Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
jeudi 5 mai 2022
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Vol. 46 N° 43
Étude des crédits budgétaires du ministère de l'Enseignement supérieur
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Intervenants par tranches d'heure
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Thériault, Lise
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David, Hélène
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McCann, Danielle
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Thériault, Lise
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McCann, Danielle
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David, Hélène
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Leduc, Alexandre
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Thériault, Lise
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David, Hélène
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McCann, Danielle
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Perry Mélançon, Méganne
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Thériault, Lise
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David, Hélène
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McCann, Danielle
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Chassin, Youri
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Poulin, Samuel
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Guillemette, Nancy
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David, Hélène
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David, Hélène
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Guillemette, Nancy
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McCann, Danielle
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Leduc, Alexandre
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Guillemette, Nancy
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McCann, Danielle
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Leduc, Alexandre
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David, Hélène
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Perry Mélançon, Méganne
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Guillemette, Nancy
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McCann, Danielle
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Perry Mélançon, Méganne
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David, Hélène
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Guillemette, Nancy
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McCann, Danielle
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David, Hélène
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Foster, Émilie
11 h (version révisée)
(Onze heures vingt-trois minutes)
La Présidente (Mme Thériault) :
À l'ordre s'il vous plaît! Donc, ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Enseignement supérieur pour l'exercice
financier 2022‑2023. Une enveloppe de 3 h 30 min a été
allouée pour l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire, avons-nous des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Lemieux (Saint-Jean) est remplacé par Mme IsaBelle (Huntingdon);
Mme Dorion (Taschereau), par M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve); et Mme Hivon
(Joliette), par Mme Perry Mélançon (Gaspé).
Discussion générale
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Merci. Donc, nous allons procéder aux échanges entre les groupes d'opposition
et la ministre. Les temps ont déjà été répartis ce matin. Ça sera, pour l'opposition
officielle, des blocs de 16 min — environ — 7 s,
pour la deuxième opposition et la troisième opposition, 12 min 5 s,
et, pour le gouvernement, à la fin, vous aurez un bloc de 14 min 30 s.
Donc, sans plus tarder, nous allons
procéder aux échanges. Et je cède la parole à la porte-parole de l'opposition
officielle. Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys, la parole est à vous, allez-y.
Mme David : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, Mme la ministre. Bonjour, tous ceux qui
vous accompagnent. Je ne me rappelais pas qu'il y avait autant de monde du
ministère derrière moi quand j'étais assise à votre place. Alors, bonjour à
tout le monde. Il y en a que je reconnais. Évidemment, il y en a... il y a des
nouveaux visages.
Quelle période extraordinaire. Vous êtes
privilégiée, Mme la ministre, d'avoir un ministère aussi important et
intéressant, pour lequel on va... bon, on va... sur lequel on va poser des
questions, évidemment, pendant les prochaines heures. Et, pour moi, ça revêt un
caractère tout particulier puisque ce sera ma dernière fois que je parlerai — à
titre d'élue — que je parlerai d'enseignement supérieur. Alors, quand
même, je veux rendre ça le plus intéressant possible et montrer toute l'importance
de l'enseignement supérieur au Québec dans les années passées, dans la réforme,
dans la Révolution tranquille, depuis ce temps-là, création des cégeps,
création du réseau de l'Université du Québec, développement des universités, l'arrivée
des étudiants internationaux, tous les enjeux que nous vivons, évidemment très
actuels, de pénurie de main-d'œuvre, et tous les cégeps, qu'ils soient en
région, en métropole, dans la Capitale-Nationale et de quelques orientations
linguistiques, et culturelles, et de diversité qu'ils soient.
Alors, je vais commencer effectivement par
quelque chose qui est extrêmement d'actualité et qui me turlupine énormément, c'est
la question des bourses Perspective Québec. Les bourses Perspective Québec ont
été annoncées il y a quelques mois. C'est un concept. C'est un concept de payer
les étudiants pour aller étudier. C'est une sorte de révolution, dans la façon
de voir le fait d'étudier, en enseignement supérieur au Québec. On paie les
étudiants, et, une fois qu'ils sont payés, en génie, ils ont fait l'exercice, que
les droits de scolarité sont payés, que les frais accessoires sont payés, les
frais afférents, les livres, évidemment, l'ensemble de ce que ça coûte, il va
leur rester 8 000 $ dans leurs poches à titre de bonus d'avoir étudié,
dans leurs poches parce qu'ils ont calculé qu'un bac de quatre ans, ça va
donner 20 000 $, et qu'ils étaient... à 12 000 $, ça
couvrait tout, tout, tout. On paie des étudiants pour étudier dans des
programmes contingentés qui ne cherchent pas d'étudiants, qui sont membres d'un
ordre professionnel, qui ne gagnent leur vie, des fois, pas bien du tout, comme
le travail social, pour être beaucoup mieux rémunérés, infirmières, etc.,
enseignants.
Alors, c'est un <choix...
Mme David :
...Alors,
c'est un >choix que vous avez fait. Expliquez-moi philosophiquement
votre vision de ce que c'est, donner des bourses aux étudiants pour étudier, en
plus du système le plus généreux du Canada, probablement même en Amérique du
Nord, qui s'appelle l'aide financière aux études, parce qu'un n'empêche pas
l'autre. Et donc c'est un choix de société que vous avez fait, et je vais
vouloir vous parler des fondements mêmes de ce choix-là, Mme la ministre.
Alors, je vous écoute.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Bonjour.
Bonjour, Mme la Présidente. Très heureuse d'être ici aujourd'hui pour parler
d'enseignement supérieur. Alors, je salue d'abord mes collègues, là, de la
députation, là, du gouvernement, très heureuse de vous avoir aussi parmi nous,
et mes collègues de l'opposition aussi, toujours très heureuse d'échanger avec
vous, c'est toujours très intéressant, et évidemment les membres de mon cabinet
qui sont avec moi, et également les gens du ministère de l'Enseignement
supérieur que... Je dois vous dire, Mme la Présidente, là, puis je ne veux pas
prendre beaucoup de temps, mais il y en a que c'est la première fois que je
vois en personne, hein? Alors, je suis très heureuse de les rencontrer à
l'occasion de l'étude des crédits et je pense qu'on va avoir un échange
intéressant aujourd'hui. Je mentionne que j'ai notre sous-ministre en titre à
ma droite, Mme Paule De Blois, qui vient d'arriver il n'y a pas très longtemps
non plus, et mon chef de cabinet à ma gauche, M. Nicolas Descroix.
Alors, en réponse à la question, les
bourses Perspective, c'est un programme très important et c'est un programme...
On parle d'un investissement... nouveaux investissements en enseignement
supérieur de 1,7 milliard d'ici 2025‑2026, et on s'attend... Notre
vision, c'est d'avoir 36 000 nouveaux diplômés d'ici 2025‑2026 parce
que nous avons une pénurie de main-d'oeuvre très, très importante dans certains
secteurs... de main-d'œuvre dans certains secteurs.
Mme la Présidente, je veux mentionner
aussi la présidente de l'Office des professions. Franchement, là, Mme Legault,
je suis désolée parce que je ne suis pas habituée, là. On fait une étude de
crédits avec l'Office des professions, hein, pas séparément. Alors, désolée,
Mme la Présidente.
Donc, un programme majeur, et les
fondements, Mme la Présidente, c'est que nous avons, au Québec, des secteurs,
et on le sait, et on le voit, actuellement, où on a une pénurie de
main-d'oeuvre importante, et ça fait mal. Ça fait mal à notre société, si on
pense au secteur de l'éducation à la petite enfance, par exemple, dans les
services de garde, si on pense au secteur de la santé, où on a besoin de
davantage de personnel. Alors, c'est pour ça qu'on met en place les bourses
Perspective, pour aller chercher davantage de personnel. Si on pense à
l'éducation au niveau des enseignants, je pense que la démonstration n'a pas à
être faite.
(Interruption)
Mme McCann : Ça va? Et au
niveau des... Oui, je sais qu'on a une musique de fond, là, mais on va essayer
de se concentrer quand même, parce qu'on est portés à l'écouter, cette
musique-là.
Donc, les technologies de l'information, secteur
névralgique, névralgique pour l'ensemble de notre économie, et le génie, dont
je n'ai pas à faire la démonstration, alors ce sont des secteurs qu'on a
identifiés avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité
sociale. On a identifié plusieurs programmes, et notre objectif, c'est de
remédier vraiment à cette pénurie de main-d'oeuvre qui fait très mal au Québec,
de là les bourses Perspective, Mme la Présidente.
• (11 h 30) •
La Présidente (Mme Thériault) :
...équitable dans le temps. Et, pour ceux qui se demandent ce que nous
entendons comme bruit de fond, parce que les gens qui suivent les travaux ne
l'entendent pas, c'est que, ce matin, il y avait une motion de Québec solidaire,
et il y a des Innus qui sont ici dans le parlement, et c'est ça, le bruit de
fond que vous entendez. Les collègues se posent la question. Et je vais joindre
ma voix à la vôtre, Mme la ministre, effectivement, pour souligner la
présidente de l'Office des professions, qui a déjà été députée de Chambly dans
une vie antérieure, donc, qui est au fait de nos règles parlementaires
également.
Donc, Mme la députée de
Marguerite-Bourgeoys, la parole est à vous.
Mme David : Merci
beaucoup. Je connais les lignes du communiqué. Je connais le fait qu'il y a une
pénurie de main-d'oeuvre et je reconnais... Je reconnais qu'il va falloir
diplômer plus de gens, mais je ne comprends toujours pas et je n'ai rien
entendu sur la philosophie de base, du fait que la Coalition avenir Québec a
décidé de <payer...
>
11 h 30 (version révisée)
<15379
Mme
David :
...que la
Coalition avenir Québec a décidé de >payer
les étudiants pour étudier. Ça s'est fait dans des choses exceptionnelles,
antérieurement, comme les infirmières praticiennes spécialisées, parce qu'on
les sortait de leur milieu de travail et qu'elles... il fallait que... c'étaient
des femmes plus vieilles qui devaient revenir à l'université pendant deux ans,
et on leur donnait des bourses de 30 000 $ par année chacune. Mais là
c'est un choix que vous faites de payer des étudiants. Comme en travail social,
qui est déjà de toute façon très contingenté — je parle du
baccalauréat, là, je ne parle même pas de tous les enjeux de techniques de
travail social — ils refusent beaucoup, beaucoup, beaucoup d'étudiants.
Donc ce n'est pas pour les attirer. Puis c'est à peine pour les garder parce qu'ils
peuvent avoir de l'aide financière aux études puis ils savent qu'ils vont avoir
un travail après. Donc c'est un choix. Comme était un choix, en 2002, du premier
ministre, à l'époque, qui était ministre de l'Éducation et qui a demandé aux
universités — et j'y étais, et j'étais dans des fonctions de gestion,
et je me souviens comment ça avait été, je dirais, pas chaleureusement
accueilli — ça s'appelait les contrats de performance. Alors, ici, c'est
le même esprit. On veut que les étudiants performent. Ce n'est pas juste qu'ils
vont avoir une bourse, mais il y a des conditions.
Je veux que vous me parliez de ces
conditions-là. Réputés temps plein, ils doivent réussir tous leurs cours. Alors,
ça va être formidable, la discussion qu'on va avoir. Parce que, quand tu es à
temps plein puis tu dois réussir tous tes cours, ça veut dire que tu es tout à
fait dans la norme, tu es un petit étudiant modèle, une femme, en général, qui
fait tout bien, qui n'est pas une mère monoparentale, qui n'est pas quelqu'un
qui, pour toutes sortes de raisons, est arrivé avec un échec dans un cours. Ça,
les conditions sont extrêmement normatives, et ça, je veux vous entendre sur
ça, Mme la ministre. Pourquoi vous avez choisi ces critères-là?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Bien, oui, les
critères temps plein et réussite, évidemment, c'est parce qu'on veut avoir un
nombre maximum de gens qui sont diplômés. D'ailleurs, la diplomation, avant ça,
en amont, c'est l'inscription, hein, c'est le nombre d'admissions qu'il faut
vraiment monitorer. Parce que ça, ça va débuter à l'automne, ça fait qu'on
regarde actuellement l'augmentation du nombre d'admissions. Et je peux vous
dire, Mme la Présidente, qu'en tout cas c'est positif. Déjà avec les bourses Perspective,
on voit qu'il y a une augmentation de 8,7 % des demandes d'admission
ciblées dans les domaines ciblés, là, par des bourses Perspective au collégial,
et de 21 % à l'université. C'est déjà un résultat intéressant. Alors,
évidemment, on veut diplômer le plus vite possible aussi. Parce que, la pénurie
de main-d'oeuvre, ça ne peut pas attendre, là, alors c'est pour ça qu'on a
demandé que ce soient des gens à temps plein et qui réussissent leur session
pour avoir évidemment la bourse. L'objectif, c'est celui-là.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme la députée.
Mme David : Alors, comment
conciliez-vous l'enjeu 2 de votre plan stratégique, qui est celui de l'accessibilité,
où vous dites que : «La reconnaissance et la prise en compte de la
diversité des personnes et de la pluralité des parcours d'études représentent
une stratégie essentielle pour accroître de façon significative le nombre de
personnes qui accéderont à l'enseignement supérieur. Cette plus grande
accessibilité — page 36 de votre plan — n'est possible
que par une vision inclusive de la réussite individuelle et collective, une
vision qui doit aussi inspirer des lieux d'études et de travail sains et
respectueux pour toutes et pour tous.» Et vous en parlez à plusieurs endroits,
dans ce plan stratégique, sur l'accessibilité, sur la santé mentale, et là, ce
que vous me dites, c'est qu'il faut qu'ils diplôment vite puis il faut qu'ils
soient à temps plein. Comment conciliez-vous la vision humaniste et la vision
utilitariste de ces bourses-là?
Mme McCann : Bien, je pense
que le point de jonction, c'est notre plan de réussite. On a mis sur pied un
gros plan de réussite, 450 millions sur les prochaines années, et il est
très costaud et il est déjà en action. Et, dans ce plan-là, il y a l'accessibilité
mais il y a aussi la persévérance. Et on met des conditions en place pour
accompagner les personnes pour qu'elles diplôment davantage. On sait que notre
taux de diplomation, au niveau universitaire, est quand même relativement bon,
hein, on est à 86 %, au niveau du collégial, on doit s'améliorer. Alors,
on met des stratégies en place, et de là notre plan de réussite, avec
différentes stratégies, pour faire en sorte que nos étudiants diplôment le plus
rapidement possible et qu'on inclue le plus de monde possible dans cette
diplomation. Alors, on a des mesures dans ce sens-là, on a aussi l'aide
financière aux études, là, qui est <généreuse...
Mme McCann :
...Alors,
on a des mesures dans ce sens-là, on a aussi l'aide financière aux études, là,
qui est >généreuse, la députée de Marguerite-Bourgeoys l'a mentionné, et
je pense que ça aussi, parce que c'est une aide financière, va contribuer à la
diplomation de davantage de personnes.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Mme David : Mais, en tout
respect, il y a beaucoup de contradictions. Parce que, quand vous dites qu'on
va accompagner par un plan de réussite, il faut avoir été dans le milieu
universitaire comme je l'ai été très longtemps pour savoir qu'il y a des
étudiants qui ne peuvent pas étudier à temps plein pour toutes sortes de
raisons. Il y a des mères monoparentales et, on le sait, il y a de plus en
plus... Et, quand j'avais réinvesti une aide financière aux études, les
associations étudiantes, c'était leur première priorité, de mieux accompagner
les mères. Ça, ça ne fait pas partie d'un plan de réussite, que de dire :
Bien là, n'ait pas d'enfant. À moins que ça fasse partie du plan de réussite.
La deuxième question, c'est la question de
la santé mentale. Moi, j'ai vu des étudiants en médecine, là — ce
n'est quand même pas des cotes R à 21, là, pour être admis en médecine — qui
avaient des problèmes de santé mentale — on sait, le stress,
l'anxiété, etc. — et qui, avec la contribution de la Faculté de
médecine, avaient un plan d'études qui faisait en sorte qu'ils n'étaient pas à
temps plein pour pouvoir réussir. Là, vous êtes en train de dire que, si ça
arrive en criminologie, en travail social, avec des étudiants en sciences de l'éducation,
en soins infirmiers, tous ces étudiants-là, automatiquement, vont être exclus
du programme de bourses Perspective Québec?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, Mme la
Présidente, je pense qu'au niveau de la santé mentale, les étudiants, s'il y a
un gouvernement qui a fait beaucoup, c'est bien le nôtre. D'ailleurs moi, je
peux vous dire que, quand j'ai... je suis entrée, là, à l'Enseignement
supérieur, une des premières choses que j'ai faites, c'est de rencontrer les
associations étudiantes. Et les associations étudiantes ont été celles qui
m'ont le plus sensibilisée, tout au long du mandat, sur la problématique de la
santé mentale. Et on a mis en place un gros plan, hein, on l'a annoncé l'année
dernière, 60 millions sur quatre ans, et on ajoute même, cette année, 35 millions
sur cinq ans. Alors, c'est quand même des efforts considérables qu'on fait.
Puis, Mme la Présidente, j'ai eu
l'occasion, moi, de faire la tournée des établissements. Je n'ai pas terminé,
là, mais j'en ai fait plusieurs. Les gens m'ont dit merci. Ils m'ont dit :
Écoutez, grâce à ces budgets-là, on a pu mettre en place des mesures de prévention,
de promotion, on a pu ajouter des services de psychologues, d'intervenants et, de
façon plus bonifiée, on a vu aux besoins des étudiants qui ont des problèmes de
santé mentale.
La Présidente (Mme Thériault) : En
30 secondes.
Mme David : J'entends bien
votre réponse sur la santé mentale mais vous ne me dites pas qu'ils vont être
inclus dans le programme. Ils sont exclus de facto s'ils ne sont pas à temps
plein?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Le programme est
clair là-dessus, que c'est pour des étudiants à temps plein et qui réussissent
leur session.
Mme David : Voilà. C'est
digne des années 60, à peu près, ou 50, quand c'était l'élite qui allait à
l'université puis au collège, puis ils étaient tous à temps plein parce que les
parents payaient. Là, c'est l'État qui paie, mais c'est profondément injuste
pour toute une catégorie d'étudiants.
Mme McCann : C'est des
mesures extraordinaires pour une situation extraordinaire.
La Présidente (Mme Thériault) : ...de
temps... je n'ai plus de temps au bloc. Donc, je me tourne maintenant du côté
de la deuxième opposition, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve. 12 min 5 s
à votre disposition.
• (11 h 40) •
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, Mme la ministre. Bonjour à toutes les personnes qui vous
accompagnent.
Je veux poursuivre sur la lancée des
bourses Perspective. Et je voudrais d'ailleurs saluer, dans le fond de la
salle, des gens qui sont venus aujourd'hui assister à cette période de
questions, notamment de la technique en travail social et du bac en psychoéducation,
si je ne me trompe pas. Je ne sais pas si tout le monde est arrivé, mais bref,
bienvenue. C'est votre parlement à vous aussi et vous avez toute la légitimité
d'être là.
Quand vous avez lancé le programme bourses
Perspective, Mme la ministre, ça a été, grosso modo, applaudi dans la plupart
des secteurs que vous avez identifiés, mais visiblement, vous en avez oublié. Et
il y a plusieurs groupes qui se sont mobilisés, là, j'ai nommé technique de
travail social, bac en psychoéducation, mais il y a également la technique en
analyse biomédicale et le baccalauréat en pratique sage-femme. Je vous dirais
que c'est les quatre principaux, là, qui ont sorti du lot dans les derniers
mois pour se mobiliser. Il y a une pétition, notamment, la pétition de travail
social, 8 400 noms, quand même, qu'on a déposée ici, au salon bleu.
On a demandé l'étude de cette pétition-là en séance, qui se tient bien sûr à
huis clos, comme le veulent nos procédures. Et on s'est fait dire, en micro
fermé — et c'est ça que j'aimerais entendre de votre bouche
aujourd'hui, si c'est à micro ouvert, c'est toujours la même version — on
s'est fait dire que c'était allé quand même assez vite, les bourses
Perspective, il fallait agir rapidement, on construisait l'avion en vol, pour
reprendre l'expression chère à notre premier ministre, mais qu'il allait y
avoir des révisions. Donc est-ce que c'est toujours le cas? Est-ce que vous
confirmez ce qu'on s'est fait dire, à ce moment-là, qu'il y aura révision du
programme Perspective et qu'il pourrait y avoir ajout de d'autres programmes
qui n'ont pas été inclus dans la première <version
M. Leduc :
...programmes
qui n'ont pas été inclus dans la première >version?
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la ministre.
Mme McCann : Oui. C'est
certainement possible parce que c'est un programme qui est évolutif. Donc il
pourrait y avoir révision. Je ne peux pas l'affirmer aujourd'hui en termes de
savoir à quel programme il pourrait être ajouté. Mais il faut savoir que
l'évaluation qui a été faite, c'est par des ministères, hein, qui ont vraiment
un regard sur ces programmes-là. Par exemple vous nommez technique de travail
social, moi, je suis bien consciente, on a eu même des discussions là-dessus, c'est
sûr que c'est le ministère de la Santé et des Services sociaux aussi, hein, qui
nous dit est-ce qu'on va de l'avant avec ce programme-là. À ce moment-ci, on a
des discussions, alors est-ce que ce sera révisé, je ne peux pas vous
l'affirmer, mais il y a des discussions à ce niveau-là avec le ministère de la
Santé et des Services sociaux. En attendant, bien, il faut dire qu'il y a des
bourses qui sont données au dernier stage, hein, dont peuvent se prévaloir des
étudiants en technique de travail social et aussi ceux qui sont en baccalauréat
pour la pratique sage-femme. Alors, ces bourses demeurent, actuellement. Mais,
pour la question du député, Mme la Présidente, ce n'est pas exclu qu'il y ait
révision du programme, certainement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le député.
M. Leduc : Parlons-en du
ministère de la Santé et des Services sociaux. Vous n'êtes pas sans savoir, Mme
la ministre, que toute la campagne qu'a menée le groupe notamment en technique
de travail social s'est déployée à plusieurs égards. Il y a l'APTS, le
syndicat, hein, qui les représente, une fois qu'ils ont obtenu un emploi, qui
les a appuyés de manière très solide, et ils ont recueilli de nombreuses
lettres d'appui de CIUSSS et de CISSS. On peut dire, hein, ça fait un peu
partie du ministère de la... Services sociaux... de la Santé et des Services
sociaux, pardon. Je vous en lis un extrait, là, du CISSS de
l'Abitibi-Témiscamingue, Mme Caroline Roy, elle dit : «Tout comme
vous, nous croyons que des bourses d'études offertes aux étudiants du programme
de technique de travail social les inciteront à s'y inscrire. Les techniciens
en travail social font partie des acteurs essentiels dans plusieurs de nos
secteurs cliniques. La formation de la relève est absolument nécessaire dans le
contexte.» Est-ce que, ça, ça va être pris en compte dans vos critères pour
élargir à d'autres programmes les bourses Perspective?
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, on va
vouloir évaluer, de la meilleure façon possible, là, les programmes qui
pourraient être admissibles. Puis je dois vous avouer que, la technique en
travail social, c'est probablement le programme dont j'ai entendu le plus
parler par rapport aux bourses Perspective, dont... vous m'en avez parlé, alors
je pense qu'on va poursuivre notre travail avec le ministère de la Santé,
là-dessus, et des Services sociaux. Et, au moment où il y aura révision du
programme de bourses Perspective, moi, je pense que les programmes que vous
nommez, ce seront probablement les premiers que nous allons revoir.
M. Leduc : ...leur dire
quand il y aura une révision. Intéressant. Avez-vous déjà une date de cette
révision? Qu'est-ce qui est prévu? On parle de six mois, on parle d'un an?
Parce que là, la rentrée arrive, là. En septembre, les inscriptions, les
deuxième tour, troisième tour, je ne me rappelle plus où est-ce qu'on est
rendus, c'est déjà en cours. Est-ce que ça va... Est-ce que la révision va
arriver assez vite pour qu'on puisse les inclure pour septembre?
Mme McCann : Mme la
Présidente, je ne peux pas, absolument pas donner de date aujourd'hui parce que
je ne suis pas la seule, là, qui est impliquée dans le dossier. C'est vraiment
un effort, là, de plusieurs ministères, et donc je ne peux pas vous donner une
date, à ce moment-ci. Est-ce que ce sera fait pour la prochaine session? Je ne
peux pas vous le dire.
M. Leduc : O.K. Donc, on
ne le sait pas pour l'instant, pour la prochaine session, mais est-ce qu'on
peut au moins s'entendre que ça va se faire, quoi, dans... au maximum dans un
an? Est-ce qu'un an, là, on commence à avoir un délai raisonnable?
Mme McCann : Bien,
écoutez, je comprends votre question, là, mais ce que je peux vous dire, c'est
que c'est un processus évolutif, donc on n'attendra pas 10 ans pour le
réévaluer.
M. Leduc : O.K. Donc un
délai raisonnable. On ne ferme pas la porte à un changement pour septembre par
exemple?
Mme McCann : Bien, on ne
ferme pas la porte à rien, mais il faut... il faut être réalistes, là, vous
savez, il reste peu de temps, alors on va se dire dans un délai raisonnable.
M. Leduc : Parfait.
J'aimerais terminer, peut-être, sur ce bloc-là. Évidemment, là, on a parlé
beaucoup de technique de travail social, mais je vous ai nommé trois autres
programmes, hein, technique d'analyse biomédicale, qui avait également déposé
une pétition, baccalauréat en psychoéducation, bac de pratique sage-femme, qui
également se sont beaucoup mobilisés. J'aimerais conclure cette section-là, Mme
la ministre, en vous demandant si vous seriez ouverte à les rencontrer, les
représentants de ces quatre groupes. Ils vont venir, tantôt, prendre la parole
ici. Peut-être qu'aujourd'hui, là, on est un peu à la dernière minute, mais
accepteriez-vous de les rencontrer rapidement, dans les prochaines semaines,
afin d'entendre vraiment leurs revendications, leur argumentaire sur pourquoi
ils trouvent que leur programme est justifié au Québec, pourquoi ils trouvent
que c'est important de combler la pénurie de main-d'œuvre dans leur domaine
aussi? Bref acceptez-vous de les rencontrer?
La Présidente (Mme Thériault) :
...
Mme McCann : Écoutez, ça
va me faire plaisir évidemment, dans la mesure du possible. Mais ce que je peux
leur dire, là, parce que vous dites qu'ils sont ici présents — d'ailleurs,
je les salue — est que mon cabinet est toujours disponible pour eux.
Ils peuvent rejoindre mon cabinet certainement. Et, nous, ce qu'on veut, c'est
faire un travail rigoureux. Alors, s'ils ont des éléments à transmettre à mon
cabinet, la porte est ouverte, le <téléphone...
Mme McCann :
...porte
est ouverte, le >téléphone est ouvert, alors ils peuvent contacter mon
cabinet. J'ai mon chef de cabinet avec moi aujourd'hui, mes conseillères sont
là aussi pour eux, donc ça va nous faire plaisir de recevoir leurs commentaires.
M. Leduc : Parfait. Puis
je...
Mme McCann : Et on a bien
noté les quatre domaines.
M. Leduc : Je le connais
bien, votre chef de cabinet — je le salue — dans une autre vie.
Puis c'est vrai que vous avez été disponible pendant votre mandat, Mme la
ministre, je vous le remercie. Mais vraiment, aujourd'hui, ma question, c'était
plus pour vous. Je sais qu'ils ont déjà parlé avec des gens du cabinet. Est-ce
que vous acceptez, dans les prochaines semaines, de rencontrer des
représentants de ces quatre programmes là?
Mme McCann : Dans la mesure
du possible, là, je vais tenter de les rencontrer. Vous savez, la fin de
mandat...
M. Leduc : Ça bouge.
Mme McCann : ...ça bouge
énormément, alors je ne veux pas non plus les décevoir. Mais ce que je veux
leur dire, par exemple, c'est qu'on va étudier avec rigueur leurs demandes pour
une révision.
M. Leduc : Parfait. Je...
C'est bien entendu. Merci de votre ouverture.
Prochain sujet, Mme la ministre. Et peut-être
qu'on pourra avoir Mme Legault, de l'ordre des professions, qui pourra
commenter également dans le temps qu'il me reste. On l'a évoqué plus tôt
aujourd'hui au salon bleu, notamment, l'ordre des ostéopathes, qui faisait un
point de presse ici, il y a quelques instants, d'ailleurs. Je les ai rencontrés
il y a quelques semaines. J'ai appuyé leur démarche. Et, il faut le dire, c'est
long. C'est lent. C'est extrêmement lent. On a l'impression, peut-être que vous
pourrez me corriger, qu'on pellette en avant ce problème, cet enjeu... je dis «problème»,
ce n'est pas un problème, c'est un enjeu, qu'on le pellette, qu'on le pellette,
qu'on le pellette. Est-ce qu'on peut s'attendre à de l'action rapide pour avoir
un ordre des ostéopathes dans les prochaines semaines, dans les prochains mois?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Alors, je vais
donner, oui, si les gens me le permettent, la parole à la présidente de l'OPQ,
mais, avant, je vais faire quelques commentaires. Parce que j'ai... je prends
un intérêt très important à ces demandes, là, d'encadrement ou de rehaussement,
des demandes de modification législative. Bon, les ostéopathes, c'est sûr qu'un
travail comme ce qui est demandé, quand on fait une demande comme celle de
l'association des ostéopathes, c'est... c'est long. C'est vrai que c'est long.
On doit le dire, là, le reconnaître, ce n'est pas un travail de quelques mois,
c'est un travail de quelques années. L'Office des professions a travaillé très
fort dans ce dossier, la présidente de l'office va vous en parler, et c'est un
dossier qui chemine bien. Et que j'aurai probablement, dans un avenir
raisonnable, une proposition là-dessus pour les demandes de l'association des
ostéopathes.
Alors, Mme la Présidente, si les... si
vous êtes d'accord, si vous l'autorisez, je vais donner la parole à la
présidente de l'Office des professions.
La Présidente (Mme Thériault) : Il
y a le consentement. Il reste un peu plus de trois minutes au bloc.
M. Leduc : Il va falloir,
pour intervenir après, bien sûr. Donc, oui.
La Présidente (Mme Thériault) : Vous
allez être en interaction avec Mme la Présidente. Je vais vous demander de
décliner votre identité, s'il vous plaît, avec le titre exact pour des fins
d'identification au Journal des débats.
Mme Legault (Diane) : Diane
Legault, présidente de l'Office des professions du Québec.
La Présidente (Mme Thériault) : Bienvenue
parmi nous. Allez-y.
Mme Legault (Diane) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, en effet, la création d'un ordre professionnel, c'est
l'aboutissement de travaux de longue haleine lorsque les conditions sont réunies
et favorables, là.
Les deux derniers ordres qui ont été
créés, c'est l'ordre des sexologues en 2013, puis l'ordre des criminologues en
2015. Et puis ils sont créés par lettres patentes après 13... à peu près 12, 13 ans,
O.K.? Alors, c'était suite au rapport de Dr Trudeau, qui disait : Il
fallait revamper la santé mentale. Alors, le rapport était en 2003. Il y a eu
une loi, qui a été adoptée en 2009, qu'on appelait, dans le temps, puis qu'on
appelle encore un peu, dans le folklore, le p.l. n° 21. Suite à cette
loi-là, eh bien là, il y a eu un coup d'envoi pour que des travaux, là,
s'activent très... plus intensément. Puis, à partir de 2010, là, il s'est passé
quatre ans, là, pour l'ordre des sexologues puis ensuite, bien, comme je vous
dis, six ans pour l'ordre des criminologues. Pour les ostéopathes, je veux vous
rassurer puis vous dire que c'est un dossier qui est très actif. Et il s'est
fait beaucoup de travaux, au cours des dernières années, et notamment une
consultation publique qui s'est tenue en 2020 et il y a eu à peu près 150 mémoires
qui ont été déposés et analysés.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le député.
Mme Legault (Diane) : Maintenant,
si le dossier est dans l'état...
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Thériault) : Je
dois... Je dois vous interrompre parce que le temps va très vite.
Mme Legault (Diane) : Excusez-moi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Donc M. le député a des questions. Allez-y.
M. Leduc : Oui. Il me reste
très, très peu de temps. Une dernière question. Vous pourriez ensuite conclure
évidemment. Si j'ai bien compris, il n'y a pas de nouveaux ordres depuis six
ans, depuis 2015 ou 2016. Ça fait quand même beaucoup de temps.
Mme Legault (Diane) : 2015.
M. Leduc : 2015. Depuis sept
ans alors. Ils sont présents parmi nous, je les ai vu rentrer tantôt, les gens
des ostéopathes. On a cru comprendre que ce n'était pas toujours facile d'avoir
des communications directes avec votre bureau. Est-ce qu'ici, là, devant eux,
devant nous, vous pouvez vous engager à les rencontrer rapidement et à régler
la situation rapidement?
Mme Legault (Diane) : Je vais...
Je voulais vous donner les informations additionnelles sur les enjeux...
M. Leduc : On y a.
Mme Legault (Diane) : ...en
lien avec le... avec la création de l'ordre...
La Présidente (Mme Thériault) : 40 secondes.
Mme Legault (Diane) : Combien?
La Présidente (Mme Thériault) : En
40 secondes.
Mme Legault (Diane) : En 40 secondes.
Il y a des <conditions...
La Présidente (Mme Thériault) :
40 secondes.
Mme Legault (Diane) :
Combien?
La Présidente (Mme
Thériault) :
En 40 secondes.
Mme Legault (Diane) :
En
40 secondes. Il y a des >conditions importantes qui ne sont pas
remplies à ce moment-ci. On pourra en reparler.
M. Leduc : Comme par exemple?
Mme Legault (Diane) : Le fait
que, bon, actuellement, les 410 000 professionnels, au sein du
système professionnel, là, qui oeuvrent, là, ils ont un diplôme d'État. Ils ont
soit un D.E.P., s'ils sont infirmières auxiliaires, un D.E.C., un bac, une
maîtrise ou un doctorat. Il n'y a pas, au moment où on se parle, de diplôme en
ostéopathie au Québec. Alors, ça, c'est un... c'est un véritable enjeu. Premier
enjeu.
Deuxième enjeu, l'ostéopathie... l'exercice
de l'ostéopathie, ça a beaucoup de connexité avec beaucoup d'ordres qui
exercent aujourd'hui. Alors, là, il y a du travail à faire.
La Présidente (Mme Thériault) : Il
n'y a plus de temps.
Mme Legault (Diane) : Mais je
n'ai plus de temps. C'est sûr? Non?
La Présidente (Mme Thériault) : Je
n'ai plus de temps. Désolée.
Mme Legault (Diane) : Excusez-moi.
La Présidente (Mme Thériault) : Le
bloc est terminé pour le deuxième groupe d'opposition. Donc, on revient du côté
de l'opposition officielle. Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys. 16 min 7 s.
Mme David : Oui. Alors, je
continue sur les bourses Perspective Québec, parce que ça me fait vraiment
beaucoup, beaucoup réfléchir et c'est un grand, grand changement dans la
réflexion sur même les études postsecondaires.
Je continue sur les étudiants qui ne
peuvent pas étudier à temps plein et sur le caractère extrêmement conservateur
et normatif des critères. Un étudiant qui a un handicap physique, et j'en ai
beaucoup côtoyé, qui ne peut pas être à temps plein, il a besoin du transport
adapté, il a... un étudiant, une mère de famille ou un père de famille qui a
deux enfants en bas âge, dont un, peut-être, a des difficultés, ne peut pas
être à temps plein, quelqu'un qui souffre d'un trouble de TDAH, un... On a
tellement fait beaucoup pour donner accès à l'université pour les EHDAA. Vous
avez beau avoir tous les plans de réussite au monde, comment vous allez
expliquer à ces gens-là qu'ils sont exclus de toutes les possibilités d'avoir
une bourse Perspective Québec?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Oui. Bien, Mme
la Présidente, je pense qu'il faut revenir à l'aide financière aux études parce
que l'aide financière aux études est très généreuse au Québec. Et tant mieux,
parce qu'on veut avoir le maximum, le maximum d'étudiants. Alors, il y a
beaucoup, beaucoup d'éléments où on ouvre la porte à des étudiants qui sont
dans des situations particulières pour avoir accès à l'aide financière aux
études, par exemple, l'étudiant qui a un enfant âgé de moins de 12 ans,
l'étudiante qui est enceinte d'au moins 20 semaines, l'étudiant qui a des
contraintes sévères à l'emploi au sens de la Loi sur l'aide aux personnes et
aux familles, l'étudiant qui ne peut pas poursuivre ses études à temps plein
pendant plus d'un mois parce qu'il a des troubles graves à caractère épisodique
suite à des problèmes de santé physique ou des problèmes de santé mentale
permanents, majeurs, constatés par un certificat médical. Donc, Mme la
Présidente, l'aide financière aux études, là, c'est pour ces étudiants-là.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme la députée.
Mme David : Bien, je trouve
ça... Je suis très déçue de la réponse parce qu'on les met dans la catégorie de
l'aide financière aux études.
Question rapide : Est-ce qu'un
étudiant qui a une bourse Perspective Québec a le droit d'avoir aussi l'aide
financière aux études?
Mme McCann : Oui. Alors deux
choses.
Mme David : Rapidement.
Mme McCann : Deux choses... Deux
choses, oui, et je reviens sur l'autre point. La liste des personnes, que j'ai
faite, ont aussi droit aux bourses Perspective. Ce que je dis, c'est que les
personnes que j'ai nommées et qui ont droit à l'aide financière aux études ont
aussi droit à des bourses Perspective. Et une personne qui reçoit une bourse
Perspective peut avoir l'aide financière aux études et vice versa.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme la députée.
Mme David : Vous omettez une
chose. C'est qu'elle peut avoir la bourse Perspective dans la mesure où elle
est à temps plein.
Mme McCann : Non. Elle peut
avoir la bourse Perspective même si elle n'est pas à temps plein. Parce que les
critères... Mme la Présidente, pour expliquer clairement, les critères sont les
mêmes pour les bourses Perspective que pour l'aide financière aux études. Je
veux... Je veux être sûre que ma collègue comprend bien mon propos.
Mme David : Bien, alors, ce
que vous êtes en train de dire, parce que ce n'est pas écrit nulle part comme
ça, aussi clairement, c'est qu'on sait que, pour des étudiants en situation de
handicap, quand ils ont un code et qu'ils sont reconnus, peuvent être réputés
temps plein même s'ils ne sont pas à temps plein? Je vois votre directeur de
cabinet... Mais, ça, ce serait très bon qu'on le dise, que ces étudiants-là... ce
n'est pas nécessairement bon pour les mères de famille, ce n'est pas... C'est
ceux qui ont des codes. Est-ce que vous avez... vous êtes d'accord avec moi?
Mme McCann : Bien, écoutez,
ce que ça dit, là, dans le fond, c'est que, notre programme de bourses
Perspective, il est très <inclusif...
Mme McCann :
...dit,
là, dans le fond, c'est que, notre programme de bourses Perspective, il est
très >inclusif, et il est aussi inclusif que l'aide financière aux
études. Donc, les gens qui sont... qui peuvent avoir l'aide financière aux
études avec les critères que j'ai nommés, peuvent avoir les bourses
Perspective. Et ça s'ajoute.
Mme David : Ça s'ajoute.
Mais allons voir d'une autre façon. Si, derrière vous aujourd'hui, c'étaient
des étudiants en musique, en art dramatique, en philosophie puis en
anthropologie, qu'est-ce que vous leur diriez, à eux, qui sont vraiment des
étudiants de catégorie B, là?
Mme McCann : Bien, je
leur dirais que je n'emploierais absolument pas ce terme-là. Au contraire,
notre société... notre société a besoin...
Mme David : Bien, eux
autres, c'est l'aide financière aux études puis c'est tout.
Mme McCann : Je m'excuse,
là, Mme la Présidente, notre société, et je le dis haut et fort, a besoin de
toutes les disciplines, toutes les disciplines. Mais nous avons actuellement,
au Québec et dans le monde, une situation extraordinaire. Regardez ce qui se
passe en santé, là, c'est très fragile. Nous avons besoin de faire un effort,
tout le monde, alors on le fait au niveau de l'enseignement supérieur, on le
fait en immigration, on le fait dans d'autres sphères. Mais l'enseignement
supérieur est là pour aider notre société. Nos jeunes, c'est l'avenir du
Québec. Alors, je dis aux étudiants qui sont dans la salle, qui ne sont pas
dans les disciplines ciblées, qu'ils sont très importants, qu'ils sont là pour,
vraiment, bâtir notre société aussi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, merci, Mme la ministre. Mme la députée.
• (12 heures) •
Mme David : Écoutez, ce
que j'entends, quand même, c'est que, les étudiants, c'est important de faire
autre chose, comme de la philosophie, comme de l'anthropologie, comme de la
musique, des sciences politiques, mais on n'a pas... eux autres ne seront pas
aidés parce que, ça, il n'y a pas de pénurie de main-d'œuvre. On n'a pas besoin
d'eux d'un niveau aussi vital que d'avoir des doctorants en psychologie, qui
ont déjà accès à plein de grosses bourses aussi, quand ils font de la
recherche, pas quand ils sont dans un programme de Psy.D. Ça, c'est autre
chose.
Mais ça crée quand même — et c'est
dit, plusieurs l'ont dit — une discrimination à deux niveaux. Discrimination
entre les disciplines qui ne sont pas en pénurie de main-d'œuvre, donc le seul
critère, c'est pénurie de main-d'oeuvre, mais ça se peut qu'on ait des pénuries
de très bons musiciens qui font rayonner le Québec à la grandeur de la planète,
ils n'auront jamais accès à ça, et puis une bisbille incroyable entre les
disciplines.
Un exemple, c'est tous ceux qui sont
derrière vous, qui ne sont pas représentés dans les bourses, comme technique de
travail social, et bien d'autres. Il y en a eu en génie. Il y en a eu en plein
de domaines. Et là, évidemment, ça crée quoi? Ça crée des départements qui vont
se cannibaliser les uns les autres. Ça crée des départements qui vont avoir
beaucoup plus de professeurs. Ça crée des départements qui disent : On ne
peut pas en prendre plus, on est déjà contingentés puis on manque de
professeurs.
Alors, tu as les étudiants riches, puis tu
as les étudiants pauvres, puis tu as les professeurs, puis les départements,
qui vont avoir beaucoup plus de professeurs, puis les autres, on ne les paie
pas, puis on ne donne pas de nouveaux professeurs. 500 professeurs en génie,
500, pas 500 professeurs en anthropologie. Peut-être qu'on a besoin aussi
d'avoir d'autres disciplines. Il y a plein de gens ici, qui ont étudié dans d'autres
disciplines, ils n'auront jamais accès à ça.
Alors, je repose la question :
Comment vous pouvez vivre avec ce deux poids, deux mesures et cette
philosophie? Parce que c'est une philosophie de l'éducation, dont il est
question, dans le fond.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, Mme
la Présidente, moi, j'ai beaucoup de respect pour ma collègue, là, on a eu
beaucoup d'échanges ensemble, mais je dois dire que je trouve malheureux l'angle
qui est pris par ma collègue aujourd'hui. Je vais rétablir les faits, là.
Moi, je veux dire à tous nos étudiants,
que j'apprécie énormément d'ailleurs, je peux dire que ça a été un mandat, pour
moi, en Enseignement supérieur, que j'ai vraiment apprécié. Parce que j'ai eu
contact aussi avec des étudiants, notre jeunesse que nous, au Québec, là, on
peut être fiers. On peut être fiers, parce qu'on est, au Canada, l'endroit où
on a les frais de scolarité les plus bas, Mme la Présidente. Et ça, là, je dis
aux étudiants : Allez voir les données. On est les plus bas. Je pense c'est
l'Île-du-Prince-Édouard qui est plus basse que nous. Le reste, là... Et
regardez l'Ontario, les frais de scolarité, trois fois plus chers, Mme la
Présidente. On peut être fiers, nous, de notre système en enseignement
supérieur.
Puis on a l'aide financière aux études la
plus généreuse au Canada, la plus généreuse. Nous, là, ce qu'on fait, on donne
des bourses, Mme la Présidente, en majeure partie. On donne des prêts mais les
bourses sont très généreuses. Ailleurs au Canada, c'est davantage des prêts, on
doit les remettre. On a même donné congé d'intérêt sur les prêts qu'on a donnés
cette année et l'année dernière.
Mme la Présidente, moi, je vous dirais,
pour bâtir une <société...
>
12 h (version révisée)
<17887
Mme
McCann :
...on a donné cette année et l'année dernière.
Mme la Présidente, moi, je vous dirais,
pour bâtir une >société, ça demande toutes les disciplines. On a une
situation d'urgence actuellement dans certaines disciplines que j'ai nommées,
et il faut y voir. Il faut y voir aussi pour l'ensemble des étudiants qui
vivent en société comme nous pour qu'on ait une société solide et qu'on puisse
donner les services nécessaires.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Mme David : Oui. Dans une
fiche que le ministère nous a transmise, il est dit, dans l'analyse d'impact d'inclusion
d'un programme d'études, que les bourses peuvent aider à la valorisation des
titres universitaires et améliorer l'employabilité des étudiants bénéficiaires.
Alors là, vous allez m'expliquer ce que ça veut dire, «les bourses peuvent
aider à la valorisation des titres universitaires».
Mme McCann : Bien, Mme la
Présidente, je vais demander à ma collègue de m'expliquer à quel endroit elle
lit parce que, là, je veux comprendre le contexte...
Mme David : Ministère de l'Enseignement
supérieur, étude des crédits, note ES-122.
Mme McCann : Et quelle était
la question de cette note?
Mme David : C'était l'analyse
d'impact d'inclusion d'un programme d'études. Le MESS a effectué une veille
stratégique sur les études ainsi que les évaluations, etc., et des études ont
souligné que la combinaison de bourses et d'aide pédagogique a permis des gains
significatifs en termes d'inscription, persévérance, diplomation. Par ailleurs,
les bourses peuvent aider à la valorisation des titres universitaires et
améliorer l'employabilité des étudiants. La première partie, qu'est-ce que ça
veut dire? En quoi une bourse peut aider à la valorisation d'un titre
universitaire?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Bien, je vais
revenir à ce que je disais tout à l'heure, Mme la Présidente. Là, on sort un
énoncé. Je comprends, là, la question. Je la comprends à sa face même, mais je
réitère, Mme la Présidente, que le but de ces bourses Perspective, c'est d'attirer
davantage d'étudiants parce que c'est catastrophique dans certains domaines, Mme
la Présidente. Prenez en technologies de l'information, là, on a eu des appels
d'alarme, des signaux d'alarme depuis que je suis entrée, moi, à l'Enseignement
supérieur, qu'on ne soit plus capables de fonctionner si on n'a pas
suffisamment de gens en technologies de l'information. Ma collègue le sait, c'est
un domaine de base, les technologies de l'information. En santé, j'en ai parlé
beaucoup. En éducation...
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
Mme la ministre. Je dois équivaloir le temps.
Mme McCann : Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme David : En sciences de l'éducation...
Il y en a beaucoup, de monde qui veulent aller en sciences de l'éducation. Il y
a toutes sortes de problèmes en amont qui n'ont rien à voir avec l'argent, en
tout respect : qualité du français, épreuve... la cote R au cégep, l'attractivité
du programme. Après ça, un nombre incroyable lâche après cinq ans qu'ils ont
été professeurs parce que, là, ce sont les conditions de travail... Les
infirmières disent la même chose, les conditions de travail... J'étais sur la
commission d'enquête sur la DPJ, les conditions de travail pour les formidables
techniciennes en travail social... Ce n'était pas une question de bourses à ce
moment-là. C'était une question de conditions de travail.
Alors, je répète ma question parce que, si
vous lisez bien... Moi, je vais vous dire comment je lis «les bourses peuvent
aider à la valorisation des titres universitaires», j'ai mis comme note :
Comment ça, ce ne sont pas des bourses au mérite? Alors, en quoi ça peut
valoriser le titre universitaire? Qu'est-ce que ça veut dire, «les bourses
valorisent»? Vous dites : Je comprends bien. Alors, c'est quoi, votre
lecture de «les bourses peuvent aider à la valorisation des titres
universitaires»?
Mme McCann : Mme la ministre.
Mme McCann : Est-ce qu'on
parle des bourses Perspective? Je présume que oui, hein, parce que j'ai vu ça
dans le libellé, bon, bien...
Mme David : ES-122, vous avez
beaucoup de monde, là.
Mme McCann : Oui, oui, je l'ai
devant moi, là, Mme la Présidente, parce que je viens de voir ça, «ministère de
l'Enseignement supérieur, demande de renseignements particuliers». Alors, je l'ai
devant moi, et on dit que... On parle de valorisation, d'attraction, de
rétention, de diplomation et d'insertion. Bien, ce sont tous des éléments
que...
Mme David : ...là, deux sur
deux, là.
Mme McCann : Oui, deux sur
trois.
Mme David : Le dernier
paragraphe... l'avant-dernier paragraphe, f, l'analyse d'impact.
Mme McCann : Bon, attendez,
on va me la transmettre. On va... Bon, parfait, oui, «peuvent aider à valoriser...»
Oui, parce qu'on veut attirer davantage d'étudiants dans ces domaines. Moi, c'est
comme ça que je l'interprète, c'est qu'évidemment... Écoutez, quand j'ai
rencontré les associations étudiantes, un des éléments qu'ils m'ont rapporté le
plus souvent, c'est la situation financière des étudiants. C'est un facteur
vraiment d'attraction. Alors, nous, là, comme j'ai dit tout à l'heure, on a les
frais de scolarité les plus bas, on a l'aide <financière...
Mme McCann :
...comme
j'ai dit tout à l'heure, on a les frais de scolarité les plus bas, on a l'aide >financière
aux études la plus généreuse puis on ne se cache pas de ça. On en est très
fiers. On ajoute les bourses Perspective pour attirer...
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
Mme la ministre. Il vous reste un petit peu moins de deux minutes pour le bloc,
Mme la députée.
Mme David : Merci. Bien,
justement, moi, j'ai lu : «Les bourses peuvent aider à la valorisation des
titres universitaires», comme si on valorisait le titre parce que les étudiants
qui le fréquentent sont payés. Il y a quelque chose qui n'a pas de bon sens.
Une bourse, là... Dans la vie, avoir une bourse, demandez aux étudiants, c'est
des bourses au mérite, d'habitude. Les prêts et bourses, c'est autre chose. Les
prêts et bourses, c'est autre chose. On a une partie bourse. On a une partie
prêt. Mais une bourse, d'habitude, c'est une bourse au mérite et ça valorise
l'étudiant, alors qu'ici il n'y a pas de critère... J'ai compris, il y a un
critère de, oui, il faut être très normé, il faut être à temps plein, il faut
réussir, mais il faut réussir à 60 %. Il faut réussir selon les règlements
pédagogiques des collèges et des universités. Ce n'est pas une bourse au
mérite.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Ah bien! Mme la
Présidente, c'est une bourse au mérite de diplômés, Mme la Présidente. Quand on
diplôme, là, déjà, là, on fait un grand pas dans sa vie, on a une perspective
dans sa vie. C'est une perspective pour le Québec puis c'est une perspective
pour nos étudiants. Et c'est pour ça que je fais toujours le lien avec le plan
de réussite. Vous savez, ce n'est pas désincarné. Tout ça est attaché. Notre
plan de réussite, c'est pour aider aussi nos étudiants à diplômer, ça vient
aussi avec les bourses Perspective.
Mme David : Autant j'aime les
étudiants et les professeurs dans les disciplines qui n'ont pas eu les bourses
comme ceux qui sont derrière vous... Je le savais, c'était écrit dans le ciel
qu'il allait y avoir de la bisbille dans les collèges, dans les universités,
entre les professeurs, entre les départements, entre les étudiants. Ça crée de
la bisbille, mais, en même temps, être un premier prix au Conservatoire de
musique et d'art dramatique, ça, ça ne mérite pas de bourse.
La Présidente (Mme Thériault) : Et
je dois mettre fin à votre échange. Malheureusement, il n'y a plus de temps à
votre bloc. Donc, sans plus tarder, nous allons du côté de la troisième
opposition. Mme la députée de Gaspé, la parole est à vous. Vous avez 14... non,
12 min 5 s.
Mme Perry Mélançon : Vous
m'avez fait des faux espoirs, Mme la Présidente. Merci. Bonjour, Mme la
ministre. Je salue toutes les personnes qui vous accompagnent aujourd'hui.
Je vais devoir, moi aussi, en fait,
creuser un petit peu, là, l'aspect de ce nouveau programme, qui est quand même
assez gros, là, comme changement dans le domaine des études supérieures,
d'ajouter toute la notion de bourses pour inciter les étudiants à choisir une
profession qui peut être au détriment d'une autre. On aura peut-être ce débat-là
plus tard, parce que moi aussi, j'ai accompagné certains groupes, et je vous ai
même écrit une lettre pour demander à ce qu'on réévalue la possibilité
d'ajouter la technique de travail social à ces bourses Perspective là parce
qu'il y a un débalancement important. On sait que c'est des employés qui vont
faire beaucoup dans nos DPJ, dans nos organismes communautaires.
Même si je crois qu'on est allés avec
l'idée des actes réservés, c'est un petit peu ça qui a tranché, pourquoi on a
choisi de l'offrir seulement au baccalauréat, mais, tout de même, la réalité
sur le plancher, c'est qu'on fait beaucoup affaire avec ces techniciennes en
travail social, techniciennes parce que c'est beaucoup des femmes. Et j'ai fait
ce débat-là justement avec le collègue, également, d'Hochelaga-Maisonneuve. On
a, chacun, participé aussi, avec toutes les oppositions, en fait, participé à
toutes sortes de démarches pour sensibiliser. Donc, je suis un petit peu déçue
de savoir que, finalement, dans cette première année là, on ne peut pas revenir
en arrière et voir ce qu'il est possible de faire dans l'immédiat. C'est bien
ce que j'ai compris? Donc, dans la première année, il n'y aura pas de
réévaluation pour la technique de travail social.
• (12 h 10) •
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Bien, écoutez,
je ne peux pas l'affirmer, sauf que le délai est très court. Il faut être
réaliste, mais une chose est certaine, c'est que je prends vraiment
l'engagement de l'examiner en priorité, hein? On comprend, là, les quatre
disciplines que le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve a mentionné... Vous
mentionnez la technique de travail social. Moi, je suis en lien aussi avec le
ministre délégué à la Santé et Services sociaux, hein, parce que lui a son mot
à dire. Comme je disais tout à l'heure, là, ce n'est pas l'enseignement
supérieur qui décide tout seul, c'est vraiment le ministère, là, où œuvrent ces
gens-là qui décide aussi.
Mme Perry Mélançon : Mais
est-ce que... parce que, c'est ça, ça vient d'une consultation
interministérielle de ce que j'en comprends. Depuis qu'on en a envoyé...
justement, que je vous ai envoyé cette lettre pour inclure le programme de TTS
aux bourses le 23 février dernier, est-ce qu'on a eu des échanges avec les
<collègues...
Mme Perry Mélançon :
...le
23 février dernier, est-ce qu'on a eu des échanges avec les >collègues,
justement, de la Santé et Services sociaux? Qu'est-ce qui a été... Quelles sont
les conclusions de ces échanges-là? Parce qu'on me dit : Il est tard, là,
pour l'inclure là, mais ça fait quand même plusieurs mois qu'on alerte le
gouvernement. Donc, qu'est-ce qui a été fait depuis?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Bien, on a eu
des échanges, effectivement, mais ils ne sont pas terminés. Alors, encore une
fois, on l'a toujours dit, hein, on a toujours dit que, ce programme-là, on
peut réévaluer, hein, s'il y a des demandes, là, parce que, écoutez, on a fait
du mieux qu'on a pu, et c'est nouveau, tout ça. C'est nouveau. Alors, on va se
pencher sur d'autres domaines, là, comme celui que vous invoquez, et on va
prendre une décision, mais je ne peux pas donner de délai parce qu'encore une
fois il faut que je travaille avec le ministère de la Santé et des Services
sociaux, là, ce n'est pas juste de mon propre chef. Il faut que je travaille
avec ce ministère-là pour y arriver.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Perry Mélançon : Merci. Puis
est-ce qu'il y a eu des consultations avec les cégeps et les universités pour
mener à la création de ce programme-là ou, sinon, donc, des consultations avec
les établissements, mais aussi des études ou une analyse approfondie pour dire :
C'est efficace, ça, là, là, on va mettre en place des bourses, et il y aura,
finalement, vraiment, un taux de rétention amélioré dans certaines professions
qu'on a visées, là? Qu'est-ce qui a mené, en amont, à la création du programme?
Mme McCann : Bien, moi, je
vous dirais qu'un des gros travaux qui a été fait, c'est aussi avec le
ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité. Ça, c'est important de
le dire, qu'il y a eu vraiment un état de situation de la main-d'œuvre, parce
qu'on parle des services publics, mais on parle également du secteur
économique, là, le génie et les techniques... les technologies de
l'information. Alors, il y a eu un radar, là, qui a été passé puis il y a des
choses comme... vous allez être d'accord avec moi, qui étaient assez évidentes,
là. On a fait une liste de plusieurs programmes, donc, pour voir à ces besoins.
C'est le travail de fond qui a été fait, mais je vous dirais qu'il y a eu des
discussions, pour répondre à votre question, avec les cégeps, les universités
aussi là-dessus parce qu'il fallait s'assurer qu'ils soient capables de
recevoir ces personnes, et c'est le cas. Puis on voit, d'ailleurs, je le disais
tout à l'heure, je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de l'entendre... mais
qu'on a déjà, au niveau des admissions dans ces domaines-là, une augmentation,
pour les cégeps, de 8,7 %, puis, à l'université, de 21 % de demandes
d'admission dans ces domaines.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée, allez-y.
Mme Perry Mélançon : Est-ce
qu'on peut savoir, là-dessus, le pourcentage d'augmentation d'inscriptions dans
les cégeps de région?
Mme McCann : Malheureusement,
là, ça va être difficile pour moi, Mme la Présidente, de répondre
là-dessus aujourd'hui, mais, si je comprends, si je lis entre les lignes votre
demande... et j'aurai l'occasion de vous en parler sûrement aujourd'hui si vous
voulez me poser des questions là-dessus parce que j'en suis très fière. Nos
cégeps des régions, on a fait beaucoup, beaucoup pour eux dans le mandat que
j'ai occupé, voilà.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Perry Mélançon : Bien, en
fait, il y a eu beaucoup d'octroi, de places ajoutées dans des cégeps en
région, on va le dire comme ça, et ça a mené même à la création d'une nouvelle
coalition de cégeps, 12 cégeps de région, dont les directeurs et
directrices se sont regroupés pour former une nouvelle coalition. Donc, je
pense qu'il y avait un réel besoin d'avoir une plus grande représentation des
besoins en région, et donc que le gouvernement, il aura certainement des
améliorations à faire encore dans ce mandat-ci.
Et ça m'amène sur ce point-là justement
parce que je vois le temps qui va très, très vite, parce que ça a un impact, là.
Quand on fait des choix pour certaines bourses dans certains programmes, ça a
un impact direct sur des programmes aussi de cégeps qui ont déjà de la
difficulté à recruter, qui ont déjà des défis pour garder leurs programmes, de
partir leurs cohortes à chaque année. Et donc, là, quand on fait le choix pour
techniques d'éducation à l'enfance et qu'on n'a, par exemple, rien pour
techniques de travail social, il y a un déplacement d'inscriptions. On le sait,
c'est un fait, là, qui va s'avérer dans la prochaine session et, bon, il y a eu
des alertes de faites justement par rapport à ça. Ça m'amène justement sur la
question des programmes... des exclusivités de certains programmes dans les
régions pour amener une attractivité. Ça a été fait, et on a toujours peur de
perdre ces programmes-là ou qu'ils soient ouverts ailleurs puis qu'on perde
l'exclusivité. Est-ce que vous seriez prête à ce qu'on ouvre la loi ou à ce
qu'on encadre la <protection...
Mme Perry Mélançon :
...à
ce qu'on ouvre la loi ou à ce qu'on encadre la >protection des
exclusivités à l'intérieur de la loi?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Bien, Mme la
Présidente, si vous me le permettez, puis là, évidemment, si je peux prendre un
petit peu de temps, pas trop là, pour vous répondre, parce que, je vais vous
dire, c'est un dossier qui me tient bien à cœur. Puis, je vais vous dire, quand
je suis arrivée à l'enseignement supérieur, c'est une des premières rencontres
que j'ai faites, le groupe des 12 cégeps en région, et il y a eu beaucoup
de travail qui a été fait depuis ce temps-là, et des réalisations. Alors, moi,
quand j'ai appris qu'il y avait des places de disponibles dans ces cégeps... Ça,
c'est une première chose.
Deuxièmement, moi, je crois vraiment que,
si on peut étudier dans sa propre région, là, c'est beaucoup mieux, parce qu'on
risque d'y rester et on a besoin de développer nos régions. Pour nous, là, pour
notre gouvernement, et moi, comme ministre de l'Enseignement supérieur, c'est
un objectif prioritaire, les régions, les cégeps des régions, les universités
des régions, et on a mis en place plusieurs choses.
La Présidente (Mme Thériault) :
Oui, allez-y.
Mme Perry Mélançon : Avant de
faire toute l'énumération, j'aimerais vraiment savoir, pour la question des
programmes exclusifs, est-ce qu'on va protéger peut-être via une loi les
programmes et est-ce qu'on va en développer. Donc, j'aimerais qu'on reste sur
l'exclusivité pour commencer et j'aurai d'autres questions après.
Mme McCann : J'y arrivais. Ce
que je vais vous répondre là-dessus, c'est qu'on a fait un appel de programmes.
C'est la première fois, d'ailleurs, qu'on fait un appel de programmes national,
comme ça. Je ne peux pas vous donner les résultats aujourd'hui parce qu'on n'a
pas terminé, mais il y a beaucoup de cégeps des régions qui se sont inscrits
dans cet appel de programmes. Alors, ce que je vous dis aujourd'hui, c'est
qu'on va annoncer éventuellement, dans ce mandat, des programmes additionnels,
de nombreux programmes additionnels, notamment, et en majorité dans les cégeps
des régions, et j'en suis très fière. Et je pense que le groupe des 12,
d'ailleurs, qui avait beaucoup de demandes quand je les ai rencontrés... J'ai
rencontré la présidente de ce groupe dernièrement. Ils sont plus heureux. Ce
n'est pas parfait. Il y a encore du chemin à faire, mais il y a beaucoup de
choses qui ont été faites.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Il reste deux minutes au bloc, Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Merci.
Donc, ce que j'en comprends, c'est qu'on va arriver avec une annonce avant la
fin de la session.
Mme McCann : Avant la fin du
mandat.
Mme Perry Mélançon : Avant la
fin du mandat, il y aura des programmes exclusifs dans les cégeps de région, de
nouveaux...
Mme McCann : Mme la
Présidente, je veux juste être claire. Ce ne seront pas des programmes
exclusifs. Ce sont des programmes additionnels.
Mme Perry Mélançon : O.K., parce
que ça, c'est une notion... O.K., mais...
Mme McCann : Il y a des
programmes exclusifs... Excusez-moi, si vous voulez que... oui.
Mme Perry Mélançon : Bien,
c'est parce que, oui, j'accorde une importance très élevée à l'exclusivité des
programmes parce qu'on l'a vu, dans le passé, ça a eu un effet très, très
positif sur l'attraction. On pense à tourisme d'aventure à Gaspé, là, c'est un
programme contingenté, mais qui pourrait avoir je ne sais pas combien de plus
d'inscriptions par année. Ça fonctionne très bien et c'est ce qui permet la
vitalité des cégeps des régions. Donc, il faut absolument garder nos
exclusivités et en développer. C'est un point important.
Mme McCann : Bien, Mme la
Présidente, une autre annonce qu'on fera aussi, c'est un programme de mobilité
des étudiants. On en a déjà un, mais on va le bonifier, et de façon majeure, et
les cégeps des régions, vous allez voir, vont jouer un rôle beaucoup plus important.
Les programmes qui existent déjà, on les protège, mais on va continuer d'en
ajouter dans nos cégeps des régions, et des étudiants également.
• (12 h 20) •
Mme Perry Mélançon : Bien, je
n'ai pas beaucoup de temps pour aller sur ce sujet-là, mais, bon, je pense que
je vais essayer de revenir cet après-midi pour vous en parler parce que je
n'aurai pas le temps de faire ça en quelques secondes seulement. Est-ce que
vous pouvez me rappeler quelle proportion justement du budget qui est allouée
aux universités et aux cégeps en région par rapport au budget total? Si on peut
avoir cette information-là, là...
La Présidente (Mme Thériault) : En
20 secondes.
Mme McCann : Oui, malheureusement,
je n'ai pas la donnée, mais moi, je vais vous dire, on vous la donnera
certainement, parce que ça demande quand même un calcul un peu plus raffiné,
mais on la donnera, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) : Donc,
je comprends que les gens de votre ministère vont faire parvenir à la commission
de l'éducation le pourcentage, le temps qu'on le calcule. Merci. Donc, ça met
fin à votre bloc, Mme la députée de Gaspé.
Sans plus tarder, nous retournons du côté
de l'opposition officielle, Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys. 16 min 28 s
à votre disposition.
Mme David : Juste pour
compléter un peu la question de ma collègue, allez-vous accorder, d'ici la fin
du mandat, techniques de radiodiagnostic au cégep de l'Outaouais?
Mme McCann : On est en
discussion actuellement, Mme la Présidente.
Mme David : Ça fait 10 ans
que c'est en discussion.
Mme McCann : Oui, mais je
porte un intérêt très particulier à ce dossier-là. Mme la Présidente, ce que je
vais répondre à ma <collègue...
Mme McCann :
...très
particulier à ce dossier-là. Mme la Présidente, ce que je vais répondre à ma >collègue,
c'est qu'en Outaouais, actuellement, il faut qu'on fasse un effort au niveau de
la santé. Et je dois dire, là, je vais faire un peu de politique, là, que notre
gouvernement, là, au niveau de l'Outaouais, là, on le sait, là, on va faire des
annonces importantes, puis on en a déjà fait, au niveau de la santé en
Outaouais. Alors, le programme de radiodiagnostic, je suis en train de regarder
ce dossier et de voir qu'est-ce qu'on peut faire en Outaouais. Je n'ai pas une
réponse aujourd'hui parce que le travail n'est pas terminé. Je sais que la
demande est là. Le ministère est en discussion avec l'établissement, mais la
décision n'est pas prise encore, Mme la Présidente, et je dois faire attention,
parce qu'il faut que les travaux se terminent, là.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme David : Je vais revenir
là-dessus cet après-midi, mais je reviens à votre plan stratégique. À la
page 34, je suis gentille, je vous donne toutes mes sources, cohorte 2013,
indicateur, valeur de référence pour le taux de diplomation à l'université six
ans après l'inscription dans des disciplines des programmes initiaux, bacs,
visés par l'Opération main-d'œuvre, on parle de bourses Perspective Québec, cohorte 2013,
80,5 %, et là ça fait 10 ans, là, parce qu'en 2023, avec les
milliards que vous investissez, on va être à 82,1 %, même pas 2 % de
plus de diplomation. Alors, expliquez-moi en quoi ça va aider tant que ça à la
diplomation. Le cégep, on va passer de 62,3 % à 64,8 %, 2,5 %
d'augmentation. Expliquez-moi, là, pourquoi ça vaut des milliards de dollars,
ça, si c'est ça, l'indicateur, puis l'indicateur, objectif 1.1, «offrir
une meilleure réponse aux besoins du marché du travail». Il n'y en aura pas
plus, de diplômés, là.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Bien, Mme la
Présidente, je vais peut-être faire un parallèle avec la réponse de mon
collègue ministre des Finances ce matin à la période de questions. Ça, c'est
une prévision, mais peut-être qu'on va être au-delà de ça. Deuxièmement, ma
deuxième réponse, qui est encore plus importante, je pense, il faut que vous
regardiez le dénominateur. Si on a plus de gens qui s'inscrivent, là, on va
avoir plus de diplômés.
Mme David : ...en prendre
plus. Ils ne peuvent pas en prendre plus. Ils sont pleins. Demandez à
l'Université Laval. En travail social, ils sont pleins.
Mme McCann : Bien, écoutez,
on a discuté avec nos universités et avec nos cégeps et on a demandé que... On
a fait des prévisions, en termes d'inscriptions, et on est capables de les
prendre. Alors, Mme la Présidente, c'est la seule réponse que je peux donner à
ma collègue.
Mme McCann : Parce que, quand
vous dites que vous voulez augmenter le dénominateur, là, il va falloir
augmenter le nombre d'étudiants, puis, pour augmenter le nombre d'étudiants, ça
prend plus de professeurs, puis, pour avoir des diplômes, il faut avoir des
stages. Vous le savez. Vous avez fait un diplôme en travail social. Ça prend
des stages, impossible d'avoir des stages.
Mme McCann : J'ai fait une
maîtrise en administration des affaires aussi. Alors, je calcule, et,
effectivement, quand notre dénominateur est plus élevé, on risque d'avoir plus
de diplômés. En plus, on a discuté avec les cégeps, les universités. Ils sont
capables d'en prendre davantage, Mme la Présidente. On a validé tout ça.
Mme David : Mais...
La Présidente (Mme Thériault) : ...Mme
la députée. C'est Mme la ministre qui a la parole. Continuez.
Mme McCann : Alors, on a
validé tout ça et... parce qu'on n'a pas fait ça en vase clos, là. On a la
collaboration des universités et des cégeps et on va être capables d'absorber davantage...
On parlait des cégeps des régions, entre autres.
Mme David : Bien, c'est
clair, en tout cas, d'une chose, de vos collaborateurs, collèges, universités,
ils vous ont dit : Vous avez beau mettre tout l'argent que vous voulez,
vous n'aurez pas un meilleur taux de diplomation parce que, même s'il y a plus
d'étudiants, il n'y a pas de meilleurs taux de diplomation, 80,5 % en
2013, 82,1 % en 2023. Puis vous dites que ça pourrait être plus, mais là
vous dites : On a fait ça sérieusement puis on a des indicateurs sérieux
avec nos partenaires. Ils ne diplômeront pas plus qu'ils diplôment actuellement
malgré les bourses, alors que c'est votre objectif principal.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, je suis
obligée de répondre la même chose, le dénominateur. On va avoir plus de gens
qui vont être inscrits. Il va y avoir plus de diplômés avec le même
pourcentage, mais on pense qu'on aura probablement une augmentation du
pourcentage de diplomation parce qu'on a un plan de réussite. On a des
stratégies additionnelles, là, 450 millions en quelques années.
Mme David : Donc, disons
qu'au lieu de 100 travailleurs sociaux qui vont sortir de l'Université
Laval il y en a 200, admettons, là, ce qui est une vue de l'esprit complète, là,
il y aura autant de gens qui ne sortiront pas même s'ils ont eu ces bourses de
15 000 $, parce que ça, c'est un bac de trois ans.
Mme David : Bien, on va avoir
36 000... Ce qu'on vise, c'est 36 000 personnes diplômées de
plus dans <quatre...
Mme McCann :
...de
plus dans >quatre...
Mme David : Oui, mais vous
visiez aussi, jusqu'à il y a quelques minutes, d'avoir beaucoup plus de gens
qui vont diplômer à l'intérieur des cohortes, pas 82 %, vous voulez viser
beaucoup plus du 90 %, du 95 %. Puisqu'ils sont à temps plein,
puisqu'ils sont payés pour étudier, puisqu'ils n'ont pas de situation qui fait
qu'on les empêche... puisqu'ils ont réussi tous leurs cours, ça ne diplômera
pas plus.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, je
m'excuse, là, c'est que peut-être qu'on ne part pas du même angle, là, mais on
va même ajouter des professeurs, on va ajouter des stages. On en a discuté, ça,
avec...
Mme David : Écoutez...
Mme McCann : Oui, mais Mme la
Présidente, si vous permettez...
La Présidente (Mme Thériault) : Oui,
c'est à vous.
Mme McCann : ...merci, je
reprends ma réponse. Le taux de diplomation pourrait augmenter avec les mesures
qu'on a mises en place, mais non seulement ça, si j'ai 200 personnes avec
le même taux de diplomation quand j'en avais 100 avant, je vais avoir plus de
personnes qui vont diplômer. C'est ça que je veux expliquer.
Mme David : Allons-y sur le
nombre d'étudiants, vos cibles 2022‑2023 pour ces programmes chouchous,
là, votre cible va passer de 115 000 étudiants en 2020‑2021, on ne
parle pas de 2013... 115 000 à 137 700 étudiants en 2022‑2023. Ça,
là, c'est 22 000 étudiants en plus. Alors, dites-moi où vous prenez
ce chiffre-là. Combien de professeurs ça va vous prendre? Puis quel va être
votre taux de diplomation? Puis combien de stages ça va vous prendre de plus?
Mme McCann : Bon, juste une
explication, Mme la Présidente, où est-ce que la collègue prend...
Mme David : Je suis toujours
à la page 34 de votre plan stratégique.
Mme McCann : Parfait, et on
parle d'un nombre global. Vous parlez...
Mme David : Nombre
d'inscriptions dans les programmes collégiaux et universitaires crédités menant
à des emplois en déficit de main-d'œuvre visés par l'Opération main-d'œuvre.
Mme McCann : Parfait, parfait.
Mme David : Je pense qu'on est
vraiment dans les bourses Perspective Québec, valeur de référence 2020‑2021,
115 344 étudiants, 2021‑2022, 124 900, 2022‑2023, 137 700.
Ça, c'est 22 000 étudiants de plus que vous voulez qui diplôment, et
qui ne diplômeront pas plus que 1 % de plus, entre 2021, 2022, 2023, et
puis vous dites : Ça va prendre des professeurs. Puis là c'est demain
matin, 2022‑2023, c'est septembre. C'est des milliers de professeurs de plus. On
n'en a pas, de profs, en plus.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Bon, alors, Mme
la Présidente, c'est le nombre d'inscriptions, hein, on ne parle pas de nombre
de diplomation, c'est le nombre d'inscriptions.
Mme David : Je le sais, mais
il faut leur enseigner, à ces gens-là qui s'inscrivent.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Marguerite-Bourgeoys, s'il vous plaît, laissez la ministre
s'exprimer. Mme la ministre.
• (12 h 30) •
Mme McCann : Merci, Mme la
Présidente. Et on a validé tout ça avec les universités, les cégeps, et on a
compris que, dans certaines disciplines, il fallait plus de profs. D'ailleurs,
on a mis un budget en génie pour avoir davantage de professeurs. Là, on ne
pouvait pas passer à côté. On finance 200 professeurs de plus. Mais, dans
les autres disciplines, nos collaborateurs des cégeps, des universités nous ont
dit qu'ils sont capables d'y voir avec les budgets. Il faut le dire, Mme la
Présidente, si vous me permettez, qu'on a augmenté considérablement le
financement en enseignement supérieur. On est le gouvernement qui l'a augmenté
le plus, Mme la Présidente, dans les dernières années, on va dire dans les 20 dernières
années, des augmentations de 13 % cette année à l'enseignement supérieur,
du budget de fonctionnement. C'est énorme, Mme la Présidente, puis on a fait ça
l'an passé aussi. Alors, les universités sont mieux financées, les cégeps sont
mieux financés, sont capables d'absorber.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Mme David : Alors, je répète :
Dans vos consultations, combien de nouveaux professeurs? Le génie est toujours
le chouchou de... même le Parti libéral en avait mis beaucoup en 2011‑2012, mais
il y a toutes les autres disciplines. Combien on vous a dit que ça allait
prendre de professeurs, de plus, d'université, de cégep? Et comment vous allez
faire pour trouver tous les stages? Parce que, là, c'est une chose, j'ai été
tellement coordonnatrice de stage, c'est un cauchemar, placer les étudiants
dans les milieux de stage, et d'avoir de la supervision, puis les superviseurs
ne sont pas payés, puis ils sont dans des mauvaises conditions de travail.
Alors, combien de nouveaux stages? Qui vous a dit qu'on avait toute la
possibilité puis toute l'ouverture? Puis combien de nouveaux professeurs dans
les collèges et dans les universités pour ces programmes visés?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Bon, alors, Mme
la Présidente, le nombre de profs, ça, je l'ai dit tout à l'heure, je réitère
ma réponse, 200 profs de plus en génie, c'est là qu'on en avait besoin.
Autrement, les universités et les collèges, avec le financement, l'ajout de
financement très important qu'on fait cette année et qu'on a fait l'année
passée, nous disent : On peut l'absorber. Au niveau des stages, on donne
un budget additionnel. Là, je cherche, d'ailleurs, la hauteur, parce que je
veux vous donner un budget <exact...
>
12 h 30 (version révisée)
<17887
Mme
McCann :
...Là, je cherche, d'ailleurs, la hauteur, parce que
je veux vous donner un budget >exact. Je pense que c'est 30, 30 millions
pour les stages, pour coordonner les stages. On donne des moyens de plus au
niveau des stages, Mme la Présidente.
Écoutez, on n'est pas défaitistes, là, on
est proactifs. On ne peut pas dire : Écoutez, on a des... On règle les
problèmes. Alors, au niveau des stages, on ajoute du budget, on est conscients,
spécialement en santé. En santé, là, au niveau des sciences infirmières, on
donne un coup de barre, on donne du budget additionnel pour coordonner les
stages.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme David : Je donne un
exemple. Au cégep de l'Outaouais, ils veulent quatre programmes de plus. Ça va
coûter probablement 20 millions de dollars d'équipement. Vous voulez avoir
beaucoup plus d'étudiants en soins infirmiers, beaucoup plus d'étudiants au
niveau cégep, au niveau université. On ne parle pas de génie, là, on parle de facultés
qui vont être appelées, avec les bourses, que vous espérez, d'ailleurs, arriver
à 137 000 inscriptions dans ces programmes-là. Alors, je prends l'exemple
de sciences de l'éducation puis de soins infirmiers. Ça va prendre beaucoup de
professeurs de plus, mais, des professeurs, il faut les trouver, et puis il
faut avoir les locaux, puis il faut avoir les stages. Alors, quels ont... Vous
dites : Ils sont d'accord. J'ai de la misère à croire qu'ils sont d'accord
et que ça va être très simple pour qu'en 2022‑2023, c'est-à-dire septembre
prochain, on inscrive 137 700. Ma sous-question : Est-ce qu'on est à
137 700 d'inscriptions? Puisque c'est des inscriptions, puis, les
inscriptions, les dates d'admission sont terminées, on est au mois de mai, ils
arrivent là en septembre, vos 137 000. Les avez-vous?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Je n'ai pas l'information
à ce moment-ci, à moins que je ne l'aie pas reçue encore, là, mais je n'ai pas
l'information. C'est encore un peu tôt, hein, pour les demandes d'admission. On
a le pourcentage, là, d'augmentation, que je vous ai dit tout à l'heure, qui
est fort intéressant, mais, si quelqu'un peut me donner le nombre, on va vous
le donner. Mais, par rapport aux stages, c'est 75 millions sur cinq ans qu'on
investit pour aider, parce que c'est vrai qu'on a à donner un accompagnement,
là, à notre réseau là-dessus. Alors, c'est ce que je peux répondre. J'ai
peut-être oublié une question, là, parce qu'il y en avait plusieurs.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme David : Je veux savoir
combien parce que les... Si vous faites des téléphones dans les universités
puis les collèges, ils vont vous le dire s'il y a des augmentations dans leurs
admissions et leurs inscriptions, parce qu'ils le savent, rendus au mois de
mai, combien ils ont d'étudiants à qui ils ont offert des places. Vous savez
comment ça fonctionne, là. Et, en sciences de l'éducation, ils peuvent vous
dire si...
Je vais vous la poser autrement. Dans le
réseau de l'UQ, qui a été fondé sur sciences de l'éducation, là, pour former
des enseignants partout, puis qui sont très forts en soins infirmiers, quels
sont, au moment où on se parle, les taux d'augmentation d'inscriptions et de
demandes d'admission par rapport à l'an dernier?
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Je n'ai pas la
donnée, c'est trop tôt encore. On est quand même au début mai. Puis je suis d'accord
que l'Université du Québec, très forts en sciences infirmières, c'est eux qui
forment le plus d'infirmières au Québec.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme David : Un téléphone à
faire. Appelez donc dans un des... une des universités du réseau de l'UQ, je les
ai toutes visitées, puis tous les cégeps, aussi, de région, ou appelez au cégep
de Jonquière, appelez au cégep de Matane. Quel est leur taux d'augmentation d'inscriptions
dans les programmes de soins infirmiers, que ça soit au cégep ou à l'université,
ils vont vous le dire tout de suite, ils le savent.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la ministre.
Mme McCann : Mme la
Présidente, c'est certainement des données que je recevrai dans un futur pas
très éloigné, mais, pour le moment, je n'ai pas ces données. Mais ce que je
peux vous dire, c'est qu'il y a de la place dans nos cégeps des régions, et
nous allons tout faire pour les occuper au maximum, dans les cégeps, les
universités aussi, mais je parle des cégeps. Je parlais des cégeps des régions,
que j'ai rencontrés quand je suis entrée à l'Enseignement supérieur. Il y a 9 000 places
de disponibles dans différents programmes, dont les programmes ciblés pour l'Opération
main-d'oeuvre.
Mme la Présidente, ça, c'est de la bonne
gestion, c'est d'utiliser vraiment ce qui est disponible dans notre réseau. C'est
pour ça qu'on va faire une belle annonce sur notre programme de mobilité des
étudiants. On a, vous le savez, des... deux dizaines de... 20 000, plus de
20 000 étudiants qui s'en viennent, là, à Montréal. On a besoin de
nos cégeps des régions. Mme la Présidente, on va travailler puis on va
augmenter les inscriptions dans nos cégeps des régions.
La Présidente (Mme Thériault) : ...à
peine 1 min 15 s à votre bloc, Mme la députée de
Marguerite-Bourgeoys.
Mme David : Bien, je connais
bien le programme, c'est moi, comme... qui l'a créé, ce programme de mobilité
interrégionale. Demandez à vos <fonctionnaires...
Mme David :
...ce
programme de mobilité interrégionale. Demandez à vos >fonctionnaires qui
étaient là à l'époque. C'est très difficile, très, très, très difficile d'aller
chercher des étudiants, dans vos 20 000 Montréalais, là, qui vont... ils
veulent rester à Montréal. C'est très, très difficile, à moins de faire des
programmes conjoints où c'est «built-in» dans le programme. Tu dois aller un
cégep... un trimestre à Gaspé, un trimestre à Baie-Comeau, etc. Bonne chance. C'est
très, très, très difficile.
Maintenant, vous pourriez appeler à
l'UQAC, par exemple, et demander : Combien avez-vous d'inscriptions en
sciences de l'éducation cette année? Parce qu'il y a des années... Moi, quand
je suis allée, ils auraient pu en prendre plus, vous avez raison là-dessus. Les
cégeps peuvent prendre beaucoup plus d'étudiants, ils ne sont pas là.
Alors, je suis étonnée que vous n'ayez
aucun chiffre pour les admissions 2022‑2023, parce que vous allez devoir
répondre de ça. Puis là les admissions sont faites, les demandes d'admission
sont faites. Vous auriez même pu avoir combien il y a eu de demandes
d'admission, est-ce qu'il y en a eu plus que d'habitude à cause des bourses,
est-ce qu'ils sont optimistes. Un téléphone de quelqu'un chez vous puis vous
auriez la réponse rapidement.
La Présidente (Mme Thériault) :
...plus de temps. Donc, désolée. Sans plus tarder, on va aller du côté du
collègue le député de Saint-Jérôme. Et vous avez un bloc de 14 min 28 s.
M. Chassin :Merci, Mme la Présidente. Bonjour, Mme la ministre. Bonjour
à tous ceux qui vous accompagnent. D'ailleurs, pour rebondir sur la collègue de
Marguerite-Bourgeoys, si jamais vous avez effectivement besoin d'appeler une
université du Québec, je suggère fortement Mme Laberge, la rectrice de
l'UQO, qui... L'UQO a un campus à Saint-Jérôme qui fait notre fierté, qui est,
dans le fond, le campus universitaire de la région des Laurentides.
Et là, Mme la ministre, je vous avoue que
j'ai 14 minutes pour à peu près huit sujets. Je vais essayer de trier ça
puis de vous poser des questions sur différents sujets.
Peut-être juste souligner qu'en réponse à
la collègue de Gaspé vous avez parlé de programmes additionnels pour les cégeps
en région. Évidemment, on est très contents d'en entendre parler. Vous le
savez, nous, on est en attente aussi, là, d'une décision pour un programme
d'inhalo au cégep de Saint-Jérôme, donc on a bien hâte d'avoir les réponses
là-dessus.
• (12 h 40) •
Mais je voudrais d'abord vous parler d'un
sujet un peu grand angle. Et là je vous ramène à un article de La Presse
qui, dans le fond, là, avait été écrit par Léa Carrier, le 3 avril dernier,
sur la vague qui, dans les cégeps, mettait beaucoup de pression, là, en termes
de fréquentation scolaire. Alors, c'est une bonne nouvelle, hein, on est
heureux que des jeunes fréquentent le cégep, mais évidemment on sent cette
espèce de pression dans les espaces qui sont disponibles. Évidemment, à la fin
de l'article, la journaliste posait la question tout à fait logique : Qu'en
est-il des universités? Et on prévoyait, donc, une augmentation, dans les 10 prochaines
années, assez forte, de l'augmentation, dans le fond, là, de la fréquentation à
l'université. Puis là je voudrais avoir avec vous, là, peut-être, un peu une
perspective de ce que le PQI réserve pour des nouveaux projets, donc pas juste
pour l'entretien, là, parce qu'on va tous s'entendre ici, le maintien des
actifs, c'est important et ça a été très longtemps délaissé, mais, pour
augmenter la capacité d'accueil de nos universités, est-ce que, dans le Plan
québécois des infrastructures, on a effectivement des sommes qui sont
suffisantes pour ce qu'on voit venir ou est-ce qu'on a identifié peut-être
juste une partie de la solution et une autre partie devra être identifiée dans
les années à venir ou dans les prochains budgets? J'aimerais avoir votre
perspective là-dessus.
Le Président (M. Poulin) : Merci,
M. le député. Mme la ministre.
Mme McCann : Merci. Bonjour,
M. le Président. Merci, collègue, de la question. Puis effectivement, on
comprend, c'est comme une cascade, hein, que 22 000, là, dans nos cégeps...
Après ça, ça va passer à l'université. Puis on a des projets fort intéressants,
puis on parle de Montréal, là, évidemment, mais je vais parler aussi des
régions. On a des projets qui sont en cours, là, déjà à Polytechnique, par
exemple, aux HEC, à l'Université de Montréal, hein, deux pavillons des sciences
neufs, puis on réhabilite, là, les... le pavillon Roger-Gaudry, là. Alors, ça, c'est
des... ce sont des investissements majeurs au niveau des universités. On a
également... On ajoute à notre PQI, cette année, 787 millions, mais c'est
aussi pour du maintien des actifs, hein, comme on le sait. Mais, par rapport
aux projets dont je vous parle, là, spécifiquement à Montréal, ces trois
projets-là sont très importants. Il y a celui aussi de McGill, là, parce qu'on <sait...
Mme McCann :
...Montréal,
ces trois projets-là sont très importants. Il y a celui aussi de McGill, là,
parce qu'on >sait que McGill est très déficitaire au niveau de son
espace, puis c'est lié évidemment à tout le réaménagement puis la
modernisation, on devrait dire, là, du Royal Vic, la transformation de la vocation
du Royal Vic.
Alors, on a quand même des projets
intéressants au niveau des universités à Montréal, mais on en a d'autres
également qu'on va... Il y en a un... Vous parlez de la région de... bien,
parlez indirectement de la région de l'Outaouais, là. Il y a quelque chose là
aussi, puis je ne veux pas trop en parler parce qu'il y a quelque chose qui
s'en vient de ce côté-là, et là aussi il y a des besoins, donc... Et on... il
faut aussi mentionner les pavillons délocalisés, hein, les facultés délocalisées.
Par exemple, en médecine vétérinaire, on en a déjà, là, à Saint-Hyacinthe, l'Université
de Montréal, mais on en a d'autres, là, qui s'en viennent. Puis il y a des
facultés délocalisées en médecine, par exemple, dans l'Outaouais, McGill. Puis
il y en a d'autres dans d'autres universités, là, de... des différentes régions
qui viennent, par exemple, de l'Université de Montréal. Alors, on travaille... Puis
l'Université Laval aussi. Alors, on travaille sur tous ces chantiers et de
différentes stratégies pour... puis l'Université de Sherbrooke, là, même, qui
va avoir une faculté de médecine à Longueuil, alors, pour faire en sorte qu'on
a l'espace.
M. Chassin :...on a utilisé beaucoup l'enseignement à distance durant
une période où on en avait... finalement, on n'avait pas le choix, alors
peut-être que ça change les besoins d'espace. Néanmoins, être étudiant, ce
n'est pas que recevoir un enseignement, il y a une vie étudiante autour de ça. Ancien
militant étudiant moi-même, j'en sais quelque chose. Ça fait partie de
l'éducation qu'on reçoit dans nos institutions d'enseignement supérieur. Puis
j'ai envie de vous dire : Je sais qu'on voit, là, des sommes, évidemment
il y a le maintien d'actif, il y a certains projets, mais on n'a pas
nécessairement tant d'argent que ça encore par rapport à la vague qui s'en
vient. Puis c'est pour ça que je me demandais, puis je vous pose la question, peut-être,
là : Votre sentiment, est-ce que c'est qu'on a déjà suffisamment d'argent
au PQI pour répondre aux besoins qui sont prévisibles dans les 10 prochaines
années ou est-ce qu'on a trouvé une partie de la solution et il faudra
continuer de... disons, là, d'avoir des nouveaux projets pour répondre
complètement à ce qu'on voit venir comme vague?
Mme McCann : Bien, il va
falloir avoir probablement des sommes à chaque PQI, là, hein? Comme l'année
prochaine, là, il va falloir en avoir d'autres parce qu'on a, évidemment, des
demandes. Mais je pense que, cette année, il fallait voir aussi au cégep, hein,
parce que c'est là que ça va se passer, là, d'abord, puis il ne faut pas...
Vous avez parlé d'enseignement à distance.
Bon. Il y a... Notre... Évidemment, la grande priorité, c'est l'enseignement en
présence, mais on peut dire qu'au niveau des universités on a développé
beaucoup d'habileté au niveau de la technopédagogie, et ça varie d'une
université à l'autre. Prenez Laval, là, il y a un pourcentage un peu plus élevé
que d'autres universités qui se fait à distance. Bon, ce n'est pas très élevé
non plus, je ne me souviens pas si c'est 20 %, mais c'est quand même
appréciable, et ça, c'est fait vraiment notamment en formation continue, hein,
puis il y a des gens... Moi, j'ai rencontré l'association des étudiants, là,
qui représente les étudiants en formation continue, puis ils me disent :
Nous autres, on est contents de continuer parce que ça nous donne de la
flexibilité. Moi, j'ai des enfants, puis je travaille, puis... Alors, ça, les
universités sont très conscientes de ça puis sont très bonnes par rapport à ça.
M. Chassin :...partie des leçons qu'on aura tirées de la pandémie puis
qu'on va utiliser à bon escient.
Là, évidemment, je vous ai parlé un peu du
PQI. Je ne vous parle pas du budget de fonctionnement, disons, à part pour, moi,
faire un petit commentaire, parce que ça me rend très fier, puis j'imagine que,
de ce côté-ci de la table, ça nous rend tous très fiers, parce qu'en 2021 on
était autour de 8 milliards pour l'enseignement supérieur, l'année passée
on était presque à 9 milliards puis cette année on dépasse le
10 milliards. C'est des augmentations à chaque fois qui sont importantes,
qui sont récurrentes. Moi, je tiens à féliciter le travail de vente que vous
avez fait auprès de votre collègue des Finances. Je pense qu'il s'agit là de grandes
avancées, puis effectivement, tant pour les collèges que les universités, ça
donne une marge de manœuvre.
Par ailleurs, en plus, il y a un programme...
puis là c'est très rapide, là, mais il y a un programme qui a été annoncé, puis
j'étais très fier de ce programme-là, par rapport aux fondations collégiales.
Donc, on a mis en place puis budgété, dans le dernier budget, des sommes pour
cet appariement, là, donc, pour les dons privés, le gouvernement va aussi <contribuer...
M. Chassin :
...des sommes pour cet appariement, là, donc, pour
les dons privés, le gouvernement va aussi >contribuer, un programme qui
existe déjà pour les universités. Je suis très fier de ça parce qu'évidemment,
pour plusieurs endroits au Québec, les cégeps sont l'institution d'enseignement
supérieur, ça crée une dynamique incroyable, même en termes de recherches, en
termes de liens, par exemple, avec les employeurs. Donc, il y a vraiment une
belle dynamique pour que le milieu se mobilise et donne les moyens de leurs
ambitions aux cégeps, notamment en région, et des moyens, là, qui ne sont pas
attachés, hein, qui sont vraiment... Le cégep, la fondation détermine les
besoins : On a besoin de tel matériel, on a besoin de financer x ou y.
Moi, je trouve, c'est vraiment un très, très beau programme que d'appuyer les
fondations collégiales.
Évidemment, ce que je comprends, c'est
qu'il y a encore des détails à attacher, là. Quand peut-on penser avoir ces
détails-là? Est-ce que ça sera d'ici la fin de la session ou d'ici... avant la
prochaine campagne électorale, peut-être?
Mme McCann : Bien,
écoutez, on est très fiers de ce programme-là, et je pense que les cégeps sont
très heureux aussi. C'est quand même 45 millions, là, qu'on va investir
pour les fondations collégiales. Puis, dans le fond, on fait le miroir, là, des...
du programme, au niveau des fondations des universités, Placements Universités.
Alors, on va évidemment vouloir en parler après les règles budgétaires, là, qui
n'ont pas... ne sont pas adoptées encore, là, parce que je vois ma
sous-ministre aux Finances, là, qui me fait signe, là.
M. Chassin :...vos crédits aujourd'hui, on vous donne les moyens de...
Mme McCann : Quand on va
nous donner ces moyens-là, quand ce sera confirmé, parce qu'on ne peut pas le
confirmer maintenant, on sera très heureux, là, si c'est adopté, de l'annoncer
puis d'annoncer les détails.
Alors, il y aura des fondations au niveau
des cégeps, puis vous le dites avec éloquence, là, qu'est-ce que ça peut donner.
On attendait ça depuis longtemps puis on est très fier, comme gouvernement, de
le faire dans ce mandat-ci.
M. Chassin :Excellent. Puis là, en quelques secondes... M. le
Président, combien de temps me reste-t-il?
Le Président (M. Poulin) : Il
vous reste tout de même 3 min 36 s.
M. Chassin :Ah! quand même.
Le Président (M. Poulin) : Absolument.
M. Chassin :Bon, profitons-en, profitons-en. Comme ça, je vais pouvoir
ajouter une question, parce que je voudrais... je ne peux pas passer sous
silence l'enjeu de la liberté académique, la liberté universitaire. Vous avez
déposé un projet de loi. Évidemment, moi, je trouve le projet de loi assez
consensuel, mais néanmoins, parce qu'on parle du milieu universitaire, il n'y a
rien de complètement consensuel, et c'est très bien comme ça, il y a toujours
des critiques.
Là-dessus, on comprend, là, l'espèce
d'équilibre entre la liberté que devraient avoir les universités de déterminer
leurs mécanismes, leurs politiques, etc., mais la nécessité aussi pour la
société québécoise, à travers une loi de l'Assemblée nationale, d'établir un
certain nombre de principes fondamentaux. Puis, en toute honnêteté, moi, je m'inquiète
de certaines dérives dont on a entendu parler en termes de liberté académique
par rapport à des enseignants ou des chercheurs. Je regarde aussi des critères
d'admission ou d'embauche, quand ça provient, par exemple, du fédéral, qui
m'apparaissent très inquiétants. Donc, tout ça me semble un peu lié, bien que
ce soient parfois des sujets distincts.
La conception de l'université comme un
lieu de débat, et d'apprentissage, et d'expression des idées, est-ce que ça
s'applique seulement au corps professoral ou est-ce que, d'après vous, les
étudiants eux-mêmes ont un droit de s'exprimer, un droit de contribuer au débat
public, au débat dans leurs classes, à travers leurs projets de recherche aussi,
à l'avancement des sciences, tout en ayant leurs propres opinions et cette
liberté, aussi, de parole, cette liberté, finalement, universitaire qui serait
garantie aussi aux étudiants?
Le Président (M. Poulin) : Mme
la ministre, en 1 min 33 s.
• (12 h 50) •
Mme McCann : Oui. Bien,
merci, merci pour la question, parce que c'est tellement important. Et la
liberté, le projet de loi sur la liberté académique, c'est vraiment pour
répondre, comme vous le dites, à cette autocensure qui s'est installée, à un
certain niveau, dans nos établissements d'enseignement supérieur. La
commission, là, qui s'est penchée sur la question a fait un sondage, vous le
savez. Dans les dernières cinq années, il y a 60 % des profs qui ont dit
s'autocensurer, là — alors c'est beaucoup — sur des mots et
sur des sujets. Bon, je ne me souviens pas du pourcentage, mais il y a quand
même un pourcentage dont il faut se préoccuper. Donc, c'est vraiment le but.
Puis effectivement on respecte l'autonomie des universités, parce qu'on donne
un cadre, hein? Et on ne nie pas qu'il y a des universités actuellement qui
voient à la liberté <académique...
Mme McCann :
...on
donne un cadre, hein? Et on ne nie pas qu'il y a des universités actuellement
qui voient à la liberté >académique, mais on veut que ça soit partout.
M. Chassin :...aux étudiants aussi?
Mme McCann : Oui, je
veux répondre à cette question-là. Les bénéficiaires de la liberté académique,
selon les recommandations de la commission, c'est tout le monde qui contribue à
la mission de l'université. Un étudiant qui fait de la recherche, il contribue
à la mission. Un étudiant qui est chargé de cours — il y en avait une,
d'ailleurs, qui était sur la commission — contribue à la mission. Ces
gens-là sont protégés par la liberté académique. Et j'ajouterais même, au
niveau des débats, là, il y aura un conseil, hein, puis là on aura des
discussions là-dessus sûrement au niveau des... de l'étude du projet de loi, et
ça va permettre, à mon avis, vraiment de dédouaner aussi les étudiants. Ça va?
M. Chassin :Tout à fait. Bien, on remercie M. Cloutier et son
équipe du travail fait...
Mme McCann : Absolument,
absolument.
M. Chassin :
...mais je vous remercie, vous, de cette... de ce projet de loi excellent.
Le Président (M. Poulin) : Merci.
Merci beaucoup aux collègues. Alors, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 14 heures. Merci. Bon lunch. Bon dîner, en
fait.
(Suspension de la séance à 12 h 53)
13 h 30 (version révisée)
(Reprise à 14 heures)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, bon après-midi, tout le monde. Nous allons reprendre nos travaux. Je
vous rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude des
crédits budgétaires du portefeuille Enseignement supérieur pour l'exercice
financier 2022‑2023.
Donc, nous en sommes maintenant à un bloc
d'intervention de l'opposition officielle, et nous étions... Mme la députée de
Marguerite-Bourgeoys, donc, je vous cède la parole. Merci.
Mme David : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Rebonjour. On change, on varie de présidente, mais nous, on
reste, hein, Mme la ministre, nous, on reste.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Je suis avec vous pour le reste de l'après-midi.
Mme David : Parfait. Parfait.
Ça passe vite, ça passe vite, et c'est quand même des gros sujets. Alors là, je
vais aborder le sujet du p.l. 32. Je sais qu'on commence lundi... mardi,
excusez, mais c'est quand même un projet de loi où je pense qu'on nage
peut-être dans un certain malentendu, malentendu de la définition de liberté
académique. Puis je sais que plusieurs intervenants vous ont parlé. J'ai
parlé... On a fait pas mal les mêmes sentiers, je crois, on a parlé pas mal au
même monde. Il m'en reste d'autres en fin de semaine. Mais une chose est sûre,
c'est que c'est probablement un projet de loi qui part de la meilleure
intention possible avec un très bon rapport, vous le disiez encore tout à l'heure
avec le député, le rapport d'Alexandre Cloutier et ses collègues. Mais, finalement,
quand on parle, tant le côté syndical, syndicats de professeurs, qui vont
venir, d'ailleurs, mardi, le BCI, que j'ai rencontré, des recteurs à qui j'ai
parlé, des étudiants, on réussit presque à déplaire à tout le monde, pas pour
toujours les mêmes raisons. Mais vous allez dire : C'est normal, dans un
projet de loi, on déplaît à des gens, mais il y a... Une chose est sûre, c'est
qu'un point qu'ils ont en commun, tous ces intervenants-là, c'est... On ne
retrouve pas ce à quoi on s'attendait à <retrouver...
>
14 h (version révisée)
<15379
Mme
David :
...ce à quoi on s'attendait à >retrouver, qui
est écrit très précisément dans le rapport Cloutier. Et je dirais que les
choses qui inquiètent le plus, et vous le savez, parce que je sais que vous
avez parlé à certains recteurs et qu'ils ont été très clairs avec vous de ne
pas retrouver... Et ça, la Fédération québécoise des professeurs d'université,
ils vont tout écrire ça dans leur mémoire, et ils s'entendent là-dessus, ce qui
est rare, là, quand les profs, le syndicat s'entendent avec les
administrations, c'est qu'il y a vraiment un manquement : article 4,
article 6, article 3, article 1. Finalement, qu'est-ce qui reste
qui pourrait convenir à tout le monde?
Puis je ne veux pas être défaitiste, parce
que je pense, sincèrement, Mme la ministre, qu'avec une bonne discussion, de l'ouverture,
on peut y arriver assez facilement. Je ne dis pas que tout le monde va sauter
de joie, mais je pense qu'avec... comparé au projet de loi que je viens de
terminer et qui est sorti de Chambre, là, dont on parlera plus tard, peut-être,
puis je pense qu'il y en a qui nous ont suivis là-dedans, on est dans... comme
j'ai dit à votre collègue de la Justice, on n'est pas loin de pouvoir trouver
un arrangement ou des... Mais ça va dépendre de vous, ça va dépendre de l'ouverture
que vous avez à, par exemple, reprendre l'entièreté — ça, c'est venu
de tout le monde, et c'est sûr que vous le savez, votre sous-ministre doit le
savoir, votre directeur de cabinet — reprendre l'entièreté de la
définition de l'UNESCO de 1997. Mais surtout dans l'esprit de protéger, autant
du côté... Prenez le syndicat de l'Université Laval, Louis-Philippe Lampron,
qui a écrit beaucoup, à qui j'ai souvent parlé, autant des gens de cette
mouvance, je pourrais dire, que des recteurs, de dire : Attention, les
universités, c'est... le concept de liberté académique s'applique aussi à l'autonomie
universitaire. Et c'est là que je parle de malentendu possible. Je vous
entendais parler avec le député de Saint-Jérôme, je pense, tout à l'heure, et c'est
toujours la même chose. Puis ce n'est pas lui ou d'autres, mes collègues, c'est
pareil, pour eux, ce projet de loi là n'est là que pour régler un seul problème,
mais le problème, c'est que le parapluie de ça est beaucoup plus large, depuis
des siècles, là, de la notion de la liberté universitaire. Ce n'est pas juste
des profs qui se censurent, et vous le savez, parce que vous avez lu le rapport
Cloutier, ça touche et ça embrasse très large, ce concept-là.
Donc, à partir du moment où on nomme ça
dans le projet de loi, bien là, vous faites face non pas... Il n'y a personne
qui est revenu en disant : On ne protège pas les professeurs. Ils sont... Tout
le monde est d'accord pour ça, là, que les professeurs doivent pouvoir s'exprimer
sans avoir peur de la censure, etc. Mais les gens pensent que ça ne se limite
qu'à ça, votre projet de loi, et le concept de liberté universitaire. La
question, c'est que c'est 1 000 fois plus large que ça. Alors, les
recteurs, d'un côté, disent : Attention, il faut consacrer l'autonomie
universitaire telle que présentée et que dit très bien, à la description, page V,
en chiffres romains, je dirais, de la commission... rapport Cloutier, je vais
dire ça plus vite : «Que le gouvernement fasse adopter une loi sur la
liberté universitaire qui devrait — b — consacrer l'autonomie
universitaire et la liberté universitaire.» Juste ça, là, déjà, on vient d'enlever
un irritant. Puis les autres irritants des... Il faut inclure des considérants
qui vont reprendre la définition de l'UNESCO, qui vont inclure le droit à la
liberté académique et consacrer l'autonomie universitaire, le droit de pouvoir
critiquer l'institution, qui n'est pas dit nommément, donc, il y a toutes
sortes de choses qui ne sont pas dans les considérants, dans les... ou après,
dans l'article 1, 2, 3. Puis après, vous le savez, on arrive... Parce que
de critiquer la société, par exemple, des institutions, des doctrines, vous ne
dites pas «l'institution.» Ça, pour un syndicat... il y a plein d'universités
qui ont déjà ça dans leurs conventions collectives, le droit de critiquer, mais
pas d'autres universités. Le devoir de loyauté, même si le droit civil permet
toutes sortes de recours, l'Université Laval ne l'a pas, l'UQAM l'a, l'UQAC l'a,
l'UdeM l'a. Mais vous comprenez qu'on est, là, beaucoup plus large, là, les
gens qui nous suivent, ils ne comprennent plus qu'on parle, là, de... Ils
pensaient qu'on parlait juste d'étudiants et professeurs. Ça va beaucoup plus
loin que ça.
Et là ils disent, dans l'article 4,
là, les syndicats, évidemment : Qu'est-ce que c'est que ce conseil? Il y a
beaucoup de questions, je pense que vous pouvez répondre à plusieurs de ces
questions-là ou rassurer en <apportant...
Mme David :
...je
pense que vous pouvez répondre à plusieurs de ces questions-là ou rassurer en >apportant
des modifications dans votre projet de loi. Puis il y a une chose que vous
savez, puis je vais vouloir vous entendre là-dessus, que, mais alors là,
l'unanimité, c'est le premier paragraphe de l'article 6. Ça, tout le monde
vous en a parlé, et ça, pour eux, c'est la terreur en personne, là. Ça, c'est
la terreur, c'est du jamais-vu, c'est l'intrusion du pouvoir d'un ministre
d'aller jouer dans les politiques à l'intérieur, bon... Alors... Mais si on
avait juste un petit amendement ou une façon de le reformuler, là, on pourrait
s'asseoir toutes les deux sur un coin de table puis régler ça rapidement. Mais
je veux vous annoncer ça d'une part, parce que ce n'est pas un projet de loi où
on veut, là, faire de l'obstruction ou quoi que ce soit là, pas du tout, mais
je pense qu'on a là une occasion d'arriver à quelque chose de très intéressant,
très inédit, qui est à partir d'un rapport très bien fait, qui va pas mal loin.
Il va même dans la... pour dire... pour essayer d'expliquer aux gens comment ça
va plus loin sur ces... même si c'est une note en bas de page qui va traiter de
l'indépendance et de la liberté en recherche. Puis ça, c'est quelque chose, ça
parle des fonds de recherche, ça parle des grandes compagnies pharmaceutiques,
ça parle des thèses de doctorat qui ne peuvent pas être publiées parce que le
bailleur de fonds dit : Non, je ne veux pas, c'est des données personnelles.
Il y a des choses qui sont allées en cour pour ça. C'est juste pour montrer la
complexité de ce dans quoi on s'est tous collectivement embarqués et qu'on est
très, très loin du rapport dans la classe entre des étudiants et des
professeurs. Ça inclut ça, mais ce n'est pas que ça. Alors, je veux vous
entendre là-dessus, parce qu'on va lire, vous et moi, probablement, les
mémoires qu'on va recevoir en fin de semaine. On va les entendre, ça va être ce
genre de questions là. Ils vont venir vous dire : Mme la ministre, enlevez
les considérants — moi, je mets bout à bout tout ce qu'ils voudraient
enlever — prenez le rapport Cloutier à la place. Enlevez
l'article 3, il manque telle chose, telle chose. L'article 4, les
syndicats, scrapez-moi tout ça, c'est quoi, un conseil, ça fait quoi dans la
vie, etc. Les recteurs, l'article 6, premier paragraphe. Bien, je dis, il
ne restera plus grand-chose à la fin. Donc là, je pense qu'on a une occasion de
dire : Non, non, on va pouvoir modifier de façon intelligente, adaptée
pour un projet de loi qui mérite d'exister, mais qui pourrait se coller plus
sur... Alors, dans ça, il y a des choses qui sont retenues dans votre projet de
loi puis il y a des choses qui sont tronquées, et c'est les choses qui ne sont
pas là qui inquiètent beaucoup plus que les choses qui sont là.
Alors, longue introduction pour mettre la
table, Mme la Présidente, sur... peut-être vous entendre dans votre réponse et
puis, peut-être, qu'on gagne du temps et qu'on sache, tous ensemble, quelles
sont déjà, peut-être, les réflexions qui vous ont animée ou qui vont vous
animer puis qu'on puisse procéder, comme j'entends souvent des ministres le
dire : Vite, vite, on passe à autre chose. Mais là, vite et bien, ce
serait le fun.
• (14 h 10) •
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Oui, bien,
merci, Mme la Présidente. Bonjour. Bien, je suis très contente d'entendre ma
collègue, parce que ce que je décode dans ce que la députée de
Marguerite-Bourgeoys dit, c'est qu'il y a une volonté de collaboration. Et ça,
c'est vraiment ce qu'il nous faut dans un projet de loi qui est si important.
D'ailleurs, c'est unique, hein, ce projet de loi. Je pense qu'il y a
l'Angleterre, là, qui travaille actuellement sur un projet de loi, mais si on
arrive à bon port, et je le souhaite fortement, on va être assez uniques dans
l'univers, dans l'écosystème, comme diraient certains de mes collègues.
C'est sûr que, moi... puis j'aime beaucoup
les discussions qu'on peut avoir quand on étudie des projets de loi. Alors,
c'est sûr que l'étape qu'on va faire la semaine prochaine, quand on va
entendre, là, les partenaires, très importante et, par la suite, l'étude
article par article... Et évidemment je ne veux pas présumer «de», donc je ne vais
pas entrer, là, dans des spécificités par rapport au projet de loi, mais
j'entends le message de ma collègue, qui m'apparaît très positif, et les points
qui sont amenés, ce seront sûrement des points de discussion.
Ce qui est important de retenir, c'est
qu'il y a une volonté d'amener ce projet de loi à bon port, parce que la
situation le demande, actuellement, au Québec. Il y a... Qu'est-ce qu'il va y avoir
dans le projet de loi, là, ça, c'est l'objet des discussions qu'on va avoir,
là, il y a un véhicule, actuellement.
Moi, ce que je peux dire, c'est que je
suis ouverte. Je pense qu'il y a un assentiment qu'il faut faire quelque chose,
là, ça, c'est déjà intéressant de la part des recteurs, de la part de tous les
partenaires qui ont été nommés, mais il y a une <ouverture...
Mme McCann :
...de
la part des recteurs, de la part de tous les partenaires qui ont été nommés, mais
il y a une >ouverture évidemment à de la discussion, à du débat.
D'ailleurs, pour être un peu méta dans mon intervention, bien, il faut faire,
en commission parlementaire, ce qu'on demande de faire dans les universités,
d'avoir des débats. Alors, c'est ce qu'on va faire pour le projet de loi. Et je
pense qu'il va être bonifié, certainement, comme les autres projets de loi que
j'ai eu le privilège de mener. Ils ont toujours été bonifiés, avec les
oppositions, avec les partenaires, et c'est ce que je compte faire avec le
projet de loi sur la liberté académique.
Mme David : Bien, c'est
intéressant parce que, oui, il y a certainement lieu de bonifier ou, en tout
cas, répondre à la fois aux attentes... Il y en a que vous allez voir,
évidemment, qui... vous ne pourrez pas nécessairement répondre aux attentes. Il
y en a certains qui disent : Non, non, non, une loi n'est pas un bon
véhicule. Bon, on va entendre toutes sortes de choses, des propositions assez
créatives, d'ailleurs. Mais il ne faut pas que les gens pensent que c'est un
projet de loi woke, antiwoke, ce n'est pas ça, là, ce n'est pas ça. Woke, antiwoke,
là, c'est rendu, là, le jargon fédéraliste-souverainiste, de gauche, de droite,
puis là le nouveau duo binaire, là, c'est woke, antiwoke. Ce n'est pas ça, là,
parce que ça peut se passer dans plein d'autres choses, cette notion de liberté
universitaire.
Alors, d'avoir fait ce rapport, ce rapport
de la Commission scientifique et technique indépendante — j'aime le
titre, Sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu
universitaire — c'est... La question, c'est qu'en touchant au mot
«liberté académique», bien, effectivement et le rapport le dit bien, ce n'est
pas d'hier qu'on appelle ça «liberté académique», là, ça vient de très, très
loin, et c'est profondément la notion qu'il a fallu de tout temps, dans tous
les régimes politiques... parce que des universités, il y en a partout dans le
monde, sous toutes sortes de régimes, il faut enlever l'ingérence ou
l'influence de grands bailleurs de fonds, et le gouvernement peut en être un,
évidemment, mais de d'autres bailleurs de fonds, pour pouvoir faire de la
recherche libre et de l'enseignement libre. Mais l'enseignement libre, il y a
d'autres lois qui protègent les propos haineux, et un prof et une étudiante
n'ont pas le droit de faire du harcèlement, de l'intimidation, de tenir des
propos haineux, des propos homophobes. Tout ça, c'est prévu par d'autres et,
heureusement, chartes des droits et libertés.
Maintenant, la liberté académique, quand
on parle des administrateurs, c'est d'ailleurs le sacro-saint principe de dire :
Pour qu'une université exerce en toute indépendance la recherche, la recherche
scientifique, la recherche sur les idées, sur les grands concepts, bien, cette
recherche-là doit être libre de toute influence, parce que sinon on va juste
chercher ce que les bailleurs de fonds veulent qu'on trouve, puis,
malheureusement, ça se retrouve, des fois, dans des fonds de recherche. Votre
collègue de Saint-Jérôme donnait un exemple sur les fonds... les chaires de
recherche du Canada, il y a eu un enjeu sur... Il faut... Avec une bonne intention,
on peut aller très loin, mais la bonne intention peut donner des résultats un
peu particuliers, de dire : Bien, on ne veut pas d'homme blanc, parce que
là ça prend des minorités visibles, ça prend des gens en situation de handicap,
ça prend des gens en diversité de genre, etc., ça peut mener à des choses comme
ça.
Alors, oui, on est là-dedans, mais on est
aussi dans la notion fondamentale de qu'est-ce que c'est, une université. C'est
à ça que vous touchez, dans le fond, avec votre loi. Puis ce n'est peut-être
pas comme ça que vous l'avez voulu, vous avez voulu régler un problème
important qui est : Est-ce que les professeurs peuvent encore enseigner ce
qu'ils veulent? Parce que, vous savez, même à mon époque, là, on n'appelait pas
ça «woke». Mais, moi, j'étais dans un département où j'enseignais une approche,
qui était la psychanalyse, qui a été démonisée après par les féministes, par...
Puis il y avait la montée en force du béhaviorisme — ça doit vous... vous
avez fait travail social, vous devez savoir un peu — ça déchirait les
départements de psychologie, de psychiatrie, de travail social aussi, c'était :
C'est quoi, la cause des maladies mentales, puis comment on traite ça. Puis là
le béhavioriste a dit : On va traiter ça vite, puis la psychanalyse, Freud :
Non, non, non, c'est l'inconscient, etc.
Donc, tout ça se reflétait dans nos
réunions départementales, et je vous jure que, des fois, une période de
questions à l'Assemblée nationale, c'est du bonbon comparé à nos réunions
départementales, parce que les approches se colletaillaient <solide...
Mme David :
...à nos
réunions départementales, parce que les approches se colletaillaient >solide.
Puis ça, ça veut dire des fonds de recherche, ça veut dire des étudiants dans
les cours, etc. Alors, la liberté académique, c'est de pouvoir tolérer ton
voisin qui enseigne quelque chose, puis tu dis : Bien, non, je ne suis pas
d'accord pantoute avec lui, mais si c'est scientifique, si c'est prouvé
scientifiquement, revu par des pairs, etc., tout ça doit être toléré.
Alors, est-ce que vous êtes d'accord avec
moi que votre projet de loi, dans le fond, embrasse beaucoup plus large que le
problème qu'il faut peut-être... peut-être pas régler, mais sur lequel on
voulait travailler dès le départ? Puis que ce qu'on va entendre, là, le mardi,
ça va beaucoup plus large et que, dans le fond, ça nous plonge dans tout le
monde de qu'est-ce que c'est une université, autant au niveau de la gestion, de
la recherche, des rapports étudiants-professeurs, des rapports
professeurs-étudiants. Est-ce qu'on est, là-dessus, à peu près sur la même
longueur d'onde?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Merci. Bien,
écoutez, si l'esprit du projet de loi... D'ailleurs, la commission Cloutier a
fait tellement un excellent travail puis a abordé ces questions. Et,
paradoxalement, d'ailleurs, le Pr Gingras, là, qui a fait partie de la
commission, l'a exprimé mieux que moi, que si on renforce la liberté
académique, on renforce l'autonomie des universités. Et on aura l'occasion d'en
discuter certainement lors des discussions qu'on aura pour le projet de loi. Et
on aura, on le voit déjà, là, des discussions fort, fort intéressantes. Je me
retiens, là, parce que je me dis, on va le faire au niveau de la commission,
mais on ne devrait pas peut-être la faire entièrement ici sûrement, mais il
faudra faire des distinctions entre la liberté d'expression et la liberté
académique universitaire. Et il faudra... On va aborder, c'est sûr, la question
de l'équité, de la diversité et de l'inclusion, parce que c'est autre chose. Ça
ne veut pas dire que ce n'est pas lié, mais c'est autre chose. Et on aura
sûrement des discussions fort intéressantes.
Puis je reviens à ce que ma collègue
disait là, ce n'est pas antiwoke, c'est prodébat. La loi, elle est prodébat,
elle n'est pas antiwoke. Et je l'ai dit, quand on a fait notre conférence de
presse pour annoncer, là, le projet de loi que, et je le redis encore, il y
aura un impact très bénéfique sur nos étudiants. Parce que, oui, on protège
tout le monde, là, qui est bénéficiaire de la liberté académique, ce sont les
gens qui contribuent à la mission, mais l'étudiant, lui, il faut qu'il ait,
c'est nommé dans le rapport de la commission, la liberté d'apprendre dans un
contexte qui est propice à cet apprentissage. Et un contexte qui est propice à
cet apprentissage, c'est un contexte qui permet les débats, des débats
respectueux, des débats qui sont basés aussi sur des connaissances
scientifiques. Et donc... Et il y a un ensemble d'éléments qui existent déjà
dans nos universités, des codes de déontologie, etc. Alors, il y a vraiment,
encore une fois, un écosystème, là, autour de ça, mais on vient renforcer la
liberté académique, en quelque part, ce qui va renforcer l'autonomie des
universités. Ça a l'air paradoxal, peut-être, pour certains, on l'expliquera
davantage.
• (14 h 20) •
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Une minute, Mme la députée.
Mme David : Oui,
effectivement, le... comment on dit ça, l'enfer est pavé de bonnes intentions.
Là, je pense qu'on est plein de bonnes intentions, mais vous allez voir, à
l'article 4, entre autres, sur le comment, parce que, là, il faut avoir un
comment. On crée un conseil. Alors, ça, c'est quoi, ça? Quelqu'un me disait :
Déjà, dans mon université, il y a 48 règlements, 57 comités. La
recherche, quand il y a des abus, ça va là, quand c'est... Bon, en tout cas.
Alors, évidemment que ça, ça énerve beaucoup, beaucoup les gens, donc on va
être aussi dans le comment et dans... Donc, l'article 4, les syndicats,
ils disent : Là, on scrape ça complètement, oubliez ça, l'article 4.
Les recteurs, oubliez ça, le premier paragraphe de l'article 6. Et puis
d'autres disent : Bien, oubliez ça, les considérants, reprenons donc le
copier-coller du rapport Cloutier.
Alors, c'est pour ça que je vous dis, dans
le fond, on ne pourra pas dire qu'on ne s'en sera pas parlé même publiquement
avant, là, ça va nous permettre de mettre la table pour poser des bonnes
questions mardi.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys. Vous aurez l'occasion
d'avoir un autre bloc d'échange avec Mme la ministre. Donc, je cède maintenant
la parole au député d'Hochelaga-Maisonneuve. M. le député.
M. Leduc : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Rebonjour. Je voulais juste vous dire, Mme la ministre, que,
ce midi, j'ai parlé longuement avec des gens qui sont venus se déplacer
aujourd'hui pour parler des bourses Perspective. Je pense qu'il y en a qui sont
restés encore en arrière aujourd'hui. Ils étaient contents de l'ouverture que
vous avez <démontrée...
M. Leduc :
...qui sont
restés encore en arrière aujourd'hui. Ils étaient contents de l'ouverture que
vous avez >démontrée, que vous n'avez pas fermé la porte pour septembre
et que vous avez surtout accepté de les rencontrer. Alors, je vais me faire un
plaisir de faire le suivi avec vous, dans les prochains jours, pour être
certain que ce rendez-vous ait lieu, mais je vous fais confiance.
Je voudrais parler des frais de scolarité.
Les frais de scolarité ont fait l'objet, depuis plusieurs années maintenant,
presque 10 ans, donc font l'objet d'une espèce de, j'oserais presque dire,
un consensus ou, en tout cas, une espèce de... bien, je vais le dire, un
consensus social qui s'est atterri alentour de l'indexation des frais de
scolarité. Bien sûr, nous, on demeure pour la gratuité scolaire, vous le savez.
Mais les indexations avaient fait en sorte d'avoir des hausses d'à peu près
2 %, 3 % dans les dernières années. Et là on avait, selon la méthode
que vous aviez héritée du précédent gouvernement, indexé, là... on indexait sur
le revenu disponible. Et là on allait avoir une indexation de 8 %. On a
tiré la sonnette d'alarme. Vous avez regardé ça, vous avez décidé de choisir un
autre modèle de calcul de l'indexation, puis ça a fini par être 2,6 %. Ce
n'est pas la gratuité scolaire, on s'entend, mais ce n'est pas 8 %, donc
j'ai salué la nouvelle. Vous avez choisi le nouvel indice qui est l'indexation
au régime fiscal.
Moi, ma question, c'est — bravo
pour cette année : Qu'est-ce qui nous attend l'année prochaine? Est-ce
qu'on est, maintenant, dorénavant, toujours sur l'indexation du régime fiscal
pour les prochaines années?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la ministre.
Mme McCann : Merci. Alors,
bien, écoutez, je pense qu'il faut se remettre dans le contexte, mais vous en
avez dit une bonne partie, le député d'Hochelaga-Maisonneuve, qu'il y avait une
entente... Il y a une entente, hein, c'est encore d'actualité, entre les
universités, les étudiants et le gouvernement, hein, qui a eu lieu il y a
10 ans, quand il y a eu les événements, les carrés rouges. Et cette
entente, on a voulu la respecter, hein, elle a été respectée, de... même par le
précédent gouvernement, bien entendu. Et, comme vous l'avez bien décrit, on
arrivait à quelque chose qui était inacceptable, à notre avis, une hausse de
8 point quelques pour cent pour nos étudiants. On trouvait que ça
n'avait pas de bon sens, alors on a pris une autre méthode, qui est
l'indexation au prix de la consommation, et donc l'indice des prix à la
consommation. Et donc, on est arrivé à 2,64 % pour cette année.
Alors, la réponse que je ferais, c'est que
vous voyez comment on est vigilant et qu'on prend le pari de l'accessibilité
pour nos étudiants. On se dit : Nous, là, l'important, c'est que ça soit
accessible. C'est sûr qu'il faut financer nos universités, puis on devait
indexer un petit peu plus haut, et on va compenser nos universités pour
l'écart, là. Par rapport à l'année passée, on avait monté à 3,9 %. Alors,
on va compenser nos universités entre le 2,6 % puis le 3,9 %. Mais,
pour l'année prochaine, ça, je pense que je ne peux pas m'avancer, mais ce que
je peux dire et affirmer, puis il y a des étudiants qui nous écoutent, c'est
qu'on va toujours prendre le pari de nos étudiants, du bien-être de nos
étudiants et de l'accessibilité aux études. D'ailleurs, si on ne fait pas ça,
en bon québécois, on se tire dans le pied, parce qu'on a besoin de nos
étudiants, puis on a besoin qu'ils diplôment, qu'ils persévèrent. Alors, on
veut que leur situation financière soit bonne.
Et, je le réitère, comme je l'ai dit ce
matin, on a quand même les frais de scolarité les plus bas, deuxième les plus
bas au Canada. Et si on se compare à l'Ontario, c'est trois fois plus cher en
Ontario. Alors, on veut continuer dans la même veine.
M. Leduc : Si je comprends
bien, donc, vous ne vous êtes pas nécessairement engagés à reprendre le même
calcul ou de laisser, peut-être, la porte ouverte à une révision. Est-ce que je
saisis bien que votre objectif, au-delà du calcul, c'est d'avoir encore une
augmentation, mais modérée?
Mme McCann : Bien, je ne peux
pas, encore une fois, présumer de l'année prochaine, mais ce que je peux dire,
c'est que... parce qu'il a le ministre des Finances également qui doit
travailler la question. Mais ce que je peux dire, vous voyez, cette année, là,
on a changé de méthode même si on avait une entente, là, avec les étudiants,
avec les universités et le gouvernement, qui a toujours été respectée. Mais là
on se disait : Ce n'est plus dans l'intérêt de nos étudiants. Et
évidemment les associations étudiantes étaient d'accord avec ça. Donc, l'année
prochaine, évidemment, dépendant de ce qui va se passer aux élections, mais on
ne peut pas présumer de rien, mais la méthode va toujours être celle d'être le
plus en faveur de l'accessibilité pour nos étudiants. C'est ce que je peux vous
répondre.
M. Leduc : Donc, flexibilité
de la part du gouvernement sur la méthode exacte de calcul, puis on vise
l'accessibilité. Donc, je le traduis un peu ad lib sur une hausse, mais pas
très haute. Ça fait que, est-ce qu'on peut, peut-être, en terminant sur ce
sujet-là, s'attendre à pas plus haut que 2,5 % l'année prochaine, 3 %
<maximum...
M. Leduc :
...s'attendre
à pas plus haut que 2,5 % l'année prochaine, 3 % >maximum l'année
prochaine?
Mme McCann : Encore une
fois, je ne peux pas m'engager, là, pour l'an prochain, je pense que ce ne
serait pas indiqué, là. Donc, je ne peux pas m'avancer plus loin. Je peux juste
réitérer que vous avez vu, cette année, comment on a été très prudents puis qu'on
a considéré l'intérêt de nos étudiants. Je ne peux pas aller plus loin.
M. Leduc : Mais on peut
s'entendre que, pour vous, 8 %, c'était trop gros?
Mme McCann : Oui.
M. Leduc : 2,5 %...
Ça fait que c'est le jeu qu'on a, là, pour l'année prochaine, entre 2,5 %
et 8 %.
Mme McCann : Ah! bien,
écoutez, c'est sûr que, si vous voulez le regarder de cette façon-là, mais je
ne veux pas être citée... Ça va être entre 2 % et 8 %, parce que là
mon ministre des Finances ne va pas être content.
M. Leduc : Ça peut
descendre à 2 %, bon, voilà.
Mme McCann : Alors, je
ne m'avance pas sur aucun chiffre.
M. Leduc : Une
fourchette entre 2 % et 8 %, c'est ma compréhension, mais... Parfait.
Pour L'échange là-dessus, ça clarifie un peu les choses.
Parlons encore des universités, parlons
encore de sous. Vous avez certainement vu passer, dans les derniers mois, l'enjeu
des assurances étudiantes, qui a fait couler beaucoup d'encre, qui a généré,
quand même, son lot d'anxiété, plusieurs courriels à mon bureau, plusieurs
contacts de la part des représentants étudiants. Je résume rapidement, là. L'Autorité
des marchés financiers a décidé, suite, semble-t-il, à quelques très peu
nombreuses plaintes, qu'il ne pouvait plus y avoir le régime actuel où il y a
une cotisation automatique, là, à même l'inscription, comme dans plein d'autres
programmes, évidemment, aux assurances, et que la question de pouvoir avoir une
fenêtre pour s'en retirer de manière volontaire, ça ne fonctionnait plus. Il
fallait renverser l'ordre des choses, il fallait individuellement s'inscrire. Évidemment,
l'assureur a dit : Ça n'a pas de bon sens, je ne rentrerai jamais dans mon
argent, ce n'est pas rentable, ce n'est pas un modèle qui est possible. Alors,
Desjardins a dit : Si c'est ça, je tire la plug, pour reprendre l'expression
québécoise, comme vous le disiez tantôt. C'est là que le monde s'est mis à
paniquer, avec raison, à mon avis. Là, ils ont... L'AMF a décidé de surseoir à
sa décision. Moi, j'ai compris que votre cabinet avait été impliqué dans ce
dossier-là. Vous vous y étiez intéressés, en tout cas.
Moi, je veux savoir qu'est-ce qui s'attend...
De quoi on parle quand on parle de nouvelle consultation? Est-ce que vous,
comme ministre de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur, vous pourriez nous
dire aujourd'hui que vous adhérez à cette idée qu'il est correct, qu'il est
normal d'avoir un régime d'assurance pour les étudiants et étudiantes au
Québec?
• (14 h 30) •
Mme McCann : Oui. Alors,
oui, je dis oui, simplement parce que je commence ma réponse, là. Je ne vous ai
pas dit un oui, il faut que je fasse attention, ce n'est pas ça que je voulais
dire. Mais, écoutez, c'est un dossier, là, qu'on prend très, très au sérieux,
et que je suis avec beaucoup d'intérêt. Quand la situation a été portée à mon
attention, j'ai rencontré l'UMF... non, pas l'UMF, l'UEF, l'Union étudiante... Pardon?
Une voix : ...
Mme McCann : L'UEQ — l'UMF,
ça, c'est mon ancien rôle — l'UEQ là-dessus, et je les ai bien
entendus. Mais ce qu'on encourage, à ce moment-ci, c'est vraiment des
rencontres avec l'AMF, entre les étudiants et l'AMF. C'est vraiment ce qu'il
faut faire. Et je pense qu'ils ont mis sur pied un comité de consultation, là,
en février 2022, donc, cette année, et qu'ils veulent réexaminer la situation.
Mais je peux vous dire que je comprends les préoccupations des étudiants. Puis,
en même temps, l'AMF, il faut respecter son travail. Et, moi, je souhaite
vraiment — j'appelle ça des voies de passage — qu'on arrive
à quelque chose qui va être satisfaisant, autant pour l'AMF, que pour les
associations étudiantes.
Alors, ce comité de consultation est très
important. Les étudiants sont invités à y participer, et ça va débuter au mois
de juin. Et je pense que ça, c'est à la satisfaction des étudiants, dans le sens
qu'ils vont avoir l'occasion de discuter avec l'AMF. Il faut considérer que le
ministère de l'Enseignement supérieur, c'est un observateur dans ce dossier-là,
hein? On ne peut pas s'immiscer directement, mais on suit ça avec beaucoup,
beaucoup d'intérêt.
M. Leduc : Bien, je
pense que... oui, Mme la ministre, les étudiants et étudiantes s'attendent
quand même à un petit peu plus de prise de position de votre part. Je sais que
vous avez été impliquée, je le sais que vous suivez le dossier, mais je... Vous
me permettrez de ne pas être d'accord avec le rôle d'observateur. Vous avez, à
mon avis, une prise de <position...
>
14 h 30 (version révisée)
<17935
M.
Leduc :
...à mon avis, une prise de >position qu'il est
possible de prendre. Parce que vous êtes la ministre de l'Enseignement
supérieur, vous êtes la ministre des étudiants et étudiantes en enseignement
supérieur, je pense que, dans ce débat-là, dans cet échange-là, vous devez
prendre position. Les étudiants et étudiantes se demandent de quel côté loge
leur ministre. Ce n'est pas une bataille contre l'Autorité des marchés
financiers, c'est une discussion, mais je pense que vous devez prendre une
position pour appuyer les étudiants, étudiantes dans cet échange-là avec l'AMF,
et non rester sur les lignes de touche, pour reprendre une expression.
Je reformule donc ma question :
Est-ce que, dans cette discussion-là, vous pourriez vous engager ou vous
pourriez prendre une certaine position aujourd'hui à l'égard de dire que vous
avez un préjugé favorable à la condition étudiante?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, si je vous
comprends bien, j'ai un préjugé favorable à la condition étudiante... Je veux
bien vous comprendre. En tout cas, moi, j'ai un préjugé favorable pour le
bien-être de nos étudiants. Bon, mais, ceci étant dit, la meilleure chose que
je peux faire comme ministre de l'Enseignement supérieur, c'est de faire en
sorte que nos étudiants et l'AMF discutent ensemble.
Vous savez, moi, j'ai rencontré... Puis,
écoutez, je ne suis pas celle, là, qui a le plus de pouvoir là-dessus, c'est l'AMF
et les associations étudiantes qui décident de se rencontrer, mais au moins de
l'encourager, et c'est ce que j'ai fait, c'est ce que j'ai fait beaucoup avec l'association
étudiante. Mais ils prennent leurs propres décisions. Écoutez, je les ai
rencontrés plusieurs fois, là, au cours de mon mandat. Puis moi, je dois vous
dire que je ne venais pas du même domaine, là, je venais de la santé, et ça
faisait longtemps que j'avais fait... j'étais... j'avais fait mes cours en
enseignement supérieur, mais ce que j'ai découvert, vraiment, de nos
associations étudiantes, c'est des gens qui, en bon Québécois, ont des bonnes
têtes. Et nos associations étudiantes sont fortes, elles sont capables de
défendre leurs dossiers, et je pense que l'UEQ, qu'ils s'assoient à la table
avec l'AMF, vont être très, très en mesure de défendre leurs dossiers.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Leduc : ...une dernière
fois. Est-ce que vous soutenez l'idée que les étudiants ont le droit d'adhérer
et d'administrer librement le régime d'assurance de leur choix?
Mme McCann : Bien, moi, je
pense que, pour faire justice à ce dossier, c'est sûr que les gens vont se
pencher sur les aspects aussi légaux, par exemple, la Loi sur l'accréditation
et le financement des associations d'élèves et d'étudiants. Alors, je pense que
je vais laisser ça à des experts. Il y a une position de l'UEQ là-dessus, que
je respecte, et il y a l'AMF. Alors, il y a des juristes puis il y a des
experts qui vont se pencher là-dessus. Et moi, ce que je vais faire, comme
ministre de l'Enseignement supérieur, c'est de dire : Ce dossier est très,
très important, il faut qu'il chemine, et je suis ça avec beaucoup, beaucoup d'intérêt,
ce qui veut dire que je vais me tenir au courant de l'évolution du dossier.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
M. Leduc : Merci. On parlait
tantôt de liberté académique, j'aimerais qu'on discute d'un cas concret de
liberté académique. Vous n'êtes pas sans savoir toute la polémique qui a cours,
en ce moment, à McGill, alentour de la question palestinienne. L'autorité
universitaire, là, l'administration de McGill, menace de punir une association
étudiante, la grande association étudiante de McGill, en raison d'un référendum
étudiant qu'ils ont tenu en mars dernier, avec un soutien de 61 %...
71 %, pardon, pour que l'association se joigne à une campagne
internationale de boycott pour les entreprises et les institutions qui sont, et
je cite, «complices de l'apartheid colonial contre les Palestiniens».
Il y a une espèce d'amalgame qui est fait,
de la part de l'université, entre critique de l'État d'Israël et antisémitisme,
c'est assez étonnant de leur part, menaces de sanctions de l'association
étudiante. On parlait tantôt de liberté d'idées, liberté de pensée. Je ne vous
ai pas entendue sur la place publique par rapport à ce cas précisément, ce cas
précis là. Est-ce qu'aujourd'hui vous pourriez nous confirmer que l'administration
de McGill n'est pas dans la bonne voie lorsqu'elle approche cette question-là
de la démocratie étudiante et de la liberté d'opinion sur la question,
notamment, palestinienne, avec son association étudiante à McGill?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. 1 min 30 s, Mme la ministre.
Mme McCann : Ce sont des
questions délicates, et ce sont des questions aussi qui touchent à l'autonomie
de l'université, et ce sont des questions qui touchent à la liberté d'expression,
qui est protégée par la Charte des droits. Alors, c'est là qu'il faut faire une
distinction, hein? La liberté académique, universitaire, les bénéficiaires sont
des gens qui contribuent à la mission de l'université. Alors là, on parle d'associations
étudiantes. C'est sûr, la liberté d'apprendre, j'en parlais tout à l'heure,
mais on parle de la mission de l'université, la formation et la recherche,
service à la <collectivité. Alors...
Mme McCann :
...
parle de la mission de l'université, la formation et la recherche, service à la
>collectivité. Alors, la liberté d'expression, c'est autre chose. Et là
il y a d'autres textes légaux et d'autres règles qui régissent la liberté
d'expression et il y a aussi l'autonomie de l'université.
M. Leduc : Donc, est-ce que
l'association étudiante, de manière démocratique, avec un référendum, a le
droit de prendre une position de critique envers l'État d'Israël sans se faire
accuser d'antisémitisme par une administration McGillienne?
Mme McCann : Bien,
voyez-vous, c'est... là, c'est un bon exemple de dire : Bien, il faut que
je... Je ne peux pas commenter, parce qu'il faut que je respecte aussi la
liberté... l'autonomie, plutôt, de l'université dans ces questions.
M. Leduc : Bien non. On fait
un projet de loi sur la liberté académique, puis là il y a une association
étudiante qui risque de se faire sanctionner pour une prise de position, qui
n'est pas scandaleuse, là, puis vous, vous allez laisser sur les lignes de
touche, vous n'allez pas vous investir là-dedans?
Mme McCann : Et c'est là que
ça va être important de faire les distinctions entre la liberté d'expression et
la liberté académique.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Donc, je cède la parole à Mme la députée de
Marguerite-Bourgeoys.
Mme David : Vous voyez que
c'est passionnant, hein? Et vous allez voir que les gens vont être passionnés,
alors ça va nous réveiller, mardi, là, c'est... Je trouve que ce que le député
apporte... Enfin, il n'apporte pas les dossiers les plus simples, là. Ce
dossier-là est vraiment... vous avez réussi à sortir assez bien, parce que
c'est vrai qu'en même temps on ne peut pas plaider la liberté puis se mêler... Bon.
Puis là je vais aller dans un sujet. On ne
peut pas quitter, l'une et l'autre, notre vie politique sans parler de mon
sujet fétiche, puis je pense que ça va rallier vos deux fonctions, santé... Et
on en a parlé, l'an dernier, et vous allez reconnaître vite de quoi on parle, puis
on parle devant, quand même, des collègues que vous avez et qui sont des
universitaires — la collègue d'Huntingdon, la collègue de Charlevoix—Côte-de-Beaupré,
deux doctorants en communications, les deux...
Une voix : ...
Mme David : ...non, communications,
communications, Université de Moncton, Université d'Ottawa, Université Laval — alors,
c'est intéressant parce qu'on parle de milieux universitaires, et j'ai nommé le
rehaussement en soins infirmiers.
Pour moi, là, ça, c'est emblématique,
bien, du Québec, de ce qu'on vit au Québec, c'est-à-dire avoir deux réseaux en
enseignement supérieur. Si vous étiez ministre de l'Enseignement supérieur en
Ontario puis que... C'est complètement autre chose, on est vraiment ailleurs.
Mais là ce fameux — il y en a qui diraient «ce foutu» — rehaussement
qui existe, je pense que... Écoutez, j'étais sous-ministre à l'Enseignement
supérieur, en 2008, puis on en parlait déjà. Puis après ça je suis revenue,
puis on en a parlé, puis il y a encore eu des consultations. Puis on parlait
déjà de révision du programme court collégial, puis là vous l'avez mis en place,
mais ça fait 10 ans ou 20 ans, même, qu'on en parle. Et puis là on a
un enjeu de main-d'œuvre. Puis là, on a des bourses et pour les collégiaux et
pour les universitaires. Et puis l'ordre, l'OIIQ, est vraiment bien campé par
l'approche qu'ils ont. Vous avez votre collègue qui est farouchement contre le
rehaussement, le ministre de la Santé, qui dit : On n'a pas... surtout pas
en ce moment, pas le temps de se priver de collègues, et puis, évidemment, la
Fédération des cégeps, qui est très inquiète.
• (14 h 40) •
Et comme j'ai dit l'an dernier, j'ai
l'impression de me répéter, mais on va se répéter et vous et moi, on pourra
aller prendre un café ensemble, dans cinq ans, je pense qu'on en parlera
encore, de ça. Puis on sera peut-être à la retraite toutes les deux, puis ça va
faire du bien à tout le monde, peut-être, y compris à nous, mais on va encore
se parler de ça, je vous le prédis. Mais... puis je ne dis pas ça en disant que
c'est un sujet banal. C'est parce que ça touche au cœur même de l'existence des
cégeps puis ça a l'air d'être un artefact, là, tu sais, c'est-tu ça qui est
important ou ce n'est pas ça, mais ça aussi, c'est important.
On parlait des cégeps en région. Il n'y a
que deux cégeps qui n'ont pas le programme en soins infirmiers, que deux sur
les 48. Il y en a 46, programmes. On ne ferme pas ça demain matin, là, je veux
dire, politiquement, c'est suicidaire, mais socialement aussi. On a besoin de
ces filles-là et de ces garçons-là. La preuve, vous leur donnez des bourses.
C'est la première chose que suis allée voir, j'ai dit : Heureusement...
J'étais très inquiète. J'ai dit : Heureusement qu'ils ont des bourses.
Elles jouent un rôle absolument important dans le système de santé, oui, avec
une technique, c'est vrai. Puis c'est vrai que, dans d'autres gouvernements ou
d'autres législatures, que ça soit dans d'autres provinces canadiennes, et tout
ça... J'ai joué dans le film, en psycho, puis ça a donné le doctorat en psycho,
avec les pour et les contre. Mais ce film-là dit... de dire qu'il faut
rehausser, ça veut dire qu'il faut un baccalauréat obligatoire, alors que,
depuis 40, 50 ans, on développe et on devient de plus en plus professionnalisants
dans nos D.E.C. techniques.
Alors, vous avez lancé la <modernisation...
Mme David :
...
professionnalisants dans nos D.E.C. techniques.
Alors, vous avez lancé la >modernisation
de la formation collégiale, merci, merci, merci, mais ça va, évidemment, au
même pas de la même petite tortue qu'on voit depuis toujours dans les révisions
de programmes. Et ça, moi, ça me rendait folle. Et il y en a, derrière, qui
écoutent puis qui disent : On reconnaît bien la... Je vois certains fonctionnaires
qui me disent... ou qui sont directeurs généraux ou directeurs, qui disent :
Bon... Je disais toujours : Voyons donc! Un an et demi, on est capables de
régler ça, là, une modernisation de programme. Bien non, qu'on me disait, ça a
pris 10 ans pour tel programme, ça a pris 12 ans pour tel autre. Ça
n'a pas de bon sens. Puis je le sais que vous êtes d'accord avec moi, parce que
vous dites : Il faut... on a vite mis des programmes de bourses
Perspective Québec, on met des incitatifs. Vous avez même lancé un D.E.C.
accéléré qui conduit à l'exercice de la profession, vous avez développé ça,
vous voulez le développer ou si... Je ne sais pas, je vais vous demander où
est-ce qu'il en est rendu.
Mais ce sujet-là, pour moi, c'est
emblématique, d'abord, de nos deux réseaux qui sont très performants, collégial
et universitaire, c'est emblématique que tout est à la hausse. C'est comme le
prix du pain, ou le prix du lait, ou le prix de l'essence, là. Tout est à la
hausse. Il faudrait que tout le monde ait des bacs, puis, tous ceux qui ont des
bacs, il faudrait que ce soient des maîtrises puis, tous ceux qui ont des
maîtrises, il faudrait que ce soient des doctorats. Ça, c'est ce qui est
arrivé, puis le Commissaire à l'admission aux professions, M. Gariépy, est là
derrière, puis la présidente de l'office est là, puis elle a été présidente
d'un ordre professionnel, je crois, des dentistes, si je ne me trompe pas, donc
elle sait exactement de quoi je parle. Le rehaussement, là, c'est comme des
doyens de faculté, ils veulent toujours plus. Puis le cours de génie, c'était
trois ans, c'est devenu quatre ans, ça pourrait devenir une maîtrise, etc. Mais
là on a l'ordre collégial qui est en cause, en plus, alors là, là, les
universités sont mal prises, parce que, là, on parle de deux ordres collégiaux,
puis, ça, je suis sûre que la présidente de l'office est très au courant de ça.
Alors, je veux absolument vous entendre
sur où vous en êtes mais où vous en êtes dans votre cœur, aussi, de ministre,
là. Ça fait un an qu'on s'en est parlé. Bernard Tremblay, pour ne pas le
nommer, est évidemment extrêmement inquiet, a fait des sorties très, très
puissantes là-dessus. Il y a eu une consultation générale de l'OIIQ, qui n'a
pas donné une place si grande que ça à l'ordre collégial, sincèrement, là,
c'était pas mal du côté plus universitaire. Alors, évidemment, la conclusion va
un peu avec ça, c'est-à-dire : il faut un bac absolument, il faut
absolument un bac. On va commencer comme ça : Où est-ce que vous en êtes
dans vos réflexions là-dessus?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, c'est
une excellente question. Parce qu'il y a beaucoup d'enjeux, et le premier
enjeu, là, et je ne dis pas ça en ordre d'importance mais qui me vient à l'esprit,
c'est la pénurie de main-d'oeuvre. On a besoin besoin, besoin de plus de
personnes qui viennent en sciences infirmières. Il y a l'enjeu aussi du réseau
collégial, les cégeps, qui a été bien nommé, là, par votre intervention, et il
y a, évidemment, l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Bon, alors,
écoutez, c'est sûr qu'il y a des travaux actuellement de modernisation du
programme collégial, et je suis un peu plus optimiste que vous, là, parce que
je pense que notre ministère saisit l'urgence de la situation, et on travaille
ce dossier-là avec le ministère de la Santé, aussi, et évidemment ils sont
extrêmement sensibles à l'urgence de la situation. Alors, moi, je pense qu'on
va arriver à bon port plus rapidement que, peut-être, dans le passé, là.
L'OIIQ, puis je suis certaine que ma
collègue de Marguerite-Bourgeoys sait tout ça, là, mais... peut présenter une
demande, là, de rehaussement à l'Office des professions, qui ne l'a pas fait
encore. Non, non, effectivement, ce n'est pas fait encore. Donc, le diplôme
collégial est toujours qualifiant. Le diplôme collégial est toujours qualifiant.
Puis vous savez probablement que 50 % des étudiants qui terminent leur D.E.C.
en sciences infirmières s'en vont au D.E.C.-bac, là, ils vont faire leur baccalauréat
accéléré, évidemment, là, donc c'est 50 %, déjà, qui s'en vont faire leur
bac, mais le D.E.C. est toujours qualifiant. Et donc l'OIIQ, l'Ordre des
infirmières et infirmiers du Québec, pourrait faire une demande à l'Office des
professions pour examiner le dossier. Évidemment, c'est un processus, encore
une fois, comme je le disais ce matin, qui ne se fait pas en quelques mois.
C'est un processus qui est assez long, qui a beaucoup de répercussions, et il
faut aussi que le ministère de la Santé et des Services sociaux soit impliqué,
le ministère de l'Enseignement supérieur aussi.
Mais moi, je vous dirais, là, mon... ma <vision...
Mme McCann :
...
impliqué, le ministère de l'Enseignement supérieur aussi.
Mais moi, je vous dirais, là, mon... ma
>vision là-dessus, c'est que nous, au Québec, là, on a créé les cégeps, ça
n'existe pas ailleurs. Bon, vous allez me dire, il y a des programmes
collégiaux ailleurs, mais ce n'est pas à l'envergure de nos cégeps. Alors,
nous, on a là une créature unique, très performante, intéressante et qui forme
beaucoup, beaucoup d'infirmières. Alors, il faut tenir compte de ça. Et on a créé
les cégeps, donc on a été très créatifs, et je crois qu'au Québec on n'a pas
besoin d'imiter, là, d'autres provinces, là, parce que, d'ailleurs,
l'écosystème n'est pas le même. On peut... Et je ne peux pas présumer de ce qui
va se passer, parce que je n'ai pas de boule de cristal, mais moi, j'ai assez
confiance qu'on va trouver des voies de passage.
Et il demeure — et là je vais
peut-être parler un petit peu plus de ma connaissance du domaine de la santé,
mais ça touche à l'enseignement supérieur, aussi, parce que la formation au
niveau des cégeps est excellente — il demeure qu'il y a certains
actes qui ne sont pas enseignés au niveau du cégep, ils sont enseignés au
niveau du bac. Alors, il faut regarder ça. Et j'ai rencontré, ça fait un
certain temps, d'ailleurs, et à quelques reprises, l'Association des
enseignants en soins infirmiers au collégial, et ils sont très conscients de ça
aussi. Alors... et on les connaît ces actes-là, hein, notamment en soins à
domicile, notamment en soins intensifs.
Alors là, on a une situation ou on doit
être performant au niveau des soins infirmiers, au Québec, dans le monde entier,
mais au Québec. Alors, on a là une opportunité, je pense, parce que, oui, on
peut voir ça comme un dossier complexe et on est inquiets, tout ça, mais moi,
je vois ça comme une opportunité d'enfin, comme le disait ma collègue, après
tant d'années, régler un dossier qui n'a jamais été réglé. Et là on a certains
ingrédients qui font en sorte qu'on est un petit peu poussés dans le dos, parce
qu'on a une pénurie, suite à une pandémie importante, puis on a une pénurie qui
fait en sorte qu'on a une urgence de faire quelque chose. Et, même si on ne
peut pas le faire en quelques mois, moi, j'ai confiance qu'on va arriver à bon
port. Et je n'en ai pas, je n'en ai pas la solution, là, je ne présume même pas
de la solution, mais j'ai confiance qu'on va arriver à une solution.
Et j'ai rencontré... D'ailleurs, je dois
vous dire que, quand je suis arrivée comme ministre de l'Enseignement supérieur,
une des premières rencontres que j'ai eues, c'est avec Bernard Tremblay, le
président de la fédération, et son équipe, et ils m'ont parlé tout de suite de
ce dossier-là, et il a des idées. Et j'ai rencontré aussi l'Ordre des
infirmières et infirmiers du Québec, ils ont des idées, beaucoup d'idées. Alors,
je vous dirais qu'il faut suivre le processus. C'est ça qui est important,
d'avoir la discipline et la rigueur, de ne pas présumer «de», de ne pas faire
des hypothèses sans avoir tous les faits. Et on ne les a pas, tous les faits,
actuellement. L'étude, l'analyse n'est pas faite, c'est l'office qui va la
faire avec les ministères impliqués.
Donc, si vous souhaitez un complément
d'information là-dessus, moi, Mme la Présidente, je peux donner la parole à la
présidente de l'Office des professions.
• (14 h 50) •
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que vous...
Une voix : ...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait, merci. Madame.
Mme Legault (Diane) : Merci,
Mme la Présidente. Effectivement, il y a quelques années, on a mis sur pied,
pour traiter ces demandes-là de façon... puis valoriser la concertation
gouvernementale, on a mis un processus, un nouveau processus sur pied et qu'on
anime, là, on est avec le Conseil du trésor, l'Enseignement supérieur, la Santé
et l'office, puis on analyse les demandes. On en a analysé une qui avait été
formulée par l'ordre des inhalothérapeutes et puis qui était au collège — ils
ont une formation collégiale — qui voulait aller au bac. Puis après 10 mois
d'analyse, là, on a des mécanismes qui sont bien établis, il y a une décision
qui a été rendue à l'effet de ne pas rehausser au bac, en tenant compte
toutefois des centaines d'heures, là, je pense qu'il y avait 200 heures
d'orientation qui étaient données par le ministère de la Santé. Donc, toutes
les informations ont été mises en commun, les analyses ont été faites par
chacun des ministères, puis ensuite, bien, la conclusion et la décision qui est
communiquée à l'ordre est une décision gouvernementale. Alors, c'est un
historique récent relativement à la prise de décision en lien avec les demandes
de rehaussement.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Mme David : Ça, ça date
de mes études de crédits de l'an passé : rehaussement, inhalothérapeutes.
Alors, en voilà un qui est un peu réglé. J'aimerais ça que... Peut-être, je
suis <pessimiste...
Mme David :
...
inhalothérapeutes. Alors, en voilà un qui est un peu réglé. J'aimerais ça
que... Peut-être, je suis >pessimiste, mais il faudrait créer un grand
chantier. Vous pourriez, avant de partir, laisser un petit mémo, là, puis
dire : Ça doit se régler dans la prochaine année, là. Mais c'est parce que
ça touche, en même temps, la question de qu'est-ce qu'un D.E.C. technique puis
qu'est-ce qu'un bac. Puis vous avez raison, vous avez raison de dire qu'il y a
des actes réservés pour les D.E.C. techniques, mais que, quand on est
bachelière, c'est d'autres actes additionnels que nous pouvons poser, même que
plusieurs hôpitaux, ou départements, ou, comme... soins intensifs exigent un
baccalauréat pour... Ils affichent ça dans leurs postes : Tu ne rentres
pas dans tel poste si tu n'as pas un bac. Mais c'est correct, c'est normal, je
veux dire, c'est des niveaux différents, des actes différents.
Mais déjà, en 2015, il y avait un
magnifique rapport qui s'appelait Retracer les frontières des formations
collégiales : entre l'héritage — donc, années 70 — et
les possibles, et... Conseil supérieur de l'éducation. Puis on relit ça, et
tout est encore d'actualité, puis ça fait sept ans. Alors, ils avaient des
choses... Quand vous dites qu'il y a des idées intéressantes, une des
idées : créer un diplôme collégial d'étude spécialisée aux finalités et au
positionnement redessinés; créer un D.E.C. technique avancé témoignant d'un
niveau d'exigence supérieur; favoriser la création — attention, ça,
ça fait peur aux universités — d'un baccalauréat collaboratif collège
et université. Bien oui, ça pourrait se faire, ça, un parcours beaucoup plus
intégré. Un autre : poursuivre les travaux relatifs à l'introduction d'un
baccalauréat appliqué au collégial. Là, si vous voulez que les universités
capotent, là, on est bien partis parce que c'est sûr que dire le mot
«baccalauréat appliqué», eh! ça, ça fait grincer des dents, mais ça existe dans
d'autres provinces, on n'invente pas rien, là. Mais ils ont osé l'écrire dans
le rapport. Puis c'est le Conseil supérieur de l'éducation, c'est
collectivement, au Québec, un des conseils dont on s'est doté pour dire :
On a besoin d'un lieu de réflexion.
Et donc ces gens-là se sont penchés
là-dessus en 2015, puis là on est encore à se dire : Oui, non, oui, non,
peut-être. Puis, pendant ce temps-là, vous avez raison, quand le ministre Dubé,
là, quand le titre de l'article... Je vais le trouver, là. Excusez, je ne sais
plus où est-ce qu'il est. Alors, tu vas me le retrouver... «"Pas question
de se priver des infirmières du collégial", tranche le ministre» — qu'on
nomme par son nom — pas question de se priver — ça, c'était
en septembre 2021 — surtout avec la crise que l'on vit, on n'en est
pas là", dit le ministre de la Santé et Services sociaux, balayant du
revers de la main l'idée que les infirmières devraient nécessairement décrocher
un baccalauréat.» Le ministre dit avoir pris connaissance du rapport, donc, de
Francine Ducharme et Robert Salois, qui propose que les infirmières ne puissent
plus entrer dans la profession par une formation collégiale.
On le sait, le commissaire Salois puis Mme Ducharme,
qui était doyenne à l'époque — je ne suis pas sûre qu'elle l'est
encore, là — de sciences infirmières à l'Université de Montréal...
Une voix : ...
Mme David : Pardon?
Une voix : ...
Mme David : C'est ça. Alors
donc : «Ce diplôme universitaire obligatoire, que l'Ordre des infirmières
appelle de ses vœux depuis des années — des années, là — n'est
pas ce que souhaite le ministre.» Alors là, M. Tremblay «a pour sa part
dit trouver honteux que cette recommandation soit faite, alors que toute
l'énergie devrait plutôt aller à la rétention des infirmières et aux conditions
d'exercice.» Il dit : «Je suis en poste depuis sept ans, et c'est même
avant mon arrivée qu'on le réclamait du ministère de l'Éducation supérieure.» Il
parle de la révision du programme. Alors, sept ans, déjà, puis là vous étiez à
peine arrivée en poste.
Là, le comité de modernisation existe,
sauf que, bien, il ne s'est pas réuni souvent, là, ce comité-là n'a eu qu'une
réunion, puis c'est le 21 mars. Ça, c'est dans les notes de votre
ministère, 21 mars 2022, où j'ai même l'ordre du jour : Mot de
bienvenue; modernisation de la formation collégiale; rôles et responsabilités
des parties prenantes; démarrage des travaux; étapes à venir; modalités de
collaboration; échanges et questions; clôture de la rencontre. Et donc ça, là,
c'est le 21 mars. Et votre communiqué de presse, Mme la ministre, date du
8 octobre 2021. Là, là, là, je trouve que ça fait bien des petits mois
entre le 8 octobre puis le 21 mars. Pour des gens qui veulent aller
vite, là, s'il y a huit mois entre chaque réunion de comité... Vous puis moi,
je vous le dis, là, dans cinq ans, là, je vous invite à prendre un café, puis
ils auront eu cinq réunions, à ce rythme-là. Alors, on fait quoi? On fait quoi
avec ce comité qui a pris six mois avant même de fixer une date de <rencontre...
Mme David :
...même
de fixer une date de >rencontre?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la ministre
Mme McCann : Oui. C'est parce
qu'entre les rencontres dont vous parlez, il y a d'autres rencontres, il y a
des travaux qui se font, hein? Moi, j'ai une liste ici, à l'hiver, des
rencontres qui ont eu lieu avec le ministère de la Santé, rencontre avec l'OIIQ
pour présenter les travaux de documentation, l'analyse, rencontre avec
l'Association des enseignants en soins infirmiers. Au printemps, il va y avoir
des rencontres avec les représentants. La liste est longue. C'est qu'il y a des
travaux entre les réunions du comité, vous savez ce que c'est, dans des grands
chantiers comme ça.
Mais je vais vous répondre... bien, je
veux répondre à la députée de Marguerite Bourgeoys sur ces dossiers. On a vu
comment certains dossiers ont été bloqués à cause de la pandémie. La pandémie a
changé beaucoup de choses dans notre urgence d'agir, et même avant la pandémie.
Je vais vous parler d'un dossier que je connais bien puis qui est
concomitant : les IPS. Ça faisait combien d'années qu'on voulait que nos
infirmières praticiennes spécialisées posent un diagnostic? Et je suis certaine
que ma collègue se souvient de toutes les embûches. Et on parle au moins d'une
décennie, où est-ce qu'on voulait que nos IPS posent un diagnostic. Et
finalement on a réussi.
Et là je n'en parlerai pas longuement,
parce qu'on n'a pas le temps et ce n'est pas l'objet, mais ça prend une volonté
politique et ça prend une volonté de partenaires très importants dans ces
dossiers, et l'environnement. Et la pandémie vient changer beaucoup de choses.
Si on a réussi à débloquer des dossiers comme les IPS, et vous avez vu, après,
les pharmaciens, puis il y en a d'autres qui ont débloqué après... Et on pourra
parler peut-être de décloisonnement en santé, qui est un fer de lance, là,
actuellement, dans la refondation, et dont l'office... L'office va participer
activement. Alors, moi, je crois qu'avec une volonté politique on peut faire
débloquer des dossiers qui urgent vraiment.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. 30 secondes, Mme la députée.
Mme David : Oui, bien, c'est
ça, je voulais prendre 30 secondes pour vous féliciter de ça. IPS, ça,
j'ai tellement travaillé ce dossier-là dans toutes sortes de fonctions, y
compris à l'université. Puis là je regarde la présidente de l'Office des
professions, c'est sûr que les ordres professionnels, dont un qui s'appelle le
Collège des médecins... Mettons que, quand vous dites : Ça prend de la
volonté politique, je comprends exactement ce que vous dites. Et, pour ça, je
vous félicite, je félicite ce gouvernement. Quand même!
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. Donc, vous aurez la chance d'avoir un autre bloc avec Mme
la ministre. Et je cède la parole à la députée de Gaspé.
• (15 heures) •
Mme Perry Mélançon : Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais commencer en parlant de la loi 101 au cégep.
La ministre a sûrement entendu parler de ce mouvement qui prend beaucoup... qui
gagne en popularité auprès, notamment, de la population enseignante collégiale.
On est rendus à 31 syndicats de professeurs, au cégep, qui ont voté pour
l'application de la loi 101 au cégep, même des cégeps de région qui ont
voté. Il faut dire, c'est 31 votes pour sur 31, donc c'est quand même
très, très considérable, l'engouement, finalement, et la volonté qu'ont nos
professeurs de cégep, nos enseignants, qui voient la réalité sur le terrain,
qui sont les premiers à noter, finalement, que l'anglais prend beaucoup,
beaucoup, beaucoup d'espace dans le réseau collégial, même chez les étudiants
francophones, et qu'on est en train de former beaucoup, beaucoup d'étudiants,
aussi, qui vont aller choisir des métiers qui vont être plus en langue
anglaise, même une fois sur le marché du travail.
Donc, on sait aussi que la ministre a
reculé, récemment, sur l'agrandissement du collège Dawson puis l'augmentation
du nombre de places. Donc, ça, je suis tout à fait d'accord avec cette
décision-là, c'était la chose à faire. Mais quand est-ce que ce sera le cas
pour la loi 101 au cégep? Est-ce qu'on va aller de l'avant? Est-ce qu'on
peut connaître l'avis de la ministre sur cet enjeu-là qui est très important au
Québec?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Oui. Bien, moi,
je pense que le p.l. n° 96, là, c'est une approche
très équilibrée et qui protège le français. Moi, je pense aussi que, quand on
arrive à l'âge de 17, 18 ans, là, on peut faire un choix, là, d'aller au
cégep de son choix, là, justement. Et les établissements anglophones doivent
prioriser les ayants droit.
Moi, j'ai entendu beaucoup de <commentaires...
>
15 h (version révisée)
<17887
Mme
McCann :
...les ayants droit.
Moi, j'ai entendu beaucoup de >commentaires,
même avant les discussions sur le projet de loi n° 96, de gens qui me
disaient qu'il y a des personnes anglophones qui n'arrivent pas à entrer au
cégep anglophone. Alors, nous, dans le projet de loi n° 96, il y a une
clause qui dit que les cégeps anglophones doivent prioriser les ayants droit. Et
évidemment on s'assure, là, on souhaite vraiment que ce soit fait.
Maintenant, au niveau du français, je
pense que ce qui a été proposé dans le projet de loi n° 96, c'est
extrêmement intéressant que les allophones, les étudiants allophones et
francophones vont avoir à passer l'épreuve uniforme de français maintenant dans
les cégeps anglophones. Donc, ils vont devoir suivre leurs deux cours en...
leurs trois cours, plutôt, en littérature française, etc., pour se préparer à l'épreuve
uniforme de français, et ils vont devoir suivre, en plus, trois cours en
français. Ça veut dire que ça va être huit cours... six, oui, les
mathématiques, huit cours en français quand on va dans un cégep anglophone. Et
les ayants droit, les étudiants ayants droit, eux, ils vont devoir suivre ou
trois cours de français en plus de leurs deux cours de langue seconde...
La Présidente (Mme Guillemette) :
En terminant, Mme la ministre.
Mme McCann : ...ou des cours
en français, selon leur choix. Alors, moi, je pense, c'est une grande avancée
et qu'on va vraiment, de cette façon-là, protéger le français.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Mais
moi, je veux savoir, en fait, si la ministre s'inquiète de cette nouvelle
tendance qui est de plus en plus grande chez les francophones de choisir
justement... vous parlez d'avoir le choix, mais on voit que de plus en plus d'étudiants
francophones choisissent cette nouvelle tendance d'aller s'éduquer en
enseignement supérieur en anglais parce que ça ouvrirait plus de portes dans l'avenir.
Je pense que le gouvernement a une responsabilité, tout de même, de dire :
Il y a d'autres façons d'apprendre l'anglais. Moi, je le parle bien, l'anglais,
je maîtrise cette langue-là, puis je l'ai appris dans un stage dans les
Caraïbes, ça a été super, je n'ai pas eu besoin d'aller donner de l'argent dans
des collèges ni privés ni anglophones. Il y a d'autres moyens pour ça. Donc,
est-ce que le gouvernement du Québec ne s'inquiète pas de cette... et la
ministre ne s'inquiète pas de cette tendance?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, écoutez,
il y a un élément que je n'ai pas mentionné tout à l'heure, qui est très
important, c'est qu'on a plafonné les devis des cégeps anglophones, alors il n'y
aura pas de progression pendant 10 ans. Donc, ça, c'est dans le projet de
loi n° 96, on garde le même nombre d'étudiants dans les cégeps anglophones
à la hauteur de ce qu'il y avait au niveau des devis de 2019. Alors, il n'y
aura pas de progression.
Mme Perry Mélançon : C'est
déjà un problème, donc il y a déjà trop d'étudiants qui vont vers les cégeps
anglophones puis qui, ensuite, prennent des... qui vont vers des métiers dans
lesquels ils vont parler majoritairement anglais. Donc, j'en comprends que dans
la Coalition avenir Québec il y a deux camps, il y a les nationalistes qui sont
un petit peu plus minoritaires et il y a le camp des fédéralistes, où est-ce qu'on
les retrouve en grand nombre au Conseil des ministres, et, finalement, je
comprends dans lequel des camps la ministre se loge.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la ministre.
Mme McCann : Écoutez, moi, je
réitère que le projet de loi n° 96 protège la langue française. Quand on
est rendu à donner huit cours, dans nos cégeps anglophones, en français, nos
étudiants vont avoir la possibilité vraiment d'apprendre le français et d'être
très à l'aise avec la langue française. En plus, il faut se souvenir qu'on va
avoir 22 000 étudiants francophones de plus dans la grande région de
Montréal, et on développe nos cégeps francophones dans la grande région de
Montréal. Alors, ces 22 000 étudiants, ils vont aller dans les cégeps
francophones. Donc, la proportion des cégeps anglophones va diminuer parce qu'évidemment
le dénominateur, encore une fois, va être augmenté. Donc, on va être en
meilleure position, bien meilleure position pour protéger la langue française.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Bien, je
suis déçue qu'on aille à l'encontre de la volonté des syndicats des enseignants
qui sont, je pense, encore mieux placés que des membres du <gouvernement...
Mme Perry Mélançon :
...des
enseignants qui sont, je pense, encore mieux placés que des membres du >gouvernement
pour constater l'effet de s'éduquer en anglais sur des Québécois de langue
française, et que ça a un réel impact sur le déclin de notre langue puis notre
identité pour les générations futures. Je pense que... Nous, ça vient de notre
aile jeunesse, hein, et, par la suite, il y a eu un vote, justement, dans nos
instances pour qu'on veuille appliquer la loi 101 aux cégeps. Donc, c'est
aussi une volonté des jeunes, pas seulement des enseignants, mais il y a
beaucoup de jeunes qui veulent aussi protéger la langue française au Québec.
On va rester dans ce thème-là, mais en
parlant de plusieurs étudiants étrangers francophones qui ont connu le triste
sort de se faire bloquer pour venir étudier dans nos cégeps français, justement,
francophones, partout dans nos régions du Québec, des étudiants africains qui
ont été refusés à la hauteur de 80 %, alors que le Québec est en accord
avec des dossiers d'immigration francophone, évidemment. Donc, on sait... bien,
c'est certain que c'est beaucoup par les études que le taux de rétention est
bon, surtout dans nos régions. Les immigrants qui viennent étudier, souvent,
vont s'installer parce qu'ils se font une vie dans leur ville étudiante, puis
ils vont probablement y demeurer. Alors, est-ce que le gouvernement a eu de
nouvelles communications, justement, avec le fédéral sur cette question-là? Où
en sommes-nous?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la ministre.
Mme McCann : Oui, bien, c'est
un sujet dont j'ai beaucoup discuté avec le ministre de l'Immigration, le
ministre Boulet, et j'ai même moi-même envoyé une lettre il y a quelque temps
au ministre de l'Immigration canadien, fédéral, parce que j'étais extrêmement
préoccupée. Le ministre de l'Immigration l'est tout autant que moi. Et je
trouve que c'est malheureux, ça affecte même la réputation de nos
établissements d'enseignement supérieur, puis nous, on voudrait vraiment
accueillir de plus en plus des étudiants francophones d'à travers le monde. Alors,
c'est un enjeu majeur, mais je sais que mon collègue, le ministre Boulet,
travaille beaucoup avec le ministre fédéral sur cette question, puis on a
vraiment espoir de faire débloquer le dossier, parce que c'est vraiment de
juridiction fédérale, mais on fait toutes les pressions nécessaires pour que le
dossier évolue. Et notre objectif, c'est vraiment d'accueillir beaucoup plus
d'étudiants des pays francophones.
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Oui.
C'est paradoxal parce qu'on dit qu'on a la volonté d'en accueillir plus, mais
on ne va pas rapatrier ces pouvoirs-là au fédéral, sachant que ça fait bien
leur affaire quand on a une immigration ou des étudiants qui vont plutôt vers
les universités anglophones, qui parlent anglais et qui vont contribuer à
l'anglicisation du Québec. Donc, on n'a pas les mêmes souhaits, hein, dans les
deux paliers de gouvernement. Et j'aimerais savoir s'il y a des nouvelles données.
En fait, est-ce qu'on est en mesure de savoir s'il y a eu d'autres refus de ce
genre-là d'étudiants étrangers francophones d'Afrique depuis ce qui est sorti
dans les nouvelles?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, ce que je
peux dire aujourd'hui, c'est que, comme je le disais dans mon intervention
précédente, le ministre de l'Immigration, là, le ministre Boulet est très,
très, très actif dans le dossier. On espère vraiment que le dossier va
débloquer, va évoluer dans un futur pas très lointain. Je ne peux pas donner
plus d'informations parce qu'évidemment il faut laisser le ministre de
l'Immigration faire ce travail avec son collègue du fédéral. Mais, comme
gouvernement, là, évidemment, ces pouvoirs sont très importants parce qu'ils
affectent nos universités. Puis on a d'excellentes universités et cégeps, on le
sait, dans les différentes régions du Québec, qui accueillent déjà des
étudiants internationaux, des cégeps des régions. Puis on a des universités
francophones qui font un excellent travail. Mais nous, ce qu'on veut, c'est
augmenter.
Alors, encore une fois, Mme la Présidente,
je réitère, je sais que je me répète, mais je veux vraiment insister sur le
fait que c'est un dossier très prioritaire pour nous et que le ministre de
l'Immigration y travaille de façon très intensive actuellement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Oui,
bien, j'aurais aimé justement peut-être en savoir plus sur ces actions intensives
que le ministre pose, parce que, là, je n'ai pas vu vraiment d'action concrète
depuis que ça s'est passé puis que c'est sorti dans les <journaux...
Mme Perry Mélançon :
...vraiment
d'action concrète depuis que ça s'est passé puis que c'est sorti dans les >journaux.
Je n'ai pas vu rien de concret sur le terrain pour freiner cette injustice-là,
l'arrêter, donc j'aurais souhaité avoir des réponses peut-être un peu plus
précises. Mais je comprends, finalement, qu'il n'y a pas d'action concrète
encore de mise sur pied, là, on est dans les discussions seulement.
Mme McCann : Bien, il y a des
actions concrètes dans le sens qu'il y a beaucoup de représentations, et ma
collègue sait à quel point c'est important ces représentations intensives de
mon collègue ministre de l'Immigration.
Mme Perry Mélançon : Important,
mais pas très fructueux, il faut dire.
Mme McCann : Bien, je pense,
Mme la Présidente, que ces dossiers-là, parfois, il faut attendre un petit peu
pour voir l'aboutissement. Il y a eu des élections fédérales récemment. Ça
aussi, ça a mis un délai, parce qu'on a un nouveau ministre au fédéral, donc,
qui doit prendre possession de ses dossiers, etc. Ça, ça a créé certains délais,
mais c'est repris, et je pense qu'on ne ménage pas nos efforts.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée.
Mme Perry Mélançon : Oui,
puis justement, je ne sais pas si vous avez vu le premier ministre Trudeau, qui
a fermé la porte carrément au gouvernement du Québec de donner, de céder des
pouvoirs en Immigration. Je ne sais pas si vous avez un avis là-dessus,
justement, c'est sorti hier. Donc, ce que le Québec souhaitait, là, aller
chercher ces pouvoirs-là, 100 % des pouvoirs, il s'est fait fermer la
porte à ça. Donc, est-ce que vous pensez que ça va nuire à vos discussions
peut-être, justement, avec le ministre de l'Immigration?
Mme McCann : Bien, moi, je
pense que le ministre de l'Immigration va apporter les bons arguments à son
collègue. J'ai bien confiance en lui. On a des échanges, lui et moi, il est
très sensible à cette question, au niveau de l'Enseignement supérieur, et j'ai
confiance que les discussions vont amener de l'évolution. Il faut continuer.
Mme Perry Mélançon : Maintenant,
je regarde dans le PQI, il y a près de 70 % des investissements en
Enseignement supérieur qui ont été placés dans le Royal Vic. Si on revient
un petit peu, là, dans les investissements initiaux du gouvernement, on parlait
d'environ 37 millions pour mettre le projet en branle. Après ça, on avait
des investissements prévus, pour aider à la rénovation, de 475 millions.
Mais là, si je regarde dans le nouveau PQI, là, il y a un montant prévu pour la
réfection du Royal Vic qui semble avoir bondi de 50 millions de
dollars pour maintenant atteindre 522 millions. Je veux juste être sûre,
là, qu'on me... bien, qu'on puisse peut-être nous expliquer d'où vient
l'augmentation de 50 millions.
Mme McCann : Je m'excuse, je
n'ai pas compris la dernière partie de votre question.
Mme Perry Mélançon : Oui. En
fait, le 50 millions, si on pouvait nous justifier ou nous expliquer d'où
il vient. Dans le PQI, là, si je regarde, je n'ai pas la source de la page, là,
mais c'est le 787 millions de dollars pour l'Enseignement supérieur.
Là-dessus, moi, je vois, là, autre enveloppe pour de nouvelles initiatives, il
semble y avoir un 50 millions de plus pour le Royal Vic, pour
finalement atteindre, là, jusqu'à 522 millions.
La Présidente (Mme Guillemette) :
30 secondes, Mme la ministre.
Mme McCann : Je vais
vérifier. Écoutez, pendant que je cherche le montant, exactement...
Mme Perry Mélançon : Mais
est-ce qu'on a rajouté des investissements dans le Royal Vic, sûrement que
vous savez ça, oui ou non?
Mme McCann : C'est parce que
vous avez mentionné 50 millions.
Mme Perry Mélançon : Dans le
nouveau budget, est-ce qu'il y a des nouveaux investissements pour le Royal Vic?
Mme McCann : Il y a 787 millions.
Et, là-dessus, il y a un ajout pour le Royal Vic. Mais je cherche la
donne, là, actuellement, mais la grande majorité, c'est pour des établissements
francophones.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Donc, je cède la parole à Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys
pour son dernier bloc. Mme la députée.
Mme David : Alors là, le menu,
j'ai des choix épouvantables à faire. Je vais commencer et je vais essayer
d'aller vite, puis vous savez que j'aime parler, alors ça va être très difficile.
Je vais vous poser une question qui n'est pas un piège, mais je veux que ce
soit un révélateur pour ceux qui nous écoutent : Est-ce que vous savez, ou
quelqu'un derrière vous, je suis sûre qu'ils le savent, à combien d'erreurs par
tranche de 900 mots les étudiants ont droit, des erreurs de français, de
grammaire, d'orthographe, dans l'épreuve uniforme de français?
Mme McCann : Ah! je l'ai vue,
cette donnée, Mme la Présidente. Ça, ça me frustre, quand je ne me souviens pas
de cette donnée-là. Alors, on va me la donner. Oui?
Une voix : ...
Mme McCann : Alors, je vais
vous la dire tout de suite.
Mme David : Bien, écoutez, je
peux vous la donner parce que, moi, je l'ai.
Mme McCann : Bon, bien,
allez-y, allez-y.
Mme David : 30 erreurs.
Mme McCann : D'accord.
Mme David : On a des profs ici,
là, 30 fois le participe passé qui est mal accordé, il n'y a pas de s, ce
n'est pas au féminin, ce n'est pas au <masculin...
Mme David :
...pas
de s, ce n'est pas au féminin, ce n'est pas au >masculin, etc., 30 erreurs
dans 900 mots. 900 mots, là, c'est facile à vérifier avec les
ordinateurs, c'est à peu près une page et demie de texte. Ça, ça s'appelle
l'épreuve uniforme de français à la fin du collégial. Imaginez, imaginez ce
qu'on...
Alors, Pascale Lefrançois, celle qui
a gagné l'épreuve de... le concours international d'orthographe, ce n'est pas
rien, qui est doyenne de la Faculté des sciences de l'éducation à l'Université
de Montréal, elle dit : «Pour réussir l'épreuve uniforme de français au
collégial — puis c'est là que vous avez dû le voir, je l'ai retrouvé
hier — on permet un maximum de 30 erreurs — maximum,
ça, c'est avant de commencer à enlever des points, les profs vont reconnaître
ce que ça veut dire — un maximum de 30 erreurs sur 900 mots.
Donc, quand on arrive à l'université — parce que, là, c'est pour
finir le cégep, ça — il ne faut pas s'étonner que des étudiants
commettent 30 erreurs dans un texte de 900 mots.» Alors, mesdames,
quand on corrige des travaux, on le sait, des fois, on est plus professeures de
français que professeures de contenu.
Pourquoi je vous dis ça? Elle a gagné la
dictée, championne mondiale de la Dictée Bernard-Pivot, en 1990. Mon Dieu, elle
était toute jeune. Alors : «Mais là où le bât blesse, c'est vraiment la
maîtrise de la langue, plus spécifiquement — ce qui est difficile et
plate, là — l'orthographe et la syntaxe.»
Alors : «Préoccupée par la maîtrise
du français aux études supérieures, la ministre a demandé un diagnostic à un
comité d'experts. Il doit remettre son rapport à la fin de décembre.» Décembre 2021.
Alors, Mme la ministre, vous me voyez
venir, est-ce qu'il y a eu un rapport? On est rendu au mois de mai. Qu'est-ce
qu'il contient puis qu'est-ce qu'on fait pour ça?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la ministre.
Mme McCann : Oui, bien, Mme
la Présidente, c'est un point important parce qu'on est très, très préoccupés
par l'apprentissage du français. Je suis très préoccupée. Quand je me suis
aperçue que le taux de réussite à l'épreuve uniforme de français est de
10 % inférieur, par exemple, au taux de réussite de l'épreuve uniforme en
anglais... Bon, vous allez me dire, effectivement, il y a une dimension, là,
qui est la complexité de la langue, là, puis je suis entièrement d'accord, mais
il faut faire quelque chose, là. Et 30 erreurs d'orthographe... Parce
qu'au niveau... à d'autres niveaux, dans l'épreuve uniforme de français, nos
étudiants, j'ai eu l'occasion de le vérifier, vont bien. Leurs scores, je ne
sais pas si je peux dire ce mot-là, leurs résultats sont très bons. C'est
vraiment au niveau de l'orthographe qu'il y a un problème.
• (15 h 20) •
Alors, ce groupe d'expertes,
effectivement, m'a remis son rapport, là, que j'avais demandé. J'avais demandé
ça, je pense que c'est à la fin de l'été passé, et je voulais avoir un rapport
dans les prochains mois, et elles ont fait un très, très bon travail. Et on est
en train de l'analyser, ce rapport-là, parce qu'il est très important puis il
est quand même étoffé. Et j'espère, j'espère que ce rapport va nous aider à
élaborer des stratégies concrètes pour améliorer l'apprentissage du français.
Et je le dis vraiment, concrètement, on a un diagnostic, là, quand on parle de
l'orthographe, mais le groupe d'expertes, moi, je leur ai demandé : Allez
plus loin, là, expliquez-nous, là, comment se fait-il que... Alors, l'analyse
est en train de se faire, là, du rapport, au ministère, mais j'espère qu'avec
ce rapport puis avec d'autres données que nous avons et d'autres stratégies on
va arriver à poser des actions pour le français, pour l'apprentissage du
français, pour la langue, mais aussi pour la réussite de nos étudiants.
Les gens à qui je parle dans le réseau... Je
me rappelle d'une rencontre avec le président de la fédération, Bernard Tremblay,
qui m'a bien dit que c'est la donne, c'est là-dessus qu'il faut travailler, que
c'est ça qui... Vous savez, quand on parle du 80-20, là, bon, bien, c'est le
20 % d'investissement, mais 80 % de résultat. C'est vraiment
l'apprentissage du français qui est à la base de tout, de tout, incluant les
mathématiques, les sciences, etc.
Alors, j'espère qu'avec ce rapport-là et
d'autres données que nous avons, nous allons pouvoir poser des actions
costaudes pour améliorer la qualité de l'apprentissage du français au niveau
collégial. Et j'ai eu des discussions avec mon collègue à l'Éducation aussi, le
ministre Roberge, parce que c'est un continuum, tout ça, là. Alors, on mise
là-dessus puis on va prendre les moyens parce qu'encore une fois, puis je
termine avec ça, c'est non seulement la langue, c'est la réussite de nos <étudiants...
Mme McCann :
...c'est
non seulement la langue, c'est la réussite de nos >étudiants. Si
l'épreuve uniforme de français, là, on arrivait à un taux de réussite,
imaginez... Bon, on sait que les gens le reprennent, là, plusieurs fois, mais,
regardez, ça retarde la diplomation. Alors, si on règle une partie de ça,
imaginez-vous, 5 %, le nombre de diplômés qui va augmenter, c'est
important. Alors, moi, je pense que, pour nous, ce sera une priorité.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme David : Je continue et je
répète, vous trouvez que le taux même de réussite de l'épreuve n'est pas
suffisamment fort, et je le répète, ils réussissent en ayant droit à
30 erreurs par 900 mots. Et cette conversation-là, cette
discussion-là, je l'ai eue énormément autour d'un projet de loi que vous
connaissez bien, le projet de loi n° 96, et on en a beaucoup discuté avec
votre collègue le ministre responsable de la Langue française. Et effectivement
on s'est rendu compte, et chez les anglophones et chez les francophones, c'est
un problème, bien, planétaire, la question de la maîtrise du français, on l'a
dans d'autres pays aussi qui ont cette langue en partage, je dirais. Mais, oui,
il faut mettre des efforts sur la partie la plus difficile, la plus plate, là,
on a tous des enfants, là, les dictées, l'orthographe, ce n'est pas la chose
qui est la plus sexy à faire un jeudi soir pour l'examen du lendemain ou de la
dictée que nos enfants ont, mais ça part du primaire, du secondaire, etc.
Donc, moi, j'ai hâte de voir le rapport.
J'espère que vous allez pouvoir nous le rendre public avant la fin de la
législature. Ce serait vraiment intéressant. Et j'appelle de tous mes vœux,
puis je l'ai dit au ministre de la Justice... bien, Justice, Langue française
qu'il nous faut un rapport, un genre rapport Parent n° 2
ou un grand chantier puis... pour réfléchir à toutes ces questions de maîtrise
du français autant chez les francophones, allophones, anglophones.
Alors, pendant qu'on y est, je vais vous
parler un petit peu du projet de loi n° 96. Vous le savez que j'ai un peu
travaillé là-dessus, mais, justement, parce que j'ai beaucoup travaillé
là-dessus, j'ai écouté deux choses pour lesquelles je veux absolument des précisions.
Pour les bénéfices de nos auditeurs et peut-être pour que les gens derrière
vous ne fassent pas de crise cardiaque, vous avez dit, et ça doit être une
erreur que vous avez faite ou un lapsus linguistique, qu'il y aurait, en
réponse à la députée de Gaspé, huit cours de ou en français, huit cours. Non,
ce n'est pas huit, là, à moins que le ministre ait changé des affaires puis
qu'il nous amène avec des surprises la semaine prochaine. C'est cinq cours.
C'est deux obligatoires dans les cours de langue seconde, que tout le monde a
toujours eu depuis 50 ans, et c'est trois cours de ou en français. Est-ce
que c'est un lapsus que vous avez fait? Non? O.K., expliquez-moi le huit.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la ministre.
Mme McCann : C'est que c'est
obligatoire, pour passer l'épreuve uniforme de français, c'est obligatoire,
dans le régime collégial, d'avoir trois cours en littérature ou...
Mme David : ...des étudiants
anglophones, là.
Mme McCann : Non, non, je
parlais des étudiants allophones et francophones. Voilà.
Mme David : O.K. Donc, mais
je veux rassurer quand même les étudiants ayants droit, entre guillemets, c'est
cinq. O.K., on s'entend, ça va.
Quand vous avez dit : C'est plafonné
pendant 10 ans, les cours, je vous ai questionnée l'an dernier là-dessus,
les devis, ce n'est pas plafonné pendant 10 ans avec les amendements que
le ministre a apportés, de la Langue française, c'est à vie, ce plafonnement-là,
ce n'est pas 10 ans. Moi, j'ai essayé de... Tu sais, bien, là, il y a
votre collègue qui a dit 10 ans. Puis vous, vous dites : Avec les
amendements, non, c'est dans la loi, puis c'est comme ça. Bien là, je
m'inquiète, là, je ne sais plus si c'est à vie ou si c'est pour 10 ans,
exemple, le 9 715 étudiants dans le devis de Dawson. Je n'ai pas les
autres devis par cœur.
Mme McCann : L'explication
est simple, c'est qu'au ministère on qualifie pour 10 ans, bien, c'est
2029, hein, jusqu'en 2029, même, c'est pour sept ans, là. Mais la loi a
préséance, là, bien entendu, on se comprend.
Mme David : Donc, ce n'est
pas 10 ans, là, ce n'est pas 2029.
Mme McCann : Bien, en fait,
ce que j'exprimais, c'est la planification qu'on a faite, des devis, mais, vous
comprenez, quand la...
Mme David : Oui, ça, ce n'est
pas la même chose, mais c'est parce que les cégeps qui vous écoutent vont
peut-être êtes bien contents de voir que votre interprétation prime sur celle
du ministre.
Mme McCann : Non, non, et
vous me permettez de clarifier, c'est très bien. Alors, si la loi est adoptée,
c'est à vie, parce que la loi a préséance, hein, on se comprend, là. Il ne faut
pas qu'il y ait d'ambiguïté.
Mme David : Bon, bien, c'est
parce que, là, ils retrouvaient espoir depuis 20 minutes, là, alors...
Mme McCann : Non, non, je
comprends très bien, là, puis on clarifie tout de suite.
Mme David : Bon. Alors, la
liste des principaux changements apportés dans ce projet de loi, qui vous
concernent, là, qui vous concernent, je vais le dire rapidement, là, mais c'est
les principaux, parce qu'il y en a d'autres : catégorisation des
établissements, bon, basée sur la langue d'enseignement, les anglophones, les <francophones...
Mme David :
...des
établissements, bon, basée sur la langue d'enseignement, les anglophones, les
>francophones; ajout de trois cours de ou en français; plafonner... plafonnement
baissier des devis pour les collèges anglophones; imposition d'un maximum de
2 % d'étudiants pouvant suivre une formation en anglais dans les collèges
francophones; plafonnement du nombre d'étudiants pouvant suivre une A.E.C. dans
les collèges anglophones; imposition d'une pénalité pour les collèges anglophones
dans le cas de dépassement des devis; la ministre de l'Enseignement supérieur
doit transmettre les règles budgétaires au ministre de la Langue française
avant de les acheminer au Trésor; les cégeps devront avoir l'approbation de la
ministre de l'Enseignement supérieur pour offrir dans une autre langue que le
français une activité de recherche appliquée, une activité de formation de
main-d'œuvre, une aide technique à une entreprise ou d'information; imposition
de l'épreuve uniforme de français pour les étudiants des collèges anglophones
issus du secondaire français. Application dès 2024.
Et ça, c'est une... vraiment une liste des
plus frappants. Alors, tout ça, 2024. Comment vont-ils... parce que vous ne
serez plus là, moi non plus, mais comment vont-ils réussir ce tour de force au
ministère?
Mme McCann : Bien, écoutez,
Mme la Présidente, je vais juste mentionner aussi, si vous le permettez, qu'on
demande également que, pour les gens qui viennent suivre une A.E.C. dans les
établissements anglophones, les collèges anglophones, qu'ils aient un cours qui
leur permette d'avoir une connaissance pratique du français, là, quand ils
sortent du collège, là, de leur formation, qu'ils puissent fonctionner en français.
Alors, ça aussi, c'est un autre élément important du p.l. n° 96,
parce qu'on a quand même un certain nombre d'étudiants, là, qui font des A.E.C.
dans des collèges anglophones. Il ne faut pas les oublier.
Alors, moi, je peux vous dire, Mme la
Présidente, qu'une des premières choses qui sera faite, parce que, là... puis
on... le ministère, et les gens m'entendent, là, sont à pied d'œuvre déjà, hein,
ont beaucoup travaillé, on a eu des rencontres. Parce que, bon, le projet de
loi n'est pas adopté, mais il faut se préparer s'il est adopté. Et on a déjà
une planification qui inclut la création d'un comité consultatif avec les
cégeps anglophones, la Fédération des cégeps, l'Association des collèges
privés. Il va y avoir une première rencontre dès que la loi va être
sanctionnée, si elle est sanctionnée.
Donc, ce que je dis en parlant de cet
élément-là en premier, c'est la concertation. Moi, j'ai eu quelques rencontres,
là, avec les établissements anglophones, et je leur ai dit, là, qu'ils seraient
consultés, qu'on travaillerait ensemble, qu'on accompagnerait. On a tous un
objectif commun, c'est que nos étudiants diplôment. Alors donc, la création de
ce comité est très importante.
• (15 h 30) •
Il va y avoir également un comité de
collaboration entre le ministère de l'Enseignement supérieur puis le ministère
de la Langue française. Première rencontre dès que la loi, elle est
sanctionnée. Création d'un comité de travail avec les établissements
anglophones pour convenir d'un scénario pour l'épreuve uniforme de langue,
évidemment, puis un scénario pour les trois cours en français. Et on va faire
une première rencontre dès qu'il va y avoir approbation des scénarios puis
sanction de la loi.
Alors, on se prépare déjà, et nos travaux
vont être très importants. Il faut arriver à bon port pour 2024, vous avez
absolument raison, et faire en sorte que les conditions soient réunies. Et on
sait les enjeux, hein, il y a des enjeux de réorganisation de cours. Il faut
qu'il y ait des profs aussi qui puissent donner ces cours-là. Alors, on va
mettre l'épaule à la roue. Le ministère est déjà très, très actif là-dessus
avec les établissements. Et on va passer à travers si on travaille en
partenariat avec la Fédération des cégeps et les établissements concernés.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme David : Alors, je
souhaite bonne chance au ministère. Ça va être des mois extrêmement occupés,
comme ils ont... Peut-être la pandémie, déjà, les a épuisés, mais ça, ça va
être... de ce que je connais du fonctionnement de tout ça, changer le RREC,
etc., bonne chance, et je le dis du plus profond de mon cœur.
On va passer à du PQI, on va parler
business, argent et compagnie, en particulier l'Outaouais, parce que
l'Outaouais a... Et je me souviens parce que je... on l'avait mis au PQI, vous
l'avez confirmé deux fois plutôt qu'une, le campus unifié de l'UQO, le fameux
campus unifié de l'UQO, 61 millions. Et là ils sont très, très, très
inquiets parce que les coûts ont monté, les coûts ont monté, etc. Puis là on
leur dit : Bien là, faites plus avec moins, c'est-à-dire diminuez le
projet, parce les coûts de construction ont augmenté. Il faudrait que ça soit,
pour garder le projet en l'état où ils ont... où ça a été accepté, à peu près
le double d'argent. Alors, ils sont très inquiets que ce projet-là ne voie pas
le jour. La pelletée de <terre...
>
15 h 30 (version révisée)
<15379
Mme
David :
...Alors, ils sont très inquiets que ce projet de loi
ne voie pas le jour. La pelletée de >terre devait être en 2024. C'est
demain matin, ça, pour un PQI puis de la construction. On en est où dans ce
projet-là?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la ministre.
Mme McCann : Oui. C'est parce
que, excusez-moi, j'entendais «projet de loi», mais vous voulez dire projet d'infrastructure,
hein? C'est bien compris?
Mme David : Bien, qu'est-ce
que j'ai dit, «projet de loi»?
Mme McCann : Oui.
Mme David : Non, projet d'infrastructure.
Mme McCann : Oui, je voulais
juste être sûre.
Mme David : Je suis un peu...
Mme McCann : Non, non,
écoutez, moi-même, là, des fois, je fais toutes sortes d'acrobaties avec les
mots.
Non, écoutez, j'ai même rencontré la
rectrice, là, de l'Université du Québec en Outaouais et je suis très au courant
de cette situation-là, et on y travaille. Et je vais dire, Mme la Présidente, à
ma collègue de Marguerite-Bourgeoys qu'on a un intérêt particulier pour l'Outaouais.
Puis je le dis, on a un intérêt particulier pour tout le monde, là, toutes les
régions sont importantes, mais l'Outaouais étant juste à côté de l'Ontario, on
le sait, les défis particuliers qu'on a en Outaouais, et on veut retenir
davantage nos étudiants. Donc, on doit développer l'offre de services autant au
niveau des cégeps que de l'université. Et ça vient avec l'infrastructure.
Donc, je ne peux pas en dire beaucoup,
aujourd'hui, parce que je ne peux pas devancer, mais on y travaille très fort
et on est très en lien avec la rectrice de l'université pour que nos projets
aboutissent. C'est à peu près ce que je peux dire aujourd'hui.
Mme David : ...Mme la
Présidente, je me suis trompée. Ce n'est même pas la pelletée de terre, ça
devait être promis d'être construit dans... on appelle ça couper le ruban, là,
en 2024. Alors, ils sont très inquiets.
Et tous ceux qui sont passés par ce genre
de fonction là savent que l'Outaouais est un... Il y a des gens extrêmement
mobilisés, dans cette région-là, très mobilisés autour d'un regroupement,
autour de l'enseignement supérieur. Il y a la CISSSO, il faut dire C-I-S-S-S-O,
là, qui appuie les projets, par exemple, le cégep de l'Outaouais. Parce que ça,
c'est l'autre sujet, il y a une université puis il y a un cégep, puis, quand on
est ministre de l'Enseignement supérieur, on le sait pas mal vite.
Mme McCann : Il y en a deux, deux cégeps.
Mme David : Même deux. Heritage,
oui. Alors... je parlais francophones, disons. Alors, le cégep de l'Outaouais,
effectivement, est toujours craintif, l'UQO aussi, là, des... ils traversent le
fleuve — le fleuve... — la rivière, puis ils sont de l'autre
côté, et il y a La Cité collégiale, etc. Donc là, ils sont... On a parlé un
petit peu de radiodiagnostic, tout à l'heure, mais ils sont en attente de
quatre projets qui pourraient vraiment, là... physiothérapie,
radiodiagnostic, travail social puis gestion et intervention en loisir. Bon, plus
ils vont avoir de beaux programmes comme ça, évidemment, plus ça va être
attractif pour les étudiants. Et puis ça... C'est 20 millions que ça
coûterait, effectivement, puis ça peut demander quelques infrastructures. Mais
comment vous voyez? Justement, vous dites que c'est important, mais là on... il
va y avoir des élections, là, ils vont vous attendre, là. Ils vont attendre. Ils
ont vraiment des besoins particuliers, comme on dit. Ils ont une sorte de
statut particulier. Comment on peut les aider puis les rassurer rapidement?
Mme McCann : Bien, moi, je
pense qu'on peut les rassurer en leur disant, puis on leur a dit, puis je pense
que... On a eu beaucoup de rencontres avec eux. D'ailleurs, je vais vous dire,
d'ailleurs, mes collègues députés en Outaouais m'ont bien sensibilisée, puis le
ministre régional aussi, le ministre Lacombe, aux besoins de la région en enseignement
supérieur. Et on a offert au cégep, entre autres, quelque chose de particulier
pour l'aider à développer des programmes, un accompagnement. On ne fait pas ça
pour tous les cégeps, mais on considérait qu'en Outaouais c'était important de
leur donner un coup de pouce additionnel à cause de la situation particulière
qu'ils vivent. Donc, on a fait ça, et ça a porté fruit. Je ne peux pas en dire
beaucoup plus aujourd'hui, mais je peux vous dire qu'on a fait un appel de
projets, et le résultat est positif. Mais je ne peux pas aller plus loin, parce
que je ne peux pas devancer les étapes.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Une minute, Mme la députée.
Mme David : Ah mon Dieu! C'est
épouvantable.
Vous avez mis 232 millions en matière
de combler les besoins d'espace par des locations immobilières. C'est quand
même pas mal d'argent. 39,7 millions en 2022‑2023, et ça continue, 48, 48,
48. Ça, ça comprend les coûts énormes que ça va prendre pour combler les 10 000 mètres
carrés de Dawson, entre autres?
Mme McCann : Mme la
Présidente, c'est difficile de répondre de façon extrêmement précise sur Dawson,
mais c'est sûr que, par rapport à Dawson, moi, j'ai bien dit à la directrice <générale...
Mme McCann :
...c'est
sûr que, par rapport à Dawson, moi, j'ai bien dit à la directrice >générale
que nous allons l'accompagner et qu'on va trouver des espaces de location pour
les besoins de Dawson. Et il y a des travaux qui se font actuellement. D'ailleurs,
mon sous-ministre aux Infrastructures suit le dossier de très près, a eu des
rencontres de façon soutenue avec Dawson. Donc, ça va... Moi, j'ai confiance
que ça va progresser et que, peut-être, il va sortir des opportunités de ce
dossier-là, des nouvelles façons de faire. Mais il est certain, et c'est bien
dit à Dawson, que nous allons l'accompagner pour trouver des espaces de
location.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Merci. Donc, je cède maintenant la parole à la députée
de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Mme Foster : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Tout d'abord, permettez-moi de saluer tous les
collègues ici présents pour cet exercice de reddition de comptes qu'est l'étude
des crédits budgétaires. Je salue particulièrement, bien sûr, Mme la ministre
de l'Enseignement supérieur et mes collègues, que ce soit de la banquette
ministérielle ou des banquettes des oppositions. Bien sûr, salutations à tout
le monde qui accompagne Mme la ministre, parce que c'est beaucoup de travail,
cette préparation. Pour avoir déjà fait l'exercice lorsque j'étais dans l'opposition,
entre autres, comme recherchiste, c'était beaucoup de travail, mais je sais que,
du côté du ministère également, c'est beaucoup, beaucoup d'heures de travail.
Donc, je salue toutes les personnes, en arrière, dévouées, du ministère de l'Enseignement
supérieur.
Le premier sujet, Mme la Présidente, que j'aimerais
aborder avec Mme la ministre concerne un grand chantier, un grand chantier
duquel je suis très fière, qui est celui de l'Université québécoise du futur.
Vous savez, en 2019, l'actuel ministre de l'Éducation, ancien ministre de
l'Enseignement supérieur, avait lancé ce grand chantier pour imaginer nos
universités québécoises du futur, pour faire le point, premièrement, sur l'ensemble
du monde universitaire. C'est un vaste chantier qui a été mené par le
scientifique... qui a été chapeauté par le Scientifique en chef du Québec, M. Rémi
Quirion, que je salue d'ailleurs, et Rémi... qui est un partenaire exceptionnel
à travers toute cette aventure.
Donc, en 2019, ce chantier, ce vaste
chantier a débuté, qui a réuni toutes les éminences possibles liées à l'enseignement
supérieur. Un premier rapport a été déposé en 2020. Suite à ça, il y a eu
des consultations élargies, qui ont été demandées par Mme la ministre de l'Enseignement
supérieur, ce qui a permis de consulter beaucoup de gens dans la société
civile, hein, tant dans les domaines scolaire, social, économique, et tout ça.
Et, suite à tout ça, il y a eu un rapport final qui a été remis à la
fin 2020.
• (15 h 40) •
Au début 2021, j'ai été en charge d'un
comité de suivi. Alors là, avec un groupe restreint de personnes, on a étudié
le rapport et on a fait certaines recommandations à la ministre, ce qui a
été... bien, je crois que c'était à la mi-2021, là, dans ce coin-là. Donc, on a
été en mesure de faire quelques recommandations à la ministre. Bon, ce
chantier, il était vaste. On parlait tant... On pouvait parler autant de la
réussite que de l'accessibilité, le passage au numérique, également, la
collaboration, hein, la collaboration interordres, la collaboration
interétablissements également, interuniversitaire, interdisciplinaire, la place
de l'université dans la société québécoise mais aussi dans le monde, bon,
reconnaissance de l'institution universitaire, etc. Il y a eu de nombreuses
choses écrites dans ce rapport.
Et ce que j'aimerais aujourd'hui demander
à Mme la ministre, c'est : Quelles sont les suites de ce rapport de l'université
du futur? Donc, quelles actions sont en place présentement? Quelles sont les
actions qui devraient être en place également pour un prochain mandat au
ministère de l'Enseignement supérieur?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme McCann : Bien, Mme
la Présidente, je remercie ma collègue pour cette question, parce que ça a été
un travail très, très, très important. Mais, si vous permettez, je vais faire
un petit accroc au protocole parce que j'ai peur de l'oublier, et 4 heures
arrivent. Je veux aussi remercier les équipes, les équipes du ministère. C'est
un énorme travail qui a été fait. Je les en remercie. Et c'est très
intéressant, mais c'est des heures et des heures. Alors, merci aux équipes du
ministère puis aux équipes du cabinet également, qui ont beaucoup mis la main à
la pâte. On a des équipes formidables en Enseignement supérieur. Merci au
sous-ministre adjoint et à notre sous-ministre en titre, également.
Donc, c'est un vaste sujet, ma collègue le
sait. Et il y a... Moi, j'ai ici 12recommandations du rapport <final...
Mme McCann :
...recommandations
du rapport >final de l'université du futur, puis on a, effectivement, le
privilège d'avoir ma collègue qui a fait le suivi, là, de ces recommandations,
et le ministère est à pied d'œuvre, là, pour les mettre en application. Une de
ces recommandations-là, c'est... porte sur la liberté académique, hein, c'est
un grand chantier, et on sait qu'on arrive avec un projet de loi. Alors, ça,
c'est une recommandation de l'université du futur.
Il y a également le financement des
universités, et, le financement des universités, on s'y penche. Actuellement,
il y a des travaux qui se font avec le BCI, avec les universités au niveau, là,
du ministère pour regarder la question du financement des universités, des
propositions qui ont été faites par le BCI, et on s'est penchés là-dessus, mais
il y a d'autres travaux, puis on a demandé une pause, là, par rapport à ces
travaux-là, parce que... pour toutes sortes de raisons, mais on va continuer.
Même si, comme je le disais tout à l'heure, on a vraiment rehaussé le
financement des universités, là, au gouvernement actuel de façon importante, il
y a encore des choses à regarder.
Évidemment, on veut regarder la
composition des corps professoraux et des autres corps d'emploi dans les
universités, ça a été une recommandation, là, de l'université du futur, par
exemple, au niveau de la parité hommes-femmes et de la meilleure conciliation
travail et vie personnelle, et il y a d'autres éléments. Puis il y a des
actions aussi en matière d'équité, diversité, inclusion qui sont demandées dans
le rapport, là, de l'université du futur.
La reconnaissance de l'institution
universitaire, donc la question de l'autonomie, hein, on en a parlé un petit
peu dans le cadre de la liberté académique.
Et on veut également, et ma collègue y a
fait allusion, travailler davantage toute la synergie interordre. Et je
mentionne, on n'a pas eu l'occasion d'en parler aujourd'hui, que les pôles
régionaux qu'on a mis en place et qui ont été bonifiés, hein, on bonifie les
pôles régionaux cette année, vont faire en sorte qu'on va soutenir davantage
ces synergies interordres. Donc, on répond aux demandes, là, du rapport de
l'université du futur.
Et on a même mis des coordonnateurs
régionaux. Alors, on est un gouvernement qui décentralise. On a même fait une
belle annonce, ma collègue et moi, dans Charlevoix dernièrement, sur une chaire
en recherche sur la ruralité avec l'INRS.
Alors, je pourrais continuer, mais... On
souhaite l'augmentation de la fréquentation universitaire. Ça, tout le monde le
souhaite. On fait des travaux dans ce sens-là, comme vous savez, avec nos
bourses et d'autres stratégies. On veut aussi accroître la réussite scolaire. Et
là on voit que ça fait le lien avec notre planification stratégique, avec notre
plan de réussite, avec notre plan sur la santé mentale, et on veut que nos
universités soient plus enchâssées dans la société, et on le voit, avec nos
zones d'innovation, hein, que nos universités vont jouer un rôle plus grand,
avec ce que je viens de mentionner, des chaires comme celle de la ruralité qui
va être travaillée avec une municipalité et toute une région pour l'ensemble du
Québec.
Alors, nos universités ont le vent dans
les voiles, et je pense qu'il y a des belles choses qui s'annoncent pour le futur.
Et, bien, j'ai parlé d'innovation, évidemment, on n'en a pas parlé beaucoup
aujourd'hui, mais on travaille beaucoup avec le MEI. On a une stratégie, là,
québécoise de recherche et d'innovation qu'on va annoncer bientôt et on est
partie prenante, au ministère de l'Enseignement supérieur.
Alors, ce sont quelques éléments, il y en
a d'autres, mais ce sont quelques éléments de travaux. Et je remercie vraiment
ma collègue qui a été la porteuse de dossiers et qui a vraiment... qui s'est
assurée, avec le Scientifique en chef, qu'on arrive à bon port, et c'est un
legs très important pour nos universités. Alors, je remercie ma collègue.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée.
Mme Foster : Je remercie Mme
la ministre pour ses bons commentaires, mais je remercie également le ministère
et la ministre pour le suivi à ce grand rapport parce qu'il y en avait, des
choses, dans ce rapport. Je l'ai dit tout à l'heure, les angles étaient très,
très, très nombreux. C'est des dizaines, et des dizaines, et des dizaines de
pages. Donc, voilà.
Peut-être un petit aspect que vous n'avez
pas abordé concernant ce chantier. On avait beaucoup parlé de faire du Québec,
à l'international, un leader en termes d'enseignement et de recherche dans la
francophonie. Est-ce que vous prévoyez quelque chose à ce niveau dans les <suites...
Mme Foster :
...dans
les >suites des travaux.
Mme McCann : Absolument.
Puis je remercie ma collègue de le mentionner parce qu'effectivement je pense
que je l'ai sauté, celui-là, et puis il est très important. J'en ai parlé un
petit peu, quand j'ai répondu à la question de la députée de Gaspé, comment on
veut que nos universités jouent un rôle à l'international, bon, en accueillant
des étudiants mais aussi, et c'est déjà en cours, là, en donnant des
formations, même à distance, à l'extérieur, là, du Québec, mais... et je ne
ferai pas la liste, là, de tout ce que nos universités font au niveau de
l'international, que ce soit en formation ou en recherche, parce qu'il y a tout
le volet recherche qui est très, très important de nos universités. On sait
l'annonce qu'il y a eu, d'ailleurs, de la nouvelle usine au niveau des vaccins,
hein, de Medicago, je pense. Là, je ne me trompe pas?
Une voix : ...
Mme McCann : Ah! Moderna,
excusez-moi, j'ai dit Medicago, Moderna avec l'Université McGill, le
développement des vaccins, et ça, c'est un bel exemple. L'Université Laval qui
fait des travaux extrêmement importants à l'international. D'ailleurs, il y a
un élément dont je ne peux pas parler — là, je sais que c'est
frustrant de vous dire ça — qui s'en vient par rapport au rôle
international de l'Université Laval. Bien, je pourrais toutes les nommer :
Sherbrooke, Montréal, l'UQAM, l'UQ en général. Toutes nos universités ont un
rôle à l'international, mais on veut vraiment déployer davantage, attirer
davantage, faire plus de recherche à l'international.
Et on est en lien avec l'agence
universitaire francophone et qui a ses bureaux ici, d'ailleurs, comme vous
savez, son siège social. Et nos universités sont très, très en partenariat avec
cette agence qui a des tentacules un peu partout dans le monde. Et on est
reconnus, au Québec, comme jouant un rôle très prépondérant dans cet
écosystème.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée.
Mme Foster : Merci, Mme
la Présidente. Maintenant, je désirerais aborder un autre sujet avec Mme la
ministre, parler d'accessibilité aux études supérieures, plus particulièrement
de l'aide financière aux études. On le sait, au Québec, et la ministre l'a
mentionné à plusieurs reprises dans sa présente étude des crédits, dans ses
autres discussions avec les collègues de l'opposition, on sait qu'on a un
régime d'aide financière aux études qui est généreux au Québec. Somme toute, on
peut toujours l'améliorer, mais il est somme toute généreux.
Bien sûr, on voudrait toujours qu'il n'y
ait aucun frein à l'accessibilité pour nos étudiants pour les études
supérieures. Il y a plusieurs obstacles pour plusieurs d'entre eux. On parlait
tout à l'heure des gens avec handicap. On peut parler de gens, de femmes
monoparentales, qui décident de retourner aux études, les parents, etc. Il y a
plusieurs, plusieurs cas qui peuvent entraver cette accessibilité. Mais, de
façon générale, le système d'aide financière aux études, au Québec, est quand
même très, je dirais, évolué si on le compare à plusieurs juridictions
ailleurs.
Ma question à la ministre : Quelles
bonifications ont été appliquées à l'aide financière aux études pour mieux
répondre à l'ensemble des clientèles, pour faire suite aussi à l'augmentation
de la compensation qui a été reçue du gouvernement fédéral?
• (15 h 50) •
Mme McCann : Oui. Bien,
merci pour la question parce qu'on est très fiers de notre régime d'aide
financière aux études qui est, effectivement, très généreux, puis on est
contents. D'ailleurs, on veut qu'il soit généreux. Il faut dire qu'on dépense
plus de 1 milliard par année en aide financière aux études au Québec, et
c'est 20 % de nos étudiants qui bénéficient de l'aide financière. Et on
parle d'un régime qui a une majeure en bourses, donc, qui a des prêts, oui, il
y a des prêts assez nombreux, d'ailleurs, mais il y a aussi des bourses qui
sont proportionnellement plus nombreuses que dans d'autres provinces du Canada.
Et tout le monde peut y avoir accès, mais, évidemment, il y a des critères.
Mais on a fait beaucoup pour aider nos étudiants.
Puis je commence avec une mesure très
importante, là, qui a été de donner un certain montant par mois aux étudiants,
96 $ par mois. Ça, ça a débuté en 2021 puis c'est encore présent
cette année, qui... pour... 96 $ par mois pour des étudiants qui résident
chez leurs parents puis 205 $ par mois pour ceux qui n'y résident pas.
Donc, c'est quand même apprécié et appréciable.
C'est quand même des dépenses importantes.
Là, on parle de, cette année, 164 millions de dollars. Cette année, en
aide financière, on a ajouté, en aide financière aux études, 385 millions de
dollars, donc en 2022‑2023, et on a augmenté le seuil de <contribution...
Mme McCann :
...85
millions de dollars, donc en 2022-2023, et on a augmenté le seuil de >contribution
des tiers. Ça veut dire qu'on a haussé le montant qui est considéré quand on
donne l'aide financière aux études, ce qui est positif, là, pour l'aide
financière aux études. Et c'est 30 000 étudiants de plus qui ont
profité de l'aide financière aux études à cause de cette bonification qu'on a
faite.
Il faut dire également que, même après les
études, là, on aide nos étudiants qui arrivent sur le marché du travail puis
qui n'ont pas des moyens fabuleux. Alors, on a un budget de 72 millions
pour éliminer des frais d'intérêts, les intérêts sur la dette, hein, pour
l'année 2022‑2023, puis on l'avait fait l'année dernière aussi. Alors, ça
aussi, c'est de l'aide qu'on donne.
Puis on a mentionné aussi les frais de
scolarité, là, quand on a vraiment gardé extrêmement l'augmentation très
raisonnable, donc... et d'autres mesures, là, par exemple, on a donné des
budgets pour l'achat de matériel. Tout ça, là, a été fait depuis 2019‑2020. On
a, en 2021, mis énormément de mesures, qui se poursuivent, d'ailleurs, de
façon permanente en 2022‑2023. J'ai parlé de l'augmentation du seuil de
contribution des tiers, la bonification de l'exemption des montants reçus à
titre de pension alimentaire. Ça, ce n'est pas un budget énorme, mais ça fait
beaucoup de bien à nos étudiants. L'augmentation du seuil d'exonération de la
prise en compte du montant des bourses, la bonification de certaines mesures
pour les étudiants stagiaires en santé, en santé, par exemple, on ne pénalise
pas nos étudiants qui font des stages en santé, l'augmentation des frais de
subsistance et du matériel.
Donc, ces mesures se poursuivent encore
cette année à la hauteur de 385 millions. Donc, encore une fois, on est
très fiers. Puis on a même, suite au rapport de la VG... on améliore
actuellement notre service d'aide financière aux études. Alors, quand on
appelle à l'aide financière aux études, on va améliorer le service. On a déjà
commencé des améliorations. Donc, c'est un service très, très important et qui
va continuer.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée, 2 min 40 s.
Mme Foster : 2 min 40 s.
Parfait. Ça me laisse le temps d'aller rapidement sur un enjeu que j'aurais
souhaité aller plus en profondeur, mais on va quand même le faire rapidement.
Vous savez, cette semaine, c'est la Semaine de la santé mentale, du 2 au
8 mai. La pandémie, la pandémie, bien sûr, a représenté un immense défi
pour nos étudiantes et étudiants, dans nos collèges, dans nos universités. Ça a
été difficile. D'ailleurs, on avait vu passer certains chiffres, là, des
sondages qui avaient été faits auprès de la clientèle étudiante, collégiale, où...
bon, où les gens nous disaient, là... c'est à proportion, là, de tout près du
deux tiers des étudiants qui affirmaient avoir eu des problèmes de santé
mentale ou avoir beaucoup de difficulté avec la santé mentale.
Ce que je voudrais savoir, de la part de
Mme la ministre, c'est : Est-ce qu'il y a eu une augmentation des budgets
pour la santé mentale cette année, l'an dernier? Et qu'est-ce qui est dans les
cartons? Est-ce qu'on va continuer de soutenir ça? Est-ce qu'on en fait une
priorité?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la ministre.
Mme McCann : Oui, bien, merci
pour la question parce que c'est une grande priorité. J'ai mentionné tout à
l'heure que les associations étudiantes ont sonné l'alarme très tôt, là. Puis
la pandémie a mis en lumière les besoins. Donc, on a investi l'année passée
60 millions et on a investi cette année 35 millions de plus. On avait
déjà investi avant, pendant la pandémie, les budgets, mais on continue. Et moi,
dans ma tournée, les établissements m'ont dit, les associations étudiantes
également, que ça a fait beaucoup de bien, qu'on a été capables d'ajouter des
ressources pour donner des services, hein? Je vois ici qu'il y a
125 ressources qui ont été embauchées, 23 000 étudiants de plus
qui ont été... qui ont reçu des services, 69 000 heures de services
d'évaluation et de psychothérapie qui ont été faites, alors... et ça, c'est
très important.
Puis il y a aussi de la promotion, de la
promotion et de la prévention dans nos établissements, parce que, dans le fond,
c'est un changement de culture qu'on voulait. Et je pense que nos
établissements sont à pied d'œuvre et qu'avec les moyens qu'on leur donne et
qu'on va continuer de leur donner on va continuer de modifier la culture et de
faire en sorte qu'on réponde aux besoins de nos étudiants.
La santé mentale, c'est prioritaire, et il
faut que les étudiants aient accès, et c'est pour ça qu'on a ajouté des
ressources. Et on continue de <travailler...
Mme McCann :
...on
continue de >travailler au niveau du ministère, hein? On fait une
concertation nationale, on veut qu'il y ait des campus qui soient favorables à
la santé mentale, qu'on enlève les tabous, hein, on consulte, on a un problème
de santé mentale, on consulte, on est accueilli rapidement. Moi, j'ai vu des...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la ministre.
Adoption des crédits
Donc, le temps alloué à l'étude des
crédits budgétaires du portefeuille Enseignement supérieur étant presque écoulé,
nous allons maintenant procéder à la mise aux voix. Le programme 1,
intitulé Administration, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Adopté sur division. Le programme 2, intitulé Soutien aux organismes,
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Adopté sur division. Le programme 3, intitulé Aide financière aux
études et bourses incitatives, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Sur division. Le programme 4, intitulé Enseignement supérieur, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Sur division. Le programme 5, intitulé Régimes de retraite, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Adopté sur division.
Donc, enfin, l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Enseignement supérieur pour l'exercice financier 2022‑2023
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Adopté sur division.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission,
ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux au mardi 10 mai 2022,
à 9 h 45, où elle poursuivra un autre mandat. Merci, tout le monde,
pour votre très belle collaboration.
(Fin de la séance à 15 h 59)