Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
mercredi 2 octobre 2024
-
Vol. 47 N° 54
Étude détaillée du projet de loi n° 64, Loi instituant le Musée national de l’histoire du Québec
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt et une minutes)
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
bon mercredi à tous. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de la culture et de l'éducation ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 64, la Loi instituant le Musée
national de l'histoire du Québec.
Donc, Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Asselin (Vanier-Les Rivières) est remplacé par M. Caron
(Portneuf); Mme Tremblay (Hull) est remplacée par M. Martel (Nicolet-Bécancour);
et Mme Ghazal (Mercier) est remplacée par M. Zanetti (Jean-Lesage).
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la secrétaire. Donc, lors de la suspension de nos travaux d'hier, nous en
étions à l'étude de l'article 3. Donc...
La Présidente (Mme Dionne) : ...donc,
M. le ministre, je vous laisse la parole.
M. Lacombe : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, article 3 :
L'article 41 de cette loi est modifié
par le remplacement de «et Musée de la civilisation» par «Musée de la
civilisation et Musée national de l'histoire du Québec».
Donc, c'est un article qui vient préciser
que l'appellation Musée national de l'histoire du Québec ne pourra être
utilisée sans l'autorisation écrite de ce dernier afin de désigner un immeuble,
une entreprise ou un organisme quelconque.
La Présidente (Mme Dionne) : Des
commentaires sur l'article 3? Mme... Oui.
Mme Garceau : Bon matin à
tous. Je voulais juste poser des questions en termes de... le raisonnement
derrière cet article. Dans quelles circonstances?
M. Lacombe : C'est une
disposition qui existe déjà dans la loi pour les autres musées. Donc, c'est
simplement de l'ajouter aussi pour le Musée national de l'histoire du Québec
qu'on crée avec le projet de loi. C'est pour s'assurer qu'il ait le contrôle
sur son nom et que ce soit donc protégé.
Mme Garceau : Donc, voulant
dire que personne ne peut utiliser, la compréhension, le nom du Musée national
de l'histoire du Québec sans l'autorisation écrite de ce dernier, donc je
présume, du D.G. du musée.
M. Lacombe : Là, écoutez,
je... Oui. Bien, en fait, est-ce que c'est le D.G. ou pas? C'est l'institution,
là. Je ne sais pas exactement de quelle façon cette autorisation-là est
délivrée, là, puis je ne pense pas que c'est... que ça pose un problème. C'est
quoi? Sur résolution?
Une voix : Oui.
M. Lacombe : C'est ça. C'est
dans leur organisation interne, là. C'est à eux de définir ça.
Mme Garceau : O.K. Merci.
M. Lacombe : Bienvenue!
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
questions, commentaires sur l'article 3? Est-ce que l'article 3...
Oui, M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Au fond,
l'article 3, ça fait juste dire... écrire le nom du musée dans la loi,
puis il n'y a pas d'autres conséquences à cet article-là si je comprends bien?
M. Lacombe : Bien,
c'est-à-dire, ça fait plus qu'inscrire le nom du musée dans la loi, ça vient
lui donner la même protection, quant à l'usage de son nom, que les autres
musées.
M. Zanetti : Ah! O.K. Je
comprends. Parfait. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
est-ce que l'article 3 est adopté? Parfait. Nous passons à l'article
quatre. M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Lacombe : Article 4 :
L'Annexe 2 de la Loi sur
l'administration financière (Chapitre A-6.001), et modifiée par
l'article 884 du chapitre 34 des lois de 2023, est de nouveau modifié
par l'insertion, selon l'ordre alphabétique, de «Musée national de l'histoire
du Québec».
Donc, c'est un article qui propose
d'ajouter le Musée national de l'histoire du Québec à l'annexe deux de la Loi
sur l'administration financière, ce qui confirme donc, au même titre que les
autres musées nationaux, son statut d'organisme autre que budgétaire.
La Présidente (Mme Dionne) : Questions,
commentaires sur l'article 4?
Mme Garceau : Oui.
La Présidente (Mme Dionne) :
Oui, Madame... Pardon, M. le ministre.
Mme Garceau : M. le ministre,
j'aimerais juste comprendre son statut d'organisme autre que budgétaire.
Qu'est-ce qu'on veut dire par ça?
M. Lacombe : Oui. Bien, c'est
une bonne question parce que je me la suis a moi-même déjà posée et évidemment
j'ai eu cette discussion-là avec... avec mon collègue le ministre des Finances.
C'est une discussion passionnante sur les finances du gouvernement et la
comptabilité, là, la façon de comptabiliser tout ça. J'avais une liste
d'ailleurs, là, je ne l'ai pas sous la main, mais d'exemples d'organismes
budgétaires, d'organismes autres que budgétaires. Nos sociétés d'État sont des
organismes autres que budgétaires, et des exemples d'organismes budgétaires,
c'est par exemple les fonds. Est-ce qu'on a la liste?
Une voix : ...
Mme Garceau : ...les
distinguer, je m'excuse, la distinction : statut d'organisme budgétaire et
autre que budgétaire, donc non budgétaire?
M. Lacombe : Bien, on
pourrait vous fournir la... on pourrait vous fournir la définition officielle,
mais tout ça est très, très, très administratif, là. La... la définition
d'ailleurs, elle est sur le... si ma mémoire est bonne, sur le site internet de
l'Assemblée nationale du Québec. On pourrait... on pourrait la sortir, puis
vous la... Est-ce qu'on peut la sortir peut-être pendant que... Oui.
La Présidente (Mme Dionne) : On
suspend quelques instants?
Mme Garceau : Oui, s'il vous
plaît, juste pour voir.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
La commission...
M. Lacombe : Bien, je vais le
googler.
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 27
)
(Reprise à 11 h 28)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous cède
la parole.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Regardez, j'ai peut-être une... je vous donne... je vous donne
l'explication que j'ai. Les organismes autres que budgétaires sont généralement
créés afin d'offrir des services particuliers à la population et disposent d'un
plus grand degré d'autonomie en matière de finances et de fonctionnement que
les organismes budgétaires, soit ceux qui sont financés à même les crédits
budgétaires d'un ministère. Leurs dépenses de fonctionnement ne sont pas
pourvues à même des crédits votés à cette fin, mais quand même, ces organismes
peuvent disposer de crédits de transfert. Donc, c'est une différence qui est
très administrative dans la façon dont a été faite la comptabilité de l'État.
Donc, moi, c'est la définition que je pourrais vous donner. Si vous voulez plus
d'informations, on... je pourrais demander à M. Tessier, qui est en charge des
sociétés d'État au ministère, de répondre à vos questions.
Mme Garceau : Non, c'est
juste que ce n'est pas... ce n'est pas clair en termes de quels sont les
bénéfices, quels sont les avantages liés à un statut d'organisme autre que
budgétaire. C'est vraiment ça, là, c'est...
M. Lacombe : Ce que je peux
vous dire, de façon plus générale, c'est qu'ils bénéficient habituellement
d'une plus grande autonomie. C'est ce qui est... c'est ce qui est inscrit à
leur définition. Mais je propose peut-être que M. Tessier puisse vous
expliquer, s'il y a consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour que M. Tessier prenne la parole?
Mme Garceau : Oui.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
M. Tessier, veuillez seulement vous présenter.
• (11 h 30) •
M. Tessier (Patrick) : Oui.
Bonjour, Patrick Tessier, je suis directeur général des sociétés d'État puis
des services aux entreprises, ministère de la Culture et des Communications.
Donc, la principale distinction qu'on peut faire au niveau budgétaire, c'est
que, un organisme budgétaire, son budget, il est voté... de dépenses, ses
revenus vont aller au fond consolidé du revenu, alors qu'un organisme autre que
budgétaire a des crédits votés... sont le budget de transfert qui lui est
transmis, là, par les ministres. Par contre, les revenus qu'il va générer,
autonome... puis il peut utiliser, les conserver pour ses activités, et, à la
fin de l'année, il doit produire un rapport annuel et des états financiers,
contrairement à un organisme budgétaire. Un organisme budgétaire va plus
s'apparenter, là, à... quelque part, un peu à un ministère, si on veut, alors
qu'une société d'État, c'est plus autonome au niveau budgétaire.
Mme Garceau : O.K. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres questions, commentaires sur l'article 4? Est-ce que
l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
lecture de l'article 5. Là, M. le ministre, à vous la parole.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Donc, article 5 : L'article 243.6.1 de la Loi sur la
fiscalité municipale (chapitre F-2.1) est modifié par l'insertion, après
le paragraphe 3°, du suivant :
«3.1° Musée national de l'histoire du
Québec;».
Donc : Cet article propose d'ajouter
le Musée national de l'histoire du Québec à l'énumération de
l'article 243.6.1 de la Loi sur la fiscalité municipale afin que, comme
pour les autres musées nationaux, le Musée national de l'histoire du Québec ne
puisse se voir accorder par la Commission municipale du Québec une
reconnaissance afin d'être exempté des taxes foncières ou de la taxe
d'affaires.
La Présidente (Mme Dionne) : Questions,
commentaires sur l'article 5? Mme la députée de Robert-Baldwin, oui, la
parole est à vous.
Mme Garceau : Je regarde
toujours mon collègue pour voir. Oui, toujours fascinant, la Loi sur la
fiscalité municipale. Je voulais savoir, M. le ministre, entendre... Je
comprends que le musée sera... va être... minute, là, ne peut se voir... ne
sera... exact. Au niveau de la taxe d'affaires, on parle de...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Garceau : ...quoi? Parce
que, là, il va devoir payer les taxes foncières, la taxe d'affaires au niveau d'un
musée.
M. Lacombe : La taxe d'affaires
selon la loi sur la fiscalité municipale.
Mme Garceau : C'est ça,
municipal.
M. Lacombe : Est-ce qu'on a
un exemple de taxe d'affaires? Non, ce n'est pas notre loi, évidemment. Oui, c'est
ça. Bien, en fait, techniquement, il y a la taxe foncière, mais donc
techniquement, les municipalités peuvent imposer une taxe d'affaires. Et, bon,
là, c'est la Loi sur la fiscalité municipale qu'évidemment je ne connais pas,
mais... Donc, voilà, on a le... on aura le même statut pour ce musée que pour
les autres.
Mme Garceau : Bien, c'est ça,
c'est... et donc j'étais pour demander : Est-ce que... les autres, est-ce
qu'il y a une taxe d'affaires, au Musée de la civilisation? On parle du
municipal, donc.
M. Lacombe : Oui, c'est ça. C'est
la... ce n'est pas le gouvernement qui décide, c'est les municipalités.
Mme Garceau : Non, non, la
municipalité.
M. Lacombe : On comprend...
on se comprend bien. Puis, dans le fond, nous, ce qu'on dit, c'est : Bien,
il n'y a pas d'exemption pour les musées nationaux.
Mme Garceau : Est-ce qu'on a
une idée des taxes foncières au niveau du séminaire?
M. Lacombe : Ce n'est pas une
information que j'ai à l'heure actuelle, mais, en fait, on est locataire, on
est locataire au séminaire, ça fait que je ne sais pas...
Des voix : ...
Mme Garceau : Donc là, vous
êtes là... bien, je vais juste... je vais juste continuer, parce que, là,
évidemment, taxes foncières, on parle propriétaire de l'immeuble. Donc, est-ce
que l'objectif du ministère, c'est de demeurer locataire, c'est ça, du séminaire?
M. Lacombe : Bien, pour l'instant,
il n'y a pas... il n'y a pas d'autre scénario, là, c'est ce qui... c'est ce qui
est en vigueur puis c'est ce qu'on... c'est ce avec quoi on travaille.
Mme Garceau : O.K. Est-ce qu'il
y a une possibilité d'acquisition? Est-ce qu'on est en train... parce qu'on
regarde le long terme?
M. Lacombe : Oui. Bien, pour
l'instant, je vous dirais que je n'ai pas d'autre commentaire à faire que c'est
le scénario qui est là. C'est celui sur lequel on travaille. Est-ce qu'un jour
on pourrait être propriétaire? Je pense qu'il ne faut pas l'exclure, mais ce n'est
pas des discussions qu'on a actuellement avec les propriétaires.
Mme Garceau : Ce n'est pas
dans les plans d'ici l'ouverture au printemps 2026.
M. Lacombe : Non, non, pas du
tout. Pas du tout. Vous avez l'air sceptique, mais ça appartient...
Mme Garceau : Non, je
parle... je parle...
M. Lacombe : Évidemment, on
ne peut pas pour obliger les gens à vendre.
Mme Garceau : Parce qu'évidemment...
sceptique... excusez, non, parce qu'on se comprend, j'aurais bien aimé avoir ma
réponse concernant la ventilation des coûts de 92 millions. Parce que le
92 millions, est-ce que c'est uniquement en termes de les rénovations
nécessaires pour l'ouverture d'un musée national de l'histoire du Québec au
printemps 2026? Est-ce que ça comprend les expositions? Est-ce que ça
comprend aussi le budget concernant les employés dédiés aux expositions? Il y a
tout ça. Donc, moi, je ne sais pas, en termes du 92, qu'est-ce que ça
représente. Et est-ce qu'il y a une marge de manœuvre? Est-ce que ça va être
tout dépensé? Est-ce que on a prévu un budget? C'est quoi, le budget en ce qui
a trait à d'ici et l'ouverture... est-ce qu'on a déterminé, évidemment, comme
un genre d'état financier, si je peux dire, là, en termes des coûts? Il me
semble que ce serait très important de le savoir, surtout à ce stade-ci. Et
même lorsqu'on regarde... Parce que, s'il y a une marge de manœuvre, est-ce qu'il
y a une possibilité, peut-être, d'acquisition similaire?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, avez-vous... voulez-vous répondre?
M. Lacombe : Bien, là, je
pense que ça, c'est une tout autre discussion, là, qui sort de l'étude de cet
article-là. Tout ce que je peux vous dire, c'est... Puis je vais m'arrêter là
après, parce qu'encore une fois cette discussion-là, évidemment, se
poursuivrait longtemps. Puis on n'est pas sur l'article, mais on a déjà indiqué
qu'actuellement l'estimation est de 92 millions. Ça, c'est du PQI, mais
officiellement, on n'est pas encore à l'étape où tout ça est passé en décret au
Conseil des ministres. Donc, on suit les règles habituelles. Il y a un tableau
de bord qui est disponible en ligne. Tout ça est normé par le Conseil du
trésor. On suit ces règles-là, puis, quand on franchira les étapes qu'on doit
franchir, on les rendra évidemment publiques, mais je pense qu'on est encore
plus transparent...
M. Lacombe : ...que ce que
nous pourrions être, là. On vous a donné le chiffre.
Mais sinon, sur l'article en question, si
on revient à ça, ce que je peux vous dire, c'est que, donc, on prend seulement
les dispositions pour que le MNHQ ait la... le même traitement que les autres musées
nationaux en vertu de la Loi sur la fiscalité municipale.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres...
Mme Garceau : Bien...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
allez-y.
Mme Garceau : Oui. Bien,
excusez. Je trouve que c'est quand même pertinent, la discussion, parce qu'on
parle de finances, on parle de budget. Dans mes remarques préliminaires, c'est
sûr et certain qu'on ne va pas se retrouver dans le sort des espaces bleus avec
l'estimé qu'on... l'estimé initial qui avait été vraiment sous-estimé. On ne
veut pas se retrouver dans cette situation-là au printemps 2026 ou même avant.
Et donc, pour moi, ça va en lien avec cet article-là, parce qu'il va falloir
payer possiblement des taxes foncières, et tout ça.
Donc, j'aimerais comprendre. En ce moment,
on parle d'un estimé, on a le montant, mais on pourrait très bien, M. le
ministre, avec grand respect, avoir un montant de 150 millions ou de 60
millions, parce qu'on se base sur quoi? On n'a absolument aucune information liée
à ce montant-là, à l'estimé, rien.
M. Lacombe : Bien, quand on
sera prêts à faire une mise à jour sur les coûts, on la fera. Puis évidemment
on est obligés de la faire, cette mise à jour. Donc, elle va venir. J'invite
juste ma collègue à être patiente. On suit les processus normaux, comme dans
tous les projets d'infrastructure, tous les projets au Québec.
Mme Garceau : Donc, compte
tenu qu'on prévoit ici une dépense, probablement une dépense importante, c'est
pour ça que je tente de voir, encore une fois. Ça veut dire que peut-être qu'il
va y avoir... Le 92 millions, c'est sous-estimé, compte tenu des dépenses
actuelles, mais aussi des dépenses à venir dans un avenir assez rapproché.
M. Lacombe : Mme la
Présidente, bien honnêtement, là, s'il y a une chose qui ne me stresse pas,
c'est la transparence au sujet des coûts de construction, parce que ce n'est
pas quelque chose qui est arbitraire, ce n'est pas quelque chose qui est
politisé, ce n'est pas quelque chose dont on peut se défiler. Tout ça est
encadré. On suit les mêmes étapes que dans tous les projets d'infrastructure au
Québec. Et, quand il y aura une mise à jour qui... quand on sera rendus au
moment où on devra faire une mise à jour en fonction de l'évolution des
travaux, c'est-à-dire après... bon, quand les appels d'offres seront terminés,
quand on sera rendus à l'étape où on doit aller de l'avant selon le Conseil du
trésor, on fera évidemment la mise à jour, parce qu'on doit la faire. Puis, à
ce moment-là, si ma collègue veut un briefing privé pour lui expliquer, parce
que c'est un sujet qui l'intéresse, ça me fera plaisir. Donc, il n'y a pas
de... il n'y a pas d'enjeu pour moi à ce niveau-là, on sera complètement
transparents.
• (11 h 40) •
Mme Garceau : Je ne pense pas
que c'est un enjeu qui... c'est seulement moi qui est intéressée par comment
nos fonds publics sont déboursés. Puis vous avez vu avec les articles, surtout
les sorties, ce matin, des artistes, tout le monde est très conscient et ils
veulent avoir des réponses en termes de déboursés, comment les sommes de fonds
publics sont déboursées pour satisfaire certaines dépenses et particulièrement
dans le domaine de la culture.
Et donc c'est pour ça que je reviens.
C'est bien beau, là : On va vous revenir, on va faire une mise à jour,
mais là on a commencé ça en 2021. Là, le séminaire, c'était l'emplacement pour
les Espaces bleus Québec. Donc, ça fait quand même, là... on est rendus à trois
ans. Donc, on devrait avoir pas mal une bonne idée. Puis là je ne sais pas
quelle est l'évolution des rénovations, et tout. Peut-être qu'on devra se
déplacer pour aller faire un tour.
M. Lacombe : ...
Mme Garceau : Oui, visiter.
M. Lacombe : Je n'ai pas de
problème avec ça. On pourra organiser une visite.
Mme Garceau : Je pense que ça
serait peut-être... Mon collègue, peut-être, on va faire une visite, mais...
M. Lacombe : ...avec la
Maison de la musique et de la chanson bientôt.
Mme Garceau : Oui, on le fait
le 4 novembre. Merci pour l'invitation.
M. Lacombe : Moi, je n'ai
aucun problème.
Mme Garceau : Oui. On fait...
J'ai bien hâte, mais je trouve que c'est quand même intéressant dans le sens
que ça, c'est... on a pris la décision de mettre fin au...
Mme Garceau : ...projet des
Espaces bleus, sauf que six semaines plus tard on est revenu avec l'annonce que
l'emplacement pour l'Espace bleu Québec va être converti en Musée national de
l'histoire du Québec. Et donc il y a quand même eu un travail, je présume, un
grand travail pour... en termes des expositions et tout, mais même aussi les
rénovations, parce que le Grand séminaire... le séminaire, c'est quand même
monumental comme immeuble, et donc c'est pour ça que je me demande : À ce
stade-ci, est-ce qu'on ne devrait pas avoir une mise à jour? Ça fait trois ans.
M. Lacombe : La SQI, qui est
en charge du... du projet, évidemment, avec le Musée de la civilisation, est en
train de préparer la prochaine mise à jour, et, quand on sera prêts à la faire,
parce qu'évidemment on le fait de façon rigoureuse, on pourra la faire.
Mme Garceau : Donc, est-ce
qu'on a une idée de quand est-ce que nous allons avoir cette mise à jour?
M. Lacombe : Je dirais dans
quelques semaines. Donc, on ne parle pas de l'année prochaine, là, mais dans
quelques semaines on devrait être capables de... Quelques semaines, ce n'est
pas deux semaines, mais dans quelques semaines on devrait être capables de
faire une mise à jour.
Mme Garceau : En novembre?
M. Lacombe : Je ne jouerai
pas à la boule de cristal, mais dans les prochaines semaines.
Mme Garceau : O.K. Est-ce que
ça va être rendu...
M. Lacombe : On m'a donné des
indications, mais je suis très prudent, parce que, si je l'ai dit, ça devient
l'attente, et je ne voudrais pas vous décevoir, Mme la députée.
Mme Garceau : Bien non,
évidemment.
M. Lacombe : Donc, on va
rester prudents, mais dans quelques semaines on devrait être capables de faire
une mise à jour.
Mme Garceau : O.K. Donc, ça
va être rendu public?
M. Lacombe : Au moment où...
Oui. Si ma compréhension du processus est la bonne, en vertu des règles du
Conseil du trésor, on devra faire cette mise à jour là au tableau de bord du Secrétariat
du Conseil du trésor, donc, qui est publié en ligne. D'ailleurs, le projet, il
est là actuellement, avec les derniers chiffres officiels qui ont été publiés,
c'est-à-dire, on est à 48 millions, je pense, de mémoire. Mais,
proactivement, voyez comment je suis transparent, je vous ai donné d'autres
chiffres.
Mme Garceau : C'est ça, là,
mélangez-moi pas, je ne peux pas être mélangée dans les chiffres : 48, 92.
Non. C'est... C'est intéressant, parce que
c'est sûr et certain que les Québécois et les Québécoises sont très préoccupés
par les déboursés de fonds publics, et surtout avec, on va se le dire,
qu'est-ce qui se passe cette semaine avec les matchs de hockey à
7 millions? Donc... Millions, 7 millions. Donc, c'est pour ça que je
pose la question concernant le budget et les prévisions dans la prochaine
année, pour qu'on s'assure qu'on reste toujours dans le 92 millions puis
qu'on n'a pas déjà débordé le 92 millions.
Et je comprends ce que vous avez dit
concernant... On suit les coûts de construction. Mais on suivait les coûts de
construction la dernière fois aussi, et on est allé des projets estimés à
259 millions de dollars, M. le ministre, vous savez, à
1 milliard de dollars, puis on suivait les coûts de construction à ce
moment-là aussi. Donc...
M. Lacombe : Respectueusement,
ce n'est pas du tout la même chose, là. Je comprends qu'on fait de la
politique, puis... puis on peut dire ça à la période de questions, puis... Mais
là, si on veut avoir la vraie discussion, on ne peut pas faire cette
comparaison-là.
Le réseau des Espaces bleus... on avait
quelques endroits bien définis, il y en avait quatre, mais pour le reste on ne
savait même pas encore dans quels bâtiments on s'installerait. Donc... Et ce
sont des bâtiments patrimoniaux, il fallait les cibler. Donc, on y est allés
d'une estimation, c'est-à-dire on a eu un budget de départ. Moi, je pense qu'il
aurait fallu le bonifier de toute façon. On s'est déjà tout dit ça, là, en
commission parlementaire dans le cadre de l'étude des crédits.
Donc, vous nous dites : On suivait
les chiffres. Bien, on ne pouvait pas suivre les chiffres de projets qui
n'avaient pas encore de bâtiment désigné. Là, on vous parle d'un bâtiment, on
suit ça avec attention. Ce projet-là chemine bien, ouverture prévue au
printemps-été 2026. Et est-ce qu'il y aura une facture plus élevée que le
92 millions que je prévois actuellement? Peut-être. On attendra la mise à
jour de la SQI plus officiellement pour... pour faire une annonce au moment...
une mise à jour au moment où on aura à la faire. Mais, je veux dire, on n'est
pas à l'abri...
M. Lacombe : ...c'est de la
surchauffe en culture, là. C'est la même chose que dans tous les projets, mais
aussitôt qu'on a l'information, on va pouvoir faire une mise à jour.
Mme Garceau : C'est sûr et
certain que je vous écoute, M. le ministre, et je comprends qu'en 2021, lorsque
le premier ministre, vous êtes sorti également avec... je pense que... le
premier ministre à ce moment-là, qui est sorti avec le 259, 260 millions,
c'était quand même un estimé estimé initial, mais c'était quand même fondé sur
des faits à ce moment-là. Et tout le monde croyait que c'était fondé sur des
faits en lien avec tout le projet des 17 espaces bleus, pas juste quelques
emplacements ou quelques immeubles. Donc, à ce jour, aujourd'hui, il me semble
que cet estimé-là de 92 millions, on connaît le bâtiment, on sait où
est-ce qu'on est, on travaille là depuis 2021. Donc, je vais présumer... Parce
qu'on veut éviter, puis je pense que c'est aussi notre rôle en tant que
parlementaires, c'est de faire... de questionner puis de faire des vérifications
concernant les dépenses. Et il me semble qu'à ce stade-ci j'ose croire que le
92 millions est un estimé assez précis, qui est fondé dans des faits, les
dépenses actuelles avec pas mal une bonne... une bonne idée de qu'est-ce qui
s'en vient, pour comparer à l'estimé des espaces bleus, que, là, je comprends,
était peut-être un petit peu plus flou qu'on pensait.
M. Lacombe : Bien, je ne suis
pas d'accord avec votre interprétation, mais je vous laisse... je vous laisse
continuer.
Mme Garceau : Bien, moi, Mme
la Présidente, je voulais avoir une réponse à ma question concernant le
92 millions. Est-ce que c'est un montant assez précis à ce stade-ci,
compte tenu qu'on est beaucoup plus au courant des données actuellement? Parce
qu'on connaît le bâtiment, on connaît les travaux qui ont été faits à date. On
est en train de travailler sur les expositions inaugurales. On doit avoir quand
même une bonne idée. On connaît les dépenses actuelles puis on devrait
connaître aussi les dépenses d'ici l'ouverture du musée. Donc, d'après moi, au
moins pour rassurer, nous assurer et assurer aussi la population qu'on ne va
pas se retrouver, dans deux ans, dans le même scénario que les espaces bleus,
puis qu'on va avoir dépassé largement l'estimé. C'est quand même assez
important, M. le ministre.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre.
M. Lacombe : J'ai déjà
répondu à ça tantôt.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
questions, Mme la députée?
Mme Garceau : Non.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article cinq? Est-ce que l'article cinq
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article
six. M. le ministre, je vous laisse faire la lecture.
M. Lacombe : Oui. Article
six, donc : L'annexe un de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État,
chapitre G-1.02, modifié par l'article 1036 du chapitre 34 des
lois de 2023, est de nouveau modifié par l'insertion, selon l'ordre alphabétique
de «musée national de l'histoire du Québec».
Donc, c'est un article qui propose
d'ajouter le Musée national de l'histoire du Québec à l'annexe un de la Loi sur
la gouvernance des sociétés d'État, au même titre que les autres musées
nationaux, afin que les dispositions de cette loi, qui ont notamment pour objet
d'encadrer la nomination du conseil d'administration et du président-directeur
général et l'exercice de leurs fonctions s'appliquent aux musées.
La Présidente (Mme Dionne) : Questions,
commentaires? Oui, Mme la députée.
Mme Garceau : Oui, Mme la
Présidente. J'ai une question, si je peux dire, dans un sens plus large
concernant... Parce que je regardais, évidemment les autres articles, en termes
de la nomination aussi du premier directeur général, les premiers membres du
conseil de direction...
Mme Garceau : ...et donc... et
je regarde... est-ce que cet article-là... Non, je vais poser la question
autrement. Comment est-ce que le premier D.G. et les premiers membres du
conseil vont être nommés?
M. Lacombe : Bien, ils vont
être nommés en respect du projet de loi puis de la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État. C'est à dire, il y aura des nominations qui seront effectuées
par le gouvernement en suivant évidemment les lois en vigueur. Donc, il n'y
aura pas... il n'y aura pas de... j'allais dire, de traitements de faveur, là,
il faut respecter... il faut respecter les lois.
Mme Garceau : Et donc, est-ce
que ça, c'est la nomination du directeur général du nouveau musée? Ça serait
selon les dispositions de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
M. Lacombe : Bien,
c'est-à-dire, il y a des dispositions prévues dans le projet de loi qu'on
étudie actuellement, et nous serons par ailleurs soumis à la loi, comme tous
les autres musées, sur la gouvernance des sociétés d'État, comme tous les
autres musées nationaux. Donc, ce seront des nominations qui seront faites par
le Conseil des ministres.
Mme Garceau : Oui, mais là on
parle de l'article 6 en particulier en termes de... on va encadrer la loi.
Comment est-ce que la loi encadre la nomination du conseil d'administration et
du président? Là, je présume que c'est lié à la première nomination.
M. Lacombe : Bien, Mme la Présidente,
il y a des articles spécifiquement qui portent là-dessus plus tard. Là, tout ce
qu'on dit, c'est que, de façon générale, le musée va être soumis à la Loi sur
la gouvernance des sociétés d'État. Mais sur les questions très précises de ma
collègue, il y a des articles qui portent là-dessus tantôt.
La Présidente (Mme Dionne) : Êtes-vous
à l'aise avec la réponse, Mme la députée?
Mme Garceau : Est-ce que, Mme
la Présidente, le ministre est ouvert... Je sais qu'avec... Évidemment, on a
suspendu l'article, mais il y a eu l'amendement que vous avez proposé
concernant les Premières Nations et les Inuits. Et donc, est-ce qu'il y a une
ouverture pour nous assurer... Et là il faudrait regarder, parce que c'est sûr
et certain qu'il y a un amendement concernant... Ils veulent faire partie du
conseil d'administration. J'espère que ça va être le cas, et donc... Et là je
ne sais pas, est-ce qu'on suspend cet article-là pour aller à l'autre article
concernant la composition des membres du conseil d'administration? Parce que
j'aimerais m'assurer que ça va inclure aussi les Premières Nations et les
Inuits.
M. Lacombe : Bien, si la
proposition de ma collègue, c'est de modifier la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État, je ne pense pas qu'on peut faire ça en ce moment. Donc, si on
suspend l'article, ce serait quoi, le but? Ce serait parce qu'on n'est pas sûr
qu'on veut être soumis à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Il faut
que le musée soit soumis à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Je
pense que cette discussion... Et la loi sur la gouvernance des sociétés d'État,
je fais la parenthèse, elle ne prévoit pas qu'on soit d'accord ou pas, elle ne
prévoit pas d'obligation de nommer une personne des Premières Nations et des
Inuits. Donc, la collègue pourrait déposer un projet de loi pour modifier la
Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, mais là, je pense que suspendre
l'article aujourd'hui, ça ne sert à rien, là, il faut que le musée soit soumis
à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, il faut que ce soit le cas.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
questions, Mme la députée?
Mme Garceau : Non.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur l'article 6? Est-ce que l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article
7, M. le ministre.
M. Lacombe : À l'article...
Donc, article 7, effectivement :
L'annexe C de la Loi sur les régimes de
négociation des conventions collectives dans les secteurs public et parapublic
(chapitre R-8.2), modifié par l'article 1213 du chapitre 34 des
lois de 2023, est de nouveau modifié par l'insertion, selon l'ordre
alphabétique, de «—Le Musée national de l'histoire du Québec».
Donc, c'est un article qui propose
d'ajouter le Musée national de l'histoire du Québec à l'annexe C de la Loi sur
le régime de négociation des conventions collectives dans les secteurs public
et parapublic, au même titre que les autres musées nationaux, afin que le
régime de négociation créé par cette loi s'applique à la négociation des
conditions de travail des salariés du musée et à la conclusion d'une convention
collective...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des questions, commentaires sur l'article 7?
Mme Garceau : Mme la
Présiente, je voulais savoir, compte tenu que les employés qui travaillent en
ce moment, des employés qui étaient des... de l'Espace bleu, qui sont
maintenant au Musée de la civilisation, comment est-ce que le transfert va être
fait, là, lié à toute la question de leurs conditions de travail, les
conventions collectives. Comment est-ce que ça va... ça va se concrétiser ou le
processus, même?
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Ça serait
l'article 11. Il y a un article, encore une fois, qui traite précisément
de ça plus tard, qui traite du transfert des employés. Maintenant, ce qu'on
dit, c'est que, nonobstant le transfert ou non d'employés, il faut que les
employés du Musée national de l'histoire, évidemment, puissent négocier,
puissent négocier une convention collective. Donc, ça, c'est le but de
l'article dont on parle actuellement, nonobstant les transferts ou l'absence de
transfert.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
questions, Mme la députée?
Mme Garceau : Non.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions sur l'article 7? Est-ce que l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article
8, M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Article 8 : Les dispositions du paragraphe 4° de
l'article 7 de la Loi sur les musées nationaux (chapitre M-44)
relatives aux profils de compétence et d'expérience des membres du conseil
d'administration nommés sur la recommandation du ministre ne s'appliquent pas
lors de la nomination des premiers membres du conseil d'administration du Musée
national de l'histoire du Québec.
Toutefois, le gouvernement doit, lors de
cette nomination, faire en sorte que les membres possèdent collectivement la
compétence et l'expérience appropriées dans les domaines suivants :
1° l'histoire du Québec;
2° la gestion muséale;
3° la gestion immobilière patrimoniale;
4° la gestion des ressources
informationnelles;
5° la gestion des finances et la
comptabilité;
6° la gestion des ressources humaines, les
relations de travail et le développement organisationnel;
7° la gouvernance et l'éthique;
8° l'audit ou la gestion des risques;
9° la communication, le marketing ou le
développement des affaires;
10° le droit.
Donc : Cet article propose d'exclure
l'exigence de tenir compte du profil de compétence et d'expérience établi par
le conseil d'administration pour la nomination des membres du premier conseil
d'administration du Musée national de l'histoire du Québec en raison de
l'absence d'un conseil d'administration pour établir un tel profil. L'article
exige cependant que les membres du conseil d'administration détiennent
collectivement des compétences et de l'expérience dans les domaines spécifiques
qui y sont énumérés.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Oui, M. le député Jean-Lesage.
M. Zanetti : Oui. Mme la
Présidente, j'aimerais déposer un amendement pour cet article.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Est-ce que... Est-ce qu'il a été déposé? Non. D'accord.
Alors, on va suspendre quelques instants,
le temps de recevoir votre amendement.
(Suspension de la séance à 12 heures)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 04)
La Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux dont nous avons reçu votre
amendement, M. le député. Donc, je vous invite à en faire la lecture.
M. Zanetti : Oui, pardon.
Alors, modifier l'article 8 du projet de loi par l'ajout à la fin du
paragraphe suivant :
«11° L'histoire des Premières Nations et
des Inuit du Québec.»
Et voilà. Donc, l'article 8, tel qu'amendé,
se lirait comme suit :
Les dispositions du paragraphe 4° de l'article 7
de la Loi sur les musées nationaux (chapitre M-44) relatives aux profils
de connaissances et d'expérience des membres du conseil d'administration nommés
sur la recommandation du ministre, ne s'appliquent pas lors de la nomination
des premiers membres du conseil d'administration du Musée national de l'histoire
du Québec. Toutefois, le gouvernement doit, lors de cette nomination, faire en
sorte que les membres possèdent collectivement la compétence et l'expérience
appropriées dans les domaines suivants :
l'histoire du Québec; la gestion muséale;
la gestion immobilière patrimoniale;
la gestion des ressources
informationnelles;
la gestion des finances et la
comptabilité;
la gestion des ressources humaines, les
relations de travail et le développement organisationnel;
la gouvernance et l'éthique;
l'audit ou la gestion des risques;
la communication, le marketing et/ou le
développement des affaires;
le droit ;
l'histoire des Premières Nations et des
Inuits au Québec.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le député, Des questions, commentaires sur l'amendement? M. le
ministre, avez-vous des commentaires?
M. Lacombe : Oui, je ne
suis pas certain de comprendre. Vous enlevez des points donc dans la liste
aussi. C'est pas juste l'ajout d'un...
M. Zanetti : Non. C'est
simplement l'ajout d'un picot à la fin.
M. Lacombe : Pourquoi il
y a juste six points?
M. Zanetti : Ah! Il faut
juste scroller un peu. Faire défiler...
La Présidente (Mme Dionne) :
Oui, c'est à cause de l'écran, désolée.
M. Zanetti : Défiler,
pardon...
M. Lacombe : O.K.. Bien,
je vous demanderais de suspendre, Mme la Présidente, pour qu'on puisse discuter
de l'amendement de notre côté.
La Présidente (Mme Dionne) :
Parfait. Alors, la commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 06)
(Reprise à 12 h 17)
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
la commission reprend maintenant ses travaux. Alors, M. le député Jean-Lesage,
je comprends que vous souhaitez retirer votre amendement.
M. Zanetti : Oui, Mme la
Présidente, je souhaite retirer mon amendement...
M. Zanetti : ...mon amendement
suite à une discussion qu'on a eue et en redéposer un autre similaire.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour retirer l'article du député de Jean-Lesage? Est-ce
qu'il y a consentement pour retirer l'article...
M. Lacombe : ...
La Présidente (Mme Dionne) : ...pour
retirer l'amendement, pardon, pas l'article, l'amendement du député? Donc,
consentement. Parfait. Alors, oui, M. le député, vous pouvez poursuivre.
M. Zanetti : Je dépose un
autre amendement qui se lit comme suit, article 8 : Ajouter, à la fin
du deuxième alinéa de l'article 8 du projet de loi, le paragraphe
suivant : «11° l'histoire des Premières Nations et des Inuits au Québec.»
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement déposé par le
député? Donc, est-ce que l'amendement est adopté? Oui, Mme la députée.
Mme Garceau : Je veux juste
mentionner. Merci pour l'amendement. Je crois que c'est important de le
mentionner parce que c'était une des recommandations très importantes qui a été
présentée par le conseil lors des consultations particulières. Et ça démontre
une ouverture de collaborer en termes... surtout des expositions que nous
allons avoir en termes du nouveau musée. Et donc on s'en va dans la bonne voie,
dans la bonne direction.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, peut-être
juste un mot pour dire que je trouve aussi. C'était... Je vous dirais que
c'était mon objectif, mais je trouve que l'inscrire comme ça, ça a beaucoup de
sens, donc je suis assez d'accord.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
questions, commentaires? Oui, M. le député.
M. Zanetti : Je n'ai même pas
défendu mon amendement, je l'ai juste comme déposé de même, puis j'ai comme
attendu qu'il y a des questions, puis là, finalement... je devrais peut-être
m'expliquer un peu. Bon, c'est un amendement qui a été en fait proposé par la
CEPN, les membres qui sont venus témoigner en audiences particulières, en
audiences publiques lors de ce processus d'étude du projet de loi. Et, je
pense, c'est important qu'il y ait dans le conseil d'administration des
personnes qui ont une expertise dans le domaine de l'histoire des Premières
Nations et des Inuits au Québec. Ça m'apparaît essentiel pour éviter des
erreurs, des biais coloniaux, toutes sortes de choses comme ça. Donc, je pense,
c'est vraiment quelque chose qui vient donner une assurance que les choses vont
être bien faites. Alors, je suis très content de l'accueil du ministre et de
notre collègue député de l'opposition officielle à cet article. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. le député, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que l'article amendé est adopté, article 8 amendé? Adopté. Alors, on est à
l'article 9... Oui, pardon.
• (12 h 20) •
Mme Garceau : Excusez, on a
adopté l'amendement?
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Mme Garceau : Bon. Mais moi,
j'ai d'autres questions au niveau du...
La Présidente (Mme Dionne) : O.K.
Mme Garceau : ...s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
on a adopté l'amendement. Donc, question sur l'article, oui, le 8? Oui,
allez-y, Mme la députée.
Mme Garceau : On est allés un
petit peu... Merci beaucoup. J'avais des questions, M. le ministre, concernant
la façon que cette liste a été déterminée en termes de... les compétences et
l'expérience parce que c'est quand même dans des termes assez généraux, si je
peux dire, l'histoire du Québec, la gestion muséale, la gestion immobilière
patrimoniale, la gestion des ressources informationnelles, la gestion des
finances et la comptabilité, la gestion des ressources humaines, les relations
de travail et le développement organisationnel, la gouvernance et l'éthique,
l'audit, la gestion des risques, la communication, le marketing ou le
développement des affaires, le droit. Comment est-ce qu'on est arrivé... On
s'est basé sur quoi pour déterminer que ça, c'est les compétences dont on a
besoin pour ce musée?
M. Lacombe : C'est une
discussion qui s'est faite en collaboration avec le ministère du Conseil
exécutif, évidemment, pour cette question-là. La Loi sur la gouvernance... en
fait, la Loi sur les musées nationaux, ce qu'elle prévoit, c'est que les
conseils d'administration, eux-mêmes, donc pas le gouvernement, mais le conseil
d'administration d'un musée national doit se doter d'un profil de compétence,
donc, pour nommer les administrateurs. Et donc, évidemment, quand on nomme un
premier conseil d'administration, le conseil d'administration n'existant pas,
il n'a pas pu lui-même créer un profil de compétence. Donc, ce qui est... ce
qui est souhaité à ce moment-là, c'est que, dans le projet de loi directement,
qui institue un nouveau musée national, il y ait un profil de compétence, donc,
qui soit... qui soit, disons, un peu... bien, en fait...
M. Lacombe : ...ce ne serait
pas le mot... le terme «profil de compétence», mais, en fait, qu'il y ait des
compétences minimales, là, qui soient... qui soient exigées collectivement pour
la création du conseil d'administration. Donc, ça s'est fait en collaboration.
Mme Garceau : O.K. Je reviens
parce qu'on parle, évidemment, la création d'un nouveau musée. Je comprends
qu'il va y avoir une exposition, puis là je ne sais pas s'il va y avoir...
parce que ça vient vraiment au cœur, là, des compétences et des profils des
gens que nous voulons avoir au sein du conseil d'administration de ce musée,
surtout le premier conseil, le premier C.A., en termes de les différentes...
les différentes expositions qu'on va avoir, comme les expositions inaugurales,
parce que je présume que là... Le C.A. va être nommé quand?
M. Lacombe : Le conseil
d'administration...
Mme Garceau : Le premier,
oui.
M. Lacombe : ...il n'y a pas
de date qui est établie. On va y revenir dans un article subséquent, plus tard
dans l'étude du projet de loi. On pourra en discuter peut-être plus longuement.
Mais je fais tout de suite la parenthèse suivante, là, puis c'est une mise au
point qui est importante, au bénéfice de ma collègue et des gens qui nous
écoutent. Le conseil d'administration ne conçoit pas les expositions. Ce n'est
pas son rôle. Son rôle, c'est d'assurer la gouvernance de l'institution. Donc,
j'oserais même dire que c'est important d'avoir des gens du milieu muséal puis
du milieu de l'histoire sur le C.A., mais son rôle, ce n'est pas de venir
s'ingérer dans les travaux du comité scientifique, par exemple, puis de la
direction du musée sur ce qui va se retrouver dans les expositions, c'est de
s'assurer que le musée est bien géré.
Mme Garceau : Oui. Mais,
ayant siégé sur quelques conseils d'administration, peut-être pas au sein d'un
musée... mais il y a quand même un aspect où c'est sûr et certain qu'il y a un
regard en termes des... du profit, les dépenses, mais aussi les retombées
financières. Et donc ça, ça vient en lien avec les expositions, parce que, de
temps à autre, il va y avoir des expositions qui vont être extraordinaires, et
on va avoir beaucoup de gens qui vont venir les voir puis peut-être d'autres
moins. Et donc, à un moment donné, il va y avoir un effet où ça va être lié
à... et c'est pour ça que...
Puis là je réfère à un mémoire en
particulier, celui de... du professeur Laurier Turgeon, professeur titulaire,
directeur de l'Institut du patrimoine culturel, Université Laval. Et j'avais
trouvé ses propos très intéressants au niveau de la composition du C.A. Et il
avait mentionné que ça serait important d'avoir moins de gestionnaires et plus
d'experts dans les différents domaines, évidemment liés à la création du musée.
Et évidemment, c'est un musée d'histoire.
Et donc c'est sûr et certain qu'on parle d'experts qui sont liés à l'histoire
du Québec et, fort bien, différentes composantes de cette histoire-là. Donc,
peut-être qu'on pourrait parler d'anthropologues, on pourrait parler de
sociologues. On sait déjà qu'on a eu le regroupement... un instant, le
regroupement des géographes du Québec, et ils ont quand même un mémoire assez
étoffé concernant l'importance et la pertinence de la géographie. Et ils
voulaient même que le musée soit et qu'on l'appelle le Musée de l'histoire du
Québec et de la géographie.
Et donc j'avais trouvé, M. le ministre,
quand même assez... non seulement intéressant, mais hautement pertinent en ce
qui a trait à la composition du C.A. de ce musée national, qui va avoir
évidemment dans son... sa mission plusieurs composantes. Et donc je voulais
voir avec vous est-ce qu'il y a une ouverture pour... Puis moi, je peux vous
poser des questions. Est-ce que c'est vraiment nécessaire d'avoir quelqu'un
responsable de la gestion immobilière patrimoniale?
M. Lacombe : Bien, ce qu'on
souhaite, c'est que ce soient des administrateurs qui soient là pour assurer la
bonne gouvernance...
M. Lacombe : ...du musée. Il y
aura toute une équipe d'experts, évidemment, dans le musée, je le disais hier,
ça deviendra un pôle d'expertise comme les autres musées en sont aussi dans
leur champ d'expertise... champ d'expertise respectif. Essayez de dire ça
rapidement. Mais est-ce que c'est le rôle du conseil d'administration d'être un
expert? Je prends le... Je suis allé ouvrir la page Web du conseil d'administration
du Musée national des beaux-arts du Québec, par exemple. La présidente, vous la
connaissez, c'est Christiane Germain, c'est une femme d'affaires. Vous regardez
les autres administrateurs, ce sont des avocats, un professeur de sociologie,
oui, des gens du milieu privé. Donc, il y a beaucoup de gens, évidemment, qui
ne viennent pas du milieu auquel s'intéresse le musée dans sa mission, parce
que leur rôle, c'est d'assurer la bonne gouvernance de l'institution. On veut
des institutions qui fonctionnent bien, qui sont bien gérées. Donc, pour ça, il
faut évidemment qu'il y ait un C.A. qui remplisse son rôle de gouvernance et
qui, plutôt que de se préoccuper des expositions, se préoccupe de la saine
administration de l'institution publique.
Mme Garceau : Je comprends
votre point, mais il me semble que le C.A. a un rôle, oui, gestion,
gouvernance, oui, mais je crois que c'est aussi... il y a quand même un lien
entre... Parce que le C.A, c'est sûr et certain qu'il pourrait avoir des idées
d'exposition parce que surtout si vous avez quelqu'un dans l'histoire du Québec
ou la gestion muséale, et quelqu'un, on va se le dire, là, parce qu'il y avait
quand même quelqu'un de l'agence Kabane qui était impliquée dans la conception
et tout ça du musée, je regarde, là, communication, marketing et développement
des affaires. Bien, oui, ça, c'est important, mais ça, c'est directement en
lien à comment est-ce qu'on va faire rayonner ce musée. Comment est-ce qu'on va
aller aussi attirer toute la question d'attraction des touristes, et tout. Ça
fait partie des fonctions des gens qui font partie de ce C.A.-là.
• (12 h 30) •
Et là, moi, à titre d'exemple, les musées
régionaux, il me semble qu'il devrait y avoir un représentant avec tout ce
qu'on a entendu et aussi compte tenu que... puis vous l'avez mentionné, M. le
ministre, puis j'ai trouvé ça très intéressant en termes de... le pôle
d'expertise, le pôle d'experts du musée national et qui pourrait avoir un rôle.
Et je vais reprendre... je vais reprendre le terme qu'on avait utilisé, que
certains employés ou professionnels du Musée de la civilisation avaient
utilisé, puis c'était dans le mémoire, là, du syndicat des professionnels,
qu'on voyait le Musée national de l'histoire du Québec comme étant le petit
frère du Musée de la civilisation. Puis c'était dans ce mémoire, là. Moi, je ne
cite que ça. Et donc...
M. Lacombe : ...
Mme Garceau : ...non, mais
c'est ça. Moi, je le vois plutôt comme étant le grand frère, le grand frère,
peut-être même le père de, aussi l'écosystème, au Québec, muséal.
M. Lacombe : Je pensais que
vous alliez dire : Comme son jumeau, parce que vous dites que les missions
sont pareilles. Ça aurait été beau, ça.
Mme Garceau : Non, je ne m'en
allais pas là. Ceci étant dit, ce que vous avez dit hier en termes de pôle
d'expertise, d'experts, c'est important, c'est important concernant tous les
enjeux dont fait face les musées régionaux. Et donc je me demande si... parce
qu'on en avait parlé aussi, s'il va y avoir... et on a eu, là, quelques... on a
eu... un instant, M. Jean Hébert, Mme Gravel, du Regroupement des
géographes du Québec. On a eu également le groupe La Société du patrimoine
politique...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Garceau : ...aussi que c'était
fort intéressant. Ce ne sont pas des gestionnaires, mais c'est quand même des
experts importants dans leur secteur qui peuvent bonifier, si je peux dire. Les...
Les échanges, les idées quant à, si je peux dire, le marketing du musée,
comment est-ce qu'on va faire que le musée, et surtout sur la scène
internationale et tout, on veut que ça fonctionne? On veut que ça soit un grand
succès, on veut que ça soit une fierté. Donc, il me semble que, pour atteindre
cet objectif, il faudrait intégrer des experts de différents secteurs au sein
du C.A. Et comme le mentionne le Pr Turgeon, qu'on ait un équilibre entre les
gestionnaires... On n'a pas besoin de tant de gestionnaires, ce qu'on a
besoin... comme il y en a 10, puis... Et là je le sais, on va y revenir. Mais
en termes de nombre, parce que je vois là que certains membres, on pourrait
avoir une personne qui va combler peut-être deux ou trois compétences, là, donc
je ne sais pas, en termes de taille, qu'est-ce qu'on regarde pour le C.A.
M. Lacombe : Entre 10 et 15.
Mme Garceau : C'est 15 au
total?
M. Lacombe : Entre 10 et
15.
Mme Garceau : 10 et 15, O.K.
M. Lacombe : C'est ce qui est
prévu à la loi.
Mme Garceau : Dans la loi.
Donc, on a...
M. Lacombe : Entre 11, pardon,
et 15.
Mme Garceau : Bien, on a une
marge de manœuvre. On a une marge de manœuvre ici dans le sens que pourquoi
est-ce qu'on ne fait pas en sorte d'avoir un équilibre au sein de ce musée qui
va avoir cette expertise, qui va avoir une envergure incroyable au sein de l'écosystème
muséal au Québec. Et donc, pourquoi est-ce qu'on ne peut pas intégrer, si je
peux dire, des joueurs importants, des connaissances dans différents domaines
qui... tout ce que ça va venir faire, c'est de bonifier les expositions,
bonifier le rayonnement du musée. Moi, je trouve d'habitude que quelques têtes
c'est mieux qu'une tête. Je ne sais pas, mais quand j'ai... quand j'ai relu
certains aspects du mémoire du Pr Turgeon, et on parle ici des spécialistes des
sciences historiques, est-ce que... est- ce qu'ici... est-ce que ça reflète
vraiment cette recommandation-là, des spécialistes, au pluriel, des sciences
historiques? Je ne sais pas si on a une personne qui est compétente en histoire
du Québec. Il me semble qu'on pourrait élargir cet aspect-là pour inclure
quelques personnes qui sont experts dans différents secteurs de notre histoire.
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, oui.
M. Lacombe : Bien, quand on
ouvre la Loi, là, sur la gouvernance des sociétés d'État puis on voit tout ce
que le conseil d'administration doit remplir comme obligations — il
faut juste faire l'exercice puis lire tout ça — on comprend que ça
prend des compétences et qu'il ne suffit pas d'être historien pour pouvoir
remplir ça. On parle de rémunération, de ressources humaines, de plan
stratégique. On veut des gens qui ont cette expérience-là. Il faut arriver à un
équilibre, je suis d'accord avec ma collègue, mais les critères qu'on a et qu'on
a déterminés, là, qui sont là, desquels on discute, moi, je pense, vont tout à
fait nous permettre, parce que c'est vrai qu'on a une flexibilité, là, comme ma
collègue l'a dit, moi, je pense qu'on va tout à fait être capables... Je veux
dire, on crée le Musée national de l'histoire du Québec, pensez-vous qu'on va
juste des gens du milieu des affaires sur le C.A.? Bien sûr que non, on va
nommer des gens qui ont une expertise. Mais il faut s'assurer qu'en commun ils
aient l'expertise dont on vient de parler puis qu'on a bonifiée avec l'amendement
du collègue de Jean-Lesage. Moi, je pense qu'on est tout à fait capables de
faire ça. En fait, ce que ma collègue veut qu'on fasse, on est tout à fait
capables de le faire avec ce qui est proposé, et c'est ce qu'on va faire, c'est
ce qu'on va faire.
Mme Garceau : Je pense que ça
serait... Je vais proposer un amendement, Mme la Présidente, compte tenu de
notre échange, si vous permettez. Donc, on va suspendre, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
la commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 37
)
(Reprise à 12 h 47)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, Mme la députée de
Robert-Baldwin, je vous laisse faire la lecture de votre amendement.
Mme Garceau : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée, c'est juste parce que votre micro... êtes-vous capable de...
Mme Garceau : Je suis désolée...
La Présidente (Mme Dionne) : Non,
il n'y a pas de problème... O.K.
Mme Garceau : Un instant,
s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
n'y a pas de problème...
Mme Garceau : ...ça, je le
vois, ça, moins... O.K. Le deuxième alinéa de l'article huit du projet de loi
est modifié par l'ajout, à sa fin, du paragraphe suivant :
«12 : La géographie;».
Donc, après le 11ᵉ, on mettrait «la
géographie».
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. Alors, des questions, commentaires sur l'amendement?
Mme Garceau : Je vais
présenter le pourquoi.
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y.
Mme Garceau : Merci, Mme la
Présidente. J'ai trouvé très intéressant la consultation particulière ou le
témoignage que nous avons reçu de M. Hébert, il y avait Mme Gravel, qui
représentent le regroupement des géographes du Québec. Et on nous avait fait
part, et c'est dans leur mémoire également, je crois qu'il y avait une
pétition, plus d'une centaine de personnes, membres du regroupement et amoureux
de la géographie, ont signé une pétition en appui à ses recommandations. Et une
de ses recommandations, M. le ministre, c'était d'ajouter la géographie. On
aurait pu mettre «du Québec», mais je pense que ça va de soi, aux compétences
et expériences exigées par les membres du futur conseil d'administration du
musée. Et c'est dans... avec... compte tenu de l'échange que nous avons eu
concernant les experts du milieu, qui vient rejoindre un peu cet équilibre, dont
le professeur Turgeon avait mentionné.
Et à la lumière des... si je peux dire, de
la présentation de M. Hébert et de l'importance... Et on n'y pense pas, mais,
oui, ça a un impact fondamental, toute la question de la géographie et
l'histoire. Et même il l'avait mentionné dans son mémoire : «Sans
géographie, il n'y a pas d'histoire. La géographie permet aux citoyens et
citoyennes de connaître leur quartier, leur ville, leur région et leur pays. La
géographie est cette discipline qui nous permet de connaître notre territoire
et de le comprendre. Elle permet de savoir comment aménager et développer ce
territoire harmonieusement en protégeant son environnement et son patrimoine. À
toutes les échelles, le territoire du Québec donne à voir ce que... ce qu'est le
Québec et à comprendre qui nous sommes.»
• (12 h 50) •
Et j'ai trouvé cette partie très
intéressante. Chaque territoire a son histoire et a sa géographie, et chaque
région du Québec a aussi une histoire et une géographie qui méritent notre
attention. Et, par la géographie, ça a un impact également en termes de
l'histoire des régions, qui pourrait faire évidemment partie de certaines
expositions.
Je comprends qu'il y a un comité
scientifique, mais là, en termes de conseil d'administration et qu'est-ce que
quelqu'un qui fait partie même de ce regroupement ou quelqu'un comme Jean
Hébert, qui pourrait apporter, je ne vous dis pas que ça devait être M. Hébert,
mais quelqu'un avec ce genre de formation, d'expérience également. Parce que je
vois là quand même qu'il a une grande expérience. Ça serait important d'avoir
quelqu'un de ce secteur qui ferait partie du conseil d'administration.
La géographie peut donc ajouter à cette
compréhension des lieux qui manque à l'histoire du Québec. C'est une composante
additionnelle en termes de.. On a un expert de l'histoire du Québec, on devrait
également avoir un expert au niveau de la géographie du Québec. Je pense que
c'est un... comme on dit, un beau mariage compte tenu... compte tenu de la...
Mme Garceau : ...non seulement
la vision de ce qui a été présenté, mais de la pertinence dont la géographie
joue en termes de notre histoire. Et donc c'est pour cette raison-là que je
l'ai ajouté.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Des commentaires, M. le ministre?
M. Lacombe : Je trouve que
c'est intéressant. Je n'ai pas vraiment d'autres commentaires.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement de Mme la députée?
M. Lacombe : En fait, oui,
j'aurais peut-être un commentaire plus technique. Est-ce que je peux voir la
façon dont il est introduit? Le deuxième est modifié par la géographie. O.K.
Bien, on va on va regarder notre côté comment ça peut être rédigé, parce que je
n'ai pas de problème sur le fond.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Donc, la commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 53)
(Reprise à 12 h 56)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, avant de suspendre, M. le
député Jean-Lesage, vous aviez levé la main. Alors, je vous laisse la parole.
M. Zanetti : Oui. Bien, je
pose la question, là, sur la taille du conseil d'administration. Moi, ça me va.
La géographie, c'est pertinent. Je me demandais, bon, est-ce que, par exemple,
les membres des conseils d'administration de musée au Québec sont rémunérés ou
il y a-tu un un enjeu, là?
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre.
M. Lacombe : S'il y a un
enjeu? Oui, il y a une rémunération.
M. Zanetti : Bien, est-ce
qu'ils sont rémunérés? Oui. Ça ressemble à quoi, la rémunération?
M. Lacombe : C'est quelques
milliers de dollars, là. Je n'ai pas la... mais on a modifié la loi il y a
quelques années, puis les présidents de conseil d'administration...
M. Lacombe : ...ont une
rémunération, il me semble. Il faudrait... il faudrait voir. Puis, de mémoire,
c'est quelques milliers de dollars.
Une voix : ...
M. Lacombe : Oui, c'est
variable selon la société d'État parce qu'elles sont classées en fonction de
leur grosseur et...
M. Zanetti : O.K. Donc, moins
de 10 000 $ par personne par année, là?
M. Lacombe : Pour les
administrateurs, je ne veux pas vous induire en erreur, il faudrait vérifier,
là, mais je pense que oui et, pour les présidents, je pense que c'est un peu
plus élevé.
M. Zanetti : O.K. Bon. Donc,
il n'y a pas d'enjeu vraiment financier à rajouter.
M. Lacombe : Non, il n'y a
pas d'enjeu...
M. Zanetti : O.K., parfait.
Bien, je... Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. Mme la députée, j'ai cru comprendre que vous vouliez retirer
votre amendement.
Mme Garceau : Oui, je veux
retirer.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour retirer l'amendement de Mme la députée de
Roberval-Baldwin. Donc, je vous laisse... je pense, vous aviez... vous vouliez
redéposer un amendement, alors je vous laisse... je vous laisse la parole.
Mme Garceau : Merci.
Donc : Ajouter, à la fin du deuxième alinéa de l'article 8 du projet
de loi tel qu'amendé, le paragraphe suivant : «12° la géographie du
Québec.»
La Présidente (Mme Dionne) : Des
questions, commentaires sur l'amendement de Mme la députée? Oui, allez-y, Mme
la députée.
Mme Garceau : Je remercie le
ministre pour cet ajout, je crois que c'est très important. Et je voulais juste
souligner un extrait du mémoire que je crois, à ce stade, est très
pertinent : «Le territoire du Québec est grand et nous en sommes fiers
mais il est méconnu. Il fait partie de notre ADN sur les plans imaginaire,
culturel, historique et économique mais ses contours sont flous.» Donc,
j'espère qu'avec la présence de la personne ça va... très, très pertinent.
Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Alors, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres questions, interventions sur l'article 8 amendé?
Malheureusement, je vais... Compte tenu de l'heure, je vais suspendre les
travaux jusqu'à 15 heures et on pourra reprendre la discussion.
Alors, la commission suspend ses travaux
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 04
)
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
bon après-midi à tous. La commission reprend maintenant ses travaux. Donc, nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 64,
Loi instituant le Musée national de l'histoire du Québec.
Je comprends qu'il y a consentement pour
que le député d'Hochelaga-Maisonneuve remplace le député de Jean-Lesage.
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Consentement.
Merci à tous.
Alors, pour... lors de la suspension de
nos travaux cet avant-midi, nous en étions à l'étude de l'article 8tel qu'amendé.
Donc, est-ce qu'il y avait d'autres questions, commentaires sur l'article 8
amendé?
Mme Garceau : Oui.
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
Mme la députée.
Mme Garceau : Merci, Mme la
Présidente. Donc, si je comprends bien à la lecture de cet article, et surtout
le début des dispositions du paragraphe 4° de l'article 7 de la Loi sur
les musées nationaux, relatives au profil de compétence et d'expérience des
membres du conseil d'administration nommés sur la recommandation du ministre ne
s'appliquent pas lors de la nomination des membres du conseil d'administration
du Musée national. Donc, ça veut dire que les autres dispositions de la Loi sur
les musées nationaux s'appliquent à la nomination de... parce que j'ai vérifié,
là, comme à titre d'exemple, puis l'article 10 mentionne une nomination
des membres du conseil d'administration doit être représentative de la société québécoise
en s'assurant de la présence de personnes issues de communautés variées. Donc,
je veux juste clarifier que le reste des dispositions législatives de cette
loi, Loi sur les musées nationaux, s'appliquent ou vont s'appliquer en ce qui a
trait à la nomination des membres du premier conseil d'administration du Musée
national de l'histoire.
M. Lacombe : Bien sûr, c'est
la loi.
Mme Garceau : C'est ma
compréhension. Je voulais juste m'assurer que c'est la vôtre également.
M. le ministre, je voulais voir avec vous
en termes de représentation des régions au sein du conseil d'administration,
parce qu'on comprend très bien les préoccupations des musées régionaux en ce
qui a trait à l'arrivée... à l'ouverture de ce musée, et je voulais voir avec
vous votre vision du rôle que ce musée pourrait jouer en ce qui a trait aux
musées régionaux et de voir est-ce qu'il n'y a pas une place pour une certaine
représentation des musées régionaux des régions à l'égard du conseil d'administration?
Je sais qu'à un moment donné le premier ministre avait parlé de peut-être il va
avoir des satellites, ce genre de choses là. Mais compte tenu des difficultés
qu'éprouvent les musées régionaux et l'idée de grand frère là-dedans, je me
demandais si on ne pourrait pas prévoir qu'un membre représente...
Mme Garceau : ...représente
les musées régionaux, qu'il y ait une représentation des musées régionaux ou
qu'il y aurait au moins, si je peux dire... je sais que le musée est ici, à
Québec, mais une certaine représentation régionale en termes des membres qui
vont faire partie de ce conseil d'administration.
M. Lacombe : Bien sûr qu'il y
aura des gens des régions. Puis je ne pense pas qu'il faille réserver un siège,
donc, pour quelqu'un des musées régionaux. Si on voulait le faire, on pourrait,
là. Parce que, vous voyez, «gestion muséale», «histoire du Québec», c'est des
critères généraux.
Mme Garceau : O.K. Mais,
compte tenu qu'il y a une ouverture, est-ce qu'on ne pourrait pas le prévoir...
M. Lacombe : Non, je ne pense
pas que c'est nécessaire.
Mme Garceau : ...dans
l'article?
M. Lacombe : Moi, je vous le
dis tout de suite, je trouve qu'on a fait la... on est allés au bout de
l'exercice. La liste de départ me convenait. On a accepté un amendement d'une
part, on a accepté d'autre part, maintenant... c'est-à-dire de la deuxième
opposition, l'opposition officielle. Maintenant, je pense que la liste elle est
très, très complète, là.
Mme Garceau : J'aimerais
comprendre en termes du... un, du processus et le processus en termes de
choisir, de nommer ces membres du conseil. Quel sera le processus pour les
nommer, le premier conseil d'administration?
M. Lacombe : Bien, il va
avoir un processus comme dans toutes les nominations qui sont faites par le
gouvernement, peu importe le gouvernement, c'est-à-dire un processus avec les
emplois supérieurs, et ensuite de ça, ce sera une nomination au Conseil des
ministres.
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée, je veux juste vous dire qu'il vous reste quatre minutes pour cet
article.
Mme Garceau : Et en termes
de... Aussi, M. le ministre, le nombre, là, je ne sais pas, pour la durée d'un
mandat du premier, est-ce que ça, c'est prévu également?
M. Lacombe : C'est cinq ans,
c'est ce qui est prévu à...
Mme Garceau : C'est cinq ans.
M. Lacombe : ...à la Loi sur
la gouvernance des sociétés d'État?
Mme Garceau : O.K. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres questions, commentaires? Oui, M. le député de
Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Bien, bonjour, Mme
la Présidente. D'abord, merci de m'accueillir dans votre commission, là, je
remplace mon collègue le député Jean-Lesage qui est en train de faire la motion
du mercredi sur le dossier de l'enseignement supérieur. J'ai quelques questions
de compréhension. Je ne veux pas abuser de mon siège temporaire pour faire de
l'obstruction, là, ne vous inquiétez pas, mais je veux bien comprendre, bien
sûr, pour faire mon travail de législateur. Donc, on est sur l'article 8
qui propose un peu de donner les grandes, je dirais, orientations de ce qu'on
souhaite avoir comme bagage de compétences alentour de la table d'un conseil
d'administration du futur musée.
M. Lacombe : Conseil.
M. Leduc : Le premier
seulement, c'est une clause crépusculaire qui va disparaître?
M. Lacombe : Bien,
c'est-à-dire, après ce sera au conseil d'administration lui-même de fixer son
profil de compétence, comme c'est prévu à la loi actuellement. Donc, ce n'est
pas une modification, c'est comme ça que ça fonctionne déjà.
M. Leduc : Donc, c'est pour
ça que c'est une disposition transitoire et finale, ça va éventuellement... c'est
pour ça que je disais crépusculaire, ça ne sera plus... ça ne sera plus en
fonction à la fin de l'exercice du premier C.A.
M. Lacombe : Bien, c'est...
je ne sais pas si c'est pour ça, que c'est écrit «Dispositions transitoires et
finales». Oui, c'est pour ça? Oui, d'accord.
• (15 h 10) •
M. Leduc : Parfait. Donc,
pour le premier C.A. seulement, on met cette liste-là, puis après ça, le C.A.
se gouvernera pour la suite.
M. Lacombe : Lui-même.
M. Leduc : Comme c'est le cas
dans d'autres musées similaires.
M. Lacombe : Comme c'est le
cas dans tous les autres musées.
M. Leduc : Merveilleux. Dans
la liste qu'on a ici, devant nous, là, je comprends qu'il y a eu un...
M. Lacombe : Les musées
nationaux, finalement.
M. Leduc : Les musées
nationaux, j'entends, bien sûr. Mon collègue a fait adopter, si j'ai bien
compris, avec votre concours, un rajout, donc un 11ᵉ point. Je voulais juste
comprendre. Au numéro 10°, ici, il y a «le droit». Pourquoi on considère que
les membres du conseil d'administration doivent connaître le droit?
M. Lacombe : Bien, quand on
regarde la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, elle est assez complète
puis elle dresse vraiment le portrait du rôle du conseil d'administration.
Puis, quand on prend vraiment connaissance de son rôle, il est souvent très
technique, donc notamment la politique de ressources humaines... est-ce qu'on a
d'autres exemples, là, je ne voudrais pas dire n'importe quoi, approuver les règles
de gouvernance de la société, approuver le plan d'immobilisation, le plan
d'exploitation, les états financiers et le rapport annuel de gestion, le budget
annuel de la société, etc. Donc, on pense puis je pense que c'est de bon aloi
d'avoir quelqu'un qui maîtrise les notions de droit dans le conseil
d'administration, que c'est une bonne chose.
M. Leduc : Là, on parle ici
d'un avocat membre du Barreau, nécessairement, ou une avocate, bien sûr, ou ça
pourrait être un juriste...
M. Lacombe : Ça pourrait être
un notaire, j'imagine.
M. Leduc : Moi, j'ai un
certificat en droit du travail, par exemple, ça serait-tu pertinent?
M. Lacombe : Bien, cette
liste, elle est assez...
M. Lacombe : ...flexible,
c'est-à-dire, il faut évidemment... il faut qu'on retrouve ces compétences-là
en commun dans le conseil d'administration qui va être proposé. Mais, si on
juge que c'est quelqu'un qui pourrait remplir cette fonction-là, puis que ça
nous semble suffisant, ça pourrait être le cas, oui.
M. Leduc :
O.K. Merci. Pouvez-vous
m'expliquer un peu la séquence qui nous attend, là? Une fois qu'on va avoir
adopté le projet de loi, qu'il va être sanctionné par le lieutenant-gouverneur,
en termes d'espace-temps, là, qu'est-ce qui nous attend en matière de
consolidation de ce conseil d'administration là? Comment vous allez
fonctionner?
M. Lacombe : Bien, il faudra
prendre... Il n'y a pas de délai qui... qui est indiqué au projet de loi, il
faudra prendre le temps de... de s'assurer qu'on a justement le bon conseil
d'administration, qu'on remplit avec les ajouts qui ont été faits par la
deuxième opposition et par l'opposition officielle, qu'on a un conseil
d'administration constitué d'entre 11 et 15 personnes qui répond à tous ces
critères-là. Et on aura l'occasion d'en reparler, je pense que c'est au
prochain article, mais dans l'intervalle ce sera le ou la P.D.G., directeur
général, officiellement, ce qui est écrit dans les documents, qui... qui aura
les pouvoirs qui sont habituellement dévolus au conseil d'administration, le
temps qu'il soit formé.
M. Leduc : Justement, j'avais
la question du nombre. Vous me dites : entre 11 et 15. C'est peut-être
moi...
M. Lacombe : Exact.
M. Leduc : ...qui l'ai manqué.
C'était écrit dans... plus tôt dans le p.l.?
M. Lacombe : C'est dans la
Loi sur les musées nationaux ou la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
C'est dans la Loi sur les musées nationaux.
M. Leduc : D'accord. Donc, il
y a déjà une loi qui explique quand même plusieurs détails, auxquels on rajoute
le Musée national d'histoire du Québec?
M. Lacombe : Tout à fait, et
comme le musée n'a pas encore de profil de compétence établi par le C.A., dans
le projet de loi il est de... de bon usage de... d'en donner un, disons, de
départ.
M. Leduc : Parfait. Est-ce
que ça va fonctionner par... je proposerais de dire «appel d'offres», là?
Est-ce qu'il va y avoir comme une ouverture de postes, là? Les gens qui sont
invités et sont intéressés à participer à ce C.A. en fonction de ces
critères-là peuvent écrire au... je ne sais pas, moi, au ministère de la
Culture ou au directeur général qui sera nommé plus tard, ou ça va être
vraiment une... quelque chose qui va se faire un peu par contact ou
informellement?
M. Lacombe : Bien, je dirais
que l'objectif, ça va être assez complexe à faire. Donc, l'objectif...
Évidemment, on aura des discussions avec nos partenaires, et il devra y avoir
une consultation qui est faite, c'est prévu à la loi aussi.
M. Leduc : Donc, en quelque
part, soit dans les journaux ou sur un site Internet, il y aura...
M. Lacombe : Ce n'est pas de
cette façon-là, mais le processus, il est... il est encadré, il est le même
pour nos autres sociétés d'État. À chaque fois qu'on a... on a des nominations
à faire, il y a une liste qui est constituée, elle est valide pour un an, donc
souvent il faut la remettre à jour. Il y a des consultations qui se font avec
les partenaires.
M. Leduc : Donc, une liste
est constituée à partir de différents profils qui se sont soit manifestés
eux-mêmes ou que quelqu'un, quelque part a démarchés?
M. Lacombe : On passe par nos
partenaires, on passe par les partenaires.
M. Leduc : Qui sont?
M. Lacombe : Bien, les
partenaires du musée, là, je n'ai pas... je n'ai pas la liste, là, mais...
Une voix : ...
M. Lacombe : Oui, c'est ça.
Mais il y a des consultations qui sont faites.
M. Leduc : O.K. Mais il n'y
aura pas d'appel d'offres public, il n'y aura pas une page dans le journal qui
dit : Si vous voulez être...
M. Lacombe : Bien... Non,
mais ce n'est pas de cette façon-là que ça fonctionne dans nos sociétés d'État,
effectivement.
M. Leduc : O.K. Bien,
c'est... je le demande par... je le demande par curiosité, là, par manque de
connaissances plus fines de ce volet-là. Parfait.
Et puis peut-être une dernière question de
compréhension. Il n'y a pas de délai, vous m'avez dit...
M. Lacombe : Pour la
constitution du premier conseil?
M. Leduc : Exact. Avez-vous
comme un souhait? Tu sais, là, on est...
M. Lacombe : Bien sûr.
M. Leduc : ...on est en
septembre. Est-ce que ça va être...
M. Lacombe : Bien sûr.
M. Leduc : ...complété d'ici
Noël?
M. Lacombe : Bien, j'aimerais
qu'on puisse le... Mon objectif, en tout cas, c'est qu'on puisse le... le faire
cette année. Bien, on verra si le projet de loi est adopté, je ne voudrais pas
présumer. Mais, dès l'adoption du projet de loi, je pense qu'il faut que le
mécanisme se mettre en branle, puis mon objectif, c'est qu'on puisse le faire
le plus rapidement possible pour qu'il soit fonctionnel, parce qu'en même temps
je pense que c'est sain d'avoir un conseil d'administration qui... qui va être
là pour assurer la gouvernance du musée et que ce ne soit pas le ou la P.D.G.
qui soit...
M. Leduc : Ce n'est pas
simple comme tâche pour le P.D.G.
M. Lacombe : Bien, ce n'est
pas simple non plus, puis on n'est jamais trop pour prendre de bonnes
décisions.
M. Leduc : Oui, oui. Ça fait
qu'il va... Là, on va en parler à l'article 9, j'imagine, mais il y aura un ou
une P.D.G... une D.G., plutôt, c'est ça, il n'y a pas de présidence, qui va
être nommé rapidement en premier?
M. Lacombe : Oui, exact.
M. Leduc : Et là, ensuite, il
y aura l'exercice de lui adjoindre un conseil d'administration...
M. Lacombe : Tout à fait.
M. Leduc : ...le plus tôt
possible, idéalement, j'imagine, comme on vient de le dire, avant Noël, puis là
le train est parti à ce moment-là?
M. Lacombe : Oui.
M. Leduc : O.K. C'est bon,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Est
ce qu'il y a d'autres questions, interventions? Oui. Oui, Mme la députée.
Mme Garceau : Oui, Mme la
Présidente. Je présume que le... Parce que vous allez passer, premièrement,
avec la nomination du directeur général, directrice générale. Donc, cette
personne-là va être impliquée également en termes du choix des membres du
conseil? Est-ce que ça, c'est prévu?
M. Lacombe : Ce n'est pas...
Ce n'est pas prévu.
Mme Garceau : Est-ce que
c'est souhaitable? Parce que...
M. Lacombe : Est-ce que c'est
souhaitable? ...
M. Lacombe : ...bonne
question. Je vous dirais que ce n'est pas. Je vous dirais que dans le P.D.G.,
la P.D.G. siège au conseil d'administration aussi. Donc, s'il a ou si elle a
des suggestions, on peut, on peut bien les écouter, mais à la fin, c'est le
gouvernement qui va nommer les membres du conseil d'administration en
collaboration avec aussi les suggestions qui nous auront été données par les
partenaires en vertu de ce qui nous est imposé comme processus.
Mme Garceau : O.K. et en
termes, c'est intéressant en termes des partenaires. Est-ce qu'on parle
d'université? Est-ce qu'on parle de musées régionaux? On parle de qui comme
partenaire?
M. Lacombe : Bien, ça
peut être des partenaires économiques, ça peut être des partenaires culturels.
L'idée, c'est d'aller vers la communauté. Il n'y a pas une liste. Évidemment,
tout ça est vivant, tout ça est dynamique. Mais ce qu'on souhaite, c'est avoir
des candidatures qui viennent du terrain et qui ne sont pas toujours dans les
mêmes cercles non plus. Il faut s'assurer de la compétence des gens. Donc on a
des. On a ces consultations-là qui nous permettent donc d'avoir une banque de
candidats. C'est comme ça pour toutes nos institutions.
Mme Garceau : Donc, ça
fonctionne comment, les consultations? Exactement.
M. Lacombe : Là, c'est
plutôt technique. Je pourrais. Je pourrais demander à mon collègue qui est
directeur des sociétés d'État.
La Présidente (Mme Dionne) :
Est-ce qu'il y a consentement pour que M. Tessier prenne la parole.
Consentement. Oui, oui. Allez-y, Monsieur...
M. Tessier (Patrick) : Je
m'identifie?
La Présidente (Mme Dionne) :
Oui, s'il vous plaît.
M. Tessier (Patrick) :
Patrick Tessier, je suis directeur général des sociétés d'État et des services
aux entreprises au ministère de la Culture et des Communications. Donc, la
consultation est faite par le ministre, par une communication écrite auprès des
organismes et autres identifiés.
Mme Garceau : C'est ça?
Je suis curieuse à savoir qui sont les… C'est quel organisme en particulier?
Comme là on parle de la création d'un nouveau musée, donc on pense à quel
organisme? Je présume qu'on a déjà. On s'est fait une tête là-dessus en termes
de qui on aimerait consulter.
M. Lacombe : Bien,
personnellement, là, moi, je ne me suis pas encore penché là-dessus, là, sur la
consultation. Je ne pourrais pas vous répondre à ce moment-ci sur les
partenaires, mais il y a des partenaires qui sont évidents, là, comme je ne
sais pas, la Société des musées par exemple. On verra, on verra, là. Est-ce
qu'on a des obligations de partenaires? Non, c'est ça. Mais on veut que ça
fonctionne. Donc, évidemment, on veut les meilleures candidatures possibles.
Donc on s'assurera d'avoir les meilleures suggestions des partenaires aussi.
• (15 h 20) •
Mme Garceau : Non, c'est
parce que lorsqu'on regarde la façon, parce que vous avez déjà déterminé ce que
vous recherchez en termes de compétences, cela, on en a 10, là, on en a ajouté
deux. Mais en termes des compétences, c'est quand même large. C'est vaste,
l'histoire du Québec. On va consulter quels genres d'organismes pour déterminer
qui va déterminer?
M. Lacombe : Ce n'est pas
déterminé pour l'instant.
Mme Garceau : C'est ça,
là. C'est quand même. Ça peut être assez complexe.
M. Lacombe : Bien, c'est
pour ça qu'on va prendre le temps que ça prend après pour constituer le conseil
d'administration. Mais, comme on dit, ce n'est pas notre premier barbecue, on
fait ça avec toutes nos sociétés d'État. Ça fait qu'on a un peu d'expérience
quand même. Faites-nous confiance.
Mme Garceau : Barbecue
ou rodéo. Je ne sais lequel.
M. Lacombe : On pourrait,
à l'occasion de l'ouverture, pourquoi pas? On pourrait en faire un barbecue.
Mme Garceau : Je
voulais, M. le ministre, en termes de l'article, mentionne l'expérience
appropriée. Il y a le côté de compétences, oui, mais et l'expérience
appropriée, c'est quoi? Quels sont les critères pour déterminer une expérience
appropriée?
M. Lacombe : On fait, ce
travail-là en collaboration avec le Secrétariat aux emplois supérieurs, puis on
s'assure, évidemment, c'est subjectif, mais on s'assure d'avoir les
candidatures qui répondent le mieux à ces critères-là, dans la mesure du
possible, évidemment, là parce qu'à l'impossible, nul n'est tenu. Mais moi, je
suis confiant qu'avec ce qu'on se donne comme obligation, on va être en mesure
d'avoir un bon conseil d'administration. Je ne dis pas que ce sera facile, mais
je pense qu'on est tout à fait capable.
Mme Garceau : Je voulais
juste savoir, parce qu'approprié évidemment. Est-ce qu'il y a une question
d'années d'expérience? Est-ce que pour vous c'est important qu'une personne,
compte tenu de l'envergure de ce musée, que ça soit quand même des personnes
qui vont être nommées au C.A. qui vont avoir peut-être, je vais le lancer comme
ça, au moins 10 ans d'expérience dans un dans un certain domaine.
M. Lacombe : Moi, je ne
m'aventurerai pas sur le terrain des nombres en ce qui a trait aux années
d'expérience. Vous savez, j'ai été nommée ministre à 30 ans et...
M. Lacombe : ...j'étais, en
2018, et je le suis toujours le plus jeune ministre du Conseil des ministres,
donc je pense que même si on est plus jeune et qu'on a moins d'expérience, on
peut tout à fait faire notre place. Puis d'ailleurs on veut plus de jeunes sur
les conseils d'administration de nos sociétés d'État. On a une obligation d'en
avoir au moins un, mais je pense que, tout comme à l'Assemblée nationale, on
est dans ce débat-là, dans cette discussion-là ces jours-ci, je pense que la
valeur n'attend pas le nombre des années.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
reste moins d'une minute, Mme la députée.
Mme Garceau : Merci. Parlant
de jeunesse, un point très, très important, vous avez mentionné... Est-ce que
c'est prévu au niveau de la Loi sur les musées nationaux, concernant qu'un
membre en termes d'âge? Je ne le sais pas, là.
M. Lacombe : Moins de
35 ans, c'est dans la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
Mme Garceau : Moins, moins,
bon. Donc, un membre de ce conseil va avoir moins de 35 ans. C'est ça?
M. Lacombe : Exact.
Mme Garceau : Merci.
M. Lacombe : Bienvenue!
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
questions, commentaires sur l'article 8 amendé? Est-ce que
l'article 8 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article 9,
M. le ministre, je vous laisse faire la lecture.
M. Lacombe : Article 9.
«Les dispositions de l'article 3.3 de la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État (chapitre G-1.02 ) relatives à la recommandation du
conseil d'administration et au profil de compétences d'expérience du
président-directeur général d'une société d'État ne s'appliquent pas lors de la
nomination du premier directeur général du Musée national de l'histoire du
Québec.»
Donc, cet article propose d'exclure
l'exigence de tenir compte du profil de compétence et d'expérience établis par
le conseil d'administration pour la nomination du premier directeur général du
Musée national de l'histoire du Québec en raison de l'absence d'un conseil
d'administration pour établir un tel profil.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des questions, commentaires sur l'article 9? Oui, M. le
député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Vérité, Mme la
Présidente, on a envoyé un amendement qui est déjà dans Greffier, je pense.
La Présidente (Mme Dionne) : On
va vérifier le tout.
M. Leduc : Je ne sais pas si
M. le ministre veut prendre le temps de le lire avant ou...
La Présidente (Mme Dionne) : Ah!
On vient... O.K. D'accord, je vais suspendre la commissions quelques instants.
M. Leduc : O.K.
(Suspension de la séance à 15 h 24
)
(Reprise à 15 h 26
)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve, nous avons bien reçu votre amendement. Alors, je vous
invite à en faire la lecture.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Ça va comme suit;
Article 9. Modifier l'article 9
du projet de loi par l'ajout, à la fin, l'alinéa suivant :
«La nomination du directeur général du
Musée national de l'histoire du Québec doit, pour être valide, avoir été
approuvée par les deux tiers des membres de l'Assemblée nationale.»
Donc, c'est comme une phrase qu'on rajoute
à la fin de l'article 9 qui parle de faire abstraction, là, du profil de
compétence pour la première nomination. C'est un article transitoire qui, qu'on
étudie en ce moment, l'article 9, qui est un article crépusculaire aussi,
qui va donc disparaître, parce qu'une fois qu'on aura fait sa mission, à savoir
nommer le premier ou la première P.D... D.G., pardon, du musée, cet article-là
n'aura plus de sens, et on rajoute donc un élément. Pourquoi on arrive avec ce
deux tiers-là? D'une part, parce que c'est une procédure qui est déjà courante
pour différentes...
M. Leduc : ...à l'Assemblée
nationale. Je pense, entre autres... (Interruption) oh! pardon, à la
direction... merci beaucoup, la direction de la SQ, direction de l'UPAC, le
Secrétariat général de l'Assemblée nationale, les différents membres des... de
la Commission d'accès à l'information. Bref, il y a une batterie de postes,
fonctionnaires au sens large, de la haute fonction publique, de cadres de la
haute fonction publique qui sont nommés aux deux tiers par la Chambre. Donc,
c'est une procédure qu'on est habitué de connaître. C'est d'ailleurs une procédure
qui a été élargie comme projet de loi numéro un, d'ailleurs, c'était le p.l. 1
du premier gouvernement de la CAQ, là, en 2018. Je me rappelle, j'étais allé ai
siéger sur ce projet de loi là. Il rajoutait, là, de mémoire, la SQ, l'UPAC
puis un troisième poste qui m'échappe, dans cette logique-là d'élargissement
des fonctions aux deux tiers.
Le leader actuel du gouvernement, quand il
était dans l'opposition, avait déposé plusieurs projets de loi pour reprendre
cette logique-là du deux tiers sur plein d'autres types de hauts fonctionnaires
de l'État, dont je n'ai pas la numération exacte ici, mais bref, ça avait été
un de ses combats quand il était dans l'opposition. Tout ça pour vous dire, ça,
c'est un peu la mécanique. L'objectif, je dirais, politique, que nous
recherchons ici, avec cet amendement, c'est de dire : Faisons un constat
très... très cru par rapport à la réalité de ce nouveau musée. Je pense que
tout le monde est content qu'il y ait un nouveau musée. Moi, le premier, on
faisait la blague avant d'ouvrir que je suis un historien de formation. J'ai
moi-même travaillé comme guide animateur dans différents musées, dans ma prime
jeunesse. Et plus de nouveaux musées, c'est génial. Il y a tout l'enjeu du
financement des autres musées auquel je concorde comme enjeu, comme
préoccupation avec ma collègue l'opposition officielle. Soit... mais cela dit,
la création d'un nouveau musée d'histoire est en soi une bonne nouvelle.
Cependant, force est de constater que...
je ne ferai pas l'étalage, là, mais il y a eu deux, trois affaires qui ont été
échappées, peut-être, dans la conférence de presse au départ, qui fait en sorte
que ce n'est pas malheureusement un élément consensuel dans les circonstances.
Je pense qu'il va le devenir avec le temps, ce musée-là dans le futur, j'en ai
le souhait, en tout cas, j'en ai la conviction, mais j'en ai surtout le souhait
qu'il devienne consensuel dans le futur.
Pour que ça parte bien dans le bon sens et
de manière unanime, ce qu'on n'a peut-être pas tout à fait réussi à faire dans
le démarrage du projet, avant le dépôt du projet de loi, dans la conférence de
presse d'ouverture d'annonce de ce musée-là, je pense qu'il ne serait pas
inintéressant de se pencher sur cette idée, donc, que le tout premier ou la
première D.G. de l'histoire de ce musée soit une position qui soit consensuelle
entre les différents partis politiques. C'est toujours ça, la logique qui est
derrière une nomination aux deux tiers, de dire : On va, permettez-moi
l'expression, départisaniser une nomination, parce qu'elle est nommée aux deux
tiers, ça veut dire qu'elle a nécessairement plus qu'un parti politique qui y
souscrit. Idéalement, tout le monde est d'accord, ce qui arrive à peu près tout
le temps, là, sauf de rares exceptions, les nominations aux deux tiers au salon
bleu, maintenant au Salon rouge pour deux ans, sont unanimes.
• (15 h 30) •
Ils font en sorte par contre qu'il y a eu
un minimum de consultation des partis d'opposition. Souvent, on nous envoie
dans le fond le cv de la personne qu'on s'apprête à nommer. À l'époque, il y
avait eu toutes sortes de débats. On aimerait savoir, les oppositions, savoir
c'était qui, les autres prospects. C'est un débat qu'on a fait, qui est réglé,
qui est derrière nous. On a seulement la candidature de la personne qui est à
être nommée par la Chambre aux deux tiers, mais on a le temps de l'examiner,
d'en discuter. Il n'y a pas de, ce n'est pas comme une motion sans préavis qui
arrive le matin, puis qu'on est un peu coincé. Puis là il faut absolument... Tu
sais, il y a comme une démarche respectueuse. Du moins, c'est l'expérience que
j'en ai eue quand j'ai eu à traiter ça, quand j'étais responsable, notamment du
dossier de sécurité publique. Et c'est l'expérience que j'en ai de la part du
directeur du cabinet, du chef du deuxième... de la deuxième opposition. Dans
les dernières années, quand le gouvernement nous soumet des candidatures, il
nous laisse quand même évidemment, quelques jours avant d'effectivement le
déposer au salon bleu pour un vote aux deux tiers. Et ça nous donne, dans le
fond, une adhésion plus forte de la classe politique au complet à la nomination
d'une telle personne.
Et, encore une fois, j'insiste, dans le
contexte où le démarrage de cette idée de Musée national de l'histoire du
Québec a été... n'a pas été exempt de certains défis, on va le dire le plus
poli possible, ce serait une solution, je pense, pour mettre derrière nous cet
épisode peut-être moins agréable et partir... pour que le musée parte vraiment
sur des bonnes bases consensuelles de l'ensemble de la classe politique. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a des questions commentaires sur l'amendement?
M. Lacombe : Bien, peut-être
juste un mot pour dire, rapidement, je suis en désaccord parce qu'usuellement,
traditionnellement, les nominations aux deux tiers de l'Assemblée nationale
sont faites lorsqu'on nomme quelqu'un qui est à la tête d'une organisation qui
doit surveiller, par exemple, le gouvernement. Et on le fait parce qu'on veut
avoir un bras de distance. Là, on parle d'un musée national d'histoire...
15 h 30 (version non révisée)
M. Lacombe : ...je comprends
les préoccupations de mon collègue. Donc, je ne tourne pas la proposition au
ridicule. Je trouve que c'est légitime de le demander. Par contre, je ne suis
pas en accord avec cet amendement.
Puis je vous dirais qu'évidemment on veut
que ça fonctionne. Je pense que, depuis le début de l'article détaillé, je fais
preuve d'ouverture dans le sens où on veut répondre, dans la mesure du
possible, aux souhaits de tout le monde pour que ce soit le plus rassembleur
possible. J'ai même eu le grand bonheur de voir notre collègue de l'opposition
officielle nous dire qu'elle est d'accord avec la création d'un musée qui va
parler de l'histoire de la nation québécoise. Donc, je me réjouis de ça. Donc,
je pense qu'au-delà des mots, au-delà des interprétations, là, on commence à
débroussailler tout ça puis à voir que finalement on dit peut-être tous un peu
la même chose puis qu'on va arriver avec un projet qui va être rassembleur.
Et évidemment, l'objectif du gouvernement,
c'est que ça fonctionne. Imaginez-vous bien qu'on ne nommera pas à la tête du
Musée national de l'histoire du Québec quelqu'un qui va arriver dans la
polémique puis qui va créer de la turbulence et qui ne sera pas rassembleur.
Évidemment que le but, ce sera que ce soit quelqu'un de rassembleur. Mais,
comme c'est le cas pour toutes les sociétés d'État autres que celles qui ont un
rôle de surveillance, à moins que je me trompe, ça va, à mon sens, rester une
prérogative du gouvernement.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
allez-y, M. le député.
M. Leduc : Je peux peut-être
répondre en partie, Mme la Présidente. D'abord, tu sais, vous disiez : On
ne nommera pas personne... Je comprends votre intention, mais chat échaudé
craint l'eau froide, là. Tu sais, il y a quelques mois, vous avez nommé à la
coprésidence de votre groupe de travail sur les avancées constitutionnelles du
Québec le professeur Guillaume Rousseau, qui écrit des chroniques incendiaires
à propos de Québec solidaire, là. Donc, je ne dis pas que c'est ce que vous
allez faire sur le dossier de l'histoire, mais il y a quand même un petit
précédent où ça n'a pas été particulièrement super le fun pour nous de voir que
le coprésident était quelqu'un qui écrivait des chroniques, qui continue d'ailleurs
à écrire des chroniques incendiaires sur Québec solidaire. Ce matin même, il en
écrivait une autre. Donc, moi, je me garde un petit bémol sur ce côté-là.
L'autre aspect de votre réponse, M. le
ministre, je suis allé vérifier, là, sur le site de l'Assemblée les postes qui
sont nommés aux deux tiers par résolution, évidemment, du premier ministre, là,
c'est la coutume. Vous dites : Ah! bien, ça, c'est des gens qui ont une
fonction de surveillance. Parfois, c'est le cas, mais parfois pas vraiment, tu
sais. Il y en a quand même plusieurs, là, et j'y vais. Commissaire à l'éthique
et à la déontologie, Commissaire à la langue française, Commissaire à la lutte
à la... contre la corruption, Commissaire au lobbyisme, Commissaire de la
Commission de la représentation électorale, Directeur des poursuites
criminelles et pénales, Directeur général de la Sûreté du Québec, Directeur
général des élections, Président et membre de la Commission d'accès à l'information,
Président et membre de la Commission de la fonction publique, Président et
membre de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse,
Président et membre des comités de surveillance des activités de l'Unité
permanente anticorruption, Président directeur général de l'Autorité des marchés
publics, Protecteur du citoyen et finalement Vérificateur général.
C'est vrai que certains de ces postes-là
nous vérifient...
M. Lacombe : ...99 %.
M. Leduc : Bien non, mais
99 %...
M. Lacombe : À part peut-être
un exemple.
M. Leduc : Le Commissaire de
la langue française ne nous vérifie pas, là.
M. Lacombe : Bien, c'est ce
que j'allais dire, peut-être...
La Présidente (Mme Dionne) : ...messieurs,
messieurs, messieurs, je vous laisse vous... échanger entre vous, mais un à la
fois, s'il vous plaît, sinon vous vous adresserez à la présidence. Merci.
M. Leduc : Donc, ce n'est
clairement pas une fonction essentielle d'une nomination aux deux tiers de dire
que c'est des gens qui nous surveillent. On pourrait très bien... En plus, je
ne suis pas en train de vous dire qu'on veut rendre ça permanent. On veut
rendre ça pour une seule fois. J'insiste, c'est une clause crépusculaire, une
seule fois. On essaie de corriger le démarrage qui n'a pas été dans... idéal de
cette idée de projet d'histoire nationale en mettant un «one shot deal» en bon
français, pour faire une blague sur la Commission de la langue française, le
fait que cette personne-là, elle est approuvée par essentiellement tout le monde,
ce qui est souvent le cas, donc le deux tiers de la Chambre, et on procède, et
on souhaite bonne chance à cette personne-là, en espérant, en effet, qu'elle
réussisse à s'entourer d'un bon conseil d'administration, avec l'appui, bien
sûr, du Conseil des... en fait, du ministère, qui va faire approuver ça au
Conseil des ministres par la suite.
Ça me semble une solution, je pense,
intéressante pour une seule fois. Je n'aurais pas proposé que ça soit
permanent. Je ne suis pas sûr que ça aurait été pertinent de rajouter ça dans
la liste des personnes qui sont aux deux tiers. Ce n'est pas du tout le même
type de personnes, ça, on s'entend là-dessus. Mais, pour une seule fois, pour
la première fois, on fait une exception. Vous-même vous faites une exception pour
que... ne pas prendre en compte le profil de compétence. Ça s'explique, ça se
comprend. Je vous propose de faire une autre exception, un vote aux deux tiers,
pour la première fois en donnant une crédibilité de la classe politique à sa
fonction.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. M. le ministre, voulez-vous rajouter quelque chose?
M. Lacombe : Bien, je fais
juste un petit clin d'oeil quand même, là. La liste, à part peut-être,
effectivement, le Commissaire à la langue française, ce sont tous des postes
où, évidemment, la personne doit être au-dessus de tout soupçon. Lobbyisme,
Commissaire à l'éthique, à la déontologie, Sûreté du Québec, UPAC, etc. Je
pense qu'il y avait probablement juste le Commissaire à la langue française.
Mais, ceci dit, je le dis vraiment
respectueusement, parce que je ne suis pas en train de dire que l'idée est
ridicule. Je fais... Je fais juste dire que je ne pense pas que c'est
nécessaire dans ce cas-ci. Puis je m'engage à ce que ce...
M. Lacombe : ...une nomination
qui soit le plus consensuelle possible parce que je veux que ça fonctionne.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
commentaires? Allez-y, Mme la députée.
Mme Garceau : Bien, je vais
appuyer mon collègue dans cette... cet amendement en termes du deux tiers,
surtout, c'est parce qu'il y a peut-être un choix à faire, d'après moi, parce
que, là, tout ce qu'on a concernant la nomination d'un directeur ou directrice
générale de ce musée... pas grand-chose. Il y a un article qui nous dit qu'il
va y avoir une nomination, mais, la façon que la personne va être nommée, le
profil, les compétences, l'expérience, il n'y a aucun détail. Donc, il me
semble que ce poste, qu'il va être excessivement important. Et, compte tenu des
responsabilités que cette personne va avoir, est-ce qu'on ne pourrait pas...
c'est peut-être un ou l'autre, là, au moins de s'assurer d'avoir un profil et
des compétences et que ça soit énuméré dans l'article, donc que ça soit
consensuel? Parce que, s'il n'y a rien, au moins on devrait avoir un droit de
regard concernant les compétences et le profil de la personne qui va,
ultimement, avoir ce rôle-là, cette position.
M. Lacombe : Mon dernier
commentaire, parce qu'on pourrait en discuter vraiment longtemps, mais mon
dernier commentaire sur cet amendement puis sur le processus de nomination en
général sera que tous les groupes, et, si je me trompe, corrigez-moi, mais tous
les groupes ou les individus qui sont venus, et qui avaient pris connaissance
du projet de loi, et qui ont été interrogés sur le processus de nomination,
notamment par notre collègue de Jean-Lesage, tous les intervenants ont dit
qu'ils étaient à l'aise, même les plus critiques, même ceux qui nous
disaient : C'est important, qu'il y ait un grand bras de distance entre le
gouvernement et les contenus, c'est important qu'on ne politise pas le Musée
national de l'histoire du Québec. Donc, même les plus critiques, tous ceux qui
ont été interrogés, de mémoire, et, comme je vous dis, corrigez-moi si je me
trompe, mais étaient à l'aise avec le processus en disant : Non, on a de
bons processus, puis on est à l'aise avec ça, puis on ne pense pas que ça pose
problème. Donc, sur cette base-là et sur la base du fait qu'on le fait déjà,
que ça fonctionne bien, qu'il y a déjà des balises et que ça n'a surtout, donc,
pas été remis en question par tous les intervenants qui sont venus ici et qui
se sont fait poser la question, que ces intervenants ont dit qu'ils étaient à
l'aise, moi, j'opte pour conserver ça tel que proposé.
• (15 h 40) •
Mme Garceau : Bien, avec
respect, M. le ministre, de mémoire, les gens, la préoccupation, la grande
préoccupation était plus en termes de comment est-ce qu'on va présenter
l'histoire, les composantes des Premières Nations. C'était vraiment le contenu
et non pas...
M. Lacombe : Exact.
Mme Garceau : Mais je pense
que, si on regarde, là, on peut retourner en arrière, c'est des... les
professeurs et tout, des experts. Ils sont venus pour nous donner leur position
vis-à-vis plus, on va se le dire, l'article 2.
M. Lacombe : Oui, Oui, tout à
fait. Je ne suis pas en train de dire...
Mme Garceau : O.K.? Les
autres... Il y en avait quelques...
La Présidente (Mme Dionne) : Un
à la fois, s'il vous plaît. Merci.
Mme Garceau : Il y en avait
quelques autres au niveau du C.A., donc c'est pour ça que j'ai repris, là, et
non... on a évidemment intégré la nomination des représentants des Premières
Nations, Inuits et aussi la géographie au niveau du C.A. parce que ça, ça émane
des mémoires également et des discussions que nous avons eues. Mais, en ce qui
a trait, si je peux dire, à la gouvernance, on n'a pas eu vraiment d'experts
qui sont venus nous parler de la gouvernance du musée, avec respect. Donc là,
on est dans la gouvernance, on est vraiment là. Donc, à part de quelques
représentations concernant le C.A., puis j'ai peut-être tort, peut-être...
est-ce qu'il y a eu un mémoire sur les 16 qui a parlé, mais d'après moi, surtout
en termes de la nomination du premier directeur ou directrice général, eh oui,
compte tenu de l'annonce et comment tout ça s'est... est sorti dans les médias
publiquement un consensus...
Mme Garceau : ...sur la
nomination de la chef d'orchestre, si on peut dire, de ce musée, je crois,
serait très pertinent. Et donc, oui, j'appuie la proposition de mon collègue.
Mais si, M. le ministre, vous n'êtes pas d'accord avec cet amendement et cette
proposition-là, il faudrait quand même déterminer un certain... certains
critères en termes de l'expérience et des compétences et tout que devrait avoir
cette première personne. S'il n'y a pas... ça ne sera pas approuvé par deux
tiers de l'Assemblée nationale, au moins qu'on puisse déterminer ensemble et on
recherche une personne avec telles ou telles compétences.
M. Lacombe : Je précise ce
que j'ai dit tantôt. Non seulement personne ne nous en a fait part
proactivement dans son mémoire, mais là je comprends que notre collègue nous
dit : Oui, mais ils avaient d'autres préoccupations. D'accord, mais
justement, ça ne semblait pas être une grande préoccupation parce que personne
ne nous a fait valoir ça dans son mémoire. Mais j'ajoute que le député de
Jean-Lesage a posé directement la question à plusieurs reprises à des
intervenants qui sont venus en disant : Est-ce que ça vous inquiète, la
façon dont les nominations vont être faites? Est-ce qu'ailleurs dans le monde,
rappelez-vous, il y a des meilleures façons de faire? Et à chaque fois, corrigez-moi
si je me trompe, mais à chaque fois, les gens se sont dits rassurés parce que
les processus qui sont en place au Québec fonctionnent bien. Puis on a
notamment eu M. Bergeron de la Chaire de recherche sur la gouvernance des
musées qui était ici. Donc, en parlant d'experts, on en avait un. Donc, pour
ces raisons là, moi, je suis fort du fait que, non seulement, ce n'étaient pas
des demandes du milieu de ceux qui sont venus nous voir, mais qu'en plus de ça,
lorsque questionnés ici, en consultations particulières, ils nous ont dit
qu'ils étaient à l'aise. Donc là, je pense qu'on a quelque chose qui s'approche
d'un consensus, sinon d'une unanimité des gens qui sont venus en consultations
particulières.
Et des nominations, j'ai 12 sociétés
d'État sous ma responsabilité. J'en fais depuis deux ans, notamment des postes
de P.D.G. Puis évidemment, à chaque fois, on s'assure de nommer des gens qui
sont compétents et ne créeront pas de remous pour créer des remous. Sinon, je
pense que vous en auriez entendu parler. Donc, pour cette raison-là, je suis en
désaccord avec l'amendement.
La Présidente (Mme Dionne) :
D'autres... Oui, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : J'ai bien compris,
là, que l'amendement ne sera pas conservé ou, en tout cas, adopté. Est-ce qu'à
défaut d'avoir l'amendement, donc, du vote deux tiers, M. le ministre, vous
pouvez vous engager personnellement à faire en sorte que les collègues qui sont
responsables des dossiers culture, donc mon collègue de Jean-Lesage, j'imagine
que c'est vous au côté de l'opposition officielle, je ne sais pas qui est du
côté du Parti québécois, mais n'apprennent pas dans les journaux la nomination
de la nouvelle personne qui sera directeur ou directrice générale? Est-ce que
vous pouvez vous engager personnellement, à défaut d'un exercice de
consultation ou de vote aux deux tiers, à consulter informellement ou à parler
à vos vis-à-vis qui sont responsables du dossier culture pour les informer du
choix qui s'en vient puis que ce ne soit pas une nouvelle dans le journal qui
vont lire comme n'importe qui, finalement?
M. Lacombe : C'est une bonne
question parce que je ne veux pas avoir l'air fermé, évidemment. Je suis
certain que ce n'est pas une question qui est posée comme une question piège,
mais je vais... je ne suis pas fermé à vous informer, disons, avant que ça
sorte publiquement dans les journaux. Mais, maintenant, il faudrait que je
fasse des vérifications, à savoir qu'est-ce que je peux faire, qu'est-ce que je
ne peux pas faire. Puis évidemment, quand quelqu'un est nommé, ça a des
implications importantes sur son travail, surtout que la personne qu'on va
nommer, j'imagine bien, aura déjà un emploi. Donc, je vais voir c'est quoi, le
carré de sable qu'on a. Mais après, moi, je veux que ce soit bien accueilli,
là. Puis l'objectif, c'est de nommer quelqu'un qui va être bien accueilli.
Donc, si je peux en plus de ça être courtois avec tout le monde puis les
informer en amont et que ça ne cause pas d'enjeux, ça me fera plaisir. Mais est-ce
que ce sera une consultation pour mener à la décision? Ça, je ne m'engage pas à
ça, par contre.
M. Leduc : Mais peut-être que
le mot «consultation» dans ce cas-ci était un petit peu trop pointu, mais pour
bien comprendre, là, la personne que vous allez choisir pour qu'elle entre en
fonction, elle doit être nommée par le Conseil des ministres.
M. Lacombe : Bien, c'est ce
que j'allais dire. Effectivement, je me disais, là, en finissant de parler, que
je devrais être un peu plus clair. La façon dont les nominations fonctionnent,
c'est qu'on identifie la personne qu'on veut nommer, avec tout le processus
dont on parlait tantôt qui peut varier. Ensuite de ça, bon, le travail est fait
par le Secrétariat aux emplois supérieurs, qui fait cheminer ça dans le
dossdec, qu'on appelle, vers les instances, c'est-à-dire le Conseil des
ministres. Et évidemment, on ne peut pas présumer de la décision du Conseil des
ministres avant que la décision...
M. Lacombe : ...soit prise.
Donc, ça nous laisse une fenêtre qui est assez... qui est assez mince. Parce
que, si la nomination, elle est acceptée par mes collègues du Conseil des
ministres, quand elle sera prête, le Conseil des ministres, je ne sais pas, se
termine à 15 heures, souvent, puis la publication se fait en soirée.
Une voix : ...
M. Lacombe : À 16 heures. Et
ça, on n'a pas de contrôle là-dessus. C'est le ministère du Conseil exécutif
qui... Ça nous laisse une petite fenêtre.
M. Leduc : ...ça fait six ans
que vous êtes ministre, M. le ministre, ça ne doit pas être arrivé souvent
qu'une personne qui était proposée par un ministre, passée par le Dossdec, soit
refusée rendue au Conseil des ministres, là, ça doit être assez exceptionnel.
M. Lacombe : Bien, je ne peux
pas discuter de nos discussions au Conseil des ministres...
M. Leduc : Je ne parle pas de
cas précis, mais de votre expérience, là...
M. Lacombe : ...mais je vous
dirais que la règle derrière laquelle j'ai appris, depuis six ans, qu'il faut
se... derrière laquelle il faut se ranger, c'est qu'on ne peut jamais présumer
de la décision du Conseil des ministres. Bien honnêtement, là, il faut être
très prudent avec ça.
M. Leduc : Parce qu'il y a
des... des fois, il y a des rumeurs. Tu sais, moi, je suis dans le domaine du
travail. J'ai entendu, par différents canaux, qui s'enlignait pour être
responsable de la CNESST, tu sais, avant que ce soit officiellement confirmé
publiquement.
M. Lacombe : Ah! oui, c'est
sûr, c'est sûr.
M. Leduc : Ça fait que c'est
là où je vous dis : De toute façon, vous n'avez pas un contrôle parfait
sur une rumeur qui circule d'une personne qui en parle elle-même à gauche ou à
droite, informellement, ou qui...
M. Lacombe : Vous avez bien
raison.
M. Leduc : Ça fait qu'à
défaut d'avoir cette rumeur-là qui circule puis qu'à un moment donné, un bon
jour, on voit un communiqué, puis ah! bien, voilà, c'est la personne, il me
semble que ça serait idéal si vous pouviez, en tout cas, faire tout en votre
pouvoir pour informer vos collègues des oppositions du choix présumé ou qui
s'en vient. Après ça, où exactement vous allez le placer, là, je vous laisse
évidemment libre de votre agenda... de votre téléphone, mais je... c'est un
souhait que j'émets, puis j'espère... je pense... je sens que vous l'entendez,
que les oppositions ne l'apprennent pas dans le journal puis qu'il y ait un peu
de... un peu l'indication de qu'est-ce qui s'en vient pour être certain que ça
soit bien accueilli, en effet.
M. Lacombe : Bien, écoutez,
je prends l'engagement de faire effectivement tout ce que je peux, là, de façon
très honnête et, évidemment, dans la mesure du possible, pour pouvoir vous
donner l'information le plus en amont possible. Donc, je vais étirer
l'élastique. Je consulterai...
M. Leduc : ...étirez, M. le
ministre.
M. Lacombe : C'est ça, exact.
Je vais... Je vais consulter mes collègues pour voir, au fur et à mesure du
processus, là, qu'est-ce qu'on peut faire.
M. Leduc : Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires ou questions sur l'amendement?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Alors, on va mettre aux voix l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Rejeté.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
c'est rejeté. Donc, est-ce qu'il y a des... encore des questions, commentaires
sur l'article 9?
• (15 h 50) •
Mme Garceau : ...est-ce que
vous allez entamer le même processus que vous avez parlé concernant le choix
des administrateurs, des membres du C.A.?
Donc, vous avez mentionné que vous étiez
pour passer via vos partenaires. Vous allez diffuser l'information en termes de
si les gens sont intéressés à faire partie du conseil d'administration. Est-ce
que vous avez... allez faire la même chose avec le directeur ou directrice
générale? Est-ce qu'il va y avoir ce genre de diffusion qu'on est à la
recherche, là, d'un D.G. pour le musée national?
M. Lacombe : Ce n'est pas
quelque chose qui est prévu, non, parce que, là, c'est une candidature, une
femme ou un homme. La description de tâches, elle est assez précise. Donc, on
va travailler en collaboration avec le SES.
Mme Garceau : Donc, en termes
de la description de tâches, elle est déjà prévue?
M. Lacombe : Bonne question.
Là, techniquement, administrativement, là, je ne pourrais pas vous répondre,
mais, je veux dire, la description de tâches d'un P.D.G. de musée, si on
cherche une inspiration, on a déjà trois autres musées nationaux. Donc, ce que
je veux dire, c'est que, clairement, on sait quel type de gestionnaire ça nous
prend.
Mme Garceau : Est-ce que vous
avez l'intention que le poste soit diffusé sur... au niveau du site d'emplois
supérieurs?
M. Lacombe : C'est une bonne
question. Je n'ai pas la réponse à ça en ce moment.
Mme Garceau : O.K. Peut-être
une bonne idée.
M. Lacombe : Je vous avoue,
là, qu'il faudrait que je vérifie.
Des voix : ...
M. Lacombe : Écoutez, nous,
là, dans le fond, là, on va faire tout ce qu'on doit faire dans la mesure de ce
que nous prescrit la Loi sur les musées nationaux, dans la mesure de ce que
nous prescrit la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. On n'en fera pas
plus...
M. Lacombe : ...pas plus, on
n'en fera pas moins, on va suivre ce qu'on doit suivre. Puis, comme je vous le
disais, on va s'assurer que les nominations qu'on... qu'on va faire soient les
plus consensuelles possible parce qu'on veut que ça fonctionne.
Mme Garceau : Mais, M. le
ministre, il y a... en tout cas, corrigez-moi, si j'ai tort, là, en termes de
la loi sur les musées, est-ce qu'il y a des dispositions concernant les tâches,
description de tâches, et tout ça, liées à un directeur général? On se fie sur
la description du D.G. du Musée de la civilisation. On va... Vous dites qu'on
va se fier à la loi, mais est-ce qu'il y a une loi qui est en train de... qui
prévoit une description, compétences, profil ou tâches liées à ce poste? Parce
qu'on parle quand même aussi de la création d'un nouveau poste. Je comprends
qu'il y en a d'autres, D.G., dans d'autres musées, mais peut-être que, pour
celui-ci, compte tenu de la nature et de l'envergure, on devrait... on devrait
préciser la description des tâches.
Des voix : ...
M. Lacombe : Bon, là, ce
qu'on m'explique, parce que c'est très technique, là, mais c'est qu'il y a une
nomination, la première, d'un ou d'une P.D.G. et, lorsque viendra le temps
d'avoir une deuxième nomination, parce que le mandat du premier sera échu, on
devra... donc, à ce moment-là, avec le conseil d'administration qui aura déjà
été mis en place, il y aura un travail qui va être fait de déterminer justement
le profil de compétence que doit avoir le nouveau P.D.G. ou la nouvelle P.D.G.,
et, à ce moment-là, c'est comme pour les autres sociétés d'État, c'est eux, le
conseil d'administration, qui vont nous faire les recommandations, comme ça se
fait dans toutes nos autres sociétés d'État. Je viens de faire la nomination de
la P.D.G. du Grand Théâtre de Québec, ça a été fait comme ça. Je vais faire la
nomination bientôt, je l'espère, d'un ou d'une P.D.G. au CALQ, ça a été... ça
va être fait comme ça. Je... on pourrait continuer la liste, Musée d'art
contemporain. Donc, on va faire comme on fait habituellement, à l'exception du
fait que, là, c'est nouveau, donc ce sera au C.A. de créer le profil de
compétence.
Mme Garceau : ...par la durée
initiale de cinq ans? Est-ce que le nouveau... Parce que, là, la façon que ça
va procéder, c'est... il va avoir nomination du D.G., puis après ça le C.A, le
C.A. vient après. Mais là Conseil va devoir travailler avec le D.G., et tout
ça, doit quand même avoir une certaine, hein, synergie et tout. Donc, qu'est-ce
qui se passe si, à titre d'exemple, ça va mal entre le D.G. et le conseil
d'administration, ils n'ont pas la même vision des choses? Est-ce que le D.G.,
le mandat et ferme, c'est cinq ans puis on ne peut rien faire, pour le premier
D.G.?
M. Lacombe : Mais il n'y a
pas de... il n'y a pas de distinction avec les autres sociétés d'État, là. Ce
ne sera pas la première fois, qu'on va avoir une chicane dans un C.A. Et là
c'est des adultes qui doivent se gérer, mais... Oui, c'est ça, c'est au plus
cinq ans. Mais, s'il y a une chicane, je veux dire, s'il y a une chicane au
C.A. de la SODEC, en ce moment, là, les gens doivent gérer leur fougère, comme
on dit.
Mme Garceau : Je pense...
Oui, sauf que, là, là, mais là on parle évidemment dans le futur, dans
l'avenir, le C.A. va décider qui va être le D.G.. Ça va être comme ça? Après...
bien, ça va être comme ça et...
M. Lacombe : Oui, bien, comme
tous les autres conseils, oui. Bien, c'est-à-dire, ce n'est pas le C.A. qui
décide. Le C.A. nous donne des recommandations puis c'est le Conseil des
ministres qui décide.
Mme Garceau : Sauf que c'est
le C.A. qui va faire les recommandations au Conseil.
M. Lacombe : Le C.A me fait
des recommandations, je choisis un candidat, je le propose au Conseil des
ministres, qui entérine ma recommandation ou non.
Mme Garceau : O.K. Mais,
cette fois-ci, le processus, évidemment, n'est pas celui-là, il est différent
parce que, là, il faut procéder en premier avec la nomination du D.G., après le
C.A.
M. Lacombe : Exact.
Mme Garceau : Donc, le C.A.
n'a pas l'opportunité en ce moment de dire : Voici, nous, d'après les
candidatures que nous avons reçues, et tout ça, nous sommes intéressés. Voici,
M. le ministre, on a trois candidatures. C'est un petit peu comme ça que ça
fonctionne?
M. Lacombe : ...
Mme Garceau : Et donc vous
avez... c'est un petit peu comme la nomination de juge et puis la petite liste.
M. Lacombe : Vous voulez
dire : Qu'est-ce qui se passe si on nomme, qu'est-ce qui se passe, donc,
si on nomme un conseil d'administration qui ne s'entend pas avec le P.D.G. qui
est déjà en place? Parce qu'habituellement c'est l'inverse.
Mme Garceau : Exact.
M. Lacombe : Bien là, ils se
géreront, là, parce que, tu sais, à un moment donné, c'est des adultes, là.
Puis moi, je ne pense pas que ça va arriver, je pense qu'on va nommer des
gens...
M. Lacombe : ...professionnel.
Puis je vous soumettrais aussi qu'on a vu à certaines reprises des ministres...
pour des raisons qui étaient bonnes ou mauvaises, ce n'est pas à moi de juger,
mais on n'est pas tenus non plus de suivre les recommandations qui nous sont faites
par les conseils d'administration, on n'a pas d'obligation, donc, il y a déjà
eu des candidatures qui ont été imposées par des ministres. Puis les
institutions s'adaptent puis passent à travers. Ce n'est pas l'idéal, mais
parfois, il y a des cas, disons, de... des cas exceptionnels. Je dis ça parce
que c'est un exemple qui se rapprocherait de ce que vous décrivez, puis les
gens s'adaptent.
Mme Garceau : Oui, je
comprends. O.K., c'est bon.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres questions, interrogations sur l'article 9? Oui, M. le
député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci. Rapidement,
M. le ministre. J'ai posé la question tantôt du délai, là, par rapport à la
constitution du conseil d'administration, je vous pose la même question de
délai par rapport à la sélection du ou de la D.G. Vous, vous attendez à quoi?
M. Lacombe : Bien, ça, il
faut que ce soit plus rapide, là, parce qu'on va avoir besoin d'un ou d'une
P.D.G. rapidement. Il faut... il faut que le projet avance. Donc, moi, je vous
dirais que ça... on vise quelques semaines parce qu'il faut avoir quelqu'un aux
commandes, il faut avoir quelqu'un qui... si on veut respecter les délais qu'on
s'est donnés pour l'ouverture, il faut avoir quelqu'un le plus rapidement
possible en selle, aux commandes.
M. Leduc : Je veux juste
clarifier. Le P.D.G., D.G., c'est quoi, le...
M. Lacombe : Dans la loi,
c'est écrit... Dans le projet de loi, en ce moment, c'est écrit «directeur
général», mais il y a une disposition de la Loi sur les musées nationaux qui
stipule que les D.G. peuvent être P.D.G..
M. Leduc : Peuvent l'être,
donc pas nécessairement.
M. Lacombe : Ça dépend des
institutions.
M. Leduc : Puis qu'est-ce que
vous allez faire dans le cas... Parce que, là, c'est vous qui allez constituer
le premier conseil d'administration et nommer la première direction générale.
Est-ce qu'elle sera P.D.G., cette première direction générale là?
M. Lacombe : Écoutez, rendu
là, ce n'est pas quelque chose pour moi qui est... On va voir ce qui se fait
dans les autres musées puis... Il faudrait juste aussi clarifier, je pense
que... C'est l'institution elle-même ou c'est?
Des voix : ...
M. Lacombe : Oui, c'est le
gouvernement. On verra au moment de la nomination. Mais ça n'a pas d'incidence
salariale, ça n'a pas d'incidence sur ses pouvoirs.
M. Leduc : Non, je comprends.
C'est ça. Donc, est-ce qu'elle est présidente du conseil d'administration,
cette personne-là, ou pas?
M. Lacombe : Non.
M. Leduc : Vous n'avez pas
fait votre choix encore.
M. Lacombe : Elle n'est
pas... Elle ne sera pas présidente du conseil d'administration.
M. Leduc : Bien, si elle est
P.D.G., c'est ça que ça veut dire.
M. Lacombe : Bien,
usuellement, là, on peut trouver ça particulier ou non. Mais prenez la SODEC
par exemple. On a une P.D.G., mais on a un président de conseil
d'administration, un PCA, aussi.
M. Leduc : C'est quoi, la
fonction président-directeur général, donc un P.D.G. qui a un président de
C.A.?
M. Lacombe : Bien, je pense
que, parfois, de par la nature de l'institution qui est peut-être plus grande,
ça amène une certaine stature, je dirais, à la fonction. Est-ce que je peux le
résumer comme ça?
• (16 heures) •
M. Leduc : O.K. C'est
étrange.
M. Lacombe : Bien, je pense
que c'est comme ça aussi dans d'autres institutions au privé.
M. Leduc : O.K., c'est une
question de...
M. Lacombe : Le P.D.G. de
Quebecor, par exemple, n'est pas président du conseil d'administration.
M. Leduc : Mais en quoi
est-il président alors?
M. Lacombe : Bien là, ça,
c'est une question qu'on ne réglera peut-être pas ici.
M. Leduc : Oui, mais la
langue française doit dire des choses, les mots ont des significations, M. le
ministre.
M. Lacombe : Mais je me suis
souvent posé la question aussi, mais, usuellement, c'est comme ça dans le monde
des affaires, de ce que je comprends, puis dans le monde des sociétés d'État
aussi.
M. Leduc : O.K., parfait.
Bien, merci de l'explication. Je reviens sur la question du délai. Tantôt, on a
parlé d'avant Noël, dans l'idéal, pour le C.A., vous me dites :
Évidemment, il faut choisir la...
M. Lacombe : Avant Noël,
c'est peut-être ambitieux, là, pour le C.A., mais, en tout cas, rapidement, là.
Moi, je n'ai pas dit avant Noël, j'ai dit : Dans les...
M. Leduc : Bien, moi, j'ai
dit avant Noël puis vous ne m'avez pas contredit.
M. Lacombe : J'ai dit :
Dans les... Ah! là, quand même. J'ai dit : Dans les prochaines semaines.
Puis je dis... ça, ça ne veut pas dire deux semaines. Tu sais, donnons-nous
plusieurs, plusieurs semaines. Est-ce que je dis mois ou semaines? Je pense,
j'ai dit semaines.
M. Leduc : Bien, c'est parce
que, là, Noël, c'est quand même dans trois mois. Noël, c'est dans trois mois.
M. Lacombe : Mais bref, le
C.A., ce sera plus long que le P.D.G.
M. Leduc : Ça, j'ai compris.
Distinguons les deux. Donc, C.A., ce n'est plus Noël, ce n'est pas l'été non
plus?
M. Lacombe : Bien, je n'ai
jamais dit que ce serait Noël, là, mais moi, je pense que cet hiver on devrait
être capable de...
M. Leduc : Avant l'été.
M. Lacombe : Je pense que
c'est raisonnable de croire qu'on serait capable. Mais en même temps, si ça
nous prend plus de temps, je veux dire, il faut faire le... il faut prendre le
temps de bien faire les choses. Dans l'idéal, ça serait bien de partir cet été
avec un C.A. Maintenant, il faut bien faire les choses.
M. Leduc : Moi, je cherche
votre souhait ici, là, je ne suis pas en train de vous faire signer avec votre
sang un engagement.
M. Lacombe : Ah! bien, je
sens que vous allez me le rappeler.
M. Leduc : Ce n'est pas mon
dossier, la culture, en temps normal, c'est mon collègue Sol qui fait le suivi.
M. Lacombe : Je suis sûr que
Sol et vous, vous vous parlez.
M. Leduc : Ça arrive, oui,
qu'on se parle, ça arrive. C'est une bonne chose d'ailleurs. Bref, idéalement
avant l'été pour le C.A. puis d'ici... le plus tôt possible pour la direction
générale.
M. Lacombe : Exact...
16 h (version non révisée)
M. Leduc : ...est-ce que je
peux m'aventurer sur avant Noël pour la direction générale ou là c'est encore
un peu trop...
M. Lacombe : Je pense que ce
serait... ce serait souhaitable, là.
M. Leduc : ...en deux temps,
donc, direction générale avant Noël. Ça, ça va nécessiter quand même de
travailler assez vite.
M. Lacombe : Ce serait
souhaitable que ce soit avant Noël.
M. Leduc : Peut-être qu'on
terminerait aujourd'hui, au plus tard, demain, l'étude détaillée. Mais sinon,
après ça, il faut faire les votes au bleu la semaine prochaine. Il y a la
semaine...
M. Lacombe : Je vous annonce
que ce ne sera pas aujourd'hui.
M. Leduc : Ah! ce ne sera pas
aujourd'hui. Dans tous les cas, dans tous les cas, avant que ça soit
sanctionné, on parle de peut-être deux semaines. Ça fait déjà le mois d'octobre
bien entamé, ça vous laisse, mettons, deux mois et des poussières pour faire
cette job-là. Bien, bref, en tout cas, je comprends que c'était un souhait que
je voulais entendre. Vous me l'avez formulé. Je vous remercie.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. D'autres questions, commentaires? Oui, Mme la députée.
Mme Garceau : Oui, Mme la
Présidente. Juste pour préciser, suite au commentaire de mon collègue et l'échange
que vous avez eu, parce que je suis en train de lire l'article 3.3 de la Loi
sur la gouvernance des sociétés d'État, on parle... bien, en tout cas, on parle
le président-directeur général. Ça fait que là... Bien là, je parle... Parce
que là on est en train de dire, à l'article 9, que cette disposition-là de l'article
3.3 de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État ne va pas s'appliquer à la
nomination du premier D.G. C'est ma compréhension, c'est ça.
Donc là... l'article 3.3 parle précisément
de le président-directeur général d'une société. Donc, est-ce qu'on devrait
modifier pour inclure un président-directeur général et non pas juste un
directeur général?
M. Lacombe : Non, non, non.
Les légistes nous disent que ce n'est pas nécessaire.
Mme Garceau : Donc, le C.A. n'aura
pas de président, il va avoir un D.G.
M. Lacombe : Non, comme je
vous indiquais tantôt, il y aura un P.C.A., un président de conseil d'administration,
et il y aura un directeur général ou un président-directeur général pour le
musée, donc celui qui sera à la tête de l'administration du musée.
Mme Garceau : O.K. Donc, qui
va nommer le président du C.A, le premier président du C.A., ça va être...
M. Lacombe : C'est le
gouvernement, donc, il est membre du conseil d'administration.
Mme Garceau : O.K., parce que
ça, ce n'est pas prévu nulle part dans le projet de loi.
M. Lacombe : Bien, c'est
inclus dans les dispositions sur le conseil d'administration, c'est-à-dire on
nomme les membres du conseil d'administration, parmi les membres, il y a un
président, il y a un vice-président.
Mme Garceau : On ne l'a pas
prévu. Tout ce que je vais dire, c'est, ça n'a pas été prévu à l'article 8,
la nomination d'un président. On parle seulement des membres du conseil d'administration.
M. Lacombe : Bien, je veux
juste être clair, c'est parce qu'on ne réécrit pas la Loi sur les musées
nationaux, on modifie la Loi sur les musées nationaux qui existe déjà. La Loi
sur les musées nationaux, elle dit : «Les affaires d'un musée sont
administrées par un conseil d'administration.» Et là on définit le conseil,
président, une personne nommée sur la recommandation de la municipalité, le
directeur général en fait partie. Puis là, ensuite de ça, il y a d'autres
dispositions. Donc, on va respecter ça, c'est déjà dans la loi. Mais là ce qu'on
dit, c'est qu'on a un article qui parle du conseil d'administration dans le
projet de loi qu'on étudie en ce moment, donc, ça inclut le président du
conseil d'administration. Le conseil d'administration est une notion qui est
déjà prévue à la Loi sur les musées nationaux et qui est bien détaillée, qui
inclut la présidence.
Mme Garceau : O.K. Donc, on
va continuer la pensée de D.G., nomination souhaitable d'ici Noël. Et là vous
allez... Bon, on se croise les doigts. Là, je comprends que D.G. actuel, il est
encore en poste. C'est Stéphan La Roche du Musée de la civilisation, qui,
lui, s'occupe de la création, et tout ça. Il fait partie du comité aviseur,
donc...
M. Lacombe : Deux semaines,
encore.
Mme Garceau : Encore pour
deux semaines. Donc, qui le remplace après? Parce que là qui prend la lève,
parce que là il n'y aura pas de D.G. nommé encore dans deux semaines. Donc, qui
va combler ce poste?
M. Lacombe : On va nommer
quelqu'un par intérim. Donc, je ne présumerai pas, encore une fois, de la
décision du Conseil des ministres, mais on va nommer quelqu'un par intérim,
donc, pour nous assurer qu'il y ait quelqu'un le temps qu'on procède à la
nomination.
Mme Garceau : O.K....
Mme Garceau : ...Et donc
cette personne-là, jusqu'à tant que le D.G. soit nommé, il va continuer les
mêmes fonctions que M. Laroche, liées à la création de ça, là, du musée,
les expositions et tout?
M. Lacombe : La personne
par intérim?
Mme Garceau : Oui.
M. Lacombe : Oui.
Mme Garceau : Oui. Suite
à la nomination du, on va l'appeler le vrai D.G., le comité... le comité
aviseur va continuer avec ce nouveau D.G., c'est ça?
M. Lacombe : C'est ce
qui est prévu. En tout cas, je n'ai pas d'indication contraire.
Mme Garceau : Et parce
que, là, qu'est-ce qui va se passer en termes, là... Parce que, là, ça va être
le D.G. intérimaire lié au Musée de la civilisation. Et là on va avoir le
nouveau D.G. du musée national. Comment ça va se passer, ça, cette nouvelle
transition? Parce que, là, on est en train de dire du jour au lendemain :
Tiens. Voici, c'est toi qui t'occupes du musée national. Moi je m'occupe du
Musée de la civilisation.
Parce qu'on en a donné pas mal large, là,
en termes de mandat au D.G. du Musée de la civilisation. Cette personne-là est
vraiment au cœur de la création, et des concepts, et tout, là. Donc, je ne sais
pas si vous aviez prévu peut-être une période transitoire en termes de
transfert de... Parce qu'en ce moment, le mandat qui a été confié par le
gouvernement au D.G. concernant, là, la création du nouveau musée, donc toutes
ses responsabilités et tout ça, lié au musée... au nouveau musée, c'est le
gouvernement qui a mandaté le D.G. du Musée de la civilisation?
M. Lacombe : C'est ça,
oui.
Mme Garceau : Oui. Donc
là, la transition, c'est ça ma question suite à la nomination du nouveau D.G.
Et là, du jour au lendemain, là, je ne pense pas que cette personne-là va
pouvoir prendre la relève de tout le travail qui a été fait.
M. Lacombe : Bien, c'est
comme une transition gouvernementale, ça ne peut pas être pire. On fait ça vite
d'habitude. Je me rappelle de 2018, là. On a occupé les fonctions assez
rapidement. On a eu nos...
Mme Garceau : Je n'étais
pas là. Donc, je ne peux pas m'en...
• (16 h 10) •
M. Lacombe : On a eu...
Mais est-ce que je peux faire... Quand même, je trouve que le parallèle est
intéressant. Si un gouvernement est capable de faire une transition en, quoi,
deux semaines, le temps entre l'élection, le 1ᵉʳ octobre 2018, par
exemple, et à ce moment-là les libéraux sont au pouvoir. Et premier Conseil des
ministres, nomination du nouveau gouvernement. Donc, le 18 octobre, en
18 jours, on a fait une transition pour l'État québécois. Donc, je pense
qu'on va être capables de relever le défi pour le musée. On va parler à
l'article 11 du transfert de personnel, la possibilité de transférer du
personnel. Puis, évidemment, nos sociétés d'État collaborent entre elles, là.
Donc, ils vont pouvoir se faire un plan de transition qui n'est pas... qu'on ne
doit pas prévoir dans une loi. Ils vont être capables de le faire ensemble.
Mme Garceau : Non, mais
on se comprend qu'il devrait avoir un genre de...
M. Lacombe : Bien sûr.
Bien sûr.
Mme Garceau : ...de
projet de transition entre les deux parce que...
M. Lacombe : Bien sûr.
Mme Garceau : ...tu
sais, c'est quand même depuis quelques années que M. Laroche est
là-dedans.
M. Lacombe : Bien sûr,
mais vous avez été là 15 ans, puis ça nous a pris 18 jours à faire la
transition. Je suis sûr qu'on va y arriver.
Mme Garceau : Bien,
c'est merveilleux.
La Présidente (Mme Dionne) :
D'autres questions, commentaires sur l'article 9? Est-ce que
l'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) :
Article 10. M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Lacombe : C'est vrai,
j'aurais dû dire quatre. Je vous entendais chuchoter. Il y a eu un... Il y a eu
un intervalle. Donc, article 10.
«Jusqu'à l'information du premier conseil
d'administration, le directeur général du Musée national de l'histoire exerce
les fonctions et pouvoirs que la loi attribue au conseil d'administration.»
Cet article propose donc que le premier
directeur général du Musée national de l'histoire du Québec exerce les fonctions
et pouvoirs que la loi attribue au conseil d'administration jusqu'à la
formation du premier conseil d'administration.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le ministre. Questions, commentaires sur l'article 9? M. le
député de Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Question de compréhension. On fait référence ici aux fonctions et
pouvoirs de la présente loi ou de l'autre loi qui régit l'ensemble des musées?
M. Lacombe : Aux
fonctions et pouvoirs qui sont dévolus au conseil d'administration
habituellement d'un musée national.
M. Leduc : Qui sont
explicités dans une autre loi?
M. Lacombe : Par les
lois, c'est-à-dire...
M. Leduc : Bien, ici, on
met «la loi» au singulier, par exemple, «que la loi», soit la loi au sens de la
loi qui est conçue de plusieurs lois?
M. Lacombe : C'est parce
que... parce qu'il y a des pouvoirs dans la Loi sur la gouvernance des
sociétés...
M. Lacombe : ...sociétés
d'État, on en parle dans la Loi sur les musées nationaux. Est-ce qu'on en parle
ailleurs? C'est ça un peu mon interrogation.
Une voix : ...par exemple.
M. Lacombe : Dans le Code
civil?
La Présidente (Mme Dionne) : Voulez-vous
suspendre, M. le ministre?
M. Lacombe : ...de
l'administration. En bref...
M. Leduc : Mais pouvez-vous
juste me résumer peut-être les grands pouvoirs et...
M. Lacombe : Bien, je peux
vous donner... je peux vous donner... Est-ce qu'on a la liste?
M. Leduc : Non, non, mais des
pouvoirs...
M. Lacombe : On peut
suspendre.
La Présidente (Mme Dionne) : On
va suspendre...
M. Leduc : ...pouvoirs et
fonctions. Ça serait gentil.
La Présidente (Mme Dionne) : O.K.
On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 13
)
(Reprise à 16 h 14
)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, oui.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Je cherchais la liste. Donc, par exemple, dans la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État, à l'article 15 : «adopter le plan
stratégique, approuver le plan d'immobilisations, le plan d'exploitation, les
états financiers, le rapport annuel de gestion, le budget annuel de la société,
approuver les règles de gouvernance de la société, approuver le code d'éthique
applicable aux membres du conseil d'administration et ceux applicables aux... — bon,
ça, ça s'appliquera peut-être moins — approuver les profils de
compétences d'expérience requis pour la nomination des membres du conseil — puis
ça, j'imagine qu'il ne le fera pas non plus — approuver les critères
d'évaluation des membres du conseil d'administration, ceux applicables...» Il y
a toute une liste, là, donc évidemment je ne la ferais pas au complet ici, en
plus des obligations qui se retrouvent dans d'autres... dans d'autres lois
aussi. Mais bref, évidemment, vu qu'il n'y aura pas de CA, on dit le directeur
général peut temporairement faire ces... remplir ces fonctions-là, bien qu'il y
a certains éléments qu'il ne pourra pas faire, là, parce que, par exemple, ça
s'appliquerait à lui-même.
M. Leduc : J'imagine que
c'est la logique, là, typique de droit où est-ce qu'il ne peut pas y avoir de
vide de pouvoir.
M. Lacombe : C'est ça?
Une voix : C'est ça.
M. Lacombe : C'est ça.
M. Leduc : C'est pratique
d'avoir des conseillers.
M. Lacombe : Mais je ne suis
pas juriste, donc...
M. Leduc : Je comprends. Je
comprends.
M. Lacombe : ...contrairement
à... Êtes-vous juriste, vous?
M. Leduc : Je ne me prétends
pas juriste. J'ai un certificat en droit du travail.
M. Lacombe : En droit du
travail, oui.
M. Leduc : Je ne suis pas sûr
que c'est suffisant pour se...
M. Lacombe : Bien, c'est une
année de travail acharné, 30 crédits.
M. Leduc : Des cours
fascinants, très intéressants à l'UQAM, une belle université que j'apprécie
beaucoup.
Cela étant dit, vous faites référence à la
Loi sur la société d'État... la gouvernance des sociétés d'État. Il y avait
d'autres lois que vous avez évoquées tantôt ou c'est la seule? Parce que, là,
tantôt on disait que c'était le singulier, mais c'était le concept de la loi.
Est-ce que les fonctions et pouvoirs que la loi attribue au conseil
d'administration...
M. Lacombe : Que la... vous
voulez dire que la loi... À l'article 10, on parle que la loi attribue au
Conseil, donc vous dites : Pourquoi c'est au singulier? Mais là, ce que je
comprends, c'est quand on parle de la loi, on parle des lois du Québec.
M. Leduc : C'est ça. Donc, on
s'entend?
M. Lacombe : Oui.
M. Leduc : Là, vous avez
nommé la Loi sur... de gouvernance des sociétés d'État. Quelles sont les autres
lois qui précisent des fonctions et pouvoirs au conseil d'administration
qu'exercera de manière intérimaire le ou la directrice générale?
M. Lacombe : Il y a la loi
sur les musées... la Loi sur les musées nationaux, la Loi sur l'administration
financière. Le Code civil, il y a des dispositions qui sont relatives aux
conseils d'administration, au pluriel.
Une voix : N'importe quelle
autre loi qui pourrait être adoptée d'ici...
M. Lacombe : Et n'importe
quelle autre loi qui... loi qui pourrait être adoptée d'ici...
M. Leduc : Une clause
subsidiaire, je pense. Est-ce que c'est ça? Le pouvoir de subsidiarité, là, on
sort le droit constitutionnel. O.K. Blague à part, il y en a quelques-unes.
M. Lacombe : Oui.
M. Leduc : Mais vous en avez
quatre ou cinq, c'est parfait.
M. Lacombe : Puis là,
évidemment, je n'ai pas la liste parce que...
M. Leduc : Non, non, je
comprends. C'est...
M. Lacombe : ...ça, pour
nous, c'est comme une formalité administrative.
M. Leduc : Je voulais... je
voulais juste être certain si on parlait d'un endroit où est-ce qu'on pouvait
trouver cette liste-là ou de différents endroits. Vous m'en avez nommé
quelques-uns. Je suis satisfait. Je voulais juste comprendre. Vous avez fait la
liste... vous avez fait la liste tantôt des éléments qui étaient dans la Loi
sur la gouvernance des sociétés d'État, puis là, à mesure que vous les lisez,
vous disiez : Ah! oui, ça ne sera pas applicable. Ça, ça ne sera pas
applicable. Ça, c'est, j'imagine, votre lecture à froid, là, comme ça... à
chaud plutôt. Mais est-ce que nécessairement n'importe qui d'autre aura la même
lecture que vous, que : Ah oui! ça, c'est sûr que je ne peux pas faire ça
tout seul? Qui décidera donc de ce qui est applicable ou pas dans cette période
intérimaire où un directeur ou une directrice exercera les pouvoirs d'un CA?
Est-ce que c'est la personne elle-même? Est-ce qu'elle devra valider ça auprès
de votre cabinet? Je comprends qu'il y a une notion de gros bon sens, on
s'entend.
M. Lacombe : Oui.
M. Leduc : Mais à un moment
donné, au final, au quotidien, qui va prendre cette décision-là?
M. Lacombe : Je vous dirais
que la nature de cet article-là, c'est surtout de... je dirais, de permettre au
premier P.D.G. ou à la première P.D.G. de commencer le travail, c'est-à-dire de
pouvoir signer, par exemple, des contrats, de pouvoir procéder à des embauches.
Ça, c'est sa prérogative de toute façon. Mais il y a des éléments, évidemment,
qui...
M. Lacombe : ...tombent sous
le sens, là. J'imagine bien que si c'est des éléments qui visent à encadrer son
propre travail, comme, je ne sais pas, l'évidence, ça pourrait être de dire
«son évaluation annuelle». Bien, évidemment, ça relève habituellement de la
responsabilité du conseil d'administration. On comprend bien que le D.G. ne
pourra pas le faire. Est-ce que ça va être le cabinet? Ça m'étonnerait que ce
soit le cabinet directement. Il faudrait que je vérifie cette... Il faudrait
que je vérifie cette information-là. Je ne pourrais pas vous répondre.
M. Leduc : Parce qu'en
l'absence d'un C.A. qui... le ou la directrice relève de qui finalement? Parce
qu'il a été nommé par le gouvernement, décret du Conseil des ministres. Ça, on
le comprend tantôt. En temps normal, il y a un C.A. La direction relève du
C.A., mais là il n'y a pas de C.A. Il constitue un peu lui-même ou elle-même le
C.A.
M. Lacombe : Le P.D.G. ou la
P.D.G. va relever de moi directement. Habituellement, les sociétés d'État, dont
on est responsable, ce n'est pas le ministère... ce n'est pas le ou la
sous-ministre du ministère qui est le patron du P.D.G. Ou de la P.D.G. C'est le
ministre ou la ministre. Techniquement, le président du conseil
d'administration et le C.A. sont le patron, mais le lien, il est direct avec le
ministre. Bien, maintenant, est-ce que c'est moi qui vais approuver ce que
le... Est-ce que j'aurai besoin d'approuver? Je veux juste qu'on vérifie parce
que ce n'est pas clair, mais...
M. Leduc : Je comprends.
Bien, je ne vous souhaite pas de faire de la microgestion à tous les jours...
M. Lacombe : Non. Bien, c'est
qu'est-ce qui ne faut pas...
M. Leduc : ...avec la
personne qui aura à gérer ça.
M. Lacombe : Parce que sinon
je vais le faire moi-même.
M. Leduc : Oui, c'est ça.
M. Lacombe : C'est ça.
M. Leduc : Une deuxième
carrière peut-être vous attend comme...
M. Lacombe : Non. Non. Non,
non. Je n'ai pas la prétention d'avoir le profil de compétence, mais... Donc,
évidemment, s'il faut qu'on... que je vérifie chacun des gestes qu'il pose, je
vais le faire moi-même, sans intermédiaire, mais je vais vous revenir avec la
réponse.
M. Leduc : O.K. Bien, en cas
de doute, je comprends que cette personne-là pourrait se virer vers vous, ou,
en tout cas, votre cabinet pour... Eh! ça, est-ce que j'ai la latitude
d'appliquer cette fonction-là de... du conseil d'administration que j'incarne
momentanément. En cas de doute, elle pourrait se revirer vers vous.
M. Lacombe : Bien, c'est sûr
qu'il va y avoir des références, là, mais est-ce que ça va être à moi
directement? Je ne pourrais pas... Je ne pourrais pas vous répondre. Est-ce
qu'on peut suspendre, Mme la Présidente, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Avec plaisir.
M. Lacombe : Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend quelques instants?
(Suspension de la séance à 16 h 20)
(Reprise à 16 h 24)
La Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Lacombe : Merci, Mme
la Présidente. Donc, il n'y a pas de réponse parfaite, parce que c'est des cas
très exceptionnels. À preuve, c'est que vous étiez peut-être en train de nous
regarder. On était plusieurs à en discuter, donc, parce que j'essayais de
trouver la meilleure façon peut-être de vous donner des exemples de ce qui
pourrait arriver. Donc c'est certain que, par exemple, le directeur général, le
président-directeur général, ou la présidente-directrice générale, qui va être
nommé, va avoir besoin de procéder à des embauches. Premier exemple, je vais
vous en donner trois. Bien, habituellement, c'est un pouvoir qui appartient au
conseil d'administration, mais qui est délégué à ce qu'on m'explique à la
direction générale. Donc évidemment, quand il n'y a pas de C.A. de constitué,
d'office, là, le P.D.G. donc pourrait prendre ces décisions-là le temps que le
C.A. soit constitué, puis après ça délègue ses pouvoirs, par exemple. Deuxième
exemple, signature de contrat. Évidemment qu'il va avoir des contrats à signer,
donc au départ le P.D.G. va pouvoir les signer. Évidemment, quand il y aura un
conseil d'administration qui sera en place, le conseil d'administration va
devoir les approuver. Tout ce qui entoure le transfert des employés, par
exemple. Je soupçonne que, bien, en fait, probablement que dans ce cas-là, le
C.A. va avoir été constitué, là, parce que si on parle d'un délai de deux ans.
Mais pour l'embauche, est-ce que j'ai déjà donné cet exemple-là? Non. C'était
le premier, le deuxième, c'était le deuxième, la politique de rémunération par
exemple. Donc, c'est en lien aussi avec les embauches. Établir une politique de
rémunération, bien, évidemment, il n'y a pas de conseil d'administration, mais
il faut embaucher. Mais ce qu'il faut dire, par ailleurs, c'est que quand le
conseil d'administration va être formé, bien là, il va avoir un œil sur tout
ça. Puis s'il y a des éléments qui par, qui, à tout hasard, avaient été adoptés
par qui avait été mis de l'avant par le P.D.G., et que là, le C.A. dit :
Ça, ça ne peut pas fonctionner comme ça. Il y aura des ajustements qui se
feront au départ, mais certainement qu'il y aura aussi de l'encadrement, là,
qui sera fourni au P.D.G. parce que c'est une situation exceptionnelle. On
démarre une société d'État, puis il y a déjà une collaboration avec le Musée de
la civilisation, là. Donc, moi, je pense qu'on va être capable de lui donner
tout ce que ça prend pour... Et sinon, pour tout le reste qui n'est pas
nécessaire, bien, le conseil d'administration pourra définir ce qu'il y a à
définir puis adopter ce qu'il y a à adopter quand il sera nommé. Et là, je vous
ai donné d'autres exemples, mais, tu sais, probablement qu'il va arriver des
situations qu'on ne prévoit pas habituellement, ça prendrait une résolution du
C.A. pour ça. Le directeur général, le P.D.G. va pouvoir le faire.
M. Leduc : Je vous
remercie, M. le ministre et vos collègues, d'avoir préparé cette réponse.
M. Lacombe : Oui, bien,
c'est bon, c'est un bon exercice.
M. Leduc : Tant mieux. Je
suis content que vous ayez pris ça comme un bel exercice, parce que ce n'est
pas tous les jours qu'on crée une nouvelle institution de cet acabit. Alors c'est
une situation, je pense, assez inusitée, du moins moi, je n'ai pas vu ça
souvent. Alors merci d'avoir pris le temps, c'est apprécié.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, Mme la députée de… Non, non, vous n'aviez plus... O.K. d'accord,
désolée. Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires, questions sur
l'article 10? Est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) :
Article 11, M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Lacombe : Article 11.
Sous réserve des conditions de travail qui leur sont applicables...
M. Lacombe : ...les employés
du Musée de la civilisation identifiés dans une entente conclue entre celui-ci
et le Musée national de l'histoire du Québec deviennent des employés du Musée
national de l'histoire du Québec à la date déterminée dans cette entente,
laquelle ne peut être postérieure à la date qui suit de deux ans celle de
l'entrée en vigueur de la présente loi. Ils conservent les mêmes conditions de
travail.»
Donc, cet article vise à permettre le
transfert, par le moyen d'une entente, des employés du Musée de la civilisation
au Musée national de l'histoire du Québec et prévoit que les employés ainsi
transférés conserveront leurs conditions de travail.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Oui, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Deux, trois
petites questions de compréhension, toujours, Mme la Présidente. La
première : Pourquoi juste le Musée de la civilisation?
M. Lacombe : Parce
qu'actuellement la trentaine d'employés... donc il y en a 37 et il y en a...
exactement, qui travaillent, qui étaient affectés au projet des espaces bleus,
qui ont été embauchés pour ça, l'ont été par le Musée de la civilisation. Donc,
on veut permettre à ces employés qui travaillent sur le projet actuellement de
pouvoir transférer au nouveau Musée national de l'histoire du Québec.
M. Leduc : Donc, ça ne
s'applique pas à l'ensemble des employés du Musée de la civilisation.
M. Lacombe : Bien, la façon
dont c'est écrit, ça pourrait être interprété comme ça, mais, essentiellement,
ça vise les employés qui ont développé l'expertise des expositions et de tout
ce qui est en cours actuellement avec la suite des espaces bleus, donc le MNHQ.
M. Leduc : O.K. Donc, je
comprends qu'il y avait une équipe sous la supervision du Musée de la
civilisation qui était des employés du Musée de la civilisation, mais qui était
une équipe dédiée sur les espaces bleus. On souhaite faciliter une passerelle,
créer une passerelle de transition vers cette équipe-là, vers le Musée, donc,
national de l'histoire du Québec.
M. Lacombe : Exact.
M. Leduc : Bien, j'insiste
encore une fois pour dire que, là, la façon que c'est écrit, on ne fait pas
référence à cette équipe-là en particulier. Ça fait que moi, je pourrais être
un guide animateur du Musée de la civilisation, puis vouloir profiter de cette
entente-là, puis dire : Bien, moi aussi, j'aimerais ça, travailler au Musée
d'histoire nationale.
M. Lacombe : Bien, on peut...
si c'est... Bien, en tout cas, j'espère que je ne m'avance pas trop en disant
ça, mais, s'il y a un guide animateur qui a envie de faire ça, on ne peut pas
empêcher un coeur d'aimer. Puis on fait une entente, puis la personne pourra
transférer, et ça n'enlève pas, dans ce cas-là... L'idée, ce n'est pas de
diminuer le nombre de postes disponibles au Musée de la civilisation, donc, la
personne sera remplacée. Mais est-ce que ça pourrait arriver? Bon. Peut-être,
oui, mais je ne pense pas que c'est un problème, même que ce serait un beau
signe d'enthousiasme.
• (16 h 30) •
M. Leduc : ...c'est un
article qui a été rédigé en pensant à une équipe en particulier, mais vous ne
fermez pas la porte à ce que ça puisse s'appliquer à d'autres employés du Musée
de la civilisation.
M. Lacombe : Bien, je pense
que... je pense qu'il ne faut pas... je pense qu'il ne faut pas la fermer, la
porte, là, s'il y a des gens qui souhaitent le faire.
M. Leduc : Puis on inclut
là-dedans les gens qui font la cuisine, le ménage, la boutique?
M. Lacombe : Pourquoi pas?
Mais là, après, c'est au musée aussi de gérer ses employés.
M. Leduc : Bien sûr.
M. Lacombe : Là, je ne veux
pas trop m'ingérer là-dedans, mais on leur donne l'outil pour qu'il puisse y
avoir un transfert. Parce qu'évidemment il y a 37 employés qui ont été
embauchés pour ça, puis on veut qu'ils puissent continuer, on puisse... qu'on
garde ces ressources-là pour le MNHQ.
M. Leduc : Parce que le
transfert est intéressant dans la mesure où, à la dernière phrase, on
dit : Ils conservent les mêmes conditions de travail. Ça fait que si, moi,
j'ai 15, 20 ans d'expérience au Musée de la civilisation puis que je souhaite
transférer au nouveau musée, je vais conserver ces 20 ans d'expérience là.
M. Lacombe : C'est ce qui est
prévu.
M. Leduc : C'est ça. Puis là,
en ouverture de l'article, on dit : Sous réserve des conditions de travail
qui leur sont applicables. Qu'est-ce qu'on veut limiter en disant ça?
M. Lacombe : Là, c'est plutôt
technique. Si ça ne vous dérange pas...
M. Leduc : Pas de problème.
M. Lacombe : ...on a l'expert
de cette question-là, du Musée de la civilisation, expert en relations de
travail. Vous allez parler le même langage.
M. Leduc : Exact.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
on donne la... Oui, ça me prendrait juste le consentement pour donner la parole
à...
M. Nolin (Louis-Yves) : Oui.
Je m'appelle Louis-Yves Nolin, je suis directeur général adjoint au Musée de la
civilisation.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour donner la parole à M. Nolin? Alors, M. Nolin, la
parole est à vous. Donc, juste vous présenter et nous faire part de vos
commentaires.
M. Nolin (Louis-Yves) : Oui.
Bien, en fait, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'actuellement le musée a reçu
des ETC spécifiquement pour ce projet-là, donc c'est vraiment des ressources
dédiées au développement du projet. Ce sont, pour la plupart, des employés
occasionnels. Il y a quelques employés réguliers, mais ce sont, pour la
plupart, des employés occasionnels. Donc, c'est sûr qu'un employé régulier,
techniquement, il a un lien avec le Musée de la civilisation, donc ce serait
difficile de l'obliger à transférer au MNHQ puisqu'il est employé régulier du
musée.
M. Leduc : Le mot «obliger»,
ça veut dire que le...
16 h 30 (version non révisée)
M. Leduc : ...occasionnels
seront obligés.
M. Nolin (Louis-Yves) : Mais
les occasionnels sont dédiés spécifiquement aux projets, donc c'est vraiment
des ressources qui travaillent exclusivement là-dessus, c'est des ressources qu'on
a reçues spécialement pour développer ce projet-là. Il y en a quand même
plusieurs sur les 37, la plupart sont des occasionnels, donc avec un mandat
bien précis. Il y a néanmoins des employés réguliers qui travaillent aussi sur
le projet. Donc, ces employés réguliers là, on va... s'ils veulent, s'ils
souhaitent transférer au MNHQ, et que nous, ça répond à un besoin puis c'est
correct avec nous, oui, ça va être correct, là, mais c'est sûr qu'on ne peut
pas leur dire : Bien, tu t'en vas au MNHQ, ces employés là, puisqu'ils ont
un lien d'emploi quand même avec nous depuis plusieurs années.
M. Leduc : O.K.. Est-ce que
je comprends donc que les occasionnels qui ont été embauchés pour le projet d'Espace
bleu qui devient le MNHQ, c'étaient des gens qui étaient hors du périmètre de l'accréditation
syndicale?
M. Nolin (Louis-Yves) : Euh,
non, ce sont des employés qui sont tous tombés dans les paramètres, en fait,
donc ce sont des employés, pour la plupart, qui font partie du SPGQ et certains
du SFPQ. Donc, c'est sûr que ces conditions de travail là vont être maintenues,
forcément. Bon, il y a des discussions à avoir avec la nouvelle direction
générale. Mais c'est sûr que l'article de loi, ce qu'il dit, c'est que les
conditions de travail vont être maintenues. Donc, l'expérience acquise en lien
avec ce projet-là, l'ancienneté, tout ça, bien, techniquement, va demeurer
quand même.
M. Leduc : J'étais absent,
visiblement, là, pour un article précédent qui parlait de l'accréditation. Ce n'est
pas un... ce n'est pas une convention collective spécifique au musée que vous
avez, hein, c'est ça?
M. Nolin (Louis-Yves) : Pas
du tout. Ce sont les employés du Musée de la civilisation, mais qui travaillent
spécifiquement sur un projet.
M. Leduc : Je reformule ma
question : Est-ce qu'il y a une convention collective qui ne parle que du
musée des civilisations?
M. Nolin (Louis-Yves) : Oui.
On en a deux.
M. Leduc : Qui couvrent des
employés réguliers, mais qui ne couvrent pas les employés occasionnels?
M. Nolin (Louis-Yves) : Bien,
une convention collective vient encadrer la façon dont ça fonctionne au niveau
des occasionnels puis des réguliers. Généralement, les occasionnels, lorsqu'il
y a une fin de mandat, bien, ils tombent sur une liste de rappel, qui peut
durer deux, trois ans dans certains cas. Mais oui, les conventions collectives
prévoient certains mécanismes par rapport à ça.
M. Leduc : C'est assez
classique. Et là, l'article qu'on a adopté, là, peut-être que le ministre
pourra répondre, si c'est à propos, mais je pense que c'était le 7, précisait
le régime syndical, ou du moins le régime de négociation du nouveau musée qui
va être similaire à celui qui est en cours dans le musée des civilisations.
M. Nolin (Louis-Yves) : On
peut le présumer.
M. Leduc : Mais est-ce que
les... Est-ce que le Musée national d'histoire de Québec est déjà dans un
paramètre syndiqué, ou il va falloir qu'il attende d'avoir des employés?
M. Nolin (Louis-Yves) : Techniquement,
oui. En fait, il y aura sans doute une requête en accréditation qui sera
déposée, et ainsi de suite, là.
M. Leduc : Je comprends. On
assume potentiellement par le même syndicat, mais on verra bien.
M. Nolin (Louis-Yves) : Oui.
M. Leduc : O.K.. Et là, ce que
je comprends, c'est que les employés occasionnels qui avaient été embauchés
pour le projet toujours de l'Espace bleu qui est devenu le MNHQ, le projet est
terminé aux yeux du musée des civilisations, y aura fin de ce projet-là de
manière imminente en raison de la création du MNHQ, et on leur offre de faire
la transition.
M. Nolin (Louis-Yves) : On a
jusqu'à deux ans, mais effectivement, ces employés-là vont techniquement
poursuivre. On ne connaît pas encore la date de transfert.
M. Leduc : Je comprends.
M. Nolin (Louis-Yves) : C'est-tu
dans six mois? C'est-tu dans un an? On ne le sait pas. Mais c'est sûr qu'à un
moment donné, oui, le transfert va se faire, de ces employés occasionnels là.
M. Leduc : Puis est-ce que c'est
l'entièreté des employés occasionnels qui vont être appelés à transférer?
M. Nolin (Louis-Yves) : Euh,
tout dépendant de la date de transfert, parce que, je veux dire, on crée un
musée, on crée des contenus, donc il y a des corps d'emploi qui sont très présents.
On n'a pas de guides, actuellement, là, qui travaillent sur ce projet-là.
Alors, mais éventuellement, il y a des ETC qui vont se transformer vers d'autres
corps d'emploi. Actuellement, on a vraiment une équipe dédiée au développement
des contenus d'exposition, et ainsi de suite.
M. Leduc : Je comprends. Des
musicologues?
M. Nolin (Louis-Yves) : Des
designers, des chargés de projets d'exposition, et ainsi de suite.
M. Leduc : Super. Et on a
précisé, donc, la date de deux ans, c'est-à-dire qu'après ça, il n'y aura plus
d'entente possible. C'est réaliste d'espérer avoir complété ce processus-là à l'intérieur
des deux prochaines années? C'est deux ans de l'entrée en vigueur de la
présente loi, donc on imagine d'ici un mois, grosso modo, là. Deux ans, c'est
suffisant?
M. Nolin (Louis-Yves) : Mais
techniquement, ça nous amène quand même plusieurs mois après l'inauguration du
MNHQ.
M. Leduc : Dont la date d'inauguration
est prévue pour?
M. Lacombe : Printemps, été 2026.
M. Leduc : Ah, quand même. C'est
juste avant une certaine élection, je pense.
M. Lacombe : On voudrait que
ce soit plus rapide, je vous jure, mais c''est le plus tôt qu'on peut avoir.
M. Leduc : C'était une
taquinerie, M. le ministre.
M. Lacombe : ...
M. Leduc : Parfait. C'est
bon, ça répond à mes questions. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. Mme... Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci. Je
reviens aux préoccupations du syndicat des professionnels du Musée de la
civilisation. Il y avait quand même une préoccupation de diluer les ressources.
On déshabille Paul pour habiller Jacques, là. Donc, il y avait cette question
de... Puis quand je relis l'article 11, je pense qu'il faut porter quand
même une attention à... Je comprends les 37 employés, la majorité, sont
occasionnels, et tout ça, ces employés-là...
Mme Garceau : ...je présume,
le savent, ils sont au courant qu'aussitôt musée créé, adopté et tout ça, il va
y avoir un éventuel transfert. Ça, ces 37 là, ils s'en vont au musée national.
Est-ce que ça va être comme ça?
M. Lacombe : Bien là, je
pense qu'ils suivent l'étude du projet de loi ou, en tout cas, que leur
syndicat le suit. Puis de toute façon, j'imagine bien qu'il y a eu déjà des
discussions à l'interne parce que le projet de loi est déposé depuis un moment.
Donc, je pense que c'est assez connu. Mais sur la crainte, là, je veux juste être
très clair, le Musée de la civilisation n'est pas dans une posture où on peut
se permettre, je vous le dis très clairement, là, de piger dans ses employés
pour venir remplir le bassin d'employés dont a besoin le MNHQ. Tout ce qu'on
fait, c'est qu'on veut prendre les employés qui sont dédiés à ce projet-là, qui
avaient été embauchés pour ça, puis les faire transférer. Après, on ne touche
pas aux employés qui étaient là avant la création de ce projet là ou, en fait,
aux postes.
Mme Garceau : O.K., mais donc
la description, la façon que l'article 11 est rédigé, ne reflète pas cette
réalité. Parce que, là, ça pourrait être beaucoup plus que 37 employés.
Parce qu'en ce moment, la façon que c'est rédigé, c'est : «les employés du
Musée de la civilisation identifiés dans une entente conclue entre celle-ci»,
et donc, ça, c'est une entente qui est postérieure. Donc, en ce moment, on
pourrait dire : On s'en va chercher 25 autres employés du Musée la
civilisation, puis on va les transférer.
• (16 h 40) •
M. Lacombe : Bien, vous avez
raison que la façon dont c'est écrit, ça nous ouvre la porte plus largement,
mais comme on disait tantôt, si quelqu'un nous dit que c'est son rêve de faire
ça, puis qu'il veut, je veux dire, il aura la discussion avec le Musée de la
civilisation puis je pense que, l'objectif, ce sera de lui permettre de faire
un transfert puis de combler le poste qui va être vacant suite au Musée de la
civilisation. Je veux dire, on ne peut pas retenir les gens de force non plus,
je pense qu'on va être d'accord, il faut être d'accord là... bien, je pense
qu'il faut être d'accord là-dessus. C'est à dire, de toute façon, les gens dans
la fonction publique, s'ils veulent changer de ministère, à un moment donné, on
ne peut pas les enchaîner, ça fait qu'il faut que les gens soient heureux.
L'important, c'est d'être heureux. Ça fait que s'il y a des gens qui veulent
transférer, je veux dire, est-ce que vous proposez qu'on leur dise : Non,
vous restez là? Moi, je pense, comme on disait tantôt, qu'il faut garder
l'esprit ouvert. Puis après ça, le musée, s'il y a un poste qui est rendu
vacant par un transfert d'un employé qui ne travaillait pas sur les Espaces
bleus, bien, on le comblera, là. Moi, je pense qu'on va être capable d'être
flexible.
Mais il y a une chose... Je ne veux pas
qu'il y ait de... je veux dire, je ne peux pas être plus clair, là, le nombre
d'ETC qui était dévolu au Musée de la civilisation avant la création des
Espaces bleus, pour moi, doit rester le même. C'est ça, la fin de... À la fin
de la journée, ça va être ça, le résultat des courses.
Mme Garceau : O.K. Vous
avez... Est-ce que vous avez déterminé le nombre d'employés que vous allez
avoir besoin au niveau du musée national? On parle des 37, mais est-ce qu'on va
ajouter x nombres après?
M. Lacombe : Bien, on a une
idée, là, mais on est en train d'élaborer là-dessus.
Mme Garceau : O.K. Vous
n'avez pas encore un nombre déterminé...
M. Lacombe : Non.
Mme Garceau : ...compte tenu
qu'on n'est pas si loin que ça en termes de... ça va aller vite fait, le
printemps 2026.
M. Lacombe : Bien, je suis
content que vous disiez que ça va vite, moi, des fois, je trouve que ça ne va
pas vite. Mais... ça fait que ça, je note ça.
Mme Garceau : Ça dépend.
M. Lacombe : La députée de
Roberval-Baldwin nous a dit que le projet allait très vite.
Mme Garceau : Oui, que ça va
vite, pas très vite. Ça va vite.
M. Lacombe : Vite. Mais
blague à part, oui, bien sûr, il y a des hypothèses de travail, là, mais,
disons, il reste encore deux cycles budgétaires avant. Donc, on va faire notre
travail, mais il faut que le musée ait suffisamment, évidemment, d'employés
pour être capable de fonctionner. On est en train de travailler là-dessus.
Mme Garceau : Oui, parce
qu'il va falloir que ce soit prévu pour le prochain budget.
M. Lacombe : Bien sûr, ou
l'autre d'après.
Mme Garceau : Je voulais...
La première phrase : «sous réserve des conditions de travail qui leur sont
applicables», qu'est-ce que ça veut dire?
M. Lacombe : Là, si je ne
m'abuse, c'était exactement la question de notre collègue pour laquelle mon
collègue du Musée de la civilisation a répondu il y a a cinq minutes.
Mme Garceau : Désolée, je ne
pensais pas qu'il avait posé la question de cette façon-là. Non, c'est tout.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, Mme la...
La Présidente (Mme Dionne) : ...la
députée. Oui, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Juste deux petites
questions de compréhension, toujours, sur votre vision. Là, je comprends que
vous ne mettrez pas de chiffre, là, sur le nombre d'employés espéré ou prévu du
MNHQ. Bien, pour avoir quand même une idée, là, est-ce qu'on parle ici d'un
musée de la grosseur du Musée des civilisations en termes de déploiement ou on
parle plus d'un musée plus petit que ça? Sans mettre de chiffre exact, là. Je
comprends qu'il faut un peu de latitude, c'est bien normal, mais on s'attend à
quoi, là, comme grosseur de musée?
M. Lacombe : Bien,
nécessairement, Le Musée national de l'histoire du Québec en termes de
superficie va être plus petit que le Musée de la civilisation en termes de
mètres carrés. Pour vous donner une idée, le MNHQ, c'est 1 800 mètres
carrés. Le Musée de la civilisation au complet, c'est combien de mètres carrés?
Parce que pour le Québec, autrement dit, c'est une grande, très grande
exposition, c'est 1 500 mètres carrés, ça fait que ça vous donne
quand même un ordre de grandeur. Donc, nécessairement, je pense qu'on aura
besoin de moins de personnel, ça va être plus petit en termes de superficie
pour l'instant.
M. Leduc : Bien, on ne parle
pas non plus d'un petit musée.
M. Lacombe : Bien non, bien
sûr. Le pavillon...
M. Leduc : C'est quand même
un musée national.
M. Lacombe : Bien, c'est
1 800 mètres carrés, donc c'est...
M. Leduc : ...puis on le met
dans la loi avec le Musée des civilisations. C'est quoi les autres musées
là-dedans? Les beaux-arts, j'imagine?
M. Leduc : Le Musée national
des beaux-arts du Québec.
M. Leduc : Oui.
M. Lacombe : Le Musée d'art
contemporain.
M. Leduc : Art contemporain,
bien sûr.
M. Lacombe : Le Musée de la
civilisation...
M. Leduc : Il y en a trois?
M. Lacombe : ...puis le Musée
national des beaux-arts du Québec.
M. Leduc : On en rajoute un
quatrième.
M. Lacombe : Oui.
M. Leduc : Ça fait qu'on est
quand même dans cette ligue de musées là...
M. Lacombe : ...le Musée
national de l'histoire du Québec.
M. Leduc : On est dans cette
ligue-là, mais là, on ne sera pas aussi gros peut-être, du moins dans la
mouture originale, que le Musée des civilisations.
M. Lacombe : C'est une bonne
façon de le dire.
M. Leduc : O.K. L'autre... ma
deuxième question. On a... Là, j'ai compris que c'était l'équipe qui était
dédiée à l'espace bleu qui va transférer. Là, je ne connais pas le fin détail
de ce qu'était, là... mais il y avait plusieurs espaces bleus de prévus, non?
M. Lacombe : Il y avait...
Oui. Bien là, il y en avait quatre qui étaient... qui étaient en processus,
puis les quatre n'étaient pas aussi avancés les uns que les autres. Il y avait
le pavillon Camille-Roy-du-Séminaire-de-Québec de Québec, donc qui devait être
la maison-mère. Il y avait Percé, j'essaie de ne pas me tromper, où là les
travaux sont terminés, là. C'était très avancé. Il y avait Baie-Saint-Paul, où
là, au contraire, il n'y avait, à toute fin pratique, rien de fait. Et il y
avait Amos, où on était entre les deux, entre Baie-Saint-Paul, je dirais, qui
est un extrême, où à peu près rien n'était fait, puis Percé, où tout était
terminé. Amos est entre les deux, là. Il y avait beaucoup de travaux qui
avaient été réalisés pour mettre le bâtiment à nu à l'intérieur et tout ça.
M. Leduc : Donc Percé, ça a
abouti, c'est devenu un musée...
M. Lacombe : Percé se cherche
une mission, on lui cherche une mission actuellement.
M. Leduc : On lui cherche une
mission.
M. Lacombe : Oui. Bien, ça,
c'est annoncé publiquement, puis on...
M. Leduc : J'imagine.
M. Lacombe : ...oui.
M. Leduc : Je suis désolé, je
ne connais pas le dossier.
M. Lacombe : Non, non, on
travaille avec les communautés. Dans tous les cas, on trouvera des solutions,
puis c'est déjà bien avancé. Mais donc il y en avait quatre.
M. Leduc : Ma question donc
c'est la suivante : Est-ce que l'équipe qui était au Musée de la civilisation
pour l'espace bleu, ce n'était pas une équipe nationale? C'était comme une
équipe pour l'espace bleu de Québec?
M. Lacombe : Non, c'était une
équipe nationale...
M. Leduc : Nationale.
M. Lacombe : ...c'est-à-dire,
il travaillait sur les...
M. Leduc : Sur les quatre.
M. Lacombe : ...sur le projet
au complet, là, les expositions, oui.
M. Leduc : D'accord.
D'accord. Et là c'est cette équipe nationale qui est transférée. Vous m'avez
dit : Percé, Baie-Saint-Paul, Amos. J'ai manqué le quatrième, je pense...
M. Lacombe : Québec.
M. Leduc : ...qui est à
Québec logiquement. Et là Percé, c'est terminé. Baie-Saint-Paul, ça n'a pas
démarré, donc ça...
M. Lacombe : On est en
discussion avec la ville parce qu'il y avait une promesse d'achat, mais on va
assurément en arriver à une entente avec Baie-Saint-Paul.
M. Leduc : Il reste des
choses à attacher pour les trois autres. Celui de Québec devient le MNHQ.
M. Lacombe : Exact.
M. Leduc : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres questions, commentaires sur
l'article 11?
Mme Garceau : ...Mme la
Présidente. Juste pour la suite des choses concernant les employés des espaces
bleus. Dans les trois autres espaces bleus, est-ce qu'il pourrait y avoir des
transferts des employés du Musée de la civilisation à ces endroits-là? Il n'y a
rien de prévu ou les gens qui travaillent en ce moment occasionnel, et tout ça,
pour le Musée national, qui était espace bleu de Québec, ils pourraient être
transférés dans d'autres?
M. Lacombe : Pas du tout.
Mme Garceau : En termes... Je
voulais juste voir le 1 800 en termes de pieds carrés, là, mètres carrés
pour le Musée national, combien d'espace est attitré à l'espace d'exposition?
M. Lacombe : C'est la très
grande majorité, pour ne pas dire la presque totalité, là, parce que,
justement, il n'y a pas pour l'instant d'espace administratif. On a déjà une
solution, mais...
M. Lacombe : ...c'est quoi,
95 %?
Une voix : ...
M. Lacombe : ...l'espace de
café, l'espace d'accueil, mais sinon, c'est... Est-ce que la Salle des
Promotions fait partie du 1 800? Non, c'est ça. Et, en plus, tu sais, on a
la fabuleuse et magnifique Salle des Promotions du séminaire qui va être
accessible. Donc, ça va être un beau lieu pour faire des événements. Ça
s'ajoute, donc, au 1 800 mètres carrés.
Mme Garceau : Je voulais
juste revenir aux deux ans, je ne veux pas être négative, mais si jamais ça
prend plus de temps et on ne peut pas ouvrir, l'ouverture n'aura pas lieu au
printemps, ça va être plus tard. Est-ce que... C'était quoi, la nécessité de
prévoir que ça ne sera pas postérieur à la date de deux ans, suite à l'entrée
en vigueur? C'était quoi, la raison d'être de cette partie-là de la disposition
législative?
M. Lacombe : Bien, si vous me
demandez mon avis, bien, bien honnêtement, tout ce qui traîne se salit. Donc, à
un moment donné, il faut être capable de prendre des décisions, notamment, pour
la paix d'esprit des employés. Il faut que les gens sachent qu'est-ce qui va
arriver avec eux, d'une part, mais, d'autre part, aussi peut-être pour vous
rassurer... Bien, pas d'autre part, en fait, et en parallèle de ça, pour vous
rassurer, on n'est pas obligé d'avoir un musée ouvert pour que les employés
soient déjà employés du musée. Ils peuvent tout à fait être employés et
préparer l'ouverture. Donc, ce n'est pas un élément, pour moi, qui est
problématique ou qui est stressant.
Mme Garceau : Puis ça,
c'était plus pour, si je peux dire, l'état d'esprit des employés, en ce moment,
qui sont... qui sont évidemment en travail, en fonction, avec le Musée de la
civilisation, qu'ultimement il va avoir ce transfert-là au musée mational.
C'est pour le bénéfice des employés, en ce moment, qui...
M. Lacombe : Je dirais,
globalement, si on résume, c'est une excellente façon de le résumer. Il faut
avoir un équilibre entre les besoins de l'employeur, le musée puis les besoins
des employés, de savoir où est-ce qu'ils s'en vont aussi, là. Oui.
• (16 h 50) •
Mme Garceau : O.K. Je voulais
juste, en termes de les employés, ça aussi, je comprends les professionnels.
Vous avez des occasionnels, ceux qui travaillent au niveau de l'exposition.
Est-ce que ça peut être aussi personnel des employés administratifs du Musée de
la civilisation, qui pourraient être transférés également?
M. Lacombe : On en a parlé
tantôt, là. On a dit, la façon dont c'est rédigé, ça pourrait être un guide qui
nous dit que son rêve, c'est de travailler au MNHQ, ça pourrait être un employé
administratif aussi. Si c'est le cas, c'est la même réponse que tantôt, c'est
difficile d'empêcher un coeur d'aimer. Vous n'êtes pas d'accord?
Mme Garceau : Non, ce n'est
pas que je 2 pas d'accord, c'est juste qu'évidemment il y avait une grande préoccupation
du syndicat des professionnels...
M. Lacombe : ...
Mme Garceau : Oui.
M. Lacombe : Mais ça
n'arrivera pas. Si un de mes employés vous aime tellement, qu'il souhaite
partir travailler chez vous, moi, je ne peux pas le retenir de force. Donc, il
va partir travailler chez vous. Mais ça n'enlève pas un poste dans mon équipe,
je vais le combler, mon poste. Donc, c'est ce que j'essaie d'expliquer.
Mme Garceau : O.K. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Est-ce que l'article 11 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Article
12. M. le ministre, je vous laisse faire la lecture.
M. Lacombe : «12. Les
dossiers et autres documents du Musée de la civilisation concernant la mise en
place du Musée national de l'histoire du Québec deviennent, à la date de
l'entrée en vigueur de la présente loi, ceux du Musée national de l'histoire du
Québec.»
Donc, c'est un article qui vise à assurer
le transfert au Musée national de l'histoire du Québec des dossiers et autres
documents du Musée de la civilisation, qui concernent la mise en place du Musée
national de l'histoire du Québec.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des questions, commentaires sur l'article 12. Mme la députée de
Robert-Baldwin, oui.
Mme Garceau : Bon, comment
est-e qu'on va faire tout ça? Comment va se faire ce beau transfert, les
dossiers, autres documents? Qui va déterminer quoi? Parce qu'à un moment donné,
peut-être, le Musée de la civilisation ne voudra pas départir de certains
dossiers parce qu'ils vont avoir travaillé là-dessus. Donc, je ne sais pas
comment vous prévoyez, là, toute cette question de transfert de documents.
M. Lacombe : Bien, moi, je
prévois que ça se fera bien, parce que le Musée de la civilisation est un
partenaire depuis le début. Donc, évidemment, on présume toujours de la bonne
foi de nos partenaires, puis je n'ai aucune raison de douter de la bonne foi...
M. Lacombe : ...qui a été
un partenaire impeccable depuis le début dans cette aventure compliquée, pour
dire le moins. Donc concrètement, le musée va identifier tout, tous ces
documents-là. Évidemment, dont il n'aura plus besoin on parle de contrats, on
parle des analyses, dont certaines vous avez obtenu copie. À un moment donné,
il n'y aura plus... ils n'auront plus besoin de ça. Ils vont transférer au
Musée national de l'histoire puis s'il y a un problème, on le gérera. Mais ça,
ça ne fait pas partie des scénarios qui arriveront, bien franchement.
Mme Garceau : O.K., donc
à la date de l'entrée, on prévoit le transfert des dossiers à la date de
l'entrée en vigueur de la présente loi. Donc, ça se peut très bien que le
transfert va être prévu avant la nomination du premier D.G.
M. Lacombe : Non, parce
qu'à l'article 13 qu'on va étudier juste après, l'entrée en vigueur de la
loi, ce que nous proposons, c'est que ce soit à la nomination du P.D.G.
Mme Garceau : C'est
vrai.
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme Garceau : C'est
vrai.
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée.
Mme Garceau : Donc, ça
va se faire, évidemment, entre le nouveau D.G. et évidemment le D.G. du Musée
de la civilisation. Le transfert de dossiers et de documents.
M. Lacombe : J'allais
dire : entre les deux équipes mais, effectivement, qu'au départ, l'équipe
va être le P.D.G.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci. D'autres questions, commentaires? Oui, M. le député de
Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Je suis un peu surpris, là. On est obligé de mettre ça dans une
loi. Ce n'est pas comme le sens commun, là.
M. Lacombe : Mais, tu
sais, tout ça est relatif, n'est-ce pas? Il y avait des préoccupations
peut-être d'être plus clair. Là, vous dites : bien, peut-être qu'on n'est
pas obligé de le dire puis tout ça se vaut mais je pense que légalement, il y a
comme un enjeu de... est-ce que c'est ça? Il y a un enjeu de propriété, ouais,
c'est usuel comme ça, de procéder à un transfert. Mais je n'ai absolument aucun
doute que ça va bien se passer.
M. Leduc : Oui, parce que
quand on commencera à écrire qu'ils vont envoyer les Post-its, puis les
crayons, puis les feutres…
M. Lacombe : Bien sûr.
M. Leduc : Bien, je veux
dire, rendu là.
M. Lacombe : Bien sûr,
puis partons aussi de la prémisse qu'il va y avoir une collaboration aussi pour
la collection. Et ça, je veux dire, je ne pense pas que l'échange de documents
va être très compliqué.
M. Leduc : Oui, parce
que, de toute façon des partages de collections entre tous les musées, c'est
déjà une pratique extrêmement courante, là. Il y a peu de musées qui n'ont
aucun objet d'une autre collection en prêt. Des fois un prêt qui s'oublie
pendant des années.
M. Lacombe : Mais il y a
effectivement beaucoup d'expositions qui tournent nécessairement dans les
musées. Oui.
M. Leduc : O.K. c'est
parfait.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Est-ce que
l'article 12 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) :
Article 13, M. le ministre, je vous laisse la parole.
M. Lacombe : Donc, c'est
l'article à laquelle... auquel on vient juste de faire référence. 13. La présente
loi entre en vigueur à la date de la nomination du premier directeur général du
Musée national de l'histoire du Québec. Donc, c'est un article qui prévoit que
la loi va entrer en vigueur à la date de nomination du premier directeur
général du Musée national de l'histoire du Québec.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le ministre. Questions, commentaires? Oui, allez-y, M. le député.
M. Leduc : Merci. Je suis
un peu surpris. Je n'ai pas vu ça souvent, une loi qui entre en vigueur à
partir de la nomination d'un premier directeur général. D'habitude, ça entre en
vigueur à la sanction. Ça fait que là, moi, c'est la première fois que je vois
ça.
M. Lacombe : Oui, bien,
c'est que là, il y aura un vide sinon parce qu'on n'aura pas de directeur
général, d'autant plus qu'il n'y aura pas de C.A. Donc là, on va se retrouver
avec une institution qui existe selon la loi. Et là je ne sais pas légalement
quelles seraient les implications de tout ça, mais on se retrouverait avec une
coquille vide qui n'existerait pas, donc... Bien, en fait, qui existerait selon
la loi, mais qui serait inopérante. Donc, on a conclu... comment
l'expliquerais-tu, toi? Bien non, c'est ça, donc pour moi le moyen le plus, pas
stratégique, là, mais le plus logique, en tout cas, selon ce que moi j'avais
sur la table, c'était que ça rentre en vigueur au moment où on va avoir
quelqu'un pour l'opérer. Puis on en a parlé tantôt, qui pourra aussi exercer
les pouvoirs qui sont habituellement dévolus au C.A. le temps que le C.A. se
constitue.
M. Leduc : Il y a une
certaine logique à votre argument, M. le ministre, mais il serait un peu aussi
tout à fait logique que la loi entre en vigueur maintenant, puis le D.G. sera
nommé quand il sera nommé puis... Parce que ça veut dire que, théoriquement, si
on ne nomme jamais de D.G. pour une raison X ou Y, le musée n'existera jamais.
M. Lacombe : Je pense que
c'est factuellement exact. On le sait en arrivant...
M. Leduc : ...on ne le
souhaite pas, bien sûr.
M. Lacombe : Ça
n'arrivera pas parce que, là, on a un beau bâtiment qui va être prêt au
printemps 2020.
M. Leduc : Moi,
j'attends l'invitation pour l'inauguration.
M. Lacombe : Bien, c'est
sûr que vous allez être invité, voyons.
M. Leduc : Puis on nous
a promis un barbecue aussi. J'espère que ça va être vous, M. le ministre. Je
vais flipper les boulettes.
M. Lacombe : Ça pourrait
être pas pire.
M. Leduc : Moi, je
participerais à ce barbecue-là. Blague à part, tantôt on a parlé du délai de
deux ans pour le transfert. C'était «qui suit de deux ans celle de l'entrée en
vigueur de la présente loi». Là, l'entrée en vigueur de la présente loi est à
partir de la nomination du D.G. Là, je n'ai pas le... Comme je le disais, là,
je remplace mon collègue à brûle-pourpoint, mais est-ce qu'il y avait d'autres
délais comme ça, qui étaient dans la loi, ailleurs, qui faisaient référence à
une date de départ, là?
M. Lacombe : Non. De
mémoire... Là, corrigez-moi si je me trompe, mais il n'y avait pas d'autres
délais.
Une voix : ...
M. Lacombe : Oui, le
transfert de documents, mais non.
M. Leduc : Le transfert
de documents qu'on vient de voter...
M. Lacombe : Il n'y a
pas de délai qui était inscrit.
M. Leduc : ...il n'y
avait pas de date...
M. Lacombe : Peut-être
au moment où la loi entre en vigueur.
M. Leduc : Oui, mais il
n'y avait pas comme un délai.
M. Lacombe : Bien,
effectivement. Mais non. Donc, la réponse, c'est non.
M. Leduc : On n'a pas
dit, genre, il faut que les documents soient transférés dans les six mois de
l'entrée en fonction de la loi. On n'a pas écrit ça de même, mais on aurait pu,
j'imagine. Ça fait que c'est seulement la question de deux ans pour l'entente.
Là, on assume que le chronomètre part sur ce deux ans là de l'entente pour le
transfert à la nomination au Conseil des ministres qui aura lieu au temps qu'on
le souhaitait, idéalement avant Noël.
M. Lacombe : C'est... Ce
serait souhaitable.
M. Leduc : Souhaitable.
On parlait juste de votre souhait. Je n'ai pas fait signer un document
M. Lacombe : Bien, en
fait, même au-delà de mon propre souhait, ce qui serait souhaitable, je pense,
c'est que ça puisse aller de l'avant. Mais mon souhait, ce serait le plus
rapidement possible.
M. Leduc : On veut être
au barbecue en juin, juillet 2026. Il faut que ça parte.
M. Lacombe : D'autres
questions autrement importantes, là, il faudrait décider ce qu'il y aurait au
menu du barbecue. Ça, on pourrait s'obstiner aussi.
M. Leduc : Bien, il faut
toujours des options végés maintenant. Je ne sais pas si vous êtes au courant,
là.
M. Lacombe : Bien là, tu
sais, ce n'est pas moi qui peut vous...
La Présidente (Mme Dionne) :
On fera une autre commission là-dessus. Si vous voulez bien, on va revenir
au sujet.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) :
Des boulettes? Non.
M. Leduc : C'est très
bon...
La Présidente (Mme Dionne) :
Oui. Merci, M. le député. Oui, Mme la députée.
• (17 heures) •
Mme Garceau : Oui, je
voulais juste... Le D.G. en ce moment... Là, je comprends qu'il va y avoir un
nouveau D.G. du Musée de la civilisation, mais il a été mandaté par le gouvernement.
Donc, d'après moi, jusqu'à tant que le nouveau D.G. soit nommé, le nouveau D.G.
du musée national, le D.G. du Musée de la civilisation reste, demeure. Donc, il
n'y a rien qui empêche... Juste pour revenir sur ce point-là, il n'y a
absolument rien qui empêche d'adopter le projet de loi et il devra... La
condition n'est pas vraiment nécessaire parce que vous contrôlez, vous avez
déjà le D.G. Et donc, lorsque vous allez trouver le nouveau D.G., bien là, vous
allez retirer le mandat du D.G. du Musée de la civilisation.
M. Lacombe : C'est deux
entités distinctes, là. Le Musée de la civilisation a son C.A., a son P.D.G. En
ce moment, il travaille sur des contenus. Mais l'entité, le Musée national de
l'histoire du Québec, n'existe pas. Du moment où le MMHQ existe, là, il ne sera
pas dirigé... Il n'y a rien de prévu dans ce qu'on vient de discuter sur le
fait que le Musée de la civilisation, le P.D.G. du Musée de la civilisation, va
exercer la direction par intérim du MNHN, le temps que nous procédions à une
nomination, ça n'a pas été prévu comme ça au projet de loi. Le projet de loi
était prévu pour entrer en vigueur au moment où on nommera un ou une P.D.G. Le
Musée de la civilisation travaille sur le contenu, mais ce n'est pas prévu
qu'il dirige le MMHQ. C'est une... Si on adopte le projet de loi, c'est une
société d'État qui est créée. Et là il aurait fallu prévoir dans le projet de
loi, par exemple, que le P.D.G. du Musée de la civilisation exerce par intérim
des fonctions ou qu'on le nomme par intérim, ce qui ne serait pas impossible.
Bien, peut-être que techniquement on pourrait faire ça, plutôt que de nommer un
premier P.D.G., nommer quelqu'un par intérim, mais ce n'est pas... Le souhait,
c'est d'y aller tout de suite un...
Mme Garceau : O.K. Je
comprends. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, Mme la députée. Donc, est-ce que l'article 13 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) :
Adopté. Alors, nous allons revenir à l'étude de l'article 2. On se
souviendra, lorsque ça a été suspendu précédemment, nous en étions à l'étude de
l'amendement qui avait été déposé par M. le ministre. Est-ce qu'on a besoin de
relire l'amendement ou est-ce qu'on a continué avec...
Mme Garceau : Est-ce
qu'on peut suspendre juste deux minutes pour que je puisse sortir?
La Présidente (Mme Dionne) :
Avec plaisir, Mme la députée. Donc, la commission suspend quelques
instants.
(Suspension de la séance à 17 h 02)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 09)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, je comprends qu'il y a...
consentement, pardon, afin que le député de Jean-Lesage reprenne ses fonctions
à titre de membre de la commission?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Consentement.
D'accord. Merci. Bon retour, M. le député. Donc, nous en étions à l'amendement
de l'article 2, présenté par M. le ministre. Donc, je pense que vous avez eu le
temps de consulter. Est-ce qu'il y a des questions, commentaires sur l'amendement?
Allez-y, Mme la députée.
• (17 h 10) •
Mme Garceau : Commençons. Il
y a quand même eu, M. le ministre, des modifications importantes. Donc, j'aimerais
comprendre la pensée derrière les modifications, et tout, de votre côté. Donc,
de faire connaître... Là, je regarde, là, les deux versions, de faire
connaître, bon... On a remplacé... on a retiré «de promouvoir l'histoire du
Québec» avec, de... «et faire rayonner l'histoire de la nation québécoise». Je
comprends le bout de la nation québécois. Là, c'est «de faire rayonner l'histoire»
versus... Vous auriez pu dire «et de promouvoir l'histoire de la nation
québécoise». Donc, pourquoi ce changement-là? On va commencer par ça.
M. Lacombe : Bien, je résume
les changements en peut-être deux ou trois phrases, vraiment très rapidement. D'abord,
un changement plus technique ou administratif. On nous a dit à plusieurs
reprises que le mot «promouvoir» n'était peut-être pas le mot approprié. En
consultations particulières, rappelez-vous, on nous a dit ça à plusieurs
reprises. Donc, on a enlevé le mot «promouvoir» et on l'a remplacé pour «faire
rayonner» ce qui, à notre sens, effectivement, avec le recul, a plus de sens.
Et ensuite de ça, deux modifications qui
sont plus importantes, on recentre la mission autour de l'histoire de la nation
québécoise parce qu'il nous a souvent été dit dans les consultations
particulières que parler de l'histoire du Québec et, tout de suite après, de...
tout en témoignant... Je ne me rappelle pas du libellé de départ, là, mais c'est
comme s'il y avait un ordonnancement ou c'est comme si ça portait à confusion.
Donc, bref, on recentre histoire de la nation québécoise. Et, d'autre part, on
a eu les commentaires à l'effet que les Premières Nations et les Inuits
trouvaient important qu'on les nomme nommément, donc, dans la mission, ce que j'accepte
de faire avec enthousiasme parce que c'était, de toute façon, dans l'esprit
de... pour moi, c'était... c'était sous-jacent à ce qu'on retrouvait dans la
mission, mais je comprends le désir d'être nommé puis je trouve ça très bien.
Donc, on propose ça.
Mme Garceau : O.K. Vous avez
choisi le mot «rayonner», et je me souviens de certains groupes qui sont venus
témoigner concernant le mot «promouvoir», et il y avait toute la question
derrière qu'est-ce que... qu'est-ce qu'on... qu'est-ce qu'un musée... Est-ce qu'un
musée, dans sa mission a un devoir de... en termes de fierté, que c'est un
devoir de...
Mme Garceau : ...au musée de
s'assurer qu'on va promouvoir la fierté. Il y avait eu là des... si je peux
dire, des divergences d'opinions à ce sujet. Et je ne sais pas, M. le ministre,
si «rayonner» l'histoire est le bon mot pour remplacer «promouvoir». Moi, je me
rappelle, on avait quelques personnes qui avaient proposé le mot «diffuser» une
histoire pour remplacer le mot «promouvoir». Je ne sais pas si ça vous dit
quelque chose.
M. Lacombe : Je me rappelle
effectivement qu'on a une discussion.
Mme Garceau : Parce que le
mot... On veut évidemment que le musée, avec les expositions, qu'il va y avoir
un rayonnement, évidemment, Québec à l'international, mais de dire «de faire
rayonner l'histoire», il y a quand même un côté, si je peux dire, dans le
rayonnement, un côté positif. Et dans un récit historique, je ne sais pas si le
mot est approprié pour dire : On veut faire... on veut présenter
l'histoire, on veut présenter les réalités de l'histoire du Québec. Il va y
avoir des moments, oui, des beaux moments, mais il va y avoir des moments
sombres également. Est-ce que ça va avec le mot «rayonnement»? Je ne suis pas
certaine. Donc, je me questionne sérieusement en ce qui a trait à : Est-ce
que c'est vraiment le bon mot qu'on veut utiliser dans les fonctions du musée?
Parce qu'il faut quand même avoir... On a parlé de... je ne veux pas dire de
neutralité, mais on a parlé d'une trame narrative qui doit être... qui doit
représenter l'histoire, les bons moments, les mauvais moments. Oui, il va y
avoir des événements marquants, il va y avoir des figures inspirantes, et ça,
ça fait, comme, rayonner l'histoire, mais on n'a pas tout une histoire. Est-ce
que vous comprenez ce que je veux dire?
M. Lacombe : Je comprends,
mais là, ça dépend du sens qu'on donne à faire rayonner. C'est à dire, quand on
parle du rayonnement international d'une histoire, est-ce qu'on pourrait
dire : Le rayonnement international de cette histoire macabre a fait... a
donné mauvaise réputation à telle ou telle ville dans le monde? Ce ne serait
pas positif de dire ça, mais on parle du rayonnement parce que ça a été propagé
de façon importante. Donc, je pense que le sens de ma phrase en français serait
correct, de dire : Le rayonnement de ce... Donc, pour moi, il y a un... je
pense que cette définition-là, elle est correcte. Mais «promouvoir», je suis
d'accord que ça amenait peut-être un enjeu, là, sur l'interprétation qui, là,
je comprends, vous aura amené à faire ce commentaire là. Mais avec
«rayonnement», je ne pense pas, non.
Mme Garceau : Vous n'êtes pas
confortable avec la suggestion de «diffuser»?
M. Lacombe : Bien, je ne suis
pas inconfortable avec «diffuser», mais je suis très confortable avec «faire
rayonner». Puis, vous savez, l'histoire d'une nation, ce n'est pas que des
beaux moments, c'est aussi des moments moins beaux. Mais comme des gens sont
venus en témoigner, d'ailleurs des gens qui étaient très critiques à l'égard de
notre projet, ils ont dit : On peut aussi stimuler la fierté à propos de
notre histoire en parlant justement des bouts plus sombres, parce que ça
démontre tout le chemin qu'on a fait, ça démontre notre capacité de résilience,
ça démontre la façon qu'on a de se relever. Donc, je ne pense pas qu'on doive
être inquiet par l'utilisation du mot «rayonner», je pense qu'il faut être fier
de notre histoire.
Mme Garceau : Oui, parce que
«le rayonnement», en termes de définition, il y a un lien... c'est favorable...
Mme Garceau : ...il n'y a pas
de négatif dans le rayonnement. Lorsqu'on parle de l'histoire du Québec, puis
je regarde les propos du Pr Martin Paquet, qui disait : «Il ne faut pas
uniquement se concentrer sur la fierté, car le but d'un musée d'histoire est de
faire comprendre le passé, qu'il soit positif ou non. Le musée doit avoir une
vision de compréhension historique.» Et c'est pour ça que...
M. Lacombe : Je pense que ça
atteint cet objectif-là. On ne parle pas de fierté, ici, là, on parle de faire
rayonner l'histoire de la nation québécoise. L'histoire de la nation
québécoise, c'est un tout. Un tout qui est... qui est... voyons, qui est
construit avec des moments glorieux, des moments beaucoup moins glorieux, mais
ça fait de l'histoire de la nation québécoise ce qu'elle est. Puis, ensuite,
moi, je pense qu'il faut en être fier, de notre histoire, même si ça n'a pas
toujours été rose. Puis je pense qu'aujourd'hui, quand on regarde tout le
chemin qu'on a parcouru, nécessairement, il y a plus de positif que de négatif.
Donc, faire rayonner l'histoire de notre
nation, moi, je ne pense pas que c'est une tare, je ne pense pas qu'il faut
être gêné de ça. Je pense que c'est faire rayonner cette histoire de notre
nation qui est plus positive que négative, mais qui comporte aussi des parts
d'ombre, qui génère, je pense, comme l'ont dit des intervenants aussi, de la
fierté quand on voit tout le chemin qu'on a parcouru depuis.
Mme Garceau : Est-ce que vous
seriez ouvert à inclure le mot «diffuser», «de faire connaître, diffuser et
faire rayonner»?
M. Lacombe : Bien, c'est que,
là, je pense qu'on ajouterait des mots juste pour ajouter des mots, parce que
diffuser, faire rayonner, je pense qu'on dit un peu la même chose. C'est vrai
que rayonner a peut-être une... peut porter un petit peu plus à une
interprétation positive, mais là, en même temps, il faut être fier de notre
histoire. Jamais je ne croirai, là, qu'on va se remettre dans un récit
de : on n'est pas bons, on fait pitié, puis là il faut se flageller. Je ne
répéterai pas ce que j'ai dit, mais, oui, il y a des parts d'ombre, mais même à
travers ça, je veux dire, moi... dans ma vie, dans votre vie, il y a des
périodes dont on est moins fier, mais est-ce qu'on n'est pour autant pas fier de
ce qu'on est aujourd'hui? On peut être très fier de ce qu'on est aujourd'hui et
être fier de notre histoire en se disant : On a eu des moments beaucoup
plus difficiles puis on a fait des trucs qu'on ne referait pas puis dont on
n'était pas fier, mais... Ça fait que «diffuser», non, moi, je ne l'ajouterais
pas. Je trouve que ça va être un ajout qui va être inutile dans les
circonstances.
• (17 h 20) •
Mme Garceau : Mais là on
parle des fonctions du musée. Est-ce qu'un musée a une fonction de faire rayonner
l'histoire? Un musée a une fonction de présenter, de faire connaître, de
diffuser, de promouvoir, mais de faire rayonner, c'est là... Et je ne suis pas
contre, je comprends l'idée de fierté, et, oui, on est fiers, mais je ne sais
pas si c'est une fonction de musée de présenter l'histoire, les moments
marquants, la trame chronologique, les bons moments, les mauvais moments... Il
me semble que, puis je prends... C'est M. Bouchard qui avait mentionné... il
parlait de la fierté de ne pas en être l'idée directrice ou la finalité du
musée. «Ceci pourrait conduire à une sélection déformante des faits et à une
histoire idéalisée.» Moi, c'est ça, de faire rayonner, ça veut dire qu'on va se
concentrer plus sur, peut-être, les aspects positifs de notre histoire. C'est
là où...
M. Lacombe : Je ne suis pas
d'accord. Je ne suis pas d'accord avec ça. Je... Là, on a peut-être un
différend sur le fond, mais moi, je vous dis : Je ne pense pas qu'il faut
être dans une posture où on va se flageller. Je pense qu'on n'est pas en train
de dire... faire l'apogée de l'histoire de la nation québécoise, on n'est pas
en train de dire... De faire rayonner l'histoire de la nation québécoise, c'est
aussi donner des outils à nos écoles, par exemple, pour avoir du matériel pédagogique.
C'est aussi organiser des camps de jour pour que nos jeunes puissent apprendre
leur histoire. Je veux dire, la liste, si j'étais P.D.G. Du musée puis que
j'avais ce mandat-là, pour moi, elle serait très, très longue.
Ça fait que je pense que c'est tout à fait
de bon usage de dire au musée : Votre mandat, ça va être de faire
connaître puis de faire rayonner l'histoire de la nation québécoise...
M. Lacombe : ...il faut mettre
le plus de Québécois possible en contact avec leur histoire.
Mme Garceau : Mais peut-être
que le terme «rayonner» est vraiment lié, comme vous dites... des expositions,
si je peux penser en termes des jeunes, des expositions peut-être interactives,
ce genre de choses là, pour faire rayonner l'histoire. Mais lorsqu'on regarde
la trame chronologique, narrative de l'histoire du Québec, de la nation
québécoise, en termes de fonction principale du musée, son rôle est de faire
connaître et de présenter l'histoire de façon juste, équitable, non biaisée.
C'est ça, le rôle et les fonctions d'un musée. De faire rayonner, je ne sais
pas en termes de musée, si un musée a ce rôle-là. C'est ultimement, il va y
avoir des aspects que, oui, on va faire rayonner parce que le musée, c'est les
expositions, c'est la qualité, c'est qu'est-ce qui va être présenté qui va
faire en sorte que le musée va rayonner, mais est-ce qu'on peut dire que le
musée doit faire rayonner l'histoire? Je ne sais pas si c'est vraiment quelque
chose de... je ne veux pas dire réaliste à demander, mais il me semble que ce
n'est pas approprié en termes d'un rôle d'un musée.
M. Lacombe : Bien, on n'est
juste pas d'accord, chère collègue, là-dessus.
La Présidente (Mme Dionne) : Pas
de question...
Mme Garceau : Oui.
M. Zanetti : Bien, moi je
vais...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
excusez-moi, M. le député, allez-y.
M. Zanetti : ...intervenir,
sauter dans la mêlée. J'aurais un amendement à proposer... bien, en fait, non,
je vais poser quelques petites questions sur le mot «rayonner». Non, ce n'est
pas vrai. C'est un terme très solaire, puis moi, je l'aime bien. Excusez. Je
voudrais déposer un amendement, je vous l'ai fait parvenir. Excusez, là, je
vais me ressaisir à.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
je comprends bien que vous voulez nous déposer un amendement?
M. Zanetti : Je l'ai envoyé,
donc vous l'avez. Moi, je suis...
La Présidente (Mme Dionne) : Parfait,
on va suspendre quelques instants. Dans le fond, ça va être un sous-amendement
à l'amendement, c'est ce que je comprends?
M. Zanetti : Oui.
La Présidente (Mme Dionne) : Ah!
il est là, O.K. Désolée, on ne va pas suspendre.
M. Zanetti : Attendez, c'est
un sous-amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
c'est un sous-amendement parce qu'on a déjà un amendement. Donc, ça se trouve à
être un sous-amendement.
M. Zanetti : Exact.
La Présidente (Mme Dionne) : Parfait.
Alors, je vous laisse en faire la lecture.
M. Zanetti : Merci. Alors,
l'article 24.2 de la Loi sur les musées nationaux introduit par
l'amendement à l'article 2 du projet de loi :
1° supprimer, au paragraphe 1°, les mots
«et de témoigner de l'apport des Premières Nations et des Inuits à son
parcours»;
2° remplacer le paragraphe 2° par les
paragraphes suivants :
de reconnaître l'apport constitutif et
cardinal des Premières Nations et les Inuits par leur savoir, leur langue et
leur culture, ainsi que leur système de gouvernance distinct dans l'histoire,
le territoire et la cité contemporaine du Québec;
3° d'établir des liens avec le réseau
muséal québécois et d'assurer une présence du Québec dans le réseau muséal
international par des acquisitions, des expositions et d'autres activités
d'animation.»
Alors, bon, là, je vous l'explique.
Essentiellement, c'est en forme de sous-amendement à l'amendement du ministre,
l'amendement à l'article initial, qui avait été proposé dans le mémoire de
l'APNQL, du CEPN, bref, des participants des Premières Nations qui avaient
participé aux audiences publiques. L'objectif de ces amendements-là, c'est...
ça va, je dirais, dans le même sens et c'est très proche de l'amendement du
ministre, qui parle de l'apport des Premières Nations des Inuits à son
parcours. Donc... sauf que je me suis dit : C'est tellement proche...
M. Zanetti : ...l'amendement
qu'amène le ministre et, en même temps, celui qui a été amené dans le mémoire
de la CEPN, que je me dis : Bien, pourquoi pas l'adopter directement comme
ça, comme il nous a été apporté? Donc, c'est ma proposition. Je vais voir ce
qu'en pense le ministre puis en même temps, s'il n'est pas d'accord, j'aimerais
savoir, mettons, quels sont les mots là-dedans qui pourraient créer une tension
ou qu'il faudrait changer pour que ça aille dans la direction dans laquelle
manifestement il veut aller dans le fond.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a un commentaire, M. le ministre, sur le
sous-amendement?
M. Lacombe : Est-ce qu'on
peut suspendre un instant?
La Présidente (Mme Dionne) : Certainement.
M. Lacombe : Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
la commission suspend ces travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 28
)
(Reprise à 17 h 30
)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous laisse
la parole.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Pour moi, il y a une distinction à... Je voulais valider deux ou
trois trucs, mais il y a une distinction qui est assez importante, c'est-à-dire
que je pense que ce qu'on souhaite faire, c'est de témoigner — le
choix des mots est important — témoigner de l'apport des Premières
Nations et des Inuits à... au parcours donc de l'histoire de la nation
québécoise. Donc, c'est très exactement ce qu'on dit. Je pense que, dans le
cadre de ce projet de loi, c'est la bonne façon de le dire. Maintenant, il y a
d'autres façons qui peuvent nous être proposées, puis je comprends la
proposition qui... qui nous vient du terrain, mais en même temps je pense que
ce projet de loi n'est peut être pas l'endroit pour... pour faire ce genre
de... j'ai juste le mot en anglais «the statement» pour... Moi, je laisserais
ça davantage peut-être au Secrétariat aux relations avec les Premières Nations
et les Inuits, les négociations qui sont avec. Moi, je pense que, ce qui est
important, c'est de nommer ce qu'on veut faire, puis ce qu'on veut faire, c'est
témoigner de l'apport des Premières Nations et des Inuits au parcours de la
nation québécoise. On les nomme très respectueusement en toute bonne foi, puis
je pense que c'est la bonne façon de le faire.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
M. le député.
M. Zanetti : Je serais très
ouvert à vous envoyer une autre version où on changerait, disons, «reconnaître»
par «témoigner». Mais je voudrais voir, avant de travailler, mettons, une autre
version, est-ce que les termes, mettons, «l'apport constitutif et cardinal»,
est-ce que «constitutif et cardinal» ça pose un problème?
M. Lacombe : Bien
honnêtement, je ne suis pas un spécialiste des Premières Nations, puis c'est un
terrain sur lequel je suis plutôt inconfortable parce que je ne veux pas
commencer à lancer un débat. Je ne veux surtout pas faire de faux pas. Là, je
comprends clairement qu'il y en a qui nous écoutent et je ne pense pas que
c'est mon rôle de me lancer dans, disons, une joute sur les termes comme
«constitutif», comme «cardinal», comme «gouvernance distincte», comme... comme
«reconnaître». Je pense que c'est des mots parfois qui sont... qui sont lourds
de sens. Je pense que c'est des mots qui... qui ont des implications et je ne
suis pas en train de dire, là, que je suis d'accord ou pas d'accord, je suis
juste en train de dire que, moi, dans l'étude de mon projet de loi de...
17 h 30 (version non révisée)
M. Lacombe : ...notre projet
de loi. Je dis ce que je veux faire, c'est-à-dire témoigner de la part des
Premières Nations et des Inuits au parcours de la nation québécoise, avec des
mots qui sont simples, des mots qui sont clairs. Et c'est ma proposition.
M. Zanetti : Peut-être, je
vais juste, dans le fond, je vais vous partager mon interprétation de ce que ça
veut dire, là. Bon, elle est peut-être subjective. Mais, en même temps, je veux
voir... Vu que, moi, je vois... je vois une grande proximité entre ce que vous
avez proposé puis en même temps ce pas-là de plus à faire, tu sais, quand on
dit : «de reconnaître l'apport constitutif et cardinal». Pour moi, ça veut
dire que l'apport des Premières Nations à l'histoire du Québec puis de la...
bien, en fait, à l'histoire de la nation québécoise, constitutif au sens où il
a été tellement influent qu'il y a laissé des traces, il a fait, en partie, de
nous ce que nous sommes. Autrement dit, sans le contact avec eux, sans leur
influence déterminante, leur accueil par ailleurs aussi, on ne serait pas comme
on est, on serait complètement autre chose. Tu sais, ça a été tellement
important. Puis là, après ça, bien, il y a une énumération de toutes les
sources d'influence, il y a par leur savoir, bien sûr, leur langue, si on pense
à la topographie, mais à plein d'autres choses aussi, leur culture, leur
système de gouvernance distinct, et moi, ce que j'entends là, c'est l'influence
des systèmes autochtones sur les cultures de délibération québécoises, tu sais,
c'est ça que je comprends, qui est nommé là. Dans le fond, moi, ce que je vois,
là, c'est une espèce de volonté de dire : Il faut que les... une soif, au
fond, de dire : Je veux que les gens... il faut que les gens reconnaissent
à quel point l'influence était déterminante, à quel point nous sommes tricotés
ou tissés de cette étoffe-là, puis qu'aujourd'hui beaucoup de caractéristiques,
par ailleurs, qui méritent de rayonner, de la nation québécoise, ont pour
origine ce métissage culturel là, ou même des influences directes de... c'est
comme des emprunts culturels aux Premières Nations. Puis de voir comment tout
ça est comme... dans la société contemporaine, donc, comme c'est actuel. Moi, c'est
ça que j'entends, mais peut-être que je pourrais... parce que... Puis j'entends
aussi, là, je comprends très bien la position du ministre, là, que ce n'est pas
votre spécialisation, là, c'est la spécialisation plutôt du ministre des
affaires... des Relations, plutôt, avec les Premières Nations, mais je vais
vous proposer une version, une version de compromis. Mais peut-être que ma
collègue ici veut intervenir. Oui, oui, allez-y avant puis...
Mme Garceau : Oui, avant, s'il
vous plaît. Parce qu'évidemment c'était la recommandation du Conseil en éducation
APNQL et l'institut, la recommandation vraiment phare des Premières Nations. Et
je pense qu'il faut y penser très sérieusement à cette recommandation, à la
pleine recommandation et à l'intégration de la pleine recommandation, et
surtout en ce qui a trait au mot «reconnaître». Vous avez dans l'amendement...
vous avez fait... vous avez ajouté, oui, l'apport des Premières Nations et des
Inuits à son parcours, mais vous, vous avez mis «et de témoigner». Pourquoi le
mot «témoigner» et non une reconnaissance de la part?
M. Lacombe : Bien, parce que
si vous me demandez mon avis, je pense que c'est une évidence. Est-ce qu'on a
besoin de reconnaître ça? Je veux dire, moi, je pense qu'on n'a pas besoin de
reconnaître ça officiellement dans un projet de loi. C'est inévitable que les
Premières Nations et les Inuits ont eu une influence sur le développement de la
nation québécoise. Maintenant, il faut en témoigner. L'idée, ce n'est pas tant
de reconnaître que de témoigner. Je veux dire, la reconnaissance de ça, elle
est... Est-ce que quelqu'un nie ici, ici, là? Je veux dire, tu sais, non, je
pense que tout le monde est d'accord avec ça. Mais maintenant, on dit que la
mission du musée... Donc, la mission du musée, ce n'est pas de...
M. Lacombe : ...reconnaître
ça, je veux dire, je pense que tout le monde le reconnaît. La mission du musée,
c'est de témoigner de ça. Puis «témoigner», j'essaie de trouver la
définition : «Déclaration de ce qu'on a vu, entendu servant à
l'établissement de la vérité.» Tu sais, je veux dire, témoigner de quelque
chose, c'est en rendre compte, là. Donc, c'est la mission qu'on donne au musée.
Je ne verrais pas pourquoi on donnerait au musée la mission de reconnaître
quelque chose. Ce n'est pas au musée de reconnaître, de toute façon, tout le
monde le reconnaît, là, en tout cas, j'imagine, mais ce n'est pas tout le monde
qui peut en témoigner...
Mme Garceau : Oui, mais,
exactement, si on le reconnaît, on devrait l'inscrire tel quel, qu'on le
reconnaît. Là on est en train... on est vraiment... Puis on sait très bien,
journée... journée nationale qui a eu lieu, il y a quelques jours, au niveau de
la vérité, réconciliation et tout l'aspect de la co-construction, la
collaboration avec les Premières Nations, les Inuits. Et, pour eux, il y a une
raison pour laquelle cet amendement est rédigé de cette façon-là, parce qu'ils
se battent depuis des décennies pour avoir cette reconnaissance de l'apport
inestimable lié à l'histoire, à leur contribution à l'histoire de la nation québécoise.
Et ça serait, je crois, un pas important, fondamental, lié à tout cet aspect de
réconciliation, dans ce projet de loi où on va présenter l'histoire de la
nation québécoise, de reconnaître l'apport des Premières Nations, des Inuits
dans cette histoire. C'est important, et on a l'opportunité, je crois, de faire
un pas, je vais dire, historique en intégrant au moins...
Puis là je comprends que, peut-être, on ne
prendrait pas tout l'amendement, mais cette partie de reconnaissance, je crois,
est fondamentale, et j'aimerais que le ministre la considère.
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Oui, M. le ministre, avez-vous quelque chose à rajouter?
M. Lacombe : Je pense
foncièrement que ce n'est pas à un musée de reconnaître quelque chose, ce n'est
pas... On ne devrait pas mettre, dans sa mission, qu'il doit reconnaître
quelque chose. Ce qu'on lui demande, c'est de témoigner de quelque chose. On
lui demande de mettre ça en lumière, de le faire connaître, «témoigner», c'est
ce que ça veut dire. Donc, je trouve que c'est encore plus fort, on peut
reconnaître sans témoigner. Je peux reconnaître quelque chose puis jamais en
parler, mais, si on me donne le mandat d'en parler, il va falloir que j'en
parle.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Donc, on peut mettre aux voix ce sous-amendement-là, étant donné, M. le député,
que vous aimeriez déposer un autre. Donc, parfait. Alors, est-ce que le
sous-amendement, tel que présenté, est adopté?
Une voix : Adopté.
M. Lacombe : Refusé. Rejeté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
le sous-amendement est rejeté.
Mme Garceau : Vote nominal.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
vote nominal, oui. Pas de problème, Mme la députée. Alors, allons-y par appel
nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Zanetti (Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Pour.
La Secrétaire
: M. Lacombe
(Papineau)?
M. Lacombe : Contre.
La Secrétaire
: M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
La Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
: Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
La Présidente (Mme Dionne) : Abstention.
Alors, ce sous-amendement est rejeté. Donc... Oui, M. le député.
M. Zanetti : Je suis prêt à
en déposer un deuxième.
La Présidente (Mme Dionne) : Parfait.
Est-ce qu'il a été... Non. O.K. D'accord.
Nous allons suspendre quelques instants
afin de recevoir l'autre sous-amendement. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 42)
(Reprise à 17 h 45)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le député de Jean-Lesage,
je vous laisse faire la lecture de votre sous-amendement.
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je pense sincèrement qu'on va arriver ici à quelque chose
qui va rallier tout le monde, j'espère. Je l'espère.
Donc, l'article 24.2 de la Loi sur
les musées nationaux, introduit par l'amendement à l'article 2 du projet
de loi :
1° supprimer, au paragraphe 1°, les mots
«, et de témoigner de l'apport des Premières Nations et des Inuit à son
parcours»; et
2° remplacer le paragraphe 2° par le
paragraphe suivant :
«2° de témoigner de l'apport essentiel des
Premières Nations et des Inuit, par leurs savoirs, leurs langues et leur
culture ainsi que leurs systèmes de gouvernance distincts, dans l'histoire, le
territoire et la société contemporaine du Québec.»
Puis le troisième alinéa ne change
pas :
«3°d'établir des liens avec le réseau
muséal québécois et d'assurer une présence du Québec dans le réseau muséal
international par des acquisitions, des expositions et d'autres activités
d'animation.»
Alors là, au fond, on vient reprendre le
terme «témoigner» du ministre. Ensuite de ça, le terme à part, on remplace «constitutif»
et «cardinal» par «essentiel» qui... au fond, ça revient un peu au même, mais
peut-être dans un langage plus juridique, là, peut-être un peu. Puis en même
temps, bien, on laisse là, bien, évidemment, «Premières nations» et «Inuit»
puis je laisse l'énumération parce qu'au fond elle fait juste dire :
Comment est-ce qu'on va faire ça, témoigner de l'apport essentiel? Bien, dans
ces domaines-là. Puis là essentiellement on témoigne de plein de domaines, puis
le musée... le comité scientifique du musée, c'est comme si ça le poussait à,
essentiellement, rendre compte dans toutes ses sources, dans la complexité de
cet apport essentiel là. Mais je pense qu'on évite aussi les irritants qui
avaient été nommés par le ministre, alors... alors voilà. C'est pour ça que je
vous présente cet amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. Donc, des commentaires, M. le ministre?
M. Lacombe : Bien, d'abord,
je note, puis je le dis très respectueusement, là, mais je fais la parenthèse suivante,
c'est un clin d'œil, en fait, c'est un musée qu'on souhaite pour l'histoire de
la nation québécoise. Et là l'alinéa qui est proposé pour parler de l'apport
des Premières Nations et des Inuit, là, ce que je...
M. Lacombe : ...je ne réfute
pas, parce que je le propose moi-même, mais est plus long, à peu près de deux
fois, que ce qui va parler de la nation québécoise.
Donc, encore une fois, je...
essentiellement, là, on est dans les... on propose la même chose. On propose la
même chose, mais je propose de l'inclure à l'article 1, avec l'histoire de la
nation québécoise, mais d'y aller plus brièvement. Notre collègue, lui, nous
propose un deuxième alinéa, comme je le disais, qui est deux fois plus long, ou
à peu près, que... ou une fois et demie, que ce qu'on propose en 1, ou de ce
qui serait proposé en 1. Moi, je pense qu'on dit un peu la même... la même
chose, mais avec plus de mots dans l'alinéa 2°, puis que ça vient peut-être
induire une... une perception, là, que... qu'on met ça un peu sur un pied
d'égalité. C'est un musée sur l'histoire de la nation québécoise, puis on va,
évidemment, parler de l'apport des Premières Nations et des Inuits au parcours
de la nation québécoise. C'est l'amendement que moi, je propose.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Oui, monsieur....
M. Zanetti : Je veux juste
voir si la collègue de l'opposition voulait réagir à ça avant que... Bien,
sinon...
Mme Garceau : Je vais aller
même un petit peu plus loin. Monsieur le... est-ce qu'on peut savoir votre
préoccupation concernant... Là, si on laisse «de témoigner de l'apport»... Puis
moi, je prenais même... du rapport du conseil, on parlait de l'apport
inestimable et intrinsèque des Premières Nations et des Inuits dans l'histoire
du Québec, ou dans l'histoire de la nation québécoise.
• (17 h 50) •
M. Lacombe : Des musées qui
parlent de nations autochtones, il y en a plusieurs au Québec, il y en a
neuf... Ça inclut McCord Stewart, qui est présidé par Ghislain Picard. Donc, je
pense que c'est correct d'avoir un musée sur la nation québécoise où on va
parler des Premières Nations, des Inuits, de leur contribution à... leur apport
à notre parcours, on le dit. Mais là d'ajouter un deuxième alinéa, ça induit...
ça a une responsabilité, disons... puis ça peut... ça peut laisser paraître
qu'on met les... le mandat sur le même pied d'égalité. Moi, je persiste avec la
formulation que j'ai proposée. Pas dans un esprit de fermeture, au contraire,
là. C'est un amendement que j'ai moi-même proposé.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
D'autres commentaires, Mme la députée? M. le député.
M. Zanetti : En fait, moi, ce
que je trouve, c'est que, si on est si proches, c'est, il me semble, une raison
de plus d'aller prendre la formulation qui nous vient des Premières Nations.
Puis le fait que ça ne cadre pas exactement dans la forme juridique dans
laquelle, par exemple, on avait... le ministre avait prévu ça... il me semble
que c'est moins... disons, c'est un argument de type très, très formel, qui est
peut-être un peu moins important que l'idée de... le geste que ça vient faire
de dire...
Quand vous présentez des amendements, là,
on les prend, puis, bon, des fois, pas tels quels, mais quasiment, tu sais,
pour ce que ça change, là, Puis dans la pratique, là, ça va revenir au même,
là. Tu sais, les gens vont rarement aller relire, mettons... bien, les gens du
musée, oui, là, mais, tu sais, dans... ça... Les expositions, de toute façon,
le comité scientifique, ce qu'il va dire, c'est : On témoigne de l'apport
essentiel des Premières Nations dans tel, tel, tel domaine. Donc là, ça va les
pousser à une espèce d'exhaustivité un peu plus grande, tu sais. Mais ça va...
ce n'est pas... ce n'est pas quelque chose qui va dire, bien, tout à coup, ils
vont faire des expositions où la nation québécoise est occultée, là. Ça va
toujours être en lien. Tu sais, je n'ai pas l'impression qu'il y a ce danger-là
en acceptant l'amendement qu'on a.
Puis, au-delà du fait qu'il n'y a comme
pas de danger à l'accepter comme ça, je pense que ce serait...
M. Zanetti : ...ça ferait
symboliquement du bien, tu sais, dans les relations entre les Premières Nations
puis le gouvernement de façon générale, là, tu sais, ça serait comme
juste : Ah bien! il y a de l'écoute de plus en plus souvent, hein... plus
en plus en... oui, puis des fois c'est les petites choses, mais c'est... c'est
comme une... une main tendue amicale véritable. Ça fait que c'est un peu pour
ces arguments-là, qui sont vraiment importants, je pense, que je vous propose
de... On a quand même fait un compromis important, là, sur «reconnaître» versus
«témoigner», «constitutif» par rapport à... «essentiel» par rapport à
«constitutif et cardinal». Là, l'énumération, c'est... c'est juste... c'est
comme... c'est tel que tel, là. L'énumération, ça énumère l'ampleur de... ou
les différentes sphères dans lesquelles cet... cet apport-là se manifeste, tout
simplement. Donc, voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. M. le ministre, oui.
M. Lacombe : Bien, je répète
ce que j'ai dit. Ce n'est pas une objection de principe contre l'apport des...
Je ne suis pas dans une position idéologique, je suis plus dans une position où
je me dis : C'est une mission avec laquelle on va vivre longtemps, et pour
moi ça vient, et je pense que c'est le bon terme, induire un certain pied
d'égalité entre deux volets de mission qu'on donnerait au musée. Et je pense
que demain matin ça ne changera rien, mais je pense que, si les gens passent,
et ce sera le cas, au cours des 30 prochaines années et que dans 30 ans la
mission, elle est comme ça, elle pourrait être interprétée différemment.
Il y a beaucoup de musées qui s'adressent
à l'histoire des Premières Nations, et c'est parfait comme ça. J'espère qu'il y
en aura plus. On a un grand musée, notamment McCord Stewart, qui... qui est
présidé par Ghislain Picard, qui... qui en parle aussi. Moi, je pense que ma
proposition, elle est la plus... la plus nuancée, puis je pense que c'est un bon
compromis.
M. Zanetti : Bien, j'ai...
j'ai pas mal dit ce que j'avais à dire sur ce sujet. Alors, on va peut-être
passer au vote, puis je proposerais quelque chose d'autre après.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
nous allons mettre aux voix la...
Mme Garceau : Je vais...
Bien, je vais juste revenir sur les paroles de mon collègue au niveau de... le
symbole, l'étape symbolique. Il y en a eu, M. le ministre, malheureusement, on
va se le dire, des projets de loi, et j'ai eu l'expérience avec le projet de
loi concernant la commission... la nomination d'un commissaire au bien-être et
aux droits des enfants, et ça a été une expérience difficile, difficile pour
toutes les parties concernées, pas facile pour votre collègue le ministre des
Services sociaux, parce que, et on l'entend souvent, et même... Je vais
revenir, je vais retrouver son nom. Mais qu'est-ce qui est important ici,
c'est... Il faut... Il faut... On écoute, on écoute souvent. On a fait... Comme
dans ce projet de loi, il y avait eu des rencontres au préalable avec les
Premières Nations. Le projet de loi, malheureusement, ne reflétait pas du tout
les recommandations que les Premières Nations souhaitaient — c'est
sûr et certain que ça, ça n'aide pas du tout les relations — et,
malheureusement, que même suite à... et mon collègue en parlait, suite à une
consultation, parce qu'on a tenté de voir avec les Premières Nations, avec
votre collègue : Est-ce qu'il y a une voie de passage, hein? Parce que c'est
ça qui est important dans ces projets de loi : Est-ce qu'on peut trouver
une voie de passage, et une voie de passage évidemment très, très importante,
avec les Premières Nations? Et, malheureusement, malgré cette consultation, le
projet final qui a été présenté reflétait un peu, en partie... Et c'est ça, le
problème, c'est qu'on revient toujours avec : On va... On va...
Mme Garceau : ...on va
reconnaître une partie de vos demandes, mais pas la recommandation au complet.
Et c'est ça qui fait en sorte que les relations ne s'amélioreront pas. Si on
continue dans cette voie, qu'on a des rencontres, on les reçoit pour des
consultations particulières, on demande leurs mémoires, qui sont toujours très,
très bien préparés, étoffés et... À un moment donné, il va falloir leur donner
cette reconnaissance-là qu'en termes de leurs amendements, leurs propositions
d'amendements, ils sont très bien réfléchis, en raison de, oui, le passé, et le
présent, et aussi l'avenir. Comment...
Et je reviens aux propos de Mme... je
crois que c'était Mme Lamoureux, qui parlait de la soif des jeunes concernant
l'histoire des peuples autochtones ici, au Québec. Ils veulent savoir. On a,
nous, une génération de jeunes, puis je le sais, surtout dans les universités,
j'ai une fille de 26 ans... et puis on en discute beaucoup à l'université.
L'histoire, qu'est-ce qui s'est passé, les traités, et tout.
• (18 heures) •
Et on a ici cette opportunité.
Malheureusement, il y a eu des opportunités dans le passé qu'on a manquées.
Tout ce que ça fait, c'est... ça refroidit les relations. Puis, au lieu de
prendre un pas en avant, on recule par trois, quatre pas. Puis il me semble
qu'ici on a cette opportunité charnière, je l'ai mentionné, de prendre un grand
pas en avant. Parce que pas mal tous les groupes qui sont venus nous ont parlé
de l'apport, et pas juste un apport régulier, mais c'était toujours... Il faut
absolument que l'histoire des peuples autochtones, leur contribution, et des
contributions importantes, inestimables, soient présentées, pas dans un musée à
part.
Et je pense que c'est là qu'il faut avoir
cette discussion, comme société. Et, lorsqu'on a des groupes qui viennent nous
dire que leur histoire est intrinsèquement liée à la nôtre, il faut la
présenter de cette façon-là. Donc, je vois... J'avais les propos de...
Donnez-moi juste une minute. C'était M. Turgeon : "L'histoire
commence avec les premiers occupants du territoire. L'histoire du Québec est
intimement liée à celle des autochtones, et cette histoire doit avoir sa place
dans le musée." Moi, j'irais plus loin : Elle doit avoir sa place
dans la trame narrative de la nation québécoise.
Et c'est pour cette raison, et je crois
que c'est fondamental... elle doit être intégrée. Il doit y avoir une
intégration parce que c'est comme ça qu'on va expliquer. Oui, il y a eu les
rencontres, mais, suite à ça, il y a eu d'autres contributions qui font en
sorte que nous sommes le Québec d'aujourd'hui, en raison de ces apports. Donc,
sur ce, je ne sais pas si vous avez d'autres choses à ajouter, mon collègue.
M. Zanetti : ...sous-amendement,
ça fait pas mal le tour.
18 h (version non révisée)
La Présidente (Mme Dionne) : ...nous
allons mettre aux voix le sous-amendement. Est-ce que le sous-amendement est
adopté?
M. Zanetti : ...par appel
nominal.
La Présidente (Mme Dionne) :
Vote par appel nominal. Oui, madame la députée.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Zanetti (Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Pour.
La Secrétaire : M. Lacombe
(Papineau)?
M. Lacombe : Contre.
La Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
La Secrétaire : M.Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : Monsieur
Caron (Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire : Monsieur
Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup--Témiscouata)?
La Présidente (Mme Dionne) : Abstention.
Donc, le sous-amendement est rejeté.
M. le député, vous aviez un autre
sous-amendement?
M. Zanetti : Là, par... Bien,
j'aurais un autre sous-amendement à proposer, mais je vous avoue que j'aurais
peut-être besoin d'une légère suspension du temps pour vous le rédiger comme il
faut.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Alors, la commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 03
)
(Reprise à 18 h 25)
La Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous
laisse la parole.
M. Zanetti : Je n'ai pas
officiellement déposé mon amendement... mon sous-amendement.
La Présidente (Mme Dionne) :
Vous n'avez pas officiellement déposé votre sous-amendement. Donc vous avez un sous-amendement
à déposer.
M. Zanetti : Voilà. Je
vous l'ai envoyé. Je serais prêt à le lire.
La Présidente (Mme Dionne) :
Allez-y, M. le député. On l'a bien reçu.
M. Zanetti : Alors, cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 24.1, du suivant. Ah
non, pardon! À l'article 24.2 de la Loi sur les musées nationaux,
introduit par l'amendement à l'article 2 du projet de loi ajouter au
paragraphe 1°, après le mot «l'apport» les mots «essentiel et multiple». Donc,
c'est bon, ça se lirait comme suit, là. Le seul alinéa dont je propose une
modification… pour lequel je propose une modification donc : Le Musée
national de l'histoire du Québec a pour fonction de faire connaître et faire
rayonner l'histoire de la nation québécoise, son évolution, sa culture et son
identité distincte, et de témoigner de l'apport essentiel et multiple des
Premières Nations et des Inuits à son parcours.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le député. Des commentaires, suggestions, questions pour ce
sous-amendement. M. le ministre.
M. Lacombe : Bien,
peut-être juste un commentaire général à l'effet que je comprends, mais que,
malheureusement, je vais devoir décliner l'invitation puis je pense que je
pense qu'effectivement, on pourrait mettre des adjectifs, on pourrait se lancer
dans une énumération qui serait probablement qui serait probablement vraie,
mais je pense que de parler de l'apport des Premières Nations et des Inuits au
parcours de la nation québécoise, c'est rassembleur, ça englobe tout, ça
n'exclut rien. Puis je pense que ça dit ce que ça a à dire.
La Présidente (Mme Dionne) :
D'autres commentaires, suggestions, questions.
M. Zanetti : Bien, est-ce
que, par exemple, bon, il y a deux mots qui sont ajoutés finalement. Donc,
peut-être lequel est problématique, mettons, entre essentiel et multiple? Juste
voir si, comme on pourrait proposer d'en enlever un des deux, ou si...
M. Lacombe : De notre
côté, c'est plutôt de se lancer dans une énumération où, en fait, s'il y en a
un, ce n'est pas une énumération, mais dans une définition, c'est-à-dire
nécessairement si on choisit un mot, on en exclut un autre, on préfère être
plus large, parler d'apport au sens large, ce qui inclut évidemment cet
essentiel parce que si ce n'était pas essentiel, on ne mettrait pas dans la
mission. C'est multiple, évidemment. Ça, c'est une évidence que je ne nie pas
par ailleurs, mais je pense que de le garder simple, apport des Premières
Nations et des Inuits à son parcours c'est englobant.
La Présidente (Mme Dionne) :
D'autres questions, commentaires?
La Présidente (Mme Dionne) : ...députée.
Mme Garceau : Je comprends.
En tout cas, pour moi, si on le laisse tel quel puis on... c'est juste
l'apport, on ne dit pas tout. Il me semble qu'il faut qualifier cet apport-là
parce que ce n'est pas juste un apport... Ce n'est pas juste un apport, c'est
quelque chose de plus important. Donc, si «essentiel» et «multiple», un apport
important... Bien, il me semble qu'il faut qualifier cet apport-là au lieu de
juste le laisser comme ça. Ça ne donne pas justice à l'apport des Premières
Nations et des Inuit à notre parcours.
M. Lacombe : Je veux juste
dire, puis ce n'est pas un jugement sur les Premières Nations et les Inuit du
tout, mais je fais juste un petit éditorial de 15 secondes pour dire que
c'est quand même un peu fascinant de voir qu'on peut déployer beaucoup
d'énergie pour dire : Il faut mettre en valeur le caractère essentiel,
multiple, etc. des Premières Nations, ce qui peut être bien correct, mais par
ailleurs, dire : Il ne faudrait pas parler trop fort du rayonnement de la
nation québécoise. Je pense qu'à un moment donné... Déjà, le mettre dans la
mission, les nommer, c'est déjà quelque chose de grand. Je pense que c'est un
geste d'ouverture. Bien, notons quand même que d'un côté on me dit :
Pourquoi parler de faire rayonner la culture québécoise, puis de l'autre, on
dit : Il faut vraiment mettre en valeur l'apport des Premières Nations? Je
veux dire, c'est... on peut être sobre dans la mission des deux... des deux
côtés.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le député, oui.
Mme Garceau : J'ai quelque
chose à dire là-dessus.
La Présidente (Mme Dionne) : O.K.
Moi, je vais devoir vous interrompre parce que, compte tenu de l'heure, je
pense qu'on... on reprendra la discussion demain. Alors, compte tenu de
l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 30)