou d'un bureau de direction
c'est un terme anglais que, malheureusement, nos lois emploient encore
ou d'une commission administrative c'est un nouveau terme qui n'a pas
d'équivalent dans les dictionnaires Robert, Quillet ou autres la
question que je me pose est celle-ci: Pourquoi créer la grosse machine
alors qu'en fait ce sont quelques-uns issus de cette machine qui la feront
fonctionner?
M. SAINT-PIERRE: Alors je réponds à la question.
C'est...
M. CARDINAL: Est-ce pour permettre à des gens de se réunir
quatre fois par année et d'avoir un jeton de présence?
M. CHARRON: C'est plus que quatre fois par année, je crois,
à la commission administrative.
M. CARDINAL: Même si c'était six fois par année.
M. SAINT-PIERRE: Au moins une fois par mois.
M. CARDINAL: C'est encore pire.
M. SAINT-PIERRE: Mais je reviens à la question. Je ne sais pas si
c'est un argument que je devrais employer. Si j'étais un bon avocat, je
prendrais autre chose. Mais il me semble qu'il y a une analogie, cependant,
avec ce qui se discute en haut.
M. CARDINAL: Oui, je viens de le dire.
M. CHARRON: Ne le poussez pas trop loin parce que la qualité des
deux projets est très différente.
M. SAINT-PIERRE: Oui. Mais dans Multi-Media, si on regarde le rôle
de Radio-Québec et si on regarde le rôle de l'ancien SMTE
Service des moyens techniques d'enseignement il y avait quand
même, dans Multi-Media une nouvelle fonction, c'est-à-dire que ce
n'était plus uniquement le ministère de l'Education qui devait,
dans un secteur donné prenons la technologie assumer un
certain leadership, assister les commissions scolaires, faire de la recherche
et du développement, de la conception pédagogique, de la
programmation ou de la formation de choses. C'était beaucoup plus que
cela. C'était comme le député de Saint-Jacques le
mentionnait qu'en plus du ministère de l'Education, on avait un
projet interministériel qui touchait à la fois à
l'Education, puisque, essentiellement, c'est un projet d'éducation, mais
également au ministère des Communications, puisqu'il s'agissait
de rejoindre, par des moyens modernes, une population donnée, qui
touchait au ministère des Affaires sociales, parce que c'était
surtout la clientèle de ce ministère qu'on tentait d'atteindre,
qui touchait au ministère du Travail parce que cela touchait une
politique de main-d'oeuvre et que ce sont des gens qu'on voulait
réintégrer là-dedans. Comme le député de
Saint-Jacques l'a mentionné, c'était un projet qui
débordait le gouvernement puisqu'il touchait aussi, d'une part, les
commissions scolaires responsables de l'Education permanente dans ses formes
traditionnelles, mais également la population directement
impliquée puisqu'un aspect très important du projet était
qu'on devait refléter les
aspirations réelles d'une population qui pouvait changer d'un
milieu à l'autre.
Partant de ceci on ne pouvait pas avoir strictement une direction
générale comme l'éducation permanente, comme le Service
des moyens techniques d'enseignement qui avaient cette fonction. On avait deux
choix, exactement comme en haut. On pouvait dire à plusieurs organismes
autonomes, comme les ministères de l'Education, des Communications, du
Travail et des Affaires sociales, les commissions scolaires et la population:
Nous ferons un comité interministériel et nous ajouterons trois
personnes à cela. C'est vous qui êtes responsables d'un budget de
$4 millions de Multi-Media. Moi, je vous garantis les comités,
nous savons où cela va que cela n'aurait pas fonctionné.
Cela aurait été l'échec.
On a pris une autre formule, celle de tenter de faire non pas de la
"structurite" mais de tenter, pour un besoin très particulier, bien
identifié, et par une méthodologie appropriée, de se
retrouver une commission administrative qui pourrait regrouper, à
l'intérieur d'une unité administrative responsable et dans des
contextes différents, puisque ce n'est pas à l'intérieur
du ministère, différents représentants.
Maintenant, je pense que le point que vous soulevez sur le nombre est
important. Mais dès qu'on regarde tous les groupes que j'ai
mentionnés, malheureusement, quand on parle de l'éducation, comme
le député de Saint-Jacques l'a mentionné, ce n'est pas
juste une question de technologie, cela touche à l'éducation
permanente, cela touche à l'enseignement élémentaire et
secondaire.
M. CARDINAL: D'accord.
M. SAINT-PIERRE: Finalement, on se rend compte qu'à
l'intérieur de l'éducation il faut également avoir plus
d'un représentant dans ce domaine; c'est un peu la même chose avec
le ministère des Communications. Si on donne un représentant aux
Affaires sociales, ce n'est pas beaucoup, ainsi qu'un représentant au
ministère du Travail, si on en donne deux dans les commissions
scolaires, compte tenu qu'on aura des milieux différents urbain
ou rural si on donne à la population Dieu sait que, si on
avait donné suite à toutes les aspirations, cela en prendrait
beaucoup quatre représentants, on se retrouve avec 17 personnes,
auxquelles on ajoute deux cadres, un secrétaire général et
un coordonnateur. Cela fait 19 personnes dont est formé un
exécutif.
Mais ce n'est qu'une plaque tournante pour s'assurer de
l'efficacité à l'intérieur du contexte du projet de
recherche, au niveau des commissions régionales responsables de
percevoir les besoins du milieu. Elles ont une fonction très
précise prévue, d'ailleurs, par l'arrêté en conseil.
La commission administrative agirait comme une plaque tournante pour s'assurer
que, du côté de l'éducation, du côté des
communica- tions, du côté de l'éducation permanente et des
commissions scolaires, on a là tous les hommes voulus pour
l'efficacité et la bonne marche du projet.
M. CARDINAL: D'accord, M. le ministre. Mais je vous demande...
M. SAINT-PIERRE: Alors, moi, je reprends l'analogie d'en haut. A
l'intérieur du ministère ou à l'extérieur je
l'ai déclaré dans ma conférence de presse je suis
surpris des gens qui auraient voulu qu'on confie Multi-Media à des
groupes populaires. C'est l'antithèse même de la formation du
ministère de l'Education. Ce sont les mêmes gens qui disaient, il
y a dix ans, que l'Etat a des responsabilités en matière
d'éducation.
M. CARDINAL: Ce n'est pas ce que je dis, M. le ministre.
M. SAINT-PIERRE: Non, je le sais. Mais je pense que le
député de Saint-Jacques comprendra qu'il y en a, dans les milieux
populaires, qui auraient voulu qu'on confie $5 millions à des groupes
populaires. Nous n'avons pas peur de la participation. Mais la participation
n'est pas au niveau de la commission administrative. Elle est au niveau des
différentes commissions régionales qui doivent favoriser cette
participation. Sans cela, à quelqu'un qui défend la thèse
que Multi-Media doit être confié à des groupes
extérieurs, je pense qu'on devrait aussi dire que tout le
ministère de l'Education, les CEGEP, les universités, il faut
confier cela à des groupes privés. C'est aussi simple que
cela.
M. CARDINAL: Ma théorie n'est pas celle-là.
M. SAINT-PIERRE: Je sais que ce n'est pas la vôtre mais je sais
qu'il y a des groupes qui...
M. CARDINAL: La mienne, c'est que cela doit être confié au
ministère de l'Education. Je vais même plus loin. Là, je
déborde le cadre de cette discussion. Je le ferai très
brièvement parce que, vraiment, je déborde le cadre. Je trouve
inconcevable qu'au gouvernement du Québec on en soit encore avec 25
ministères.
M. SAINT-PIERRE: Sur cela, nous pourrions discuter longtemps.
M. CARDINAL: Justement, ce n'est qu'un exemple de ce qui se passe au
niveau du système parlementaire. On sait ce que cela donne comme
efficacité. On s'en rend compte aujourd'hui particulièrement.
C'est ma crainte.
UNE VOIX: On a seulement à aller en haut! M. VEILLEUX:En
haut!
M. CARDINAL: C'est ce que je viens de dire. Il me semble qu'il devrait y
avoir quatre, cinq ou six grandes unités et s'en tenir à cela.
C'est pourquoi le projet Multi-Media, que je ne critique pas, à qui j'ai
moi-même donné le départ, me surprend non par son
résultat opérationnel mais parce qu'on vient à nouveau de
créer une autre "patente" je m'excuse de l'expression qui
vient s'ajouter à toutes celles qui existent déjà.
On sait les difficultés de Radio-Québec il ne faut
pas les nier mais cela ne relève pas de votre ministère,
alors nous n'en parlerons pas. On sait les difficultés qu'a eues
l'ancien service des moyens techniques d'éducation, dans toutes ses
relations avec le ministère. Ma critique n'est pas une critique du
ministre ou de ses politiques, ni du projet, mais simplement une surprise
devant cette prolifération qui n'arrête pas, dans le gouvernement
du Québec, où on multiplie sans cesse les ministères,
gouvernement après gouvernement, je l'avoue, et dans chacun des
ministères, en plus, et même dans l'ordre interministériel,
ces autres regroupements. Ce qui fait qu'à la fin on ne cesse plus
d'être en réunion. Les sous-ministres ne cessent plus d'être
ici, là et ailleurs, les directeurs généraux non plus.
Je n'ai pas de suggestion parce que, dans le fond, la suggestion c'est
que tout le monde s'arrête et qu'on arrête de faire cela. Mais je
pense que la discussion valait la peine d'être faite parce que c'est une
discussion de fond qui dépasse Multi-Media. J'ai peut-être tort
mais ce n'est pas d'aujourd'hui que j'ai cette théorie. Je n'ai jamais
réussi encore. Je suis peut-être à l'intérieur du
système pour le contester. Il y en a qui sont à
l'extérieur pour le contester. Mais, quand même, j'exprime ma
surprise de ce nouveau, c'est le député de Saint-Jacques qui a
parlé de dinosaure...
M. VEILLEUX: Un système dinosaurien.
M. CARDINAL: ...qui vient, en 1971, de se créer.
M. SAINT-PIERRE: Si nous nous étions rencontrés à
quatre heures ce matin, j'aurais eu de beaux discours pour vous dire la
nécessité de la réforme.
M. CARDINAL: Je n'ai pas besoin de cela. M. le ministre, j'ai juste un
peu plus d'expérience que vous et cela fait longtemps que j'en subis les
effets.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saint-Jacques.
M. CHARRON: M. le Président, dans l'intervention que j'ai faite
au tout début de l'étude de nos crédits, j'ai pris
quelques minutes pour apporter un exemple à la thèse que je
développais à ce moment sur l'essoufflement du ministère,
en donnant comme exemple contraire Multi-Media, qui était exactement ce
qui devait, dans plusieurs domaines, dans plusieurs directions
générales, être pris comme modèle de ce que la
direction générale de l'éducation permanente avait pu
susciter.
J'ai félicité le ministre quand il l'a annoncé en
Chambre. Je voudrais aujourd'hui lui demander de transmettre ces
félicitations à l'équipe de fonctionnaires qui, depuis que
l'ancien ministre avait émis les lettres nécessaires, ont
travaillé à la création et au résultat de ce
projet.
J'ai lu à deux reprises le document qu'on nous a donné
parce que, sincèrement, cela faisait longtemps, je crois, que le
ministère n'avait pas émis un document d'un tel caractère
puissamment réformiste, puissamment nouveau, amplement dans la ligne des
aspirations soulevées par toute la réforme de
l'éducation.
M. SAINT-PIERRE: Partant de ce document, pourquoi dites-vous que le
projet prouve que le ministère est essoufflé?
M. CHARRON: Non. J'ai dit que je l'avais mentionné comme exemple
de ce qui devait se produire...
M. SAINT-PIERRE: D'accord.
M. CHARRON: ...mais qui ne se produit pas assez souvent,
désormais, dans le ministère.
M. LE PRESIDENT: Article 1.
M. CHARRON: M. le Président, je vais répondre un peu aux
interrogations du député de Bagot parce que je ne les partage
pas.
Le député de Bagot a sans doute lu attentivement le
rapport et essayé d'épouser l'esprit qui a présidé
à sa rédaction et surtout à la constitution du projet
Multi-Media. Il en a sans doute réalisé le caractère un
peu avant-gardiste, un peu hasardeux, un peu aventurier. Les gars nous le
disent tout le long du rapport: C'est nouveau, c'est à partir de
certaines expériences, dont Tévec, dont des expériences en
Grande-Bretagne, au Japon, en Allemagne la bonne Allemagne, l'Allemagne
fédérale . A partir de chacun de ces exemples les
gars nous le disent eux-mêmes on essaie quelque chose, on demande
un appui, non seulement au ministère et au budget mais aussi à la
population, parce que c'est quelque chose qui ne s'est jamais
réalisé. C'est un des domaines où le Québec risque
de se trouver, demain, à l'avant-garde. Ils ne sont pas nombreux. On
peut en essayer quelques-uns.
M. SAINT-PIERRE: La baie James et cela.
M. CHARRON: Je reviendrai à votre comparaison tout à
l'heure.
C'est justement à cause du caractère de cette entreprise
qu'elle nécessitait une autonomie.
quant à moi, qu'elle nécessitait la création d'une
commission administrative qui fonctionne en elle-même, avec une plus
large participation du milieu populaire. Mais parce que ce groupe est un peu,
dans son domaine, une pointe du ministère de l'Education, actuellement,
il nécessitait cette structure les gars le disaient, d'ailleurs,
dans les dernières pages du rapport comme il nécessite,
également, une nouvelle conception de l'utilisation du personnel dans ce
milieu.
Pour ces raisons, je crois que le gouvernement a amplement raison
d'avoir suivi les recommandations du rapport et créé cette
structure administrative qui inquiète par son caractère
dinosaurien le député de Bagot.
Le ministre a fait une analogie avec le projet discuté en haut
actuellement.
Le caractère nouveau du projet lui accorde son autonomie, parce
qu'on n'a pas encore eu d'instruments qui ont fait la percée
nécessaire pour assurer sa réussite alors que dans le domaine de
la baie James, tout le monde sait que l'Hydro-Québec est, d'ores et
déjà, l'instrument de pointe pour le Québec et qu'on
aurait pu fort bien confier le projet de la baie James à
l'Hydro-Québec sans créer une régie différente.
Je reviens à nos moutons et j'ai quelques questions à
poser au ministre qui a déjà tenté d'y répondre
concernant la participation populaire du milieu. Je ne suis pas d'accord non
plus pour confier la réalisation du projet à un ensemble de
groupements différents. Mais je crois que la philosophie même du
projet, qui est largement décrite dans le premier tome du rapport du
groupe d'étude, où on répète constamment que la
philosophie du projet est de remettre l'éducation aux mains de
l'éduqué lui-même, de faire l'éducation par
soi-même, tout étant en fonction de cela, nécessitait sinon
une transposition directe, du moins un reflet sur la structure administrative
du projet. On ne construit pas un projet axé sur la prise en main
d'elle-même, par la personne, en confiant la gestion de ce projet
à un conseil d'administration ou à une commission administrative
puisqu'il faut l'appeler par son nom où les
représentants de ces gens, au coeur du projet, n'occupent que quelques
sièges et où, à quelques occasions, tout le monde le sait,
on va vivre exactement la même expérience que les conseils
d'administration de CEGEP dont on a parlé cet après-midi. Les
quatre personnes en cause peuvent se trouver complètement
dépassées lorsqu'elles se retrouveront autour de la table
auprès des fonctionnaires qui eux, sont habitués à
fonctionner à l'intérieur des directions générales,
à avoir le langage technique, à s'échanger des notes.
M. SAINT-PIERRE: Je veux dire au député que je suis
intéressé, parce que c'est un problème très
sérieux. Il semble y avoir une incompréhension. D'abord, vous
avez parlé de quatre personnes.
M. CHARRON: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Il faut dire que j'en ai nommé huit. Il n'a
jamais été question d'en nommer seulement quatre. Mais si nous
n'avions pas de fonctionnaires, si nous n'avions pas de personnes du
ministère de l'Education...
M. CHARRON : Ce n'est pas cela que je vous dis.
M. SAINT-PIERRE: Qu'est-ce que vous dites alors? Deuxièmement, je
m'excuse, il me semble que vous confondez, comme d'autres l'ont fait, où
se situe exactement le niveau de la participation. Je le disais moi-même
dans la conférence de presse. La commission administrative son
appellation en fait foi est un organisme qui administre des ressources
humaines, matérielles et financières. En aucun cas elle n'est un
organisme de définition des besoins des usagers, pas plus qu'elle n'est
un organisme d'élaboration des réponses à ces besoins. Sa
composition doit être en relation directe avec sa fonction principale,
celle d'administrer.
M. CHARRON: Ah oui! Mais si elle administre financièrement, elle
va avoir à répondre aux besoins qui seront émis par la
base.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. CHARRON: Je suis bien d'accord que c'est en bas.
M. SAINT-PIERRE: Et c'est là...
M. CHARRON: ... qu'on va émettre des besoins.
M. SAINT-PIERRE: D'accord.
M. CHARRON : Mais les réponses vont venir d'en haut quand
même.
M. SAINT-PIERRE: A la commission administrative, on n'envoie pas cela
par courrier à un vulgaire inconnu. D'ailleurs, dans le moment, si nous
nous en tenons strictement à la définition du fonctionnaire, les
fonctionnaires sont en minorité puisque, sur les 17 personnes, neuf ne
sont pas fonctionnaires.
M. CHARRON : Mais il y a huit... M. SAINT-PIERRE: Je pense que...
M. CHARRON: ...représentants de la population. Vous avez
porté leur nombre à huit.
M. SAINT-PIERRE: Non, non.
M. CHARRON: Bon.
M. SAINT-PIERRE: Dans l'arrêté en conseil,
lorsque nous avons parlé de cinq fonctionnaires de l'Education ou
représentants, ce n'est pas pour rien que nous avons mis le terme
"représentant". C'était que cela pouvait être, pour
représenter le ministère de l'Education, des fonctionnaires ou
des non-fonctionnaires qui pouvaient venir du milieu. Là, c'est
l'éternel problème de qui représente la population. C'est
un programme qui n'a pas démarré encore. Il y a bien des gens qui
veulent dire: Nous, nous allons représenter la population. Cela n'a pas
encore démarré.
M. CHARRON: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Comme je l'ai dit moi-même lorsque nous avons
fait démarrer la commission administrative, donnons-lui au moins un
essai loyal...
M. CARDINAL: On pourrait nommer des députés parce qu'ils
représentent un peu la population.
M. CHARRON: Vous avez mentionné que vous avez assisté
à la première...
M. SAINT-PIERRE : Le député de Saint-Henri, c'est notre
ami.
M. VEILLEUX: ... ne représente pas, paraît-il la
population.
M. CARDINAL: Oui, mais cela...
M. CHARRON : Vous avez assisté, dites-vous, à la
première réunion de la commission administrative. Qui
était là? Combien de personnes?
M. SAINT-PIERRE: Il y en avait treize, jepense. Il en
manquait deux. J'ai rencontré le type des assistés...
M. CHARRON: ... sociaux du nord-ouest. C'est tout un
phénomène!
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des assistés sociaux nouvelle vague,
ceux du nord-ouest et il y en avait d'autres. Il y avait tous ceux qui ont
été nommés, sauf deux.
M. CHARRON: Ce sont des gars qui "swi-gnent"!
M. SAINT-PIERRE: Vous ne m'avez pas repris sur cela mais il faut se
rendre compte que Multi-Media, ce n'est pas un immense "happening". C'est de
l'éducation. Le principe au départ, en 1964, était au
centre d'un débat très violent au Québec. C'était
le commencement de la réforme. On sait que le principe qui a
présidé à la création du ministère de
l'Education, était le suivant : Que l'éducation au Québec
devait être sous la responsabilité d'un élu du peuple
appelé à rendre compte de ses gestes. Ce principe-là,
à mon sens, ne saurait être aussi légèrement mis en
cause. Lorsque nous prenons $5 millions et que nous envoyons cela dans la
population, c'est la même chose, quant à moi, que prendre $5
millions et de le donner sans demander aucun compte à un groupe dans le
Lac-Saint-Jean qui veut avoir un collège privé.
M. CARDINAL: Une subvention. Entièrement d'accord.
M. CHARRON: Je pense que le ministre essaie, à tort, de donner
l'impression que je voudrais retirer les fonctionnaires de la commission
administrative. Je dis qu'ils doivent y rester. Il aurait peut-être fallu
augmenter le nombre de participants à la commission administrative. J'ai
dit que je n'étais pas d'accord avec le député de Bagot,
tantôt.
M. CARDINAL: Ah bon!
M. CHARRON: Mais pour s'assurer que ces fonctionnaires allaient
travailler, ils ont donc droit de participer à la commission
administrative avec je vais employer les termes mêmes du rapport
le "feed back" de la population.
M. SAINT-PIERRE: Il est assuré, ce "feed back".
M. CHARRON: Tant mieux si le "feed back" va être assuré par
la représentation accrue que vous avez accordée. Je veux savoir
également quels seront les liens qu'il y aura entre la commission
administrative et les structures régionales du ministère, dans ce
projet.
M. SAINT-PIERRE: C'est très bien parce que dans
l'arrêté en conseil c'est justement comme dans la
législation nous n'avons pas voulu imposer, en détail,
quels mécanimses les gens devaient se donner. Nous avons donné un
mandat à une structure administrative et nous lui imposons l'obligation,
c'est l'article f), de créer sur le plan régional et provincial
des organismes représentatifs des milieux intéressés par
la réalisation du programme. Nous leur confions des
responsabilités propres. Ces responsabilités, un peu plus loin,
sont identifiées comme tentant de définir les besoins des
usagers. Nous laissons, à tous ces gens-là, le soin de
définir les mécanismes par lesquels il y aura cette
communication, ce "feed back". C'est évident qu'à Montréal
ce ne sera pas semblable au Nord-Ouest québécois. Dans le
Nord-Ouest québécois, il y aura peut-être un organisme qui
va regrouper, ce qu'on appellera là-bas, des étudiants adultes,
peu importe le terme. Tout le monde va bien aller. Peut-être qu'à
Montréal, tenant compte d'un milieu différent, il y aura des
structures complètement différentes. Nous ne les avons pas
imposées. Nous les laissons là.
Plus que cela à la conférence de presse nous
l'avons dit tout ce que nous demandons, dans un système où
il n'y a pas d'étudiant dans le moment, où il n'y a personne qui
participe réellement puisque le programme n'est pas mis en vigueur, nous
disons: Tentons de faire un essai loyal de six mois. Je ne prétends pas
que c'est la Bible. Si on me dit que cela ne fonctionne pas pour telle et telle
raison, je dis que cela se change aussi facilement qu'un arrêté en
conseil. Cela se fait tous les mercredis soirs à huit heures.
M. CHARRON: Très bien.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de Bagot.
M. CARDINAL: C'est assez drôle. Le député de
Saint-Jacques dit qu'il n'est pas d'accord avec moi. A certains moments, je
crois que nous sommes pas mal d'accord. Quand j'ai parlé du nombre de
personnes, je n'ai pas souligné la proportion des fonctionnaires ou des
gens de la population. Ce n'est pas cela. Ce qui m'inquiète, comme je
veux que cela fonctionne, c'est que ce ne soit pas trop lourd. Les explications
que le ministre a données, disons, ne seront satisfaisantes que lorsque
nous aurons vu comment cela a marché. Disons que nous allons vous faire
confiance et l'an prochain, nous critiquerons, s'il y a lieu de le faire. C'est
tellement important que je pense qu'il valait la peine de faire le
débat, de se comprendre et d'exprimer ses opinions.
M. CHARRON: C'est ça.
M. CARDINAL: C'est tout ce que j'ai voulu faire. Merci, M. le
Président.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que Multi-Media a de l'équipement
d'acheté? Est-ce que cela prend beaucoup d'équipement?
M. SAINT-PIERRE: Non, il n'en est pas question, à court terme.
Mais cela, c'est un des problèmes pour eux. Une fois qu'ils auront
défini la méthodologie dans les premières réunions,
qu'arrive-t-il sur le dossier technique? Alors, là c'est surtout
l'affaire du ministère des Communications. Je sais qu'il y a des
études en cours. Au lieu d'avoir une seule antenne UHF à
Montréal, à supposer que nous retenions cette formule-là,
qui, peut-être, ne correspond pas aux besoins de la population parce que
la population que nous voulons rejoindre n'est pas celle qui a des appareils de
télévision UHF... Je sais qu'il y a des études de faites
pour une antenne au nord et une sur la rive sud.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais est-ce qu'on va se servir de
Radio-Québec?
M. SAINT-PIERRE: Ce sont toutes des choses à définir. On
se servira de Radio-Québec et possiblement qu'à court terme, on
se servira de Radio-Canada comme poste de télévision.
M. CARDINAL: Câblovision.
M. CHARRON: La décision de l'utilisation de UHF ou BHF n'est pas
encore prise?
M. SAINT-PIERRE: Elle n'est pas encore prise.
M. CHARRON: Quand le sera-t-elle? M. CARDINAL: Cela dépend du
fédéral. M. SAINT-PIERRE: Non, la commission...
M. CHARRON: Bien, si cela dépend du fédéral, on
n'est pas sorti du bois!
M. SAINT-PIERRE: Non, non. UHF, c'est strictement la question de porter
un jugement sur le meilleur véhicule pour atteindre les fins qu'on
poursuit. Alors, je pense qu'au départ il faut penser VHF, mais comme il
y a des statistiques assez concluantes qui établissent qu'à
chaque année il y a un pourcentage de plus en plus grand comme pour tous
les appareils...
M. CHARRON: Oui, mais cela dépend de la population.
M. SAINT-PIERRE: Oui, je sais mais sûrement que par des sondages
scientifiques on peut établir qu'en 1974, à Saint-Henri, trois
personnes sur quatre auront un appareil de UHF. Peut-être qu'à ce
moment-là, on pourra envisager d'avoir du UHF, puisqu'il est
évident que sur le VHF, les coûts de distribution sont assez
élevés.
M. CHARRON: Mais si vous ne choisissez pas VHF, si vous vous risquez
dans UHF... C'est le contraire que je veux dire. Si vous choisissez VHF, il va
falloir entreprendre des négociations avec ou Radio-Canada ou
Télé-Métropole.
M. SAINT-PIERRE: Ces négociations ont déjà
été entamées.
M. CHARRON: Elles ont déjà été
entamées. Avec lesquelles? Les deux?
M. SAINT-PIERRE: Avec Radio-Canada et peut-être avec les postes
privés dans le Nord-Ouest et Télé-Métropole
également.
M. CHARRON: Qui négocie actuellement?
M. SAINT-PIERRE: C'est le ministère des Communications...
M. CHARRON: Le ministère des Communications...
M. SAINT-PIERRE: ...assisté d'un type du ministère de
l'Education, le sous-ministre Beauchemin.
M. CARDINAL: M. le Président, la discussion me satisfait. Les
réponses du ministre me satisfont dans une hypothèse de
travail...
M. LAVOIE (Wolfe): Excepté que j'aimerais savoir quel est le
personnel pour $993,000 de traitements et salaires. J'aimerais avoir des
explications.
M. CARDINAL: Bien, c'est justement ce que j'allais proposer. C'est qu'on
prenne poste par poste et, sauf les questions que des députés
auraient à poser, moi personnellement, je suis prêt à
passer à l'étude des postes et à les adopter.
M. LAVOIE (Wolfe): Quel est le personnel actuellement?
M. SAINT-PIERRE: Actuellement, il y a seulement dix personnes
là-dedans. Le poste affecté ne reflèterait pas
peut-être l'article "Traitements, salaires". Il se peut que le budget ne
soit pas dépensé. Il y a aussi le fait qu'il y a plusieurs
occasionnels dans ceci, particulièrement au niveau de la conception sur
le plan pédagogique des programmes. Alors ce seront essentiellement des
occasionnels. Ce n'est pas impossible, compte tenu du fait que le budget a
été déposé il y a déjà quelques mois
et que nous avons eu quelque retard dans la mise en place, qu'on ne puisse pas
dépenser tout le budget cette année.
M. LAVOIE (Wolfe): Quel est le personnel prévu?
M. SAINT-PIERRE: En fait, ici, il n'y a pas de plan d'effectif. Le plan
des effectifs est en discussion avec la Fonction publique. Nous avions
prévu j'ai ici un document de travail sur Multi-Media, pour des
estimations budgétaires un coordonnateur général,
neuf adjoints aux cadres et là, une série sur le plan des
animateurs, tant pour Montréal, Nord-Ouest, les responsables...
M. CARDINAL: C'est dans les services contractuels?
M. SAINT-PIERRE: Non, des occasionnels à l'article 1.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté?
M. CARDINAL: Bien, si vous me permettez...
M. SAINT-PIERRE: Oui, allez-y.
M. CARDINAL: Bien ce que je voulais dire, c'est que les articles 1
jusqu'à 10 inclusivement, moi je n'ai aucune objection et je serais
prêt à les adopter. Au poste 11, je laisse le député
de Saint-Jacques poser la question. Le député de
Saint-Jacques.
M. CHARRON: Oui, c'est au personnel...
M. LE PRESIDENT: Les articles de 1 à 10 sont adoptés?
M. CHARRON: Bien, sauf l'article 1 et après ça je vais
adopter tout le reste.
Le rapport insiste beaucoup sur la formation du personnel. Vous dites
qu'il y a dix personnes actuellement.
M. SAINT-PIERRE: C'est tout simplement le noyau au début.
M. CHARRON: Cela va s'accroître au cours de l'année?
M. SAINT-PIERRE: Oui, oui, ça va s'accroître. Comme je l'ai
mentionné tantôt, le plan d'effectif est en discussion avec la
Fonction publique. On a les crédits, il s'agit seulement de la
convaincre du nombre de personnes permanentes...
M. CHARRON: Les crédits suffisent pour combien de personnes?
M. SAINT-PIERRE: Bien, ils suffisent amplement. On ne sera pas capable
de dépenser $993,000 pour le reste de l'année. $993,000, c'est
beaucoup.
M. CHARRON: C'est beaucoup.
M. CARDINAL: Si vous les engagez par palier... De toute façon, je
suis prêt à accepter les articles de 1 à 29...
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CHARRON: Je m'excuse mais je dois aller participer au débat
sur la motion.
M. LE PRESIDENT: Tous les membres sont d'accord.
M. CARDINAL: M. le Président, de 1 à 29, je suis
d'accord.
M. LAVOIE (Wolfe): Les services contractuels, est-ce qu'il en a
été question?
M. SAINT-PIERRE: Les services contractuels, dans la nature même du
projet, c'est un montant prévu au budget surtout pour la question de la
production et la diffusion de tout le matériel et les commandites.
M. CARDINAL: Les commandites...
M. SAINT-PIERRE: C'est Radio-Québec...
M. LAVOIE (Woife): Alors, les sous-articles 11,13, 19, 32,
adoptés.
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, le poste budgétaire 17 est adopté.
Poste budgétaire 18; Direction générale des bureaux
régionaux.
Direction générale des bureaux
régionaux
M. CARDINAL: M. le Président, question générale.
Les bureaux régionaux sont toujours au nombre de neuf?
M. SAINT-PIERRE: C'est cela, oui.
M. CARDINAL: Je n'aimerais pas prolonger le débat, mais est-ce
qu'il est possible d'avoir un tableau, d'ici quelque temps, du personnel dans
chacun des bureaux régionaux?
M. SAINT-PIERRE: Oui, on vous transmet cela immédiatement.
M. CARDINAL: Je ne demande pas qu'on le lise, mais qu'on nous le donne
pour information.
M. SAINT-PIERRE: D'accord.
M. CARDINAL: Est-ce que l'expérience des bureaux
régionaux, comme décentralisation, comme moyen d'information
auprès de la population, comme moyen de libération de la maison
mère du ministère vis-à-vis des régions, comme
moyen, si vous voulez, de services accordés localement par le
ministère à la population, s'est avéré une
expérience heureuse? Je pose la question et voici pourquoi.
J'étais au ministère lorsque mes fonctionnaires m'ont
proposé ce programme des bureaux régionaux. Il a
été lancé ici à Québec, je me demande si ce
n'est pas au CEGEP de Sainte-Foy ou quelque chose comme ça, enfin on les
a lancés pendant que j'étais là. L'idée
était venue avant, mais cela a commencé vraiment, enfin,
je peux me tromper, et j'ai fait une conférence de presse
déjà là-dessus au moment de la transmission des
pouvoirs dans un même gouvernement. Est-ce que cette expérience,
sur une période disons de quatre ans ou à peu près,
mettez-en cinq, si vous voulez, s'est avérée un moyen de
libération pour la maison mère du ministère à
Québec et d'efficacité pour les populations
régionales?
M. SAINT-PIERRE: Nous avions mentionné, l'an dernier, dans la
discussion sur les crédits de l'Education, certaines difficultés
auxquelles on a eu à faire face dans les bureaux régionaux.
M. CARDINAL: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Je pense que plusieurs des propos tenus l'an dernier
s'appliquent encore cette année. Ceci dit, cependant, cette
réserve exprimée, je pense quand même qu'il faut dire que
cela a permis une certaine décentralisation dans le cas de plusieurs des
initiatives importantes du ministère au cours de l'année, et j'ai
à l'esprit l'opération "mise à jour" vis-à-vis des
commissions scolaires. J'ai à l'esprit le classement temporaire des
enseignants par les commissions scolaires à la suite de l'entente. J'ai
à l'esprit le groupe que nous avions formé récemment,
touchant le projet de loi no 27, c'est-à-dire pour donner des
renseignements à la population qui s'interrogeait sur le projet de loi
no 27. J'ai à l'esprit les problèmes mineurs des commissions
scolaires, mineurs mais souvent très importants, en matière
d'équipement, en matière de financement, en matière
d'examens. Tout cela nous a donné des interlocuteurs dans le milieu et
les gens qui nous permettent d'être ni plus ni moins un prolongement du
ministère dans le milieu.
Sûrement, et c'est un de mes projets, et partagé par mes
sous-ministres, qu'avec le projet de loi no 27, le nombre d'instances
décentralisées serait diminué de beaucoup, puisqu'un des
buts avoués du projet de loi no 27 n'était pas uniquement de
réduire les commissions scolaires, mais de permettre une
décentralisation de l'administration.
M. CARDINAL: Justement, M. le ministre, est-ce qu'il n'y a pas
là, par votre service de l'information ou par le service des bureaux
régionaux, un moyen d'informer la population afin que le bureau du
ministre et les bureaux des sous-ministres ne soient pas inondés
d'appels locaux qui pourraient se régler localement? Je pense que le
ministre me comprend parfaitement.
M. SAINT-PIERRE: Je sais bien. Mais nous avons développé
cette fonction et récemment, j'inaugurais, il y a quelques mois,
à Trois-Rivières, un effort conjoint de l'Office d'information et
du ministère de l'Education par lequel on tente, justement, de
répondre aux questions de la population, tant aux appels
téléphoniques qu'aux lettres ou aux demandes de renseignements ou
d'informations. C'est d'ailleurs une opération qui se fait
également avec l'éditeur de la province, puisque ce bureau a
aussi toutes les publications de la province.
Je n'ai pas les statistiques très précises à
l'esprit mais je me rappelle, lorsque j'ai fait l'inauguration, que j'ai
été assez surpris du nombre très élevé
d'appels téléphoniques. C'était, si ma mémoire est
bonne, plus de 1,500 et environ 400 lettres qu'on recevait. Il faut dire que ce
bureau a été un peu un projet pilote pour le gouvernement,
puisqu'il y avait également d'autres ministères, et il
était comme un centre névralgique d'information.
Evidemment, comme deuxième point, il y
aura toujours le problème d'éduquer la population. Le
ministre le sait autant que moi. Tous les jours, j'ai des lettres de Mme X, de
telle rue, qui dit: Comment se fait-il...
UNE VOIX: L'ex-ministre.
M. SAINT-PIERRE: L'ex-ministre, je m'excuse.
M. VEILLEUX: Ce n'est pas Mme X de Saint-Luc.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas Mme X de Saint-Luc. Non, mais de Mme
Lafortune qui vient de Saint-Athanase et qui veut savoir pourquoi sa jeune
fille n'a pas eu la bourse et ainsi de suite, et elles écrivent au
ministre.
M. CARDINAL: Vous avez quelqu'un à votre cabinet pour ça,
d'ailleurs. Je pose d'autres questions. Est-ce que vraiment les régions
qui ont été établies idéalement correspondent
à la réalité des choses? J'irai plus loin. Je prends ma
simple circonscription. La moitié de la circonscription appartient
à Montréal et l'autre moitié à
Trois-Rivières.
M. SAINT-PIERRE: C'est qu'on a prévu que votre circonscription
allait disparaître.
M. CARDINAL: Y compris le député?
M. SAINT-PIERRE: Ah non, non! Le député va rester ailleurs
mais la circonscription...
M. CARDINAL: Ah bon! Mais la question n'est pas théorique, ces
gens-là...
M. SAINT-PIERRE: C'est tout le problème de tenter on l'a
tenté, c'est un autre problème d'assurer une certaine
concordance dans des régions qui évoluent très rapidement
et la région métropolitaine de Montréal est en cause. A
l'intérieur de toutes nos régionales, on a ce même
phénomène; c'est mi-urbain dans la partie sud, dans le cas de
Montréal, et dans la partie nord, c'est mi-rural. Dans le projet de loi
no 27, dans le regroupement municipal, le livre blanc de mon collègue,
le ministre Tessier, on a tenté de s'assurer enfin une certaine
concordance, il y a eu des discussions. Il y a toutes sortes de traditions
différentes, mais quand même disons que le projet de loi no 27
respecte actuellement les limites des régionales et les limites des
régionales respectent actuellement les grandes divisions administratives
du Québec. C'est évident que certains regroupements à
l'intérieur de tout ceci, il y a des zones qui sont entre deux et je
pense bien que...
M. CARDINAL: Pour rester dans le badin et le sérieux en
même temps, dans Verchères, comment sont divisées les
régions scolaires?
M. SAINT-PIERRE: Les régions scolaires se partagent entre deux ou
trois régionales. Je suis un très mauvais député
mais je sais que pour certains ministères, c'est à
Saint-Hyacinthe; d'autres, c'est à Longueuil; c'est à Sorel, pour
le ministère du Travail. Je suis conscient, je pense qu'on a...
M. CARDINAL: Non, c'est parce qu'au point de vue économique on a
dix régions; au point de vue scolaire, on en a neuf. On a parlé,
cet après-midi, d'une possibilité de douze régions pour
une autre fin, l'Assemblée nationale. Il me semble que là
je m'adresse à un membre du gouvernement et non pas seulement au
ministre de l'Education il faudrait quand même coordonner tout
ça; les gens ne se comprennent plus, que ce soit les Affaires sociales
ou l'Education, etc.
M. SAINT-PIERRE: D'accord.
M. CARDINAL: Ne demandez pas à quelqu'un je ne sais pas,
moi, Sainte-Christine ou Saint-Théodore de savoir s'il appartient
à Trois-Rivières ou s'il appartient à Montréal.
D'ailleurs, si vous arrivez à Montréal, c'est encore pire. Les
gens ne savent même pas dans quel comté ils sont.
M. LE PRESIDENT (Phaneuf): L'honorable député de
Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Je voulais poser des questions sur les différents
services que peuvent rendre les bureaux régionaux. Le ministre a
mentionné, tout à l'heure, plusieurs services. C'est
peut-être rare de la part d'un député, mais je tiens quand
même ici à rendre hommage à certaines personnes que j'ai
connues au bureau régional de Montréal, notamment de la Mission
27, lorsqu'elles sont venues rencontrer les commissions scolaires à
Saint-Jean où elles ont fait réellement un bon travail. Et
à l'époque de l'ancien ministre de l'Education, M. Cardinal, lors
du classement des enseignants, dans notre région, avec le bureau
régional, cela a très bien fonctionné. Alors je rends
hommage à des fonctionnaires du bureau régional de
Montréal.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1.
M. CARDINAL: Non, justement autre chose avant le sous-article 1, les
bureaux régionaux, à l'origine, étaient une
expérience, comme Multi-Media d'ailleurs. Est-ce que présentement
on considère que cette expérience doit être
modifiée, après ce qu'on a dit, ou si on s'en tient à ce
qui existe présentement comme politique d'avenir?
M. SAINT-PIERRE: Pour le moment, on s'en tient à ce qui existe.
Mais, comme je l'ai mentionné, avec l'adoption du projet de loi no 27,
on vise une décentralisation administrative du ministère; je
pense qu'il y aura quand même des changements. Il y a peut-être des
décisions dans le moment...
UNE VOIX: Quand le projet de loi no 27 sera-t-il adopté?
M. SAINT-PIERRE: Cette semaine.
M. CARDINAL: C'est à voir ça avec la baie James. M. le
Président, je ne veux pas davantage retarder les débats,...
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté.
M. CARDINAL: ... mes questions générales sont
posées. Moi, que ce soient les sous-articles 1, 2, 3, 4, 5, 7, 10, 11,
le ministre...
M. LAVOIE (Wolfe): Je vois "Traitements, salaires et allocations", 210
personnes; je trouve que les frais de bureau, $31,000, ce n'est pas beaucoup
pour le nombre de personnes qui travaillent, le loyer n'est pas
élevé.
M. SAINT-PIERRE: Cest que la majeure partie des dépenses de cette
enveloppe est imputable aux fournitures de bureau, à la papeterie et
à l'impression qui totalisent $31,600 pour l'année
budgétaire 70/71 et $25,200 pour 71/72.
M. LAVOIE (Wolfe): Même pour la location de bureaux, le loyer de
$10,400, je trouve que ce n'est pas beaucoup.
M. SAINT-PIERRE: Ce sont les Travaux publics qui paient le loyer.
M. CARDINAL: C'est souvent avec d'autres bureaux d'autres
ministères.
M. LE PRESIDENT: Alors, poste 18 complet, adopté. Poste 18,
adopté. Poste 19?
Service général des moyens
d'enseignement
M. CARDINAL: Service général des moyens d'enseignement. M.
le Président, qu'est-ce que vous appelez le Service
général des moyens d'enseignement ?
M. SAINT-PIERRE: Comme je l'ai expliqué tout à l'heure,
c'est le service qui regroupe les trois entités que nous avions
avant.
M. CARDINAL: Bien, c'est le nouvel arrêté
ministériel?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. CARDINAL: Bon, très bien.
M. SAINT-PIERRE: Cela regroupe, ce que nous avions avant, soit le
service des moyens techniques d'enseignement, le service des
bibliothèques et le service des cours par correspondance.
M. CARDINAL: Est-ce que le service des cours par correspondance
fonctionne encore?
M. SAINT-PIERRE: Oui, mais il est à l'intérieur de ce
service.
M. CARDINAL: Est-ce qu'il fonctionne? Il y a quelques années, si
je retourne cinq, six ou sept années en arrière, avant même
que le ministère existe, même sous l'ancien DIP, le service des
cours par correspondance était assez développé. Est-ce
que, maintenant, les divers moyens d'atteindre la population ont fait qu'il y a
eu une diminution substantielle au service d'enseignement par
correspondance?
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a un article pour ça.
M. SAINT-PIERRE: Alors, c'est à l'article 3, si on veut tomber
dans ça, les cours par correspondance. Eh bien, en 1971/72, nous avons
44 postes occupés, autorisés et un seul vacant.
M. CARDINAL: Oui, mais est-ce que le ministre peut nous dire ce que
ça représente par rapport à il y a cinq ans, par
exemple?
M. SAINT-PIERRE: C'est à peu près le même nombre de
personnes; je les ai visitées à Montréal. Il y a, quand
même, toute une gamme de cours qui sont offerts pour ceux qui veulent les
prendre par correspondance.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que les gens continuent quand même plus
ou moins, depuis cinq ans, à suivre ces cours-là?
M. SAINT-PIERRE: Il y a une augmentation. Il y a cinq régionales,
cette année, qui participent à l'inscription des
élèves en éducation permanente et qui fournissent, sur
place, une assistance aux élèves, bien que ceux-ci suivent les
cours par correspondance.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'un lien va exister entre Multi-Media et le
service de cours par correspondance?
M. SAINT-PIERRE: Ah oui! Les cours par correspondance, c'est quand
même une des techniques utilisées par Multi-Media. La plupart des
personnes qui oeuvrent à ce niveau, on les retrouve, comme les
représentants du ministère, à l'intérieur de
Multi-Media. Sauf que Multi-Media s'adresse à une clientèle
particulière dans un contexte donné, mais, pendant que
Multi-Media se développe, on a toujours des besoins plus traditionnels
en cours par correspondance, en services de bibliothèque ou même
strictement en documents audio-visuels pour notre réseau normal
d'écoles polyvalentes.
M. CARDINAL: J'aime beaucoup le mot "traditionnel". J'ai
déjà suivi des cours par correspondance du ministère et
j'ai obtenu mon diplôme.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce qu'il y a un diplôme émis
à la fin de cela?
M. SAINT-PIERRE: Oui, il y a un certificat.
Services des moyens techniques d'enseignement
M. LAVOIE (Wolfe): Alors, article 1 : Traitements et salaires, frais de
déplacement, honoraires, frais de bureau, communications, ça
va.
M. LE PRESIDENT: Poste 19, sous-article 1, adopté. Sous-articles
2 jusqu'à 6, adoptés. Sous-article 7, adopté. Sous-article
11?
M. CARDINAL: Au sous-article 11, pourquoi cette, augmentation subite du
double?
M. SAINT-PIERRE: C'est qu'autrefois le ministère n'avait pas
à payer à Radio-Québec le coût des émissions.
Par un changement de politique budgétaire, maintenant, le
ministère doit défrayer ces coûts.
M. CARDINAL: C'est encore le même problème des mouvements
d'argent au sein d'un même gouvernement. On reçoit les taxes des
cultivateurs et on leur retourne 35 p.c. par un autre ministère. On paye
Radio-Québec qui est un organisme du gouvernement, etc. Je ne
blâme pas le ministre pour ça.
M. LEGER: Mais ça permet, quand même, à chaque
ministère d'identifier la portion qu'il consacre aux communications.
M. CARDINAL: Oui, mais c'est la multiplication, comme je l'ai dit
tantôt, de tous ces organismes qui fait que l'argent se promène
très lentement d'un organisme à l'autre et que le gouvernement
perçoit très lentement ces sommes. Hier, dans mon compte de
banque, il est passé un chèque au ministère des Finances,
daté du 21 janvier, qui a été perçu le 21 juin par
l'Etat du Québec.
M. LEGER: Sans intérêts.
M. CARDINAL: Oui, sans intérêts, à part cela. Bien,
ce sont eux qui avaient tort.
En fait, tous ces transferts d'argent me paraissent M. le
ministre, je le soumets humblement des tenues de livres.
M. LEGER: Cependant, cela ne permet-il pas à chaque
ministère d'établir sa politique, sa portion de dépenses
et de ne pas surcharger le ministère des Communications avec le budget
de chacune de ces commissions?
M. SAINT-PIERRE: Oui et je pense qu'à l'intérieur
même du budget cela nous permet, quand même, de savoir quels sont
les coûts de production.
M. CARDINAL: M. le ministre, ce n'est pas partout. Nous avons pris
l'exemple de l'OIPQ. Nous avons pris l'exemple d'autres services au cours de
ces discussions. Tantôt, on fait des efforts de centralisation,
tantôt de décentralisation. Est-ce que le gouvernement pourrait
avoir une politique uniforme dans tout le système pour que, justement,
nous n'ayons pas dans un poste...
M. SAINT-PIERRE: C'est la preuve que l'humanité est
contrôlée par "la" pendule.
M. CARDINAL: Le pendule.
M. SAINT-PIERRE: Le pendule. Je commence à être
fatigué !
M. CARDINAL: D'accord, je n'insisterai pas. M. LE PRESIDENT:
Adopté?
M. LAVOIE (Wolfe): Sous-article 29, adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 29, adopté.
M. CARDINAL: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Poste 19, article 2; Service des
bibliothèques.
Service des bibliothèques
M. CARDINAL: Service des bibliothèques, aucune question. Le
ministre a déjà répondu.
M. LAVOIE (Wolfe): Il me semble que la somme de $180,000, ce n'est pas
beaucoup pour le service de bibliothèques. Est-ce que c'est à
travers les écoles?
M. SAINT-PIERRE: Non, non, il s'agit d'une vingtaine de personnes. C'est
un service centralisé de bibliothèques. En particulier, il y a
l'entente que nous retrouvons à l'article 11 avec le groupe-cadre qui
fournit des fiches. Il y a tout un service de catalogage pour l'ensemble des
bibliothèques du réseau scolaire.
M. CARDINAL: Cela existait sous l'ancien gouvernement.
M. LAVOIE (Wolfe): Dans cet article, il n'est pas question de
subventions aux bibliothèques municipales...
M. SAINT-PIERRE: Non, du tout.
M. LAVOIE (Wolfe): ... ou de la fourniture de livres aux
écoles?
M. SAINT-PIERRE: C'est le ministère des Affaires culturelles qui
donne des subventions aux municipalités.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors, l'article 2, adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2...
M. CARDINAL: Les sous-articles 1, 2, 4, 7, 11 et 29, adopté.
M. LE PRESIDENT: Les sous-article 1, 2, 4, 7, 11 et 29 sont
adoptés?
M. CARDINAL: Pas d'objection.
M. LE PRESIDENT: Article 3, sous-article 1?
Service des cours par correspondance
M. CARDINAL: Service des cours par correspondance. Le ministre nous a
répondu lorsqu'il a relié les cours par correspondance, les
bibliothèques, Multi-Media, etc. Par conséquent,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Les sous-articles 1, 2, 3, 4, 5, 6, 10, 11 et 29 sont
adoptés. Le sous-article 32, cela va de soi. Le poste 19,
adopté.
Poste 20: Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports.
Haut-Commissariat à la jeunesse aux loisirs et
aux sports
M. CARDINAL: Là, je ne voudrais pas poser de question, mais je
ferais tellement de peine au député qui vous accompagne et qui
est à votre droite.
M. HOUDE (Fabre): Cela fait longtemps qu'il attend.
M. CARDINAL: Je me demande si je devrais poser des questions ou
simplement dire que c'est adopté.
M. HOUDE (Fabre): Ah, j'en serais très heureux, mais je suivrai,
quand même, la tradition qui veut qu'à l'article 1, de
façon générale on puisse dire quelques mots. Sans
prétendre jouer au ministre ou à quoi que ce soit, je tiendrais
quand même...
M. CARDINAL: Attention, parce que cela s'appelle jouer au cardinal et on
perd le poste avant de l'avoir!
M. HOUDE (Fabre): A ce poste 20, M. l'ancien ministre, j'aimerais, comme
le ministre l'a fait dans le cas des autres fonctionnaires, étant
donné que le haut-commissariat est un sujet qui a toujours
été de grande actualité, imiter mes collègues et
présenter, peut-être, quelques membres du haut-commissariat.
M. CARDINAL: J'invite le député à le faire,
oui.
M. HOUDE (Fabre): D'abord, j'aimerais vous présenter le
sous-ministre adjoint, responsable dans la hiérarchie, si vous voulez,
du haut-commissariat et de l'éducation permanente on l'a
présenté cet après-midi M. Jean-Paul Savard.
M. CARDINAL: Qui vient du ministère du Travail.
M. HOUDE (Fabre): C'est ça. Egalement, le directeur du
haut-commissariat, M. Paul Ohl; le responsable du secteur jeunesse, loisirs,
plein air, M. Paul Larue, anciennement de l'Auberge le Petit Bonheur; le
responsable du développement régional et des conseils
régionaux, M. Claude Dépatie, de Montréal-Nord; le
responsable, de la gestion, de la comptabilité et de l'administration,
M. Ernest Bruyère, qui est là-bas, et avec nous, au cabinet du
ministre Saint-Pierre, M. Jean-Pierre Dugas.
M. LEGER: Brière ou Bruyère? M. HOUDE (Fabre):
Bruyère.
M. CARDINAL: Est-ce que nous pourrions poser une question?
M. HOUDE (Fabre): Juste une seconde. On pourrait peut-être
souligner l'absence du directeur du service des sports, le Dr Paul
Desruisseaux, présentement en mission en Hongrie avec l'équipe de
water-polo du Canada.
M. CARDINAL: La question que je poserais est d'ordre institutionnel: le
haut-commissariat a déjà appartenu à l'Exécutif. Il
est allé à divers endroits selon les gouvernements. Je comprends
qu'aujourd'hui il est partie intégrante du ministère de
l'Education.
Est-ce qu'à ce moment-là par exemple, pour poser une
question encore plus pratique, le haut commissaire, le responsable, le
député responsable du haut-commissaire a ses bureaux au
ministère de l'Education?
M. SAINT-PIERRE: Je répondrai à ça en disant que
par arrêté en conseil, la responsabilité du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et au sports, comme
entité, a été mutée, déplacée de la
responsabilité du ministre des Communications au ministre de
l'Education. C'est donc dire que mon adjoint parlementaire a aussi son bureau
à 625 Saint-Amable. Au ministère de l'Education, nous avons
tenté d'une part de conserver l'aspect d'unité, d'entité
séparée que pouvait représenter le haut-commissariat avec
tous les avantages que ceci
peut représenter. D'autre part, nous avons tenté de faire
un certain lien avec l'Education pour pouvoir sur le plan de
l'intégration de certaines politiques, faire une concertation
particulièrement dans les secteurs des sports, de la jeunesse et des
loisirs. Egalement bénéficier aussi du support administratif que
pouvait constituer le ministère de l'Education, alors éviter un
dédoublement de plusieurs des fonctions et utiliser enfin la structure
administrative du ministère pour permettre d'atteindre les fins du
Haut-Commissariat.
Alors, le Haut-Commissariat n'est pas une direction
générale du ministère de l'Education, il relève du
ministre.
M. CARDINAL: Parce qu'enfin, pour être encore un peu badin, si
Maria Goretti avait dit non, on se rappelle que Cardinal avait dit oui au
budget des sports, que ç'avait fait le titre d'un article que
peut-être le député avait vu. Mais à ce
moment-là ce n'est pas une direction générale, mais
comment est-ce qu'on pourrait le caser?
M. HOUDE (Fabre): En premier lieu, j'avais pensé un peu de mise
également, de dire publiquement ce n'est pas la première
fois que j'ai l'occasion de le dire que depuis l'intégration du
Haut-Commissariat, cette grande famille du ministère de l'Education...
Je ne jouerai pas sur les aspects techniques qui relèvent directement du
ministre, mais il y a une tradition quand même qui s'est suivie,
c'est-à-dire que le ministre de l'Education, tout comme l'ancien
ministre de l'Education, je tiens à le souligner, l'adjoint
parlementaire qui en a la responsabilité actuellement par
délégation, a toute la confiance de son ministre, comme
Jean-Marie Morin l'a eue à l'époque de l'ancien ministre, le
député de Bagot actuellement.
Je tiens à souligner à cette table et aux gens du milieu
dans les secteurs de la jeunesse, des sports et des loisirs que, contrairement
à certaines appréhensions qu'on a connues dans le passé et
qu'on a connues aussi depuis 1970, le Haut-Commissariat n'a rien perdu, au
contraire, il a tout gagné à mon humble avis, en se joignant
justement au ministère de l'Education.
M. LAVOIE (Wolfe): A cause du ministre.
M. HOUDE (Fabre): Dans certains cas ç'a été
à cause, bien sûr, des personnalités ou du ministre, il n'y
a pas de cachette là-dedans et aussi à cause, comme vient de le
souligner le ministre de l'Education, d'une foule de services existants et
d'une grande quantité de compétences existantes au
ministère de l'Education. Je pense à la gestion et au service de
l'équipement. Nous avons profité, un groupe de jeunes
fonctionnaires et moi-même des conseils, de l'amitié, des
directives et de l'aide également de directions générales
qui étaient là, de spécialistes dans divers domaines. Et
pour vous citer un exemple en passant, je pense au travail assez extraordinaire
accompli depuis quelques mois entre le Haut-Commissariat et le service de
l'équipement. Vous avez tous vu, lu, ou entendu les déclarations
récentes du ministre de l'Education concernant les projets de
construction de centres communautaires, de piscines qui seront obligatoirement
greffées aux écoles, de gymnases, de plateaux de travail et de
facilités extérieures, mais tout ça s'est fait en
collaboration avec un autre service du ministère de l'Education. Sans
entrer dans les complications, ou dans la structurite, ou dans les textes
écrits, ou savants, ça s'est fait sur une base, je dirais presque
amicale et c'est comme ça qu'on a fonctionné.
Depuis quelques mois à peine que le Haut-Commissariat
relève du ministre de l'Education, il s'est passé quand
même passablement de choses. Et tenter de tout vous résumer n'est
pas facile. Je vais donc essayer d'être très court, pour vous
laisser la chance de me questionner.
M. LEGER: Depuis combien de temps exactement?
M. HOUDE (Fabre): Depuis le mois de décembre. Alors je vous ai
fait distribuer un texte qu'on avait publié en octobre, dans lequel nous
posions énormément de questions et nous faisions quelques
suggestions. Alors inutile de vous dire que de ce texte nous avons
essayé de réaliser...
C'est un document qui essayait de faire le point, si vous voulez, entre
tout ce qui avait été dit et écrit depuis 1960
jusqu'à 1970.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que c'était le rapport que vous aviez
essayé de faire accepter par vos collègues du conseil?
M. HOUDE (Fabre): C'est cela. Vous avez à peu près le
résumé. Dans le travail qui s'est accompli, il y a eu tout cela
au point de vue du service de l'équipement. Si j'essayais de
résumer le fond de ma pensée en quelques mots, je dirais que,
depuis environ trois mois, la grande confusion qui existait dans tout ce champ
d'action: jeunesse, sports et loisirs, s'est à peu près
dissipée. Il y a encore des secteurs très précis où
c'est confus, mais aujourd'hui, à cause d'une équipe de travail,
à cause de documents, à cause d'études et de recherches,
nous savons au moins où est la confusion et nous savons pourquoi il y a
de la confusion.
Il s'est accompli un gros travail, comme, par exemple, depuis quelques
mois, nous avons mis sur pied un comité des cas spéciaux, un
comité qui doit étudier et qui a fait rapport, jusqu'à
maintenant, concernant des situations drôlement confuses, par exemple, la
Cité des jeunes de Vaudreuil il en a été un peu
question cet après-midi le cas de la Palestre nationale et du
Centre Paul-Sauvé, pour le député de Mégantic le
cas du centre Mgr-Pigeon à Mégantic. Il y a toute une
série de situations critiques.
M. LAVOIE (Wolfe): Mégantic est dans le comté de
Frontenac, par exemple.
M. HOUDE (Fabre): Dans le comté de Frontenac? En tout cas.
M. LAVOIE (Wolfe): Oui, c'est cela qui est drôle.
M. HOUDE (Fabre): Il y a également eu un comité
d'organisé pour prendre des décisions concernant
l'aménagement et l'immobilisation. On a déclaré que, selon
nos budgets, il était possible, par exemple dans les deux ans qui
viennent, de construire une vingtaine d'arénas, de donner jusqu'à
concurrence de $100,000, et on a établi certaines normes et certains
critères. Il est bien sûr qu'avec une vingtaine on ne peut pas
satisfaire tout le monde. Si vous avez 200 demandes et que l'on doit faire un
choix, je ne voudrais pas être le seul, et je pense bien que personne
n'est intéressé à être le seul à dire que
c'est lui plutôt que lui, telle ville ou telle école. Il y a un
comité qui s'est occupé de cela.
Vous avez vu, pas plus tard que la semaine dernière asussi
cela a été publié dans les journaux que j'ai remis
une demande officielle au ministre de l'Education concernant la création
d'une commission de législation. Je peux faire erreur quant au terme,
à savoir si c'est commission ou comité, mais en tout cas, j'ai
demandé une véritable commission, nommée officiellement
parce que nous avons découvert, par exemple, qu'il existe environ 150
lois actuellement qui touchent directement ou indirectement au
phénomène jeunesse, sports et loisirs. Malheureusement, ces 150
lois sont réparties dans une vingtaine de ministères
différents, tant à Québec qu'à Ottawa, il y en a
qui sont tous mêlés. On se demande si ces lois-là, elles
existent encore véritablement. D'autres sont passées de mode et
ne devraient plus exister.
Par contre, dans d'autres secteurs très nouveaux, si on se veut
avant-gardistes, je pense à tous les sports motorisés actuels
comme les moto-neiges, la petite motocyclette, etc., il va falloir que
quelqu'un se décide un jour à faire des lois, à faire de
la législation. J'implique là-dedans également tout le
problème qui est encore d'actualité, qu'on voit tous les jours
dans les journaux, tout le problème des sports professionnels, de la
boxe, entre autres, et de la lutte professionnelle et de la boxe amateur, toute
la question des commissions athlétiques. Il y aurait des lois à
prévoir concernant les colonies de vacances, par exemple, les camps pour
protéger l'enfant en dehors du milieu familial.
Enfin, il y a cinquante possibilités différentes, il y a
des lois qui existent mais ces lois ne sont pas compilées, si vous
voulez, dans une espèce de loi-cadre. Je pense qu'il est grand temps que
des hommes de loi, que des gens pour qui c'est le métier de faire cette
étude-là puissent se réunir, travailler et soumettre, dans
les plus brefs délais possibles, au moins un rapport préliminaire
pour le mois de septembre.
M. CARDINAL: M. le président, je m'excuse d'interrompre le
député. Il a parlé des lois fédérales et
provinciales; dans plusieurs domaines, il existe un chevauchement de lois et
particulièrement dans le domaine financier. Quelles sont les relations
du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports avec le
fédéral, présentement?
M. HOUDE (Fabre): Est-ce que l'ancien ministre pourrait retenir sa
question?
M. CARDINAL: Je peux la retenir.
M. HOUDE (Fabre): C'est parce que j'essaie de faire un
résumé. Je sais que c'est un sujet d'actualité et,
d'ailleurs, il y a d'autres députés qui ont laissé
entendre qu'ils auraient des questions.
M. CARDINAL: L'Opposition officielle a le droit de parole avant.
M. HOUDE (Fabre): D'accord. Vous voyez que c'est un
élément qui nous tient à coeur. Nous avons essayé,
depuis quelques mois, de mettre de l'ordre et d'établir, si vous voulez,
certaines priorités dans nos trois grands secteurs: le secteur de la
jeunesse, le secteur des sports, le secteur des loisirs
socio-éducatifs.
Il y a un autre secteur sur lequel je reviendrai dans quelques instants,
qui m'apparaît de plus en plus important parce que, selon moi, c'est
l'avenir, celui du plein air. Dans le secteur des sports, nous avons
continué le regroupement des fédérations de régies
sportives qui avait été amorcé. Nous avons continué
à aider d'une façon tangible la CSQ, c'est-à-dire la
Confédération des sports du Québec.
Nous avons accepté des mandats de chacune des
fédérations de régies quant à sa
décentralisation au niveau des quinze régions. On a parlé
de dix régions cet après-midi, mais, pour tout le monde ici, dans
le domaine de la jeunesse, des sports et des loisirs, la province est
divisée en quinze régions. Il y a quinze conseils
régionaux selon les anciens conseils diocésains. En
matière sportive, le regroupement est presque complété
dans toutes les disciplines. Il y a encore des querelles, et des exceptions. Je
pense au ski, par exemple; aux sports sur rivière, le canot, par
exemple, et à l'équitation, entre autres. Il y a encore
peut-être des associations qui ne sont pas regroupées entre elles
ou à l'intérieur de cette grande centrale administrative.
Dans le domaine des loisirs socio-éducatifs, il y a eu un pas
très marqué depuis quelques mois, c'est-à-dire que la CLQ,
la Confédération des loisirs du Québec, a regroupé
plusieurs associations et a ouvert également une nouvelle centrale
administrative ici même à Québec. Donc,
vous avez, à Montréal, une centrale administrative
regroupant les organismes sportifs et, à Québec, maintenant, une
centrale administrative regroupant les organismes de loisirs
socio-éducatifs. Nous continuons à vouloir regrouper. C'est un
peu une orientation que le Haut-Commissariat se donne pour les prochains mois.
Il y a encore trop d'associations permettez-moi d'en nommer une:
l'Association canadienne des centres de loisirs, section du Québec;
l'ADLM, et la CQEL, par exemple qui existent et dont nous subventionnons
les secrétariats et du personnel qui, dans certains cas, sont
éparpillées. Il y a les loisirs pour handicapés physiques,
par exemple.
Nous allons essayer, avec l'acceptation du milieu, d'en regrouper un
certain nombre pour ne pas multiplier les secrétariats et faire en sorte
que le client, le consommateur de loisirs n'ait pas 22 ou 36 numéros de
téléphone à retenir pour obtenir son renseignement ou
savoir ce qui se passe au Québec en matière de jeunesse, sports
et loisirs.
Une autre catégorie, celle de la jeunesse, que je distingue des
loisirs et des sports on ne fera pas de guerre de mots, là
est un secteur qui nous apparaît de plus en plus important. J'en profite
pour dire qu'actuellement nous sommes à compléter, avec les
autorités du ministère, l'intégration totale, si vous
voulez, même si elle l'est au point de vue budgétaire, d'un
secteur qui s'appelle l'action sociale jeunesse, qui existait de toute
façon, mais qui était rattaché ailleurs, aux bourses et
aux prêts-bourses, je pense.
M. CARDINAL: Au ministère de l'Education.
M. HOUDE (Fabre): Au ministère de l'Education. Le ministre a bien
voulu que l'on s'occupe, bien sûr, d'action sociale jeunesse, mais disons
que toutes les modalités de l'intégration ne sont pas
présentement complétées, quoiqu'on pourra en discuter
tantôt, parce que son budget est prévu dans celui que nous allons
étudier.
C'est la même chose pour le service des jeunes voyageurs qui
existait également au ministère de la Justice, anciennement.
M. LEGER: Est-ce que je peux vous poser une couple de questions en tant
que responsable au Haut-Commissariat?
M. HOUDE (Fabre): Oui.
M. LEGER: Est-ce que vous auriez un organigramme de tout ce qui est
déjà structuré?
M. HOUDE (Fabre): Oui, bien sûr. Je ne sais pas si on peut te
produire immédiatement; il y a eu tellement de changements
M. LEGER: Cela permet de situer, d'une façon visuelle, où
chacun se rapporte. Est-ce que vous en avez un?
M. HOUDE (Fabre): Oui, nous avons un organigramme et on en tire des
copies. Sans être à jour, 2 juillet 1971, cela va quand même
vous donner one idée.
M. LEGER: D'accord.
M. HOUDE (Fabre): Dans le secteur de la jeunesse, avec l'action sociale
jeunesse et le service des jeunes voyageurs, il y a plusieurs projets.
Je dois admettre que présentement, dans ce secteur, il y a
énormément d'éparpillement. Comme le disait l'ancien
ministre tantôt, c'est peut-être un peu dommage actuellement. Nous
nous apprêtons, le ministre de l'Education et moi, à rencontrer le
premier ministre; le ministre de l'Education en a fait mention au début
de l'étude des crédits. Dans ce secteur en particulier, nous
devons, je pense, redoubler d'efforts.
Nous devrons, dans l'avenir, essayer davantage de regrouper. Il y a de
plus en plus de problèmes de jeunesse qui ne touchent absolument pas au
secteur des loisirs et, encore moins, dans certains cas, au secteur sportif. Je
ne dirai pas que les jeunes sont mécontents, mais ils ont des
aspirations, Quand je dis les jeunes, je parle des jeunes travailleurs et des
jeunes étudiants. Il y a actuellement un manque de dialogue ou de
mécanismes. Il y a peut-être un mécanisme à inventer
afin de savoir exactement quels sont les désirs et les principaux
problèmes de cette jeunesse et comment on pourrait trouver les moyens
pour réaliser certaines de ses demandes.
Présentement, l'action sociale jeunesse est plus ou moins dans le
Haut-Commissariat. Les jeunes voyageurs y sont, mais c'est très
récent. Vous avez tout le secteur de la vie étudiante qui est
ailleurs, à l'intérieur du ministère de l'Education. Vous
avez l'Office franco-québécois qui relève du
ministère des Communications. Enfin, vous voyez un peu comment c'est
éparpillé. Il reste une chose évidente je l'ai
souvent dit c'est qu'il y a beaucoup d'organismes, que beaucoup de gens
veulent se consacrer au phénomène de la jeunesse, mais, encore
une fois, dans certains cas, qu'on ne sait pas trop où donner de la
tête, où aller et à quelle porte frapper.
En ce qui concerne le Haut-Commissariat, nous sommes parfaitement
conscients de ce secteur. Nous avons même demandé, il y a quelque
temps, à un spécialiste de nous produire un rapport, lequel a
été remis au ministre de l'Education et à son
sous-ministre. Ce rapport a été fait par M. Picard, à la
demande du sous-ministre, Yves Martin.
M. CARDINAL: Est-ce qu'il a été distribué ou si
c'est confidentiel?
M. HOUDE (Fabre): Je pense qu'actuellement il serait un peu
embêtant de le distribuer, parce qu'il y est peut-être fait mention
de quelques cas, de noms de personnes. C'est strictement un petit document de
régie interne, préparé par quelqu'un qui était
totalement objectif, qui n'était pas impliqué dans le
Haut-Commissariat, l'ancien, le présent et le futur, et à qui on
a justement demandé de regarder ce qui pouvait se faire au point de vue
de la jeunesse. Nous sommes parfaitement conscients que le Haut-Commissariat a
été identifié, trop facilement peut-être, au mot
"sport", à cause du nombre de pages sportives dans tous les journaux et
de l'importance que l'on lui accorde dans les nouvelles à la
télévision ou à la radio. C'est évident que c'est
plus facile de faire huit colonnes et d'avoir trois fois sa photo dans les
pages sportives que d'avoir deux lignes dans un éditorial de qui que ce
soit ou de faire la page 4 avec un problème de la JOC ou des jeunesses
rurales. C'est plus facile d'avoir de la publicité avec une entrevue ou
avec une polémique, si vous voulez, concernant un boxeur ou une
discipline sportive.
M. CARDINAL: Le meilleur moyen, c'est d'avoir des problèmes.
M. HOUDE (Fabre): C'est cela. Si j'insiste là-dessus, c'est que
je voudrais que tout le monde soit conscient de nos difficultés et sache
que le Haut-Commissariat l'est également de celles de ce grand secteur
de la jeunesse. Nous allons tout faire, d'ici les prochaines semaines, pour
conviancre nos supérieurs de l'importance à accorder à ce
secteur jeunesse.
Le dernier secteur que nous avons à coeur de développer et
qui, à mon humble avis, prend de plus en plus d'importance non seulement
au Québec, mais dans tous les pays, car c'est un phénomène
mondial, c'est l'avenir du plein air ou des activités de pleine nature.
Il n'y a pas à sortir de là, si on veut vraiment atteindre la
masse, présentement, si vraiment il y a un secteur où la masse
est touchée sans trop de difficultés, sans trop d'organisation,
c'est bien le secteur des activités de plein air.
M. LE PRESIDENT: Si vous le voulez bien, nous allons suspendre à
loisir pour le vote.
(Reprise de la séance à 22 h 30)M. LE PRESIDENT:
Le député de Fabre.
M. HOUDE (Fabre): Cela achève. Alors, pour compléter je
dirai tout simplement que le secteur qui, à mon humble avis, peut
être de plus en plus important, c'est un phénomène mondial,
c'est le secteur des activités de plein air. On n'a, pour s'en
convaincre, qu'à regarder ce qui se passe durant la fin de semaine, ou
le soir à l'heure du souper, ou après quatre heures, ce n'est
ordinairement pas dans les cours d'écoles ni dans les gymnases, et
rarement dans les piscines, où on retrouve la masse de la
population.
C'est le long d'un petit cours d'eau, autour d'une simple crique et
très souvent dans un espace vert plus ou moins organisé où
se trouvent des milliers et des milliers de gens. Et c'est pourquoi le
ministère de l'Education, le Haut-Commissariat a accordé une si
grande importance au cours des derniers mois à toutes ces associations
de descente de rivières, de spéléologie, par exemple, de
sciences naturelles, de jeunes scientifiques, etc, parce que nous
considérons, et je le répète encore une fois, c'est
vraiment un phénomène mondial, que c'est là l'avenir du
loisir pour plusieurs années.
Je terminerai ces remarques en soulignant aussi un point de grande
actualité à cause des Jeux olympiques de 1976. Il va falloir
qu'au Québec, comme partout ailleurs, là où on a eu du
succès, faire de plus en plus la distinction, la faire comprendre, la
faire admettre par la population et également par nos gouvernements
quels qu'ils soient et à quelque palier que ce soit, entre la masse de
la population et l'élite sportive.
C'est incroyable comment les journaux, comment le simple citoyen peut
devenir furieux jusqu'à un certain point, j'allais dire presque honteux
à la suite d'une défaite sur le plan international en
compétition sportive.
D'autre part, on a aussi l'impression dans beaucoup de milieux que des
athlètes, ça se forme un peu comme des pièces d'usine,
ça prend des années et aussi il faut admettre que ça
coûte extrêmement cher. Et pour illustrer je sais qu'il y
aura des questions tantôt le fond de ma pensée, il y en a
qui disent que Nancy Greene à elle seule, a coûté
l'initiation au ski à 100,000 jeunes Canadiens. C'est une version. Avec
le même montant d'argent qu'on a investi pour Nancy Greene afin d'en
faire une grande championne, on aurait probablement pu enseigner le ski
à 100,000 jeunes Canadiens ou jeunes Québécois. D'autre
part, il y a aussi l'autre côté de la médaille. Il n'y a
rien qui nous prouve que Nancy Greene, à elle seule, n'a pas permis ou
favorisé la participation à une vie active à 300,000
Canadiens. Il n'y a rien qui nous prouve également qu'elle n'a pas
contribué à faire vendre des milliers et des milliers de paires
de skis et de bottines et de là influencer un secteur qui a quand
même son importance,
le secteur économique, grâce aux loisirs.
Voilà en gros ce que nous essayons de faire. Présentement,
nous l'admettons, il n'y a pas eu grand-chose de fait dans le passé par
qui que ce soit concernant l'élite sportive. Nous n'avons pas les moyens
financiers présentement au Haut-Commissariat d'aider d'une façon
tangible et concrète la formation d'une élite. C'est
décevant quand on pense que la semaine passée, il y a eu encore
moins de Québécois choisis dans l'équipe nationale pour
aller à Cali, aux jeux panaméricains, qu'il y en avait eus, je
pense, pour les jeux de l'Empire il y a un an ou un an et demi. Il ne faut pas
rêver en couleurs avec 1976. Tout le monde parle de 1976, c'est la
psychose des Jeux olympiques et on a un peu l'impression dans certains milieux
que, parce que les jeux ont lieu chez nous, on sera là très
nombreux.
Le défi que nous essayons de relever tous ensemble avec les
fédérations de régie, c'est d'obtenir le tiers des
athlètes qui seront dans l'équipe du Canada en 1976. Si le tiers
venait du Québec, ce serait un défi extraordinaire auquel nous
aurions répondu et ce serait vraiment à ce moment-là le
point de départ et non pas le point d'arrivée, mais
véritablement le point de départ vers l'avenir en matière
d'éducation physique et de sports.
Un mot sur l'éducation physique. L'éducation physique ne
relève pas actuellement du Haut-Commissariat. Cela fait partie du
ministère de l'Education, tout le monde le sait. Nous avons cependant,
par notre vocation, le goût de l'animation. Je peux vous dire que nous
avons essayé, nous avons contribué à notre façon,
vous le verrez par d'autres explications tout à l'heure, à
améliorer le sort de l'éducation physique au Québec.
Et je dis, en toute honnêteté, que le sort de
l'éducation physique dans le système actuel, en particulier
à l'élémentaire, frise, je ne dirais pas le zéro,
mais pas loin. On n'est pas tellement avancé de ce
côté-là, là aussi il y a énormément de
travail à faire et nous allons y contribuer. Tout comme l'ancien
ministre avait fait énormément d'efforts pour endosser entre
autres les politiques du sport scolaire qui avaient été mises de
l'avant il y a un an et demi, deux ans, nous aussi, nous avons continué
dans cette veine, nous avons augmenté ces organismes, nous avons
facilité la tâche de compétition pour les écoliers
et les écolières du Québec en ajoutant, par exemple, tout
le secteur pour les handicapés physiques et même mentaux à
ce qui avait été commencé.
M. LEGER: Puis-je poser une question? Est-ce qu'il y a un pendant au
fédéral concernant la politique que vous avez déjà
eue?
M. CARDINAL: M. le Président, je m'excuse, je désire poser
cette question-là et je pense que l'Opposition officielle a le
droit...
M. HOUDE (Fabre): Je complète.
M. LEGER: Seulement une seconde, M. le Président. Sur le point
que le député vient d'aborder, je suis d'accord à le
laisser parler avant moi. Mais je ne veux pas qu'il s'imagine que parce qu'il
représente l'Opposition officielle en commission il a le droit de parler
avant moi. Il a été établi que c'est celui qui demande la
parole en premier. Je n'ai pas d'objection à lui donner la parole.
M. CARDINAL: J'ai été le premier. Je regrette.
M. LEGER: A ce point de vue, je suis d'accord, mais ne pas tenir pour
acquis que l'Opposition officielle en commission parlementaire a le droit de
parole avant les autres. Cela est absolument faux, cela a été
prouvé à d'autres commissions. Mais comme vous l'avez
demandé avant moi, je suis d'accord à vous donner le droit de
parole.
M. LE PRESIDENT: Il a demandé la parole avant vous. La parole est
au député de Bagot.
M. CARDINAL: Mais si le député de Fabre n'a pas fini, je
le laisse compléter.
M. HOUDE (Fabre): Je complète. Comme mot de la fin, avant de
passer à la période des questions, je dois dire que le
Haut-Commissariat, à cause de toute la publicité, à cause
également du feu sacré de ceux qui y sont passés sous
quelque régime que ce soit, a peut-être eu le défaut de sa
qualité, à savoir que ceux qui ont travaillé au
Haut-Commissariat depuis deux ans, trois ans, sont peut-être devenus de
très forts animateurs et fonctionnaires, parlementaires, à force
d'être de bons animateurs, ont créé, avec l'aide des media
d'information, de grands appétits. On a crée des appétits
dans la population qui étaient réclamés depuis vingt ans
pour ne pas dire quarante ans. L'éducation physique, l'éducation
sportive au Québec a fait des progrès de géant dans les
cinq ou six dernières années. Il y a eu plus dans les cinq
dernières années qu'il n'y a eu pendant 40 ans. Mais à
force d'être animateurs, à force de dire à nos associations
de loisirs, de jeunesse, de sports, de s'organiser, de se structurer, de voir
à la formation des maîtres, d'organiser des stages, des milliers
et des milliers de gens nous ont crus. Des milliers et des milliers de gens
commencent à se consacrer au travail bénévole. Le
mérite de ces milliers de bénévoles qui oeuvrent dans ce
champ d'action au Québec vaut d'être signalé. En
définitive, on a créé des appétits. Il y a des gens
qui ont réalisé des choses extraordinaires et aujourd'hui il faut
livrer la marchandise.
C'est pourquoi je dis que présentement, si on a à faire le
point, le Haut-Commissariat est dans une phase où les autorités
gouvernementales devront se prononcer. Le Haut-Commissariat présentement
n'a pas le statut légal ou juridique que tout le monde réclame
depuis longtemps.
Le Haut-Commissariat a des moyens fort limités et il touche
à un secteur très éparpillé, mais un secteur qui
intéresse le plus grand nombre de citoyens du Québec.
Alors, c'est ce que j'avais à dire et nous sommes prêts
à répondre aux questions.
M. CARDINAL: M. le Président, je n'aurai que deux questions. Une
première que j'ai déjà posée d'ailleurs et le
député de Fabre à ce moment-là a
préféré continuer son exposé, j'étais
d'accord. Dans les domaines des négociations, du financement, des
juridictions avec le fédéral, quelles sont les relations du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports du
Québec?
M. HOUDE (Fabre): Actuellement, vous n'êtes pas sans savoir
qu'à Ottawa c'est le ministre Munro qui a cette responsabilité.
Depuis quelques semaines entre autres, il y a eu de nombreuses
déclarations de ce ministre.
Il y a eu même des documents assez importants de publiés et
on a annoncé la création à Ottawa de deux grandes
directions générales: la direction générale des
sports et la direction générale de la récréation.
On a utilisé le terme "récréation".
Présentement, si vous voulez à une question directe,
franche et honnête, une réponse directe, franche et honnête,
les relations entre les deux organismes se sont surtout faites de façon
non officielle. Cela s'est fait par des rencontres, d'abord à Saskatoon,
à l'occasion des Jeux du Canada, entre M. Munro et moi-même; puis
il n'y a pas tellement longtemps, entre le ministre Stanbury je pense
que c'est son nom le ministre de l'Education et moi-même
concernant les jeunes voyageurs et, également, au niveau des
fonctionnaires, en particulier entre le Dr DesRuisseaux, notre directeur des
sports, et Louis Lefebvre d'Ottawa, le haut-fonctionnaire là-bas.
Je pourrai répondre à l'ancien ministre que
présentement il est évident que le gouvernement central tente
d'être fort dynamique et fort énergique quant à sa
politique en matière de sports et de récréation. Je suis
personnellement convaincu qu'il est urgent je le répète,
j'en ai déjà fait mention, j'ai souligné cette importance
au caucus de mon parti, aux autorités de mon parti qu'au niveau
des fonctionnaires peut-être que ça s'amorce de
façon plus directe et qu'au niveau du ministre de l'Education,
puisqu'il en est le grand responsable, il y ait une rencontre entre lui, le
ministre Munro et le ministre Pelletier. Parce que présentement on ne
sait véritablement pas qui est qui, qui fait quoi, et où sont les
limites de la juridiction du Québec ni où sont celles de la
juridiction d'Ottawa dans ce champ d'action.
C'est fort confus, les associations à caractère national,
pour ne donner qu'un exemple, on droit de recevoir des dons de qui que ce soit
et que les donateurs...
M. CARDINAL: Cela va être ma deuxième question.
M. HOUDE (Fabre): ... peuvent être exemptés pour fins
d'impôt, etc. Par contre, nous, on n'a pas ça. Dans certaines
déclarations justement d'Ottawa on parle du contrôle, par exemple
des sportifs. Il y a eu récemment Perspectives-Jeunesse où on
parle d'établissement de camps de formation, même pour les
athlètes, chez nous au Québec. Alors, on pourrait multiplier bien
sûr les exemples. Il s'agit je le répète, à
un niveau au-dessus de celui qui vous parle de s'asseoir autour d'une
table et de dialoguer, de négocier. Parce que le fond de ma
pensée, c'est qu'actuellement il y a dédoublement dans certains
cas et dans d'autres cas, eh bien, il y a des...
M. LAVOIE (Wolfe): Pensez-vous que ça peut durer 105 ans?
M. CARDINAL: Je vais y revenir, si vous me permettez. Ma deuxième
question était rattachée immédiatement à la
première. C'est la dernière que je pose d'ailleurs. Si je prends,
grosso modo, le Haut-Commissariat qui avait un budget l'an passé
d'environ $4 millions, intégré au ministère de
l'Education, il a un budget dans son secteur de $6 millions, mais ce n'est pas
exact, parce que si on ajoute tout ce qui se rapporte à la jeunesse et
les divers services qui s'y rattachent, il a probablement un budget de $10
millions, ce qui était l'objectif prévu il y a environ un an et
demi.
Si on prend, par hypothèse de travail, qu'à cause des
services du ministère de l'Education dans son intégration
à ce ministère, le budget a plus que doublé, je le prends
comme hypothèse du travail et je pense assez juste, et qu'on le fixe
à $10 millions...
M. HOUDE (Fabre): Oui.
M. CARDINAL: ... quelle est la grandeur du "spending power" ou de la
dépense du fédéral au Québec en cette
matière par rapport à ces $10 millions?
M. SAINT-PIERRE: Vous parlez de l'ensemble des programmes de
jeunesse...
M. CARDINAL: Du fédéral, oui, qui dépendent de
Munro.
M. HOUDE (Fabre): Bien, c'est assez...
M. CARDINAL: Non, je sais que ce n'est peut-être pas la bonne
place pour répondre précisément à la question. Mais
quand on parle d'ordre de grandeur, est-ce inférieur, supérieur,
double?
M. SAINT-PIERRE: On pourrait le trouver précisément, il y
a un dossier sur ce sujet au
ministère des Affaires intergouvernementales. Je pense qu'on
pourrait avoir le document. On peut peut-être profiter du fait que le
ministre d'Etat responsable du programme du placement des étudiants est
ici pour nous donner quand même quelques chiffres en ordre de grandeur de
la contribution fédérale dans les programmes de jeunesse cet
été.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, voici un ordre de grandeur.
Disons qu'à l'intérieur même de Perspectives-Jeunesse, qui
était tout simplement une partie du programme fédéral de
placement d'été, la somme a été calculée sur
une équation qui tenait compte du nombre de jeunes étudiants et
de jeunes chômeurs à l'intérieur de la province de
Québec. A l'aide de cette équation, on a établi des
chiffres pour un pourcentage d'environ 33 p.c. du montant global affecté
au programme fédéral, ce qui veut dire que, sur $25 millions,
nous avons obtenu tout près de $9 millions.
M. CARDINAL: Cela veut dire que, si l'on ne prend que ce programme, le
fédéral apporte $9 millions et que, si on ajoute à ce
programme toutes les subventions qu'il donne dans divers domaines de la
récréation et des sports, il double probablement le budget
provincial. Le Québec devrait, à ce moment-là, poser des
gestes précis au lieu de négocier.
M. HOUDE (Fabre): Oui. Je suis content de l'entendre dire par l'ancien
ministre. D'autre part, il faut aussi dire, pour être honnête,
quoique cela ait été souligné, qu'indépendamment du
budget du Haut-Commissariat, si nous additionnons ce qui se fait dans les
constructions...
M. CARDINAL: C'est ce que j'ai dit.
M. HOUDE (Fabre): ...en plus de l'immobilisation je pense, par
exemple, aux constructions d'écoles à l'intérieur
desquelles il y a des gymnases, des piscines, etc. et ce qui a
été fait par...
M. CARDINAL: C'est encore pire.
M. HOUDE (Fabre): Cela en fait plus dans tout ce qui est donné
par le Québec. Actuellement, par contre...
M. CARDINAL: Est-ce que la guerre des affiches est finie?
M. HOUDE (Fabre): Il faudrait le demander au ministre.
M. LEGER: J'aurais une question à poser à l'ancien
ministre de l'Education. Quand il dit des gestes précis, c'est dans quel
ordre?
M. CARDINAL: Je vais donner des exem- ples. Je viens de parler de la
guerre des affiches. Cela paraît une blague. Les fonctionnaires sont ici
et le ministre, qui est présent, s'il a lu ma correspondance avec
l'ancien ministre, sait quels gestes j'ai posés quand le gouvernement
fédéral a voulu m'imposer cette question des affiches.
Je pourrais prendre d'autres exemples dans d'autres domaines que celui
des sports. Je regrette de retourner à cet exemple parce que certains le
trouvent un peu humoristique. Quand on a décidé d'aller seul,
comme gouvernement du Québec, à des conférences, sur
invitation directe d'autres gouvernements, sans s'accompagner de
fédéraux, on posait des gestes. Quand, en 1954, on est
entré dans le champ de taxation de l'impôt sur le revenu, on
posait un geste. Quand on abolissait le Conseil législatif sans aller
à Londres, on posait un geste. Quand on changeait le nom de
l'Assemblée législative pour celui d'Assemblée nationale,
alors que le mot nationale a une connotation tout à fait
particulière au Canada, on posait un geste. Quand le Haut-Commissariat
à la jeunesse, aux loisirs et aux sports a signé, au mois d'avril
1968, un accord avec le ministre Missoffe, à Paris, on posait un
geste.
C'est dans ce sens que je parle. Ce n'est pas simplement une question de
budget; c'est une question de ne pas attendre, de ne pas négocier sans
arrêt mais de dire: On fait cela. Ils réagiront après.
S'ils disent: Si le Québec fait cela, il arrivera telle chose. On le
fera et il n'arrivera jamais rien! Trudeau n'a pas rompu les relations avec la
France! Est-ce que cela répond à votre question?
M. HOUDE (Fabre): Je vous ai distribué une feuille, parce que
dans le texte officiel des crédits, c'est seulement global; tandis que,
sur la feuille, on a indiqué Administration et on a un peu
détaillé le montant de $5,152,500 pour cette année. Ce
sera plus facile pour la compréhension de tout le monde.
M. LEGER: Si le député n'a pas d'objection, avant d'en
arriver aux chiffres, j'ai plusieurs questions d'ordre
général.
M. HOUDE (Fabre): Allez-y.
M. LEGER: Je pense qu'elles se poseraient peut-être avant les
chiffres. On passera plus vite sur les chiffres après.
M. HOUDE (Fabre): D'accord.
M. LEGER: Personnellement, je voudrais quand même donner une
position que, je pense, le gouvernement devrait avoir concernant la
responsabilité dans le domaine des loisirs, de la jeunesse et des
sports, du plein air. Tout le monde est d'accord, je crois bien je ne
suis pas le premier à le dire car cela a été dit partout
nous nous en allons vers une société
postindustrielle. Tout le monde en a parlé. Cela veut dire que,
justement, il faut concevoir en fonction de l'avenir et que l'Etat doit prendre
la responsabilité et avoir un rôle plus grand non seulement dans
l'organisation des loisirs mais dans l'éducation populaire.
Je pense que le député, tantôt, a touché un
point bien précis. De quelle façon le public réagit-il
devant le sport professionnel, le sport amateur, nos représentations
internationales et l'apathie dans la pratique du sport amateur au
Québec? Je pense que ce n'est pas un luxe. On a établi, c'est un
mot qui existe partout, l'accessibilité à tous aux loisirs. C'est
un mot qui a été mêlé à toutes les sauces
mais je pense bien qu'on n'a pas posé, jusqu'à maintenant, tous
les gestes. Je ne veux blâmer ni le gouvernement précédent
ni le gouvernement actuel. Il y a un problème de développement
rapide. Je pense que le ministère a à repenser la politique
globale des loisirs.
Le député a parlé des 150 lois qui sont
éparpillées à travers tous les ministères. Je pense
qu'il faut tenir compte du fait que l'Etat a un rôle de coordination, de
planification, d'investissement. Il pourrait le faire avec les outils qu'il a
actuellement. Il faut que l'Etat évite le gaspillage. Le ministre a
quand même posé plusieurs bons gestes en permettant, justement,
que le Haut-Commissariat puisse participer aux équipements et aux
installations qu'il y a déjà à son ministère. Cela
permet d'éviter le gaspillage.
Il y a aussi le gaspillage des ressources humaines non seulement
au niveau matériel de gens qui seraient disponibles, qui seraient
capables de faire un travail dans le domaine de l'animation, dans le domaine de
l'organisation des loisirs, des sports et de la jeunesse. Je pense qu'il faut
utiliser au maximum ce qu'on possède et regrouper toutes les personnes,
tous les mouvements, tous les organismes; je pense que c'est commencé au
Haut-Commissariat.
Il faut former des professionnels et permettre à la population de
participer non seulement via les organisations communautaires mais aussi via
l'élaboration de la mise en oeuvre de la politique.
Je donne un exemple. Je vois que le budget est de $6 millions et quelque
chose. On y ajoute, si on le veut, indirectement, les budgets provenant du
fédéral et les sommes que le Haut-Commissariat n'a pas à
débourser parce qu'elles sont déjà incluses dans le budget
de l'Education. Je voudrais faire une comparaison. Je lisais
dernièrement qu'en France on a un budget, actuellement, de $1 milliard
établi pour cinq ans. Cela équivaut à peu près
à $4 par habitant, en France. Cela veut dire que, si on adoptait la
même échelle au Québec, cela prendrait un budget minimum de
$24 millions. Et nous sommes déjà très en retard sur ce
que la France possède.
La France, au niveau des compétitions internationales, est quand
même pas mal en avant de nous. On voit plusieurs vedettes, dans plusieurs
compétitions sportives, qui font les manchettes. Nous n'en avons presque
pas. Alors je suis convaincu que deux points majeurs manquent actuellement.
Premièrement, le budget n'est pas assez gros pour réaliser tous
les objectifs qu'on se fixe. Deuxièmement, le Haut-Commissariat n'a pas,
actuellement, les outils et n'a pas, comme le disait le député,
de statut juridique. Je pense qu'il y a des étapes à franchir
pour cela. Il faut penser à créer une loi-cadre des loisirs qui
établirait, à la suite d'études, une politique
générale de loisirs, de sports et de jeunesse par étapes
pour qu'on sache où on va.
Le budget est trop bas. Il faudrait nécessairement, après
cette loi-cadre, qu'on réalise que le Haut-Commissariat n'a pas en main
les pouvoirs nécessaires. La loi-cadre lui permettra de faire accepter
que, pour réaliser tout ce qui peut être dans cette loi-cadre, il
faudrait une autonomie. Tout le monde est d'accord, je pense que, tôt ou
tard, il faudrait qu'il y ait un ministère des Loisirs. Je ne vois pas
comment le Haut-Commissariat peut réaliser ses objectifs s'il n'est pas
autonome, avec un budget et une politique d'ensemble.
M. le Président, je poserai, au départ, une question au
député. Concernant les différents organismes
régionaux, il me semble que la Confédération des loisirs
régionaux présente des budgets d'une façon
régulière et qu'ils sont continuellement coupés. Vous
allez me répondre: Nous n'avons pas le budget voulu. Mais pensez-vous
que le Conseil régional des loisirs, qui ne dépend pas
exclusivement de vous, je pense qu'il s'occupe personnellement d'avoir des
revenus par des organismes, qu'il en reçoit de la
Fédération des oeuvres de charité...
M. HOUDE (Fabre): Dans le cas de Montréal.
M. LEGER: De quelle façon envisagez-vous la possibilité
d'augmenter votre budget? Quels sont les blocages qu'il peut y avoir au niveau
du gouvernement actuel? Qu'est-ce qui l'empêche de donner une portion
plus grande, dans le budget? Parce qu'il ne faut pas se vanter que $6 millions,
c'est beaucoup. C'est dérisoire.
M. HOUDE (Fabre): Je remercie le député de ses
commentaires. Je reviens juste quelques secondes en arrière. Quand il a
fait allusion, par exemple, à la participation et à
l'élite sportive, etc., cela me rappelle justement qu'un petit pays
comme la Hongrie, qui a environ 11 millions d'habitants, a quand même
réussi à se classer troisième à Mexico, sur le plan
international.
Elle a très peu de budget. Ce n'est quand même pas comme
les Etats-Unis, la Russie ou la France. Elle a très peu de budget.
La réponse, peut-être, à leur succès, c'est
ce que nous crions en tout cas, moi personnelle-
ment depuis quinze ans, c'est l'éducation physique
à l'école. Je répète je pense que tout le
monde est d'accord qu'il y a eu du progrès. Mais tant et aussi
longtemps que nos programmes d'éducation physique et d'éducation
sportive ne seront pas organisés d'une façon sérieuse
à l'école élémentaire, nous n'aurons pas de
succès. C'est rêver en couleurs. Or, on a rêvé en
couleurs jusqu'à un certain point parce qu'aujourd'hui, nos
écoles secondaires, nos régionales et nos CEGEP sont fort bien
organisés, je dirais à 90 p.c. Mais quand le garçon ou la
fille arrive à cet âge au secondaire, c'est comme enseigner
à un enfant à courir avant de lui montrer à marcher. C'est
encore au niveau maternel et élémentaire que nous devons porter
des efforts considérables.
Pour revenir aux conseils régionaux, j'ai dit tantôt que la
province était divisée en quinze conseils régionaux. Si
vous regardez sur la feuille que j'ai distribuée tantôt, au
développement régional, vous voyez quand même qu'il y a eu
une immense augmentation, c'est-à-dire qu'on est parti, l'an
passé, de $797,000 et cette année, on a $1,160,000. Dans la
plupart des cas, les conseils régionaux ont eu des augmentations. Si je
prends, par exemple, le Conseil régional des loisirs de Montréal,
il a eu $50,000. Bien sûr, le Conseil régional des loisirs de
Montréal est subventionné par la Fédération des
oeuvres de charité, organisme qui le subventionne en grande partie. Mais
la plupart des autres conseils régionaux comme, au hasard, celui de
l'Estrie, par exemple, ont eu $75,000, cette année. C'est une
augmentation d'environ $30,000. Je pourrais multiplier comme cela, si vous
voulez, les détails, pour les quinze conseils régionaux. Mais de
toute façon, les quinze conseils régionaux reçoivent,
cette année, $1 million, comparativement à presque $800,000 l'an
dernier.
Je suis d'accord avec le député que le
développement de ces conseils régionaux est important. La plupart
de ces conseils régionaux sont autonomes, sont incorporés, sont
à but non lucratif. Tous ces conseils régionaux ont, en moyenne,
quatre employés permanents, sans compter le conseil d'administration qui
est composé de bénévoles. C'est vraiment là la
plaque tournante de ce qui se passe dans chacune des régions. Ce sont
les gars ou les filles, selon le cas, qui sont peut-être les mieux
préparés à connaître et à répondre aux
besoins d'une population parce qu'ils sont très près de la
population. Ce sont ces conseils qui dispensent, entre autres, les cours de
moniteurs, par exemple, dans les petits villages et les petites paroisses, pour
travailler pour les terrains de jeux durant l'été. Ces conseils
régionaux, ordinairement, ont à leur emploi un animateur dans le
domaine du loisir, du plein air et un animateur sportif.
Il est certain, comme je le disais tantôt, que nous aussi, au
Haut-Commissariat, partout, avec l'aide des media, nous sommes devenus des
animateurs jusqu'à un certain point. Nous créons des
appétits. Il est certain que nous disons aux conseils régionaux:
Organisez-vous mieux; multipliez vos initiatives, organisez des stages. Nous
créons des besoins de plus en plus nombreux.
Nous exigeons beaucoup des conseils régionaux. Par exemple, au
moment où nous nous parlons, il y a la préparation des Jeux du
Québec, dans les quinze régions, qui sont organisées et
par les fédérations de régie et par les conseils
régionaux pour arriver à la grande finale de
Rivière-du-Loup. Ces conseils régionaux nous soumettent des
projets pour trois ans à venir.
Quand vous avez fait allusion à un article publié
récemment dans un journal de Montréal ou de Québec, je ne
me souviens plus, concernant la France, il est vrai qu'il est facile de pouvoir
soumettre un plan quinquennal quand vous savez à peu près
à l'avance que vous avez droit à $4 par tête, pour quatre
ou cinq ans à l'avance. Nous avons fait la même chose. Nous avons
demandé à tous nos organismes, depuis quelques mois, de nous
soumettre un plan d'action pour trois ans à venir, un plan d'action qui
comprenait leur administration, leurs opérations, la formation de
stages, de maîtres ou de cadres, le développement et la
décentralisation des fédérations ou des organismes, plus
l'élite sportive. Ils nous arrivent, comme de raison, avec des chiffres
de $60,000, $80,000 ou $100,000 par année, selon le cas. Il y a
même une fédération, que vous me dispenserez de nommer, un
petit peu par charité, qui est arrivée avec un budget de $2
millions à elle seule.
Il n'y a pas d'erreur que, si nous l'avions et si nous le leur donnions,
nous aurions probablement du succès dans cette discipline parce que tout
le monde pratiquerait ce sport. Alors, ce n'est pas possible, vous êtes
pris avec un budget comme dans d'autres domaines. A un moment donné,
nous disons: Nous allons faire une augmentation raisonnable et nous essayons de
répartir cela. Le problème du Haut-Commissariat actuellement
c'est que ce montant d'argent nous nous faisons un devoir de le répartir
avec justice. Ce n'est pas toujours facile à cause des
tempéraments, des goûts ou l'optique et la psychose des Jeux
olympiques. Bien, je vous défie, dans le budget, de trouver plus d'un
tiers, un tiers et un tiers aux trois grands secteurs. C'est cela qu'il faut
continuellement se rappeler, même à nous-mêmes, il n'y a pas
seulement le sport mais il y a tout le secteur de la jeunesse, les scouts, les
clubs de l'Age d'or, etc., etc. et également les loisirs.
M. CARDINAL: L'Age d'or et les clubs 4-H.
M. HOUDE (Fabre): Les clubs 4-H et il y a l'Age d'or aussi.
M. LEGER: Le député a déjà affirmé
qu'il avait eu un total de demandes de subventions de $50 millions.
M. HOUDE (Fabre): Oui.
M. LEGER: Je ne parle pas d'un organisme qui demande $2 millions, ce
serait peut-être exagéré. Peut-être qu'on a
demandé beaucoup plus pour avoir moins. Mais quand on voit que
l'ensemble des demandes, seulement pour les loisirs, si je ne me trompe pas,
est de $50 millions, cela décèle un manque de coordination
établi au niveau du gouvernement pour répondre à des
besoins qui se chiffrent par une demande de $50 millions. Autrement dit,
peut-être qu'ils auraient eu moins besoin d'argent s'il y avait eu une
politique globale qui permettrait de réaliser que tel centre de loisirs
n'a pas à offrir tous les aspects des loisirs. Le centre de la paroisse
voisine ou du village voisin peut avoir une autre partie des loisirs à
offrir. Le client ne devrait pas s'attendre que, dans chaque centre de loisirs
ou dans chaque salle paroissiale, il a droit à tous les services. Mais
chaque salle veut avoir le plus possible. Je me dis: Est-ce qu'il n'y aurait
pas, su plus tôt, une coordination à établir pour que, dans
tout le Québec, soit par régions, les quinze établies,
soit par les centres de loisirs, il y ait une diversification des services
à donner à la population, ce qui pourrait coûter beaucoup
moins cher que la somme de $50 millions? J'ai l'impression, et je pose une
question bien directe au ministre, que la jeunesse, les loisirs et les sports
semblent être, dans la politique du gouvernement actuel, le parent pauvre
des autres ministères.
M. HOUDE (Fabre): Bien, parent pauvre... C'est certain que le ministre
Goldbloom dirait probablement lui aussi que son secteur est le parent
pauvre.
M. CARDINAL: On a entendu cela à chaque commission
parlementaire.
M. HOUDE (Fabre): Oui, on a entendu cela, depuis cinq ans, à
chaque groupe ou chaque service.
M. LEGER: Mais je reviens à l'affirmation que le
député vient de faire au sujet du Haut-Commissariat à la
jeunesse, aux loisirs et aux sports. Nous pourrions même inclure le
tourisme parce qu'il y a une question sportive là-dedans, une question
de loisirs, de temps; c'est le domaine où il y a le plus de clients
parce que le domaine de l'industrie et du commerce touche les travailleurs ou
les industries. Cela ne touche pas tout le monde. Mais dans le domaine des
loisirs, tout le monde est touché. Alors, si nous allons vers une
société dans laquelle les heures de travail vont peut-être
être inférieures aux heures de loisirs, il faut penser au futur et
ébablir que le Haut-Commissariat sera peut-être un des secteurs
les plus importants dans l'avenir.
M. HOUDE (Fabre): Peut-être, oui. Comme je vous dis, c'est
très juste. Nous, nous essayons, avec les budgets qui sont mis à
notre disposition, de satisfaire le plus grand nombre de gens possible. Par
contre, encore une fois, par souci d'honnêteté, il ne faut pas non
plus être pessimiste. Il faut considérer qu'au Québec, avec
ce qui existe parfois dans d'autres ministères, les investissements, les
immobilisations par le service de l'équipement, les sommes d'argent qui
sont dépensées pour fins récréatives ou
d'éducation sportive sont beaucoup plus considérables que les $6
millions qui apparaissent ici.
Maintenant, la coordination est à se faire et c'est pourquoi ces
conseils régionaux ont un rôle de plus en plus important. Aussi,
avec les les regroupements des commissions scolaires, avec les regroupements
des municipalités qui se font de plus en plus nombreux, ce sera beaucoup
plus facile, je pense, d'établir dans un secteur, dans une région
des facilités qui ne seront pas nécessairement
multipliées, comme vous le disiez tantôt, d'un gymnase à
l'autre ou d'un village à l'autre. On tend vers cela et c'est
l'orientation générale de profiter des équipements en
place parce que c'est là qu'est le gros morceau. C'est
l'équipement. Alors, le Québec, présentement, n'est pas
tellement sous-équipé, cela est certain. Il y a peut-être
des régions où il en manque. Mais, d'une façon
générale, ce n'est pas une question d'équipement. C'est
beaucoup plus une question d'animation et d'administration, dans plusieurs
cas.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de
Saint-Jean.
M. LEGER: Est-ce que je vais vous laisser la parole ou quoi?
M. VEILLEUX: Si c'est sur le même sujet, vous êtes aussi
bien de terminer; moi, c'est un autre sujet qui touche les loisirs mais pas
exactement ce que vous venez de mentionner.
M. LEGER: J'ai plusieurs questions; allez-y donc!
M. VEILLEUX: D'accord. C'est bon qu'il y ait un échange, de temps
à autre, cela vous permet de vous reposer en même temps.
Vous avez mentionné tout à l'heure, M. l'adjoint
parlementaire, qu'il fallait faire un effort pour une participation de masse.
D'ailleurs, le député de Lafontaine le mentionnait aussi. Si nous
voulons avoir une participation de masse, je dis qu'il y a une condition sine
qua non. C'est qu'on développe les talents des champions dans
différentes sphères de l'athlétisme. Enlever ou oublier ce
secteur, c'est un peu comme oublier les rangs dans une classe, ce qui fait que
les élèves, au lieu d'augmenter, diminuent pour se tenir à
une moyenne de 60 pour cent.
Quant à moi, j'ai deux jeunes dans ma région qui sont
assez bien classés. Par exemple, il y en
a un qui, dans le décathlon, dernièrement, en
Colombie-Britannique, s'est classé à six points du championnat
canadien. Je discutais avec son père qui m'a dit que s'il est parvenu
là, c'est uniquement à coup d'efforts personnels, à coup
de dépenses personnelles et de sacrifices personnels de sa part. Est-ce
que, dans l'esprit des gens qui oeuvrent au Haut-Commissariat à la
jeunesse, aux loisirs et aux sports, on envisage la possibilité d'aider
financièrement ces athlètes qui, à un certain moment,
sortent de la masse?
M. HOUDE (Fabre): Ce que dit le député de Saint-Jean est
exact. C'est non seulement notre intention d'aider, mais c'est
déjà commencé. Le cas le plus typique, peut-être le
plus connu, c'est le cas de deux jeunes tennismen de Québec, Legendre et
Genois, qui sont à l'Université de la Floride, à
Tallahassee. Au moment où nous parlons, nous avons, par exemple, un
groupe de quatre jeunes du Québec qui sont présentement en
Californie dans le secteur du ski nautique. Ils sont quatre sur sept membres de
l'équipe nationale de ski nautique. Nous avons envoyé
récemment un groupe de trois ou quatre jeunes en Finlande pour le
javelot. Enfin, il y a de plus en plus d'initiatives comme cela.
Encore une fois, je ne veux pas allonger le débat, mais c'est
très vrai. Il faut que tous ensemble, si nous voulons une élite
sportive qui devienne le moteur pour en encourager d'autres, peut-être,
à la participation, nous nous mettions dans la tête qu'une
élite sportive coûte cher qu'avec le concept que nous
développons depuis quelque temps, depuis février, celui de
l'équipe du Québec, c'est l'éternel dilemme. Est-ce que je
vais dépenser $300 ou $500 pour une personne afin qu'elle se
développe à fond dans un champ d'action ou si je vais prendre le
même montant de $500 pour en occuper une centaine? Je dis que cela ne se
compare pas. C'est comme additionner des pommes et des oranges. Ce sont des
fruits. Mais si le Québec veut donner la chance à ses espoirs
sportifs de passer de la catégorie des espoirs à la
catégorie d'une véritable élite, il va falloir faire des
efforts, l'expliquer, consentir les sacrifices, obtenir les crédits et
jouer le jeu, ou il va falloir avoir l'honnêteté de dire: Non, on
ne s'occupe pas de l'élite.
M. VEILLEUX: Voyez-vous, les deux jeunes que je mentionnais...
M. LAVOIE (Wolfe): M. le député, ce n'est pas toujours
avec de l'argent que vous faites des athlètes. Je comprends que c'est
bien utile. Mais c'est surtout avec l'éducation physique, si vous
voulez. Demandez aux gens de s'en occuper. Vous parliez de la Hongrie
tantôt. Je ne crois pas que la Hongrie ait des budgets énormes
pour ses athlètes. Seulement, on commence dès le bas âge
à éduquer les enfants.
M. HOUDE (Fabre): Oui, mais M. le député,...
M. VEILLEUX: Je ne sais pas, mais je m'imagine...
M. HOUDE (Fabre): Si vous me permettez juste une parenthèse,
c'est que le concept qui était vrai il y a 25 ans je vais dire 25
ans et je ne blesserai personne à l'effet que plus il y a de
monde qui pratique une activité, plus on va avoir une élite, que
de la masse sort l'élite, est un vieux cliché. Aujourd'hui, je
dis: Si vous avez 100 gars qui sont diplômés en médecine au
mois de juin, vous n'aurez pas automatiquement, parce qu'il y en a 100, un
spécialiste pour le coeur et une spécialiste pour la
pédiatrie. C'est la même chose pour les avocats et les notaires.
C'est une base. Les quatre années en droit et les quatre ou cinq
années en médecine, cela est une base. C'est ce que je compare
à la masse. La spécialisation, c'est presque un départ
à zéro. C'est-à-dire que cela prend des entraîneurs,
un entraînement particulier. C'est ce qu'on dit.
Quand on parle d'élite, c'est certain que plus la masse va
participer à une activité, plus on va sortir d'espoirs, de
véritables élites. Le sport a atteint un tel degré de
performance sur le plan provincial et national qu'à plus forte raison
sur le plan international, si vous voulez faire des champions dans quelque
discipline que ce soit, ça prend du matériel, de
l'équipement, des entraîneurs très
spécialisés et beaucoup de courage de la part des
participants.
M. LAVOIE (Wolfe): Je vous interromps à ce point-là.
Excusez-moi, M. le député de Saint-Jean, si j'entre dans votre
conversation, c'est que je trouve que c'est plutôt le goût qu'il
faut donner aux enfants...
M. HOUDE (Fabre): Ah bien sûr!
M. LAVOIE (Wolfe): ... parce que si je me rappelle quand j'étais
jeune, je participais à tous les sports. On fournissait tout: notre
équipement, nos balles, tout ce que vous voudrez; on avait le
goût. Maintenant, les jeunes, pour leur faire faire des sports on est
obligé de les payer. Ce n'est pas normal, c'est le goût que ces
gens-là devraient avoir.
M. VEILLEUX: Oui, mais là je tiens ici à mentionner ceci.
Je vais vous donner un cas pratique, un nom que j'ai ici. D'ailleurs je les ai
rencontrés la semaine passée. Ils partaient pour la France
participer à des jeux. C'étaient deux jeunes de Saint-Jean, un
nommé Vien puis Luc Charron. Je prends par exemple Luc Charron. C'est un
petit gars qui a peut-être 18 ou 19 ans aujourd'hui. Cela fait
peut-être dix ans que son père paye des souliers, ça fait
peut-être dix ans que le petit gars fait de la course autour de la maison
le matin, sans entraîneur ou c'est peut-être son professeur
d'éducation physique qui l'entraîne. Le petit gars réussi
à parvenir à quelque chose. Il arrive à un certain moment,
il me dit: Cette affaire-là, si je ne reçois pas l'aide
de quelqu'un tout à l'heure, je vais la lâcher. Puis le
gars a quand même réussi à percer à certains
moments. C'est ce genre, c'est cette élite je me demande... C'est pour
ça que je posais la question d'ailleurs au député de Fabre
tout à l'heure.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de Joliette.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je voudrais poser une question
au député de Fabre et je pense que la réponse devrait
être courte. Je ne voudrais pas mettre en doute le bien-fondé des
structures actuelles de l'organisation des loisirs à travers la
province, en particulier la question des fédérations. Il reste
quand même un doute dans l'esprit de la plupart des gens qui s'occupent
des comtés, je parle des députés. La question qui se pose
c'est de savoir, dans le budget que vous attribuez à chaque
fédération, quel est le pourcentage qui va à
l'administration et que reste-t-il pour l'organisation des loisirs
mêmes?
M. HOUDE (Fabre): Oui.
M. QUENNEVILLE: Est-ce que vous avez des chiffres disons... A peu
près, un ordre de grandeur.
M. HOUDE (Fabre): Oui, c'est peut-être un 60 p.c. en
administration, c'est peut-être plus que ça même. Mais,
comme je l'ai souvent dit, on a souffert au Québec d'une maladie qui
s'appelle le structurite. Elle était nécessaire; on ne savait pas
où on allait. Depuis quelque temps on fait tout...
M. QUENNEVILLE: Je ne veux pas discuter sur ce terrain-là.
M. HOUDE (Fabre): ... et les organismes aussi sont conscients de
ça. Il faut que le dollar-sport, le dollar-loisir atteigne de plus en
plus de consommateurs. C'est là-dessus qu'on travaille tout le monde.
Qu'est-ce que vous voulez? On dit à une fédération de se
décentraliser; si c'est une bonne fédération à
caractère provincial elle va se réveiller au bout d'un an avec 15
associations régionales. C'est ce que nous voulons au départ. Il
a fallu passer par cette étape-là de la structure, c'est atteint.
Je suis parfaitement d'accord avec vous, il y a encore trop d'argent qui passe
au niveau des structures. Avec nos $6 millions ou à peu près,
bien disons qu'on a atteint ça, c'est structuré. C'est ce que
tout le monde a dit: il ne reste plus d'argent à un moment donné
pour l'athlète ou pour l'animateur dans tel secteur.
M. QUENNEVILLE: Est-ce qu'il y a une possibilité quand même
de compression de ces dépenses administratives ou s'il n'y a rien
à faire de ce côté-là?
M. HOUDE (Fabre): Oui, et ce sont d'ailleurs ces petites
recherches-là qui ont été faites par les fonctionnaires.
Je ne dirais peut-être pas de compresser, mais de plus en plus on a
averti les organismes justement de se maintenir. Il va falloir à un
moment donné avoir une espèce de cran d'arrêt si vous
voulez dans les dépenses d'administration justement.
M. QUENNEVILLE: M. le Président, je m'excuse, j'aurais une autre
question, si vous permettez. A la lumière des expériences qu'on a
eues avec le gouvernement fédéral, je serais curieux de savoir
quelle sera votre mode d'action pour participer à la politique
fédérale, du moins pour aller chercher des subsides, tenant
compte naturellement du fait que déjà la politique
fédérale est mal définie au point de vue des loisirs, et,
deuxièmement, tenant compte d'un fait qui se répète depuis
plusieurs années à savoir le phénomène de la
consultation entre le fédéral et le provincial. Je voudrais bien
que ce ne soient pas des rencontres d'information mais plutôt des
rencontres réelles de consultation, afin que le gouvernement provincial
puisse en tirer le plus grand bénéfice.
Maintenant, avez-vous l'intention de prendre les devants ou si vous
attendez d'être convoqués?
M. SAINT-PIERRE: Je pense, M. le Président, que d'une part il y a
nécessité pour le gouvernement provincial, par le
Haut-Commissariat...Déjà, cette année, il y a un
cheminement, un effort de réflexion qui a été fait entre
le ministère de l'Education et le Haut-Commissariat pour définir
tout ce secteur de politiques. Je compte moi-même, d'ailleurs, durant le
mois d'août, formuler des recommandations au premier ministre sur
l'ensemble de ce secteur. Il s'agit bien sûr de faire se concerter dans
les mêmes organismes nos porte-parole en matière de sports, de
loisirs et de politique jeunesse. Je pense qu'au cours des derniers mois la
voie a été bien engagée. Le Haut-Commissariat doit
transmettre un rapport définissant ces grandes lignes et je demanderai
par suite à M. Bourassa certains réaménagements sur le
plan administratif.
Il y aura toujours le problème, indépendamment de
ça, qu'au Canada, dans ce secteur comme en d'autres je ne peux
m'empêcher de répéter ici ce que j'ai dit à
d'autres, déjà nous avons le dilemme de gouvernements provinciaux
qui ne savent où donner de la tête pour trouver les ressources
nécessaires et faire face à leurs priorités et d'un autre
ordre de gouvernement qui ne sait où donner de la tête pour
trouver des programmes afin de dépenser l'argent qu'il a.
Je pense que dans Perspectives-Jeunesse il y a quand même des
anomalies qu'on va déceler...
M. LEGER: Je suis bien d'accord là-dessus.
M. SAINT-PIERRE: C'est l'éternelle prétention du
gouvernement fédéral de son pouvoir de dépense, mais je
pense que dans Perspectives-Jeunesse un bilan pourra quand même
être établi. Là comme dans d'autres secteurs je pense qu'il
faudrait avoir des politiques très fermes et en même temps
très concertées et qu'il faudrait le faire avec modestie,
réalisant nous-mêmes nos lacunes actuelles dans ce secteur.
L'importance de...
M. CARDINAL: Le ministre devrait changer de côté.
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des paroles que j'ai dites à mes
homologues du fédéral devant d'autres personnes. Le point
essentiel aussi c'est que... je m'excuse, j'ai perdu le fil...
M. CARDINAL: Je m'excuse.
M. SAINT-PIERRE: Il n'y a pas de problème.
M. LAVOIE (Wolfe): Vous disiez que vous aviez déjà
parlé à vos homologues du fédéral.
M. LEGER: Sur le même sujet, tout à l'heure, le
député de Fabre disait qu'il faudrait s'asseoir avec le
fédéral et déterminer quelles sont les limites du
Québec. Dans votre esprit, où sont les limites du Québec
au point de vue de la juridiction? Il ne s'agit pas de s'entendre avec lui mais
avant de partir pour s'entendre, d'après vous, où sont les
limites du Québec du point de vue de la juridiction?
M. SAINT-PIERRE: Au point de vue de la juridiction, si nous nous
attaquons au texte des différents articles de notre constitution, je
pense que les limites du Québec comprennent l'ensemble du secteur
sports-jeunesse et loisirs. Comme l'éducation. Il est évident, je
pense bien, dans l'esprit même, que cela n'empêche pas le
gouvernement fédéral, comme en matière de recherche,
d'avoir certaines priorités à l'échelle nationale, et je
pense que nous avons déjà indiqué notre désir de
collaborer sur certains des programmes nationaux qui pourraient être mis
de l'avant.
Le point, c'est l'éternel pouvoir de dépenser du
gouvernement fédéral. Nous voyons jusqu'à quel point cette
prolifération de programmes qui ne sont absolument pas coordonnés
se justifie actuellement. Même cet été, alors que nous
avons Perspectives-Jeunesse, on voit qu'au gouvernement fédéral
c'est le ministère de la Citoyenneté qui est responsable des
jeunes voyageurs, d'un programme qui émane du centenaire. Le ministre
responsable osait même me dire que cela revenait au ministère de
la Citoyenneté parce qu'il est responsable de tous les citoyens.
A ce titre, on pourrait faire bien des choses dans bien des
ministères.
M. LEGER: M. le Président, nous sommes devant un problème
qui se répète. Je me rappelle que l'année dernière,
aux crédits de votre ministère les sports étaient
au ministère des Communications on avait à peu près
posé les mêmes questions. On avait eu les mêmes angoisses,
les mêmes problèmes. Je pense qu'il y a, premièrement, un
problème de juridiction au niveau fédéral-provincial
à définir et qu'il y a à prendre position, comme le disait
l'ancien ministre de l'Education. Il y a un problème de pouvoirs
à l'intérieur même du ministère, c'est-à-dire
que je pense qu'un ministère des Loisirs permettrait d'avoir des
pouvoirs précis.
Finalement il y a un problème de budget, un budget
adéquat. Je reviens à la question de la France tantôt, avec
le projet quinquennal de $1 milliard. Ils incluaient dans leurs
préoccupations le sport amateur, ce que le Haut-Commissariat
possède, le sport professionnel, chose que vous ne touchez pas du tout,
le plein air, chose que vous touchez partiellement, parce que vous avez le
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qui touche une partie
du plein air, vous avez le côté camping, l'éducation
physique qui va du côté de l'Education et non pas du
côté du Haut-Commissariat; il y a les activités sportives
à l'école au niveau secondaire ou supérieur qui est du
côté de l'Education et partiellement du côté du
Haut-Commissariat. Je pense aussi au niveau de la Famille. Au niveau de la
famille, on n'a pas, je pense bien, de politique précise pour dire que
dans une famille, le père, la mère et les enfants peuveut
participer ensemble à un sport. Il y a le plein air, le camping mais pas
un sport précis d'athlétisme. Il y a des pères qui sont
jeunes et qui pourraient avoir des possibilités, mais il y a toujours le
problème de la vedette. La seule publicité que nous avons
actuellement à la télévision ou dans les journaux c'est
pour les vedettes. On a créé l'esprit de la vedette. Alors, on va
suivre les sports où il y a des vedettes qui ressortent.
Maintenant, est-ce que, s'il y avait un budget établi, il n'y
aurait pas possibilité de créer à travers la
télévision, les journaux, des vedettes au niveau amateur? En
effet il n'y a pas d'intérêt pour les amateurs, sauf pour les
Olympiques à participer à un sport à moins qu'ils aiment
bien ça ou qu'ils aient été éduqués durant
leur jeunesse à l'école. Si on revient aux trois
problèmes, juridiction fédérale ou provinciale, le pouvoir
d'un ministère pour régler la situation et un budget
adéquat, ne pensez-vous pas que le problème est là et
qu'on va en parler encore la semaine prochaine, dans deux ans, dans trois ans,
s'il n'y a pas quelque chose de précis de fait? On peut dire: C'est vrai
le problème existe. Mais qu'est-ce qui peut être fait directement,
quels sont les gestes précis que nous pouvons poser
immédiatement?
M. HOUDE (Fabre): Pour la question de la famille, il est certain
qu'encore là nous en sommes à l'état embryonnaire. Il y a
bien eu, il
y a dix ou quinze ans la LOC, qui a essayé par des camps
familiaux d'organiser des loisirs pour la famille. Ce n'est pas toujours
facile. Nous connaissons tous les efforts de certains mouvements, de certaines
associations, le ski familial et des choses comme ça. Il y a
actuellement de nombreux organismes et là-dessus je suis peut-être
un peu plus optimiste que le député de Lafontaine, c'est qu'il y
a de très nombreux organismes présentement qui réussissent
des choses extraordinaires justement pour procurer à des familles de
revenu fort modeste dans certains cas une récréation bien
organisée. Il y a le camping. Le Haut-Commissariat finance cet
été "vacances-famille", par exemple, au camp Bleu et blanc, le
projet Otoreke et quelques autres à déterminer, soit par l'action
sociale jeunesse ou par d'autres organismes. Il y a la CLQ qui a lancé
son vaste programme opération 100,000 ou 10,000 vacances. Il y a cet
effort dans le camping, il y a cet effort dans le ski qui est fait
présentement.
Maintenant, il y a toute la question aussi des clubs de l'Age d'or. Il y
a cette question dont vous avez fait mention, à la famille. Ce n'est pas
toujours facile dans le contexte nord-américain d'avoir si vous voulez,
le père, la mère et les enfants étatisés
jusqu'à un certain point comme dans certains pays. En Espagne, par
exemple j'ai vécu des expériences. Je les ai vécues aussi
au Japon où l'ouvrier gagne un si petit salaire que l'industrie lui
procure ses vacances en lui disant: Vous partez telle date; vous allez à
tel lac; vous vivez dans la cabine numéro 3; vous prenez vos repas
à midi moins cinq; vos deux petites filles s'en vont avec le moniteur
numéro 36; c'est très très bien, pour le tourisme on
regarde ça et on dit: Est-ce fantastique? Ici dans le contexte
nord-américain le plus humble de nos ouvriers peut parfois
préférer prendre sa boîte à pique-nique et s'en
aller pique-niquer à l'île Sainte-Hélène ou au parc
Lafontaine ou se louer un chalet à Pointe Calumet pour ses quinze jours
de vacances.
Si vous voulez la vacance-famille très structurée,
très organisée, moi personnellement, dans le contexte
nord-américain, je n'y crois pas, ce n'est pas compliqué...
M. LEGER: La question que je posais n'était pas pour les quinze
jours de vacances.
M. HOUDE (Fabre): ...mais favoriser par exemple des endroits de verdure,
ça j'y crois. Vous n'étiez pas ici mais depuis cinq ans et
je prends l'ancien ministre à témoin de mes interventions
je réclame par exemple du ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche et croyez que toute l'équipe du
Haut-Commissariat ne lâchera pas que les terrains de camping et
les parcs provinciaux, ce n'est pas à 150 et 200 milles des grands
centres qu'il faut les construire présentement, c'est dans les milieux
urbains, c'est dans l'est de Montréal, c'est dans l'est de Laval qu'il
faut se réserver des espaces verts pour la majorité des citadins.
C'est là que la famille ira.
M. LEGER: Ma question n'était pas uniquement pour les quinze
jours de vacances, c'est deux semaines par année. Je parlais d'une
possibilité de 52 semaines par année, soit des fins de semaine,
si vous voulez toucher au plein air ou la sortie; aussi parfois le père
ou la mère peut jouer aux quilles, le mari peut faire du ballon-volant,
l'enfant autre chose. Je me demande s'il n'y a pas possibilité
d'établir une certaine organisation à l'échelle
provinciale pour l'utilisation, soit des centres sportifs, soit des gymnases
dans les écoles il y en a partout pour que toute la
famille puisse participer en même temps.
Le petit gars joue au ping-pong, le père à autre chose,
mais c'est une soirée de la famille. Toutes sortes d'organisations
peuvent être mises sur pied par les animateurs, les organisateurs, les
entraîneurs, etc. pour permettre à l'année longue de
participer à un sport amateur.
M. HOUDE (Fabre): Le ministre l'a déclaré souvent ici, je
pense, c'est évident qu'actuellement des efforts considérables
sont faits à l'échelle du Québec par l'ensemble des
commissions scolaires pour faire en sorte que l'école de la
municipalité devienne un véritable centre communautaire. Si on
dit école, on dit ouverture sur la vie. C'est exactement dans cette
ligne-là. Enfin, je ne sais pas quoi ajouter, mais c'est de plus en plus
dans les faits une réalité, c'est-à-dire que de plus en
plus d'écoles, Dieu merci, ouvrent leurs portes, sept jours par semaine,
24 heures par jour, s'il le faut. Là où il y a des exceptions, il
ne faut pas se gêner pour les dénoncer, qu'on le dise.
M. LEGER: Dans le domaine des Jeux du Québec des sommes
énormes sont dépensées; j'avais les chiffres ici, je ne me
souviens plus du montant.
M. HOUDE (Fabre): Un million, en gros.
M. LEGER: Un million, en gros. Il y avait à peu près
$375,000 qui touchaient les jeux de Rivière-du-Loup. Ce montant a permis
d'établir des Jeux du Québec que je trouve fantastiques, mais
est-ce qu'on atteint réellement le but qu'on veut atteindre? Est-ce que
c'est la préparation d'athlètes ou s'il y a une
possibilité en même temps pour tous les jeunes et les moins jeunes
qui veulent rivaliser de s'inscrire?
M. HOUDE (Fabre): Ce sont exactement les deux buts que nous poursuivons.
Très honnêtement, je n'ai pas l'impression que les Jeux du
Québec, que ce soit à Rivière-du-Loup ou ailleurs,
touchent véritablement à l'élite ou permettent, si vous
voulez, de découvrir une élite sportive; ce ne sont quand
même pas des championnats provinciaux, encore moins natio-
naux. Mais les Jeux du Québec, sont pour permettre au plus grand
nombre de participants de toutes les régions, d'âges
variés, d'entrer en compétition avec d'autres de leur
région, d'abord c'est pourquoi il y a des éliminatoires
dans les quinze régions et de regrouper à
Rivière-du-Loup les 4,000 meilleurs venant de toutes les régions,
et cela dans plus de vingt disciplines. Et on voulait tellement atteindre le
but de la participation de la masse si vous avez vu le programme
qu'on ne s'en tient pas uniquement à des disciplines olympiques,
c'est-à-dire qu'on va dans des sports presque folkloriques, qu'on
connaît au Québec, qui n'ont rien à faire avec la haute
compétition. Cela permet à tout le monde d'être un
participant.
M. LEGER: Est-ce que les Jeux du Québec vont être
télévisés?
M. HOUDE (Fabre): Oui, on me confirme que les ententes se sont
concrétisées. Il y aura environ cinq ou six heures en direct au
réseau national.
M. LEGER: Au niveau des premières éliminatoires, est-ce
que n'importe quel enfant peut se présenter ou s'il doit être le
meilleur de sa classe ou de son école pour participer?
M. HOUDE (Fabre): Cela dépend des catégories, ça
dépend des disciplines. Les conseils régionaux, avec les
fédérations, dans certaines régions, ont établi
certaines catégories qui favorisent une plus grande participation. Je
sais qu'à cause des Jeux du Québec des régions
complètes ont découvert pour la première fois la voile.
Alors, il ne s'agit pas d'être trop sévère quant aux
catégories de bateaux, etc. Disons que ç'a été
assez élastique, tout en étant dans des cadres sérieux
pour l'élément compétitif.
On peut dire d'une façon générale que de
l'âge de 10, 11 ans jusqu'à l'âge de 25 ans, il y a cet
éventail de participants.
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi. Est-ce qu'on pourrait avoir des questions
et des réponses plus courtes?
M. VEILLEUX: Une autre petite question générale. L'an
passé, il y a eu des subventions versées au niveau de chacun des
comtés, moi, je vais venir dans le terre à terre.
Les subventions sont versées au niveau de chaque comté, et
après cela la distribution est faite: $100 à un; $150 à
l'autre; $200 à un autre, tout dépend si la personne a un visage
sympathique à celui qui distribue dans le comté, ou si si le
Haut-Commissariat tend à établir une politique qui ne sera plus
une politique de piffomètre pour la distribution de ces subventions au
niveau des comtés.
M. HOUDE (Fabre): Une réponse courte. Présentement, c'est
le dernier point qui fait l'objet de nos réflexions et de nos
études. Nous nous apprêtons, d'ici quelques semaines, justement,
à soumettre au ministre des recommandations très précises
à ce sujet-là. Mais encore une fois, peu importe la
méthode qui sera utilisée, c'est impossible de satisfaire son
père et sa mère.
M. VEILLEUX: Je tiens à vous dire qu'il y a des clubs de
raquetteurs qui ont $500 de subventions, et que d'autres jeunes n'ont rien.
Cela ne tient pas debout une politique comme cela. Je souhaite ardemment, c'est
un voeu que je fais, que ce soit changé et qu'on établisse...
M. LAVOIE (Wolfe): ... l'année passée, chez nous on a
demandé de donner des noms.
M. HOUDE (Fabre): Oui, les subventions.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Moi, c'est dans un autre ordre d'idées.
Voulez-vous continuer dans la même optique?
M. LEGER: Bien, c'est parce que j'étais encore dans les Jeux du
Québec. Je n'ai pas fini...
M. LAVOIE (Wolfe): Allez-y, je ne veux pas changer de sujet.
M. LEGER: Dans les Jeux du Québec, est-ce que vous avez
établi deux classes? Je vous donne un exemple bien concret, mettons dans
la course de 100 mètres. Est-ce qu'il a été établi
une classe, je dis A et B? La classe A, ce serait pour les vedettes, les gens
qui sont sûrs de battre tous les autres, et une classe B où tous
les gens peuvent participer, quitte à ce que, s'il y en a un, parmi ceux
qui ne se sont jamais classés, qui a des talents, il puisse particper
aux deux niveaux, soit dans les classes A ou B, mais les vedettes ne peuvent
pas aller dans la classe B. Autrement dit, la masse pourrait autant participer
afin d'aider à découvrir des vedettes pour plus tard, des
espoirs. Et dans la classe A, il y aurait ceux qui sont déjà des
vedettes, des champions de leur école. Sans cela, vous avez la masse des
gens qui disent : Cela ne sert à rien de participer à cela, ils
sont trop forts pour moi. Donc, on ne peut pas développer les gens de
cette façon-là.
M. HOUDE (Fabre): Il y a quand même des quotas d'établis
mais il n'y a pas de classe, comme cela, des catégories officielles, si
vous voulez, des fédérations. Je tiens à souligner ici
qu'en ce qui concerne cela, le Haut-Commissariat n'a rien à faire. Nous
avons respecté, à 100 p.c, l'autonomie, d'une part, de la
Corporation des jeux du Québec, qui est un organisme autonome, et
d'autre part, la corporation
respecte, à son tour, si vous voulez, l'autonomie des
fédérations de régies sportives. Alors, ce sont les
fédérations, en réalité, qui ont imposé les
diverses catégories. Mais pour répondre spécifiquement
à votre question, il n'y a pas de catégorie où un groupe
est meilleur et un groupe est moins bon. Mais il y a quand même des
quotas, c'est-à-dire que chaque région ne peut pas envoyer tout
son monde dans une finale de 100 mètres. On se réveillerait
à Rivière-du-Loup avec 2 millions de participants.
M. LEGER: Mais dans la région même, tout le monde peut
participer, n'est-ce pas? Dans la région, il n'est pas nécessaire
de faire...
M. HOUDE (Fabre): Oui, oui. M. LEGER: ... partie d'une école. M.
HOUDE (Fabre): Non.
M. LEGER: Il peut y avoir un petit gars de 16 ans qui travaille. Il peut
s'inscrire. Maintenant, est-ce qu'à la suite des Jeux du Québec,
ces résultats vous amèneront à bâtir l'équipe
du Québec?
M. HOUDE (Fabre): Pas nécessairement. Cela va contribuer, c'est
certain. Mais encore une fois vous connaissez un peu la structure du
sport le sport est régi sur le plan d'une région par une
association, sur le plan de la province par une fédération
provinciale, sur le plan national par une fédération nationale,
et sur le plan international par une fédération internationale.
Tout cela s'enchaîne. L'équipe du Québec est ordinairement
choisie à la suite d'un championat provincial officiel. Si on veut
déterminer l'équipe du Québec de ski ou de boxe, peu
importe, ordinairement c'est à l'occasion de championnat provincial,
quoique aujourd'hui, la plupart des fédérations de régies
considèrent des performances accumulées au cours de
l'année. Cela peut fort bien arriver, c'est arrivé,
récemment, que le petit gars gagne tout ses combats de boxe pendant
l'année et qu'il perde dans une finale quelconque, un match, peu
importe. Alors, ce serait dommage de lui faire manquer sa participation
à l'équipe du Québec s'il s'est avéré un des
meilleurs pendant toute l'année.
M. LEGER: Mais est-ce que vous voulez dire, par là, que vous vous
basez sur les performances sans faire une grande compétition finale avec
tous les meilleurs de toutes les catégories pour établir...
M. HOUDE (Fabre): Ah oui! Chaque fédération a son
championat annuel au niveau provincial. Chaque fédération tient
un championat provincial.
M. LEGER: Maintenant, concernant les Jeux du Québec ou
l'équipe du Québec, quel rapport y a-t-il avec le choix des jeux
olympiques?
M. HOUDE (Fabre): Encore là, c'est...
M. LEGER: Avec les résultats que nous avons eus, nous avons un
seul Québécois dans l'équipe.
M. HOUDE (Fabre): A ce moment-là, c'est la
fédération nationale. Un athlète appartient à
l'équipe du Canada pour des compétitions internationales ou
olympiques. Là, vous avez ordinairement, au Canada, le championnat de
l'Est du Canada et le championnat de l'Ouest du Canada. De ces champions du
Canada sont choisis, dans ce qu'on appelle les essais olympiques, les meilleurs
athlètes qui représentent le pays dans une compétition
internationale. En plus de cela, il y a toute la question des standards,
c'est-à-dire si le champion du Canada saute six pieds et cinq pouces, il
a de grosses chances de ne pas aller aux jeux olympiques, même s'il est
champion du Canada parce que si tous les pays envoyaient leurs champions, il y
en aurait trop. Alors, il y a des standards. Dans le cas du saut en hauteur, je
pense que c'est rendu à six pieds neuf pouces ou six pieds dix pouces.
Si quelqu'un ne saute pas cela, cela ne sert à rien de le
présenter aux jeux. Il ne se qualifie même pas. Alors, c'est comme
cela...
M. LEGER: Non, il y a des qualifications au niveau des Jeux olympiques.
Mais est-ce que c'est divisé? Est-ce que chaque province peut envoyer
son athlète?
M. HOUDE (Fabre): Aux Jeux olympiques? Non.
M. LEGER: Non, non, je parle pour choisir l'équipe du Canada.
M. HOUDE (Fabre): Oui, oui. Pour choisir l'équipe du Canada, les
meilleurs athlètes de chacune des disciplines, à
l'intérieur de chacune des provinces, des fédérations
provinciales, sont invités à un championnat, ou si ce n'est pas
un championnat, on l'appelle les essais olympiques ou les essais
panaméricains. Là, sont choisis, par les officiels, les
meilleurs.
M. LEGER: C'est parce qu'il y a une vingtaine d'années, j'avais
participé à l'éliminatoire du Québec pour le
championnat du Canada déterminant les champions à Helsinki
en...
M. HOUDE (Fabre): En Finlande.
M. LEGER: ... Finlande en 1950 ou 1952.
M. HOUDE (Fabre): En 1952.
M. LEGER: Dernièrement, vous avez établi l'équipe
de ballon volant. Il y avait plusieurs
équipes de jeunes filles, dans la région de
Montréal, et il y avait une équipe, "La Marquette", qui se
faisait un devoir d'aller chercher les meilleures joueuses de chacune de ces
équipes-là pour avoir une équipe réellement forte.
C'est elle qui est allée aux Jeux du Québec. Alors, est-ce qu'il
y a eu réellement une finale parmi les équipes ou est-ce qu'on a
tout simplement choisi les meilleures personnes pour former une équipe
du Québec?
M. HOUDE (Fabre): Dans le cas du volleyball, je ne me souviens plus, de
mémoire. Mais disons que, dans la plupart des disciplines, lorsqu'est
arrivé le temps de choisir les équipes ou les compétiteurs
pour Saskatoon aux Jeux du Canada, il y a eu élimination.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je ne voudrais pas être
désobligeant. Mais il me semble que nous débordons, de beaucoup,
les crédits du ministère de l'Education et du Haut-Commissariat.
Nous ne pouvons pas être responsables, nous, de la façon d'agir
des différentes fédérations nationales et
internationales.
M. LEGER: Non, mais...
M. SAINT-PIERRE: On les a laissés aller mais c'est parce que ce
n'est pas une séance générale d'information.
M. LEGER: M. le Président, disons donc, dans un autre ordre
d'idées, que plusieurs recherches ont été faites dans le
domaine du plein air, de l'eau. Je prends un exemple: la commission Legendre a
quand même fait des études et des recommandations dans le domaine
de l'eau. Je pense que le Centre de recherche sur l'eau de l'Université
Laval a fait des recherches. Cela a donné certains résultats.
Est-ce que ces recherches qui sont, pour la plupart, terminées sont
actuellement utilisées à votre Haut-Commissariat?
M. HOUDE (Fabre): Non. Pour l'instant, je ne peux pas dire que le
Haut-Commissariat s'est penché sur ces questions d'ordre
général. Cela vient, d'ailleurs, d'être publié.
C'est encore débattu, je pense, au conseil des ministres. Maintenant, ce
que le Haut-Commissariat a fait et qui touche à l'eau, d'une
façon indirecte, c'est forcer, par des pressions et des demandes, le
ministère des Affaires sociales à visiter au moins les colonies
de vacances durant l'été pour y voir les conditions de l'eau.
M. LEGER : Maintenant, on a affirmé que le Centre régional
des loisirs du Québec avait deux priorités: un
développement communautaire par la base, d'une part, et une action
sectorielle régionale par le sommet, d'autre part. Je me demandais
quelles étaient les deux relations de ces priorités-là.
Est-ce que vous avez des explications?
M. SAINT-PIERRE: J'insiste encore une fois sur cela. A
l'intérieur du budget du Haut-Commissariat, comme l'a expliqué
mon adjoint parlementaire, il y a des subventions qui sont données. Je
suis désappointé que le député de Saint-Jacques ne
soit pas ici parce que c'est la même analogie qu'avec Multi-Media. Dans
ces cas-là, on donne, parce qu'on n'est pas dans le secteur de
l'Education, l'argent à des gens. Nous les laissons complètement
autonomes. C'est difficile pour nous de répondre pourquoi, dans une
région donnée, une organisation de loisirs, au niveau
régional, a choisi telle ou telle priorité.
M. LEGER: Je veux en venir à cela. Le fait de cette
coordination...
M. CARDINAL: M. le Président... M. LEGER: ... du
Haut-Commissariat.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! La parole est au
député de Bagot.
M. CARDINAL: Je m'excuse, je ne voudrais pas, moi non plus, comme le
ministre de l'Education, être désagréable. C'est qu'il se
produit un phénomène à cette commission: dans certains
partis, on se relaie et on reprend les mêmes questions, alors que dans
d'autres partis, ce sont les mêmes personnes qui sont là et qui ne
reprennent pas les mêmes questions et les mêmes
réponses.
Il ne faudrait pas sans cesse qu'on recommence le même
marathon.
M. LEGER: Je regrette, mais je pense bien que la question se posait dans
le domaine des loisirs. Si le domaine des loisirs a été
discuté à l'Education, moi, je n'y étais pas.
M. CARDINAL: Je m'excuse, M. le Président, pour une fois. Au
début des crédits de l'Education, à l'article 1, toutes
les politiques du ministère ont été discutées.
Chaque fois que des gens se sont relayés, on est revenu sur les
mêmes politiques. Or, l'article 1 est resté ouvert et, par
conséquent, pourrait être débattu n'importe quand.
M. LE PRESIDENT: Je voudrais rappeler au député de
Lafontaine que ce que vient de dire le député de Bagot est
très vrai. Je lui demanderais de s'en tenir aux articles
discutés.
M. LEGER: Moi, je parle d'une façon générale au
niveau des loisirs. Si cette réponse-là a déjà
été donnée, je ne veux pas faire perdre le temps de la
commission.
M. LE PRESIDENT: Cela a déjà été
donné au début.
M. LEGER: Mais, c'est une question quand même de loisirs. Alors,
je ne peux pas être au courant qu'on y a déjà
répondu.
M. CARDINAL: Ce n'est pas un reproche au député de
Lafontaine; c'est simplement le fait que ce que je viens de dire me semble
vrai. Quand des gens se remplacent, ils ne sont pas au courant de ce qui a
été dit avant et on reprend les mêmes questions, les
mêmes réponses.
M. LEGER: M. le Président, concernant les Jeux olympiques de
Montréal, quelle est la participation du Québec au comité?
Combien de personnes du Haut-Commissariat vont être présentes, en
définitive, au comité des Jeux olympiques de Montréal?
M. SAINT-PIERRE: Les Jeux olympiques, c'est une organisation
complètement indépendante du gouvernement provincial. C'est la
ville de Montréal qui a un mandat, qui a obtenu le choix. Il y a une
collaboration entre le gouvernement provincial, la ville de Montréal et
le Comité olympique canadien. Cela a été discuté,
je pense, lors de l'étude des crédits de l'Exécutif, il y
a déjà plusieurs semaines, où on a indiqué qu'il y
a actuellement trois personnes, qui représentent le gouvernement
provincial; M. Snyder, M. Desrochers et M. Chantigny.
M. LEGER: M. Snyder est-il de Montréal? Il représente le
district de Montréal, non?
M. SAINT-PIERRE: Non. M. Snyder est à plein temps un
employé de la province. Tout cela a été discuté aux
crédits de l'Exécutif, il y a quelques semaines. Alors, ça
ne touche pas en soi le Haut-Commissariat. Nos objectifs se poursuivent, en ce
sens que nous sommes conscients d'avoir une responsabilité de
préparer les jeunes Québécois. Le ministère de
l'Education on en a discuté hier en matière
d'équipement, va avoir un programme intensif, l'an prochain, pour les
pistes et pelouse dans les écoles. Il y a certaines relations, mais on
n'a rien à voir avec le fonctionnement du Comité olympique
canadien.
M. LE PRESIDENT: Le député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): Je ne veux pas élargir le débat; j'ai
juste quelques questions très rapides auxquelles je voudrais avoir une
réponse aussi rapide. J'aimerais savoir si le Haut-Commissariat entend
prendre des mesures pour développer l'esprit de compétition chez
les jeunes au cours primaire. Je pense que c'est très important.
M. HOUDE (Fabre): Cette année, la Fédération des
éducateurs physiques a des employés à temps plein;
ça leur permet d'avoir un animateur à temps plein. Egalement,
cinq championnats interécoles sont organisés, conjointement avec
l'ensemble du ministère et avec le Haut-Commissariat. Actuellement, de
nombreuses démarches sont faites un peu partout au Québec pour
améliorer la situation de l'éduca- tion physique et de
l'éducation sportive au primaire.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, on parle surtout de loisirs pour la
jeunesse. Il existe des Clubs de l'Age d'or. Excusez-moi si j'entre dans ce
domaine-là, mais il me semble que les loisirs concernent aussi les gens
qui ont un certain âge et qui aimeraient à être
encouragés.
M. SAINT-PIERRE: Nous avons accordé une importance aux clubs de
l'Age d'or. Dans plusieurs comtés, suivant les recommandations des
députés, des montants ont été accordés
à des organismes de l'Age d'or. Il ne faudrait pas voir dans notre
politique de loisirs, uniquement une préoccupation vis-à-vis de
la jeunesse et encore moins vis-à-vis de la jeunesse étudiante.
Nous encourageons la JOC, les clubs 4-H, enfin, toute une gamme
d'organismes.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que ça veut dire, que, dans mon
comté, moi, si je n'ai pas fait de recommandation, c'est la raison pour
laquelle les clubs de l'Age d'or n'ont pas eu de subvention cette
année?
M. SAINT-PIERRE: Exactement.
M. LAVOIE (Wolfe): Si j'en faisais une, est-ce qu'il y aurait encore des
possibilités?
M. SAINT-PIERRE: Bien, si l'an prochain on avait exactement la
même politique que l'an dernier, ce serait le cas. Inutile pour moi de
reprendre le débat qu'on avait eu avec l'ancien responsable du
Haut-Commissariat en Chambre, le ministre L'Allier. Entre tous les
comtés, cette année, il y a eu une distribution très
équitable des sommes d'argent. Ce n'est pas une question facile, compte
tenu de la perception que le député pouvait avoir, non pas d'un
favoritisme, mais de la nature de telle organisation, si elle était
réellement active et correspondait à un besoin de la population.
Nous avons reçu ces recommandations et je pense que, dans une large
mesure, on doit dire que nous n'avons pas tenté d'exercer des
influences. Nous les avons prises à l'intérieur d'une enveloppe
globale et nous les avons respectées.
Alors, dans mon comté, si vous voulez prendre ce cas, je sais que
j'avais deux montants à donner à des clubs de l'Age d'or. Je sais
que, dans les deux endroits, tous les soirs, il y a 80 ou 90 personnes qui se
rencontrent pour jouer aux dames et pour s'adonner à différentes
activités. Si, dans votre comté, vous avez décidé
de ne pas recommander ces organismes-là, nous avons respecté
votre choix.
M. LAVOIE (Wolfe): Bien, les sommes que j'ai eues autrefois venaient
directement de l'Exécutif.
M. CARDINAL C'est parce qu'à ce moment-là c'était
relié à l'Exécutif.
M. LAVOIE (Wolfe): Alors, c'est pour ça que je n'ai pas cru bon
de le demander.
M. HOUDE (Fabre): De toute façon, vos clubs ont probablement
été atteints par le biais des municipalités.
M. LAVOIE (Wolfe): Je m'en occuperai d'ailleurs, à ce
sujet-là.
M. BROCHU: Sur le même sujet, une simple petite question au
ministre. Pour ma part, je n'étais pas au courant de ces subventions
à l'Age d'or comme telles. On a travaillé sur les subventions aux
loisirs au niveau de leur redistribution dans les différentes
municipalités.
Le ministre a dit que c'était sur la recommandation ou à
la demande du député. Dois-je comprendre que c'est un premier pas
et qu'éventuellement on aura une politique de recherche pour
l'établissement de certaines normes dans ce domaine de l'Age d'or, comme
on le fait au niveau des loisirs?
M. SAINT-PIERRE: C'est ce que l'adjoint a mentionné.
M. LE PRESIDENT: L'adjoint a déjà répondu à
cette question au cours de la soirée. Vous relirez le journal des
Débats.
M. BROCHU: J'étais monté à l'Assemblée
nationale; je ne voudrais pas reprendre le débat là-dessus.
M. SAINT-PIERRE: On a répondu à cela assez longuement; on
a touché à ce point-là.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lotbinière.
M. BELAND: J'aurais une question à poser au sujet des centres de
loisirs. Avez-vous discuté de ce domaine-là d'une façon
assez précise?
M. SAINT-PIERRE: Certains centres de loisirs sont privés;
d'autres relèvent des municipalités. C'est un bel exemple du
gouvernement fédéral qui donne des programmes et qui s'en retire
après, laissant un peu à tout le monde le soin de combler les
déficits de fonctionnement. Nous n'avons aucune responsabilité
directe vis-à-vis des centres de loisirs. En général, ils
vont relever des municipalités qui ont à l'intérieur d'un
budget de loisirs, la responsabilité de les assister sur le plan du
fonctionnement.
Encore là, la plupart de ceux qui ont été
construits pour l'année du centenaire représentent un
déficit de $30,000, $40,000 ou $60,000 par année pour la
municipalité, mais ça, on ne l'a pas dit en 1967.
M. BELAND: Oui, mais, à ce moment-là, si une
municipalité, qui en a besoin, veut construire un centre de loisirs ou
en améliorer un qui existe déjà, est-ce que ça
relève du Haut-Commissariat?
M. SAINT-PIERRE: Non, nous avons axé, en matière
d'immobilisations, notre politique essentiellement sur l'école, en
tentant d'ouvrir l'école à la population extérieure.
A la conférence provinciale-municipale, il y a quelques semaines,
on a rendu publiques les nouvelles politiques en cette matière. Elles
consistent essentiellement en la mise sur pied d'un comité consultatif
qui va nous guider dans l'implantation d'équipement communautaire.
Prévu au budget, nous avons, pour les deux prochaines années, un
montant d'environ $6 millions. Il y a des montants nécessaires pour
faire démarrer, par année, dix projets d'arénas pour
lesquels notre subvention serait de $100,000. Au niveau du ministère de
l'Education, évidemment, nous élargissons les normes, puisque
nous incluons maintenant les piscines intérieures dans les
régions où il n'existe pas de tel équipement
communautaire.
M. BELAND: En ce qui concerne des villes où le centre
peut-être d'une certaine ampleur, à ce moment-là, ça
ne causerait pas tellement de problèmes, mais, au niveau des paroisses
rurales, avez-vous eu des observations assez précises sur des besoins
particuliers?
M. SAINT-PIERRE: Oui, mais la paroisse rurale, c'est un autre
problème qu'on aborde. En 1974, au ministère de l'Education, nos
besoins en immobilisations vont diminuer substantiellement, puisque nous aurons
complété notre réseau d'écoles polyvalentes. Cela
est sujet à révision, mais, dans le moment, nous avons
l'intention d'apporter plus tard des améliorations au niveau des
équipements sportifs dans les écoles élémentaires.
Je pense qu'au niveau d'une municipalité ça permettra alors
d'avoir au moins une espèce de salle polyvalente qui joue un certain
rôle à l'intérieur de la municipalité.
Maintenant, voyant l'expérience de plusieurs villages, je leur
conseillerais d'exercer une très grande prudence lorsqu'ils tentent de
s'établir des centres culturels qui deviennent de véritables
éléphants blancs et qui ne sont pas tellement
utilisés.
M. HOUDE (Fabre): D'ailleurs j'ai dit tantôt qu'il y avait un
comité de cas spéciaux qui étudie présentement
toute cette question.
M. CARDINAL: Il y a eu une longue discussion cet après-midi
à ce sujet.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que la mesure existe encore lorsqu'une ville
veut bâtir un aréna ou une piscine que le ministère fournit
un tiers si la municipalité fournit un tiers et le reste va en
obligations.
M. SAINT-PIERRE: Non, actuellement le
ministère défraie le coût des piscines à 100
p.c. à l'intérieur de ses plans d'aménagement dans le but
d'éviter un dédoublement; pour les arénas, c'est en
fonction des besoins de l'ensemble du territoire et avec l'assistance de ce
comité consultatif il y aura dix projets par année auxquels nous
contribuerons avec l'approbation du niveau des plans, du luxe dans
l'aménagement et à condition que ce soit ouvert à des
populations scolaires et adultes. Notre contribution sera d'environ
$100,000.
M. HOUDE (Fabre): Ce qui est à peu près le tiers.
M. SAINT-PIERRE: Ce qui est à peu près le tiers.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant, deux ou trois petites questions rapides.
Le Haut-Commissariat deviendra-t-il un ministère?
M. SAINT-PIERRE: C'est une question que...
M. LE PRESIDENT: C'est une question qui a été
posée.
M. SAINT-PIERRE: C'est une question qui a été posée
ce soir, je pense que nous aurons l'occasion, à l'intérieur de la
réforme administrative qui a été annoncée, d'en
discuter avec le premier ministre, ça relève évidemment de
lui et ça dépasse ma compétence.
M. LAVOIE (Wolfe): Le Haut-Commissariat a-t-il l'intention d'aider
l'Institut de technique équine de Saint-Hyacinthe?
M. SAINT-PIERRE: Oui, c'est un dossier qui est actuellement à
l'étude. J'ai un rapport depuis quelques jours qui a été
fourni par le sous-ministre et nous comptons dans ce secteur apporter une
solution permanente à ce problème.
M. LAVOIE (Wolfe): Maintenant je dois vous demander en passant,
peut-être en badidant, si vous voulez jusqu'à un certain
point, je vais peut-être remplacer le député de
Mégantic pour l'occasion ce que pense le Haut-Commissariat, le
ministère de l'Education quant à l'éducation physique
à l'élémentaire où les professeurs demandent aux
enfants de prendre des douches en groupe sans maillot de bain. Nous avons
beaucoup de plaintes à ce sujet-là?
M. SAINT-PIERRE: En badinant, je suis heureux de savoir qu'ils prennent
des douches et qu'ils font de l'éducation physique, j'avais un peu
l'impression qu'il n'y en avait pas assez.
M. CARDINAL: Cela me fait penser au temps où le chanoine Drouin
demandait de porter une camisole avec le maillot de bain.
M. SAINT-PIERRE: C'est assez exceptionnel, quand même, il ne faut
pas exagérer.
M CARDINAL: C'est peut-être très bon aussi.
M. LAVOIE (Wolfe): Quelle est la relation maintenant entre le
député de Fabre et la Fédération provinciale des
loisirs.
M. HOUDE (Fabre): Excellente. M. SAINT-PIERRE: Très bonne.
M. LAVOIE (Wolfe): Y a-t-il eu des changements au niveau des
fonctionnaires du Haut-Commissariat.
M. HOUDE (Fabre): Il y a eu des changements, tout le monde le sait. Cela
a été discuté aussi, il y a eu le départ de M.
Pierre Duceppe qui était commissaire aux loisirs qui est passé
aux Communications et qui a demandé son congé, et Louis Chantigny
qui était resté avec le ministère des Communications et
qui a été prêté, à sa demande, soit dit en
passant, au comité des Jeux olympiques.
M. LAVOIE (Wolfe): Juste une remarque en passant, c'est pour corriger au
journal des Débats lorsque, M. le député, vous avez
parlé du Centre Mgr-Pigeon, à Lac-Mégantic et c'est le
Centre Mgr-Bonin.
M. LEGER: Le ministre a dit tantôt que la question de créer
un ministère des Loisirs sera discutée avec le premier ministre.
Je pense que ça fait plusieurs années qu'il en est question.
Quels auraient été les obstacles l'année dernière,
ou auparavant à la création d'un ministère des Loisirs?
Quels sont les arguments qui ont fait que ce n'était pas le temps?
M. SAINT-PIERRE: Je pense que d'une part il y avait tout le contexte de
la réforme administrative. Justement, avant votre arrivée nous
avons discuté de la prolifération des ministères et tout
ce que ça pouvait représenter. D'autre part, je pense qu'en
regroupant le Haut-Commissariat cela nous a quand même permis un
rapprochement entre la population scolaire, la population adulte et une
intégration de fonctions connexes. Nous sommes ouverts à des
perspectives semblables mais dans le contexte où nous avons la
conviction que quand même ce n'est pas un morcellement, un
éparpillement de nos ressources.
Alors, il y a des cycles là comme ailleurs mais je pense que
ça se situe quand même dans un phénomène global du
partage des responsabilités à l'intérieur de
l'Exécutif.
M. LEGER: Maintenant vous avez dit tantôt que le
fédéral avait un pouvoir de dépenser. Quelle est la
politique actuelle des subventions
fédérales dans le domaine des loisirs, des sports, de la
jeunesse?
M . LE PRESIDENT: Cette question a déjà été
posée.
M. LEGER: J'ai quand même le droit...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Cette question a déjà
été posée.
M. LEGER: M. le Président, je veux bien être gentil et je
ne veux pas faire perdre de temps, mais j'ai quand même le droit de poser
des questions sur les choses que je veux savoir dans le domaine des
loisirs...
M. CARDINAL: Bien, il suffit de lire le journal des Débats.
M. LEGER: Et je ne vois pas pour quelle raison on peut m'empêcher
de les poser.
M. LE PRESIDENT: Je prierais le député de Lafontaine de
lire le journal des Débats, ces questions ont été
posées et ont été discutées durant des heures ici
à la commission. S'il fallait que chaque député se mette
à poser les mêmes questions, on n'en finirait plus.
M. SAINT-PIERRE: Brièvement. Il y a des ententes jusqu'en 1970
avec le gouvernement fédéral qui, en vertu de la loi de 1961,
nous a donné, pour le sport amateur, $82,000 la dernière
année. Il y a une entente avec le gouvernement fédéral,
nous venons de le mentionner encore tantôt, c'est-à-dire le
ministère de la Citoyenneté, concernant les échanges de
jeunes voyageurs, il y a 46 groupes cette année. Nous recevons une
subvention directement de $29,000 pour les frais d'administration. Les groupes
eux-mêmes reçoivent une subvention touchant les frais de voyage,
les frais d'hébergement.
M. LEGER: Pour abréger, la question que je voulais poser
exactement c'est: Est-ce qu'en général les subventions
fédérales sont données au gouvernement pour les distribuer
ou si elles sont faites directement? Quelle proportion est donnée
directement et quelle proportion est donnée au Québec?
M. SAINT-PIERRE: Je regrette, nous ne sommes pas en Chambre, je
n'invoquerai pas le règlement, mais là c'est une question qui
relève des autorités fédérales et je n'ai pas la
réponse. Je sais, par expérience, que c'est un partage entre les
deux. A l'occasion, on transmet directement au gouvernement provincial, en
d'autres occasions, c'est directement aux groupes. Mais si on demande quelle
est la proportion du budget fédéral en matière de loisirs
qui est donnée directement aux groupes par le gouvernement
fédéral, c'est une question qui relève du gouvernement
fédéral et qu'il faudrait poser à Ottawa.
M. LEGER: Mais vous n'êtes pas au courant qu'il y a des dons qui
se font dans un domaine...
M. SAINT-PIERRE: Ah, si on est au courant? On est au courant qu'il y a
des dons, on en est bien conscient, mais dans quelle proportion, qu'est-ce que
ça implique, ça on ne le sait pas.
M. LEGER: Maintenant, on a dit que la Confédération des
sports du Québec avait des directeurs techniques qui sont payés,
je pense, à même un budget du Haut-Commissariat?
M. HOUDE (Fabre): Ce n'est pas la confédération qui a des
directeurs techniques, ce sont les fédérations de régies
qui ont des directeurs techniques. Alors, il y avait huit
fédérations de régies, l'an passé, qui avaient des
directeurs techniques. Cette année, dans le budget, on est rendu, je
pense, à une quinzaine de fédérations qui ont des
directeurs techniques. Si vous voulez la liste, je l'ai ici.
M. LEGER: Non, non, d'accord. Maintenant, dans les comtés,
dernièrement, vous aviez demandé que les députés
vous donnent une liste des besoins dans les différents loisirs de leur
comté.
M. SAINT-PIERRE: A l'intérieur d'une enveloppe donnée,
quand même.
M. LEGER: Oui. Alors l'année dernière, par exemple, dans
mon comté, trois paroisses avaient demandé des subventions. Si,
l'année prochaine, il y avait 10 ou 20 centres de loisirs, et que vous
aviez établi un budget de $5,000 dans mon comté, est-ce que
ça voudrait dire que vous établissez votre budget sur le total
des demandes, je ne dis pas le montant exact, mais s'il y en avait une
vingtaine qui en demandaient, est-ce que vous divisez les $5,000 entre vingt ou
s'il y a possibilité d'augmentation dans chaque comté?
M. SAINT-PIERRE: La même question a été posée
tantôt, on y a répondu. Je peux peut-être brièvement
donner une réponse. Tout dépendrait évidemment de la
politique pour l'an prochain, essentiellement. L'an dernier, à partir de
l'enveloppe globale qui correspondait à nos capacités de payer en
matière de loisirs, nous avons tenu compte de certains critères
entre le milieu rural, le milieu urbain et les populations des villes, mais je
pense qu'honnêtement on pourrait dire que très objectivement on a
quand même, indépendamment du parti politique du
député, divisé ceci à l'intérieur des
comtés. Alors à l'intérieur du montant alloué, de
l'enveloppe globale, on a laissé l'entier choix au
député d'évaluer lui-même quelles devraient
être les priorités.
Le seul désavantage que cela a pu donner, cela a beaucoup de bien
parce que je suis certain que dans un comté donné le
député sait que telle organisation est très active,
qu'elle a besoin de l'argent. Le seul désavantage, si je peux
m'expliquer ainsi, que j'ai vu moi-même, ayant signé plusieurs de
ces CT, c'est que pour un type d'organisation donnée, je prends un club
de l'Age d'or, bien là, si on a respecté le voeu des
députés, il est possible que dans un comté on ait eu $50
et que dans un autre comté, le même type d'organisation ait eu
$300, et que dans un autre, a priori le député ait
décidé d'en accorder $800. Supposons que tous ces gens se
rencontrent dans des congrès annuels. Comment expliquer que, par le
biais du Haut-Commissariat, l'un a reçu $800, l'autre a reçu $300
et un autre, $50? C'est la volonté du député qui a
primé dans ça.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais il y a une affaire là-dedans, en passant,
(des noms ont été donnés). C'étaient des
organisateurs ou des secrétaires de l'Oeuvre des terrains de jeux qui,
habituellement, recevaient les chèques. Cette année, j'ai
remarqué que cela a été envoyé aux
municipalités, une bonne affaire en soi, ça ne dérange
rien, ils l'ont quand même. Mais il y a des municipalités qui
n'ont pas dit à l'Oeuvre des terrains de jeux qu'elles avaient
reçu ce montant et, à la suite d'informations, on s'est
aperçu que c'étaient les municipalités qui l'avaient.
Elles l'ont donné...
M. HOUDE (Fabre): Ce sont peut-être des cas d'exception, mais
disons que c'est peut-être une sécurité, je pense,...
M. LAVOIE (Wolfe): D'accord.
M. HOUDE (Fabre): ...d'envoyer directement le chèque à la
municipalité plutôt qu'à un tas de gens qui, très
souvent, déménagent. Enfin, on ne savait pas trop, ça fait
quand même des milliers de dossiers, multipliez tous les organismes par
108 députés.
M. LE PRESIDENT: Alors, est-ce qu'on peut continuer...
M. LEGER: Un instant. Il me reste trois autres questions, M. le
Président. Il y a quelques années, les centres de loisirs
paroissiaux avaient été obligés de se départir de
leurs loisirs. C'était quand même le provincial qui avait
établi cette loi. Est-ce qu'on peut dire que tous les centres
paroissiaux de loisirs ont été vendus ou transportés
à d'autres propriétaires?
M. SAINT-PIERRE: Bien, en très, très grande
majorité. Je pense que c'est exceptionnellement qu'on n'a pas
respecté la nouvelle disposition de la Loi des fabriques.
M. LEGER: Il m'en reste seulement deux. En ce qui concerne les Jeux du
Québec à Rivière-du-Loup, il y a la partie de
l'organisation et la partie de l'installation. Est-ce que l'installation a
été uniquement payée par la ville elle-même, qui va
en bénéficier par la suite, ou s'il y a des subventions
données par le gouvernement provincial?
M. SAINT-PIERRE: Non, il y a eu une participation à l'ensemble du
projet qui a été donnée par le CEGEP, une participation
également...
M. HOUDE (Fabre): ...du ministère de l'Education, $340,000
surtout pour la piscine; il y a également $165,000 de L'OPDQ, et de
l'ODEQ aussi, $220,000. Enfin, il y a eu $725,000 pour les facilités,
l'investissement en immobilisation à Rivière-du-Loup.
M. SAINT-PIERRE: Il faut tenir compte dans ça qu'une forte
proportion était reliée quand même à des projets
d'implantation du ministère de l'Education; c'était à
l'intérieur de nos normes, dans les CEGEP nous accordons une
piscine.
M. LEGER: Mais à la fin, les installations, quand les jeux vont
être terminés, vont devenir propriété de la
ville?
M. SAINT-PIERRE: Non, propriété du CEGEP. Dans le cas de
la piscine, c'est la propriété du CEGEP, mais il va
sûrement y en avoir qui vont devenir la propriété de la
ville.
M. LEGER: Dernière question, M. le Président. Etant
donné qu'on m'a donné un bel organigramme qui est quand
même assez simplifié, est-ce qu'on pourrait savoir rapidement
quelles sont les responsabilités, en gros, en quelques phrases, de
chacun des cinq services comme la gestion, les sports, jeunesse, loisirs et
plein air, la planification et le développement, le développement
régional?
M. HOUDE (Fabre): D'abord, le service de la gestion du Haut-Commissariat
travaille en collaboration avec le grand service de la gestion du
ministère, ce qui regarde les CT, enfin la partie de l'administration.
Le service de planification et de développement, c'est un service qui
essaie justement de penser les projets, de rendre service soit à la CSQ,
à nos grands organismes, et de publier, enfin pour régie interne
jusqu'à maintenant, les rapports, une espèce d'orientation, si
vous voulez, à donner. Le service des sports...
M. LEGER: Orientation dans quel sens, cette planification?
M. HOUDE (Fabre): Bien, comme on l'a expliqué au début, je
ne voudrais pas quand
même reprendre tout ce qui a été dit, l'orientation
générale qui est le regroupement des organismes, l'orientation
quant à...
M. LEGER: D'accord.
M. HOUDE (Fabre): ...enfin tout ce qui a été
discuté à peu près jusqu'ici vient de la planification et
du développement. Le service des sports, je pense que c'est clair. Le
rôle principal du directeur des sports, M. DesRuisseaux, est de faire le
contact avec la CSQ, plus les fédérations de régies, plus
l'élite sportive. Quant au service jeunesse, loisirs, plein air,
ça aussi c'est de voir justement à la CLQ, la
Confédération des loisirs, à multiplier et à
organiser le réseau d'auberges de jeunesse, à collaborer avec
l'Association des camps du Québec, par exemple, pour ce qui regarde les
camps et les colonies de vacances.
Quant au service de développement régional, dirigé
par Claude Despatis, on a considéré qu'étant donné
qu'il y avait plus de $1 million qui allaient aux conseils régionaux,
qu'il y a quinze conseils régionaux à travers la province, il
était normal qu'on ait une section pour dialoguer directement avec
chacun des quinze, plus les municipalités à cause de tous les
regroupements et de l'importance de plus en plus considérable du loisir
au niveau des communautés urbaines.
M. LEGER: En ce qui me concerne, on peut passer à l'article 1.
Est-ce qu'il y en a d'autres?
M. LOUBIER: M. le Président, je ne voudrais pas être la
cible de vos foudres, parce que vous avez rappelé tout à l'heure
à celui qui m'a précédé qu'une foule de questions
avaient été posées à peu près sur tous les
sujets, et je ne voudrais pas être taxé de faire de l'obstruction.
Simplement, j'ai entendu, tout à l'heure, les propos du ministre, il me
corrigera si je fais erreur, il a dit sensiblement ceci: Tout dépendra
de la politique pour l'an prochain.
Est-ce que le ministre voulait signifier par là qu'il n'y a pas
de politique établie pour l'an prochain dans la distribution des
subventions ou que voulait-il dire exactement?
M. SAINT-PIERRE: Non, il y a sûrement une politique actuellement.
Je faisais la réserve simplement au cas où éventuellement
il y aurait une modification à la politique. Pour répondre
à la question, il faut être dans un cadre donné. Si ce
cadre est donné, c'est pour toutes sortes de raisons et le
député de Fabre avait mentionné les nombreuses
études qui se font actuellement sur la rentabilité de ces petites
subventions à ces petites associations. Si, à la suite de ces
études, on trouve qu'il y a lieu de changer le cadre dans lequel on
fonctionne évidemment le cas donné pourrait être
différent puisque le député me demandait si tel organisme
a eu l'an passé $5,000, va-t-il l'avoir encore l'année prochaine?
C'était dans le sens de ma réponse.
M. LOUBIER: Dans cette optique, ça veut dire qu'on demande de
voter un montant, je ne sais pas, de $200,000, $300,000, $500,000 pour
distribuer des subventions à de petites associations de sports et de
loisirs. Or, on nous demande de voter ça, mais on on ne sait pas
exactement si ça s'appliquera à ces petites associations et avec
quelles modalités ou dans quel format on donnera ces subventions. Et ce
ne sera que lorsque les études seront terminées et que l'on fera
des recommandations que l'on déterminera la façon de distribuer
ces subventions.
M. SAINT-PIERRE: Il faut bien dire que, sur l'ensemble des $5 millions
prévus au budget parce que là c'est simplement une feuille
qui avait été distribuée pour faciliter la
compréhension vis-à-vis des organismes locaux il y a
déjà $4 millions qui ne changeront pas et qui sont un
prolongement de l'an dernier. Le seul point d'interrogation qu'on avait mis,
inutile pour moi de reprendre l'expression de mon adjoint parlementaire, le
Haut-Commissariat ne peut pas continuer d'être constamment une
"slot-machine" pour différents organismes. Alors ça
représente un montant tout au plus de $1 million. Il se peut qu'on
trouve en cours d'année de meilleures formules de les dispenser et
nous en avons signalé dans le débat, les députés
ont apporté des contributions sur des points valables dans cette
formule de "slot-machine", mais aussi des points qui pourraient laisser des
doutes. C'est évident que, sur l'ensemble des 2,000 chèques qui
ont été envoyés, je suis certain qu'on a dû envoyer
à l'occasion un chèque de $230 pour une association de balle
molle qui était très active l'année passée puis
actuellement elle n'est pas tellement active. Cela a peut-être fini par
défrayer l'achat...
M. LOUBIER: ... de "softball."
M. SAINT-PIERRE: ... de caisses de bière pour les anciens, ceux
qui s'en occupaient autrefois. Alors c'est tout ça qu'on analyse. Si en
cours d'année on trouve de meilleures formules au niveau des
comtés, pour assister ces groupes-là, on le fera sinon on va
retenir la formule de l'an dernier.
M. LOUBIER: Vous comprendrez que j'aurais eu la tentation de poser une
foule de questions à ce chapitre parce que je me suis
intéressé assez intensément à tous ces
problèmes de sports, de loisirs et de jeunesse, mais je sais que mon
collègue, le député de Bagot, a dû avec mon autre
collègue couvrir très bien le sujet et j'en prendrai connaissance
demain dans les épreuves.
M. SAINT-PIERRE: Vous avez des préoccupations plus vastes
maintenant.
M. CARDINAL: Cela va être assez long dans le journal des
Débats parce qu'on fait ça depuis à peu près huit
heures.
M. LE PRESIDENT: Alors, poste 20, article 1, sous-article...
Administration
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, en ce qui me concerne le
poste 20 serait adopté.
M. CARDINAL: Oui.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que tout le monde serait d'accord pour que le
poste 20 soit adopté au complet?
M. BROCHU: M. le Président, tout simplement pour avoir quelques
informations, j'aurais trois courtes questions à poser à
l'article 2: Subventions, si vous me permettez.
M. LEGER: L'article 1 est adopté.
M. LE PRESIDENT (Pilote): Article 1, adopté?
M. LEGER: Non, je veux poser une question, je vois ici quatorze
personnes pour $667,000. Est-ce que le chiffre 14 est bon?
M. SAINT-PIERRE: Non, c'est changé. Nous avions l'an dernier
quinze personnes. Quatorze personnes, c'était au 4 février,
étaient en poste. Il y a eu une augmentation, après toutes les
procédures du Conseil du trésor pour une révision du
nombre de postes. Effectivement il y a eu 40 postes d'autorisés par le
Conseil du trésor, il y a 40 postes prévus au budget et le
montant est pour les 40 postes. Actuellement, nous sommes dans le processus des
plans d'effectifs, d'engagement et tout ça.
Actuellement, il y a 30 postes d'autorisés et qui devront
être remplis sous peu. Nous sommes en pourparlers, également, avec
la Fonction publique, pour prolonger de trente à quarante postes.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2: Frais de
déplacement. Adopté?
M. BROCHU: M. le Président, à moins qu'il y ait des
questions...
M. SAINT-PIERRE: Tout l'article 1 était adopté.
M. BROCHU : Un instant, s'il vous plaît. J'avais demandé,
tout à l'heure, la permission de poser quelques brèves
questions.
Le ministre a mentionné, tout à l'heure, dans
l'exposé qu'il a fait au début, que c'était dans son champ
de compétence d'agir ou d'apporter certaines subventions au niveau des
terrains de camping.
M. SAINT-PIERRE: Non. Les terrains de camping, au contraire, on a dit
que cela relevait du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. Nous n'avons absolument rien à faire dans cela.
M. BROCHU: Alors, je retire cette partie de la question.
Peut-être que le ministre ne sera pas en mesure de me donner
immédiatement une réponse aux questions que je poserai, mais s'il
veut simplement en prendre note. C'est relativement au camp musical d'Asbestos
qui est, en même temps, une colonie de vacances. Ce camp avait l'habitude
de recevoir des subventions du Haut-Commissariat. Depuis l'année
dernière, il n'a pas reçu les montants qu'il avait l'habitude de
recevoir, c'est-à-dire la somme d'environ $2,600 par année.
M. SAINT-PIERRE: On en prend note. Si vous voulez transmettre cela, le
secrétaire de l'adjoint s'en occupera.
M. HOUDE (Fabre): L'an passé, c'était le ministère
des Affaires culturelles?
M. BROCHU: Oui. Disons qu'il y a une interrelation des deux
ministères à ce niveau. Habituellement, on recevait une
subvention des deux. S'il y a lieu de clarifier la situation, il serait
peut-être bon d'avoir une rencontre et d'établir clairement une
fois pour toutes les problèmes qu'on a dans ce secteur.
M. SAINT-PIERRE: On va accorder nos violons!
M. BROCHU: C'est un peu le même problème au niveau du
Centre civique de l'aréna d'Asbestos, qui revevait habituellement $5,000
par année et qui, cette année, n'a reçu aucune
subvention.
M. SAINT-PIERRE: C'étaient les recommandations du
député.
M. BROCHU: Nous étions limités, à ce
moment-là, par les municipalités de moins de 8,000.
UNE VOIX: Bon, ça va.
M. BROCHU: Si vous me permettez, j'aurais ici un cas qui m'a
été soumis par le député de Beauce, qui,
malheureusement, ne peut pas être ici ce soir, avec nous, relativement au
palais des sports qui devait être construit à
Saint-Georges-de-Beauce. Disons que l'affaire est en marche depuis
déjà un certain nombre d'années.
Si vous me permettez, pour bien établir la situation, je vous
lirai deux courtes lettres qui vous mettront tout de suite au fait de toute la
situation.
M. SAINT-PIERRE: Nous sommes au cou-
rant du dossier. Malheureusement, il y en a plusieurs dans le même
cas. On a déjà, je pense, formulé le problème que
si...
UNE VOIX: Au comité des cas spéciaux.
M. BROCHU: Est-ce que c'est soumis au comité des cas
spéciaux?
M. HOUDE (Fabre): Oui. Il y a presque une centaine de cas
semblables.
M. BROCHU: C'était M. Loubier, à ce moment-là, qui
était ministre et qui accordait la subvention de $45,000. J'ai la lettre
officielle signée par le ministre d'alors, M. Gabriel Loubier.
M. HOUDE (Fabre): Quelle date?
M. BROCHU: En date du 24 septembre 1969.
M. HOUDE (Fabre): Et l'autre?
M. BROCHU: C'est confirmé le 13 janvier 1970 par M. Pierre
Duceppe. Disons que c'était peut-être à l'approche des
élections, mais quand même.
M. QUENNEVILLE: Voulez-vous lire le dernier paragraphe, s'il vous
plaît?
M. BROCHU: De la première?
M. QUENNEVILLE: De la dernière lettre.
M. BROCHU: "Les documents et renseignements listés sur la formule
ci-jointe sont absolument essentiels à la présentation de la
demande, de sorte que nous devons vous demander de faire diligence pour que le
tout nous parvienne le plus tôt possible..."
M. QUENNEVILLE: Ce n'est pas la lettre d'acceptation.
M. BROCHU: La lettre d'acceptation, c'est celle de M. Loubier. C'est ce
que vous voulez dire?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. QUENNEVILLE: Lisez le dernier paragraphe, s'il vous plaît.
M. SAINT-PIERRE: Dès que les procédures...
M. BROCHU: "Dès que les autorités financières
il y a peut-être une formule politique qui intervient ici
du gouvernement...
M. SAINT-PIERRE: Non, non. Pas politique.
M. BROCHU: ... auront ratifié ce déboursé, je vous
ferai parvenir un chèque au montant précité,
c'est-à-dire de $45,000."
M. QUENNEVILLE: Oui, mais cela n'a pas été ratifié.
C'est conditionnel.
M. BROCHU:C'était conditionnel à...? M. QUENNEVILLE: A la
ratification.
M. LE PRESIDENT: Alors tous les sous-articles de l'article 1 sont
adoptés?
M. SAINT-PIERRE: Nous sommes à l'article 2: Subventions.
Subventions
M. LEGER: Dans l'article 2, sous-article 1, organismes de service, dans
les subventions, en quoi...
M. SAINT-PIERRE: Il faudrait peut-être prendre le livre des
crédits. Cette feuille était simplement pour vous montrer quelle
pouvait être la répartition du budget à l'intérieur
des organismes. Les crédits ne sont pas...
M. LEGER: C'est dans les subventions. M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. LEGER: Vous avez un total de $5 millions. J'ai aussi le total de $5
millions.
M. SAINT-PIERRE: Oui, d'accord.
M. LEGER: Mais dans les $5 millions, il y a quand même, aux
organismes de service, un montant de $833,000. Qu'entendez-vous exactement par
les organismes de service qui ont droit à cela?
M. HOUDE (Fabre): CSQ: $350,000; CLQ:...
M. LEGER: Les services, c'est le conseil...
M. HOUDE (Fabre): Ce sont les grands organismes. La
Confédération des loisirs du Québec, la Jeunesse
scientifique, l'Association des centres des loisirs, etc.
M. LEGER: D'accord. C'est pour mes fichiers.
A l'article 2, sous-article 7...
UNE VOIX: Comment, article 2, sous-article 7?
M. SAINT-PIERRE: Les Jeux du Québec.
M. LEGER: Les Jeux du Québec. Il y a $600,000. C'est
divisé été-hiver. C'est
$375,000 à Rivière-du-Loup et $225,000 pour...
UNE VOIX: C'est cela.
M. HOUDE (Fabre): Et $100,000 d'administration, de frais
généraux et d'organisation, etc. Le reste est divisé
à peu près par deux pour les Jeux d'été et les Jeux
d'hiver.
M. LEGER: En dessous, on indique: "Les Jeux canadiens 1971". Il n'y a
rien cette année. Qu'est-ce que c'était l'année
dernière?
M. HOUDE (Fabre): Il n'y en a pas cette année. C'est à
tous les deux ans.
M. SAINT-PIERRE: A tous les deux ans. M. LEGER: Parfait.
M. SAINT-PIERRE: Le fédéralisme rentable fait
épargner de l'argent.
M. LEGER: C'est pour cela que vous le dites en riant.
M. LE PRESIDENT: L'article 2 est-il adopté?
M. LEGER: Oui, en ce qui me concerne. M. LE PRESIDENT:
Adopté.
Service des jeunes voyageurs
M. LE PRESIDENT: Article 3: Service des jeunes voyageurs. Sous-article
1.
UNE VOIX: M. le Président...
M. CARDINAL: M. le Président, je m'excuse.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de Bagot.
M. CARDINAL: Non. Qu'on réponde à la question du
député.
M. LEGER: On a répondu.
M. CARDINAL: A ce sujet, comme il en a été question, je
dis personnellement que sous aucun des sous-articles je n'ai de questions.
M. LE PRESIDENT: Alors, tous les sous-articles de l'article 3 sont
adoptés?
M. BELAND: Un instant. Les frais de déplacement, au sous-article
2, qu'est-ce que cela comprend?
M. SAINT-PIERRE: C'est un programme d'échange
d'étudiants.
UNE VOIX: C'est un programme de "voyages".
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des groupes d'écoles qui font un joint.
Ce sont des groupes de 21, généralement. Nous avons 46 groupes
qui se déplacent, qui iront dans d'autres provinces canadiennes.
M. CARDINAL: Nous en avons tous les jours au parlement et au Café
du parlement.
M. SAINT-PIERRE: Ce sont les frais de déplacement, les
dépenses qu'on paie.
M. BELAND: Ces frais de déplacement sont strictement pour les
étudiants?
M. SAINT-PIERRE: Oui, oui. Pour les étudiants. A
l'intérieur du même article, il peut peut-être y avoir
$2,000 pour le seul employé que nous avons, qui se promène entre
Québec et Montréal, des choses semblables.
M. BELAND: Ma seule question supplémentaire, relativement
à ce même sous-article, est la suivante: Est-ce toujours à
l'intérieur des provinces canadiennes?
M. SAINT-PIERRE: Il y a aussi quelques programmes internationaux dans
cela, à l'étranger. Je pense que, pour ceux qui ont
participé deux ou trois fois, il y a une espèce de
sélection qui se fait et...
M. BELAND: D'accord.
M. HOUDE (Fabre): C'est d'abord le Québec, entre les provinces.
Mais il y a quelques groupes exceptionnels qui, après avoir
démontré leur intérêt pour le voyage pour plusieurs
raisons, peuvent aller à l'extérieur.
M. BELAND: D'accord.
M. LEGER: M. le Président, dans l'article 3, il y a le
sous-article 32. L'année dernière, il y avait un remboursement.
C'est un remboursement de quoi? Du fédéral ou quoi?
M. SAINT-PIERRE: Cette année, c'est un remboursement.
M. CARDINAL: Il n'y en avait pas l'an passé.
M. LEGER: Cette année, plutôt, oui.
M. SAINT-PIERRE: C'est l'entente qui a été signée
avec M. Stanbury, sur les Jeunes voyageurs, qui nous donne un remboursement de
$20,900. C'est pour l'administration au nom du gouvernement
fédéral d'une partie de ces échanges.
M. LEGER: Tantôt, quand je vous posais
une question, vous disiez que vous n'aviez pas les chiffres...
M. SAINT-PIERRE: Mais vous...
M. LEGER: J'avais posé une question très globale. Je
disais: Le fédéral donne directement à des organismes de
loisirs et il en donne aussi une partie au provincial qui s'occupe de cela.
Alors je vous demandais quelle était la proportion? Vous n'avez pas de
chiffres là-dessus?
M. SAINT-PIERRE: Il faudrait le leur demander à eux.
M. LEGER: Je ne comprends pas pourquoi vous me dites qu'il faudrait le
leur demander.
M. HOUDE (Fabre): Parce que nous ne le savons pas, nous.
M. SAINT-PIERRE: Vous me demandez la proportion des sommes que le
fédéral donne directement aux provinces et à des
particuliers.
M. LEGER: Je parle pour la province de Québec.
M. SAINT-PIERRE: Nous ne le savons pas. Ce n'est pas nous qui
administrons cette responsabilité.
M. LEGER: Justement, c'est un des problèmes que vous avez avec le
gouvernement fédéral, de n'absolument pas savoir la proportion
donnée directement, alors que vous aurez bientôt des discussions
pour lui dire une politique précise concernant votre juridiction. Vous
n'avez pas les chiffres pour établir quelle proportion a
été dépensée à votre insu dans la province
de Québec.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est la même chose pour les Américains
qui donnent des bourses d'études à des Canadiens.
M. SAINT-PIERRE: Justement. C'est comme les fondations. Tombons dans
d'autres secteurs...
M. LEGER: Ce n'est pas la même juridiction, quand même.
M. SAINT-PIERRE: ...beaucoup plus importants. Prenez le secteur des
recherches, c'est la même chose. On s'en doute un peu, des analyses
peuvent être faites des documents publics du fédéral, qui
nous permettent d'avoir une petite idée. Mais de là à dire
exactement ce qui est donné à telle université, on ne le
sait pas.
M. CARDINAL: C'est comme les échanges entre les professeurs
d'université qui se font indirectement.
M. LE PRESIDENT: Tous les sous-articles de l'article 3 sont
adoptés?
M. LEGER: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4?
Association athlétique nationale de la
jeunesse
M. LEGER: L'Association athlétique nationale de la jeunesse.
Qu'est-ce que c'est exactement?
M. SAINT-PIERRE: C'est le Centre Paul-Sauvé. C'est un engagement
à la suite même d'un projet de loi, je pense. C'est une vieille
loi de 1940.
M. LEGER: C'est statutaire.
M. SAINT-PIERRE: Statutaire mais...
M. CARDINAL: Pas tout à fait mais c'est un engagement.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste 21.
Institut de recherche pédagogique
M. LEGER: Je remets les armes.
M. CARDINAL: M. le Président, une question très
générale. Quel est l'avenir de l'Institut de recherche
pédagogique au ministère de l'Education?
M. SAINT-PIERRE: La recherche pédagogique, comme telle, son
avenir...
M. CARDINAL: Non. Je parle de l'Institut de recherche
pédagogique.
M. SAINT-PIERRE: La recherche pédagogique se poursuivra au
ministère mais l'Institut de recherche pédagogique, comme
unité administrative autonome, disparaîtra. Les fonctions de
recherche psycho-pédagogique assumées par l'Institut de recherche
pédagogique seront remplies par d'autres organismes et réparties
de diverses façons; en particulier, les universités et l'Institut
national de recherche scientifique de l'Université du Québec;
deuxièmement, les directions générales du
ministère, notamment la direction générale de la
planification; les autres directions générales
élémentaire et secondaire, collégiale et supérieure
et certains services comme le service général des moyens
techniques, le service de la coopération avec l'extérieur.
Les universités, particulièrement l'INRS, seront plus
spécifiquement commandités pour poursuivre des études et
des recherches dites
fondamentales en matière de recherche pédagogique. Les
directions générales du ministère de l'Education
assumeront des travaux de recherche plus engagés, c'est-à-dire
plus immédiatement utiles pour l'élaboration des plans de
développement, pour l'ensemble du ministère et pour les divers
réseaux.
M. CARDINAL: La réponse du ministre me satisfait
entièrement, non seulement par sa clarté mais parce qu'elle
correspond entièrement à ce que déjà d'autres
avaient pensé.
M. CHARRON: Si vous me permettez, la nouvelle orientation que vous
prévoyez à l'Institut de recherche pédagogique
expliquerait la diminution au chapitre des subventions. C'est peut-être
la véritable raison.
M. SAINT-PIERRE: Oui. Les $75,000 reflètent les engagements
antérieurs consentis par le ministère, d'autant plus que la somme
correspondant à notre effort dans ce secteur serait incluse
déjà dans les subventions aux universités, pour l'exercice
71/72.
M. CHARRON: Je m'excuse. Peut-être que c'était compris dans
votre laïus. Est-ce qu'on prévoit une éventuelle disparition
complète de l'Institut de recherche pédagogique?
M. SAINT-PIERRE: Oui. C'est parce que ce sont des programmes
déjà en vigueur.
M. CHARRON: C'est la dernière année qu'elle figure?
M. CARDINAL: C'est parce qu'il y a dédoublement de services.
M. CHARRON: Si vous ne l'aviez pas dit, cela aurait été la
critique que j'aurais formulée. Je suis bien content que...
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des programmes, disons, de deux ans qui ont
commencé l'an dernier, avec des chercheurs particuliers. Nous ne sommes
pas capables de les financer directement par les universités puisque
c'est nous qui avons un contrat. Alors cela se poursuivra cette année
mais, l'an prochain, je crois bien que cela sera complètement
disparu.
M. CHARRON: Oui.
M. CARDINAL: A moins qu'il n'y ait d'autres questions au poste 21, je
n'ai absolument aucune question à poser parce que la réponse que
vient de nous donner le ministre règle pas mal le problème.
M. CHARRON: Le député de Wolfe me rappelle que je laissais
passer les services contractuels sans soulever le désir de ventilation
qui m'a épris depuis le début de l'étude de ces
crédits.
M. SAINT-PIERRE: Effectivement, on fait un profit.
Aux services contractuels, il y a l'entretien et la réparation de
l'équipement de bureau. Il n'y a pas grand-chose. C'est simplement au
cas.
M. CARDINAL: Il y a $8,000 sur $1,600,000.
UNE VOIX: Cela ne fait rien.
M. SAINT-PIERRE: Le montant de $7,000...
M. CHARRON: Si le député de Bagot avait fait
l'étude des crédits du ministère des Affaires culturelles
en compagnie du député de Chicoutimi, il s'apercevrait que je
n'exagère pas du tout.
M. CARDINAL: Je n'ai jamais imputé d'intentions.
M. CHARRON: Nous avons passé trois semaines sur un budget de $18
millions, alors qu'ici nous passerons trois jours sur un budget de plus d'un
milliard.
M. CARDINAL: Aucun commentaire.
M. CHARRON: Vous êtes assez mal placé pour en faire.
M. SAINT-PIERRE: Il y a aussi l'impression des cahiers d'articles
expérimentaux du service d'admission aux collèges et
universités; c'est un contrat que nous avons avec eux.
M. LE PRESIDENT: Alors tous les sous-articles du poste 21 sont
adoptés?
M. BELAND: Un instant.
M. SAINT-PIERRE: Les remboursements?
M. BELAND: Au sous-article 12: Subventions: $75,000.
M. SAINT-PIERRE: Je l'ai expliqué tantôt. C'est que la
recherche passe aux universités.
M. BELAND: Ah bon! C'était cela tout à l'heure.
Très bien.
M. CHARRON: Les remboursements, M. le ministre.
M. SAINT-PIERRE: C'est SACU. On fait les tests français pour
l'ensemble du Canada, pour le service d'admission aux collèges et
universités. On nous rembourse pour les services rendus.
M. CHARRON: Ah bon!
M. LE PRESIDENT: Tous les sous-articles du poste 21 sont
adoptés?
M. CHARRON: Bien, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste 22: Service de la
coopération avec l'extérieur
Service de la coopération avec
l'extérieur
M. CARDINAL: M. le Président, j'avais posé la question
pour le service d'information. Je la pose pour le service de la
coopération parce que je l'ai déjà dit, il y a des
mouvements de va-et-vient entre les ministères. Dois-je comprendre,
d'une façon générale, que le personnel qui se trouve au
ministère de l'Education, pour le service de la coopération n'est
qu'un personnel accessoire qui dépend du ministère des Affaires
intergouvernementales qui en a la haute direction ou si au contraire...
M. SAINT-PIERRE: Tout ce qui touche la coopération en
matière d'éducation, l'ensemble de son personnel qui est de 40
postes, se trouve au ministère de l'Education, à 625
Saint-Amable. Le directeur est M. Jean Tardif qui est ici ce soir... je
m'excuse. Cette direction générale a quatre sections, quatre
modules: recrutement, section Europe; délégation
générale du Québec à Paris; une section
éducation que nous avons là-bas, recrutement, section pays en
voie de développement en particulier l'Afrique, puis, finalement,
recrutement, section Amérique du Sud.
M. CARDINAL: Une question additionnelle. A Paris, quel est le nombre de
personnes qui demeurent au service de l'éducation présentement
depuis que M. Rompré est devenu le directeur du cabinet et que M. Lepage
est rendu en Afrique?
M. SAINT-PIERRE: Il y a deux professionnels à Paris, plus
évidemment l'aide d'un sténographe et du personnel de soutien
formé de Français.
M. CARDINAL: C'est M. Morin et...
M. SAINT-PIERRE: M. Morin et M. Langevin.
M. LAVOIE (Wolfe): Ce sont les autorités qui vous ont bien
reçu à Paris quand vous êtes allé.
M. SAINT-PIERRE: Non ce sont d'autres.
M. BELAND: Où se trouvent les bureaux à Paris?
M. SAINT-PIERRE: Ils sont actuellement à 19 Barbet-de-Jouy, Paris
7e.
M. CHARRON: Ils sont toujours censés les perdre bientôt
selon les politiques du gouvernement.
M. CARDINAL: Oui, mais je rappellerai que tout cela a été
discuté en fait au ministère des Affaires
intergouvernementales.
M. CHARRON: M. le Président, lors de l'étude des
crédits du ministère des Affaires culturelles on a eu un long
débat concernant l'espèce de mainmise que le ministère des
Affaires intergouvernementales allait mettre sur tout ce qui s'appelle
relations avec l'extérieur. Et le ministre des Affaires culturelles
avait expliqué qu'il n'avait aucune objection quant à lui
il défendait son budget de cette façon-là du fait
que normalement le ministère des Affaires intergouvernementales
remplisse son mandat. C'est ainsi qu'au chapitre des Affaires culturelles dans
notre budget, il y a une diminution considérable cette année
d'une grande partie du budget concernant les relations culturelles avec
l'extérieur qui sont désormais passées aux Affaires
intergouvernementales.
Est-ce que, dans la politique du ministère, il y aurait des
objections à une disparition de ce service de coopération pour
aller se joindre au service des Affaires intergouvernementales?
M. SAINT-PIERRE: Oui, il y en aurait certainement, parce que je pense
que la coopération ce n'est pas un mot en soi, on ne fait pas de la
coopération avec d'autres pour le plaisir d'en faire,
particulièrement en matière d'éducation. Il reste qu'il y
a toujours un contenu pédagogique, il reste que les gens qui en sont
responsables doivent quand même avoir des antennes branchées sur
ce qui se passe dans le système scolaire québécois.
Alors pour savoir ce qui se passe dans le système scolaire
québécois, pour être conscient de Multi-Media, conscient
des développements et conscient de certaines des réalités
qui évoluent constamment, il faut être au ministère de
l'Education.
Maintenant, ceci dit, je reconnais également qu'en matière
de coopération avec l'extérieur, il y a quand même une
nécessité d'une forme de concertation par les Affaires
intergouvernementales.
M. CHARRON: De quel ordre est-elle actuellement, cette concertation?
M. SAINT-PIERRE: Elle est d'une part au niveau des programmes de
coopération en matière de coopération. L'initiative
revient quand même au ministère de l'Education, pour la
pensée des missions, des colloques, des conférences,
l'échange de professeurs, les coopérations, les bourses, les
conférences internationales, la révision de nos objectifs, pour
tout ça, la pensée demeure au ministère de l'Education;
sauf que, pour passer à l'action, nous créons le "setting" qui
est approuvé à l'intérieur de l'éducation comme une
priorité et là, il y a un mécanisme de contrôle que
je trouve normal, compte tenu qu'on transige avec l'étranger et qu'il y
a une certaine nécessité
pour le Québec de présenter une certaine cohérence
dans ces contacts.
Alors la présente formule me satisfait entièrement, nous
avons le contrôle complet des contenus, des priorités en
matière de coopération en éducation et
parallèlement nous pouvons quand même afficher, grâce au
ministère des Affaires intergouvernementales, une certaine
cohérence dans notre façon de transiger à la fois avec le
gouvernement fédéral et avec les autres gouvernements.
M. CHARRON: Est-ce que le statut de ce service vis-à-vis des
Affaires intergouvernementales est définitif ou bien si les
méchants fonctionnaires des Affaires intergouvernementales essaient
d'incorporer ce ministère-là?
M. SAINT-PIERRE: Je n'en ai pas entendu parler, en ce qui me concerne
c'est tel que c'est actuellement, c'est-à-dire que nous sommes quand
même responsables et je m'opposerais à prendre tout l'ensemble du
service et le passer aux Affaires intergouvernementales.
C'est l'éternelle question entre le contenu et le contenant, quel
est le plus important des deux.
M. CHARRON: Je vous encourage à tenir votre bout.
M. CARDINAL: Cela va plus loin que cela. Vous avez quand même un
budget de $458,000, ce qui est presque le sixième du budget total de la
coopération du gouvernement du Québec et ceci n'est que quant au
contenu. Il s'ajoute à ceci, qui n'apparaît pas dans le
ministère de l'Education, les dépenses de fonctionnement qui se
font par le ministère des Affaires intergouvernementales.
Pour l'explication du député, par exemple, si des membres
du ministère de l'Education doivent voyager, leurs frais sont
portés au ministère des Affaires intergouvernementales. Ici, on
n'a que les frais de fonctionnement au sein du ministère de
l'Education...
M. CHARRON: ...aux Affaires culturelles, aussi.
M. CARDINAL: ...sauf que le ministère de l'Education a toujours
eu le leadership en matière de coopération.
M. CHARRON: Grâce au brillant ministre qu'il a eu pendant trois
ans.
M. CARDINAL Pendant plus que trois ans. M. CHARRON: Pendant 32 mois.
M. CARDINAL: Quant à moi, je n'ai pas de question au sujet des
sous-articles.
M. LE PRESIDENT: Le poste 22 est accepté au complet.
M. CHARRON: Le poste 22 est accepté, très bien.
Maintenant,
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste 23: Service général
de l'enseignement privé.
Service général de l'enseignement
privé
M. CARDINAL: M. le Président, le ministre aurait laissé
entendre je me fie à des rapports de déclarations
qu'il modiefierait le projet dé loi 56 adopté le 18
décembre 1968. Entend-il poursuivre la politique actuelle? Je
m'explique. Il semblerait qu'au ministère on ait voulu, à un
certain moment, au lieu de donner les 80 p.c. globalement, essayer d'analyser
les besoins de la clientèle des institutions privées et de faire
un réajustement en conséquence.
M. SAINT-PIERRE: Non, ce n'est pas notre intention d'aller dans ce
secteur, nous allons continuer avec le projet de loi 56. Il y a quand
même certains points qui mériteraient d'être
éclaircis, en particulier la détermination du coût moyen,
à savoir si elle a un contenu qui touche le service de la dette.
J'ai rencontré récemment des membres de l'Association des
institutions privées et nous avons convenu d'une formule qui
m'apparaît équitable et qui me semble satisfaisante, c'est la
suivante: Compte tenu, dans nos régionales, que nos budgets de
fonctionnement n'incluent pas un service de dette approprié, compte tenu
que la plupart des polyvalentes sont payées, dans une très forte
proportion, comptant, c'est donc que le service de la dette est anormalement
bas. Nous avons l'intention, et nous faisons des études dans ce sens,
que dans la détermination du coût moyen, nous considérons
le coût moyen dans le secteur public à l'exception du service de
la dette. Nous exclurons le service de la dette pour déterminer le
coût moyen et nous ferons des analyses et des études c'est
une hypothèse de travail pour le moment de ce que pourrait
être un service de la dette raisonnable, à l'intérieur
d'une maison d'enseignement qui aurait dû amortir son service de la dette
normalement, sans avoir un fort montant comme dans le secteur public.
Encore, quand même, dans l'interprétation de la loi 56,
c'est une forme peut-être plus équitable pour tout le monde que
celle de la détermination du coût moyen.
M. CARDINAL: Ce problème-là a été
soulevé l'an passé et l'année précédente. Il
y a une question d'interprétation de la loi même. M. Lesage, dans
l'Opposition, l'avait déjà soulevé, surtout à la
suite des déclarations du ministre Morin lors de la deuxième
lecture du projet de loi 56. L'explication que le ministre vient de donner est
nouvelle, c'est la première fois que je l'entends dans cette
formulation.
M. SAINT-PIERRE: C'est un type d'hypothèse qu'on a
envisagé récemment, il y a quelques semaines.
M. CHARRON: Cela ne nécessite pas d'amendement à la loi
56?
M. CARDINAL: Non, c'est purement de l'interprétation.
M. SAINT-PIERRE: C'est la même philosophie. Et, pour ce point
précis il semble que le problème de l'enseignement privé
pour nous il n'est aucunement question de changer la philosophie
même de la loi 56 est un problème financier. Du
côté des institutions privées, on prétexte que notre
coût moyen est anormalement bas et peut-être avec raison on indique
que, dans le secteur public, comme nous payons comptant la plupart des
immobilisations, le service de la dette devient dérisoire puisque, dans
une commission scolaire régionale, le service de la dette pourrait
être aussi bas que $10 par étudiant.
M. CARDINAL: Oui, mais il y a une énorme différence entre
les deux. Dans le domaine public le service de la dette a toujours
été contrôlé par le ministère, tandis que
dans le domaine privé, au moment où la loi 56 a été
adoptée, on avait pu faire des immobilisations énormes ou
faibles, selon les institutions, sans aucun contrôle et le service de la
dette a été attrapé par le ministère au moment de
l'adoption de la loi.
M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse, mais il n'est pas question pour nous
d'accepter intégralement un service de la dette réelle d'une
institution.
Il est simplement question, d'une part, d'identifier les services autres
que celui des immobilisations et, deuxièmement, de
déterminer...
M. CARDINAL: Relativement.
M. SAINT-PIERRE: ...un coût théorique de ce que devrait
être, normalement, par élève, un service de la dette.
Même si l'institution s'est lancée dans des extravagances, elle
peut avoir un service de la dette réelle de $200 par élève
et nous, théoriquement, nous déterminerons que c'est $100
à peu près qui peuvent être un coût raisonnable.
M. CARDINAL: Que va-t-il arriver à l'institution si...
M. SAINT-PIERRE: C'est son problème.
M. CARDINAL: A ce moment-là, ses frais de scolarité et la
subvention sont réglés par le projet de loi 56. Par
conséquent, l'institution est prise avec une dette qu'elle ne peut pas
rembourser.
M. SAINT-PIERRE: Il peut y avoir des cas particuliers.
M. CARDINAL: Je ne blâme pas le ministre, c'est nous qui avons
adopté le projet de loi 56.
M. CHARRON: Y a-t-il eu, au cours de la dernière année, un
nombre d'institutions qui sont venues profiter des avantages que leur permet la
loi 56, un nombre supplémentaire de nouvelles institutions qui ont
été reconnues?
M. SAINT-PIERRE: Pas particulièrement. On pourrait vous donner
les chiffres exacts. Dans le bulletin officiel du ministère, on avait
toute la liste. Il se peut, particulièrement au niveau des permis
d'enseignement, qu'il y en ait eu de nouvelles, mais je pense que la question
du député...
M. CARDINAL: Dans le bulletin qui vous a été
distribué.
M. LAVOIE (Wolfe): Mais est-ce qu'elles sont reconnues pour des
prêts et des bourses aussi?
M. SAINT-PIERRE: Dans le rapport qui vous a été remis, que
vous avez eu au mois de décembre, on vous donnait la liste à
jour. Celle-ci est corrigée.
M. CHARRON: Oui, mais la liste n'indiquait pas celles qui venaient de se
greffer, si ma mémoire est fidèle, celles qui auraient
été reconnues au cours du présent exercice.
M. SAINT-PIERRE: Très bien. Je l'ai ici à jour et je crois
que la chose la plus simple est d'en faire tirer des copies. Mais
essentiellement, si on s'en tient aux décisions du ministre qui sont
à la fin, au niveau des institutions déclarées
d'intérêt public, nous avons sept cas additionnels.
M. CHARRON: Au cours de la dernière année?
M. SAINT-PIERRE: Depuis décembre à aujourd'hui, il y a eu
sept cas additionnels. Nous en avions 251 en décembre et nous en avons
258 maintenant. Pour les institutions reconnues pour fins de subventions, il
n'y a aucun changement; onze cas avant et onze cas maintenant. Au niveau des
permis, aucun changement; six cas auparavant et six cas maintenant.
M. CARDINAL: Au niveau des permis...
M. SAINT-PIERRE: Il y a sept institutions.
M. CARDINAL: ...est-ce qu'il existe encore beaucoup d'institutions qui
fonctionnent sans permis, si on applique entièrement le projet de loi
56?
M. CHARRON: Oui.
M. CARDINAL: Je ne parle pas des collèges, je parle de ces
écoles de personnalité, de danse...
M. CHARRON: Ecoles d'art oratoire. M. CARDINAL: ...d'art oratoire, oui,
etc. M. CHARRON: De judo.
M. SAINT-PIERRE: Je vais obtenir une copie connexe à cela et je
pense que vous pourrez la mettre dans votre rapport afin de voir la
différence.
Je m'excuse de faire une correction, mais le chiffre sept que j'ai
mentionné est pour celles qui étaient déclarées
d'intérêt public; or, elles touchaient quinze demandes
additionnelles d'institutions qui voulaient être reconnues
d'intérêt public. De ces quinze, sept ont eu la déclaration
d'intérêt public, quatre ont eu une reconnaissance pour fins de
subvention à 60 p.c, trois ont eu un permis et une, dans le cas de
recommandation du ministre, a été refusée.
M. CHARRON: Laquelle? Ce n'est pas Inspiration et Succès?
M. CARDINAL: Est-ce que l'on sait, au ministère
présentement, combien il y a d'institutions d'enseignement privé
qui n'ont pas demandé de permis mais qui fonctionnent et qui se
créent continuellement?
UNE VOIX: A peu près 500. M. CARDINAL: Tant que cela? M. CHARRON:
Autant que cela?
M. CARDINAL: De tout, oui. Je parle des écoles de judo, de
personnalité, d'élocution...
M. CHARRON: Est-ce qu'il existe, parmi le personnel pour lequel nous
allons voter tantôt un budget, des inspecteurs pour ce genre
d'écoles?
M. SAINT-PIERRE: Pour répondre directement à la question,
il y a un sous-article, au montant de $30,000, pour une agence de
sécurité, l'agence Phillips. Elle a été
engagée précisément pour détecter, en particulier,
toutes les institutions j'emploie un nom général
même si la plupart du temps ce ne sont pas des institutions tous
les noms d'organismes qui nous sont déférés ou que nous
pouvons détecter dans les bottins téléphoniques ou par
d'autres moyens et qui n'ont jamais donné signe de vie aux formulaires
qu'on leur a envoyés.
Alors, à cette occasion-là, nous en dressons une liste par
région et nous confions ces adresses-là à l'agence
Phillips qui va visiter les maisons et nous fait rapport.
M. CHARRON: L'année dernière, par exemple, là vous
venez de nous dire de 500 à 600...
M. SAINT-PIERRE: Peut-être que je pourrais finir la
réponse, et vous verriez ce qui est arrivé.
M. CHARRON: Bon, je vais voir ce qui est arrivé.
M. SAINT-PIERRE: Le 26 mars 1971, nous avions confié à
cette agence... En passant, il y a eu un appel d'offres et on nous a soumis
différentes agences, des noms de candidats; nous avions certaines
exigences et c'est l'agence qui présentait les coûts les moindres
qui s'est vu confier la tâche. Dans la région de Montréal,
il y avait 304 institutions; dossiers confiés: Québec, 33. Alors,
le 26 mars, de ces dossiers confiés, les enquêtes qui avaient
été complétées dans Montréal: 194 cas. De ce
nombre, 41 cas ont été déférés au service
juridique pour obtenir une opinion afin de savoir si nous avions suffisamment
de preuves pour aller plus loin ou s'il y avait réellement infraction.
Il y avait un certain nombre de poursuites immédiates. Il y avait sept
cas où c'était patent. Inspiration et Succès devait
être de ce nombre. Nous avions une poursuite en cours.
M. CARDINAL: Question additionnelle. Ce genre, pour employer
l'expression de l'abbé Bibeau, d'institutions qui n'en sont point et qui
agissent à partir d'autres provinces ou d'autres pays sur le territoire
du Québec, sont-elles aussi suivies par le ministère?
M. SAINT-PIERRE: Si elles ont une place d'affaires dans la province de
Québec, oui.
M. CARDINAL: Par conséquent, si elles n'en ont pas, il est
très simple pour elles de déménager à
l'extérieur et de faire du braconnage.
M. SAINT-PIERRE: D'après la consultation que nous avons eue avec
le service juridique, c'est la réponse qu'on nous a donnée.
M. CARDINAL: Alors, il y aurait lieu d'amender le projet de loi...
M. SAINT-PIERRE: Non, il n'y en a pas beaucoup, c'est un tout petit
nombre. Ce sont des écoles qui donnent des cours par correspondance, la
plupart du temps.
M. CARDINAL: Oui. M. CHARRON: C'est ça.
M. SAINT-PIERRE: Mais dans la plupart des cas, elles ont quand
même une place d'affaires dans la province de Québec. Là,
elles tombent sous le coup de la loi. C'est la même chose
qu'Inspiration et Succès. Elles tombent sous l'empire de la. loi,
dans ce cas-là. C'est seulement lorsqu'elles n'ont même pas de
bureau par ici et que les seuls contacts qu'elles ont avec une clientèle
éventuelle se font par correspondance.
M. CARDINAL: Bien, je vous pose une question qui va encore plus loin. Je
ne nommerai pas l'institution mais je connais une institution qui a son
siège social dans la région de Newport, qui fait beaucoup de
publicité par correspondance, à partir de ce qu'on appelle en
français des "mailing lists", qui n'a pas de maison d'affaires ici, qui
a des agents d'affaires ici.
M. SAINT-PIERRE: Dès qu'elles ont des agents, elles tombent sous
la loi quand même.
M. CARDINAL: Ah bon! D'accord.
M. SAINT-PIERRE: Parce que la sollicitation est défendue.
M. CARDINAL: C'est une solliciation qui se fait de la façon
suivante. La personne passe le test et donne son numéro de
téléphone ainsi que son adresse. Dès que c'est fait...
M. SAINT-PIERRE: Dès qu'ils ont des agents...
M. CARDINAL: ... dans les semaines qui suivent, il y a un solliciteur
qui arrive.
M. SAINT-PIERRE: Le fait d'avoir des agents, nous l'interprétons
comme l'équivalent d'une place d'affaires par ici.
M. CARDINAL: Merci.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Wolfe.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, j'ai une question à
poser qui est peut-être hors du sujet. Nous avons probablement
passé l'article. Je n'ai pas pensé de poser la question
concernant les écoles privées.
UNE VOIX: D'accord.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y a des écoles privées dont les
élèves sont reconnus par le ministère de l'Education pour
les subventions de prêts et bourses. Il y en a d'autres qui ne le sont
pas. Quelles sont les conditions pour que ces écoles-là soient
reconnues? Je vais donner un exemple. Il y a le Quirion Business School,
à Thedford Mines. Les élèves viennent me voir et ils me
disent: On n'a pas de prêts ni de bourses.
M. SAINT-PIERRE: Ils sont de niveau secondaire. D'après le
règlement du service des prêts et bourses, le niveau secondaire
n'a pas accès aux bourses.
M. CARDINAL: Sauf par arrêté ministériel dans le cas
où on ne peut pas avoir le même service sur le territoire.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est le même cas pour le Bart School à
Québec où les élèves...
M. SAINT-PIERRE: Il y a le Bart School à Québec.
M. LAVOIE (Wolfe): Il y en a un autre à Sherbrooke, je crois que
c'est O'Sullivan, je pense.
M. SAINT-PIERRE: Oui. M. CARDINAL: O'Sullivan.
M. LAVOIE (Wolfe): Ils ont des prêts-bourses, ces
étudiants-là.
M. SAINT-PIERRE: Non. Le point, c'est qu'au niveau secondaire, lorsque
vous avez un cours qui est disponible à l'intérieur d'une
commission scolaire de l'enfant, là il n'y a pas de prêts-bourses
parce que, sans cela, l'enfant montre un dossier de dépenses qui n'est
pas justifié puisque le service dans le secteur public l'indique.
M. LAVOIE (Wolfe): Je comprends, mais s'ils vont à l'école
régionale, si vous voulez,...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): ... ils vont suivre le cours de deux ans en
sténo-dactylographie. Cela prend deux ans pour avoir leur diplôme.
S'ils vont à une école privée, ils vont peut-être
faire leur cours dans l'espace d'un an et ce sera aussi bon.
M. SAINT-PIERRE: Bien, il ne sera pas aussi bon...
M. LAVOIE (Wolfe): Ils vont être obligés de payer.
M. SAINT-PIERRE: Ils n'ont pas la formation générale, ils
ne seront pas aussi bons. C'est toute la pertinence de nos cours dans le
secteur professionnel. Mais une fois que nous sommes convaincus de cette
pertinence-là, notre système est que si l'enfant ce cours
est disponible, il lui est offert et est gratuit ne veut pas le prendre
et il décide de le prendre ailleurs pour toutes sortes de raisons, il a
la liberté de le faire. Mais là, il n'y a pas d'assistance.
M. CARDINAL: C'est un arrêté qui est reconduit chaque
année, cela. Cet arrêté minis-
tériel a toujours dit dans le passé que, si l'enfant
choisit d'aller dans un endroit privé alors que le secteur public donne
le même enseignement, il n'a pas droit aux bourses.
M. SAINT-PIERRE: Au niveau secondaire seulement.
M. CARDINAL: Au niveau secondaire. M. LAVOIE (Wolfe): Excusez-moi si
j'ai...
M. CARDINAL: Non, non, ce n'est pas une question. Ce n'est pas tout le
monde...
Administration
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je peux considérer...
M. CARDINAL: Oui, quant à moi.
M. LE PRESIDENT: ... qu'à l'article 1 les sous-articles sont
adoptés?
M. CARDINAL: ... de 1 à 29.
M. BELAND: Avec des explications. Voici, enfin. Est-ce qu'il y aurait
possibilité, quand même, que tous les députés de
l'Assemblée nationale puissent avoir la liste des écoles
d'enseignement privées qui sont acceptées? Je pense que cela
rendrait service à tout le monde.
M. SAINT-PIERRE: Elle a été distribuée et elle est
dans le bulletin officiel du ministère de l'Education. Cette liste a
été publiée le 24 mars 1971. Elle est distribuée,
je pense, aux députés.
M. CARDINAL: Non, c'est-à-dire qu'elle est distribuée aux
membres de la commission parlementaire sauf qu'à cette commission nous
l'avons distribuée hier ou avant-hier.
M. SAINT-PIERRE: J'ai l'impression que le bulletin officiel du
ministère est envoyé à tous les députés.
M. CARDINAL: Je ne pense pas.
M. SAINT-PIERRE: Si vous me permettez, chaque député a une
copie du rapport officiel...
M. CARDINAL: Cela d'accord.
M. SAINT-PIERRE: ... dans lequel est la liste complète des
institutions d'enseignement privées.
M. CARDIANL: Mais le bulletin n'est pas distribué à tous
les députés.
M. SAINT-PIERRE: Non. Ce sont les mêmes qui y sont inscrites.
C'est à une date et c'est évolutif.
M. CARDINAL: Je voulais simplement, disons, faire la différence
entre les deux.
M. CHARRON: Est-ce que le ministre pourrait nous donner des explications
sur le sous-article 3 et nous adopterons en bloc?
M. SAINT-PIERRE: A la commission consultative de l'enseignement
privé, il y a huit membres non-fonctionnaires. Alors, allocations de
présence, $25. Cela donne à peu près $60 par jour. Cela
fait $20,000 suivant le nombre de réunions. L'autre, ce sont les
enquêtes de l'agence Phillips que nous avons mentionnées qui
s'élèvent au montant de $30,000.
M. LE PRESIDENT: Tous les sous-articles de l'article 1 sont
adoptés?
M. CARDINAL: Adopté.
M. CHARRON: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Article 2: Subventions aux institutions d'enseignement
privées.
Subventions aux institutions d'enseignement
privées
M. CHARRON: C'est l'adoption de la loi... C'est la vérification
de la loi 56.
M. CARDINAL: C'est ça.
M. CHARRON: Je veux ajouter seulement une phrase. Je pense que chacun
des membres de la commission parlementaire, à un moment ou un autre, a
reçu une lettre des défenseurs acharnés de l'enseignement
privé je ne sais pas comment s'appelle leur groupement, il y en a
plusieurs, de toute façon pour se plaindre que le
ministère les négligeait, les bâillonnait, les torturait,
etc. Je pense que l'accroissement budgétaire que nous constatons de $4
millions vient répondre à leurs critiques. La loi 56 est
parfaitement, sinon même, trop large à l'égard de
l'enseignement privé. Je suis heureux de voir cet accroissement qui
vient répondre à ces critiques. De toute façon...
M. CARDINAL: Il n'y a certainement pas lieu à critique.
M. CHARRON: Ah non! Je ne crois pas non plus.
M. CARDINAL: Certainement pas.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. CHARRON: Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Poste 25: Conseil supérieur de
l'éducation.
Conseil supérieur de l'éducation
M. CARDINAL: M. le Président, je ferai une remarque
générale qui pourrait peut-être aider la deputation. Le
budget du Conseil supérieur de l'éducation, comme on l'a dit
déjà, est présenté au ministère,
préparé par le Conseil supérieur de l'éducation,
présenté comme tel par le ministère au conseil des
ministres. A cause de cette raison et du fait que ce budget a toujours
été inférieur à $500,000, j'en proposerais
l'adoption en bloc.
M. LAVOIE (Wolfe): J'aimerais avoir le nom des membres. Est-ce que vous
avez ici le nom des membres?
M. CHARRON: C'est dans le rapport...
M. SAINT-PIERRE: C'est dans le rapport. Il y a 25 personnes dans le
conseil.
M. CHARRON: Est-ce qu'il y a eu des démissions et de nouveaux
membres cette année?
M. SAINT-PIERRE: Il y a plusieurs mandats qui expirent ces jours-ci.
Justement, je dois rencontrer M. Garant pour cela. Ces expirations sont pour la
fin d'août. Il y a eu un remplacement, récemment, concernant M.
Fox.
M. CARDINAL: M. Fox.
M. SAINT-PIERRE: ... le vice-président anglophone.
M. CARDINAL: M. Fox aurait démissionné?
M. SAINT-PIERRE: Il l'a fait aujourd'hui.
M. CARDINAL: Ah bon!
M. VEILLEUX: M. le Président...
M. SAINT-PIERRE: M. Fox a démissionné comme
vice-président mais pas comme membre. Il y a plusieurs...
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: ... le poste de président est occupé par M.
Garant depuis combien d'années?
M. SAINT-PIERRE: Depuis combien d'années?
M. VEILLEUX: Dix ans?
M. SAINT-PIERRE: Dans la loi, je crois que c'est trois ans ou cinq ans.
Cinq ans et il termine l'an prochain.
M. VEILLEUX: Merci.
M. CARDINAL: M. le Président, M. Garant a été
nommé il y a à peine deux ans.
M. CHARRON: Est-ce que le Conseil supérieur de l'éducation
possède ses propres fonctionnaires, un bureau de recherche, etc.?
M. SAINT-PIERRE: Il en a 25.
M. CHARRON: Ce sont les traitements qu'on voit.
M. CARDINAL: Il ne dépend pas du ministère de l'Education.
C'est un organisme à part. Mais c'est placé là dans le
budget.
M. CHARRON: Mais il est né d'une loi d'ailleurs en même
temps...
M. CARDINAL: C'est ça.
M. CHARRON: ... que le ministère de l'Education. Est-ce que le
Conseil supérieur de l'éducation a déjà tenu des
séances publiques, par exemple?
M. SAINT-PIERRE: Oui, il en a tenu dans les différentes
régions. D'ailleurs, il devait poursuivre cette année. Le mandat
de M. Garant est de trois ans.
M. CARDINAL: Trois ans. C'est parce que cela fait deux ans qu'il a
été nommé.
M. SAINT-PIERRE: Il en a déjà tenu, auparavant et
même cette année, je pense.
M. LE PRESIDENT: Le conseil supérieur est venu à Alma,
l'an passé.
M. CHARRON: Pour quels problèmes?
M. SAINT-PIERRE: Tout simplement pour écouter la population en
matière...
M. CHARRON: Est-ce qu'il n'y aurait pas une occasion de le
réanimer je sais qu'il est indépendant du ministère
concernant la loi 28, par exemple?
M. SAINT-PIERRE: Sûrement. Je pense qu'il va se prononcer.
M. CARDINAL: Bien, il y a un problème, M. le ministre. Je ne sais
pas. J'ai toujours hésité. D'après la loi, le
ministère est obligé de soumettre les règlements au
Conseil supérieur de l'éducation. Soumettre une loi au Conseil
supérieur de l'éducation, cela crée toute une série
de problèmes techniques. Ou bien on soumet la loi au conseil avant que
les députés en prennent connaissance, ce qui est contre les
usages de la Chambre, ou on la soumet après
que les députés en ont pris connaissance et à ce
moment-là, la Chambre est déjà saisie de la loi et le
gouvernement est déjà engagé. Et il y a la commission
parlementaire.
M. CHARRON: Ce que je voulais dire...
M. SAINT-PIERRE: L'accommodation qu'on fait, c'est de
transmettre...comme le projet de loi 28 serait transmis...
M. CARDINAL: C'est une gracieuseté qu'on fait pour avoir un
avis.
M. CHARRON: Il va certainement se prononcer comme il l'a fait sur le
projet de loi 27. Mais l'initiative d'aller ou non entendre les témoins
dans des salles publiques, relève de lui.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. CHARRON: En aucun temps, vous ne pouvez le conseiller de le faire ou
non.
M. CARDINAL: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Alors, tous les sous-articles...
M. CHARRON: Je vous recommande de le faire.
M. LE PRESIDENT: ...du poste 25 sont adoptés.
M. CARDINAL: Adopté.
M. CHARRON: Le député de Wolfe me rappelle que, pour la
dernière occasion, j'aurai le plaisir d'avoir une ventilation de
services contractuels, je la prends.
M. SAINT-PIERRE: Services contractuels, c'est le rapport annuel $20,000
et autres, $1,000.
M. CARDINAL Qui doit être déposé dans les 30 jours
du début de la session.
M. CHARRON: Oui. Il a été déposé?
M. CARDINAL: Oui, mais pas dans 30 jours.
M. CHARRON: Ce n'est pas toujours respecté, en tout cas.
M. LE PRESIDENT: Le poste 25 adopté au complet.
M. CARDINAL: Oui.
M. LE PRESIDENT: Poste 26: Conseil des universités.
Conseil des universités
M. CARDINAL: C'est la même situation que le Conseil
supérieur de l'éducation. C'est un organisme de
l'extérieur qui a un budget, cette année, d'un peu plus de
$200,000 et sur lequel le ministère n'a aucun contrôle sauf qu'il
doit suivre la loi et lui soumettre...
M. LAVOIE (Wolfe): J'aimerais savoir au moins ce qu'il fait.
M. SAINT-PIERRE: Ce conseil touche tout... Il y a une Loi du Conseil des
universités. Alors, il est responsable. C'est un organisme consultatif
au ministère pour tout ce qui touche les universités. Une de ses
principales fonctions sera de se pencher sur le problème des budgets
d'investissements aux universités, desquels nous avons discuté
cet après-midi, ainsi que des budgets de fonctionnement des
universités et tous les nouveaux programmes.
M. LAVOIE (Wolfe): Au niveau pédagogique aussi?
M. SAINT-PIERRE: Ah oui! Tous les aspects. Tous les
développements de l'enseignement supérieur au Québec.
M. BELAND: Les personnes qui font partie de ce Conseil des
universités, est-ce que ce sont des personnes qui font des
échanges de points de vue ou des recherches vis-à-vis des autres
universités, ailleurs, dans d'autres provinces ou enfin dans d'autres
pays?
M. SAINT-PIERRE: Non. Elles peuvent faire cela. Mais c'est un conseil
consultatif sur tout ce qui touche l'enseignement supérieur. Il fait des
recommandations. Souvent, cela peut toucher des budgets, comme je vous l'ai
mentionné, mais d'autres points aussi.
M. CHARRON: Quelle augmentation...
M. SAINT-PIERRE: Ils sont neuf membres.
M. CHARRON: ...s'adresse, en particulier, à la DIGES?
M. SAINT-PIERRE: Non, au ministre.
M. CHARRON: Au ministre. C'est à vous, ensuite, à la
référer à la DIGES si vous décidez d'en tenir
compte.
M. LE PRESIDENT: Alors, les sous-articles du poste 26 sont
adoptés, c'est-à-dire le poste 26 est adopté au
complet?
M. CHARRON: Il le faut bien, il n'y a pas de services contractuels.
M. SAINT-PIERRE: Le président du conseil est M. Germain
Gauthier.
M. LE PRESIDENT: Un instant, il y a le poste 27 à la page 90. On
peut adopter le poste 1 qu'on avait...
M. CARDINAL: Comment se fait-il qu'il est là. Ou bien il est
statutaire ou bien...
M. LE PRESIDENT: Achat, construction et transformation d'immeubles, y
compris ameublement et équipement.
Achat, construction et transformation
d'immeubles
M. LAVOIE (Wolfe): Bon, c'est là que je peux poser ma question
sur l'Université de Sherbrooke.
M. SAINT-PIERRE: Les résidences d'étudiants?
M. LAVOIE (Wolfe): Oui.
M. SAINT-PIERRE: Non, c'est dans le plan des investissements
universitaires. Mais nous pouvons y répondre. Nous recevons les
priorités des universités, résidences, facultés et
autres. C'est analysé. Annuellement, le gouvernement doit déposer
un arrêté en conseil établissant son plan quinquennal pour
l'ensemble des universités.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est parce qu'il y a des soumissions qui ont
été demandées pour des résidences à
l'Université de Sherbrooke...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. LAVOIE (Wolfe): ...et il n'y a pas de décision qui se prend.
Peut-être que le coût est trop élevé. Je ne le sais
pas.
M. SAINT-PIERRE: C'est la responsabilité... S'il y a des
soumissions à demander, c'est la responsabilité de
l'université elle-même. Nous, nous approuvons. La
Société d'habitation du Québec est impliquée
là-dedans puisqu'elle fait un prêt.
M. CARDINAL: Adopté. M. CHARRON: Poste 27, adopté. M. LE
PRESIDENT: Adopté. M. CARDINAL: Adopté.
M. BELAND : Un instant là. Le montant de $1,400,000 prévu
pour l'exercice financier 70/71, est-ce qu'il a été
entièrement dépensé?
M. SAINT-PIERRE: Un instant, nous allons vous donner le chiffre. Cela
touche des achats, constructions sur les édifices qui appartiennent
encore au ministère dont ceux de Vaudreuil, Rimouski, Institut de
marine.
M. LE PRESIDENT: Le poste 27, adopté.
M. SAINT-PIERRE: Un instant, nous allons lui donner la réponse
à sa question.
M. BELAND: Un instant, oui.
M. SAINT-PIERRE: Je vais vous donner la réponse.
M. CARDINAL: C'est parce qu'il y en a de moins en moins.
M. SAINT-PIERRE: De quoi?
M. CARDINAL: De ces édifices-là. Autrefois, il y avait les
écoles normales, des écoles techniques, des instituts familiaux,
des écoles moyennes d'agriculture, etc.
M. SAINT-PIERRE: L'an dernier, nous avons dépensé
$529,360. Cela, c'est net. Il y a eu le remboursement du gouvernement du
Canada, puisqu'il y avait des dépenses d'immobilisation selon l'entente
que nous avons avec lui pour l'éducation postsecondaire.
M. CARDINAL: Les ententes fédérales-provinciales.
M. BELAND: Le solde a été verse au fonds...
M. SAINT-PIERRE: Les crédits périmés retournent aux
comptes publics; on les perd.
M. BELAND: Dans ce cas-là, cela veut dire que, justement, il n'y
a pas tellement une grande différence avec ce qu'on projette cette
année.
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. BELAND: C'est environ une centaine de mille dollars de
différence. D'accord.
M. LE PRESIDENT: D'accord. Alors, le poste 27 est adopté.
M. CARDINAL: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Le député de Bagot.
M. CARDINAL: ...je ne sais pas combien d'heures nous avons passés
à l'étude de ces crédits. C'est quand même fait.
M. CHARRON: M. le Président, le poste 1 n'est pas
adopté.
M. CARDINAL: Non. Justement, je vais y venir, si vous me le
permettez.
M. CHARRON: Ah bon! Très bien.
M. CARDINAL: Cela a été plus rapide que pour bien des
années. Le ministre s'y est prêté d'une façon fort
patiente, en certaines circonstances. Il faut le remercier, lui et tous ses
fonctionnaires qui sont venus à tour de rôle et qui ont même
consenti, dans certains cas, à donner eux-mêmes les
réponses. Nous avions convenu, au début, de suspendre l'adoption
du poste 1. Je suggérerais que nous le laissions suspendu tout
simplement, pro forma, comme cela se fait dans tous les ministères.
N'ayant pas l'intention de soulever un débat en Chambre sur ces
crédits, mais ne voulant pas, non plus, fermer la porte à
d'autres députés qui n'ont pas pu profiter des débats de
cette commission, je pense que le ministre sera d'accord sur cette
procédure qui est usuelle.
Je voudrais, en terminant, ajouter ceci: si, l'an passé, les
débats se sont tenus à un niveau assez élevé,
surtout parce qu'ils se sont déroulés à l'Assemblée
nationale, cette année, même si nous étions en commission
et que, parfois, nous nous sommes permis de nous dérider, je pense que
cela s'est fait quand même dans une atmosphère sérieuse et
que les députés ont pu connaître plusieurs détails
qui pouvaient leur échapper sur ce gros ministère qui prend une
grande partie du budget du Québec.
Je voudrais aussi remercier le président qui a manifesté
une patience et une impartialité remarquables. Je voudrais remercier
aussi les collègues des trois partis d'Opposition qui, n'étant
pas toujours d'accord, ont quand même été d'accord pour
poser des questions au ministre pour essayer d'en connaître davantage.
Sur ces mots, je sais bien que nous nous reverrons en comité
plénier pour un projet de loi, en commission parlementaire pour un autre
et encore, éventuellement, en commission des crédits. J'ose
espérer que les députés, apprenant de plus en plus ce qui
se passe au ministère de l'Education, auront de moins en moins de
questions de détails et qu'ils...
M. CHARRON : C'est justement le contraire.
M. CARDINAL: Non, ce n'est pas le contraire. Je ne suis pas d'accord...
pourront, au contraire, grâce aux technocrates du ministère,
obtenir des réponses qui simplifieraient le débat sur les
crédits, qui devrait, d'après moi, porter surtout sur les
politiques générales du ministère, sur l'utilisation des
deniers que le ministère a à sa disposition pour l'application de
ses politiques générales et de ces grandes politiques, comme
Multi-Media, par exemple, ou d'autres. Je crois que les cas particuliers
peuvent aller au feuilleton ou à la période des questions
à l'Assemblée nationale. On peut diverger d'opinion avec moi sur
ce sujet. Je n'aurais pas dû entrer dans ce sujet et soulever un
débat. J'espère qu'il n'y en aura pas. Je sais que c'est
l'occasion rêvée pour poser toutes les questions.
On nous le dit, d'ailleurs, en Chambre du côté
ministériel.
Je pense quand même qu'en fin de compte on s'en est bien
tiré et, sans vouloir devenir un club de gens qui se félicitent
mutuellement, je voudrais remercier encore une fois le ministre, son
équipe, les députés ministériels qui
eux-mêmes ont posé des questions au ministre et tous ceux qui ont
eu la patience de travailler quelques nuits et quelques jours à cette
commission parlementaire sur les subsides du ministère de
l'Education.
Merci, M. le Président.
M. LAVOIE (Wolfe): Espérons, M. le Président, que les
crédits viendront plus tôt l'an prochain, qu'il fasse moins chaud,
puis que ça dure un peu plus longtemps.
M. BELAND: Pour ma part, je remercie également le ministre, de
même que tous ses fonctionnaires pour avoir bien voulu répondre
à toutes les questions qui ont été posées. Au nom
également de mes collègues qui m'ont précédé
ici, je tiens à vous remercier d'une façon très
sincère pour toute la collaboration que nous avons eue.
Maintenant, il y a peut-être une petite chose que je veux
souligner. C'est que justement, ç'a peut-être été
agaçant et pour le ministre et pour les fonctionnaires, d'entendre les
mêmes questions parce qu'il fallait être tantôt à la
Chambre et tantôt ici. A ce moment-là, ça devient
agaçant pour tout le monde et également pour la présidence
de nous endurer en quelque sorte. Mais j'espère que, pour ma part, l'an
prochain il y aura possibilité d'étudier dans une autre
atmosphère et qu'il y aura possibilité d'étudier les
différents budgets tel qu'on le fait cette année.
M. CHARRON: M. le Président, je me cherche des services
contractuels; je n'en trouve plus. Moi aussi, M. le Président, je viens
de revivre en quelques jours, en quelques nuits aussi comme disait le
député de Bagot, le bout de mon expérience parlementaire
qui revient annuellement et que j'aime le plus.
Je ne suis pas d'accord avec le député de Bagot sur le
fait que plus je connaîtrai ce domaine de l'éducation moins
j'aurai de questions à poser au ministre. Je ne crois pas avoir
posé trop de questions sur le fonctionnement du ministère. J'ai
fait des recherches moi-même, j'ai beaucoup lu et j'ai essayé
d'élaborer avec le ministre et ses dangereux technocrates, les
politiques générales que le ministère allait
défendre dans chacun des domaines. Peut-être qu'à certains
moments, je l'admets, on a été précis, mais on n'a pas
à s'en cacher, l'éducation pour les parents et pour les
étudiants, c'est aussi très précis.
Il s'agit d'une vie quotidienne qui emploie les plus belles
années de notre vie, dit-on, et pour eux, autant pour les
étudiants du présco-
laire que pour les adultes en recyclage, c'est une chose
extraordinairement précise et sérieuse. Je remercie mes
collègues aussi des partis d'Opposition, le député de
Bagot qui nous a apporté l'expérience qu'il a prise à la
tête du ministère le député de Wolfe
également, les collègues du Ralliement créditiste qui se
sont succédé à tour de rôle pour nous apporter
chacun leur couleur. Je remercie particulièrement le ministre d'avoir
accepté ce genre de débat où l'on a finalement beaucoup
appris et j'espère que le ministre aussi a pu épouser les
suggestions que nous pouvons lui faire à l'occasion.
J'ai déjà envie de reprendre les crédits de 72/73,
ça sera la dernière année avant les élections
et...
M. LAVOIE (Wolfe): On pourra peut-être attendre au
Haut-Commissariat ce soir par exemple.
M. CHARRON: Cela sera la dernière année avant les
élections, donc nous devons nous préparer à être au
pouvoir à ce moment-là. Nous ferons encore une fois une
étude très attentive et très sérieuse, parce que,
tôt ou tard, nous aurons à diriger ce ministère.
M. SAINT-PIERRE: Vous commencez à rêver.
M. CHARRON: Admettez que c'est l'heure.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, on me permettra à la fin
quelques minutes pour exprimer mon remerciement bien sincère à
tous les députés qui ont participé au débat des
crédits de l'Education. Je les remercie d'une part pour le ton dans
lequel les débats se sont déroulés, mais aussi pour le
sérieux qu'ils ont tous apporté et les contributions
remarquées qu'ils ont soumises à différents
problèmes d'éducation.
Je m'en voudrais également de ne pas exprimer des remerciements
bien sincères à mes fonctionnaires en particulier, à mon
sous-ministre, M. Yves Martin, ainsi qu'à mon adjoint parlementaire, M.
Gilles Houde. On constate suivant le calibre...
M. LAVOIE (Wolfe): ... près de vous pour avoir vos hommages.
M. SAINT-PIERRE: ... des informations qui nous sont données et
des fonctionnaires, jusqu'à quel point il y a une consolation à
être ministre de l'Education: c'est de se sentir solidement appuyé
par une équipe fort compétente, loyale, qui est prête et
qui n'hésite pas à donner le meilleur d'elle-même à
une cause qui est très noble au Québec.
Je pense que, ce soir et au cours des derniers jours, j'ai tenté
de donner des réponses à vos questions. Mais, dans un tel
déroulement, dans un tel match, une équipe était
derrière moi. Il faut bien réaliser que c'est une équipe
qui doit apprendre à vivre ensemble, non seulement pendant la
période des crédits mais tout au long de l'année. Un peu
comme un club de hockey, je pense qu'il faut se préparer ensemble et
c'est un peu tous les maillons qui comptent. D'ailleurs, comme dans le
système scolaire, pour répondre aux questions des
députés, il faut se préparer à répondre
à beaucoup d'autres questions pour apporter avec satisfaction les
quelques réponses que vous demandez.
Encore une fois, ce fut un plaisir pour moi de défendre les
crédits de l'Education cette année et ça rappelle des
souvenir assez proches où c'était une première
expérience. L'adage dit: Jamais deux sans trois; alors, peut-être,
nous aurons l'occasion l'an prochain de reprendre la tâche. En attendant,
je vais assurer tous les membres de la commission parlementaire, tous les
députés, que tout au long de l'année il me fera plaisir de
répondre à toutes les questions qu'ils pourraient soulever dans
le particulier, qu'on voudra bien nous adresser au ministère. Egalement,
nous continuerons de tenter de les informer le plus possible en leur
transmettant tous les documents qui pourraient présenter un certain
intérêt dans tout ce qui touche l'éducation. Merci.
M. LAVOIE (Wolfe): Il n'est pas question, M. le ministre, que vous
défendiez les crédits des Richesses naturelles l'an prochain?
M. SAINT-PIERRE: Ah non! Il n'est pas question de ça.
M. LAVOIE (Wolfe): Non, très bien.
M. LE PRESIDENT: A titre de président, je tiens à
remercier tous les membres de tous les partis siégeant à cette
commission. C'était la première fois que je présidais
officiellement une commission.
M. CHARRON: Vous nous avez bien pilotés, M. le
Président!
M. LE PRESIDENT: Je n'ai pas trouvé la tâche facile
à certains moments. Je remercie également les fonctionnaires qui
ont participé aux discussions.
(Fin de la séance 1 h 7)