Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 25 avril 2023
-
Vol. 47 N° 7
Étude des crédits budgétaires du ministère de la Culture et des Communications, volet Culture et Communications
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15 h (version non révisée)
(Quinze heures trente et une minutes)
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
bonjour à tous et à toutes. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
La commission est réunie aujourd'hui afin
de procéder à l'étude du volet Culture et Communications des crédits
budgétaires du portefeuille Culture et Communications pour l'exercice financier
2023-2024. Une enveloppe de 2 h 30 min a été allouée pour l'étude
des crédits.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire : Non, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Donc, nous allons procéder à une...
15 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme Dionne) : ...d'ordre
général par bloc d'échanges, incluant les questions et les réponses. La mise
aux voix des programmes un et deux de ces crédits sera effectuée à la fin du
temps qui leur est alloué, soit à la fin de la séance, vers 18 heures.
Donc, on débute à 15 h 31. Il y
a-t-il consentement pour poursuivre jusqu'à 18 h 01?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Donc, je suis maintenant prête à reconnaître une première intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échanges. Je vous rappelle que la longueur
des questions doit être également proportionnelle... la longueur des réponses,
pardon, doit être également proportionnelle à la longueur des questions.
Donc, Mme la députée de
Mont-Royal-Outremont, la parole est à vous.
Mme Setlakwe : Merci, Mme la
Présidente. Bien, Juste en introduction, quelques petites remarques
préliminaires.
Premièrement, j'aimerais vous saluer,
saluer M. le ministre de la Culture, mes collègues du... au Gouvernement, mes
collègues de l'opposition, vos recherchistes. Moi, je suis accompagnée de ma
recherchiste, madame Julie-Anne Gagné. J'aimerais saluer les membres de votre
équipe, M. le ministre, les gens de la régie.
C'est un bloc très important, la Culture,
puis, vous avez raison, M. le ministre, on n'a pas échangé beaucoup ensemble en
Chambre sur des questions de culture. Je pense que c'est arrivé seulement deux
fois. Ce n'est pas parce que le sujet n'est pas important, au contraire, la
culture, c'est extrêmement important. C'est au cœur de notre spécificité
québécoise. Je dirais même que, si on vivait dans un monde sans culture, ce
serait un monde drabe. C'est comme si on vivait dans un monde sans couleur, en
noir et blanc. Donc, j'ai des questions, plusieurs questions à poser, que j'ai
préparées. Mes collègues en ont sûrement beaucoup. Donc, moi, je vais réserver
mon temps pour les questions. Merci.
Est ce que, ça, c'étaient les... Donc,
moi, j'enchaîne tout de suite dans mon bloc de...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
vous avez...
Mme Setlakwe : Non, non, je
me demandais s'il y avait un échange de remarques préliminaires.
Donc, sans plus tarder, j'aimerais qu'on
aborde, en premier lieu, la question des espaces bleus. J'aimerais qu'on
obtienne une mise à jour et des précisions sur ce projet d'une grande ampleur
qui a été annoncé en juin 2021. Le premier ministre avait fait la promotion de
ses futurs musées régionaux, voyons où en est le projet presque deux ans après
son annonce initiale.
Alors que ni le budget inaugural du premier
ministre ni le discours sur le plus récent budget n'en faisaient mention, il
est temps d'obtenir des précisions sur ce projet dont plusieurs aspects
semblent demeurer indéfinis à ce jour.
Je commencerais par le financement au
niveau des infrastructures. Bon. Nous savons que le montant initial de 259 millions
mis de l'avant en juin 2021 pour 18 espaces bleus n'est plus valide. On
comprend que les conditions de marché ont évolué, bon, marché de la
construction, elles sont difficiles, mais, même lors de l'annonce, il s'agissait,
et je cite Baptiste Ricard -Châtelain, du journal Le Soleil, «d'un montant qui
ne concordait déjà pas avec ce que le premier ministre lui-même avançait ce
jour-là en conférence de presse. Le premier ministre avait alors dit», et je le
cite, «pour l'Espace de Québec, on parle d'un coût pour les infrastructures de
48 millions. Les autres espaces bleus vont être à peu près à moitié de la
grandeur d'ici, donc, évidemment, le budget va être à peu près la moitié de ce
qu'on a ici.» Fin de la citation.
Dès lors, l'enveloppe initiale n'était pas
réaliste. Les informations obtenues par le journal Le Soleil auprès de la
Société québécoise des infrastructures, SQI, qui gère les chantiers, et rendues
publiques en décembre 2022, révèlent que pour l'Espace bleu de la Capitale-Nationale,
le coût du projet est maintenant estimé à 60 millions, alors qu'on parlait
de 47,3. Pour celui d'Abitibi-Témiscamingue, la plus récente évaluation, 26.3 millions,
ça ressemble à ce qui est au PQI, dans ce cas-là, à 25 millions. Pour la
Gaspésie, 25 millions maintenant, alors que le montant initial était de
20,8 millions. Et finalement, pour celui de Charlevoix, parmi les quatre
déjà annoncés, on... le projet tournerait autour de 41 millions, alors que
le montant initialement annoncé était de 30.
Pour ces quatre premiers espaces bleus en
cours, nous serions donc rendus à une somme totale de près de 153 millions.
Il nous semble très clair qu'on n'arrivera pas à respecter le budget global de
259 millions initialement prévu pour le déploiement de 18 nouveaux
lieux de diffusion culturelle dans toutes les régions du Québec.
Pour citer encore une fois Baptiste
Ricard-châtelain, du Soleil, «il ne resterait qu'un peu plus de 100 millions
pour la petite caisse pour donner vie aux 14 espaces bleus restants.».
Pour citer cette fois-ci Mario Girard, de
La Presse, en janvier 2023, «une fois de plus, il y a perte de contrôle et une
fois de plus, on a balancé des chiffres sans connaître vraiment le gouffre qui
sépare l'excitation de la réalité.» Fin de la citation.
Alors, ma première question, M. le
ministre, l'enveloppe globale du réseau des espaces bleus est estimée à
combien?
La Présidente (Mme Dionne) : c'est
à vous, M. le ministre.
M. Lacombe : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Bien, d'abord, je vais aussi...
M. Lacombe : ...prendre
quelques secondes pour tous et toutes vous saluer, vous dire que je suis très
heureux d'être avec vous pour ces premiers crédits en culture, communication
et, plus tard, aujourd'hui, en jeunesse, parce que, bon, après quatre ans au ministère
de la Famille où j'étais bien confortable avec les données, bien là, c'est un
nouvel univers maintenant, et je peux vous dire qu'il y avait énormément,
énormément de dossiers dont nous devions prendre connaissance, et je pense que
le nombre de gens qui sont présents ici avec nous derrière moi le représente
assez bien, c'est tout l'état-major de la culture pratiquement au Québec qui
est... qui est là. Je trouve ça toujours impressionnant quand tout le monde est
dans la même salle parce que ça témoigne du fait qu'on a énormément de gens qui
travaillent avec nous. Donc, évidemment, je ne les saluerai pas tous et toutes,
mais je veux les remercier d'être là, puis évidemment vous... vous signifiez
que je suis accompagné de notre sous-ministre Nathalie Verge, que je remercie
aussi d'être là, et de notre directeur de cabinet Jonathan. Donc, c'est
beaucoup de travail, les crédits budgétaires, puis je pense aux équipes des
ministères, pas seulement le mien, mais de... le ministère de tous nos
collègues qui travaillent très, très fort pour être capable de répondre aux
collègues qui... qui ont des questions. Donc, c'est avec beaucoup de plaisir
que je me prête à cet exercice-là puis je suis content d'avoir l'occasion d'en
discuter dans un cadre peut-être un petit peu plus serein que la période de
questions aussi. C'est vrai que la dernière fois, j'ai peut-être été un peu
raide, là, quand j'ai commencé à répondre à la question, parce que je sais que
probablement que vous aimeriez ça poser plus de questions, mais il y a
tellement de choses à parler en... dans l'actualité québécoise que la culture,
c'en est une d'entre elles.
Les Espaces bleus, donc. D'abord, ce que
je souhaite mentionner, c'est qu'au contraire, on est en grand contrôle sur ce
projet-là. Lorsque je suis arrivé, lorsque non seulement j'ai été élu, mais
après, lorsque le premier ministre m'a fait l'honneur d'être nommé ministre de
la Culture et des Communications, c'est un des sujets prioritaires sur lequel
je me suis penché parce qu'effectivement, il y a des défis devant nous pour le
déploiement du réseau d'Espaces bleus partout au Québec, d'abord pour le
vaisseau amiral ici dans la capitale, mais aussi pour les... les édifices, pour
les... les institutions qui vont s'ouvrir un peu partout au Québec parce que,
le marché de la construction étant ce qu'il est, il y a effectivement une
explosion des coûts un peu partout et ça dépasse bien largement la culture, on
parle de ça aussi en santé, en éducation, on peut en parler dans le marché
résidentiel aussi, dans le privé. Donc, oui, certainement qu'il y a des défis
devant nous, certainement qu'on aura besoin de davantage que ce qui avait été
planifié au départ pour mener à bien l'ensemble du déploiement des Espaces
bleus partout au Québec, mais je pense que c'est une évidence que de dire ça
parce que ce... cette explosion des coûts, on la connaît partout, et si vous me
demandez mon avis, bien honnêtement, on s'en serait passé. Ce n'est pas quelque
chose que le gouvernement contrôle, cette explosion des coûts dans l'industrie
de la construction. Ce que nous contrôlons, c'est le déploiement, la vitesse à
laquelle nous ferons ce déploiement-là, c'est le processus d'appel d'offres,
par exemple, s'assurer qu'il soit fait au bon moment, s'assurer de travailler avec
les meilleurs, parfois revoir des projets, s'assurer qu'on les a optimisés au
maximum pour qu'à la fin on puisse réaliser tout ça avec un budget qui est
raisonnable. Et j'ai envie aussi de vous dire que le montant qui nous est
octroyé en ce moment, qui est de 262 millions, il est largement, bien
largement suffisant pour mener à terme les projets qui ont déjà été annoncés et
qui nous donnent actuellement beaucoup de travail. Ce n'est pas une cachette,
je l'ai dit publiquement en réponse à des journalistes qui me posait la
question, si ma mémoire est bonne, il y a deux ou trois mois, et j'ai répondu
bien, bien honnêtement, de façon très transparente que oui, nous ajusterons le
rythme de déploiement à cette réalité-là, c'est-à-dire on prendra notre temps
pour déployer le réseau partout au Québec. On a quatre projets qui sont
actuellement annoncés, c'est sur ceux-ci que nous travaillons puis on va
s'assurer que ce soit fait de la meilleure façon. Maintenant, s'il y a des
spécificités dans un ou l'autre des projets, évidemment, on gère des fonds
publics, on s'assurera que ce soit raisonnable, mais, en même temps, c'est un
projet qu'on... qu'on maintient, les annonces ont été faites, puis on continue
d'y... d'y travailler.
• (15 h 40) •
Mme Setlakwe : Merci. Donc
là, vous parlez de 262 millions pour les quatre projets déjà annoncés.
M. Lacombe : On... on parle
d'une enveloppe... Là, est-ce que vous me donnez la parole à chaque fois, ou on
peut y aller sous forme de conversation?
La Présidente (Mme Dionne) : ...
M. Lacombe : Parfait.
Excellente décision. Je vous aime beaucoup.
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
ça, on va perdre trop de temps, là, ça fait que je vous laisse discuter.
M. Lacombe : Bien, ça dépend
des présidences, n'est-ce pas? Donc, je vous remercie de votre décision. Sur le
262 millions, c'est le budget qui nous... qui nous est octroyé
actuellement, qui est effectivement le budget de départ pour l'ensemble du
réseau. Par contre, je pense que l'on convient tous qu'il y a eu, depuis ce
temps-là, une explosion dans l'industrie de la construction, les coûts ont
beaucoup augmenté. Donc, on va s'ajuster. Pour l'instant, c'est de l'argent
qu'on a...
M. Lacombe : ...nous est
réservé pour ce projet-là et qui est une enveloppe qui est bien suffisante pour
non seulement mener à terme les projets qui ont été annoncés, mais aussi,
possiblement, pour en annoncer d'autres prochainement. Donc, on n'est pas à
court d'argent. Mme la Présidente, il n'y a pas d'enjeux qui font en sorte
qu'on doive arrêter, par exemple, les annonces parce que l'enveloppe est
atteinte. Pour l'instant, on a suffisamment de fonds. Les fonds dont on a
besoin sont disponibles pour qu'on puisse poursuivre le déploiement du réseau à
une cadence révisée, effectivement, parce que je suis personnellement impliqué
dans ce dossier-là, je le suis à la trace, que ce soit avec la Société
québécoise des infrastructures, que ce soit, évidemment, avec le ministère, par
le biais du bureau de projet avec lequel nous travaillons avec le Musée de la
civilisation. Encore cette semaine, la semaine dernière, je suis allé sur les
lieux, j'avais des questions. On questionne les chiffres, on questionne la
façon dont c'est déployé, on amène des nouvelles idées, on travaille là-dessus
activement. Donc, bref, on a suffisamment d'argent pour faire notre travail.
Mme Setlakwe : Merci. Donc
là, je veux juste bien comprendre. Initialement, c'était 259 pour
18 espaces bleus, puis là... Oui.
M. Lacombe : ...259 ou 262.
Nous, c'est 262 qu'on a.
Mme Setlakwe : Oui, puis là,
donc... Bien, 262, ça tient encore la route pour 18 espaces bleus en date
d'aujourd'hui, vous en avez largement, suffisamment. Mais...
M. Lacombe : Mais ce n'est
pas ce que je dis, ce n'est pas ce que je dis, là.
Mme Setlakwe : Non?
M. Lacombe : Mais je peux
préciser...
Mme Setlakwe : Mais il
semblerait que l'été...
M. Lacombe : ...si vous
voulez.
Mme Setlakwe : Oui. L'été 2022,
vous aviez avancé un chiffre de 300 millions. Ça avait été rapporté par
madame Jocelyne Richer de La Presse Canadienne.
M. Lacombe : Moi, je n'ai pas
avancé sur ce chiffre-là. Je ne sais pas...
Mme Setlakwe : Oui ça vient
de votre ministère peut-être?
M. Lacombe : ...je ne sais
pas à quoi vous faites référence.
Mme Setlakwe : Est-ce que...
On est-u plus vers 300 que 262?
M. Lacombe : Ce que je vous
dis, je vais essayer d'être très clair, là, pour que tout le monde comprenne
bien, peut-être que je me suis mal exprimé, bien sûr que l'enveloppe nécessaire
pour réaliser l'entièreté du déploiement sur tout le territoire québécois, dans
les 18 régions, on aura besoin d'une enveloppe plus importante que le 262 millions.
Ça, c'est une évidence. Je pense qu'il n'y a personne de surpris ici, il y a eu
une explosion des coûts de construction partout au Québec dans tous les
domaines. Maintenant, ce que je dis, et qui est très important de comprendre,
c'est qu'actuellement cette enveloppe-là, qu'on a déjà, qui est de l'argent qui
est réservé au ministère de la Culture pour ce projet-là et au Musée de la
civilisation, c'est qu'elle est suffisante, l'enveloppe, elle est suffisante
non seulement pour mener à terme les projets qu'on a déjà annoncés, malgré
l'augmentation des coûts, si ça reste raisonnable, mais aussi pour possiblement
annoncer d'autres projets. Donc, on n'est pas, en ce moment, en attente parce
qu'on n'a pas assez de budgets. On a les sommes que ça nous prend pour être
capable de livrer ce qui a été annoncé puis même de travailler à ajouter
quelques régions pendant ce mandat-ci.
Mme Setlakwe : Mais ça
risque... O.K., je comprends qu'on peut... vous ne pouvez pas fournir un
chiffre précis pour l'ensemble du réseau. Mais, si on revient dans le temps,
là, même en... je veux dire, en 2021, puis on était en pandémie, il y avait
déjà une surchauffe du marché de la construction, le Premier ministre disait,
bon : À la tête du réseau, ou celui de Québec, on pense que ça va coûter
48 millions plus 17 succursales régionales à plus ou moins... dans le
fond, parce qu'il avait dit : La moitié du coût, donc 24 millions. Si
on fait le calcul mathématique, on était à 456 millions sans même tenir
compte des dépassements de coûts.
Ça fait que je vous entends, M. le
ministre, que vous avez de la difficulté à sortir un chiffre pour le
déploiement de tout le réseau de 18 espaces bleus, mais là, le 262, là,
permettez-moi de douter qu'il va réussir à... qui va être suffisant pour
construire même... parce que je... Je vais vous laisser compléter, là, parce
que je suis confuse, moi, sur aujourd'hui où est-ce qu'on se situe. Parce que
même... Si je recule, là, puis je... Tu sais, tout à l'heure, je disais :
60 26, 25 41, ça fait 153 pour quatre premiers espaces bleus, qui sont... là,
les chantiers de construction ne sont pas terminés. Donc, ça reste comme... Il
reste 100 millions pour les 14 autres? C'est...
M. Lacombe : Bien là,
peut-être que je ne suis pas assez clair, là, mais là je... Vous avez raison,
là. Je peux le dire autrement, mais vous avez raison. Mais on a ce que ça nous
prend pour les quatre actuellement, possiblement pour en ajouter d'autres aussi
pendant le mandat. On est en train d'y travailler. Mais vous avez raison, vous
avez raison que, pour poursuivre l'ensemble du déploiement dans toutes les
régions du Québec, ça nous prendra plus que 262 millions. Là, je ne peux
pas être plus clair que ça, mais en même temps je pense que tous ceux qui nous
écoutent, et j'espère qu'ils sont nombreux, même si j'en doute, mais tous ceux
qui nous écoutent vont comprendre que c'est normal parce que, bien contre la...
tu sais, que... vraiment contre la volonté du gouvernement, là, il y a une...
M. Lacombe : ...explosion,
dans les coûts de construction, partout au Québec, pas juste dans les projets
gouvernementaux, mais aussi dans l'industrie privée. Donc, c'est sûr, c'est sûr
que ça va nous prendre plus que ça. Mais, pour l'instant, ce que je vous dis,
c'est que nous, on garde le cap. Et tant que les coûts, pour un établissement,
restent raisonnables, on garde le cap. Si les coûts deviennent déraisonnables,
évidemment, on prendra des décisions au cas par cas, mais, pour l'instant, on
garde le cap.
Mme Setlakwe : Très bien. Je
comprends très bien ce que vous avez dit. Je pense qu'on est loin de pouvoir
fournir une estimation des coûts pour 18 espaces bleus. D'ailleurs, le
directeur du Musée de la civilisation, Stéphane Laroche, qui supervise le
projet, avait admis, en juin 2022, que fixer le montant de la facture totale
serait, et je le cite, «de la pure fiction». Vous en pensez quoi?
M. Lacombe : Bien, je
comprends, là, que vous pouvez tenter de dépeindre ça comme une perte de
contrôle et dire : On a perdu le contrôle des coûts. Première chose,
permettez-moi d'être en désaccord, première chose. Il ne s'agit pas de faire de
la politique que de dire qu'il y a une explosion des coûts actuellement, et que
le marché, il est instable puis il est imprévisible. Donc, c'est vrai que
d'arriver, en ce moment, avec une estimation précise de ce que pourrait avoir
l'air la facture, quand ce déploiement-là va se faire sur bien des années, ça
peut être hasardeux. On pourrait se prêter à l'exercice, mais c'est vrai que la
marge d'erreur risquerait d'être assez importante.
Maintenant, encore une fois, deuxième
élément, au contraire, moi, je pense qu'être rigoureux et prendre le contrôle
de ce dossier-là, ça veut dire quoi? Ça veut dire, pour moi, m'en occuper personnellement,
m'assurer que les projets avancent bien, m'assurer qu'ils avancent dans le sens
qu'ils doivent avancer, qu'on maximise le temps des travaux, qu'on s'assure que
les échéanciers ne soient pas trop étendus malgré les défis qu'on connaît,
s'assurer qu'on garde le contrôle des coûts aussi. Parce que, je vous le
répète, si les coûts d'un des espaces bleus devenaient déraisonnables, à ce
moment-là, on prendra, si c'était le cas, on prendra les décisions qui
s'imposent. Mais, pour l'instant, on garde le cap puis on les suit
méticuleusement.
Donc, encore une fois, je comprends
peut-être la stratégie de vouloir nous dépeindre comme un gouvernement qui a
perdu le contrôle du chantier des espaces bleus, mais, moi, je vous dis, c'est
totalement le contraire, on est en contrôle. Puis, depuis que je suis arrivé,
je m'en occupe vraiment personnellement.
Mme Setlakwe : S'il n'annonce
pas une stratégie, c'est pour avoir des réponses, des clarifications sur ce
grand chantier, ce grand projet. Au-delà des infrastructures de... ces nouveaux
musées devront être financés dans leurs opérations. À ce stade-ci, pouvez-vous
nous fournir des précisions à l'égard du mode de gestion, du budget de
fonctionnement qui sera octroyé pour ces quasi-musées financés par l'État, ou
est-il encore trop tôt?
M. Lacombe : Bien, pour le
mode de gestion, peut-être, d'abord, c'est important pour nous de faire ce
travail-là de concert avec les gens sur le terrain, de consulter, parce qu'en
même temps je pense qu'on ne doit pas se mettre la tête dans le sable. Et,
quand je vous dis que je m'assure qu'on garde le contrôle de ce dossier, le
déploiement des espaces bleus, je suis bien conscient que, dans bien des
régions, il y a eu des inquiétudes, au départ, parce que c'est quelque chose de
nouveau. Vous parlez de musée, ce n'est pas comme ça qu'on l'a présenté, mais
je comprends qu'il y a une inquiétude dans certaines régions. Puis, pour nous,
pour moi, particulièrement, c'est important de s'assurer... de m'assurer que, lorsqu'on
arrivera avec des ouvertures, le modèle de gestion des espaces bleus réponde
aussi à ce que souhaitent les régions puis que les régions soient parties
prenantes.
Donc, on est au travail là-dessus. Puis je
peux vous dire que ce travail-là, il avance bien. Il est trop tôt aujourd'hui
pour que je puisse vous faire une annonce, mais, lorsqu'on sera prêt, on le
fera. Et moi, je prédis que ça risque d'atténuer les craintes qui ont été
exprimées un peu partout dans certaines régions. Donc, on est en train de
travailler sur ce modèle de gestion, parce que, comme je le dis, au-delà des
craintes, ce qu'on veut aussi, c'est que la communauté soit partie prenante
puis qu'elle participe, qu'elle participe carrément à la gestion.
• (15 h 50) •
Mme Setlakwe : Merci. On va
avoir besoin de revenus autonomes, mais là vous n'êtes pas rendu à savoir,
l'entrée va être gratuite, il va y avoir des coûts. Vous n'avez pas de
précision à ce stade-ci, j'imagine?
M. Lacombe : Non,
effectivement, on est... on est à plus haut vol que ça actuellement, on est
dans la construction. Mais je vous dirais qu'en parallèle ça avance quand même
assez bien, là, parce que quand on parle du modèle de gestion, bien, ça, c'est
assez... c'est assez pointu, assez précis. Mais évidemment, du moment où on
aura défini le modèle de gestion, qu'il y aura, là, je ne veux pas trop
m'avancer, mais que ce modèle de gestion, je vais le dire comme ça, va se
déployer, on sera en mesure d'avoir des réponses à ces questions-là. Mais,
encore une fois, c'est important d'attendre que le modèle de gestion soit
déployé puis qu'on travaille avec les partenaires pour répondre à ces
questions-là. Parce que, si nous le faisons en ce moment, tout seul à Québec,
bien évidemment, ça va soulever beaucoup de critiques, avec raison,
probablement. Donc, on veut se prémunir de ça parce qu'on veut que ce soit un
succès.
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la députée, le bloc est terminé. Donc, si vous êtes d'accord, on va passer au
deuxième groupe d'opposition...
La Présidente (Mme Dionne) : ...la
députée de Mercier. La parole est à vous.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Merci, tout le monde. Bonjour, M. le ministre. Vous voulez giguer?
M. Lacombe : Est-ce qu'on va
parler de gigue?
Mme Ghazal : Bien, si vous
voulez... vous avez envie d'en parler, oui, vous pouvez. Bien, bonjour, les
membres de la commission. Merci beaucoup à toutes les personnes qui sont
présentes, qui travaillent très, très fort, là, pour préparer ces crédits. Je
voulais revenir, avant de parler de gigue... parce qu'il n'y a pas beaucoup de
gens qui auraient des questions pour ça, mais peut-être que vous pouvez les
rencontrer plus tard... je voulais revenir sur les Espaces bleus. Ce que je
comprends, c'est que là, il y a quatre projets en cours. Le montant qui était
prévu au départ a augmenté, à cause de ce que vous venez de nous dire, avec les
coûts de construction. Donc, le montant global qui est prévu dans le budget ne
permettra pas d'en faire plus que quatre. C'est ce que je comprends.
M. Lacombe : Ce n'est pas ce
que... Ce n'est, encore une fois, pas ce que j'ai dit, là. Ce que j'ai dit,
c'est que...
Mme Ghazal : Ça permet d'en
faire combien?
M. Lacombe : Je vais rester
prudent là-dessus, parce que tout ça est évolutif. Mais, en ce moment, cette
somme-là nous permet de réaliser, si nous le souhaitons, les quatre Espaces
bleus qui sont sur la table. Ces projets-là gardent le cap. Encore une fois, si
le coût d'un de ces projets-là ou de plusieurs de ces projets-là devenait
déraisonnable, évidemment qu'on prendra des décisions à ce moment-là. Mais,
pour l'instant, on garde le cap avec les quatre qui ont été annoncés. Et,
parallèlement à ça, il nous reste encore une marge de manœuvre pour annoncer de
nouveaux projets, dont le nombre reste à définir, parce que, bon, comme je vous
dis, tout ça est vivant, puis je le suis de très, très près.
Mme Ghazal : ...il y a
combien de personnes qui travaillent sur ce projet-là, là, les Espaces bleus?
C'est quoi, l'équipe qui travaille là-dessus? Ils sont... C'est combien de
personnes, quand ça a été annoncé?
M. Lacombe : Bien, je
commence, pendant que j'obtiens la réponse du Musée de la civilisation, mais au
ministère, on a un bureau de projet, donc, où il y a des gens qui travaillent,
et, au bureau de projet, ce qu'on nous dit, c'est qu'il y a sept personnes qui
travaillent à temps plein, sous la direction d'une directrice, et qu'au Musée
de la civilisation on parle d'une vingtaine de personnes.
Mme Ghazal : Puis les sept
personnes qui sont au ministère, là, est-ce que ça a toujours été sept depuis
le début, depuis l'annonce?
M. Lacombe : Bien, ça a
augmenté.
Mme Ghazal : Ça a augmenté?
M. Lacombe : Ça n'a pas
diminué.
Mme Ghazal : Ça n'a pas
diminué?
M. Lacombe : Exact.
Mme Ghazal : Donc, les
rumeurs qui disent que ça a diminué sont fausses?
M. Lacombe : Ah! bien là,
vous savez, moi, depuis que je fais de la politique...
Mme Ghazal : Non, mais on est
ici pour régler les rumeurs.
M. Lacombe : ...depuis que je
fais de la politique, je ne commente pas les rumeurs.
Mme Ghazal : Bien là, je ne
veux pas...
M. Lacombe : J'ai appris que
la plupart des rumeurs sont fausses.
Mme Ghazal : ...je ne voulais
pas commenter les rumeurs. Je vous parle des rumeurs en lien avec les Espaces
bleus, qui... Donc, ce n'est pas sur pause, ça continue, mais vous n'avez pas
de plan pour dire, voici, si on veut en avoir 18, au bout de la ligne, là, si
on veut en avoir 18, de prévoir, tu sais, comme un plan d'action, de dire :
Bien là, maintenant, on va, on va faire ces quatre-là, à tel moment, on va
faire une annonce pour un ou deux, peu importe. Est-ce que vous avez comme un
plan, dans le futur, une vision, ou vous y allez au jour le jour, en fonction
des montants qui vous sont octroyés? C'est-à-dire que : Est-ce qu'un jour,
avant 2026 il va y avoir 18 Espaces bleus, ou vous ne pouvez pas mettre votre
carrière là-dessus?
M. Lacombe : Bien, avant
2026, je vous garantis que ce ne sera pas le cas. Là, je pense que ça, il faut
que ce soit clair. J'ai déjà dit... Puis d'ailleurs, ça, j'ai déjà répondu ça
aux journalistes, là, qui me posaient la question en mêlée de presse. C'est sûr
que le déploiement ne sera pas terminé avant 2026, c'est absolument impensable.
Maintenant...
Mme Ghazal : Juste une
seconde. Vous n'êtes pas capable de dire, d'ici 2026, ça va être combien, parce
que vous n'avez pas de plan?
M. Lacombe : 2026... Bien
oui, on a un plan. D'ici 2026, c'est clair que les Espaces bleus que nous avons
annoncés vont avoir beaucoup, beaucoup avancé. Et je pense aussi pouvoir dire
qu'on aura été en mesure d'en annoncer de nouveaux. C'est tout à fait possible,
parce qu'on a les disponibilités budgétaires pour le faire, et parce qu'on a
des projets qui sont aussi, j'allais dire, crédibles, là, le mot m'échappe, mais
on a des projets qui sont viables, là. Donc, c'est peut-être le meilleur mot.
Et c'est sûr qu'on s'adapte aussi, parce
qu'on n'est pas dans la construction de bâtiments neufs, n'est-ce pas? On est
dans l'habitation ou, en tout cas, on investit dans des bâtiments patrimoniaux.
Donc, ces bâtiments-là sont limités, au Québec, il faut les trouver. Il faut
travailler avec les communautés, il faut qu'il y ait de l'acceptabilité
sociale, justement. Donc, c'est sûr que ça demande beaucoup de travail. Puis,
souvent, les coûts sont très variables aussi d'une région à l'autre. Donc, on
s'assure de travailler là-dessus.
Mais, actuellement, ce que je réponds à
tous les collègues qui viennent me voir pour me dire que leur communauté leur
parle de ça, puis qu'ils ont envie d'avoir des Espaces bleus, c'est :
Bien, continuez le travail avec la communauté, soumettez-nous un projet. On
fait de la concertation régionale. Il y a des régions où il y a deux villes qui
aimeraient ça l'accueillir...
M. Lacombe : ...travaille avec
elles. Et moi, la commande très claire que j'ai donnée à mon équipe au
ministère, c'est de continuer le travail, de s'assurer que, lorsqu'on aura...
lorsqu'on voudra aller de l'avant avec des projets d'espaces bleus dans les
régions, qu'il y ait des projets qui soient prêts ou, en tout cas, qui soient
assez avancés. Donc, on travaille là-dessus.
Mme Ghazal : O.K. Une
dernière question sur les espaces bleus, puis je vais passer à un autre sujet.
Comment est-ce que vous vous assurez que les inquiétudes du milieu muséal...
Moi, j'ai parlé aussi avec des... je ne me rappelle plus du regroupement, là,
des musées. Ils sont extrêmement inquiets que... c'est sûr qu'ils vous ont
parlé, que vous êtes au courant, comme... qu'ils ont peur que ça cannibalise le
travail qu'ils font, puis qu'ils devraient, eux, être les... je veux dire avoir
de l'argent pour pouvoir mettre un peu de bleu ou de fierté nationale à la CAQ,
là, comme... Appelez ça comme vous voulez. Comment est-ce que vous vous assurez
que ça ne cannibalise pas le travail? C'est quoi, le mot, juste en une phrase
ou deux, là, si vous êtes capable, que vous utilisez pour les rassurer que ça
ne vient pas cannibaliser, en fait, le travail qu'eux, ils font, puis au
contraire leur prendre de l'argent pour le mettre ailleurs, pour la fierté
nationale à la sauce CAQ, là, que vous voulez mettre dans ces musées-là?
M. Lacombe : Bien, si j'avais
à résumer en un mot, je dirais «complémentarité». Pourquoi est-ce qu'on a à la
fois des théâtres puis des salles de spectacle dans nos municipalités? Pourquoi
est-ce qu'on a parfois deux, trois salles de spectacle dans une municipalité?
Est-ce que c'est trop? Est-ce qu'on devrait se dire qu'on doit en avoir juste
une ou deux?
Mme Ghazal : Moi, je ne suis
pas une experte. Parce qu'en fait, souvent, quand on vient faire un projet, on
répond à une demande qui existe. Là, ici, on a l'impression que c'est plus
une... comme une sorte de legs que le premier ministre veut avoir pour garder
au Québec pour dire : Ça, c'est mon empreinte bleue caquiste, alors que
les gens, ils disent : On est capables, nous aussi, dans les musées, de
parler de la fierté nationale, on est capables de le faire. Pourquoi est-ce
qu'on ne nous demande pas à nous de le faire, puis nous donner de l'argent? On
a de la misère à y arriver. Pourquoi est-ce qu'on ne vient pas... Pourquoi
est-ce qu'on vient ajouter une autre chose à côté qui, visiblement, coûte cher,
qui va prendre beaucoup de temps, alors qu'on est là puis on peut le faire, on
peut nous donner la commande? Ça fait que comment est-ce que vous les rassurez,
en une dernière phrase? Puis, si vous ne me rassurez pas, je passe à d'autres
questions.
M. Lacombe : Bien, moi, j'ai
beaucoup de difficulté avec : Ça coûte cher. Oui, évidemment, je l'ai dit,
il faut être rigoureux. Je suis le projet, je m'assure que les coûts restent
raisonnables, puis on effectue une vigie, puis on a une vigilance constante, je
vais dire ça comme ça. Mais, en même temps, se dire que la culture québécoise
coûte trop cher, moi, j'ai un problème avec ça. Moi, je pense qu'on doit
investir dans notre culture et je pense qu'il y a là une complémentarité. Oui,
dans certaines régions, il y a un musée, mais je pense qu'on peut très bien aussi
avoir un espace bleu.
Je vous donne un exemple très concret, là.
On va continuer d'investir dans les musées. On a actuellement un projet
d'espace bleu dans Charlevoix, et on vient juste d'annoncer par ailleurs qu'on
investit 3 millions de dollars... en fait, 2 millions, pardon,
2 millions de dollars au musée... j'ai un blanc de mémoire... au
Musée maritime... au Musée maritime, là, pour les goélettes, par exemple.
Est-ce qu'on arrête d'investir parce qu'on a un projet d'espace bleu juste à
côté? Non, on continue. Ici, dans la région de la Capitale-Nationale, il y a le
bateau... le vaisseau amiral des espaces bleus qui est là, puis on investit
quand même plusieurs dizaines de millions pour l'Espace Riopelle au Musée
national des beaux-arts du Québec, par exemple. Donc, je pense qu'on peut très
bien être complémentaire.
Mme Ghazal : On ne dit pas
que vous arrêtez d'investir à jamais dans aucun autre, mais en ce moment il y a
de l'argent, beaucoup d'argent qui est investi dans ce projet, qui n'a pas été
demandé par les gens du milieu. Je ne parle pas de moi, ou de vous, ou du
premier ministre, les gens du milieu ne l'ont pas demandé, ça, c'est un fait.
Et l'idée, ce n'est pas...
M. Lacombe : D'accord. Il
faut faire preuve de leadership aussi, là, tu sais.
• (16 heures) •
Mme Ghazal : L'idée, ce n'est
pas de... Ça coûte trop cher, c'est de mettre cet argent-là, puis beaucoup
plus, dans les musées qui existent déjà, à la demande, en leur donnant des
missions. Mais, bon, on va suivre ça de près.
Moi, je voulais vous parler de l'argent à
la SODEC. À la page E8 du document budgétaire, on parle... vous parlez de...
«Le rôle de la SODEC sera bonifié», que la SODEC aura un nouveau rôle. Première
question, j'en ai deux, expliquez un peu plus de quel rôle vous parlez. Puis,
la deuxième chose, le milieu demande qu'il y ait des conditions minimales de
travail aux artistes. Les artistes, en ce moment, ce qu'ils demandent...
C'est-à-dire que des fois, les producteurs reçoivent de l'argent, il y en a
beaucoup qui ne sont pas membres d'une association professionnelle, donc il n'y
a pas d'entente, là, syndicale, là. Et donc, quand on donne de l'argent public,
il faut que ça soit conditionnel à ce que les conditions de travail des
artistes soient respectées. En ce moment, on donne de l'argent, et cette
vérification-là n'est pas faite, puis il y en a qui ne respectent pas les
artistes, l'argent ne percole pas jusqu'aux artistes ou artisans, et donc leurs
conditions ne sont pas respectées, malgré l'argent public qui est donné.
Est-ce que vous allez... vous avez
l'intention, puisque ça n'a pas été fait à la dernière fois, même s'il y a eu
la Loi sur le statut de l'artiste, qu'il y ait des conditions minimales de
travail aux artistes? Ça peut être fait par l'ajout d'une lettre
d'association...
16 h (version non révisée)
Mme Ghazal : ...qui dit :
Voici ce que vous devez respecter parce que moi je vous donne de l'argent public,
M. ou Mme la productrice, pour vous assurer que l'argent se rende aux artistes.
Ce qui n'est pas le cas en ce moment pour tout le monde.
M. Lacombe : Bonne question.
Il y a quand même deux parties à la question qui sont très, très différentes,
donc je vais peut-être commencer par la SODEC, sur la transformation.
Mme Ghazal : Oui, il y avait
deux questions.
M. Lacombe : Oui, c'est ça.
Sur la transformation. Puis je ne sais pas combien de temps? Vous voulez que...
La Présidente (Mme Dionne) : Il
reste...
M. Lacombe : O.K. Donc, je me
dépêche.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
reste moins de deux minutes.
M. Lacombe : Il nous reste
deux minutes?
La Présidente (Mme Dionne) : Il
nous reste moins de deux minutes.
M. Lacombe : Je me dépêche.
Sur la SODEC, moi, je pense que le milieu culturel a besoin d'une SODEC
modernisée qui va être capable de compétitionner ou en tout cas de jouer sur le
même terrain qu'Investissement Québec, par exemple. Pourquoi est-ce que la
SODEC, la Société de développement des entreprises culturelles, a fait, à
certains, à certains égards, un travail similaire à Investissement Québec, mais
n'a pas les mêmes outils et n'a pas les mêmes outils donc pour être capable d'investir
dans nos entreprises culturelles qui font en sorte que, bien, notre culture,
elle est vivante puis que non seulement elle est vivante ici, mais qu'on peut l'exporter
avec encore plus de vigueur. Moi, je pense qu'on doit avoir cette ambition-là.
La SODEC, c'est un legs incroyable de Liza
Frulla à l'époque, et je pense que maintenant elle fait un travail
exceptionnel, mais je pense qu'on est capable de l'aider encore plus. Vous
savez, c'est une des premières choses que j'ai demandées à la SODEC quand je
suis arrivée, quand on a pris connaissance des deux fonds qui sont disponibles
par le biais de la SODEC et qui actuellement ne sont pas aussi performants qu'on
le souhaiterait. En posant des questions, ils m'ont très bien expliqué que c'est
parce qu'ils ne sont pas adaptés nécessairement à ce dont on a besoin pour
investir en culture, dans nos entreprises à vocation culturelle.
Donc, rapidement, je leur ai demandé ce qu'on
pouvait faire et on est arrivé, après quelques retours, à un plan de match
ambitieux. Donc, on aura l'occasion de le présenter. On est en train d'y
travailler. Mais je pense qu'on est... je pense que ce sera une excellente
nouvelle. Je pense que ce sera une excellente nouvelle qui nous permettra de
nous propulser vers l'avant.
Mme Ghazal : Quand on va le
savoir?
M. Lacombe : Bien, on est en
train de travailler. Je suis aussi impatient que vous. Ça va être...
Mme Ghazal : O.K. Il reste 30 secondes.
M. Lacombe : Ça va être un
des projets majeurs que je souhaite livrer pendant le mandat. Puis sinon, sur
les comptes des artistes, ce matin, j'ai rencontré la nouvelle présidente de l'UDA,
Mme Kontoyanni, qui me semble sera un partenaire vraiment exceptionnel. Je
pense qu'on s'entendra sur beaucoup de choses.
La Présidente (Mme Dionne) : En
terminant, M. le ministre.
M. Lacombe : En terminant, je
lui ai assuré que, s'il y a des enjeux, je suis très ouvert à les écouter pour
qu'on puisse s'améliorer ensemble ce qui a déjà été fait.
Mme Ghazal : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Vous
allez avoir un autre bloc à vous. Merci beaucoup de vos interventions. Je vous
rappelle, si vous voulez que je vous laisse plus libre, de ne pas couper la
parole et de garder un ton respectueux également. Donc, nous sommes au deuxième
bloc de l'opposition officielle avec Mme la députée de Mont-Royal-Outremont. C'est
à vous la parole.
Mme Setlakwe : Merci, Mme la
Présidente. On revient encore un peu sur les Espaces bleus. Vous avez... puis
je remercie ma collègue de Mercier. Oui. On a eu d'autres, d'autres
informations. Donc, vous parlez, puis j'ai bien compris, de complémentarité,
parce que la question est pertinente de se demander, mais il n'y aura pas comme
une... on ne va pas diluer l'offre muséale existante. On a des musées régionaux
qui quand même ont des difficultés. Vous parlez de complémentarité, parce que
le concept est intéressant de parler de fierté, tout ça, mais il n'en demeure
pas moins qu'on parle quand même d'histoire des régions, identité spécifique
des régions. J'essaie de voir s'il n'y aura pas une redondance. Moi, ça m'inquiète.
On est... On ne sera pas en train d'enlever... d'en enlever aux musées
existants. Puis là je me réfère spécifiquement à un très bon exemple qui avait
été soulevé par Mario Girard de La Presse. En visitant le Musée régional de
Rimouski, j'ai vu qu'on y présente une exposition consacrée à La Bolduc. Voilà
un exemple formidable d'un sujet que l'on souhaiterait avoir dans les Espaces
bleus et qui est déjà réalisé dans un musée régional. Moi, en lisant ça, je me
suis dit : Bien, c'est un excellent exemple. Donc, pouvez-vous élaborer un
peu plus sur la mission des Espaces bleus versus, tu sais, ce qu'est un musée
régional a comme mission? Parce que là, cet exemple-là, pour moi, est
percutant.
M. Lacombe : Bien, la
complémentarité dans le secteur culturel, je comprends, là, ces questions-là
puis je les respecte parce que je ne veux pas dénigrer ce questionnement-là ou
ce raisonnement-là parce qu'en même temps je le reçois aussi du terrain. Mais,
en même temps, je pense qu'il faut aussi regarder ce qu'on fait déjà, puis se
dire que, cette complémentarité, elle existe, là, bien au-delà des espaces
bleus qui vont cohabiter, par exemple avec des musées existants. Les musées
entre eux offrent déjà des produits qui sont complémentaires. Est-ce qu'on
devrait se dire qu'on n'a pas besoin de rénover le Musée d'art contemporain à
Montréal, comme on est en train de le faire actuellement, parce qu'on a le
musée des...
M. Lacombe : ...Beaux-Arts de
Montréal. Les deux sont là. Certains diront : Bien, c'est deux musées qui
présentent des œuvres. Mais en même temps, dans leur mission, ils ont quelque
chose de différent, ils ne présentent pas exactement la même chose, même si,
parfois, on pourrait retrouver des expositions qui peuvent être semblables, sur
lesquelles... avec lesquelles on pourrait faire des rapprochements. Est-ce que
ça nous passerait par la tête de dire : Ça n'a pas de bon sens de financer
deux institutions comme celle-là, on pourrait en avoir qu'une? Moi, je pense
que ce raisonnement-là, il faut l'appliquer aussi aux espaces bleus.
Je vous donne un exemple. Et vous pourrez
en parler peut-être avec le député de Pontiac. Je pense qu'il pourra peut-être
vous le confirmer. En Outaouais, nous n'avons pas de musées régionaux, une des
seules régions... en fait, la seule région qui n'a pas de musée régional. Puis
vous savez quoi? On travaille avec la région pour être capable de se doter d'un
musée régional. Mais par ailleurs la région veut aussi un espace bleu, puis ils
nous disent : On a besoin de ces infrastructures culturelles, puis, oui,
ça sera complémentaire puis on a envie d'y participer parce qu'on est capable
d'offrir des choses qui sont différentes. Puis, à la fin, avoir de l'offre, je
ne pense pas que c'est une tare. Moi, je pense que c'est tout à fait justifié
d'être capable d'offrir des choses qui sont différentes, qui sont
complémentaires.
Mme Setlakwe : Mais la
situation à Montréal, pour moi, elle est... c'est une chose. La situation dans
les régions... Parce que les musées ont des enjeux, puis je vais revenir,
propres à, oui, à la situation en région. Il y a la pénurie de main-d'œuvre.
Puis comment est-ce que vous pensez qu'il va y avoir des experts pour
travailler dans les espaces bleus? Ils ont de la difficulté à attirer et à
retenir en région, les espaces, puis les conditions de travail ne sont pas
faciles.
M. Lacombe : Bien là, c'est
grave, ça, là, je trouve. Ce que vous venez essentiellement de nous dire, c'est :
Montréal est à part. Ça nous prend des infra culturelles à Montréal, mais, en
région, c'est compliqué, il n'y a pas de monde, il ne faut pas investir.
Mme Setlakwe : ...
La Présidente (Mme Dionne) : On
ne coupe pas la parole, s'il vous plaît, laissez le ministre répondre.
M. Lacombe : Moi, j'ai un
problème avec ça, là. Je pense qu'on a une responsabilité d'investir en région,
puis ce n'est pas parce que c'est plus compliqué puis parce que c'est plus
difficile d'embaucher du monde qu'on va se mettre d'arrêter... on va arrêter
d'investir en région. Il n'en est pas question, là. Je comprends que vous dites :
Montréal, c'est à part. Vous me dites ça. Moi, je ne comprends pas pourquoi
Montréal serait à part, là. Puis, quand vous me dites, après ça : En
région, bien là, on a une pénurie de main-d'œuvre, ça fait que pourquoi est-ce
qu'on ferait ça, moi, je suis totalement en désaccord avec vous.
La Présidente (Mme Dionne) : En
terminant. Merci.
Mme Setlakwe : ...juste revenir
sur... Là, moi, ici, je n'ai pas fait... je n'ai pas dit que c'était deux
mondes différents, là, Montréal puis les régions. Je m'appuie sur un mémoire
qui a été soumis par un intervenant, par la Fédération nationale des
communications et de la culture, dans le cadre des consultations
prébudgétaires, et ils ont spécifiquement dit qu'«outre l'inflation qui
entraîne une hausse des frais de fonctionnement pour l'ensemble du réseau
muséal, les institutions muséales situées en région font face à des défis liés
à leur éloignement, soit un bassin de population limité, vite atteint,
entraînant un besoin régulier de renouvellement des expositions, un contexte de
pénurie de main-d'œuvre - là, ce n'est pas moi qui l'a inventé - exacerbé par
la distance et la difficulté à offrir des conditions de travail compétitives
pour attirer et retenir une main-d'oeuvre qualifiée qui assurera le bon
fonctionnement de ces institutions. Il n'est pas normal qu'en 2023 des
techniciens en muséologie aient une rémunération annuelle qui frôle le salaire
minimum. Un contexte de pénurie de logements ajoutant une difficulté pour les
travailleurs et travailleuses recrutés de trouver à se loger, entraînant par
conséquent des difficultés de recrutement.»
Le mémoire fait aussi état de ce qui suit;
«Les musées régionaux réclament une meilleure capacité à valoriser leurs
spécificités régionales et à présenter de nouvelles expositions. Les demandes
de financement par projets demandent tellement d'efforts et de temps aux
équipes que les petites institutions régionales incroyables, faute de
ressources administratives, renoncent à répondre aux appels de projets alors
que ce ne sont pas les idées qui manquent. Par ailleurs, l'annonce des espaces
bleus et des investissements qui leur sont attribués fait craindre aux petites
institutions régionales une concurrence indue à plusieurs niveaux.»
• (16 h 10) •
Moi, je pense que ça vaut la peine de
continuer parce que c'est assez percutant, là, puis ça rejoint notre discussion
de tout à l'heure. «Avec un investissement de 300 millions en espaces
bleus, auquel s'ajoutera inévitablement un financement récurrent, le projet se
réalise au détriment des institutions muséales en place. On va créer de la
concurrence dans la recherche de financements privés et de commanditaires,
dédoublement de la mission des musées implantés sur le territoire par les
communautés locales, impact sur la fréquentation, sur la capacité à fidéliser
une clientèle en soif de nouveauté, dans un contexte de pénurie de
main-d'oeuvre, les impacts sur les ressources humaines des musées existants,
que la création d'Espace bleu enterre la demande des musées à vocation
scientifique d'implanter un Musée des sciences et d'innovation du Québec.» Je
pense, j'ai fait mon point, là, puis j'ai bien présenté les inquiétudes, là, de
la FNCC. Vous n'êtes pas inquiet de l'avenir de nos musées existants, M. le
ministre?
M. Lacombe : Bien, je pense
surtout qu'on n'a pas le droit de se dire que c'est trop compliqué. Vous savez,
moi, je pourrais rentrer au bureau chaque matin puis...
M. Lacombe : ...ne voir que
ces enjeux-là, ne voir que ces problèmes-là puis me dire : bon, on a une
pénurie de main-d'oeuvre. Puis c'était la même chose au ministère de la
Famille. Tu sais, il y a des gens qui nous disaient : ça sert à quoi, de
construire des CPE, on manque de monde?
Donc, est-ce que je devrais rentrer à
l'édifice Guy-Frégault le matin, puis me dire : Bon, on a une pénurie de
main-d'oeuvre, ça va être difficile, donc, là, non seulement on n'investira pas
dans nos espaces bleus en région, mais, en plus de ça, bien, on n'investira pas
non plus pour rénover des salles, on ne rénovera pas les théâtres, on n'ira pas
de l'avant avec des nouveaux projets culturels, parce que, de toute façon, on
n'aura pas de monde? Moi, je refuse de faire ça. Tu sais, les gens ne nous
élisent pas pour baisser les bras puis se dire : c'est trop compliqué, on
ne sera pas capables. Les gens nous élisent pour trouver des solutions.
Donc, oui, clairement, il y a un enjeu,
mais je pense qu'on est capables de le relever. Puis, moi, je ne veux surtout
pas qu'on arrête, en tout cas ce ne sera pas sous ma gouverne qu'on arrêtera
d'investir dans le milieu culturel. Et là, je parle dans les infrastructures,
parce qu'on le fait de toute façon dans les programmes. Mais ce n'est
certainement pas sous ma gouverne qu'on cessera d'investir dans le béton avec
des nouvelles salles, des nouveaux musées sous prétexte qu'il y a une pénurie
de main-d'oeuvre.
Mme Setlakwe : Merci. Non, j'ai...
En tout cas, rapidement, vous allez traiter de ces enjeux-là, si j'ose espérer.
Mais là, vous êtes quand même en train d'amener, alors qu'il y a ces enjeux-là,
un nouveau... tu sais, déployer un nouveau réseau de musées.
Échéancier, ça a été mentionné, juste
revenir là-dessus, là. Sur les quatre qui ont été annoncés, les dates
d'ouverture seraient prévues pour quand? Donc, vous... Parmi les quatre, là, on
a... on parle de Québec, Abitibi-Témiscamingue, Gaspésie et Charlevoix, vous
avez dit que probablement qu'ils seraient... il pourrait y en avoir d'ouverts
avant la fin de votre mandat, en 2026? Et l'ordre dans lequel vous pensez
qu'ils vont être ouverts?
M. Lacombe : Oui, tout à
fait. Bien, d'abord, ce sera l'Espace bleu de Québec qui va être ouvert en
premier. Je peux vous en assurer. Sinon, évidemment, il y aura des ouvertures
avant la fin du mandat, vous pouvez compter sur moi là-dessus aussi. Mais, en
ce moment, comme je vous mentionnais, je suis en train, avec les deux mains
dans le projet, de m'assurer que les projets sont viables, de m'assurer qu'ils
avancent correctement, de travailler avec le musée, le ministère, par le biais
du bureau de projet, supportés par la SQI, pour nous assurer qu'on est capables
d'optimiser aussi les échéanciers.
Donc, je vais rester avec ce qui a déjà
été publié pour l'instant, mais, si on a des mises à jour à faire, on les fera,
bien sûr, le moment venu.
Mme Setlakwe : Merci. À part
les quatre sites déjà annoncés, est-ce qu'il y a d'autres sites que vous avez
identifiés à ce stade-ci? Est-ce que vous êtes... Quels sont... L'état des
démarches, là, pour les... le Choix des sites pour le reste du réseau?
M. Lacombe : Aïe, là,
j'aurais le goût, j'aurais le goût.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Lacombe : Bien là, ah! on
me pince la cuisse, là, en ce moment.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Bérubé : ...
M. Lacombe : Oui, oui. Le
député de Matane nous dit qu'on devrait investir dans Chaudière-Appalaches.
C'est une magnifique région. Je pense que le député de Beauce-Sud est d'accord
avec ça.
Une voix : ...
M. Lacombe : mais on reçoit
beaucoup de propositions. Mais, je vais vous dire, on a... Peut-être que ce
qui... Parce que, je le dis à la blague, parce que ça m'habite beaucoup, là, je
suis impétueusement ce dossier-là, et j'aurais le goût de vous parler de ces
sites-là, mais, bon. On travaille avec des immeubles patrimoniaux, donc c'est
ce qui rend ça, je pense, encore plus excitant. Mais il faut être prudents, parce
que, tant que les projets ne sont pas officialisés, je ne voudrais certainement
pas leur nuire, à ces projets, donc je reste prudent. Mais on parle d'immeubles
patrimoniaux partout au Québec, que ce soit en Estrie, que ce soit au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, que ce soit dans les Laurentides, que ce soit en
Outaouais, que ce soit à Montréal, où, là, bon, les immeubles patrimoniaux, il
y en a, mais où on a peut-être des stratégies différentes.
On est en train de travailler là-dessus.
Mme Setlakwe : Vous avez
mentionné tout à l'heure qu'il y a des consultations, ou que certains de vos
collègues vous font des propositions pour leur région, donc les députés sont
impliqués dans les démarches, ceux du gouvernement. Est-ce que ceux de
l'opposition aussi devraient être impliqués dans les démarches? Ça ne serait
pas l'ensemble des élus qui pourraient participer à ça?
M. Lacombe : Bien, en fait,
évidemment, ce n'est pas un processus formel où J'ai demandé à mes collègues de
me déposer des demandes, mais je suis certain que c'est aussi le cas dans tous
les autres caucus. C'est sûr que mes collègues viennent me voir pour me
soumettre des idées, informellement, parfois, veulent me rencontrer à ce
sujet-là, mais je vous soumets bien ouvertement que, si vous avez un projet
pour Montréal, par exemple, vous pouvez aussi venir me voir et que ça me fera
plaisir. Mais, c'est qu'à chaque fois que les députés des autres partis nous
parlent des espaces bleus, c'est pour nous dire que ce n'est pas une bonne
idée, donc, là, en même temps, je ne suis pas tellement surpris qu'ils ne
viennent pas me...
M. Lacombe : ...pour me
proposer des projets, mais je vous assure, je vous assure...
La Présidente (Mme Dionne) : En
terminant, M. le ministre.
M. Lacombe : ...que si vous
avez des idées, bien, ça nous fera plaisir de nous en inspirer.
Mme Setlakwe : Moi, je n'ai
pas dit que c'était une mauvaise idée. Je pose des questions pour en savoir
plus. Bien, justement, à Montréal, qu'est-ce qui arrive avec le projet d'espace
bleu dans la métropole, là? On avait su, sous la plume de Mario Girard... bien,
on le sait, là, que le MAC a dû revoir le budget de son projet
d'agrandissement. Puis, pour ce qui est du... je pense que son rêve de devenir
plus grand est chose du passé, là, il semble s'évanouir.
M. Lacombe : Bien, je ne sais
pas pourquoi vous dites ça pour... mais, bref, je vais passer là-dessus en
disant qu'on travaille, on travaille sur le projet d'espace bleu aussi, de
Montréal, on a des pistes intéressantes, sur lesquelles je ne me m'épancherai
pas parce qu'effectivement elles sont préliminaires, mais peut-être profiter de
l'occasion pour vous rassurer sur le musée d'art contemporain, c'est un autre
dossier que j'ai pris à bras-le-corps, personnellement, quand je suis arrivé
parce que je me disais que ça n'avait aucun, aucun, aucun bon sens, que ce
musée, qui est une institution phare au Québec, soit fermé, que la collection,
les collections soient inaccessibles, pour la plupart, bien qu'il y en a une
petite partie d'accessible à la Place Ville-Marie, et tout ça en raison, oui,
de dépassements de coûts, mais de difficultés à s'entendre, notamment avec le
gouvernement fédéral.
Donc, non seulement avec le directeur
général, John, mais aussi avec la présidente, Claudie, on a travaillé et on
continue de le faire. Je suis ce dossier-là, personnellement, j'en parle avec
mon homologue au fédéral, avec qui je m'entends très bien, Pablo, et moi, je
suis très confiant qu'on sera en mesure de faire des annonces bientôt.
Mme Setlakwe : Merci. Dans le
Bas-Saint-Laurent, est-ce que vous avez dit qu'il y a un site qui avait été
identifié, un bâtiment?
M. Lacombe : Non, je ne vous
ai pas dit ça parce qu'il y a différentes personnes qui sont intéressées par
l'accueil d'un espace bleu. Donc, il y a deux sites, et j'ai bien entendu la
proposition d'avoir un espace bleu qui serait scindé, là. Je pense que c'était
ça, la proposition. Je vois des collègues qui font oui de la tête, mais on est
encore au stade des discussions, il n'y a véritablement aucun site qui a été
identifié dans le Bas-du-Fleuve.
Mme Setlakwe : Est-ce que
vous avez acquis des édifices patrimoniaux?
M. Lacombe : ...Saint-Laurent?
Mme Setlakwe : Non, non.
Généralement, pour le réseau.
M. Lacombe : À l'heure
actuelle, techniquement parlant, je devrais dire... Acquis, est-ce qu'on a
acquis, techniquement? Oui? Oui.
Mme Setlakwe : Lesquels,
déjà?
M. Lacombe : Oui, bien, ce n'est
pas le gouvernement, là, qui fait l'acquisition, d'ailleurs, c'était un enjeu
au départ, c'est le musée qui fait l'acquisition. Donc, on a fait
l'acquisition, mais techniquement, est-ce qu'on peut dire ça?
Des voix : ...
M. Lacombe : Donc, Amos,
Percé, on peut dire oui, Baie-Saint-Paul, là, il y a des nuances, là, on est en
promesse d'achat, mais ce n'est pas complété.
Mme Setlakwe : ...envisagez
des constructions neuves ou pas à ce stade-ci?
M. Lacombe : Des constructions
neuves, bien, pour le moment, je vais dire non. Je vais dire non, pour le
moment, mais il y a quand même des endroits, par exemple, comme à Percé, où le
bâtiment original, qui est un bâtiment patrimonial, puis ça, c'est une
évidence, là, ne nous permet pas d'accueillir tout ce qu'on voudrait
accueillir. Donc, il pourrait y avoir une phase deux, par exemple, qui doive
relever d'un nouveau bâtiment, mais, à la base, on parle d'un bâtiment qui est
un bâtiment patrimonial dans la presque totalité des cas.
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme Dionne) : Simplement
vous rappeler, Mme la députée, il reste deux minutes à cette intervention.
Mme Setlakwe : Parfait.
Merci. Le contenu, là, des espaces bleus, je présume qu'il y a des
consultations. Avez-vous une idée des expositions? J'imagine que vous êtes en
réflexion avec les instances locales. Est-ce que vous avez formé des comités
consultatifs? Si oui, est-ce qu'on peut en connaître les membres? Puis vous, M.
le ministre, là, quelle est votre vision du contenu à présenter, tu sais? Vous
avez dû en parler, je vous ai entendu, en janvier, dire que ce sera tout sauf
quétaine, mais donnez-moi un petit peu plus d'information. Vous avez dû avoir
des discussions avec le premier ministre. Vous voyez ça comment vous, là, ces
nouveaux lieux de fierté? Puis est-ce qu'on ne va y présenter, tu sais, que des
moments heureux de notre histoire ou aussi des moments sombres, des
personnalités plus controversées? Comment vous voyez ça?
M. Lacombe : Bien, d'abord,
je suis tombé dans le piège avec cette question-là. On apprend ça au tout
début, ne jamais répéter les mots de la question qui nous est formulée par un
journaliste. Je me suis laissé prendre. On m'a demandé : Est-ce que ça va
être quétaine, M. le ministre? Puis là, j'ai dit : Bien non, ce ne sera
pas quétaine parce qu'on veut...
M. Lacombe : ...veut vraiment
que ça fasse vibrer les gens. Puis la... je le sais que la ligne est elle
mince, je le sais qu'il y a peut-être des nuances, mais le sentiment qu'ont...
dont on souhaite les Québécois se voir habiter quand ils entreront dans un
Espace bleu, c'est vrai que c'est un sentiment de fierté, fierté de notre
histoire nationale. L'histoire va prendre une place importante. Puis pas juste
les beaux moments, pas juste les moments, évidemment que... dont est fiers,
peut-être des moments dont on est effectivement moins fiers, mais ce qui fait
partie de notre histoire parce que, globalement, je pense qu'on peut être très,
très fiers de la nation qu'on est devenue. Mettre en évidence des grandes
réalisations québécoises, que ce soient des legs de premiers ministres, de
gouvernements libéraux qui en ont fait beaucoup, que ce soit... que ce soit sur
la question nationale, par exemple, qui a été portée par le Parti québécois,
par de grands premiers ministres aussi, par des éléments plus contemporains.
Donc, ce n'est pas un espace où il y aura des couleurs politiques, mais c'est
vraiment un espace où non seulement l'histoire sera mise à l'honneur, mais où
les grands personnages historiques seront aussi mis à l'honneur pour qu'à la
fin, que ce soit dans le domaine culturel, que ce soit dans le domaine sportif,
on soit capable de ressortir de là, et si on avait des doutes, bien, moi, je
pense que les Québécois sont fiers à la base, mais si on avait des doutes de se
dire : Aïe, moi, je suis fier d'être Québécois puis, mon Dieu, on en a
fait des grandes choses. Puis ça peut être des réalisations, ça peut être des
personnages.
La Présidente (Mme Dionne) : En
terminant, M. le ministre.
M. Lacombe : Ça peut être
notre langue aussi. Donc, tous des scénarios sur lesquels travaille le musée
actuellement.
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
maintenant la fin de ce bloc. Et je cède maintenant la parole au député
indépendant de... député de Matane-Matapédia. C'est à vous la parole.
M. Bérubé : Députée du Parti
québécois, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : ...indépendant,
je suis désolé.
M. Bérubé : Vous en savez quelque
chose, on a déjà milité ensemble. Mme la Présidente, comme le ministre parle de
nationalisme, je vais lui poser les questions qui s'imposent, dans le plan
nationaliste de son parti, on parle de rapatrier l'ensemble des budgets dédiés
au milieu culturel par les institutions fédérales. L'an dernier, j'ai posé la
question à sa prédécesseure, non seulement je n'ai jamais eu de réponse, mais
elle s'était engagée à déposer à la commission l'ensemble de la correspondance.
Je n'ai toujours rien reçu, un an après. Alors, je pose la question au
ministre, est-ce qu'il peut nous déposer l'ensemble de la correspondance
adressée au gouvernement du Canada concernant précisément le rapatriement des
budgets et des pouvoirs en culture?
M. Lacombe : Mme la Présidente,
bien, bien content de cette... bien content de cette question-là. Ça a été une
question posée par le Parti québécois... bien, en fait, dans le cadre de cette
étude de crédits, puis on a communiqué toutes... on a communiqué toutes les
lettres qui ont été échangées avec mon homologue fédéral, déjà.
M. Bérubé : Pour le bénéfice
des personnes qui nous écoutent, qui nous regardent, la réponse, c'est aucune.
Il y a eu des lettres qui ont été changées sur la base de certains enjeux où le
gouvernement a été sollicité, mais aucune lettre ne témoigne d'une volonté de
la CAQ de rapatrier les budgets en culture et ainsi que les pouvoirs. Alors,
c'est un en plus un jour. Il n'y a pas de réponse. Donc, je ne sais pas ça
commence quand, le nationalisme, mais ce ne serait pas prématuré de commencer
en matière culturelle.
Donc, c'est la même réponse que l'an
dernier. Je trouve ça dommage parce que j'ai même entendu le ministre dire à
Radio-Canada qu'il souhaitait agir sur les GAFA, même si on n'a pas les pouvoirs.
Alors, je pense que ce serait mieux d'avoir les pouvoirs avant si on veut
intervenir sur les GAFA, est-il d'accord avec ça?
M. Lacombe : Bien, c'est une
discussion intéressante, ça, Mme la Présidente, parce que je comprends que le
député de Matane nous dit, c'est-à-dire demander la permission puis dire :
Bien, M. Rodriguez, on aimerait avoir les pouvoirs en culture. Et je
comprends, effectivement, c'est vrai, il n'y a pas de lettre sous ma signature
qui est partie depuis mon assermentation en octobre, je vous rappelle que ça ne
fait pas un an, mais sous ma signature puis sous mon leadership, il n'y a pas
effectivement de lettre qui... de lettre, là, un morceau de papier qui est
parti à Ottawa pour demander ça. Je comprends que le député de Matane nous dit :
Il faudrait faire ça, il faut demander la permission à Ottawa pour... pour
rapatrier ces pouvoirs-là. Moi, ce que j'ai envie de vous dire, c'est que ça
peut être une stratégie. Nous, on est toujours d'accord avec ça. D'ailleurs, le
premier ministre s'est levé en... au Salon bleu il y a quelques semaines pour
réitérer qu'on veut toujours rapatrier les pouvoirs en culture, mais je pense
que la première façon, avant de demander un rapatriement ou de demander une
permission, c'est d'agir dans les champs de compétence où nous on pense
avoir... avoir compétence, puis on est en train... on n'est pas en train de
travailler là-dessus. D'ailleurs, je me suis entouré de professionnels. Je
pense que le député de Matane va juger que ce sont des professionnels de très
haute qualité.
M. Bérubé : ...
M. Lacombe : Bien, je pense
que ce serait gênant que vous diriez le... que vous disiez le contraire, mais
on en reparlera vendredi.
M. Bérubé : J'ai peu de
temps, Mme la Présidente, notamment à cause d'une négociation...
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
poser vos questions, M. le député.
M. Bérubé : ...qui ne nous a
pas permis d'en avoir beaucoup. Donc, c'est plus de quatre ans. Il n'y a eu
aucune lettre depuis quatre ans, le ministre...
M. Bérubé : ...et s'assume,
manifestement, le bilan de son gouvernement. Donc, aucune lettre en plus de
quatre ans pour demander les budgets. Ça ne serait pas, encore une fois,
prématuré de le faire. Parce qu'on peut bien essayer d'exercer un pouvoir sur
les juridictions qu'on n'a pas, il vaut mieux les obtenir. C'est ma prétention.
Je suggère ça. Pour l'année prochaine, faites-le, comme ça, je n'aurai pas
besoin de reposer la question, ça sera consigné dans le cahier. Je veux dire,
on ne peut pas avoir une posture nationaliste, je veux dire, homéopathique, là.
On n'en met pas trop, tu sais. Mais il me semble que la moindre des choses, ce
serait de le demander.
Espaces bleus, beaucoup de choses ont été
dites. Je veux quand même dire, pour le bénéfice de l'Assemblée, qu'en caucus
de la CAQ on a clairement demandé aux députés de proposer des projets, de venir
voir le ministère de la Culture. Plusieurs collègues de la CAQ me l'ont
confirmé. Jamais on ne m'a consulté pour les projets au Bas-Saint-Laurent, Mme
la Présidente, jamais on ne m'a demandé de dire : Il y a-tu un endroit que
vous trouvez qui serait intéressant à suggérer? Jamais. Seuls les députés de la
CAQ ont été consultés en circuit fermé. Je le dis de mon siège, d'accord? Je
suis sûr de mon coup.
Les espaces bleus, comment ça a commencé?
Un article de Denis Lessard qui dit que c'est essentiellement un legs que le
premier ministre veut laisser au Québec. Un legs, donc un nouveau réseau. Après
les maisons des aînés, après les maternelles quatre ans, après que sais-je
encore, là, c'est un réseau, le ministre est pogné avec ça. Est-ce que, dans
un... Est-ce qu'il pense qu'il va arriver à terme, qu'il y aura 17 espaces
bleus? Est-ce qu'il ne pense pas que l'argent serait mieux utilisé, de mieux
financer... 18, c'est encore pire, de mieux financer le réseau muséal? Notre
position, là, transparence totale, nous, on aimerait mieux financer, mieux
financer le réseau muséal que de faire des espaces bleus. Entre ça puis des espaces
bleus, on va prendre financer le réseau muséal. C'est quoi, l'échéancier de
réalisation, c'est-u la fin du mandat?
M. Lacombe : Bien, j'ai
répondu à cette question-là tantôt, là, ça fait que je pense... je vais prendre
les précieuses minutes qu'on a pour répondre à autre chose. Je veux absolument
revenir sur le rapatriement de pouvoirs dont parle le député de Matane pour
dire qu'effectivement je comprends la posture du député de Matane qui dit :
Bien, vous devriez envoyer une lettre au ministre fédéral pour lui demander la
permission puis rapatrier certains pouvoirs.
Nous, ce qu'on dit, ce que je dis, la
prétention que j'ai, et je le martèle depuis déjà un moment, c'est qu'on est
dans un monde qui a changé, dans un monde numérique où la culture doit se
frayer un chemin puis où la culture québécoise doit plus que jamais se frayer
un chemin si elle veut survivre, et moi, je veux qu'elle survive. Donc, on est
en train d'étudier quels moyens on a à notre disposition, sans envoyer une
lettre à Pablo Rodriguez pour lui demander, puis demander la permission, puis
de rapatrier des pouvoirs, pour voir comment on est capables, dans ce nouveau
monde qui a changé, d'occuper notre champ de compétences puis de ne pas laisser
toute la place à Ottawa.
Ottawa a déposé son projet de loi C-11.
Pourquoi le Québec ne serait pas en mesure, lui aussi, de poser des gestes pour
encadrer les GAFAM? Est-ce qu'on a la légitimité de le faire? Nous, on pense
que oui et les experts qu'on consulte nous disent aussi que oui. Et, en tout
respect, je dis au député de Matane que ce sont des experts qui, je pense, vont
amener son respect. Donc, on aura l'occasion d'en reparler, peut-être, lorsque
je ferai une annonce là-dessus.
Et, sinon, pour les espaces bleus, bien,
moi, je vous dis, il n'y a pas de consultation des députés de la CAQ par le
ministère sur l'emplacement des espaces bleus. On y va surtout par les projets
qui nous sont soumis par la communauté. Et, si le député de Matane a une idée,
moi, ça me fera plaisir de l'écouter.
M. Bérubé : ...beaucoup, mais
je n'ai encore pas beaucoup de minutes comme tout à l'heure...
La Présidente (Mme Dionne) : ...
• (16 h 30) •
M. Bérubé : Je sais, mais
j'ai beaucoup à dire. En matière de patrimoine, je vous donne un exemple :
la maison Chevalier, hein, dans le Vieux-Québec, un des endroits les plus
emblématiques de notre patrimoine. Ils l'ont vendue 2,2 millions de
dollars à une compagnie de meubles. Entre... Il me semble que le sérieux de la
préservation, c'était pas mal là que ça se passait. Il y a une pétition qui a
été déposée à l'Assemblée nationale. Comment on a pu vendre la maison Chevalier
pour bâtir un siège social? Et j'ai une liste de plein de bâtiments, là, qui
ont besoin de financement pour être adaptés, pour être maintenus, pour y faire
autre chose. C'est ça qui devrait être la priorité. Si on dit aux Québécois :
C'est quoi, votre priorité? Maintenir le patrimoine existant. Là où il y a des
mobilisations ou des espaces bleus suggère que c'est ça, l'enjeu.
Quant au ministre qui dit que je vais
gagner le respect. En fait, le respect sera gagné par les gestes qui vont être
faits, les résultats surtout. Le gouvernement du Québec n'a pas pouvoir, n'a
pas juridiction en ces matières, et tant mieux si le ministre essaie un coup de
force puis ça fonctionne, je serais le premier à le saluer. Mais moi, j'ai tiré
des conclusions politiques du Canada depuis longtemps et ce n'est pas une
posture que j'ai, c'est une conviction très profonde. Ce n'est pas la voie la
plus facile, mais, quant à moi, c'est la plus responsable. Une des raisons
fortes qui fait en sorte que je suis indépendantiste, c'est la culture. Je
pense...
16 h 30 (version non révisée)
M. Bérubé : ...que vous êtes
mieux placé que Pablo Rodriguez pour gérer la culture. Prétention? Oui, mais le
problème, c'est que vous ne vous cherchez pas à avoir l'autre moitié qui manque
pour gérer la culture et je vous demande éventuellement d'avoir cette ambition-là.
C'est très important. Donc, pour les espaces bleus, beaucoup a été dit. Je
maintiens que vous n'aviez pas besoin de ça dans votre mandat. Je ne sais pas
ce que dit votre lettre de mandat, si c'est indiqué qu'il faut le finir en 2026,
je repose ma question, ma dernière là-dessus. Est-ce que le ministre veut
boucler ce réseau-là avant la fin du mandat, oui ou non?
M. Lacombe : Bien là, il n'y
a pas de cachette. J'ai répondu à cette question-là il y a quelques minutes en
disant qu'en 2026...
M. Bérubé : ...
M. Lacombe : ...bien, je
comprends, là, je vais vous le dire, vous aurez votre clip pour Facebook. Je
suis en train de vous dire que, 2026, véritablement, non, on n'aura pas
terminé. Ce serait complètement illusoire de penser qu'on sera capable d'avoir
fini...
M. Bérubé : ...
M. Lacombe : Bien là, vous
avez pris du temps pour votre question. Je pense que je peux prendre du temps
pour ma réponse.
M. Bérubé : ...tout à l'heure,
c'est juste, oui ou non, avant la fin du mandat ou pas?
M. Lacombe : Oui, mais moi,
je vous donne une mise en contexte...
La Présidente (Mme Dionne) : ...équilibrer
quand même les questions et les réponses, mais...
M. Bérubé : Oui, bien, c'est
de son côté qu'il va falloir équilibrer.
La Présidente (Mme Dionne) : D'accord,
en terminant, il reste deux minutes.
M. Lacombe : Ça nous prendra
plus qu'à 2026, mais je veux juste vous souligner quand même qu'il faut être
fier et que si... Je comprends que si à l'époque des CPE vous aviez été là,
vous auriez dit un autre réseau. Un autre réseau, ça ne vaut pas la peine.
La Présidente (Mme Dionne) : En
terminant...
M. Lacombe : Aujourd'hui, on
en est fier de ça.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
vous rappelle que les questions doivent être relatives aux réponses, mais ça
inclut les préambules. Donc, parfait. Merci. Je vous laisse continuer.
M. Bérubé : Je suggère, Mme
la Présidente, que son collègue lui a averti ce matin que, 2026, il y aura un
réseau de transport d'une rive à l'autre. Je lui demandais d'être plus précis.
Dernier élément, il a dit qu'il allait
avoir... ça allait être terminé pour 2026 ou amorcé. Alors, lui, il est plus
précis. Vous pouvez vous inspirer de votre collègue de l'Éducation, je suis
convaincu que ça pourrait nous permettre d'avoir des réponses plus précises. Je
veux poser une question au ministre, Télé-Québec, est-ce normal, et je le dis
avec tout le respect pour un collègue de l'Assemblée nationale, que... organise
une conférence dans une école secondaire avec le chef, le porte-parole de
Québec solidaire. On ne nous a pas offert ça au Parti québécois, ni au Parti
libéral, ni à la CAQ. J'ai le document que je dépose ici. Télé-Québec présente
des conférences dans une école secondaire. Je ne dis pas qu'on est contre, mais
je dis qu'il faut l'offrir à tout le monde. Alors, ces jeunes-là qui vont voter
à la prochaine élection, je suis la P.D.G. de Télé-Québec est ici, je crois,
est-ce que le ministre pense que c'est approprié?
La Présidente (Mme Dionne) : ...député,
vous vous engagez à transmettre au secrétariat de la Commission, s'il vous
plaît, le document. Merci.
M. Bérubé : Et j'ai même
prévenu le ministre d'avance que j'allais lui poser la question.
M. Lacombe : C'est vrai. Il
est bon de dire ça, c'est vrai, il m'a texté hier pour me dire qu'il allait me
parler de ça.
M. Bérubé : Alors vous avez
une réponse de prête?
M. Lacombe : Bien, en fait,
je vais vous répondre la même chose qu'hier. C'est sûr que, lorsque j'ai vu...
lorsque j'ai... là, vous n'allez pas lire mon texto, j'imagine, là, quand même,
mais lorsque j'ai été informé de ça, c'est sûr que si vous me demandez mon
avis, je trouve que c'est surprenant. Puis je vous avoue que j'ai un certain
malaise, mais en même temps, ce n'est pas non plus, je pense, et je me suis
posé la question hier soir, je ne pense pas non plus que c'est mon rôle de m'ingérer
dans les affaires de Télé-Québec, qui est une société d'État distincte, à un
bras de distance du gouvernement, et de lui dire ce qu'elle devrait faire ou
non dans son contenu de cette nature-là. Je pense que si je le faisais, les
collègues ici, autour de la table, seraient les premiers à me reprocher. Sur
une base personnelle, c'est sûr que j'ai un malaise de voir un chef de
formation politique dans un véhicule qui est une société d'État faire le tour
des écoles pour exposer sa vision politique du Québec. Mais en même temps, je
ne m'ingérerai pas dans les affaires de Télé-Québec.
M. Bérubé : On ne demande pas
de participer à Belle et Bum, là. On veut que ça soit équitable pour l'ensemble
des élus, hein, à Télé-Québec. Alors, quel que soit, je le dépose, ainsi que
mon malaise.
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le député, oui, merci.
M. Lacombe : ...concours l'année
prochaine, s'il veut.
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
terminé pour les échanges. On va passer à la parole au gouvernement. Merci, M.
le député de Matane, Parti Québécois. Je vous rappelle que député indépendant,
ce n'est qu'une procédure de la commission. Alors, petit aparté. Maintenant, je
cède la parole au gouvernement. Alors, M. le député de Beauce-Sud.
M. Poulin : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Bonjour, M. le ministre. Bonjour à mes collègues des
oppositions, évidemment, mes collègues du gouvernement. Je tiens à saluer
également la brigade du ministère de la Culture, Mme la sous-ministre, les gens
qui vous accompagnent, les différentes sociétés d'État, M. le Directeur de
cabinet.
C'est important l'exercice que l'on fait
cet après-midi, non seulement pour la culture au Québec, mais aussi pour les
artisans de notre culture qui ont le droit de dire à travers la pandémie, ont
vécu des moments pas faciles au cours des dernières années. Il n'en demeure pas
moins que lorsqu'on regarde le budget du ministère de la Culture, au cours des
dernières années, il a augmenté de façon importante...
M. Poulin : ...et d'ailleurs
votre prédécesseure, M. le ministre, a été saluée pour son leadership auprès
des différentes organisations culturelles à travers le Québec, je pense, entre
autres, aux gens qui œuvrent dans le domaine du cinéma, qui œuvrent dans l'industrie
de la production télé ou même auprès de différentes institutions et sociétés
d'État, à quel point notre gouvernement a été au rendez-vous, à quel point le
ministère de la Culture a été au rendez-vous. Et même les oppositions, je me
souviens, à l'Assemblée nationale, au cours du dernier mandat, ont salué le
leadership de la ministre de la Culture de l'époque et à quel point on a permis
au milieu culturel de rebondir et d'avancer. Alors, ça, je pense, c'est
important de pouvoir le placer dans la discussion.
On pourra également ce soir, lors des
crédits jeunesse, parler, justement, de la culture parce que, dans le plan
jeunesse, on a ajouté un volet culture qui est important. On pourra,
évidemment, parler de l'avenir du français chez les jeunes aussi, qui est
quelque chose de superimportant. Les derniers rapports de l'OQLF qui nous
démontrent une indifférence des jeunes face au français, ça vous pousse et ça
nous pousse, comme gouvernement, à faire plus pour le contact des jeunes avec
la culture québécoise ne serait-ce, entre autres, sur le numérique. On pourra
parler de découvrabilité aussi. Vous avez donné beaucoup d'entrevues sur le
sujet. Alors, je serais intéressé à en entendre davantage.
Mais aussi vous êtes à la base... Et ça,
il faut le rappeler. J'entendais les oppositions parler des investissements que
l'on fait en culture, parce que ce n'est pas une dépense, hein, c'est un
investissement. Lorsqu'on investit dans les Espaces bleus, lorsqu'on investit
dans nos infrastructures, ce sont des sommes qui est importante. Vous
m'entendez souvent, M. le ministre, comme adjoint parlementaire, faire le
comparatif avec le sport, hein? Tu sais, je veux dire, pourtant, à certains
endroits, il y a 17 équipes de soccer, puis ce n'est pas grave, tu sais, alors
pourquoi il y aurait deux musées? Tu sais, je me dis : Ce ne serait pas la
fin du monde. L'important, c'est d'en consommer, de la culture. Puis je
pourrais aussi vous parler de l'importance de rendre hommage aussi au milieu
culturel québécois, à quel point c'est important, parce qu'on rend hommage à
nos sportifs, il faut le faire, mais il faut aussi rendre hommage aux gens du
milieu culturel québécois.
Mais vous êtes à la tête d'un ministère
économique qui apporte des retombées économiques importantes, et vous me
permettrez de vous parler de cinéma, entre autres, parce qu'il y a des données
qui sont fort intéressantes sur le marché du film québécois. Malgré les aléas
de la pandémie, au cours des dernières années, la part de marché des films
québécois, dans les entrées en salle, est en légère hausse un peu partout. 2020 :
13,1. 2021 : 13,5. La part, d'ailleurs, des films québécois parmi les
projections en salle est de 15 %. C'est un sommet depuis 2005. Alors, non
seulement on a des producteurs, on a des gens qui réussissent à trouver le
financement nécessaire et qui réussissent également à aller en salles
québécoises. On a également, comme gouvernement, fait tout un travail, entre
autres en relations internationales, pour permettre à différentes grandes
productions de venir tourner des films ici, au Québec. C'est important qu'ils
puissent venir s'enrichir non seulement de ce qui se passe dans les villes,
mais également dans les régions.
Alors, j'aimerais vous entendre sur votre
vision, entre autres, concernant le cinéma québécois, le fait également que nos
productions télé ne tournent pas juste dans les grands centres. Il y a une
tournée également dans les différentes régions du Québec. On a vu des séries,
La faille, entre autres, qui est venue tourner à Québec. La faille 3, que le
premier ministre a écoutée en fin de semaine, qui est allée tourner dans des
villages québécois. Alors, il y a un effort qui doit continuer d'être fait pour
faire en sorte que nos productions télé se retrouvent dans les régions, mais
également engagent, on sait, des gens dans les différentes régions du Québec.
Alors, comment voyez-vous l'avenir du
cinéma, des salles de cinéma également au Québec, qui, somme toute, ont réussi,
après la pandémie, à rebondir de façon importante? Et qu'est-ce qu'on doit
faire ultimement pour... lorsqu'on regarde les... bien, il y a encore plus de
films québécois qui soient à l'affiche?
• (16 h 40) •
M. Lacombe : Bien, merci
beaucoup. Je veux remercier mon collègue, que je sais éminemment passionné et
animé d'un amour ardent pour la culture. Donc, c'est vraiment un plaisir de
parler de ça avec lui. Le cinéma... Puis je vais faire une parenthèse,
peut-être, sur le cinéma jeunesse. Et là vous ne m'aviez pas donné vos
questions à l'avance. Donc là, c'est intéressant. On le fait... On a la
discussion pour vrai, contrairement à ce que bien des gens pensent. Mais le
cinéma jeunesse, le cinéma jeunesse, pour moi, c'est une pierre angulaire de
notre stratégie qu'on doit adopter pour être capable de répondre à la priorité
numéro un que je me suis fixée, que le premier ministre m'a donnée lorsqu'il
m'a rencontré un lundi soir, très tard, avant la composition du Conseil des
ministres : il faut reconnecter nos jeunes avec la culture québécoise.
Donc, le cinéma jeunesse, je pense que
c'est un outil très, très stratégique pour qu'on soit capable d'y arriver. Et,
quand on a une offre, quand on a une offre de cinéma jeunesse, cette offre-là,
elle trouve preneur. Puis je pense... Si on regarde, là, les dernières
semaines, on a eu Coco ferme, par exemple, qui a très bien fait aussi en salle.
On a eu, par exemple, Katak...
M. Lacombe : ...si ma mémoire
est bonne, aussi l'histoire d'un dauphin. Là, je ne veux pas tomber dans
l'anecdote, mais moi, j'ai des enfants, ça les intéresse beaucoup. Donc, quand
on a des produits comme ça qui existent pour les jeunes, les produits trouvent
preneur, puis je pense qu'on doit amener cette habitude-là. Puis je lisais,
dans le cadre de l'exercice budgétaire, des créateurs qui ont fait une sortie
en disant : Ça nous prendrait un minimum, là, un certain minimum de films
québécois pour enfants à chaque année, et pas seulement des films comme La
guerre des tuques ou comme Coco ferme, avec des acteurs en chair et en os, mais
aussi des films d'animation. Et on en a, de bons studios. Je parlais notamment,
récemment, avec une créatrice qui se spécialise là-dedans, qui a son studio en
banlieue de Québec, ici, puis qui m'expliquait à quel point c'est difficile, ce
marché-là, mais à quel point, pour elle, c'est une mission qu'elle s'est
donnée, je ne peux pas être plus en accord.
Donc, peut-être simplement terminer en
vous disant que j'y crois, que je pense que ça doit faire partie de notre
stratégie, qu'on est déjà en discussion avec les artisans du domaine
cinématographique pour voir comment on peut les soutenir davantage, que je suis
bien au courant aussi de leurs demandes là-dessus puis qu'on doit ramener,
peut-être, la belle époque des Contes pour tous, là, où il y avait une
effervescence, où il y a eu... Ça parle peut-être aux plus expérimentés des
parlementaires autour de la table, mais je pense que je ne nommerai pas de
noms, même s'il me fait des signes, mais je pense qu'on doit peut-être revenir
à cette époque-là. Mais ce n'est pas un marché qui est facile, c'est ce que
j'ai appris aussi, tu sais, ne serait-ce que dans le classement des films. Ça
marche beaucoup en dollars, là, de recettes pour dire un film est populaire ou
pas, les billets pour enfants coûtent moins cher, ces films-là, on a peut-être
moins l'impression parfois qu'ils réussissent bien, que ce sont des grands
succès en salles, alors que, dans les faits, parfois, il y a beaucoup de monde
qui vont les voir. Mais parce que c'est calculé en dollars, des fois, c'est
peut-être moins représentatif. Bref, j'en aurais long à dire, mais il faut que
ça fasse partie de la stratégie.
M. Poulin : Excellent. Puis
sans compter également que, dans les histoires pour enfants, les histoires pour
jeunes... Vous êtes allé au Salon du livre récemment, où les jeunes sont au
rendez-vous pour les livres. Alors, on a des livres qu'on peut adapter en série
télé, comme on a vu à une certaine époque. Il va falloir agir à ce niveau-là.
J'ai d'autres collègues qui ont des questions,
alors je vais leur céder la parole. Il reste combien de temps?
La Présidente (Mme Dionne) : Il
nous reste quatre minutes. J'ai le député de Côte-du-Sud et le député de...
M. Rivest : Oui, je vais y
aller. Je te laisse terminer, Louis. Je vais y aller vite. D'abord, M. le
ministre, je suis très heureux de pouvoir, comme adjoint gouvernemental à la
culture, travailler avec vous et vos équipes. Je tiens à le souligner, du
travail qui est effectué pour arriver à ce processus de crédits budgétaires là.
Vous savez, la jeunesse me touche
énormément, le travail d'éducation artistique auprès des jeunes. Puis, à
travers le monde, les jeunes consomment des biens culturels, et nous, ici,
bien, on a cette volonté-là, vous le savez, de vouloir amener les produits
québécois à nos jeunes pour cette consommation-là. Pouvez-vous nous dire
comment qu'on peut faire, là, pour être davantage encore présents avec nos
jeunes au niveau de la consommation des biens culturels, nous citer quelques
exemples que vous pouvez avoir en tête de nous partager pour cette
consommation-là de biens culturels?
M. Lacombe : Bien, je pense
qu'il y a plusieurs pistes de solution. Le cinéma, c'en est une, hein? On amène
nos jeunes dans les sorties culturelles, dans les salons du livre, mais on les
amène aussi en salle voir des films, des films québécois. Donc, je pense que
ça, c'est une avenue qui est intéressante. D'ailleurs, ce que le député de
Beauce-Sud souligne, en parlant de littérature jeunesse québécoise... les histoires
sont là. D'ailleurs, la P.D.G. De la SODEC me disait, récemment : Le
matériel est là, les histoires existent, il suffit de les transposer à l'écran.
Puis j'avoue que je suis très d'accord avec elle et avec le député de
Beauce-Sud là-dessus. Donc, on doit miser là-dessus. On a d'incroyables succès
en librairie, de livres jeunesse qu'on peut transposer à l'écran. Il faut
rejoindre les jeunes avec ce qui leur parle. Il faut leur donner le goût
d'aimer la culture québécoise.
Et, vous savez, récemment, je pense que
c'est le commentaire qui m'a fait le plus réagir, j'étais dans une école, et un
jeune, première expérience au cinéma pour aller voir un film québécois,
évidemment, je ne le nommerai pas, parce que tout ça est bien personnel, mais
il me dit : Le cinéma québécois, c'est plate. Et là je lui demande
pourquoi, bien, il est déçu. Il était déçu de sa première expérience au cinéma.
Peut-être le choix du film, moins adapté pour un enfant de son âge, un ado de
son âge, et moi, je pense qu'il faut redoubler d'efforts pour tellement exposer
nos jeunes à nos produits culturels québécois qu'ils trouvent quelque chose qui
les intéresse puis qu'ils ne se disent surtout pas que la culture québécoise
est plate, mais qu'au contraire elle est intéressante parce qu'elle parle de
nous avec nos mots, avec nos accents, avec nos décors, avec nos coutumes, avec
nos traditions. Et ça, je pense qu'il n'y a rien de plus important que ça.
Puis, si je fais une parenthèse, peut-être un petit détour par le budget...
pour dire que, notamment, dans le budget qui a été présenté par notre collègue
le ministre des Finances...
La Présidente (Mme Dionne) : ...M.
le ministre.
M. Lacombe : Si on veut avoir
de l'argent pour mettre sur pied un passeport culturel au cours des deux
prochaines années, pour que nos jeunes soient plus en contact avec les
produits.
La Présidente (Mme Dionne) : il
ne reste...
M. Lemieux : ...
La Présidente (Mme Dionne) : il
reste une minute 30. Donc, allez-y, M. le député.
M. Lemieux : M. le ministre,
vous siégez avec une demi-douzaine de ministres à un comité interministériel
sur la langue française et son avenir?
M. Lacombe : Oui.
M. Lemieux : C'est, j'espère,
le plus tôt possible, mais on a dit que ce serait au plus tard qu'il y aurait
un plan d'action, pas pour freiner, parce que, si on freine, ça ne donne pas
grand-chose, mais renverser la tendance du déclin du français. Avez-vous les
moyens de vos ambitions? Et, dans votre portefeuille à vous, vous allez faire
quoi?
M. Lacombe : Bien, moi, je
pense qu'on doit avoir les moyens de nos ambitions. Je pense qu'on les aura.
Et, quand on parle de langue, moi je pense
que, plus largement que la langue, il faut parler de culture. La langue
française fait partie de la culture québécoise. Et, la langue, c'est un des
éléments à protéger, mais ça fait aussi partie plus largement d'un contexte.
Vous voyez, récemment, pour le biais d'un...
bien, pour les fins d'un club de lecture, je relisais Fernand Dumont, qui
l'illustre particulièrement de façon assez éloquente, la langue, c'est
probablement la... L'élément le plus important de notre culture, mais ce n'est
pas le seul. La culture, c'est un écosystème.
Puis, oui, on aura les moyens de nos
ambitions. On a diverses opportunités devant nous, que ce soient des éléments
plus techniques, comme un passeport culturel, par exemple, comme une année du
livre et de la lecture qu'on souhaite mettre sur pied. Ce sont des exemples
plus techniques. Mais aussi, sur le fond, comment est-ce qu'on peut, comme
État, comme nation, nous assurer de contrôler davantage de leviers, que ce soit
ici ou sur la scène internationale, où on peut avoir beaucoup de leadership,
pour être capables d'infléchir la tendance puis de nous assurer non seulement
que le français cesse de reculer, parce que je vous rappelle qu'on a passé la
barre, on est passés sous la barre du 50 % à Montréal, c'est très
inquiétant, mais qu'au-delà de la langue, notre culture aussi continue d'être
vivante.
La Présidente (Mme Dionne) : En
conclusion.
M. Lacombe : Parce qu'au-delà
de la langue, qu'est-ce qui nous distingue des Français ou des Belges, qui
parlent aussi français, Bien. C'est notre culture plus large.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. Alors, Nous sommes rendus au deuxième bloc. Donc, étant donné qu'on
veut permettre aux députés de s'exprimer, je pense qu'il y a encore beaucoup de
questions à poser, on va essayer d'avoir des réponses concises. Donc, c'est le
tour du... de l'opposition officielle. Mme la députée de Mont-Royal-Outremont.
Mme Setlakwe : troisième
bloc, n'est-ce pas, oui?
La Présidente (Mme Dionne) : Le
troisième, donc il vous reste un quatrième bloc un peu plus tard.
Mme Setlakwe : Merci. Donc
juste pour boucler la boucle, là, sur les musées, vous avez compris les... Non,
les musées, les musées régionaux, les musées qui existent déjà. Vous avez
saisi, je pense, le point que je mettais de l'avant, là, qu'ils ont des défis
dans les régions, des défis d'achalandage. les chiffres ne sont pas revenus au
niveau prépandémique. Ils doivent renouveler leurs expositions. Le bassin de
population est limité et vite atteint. Donc, ils ont des enjeux. Ils souffrent
d'un manque de financement.
Entendons-nous, là, pour les espaces
bleus, entendons-nous sur un chiffre de 300 millions pour je ne sais pas trop
combien, je ne pense pas que ça va être le réseau complet, loin de là. Mais
comment est-ce qu'on peut parler de 300 millions, alors qu'il y a un manque de
financement, qu'il y a autour de... tu sais, il y a 300 musées agréés, il y en
a 120 qui reçoivent de l'aide dans le programme PAFIM, qui n'est pas indexé
adéquatement, qui stagne. Comment est-ce qu'on peut parler de mettre autant
d'argent dans les espaces bleus?
Et Je n'ai pas dit que l'idée, le concept
n'était pas intéressant. Mais il faut être réalistes, on parle d'autant
d'argent dans les espaces bleus puis de seulement, corrigez-moi si j'ai tort,
20 millions pour le PAFIM, dont l'enveloppe stagne.
M. Lacombe : Bien,
malheureusement, là, Je ne sais pas si j'ai le droit de dire ça, Mme la
Présidente, mais les chiffres ne sont pas exacts. Puis il ne faudrait surtout,
surtout pas que les gens aient cette impression-là.
D'abord, peut-être une nuance. Quand on
parle de 300 millions, là, je pense comprendre que notre collègue additionne
les coûts d'infrastructure, donc le béton, au coût prévu de fonctionnement.
Mais là, elle me dit non. Mais, sinon, je m'explique mal le calcul, là.
• (16 h 50) •
Mme Setlakwe : Mais là, vous
avez dit clairement que vous aviez une enveloppe de 262 puis que vous en aviez
suffisamment pour les projets déjà annoncés. Mais, moi, je ne vous ai pas
entendu dire que vous en aviez suffisamment pour 18 espaces bleus. Tu sais,
c'est à quelque part entre quatre et 18, là, non?
M. Lacombe : bien, c'est
parce que vous parlez de 300 millions, mais...
Mme Setlakwe : Mais c'est
parce que je ne l'ai pas, le Chiffre, ça fait que j'arrondis.
M. Lacombe : Mais, ce
chiffre-là, de 300 millions, je ne sais pas à quoi vous faites référence, en
fait.
Mme Setlakwe : Bien, c'est
parce que c'est un chiffre qui était sorti dans les médias. Mais je ne l'ai pas
eu, le chiffre, de votre part, actualisé. Vous avez dit qu'avec 262, vous en
avez suffisamment.
Mais, je pense que, là, pour les fins de
la discussion, moi, je m'en vais dans le PAFIM, là. On met un montant...
M. Lacombe : Oui. C'est
important, là.
Mme Setlakwe : Oui, il est
important. Bien là, si vous voulez revenir sur votre déclaration.
M. Lacombe : Parce que, là,
vous balancez des chiffres, là.
Mme Setlakwe : Oui, mais alors,
je vous donne l'opportunité de nous donner un chiffre pour le réseau des
espaces bleus.
M. Lacombe : Bien, je peux
vous faire... Parce que vous dites que ce n'est pas important, moi, je pense
que c'est important, parce que les gens, là... puis tout ça va être archivé,
notre discussion, donc je pense qu'il faut dire les choses clairement. Vous
balancez ce chiffre de 300 millions...
M. Lacombe : ...je pense,
je ne veux pas vous mettre de mots dans la bouche, mais je pense que ce à quoi
vous faites référence, c'est le coût des infrastructures à 262 millions,
auquel on ajoute un coût projeté pour le fonctionnement, donc l'argent qui
devra être versé à ces espaces bleus pour qu'ils puissent fonctionner. Je pense
que vous arrivez donc à 300 millions en faisant ça. Donc ce n'est pas
300 millions dans le fonctionnement des espaces bleus.
Ensuite, je pense que c'est important,
c'est complètement faux de dire que le PAFIM, qui est le Programme de
financement des institutions muséales, stagne. Au contraire, il ne stagne pas
du tout. On vient de faire une annonce, on a augmenté le budget de
17 millions de dollars. Donc, il est passé de 54 à
71 millions de dollars. L'enveloppe du 2019-2022, elle a augmenté. En
fait, si on regarde l'enveloppe 2019-2022 et l'enveloppe 2022-2025,
l'enveloppe 2022-2025, elle a augmenté de 17 millions. On est passé
de 54 à 71. Donc c'est faux de dire que ça stagne. Et je pense que c'est un
exemple éloquent du fait que, oui, on a un projet d'espace bleu, mais qu'en contrepartie
on ne gèle pas les financements. Le financement ne stagne pas pour nos
institutions muséales, que nous savons par ailleurs confrontées à des défis
importants, notamment en termes de main-d'œuvre, mais aussi de maintien des
actifs. Donc, ce montant-là, il s'ajoute. Donc, il n'y a pas de stagnation,
bien au contraire.
Mme Setlakwe : Je suis
heureuse de l'apprendre. Donc, les musées existants, ils sont combien à
bénéficier de cette enveloppe-là?
M. Lacombe : On peut
vous revenir, là, avec... Je pense, de mémoire, qu'il y en a plus d'une
centaine. Mais je pourrais vous revenir avec le chiffre, le chiffre exact.
Des voix : ...
M. Lacombe : 124.
Mme Setlakwe : 124.
C'est quand même, hein, qui... qui ont besoin de financement, qui pigent dans
cette enveloppe-là, c'est...
M. Lacombe : Bien, c'est
sûr, mais on peut retourner aux années libérales et aussi voir cette
enveloppe-là était de combien. Moi, je pense que de l'avoir monté à 71, une
augmentation de 17 millions par rapport à la précédente, c'est quand même
un bon pas en avant.
Mme Setlakwe : Vous
aviez... Vous êtes... Pas vous. Vous, ça fait... Ça fait... Vous être dans
votre première année, mais ça fait cinq ans qu'il y a une... une, un ministre
de la Culture caquiste. Et puis, quand on se fait... Quand on entre au pouvoir
puis qu'on a un surplus extrêmement important, les choix sont peut-être plus
faciles à... En tout cas, il y a des choix qui sont... qui se font, qui peuvent
justifier cette augmentation. Mais là je pense qu'on ne peut plus parler des
années libérales. Là, ça fait cinq ans qu'on a des budgets caquistes en
culture.
Parlons de l'impact humain. J'aimerais ça
revenir sur notre discussion de la semaine dernière, l'intelligence
artificielle et ses impacts sur... On a parlé du doublage qui est à risque, là,
en raison des avancées de l'intelligence artificielle, mais c'est beaucoup plus
large que le doublage. Ça touche toute l'industrie du film, ça touche les
chansons, ça touche l'art. C'est, pour citer Sébastien Dhavernas, c'est... ce
n'est pas juste le doublage, c'est aussi pour tout ce qui est narration,
publicité, toutes les voix. Donc, je vous ai entendu dire qu'il n'y a pas de
solution miracle, que c'est... que c'est plus large que le Québec. Oui, c'est
très large. Puis en fait c'est... Oui, c'est très impressionnant ce qui se
passe. Mais moi, ce que je veux savoir, c'est quels sont les gestes que vous
avez l'intention de poser, les montants que vous comptez investir. Est-ce que
vous êtes en discussion avec le milieu?
M. Lacombe : Oui, il y a
une discussion qui est en cours. Je pense que je peux dire ça dans le sens où,
bien sûr, vous avez... je vous ai donné la réponse au sujet du travail que mon
collègue Pierre Fitzgibbon s'est attelé à faire. Donc, parce que plus
largement, l'intelligence artificielle relève de sa responsabilité avec le
ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie. Mais plus précisément
en culture, oui, il y a un travail qui se fait. Il y a un comité qui est en
place au ministère de la Culture, qui travaille avec nos sociétés d'État pour
faire une, j'ai envie de dire, une certaine vigie ou encore peut-être élaborer
certaines pistes de solution.
Mais je répète aussi ce que j'ai dit lors
de la période de questions où vous m'avez posé cette question-là, c'est un
enjeu qui dépasse d'abord bien largement les frontières du Québec, mais c'est
un enjeu qui dépasse aussi bien largement les frontières du monde culturel.
Est-ce que ça veut dire qu'on ne peut rien faire? Non, mais ça veut dire qu'il
faut... qu'il faut suivre ce qui se fait, travailler sur des solutions.
D'ailleurs, ce matin... Et il faut dire
aussi que c'est un enjeu qui est très récent, là. Tout ça a émergé. Personne ne
m'a parlé de ça avant, je dirais, la sortie qui... des scientifiques du milieu
de l'intelligence artificielle qui nous ont dit qu'il y avait un problème. Je
pense que tout le monde a été assez surpris à ce moment-là. En tout cas, c'est
à partir de ce moment-là qu'on m'y a sensibilisé. Et d'ailleurs, l'Union des
artistes, par exemple, ne m'en avait pas nécessairement parlé avant ce matin.
J'ai eu une rencontre avec la présidente, et c'est un des sujets principaux
dans le thème. Donc, c'est une préoccupation nouvelle, je dirais...
M. Lacombe : ...et c'est
normal parce que ce débat-là, il est nouveau, il est tout, tout, tout récent.
Puis, dans la mesure de ce qu'on a à offrir, on va contribuer à... non
seulement aux discussions, là, mais à trouver des solutions.
Mme Setlakwe : En termes de
solutions, avez-vous des pistes à avancer? Puis, tu sais, quand vous dites :
C'est récent, je suis d'accord que ça évolue très rapidement, c'est
relativement récent, mais on s'attend de vous, comme ministre, que vous soyez
proactif et que vous faisiez partie des discussions.
M. Lacombe : Bien là, en même
temps, je comprends, là, je comprends, mais là, d'abord, on parle d'un
phénomène mondial, qui dépasse largement le monde culturel et les frontières
québécoises, qui est apparu tout récemment, là, j'ai envie de dire dans les
derniers jours, là. Je ne sais pas à partir de combien de temps on peut arrêter
de dire les derniers jours, puis dire les dernières semaines, mais, tu sais,
c'est très, très récent. Donc, je pense que de m'aventurer ici, aujourd'hui, à
vous dire qu'on a les réponses à ces questions-là, ce serait malhonnête parce
que ce ne serait pas vrai. Donc, je préfère vous dire bien honnêtement qu'on
regarde ça. On va travailler ça avec le milieu. Et, s'il y a des pistes de
solutions auxquelles je peux participer, comme ministre de la Culture, si,
comme État, on a des leviers à notre disposition pour mieux protéger nos
artisans, entre autres ceux du doublage qui faisaient l'objet de votre
question, bien évidemment qu'on va... qu'on va travailler là-dessus.
Mme Setlakwe : ...rencontré
la présidente, la nouvelle présidente ou des représentants de l'UDA, est-ce
qu'il y a des demandes précises qui ont été formulées?
M. Lacombe : Il n'y a pas de
demande précise. Il n'y a pas de demandes précises qui sont formulées pour
l'instant, sinon la demande que, solidairement, on suive ce qui se passe puis
qu'on puisse arriver, ultimement, peut-être avec des pistes de solutions qui
vont, je pense, je pense, dépasser largement les frontières du Québec puis les
frontières du monde culturel. Peut-être que ça nous touche... Puis, tu sais, on
prenait l'exemple du doublage. Peut-être que ça nous touche particulièrement
parce qu'ici, au Québec, oui, on parle français, mais, souvent, dans le
doublage, quand c'est du français international, c'est un petit peu plus
fatigant. Bien sûr, on aime mieux que ce soit des artisans québécois qui
fassent le doublage. Peut-être que c'est un problème, je le dis sous toute
réserve, qui sera moins visible dans le reste du Canada, par exemple, où les
gens sont davantage anglophones. Mais je comprends qu'au Québec cette
demande-là, elle est particulièrement importante puis qu'on voit ça
particulièrement comme un défi important. Puis je comprends tout à fait ça.
Donc, on travaillera avec le milieu.
Mme Setlakwe : Allez-vous
envisager des crédits d'impôt pour le doublage? Non, vous n'êtes pas rendu dans
des idées spécifiques.
M. Lacombe : Bien, d'abord,
il y en a déjà, mais le crédit d'impôt n'est pas toujours la solution. Le
crédit d'impôt, dans ce cas-ci ou dans d'autres cas, c'est une solution dans un
panier. Mais je pense qu'il faut regarder la forêt et pas seulement un des
arbres pour être capable d'avoir une solution qui est pérenne. C'est bien
intéressant, là, d'augmenter des crédits d'impôt et de faire des annonces, mais
si ça ne s'inscrit pas dans un plan plus large, coordonné, puis qui a
véritablement un effet sur le terrain, je pense que ça ne sert à rien.
Mme Setlakwe : Merci.
Page 9... 10, Déployer la créativité et promouvoir le contenu culturel
québécois dans l'univers numérique, c'est important. Puis on sait qu'au Québec
on a une expertise dans ce domaine-là. Est-ce que vous avez des idées, des
exemples en tête pour donner suite à vos engagements, là, puis aux sommes
d'argent importantes qui vont être consacrées à ce thème-là?
M. Lacombe : Sur le plan
d'action numérique en culture?
Mme Setlakwe : Oui, oui.
M. Lacombe : Excusez-moi, là,
mon fils m'a texté en même temps, ça m'a déconcentré.
Mme Setlakwe : Ah! c'est
important. C'est important.
M. Lacombe : Il voulait me
parler d'un deal de fin d'année scolaire, là, un cadeau.
Mme Setlakwe : Là, là-dessus,
là, moi aussi, je lâche tout quand mon fils m'écrit.
M. Lacombe : Là, suis en
émoi, là, parce que d'habitude, je lui réponds toujours, je sors de ma réunion,
parce que c'est rare qu'il m'appelle, mais là je ne peux pas. Ça fait que
désolé.
Une voix : ...
Mme Setlakwe : On revient aux
crédits. Aucun souci. Je vais reprendre mon idée.
• (17 heures) •
M. Lacombe : Désolé.
Mme Setlakwe : Je comprends
ça. Page E-9, E-10, item deux de trois, là, de, tu sais, quand on parle de vos
investissements majeurs : Déployer la créativité et promouvoir le contenu
culturel québécois dans l'univers numérique. Puis on sait qu'il y a une
expertise au Québec. Je trouve ça intéressant. Est-ce que, par exemple, là, 10,
vous avez détaillé un petit peu, mais est-ce que vous pouvez me donner des
exemples de comment vous allez soutenir les entreprises du secteur de la
créativité numérique?
M. Lacombe : Ah! oui, oui,
oui Mon Dieu! Hé! ça, c'est intéressant. Trésor, je dirais, caché, peut-être de
moins en moins, mais trésor caché de l'économie québécoise et de la culture
québécoise, les entreprises en créativité numérique ,qui sont des chefs de
file. Je suis allé à South by Southwest, au Texas, récemment, puis je peux vous
dire, là, qu'on ne doit surtout pas être gêné. Au contraire, on doit être
immensément fiers de ces entreprises-là. Je faisais le tour. Vous savez,
là-bas, il y a un événement où on rassemble les entreprises ou les
organisations de partout dans le monde qui offrent des expériences d'immersion
numérique. Et et je faisais le tour avec l'organisateur de cet endroit-là puis
je lui demandais...
17 h (version non révisée)
M. Lacombe : ...quand vous
voyez une entreprise québécoise... On était bien représentés là-bas, d'ailleurs.
Puis, quand je lui demandais : Quand vous voyez une entreprise québécoise
arriver, qu'est-ce que vous vous dites? C'est quoi, le premier réflexe que vous
avez? Puis là il me disait : On est certains que c'est un projet qui
repousse... qui repousse... tu sais, qui pousse l'innovation plus loin, et on
est vraiment des chefs de file. Bref, je pense qu'il y a énormément de choses
qu'on peut faire pour les aider. Je les ai assurés qu'on serait là. C'est une
de leurs demandes pour structurer l'industrie, lui donner une poussée dans le
dos parce qu'on a déjà des joueurs qui sont gagnants. On a de petites
entreprises, on a de moyennes entreprises, on a de grandes entreprises, mais on
a besoin d'un plan de match plus global puis d'un appui gouvernemental à ce
plan de match.
Donc, je travaille sur une stratégie pour
nos entreprises en créativité numérique. D'ailleurs, ça a été accueilli très
favorablement. Donc, on est en train d'y travailler. On a obtenu des sommes
dans le dernier budget pour être capable d'y arriver. Donc, évidemment, je ne
vous dirai pas tout de suite qu'il va se retrouver dans la stratégie, mais on
va les écouter, on va écouter les entreprises en créativité numérique. On va
bonifier notre stratégie d'exportation aussi pour que cette créativité
numérique qu'on a au Québec continue de rayonner, elle rayonne déjà, mais qu'elle
continue de rayonner davantage. Puis on va travailler vraiment avec... avec les
partenaires sur le terrain, qui font... qui font un travail extraordinaire,
vraiment.
Donc, on a un diamant, là, entre les
mains. Puis j'ai envie de vous dire : On a connu l'industrie des jeux
vidéo, Montréal, le Québec, plus largement, est devenu un cheval de course dans
cette industrie-là. Puis je pense, on pense qu'on a peut-être les mêmes
ingrédients pour refaire cet exploit-là mais avec les entreprises en créativité
numérique.
Mme Setlakwe : Merci
beaucoup. Je pense, c'est important qu'on revienne sur la SODEC, là. Ma
collègue de Mercier a posé la question. On a eu comme un début de réponse, mais
je pense que ça vaut la peine qu'on poursuive. Parce que là je me réfère,
encore une fois, au budget, puis il y a une annonce ou un montant de 200 millions,
une enveloppe de 200 millions sur... Ça, est-ce que c'est sur cinq ans?
Mais on dit que les détails vont être dévoilés ultérieurement. Qu'est-ce que c'est
pour vous, là, ce rôle élargi ou ces nouveaux outils que vous souhaitez qui
soient à la disposition de la SODEC, là, pour servir les entreprises?
M. Lacombe : Actuellement, la
SODEC joue bien son rôle puis elle fait un travail extraordinaire auprès...
auprès de nos entreprises à vocation culturelle. D'ailleurs, quand je vais dans
un événement, les gens souvent vont remercier le travail de la SODEC, preuve,
donc, que la SODEC, elle est efficace. Mais je pense qu'on peut faire encore
mieux. Quand j'ai rencontré le président de la SODEC et la P.D.G., au début de
mon mandat, on a parlé des défis. Puis, comme je disais tantôt, je leur ai
demandé : Qu'est-ce qu'on peut faire de plus? Puis on en discutait, puis j'ai
dit : Qu'est-ce qu'on peut faire pour aller encore plus loin que ça puis
être plus ambitieux? Puis on est arrivés avec ce projet de moderniser la SODEC
et d'en faire véritablement une banque, une banque d'affaires, une banque de
développement culturel avec des outils modernes, des outils qui sont dignes du
XXIe siècle, de 2023, pour être capables de travailler sur le même terrain
qu'Investissement Québec, par exemple.
Pourquoi nos entreprises qui oeuvrent dans
le domaine, dans le milieu culturel, ne pourraient pas avoir accès à ces mêmes
outils là, par exemple, qu'Investissement Québec peut offrir? Parfois, dans le
milieu culturel, on nous demande notre avis parce qu'on a cette expertise-là
mais aussi beaucoup ailleurs. Moi, je pense que la SODEC, elle a l'expertise,
elle doit pouvoir jouer ce rôle-là. Donc, effectivement, on a deux fonds,
actuellement, qui n'offrent pas la performance qu'on souhaiterait. On souhaite
injecter 200 millions de dollars, revoir le modèle puis nous assurer,
donc, que les outils soient plus modernes. Ça va prendre un projet de loi, donc
on aura l'occasion d'y participer ensemble.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
vous reste une minute 30 minutes, Mme la députée.
Mme Setlakwe : Très
intéressant, merci. Juste pour peut-être boucler la boucle sur cet aspect-là du
budget. E8, là, vous parlez de poursuivre et adapter le plan d'action
gouvernemental en culture qui était de... qui s'échelonnait de 2018 à 2023. Et,
pour consolider les acquis, le gouvernement prévoit près de 300 millions,
là, pour la poursuite du plan pour les cinq prochaines années. Qu'est-ce que
vous entendez par là? Il reste des choses à... Est-ce qu'on va adopter un
nouveau... nouveau plan d'action, là? Pourquoi il y a ce chiffre-là de 300 millions.
M. Lacombe : Il nous reste...
Il nous reste combien de temps, juste pour que je sois certain?
La Présidente (Mme Dionne) : Il
reste 55 secondes.
M. Lacombe : O.K. Bien, donc,
le plan d'action gouvernemental en culture est venu à échéance. Et, bon,
évidemment, là-dedans, il y a beaucoup de mesures que nous souhaitions voir
continuer d'aller de l'avant. Je prends un exemple, par exemple les dimanches
gratuits, qui étaient une excellente initiative sous le gouvernement libéral,
je pense, oui, bon, sous le gouvernement libéral. Donc, bien, oui, vous le
voyez, je ne suis pas juste négatif. Donc, ça, par exemple, c'est une mesure
qui va continuer d'aller de l'avant. Pour être capable d'y arriver, on a besoin
de 60 millions de dollars par année, 300 millions de
dollars, donc, sur les cinq années...
M. Lacombe : ...donc c'est
les sommes qu'on est allés chercher au budget pour être capables de pérenniser
les mesures les plus porteuses.
La Présidente (Mme Dionne) : Six
secondes, mais on va le reprendre au dernier bloc. Il reste un bloc après.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Il
n'y a pas de problème. Je cède maintenant la parole au deuxième groupe de
l'opposition officielle, Mme la députée de Mercier. La parole est à vous.
Mme Ghazal : J'ai
12 minutes, j'ai six questions, ça fait qu'il va falloir être vraiment
court.
M. Lacombe : Deux minutes.
Mme Ghazal : Oui.
M. Lacombe : Mais faites des
questions courtes.
Mme Ghazal : Plan d'action
gouvernemental 2018‑2023 que ma collègue vient de poser, est-ce qu'il va y en
avoir un nouveau? Parce qu'il termine, là, 2023.
M. Lacombe : Bien,
c'est-à-dire qu'on est allé chercher des sommes pour prendre des... Mais là,
qu'est ce que... Vous voulez que j'aille plus vite?
Mme Ghazal : Non, non,
j'écoute.
M. Lacombe : O.K. Puis on est
allé... Je me demande bien ce que ça voulait dire. On est allé chercher des
sommes, donc, pour être capable de pérenniser des mesures qui existent dans le
plan qui est venu à échéance, par exemple, je le disais, les dimanches gratuits
des musées.
Mme Ghazal : Je comprends.
Donc, il ne va pas avoir un nouveau plan en 2023 plus cinq, là, 2028.
M. Lacombe : Bien,
techniquement, on peut...
Mme Ghazal : Il y en aura...
Est-ce qu'il va y en avoir un ou pas?
M. Lacombe : Bien,
techniquement, on peut dire que non, mais, en même temps, ce n'est pas une
mauvaise nouvelle. Ce n'est comme pas une... ce n'est comme pas un problème.
Oui, non?
Mme Ghazal : C'est une
question, c'est tout. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise nouvelle.
M. Lacombe : Mais on annonce
donc le renouvellement de 300 millions de dollars de mesures.
Mme Ghazal : Je comprends. Ça
fait qu'il n'y aura pas... Ah!
La Présidente (Mme Dionne) : S'il
vous plaît! Sinon, je vais reprendre le contrôle de la discussion. Merci.
Mme Ghazal : Très bien. Donc,
d'ici 2026, est ce qu'il risque d'avoir un nouveau plan gouvernemental en
matière de culture?
M. Lacombe : Bien. On a la
politique culturelle. Mais là, vous voulez dire?
Mme Ghazal : Oui ou non,
c'est tout, là.
M. Lacombe : Bien, un autre
plan... Parce que là, je ne veux pas sortir d'ici avec une manchette : Le
gouvernement n'a pas de plan en culture. Ça fait que, là, je fais attention à
ce que je dis. Mais, mais, mais, disons le nouveau plan, là, ce sera mettre de
l'avant les 300 millions de dollars de mesures qu'on est allé chercher
dans le budget.
Mme Ghazal : En fait, je
comprends. C'est juste le milieu culturel veut juste le savoir. Oui, il y a de
l'argent pour continuer à faire qu'est-ce qui est écrit dans le plan 2018‑2023.
La question, c'est : Est-ce qu'il a avoir un autre plan avec d'autres
actions, pas juste l'argent. C'est juste ça. Ça fait que la réponse, c'est non.
M. Lacombe : Ce n'est pas
prévu.
Mme Ghazal : C'est correct.
M. Lacombe : Ce n'est pas
prévu pour l'instant.
Mme Ghazal : Parfait.
M. Lacombe : Mais, en même
temps, je sais que le milieu culturel a des questions sur justement ce
300 millions, mais on se parle, on se parle fréquemment.
Mme Ghazal : Très bien. Tout
à l'heure, le ministre a dit que notre langue, pour qu'elle puisse être
valorisée, pour qu'elle vive, et tout ça, ça s'appelle la culture. Mais la
culture pour qu'elle vive au Québec, bien, ça prend des artistes. Puis je vais
revenir sur les conditions de vie... les conditions de travail des artistes.
Ce que je disais tantôt, ma question était
par rapport à la reddition de comptes des organismes subventionnés, les
producteurs, que ce soit en musique, en n'importe quoi, dans n'importe quel
secteur culturel qui reçoivent de l'argent public en ce moment, même s'il y a
eu la Loi sur le statut de l'artiste qui a fait des avancées, il n'y a pas
eu... c'est-à-dire qu'il y a une inquiétude, toutes les associations d'artistes
sont extrêmement inquiètes, puis peut-être que vous en avez parlé avec Mme
Kontoyanni, sur le fait qu'il y a des producteurs qui ne respectent pas les
ententes qui ont été conclues avec les artistes ou des fois, tu sais, il n'y a
pas de syndicat. Et est-ce que c'est possible... est-ce que vous allez
travailler sur le fait que les artistes puissent avoir des conditions minimales
de travail qui sont respectées par les organismes qui reçoivent de l'argent
public?
M. Lacombe : Bien, vous
savez, aujourd'hui, je rencontrais justement la nouvelle présidente de l'Union
des artistes puis j'ai terminé la rencontre en lui disant : S'il y a d'autres
enjeux auxquels on est confrontés, s'il y a des éléments auxquels nous n'avons
pas pensé, s'il y a des discussions à poursuivre, moi, je suis tout à fait
disponible pour le faire. Donc, est-ce qu'il y a des ajustements à faire?
Peut-être. Est ce qu'il y a des discussions à continuer d'avoir? Probablement.
Est-ce qu'il reste encore de défis? Certainement. Donc, je l'ai assurée, ce
matin, quand on pourra avoir ces discussions-là. Mais, en même temps, elle
vient d'arriver. Là, je pense qu'on va avoir cette discussion-là au cours des
prochaines semaines, puis, et s'il faut poser des gestes, moi, je n'exclus
rien.
• (17 h 10) •
Mme Ghazal : En fait, oui, le
ministre a parlé avec la présidente de l'UDA, mais il y a plein d'autres
organisations, puis moi ,je peux l'informer. Ils se sont déjà exprimés. Peut
être que le ministre n'a pas eu le temps de voir c'est quoi leurs demandes. Les
associations d'artistes ce qu'ils disent, c'est qu'en ce moment il n'y a pas
ces conditions minimales de travail qui sont respectées. Ce n'est pas le cas.
Est-ce que le ministre... Je comprends qu'il n'est peut-être pas prêt puis là,
ce n'est pas en deux minutes qu'il va pouvoir me répondre amplement. Est-ce
qu'il peut considérer de revenir... en tout cas de travailler sur le fait qu'il
y ait ces conditions minimales, par exemple, quand il n'y a pas d'entente
collective? L'UDA, tu sais, c'est un syndicat. Quand il n'y a pas d'entente
collective, quand il n'y a pas de syndicat, des fois, il y a comme un
producteur qui ne fait pas partie d'une association professionnelle, il faut
qu'avec les artistes, à la pièce, il fasse une entente. Bien, il faut qu'il y
ait des conditions minimales, que ce soit... Sinon, là, si ces conditions
minimales pour les conditions de travail des artistes ne sont pas respectées,
bien, il n'y aura pas d'argent pour les producteurs...
Mme Ghazal : ...en ce moment,
c'est une demande très importante pour les artistes, ils ont décidé de laisser
ça de côté en... après parce qu'ils voulaient que la loi sur le statut de
l'artiste passe, puis ils ont dit : On va revenir. Mais là, ça fait quand
même longtemps, ça fait qu'ils... Tu sais, moi, je suis inquiète que le
ministre ne soit pas plus au courant de cette demande-là. Ça fait que peut-être
que je lui demanderais de... Allez-y, oui.
M. Lacombe : Bien, en fait,
ce n'est pas que je ne suis pas au courant, là, mais c'est que, concrètement,
je pense qu'il faut que ce soit plus qu'une discussion d'un coin de table, là.
Ce que je dis, c'est que, oui, je suis, là, qu'il y a des demandes. Ce matin,
précisément avec l'UDA, j'ai eu cette discussion-là, mais évidemment il y a
d'autres partenaires, il y a la guilde, bon, il y a... je pourrais tous vous
les nommer, là, on a eu une rencontre ensemble, ça fait quelques semaines...
une couple de mois, puis... Bon, ils vous en ont parlé. Donc, oui, je suis au
courant de ça. Il y a déjà du travail qui a été fait, notamment par la SODEC,
qui a élargi son pouvoir de... qu'il y a un pouvoir élargi de vérification à
tous ces programmes. Je comprends que ce n'est pas assez.
Mme Ghazal : Suffisant...
M. Lacombe : Je comprends que
ce n'est pas assez suffisant. C'est ce qu'ils nous disent. Donc, on va
continuer la conversation avec eux. Puis, évidemment, je pense que le milieu
culturel voit aussi qu'on est de bonne foi puis qu'on est prêts à poser des
gestes pour le protéger, puis je pense que le travail qui a été fait sur le
statut de l'artiste en est l'exemple le plus éloquent. Maintenant, est-ce que
c'est parfait? Je comprends que non, là, on m'a déjà sensibilisé à ça. Mais,
comme je vous dis, à l'heure où on se parle, à moins que vous me dites que vous
avez, vous, là, toutes les solutions, je ne pense pas... puis là vous... C'est
ça, je pense qu'on a le même avis là -dessus, on n'a pas toutes les solutions,
mais je pense qu'on peut continuer le dialogue.
Mme Ghazal : Bien, l'idée,
c'est d'être à l'écoute...
M. Lacombe : Oui. Oui, oui.
Mme Ghazal : ...de ces
associations plus que vous l'avez été, par exemple, pour le monde muséal.
Voilà. J'arrête là-dessus. J'ai une autre question...
M. Lacombe : Bien, on a
augmenté le financement de 17 millions. Vous auriez mis combien, vous?
Une voix : ...
Mme Ghazal : Oui, merci. J'ai
une autre question sur le CALQ. On a parlé de la SODEC. Là, je veux parler du
CALQ, il y a le Conseil du théâtre québécois aussi, qui a dit que c'était quand
même un budget assez conservateur en milieu de la culture. Je comprends qu'à cause
de la fin des mesures d'aide, notamment, par exemple, à la billetterie à cause
de la pandémie, là, c'est-à-dire que ce n'est peut-être pas tout terminé, mais
ça a été réduit, puis on dit : Bon, là, on est revenu à la normale. Pour
ce monde-là, ce n'est pas encore revenu à la normale, notamment pour le milieu
du théâtre. Et ils sont très, très inquiets par le fait que vous baissez, selon
les calculs que j'ai faits, le CALQ de 28 %. C'est une importante baisse
du CALQ. Comment est-ce que vous l'expliquez? Est-ce que vous l'expliquez
uniquement parce qu'il n'y a plus de pandémie?
M. Lacombe : Bien, en fait,
peut-être une correction. D'abord, la mesure d'aide à la billetterie, elle
n'est pas terminée, elle n'est pas du tout terminée. D'ailleurs, nos
représentants de sociétés d'État, le CALQ et la SODEC, pourraient vous le
confirmer. J'ai lourdement insisté, avant que le budget soit terminé, d'écrire
sur le fait qu'on devait avoir suffisamment de sommes, si ce sont des
estimations. Parce qu'on ne peut pas savoir on aura combien de réclamations.
Mais je me suis assuré que les sommes que nous mettions dans le programme pour
les trois prochaines années, donc on a de prévisibilité, soient suffisantes
pour répondre à la demande, et on m'assure que ce sera le cas. Donc, je pense
qu'on ne peut pas dire, donc, que ça arrive à terme, on a renouvelé ça pour les
trois prochaines années. Puis bien sûr que les montants baissent parce que les
gens reviennent en salle, donc on a moins besoin de compenser, mais on me dit
qu'il y aura suffisamment d'argent. Donc, ça, je pense que c'est la première
bonne nouvelle.
Ensuite, bien là, il ne faut pas comparer
des pommes avec des oranges, il ne faut pas comparer la base budgétaire du CALQ
ou de la SODEC avec le chiffre qui comprendrait la base budgétaire plus
l'argent qu'on lui envoie pour mener à bien certains programmes. Donc, si, par
exemple, je compare avec le budget, je compare, je prends les chiffres du
budget 2023 à 2024, le CALQ est à 144 millions, la SODEC, à
129 millions. Mais il y a plusieurs sommes qui vont s'ajouter à ça :
il y a les sommes du... donc, tantôt on parlait du 300 millions de
dollars sur cinq ans; il y a des sommes qui vont descendre vers la SODEC, vers
le CALQ; il y a la dernière année du plan de trois ans, qui était le plan de
propulsé, faire briller, bon, qui est de 225 millions... 226 sur trois ans, on
est dans la dernière année, c'est 41 millions cette année; il y a la
mesure billetterie; il y a le plan d'action numérique en culture. Donc, il y a
énormément d'argent qui va descendre, ce qui fait en sorte qu'on va arriver
sensiblement à ce qu'on arrivait l'année dernière, là. Donc, il ne faut pas
comparer ces deux chiffres là.
Mme Ghazal : Donc, le fait
que le CALQ ait baissé, vous dites que ça n'a pas baissé, le CALQ n'a pas
baissé. Donc, il y a une mauvaise compréhension du budget par nous et par...
par exemple, le CQT, le Conseil québécois du théâtre. Puis moi, selon que j'ai
regardé, c'est ce que j'ai vu, c'est que ça a baissé, mais je ne veux pas...
Mme Ghazal : ...aller sur
plus... peut-être qu'on pourra en parler, là, mais, de toute façon, le milieu
des artistes... je vais aller plus général sur le budget... voudrait que ce
soit 2 % en matière de culture sur le budget du Québec. En ce moment, on
est à combien?
M. Lacombe : On est à
1 %, mais c'est historique, ça, c'est historique, donc. Mais si on calcule
les crédits d'impôt, puis si on regarde ça de façon plus globale, on dépasse le
1%. Ça dépend de la façon de calculer.
Mme Ghazal : Est-ce que le
ministre a l'intention d'aller jusqu'au 2 %?
M. Lacombe : Bien, moi, j'ai
l'intention de me battre pour le milieu culturel puis de m'assurer qu'on ait
toujours les moyens de nos ambitions. Mais je veux juste revenir... Parce que
là, vous avez pris quand même beaucoup de temps pour établir quelque chose,
puis je veux juste que ce soit clair, là, au bénéfice des gens qui nous
écoutent. 2023-2024, le budget 2023-2024, le CALQ est à 144 millions, base
budgétaire. En 2022-2023, on ne peut pas comparer avec la dépense, qui était de
187 millions, parce qu'entre le 144 de cette année puis le 187 de l'année
dernière, l'année dernière ça comprenait des dépenses, par exemple, qui
venaient du plan d'action gouvernemental en culture, du plan propulser, faire
briller, de la mesure billetterie, du plan d'action numérique.
Donc, cette année, il y a certaines de ces
sommes-là qui vont aussi aller vers le CAG, vers la SODEC, donc peut-être qu'il
y aura une petite variation. Mais en même temps, il y a des mesures COVID,
effectivement, qui arrivent à terme, qui étaient là pour répondre à un besoin
lié à la COVID. Ce besoin-là, il disparaît de plus en plus. Il y a d'autres
défis, là, mais ce besoin-là, il disparaît. Donc, je pense qu'à la fin, si on
compare des pommes avec des pommes on ne pourra pas arriver à cette
conclusion-là.
Mme Ghazal : Ça fait que ça
n'a pas baissé...
La Présidente (Mme Dionne) : En
conclusion. Il vous reste 50 secondes, désolée.
Mme Ghazal : O.K. Ça n'a pas
baissé, mais les gens du milieu de la culture, en tout cas, ils vous le diront,
ils ne nagent pas dans l'argent, ni avant la pandémie ni maintenant, puis le
fait que des mesures d'aide ne soient pas pérennisées, ça ne va pas venir les
aider.
Je voulais parler de trois autres sujets,
c'est sûr que je n'y arriverai pas. Pour les GAFAM, le ministre a dit, là, en
ce moment, il y a une loi, au fédéral, qui n'est pas encore votée, et, après
ça, il va y avoir le CRTC, et tout ça. Qu'est-ce que... Vu que le ministre et
le gouvernement de la CAQ n'ont pas décidé ou n'ont pas voulu aller chercher à
rapatrier tout l'argent du fédéral au Québec, contrairement à leur intention en
2015...
La Présidente (Mme Dionne) : C'est,
malheureusement, le temps qu'on avait, et je dois couper pour ce bloc. C'est le
dernier bloc, je suis désolée. Alors, je vais passer la parole...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Vous
pourrez vous en reparler. Je cède la parole au député de Matane. M. le député,
j'ai pris connaissance du document que vous nous avez transmis. Donc,
j'autorise le dépôt du document, et ce dernier sera mis sur le site Web de la
commission et celui du Greffier. La parole est à vous.
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. On a évoqué, tout à l'heure, l'Union des artistes, qui a une
nouvelle présidente, une nouvelle équipe. J'ai devancé un peu le ministre
lundi, je leur ai parlé un peu de l'exercice des crédits et je veux essayer de
résumer une demande importante, que je veux porter en leur nom, non pas que le
ministre n'en est pas sensibilisé, mais pour que la réponse soit publique.
Transparence totale, Mme la Présidente, je
veux évoquer que ma conjointe est membre de l'Union des artistes, mais on est
au moins deux à vivre ça autour de cette table. Alors, je veux l'évoquer, parce
que c'est un syndicat, donc je fais ça pour... de façon générale, mais je le
fais à chaque année, donc je voulais le dire. Je ne pense pas révéler
grand-chose non plus.
L'audiovisuel, donc, la production, ça,
c'est à la base, c'est là que les projets commencent. Alors, le ministre
n'ignore pas que l'inflation, la hausse constante des coûts touche aussi
durement le secteur de l'audiovisuel, donc les matériaux, les frais de location
de véhicules, l'essence, l'augmentation des prix d'équipement, et il y a la pénurie
de main-d'oeuvre. Les mesures d'aide temporaire pour atténuer les effets de la
COVID-19 ont soulagé temporairement le milieu de la culture, mais, maintenant
qu'elles ne sont pas reconduites, le milieu est laissé à lui-même, dans un
contexte de forte inflation et de pénurie de main-d'œuvre.
• (17 h 20) •
Ma question : Que compte faire le
ministre de la Culture pour soutenir la production audiovisuelle de langue
française? Est-ce que le ministre peut s'engager à mettre en œuvre des mesures
fiscales ou en financement supplémentaire pour soutenir la production du
Québec? Autrement dit, c'est à partir de ces projets qu'on peut engager des
artistes qu'on voit à l'écran ou sur la scène, et les gens qui contribuent aux
productions. Donc, c'est une question un peu large, mais l'objectif est quand
même : Quelles sont les mesures à venir pour augmenter notre production?
M. Lacombe : Bien, je
pense... Et c'est un sujet sur lequel je me penche beaucoup ces temps-ci.
D'ailleurs, je vais être avec les gens de l'AQPM à leur gala demain, je suis
certain qu'on aura l'occasion d'en reparler. Je vous dirais deux choses.
D'abord, dans le dernier budget, il y a quand même des gestes qu'on pose qui
vont être bénéfiques aux gens auxquels vous faites référence, à leurs
entreprises. Pensons, notamment, à l'investissement de
100 millions de dollars que nous ferons dans Télé-Québec...
M. Lacombe : ...la
production, notamment d'émissions... principalement d'émissions jeunesse.
Évidemment, cet argent-là va aller directement à nos créateurs, à nos
créatrices, à nos entreprises qui vont recevoir des mandats pour produire des
émissions. Donc, je pense qu'il y a là une bonne nouvelle. On investit dans...
dans le secteur audiovisuel québécois. Ça, c'est une chose.
Le deuxième élément que je soulignerais,
c'est notamment, ça aura aussi une incidence, la modernisation de la SODEC avec
une banque d'affaires moderne dotée de 200 millions de dollars. Je
pense que ce sera un outil, parmi les autres dans le coffre à outils, pour être
capable d'appuyer nos entreprises qui oeuvrent dans ce secteur-là.
Et j'entends bien, j'entends bien leur
demande de relever le niveau du crédit d'impôt. Ils me l'ont bien faite, je
l'ai bien comprise.
M. Bérubé : Quant à l'AQPM, il
existe une table régionale de producteurs, il y en a de nombreux, puis c'est
ceux qui sont établis à plus de 150 kilomètres de Montréal. L'an dernier,
j'avais déposé une lettre qui indiquait que l'essentiel de la production était
basé notamment à Montréal ou à Québec. Donc, ils se sont regroupés. Il y en a
partout au Québec. Je vais déposer à nouveau cette lettre-là. Il y en a en
Outaouais, il y en a trois, au Bas-Saint-Laurent, en Estrie, Gaspésie, les
Îles, Abitibi, Côte-Nord, Mauricie.
Donc, je veux tout simplement redéposer à
nouveau ça, cette lettre-là, parce qu'il n'y a pas eu un suivi qui était
satisfaisant. Que propose le ministre pour soutenir la vitalité économique de
la production audiovisuelle régionale? Le milieu réclame une enveloppe annuelle
de 3,5 millions de la SODEC pour la production en région, précisément en
région, 3,5 millions. Est-ce compatible avec la baisse de 40 millions
du financement de la SODEC cette année? Est-ce que je peux leur dire, je pense
à la production de PVP chez nous, qu'on a des bonnes nouvelles ou pas? Et je
dépose la lettre à nouveau.
M. Lacombe : Bien, c'est un
phénomène duquel j'ai été mis au courant, avéré ou non, là. Je vous avoue que
je n'ai pas les données sous la main, mais c'est sûr que je pense que c'est
important qu'il y ait une part de la production qui soit réalisée dans les
entreprises qui sont en région, pas seulement dans les grands centres.
D'ailleurs, on m'a déjà bien sensibilisé à ça. Je connais une productrice qui
est bien insistante avec moi à ce sujet là, et j'ai bien entendu cette
demande-là. Maintenant, je pense qu'il y a un travail continu à travers nos
programmes pour être capable de toujours être plus représentatif de tout ce qui
se fait partout au Québec.
M. Bérubé : Très bien. Puis
c'est souhaitable, hein, parce que des productions peuvent se faire partout au
Québec. Ça contribue à la vitalité économique, et c'est souhaitable. Ces
entreprises-là comptent beaucoup sur vous. J'ai donné l'exemple de votre
région, il y en a trois quand même.
Question très technique pour quiconque...
qui le premier peut trouver la réponse. Combien il y a d'employés présentement
à la Direction générale du patrimoine? N'importe qui.
Des voix : ...
M. Bérubé : 60?
M. Lacombe : Bon, Jean-Jacques
nous dit 64.
M. Bérubé : O.K. Alors...
M. Lacombe : Une soixantaine.
On va dire ça, une soixantaine.
M. Bérubé : Alors, c'est
quand même 100 de moins qu'à l'origine, quand Monsieur Lévêque est arrivé comme
premier ministre du Québec. C'est beaucoup moins qu'avant, puis je suggère
que... Le patrimoine, ça vieillit, alors ça en prend encore des gens qui sont
vigilants pour s'assurer qu'on protège le patrimoine, qu'on pose les gestes
qu'il faut. Puis sur ce nombre de fonctionnaires, je ne sais pas s'il y en a
qui sont affectés aux espaces bleus, mais je vous laisse soumettre cette
statistique. Jean-François Nadeau, c'est à lui que revient le mérite, du
Devoir... que je suis convaincu qu'il apparaît régulièrement dans votre revue de
presse, je veux lui rendre hommage. Je veux lui rendre hommage parce qu'il fait
un travail consciencieux et professionnel sur le patrimoine, et il mérite qu'on
salue sa contribution.
Donc, je vous soumets cette statistique,
parce que souvent, ce qu'on veut faire, c'est comparer ce qui a été accordé et
ce qui... autrefois, puis il y a de l'évolution dans les ministères. Peut-être
qu'il y a des raisons qui le justifient, mais je ne l'ai pas pas plus que...
Les écrivains, si vous permettez, parce
que ça relève également de la culture, ils aimeraient une... de la loi sur le
développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre. On en est
où avec ça?
M. Lacombe : Bien, peut-être
d'abord sur le patrimoine, juste faire une parenthèse en vous disant que vous
demandez s'ils sont vigilants, s'ils le sont assez.
M. Bérubé : ...me suffisait.
M. Lacombe : Non, mais c'est
une bonne... je trouve que c'est une bonne discussion à avoir. Mais je peux
vous dire une chose, c'est que les gens sur le terrain, les citoyens et les
entrepreneurs, les trouvent pas mal vigilants. Donc, quand ça appelle au
cabinet ou au ministère pour se plaindre que le ministère est trop vigilant en
termes de patrimoine, je pense que c'est quand même un indicateur intéressant.
Mais sur le livre... Voulez-vous, je
réponde sur le livre?
M. Bérubé : Oui.
M. Lacombe : Bien, sur le
livre... C'est un secteur qui me tient particulièrement à cœur, que j'apprécie
particulièrement pour plein de raisons. Ce serait long de vous les expliquer.
On en reparlera, mais on a l'intention de mettre sur pied puis d'annoncer une
année du livre et de...
M. Lacombe : ...la
lecture au cours de notre mandat. C'est un engagement électoral que je mènerai
à bien. Puis dans le cadre de cette année-là, évidemment, il y aura toute une
série de gestes qui seront posés. Et je réserve mes commentaires pour
l'instant.
M. Bérubé : Quelques
questions courtes. Bibliothèques, archives nationales. Je vois sa P.D.G. qui
est là. Est-ce que... Question d'appréciation de votre part. Est-ce qu'on a les
moyens pour le virage numérique? Parce que, là, les employés vont écouter avec
attention, et tous les utilisateurs de cette grande institution québécoise qui
nous tient à coeur. Alors, est-ce qu'on a les moyens du virage numérique?
M. Lacombe : Je pense
qu'on a d'importants moyens, mais je pense que le virage numérique, qu'on soit
au gouvernement ou dans l'entreprise privée, va toujours demander plus de
moyens que ce qu'on a sur la table parce que c'est un immense chantier où on
pourrait toujours aller plus vite, mais où il faut aussi faire les choses
correctement. Donc, d'importants moyens. Mais je pense qu'il faut continuer
parce que, comme l'a dit bien Marie Grégoire, on doit... on doit aller vers une
société apprenante. Je pense que c'est comme ça qu'elle l'a dit. Et puis BANQ,
c'est un partenaire de choix là-dedans.
M. Bérubé : On ne l'a
pas abordé beaucoup. Est-ce que le ministre est toujours responsable de la fête
nationale?
M. Lacombe : Bien, tout
à fait. Avec beaucoup de fierté d'ailleurs.
M. Bérubé : Oui? Alors,
ça a peut-être été discuté tout à l'heure, mais je... C'est...
Une voix : ...
M. Bérubé : Ah bon! Je
vais en parler. Il existait une pratique autrefois où, je ne sais pas si
c'était comme les espaces bleus, on consultait le caucus, à savoir qui voulait
accueillir le spectacle télévisé. Ça a été deux fois à l'extérieur de Montréal.
C'est revenu à Montréal. Est-ce qu'il y a des changements cette année pour le
financement de la fête nationale? Est ce qu'on peut... Le budget est le même
que l'an dernier? Plus haut? Plus bas? Ça, c'est ma première question. Et
l'autre, est-ce qu'il y a des changements quant à la télédiffusion de la fête
nationale pour le grand spectacle télévisé où le ministère est partenaire? Il y
en a même deux, en fait.
M. Lacombe : Bien,
d'abord, je peux vous assurer qu'on s'assure que nos organisations aient des
moyens importants, là. Je parle du Mouvement national des Québécois puis de la
société de la... Voyons, j'ai un blanc...
Une voix : ...
M. Lacombe : ...du
comité des fêtes nationales à Montréal, qui usaient des moyens importants pour
être capables de mener à bien leur mission. Puis, encore une fois cette année,
je vais vous dire, on est allés de l'avant avec un financement supplémentaire
parce que ça me préoccupait notamment...
M. Bérubé : Est-ce que
vous avez les chiffres?
M. Lacombe : ...qu'ils
ne soient pas en mesure... Est-ce que je peux donner les chiffres? Oui, je peux
les donner, hein?
M. Bérubé : On est là,
on est au crédit. Si ce n'est pas là...
M. Lacombe : Le député
de Matane dit qu'on peut... qu'on peut le faire. Donc, c'est
500 000 $ au... Parce que je n'étais pas certain que c'était annoncé.
500 000 $ de plus au comité de la fête nationale. Puis, le Mouvement
national des Québécois avait une demande, là, qui était différente
techniquement, souhaitait utiliser ses surplus, ne pouvait pas le faire sans
notre autorisation. Donc, on l'a autorisé à le faire, donc, à hauteur de plus
de 640 000 $. Donc, on s'assure qu'ils aient... qu'ils aient
suffisamment d'argent pour que tout le monde puisse entrer dans la danse le
moment venu le 23... le 24 juin.
La Présidente (Mme Dionne) :
Il reste une minute.
M. Bérubé : Je prends la
parole du ministre, mais j'aimerais vraiment avoir les chiffres de façon très
précise pour l'ensemble du Québec, le grand spectacle de Montréal. Je veux
quand même le lire. J'aimerais avoir les chiffres. Tout à l'heure, un des
collègues a évoqué la participation du ministre au comité sur la... sur la
langue française. Il y a beaucoup de monde autour de la table. Mystérieusement,
le ministre qui a porté la loi 96 n'a pas été invité. Je ne sais pas
pourquoi. Mais le ministre de la Culture est là, alors, je lui en parle à lui.
Quelles seraient, par exemple, des avenues où le ministère de la Culture peut
intervenir? Parce que moi, je suis heureux qu'il y soit, parce que la
proposition qu'on va faire, nous, va parler à la fois de langue, de culture et
d'immigration. Et en matière culturelle, est-ce qu'il y a des pistes qu'il peut
déjà évoquer, par exemple, puis qui peuvent favoriser la vitalité du français?
Il y a une initiative, par exemple, sur le livre en milieu scolaire, annoncée
par son collègue récemment. Je suis totalement d'accord avec ça. C'est une
belle initiative, mais vers quoi on s'en va? Qu'est-ce que le ministre peut
nous dire sur le côté culture pour ce comité, la contribution de la culture au
comité?
La Présidente (Mme Dionne) :
En 20 secondes.
M. Lacombe : En
20 secondes? Bien, oui, on aura beaucoup de mesures. Il y en a certaines
qui sont déjà dans le budget. Le passeport culturel en est une. Par exemple, si
on veut que nos jeunes aiment la culture québécoise, encore faut-il qu'ils la
connaissent, qu'ils puissent la choisir. C'est tout l'enjeu, entre autres, de
la découvrabilité. Je pense que le passeport va nous aider... va nous aider à
faire ça. On se pose des questions sur beaucoup d'autres.
• (17 h 30) •
La Présidente (Mme Dionne) :
C'est maintenant terminé. Je dois terminer la discussion, désolée, et céder
la parole de nouveau à la députée de Mont-Royal—Outremont
pour le dernier bloc d'interventions.
Mme Setlakwe : Merci,
Mme la Présidente. J'ai des questions en vrac. M. le ministre, avant de parler
plus du développement des projets dans le PQI, Télé-Québec, évidemment, on
salue l'annonce. Vous annoncez des investissements de quelque 100 millions
sur cinq ans pour réaffirmer le rôle de Télé-Québec en programmation jeunesse
et culturelle, notamment afin de proposer une offre originale et renouvelée.
C'est extrêmement important. Donc, c'est un parti pris ferme, là, pour soutenir
l'identité culturelle des médias du Québec dans un contexte de mondialisation
et de transformation de l'écosystème médiatique québécois. Leur mission est
super importante, notamment dans l'approche jeunesse, sinon, on va
essentiellement s'en remettre...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Setlakwe : ...aux Disney
de ce monde, là, pour dicter notre culture. Ma question, c'est la suivante :
En termes de programmation, vous répondez... vous répondez présent, mais est-ce
que vous pouvez donner des précisions sur qu'est-ce que vous allez apporter
comme aide en termes de structure de travail qui est réduite?
M. Lacombe : Bien, c'est une
excellente question, parce que, oui, on investit 100 millions dans la
programmation, donc dans ce que les Québécois, les Québécoises vont voir à l'écran,
mais on investit aussi dans la structure de Télé-Québec. Donc, le dernier
budget prévoit 10 millions, un peu plus... un peu plus... tu sais, aux
alentours de 10 millions de dollars par année pour aider Télé-Québec,
combler son déficit... le déficit avec lequel elle était aux prises, parce qu'il
faut dire que, pendant des années, il n'y a pas eu d'augmentation de son
financement. C'était très difficile pour Télé-Québec. Puis aussitôt que je suis
arrivé, je me suis dit : Ça n'a pas de bon sens, il faut absolument donner
un coup de barre. Donc, effectivement, on a, dans la programmation, 100 millions
sur sur les prochaines années, mais par ailleurs un 10 millions par année
pour venir combler son déficit.
Mme Setlakwe : Merci. Je vous
l'ai dit, c'était en vrac. Est-ce qu'il y a une précision à apporter? Je vous
vois...
M. Lacombe : Bien, le 10 millions
va combler son déficit.
Mme Setlakwe : O.K. Donc, ce
n'est pas par année, là, c'est pour combler le déficit.
M. Lacombe : C'est par année.
Mme Setlakwe : Oui, par année
pour combler le déficit. Spectacle Décembre, on a entendu beaucoup parlé qu'il
ne... qu'on ne retrouvera pas... c'est au Théâtre Maisonneuve, de mémoire, à la
Place des Arts. Ça a été discuté beaucoup dans les médias. Avez-vous des
développements? Est-ce que vous les avez rencontrés? Est-ce qu'il y a une
solution qui a été mise de l'avant pour qu'ils puissent adapter la pièce et qu'on
puisse, tu sais, le voir ailleurs? C'est quand même un important joyau de notre
culture folklorique, là, du temps des fêtes.
M. Lacombe : Tout à fait,
tout à fait. Puis moi, je n'ai rien contre Décembre, là. Je suis allé... je
suis allé voir, justement, en décembre dernier, avec la famille, puis on a
beaucoup aimé ça. Donc, évidemment, ce n'est pas moi, comme ministre de la
Culture, qui fait la programmation de la Place des Arts. La Place des Arts
connaît les spectateurs, a cette expertise-là. Évidemment, c'est un complexe
qui comprend plusieurs salles. Ils ont cette intelligence d'affaires, et, selon
eux, et c'est leur décision, la P.D.G. l'a défendu, selon eux, il était temps d'aller
vers un renouvellement de l'offre, tout en gardant une saveur québécoise. Ça, c'est
quelque chose qui m'a interpellé par contre. J'ai voulu... on a posé beaucoup
de questions pour nous assurer qu'on ne remplaçait pas ça par une production
américaine, par exemple, juste parce qu'on pense pouvoir vendre des billets.
Donc, ça restera fermement Québécois, l'offre qui sera présentée. Mais en même
temps, encore une fois, je comprends ces questions-là, mais je pense que, si on
était dans une société où c'est le ministre qui disait : Bien, voici la
programmation que vous devez avoir, je pense que ce serait aussi un peu inquiétant.
Donc, ce n'est pas la posture que j'ai prise avec eux.
Mais par ailleurs, maintenant que cette
décision-là est prise, qu'est-ce qu'on peut faire pour aider les producteurs de
Décembre? Moi, ça, je suis bien ouvert. Est-ce qu'ils peuvent s'installer
ailleurs? Est-ce qu'ils peuvent continuer de présenter un spectacle? Si tel est
leur souhait, puis je pense comprendre que ça l'est, bien, nous, on est disposé
à leur donner un coup de main, mais ils ont des exigences puis des demandes qui
sont assez pointues. Donc, nous, on collabore dans la mesure du possible avec
eux.
Mme Setlakwe : Bien, là, j'entends
deux choses, là. S'ingérer dans les décisions de la Place des Arts, moi, je n'étais
pas là-dessus nécessairement. Moi, je suis plus dans : Est-ce que vous
leur avez parlé, aux producteurs de Décembre?
M. Lacombe : Oui, mon équipe
est en contact avec eux. Il y a eu de multiples contacts qui se... dont les
doigts des deux mains ne suffisent pas pour les compter, là. Donc, il y en a eu
beaucoup.
Mme Setlakwe : Donc, il n'y a
pas une aide qui a été... vous n'avez pas convenu, le ministère n'a pas convenu
d'une aide pour que le... il y ait des ajustements ou... Tu sais, eux, ils
avaient même investi. Bon, ça, c'est très malheureux, là, pour... ils pensaient
continuer à la Place des Arts. Mais est-ce que, donc, il y a une aide qui sera
fournie?
M. Lacombe : Bien, s'il y a
une demande, ça nous fera plaisir de l'étudier. Actuellement, il n'y a pas de
projet. Actuellement, il n'y a rien sur la table. Donc, s'il y a un projet sur
la table où la participation du gouvernement pourrait rendre le projet
possible, pourrait faire la différence, bien, moi, je serai disposé à écouter
puis à regarder ça avec eux. Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
Mme Setlakwe : Merci. En
octobre 2018, votre gouvernement avait annoncé en grande pompe la découverte d'une
palissade à Québec, là, la palissade de Beaucours, qui, supposément, datait de
1693. Depuis, je pense, bon, qu'il y a eu des études d'experts qui ont dit que
ça ne date pas de cette époque-là. Vous avez une mise à jour à nous fournir?
Est-ce que... qu'est-ce qui arrive avec ça? Quel genre de sommes d'argent ont
été...
Mme Setlakwe : ...dans ce
projet-là.
M. Lacombe : Bien, si vous le
permettez, sur cette question-là, je n'ai pas eu beaucoup recours à nos
collaborateurs des sociétés d'État, mais peut-être que M. La Roche du musée
pourrait s'approcher à l'instant.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour que M. La Roche du musée puisse intervenir?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. La Roche
(Stéphan) :Bonjour. Stéphan La Roche,
président-directeur général du Musée de la civilisation. Donc, sur le rempart
palissadé de Beaucours, en fait, le rempart, il a été traité, là, depuis
quelques années par le Centre de conservation du Québec. Il a été stabilisé.
Donc, le projet est de présenter une partie parce que vous savez... vous
comprenez que c'est un... un objet qui est quand même imposant, une partie du
rempart palissadé à l'intérieur de la prochaine exposition permanente qui va
porter sur le Québec au Musée de la civilisation. D'ailleurs, dans les
prochains jours, là, on va faire entrer ce... cet objet-là au musée dans...
d'ici deux semaines, je pense. Et donc ça va être installé, là, dans les
prochains mois, dans la prochaine exposition.
Mme Setlakwe : Merci
beaucoup. Je vous l'ai dit, c'était en vrac. Là, je m'en vais sur le... le passeport
culturel. Annonce intéressante. Est-ce que vous avez des précisions? Ça va
entrer en vigueur à quel moment? Ça va prendre quelle forme?
M. Lacombe : Bien là,
c'est... c'est... je peux... je peux vous répondre. Ça me fait sourire parce que
c'est mon adjoint parlementaire le député de Beauce-Sud qui a ce mandat-là au
gouvernement, mais là, bon, pour la... la forme, je vais... je vais... je vais
répondre. Évidemment, c'est un dossier que... c'est un dossier que je vais...
Bien, à moins qu'il... Est-ce que tu veux répondre?
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le député peut répondre s'il y a consentement à autoriser notre...
M. Poulin : ...bien, merci,
mais c'est en complément... en complément de ce que... M. le ministre l'a dit,
effectivement, dans le dernier budget, il y a des sommes financières qui ont
été allouées pour développer la passe culturelle, le passeport culturel. Vous
n'êtes pas sans savoir que, dans différents pays à travers le monde, il s'est
développé ce genre de passeport pour, entre autres, permettre aux jeunes
d'avoir accès à la culture. Alors, avec les professionnels du gouvernement,
avec les gens du ministère de la Culture, on est en train de déterminer les
contours de ce que pourrait avoir l'air ce passeport culturel là. Évidemment,
ce qui nous guide, c'est l'accès à la culture québécoise, l'accès à la culture
francophone et de permettre justement à des jeunes d'avoir accès, par exemple,
à nos librairies ou à... ou à différents matériels culturels. Alors, on est
encore dans l'élaboration. L'objectif que nous avons, c'est dans les...
La Présidente (Mme Dionne) : ...
M. Poulin : Mais c'est
tellement passionnant, Mme la Présidente. Mais l'objectif que nous avons, c'est
les deux prochaines années, Mme la députée.
Mme Setlakwe : Ah, dans les
deux prochaines années, d'ici à deux ans, ah, c'est ça, mais là c'est parce que
je voulais la réponse... d'ici deux ans.
M. Poulin : Bien, d'ici deux
ans, ce que l'on souhaite, parce que vous comprenez que ça peut être un... un
défi d'informatique, ça peut être un défi de mise en place, alors d'ici les
deux prochaines années, c'est ce qu'on souhaite effectivement, mais c'est
inscrit comme ça dans le... dans la mesure budgétaire, effectivement.
Mme Setlakwe : Donc, c'est
encore relativement flou, vous regardez ça, ça reste à définir.
M. Poulin : Bien, en fait, on
est en train de le définir. On est preneur de toutes les suggestions. Puis oui,
il y aura de l'argent, Mme la députée, pour bien financer le tout.
Mme Setlakwe : Merci. Encore
une fois, là, je change de sujet. Moi, j'ai rencontré en mars dernier
l'Association des bibliothèques publiques du Québec et ce sont... ils sont des
acteurs de terrain de premier plan en lien avec les municipalités et les
citoyens du Québec. On en a une dont on est très fiers dans ma circonscription
à Ville Mont-Royal, et d'autres. Ils sont notamment actifs au niveau de la
transformation numérique, la jeunesse, etc. Ils me disent, tu sais, qu'ils
sentent qu'ils tombent un peu... ils tombent un peu entre deux chaises, tu
sais, eux, ils répondent à la mission, tu sais, qu'on cherche, là, de... de
faire... de faire la promotion de... de la culture auprès... auprès de nos
jeunes notamment, mais moi, ils sont venus me voir, puis je les ai trouvés
passionnés, puis je me disais... je me demandais quelle est votre vision de la
place des bibliothèques publiques, là, dans le rayonnement et la transmission
de la culture? Puis est-ce que c'est... ça relève uniquement des municipalités,
ou vous, vous les voyez comme un acteur important?
• (17 h 40) •
M. Lacombe : Non. Non. Moi,
je les vois... là, honnêtement, je pourrais partir, puis je ne ferai pas ça,
mais ça... c'est un sujet, là, qui me touche profondément parce que la lecture,
je pense... Tu sais, la campagne La lecture en cadeau, là, je trouve qu'au-delà
du slogan, c'est véritablement effectivement la plus belle chose qu'on peut
offrir à un enfant, la lecture. Moi, vous savez, là, si je suis ministre de la
Culture aujourd'hui, c'est grâce à la lecture, c'est... c'est... c'est ce qui a
fait en sorte que je suis devenu bon à l'école, c'est ce qu'a fait... et je
venais d'une famille avec très peu de moyens, donc les bibliothèques, les
bibliothèques ont joué un grand, grand rôle, puis passé des journées dans une
bibliothèque à me perdre à travers les rayons, puis à lire, puis à découvrir
des livres dans des bibliothèques qui n'étaient pas faites toujours pour des
petits gars de mon âge, avec des ouvrages un peu bizarres sur des sujets que je
ne connaissais pas. Moi, en tout cas, ça m'a forgé...
M. Lacombe : ...donc, bref, je
ne veux pas trop personnaliser ça, mais je peux vous dire que moi, j'ai un
attachement envers les bibliothèques puis je sais qu'il y a beaucoup de travail
à faire à certains endroits, mais ce n'est pas toutes les familles, et je le
sais très bien, qui ont les moyens d'aller à la librairie pour acheter des
livres neufs. Donc, nos bibliothèques restent un lieu de diffusion de la
culture puis un lieu d'alphabétisation aussi, j'ai envie de dire, qui est
névralgique pour le Québec puis pour nous assurer que notre culture, non
seulement elle ne recule pas, mais que les Québécois soient de plus en plus en
contact avec elle.
Donc, oui, réponse courte, là, oui, tout à
fait. Moi, je pense qu'on a un rôle à jouer puis je pense que ce rôle-là, bien
honnêtement, il faut qu'on le joue de plus en plus parce que les bibliothèques
changent, les bibliothèques changent aussi.
Mme Setlakwe : Merci. Donc,
oui, c'est comme la porte d'entrée, là, dans toutes les municipalités, puis les
jeunes... Mais est-ce qu'il y a un lien entre le ministère de la Culture puis
les bibliothèques, parce que... étant donné le rôle qu'il joue, le rôle dans la
transformation numérique?
M. Lacombe : Oui, tout à
fait, tout à fait. Là, j'ai juste l'abréviation en tête, mais les centres
régionaux de services... En tout cas, on a... on a, évidemment, des
bibliothèques, mais on finance des bibliothèques. Évidemment, on investit
là-dedans. Bien, d'abord, je voudrais dire, on a BANQ qui est la plus grande
bibliothèque au Québec, qui est une société d'État, qui est absolument
magnifique, un autre superbe legs, de Lucien Bouchard cette fois-ci. Et moi, je
pense qu'on doit en prendre soin. Puis BANQ vous dirait qu'il reste du travail
à faire, entre autres pour la numérisation, entre autres pour... On est
conscients de ça, on peut toujours en faire plus.
Mais, au-delà de BANQ, ensuite, il y a
toutes les bibliothèques qui sont partout sur le territoire, dans les
municipalités. On a investi dans le béton, par exemple, des agrandissements, de
la modernisation, on a investi dans les livres. Puis, au-delà de ces
bibliothèques-là, il y a même des milieux où... On a des petits villages, par
exemple, qui ne peuvent pas accueillir une bibliothèque en bonne et due forme,
donc par le biais... Puis là j'ai un blanc, là, c'est ça, c'est les CR...
Une voix : ...
M. Lacombe : Les CRSBP,
les...
Une voix : ...
M. Lacombe : Centres
régionaux de services aux bibliothèques publiques. J'en ai dans ma
circonscription. Vous savez, là, il y a un petit affichette, à un moment donné,
on entre, puis là ça identifie l'endroit où on peut avoir accès à des livres,
en emprunter sans que ce soit une bibliothèque avec quatre murs, un toit, comme
ce qu'on est habitué de voir. On investit là-dedans aussi.
Mme Setlakwe : Merci...
demandait spécifiquement... Et je remercie ma recherchiste, parce que là
j'essayais de me rappeler, puis il nous avait donné un mémoire, un plan de
développement des bibliothèques publiques, la reconnaissance de la mission
d'éducation des bibliothèques publiques, comme le définit l'UNESCO, faire de la
lecture une vraie priorité nationale, le financement nécessaire pour donner des
services de qualité et poursuivre l'implantation de la stratégie de littératie
familiale, de la stratégie numérique. Ça fait que là je vais un petit peu plus
en détail sur leur demande. Vous répondez quoi?
M. Lacombe : Bien, moi, je
réponds qu'ils sont indispensables. Donc, évidemment, je ne peux pas faire
d'annonces avant de faire des annonces, mais ce que je peux vous dire, c'est
qu'ils sont indispensables, qu'on aura une année du livre et de la lecture au
cours du mandat. On est en train d'y travailler. Et j'ai bien indiqué déjà...
La consigne que j'ai donnée, c'est que je veux que ce soit plus qu'une campagne
publicitaire à la télé qui nous incite à acheter des livres. C'est important,
mais il faut que ça aille plus loin que ça, il faut que ça veuille
véritablement dire quelque chose, cette année-là, qu'on remette le livre au
centre de la discussion au Québec, qu'on en fasse une priorité nationale, qu'on
agisse, que ce soit dans nos lois, dans nos règlements, dans les moyens qu'on
donne aux gens sur le terrain pour mettre en valeur le livre. Je veux vraiment
que ce soit quelque chose de véritablement engagé comme année nationale du
livre et de la lecture, donc.
Mme Setlakwe : Merci. C'est
très rassurant. Puis je vous invite à... c'est ça, à regarder leurs demandes
puis à y donner suite. Puis je pense que, dans le contexte actuel dans lequel
évoluent nos jeunes, là, c'est extrêmement pertinent. Mais je vois que vous
êtes déjà sensibilisé. Là, on me dit que la législation québécoise ne reconnaît
pas la bibliothèque comme ayant une vocation éducative, même si l'UNESCO lui
donne cette caractéristique. Là, je suis dans le très précis, là, mais vous
répondez quoi à ça?
M. Lacombe : Bien, je réponds
qu'on sera preneur de toutes les bonnes idées dans le cadre des gestes qu'on
posera pour une année nationale du livre et de la lecture.
Mme Setlakwe : On va
attendre... attendre des annonces. Merci. Donc, PQI, on parle du musée... on en
a parlé un petit peu tout à l'heure, Musée national des beaux-arts du Québec,
espace Riopelle, un extraordinaire projet. Le concours d'architecture s'est
terminé en août 2022. Est-ce que vous pensez être capable de livrer le nouveau
pavillon en 2025? Puis je m'excuse si vous avez répondu tout à l'heure à ça,
là, mais on aimerait avoir des précisions sur ce projet-là.
La Présidente (Mme Dionne) : Il
vous reste deux minutes d'interventions...
M. Lacombe : ...pour
l'instant... Bien, d'abord, peut-être une parenthèse pour dire que ce
projet-là, il est exceptionnel. Puis je pense que les gens de Québec peuvent
être très, très fiers que ça se fasse dans la capitale nationale. En tout cas,
quand je parle avec la présidente du Musée national des beaux-arts du Québec,
Christiane Germain, elle est absolument ravie que ça se fasse ici parce
qu'évidemment la région de Québec a des liens avec Riopelle, on a un collègue
qui pourrait d'ailleurs nous parler plus longuement de ça, mais je pense que
c'est une exceptionnelle nouvelle que ce soit ici, à Québec, au Musée national
des beaux-arts. Et donc ce projet-là me tient à cœur. On est en train d'y
travailler. C'est sûr que, comme tous les autres projets, il est confronté à
des défis. Mais, pour l'instant, on garde le cap sur l'horizon qu'on a donné au
moment de... au moment de l'annonce, 2025.
Mme Setlakwe : On garde le
cap sur 2025. Les travaux sont en cours. Comment vont les...
M. Lacombe : Bien, les
travaux... Les travaux sont en cours, oui, là, on est...
Mme Setlakwe : Non, non, je
comprends. Oui, oui, oui.
M. Lacombe : Le travail est
en cours, oui.
Mme Setlakwe : Oui, oui, le
travail. Vous avez...
M. Lacombe : Il n'y a pas de
pépine.
Mme Setlakwe : Vous avez
raison. Au niveau des budgets, mise à jour?
M. Lacombe : Bien, on n'a pas
de mise à jour à communiquer à ce moment-ci. Mais, comme je vous le disais,
c'est sûr que, comme tous les autres chantiers, celui-là est aussi confronté
aux défis qu'on connaît dans l'industrie de la construction. Mais on s'assure
de suivre ça de près.
Mme Setlakwe : Maison de la
chanson et de la musique du Québec, dans l'ancienne bibliothèque Saint-Sulpice.
Il est en planification dans le PQI. Est-ce que ça avance bien?
La Présidente (Mme Dionne) : En
30 secondes, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui, tout à
fait. D'ailleurs, j'ai eu le grand bonheur de souper avec madame Giroux au bal
de l'Orchestre Métropolitain. Bien, d'ailleurs, vous étiez là, vous étiez là.
C'était une superbe soirée qu'on a partagée. Et madame Giroux était là, puis
j'ai profité de l'occasion pour la féliciter pour le travail qu'ils effectuent
avec Bibliothèque et Archives nationales, avec BANQ, avec madame Grégoire,
parce que madame Giroux, madame Grégoire travaillent très bien ensemble. Le
budget, à l'heure où on se parle, il semble être respecté, c'est les
indications qu'on nous donne, les échéanciers aussi. Puis on s'enligne pour
avoir quelque chose de superintéressant.
La Présidente (Mme Dionne) : Cinq
secondes.
M. Lacombe : Des projets qui
vont bien, on aime ça.
Mme Setlakwe : Merci. Merci
beaucoup pour cet échange.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci
beaucoup. Je passe maintenant la parole du côté du gouvernement. M. le député
de Côte-du-Sud.
M. Rivest : Merci. Et
d'ailleurs Riopelle aussi rayonnera en Chaudière-Appalaches durant l'été
également. Donc, c'est l'année Riopelle. Merci, M. le ministre. Quand on parle
de culture, hein, on parle de passion aussi. Je suis très heureux de voir mon
collègue député de la Beauce, là, d'avoir cette passion-là et de nous enflammer
comme il le fait.
Avant de parler du rayonnement, justement,
international que nos industries culturelles, que nos entreprises culturelles
qui sont créatives et qui sont présentes dans nos milieux, de quelle façon peut
apporter ça, on parle de formation, hein, artistique, pouvez-vous me parler un
petit peu... On a parlé du passeport culturel, qui est un excellent véhicule
pour nous propulser. Puis d'ailleurs je salue l'élément de nouveauté, hein,
qu'on apporte avec le passeport culturel. J'aimerais ça qu'on puisse parler un
peu de formation artistique, entre autres les conservatoires, ou de voir un
peu... culture à l'école, des programmes comme ça qui sont présents dans nos
milieux, et des investissements qui sont... qui sont réalisés, là,
actuellement.
M. Lacombe : Pour la
formation, vous voulez dire?
M. Rivest : Oui, entre autres...
entre autres les éléments nouveaux. Je pense au conservatoire de musique du
Québec.
M. Lacombe : Oui, tout à
fait. Bien là, tantôt, j'ai lancé des fleurs au député de Beauce-Sud, mais je
vais vous en lancer aussi parce que je sais à quel point vous êtes aussi animé
de ce feu brûlant et ardent pour la formation de nos jeunes musiciens. Mais
évidemment vous étiez dans ce domaine-là avant, mais... Vous l'êtes encore.
Donc, on a souvent de bonnes discussions là-dessus et sur la philanthropie, entre
autres, dans le monde de la culture. Ça nous anime beaucoup ces temps-ci.
• (17 h 50) •
Mais, sur le conservatoire, c'était
important, oui, pour nous de poser un geste, puis on l'a posé. Parce que le
conservatoire, c'est une... je dirais peut-être une bibitte un peu particulière
en ce sens... bien, une bibitte qu'on aime, là, c'est... en ce sens où elle
relève du ministère de la Culture, puis le financement, il n'est pas le même
que pour d'autres institutions d'études postsecondaires. Donc, c'est important
pour nous d'ajouter du financement pour que le conservatoire soit capable de se
rendre jusqu'à 1 000 étudiants, ce qui n'est pas le cas actuellement. Donc,
pour ça... En musique. Pour ça, on a été capables d'ajouter des sommes au
budget, ce qui fait qu'à terme, lorsqu'ils auront atteint le 1 000 étudiants,
bien, ce sera un ajout de 5 millions de dollars récurrent à leur budget.
Donc, c'est important pour nous parce que, si on veut... On peut bien avoir un
discours à l'effet que c'est important que nos jeunes s'intéressent à la
culture dans ce qu'ils consomment, oui, bien sûr, mais quoi de mieux aussi que
de former la relève musicale puis de lui faire une plus grande place au
conservatoire? Donc, c'est une demande de monsieur Hervieux puis de madame Leroux,
Monique Leroux, la présidente du C.A., qu'on a acceptée puis qui a été exaucée
dans le dernier budget...
M. Rivest : ...merci. Vous
savez, une fois que nos étudiants sont formés dans nos études, on veut rayonner
à travers le monde. Je pense que le Québec, là, on fait figure de proue, là, à
travers nos industries culturelles. Y a-t-il des éléments qui viendront dans ce
budget-là qui nous permettent d'aider davantage, de supporter nos industries
culturelles à faire ce rayonnement à travers le monde?
M. Lacombe : Oui, tout à
fait. Il y a, dans le dernier budget, si ma mémoire est bonne, c'est
2 millions et demi, 2,5 millions pour notre stratégie d'exportation.
Parce que c'est vrai que ce qu'on fait en culture au Québec, ça mérite d'être
d'être vu ailleurs. Puis pourquoi est-ce que ce serait toujours les produits
culturels américains qui viendraient chez nous et que ça ne pourrait pas être
l'inverse? On le fait déjà, remarquez, là, puis je pense qu'on le fait très,
très bien. On a des exemples assez éloquents qui... Mais au-delà des exemples
éloquents, au jour le jour, là, il y a beaucoup de petites entreprises, il y a
beaucoup de créateurs, de créatrices qui veulent se propulser sur la scène
internationale puis on va être là pour les aider. Puis la SODEC puis le CALQ,
de toute façon, sont déjà là. Mais on bonifie ce qu'on fait en exportation.
M. Rivest : ...d'ailleurs
fait un travail dans les quatre dernières années, entre autres avec la pandémie
qui est assez exemplaire dans le soutien avec le CALQ des artistes et des
entreprises culturelles de l'ensemble de nos milieux.
M. Lacombe : Tout à fait.
Dans le cadre de la pandémie. C'est 1 milliard? 1 milliard d'argent
de fonds publics qui ont été investis, pas dépensés, mais investis dans le
monde culturel pour passer à travers. Puis je pense que c'est unanime sur le
terrain, même si tout n'était pas parfait, là, comme dans tous les autres
secteurs. Je pense que c'était unanime de dire qu'on a été au rendez-vous pour
la culture québécoise.
M. Rivest : ...envie de dire :
Au-delà de l'argent, je pense qu'il y a eu l'accompagnement qui a été donné par
l'ensemble des acteurs qui sont ici, qui a été vraiment réalisé d'une façon
toute particulière et qui est d'une grande attention. Je tiens à les féliciter
aujourd'hui puis les remercier.
M. Lacombe : ...ma voix à la
vôtre.
M. Rivest : Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions du côté du... Oui, M. le député de Beauce-Sud.
M. Poulin : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Merci à la députée de Mont-Royal–Outremont de m'avoir permis
de parler du passeport culturel et c'est un leadership du ministre, du
gouvernement d'avoir quand même installé les sommes à l'intérieur du budget
afin de pouvoir arriver à un résultat au cours des prochaines années. Mais
sachez que nous sommes preneurs de toute suggestion également et de toute
proposition en ce sens.
M. le ministre, vous avez, lors de la
semaine de relâche, accordé plusieurs entrevues dans différents médias et vous
avez parlé de découvrabilité. D'ailleurs, ce n'est pas un mot très sexy, hein,
il faudrait trouver une variante parce que ça ne dit pas ce que ça a à dire, où
par exemple, on veut donner accès plus facilement aux produits francophones
auprès de notre population. C'est un défi important. Je sais que nous
partageons le souhait de rendre plus facilement accessible la culture
québécoise sur les grandes plateformes, Netflix, c'en est une. J'aimerais vous
entendre sur vos relations avec les grands joueurs de l'industrie, de quelle
façon vous voyez le tout, mais également sur nos archives. On a beaucoup parlé
tout à l'heure de la Banque Nationale, des archives. On sait que c'est très
difficile de pouvoir retrouver un vieux Watatatow que je souhaiterais écouter.
On voudrait écouter un documentaire comme À hauteur d'homme, par exemple. C'est
très difficile de pouvoir le trouver. Alors, de quelle façon on peut, dans les
prochaines années, s'assurer justement que cette culture québécoise là soit
plus facilement accessible? Sans compter le fait aussi que l'on vit dans un
univers francophone. On... tout à l'heure, on a parlé de cinéma, où on a vu
tranquillement pas vite, des joueurs s'installer tranquillement sur Netflix,
mais aussi on arrive avec trop de plateformes. On a Tou.TV qui est régie par
Radio-Canada, on a Club Illico, Illico, on a Télé-Québec qui a sa plateforme.
Alors, on se retrouve finalement à avoir cinq, six plateformes différentes que
l'on doit télécharger sur nos cellulaires pour pouvoir consommer de la culture
francophone et de la culture québécoise. Comment on peut simplifier le tout?
Comment on peut réussir à mieux positionner également le français?
Vous avez fait beaucoup de rencontres
également dans différentes institutions scolaires, où je sais que vous vous
êtes adressé aux jeunes. Puis vous avez dit : Vous, là, vous en consommez
vous de la culture québécoise? Puis les réponses sont, somme toute,
surprenantes dans certains cas où très peu de jeunes consomment la culture
québécoise. Allez sur YouTube, c'est difficile de pouvoir trouver de la culture
québécoise. Alors, quel est votre plan de match? En fait, quels sont vos liens
avec les grands diffuseurs, mais également les grandes plateformes pour
s'assurer que les produits culturels québécois se retrouvent plus facilement et
qu'au bout du compte, on puisse atteindre notre objectif de rejoindre plus de
jeunes et qu'ils consomment plus de culture québécoise?
M. Lacombe : Bien, mon Dieu!
Il y aurait tellement de choses. Il va falloir aller prendre une bière pour en
parler parce qu'il y a tellement d'angles à aborder dans ce sujet-là. Je vais y
aller rapidement, là, en résumant. Oui, j'ai rencontré Netflix...
M. Lacombe : ...Récemment.
Tout le monde est pour la vertu. Bon, la personne qui s'occupe de Netflix au
Canada est un Québécois, Stéphane Cardin, qui connaît bien le milieu culturel
pour y avoir oeuvré longtemps, spécifiquement, le milieu culturel québécois.
Donc, c'est sûr qu'en même temps, lui, bon, a aussi des impératifs commerciaux
en lien avec l'entreprise qu'il représente, mais j'ai senti une certaine
ouverture aux revendications qu'on a. Mais j'ai aussi senti que le diable est
dans les détails puis que, ces détails-là, bien, on va devoir en parler.
Puis c'est l'écosystème, je pense, dans
lequel on navigue, actuellement. Je fais attention parce que c'est toujours un
sujet délicat, mais c'est l'écosystème dans lequel on navigue, actuellement,
qui date, qui est un héritage de décennies passées, où ces plateformes
n'existaient pas puis où on n'était pas dans un monde numérique comme celui
qu'on connaît, présentement, donc la structure de financement, la question des
droits d'auteur, donc toute la façon dont nos œuvres circulent après avoir été
produites, puis, à la base, la façon dont elles sont financées.
C'est sûr que, parfois, on essaie de faire
rentrer un carré dans un rond, là, puis c'est difficile. Puis, Netflix, c'est
un peu ce qu'ils nous ont dit. Mais, en même temps, je pense que les grandes
plateformes sont capables de faire plus de place au contenu québécois. Moi, je
regarde ce qui se fait, notamment, avec Crave, qui n'est pas parfait, ce n'est
pas parfait ce qui se fait sur Crave, mais, qui, en même temps, donne une place
quand même intéressante au contenu québécois, qui est engagé aussi. Et je pense
qu'on a des leviers à notre disposition.
Encore une fois, on est en train d'y
travailler pour être capables de se tailler une plus grande place. Mais, après,
on peut bien tordre le bras aux grandes plateformes pour qu'elles aient du
contenu, mais, si ce contenu-là, personne ne veut leur revendre, par exemple,
parce qu'il y a des questions de financement, parce qu'il y a aussi toutes les
structures commerciales des entreprises qui produisent... Et, encore là, je
n'en nommerai pas, particulièrement, mais, quand votre modèle d'affaires, c'est
de programmer du contenu original, qui est disponible seulement pour les
abonnés de votre plateforme, ce qui vous sert aussi, et c'est bien correct,
mais à vendre des abonnements au câble ou à Internet, bien, je comprends que le
modèle d'affaires ne se prête pas nécessairement à avoir du contenu partagé sur
une grande plateforme québécoise.
Donc, il y a énormément de défis, il y a
énormément de défis. Mais, moi, je ne veux pas qu'on baisse les bras, et c'est
la raison pour laquelle on est en train de travailler là-dessus, de s'entourer
des meilleurs pour être capables...
La Présidente (Mme Dionne) : En
conclusion.
M. Lacombe : Oui. Là, je
parle longtemps, là, mais on pourrait en parler longtemps.
M. Poulin : Il nous reste
combien de temps?
La Présidente (Mme Dionne) : Il
nous reste une minute 30 s.
M. Poulin : Bien, vous avez
raison, M. le ministre, c'est un chantier qui est énorme. Vous avez parlé de
Crave, on peut parler d'Amazon Prime aussi, qui a diffusé de plus en plus de
contenu québécois. Alors effectivement, il va falloir trouver, peut-être par
moments même, un modèle d'affaires pour s'assurer de rendre le tout encore plus
accessible, entre autres, pour nos jeunes.
Et, ça, c'est important, parce que, dans
nos écoles, on a un défi aussi de présenter des films québécois. On a un défi
également de faire en sorte qu'il y ait un réflexe davantage de se tourner vers
le cinéma québécois auprès de nos jeunes. Alors, il y a des enjeux de promotion
qui sont importants.
Je pense qu'on a réussi, avec les
investissements, à stimuler l'intérêt des jeunes envers la lecture. Vous parlez
de l'année de la lecture, qui est de vos mandats, où on aura un travail à faire
pour approcher la lecture des jeunes, même si c'est bien entamé. Mais il faudra
faire un grand chantier également pour les cinémas, nos séries télé également.
On a des grands, grands succès en séries télé à travers le Québec, mais nos
jeunes peuvent les découvrir peut-être plus facilement.
Et on aura aussi des discussions à voir,
éventuellement, avec le fédéral et Tou.tv et Radio-Canada pour s'assurer que le
fédéral aussi enregistre le fait français, qui est extrêmement important,
également.
La Présidente (Mme Dionne) : En
20 secondes, M. le député ou M. le ministre, 20 secondes.
M. Poulin : Vous pouvez faire
vos remerciements, M. le ministre, dans le 20 secondes.
M. Lacombe : Bien, la beauté
de la chose, c'est qu'on fera ce travail-là ensemble, avec Mathieu, parce
que... avec le député de Côte-du-Sud, pardon, parce qu'on est tous les trois
dans ces dossiers et puis on le fera, évidemment, avec tous les collègues.
Donc, bien, merci, merci à tous pour ces fructueux échanges.
• (18 heures) •
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Le temps est écoulé. Merci beaucoup. Merci pour vos échanges. Donc, le temps
alloué à l'étude des crédits est maintenant terminé. Donc, ce sont les crédits
budgétaires pour les programmes un et deux du portefeuille Culture et
Communications.
Donc, nous allons maintenant procéder à la
mise aux voix des crédits. Le programme un intitulé Direction administration et
soutien à la mission est-il adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Je
note division. Sous division. Le programme deux, intitulé Soutien et
développement de la culture, des communications et du patrimoine, est-il
adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) :
Sous division. Adopté sous division. Donc, en terminant, je dépose les réponses
aux demandes de renseignements des oppositions.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux jusqu'au mardi 2 mai à 9 h 45 où elle
entreprendra l'étude du volet éducation préscolaire, enseignement primaire...
18 h (version non révisée)
La Présidente (Mme Dionne) : ...et
secondaire des crédits budgétaires du portefeuille Éducation.
Alors, merci beaucoup à tous pour votre
discipline. Je vous souhaite une excellente soirée.
(Fin de la séance à 18 h 01)