Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 8 novembre 2023
-
Vol. 47 N° 30
Étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur l’instruction publique et édictant la Loi sur l’Institut national d’excellence en éducation
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11 h (version non révisée)
(Onze heures quatorze minutes)
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
bon mercredi à tous et à toutes. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission de la culture et de l'éducation ouverte. La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi
modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi
sur l'Institut national d'excellence en éducation. M. le secrétaire, y a-t-il
des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Rivest (Côte-du-Sud) est remplacé par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac); Mme Rizqy (Saint-Laurent) est remplacée par M. Kelley
(Jacques-Cartier); et Mme Setlakwe (Mont-Royal-Outremont) est remplacée par Mme
Garceau (Robert-Baldwin).
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le secrétaire. Donc, je vous rappelle que nous étudions le projet de loi n°
23 par sujets. Nous en sommes au sujet 4, intitulé Institut national d'excellence
en éducation. De façon plus précise, lors de l'ajournement de nos travaux d'hier...
de la semaine... d'hier, oui, effectivement, nous en étions à l'étude de l'article
18...
La Présidente (Mme Dionne) : ...l'étude
de l'article 18 de la loi sur l'Institut national d'excellence en
éducation, édicté par l'article 57 du projet de loi. Donc, M. le ministre,
je vous invite à nous en faire la lecture.
M. Drainville : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Salutations aux collègues. Alors, on y va, donc.
Chapitre quatre, Dispositions financières et rapports, Article 18 :
18. L'exercice financier de l'Institut se termine le 31 mars de chaque
année.
Cet article propose de fixer la date de
fin de l'exercice financier de l'institut.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Donc, est-ce qu'il y a des interventions, des commentaires sur
l'article 18? Oui, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci, Mme la
Présidente. Oui, M. le ministre, hier, on a discuté qu'on ne sait pas
exactement l'échéancier pour quand l'Institut va être mis en place, alors
j'imagine que ça va arriver au milieu de l'exercice financier. Alors, pour les
crédits, on va avoir comme une première année qui est un petit peu... Est-ce
que ça va être temporaire ou est-ce qu'on va seulement comme étudier l'exercice
des crédits pour... Financière l'année après? C'est juste pour prendre
connaissance quand on va avoir un moment de regarder un petit peu tous les
détails sur comment l'institut a été mis en place puis leur plan des effectifs,
et cetera.
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, nous allons faire l'exercice des crédits en fonction d'un
déploiement qui nous amène à un INEE pleinement... pleinement fonctionnel,
dis-je bien, en septembre 2024.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il d'autres commentaires ou interventions sur
l'article 18? Est-ce que l'article 18 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
nous passons à l'article 19. M. le ministre, je vous laisse en faire la
lecture.
M. Drainville : Merci.
Article 19. Les états financiers et le rapport annuel de gestion de
l'Institut doivent contenir les renseignements exigés par le ministre. Ce
dernier rapport doit également prévoir une reddition de comptes relative à
l'utilisation par l'Institut des renseignements personnels qui lui ont été
communiqués dans le cadre de l'application de la présente loi, de même qu'une
reddition de comptes relative à la présence des membres du conseil d'administration
aux séances du conseil et à leur rémunération le cas échéant.
Commentaires : Cet article prévoit
des normes particulières relatives à la reddition de comptes annuelle que doit
faire l'Institut et permet au ministre d'exiger que les états financiers et le
rapport contiennent certains renseignements additionnels.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Des interventions sur l'article 19?
Mme Garceau : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Concernant, M. le ministre, les états financiers,
est-ce qu'ils vont être publiés, est-ce qu'ils vont être publics?
Des voix : ...
M. Drainville : ...le rapport
annuel de l'INESSS, Mme la Présidente, vous avez le rapport de l'auditeur
indépendant et vous avez, donc, les résultats des... le résultat des états
financiers ou les états financiers, devrais-je dire. Ce sera la même pratique
que nous allons utiliser pour l'INEE.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
D'autres interventions?
Mme Garceau : Oui. Il y a une
précision, M. le ministre, dans l'article, que les états financiers et le
rapport annuel de gestion de l'Institut doivent contenir des renseignements
exigés par le ministre. Quel genre de renseignements s'agit-il?
M. Drainville : Ah bien,
écoutez, par exemple, on peut penser à des renseignements sur les équivalents
temps plein, les employés, et cetera. Est-ce que... Bien, on va prendre deux
secondes, parce que je vais prendre connaissance du rapport de l'INESSS, je
pense que ça peut nous aider à fournir des exemples concrets pour bien répondre
à la question de la députée, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Donc, la commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 20)
(Reprise à 11 h 26)
La Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous
laisse poursuivre.
M. Drainville : Oui.
Alors, Mme la Présidente, d'abord, il ne faut pas perdre de vue, là, en réponse
à la question de la députée, ne perdons pas de vue l'article 25 qui
prévoit que la Loi sur l'administration publique va s'appliquer à l'institut.
Donc, ça, c'est un... On va en parler un petit peu plus tard. Et évidemment,
dans cette Loi sur l'administration publique, cette loi prévoit un certain
nombre de contenus aux rapports annuels. Bon, par exemple, si on regarde le
rapport annuel de l'INESSS, donc, l'Institut national d'excellence en santé et
services sociaux, si vous regardez la table des matières du rapport annuel,
vous allez voir par exemple le plan stratégique. Il est prévu au rapport
annuel. On peut penser que le plan stratégique de l'INEE sera prévu dans son
rapport annuel. Les ressources utilisées, c'est des rubriques, je dirais prescrites.
C'est des rubriques qui sont prescrites dans un rapport annuel d'un organisme
qui est assujetti à la Loi sur l'administration publique. Alors, il y aura une
rublique... une rubrique ressources humaines, ressources financières,
ressources informationnelles. Bon, il y a d'autres rubriques dans le rapport
annuel de l'INESSS. Je ne présume pas que tous ces... toutes ces rubriques-là
vont nécessairement se retrouver dans le rapport annuel de l'INEE, quoi que
je... que je ne l'exclus pas. Nous pourrons répondre plus longuement à cette
question-là, à cette interrogation-là lorsque nous arriverons à
l'article 25.
Alors, en plus de ces différentes
rubriques qui seront prescrites du fait que l'INEE est assujetti à la Loi sur
l'administration publique, la question était : Quels sont les... dans le
fond, les autres renseignements que le ministre de l'Éducation pourrait exiger?
Alors, des exemples, Mme la Présidente. Par exemple, le ministre pourrait
demander à ce que le rapport annuel de l'INEE contienne la liste des synthèses
de connaissances qui sont en cours d'élaboration ou qui sont à venir, donc une
liste, dans le fond, des travaux qui sont en cours et qui sont à venir. Il
pourrait y avoir aussi, on en a parlé hier, la liste des ententes qui ont été
conclues entre l'INEE et d'autres gouvernements ou d'autres organismes. On en a
parlé également hier. Alors, ce sont des exemples, Mme la Présidente, de
renseignements qui pourraient être demandés et donc éventuellement intégrés au
rapport annuel de gestion de l'INEE.
La Présidente (Mme Dionne) :
Mme la députée...
Mme Garceau : Merci, M.
le ministre, pour l'explication. Et suite à cette explication-là, à
l'article 19, vous précisez quand même un renseignement en particulier que
vous allez, il appert, exiger les renseignements personnels qui lui ont été
communiqués... ont été communiqués à l'INEE dans le cadre de l'application de
la présente loi. Pourquoi est-ce qu'on précise cet aspect-là dans le cadre de
l'article 19? Je peux comprendre au niveau des... des rubriques
prescrites. Mais là, lorsqu'on sort de... le cadre ou, si je peux dire, les
catégories usuelles, les renseignements que vous allez exiger particulièrement
liés à l'INI... l'INEE, je m'excuse, est ce qu'on ne devrait pas faire dresser une
liste à l'article 19 puisque vous en préciser un en ce moment concernant
les renseignements personnels?
• (11 h 30) •
M. Drainville : Oui.
Alors, Mme la Présidente, encore une fois, on s'inspire de...
11 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...ce qui
existe déjà. Ça ne veut pas dire que ce sera, nécessairement, exactement le
même type de rapport, mais ça nous donne quand même une bonne idée. Si vous
regardez la page 36 du rapport annuel de gestion de l'INESSS pour l'année
2022-2023, il y a une section 4.7, Accès aux documents et protection des
renseignements personnels. Donc, on pourrait s'imaginer une section un peu
similaire, dans le cas du rapport annuel de gestion de l'INEE, qui ferait état,
donc, d'éventuels partages de... ou utilisations de renseignements personnels.
Cela étant dit, Mme la Présidente, je
pense que ce sera davantage l'exception que la règle, parce que pour, comment
dire, identifier les pratiques probantes. Je pense qu'on est davantage dans l'utilisation
de données agrégées que de données dénominalisées. On ne peut pas l'exclure,
Mme la Présidente, mais si on veut, par exemple vérifier, je ne sais pas, moi,
quel est le niveau d'efficacité, par exemple, des maternelles quatre ans sur la
réussite scolaire, je ne sais pas, moi, des garçons, mettons, puis des garçons
provenant, possiblement, de certains milieux peut-être plus spécifiques, bon,
je ne pense pas qu'on ait besoin... puis là je ne suis pas un expert en la
matière, là, mais je pense que ce que l'on va regarder, c'est le nombre.
On va regarder un échantillonnage assez
vaste et on va, à ce moment-là, vérifier est-ce que cette façon de faire... je
parle des maternelles quatre ans ici... quel impact ça a sur telle clientèle.
Et donc je donne cet exemple-là. Ça pourrait être les aides à la classe. J'ai
donné l'exemple hier également. Alors, les aides à la classe, quel impact ça,
par exemple, sur la réussite scolaire des élèves par niveau, par environnement
socioéconomique, garçons, filles, etc. Là, on est davantage dans des groupes,
dans des ensembles, plutôt que dans des recherches qui vont nous amener à
utiliser des renseignements personnels. Mais il faut quand même, Mme la
Présidente, le prévoir.
Hier, on en a parlé un petit peu, l'article
64 et l'article 68 de la loi d'accès qui s'appliquent à l'INEE, et donc,
évidemment, Mme la Présidente, c'est toujours la même réponse. S'il doit y
avoir utilisation des renseignements personnels, à ce moment-là, le critère de
nécessité va toujours s'appliquer.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions?
Mme Garceau : Oui, merci, Mme
la Présidente. Je ne veux pas qu'on retourne en arrière, là, dans nos
discussions avec... on manque M. Lehoux, le sous-ministre... concernant les
données, hein...
Une voix : ...
Mme Garceau : Oui, oui, oui.
On avait de beaux échanges.
M. Drainville : Bien,
écoutez...
Mme Garceau : La prochaine
fois, la prochaine fois.
M. Drainville : Je suis sûr
que c'est réciproque.
Mme Garceau : ...
La Présidente (Mme Dionne) : ...sujet.
Mme Garceau : Je vais revenir
à ma question, vous allez le saluer pour moi, et... Parce qu'évidemment le
chapitre des données, on en a parlé amplement concernant nos préoccupations au
niveau des renseignements personnels, qu'on était pour aller demander, cueillir
des centres des services scolaires, et tout ça, là, je ne veux pas entrer...
revenir dans ces discussions. Mais là je vous entends concernant... votre
réponse à ma question concernant la nature des renseignements personnels. Et,
lorsqu'on parle des catégories de groupes maternelles quatre ans, l'aide à la
classe, pour moi, ce ne sont pas des renseignements personnels. Et donc...
M. Drainville : ...j'ai donné
ces deux exemples-là pour démontrer justement que, dans ces cas-là, ce seraient
des données agrégées, des données dénominalisées. C'est pour ça que je parlais
d'ensembles, ce sont des ensembles. Donc, ce qu'on veut, c'est le nombre, on ne
veut pas nécessairement les renseignements personnels. On veut savoir, dans tel
milieu, quel impact, par exemple, les aides à la classe ou les maternelles quatre
ans ont-elles eu. Mais, encore une fois, je...
M. Drainville : ...suis pas
expert, Mme la Présidente, là, ça fait que je ne veux pas... je ne veux pas
m'improviser chercheur en éducation. Mais pour avoir quand même recherché la
question puis évidemment y avoir réfléchi, on peut dire, je pense, Mme la
Présidente, que de façon générale, quand on parle de pratiques probantes, quand
on parle de pratiques pédagogiques efficaces, qu'est ce qui fonctionne, qu'est
ce qui ne fonctionne pas? Je pense que, de façon générale, on va se baser sur
des groupes, sur des ensembles, donc sur des données qui n'auront pas besoin
d'être personnalisées. Ça pourrait être des données dénominalisées. Ce qui nous
intéresse, c'est la réussite de la classe dans telle école ou dans tel milieu.
On n'est pas obligé d'avoir des renseignements personnels pour ça. En tout cas,
pas dans tous les cas, ça, je pense que je peux m'avancer là-dessus. Mais
est-ce qu'il pourrait y avoir, à un moment donné dans le cadre de ces recherches-là,
nécessité d'avoir accès à des renseignements personnels pour avoir peut-être
une lecture un petit peu plus fine ou beaucoup plus fine, beaucoup plus pointue
de l'efficacité de la pratique, ou de l'efficacité de la méthode, ou de
l'efficacité du programme? Alors là, peut-être que ce sera nécessaire et cette
disposition donc qui fait référence.
Mme Garceau : Sauf que ça
serait important de préciser, puisque c'est dans le cadre de l'article, on
parle de quoi comme renseignements personnels? Pourquoi est-ce que vous exigez
que ça soit à l'article 19?
M. Drainville : Oui. Encore
une fois, Mme la Présidente, on ne crée rien ici, hein? On applique la Loi
d'accès. La Loi d'accès, c'est toujours les mêmes articles. L'article 64.
«Un organisme public peut recueillir un renseignement personnel, si cela est
nécessaire à l'exercice des attributions ou à la mise en œuvre d'un programme
de l'organisme public avec lequel il collabore pour la prestation de services
ou pour la réalisation d'une mission commune.» Alors, la mission, c'est
l'article 5 qui fait la nomenclature des différentes attributions qui
constituent, qui composent la mission de l'INEE.
Alors, je... Encore une fois, Mme la
Présidente, je n'ai pas de... je n'ai pas nécessairement des exemples précis en
tête, mais chose certaine, la Loi d'accès s'applique, et on la respecte sans
aucun... sans aucune modification, sans aucun bémol. Et donc si, comme le
prévoit la Loi d'accès, l'INEE a besoin de renseignements personnels parce que
c'est nécessaire à l'accomplissement de sa mission, la Loi d'accès le permet.
Et ce que l'on dit à l'article 19, c'est : Éécoutez, ça pourrait
arriver et donc, si ça arrive, il faudra que l'institut en rende compte dans
son rapport annuel. Donc, c'est une bonne chose, ça, Mme la Présidente, parce
que ça devient, à ce moment-là, une obligation de transparence. On crée
l'obligation de transparence dans le rapport annuel s'il y a recours, donc, aux
renseignements personnels. Donc. Il faut qu'il y ait reddition de comptes relativement
à l'utilisation des renseignements personnels par l'institut, renseignements
personnels qui auront été communiqués dans le cadre de l'application de la loi,
donc dans le cadre de la mission de l'institut.
Et encore une fois, Mme la Présidente,
avant de pouvoir utiliser ces renseignements personnels, il faudra que quatre
conditions soient respectées. Il y a d'abord le test de la nécessité qui devra
être réalisé. Bon. Il y aura l'évaluation des facteurs relatifs à la vie
privée. Là, je vous cite les conditions qui sont déjà prévues dans la Loi
d'accès, Mme la Présidente, on n'a rien, on n'ajoute rien, on fait juste
réaffirmer, dans le fond, ce qui est déjà prévu par la Loi d'accès, donc le
test de nécessité, l'évaluation des facteurs relatifs à la vie privée, il doit
y avoir entente écrite, et ladite entente doit être transmise à la Commission
d'accès à l'information, et plus reddition de comptes dans le rapport annuel.
Ça s'ajoute à ce que je viens de vous donner qui est déjà prévu par la Loi d'accès.
• (11 h 40) •
Mme Garceau : Oui, mais c'est
ça que je trouve intéressant parce que je comprends tout l'aspect du test de
nécessité...
Mme Garceau : ...est-ce que
c'est l'INEE? Il va avoir un test de nécessité lorsque l'INEE va aller
recueillir des informations qu'ils vont utiliser. Mais, en tout cas, il me
semble que... Parce que là on est rendu, ils font leur travail, ça va être...
Il va voir, si je peux dire, un sommaire dans le sommaire des travaux. Ils vont
avoir peut-être utilisé des renseignements personnels ou pas. Mais pourquoi
est-ce qu'il y a cette précision qu'il doit également prévoir une reddition de
comptes relative à l'utilisation par l'institut? Pourquoi est-ce que cet aspect
est important pour vous de le prévoir? Pourquoi est-ce que c'est à l'INEE, dans
le rapport annuel, s'il y a des travaux dans lesquels ils ont utilisé des
renseignements personnels, ça va faire partie de leur rapport? Et pourquoi
est-ce que vous l'exigez particulièrement?
M. Drainville : Par souci de
transparence.
Mme Garceau : Mais de
transparence, oui, mais vous cherchez quoi exactement? Parce que les
renseignements personnels, là on ne parle pas de catégorie, et tout ça, là
est-ce que ça veut dire qu'on s'en va, là, également dans tout cet aspect de la
divulgation de noms personnels, d'enseignants, d'enseignantes, d'élèves dans...
en raison d'un conflit, en raison d'une situation de violence, ce genre de
choses là? Donc, je tente de voir, parce que c'est sûr et certain que de la part
de l'INEE, j'ose croire qu'on va... on ne va pas cibler les noms, on ne va pas
mentionner les noms personnels, on va probablement les encadrer dans un groupe,
plutôt que... et c'est pour ça que ça devient moins personnel, si vous ne
comprenez. Donc, c'est pour ça que...
M. Drainville : Essentiellement,
c'est, je dirais, une sorte de disposition d'assurance, Mme la Présidente.
C'est au cas où on en aurait besoin, on veut être certain... D'abord, ça
devrait respecter le cadre de la loi, je vous ai parlé des quatre conditions
prévues à l'article 64 de la loi d'accès, et je veux qu'en plus de ça, ce soit
rendu public. Si, dans le cadre de ses travaux, l'INEE ou l'un de ses comités
ou un comité qui a été créé pour faire telle ou telle recherche, etc, doit
utiliser des renseignements personnels, bien, à ce moment-là... ou qu'il y a eu
des renseignements personnels qui lui ont été communiqués, je souhaite que le
rapport annuel de gestion en fasse état.
Alors, c'est toujours par souci de
transparence, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires?
Mme Garceau : Oui, Mme la
Présidente, parce que là on est en train... et c'était ma prochaine question.
Parce que les renseignements personnels, dont vous souhaitez obtenir, et là je
me disais : Bon, mais c'est qui, qui fait le test de nécessité? Est-ce que
c'est l'INEE? Est-ce que vous avez... Est-ce que c'est absolument nécessaire
pour vous d'obtenir ces renseignements personnels pour une question de transparence?
L'INEE est supposée d'être indépendante. Je ne vois pas l'utilité pour vous
d'avoir... de recevoir non seulement les renseignements personnels, vous pouvez
l'obtenir les renseignements, d'une autre façon, comme j'ai mentionné, là, puis
vous l'avez mentionné en termes d'une catégorie ou de groupe. Mais là ces
informations-là vont être rendues publiques, puis ça, ça me préoccupe quand
même. On retourne, là, aux préoccupations au niveau de la confidentialité des
noms des gens, personnels, élèves ou autres, donc...
M. Drainville : On ne va pas
rendre publics les renseignements personnels, là. On va faire état du fait
qu'il y a eu une entente ou une communication de renseignements personnels. On
ne va pas communiquer les renseignements personnels...
M. Drainville : ...pas
communiquer les renseignements personnels. Je donne un exemple, Mme la
Présidente. Le rapport de l'INESSS, là, page 37 — ça, c'est le
rapport de 2022-2023 — alors, à la page, donc, 37 : «En 2016, l'INESSS
a établi une entente avec le ministère de la Santé et des Services sociaux et
la Régie de l'assurance maladie du Québec qui lui permet d'utiliser certains
renseignements personnels dans le cadre des travaux inscrits dans son plan
triennal d'activités. L'article 8 de cette entente indique que l'institut doit
rendre compte annuellement à la Commission d'accès à l'information, à la RAMQ
et au ministère de la Santé et des Services sociaux de l'utilisation des
renseignements personnels dans le cadre de cette entente par le biais d'un
rapport d'activité qui contient, entre autres, le nombre de personnes
autorisées à accéder aux vues et aux renseignements personnels, la liste des
projets terminés et leurs livrables avec la date de destruction des données le cas
échéant, la liste des renseignements utilisés pour chacun des projets terminés,
la liste des projets en cours avec leur date de fin prévue, la survenance de
tout événement pouvant porter atteinte au caractère confidentiel des
renseignements.».
Ça, c'est un extrait que je vous lis, Mme
la Présidente, du rapport annuel de l'INESSS qui dit : Écoutez, on a une
entente avec le ministère de la Santé et des Services sociaux et la RAMQ, et là
ils font état, donc, de cette entente-là, ils disent ce que... ce que cette
entente-là... ce que cette entente-là comporte en termes de... d'utilisation de
renseignements personnels, il donne les grandes catégories, etc. C'est un
exemple, Mme la Présidente. Ça pourrait nous donner une idée de ce à quoi ça
pourrait ressembler dans le rapport annuel de gestion de l'INEE. Mais, encore
une fois, Mme la Présidente, il n'y a pas de... il n'y a pas de cachette, là,
ça se veut un exercice de transparence. Si l'INEE a eu recours à des
renseignements personnels, on lui demande de le dire dans son rapport annuel.
C'est tout. Si on ne le faisait pas, vous auriez raison de nous le reprocher et
vous auriez raison de souhaiter qu'on... qu'on l'ajoute. Mais ce n'est pas
nécessaire de déposer un amendement, puisqu'on l'a déjà dans notre disposition.
Ce n'est-tu pas fantastique?
Mme Garceau : ...ça, je ne
suis pas convaincue.
M. Drainville : C'est-tu
vrai?
Mme Garceau : Oui, parce que
le rapport, évidemment, va être déposé. Il va être déposé à l'Assemblée
nationale? Ça va être la façon qu'il va devenir public?
M. Drainville : Je crois
bien, je crois bien, oui. Oui, oui.
Mme Garceau : Et est-ce qu'on
n'a pas prévu de délai?
M. Drainville : Je pense...
c'est la Loi sur l'administration publique qui doit le prévoir. Continuez à me
poser vos questions, puis je vais vous...
Mme Garceau : Oui... Oui.
M. Drainville : ...je vais
vous trouver la... la réponse.
Mme Garceau : Bien, c'est
pour ça que je pose la question, parce qu'évidemment les renseignements...
Parce que le libellé, là, «ce dernier rapport doit également — pas
«peut», il «doit» — prévoir une reddition de comptes relative à
l'utilisation par l'institut des renseignements personnels qui lui ont été
communiqués dans le cadre de l'application de la présente loi.» Donc, ces
renseignements personnels là vont faire partie d'un rapport, et le rapport va
devenir public.
M. Drainville : Exact. Bien
là, je suis en train de vérifier... on est en train de vérifier en vertu de
quelle disposition il sera rendu public.
Mme Garceau : Donc, on se
comprend que...
M. Drainville : Alors, la Loi
sur l'administration publique, si vous me permettez...
Mme Garceau : Oui.
M. Drainville : ...prévoit :
«Chaque ministre dépose à l'Assemblée nationale le rapport annuel de gestion de
son ministère ainsi que de celui des organismes et des unités administratives
relevant de sa responsabilité dans les quatre mois de la fin de leur année
financière — donc, 31 mars — ou, si l'Assemblée ne siège
pas, dans les 15 jours de la reprise de ses travaux.» Donc, c'est, dans la
plupart des cas, quand l'Assemblée reprend ses travaux.
Mme Garceau : Pouvez-vous
juste répéter, s'il vous plaît, juste en termes des quatre mois?
M. Drainville : Oui, je vous
répète la...
Mme Garceau : Oui, s'il vous
plaît.
M. Drainville : ...la
disposition, il n'y a aucun enjeu : «Chaque ministre dépose à l'Assemblée
nationale — donc, c'est l'article 26 de la Loi sur l'administration
publique — chaque ministre dépose à l'Assemblée nationale le rapport
annuel de gestion de son ministère ainsi que celui des organismes et des unités
administratives relevant de sa responsabilité — donc, dans ce cas-ci,
c'est un organisme — dans les quatre mois de la fin de leur année
financière — donc, le 31 mars — ou, si l'Assemblée ne siège
pas, dans les 15 jours de la reprise de ses travaux.» Alors, comme l'année
financière, 31 mars, ça nous amène à avril, mai, juin, juillet... Ça se peut
que l'Assemblée siège en juillet, mais c'est quand même assez rare, on espère
qu'elle ne siège pas trop souvent en juillet. Et donc, à la reprise des
travaux, le rapport sera déposé à ce moment-là.
Mme Garceau : Donc, on va
appliquer l'article 26 de la loi, concernant le... le dépôt du rapport lié à
l'INEE. C'est ça?
M. Drainville : Exact.
Mme Garceau : De
l'administration...
• (11 h 50) •
M. Drainville : Puis, comme
je vous l'ai dit tout à l'heure, c'est... l'article 25, c'est... fait référence
au fait...
M. Drainville : ...et
fait référence au fait que la Loi sur l'administration publique s'applique à
l'INEE. Et donc, en s'appliquant à l'INEE, la disposition que je viens de vous
lire, l'article 26 de la Loi sur l'administration publique, s'applique par
le fait même.
Mme Garceau : Parfait.
Donc, pas besoin de prévoir un délai...
M. Drainville : Non.
Mme Garceau : ...à
l'égard de l'article. C'est bien. Merci. Prochain... Si vous me permettez, Mme
la Présidente, je vais continuer. À la fin de l'article 19, encore une
autre précision concernant des renseignements que vous souhaitez obtenir. Et si
je continue, là, la dernière... la dernière partie de l'article à 19, «même
qu'une reddition de comptes relative à la présence des membres du conseil
d'administration aux séances du conseil et à leur rémunération, le cas
échéant». Ce renseignement-là, M. le ministre, ça, celui-là, il m'échappe
celui-là, là, la raison pour laquelle c'était important pour vous de préciser
ou la nécessité d'avoir cette information-là compte tenu que l'INEE est
indépendante. En autant qu'il y a, je vais dire, quorum au niveau du conseil
d'administration, je ne sais pas pourquoi, là, vous avez besoin d'avoir une
reddition de comptes concernant la présence des membres.
M. Drainville : Bien,
encore une fois, Mme la Présidente, je me fie sur le... Je donne l'exemple du
rapport de l'INESSS. Alors, si vous allez, Mme la Présidente, à la
section IV.5, Gouvernance des sociétés d'État, conseils d'administration.
Et là il y a donc la section Composition, rôles et responsabilités, etc., etc.
Et là il y a un petit onglet qui dit : Faits saillants de l'année. Et là
on peut lire que le gouvernement a procédé au renouvellement du mandat de cinq
membres du conseil d'administration. Conformément à la Loi sur la gouvernance
des sociétés d'État, au moins sept membres, dont le président, doivent, de
l'avis du gouvernement, etc., etc. Alors là, on lit ceci : «Les membres du
conseil se sont réunis à sept reprises, soit lors de cinq séances régulières et
deux séances spéciales», etc., etc. Donc, ce sont des informations factuelles
qui doivent apparaître au rapport annuel. Je pense que c'est de l'information
qu'il est utile, là, de savoir. Et, encore une fois, c'est par souci de
transparence.
Mme Garceau : Oui. O.K.
Je comprends qu'on s'inspire de l'INESSS. On fait ça souvent, là, en termes de
la rédaction de cet article. Mais compte tenu de votre réponse et, moi, la
lecture de la dernière partie, on ne parle pas du nombre de séances, on ne
parle pas d'une reddition de comptes, combien de... combien de séances est-ce
que le conseil d'administration a eu pendant l'année? On parle précisément de
la présence des membres du conseil d'administration. Donc, vous voulez savoir
est-ce qu'il y en a eu huit, 10? C'est là, là, où je ne comprends pas l'utilité
d'avoir ça dans l'article. Quelle est la pertinence?
M. Drainville : Honnêtement,
Mme la Présidente, ce sont... ce sont les organismes centraux qui nous ont
demandé de donner ce... d'aller dans ce niveau de détail. Je suggérerais que
nous suspendions l'étude de cet article-là pour qu'on aille... pour qu'on aille
chercher davantage d'explications. On pourrait suspendre 19, Mme la Présidente,
continuer nos travaux puis, dès qu'on aura davantage de précisions, on pourra
les... les transmettre aux membres de la commission.
La Présidente (Mme Dionne) :
Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'article 19? D'accord.
Alors, l'article 19 est suspendu.
Passons maintenant à l'article 20. M.
le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville : Très
bien. Merci, Mme la Présidente. Alors, article 20.
«Les livres et comptes de l'institut sont,
chaque année et chaque fois que le décrète le gouvernement, vérifiés par le
directeur... par le Vérificateur général, dis-je bien. Le rapport du
Vérificateur général doit accompagner les états financiers de l'institut.»
Commentaire. Cet article propose
d'assujettir l'institut à une vérification annuelle faite par le Vérificateur
général.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le ministre. Des commentaires ou interventions sur
l'article 20?...
Mme Garceau : ...je comprends
évidemment que les livres et comptes de l'Institut vont être vérifiés par le
vérificateur général. Ça va être fait de façon annuelle, à chaque année, mais
je voulais juste voir avec vous pourquoi la précision « et chaque fois que le décrète le gouvernement », compte tenu du fait que
vous avez quand même à plusieurs reprises fait le commentaire concernant la
tâche monumentale et de... pour faire ce genre de reddition de comptes, et il y
a les rapports annuels. Mais là, on pourrait ajouter un autre volet, une autre
responsabilité qu'à part du devoir de déposer au vérificateur général les
livres et comptes, à chaque année, il y aurait d'autres occasions durant
l'année de faire cette même demande.
M. Drainville : Mme la
Présidente, c'est, comment dire, usuel, c'est habituel. C'est normal, c'est
comme ça que ça se fait. Les livres et les comptes de l'organisme doivent être
vérifiés par le vérificateur général et ils apparaissent dans le rapport annuel
de gestion.
Mme Garceau : Oui, et ça... à
chaque année.
M. Drainville : Oui, et en
plus de ça
Mme Garceau : Oui, mais là
vous avez... vous ajoutez, O.K., d'accord. Première partie, deuxième
paragraphe, aucun problème. Mais c'est le bout « et
chaque fois que le décrète le gouvernement ».
Donc, « et chaque fois », ça veut dire : On pourrait,
dans la même année, faire une ou deux demandes à chaque fois, il me semble que
c'est pas mal onéreux.
M. Drainville : Oui, bien,
écoutez, Mme la Présidente, si, à un moment donné, on sent le besoin qu'en plus
de la vérification annuelle, il y ait une vérification supplémentaire demandée
à la vérificatrice générale, on se donne le pouvoir de le faire. Si jamais, là,
Mme la Présidente, il y a des informations qui sont rendues publiques à l'effet
qu'il y a eu des gestes qui ont été posés, et qu'il y a eu des dépenses
frivoles, et qu'il y a eu des dépenses non autorisées, puis qu'on souhaite que
le ou la VG aille faire une vérification spontanée en plus de celle qu'elle
doit faire lorsqu'il est question du rapport annuel, lorsqu'il est question du
rapport annuel de gestion des états financiers, bien, à ce moment-là, c'est
bien qu'on se donne cette possibilité-là. C'est une bonne chose qu'on ait cette
possibilité-là.
Mme Garceau : O.K., merci
pour l'explication. Je n'ai pas d'autre question.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : ...clarification,
c'est écrit souvent dans des autres projets de loi qu'on laisse une option pour
le vérificateur... vérificatrice générale de faire des enquêtes, juste parce
que je sais que c'est un organisme pas mal indépendant puis c'est rare, de mon
expérience que la politique mêle avec le VG qui est souvent indépendante à
faire les enquêtes il... elle-même. Alors, c'est juste, je n'ai jamais vu un
autre exemple comme ça, M. le ministre, dans un projet de loi. Alors, c'est
juste une question si c'est normal.
M. Drainville : Bien, c'est
une bonne question, Mme la Présidente. La vérité, c'est que la VG ou le VG peut
à tout moment venir faire des vérifications des livres et des... du
fonctionnement de l'Institut. Donc, dans toute son indépendance, elle pourra à
tout moment venir vérifier l'INEE.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. Kelley : ...pour les
autres projets de loi que je vais travailler sur, Mme la Présidente, pour
s'assurer qu'on a toujours la transparence maximum avec nos instituts puis nos
ministères. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin, vous vouliez ajouter?
Mme Garceau : ...l'explication
intéressante parce que ce n'est pas la VG ici qui va décider quand il va y
avoir une vérification, c'est le gouvernement qui va dire à la VG : Allez
vérifier. Donc...
• (12 heures) •
M. Drainville : La loi sur la
vérificatrice...
12 h (version non révisée)
M. Drainville : ...sur le...
enfin, il faut la mettre au masculin, là, la Loi sur le vérificateur général
permet au vérificateur général, Mme la Présidente, de décider à tout moment de
faire une vérification de son propre chef. Tout ce que l'on dit, c'est que
cette possibilité-là existe. Dans toute son indépendance, le vérificateur
général peut faire une vérification, il peut procéder à la vérification d'une d'un
organisme. Et donc il y aura vérification des états financiers dans le rapport
annuel, il y aura la possibilité pour le gouvernement de demander à la VG de
venir vérifier certaines anomalies, irrégularités, peu importe, qui auraient pu
être apportées ou constatées. Alors, ça, c'est la deuxième possibilité d'intervention.
Et la troisième qui existe toujours, c'est
celle d'une vérification particulière qui peut être déclenchée à tout moment
par l'institution du vérificateur général.
(Consultation)
M. Drainville : ...36 de la
Loi sur le vérificateur général prévoit ceci : «Le vérificateur général
effectue une vérification particulière ou une enquête et fait rapport chaque
fois que le gouvernement ou le Conseil du trésor lui en fait la demande sur
toute matière qui est de la compétence du Vérificateur général. Toutefois,
cette vérification ou cette enquête ne peut avoir préséance sur les obligations
principales du vérificateur général.»
(Consultation)
M. Drainville : En tout cas,
on me dit, Mme la Présidente, que c'est... ça fait partie de la mission du VG
qui est de pouvoir, à tout moment, faire des vérifications dans les organismes
de l'État. Donc, je pense que ça va de soi, Mme la Présidente, là, il y a... si
on trouve la disposition, on va pouvoir vous la transmettre, là, mais on
connaît tous, Mme la Présidente, des cas où la VG décide de débarquer dans un
ministère ou dans un organisme, et c'est très bien ainsi.
Mme Garceau : ...pas l'autorité,
M. le ministre, je ne questionne pas du tout l'autorité de la vérificatrice
générale, là, de... en temps et lieu, que s'il y a une vérification. Moi, c'était
plus le libellé de l'article que c'est le gouvernement qui va faire la demande.
Donc, il y a la vérification annuelle par la vérificatrice générale ou le
vérificateur, mais il pourrait y avoir une ou d'autres fois pendant l'année où
c'est le gouvernement qui va demander qu'une vérification soit faite. C'était
plus le libellé de cet article où je posais une question.
M. Drainville : Très bien.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires ou interventions? Oui, M.
le député.
M. Kelley : Oui, M. le
ministre, juste rapidement, c'est sur le processus, parce qu'il y a évidemment
un lien entre l'article 20 puis l'article 19, et c'est ce... comme le
dépôt des rapports. Je sais qu'on va retourner à l'article 19 tantôt, mais
c'est juste de comprendre. Quand un rapport comme ça est déposé, ça monte, j'imagine,
dans la machine, chez votre bureau. Alors, juste de comprendre un petit peu le
processus dans votre cabinet quand même quand un rapport arrive, et si jamais
il y a quelque chose grave, on demande à la vérificatrice générale de faire une
enquête, mais est-ce que présentement c'est vous qui regarde les derniers
rapports ou c'est votre équipe? Est-ce que le ministre amène un rapide rapport
du rapport qui a été déposé par l'institut. C'est juste de comprendre un petit
peu. Si jamais il y a un cas où c'est nécessaire de décréter le VG, de faire
une enquête, j'imagine, c'est parce que quelqu'un au sein le ministère ou quand
même au sein du bureau le ministre dans le cabinet a souligné un enjeu, ou c'était
un reportage dans les médias. Mais, bref, c'est juste de comprendre un petit
peu le processus. L'institut prépare un rapport, ça... parce que, dans des
commentaires sur l'article 19, je sais, on est sur le 20, mais c'est un
petit peu sur le processus qu'on parle ici pour les états financiers puis les
renseignements. Alors, c'est juste...
M. Kelley : ...comprend un
petit peu la procédure qui est en place présentement, quand un rapport est prêt
à être déposé... Qu'est-ce que le ministre, lui même, fait pour faire les
vérifications, que tout semble être correct? C'est juste une... Ça, c'est ma
question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. M. le ministre.
M. Drainville : Oui. Alors,
ce qu'on me dit, Mme la Présidente, là... puis si on a besoin davantage de
détails, on pourra se référer soit à la sous-ministre, qui est ici à ma gauche,
Mme Vachon, ou encore à notre légiste. Alors, Mme la Présidente, si le
gouvernement demande à la VG d'intervenir, ce sera par décret, et donc ça va
être public. Et donc la vérification, Mme la Présidente, une fois qu'on sait
qu'elle a lieu, le résultat de cette vérification-là sera également public.
M. Kelley : Et est-ce que...
j'imagine, ce décret, ça doit passer par le Conseil des ministres. Ce n'est pas
quelque chose qui juste peut être publié dans la Gazette officielle. C'est
quelque chose que le Conseil des ministres doit trancher là-dessus.
M. Drainville : C'est ma
compréhension, Mme la Présidente. Il faut que le décret soit adopté par le
Conseil des ministres, n'est-ce pas? Exactement. Et ce décret-là est rendu
public, n'est-ce pas? Exact.
M. Kelley : Parfait. Merci
beaucoup, M. le ministre.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. D'autres interventions et commentaires sur l'article 20?
Est-ce que l'article 20 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
article adopté. Nous passons maintenant à l'article 21. M. le ministre,
vous pouvez en faire la lecture.
M. Drainville : Très bien.
21. L'Institut ne peut accepter ou recevoir des sommes ou des biens dont la
provenance serait susceptible de porter atteinte à son indépendance ou de le
placer en situation de conflit d'intérêts.
Commentaire. Cet article propose
d'interdire à l'institut de recevoir du financement ou des biens dont la
provenance serait susceptible de nuire à son indépendance ou de le placer en
situation de conflit d'intérêts.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des interventions, commentaires sur l'article 21?
Mme Garceau : Oui. Mme la
Présidente, compte tenu de l'indépendance de l'institut, j'aimerais comprendre
comment tout ça va fonctionner, cet aspect de qui va faire la vérification, qui
va étudier si l'institut ne peut accepter ou recevoir des sommes ou des biens
dont la provenance serait susceptible de porter atteinte à son indépendance ou
de la placer en situation de conflit d'intérêts. Qui va faire cette étude?
M. Drainville : Si vous
regardez l'article 49 de l'INESSS, Mme la Présidente, encore une fois, de
la loi sur l'INESSS, c'est exactement la même formulation. Encore une fois, Mme
la Présidente, ce sont des... je dirais, c'est des dispositions qui... c'est
une sorte de police d'assurance qu'on se donne, Mme la Présidente. C'est le
type de dispositions qu'on introduit pour marquer, justement, encore une fois,
notre volonté que cet institut-là soit indépendant et qu'il n'y ait pas de
groupes d'intérêt, d'entités, peu importe qui elle pourrait être, qui pourrait
vouloir influencer, d'une manière ou d'une autre, les travaux de l'institut.
Donc, on s'assure dans la loi de bien affirmer qu'il faut que l'institut soit
pleinement indépendant, notamment au regard des sommes ou des biens qu'il
pourrait recevoir ou accepter et qui pourrait porter atteinte à son
indépendance. Donc, encore une fois, Mme la Présidente, c'est, je dirais, un
article d'intérêt public.
• (12 h 10) •
Mme Garceau : Oui, mais là,
on l'applique à l'INEE, et on a révisé hier un article concernant toute la
question des ententes que l'INEE peut conclure avec des organismes. Ça pourrait
être des organismes privés. Ça pourra être avec des organismes... avec d'autres
gouvernements à l'international, là. On a compris que...
Mme Garceau : ...quand c'est
lié aux... d'autres gouvernements à l'international, on doit avoir
l'approbation du ministère. Mais ce n'est pas toutes les ententes que l'INEE va
conclure. Et là, je pense à des organismes peut-être privés, pour aller
chercher l'information, qui vont être assujettis à l'approbation du ministère
de l'Éducation. Et donc toute... bien, parce que je regarde, on peut retourner,
là, voir l'article en question, mais là, à ma connaissance, ce n'est pas toutes
les ententes dont l'INEE va conclure... ou corrigez-moi, là, peut-être que
c'est... j'ai tort, est-ce... Je ne pense pas. Puis là, il faudrait que je
retourne voir l'article en question concernant les ententes, mais à ma
connaissance, ce n'est pas toutes les ententes où le ministère va devoir donner
son approbation...
M. Drainville : Alors, je
veux juste, Mme la Présidente, pendant...
Mme Garceau : 16, l'article 16,
je m'excuse.
M. Drainville : Oui, allez-y.
Mme Garceau : C'est à
l'article 16. Donc, la question de l'indépendance de l'institut. « L'Institut peut conclure des
ententes avec tout groupe ou organisme en mesure de lui fournir les
renseignements nécessaires à l'élaboration de ses recommandations. Il peut
aussi conclure une entente avec un gouvernement autre que celui du Québec, l'un
de ses ministères ou une organisation internationale ou un organisme de ce
gouvernement ou de cette organisation. »
Hier, le deuxième paragraphe, et c'est mon
collègue le député de Jacques-Cartier qui vous avait posé des questions
concernant : Est-ce que ça va être nécessaire d'obtenir l'approbation du
ministère de l'Éducation concernant les ententes avec, entre l'INEE, un autre
gouvernement, à titre d'exemple, peut-être en Ontario ou avec un pays en
Europe? Mais là, premier paragraphe : « L'institut
peut conclure des ententes avec tout groupe »,
« tout groupe », là, c'est vaste, ça peut
être n'importe qui. Ça se peut très bien que ça soit au privé. Même chose pour
un organisme. Donc, ça, ce n'est pas assujetti, à ma connaissance, là, en ce
moment, à l'approbation du ministère. Il y a toujours le concept, l'idée de
l'indépendance de l'institut, à moins que vous allez me dire le contraire. Donc
là, il va falloir retourner réviser l'article 16. Donc, c'est quand même
important, là, cet article 21, parce que, là, on est en train de peut-être
s'immiscer dans les responsabilités, le devoir de l'Institut de conclure des
ententes avec des groupes. Je pose la question. Donc, c'est... Est-ce que c'est
le gouvernement, le ministère qui va reviser tout l'aspect de : Ah! bien,
l'institut, l'INEE, un instant, là, parce que ça, ça pourrait porter atteinte à
votre indépendance, ou peut-être, non, parce qu'on est en discussion dans un
autre domaine, dans un autre ministère, vous êtes peut-être en situation de
conflit d'intérêts?
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, effectivement, on retourne à une disposition qu'on a déjà... dont
on a déjà discuté, là, mais je réitère ce que je disais hier : Quand il
s'agit d'une entente avec un autre gouvernement, si c'est un gouvernement
canadien, que ce soit provincial ou l'État fédéral, à ce moment-là, ça doit
passer par le Conseil des ministres et il doit y avoir analyse par... je ne
sais plus comment est-ce qu'on l'appelle, là, mais le Secrétariat des Affaires
intergouvernementales, là, qui s'appelle aujourd'hui... affaires canadiennes,
et je ne sais trop quoi, là, il a changé de nom à de multiples reprises. S'il
s'agit d'une entente avec un gouvernement étranger, à ce moment-là, c'est le
ministère des Relations internationales qui doit faire une recommandation. Et
ça va... dans les deux cas, ça va au Conseil des ministres. Ça, c'est en qui a
trait au deuxième alinéa de l'article 16. Dans le cas du premier alinéa de
l'article 16, ça ne regarde que l'INEE, l'INEE dans son autonomie...
M. Drainville : ...peut
conclure une entente avec un groupe ou un organisme qui est en mesure de lui
fournir des renseignements nécessaires à l'élaboration de ces recommandations.
Mme Garceau : Merci, M.
le ministre.
M. Drainville : Je vous
fais rire? C'est bon. C'est bon signe, ça. Ça n'arrive pas souvent, Mme la
Présidente.
Mme Garceau : Oui. Je
suis contente. On revient à l'article 21.
M. Drainville : Oui.
Mme Garceau : O.K. Puis
là...
M. Drainville : J'essaie
de comprendre quelle est votre inquiétude, Mme la députée de Robert-Baldwin.
J'essaie de comprendre.
Mme Garceau : Bien,
l'inquiétude, c'est lorsque je regarde le libellé de l'article 21. Ça ne
sera pas... L'INEE, lorsqu'il s'agit, là, des ententes avec un autre
gouvernement, admettons., avec la Saskatchewan ou avec l'Ontario, ça va aller
au Conseil des ministres. Il va avoir une analyse et je présume que c'est à ce
stade-là où on va évaluer s'il y a un conflit d'intérêts potentiel, est ce
qu'il pourrait y avoir atteinte à l'indépendance de l'INEE. Je présume que
c'est là que ça va être fait.
M. Drainville : Ça va
être en mon nom. Ça ne sera pas rendu au conseil, ça va être avant.
Mme Garceau : O.K.
M. Drainville : Puis je
vous dirais, Mme la Présidente, qu'avant que l'institut... Comment dire? Qu'une
telle entente existe, Mme la Présidente, ça ne veut pas dire qu'il y a un
échange de... un échange de ressources, là, qu'il y a une somme d'argent qui
est versée, là. Ça n'implique pas nécessairement que l'institut va recevoir une
contrepartie financière en échange de cette collaboration qui pourrait
s'instituer entre l'INEE et un organisme du gouvernement ontarien ou d'un autre
gouvernement provincial. Mais si jamais c'était le cas, bien, à ce moment-là,
l'INEE doit... devra assurer, en vertu de la disposition que nous étudions, en
vertu de l'article 21, devra s'assurer que cet éventuel... que cet
éventuel versement ne porte pas atteinte à son indépendance ou ne la place dans
une situation de conflit d'intérêts. Je... Puis cette évaluation-là, l'institut
devra la faire. Et il va de soi, Mme la Présidente, que dans l'éventuelle
évaluation qui sera faite par l'équivalent du Secrétariat aux Affaires
intergouvernementales, bien, il y aura également une préoccupation qui sera
nécessaire à ce niveau-là, là.
Mais, Mme la Présidente, là, je trouve
qu'on est rendus loin dans les hypothèses, là. Moi, je... De penser qu'un
gouvernement provincial pourrait, par un don, essayer d'orienter les travaux de
l'INEE, là, je trouve qu'on est... On est rendus loin, là, je trouve, dans la,
appelons ça la politique-fiction, là. Tu sais, la collaboration avec les
gouvernements, Mme la Présidente, ce n'est pas compliqué, là. On est dans une
fédération. Il y a des choses qui se font dans une province. Est-ce que ça
fonctionne bien? Ah oui! ça fonctionne bien chez vous? Bien, écoute, comment
est-ce que ça fonctionne? Ah! Bien, ça fonctionne comme ci, comme ça. O.K.
Bien, peux-tu me transférer des informations, des renseignements qui vont nous
permettre de bien comprendre? Puis peut-être qu'on pourrait se servir de ces
renseignements-là pour aller tester dans nos propres écoles certaines pratiques
qui ont bien fonctionné, nous dis-tu, dans ta province, dans tes salles de
classe.
• (12 h 20) •
Tu sais, moi, par exemple, je suis en lien
avec le ministre ontarien de l'Éducation, là. Il est venu me visiter. On a
eu... Ç'a été... Je l'ai... Je ne me suis pas caché, on l'a mis sur les réseaux
sociaux et tout ça. Alors, il s'appelle M. Lecce. Et puis Mme la députée
de Hull l'a connu également lors de la rencontre des ministres de l'Éducation,
l'été dernier. Ils ont eu de très bons échanges et... Et donc il y a un rapport
qui s'est un établi, un rapport de collaboration, Mme la Présidente. Alors, ce
n'est pas impossible qu'à un moment donné on décide, là, de s'intéresser à tel
ou tel aspect du milieu de l'éducation. On voit qu'en Ontario ils ont essayé
telle ou telle pratique. Bien...
M. Drainville : ...on se
rencontre, on se parle. Comment ça a marché, votre affaire? C'est bon? O.K., bon.
Bien là, moi, j'en parle maintenant au P.D.G de l'INEE, je dis : Écoute,
tu pourrais peut-être regarder ça. Il se passe des affaires intéressantes. Ah,
oui, O.K. Bien, peut être qu'on pourrait l'intégrer à une recherche ou encore
la recherche n'est pas encore commencée. C'est quelque chose qu'ils mettent
dans leur univers de réflexion, puis, éventuellement, il y a des approches qui
se font avec le gouvernement de l'Ontario ou un autre gouvernement. Je vous
donne un exemple, Mme la Présidente, pour essayer d'incarner un petit peu
comment ça pourrait se faire. Mais de là à dire qu'un tel partenariat qui se
veut bénéfique puis qui se veut riche d'apprentissages pour un gouvernement
versus un autre pourrait mener à une tentative de manipulation de l'INEE, là,
je trouve qu'on est rendus loin un petit peu, là.
Mme Garceau : ...M le
ministre, vous avez mentionné, là, concernant l'Ontario, peut être, on pourrait
voir aussi, parce qu'il y a l'autre aspect à l'international. Parce que, ça
aussi, c'est possible. Donc, l'entente, une entente que l'institut pourrait...
M. Drainville : Mme la
Présidente, là, c'est quoi? Un gouvernement étranger voudrait financer l'INEE
pour obtenir des résultats...
Mme Garceau : C'est moi qui
pose la question au niveau de.... Vous aviez mentionné... Il y a déjà, dans le
cadre de l'article 16, deuxième paragraphe, si je peux dire, il y a déjà
un encadrement gouvernemental, là, au niveau de cette... de vérification
concernant l'indépendance et l'aspect de conflit d'intérêts. C'est déjà prévu,
il y a déjà le mécanisme prévu, que ce soit l'INEE qui pourrait faire une
entente avec un organisme du gouvernement ou un ministère du gouvernement dans
une autre province, à l'international. Ça, c'est déjà prévu, au niveau de la
vérification, vous avez l'intergouvernemental ou même avant, comme vous avez
mentionné, puis je présume aussi concernant un ministre des Relations
internationales. Mais là je parle tout particulièrement concernant le premier
paragraphe de l'article 16. Parce que, là, on n'a pas la vérification
gouvernementale via vos ministères concernant des ententes potentielles que
l'INEE pourrait conclure avec n'importe quel groupe, donc ça veut dire au
Canada, à l'étranger, qui pourrait inclure des groupes, des organismes privés.
Donc, moi, ma question est : Qui
fait, pour l'INEE, cette vérification concernant conflit d'intérêts potentiel,
il pourrait y avoir atteinte à l'indépendance? C'est l'INEE qui fait cette
vérification ou est ce que c'est toujours le ministère de l'Éducation qui va
faire cette... ou c'est le ministère de l'Éducation qui va faire cette
vérification-là? Puis il y a le côté d'indépendance concernant la liberté, si
je peux dire, de l'INEE, de conclure des ententes avec des groupes.
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, c'est la direction de l'INEE qui va devoir respecter la loi qui le
créer. La loi prévoit que l'institut ne peut accepter ou recevoir des sommes ou
des biens qui pourraient remettre en question son indépendance ou la placer en
situation de conflit d'intérêts. Donc, ce sera la direction de l'INEE qui devra
s'assurer de respecter sa propre loi. Et s'il y a un enjeu, encore une fois, le
vérificateur général a les pouvoirs d'inspecter, d'enquêter. S'il y a une
anomalie, le gouvernement pourrait demander lui-même une enquête. S'il y a une
somme d'argent qui est...
M. Drainville : ...s'il y a
des versements qui sont versés, bien, à ce moment-là, ça va être rapporté dans
le rapport, dans les états financiers. Ça va faire partie des états financiers,
donc, puis le conseil d'administration va devoir constituer un comité de
gouvernance et d'éthique et un comité d'audit. Et il y a également... ici, là,
le conseil d'administration va devoir adopter un code d'éthique. Alors, il y a
la ceinture et les bretelles, Mme la Présidente, de toutes parts, là, de tous
bords, tous cotés, là. Code d'éthique, comité de gouvernance, comité d'audit,
la VG, la disposition de la loi qui dit s'il y a un enjeu, tu dois t'assurer
que l'indépendance est préservée. Alors, la ceinture et les bretelles, puis on
rajoute une paire de bretelles, Mme la Présidente.
Mme Garceau : Et parlant de
bretelles, puisqu'on a parlé du budget de fonctionnement hier...
M. Drainville : Juste...
Mme Garceau : Oui. Oui.
M. Drainville : Gardez votre
idée, Mme la députée de Robert-Baldwin parce que, tout à l'heure, je n'étais
pas capable de vous donner la disposition, là, mais là je l'ai. C'est la
disposition générale, là, qui prévoit que le VG... alors, c'est la Loi sur le
Vérificateur général, les articles 22, 23 : «Le VG a compétence en
matière... alors, le Vérificateur général a compétence en matière de
vérification ou d'enquête se rapportant aux fonds et autres biens publics, aux
services, au fonds et autres biens transmis sous forme de subvention accordée
par un organisme public ou par un organisme du gouvernement au fonds aux biens
d'un organisme visé à l'article 30.2, à l'application par les organismes et les
établissements visés par l'article 4 de la Loi sur le développement durable...
Le Vérificateur général est le vérificateur des livres et comptes du Fonds
consolidé du revenu des organismes publics, des organismes du gouvernement. Le
Vérificateur général peut confier en tout ou en partie à un autre vérificateur
la vérification des livres et comptes d'un organisme du gouvernement...», etc.
Juste pour les fins de la transcription, Mme la Présidente.
Mme Garceau : Oui, c'est
juste que j'espère qu'on ne va pas se rendre là. C'est ça, l'objectif.
M. Drainville : Bien sûr.
Bien sûr. Bien sûr, mais ça...
Mme Garceau : Mais c'est...
Je comprends, là, qu'il peut y avoir une vérification au niveau des ententes et
de potentiel, là, concernant une atteinte à l'indépendance ou un conflit
d'intérêts, via la Vérificatrice générale, mais évidemment on ne souhaite pas,
là, que ça se rende là. C'est pour ça que je posais mes questions.
Parce que, là, on va... Parce que je
regarde l'article, l'article 21, à la lumière également des articles suivants,
là, 22, 23, concernant l'autorisation du gouvernement, là, liée à l'institut, à
l'INEE, pour contracter des emprunts. Et là je voulais savoir, à l'article 21,
il n'y a pas de limite prévue. Donc, dans les responsabilités de l'INEE de contracter
avec un tiers, je l'appelais comme ça, l'INEE peut accepter ou recevoir des
sommes ou des biens. Donc, il n'y a pas de limite au niveau des sommes qu'elle
pourrait recevoir ou accepter.
M. Drainville : ...plus à 21,
là, hein?
Mme Garceau : Bien, on est
aussi à 21 parce que, là, compte tenu de 22 et 23, où on va suspendre 21, on va
aller regarder 22 et 23 pour déterminer est-ce qu'on a besoin d'ajouter un
amendement à 21. Parce que, là, l'institut, en ce moment, en raison de 21, est
un peu libre d'accepter ou de recevoir, et surtout de contracter avec un tiers
et de payer une somme d'argent sans aucune limite, sans aucune restriction. Si
je lis 21.
• (12 h 30) •
M. Drainville : Non. 21
dit : Ne peut accepter ou recevoir. On ne parle pas de payer, là, on parle
d'accepter ou de recevoir des ressources financières.
Mme Garceau : O.K.
M. Drainville : Donc...
12 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...c'est ça.
Mme Garceau : Oui, c'est
vrai.
M. Drainville : Exact.
La Présidente (Mme Dionne) : ...la
députée. Oui, M. le député, vous aviez quelque chose à ajouter?
M. Kelley : Oui, c'est juste
une question. Est-ce qu'un renseignement personnel peut être considéré un bien?
M. Drainville : Non.
M. Kelley : O.K. C'est juste
une question, parce que les...
M. Drainville : Mais c'est
une bonne...
M. Kelley : ...il y a une valeur
aux renseignements personnels.
M. Drainville : Non, c'est
une bonne question, puis la réponse... la question a effectivement été posée
auparavant, puis on avait fait vérifier la réponse. C'est pour ça qu'on est
aussi rapides.
M. Kelley : Merci beaucoup.
Et, M. le ministre, pour le processus, pour les gens qui siègent sur le comité
de l'institut et/ou quand même les gens qui travaillent pour l'institut, c'est
quoi, le processus pour eux autres si jamais ils se trouvent dans une situation
où ils pensent qu'ils sont dans un conflit d'intérêts ou quand même qu'il y a
un enjeu qui peut mettre eux autres en trouble... ou mis à risque, excusez-moi,
l'indépendance de l'institut, c'est quoi, le processus pour ces employés-là?
Nous, à l'Assemblée nationale, nous avons notre commissaire à l'éthique, mais,
pour eux autres, ils font quoi si... ou il fait quoi si jamais un fonctionnaire
a un enjeu sur le conflit d'intérêts puis besoin d'un avis? Ça marche comment
exactement pour l'institut?
M. Drainville : Moi, je
dirais, Mme la Présidente, que le code d'éthique, évidemment, va s'appliquer.
Et un des principaux éléments d'un code d'éthique pour un organisme comme
celui-là, c'est justement de s'assurer qu'on ne se trouve pas en conflit d'intérêts.
Il y aura sans doute aussi des règles de gouvernance qui vont s'appliquer à l'organisme,
Mme la Présidente, et qui vont prévoir ce type de situation.
Une voix : ...
M. Drainville : Si vous
regardez la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État : «Le comité de
gouvernance et d'éthique a pour fonctions notamment :
«1° d'élaborer des règles de gouvernance
et un code d'éthique pour la conduite des affaires de la société;
«2° d'élaborer un code d'éthique
applicable aux membres du conseil d'administration, aux dirigeants nommés, aux
employés», et cetera.
Donc, l'éventuel code d'éthique, Mme la
Présidente, va prévoir des dispositions pour le type de situation auquel fait
référence le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Parfait. Et qui
tranche pour un employé qui veut savoir? Comme, je sais qu'on va avoir des
critères, mais, des fois, c'est comme : Est-ce que c'est aux limites? C'est
plus une situation comme ça. Je sais que le ministre dit qu'il y a des balises
puis des règles, mais c'est plus : Est-ce que c'est les ressources
humaines qui sont placées là pour dire : Bien, quelqu'un, oui, vous êtes
dans une situation de conflit d'intérêts, c'est meilleur pour cet individu...
individuel de se retirer de cette situation-là, encore juste pour garder le...
pas... bien, pour éviter des situations de conflit d'intérêts. Mais des fois ça
arrive à des gens que, parce qu'ils ont eu un passé, ils ont travaillé à un
autre... ils ont travaillé pour un autre gouvernement... Je ne sais pas, mais on
peut faire plein d'hypothèses comment une personne qui travaille au sein de l'institut
ou qui siège sur le comité peut se trouver dans une situation d'un conflit d'intérêts.
Puis c'est juste de bien comprendre comment cette personne-là peut demander un avis
pour clarifier la situation.
M. Drainville : Je pense qu'ils
vont devoir s'en référer... Une personne qui est dans le doute comme ça va
devoir s'en référer au comité de gouvernance et d'éthique, et, à ce moment-là,
le comité de gouvernance et d'éthique, s'il est dans le doute, peut demander l'avis
d'une ressource externe.
M. Kelley : Parfait. Ça
répond.
La Présidente (Mme Dionne) : Ça
répond à votre question, M. le député? D'accord. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions pour l'article 21? Est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Sous
division. Donc, nous sommes rendus maintenant à l'article 22. Donc, M. le
ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville : Parfait.
Merci. Très bien.
«22. Le gouvernement peut, aux conditions
et selon les modalités qu'il détermine :
«1° garantir le paiement en capital et
intérêts de tout emprunt de l'institut ainsi que l'exécution de toute
obligation de celui-ci;
«2° autoriser le ministre des Finances à
avancer à l'institut tout montant jugé nécessaire pour satisfaire à ses
obligations ou pour la réalisation de sa mission.
«Les sommes versées en vertu du présent
article sont prises sur le fonds consolidé du revenu.»
Commentaire : Cet article propose de
permettre au gouvernement d'offrir des garanties de paiement et d'exécution des
obligations de l'institut ainsi que d'autoriser le ministre des Finances à
avancer des fonds à l'institut pour l'aider à satisfaire ses obligations ou à
réaliser sa mission. L'article propose que les sommes requises en vertu de
cet...
M. Drainville : ...soit prise
sur le fonds consolidé du revenu et que, par conséquent, elle n'est pas à être
attribuée par le Parlement.
Ce sont des dispositions, Mme la
Présidente, des dispositions usuelles, habituelles pour des organismes non
budgétaires.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des questions, interventions commentaires? Ça va? Oui, allez-y,
Mme la députée.
Mme Garceau : Pour des
organismes non budgétaires, mais l'INEE va avoir un budget de fonctionnement.
M. Drainville : ...mais ce
n'est pas, comment dire, les organismes non budgétaires, ça ne veut pas dire
des organismes qui n'ont pas de budget. Les organismes non budgétaires, c'est
une catégorie d'organismes qui existe dans la loi. Peut être que M. Guyon
Martin, notre légiste, pourra nous donner plus d'informations sur cette
définition d'un organisme non budgétaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour donner la parole à M. le légiste?
Mme Garceau : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Veuillez
vous présenter et nous expliquer vos commentaires.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Alexandre
Guyon Martin, avocat pour le ministère de l'Éducation. Donc, ce qui distingue
un organisme budgétaire d'un organisme autre que budgétaire, c'est que pour les
premiers, l'organisme dispose de crédits qui sont alloués par le Parlement pour
financer ses activités, qui leur sont versés du Fonds consolidé du revenu,
tandis que les organismes autres que budgétaires, c'est qu'ils ont été créés
pour offrir des services, disons, plus particuliers, qui ne relèvent, disons,
directement de la mission de l'État puis qui disposent d'un plus grand degré
d'autonomie en matière de financement et de fonctionnement, donc ils peuvent
recevoir des sommes du gouvernement, ils peuvent aussi recevoir des sommes
d'autres ressources.
M. Drainville : Est-ce que...
Alors, par exemple, des organismes...
(Consultation)
M. Drainville : Des exemples
d'organismes autres que budgétaires... Mme la Présidente, tout à l'heure, j'ai
parlé d'organismes non budgétaires, là, mais c'était inexact, là, je voulais
dire «organisme autre que budgétaire». Alors, des exemples donc d'organismes
qui reçoivent leurs crédits du gouvernement, comme vient de le dire Me Guyon
Martin, vous avez, par exemple, l'Autorité des marchés financiers, l'Autorité
des marchés publics, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, le Centre
de francophonie des Amériques, la Commission de la capitale nationale du
Québec, le Conseil de gestion de l'assurance parentale, le Conseil des arts et
des lettres du Québec, le Conservatoire de musique, l'École nationale de
police, l'École nationale de pompiers, la Fondation de la faune, il y en a
toute une liste très, très longue. Alors, c'est dans cette, comment dire, dans
cette catégorie d'organismes que se situera l'INEE. Voyez-vous, dans cette
liste-là, il y a bien entendu l'Institut national de santé publique du Québec,
mais il y a également l'Institut national d'excellence en santé et services
sociaux, l'INESSS. Alors, si la loi est adoptée, Mme la Présidente, on
retrouvera dans cette liste-là éventuellement l'INEE. Héma-Québec est là, etc.,
etc. Et si vous regardez à l'article 26, Mme la Présidente, alors ce que
je viens de vous lire là, c'est... Ça l'est l'annexe 2, c'est ça? Alors,
je viens de vous lire l'annexe 2 de la Loi sur l'administration
financière, c'est bien cela?
Une voix : Oui.
M. Drainville : Et si vous
regardez l'article 26, l'annexe 2 de la Loi sur l'administration
financière est modifiée par l'insertion de l'INEE, comme je viens de... Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions, d'autres questions? Est-ce que
l'article 22 est... Oh, allez-y, Mme la députée. Oui, allez-y.
• (12 h 40) •
Mme Garceau : Juste pour fin
de compréhension. On avait parlé hier d'un budget de fonctionnement de
7 millions par année, donc compte tenu de l'article 22, ma
compréhension, c'est que, si dans une année x, l'INEE n'a pas, dans son budget
de fonctionnement, les fonds nécessaires pour faire, admettons, pour faire...
Mme Garceau : ...un travail ou
une recherche en particulier, parce que ça dépasserait, là, la fourchette
budgétaire, ça veut dire que, là, l'INEE, quel serait le processus, là? L'INEE
fait une demande au ministère de l'Éducation? Ça serait quoi, le processus pour
aller chercher une enveloppe plus importante concernant les finances pour
financer un projet, certains projets? Comment ça va fonctionner?
M. Drainville : On va... on
aura un budget, l'INEE aura son propre budget, et, si jamais il arrive des
circonstances qui font en sorte que le budget qui a été voté aux crédits n'est
pas suffisant, à ce moment-là, il y aura une demande spéciale qui sera adressée
aux organismes centraux pour doter l'INEE de ce montant supplémentaire. Puis là
il y a toute une procédure, il faut demander un CT aux crédits, etc. C'est la
procédure habituelle.
Mme Garceau : Ils vont avoir
la possibilité de faire. C'est ça que vous dites?
M. Drainville : Oui, oui,
absolument.
Mme Garceau : Pour aller
chercher des...
M. Drainville : Mais ce n'est
pas parce qu'elle a la possibilité qu'elle l'aura nécessairement.
Mme Garceau : Je comprends.
M. Drainville : On comprend,
hein?
Mme Garceau : Oui, je
comprends...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires ou interventions? Est-ce
que l'article 22 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article
22, adopté. Nous passons maintenant à l'article 23. M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Drainville : Article
23 :
«L'institut ne peut, sans l'autorisation
du gouvernement :
1° contracter un emprunt qui porte le
total de ses emprunts en cours et non encore remboursés au-delà du montant
déterminé par le gouvernement;
2° s'engager financièrement au-delà des
limites ou contrairement aux modalités déterminées par le gouvernement;
3° acquérir ou céder d'autres actifs au-delà
des limites ou contrairement aux modalités déterminées par le gouvernement;
4° accepter un don ou un legs auquel est attachée
une charge ou une condition.» ...nous donner un peu de background, là-dessus,
M. le ministre... M....
Des voix : ...
M. Drainville : Et, si M. le
ministre ne peut pas répondre, est-ce que M. le légiste peut répondre? Donc, ce
sont des... Je vais lire le commentaire. Cet article propose d'assujettir à
l'autorisation du gouvernement la réalisation de certaines actions par
l'institut. Alors, ce sont sans doute les dispositions usuelles, que l'on
retrouve dans d'autres lois. Est-ce que M. le légiste peut confirmer mon
affirmation?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Je
confirme l'affirmation du ministre, c'est lié à, justement, des organismes
budgétaires qui sont donc un peu plus loin, disons, des actions centrales du
gouvernement, de l'État. Donc, on leur donne une certaine marge de manœuvre,
mais en gardant un certain contrôle du gouvernement. Donc, ici, le gouvernement
pourra autoriser ces gestes à être posés, et ils pourront l'être de manière
spécifique ou de manière générale.
Puis, pour la capacité à accepter un don
ou un legs auquel est attachée une charge ou une condition, en fait, ce
serait... Je n'ai pas d'exemple en tête, mais, dans le fond, c'est si... un
legs conditionnel, comment dire, à ce qu'un geste soit posé, à ce que... Je
manque d'imagination pour ça, je suis désolé.
M. Kelley : J'imagine, un
cas, c'est quelqu'un veut donner un bâtiment à l'institut, mais il y a une
charge ou une condition attachée que ça doit toujours garder la mission d'être
un institut d'éducation. Mais je comprends qu'en théorie c'est juste de
s'assurer, quand même, si une fondation veut faire un geste très généreux
envers l'institut, que l'institut n'est pas piégé avec des conditions ou, quand
même, une charge qui est déraisonnable, ou, quand même, va mettre le
gouvernement dans une situation où ils sont obligés de prêter l'argent pour
financer... alors... explique ça, M. le ministre.
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, je pose d'excellentes questions, et le député de Jacques...
M. Drainville : ...de Jacques-Cartier
donne d'excellentes réponses. C'est quand même... C'est la communion, Mme la
Présidente, c'est la communion.
La Présidente (Mme Dionne) : Les
rôles sont inversés. Alors, bon...
M. Drainville : La communion.
Les esprits. Les esprits, hein?
La Présidente (Mme Dionne) : Les
esprits.
M. Drainville : Oui, les
esprits.
Mme Garceau : Je vais
continuer juste pour qu'on... Je pense qu'on est sur la même longueur d'onde,
surtout les legs testamentaires aussi. Une enseignante, peut être, dans son
testament, l'INNE est en fonction depuis plusieurs années, il fait un legs et la
condition, c'est que ce legs-là, cet argent-là, admettons on va mettre un
chiffre, là, 100 000 $, va aller à une recherche particulière. Bon
exemple?
M. Drainville : Bon exemple.
Mme Garceau : O.K., bon
exemple. Aïe, on est bon... pas pire. O.K.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
questions, interventions? Oui.
Mme Garceau : Deuxième
paragraphe, c'est là où je tente de voir s'engager financièrement au-delà des
limites ou contrairement aux modalités déterminées par le gouvernement. Comment
est-ce que ça, ça va être... la mise en œuvre de ça, là. Je tente de comprendre
parce qu'il va y avoir un budget de fonctionnement. L'institut ne peut, sans
l'autorisation du gouvernement, s'engager financièrement au-delà. Je voulais
juste avoir des commentaires du ministre à ce sujet.
M. Drainville : Ça, Mme la
Présidente, un peu comme je le disais tout à l'heure, l'organisme a son budget.
S'il veut aller au-delà de son budget, il doit obtenir l'autorisation du
gouvernement. Alors là ça peut prendre différentes formes. Habituellement,
c'est un CT, donc demande au Conseil du trésor. Dans certains cas, ça peut être
par décrets aussi, on peut autoriser une action particulière. Mais, bref, encore
une fois, Mme la Présidente, c'est dans l'ordre des choses, dans l'ordre normal
des choses. Je te donne un budget. Bien, si tu veux dépasser le budget, il faut
que tu reviennes voir le gouvernement. C'est le gouvernement qui est
responsable de la bonne gestion des fonds publics et en particulier des
crédits. Et donc avant d'autoriser des dépenses supplémentaires qui vont
au-delà du budget qui a déjà été autorisé, il faut que le gouvernement
approuve, parce que c'est le gouvernement, éventuellement, qui va devoir
justifier la somme supplémentaire.
Mme Garceau : Et pour le
troisième paragraphe : «Acquérir ou céder d'autres actifs au-delà des
limites ou contrairement aux modalités déterminées par le gouvernement».
M. Drainville : Mme la Présidente,
on sait qu'un des premiers articles que nous avons étudiés, c'était le fait que
l'organisme, l'INEE en l'espèce, va être installé, établie à Québec. Alors,
éventuellement, Mme la Présidente, c'est possible que l'organisme souhaite se
porter acquéreur d'un édifice pour y loger ses bureaux. Alors, si jamais c'est
le cas, il va falloir que le gouvernement approuve. Si jamais l'INEE est
propriétaire de ces bureaux puis qu'elle souhaite les céder, y souhaite céder
la propriété de cet actif-là, ça devrait être autorisé par le gouvernement.
Mme Garceau : Donc, céder
d'autres actifs, on parle de quoi?
M. Drainville : Une bonne
question. Une très bonne question. Honnêtement, je ne vois pas tellement quels
pourraient être les actifs d'un organisme comme l'INEE. Ils vont avoir des
bureaux. Je n'en ai aucune idée, là. C'est une disposition usuelle, encore une
fois, Mme la Présidente. Je n'ai aucune idée, décide de... je ne sais pas, moi.
Ils sont propriétaires de leur mobilier puis ils décident qu'ils veulent
changer de mobilier, puis ils veulent céder le mobilier, ils vont être
obligés... Je ne sais pas, je ne sais pas. Mais, tu sais, honnêtement, c'est
vraiment une disposition qui existe de façon générale, là, puis on veut juste
s'assurer, encore une fois, que le gouvernement ait le dernier mot dès qu'il
est question de ressources financières ou de ressources matérielles.
• (12 h 50) •
Mme Garceau : Non, c'est ça,
j'étais pour vous demander, pour vous, dans cet article, au niveau de la
définition...
Mme Garceau : ...d'actifs,
c'est des... d'autres actifs, donc évidemment immobiliers, c'est une chose,
mobilier, c'est une autre chose. Mais, à part de ça... O.K.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Oui, M. le député.
M. Kelley : ...M. le
ministre, l'Institut peut prêter l'argent jusqu'à quel montant sans contracter
votre... alors ils sont flexibles prêter l'argent jusqu'à quel montant, puis
une autre question, je trouve aussi le deuxième point, de s'engager
financièrement au-delà des limites ou contrairement aux modalités déterminées
par le gouvernement, c'est quoi, les limites? Puis aussi, contrairement aux
modalités déterminées par le gouvernement, c'est quoi, les modalités sont quoi
exactement?
M. Drainville : Mme la
Présidente, si vous regardez à l'article 11, le conseil d'administration
doit préparer un budget et le transmettre au ministre. Donc, il prépare le
budget. Alors, si jamais, Mme la Présidente, l'organisme veut aller au-delà du budget
qui a été approuvé, il faudra que le gouvernement l'approuve. Mais il n'y a pas
a priori, je vous dirais... puisque c'est bien la question du député de
Jacques-Cartier : Est-ce qu'il y a une limite à l'éventuelle dépense qui
pourrait être autorisée? A priori, non, mais, Mme la Présidente, on s'entend
que, tu sais, l'argent ne pousse pas dans les arbres, là. Ça fait c'est sûr
que, si on adopte un budget de x millions par année, puis que la dépense
exceptionnelle ou extraordinaire qui serait demandée dépasse ou constitue une
augmentation importante du budget annuel déjà voté aux crédits, bien là, il va
falloir que l'INEE justifie cette dépense. Et puis, encore une fois, Mme la
Présidente, ce n'est pas parce que tu soumets une dépense qu'elle va être acceptée.
M. Kelley : L'Institut peut
emprunter l'argent sans autorisation du gouvernement? Juste de bien comprendre.
M. Drainville : Non, non,
c'est le contraire.
M. Kelley : Le contraire.
M. Drainville : Oui. Ça va
être... c'est le gouvernement qui doit approuver les modalités, qui doit
approuver le montant, puis... Donc, « ne
peut.... L'Institut ne peut, sans l'autorisation du gouvernement, s'engager
financièrement au-delà des limites et des modalités qui sont déterminées, contracter
un emprunt, etc. » Donc,
le gouvernement a le dernier mot sur... essentiellement, sur tout, là, dès
qu'il est question d'argent. Si tu fonctionnes à l'intérieur du budget qui est
le tien, ça, c'est une chose. Là, tu as pleine autonomie, mais, si tu veux
revenir et obtenir plus d'argent ou contracter un emprunt, etc., bien, à ce
moment-là, tu peux, mais il faut d'abord que tu obtiennes l'autorisation du
gouvernement. Puis là, évidemment, le gouvernement va donner son accord selon
ses disponibilités budgétaires, là, ce qui fait que...
M. Kelley : Je ne sais pas si
on a des autres... J'essaie de décortiquer ce... comme aux délais... J'essaie
juste de comprendre, c'est quoi, la limite, c'est vraiment le cadre budgétaire
qui existe, je pense, M. le ministre, ce n'est pas une critique, mais je
trouve... Peut-être que c'est la formulation que j'ai un petit peu de misère de
juste bien comprendre. Il y a beaucoup de mots ici, mais c'est vraiment cette
question : C'est quoi, la limite? Est-ce qu'on a des autres exemples dans
les autres... comme l'Institut de santé publique ou quelque chose comme ça? En
tout cas, bref, je pose la question de mieux comprendre au-delà des limites, on
parle de quelle limite exactement? C'est...
M. Drainville : Si je veux
résumer, Mme la Présidente, la limite, c'est le budget, c'est le budget qui a
été accordé, c'est au budget annuel. Ça, c'est ça, la limite. Et, si tu veux
aller au-delà de la limite, bien, il faut que tu obtiennes l'autorisation. La
question que posait le député de Jacques-Cartier est bien pertinente. Et puis,
effectivement, si vous regardez l'INESSS, c'est la même chose, l'Institut, donc
l'INESSS, dans ce cas-ci, ne peut, sans l'autorisation du gouvernement,
contracter un emprunt qui porte le total... Etc., s'engager financièrement,
etc. C'est exactement, si je ne m'abuse, mot à mot...
M. Drainville : ...autres
mots les mêmes dispositions qu'on retrouve à l'article 51 de l'INESSS.
Une voix : C'est les mêmes...
M. Kelley : ...j'imagine,
c'est aussi encore de comprendre un peu plus le processus. À quel moment est-ce
que l'institut arrive puis dit : Aïe, M. le ministre, oupelaye! nous avons
dépensé un petit peu trop cette année? C'est quoi le comme pistes de solution?
On a un trou de 1 million de dollars dans nos comme prévisions, plus
des choses que nous avons engagé à faire. Alors, encore, c'est juste... À quel
moment ça... À quel moment est ce que l'institut est forcé d'aller voir pour
dire : Ça prend un petit plus d'argent parce que nous avons pris trop des
engagements dans nos fonctions?
M. Drainville : Oui. Je
dirais, Mme la Présidente, dans ce cas-ci, on parlerait, mettons, d'une dépense
extraordinaire liée à un mandat particulier ou lié à une recherche possiblement
qui serait exceptionnelle et qui n'aurait pas été prévue dans les activités
normales de l'institut au moment où ils ont présenté leur budget. Puis là il
arrive des circonstances exceptionnelles qui font qu'il y a une dépense
exceptionnelle de rattachée à ça. Et donc, là, ils viendraient nous présenter
leurs demandes. Et après ça, si on l'accepte, nous, on pourrait parrainer, si
on veut dire, cette demande-là auprès du Conseil du trésor pour obtenir des
crédits supplémentaires. Mais tout ça devrait évidemment être justifié. Puis,
encore une fois, Mme la Présidente, si tu veux avoir plus d'argent, tu es bien
mieux d'être capable de justifier ça, là, tu sais, le contexte budgétaire étant
ce qu'il est.
Mais, tu sais, tu peux t'imaginer, par
exemple... Un exemple, Mme la Présidente, on commence l'année, il n'y a pas de
pandémie. Quelques mois plus tard, il y a une pandémie. Alors là est-ce qu'il
pourrait y avoir... Est-ce que l'INEE pourrait souhaiter, proposer un mandat
spécial, une recherche particulière qui pourrait justifier des fonds? Alors,
mettons, on veut mettre en place un programme de tutorat pour aider les élèves
qui sont affectés par la pandémie. Bon, bien, à ce moment-là, est-ce que l'INEE
pourrait demander un budget spécial pour se pencher rapidement sur des
programmes de tutorat qui existent ailleurs puis nous faire des recommandations
pour qu'un éventuel programme comme celui-là voie le jour dans des écoles du
Québec et, tu sais, sur les modalités de mise en place, etc., etc.? C'est un
exemple que je vous donne, mais, évidemment, on ne souhaite pas que ça se
produise, mais c'est... Ça pourrait être. Ça illustre des circonstances hors de
l'ordinaire, mettons, qui pourraient justifier une demande particulière.
M. Kelley : Oui,
parfait. Ou quand même une autre situation extraordinaire, je ne sais pas, il y
a une perte de tous des meubles dans le bâtiment, je ne sais pas, il y a
toujours des choses qui peuvent arriver qui ne sont pas prévisibles. Mais je
comprends, M. le ministre, plus maintenant. Je comprends mieux cet article-là,
merci, maintenant. Alors, merci pour les explications.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres commentaires sur l'article 23?
Mme Garceau : Oui. Je
voudrais juste revenir sur le paragraphe 3° concernant les actifs. On a parlé
immobiliers, mobiliers également. Est-ce que ça inclut les données, de céder
les données de l'INEE?
M. Drainville : Excusez-moi,
je...
Mme Garceau : Il va
falloir que je répète ma question, hein?
M. Drainville : Je suis
désolé. Oui, je ne portais pas suffisamment attention.
Mme Garceau : Je voyais
ça.
M. Drainville : Oui,
c'est ça.
Mme Garceau : Oui.
M. Drainville : Allez-y.
Mme Garceau : Je vais la
laisser passer cette fois-ci.
M. Drainville : Oui.
Oui, c'est ça. Vous allez me donner une chance?
Mme Garceau : Oui.
M. Drainville : Oui?
O.K. c'est gentil. Oui. Vous allez peut-être avoir un autre pot de miel si vous
êtes gentille...
Mme Garceau : Bien,
j'espère, parce que je travaille fort... J'ai deux enfants.
M. Drainville : Ouais,
c'est ça.
La Présidente (Mme Dionne) :
Rapidement, en 20 secondes.
Mme Garceau : Rapidement.
Rapidement. Est ce que ça inclut...
Des voix : ...
M. Drainville : Bien,
voyons.
Mme Garceau : Bien,
regardez, peut-être qu'on va pouvoir se parler plus tard, mais là...
M. Drainville : J'en ai
donné à la dernière commission. Il y en a qui n'en ont pas eu.
Mme Garceau : Actif. Le
mot «actif». Je reviens, «céder d'autres actifs». Question très importante.
Est-ce que ça inclut les données, le mot «actifs»?
M. Drainville : La
réponse est non.
Mme Garceau : Des
données. O.K.
M. Drainville : La
réponse est non.
• (13 heures) •
Mme Garceau : O.K.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci. D'autres commentaires?
M. Drainville : Est-ce
qu'on peut présentement voir si on peut l'adopter, même si on a dépassé
13 heures?
La Présidente (Mme Dionne) :
S'il n'y a pas d'autre commentaire...
13 h (version non révisée)
La Présidente (Mme Dionne) : ...est-ce
que l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
article 23 adopté. Compte tenu de l'heure, je suspends les travaux jusqu'à 15
heures. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 04)
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
rebonjour. La Commission de la culture et de l'éducation est maintenant prête à
reprendre ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique et
édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation.
Donc, lors de notre suspension de nos
travaux cet avant-midi, nous en étions... nous avions adopté l'article 23.
Donc, nous serions à l'étude de l'article 24. Donc, M. le ministre, je vous
laisse en faire la lecture.
M. Drainville : Oui, bonjour.
Content de vous retrouver. On va passer encore plusieurs beaux moments
ensemble.
Article 24 : «L'institut doit fournir
au ministre tout renseignement que ce dernier requiert sur ses activités,
dans...
M. Drainville : ...délais et
dans la forme qu'il indique.»
Commentaire. Cet article propose d'imposer
à l'institut l'obligation de fournir au ministre de l'Éducation tout
renseignement sur ses activités que ce dernier requiert. Alors, voilà, Mme la
Présidente, c'est, comment dire, assez clair, et aisément compréhensible, et
aisément explicable aussi.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des questions, commentaires sur l'article 24? Oui, Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : J'en aurais une
pour l'article 24. Dans le fond, c'est le ministre qui, s'il veut, demande des
informations de n'importe quel ordre à l'institut. Est-ce que le ministre peut
donner, comme, des exemples de ce qu'il peut demander et qui n'est pas déjà
écrit dans la loi?
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, cette disposition-là, dans le fond, c'est un moyen qu'on se donne
pour échanger avec l'INEE. Ça marque, d'une certaine manière, l'indépendance de
l'INEE. Vous allez me dire : C'est un peu paradoxal, mais oui, parce que,
si l'INEE n'avait pas cette indépendance, on ne se sentirait pas le besoin de
déposer une telle disposition.
On se donne ce moyen, donc, parce qu'il va
falloir qu'à certains moments, effectivement, on puisse dialoguer avec l'INEE.
Alors, dialoguer sur quoi, Mme la Présidente? Bien, on a donné des exemples
tout au long de nos travaux des dernières journées et des dernières semaines.
Par exemple, mettons qu'il y a des travaux qui sont faits sur l'incidence des
maternelles quatre ans, et l'impact sur la réussite scolaire, et quel type de
maternelles quatre ans, par exemple, sont les plus efficaces, à l'intérieur des
maternelles quatre ans, est-ce qu'il y a des pratiques pédagogiques qui
démontrent que les enfants apprennent plus, apprennent mieux? On a parlé des
aides à la classe. Est-ce que les aides à la classe fonctionnent? Est-ce qu'ils
produisent effectivement des résultats scolaires plus importants? Est-ce
qu'ils... Comment aident-ils à l'efficacité de l'enseignant, de l'enseignant?
Alors, ça, c'est le genre de dialogue que nous pourrions avoir avec l'institut,
avec l'INEE.
Ils ne sont pas désincarnés, en d'autres
mots, Mme la Présidente. C'est important que l'INEE... bien, enfin, l'institut
est indépendant, mais il faut qu'il y ait des moments où on s'assoie ensemble,
et qu'on discute, et qu'on échange. Et donc le ministre de l'Éducation, bon, en
l'occurrence, c'est moi, pour le moment, un jour, ce sera quelqu'un d'autre,
puisse avoir quand même une bonne compréhension de là où l'INEE s'aligne, là où
l'INEE s'oriente, l'État des travaux, l'État d'avancement d'un mandat, par
exemple, que le ministre de l'Éducation pourrait lui avoir confié.
• (15 h 10) •
Quand on regarde le mandat de l'INEE et on
va à l'article 5, donc, enfin, la mission de l'INEE, on parle notamment
d'assurer la diffusion, hein, «dresser et maintenir à jour une synthèse des
connaissances scientifiques, identifier les meilleures pratiques, les diffuser
aux intervenants du système d'éducation», bon. Très bien. Alors, il se peut
qu'à un moment donné, Mme la Présidente, le ministre de l'Éducation soit
curieux de savoir, O.K., très bien, est-ce qu'il y en a, des activités de
diffusion sur les méthodes efficaces que vous avez pu identifier...
M. Drainville : ...à travers
vos recherches, à travers vos travaux, est-ce que cette diffusion des belles
pratiques, des bonnes pratiques, des pratiques efficaces, est-ce qu'elle se
fait véritablement? Alors, je veux être capable, comme ministre de l'Éducation,
Mme la Présidente, je veux être en mesure de pouvoir le demander à
l'INEE : Où est-ce que vous en êtes dans la diffusion de vos méthodes efficaces,
des méthodes efficaces que vous avez identifiées dans le cours de vos travaux?
Et, Mme la Présidente, si je peux me
permettre, ce type de disposition existe pour l'INESSS, pour l'Institut
d'excellence en santé et en services sociaux, ça existe pour l'INSPQ,
l'Institut national de santé publique, ça existe également pour l'Institut de
la statistique. Donc, c'est une disposition qui est quand même assez
conventionnelle.
Mme Ghazal : Je comprends que
ça existe pour plusieurs organisations, d'autres instituts, d'autres
ministères. Mais, par exemple, si je prends l'exemple du Conseil supérieur de
l'éducation, cette disposition-là n'existe pas. Le Conseil supérieur de
l'éducation, cette disposition-là de donner, de fournir n'importe quel
renseignement n'existe pas, parce que le Conseil supérieur de l'éducation est
entièrement indépendant. S'il restait en place, je vous le dis, je vais le
répéter, si le Conseil de l'éducation resterait en place, la disposition de
l'article 24, à la limite, ne m'inquiète pas par rapport à l'indépendance.
Parce que, dans d'autres articles, j'essaie de voir où l'INEE doit fournir des
renseignements au ministre, un avis ou des choses comme ça, ou les rendre
publics. Mais là, pour être vraiment, vraiment certain, on ajoute l'article 24
pour dire : Bien, il faudrait quand même au cas où , il y a d'autres
informations que le ministre a besoin, il faudrait les fournir. Je n'ai même
pas prononcé le mot «indépendance» que, tout de suite, le ministre a deviné que
ce qui m'inquiétait, c'était l'indépendance.
Alors, quand bien même que l'indépendance
existait, supposons que c'était vraiment indépendant avec le conseil
d'administration, les gens qui le composent, les décisions qui sont prises par
l'INEE, cet article-là vient un petit peu enlever cette prétendue indépendance
de l'institut puisque le ministre peut exiger toutes sortes d'informations ou
renseignements dans les délais que lui décide, dans la forme que lui décide de
la part de l'institut. Donc, cette prétendue indépendance vient d'être annulée
par cet article-là. Mais, encore une fois, je le répète, je n'aurais pas été
inquiète si le Conseil supérieur de l'éducation, qui n'a pas cette exigence-là,
que le ministre lui demande des renseignements sous la forme ou les délais que le
ministre exige, s'il restait en place, je trouverais ça normal, un peu comme
l'INESSS ou d'autres instituts statistiques, que l'Institut de la statistique
du Québec, je trouverais normal qu'il y ait cette disposition-là où le ministre
peut demander des informations. Mais je ne peux pas faire fi de la décision du
ministre d'enlever le Conseil supérieur de l'éducation qui, lui, est
entièrement et totalement indépendant et qui, oui, n'a pas le même mandat que
l'institut.
Puis c'est comme... Cet article-là, j'ai
l'impression que ça vient encore plus prouver, prouver ou conforter, je ne sais
pas quel mot dire... ou appuyer les inquiétudes des gens du milieu qui sont
extrêmement, extrêmement nombreux par les dispositions du projet de loi n° 23,
notamment la mainmise du ministre sur le système de l'éducation puis sur les
informations qui sont demandées. Puis je ne veux pas faire du temps, je veux
vraiment avoir une discussion avec la ministre. Bien, je ne le sais pas. Je
veux attirer l'attention du ministre, probablement, qu'il l'a déjà vu, qu'il y
a des organisations de chercheurs, des gens qui sont très, très impliqués, des
citoyens, des parents qui sont impliqués dans l'école... dans les écoles
publiques, des syndicats, aujourd'hui, très très, très... extrêmement nombreux,
Debout pour l'école, Je protège mon école publique, le CTREQ, plein de
chercheurs, les syndicats qu'on connaît FTQ, CSN... CSQ, etc.
Donc, des gens du milieu de l'éducation
qui ont publié aujourd'hui une déclaration pour dire au ministre :
Attention, avec tout ce qui est en train de se passer sur le terrain dans notre
système d'éducation...
Mme Ghazal : ...on a besoin de
personnel, on a besoin des gens qui restent dans notre réseau public et non pas
qu'ils quittent. Je vois comment le ministre fait des pieds et des mains pour
faire rentrer des gens dans le système de l'éducation, mais pendant qu'il fait
tous ces efforts-là, à l'autre bout on ne s'assure pas que ces gens-là restent
dans notre réseau. Donc, ça vient encore plus renforcer cet article-là, cette
impression de la mainmise du ministre sur le système d'éducation. Et encore une
fois, je répète, je ne veux pas qu'il me fasse un plaidoyer sur pourquoi
l'institut est important puis qu'il doit exister. Je vais le répéter et le réitérer
sans arrêt jusqu'à la fin, jusqu'à ce que, peut-être, le ministre va changer
d'idée, si le Conseil supérieur de l'éducation, son mandat était maintenu, je
ne serais pas inquiète puis ce serait... je veux dire, il y aurait des
problèmes, là, je ne serais pas entièrement d'accord avec la façon que l'INEE
va fonctionner, mais au moins on aurait un garde-fou qui est le Conseil
supérieur de l'éducation qui serait réellement et entièrement indépendant.
Donc, le ministre vient renforcer les inquiétudes des gens sur l'indépendance,
pas juste de l'INEE, mais de tout le réseau.
M. Drainville : Oui, je
comprends très bien, Mme la Présidente, le sens de la prise de position de la
députée de Mercier. Je la comprends, Mme la Présidente, je constate que je n'ai
pas pu la convaincre, pas encore du moins de l'indépendance...
Mme Ghazal : Ce n'est pas moi
qu'il faut convaincre, il faut convaincre toutes les personnes, là, qui sont
sorties aujourd'hui. Puis les syndicats, ce n'est pas comme des gens sur une
autre planète. Quand on dit le mot «syndicat», je le sais à quel point ce
gouvernement a en horreur les syndicats, ce n'est pas les... quand on dit
«syndicat», on parle des gens qui travaillent et qui tiennent à bout de bras
notre réseau public. Donc, il y a eux...
M. Drainville : Mme la
Présidente...
Mme Ghazal : ...ces gens-là
qui ont écrit une déclaration que le ministre a probablement lu, des citoyens
qui veulent une école publique de qualité, Debout pour l'école, Je protège mon
école publique, des chercheurs du domaine de l'éducation qui ont écrit
aujourd'hui une déclaration que j'espère que le ministre a lue pour dire :
Écoutez-nous.
M. Drainville : Oui. Bien,
Mme la Présidente, si je peux me permettre, j'aimerais aussi que la députée de
Mercier m'écoute, là. Elle vient de dire : Je sais à quel point ce
gouvernement a une sainte horreur — je pense que c'étaient ses mots — des
syndicats.
Mme Ghazal : ...
M. Drainville : Peut-être pas
«sainte horreur», mais Mme la Présidente, non, je... non.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
vous entends bien, M. le ministre. Donc, peut-être juste faire attention pour
ne pas prêter d'intentions.
Mme Ghazal : Non, mais je
suis contente...
M. Drainville : Non, non,
mais...
Mme Ghazal : Je suis contente
qu'il dise que non, parce que c'est l'impression très forte que j'ai quand ce
gouvernement-là parle.
M. Drainville : Oui, mais ce
n'était pas... Mme la Présidente, peut-être que je n'étais pas suffisamment
clair dans mon intervention. Ce n'était pas tellement un rappel au règlement ou
je ne... Je ne suis pas intervenu pour vous demander d'intervenir auprès de la
députée pour qu'elle adoucisse son langage ou qu'elle mette un bémol à son... à
l'expression qu'elle a utilisée, là, ce n'était pas pour ça que j'intervenais,
c'était vraiment sur le fond des choses. Non, on n'a pas les syndicats en
sainte horreur, ou en horreur, ou je ne sais trop, Mme la Présidente, là, les
syndicats ont un rôle à jouer dans la société québécoise et ils mènent des
combats avec lesquels on peut être en accord ou en désaccord, mais ils ont le
droit de les mener, ces combats-là, Mme la Présidente. Et moi, je... Mme la
Présidente, je vais parler pour moi, là, parce que, là-dessus, je n'ai pas
consulté le premier ministre, ou le Conseil des ministres, ou le caucus, là,
sur c'est quoi votre position, qu'est-ce que vous en pensez, vous autres, des
syndicats, là? Je pense que, là-dessus, on a tous droit à notre position.
• (15 h 20) •
Alors, moi, je voulais vous... je vais
vous dire la mienne. Moi, Mme la Présidente, je... les syndicats, ils ont été
des acteurs extrêmement importants dans l'avancement du Québec, ils ont été des
acteurs extrêmement importants dans certaines batailles qui ont permis à notre
société de faire des gains sociaux, de faire des gains démocratiques, de faire
des gains politiques aussi...
M. Drainville : ...alors, moi
je ne suis pas un anti-syndicat, Mme la Présidente, là, par contre, ce que je trouve
par moments, c'est qu'ils ne sont pas suffisamment en mode de proposition et en
mode constructif. Je trouve que, parfois, ils se cantonnent dans une position
où le moindre changement essuie d'emblée un refus, et c'est ça que je déplore
Mme la Présidente. Je déplore que, parfois, c'est le front du refus avant même
qu'on ait eu l'occasion d'en discuter. Et c'est cette attitude d'opposition
systématique qui, parfois, me rebute et m'irrite.
Alors, cela étant dit, Mme la Présidente,
je respecte bien évidemment les combats qui sont menés. Je ne suis pas
nécessairement d'accord avec ces combats-là et avec la manière avec laquelle
ils sont menés. Mais je le répète, Mme la Présidente, ce sont des combats qui
ont droit de citer dans la cité. Bon. Puis d'ailleurs, Mme la Présidente, à
part la semaine passée, quand je suis allée à Maskinongé, là, où honnêtement,
là, les manifestants étaient un petit peu agressifs, là, puis au cours des
derniers mois, à toutes les fois que j'ai visité une école ou que j'ai inauguré
une école, la première chose que je fais quand je descends du véhicule de
fonction, c'est d'aller à la rencontre des manifestants qui sont là, peu
importe le syndicat auquel ils appartiennent, parce que je juge que ce
dialogue-là, il est important. Le dialogue avec les représentants syndicaux, il
est important. Même si je ne suis pas nécessairement d'accord avec tout ce
qu'ils me disent, je prends le temps de les écouter puis je prends le temps de
discuter avec eux. Puis c'est un dialogue qui est sincère, Mme la Présidente.
Je ne suis pas juste là pour la forme, je les écoute, puis je réponds parfois à
leurs arguments, puis je leur dis, dans certains cas : Je ne suis pas
d'accord avec ce que vous dites, mais je respecte votre point de vue. Bon. Alors,
ça, c'est ma position sur les syndicats, Mme la Présidente.
Puis j'ai des membres de ma famille très
proches qui ont été actifs dans le mouvement syndical puis ils ont fait œuvre
utile. Puis moi, je viens d'un milieu modeste, Mme la Présidente. Puis j'ai été...
j'ai côtoyé des hommes et des femmes qui ont été actifs dans le mouvement
syndical, puis j'ai eu un très grand... j'ai, encore aujourd'hui, un très grand
respect, sinon même une affection pour certains des leaders syndicaux que j'ai
pu côtoyer comme journaliste. Un gars comme Henri Massé, Mme la Présidente,
c'est un homme pour lequel j'ai encore aujourd'hui un immense respect, puis il
y en a plein comme ça dans le mouvement syndical qui ont fait des choses
absolument exceptionnelles pour le Québec. J'avais une très bonne relation avec
Claudette Carbonneau. Honnêtement, Mme la Présidente, les hommes et les femmes
qui sont dans le mouvement syndical, là, moi, je... Un gars comme Serge Dupont
à Longueuil, qui était avec le syndicat de la Pratte, comment est-ce qui
s'appelait, Dumouchel, c'est des bonhommes fantastiques. Bon. Puis il y a eu
des femmes exceptionnelles aussi dans le mouvement syndical, Mme la Présidente.
Ça fait que ce n'est pas ça, l'enjeu, ce
n'est pas ça l'enjeu. L'enjeu, Mme la Présidente, c'est qu'on veut que
l'institut soit à la fois indépendant... puis tout est toujours dans la
recherche de l'équilibre, Mme la Présidente, on veut que... Et on donne à
l'INEE les moyens d'être indépendants, mais on veut aussi, Mme la Présidente,
que les travaux de l'INEE se fassent aussi en cohérence avec les orientations
du gouvernement sur certains enjeux qui sont prioritaires et pour lesquels on a
besoin de l'INEE. On en a besoin, on aura besoin... on a déjà besoin, à mon
avis, et on aura besoin de l'INEE lorsqu'il sera créé pour nous éclairer
justement sur certains enjeux, sur certains grands débats, sur les manières,
encore une fois, de favoriser la réussite scolaire et tout le reste. J'ai déjà
dit ça 1 000 fois...
M. Drainville : ...et donc il
faut, Mme la Présidente, à un moment donné, qu'on se donne, dans la loi, les
moyens de pouvoir demander à l'INEE certaines choses. Il faut avoir ce
levier-là dans la loi, et c'est ça qu'on fait avec l'article 24.
Mme Ghazal : Le ministre dit
que les syndicats ne font que critiquer mais qu'ils ne proposent rien.
M. Drainville : Ce n'est pas
ça que j'ai dit, Mme la Présidente, ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai dit
qu'ils avaient le droit de mener ces combats-là, c'est un droit acquis. J'ai
dit que les syndicats avaient mené des batailles qui nous ont permis de faire
des avancées exceptionnelles sur le plan social, démocratique, politique. Ils
ont fait des choses extraordinaires, les syndicats, au Québec.
Ce que j'ai dit, c'est que, parfois, là où
je décroche, là où je deviens impatient, là où je, oui, deviens critique des
syndicats, c'est lorsqu'ils se cantonnent dans des positions de refus
systématiques plutôt que d'évaluer la mesure et d'y voir, dans certains cas,
des aspects positifs. C'est l'espèce de posture d'opposition systématique que
j'observe parfois, pas toujours, pas toujours. Mais là, ce que j'observe, cette
posture d'opposition systématique avant même qu'on ait commencé à discuter,
c'est non, ça, je ne suis pas d'accord avec cette posture-là, Mme la
Présidente, et c'est ce bout-là que je déplore. Mais faites-moi pas dire que je
trouve que, tout le temps, les syndicats sont toujours pareils. Ce n'est pas
vrai. Ce n'est pas vrai, puis il y a des leaders syndicaux, j'en ai nommé
quelques-uns, qui sont capables, justement, de... qui ont ce sens de la mesure,
qui sont capables de dire ou qui ont été capables par le passé de dire :
Ça, je n'aime pas ça puis je n'en veux pas, puis tu ne me convaincras pas, mais
ça, par contre, je trouve que c'est bon puis je vais le dire. Bien, cette
espèce de mesure-là, ce sens de la mesure, cette capacité d'être constructif,
pas juste d'être opposé, mais de proposer, par moment, je voudrais, je
souhaiterais que notre mouvement syndical soit davantage dans cet état
d'esprit. C'est juste ça que je dis.
Mme Ghazal : ...
M. Drainville : Bon. Ça fait
que faites-moi pas dire ce que je n'ai pas dit.
Mme Ghazal : ...systématique.
M. Drainville : Parfois ils
le sont.
Mme Ghazal : Puis, dans le
passé, ils faisaient des propositions, mais c'est parce que, là, ces
représentants des gens qui tiennent à bout de bras notre école publique, parce
que c'est ça qu'ils sont, il n'y a pas les syndicats puis les profs qu'on cherche,
c'est leurs représentants, eux autres, ils réagissent à ce que le ministre leur
dit. S'ils étaient à leur place, ça veut dire qu'ils savent comment ça
fonctionne dans notre système scolaire, ils ne feraient pas ces
propositions-là, donc ils ne vont pas commencer par dire : Tout ce que
vous faites, c'est bon, parce qu'ils ont des propositions, mais c'est le
ministre qui leur fait... qui dépose ce projet de loi, donc il faut qu'ils
réagissent. Donc, ça commence par non, mais écoutez-nous, voici ce qu'on
propose. Sauf qu'il faudrait que le ministre écoute qu'est-ce que ces gens-là
proposent. Ils ne font pas que s'opposer, ils commencent par dire : On
s'oppose à ce projet de loi, puis, après ça, ils font des propositions. Mais
quand ils font les propositions, elles ne sont pas entendues du tout. Ce n'est
pas eux qui peuvent déposer des projets de loi. Ils le disent dans l'espace
public, et là, dans la déclaration d'aujourd'hui, ce qu'ils disent c'est :
Écoutez-nous. Quand est-ce que vous allez nous écouter? Pas nous écouter à
moitié quand on dit non, puis, après ça, on vous propose des choses, puis là,
tout d'un coup, il n'y a plus personne qui répond. C'est écoutez-nous jusqu'au
bout. Non à votre projet de loi, à ce que vous êtes en train de faire où est-ce
que vous êtes en train d'abolir, par exemple, le Conseil supérieur de
l'éducation, de mettre en place un institut qui va imposer des façons de
travailler aux experts et expertes dans nos écoles, qui sont nos profs, des
gens qui travaillent avec nos élèves, ce sont elles, surtout, c'est beaucoup
des femmes à qui on impose des façons de travailler, alors que ce sont des
expertes. L'INESSS, je ne pense pas qu'il fait ça aux médecins. Il ne dit pas,
l'INESSS, comment opérer un patient, mais c'est ça qu'on dit aux
enseignants : Voilà comment vous devez enseigner. Voilà sur quoi vous
devez suivre une formation, etc.
• (15 h 30) •
Des propositions, il y en a plein, je veux
juste les dire, je vais les mentionner, les propositions. Parce qu'après le non
au p.l., il y a un : mais voici ce qu'on propose. J'aimerais ça que le
ministre l'écoute, ce qu'ils disent. Ils disent, par exemple, qu'il faudrait
commencer par reconnaître qu'il y a des inégalités qui existent dans notre
système d'éducation. Le ministre, il dit qu'il vient de milieux modestes, mais
ce n'est pas juste par ces grands talents que... je suis certaine qu'ils sont
immenses, les talents du ministre, personnels, qu'il est arrivé aujourd'hui à
être ministre, puis qu'il a été journaliste, puis qu'il est devenu qui il est
aujourd'hui, puis qu'il donne beaucoup de choses à la société. Ce n'est pas
tout seul, qu'il s'est construit, en venant d'un milieu modeste, c'est grâce à
la société puis au fait qu'on a un système d'éducation publique ouvert à des
personnes qui viennent de milieux modestes, comme le ministre puis plein de
gens qui sont dans le gouvernement puis ici, à l'Assemblée...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Ghazal : ...nationale,
tout le monde ne vient pas de la haute. Les gens viennent de milieux modestes.
Ils se retrouvent ici parce que le système d'éducation ne recrée pas, comme
aujourd'hui il est en train de faire, les inégalités, au contraire, il amène
une égalité dans notre société pour que les enfants de peu importe où est-ce qu'ils
se retrouvent, dans quel milieu familial, ils puissent être ce qu'on appelle,
même si le mot n'est pas très beau, des transfuges de classe, de changer de
classe ou de changer de milieu ou d'aller au bout de leurs aspirations. Puis
ça, c'est les inégalités. En ce moment, là, aujourd'hui, c'est de moins en
moins vrai puis ça ne fait que s'accentuer avec l'école à trois vitesses.
Donc, une des propositions qui est faite
par les enseignants, les gens dans le milieu de l'éducation, les chercheurs,
les représentants syndicaux, les parents qui tiennent à l'école publique, c'est
de dire : Ça serait très important de reconnaître le système inégalitaire
actuel, qu'on appelle le système à trois vitesses, qui est à la source de
beaucoup de problèmes dans notre système d'éducation. Par exemple, qu'est-ce
qui fait que des enseignants, pas juste les nouveaux, là, avant cinq ans,
quittent? Qu'est-ce qui fait qu'il y a des enseignants et enseignantes qui
quittent au bout de 10, 15, 20 ans, qui sont trop jeunes pour prendre leur
retraite puis dire : Bien, on va endurer jusqu'à la retraite, puis ils
décident de quitter le bateau? Bien, c'est la tâche, leur tâche dans leurs...
dans les écoles, dans leurs classes. Il y a plein d'enfants qui ont des... des
difficultés, avec des plans d'intervention. Ça fait qu'il faut alléger la tâche
de ces enseignants-là, par exemple en ayant un système où on reconnaît qu'il y
a un... le système... le système à trois vitesses puis qu'il puisse y avoir une
meilleure répartition dans la classe des élèves en difficulté au lieu de les
concentrer tout le monde dans les classes régulières.
Qu'il y ait un rattrapage salarial. Là, en
ce moment, il y a eu, cette semaine, une première journée de grève, il va y en
avoir d'autres. Il faut les écouter. Ils disent : On a besoin d'un
rattrapage salarial. Le gouvernement aime beaucoup et M. le premier ministre
adore se comparer à l'Ontario et au reste du Canada. Ils voudraient avoir un
rattrapage salarial qui équivalent la moyenne canadienne.
Ils veulent que leur autonomie soit
reconnue, qu'on arrête de leur imposer des façons de faire en regardant des
chiffres, puis cette nouvelle gestion axée sur les résultats uniquement, puis
des données uniquement probantes. On peut les regarder, mais on ne peut pas
prendre toutes les décisions basé là-dessus.
Donc, c'est de les soutenir puis de
reconnaître que ce sont eux et elles, les enseignantes, les gens qui travaillent
dans nos écoles... qu'elles puissent suivre les formations qu'elles pensent qu'elles
ont besoin, parce que ce sont des professionnelles de nos écoles. Ça, c'est une
proposition qui est faite puis ça a été une entente qui a été faite par le
précédent ministre. Mais là qu'est-ce qu'on leur dit? Bien, voilà les
formations que vous allez devoir suivre. Pas en totalité, quelques heures,
peut-être 100 % des heures, peut-être une partie. Ça, c'est une
proposition qui est faite au ministre. Est-ce qu'elle est entendue? Pas du
tout.
M. Drainville : Mme la
Présidente, est-ce que je peux répondre?
Mme Ghazal : Il y a des
propositions qui sont faites au ministre, mais il n'y a aucune réponse par
rapport à ces propositions-là. Tout ce que le ministre entend, c'est un refus
puis une... un refus du changement. Mais, moi, ce n'est pas ce que j'entends
quand je leur... quand je les écoute pour vrai.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Drainville : ...la
présidente...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
la parole est à vous.
M. Drainville : ...il y a
beaucoup de choses, il y a beaucoup de choses dans l'intervention de la députée
de Mercier, et puis je suis très partagé parce que je trouve qu'on est très,
très loin de l'article 24 du projet de loi. En même temps, il y a des
affirmations qui ont été faites, Mme la Présidente, qui me laissent... comment
dire, qui me laissent pantois, dubitatif et qui doivent être rectifiées.
Par exemple, lorsque j'entends que le
projet de loi va imposer des méthodes aux enseignants, là, je pense que la
députée de Mercier paraphrasait la... l'extrait de la lettre qui dit que «le projet
de loi n° 23 dictera les pratiques des enseignantes et enseignants au
détriment de leur autonomie professionnelle et de leur expertise». Mais c'est
faux, ça, c'est absolument faux, Mme la Présidente. Il n'y a rien dans le
projet de loi qui dit ça, au contraire. C'est même la députée de Mercier, Mme
la Présidente, qui a fait inscrire dans la... dans le projet de loi, dans la
liste des valeurs de l'INEE, «le respect de l'expertise en pédagogie des
enseignants».
Alors, Mme la Présidente, là, il faudrait
savoir, là. La députée a fait inscrire le respect de...
M. Drainville : ...expertise
en pédagogie des enseignants. Ça fait maintenant partie du projet de loi
n° 23. Et là, je l'entends reprendre le discours qui veut que ce respect
de l'expertise en pédagogie ne sera pas au rendez-vous. Bien, il faudrait se
brancher, là, Mme la Présidente, là. Est-ce que les mots ont encore un sens?
Nous avons accepté l'amendement proposé par le député de Mercier. Alors, quoi?
Elle ne croit pas à son propre amendement, maintenant, après l'avoir fait
voter, elle n'est plus d'accord avec elle-même?
Alors, non, Mme la Présidente, l'INEE ne
va pas imposer, dicter des pratiques. L'INEE va s'inspirer de ce qui se fait le
mieux, ici et ailleurs dans le monde, va répertorier la recherche, les
meilleures pratiques, et va en faire la promotion et la diffusion dans nos
écoles, basées sur les données probantes, probantes, de "probere", du
latin "probere". Même racine latine que "prueba" en
espagnol. Preuve, c'est basé sur des preuves. Alors, données probantes, c'est
données basées sur des preuves, sur à la fois des données quantitatives et des
données qualitatives. On s'assure que ce qui est mis en place fonctionne, donne
des résultats, est efficace et une fois qu'on l'a prouvé, après ça, on le
diffuse. C'est ça que va faire l'INEE, Mme la Présidente, alors qu'on ne fasse
pas dire au projet de loi n° 23 ce qu'il ne dit pas.
Et, par ailleurs, Mme la Présidente, la
députée de Mercier fait beaucoup d'affirmations. Je ne vais pas toutes les
relever parce que je ne considère pas que le moment est bien choisi pour avoir
un débat philosophique sur la supposée école à trois vitesses. Alors, je vais
m'arrêter là, Mme la Présidente, parce que je veux revenir au projet de loi. On
aura cette discussion-là à un moment donné, mais je voulais quand même remettre
les pendules à l'heure sur une affirmation qui a été faite par le député de
Mercier qui s'inspire de cette lettre dont elle parle. Et puis sur l'inégalité,
Mme la Présidente, la société québécoise, c'est la société la moins
inégalitaire des Amériques, O.K.? Puis ça, c'est démontré scientifiquement.
C'est le coefficient de génie, c'est clair. Et l'une des raisons pour
lesquelles c'est la société la moins inégalitaire, c'est notamment à cause de
notre système d'éducation. Puis, Mme la Présidente, notre système d'éducation,
il n'est pas parfait, mais on y investit d'énormes ressources comme il se doit,
parce que c'est une valeur qui est chère, pas juste au gouvernement de la
Coalition avenir Québec, c'est une valeur qui est chère au peuple québécois,
très certainement depuis le tournant des années 60. Avant, on peut
débattre. Le système scolaire n'était certainement pas exemplaire, mais il y
avait des familles au Québec qui croyaient à l'éducation. En 1960 ou autour de,
on a décidé de se donner un système scolaire accessible, gratuit, notamment. Et
puis on a construit le Québec moderne avec ce système-là et il a donné des
résultats exceptionnels. Et de laisser entendre que le système actuel n'est pas
à la hauteur des principes et des valeurs qui ont... nous ont permis d'édifier
ce système-là, qui ont mené à la création de ce système-là, de ce réseau-là
dans les années 60, je ne suis pas d'accord, Mme la Présidente, avec cette
affirmation. O.K. Maintenant, je n'aurai pas... je n'irai pas plus loin
là-dedans. On aura cette discussion-là à un autre moment. Là, ce que je dis,
c'est que l'INEE va être un outil qui va nous permettre... qui va constituer
une avancée, une avancée, un progrès réel dont vont bénéficier nos élèves, dont
va bénéficier notre corps enseignant et dont va bénéficier notre réseau
scolaire. J'en ai la conviction profonde, Mme la Présidente. Alors, c'est ça
que je pense.
• (15 h 40) •
Mme Ghazal : Par rapport à...
Oui, bien, Mme la Présidente, par rapport à l'amendement qu'on a déposé, puis
je suis contente que ça ait été accepté par le ministre, le fait de dire qu'il
faut, dans le respect de... je ne me rappelle plus de la formule...
Mme Ghazal : ...elles ont
de l'expertise ou de l'autonomie. Je ne me rappelle plus du terme exact, là, je
ne l'ai pas devant moi.
M. Drainville : ...de
l'expertise en pédagogie des enseignants.
Mme Ghazal : C'est ça.
Donc, ça, je suis contente que ce soit écrit. C'est juste qu'après, plus tard,
on va traiter un article, je ne sais pas quand est-ce qu'on va s'y rendre, sur
la formation, où le ministre nous dit souvent on ne va pas imposer 100 %
des 30 heures par année pour les enseignants. Sauf que ce n'est pas écrit.
Quand on va être rendus là, quand on va être rendus à cet article-là, je pourrais
faire un amendement, déposer un amendement qui mentionnerait explicitement
qu'il n'y en aura pas d'heures qui seront imposées. Parce que le ministre nous
dit souvent : Ah! mais si on en impose juste trois heures sur un
sujet particulier, les 27 autres heures que les enseignants vont faire,
elles vont pouvoir choisir ce qu'elles veulent. Mais ce n'est pas écrit dans la
loi. Dans la loi, la façon que l'article est écrit sur les heures de formation,
le ministre aurait le droit d'imposer 100 % des heures de formation sur un
sujet sans respecter l'expertise, comme tous les professionnels, dans tous les
milieux, dans tous les secteurs qui peuvent choisir eux-mêmes les formations
qu'ils ou elles suivent.
Donc, ça, quand on va être rendus là, à
cet article-là, pour vraiment en avoir le cœur net, qu'on respecte l'expertise,
ça, c'est un exemple que je donne, qui va... Le ministre va pouvoir nous
démontrer dans les faits que ce n'est pas juste un vœu pieux, écrit dans un
article, de respecter l'expertise professionnelle, mais que va être réellement
mis en place pour vrai. Et ça, on va pouvoir le voir dans un article un peu
plus loin. Donc on essaye, nous, ici, comme parlementaires, de sauver les
meubles, sauver l'expertise puis l'autonomie des enseignants parce qu'en ce moment
il y a une grande inquiétude, puis ce n'est pas de la résistance au changement,
les gens dans le milieu de l'éducation ont fait plein de propositions au
ministre, mais il n'en tient pas compte dans son projet de loi, notamment une
que je répète qui est le Conseil supérieur de l'éducation. Je suis certaine. Je
suis certaine que si le ministre nous disait que le Conseil supérieur de
l'éducation allait être maintenu tel qu'il est avec son indépendance, on se
s'épargnerait énormément, énormément de discussions en ce moment. Et moi, je
n'hésiterai pas en disant : Mon Dieu! Mais l'article 24, le ministre
est en train de faire mainmise. Ça démontre à quel point l'institut n'est pas
indépendant puisque le ministre peut exiger pas tout simplement tout renseignement,
il peut même l'exiger dans les délais, dans la forme que lui indique.
C'est-à-dire qu'elle est où l'indépendance de l'institut? L'institut ne peut
pas lui dire : Non. Attention, M. le ministre. Que ce soit le ministre
actuel qu'on a ou n'importe lequel, enlevez vos mains de là. Nous sommes
indépendants. Vous n'avez pas le droit. L'article ici va les obliger parce que
l'institut «doit». Donc, c'est une obligation de fournir les renseignements que
le ministre exige. Donc ça enlève l'indépendance, cet article-là.
Et ça serait intéressant, peut-être, que
le ministre enlève, abroge cet article-là, l'article 24. Ça rassurerait.
Mais s'il ne veut pas le faire, au moins s'il pouvait nous dire que le Conseil
supérieur de l'éducation va être maintenu. Je vous le dis, là, ça va apaiser
tout le monde. Puis on va pouvoir passer à autre chose. Puis c'est correct que
l'institut existe tel qu'il est. On n'est pas d'accord, les chercheurs ne sont
pas d'accord avec la façon que l'institut va travailler avec une certaine façon
de penser, mais ça serait beaucoup, beaucoup moins pire puis ça nous
permettrait de sauver les meubles.
Par rapport au système de l'école à trois
vitesses, je sais que ce n'est pas l'objectif de la discussion en ce moment. On
va avoir aussi d'autres occasions de le faire. Quand je dis que le système est
inégalitaire, je ne suis pas en train de dire qu'en ce moment il est
entièrement inégalitaire. C'est qu'il l'est, inégalitaire. Ça, c'est le Conseil
supérieur de l'éducation, qu'on va... que le ministre va abolir, qui l'a dit.
Par rapport au reste du Canada, mais aussi par rapport au passé, il est de
moins en moins égalitaire. On le voit, on le constate. Les chiffres, les
données probantes, les données sont là pour nous le démontrer de plus en plus.
Puis cette tendance-là s'est accentuée à travers les dernières années et elle
va s'accentuer de plus en plus si on ne fait rien puis qu'on met juste quelques
mesures à gauche et à droite en disant qu'on va essayer tant qu'on peut quand
c'est possible. Parce que ce n'est pas si facile que ça, on l'a vu cette
semaine dans les écoles, d'avoir des projets particuliers partout, etc.
L'attractivité des écoles privées est encore immense, extrêmement importante.
Puis les gens, ils ont l'impression que leurs enfants vont rater leur vie s'ils
ne vont pas à l'école privée. Puis on ne peut pas leur exiger ou leur dire...
leur dire : Ah! Mais ne vous inquiétez pas, l'école publique, ça va bien.
On ne peut pas le faire. Il va falloir le faire...
Mme Ghazal : ...c'est une
action gouvernementale, et non pas une action personnelle des parents, qu'on va
pouvoir sauver notre réseau public et sa qualité. Donc, ce n'est pas :
actuellement, c'est zéro inégalitaire, notre système d'éducation. C'est une
tendance très, très affirmée, soutenue par les chercheurs, soutenue aussi par
le Conseil supérieur de l'éducation depuis des années. Et cette tendance-là ne
fait que s'accentuer. Et, moi, je suis inquiète pour le futur et l'avenir.
Donc, je vais revenir à l'article 24. Est-ce
que le ministre, lui-même, sans même que je dise... que je parle de mon
inquiétude par rapport à l'indépendance, il l'a nommée lui-même, est-ce qu'il
accepterait, par exemple, pour l'article 24, qu'il n'y ait pas cette
exigence-là, puisqu'il y a d'autres articles dans le projet de loi qui crée
l'institut où le ministre va avoir accès à des informations puis des
renseignements de l'institut? Il va pouvoir dire ce qu'il en pense. Là, je n'ai
pas les articles exacts devant moi, mais on les a déjà traités. Est-ce que
c'est possible que, dans l'article 24, le ministre décide de laisser tomber? Je
veux dire, je n'ai pas compris, tout à l'heure, il a nommé quelques exemples,
je n'ai pas compris pourquoi c'est si nécessaire que le ministre demande ces
informations-là. Parce que, si l'institut est aussi indépendant qu'il le dit,
cet article-là vient d'annuler cette perception de l'indépendance de
l'institut. Ça vient de l'annuler.
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'ai déjà signifié les raisons pour lesquelles cette disposition-là
existait. L'INESSS a la même disposition, l'Institut national de santé publique
a la même disposition, l'Institut de la statistique a la même disposition. Je
ne crois pas que cette disposition procédait... lorsque ces trois organismes-là
ont été créés, je ne crois pas que cette disposition procédait de quelque
volonté de contrôle que ce soit, de quelque atteinte à l'indépendance que ce
soit. C'est une disposition qui donne au ministre un levier pour pouvoir,
justement, obtenir des renseignements, obtenir des informations qui sont
nécessaires à l'exercice de ses fonctions et qui sont nécessaires à l'arrimage,
au nécessaire arrimage qu'il doit exister... qui doit exister, dis-je bien,
entre les fonctions du ministère de l'Éducation et les fonctions qui seront
celles de l'INEE, tout cela dans le respect de l'indépendance de l'INEE.
Alors, encore une fois, Mme la Présidente,
l'activité de l'INEE se manifestera à l'intérieur de ces deux pôles,
l'indépendance, d'un côté, le nécessaire arrimage, de l'autre, il faut que les
deux soient présents, et c'est dans cet équilibre-là que l'INEE fera œuvre
utile et accomplira sa mission. Alors là, on est davantage dans l'arrimage. Il
y a d'autres dispositions, comme celle qu'a fait voter la députée de Mercier,
qui sont davantage dans le pôle indépendance. Et donc il faut trouver cet
équilibre-là, et je pense que nous l'avons trouvé.
On n'est pas fermés à des bonifications,
la preuve en est, Mme la Présidente, qu'on ne cesse de voter des amendements,
depuis le début de l'étude de ce projet de loi. Alors, voilà. Donc, en tout
respect pour la députée, l'article 24 est là pour rester.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée, il vous reste moins d'une minute pour cet
article. Il y a un temps de parole pour chaque article, donc...
Mme Ghazal : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Ah
oui, parfait, vous...
Mme Ghazal : ...est-ce que le
ministre serait ouvert à faire une modification à l'article 24?
M. Drainville : Je le trouve
très bien comme il est écrit, Mme la Présidente, l'article 24. Je le trouve
très bien dans son libellé actuel.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme la députée, avez-vous quelque chose à rajouter?
Mme Ghazal : Bien, je vais
laisser ma collègue, je veux garder les quelques secondes, on ne sait jamais.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Alors, Mme la députée de Robert-Baldwin, la parole est à vous.
• (15 h 50) •
Mme Garceau : Oui. Merci, Mme
la Présidente. L'article 24... On a eu plusieurs discussions, M. le ministre,
depuis le début de la révision, de l'étude de ce projet de loi article par
article, et on a souvent soulevé l'aspect de l'indépendance de l'INEE. Compte
tenu des témoignages, des mémoires qui ont été déposés, vous savez très bien
qu'il y a une grande opposition concernant sa...
Mme Garceau : ...une grande
opposition concernant sa création. Je ne veux pas entrer dans les détails.
Cependant, lors de l'étude détaillée... Et on a souvent soulevé la question de
l'indépendance lorsqu'on regardait... Là, je vais mentionner l'article 11, 14,
15, 19. Ces articles-là, ces nouvelles dispositions font en sorte que le
ministre va recevoir un plan annuel des activités de l'aîné... de l'INEE. Il va
recevoir le plan... le plan... pas annuel, mais le plan... — il y a
un autre mot — le rapport annuel. Le plan annuel; après ça, il va y
avoir un rapport annuel; après ça, si jamais il y a des inquiétudes, là, il
pourrait même mettre la Vérificatrice générale pour faire une révision; après
ça, il va recevoir des avis concernant les formations qu'il va pouvoir mettre
en œuvre ou pas. Donc, à un moment donné... Plus des recommandations, parce
que, là, dans les recommandations, même l'INEE va devoir prévoir ou considérer
les conséquences prévisibles au niveau du réseau... du... du système, incluant
les coûts associés à ces recommandations-là.
Et là, on arrive à 24, hein? Donc,
graduellement, avec l'étude progressive d'article en article, on voit, de peu à
peu, je vais le dire... on est en train... d'effritement, si je peux dire, de
l'indépendance, parce que vous allez recevoir toute l'information concernant
les activités, peut-être pas au rythme que vous voulez, mais, quand même, vous
allez... non seulement vous allez être informé, vous allez avoir votre mot à
dire aussi concernant la mise en œuvre. Mais là, on arrive à 24, et là je suis
un petit peu... Là, on... Ma collègue l'a mentionné. Moi, je le vois comme,
vraiment, on est en train d'effacer, là, l'indépendance, parce qu'à un moment
donné, là, les... il faut faire... il y a une ligne dans le sable, là, au
niveau d'indépendance, parce qu'avec l'article 24, je ne sais pas elle est où,
l'indépendance de l'INEE, parce que, là, à tout moment... Et là, c'est votre
commentaire, le commentaire du ministre concernant... ou, dans le projet de
loi, vous êtes en train d'imposer une obligation. Là, ils doivent fournir tout
renseignement, on va dire de quelque nature, dans les délais et dans la forme
que vous allez indiquer. Où est l'indépendance là-dedans?
Et là, en plus, on a aujourd'hui, compte
tenu, on le sait très bien... le Front commun et les... et les grèves... la
grève qui s'en vient, et là on a, dans l'article du Journal de Québec — je
ne sais pas si vous l'avez pris connaissance, M. le ministre — de
Daphnée Dion-Viens, et là, j'ai des centrales syndicales, chercheurs et
citoyens, là, on parle : «Centrales syndicales, chercheurs et citoyens
impliqués dans le réseau de l'éducation font front commun pour réclamer d'une
seule voix l'abandon de la réforme scolaire du gouvernement Legault prévue dans
le projet de loi n° 23.» Mais là, je veux aller directement à la citation
concernant la création de l'INEE, parce que, là, on rappelle... «Les
signataires rappellent au premier ministre qu'il s'était engagé, au lendemain
de sa défaite lors de l'élection partielle de Jean-Talon, à être davantage à
l'écoute de la population. Le projet de loi n° 23 prévoit notamment la création
d'un institut national d'excellence en éducation qui dictera les pratiques des
enseignantes et enseignants au détriment de leur autonomie professionnelle et
de leur expertise, alors même que nous vivons une grande dévalorisation du
personnel dans le réseau», peut-on lire. Par ailleurs, en raison d'une
centralisation entre les mains du ministre de l'Éducation — et ça,
c'est la grande critique — et d'indicateurs qui reposent sur les
résultats des élèves, une pression accrue se fera assurément sentir sur le
personnel, qui craint la mise en place...
Mme Garceau : ...qui craint la
mise en place d'un système de surveillance à grande échelle, ajoute-t-on. Donc,
ce projet de loi idéologique risque donc d'empirer la situation en centralisant
les décisions, en éliminant les contre-pouvoirs, en instrumentalisant le
personnel, en accentuant les problèmes de gouvernance et en éloignant l'école
de sa mission fondamentale, ajoutent les signataires.»
Mais moi, je veux revenir, compte tenu de
cette prise de position fort importante... parce que ça, ça a été un élément
fondamental, depuis le début, des parties, des acteurs, si je peux dire, dans
le réseau du système scolaire, c'est cette question de maintenir... la question
de l'indépendance de l'INEE. Et là on le voit, avec l'article 24, compte
tenu, M. le ministre, de toutes les autres dispositions législatives, moi, je
vais vous soumettre, avec grand respect, que l'article 24 n'a pas de
nécessité parce que vous allez être amplement, amplement renseigné au niveau des
activités de l'INEE. À un moment donné, il faut mettre la ligne dans le sable
au niveau de l'indépendance de l'INEE, et je crois que ça vient avec
l'article 24.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'ai fait connaître la position... notre position sur 24 et je n'ai
rien d'autre à ajouter.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
commentaires ou interventions sur l'article 24? Oui, Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal : En lien avec
l'article 24, pourquoi est-ce que vous abolissez le Conseil supérieur de
l'éducation?
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'ai déjà répondu à cette question lors d'échanges antérieurs.
Mme Ghazal : Ma question, ce
n'est pas : Pourquoi vous créez l'INEE?, ma question, c'est :
Pourquoi vous abolissez le Conseil supérieur de l'éducation?
M. Drainville : ...à cette
question-là, Mme la Présidente, dans nos échanges antérieurs.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
commentaires ou questions? Est-ce que l'article 24 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Sur
division. Alors, adopté sur division. Nous sommes maintenant rendus à
l'article 25. M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville : Merci, Mme la
Présidente.
«25. Le chapitre II de la Loi sur
l'administration publique (chapitre A-6.01) s'applique à l'institut comme s'il
était un organisme désigné en vertu du deuxième alinéa de l'article 5 de
cette loi.»
Commentaire : Cet article propose de
rendre applicables à l'institut les dispositions de la Loi sur l'administration
publique applicables aux organismes budgétaires. On y a déjà fait référence,
Mme la Présidente, dans nos échanges de ce matin.
La Présidente (Mme Dionne) : ...M.
le ministre. Des questions, commentaires sur l'article 25? Donc, est-ce
que l'article 25 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
Passons maintenant à l'article... bon, l'article 27, puisque
l'article 26 avait déjà été adopté. Donc, M. le ministre, je vous laisse
en faire la lecture.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : ...c'est
moi qui... Oui, ce n'est pas le bon article...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
ça. Alors, nous sommes rendus à l'article 26.
M. Drainville : Mme la
Présidente, je souhaiterais que 26 soit adopté, mais je ne crois pas qu'il
l'ait été.
La Présidente (Mme Dionne) : ...
M. Drainville : Ah! Très
bien. Donc, vous souhaitez que je procède à la lecture de 26?
La Présidente (Mme Dionne) : ...procéder
à la lecture de l'article 26. Désolée.
• (16 heures) •
M. Drainville : Très bien. Il
n'y a pas d'enjeu.
«Chapitre V
«Dispositions modificatives
«Article 26. Loi sur l'administration
financière
«26. L'annexe II de la Loi sur
l'administration financière (chapitre A-6.001) est modifiée par l'insertion,
selon l'ordre alphabétique, de «l'Institut national d'excellence en éducation».
La Présidente (Mme Dionne) : ...est-ce
qu'il y a des questions, commentaires sur l'article 26...
16 h (version non révisée)
La Présidente (Mme Dionne) : ...donc,
est-ce que l'article 26 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
cette fois-ci, c'est vrai, il est adopté. Alors, nous sommes rendus à l'article
27. M. le ministre, je vous cède la parole.
M. Drainville : Article 27,
Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. 27... Alors, l'annexe 1--il s'agit
bien du chiffre 1, ici :
«L'annexe 1 de la Loi sur la gouvernance
des sociétés d'État (chapitre G-1.02) est modifié par l'insertion, selon l'ordre
alphabétique, de «l'Institut national d'excellence en éducation».»
Commentaire. Cet article propose d'ajouter
l'institut à l'annexe 1 de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État afin
que ces dispositions s'appliquent à l'institut. C'est cette annexe dont j'ai
fait partiellement la lecture ce matin, là, avec plusieurs exemples, donc, d'organismes
qui sont assujettis à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des questions ou commentaires? Est-ce que l'article 27 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : L'article
28. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : «Loi sur le
régime de négociation des conventions collectives dans les secteurs public et
parapublic :
«28. L'Annexe C de la Loi sur le régime de
négociation des conventions collectives dans les secteurs public et parapublic
(chapitre R-8.2) est modifiée par l'insertion, selon l'ordre alphabétique, de
«l'Institut national d'excellence en éducation».»
Cet article propose d'ajouter l'institut à
l'annexe C de la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives
dans le secteur public et parapublic afin que le régime de négociation créé par
cette loi s'applique à la négociation des conditions de travail des employés de
l'institut et à la conclusion d'une convention collective.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des questions ou commentaires sur cet article?
Mme Garceau : Oui, Mme la
Présidente, juste compte tenu des négociations en ce moment, suite à la
création de l'INEE, parce que, là, il va y avoir une nouvelle convention
collective. Donc, quel va être le statut, là, au niveau de l'INEE, par rapport
à ça?
M. Drainville : Je vais
laisser, Mme la Présidente, M. notre légiste, nous répondre.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Vous pouvez y aller.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
Étant donné que... Comme il est prévu à la loi sur l'INEE que... en fait, il n'est
pas prévu à la loi sur l'INEE que le membre du personnel est membre de la
fonction publique, ils ne seront pas, pour le moment, disons, syndiqués. Ils le
pourront, comme il est indiqué à l'article 19, il me semble... 17, donc. Sous
réserve des dispositions d'une convention collective, ils pourront
éventuellement se syndiquer, et, s'ils le font, le régime de négociation de la
loi, vers 8.2, où on prévoit, en fait, qu'on ajoute l'institut à l'annexe C, en
fait, ces dispositions s'appliqueront. Donc, il s'agit, à ce moment-ci, de
dispositions qui prévoient, par exemple, de donner un rôle au Conseil du trésor
dans ces négociations, puis des choses comme ça.
Mme Garceau : Merci, M. le
légiste. Est-ce que je peux juste prendre juste deux minutes, s'il vous plaît,
pour une suspension?
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 05)
(Reprise à 16 h 08)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, Mme la députée de
Robert-Baldwin, je vous laisse poursuivre.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente, pour ce temps, juste en termes de réflexion, parce que
Maître Guyon Martin a parlé de l'aspect de peut-être qui serait... les membres
de l'INEE, possibilité qu'ils ne soient pas syndiqués. Donc, l'INEE avec
évidemment son indépendance, qu'est-ce qui va se passer concernant les
négociations de collection... de convention collective avec des membres de
l'INEE qui ne sont pas syndiqués? Question aussi de conditions de travail,
l'échelle salariale et tous ces enjeux, comment ça va se passer?
M. Drainville : Mme la
Présidente, je pense qu'on risque de se tourner à nouveau vers Maître Guyon
Martin, là, mais je veux juste que ce soit bien clair, on ne crée pas un
précédent, là. C'est le même processus qui a été suivi quand on a créé
l'INESSS, par exemple, les nouveaux employés de l'INESSS n'étaient pas syndiqués.
Éventuellement, ils le sont devenus, à ce que je sache, en tout cas, là, il
faudrait peut-être vérifier, et par le fait même, donc, ont eu accès à ce
régime, donc, de négociation des conventions collectives dans les secteurs
publics et parapublics. Là, je me suis étiré le cou un peu, là, peut-être
que... on va vérifier si j'avais raison de le faire, là, hein, mais à ma
connaissance, Mme la Présidente, ils le sont. Donc, on va s'en assurer, mais
bref, ce processus qui est prévu à l'article 28, c'est le même processus
qui est suivi ou qui a été suivi pour des organismes de même statut.
• (16 h 10) •
Mme Garceau : Mais là, juste
pour être clair, c'est les membres de l'INEE qui vont décider...
Mme Garceau : ...ils vont être
syndiqués ou pas.
M. Drainville : Les employés
de l'INEE vont décider. Et, dans un article dont nous traiterons un peu plus
tard, il sera prévu que certains employés pourront, s'ils le désirent,
retourner dans la fonction publique, n'est-ce pas?
Une voix : ...
M. Drainville : S'ils ont été
transférés à l'INEE par choix, évidemment. Alors, il y aura cette passerelle.
On va créer, légalement, une passerelle, Mme la Présidente, qui va permettre à
ces employés de retourner dans la fonction publique si c'est leur bon vouloir.
Mais, Mme la Présidente, je vais suggérer que nous suspendions 28, le temps de
vérifier que les employés de l'INESSS, par exemple, sont bel et bien syndiqués,
là, parce que ça viendrait démontrer un peu la voie, je dirais, fort probable
que risquent de suivre les... Ah bien, voilà, conventions collectives de
travail 2018-2023, intervenue entre le Syndicat des professionnelles et
professionnels du gouvernement du Québec et l'INESSS, l'Institut national
d'excellence en santé et services sociaux. Et là on a le contenu de la
convention collective.
Mme Garceau : O.K. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. D'autres commentaires ou questions? Est-ce que l'article 28 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Nous
passons maintenant à l'article 29. M. le ministre, je vous laisse en faire la
lecture.
M. Drainville : Merci, Mme la
Présidente. Alors :
«Article 29, Loi sur le régime de retraite
du personnel employé du gouvernement et des organismes publics, 29, l'annexe
1... c'est bien 1?, de la Loi sur les régimes de retraite du personnel employé
du gouvernement et des organismes publics (chapitre R-10) est modifié par
l'insertion, dans le paragraphe 1 et selon l'ordre alphabétique, de «Institut national
d'excellence en éducation».»
Commentaire. Cet article propose d'ajouter
l'institut à l'annexe un de la Loi sur le régime de retraite du personnel
employé du gouvernement et des organismes publics afin que ces employés
puissent bénéficier de ce régime de retraite.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des questions, commentaires sur l'article 29?
Mme Ghazal : Oui, j'ai juste
un questionnement, pas par rapport à l'article 29, c'est juste qu'il y a un
élément que je veux ajouter, mais je n'ai aucune idée où le faire. Donc, je me
dis, je vais le soulever maintenant. C'est par rapport à une proposition qui a
été faite dans le mémoire du Protecteur national... du citoyen, oui, le
Protecteur du citoyen, qui mentionne que ce serait important, un peu comme
d'autres instituts, je pense que c'est la même chose aussi pour l'INESSS, qu'il
puisse avoir un droit de regard. Dans la Loi, là, sur le Protecteur du citoyen,
qu'il y ait un article qui dise que le Protecteur du citoyen ait un droit de
regard sur l'INEE. Donc, souvent, le ministre nous compare l'INESSS versus
l'INEE. Il dit tout le temps : Bien, ça se fait dans l'INESSS, pourquoi ça
ne serait pas le cas dans l'INEE, là? Moi, je vais prendre cet argument-là puis
je vais l'utiliser, puisqu'en plus c'est une demande du protecteur national...
le Protecteur du citoyen.
Peut-être que le ministre avait déjà un
amendement de prévu quelque part. Je ne le sais pas, où le placer, puisqu'on ne
change pas, le projet de loi n° 23 vient pas changer la Loi sur le Protecteur
du citoyen. Donc, je fais juste le mentionner. J'aimerais ça qu'on l'ajoute,
mais, si le ministre, c'était déjà dans ses cartons, bien, il pourrait nous le
dire, ou, s'il est ouvert, bien là, on pourrait trouver ensemble un moyen pour
que ça soit le cas, pour qu'on entende la recommandation du Protecteur du
citoyen, qui a déposé un mémoire en nous disant : N'oubliez pas... bien,
pas oubliez pas, mais, moi, je vous recommande de le faire, comme pour d'autres
instituts, je vous recommande de faire en sorte que j'aie un droit de regard
sur l'INEE. Puis il y a une façon qu'il le formule, là.
C'est à l'article... C'est ça, ce serait
une modification, un ajout qui devrait être fait dans l'article 15 de la Loi
sur le Protecteur du citoyen. Cet article-là, ce qu'il dit : «Toute...
Mme Ghazal : ...à l'exception
du Directeur général des élections, du commissaire à l'éthique et à la
déontologie... Non, non, ce qu'il dit, c'est « sont
assimilés à un organisme public aux fins de la présente loi », puis là il nomme plusieurs
organismes : le Curateur public, l'Autorité des marchés, l'INESSS,
l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux, l'Agence du
revenu du Québec, l'Autorité des marchés publics. Puis là nous, on vient de
rajouter, dans cet article-là, l'Institut national... voyons, l'INEE...
d'excellence en éducation. Est-ce que le ministre est ouvert à ça?
M. Drainville : Le ministre
est ouvert, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Est-ce qu'un
ministre a déjà avec son équipe, un amendement de prêt?
M. Drainville : Non.
Mme Ghazal : On peut le
travailler ensemble.
M. Drainville : Bien, ce
qu'on va faire, Mme la Présidente, je ne suis pas certain que c'est le bon
endroit. En fait, je suis certain que ce n'est pas le bon endroit.
Mme Ghazal : En effet.
M. Drainville : Mais
l'engagement que je prends... bien oui, l'engagement que je prends, Mme la
Présidente, c'est que nous allons travailler sur un amendement et nous allons
le déposer le plus rapidement possible. Et ça ira dans le sens de ce qu'a
proposé le Protecteur et ce que la députée de Mercier souhaite. Donc, on va
essayer de faire ça le plus rapidement possible, Mme la Présidente, mais la Mme
la députée de Mercier a ma parole que nous allons déposer un tel amendement.
Mme Ghazal : Parfait. Bien,
merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Donc, d'autres commentaires sur l'article 29? Est-ce que l'article 29
est adopté? Donc, nous en sommes à l'article 30, M. le ministre, je vous
laisse la parole.
M. Drainville : Alors,
article 30, loi sur le régime de retraite du personnel d'encadrement. 30 :
« L'Annexe... c'est bien
deux, hein? Parce que c'est... en pensant, Mme la Présidente, pour les gens qui
nous écoutent, ils doivent se dire : Voyons, il n'est pas capable de voir
la différence entre i puis un 1, mais honnêtement, dans le même paragraphe, le
1 a une calligraphie et le même 1 a une autre calligraphie. Alors, il y en a un
que c'est chiffres romains, puis je connais mes chiffres romains, mais bref,
Mme la Présidente, faites-vous-en pas, je ne suis pas confus, même si ça peut
parfois donner l'impression que je le suis, je ne le suis pas.
Et donc l'annexe deux de la loi sur le
régime de retraite du personnel d'encadrement (chapitre R-12.1), est
modifiée par l'insertion dans le paragraphe un et selon l'ordre alphabétique de
l'Institut national d'excellence en éducation. »
Alors, commentaire. Cet article propose
d'ajouter l'Institut à l'annexe deux de la loi sur le régime de retraite du
personnel d'encadrement afin que ce personnel puisse bénéficier de ce régime de
retraite.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Des commentaires ou questions sur l'article 30?
Est-ce que l'article 30 est adopté? C'est adopté. Donc, article 31.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Alors,
chapitre six, dispositions diverses et finales. Article 31 : Sous
réserve des conditions de travail qui leur sont applicables, les employés du
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport affectés à des fonctions
confiées à l'Institut par la présente loi et identifiés par le ministre,
deviennent des employés de l'Institut à la date déterminée par ce dernier,
laquelle ne peut être postérieure au (indiquer ici la date qui suit de deux ans
celle de l'entrée en vigueur du présent article).
• (16 h 20) •
Commentaire. Cette disposition ou cet
article permet au ministre d'identifier des employés du ministère dont les
fonctions correspondent à la mission confiée à l'Institut afin que ceux-ci
deviennent des employés de l'Institut. Alors, c'est une disposition usuelle,
Mme la Présidente, lorsque l'on crée un nouvel organisme qui reprend en tout ou
en partie les fonctions d'un autre organisme ou d'un ministère. Dans le fond,
on veut, Mme la Présidente, donner l'occasion à nos... à certains de nos
employés de pouvoir migrer vers l'Institut national...
M. Drainville : ...d'excellence.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des questions ou commentaires sur l'article 31?
Mme Garceau : Oui, Mme la
Présidente. Compte tenu de la façon que l'article est rédigé, je vais présumer
que l'employé en question peut refuser d'aller à l'INEE. Parce que la façon que
c'est libellé, c'est comme si vous allez identifier les employés qui vont
devenir... les employés du ministère de l'Éducation qui... vous allez
identifier et que là ils vont devenir des employés de l'institut, de l'INEE.
M. Drainville : ...légitime,
question très légitime, Mme la Présidente. Alors, on va identifier certains
employés qui pourraient... comment dire, qui... dont il serait normal et
approprié qu'ils deviennent des employés de l'INEE, mais ce n'est pas parce
qu'on les a identifiés qu'ils seront pour autant obligés de migrer vers l'INEE.
Donc, en d'autres mots, on leur proposera parce que, selon notre évaluation, il
serait souhaitable qu'ils deviennent des employés de l'INEE, par exemple des
employés qui oeuvrent dans le domaine de la recherche. Ça pourrait nous aider
d'ailleurs à constituer rapidement... excusez-moi, de constituer assez
rapidement une... une expertise, à tout le moins pour démarrer les activités de
l'INEE. Maintenant, si ces employés-là ne souhaitent pas devenir des employés
de l'INEE, on ne pourra pas les obliger, et on ne voudra pas les obliger, et on
ne va pas les obliger, Mme la Présidente.
Mais ça pourrait être... si je peux me
permettre de l'ajouter, là, je vais prêcher un peu pour mon clocher, Mme la
Présidente, ça pourrait, dans certains cas à tout le moins, être une occasion
très positive et très emballante de participer au lancement de cette nouvelle
aventure. Alors, peut-être que certains employés vont y voir effectivement un
défi professionnel intéressant et qu'ils répondront à ce moment-là présent à la
demande que nous leur ferons ou à la proposition que nous leur ferons. Mais,
s'ils ne le souhaitent pas, ils pourront conserver les fonctions ou le statut
qui est le leur.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres questions, interventions?
Mme Garceau : Oui, merci, Mme
la Présidente. C'est intéressant. Vous mentionnez, évidemment parce que
l'article a été rédigé de cette façon-là, que les employés doivent être
identifiés, mais... par le ministre, mais, compte tenu de, comme vous avez
mentionné, l'aventure potentielle, peut-être qu'il va y avoir des employés dont
vous n'avez pas identifié qui seraient intéressés à faire le saut. Donc, je ne
sais pas pourquoi on est en train de limiter la possibilité, pour des employés
du ministère de l'Éducation, d'aller à l'INEE.
M. Drainville : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 24)
(Reprise à 16 h 25)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous laisse
poursuivre.
M. Drainville : Petite
correction, Mme la Présidente, dans la séquence que j'ai évoquée tout à
l'heure, dans les faits, l'approche auprès des... Alors, on va regarder,
mettons, la feuille de route puis le... je cherche un autre mot pour « background », là, la formation, la
feuille de route, le profil... merci beaucoup, le profil, donc, de certains de
nos employés, de nos employés du ministère, donc. Et ces employés-là seront
approchés et on leur demandera leur intérêt. On vérifiera leur intérêt pour
passer du côté de l'INEE, pour devenir des employés de l'INEE. Et c'est
seulement une fois qu'ils auront répondu que, oui, ils souhaitent aller du côté
de l'INEE, tenter cette expérience. J'ai utilisé le mot « aventure » tout à l'heure, mais ça se
veut, pour moi, le mot aventure, Mme la Présidente, ça a un caractère très
positif. C'est une nouvelle... un nouvel organisme avec une nouvelle mission.
Je pense qu'il y a un caractère très positif à ça, très emballant, très
excitant, et tout ça. Alors, c'est une fois qu'ils nous auront répondu :
Oui, je le souhaite, qu'ils seront, à ce moment-là désignés ou identifiés,
comme le dit la disposition, Mme la Présidente.
Donc, on vérifie le profil, on vérifie
l'intérêt et s'il y a réponse positive, après ça, lesdits employés ou ledit
employé ou ladite employée pourraient être identifiés afin de devenir employés
du nouvel INEE. C'est de cette manière-là que les choses vont se faire. Mais
par contre, Mme la Présidente, je dois ajouter d'emblée que, selon les
premières évaluations, là, que nous avons faites, il y a peu d'employés qui
exercent actuellement au sein du ministère de l'Éducation les fonctions liées à
la mission de l'INEE, il n'y en a pas beaucoup.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres questions ou interventions?
Mme Garceau : Oui, Mme la
Présidente. Donc, peut-être qu'il n'y a pas grands employés que vous allez
pouvoir identifier au sein du ministère de l'Éducation, mais qu'est-ce qu'il va
se passer avec les employés, je crois qu'il y en a 33, au niveau du Conseil
supérieur de l'éducation? Est-ce qu'on va aller recruter ces employés pour
qu'ils fassent partie de l'INEE?
M. Drainville : Je ne suis
pas sûr de comprendre la question. Pouvez-vous la...
Mme Garceau : BIen, c'est
parce que, là, il n'y en aura pas, parce que là, on est dans le mode création.
Donc, est-ce que ça va être le ministère qui va faire appel aux employés? Je
sais que le conseil est indépendant, mais là, on est dans la création de
l'INEE. Et là, je présume que, lorsqu'on va être dans l'embauche des employés,
on va avoir une idée de combien d'employés on va avoir de besoin, à ce
moment-là. Donc, il y en a 33 au conseil, je crois que les employés du Conseil
supérieur de l'éducation aimeraient savoir si cette possibilité-là existe,
qu'ils vont pouvoir évidemment travailler au sein de l'INEE, et même peut-être
en termes de priorités. Parce que je ne sais pas, on n'a aucune idée en ce
moment, là, de nos discussions, combien d'employés vont être au sein de l'INEE.
Donc là, j'en ai 33 qui vont perdre leur emploi au niveau du Conseil supérieur
de l'éducation. Et ça, c'est en date du 31 mars 2023.
M. Drainville : Mme la
Présidente, nous allons prendre quelques moments de réflexion pour donner une
réponse exacte à la question de la députée.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
La commission suspend ses travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 16 h 30)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 01)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, nous en étions à l'article 31.
M. le ministre, je vous laisse poursuivre.
M. Drainville : Oui. Alors, Mme
la Présidente, je... je voulais être certain, là, que les explications allaient
être claires et précises. Et je le dis d'emblée, Mme la Présidente, pour les
prochains articles, je vais me tourner fréquemment vers M. le légiste Alexandre
Guyon Martin parce qu'on parle de règles de mobilité au sein de la fonction
publique et je ne suis pas un expert en cette matière. Mme la Présidente, c'est
des règles quand même assez... comment dire, elles ont leur... elles sont assez
techniques, je vais dire ça comme ça, Mme la Présidente. Et donc on veut s'assurer
que, dans nos délibérations, l'information soit la plus précise possible, n'est-ce
pas?, et donc nous allons faire appel aux services de Me Guyon Martin assez
fréquemment dans l'étude des prochaines dispositions.
Alors, tout cela étant dit, Mme la
Présidente, ce que j'ai dit par rapport aux employés du Conseil supérieur de l'éducation
tient toujours, et donc ce qui va se produire, donc, c'est qu'il y aura,
effectivement, un nombre limité, en tout cas, d'après une évaluation très
préliminaire, un nombre limité d'employés du ministère qui seront approchés
parce qu'ils ont le profil voulu pour devenir des employés de l'INEE, mais nul
ne sera forcé ou obligé de passer à l'INEE. Maintenant, Mme la Présidente, c'est
certain que, si on fait passer les... certaines des activités du Conseil
supérieur de l'éducation à l'INEE, bien, évidemment, Mme la Présidente, si nous
avons des employés du Conseil supérieur qui ne souhaitent pas passer à l'INEE,
mais dont les fonctions passent à l'INEE, à ce moment-là, c'est possible que
certains de ces employés-là se voient offrir la possibilité d'appliquer sur d'autres
postes au sein de la fonction publique. Parce que, si on veut être conséquent,
Mme la Présidente, il y a des fonctions qui sont actuellement au Conseil
supérieur de l'éducation qui s'en vont à l'INEE, si les employés ne passent pas
à l'INEE parce qu'ils ne souhaitent pas passer à l'INEE et qu'ils ne peuvent
pas non plus rester au Conseil supérieur de l'éducation, parce qu'on n'a plus
besoin d'eux au Conseil supérieur de l'éducation parce que les fonctions sont
rendues à l'INEE, à ce moment-là, ces employés-là, ils ont des droits, et donc
il y aura un régime particulier qui va s'appliquer pour eux et qui va
respecter, donc, leur droit à la mobilité. Et donc ce sont... C'est ce grand
principe dont nous allons maintenant vérifier l'application dans les articles
31 et suivants.
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, d'autres interventions?
Mme Garceau : Je pense qu'on
devrait... je pensais qu'on était pour demander mon consentement. Parce que c'est
sûr et certain que j'ai regardé les articles suivants. Donc, j'aimerais
comprendre un petit peu le processus, si je peux dire, parce qu'il va avoir...
comme vous avez mentionné, moi non plus, je ne suis pas experte, concernant les
règles de mobilité liées à la fonction publique, et là, compte tenu...
Mme Garceau : ...qu'on va
abolir des postes au niveau du Conseil supérieur de l'éducation. Et c'est ça,
là, donc c'est un peu d'avoir la discussion de comment est-ce que ça va
fonctionner, effectivement, une fois qu'on va avoir une idée de combien
d'employés seront nécessaires pour faire fonctionner l'INEE, parce qu'on ne le
sait pas en ce moment. Là, ma compréhension, puis vous allez me corriger si
j'ai tort, là, au niveau du Conseil supérieur de l'éducation, je ne pense pas
que tous les postes vont être abolis, il va en rester.
M. Drainville : ...
Mme Garceau : Bon.
M. Drainville : ...que le
Conseil supérieur de l'éducation devient le Conseil de l'enseignement
supérieur, et donc il y a des employés de l'actuel conseil supérieur qui vont
demeurer à l'intérieur du nouveau Conseil de l'enseignement supérieur.
Mme Garceau : Du nouveau
conseil, O.K.
M. Drainville : Voilà. C'est
ça.
Mme Garceau : Donc, est-ce
qu'on a une idée de combien?
M. Drainville : Non, c'est
ça, on n'a pas cette idée-là encore. Et la raison pour laquelle on ne l'a
pas... enfin, une des raisons pour lesquelles on ne peut pas aller là, Mme la
Présidente... D'abord, premièrement, on était hésitants à envisager ce type de
transition alors que le projet de loi n'est toujours pas adopté. Ça, c'est la
première chose, Mme la Présidente. On aurait pu avoir l'air d'être un petit peu
présomptueux puis de prendre pour acquis que le Parlement allait l'adopter.
Alors, moi, je n'étais pas trop chaud à l'idée d'aller très loin dans ce
processus-là.
L'autre chose aussi, Mme la Présidente,
c'est qu'on ne connaît pas encore le budget de l'INEE. Alors, à partir du
moment où on ne connaît pas encore le budget de l'INEE, on a une évaluation,
mais on n'a pas encore de valeur, on n'a pas de chiffre. De commencer à faire
une planification d'effectifs alors qu'on ne connaît pas encore le budget de
l'institut, ça aussi, ce serait présomptueux.
Donc, l'exercice de... qui va nous mener à
une transition, cet exercice-là va s'enclencher une fois que le projet de loi
aura été dûment adopté et une fois qu'on aura le budget de l'institut, et ça,
bien, ce n'est pas encore fait.
Maintenant, sur le processus général, je
pense que ce que propose la députée de Robert-Baldwin est probablement une
bonne idée. Qu'on ait une discussion peut-être un petit peu plus... qu'on
prenne un petit peu plus de hauteur, là, pour voir un peu comment ça va se
faire, puis après ça qu'on replonge dans les aspects plus techniques des articles 31
et suivants, je pense que c'est probablement une bonne idée, hein?
Mme Garceau : ...très bonne
idée.
M. Drainville : Et donc, Mme
la Présidente, je... si je... j'ai le consentement de cette commission, nous
pourrions peut-être donner la parole à M. le légiste Alexandre Guyon Martin, et
il pourra justement, peut-être, nous faire un petit survol, là, de la
dynamique, la dynamique qui va présider à la... au transfert, au déplacement, à
l'éventuelle réaffectation de certains des employés du Conseil supérieur de
l'éducation.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Oui, M. Guyon Martin, on vous avait donné la parole ce matin,
alors vous pouvez poursuivre.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
Donc, en fait, les articles 31 à 37 concernent les employés du ministère
de l'Éducation puis les employés du Conseil supérieur de l'éducation. Les deux
sont des membres de la fonction publique. L'INEE n'étant pas... Les employés de
l'INEE n'étant pas membres de la fonction publique, il est prévu que... pour
ceux qui vont être transférés, qu'on leur accorde un droit de retour. Donc, les
différents articles prévoient justement la possibilité... par exemple à 32, la
possibilité de postuler à un emploi qui est en mutation, donc un emploi qui
n'est normalement offert qu'aux employés de la fonction publique. Par la
fiction qu'on crée à l'article 32, on permet aux employés de l'INEE qui ne
sont plus membres de la fonction publique mais qui l'étaient avant leur
transfert de postuler à ces emplois-là plutôt qu'uniquement aux emplois qui
sont en recrutement, donc ouverts à l'extérieur de la fonction publique.
• (17 h 10) •
Puis, sinon, par exemple, à
l'article 32... 33, pardon, comme on... comme mentionné précédemment, dans
la mesure où les emplois de l'INEE ne correspondront pas nécessairement aux
emplois de la fonction publique au classement, par exemple agent de
recherche...
M. Guyon Martin (Alexandre) : ...analystes,
techniciens, et tout ça, qui ne correspondront pas nécessairement au même
classement. Parce qu'au départ, c'est ça, comme mentionné à l'article, il me
semble, 17, de la loi sur l'INEE, il n'y a... les conditions de travail vont
être déterminées par l'INEE, sous réserve des conventions collectives qui
pourront être négociées. Donc, ça se peut qu'il y ait une divergence. À
l'article 33, on permet de demander au Conseil du trésor un avis de
classement, donc, en fonction des tâches qu'un employé exerce à l'année, quel
type de fonction il pourrait occuper au gouvernement, donc quel classement il
pourrait avoir s'il postule à un emploi au gouvernement pour... à ce moment-là,
soit dans le cadre d'un processus de recrutement qui se fait ou soit dans...
comment dire, dans l'éventualité de faire un processus, de participer à un
processus de recrutement, avoir une idée du classement puis des postes sur
lesquels il pourra éventuellement postuler. Je ne rentrerai dans les détails.
Peut être qu'on pourrait y arriver rendu aux articles, mais il y a des
différences entre l'employé qui était permanent au moment du transfert, celui
qui n'était pas encore permanent, qui était en probation. Disons, il y a des
petites nuances qui seront faites pour calculer notamment la durée du stage
probatoire qui est... comment dire, qui doit être fait avant d'acquérir la
permanence. Donc, quand on passe d'un emploi fonction publique à un emploi hors
fonction publique, puis quand on revient, normalement, c'est un nouvel emploi.
Donc, on a une nouvelle période probatoire... de probation à réaliser. Par
contre, bien, pour les employés qui auront été transférés, on prévoit qu'on
calcule la probation sur toute la période qui a été faite durant la période
avant fonction publique, la période INEE.
On prévoit le retour... on va loin dans le
temps, on prévoit le retour dans la fonction publique en cas de cessation
partielle ou totale des activités de l'institut. Donc, à ce moment là, la
possibilité de réintégrer dans la fonction publique, la possibilité aussi
d'être mis en disponibilité, si jamais il y a des transferts qui ne sont pas...
qui sont refusés ou en cas de cessation partielle ou totale d'activité, dans la
mesure où on n'a pas nécessairement, dès le moment de la cessation d'activité,
un emploi à offrir aux fonctionnaires. Donc là, c'est les règles de la Loi sur
la fonction publique qui vont s'appliquer, je vous réfère notamment à l'article
cinq qui prévoit... de la Loi sur la fonction publique qui prévoit la mise en
disponibilité, justement.
Puis là, je regarde un peu, là, c'est
quand même très technique. On prévoit aussi... étant donné que les employés qui
ne sont pas membres de la fonction publique n'ont pas les mêmes recours que les
employés qui sont membres de la fonction publique, on prévoit un recours
particulier à la Commission de la fonction publique dans certaines situations.
Donc, on comble une brèche pour les employés qui se retrouveraient dans un
statut, disons, intermédiaire durant les transferts, puis avec l'exercice de
leur droit de retour. Puis finalement, bien, 37, c'est qu'on applique ce régime
complet là aux employés du Conseil supérieur de l'éducation, donc tout le
régime des articles 31 à 36, avec les adaptations nécessaires, on les
applique au conseil puis à leurs employés. C'est beaucoup d'informations, je
suis disponible pour les questions.
Mme Garceau : On va prendre
ça comme j'ai dit, une étape à la fois. Merci beaucoup pour les explications
concernant les règles de mobilité au niveau de la fonction publique. Moi,
j'aimerais vraiment commencer du début, un petit peu du début à la fin, en
termes de comment ça va... le tout va fonctionner, et aussi dans la... vraiment
la protection, si je peux dire, des droits des employés, là, qui sont soit au
ministère de l'Éducation ou soit au Conseil supérieur de l'éducation. C'est
sous cet angle là, là, que j'aimerais voir les prochaines étapes. Suite à la
création de l'INEE, et vraiment c'est quelle est la... Parce que vous avez eu,
là...
Mme Garceau : ...avant de...
avant la rédaction de ces dispositions-là concernant l'embauche et le transfert
des employés qui vont faire partie de l'INEE, quelle a été, comme, en termes de
la vision du ministre concernant cet aspect-là, l'embauche des employés, les gens
qui vont faire partie de l'INEE, en termes de... Parce qu'on commence avec
l'article 31. Et c'est là... J'ai été un petit peu surprise dans le sens
que c'est le ministre qui va identifier. On commence... Première chose, premier
article, on commence avec l'identification par le ministre des employés au sein
du ministère de l'Éducation pour, premièrement, déterminer est-ce qu'il y a des
gens, des employés que le ministre croit... devraient être affectés à l'INEE.
Je comprends que vous avez mentionné...
Donc, je tente de regarder votre vision
globale, là, de comment ça va fonctionner, là, tout cet aspect d'embauche des
employés de l'INEE et les conséquences accessoires, si je peux dire, au niveau
des employés qui vont peut-être devoir être affectés à l'INEE ou qui... ou ils
vont voir leurs postes abolis au niveau du Conseil supérieur de l'éducation.
Donc, je tente d'avoir vraiment l'aspect global, là, ou une compréhension
globale de tout ce qui est lié à l'embauche, et les coupures de postes, et tout
ça.
Donc, je commence avec, vraiment, si vous
me permettez, M. le ministre, de votre côté, lorsque vous avez eu les
discussions concernant les effectifs de l'INEE, le processus en termes
de : on va au ministère, on regarde... puis je ne veux pas mettre des mots
dans votre bouche, là, mais on regarde, premièrement, les employés du ministère
de l'Éducation, on identifie là en premier. Après ça, on va aller au Conseil
supérieur, parce que je pense qu'il y en a un autre, article, un petit peu plus
loin, là, où vous identifiez aussi, c'est le ministre de l'Éducation qui
identifie également les employés du Conseil supérieur de l'éducation qui vont
être affectés à l'INEE. Ça fait que j'essaie de comprendre un peu la séquence
ou la logique, là, dans la vision globale concernant tout cet aspect de...
d'embauche et... au sein de l'INEE.
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, d'abord juste une précision. Quand on lit : «sous réserve des
conditions de travail qui leur sont applicables, les employés du ministère de
l'Éducation, du Loisir et du Sport, affectés à des fonctions confiées à
l'institut par la présente loi et identifiés par le ministre, deviennent des
employés de l'institut», et cetera... Alors, Mme la Présidente, ça va de soi,
là, mais je pense qu'il faut quand même prendre le temps de le rappeler. Quand
on dit, quand on lit «identifiés par le ministre», là, on s'entend que ce n'est
pas moi qui les identifie, là, c'est une expression dans la loi qui veut dire,
dans le fond...
Mme Garceau : ...
M. Drainville : ...«identifiés
par le ministère». Exactement. Mais, dans les lois, c'est écrit comme ça, de la
même manière que, dans certaines lois, j'ai... la Loi sur la fonction publique,
on dit : «lorsque le président du Conseil du trésor est dans
l'impossibilité de procéder au placement d'un fonctionnaire permanent en
disponibilité...», bien, on s'entend que ce n'est pas Mme LeBel, là...
Mme Garceau : Chut! Chut!
M. Drainville : ...pour ne
pas la nommer — chut! chut! — qui va dire : Ah! O.K.,
toi, je suis dans l'impossibilité de procéder à ton placement. Non, bien non,
le travail est fait par les fonctionnaires du ministère. Ça, c'est la première
chose. Je ne veux pas laisser... comment dire, créer de confusion ou de laisser
nos... notre vaste public sous l'impression, là, que c'est le ministre lui-même
qui va décider, là, bon, qui sera approché et qui ne le sera pas. Bon. Ce n'est
pas comme ça que ça fonctionne. Ça, c'est la première chose.
• (17 h 20) •
La deuxième chose, Mme la Présidente, le
processus, ça va se faire... le processus, dirions-nous, d'identification des
personnes qui...
M. Drainville : ...pourrait
éventuellement passer à l'INEE, ce processus là d'identification va se faire à
la fois au sein du ministère et à la fois au sein du Conseil supérieur de
l'éducation. Donc, il se fera de manière concomitante. Donc, ça va se faire en
même temps, il n'y a pas une espèce d'ordre hiérarchique de dire : On va
d'abord commencer par le ministère de l'Éducation, après ça, on va aller au
Conseil supérieur de l'éducation. Non, non, il va y avoir un processus qui sera
mis en place pour faire la transition vers la création de l'INEE, et à
l'intérieur de ce processus-là, les personnes qui seront responsables de ce
processus-là, et ultimement, c'est la sous-ministre qui en sera responsable, de
ce processus-là, vont faire une évaluation, si on peut dire, du profil des
personnes qui sont au ministère et du profil des personnes qui sont au Conseil
supérieur, et voir lesquelles pourraient jouer ce rôle, donc assumer ces
nouvelles responsabilités au sein de l'INEE. Et donc ces personnes-là seront
approchées, il y aura une discussion avec elles et on verra à ce moment-là quel
est leur niveau d'intérêt pour ce nouveau défi. Bon.
Mais tout ça, Mme la Présidente, se fait
essentiellement dans le respect du processus parlementaire. On ne veut pas
présumer de l'adoption de la loi. Ça se fait à l'intérieur du processus
budgétaire. On ne connaît pas encore le budget, donc on ne peut pas encore
évaluer exactement le nombre d'employés que nous pourrons... enfin, que l'INEE
pourra éventuellement embaucher. Et il y aura un processus qui sera respectueux
des employés quand ledit exercice se fera.
Et, si j'ose ajouter ceci, je pense que ça
peut être important pour rassurer la députée de Robert-Baldwin, ce qu'on me
dit, c'est que ces règles là, Mme la Présidente, ce sont les règles qui ont été
suivies lors de la création de l'Agence du revenu du Québec et également lors
de la création de l'Agence des marchés publics du Québec. C'est ce processus-là
qui a été suivi.
Une voix : ...
M. Drainville : J'ai dit
quoi? Oui, pardonnez-moi, l'autorité, non pas l'agence. Pardonnez-moi, c'est
bien l'AMP, mais le a c'est pour autorité et non pour agence, donc l'autorité
des marchés publics. Voilà.
Mme Garceau : Donc, merci
pour l'explication. Donc, revenons à l'article 31, parce que j'ai très
bien compris le processus. On va peut-être... le processus préliminaire, si je
peux dire, au niveau de l'identification des employés, que ça soit au ministère
ou au Conseil supérieur, qui pourraient être affectés à l'INEE. Maintenant, je
regarde la façon dont l'article 31 est rédigé. Et, pour moi, on dirait que
c'est comme automatique, je comprends que le ministre a mentionné qu'un employé
peut refuser, mais la façon que l'article est rédigé, je ne vois pas cette
indication ou cette opportunité de refus, même, c'est comme... c'est
automatique, parce que la façon que c'est rédigé, c'est identifié, on comprend,
ce n'est pas le ministre, c'est le ministère, mais qu'ils deviennent des
employés de l'institut, regardez la façon c'est rédigé, « sous réserve des conditions de
travail qui leur sont applicables, les employés du ministère de l'Éducation, du
Loisir et du Sport affectés à des fonctions confiées à l'Institut par la
présente loi et identifiés par le ministre, deviennent des employés de l'institut,
à la date... » Moi, je ne
vois pas la possibilité pour l'employé de choisir de dire : Non, je
refuse, je veux rester au ministère de l'Éducation. Donc, ça, c'est ma première
question, M. le ministre, c'est... Je ne vois pas dans l'article cette possibilité
de... qu'un employé puisse refuser. On dirait que c'est automatique, il est
identifié, employé, vous allez être affecté directement à l'INEE, vous n'avez
pas le choix. Donc, moi, ça, c'est ma première...
Mme Garceau : ...parce que je
ne pense pas que ça soit l'objectif du ministre de ne pas laisser à l'employé
de pouvoir décider.
M. Drainville : Mme la
Présidente, je vais demander à maître Guyon Martin de nous expliquer cette
subtilité.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui,
donc, à l'article 31, ce qui est prévu, c'est que «les employés du
ministère affectés à des fonctions confiées à l'institut et identifiés par le
ministre»... Donc, il y a comme deux critères à rencontrer. Il y en a certains
dont les fonctions vont être confiées à l'institut qu'on va approcher, puis
après ça, avec discussion puis avec la discrétion que le ministre pourra
exercer, pourront être identifiés, contrairement par exemple à... si je me base
sur l'article de la loi sur l'agence de revenu, bon, là, la situation était
quand même différente, on dit : «Sous réserve des conditions de travail
qui lui sont applicables, toute personne qui est à l'emploi du ministère du
Revenu, je résume l'article, devient un employé de l'agence.» Ici, il n'y a pas
de discrétion qui était... qui était appliquée. Là, évidemment, on ne voudrait
pas que tous les employés du ministère s'en aillent vers l'INEE, mais «ceux
dont les fonctions sont confiées à l'institut», on a ajouté un élément où il
doit y avoir un geste posé par le ministre pour que le transfert puisse être
fait. Ce n'est pas simplement les fonctions du fonctionnaire qui emportent le
transfert, mais la... l'identification par le ministre.
Mme Garceau : Pouvez-vous me
donner un exemple? Parce que... Et je ne sais pas, est-ce que... Parce que M.
le ministre, il y a un certain temps, avait mentionné qu'il y a déjà eu comme
un genre de survol, là, qui a été fait et il n'y a pas vraiment beaucoup
d'employés qui ont été identifiés.
Donc, moi, j'aimerais comprendre, en ce
moment, votre lecture de la situation. On parle de combien d'employés ou, je ne
sais pas... parce qu'ils sont... ils font de la recherche au sein du ministère
de l'Éducation, ils font une certaine fonction où c'est l'INEE maintenant qui
vont faire cette fonction-là, ça va être transféré à l'INEE. Je croyais que
c'était plutôt le Conseil supérieur de l'éducation et non pas au ministère.
Donc, c'est un petit peu... Ça, c'est comme ma première question là-dessus.
Parce qu'encore je ne vois pas... à moins que vous allez me dire : Non, on
a fait un survol de... on a analysé et, parmi les employés du ministère, on a
ciblé ou on a identifié... je ne sais pas, il y en a cinq où ils ne seront plus
employés du ministère de l'Éducation compte tenu que ces fonctions-là sont...
vont être transférées à l'INEE. Est-ce que c'est ça, l'idée derrière le 31? Je
tente de saisir, là, vraiment l'objectif de l'article 31. Ce n'est
vraiment pas évident.
M. Drainville : Mme la
Présidente, ce que j'ai dit tout à l'heure, je le maintiens. L'évaluation
préliminaire qui a été faite jusqu'à maintenant nous indique qu'il y a peu
d'employés qui exercent des fonctions liées à la mission de l'INEE. Nous avons
peu d'employés au ministère de l'Éducation, selon une évaluation préliminaire,
Mme la Présidente, qui m'est communiquée par les fonctionnaires. Donc, peu
d'employés du ministère de l'Éducation exercent des... des fonctions, dis-je,
liées à la recherche. Alors, je ne suis pas en mesure de donner un chiffre
précis à la députée de Robert-Baldwin, Mme la Présidente. Ce n'est pas
possible. Cette évaluation-là, elle sera faite lorsque le projet de loi aurait
été adopté.
• (17 h 30) •
Mme Garceau : Mais donc...
M. Drainville : Pour le
moment, on n'est pas... on a... Bien, en tout cas...
Mme Garceau : Non, mais juste
pour savoir, en ce moment...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Garceau : ...Suite à cette
évaluation préliminaire, on parle de quel genre de poste qui pourrait être
affecté à l'INEE?
M. Drainville : Bien...
Une voix : ...
M. Drainville : ...des
personnes qui sont dans le domaine de la recherche ou qui ont collaboré avec le
milieu de la recherche. On peut penser que certaines personnes, soit au
ministère de l'Éducation, soit au Conseil supérieur de l'éducation, qui ont
collaboré avec le milieu de la recherche, pourraient représenter des profils
intéressants pour devenir de nouveaux employés de l'INEE.
Mme Garceau : Donc,
admettons, Anne, on va l'appeler Anne, je ne vais pas l'appeler Samuel, compte
tenu que j'ai eu des commentaires de notre cher collègue, c'est correct, Anne,
employée du ministère de l'Éducation, qui fait de la recherche, est-ce qu'on va
abolir son poste? Est-ce que ça veut dire que maintenant, le ministère de l'Éducation
n'aura plus de recherchistes? Est-ce qu'on va dire : dorénavant, suite à
la création de l'INEE, je ne sais pas, là, admettons, il y en a cinq,
recherchistes, au ministère de...
Une voix : ...
Mme Garceau : ...rechercheurs,
merci...
Des voix : ...
Mme Garceau : ...Chercheurs,
au niveau des chercheurs, au ministère de l'Éducation, ça veut dire...
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, pour répondre à ces questions-là. C'est vraiment trop tôt. On doit
faire... On va faire l'évaluation des besoins du ministère de l'Éducation, on
va faire l'évaluation des besoins de l'INEE, on va regarder le profil des
personnes, on va discuter avec les personnes, et c'est comme ça que va
enclencher le processus.
Mme Garceau : O.K. Donc, c'est
parce que je reviens au libellé de l'article 31.
M. Drainville : Oui.
Mme Garceau : Donc, admettons
qu'il y a cinq chercheurs au ministère de l'Éducation, et là, en ce moment, on
ne sait pas si ces postes-là vont être maintenus au sein du ministère ou si
quelques postes vont être affectés à l'INEE?
M. Drainville : exact. On ne
sait pas combien de postes seront créés à l'INEE parce qu'on n'a pas le budget
encore. Donc, c'est trop tôt pour dire est-ce que, mettons, les cinq personnes
dont vous parlez, dont Anne, est-ce qu'on va offrir à Anne et à quatre de ses
collègues la possibilité de penser à l'INEE, parce que je ne sais pas si j'aurai
cinq postes, si nous aurons cinq postes de créés à l'INEE qui correspondent au
profil de Anne et de quatre de ses collègues. Donc, c'est trop tôt pour
approcher Anne et ses quatre collègues. Mais il y aura des postes de créés à l'INEE
avec un certain profil, dépendamment des profils créés, qui vont dépendre du
budget, que nous n'avons toujours pas. On verra à ce moment-là si Anne et ses
collègues feront l'objet d'une d'une proposition.
Puis, Mme la Présidente, parallèlement à
cet examen des besoins de l'INEE, il ne faut pas perdre de vue les besoins du
ministère, comme vous l'avez dit vous-même, Mme la députée.
Mme Garceau : Et voilà mon...
et c'est ça, M. le ministre, voilà mon point.
M. Drainville : Voilà. C'est
pour ça que ça va être un exercice d'ensemble. Il n'y aura pas un groupe qui va
regarder les besoins du ministère, un autre groupe qui va regarder les besoins
de l'INEE, puis un autre groupe qui va regarder les profils du Conseil
supérieur. Tout ça va se faire au sein de la même équipe, je dirais, là, la...
Il y aura, au sein du ministère de l'Éducation, une personne, ultimement, c'est
la sous-ministre qui sera responsable de cette opération transition. Et il y
aura donc un certain nombre de personnes, une cellule, j'imagine, là, je ne
sais pas si le mot est bien choisi, une cellule, une équipe, donc, un certain
nombre de fonctionnaires qui vont travailler sur la transition. Ça va se faire,
tout ça va se faire ensemble d'une manière cohérente puis avec une vue d'ensemble.
Mme Garceau : O.K. Mais là,
compte tenu de la mission de l'INEE et, en ce moment, des postes, les employés
au ministère de l'Éducation qui font de la recherche, je...
Mme Garceau : ...présume que
vous avez déjà déterminé, à ce moment-ci, que vous allez... Est-ce que... Je ne
pense pas que vous allez abolir tous les postes au niveau des chercheurs au
sein du ministère de l'Éducation, mais là, peut-être que vous avez... Vous
allez en abolir quelques-uns. Et c'est ceux dont vous allez abolir, et là, pour
dire que : non, dorénavant, ça, ce poste-là, là, ça va être à l'INEE, il
va être affecté à l'INEE. Et c'est là que je veux comprendre : cette employée,
Anne, qui voit son poste, on l'abolit, au ministère, parce qu'on dit :
non, là ça va être à l'INEE, affecté à l'INEE, quels sont les droits de Anne
dans ces circonstances? Quels sont ses choix? Parce que c'est quand même...
M. Drainville : Bien, c'est
ça. Bien, enfin, préparez-vous, Me Guyon Martin, à compléter ma réponse. Mais
je crois bien que c'est la disposition 35, l'article 35 qui
s'applique à ce moment-là à Anne, là. «Un employé permanent visé à
l'article 31, qui est l'article que nous étudions présentement, qui
refuse, conformément aux conditions de travail qui lui sont applicables, d'être
transféré à l'Institut, est affecté provisoirement à celui-ci jusqu'à ce que le
président du Conseil du trésor puisse le placer conformément à l'article 100
de la Loi sur l'instruction publique.» Et la loi, alors l'article 100 de
la Loi sur la fonction publique dit : «le président du Conseil du trésor
procède au placement et, s'il y a lieu, au recyclage...» Ce n'est pas un mot
très bien choisi, ça, quant à moi, ça remontre à...
Mme Garceau : On ne peut pas
changer ça, ce mot-là?
M. Drainville : Ça remonte à
1983.
Mme Garceau : Oui, O.K.
M. Drainville : Oui, c'est
ça, qu'est-ce que vous voulez, «s'il y a lieu, au recyclage des fonctionnaires
permanents qui sont mis en disponibilité», bon, je dirais à la réaffectation,
là, O.K., «s'il y a lieu, à la réaffectation des fonctionnaires permanents qui
sont mis en disponibilité et de ceux qui exercent un droit de retour conformément
à la loi ou à une entente avec le gouvernement.» Alors, qu'est-ce que ça veut
dire en bon français, ça, maître Guyon Martin, n'est-ce pas, qu'est-ce que ça
veut dire, ça?
Mme Garceau : Qu'est-ce qui
se passe avec Anne?
M. Drainville : Oui, c'est
ça.
M. Guyon Martin (Alexandre) : bien,
en fait, si, malgré les discussions, la personne est identifiée parce que,
justement, le poste doit être, disons, transféré vers l'INEE, à ce moment-ci,
la personne va pouvoir exercer un droit de retour dans la fonction publique.
Elle sera envoyée à l'INEE jusqu'à ce qu'en fait, bon, la présidente du Conseil
du trésor... Mais, en fait, jusqu'à ce que le Conseil du trésor soit en mesure
de lui trouver un autre emploi. Donc, conformément à l'article 100, elle
pourra réintégrer la fonction publique.
Mme Garceau : O.K. donc, ça
veut dire que Anne n'a pas vraiment le choix dans le sens qu'elle va devoir, de
façon provisoire, malgré son refus, elle doit quand même... Et là, provisoire,
on ne connaît pas le délai de qu'est-ce que ça veut dire, est-ce qu'on parle de
quelques semaines, est-ce qu'on parle d'un an. Parce que là, est-ce que ça veut
dire également, compte tenu de... là on s'en va au président du conseil ou la
présidente du Conseil du trésor, qui va placer Anne ailleurs, ça veut dire que
Anne n'aura pas le choix de rester au ministère de l'Éducation?
M. Drainville : C'est
possible, c'est possible.
Une voix : ...
• (17 h 40) •
M. Drainville : C'est
possible. Mais là, toute votre... Comment dire, votre scénario est fondé sur le
fait que Anne... D'abord, il est fondé sur le fait qu'on n'aurait plus besoin
de Anne au ministère de l'Éducation, ce qui n'est pas acquis, qu'on n'aurait
plus besoin de Anne au Conseil supérieur de l'éducation, si Anne est au Conseil
supérieur de l'éducation, alors qu'il y aurait des personnes qui sont
actuellement au Conseil supérieur qui vont rester dans le nouveau Conseil de
l'enseignement supérieur, et que Anne, par ailleurs, ne souhaite pas passer du
côté de l'INEE, Alors, si tous ces critères sont réunis, toutes ces conditions
sont réunies...
M. Drainville : ...à ce
moment-là, effectivement, Anne deviendrait... bon, enfin, serait transférée à
l'Institut d'excellence, donc à l'INEE, d'une manière provisoire le temps
qu'elle soit réaffectée dans une autre fonction. Mais l'article 35 protège
les droits de Anne de revenir dans la fonction publique. Donc, son droit de
mobilité au sein de la fonction publique est protégé en vertu de
l'article 35.
Mme Garceau : O.K. Et là
qu'est-ce qui se passe à Anne? Parce qu'on était... on est au début de ce
processus et qu'il a... elle va de statut où elle est une employée syndiquée,
et là maintenant, à l'INEE, admettons, au tout début, là, les employés ne sont
pas syndiqués. Donc, qu'est-ce qui se passe avec le statut d'Anne?
M. Drainville : ...le dire,
s'il vous plaît, maître?
M. Guyon Martin (Alexandre) : En
fait, l'exercice du droit de retour implique... avec les dispositions qu'on
place ici, implique le maintien du statut, donc, avec l'ancienneté. Si le stage
probatoire n'était pas complété, on a juste à compléter la période où on n'en
fait pas une nouvelle, donc on conserve tout ça.
Mme Garceau : Maintien du
statut, maintien de l'ancienneté, maintien au niveau de... puis là je ne sais
pas comment ça fonctionne, là, au niveau du régime de retraite, contribution,
et tout ça, là, en termes de statut de l'employé du ministère ou en termes de
fonction publique, donc, tout ça demeure, malgré le fait qu'Anne est affectée
provisoirement. Puis là «provisoirement», est-ce qu'on n'a pas... En tout cas,
on n'est pas dans l'étude actuelle de l'article 35, mais «provisoirement»,
là, ça peut être n'importe quoi en termes de délais.
M. Drainville : Vous avez
raison de dire, Mme la députée, que, dans la Loi sur la fonction publique, il
n'y a pas de délai à l'article 100, c'est exact, ça. Mais je vous
dirais... je vous rappellerais que la fonction publique vit les mêmes enjeux de
main-d'œuvre que partout ailleurs, donc on a beaucoup de possibilités qui
s'offrent actuellement à nos employés de la fonction publique et, avec les
retraites des prochaines années, il va y en avoir de plus en plus. Donc, j'ose
croire qu'il y aura des défis intéressants qui vont s'offrir à Anne.
Mme Garceau : Mais...
La Présidente (Mme Dionne) : ...il
vous reste 2 minutes pour cet... à l'article 31.
Mme Garceau : O.K. Et
peut-être... C'est juste la façon que l'article est rédigé, mais il me semble
qu'on a besoin de l'amender, là, je veux dire, on a besoin de proposer un
amendement parce que, de la façon que c'est rédigé, il n'y a pas de discrétion,
l'employé n'a pas de discrétion qui est prévue à l'article 31 concernant
le refus...
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée, excusez-moi, si vous voulez avoir le temps de déposer un
amendement, je vous suggérerais peut-être de... tu sais, c'est simplement parce
que vous ça... il faut que vous gardiez du temps pour déposer l'amendement, si
ça se trouve.
Mme Garceau : O.K. Est-ce que
je peux suspendre juste la commission, suspendre...
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 44)
(Reprise à 17 h 54)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, Mme la députée de
Robert-Baldwin, je vous laisse poursuivre.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, compte tenu de l'échange que nous venons d'avoir
concernant tout cet aspect de mobilité, et considérant aussi l'importance, je
crois, de prévoir à l'article 31 le droit d'une ou d'un employé de
refuser, là, d'être transféré, ou que le poste soit affecté au niveau de
l'INEE, on va suspendre, avec le consentement de M. le ministre, l'étude de
l'article 31, et on va poursuivre nos discussions.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'article 31?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Donc, nous serions à l'article 32. Donc, M. le ministre, je vous laisse en
faire la lecture.
M. Drainville : 32. Un
employé transféré à l'Institut en application de l'article 31 peut
postuler à un...
M. Drainville : ...emploi de
la fonction publique offert en mutation ou participer à un processus de
qualification visant exclusivement la... la promotion, dis-je, pour un tel
emploi, conformément à la Loi sur la fonction publique (chapitre F-3.1.1) si, à
la date de son transfert, il était un fonctionnaire permanent.
«Il en est de même d'un employé transféré
à l'institut qui, à la date de son transfert, était un fonctionnaire sans avoir
acquis le statut de permanent, autre qu'un employé occasionnel, sous réserve
que ce dernier ait complété avec succès la durée restante du stage probatoire
requis en vertu de l'article 13 de la Loi sur la fonction publique à
l'institut lorsqu'il postule à un emploi offert en mutation.»
Commentaire, préparez-vous, maître :
Cet article vise à permettre aux employés permanents ou temporaires du
ministère transférés à l'institut de postuler à un emploi de la fonction
publique offert en mutation ou en promotion malgré qu'ils ne sont plus
fonctionnaires au sens de la Loi sur la fonction publique. On me dit qu'il
s'agit d'une disposition usuelle lors de la création d'un organisme qui reprend
en tout ou en partie les fonctions d'un autre organisme ou d'un ministère.
Est-ce que c'est l'article 13 qui s'applique...
Une voix : ...
M. Drainville : ...c'est ça,
de la Loi sur la fonction publique? Donc, l'article 13, qui est intégré à
la section Probation et permanence. Donc, l'article 13 dit ceci :
«Toute personne recrutée comme
fonctionnaire doit effectuer un stage probatoire d'au moins six mois.
«Le Conseil du trésor peut déterminer les
classes d'emploi où un stage probatoire de plus de six mois est requis et fixer
la durée d'un tel stage.
«Le stage probatoire se calcule en jours
effectivement travaillés dans le cadre d'attributions pour lesquelles la
personne recrutée effectue ce stage. Le calcul se fait en fonction des
particularités des différents emplois.»
N'est-ce pas limpide?
Mme Garceau : ...on va
parler... on va revenir à Anne, mon employée au ministère de l'Éducation. On va
garder les choses simples pour les fins de discussion concernant
l'article 32, parce que, je pense, c'est assez compliqué comme ça.
M. Drainville : Je seconde.
Mme Garceau : Donc, première
ligne, Anne est transférée à l'institut en application de l'article 31.
Donc, Anne... Là, moi, dans ma tête, c'est : Bon, bien, Anne est affectée,
maintenant elle est à l'INEE. Mais on ne s'arrête pas là, ça continue. Donc,
c'est ce bout-là, là, que vous allez devoir m'expliquer, parce que, là,
semble-t-il qu'Anne peut postuler à un emploi de la fonction publique.
«...offert en mutation ou participer...» Elle ne reste pas à l'INEE, Anne?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Anne
peut rester à l'INEE si elle le souhaite. Par contre, si elle souhaite
réintégrer la fonction publique, étant donné que les employés de l'INEE ne sont
pas membres de la fonction publique, ceux...
Mme Garceau : Pour le moment,
pour le moment. On ne sait pas.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Non.
Le statut syndical n'est pas lié au fait d'être membre ou non de la fonction
publique. Il faut que la loi constitutive de l'organisme le prévoie, puis, dans
ce cas-ci, la loi sur l'INEE ne le prévoit pas. Donc, les employés qui seraient
directement embauchés par l'INEE, disons de l'externe, du privé par exemple,
eux, ne pourraient pas bénéficier de 32, puis, s'ils veulent postuler à un
emploi dans la fonction publique, vont devoir procéder dans le cadre d'un
processus de recrutement, donc quand la fonction publique ouvre des postes à
l'externe.
Par contre, pour les employés... Là, ce
qu'on crée avec 32, c'est que les employés qui étaient auparavant fonction
publique mais qu'on transfère à l'INEE, on garantit leur droit de retour dans
la fonction publique comme s'ils étaient toujours membres de la fonction
publique. Donc, ils pourront procéder... ils pourront postuler lorsqu'il s'agit
d'un processus de mutation, donc ouvert à l'interne de la fonction publique.
• (18 heures) •
Mme Garceau : O.K., mais
juste...
18 h (version non révisée)
Mme Garceau : ...parce que...
M. Drainville : ...c'était
une très bonne explication. J'ai trouvé que c'était très clair, hein?
Mme Garceau : Oui. Mais moi
je regarde évidemment 32, l'article 32, les dispositions et tout le
contenu de 32, à la lumière de 31. 31 est très spécifique, on parle uniquement
des employés au ministère de l'Éducation. On ne parle pas, là, ailleurs, on
parle juste des employés du ministère de l'Éducation. Et Anne, qui a été
identifiée par le ministre, pour dire : Ton poste, on va l'affecter à l'INEE.
Peux-tu aller à l'INEE? Anne dit : Avec plaisir.
Donc, pour moi, on s'arrête là au niveau d'Anne,
mais il semble... Puis c'est pour ça, là, que je tente de voir parce que là, on
regarde si Anne refuse. Donc là, c'est... on applique l'article... on est dans
l'article 35, si Anne refuse. Mais si Anne accepte, pourquoi est-ce qu'on
est dans le 32?
M. Guyon Martin (Alexandre) : C'est
qu'on conserve pour les employés qui étaient déjà membres de la fonction
publique leur droit à la mobilité, le droit à la mobilité que tous les
fonctionnaires ont pour pouvoir bouger d'un ministère à un autre, d'un
organisme à un autre, dans la mesure où ils sont membres de la fonction
publique. Donc, on conserve ce droit-là tant et aussi longtemps qu'Anne reste à
l'emploi de l'INEE. On pourrait parler de droits acquis à la mobilité à l'intérieur
de la fonction publique.
Mme Garceau : Donc ça, ça
veut dire que là, on continue le processus dans le sens qu'admettons Anne a été
transférée à l'INEE, elle est là peut-être pour un an et elle n'aime pas ça.
Donc, elle veut, hein, postuler. Donc, cet article 32 fait en sorte qu'Anne
va pouvoir postuler pour un autre poste à l'intérieur de la fonction publique.
Voilà. Et j'ai compris, tu sais. Bingo. Bingo.O.K. Je veux juste suspendre
juste deux minutes, juste pour regarder... paragraphe.
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 8 h 03)
(Reprise à 18 h 09)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend ses travaux. Donc, Mme la députée de Robert Baldwin, je vous
laisse poursuivre.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Donc, je remercie, cette fois-ci, Me Guillaume Martin, votre
légiste, qui a clarifié plusieurs choses concernant l'article 32. Donc, je n'ai
pas d'autre commentaire.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Donc, est-ce que l'article 32 est adopté? Nous sommes
maintenant à l'article 33. M. le ministre, je vous laisse faire la lecture.
• (18 h 10) •
M. Drainville : Très bien.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, l'article 33 : «Lorsque...
Alors, je recommence : «Lorsqu'un employé visé à l'article 32 postule à un
emploi de la fonction publique offert en mutation ou participe à un processus
de sélection pour la promotion, il peut requérir du président du Conseil du
trésor qu'il lui donne un avis sur le classement qu'il aurait dans la fonction
publique. Cet avis...
M. Drainville : ...il doit
tenir compte du classement que cet employé avait dans la fonction publique à la
date de son transfert, ainsi que l'expérience de la scolarité... non, je
recommence, ainsi que de l'expérience et de la scolarité acquise depuis qu'il
est à l'emploi de l'institut. Dans le cas où un employé est choisi pour occuper
l'emploi de la fonction publique offert en mutation à la suite de l'application
de l'article 32, le sous-ministre ou le dirigeant de l'organisme lui
attribue un classement conforme à l'avis prévu au premier alinéa. L'employé
visé au deuxième alinéa de l'article 32 qui, lors de son transfert à
l'Institut, n'avait pas complété la période continue d'emploi requise aux fins
de l'article 14 de la Loi sur la fonction publique pour acquérir le statut
de permanent et qui, au moment où un classement lui est attribué en vertu du
deuxième alinéa, n'a toujours pas complété l'équivalent de cette période, en
additionnant le temps accumulé dans la fonction publique avant son transfert à
l'Institut et celui accumulé à titre d'employé de l'Institut, doit compléter la
durée manquante de cette période à partir du jour où un classement lui est
attribué avant d'acquérir le statut de permanent."
Me Guyon Martin, préparez-vous, ce n'est
pas terminé. «Dans le cas où un employé obtient...», c'est la... Mme la
Présidente, c'est la députée de Robert-Baldwin qui me fait rire, là. «Dans le
cas où...
Mme Garceau : ...
M. Drainville : De mon
intérieur, vous voulez dire, oui. «Dans le cas où un employé obtient un emploi
de la fonction publique à la suite de sa participation à un processus de
sélection pour la promotion en application de l'article 32, son classement
doit tenir compte des critères prévus au premier alinéa.»
Bon, commentaire. Cet article prévoit que
l'employé de l'institut qui exerce ou qui envisage exercer son droit de retour
dans la fonction publique peut requérir un avis sur le classement qu'il
obtiendrait dans la fonction publique et énonce les critères qui doivent être
considérés pour établir ce classement. Il prévoit également que cet avis lie le
sous-ministre ou le dirigeant d'un organisme qui embauche cette personne.
L'article prévoit également la poursuite du stage probatoire d'un employé
temporaire qui n'aurait pas complété ce stage en additionnant la période
travaillée dans la fonction publique et à l'institut.
Enfin, l'article prévoit que les critères
mentionnés au premier alinéa s'appliquent à l'établissement du classement de
l'employé qui participe à un processus de sélection en vue d'une promotion.
On me dit qu'il s'agit d'une disposition
usuelle lors de la création d'un organisme qui reprend en tout ou en partie les
fonctions d'un autre organisme ou d'un ministère.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des questions ou des commentaires sur cet
article?
Mme Garceau : Où commencer,
Mme la Présidente? Où commencer? Là, j'ai... l'employé, là, on retourne à 32.
Là, j'ai une employée qui a été transférée à l'institut qui décide : Peut
être, ce n'est pas pour moi, donc je veux entamer un processus pour voir :
Est-ce que je peux aller ailleurs? Et là, je ne sais pas, M. le ministre, je
peux vous poser des questions ou on peut donner le consentement immédiatement
et je vais passer mes questions à Me Guyon Martin.
M. Drainville : Je choisis
l'option b.
Mme Garceau : L'option b. Bon
choix. Donc, commençons avec cet aspect-là, là, juste pour voir si je comprends
très bien le libellé de l'article 33 et les conséquences, évidemment, qui
en découlent. Donc, on continue avec Anne. Anne qui est maintenant à l'institut
et qui se dit : Ce n'est pas pour moi, je veux un changement. Donc, peut
être juste de clarifier pour moi, là, le processus. Vous n'avez pas rédigé cet
article. Est-ce que vous avez rédigé, Me Guillaume Martin, l'article en
question?
M. Guyon Martin (Alexandre) : C'est
une disposition assez standard...
Mme Garceau : ...O.K., ça fait
que vous allez l'expliquer en termes d'Anne, maintenant, qui décide, et le
processus, et on va faire ça, là, paragraphe par paragraphe. Donc, elle
commence, elle veut faire un changement, donc elle fait quoi, Anne?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Donc,
lorsqu'on parle, au début de la première phrase, d'un employé visé à l'article
32, donc, on parle de l'employé qui, au moment du transfert, avait le statut
d'employé permanent ou ne l'avait pas encore mais avait le statut de
temporaire, donc, sur un poste permanent, sous réserve d'un stage probatoire,
et que la durée du stage probatoire s'est terminée pendant qu'il était à
l'INEE.
Mme Garceau : Était à l'INEE.
Parfait. On comprend. Jusqu'à date, ça va bien.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Après
ça, Anne, qui postule à un emploi de la fonction publique offert en mutation ou
pour une promotion, peut demander un avis sur son classement qu'elle aurait si
elle était dans la fonction publique. Donc, dans la mesure où les emplois à
l'INEE peuvent différer des emplois qui sont dans la fonction publique, pour
savoir si c'est un emploi auquel elle peut postuler, elle demande au Conseil du
trésor un avis sur son classement, donc quel type d'emploi, à quel échelon elle
serait rendue.
Mme Garceau : O.K., là, je
vais présumer que ça, c'est un processus standard, en termes de... au niveau
des données ou de l'information qu'on doit prévoir, là, en termes de l'avis en
question.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui,
puis, en fait, on explique aussi la dernière phrase de cet alinéa, les éléments
que le Conseil du trésor doit tenir compte dans l'évaluation. Donc, c'est
relativement standard. On compare les emplois, on regarde la scolarité, on
regarde l'expérience pour savoir quel type de poste puis à quel échelon, par
exemple.
Mme Garceau : O.K. Donc,
c'est quoi, la procédure, en termes de : il peut, l'employé, requérir du
président du Conseil du trésor... donc, c'est quoi, la procédure qu'un employé
doit entamer?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Je
ne suis pas certain de la manière que cette disposition-là est
opérationnalisée, mais une demande au Conseil du trésor, au Secrétariat du
Conseil du trésor, et non pas directement à la présidente du Conseil du trésor,
évidemment, après, dans le cadre d'un processus d'emploi, donc, en fait, le
Conseil du trésor... On va identifier le statut de la personne, donc, un
employé de l'INEE avec droit de retour, donc le Conseil du trésor va savoir
qu'il devra faire l'analyse. À ce moment-ci, il va demander l'information qui
est nécessaire puis... pour faire cette analyse-là puis pour pouvoir prendre
une décision.
Mme Garceau : O.K. Donc, on
continue. Là, on est en train d'analyser, le conseil, là... maintenant, c'est
le Conseil du trésor, là, qui est en train d'analyser l'avis, et tout ça, pour
déterminer si l'employé... s'il y a un poste ailleurs dans la fonction
publique. Maintenant, il n'y a pas de délai, rien, en termes de... Ça prend
combien de temps, ce processus, est-ce que vous le savez?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Je
ne sais pas le délai. Par contre, si on va au deuxième alinéa, quand la
personne est choisie pour occuper le poste, donc, si elle est retenue, on doit
lui attribuer le classement qui aura été déterminé par le Conseil du trésor.
Donc, si ce n'est pas fait, à ce moment-là, ça va devoir être complété
rapidement. Puis, si ça ne peut être fait à ce moment-là, peut-être qu'il y a
des ajustements qui pourront être faits, par exemple, sur le salaire, dans la
mesure où le classement va pouvoir être fait ultérieurement.
• (18 h 20) •
Mme Garceau : O.K. Donc, on
continue maintenant au paragraphe 3... là, c'est ça, ça, c'est l'exception, là,
lorsque l'employé n'avait pas... lors de son transfert à l'INEE, il n'avait pas
complété la période continue d'emploi requise aux fins de l'article 14 de la
Loi sur la fonction publique pour acquérir le statut de permanent... et qui, au
moment où un classement lui a été attribué en vertu... n'a toujours pas
complété l'équivalent...
M. Guyon Martin (Alexandre) : ...Donc,
cet alinéa permet que le calcul pour savoir si l'employé a complété son stage
probatoire se fasse sur la période pendant laquelle elle était dans la fonction
publique plus l'INEE, plutôt qu'un employé de l'INEE qui n'aurait pas droit
au... qui n'aurait pas un droit de retour, par exemple, ou n'importe quel
employé qui est hors fonction publique qui postule sur un emploi permanent dans
la fonction publique qui, lui, doit partir son stage préparatoire de zéro. On
crée au troisième alinéa 33 la... comment dire, la présomption que son...
le temps fait préalablement compte pour l'approbation.
Mme Garceau : O.K. Je n'ai
pas d'autres questions. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. Donc, est-ce que l'article 33 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci...
Nous sommes à l'article 34.
M. Drainville : Article 34 :
«En cas de cessation partielle ou totale des activités de l'Institut, un
employé visé à l'article 31 qui, lors de son transfert, avait le statut de
permanent a le droit d'être mis en disponibilité dans la fonction publique au
classement qu'il détenait alors.
«L'employé visé au deuxième alinéa de
l'article 32 n'a le droit d'être mis en disponibilité dans la fonction
publique que si, au moment de la cessation partielle ou totale des activités de
l'Institut, le temps accumulé dans la fonction publique avant son transfert à
l'Institut et celui accumulé à titre d'employé de l'Institut équivalent au
moins à la période continue d'emploi prévue à l'article 14 de la Loi sur
la fonction publique.
«En cas de cessation partielle des
activités de l'Institut, l'employé continue d'exercer ses fonctions au sein de
l'Institut jusqu'à ce que le président du Conseil du trésor puisse le placer
conformément à l'article 100 de la Loi sur la fonction publique.
«Lorsque le président procède au placement
d'un employé visé au présent article, il lui attribue un classement en tenant
compte des critères prévus au premier alinéa de l'article 33.»
Commentaire. Cet article prévoit les
conditions de transfert des employés de l'institut en cas de cessation des
activités de l'institut.
C'est bien entendu une disposition usuelle
lors de la création d'un organisme qui reprend en tout ou en partie les
fonctions d'un autre organisme ou d'un ministère.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des questions, commentaires sur
l'article 34?
Mme Garceau : Oui, Mme la
Présidente. Premier paragraphe, «En cas de cessation partielle ou totale des
activités de l'Institut, un employé visé à l'article 31 qui, lors de son
transfert avait le statut de permanent a le droit d'être mis en disponibilité
dans la fonction publique au classement qu'il détenait alors», donc là ce n'est
pas... là c'est une cessation partielle ou totale des activités, ça, c'est lié,
ce n'est pas l'employé qui décide de quitter, là, c'est maintenant l'institut
qui, pour différentes raisons a... admettons que c'est... admettons, Anne
travaille, est attitrée à certains postes, et là on a décidé d'abolir peut-être
ce poste-là, ce serait dans ses... ce serait applicable à elle, cet
article 34, c'est ça? Ce n'est pas elle qui décide, là, de quitter, c'est
vraiment l'institut qui prend une décision concernant une cessation partielle
ou totale des activités de l'Institut, de l'INEE.
M. Drainville : Exact.
Mme Garceau : Exact?
M. Drainville : Exact.
Mme Garceau : ...juste
suspendre juste deux minutes, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 25)
(Reprise à 18 h 28)
La Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux. Donc, Mme la députée, je vous
laisse poursuivre.
Mme Garceau : Merci, Mme
la Présidente. Je voulais juste poser la question suivante parce que le premier
paragraphe mentionne concernant l'employé en question qui est visé à
l'article 31 qui, lors de son transfert, avait le statut de permanent.
Mais qu'est ce qu'il se passe avec les employés visés à l'article 31 qui,
lors de leur transfert, avaient le statut temporaire?
M. Guyon Martin
(Alexandre) : L'employé qui est temporaire, le stage probatoire, je
dirais, a deux fonctions. Évidemment, de voir si la personne a les compétences
requises pour occuper l'emploi. Par contre, la durée de deux ans qui est prévue
à l'article 14 de la Loi sur la fonction publique permet aussi, en cas de
cessation partielle d'activité, de mettre fin à un emploi. Donc, c'est la règle
applicable, même à l'intérieur de la fonction publique, qui s'applique ici...
qui va s'appliquer ici aux personnels... qui ont été transférés.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. Guyon Martin. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Une voix : Non.
La Présidente (Mme Dionne) :
Est-ce que l'article 34 est adopté.
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci à tous. Compte tenu de l'heure, je... j'ajourne les travaux, pardon,
sine die. Alors, passez une excellente soirée.
(Fin de la séance à 18 h 30)