Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
jeudi 2 novembre 2023
-
Vol. 47 N° 28
Étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur l’instruction publique et édictant la Loi sur l’Institut national d’excellence en éducation
Aller directement au contenu du Journal des débats
11 h (version non révisée)
(Onze heures dix-neuf minutes)
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
bon jeudi à tous. La commission va commencer. Ayant constaté le quorum, je
déclare cette commission ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement
la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Asselin (Vanier-Les Rivières) est remplacé par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac); et Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont); par Mme Garceau
(Robert-Baldwin).
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la secrétaire. Donc, je vous rappelle que nous étudions le projet de loi n°
23 par sujet. Nous en sommes au sujet 4 intitulé Institut national d'excellence
en éducation. De façon plus précise, lors de l'ajournement de nos travaux d'hier,
nous en étions à l'étude de l'article 8 de la Loi sur l'Institut national d'excellence
en éducation, édicté par l'article 57.
Donc, M. le ministre, la parole est à
vous.
• (11 h 20) •
M. Drainville : Oui. D'abord,
bonjour, tout le monde. On se retrouve. C'est la fête, c'est jeudi. Bon. Mme la
Présidente, sans surprise, nous allons déposer un amendement que vous avez
reçu, je crois, qui fait suite à nos échanges toujours fructueux. Et donc je m'empresse,
sans plus tarder, à déposer cet amendement. Est-ce que j'attends qu'il soit...
qu'il apparaisse au tableau? Ça ne saurait tarder. C'est, évidemment, suite à
nos échanges en lien avec la représentation des personnes qui ont une expertise
en matière de services aux élèves handicapés et aux élèves avec difficulté d'adaptation
ou d'apprentissage, les élèves EHDAA ou HDAA, comme on les appelle communément.
Et il y a une petite modification également que nous faisons à la demande,
donc, de la députée de Saint-Laurent. Voilà.
Article 57 : L'article 8 de la Loi
sur l'Institut national d'excellence en éducation, dans le deuxième alinéa de l'article
8 de la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation, proposé par l'article
57 du projet de loi tel qu'amendé, un... enfin, premier paragraphe, insérer,
dans le paragraphe...
M. Drainville : ...trois, et
après adulte», «y compris une personne possédant une expertise en matière de
services aux élèves handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage et». Donc, je ferme les guillemets, et :
2° supprimer, dans le paragraphe 4°,
«titulaire ou agrégé».
Donc, si on lit... Ouf, c'est long, hein,
je vais lire le troisième paragraphe tel qu'amendé, là. Alors :
Six personnes oeuvrant dans le domaine de
l'éducation préscolaire, de l'enseignement primaire ou secondaire, de la
formation professionnelle ou des services éducatifs pour les adultes, y compris
une personne possédant une expertise en matière de services aux élèves
handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage, et dont
au moins... Puis, après ça, on a un enseignant, un conseiller pédagogique, etc.
Et l'autre petit changement que nous
faisons, donc, c'est un professeur d'un établissement d'enseignement
universitaire, avant, c'était titulaire ou agrégé, nous retirons «titulaire ou
agrégé», donc ça ne se lira que comme «un professeur d'un établissement
d'enseignement universitaire». Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Donc, est-ce qu'il y a des interventions concernant
l'amendement?
Mme Rizqy : Excusez-moi une
seconde. Donc, on met vraiment «personne handicapée»... là, vous le mettez au
paragraphe 3 ou vous le mettez au dernier alinéa, dans le... Parce que, là, ce
n'est pas au même endroit qu'on avait discuté hier. Hier, on parlait
d'observateurs. C'est juste pour l'explication, ça ne me dérange pas, mais
c'est juste qu'hier, dans notre échange, on avait convenu, puis ce qui était
demandé, c'était d'être à titre d'observateur.
M. Drainville : Oui. Dans les
faits, la raison pour laquelle on l'a mis là, Mme la Présidente, c'est qu'on le
mis en lien avec la mission, qui est, bien, préscolaire, primaire ou
secondaire, bon, FP et FGA aussi, bien entendu. Mais dans la mesure où les
personnes qui œuvrent ou qui ont une expertise dans le domaine des élèves qui
ont des besoins particuliers, on s'est dit que c'était une meilleure idée de le
rattacher, dans le fond, au domaine de l'éducation qui est offerte dans la
majorité des cas à ses élèves, en particulier ceux de nos écoles... de nos
niveaux préscolaire, primaire ou secondaire. C'est là que l'on retrouve la plus
forte proportion des élèves HDAA. Donc, c'est la raison pour laquelle nous
l'avons mis à cet endroit.
Mme Rizqy : Bien, si vous
permettez, c'est parce que l'office, leur demande, c'était de pouvoir juste
siéger à titre d'observateur. Puis c'est important parce que c'est eux, au
fond, là, qui sont les mieux placés pour venir... Un, ils n'auront pas de vote,
mais, au moins, ils peuvent parler puis révéler ce qu'eux entendent parmi leurs
membres. Et là, ici, respectueusement, c'est qu'une personne qui a une
expertise n'émane pas nécessairement de l'office, ça pourrait venir d'autre
chose, une personne, par exemple, que c'est son champ d'étude. Mais avoir une
expertise, je le trouve moins précis, j'ai l'impression qu'on va plus loin.
Puis c'est probablement de bonne foi, là, quand on va plus loin, mais on ne
répond pas à la demande qui était plus simple et qui était tout simplement
d'être observateur, un siège pour l'office qui représente les personnes
handicapées. Beaucoup plus simple, puis on va s'assurer qu'au fond l'office,
qui est un large réseau, là, puisse apporter ses observations, là. C'est
vraiment juste, juste ça, là, qui ets demandé. Mais, si vous voulez, moi, je
suis prête à le sous-amender, si vous le voulez, là.
M. Drainville : Oui, mais, Mme
la Présidente, vous comprenez qu'on ne peut pas s'engager à garantir à l'office
un siège au conseil d'administration, là. L'idée, c'était de se donner une
certaine souplesse. On n'exclut pas, Mme la Présidente, là, on verra quand on
sera rendu là, là, on n'exclut pas que la personne qui va représenter ou qui
aura cette expertise en matière de services pour les élèves handicapés ou les
élèves en difficulté d'adaptation et d'apprentissage provienne de l'office, ce
n'est pas exclu, Mme la Présidente, mais on voulait quand même élargir, je
dirais, le...
M. Drainville : ...le spectre
de l'expertise. Je ne suis pas fermé, Mme la Présidente, à ce que nous le
mettions dans le paragraphe qui est... qui parle des observateurs, mais je
pense que c'est une bonne idée de garder la formulation «expertise en matière
de services aux élèves handicapés, aux élèves en difficulté d'adaptation et
d'apprentissage», parce qu'encore une fois c'est une clientèle très importante,
dont le nombre grandit sans cesse au sein de nos écoles, et donc...
Ça se peut qu'on décide, au terme de nos
discussions, qu'il y a, au sein de l'office, la personne dont nous avons
besoin, mais ce n'est pas impossible, Mme la Présidente, qu'à un moment donné
on se dise : Ah! bien, la meilleure personne qui a cette expertise à la
fois pour les personnes handicapées, les personnes... les élèves qui ont une
difficulté d'adaptation et d'apprentissage ne proviennent pas nécessairement de
l'OPHQ, là. Tu sais, c'est juste ça, là. Je pense qu'il faut se garder quand
même cette souplesse, là.
Mme Rizqy : Moi, ce que j'ai
à vous proposer... Parce qu'hier, quand qu'on s'était entendus, on avait laissé
aller pour le Protecteur national de l'élève, parce qu'évidemment que vous avez
donné, comme argument, il faut que ça reste quand même un conseil
d'administration qui soit fonctionnel, puis on est d'accord. Par contre, je
pense qu'ici ce serait pertinent. Puis, hier, vous l'avez dit aussi au micro,
dit : On ne va pas l'écrire peut-être, noir sur blanc, que ce soit
l'office, mais de dire, effectivement, on va d'abord regarder dans ce
bassin-là, de l'office, pour être en mesure de combler le poste. Évidemment,
s'il n'y en a pas, je suis d'accord, là, on n'est pas têtus non plus. Mais je
le mettrais plus dans «observateurs».
M. Drainville : Mais vous
accepteriez de garder le même libellé?
Mme Rizqy : Oui. Je
comprends. Puis comme vous avez fait hier, de dire qu'effectivement vous pouvez
regardez à l'office. Si jamais, après avoir regardé dans le bassin de l'office,
évidemment, vous avez trouvé preneur, tant mieux, mais, si jamais, pour x
raison, que cette année-là, il n'y a pas preneur, effectivement, là, vous allez
trouver quelqu'un qui a une expertise encore vraiment spécifique aux personnes
avec un handicap.
M. Drainville : C'est bon,
Mme la Présidente. On va se mettre au travail. Est-ce que... Mme la Présidente,
est-ce que l'on pourrait suspendre peut-être l'étude de l'article, le temps que
l'amendement soit réécrit pour le placer plutôt dans la section... appelons-la
la section observateurs, de telle manière à ce que nous puissions continuer nos
travaux avec un autre article puis revenir par la suite à 8? À moins que la
députée ou les députés aient...
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
commentaires?
M. Drainville : D'autres
amendements dont nous pourrions nous saisir.
Mme Ghazal : Je voulais avoir
la discussion avec le ministre sur le nombre de professeurs d'établissements
d'enseignement...
Mme Rizqy : ...suspende
l'amendement, mais qu'on puisse quand même traiter la discussion avec... Ça
vous va?
M. Drainville : On peut faire
ça?
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
il y a consentement pour suspendre l'amendement et continuer les discussions
pour l'article 8?
M. Drainville : Très bien.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
oui, vous pouvez y aller, Mme la députée.
• (11 h 30) •
Mme Ghazal : Donc, je
comprends. Hier, quand on parlait avec le ministre, que, des fois, il va
dire : Bien, il faut que ça soit efficace, il ne peut pas y avoir 30
personnes autour de la table. Puis je me rappelle, j'ai eu cette discussion-là
beaucoup quand j'avais le dossier Environnement, pour quand on a mis en place
le Comité consultatif de lutte sur les changements climatiques, et on voulait
mettre plus de personnes, et le ministre, de la part du gouvernement, bien,
disait : Il faut que ce soit efficace, il ne faut pas ajouter trop de
personnes, trop de personnes.
Cela dit, moi, ce que je suis en train de
mentionner puis de questionner... J'ai vu que le ministre aussi a tenu compte,
dans son amendement, en ajoutant plus de personnes que ce qui était présent au
début, là, dans la première version de l'article. Et, moi, je mentionnais
peut-être un... d'avoir un seul professeur d'un établissement d'enseignement
universitaire, ce n'est pas suffisant. Est-ce que... Je trouve qu'il faudrait
qu'il y en ait peut-être au moins deux, professeurs. Même si le ministre a dit,
bien, qu'il ajoutait un chercheur supplémentaire, ça ne veut pas dire
nécessairement qu'un chercheur... est-ce que c'est nécessairement un professeur
d'université?
M. Drainville : Non. Bien
non, mais, en général, les chercheurs sont déjà des universitaires, ils ont
déjà... ou ils sont en lien avec avec la recherche universitaire. Souvent, les
centres de recherche ont un lien quelconque avec le monde universitaire. Donc,
je... Puis je répondais, encore une fois, Mme la Présidente, à la demande de
la... qui est l'association qui représente les facultés d'éducation du
Québec...
11 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...je vous
dirais, Mme la Présidente, si vous regardez la composition actuelle, là, on a
un enseignant préscolaire, primaire ou secondaire. Ensuite de ça, on a un
conseiller pédagogique issu, donc, du monde préscolaire, primaire et secondaire.
On a une personne qui n'est ni enseignante ni conseillère pédagogique, un
membre du personnel d'encadrement, essentiellement, les directions d'école. Et
là on aurait... on a déjà un professeur d'université, on a déjà une autre
personne issue du monde de la recherche, qui sera vraisemblablement un ou une
universitaire. Et là on aurait une autre personne représentant le monde des
universités. Honnêtement, Mme la Présidente, au-delà du fait qu'on ne cesse d'en
rajouter puis, à un moment donné, il faut quand même avoir un conseil d'administration
qui est fonctionnel, je crains que l'on soit à risque de créer un déséquilibre
au sein du conseil d'administration, là. On aurait, Mme la Présidente, trois
universitaires... ou enfin deux enseignants du monde des universités, plus
quelqu'un qui provient du monde de la recherche, et on aurait un enseignant du
préscolaire, du primaire ou du secondaire, alors que c'est à eux, d'abord et
avant tout, à eux que s'adressent les, comment dire, les résultats de l'INEE.
Ça fait que je ne serais pas favorable,
moi, Mme la Présidente, à ajouter un autre représentant du monde universitaire,
pas que je ne les aime pas, évidemment, ce n'est pas ça dont il est question
ici, là. C'est juste qu'ils sont déjà représentés, et il faut maintenir quand
même un certain équilibre au sein de la composition.
Mme Ghazal : C'est parce que
c'est un institut, dont le rôle est de se pencher sur la recherche, donc...
Puis on a parlé, puis le ministre a accepté un amendement où on parlait aussi
de la diversité de la recherche, que c'est important de ne pas avoir un seul
type de recherche. Puis le ministre, j'ai entendu qu'il était sensible à ça,
puis ça a été mentionné dans un amendement. Donc, comme c'est ça, leur travail,
c'est de se pencher sur la recherche, sur les études et, après ça, de les
collecter puis d'en tirer peut-être des enseignements qui pourraient, après ça,
être appliqués. Les profs d'université, c'est ça, leur travail, à tous les
jours, c'est ce qu'ils font, ça fait partie de leur travail.
Donc, je trouve que c'est important de ne
pas juste avoir un représentant d'un enseignement... d'un établissement d'enseignement
universitaire, mais, au moins, deux, même... il y a même des groupes qui en
mentionnaient quatre. Moi, je ne vais pas aussi loin que ça, je pense que deux,
ça serait important parce que c'est la mission même de l'Institut de se pencher
sur de la recherche. Et c'est ce que les profs d'université font, et c'est dans
leur travail quotidien. Donc, je trouve que c'est pertinent d'ajouter ce type
de personne autour de la table, en plus du chercheur qui a été ajouté par le
ministre, mais c'est un chercheur, j'imagine qu'il peut provenir même... Ça ne
veut pas nécessairement dire qu'il vient de l'université, c'est ce que je
comprends.
Donc, d'en avoir deux, ce n'est pas
exagéré, d'un établissement d'enseignement universitaire. Parce que les
autres... l'autre catégorie, là, les enseignants, conseillers pédagogiques, il
y a plusieurs personnes qui viennent du milieu de l'éducation, là, qui sont sur
le terrain, qui sont déjà comme des praticiens. Mais de la recherche, il y en a
moins, donc ça serait comme pour créer aussi un équilibre du monde de la
recherche qui siégerait autour de la table du conseil d'administration de l'institut
qui va se pencher sur la recherche. Ce serait dans cette logique-là.
M. Drainville : Oui, mais, Mme
la Présidente, je tiens à rappeler, là, le monde de la recherche, l'endroit,
dans le fond, où il sera le plus sollicité, c'est sur le comité scientifique
que nous créons, là. Nous créons deux comités, à l'article 2, le comité
scientifique et le comité consultatif. Alors, le comité scientifique, c'est
justement le comité qui va se pencher sur les pratiques, sur les toutes
dernières données probantes en matière de sciences de l'éducation. Ça, c'est le
comité scientifique. C'est là... C'est beaucoup sur ce comité-là, au sein de ce
comité-là, que nous allons retrouver donc l'expertise très fine sur toutes ces
matières liées aux données probantes et aux différentes méthodes d'enseignement
et lesquelles donnent les meilleurs résultats, etc. Donc, enfin, c'est ce
comité...
M. Drainville : ...scientifique
qui va être très, très actif pour faire justement la recension de ces
différentes recherches qui ont été menées, de ces différentes pratiques qui ont
été mises en œuvre. Donc là, le comité scientifique, là, quand on dit que
l'INEE va dresser l'état des connaissances, là, en matière d'enseignement,
bien, c'est beaucoup par l'entremise, par le truchement du comité scientifique
que ça va se faire. Et là vous pouvez être certains, certaines, Mme la
Présidente et Mme la députée, que la représentation des universitaires sera
très importante. Donc, je ne m'inquiète pas, honnêtement, Mme la Présidente.
Puis l'autre chose aussi, c'est que l'INEE
ne travaillera pas en vase clos, Mme la Présidente. L'une des valeurs
importantes de l'INEE, c'est justement la collaboration avec le terrain. Donc,
il y a beaucoup de travail qui va se faire avec le monde universitaire, avec le
monde de la recherche universitaire, et donc il y aura beaucoup de va-et-vient
entre l'INEE et les chercheurs, là, si ce n'est les chercheurs qui auront...
qui se seront penché justement sur ces méthodes d'enseignement et... avec
lesquels l'INEE aura des échanges nécessairement, puisque l'INEE, son travail,
c'est d'abord et avant tout de dresser la synthèse des connaissances, bien,
pour dresser la synthèse des connaissances, il y aura bien entendu une prise de
possession ou une prise de... comment dire, de connaissances des recherches
scientifiques qui ont été menées, qui auront été menées au Québec ou ailleurs.
Puis éventuellement, Mme la Présidente, il y aura également des échanges entre
l'INEE et les personnes qui ont signé ces recherches-là qui en sont les auteurs
ou les autrices.
Et donc je... Honnêtement, Mme la
Présidente, encore une fois, je comprends l'intention de la députée de Mercier,
mais je tiens à la rassurer, je ne crois pas qu'il va manquer de... comment
dire, qu'il va manquer d'activités d'échange et puis de partage de
connaissances entre l'INEE et le monde universitaire. Je ne suis absolument pas
inquiet de ça.
Mme Ghazal : Bien, en fait,
je comprends, le ministre me parle des comités scientifiques, mais le C.A.,
c'est quand même importance, c'est l'instance suprême de l'INEE qui va définir
les orientations et les... certaines directions. Donc, ça va être important que
les chercheurs aient leur mot à dire puis les professeurs d'établissement
d'université soient présents puis puissent participer à ça dès le début. Et
aussi, ça vient aussi avec l'idée d'avoir une diversité de points de vue de
chercheurs scientifiques. Tu sais, ce ne sera pas des gens qui viendraient de
la même université, des profs d'université qui ne viendraient pas de la même
université, peut-être de différentes facultés d'éducation, pour avoir une
certaine diversité. Je comprends que ça va être dans le comité de recherche,
mais ce n'est pas la même chose, un comité qui va suivre les orientations d'un
C.A. Un C.A., c'est... comme je le dis, c'est l'instance suprême, c'est là que
les décisions se prennent, dès le début, sur les orientations que l'INEE va
prendre. Puis je trouve que c'est important qu'eux ou elles soient présents
dans cette instance, qui est importante de l'INEE, comme professeurs
d'établissement d'enseignement universitaire. Je comprends que le ministre a
trouvé que c'était pertinent d'ajouter un chercheur puisque ce n'était pas...
ça a été comme... je ne sais pas si ça a été oublié, mais ça n'a pas été mis
dans le... dès le début, là, dans la version... la première version de
l'article 8 de la composition du C.A., mais je comprends qu'il a décidé
finalement de les mettre, même s'ils vont être des chercheurs scientifiques
très présents dans le comité scientifique, parce qu'il trouvait que c'était
important qu'ils soient là, sur le C.A.
• (11 h 40) •
Donc, moi, je mentionne la même importance
du C.A. en disant : Bien, il faudrait qu'il y ait deux profs venant
d'universités différentes, peut-être avec... je ne sais pas, des fois, dans les
facultés d'éducation, c'est des facultés qui ont des... peut-être des... je ne
sais pas, là, des... qui sont plus axées sur un type de pensée, d'une
université à l'autre. Donc, ça pourrait aussi amener cette diversité aussi de
pensées et d'écoles de pensée des différents profs d'université. Donc, moi, je
ne trouve pas que ça va nuire à l'efficacité, ça ne nuira pas à l'efficacité,
d'ajouter une personne de plus qui vient d'université.
M. Drainville : Oui, bien,
Mme la Présidente, j'entends les arguments que la députée de Mercier nous
soumet, mais je... en tout respect, là, je reste sur mes positions, je... Il
faut quand même prendre acte du fait, Mme la Présidente...
M. Drainville : ...Présidente,
qu'on a augmenté le nombre de membres de 9 à quatre... de 9 à 13, dis-je bien,
donc on en a ajouté quatre. Là, on a ajouté des représentants également du
monde... attendez que je les retrouve tous, là, alors au moins une personne qui
oeuvre au sein d'un centre de formation professionnelle ou d'éducation des
adultes. Là, on a... Ah, oui, puis aussi établissements d'enseignement privé.
Bon, une personne issue d'une communauté autochtone, ça, on l'a ajouté. Là, on
va ajouter quelqu'un comme observateur qui provient du grand monde de
l'expertise dédiée aux services des personnes handicapées et avec besoins
particuliers. Donc, on a quand même, Mme la Présidente, je trouve qu'on a un
conseil qui commence à être... qui est un... qui reflète une belle diversité,
honnêtement, c'est une belle représentation, là. Quand on fait la liste de
toutes les personnes qui vont siéger, je pense qu'on aura autour de la table
une très belle représentation du monde de l'éducation au Québec. Puis je suis à
l'aise, Mme la Présidente, avec l'équilibre que nous avons créé, là, au terme
des ajouts et des autres amendements, des autres modifications. Et donc, en
tout respect, Mme la Présidente, je souhaiterais que nous nous arrêtions là.
Mme Ghazal : Écoutez, je n'ai
pas l'intention d'ajouter... de déposer un amendement parce que je voulais
juste voir l'ouverture du ministre. Si le ministre dit que c'est suffisant,
même si je ne suis pas d'accord, je n'émettrais pas non plus d'amendement, là,
pour ne pas faire perdre le temps à la commission.
M. Drainville : Très bien.
Très bien. Mme la Présidente, si vous me permettez, on est en train de rédiger
l'amendement et on suspendrait un petit instant juste pour que je puisse vérifier
le libellé pour qu'on puisse vous revenir le plus rapidement possible.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
La commission suspend ses travaux quelques instants.
M. Drainville : Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 44)
(Reprise à 11 h 56)
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
la commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous
laisse poursuivre.
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, nous avons eu des discussions à micro fermé. Et donc l'amendement
que j'avais déposé avait été suspendu pour que nous prenions le temps d'aller
voir, à la suggestion, donc, de la députée de Saint-Laurent, s'il n'y aurait
pas un bénéfice à faire de la personne qui aura l'expertise en matière d'élèves
handicapés ou d'élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage... s'il
n'y aurait pas un bénéfice d'en faire plutôt une personne...
M. Drainville : ...plutôt
qu'une personne membre du C.A., comme nous le proposions dans l'amendement qui
a été suspendu, donc. Et donc on a eu des échanges avec notamment nos légistes
et on en vient à la conclusion, Mme la Présidente, qu'il serait préférable dans
le fond d'aller de l'avant avec l'amendement déjà déposé. Parce que d'amener
cette personne représentante, donc, des élèves HDAA dans la section
observateurs soulève une difficulté, et je vais m'en empresser de céder la
parole, s'il y a consentement, à notre légiste, M. Guyon Martin, Alexandre de
son prénom, qui va nous expliquer dans le fond en quoi le statut d'observateur
a ses caractéristiques propres, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
est-ce qu'il y a consentement pour donner la parole à M. le légiste? Alors, la
parole est à vous.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Alexandre
Guyon Martin, avocat pour le ministère de l'Éducation. Donc, le ministre a
presque tout dit, mais j'ajouterais qu'en fait les observateurs, si on va au
dernier alinéa de l'article huit, il s'agit du scientifique en chef, il s'agit
de sous-ministres à l'Éducation, à l'Enseignement supérieur, à l'Économie et du
président du Conseil supérieur de l'éducation, qu'on propose qu'il devienne le
Conseil de l'enseignement supérieur. Donc, ce sont des gens qui sont nommés par
le gouvernement pour exercer une fonction particulière et en raison de cette
fonction, ils sont désignés observateurs. Puis le fait de nommer une autre
personne, seulement à la seule fin d'être observateur dans un comité, dans un
conseil d'administration comme ici, créerait une certaine incohérence sur le
plan juridique, sur le plan de la logique de la disposition.
Mme Rizqy : Merci beaucoup.
Puis, avec les discussions que nous avons eues avec le ministre, tantôt, à
micro fermé, c'est que, dans tous les cas, on essaie vraiment de répondre à la
demande du mémoire déposé par l'OPHQ. Il y avait une... recommandations numéro
six et numéro sept, mais, même si on n'est pas en mesure de le mettre à titre
d'observateur... en fait, c'est peut-être même mieux qu'il soit inscrit dans l'amendement
proposé par le ministre parce qu'en fait, il gagne un vote, ce qui est mieux.
Donc, non seulement pourra faire des observations, mais même voter. Et le
ministre, tantôt, il le disait... mais je pense même que vous l'avez dit à
micro ouvert. Évidemment, la façon que c'est écrit, on n'écrit pas noir sur
blanc OPHQ, mais évidemment, le ministre ou celui qui occupera... va d'abord se
tourner vers cet organisme qui est reconnu comme un organisme gouvernemental
pour s'assurer que... ‘avoir leur présence aux fins des discussions entourant
l'INEE.
La Présidente (Mme Dionne) : ...de
procédure, je comprends qu'on est sur l'amendement.
Mme Rizqy : Oui, on est sur
l'amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour réouvrir l'amendement? Parce qu'on l'avait
suspendu.
Mme Rizqy : Ah mon Dieu!
excusez-moi, je pensais qu'on l'avait rouvert. Ah oui! oui, oui, moi, j'avais
compris qu'on avait rouvert l'amendement. Oui, consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Ça
prenait le consentement. D'accord. Merci. Vous pouvez poursuivre.
• (12 heures) •
M. Drainville : Oui, alors
effectivement, Mme la Présidente, je pense l'avoir dit, mais pour être bien
certain que c'est bel et bien versé au procès-verbal officiel de nos
délibérations, je le redis : Lorsque le temps viendra de nommer cette
personne qui aura donc une expertise en matière de services aux personnes
handicapées et aux... enfin, aux élèves handicapés et aux élèves en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage, nous consulterons l'Office des personnes
handicapées du Québec, Mme la Présidente, qui a évidemment une expertise en
cette matière. Et donc c'est dit, c'est bel et bien enregistré, Mme la
Présidente. Et donc, dans ces circonstances, si les membres de la commission
sont d'accord, nous pourrions procéder à l'adoption de l'amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement?
Mme Rizqy : Sur l'amendement,
c'est complet.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article huit? Allez-y, Mme la députée.
Mme Rizqy : Oui, toujours le
dernier alinéa. Donc, tantôt on parlait que le scientifique en chef, le
sous-ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, le sous-ministre de
l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science, de la Technologie, le
sous-ministre de l'Économie et de l'Innovation et le président du Conseil de
l'enseignement supérieur ou toute personne que chacun peut désigner. Pourquoi
le sous-ministre de l'Économie et de l'Innovation?
M. Drainville : Notamment
parce que, si je ne m'abuse, les fonds de recherche sont financés par le
ministère de l'Économie.
Mme Rizqy : On sait à quelle
hauteur?
M. Drainville : On pourrait
vérifier, mais, si je ne m'abuse...
12 h (version non révisée)
M. Drainville : ...il y a
certains fonds qui sont... dont le ministère de l'Économie est le premier
bailleur de fonds, mais...
Mme Rizqy : Lequel est le
premier bailleur de fonds, pardon?
M. Drainville : Dans certains
fonds de recherche, si je ne m'abuse, le ministère de l'Économie est le premier
bailleur de fonds.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : Mais là je
parle... j'espère ne pas parler à travers mon chapeau, là. C'est davantage...
Je puise dans mon, comment dire, dans mes connaissances d'ancien journaliste, d'ancien
courriériste parlementaire.
Mme Rizqy : Vous avez déjà
été courriériste aussi?
M. Drainville : J'ai été
courriériste et à Ottawa et à Québec, ma chère Mme la députée de Saint-Laurent.
Eh oui!
Mme Rizqy : Dites-moi pas
aussi que vous avez été page.
M. Drainville : Quand on... J'ai
été page...
Mme Rizqy : Non. Mais là vous
avez fait le tour du chapeau.
M. Drainville : ...et j'ai
été stagiaire parlementaire aussi à Ottawa.
Mme Rizqy : O.K. Une vaste
expérience.
M. Drainville : Oui, oui, je
connais le Parlement pas mal.
Mme Rizqy : Je ne vous
demanderai pas quel Parlement vous avez préféré, j'imagine, c'est celui du
Québec.
M. Drainville : Non, en fait,
page à Ottawa, stagiaire parlementaire à Ottawa et courriériste parlementaire à
Ottawa, et courriériste parlementaire ici, à Québec, directeur du bureau, en
fait, pas longtemps, mais un an à peu près. Alors, on est en train de regarder
ça, Mme la Présidente, Mme la députée de Saint-Laurent.
(Consultation)
M. Drainville : On va prendre
deux secondes, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 03)
(Reprise à 12 h 08)
La Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) :
Oui. À l'ordre, s'il vous... On a repris la séance. Merci. M. le ministre,
je vous laisse poursuivre.
M. Drainville : Oui.
Alors donc, on a suspendu pour trouver l'information, là, quant au financement
du ministère de l'Économie de divers fonds de recherche. Nous sommes toujours à
la recherche de cette information, Mme la Présidente. Et lorsque nous l'aurons
obtenue, nous pourrons la communiquer aux membres de la commission. Je ne sais
pas, mais je peux vous assurer que le ministère de l'Économie est effectivement
un bailleur de fonds important en matière de recherche et il est un bailleur de
fonds important de nos fonds de recherche, de certains fonds de recherche. Je
ne sais pas si la députée avait d'autres questions sur la composition. Oui?
Allez-y.
Mme Rizqy : Oui, mais ça
porte... Ça va... Ça... Tout découlerait de... de la réponse.
M. Drainville : De la
réponse.
Mme Rizqy : Donc, moi,
le reste, ça me va. Mais je suis... Mes dernières questions sont sur le dernier
alinéa. Donc, ce que je vous proposerais, c'est qu'on aille étudier d'autres
articles puis qu'on revienne une fois qu'on aura...
M. Drainville : Donc,
qu'on suspende celui-ci. Et quand on aura les réponses, on y reviendra et on...
Dépendamment des réponses, on pourra finaliser. Très bien. Alors...
La Présidente (Mme Dionne) :
Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'article 8?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) :
Juste avant de passer à un autre article, lors de notre séance d'hier, on
avait repris l'étude de l'article 11 qui était... qui avait été précédemment
adopté. Donc, je comprends bien, pour les fins, là, du procès-verbal que
l'article 11 est adopté.
Des voix : ...
M. Drainville : Oui.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci. Donc...
Une voix : 9 aussi. Adopter 9
avant...
La Présidente (Mme Dionne) :
Oui, 9. 9, c'était correct. C'était 11, là, on avait réouvert l'article
pour...
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme Dionne) :
Bon, voilà. C'était juste pour m'assurer que c'était bel et bien adopté.
M. Drainville : Donc, on
était... Si je comprends bien, on en serait à 12.
La Présidente (Mme Dionne) :
Exactement.
• (12 h 10) •
M. Drainville : Et nous
avons un amendement, Mme la Présidente. Donc, je vais commencer par lire 12 et
par la suite je lirai l'amendement. Donc :
«12. L'Institut constitue un comité
scientifique et un comité consultatif sur les programmes de formation à
l'enseignement. Sous réserve du présent article et des articles 13 et 14,
la composition de ces comités ainsi que leurs modalités de fonctionnement sont
déterminées par l'Institut. Le gouvernement fixe la rémunération, les avantages
sociaux et les autres conditions de travail des membres des comités de
l'Institut. Ils ont par ailleurs droit au remboursement des dépenses faites
dans l'exercice de leurs fonctions, aux conditions et dans la mesure que
détermine le gouvernement.»
Alors commentaire. Cet article propose la
création d'un comité scientifique et d'un comité consultatif sur les programmes
de formation à l'enseignement et prévoit que l'institut détermine leur
composition et leurs règles de fonctionnement. L'article prévoit de plus que
les règles concernant la rémunération et les autres conditions de travail des
membres de ces comités sont déterminées par le gouvernement.
Et l'amendement, maintenant. S'il vous
plaît. Merci beaucoup. Alors, l'amendement. Donc, article 57, article 12
de la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation. Donc :
Remplacer le troisième alinéa de
l'article 12 de la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation,
proposé par l'article 57 du projet de loi tel amendé, par l'alinéa
suivant...
M. Drainville : ...Les
membres des comités de l'Institut ne sont pas rémunérés, sauf dans les cas, aux
conditions et dans la mesure que peut déterminer le gouvernement. Ils ont
cependant droit au remboursement des dépenses faites dans l'exercice de leurs
fonctions, aux conditions et dans la mesure que détermine le gouvernement.
Alors, commentaires : Cet amendement
vise à refléter la nature des fonctions qui seront attribuées au Comité de
l'Institut national d'excellence en éducation et la rémunération qui en
découle. Les avantages sociaux et les autres conditions de travail réfèrent
notamment à la participation à un régime de retraite, à un régime d'assurance,
à des indemnités de départ, lesquelles ne sont pas accordées à des personnes
exerçant des fonctions de la nature de celles de membres d'un comité.
Alors, avec l'amendement,
l'article 12 se lirait comme suit : article 12 de la loi sur
l'Institut national d'excellence en éducation, tel que modifié : 12.
L'Institut constitue un comité scientifique et un comité consultatif sur les
programmes de formation à l'enseignement. Sous réserve du présent article et
des articles 13 et 14, la composition de ces comités ainsi que leurs
modalités de fonctionnement sont déterminées par l'Institut. Les membres des
comités de l'Institut ne sont pas rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions
et dans la mesure que peut déterminer le gouvernement. Ils ont cependant droit
au remboursement des dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions, aux
conditions et dans la mesure que détermine le gouvernement.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le ministre. Donc, des commentaires sur l'amendement? Mme la députée.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. M. le ministre, là, vous faites un changement
important, parce que là vous modifiez complètement la rémunération qui était
déjà prévue initialement dans le projet de loi, tel que déposé, et là, vous le
retirez. Ça deviendrait une exception, au fond, la rémunération. C'est ça?
M. Drainville : En fait,
a priori, il n'y aurait pas de rémunération, mais bien un remboursement des
dépenses.
Mme Rizqy : Un
remboursement des dépenses était déjà prévu aussi. Mais pourquoi que, cette
fois, si vous enlevez la rémunération d'office?
M. Drainville : Bien,
parce que ces personnes-là ne seront pas des... comment dire, il n'y aura pas
de... Ce n'est pas des emplois, là, qui sont rattachés à l'institut. Ce sont
davantage des personnes-ressources vers lesquelles on se tourne pour leur
expertise, pour leurs compétences, leurs connaissances. Donc, ces membres de
comités scientifiques, c'est des personnes qui, de façon générale, auront déjà
un emploi, là. Quand je regardais tout à l'heure les membres des comités du
côté du Conseil supérieur de l'éducation, il y avait des professeurs
d'université, il y avait des... Tu sais, les Personnes, dans le fond, qui
siègent sur ces comités-là, c'est des personnes qui ont déjà un emploi. Et la
raison pour laquelle ils siègent sur ces comités, c'est à cause de l'expertise
justement qu'ils ont, et qui sont liés, à tout le moins dans la plupart des
cas, je dirais, aux emplois qu'ils occupent déjà. Donc, ce n'est pas
vraiment... Puis peut-être que Mme la sous-ministre pourra compléter ma
réponse, là, mais ce n'est pas des personnes qu'on va employer sur une base
régulière ou permanente. On va les... ils vont siéger sur les comités, ils vont
se réunir évidemment lorsque les comités vont se... vont avoir des rencontres,
et tout ça, mais il n'y a pas d'emploi puis, a priori, il n'y a pas de nature
contractuelle liée à leur appartenance à ces comités-là, et donc c'est la
raison pour laquelle nous procédons à cette modification. Mais je pense que la
sous-ministre, Mme Vachon, ici présente, pourra nous éclairer davantage.
La Présidente (Mme Dionne) :
Est-ce qu'il y a consentement pour donner la parole à Mme la sous-ministre?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci. Alors, la parole est à vous.
Mme Vachon (Stéphanie) : Alors,
bonjour. Stéphanie Vachon, sous-ministre adjointe aux réseaux et à la
gouvernance. Effectivement, comme le disait M. le ministre, ces comités-là vont
siéger, de façon ad hoc, conseil, pour soutenir les activités de l'Institut.
L'Institut aura lui-même son personnel, donc il aura des directions, des
directions, notamment, direction de la recherche, donc ce sera un organisme
avec son propre personnel, mais, un peu à l'instar des commissions du Conseil
supérieur de l'éducation, des commissions qui sont formées, et avec des membres
qui proviennent notamment du réseau scolaire, du réseau universitaire, il n'y
aura pas de rémunération effectivement pour ces comités ad hoc, qui sont des
comités en soutien des activités de l'institut.
Mme Rizqy : Merci,
Mme Vachon. Mais je voulais savoir qu'est-ce qui a guidé, en fait, la
décision de changer cette disposition?...
Mme Rizqy : ...parce
qu'initialement ça avait été réfléchi et on voulait que les gens participent à
ces comités. Ils avaient prévu non seulement le remboursement des dépenses,
mais aussi une rémunération qui était fixée par le gouvernement. Alors, je me
demande, ce serait peut-être plus pour M. le ministre de... Qu'est-ce qui a
guidé? Est-ce qu'il est arrivé une situation qui a fait en sorte que vous avez
décidé de passer de règles générales qu'on rémunère à plutôt pas de
rémunération, sauf si?
Mme Vachon (Stéphanie) : Je
dois vous dire que non, effectivement, ce n'est pas un changement
d'orientation, mais je dirais plutôt que c'est de l'ordre d'une correction,
suite à des discussions additionnelles avec les organismes centraux avec qui on
travaille. À l'examen des fonctions, on a constaté qu'on avait prévu une
rémunération alors que ces comités-là ne sont pas de l'ordre où on aurait dû
prévoir une rémunération. Donc, c'est vraiment de l'ordre de la correction.
Mme Rizqy : C'est une
correction pour être cohérent avec d'autres types de comités.
Mme Vachon (Stéphanie) : Absolument.
Ou c'est des membres déjà rémunérés par leur organisation qui siègent de façon
ad hoc. Je vous dirais que le meilleur parallèle, c'est un peu les commissions
du Conseil supérieur de l'éducation, où les gens siègent en soutien, mais le
conseil supérieur a son propre personnel, également.
Mme Rizqy : ...comités, donc,
on a deux comités, un comité scientifique et un comité consultatif, mais eux
vont quand même travailler, là, ce n'est pas...
Mme Vachon (Stéphanie) : Oui,
absolument.
Mme Rizqy : Mais,
généralement, là, même si d'autres personnes ont d'autres fonctions, puis je ne
veux pas présumer, moi, du salaire qui est offert dans les universités, là,
certaines universités sont publiques. Moi, j'ai déjà été prof, là, donc, et
c'était une très grosse baisse de salaire par rapport au privé, comme...
d'avocate fiscaliste. Mais bon, ceci étant dit, la cause publique était plus
importante, mais, très franchement, c'est parce que de présumer que le salaire
de l'organisme qui paie, disons, que ça soit une université où, par exemple, un
conseiller pédagogique... un conseiller pédagogique travaille dans un centre de
services scolaire, généralement, ils ne sont pas payés en haut de
100 000$, les conseillers pédagogiques.
Alors, pour prendre une responsabilité
supplémentaire, un travail supplémentaire, habituellement, c'est que, pour le
travail fait, il y a une rémunération qui est attachée. Elle n'a pas besoin
d'être, évidemment... Parce que, dans le libellé initial, c'était «le
gouvernement fixe la rémunération, les avantages sociaux et les autres
conditions de travail». Est-ce qu'on pourrait peut-être revenir à une règle
générale... fixe la compensation? Parce que je comprends peut-être que, rémunération,
on le rattache à travailler. Peut-être que la meilleure voie, ici, ce serait
une compensation. Parce que, là, au moins, vous n'êtes pas dans la mesure, à
devoir comptabiliser les heures travaillées, recevoir un rapport détaillé,
voici, telle journée, j'ai fait deux heures de réunion, trois heures de
recherche, une autre réunion. Mais une compensation, c'est qu'habituellement on
est capable de dire, bien, dans l'année, on s'attend qu'il y ait 10 réunions,
et évidemment ce qu'on appelle les jetons de présence, si vous participez à ces
réunions, voici x montant de compensation par réunion. Évidemment, quelqu'un
qui est absent est absent, donc il ne reçoit aucune compensation.
Donc, ça serait peut-être une façon de ne
peut-être pas de tomber dans la rémunération, mais de s'assurer qu'il y a au
moins une compensation, parce que c'est quand même un travail de plus qui est
demandé.
• (12 h 20) •
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, si vous regardez la disposition, «les membres des comités de l'institut
ne sont pas rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions et dans la mesure que
peut déterminer le gouvernement». Donc, je dirais, l'amendement, il est
construit de telle manière à ce que, si jamais on doit demander aux membres de
l'un ou l'autre des comités un engagement plus soutenu en termes de temps, à ce
moment-là, ce sera possible pour le gouvernement d'offrir une rémunération.
Donc, on se donne la possibilité de pouvoir le faire. Parce que vous avez
raison, parfois, ça peut être très exigeant la participation à ces comités-là.
Donc, je pense que...l
Mme Rizqy : Bien, je vous
donne un exemple, dans d'autres endroits, on a donné...
M. Drainville : Pardon?
Mme Rizqy : Dans d'autres
endroits, là, on a donné des montants très symboliques, de 100 $ pour la
présence à une réunion, mais on a quand même fait une règle générale pour
reconnaître l'apport. Là, je suis un petit peu inconfortable parce que, si vous
me dites, en plus, le Conseil supérieur de l'éducation, ça a été pas de
rémunération, je vais vous demander ma question suivante, O.K.? C'est arrivé
combien de fois que l'exception a été appliquée, versus que la règle générale a
été appliquée?
Puis je vais aller plus loin, là, je vais
me permettre de le dire, c'est que, très souvent, là, dans ce type de comités,
ce sont des femmes. Puis c'est encore plus vrai dans le Conseil supérieur de
l'éducation, là. Peut-être, règle générale...
Mme Rizqy : ...compensation
qui soit fixée par le ministre. Puis, évidemment, M. le ministre, il y a plein
d'exemples où est-ce que la compensation varie. Il y en a que c'est des jetons
de présence de 100 $, d'autres, c'est... Bien, c'est juste pour
reconnaître un travail qui est fait, là.
M. Drainville : Non, mais
moi, Mme la Présidente, là, je suis très sensible à ça, là, puis, honnêtement,
je n'en ai pas, d'enjeu, avec la rémunération. La preuve, c'est que, dans la
version originelle, on en donnait une, rémunération. Ça fait que moi, je n'en
ai pas, d'enjeu, là. Mais c'est les Emplois supérieurs qui nous disent :
Écoutez, faites attention, vous risquez de créer un précédent, etc. Il faut
être cohérents avec le type de traitement qui est accordé, à des membres de
comités comme ceux-là... dans d'autres circonstances. Donc, moi, je me suis
ajusté à ce que les Emplois supérieurs nous ont suggéré. Alors, voyez-vous,
article 12 du Conseil supérieur de l'éducation : «Les membres du Conseil
et, le cas échéant, de ces commissions ne reçoivent aucun traitement. Ils sont
indemnisés de ce qui leur en coûte pour assister aux assemblées et reçoivent
une allocation de présence fixée par le gouvernement. Le président reçoit un
traitement fixé par le gouvernement.» Donc, le Conseil supérieur de l'éducation
fonctionne, essentiellement, à partir de cette règle-là.
Mme Rizqy : ...cette règle-là
a été écrite à une autre époque. Le Conseil supérieur de l'éducation date de
plusieurs décennies, là. Ça a été créé à une autre époque. Puis je fais le
pari... Je n'ai pas fait l'exercice, mais je fais le pari suivant. C'est que,
si on... Ça a été créé en 1964. Puis, si je fais l'exercice, là, de vérifier
combien de fois les gens qui ont participé à des comités, hommes, femmes,
combien de fois ils ont été rémunérés, je fais le pari que, plus souvent, la règle
générale a été appliquée que l'exception de la rémunération. Là, aujourd'hui,
en 2023, moi, je ne souhaite pas que cette règle de l'exception devienne encore
la règle générale. Je pense que la volonté de vouloir rémunérer... Puis, de
toute façon, c'est le gouvernement qui le fixe, puis ce n'est pas de vous
attacher avec des deniers publics exorbitants, parce que des cas où est-ce que
c'est, oui, remboursé, puis on donne un montant, il y en a que, des fois, c'est
100 $, d'autres, c'est 500 $, d'autres, c'est 1 000 $.
Évidemment, ça dépend de la tâche à effectuer, mais c'est une reconnaissance
que le temps et le travail consacrés, bien, ce n'est pas gratuit.
M. Drainville : Mme la
Présidente, je suis très sensible, encore une fois, à l'argument qui est
soulevé par la députée. Ce que je décode de son intervention, qu'elle ne trouve
pas que le libellé qui dit que les membres du comité ne sont pas rémunérés,
sauf dans les cas où ils pourraient l'être, et, à ce moment-là, ce serait
déterminé par le gouvernement, ce que j'entends, c'est que ça ne rencontre pas
tout à fait ces...
Mme Rizqy : En fait, j'aimais
l'original.
M. Drainville : Vous aimiez
l'original, oui? Bien, moi aussi, je ne haïssais pas l'original. Maintenant,
Mme la Présidente, ce que je vais proposer, c'est qu'on va le suspendre puis on
va, comment dire, resoumettre la question...
Mme Rizqy : Aux Emplois
supérieurs?
M. Drainville : ...aux
organismes centraux, en leur disant, bien, c'est ça, que ça a été plaidé à la
commission, puis qu'il y a une volonté, de la part de l'opposition officielle,
à l'effet qu'il y ait rémunération, et je rendrai compte de ces discussions...
Mme Rizqy : ...leur soumettre
un compromis, «compensation». Si le mot «rémunération» génère des obligations
légales plus importantes, est-ce que «compensation» pourrait être acceptable,
au niveau...
M. Drainville : Donc, dans le
libellé originel, au lieu de dire «le gouvernement fixe la rémunération, «le
gouvernement fixe une compensation»?
Mme Rizqy : «Une
compensation».
M. Drainville : Oui, c'est
une... c'est bien raisonnable. Alors, Mme la Présidente, on va consulter. Donc,
je suggère que nous suspendions cet article, le temps que nous...
La Présidente (Mme Dionne) : On
peut seulement, peut-être, suspendre l'amendement puis continuer de discuter
sur le 12, ou...
Mme Rizqy : Bien, je pense
que, tu sais, on va le finir avec...
La Présidente (Mme Dionne) : Vous...
Mme Rizqy : On va le finir...
On va finir l'article avec l'amendement.
M. Drainville : Oui, c'est
ça.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Donc, est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'article 12?
Mme Rizqy : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc...
Et est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'amendement, évidemment?
Mme Rizqy : Oui,
consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui?
Alors, suspension. Donc, M. le ministre, je vous laisse poursuivre...
M. Drainville : ...très bien.
Alors, on va y aller avec le 13 : «Le comité scientifique propose les
méthodes que l'institut utilise aux fins de dresser sa synthèse des
connaissances scientifiques, d'identifier les meilleures pratiques et d'élaborer
des recommandations en application des paragraphes 2° et 3° de
l'article 5. Le comité formule également des avis sur les projets de
recommandations de l'institut.
«La composition du comité doit refléter
les disciplines scientifiques liées aux éléments de sa mission, soit les
services éducatifs de l'éducation préscolaire et de l'enseignement primaire et
secondaire.»
Commentaire : Cet article établit le
rôle du comité scientifique auprès de l'institut et prévoit des normes
relatives à la composition de celui-ci en vue de permettre la réalisation
efficace de sa mission.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Oui.
Mme Rizqy : D'entrée de jeu,
j'aimerais juste qu'on ajoute, à la fin de «secondaire», la FP et la FGA.
M. Drainville : On l'avait
anticipé, Mme la Présidente, on va donc déposer un amendement sans plus tarder.
Mme Rizqy : ...avez-vous
encore besoin de moi? Parce que, là, je ne me sens pas vraiment utile.
M. Drainville : Mais on ne
pourra plus se passer de la députée de Saint-Laurent, Mme la Présidente.
Article 57. Donc, l'amendement, Mme la Présidente, article 57,
article 13 de la Loi sur l'Institut national d'excellence en
éducation : Insérer, à la fin du deuxième alinéa de l'article 13 de
la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation, proposé par
l'article 57 du projet de loi, tel qu'amendé, j'ouvre les guillemets,», la
formation professionnelle et les services éducatifs pour les adultes», on ferme
les guillemets.
Mme Rizqy : ...
M. Drainville : Oui, c'est
vraiment fantastique.
Mme Rizqy : Oui.
La Présidente (Mme Dionne) : Commentaires
sur l'amendement? Et l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
commentaires sur l'article 13?
Mme Rizqy : ...si vous me
permettez, lorsqu'on a eu des consultations particulières, M. Prud'homme nous a
aussi parlé du sous-comité thématique. Je ne sais pas si... donc... Donc,
c'était : «Bonifier l'article 13 de la Loi sur l'INEE pour mandater
le futur comité scientifique de créer plusieurs sous-comités thématiques. On
peut s'inspirer à la fois : de l'article 10 de la Loi sur l'INESSS,
qui prévoit la création non pas d'un seul, mais d'une variété de comités scientifiques;
et du Rapport du groupe de travail sur la création d'un l'Institut national
d'excellence en éducation, de 2018, qui propose une liste de comités pertinents
pour le secteur de l'éducation.» C'est à la page 26 du rapport. Donc, je
pense que ça pourrait être... ça émane, en fait, du comité de 2010, auquel vous
faites référence, pour l'INNE, puis ça reviendrait rejoindre un peu ce qui
existe déjà avec l'INESSS.
• (12 h 30) •
M. Drainville : Oui, je
dirais, Mme la Présidente, spontanément, le fait que la loi ne le prévoit pas,
évidemment, ne fait pas en sorte que ce n'est pas possible, ce sera impossible
pour le comité scientifique, de recommander la création de sous-comités, et
donc, à ce moment-là, ces sous-comités pourront être créés pour prêter main forte
aux travaux... à ses travaux ou aux travaux, donc, du comité scientifique.
Donc, on n'a pas voulu, Mme la Présidente, comment dire, présumer d'emblée,
dans le texte législatif, des sous-comités qui pourraient être créés par le
comité scientifique, on veut laisser cette latitude-là, cette autonomie-là au
comité scientifique et au conseil d'administration, bien entendu, qui devrait
être consulté dans de telles situations.
Donc, c'est essentiellement la logique qui
nous a guidés. Parce que c'est bien évident, Mme la Présidente, quand on
regarde la... comment dire, l'ampleur du champ de l'éducation avec tous les
enjeux qui concernent l'éducation, c'est certain qu'on ne peut pas penser qu'un
seul comité scientifique va être capable de traiter de tous les enjeux
rattachés à l'éducation. Le comité scientifique va créer des sous-comités avec
des personnes qui sont très spécialisées sur ces matières qui auront été
identifiées...
12 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...et sur
lesquels les travaux du comité scientifique vont porter. Et donc, on n'a pas
senti le besoin de faire cette clarification-là. Ça laisse une souplesse au
comité scientifique et au conseil d'administration pour pouvoir les créer de
manière administrative. Parce qu'honnêtement, Mme la Présidente, si on commence
à dire, par exemple, il devrait y avoir un sous-comité sur la violence ou il
devrait y avoir un sous-comité sur les élèves à besoins particuliers, bien, à
ce moment-là, pourquoi s'arrêter en si bon chemin? Comme on sait, il y a cette
vieille appellation qui est toujours pertinente, c'est-à-dire le législateur ne
parle pas pour rien dire. Alors, si on se met à créer des sous-comités et à les
inscrire dans la loi, à ce moment-là, on ne veut... le signal qu'on risque d'envoyer,
c'est : Ces sujets-là sont prioritaires au détriment des autres qui ne
feraient pas l'objet d'un sous-comité. Alors là, Mme la Présidente, si on doit
couvrir l'ensemble de tous les sujets pertinents en matière d'éducation,
honnêtement on n'en finira pas. Parce que ça... il y en a vraiment beaucoup,
beaucoup évidemment. Alors, c'est pour ça qu'on a décidé de procéder de cette
façon-là. Puis je pense que c'est sage de faire confiance aux membres, aux experts
qui vont siéger sur ce comité-là pour créer les sous-comités qui les aideront à
accomplir leur tâche.
Puis l'autre difficulté, évidemment, Mme
la Présidente, c'est qu'il y a des enjeux qu'on ne voit pas actuellement qui
vont éventuellement émerger dans le monde de l'éducation. Tu sais, par exemple
l'intelligence artificielle, on peut dire que ça... oui, ça fait un certain
nombre d'années qu'il en est question, mais on s'entend que l'ampleur que l'intelligence
artificielle est en train de prendre, c'est quelque chose qu'on n'aurait pas
soupçonné il y a quelques années de ça. En tout cas, moi, je ne l'aurais pas
soupçonné. Et donc ça nous a pris... l'intelligence artificielle a pris d'assaut
le fonctionnement de nos sociétés, y compris le monde de l'éducation.
Et donc, encore une fois, si on crée des
sous-comités, puis on les rattache à certaines fonctions, à certains sujets, on
risque de se placer dans une situation où on va être obligé de rouvrir la loi
parce qu'on n'aura pas prévu un sous-comité pour tel et tel sujet. Alors, dans
ces circonstances-là, Mme la Présidente, je nous appellerais à faire preuve de
prudence et de laisser au comité scientifique le soin de créer ses propres
sous-comités.
Mme Rizqy : Si vous me
permettez, parce que ça faisait référence à l'article 10 de l'INESSS, que
j'ai pris le temps de lire. Et, pour votre argumentaire, avec les Emplois
supérieurs, c'est indiqué au dernier alinéa de l'article 10. « Les honoraires, allocations ou
traitements des membres de ce comité sont fixés par le gouvernement. » Donc, je fais juste le dire
au passage, là.
M. Drainville : Là, vous êtes
de retour à la rémunération...
Mme Rizqy : ...j'en profitais
pour que...
M. Drainville : Mais c'est
bien... non, mais je vais vous dire, Mme la Présidente, en toute transparence,
parce qu'honnêtement, je n'ai rien à cacher, là, « les honoraires, allocations et traitements des
membres de ces comités sont fixés par le gouvernement », c'est précisément une petite disposition de l'article 10
sur laquelle nous venons d'attirer l'attention de nos interlocuteurs.
Mme Rizqy : Vous aussi?
M. Drainville : Exact.
Mme Rizqy : Et je tiens à
préciser qu'on ne s'est même pas parlé.
M. Drainville : Mme la
Présidente, c'est de la télépathie.
Mme Rizqy : O.K. Oui,
parfait, mais merci pour vos explications. J'aurais peut-être formulé... il
peut aussi former des comités pour l'étude, mais je pense que je vais garder
mes... ces commentaires-là pour l'article 12, presque à l'instar de l'INESSS,
l'INEE pourrait peut-être formuler des comités. Peut-être que je peux poser ma
question tout de suite, puis ça donnera le temps de réfléchir. Est-ce qu'un
organisme de droit public peut aller plus loin que qu'est-ce qui est déjà
prescrit par la loi? C'est à dire que, si la loi nous dit qu'elle a le droit de
ne créer que deux comités distincts puis qu'elle les nomme, est-ce qu'un
organisme de droit public a le droit légalement d'outrepasser ce qui a été
clairement identifié comme son pouvoir d'intervention?
M. Drainville : Allez-y donc,
mon cher M. le légiste.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Un
organisme... une personne morale de droit public n'a les pouvoirs... que ceux
qui lui sont confiés par la loi. Par contre, à l'intérieur de ça, il faut quand
même les lire au regard de sa mission par exemple. Donc ça peut lui donner une
certaine marge de...
M. Guyon Martin (Alexandre) : ...La
manœuvre dans la mesure où, comment dire, les gestes posés par la personne
morale, comment dire, ne sont pas, par exemple, l'exercice d'un pouvoir ou des
choses comme ça.
Mme Rizqy : ...en fait,
est-ce qu'il y a consentement pour qu'on termine l'article 13, puis que je
puisse revenir à 12 puis poser mes questions à 12? Juste pour que, tu sais,
quand qu'on va compléter 12... Par la suite, parce qu'on va suspendre, on va
aller manger, ça nous permettrait peut-être que... Pour moi, d'évacuer quelques
questions que j'ai, qui nous permettrait peut-être de les soumettre puis, en
après-midi, d'être en mesure d'avoir peut-être toutes les réponses puis voir si
on a besoin d'amender davantage ou pas. Est-ce que ce serait correct?
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour terminer 13 et revenir à 12 pour les questions?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
poursuivez, Mme la députée.
Mme Rizqy : Donc, dans ce
cas, moi, j'ai terminé pour 13.
La Présidente (Mme Dionne) : Pour
13. Est-ce qu'il y a d'autres interventions, commentaires sur
l'article 13? Donc, est-ce que l'article 13, tel que... est adopté?
Des voix : ...
M. Drainville : Oui.
L'amendement avait déjà été adopté, n'est-ce pas?
Mme Rizqy : Oui. Là, on
termine 13.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
on adopte l'article 13, amendé.
M. Drainville : Très bien.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté?
Des voix : Adopté.
M. Drainville : Adopté, bien
sûr.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
Donc, on revient à l'article 12.
Mme Rizqy : On reviendrait...
Consentement, là, à l'article 12?
La Présidente (Mme Dionne) : Poursuivez,
Mme la députée.
Mme Rizqy : Alors, si l'INEE
est une personne morale de droit public, l'article 12 indique que
l'Institut n'a le droit que de... que deux comités, le comité scientifique et
le comité consultatif. De mémoire, et là, j'y vais vraiment de mémoire, il me
semble qu'il ne pourrait pas, par exemple, créer un autre comité qui viendrait
justement avec les attributs de fixer une rémunération, de compenser... De
rembourser, pardon, les dépenses. À moins qu'on le prévoie, un peu comme avec
l'INESSS, et... que «l'institut peut aussi former d'autres comités qui relèvent
de sa compétence». Juste peut-être d'avoir cette petite phrase là, je ne sais
pas si on pourrait vérifier, si on était en mesure d'ajouter la même phrase qui
existe avec l'INESSS puis aussi former des comités pour l'étude de toute
question qui relève de sa compétence pour s'assurer qu'on lui donne les pleins
pouvoirs, si jamais il a besoin de créer un autre comité.
M. Drainville : Oui, c'est
tout à fait possible, Mme la Présidente. Nous allons...
Mme Rizqy : Le prendre en
note puis peut-être...
M. Drainville : Oui, oui, on
va... Enfin, on va, on va se mettre au travail, Mme la Présidente, on va se
mettre au travail parce que... Bien, écoutez, je vais faire une vérification
d'abord, Mme la Présidente, mais a priori, je ne vois pas d'enjeu, là. Donc, on
va faire des vérifications. On peut peut-être continuer les discussions ou...
Mme Rizqy : Oui. Non, c'était
juste ça. C'est que je voulais juste, quant à, tantôt, refaire
l'article 12, pour pas comme... C'était juste... Je l'avais en tête, puis
je voulais comme l'évacuer parce que sinon, mon risque de l'oublier est quand
même présent. Je n'ai plus la mémoire que j'avais.
M. Drainville : Oui, oui.
Bien, alors laissez-nous... On peut continuer à travailler, Mme la Présidente,
à échanger, mais je vais demander à nos équipes de vérifier ça, de voir si on
ne pourrait pas.
Mme Rizqy : O.K. Bien, vous
voulez qu'on suspende à nouveau? Moi, ça serait complet pour 12 pour l'instant,
le temps...
M. Drainville : En attendant
la réponse aussi.
Mme Rizqy : Oui, bien oui,
parce que je pense qu'on va probablement amender. Puis une fois qu'on aura
terminé les amendements, je pense que l'article 12, on va le... être en
mesure de le terminer puis de l'adopter.
La Présidente (Mme Dionne) : est-ce
qu'il y a consentement pour suspendre l'article 12?
Des voix : ...
M. Drainville : Oui. Alors,
on suspendrait, le temps que... mais, si vous me permettez, Mme la Présidente,
je vous demanderais de suspendre les travaux également, juste le temps que j'ai
une petite discussion avec mes équipes, là, juste pour s'assurer qu'on
s'entende bien, là, qu'on soit tous alignés sur la même chose. Ça va-tu?
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 40)
(Reprise à 12 h 47)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous laisse
poursuivre.
M. Drainville : Alors, oui,
Mme la Présidente, comme nous l'avions déjà précisé à micro ouvert, nous devons
faire des vérifications concernant toute la question de la rémunération,
compensation, etc. Et, par ailleurs, sur la suggestion de la députée de
Saint-Laurent par rapport à la possibilité de créer d'autres comités, il y a
également des petites vérifications en cours. Et donc, compte tenu du temps
qu'il nous reste, je suggérerais que nous suspendions jusqu'après le lunch.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour suspendre les travaux.?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
je vous remercie.
Donc, je suspends les travaux jusqu'à 14
heures. La commission se réunira en séance de travail.
(Suspension de la séance à 12 h 48)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 14 h 38)
La Présidente (Mme Dionne) : Bonjour
à tous. Donc, la Commission de la culture et de l'éducation reprend ses
travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi
modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi
sur l'Institut national d'excellence en éducation.
Donc, lors de la suspension de nos travaux
cet avant-midi, nous en étions à l'article... à l'étude de l'article 12 qui
avait été suspendue. Et je rappelle également que l'étude de l'article 8 avait
également été suspendue. Donc, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Oui, merci
beaucoup, Mme la Présidente. D'abord, sur l'amendement, donc à l'article 12.
Vous vous rappelez peut-être de nos discussions sur la question de la
rémunération. Alors, Mme la Présidente, sans aller dans le détail, nous avons
exploré les scénarios qui avaient été évoqués en matinée, et il semblait bien
que ce soit très, très, très compliqué, Mme la Présidente, de commencer à jouer
dans le type de rémunération. C'est compliqué parce que, si on veut se résumer,
ça engage l'architecture gouvernementale, bon, alors là, on ne veut pas rentrer
là-dedans. La députée de Saint-Laurent et moi avons eu des discussions
informelles, et je suggérerais, Mme la Présidente, que nous allions de l'avant,
donc, avec l'amendement qui avait été déposé, que j'avais déposé à l'origine.
Donc, si...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
L'amendement avait été déposé, mais avait également été suspendu.
M. Drainville : C'est ça.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
est-ce qu'il y a consentement pour réouvrir l'amendement? Consentement. D'accord.
Souhaitez-vous en refaire la lecture, M. le ministre, ou simplement...
M. Drainville : Bien,
peut-être, c'est une bonne idée, juste, oui, juste de refaire la lecture pour
être sûr qu'on est tous sur la même page, pour que ce soit plus facile pour les
gens de la transcription également. Alors, donc, article 57, article 12 de la
Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation. Remplacer le troisième
alinéa de l'article 12 de la Loi sur l'Institut national d'excellence en
éducation, proposé par l'article 57 du projet de loi tel qu'amendé, par l'alinéa
suivant : «Les membres des comités de l'institut ne sont pas rémunérés,
sauf dans les cas, aux conditions et dans la mesure que peut déterminer le
gouvernement. Ils ont cependant droit au remboursement des dépenses faites dans
l'exercice de leurs fonctions aux conditions et dans la mesure que détermine le
gouvernement.»
• (14 h 40) •
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires, interventions sur l'amendement?
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Merci beaucoup, M. le ministre, pour vos explications, que je
comprends très, très bien vos explications et notre conversation, bien
évidemment, ça va rester confidentiel. Par contre, nous, on va voter sur
division, juste parce qu'on croit qu'à l'avenir il serait toujours préférable
qu'on réfléchisse à avoir une rémunération pour ceux qui siègent sur les comités.
Donc, ce sera juste pour qu'on puisse s'inscrire puis aussi de se rappeler,
pour les prochains projets de loi... peut-être que j'aurais le bonheur encore
de siéger avec Mme Vachon.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? Est-ce que... Ah! pardon, je
pensais...
M. Drainville : ...si on
allait de l'avant avec l'adoption, j'ai...
La Présidente (Mme Dionne) : Vous
avez lu dans mes pensées.
M. Drainville : Oui, c'est
ça.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que l'amendement est adopté?
Mme Rizqy : Sur division.
La Présidente (Mme Dionne) : Sur
division. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 12? Donc, s'il n'y
a pas d'autre commentaire, est-ce que l'article 12 amendé est adopté?
Mme Rizqy : Sur division.
La Présidente (Mme Dionne) : Sur
division. Parfait. Donc, il y avait l'article 8 qui a été suspendu...
La Présidente (Mme Dionne) : ...sinon
nous serions à l'article 14.
M. Drainville : Oui. Alors,
l'article 8, oui, bien sûr, c'étaient es précisions que nous devions apporter,
Mme la Présidente, en lien avec la présence du sous-ministre de l'Économie et
de l'Innovation, donc, autour de la table du conseil d'administration de
l'INESSS. Et donc j'avais spontanément répondu que le ministre de l'Économie...
la raison pour laquelle le sous-ministre était là, c'est que le ministère de
l'Économie était un bailleur de fonds important pour les fonds de recherche.
Juste un petit peu de mise en contexte,
Mme la Présidente. D'abord, la Loi sur le ministère de l'Enseignement supérieur,
de la Recherche, de la Science et de la Technologie prévoit ceci, je
cite : «La ministre et le ministère de l'Enseignement supérieur, de la
Recherche, de la Science et de la Technologie sont désignés sous le nom de
ministre et ministère de l'Enseignement supérieur.» Écoutez bien la
suite : «À l'égard de la recherche, de la science, de l'innovation et de
la technologie, le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie
exerce les fonctions de la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche,
de la Science et de la Technologie.»
Et là on va dans la loi du ministère de
l'Économie, ou, enfin, du ministère de l'Économie, de l'Innovation et de
l'Énergie, sous la section 2, Fonds de recherche du Québec, et là on voit «sont
institués les organismes suivants : le Fonds de recherche du Québec Nature
et Technologies, le Fonds de recherche du Québec Santé et le Fonds de recherche
du Québec Société et culture.» À noter que c'est à partir du Fonds de recherche
du Québec Société et culture, donc qui relève du ministère de l'Économie, que
sont financées certaines activités ou certaines recherches en matière
d'éducation.
Et là, pour être bien rigoureux dans notre
réponse, Mme la Présidente, on va vous donner les chiffres qui appartiennent...
qui apparaissent, dis-je bien, dans le cahier des crédits du ministère de
l'Économie. Alors, si vous allez dans les cahiers de crédits, budget de
dépenses 2023-2024, donc, crédits et dépenses des portefeuilles, et vous allez
voir pour Économie, Innovation et Énergie, alors le Fonds de recherche du
Québec Santé, donc le ministère de l'Économie finance le Fonds de recherche du
Québec Santé à la hauteur de 98 millions. Si vous allez du côté du Fonds de
recherche du Québec Nature et technologies, c'est 70 millions et, si vous allez
du côté du Fonds de recherche du Québec Société et culture, donc qui finance
des recherches en matière d'éducation, notamment, le ministère de l'Économie
finance ce Fonds de recherche du Québec Société et culture à hauteur de 68
millions.
Donc, ça fait le tour du portrait, Mme la
Présidente. Donc, en résumé, c'est le ministère de l'Économie qui finance les
fonds de recherche, notamment celui qui s'investit dans les activités liées à
l'éducation. Et cela explique ce pour quoi le sous-ministre de l'Économie et de
l'Innovation fait partie des membres observateurs du conseil d'administration
de l'INESSS.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Donc, je crois comprendre qu'on revient à l'étude de l'article
8. Donc, est-ce qu'il y a consentement pour reprendre l'étude de l'article 8?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Allez-y, Mme la députée.
Mme Rizqy : Donc, à partir du
fonds de recherche Société et culture, où on peut trouver 60 millions de
dollars, le MEIE finance, à ce moment-là, différentes activités de recherche.
Est-ce que nous savons combien qu'il va financer pour l'institut ou pas encore?
M. Drainville : Le ministère
de l'Économie ne va pas financer directement l'Institut national d'excellence
en éducation. Les crédits qui serviront à financer l'institut seront prévus au
budget du Québec puis ça va être des crédits qui vont être identifiés
spécifiquement à cette fin.
Mme Rizqy : Oui, mais sous
quel ministère?
M. Drainville : Ça va relever
de moi.
Mme Rizqy : Oui, oui, mais...
M. Drainville : Ça va relever
du ministère de l'Éducation. Le ministre de tutelle, si on peut dire, je pense
que c'est le bon mot, là, puis ça ne veut pas dire que l'organisme est en
tutelle, là, le ministre responsable, je pense, ce sera le ministre de
l'Éducation. Et donc il va falloir, effectivement... lorsque nous allons
plaider auprès du ministre des Finances, il va falloir évidemment...
M. Drainville : ...plaider
pour obtenir le budget nécessaire au bon fonctionnement de l'INESSS.
Mme Rizqy : O.K. Parce
que s'il ne finance pas l'INEE...
M. Drainville : L'INEE,
pardon.
Mme Rizqy : C'est ça,
s'il ne finance pas l'INEE, pourquoi qu'il est présent, alors?
M. Drainville : Ah! Bien
là, bien, il va faire... il va financer l'INEE. Je ne suis juste pas en mesure
de vous dire à quelle hauteur il va financer l'INEE.
Mme Rizqy : O.K. Donc,
il y aurait une part ministère de l'Éducation et une part, par exemple, du MEI
qui pourrait être présente dans le financement de l'INEE.
M. Drainville : Non.
Mme Rizqy : Non?
M. Drainville : Non. Le
ministère de l'Éducation sera le ministre... sera le ministère responsable de
l'INEE. Et donc, dans le cahier des dépenses du ministère de l'Éducation, vous
aurez une ligne affectée à l'INEE. De la même façon que vous avez une ligne
affectée pour le protecteur national de l'élève.
Mme Rizqy : Ah oui!
Mais, par exemple, dans les crédits de transfert du MEI. Parce que c'est sûr
que... Parce que, moi, ma compréhension, c'est que le MEI, à moins que ce qui
est... S'il est présent, ici, est ce qu'il va falloir qu'il donne des sous?
M. Drainville : La
raison pour laquelle c'est... ça relève du ministère de l'Éducation, c'est pour
assurer la cohérence, Mme la Présidente, en matière de recherche en éducation.
Mme Rizqy : O.K. Ah!
C'est parce que je pensais qu'il finançait aussi parce que... Parce qu'il a quand
même un budget de recherche de 68 millions, là.
M. Drainville : Oui,
mais comme je vous ai dit, je vous ai donné l'exemple des trois fonds de
recherche principaux du gouvernement du Québec. Ils relèvent tous du ministre
de l'Économie et ils sont financés, donc, à même les crédits du ministère de
l'Économie, mais il n'est pas prévu que l'INESSS soit... que l'INEE,
pardonnez-moi, soit financé par les crédits du ministère de l'Économie.
Mme Rizqy : Même par les
crédits de transfert du MEI?
M. Drainville : Non.
Non.
Mme Rizqy : O.K. Parce
ce que pourquoi je pose la question, c'est que dans le cas CTREQ, oui, vous,
disons que vous êtes le ministre, disons, responsable du CTREQ, il y a une
partie du financement qui venait de vous, que vous avez évalué à
70 000 $.
M. Drainville : 70 000 $
plus les deux autres projets dont je vous parlais hier en...
Mme Rizqy : Oui, mais
ça, ça n'existe pas encore ces autres projets, c'est le potentiel. Donc...
M. Drainville : Oui,
mais ça semblait... Dans les informations que nous obtenions, là, quand on
discutait hier, ça semblait, en tout cas, pour une partie, à tout le moins, on
était... ça semblait très proche d'une réalisation concrète, là, du
financement, là. On était... On n'était pas mal...
Mme Rizqy : Oui, mais ce
n'est pas pour du financement, ce serait pour des projets.
M. Drainville : Oui,
oui, mais du financement lié à des projets, effectivement.
Mme Rizqy : Bien, il y a
une... Quand on finance de la... de recherche, on donne le montant puis on
laisse l'organisme qui fait de la recherche pouvoir choisir quand même ses
centres d'activité de recherche. Alors que quand il y a des appels de projets,
c'est cantonné dans l'appel de projets. Puis ça c'est potentiel. Donc, si le
programme dit : Nous, on n'est pas en mesure de répondre à ce projet,
bien, ils ne pourront pas obtenir les sous liés au projet que le gouvernement
souhaite faire.
• (14 h 50) •
M. Drainville : Oui. La
différence, c'est que cette règle, c'est un OBNL. Dans le cas de l'INEE, ça va
être un organisme public dont le financement émanera des crédits Éducation, et
pour lequel le ministre de l'Éducation sera le ministre titulaire, voilà,
plutôt que de tutelle, titulaire.
Mme Rizqy : O.K. Mais
dans le cas, par exemple, du CTREQ, quand on a eu nos échanges, nous, on
voulait savoir la portion qui venait de vous puis la portion qui venait du MEI.
Puis là vous nous avez répondu que dans votre cas, les sommes que vous avez
déjà identifiées, par exemple, si on prenait le budget 2023-2024 qui
termine en juin, là, cette année, la somme, c'était 70 000 $. Est-ce
que vous avez trouvé le montant pour le MEI? Non, hein?
M. Drainville : Non. Je
ne l'ai pas cherché non plus parce que, comme je vous l'ai dit, je ne suis pas
responsable des crédits du MEI. Alors...
Mme Rizqy : C'est juste
que le CTREQ fait déjà de la recherche depuis maintenant 20 ans, qui porte
sur le préscolaire, primaire, secondaire et après, bien, évidemment, enseignement
supérieur, là. Puis ce que, nous, on a trouvé comme information, c'est que le
montant qui vient du MEI, c'est 812 500 $. C'est un budget pour le
fonctionnement. Et ce montant-là a été retiré. À partir de juin 2024, le MEI se
retire pour le budget de fonctionnement. Donc, à toutes fins pratiques, le
CTREQ ne peut plus exister...
Mme Rizqy : ...il n'y a pas ce
montant-là. C'est pour ça qu'on vous a demandé : Est-ce que vous... de
votre côté, êtes-vous prêt à pallier au montant? Quand qu'on s'est parlé mardi,
vous aviez répondu non, tu sais, je pense, parce qu'à ce moment-là on n'avait
pas les données de c'est combien, le montant du MEI. Il me semble que, si j'ai
le MEI comme observateur, mais qu'il se retire d'un des plus grands partenaires
de recherche en éducation, pour le budget de fonctionnement, là... Des contrats
potentiels, là, c'est pour des projets donnés, mais le budget de
fonctionnement, 812 500 $ versus le 70 000 $ que vous, vous
offrez... Puis je ne le néglige pas. Je crois sincèrement que chaque dollar est
important, puis que le 70 000 $ que le ministère de l'Éducation
accorde est important. C'est juste que c'est substantiel, 812 500 $,
c'est le nerf complet d'opération, là.
Alors, on a un observateur qui se
désengage d'un des partenaires de recherche, qui, lui, devra continuer à
alimenter l'INEE avec, pratiquement, plus aucun sou. Alors, comment qu'on fait,
aujourd'hui, pour conserver ce type d'observateur là s'il n'est plus dans ses
engagements financiers, à 812 500 $? Puis ils l'ont appris, le...
Puis même vous, vous l'apprenez... Vous étiez très honnête, vous nous lisez des
courriels en direct, ça rentrait au poste. Puis vous disiez... Ça rentrait au
poste, puis vous nous le lisiez, puis dire qu'effectivement il y a deux semaines,
le conseil d'administration, ils l'ont appris, mais qu'il y aurait peut-être un
potentiel de contrat à aller chercher pour des objectifs de données. Donc, je
me pose sincèrement la question : Le 812 500 $ s'en va où?
Est-ce qu'il s'en va à l'INEE?
M. Drainville : Non, non, il
n'y a aucun rapport.
Mme Rizqy : Mais pourquoi
qu'alors, il y a coupe?
M. Drainville : Je n'en ai
aucune idée. Sincèrement, je n'en ai aucune idée, Mme la Présidente. J'ai
appris, hier, la nouvelle, puis je n'ai pas d'explication à donner. Il faudrait
voir avec le ministre de l'Économie.
Mme Rizqy : Est-ce que ça
vous préoccupe? Parce que c'est quand même substantiel, pour un des organismes
qui compte 20 ans de pratique de données de recherche, exactement dans le coeur
même de ce qui nous préoccupe, c'est-à-dire l'éducation, dans son continuum.
Parce que CTREQ, cet organisme-là s'assure, de la petite enfance jusqu'à
l'enseignement supérieur... Il fait le portrait, là, complet, là, le
préscolaire, primaire, secondaire et postsecondaire. C'est le seul organisme
qui le fait de façon complète depuis maintenant 20 ans.
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'entends les...
Mme Rizqy : Je tiens à dire
que ce n'est pas votre faute.
M. Drainville : Pardon?
Mme Rizqy : Je tiens à
dire : Ce n'est pas de votre faute, là. Mais moi, je trouve préoccupant
que celui qui va siéger comme observateur vient d'apprendre, il y a à peine
deux semaines, au CTREQ qu'il se désengageait financièrement pour son budget de
fonctionnement, alors que l'INEE doit se nourrir d'autres partenaires de
recherche pour pouvoir exister. Parce que l'INEE, vous l'avez dit, doit
répertorier les différentes recherches, mais encore faut-il qu'il y ait encore
de la recherche qui se fait.
Alors, je ne sais pas si on peut, à tout
le moins, peut-être faire des représentations au ministère de l'Économie, pour
ne pas déshabiller Pierre puis essayer d'habiller Paul, parce que j'ai
l'impression que le 812 500 $ a été retiré, peut-être, pour venir
pallier à l'INEE. Mais je pense qu'on est capables de faire les deux, qu'on
peut continuer à financer correctement le CTREQ pour son budget de
fonctionnement, d'être en mesure de payer encore les chercheurs, puis d'avoir
des sommes réservées pour l'INEE, surtout que... si vous me dites que,
finalement, ce n'est même pas le MEI qui va subventionner l'INEE. Puis je
serais tenté de vous croire, mais là j'ai vraiment l'impression qu'on est en
train de déshabiller Pierre pour habiller Paul. Est-ce qu'au moins on peut
faire des représentations au sein du ministre de l'Économie et de l'Innovation — et
là j'ajoute le «e» pour «Énergie», pour bien le citer — parce que là,
c'est l'existence même du CTREQ qui est en jeu? Puis dans tout ça, dans le
volet de la recherche pour l'INEE, là, l'INEE, pour exister, même, ça lui prend
des organismes qui font de la recherche.
M. Drainville : Écoutez, Mme
la Présidente, je ne sais pas quoi répondre à la députée de Saint-Laurent,
je... Vous comprendrez qu'on... Moi, je n'ai pas été consulté dans cette
décision-là, j'en ai pris connaissance hier seulement. Je ne sais pas quels
sont les facteurs qui ont milité pour que cette décision-là soit prise, je ne
connais pas le contexte, et donc c'est assez difficile pour moi de donner
davantage de détails à la députée de Saint-Laurent, Mme la...
M. Drainville : ...écoutez,
je... C'est très... Mme la Présidente, c'est très, comment dire... Ce n'est pas
à moi de prendre, comment dire, la responsabilité d'expliquer les raisons. Je
n'ai pas été partie à la décision. Cette décision-là, elle appartient à mon
collègue, c'est à mon collègue de nous éclairer sur les raisons pour lesquelles
cette décision-là a été prise et sur les circonstances qui ont présidé à cette
décision-là. Alors là, je ne sais pas quel engagement je peux prendre, Mme la
Présidente, mais je ne suis pas... ça n'engage pas ma responsabilité
ministérielle, je ne suis pas responsable de cette décision-là et je ne suis
pas responsable du budget du ministère de l'Économie, donc je ne suis pas
responsable du financement du ministère de l'Économie au... Ça fait que je ne
peux pas... en d'autres mots, je ne peux pas répondre au nom du ministre de
l'Économie, Mme la Présidente, c'est ça, mon enjeu.
Mme Rizqy : Mais, moi, je ne
doute pas du tout de votre bonne foi puis de votre sincérité, parce que je l'ai
dit, mardi, vous n'avez pas pu feindre la surprise, là, vous l'avez appris en
direct. Puis c'est ça qui n'est pas normal, c'est qu'on ne peut pas avoir un
organisme, le ministère de l'Économie... bien, en fait, pas un organisme, un
ministère... Puis, tu sais, vous le dites : Bien, je n'ai pas été
consulté, puis je crois, mais c'est ça qui n'est pas normal. C'est parce que
learce que le... pour exister, a besoin de ces sous de fonctionnement.
Et, bien évidemment, jamais je ne vous
demanderais de prendre un engagement au nom de votre collègue. Par contre, je
me demande, est-ce qu'on peut, de votre côté... de faire les représentations
nécessaires pour rétablir ce financement-là au sein du MEI ou qu'il vous le
transfère? Il y a ce qu'on appelle les crédits de transfert de crédits, bien,
qu'il transfère vers vous, parce que, de toute évidence, je pense que ce serait
peut-être... Je ne vais pas commettre d'impair ministériel, là, j'aime mieux
rephraser mon affaire, je crois que peut-être qu'on serait mieux servi, qu'en
matière de recherche en éducation, ces crédits-là relèvent aussi de vous. Parce
que tout ce qui a été fait là-dedans, au... aide, d'abord et principalement, le
réseau de l'éducation, alors...
M. Drainville : ...dit ça,
là.
Mme Rizqy : Non, non, non, ce
n'est pas vous, c'est moi.
M. Drainville : C'est
possible, là, c'est possible, là, mais ce que je...
Mme Rizqy : Non, non, c'est
moi qui le dis, c'est moi qui le dis, ce n'est pas vous, et je ne voudrais même
pas mettre de mots dans votre bouche, je vous dis juste que, pour moi, le
ministère de l'Éducation accorde 70 000, c'est un montant important, mais la
plus grande part, le 812 500$, qui est un budget de fonctionnement, une fois
retiré, là, bien, c'est l'existence même du... c'est impossible de fonctionner
sans budget de fonctionnement, c'est... tu sais, on parle en tout d'un budget
de 900 000$, puis il y a pratiquement 90 % qui est amputé, il va juste
rester votre enveloppe à vous.
Donc, je ne sais pas, je ne sais pas
comment on peut s'assurer de faire les recommandations nécessaires au ministère
de l'Économie, de l'Innovation pour qu'il rétablisse... Parce que je suis
convaincue que les deux peuvent exister, l'INEE peut exister, tout comme le
CTREQ, parce qu'ils ne sont pas nécessairement... de ce que vous vous dites, va
faire essentiellement le portrait de l'ensemble des recherches. CTREQ fait de
la recherche, mais si CTREQ n'est pas alimenté financièrement, mais il ne peut
pas alimenter l'INEE, c'est comme l'un ne va pas sans l'autre.
• (15 heures) •
M. Drainville : Mme la
Présidente, je peux essayer d'obtenir une explication, c'est le seul engagement
que je peux faire. Puis je ne peux pas, Mme la Présidente, je le dis d'emblée,
là, l'explication, si je l'obtiens, n'engage pas ma responsabilité, elle engage
celle du ministère de l'Économie. Alors donc, je ne veux pas être pris, Mme la
Présidente, une fois que j'aurai peut-être, potentiellement, obtenu une
explication, je ne veux pas être pris pour défendre une décision à laquelle je
n'ai pas été partie, puis je n'ai rien à voir là-dedans, moi, là. Ça fait que
je peux bien essayer d'obtenir une explication, mais il faut qu'on s'entende
d'emblée que, s'il y a des justifications à donner puis des explications à
donner sur l'explication qui me sera peut-être donnée, il faut que ce soit
clair que c'est au ministre de l'Économie, à ce moment-là, de répondre aux
questions, Mme la Présidente, là. Je ne veux pas... vous comprenez?
Mme Rizqy : Oui, je
comprends. Le CTREQ vous ont demandé une rencontre au mois de juin, puis ils
ont réitéré hier, probablement à la lumière...
M. Drainville : Le CTREQ
m'ont demandé une rencontre, dites-vous.
Mme Rizqy : Oui, c'est ce
qu'on m'a dit.
M. Drainville : Très bien.
Bon. Bien, écoutez, vous m'en informez...
Mme Rizqy : Alors... de les
rencontrer, parce que je pense que vous êtes capable de dénouer une impasse qui
a été portée à notre connaissance, à nous deux, là, mardi...
15 h (version non révisée)
Mme Rizqy : ...alors...
M. Drainville : Eux autres l'ont
su mardi, hein? C'est ce que...
Mme Rizqy : Non, non, nous
deux, nous l'avons su mardi.
M. Drainville : Oui, mais eux
l'ont su... il y a deux semaines, disiez-vous.
Mme Rizqy : Exactement, en
conseil d'administration, le MEI leur a... a informé à ce moment-là du retrait
du financement à partir de juin. Donc, peut-être faire une rencontre avec le
CTREQ, par la suite, voir comment on peut dénouer, trouver une solution où
est-ce qu'on peut continuer à avoir, oui, l'INEE et oui, le CTREQ, sans avoir à
déshabiller Pierre pour habiller Paul. Les deux peuvent parfaitement... et je
suis convaincue, peuvent parfaitement coexister. Au contraire, je pense que l'INEE
va s'alimenter à travers les travaux du CTREQ, puis même nous, parce qu'on
consulte leur site web, là, dans... quand on... c'est un site web qui est très,
très très documenté avec de la recherche, là. Donc ça, ça serait peut-être...
je crois très, très important que ça soit fait.
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'ignorais qu'on m'avait sollicité pour une rencontre. Vous
comprendrez que je suis... j'ai beaucoup, beaucoup de demandes de rencontres.
Et puis, évidemment, bien, il faut faire le travail qu'on a à faire ici, en
commission. Et j'essaie le plus possible d'être le plus accessible possible à
travers toutes les autres occupations qui sont les miennes. Donc, j'essaie
quand même de maintenir un certain nombre de rencontres. Je vais essayer, Mme
la Présidente, d'organiser ou, enfin, je vais demander à mon équipe de voir si
on peut organiser cette rencontre-là pour que l'on puisse avoir cette
discussion-là avec les gens du CTREQ. On va faire le mieux... on va faire au
mieux, Mme la Présidente, c'est la réaction spontanée que je peux vous donner,
là, pour le moment, là.
Mme Rizqy : ...que j'ai la
lettre de la... bien, de toute façon, je vous crois, parce que, je sais, votre
agenda est très, très...
M. Drainville : Bien, comme
le vôtre aussi sans doute. Là, on est toujours très sollicité.
Mme Rizqy : Je pense que le
mien est moins pire que le vôtre, je pense, je pense. O.K., oui. Alors,
désolée, c'était en... j'ai dit juin, mais c'était juillet, là. Désolée, c'est
ma faute. Juillet, et non pas juin, donc. Donc, c'était pour avoir une solution
qui était enrichie pour tous, là, avec une collaboration structurée avec eux et
l'INEE qui arrivera. Donc, je ne sais pas si vous préférez qu'on arrête la
conversation maintenant, puis qu'on la reprenne une fois que vous avez eu le
temps de parler avec votre collègue et le CTREQ pour qu'on..
M. Drainville : ...ça va se
faire de cabinet à cabinet, là, je vais voir ce qu'ils peuvent nous donner, là,
et puis je le communiquerai, Mme la Présidente, le plus le plus rapidement
possible, là, dépendamment de ce qu'on obtient, là. Et pour ce qui est du
CTREQ, Mme la Présidente, comme je vous dis, on va regarder les possibilités.
Puis on va essayer de les rencontrer le plus rapidement possible, là, mais ce n'est
pas simple, là, il y a beaucoup, beaucoup d'organismes et de toutes sortes de
groupes qui veulent nous rencontrer. Puis c'est important que je le fasse
puisque, parce que c'est... souvent, ils sont animés d'un sentiment d'urgence.
Et puis, alors, je respecte tout à fait ça, Mme la Présidente, puis ça fait
partie du travail de faire ces rencontres-là. Souvent, c'est mon équipe qui les
rencontre d'abord, parce que je ne peux pas tout rencontrer... je ne peux pas
rencontrer tous les groupes qui veulent me voir. Souvent, c'est des gens de mon
cabinet, en qui j'ai complètement confiance, qui vont les rencontrer. Donc, si
je ne peux pas les rencontrer moi même, peut-être qu'à ce moment-là, un membre
de mon équipe pourrait à tout le moins les rencontrer, Mme la Présidente. Mais
je... on va faire le suivi, O.K.?
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Donc, est-ce que vous désirez poursuivre l'article huit ou
on...
Mme Rizqy : Bien, moi, j'aimerais
plutôt surseoir à la conversation de l'article huit, le temps qu'une
conversation ait eu lieu pour le CTREQ, entre cabinets, parce que je suis
convaincue qu'il faut dénouer cette impasse-là. Parce que ça devient un petit
peu bizarre d'avoir le ministère de l'Économie qui ne financera pas l'INEE et
qui se désengage du CTREQ, qui a un rôle d'observateur. À ce stade-ci, je ne
comprends pas sa présence à la table.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
veux juste vous informer qu'il vous reste moins de cinq minutes pour l'article
huit, donc. Parfait, alors, s'il y a consentement pour suspendre l'article
huit...
M. Drainville : Bien, ce que
je dirais, Mme la Présidente, je pense qu'on peut convenir de suspendre l'article
huit jusqu'à la fin du bloc INEE.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : Hein, puis on
verra d'ici la fin du bloc INEE où on en est, là, ça fait que je pense que c'est...
on a quand même...
M. Drainville : ...Plusieurs
autres dispositions dont on peut se saisir entre-temps, donc je suspendrais
jusqu'à la fin du bloc INEE, et on verra d'ici là, O.K.?
Mme Rizqy : Parfait.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
on suspend l'article huit. Nous serions rendus à l'article 14. M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Oui. Juste un
instant. Quatorze.
Une voix : ...
M. Drainville : Très bien. On
a un amendement pour l'article 14. Donc, je vais d'abord lire l'article
originel, Mme la Présidente. Donc : Le Comité consultatif sur les
programmes de formation à l'enseignement a pour mandat de formuler, à la
demande du ministre, un avis sur la définition des compétences attendues des
enseignants. Il donne aussi son avis sur les programmes de formation à
l'enseignement en application des paragraphes six et sept de l'article cinq. Le
comité conseille aussi le ministre de l'Enseignement supérieur, de la
Recherche, de la Science et de la Technologie relativement au financement des
programmes universitaires en enseignement.
Avant d'émettre un avis sur un programme
de formation, le Comité consulte le comité administratif constitué par le
ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la
Technologie pour le conseiller sur les programmes de formation universitaire.
Le comité doit être formé à parts égales
de personnes provenant des domaines de l'éducation préscolaire et de
l'enseignement primaire et secondaire, ainsi que des personnes du milieu de
l'enseignement universitaire.
Le Comité dépose au conseil
d'administration ses avis destinés au ministre. Le conseil d'administration
peut alors formuler des commentaires sur ces avis. Le conseil d'administration
transmet par la suite au ministre les avis du comité accompagnés de ses
commentaires le cas échéant. Le ministre peut déterminer les modalités que le
comité doit respecter dans le cadre de la formulation de ces avis sur les
programmes de formation à l'enseignement, y compris les délais à l'intérieur
desquels les avis du comité accompagnés le cas échéant des commentaires du
conseil d'administration doivent lui être transmis.
Alors, commentaire : cet article
établit le rôle du Comité consultatif sur les programmes de formation à
l'enseignement et prévoit des normes relatives à la composition de celui-ci en
vue de permettre la réalisation efficace de sa mission.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Je pense que vous aviez... Nous avons reçu votre amendement.
• (15 h 10) •
M. Drainville : Alors,
l'amendement maintenant. Article 57, donc article 14 de la loi sur
l'Institut national d'excellence en éducation. À l'article 14 de la loi
sur l'Institut national d'excellence en éducation, proposé par
l'article 57 du projet de loi, tel qu'amendé :
1, remplacer le premier alinéa par le
suivant : «le Comité consultatif sur les programmes de formation à
l'enseignement a pour mandat de formuler un avis sur la définition des
compétences attendues des enseignants en application du paragraphe six de
l'article cinq. Il donne aussi son avis sur les programmes de formation à
l'enseignement en application du paragraphe sept du même article.»;
Deux, remplacer, dans le quatrième alinéa,
«provenant des domaines de l'éducation préscolaire et de l'enseignement
primaire et secondaire» par «du milieu de l'éducation».
Alors, Mme la Présidente, si vous me
permettez, je vais lire maintenant l'article 14, amendé, là, avec les
propositions d'amendement que je viens de vous présenter pour qu'on ait la vue
d'ensemble. Donc, article 14 de la loi sur l'Institut national d'excellence
en éducation, tel que modifié : 14. Le Comité consultatif sur les
programmes de formation à l'enseignement a pour mandat de formuler un avis sur
la définition des compétences attendues des enseignants en application du
paragraphe six de l'article cinq. Il donne aussi son avis sur les programmes de
formation à l'enseignement en application du paragraphe sept du même article.
Le Comité conseille aussi le ministre de l'Enseignement supérieur, de la
Recherche...
M. Drainville : ...de la
Science et de la Technologie relativement au financement des programmes
universitaires en enseignement.
«Avant d'émettre un avis sur un programme
de formation, le comité consulte le comité administratif, constitué par le
ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la
Technologie pour le conseiller sur les programmes de formation universitaire.
«Le comité doit être formé, à parts
égales, de personnes du milieu de l'éducation ainsi que de personnes du milieu
de l'enseignement de niveau universitaire.
«Le comité dépose au conseil
d'administration ses avis destinés au ministre. Le conseil d'administration
peut alors formuler des commentaires sur ces avis. Le conseil d'administration
transmet, par la suite, au ministre, les avis du comité, accompagnés de ses
commentaires, le cas échéant.
«Le ministre peut déterminer les modalités
que le comité doit respecter dans le cadre de la formulation de ses avis sur
les programmes de formation à l'enseignement, y compris les délais à l'intérieur
desquels les avis du comité, accompagnés, le cas échéant, des commentaires du
conseil d'administration, doivent lui être transmis.»
La Présidente (Mme Dionne) : ...M.
le ministre. Des interventions sur l'amendement?
Mme Rizqy : Dans un premier
temps, le comité consulte, avant d'émettre l'avis, le ministère de
l'Enseignement supérieur, c'est bien ça?
M. Drainville : Oui.
Mme Rizqy : Et pourquoi qu'on
n'implique pas... l'Enseignement... Est-ce que le ministère... Est-ce que
l'avis va être... Attendez, je recommence ma question : Est-ce que l'avis
va être public?
La Présidente (Mme Dionne) : Souhaitez-vous
répondre, M. le ministre?
M. Drainville : Pardonnez-moi?
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
Mme la députée avait posé une question.
Mme Rizqy : Désolée, parce
qu'il y a beaucoup d'éléments dans l'amendement, là. Donc, dans un premier
temps, est-ce que l'avis en question, qui doit être donné avant, au ministère
de l'Enseignement supérieur, est-ce qu'il va être rendu public, cet avis-là,
ainsi que la réponse du ministère de l'Enseignement supérieur?
M. Drainville : Je pense
qu'on va devoir vérifier ça, Mme la Présidente. On va vérifier ça.
Mme Rizqy : Puis, si je peux
me permettre, peut-être une autre chose à vérifier. Pourquoi uniquement
l'Enseignement supérieur, si je peux me permettre? C'est que... des fois... le
ministère de l'Éducation puis de l'Enseignement supérieur, c'est la même
personne, des fois, au sein de ces deux portefeuilles. Mais il n'en demeure pas
moins que le ministère de l'Éducation connaît quand même assez bien, là, son
réseau, généralement, là. Pourquoi que lui ne serait pas aussi consulté, en
même temps que le ministère de l'Enseignement supérieur, pour la formation...
pour l'avis sur les formations?
M. Drainville : Oui, bien, en
fait, la raison, Mme la Présidente, c'est que c'est le ministère de
l'Enseignement supérieur qui finance les programmes de formation initiale des
enseignants.
Mme Rizqy : Oui, mais si vous
voulez les financer... à plus forte raison, si vous voulez les financer.
M. Drainville : Non, ce n'est
pas nous qui les finançons. C'est ça, c'est le ministère de l'Enseignement
supérieur qui finance.
Mme Rizqy : La formation
continue?
M. Drainville : La formation
initiale, oui, formation initiale des maîtres.
Mme Rizqy : Mais ça, c'est...
M. Drainville : En d'autres
mots, c'est le ministère de l'Enseignement supérieur qui finance les facultés
de l'éducation, dans le fond.
Mme Rizqy : Donc, 14,
l'article 14 ne vise pas la formation continue?
M. Drainville : Non, non,
non. Ça vise la formation initiale.
Mme Rizqy : Ah! bien,
désolée, moi, ma compréhension, c'est formation... j'incluais aussi la
formation continue.
M. Drainville : Quand on dit
le comité... quand on parle de la formation à l'enseignement, ça, c'est la
formation initiale, donc formation initiale, dans le fond, c'est la formation à
l'université, donc c'est la formation dans les facultés d'éducation. Alors,
quand on dit... Alors, faisons juste un petit retour en arrière, juste pour
être bien sûr qu'on se comprenne bien. Donc : «Le comité consultatif sur
les programmes de formation à l'enseignement - donc, ça, c'est des programmes
qui sont offerts, dans le fond, dans les universités - a pour mandat de
formuler, à la demande du ministre, un avis sur la définition des compétences
attendues des enseignants.»
Donc, de la façon dont ça fonctionne...
Puis, Mme la Présidente, ne soyons pas gênés de poser des questions puis
d'avoir ces discussions-là parce qu'honnêtement c'est très complexe. Et je suis
passé par ce processus-là, quand je suis arrivé dans mes nouvelles fonctions,
juste de comprendre comment les programmes qui sont offerts par les facultés
d'éducation, comment... quels processus ils suivent, ce n'est pas une évidence.
Alors, le point de départ, Mme la
Présidente, c'est le référentiel des compétences des enseignants. Donc, il y a
d'abord un référentiel des compétences des enseignants qui doit être établi. De
ce référentiel-là sont...
M. Drainville : ...inspirer
les formations initiales des maîtres. Donc, les facultés d'éducation regardent
qu'est-ce qu'on attend des compétences des enseignants et conçoivent,
développent des programmes de formation initiale pour leur faculté respective.
Lorsqu'ils développent ces programmes-là, donc ces programmes de formation
initiale, ces programmes de formation initiale doivent être approuvés. Et actuellement,
ils le sont par un organisme qui s'appelle le CAPFE. Donc, le CAPFE se penche
sur le contenu de ces formations initiales. Et, en bout de ligne, c'est le
ministre qui approuve le contenu de ces formations initiales.
Dans le cas qui nous concerne, avec les
changements qui sont apportés par l'INEEM, donc le Comité consultatif sur les
programmes de formation à l'enseignement va formuler, à la demande du ministre,
un avis sur la définition des compétences attendues des enseignants. Donc, le
comité va formuler dans le fond des recommandations sur le référentiel des
enseignants. Le comité donne son avis, alors, sur les programmes de formation à
l'enseignement, donc programme de formation initiale, ce qui est enseigné dans
les facultés, en application des paragraphes six et sept de l'article cinq.
Alors, si on va l'article six et sept à l'article cinq, c'est : «Formuler,
donc, un avis sur la définition des compétences attendues des enseignants à
l'éducation préscolaire ou en enseignement primaire ou secondaire.» Et là, je
pense qu'on avait rajouté... on avait rajouté «formation professionnelle et
services éducatifs aux adultes aux fins de l'obtention d'une autorisation
d'enseigner.» Et 7, alors, 7, c'est les... «formuler un avis sur les programmes
de formation à l'enseignement touchant l'éducation préscolaire, primaire,
secondaire, formation professionnelle, services éducatifs». Donc, il y a le
référentiel qui établit les compétences puis il y a les programmes
d'enseignement qui sont développés à partir des compétences. C'est donc sur ces
deux éléments-là, le comité consultatif va conseiller le ministre, émettre des
amis... des avis, dis-je bien. C'est bien ça.
Et, par la suite, si on continue donc avec
l'article 14, "le comité est constitué à parts égales de personnes
qui proviennent de l'éducation préscolaire, primaire, secondaire, formation
professionnelle, FGA et aussi, l'autre moitié, donc, du niveau
universitaire". Pourquoi? Bien, parce qu'évidemment les programmes de
formation initiale et le référentiel s'adressent aux enseignants. Donc, c'est
normal qu'ils soient autour de la table, mais, comme ces programmes-là sont
développés par le monde universitaire, par les facultés d'éducation,
évidemment, bien là, la présence de ceux et celles qui vont avoir les deux
mains dedans, les deux mains dans le développement, dans la conception et dans
le développement de ces programmes-là devient nécessaire. Alors, on a à ce
moment-là un comité paritaire.
• (15 h 20) •
Le comité dépose au conseil
d'administration les avis, donc, à la fois sur le référentiel, donc les
compétences attendues et sur le contenu des programmes d'enseignement. Le
conseil peut formuler ses propres commentaires sur ces avis. Alors, on sait
qu'on a un conseil d'administration qui est très... qui incarne une très belle
diversité issue du monde de l'éducation. Et là, le conseil d'administration va
transmettre... va me transmettre ou transmettre au ministre de l'Éducation les
avis du comité accompagnés des commentaires, le cas échéant. Et là le ministre
va déterminer, donc, les modalités que le comité doit respecter dans le cadre
de la formulation de ses avis, à la fois sur... pardonnez-moi, sur les
programmes de formation à l'enseignement, y compris les délais à l'intérieur
desquels les avis du comité doivent lui être transmis.
Alors, je vous donne un exemple, Mme la
Présidente. Le ministre de l'Éducation... Bien, je vais vous donner l'exemple
des voies rapides, dont j'ai appelé la création... dont j'ai appelé la
création, ça ne se dit pas, dont j'ai souhaité la création. Alors, les voies
rapides, celles qui sont offertes par la TÉLUQ, celles qui sont offertes par
l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, celles qui sont offertes aussi
maintenant par l'Université de Sherbrooke, et puis même l'UQAM a commencé à en
développer également. Alors, moi, j'ai signifié mon souhait, pour ne pas dire
ma volonté, que nos facultés d'éducation...
M. Drainville : ...offrent des
programmes de formation, pas initiale, mais des programmes de formation
destinés à des personnes qui avaient déjà un bac dans une matière enseignée ou
une matière connexe à ce qui est enseigné à l'école. La TÉLUQ a répondu à
l'appel, ils ont créé un DESS, un programme de 30 crédits, donc. L'Université
du Québec en Abitibi-Témiscamingue a fait la même chose. L'Université de
Sherbrooke a développé quelque chose d'un petit peu différent, mais c'est une
voie rapide également.
Alors, évidemment, dans la situation dans
laquelle on se trouve présentement, Mme la Présidente, dans la situation de
pénurie dans laquelle on se trouve, j'ai souhaité que la TÉLUQ... parce que les
premières discussions que j'ai eues, c'est avec la TÉLUQ que je les ai eues,
j'ai souhaité que la TÉLUQ mette en place ce nouveau programme pour la rentrée
de 2023, pour la rentrée de cette année. Et puis ça a fonctionné. Ils ont
effectivement inscrit quelques centaines d'étudiants à cette formation, à cette
voie rapide.
Alors, pour en revenir à notre dernier
paragraphe ici, là... à notre dernier alinéa, pardon, la notion de temps, elle
est importante parce qu'il faut parfois, Mme la Présidente, signifier, dans ce
cas-ci au comité, que je souhaite que les programmes soient créés à l'intérieur
d'un certain calendrier parce qu'il nous faut répondre à l'urgence de cette
pénurie qui nous cause d'énormes maux de tête et qui fait en sorte qu'on se
retrouve par moments dans des classes où il n'y a pas d'enseignant avec brevet.
Alors, la notion de temps ici, la notion de respecter les délais à l'intérieur
desquels les avis du comité doivent être transmis au ministre, ça se... comment
dire, ça procède de cette préoccupation que j'ai présentement et que d'autres
auront par la suite de faire en sorte que... quand on a... quand on demande un
avis sur un nouveau programme, qu'il puisse nous être produit à l'intérieur
d'un calendrier qui est raisonnable et qui tient compte, donc, des des
contraintes qui sont les nôtres.
Alors, c'est une longue explication, Mme
la Présidente, mais, je pense, ça vous donne quand même une bonne idée de... du
contexte de cet article 14.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? Oui,
Mme la députée.
Mme Rizqy : Oui, juste pour
la réponse à la question, est-ce qu'on a trouvé à savoir si l'avis va être
rendu public? Est-ce qu'il y a les réponses du ministère?
Des voix : ...
M. Drainville : ...un
instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 25)
(Reprise à 15 h 31)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission est maintenant prête à reprendre ses travaux. Donc, M. le ministre,
je vous cède la parole...
15 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...oui, alors,
Mme la Présidente, il a fallu aller faire une petite recherche dans la loi d'accès,
là. Je vous rappelle l'article 38 de la loi d'accès : « Un organisme public peut
refuser de communiquer un avis ou une recommandation que lui a fait un
organisme qui en relève ou qu'il a fait à un autre organisme public jusqu'à ce
que la décision finale sur la matière faisant l'objet de l'avis ou de la
recommandation ait été rendue publique par l'autorité compétente. Il en est de
même pour un ministre en ce qui concerne un avis ou une recommandation que lui
a fait un organisme qui relève de son autorité. »
En d'autres mots, Mme la Présidente, en
vertu de 38 de la loi d'accès, les avis dont on parle ici n'ont pas à être
rendus publics, ne sont pas rendus publics tant et aussi longtemps que la
décision n'est pas prise, la décision du ministre ou de la ministre. Par
contre. Lorsque la décision est prise, à ce moment-là, les avis sont rendus
publics.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
Mme Rizqy : Donc, je... les
articles subséquents... O.K. Donc, une fois que, par exemple, le ministre a
donné son avis et que c'est une décision finale, à ce moment-là, l'organisme
doit le rendre public, c'est ça?
M. Drainville : Il doit être
rendu public s'il y a une demande d'accès, par exemple.
Mme Rizqy : O.K. Afin d'éviter...
Parce que, là, on dirait qu'on a... je pense que moi, je suis un petit peu
épuisée de faire des demandes d'accès à l'information. Est-ce qu'on peut le
prévoir plus tard, là, que c'est la... que l'avis est rendu public, là? Parce
que, sinon... j'ai l'impression qu'on passe tout le temps notre temps à faire
des demandes d'accès à l'information, là. Puis, soit dit en passant, on l'a
faite, la demande d'accès à l'information au centre scolaire Val-des-Cerfs.
Puis on a reçu la réponse puis c'est caviardé. Donc, c'est... tu sais, c'est...
je veux bien, là, mais même moi, comme élue, je siège sur un projet de loi.
Puis on leur a tout simplement demandé les 450 critères ou variables que
le centre de services scolaire utilise pour évaluer le décrochage scolaire. Et
ce n'est pas des farces, ça a été la réponse. C'est un petit peu comme... j'ai...
tu sais, je ne sais pas là, mais c'est quand même particulier, là, c'est...
Prendre le temps de faire une demande d'accès à l'information puis, pour
maintenant avoir un peu plus d'expérience parlementaire, moi, je n'ai pas d'expérience
de journalisme, mais je sais aussi que les journalistes font des demandes d'accès
à l'information.
Puis ça arrive très souvent... puis ça, ça
ne relève pas de votre ministère, M. le ministre, là, ça ne relève pas de votre
ministère, mais ça arrive plus souvent qu'autrement qu'on n'a plus d'encre
grise que de mots dans la réponse. Puis pourtant, ce n'est pas des informations
sensibles. Tu sais, moi, je veux juste savoir c'est quoi, les variables. Là,
maintenant, faire une demande d'accès à l'information pour connaître un avis.
Je ne sais pas, là, il me semble que... c'est peut-être mon exaspération des
demandes d'accès à l'information... là, malheureusement, c'est vous qui en êtes
le dépositaire en ce moment, là, c'est à vous que je m'adresse, mais je sais
que ce n'est pas vous le porte-parole en matière d'accès à l'information. Je le
sais.
M. Drainville : C'est ça.
Mme Rizqy : Mais est-ce que
vous comprenez mes doléances aujourd'hui? Alors, puis je sais que ce n'est pas
vous, mais il me semble qu'il y a quelque chose qu'au Québec, là, ça fait
quelques années, il y a comme une dérive dans nos demandes d'accès à l'information,
où est-ce qu'on se fait pratiquement, là, systématiquement répondre par des
encadrés gris...
Mme Rizqy : ...il n'y a pas
de nom, il n'y a pas d'adresse, il n'y a pas de Revenu Québec, il n'y a pas
d'assurance maladie. C'est, imagine, là, des variables. Juste me dire, c'est
quoi les variables que vous utilisez? Ah! c'est rendu secret d'État. Puis il y
a d'autres demandes d'accès à l'information que je fais, là, que des fois, on prend
le téléphone puis on appelle l'avocat ou l'avocate pour dire : Est-ce que
vous êtes sérieux dans votre réponse? Voyons donc, là. Savez-vous que c'est des
obligations de répondre. Moi, comme élu, je représente des citoyens puis vous
aussi. Puis quand qu'on envoie cette demande d'information, là, ce n'est pas
nécessairement pour taper sur les doigts, c'est pour comprendre un enjeu. Puis
en plein cœur d'un dossier sur... sur les données, moi, je pensais sincèrement
que Val-des-Cerfs se serait prêté à l'exercice d'à tout le moins de nous dire
c'est quoi les types de variables, chose qui n'a pas été faite à mon grand
désarroi. Puis je ne comprends pas qu'on soit rendus à ce point-là craintifs au
Québec d'informer la population correctement. Puis ça, ce n'est pas un reproche
envers vous, M. le ministre, loin de là, c'est mon exaspération, parce que pour
bien légiférer, encore faut-il que j'aie accès à toute l'information. Puis en
ce moment, je me sens un peu cantonnée dans mon rôle.
Alors, je ne sais pas ce que je vais faire
avec la réponse de Val-des-Cerfs, mais je ne peux pas croire qu'il va falloir
que j'aie en appel de leur réponse. Parce qu'à un moment donné une fille se
tanne, là, puis elle se dit : Bien, coudonc, il va falloir que
peut-être... de donner un exemple puis de monter ça à une instance supérieure,
faire un appel puis... Je ne peux pas croire, là. Puis la bonne foi se présume,
là, mais là, j'ai de la misère, là. J'ai bien la misère.
Puis, pour revenir à l'article 14, ma
crainte, c'est que... Si dans quelques années, je vais faire une demande
d'accès, bien, un, je ne le saurai même pas si l'avis a été envoyé, s'il y a eu
une réponse du ministre. Donc, il va falloir que quelqu'un me le souffle à
l'oreille. Puis qu'après ça, il va falloir que je fasse une demande d'accès à
l'information. Je ne sais pas si on peut prévoir la façon de le prévoir, que
par exemple ce soit le ministre ou l'INEE, là, qu'une fois que tout est décidé,
là, publie sur son site internet, tout simplement les avis finaux, là, pas les
avis où est-ce qu'il y a des négociations en cours ou... Bien, tout simplement
les avis finaux, là, pour ne pas qu'on... encore en vertu de la Loi sur l'accès
à l'information, là. Parce qu'il me semble que la... eux autres, là, c'est
public, là, leur position.
M. Drainville : Je ne sais
pas ça, Mme la Présidente.
Mme Rizqy : À la... les profs
se... les universitaires s'expriment assez librement.
M. Drainville : Oui, mais je
ne suis pas sûr que leurs avis étaient systématiquement publiés. On pourrait
vérifier, Mme la Présidente. On pourrait vérifier, mais... On peut continuer à
discuter pendant qu'on vérifier, mais je ne suis pas certain que ces avis-là
étaient rendus publics systématiquement. Les rapports annuels sont là...
• (15 h 40) •
Mme Rizqy : Bien, je peux
continuer la conversation avec plaisir.
M. Drainville : Oui, oui,
bien sûr.
Mme Rizqy : Mais là, avant
d'émettre, ils vont consulter le ministre de l'Enseignement supérieur. Est-ce
qu'on va avoir la même indépendance que le... Parce que vous savez le... là, ça
a chopé, là, la discussion avec vos prédécesseurs, puis il y a plusieurs
programmes qui n'ont pas obtenu l'approbation. Comment ça va fonctionner
maintenant avec le comité consultatif? Le mécanisme, est-ce que c'est... Parce
que, vous savez, on dit souvent... puis on peut vous consulter, là. Puis ça
arrive des fois on fait des consultations. Des fois, on écoute, des fois on est
obligé d'écouter puis des fois, les consultations, ça devient exécutoire, là.
M. Drainville : Mme la
Présidente, moi, je ne vois pas pourquoi est-ce qu'il y aurait moins
d'indépendance, moins de marge de manœuvre, moins de capacité à donner des
recommandations ou donner des avis qui soient fondés sur ce qui est préférable,
ce qui est le plus bénéfique pour la réussite scolaire des élèves, là. Je...
M. Drainville : ...je
vous dirais, Mme la Présidente, si je peux me permettre. Il y a une partie
de... du... des désaccords ou des imbroglios qui sont survenus entre le CAPFE
et mon successeur... et mon prédécesseur, dis-je, qui découlait d'une certaine
forme d'ambiguïté au niveau du rôle que jouait à la fois le CAPFE et le
ministre. Le CAPFE était responsable de l'agrément et le ministre responsable
de la reconnaissance des programmes. Et puis honnêtement il y avait un
chevauchement entre les deux.
Alors, le nouveau processus que nous
proposons dans l'INEE, à l'intérieur de l'INEE, je le pense sincèrement, Mme la
Présidente, va créer un processus qui risque moins de mener aux types de
culs-de-sac qu'on a connus par le passé et qui nous ont malheureusement
retardés dans la mise en place de ces programmes de voie rapide qui sont
nécessaires et dans lesquels je crois profondément, si ce n'est que parce que
cette voie-là existait jusqu'au début des années 90. C'était possible
jusqu'au début des années 90, Mme la Présidente, d'avoir un bac en
histoire puis de faire un certificat pédagogique de 30 crédits qui te
permettait d'obtenir ton brevet. Ça existait et ça fonctionnait très bien.
D'ailleurs, je croise encore dans mes
visites d'école des enseignants qui sont passés par ce processus-là, des
enseignants, là, qui ont, mettons, une trentaine d'années d'expérience, là,
j'en croise, là. Ils sont encore... Il y en a encore qui sont dans le réseau,
Mme la Présidente, là, comme je croise encore des enseignants qui ont fait un
bac de trois ans, j'en ai. Et puis je vais vous dire une chose, Mme la
Présidente, il n'y a pas personne qui se plaint de l'incompétence de ces
enseignants qui ont fait un bac de trois au lieu de quatre, comme c'était le
cas jusqu'au début des années 90, comme je n'entends... Je n'ai jamais...
Dans 54 écoles, à date, Mme la Présidente, je n'ai pas entendu un
enseignant me dire : Ah! Tu sais, là, les enseignants, là, qui avaient un
bac en histoire, ou en mathématiques, ou en français, ou en anglais, qui ont
fait juste un certificat de pédagogie de 30 crédits, si tu savais comment
c'est des mauvais profs. Je n'entends jamais ça, Mme la Présidente. Bien non!
Alors, cette possibilité, donc de. De
conférer un brevet à une personne qui a un bac disciplinaire et qui va chercher
sa pédagogie à travers un programme de 30 crédits, ça existait jusqu'au
début des années 90. Ça fonctionnait très bien. On comprend que ça a été
changé au début des années 90 notamment. Puis là, je ne pense pas que mon
explication est contredite par les faits, mais on était dans un autre contexte,
un tout autre contexte où il y avait un surplus d'enseignants. Il y avait un
très grand surplus d'enseignants.
Et ceux et celles qui m'ont raconté un peu
comment cette décision-là a été prise m'ont expliqué. C'est Jacques Chagnon,
ministre de l'Éducation, qui a voté ça juste à la fin du gouvernement de...
dans la dernière année du gouvernement de Daniel Johnson ou, en tout cas, dans
la dernière année ou du dernier 18 mois, là, peu importe, là, dans le
prolongement, là, de la fin de Bourassa, de M. Bourassa II et de
M. Johnson qui devient premier ministre, là, on est dans ces eaux-là. Et
ceux et celles qui ont participé, qui ont eu connaissance de ce processus-là,
me racontent que le contexte a créé, du moins en partie, les conditions qui ont
mené à cette prise de décision. Donc, il y avait beaucoup, beaucoup
d'enseignants. Donc, ce n'était pas si grave que ça de prendre le programme de
trois ans, puis d'en faire un programme de quatre.
Bon, il y avait ça. Et puis... Enfin, tout
ça pour dire, Mme la Présidente, qu'on n'est plus dans du tout, du tout dans le
même contexte. Et là ce que l'on cherche, on cherche de la... On cherche à
maintenir les compétences de nos enseignants, de nos enseignantes, Mme la
Présidente, tout en créant des voies qui vont nous permettre de décerner des
brevets à des enseignants qui ont une bonne formation disciplinaire et une bonne
formation en pédagogie et qui vont donc être des enseignants avec brevet
légalement qualifiés. Parce qu'il faut pallier à cette pénurie que nous vivons.
Le processus que nous proposons, Mme la
Présidente, vise à répondre...
M. Drainville : ...à ces
circonstances, à ce nouvel environnement dans lequel nous nous trouvons, sans
sacrifier l'essentiel. L'essentiel, c'est quoi? Maîtrise des connaissances,
maîtrise des compétences et formation en pédagogie, formation de base.
Et donc, Mme la Présidente, je pense que
le processus que nous proposons ici, c'est un bon équilibre, qui n'est pas
parfait comme... Dans les affaires humaines, Mme la Présidente, c'est assez
rare que les solutions soient parfaites, mais c'est un bon compromis. Et donc
ce processus-là, Mme la Présidente, va nous permettre de préserver l'essentiel,
c'est-à-dire les compétences, bien bien identifier nos compétences, ce que nous
attendons de nos enseignants, nos enseignantes, développer des programmes de
formation initiale qui vont nous permettre de répondre à ces compétences, de
s'assurer que ces compétences-là soient transmises, soient développées et nous
permettre d'avoir, dans les classes, des enseignantes et des enseignants avec
brevet dans le plus grand nombre possible.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres... Oui, allez-y, Mme la députée. Est-ce que vous
connaissez la raison pourquoi, par exemple, le... a refusé formation initiale à
TÉLUQ pendant plusieurs années?
M. Drainville : Écoutez, je
n'étais pas là puis c'est très délicat de m'aventurer sur ce terrain, Mme la
Présidente. Il y a eu des reportages, des articles qui ont été écrits
là-dessus, qui rapportaient, je pense, les raisons évoquées, mais je ne
voudrais pas, Mme la Présidente, me hasarder à hypothèses là-dessus, en tout
respect.
Mme Rizqy : C'est bien. Mais,
moi, ce qui a été rapporté, c'était au niveau... pour la formation initiale,
c'était peut-être le manque de profs dans cette spécialité-là.
M. Drainville : Le manque de
profs dans quelle spécialité?
Mme Rizqy : De formation
initiale. J'ai un exemple. Moi, comme... Moi, j'ai beau être professeur à
l'université, je suis en fiscalité. Vous ne m'enverrez certainement pas donner
la formation initiale, vous comprendrez? Alors, ceux, généralement, qui donnent
la formation initiale ont un champ d'expertise qui est dédié à cela. Ça fait
que c'est possible que le ratio de professeurs spécialisés dans ce créneau-là
de formation initiale n'était pas suffisant, ça fait que c'est pour cela que
le... a dit non.
M. Drainville : Mme la
Présidente, encore une fois, je ne saurais dire. Je ne veux pas m'aventurer sur
ce terrain-là.
Mme Rizqy : Est-ce qu'il y a
quelqu'un qui a regardé au niveau de l'accréditation?
M. Drainville : Pouvez-vous
être un petit peu plus précise dans votre question, s'il vous plaît!
• (15 h 50) •
Mme Rizqy : Par exemple, un
diplôme d'études supérieures spécialisées, en ce moment, comment il est, entre guillemets,
vendu, c'est, en disant «maîtrise qualifiante sous conditions du ministère».
M. Drainville : Bien, la
maîtrise qualifiante, c'est la maîtrise de 60 crédits, ça. Le D.E.S.S. est
offert par la TÉLUQ, c'est un 30 crédits. Est-ce qu'on parle bien du 30, ici,
ou du 60?
Mme Rizqy : Le D.E.S.S., le
30 crédits, il est présenté comme un diplôme d'études supérieures D.E.S.S.,
comme étant qualifiants, mais sous réserve des approbations ministérielles
requises.
M. Drainville : Oui. Alors,
c'est ça. Quand c'est 60 crédits, le D.E.S.S. de 30 crédits est qualifiant au
sens où il va, éventuellement, permettre à la personne qui l'obtient, si elle
rencontre évidemment les exigences, là, d'obtenir son brevet.
Mme Rizqy : De façon rétroactive.
M. Drainville : Non.
Mme Rizqy : Parce que là il y
a des inscriptions.
M. Drainville : Oui. Alors,
ce que j'ai dit... Non, c'est une excellente question, ce que j'ai dit, quand
j'ai annoncé ma volonté de créer des programmes de 30 crédits... ou, enfin,
quand j'ai annoncé ma volonté, quand j'ai...
M. Drainville : ...exprimé ma
volonté que des facultés d'éducation offrent des programmes de 30 crédits.
Ce que j'ai dit à ce moment-là, Mme la Présidente, c'est qu'il était de mon
intention de faire en sorte que les étudiants qui suivent ces programmes de
30 crédits se voient recevoir le brevet au terme de cette formation. Et
donc la raison pour laquelle j'ai utilisé ces mots-là, Mme la Présidente, c'est
que pour pouvoir décerner le brevet, je me dois d'avoir les... je me dois
d'avoir dans le fond le projet de loi tel que présenté, sous sa forme
législative, et voté par le Parlement.
Actuellement, c'est encore le système
actuel qui prévaut. Actuellement, c'est encore le processus que nous changeons,
là, par la loi, c'est encore ce processus-là qui est en vigueur. Et donc ce que
j'ai dit aux étudiants, moi, qui s'inscrivait dans ces programmes-là, c'est que
nous avons l'intention, bien entendu, de leur conférer le brevet, si ce n'est
pas par le processus actuel, bien, ce sera par le nouveau processus qui est
voté dans la loi. Alors donc, il faut... D'une manière ou d'une autre, Mme la
Présidente, il y aura un processus qui sera suivi et qui mènera à l'émission du
brevet.
Moi, ce que je souhaite, Mme la Présidente, c'est
que ce projet de loi soit adopté avec le nouveau processus, ce qui me permettra
d'émettre le brevet en vertu du nouveau processus. Mais, tant et aussi
longtemps que le nouveau processus n'est pas adopté, c'est le processus actuel
qui s'applique. Et donc le brevet sera éventuellement conféré en vertu de l'un
ou de l'autre des processus.
Mme Rizqy : ...rétroactif.
Donc, ça ne sera pas rétroactif, là.
M. Drainville : Ce n'est pas
rétroactif, mais comme vous le savez, puis c'est... on est au cœur du désaccord
qui s'est produit entre le ministre de l'Éducation et le CAPFE, le ministre de
l'Éducation, mon prédécesseur a décidé d'aller de l'avant avec la
reconnaissance desdits 30 crédits.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : En disant si
vous les suivez, je reconnais la valeur de ces programmes, et donc il s'ensuit
que le brevet pourra être accordé. C'est la décision qui a été prise par mon
prédécesseur.
Mme Rizqy : Oui. Mais le
CAPFE qui était là avant...
M. Drainville : Oui.
Mme Rizqy : ...en toute indépendance,
émettait des avis. Je ne sais pas s'ils ont tous été rendus publics. Beaucoup
ont été rendus publics. Le ministre de l'Éducation de l'époque a décidé de ne
pas écouter, sans explication, puis est allé de l'avant. Alors moi, je...
M. Drainville : Je ne dirais
pas sans explication par contre, hein?
Mme Rizqy : Non, on les a
appris... Non.
M. Drainville : Non. Mais ce
que je veux dire, c'est que la raison du désaccord entre le ministre de
l'Éducation et le CAPFE. Encore une fois, je n'ai pas l'intention de m'exprimer
là-dessus, mais je pense que ça a été dans les reportages qui ont été publiés.
Il y a eu quand même la position du CAPFE et la position du ministre ont quand
même été rapportées dans certains articles, si je ne m'abuse, dans certains
reportages.
Mme Rizqy : Oui. Mais dans le
cas de la CAPFE, c'est que, quand elle rend un avis, il est étoffé. Il y a des
raisons auxquelles ils vont dire : Bien, nous on refuse de donner tel
agrément parce que telle université, par exemple, manque de professeurs
qualifiés pour offrir la formation initiale des enseignants, manque d'expertise
dans tel ou tel niveau, où dans le cas plus précis préscolaire et primaire, et
secondaire, ce ne sont pas du tout les mêmes créneaux. Dans le cas du
préscolaire et du primaire, c'est vraiment une formation plus particulière. Il
y a une grande différence à aller enseigner les mathématiques au secondaire
dans une niche, disons enseigner les maths puis sciences physiques, alors que
lorsqu'on est dans le préscolaire puis au primaire, ce n'est pas du tout la
même façon qu'on émet des tâches d'enseignement, et c'est pour ça que des fois
on va se...
Mme Rizqy : ...Bien non, on ne
peut pas, à ce moment-là, retirer tel nombre d'heures de formation. Parce qu'au
niveau du préscolaire et du primaire, toutes les heures de formation qui sont
actuellement prévues ont une utilité précise dans le cursus universitaire.
Alors que par exemple, une personne qui a effectivement un bac en mathématiques
ou en sciences, et qu'on vient pallier au niveau de la pédagogie, peut très
bien enseigner dans l'enseignement secondaire, mais il ne sera peut-être pas
apte...être dans une classe de maternelle quatre ans. Et ce n'est pas parce
que... par manque de volonté, c'est par manque de formation initiale
spécialisée dans ce champ de pratique. Puis je peux vous en donner un exemple,
là, mettons, dans mon monde à moi des avocats. Moi, j'ai toujours... Ceux qui
vous disent qu'ils savent tout faire comme avocat, méfiez-vous d'eux. C'est
impossible. On a tous des créneaux. Moi, les gens que... Ça me fascine, ceux
qui disent : Moi, je fais de l'immigration, de la famille, droit criminel,
droit des assurances puis de la fiscalité. Je dis : Ah, bon, vous avez
beaucoup d'heures, vous, pour être... faire votre formation continue dans tous
ces champs de compétence, faire votre revue de la jurisprudence. Fascinant.
Mais généralement, des gens vont essayer de rester dans leur créneau. Par
exemple, l'avocat qui vous accompagne, je ne pense pas qu'il va... de lui
répondre en droit criminel. En tout cas, moi non. Moi, ce n'est pas du tout mon
créneau, droit criminel, alors je reste loin. Puis quand que les gens me posent
des questions de droit de la famille, bien, je réfère en droit de la famille
puis... Alors, c'est ça.
Alors, c'est pour ça qu'ici je me pose la
question. Si au niveau de l'indépendance, déjà que le... on n'a pas été en mesure
de bien entendre correctement les drapeaux jaunes. Parce qu'il y avait une
volonté, oui, de travailler et de collaborer, mais il y avait aussi des
drapeaux jaunes qui sont légitimes, particulièrement pour la formation primaire
et préscolaire. Puis, par exemple, là, si je prends le programme de la... du
diplôme... le programme..., je vais l'appeler ainsi, là, pour le D.E.S.S., là,
de 30 crédits, est-ce qu'on va pouvoir enseigner au primaire?
M. Drainville : Oui, mais Mme
la Présidente, il faut se rappeler, là, que ces personnes qui suivent les
30 crédits sont des personnes qui sont sans brevet. Les personnes qui
suivent, par exemple, le 30 crédits de la TÉLUQ sont déjà dans les salles
de classe. D'ailleurs, c'est une condition pour être inscrit au programme du
30 crédits, il faut que tu sois déjà dans une salle de classe, il faut que
tu enseignes. Et la condition pour t'inscrire au programme de la TÉLUQ, c'est
que tu sois parrainé par le centre de services scolaire, parce qu'une fois que
ton 30 crédits est terminé, tu dois... il y a comme une espèce
d'accompagnement qui te sera donné au terme de ton 30 crédits, là, pour,
d'une certaine manière, valider si l'enseignement du 30 crédits a été bien
acquis par le futur enseignant breveté, là.
• (16 heures) •
Mme Rizqy : Mais la personne
qui est à la maîtrise qualifiante aussi est dans la classe.
M. Drainville : Dans la
plupart des cas probablement. Je n'ai pas de chiffres là-dessus, là, je le
présume, mais ce n'est pas une... à ma connaissance, ce n'est pas une condition
d'accès.
Mme Rizqy : Une des
raisons... n'est pas une condition d'accès, mais ceux qui s'inscrivent
généralement...
M. Drainville : Non, c'est
ça. Mais pour le D.E.C.... pour le D.E.S.S., pardonnez-moi, le D.E.S.S., c'est
une condition d'inscription. Il faut que tu sois un enseignant non légalement
qualifié.
Dans le cas de la maîtrise qualifiante, je
présume que la majorité sont effectivement des personnes qui sont déjà dans les
classes, mais je ne le sais pas, ça, mais ce dont je suis sûr, c'est qu'à ma
connaissance, en tout cas, pour t'inscrire dans une maîtrise qualifiante, tu
n'es pas nécessairement obligé d'être dans une classe, quoique probablement
qu'au niveau des inscriptions, ils doivent...
Mme Rizqy : Mais la maîtrise
qualifiante de 45 crédits, il faut quand même avoir...
M. Drainville : La
maîtrise... laquelle, ça?
Mme Rizqy : Celle de
45 crédits.
M. Drainville : Quelle
institution?
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée, je veux juste vous informer qu'il vous reste environ cinq minutes
pour l'amendement.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : Parce que la
maîtrise qualifiante au Québec, elle est de 60 crédits, Mme la Présidente.
Il y a un 45 crédits qui existe, si je ne m'abuse, je pense que c'est à
l'Université de Sherbrooke, mais c'est une... Je ne suis pas certain, Mme la
Présidente.
Mme Rizqy : Donnez-moi une
seconde, je vais vérifier.
M. Drainville : Il y a
autant... il y a beaucoup de programmes, là, ça fait qu'on ne les connaît pas
tous par coeur, là, mais la loi ou la réglementation, là, peu importe...
16 h (version non révisée)
M. Drainville : ...au Québec,
là, la maîtrise qualifiante, c'est 60 crédits.
Mme Rizqy : O.K.. Et donc,
là, on est rendu... qu'on est passé de quatre ans...
M. Drainville : ...pas de
maîtrise qualifiante de 45 crédits qui existe actuellement.
Mme Rizqy : Vous avez raison,
c'est 60 crédits, 30 crédits. Et là, un microprogramme de 15 crédits,
parcours prof, un microprogramme de 15 crédits... que de 30 crédits,
ceux-ci sont professionnalisant et non pas qualifiant. Là, c'est parce qu'on
passe de... Non, non, c'est : l'Université de Sherbrooke a réduit sa
maîtrise de 60 à 45 crédits. C'est inscrit noir sur blanc. Donc, 45 crédits...
J'avais... Finalement, c'est moi qui ai raison, et vous aussi, parce que vous avez
bien pointé l'Université de Sherbrooke. Non, non, l'Université de Sherbrooke
est passée... veut passer sa maîtrise de 60 à 45 crédits. C'est leur
demande. Et ils ont aussi un programme court de 15 crédits. Puis moi, je
vais vous dire très franchement, là, je ne comprends pas comment on peut offrir
des programmes qui ne sont pas qualifiants, et dire qu'ils sont
professionnalisants, on va créer des attentes envers ceux qui sont inscrits
présentement, parce que n'importe qui, qui sont inscrits présentement vont se
dire : Bien, moi, mon objectif, c'est d'être dans une classe après, là, c'est...
M. Drainville : Mais, si je
peux me permettre, Mme la Présidente, encore une fois, là, je ne connais pas
par cœur tous les programmes universitaires, là, mais celui dont elle parle,
dont la députée de Saint-Laurent parle, c'est un programme de R-A-C, de RAC, de
reconnaissance des acquis. Ce n'est pas un programme qui vise à... comme le
fait, par exemple, le DESS, de prendre quelqu'un qui a déjà un bac dans une
discipline donnée et de lui donner la formation en pédagogie pour lui permettre
éventuellement d'avoir le brevet.
Dans le cas de l'Université de Sherbrooke,
Mme la Présidente, si je saisis bien, là, puis si on parle bien de la même
chose, là, l'Université de Sherbrooke, ce qu'elle offre, c'est de permettre à
un enseignant qui est dans les classes depuis nombre d'années de pouvoir se
faire reconnaître ses années d'enseignement. Donc, on parle de processus de
reconnaissance des acquis. Et effectivement, c'est un bac, donc, en
enseignement de premier cycle, ce n'est pas un diplôme de deuxième cycle. On
parle... le 45 ici, là, si je ne m'abuse, c'est un bac de premier cycle pour
des enseignants qui n'ont pas de bac dans aucune matière, mais qui ont nombre d'années
d'expérience. Et donc l'Université de Sherbrooke a créé un programme pour
permettre à ces personnes de se faire reconnaître leurs années en enseignement.
Et alors, le bac en enseignement, c'est
120 crédits, Mme la Présidente, mais dans certains cas, l'expérience de l'enseignant
est tellement considérable, vaste, qu'ils peuvent se faire reconnaître,
écoutez, l'équivalent de deux années et demie d'un bac normal d'enseignement,
de telle manière à ce qu'il ne leur reste, si je reprends l'exemple qu'elle a
donné, puis je n'ai pas l'article sous les yeux, je n'ai pas le site non plus,
là, mais de telle façon à ce qu'il ne leur resterait, ne leur restera que 45 crédits
à obtenir dans le programme donné par la faculté d'éducation afin d'obtenir le
brevet. Donc, c'est différent.
Dans le cas de la TÉLUQ, dans le cas de l'Université
du Québec en Abitibi-Témiscamingue, dans le cas de l'UQAM, également, en lien
avec le Centre de service de pointe... de la Pointe de l'Île, on parle de
personnes qui sont dans les classes et qui ont déjà un bac disciplinaire. En
tout cas, certainement pour la TÉLUQ et l'UQAT, je connais un petit peu moins
le programme de l'UQAM, mais je pense qu'il s'inspire du même modèle. Dans le
cas de l'Université de Sherbrooke, on ne parle pas de personnes qui ont un bac
disciplinaire, on parle de personnes qui n'ont pas de bac, mais qui ont
beaucoup d'années d'expérience et qui, à travers la reconnaissance des acquis
que leur confère le programme de l'Université de Sherbrooke, peuvent se voir
reconnaître des crédits comme s'ils avaient passé, dans le fond, leurs cours
pour devenir enseignants. C'est la distinction. Et je pense que c'est de son...
c'est bien de ce programme dont il s'agit. Parce que, dans une discussion, à un
moment donné, que j'avais eue avec une représentante de l'Université de
Sherbrooke, elle m'avait expliqué ce programme-là et je me rappelais que ça
descendait jusqu'à 45 crédits. Puis j'avais été surpris, parce que je lui
avais dit : Vraiment, quelqu'un peut avoir...
M. Drainville : ...suffisamment
d'expérience pour se faire reconnaître une première année, 30 crédits, une
deuxième année, 30 crédits, puis un autre 15 crédits de telle manière à ce
qu'il ne lui reste qu'une année et demie, dans le fond, 45 crédits, puis elle
m'avait dit oui. Donc, je pense que c'est de ça dont il s'agit.
Mme Rizqy : Bien, moi, je
lisais l'article de Radio-Canada, l'Université de Sherbrooke est aussi en train
de réfléchir à réduire sa maîtrise de 60 à 45 crédits. Donc, ça, la maîtrise, à
ma connaissance, c'est la maîtrise qualifiante...
M. Drainville : Oui, la
maîtrise qualifiante, c'est 60, c'est nécessairement 60.
Mme Rizqy : C'est 60, mais
ils pensent déjà à réduire de 60 à 45 crédits, et ça pour ceux qui ont un bac
dans une autre matière.
M. Drainville : Bien, alors,
si c'est ça, ce n'est pas un programme que je connais.
Mme Rizqy : Bien...
M. Drainville : Mais ce dont
je vous parle, la RAC dont je vous ai parlé tout à l'heure, ça, ça existe bel
et bien à l'Université de Sherbrooke et c'est pour des personnes qui ont
beaucoup, beaucoup d'années d'enseignement, mais qui n'ont pas nécessairement
un bac.
Mme Rizqy : D'accord. Là,
moi, ma question... si on revient, je vous ai posé la question : Pour le
DESS, est-ce que c'est pour uniquement enseigner au secondaire ou ça vient
inclure le primaire et le préscolaire?
M. Drainville : Pour le
moment... Là, il faudrait que je vérifie, Mme la Présidente, là. Pour le moment,
le 30 crédits qui est offert, c'est pour le préscolaire et le primaire, mais je
sais, Mme la Présidente, qu'il y a...
Mme Rizqy : Ça ne devrait pas
être l'inverse?
M. Drainville : Pardon?
Mme Rizqy : Ça ne devrait pas
plutôt être l'inverse? Parce que...
M. Drainville : Mme la
Présidente, comme je l'ai dit tout à l'heure, d'abord, on en a besoin dans
toutes les... à tous les niveaux, des nouveaux enseignants avec brevet. Et je
le rappelle, Mme la Présidente, les personnes qui sont à la TÉLUQ sont déjà
dans les salles de classe, puis on ne souhaite pas qu'ils quittent les salles
des classes.
Mme Rizqy : Mais pourquoi
qu'ils n'ont pas, à plus forte raison, 60 crédits ou vraiment un programme en
adaptation pour le préscolaire et le primaire? Ce n'est pas du tout la même
façon qu'on enseigne.
M. Drainville : Oui, mais,
Mme...
Mme Rizqy : Parce que, vous
le savez, M. le ministre, à l'école secondaire, ça peut faire du sens d'avoir
quelqu'un qui a fait un bac en littérature française, 100 %, qu'on va lui
donner la maîtrise qualifiante, va chercher les compétences pédagogiques pour
faire quoi, enseigner, probablement dans son créneau, en français. Quelqu'un
qui a un bac en mathématiques, en chimie, en physique a déjà un gros bac très
important dans un domaine, un champ d'expertise précis et va chercher les
compétences en pédagogie. Et là, souvent, bien, la personne, évidemment, va
probablement vouloir être en mathématiques ou en sciences physiques, dans son
créneau, avec, évidemment, la pédagogie qui vient avec. Mais je ne comprends
pas pourquoi qu'une personne qui a un bac en mathématiques, qui irait chercher
un 30 crédits, va se retrouver en maternelle cinq ans. Ça ne fait aucun sens
dans ma tête.
M. Drainville : Je comprends,
Mme la Présidente, mais la personne dont elle parle, elle est déjà dans la
classe.
Mme Rizqy : Mais pourquoi
qu'on ne l'invite pas...
M. Drainville : Elle est déjà
à...
Mme Rizqy : ...à aller
chercher plus de compétences? 30 crédits, ce n'est pas suffisant.
• (16 h 10) •
M. Drainville : Bien, on
l'invite, la maîtrise qualifiante l'invite, et elles n'y vont pas, puis il
s'agit de se promener dans les écoles pour le savoir, Mme la Présidente. Moi, je
me promène dans les écoles, là. Quand je vous dis : J'en ai visité 54, là,
j'en ai visité 54, là. Puis j'en rencontre, des enseignants qui n'ont pas de
brevet, là, puis une des premières choses qu'on m'a dite, moi, quand je me suis
promené dans les écoles, Mme la Présidente... puis ça, les enseignants ne vont
pas intervenir devant le groupe, là, ça, c'est le genre de discussion que tu
veux avoir en aparté, en un à un, là, mais là ils te tirent par la manche, là,
puis ils te disent : Là, il faut que je vous parle, M. Drainville, il faut
que je vous parle, puis là ils disent : Là, M. Drainville, là, la maîtrise
qualifiante, là, ça n'a aucun bon sens, là. Il dit : Là, moi, là, je
travaille, là, tout... toute la journée, je suis en salle de classe, là, j'ai
des enfants à la maison, Mme la... M. Drainville, là, j'ai des enfants à la
maison, là, puis là ils me demandent, là, de faire une maîtrise qualifiante de
60 crédits, là, ça va me prendre cinq puis six ans, là, à la faire, là. M.
Drainville, je ne n'embarque pas là-dedans, là, voyons donc, c'est impossible,
ça n'a pas de bon sens, puis... Là, tu fais : O.K. Puis là, après ça, il y
en a une deuxième qui te dit la même chose, puis une troisième qui te dit la
même chose, dans des écoles différentes, là, puis là tu finis par comprendre,
Mme la Présidente, que la maîtrise qualifiante, elle n'est pas adaptée à la
condition des enseignants d'aujourd'hui, parce que c'est beaucoup trop exigeant
et beaucoup trop long. Et là tu te dis : O.K., qu'est-ce que je fais? Et
là tu commences à réfléchir, tu commences à fouiller, et puis là ce n'est pas
long que tu as des enseignants qui disent : M. Drainville...
M. Drainville : ...30
crédits. De la même façon qu'il y a un paquet d'enseignants qui me
disent : M. Drainville, on a déjà eu un bac d'enseignement en trois
ans, pourquoi vous ne revenez pas à trois ans? Là, tu fais comme... attend un
peu, là, tu sais. On ne va pas tout changer en même temps. Mais l'idée, Mme la
Présidente, de dire : On va revenir à un bac en enseignement de trois plus
un, c'est-à-dire, grosso modo, là, si on résume, là, très grossièrement, là,
trois ans de scolarité avec bien entendu des éléments de stage à l'intérieur de
ça et une quatrième année en classe à temps plein payé comme enseignant, comme
l'Université de Sherbrooke a décidé de le faire à partir de cette année avec,
si je ne m'abuse, une vingtaine d'enseignants. On n'a pas le choix que d'y
réfléchir très activement, Mme la Présidente, et j'ai déjà dit publiquement que
j'y réfléchis très activement. Un peu comme... Je ne sais pas qui a dit ça. Je
pense, c'est Mme Scalabrini qui a dit : Écoutez, ça pourrait être
l'équivalent d'une résidence en médecine. Les résidents en médecine sont à
l'hôpital, supervisés par des médecins, évidemment, mais ils font leur
résidence au terme de leur formation en médecine. Et je trouvais l'exemple très
à propos. Alors, il faut réfléchir à ce genre de... comment dire, de voies
alternatives, Mme la Présidente, ou de nouvelles façons d'accéder à la formation
et au brevet d'enseignant.
Alors, je m'éloigne, là. Revenons aux
voies rapides. Voies rapides. Mme la Présidente, c'est pour des enseignants...
si on fait exception abstraction de... de l'Université de Sherbrooke dont j'ai
parlé tout à l'heure, là. Mais si on parle des 30 crédits, en tout cas
ceux que je connais, ça s'adresse à des enseignants qui sont déjà dans une
classe, qui ont été dans une classe depuis, si je ne m'abuse, un certain temps.
Je pense que dans certains cas, il faut avoir un certain nombre d'années
d'expérience. Il faut que le centre de services te parraine, dise : Cet
enseignant-là, je vais l'encadrer quand il va terminer son 30 crédits,
parce qu'il revient après son 30 crédits. Enfin, il revient, il n'a jamais
quitté la classe, là, mais il vient... il doit venir d'une certaine manière
faire la démonstration de l'acquisition des savoirs liés à ce 30 crédits.
Et donc il y a une période au terme du 30 crédits pendant laquelle il est
ou elle est encadrée par le centre de services. C'est pour ça qu'il faut que le
centre de services le parraine au moment de l'inscription, parce qu'il dit,
dans le fond : Au terme du train du 30 crédits, je vais m'assurer de
finir la formation par cette espèce de supervision et d'encadrement. J'en
prends l'engagement comme centre de services. Donc, il y a un engagement du
centre de services. C'est pour ça qu'il faut qu'il le parraine d'emblée parce
que c'est lui qui va à la fin terminer le processus.
Donc, j'entends ce que dit la députée, Mme
la Présidente. Je comprends très bien ce qu'elle dit, puis ce n'est pas la
solution idéale. La solution idéale, Mme la Présidente, ce serait qu'on ait
juste des enseignantes et des enseignants avec quatre ans d'université puis
tous et toutes brevetés.
Mme Rizqy : Ce n'est pas ça
que je dis, M. le ministre.
M. Drainville : Non, ce n'est
pas ça que vous dites.
Mme Rizqy : Non.
M. Drainville : C'est ce que
moi je dis. La situation idéale, ce serait d'avoir... Bien, oui, mais la
situation idéale, ce serait d'avoir juste des enseignants et des enseignants
brevetés. Le problème, Mme la Présidente, c'est qu'on n'en a pas suffisamment,
et donc ça nous oblige à trouver des voies alternatives, celle que j'expose en
est une. Et, si je peux me permettre, l'avantage, c'est de mener vers le brevet
des personnes qui ont démontré une volonté d'abord d'obtenir un diplôme
universitaire qui ont, dans bien des cas, une expérience d'enseignant non
breveté, non légalement qualifié à travers une formule qui a déjà fait ses
preuves, ça a déjà fonctionné.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député... M. le ministre, pardon. Mme la députée, il vous reste moins de
deux minutes.
Mme Rizqy : M. le ministre,
tantôt vous avez dit que, quand qu'on ouvrait la maîtrise qualifiante... pas.
Or, je me suis levée en Chambre au salon bleu. L'Université de Montréal avait
reçu 940 demandes pour s'inscrire à la maîtrise qualifiante, mais elle
n'avait que 225 places. Puis je demandais, là, à votre... Bien, elle
n'était pas votre collègue à l'époque, mais à la ministre McCann qui était à
l'époque la ministre de l'Enseignement supérieur... Comment se fait-il qu'elle
n'a pas ouvert plus de places? On est capable d'en former plus, mais encore
faut-il que les universités reçoivent les montants plus importants pour ouvrir
des places à la maîtrise qualifiante. C'est une aberration...
Mme Rizqy : ...940 demandes
d'inscription pour se faire refuser. Là, aujourd'hui, là, pour la maîtrise
qualifiante, là, on est rendu à combien de places?
M. Drainville : Aucune idée,
Mme la Présidente, mais ce que je peux vous dire, moi, c'est que les
témoignages que j'ai des enseignants et des enseignantes, c'est que la maîtrise
qualifiante de 60 crédits est singulièrement mal adaptée à leurs besoins.
Mme Rizqy : Et vous avez
raison. Mais nous, on avait proposé d'ouvrir plus de maîtrises qualifiantes. On
a aussi proposé de le faire à temps partiel, de vérifier si c'était aussi
possible d'avoir des formations accélérées l'été, dont des... Moi, j'ai été
prof à l'université, là, on est capable de faire des cours d'été en accéléré.
Tout ça, on l'a proposé, mais c'est factuel ce que je vous dis,
940 candidatures soumises à l'Université de Montréal pour 225 places
seulement. Donc, il y avait du monde, là, qui voulait s'inscrire, mais ils ont
été virés de bord pour faute de places.
M. Drainville : Ce n'est pas
ça l'enjeu, là.
Mme Rizqy : Et je veux aller
plus loin. Écoutez, vous... on est en train de légiférer pour la formation,
pour moi, là, où est-ce que c'est le plus important, c'est le primaire puis le
préscolaire, parce que même Égide Royer... le premier ministre l'a dit, là, des
fois il fait peur en disant : Vous allez jusqu'à l'âge de six ans, après
ça c'est foutu. Mais ce n'est pas foutu, on est toujours capable de faire
mieux. Mais c'est vrai que ce sont des années qui sont névralgiques, le
préscolaire puis le et le primaire.
Moi, je suis inconfortable avec les
histoires de 15 crédits et de 30 crédits pour le préscolaire et
primaire. Je suis capable de comprendre, puis je vais aller plus loin. Écouter,
une personne qu'un bac en communication se fait refuse. Donc, une journaliste.
Puis vous êtes un homme de lettres, vous avez été journaliste longtemps puis animateur
de radio. Vous savez très bien que, pour faire votre emploi, vous deviez manier
correctement la langue française.
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée, je m'excuse, le temps est malheureusement écoulé pour l'amendement.
Est- ce qu'il y a d'autres interventions sur cet amendement?
Mme Ghazal : Bien, moi, je
vais avoir des... Oui, merci, Mme la Présidente. Je vais avoir des
interventions en lien aussi avec l'article 14, là. Ce n'est pas obligé que
ça soit sur cet amendement-là. C'est des questions plus générales, là, sur ça,
sur le comité consultatif et tout ça. Puis j'ai écouté attentivement les
échanges puis c'est extrêmement, extrêmement important, là.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
s'il n'y a plus d'interventions sur l'amendement, je vous suggérerais de
procéder à l'adoption de l'amendement, puis on pourra poursuivre les
discussions sur l'article 14. Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Dionne) : Sur
division, merci. Donc, d'autres interventions sur l'article 14? Mme la
députée de Mercier, je vous invite à poursuivre.
Mme Ghazal : Oui. Mais
c'est-à-dire que, là, l'article 14, puis on en parlait tantôt vient
remplacer le CAPFE, puis c'est un comité consultatif. Donc, c'est qui qui va
faire l'agrément des formations?
M. Drainville : C'est le
ministre sur recommandation des... du comité et du conseil d'administration.
Mme Ghazal : Puis est-ce que
le ministre va, de façon automatique, prendre en compte ce que le comité
consultatif va lui dire?
• (16 h 20) •
M. Drainville : Bien, dans la
plupart des cas, je crois bien, Mme la Présidente. Je ne vois pas pourquoi...
Tu sais, c'est très hypothétique, là, comme question, là, mais l'objectif
d'avoir des experts et d'avoir un comité consultatif qui te conseille, c'est
d'essayer de l'entendre et de respecter ses avis. Maintenant, Mme la
Présidente, on ne le sait pas qu'est-ce qui pourrait arriver, à un moment
donné, qui ferait en sorte qu'il y aurait un désaccord.
Mme Ghazal : Un désaccord.
M. Drainville : Ça se peut,
ça se peut. Mais honnêtement, moi, ce n'est pas comme ça que je vois ça, là, tu
sais.
Mme Ghazal : C'est parce que
c'est une tradition qui a existé pendant de très nombreuses années que, quand
le CAPFE émettait une recommandation, agrémentait un programme, c'était
automatique que le ministre l'acceptait, puis cette tradition-là a été brisée
avec le prédécesseur du ministre, donc du même gouvernement de la CAQ. Donc, je
me dis : Est-ce que ça va être la même chose? Est-ce que ça va être le
ministre qui va... qui pourrait briser aussi ce que le comité consultatif
pourra lui suggérer?
M. Drainville : Bien, ce n'est
pas mon intention. Je vais répondre ça comme ça, Mme la Présidente. Ce n'est
pas mon intention. Mon intention, Mme la Présidente, c'est de respecter les
avis du comité et du conseil d'administration qui pourrait, dans certains cas,
les commenter.
Mme Ghazal : Puis je fais
reposer peut-être une question, tu sais, vraiment générale, juste des fois
quand on revient à la base, on comprend mieux. Pourquoi ne pas avoir gardé le
CAPFE?
Une voix : ...
M. Drainville : Oui,
excusez-moi.
Mme Ghazal : Bon, je reviens
à une question vraiment de base, là. Pourquoi ne pas avoir gardé... maintenu le
CAPFE...
M. Drainville : ...Ah
bien, Mme la Présidente...
Mme Ghazal : Est-ce
qu'il y avait des désaccords?
M. Drainville : ...je
pense... Non, mais je pense que le processus que nous proposons respecte la,
comment dire, la nécessité de se tourner vers des experts.
Mme Ghazal : Mais
c'était des experts.
M. Drainville : Je pense
qu'il s'agit d'un processus rigoureux et je pense qu'il est... Comment je
dirais bien ça? Je pense qu'il va être davantage fonctionnel. Je pense.
Mme Ghazal : Le CAPFE
n'était pas fonctionnel?
M. Drainville : Bien,
comme je l'ai dit tout à l'heure, moi, je ne veux pas réécrire l'histoire puis
essayer de porter des jugements sur ce qui a pu se produire avant que je
devienne ministre de... ministre de l'Éducation, dis-je bien. Mais je... Je
note, Mme la Présidente, qu'il y a eu des désaccords, qu'il y a eu des... qu'il
y a eu des retards dans l'approbation de ces nouvelles... de ces nouvelles
voies rapides de 30 crédits. Et ce dont je peux vous assurer, Mme la
Présidente, c'est que j'ai pris acte assez rapidement lors de mon entrée en
fonction de la très grande nécessité de qualifier nos professeurs sans brevet.
Et donc j'ai vu dans ces voies rapides une façon très équilibrée, je dirais,
d'accomplir à la fois la qualification des enseignants et le besoin de...
d'augmenter le nombre d'enseignants qualifiés dans nos classes.
Mme Ghazal : J'entends
la volonté du ministre de dire : Bien là, il y a des profs qui nous disent
que c'est beaucoup trop long. Ils ne vont pas suivre, par exemple, les
60 crédits et tout ça. Mais supposons que le comité consultatif lui
dit : Au primaire, ce n'est pas une bonne idée, les 30 crédits.
Est-ce qu'il va considérer que ce n'est pas un comité efficace parce qu'il
n'est pas d'accord avec lui et puis remettre en question ce qu'il dit? C'est à
dire que si le comité consultatif dit que les 30 crédits, ce n'est pas une
bonne idée pour la formation, surtout pour le primaire, qu'est ce que le
ministre va faire?
M. Drainville : Bien,
Mme la Présidente, les programmes pour le primaire sont en place actuellement
ou sont en train de se mettre en place et je souhaite qu'ils soient non
seulement maintenus, mais qu'ils soient davantage développés parce que nous en
avons besoin. Nous avons besoin de qualifier nos enseignants qui ont des bacs
et qui ne sont pas qualifiés, qui n'ont pas de brevet et nous avons besoin...
Donc, nous avons besoin de les qualifier et nous avons besoin par la suite de
les avoir dans nos salles de classe. Donc, je ne vais pas envoyer un signal
contraire. Ce serait même irresponsable à ce stade-ci, là. Moi, j'ai plein
d'enseignants actuellement, là, qui sont inscrits notamment à la TÉLUQ, là.
Puis l'engagement moral que j'ai pris envers eux et envers elles, c'est de
dire : Prenez ce programme-là et vous obtiendrez éventuellement... Si vous
rencontrez tous les critères, vous obtiendrez au terme de ce processus un
brevet d'enseignant. Ce serait irresponsable de commencer à remettre en
question la parole que j'ai moi-même donnée envers ces personnes-là, là,
personnes, je vous le rappelle, dont nous avons besoin. Nous avons besoin de
ces enseignantes et des enseignants là, là.
Alors, elles sont actuellement notamment à
la TÉLUQ, à l'UQAT, dans d'autres programmes. Et moi, je le redis, qu'au terme
de ces 30 crédits, elles auront le brevet si évidemment, elles rencontrent
les critères du programme, elles auront le brevet. Là, ce n'est pas le temps de
les décourager. Il faut les encourager, là. Parce que 30 crédits, ce n'est
pas 60 crédits, mais c'est 30 crédits pareils. Puis il y en a
beaucoup. Il y en a beaucoup de ces enseignantes-là qui sont... enseignants-là,
qui sont à temps plein dans les écoles, présentement, là. Ils sont à temps
plein, là. Puis il y en a beaucoup, évidemment, qui ont des familles. Un
30 crédits, ça reste un 30 crédits. C'est quand même exigeant. Ils
font ça en cours du soir, un ou deux... un ou deux cours par session. Ça fait
qu'il y en a qui vont... qui s'embarquent pour un quoi, là, deux... 30 crédits,
10 cours, donc, deux sessions d'automne, deux sessions du printemps.
Est-ce qu'il y a eu des sessions d'été? Je n'ai pas vérifié, mais après ça,
deux autres. Mettons qu'il y en a deux autres la session d'automne. Après ça,
la session de printemps. Là, tu as tes 30 crédits si tu as tout passé des
cours...
M. Drainville : ...après ça,
tu as l'espèce d'exercice supervisée, encadrée par le Centre de services
scolaires. C'est un engagement sérieux, là, et donc il faut les encourager puis
il faut leur dire avec force : Passez-le, le 30 crédits, et vous
aurez le brevet. C'est l'engagement que j'ai pris, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Mais, si les
experts du comité consultatif disent : Ah! je comprends la nécessité, on
comprend tout ça, mais nous, là, en notre âme et conscience, comme experts de
la formation, surtout au primaire, il y a tout un aspect pédagogique qui est
plus important, on ne vous le conseille pas, parce que c'est ça que le comité
fait, il conseille le ministre, on ne vous le conseille pas. Est-ce que le
ministre va dire : Bien, je prends acte de ce que vous dites, mais je vais
de l'avant quand même parce que j'ai donné ma parole.
M. Drainville : Mme la
Présidente, les 30 crédits, là, les rapports que nous avons, là, c'est
qu'ils fonctionnent bien, là. Ils fonctionnent très bien. C'est ça, les
rapports que nous avons, là, ils fonctionnent bien, les 30 crédits, là.
Alors, je ne dis pas qu'il n'y aura pas...
Mme Ghazal : ...les
rapports...
M. Drainville : Bien, les
rapports, les institutions qui nous donnent... qui nous font... qui nous
donnent des rétroactions, là, sur comment ça se passe, là, c'est nouveau, là,
le 30 crédits de la TÉLUQ, là, c'est nouveau, ça.
Mme Ghazal : Mais ce n'est
pas un rapport écrit.
M. Drainville : Non, non,
non, mais, je veux dire, quand on parle, là, avec les responsables, là, par exemple
les responsables de la TÉLUQ, là, puis ils nous disent : Écoutez, il y a
plusieurs centaines d'étudiantes et d'étudiants qui se sont inscrits, puis tout
ça, ça se passe bien. Bon, c'est sûr que c'est nouveau, alors, des fois, il y a
des petits ajustements, tout ça, je n'en doute pas, là, ce n'est pas... ça, ce
n'est pas les rapports que j'ai eus, mais je ne doute pas que ce soit, là,
parfait. Là. Tu sais, je veux dire, ça ne peut pas... ça commence, là. Alors,
mais je... ce que j'entends, c'est que c'est très positif.
Et puis il y a une demande pour ça, Mme la
Présidente, il y a une demande, justement, notamment de ces enseignantes et de
ces enseignants que j'ai croisés, qui me disent : 60 crédits, ça n'a pas
de bon sens. Tout à l'heure, j'ai parlé de ceux et celles qui ne prennent pas,
le 60 crédits. Je pourrais vous parler, Mme la Présidente, de ceux et
celles qui abandonnent le 60 crédits. Il y en a qui ont commencé le
60 crédits puis qui l'ont abandonné parce que c'est bien trop long.
Je ne sais pas, Mme la Présidente, là, on
termine notre semaine, mais on va se revoir la semaine prochaine. La députée de
Hull a été enseignante pendant de nombreuses années. On n'aura pas le temps de
se tourner vers elle puis d'entendre son témoignage, mais je pense que ça
pourrait être extrêmement utile, Mme la Présidente, d'entendre la députée de
Hull, enseignante de carrière qui a été également cheffe syndicale dans sa
région, nous raconter un petit peu l'expérience de ses consœurs et confrères en
lien avec la maîtrise qualifiante et son opinion à elle, comme députée, sur la
création de ce 30 de crédits. Je mets la table pour son intervention de la
semaine prochaine. Est-ce que vous êtes d'accord, Mme la députée de Hull?
Mme Tremblay : ...
M. Drainville : Alors, vous
aurez, Mme la Présidente, la semaine prochaine, je vous l'annonce en primeur,
le témoignage d'une députée enseignante qui est à notre table et qui va vous
décrire ce qu'il en est.
La Présidente (Mme Dionne) : On
demandera le consentement de la commission.
Sur ces belles paroles, compte tenu de
l'heure, je vais... la commission ajourne ses travaux jusqu'au mardi
7 novembre à 9 h 45. Merci beaucoup pour vos contributions. Bonne fin de
journée.
(Fin de la séance à 16 h 30)