Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 2 mai 2023
-
Vol. 47 N° 8
Étude des crédits budgétaires du ministère de l'Éducation, volet Éducation préscolaire, enseignement primaire et secondaire
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-cinq minutes)
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
bonjour à tous et à toutes. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'éducation... de la culture, pardon, et de l'éducation
ouverte.
La commission est réunie aujourd'hui afin
de procéder à l'étude du volet Éducation préscolaire, enseignement primaire et
secondaire des crédits budgétaires du portefeuille Éducation pour l'exercice
financier 2023-2024. Une enveloppe de cinq heures a été allouée pour l'étude de
ces crédits.
M. le secrétariat, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Poulin (Beauce-Sud) est remplacé par...
Le Secrétaire : ...M. Thouin
(Rousseau).
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. Donc, nous allons procéder à une discussion d'ordre général en blocs
d'échanges incluant les questions et les réponses. La mise aux voix des crédits
sera effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, soit cet après-midi vers
les 17 h 45.
Donc, je suis maintenant prête à
reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un
premier bloc d'échanges. Notez que je vais laisser libre cours aux échanges et
ceci se faisant en tout respect, et s'il y a lieu, je reprendrai le contrôle de
la discussion si jamais il y a des problèmes, bon, mais finalement, je vous
laisse discuter entre vous directement. Donc, je vous rappelle que la longueur
des réponses doit être généralement proportionnelle à la longueur des
questions. Donc, Mme la députée de Saint-Laurent, la parole est à vous.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Mes premiers mots vont à tous les Québécoises et Québécois
affectés par les inondations, particulièrement ceux dans la région de
Charlevoix et, évidemment, aux familles des deux pompiers toujours manquants à
l'appel. Évidemment, j'espère qu'on va être en mesure de retrouver tout le
monde sain et sauf.
Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente.
Bonjour à tous mes collègues députés présents. Évidemment, bonjour, M. le
ministre ainsi que des équipes qui vous accompagnent. Les crédits, évidemment,
c'est beaucoup d'heures de travail. Et je vous vois déjà avec vos cartables. Je
sais, c'est un exercice très rigoureux, alors merci énormément. On a... on a eu
beaucoup de réponses. C'est beaucoup de travail à éplucher toutes vos réponses.
Alors, merci beaucoup.
Je commencerai dans... avec ma première
question au ministre, si vous permettez, mais, en fait, je pense que sûrement
que le ministre veut d'abord lui aussi dire un petit mot, là, je vais lui
laisser parce que lui aussi, j'imagine qu'il est très affecté par les
inondations, là.
M. Drainville : C'est très
gentil, Mme la députée de Saint-Laurent. Oui, effectivement, on a une pensée
pour les sinistrés puis, vous avez bien dit, en particulier pour la communauté
de Baie-Saint-Paul. On pense aux proches des deux pompiers qui doivent vivre un
véritable enfer présentement. Donc, on leur souhaite un très bon courage et on
pense à eux. Et évidemment, je... j'en profite également pour saluer tous les
collègues autour de cette table. Exercice de reddition de comptes très
important. À l'intérieur d'un gouvernement responsable, l'exercice auquel on
s'apprête à se livrer est un incontournable. Il y a des... Pendant des
générations, on s'est battu pour pouvoir faire ce que l'on fait aujourd'hui,
donc c'est très important. Et je salue, bien entendu, mes équipes et du
ministère et du cabinet qui ont travaillé très fort, vous l'avez bien dit, Mme
la députée de Saint-Laurent, pour être prêts à cette journée.
Mme Rizqy : Merci, Mme la
Présidente. Alors, ma première question remonte, en fait, à la première
entrevue du ministre de l'Éducation, on lui a posé la question est-ce qu'il
reconnaissait l'existence de l'école à trois vitesses au Québec? À l'époque, il
avait dit non. C'était en novembre 2022. Alors, maintenant, est-ce que sa
position a évolué? Est-ce qu'il reconnaît aujourd'hui l'existence de l'école à
trois vitesses?
M. Drainville : En fait, ce
que j'ai dit quand on m'a posé la question, c'est que je n'étais pas dans un
état d'esprit où ma... comment dire, ma posture comme nouveau ministre de
l'Éducation n'était pas de dire qu'on va affaiblir un réseau pour en renforcer
un autre. Moi, je ne crois pas à ça. Je souhaite renforcer tous les réseaux et
je souhaite donc favoriser la réussite scolaire de tous les enfants au Québec.
Et je n'ai pas changé d'idée. Bien entendu, depuis ce temps-là, nous avons
annoncé une série d'initiatives qui visent à renforcer l'école publique. Pour
l'essentiel, la plupart de ces initiatives-là sont consacrées exclusivement ou
primordialement à l'école publique. Je parle bien entendu des aides à la classe
que je souhaite voir se déployer à travers les écoles publiques du Québec, les
écoles primaires publiques du Québec. J'ai bien entendu annoncé également que
je souhaitais que les projets particuliers soient offerts dans toutes les
écoles secondaires publiques du Québec, au moins un projet particulier.
Actuellement, c'est un petit peu plus de la moitié des écoles secondaires qui
ont... qui offrent un projet particulier. Donc, bref, mon objectif, moi, c'est
de renforcer l'école et, en particulier, l'école publique. L'école publique,
pour moi, c'est ma priorité.
Mme Rizqy : ...très courte,
très simple, est-ce que, oui ou non, il existe en ce moment au Québec un système
à trois vitesses?
M. Drainville : Ce n'est pas
une, comment dire, une grille d'analyse à laquelle j'adhère.
• (9 h 50) •
Mme Rizqy : Donc, est-ce que
vous niez que, présentement, suite à l'adoption du projet de loi n° 12 sous...
de votre gouvernement, que, pour un enfant, là, au Québec, là, vous parliez des
projets pédagogiques particuliers, vous souhaitez que ça se multiplie, mais
est-ce que vous réalisez qu'il y a des projets particuliers au Québec qui
coûtent jusqu'à 14 000 $ dans le...
Mme Rizqy : ...réseau public.
Est-ce que, ça, vous, vous croyez que c'est un régime public acceptable ou ça
ne crée pas un réseau à deux vitesses dans le réseau public?
M. Drainville : Bien,
d'abord, quand vous donnez des chiffres comme ceux-là, des chiffres de
14 000 $, par exemple, puis je ne nie pas, là, que ça existe, il faut
faire la part des choses. Je l'ai déjà dit ça aussi publiquement, quand on
parle de chiffres comme ceux-là, de façon générale, il peut y avoir des exceptions,
mais de façon générale, ce sont des programmes qui sont accrédités par les
fédérations sportives et qui sont réservés à l'élite sportive. Je ne dis pas à
l'élite au sein de la population, je parle de l'élite sportive, donc des
sportifs d'élite issus de toutes les origines. Parce que, de façon générale,
les frais qui sont demandés pour des projets particuliers dans les écoles
publiques, ils s'élèvent à quelques centaines de dollars.
Par exemple, jusqu'à maintenant, on
défrayait 200 $ des coûts d'inscription à ces projets particuliers, on a
augmenté de 100 $ cette mesure dans le dernier budget. Et, avec cette
mesure de 300 $, on assure la gratuité d'inscription aux projets
particuliers pour plus de 50 % des élèves qui fréquentent l'école publique
secondaire au Québec.
Donc, on a posé un geste pour augmenter
l'accessibilité aux projets particuliers dans les écoles publiques en
augmentant, donc, la subvention, si je peux dire, aux parents, aux enfants. Et,
moi, je souhaite que ces projets-là soient de plus en plus accessibles.
Et je tiens à dire, je conclus là-dessus,
Mme la députée, ma préférence, moi, c'est qu'il n'y ait pas de sélection, qu'il
n'y ait pas de sélection pour accéder à ces projets-là...
La Présidente (Mme Dionne) : Je
vous rappelle que les réponses doivent être proportionnelles...
M. Drainville : Oui. Et je
souhaite que les élèves HDAA, handicapés ou avec un déficit d'adaptation ou
d'apprentissage puissent y avoir accès également, Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : M. le ministre,
votre souhait peut être exaucé, j'ai...
M. Drainville : Pardon?
Mme Rizqy : votre souhait
peut être exaucé, j'ai déposé un projet de loi en ce sens, vous pouvez juste
l'appeler. Ça mettrait en sorte que les enfants, là, peuvent accéder aux
projets pédagogiques qu'ils souhaitent, que ce soit, par exemple, du
basketball, de la musique, art dramatique, le programme international.
En ce moment, je vous réfère à l'article
de Anne-Marie Provost, le 10 novembre 2022 : «Les frais s'élèvent en
moyenne à 5230 par année et peuvent grimper jusqu'à 16 000 $.» C'était
l'article du Devoir. Alors, la moyenne, à 5 230 $, si je retire
200 $, une famille québécoise, là, même si vous lui donnez 200 $ ou
même 300 $, bien, elle n'a pas plus le 5 000 $ pour la payer, cette
activité. Donc, au fond, ça devient un système à deux vitesses dans le réseau
public.
Je vous rappelle aussi que le Québec
devait, en fait, revenir à l'ONU, parce que l'ONU, en mars 2020, a demandé au
Québec : quelles sont les mesures prises pour assurer l'égalité d'accès à
l'éducation dans le cadre d'un système scolaire à trois niveaux au Québec,
indépendamment de la situation économique des parents? La réponse du
gouvernement du Québec était attendue à Genève le 30 juin 2021. Est-ce que
vous pouvez nous dire si et quand votre gouvernement répondra à l'ONU?
M. Drainville : Bien, pour ce
qui est de la réponse à l'ONU, non, je ne suis pas en mesure de vous dire, mais
je peux vous revenir avec une réponse, si vous le souhaitez.
Mme Rizqy : Bien, elle est
quand même attendue, parce que c'est reconnu que le sentiment d'appartenance
d'un enfant, c'est aussi prendre part à différentes activités qu'il y a dans
son école. Alors, si l'art dramatique coûte 2 500 $, mais que l'enfant n'a
pas les moyens, il est exclu. Vous parliez de l'élite, mais quand on est un
enfant de secondaire un, on n'est pas encore dans l'élite, on veut découvrir
justement des passions. Puis c'est justement la raison même de l'école. C'est
le seul ascenseur social que nous avons au Québec qui permet aux enfants de
toutes origines, peu importe leur code postal, de pouvoir accéder à un meilleur
avenir. Mais un enfant, qu'on lui dit non pas parce qu'il n'a pas le talent ou
le goût, l'intérêt, mais parce qu'il n'a pas les moyens, c'est un enfant que
nous laissons de côté.
Alors, moi, M. le ministre, on vous a
déposé un projet de loi, je vous invite à l'appeler, parce que ça va permettre,
justement, d'enlever au moins une barrière à l'entrée pour ces jeunes enfants.
Vous avez parlé des moyens que vous avez
donnés, vous vous rappelez, vous avez eu la promesse du parascolaire. Dans les
crédits, je vous invite à aller au...
M. Drainville : Plus que la
promesse, c'est fait maintenant, on paie, on finance...
Mme Rizqy : Oui, la promesse
est faite, mais je vous invite à aller à la page de crédits pour ma question,
qui est le numéro...
M. Drainville : Mais on
finance 1 h de parascolaire par jour, là, vous le savez, ça, Mme la
députée.
Mme Rizqy : Oui mais... oui,
mais allez aux crédits, s'il vous plaît, le numéro deux RP et du tiret 44
de.
Mme Rizqy : ...demandes de
renseignements particuliers du deuxième groupe d'opposition. La question est la
suivante : «Combien d'école et d'élèves ont bénéficié d'une heure de
parascolaire gratuite telle qu'annoncée par la CAQ?»
La réponse, moi, m'a vraiment surprise.
«En date du 31 décembre 2022, 449 écoles ont déclaré avoir participé
à la mesure sur 15 028 écoles, ce qui permet d'offrir gratuitement
une heure d'activités parascolaires aux élèves du secondaire et 155 575 élèves
qui s'étaient inscrits à des activités.» Donc, si je prends 155 000 divisé par
environ 1,3 million d'élèves au Québec, réalisez-vous que ça donne à peine
11 %? Est-ce que vous êtes satisfait de ce 11 %?
M. Drainville : Oui. Alors,
j'ai la réponse ici qu'on vous a donnée. Effectivement, il y a 449 écoles
qui ont participé à la mesure, puis il y a un petit peu plus que
500 écoles secondaires au Québec, Mme la députée de Saint-Laurent. Donc,
je pense que c'est un excellent résultat, ça.
Mme Rizqy : Mais, M. le
ministre, on parle d'enfants. Je ne parle pas d'établissement, je ne parle pas
de la brique, je parle d'humains, là, d'enfants qui participent à une activité
parascolaire. Donc, si vous dites qu'il y en a 155 575 et qu'il y a
environ 1,3 million d'enfants, ça fait qu'environ 11 % des élèves y
ont eu droit et on n'a pas juste... La promesse, là, c'était une annonce du
10 juin 2019 de votre collègue... la ministre de la Condition féminine à
l'époque, responsable aussi du Sport, avait dit que c'était une annonce pour
les élèves. Alors, moi, je me le demande : Aujourd'hui, est-ce qu'on est
satisfaits de ce pourcentage?
M. Drainville : Bien, je veux
dire, honnêtement, je souhaiterais qu'il y en ait plus. Moi, je... qu'est-ce
que vous voulez, moi, j'ai adoré... L'une des raisons, sinon la première
raison, pour laquelle j'ai fini par aimer l'école, c'est à cause du
parascolaire, puis la raison pour laquelle j'ai annoncé cette orientation
d'ouvrir à plus d'écoles et à plus d'élèves des projets particuliers, c'est
justement avec l'idée de leur faire aimer l'école. Pour moi, les projets
particuliers, ça vise à faire aimer l'école et à susciter, donc, le... comment
dire, la réussite scolaire en faisant en sorte que l'élève qui a le goût de
s'investir dans le sport, dans la musique, dans la danse, dans la technologie,
dans la robotique, puis qu'il puisse le faire, qu'elle le faire, qu'il puisse
le faire à travers les projets particuliers. C'est le même esprit qui animait
la création de la mesure pour le parascolaire.
Alors, il y a 449 écoles qui ont
déclaré avoir participé à la mesure, 449 écoles secondaires sur plus de
500 écoles secondaires. Donc, c'est un bon, c'est un bon ratio de
participation. Maintenant, à l'intérieur de ces écoles-là, visiblement, ce ne
sont pas tous les élèves qui ont décidé de participer. Maintenant, Mme la
Présidente, cette mesure, elle est... C'est volontaire, là, on n'oblige pas les
élèves à participer à des activités parascolaires. Est-ce qu'il y en a
suffisamment qui sont offertes? Sans doute pas, sans doute pas, Mme la députée.
Sans doute pas. Si on pouvait en faire plus, je pense que ce serait bien.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
M. Drainville : Mais encore
une fois... Encore une fois, Mme la Présidente, on va installer un... On va
installer quelque chose de bien important, là. On finance, mais, à un moment
donné, l'organisation des activités, ça ne relève pas du 16ᵉ étage de l'édifice
g, ça, là, là. L'argent est disponible, après ça, ça relève des centres de
services puis ça relève aussi...
La Présidente (Mme Dionne) : En
conclusion, M. le ministre.
M. Drainville : ...des
conseils d'établissement des écoles, là, la responsabilité partagée, là.
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée.
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
L'engagement électoral de 2018 était très clair, c'était l'engagement... dans
l'actualité, on peut le lire, là, c'est l'engagement n° 14, là : Une
heure d'activités parascolaires supplémentaire par jour pour offrir du sport,
des activités culturelles, de l'aide aux devoirs pour les élèves. Donc, c'était
un engagement très clair et vous avez même des cibles de... et vous avez même,
à un moment donné, dit : En 2019, 2020, on voudrait atteindre 26 %.
Donc, si vous vous donnez des cibles puis que, finalement, elles ne sont pas
atteintes, est-ce que vous, de votre côté, vous allez revoir pourquoi que ce
n'est pas atteint ou vous allez juste nous dire : Bien, nous, on a
annoncé, on met de l'argent? Mais est-ce que vous en avez assez? Est-ce que
vous allez faire quelque chose pour vérifier pourquoi vous n'avez pas atteint
votre objectif électoral?
• (10 heures) •
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, d'abord, je tiens à rectifier, là, un chiffre qui a été utilisé...
10 h (version non révisée)
M. Drainville : ...là. C'est
bien 464 000 élèves, 538, là, qui fréquentent les écoles secondaires au Québec,
là.
Mme Rizqy : Mais l'engagement
était pour les élèves.
M. Drainville : Je crois
avoir entendu... Je crois avoir entendu un chiffre beaucoup plus élevé, là,
donc je tenais à m'assurer que l'information soit correcte, là. Bon, par
ailleurs, Mme la Présidente, la députée a raison de souhaiter que davantage d'élèves
bénéficient de cette mesure-là. Et, si les crédits doivent servir à ça aujourd'hui,
notamment à ça, ça doit être de nous permettre de redire à quel point les
activités parascolaires sont importantes pour faire aimer l'école. La logique
projets particuliers et activités parascolaires, comment dire, découle du même
esprit.
Et donc, si on peut avoir plus d'élèves
qui participent aux activités parascolaires, si je peux regarder cette caméra
et dire aux dirigeants des centres de services qui nous écoutent et aux
directions d'école qui nous écoutent et au personnel scolaire qui nous
écoute...
La Présidente (Mme Dionne) : En
terminant, M. le ministre.
M. Drainville : ...Allez-y.
Ouvrez la machine, l'argent est disponible. Faisons-en encore davantage pour
offrir plus d'activités parascolaires aux élèves.
La Présidente (Mme Dionne) : ...
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
j'inviterais le ministre à ne pas rephraser mes questions. J'ai clairement dit
que l'engagement électoral visait tous les élèves. C'était écrit noir sur
blanc, là. Je l'invite peut-être à revoir la plateforme de sa formation
politique, et que, oui, effectivement, il y a environ 1,3 million d'élèves
au Québec. On ne peut pas le nier.
Alors, si dans les crédits... à moins que
vous me dites qu'il y a une erreur d'information dans les crédits, moi j'ai
155 000 élèves qui en ont bénéficié sur 1,3 million d'élèves au total. À
moins que là il veut me dire que finalement l'engagement électoral ne tient
plus puis que finalement on est passé de tous les élèves du parascolaire à
seulement les élèves du secondaire. Est-ce que c'est ça, vous voulez me dire?
Est-ce que vous changez votre engagement électoral, puis que ça soit seulement
pour les élèves du secondaire?
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'ai dit que ces projets-là allaient rester volontaires, que les
heures de parascolaire allait rester volontaires. Je pense que c'est notre
objectif à tous, que le plus grand nombre possible d'élèves s'inscrivent dans
ces activités parascolaires. Mais par exemple, quand je dis, Mme la Présidente,
que je souhaite que toutes les écoles secondaires publiques du Québec offrent
au moins un projet particulier, je souhaite évidemment qu'elles en offrent plus
qu'un, mais je ne suis pas en train de dire qu'il faudrait que tous les élèves
du secteur secondaire public au Québec s'inscrivent dans un projet particulier,
là. Il y a une marge qu'il faut laisser à la liberté de l'élève. C'est... À un
moment donné, ça se peut qu'il y ait des élèves qui disent : Moi, je vis
très bien avec le programme régulier. Je n'ai pas le goût de m'inscrire dans un
projet particulier. Et donc il faut leur donner la possibilité de le faire.
Alors, moi, ce que je souhaite...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
M. Drainville : ...c'est que
les écoles offrent...
La Présidente (Mme Dionne) : En
conclusion.
M. Drainville : ...le maximum
de projets particuliers et, après ça, je souhaite que la majorité... le plus
grand nombre possible s'inscrivent dans ces projets. Mais je ne vais pas forcer
les élèves à s'inscrire dans des projets particuliers.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
M. Drainville : Il faut
laisser une certaine liberté aux élèves quand même...
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : M. le ministre,
respectueusement, dans l'enjeu qui nous occupe aujourd'hui, c'est précisément
ça... où le bât blesse. L'élève n'a pas le choix lorsqu'il n'a pas d'argent. C'est
ça, l'enjeu dont il est question. C'est pour cela qu'on vous a demandé jour un
que vous étiez devenu ministre de l'Éducation si vous reconnaissez, oui ou non,
un système à trois vitesses, particulièrement dans le réseau public, depuis qu'il
y a eu l'adoption du projet de loi n° 12. On a demandé dès ce moment-là que les
projets pédagogiques particuliers soient gratuits. Votre gouvernement l'a
refusé et vous êtes arrivé avec une contre-mesure, qui était... contre-proposition
de dire : Bien, le parascolaire, ça va venir pallier.
Alors, les enfants qui n'ont pas d'argent pour
aller au parascolaire, bien, ils pourront s'inscrire... Pardon, les enfants qui
n'ont pas l'argent pour les projets pédagogiques particuliers, bien, vous allez
pouvoir faire du parascolaire.
Alors, nous, on a dit : Bien, ce n'est
pas vraiment la même chose du parascolaire versus un projet pédagogique
particulier, mais c'était la contre-proposition du gouvernement.
Maintenant, vous avez annoncé pour le
secondaire 32,3 millions pour le parascolaire. Quel est le montant alloué
pour le primaire, pour le parascolaire? Est-ce que vous avez le chiffre, le
montant?
La Présidente (Mme Dionne) : Je
rappelle qu'il reste une minute 20 secondes pour ce premier bloc.
M. Drainville : On va
vérifier l'information puis on va la transmettre à la députée.
Mme Rizqy : ...combien d'enfants
ont été touchés au niveau primaire par la mesure du parascolaire?
M. Drainville : On va
vérifier l'information, Mme la Présidente, et, si on ne peut pas la donner dans
la prochaine minute, on la donnera au retour, lorsque la députée reprendra...
M. Drainville : ...la parole,
mais je veux juste dire, Mme la...
Mme Rizqy : ...juste une
dernière question vu qu'il manque...
La Présidente (Mme Dionne) : Non,
mais laissez le ministre répondre, vous avez un autre bloc tout à l'heure.
Mme Rizqy : Mais ce n'est pas
ça, c'est... Il faut que je pose mes questions.
M. Drainville : Avec l'aide
de... avec l'aide de 300 $, c'est 63 % des projets particuliers qui
seront gratuits. Et je rappelle que 75 % des projets particuliers coûtent
moins de 400 $. Je répète, avec 300 $ prévus au budget, les deux
tiers, pratiquement les deux tiers des projets particuliers au Québec sont
gratuits, et le trois quarts de ces projets particuliers coûtent moins de
400 $. Alors, il faut faire la part des choses, Mme la Présidente.
Mme Rizqy : ...la moyenne est
à 5 230. Et je vous demanderais aussi de vérifier avec vos équipes si, oui
ou non, vous avez l'intention de répondre à l'ONU.
M. Drainville : Bien, on va
vous revenir sur l'ONU, comme je vous l'ai dit, là.
Mme Rizqy : ...est-ce que
vous allez les répondre? Parce que vous êtes un petit peu en retard, là, dans
la réponse attendue.
M. Drainville : Comme je vous
dis, je vais vous revenir, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
ça complète ce premier bloc d'échanges. Je suis prête maintenant à entendre la
députée du deuxième groupe d'opposition, Mme la députée de Mercier. La parole
est à vous.
Mme Ghazal : Merci. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, M. le ministre. Bonjour, chers collègues
membres de la Commission. Bonjour aussi à toutes les équipes du ministère de
l'Éducation et les organismes. Moi aussi, mes premiers mots vont aux familles
éprouvées, là, par ce qui se passe avec les inondations à Charlevois et à
Baie-Saint-Paul, de tout cœur avec eux.
Mme la Présidente, j'ai très, très, très
peu de temps et beaucoup, beaucoup de sujets, donc je vais essayer d'être brève
dans mes questions puis j'espère aussi que le ministre va être bref dans ses
réponses. Je veux commencer par le projet de loi que j'ai déposé jeudi dernier.
Ce dimanche, il y a eu un point de presse extraordinaire où il y avait
beaucoup, beaucoup de gens, des familles, des parents, des élèves, le groupe La
voix des gens de comptent. Et aussi les oppositions, nous nous sommes unis pour
dire que, dans nos écoles, nous devons protéger les élèves contre les
inconduites sexuelles. Encore une fois, au collège Stanislas, une école
secondaire privée à Montréal, un autre enseignant visé par des agressions
sexuelles. Il faut vraiment qu'on cesse d'agir et de réagir sous le coup de
l'indignation quand il y a des cas qui sont dans les médias et agir en amont
pour faire de la prévention. Et c'était l'objet du projet de loi que j'ai
déposé pour contrer, pour combattre, pour prévenir les violences à caractère
sexuel.
J'aimerais entendre le ministre. Je sais
que c'est un père de famille de trois enfants, qu'il est très sensible, qu'il
essaie d'agir un petit peu à gauche et à droite sur cette question. J'aimerais
savoir s'il a l'intention d'appeler le projet de loi que j'ai déposé, un projet
de loi qui est à peu près calqué, sauf évidemment adapté, calqué à celui des...
qui existe pour les cégeps et pour les universités pour protéger les jeunes
adultes depuis plusieurs années maintenant.
M. Drainville : O.K. D'abord,
Mme la Présidente, oui, je suis très sensible à cet enjeu-là, parce que, oui,
puis je sais qu'il y a des sceptiques dans la salle, mais honnêtement je m'en
fous un peu, oui, je réagis souvent en père de famille avant de réagir en
ministre, et je ne m'en excuserai pas. Et donc toute la problématique des
violences sexuelles et des comportements, des inconduites sexuelles me touche
beaucoup et me préoccupe. Et honnêtement, Mme la Présidente, je suis... je vois
à quel point la députée de Mercier s'investit dans cette bataille-là et je le
félicite. Je la sens sincère et je sais qu'elle le fait pour le bien des
enfants.
Maintenant, comme je lui ai déjà dit, en
Chambre, je ne suis pas fermé, moi, Mme la Présidente, à ajouter des
protections aux enfants dans les circonstances ou dans les situations de
violence sexuelle, je ne suis pas du tout fermé à ça. Mais ce que j'ai dit,
c'est que nous nous sommes donné collectivement, cette Assemblée nationale
s'est donné un nouveau moyen pour protéger les enfants, c'est le protecteur de
l'élève, le protecteur national de l'élève, qui va entrer en pleine... pleine
action à partir de la rentrée prochaine.
• (10 h 10) •
Et tout ce que j'ai dit à la députée, là,
parce qu'elle souhaite que je sois bref, là, mais l'essentiel de mon propos sur
cette question-là, c'est : permettons au protecteur de l'élève et à ses
protecteurs régionaux, qui seront nommés incessamment, de nous montrer comment
ils vont pouvoir mieux protéger, aider encore davantage nos élèves qui vivent
des situations de violence sexuelle, permettons à cette institution de vivre
pleinement. Et, s'il faut ajouter des mesures de protection par la suite, je
serai très ouvert à les envisager, à les regarder, mais je souhaite que,
d'abord, on permette à ce protecteur de l'élève, pour lequel votre formation
politique a voté, elle a appuyé la création du protecteur de l'élève, en fait,
tous les partis politiques...
M. Drainville : ...ici
présents ont appuyé la création du protecteur de l'élève. Alors, et dans cette
nouvelle institution, de par le travail d'ailleurs des oppositions, il y a eu
un renforcement du processus de plainte en cas d'inconduite sexuelle. C'est le
produit du travail qui a été fait en commission parlementaire et donc je
souhaite que nous permettions à cette institution de...
La Présidente (Mme Dionne) : Je
cède la parole à Mme la députée de Mercier.
M. Drainville : ...faire
valoir ses avantages.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Il y a beaucoup de mécanismes, notamment le protecteur national de
l'élève, qui agissent après que les inconduites sexuelles aient eu lieu. Il y a
beaucoup d'actions que le ministre a mises en place pour qu'on agisse après
coup. Ce qu'on a besoin en plus au Québec, c'est de développer, pas juste une
culture de dénonciation à l'intérieur des écoles, mais une culture de
protection. Et c'est ce que le projet de loi fait. Ma question va être très
simple : Est-ce que le ministre trouve que la loi-cadre qui existe dans
les cégeps et les universités pour prévenir et combattre les agressions à
caractère sexuel était une bonne chose?
(Consultation)
Mme Ghazal : Mme la
Présidente, le temps file. Moi, j'ai posé une question très, très claire que
personne n'a entendu, ni le ministre, ni sa conseillère.
La Présidente (Mme Dionne) : J'invite
le ministre...
M. Drainville : On vous a
entendue, Mme la députée. Regardez, quand je regarde le projet de loi que vous
avez déposé, là, il y a plusieurs mesures qui sont déjà en place. Il y en a
d'autres sur lesquelles on travaille. La vaste majorité, en fait, des mesures
qui sont prévues à votre projet de loi font déjà l'objet soit de mesures qui
sont déjà en place, soit des mesures sur lesquelles on travaille présentement.
La presque totalité de votre projet de loi, en fait. C'est l'analyse que
faisons.
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre...
M. Drainville : Donc, Mme la
Présidente, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? C'est ça, la réalité.
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre trouve que la loi-cadre qui existe dans les cégeps et les universités
depuis 2017, qui a été appuyée à l'unanimité par l'Assemblée nationale, était
une bonne chose?
M. Drainville : Sans doute,
sans doute. Mais, comme je vous dis, il n'y a pas de... à ma connaissance, en
tout cas, il n'y a pas de protecteur national de l'élève aux cégeps ou aux
universités. Je n'ai pas vu ça passer, en tout cas, si ça a été créé. Alors...
Mme Ghazal : La loi-cadre ne
fait pas la même chose que le protecteur national de l'élève. Le protecteur
national de l'élève agit en aval, après que les cas d'inconduite aient eu lieu.
Moi, ce que je propose dans le projet de loi, c'est ce qui existe déjà dans les
cégeps et les universités. Ça fait que le ministre... Ce que je comprends,
c'est que le ministre trouve que c'est une bonne chose de protéger les jeunes
adultes ou des fois ils ont 17 ans, par exemple dans les cégeps et les
universités, mais de faire la même chose pour protéger en amont, avant que les
agressions aient lieu ou avant qu'elles aillent plus loin puis qu'elles durent
dans le temps et qu'elles perturbent des jeunes, puis que plus tard, quelques
années plus tard, quand ces jeunes deviennent des adultes, on l'apprend dans
les médias, ils trouvent que ça, ce n'est pas nécessaire. C'est ce que je
comprends.
La Présidente (Mme Dionne) : ...la
députée.
Mme Ghazal : Je comprends que
le ministre trouve que c'est une bonne chose dans les cégeps et les
universités, mais que ce n'est pas nécessaire pour les écoles primaires et
secondaires. Je vais passer à un autre sujet.
M. Drainville : Mme la
Présidente, là, attend un peu, là, attendez un petit peu, là. C'est un sujet
tellement sérieux puis tellement délicat. Je pense qu'il faut s'élever un petit
peu, là, au-dessus des formules un petit peu trop partisanes, peut-être, de me
faire dire que, dans le fond, ça ne m'intéresse pas, moi, la question des
inconduites sexuelles ou des violences sexuelles, là...
Mme Ghazal : Ce n'est pas ce
que j'ai dit.
M. Drainville : C'est me
faire dire le contraire de ce que je viens de déclarer précédemment. Là, je
vous ai dit que j'étais très, très, très... J'étais très, très, très préoccupé
par ça. Mais je souhaite que nous permettions au protecteur de l'élève de nous
montrer comment il va assurer une meilleure protection à nos élèves. Et il y a
une voie rapide qui est prévue dans le cas des violences sexuelles, il va
pouvoir s'en saisir directement. Il va pouvoir prendre même l'initiative
d'enquêter dans les cas de violences sexuelles. C'est ce qui est prévu à la
loi. Et par ailleurs, Mme la Présidente, j'ai ici les propos tenus par la
porte-parole de Québec solidaire, porte-parole en matière d'éducation, la
députée de Sherbrooke, qui, au moment où on a voté la Loi sur le protecteur de
l'élève, disait qu'on "fait des gains considérables avec la réforme du
protecteur de l'élève et qu'il va y avoir une plus grande indépendance, qu'il
va y avoir un mécanisme accéléré, notamment pour traiter les enjeux de violence
sexuelle. On a réussi à faire en sorte, grâce aux jeunes qui sont venus en
commission parlementaire, j'insiste là-dessus parce que j'en ai étudié
plusieurs, des projets de loi en éducation depuis mon élection en 2018, c'était
la première...
M. Drainville : ...une fois
qu'on réussissait à faire venir des jeunes pour commenter un projet de loi qui
les touchait directement.
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
terminé, M. le ministre.
M. Drainville : Ça va être
vraiment un élément de changement.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
merci...
M. Drainville : C'est la
position de Québec solidaire lorsqu'on a adopté la Loi sur le Protecteur de
l'élève.
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée de....
M. Drainville : Cette... est
ce que cette position a changé?
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
Mme Ghazal : C'est moi qui
pose des questions.
M. Drainville : ...a dit que
c'était un immense changement.
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, laissez poser sa question.
Mme Ghazal : Les cas
d'inconduite sexuelle dans les écoles, chez les mineurs, surtout quand on sait
que plus de 50 % des victimes d'agressions sexuelles sont des mineurs au
Québec, c'est vrai qu'il faut que ce soit travaillé de façon transpartisane, et
c'est pour ça que les oppositions, nous nous sommes unies d'une seule voix,
dimanche, pour dire qu'on a besoin de la même façon que dans les cégeps et les
universités, d'une loi-cadre pour protéger les élèves contre les inconduites
sexuelles avant, avant que les cas arrivent. Le Protecteur national de l'élève,
c'est une bonne chose, mais il va travailler après coup. On a besoin d'une
culture de protection pour les élèves dans nos écoles, et je vais avoir la
chance d'y revenir à d'autres fois parce que je suis convaincue que d'ici le
mois de juin je vais convaincre le ministre d'adopter cette loi-là. Un jour, il
va y avoir une loi-cadre dans les écoles pour que ce soit obligatoire qu'il y
ait une politique dans toutes les écoles pour que, dès qu'un jeune parle d'une
situation ne serait ce que malaisante, il y ait des actions, ce qui n'est pas
du tout le cas en ce moment.
Je veux revenir sur un autre sujet, la
vétusté des écoles. Il y a... Maintenant, les écoles sont classées A, B, C, D,
E en fonction de leur vétusté. Pourtant, il y a 163 écoles qui n'ont pas
été classifiées, selon les derniers chiffres que j'ai vus sur le site du
ministère. Pourquoi? Parce que le ministère dit que, bien, il n'y a pas eu de
travaux planifiés par un organisme scolaire pour ces écoles-là, donc on ne les
classifie pas. Qu'est-ce qui arrive avec ces 103? Est-ce que c'est toujours
163 écoles qui ne sont pas classifiées? Qu'est ce qui arrive avec ces
écoles- là? Est-ce qu'elles sont A, A+, E, ou on ne le sait pas toujours?
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, dans les édifices, là, qui n'ont toujours pas fait l'objet d'une
inspection, là, il y a des édifices administratifs, il y a des édifices qui
sont excédentaires. Il y a deux ans. Mme la Présidente, c'était 0 % des
bâtiments scolaires au sens large qui avaient fait l'objet d'une inspection
rigoureuse. 0 % il y a deux ans. On est à 92 % deux ans plus tard.
Alors, la députée de Mercier a raison de dire que ce n'est pas 100 % mais
de passer de 0 % à 92 % en deux ans, je pense que c'est une
performance très honorable et j'aimerais ça qu'on le dise une fois de temps en
temps, Mme la Présidente, que le ministère puis que les gens qui travaillent
pour l'éducation au Québec font aussi des belles choses.
Mme Ghazal : Il reste 30
secondes.
La Présidente (Mme Dionne) : On
va laisser le ministre terminer.
M. Drainville : Passer de
zéro, zéro, niet, zéro, zip, rien pantoute à 92 % en deux ans, c'est une
bonne performance qui devrait être saluée.
Mme Ghazal : Qu'est-ce qui va
arriver avec les 163? Ça va... C'est-à-dire qu'est-ce que vous avez un objectif
pour réduire ça puis arriver à 100 %? Il me reste très peu de temps. Je
vais m'adapter pour les prochaines fois. Je ne pourrais pas attendre les
citations du ministre, ça bouffe le temps.
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, on a des...
Mme Ghazal : Mais qu'est ce
qu'il arrive avec le 163? Est-ce que vous avez un plan pour arriver à
100 %? Ça va être quand?
M. Drainville : Mme la
Présidente, on a déjà déposé à la suite des mini crédits, là, les crédits... le
premier deux heures, là, les crédits provisoires, la liste des bâtiments qui
n'ont pas été inspectés. Alors, je peux la redéposer à nouveau, là. Mais si
vous regardez c'est quoi, là, vous voyez :un centre administratif,
entrepôt, entrepôt, entrepôt, entrepôt, entrepôt, un atelier d'entrepôt,
entrepôt. Et ça va vous donner une idée, là : roulotte, entrepôt,
entrepôt, entrepôt, bungalow, bungalow, bungalow, c'est... Alors, Mme la
Présidente, c'est immense réseau de l'éducation. Alors, est-ce que la question,
c'est : Prévoyez-vous vous rendre à 100 %? Je dirais... je dirais que
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
maintenant tout le temps qu'on avait.
M. Drainville : Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
m'excuse, monsieur, je dois céder la parole à l'opposition officielle. On est
très serrés dans notre temps, on doit respecter les délais. Donc, nous sommes
rendus au troisième bloc. Alors, je cède la parole à Mme la députée de
Saint-Laurent.
• (10 h 20) •
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors je vais revenir encore sur les frais facturés aux
parents dans le réseau public qui se veut gratuit et universel pour tous. Un
parent me demande... C'est la question d'un père que son enfant fréquente
l'école...
Mme Rizqy : ...Arthur
Vaillancourt, il veut savoir : Est-ce que, vous, vous trouvez que c'est
acceptable que les frais scolaires, soit environ 185 $, le transport
scolaire, 250 $ et les services de dîneur, sans le plan d'atténuation,
630 $, pour un total d'environ 1 000 $ par année par enfant?
M. Drainville : Bien,
pour ce qui est des projets particuliers, à 185 $, ils sont dorénavant
gratuits.
Mme Rizqy : Matériel
scolaire. Je n'ai pas parlé de... Juste pour rectification, tout de suite, je
n'ai pas parlé de projets pédagogiques, je parle de matériel scolaire. Donc,
cahiers et les copies, 185 $. Je peux même le déposer, là. Ce tableau-là
existe.
M. Drainville : Oui.
Excusez-moi, j'avais mal compris, là. Donc, c'était 185 $ pour cahiers et
copies...
Mme Rizqy : Oui.
Transport...
M. Drainville : 250 $
pour le transport puis 630 $...
Mme Rizqy : Et le
service de dîneur sans le plan d'atténuation, c'est 630 $ par année, donc
pour un total à terme à 1 065 $ par enfant dans une école publique.
M. Drainville : Oui,
bien. Mme la Présidente, pour ce qui est des dîneurs, les frais qui sont
facturés aux parents sont décidés par les autorités locales, ils sont décidés
par les centres de services scolaires en consultation avec les comités de
parents. En fait, la politique tarifaire, elle est décidée par le centre de services
en consultation avec le comité de parents. Et par la suite, c'est chacune des
écoles qui adapte cette politique et qui adopte les tarifs par une décision du
conseil d'établissement. Donc, j'ai le goût de dire à ce père de famille :
Je suis très sensible à votre situation, mais si vous trouvez que c'est trop,
vous devez vous adresser effectivement au conseil d'établissement. Il y a des
parents qui siègent au conseil d'établissement. D'ailleurs, vous pouvez être
même un représentant parent sur le conseil d'établissement et avoir un mot à
dire sur ces politiques. Mais Mme la Présidente, encore une fois...
Mme Rizqy : ...encore
présidente, M. le ministre.
M. Drainville : Bien,
que chacun prenne ses responsabilités. Mais il faut à un moment donné qu'on
impute la responsabilité au bon décideur. Ce n'est pas moi qui décide ça, Mme
la Présidente, les frais de...
La Présidente (Mme Dionne) :
...parole à la députée.
Mme Rizqy : En fait,
oui, c'est le ministre qui décide. C'est pour ça que même son prédécesseur
avait déposé un projet de loi no 12 sur les frais facturés aux parents.
Donc, oui, c'est une décision qui est politique. C'est ici, là, qu'on a adopté
ce projet de loi. On ne l'a pas adopté dans les centres de services scolaires,
on n'a pas adopté ce projet de loi au conseil d'établissement, là. Moi, ma
question est toute simple. Lui, là, dans sa vision de l'école publique, à titre
de ministre de l'Éducation, dans sa vision à lui de ministre de l'Éducation,
trouve-t-il normal que, dans une école publique, on demande annuellement
environ 1 000 $ de frais aux parents par élève?
La Présidente (Mme Dionne) :
M. le ministre.
M. Drainville : Mme la
Présidente, on a fixé effectivement un maximum. Le gouvernement a fixé un maximum
pour ce qui est des tarifs. Et puis on a fixé un maximum parce qu'il y avait
des centres de services scolaires qui ambitionnaient, comme on dit, en bon
français. Et donc il a été décidé de fixer un plafond. Maintenant à l'intérieur
de ce plafond, ce sont les centres de services scolaires et les conseils
d'établissement qui décident. Et, Mme la Présidente, je l'ai déjà dit
publiquement, ça ne me dérange pas de le répéter, dans la réglementation, là,
il n'y a absolument rien qui interdit la mise en place d'un tarif familial. Si
le centre de services scolaire veut adopter un tarif familial à l'intérieur du
plafond qui a été fixé par la loi, il peut le faire. Et encore une fois, c'est
possible pour les parents de faire valoir leur demande. Et je le répète encore
une fois, parce que peut-être que ça a échappé à la commission, là, mais les
tarifs sont adoptés, la politique tarifaire, elle est adoptée sur
recommandation du comité de parents qui fixe le tarif, Mme la Présidente. C'est
le comité de parents...
La Présidente (Mme Dionne) :
M. le ministre, merci.
M. Drainville : ...qui
recommande la politique tarifaire.
La Présidente (Mme Dionne) :
La parole est à la députée de Saint-Laurent. Merci beaucoup pour votre
réponse.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. J'apprécie. Moi, ma question ça pose à savoir si,
oui ou non, le ministre a une vision pour le réseau d'éducation publique. Moi,
dans tout ce qu'il me dit, là, je n'ai pas entendu encore sa vision. Est-ce
que, pour lui, il trouve ça normal, le 1 000 $? Donc, est-ce que je
dois conclure que vous êtes à l'aise avec ces frais? Oui ou non?
M. Drainville : Mais ce
que je dis, Mme la Présidente, c'est que ça...
M. Drainville : ...ce n'est
pas moi qui décide des frais. On a fixé le plafond, et, à l'intérieur de ce
plafond, de ce maximum, ce sont les centres de services, et les conseils
d'établissement, et, en particulier, les comités de parents qui fixent les
tarifs.
Alors, Mme la Présidente, je comprends, là,
que la députée de Saint-Laurent veuille faire de la politique avec ça, mais,
honnêtement, à partir du moment où je vous dis que le tarif maximum, c'est bien
un plafond... N'est-ce pas? C'est un plafond, je ne peux pas dépasser ça.
Auparavant, il y a beaucoup de centres de services qui facturaient pas mal plus
cher que le plafond qu'on a fixé. Alors, le plafond, il a été fixé, et, à
l'intérieur de ce plafond-là, les centres de services peuvent décider de leur
politique tarifaire...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre, merci.
Mme Rizqy : Moi, je veux
juste savoir... Donc, je comprends que lui, il est à l'aise, parce que c'est
lui qui a fixé le plafond, puis il est capable de vivre avec son plafond. Je
tiens juste à le dire qu'une dame qui a cinq enfants, dans son cas, on parle
d'un peu plus de 3 000 $ par année, ce qui est énorme. Honnêtement,
là, c'est vraiment énorme, juste pour le dîn'heure, et, en plus de ça, c'est
qu'on n'est même pas certains qu'il n'y aura pas de bris de service. On dit
même, du même souffle, à ce centre de services scolaire, qu'il est fort
probable qu'il va y avoir des bris de services, parce qu'il y en a déjà eu dans
la dernière année.
Lorsque le ministre me dit que ce sont les
parents qui décident, alors, à ce moment-là...
M. Drainville : ...
Mme Rizqy : J'inviterais
peut-être le ministre à entendre la question avant de m'interrompre, s'il vous
plaît. J'aimerais ça que l'exercice soit respectueux...
La Présidente (Mme Dionne) : Je
vous rappelle que les échanges doivent être, effectivement, respectueux. Donc,
allez-y, posez votre question, Mme la députée.
Mme Rizqy : Puis je comprends
qu'il a hâte de répondre, là, mais ma question, elle arrive. Ma question, c'est
la suivante : Avez-vous pris le temps de lire les documents qui ont été
présentés, au moment du vote, au conseil d'administration, au centre de
services scolaire, à savoir le SEJ-08, le SEJ-18? Est-ce que vous avez pris
connaissance de ces documents? Si oui, où avez-vous vu, de façon claire et
limpide, le montant qui sera désormais facturé aux parents? Parce que moi, j'ai
eu beau lire les deux formulaires qui ont été distribués aux parents, nulle
part n'est indiqué le montant facturé.
M. Drainville : Oui, mais,
Mme la Présidente, en tout respect, là, je veux bien répondre à ces questions,
là, puis je vais répondre à ces questions-là au meilleur de mes connaissances
et compétences, mais surtout, à l'intérieur des responsabilités qui sont les
miennes, mais si la députée de Saint-Laurent trouve que le processus, au centre
de services, a été mal fait, bien, c'est au centre de services scolaire d'être
imputable pour ce processus-là, Mme la Présidente, c'est au centre de services
de rendre des comptes, c'est à la direction générale du centre de services
scolaire de rendre des comptes.
Je ne comprends pas, Mme la Présidente,
là. C'est comme si, dès qu'il y a un problème quelque part dans une école, ou
dans un service de garde, ou quelque part au Québec, il faudrait que ce soit
toujours le ministre qui, ultimement, doive répondre de tout, en tout temps,
sur tout ce qui se passe. Mme la Présidente, il va falloir, comment dire,
changer, je dirais, la culture autour du fonctionnement des centres de
services. Il va falloir que les centres de services soient de plus en plus
imputables pour leurs décisions. Et quand ça relève du centre de services,
c'est à eux d'en rendre compte. Quand ça relève du conseil d'établissement...
La Présidente (Mme Dionne) : En
terminant.
M. Drainville : Non, non,
mais attendez un petit peu, Mme la Présidente, si vous me permettez...
Mme Rizqy : Bien non, c'est
mon temps, là.
M. Drainville : C'est parce
que la loi dit que les directeurs et directrices généraux de centre de services
sont les porte-parole officiels de l'instance. Bien, c'est à eux autres de
prendre la parole puis d'expliquer leurs décisions.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme Rizqy : Ce ne sont pas
des porte-parole, ce sont des D.G. Et je vous rappelle que la gouvernance
scolaire, ça a été adopté par votre gouvernement, et disait, à l'époque, que ça
va donner plus de pouvoirs dans les mains de ceux qui connaissent le nom et
prénom des enfants. Moi, la dernière fois que j'ai regardé, ce sont les
parents, les enseignants, les équipes-écoles qui connaissent le mieux les
enfants.
À date, là, je vais vous le dire très
franchement, là, je ne suis pas du tout satisfaite du niveau des réponses puis
je veux m'expliquer pourquoi. Ici, là, pourquoi que je pose ces questions-là,
c'est ce que c'est un choc tarifaire pour des familles. Puis au Québec, là, en
ce moment, là, il y en a plein qui n'arrivent même pas à payer leur épicerie
puis leur logement. Alors, ce choc tarifaire est devenu, là, comme, vraiment,
un coup de massue pour plusieurs familles, et c'est pour cela qu'on a été
interpellés, nous, les élus. Pourquoi qu'on a été interpellés? Parce qu'en ce
moment, ils ne savent plus vers qui se tourner.
• (10 h 30) •
Le ministre était, la semaine dernière, au
micro de Paul Arcand et il a dit qu'on pourra revoir cette décision du centre
de services scolaire. Quelques minutes après son passage au micro de Paul
Arcand, la directrice générale du centre de services scolaire des Mille-Îles a
contredit le ministre, pour dire : Non, non, non, la décision est prise,
il n'y a pas de mécanisme de révision. Alors, qui dit vrai? Le ministre de
l'Éducation, qui dit aux parents : Il est...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Rizqy : ...possible de
revoir cette décision ou la directrice générale qui ferme la porte après le
ministre puis qui dit : On ne va pas réviser cette politique. Et je
rappelle une chose : la dernière fois que j'ai regardé aussi, au Québec,
on a un code civil. Il y a ce qu'on appelle la bonne foi puis il y a aussi ce
qu'on appelle le... par réticence. Le... par réticence, c'est quoi? C'est
lorsque je garde une information sachant que, si mon vis-à-vis était au courant
de cette information, il n'aurait pas pu conclure, donc il n'aurait pas voté en
ce sens.
Moi, j'ai appris que, dans les deux
formulaires qui ont été donnés aux parents, au conseil d'administration, il
manquait un fichier Excel où est-ce qu'on pouvait voir le montant qui sera
facturé. Il n'y avait pas ça. Donc, au moment du vote, les gens n'avaient pas
toute l'information de façon claire et limpide. Est-ce qu'on peut aussi
conclure, là, que leur consentement a été vicié?
M. Drainville : Mme la
Présidente, ce que j'ai déclaré dans cette entrevue avec Paul Arcand, c'est que
c'était possible... si le processus qui a été suivi pour prendre la décision
était un processus vicié, à ce moment-là, il était possible... ou irrégulier,
utilisons le même mot que j'ai utilisé lors de l'entrevue, si le processus est
irrégulier, c'est effectivement possible de demander une révision de la
décision. Mais, encore une fois, Mme la Présidente, c'est aux personnes qui ont
participé à cette décision de le demander.
Par ailleurs, Mme la Présidente, il est
toujours possible pour un conseil d'administration de réviser sa décision de sa
propre volonté, bon. Et, s'il y a des parents qui sont insatisfaits, les
parents peuvent communiquer avec le comité de parents qui a été consulté dans l'établissement
de cette nouvelle grille tarifaire.
Et, je répète, Mme la Présidente, la
grille tarifaire, c'est plafond maximum, 3 $ de l'heure. C'est ça qui a
été entendu. Et la raison pour laquelle cette loi a été votée, c'est qu'il y
avait des centres de services, par exemple, Portneuf, en 2019, c'était
5,50 $, Premières Seigneuries, c'était 8 $, rives du Saguenay, c'était
5,25 $. Et donc il a été convenu que le tarif maximum de l'heure serait
3 $. Et, à l'intérieur de ce tarif-là, c'est au centre de services, aux
comités de parents et aux conseils d'établissements de se gouverner.
Par ailleurs, elle a parlé des transports
scolaires, Mme la Présidente, je tiens à dire que, l'été dernier, le
gouvernement a investi 130 millions de plus dans le transport scolaire, 130
millions de plus pour le transport scolaire. Alors, il ne faut pas non plus
laisser entendre qu'on ne fait rien pour le transport scolaire. Et là je ne
parle pas des primes...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Merci. Je cède la parole à la députée.
Mme Rizqy : Un, en aucun
temps je n'ai dit : On ne fait rien pour le transport scolaire. Ne mettez
pas, s'il vous plaît, des mots dans ma bouche. Je suis une grande personne, je
suis capable de m'exprimer de façon libre et très, très éclairée. Et j'ajouterais
que je vous ai donné le montant qui était facturé. J'ai dit 250 puis ensuite j'ai
parlé du 630 et j'ai parlé de plus ou moins 185 $, pour un total de 1065$.
C'est ça ma question, à laquelle vous avez un petit peu, là, essayé de ne pas
trop me répondre.
Puis ce que je trouve bizarre, c'est que,
d'un côté, M. le ministre, vous dites que ce n'est pas à vous de gérer ça, mais
lorsqu'il était question de fermer une classe de maternelle quatre ans au
Saguenay, là, vous êtes tombé à bras raccourcis sur le D.G. puis vous avez dit :
Moi, je vais venir vous montrer comment faire des classes de maternelle quatre
ans, pour finalement réaliser qu'effectivement c'était le directeur général qui
était en mesure de vous dire que, oui ou non, il n'avait pas les ressources
nécessaires. Mais là, en ce moment, c'est que c'est quand même vous, au micro
de Paul Arcand, dans le dossier que je vous parle, là, des services de dîneur,
qui a dit : On pourra réviser. Mais la D.G. vous a contredit quelques
minutes après, elle a dit : Non, on ne peut pas réviser. Moi, je veux
juste savoir qui dit vrai. La D.G. qui ferme la porte complètement, elle dit qu'on
ne peut pas réviser cette décision, elle est prise, ou vous, le ministre, qui
peux dire qu'effectivement peut-être qu'on a manqué le coup avec le projet de
loi no 40 sur la gouvernance scolaire et que, finalement, le pouvoir n'est pas
vraiment dans les mains de ceux qui connaissent les élèves par leurs prénoms et
leurs noms de famille, c'est-à-dire les parents et l'équipe-école. Parce que ça
se peut, là, qu'on... Puis, en plus, j'ai entendu des bruits de couloir, là,
vous avez un projet de loi sur la gouvernance scolaire. Alors, est-ce qu'au fond
c'est un aveu d'échec sur le projet de loi no 40? Parce que, visiblement, là,
moi, je peux vous dire, dans le réseau scolaire, là, sur le terrain, là, il n'y
a pas grand monde qui sent qu'il a des pouvoirs pour mieux gérer leur école, ni
les parents ni les équipes-écoles. Je vous le dis sincèrement.
Dans le service de dîneur, le mot qui a
été employé par plusieurs, là, c'est qu'ils se sont sentis «bernés» par cette
hausse tarifaire, parce qu'ils n'avaient pas l'information. Moi, aujourd'hui,
je me tourne vers vous parce que vous êtes le ministre de l'Éducation. Alors,
si vous avez un projet de loi sur la gouvernance scolaire, là, c'est parce que
visiblement vous n'êtes pas satisfait de comment c'est géré présentement.
M. Drainville : Mme la Présidente.
On discutera du projet de loi lorsqu'il sera déposé, puis ça me fera très grand
plaisir, à ce moment-là, d'en discuter avec la députée de Saint-Laurent. Par
ailleurs, Mme la Présidente, je réitère que...
M. Drainville : ...et le
comité de parents qui propose la politique tarifaire, et ensuite c'est le
centre de service qui l'adopte. C'est ça, la situation. Et puis il y a rien qui
empêche un conseil d'administration de revoir sa décision et de réviser sa
politique tarifaire. Il n'y a rien qui l'empêche. Voilà.
Mme Rizqy : ...pensez-vous
sincèrement que le SEJ-08, c'est un parent qui l'écrit puis le SEJ-18, c'est un
parent qui l'a écrit? Bien non, c'est le centre de services scolaire. Ils ont
même l'en-tête, là. C'est leur politique qui donne aux comités de parents. Et
un des parents a demandé spécifiquement d'avoir le fichier Excel. Ça lui a été
refusé. Et le centre de services scolaires a même poussé l'audace à demander
aux parents de faire une demande d'accès à l'information pour pouvoir avoir
accès au calculateur. Hé! moi, honnêtement, je trouve ça fou braque.
M. Drainville : Je vous
entends, Mme la Présidente, mais... c'est-à-dire, je vous entends, Mme la
députée, mais ce que je vous dis, c'est que, s'il y a effectivement des parents
qui sont insatisfaits, ils peuvent se tourner vers le comité de parents, ils
peuvent demander une révision. Et il n'y a rien qui empêche une révision comme
il n'y a rien qui empêche, Mme la Présidente, dans le règlement, d'adopter une
politique tarifaire famille, donc de donner un tarif moins élevé au deuxième
enfant de la même fratrie, puis un tarif encore moins élevé pour le troisième
enfant, si c'est le cas. Donc, il n'y a rien qui empêche les centres de
services de répondre, dans le fond, aux griefs que soulève la députée de
Saint-Laurent. Il n'y a rien qui l'empêche.
Mme Rizqy : Donc, si les
parents et le comité de parents le demandent, mais que la D.G., le centre de
services scolaire continue de dire non, est-ce qu'à ce moment-là, c'est vous
qui allez rappeler à l'ordre le centre de services scolaire pour la révision,
ou non?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, est-ce que les parents se sont... est-ce qu'ils ont fait une
démarche formelle auprès du centre de services? Je ne sais pas. Peut-être. Je
ne sais pas. Est-ce qu'ils ont fait une démarche auprès du comité de parents?
Est-ce que le comité de parents s'est montré ouvert à un resoumettre la
question? Je ne le sais pas non plus, Mme la Présidente. Mais chose certaine, moi,
ce que je dis, c'est que je comprends très bien qu'il y a des parents qui
puissent se sentir brimés par ce qui s'est passé, mais ce que je leur dis,
c'est qu'ils ont des... ils ont des recours. Ils peuvent se manifester, et,
visiblement, il y en a qui le font auprès de la députée de Saint-Laurent. C'est
très bien. Je pense que ça pourrait être une bonne idée qu'ils le fassent
également auprès du comité de parents. Comment ça se fait que le comité de
parents a recommandé cette grille tarifaire? Est-ce qu'il a consulté les
parents, le comité de parents? Je pense qu'il y a encore là une forme de
reddition de compte qui doit se faire, la. Il y a des personnes qui prennent
des décisions et c'est à elles, à un moment donné, d'être imputables pour les
décisions qu'elles prennent.
Mme Rizqy : M. le ministre,
il y a combien de personnes au conseil d'administration qui votent? Il y a
combien de personnes au conseil d'administration qui votent?
M. Drainville : Bien, il y a
15 membres sur un C.A. de centre de services, là.
Mme Rizqy : Combien de
parents qu'il y a sur les 15?
M. Drainville : Bien, il y en
a cinq, mais, souvent...
Mme Rizqy : O.K.. Pensez-vous
qu'en ce moment ils sont en situation d'avoir une majorité?
M. Drainville : ...souvent,
les membres... souvent, les membres de la communauté sont également des
parents. Par ailleurs, la présidence est assumée également par un parent. Et,
encore une fois, la loi prévoit que ce sont les comités de parents qui
approuvent la politique tarifaire. Alors, voilà.
Mme Rizqy : Est-ce que vous
réalisez qu'il y a seulement cinq parents sur 15? Donc, leur pouvoir, là, est
assez limité, là, pour renverser une décision, surtout que la D.G. a déjà dit qu'il
n'est même pas question d'ouvrir la boîte, là, c'est terminé le vote.
M. Drainville : Le comité de
parents, Mme la Présidente, c'est... il faut faire la distinction, là. Il y a
les cinq parents qui siègent au conseil d'administration, mais il y a, à côté
du conseil d'administration, le comité de parents du centre de services, qui
est constitué, comme le sait sans doute, la députée, d'un représentant parent
de chaque conseil d'établissement. Donc, chaque conseil d'établissement envoie
un représentant au comité de parents du centre de services, et c'est ce
comité-là dont je parle ici, là.
La Présidente (Mme Dionne) : ...secondes.
Mme Rizqy : Merci beaucoup.
Savez-vous si, oui ou non, le centre de services scolaire a pris cette décision
dans le but d'éponger un déficit, notamment un déficit qui se trouverait au
niveau des services de garde, en facturant, à ce moment-ci, un montant
supplémentaire au service de dîneurs? Êtes-vous au courant de ça, premièrement?
Deuxièmement, êtes-vous d'accord avec moi que si, ce n'est jamais... si jamais
c'est d'aventure pour éponger un déficit, puis qu'on surfacture des parents du
service de dîneurs, il y aurait peut-être ici un problème légal? Parce qu'on
doit facturer un service reçu et non pas un service pour les autres.
• (10 h 40) •
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
tout le temps qu'on avait. Je suis désolée. Donc, on reprendra au prochain
bloc. Je cède maintenant la parole au député de Matane Matapédia. La parole est
à vous.
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. M. le ministre, on se connaît, lui et moi, depuis...
M. Bérubé : ...depuis assez
longtemps qu'il sait que je vais droit au but et que je vais poser des
questions importantes pour l'éducation. Et ça n'enlève pas l'estime que j'ai
pour lui, mais ce sera des questions assez directes et concrètes.
Le ministre a dit tout à l'heure qu'il est
important de renforcer tous les réseaux. Alors, il faut comprendre que ça
inclut le réseau privé. Lorsqu'on regarde les chiffres l'année dernière, le
guide général du financement 2002-2023, le gouvernement du Québec a
accordé trois quarts de milliards de dollars en fonds publics annuellement aux
écoles privées. C'est très important comme montant. Ce qui m'amène souvent à
dire que ce sont des écoles semi privées, parce qu'il y a pas mal de nous
là-dedans. Tous les Québécois financent des écoles privées qui font de la
sélection, qui ont davantage de rayonnement, hein, qui ont des conditions qui
sont particulières.
Le ministre a déclaré, en début de mandat,
que les écoles privées, elles «jouent un rôle dans la société et les écoles
publiques jouent un rôle. Et je pense qu'elles sont complémentaires.» Alors ce
concept de rôles différents ou complémentaires... Puis c'est dans aucune loi ni
la Loi sur l'instruction publique ni dans la Loi sur l'enseignement privé.
Est-ce que le ministre peut nous préciser, ce qu'il entend par rôle
complémentaire du privé et du public?
M. Drainville : Mme la
Présidente, quand un parent décide de choisir une école pour son enfant, ce
n'est pas un choix idéologique, c'est un choix qui est fait en fonction des
besoins de l'enfant. Et donc ça arrive que ça ne fonctionne pas à l'école
publique puis qu'il y ait des parents qui décident, parce que ça ne fonctionne
pas à l'école publique, d'envoyer leurs enfants à l'école privée. Ça arrive. Et
ce choix-là, nous souhaitons le maintenir. Donc, ce n'est pas... C'est dans ce
sens-là, là. Moi, je n'oppose pas les deux réseaux. Moi, je le prends par la
lorgnette du parent, pas par la lorgnette de l'idéologie politique.
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. Manifestement, puis c'est depuis des années, la CAQ a un préjugé
très favorable pour les écoles privées, ça s'exprime de toutes sortes de
façons. Pourtant, on peut se questionner lorsqu'on consacre trois quarts de
milliards de dollars à des écoles privées qui n'ont pas les mêmes contraintes,
ne sont pas assujetties à toutes les lois, notamment celles sur la laïcité, ils
font de la sélection. Donc, c'est un enjeu important.
Le ministre se souvient certainement qu'il
a visité l'école Pointe-Lévy le 15 novembre 2022. C'est dans sa
circonscription, j'imagine. Est-ce qu'il se souvient qu'on lui a remis une
lettre cosignée par 125 enseignants et enseignantes? Et, s'il ne l'a pas
en sa possession, je lui lis un extrait. Ça, c'est les enseignants et
enseignantes de sa circonscription. «L'École publique, la vraie, se meurt, au
détriment de milliers d'élèves qui n'auront pas les mêmes chances que leurs
collègues du privé et des programmes spéciaux. Comment niveler vers le haut des
classes ordinaires et permettre un accès sans restrictions à ces programmes?»
Une fois que je lui ajoute cet élément.
Est-ce qu'il veut préciser sa réponse? Parce qu'il s'agit d'enseignants et
d'enseignantes qui travaillent dans sa propre circonscription, et qui lui ont
donné cette lettre, et qui s'attendent à un retour du ministre. Je lui donne
l'occasion de leur répondre.
M. Drainville : Le PQI, là,
pour les écoles, a été augmenté de 9 à 22 milliards en cinq ans. Il n'y a
pas un sou de ces 22 milliards, là, qui est versé à des écoles privées. Le
22 milliards, le PQI, là, c'est pour des écoles publiques. Bon. Mais c'est
quand même considérable. De 9 à 22 milliards. Ça pourrait être plus, on
s'entend, mais c'est quand même beaucoup.
Par ailleurs, le budget de l'éducation,
lui, il est passé de 15 à 20 milliards. Ça aussi, c'est la première fois
dans l'histoire du Québec que l'éducation reçoit un budget comme celui-là. Et
la vaste majorité, évidemment, de ces sommes sont versées au réseau public. Et
par ailleurs, Mme la Présidente, il n'y a aucun nouvel agrément pour des écoles
privées qui a été accordé depuis 2008. Depuis 2008, il n'y a aucune nouvelle
école privée au Québec qui a obtenu un agrément. C'est une information, je
pense, qui est utile au débat.
M. Bérubé : Mme la
Présidente, je veux quand même souligner que, lorsqu'on veut renforcer les
trois réseaux, puis ça implique le réseau privé, c'est déjà trois quarts de milliards de
dollars. Le gouvernement du Québec aime souvent se comparer à l'Ontario. On a
déjà entendu ça. Vous savez quelle est la contribution du gouvernement ontarien
aux écoles privées? 0 $. Alors, on est vraiment uniques, comme société, de
continuer ce financement-là à presque 1 milliard. Je n'ai pas obtenu la
réponse du ministre à la lettre des enseignants et enseignantes de sa
circonscription. Ils s'attendent à une réponse de leur...
M. Bérubé : ...député pour
plein de sujets, mais notamment celui-là. Alors, qu'est ce qu'il leur répond?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, les réponses, je les donne à chaque jour dans le cadre du travail
que je fais. Quand j'annonce 300 $ par classe du primaire au Québec, je
donne quelque chose, je pense, d'utile, qui va nous aider avec la maîtrise du
français, qui va nous aider avec la lecture. Quand on annonce plus de projets
particuliers puis on met de l'argent dans le budget pour ça, je pose des
gestes, encore une fois, qui vont, je pense, renforcer l'école publique. C'est
la somme de ces gestes-là qui constitue la réponse, M. le député de Matane.
Par ailleurs, Mme la Présidente, une
question très amicale à mon collègue, parce qu'on est encore des collègues, on
est tous les deux députés. Le Parti québécois a toujours été favorable au
maintien du financement aux écoles privées. Est-ce que le PQ a changé de
position sur le financement des écoles privées? Est-ce que maintenant vous êtes
contre le financement des écoles privées?
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le député.
M. Bérubé : C'est moi qui
pose les questions. Bien, j'ai beaucoup moins changé que lui. Je peux lui
confirmer.
Mme la Présidente, c'est la réponse que je
vais transmettre aux enseignants et enseignantes de Pointe-Lévy, à la lettre
qui leur est adressée, que je vais déposer à la commission.
Je poursuis sur un autre sujet. Le
ministre considère que la laïcité, c'est un enjeu important, hein? Je regrette
de le ramener vers ce dossier, mais il va comprendre pourquoi. Au Québec, il y
a une cinquantaine d'écoles qui maintiennent des pratiques religieuses
explicites et qui sont financées par le gouvernement du Québec. Au Parti
québécois, on poursuit la réflexion sur la laïcité, et nous sommes d'avis que
ce n'est pas le rôle du ministère de l'Éducation de financer des écoles avec
des pratiques religieuses explicites. Il y a eu un texte de Laurence Niosi de
Radio-Canada l'an dernier qui faisait état de différentes pratiques. Et là ce
n'est pas de la catho-laïcité, là, ça touche les écoles de toutes confessions.
Par exemple, 27 sont catholiques, 14 sont juives, quatre musulmanes, deux sont
protestante évangélique, deux arméniennes et une grecque orthodoxe. Ça, c'est
connu, ça, au ministère de l'Éducation. On peut faire le choix de continuer de
financer des écoles religieuses ou pas. Ce qu'on propose au ministre, c'est de
cesser ce financement.
Alors, est-ce qu'il est ouvert en matière
de laïcité à remettre en question ce financement pour des écoles privées
religieuses, où la pratique est explicite?
M. Drainville : Mme la
Présidente, je vais donner à mon estimé collègue de Matane la même réponse que
j'ai donnée précédemment. Ce n'est pas dans notre intention de revoir le modèle
de financement des écoles privées.
La Présidente (Mme Dionne) :
M. le député.
M. Bérubé : Mme la
Présidente, je veux quand même suggérer au ministre qu'il vient de nous
indiquer de façon générale qu'il n'a rien contre le privé, il le favorise, il
souhaite son essor. Mais, quand je lui suggère qu'il y a des pratiques
religieuses explicites, ce qu'il vient de condamner avec la prière à l'école,
il n'y a aucun problème avec ça. Je lui en cite quelques-unes de ces pratiques,
et j'espère qu'il va reconsidérer ce qu'il vient de dire. Par exemple, il y a
une école à Québec qui est dotée d'une mission éducative centrée sur les
valeurs bibliques et son personnel est de foi évangélique. Il y en a une autre
où on enseigne les valeurs chrétiennes, notamment au moyen d'activités de
pastorale. Celle-là est dans son comté. Puis il y en a un autre où... l'école
la Synergie, anciennement les écoles musulmanes de Montréal, offre des études
du Coran et d'études islamiques à ses élèves. Ça, c'est des pratiques
religieuses explicites. J'essaie de voir quelle est la cohérence avec les
gestes qu'il a posés récemment suite à nos pressions.
Donc, le ministre nous affirme, père de la
charte de la laïcité dans une formation politique, il a fait adopter la
loi 21, qu'il n'est pas prêt à reconsidérer ça. Je me demande si
l'adoption de la loi 21, c'était seulement pour dire on a parlé de laïcité
ou s'il n'y a pas une cohérence. Et, dans ce dossier, c'est toutes les
confessions religieuses. Il m'apparaît que c'est cohérent de reconsidérer ça, à
moins que les pratiques que je viens d'évoquer lui conviennent dans son réseau
scolaire.
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, si j'ai bien compris, là, les exemples qu'a donnés le député, ce
sont des écoles qui sont financées par le système public? Si j'ai bien compris,
toutes ces écoles-là sont financées par le système public.
M. Bérubé : Par le ministère.
Par le ministère.
M. Drainville : Oui. Bien, ce
que j'ai répondu dans ma réponse précédente, Mme la Présidente, c'est que nous
n'avons pas l'intention de revoir le mode de financement des écoles privées. Et
là, quand il parle de cohérence par rapport à la loi 21, la loi 21 ne
s'applique pas aux écoles privées. Elle s'applique aux écoles publiques et elle
s'applique aux écoles du préscolaire, du primaire et du secondaire. Et la
directive que j'ai émise s'applique aux écoles du préscolaire, primaire et
secondaire du secteur public. Il y a une parfaite cohérence entre 21 puis la
directive qu'on a émise.
• (10 h 50) •
M. Bérubé : Respectueusement...
M. Bérubé : ...il n'y a pas de
cohérence. Le choix de maintenir les écoles privées, ce qui n'est pas nulle
part dans le programme de la CAQ, mais qui est une conviction très forte qui
est assumée par ses représentants, c'est qu'on subventionne à 60 % des écoles
avec des pratiques religieuses explicites et le ministre ne voit aucun problème
avec ça. Je veux dire, c'est l'argent durement gagné des Québécois qui sert à
financer l'expression de la foi dans le réseau scolaire. La loi 21,
effectivement, qu'elle... elle ne va pas assujettir les écoles privées. Nous,
on pensait qu'elle le devrait, hein, ce n'était pas la loi la plus cohérente.
Mais là, quand vient le temps d'avoir une loi qui est équitable à l'égard de
toutes les religions... Parce que, souvent, on a dit : On a ciblé une
religion, je ne suis pas d'accord avec ça, mais là, je viens de vous nommer
toutes les écoles qui sont touchées. Posez le geste. Nous, notre position,
c'est : Faites en sorte qu'on arrête de financer les écoles où la foi est
le cœur du projet éducatif. Et, si le ministre me dit non, bien, je vais en
conclure qu'en matière de laïcité, finalement, ça sera décevant. Ça ne sera pas
à la hauteur de ce qu'ils ont voulu incarner.
M. Drainville : Mme la
Présidente, je prends note de la déception du député de Matane, mais je pense
qu'il y a cohérence entre 21 et la directive que nous avons émise et c'est une
avancée, la directive que nous avons faite, elle est peut-être insuffisante aux
yeux du député de Matane. Je respecte son avis, mais je pense qu'une directive
comme celle-là, c'est une avancée en matière de laïcité. Je pense qu'on doit
être fier de l'avoir mise de l'avant et ça n'existait pas auparavant. Et
maintenant, ça existe. C'est un plus cette directive en matière de laïcité au
Québec.
La Présidente (Mme Dionne) : Et
il vous reste une minute 30.
M. Bérubé : Et... il fait
référence à la prière à l'école, j'imagine, Mme la Présidente.
M. Drainville : Bien sûr,
bien sûr.
M. Bérubé : Bon, heureusement
que...
M. Drainville : Vous vous en
réjouissez?
M. Bérubé : Oui, parce qu'on
vous l'a proposé. Puis la première réaction du ministre, c'était de dire :
S'il y a un local, puis toutes les religions sont là, bien, c'est correct. Ce
n'était pas la bonne réaction. La bonne réaction, c'est de dire : L'école
est laïque, l'école n'est pas un lieu de culte. Exactement ce qu'on lui a
proposé le jour un.
M. Drainville : Exactement ce
que dit la directive.
M. Bérubé : Et heureusement
qu'il a changé sa consigne parce que ce n'est pas ça qu'il devait faire au
début, il pensait que toutes les religions devaient être présentes. Non, c'est
une erreur lorsqu'on est ministre de l'Éducation puis lorsqu'on est... on
constate que la laïcité est importante, tant mieux, mais ce n'est pas ça qui
est question, là. La consigne, c'est correct. Mais là, le gouvernement du
Québec accepte de maintenir des écoles où la foi est le projet éducatif. Je
n'en reviens pas. Après avoir tant entendu parler de laïcité dans le premier
mandat, j'espère que les gens prennent des notes sur le manque de cohérence de
ce gouvernement sur cet enjeu-là, ce qui s'ajoute à bien d'autres. J'ai
terminé, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Vous
avez terminé. M. le ministre, il vous reste 27 secondes, si vous voulez
répondre.
M. Drainville : J'ai beaucoup
de respect pour le député de Matane.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Ça se conclut sur une bonne note.
M. Bérubé : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
gâtez-vous.
M. Bérubé : Je vais utiliser
les mêmes termes, j'ai beaucoup de respect...
M. Drainville : Je lui cède
10 de mes secondes pour qu'il le dise au microphone.
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
il vous reste 7 secondes.
M. Bérubé : Oui, j'ai
beaucoup d'estime et j'apprends à assimiler ses nouvelles positions, mais ça
n'enlève pas le respect que j'ai pour lui.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, c'est tout le temps que nous avions. Merci pour cette belle fin de
note. Je cède maintenant la parole au bloc du gouvernement, et Mme la députée
de Hull qui va débuter ses interventions.
Mme Tremblay : Oui. Donc je
vais saluer, là, mes collègues députés également ministre de l'Éducation. On
est tous ici aujourd'hui parce qu'on a à cœur l'éducation. Puis vous... vous
aussi, vous aussi, puis vous faites dans... votre travail très bien, là, au
quotidien, le ministre également. J'ai passé 20 ans dans le monde de
l'éducation, sur le terrain, puis j'ai vu les avancées dans les dernières
années. On a investi quand même des sommes qui sont colossales. Le ministre l'a
dit, on est passés dans un budget de 9 milliards à 22 milliards. Puis
dans le dernier budget, bien, on ajoute encore, au niveau de l'enseignement
primaire, enseignement secondaire de plus de 1,5 milliard. Si on peut
discuter aujourd'hui de tout ça... puis les questions qui sont posées, c'est
parce qu'il y a de l'argent, en éducation. Oui, on questionne, on questionne
les sommes, on questionne comment l'argent est investi, ça fait partie de notre
rôle, notre rôle de député. Mais il ne faut pas oublier que dans les écoles,
toutes ces sommes-là d'argent sont venues aider qui? Nos élèves. Il ne faut jamais
oublier que ce qu'on retrouve... ce qu'il y a au cœur de tout ça, des
discussions qu'on a, ce sont les élèves. Puis je le sais à quel point notre
ministre de l'Éducation, c'est important pour lui, il le répète constamment
dans les discussions qu'on a ensemble, parce qu'on a une belle équipe en
éducation, puis même mes collègues aussi. Je sais à quel point pour eux, c'est
important nos élèves, la réussite de nos élèves, et c'est pour ça qu'on
continue d'investir en éducation, puis c'est important le mot "investissement"
parce que les...
Mme Tremblay : ...l'Éducation,
Ce n'est pas une dépense, au niveau de la CAQ, c'est un investissement. On a vu
d'autres gouvernements pour qui c'était une dépense. Puis, pourquoi que je dis
ça, C'est parce qu'eux sont venus couper des milliards en éducation.
Clairement, pour eux, c'était une dépense, alors que, pour nous, à la CAQ, on
continue d'investir. Puis, investir pour qui? Nos élèves, pour la réussite
éducative de nos élèves, parce qu'on veut un beau parcours pour nos élèves puis
parce que, ces élèves-là, c'est le futur de demain, c'est notre Québec de
demain. Investir en éducation, c'est investir dans nos jeunes.
Et c'est pour ça aujourd'hui, M. le
ministre, que je veux que vous nous parliez, justement, vous en parlez souvent
d'ailleurs, de la réussite éducative. Donc, je veux savoir les initiatives que
vous allez mettre en place, parce qu'il y a quand même des sommes importantes
dans le budget au niveau de la réussite éducative, donc qu'est-ce qu'on va
mettre en place dans les prochaines années, dans la prochaine année pour
améliorer puis pour travailler au niveau de la réussite éducative?
M. Drainville : Merci pour la
question, Mme la députée de Hull. Je suis très heureux de vous compter parmi nous.
Je suis très heureux que vous soyiez là, que vous fassiez partie de l'équipe,
pas juste à cause de votre parcours d'enseignante, mais aussi parce que vous
avez aussi été une militante au sein de... du syndicat de la FAE dans votre
région, donc vous connaissez très, très bien les enjeux d'éducation, et donc
c'est un gros, gros plus que vous soyiez là. Et je suis très heureux de vous
compter comme adjointe gouvernementale. Et juste à vos côtés, il y a l'adjoint
parlementaire, mon adjoint parlementaire, le député de Richelieu, et juste un
petit peu plus loin, à gauche du député de Richelieu, Il y a également mon
adjointe parlementaire de Lotbinière- Frontenac, qui est là aussi. Donc, vous
formez un très beau trio et je suis très content de pouvoir compter sur vous.
Réussite éducative, me demandez-vous. J'ai
déjà parlé des aides à la classe. On aura l'occasion peut-être d'en reparler
parce qu'honnêtement, les nouvelles, Mme la Présidente, par rapport aux aides à
la classe, sont exceptionnelles. Les... le Projet pilote a donné ses premiers
résultats. Là, Il y a un premier rapport qui a été produit et qui est
exceptionnel, c'est-à-dire que les éducatrices qui servent d'aide à la classe
sont extrêmement heureuses, très valorisées et se sentent utiles. Les enseignantes
témoignent également à quel point elles sont satisfaites et à quel point ces
aides à la CLASSE les aident. Donc, ça, on pense que, si on pouvait déployer ça
dans l'ensemble des écoles primaires publiques du Québec, ça nous permettrait
effectivement de produire plus de réussite éducative. Parce que d'avoir deux
adultes dans une classe, c'est très, très bon, notamment, notamment lorsqu'il y
a des élèves à besoins particuliers dans cette classe-là. Donc, ça, c'est une
mesure.
J'ai parlé des projets particuliers, je ne
veux pas radoter, là, je veux donner... Je veux couvrir le maximum de contenu.
Un... une des dimensions, Mme la députée de Hull, sur laquelle on va
travailler, sur laquelle on travaille déjà beaucoup et sur laquelle on aura des
choses à dire, c'est la maîtrise du français. Quand nous avons... Quand on a
rendu publiques, vous étiez là d'ailleurs, les sept orientations prioritaires
du... En matière d'éducation... Du gouvernement en matière d'éducation, j'ai
placé le Français numéro un au sommet de la liste parce que je suis extrêmement
préoccupé par l'état du français au Québec. Quand je regarde les résultats des
épreuves ministérielles, je trouve ça très questionnant.
Et donc, il faut travailler sur
l'enseignement et l'apprentissage du français. Et, ça, c'est quelque chose,
c'est un chantier qu'on a ouvert et qu'on continue d'avancer, dans lequel on
continue d'avancer et sur lequel on aura des choses à dire.
L'autre secteur, puis je sais que ça
passionne le député de Richelieu, on pourra en rediscuter avec lui dans les
prochaines heures, mais c'est sûr que la formation professionnelle, pour nous,
c'est un moyen privilégié pour favoriser la réussite éducative. Il y a vraiment
des choses à faire en matière de formation professionnelle.
Et puis, moi, je vous le dis, là, j'étais
encore dans une école, là, il y a quelques jours de ça, Là, j'étais à
Saint-Agapit, dans le comté de Lotbinière-Frontenac, puis j'ai rencontré des
élèves qui sont en DEP ou en pré DEP. Puis, Je vais vous dire, le niveau
d'énergie puis d'enthousiasme qu'il y avait chez ces élèves-là, C'est
extraordinaire. Puis, ils m'ont présenté la cabane à moineaux qu'ils ont créée
puis ils m'ont présenté aussi le sapin qu'ils ont créé de leurs mains, qui
étaient magnifiques, puis un autre jeu également, dont je... je ne le nommerai
pas parce que ça pourrait porter à confusion et susciter des rires, des grands
rires.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. Drainville : Mais je...
Tout ça pour dire qu'il y avait une énergie dans cette pièce.
• (11 heures) •
La Présidente (Mme Dionne) : ...
11 h (version non révisée)
M. Drainville : ...avec les
élèves qui étaient vraiment formidables.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Les députés...
M. Drainville : Quoi?
La Présidente (Mme Dionne) : Je
dis merci beaucoup pour vos interventions. Je vais céder la parole à la députée
de Lotbinière-Frontenac. Il y a plusieurs députés qui ont des questions à vous
poser.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Donc, merci, Mme la Présidente. Je salue mes
collègues de l'Assemblée puis aussi de l'équipe du gouvernement. Je veux aussi
saluer les fonctionnaires de... le cabinet aussi du ministre de l'Éducation.
Puis je salue aussi le ministre.
Il y a eu plusieurs cas de violence puis d'intimidation
dans nos écoles qui ont été rapportés dans les médias. Je trouve que la
situation est très préoccupante puis je pense aussi que les collègues sont
préoccupés par ça. On a besoin de moyens pour prévenir la violence. J'aimerais,
M. le ministre, que vous nous parliez des moyens qui sont prévus pour lutter
contre la violence et l'intimidation dans les écoles.
M. Drainville : Merci
beaucoup pour la question, Mme la députée de Lotbinière-Frontenac. Je tiens à
dire, Mme la Présidente, parce que la députée ne s'en vante pas, mais moi, je
vais... je vais le dire, la députée de Lotbinière-Frontenac fait une tournée
des écoles pour justement aller voir un peu sur le terrain ce qui se passe au
niveau de la problématique de la violence. Donc, elle participe aux discussions
que nous avons sur cet enjeu. Et ça, c'est un autre chantier, Mme la Présidente,
sur laquelle... sur lequel, dis-je, nous... nous sommes à pied d'oeuvre. Donc,
on aura des choses à dire là-dessus.
Mais il y a déjà beaucoup de travail qui s'est
fait, Mme la Présidente, sur la question de la violence et l'intimidation. D'abord,
je rappelle, Mme la Présidente, c'est important de le dire, que chaque école
doit se doter d'un plan d'action contre la violence et l'intimidation. Ça fait
plusieurs années que c'est dans la Loi sur l'instruction publique. Donc, ça, c'est
très important. Et, évidemment, ce plan-là, il faut constamment le questionner,
le mettre à jour, etc. Donc, ça, c'est la responsabilité des écoles de s'en
occuper.
Il y a plusieurs endroits, Mme la
Présidente, où le ministère de l'Éducation est présent justement pour discuter,
poser des gestes, faire de la prévention, bref, mettre de l'avant des moyens
qui vont nous permettre de réduire la violence et l'intimidation dans les
écoles, dans les milieux scolaires. Il y a la Table de concertation sur la
violence, les jeunes et le milieu scolaire, on est là. Il y a la Table
nationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie des réseaux de l'éducation,
on est là. Le Comité stratégique de sécurité urbaine de Montréal, on est là. Il
y a des sous qui ont été accordés pour le déploiement d'agents sociaux dans les
centres de services, des agents sociaux qui sont dédiés au dossier du climat
scolaire puis qui accompagnent le réseau scolaire pour prévenir la violence et
l'intimidation. On parle de 6,5 millions. Il y a tout près de 5 millions
qui ont été versés aux organismes scolaires pour les soutenir, justement, pour
soutenir les écoles dans la mise en place d'interventions en matière de
prévention de la violence et de l'intimidation.
Il y a un plan d'action également, Mme la
Présidente, qui a été déposé pour contrer la violence et l'intimidation. Il y a
26 mesures dans ce plan-là. Le ministère de l'Éducation participe à 15 de
ces 26 mesures. Encore là, plus de 10 millions pour des mesures qui
visent à assurer un climat qui est sain dans les écoles, un climat sécuritaire,
un climat positif. Et il y a aussi la stratégie d'entraide éducative et de
bien-être à l'école. Ça, ça a été lancé en janvier 2021, donc on était encore
dans la pandémie à ce moment-là, Mme la Présidente. Et il y a un volet qui...
qui... un volet, dis-je, qui est consacré au bien-être à l'école à l'intérieur
de cette stratégie-là. Donc, on parle, encore ici, au-dessus de 20 millions
accordés au réseau scolaire pour des initiatives qui favorisent le bien-être à
l'école.
Donc, il y a déjà beaucoup de travail qui
se fait, mais, Mme la Présidente, je le redis, s'il faut en faire plus, on va
en faire plus. Je tiens à l'affirmer, ça. Et on va être extrêmement attentifs
au travail qui sera fait par les... les protecteurs régionaux de l'élève et le
protecteur national de l'élève à partir de septembre prochain. D'ailleurs, il y
a plusieurs des dispositions du règlement qui visent à, comment dire, donner au
protecteur les moyens de son mandat. Plusieurs de ces dispositions ont été
activées. Il reste encore des dispositions à mettre en œuvre. Elles le seront
toutes pour qu'il puisse avoir tous les moyens de ces... de ces...
M. Drainville : ...de son
mandat pour la rentrée scolaire prochaine.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
vous reste une minute 50.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci. Donc, justement, j'aimerais qu'on
parle du protecteur national de l'élève. Donc, il va être en poste dès la
rentrée 2023. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur son rôle et ses
responsabilités, s'il vous plaît?
M. Drainville : Oui... Oui,
bonne question. Dans le fond, comme il me reste peu de temps, je vais mettre
l'accent sur le processus de traitement des plaintes. Le processus de
traitement des plaintes qui est prévu à la loi va faire en sorte, Mme la
Présidente, que, dans certains cas, le protecteur national de l'élève ou ses
pendants régionaux vont pouvoir se saisir d'une situation et l'enquêter
immédiatement. Ils vont... Et il sera possible, même, pour les personnes qui se
sentent victimes de violences sexuelles ou les personnes qui souhaitent
dénoncer des situations de violences sexuelles, de pouvoir s'adresser directement
au protecteur de l'élève. Et ça aussi, par ce processus beaucoup plus direct,
beaucoup plus rapide, ça devrait nous permettre d'obtenir encore plus de
protection pour nos élèves dans le réseau scolaire.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. le ministre. Il reste 30 secondes. Je peux le reporter à votre prochain
bloc.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Oui, on peut le reporter. Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
nous en serions rendus au troisième bloc de l'opposition officielle. Donc, je
cède la parole à Mme la députée de Saint-Laurent.
(Interruption)
Mme Rizqy : ...juste
rappeler, les cellulaires...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
d'éteindre vos cellulaires, oui.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. L'an passé, moi, j'ai eu des crédits le 4 mai 2022. Alors,
je vais faire un suivi. J'avais posé une question par rapport... Et j'ai reposé
la même question, en fait, cette année, donc un an plus tard. Je vous invite,
M. le ministre, à prendre le RG-20, donc demande de renseignements généraux de
l'opposition, le numéro RG-20. On vous pose la question pour le personnel qui
sont hors structure et rémunérés par votre ministère. Vous avez répondu que
l'ancien sous-ministre que... dont l'assignation a terminé en octobre 2020,
Monsieur Blackburn, serait directeur du développement des affaires externes du
Collège des administrateurs de sociétés de la Faculté des sciences de
l'administration de l'Université Laval, et ce dans le cadre d'un partenariat
avec cette dernière. C'est la même réponse que j'ai eue l'an dernier. L'an
dernier, j'ai demandé à votre prédécesseur si c'était toujours à jour comme
information. Il m'avait répondu que oui, alors que, sur le site web, il
n'apparaissait plus. Je n'avais pas de numéro de téléphone. Puis, à ce
moment-là, l'an dernier, on m'a dit : Oui, oui, Mme la députée de
Saint-Laurent, il est bien là. Alors là, cette année, je repose la même
question, j'ai encore la même réponse. Est-il bien là?
M. Drainville : Mme la
Présidente, si vous me permettez, je vais m'en référer à la sous-ministre de
l'Éducation.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a...
Mme Rizqy : Bien non, je veux
avoir la réponse du ministre, là.
La Présidente (Mme Dionne) : Bien,
si le ministre souhaite faire répondre la sous-ministre... s'il y a
consentement de la part de la commission...
Mme Rizqy : Non, il faut
qu'il y ait... Bien, il faudrait qu'il y ait... Il faut que je donne mon
consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
vous n'avez pas de consentement?
M. Drainville : Mme la
Présidente, si la députée insiste. Alors, la personne dont on parle ici,
c'est... elle occupe le poste de directeur du développement et des affaires
externes du Collège des administrateurs de sociétés de la Faculté des sciences
de l'administration de l'Université Laval dans le cadre d'un partenariat avec
cette université.
Mme Rizqy : ...marqué dans le
cahier des crédits pour ma réponse. Mais je vous pose la question : Est-ce
que cette information est véridique?
Des voix : ...
M. Drainville : On me dit
qu'elle est véridique, mais qu'il est en arrêt de travail prolongé, que cette
personne est en arrêt de travail prolongé.
Mme Rizqy : D'accord. Parce
que je me posais la question, parce que, moi, l'an passé, quand j'ai posé la
question, on m'a dit qu'il était bien présent. Or, sur son LinkedIn, c'est
marqué qu'il a arrêté de travailler en janvier 2022, qu'il n'est plus au
Collège des administrateurs depuis janvier 2022, sur son LinkedIn. Donc, est-ce
qu'il est encore au Collège des administrateurs mais en arrêt de travail ou il
a quitté le Collège des administrateurs tel que... dans son LinkedIn à lui?
Des voix : ...
M. Drainville : On m'indique,
Mme la Présidente, qu'il est toujours en prêt de service au Collège des
administrateurs mais qu'il est en arrêt de travail.
• (11 h 10) •
Mme Rizqy : O.K. Je vais
passer à mon autre question. Je suis contente que la députée de Hull soit avec
nous aujourd'hui parce qu'on a eu une séance de travail suite à un mandat
d'initiative que j'ai demandé en février dernier. La séance de travail portait
sur les salles de retrait ou appelées d'isolement. Ça a fait, évidemment, grand
bruit suite à la parution de l'article de madame Camille Carpentier de décembre
2022 à Radio-Canada, où est-ce qu'on a appris, avec des images assez, je vous
dirais, bouleversantes...
Mme Rizqy : ...ils ont volé sa
vie comme un prisonnier, comme s'il avait commis un crime majeur. Ça, c'est la
maman qui parle de son enfant, qui a été mis dans ce qu'on appelle une salle
dite d'isolement, mais qui ressemblait davantage à un cachot. J'ai demandé, à
ce moment-là, un mandat d'initiative pour qu'on puisse aller faire le tour des
différentes salles d'apaisement ou d'isolement au Québec. À ce moment-là, la
députée de Hull a dit en séance de travail qu'il avait déjà un comité. J'ai été
très surprise de cette réponse, alors j'ai demandé d'avoir l'engagement que ce
comité, un, qu'on ait le nom du comité, qui y travaillait. Il y avait eu un
engagement qui a été pris au niveau de la présidence, j'aimerais, dans un
premier temps, parce que c'est le 16 février dernier, aujourd'hui, on est
le 2 mai, est-ce que l'engagement a été complété? Parce qu'à ce jour, je
n'ai pas eu de communication du nom du comité et qui y travaillait dans ce
comité.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
on est présentement l'étude des... de crédits budgétaires, mais je vais
vérifier, puis on va vous revenir en séance de travail à... de la commission
régulière.
Mme Rizqy : Ah, mais ce
serait pertinent parce que c'est aussi dans le cahier de crédits. Donc,
j'inviterais le ministre à aller au 1-RP Éduc 201. Concernant les salles
de retrait ou d'isolement, le nombre d'élèves qui ont utilisé les salles de
retrait ou d'isolement par école, par niveau primaire ou secondaire, la réponse
du ministère de l'Éducation : Vous ne détenez pas ces informations. Le...
question... le temps moyen d'utilisation d'une salle de retrait ou d'isolement
par école, le ministère ne détient pas ces informations. Or, on est supposé
remplir un formulaire lorsqu'un enfant est placé en salle d'isolement. Les
parents aussi sont supposés de recevoir communication. Alors, je me demande, M.
le ministre, ne pensez-vous pas qu'il est pertinent d'avoir cette information
pour justement faire les suivis adéquats, mais aussi de savoir à quoi
ressemblent les salles d'isolement au Québec? Parce que moi, j'en ai visité que
très clairement, c'était vraiment des salles d'apaisement, mais d'autres, de ce
que moi j'ai vu dans le reportage, je ne peux pas appeler ça un... une salle
d'apaisement, au contraire, ça ressemblait à un cachot.
M. Drainville : Oui. Très
complexe, Mme la Présidente, cette question des... des espaces de retrait et
des espaces d'isolement. Les chiffres sont connus sur le nombre de locaux, là,
qui sont utilisés comme espaces de retrait et/ou espaces d'isolement. Moi, j'ai
vu quelques-uns de ces espaces-là dans mes... ou de ces locaux-là dans mes
visites d'école. Et puis effectivement, ce que j'ai senti dans les discussions
que j'ai eues avec le personnel scolaire, Mme la Présidente, c'est qu'il n'y a
personne qui souhaite envoyer un enfant dans un local d'isolement ou un local
de retrait, il n'y a personne qui souhaite ça. Et quand on en vient à cela,
c'est parce qu'il y a malheureusement besoin, on a besoin de le faire, c'est ce
qu'on m'a expliqué. Puis il y a sans doute parfois des... ça doit arriver que
parfois c'est la mauvaise décision qui est prise, mais je pense que, de façon
générale, il n'y a personne qui peut remettre en question que notre personnel
scolaire est bienveillant et que les gens qui travaillent dans les écoles
souhaitent prendre soin de nos enfants. Et donc quand le personnel, la
direction décide qu'un enfant doit être apaisé dans ce local d'apaisement, je
suis absolument convaincu quand ils me disent qu'ils le font... qu'ils le font
à contrecoeur et que ça leur brise le coeur, je les crois, Mme la Présidente,
je les crois sincères. Maintenant, pour ce qui est du nombre d'élèves qui sont
placés dans ces salles de retrait ou ces salles d'isolement, nous n'avons pas
ces chiffres-là. Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme Rizqy : Merci. Ma
question est très simple, pensez-vous que c'est pertinent d'avoir cette...
cette réponse?
M. Drainville : C'est une
bonne question, Mme la Présidente. Savez-vous quoi? Je vais... je vais me
donner le... je vais me donner un espace de réflexion là-dessus et je vais vous
expliquer pourquoi.
Mme Rizqy : ...
M. Drainville : Non, Mme la
Présidente, je pense qu'il y a... sur des questions délicates comme celles-là,
il ne faut pas hésiter.
La Présidente (Mme Dionne) : Mais
terminez... terminez brièvement.
M. Drainville : Et je dis que
je me donne un espace de réflexion là-dessus, parce qu'il y a un enjeu,
notamment de renseignements personnels, donc je pense qu'il faut le traiter
avec beaucoup de délicatesse.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme Rizqy : Tout le monde
sait qu'on est capable d'avoir un chiffre sans nom, sans prénom, là. Moi, je
veux juste savoir pourquoi qu'on n'a pas cette information. D'autant plus que
d'un côté, lors de la séance de travail, votre collègue la députée de Hull a
clairement dit qu'il y avait un comité même qui se penchait là-dessus. Et même
vous, vous n'êtes pas aujourd'hui en mesure de me donner ni les chiffres ni
même le nom du fameux comité qui travaille sur les salles d'isolement. Est-ce
qu'il existe, ce comité-là ou il n'existe pas?
M. Drainville : Bien, ce que
je peux vous dire, Mme la Présidente, c'est que nous travaillons sur un cadre
de référence...
M. Drainville : ...c'est bien
ça? Ils travaillent sur un cadre de référence qui est présentement en
élaboration et qui sera diffusé en 2023. Alors, c'est possiblement de ce comité
dont on parle. C'est un comité de personnes qui travaillent sur le cadre de
référence.
Mme Rizqy : D'accord. Mais
vous savez qu'il existe déjà un cadre de référence pour ces salles d'isolement.
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, s'il existe déjà, nous sommes à le mettre à jour.
Mme Rizqy : O.K. Que ce soit
très clair pour ceux qui ne nous écoutent en aucun temps, je crois que le
personnel manque de bienveillance. Moi, je m'interroge aujourd'hui pour les
questions d'isolement, pour les salles d'isolement, sur le physique de la salle
d'isolement. Est-ce normal d'avoir des salles d'isolement qui n'ont pas de
fenêtre et que même la porte n'a pas de fenêtre? C'est ça la question
aujourd'hui. C'est pour ça que je la pose cette question-là, M. le ministre.
M. Drainville : Mme la
Présidente, juste un...
Mme Rizqy : Si je peux...
M. Drainville : ...on me dit
qu'il n'y a... que ça n'existe pas, le cadre de référence.
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
terminé, s'il vous plaît
M. Drainville : Ça existe en
santé, mais ça n'existe pas à l'éducation. Donc, si... je pense que c'est
important.
La Présidente (Mme Dionne) :
Mme la députée de Saint-Laurent, la parole est à vous.
M. Drainville : ...de
s'assurer que les faits sont là.
Mme Rizqy : Je vais vous le
déposer. Il y a une façon de travailler. Au Québec, là, ça fait des années que
nous avons du personnel qui est spécialisé avec les enfants qui, eux, savent
comment gérer en amont afin de descalader une situation qui peut devenir
critique afin de ne pas se rendre aux salles de l'isolement, et lorsqu'on est
rendu à la salle d'isolement, il y a même un protocole. Donc, on avertit le
parent et après ça...
M. Drainville : Mme la
Présidente...
Mme Rizqy : Non, c'est le
centre d'éducation, M. le ministre, et ces gens-là, lorsqu'ils travaillent, ils
t s'assurent, par exemple, le temps. On ne va pas laisser pendant des heures un
enfant dans une salle d'isolement. Par exemple, ça va être maximum cinq
minutes. Ça existe, là, on n'est pas dans un... dans le néant, là, ici, au
Québec, là. Ça fait des années qu'on a des salles d'apaisement et d'isolement
et ça fait des années qu'on a du personnel très compétent, je tiens à le dire,
qui savent comment gérer ce type de situations. Mais, malheureusement, il n'y a
pas toujours dans l'école cette ressource spécialisée. Alors, des fois, ça peut
arriver qu'une personne, pas parce qu'elle est de mauvaise foi, mais parce qu'on
l'envoie en salle d'isolement, mais des fois on ne sait pas combien de temps
qu'on devrait mettre qui est recommandé. Alors, c'est ça, l'enjeu. C'est pour
ça que je voulais savoir s'il y avait vraiment un comité.
Mais moi, aujourd'hui, quand on n'est même
pas capable de me nommer un comité, là, ça me trouble. Le nom du comité puis
qui travaille à ce comité, puis c'est quoi l'objectif? Combien de salles qui
vont être visitées? Puis est-ce qu'on va donner des normes, à savoir que...
parce que moi, M. le ministre, là, je peux même vous inviter dans mon comté,
vous êtes le bienvenu. Mais inquiétez-vous pas, là, je ne mords pas. Alors,
vous pouvez venir dans mon comté. Moi, j'en ai une école avec une salle
d'apaisement. Elle est vraiment une vraie salle d'apaisement digne de mention.
Et ça vaudrait la peine de faire l'exercice, et c'est pour ça que je vous ai
demandé un mandat d'initiative, c'était pour comparer ce que nous avons de
meilleur dans nos écoles, mais aussi ce qui mériterait beaucoup d'amour pour
mettre à niveau, pour que ça ne ressemble pas à un cachot.
Parce que lorsque j'entends une mère de
famille dire qu'on a volé... et que son enfant... Je veux pas mal citer, là.
Permettez-moi d'en revenir à l'article rapidement, là, parce mon temps file. «Ils
ont volé sa vie comme un prisonnier.» Je ne veux plus jamais relire ça, et
c'est ça mon devoir, c'est de vous attirer vers des sujets qui n'ont pas
nécessairement l'attention médiatique tout le temps, mais que, des fois, c'est
quand on travaille ensemble, et c'est pour ça que je voulais faire le mandat
d'initiative avec vous, M. le ministre. Ce n'était pas pour pointer du doigt le
personnel, ce e n'était pas pour vous pointer, vous, du doigt, c'est pour qu'on
aille voir dans le réseau scolaire ce qu'il se passe physiquement et d'avoir
les meilleures normes.
Moi, j'ai la main tendue, M. le ministre.
Elle est encore présente. Si vous voulez venir dans mon comté, puis qu'on en
voit une belle salle d'apaisement, puis après ça, qu'on aille voir une autre école.
Celles qui sont mentionnées dans l'article de Mme Carpentier, puis dire :
k8, Eeffectivement on est capable de rehausser de façon digne, là, les salles
d'apaisement. Et je vais vous envoyer au secrétaire, cadre de référence et
guide à l'intention du milieu scolaire, l'intervention auprès des élèves ayant
des difficultés de comportement. Là -dedans on mentionne comment justement,
travailler avec un enfant en amont et pendant et après, lorsqu'il a une crise.
Ça existe déjà, M. le ministre, on va l'envoyer au secrétaire.
Maintenant...
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, est-ce que je peux répondre à un moment donné, moi là, là, où...
Mme Rizqy : Bien oui, mais je
répondais au fait que vous disiez que ça n'existait pas, alors je...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
M. Drainville : Mais c'est
parce que le cadre de référence dont vous nous parlez, ce n'est pas un cadre de
référence sur l'utilisation des locaux de traitement... de retrait ou
d'isolement, là.
Mme Rizqy : Ils en parlent
dedans.
M. Drainville : Ce n'est pas
de ça il est question.
Mme Rizqy : Ils en parlent
dedans, M. le ministre.
• (11 h 20) •
M. Drainville : Ils en
parlent, mais ce n'est pas un cadre de référence là-dessus. Moi, ce que je vous
dis, c'est qu'on travaille actuellement sur un cadre de référence là-dessus,
sur l'utilisation des locaux de retrait et d'isolement, et ce que je tiens à
dire, Mme la Présidente, c'est que dans le cadre de ces travaux pour un cadre
de référence, on pourrait effectivement...
M. Drainville : ...Souhaiter
que ces locaux d'apaisement, ces locaux d'isolement, aient des fenêtres. Je
pense que ça pourrait faire, effectivement, partie du cadre de référence.
Voilà, c'est tout ce que je voulais dire.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
M. le ministre. ÉDUCATION, tiret 94, nombre d'élèves HDAA sur la liste
d'attente pour obtenir un accès à une des ressources spécialisées au niveau
primaire, l'information demandée n'est pas disponible au ministère. Éducation,
tiret 95, Nombre d'élèves HDAA sur les listes d'attente pour obtenir un accès à
une ou des ressources spécialisées au niveau secondaire, l'information demandée
n'est pas disponible. Nombre d'élèves TSA sur la liste d'attente pour obtenir un
accès à une des ressources spécialisées au niveau primaire, l'information
demandée n'est pas disponible. Ça, c'est Éducation, tiret 96. Et éduc-97,
nombre d'élèves TSA sur les listes d'attente pour obtenir un accès à une ou des
ressources spécialisées au niveau secondaire, l'information n'est pas
disponible.
M. le ministre, ce sont des données
cruciales pour être en mesure de savoir si oui ou non notre action, là,
fonctionne. Êtes-vous d'avis qu'on devrait avoir cette information pour
s'assurer de savoir exactement combien d'enfants ont besoin d'aide et si nous
avons les ressources adéquates? Est-ce que, ça, que vous pourriez prendre
l'engagement de nous revenir avec la réponse?
M. Drainville : ce que je
peux vous dire, Mme la Présidente, ce que je peux répondre, c'est que je suis
d'accord que c'est une information d'intérêt public. Actuellement, ces
données-là sont entre les mains des centres de services scolaires, Mme la
Présidente. Et j'ai déjà dit au tout début de mon mandat à quel point je souhaitais
pouvoir obtenir beaucoup plus rapidement et beaucoup plus efficacement l'accès
aux données du type dont parle la députée de Saint-Laurent, Mme la Présidente.
Et tout ce que je peux dire, c'est que, dans la liste de mes sept orientations
prioritaires, dis-je, il y avait un réseau plus efficace. Et, ce que j'ai dit à
ce moment-là, c'est que cette efficacité-là, à mes yeux, passait notamment, et
j'ai le goût de dire d'abord par l'accès à une information précise, le plus
possible en temps réel. Et donc, on est au travail là-dessus aussi, Mme la
Présidente.
Et j'invite la députée de Saint-Laurent
à... comment dire, Rester très attentive, on aura des choses à dire sur ce
sujet-là prochainement. Et j'espère, Mme la Présidente, que, voyant les efforts
que nous faisons pour pouvoir avoir un meilleur accès à des informations
pertinentes, nécessaires, j'espère qu'à ce moment-là la députée de
Saint-Laurent nous donnera son appui pour que nous puissions, justement,
obtenir ce type d'information qui nous permettra, donc, de répondre aux
questions qu'elle soulève, qui sont tout à fait légitimes.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Rizqy : Donc, vous
confirmez qu'il y aura un projet de loi qui reviendra sur la gouvernance
scolaire. Et, oui, je serai bien évidemment avec vous pour travailler à l'étude
détaillée de ce projet de loi.
Vous avez aussi promis un tableau de bord.
Et, ça, je l'ai déjà dit publiquement, je souhaite un tableau de bord en
éducation, parce que je veux avoir des réponses pour, justement, nous assurer
qu'on est capables de faire les suivis.
Vous avez dit d'ailleurs que le Québec a
réservé 240 millions de dollars d'ici 2027 à 2028 pour soutenir
l'accès aux données et accroître l'efficience du réseau du ministère de
l'Éducation. 240 millions d'ici 2027-2028, mais vous dites aussi que
l'information est disponible aux Centres des services scolaires. Moi, je veux
comprendre pourquoi on a besoin de 240 millions de dollars pour avoir
accès à ces données. Est-ce que c'est le tableau de bord qui va coûter environ
240 millions de dollars à mettre en place?
Je salue... Permettez-moi au moins de
saluer les élèves qui sont ici. Je pense qu'il y a le Parlement-école. Alors,
bienvenue, les élèves, ce sont les crédits en éducation. Alors, merci beaucoup
de venir au parlement. C'est votre parlement, vous êtes toujours les bienvenus.
Et on salue évidemment l'enseignant et les enseignants qui les accompagnent.
Bravo!
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
On a... On se garde... oui. Merci. La...
Mme Rizqy : Bien oui, bien
oui. Bien, moi, vous me voyez, avec les élèves, je suis toujours contente.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
j'entends bien, Mme la députée. La parole est au ministre.
M. Drainville : Oui. Bien,
Mme la Présidente, effectivement, on a mis au budget 240 millions pour
améliorer la performance du réseau scolaire. Et ces sommes-là visent notamment
à soutenir l'accès aux données et à investir dans la transformation numérique.
C'est exactement ce dont nous avons besoin, Mme la Présidente, on a besoin
d'investir dans de meilleurs systèmes d'information qui vont nous permettre
d'obtenir les données qui sont, dans certains cas, dans les centres de services
scolaires.
Ce qu'il faut savoir, Mme la Présidente,
c'est...
M. Drainville : ...parfois,
là, pas tout le temps, mais parfois, quand je veux obtenir l'information, je
suis obligé de procéder par ce qui s'appelle une collecte infos. Une collecte
d'infos, ça, ça veut dire qu'on envoie dans chacun des 72 centres de services
scolaires un courriel, un message dans lequel on demande d'avoir accès à une
donnée ou à des données. Et là les centres de services reçoivent la demande, se
tournent vers les écoles, les écoles remplissent les fichiers Excel, retournent
les fichiers Excel au centre de services. Le centre de services harmonise les
fichiers Excel. Par la suite, les fichiers Excel des 72 sont envoyés à Québec,
quand les 72 répondent, ce qui n'est pas toujours le cas, il faut faire à
nouveau une harmonisation des données. Bref, ça nous prend, dans certains cas,
des mois avant d'obtenir l'information. Là, ce qu'on veut, notamment, par ces
investissements-là...
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, merci. Merci.
M. Drainville : Ce que l'on
veut, notamment, par ces investissements-là...
La Présidente (Mme Dionne) : Je
donne la parole à Mme la députée. Merci beaucoup.
Mme Rizqy : Petit truc, M. le
ministre : vous pouvez envoyer un fichier Excel harmonisé à l'ensemble des
72 centres de services scolaires et commissions scolaires pour que tout le
monde réponde au même fichier Excel. Comme ça, vous allez sauver du temps pour
l'harmonisation. Mais je m'interroge sur le 240 millions de dollars. Donc,
ce n'est pas uniquement pour, je cite, «soutenir l'accès aux données et
accroître l'efficience du réseau et du ministère de l'Éducation», c'est aussi
pour la transformation numérique. De façon succincte, est-ce que c'est le
ministre consultant à la Transformation numérique, qui va être en charge de
cela? Êtes-vous confiant, après SAAQclic?
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée, vous garderez la question pour votre prochain bloc, c'est
malheureusement tout le temps que avons. Je cède la parole maintenant au député
de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. La semaine dernière, il a beaucoup été question d'enseignants qui
ont clairement dépassé les bornes en classe. J'y reviendrai de façon plus
formelle tout à l'heure, mais ça m'a fait réfléchir sur l'utilisation du
téléphone cellulaire en classe. Lorsque j'ai fait du remplacement, l'an
dernier, j'ai réalisé, dans l'école où j'étais, que c'était la discrétion des
enseignants. Certains le permettent, d'autres pas. Pourquoi je pose la
question? Parce que, bien sûr, ça a été utile, dans les cas qui ont été relatés
dans les médias, pour apprendre qu'il y a des enseignants qui devaient sortir
rapidement, mais ça fait beaucoup réfléchir aussi sur ce que ça peut devenir,
le téléphone cellulaire comme... Et nous, on n'encourage certainement pas
l'utilisation du téléphone cellulaire en classe pour dénoncer les enseignants
ou les enregistrer, mais, de façon générale, est-ce que le ministre serait ouvert
à envoyer une directive sur cet enjeu-là aussi, qui baliserait? Autrement dit,
mon point de départ, c'est : est-ce si nécessaire pour les élèves d'avoir
leur téléphone cellulaire en classe? Je me pose sincèrement la question, et,
comme il n'y a pas de politique nationale là-dessus, je trouve que c'est
pertinent parce que ça peut être de la distraction. Évidemment, dans certains
cas, ça peut être approprié dans le cadre de certains cours, mais, de façon
générale, c'est un nouveau phénomène, qui existe quand même depuis des années,
à peu près tous les élèves en ont. Alors, question toute simple : Est-ce
que le ministre serait prêt à réfléchir à cette question-là pour qu'au moins il
y ait des balises nationales là-dessus, une directive nationale?
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, merci pour la question. Alors, il faut savoir qu'actuellement il y
a des codes de vie relevant des conseils d'établissement qui prévoient
justement que les élèves doivent laisser les téléphones cellulaires, les téléphones
intelligents en dehors de la classe, ou doivent les déposer dans un panier, peu
importe la procédure. Donc, il y a déjà des écoles qui ont réglementé, si on
peut dire, l'utilisation des téléphones intelligents à l'intérieur des salles
de classe. Donc, ça relève de l'école, ça relève, donc, du conseil
d'établissement.
Maintenant, la question que me pose le
député de Matane, c'est est-ce que je serais ouvert à ce qu'on ait une
directive qui s'applique à l'ensemble des écoles du Québec? Et la réponse à
cette question, c'est : Je suis ouvert à y réfléchir. Je suis ouvert à y
réfléchir. Voilà.
• (11 h 30) •
M. Bérubé : D'accord. Merci
au ministre. Mme la Présidente, on va parler des écoles vétustes. Dans toutes
circonstances, je pense qu'il faut se fier aux expertises scientifiques qui
existent. En 2023, 61 % des écoles sont en mauvais état, ça empire. Je
vais donner l'exemple du Centre de services scolaires des Monts et Marées,
celui qui couvre la Matanie, la Matapédia. Saviez-vous, Mme la Présidente, que,
sur l'ensemble des écoles, il y en a seulement une qui est A? Beaucoup de D,
beaucoup de E. Donc, ça, c'est des écoles qui sont en mauvais état, puis moi,
je suis convaincu que ça a un impact sur l'appartenance à l'école, l'envie d'y
passer du...
11 h 30 (version non révisée)
M. Bérubé : ...temps de faire
du parascolaire. Moi, je suis convaincu de ça. Alors, ça pose la question, puis
le ministre l'a déjà évoqué, de la transmission de l'information, de ce qu'il a
comme données pour agir, à la fois au plan de l'état du bâtiment, mais aussi de
la priorisation des écoles qui doivent être construites.
La question que je veux lui poser... Puis
d'ailleurs je fais un aparté en disant que, selon moi, le ministre, dans ses
visites d'école, et peut-être le fait-il déjà, devrait prioriser les écoles au
taux de vétusté le plus élevé, e, et défavorisation, 10. Ça devrait être ces
écoles-là qu'il visite en premier. Et, s'il en veut plusieurs dans ma
circonscription, il est toujours le bienvenu. On fera ça ensemble.
Donc, question toute simple, question de
foi, est-ce que le ministre fait confiance aux centres de services scolaires
pour l'analyse de la vétusté des écoles, oui ou non?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, a priori, bien sûr, oui, je fais confiance aux centres de services
scolaires. Moi, j'ai eu dans ma vie de député à faire affaire avec les
ressources... les services de ressources matérielles des centres de services
scolaires, et, de façon générale, ce n'est pas toujours... ça n'a pas toujours
été, comment dire, parfait, là, mais, de façon générale, ce que j'ai constaté,
c'est que les ressources matérielles dans les centres de services, anciennement
les commissions scolaires, faisaient du bon travail.
Maintenant, ce que nous avons mis en
branle, Mme la Présidente, et c'est mon collègue responsable des
infrastructures qui s'en charge, c'est de mettre en branle essentiellement deux
procédures. La première, c'est qu'il a... il souhaite réaliser un audit, là,
a-u-d-i-t, pour vérifier la conformité d'application du processus d'inspection
qui a cours présentement, donc, dans les centres de services scolaires. Donc,
il va... il l'a déjà annoncé ça, là, hein, qu'il va procéder par un
échantillonnage d'écoles. Et donc ce sont des... c'est une firme indépendante
ou des inspecteurs indépendants qui vont procéder, donc, à cette... à ces
inspections. L'idée, essentiellement, c'est de voir la concordance, là, donc
pour vérifier, dans le fond, la démarche...
La Présidente (Mme Dionne) : Rapidement,
M. le ministre.
M. Bérubé : ...des écoles.
M. Bérubé : J'avais juste
besoin d'un oui ou d'un non à ma question.
M. Drainville : Et il y aura
par ailleurs un mandat sur le volet utilisation des investissements.
M. Bérubé : D'accord. J'avais
seulement besoin d'un oui ou d'un non. J'apprécie le complément, mais, pour les
prochaines, j'ai peu de temps, alors j'aimerais connaître sur l'essentiel. Le
ministre a posé des questions sur le rôle des centres de services scolaires,
quand même une création du gouvernement de la CAQ. Bien sûr, il n'était pas là,
il était à la radio à l'époque, mais ils ont fait ça en son absence. Projet de
loi 40, on a aboli commissions scolaires pour les remplacer par des
centres de services scolaires, sauf chez les anglophones. Ah! ça, le
gouvernement de la CAQ, il n'était pas question de toucher à ça, deux poids,
deux mesures.
Ceci étant dit, la question de la
confiance est importante, parce que c'est quand même une création de la CAQ, et
j'ai l'impression que le gouvernement est très critique sur sa propre création.
Autrement dit, qu'est-ce qu'on a gagné avec le projet de loi n° 40? C'est
quoi, les avantages qu'on a dans le réseau scolaire? Est-ce qu'il y a plus d'imputabilité?
Est-ce qu'ils ont une meilleure relation que le milieu? Pour les députés, je
peux en témoigner quand vient le temps d'échanger avec les responsables, ils
prennent l'information, l'envoi au ministère. Ils ne sont pas habilités à nous
accueillir en disant : Voici notre priorité, pouvez-vous plaider ça pour
nous? Donc, selon lui, c'est quoi les avantages du projet de loi n° 40? Qu'est-ce
qu'on a gagné avec les centres de services scolaires versus les commissions
scolaires? Parce que, s'ils ont fait la loi, c'est pour améliorer quelque
chose. Alors, quel bilan il trace, brièvement?
M. Drainville : Mme la
Présidente, moi, ce que j'ai déclaré encore la semaine dernière, c'est que,
dans le projet de loi n° 40, les directeurs et directrices généraux des
centres de services sont officiellement les porte-parole de leurs centres de
services scolaires. Et ce que j'ai dit, c'est que je souhaite que... Alors,
cette disposition-là a été intégrée à la Loi sur l'instruction publique. Et
donc ce que j'ai dit et que je réitère aujourd'hui, c'est que je souhaite que
ces directeurs, directrices de centres de services assument ce rôle qui leur
est donné par la loi, en vertu de la loi, de prendre la parole, d'être les
porte-parole de leurs centres de services. Est-ce qu'elles le font suffisamment,
les directions générales? La réponse est non. Je souhaiterais qu'elles le
fassent davantage et qu'elles... donc, qu'elles prennent... comment dire, qu'elles
assument leur rôle de porte-parole et qu'elles rendent compte, donc, de leurs
décisions à titre de premiers dirigeants des centres de services?
M. Bérubé : ...comme réponse.
Parce qu'avant, avec les élus scolaires, moi, je pouvais accueillir ma
présidente de commission scolaire assez rapidement. On avait un ordre du jour,
les infrastructures, les dossiers...
M. Bérubé : ...on allait
plaider aussi. C'est comme ça que j'ai obtenu un gymnase pour une communauté à
l'école Saint-Victor-de-Petit-Matane, parce que les commissaires et moi, on
plaidait pour un gymnase. Récemment, le ministre le sait, je l'ai interpellé
sur deux gymnases dans ma circonscription.
M. Drainville : ...
M.
Bérubé
: Oui,
mais ce n'est pas que je veux mettre ça en valeur, c'est de dire que je le fais
directement avec lui parce que ce n'est pas vrai que le centre de services
scolaire va me demander mon aide pour choisir les dossiers. C'est là la
complexité, je trouve, pour les élus, pour les députés d'assister le réseau
scolaire. Puis le ministre a vu une lettre récemment d'intervenants très, très
sérieux qui disent : «La place à un discours indépendant dans l'espace
public n'existe plus. Les présidents de conseils d'administration des centres
de services scolaires ne questionnent pas publiquement les choix du ministre — ils
ne feront pas parce que vous savez ce qu'il va leur arriver — ne
demandent pas d'ajustements régionaux ou locaux. La loi les oblige au silence
au profit des directions générales». Ils peuvent être des porte-parole, mais
ils n'ont pas plus de pouvoir. D'ailleurs, le ministre en a interpellé un au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, a questionné ailleurs d'autres politiques. Mme la
Présidente, vous vous doutez bien qu'ils n'oseront pas, tels des commissaires
scolaires, mettre en cause ce que le ministre va dire. Alors, on a perdu de ça,
de cette indépendance, on n'a plus ça. Je trouve ça regrettable. Je voulais
surtout l'exposer au ministre, s'il est pour faire une réforme, voici des
éléments intéressants à mettre en œuvre.
Je continue sur un autre enjeu. Il y a
l'indice de défavorisation, donc de 1 à 10, pour le bénéfice de tout le monde,
si vous êtes 10, ça dépend du revenu de la mère et de plein d'enjeux
différents. C'est les écoles qui sont prioritaires. Encore une fois, dans ma
circonscription, il y en a plusieurs, des écoles cotées 10, cotées neuf,
c'est des écoles où il y a de la pauvreté, où les enfants ne mangent pas à leur
faim pour toutes sortes de raisons, soit que les parents ne s'en occupent pas,
soit qu'ils n'ont pas les revenus, mais dans tous les cas, un des facteurs de
la réussite scolaire, c'est d'avoir le ventre plein. Nous avons fait une
proposition récemment, au Parti québécois, par l'entremise d'un communiqué,
inspirée de lois qui ont été adoptées au Minnesota, en Californie, au Colorado
et chez nos voisins du Maine. Est-ce que le ministre est ouvert à ce qu'on
instaure des repas gratuits pour les enfants dans les écoles? Est-ce qu'il est
ouvert à ça? Lorsqu'il a vu le communiqué, est-ce que c'est quelque chose qui
l'intéresse, qui pourrait avoir des suites?
M. Drainville : Bien, il y a
beaucoup de questions, là, Mme la Présidente.
M. Bérubé : Bien, je vais y
aller sur les repas.
M. Drainville : D'abord, je
veux juste dire... Non, mais je veux juste corriger une information, là, qui a
été diffusée, là. Le projet de loi n° 40 s'appliquait
aux commissions scolaires anglophones, comme aux commissions scolaires
francophones, là, sauf...
M. Bérubé : Les élus
scolaires.
M. Drainville : ...la seule
distinction, c'est qu'il gardait les élections pour les représentants parents
de la communauté. Et c'est devant les tribunaux, donc on ne va pas en dire
davantage.
Pour ce qui est d'aide alimentaire, Mme la
Présidente, là, le programme en 2019-2020, il était de 10 millions. Il a
été augmenté à 39 millions en quatre ans. On est passé de 10 à
40 millions pour l'aide alimentaire. Puis essentiellement pourquoi? Parce
qu'on a décidé de donner de l'aide alimentaire à toutes les écoles, pas juste
les écoles défavorisées. C'est la décision de mon prédécesseur que je salue,
bien entendu. Et ça, les 40 millions, ça ne compte pas les
13 millions qui ont été donnés au Club des petits déjeuners et les
2 millions pour la Cantine pour tous. Alors, on est rendu à presque
55 millions d'aide alimentaire, Mme la Présidente. Comme gouvernement, c'est
un... honnêtement, c'est une... Ce n'est pas encore assez, je suis d'accord
avec le député, ce n'est pas encore assez. Alors, Mme la Présidente, regardez
si on est capable d'en faire plus, là, on va en faire plus, mais ce que je dis,
c'est que, déjà, au cours des quatre dernières années, on a multiplié par cinq,
on est passé de 10 à 50 millions, plus de 50 millions.
M.
Bérubé
: M.
le ministre, je préférerais une loi, une application universelle, que ça soit
vraiment, là, les mêmes pratiques partout, avec évidemment des produits sains,
des produits québécois, incorporer des produits régionaux, indifféremment des
conditions sociales des enfants, on a accès. Vous comprenez pourquoi. Si, par
exemple, on donne seulement des repas à ceux qui en ont besoin, ça les
ostracise. Ce n'est pas une bonne chose, on a tous vécu ça dans les écoles, ce
n'est pas souhaitable. Mais moi, je préférerais... J'invite le ministre, tiens,
à s'inspirer des législations du Minnesota, de la Californie, du Colorado et du
Maine. Je pense qu'on est assez riche collectivement pour faire ça pour nos
enfants, pour s'assurer que tout le monde a des chances égales. Il ne s'agit
pas de juger les parents ici, mais c'est la moindre des choses avant de
commencer à l'école qu'ils aient le ventre plein. Moi, ça me déchire parce
qu'on sait que ça existe dans nos circonscriptions. Il existe des organismes
qui, tant bien que mal, font ce qu'ils peuvent, mais ça prend une politique
universelle par une loi, et je suis convaincu que le ministre a cette
sensibilité qu'il partage avec nous tous.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme Dionne) : En
terminant, M. le député...
M. Bérubé : ...j'aimerais
qu'il regarde ça sérieusement.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
C'est tout le temps que nous avions pour ce bloc. Je passe maintenant la parole
au deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Moi, je fais l'effort d'aller vite dans mes questions, là, ce n'est
pas... C'est aussi un effort, là, que je fais, parce que souvent, je parle
beaucoup, donc j'aimerais que le ministre fasse le même effort que moi. J'ai
une question. La liste de tout à l'heure, là, des bungalows puis des entrepôts,
est-ce que c'est possible de la déposer, s'il vous plaît, pour les 163... Moi,
je pensais que c'est des écoles, là, qui sont non cotées.
M. Drainville : Elle a déjà
été déposée, Mme la Présidente, à la suite des crédits provisoires. Mais, si la
députée le souhaite, on peut la redéposer, aucun problème.
Mme Ghazal : Oui. Oui, s'il
vous plaît, je l'ai manquée. Parfait, merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Ce
serait possible de... s'il vous plaît, de... Est-ce que vous consentez à
déposer à la commission, au secrétaire?
Mme Ghazal : Parfait.
M. Drainville : Bien, c'est
ce qui est arrivé la première fois, puis on peut le refaire une deuxième fois.
Mme Ghazal : On la veut, là,
oui, une deuxième fois.
La Présidente (Mme Dionne) : Parfait.
Merci.
Mme Ghazal : Merci beaucoup.
Tout à l'heure, j'ai écouté la discussion entre le ministre et la députée de
Saint-Laurent sur le système à trois vitesses. Une des façons de contrer ça,
même si je comprends que le ministre ne reconnaît pas tout à fait que ça
existe, etc., en tout cas pas dans son vocabulaire qu'il utilise, une des
façons de contrer ça puis de niveler vers le haut les écoles publiques, c'est
d'arrêter de financer les écoles privées.
En Ontario, c'est ce qu'ils font. Il y a 7
%... En fait, ils ne donnent aucun montant d'argent aux écoles privées. Les
écoles privées, après ça, peuvent charger le montant qu'elles veulent sans
faire... en faisant la sélection qu'elles veulent, 7 % des élèves y vont.
Nous, ici au Québec, ça nous coûte cher, parce qu'on finance, minimum, jusqu'à
65 % au minimum les frais... qui font que ça coûte moins cher pour les
parents.
Est-ce que le ministre trouve que ça ne
coûte pas quand même cher pour que des parents qui envoient leurs enfants à
l'école publique paient par leurs impôts les frais des élèves qui vont dans
l'école privée?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, comme j'ai dit tout à l'heure, nous n'avons pas l'intention de...
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre trouve que...
M. Drainville : Nous n'avons
pas l'intention de...
Mme Ghazal : ...ça coûte
quand même cher de donner 65 %?
La Présidente (Mme Dionne) : S'il
vous plaît, un à la fois. On laisse le ministre répondre à la question.
M. Drainville : Nous n'avons
pas l'intention de revoir le mode de financement des écoles privées, ça ne fait
pas partie de nos priorités.
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre ne trouve pas que ça coûte quand même cher de donner de l'argent
public à des écoles privées?
M. Drainville : Tout est une
question de... comment dire, de perspective, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : La dernière
fois, aux crédits provisoires, j'avais posé une autre question au ministre, qui
semblait surpris d'apprendre par son équipe, au moment où je lui posais la
question, que les 300 $ qui sont donnés pour les projets particuliers
étaient aussi donnés pour les élèves qui vont dans les projets particuliers
dans les écoles privées.
M. Drainville : Seulement
pour le sport, Mme la Présidente. Seulement pour les programmes qui
deviennent...
Mme Ghazal : Pourquoi?
M. Drainville : Bien, parce
que dans certains cas le programme offert par l'école privée est comme le
programme offert pour toute la région, ça fait que c'est une école privée qui
l'offre. Alors, à ce moment-là, on ne veut pas pénaliser un élève, mettons, qui
voudrait aller dans cette école-là parce qu'il veut faire du... mettons, du
Midget AAA. Bon, bien, pourquoi pénaliser cet enfant-là à ce moment-là, là, qui
est bon au hockey, qui voudrait s'inscrire dans cette école-là? Alors, on a
décidé que, pour ce qui est des programmes sport, dans certains cas, le
300 $ est versé. Mais c'est la seule exception.
Mme Ghazal : Donc, ce n'est
pas offert dans toutes les écoles privées sport-études?
M. Drainville : Non, il y a
seulement huit établissements d'enseignement privés qui sont des programmes,
donc, reconnus en sport-études par le ministère, il y a seulement huit
institutions qui bénéficient du 300 $.
Mme Ghazal : Puis ça a été
un... Avant, c'était 200 $. C'était un montant de combien, pour l'année
financière avant, qui a été donné?
M. Drainville : Je ne suis
pas sûr de comprendre.
Mme Ghazal : Au total, ça a
été un montant de combien qui a été offert pour les huit établissements,
puisque c'était 200 $? C'est...
M. Drainville : Bien, je ne
le sais pas, il faudrait vérifier. Mais c'est 200 $ fois le nombre
d'élèves qui s'en sont prévalus, puis là, ça va être 300 $ fois le nombre
d'élèves qui s'en prévaudront.
Mme Ghazal : Parce que cet
argent-là aurait pu servir pour les élèves qui vont dans les écoles publiques,
pour qui...
M. Drainville : Mme la
Présidente, précision... Excusez-moi, Mme la députée de Mercier. La mesure
200 $, c'est une nouvelle mesure, elle a commencé en septembre. Donc, il
faut d'abord laisser l'année... Tu sais, il faut... C'est maintenant, là, qu'il
faudrait vérifier, là, combien d'élèves s'en sont prévalus. Donc, on n'a pas le
chiffre présentement...
Mme Ghazal : O.K. Puis c'est
toujours pour les huit établissements, O.K.
M. Drainville : ...on n'a pas
le chiffre, mais c'est pour les huit écoles dont on parle. Alors, voilà.
Mme Ghazal : O.K. J'ai une
autre question pour les écoles privées confessionnelles...
Mme Ghazal : ...je sais que
mon collègue de Matane-Matapédia a posé des questions là-dessus, où
Radio-Canada a dû faire une demande d'accès à l'information pour obtenir le
chiffre de 160 millions de dollars qui est donné par le gouvernement
pour une cinquantaine d'écoles privées confessionnelles, dont certaines, là, je
lis : La mission éducative est centrée sur les valeurs bibliques. Il y en
a d'autres, c'est sur les valeurs chrétiennes, etc., donc des écoles
confessionnelles. Est-ce que le ministre confirme ce chiffre de
160 millions de dollars donné annuellement pour cette cinquantaine
d'écoles privées?
M. Drainville : Je ne suis
pas en mesure de confirmer ce chiffre-là, Mme la Présidente. Je ne suis pas en
mesure de confirmer ce chiffre-là.
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
possible que l'équipe puisse... Parce qu'on va avoir d'autres blocs plus tard.
Est-ce que c'est possible que plus tard l'équipe du ministre puisse nous
revenir avec ça et de nous donner les chiffres? Parce que c'est important,
quand même, qu'on le sache, combien est-ce que les Québécois paient pour les
écoles privées... confessionnelles, dont les valeurs, parmi celles-là, sont
centrées sur les valeurs bibliques, alors que je le sais à quel point la
laïcité est très importante et tient à cœur au ministre.
M. Drainville : Mme la
Présidente, de la manière que ça fonctionne actuellement, c'est que le statut
confessionnel des écoles n'est pas pris en compte dans le financement des
écoles. Donc, le chiffre dont on parle ici, je ne sais pas d'où ça sort,
c'est... Ça doit être une...
Mme Ghazal : Ça été
Radio-Canada, qui a dû...
M. Drainville : Ça doit être
une évaluation de... effectivement, une extrapolation, possiblement, de la
journaliste ou du journaliste, là, mais ce n'est pas une donnée que nous avons.
Je tiens à rappeler par contre que, dans le cas des écoles privées, elles
doivent suivre le programme pédagogique de l'école québécoise, là, le PQFEQ
comme on l'appelle, là. Ce programme-là, il doit être suivi par toutes les
écoles qui sont accréditées, qui ont un permis du ministère de l'Éducation.
Mme Ghazal : Et le ministre a
dit, au début, quand il a... il s'est dit : Ça n'a pas de bon sens, qu'on
n'ait pas de données dans le ministère de l'Éducation. Il faut qu'on fasse ce
travail-là puis... Il y travaille, d'avoir des informations. Donc, est-ce que
le ministre trouve normal, alors que la laïcité est une valeur fondamentale au
Québec, qu'on ne sache pas combien d'argent public est donné à des écoles
privées confessionnelles? On le sait pour les écoles privées au total?
M. Drainville : Mme la
Présidente, on n'a jamais demandé le statut confessionnel des écoles.
Mme Ghazal : Pourquoi?
Trouvez-vous ça normal? Je veux dire, les Québécois doivent le savoir, combien
on donne d'argent à des écoles privées confessionnelles dont les valeurs
bibliques sont enseignées.
M. Drainville : Mme la
Présidente, c'est une décision qui a été prise et on ne demande pas le statut
confessionnel des écoles.
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre est d'accord et à l'aise avec cette décision qui a été prise par son
ministère avant qu'il soit en poste?
M. Drainville : Mme la
Présidente, actuellement, on ne demande pas le statut confessionnel des écoles
au Québec. On ne l'a jamais fait à ce qu'on me dit.
Mme Ghazal : Actuellement,
vous ne le faites pas. Est-ce que vous avez l'intention de le demander
dorénavant pour avoir ce chiffre-là, au lieu que ce soit une extrapolation et
de demandes d'accès à l'information par les journalistes pour pouvoir éclairer
les Québécois et Québécoises?
M. Drainville : Mme la
Présidente, ce n'est pas un critère de financement. Le statut confessionnel, ce
n'est pas un critère de financement. Ce qui est important, c'est que les
programmes éducatifs soient donnés dans ces écoles-là et c'est ce sur quoi on
veille.
Mme Ghazal : Ça, ça a été une
décision qui a été prise en cours de route, à travers les années, où il y avait
un comité, là, des affaires religieuses qui suivait ces données-là. On a décidé
de ne pas... de l'abolir. À l'époque, je ne sais même pas si c'était au temps
de la CAQ. Parce que ce qu'on ne sait pas, bien, qu'est-ce que tu veux, on ne
le sait pas, ça fait qu'on ne peut pas agir là-dessus. Est-ce que le
ministre... Moi, je ne sens pas que le ministre est à l'aise avec le fait qu'on
n'ait pas cette donnée-là, parce que c'est une décision qui a été antérieure à
sa présence. Est-ce qu'il a l'intention... lui, qui n'arrête pas de dire à quel
point la laïcité est importante, et c'est une valeur aussi importante pour les
Québécois et Québécoises, pour nos écoles, est-ce qu'il a l'intention? Est-ce
qu'il peut s'engager à demander à avoir ces données? Même si ce n'est pas un
critère de financement, c'est quand même une information importante.
M. Drainville : Comme je l'ai
dit tout à l'heure, Mme la Présidente, ce n'est pas notre intention de revoir
le modèle de financement des écoles privées.
• (11 h 50) •
Mme Ghazal : Mais est-ce que
le ministre n'a pas l'intention de revoir... Le modèle de financement, ça, je
l'ai compris, mais est-ce qu'il a l'intention de savoir combien d'argent public
nous donnons aux écoles privées confessionnelles? C'est une autre...
Mme Ghazal : ...question,
celle-là.
M. Drainville : Non, je
comprends. Mais on n'a jamais demandé le statut confessionnel des écoles, ce
n'est pas un critère de financement. Et on n'a pas l'intention de revoir le
modèle de financement des écoles privées.
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre a l'intention de demander combien d'argent public est donné aux écoles
privées confessionnelles?
M. Drainville : Mme la
Présidente, ce n'est pas un critère de financement, le statut confessionnel des
écoles. On ne l'a pas demandé par le passé. On ne le demande pas aujourd'hui.
Et ce que le dis, c'est que le modèle de financement des écoles privées actuellement
ne fait pas... En fait, la refonte ou la révision de ce modèle-là ne fait pas
partie de nos priorités.
Mme Ghazal : On ne l'a pas
demandé dans le passé. On ne le demande pas aujourd'hui. Donc, pour le futur,
allons-nous le demander ou pas? Allez-vous le demander ou pas pour le futur?
M. Drainville : Ça ne fait
pas partie, Mme la Présidente, de nos priorités.
Mme Ghazal : Donc, non, les
Québécois ne sauront pas combien d'argent public est donné à des écoles privées
confessionnelles.
Pour continuer dans le thème des écoles
privées, il y a le rapport de la Commission consultative de l'enseignement
privé, à la page 70, où l'École Sainte-Anne ne respecte pas le cadre légal
applicable pour les services d'enseignement au secondaire. Les frais imposés
excèdent largement les montants autorisés. C'est quoi, le montant autorisé de
plus que le plafond qui est permis par la loi?
M. Drainville : ...vous
répéter votre question? Le montant autorisé... Comment vous avez dit ça?
Mme Ghazal : Oui.
Textuellement, ce qui...
M. Drainville : Là, vous
citez un article de... vous citez l'article de Radio-Canada, là?
Mme Ghazal : Non. Je cite...
J'ai devant moi, à la page 70, le rapport de la Commission consultative de
l'enseignement privé, peut-être que l'article de Radio-Canada a repris ça, qui
dit que le Collège de Sainte-Anne ne respecte pas le cadre légal applicable
pour les services d'enseignement secondaire, puisque les frais imposés aux
parents excèdent largement les montants autorisés. De combien ces montants-là
excèdent-ils les montants autorisés?
M. Drainville : Mme la
Présidente, on va faire une recherche pour donner une réponse correcte à la
question de la députée.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
vous vous engagez à revenir avec la réponse?
M. Drainville : Bien, on est
en train de chercher l'information, là. Plutôt que de dire n'importe quoi, je
préfère qu'on s'assure que l'information est exacte.
Mme Ghazal : Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme Ghazal : Il me reste
combien de temps?
La Présidente (Mme Dionne) : Il
vous reste une minute.
Mme Ghazal : On a vu les
enseignants qui sont à bout de souffle. Il y en a beaucoup qui quittent. On
sait, il y en a qui quittent en début de carrière. Est-ce que le ministre sait
combien d'enseignants et d'enseignantes quittent leur emploi ou ont quitté, par
exemple dans la dernière année, et les raisons?
M. Drainville : ...toujours
en train de chercher l'information. J'aurais voulu vous répondre.
Mme Ghazal : Ah, mais vous
avez le temps cet après-midi.
M. Drainville : Excusez-moi.
Alors, je vous écoute.
Mme Ghazal : Donc, par
rapport aux... Je n'ai plus beaucoup de temps. Enseignants à bout de souffle,
combien quittent leur emploi? Combien ont quitté leur emploi dans la dernière
année?
M. Drainville : Très bonne
question. On va chercher la réponse puis on va vous la, on va vous la donner,
Mme la députée Mercier, dans la mesure où j'ai la réponse, O.K.? Parce que j'ai
un enjeu de données, là, je l'ai dit déjà, là. J'ai un enjeu de données et donc
je vais voir si je suis capable de vous donner une réponse précise à cette
question-là.
Mme Ghazal : Oui. Le ministre
avait déjà dit qu'il avait un enjeu de données qui faisait qu'il ne savait pas
non plus combien d'enseignants étaient manquants.
M. Drainville : Exact.
Mme Ghazal : Là, c'est pour
ceux qui quittent. Est-ce qu'il le sait maintenant?
La Présidente (Mme Dionne) : Le
temps est malheureusement écoulé. Je dois passer au prochain bloc.
Alors, je cède la parole à Mme la députée
de Saint-Laurent de l'opposition officielle.
Mme Rizqy : ...dernière
question. Êtes-vous à l'aise de confier la transformation numérique d'environ
240 millions de dollars à votre collègue qui était le conseiller pour
SAAQclic?
M. Émond : ...que le ministre
fait sa réflexion, j'invite la collègue, peut-être à se nommer, entre collègues,
par nos titres officiels, là. Moi, quand je regarde dans la... les collègues...
des ministres...
Mme Rizqy : Bien, j'en ai
parlé, le ministre responsable de la cybersécurité et de la transformation
numérique.
M. Émond : Oui, je n'ai pas
entendu ça. C'est ça.
La Présidente (Mme Dionne) : O.K.,
oui, ça avait été dit. Merci.
M. Émond : Excellent. Merci.
Mme Rizqy : Ça a déjà été
dit.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. Drainville : ...
La Présidente (Mme Dionne) : À
vous, oui.
M. Drainville : Le processus
de transformation numérique au sein du ministère de l'Éducation est réalisé par
le ministère de l'Éducation. C'est le ministère de l'Éducation qui accompagne
les centres de services scolaires dans cette transformation numérique.
Mme Rizqy : ...au niveau du
transport, c'était le ministère du Transport, mais qui était accompagné par le
ministère de la Transformation numérique. Est-ce que ce sera aussi le cas en
éducation? Est-ce que vous allez avoir un accompagnement du ministère de la
Transformation numérique ou non?
M. Drainville : Mme la
Présidente, il y a au sein du ministère une direction qui est responsable...
M. Drainville : ...de
tout ce qui concerne le numérique. Nous, ça existe déjà. C'est cette direction,
donc, qui va accompagner les centres de services scolaires dans la
transformation numérique.
Mme Rizqy : Donc, le
ministre responsable de la Transformation numérique, vous n'allez pas retenir ce
service de consultation?
M. Drainville : Mme la
Présidente, il est évident que le leadership... le leadership de cette
transformation numérique est exercé par le ministère de l'Éducation.
Évidemment, il y a du travail qui se fait en collaboration avec le ministère de
la Transformation numérique, le ministère de mon collègue le député de La
Peltrie. Alors, évidemment, il y a du travail de collaboration qui se fait,
mais le leadership premier de cette transformation-là, c'est au ministère de
l'Éducation que nous l'assumons. Et évidemment, Mme la Présidente, il y a à
l'intérieur de cette transformation-là, un certain nombre de règles qui
s'appliquent, notamment en matière de protection des renseignements personnels.
Et on s'assure évidemment de respecter ces règles-là. Et encore une fois, il y
a du travail de collaboration qui se fait entre notre ministère et le ministère
responsable de la Transformation numérique et de la Cybersécurité.
Mme Rizqy : Merci. Bien,
je me pose la question parce qu'au numéro 1-RP-CMN-4, annexe 39,
Comité consultatif sur la transformation numérique, le ministre responsable
n'est pas dans la liste du comité, comité. Est-ce une erreur, un oubli ou c'est
volontaire?
M. Drainville : Vous
voulez dire le ministre responsable de la Cybersécurité?
Mme Rizqy : Et de la
Transformation numérique. Son titre est double.
M. Drainville : Oui,
oui.
Mme Rizqy : Il est
responsable de la Cybersécurité et de la Transformation numérique.
M. Drainville : Non,
c'est parce que vous parliez d'un ministre.
Mme Rizqy : Or, sur
comité consultatif de transformation numérique, à l'annexe 39 des cahiers,
CMN-4, vous mettez les membres du comité. Nulle part on n'en fait mention. À
l'annexe 3.1, il n'est pas non plus dans les membres du comité. Et à
l'annexe II, non plus, on ne fait pas référence au ministre responsable de
la Cybersécurité, alors qu'à l'annexe 3.1 c'est sous le comité de la
cybersécurité et à l'annexe 2, c'est le chantier d'intelligence numérique.
Alors, vous avez beaucoup d'intelligence numérique, cybersécurité, mais le
ministère qui a été créé pour venir aider n'est dans aucun de vos comités.
Alors, je me pose la question : Est-ce que c'est volontaire? Vous pouvez
me dire... Pas besoin de commenter le pourquoi que c'est volontaire. On va tous
comprendre le pourquoi, là, mais est-ce que c'est volontaire ou c'est juste un
oubli?
M. Drainville : Bien, ce
n'est ni l'un ni l'autre, Mme la Présidente. C'est le comité du ministère de
l'Éducation qui est constitué du ministère, de l'Association des comités de
parents anglophones, de l'Association des administrateurs des écoles
anglophones, l'Association des directeurs généraux de centres de services
scolaires anglophones, commissions scolaires anglophones, l'Association des
directions générales scolaires du Québec, Association montréalaise des
directions d'établissement, l'Association québécoise du personnel de direction
des écoles, Association québécoise des cadres scolaires, Fédération des comités
de parents du Québec, Fédération québécoise des directions d'établissement
d'enseignement, Regroupement des comités de parents autonomes du Québec,
Association des cadres scolaires du Grand Montréal, Fédération des
établissements d'enseignement privé, Fédération...
Mme Rizqy : ...de ceux
qui sont présents et le ministre...
M. Drainville : Et nous,
Mme la Présidente, nous, nous étant le ministère de l'Éducation, ça, c'est
notre comité. On travaille avec tous ces gens-là pour faire la transformation
numérique. Et quand il y a des enjeux, Mme la Présidente, de transformation
numérique, pour lesquels nous avons besoin de l'expertise du MCN, nous nous
tournons vers le même MCN qui, à ce moment-là, collabore avec nous. Il n'y a
pas d'enjeu, Mme la Présidente.
Mme Rizqy : Vous n'avez
pas... C'est une question simple. Je n'ai pas besoin de vous me faites la
nomenclature de ceux qui participent. Moi, je vous pointe ceux qui ne
participent pas puis je demande à ce que c'est normal qu'on a créé un ministère
de Cybersécurité et de la Transformation numérique, et que vous allez consacrer
240 millions de dollars, et que je ne voie pas nulle part que les
membres, soit d'un comité interne ou externe, alors qu'il y a plein de
partenaires. Vous venez de me faire la nomenclature de plein de partenaires qui
vont vous aider, mais votre collègue qui est ministre de Cybersécurité et de la
Transformation numérique est mis sur les lignes de côté? C'est correct. C'est
un constat.
M. Drainville : Non. Mme
la Présidente... Mme la Présidente, je ne sais pas par quelle formule je dois
le répéter, là, mais on est en lien avec le ministère de la Cybersécurité et de
la Transformation numérique. Quand il y a un enjeu, on leur parle. Mais le
leadership de la transformation numérique au sein du ministère de l'Éducation,
c'est d'abord et avant tout le ministère de l'Éducation qui s'en charge et qui
travaille avec ses partenaires, dont j'ai fait une liste à peu près complète,
pour s'assurer que cette transformation-là se fasse. Mais s'il y a des enjeux à
un moment donné qui requièrent l'expertise du ministère de la Cybersécurité et
de la Transformation numérique, il y a une collaboration très, très active et
très correcte qui se fait bien.
• (12 heures) •
Mme Rizqy : Bien, moi,
j'en vois un enjeu, la...
12 h (version non révisée)
Mme Rizqy : ...habituellement,
ce qu'on veut s'assurer que, si on crée un ministère, c'est qu'il doit être
pertinent. Si vous investissez 240 millions de dollars pour faire une
transformation numérique et que vous avez un collègue qui a plaidé sa cause
pour la création de son nouveau ministère, ça vient avec des outils
habituellement. Alors, moi, je trouve ça particulier, je vais le dire ainsi,
mais regardez c'est juste un constat.
Je n'ai pas beaucoup de temps, puis... Je
vais aller directement à une autre question qui est très, très pertinente. Puis
je suis sûre que vous connaissez l'école Madeleine-Bergeron. Vous connaissez
bien cette école, qui est dans la magnifique capitale nationale?
M. Drainville : Oui, bien
sûr.
Mme Rizqy : Madeleine-Bergeron,
vous savez que c'est une école spécialisée avec un mandat suprarégional?
M. Drainville : Bien sûr.
Mme Rizqy : Vous savez que
cet enjeu n'est pas nouveau. On a posé la question en mai 2021, c'était ma
collègue de Westmount-Saint-Louis. Vous avez reçu une lettre signée par 20 médecins
de la capitale nationale. Pour la mise en contexte, pendant que vous ouvrez les
cahiers...
M. Drainville : ...à votre
question, Mme la députée, si vous le souhaitez.
Mme Rizqy : Oui, c'est ça,
mais je veux faire la mise en contexte, parce que je ne pense pas que... à
moins que vous me dites que vous connaissez l'enjeu de l'école
Madeleine-Bergeron. Est-ce que vous connaissez l'enjeu...
M. Drainville : Bien sûr.
Mme Rizqy : ...ou voulez-vous
une mise en contexte?
M. Drainville : Bien sûr que
je connais l'enjeu.
Mme Rizqy : Alors, c'est
quoi, la réponse?
M. Drainville : Bien, qu'on
travaille avec l'école et avec le centre de services. Et j'ai dit... que ce
soit directement ou par l'entremise de ma... de mes porte-parole, j'ai dit qu'il
n'y a aucun enfant qui souffrirait d'un manque de financement à l'école
Madeleine-Bergeron et je le maintiens.
Mme Rizqy : Alors,
pouvez-vous nous dire pourquoi qu'en 2021 votre prédécesseur a dit : C'était
un problème qui pouvait être réglé assez rapidement, et que c'était en fait une
dédale administrative, et, deux ans plus tard, on est encore exactement au même
point?
M. Drainville : Mme la Présidente,
ce que je peux dire à la députée de Saint-Laurent, c'est que nous avons eu des
discussions très exhaustives avec la direction du centre de services et nous
avons trouvé une voie de passage pour assurer le financement de cette école.
Donc, nous avions dit...
Mme Rizqy : Pouvez-vous nous
dire c'est quoi, la voie de passage?
La Présidente (Mme Dionne) : ...terminer
le ministre.
M. Drainville : Donc, nous
avions dit qu'aucun enfant n'allait être abandonné, et je maintiens qu'aucun
enfant ne sera abandonné. Et j'ajoute qu'une voie de passage a été trouvée, et,
de cette façon-là, aucun enfant ne sera refusé l'an prochain grâce à cette voie
de passage que nous avons trouvée en discutant avec le centre de services.
Mme Rizqy : C'est quoi, la
voie de passage?
M. Drainville : C'est encore
des travaux qui doivent se tenir pour, je dirais, assurer le... comment dire,
le détail de l'entente, mais le... comment dire, le principe est acquis, Mme la
Présidente. Il y aura financement, financement adéquat qui fera en sorte qu'aucun
élève ne sera refusé l'an prochain à l'école Madeleine-Bergeron. On est en
train d'attacher cette voie de passage avec la direction générale, mais le
principe est acquis. Et donc là il faut aller dans le détail, comme c'est
souvent le cas dans ces ententes-là, il faut régler des questions de détails,
mais le principe, lui, est acquis, Mme la Présidente.
Mme Rizqy : C'est que vous me
donnez la même réponse que votre prédécesseur d'il y a deux ans. C'est mot pour
mot pratiquement la même réponse, là. On est deux ans plus tard.
M. Drainville : Oui, mais, Mme
la Présidente, mon objectif, moi, c'est de trouver une entente qui va nous
permettre de régler cet enjeu-là pas juste pour septembre prochain mais pour
les années à venir. C'est ça, l'objectif que je me suis donné.
Mme Rizqy : Bien, moi, je
partage le même objectif que vous, puis je vais vous la donner, la voie de
passage, parce que le dossier est assez simple. Puis moi, je vous connais, M.
le ministre, je vous connais et je sais que vous êtes une personne très
intelligente qui est capable de comprendre de façon succincte. Voici l'enjeu.
Cette école est spécialisée en déficience physique. Une des médecins à qui j'ai
parlé m'a donné un cas précis : un enfant peut arriver en première année,
il marche à ce moment-là, mais on sait déjà que tranquillement il va perdre
cette motricité et qu'à terme il risque d'être dans un fauteuil roulant. Les
services sont donnés à même cette école que les gens qualifient dans le réseau
école-hôpital. Pourquoi? Parce que tous les services du CHUL se déplacent à l'école.
Le problème qui est arrivé, qui n'existait
pas avant, c'est qu'on avait besoin d'une seule cote pour avoir l'ensemble du
financement. Donc, la cote, la fameuse près de 36, c'était pour la déficience
physique. Maintenant, on demande aussi d'avoir une cote pour la déficience
mentale. M. le ministre, vous êtes un homme très intelligent...
Mme Rizqy : ...vous savez
aussi bien que moi qu'une personne peut avoir un handicap physique sans avoir
un trouble mental. Mais la personne qui est dans la chaise roulante a besoin de
ce service à l'école. Je ne m'explique pas, ni votre collègue qui était assis
avant vous sur cette chaise pourquoi que maintenant on demande deux cotes.
Comme si ce n'était pas déjà affligeant d'être... d'avoir une déficience
physique. Alors moi, il me semble que la voie de passage est simple ici. C'est
que vous devez revenir à ce qui existait déjà, une seule des deux cotes, vous
obtenez le financement, que vous avez soit une déficience physique ou un
trouble au niveau de la santé mentale ou une déficience intellectuelle grave,
vous obtenez la cote. Votre collègue qui est avec nous, député de
Vanier-Les-Rivières, a lui aussi reçu ce courriel parce que ça se passe chez
vous.
Vous avez répondu... Mon collègue a répondu
aux parents que c'était réglé. Je suis malheureusement obligée d'être dans
l'obligation de vous dire : Non, ce n'est pas réglé. Et là, ça urge parce
que ces enfants ont besoin de ce financement pour qu'on puisse continuer à
offrir la gamme de services auxquels ils ont droit. Ici, il est question de
médecins, d'ergothérapeutes, de physiothérapeutes, tout ça se mobilise pour
donner une chance à ces enfants qui déjà, sont affligés par des troubles de
santé, de pouvoir continuer leur apprentissage à l'école. Si le financement ne
vient pas et que l'école n'est pas en mesure d'accepter les nouvelles demandes,
vous comprenez que ce sont les parents qui vont se retrouver avec l'école à la
maison... et qu'on connaît déjà le peu de succès parce qu'on n'est pas capable
d'offrir l'ensemble des services que nous sommes capables de faire dans une
école parce qu'à l'école on a beaucoup plus d'heures. C'est ça la différence.
Alors moi, M. le ministre, la voie de passage, elle est pour moi très simple,
elle est très claire. Êtes-vous capable de vous engager comme votre
prédécesseur, à revenir à une seule des deux cotes pour offrir l'ensemble du
financement complet et le faire dès maintenant? Parce que ça fait déjà deux ans
qu'on nous a promis ce changement-là.
M. Drainville : Mme la
Présidente, la plaidoirie de la députée de Saint-Laurent est très éloquente.
J'y suis très sensible. L'engagement que je prends, c'est que nous trouvions
une solution durable, pérenne, pour faire en sorte que cette école-là soit bien
financée et qu'aucun élève ne soit abandonné ou refusé. C'est là-dessus qu'on
travaille. On a une entente de principe. Il faut maintenant s'assurer que les
détails soient bien compris de part et d'autre. Mais mon objectif, Mme la
Présidente, c'est le même que celui de la députée de Saint-Laurent, c'est de
s'assurer que ces enfants-là, qui vivent de grandes difficultés, se trouvent
bien dans cette école-là, qu'on réponde à leurs besoins. Elle me propose un
moyen, je l'entends. Est-ce que c'est le moyen, le seul moyen? Est-ce qu'il y
aura un autre moyen? Honnêtement, Mme la Présidente, ce qui m'importe à ce
stade-ci, ce n'est pas le moyen, c'est la fin, F-I-N, c'est-à-dire les besoins
des enfants et le financement correct, adéquat, pérenne de cette école parce
que les élèves en ont besoin. C'est ça l'engagement que je prends, Mme la
Présidente.
• (12 h 10) •
Mme Rizqy : Moi, je vous
demanderais aussi... Parce que la révision administrative qui demandait le
code... le code 24 et le code 36, 24, c'est pour la déficience
intellectuelle moyenne à sévère et le code 36 pour déficience motrice
grave. C'est un changement qui date du printemps 2021. Donc, et nous, on
a... ma formation politique, on a soulevé cet enjeu-là, là, depuis le
printemps 2021. Moi, je demande que ce soit au moins rétroactif parce
qu'il y a un financement qui est manquant, alors, ici, là, ce n'est pas supposé
de demander deux cotes. Il me semble qu'avoir la cote 36, c'est amplement
suffisant, là, surtout que c'est une école qui est dite spécialisée pour des
élèves avec une déficience physique. On répond là clairement à un besoin. Et je
vous rappelle, c'est la seule école spécialisée dans toute la région. C'est
pour ça qu'elle a un rôle suprarégional. Il n'y en a pas d'autre école qui peut
offrir cela comme services, c'est la seule. Et vous la connaissez cette école,
elle est dans votre région. Alors c'est mon plaidoyer, M. le ministre, je vais
vous revenir. Puis je vous le dis tout de suite, là, les parents sont prêts
même à se mobiliser pour venir au Parlement. Bien, moi, j'ose leur dire
prochainement qu'ils n'auront pas besoin de venir ici et qu'ils seront entendus
dans les meilleurs délais. Plus que deux ans. Là, je vais ramener à une autre
école, le Centre de services scolaires des Laurentides. Je ne sais pas si vous
le savez, mais une décision qui est tombée par le Centre de services
scolaires...
Mme Rizqy : ...ou les classes
spécialisées, on revoit l'offre de services pour des classes spécialisées avec
des enfants qui ont des troubles de langage. On retire les TES pour venir
mettre les TES, donc en éducation spécialisée, pour les classes aussi dites
régulières. En d'autres mots, on déshabille Pierre pour habiller Paul. Par
contre, Pierre, c'est celui que le besoin le plus criant dans le réseau.
L'enjeu, c'est le suivant : l'Ordre des orthophonistes et audiologistes du
Québec nous disent la chose suivante : 80 % des enfants qui ont un trouble
d'agressivité ont, au départ, un trouble au niveau du langage. Et si on a une
classe spécialisée, si on vient réduire l'offre de services dans la classe
spécialisée, est-ce que vous ne croyez pas qu'on est en train de déshabiller la
mauvaise personne?
Et je tiens aussi à ajouter une
information, parce que le centre de services scolaires s'est défendu en
disant : Oui, mais ils ont déjà un orthophoniste. Dans la dernière année,
quatre classes spécialisées, ils n'ont eu aucune offre d'orthophonie, aucune
pendant un an. Pas parce qu'ils n'ont pas affiché de poste, ils l'ont affiché,
et il n'a jamais été comblé.
M. Drainville : Oui, mais
c'est sûr, Mme la Présidente, l'enjeu de la pénurie nous touche en matière
d'orthophonie, mais ça touche également d'autres classes de professionnels. Et,
évidemment, Mme la Présidente, on va continuer à mettre les moyens financiers
pour être capable éventuellement d'embaucher ces personnes-là lorsqu'elles
répondront aux offres d'emploi. Mais, effectivement, dans certains cas, l'offre
est là, est disponible, le poste est ouvert, mais on ne trouve personne pour le
combler. Ça, c'est un réel enjeu, pas juste dans le réseau scolaire, mais, je
dirais, au sein de la société québécoise en général. Mais ce n'est pas une
raison pour abandonner, Mme la Présidente. Ce n'est pas une raison pour baisser
les bras. On va continuer à travailler pour combler ces postes-là puis à
essayer d'apporter de l'aide aux enseignants d'autres manières, notamment par
les aides à la classe dont j'ai déjà parlé.
Pour ce qui est de la situation au centre
de services scolaires des Laurentides, Mme la Présidente, on va s'informer de
ce qui se passe, et je vais à nouveau regarder parce que... je dis à nouveau,
parce que c'est arrivé à quelques reprises que la députée de Saint-Laurent ou
la députée de Mercier m'ont soumis des cas, des décisions prises par les
centres de services, donc, au niveau local. Et, de façon générale, ma réponse a
été d'expliquer... à partir de l'information que je recevais des instances
locales, d'expliquer la base de leur décision. Mais j'en reviens à mon discours
premier, Mme la Présidente, lorsqu'un centre de services scolaires prend une
décision, il est redevable de sa décision. Les conseils d'administration sont
composés notamment de parents, de gens de la communauté et du personnel
scolaire. Et donc, lorsqu'ils prennent des décisions, ils doivent rendre compte
de leurs décisions. C'est aux centres de services scolaires d'expliquer à leur
population pourquoi ils ont pris cette décision-là. Je pense que c'est
important d'établir de plus en plus le principe de la reddition de comptes des
centres de services scolaires, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Il reste 1 min 30 s.
Mme Rizqy : Merci beaucoup.
Je vous dis juste une chose, M. le ministre, un directeur d'école marche son
école, un D.G. marche son territoire, le ministre de l'Éducation marche
l'ensemble du réseau de l'éducation. Et c'est à vous de vous assurer, lorsqu'on
fait des crédits, que lorsqu'on envoie de l'argent dans le réseau, ça doit
répondre à des cibles. Et, au Québec, nous avons fait un choix de société de
nous assurer d'avoir ce filet de sécurité pour protéger les plus vulnérables du
réseau. En ce moment, les plus vulnérables du réseau, je peux vous dire, ce
sont des enfants HDAA, des enfants qui ont soit une déficience, un trouble
d'adaptation, et ils ont besoin de ressources additionnelles.
Je trouve qu'il y a en ce moment une
tendance qui se dessine où est-ce qu'on retire, à défaut de main-d'oeuvre, des
ressources spécialisées aux plus vulnérables pour les mettre dans le réseau en
général. Et là, rappelez-vous, là, le dossier que je vous ai monté au niveau de
la CSDM, le SSPI. Donc, on avait des enfants très vulnérables, avec la cote 33
ou la cote 36, où est-ce qu'eux ont perdu leur service itinérant
d'orthopédagogues pour dire qu'on va saupoudrer partout dans le réseau au lieu
de s'attaquer, là, à ceux qui en ont le plus besoin et ceux qui, en fait, de
par leur cote, y ont droit, en plus. Moi, là, ça m'inquiète, cette tendance, M.
le ministre, parce que les ressources spécialisées, malheureusement, on en a
très peu. J'aimerais ça qu'on en scolarise plus.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
C'est tout le temps qu'on avait pour ce bloc...
La Présidente (Mme Dionne) : ...Donc,
merci beaucoup, Mme la députée. Je cède maintenant la parole au gouvernement.
M. le député de Richelieu.
M. Émond : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Heureux de vous retrouver, Mme la Présidente, pour cette
étape importante qu'est l'étude des crédits, retrouver M. le ministre, que je
salue, les collègues députés de tous les côtés de la table et les équipes qui
vous accompagnent.
Mme la Présidente, vous ne serez pas
surprise si je vais débuter mes interventions en parlant de formation
professionnelle, un sujet, vous le savez, qui me tient beaucoup à cœur. Et je
suis toujours heureux de parler de formation professionnelle, mais d'autant
plus depuis quelque temps puisque le ministre a inclus cette importante... Cet
important volet en éducation qu'est la formation professionnelle dans ses sept
priorités, les sept priorités en éducation.
Et ça me réjouit, Mme la Présidente, parce
que la formation professionnelle a toujours été importante au Québec dans le
milieu de l'éducation, mais il l'est davantage, selon moi, en ce moment, et
pour plusieurs raisons, Mme la Présidente. Parce qu'on a besoin plus que jamais
en ce moment des diplômés, des hommes et des femmes en formation
professionnelle.
Et je vous n'apprends rien si je vous
parle de pénurie de main-d'œuvre, entre autres, dans les métiers techniques.
Et, M. le ministre et moi, on vient un peu du même milieu. En fait, vous avez
grandi, si je ne m'abuse, en face de chez moi, sur la rive nord du fleuve
Saint-Laurent, en face de Sorel-Tracy. Bon, là, Mme la Présidente, je vous...
C'est un petit secret que je vous dis, qu'on snobait un peu les gens de la rive
nord, hein?, quand j'étais jeune, mais on avait beaucoup de respect pour eux.
Et beaucoup d'entre eux prenaient le traversier pour venir travailler chez
nous, à Sorel-Tracy, dans la capitale de l'acier. Donc, je dis ça d'une façon
un peu maladroite pour dire que M. le ministre et moi avons beaucoup de respect
pour les travailleurs et les travailleuses qui oeuvrent dans des métiers
techniques, dans des métiers manuels.
Et c'est, entre autres, ce que la
formation professionnelle tente d'atteindre comme objectif, de diplômer des
jeunes hommes et des jeunes femmes parfois un peu plus âgées, vers des métiers
plus techniques.
Bon, je me dirige, Mme la Présidente, vers
l'importance de la valorisation de la formation professionnelle. Et cette
valorisation-là, on peut la faire de plusieurs formes, de plusieurs façons,
entre autres, collectivement, je pense comme citoyen, comme citoyenne, en
rappelant l'importance, et surtout le degré d'importance que prend un diplômé
ou le diplôme de la formation professionnelle. Et, moi, ça me réjouit tellement
quand j'entends M. le ministre dire sa phrase, que chaque diplôme compte, trois
mots très simples mais qui ont eu beaucoup d'échos dans le milieu de la
formation professionnelle, Mme la Présidente.
Moi, je vous... Tiens à vous rappeler que
j'ai oeuvré dans ce milieu-là à la fin des années 90, début des
années 2000, et j'ai encore des antennes très présentes. Et le message a
tellement été bien reçu lors du cri du cœur de M. le ministre en incluant la
formation professionnelle dans ses sept priorités et en indiquant que chaque
diplôme compte.
Et, en préparant pour ce matin, je
ressortais le taux de diplomation des étudiants en formation professionnelle.
Là, je vous parle bien entendu de 2022-2021, mais 81,6 %, quand même, un
chiffre qui est intéressant et un chiffre... On peut peut-être se questionner
si le pourcentage ne pourrait pas être plus élevé, si, dans le contexte actuel,
M. le ministre... Mais d'autres collègues aussi ont visité des centres de
formation professionnelle, tout comme moi, et on se rend compte que les employeurs,
les entrepreneurs n'ont pas une tendance. Et je vais le dire correctement, il
faut être prudents pour s'assurer que toutes les personnes qui s'inscrivent en
formation professionnelle se rendent jusqu'à l'obtention d'un diplôme
qualifiant. Pourquoi? Parce qu'en ce moment on pourrait être tentés, de la part
de la classe des gens d'affaires, de venir chercher nos jeunes avant même
qu'ils aient obtenu leur diplôme, hein? On le voit, là, dans des formations
techniques, là. Je vous donne un exemple en usinage, après à peine la moitié ou
70 %, ils ont les compétences que les gens d'affaires pourraient juger
suffisantes pour dire : viens-t'en chez moi, j'ai une job tout de suite
pour toi.
• (12 h 20) •
Puis, moi, dans mes visites de centres de
formation professionnelle, Mme la Présidente, c'est un message que j'envoie aux
étudiants, aux étudiantes : toffez puis restez jusqu'à la fin, complétez
afin de sortir de là avec un diplôme qualifiant en main parce que, et je n'ai
pas de boule de cristal, Mme la Présidente, mais il suffirait que le cycle
économique s'inverse pour que ces personnes-là, qui ont eu un emploi, mais qui
ne sont pas diplômées, pourraient être les premiers...
M. Émond : ...à être licencié
advenant le pire. Bon, là, je me tourne tranquillement vers M. le ministre,
parce que ce n'est toujours bien pas un monologue mon affaire, Mme la
Présidente, pour lui parler de sa volonté... de sa priorité, j'allais dire sa
septième priorité, mais non, il ne faut pas les catégoriser par ordre
d'importance. Moi, j'ai tendance à plutôt la tirer vers le sommet des
priorités. Mais blague à part, j'aimerais savoir, M. le ministre... Parce que
je sais que vous avez visité, également, des centres de formation
professionnelle. Tantôt vous avez parlé de Saint-Agapit, hein, avec les cabanes
en bois... à moineaux en bois. Je ne vais pas quand même vous questionner sur
la composition desdites cabanes ou quels types d'oiseaux étaient-elles
destinées à recevoir...
M. Drainville : ...
M. Émond : On va aller voir
ça.
M. Drainville : ...si vous
voulez voir les cabanes.
M. Émond : On va aller voir
ça avec beaucoup de plaisir. Puis on va tenter d'identifier quelles sortes de
volatiles pourraient s'accommoder desdites cabanes, Mme la Présidente. Mais
blague à part, M. le ministre, vous avez fait et vous faites encore beaucoup de
terrain dans les centres de formation professionnelle. Et j'aimerais savoir, de
votre part, si vous entendez les mêmes choses que moi, les besoins du milieu et
comment... Quel est votre souhait? Comment souhaitez-vous que les sommes
investies en formation professionnelle se retrouvent concrètement sur le
terrain?
M. Drainville : Oui. Bien,
Mme la Présidente, je n'ai pas compté le nombre d'écoles depuis... Je n'ai pas
compté combien de... Je recommence. Je n'ai pas compté combien de semaines se
sont écoulés depuis que je suis ministre de l'Éducation, mais je suis rendu à
35 écoles. Ça fait que je dois être pas loin d'une par semaine en moyenne,
puis j'ai l'intention de continuer à les visiter. Je remercie le député de
Richelieu. Quand je vous disais qu'il est passionné par la formation
professionnelle, vous en avez vu un bel exemple il y a un instant.
D'abord, je tiens à préciser, Mme la
Présidente, oui, j'ai été élevée en face de Sorel, mais on ne disait pas qu'on
était de la rive nord, on était sur les îles, nous autres, les îles... on
disait les îles de Berthier, Sorel. Ça fait qu'on était quelque part entre les
deux. Et, comme les gens de Sorel, on n'hésitait pas parfois à se définir comme
barbotte. On était fiers de notre... Oui, bien oui. Alors... C'est un poisson,
ça, Mme la Présidente, les barbottes. Très bien. Alors, il y en a beaucoup dans
notre coin, effectivement.
Alors, formation professionnelle. D'abord,
j'ai fait un investissement... on a annoncé un investissement de 80 quelques
millions en janvier. On était très fiers de ça... enfin, en février, devrais-je
dire, pour être plus précis. Et j'avais dit, à ce moment-là, Mme la Présidente,
que l'argent allait servir notamment... bon, oui, à la modernisation de la
formation professionnelle, mais à assurer notamment des petites cohortes. Parce
que vous qui êtes députée de Rivière-du-Loup, Mme la Présidente, vous savez
très bien que, dans nos régions, parfois, c'est difficile de combler les
classes en formation professionnelle, des fois, il en manque... il manque une
inscription ou deux inscriptions, pour atteindre, mettons, le chiffre de 10. Mettons,
là, c'est ça, la règle, là, on jase, là. Admettons que ça prend
10 inscriptions pour offrir la formation, des fois, on est à huit, on est
à neuf, puis là, en vertu des règles, on ne l'offre pas parce qu'il n'y a pas
assez d'inscriptions. Bon.
Alors, l'argent qu'on a investi au mois de
février va viser, justement, à assurer que certaines de ces petites cohortes
soient... comment dire, que le cours soit donné pour ces petites cohortes. J'ai
des exemples. Par exemple, centre de services scolaires des Chic-Chocs, ça,
c'est en Gaspésie. On va offrir le programme de DEP plomberie, chauffage même
s'il n'y a que neuf élèves qui se sont inscrits. Centre des services scolaire
de la Baie-James, le programme Assistance à la personne en établissement et à
domicile, on va l'offrir, même si la cohorte, c'est six inscriptions, six
élèves, on l'offre quand même. Centre des services des Appalaches, ça, c'est
dans le beau comté de Mme la députée de Lotbinière Frontenac, Thetford Mines.
Le cours de secrétariat, un DEP, huit élèves inscrits, on l'offre. Bon.
Puis l'objectif, Mme la Présidente, c'est
d'assurer la pérennité de ces programmes-là. Parce que, si tu ne l'offres pas
une année, d'abord, tu ne permets pas aux élèves qui voulaient s'y inscrire
d'aller chercher cette formation professionnelle que l'on souhaite pour eux,
pour elle, mais, deuxièmement, il y a toujours le risque, si on n'offre pas la
formation, qu'à un moment donné, le prof va dire : Regarde, je vais aller
faire autre chose de ma vie, et l'année suivante, quand on aura assez
d'inscriptions en vertu de la règle, qu'on ne puisse pas offrir le programme.
Ça fait que c'est important, madame... Mme
la Présidente, dis-je bien, dans les régions en particulier d'offrir, donc,
cette formation professionnelle pour les petites cohortes. Et l'argent, donc,
qui a été dévolu à la modernisation de la formation professionnelle va servir à
ça notamment. Et là, je vous parlais de l'annonce de 80 millions en
février. Ça, c'était, dans le fond, tiré du budget de l'an passé. Là, dans le
budget qui a été...
M. Drainville : ...il y a
quelques semaines. On parle de 200 millions qu'on investit à nouveau en
formation professionnelle, et ça va nous permettre, Mme la Présidente, oui, de
continuer à moderniser notre formation professionnelle, ça va nous permettre
d'assurer les petites cohortes, peut-être pas toutes les petites cohortes, mais
certaines petites cohortes qu'on ne pourrait pas offrir autrement. Donc,
l'argent est là. On va également donner aux centres de services... aux centres
de formation professionnelle les moyens d'acheter de l'équipement moderne,
parce que, dans certains cas, effectivement, l'équipement n'est pas assez
moderne. Les jeunes s'inscrivent en FP, ils regardent l'équipement sur lequel
ils apprennent, après ça, ils s'en vont en stage entreprise et ils se rendent
compte que, dans le fond, l'équipement de l'entreprise est plus avancé que
l'équipement sur lequel ils apprennent.
Puis ça, il faut faire attention à ça
parce qu'à un moment donné, s'il y a un trop grand écart entre les deux, il y a
un risque que les jeunes disent : Bon, bien, regarde, moi, là, je vais
lâcher l'école, puis je vais aller travailler dans l'entreprise, là, na, na,
na. Puis là, tu as le patron qui : Regarde, viens t'en, lâche l'école,
viens t'en chez nous, puis moi, je vais te former. Puis moi, je dis, je l'ai
dit publiquement, j'ai dit aux employeurs : S'il vous plaît, ne faites pas
ça, gardez les jeunes à l'école, parce que vous allez être gagnants, vous allez
être gagnant d'avoir un élève qui a son diplôme parce qu'il va aller chercher
des connaissances puis des compétences qui, une fois qu'ils vont être avec vous
dans votre entreprise, à votre emploi, qui vont lui permettre, ses compétences,
ses connaissances, de s'ajuster plus rapidement aux nouvelles technologies puis
de continuer, dans le fond, à vous donner un bon rendement. Puis lui, cette
personne-là, cet employé-là va être heureux, va se réaliser, va bien gagner sa
vie, etc.
Moi, là, là dessus, Mme la Présidente, le député
de Richelieu puis moi on pense pareil. Moi, là, j'ai vu... j'ai été élevé, moi,
sur l'île du Pas. Mon père était agriculteur. Sur l'île, il y avait des
agriculteurs puis il y avait des ouvriers. Puis les ouvriers, ils partaient le
matin, puis ils allaient travailler soit à la Richard, à Berthier, soit à la
Marine Industrie, à Sorel. Monsieur Rochette, Placide Guertin, Monsieur
Félicien, c'est tout du monde avec lequel j'ai grandi, moi. Puis j'ai vu ces
hommes-là fiers, partir, aller travailler manuellement avec leurs mains,
fabriquer des choses utiles, être heureux, élever leur famille. C'est ça, mon
optique. C'est ça, ma philosophie en matière de formation professionnelle. J'y
crois profondément et je pense que c'est une belle façon d'assurer plus de
réussite scolaire, augmenter, dans certains cas, notre diplomation, permettre
en particulier aux garçons de se réaliser.
On sait qu'on a un enjeu au niveau du
décrochage scolaire. Il y a un grand écart maintenant entre les gars et les
filles. Il faut maintenir notre taux de diplomation chez les filles puis, si on
peut l'augmenter, tant mieux, on veut le maximum de diplômés, mais il faut
aussi s'occuper de nos garçons. Et je pense que la formation professionnelle,
ça peut être une très belle façon de les garder à l'école, nos jeunes garçons
puis de les diplômer, puis, de cette manière-là, d'augmenter notre taux de
diplomation puis de les rendre heureux. Puis ils vont être utiles puis ils vont
bien gagner leur vie. On s'entend là-dessus, hein, M. le député de Richelieu.
La Présidente (Mme Dionne) : ...une
minute, M. le député, une minute.
M. Émond : Une minute pour
dire combien, Mme la Présidente, le ministre vient de livrer, encore une fois,
un témoignage vibrant. Et c'est exactement ce que je disais d'entrée de jeu,
combien on sent chez le ministre la volonté de valoriser la formation
professionnelle. Et le message est très bien reçu par le milieu. Je vois le
temps filer. Je veux prévenir M. le ministre qu'on va poursuivre notre discussion,
en après-midi, sur la formation professionnelle. Je vais m'abstenir... Même si
on peut parler un peu de géographie, quand même, en éducation, Mme la
Présidente, parce qu'il a quand même évoqué les îles du Nord. Je tiens à vous
dire que je suis un petit gars de Sainte-Anne-de-Sorel plutôt que Sorel, là,
c'est un temps en plus dans les îles. On se plaît à dire qu'on apprend à
marcher avec des bottes d'eau dans les pieds chez nous, Mme la Présidente. Mais
tout ça pour vous dire qu'on aura l'occasion, cet après-midi, de parler encore
de formation professionnelle. J'aurai d'autres questions pour M. le ministre,
parce que je l'ai entendu parler avec justesse des petites cohortes qu'il faut
soutenir, de l'inscription, de l'importance des régions, et on va poursuivre ça
ensemble après le dîner.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le député.
Donc, effectivement, compte tenu de
l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 h 30. Merci à
tous et à toutes.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 29)
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
bonjour à tous et à toutes. On va reprendre nos travaux. Je vous rappelle que
la commission est réunie afin de poursuivre l'étude du volet Éducation
préscolaire, enseignement primaire et secondaire des crédits budgétaires du
portefeuille éducation pour l'exercice 2023-2024.
Avant de commencer, j'aimerais vous dire
qu'un document nous a été déposé par Mme la députée de Hull sur la liste des
organismes qui travaillent à l'élaboration d'un cadre de référence dans le cas
des salles d'isolement. Donc, le document sera disponible pour les membres de
la commission sur le site du Greffier.
Je suis maintenant prête à entendre les
interventions de l'opposition officielle. Donc, Mme la députée de Saint-Laurent,
la parole est à vous.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. On prendra connaissance du dépôt de documents, et peut-être que
j'aurai d'autres questions à cet effet. J'invite le ministre au... à la demande
de renseignements généraux, le numéros 09, RG-09, les projets de
développement informatique, infonuagique ou de modernisation des systèmes
informatiques au sein du ministère, d'un organisme. On nous réfère à un tableau
de projets. Lorsqu'on clique sur le lien qui nous a été indiqué, on voit qu'il
y a une exploration des projets ciblés, gestion des infrastructures de l'éducation
et de l'enseignement supérieur, il y a un montant alloué de... jusqu'à 15 millions de
dollars, le coût estimé est environ 11 440 000 $ et description
du projet.
• (15 h 30) •
Donc, j'attire votre attention sur la
description du projet. Évaluer l'état du parc d'infrastructures reconnu aux
fins de financement selon les lignes directrices du Secrétariat du Conseil du
trésor et en assurer le suivi annuellement. Il devait y avoir un dépôt pour
2021... puis après ça, on a repoussé ça à 2022. Là, on est rendu en 2023, si je
comprends bien, on a dédié une enveloppe budgétaire d'environ 15
millions de dollars pour avoir un outil informatique pour évaluer le parc,
infrastructures des écoles, pour leur donner justement les cotes A, B, C, D, E.
Le travail a été fait. Je crois qu'on est à 91 % même de... de l'avancement
du projet, en fait, c'est marqué 91 %. Là, je me demande la question
suivante...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Rizqy : ...on indique qu'on
met 15 millions de dollars pour mettre ça dans un logiciel, mais votre
collègue en Infrastructures ainsi que le premier ministre ont déjà dit qu'ils
voulaient revoir les critères et qu'il y avait des gens qui travaillaient pour
revoir les critères en matière de la vétusté des écoles parce qu'il y avait un
doute qui émanait de vous, de vous et de votre gouvernement, du premier
ministre. Alors, je veux savoir, est-ce que ce 15 millions de dollars
a été bien investi ou est-ce qu'on devra ajouter encore d'autres sommes suite
aux travaux qui sont faits en parallèle par votre collègue en Infrastructures?
M. Drainville : Oui. D'abord,
Mme la Présidente, j'aimerais déposer le document sur les bâtiments scolaires non
inspectés. On l'avait déjà déposé à la commission, mais la députée de Mercier a
souhaité que nous redéposions le document. Alors, si un page veut venir le
chercher, ça me fera plaisir de...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
je vous demanderais, M. le ministre, de l'envoyer via le secrétariat de la
commission.
M. Drainville : Ah! mais je
pensais que la députée...
La Présidente (Mme Dionne) : Adresse
courriel...
M. Drainville : C'est déjà
fait, ça.
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
déjà...
M. Drainville : C'est déjà
fait, on l'a déjà envoyé au secrétariat, là. On l'a envoyé à plusieurs semaines
de ça, là.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord.
Alors, on va vérifier si on l'a reçu, mais on prendra la version papier.
M. Drainville : Très bien.
Maintenant, pour répondre à la question de la députée de Saint-Laurent, ce dont
on parle ici, c'est de l'outil GIES. C'est l'outil GIES dont on parle. Il est
effectivement en fin d'implantation, et donc on va continuer à le déployer,
parce que c'est justement le... c'est l'outil qui nous permet, donc, d'évaluer
l'état des travaux à réaliser. Donc, on rentre les données dans l'outil GIES,
et ça nous permet, donc, de calculer la cote de l'école, donc A, B, C, D ou E.
Maintenant, Mme la Présidente, pour ce qui
est du mandat que M. le député de... pas le député, M. le ministre des
Infrastructures a annoncé, dont il a discuté, d'ailleurs, avec la députée de
Saint-Laurent lors de ses propres crédits, j'avais commencé, tout à l'heure, Mme
la Présidente, à préciser qu'il y avait à ce mandat deux volets. Il y a un
volet inspection qui va consister notamment à un audit à partir d'un
échantillonnage d'école au départ, échantillonnage qui sera, par la suite,
élargi. Et il y a, à l'intérieur de ce mandat, donc, volet inspection, la
révision de la méthodologie... méthodologie sous-jacente à l'évaluation de l'indice
de l'état des infrastructures. Et ça, on souhaite... enfin, le ministère des Infrastructures
souhaite le compléter d'ici l'automne 2023. Et, par ailleurs, il y a un
autre mandat, le mandat volet utilisation des investissements. Et celui-là, il
vise à réaliser un examen de l'octroi des sommes requises pour les travaux qui
sont de nature à avoir un impact sur le bâtiment, etc. Donc, il n'y a pas d'opposition,
Mme la Présidente, entre l'outil qu'on utilise déjà et notre volonté de valider
la méthodologie.
La Présidente (Mme Dionne) : En
terminant, M. le ministre.
M. Drainville : Bien, j'ai
terminé, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme Rizqy : ...non, moi, je
voulais juste savoir, parce que, d'une part, on a investi jusqu'à 15,5 millions,
on est à 91 % d'avancement du projet, mais vous ne voyez pas ici qu'il est
probable, si jamais d'aventure vous n'êtes toujours pas satisfait des cotes
reçues, que votre collègue le ministre des Infrastructures revoit encore les
critères, et, par conséquent, vous allez devoir modifier le logiciel, donc
entraîner encore des investissements là-dedans?
M. Drainville : Bien,
écoutez, Mme la Présidente, j'ai les propos que mon collègue a tenus pendant
la... l'étude de ses propres crédits, là, et ce qu'il vous a dit, Mme la
Présidente, ce qu'il a dit à la députée de Saint-Laurent, c'est : «On ne
vient pas remettre en doute les cotes, on veut s'assurer que les
investissements sont mis sur les éléments pertinents et les plus utiles, par
exemple les investissements qui concernent la vocation éducative et non, par
exemple, un stationnement.» C'est l'exemple qu'il a donné.
Mme Rizqy : Alors, je vais
lire mot pour mot : «Évaluer l'état du parc d'infrastructures reconnu aux
fins de financement selon les lignes directrices du Secrétariat du Conseil du
trésor.» Donc, le 15,5 millions sert à ça. On a entre les données...
Mme Rizqy : ...après ça, on
nous dit, par priorités, où aller mettre des investissements. Alors, votre...
le travail de votre collègue n'est pas en double en ce moment si vous me dites
que, justement, le logiciel permet de le faire. Mais, d'autre part, vous voulez
revoir comment prioriser, mais le logiciel, ici, ça vient le dire, on évalue
l'état du parc aux fins de financement.
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, le logiciel, il applique une formule mathématique, mais il ne
priorise pas. Il applique une formule mathématique. Alors, une fois que le
logiciel a produit son résultat, nous, on se livre par la suite à une analyse.
Mme Rizqy : Mais, le
logiciel, vous êtes d'accord qu'il donne une...
M. Drainville : Pardon?
Mme Rizqy : Vous êtes
d'accord que le logiciel donne une cote, donne un chiffre?
Des voix : ...
M. Drainville : C'est ça. Le
logiciel, Mme la Présidente, produit un résultat quantitatif, n'est-ce pas?
Donc, c'est la valeur pour maintenir la qualité des infrastructures sur la
valeur de remplacement. Mais, une fois qu'on a cette cote mathématique, si on
peut dire, ce résultat mathématique, après ça, il faut porter un regard qualitatif.
Quand j'ai dit, Mme la Présidente, là,
qu'il y avait 400 écoles, si on prenait la valeur des travaux à faire sur le
bitume, sur l'asphalte, si on jouait avec la valeur des travaux à faire sur la
cour ou encore la valeur pour changer les câbles informatiques dans l'école,
juste avec ces travaux-là, on aurait 400 bâtiments, qui sont actuellement des D
ou des E, qui deviendraient des C, donc état satisfaisant, ou même, dans
certains cas, qui deviendraient des B ou des A.
Alors, Mme la Présidente, est-ce qu'on
peut prendre un moment pour valider la méthode et valider cette...
l'application de cette méthode et voir, au terme des travaux...
La Présidente (Mme Dionne) : En
conclusion.
M. Drainville : ...au terme
des travaux que le ministère des Infrastructures va... auxquels il va procéder,
est-ce qu'on peut améliorer la méthode? C'est ça, l'objectif de l'exercice, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme la députée.
Mme Rizqy : Oui.
Respectueusement, c'est que, si ma question dure 15 secondes puis qu'il y a un
30 secondes de réflexion avant de répondre plus une minute pour répondre, on
est loin de la proportion questions-réponses. Maintenant que j'ai dit ça...
La Présidente (Mme Dionne) : J'entends
ce que vous me dites. Et certaines réponses, parfois, demandent quelques
explications supplémentaires. On est dans le technique aussi. Simplement...
Mme Rizqy : Ah! mais c'est
pour ça que je suis très spécifique. Quand je nomme les... les cahiers de
crédits, je dis le numéro, c'est...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
tout à fait, mais la réponse aussi mérite d'être expliquée. Merci.
Mme Rizqy : Merci, Mme la
Présidente. Alors, moi, ici, ce que je note, c'est que vous avez investi près
de 15 millions de dollars pour assurer, et je cite, «le suivi de la
résorption du déficit de maintien d'actif», que le logiciel vous permet de
donner une cote mais que... et votre collègue m'a dit que l'échantillon auquel
vous faites référence, ce sont cinq écoles sur plus de 4 000 établissements.
Donc, vous voulez revoir un mécanisme dont les contribuables paient en ce
moment près de 15 millions de dollars basé sur un échantillon de cinq
écoles? Parce que ça, ça a été la réponse de votre collègue en Infrastructures.
• (15 h 40) •
M. Drainville : Mme la
Présidente, on commence avec un petit échantillonnage, c'est ce que le ministre
des Infrastructures a déclaré déjà, et, par la suite, l'échantillonnage sera
élargi, là. Il n'est pas question de se limiter au petit échantillonnage. Il y
aura un premier échantillonnage limité, et cet échantillonnage-là, donc, va
prendre de l'importance. Et donc on arrivera avec un échantillonnage
représentatif au terme... au terme des travaux. C'est ce qui a été déclaré...
Je ne sais pas s'il l'a dit comme ça à la commission, là, mais c'est ça, le...
c'est ça, la nature des travaux qui seront menés, là.
Mme Rizqy : Et ce sera
combien, l'échantillonnage élargi?
Des voix : ...
M. Drainville : Alors,
l'objectif, donc, c'est de commencer avec cinq et de l'élargir à 25, et on
verra si c'est nécessaire de l'élargir encore davantage. Mais l'objectif
essentiellement, c'est de voir est-ce que la méthode qui est appliquée par les
centres de services est confirmée, est-ce que les résultats, dans l'application
de cette méthode-là, sont confirmés par le...
M. Drainville : ...deuxième
exercice par une firme indépendante ou par les experts indépendants.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme la députée.
Mme Rizqy : Merci beaucoup.
Moi, j'ai une question pour mon comté, M. le ministre, vous êtes au courant, je
vous ai interpellé, on s'en est parlé. Il y a deux écoles à ville Saint-Laurent
qui sont mises sur pause alors qu'elles étaient dans le projet... dans la loi,
pardon, qui a été adoptée, c'était le projet de loi no 66, mais la loi qui vise
à accélérer des travaux. Donc, on a jugé, à l'époque, que ces écoles étaient
prioritaires, on a les terrains, on a le plan d'architecture. Moi, je veux
savoir aujourd'hui pourquoi deux écoles qui sont nécessaires à ville
Saint-Laurent...
M. Drainville : ...
Mme Rizqy : Bien, elles
n'existent pas. Donc, il y en a un qui est sur le boulevard Marcel-Laurin,
l'autre sur le boulevard Jules-Poitras. Juste pour donner un contexte, là, le
boulevard Jules-Poitras, là, c'est l'endroit, là, où est-ce que j'ai la plus
forte densité de population au Québec. Donc, c'est beaucoup de monde qui sont
desservis. D'ailleurs, je pense que ma collègue a déjà... a grandi à côté.
Une voix : Oui.
Mme Rizqy : Merci. Alors,
elle peut témoigner à quel point que c'est un endroit où la population est très
active et continue de grandir.
Moi, je veux juste savoir, on a voté, on a
mis de l'avant ces deux écoles-là, pourquoi qu'elles sont mises sur pause alors
qu'on prévoit encore plus de nouvelles portes à Saint-Laurent? On est passé de
90000 à plus de 100 000 résidents. Là, on en est à 105 000, on continue de
grandir, je ne vois aucune bonne raison de mettre les écoles sur pause. Alors,
quel est l'enjeu?
M. Drainville : ...bien
l'école trois et quatre de la liste Saint-Laurent? Je veux juste être certain
qu'on parle bien des mêmes écoles, Mme la députée.
Mme Rizqy : Oui. Bien, on
peut les appeler Marcel-Laurin, Jules Poitras, c'est le nom qui leur est donné,
entre parenthèses.
M. Drainville : Marcel-Laurin
et...
Mme Rizqy : Jules-Poitras.
M. Drainville : Jules-Poitras.
Mme Rizqy : Puis je vous dis,
M. le ministre, là, le poids de la population augmente. On a augmenté nos mises
en chantier à Saint-Laurent. On ne manque pas de monde, on manque de classes.
M. Drainville : Oui. Alors,
Mme la Présidente, il y aura une réévaluation qui sera faite cet été, une
réévaluation à jour qui sera faite. La situation dont me parle la députée de
Saint-Laurent, Mme la Présidente, elle n'est pas la seule à vivre cette
situation-là. Ce qui s'est passé, c'est que, pendant la pandémie, il y a eu
effectivement des mouvements migratoires, donc des gens qui ont quitté l'île,
et donc il y a eu une baisse de clientèle liée à ces mouvements-là. Alors, il
faut en tenir compte, bien entendu, Mme la Présidente, dans les prévisions que
nous faisons.
Maintenant, on est conscients du fait
qu'il faut bien s'assurer que ces mouvements-là se confirment et que la
réévaluation à la baisse se confirme. Et donc on va procéder à une nouvelle
évaluation, et elle sera terminée cet été. Elle sera terminée cet été. Voilà.
Mme Rizqy : Je vous le dis,
là, je suis députée de Saint-Laurent, je le connais, mon comté, en 10 ans, on a
déjà plus de 10 000 résidents et on prévoit en avoir plus de 20 000. C'est ça,
notre capacité, nous autres. En ce moment, je n'ai aucune école qui est en bas
de 100 % de taux d'occupation. On refuse des élèves. Ville Mont-Royal, qui
est collée sur moi, eux autres aussi, on a mis une école sur pause, alors que
toutes les écoles à ville Mont-Royal sont à plus de 100 % d'occupation.
Après ça, l'autre école qui est mise sur pause est à l'île Bizard, donc un
autre comté libéral, c'est un adon, j'imagine, et finalement la troisième
école, à l'Île des Sœurs, aussi mise sur pause, alors qu'eux autres aussi sont
plus qu'à 100 % de capacité. M. le ministre, juste pour vous donner un
exemple, il y a des élèves présentement qui sont dans une tour à bureaux à
l'Île des Sœurs.
Alors, je ne comprends pas pourquoi que
nous, là, au Québec, après avoir voté le projet de loi no 66, 11 décembre
20220, deux ans et quelques mois plus tard... Non seulement on serait déjà, en
ce moment, en chantier, là, on serait capable de faire une belle annonce, puis
vous, de vous avoir... Moi, je vous invite dans mon comté, là, pour couper le
ruban, là, je veux vous voir, M. le ministre, dans mon comté, vous êtes le
bienvenu, venez couper le ruban. Mais moi, en attendant, là, je vous dis je ne
veux plus avoir d'élèves, en ce moment, là, où est-ce qu'on est obligé de
réquisitionner la bibliothèque, ou est-ce qu'on est obligés, là, d'avoir, là, des
élèves, là, entassés dans les classes. M. le ministre, l'Île des Sœurs, on peut
y aller ensemble. Je suis convaincue que si vous voyez des élèves dans une tour
de bureaux, vous allez me dire : Mme Risky, vous avez raison--désolée, je
me suis interpellée moi-même--alors vous avez raison, on a...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Merci... Merci, merci, on poursuivra au prochain bloc. Merci beaucoup. Je suis
prête à maintenant entendre le deuxième groupe d'opposition.
M. Drainville : ...avec le
consentement.
La Présidente (Mme Dionne) :
Non, M. le ministre, on doit passer à la deuxième... on doit...
La Présidente (Mme Dionne) : ...au
deuxième groupe...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
tout le temps pour ce bloc-là, je dois passer la parole au deuxième groupe
d'opposition. Mme la députée de Mercier, à vous la parole...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Je
reste... je réitère les règles. Il y a des blocs très importants de temps.
Merci. On est dans les études de crédits budgétaires, il y a des blocs à
respecter. Donc, je cède la parole à Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Vous allez
avoir le temps de revenir à ma collègue. Donc moi, je voulais aussi aller sur
une autre école qui a été votée dans le projet de loi n° 66 et qui se trouve
cette fois dans le comté de Verdun. C'est à l'Île-des-Sœurs et dans le
programme... le PQI, c'est écrit que c'est encore en construction. Elle a été
mise sur pause aussi en octobre dernier. Qu'est-ce qu'on attend? Il y a
beaucoup, beaucoup de demandes, les citoyens, là, ma collègue, la députée de
Verdun, me dit que les citoyens sont mobilisés. C'était aussi une promesse. Et
là, les gens se demandent, coudon, pourquoi est-ce que c'est mis sur pause
depuis octobre dernier. Donc, après les élections, là, il y a eu un changement
de député. Mais ce n'est même pas... Ça ne concerne même pas la CAQ. Mais les
gens se posent la question. Ils sont... Ils ont très, très hâte. Ça fait très
longtemps qu'ils attendent pour ce projet de loi, puis ça fait longtemps qu'il
est en attente.
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente. Je ne veux pas m'astiner avec vous, là, c'est vous qui présidez,
là, c'est juste que quand... on peut par consentement... ne pas prendre une
minute de plus, puis c'est retranché du bloc d'après. C'est juste ça. Ça nous
permet à ce moment-là de... juste de terminer l'échange. Mais il n'y a pas de problème,
il n'y a pas de problème, on le reprendra tout à l'heure.
La Présidente (Mme Dionne) : J'entends...
M. Drainville : Mais je veux
juste vous dire, je veux juste vous dire, Mme la députée de Mercier, je veux
juste vous dire, c'est à la demande du Centre de service Marguerite-Bourgeoys
que le projet a été mis sur pause. C'est la même réponse que j'allais donner à
la députée de Saint-Laurent. C'est à la demande du Centre de services
Marguerite-Bourgeoys. C'est le Centre de services Marguerite-Bourgeoys qui a
demandé que le projet soit mis sur pause parce que, selon leurs évaluations, il
y a baisse de clientèle. Et là, et là, il y aura mises à jour des prévisions de
clientèle qui seront faites, et ils seront terminés cet été. C'est la seule
réponse que je peux vous donner. Ce n'est pas moi, ce n'est pas moi, ce n'est
pas au ministère de l'Éducation qu'on fait les prévisions.
Mme Ghazal : ...une réponse?
Ça va être quand... je veux dire, jusqu'à quand? Les parents puis les élèves qui
sont dans les tours à bureaux vont attendre d'avoir une réponse. C'est quoi, la
date?
M. Drainville : Cet été, on
aura la nouvelle évaluation, la nouvelle prévision de clientèle, c'est cet été
qu'on l'aura.
Mme Ghazal : Très bien. Je
vais transmettre l'information à ma collègue. Est-ce...
M. Drainville : Je veux juste
dire, là, moi, là, je ne suis pas...
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, là...
Mme Ghazal : J'ai eu ma
réponse.
La Présidente (Mme Dionne) : La
parole est à Mme la députée, oui.
Mme Ghazal : ...je suis
satisfaite de la réponse. Maintenant, est-ce que... J'avais deux informations
que j'avais besoin, là, par rapport au Collège Sainte-Anne dans le rapport de
la Commission consultative de l'enseignement privé, où est-ce qu'on disait que
le collège, même s'il a obtenu son permis, ne respectait pas le cadre légal. Et
les services qu'il facturait, là, aux parents excédaient largement ce qui
est... les montants qui sont autorisés. Combien?
M. Drainville : ...
Mme Ghazal : Je vais laisser
le ministre chercher, là, tout à l'heure, aussi, on a pris du temps à chercher.
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée.
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme Dionne) : Laissez
répondre le ministre, s'il vous plaît.
M. Drainville : Le chiffre
que j'ai ici, c'est que le montant facturé en trop en 2021-2022 par le collège
Sainte-Anne, il était de 47 $.
Mme Ghazal : Ça, c'est excède
largement? Parce que ça, c'est le montant... c'est la réponse du ministère.
Mais dans le rapport de la Commission consultative de l'enseignement privé, il
dit... il ne donnait pas de montant et il disait : Excèdent largement. Ça
ne se peut pas que ça soit juste 47 $.
• (15 h 50) •
M. Drainville : Mme la
Présidente, je cite le chiffre issu du rapport.
Mme Ghazal : Est-ce...
M. Drainville : 53ᵉ... si je
peux répondre.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
allez-y, M. le ministre.
M. Drainville : 53ᵉ rapport
annuel de la Commission consultative de l'enseignement privé, Collège
Sainte-Anne, montant en trop, 2021-2022, 47 $ pour 2022-2023, situation
régularisée. Oui.
Mme Ghazal : Mais est-ce que
c'est possible, quand on dit "les frais imposés", le 47 $, c'est
un type de frais, puis il y a bien d'autres frais que votre ministère ne
mentionne pas? Puis là peut-être... tu sais, on joue sur les mots. Dans le
rapport de la Commission, c'est écrit "Les frais", ça fait que ça
peut être plusieurs choses. Est-ce que vous, c'est... par exemple, le ministère
regarde juste les frais de scolarité, il n'inclut pas tous les autres frais?
Parce que ça ne se peut pas que ce soit... 47 $ n'égale pas "excède
largement". Ça ne se peut pas. Il y a un chiffre qui manque quelque part,
mais je vais laisser...
Mme Ghazal : ...ministre, si
c'est ça, la réponse, elle n'est pas convaincante. Mais je vais la prendre
parce que c'est la seule que vous avez donnée.
M. Drainville : Mme la
Présidente, ce que nous supervisions, ce que nous... ce sur quoi nous avons
autorité, ce sont les frais pédagogiques. Pour ce qui est des frais
accessoires, ça relève des établissements. Ce sont des établissements privés,
Mme la Présidente. Donc, les frais accessoires, ça relève des établissements
privés.
Mme Ghazal : ...
M. Drainville : Alors, les
frais pédagogiques, ils excédaient de 47 $ et la situation a été
régularisée. Pour les autres frais, je ne suis pas en mesure de vous en parler,
Mme la députée.
Mme Ghazal : Donc la
commission, elle, peut-être qu'elle parlait de tous les frais. Si je veux
savoir... parce qu'elle dit : excèdent largement. Si je veux avoir les
autres frais, je vais où?
M. Drainville : Vous vous
adressez à l'institution. C'est un établissement privé.
Mme Ghazal : Parce que ce
sont des frais non réglementés. Mais elle, elle dit qu'ils excèdent largement
ce qui est ce qui est permis. Donc... En tout cas, ça va rester un point
d'interrogation. Peut être qu'eux, ils ont qualifié que 47 $, c'est trop.
Je ne suis pas capable de répondre à ça, ça ne reste pas clair.
J'ai une autre question par rapport... où
les élèves en situation de handicap, les EHDAA, en difficulté d'adaptation et
d'apprentissage. Votre prédécesseur avait déjà dit à, plusieurs reprises, que
les frais, quand il n'y a pas de service, là, pour donner des services en fait
à ces élèves-là, que les parents pouvaient aller au privé à cause des listes
d'attente qui sont trop longues et que le ministère, le ministre de
l'Éducation, votre prédécesseur, a dit que les frais d'orthophonistes, de
psychologues, psychoéducateurs et d'autres professionnels qui manquent à
l'école quand les parents vont à l'extérieur ou au privé, ils sont remboursés.
Combien est-ce que le ministère a remboursé comme montant aux parents?
M. Drainville : Je vais
devoir, Mme la Présidente, vérifier cette information-là. Mais effectivement,
il y a des centres de services scolaires qui remboursent les parents. C'est essentiellement
une... c'est une politique qui est appliquée... En fait, chaque centre de
services a sa propre politique en la matière, là. Je vais, si vous me
permettez...
(Consultation)
M. Drainville : Ce sont les
centres de services qui remboursent, c'est ce que je disais, ce sont les
centres de services, donc, qui ont chacun leur propre politique, quand ils en
ont une, il y en a qui n'en ont pas, mais il y en a qui en ont. Puis
effectivement, il y a des centres de services qui remboursent un montant
d'argent et c'est très, très variable d'un centre de service à l'autre. Si vous
me permettez, Mme la Présidente, on va faire des vérifications, puis je vais
revenir avec une information plus complète parce qu'il y a effectivement...
j'ai effectivement des informations là-dessus.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
Mme Ghazal : ...pour avoir les
informations, ça, je vais attendre. J'ai un autre bloc. Mais juste pour être
certaine, c'est-à-dire qu'il y a des centres de services scolaires qui ont des
politiques différentes. Donc, il y en a qui remboursent en totalité. Il y en a
qui remboursent à moitié. Il y en a qui remboursent tout. Parce que, ce que
votre prédécesseur avait dit le 28 septembre 2021 : «Si l'enseignant...
Avec les professionnels, avec la direction d'école, considère qu'un jeune a
besoin de services et que le réseau public n'est pas capable de les fournir, le
ministère de l'Éducation assumera la facture du réseau privé». Ce n'est pas
écrit en partie, en totalité, puis le centre de services décide. Ça, c'est ce
que votre prédécesseur avait dit en septembre 2021. Il a réitéré aussi, il y a
un autre article de journal qui disait la même chose, toujours en septembre
2021 : «Québec va rembourser les parents qui font appel au privé pour des
services d'orthophonistes, de psychologues, de psychoéducateurs ou d'autres
professionnels qui manquent dans les écoles publiques». Là, ce que je
comprends... Pour le chiffre, je vais l'attendre, là. Je veux savoir c'est
combien, j'imagine que votre ministère l'a, combien ça a coûté tous ces frais
facturés par le privé qui ont été remboursés aux parents.
Et la deuxième information face à la
réponse du ministre, est-ce que la politique de remboursement est différente?
Donc ce n'est pas, comme le disait votre prédécesseur, en septembre 2021, le
public va rembourser la totalité des frais encourus par les parents?
M. Drainville : Mme la
Présidente, je veux juste que ce soit clair. Le ministère ne rembourse pas les
centres de services. Ce sont les centres de services qui, à même leurs fonds,
décident, dans certains cas, de rembourser une partie des frais. Ça, c'est la
première chose. Donc on va aller aux informations, et si j'ai des informations
plus précises, ça va me faire plaisir de les déposer auprès de cette
commission.
Maintenant, pour ce qui est d'une
politique de remboursement, à partir d'ici, de notre budget, là, pour les
parents qui décident d'aller au privé, il n'y a pas de politique de
remboursement.
Mme Ghazal : Bien, en fait...
Mme Ghazal : ...Peu importe le
mécanisme, ce que votre prédécesseur disait en septembre 2021 contredit ce que
le ministre... Vous êtes en train de me dire. Vous dites que c'est chaque
centre de services qui décide de sa politique, il peut rembourser en partie ou
en totalité ou pas, alors que le ministre, bien, votre prédécesseur disait...
Quand il dit : le ministère de l'Éducation, peut-être que c'est le centre
de services, là, puis il y a une mécanique, ce n'est pas grave, là. Lui, ce
qu'il dit, c'est que, les parents... Aïe, les parents vous allez être
remboursés, je m'engage à ça. Puis là, ce que le... vous dites, M. le ministre,
c'est : c'est chaque centre de services, il y en a qui vont rembourser, il
y en a qui ne remboursent pas.
Moi, je vois là une contradiction entre ce
que vous dites maintenant aujourd'hui et ce que votre prédécesseur disait.
Est-ce qu'il y a un changement dans la décision qui avait été prise par votre
prédécesseur en septembre 2021?
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, ce sont les centres de services qui offrent les services, et,
lorsqu'ils ne sont pas en mesure d'offrir les services, ils peuvent décider,
dans certains cas, de rembourser le recours au privé. C'est ça, la situation
actuelle.
Mme Ghazal : Donc, il y a des
centres de services qui pourraient décider de ne pas le faire? La réponse peut
être juste oui.
M. Drainville : bien sûr,
bien sûr, bien sûr.
Mme Ghazal : O.K. Parfait.
M. Drainville : Je ne suis
pas en train de vous dire que tous les centres de services ont une politique de
remboursement. Ce que je vous dis, c'est qu'il y en a certains qui ont une
politique de remboursement et il y en a d'autres, je le pense, qui n'en ont
pas. Ce n'est pas... Comment dire, ce n'est pas une approche uniforme d'un
centre de services à l'autre.
La Présidente (Mme Dionne) : ...Merci.
C'est tout le temps qu'on a pour ce bloc-là. Je tenais à rappeler qu'on avait
mis le temps sur pause lors de nos échanges du début. Et, M. le ministre, juste
pour votre information, en tant que témoin, vous ne pouvez pas demander
consentement pour prolonger un bloc de discussion.
M. Drainville : Pardon, vous
dites?
La Présidente (Mme Dionne) : J'ai
dit : je voulais juste vous spécifier qu'en tant que témoin à la
commission, vous ne pouvez pas demander consentement pour étirer un bloc.
M. Drainville : Ah, d'accord.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
voulais juste préciser pour le bien de la commission. Je suis maintenant prête
à entendre Mme la députée de Saint-Laurent pour ce deuxième bloc d'intervention
de l'opposition officielle.
Mme Rizqy : Merci beaucoup.
Puis je pense que le ministre avait hâte de pouvoir continuer à échanger sur
cette question. Donc, vous, vous nous dites aujourd'hui que ce...
Marguerite-Bourgeoys vous demande de mettre sur pause plusieurs écoles, puis,
vous, vous obtempérez?
Moi, je suis vraiment surprise, M. le
ministre, parce que, si pendant des années, on demande d'avoir des nouvelles
écoles, basés, justement, sur des prévisions, mais aussi sur l'état des lieux,
aucune école présentement n'a un taux d'occupation d'en bas de 100 % dans
mon territoire, aucune. Et je viens de vous le dire, on a augmenté le poids de
population... de 10 000 et on prévoit en avoir 20 000 nouvelles portes à Ville
Saint-Laurent, 20 000 nouvelles portes. Et, juste à côté de nous, au sud, vous
êtes au courant du projet Royalmount? Juste ce projet-là, c'est 3000 appartements.
Moi, je suis étonnée, M. le ministre, de
votre réponse parce qu'en décembre 2020, c'était urgent d'adopter le projet de
loi n° 66 et d'accélérer ces écoles. Je vous demande l'exercice suivant.
Allons-y, faire le tour de mes écoles, et dites-moi dans quelles de ces écoles
je manque d'élèves. Je n'en ai aucune, que je manque d'élèves, au contraire.
Ne faisons pas l'erreur de ne pas mettre
la mise en chantier dès maintenant de ces écoles parce que les terrains sont
présentement disponibles. On a arrêté les terrains, on a le plan architectural
de ces écoles et on a même le PQI. Alors, c'est à vous, comme ministre de
l'Éducation, de vous assurer que l'argent que le gouvernement met sur la table,
compte tenu des prévisions que nous avons.
• (16 heures) •
Et je vous rappelle que Saint-Laurent est
une terre d'accueil. Ce n'est pas des farces, je le dis des fois en blague,
mais ce n'est pas des blagues, les gens arrivent à Dorval, juste à côté de moi,
puis s'en viennent à Saint-Laurent. Moi, j'ai CARI puis CACI, c'est les deux
plus grands centres d'accueil à l'immigration du Québec. Puis, même ma collègue
qui est ici, je peux même la prendre en exemple. Nous, à Saint-Laurent, là, les
gens arrivent, on les francise. D'ailleurs, elle est... son français est impeccable,
hein?
Alors... C'est ça, moi, Saint-Laurent, là,
des enfants de loi 101, là, j'en ai plein, plein, plein, mais on a besoin
d'espace. Et je ne veux pas que vous me dites que vous allez avaliser la mise
sur pause de deux écoles importantes à Saint-Laurent où est-ce que ces
enfants-là sont déjà juste à côté. Jules-Poitras, là... Je vais vous montrer le
quartier. Ce sont ceux qu'on a besoin des plus belles, c'est eux qui sont dans
ce quartier-là, juste à côté de Jules-Poitras.
M. Drainville : Mme la
Présidente, je vais me répéter, les dernières prévisions en provenance du
Centre de services Marguerite-Bourgeoys, le centre de services prévoit... Là,
Mme la Présidente, je le dis d'emblée, là, la députée de Saint-Laurent ne sera
pas contente, c'est... Je la prépare. Le Centre de services
Marguerite-Bourgeoys prévoit 2000 élèves de moins d'ici 2026 dans
Saint-Laurent. Bon. Ça, ce sont...
16 h (version non révisée)
M. Drainville : ...les
dernières prévisions de 2022. Et là on est postpandémie, et donc il faut
refaire un tour de roue, il faut mettre à jour les chiffres, parce qu'effectivement
il faut se demander : Est-ce que ces chiffres-là, 2022, jusqu'à quel point
est-ce qu'ils étaient liés à la pandémie? Alors là, on est sorti de la
pandémie, il va donc y avoir une mise à jour des chiffres, Mme la députée de
Saint-Laurent, et ça va se faire d'une manière rigoureuse, comme on le fait
toujours. On ne joue pas avec ces chiffres-là, Mme la Présidente, là. Il n'y a
pas personne qui peut...
La Présidente (Mme Dionne) : En
conclusion.
M. Drainville : Et les
chiffres, ils sont basés sur des données en provenance de l'Institut de la
statistique du Québec, puis c'est également les données de l'Immigration, et il
y a aussi un comité de travail, me dit-on, avec le MAMH, donc le ministère des
Affaires municipales, pour les nouveaux développements. Donc, on va chercher de
l'information également du côté du ministère des Affaires municipales pour
arriver aux bons chiffres.
Mme Rizqy : C'est drôle,
hein, parce que, si vous dites qu'il y a une baisse de population à Montréal,
pourquoi l'école d'Anjou, elle, elle va pouvoir avoir lieu? C'est parce que c'est
dans un comté caquiste?
M. Drainville : Mme la
Présidente, moi, je ne fais pas de politique avec les écoles, là.
Mme Rizqy : Bien, moi, je m'excuse,
les seules écoles qui sont mises sur pause sont toutes des comtés libéraux puis
dans un comté, maintenant, qui est solidaire, alors que dans... Dans Verdun,
là, les enfants, ce n'est pas des farces, ils sont dans une tour de bureaux.
Puis vous, vous me donnez des chiffres qui ne reflètent pas la réalité terrain.
Alors, je propose une chose : venez
rencontrer le maire de Ville Mont-Royal, venez rencontrer le maire de
Saint-Laurent, Alan DeSousa. On va vous montrer où est-ce qu'on a eu plein de
nouveaux développements, où est-ce qu'on a plein de nouvelles portes, puis c'est
des familles qui sont installées à Ville Saint-Laurent? Nous, là, on a, là, un
endroit où est-ce qu'il y a plusieurs familles avec plus d'un enfant. Alors,
est-ce que vous acceptez de rencontrer le maire de Ville Mont-Royal et Ville
Saint-Laurent? Et on va vous montrer les nouveaux développements qui sont déjà
construits, habités par des familles, puis les autres développements qui s'en
viennent, parce que, rappelez-vous, on a aussi le REM. Donc, moi, j'ai
Royalmount, au sud de Saint-Laurent, j'ai plein de développements chez nous,
plein de familles, mais je n'aurai pas d'école. Elles sont mises sur pause.
M. Drainville : Mme la
Présidente, dans le cas d'Anjou, l'école est déjà en construction. On ne met
pas sur pause des projets en construction, Mme la Présidente.
Mme Rizqy : C'est exactement
ça que j'ai dit.
La Présidente (Mme Dionne) : ...
M. Drainville : Alors, l'école
est déjà en construction, on va la terminer. Pour ce qui est des exemples de
Saint-Laurent, j'ai dit et je redis qu'il y aura mise à jour des chiffres.
Alors là, là, je trouve ça assez.... je trouve ça assez... quel bon mot
utiliser?... audacieux, tiens, je trouve ça audacieux, de la part de la députée
de Saint-Laurent, de laisser entendre que les données qui nous proviennent de l'Institut
de la statistique, qui proviennent du ministère de l'Immigration, sont
influencées par des calculs autres que les faits.
Mme Rizqy : Non.
M. Drainville : C'est ce que
vous...
Mme Rizqy : Non, ce n'est pas
ça que je dis, M. le ministre.
M. Drainville : Bien, ça
ressemblait pas mal à ça, là.
Mme Rizqy : Je vais le dire
clairement, ce que je dis.
La Présidente (Mme Dionne) : En
terminant...
Mme Rizqy : Je dis clairement
que les écoles qui sont mises sur pause sont dans les comtés libéraux, et une
autre, qui était dans un comté libéral, qui est rendu dans un comté solidaire,
est mise sur pause. Mais, étrangement, vous utilisez l'argument qu'il y a une
baisse de population à Montréal, mais il n'y a pas de baisse de population,
tout à coup, dans Anjou. Anjou, eux, ils peuvent construire leur nouvelle école
secondaire. Moi, là, je suis contente pour les gens d'Anjou, mais je voudrais
aussi me réjouir pour les gens de Saint-Laurent, pour les gens de Mont-Royal,
pour les gens de L'Île-Bizard, pour les gens de L'Île-des-Sœurs, même si eux,
là, en ce moment, là, leurs enfants n'ont pas de nouvelles écoles. Et je ne trouve
pas ça normal qu'un ministre me regarde droit dans les yeux et qu'il me dise :
Bien, moi, regardez, le centre de services scolaire me dit que tout est beau.
Alors donc, on devrait se réjouir qu'on ait des enfants dans une tour de
bureaux à L'Île-des-Sœurs. Ça ne fait aucun sens.
Et je vais aller plus loin. J'invite le
ministre à venir sur le terrain et je vais lui montrer le quartier en question,
à Jules-Poitras. Je vais aussi lui montrer l'école qui doit être sur le
boulevard Marcel-Laurin, avec tous les nouveaux développements, et on pourra
rencontrer le maire de Saint-Laurent et le maire de Mont-Royal, qui vont
pouvoir vous expliquer les nouveaux logements familiaux qui sont bâtis. Ce n'est
pas des logements de trois et demie, là, qu'on est en train de faire, on fait
des cinq et demie. On fait même des maisons de ville, là, c'est pour accueillir
des familles, puis elles prennent toujours preneurs, là, chez nous. Donc, on n'a
pas de problème, nous, de population. Au contraire, ça n'arrête pas de... Toute
notre croissance démographique, à Saint-Laurent, n'a jamais chuté, on est
constamment en augmentation. C'est ça que je vous dis, M. le ministre.
Alors, acceptez-vous de venir rencontrer
le maire Alan DeSousa, pour Ville Saint-Laurent, ainsi que le maire de Ville
Mont-Royal, pour voir, sur les lieux...
Mme Rizqy : ...effectivement
les nouveaux projets, ceux qui sont déjà construits, des nouvelles portes,
qu'on appelle, avec des familles puis les nouveaux projets qui vont être en
construction, là, présentement, là, il y a plein de mises en chantier chez
nous.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : S'il
vous plaît! S'il vous plaît! Un petit peu de discipline. Merci. M. le ministre,
c'est à vous.
M. Drainville : Mme la Présidente,
si les chiffres qui nous parviendront et la révision qui se conclura cet été
sont à l'effet qu'il y aura hausse de la clientèle scolaire, bien, à ce
moment-là, on sera au rendez-vous. C'est tout.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : Je ne sais
pas pourquoi est-ce qu'on fait une histoire avec ça, là. Qu'est-ce que vous
voulez? Les chiffres... Les chiffres que nous avons présentement ne nous
permettent pas de conclure qu'il y a hausse de clientèle. Les chiffres que nous
avons présentement prévoient une baisse de clientèle. Mais je l'ai dit, et je
le redis, il y aura mise à jour. Et, si effectivement les nouveaux calculs sont
à l'effet qu'il n'y aura non pas une baisse mais bien une hausse de la
clientèle, bien, à ce moment-là, on sera au rendez-vous. Qu'est-ce que vous
voulez que je vous dise de plus?
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Rizqy : Gens de
L'Île-des-Sœurs, vos enfants continueront d'aller dans une école qui est située
dans une tour de bureaux. Ce n'est pas parce que... faute d'avoir essayé.
Alors, maintenant, bris de service. En
2021, on a demandé de savoir combien d'enfants étaient en bris de service, qui
étaient scolarisés à la maison. Il y a le dénombrement qui est dans un rapport
final. 1 481 élèves à l'éducation préscolaire, enseignement primaire et
enseignement secondaire en situation complexe ont vécu ou vivent un bris de
service depuis février 2021. 1 481, c'est quand même beaucoup. Et là, dans
la réponse de cahier de crédits, c'est le 1RP-EDUC-185, en date du 3 mars 2023,
donc deux ans plus tard, 2 562 élèves en situation complexe à
l'éducation préscolaire, en enseignement primaire et en enseignement secondaire
ont vécu ou vivent un bris de service.
À l'époque, ma collègue de
Westmount-Saint-Louis a interpellé à deux reprises le ministre qui était, à
l'époque, présent, qui lui avait dit qu'effectivement c'était un problème. On
renvoyait à la maison des enfants, et ce, malgré le fait que la scolarisation
est obligatoire au Québec jusqu'à l'âge de 16 ans. Les parents se
sentaient et se sentent toujours abandonnés. Comment expliquez-vous aujourd'hui
que le nombre d'enfants en bris de service a explosé au Québec, ça a presque
doublé, alors que nous avons une obligation légale de les instruire?
• (16 h 10) •
M. Drainville : Oui. Alors,
Mme la Présidente, ici on parle d'enfants, effectivement, donc, du préscolaire
ou encore du primaire ou du secondaire qui ont vécu une situation complexe, et
donc ce que nous faisons à ce moment-là, c'est que nous devons travailler avec
le ministère de la Santé pour essayer de trouver une solution pour permettre
justement à ces enfants-là d'obtenir une forme de scolarité. Et, oui, pendant
cette période où nous cherchons une solution, il est possible que ces
enfants-là se retrouvent à la maison. C'est ça, l'explication, Mme la
Présidente. Donc, ce sont des enfants qui vivent de très, très grandes
difficultés. Et on essaie de trouver des solutions, Mme la Présidente, mais ce
n'est pas toujours évident.
Mme Rizqy : Ça fait
maintenant quand même plusieurs années, là, que ça a été soulevé. Son
prédécesseur a dit, je cite : «Je n'accepte pas que les élèves soient
laissés sans service à la maison. C'est quand même un nombre d'élèves important.»
À l'époque, c'était 1 481. On est rendus à 2 562 en date de mars
2023.
Voici ce qu'une mère dit : «Est-ce
que mon enfant est trop dérangeant pour l'école?» Sincèrement, là, je vais le
dire ainsi, là, moi, ça... ça me perturbe énormément. On a une obligation
légale d'instruction. Lorsque les parents se voient obligés de reprendre leur
enfant à la maison et lorsque nous savons qu'il y a un bris de service, ici
l'enfant non seulement est pénalisé, mais, dans ce cas-ci, la mère de...
Mme Rizqy : ...a dû arrêter de
travailler pour s'occuper de son enfant. Puis dans bien des cas que nous
recevons dans notre cas de comté, c'est souvent la maman qui doit arrêter de
travailler pour s'occuper de son enfant. Puis, pendant ce temps là, on a un enfant
qui n'est pas scolarisé au Québec. Je ne m'explique pas comment se fait-il que
non seulement on n'a pas revu et corrigé la situation, mais pire, c'est que ça
a augmenté. 2 500 élèves, c'est 2 500 élèves de trop. Alors,
moi, je demande au ministre c'est quoi, son plan d'action. Puis est-ce qu'il va
donner suite au projet de loi de ma collègue de Westmount Saint-Louis pour
s'assurer de la scolarisation de ces élèves? Ils ont droit à la scolarisation.
M. Drainville : Oui. Mme la
Présidente, je suis très conscient de la difficulté que ça représente pour les
parents de ces élèves-là. Ces élèves, ils étaient à l'école. Dans certains cas,
ils étaient en classe régulière et ça ne s'est pas bien passé. Dans certains
cas, ils étaient aussi en classe d'adaptation scolaire, dans certains cas, ils
étaient en classe spéciale et ça ne s'est pas bien passé. Et donc, ayant épuisé
les recours, ces enfants-là se sont retrouvés, oui, à la maison, en attendant
qu'on puisse trouver une solution de concert avec le ministère de la Santé,
avec les services de santé. Je laisse aux citoyens qui nous écoutent le soin de
s'imaginer de quel type de besoin ces enfants-là présentent. Ce sont des
enfants qui présentent effectivement de très, très, très grands besoins, Mme la
Présidente. Et donc c'est une situation extrêmement difficile que vivent ces
enfants et que vivent leurs parents maintenant.
Maintenant, Mme la Présidente, je tiens à
ajouter un élément d'information. En 2019-2020, on investissait
2,8 milliards pour les enfants HDAA, donc handicapés ou en déficit
d'adaptation ou d'apprentissage. En 2019, donc, c'était 2008. En 2020, c'était
3 milliards. Aujourd'hui, c'est 3,4 milliards. On a ajouté
558 nouvelles classes spéciales dans le réseau public entre 2019 et 2022.
On est passés de 3 465 à 4 191 classes spécialisées
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Merci. Alors, il reste...
Mme Rizqy : Donc... s'ajuster
à des clientèles qui sont de plus en plus complexes
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Oui. Je demande à ce que les réponses soient courtes, comme les
questions. Merci. Il vous reste 45 secondes, Mme la députée.
Mme Rizqy : Alors, très
rapidement, ils m'ont dit : On n'est pas un centre hospitalier, sa place
est à l'hôpital, mais mon fils n'est pas malade, il est autiste. Donc là, on
parle de plusieurs cas. Ce sont des enfants autistes. Ils ne sont pas malades
ces enfants-là. Ils ont droit à la scolarisation. M. le ministre, je vous
connais. Je veux que vous mettiez tout votre poids politique là-dedans pour
cesser les bris de service. Regardez le projet de loi de ma collègue,
travaillez ensemble, réalisez-le. Ces enfants ont droit à l'instruction
publique. Est-ce qu'on peut compter sur vous pour être aussi leur voix? Parce
qu'eux, ils n'en ont pas, de solution, les parents ni les enfants, et c'est à
vous, justement, de vous assurer que le chiffre n'augmente pas, mais qu'il
diminue. Ça devrait être l'exception, le bris de service. L'école, c'est
obligatoire.
La Présidente (Mme Dionne) : En
deux secondes, Mme la députée.
Mme Rizqy : Je ne saurais
plus le plaider.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
C'est tout le temps qu'on a pour ce bloc. Je cède maintenant la parole au
député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. Au Parti québécois, la priorité en matière d'éducation, c'est la
réussite scolaire. Tout le reste, c'est des moyens pour y arriver. Le ministre
avait un chantier en sept priorités. La nôtre, il y en a une, réussite
scolaire. Et tout ce qu'on indique depuis ce matin, c'est des moyens pour y
arriver. Je vais donner au ministre un exemple très concret, une véritable
classe québécoise de quatrième année et comment ça se passe, la composition de
la classe, et comment on arrive à la réussite scolaire dans ces
circonstances : 21 élèves. Avec les cotes de difficulté, nous sommes au
maximum à 26 élèves pondérés. De ce nombre, deux élèves avec un trouble du
spectre de l'autisme, deux élèves avec un trouble du comportement, un élève
identifié douance, trois élèves avec difficultés d'apprentissage, un élève avec
problèmes de dyslexie ou de dysorthographie qui a besoin de soutien
technologique, sept plans d'intervention. Ça, c'est une véritable classe.
Dans ces circonstances, il y a des limites
à ce qu'on peut demander à des enseignants. J'ai entendu le ministre parler des
aides à la classe. J'ai vu le reportage en exclusivité à TVA. J'ai regardé ça
avec attention, mais il y a des limites à ce qu'on peut faire avec l'aide à la
classe. Je veux vraiment que le ministre...
M. Bérubé : ...ne mise pas
tout là-dessus, parce qu'il y a ce que l'aide à la classe peut faire, qui n'est
pas d'ordre pédagogique, puis il y a aussi le personnel d'adaptation scolaire.
Alors, j'aimerais qu'il ne me revienne pas sur le projet, je l'ai vu, le
reportage, mais je veux qu'il m'explique la distinction qu'il fait, dans une
classe, concrètement, entre le personnel de soutien, l'aide à la classe et le
personnel d'adaptation scolaire. Parce que tous les cas que je lui ai cités ont
besoin d'une attention particulière. Donc, s'il y a un chantier pour l'aide à
la classe, très bien, mais l'autre chantier, on en est où pour avoir du
personnel spécialisé en adaptation scolaire pour une classe comme celle-ci?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, ce qui se passe, dans ces cas-là, d'abord, c'est qu'il y a... Un
élève, par exemple, qui est... qui a un plan d'intervention parce qu'il est...
il a le trouble... il a un trouble du spectre de l'autisme, ou encore, il y a
eu diagnostic pour un TSA, trouble du spectre de l'autisme, cet élève-là, dans
les faits, dans le calcul du ratio de la classe, va représenter l'équivalent de
trois élèves. Dans certains cas, même, si je ne me trompe, ça peut même être
quatre, mais je crois que le chiffre, c'est trois.
Maintenant, alors, dans une composition de
classe, par exemple, si on regarde, là, troisième du primaire, bon, troisième
du primaire, dans une classe qui n'est pas en milieu défavorisé, le ratio, le
chiffre maximum d'élèves par classe, c'est 26. Ça, c'est en troisième année du
primaire. Alors, dans ce cas-ci, si on prend l'ensemble des cas dont nous a
parlé le député de Matane, ces élèves-là dont il nous a parlé représentent plus
qu'un élève, dépendamment des besoins que cet élève-là a. Alors, ça fait en
sorte qu'effectivement l'enseignant n'a pas devant lui ou elle n'a pas devant
elle 26 élèves, mais elle va avoir 23 élèves, elle va avoir 20 élèves,
dépendamment, donc, de la... du nombre d'élèves qu'ils représentent.
Et là, dans ces cas-là, Mme la Présidente,
ce qu'on essaie de faire, c'est d'aider l'enseignante. Par exemple, s'il y a
des techniciennes en éducation spécialisée dans l'école, on va essayer de lui
en fournir une TES pendant un certain nombre d'heures par jour. On va essayer,
effectivement, de lui donner les services d'un professionnel ou d'une
professionnelle, s'il y en a de disponibles dans l'école ou dans le centre de
services. Et, oui, Mme la Présidente, mon souhait, c'est que des aides à la
classe viennent prêter main-forte dans ces classes, en particulier dans ces
classes. Et le projet pilote est très concluant là-dessus, il aide beaucoup,
beaucoup les enseignantes. Et donc je souhaite qu'ils soient déployés, ces aides
à la classe, à l'avenir.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. le député.
M. Bérubé : Merci au
ministre. Je veux quand même préciser la portée des actions que peuvent faire
les aides à la classe : accompagner les élèves, aider l'enseignante dans
les tâches non pédagogiques, assurer le bien-être et la sécurité des élèves
dans leur vie scolaire, point. Pas plus que ça. Il y a des gens qui se sont
spécialisés dans leurs études pour intervenir. Il y a quand même une limite à
ce qu'on peut faire. Et d'entendre, dans le cadre d'une négociation, que c'est
un élément fondamental, c'est une avancée intéressante, j'en conviens.
• (16 h 20) •
Mais le deuxième chantier que le ministre
évoque d'avoir du personnel spécialisé, je l'invite à poursuivre, c'est la
meilleure voie possible, c'est d'assister les enseignants et enseignantes. Vous
savez, souvent ce qu'ils nous disent : Ce n'est même pas une... ce n'est
pas... ce n'est pas... c'est du temps qu'on a besoin pour faire vraiment notre tâche,
parce qu'on a beaucoup d'administration, puis des gens qui s'occupent bien des
cas plus difficiles. Le reste, là, on est tout capables de faire. Puis,
évidemment, s'ils peuvent avoir des meilleures conditions, tant mieux, puis ils
le demandent puis ils font bien. Ils regardent leurs voisins ontariens. Mais
c'est le soutien qu'ils ont besoin, et c'est pour ça qu'ils sont épuisés. Donc,
je retiens du ministre qu'il va travailler là-dessus.
Et je fais tout de suite un lien avec un
rapport que le ministre a entre les mains, je ne sais pas s'il est public, le
rapport Ménard. Alors, si le... oui, qu'on lui a... sur la composition de la
classe qui doit être plus équilibrée. Il a reçu, début février, le rapport de
Me Jean-Guy Ménard, le conciliateur, qui a... un rapport majeur pour le
quotidien du personnel enseignant. Moi, je n'ai pas ce rapport, mais peut-être
qu'il est déjà public. S'il l'est, j'aimerais l'avoir, puis pour le bénéfice de
la Commission. S'il ne l'est pas, j'invite le ministre à surpasser d'autres de
ses collègues en matière de transparence et de documents puis à les devancer.
Mais c'est important. Alors, il faut intervenir pour éviter les classes à défis
particuliers, semblerait-il, dans ce rapport, puis on suggère de faire plus
tôt, et en concertation avec les acteurs des écoles.
Qu'est-ce que le ministre pense du
rapport? Est-ce qu'il adhère à ses recommandations? Et est-ce qu'on peut
l'avoir, ce rapport?...
M. Drainville : ...Mme la
Présidente. D'abord, juste pour être bien, bien clair, technicienne en
éducation spécialisée, plus aide à la classe, plus professionnel de
l'éducation, c'est, comment dire... l'un n'exclut pas l'autre. Quand je dis que
je veux plus d'aides à la classe, ça ne veut pas dire que je veux que ces aides
à la classe remplacent des professionnels de l'éducation ou des TES, là, ça
s'ajoute. Je voulais juste être clair là-dessus. Peut-être que je ne l'avais
pas été suffisamment.
Par rapport au rapport Ménard, Mme la
Présidente, le député a été très rigoureux en disant qu'effectivement c'est
un... c'est le rapport qui est le produit de travaux qui découlaient de la
dernière négociation de la dernière convention collective. Et donc, avant de
m'engager à le rendre public, Mme la Présidente, je veux quand même m'assurer
qu'il n'y a pas un enjeu par rapport à la négociation actuelle. Je ne voudrais
pas, comment dire, manquer à mes obligations. Je ne sais pas jusqu'à quel point
ce rapport-là est public ou doit être rendu public. Je pense qu'il y a un enjeu
au niveau des parties impliquées et donc je me dois, Mme la Présidente, de
vérifier cela avant de prendre quelque engagement que ce soit là-dessus.
M. Bérubé : Oui. Il n'y a pas
d'obstacle, selon moi, à ce qu'on le rende public, ce rapport. Je veux dire, il
a été payé avec des fonds publics, il appartient à l'espace public. Il nous
sert à expliquer des situations. Il est pédagogique, c'est le cas de le dire.
Donc, j'invite le ministre à le rendre public, qu'on puisse regarder quelles
sont les solutions. C'est ce bout-là qui m'intéresse, là. Pas de questions de
coûts dans celui-là, il n'y a rien à caviarder, il n'y a pas de coûts. Il y a
des solutions. J'invite le ministre — ce serait une bonne semaine
pour faire ça — de rendre ça public, oui.
Avant d'arriver à ça, la collègue de
Saint-Laurent, tout à l'heure, a parlé de tours à bureaux, tours à bureaux.
Bon, il existe beaucoup de classes dans des roulottes, mais au ministère, vous
n'appelez pas ça comme ça, hein? C'est quoi, le nom officiel? Unités... Des
unités modulaires. Des classes avec des roues, tu sais, ça ressemble à une
roulotte de chantier. Vous en avez combien, de ça? Ça va-tu devenir une
habitude? Est-ce que ça devient pérein? J'aimerais ça, en savoir plus. Parce
que là, ce n'est pas des tours, parce que ça coûte cher. C'est des rallonges
d'école, des fois, quand on manque d'espace. Je veux avoir le nombre exact de
roulottes, puis elles sont où, quitte à ce que vous nous reveniez plus tard.
M. Drainville : Mme la
Présidente, on va, effectivement, regarder ce qu'on a, là, sous la main. Si on
n'est pas capables de déposer un chiffre complet, un tableau complet, là, on va
s'assurer qu'il le devienne, qu'il le soit, complet, puis on reviendra avec les
données complètes. Alors, on me dit que c'est 1 400, M. le député, je
viens tout juste d'avoir le chiffre. On me dit...
M. Bérubé : On a le chiffre?
M. Drainville : ...que c'est
1 400 classes...
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le député, laissez le ministre répondre, s'il vous plaît.
M. Drainville : ...modulaires.
Et je suis d'accord avec le député, Mme la Présidente, ce n'est pas l'idéal. Et
la raison pour laquelle on doit procéder avec des unités modulaires, parfois,
souvent, même, c'est parce qu'on a... on fait face à une augmentation de la
clientèle, et puis il faut bien scolariser les enfants. Et donc ce n'est pas
notre premier choix, les unités modulaires, Mme la Présidente, mais, parfois,
c'est...
La Présidente (Mme Dionne) : En
terminant, M. le ministre.
M. Drainville : ...une
situation qui s'impose.
Maintenant, je veux juste, en conclusion,
Mme la Présidente, préciser le fait... J'en ai visité plusieurs, unités
modulaires, et ce n'est pas des roulottes sur des roues, là, Mme la Présidente,
là. Il faut faire attention, là.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. Bérubé : J'ai une photo
dans mon iPhone.
M. Drainville : Disons qu'il
y a des modèles...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. le député.
M. Bérubé : O.K. Dans la
région de la Capitale-Nationale, il y en a pour 22 millions. C'est quand
même beaucoup d'argent, et puis on nous indique, là, en tout cas, que cet
argent, c'est le résultat d'une mauvaise planification, qu'il serait mieux
consacré pour les services aux élèves, c'est sûr.
Ce matin, le ministre a répondu à des
questions sur les écoles religieuses, que je lui ai posées, et la députée de
Mercier aussi, puis il avait indiqué qu'il allait revenir. Bien, le moment est
venu. Avec des nouvelles données, qu'il allait nous revenir, cet après-midi,
sur les écoles religieuses. Qu'est-ce qu'il peut nous apprendre de plus?
M. Drainville : La réponse
que j'ai donnée ce matin tient toujours. Mais je veux juste vous dire, avant de
me faire couper, je veux juste vous dire que le rapport Ménard, il est
disponible sur Internet. Si vous allez sur le site de la CSQ et sur le site de
la FSE, les deux centrales syndicales, le rapport est déjà public.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup, M. le ministre, c'est tout le temps qu'on a pour ce bloc. Je cède
maintenant la parole du côté du gouvernement, avec Mme la députée de Hull.
Mme Tremblay : Oui, bonjour,
Mme la Présidente...
Mme Tremblay : ...Ce matin,
j'ai parlé des élèves qui étaient au cœur de nos préoccupations, puis,
maintenant, je vais parler un peu des enseignants puis des enseignantes, puis
ça va m'amener à mes questions pour le ministre. Mais pour dire que j'ai passé
quand même 20 ans dans le milieu de l'éducation, puis je veux parler... puis
souligner... Puis j'ai vu... on a vu plusieurs groupes, là, d'élèves passer,
là, aujourd'hui, en haut, avec leurs enseignants puis leurs enseignantes, puis
je veux parler de l'effet enseignants puis enseignantes puis de la contribution
qu'ils apportent à notre réseau de l'éducation. Parce que c'est par dizaines de
milliers, hein, qu'ils rentrent, chaque matin, dans nos écoles, nos
établissements scolaires. Puis, oui, il y a plusieurs situations qui sont
rapportées dans les médias puis qui sont difficiles, qui sont inadmissibles,
puis mon collègue le ministre de l'Éducation puis mes collègues députés ont
rapporté ces événements-là, qui sont malheureux puis qui sont vraiment
inadmissibles.
Mais, ceci dit, je pense que c'est
important de souligner tout le travail qui se fait, dans nos écoles, par le
personnel enseignant, tous les projets qui sont menés, les enseignants qui,
chaque matin, comme moi, là, parce que je l'ai fait, quand même, pendant de
nombreuses années, là, entrent dans leurs classes, accueillent leurs élèves
avec une passion, là, puis avec cette volonté-là de transmettre les
connaissances, de faire cheminer ces élèves-là. C'est tellement beau, là, c'est
tellement beau. Quand je vois un groupe d'élèves ici, j'ai le goût de me lever
puis d'aller leur parler, parce que c'est beau, être dans une classe, puis
parce que les enseignants sont passionnés, puis il y a un travail qui se fait
quotidiennement, dans nos écoles, qui est beau, on ne l'entend peut-être pas
assez souvent, tous les projets, comment les élèves sont accompagnés par ce
personnel-là.
Puis là je parle des enseignantes puis des
enseignantes, mais je veux aussi parler du personnel de soutien qui accompagne
ces enseignants puis ces enseignantes-là, les directions d'établissement, le
centre de services scolaire, c'est tous ensemble, qui... on est là pour ces
élèves-là, puis je trouve ça important de le mentionner. Puis j'ai fait le
terrain pendant la campagne électorale, puis, vous savez, de rencontrer, là...
Puis c'est un beau cadeau, pour l'ensemble des profs puis du personnel, de voir
ces élèves-là qui ont grandi, qui sont maintenant sur le marché du travail,
parfois, qui sont parents, puis qui viennent te dire : Merci pour ce que
tu as accompli dans ma vie, pour ce que tu as fait pendant que j'étais dans ta
classe. Je me souviens de toi, comme enseignant... de bonne humeur, passionné,
avec des beaux projets. Je pense que c'est important de souligner la part des
enseignants puis des enseignantes dans le quotidien de ces élèves-là.
C'est précieux, ce qui se passe dans nos
écoles, puis je tenais à le dire parce qu'on n'en parle, malheureusement, pas
assez à l'Assemblée nationale. On soulève, oui, des enjeux qui sont extrêmement
importants, puis je comprends qu'on en parle, mais il faut aussi parler de ce
qui est beau puis du travail qui est fait, parce que c'est des milliers,
milliers, milliers de personnes qui sont dans nos écoles.
Ceci dit, c'est vrai qu'il y a des
difficultés dans notre réseau, puis j'ai fait face à ces difficultés-là, comme
enseignante, comme présidente de syndicat, puis je suis toujours aussi
intéressée puis passionnée par l'éducation. Et ce qui m'amène à parler un petit
peu, là, d'insertion, un peu, professionnelle, parce qu'on investit aussi des
sommes, parce qu'il y a des enjeux, il y a une pénurie au niveau du personnel
enseignant, puis on a... Bon, ça a été soulevé, du personnel qui est non
légalement qualifié dans nos écoles. Ceci dit, il faut comprendre, là, que,
bon, il y a différentes situations, mais que la majorité, une forte majorité
ont déjà un bac, dans ces personnes-là. Puis le ministre... Puis c'est
important pour le gouvernement, c'est même... d'avoir du personnel qui est
qualifié, puis on met en place des solutions, puis il y a quand même plusieurs
millions qui est mis en place à l'heure actuelle.
Donc, moi, j'aimerais ça entendre le
ministre parler un petit peu, là, de qu'est-ce qu'on fait puis qu'est-ce qu'on
va faire pour contrer, là, cette pénurie de personnel, de main-d'œuvre dans le
réseau de l'éducation. On est conscients que c'est une difficulté. Donc,
j'aimerais ça vous entendre.
• (16 h 30) •
M. Drainville : Oui, merci
beaucoup pour votre question, Mme la députée de Hull. Je vous ai entendu parler
de formation, n'est-ce pas? Alors, c'est important, Mme la Présidente, de
rappeler que la loi prévoit 30 heures de formation, aux deux ans, pour le corps
enseignant. Donc, ça, c'est inscrit dans la loi. Et les données probantes, les
toutes dernières recherches en matière d'éducation démontrent à quel point la
formation est importante, et à quel point elle peut outiller les enseignantes
et les enseignants pour leur permettre de relever les immenses défis qu'ils
vivent dans les classes, au quotidien. Et donc je dois dire, Mme la Présidente,
que c'est une...
16 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...une
préoccupation pour moi, puis j'ai l'intention de mettre l'accent là-dessus au
cours des prochaines semaines, au cours des prochains mois, la nécessité donc d'ouvrir
toutes grandes les portes de la formation continue pour nos enseignantes et nos
enseignants. C'est quelque chose qui est très, très, très important. Parce que,
si vous parlez, par exemple, à un expert, un spécialiste comme Égide Royer, il
va vous dire que les données probantes sont à l'effet que des professeurs, des
enseignantes qui ont eu accès à de la formation seront davantage en mesure de
gérer les classes qui sont... dont la composition et difficiles, les classes
dans lesquelles on va retrouver, par exemple, beaucoup d'élèves à besoins
particuliers.
Donc, c'est possible par de la formation
continue, de donner à nos enseignants davantage d'outils pour leur permettre de
faire face à ces difficultés et donc de répondre plus adéquatement et plus
efficacement, c'est pour ça qu'on parle d'enseignement efficace, plus
efficacement aux besoins de ces élèves. Et il ne faut pas oublier les autres
également, il faut s'occuper des élèves à besoins particuliers dans la classe,
mais il ne faut pas oublier également les autres élèves de la classe. Et donc
plus de formation continue égale moins de professeurs épuisés à la fin de la
journée, par exemple. Alors, c'est sûr que c'est dans notre intérêt collectif
de mettre l'accent sur la formation continue.
L'autre élément que je veux porter à l'attention
de la commission, en réponse à la question de la députée de Hull, c'est la
formation de 30 crédits que j'ai souhaitée, Mme la Présidente, dans mes sept
orientations du début de l'année. J'ai lancé un appel pour qu'on crée, pour que
les facultés d'éducation créent des formations de 30 crédits. Parce qu'actuellement,
si tu as un bac en français, en mathématiques, en géo, en histoire, bref, dans
une matière qui est connexe à ce qui est enseigné dans nos écoles, ou dans une
matière qui est carrément enseignée dans nos écoles, si tu as un bac de trois
ans, si tu veux obtenir ton brevet, tu dois passer par une maîtrise qualifiante
de 60 crédits. Et moi, dans mes tournées d'école, Mme la Présidente, je
rencontre beaucoup d'enseignants non légalement qualifiés qui me disent :
Bernard, ça n'a pas de bon sens, 60 crédits. Ça va me prendre cinq ans, ça va
me prendre six ans. J'ai des enfants à la maison, il faut que je fasse ça à
temps partiel les soirs, les fins de semaine. C'est bien de valeur, mais non,
je ne prendrai pas la maîtrise qualifiante.
Et c'est pour ça, c'est en réponse à ça,
puis en réponse aussi, Mme la Présidente, à des experts qui m'ont dit :
Bernard, il faudrait revenir à une formation de 30 crédits, comme c'était le
cas auparavant, on avait un certificat en pédagogie, qui permettrait donc à ces
profs qui ont un bac, d'aller chercher le 30 crédits en pédagogie, en gestion
de la classe, par exemple, et autres compétences, et qui leur ouvrirait la
porte vers le brevet d'enseignant. Et la bonne nouvelle, c'est que la TELUQ l'a
annoncé, la TELUQ va offrir, à partir de septembre prochain, cette formation de
30 crédits. Il y a déjà plusieurs centaines d'enseignantes et d'enseignants qui
se sont inscrits à cette formation, Mme la Présidente, et je souhaite
évidemment qu'il y en ait d'autres.
Et je souhaite évidemment qu'il y ait d'autres
facultés d'éducation qui offrent ce 30 crédits, parce que ça va nous permettre
de former les non légalement qualifiés. Et l'espoir que j'ai, c'est que ça va
amener des enseignantes, des nouveaux enseignantes... des nouveaux enseignants,
des nouvelles enseignantes, donc des personnes qui ont un bac et qui pourraient
se dire : Ça me tenterait peut-être la carrière, moi, en enseignement,
surtout avec cette voie rapide de 30 crédits. Je vais aller travailler comme
prof non légalement qualifié dans une classe, puis je vais prendre le 30
crédits puis éventuellement je vais devenir, c'est mon intention, devenir
enseignant, enseignante en bonne et due forme. C'est une belle voie.
Puis, quand on parle des bonnes nouvelles,
en matière d'éducation, là, sur lesquelles on n'insiste pas suffisamment, là,
la voie rapide du 30 crédits, là, à mon avis, elle n'a pas été suffisamment
soulignée, Mme la Présidente, dans la liste des bonnes nouvelles.
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le député de Richelieu, il vous reste une minute 30.
M. Émond : Merci beaucoup Mme
la Présidente, puis je remercie la collègue de Hull de me permettre de
souligner cette bonne nouvelle. Parce que, vous avez raison, M. le ministre, je
pense que ce que vous venez d'évoquer n'a pas été souligné suffisamment, parce
que tout comme vous, dans les nombreuses visites d'établissements scolaires,
beaucoup de gens nous parlent, beaucoup d'enseignants, d'enseignantes nous
parlent de cette voie rapide qui... Puis, vous l'avez bien dit, M. le ministre,
ça existait à l'époque. Moi, je me rappelle de l'époque où on allait chercher,
entre autres, en formation professionnelle, j'y reviens, des gens compétents
dans leur métier, hein? Tu vas chercher un soudeur qui est peut-être un peu en
fin de carrière puis qui...
M. Émond : ...et veut passer à
autre chose ,parce que ça peut devenir difficile de travailler dans un milieu
de travail en soudure, mais qui veut partager ses compétences avec des
apprenants. Mais ce type-là ou cette dame-là n'a pas de formation pédagogique.
Et, à l'époque, on les amenait dans le milieu de la formation professionnelle
pour ensuite leur dire : Bien, on va te donner des trucs en pédagogie, Mme
la Présidente. Alors, ces gens-là allaient suivre un certificat en pédagogie.
Alors, moi, je salue la volonté du
ministre d'avoir mis dans ses sept priorités, puis c'est avec une joie à peine
dissimulée que j'ai pratiquement le goût de faire un crochet à côté de cette...
Puisque le ministre l'a dit, hein? La TELUQ va de l'avant avec... puis je suis
heureux d'entendre qu'il y a plusieurs inscriptions qui vont en ce sens-là.
Puis pourquoi c'est une bonne nouvelle, Mme la Présidente? Parce que souvent on
parle des profs qui sont formés en pédagogie...
La Présidente (Mme Dionne) : ...le
temps qu'on avait. Merci, M. le député. J'ai pris connaissance du document
transmis par M. le ministre de l'Éducation concernant les bâtiments scolaires
non inspectés selon la nouvelle méthode d'inspection. Donc, j'autorise le dépôt
de ce document. Il sera disponible sur le site prochainement puis transmis aux
membres de la commission sous peu. Je suis maintenant prête à entendre les
interventions de Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci, Mme la
Présidente. Je tiens à remercier la députée de Hull pour le dépôt de documents.
J'ai pris connaissance de la liste des intervenants. Je me permets deux
suggestions au ministre. Dans la liste des intervenants, il en manque deux que
je considère importants, que nous, on avait inscrit dans la liste de mandat
d'initiative : la Fédération québécoise de l'autisme, que je rappelle... a
plus de 45 ans d'expertise, et la Société québécoise de la déficience
intellectuelle. Je crois qu'on pourrait les ajouter, ça ferait une voix au
chapitre, notamment pour le point de vue des parents, et ceux qui ont une expertise
avec des enfants, et ceux avec une déficience intellectuelle ou avec un trouble
du spectre de l'autisme.
Et donc, d'autre part, j'ajouterais ma
deuxième suggestion. Ça nous prendrait une date butoir pour arriver avec le
cadre que vous souhaitez mettre en place pour les salles d'isolement. Je vois
l'interrogation, là. Donc, je faisais référence au dépôt de documents par
rapport au comité qui travaillait à regarder les salles d'isolement.
Donc, ce sont mes deux suggestions :
d'ajouter ces deux organismes aux discussions et d'avoir aussi une date butoir.
Si vous avez déjà une date butoir, j'aimerais savoir, c'est quand, justement,
ils vont devoir déposer leur rapport, évidemment, de rendre public ce
rapport-là.
Maintenant, j'ai une autre question, puis ça,
c'est juste une suggestion, là, j'allais dans ma question. Centre de services
scolaire Chemin-du-Roy, vous vous rappelez, c'était l'allégation qu'un
enseignant n'aurait pas mis une, mais bien deux élèves enceintes. Je vous avais
interpellé pour déclencher une enquête. Vous avez déclenché une enquête. Est-ce
bien juste que le rapport doit être déposé au mois de mai pour le centre de
service scolaire du Chemin-du-Roy?
M. Drainville : On m'a dit
que je devrais avoir le rapport sous peu.
Mme Rizqy : Sous peu?
M. Drainville : Oui.
Mme Rizqy : Est-ce que vous
allez le rendre public, évidemment, en caviardant toute information qui
pourrait identifier les victimes ou des sources, un peu comme vous avez fait
pour l'école Saint-Laurent?
M. Drainville : C'est le
rapport préliminaire que je vais obtenir... que je devrais obtenir très
prochainement. Le rapport final, je devrais l'obtenir fin juin, et, à ce
moment-là, on aura, dans le rapport final, des recommandations. Donc, je suis
plutôt tenté, Mme la Présidente, de rendre public ce type de rapport. Mais je
veux juste me garder une petite gêne, je veux juste m'assurer qu'il n'y a pas
d'enjeu au niveau, par exemple, des renseignements personnels ou au niveau de...
peu importe la raison. Mais je dirais, Mme la Présidente, si ça peut rassurer
la députée de Saint-Laurent, que moi, je souhaite être le plus transparent
possible, là. Donc, s'il n'y a pas d'enjeu à le rendre public, ça va me faire
très, très, très plaisir de le rendre public.
• (16 h 40) •
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
M. le ministre. Je pense que ce rapport est très attendu par l'ensemble de la
communauté, et c'est au sens large, je ne parle pas de la communauté uniquement
scolaire, mais de la communauté québécoise.
Maintenant, moi, je fais miens les propos
du député de Richelieu. Tantôt, il a fait un plaidoyer éloquent pour la
formation au niveau des élèves en formation professionnelle. Et on n'en parle
pas beaucoup, mais c'est très important, il faut se rappeler que les D.E.P,
c'est souvent des jeunes qu'on a été capables de raccrocher. Et c'est tellement
important de valoriser. Le député a fait aussi mention qu'il y a eu des sommes
d'argent qui ont été allouées pour permettre le déploiement de cohortes même si
on n'avait pas atteint le fameux seuil critique pour être en mesure de démarrer
une cohorte.
Maintenant, j'ai besoin de l'appui du
député de Richelieu ainsi que du ministre de l'Éducation parce qu'au centre...
Mme Rizqy : ...formation
professionnelle Kirkland, des élèves ont appris sur le tard cette session-ci
d'hiver que leur programme pour être assistant dentaire ne pourrait pas
démarrer parce qu'il manquait des inscriptions. Et ce n'est pas faute des
enseignants qui se sont démenés. Écoutez, les enseignants ont fait des vidéos
Instagram, des vidéos sur TikTok, des vidéos sur Facebook pour aller recruter
des élèves et ils ont réussi à obtenir un nombre suffisant d'élèves pour
démarrer la cohorte. Malheureusement, environ une dizaine d'entre eux et
d'entre elles qui se sont inscrits, on leur a appris à quelques jours du
démarrage de ce programme que, finalement, ils ne pourront pas démarrer le
programme. Ils devront attendre au mois d'août prochain pour avoir assez
d'inscriptions.
Après le plaidoyer, que je crois et que je
sais très sincère, du député de Richelieu, moi, je sais une chose, c'est que
quand qu'un jeune raccroche, on ne peut pas se permettre d'attendre au mois
d'août pour le raccrocher à nouveau, parce qu'on ne sait pas qu'est-ce qui peut
arriver d'ici là, avec la pénurie d'emplois, on se peut trouver un emploi
temporaire qui devient permanent, M. le ministre, je vous invite à nous dire
haut et fort, là, que, dans la mesure que, vous, votre gouvernement a financé
les DEP, même lorsqu'il manque des inscriptions, c'est ça, votre vision et que
vous souhaitez que ce soit maintenu. Donc, si on a des cohortes qui manquent
deux ou trois élèves, bien, qu'on les pertes quand même, parce que la quinzaine
ou 18 élèves sur 20, là, il me semble que, quand on est à 18 sur 20 d'inscrits,
on peut le démarrer, le programme et ne pas dire non à 18.
Et là, j'apprends qu'on est en train de
perdre deux professeurs et demi qui eux, ont aussi appris que, puisque leur
programme ne part pas en février, bien, leurs postes maintenant seraient
coupés. Donc, on est en train de perdre une expertise. Et j'apprends aussi
qu'on pousse ces élèves vers d'autres formations. Mais, assistant dentaire, on
en a quand même besoin au Québec, et on est en pénurie aussi d'assistants
dentaires.
Alors, quelle est votre vision, M. le
ministre, est-ce que vous y croyez, avec le même plaidoyer que votre collègue
le député de Richelieu, alors, même si on manque quelques inscriptions, est-ce
que, pour vous, le mot d'ordre, c'est qu'on démarre le programme malgré les
quelques inscriptions qui manquent?
M. Drainville : Juste avant
de répondre à la question, Mme la Présidente, une précision à apporter suite à
ma réponse précédente. Dans le cas du chemin du Roi, le rapport préliminaire me
sera transmis très prochainement. Maintenant, le rapport final concernant le
chemin du Roi sera intégré au rapport final des autres enquêtes, et ce rapport
final devrait me parvenir d'ici la fin juillet 2023. Donc, je m'excuse, j'ai parlé
de juin, ce serait plutôt juillet. Mes excuses.
Pour ce qui est de la formation
professionnelle, c'est mon souhait, Mme la Présidente, le souhait exprimé par
la députée de Saint-Laurent, c'est mon souhait, c'est le souhait également
de... du député de Richelieu. On est très, très engagés en faveur de la
formation professionnelle.
Et ce que j'ai dit ce matin, c'est qu'il y
a une partie des sommes que j'ai annoncées au début de l'année, le
81 000 000, là, puis il y a une partie des sommes que j'ai... qui
a... Qui ont été inscrites au budget déposé récemment, qui doivent servir
justement à assurer le financement des petites cohortes.
Puis J'ai donné des exemples ce matin, je
ne sais pas si vous m'entendiez, Mme la députée de Saint-Laurent, là. Mais, par
exemple, Chic-Chocs, en Gaspésie, Plomberie Chauffage, un DEP de neuf élèves,
on va de l'avant, on garde le programme. Baie-James, seulement six inscriptions
au DEP Assistance à la personne en établissement et à domicile, on est allés de
l'avant, on a conservé le programme, on a offert la formation. Thetford Mines,
le Centre de services des Appalaches, DEP en secrétariat, huit élèves, on est
allés de l'avant.
Cela étant dit, Mme la Présidente, le...
La décision finale d'offrir ou pas la carte, comme on l'appelle dans le domaine
de la formation professionnelle, la décision finale, elle est... elle
appartient au centre de services. Mais, chose certaine, Mme la Présidente,
quand je dis aux centres de services : je souhaite préserver les petites
cohortes, et nous avons une mesure budgétaire qui vise à vous donner le
financement pour vous permettre de préserver les petites cohortes, il est bien
entendu que mon orientation ministérielle, c'est de dire aux centres de
services : vous allez, s'il vous plaît, faire tout en votre pouvoir pour
préserver les petites cohortes, d'autant plus que vous avez des sous pour le
faire.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Mme Rizqy : ...M. le
ministre. Moi, maintenant, M. le ministre, je veux voir comment qu'on peut
faire pour travailler ensemble parce que c'est quand même des élèves qui sont
raccrocheurs. Il y a une expertise au niveau des enseignants, là. Je ne peux
pas identifier les enseignants parce que vous comprendrez que, quand qu'il y en
a cinq, c'est assez facile, après ça, d'identifier, si je dis c'est cinq ans,
10 ans, 15 ans ou 20 ans d'expérience, là, mais, là-dedans, il y
en a plusieurs qui ont une expertise. Et, d'apprendre que le programme est
fermé, alors que nous sommes à quelques inscriptions, disons qu'il en manque
deux ou trois... Mais, si j'en ai 15, 18, là, 15...
Mme Rizqy : ...élèves, là, qui
sont prêts, là, à raccrocher et qui n'ont pas fait de demande auprès de vous,
le centre de service scolaire pour justement financer les absences, là, de
deux, trois élèves pour partir un programme. Comment qu'un élève aujourd'hui
peut se tourner puis se dire : Bien, moi, je veux vraiment être inscrit
dans le programme d'assistant dentaire. C'est quoi son recours?
M. Drainville : ...
Mme Rizqy : Voulez-vous que
je rephrase?
M. Drainville : Oui. Alors
Mme la Présidente, quand un centre de services décide d'offrir une formation
professionnelle, de façon générale, c'est arrimé au besoin de main-d'œuvre. Par
exemple, l'information qu'on me transmet à l'instant, c'est que pour ce qui est
du programme d'assistante dentaire, il y a un surplus de 140 personnes
dans ce secteur présentement.
Mme Rizqy : Non, j'ai parlé
avec des professionnels du réseau dentaire, puis non, puis ça tombe bien parce
que mon dentiste a déjà été président de l'Ordre. Alors, non, il y a une
pénurie, là, ils en ont besoin. Puis je vous le dis, là, pour vrai,là, M. le
ministre, ils en ont vraiment besoin. Puis il faut aussi savoir que... il y a aussi
l'intérêt des élèves, là. Donc, quelqu'un qui souhaite devenir assistant
dentaire, j'aurais beau lui dire : Bien, non, tu t'en vas en ébénisterie,
si ça ne l'intéresse pas, ébénisterie, ça ne l'intéressera pas. Puis
l'objectif, c'est de les raccrocher. Et si... vous avez une quinzaine, disons,
qui sont intéressés à ce programme-là, pour quelques inscriptions, pourquoi
qu'on fermerait le démarrage de cette cohorte au risque de les perdre? Parce
que s'il ne démarre pas fin janvier, début février, puis qu'on leur dit :
Réessayez-vous au mois d'août, on va voir si au mois d'août, on a atteint le
quota, là. Mais moi, au fond, à la fin de la journée, M. le ministre, là, je
vous le dis clairement, ce n'est pas de votre faute, au contraire, moi, là, je vous
le dis, là : Bravo! Félicitations, là, moi je suis d'accord avec vous,
mais je veux que votre volonté politique, bien, elle soit sentie dans le réseau
puis que lorsqu'il manque quelques places, bien, ils frappent à votre bureau
puis qu'ils disent : O.K., vous avez annoncé quelque chose, de l'argent
supplémentaire puis c'est une bonne chose, là, vous devriez tout le monde
l'enregistrer, je le dis clairement, mais moi, je veux que ça soit appliqué. Et
là, en ce moment, ce n'est pas appliqué. Et on est... On est en train de perdre
une expertise au niveau des enseignants dans le programme d'assistance dentaire
et on vient dire à des élèves qui sont inscrits : Bien, on vous retrouvera
au mois d'août. C'est ça qui est inacceptable. Ce n'est pas la volonté ministérielle,
là... Je ne veux pas mettre des mots dans votre bouche, là. Mais je sais que ce
n'est pas votre volonté. Vous, votre volonté, c'est qu'ils raccrochent puis
qu'en temps opportun ils soient inscrits.
M. Drainville : Mme la
Présidente, moi je veux juste dire, là, que la députée de Saint-Laurent et moi,
là, on joue pour la même équipe, là, puis le député de Richelieu, je suis
certain qu'il serait prêt à sauter sur la glace dans cette équipe-là également
là. Puis mes autres collègues aussi, là. Mais ma conviction, Mme la Présidente,
là, puis ma volonté, là, en matière de formation professionnelle, là, elle
est... Elle est... Je ne sais pas comment le dire, là, mais j'y crois. J'y
crois, j'en suis profondément convaincu. Et savez-vous quoi? Il est temps de
dire haut et fort, comme le fait la députée de Saint-Laurent, que de choisir un
métier dans la vie, c'est une belle chose. Puis un diplôme est un diplôme, est
un diplôme. Si on a des élèves qui souhaitent se diriger vers une formation
professionnelle, il faut les encourager à le faire. Et j'en appelle en
particulier aux parents. Parce que, des fois, comme parent, on a un petit
mouvement de recul, un métier, vraiment, es-tu certain? Tu ne veux pas aller à
l'université? Etc. L'idée, ce n'est pas de dire... de décourager quelqu'un,
d'aller à l'université, ce n'est pas de lui dire : Bon... Ce n'est pas ça.
On souhaite le plus d'élèves possible qui prennent le chemin, que ce soit de
l'université ou du cégep ou de la formation professionnelle. Mais il faut rétablir
l'équilibre, il faut le dire publiquement haut et fort que choisir un métier,
c'est beau, c'est utile, ça va te permettre de bien gagner ta vie et donc on
met des sous dans le budget, Mme la Présidente, et je souhaite là-dessus, avec
la députée de Saint-Laurent, envoyer un message très, très clair aux centres de
services maintenez le plus possible les programmes et les petites cohortes en
particulier. C'est ça, ma volonté, Mme la Présidente, Mme la députée de
Saint-Laurent.
• (16 h 50) •
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Merci, M. le ministre.
Mme Rizqy : ...moi, si vous
me permettez, avec consentement, si le député de Richelieu veut qu'on travaille
ensemble dans ce dossier-là, parce que, moi j'y crois, je crois sincèrement
que... qu'ils soient 12 ou qu'ils soient 15, si on est capables de les
raccrocher, bien, c'est un élève à la fois qu'on va raccrocher au Québec. Puis
oui, effectivement, un diplôme, c'est un diplôme, c'est diplôme. Alors ça, je
termine là-dessus.
M. le ministre, je vais vous amener à un
enjeu que mon collègue et mon voisin de comté, le député d'Acadie, a mis
plusieurs fois de l'avant, qui est une réalité qu'on parle très peu, mais qui
est très importante. Les élèves des...
Mme Rizqy : ...écoles au Nunavik...
Ça a été révélé par Ariane Lacoursière dans La Presse le 21 janvier dernier
qu'une douzaine d'enfants de 13 ans ont eu carrément des bris de service,
qu'ils ne sont pas allés à l'école depuis le mois de septembre, car aucun
enseignant n'était disponible pour donner des cours. Et on apprend aussi que...
dans l'éditorial de La Presse du 13 février dernier que les élèves de septième
année du village d'Inukjuak n'ont pas fréquenté l'école de septembre à janvier,
qu'il y a également 84 élèves de la fin du secondaire qui n'ont eu que trois
semaines d'enseignement en science, alors qu'il s'agit d'un cours obligatoire
pour obtenir le diplôme d'études secondaires.
Sachant le taux de diplomation déjà très
faible des élèves des Premières Nations, quel est votre plan pour remédier à la
situation?
M. Drainville : Oui. L'enjeu
de l'éducation, Mme la Présidente, au sein des communautés autochtones, et en
particulier au Nunavik, c'est un enjeu extrêmement important et c'est aussi un
enjeu qui est extrêmement complexe. Évidemment, la pénurie nous frappe déjà,
mais elle frappe encore beaucoup plus durement les communautés autochtones, et
donc ça, c'est un enjeu.
On travaille présentement avec les
communautés autochtones pour essayer d'apporter des solutions. J'ai eu des
rencontres, moi, avec les représentants de la communauté crie. J'ai participé
également à un après-midi de discussions qui portaient justement sur les
questions relatives à l'éducation au sein des communautés autochtones, j'ai eu
un très bel échange avec les personnes qui étaient là et qui représentaient
plusieurs nations autochtones du Québec. Et donc on est au travail là-dessus.
Mais je ne vais pas faire semblant, Mme la Présidente, de nier la complexité et
le coefficient de difficulté très, très grand.
Je dois ajouter ceci, juste en conclusion.
Il y a un enjeu de convention collective dans le cas de l'enseignement dans le
Nord, c'est-à-dire qu'une enseignante qui quitte le Sud pour aller dans...
aller enseigner, par exemple, au sein de la Commission scolaire Kativik ne peut
pas transporter avec elle son ancienneté, et ça, c'est extrêmement... ça rend
la tâche de recruter des enseignants extrêmement difficile. Et donc, si on
pouvait avoir un peu...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. C'est tout le temps qu'on a. Désolée, je dois passer au
prochain bloc d'intervention. Je cède la parole à Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Merci
beaucoup. Donc, c'est mon dernier bloc, il me reste très peu de temps. J'ai
trois sujets à aborder, donc j'espère vraiment que le ministre va m'aider à
pouvoir les aborder.
Tout à l'heure, vous avez annoncé votre
intention de légiférer. Clairement, je comprends que ça va être avant la fin de
la session que vous allez légiférer. Est-ce que c'est en lien avec ce que le
ministre... le premier ministre disait, là, il y a quelque temps : «Il
faut qu'il y ait décision qui reste décentralisée, mais il faut quand même
avoir le pouvoir d'agir quand ça ne fonctionne pas.» Il parlait des centres de
services scolaires et de leurs décisions. Souvent, nous aussi, on est
interpellés par les parents qui ne sont pas d'accord avec les décisions des
centres de services scolaires. Est-ce que le ministre a l'intention de
légiférer parce que le projet... la loi n° 40 sur la gouvernance scolaire,
bien, c'était... ça n'a pas rien donné?
M. Drainville : Là, Mme la
Présidente, comment je dirais bien ça? Je pense que la députée de Mercier sait
très bien ce qu'elle fait, elle sait très bien que, si je réponds à sa
question, je risque de me faire... on risque de dire que j'ai commis un outrage
au Parlement. Alors, je ne vais pas aller là. Tout ce que je peux dire, Mme la
Présidente, c'est qu'on aura des choses à dire prochainement...
Mme Ghazal : Sur la
gouvernance, par exemple, scolaire?
M. Drainville : Ça se
pourrait, ça se pourrait que ce soit...
Mme Ghazal : O.K. Merci.
M. Drainville : Ça se
pourrait que ce soit un des thèmes sur lesquels on aura des choses à dire.
Maintenant, avant de conclure que... Avant de conclure ou de... comment dire,
de présumer de ce qu'il y aura là-dedans, attendons voir et ne tirons pas de
conclusions hâtives...
Mme Ghazal : Bien.
M. Drainville : ...surtout
pas en se basant sur un postulat qui, à mon avis, est peut-être sujet à
discussion...
Mme Ghazal : Bien, peut-être
ne pas rien donner, ou ne pas donner...
M. Drainville : ...c'est-à-dire,
la conclusion...
M. Drainville : ...de votre
question, là, mettons, là, je...
Mme Ghazal : ...bien, je vais
parler des centres de services scolaires puis de la frustration du premier
ministre par rapport à leur décision. Parce que, comme je vous le dis, là, les
parents, ils ne savent plus vers qui se tourner, ça fait qu'ils se tournent
vers les oppositions parce qu'ils veulent être entendus, parce qu'ils veulent
qu'on convainque le ministre.
Je vais prendre le cas du... Là, ce n'est
pas le cas de la prof qui hurlait, mais c'est un autre cas. Sur les frais de
service de garde et de dîner qui ont été fusionnés. Ça a été une décision qui a
été prise par le centre de services scolaires. Je suis en contact... je sais
que vous avez aussi été interpellé par ma collègue là-dessus, j'ai un contact
avec des parents qui sont extrêmement inquiets parce qu'ils vont avoir à terme
des augmentations de 500 %. Et il y a un élément, peut être, qui n'a pas
souvent été mentionné à l'effet qu'il y a des parents qui vont être capables de
l'absorber, ça va, mais il y a des parents qui ne seront pas capables et ils
vont donner une clé au cou de leur enfant pour qu'ils retournent sur l'heure du
dîner, par exemple, à la maison et pour qu'ils se surveillent tout seuls en
espérant que tout aille bien, et tout ça, parce qu'ils ne seront juste pas
capables, des mères monoparentales, par exemple. Et il y a un parent qui m'a
fait prendre conscience que, sur l'heure du dîner, les surveillantes, elles ne
font pas juste s'assurer que tout se passe bien. Des fois, elles voient ce
qu'il y a dans les lunchs des enfants. Puis on l'a vu, là, il y a eu un
reportage récemment où il y a des enfants qui arrivaient avec à l'école avec un
sandwich à moitié mangé au jambon. C'était vraiment, là, à fendre le cœur que
des petits bouts de chou n'aient rien à manger pendant toute la journée. Des
fois, là, ce n'est pas la faute de leurs parents, c'est juste que la vie est
telle qu'elle l'est. Tout ça pour dire que les surveillantes voient ça, c'est
un moment important où elles peuvent intervenir et, après ça, on peut aider les
familles qui en ont besoin. Mais ces moments-là pourraient disparaître. Ça,
c'est un élément que je veux amener au ministre.
Le ministre a dit : Le comité de
parents... les parents sont sur le conseil d'administration, ils ont juste à
changer de décision. Bien, la présidente du Centre de services scolaires, elle
a dit, dans une entrevue à la radio, qu'il est trop tard. On ne peut pas
revenir sur la décision. C'est fait, voilà, il va falloir qu'ils vivent avec puis
on va faire tout ce qu'on peut pour que tout se passe bien. Alors que le
ministre dit que les parents cassent la décision. Donc, avec la façon... Si on
laisse ça aller, là, c'est juste de la chicane et les parents sont prêts à se
mobiliser. Qu'est-ce que le ministre peut leur répondre? Est-ce que le ministre
peut répondre aux parents qui sont en ce moment inquiets puis veulent se
mobiliser? Parce que ce n'est pas vrai qu'ils vont avoir des augmentations de
plus de 500 %.
• (17 heures) •
M. Drainville : Mme la
Présidente, si le conseil d'administration du Centre de services scolaires
décide que la décision qu'ils ont prise n'était pas la bonne et qu'ils changent
de décision, ils ont tout à fait le droit de le faire. Je tiens à le réitérer.
Voyons donc. Puis tout ce que j'ai dit déjà ce matin, là, ça s'applique encore.
Ça n'a pas changé, là. La politique tarifaire, là, elle est... le plafond,
c'est 3 $ de l'heure. Ça, c'est ce que dit la loi. Maintenant, à
l'intérieur de ce plafond-là, les centres de services sont autonomes, si on
peut dire, en matière de politique tarifaire. Et oui, c'est bien
l'établissement, c'est-à-dire l'école, ou le centre de services qui vont
adopter la politique tarifaire en matière de services de garde sur
recommandation du comité de parents. Bon. Et puis je répète que la
réglementation, le plafond de 3 $ n'interdit pas la mise en place d'un
tarif familial. Alors si le conseil d'administration du Centre de services
scolaires des Mille-Îles décide de se réunir et d'adopter un nouveau tarif ou
d'adopter un tarif famille, ils ont tout à fait le droit de le faire. Je ne
peux pas le dire autrement, Mme la Présidente. C'est ça, la réalité.
Mme Ghazal : Ce n'est pas
exactement comme ça que ça s'est passé. Il y a eu beaucoup d'informations que
les parents n'avaient pas, puis les parents, là, c'est des gens qui ont un
travail à temps plein, qui regardent tous les dossiers, qui les étudient. Il y
a eu un courriel qui a été envoyé aux parents où est-ce qu'on ne faisait pas le
calcul pour savoir ça va être combien au total pour l'année. Il a fallu que le
comité de parents fasse le calcul lui-même puis explique aux parents que, ce
que vous avez pris comme décision, voilà combien ça vous coûte. Il y a des
parents, par exemple, qui ont accepté puis qui ont dit, dans les... les centres
d'établissement, ils ont dit : Bien, on n'a pas le choix, on nous le
recommande. On serait mal venu, là, de voter contre. On a peur aussi que, si on
ne paie pas pour ça, que d'autres services soient coupés au courant de l'année.
Donc là, ça ne fonctionne pas. C'est la chicane, c'est la pagaille. Le ministre
ne peut pas dire : Vous êtes tous membres du conseil d'administration,
arrangez-vous. Moi, je me retire de ça. La présidente dit : C'est trop tard,
c'est ça qu'elle dit, c'est trop tard. Les parents disent : Non, on veut
revoir ça, puis là c'est la chicane. Qu'est-ce que le ministre répond aux
parents?
17 h (version non révisée)
(Consultation)
M. Drainville : Mme la
Présidente, c'est le centre de services scolaires qui, ultimement, adopte la
politique tarifaire. C'est le centre de services scolaires. Ce n'est pas la
direction générale du centre de services scolaires, c'est le centre de services
scolaires. C'est donc le conseil d'administration présidé par un parent sur
lequel siègent cinq parents. Bon.Alors, ce que je dis...
Mme Ghazal : La nouvelle
gouvernance fait en sorte que ça ne fonctionne pas donc comme dans un....
M. Drainville : Pardon?
La Présidente (Mme Dionne) : Non,
laissez répondre... Un à la fois, sinon, vous vous adresserez à la présidence.
Mme Ghazal : J'ai très peu de
temps, Il me reste un autre sujet pour vrai, là, et, là, on a répété je
comprends, c'est le centre, c'est le C.A. qui va décider et ça finit là. Mais
ça ne se passe pas comme ça, comme dans un monde idéal. En ce moment, il y a...
Les parents. Moi, supposons qu'on dit : Ah! oui, que le conseil d'administration
revient sur sa décision, ce n'est pas comme ça que ça va se passer. Mais ce n'est
pas grave, je vais continuer à parler avec les parents qui sont mobilisés parce
qu'ils veulent que la décision soit renversée.
Par rapport à l'heure de dîner, est-ce que
le ministre n'est pas inquiet que des parents qui ne soient pas en mesure de
payer ces montants-là, des milliers de dollars, pour leurs enfants et qui vont
faire en sorte que leurs enfants ne resteront pas sur l'heure du dîner? Est-ce
que le ministre n'est pas inquiet que, les enfants les plus vulnérables, on ne
puisse pas les détecter parce qu'ils vont retourner seuls à la maison? Je veux
juste savoir s'il y a cette inquiétude-là ou pas, ou s'il s'en lave les mains.
Moi, je suis inquiète pour ces enfants-là.
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, là, il s'en lave les mains, franchement, là, je ne m'en lave pas
les mains, là. Tu sais, je...
La Présidente (Mme Dionne) : ...dans
les propos, s'il vous plaît.
M. Drainville : Mais, comment
dire? Il y a effectivement... Dans ce que j'ai lu et dans ce qui a été
rapporté, puis je n'ai aucune raison de penser que c'est inexact, il y a
effectivement des parents qui expriment leur inquiétude sur ce sujet-là, et ce
que je ne comprends pas, Mme la Présidente, c'est que ces inquiétudes, comment ça
se fait qu'elles n'ont pas été exprimées? On ne leur a pas donné l'occasion de
s'exprimer à ces parents-là? Comment ça se fait que ces inquiétudes-là n'ont
pas été apparemment prises en cause... prises en compte, dis-je, dans la
décision qui a été qui a été prise?
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre a parlé...
M. Drainville : J'ai de la
difficulté, Mme la Présidente à comprendre. Si, effectivement, les parents sont
mobilisés, pour utiliser les mots de la députée de Mercier, à ce moment-là, il
me semble que les représentants au conseil d'administration devraient prendre
en compte...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Merci beaucoup.
Mme Ghazal : Je n'ai pas le
temps d'expliquer au ministre comment ça s'est passé. Moi, j'ai parlé avec les
parents. Visiblement pas le ministre. Eux autres, ils vous ont interpellé. Ce
serait le fun que vous leur répondiez aux parents et même peut-être que vous
les rencontrez. C'est la journée où on veut se rencontrer.
Écoutez, j'ai une question, une dernière
question par rapport à l'école à trois vitesses. Le ministre a dit : «Ce n'est
pas dans ma grille d'analyse.» Moi je sais, ça me choque profondément. Je vais
juste donner un chiffre. Là, on parlait des données probantes, trois chiffres :
15, 61, 60. 15 % des élèves qui fréquentent des écoles publiques dans des
classes régulières sans aucun projet particulier fréquentent l'université.
51 % de ceux qui fréquentent l'école publique avec des projets
particuliers finissent par aller... avoir un diplôme universitaire. 60 %
du privé ont un diplôme universitaire. Je ne suis pas en train de dire que l'objectif
dans la vie, c'est d'avoir un diplôme universitaire. Je suis en train de dire
que
La Présidente (Mme Dionne) : Vous
avez une question? Il vous reste 30 secondes.
Mme Ghazal : Oui. Je suis en
train de dire que c'est un indicateur qui montre qu'il y a une école à trois
vitesses,15, 51, 60. J'ai déjà proposé au ministre d'écouter l'excellent balado
de Karine Dubois, Chacun sa classe, balado de Radio-Canada. Est-ce que le
ministre l'a écouté?
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'écoute plein de... plein de balados puis je lis, puis je fais
plein de lectures, mais je vais faire deux commentaires.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
reste cinq secondes.
M. Drainville : Le premier, c'est
que j'ai souhaité plus de projets particuliers, je l'ai exprimé très
clairement, il y a des moyens. Et deuxièmement...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
c'est tout le temps qu'on a malheureusement. Je dois céder la parole au député
de...
M. Drainville : ...faire un
métier puis une formation professionnelle, ce n'est pas un déshonneur.
La Présidente (Mme Dionne) : S'il
vous plaît, si les discussions ne sont pas cordiales, je vais vous demander de
vous adresser à la présidence, s'il vous plaît, pour les prochaines
interventions. Alors, je cède maintenant la parole à M. le député de
Matane-Matapédia pour votre bloc d'intervention.
M. Bérubé : Tout à l'heure,
le ministre a indiqué qu'il y avait 1 400 unités modulaires ,des
roulottes. Je veux l'ensemble des écoles où il y a des roulottes et le coût.
Alors, j'aimerais que le ministre s'engage à nous envoyer ça à la commission.
Oui ou non? Je n'ai pas besoin de réponses là-dessus parce que j'ai d'autres
questions à poser. Est-ce qu'il s'engage à nous donner la liste complète des
écoles et le coût, en rappelant que pour la Capitale-Nationale, c'est 22 millions
en partant, puis il y en a pour cinq ans dans bien des cas. Bon. Est-ce qu'il
accepte de nous donner cette information-là après la...
M. Bérubé : ...commission?
M. Drainville : Alors, dès
que ce sera compilé sous une forme qui est aisément accessible et claire, ce
sera acheminé bien entendu à la commission, Mme la Présidente.
M. Bérubé : Très bien.
J'apprécie, Mme la Présidente. Tout à l'heure, j'ai posé la question sur la
loi 40, mais je n'ai pas véritablement eu de réponse à la hauteur de ce
que le ministre peut me dire. Quels sont les avantages jusqu'à maintenant qu'il
observe de la loi 40? Qu'est-ce que ça nous donne de plus, dans le réseau
de l'éducation, d'avoir aboli les commissions scolaires pour les remplacer par
des centres de services scolaires? Qu'est-ce que le ministre peut nous dire
là-dessus, les grands avantages de la loi 40?
M. Drainville : Bien,
écoutez, Mme la Présidente, la loi 40 a été votée notamment parce qu'il y
avait un souci, je dirais, d'efficacité. On se retrouvait avec des conseils des
commissaires qui avaient été élus par des élections où la participation était
famélique. Alors donc, effectivement, maintenant, il y a des conseils
d'administration sur lesquels siègent des parents, sur lesquels siègent le
personnel scolaire, sur lesquels des membres de la communauté et les directeurs
généraux, directrices générales jouent un rôle de premier dirigeant qui est
plus essentiel que jamais. Et moi, ce que j'ai dit, c'est que je souhaite que
ces premiers dirigeants soient plus que jamais imputables de leurs décisions,
jouent plus que jamais leur rôle de porte-parole de centres de services. Et par
ailleurs, dans la loi 40, il y avait cette obligation de 30 heures de
formation continue aux deux ans et on a l'intention de faire des progrès
là-dessus.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. le député.
M. Bérubé : Pas grand-chose
pour la réussite scolaire là-dedans, selon moi...
M. Drainville : La formation.
M. Bérubé : Oui, mais mon
analyse, c'était l'abolition des postes de commissaires. C'était la principale
préoccupation. L'enjeu principal, à l'époque, puis là je... le ministre n'était
pas là, mais je vais lui dire c'était quoi, c'était la popularité de la mesure.
Parfois, ça arrive que le gouvernement, son critère, ce n'est pas la
faisabilité, ce n'est pas l'utilité, c'est la popularité. Et j'émets
l'hypothèse que c'était ça, l'enjeu.
Deuxième question, j'accorde cette
question-là à la Fédération des comités de parents, qui aurait aimé poser la
question au ministre, concernant le transport scolaire. De nombreux bris de
service cette année en raison de la pénurie de personnel et des grèves de
chauffeurs et des augmentations de coûts importants, notamment pour les sorties
culturelles. Est-ce que le gouvernement compte apporter des changements dans le
fonctionnement du transport scolaire au Québec pour assurer l'accessibilité des
élèves à l'école? Et je lui soumets qu'au centre de services scolaire des
Monts-et-Marées, chez nous, en grève depuis des semaines, là, puis il n'y a pas
de service pour les élèves. Donc, question de la Fédération des comités de
parents du Québec : Est-ce qu'il va changer la façon de procéder pour ce
qui est du transport scolaire?
M. Drainville : Mme la
Présidente, l'enjeu avec le transport scolaire, c'est que ce sont des
entreprises privées qui donnent les services.
M. Bérubé : Payés par l'État.
M. Drainville : Et bien
entendu payés par l'État, comme le dit le député de Matane. Et Dieu sait qu'on
a augmenté notre paiement d'État l'été passé, on a augmenté de
130 millions le financement global du transport scolaire. Donc, c'est
quand même une somme extrêmement importante. Et je n'ai pas eu le temps d'en
parler ce matin, là, mais il y a aussi les primes, là, qu'on donne pour les
chauffeurs, là. Donnez-moi ça ici. Alors, un volet rétention, là, 2 400 $,
là, pour un conducteur en emploi. Ça, il obtient ça annuellement. Un volet
attraction qui permet à un nouveau conducteur d'obtenir, en plus du 2
400 $ pour la rétention, d'obtenir 1 700 $ supplémentaires. Donc, on
en est à 4 100 $. Et, si tu réfères un nouveau chauffeur, tu auras droit à
un autre 500 $...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. Drainville : Toutes ces
mesures s'ajoutent, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. M. le député.
M. Bérubé : O.K. Il y a
beaucoup de gens qui font des contributions à l'éducation par des engagements
bénévoles ou par des propositions. Une de ces belles organisations s'appelle
École ensemble. Est-ce que le ministère accepterait de les rencontrer?
• (17 h 10) •
M. Drainville : Bien sûr.
M. Bérubé : Merci. Prochaine
question.
M. Drainville : Je veux juste
dire, Mme la Présidente... Je veux juste dire, Mme la Présidente, que des
demandes de rencontre, puis je ne me plains pas, là, je veux juste être
factuel, des demandes de rencontre, j'en ai beaucoup, beaucoup, beaucoup, et
j'essaie de rencontrer le maximum de groupes, le maximum de personnes possible,
j'essaie d'être très accessible...
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, Merci.
M. Drainville : ...et le
cabinet l'est aussi...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
merci. C'était...
M. Drainville : Puis, quand
je ne peux pas les rencontrer, le cabinet...
La Présidente (Mme Dionne) : Question
courte, réponse courte. Merci beaucoup. M. le député, la parole est à vous.
M. Bérubé : Oui. Je mets ça
dans la colonne des gains pour les partenaires de l'éducation, qui vont
apprécier de...
M. Bérubé : ...Le
ministre, j'en suis convaincu.
Le ministre connaît certainement Claudia
Larochelle, qui est une critique littéraire, mais qui s'intéresse à beaucoup de
dossiers, notamment l'éducation. Est-ce qu'il a lu le texte qui s'appelle On va
perdre Annie, est-ce que ça lui dit quelque chose?
M. Drainville : On va
perdre?
M. Bérubé : Annie.
M. Drainville : Précisez.
M. Bérubé : C'est un
texte qui circule énormément, où on parle d'une enseignante du primaire, qui,
avant sa retraite, 38 ans de service, va remettre sa démission. Et elle
explique pourquoi elle quitte. C'est un des textes les plus percutants qui
circulent dans le réseau de l'éducation, présentement. Je le déposerai pour les
fins de la commission. C'est... Ça explique beaucoup pourquoi il y a du
décrochage, pourquoi les gens n'en peuvent plus, pourquoi qu'ils doivent
sortir. C'est vraiment un texte important, que j'invite le ministre à lire.
M. Drainville : Je pense
en avoir déjà pris connaissance, mais, comme je vous le dis, je fais beaucoup,
beaucoup de lecture.
M. Bérubé : Je le
fournirai au...
M. Drainville : Je veux
juste préciser, M. le... Mme la Présidente, j'ai... je vais rencontrer
l'école Ensemble, mais j'ai d'autres groupes que je dois rencontrer avant, là.
M. Bérubé : D'accord.
Mais j'ai l'engagement du ministre.
M. Drainville : Il faut
juste qu'ils acceptent que... Puis par ailleurs je veux juste dire, les groupes
que je n'ai pas toujours le temps de rencontrer, mon... les membres...
La Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le ministre.
M. Drainville : ...Les
membres de mon cabinet les rencontrent, eux.
La Présidente (Mme Dionne) :
Oui. Merci. On passe à la prochaine question. Merci. M. le député.
M. Bérubé : La semaine
dernière, on a beaucoup parlé d'enseignants qui levaient le ton, qui avaient
des attitudes qui étaient inexcusables en classe, et puis on a beaucoup parlé
de ça, puis de comment on abordait ça, les mécanismes pour faire en sorte
qu'ils soient retirés des classes. Mais, moi, j'ai ajouté un élément qui est
important, il me semble, les enseignants l'ont retenu, il faut offrir du
soutien à ces enseignants. Ils ne vont pas bien. Ils ont besoin d'être
supportés. Ça, c'est important.
Et je veux également dire quelque chose
qui n'a pas beaucoup été dit. Il existe aussi des parents qui ont un langage
abusif à l'égard des enseignants, ça, ça arrive, puis à l'égard des directions,
puis qui sont très, très durs, que leurs enfants n'ont jamais rien fait. Ça, ça
existe puis c'est une source de stress et d'inquiétude.
Et il existe aussi des jeunes qui ont des
attitudes inacceptables à l'égard des enseignants. Il y a des cas de violence
dans les écoles, il y a des enseignants qui se font frapper, insulter. J'ai
même eu le cas d'une enseignante, récemment, qui s'est fait filmer et placer
sur TikTok, avec des propos qui n'étaient pas très agréables, puis elle en arrêt
de travail depuis ce temps-là.
Donc, et je pense que le ministre l'a bien
saisi, il ne faut pas ostraciser les enseignants. Il faut intervenir quand
c'est nécessaire, puis on a les informations. Mais de... des propos
inacceptables, des attitudes inacceptables à l'école, elles viennent de
partout. Alors, je suis heureux parce que je pense qu'il l'a évoqué, que tout
le monde doit y mettre du sien. Alors, en ce sens-là, je voulais réitérer ça,
les enseignants qui ont été identifiés, ils ont besoin de soutien, ils ont
besoin d'aide. Moi, j'ai dit ça puis je le sens, là, tu sais, on n'arrive pas à
ça pour rien.
M. Drainville : Je suis
très...
M. Bérubé : Vous en avez
parlé d'ailleurs, je pense.
M. Drainville : ...Pas
juste sensible, là, ça me touche, ça me rend même un peu ému par moments. Parce
que je me promène dans les écoles et, quand les enseignants me racontent qu'ils
ont été insultés, frappés, mordus, qu'ils ont été blessés, dans certains cas,
ils ne sont pas là pour me le raconter, c'est leurs collègues qui me
disent : on en a perdu une, là, elle est en congé de maladie, là, je veux
juste vous dire que ces incidents-là me touchent énormément.
Et donc, toute la problématique de la
violence, elle est effectivement extrêmement préoccupante, parce que, là, on
parle de différents types de violence. On parle d'étudiants qui s'en prennent à
d'autres étudiants, on parle d'étudiants, d'élèves qui s'en prennent au
personnel scolaire. Et là, cette semaine, ce qu'on a vu, ou la semaine passée, ce
qu'on a vu, c'étaient aussi des épisodes où des enseignantes adoptaient un
comportement inacceptable envers des enfants.
La Présidente (Mme Dionne) :
En terminant, M. le ministre.
M. Drainville : Et donc,
la problématique de la... des tensions, c'est quelque chose de très important,
vous avez raison.
M. Bérubé : O.K. On
est... je pense qu'on le voit pas mal de la même façon.
M. Drainville : Oui.
M. Bérubé : Je termine
avec les écoles religieuses. Il y a une question de cohérence, je l'ai dit ce
matin. Vous savez, souvent, des observateurs de la laïcité vont dire au
gouvernement, par exemple : c'est de la catholaïcité, on entend ça
parfois. Nous, on se l'est fait dire, on a siégé dans le même conseil des
ministres, le ministre et moi, à l'époque de la charte des valeurs. Mais les
écoles religieuses privées subventionnées par l'État, c'est multiconfessionnel.
Moi, je suggère au ministre que, s'il allait de l'avant, les gens
diraient : Ah! Il y a une grande cohérence, parce que la pratique
religieuse qui est au centre du projet éducatif, vous pouvez vous le financer,
il y a des écoles qui ne reçoivent aucun financement au Québec, qui prodiguent
ce type de formation. Mais j'invite le ministre, je sais qu'il a un préjugé
pour le privé, c'est le choix du gouvernement, je le respecte...
M. Bérubé : ...je ne suis pas
d'accord avec, mais sur le religieux, je connais assez bien sa pensée en
matière de laïcité pour savoir que ça serait une prolongation normale dans les circonstances
de notre réflexion collective. Ça ne peut pas être au centre du projet
scolaire, ça peut l'être...
La Présidente (Mme Dionne) : En
5 secondes, M. le député.
M. Bérubé : Je l'invite à
cette réflexion et à cette action.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
C'est tout le temps qu'on a pour ce bloc. Je suis maintenant prête à entendre
l'opposition officielle pour le dernier bloc d'intervention. Mme la députée de
Saint-Laurent, la parole est à vous.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. M. le ministre, vous avez été interpellé par l'école Peter
Hall que je crois que vous connaissez. C'est une école spécialisée pour des
enfants à besoins particuliers. C'est une école qui évidemment est dans le
merveilleux comté de Saint-Laurent. Tous les enfants qui fréquentent cette
école sont financés par l'État. Ce sont des élèves qui viennent d'un peu
partout, non seulement de Saint-Laurent, mais en fait de très, très loin. Et
ils sont transportés par autobus scolaire. Et il y a un problème de financement
qui date de 2019. Votre prédécesseur a fait un engagement de régler la
situation. Je vous explique. Vu que ce sont des enfants avec des besoins plus
particuliers, on ajoute un moniteur dans le transport scolaire pour s'assurer
de la sécurité des élèves, mais aussi du chauffeur. Ça a toujours existé. Ça a
toujours été financé, mais il est arrivé par la suite, en 2009, un enjeu sur le
financement. Votre prédécesseur a promis de le régler. Dernièrement, votre
équipe a mentionné que vous travaillez sur un modèle de financement, mais pour
l'année 2024-2025. Mais pendant ce temps-là, l'école Peter Hall doit payer
à même ses fonds le moniteur sans avoir de financement. Donc, est-ce que vous
gardez l'engagement de votre prédécesseur? Et allez-vous rétablir le
financement pour les années 2020-2021, 2021-2022, 2022-2023, 2023-2024,
nonobstant au fait que vous travaillez pour le financement de 2024-2025?
M. Drainville : L'enjeu que
vous soulevez, Mme la députée de Saint-Laurent, c'est un enjeu qui touche
d'autres écoles, et donc ce à quoi on réfléchit présentement, c'est
effectivement une mesure qui nous permettrait à la fois d'aider Peter Hall,
mais d'aider également d'autres écoles qui se retrouvent dans des situations
qui sont, sans être identiques, similaires. Et l'objectif, c'est 2023-2024,
c'est ça?
Une voix : ...
M. Drainville : 2024-2025.
Donc, l'objectif, c'est de trouver une solution pas pour la prochaine rentrée
scolaire, mais pour l'autre ensuite, pour l'autre après.
Mme Rizqy : Êtes-vous au
courant du déficit engendré par le manque de financement?
M. Drainville : Évidemment,
Mme la Présidente, j'ai au-dessus de 3000 écoles au Québec, là, ça fait
que je ne connais pas la situation financière de chacune des 3000 écoles.
Mais je comprends bien par la question et par l'inquiétude que vous me
transmettez que c'est un réel enjeu au niveau des finances, bien sûr.
• (17 h 20) •
Mme Rizqy : Bien, on parle
d'un peu plus de 500 000 $,
on approche le 1 million. Donc ils sont obligés d'emprunter à des taux
d'intérêt pour pouvoir couvrir ce service. Là, ici, ce n'est pas du luxe, là.
On parle des enfants avec des vrais besoins particuliers qui vont dans une
école spécialisée 100 % subventionnée par le gouvernement. On a besoin du
moniteur, je le répète, pas uniquement pour protéger le chauffeur ou la
chauffeur, mais aussi des autres élèves, M. le ministre, on ne peut pas
attendre à 2024-2025.
M. Drainville : Juste pour
que les gens nous suivent bien, Mme la Présidente, on parle ici de Peter Hall,
c'est l'une des 12 écoles privées, mais subventionnées à 100 % par
l'État pour prendre soin et scolariser des élèves à grands besoins
particuliers, donc des élèves... c'est des écoles spécialisées en adaptation
scolaire. Alors, juste pour que les gens nous suivent, l'école Peter Hall a
reçu presque 5 millions en financement en 2021-2022. Et je comprends très
bien par la question de la députée que les coûts liés à ces frais de transports
scolaires et ces frais supplémentaires de transport scolaire... vient mettre de
la pression sur le budget de l'école. J'en suis conscient.
Mme Rizqy : On sait que sans
le moniteur, il y a déjà eu des incidents documentés, parce qu'un élève se
désorganise dans le transport. Et là, ça peut... Là, on est en train de rouler,
là, c'est un incident qui est majeur lorsqu'on a... un enfant se désorganise en
plein transport, là. Alors il y a... Sur les 12 écoles, il y en a quatre
en ce moment qui ont un problème de financement. M. le ministre, moi, je vous
demande concrètement : Est-ce que vous reprenez, oui ou non, l'engagement
de votre prédécesseur qui était de...
Mme Rizqy : ...régler la
situation, en 2019, et par conséquent de vous assurer que le financement soit
rétroactif et de ne pas attendre pour 2024 2025. C'est maintenant que les
enfants sont en transport scolaire. C'est maintenant qu'on a besoin du
moniteur. On ne peut pas demander aux écoles, qui s'occupent des plus... des
enfants qui ont le plus besoin d'aide, d'afficher des déficits, là, puis
d'aller sur un marché des emprunts, là, pour offrir ce service.
M. Drainville : Mme la
Présidente, la présence d'accompagnateurs ne fait pas partie des règles
budgétaires présentement, c'est ça qu'on est en train de regarder. Mais je veux
juste, Mme la... la raison pour laquelle il faut le faire correctement, c'est
que l'enjeu des accompagnateurs, ça ne concerne pas seulement les écoles
privées en adaptation scolaire, là, ça ne concerne pas seulement 12 écoles, il
se pourrait que ça déborde aussi sur d'autres écoles, par exemple, les écoles
publiques. C'est possible qu'à un moment donné il y a un enjeu d'accompagnement
dans d'autres écoles, et donc on ne peut pas régler à la pièce cet enjeu-là,
Mme la Présidente. On ne peut pas dire : L'enjeu des accompagnateurs, on
va le régler seulement pour les 12 écoles privées qui sont spécialisées dans
cette clientèle en adaptation scolaire.
Je me dois, moi, comme ministre de
l'Éducation, Mme la Présidente, de regarder l'enjeu dans sa globalité. Oui, les
besoins de Peter Hall sont importants, je le reconnais, mais je dois aussi
regarder les besoins des autres écoles. Et, si on décide d'aller de l'avant
avec une mesure budgétaire pour financer les accompagnateurs, il faut que ce
soit équitable pour tout le monde. Et c'est ça, l'enjeu, Mme la Présidente,
c'est ça, l'enjeu, Mme la députée.
Mme Rizqy : Oui, mais c'était
le même enjeu que votre prédécesseur, en 2019, lorsqu'il a pris l'engagement de
le régler, là, il y avait aussi le même enjeu. Et je vous rappelle que, oui,
c'est une école privée 100 % subventionnée, parce que les autres centres
de services scolaires n'ont pas le service. Et c'est pour cela qu'on se tourne
vers l'école Peter Hall notamment, ainsi que les trois autres écoles qui
offrent exactement le même service, ils sont exactement dans la même situation
financière précaire. Alors, moi, je vous demande juste, oui ou non,
reprenez-vous le même engagement que votre prédécesseur, ou vous l'avez abandonné
cet engagement-là?
M. Drainville : Mme la
Présidente, les engagements que je prends... Je prends ça au sérieux, un
engagement, là, je ne vais pas lâcher ça sur un coin de table. Si je prends un
engagement, c'est parce que j'ai l'intention de le tenir. Et donc, avant de
prendre un engagement, Mme la Présidente, je veux avoir les faits, je veux
avoir le portrait complet, et je veux m'engager d'une manière équitable. Donc,
je ne veux pas faire de... je ne veux pas faire de... tu sais, annoncer des mesures
comme ça à l'emporte-pièce. Puis je satisfais une école, je satisfais un groupe
d'école, puis finalement je me rends compte qu'en voulant satisfaire un groupe
d'école, j'en ai mécontenté plusieurs autres qui se sentent... qui se sentent
défavorisés, qui se sentent désavantagés par la mesure.
Donc, en tout respect, Mme la Présidente,
en tout respect, Mme la députée, on est au dossier, et l'objectif, c'est de
trouver une solution qui est équitable pour tous. C'est ça, mon objectif.
Mme Rizqy : Je comprends,
mais je suis aussi certaine que votre collègue... votre prédécesseur ne prend
pas non plus des engagements à l'emporte-pièce, et qu'il était bien au fait de
la situation qui date maintenant de quatre ans. Alors, quatre ans plus tard, on
est dans une situation financière précaire, et ça fait en sorte qu'il y a des
choix qui doivent être faits au niveau des services. Et moi, j'invite le
ministre... Si l'enjeu, c'est d'être équitable pour tous, bien, je vous invite
à vous assurer qu'il y ait justement des moniteurs dans tous les autobus. C'est
une question de sécurité, pas pour uniquement chauffeur, mais même pour les
autres élèves, là. Alors, là-dessus, M. le ministre, je vous ai bien entendu.
Je vais passer, si vous permettez,
toujours en transport scolaire. En ce moment, mon collègue le député de
Pontiac, il est inondé d'appels. Vous êtes au courant de la situation des
chauffeurs d'autobus en Outaouais. Les parents, Il y a beaucoup de frustration,
ils veulent savoir c'est quoi, votre plan de match. Parce qu'on ne peut pas
juste avoir, d'un côté, le ministère du Transport qui dit "ça s'en
vient", et, de votre côté, "ça s'en vient". Ça prend une
entente, il faut que ça soit stable, le service de transport scolaire pour les
élèves partout au Québec, sinon les parents, ils se sentent vraiment ici pris
en otages, M. le ministre. Alors, c'est quoi, votre plan d'action, à très court
terme, pour régler la situation?
M. Drainville : Oui, mais il
y a une grève en Outaouais, Mme la Présidente, là, quand on fait notre revue de
presse, on s'en aperçoit. Moi, je ne suis pas autour de la table, Mme la
Présidente, là, je le dis, là, je ne suis pas autour de la table. Nous, ce
qu'on fait, c'est qu'on donne aux centres de services des ressources financières
pour financer, par la suite, le transport scolaire sur leur territoire. Donc,
c'était ça... C'est ça, l'enjeu, c'est que les ressources sont remises aux
centres de services, mais ce sont les centres de services qui négocient avec
les transporteurs. Alors là, on rentre dans une négociation, et puis les...
M. Drainville : ...les
chauffeurs, souvent, sont syndiqués, et donc ils s'assoient avec le syndicat...
enfin, l'employeur s'assoit avec les syndicats, puis ils essaient de... ou avec
le syndicat, puis ils essaient de trouver une entente. Il y a eu quand même
plusieurs ententes qui ont été conclues dans le domaine du transport scolaire
ces derniers mois. Moi, le plus loin que je suis allé, là, puis c'est... il
faut que je fasse très attention, là, parce que je ne suis pas partie aux
négociations, là, puis il faut laisser la négociation se faire correctement.
Mais ce que j'ai dit, c'est qu'on avait quand même augmenté d'une manière
substantielle le financement aux transporteurs scolaires. Je l'ai dit tout à
l'heure, le 130 millions de plus. Et ce que j'ai dit, c'est que je
souhaitais, évidemment, que les chauffeurs aient leur juste part de cette
enveloppe de 130 millions qui a été versée aux transporteurs scolaires. Et
c'est le plus loin que je suis allé et c'est le plus loin que je vais aller. Le
reste, ça appartient à la négociation. Ça doit se régler à la table des
négociations.
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Écoutez, je vais aller dans mon dernier sujet vu que le
temps file. Vous nous avez parlé beaucoup de vos sept priorités. Aujourd'hui,
reconnaissez-vous que la priorité à laquelle vous devriez vraiment vous
attarder, là, qui est vraiment l'angle mort, c'est toute la question de la
violence dans les écoles? Je vous ai déposé plein de statistiques suite à des
données reçues par la loi sur l'accès à l'information, je vous ai demandé de
travailler ensemble en amont.
Maintenant que votre réflexion... depuis
maintenant plusieurs mois, à force je vous talonne, là, vous dites qu'il va y
avoir un comité qui vont travailler, qui vont déposer un rapport. Je vous ai
demandé à plusieurs reprises : Est-ce qu'on peut s'asseoir ensemble avant
le dépôt du rapport pour travailler en amont et non pas pour réagir au rapport
suite au rapport? Parce que moi, je crois qu'on veut travailler ensemble sur
cette question, M. le ministre, qui affecte, d'une part, des élèves mais aussi
des enseignants, les TES, le personnel de soutien, les professionnels et, je
vous dis aussi, les autres élèves qui eux observent des cas de violence dans
l'école.
Alors, je réitère mon offre, M. le
ministre : Est-il possible d'avoir une journée de réflexion tous
ensemble... peu importe, là, votre couleur politique, moi, ça ne m'intéresse
pas, mais juste qu'on s'assoit ensemble puis qu'on rencontre des spécialistes,
ou même des experts que vous avez déjà identifiés, pour qu'on puisse avoir
cette réflexion de groupe avant le dépôt du rapport?
M. Drainville : Mme la
Présidente, la députée de Saint-Laurent nous a demandé, lors des crédits
provisoires, de travailler sur une stratégie en matière de violence, et
l'engagement que j'ai pris à ce moment-là, c'est de travailler sur une
stratégie en matière de violence, et on y travaille depuis. Et on veut être
très rigoureux. Parce que, comme je l'ai dit tout à l'heure, quand on parle de
violence, c'est multidimensionnel. Il y a la violence des enfants envers
eux-mêmes, les élèves contre les élèves, il y a les élèves contre les profs,
puis là maintenant on a des manifestations de violence verbale des profs envers
les élèves. Alors, avant d'arriver avec une stratégie, on veut s'assurer de
bien réfléchir puis d'arriver avec quelque chose qui va être bien reçu puis qui
va couvrir... qui va couvrir le mieux possible la réalité puis apporter des
solutions.
Est-ce qu'une fois qu'on aura déposé le plan, Mme
la Présidente, est-ce qu'il sera possible de le bonifier aux termes de
discussions qu'on pourrait avoir avec la députée de Saint-Laurent ou d'autres
députés de cette Chambre? Pourquoi pas? Mais je demanderais à la députée de
Saint-Laurent, Mme la Présidente, de nous faire confiance, là, et de nous
laisser encore un petit peu de temps pour travailler cette stratégie-là. On
arrivera, éventuellement, avec une proposition. Et puis, comme toujours, je ne
suis pas un gars bucké, je ne suis pas un gars, comment dire...
La Présidente (Mme Dionne) : ...
M. Drainville : ...fermé
d'esprit. S'il y a moyen de la bonifier, on pourra le faire à ce moment-là.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
• (17 h 30) •
Mme Rizqy : Il me reste moins
de deux minutes, alors...
La Présidente (Mme Dionne) : Trois
minutes.
Mme Rizqy : O.K., parfait.
Merci. Bien, d'entrée de jeu, parce que des fois ça va vite, j'aimerais juste
tout de suite dire merci aux gens, si jamais le temps file. Alors, je voudrais
vraiment dire merci aux équipes qui ont été ici puis qui ont travaillé très
fort pour les crédits. On a essayé de poser le plus de questions sur les
feuillets de crédits. Puis, merci, on a eu des réponses quand même très
détaillées. Merci, évidemment, à mes collègues qui sont présents, à ceux qui
m'accompagnent, Alexandra et, ce matin, Florence, mais aussi merci à vous, Mme
la Présidente. C'est la première fois, je crois que c'était vous qui présidez.
Vous avez tenu les débats de façon très serrée avec notre horaire maintenant.
Alors, je vais poser ma dernière question,
parce que je n'aurai peut-être pas le temps d'en voir d'autres. Question de
relance. Vous me demandez de vous faire confiance, M. le ministre. Je vous fais
confiance. Mais vous, pourquoi vous ne me faites pas moi confiance pour travailler
avec vous en amont?
M. Drainville : Ah! Bien,
moi, je l'ai dit à plusieurs reprises, Mme la Présidente, que je...
17 h 30 (version non révisée)
M. Drainville : ...Je sais que
la députée de Saint-Laurent, elle est sincère dans son engagement pour
l'éducation. Des fois, on a des petits désaccords sur la forme ou sur le fond,
ça nous arrive, c'est correct, c'est humain. Mais, moi, je ne doute aucunement
de votre engagement et de la sincérité de votre engagement, Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Êtes-vous prêt à
me faire une petite place, même un avant-midi, pour travailler en amont sur le
dépôt?
M. Drainville : Ce que je
vous ai dit, c'est : laissez-nous travailler sur la stratégie et on aura
quelque chose à proposer, éventuellement, et, une fois qu'on l'aura déposé, on
verra comment on peut l'améliorer. C'est ça que je vous ai dit.
Mme Rizqy : Oui, mais c'est
conditionnel que j'aurais peut-être mon mot à dire. Et, vous connaissez ma
sincérité puis mon engagement.
M. Drainville : Oui, je le
sais.
Mme Rizqy : Moi, je vous fais
confiance. Je suis même prête à vous signer, là, une lettre de confidentialité
de mes travaux.
M. Drainville : Oui. Bien,
écoutez, Mme la Présidente, je prends plus que jamais note de la... De
l'ouverture de la députée de Saint-Laurent et de sa volonté de collaborer. Et
puis, encore une fois, laissez-nous travailler encore un petit peu.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
vous reste 40 secondes.
Mme Rizqy : Alors, je vais
reposer une dernière question, si vous permettez. Si, d'aventure, une fois
qu'il est déposé, et que je n'ai pas eu l'occasion de pouvoir travailler avec
vous, en fait, je vous offre de m'ajouter du travail, j'en veux encore plus,
est-ce que vous prenez l'engagement qu'on puisse au moins avoir une petite
séance de travail, juste entre nous, à huis clos, sans caméra, rien
d'enregistré, pour qu'on puisse peut-être bonifier, si on a besoin de le
bonifier, parce que ça se peut que je le regarde puis je dis : Bien, ma
foi, M. le ministre, c'est la perfection, ça se peut, mais, si jamais il y a
une petite place à l'amélioration, est-ce que vous avez de l'ouverture pour une
mini séance de travail? Je ne vous parle pas de journée, là, je vous parle même
d'un avant-midi.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
ne reste plus de temps, alors on doit se laisser sur ces propos...
M. Drainville : C'est
tentant, c'est tentant. C'est matière à réflexion. Mme la Présidente.
Mme Rizqy : Je vais prendre
la...
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Merci beaucoup. Je cède maintenant la parole du côté du gouvernement pour ce
dernier bloc d'interventions. Donc, Mme la députée de Hull, je crois que la
parole est à vous.
Mme Tremblay : Oui. Parfait.
Donc, bien oui, je pense que c'est important, là, vous avez fait les
remerciements, mais, oui, parce que... remercier toute l'équipe qui a travaillé
sur l'étude des crédits. On le sait, que c'est un travail qui est colossal, je
pense que c'est important de le souligner, donc je tenais à le souligner
également, puis remercier, là, l'ensemble de mes collègues députés qui aussi
font un travail extraordinaire pour parler d'éducation.
Alors, moi, je vais vous amener, là, dans
le guide du budget. Là, je suis à la page C8, C9. Puis je vais reparler,
en terminant, des élèves à besoins particuliers. Donc... Puis je vais revenir
aussi sur le projet d'aide à la classe, parce que mon collègue député de Matane
est revenu là-dessus puis il semblait dire qu'il y avait des inquiétudes, là,
par rapport à ce que l'aide à la CLASSE va remplacer le personnel de soutien,
tout ça. Mais c'est très clair ici, hein?, c'est bien défini, là, dans le
fameux, là, guide ici, qu'on a, là, Un Québec engagé, notre plan budgétaire.
C'est très séparé.
Puis je veux dire que dans les dernières
années, le gouvernement a énormément investi auprès de ces élèves-là, puis j'en
ai été témoin. Que ce soit par l'ouverture plus importante de classes
spécialisées, parce que c'est important, ces classes-là, on en a de besoin,
puis ça a été reconnu par notre gouvernement parce qu'on en a ouvert. Et j'ai
été témoin de ça dans les centres de services avec lesquels j'ai eu la chance
de travailler dans les sept dernières années.
Aussi, que ce soit par le tutorat, hein?,
on a apporté... Puis c'est suite à la pandémie, parce qu'on s'est aperçus, bon,
que les gens avaient de grands besoins, bien, on a bonifié le service de
tutorat, on a amené ça puis on le maintient. Ça aussi, c'est un service à nos
élèves qui sont en difficulté. On a ouvert aussi puis on a financé des classes
à effectifs réduits. Ce n'est pas tout à fait des classes spécialisées, mais
c'est des classes où il y a moins de... D'élèves, puis on apporte tout le
soutien nécessaire en ayant un groupe... un Plus petit groupe.
Là, je pourrais aussi revenir sur le
programme Agir tôt, qui a un effet. Ça ne touche pas nos jeunes qu'on
représente aujourd'hui, mais ça a quand même un effet, d'agir tôt sur les
élèves qui vont rentrer dans notre monde scolaire.
Donc, moi, je pense que je suis
vraiment... Il y a de l'argent, il y a des sommes importantes qui sont
investies en éducation auprès des élèves à besoins particuliers.
Puis là, je vais revenir sur... dans le...
Ici, à la page C8 et C9, là, on parle d'aide à la CLASSE, qui est en appui
aux enseignants et aux enseignantes puis on le définit. Puis il y a des sommes
importantes pour ce volet-là. Et ça n'enlève pas le fait que les élèves qui ont
des besoins particuliers ont aussi besoin de personnel, de mesures qui
s'adaptent...
Mme Tremblay : ...à eux, un
soutien propre à eux et, ça aussi, c'est bien défini. Donc, on le voit, là, un
n'efface pas l'autre, puis je tiens à le dire, là, puis je trouve ça vraiment important.
Puis on le voit : accompagner les élèves ayant des besoins particuliers
doivent avoir accès à des services éducatifs. C'est clairement écrit ici, dans
le cadre budgétaire. Puis là on va investir, là, puis on parle de mesures, là,
de l'ordre de quand même, là, 66.3 millions pour soutenir ces élèves-là à
besoins particuliers. Ça fait que c'est une somme puis c'est un montant qui est
important. Puis par le fait même, je pense que, de soutenir ces élèves-là,
c'est important. Puis je sais à quel point vous le réitérez de façon constante,
M. le ministre, puis dans toute votre équipe aussi, d'aider les jeunes à
besoins particuliers, puis Agir tôt, ça a nécessairement un impact sur leurs
compétences en français. Puis ça, je pense que c'est important de le dire. Puis
là je trouve ça important, ces pages-là, C-8 puis C-9 qui sont ici, parce que
ça fait vraiment le tour de plusieurs dossiers puis pour lequel c'est... que le
gouvernement investi de l'argent puis les sommes importantes.
Donc, accompagner les élèves à besoins
particuliers, j'aimerais ça, M. le ministre, bien, vous entendre, les moyens
que vous allez mettre en place, parce qu'on les énumère ici. Donc, j'aimerais
ça que vous en parliez parce que je sais que ça vous tient à cœur. Je vous
ouvre la porte pour le faire en terminant, puis aussi parce qu'on en parle
beaucoup dans le réseau scolaire. Puis tout ça aussi, peut-être, en
disant : Bien, en faisant ça aussi, on aide puis on va continuer de
travailler le niveau de littératie de nos élèves. Ça fait que je vous invite,
là, à parler de tous les moyens que vous allez mettre en place pour soutenir
ces élèves là à besoins particuliers parce qu'il y a des sommes importantes qui
sont investies. Puis, disons-le bien, là, aident à la classe, oui, élèves à
besoins particuliers aussi. Puis, un, c'est deux volets qui sont importants
puis un n'efface pas l'autre. Merci. Je vous laisse la parole.
• (17 h 40) •
M. Drainville : Dans le fond,
Mme la Présidente, la députée de Hull m'invite à faire un peu la synthèse des
mesures, des principales mesures que contenait le budget en matière
d'éducation. Je vous le rappelle, Mme la Présidente, c'est le plus important
budget du gouvernement de la CAQ, à part le premier, à part le tout premier,
c'est le plus important, donc une augmentation de 1,5 milliard sur cinq
ans. Donc, on est très fiers de ce budget-là. Et la députée de Hull, Mme la
Présidente, a bien raison d'attirer l'attention de notre vaste auditoire sur la
somme de 789 millions qui vise à accroître la persévérance et la réussite
scolaire. Ça, Mme la Présidente, c'est un très, très gros investissement et il
y a une partie de cette somme-là qui a servi à la mesure des 300 $, là,
pour les livres, là. On va quand même acheter pour 300 $ de livres dans
chacune des classes du primaire public au Québec. À partir de septembre
prochain, c'est plus de 600 000 nouveaux livres, Mme la Présidente, qu'on va
ajouter, en septembre, là, dans les classes du primaire au Québec, dans les
écoles publiques. Puis on va ajouter 600 000 livres l'année d'après puis
on va ajouter 600 000 livres l'année d'après. Puis on va ajouter un autre
600 000 livres l'année d'après. Puis on va ajouter un autre 600
000 livres l'année d'après. On a financé ça pour cinq ans. Puis l'idée,
c'est que les livres se promènent entre les classes, là, parce qu'on le sait,
la lecture, c'est la clé de la réussite scolaire, parce que c'est transversal.
Si tu apprends à lire tôt, tu es beaucoup plus susceptible de réussir à
l'école. C'est fou, là. C'est... Données scientifiques solides... Alors, il
faut avec la lecture, ouvrir la porte à la réussite. Et donc, avec ces
livres-là, ce qu'on espère, c'est, oui, améliorer la maîtrise du français, mais
aussi augmenter les chances de réussite des enfants. Donc, lecture égale
maîtrise du français. Lecture égale réussite scolaire dans toutes les matières.
Bon, alors, cette mesure-là, là, l'achat des livres, là, sur cinq ans, là, elle
est financée à même le 789 millions qui est ici, là. Bon.
Puis ensuite de ça, on a un 240 millions
sur cinq ans pour améliorer la performance du réseau scolaire. Alors, ça, c'est
notamment les investissements en matière d'accès aux données, là, on en a un
peu parlé ce matin, là. Ça, c'est très important, Mme la Présidente, parce que
si on a un meilleur accès aux données, on va être capable de mieux aider nos
élèves. Parce qu'on parle beaucoup d'efficacité, Mme la Présidente. Il faut
faire attention, il ne faut pas que ça soit désincarné. Quand on parle
d'efficacité, on parle d'efficacité au service de l'enfant, au service de
l'élève, pour nous permettre, oui, de prendre des meilleures décisions comme
ministère, comme ministre, comme gestionnaire, bien oui, c'est sûr, mais en
bout de ligne, notre objectif, c'est quoi? C'est...
M. Drainville : ...aider les
enfants, de favoriser la réussite scolaire des enfants, ce n'est pas
l'efficacité pour l'efficacité, là, c'est l'efficacité pour la réussite des
enfants dans nos écoles. Alors, 240 pour ça, puis 267 sur cinq ans pour
essentiellement la formation professionnelle, puis aussi pour contrer la
pénurie de main-d'œuvre. Puis un autre 200 quelques millions... ah! ça, on
n'en a pas parlé, Mme la Présidente. Quand on dit que les budgets en
infrastructures ont augmenté de 9 à 22 milliards, là, depuis cinq ans, là,
depuis que la CAQ est au pouvoir, là, ça, c'est succès phénoménal, là, ça,
c'est phénoménal, là, 9 à 22 milliards, imaginez, là, ça monte de même.
Mais en plus de ça, on a dans le budget
depuis l'année passée une mesure budgétaire qui s'appelle Accélérer l'entretien
du parc immobilier scolaire. Ça, là, l'année passée, il y avait
200 millions, puis on a rajouté un 200 cette année sur cinq ans. Puis ça,
c'est les travaux de prévention, Mme la Présidente, la fenêtre qu'il faut
changer, les travaux d'entretien mineurs qui vont faire en sorte qu'on va
réparer avant que ça devienne des travaux majeurs. Bon, bien, avant cette
mesure-là, là, avant l'année passée, il fallait que les écoles prennent
l'argent pour ces travaux-là, dans leur budget de fonctionnement, dans les
services aux élèves. Bien, depuis l'année passée, ils ont de l'argent pour
appeler le peintre, pour appeler celui qui s'occupe du calfeutrage des
fenêtres, celui qui s'occupe de changer la porte, de s'assurer que les travaux
d'entretien se fassent, que les travaux de prévention se fassent, pour éviter
que ça devienne des travaux majeurs qu'on va être obligé de mettre sur le PQI
par la suite. Ça aussi, c'est une mesure, complètement passée sous silence, ce
n'est pas pour rien que je vous en parle, parce que c'est une bonne mesure, Mme
la Présidente. C'est une bonne mesure puis c'est grâce à votre question que je
peux en parler, Mme la députée de Hull. Ça fait que je suis bien content de
pouvoir en parler. Je ne sais pas s'il y a d'autres questions du genre, mais je
les aime beaucoup ces questions-là, Mme la Présidente. Parce que ça nous
parlait... ça nous permet de parler du positif, de ce qui va bien dans les
écoles. Parce que s'il y a une chose qu'il faut dire à la fin de ces crédits, Mme
la Présidente, c'est que, oui, il y en a, des problèmes puis je ne suis pas
jovialiste, des problèmes, il y en a, il y en a jusqu'au plafond, des
problèmes, mais il ne faut jamais oublier. Je l'ai dit la dernière fois, quand
on était au bleu, je le redis aujourd'hui au rouge, il faut parler de ce qui va
bien. Il faut dire à quel point on fait du bon dans les écoles.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
vous entends bien, M. le ministre, et il vous reste 24 secondes. Alors,
est-ce qu'il y a une intervention de la part de la députée... Mme la...
Mme Tremblay : Bien oui. En
terminant, M. le ministre, c'est important ce que vous avez dit. Il faut parler
de ce qui va bien dans les écoles puis vous l'avez dit, il y a beaucoup
d'enjeux. Mais ce qui est important de retenir aujourd'hui, c'est qu'on
investit. On parle d'éducation plus que jamais. Notre gouvernement en parle
plus que jamais d'éducation, et ça, c'est important de le dire, et c'est...
Ici, on continue d'avancer et je pense que c'est ce qu'il faut retenir
aujourd'hui.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Alors, c'est tout le temps qu'on a. Donc, le temps alloué à l'étude...
M. Drainville : Mme la
Présidente, avec le consentement...
La Présidente (Mme Dionne) : Avec
le consentement...
Mme Rizqy : ...parce que ce
sont des cahiers d'études très détaillés que nous avons reçus. Oui, avec
consentement, pour dire merci aux équipes.
M. Drainville : Merci,
madame…
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
est-ce que consentement pour que M. le ministre s'adresse... merci, allez-y
M. Drainville : Ça ne sera
pas long, Mme la Présidente, merci beaucoup à la députée de Saint-Laurent.
Merci à la députée de Saint-Laurent. Alors, merci à tous ceux et celles qui
nous écoutent, là, au ministère, là, puis qui ont travaillé fort sur les
cahiers de crédits. La députée de Saint-Laurent avait bien raison de le dire.
Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail dans la préparation de ces
crédits. Et je tiens à redire, Mme la Présidente, à quel point les gens du
ministère de l'Éducation sont dévoués, sont engagés. Et puis ils veulent comme
nous tous, la réussite des enfants. On ne leur dit pas suffisamment. Alors, je
vous le dis : Merci beaucoup. Merci aux fonctionnaires qui sont ici, les
équipes de hauts fonctionnaires de haute qualité, Mme la Présidente, je tiens à
le dire. Merci à mon équipe du cabinet très dévoué. M. Dupras... puis il y a
plein de monde autour. Merci. Et puis merci à vous tous, députés et députées,
pour le travail que vous faites et pour l'engagement que vous avez envers les
élèves. Parce qu'on est tous là pour la même raison, on est là pour les élèves.
Merci beaucoup pour votre dévouement et pour le travail que vous accomplissez
quotidiennement. Mme la Présidente, vous avez bien fait ça. Vous avez tenu ça
serré. Je vous félicite. Il faut le ramener à l'ordre, des fois, le ministre,
c'est correct, vous avez bien fait ça.
Mme Rizqy : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Bien,
allons-y, allons-y, applaudissons. Alors, je vous transmets également mes
remerciements. Merci infiniment pour votre participation et votre discipline
exemplaire. Alors, ce fut de beaux échanges. C'est important l'éducation. Ceci
étant dit, nous allons... le temps est alloué pour l'étude des crédits du
portefeuille Éducation. Donc, nous allons maintenant procéder à la mise aux
voix des crédits. Donc, le programme 1, intitulé Administration...
La Présidente (Mme Dionne) : ...est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté
sur division.
Le programme II, intitulé Soutien aux
organismes, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté
sur division.
Le programme III, intitulé Taxe scolaire,
subvention d'équilibre fiscal, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté
sur division.
Le programme IV, intitulé Éducation
préscolaire et enseignement primaire et secondaire, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté
sur division.
Et finalement le programme VI,
intitulé Régime de retraite, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté
sur division.
Donc, en terminant, je dépose les réponses
aux demandes de renseignements de l'opposition. Et compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux, au mercredi 3 mai, 15 h 30,
où elle entreprendra l'étude des crédits budgétaires du portefeuille
Enseignement supérieur.
Sur ce, je vous souhaite une excellente
soirée. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 47)