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(Onze heures seize minutes)
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
bonjour à tous. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de la culture et de l'éducation ouverte. Donc, la commission est réunie afin d'entendre
les intéressés de procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 208, Loi
concernant certaines aliénations relatives à la maison Robert-Jellard. C'est
bien ça, M. le député?
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Garceau (Robert-Baldwin) est remplacée par Mme Dufour (Mille-Îles).
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. Alors, dans un premier temps, je vais céder la parole...
La Présidente (Mme Dionne) : ...la
parole au député de Joliette afin qu'il puisse nous présenter brièvement le
projet de loi et faire ses remarques préliminaires. Par la suite, je donnerai
la parole au ministre de la Culture et des Communications, aux représentants
des oppositions et aux membres qui le désirent pour qu'ils puissent également
faire leurs remarques préliminaires. Donc, M. le député de Joliette, la parole
est à vous.
M. St-Louis : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Permettez-moi d'abord de saluer ma collègue de l'opposition
ainsi que mes collègues de la banquette gouvernementale. Je serai bref et
simple. En fait, la loi... le projet de loi vient corriger certaines
aliénations relatives, bien, comme le titre le dit, à la maison Robert-Jellard,
donc des transactions sur presque deux décennies qui ne respectaient pas, en
tout, les lois applicables à l'époque. Donc, sommairement, on vient corriger,
vous allez le voir dans le préambule, là, une série de transactions afin
d'alléger et de rendre complètement légales ces transactions-là, là, depuis
2002 jusqu'à aujourd'hui. Donc, merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. Donc, je cède maintenant la parole au ministre de la Culture et
des Communications.
M. Lacombe : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, merci beaucoup de nous accueillir aujourd'hui. Bonjour
à tous les collègues, notamment M. St-Louis, mon collègue député de Joliette, à
qui on doit ce projet de loi d'intérêt privé numéro 208, qui a été
présenté le 9 mai. C'est un projet de loi qui concerne certaines
aliénations d'une propriété privée située au 26, rue Sainte-Ursule à Québec,
qui partage également certaines parties communes avec un immeuble patrimonial
classé, c'est-à-dire la Maison Robert-Jellard, qui est située, elle, au 24, rue
Sainte-Ursule, à Québec.
Donc, aujourd'hui, il nous revient
d'étudier cette proposition qui a pour but de régler les situations
problématiques que vous connaissez peut-être, qui ont été portées à l'attention
du ministère. La Maison Robert-Jellard, c'est un immeuble qui est classé, je le
dis, en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel depuis le 12 décembre
1963. Donc, cette maison, la Maison Robert-Jellard, et le bâtiment voisin, qui
est situé au 26, rue Sainte-Ursule, à Québec, un bâtiment, lui, qui n'est pas
classé en vertu de la loi, ont fait l'objet d'une conversion en copropriété
divise en 2002. Les parties privatives et les parties communes se trouvent dans
les deux immeubles, c'est-à-dire au 24 et au 26, rue Sainte-Ursule à Québec.
Et, depuis la conversion des deux immeubles en copropriété divise, en 2002, des
actes de vente publiés au registre foncier ont été effectués en défaut de la
Loi sur les biens culturels et de la Loi sur le patrimoine culturel. Donc, en
d'autres mots, le ministère de la Culture et des Communications aurait dû
recevoir un avis d'aliénation ou un avis écrit préalable de vente conformément
à la législation en vigueur au moment de chacune des transactions. Donc, ces
procédures n'ayant pas été faites, les propriétaires passés et présents de la
copropriété ont effectué l'aliénation d'un bien patrimonial classé en violation
des dispositions de la loi. Ces aliénations sont donc nulles, ce qui a pour
conséquence de vicier les titres de propriété.
Après constatation, il appartient au
propriétaire concerné de choisir le meilleur moyen pour être à l'abri de toute
contestation. Les titres viciés ouvrent la porte... ouvrent la porte, donc, à
des contestations, ce que l'on veut éviter ici aujourd'hui. Les propriétaires
du 26, rue Sainte-Ursule, à Québec, ont résolu de déposer, par l'entremise d'un
député, mon collègue, un projet de loi d'intérêt privé déclarant que les actes
de vente publiés au registre foncier ne peuvent pas être invalidés. La Loi sur
le patrimoine culturel stipule clairement à l'article 54 que «nul ne peut,
sans avoir donné au ministre un avis préalable, un avis écrit préalable d'au
moins 60 jours, vendre un immeuble patrimonial classé ou un immeuble situé
dans un site patrimonial classé». «Cet avis doit, toujours, selon
l'article 54, contenir la désignation du bien et l'indication du nom et du
domicile de son propriétaire et de la personne intéressée à son acquisition,
ainsi que le prix que la personne intéressée à son acquisition est prête à
payer et que le propriétaire est prêt à accepter.» Cette étape permet au ministère
de me suggérer ensuite d'user du droit de préemption du gouvernement quant à
l'acquisition d'un bien patrimonial classé, si, évidemment, cela est opportun.
Mes collaborateurs du ministère me
proposent aussi de rappeler devant la commission que les notaires ont, au
moment d'officialiser les transactions de biens classés en vertu de la Loi sur
le patrimoine culturel, la responsabilité de s'assurer qu'aucun défaut de
procédure n'entraîne un vice de propriété, parce que ça peut entraîner des
répercussions importantes pour leur client, comme on le voit aujourd'hui.
D'ailleurs, récemment, dans le cadre du traitement par le ministère d'un avis
préalable de vente pour une transaction touchant la partie classée de l'édifice
Robert-Jellard, le ministère a dû inviter les propriétaires concernés à faire
des validations auprès de leur notaire pour s'assurer que leur titre ne soit
pas vicié. Donc, c'est un rappel qui est bien important aujourd'hui, Mme la
Présidente, qui s'adresse à tous les notaires. Depuis 2014, il y a eu sept
lois...
M. Lacombe : ...d'intérêt
privé qui ont été adoptés dans le but d'empêcher l'annulation d'un acte
effectué en défaut de dispositions de la Loi sur le patrimoine culturel. Donc,
le ministère va poursuivre ses rappels auprès de la Chambre des notaires du
Québec.
La régulération des titres... La
régularisation, pardon, des titres par le présent projet de loi n'affaiblit pas
la protection du patrimoine immobilier. Au contraire, elle contribue à son
renforcement en permettant aux personnes qui habitent des propriétés qui
bénéficient d'un statut en vertu de la loi sur le patrimoine culturel de les faire
vivre et de les entretenir, elle leur permet donc de disposer de leurs biens de
plein droit.
Donc, en conséquence, je termine
là-dessus, je ne m'oppose pas au projet de loi d'intérêt privé numéro 208.
Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Donc, je cède maintenant la parole à la porte-parole
de l'opposition officielle, la députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, Mme la
Présidente. Je serai très brève. Je remercie le député de Joliette d'avoir
porté cette situation à notre... à notre attention. Évidemment, je peux
imaginer la... le stress que peuvent avoir vécu, là, les copropriétaires ayant
réalisé que leurs actes notariés pourraient être considérés comme nuls. Ça doit
être un stress immense. Ce n'est pas assez... C'est quand même des montants
financiers importants qui sont en jeu ici. Alors, on va évidemment étudier le
projet de loi, mais moi non plus, je ne vois pas d'enjeux et je ne m'y
opposerai pas, bien entendu. Donc, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Y a-t-il d'autres interventions de la part des
membres? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais maintenant inviter Maître
Kelley et les personnes qui l'accompagnent, M. Plante en l'occurrence, à nous
exposer les grandes lignes de ce projet de loi. Donc, vous disposez de cinq
minutes, après quoi nous allons procéder à une brève période d'échange avec les
membres de la commission. Donc, la parole est à vous.
(Visioconférence)
M. Kelley (Michael Douglas) : Mme
la Présidente, M. le ministre, Mmes, MM. les députés, M. le député parrain
Saint-Louis, M. Plante, ici présent, bonjour à vous tous. Mon nom est Michael
Douglas Kelley, je suis notaire et devant vous aujourd'hui pour vous présenter
le projet de loi n° 208 intitulé Loi concernant certaines aliénations
relatives à la maison Robert-Jellard. Essentiellement, comme M. le ministre l'a
soulevé, le projet de loi vise à régulariser l'ensemble des aliénations des
parties privatives effectuées entre 2002 et ce jour dans l'immeuble portant
l'adresse civique 26, rue Sainte-Ursule, dans la ville de Québec, qui
s'avère nulle de nullité absolue en vertu, selon la période visée, de la Loi
sur les biens culturels ou de la Loi sur le patrimoine culturel.
M. le ministre a très bien résumé l'état
de la situation, donc je vais être plus bref que je devais l'être. Mais,
préalablement à cette conversion, évidemment, l'immeuble, qui est la... composé
de la maison Robert-Jellard, avait été classé, alors que l'immeuble voisin,
donc le 26, n'avait jamais été classé ou visé par ces lois. Lorsqu'on a
converti l'immeuble au régime de la copropriété divise, on a jumelé deux
propriétés voisines ou limitrophes, et ça a eu pour conséquence, dans le fond,
de créer un classement dans... au sein d'une partie... une partie de la partie
commune. Et puis, à chaque fois qu'il y a eu une aliénation sur la propriété
située au 26, donc dans les cinq unités qui sont comprises dans cet immeuble,
les avis et les autorisations n'ont pas été obtenus.
En pratique, M. le ministre a soulevé
qu'on allait faire des démarches auprès de la Chambre des notaires du Québec,
je vous... je vous invite à le faire, donc, puis moi aussi, d'ailleurs, dans le
fond, on va essayer de sensibiliser, dans la mesure du possible, nos collègues
notaires, là, de l'application de cette loi. En pratique, bien qu'il semble,
selon nos recherches, que les notaires, ayant instrumenté l'ensemble des ventes
des unités dans l'immeuble sis au 26 de la rue Sainte-Ursule, aient effectué
leur validation préalable auprès du bureau du ministre concerné, aucune
autorisation n'a été émise pour chacune de ces aliénations, telles que plus
amplement énumérées au projet de loi qu'on présente vous aujourd'hui.
En pratique, il y a une... dans le fond,
il y a une... je dirais, une information qui doit être divulguée ou rendue un
peu plus... communiquée, excusez-moi, au notaire. Mais je présume aussi qu'au
sein du bureau du ministre, il est probablement possible, dans une situation comme
la... celle qui nous occupe, de voir à ce que les personnes avec lesquelles on
échange sur ces genres d'avis ou demandes d'avis, qu'ils... Je dirais, dans une
situation où est-ce que deux immeubles qui sont fusionnés ensemble, alors
qu'une partie d'un immeuble est classée et que l'ensemble de l'autre immeuble
n'est pas classé, il faudrait peut-être aussi voir comment qu'on pourrait
améliorer du côté, dans le fond, des personnes avec...
M. Kelley (Michael Douglas) : ...les
notaires se communiquent, là, auprès du bureau du ministre, pour voir s'il n'y
a pas une façon qu'on puisse éviter ce genre de situations ou cet imbroglio
lorsqu'on a deux immeubles, dont un classé et l'autre non classé, qui sont
fusionnés ensemble lors d'une copropriété divise.
Donc, essentiellement, le projet est très
important pour les propriétaires passés et présents des cinq factions de la
copropriété divise qui sont situées dans l'immeuble, notamment au 26 de la rue
Sainte-Ursule, et notamment leurs créanciers, pour qu'ils soient remédiés à la
nullité absolue de l'ensemble des aliénations résultant du défaut d'avoir donné
les avis requis... conformément aux lois applicables aux immeubles classés.
Donc, voilà ce que j'avais à ajouter aux
propos du ministre, qui auront été suffisamment complets, là, à mon égard.
Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
infiniment pour ces échanges. M. Plante, voulez-vous rajouter quelque chose? Il
reste une minute. Non? D'accord.
Alors, nous allons procéder aux échanges
avec... aux périodes d'échange avec la commission. Donc, M. le député de
Joliette, M. le ministre, je vous cède la parole pour une période de 2min 30s.
M. St-Louis : Moi, je n'ai
pas... de mon côté non plus. Si... les membres de la commission sont d'accord, on
pourrait aller de l'avant avec la lecture du préambule, donc.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
vais... O.K. Je vais juste terminer avec l'opposition officielle, et, après, on
ira... étude... l'étude détaillée, article par article. Alors, Mme la députée
de Mille-Îles, des interventions?
Mme Dufour : ...bien,
j'aurais peut-être juste une question dans... pour le point de vue de M.
Kelley, là, Me Kelley. La... Est-ce que c'est une... Dans le futur, là, quand
les prochains copropriétaires, il y aura des transactions, est-ce que c'est une
procédure qui est simple que de demander l'avis du ministère avant
l'acquisition d'une partie commune d'un logement, dans le fond, qu'on n'occupe
pas, d'un logement qu'on devient propriétaire, mais d'une partie commune qu'on
n'occupe pas, là? Donc, juste avoir votre avis, est-ce que ça, c'est quelque
chose qui est assez simple pour les futurs copropriétaires?
M. Kelley (Michael Douglas) : En
pratique, tu sais, la loi est là pour protéger le patrimoine classé. Dans le
cas présent, comme vous comprendrez, les deux immeubles sont comme fusionnés
dans un seul... dans une seule copropriété. À partir du moment que les
copropriétaires le savent d'avance, qu'ils doivent rencontrer ces
formalités-là, je vous dirais que oui, c'est assez simple, mais, dans la mesure
où ils ne savent pas puis ils l'apprennent en dernier... au dernier moment,
bien, ça peut perturber des transactions, puis ça peut reporter des
transactions, puis ça peut faire éviter aussi certaines transactions d'avoir
lieu.
Ça fait que je rejoins le ministre, donc,
c'est important de solliciter, dans le fond, la Chambre des notaires pour que
l'information circule, mais un cas comme celui-ci est très rare, là.
Normalement, on a un immeuble classé puis, quand on fait une demande au
ministre du Patrimoine...bien, pas au ministre, mais au bureau du ministre du
Patrimoine, normalement, bien, on nous répond assez rapidement parce que
l'immeuble est classé ou il ne l'est pas.
Dans le cas présent, bien, l'immeuble, au
26, n'était pas classé à l'origine, ça fait la confusion vient probablement de
cette problématique-là, là. C'est que, quand on fait en fait une demande pour
le 26, bien, dans les dossiers, probablement, qu'on nous a répondu clairement
que ce n'était pas nécessaire, alors qu'il y avait une petite partie, dans le
fond, des droits indivis, dans la partie commune, là, c'est technique, là, dans
la partie commune qui a eu pour effet de classer la copropriété et non la
partie privative. Ça fait que, quand on fait la... Ça fait que, oui, pour
répondre à votre question, sommairement, oui, c'est assez simple, à partir du
moment où on le sait.
• (11 h 30) •
Ça fait que, là, maintenant, les
propriétaires des cinq parties privatives dans le 26 sont sensibilisés, sont
informés, puis ils vont pouvoir, dans le fond, respecter toutes ces
démarches-là pour le futur.
Mme Dufour : Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
à vous. Alors, merci beaucoup, messieurs, pour ces échanges. Donc je vous
invite à rester avec nous pour procéder à l'étude détaillée, article par
article. Donc, M. le député de Joliette, je vous invite à nous faire part du
préambule.
M. St-Louis : Donc, avec le
consentement de cette Assemblée, si vous permettez, Mme la Présidente, je
demanderais, avant de procéder à la lecture, de mettre de côté, en fait, de ne
pas lire les articles qui concernent chaque transaction dans le fin détail,
soit les articles de...
La Présidente (Mme Dionne) : Vous
parlez des alinéas?
M. St-Louis : Alinéas,
pardon, oui, excusez-moi, alinéa 14 jusqu'à l'alinéa 36. Ensuite, je
terminerais avec les alinéas 37, 38 et 39, qui, à mon avis, résument bien
toutes les transactions touchées, là, dans les cinq fractions dont on parle
dans le projet de loi.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Consentement.
Alors, la parole est à vous.
M. St-Louis : Merci, Mme la
Présidente. Donc :
«Attendu que l'immeuble situé au 24, rue
Sainte-Ursule, à Québec, a été classé le 12 décembre 1963 en vertu...
M. St-Louis : ...sous la loi
des monuments historiques (Statuts révisés, 1964, chapitre 62);
Que cette maison est maintenant désignée
comme la «maison Robert Jellard»;
Que le 8 juillet 1972, la Loi des
monuments historiques a été remplacée par la Loi sur les biens culturels
(chapitre B-4);
Que le premier alinéa de l'article 20
de la Loi sur les biens culturels énonçait que nul ne peut aliéner un bien
culturel reconnu sans avoir donné au ministre un avis écrit préalable d'au
moins 60 jours et, dans le cas d'un immeuble, sans avoir transmis copie de
cet avis au greffier ou secrétaire-trésorier de la municipalité locale sur le
territoire de laquelle il est situé;
Que l'article 23 de la Loi sur les
biens culturels énonçait que l'aliénation d'un bien culturel reconnu devait
être notifiée par écrit au ministre dans les 30 jours de son
accomplissement;
Que l'article 34 de la Loi sur les
biens culturels énonçait notamment que les articles 20 et 23 de cette loi
s'appliquaient aux biens culturels classés, compte tenu des adaptations
nécessaires;
Que l'article 56 de la Loi sur les
biens culturels énonçait que toute aliénation d'un bien culturel faite en
violation de cette loi était nulle et de nullité absolue et que les droits d'actions
visant à faire reconnaître cette nullité étaient imprescriptibles;
Que, le 19 octobre 2012, la Loi sur
les biens culturels a été remplacée par la Loi sur le patrimoine culturel
(chapitre P-9.002);
Que l'article 242 de la Loi sur le
patrimoine culturel énonce que les biens culturels placés avant le 19 octobre
2012 deviennent des biens patrimoniaux classés suivant cette loi;
Que l'article 54 de la Loi sur le
patrimoine culturel énonce notamment que nul ne peut, sans avoir donné au
ministre un avis écrit préalable d'au moins 60 jours, vendre un immeuble
patrimonial classé;
Que l'article 194 de la Loi sur le
patrimoine culturel prévoit que toute aliénation d'un bien patrimonial classé s'est
faite en violation de cette loi et nulle et de nullité absolue et que les
droits d'action visant à faire reconnaître cette nullité sont imprescriptibles;
Que, le 29 janvier 2002, une
déclaration de copropriété a été déposée au registre foncier de la
circonscription foncière de Québec sous le numéro 1 780 237, pour
assujettir au régime de la copropriété divise la maison Robert-Jellard et le
bâtiment voisin ainsi que leurs terrains respectifs situés au 24 et au 26... 26
rue Sainte-Ursule à Québec, lesquels immeubles sont désormais désignés comme
les lots 2 500 959 et 2 500 968 inclusivement du cadastre du Québec, dans
cette circonscription foncière;
Que les parties communes de la copropriété
divise sont désignées comme le lot 2 500 959 du cadastre du Québec dans la
circonscription foncière de Québec faisant partie de la maison Robert-Jellard,
un immeuble patrimonial classé;
Donc maintenant, j'arrive à la série deux
alinéas que je ne lirai pas, donc alinéas 14 à 36. J'arrive donc aux
alinéas 37, 38 et 39. Mme la Présidente.
Donc : Attendu qu'à l'occasion des
aliénations concernant les fractions un, deux, trois, quatre et cinq effectuées
avant le 19 octoble... octobre, pardon, 2012, les avis n'ont pas été
donnés, ni les copies transmises conformément aux articles 20 et 23 de la
Loi sur les biens culturels;
Qu'à l'occasion des aliénations concernant
les fractions 1, 2, 3, 4 et 5 effectuées après le 19 octobre 2012,
les avis n'ont pas été donnés conformément à l'article 54 de la Loi sur le
patrimoine culturel;
Qu'il est important pour les propriétaires
passés et présents des fractions1, 2, 3, 4 et 5 de la copropriété divise qu'il
soit remédié à la nullité absolue des aliénations résultant du défaut d'avoir
donné les avis conformément à la Loi sur les biens culturels, à la Loi sur le
patrimoine culturel.
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le député.
M. St-Louis : Oui, en note
explicative...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
allez-y.
M. St-Louis : ...si vous le
permettez. La Loi sur le patrimoine culturel prévoit que nul ne peut vendre un
immeuble patrimonial classé sans avoir donné au ministre un avis préalable d'au
moins 60 jours. Cet avis écrit préalable permet au ministre... au ministre
d'exercer ou non son droit de préemption, soit d'acquérir un bien patrimonial
classé de préférence à tout autre acheteur au prix offert par ce dernier.
La loi prévoit que... la loi prévoit de
plus que toute aliénation de bien patrimonial classé, faite en violation de ces
dispositions, comme on l'a lu précédemment, est nulle et de nullité absolue, et
que les droits d'action visant à faire reconnaître cette nullité sont
imprescriptibles.
La précédente Loi sur les biens culturels
contenait des dispositions similaires qui visaient toutes les aliénations ainsi
que les transferts de propriété par succession légale ou testamentaire.
Avec ce projet de loi, les propriétaires
de l'immeuble sis au 26, rue Sainte-Ursule, à Québec, souhaitent remédier...
M. St-Louis : ...la
nullité absolue des actes mentionnés qui n'ont pas été effectués conformément
aux dispositions de la loi. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le député. Des interventions concernant le préambule? Est-ce que
le préambule est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) :
Alors, le préambule est adopté. Nous allons passer à l'article 1. M.
le député, à vous la parole.
M. St-Louis : Je vous
remercie, Mme la Présidente.
«Le Parlement du Québec décrète ce qui
suit :
«Malgré les articles 56 de la Loi sur
les biens culturels (chapitre B-4) et 194 de la Loi sur le patrimoine
culturel (chapitre P-9.002) les aliénations du bien patrimonial classé,
désigné comme la maison Robert-Jellard, qui ont été effectuées par acte de
vente publié au registre foncier du Bureau de la publicité foncière de la
circonscription foncière de Québec sous les numéros 1 781 051,
1 782 478, 1 800 383, 11 655 344,
18 116 099, 18 309 848, 18 886 696,
19 654 486, 19 655 632, 20 711 354,
21 650 310, 22 839 688, 23 209 754, 24 332 212,
24 815 157, 26 939 902... pardon, 27 650 748 ne
sont pas nuls de nullité absolue en raison du défaut d'avoir donné les avis
requis aux articles 20 et 23 de la Loi sur les biens culturels et à l'article 54
de la Loi sur le patrimoine culturel. Les droits d'actions visant à faire
reconnaître la nullité pour cette raison sont prescrits.»
La note explicative, Mme la Présidente.
Cet article aurait pour effet de valider les aliénations susmentionnées, malgré
qu'un avis écrit n'ait pas été donné au ministre de la Culture et des
Communications afin qu'il puisse exercer ou non son droit de préemption en
vertu de la Loi sur le patrimoine culturel et la Loi sur les biens culturels
avant elle. Avec cette validation, le non-respect de l'une ou l'autre de ces deux
lois ne sera plus un motif d'annulation ou de contestation par un tribunal des
actes mentionnés.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le député. Des interventions concernant l'article 1? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Oui. Une
seule question. Est-ce qu'on a identifié s'il y avait d'autres cas potentiels
similaires?
M. Lacombe : Bien, en
fait, c'est une question à laquelle il est difficile de répondre, parce que
dans tous les cas où il y a une transaction, donc, on en a parlé tantôt, le
notaire, d'abord, doit faire les vérifications nécessaires. On en parlait aussi
tantôt. Donc, c'est important que les notaires soient bien au courant de la loi
et de ce que ça implique. Et dans le cas où ils ont des questions, où ils ont
des doutes, ils nous contactent. On reçoit plusieurs demandes chaque semaine,
qu'on traite d'ailleurs très rapidement, là. On me disait qu'on les traite
en... en deux semaines, peut-être trois, alors qu'on prévoit un délai qui peut
aller jusqu'à 60 jours, habituellement, donc, on traite les demandes qui
nous sont adressées. Ensuite, est-ce qu'il y a eu d'autres... Est-ce qu'il y a
d'autres cas qu'on ignore? Peut-être, mais on les connaîtra au moment où il y
aura des transactions.
• (11 h 40) •
Mme Dufour : Bon... Dans
le micro. Mais ma question, c'était plus s'il y avait d'autres cas comme ça où
on parle, dans le fond, de propriétés qui ont été comme un peu jumelées, dont
une portion est citée ou classée, et l'autre ne l'est pas. Donc, parce que ce
qu'on comprend, c'est surtout ça qui a causé l'enjeu ici.
M. Lacombe : Dans ce cas
très précis, donc, deux propriétés jumelées, ce n'est pas une information que
j'ai actuellement, mais on peut supposer que ça nous étonnerait beaucoup, là,
parce que c'est un cas assez particulier, oui.
Mme Dufour : Parfait.
Merci.
La Présidente (Mme Dionne) :
D'autres interventions? Est-ce que l'article que nous allons mettre aux
voix, l'article un, donc, est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) :
Adopté. Avec fermeté?
Une voix : Avec fermeté.
La Présidente (Mme Dionne) :
Oui? Parfait. Alors, article 2. M. le député, je vous laisse en faire
la lecture.
M. St-Louis : Merci, Mme
la Présidente. Article 2 :
«La présente loi doit être publiée au
registre foncier du Bureau de la publicité foncière de la circonscription
foncière de Québec et inscrite sur les lots 2 500 959,
2 500 964, 2 500 965, 2 500 966, 2 500 967...
M. St-Louis : ...2 500 968
du cadastre du Québec, dans cette circonscription foncière.
En note explicative, Mme la
Présidente : Cet article prévoit la publication de la présente loi au
registre foncier et son inscription sur les lots afin d'en assurer sa publicité,
notamment pour les prochaines acquisitions.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. Des interventions concernant l'article 2? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons mettre aux voix l'article 2. Est-ce que
l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Parfait.
Alors, article 2 adopté.
Nous sommes maintenant à l'article 3.
M. le député, la parole est à vous.
M. St-Louis : Article 3 :
La présente loi entre en vigueur au moment de la sanction de la présente loi.
Donc, comme je n'ai pas cette information, Mme la Présidente, à moins qu'on
puisse m'en faire part... donc dès qu'elle sera sanctionnée par la
lieutenant-gouverneur du Québec.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. Voulez-vous...
M. St-Louis : Non, ça, c'est
assez clair en... pardon. C'est très clair en notre explicative, hein?
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
ça.
M. St-Louis : Cet article
prévoit que la loi entre en vigueur le jour de la sanction.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. St-Louis : Désolé.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a des interventions concernant l'article 3? Alors, est-ce que
l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
cela met fin à l'étude article par article.
Nous allons mettre aux voix maintenant le
titre. Alors, est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
propose que la commission recommande la renumérotation du projet de loi amendé.
Est-ce que cette motion est adoptée? Quoi qu'il n'y a pas d'amendement, donc je
ne pense pas qu'on ait à renuméroter, mais...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) :
Ah! oui, d'accord. Alors, nous allons passer pour la renumérotation. Alors, je
propose que la commission adopte une motion d'ajustement des références. Est-ce
que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
nous sommes maintenant rendus à l'étape des remarques finales. Je cède la
parole au porte-parole, dans le fond, du... de l'opposition officielle. Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci. Je vais
être très brève. Simplement, je crois que ce cas nous démontre qu'il y a des
rappels importants à faire à la Chambre des notaires. Ça a été dit, mais moi,
en fait, c'est quelque chose qui m'a vraiment étonné, là, de voir... c'est la
situation qu'on a constatée, donc s'assurer que ça ne se reproduise plus. Je
comprends que c'est déjà en cours, mais c'est ça, il faudra bien, bien
expliquer les cas potentiels, donc, lorsque des immeubles sont jumelés à
d'autres pour éviter de telles... une telle situation. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Lacombe : Bien, peut-être
juste un... peut-être juste, effectivement, un petit mot en terminant pour
réitérer cette importance, là, de toujours s'assurer que les notaires ont la
bonne information. Et j'ajoute aussi, parce qu'on l'a mentionné tantôt,
s'assurer que le ministère est toujours bien en mesure de répondre aux
questions des notaires, ce qui est actuellement le cas dans la très grande
majorité, parce qu'on traite énormément de demandes à chaque semaine. Mais on
voit que, depuis 2014, je le disais tantôt, il y a plusieurs projets de loi
d'intérêt privé qui ont dû être déposés et adoptés pour régler des problèmes.
Donc, vigilance constante. Et bonne chance aux propriétaires, donc, pour qui,
peut-être, cette aventure se termine, qu'ils auraient souhaité se terminer
autrement qu'à l'Assemblée nationale du Québec, j'imagine.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Alors, est-ce que... S'il n'y a en pas, d'autre
intervention, je céderais la parole à M. le député de Joliette pour terminer.
M. St-Louis : Merci, Mme la
Présidente. En fait, salutations à Me Kelley, M. Plante. Je voudrais remercier
ma collègue de l'opposition officielle, la députée des Mille-Îles, pour sa
collaboration ce matin, mes collègues de la banquette gouvernementale, M. le
ministre. Content d'avoir pu résoudre, comme le disait M. le ministre, les
problèmes qui ont dû poser beaucoup de casse-tête à une série de gens, parce
qu'à voir le nombre d'alinéas prévus dans le descriptif vous seriez plusieurs à
l'écran, aujourd'hui, à vivre un calvaire, si vous voulez, je pense que c'est le
mot... le mot juste. Alors, merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le député. Donc, M. Kelley, M. Plante, membres de la commission,
merci pour votre collaboration.
Donc, la commission ayant accompli son
mandat ajourne ses travaux sine die. Merci à tous.
(Fin de la séance à 11 h 46)