(Onze
heures vingt minutes)
La Présidente
(Mme Thériault) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la culture et de
l'éducation ouverte.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Éducation préscolaire, enseignement
primaire et secondaire incluant la formation professionnelle des crédits
budgétaires du portefeuille Éducation pour l'exercice financier 2022‑2023.
Une enveloppe de cinq heures a été allouée pour l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Chassin (Saint-Jérôme)
est remplacé par M. Tremblay (Dubuc); M. Lemieux
(Saint-Jean), par M. Girard (Lac-Saint-Jean); Mme David
(Marguerite-Bourgeoys), par Mme Charbonneau (Mille-Îles); Mme St-Pierre (Acadie), par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis); et Mme Dorion
(Taschereau), par Mme Labrie
(Sherbrooke).
Éducation préscolaire, enseignement primaire et secondaire
incluant la formation professionnelle
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci beaucoup.
Donc, nous allons
procéder à des échanges entre les parlementaires. Je vais vous donner tout de
suite les temps pour chacune des
formations : 16 min 28 s pour l'opposition officielle,
12 min 13 s pour la deuxième opposition, et la troisième
opposition, 12 min 13 s également, le gouvernement aura un bloc de 14 min
40 s à la fin, donc c'est vraiment en alternance.
Discussion générale
Et, sans plus tarder,
Mme la députée de Saint-Laurent, je vais vous céder la parole. Je vais juste
rappeler nos règles, évidemment, qu'une réponse courte appelle... une question
courte appelle une réponse courte et que je suis la gardienne du temps. Donc,
si Mme la députée pose une question environ une minute, bien, je vais laisser
au ministre à peu près le même temps de
réponse, à quelques secondes près. Donc, si je vois que les réponses sont trop
longues, je ferai signe, évidemment, de conclure et je passerai la parole
à la députée qui a la parole à ce moment-là.
Donc, Mme la députée
de Saint-Laurent, la parole est à vous.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Très heureuse de vous retrouver pour nos
derniers crédits de ce premier mandat qui a été,
en tout cas, mon premier mandat à titre de députée et porte-parole en matière
d'éducation. Je suis contente d'être
avec mes collègues qui m'ont accompagnée depuis le tout début de mon
mandat : la députée de Westmount—Saint-Louis, la députée des Mille-Îles, toujours présentes, contente de vous voir, chers
collègues. Évidemment, bonjour, M. le ministre, bonjour aux équipes qui
vous accompagnent, vous êtes bien entouré.
Alors, sans plus
tarder, j'aimerais revenir sur... parce que, maintenant, on est à la fin de ce
mandat, donc la promesse-phare, lorsque vous avez été élu, a été la maternelle
quatre ans, et on a travaillé ensemble pour le projet de loi n° 5, puis on
a déposé plusieurs amendements.
Mais revenons sur
cette promesse-phare. Permettez-moi de vous lire, le 3 septembre 2019 :
«Je veux juste vous dire que c'est 18 000 enfants de quatre ans qui ne
sont dans aucun réseau, ne sont pas nécessairement dans des endroits où il n'y
a pas de services de garde éducatifs. Ça se peut qu'il y ait des places en
milieu familial qui soient disponibles, mais en ce moment il y en a qui ne sont
dans aucun réseau.» Ça, c'était vous, M. le ministre. Vous nous parliez, à ce moment-là, de vouloir mettre
l'emphase sur ceux qui, malheureusement, n'ont pas eu la chance de fréquenter
un réseau de services de garde ou un CPE pour la maternelle quatre ans dans
l'objectif de dépister plus rapidement et d'agir tôt.
À ce moment-là, nous,
on vous a présenté des amendements, notamment, là, un amendement pour prioriser
ceux qui sont dans un milieu défavorisé,
mais aussi il y avait un amendement spécifique qui visait à couvrir les enfants
qui n'étaient pas, justement, dans un réseau, soit un CPE, soit un service de
garde. Ça, c'était l'amendement, là, qui a été
déposé à l'article 3 pour s'assurer que... «en complémentarité de l'offre
de services de garde reconnue par le ministère
de la Famille et en suivant le taux de couverture de la demande de places en services
de garde éducatifs à l'enfance régis». Ça, ça a été rejeté par vous.
Là, je vous amène aux
crédits, CMN-4, annexe 33, à la question G, là, les résultats
atteints : «Analyse et réflexion conjointes afin de déterminer les
meilleures sources de données disponibles afin de : identifier les milieux
où se trouvent un grand nombre d'enfants qui
ne sont ni en SGEE ni à la maternelle quatre ans; développer et mettre en
oeuvre des stratégies pour rejoindre ces enfants et leur donner accès aux
services répondant à leurs besoins.» Donc, ça, c'était une stratégie que vous
aviez.
J'aimerais comprendre
comment moi, je suis supposée de réconcilier cette stratégie et cette
une : Une «loterie» pour les maternelles 4 ans, de Daphnée
Dion-Viens, du Journal de Québec. Comment se fait-il que nous, on vous a
fait des suggestions d'amendement pour rejoindre spécifiquement ces
18 000 enfants, que cet amendement a
été refusé par vous — vous
êtes supposé d'être capable de nous dire que vous avez des données — et,
malgré ça, c'est qu'on a des enfants
qui ont été laissés pour compte, qui n'ont malheureusement pas été dans un CPE
ni dans un service de garde, et aujourd'hui, parce qu'ils n'ont pas eu
gain de cause dans une loterie, ne sont pas dans une maternelle quatre ans, et
par conséquent sont toujours laissés pour compte?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Merci, Mme la
Présidente.
Je prends deux, trois secondes, quand même, pour
saluer les collègues. Je pense que c'est important de le faire, parce que parfois on est présentés comme
des adversaires, mais on est d'abord et avant tout des collègues, des partis
des oppositions, des partis... au gouvernement. Merci d'être présentes et
présents, M. le sous-ministre, toute l'équipe en arrière. On va
travailler très fort pour répondre, au meilleur de nos connaissances, aux
questions qui vont être posées.
Je suis très content que ma collègue arrive sur
le préscolaire, avec le nouveau cycle du préscolaire, qui inclut les maternelles quatre et cinq ans. On n'a pas
juste ajouté une année, on a repensé, je dirais, le programme de formation.
Donc, c'était très, très important de le faire. Et j'entends, dans la question
de ma collègue, le désir que de plus en plus d'élèves accèdent à la maternelle
quatre ans et je dis : Bien, enfin, je suis content, je suis très, très,
très content, parce que la posture de départ de ma collègue et des autres
partis d'opposition, c'était d'être contre l'élargissement de l'accès à la
maternelle quatre ans, ils nous disaient qu'il n'y avait que nous, au
gouvernement de la Coalition avenir Québec, qui étaient les promoteurs, les
défenseurs. On voulait étendre l'accès. Je me souviens d'avoir entendu des gens
des oppositions qui disaient que les parents n'en voulaient pas, que la place
des enfants était à la garderie, puis là,
dans le fond, j'entends ma collègue dire qu'il en faudrait plus, il faudrait
faciliter l'accès, donc je pense que c'est un beau... un beau
revirement. Je pense que, quand on fait fausse route, il faut changer de
direction, tout simplement.
Et, pour qu'il y ait plus d'élèves qui accèdent
à la maternelle quatre ans, bien, il fallait ouvrir des classes. Alors, ma
collègue, je sais qu'elle apprécie souvent les tableaux, en voici un qui
démontre le nombre de classes qu'il y avait de maternelles quatre ans, donc
première année du cycle préscolaire, sous le précédent gouvernement, du gouvernement libéral, et on voit, là, ce n'est pas
une petite courbe à la hausse, là, une explosion du nombre de classes.
Il y en avait 394 sous le gouvernement du Parti libéral, on est aujourd'hui
à... on a aujourd'hui 1 610 classes qui sont ouvertes. Ça, ça permet
plus d'élèves, évidemment.
Ici, corollaire de la hausse d'augmentation du
nombre de classes, bien, on a le nombre d'élèves. Alors, en date de 2021-2022,
au moment où on se parle, on est environ à 15 764 élèves. Donc, sous
le gouvernement libéral, les élèves, ils n'avaient pas accès à la maternelle
quatre ans ou très, très, très peu. Ma collègue dit que c'était difficile d'y accéder. Ici, les critères pour accéder à des
classes qui ne sont pas ouvertes, personne ne se le demandait. Des critères
pour admettre des groupes dans des écoles où il y a zéro maternelle quatre ans,
on ne se posait pas la question.
Là, on a ouvert les classes. On accueille près
de 15 764 enfants. Ça, c'est 15 764 familles, aussi, qui ne
sont pas en train de chercher une place en garderie. C'est des hommes et des
femmes qui savent que leur enfant reçoit les meilleurs services, peuvent aller
travailler, exercer leur métier toute la journée en toute conscience, en
sachant que leurs enfants sont bien accompagnés, bien encadrés, puis on va
poursuivre sur cette lancée-là.
Et je vois que Mme la Présidente me dit que j'ai
utilisé mon temps, donc je cède la parole à ma collègue.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Pour rectifier, on
a toujours dit qu'on était pour les maternelles quatre ans, mais on ne voulait pas du mur-à-mur parce qu'on savait que nous
n'avions pas assez d'effectifs, des enseignants. Il nous en manquait déjà,
il nous en manque toujours. Et même vous, vous avez dû reculer sur votre
engagement initial : vous avez promis 5 000 classes de
maternelle quatre ans, vous avez dû réduire ça à 2 600. Puis maintenant
vous n'avez même presque plus d'objectif, alors, je pense que vous visez
1 600 pour 2023, finalement.
Alors, maintenant que ça, c'est rectifié, moi,
ma question est vraiment spécifique. En 2018, vous nous disiez qu'il y avait
18 000 enfants qui n'étaient pas rejoints, présentement, avec les CPE
et services de garde. Aujourd'hui, vous êtes rendus à combien? Vous êtes
supposés le savoir parce que vous dites que vous avez fait une analyse et une
réflexion conjointes.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, d'abord,
c'est souvent le cas, des fois, dans la prémisse de la question, il y a
quelques affirmations qu'il faut corriger. C'est faux de dire qu'on n'a pas de
cible. La cible, elle est de 2 600 classes ouvertes. On va
l'atteindre, cette cible.
Oui, c'est vrai, on a décalé sur quelques années
l'atteinte de cette cible-là parce qu'on est à l'écoute du réseau, parce qu'à chaque fois, avant d'autoriser,
ce n'est pas le ministère, ce n'est pas le ministre qui ouvre des classes,
ce sont les centres de services scolaires, ce sont les équipes-écoles. Donc,
avant d'autoriser de la part du ministère à ce qu'un centre de services
scolaire ouvre sa classe et réponde aux demandes des parents — parce
qu'on sait que les parents veulent ce service-là — bien, on consulte. À
chaque ronde, à l'automne, il y a une consultation, puis on dit : Avez-vous les locaux? Avez-vous les enseignants? Avez-vous
les éducatrices?, et, en fonction de ça, on autorise des ouvertures de classes
et on va atteindre la cible de 2 600 classes pour que chaque parent
qui veut inscrire son enfant puisse le faire à la fin.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Rizqy : Vous n'avez pas
répondu à ma question. Troisième essai. En 2018, vous disiez qu'il y avait
18 000 enfants qui n'étaient pas rejoints. Aujourd'hui, selon
l'annexe 33, vous êtes supposés d'avoir identifié les milieux où se trouvent un grand nombre d'enfants qui
ne sont ni en SGEE ni à la maternelle quatre ans. Il y en a combien?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
• (11 h 30) •
M. Roberge : Dans le processus,
parce qu'on est dans le processus du déploiement pour atteindre plus de
15 000 enfants aujourd'hui — on voit les courbes qui
montent — pour
augmenter le nombre de classes comme on l'a fait, il faut ouvrir des classes,
et en fonction de la loi qu'on a adoptée, on ouvre d'abord, en priorité, dans
des milieux qui sont socioéconomiquement défavorisés. Mais en fonction de la
loi, il y a aussi un processus de travail, de concertation avec le ministère de
la Famille. On essaie de déployer jusqu'à ce que le déploiement soit terminé,
se fasse en priorité dans les milieux qui
sont moins bien desservis. Et c'est de concert, comme ça, en discussion continue
qu'on arrive à cibler les centres de services scolaires et à autoriser les
classes.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Rizqy : Respectueusement,
M. le ministre, je vous invite à lâcher votre tableau puis ouvrir votre cahier
de crédits. Moi, j'ai fait l'exercice. Dans vos cahiers de crédits, CMN-4 — vous
avez une équipe derrière vous — annexe 33,
vous dites que vous avez fait une analyse et une réflexion. Je vous demande de
déposer cette analyse et réflexion. On veut
connaître les données. On veut savoir combien d'enfants sont dans aucun des
réseaux. Et je vous rappelle que vous nous avez aussi promis, grâce aux
maternelles quatre ans, de retirer 50 000 enfants des listes de La Place
0-5 ans. Entre votre promesse le jour des élections et aujourd'hui, vous
n'avez ni retiré, au contraire, ça a augmenté par 20 %. Il y a
52 000 enfants, aujourd'hui, qui sont inscrits à La Place
0-5 ans.
Alors, moi,
je m'inquiète, parce qu'aujourd'hui j'ai toujours une une du journal de Daphnée
Dion-Viens, qui a des enfants qui ne sont dans aucune place de services
de garde et qui sont refusés à la maternelle quatre ans parce qu'ils n'ont pas
été tirés au sort, et vous avez refusé un amendement qui allait dans ce
sens-là.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Sur la question
plus précise d'identification des enfants non desservis, on travaille avec le
ministère de la Famille et la Régie de l'assurance maladie du Québec, la RAMQ,
pour les identifier. Je veux vous dire que
les travaux sont en cours en ce moment, on est en attente des données de la
RAMQ. Donc, avec les naissances, avec
la RAMQ, on est en train d'obtenir davantage d'information. Mais, d'une manière
ou d'une autre, à chaque année, vraiment,
en tenant compte, cependant, de la capacité des centres de services scolaires
d'ouvrir des classes, en concertation avec Famille, on continue de
déployer.
Je suis content de voir que ma collègue trouve
que ça ne va pas assez vite, parce qu'au départ elle disait qu'il ne fallait
pas en ouvrir, à part vraiment dans des milieux défavorisés. Nous, on pense
qu'il faut l'offrir à l'ensemble des familles, à l'ensemble des enfants, mais
on ne peut pas le faire seulement en une année ou en deux années, il faut
respecter le rythme du réseau.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci
beaucoup. Mme la députée.
Mme Rizqy : En
tout respect, ce que vous dites, c'est contraire à la vérité, j'ai même
l'amendement devant nous. On n'a jamais dit de ne pas ouvrir, sauf on a
ajouté le mot «prioriser» et on vous a demandé de travailler de façon
intelligente. Travailler de façon intelligente, c'est de dire : Si on veut
agir tôt puis on veut rejoindre une clientèle qui est plus vulnérable parce
que, justement, elle n'a fréquenté aucun service de garde ni un CPE, bien, à ce
moment-là, il faut être conséquents.
Là,
aujourd'hui, j'aimerais avoir un engagement de votre part de nous déposer — annexe 33,
CMN-4 — l'analyse
et réflexion qui a été faite. Vous êtes supposé d'avoir ces données. Et j'ai
vérifié déjà avec l'Institut de la statistique de Québec, là... du Québec, pardon, il n'y a pas eu de baby-boom au
courant des quatre dernières années. Alors, moi... Est-ce que vous
pouvez prendre l'engagement de nous déposer cette analyse et réflexion? On en a
besoin pour comprendre mieux, en ce moment, la situation.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Dans le cadre des
crédits provisoires, il y avait quelques-unes des questions, on n'avait pas les
réponses tout de suite. Je sais que vous aviez notamment demandé le protocole
de lecteur de CO2, ça a été répondu, ça a été déposé en ligne sur le
site de la commission depuis; taux de sortie sans diplôme, ça avait été demandé
lors des études de
crédits provisoires, on a trouvé cette réponse qu'on n'avait pas
instantanément, mais ça a été déposé; aussi, une estimation du nombre d'écoles
qu'on va être capables de rénover dans la prochaine année avec les budgets,
ça a été déposé.
Donc, à mesure qu'on reçoit les informations,
quand on n'est pas capables de l'avoir instantanément, on répond. Puis, quand
on va avoir fini d'harmoniser les travaux RAMQ, quand on aura les chiffres
donnés, ça va nous faire plaisir, en toute transparence, de les transmettre à
la commission, comme on l'a fait la dernière fois.
La Présidente (Mme Thériault) : Donc,
on comprend que vous prenez l'engagement de faire parvenir à la commission les
tableaux du moment que vous avez les données.
M. Roberge : Absolument.
La Présidente (Mme Thériault) : Donc,
ça sera noté et ça sera sur Greffier au moment où on le recevra, parce que je
n'ai pas l'impression qu'on va recevoir ça avant la fin des études des crédits.
Donc, vous en prenez un engagement formel, comme d'habitude.
M. Roberge : Absolument. Oui,
oui.
La Présidente (Mme Thériault) : Et
on confirme que c'est bien ça.
Mme la députée, la parole est à vous. Il reste
trois minutes au bloc.
Mme Rizqy : Oui. Alors, je vais
aller tout de suite à la prochaine question. M. le ministre, vous avez... On a
tous vu, là, un enfant de quatre ans faire un examen d'admission pour une
maternelle cinq ans se faire refuser. Vous avez dit que vous ne trouviez pas ça
normal, mais vous ne voulez pas agir sur cette question. Or, vous êtes
ministre, s'il y a une personne dans cette salle qui a le pouvoir de rectifier
le tir, c'est seulement vous.
Est-ce qu'un enfant de quatre ans qui reçoit un
refus d'aller à son école de quartier qui est à un jet de pierre de sa maison,
vous trouvez ça normal? Première question.
Deuxième
question : Pensez-vous sincèrement que ce n'est pas un tour de passe-passe
que de dire que deux écoles, deux bâtisses complètement distinctes, avec
deux équipes-écoles complètement distinctes, Harmonie et puis l'école
Monseigneur-Richard, à 1,6 kilomètre de distance... pensez-vous
sincèrement que c'est la même école, ou ce n'est pas plutôt un tour de passe-passe qui fait en sorte qu'elle n'est pas
obligée, cette école-là précise, d'offrir le programme régulier à
l'intérieur de ses murs et qu'un enfant de cinq ans devra par conséquent se
retrouver à 1,6 kilomètre de sa maison?
Je pense que vous avez eu le bon réflexe de dire que ce n'était pas normal.
Maintenant, moi, je vous demande sincèrement
d'aller un peu plus loin puis de rectifier le tir parce qu'on en a, des équipes
qui, effectivement, ont deux bâtisses, mais dans des terrains contigus,
qui sont pratiquement, là, sur le même terrain, c'est la cour d'école qui les
sépare. Et, si c'est ce n'est pas la cour
d'école qui les sépare, c'est 1,6 kilomètre, c'est la même distance entre
le Parlement du Québec puis le palais de justice en bas de la côte,
c'est pas mal loin.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre, il reste 1 min 10 s.
M. Roberge : O.K., je vais
essayer de répondre. D'abord, je suis content qu'elle ramène cette question-là,
parce que, dans la loi, là, il y a trois
critères, essentiellement, là : la fratrie, on ne veut pas séparer les
frères et les soeurs, la distance, on veut le plus près possible, et
éviter de fracturer le parcours scolaire, on veut la stabilité. Là, par contre,
tout ça, dans la loi, c'est attaché à une école. Ma collègue dit : Oui,
mais là le centre de services scolaire le fait avec une école, mais dans deux
pavillons, est-ce que ce ne serait pas plutôt deux écoles distinctes? Je vais
rejoindre ma collègue sur le fait que ça joue un petit peu sur les termes qui
sont dans la loi. Je peux vous dire qu'à ma demande le ministère a contacté le
centre de services scolaire pour s'entendre, pour voir ce qu'il en était, puis
après analyse, après vérification, telle qu'elle est rédigée, la loi, elle
autorise cette action du centre de services scolaire. Je pense que c'est le genre de choses qu'il faudra ajuster,
colmater avec une modification législative. Vraisemblablement, peu importe
qui sera dans cette chaise au début du prochain mandat, c'est quelque chose
qu'on pourrait corriger.
La Présidente (Mme Thériault) : Et
ceci met fin...
M. Roberge : Donc, à ce
moment-ci, la loi est respectée.
La Présidente (Mme Thériault) : Ça
met fin au bloc d'échange avec Mme la députée de Saint-Laurent.
Donc, sans plus tarder, je vais aller du côté de
Mme la députée de Sherbrooke. La parole est à vous, et vous avez 14 minutes...
non, pardon, excusez-moi, 12 min 13 s.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente.
On va rester sur ce même sujet. Contente
d'entendre l'ouverture, bien, en fait, même la nécessité d'une modification
législative pour corriger ça. Je pense que c'est une faille, aussi, qu'on
aurait dû voir venir. Je veux revenir sur des propos que le ministre a tenus,
parce que cette situation-là... Bon, je veux sortir du cas individuel, là, il y
a des milliers d'enfants qui vivent cette situation-là chaque année, qui ne
sont pas admis dans une école sélective. Le ministre a
dit : «Sélectionner des élèves dès la maternelle, séparer des fratries et
choisir qui accédera à une école primaire dans le réseau public ne devrait pas
être une option à privilégier.» Je veux revenir sur ces propos-là du ministre. J'étais très contente de l'entendre dire
ça. J'aimerais voir avec lui ce qu'il est prêt à faire pour s'assurer que,
dans nos écoles publiques, on ne fasse pas
ça, ce qu'il ne veut pas qu'on privilégie, qu'on s'assure de ne pas avoir des
écoles publiques qui font de la sélection comme ça, des écoles de quartier.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Il existe une
catégorie à part, qui est quand même peu nombreuse au regard des plus de
3 000 écoles qu'on a au Québec, qu'on appelle les écoles 240,
dans le jargon, là, c'est parce que ce sont des écoles qui ont un statut
particulier en vertu de l'article 240 de la Loi sur l'instruction
publique, ils ont un projet particulier qui les autorise spécialement à faire
de la sélection d'élèves. Habituellement, là, on parle de sport d'élite. Il n'y
a pas que ça, là, mais c'est une
sous-catégorie qui est différente. Pour le reste, des projets éducatifs
distincts encourageants, emballants, qui mobilisent la communauté, qui
amènent les gens à s'impliquer sur le conseil d'établissement, sur le conseil
d'administration, qui amènent un sentiment d'appartenance à l'école, je vous le
dis, je trouve que c'est exceptionnel, je
suis très content que ça existe. Est-ce qu'on devrait sélectionner les enfants
pour ces écoles qui ne sont pas 240? Le moins possible, le moins possible. On
veut le plus possible un accès universel à ces projets pédagogiques
particuliers, des fois on les appelle des couleurs...
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
M. Roberge : ...des fois, des
concentrations. J'y reviendrai.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
M. Roberge : Je m'excuse. On
revient, on continue.
La Présidente (Mme Thériault) : Oui,
merci. Mme la députée de Sherbrooke.
• (11 h 40) •
Mme Labrie : Très contente
d'entendre le ministre dire qu'il veut le plus possible un accès universel à
ces programmes, vocations, couleurs, bon, la liste des qualificatifs pour ça
est longue, là. Je partage la même chose que lui,
je pense qu'on devrait favoriser un accès universel à ces programmes-là et donc
éliminer les tests de sélection et les exigences de résultats
académiques, les frais, aussi, pour ces programmes-là. Donc, j'aimerais
entendre le ministre. Qu'est-ce qu'il est prêt à faire? Quelles modifications
législatives, quelles modifications au financement du réseau scolaire il est
prêt à faire pour qu'on corrige ce problème-là de ségrégation scolaire?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je veux quand même
glisser un mot sur un thème qui est connexe, qui est lié à la même chose. Quand
on parle d'accéder, la plupart du temps, à des activités scientifiques, mais
souvent c'est culturel ou sportif, très
souvent ce sont des activités culturelles ou sportives, on appelle ça des
projets pédagogiques particuliers, des couleurs, des concentrations, des
passions, toutes sortes de façons de le dire. Outre les écoles 240, il y a
quelque chose qu'on a mis sur la table, ma collègue n'en parle pas
souvent, mais c'est l'accès au parascolaire gratuit universel pour tous les
élèves qui fréquentent une école secondaire publique, puis on est en train de
le déployer, là, on est à l'an 3. L'an
prochain, on sera à 115 millions de dollars,
115 millions de dollars, là, qu'on injecte pour que les parents
n'aient pas à l'injecter, là. Ça, ça veut dire que c'est sans frais
pour... jusqu'à une heure par jour par élève, dans nos écoles secondaires publiques, d'activités sportives,
culturelles, artistiques, scientifiques. Je pense que c'est un grand pas comme
aucun gouvernement n'a jamais fait dans ce dossier-là.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Labrie : Oui, je connais ce
programme. Malheureusement, le problème avec le parascolaire, c'est que c'est en
dehors des heures de classe, donc c'est moins facilitant pour la dynamique
familiale. Il y a des enjeux de transport. Il y a des élèves qui ne pourront
pas participer à ces activités-là parce que personne ne va être disponible pour aller les chercher plus tard après l'école,
une fois que le transport scolaire va être parti. Donc, il y a des difficultés,
je trouve, en lien avec le choix de miser
sur le parascolaire plutôt que sur l'intégration de ces activités-là au sein
des heures de classe comme le font les programmes de concentration, tout
ça, qu'on vient d'énumérer.
Donc, moi, je demande au ministre : Est-ce
qu'on ne devrait pas plutôt, cet argent-là, l'investir pour que les programmes
qui se font sur les heures de classe, qui permettent d'avoir accès aux
activités culturelles, sportives, scientifiques dont le ministre parle...
est-ce qu'on ne devrait pas faire ce qu'il faut pour que ces activités-là
puissent être gratuites, accessibles dans la
grille horaire des élèves, sur leurs heures de cours, comme veut le faire, par
exemple, le centre de services scolaire des Chênes, à Drummondville?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je
suis content que ma collègue parle du centre de services scolaire des Chênes.
Il y en a d'autres. Dans les médias, on dirait que les gens ont découvert cette
initiative-là, mais il n'y a pas que le centre de services scolaire des Chênes,
dont je salue le leadership, qui a pris cette voie-là. Je sais que
Marie-Victorin aussi a fait un grand pas, il
y a quelques années, là-dedans, en donnant des couleurs — ils
les appelaient des couleurs, là — à
leurs écoles secondaires, en disant aux jeunes : Tu n'es pas obligé
d'aller à l'école secondaire du quartier. Pour le primaire, vraiment, on vise vraiment les marcheurs, la proximité, hein,
des amis sur la rue. Au secondaire, tu as peut-être plus besoin d'avoir plus un
grand sentiment d'appartenance, revêtir le chandail, souvent, aux couleurs de
ton école, puis offrir le transport d'une école à l'autre, en fonction
de ce que tu as plus le goût de faire comme adolescent.
Et, pour moi, ça ne s'oppose pas, tu sais, de
dire : On ne devrait pas faire le parascolaire, on devrait faire les couleurs, les concentrations. Moi, je pense qu'on
est capables de faire les deux. Il y a des centres de services scolaires qui
ont déjà avancé, et je pense que le réseau est mobilisé dans cette
direction-là, puis, comme gouvernement, on est disposé à les appuyer à
aller dans cette...
La Présidente (Mme Thériault) : Merci
beaucoup. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Parfait. Bien,
moi, je ne veux pas opposer les deux. Simplement, compte tenu des ressources
limitées, je postulais que, s'il fallait choisir, il vaudrait mieux choisir de
financer l'accès à ces activités-là sur les heures de cours, dans la grille
horaire. Évidemment que, si le ministre nous dit : On est capables de
faire les deux, je préfère qu'on fasse les deux, c'est juste qu'on ne veut pas
se faire accuser de penser que l'argent pousse dans les arbres, hein, vous
savez, donc, on fait très attention à ça.
Le ministre me parle de ces programmes-là. Je
sais qu'ils existent dans de très nombreuses écoles, en particulier au
secondaire. Le problème, c'est que souvent, ces programmes-là de concentration,
il y a des examens d'admission. Il y a des examens d'admission pour ça, il faut
avoir... Il y a des exigences académiques, il y a des frais qui sont exigés
pour ça. Puis je veux... c'est ce que je constate chez nous, là, le magasinage
d'école se fait puis le facteur coût du programme entre en jeu. Les parents
regardent ça, puis ils se disent : Oui, ce programme-là, c'est le fun, il
coûte 400 $, ah! celui-là coûte 600 $, il y a des examens
d'admission. Donc, ça, est-ce qu'on peut le régler? Est-ce qu'on peut éliminer ces barrières d'accès aux programmes qui, on
le sait, là, favorisent la persévérance scolaire, la motivation des
jeunes?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : On se rejoint,
aujourd'hui, peut-être plus que ce que des gens à la maison s'imaginaient. Bon,
le parascolaire, on est d'accord là-dessus.
Je fais une distinction, quand même, pour les écoles, vraiment, qu'on appelle, des fois, sport élite, puis ce n'est pas 80 %
des gens qui font du sport qui sont sport élite, hein? Écoles 240, je
comprends qu'on doive sélectionner pour des élèves qui font des parcours très,
très particuliers, mais je pense vraiment qu'il faut favoriser l'accessibilité
puis qu'il faut lever des barrières financières, d'accès et de choix. Je ne
pense pas que le jeune, l'enfant devrait être privé de s'inscrire dans
une activité, dans une couleur, dans une concentration en fonction du revenu de ses parents. Puis, je vous le dis, on
avance dans cette direction-là, il y a une annonce qui s'en vient. Le
gouvernement s'en vient avec une annonce très, très bientôt qui va venir, je
pense... qui va venir, je pense, satisfaire ma collègue, mais ce sera à elle de
juger, mais qui va venir favoriser, vraiment, l'accessibilité des jeunes à tous
ces programmes qui les mobilisent, leur permettre de décrocher des diplômes.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Il reste quatre minutes au bloc, Mme la députée.
Mme Labrie : Parfait. Bien, je
suis contente d'entendre le ministre dire ça, j'ai hâte d'avoir cette annonce.
Est-ce qu'il y a des fonds qui ont été prévus pour financer cette mesure-là?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Évidemment,
si on fait une annonce pour favoriser l'accessibilité puis limiter les frais,
bien, oui, il y a des fonds qui sont prévus.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : C'est
quoi, l'échéancier du ministre pour faire en sorte que, dans nos écoles
primaires, secondaires, publiques au Québec, les élèves n'auront pas à
passer un examen d'admission, ou à avoir un certain résultat scolaire, ou à payer des frais pour avoir accès à ces
programmes-là? Puis évidemment j'exclus, là, les programmes plus d'élite, là,
comme le ministre l'a nommé, je parle de la vaste majorité des programmes qui
ne sont pas des programmes qui nécessitent un talent particulier de niveau
d'élite sportif.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien là, je vous
dirais que vous me posez une question sur le détail, sur les modalités d'une
annonce qu'on est en train de... d'un programme qu'on est en train de
concevoir. Donc, je ne peux pas vous dévoiler les détails, pas simplement pour une question de
scoop, mais parce qu'on est en train encore de faire des consultations, de
faire des vérifications, d'arriver avec quelque chose qui soit parfaitement à
point, que tous les fils soient attachés. Mais
on pense que les projets pédagogiques particuliers, ce qu'on appelle les projets
éducatifs des écoles, c'est quelque chose
de porteur. Il y a beaucoup d'engouement pour ça, le parascolaire aussi. Je
suis conscient que c'est deux choses, puis on veut favoriser l'accès du
plus grand nombre à autant parascolaire qu'à ces programmes-là. Et puis, bon,
écoutez, là, quand tout sera prêt, ça nous fera plaisir de l'annoncer, de voir
les détails puis d'annoncer tout ça.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Est-ce que ça va
prendre un changement législatif pour faire... pour mettre en oeuvre ce que le
ministre souhaite, finalement, de rendre plus accessible ces programmes-là,
d'éliminer les barrières?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, je pense
qu'on est capables de faire un bon bout de chemin avec la loi telle qu'elle
est, mais, la Loi sur l'instruction publique, de temps en temps, on doit faire
des ajustements. D'ailleurs, en réponse à la collègue, tout à l'heure, je pense
qu'on a vu qu'il y avait une petite faille, là, quelque chose à ajuster. Je
pense qu'on est capables de faire un grand bout de chemin sur le thème dont on
parle sans modifier la loi. Est-ce qu'à un moment donné, à mesure qu'on avance,
il va falloir la modifier? Peut-être qu'on aura à le faire, mais on est
capables de favoriser l'accès des élèves, nonobstant le salaire des parents,
sans modifier la Loi sur l'instruction publique.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Parfait. Donc,
amorcer cette transition-là pour abolir la ségrégation scolaire dans nos
écoles, ça ne dépend pas d'un changement législatif, là, qui nous permettrait
d'amorcer le processus, on peut commencer à le faire dès maintenant.
Simplement, c'est un choix politique qu'il faut faire et qui s'en vient, si
j'entends le ministre.
M. Roberge : Le gouvernement
poursuit sur sa lancée. Comme je dis, on l'a commencée avec le parascolaire.
C'est quand même énorme, là, je le répète, là, ce n'est pas 114 millions,
mettons, sur trois ans ou sur 10 ans,
là, à partir de l'an prochain, c'est 114,9, presque 115 millions de
dollars par année. Ça, c'est pour le parascolaire. On a fait un bout de
chemin incroyable. Il y a des gens qui nous disaient que ça ne se faisait pas,
on le fait. Et là je vous dirais qu'on travaille aussi sur les concentrations
et tous les autres domaines, puis on est capables d'avancer.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Une dernière question rapide, Mme la députée.
Mme Labrie : Avec
ce montant-là de presque 115 millions par année, combien d'écoles,
actuellement, bénéficient de cette mesure-là pour que le parascolaire
soit gratuit?
La Présidente (Mme Thériault) : 30 secondes,
M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Écoutez, on
est en train de faire... Parce que c'est le bilan de l'année et c'est
difficile, j'aimerais ça... J'ai demandé, d'ailleurs, les collègues,
l'information, M. le sous-ministre le sait très bien. J'ai fait plein, plein,
plein de demandes, mais on nous dit que c'est très, très difficile de faire le
bilan de l'année pour le début du mois de mai. Je sais qu'énormément d'écoles y
ont adhéré l'an passé, mais, l'an passé, le budget était bien moindre, et il y
a eu la COVID. Ça a été beaucoup plus difficile cette année, c'est en beaucoup
plus grand nombre. On aura les informations très bientôt, parce que, bon,
l'année n'est pas terminée, on ne peut pas accabler le réseau, toujours, de
demandes d'information, de collecte d'info, là, à tout bout de champ.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme Labrie : Est-ce qu'il peut
simplement s'engager à le déposer quand il obtiendra l'information?
La Présidente (Mme Thériault) : Oui,
M. le ministre, est-ce que vous pouvez vous engager à faire parvenir le bilan à
la commission de l'éducation?
M. Roberge : Ça va nous faire
plaisir de faire le bilan de ce programme-là, on est extrêmement fiers. Donc,
oui, ça ne sera pas dur à trouver.
La Présidente (Mme Thériault) : Parfait.
Merci, c'est gentil.
Je retourne maintenant du côté de l'opposition
officielle. Mme la députée de Saint-Laurent, 16 minutes.
Mme Maccarone : Ce serait moi,
Mme la Présidente.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Thériault) : Ah!
excusez-moi, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, désolée.
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. Bonjour, collègues. Bonjour, M. le ministre.
Le ministre ne sera pas surpris que je vais
renchérir sur le cas des élèves handicapés ou ayant des difficultés
d'adaptation ou d'apprentissage, en particulier ceux qui sont non scolarisés.
J'ai été vraiment surprise de recevoir, dans les cahiers de crédits, l'EDUC-85,
la définition en ce qui concerne ceux qui sont renvoyés à la maison par les
centres de service scolaires ou les commissions scolaires, parce que ce qu'on a
vu dans cette page, c'est que c'est 21, 21 enfants qui sont déclarés en
scolarisation en domicile. Alors, est-ce que le ministre peut bien nous
expliquer comment ça se fait qu'on utilise la LIP, article 15, qui est
très clair, en disant qu'«en est exempté par le centre de services scolaire en
raison de maladie ou pour recevoir des soins [de] traitements médicaux requis
par son état de santé»? Comment est-ce que le ministre peut expliquer l'écart
avec le rapport que nous avons aussi reçu, qui est révisé, où les chiffres ne
correspondent pas? Parce que, là, on parle d'un rapport, évidemment, qui est
très parcellaire puis plusieurs définitions.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Oui, on aborde un
thème qui est large, avec ma collègue, qui est cher à son coeur, cher au nôtre
aussi, toute la question des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation et
d'apprentissage. C'est très, très vaste, là. On peut, je dirais, accompagner
les parents qui font le choix de faire l'école à la maison, on doit limiter les
bris de service. On doit donner les services aux élèves qui sont en classe,
intégrés dans les classes régulières. On doit augmenter le nombre de classes
spéciales. Donc, c'est un chantier à plusieurs volets.
Je vais commencer en montrant un des éléments de
ce volet-là, c'est le nombre de classes, on appelle ça parfois des classes d'adaptation, ou nombre de classes spéciales.
Plusieurs élèves sont intégrés, parfois on dit «inclus», dans des
classes régulières. C'est très, très bien. Chaque fois qu'on peut le faire, on
le fait, mais ce n'est pas la meilleure
place, toujours, pour ces élèves-là, qui ont des besoins vraiment particuliers.
Et c'est important de mentionner qu'en trois ans on a augmenté le nombre de
classes spéciales de 726. On en avait 3 465 dans le réseau à notre arrivée,
on est maintenant à 4 191. On a augmenté le nombre de classes spéciales de
près de 20 %, et ça ne compte pas cette année — c'est exceptionnel — pour
répondre aux besoins de ces enfants-là.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Mais, même dans
ces classes spécialisées, il y a des enfants qui restent toujours non scolarisés.
Puis, encore une fois, je vous réfère à vos documents de crédits, l'EDUC-90, où
on dit qu'il y a 11 élèves autistes qui sont scolarisés à la maison, puis
c'est une vraie joke, je m'excuse. C'est la plainte numéro un que je reçois à
mon bureau de comté, c'est des appels des parents au quotidien, chaque semaine,
je peux les dénombrer pour tout le monde, mais j'ai très peu de temps, avec
16 minutes, ça fait que je ne ferai pas la démonstration de la peine puis
l'impact sur nos familles. On sait qu'est-ce que c'est quand l'enfant est
renvoyé à la maison, puis ça, c'est sans services.
Alors, encore une fois, comment est-ce que le
ministre explique, malgré que nous avons un nouveau rapport qui a été déposé,
que, dans son rapport, il y a près de 1 500 élèves qui sont toujours non
scolarisés?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : On ne va pas
défendre l'indéfendable. S'il y a des élèves qui sont en bris de service, qui
ne reçoivent pas toute l'aide à la maison, il faut y voir, d'accord, il faut y
voir. Il y a des cas, par contre, qui sont très complexes, très difficiles,
puis je n'en apprendrai pas à ma collègue à cet égard-là, là, je n'irai pas là,
mais il y a des élèves qui, parfois, dans le milieu scolaire, deviennent très
violents, font des crises, lancent des objets, mordent, et, pour eux-mêmes,
pour les protéger, pour protéger le personnel, pour protéger les autres élèves,
il y a des retraits temporaires pour... parce que ça relève davantage de la
Santé que de l'Éducation, moi, je pense qu'il faut qu'on travaille ensemble, Santé, Éducation, on le fait à
plusieurs égards. Mais parfois le retrait, c'est pour mieux servir l'élève,
quand même, c'est important de le mentionner.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone : Le ministre et
moi, nous n'avons pas la même définition de c'est quoi, un retrait temporaire. Je parle des élèves qui sont renvoyés
à la maison sans services pour une période... des mois, ou bien il y a
quelqu'un qui va à la maison pour offrir de l'éducation 30 minutes par
jour. Ce n'est pas scolariser un enfant.
On sait que le nombre d'enfants avec un
code 50 est en croissance. L'année passée, aux crédits, j'avais soulevé
18 259, on est rendus à 18 907. Ça fait que les codes 50 sont en
croissance. Puis, dans le rapport que le ministre nous avait déposé, qui est le
rapport que j'avais demandé suite à mon mandat d'initiative que j'avais mis ça fait presque un an aujourd'hui, le ministre avait
quand même fait un rapport très parcellaire. Je suis étonnée de voir, puis j'essaie
de contrôler ma colère, parce que je sais que c'est très personnel pour moi,
mais le nombre de plaintes que je reçois — puis mon coeur est avec ces
parents — en
ce qui concerne la collecte de données, on exclut l'une ou l'autre des
situations suivantes : les élèves pour qui une scolarisation à temps
partiel convenue dans le cadre d'un plan d'intervention et de concert avec des
parents permet de répondre à un besoin. C'est la non-scolarisation. Il y a
plein de parents, juste parce qu'ils ont
signé un formulaire qu'il ne comprennent peut-être pas, puis parce qu'eux aussi
sont fragiles et sont dans une situation de
vulnérabilité, ça ne veut pas dire que c'est acceptable que ces enfants soient
renvoyés à la maison.
Ça fait que qu'est-ce
que le ministre compte faire pour avoir un rapport avec une information qui est
complète? Parce que, si on peut avoir un
portrait de qu'est-ce qui se passe sur le terrain, bien là, je vais plus croire
dans les mesures, que ce soient des classes indépendantes, que le
ministre sait que moi, je ne crois pas à ça. Moi, je prône l'intégration et
l'inclusion. Nous vivons dans une société inclusive. Au moment que ces enfants
vont avoir 18 ans, ils vont quitter le
réseau scolaire, puis ils vont être parmi nous tous, «and we're not going to
know what to do with them». Pourquoi? Parce qu'on les a mis à part comme
des petits zoos. Ce n'est pas correct, ils ne sont pas des animaux, ils sont
des êtres humains comme nous.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. M. le ministre.
M. Roberge :
Oui, bien là, ce n'est pas des animaux, là, ce sont des enfants, des
élèves, puis, comme gouvernement puis comme réseau scolaire, on a la
responsabilité de tout faire notre possible pour les accompagner. Donc, là-dessus, là, 100 %. Puis, vous savez,
quand je montre l'augmentation du nombre de classes spéciales, ce n'est pas
pour dire qu'il faut sortir tous les élèves qui ont une difficulté ou une
différence du réseau scolaire, absolument pas, absolument pas. Je peux en
témoigner, écoutez, j'ai eu dans ma classe, comme titulaire de classe au
primaire, dans le réseau public, beaucoup d'élèves qui avaient des plans
d'intervention, qui avaient toutes sortes de difficultés, certains qui avaient
un trouble du spectre de l'autisme, puis on a été capables de les accompagner,
puis leur place était en classe régulière. J'en ai eu quelques-uns, cependant,
qui étaient en souffrance pendant des mois. Eux, leurs familles, parfois même
les élèves de la classe, parce qu'il arrivait des situations qu'on n'était pas
capables de gérer dans le cadre d'une classe régulière... et la raison pour
laquelle ils étaient dans la classe régulière, ce n'était pas parce que le plan
d'intervention disait que c'était la meilleure place pour eux, c'est parce
qu'il n'y en avait pas assez, parce qu'il n'y avait pas assez de vision, au
gouvernement, pour ouvrir des classes, parce qu'il n'y avait pas assez d'argent
dans les centres de services scolaires pour ouvrir des classes.
Et c'est ça qu'on
vient réparer quand on augmente le nombre de classes spéciales. On n'ouvre pas
des classes, puis après ça on cherche des enfants pour vider les classes
régulières. Ce n'est pas ça du tout, du tout, du tout. Il faut partir du besoin
de jeunes, puis, dans la très grande majorité, c'est la classe régulière, on
est d'accord, avec le soutien, on est absolument d'accord. Mais il y avait trop
de milieux en souffrance pour ne pas entendre la voix des profs, la voix des parents,
la voix des élèves. Je sais même que, dans les années 80, des parents, des
fois, poursuivaient le gouvernement pour que leurs jeunes soient intégrés en
classe ordinaire. Puis, dans les derniers... dans le dernier mandat du
gouvernement libéral, il y avait des parents qui poursuivaient le gouvernement
pour que leur jeune aille en classe spéciale, il n'y en avait pas assez. Ceci
dit...
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. Mais là vous avez...
M. Roberge :
...il faut avoir des solutions adaptées à chaque réalité.
La Présidente
(Mme Thériault) : Je n'ai plus de temps, je n'ai plus temps.
Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Il y a des enfants qui sont envoyés, aussi, à la maison, qui sont non scolarisés,
pas par choix, qui souffrent, qui souffrent.
Alors, je ne comprends pas cette réponse, Mme la Présidente. Moi, je parle du
bilan du ministre, qu'on peut aussi constater que le nombre de diplômés des
élèves HDAA a augmenté, mais de 1/10 de 1 %, malgré qu'il y a une croissance très importante de
nombre d'élèves qui sont catégorisés, qui sont codés. Alors, je ne vois pas beaucoup de succès depuis les quatre dernières
années. Je souhaite avoir du succès, je ne souhaite pas l'échec de ceci.
Si je partage avec
émotion mes préoccupations, c'est parce que je veux vraiment améliorer le
réseau, Mme la Présidente, puis je suis perturbée par les informations qu'on a
reçues dans les crédits. Quand on dit qu'on peut revenir, on n'est pas capables de nous donner le nombre d'élèves qui
sont en manque de services pour cette catégorie. Et, juste en septembre
l'année dernière, Mme la Présidente, on a su, parmi LeJournal
de Québec, que le ministre a dit, et je
le cite : «Je suis de mauvaise humeur après ce que j'ai lu, a lancé mardi
le ministre de l'Éducation, en entrevue. [Dans] le cas de la petite
Anaïs, c'est [le] cas où il y a eu brisure de services, c'est inacceptable, ce
n'est pas toléré [puis] ça va être corrigé
dès aujourd'hui. J'ai communiqué avec mon ministère, qui va communiquer avec le
centre de services scolaire. Dans un tel cas, on va carrément rembourser
les frais au privé pour la famille.»
Mais ça, c'est un
cas. Combien de familles ont été remboursées pour les frais au privé par le
gouvernement?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
• (12 heures) •
M. Roberge :
Bien, je suis content qu'on ramène ce cas-là parce que ça montre vraiment la
volonté du gouvernement de donner les services aux élèves, d'accord? On a
beaucoup fait pour embaucher des ressources à l'intérieur du réseau.
Idéalement, ça se passe dans le réseau, et la plupart du temps ça se fait de
cette manière-là.
Écoutez, du personnel
de soutien, là, on en avait 25 815 en 2018‑2019. Ça, c'était, dans le
fond, selon le legs du dernier gouvernement.
On est rendus à 27 826, une augmentation de 2 000 personnes — en
fait, ça, c'est l'an passé, puisqu'on n'a pas les chiffres de cette
année, on est au milieu de l'année — 2 000 personnes de plus
dans le réseau scolaire, en temps de pénurie, là, alors que toutes les
entreprises, les CLSC, autant les entreprises privées que les organismes publics, tentent d'embaucher des gens. Quand on a
2 011 personnes de plus — pas 2 011 personnes
à temps partiel — en
équivalents temps plein, c'est parce qu'on a réussi un tour de force d'attirer
des talents dans le réseau, au bénéfice
des élèves qui ont besoin de services. Pour les professionnels aussi, presque
300 personnes de plus, équivalents temps plein, donc c'est beaucoup
plus que 300 personnes, en réalité, qui ont répondu à l'appel.
On aurait voulu en
embaucher plus que ça. Sincèrement, on ne manque pas de moyens, on a les
budgets pour ouvrir des postes, parfois les postes restent vacants. Mais de
penser qu'on n'améliore pas les services à l'intérieur du réseau scolaire,
écoutez, ça ne fonctionne pas. Quand c'est plus de... presque... oui, on est à
2 300 personnes de plus en deux
ans, c'est énorme, comme bond, et ça, c'est des milliers d'enfants. Pour chaque
adulte qu'on embauche, il y a des dizaines d'enfants qui reçoivent des
services améliorés.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci, M. le ministre.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
4 min 15 s au bloc.
Mme Maccarone : Oui. Je vais répéter la
question : Combien de parents, en nom de leurs enfants, tournent vers
le privé pour recevoir des services? Parce
que ça reste qu'il y a une attente... les gens qui attendent deux ans, encore
plus, pour avoir du dépistage ou bien un accompagnement.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Bien, le nombre d'élèves en
situation complexe — donc
on est au-delà du plan d'intervention — ou qui ont vécu un bris de
service était, à la collecte de l'hiver 2021, 1 481. C'est trop,
d'accord? À la collecte de l'hiver 2022, on était à 1 379, donc on avait
quand même retiré 100 noms, 100 personnes de cette liste, qu'on
voudrait réduire encore, et encore, et encore, mais on a quand même réussi à
réduire ça en temps de pandémie puis en un temps de pénurie de main-d'oeuvre.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Ça reste que ça nous amène à avoir un système de deux vitesses : ceux
qui peuvent payer pour des services en privé puis ceux qui ne peuvent pas. Ça
fait que... Est-ce que le ministre s'engage d'envoyer une directive, d'abord, à ses commissions scolaires
puis ses centres de services scolaires pour les parents qui sont en attente...
d'offrir une mesure budgétaire pour qu'eux, ils puissent aller en privé et être
remboursés par leurs écoles?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, quand est arrivée la situation dont ma collègue parle, on a rappelé
au réseau scolaire qu'on doit offrir les services aux élèves, puis on donne les
budgets pour le faire. Puis il y a des embauches, comme je viens de le
démontrer il y a peut-être une minute, il y a des embauches qui ont été faites,
on a réussi à attirer des gens pour
améliorer les services. Il y a des centres de services scolaires où, pour
toutes sortes de raisons, ils n'ont pas réussi à embaucher à temps plein
des gens, ils ont été obligés de les prendre juste à temps partiel. Et, oui, il
y a des centres de services... ils ont le budget pour, exceptionnellement,
aller au privé et donner le service.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Je veux parler un peu au nom d'un parent qui m'a contactée juste cette
semaine parce que j'ai trouvé le témoignage bouleversant, puis c'est lié avec
le manque de services que nous avons, actuellement, sur le terrain, puis ça,
c'est un cas qui dure depuis un an et demi, à peu près, maintenant. Ça fait que
je vais lire le témoignage : «Il se couche par terre et pleure quand il
n'arrive pas à s'exprimer ou quand il est contrarié. Il y a eu plusieurs plans
d'intervention avec le CRDI concernant la gestion des émotions à la maison et à
l'école. Il a également des références pour l'orthophoniste et est en attente
depuis plusieurs mois pour avoir ces services. La TES et l'enseignante inscrivent à l'agenda un contenu avec des temps
raisonnables de contention», parce que, là, on parle de contention — on a
quand même une directive de contention parmi notre réseau scolaire, pour ceux
qui ne sont pas au courant — et
tout semble bien, ou trop bien, dans les communications, contrairement aux
faits, parce que la mère a su par la suite qu'il a passé des journées complètes
en contention, ce qui résulte dans la perte de la confiance dans l'équipe-école
et que cet enfant, aussi, est placé dans un local de retrait capitonné
fréquemment. Alors, l'enfant vit des frustrations envers son équipe et,
puisqu'il ne sait pas comment exprimer ses émotions, il essaie de frapper.
C'est une situation qui n'arrive jamais avec
l'éducatrice au CRDI ni avec la mère, qui utilisent d'autres moyens
d'intervention.
Ça fait que, si on
parle de prévention, la mère, même, elle demande que, quand ça arrive, à ce
moment-là, de retourner l'enfant à la maison
pour 15, 30 minutes, elle va se libérer pour aider cet enfant, pour éviter
qu'il est pris en mesure de contention.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci.
Mme Maccarone : Parce que ça
fait trois ans, depuis que ça arrive, Mme la Présidente, et je veux savoir si
le ministre a l'intention de revoir ce protocole pour mieux accompagner ces
enfants qui sont vulnérables, parce que ce n'est pas une mesure pour
accompagner les élèves qui sont en difficulté.
La Présidente
(Mme Thériault) : Vous avez 15 secondes pour répondre.
M. Roberge : Écoutez, quand des
enseignants, des professionnels et directions d'école considèrent qu'un jeune a
besoin de services et que l'école n'est pas capable de le fournir, la directive
au réseau, c'est de donner le service, même s'il faut aller au privé.
La Présidente (Mme Thériault) : Et
je n'ai plus de temps, donc ceci met fin à votre bloc.
Je vais
aller, maintenant, du côté de la troisième opposition. Mme la députée de
Joliette, vous avez 12 min 13 s à votre disposition.
Allez-y.
Mme Hivon : Merci, Mme la
Présidente. Salutations au ministre, aux collègues et à toute son équipe. Simplement vous dire que je vais partager ce bloc
avec mon collègue de Jonquière, qui aura une question pour le ministre.
Alors, je veux revenir sur, évidemment, le
dossier des maternelles quatre ans. En décembre 2010, on avait su que sept
enfants sur 10 qui fréquentaient la maternelle quatre ans provenaient d'un
milieu de garde éducatif à la petite enfance. Est-ce que le ministre peut nous
dire, en date d'aujourd'hui, quelle est la proportion d'enfants qui sont en
maternelle quatre ans et qui proviennent, donc, antérieurement d'un service de
garde à la petite enfance plutôt que d'aucune fréquentation de milieu éducatif?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je vais vous...
J'ai posé la question pendant que vous posiez la question, là, les gens
s'activent à trouver ce chiffre-là. On va vous le donner.
Mme Hivon : Parfait. Ça fait
que je vais continuer.
M. Roberge : Donnez-moi une
petite seconde, quand même, quelques secondes pour donner un petit peu de
contexte. Donc, oui, on était, je pense, au départ, autour de 20 % des
jeunes qui sont en maternelle quatre ans qui arrivaient... en fait, qui
n'étaient dans aucun service de garde, mais de penser que la maternelle quatre
ans ne permet d'offrir des services qu'à ces élèves-là, c'est un peu court,
quand même, parce que les élèves qui sont en maternelle quatre ans ne sont pas,
par exemple, dans un CPE ou dans un service de garde. Ça libère des places pour
d'autres élèves qui, eux, vont accéder non
pas en maternelle quatre ans, mais, par exemple, en CPE et qui autrement
n'auraient pas accès en CPE. Donc, il y a un jeu, on pourrait appeler ça un jeu
de chaises musicales, mais, quand on libère une place pour des 0-4
ans... s'il va en maternelle quatre ans puis qu'il libère une place ailleurs,
il y aura d'autres familles qui en bénéficieront aussi. Mais on essaiera
d'avoir la réponse précise à votre question, là, le plus rapidement possible.
Mme Hivon : J'aimerais vraiment
avoir la réponse, parce qu'on se souvient tous qu'un des arguments de vente de
la maternelle quatre ans, c'était précisément pour aller rejoindre les enfants
qui ne fréquentaient aucun service de garde, et je pense que le ministre ne
veut pas qu'on s'embarque dans l'importante liste d'attente pour les places en
services éducatifs à la petite enfance. Donc, peut-être qu'il y a quelques
places qui ont été libérées, mais il y a surtout beaucoup, beaucoup plus de
parents qui attendent une place.
En attendant la donnée, je veux parler de ce qui
avait été présenté comme projet de maternelle quatre ans par le ministre lors
de l'adoption du projet de loi et qui, malheureusement, se révèle loin de la
réalité. Le ministre nous avait parlé du duo
de feu, hein, on se souvient de son fameux duo, chaque classe... On était très
inquiets dans l'opposition, avec mes collègues, 18 enfants par classe, c'est un
ratio beaucoup plus important qu'en CPE. Le ministre nous disait :
Oui, mais on va avoir un duo de feu, une enseignante et une éducatrice à
demi-temps. Or, dans un sondage fait par la FSE, on apprend que 22 % des
enseignants estiment que la deuxième ressource ne remplit pas le nombre
d'heures qui était promis, donc d'être à
demi-temps. Je voulais savoir comment le ministre réagit à cette
information-là, comment il peut tolérer une telle situation, qui est
bien différente de ce qu'il avait fait valoir lors de l'adoption de sa réforme.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
• (12 h 10) •
M. Roberge : Je vais répondre à
la question précise de ma collègue, mais après, si vous voulez, je pourrai
poursuivre aussi sur la réponse à la question précédente parce j'ai des
chiffres.
J'y crois profondément, à la pertinence d'avoir
quelqu'un qui a une formation universitaire, que ce soit une maîtrise
qualifiante ou le baccalauréat en enseignement préscolaire, primaire — ce
sont des études qui sont plus poussées, je
ne pense pas qu'on peut, quand même, remettre ça en question — qui
travaille en collaboration, dans une école, avec une éducatrice — je
dis «une éducatrice» parce qu'il y a peu d'hommes, là, mais, bon, on va le
féminiser — qui
a une formation aussi intéressante, qui travaillent ensemble pour le besoin de
l'élève, puis entourés de professionnels
aussi, parce que, dans le réseau scolaire, on est capable de référer à
l'ergothérapeute, on est capable de référer... ce n'est pas facile, je
ne dis pas que ça se fait la première journée, mais on est capable d'accéder à
des services professionnels.
Et la
moyenne, dans le réseau, pour les classes de maternelle quatre ans, c'est de 11
élèves. Donc, nos classes, là, en moyenne, il y a 11 élèves, il n'y en a
pas 15, 16 ou 17, élèves, à la grandeur du Québec, donc ça fait un ratio qui
est vraiment très bon, je n'ai aucune inquiétude sur la qualité des services
qui sont offerts. Je me souviens même d'un article dans
le journal Le Nord-Côtier, qui est sorti il y a peut-être, quoi, deux,
trois semaines, où il y avait la direction d'école, les parents, les
enseignants qui louangeaient le service en voyant les effets extrêmement
positifs sur les enfants. Ce n'est pas moi qui le dis, là, ce sont les gens sur
le terrain.
La Présidente (Mme Thériault) : Rapidement,
M. le ministre, vous avez deux réponses à donner dans votre temps, il ne reste
presque rien.
Une voix : ...
M. Roberge : Est-ce que je peux
poursuivre?
Une voix : ...
M. Roberge : Bien, c'est parce
que je pensais que ma...
La Présidente (Mme Thériault) : Oui.
Non...
M. Roberge : Je change, je vais
sur l'autre?
La Présidente (Mme Thériault) : Oui,
c'est parce que vous aviez comme à peu près...
Mme Hivon : Non, mais vous
n'avez pas répondu à ma question.
La Présidente (Mme Thériault) : C'est
ça.
Mme Hivon : Ma question,
précisément, sur ça, c'était : Comment réagissez-vous au fait que les
enseignants sondés disent que, dans
22 %, minimalement, la seconde ressource n'est pas là pour le temps requis
d'être là, à demi-temps? Comment peut-on accepter ça?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : On est dans une
période de déploiement. Quand on me dit que, dans 80 % des cas, on atteint
la cible parfaitement, je trouve que c'est
quand même intéressant. Pour l'autre, bien, il faut trouver des solutions. Je
veux dire, on ne déploie pas le
service en disant : Tant pis, on déploie le service en corrigeant au fur
et à mesure. Donc, moi, si... quand j'ai de l'information que quelque chose ne
fonctionne pas dans le réseau, peu importe quoi, maternelle quatre ans, peu importe l'âge, quand il y a un problème
quelque part entre le préscolaire et la FP, la FGA, le primaire, le secondaire,
qu'il y a des normes nationales qui ne sont pas respectées, quand on l'apprend,
au ministère, laissez-moi vous dire qu'on fait l'accompagnement du
réseau puis qu'on résorbe. On est en période de déploiement, on ne peut pas
s'attendre à ce que tout soit parfait à l'an 1, l'an 2, l'an 3.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Il vous reste la moitié de votre temps sur votre bloc, madame.
Mme Hivon : Oui. Bien,
justement, on avait soulevé ça au ministre une fois et une fois encore, à quel
point, avec la pénurie, évidemment, de ressources, ce serait difficile, et le
ministre nous assurait que son duo de feu serait en place. Alors, je veux
savoir comment il réagit au fait qu'il y ait autant de classes de maternelle
quatre ans où on n'a pas la seconde ressource.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Ce n'est pas parce
que, dans 80 % des cas, on a toute la ressource puis, dans autour de
20 %, le service n'est pas optimal qu'on ne peut pas le corriger en cours
d'année, le corriger pour l'an prochain. La solution de ma collègue, ça aurait
été de, peut-être, ne pas ouvrir la classe, de ne pas donner le service du
tout, ce qui aurait gardé plus de familles dans le trouble, parce que, par
magie, si on n'ouvre pas la classe de «mat quatre», il n'y a pas des groupes de CPE qui s'ouvrent, là. Donc, ce que
ça veut dire, là, c'est qu'au nom d'un idéal qu'on atteint bien souvent, mais
pas à 100 %, il aurait fallu ne pas ouvrir, laisser des familles dans le
trouble? Moi, je n'adhère pas à ça du tout.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Hivon : Est-ce que le
ministre a les données sur la formation de cette seconde ressource? Est-ce
qu'on sait si ce sont surtout des éducatrices, des TES? Est-ce qu'on a la
nomenclature? Si c'est possible de nous fournir ça.
Et il me disait, tout à l'heure, qu'il avait
réponse à ma première question sur la provenance des enfants en maternelle
quatre ans, je serais preneuse.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge :
Oui. Donc, sur, on va dire, la provenance des enfants en maternelle quatre
ans pour l'année actuelle, 2021‑2022, on me dit que 27 % des enfants qui
fréquentent, en ce moment, la maternelle quatre ans étaient dans un service...
d'un responsable de service de garde, 24 % étaient en CPE, 14 % étaient
dans une garderie privée subventionnée, 9 % étaient dans une garderie
privée non subventionnée et 26 % étaient hors réseau ou dans un service de
garde non reconnu, donc 21 % hors réseau, 5 % dans un service de
garde non reconnu. Ça, c'est pour les derniers chiffres qu'on a pour cette
année.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci.
Mme Hivon :
Ça veut quand même dire, Mme la Présidente, qu'il y a 74 % des enfants
qui étaient déjà dans un service éducatif à
la petite enfance, alors qu'on nous disait que l'objectif, c'était d'abord
d'aller rejoindre les enfants qui
n'avaient aucune fréquentation de milieu éducatif. Donc, je pense que, encore
là, on est loin de ce qui avait été présenté.
Je vais vouloir
poursuivre avec beaucoup d'intérêt là-dessus, mais je vais céder la parole,
pour l'instant, à mon collègue de Jonquière.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le député de Jonquière, 3 min 40 s à votre disposition,
questions et réponses.
M. Gaudreault :
Oui, merci, Mme la Présidente.
Je veux remercier ma
collègue et amie de Joliette de me permettre de poser une petite question
rapide sur un projet d'infrastructure important à Jonquière, l'école secondaire
Riverside, de la commission scolaire anglophone Central Québec. J'avais fait
parvenir une lettre au ministre le 7 juin 2021, pour laquelle il m'a
répondu simplement par un accusé de
réception. Il y a eu une lettre envoyée à la ministre régionale du Saguenay—Lac-Saint-Jean le 30 mars, et dont... j'ai été mis en copie, également.
Écoutez, c'est pour
un projet d'infrastructure, d'un nouveau gymnase, parce qu'en 2016 l'école
Riverside comptait 225 élèves, en 2021‑2022 ils sont maintenant
400 élèves, il n'y a pas de gymnase. Ils ont fait une demande pour
agrandir un gymnase. Ils sont obligés d'aller au gymnase de l'école primaire,
mais là ça ne marche plus, alors, parce qu'il y a trop d'augmentation de la
population étudiante.
Donc, est-ce que le
ministre a pris connaissance de cette demande de la commission scolaire Central
Québec pour l'école Riverside de Jonquière, et, si oui, est-ce qu'il a
l'intention de donner suite à ce projet d'infrastructure?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Merci beaucoup. Oui, j'ai pris connaissance de ce dossier-là, je l'ai
transféré. Probablement qu'il était arrivé, de toute façon, par les voies
habituelles, là, le centre de services scolaire communique avec le ministère,
mais je l'ai quand même transféré au ministère pour analyse, et je pense que
c'est début ou mi-juin que les projets pour le PQI à venir vont être annoncés,
les projets qui ont été financés et retenus. Il y aura, là-dedans,
vraisemblablement, du primaire, du secondaire, des ajouts de gymnases aussi,
effectivement, mais il faut voir qu'on est en train d'opérer un grand
rattrapage, et là j'ai un autre tableau, ici, qui le démontre bien. Pourquoi
n'y avait-il pas toutes les places voulues
dans l'école? Bien, c'est parce qu'en 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 on a
sous-investi, on n'a pas accepté suffisamment de projets, alors que,
maintenant, on voit bien qu'on est capables de se donner les moyens de nos
ambitions. C'est un grand rattrapage qu'on opère.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci, M. le ministre.
M. Gaudreault :
Est-ce que le ministre peut me dire si le gymnase de Riverside est dans une
de ces colonnes-là pour la prochaine année? C'est ça, la question. Parce que
moi, je l'aime bien, là, son tableau, mais je défends les intérêts des élèves
de ma circonscription. Alors, spécifiquement, là, parce que je n'ai pas
beaucoup de temps, est-ce que la commission scolaire Central Québec et l'école
secondaire Riverside peuvent s'attendre à avoir un nouveau gymnase dans les
prochaines annonces du PQI en juin?
La Présidente
(Mme Thériault) : Il reste 55 secondes au bloc.
M. Roberge :
O.K. Donc, je suis sur le sujet, je prends mes secondes. Il n'y a pas
toujours exactement, précisément la réponse qu'il voudrait, mais j'ai un autre
tableau encore qui montre le nombre de cas, donc, le nombre d'écoles. Il y
avait 49 projets de construction pendant quatre ans. En trois ans, on en a
lancé 18... pas en quatre ans, en trois ans,
parce qu'en juin d'autres projets vont être annoncés, donc on va passer de 49 à
Dieu sait combien. Et je ne peux pas vous dire tout de suite le contenu
de l'annonce, qui n'est pas encore faite, vous comprendrez très bien, Mme la
Présidente, et mon collègue, qui a plus d'expérience que moi à l'Assemblée
nationale, le sait très bien.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. En 20 secondes.
M. Gaudreault :
Bien, en 20 secondes, écoutez, j'invite le ministre à considérer très
sérieusement ce besoin criant et je l'invite à venir visiter l'école Riverside,
à Jonquière, quand il passera au Saguenay—Lac-Saint-Jean, pour faire une visite des besoins, pour qu'il comprenne
bien la réalité de ces élèves, et je l'invite à nous donner une réponse
positive dans les prochaines semaines.
La Présidente
(Mme Thériault) : Et nous n'avons plus de temps. Donc, dans les
prochaines semaines, le ministre vous répondra certainement.
M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, M. le ministre.
Dans le cas qui nous
préoccupe, on ne parle pas d'une question budgétaire, parce qu'il y a un budget
pour une école francophone à ville
Mont-Royal qui avait été voté en 2018. Le 16 septembre 2020, le maire de
ville Mont-Royal vous écrivait en vous disant : «Nous sommes
presque trois ans plus tard, aucune nouvelle école n'est construite, nous
n'avons pas de nouvelles de votre part. Les écoles primaires francophones
débordent, et ce, nonobstant le fait qu'on entend
que les fonds sont toujours disponibles.» Et la fondation des parents, entre
autres, de l'école Saint-Clément vous avait écrit également, M. le
ministre, en vous disant, entre autres, que le centre de services scolaire
avait transformé 75 % de la cour
d'école actuelle en classe mobile, ne laissant pas d'espace aux élèves pour
circuler et jouer durant les récréations. Et en plus l'école s'est vue
dans l'obligation d'imposer une interdiction de courir aux élèves, puisqu'il
devenait dangereux d'entasser autant de jeunes filles et de jeunes garçons dans
un espace aussi exigu.
Alors, M. le
ministre, je n'ai pas besoin de vous dire jusqu'à quel point que le dossier de
l'école francophone de Mont-Royal... d'une nouvelle école francophone est
criant. J'aimerais que vous me disiez, M. le ministre, quelle est la problématique
après quatre ans de discussions à ce sujet.
• (12 h 20) •
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Il y a des... je dirais qu'il y a des endroits, il y a des terrains où c'est
plus facile d'obtenir les terrains, d'autres, pour un paquet d'enjeux...
parfois, c'est les discussions avec les municipalités, parfois, il n'y en a
pas, de terrain, là, c'est très, très, très difficile... qui fait que ça cause
des problèmes.
Il y avait aussi,
quand on se recule avant l'adoption de la loi n° 40,
en 2020, beaucoup plus d'enjeux avec les municipalités.
Maintenant, je ne dirais pas que c'est simple, mais c'est beaucoup plus facile
parce que les municipalités, les centres de services scolaires doivent,
de concert, prévoir le déploiement, l'urbanisation en équipe pour anticiper même
des besoins à venir, donc. Mais on en a encore, je vous dirais, un lot de
problèmes passés où la planification du déploiement des écoles et la
planification des municipalités se faisaient en parallèle, avec, de temps en
temps, des discussions pour régler les problèmes, non pas pour les anticiper.
Donc, il y avait ça et il y avait le fait que, écoutez, les budgets étaient
insuffisants, sous le précédent gouvernement, pour accepter les projets, même
lorsqu'ils étaient nécessaires.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Mont-Royal.
M. Arcand :
Bien, moi, j'ai juste une question, M. le ministre, simplement, parce que
ça fait quatre ans, et là il y a une question, à mon avis, d'efficacité :
Est-ce que vous avez une feuille de route? Est-ce que vous avez ce qu'on appelle une «road map» pour que... Qu'est-ce
que je dis, moi, aux parents de ville Mont-Royal qui, depuis maintenant
nombre d'années, et vous le savez... J'ai déposé une pétition, d'ailleurs, à
l'Assemblée nationale, vous m'avez répondu,
il y a un an et demi : Ça s'en vient. J'essaie de voir si on ne peut pas
accélérer les choses. Alors, quelle est votre feuille de route?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, ce qu'on me dit, que... il y a vraiment des progrès qui ont été faits
dans les derniers mois. Donc, j'ai assez confiance qu'on va être capables de
dénouer l'impasse sur le projet précis. Je n'en ferai pas l'annonce ici, séance
tenante, en commission, mais on est beaucoup plus avancés qu'il y a un an,
quand même. Les gens, je dirais qu'ils sont
positifs, là. Je ne lance pas la pierre du tout, du tout à la municipalité ni
au centre de services scolaire, là, dans ce dossier-là. Écoutez, on peut
s'attendre à un dénouement.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. Ça va? Merci. Mme la députée de Verdun,
la parole est à vous.
Mme Melançon :
Bonjour, M. le ministre. J'espère que vous allez bien.
M. Roberge :
Bonjour, chère collègue.
Mme Melançon :
Je ne pense pas que vous soyez surpris de me voir aujourd'hui. Je viens encore
vous parler de ma troisième école à L'Île-des-Soeurs. Je ne sais pas si vous
vous rappelez, mais en 2019 vous êtes venu prendre l'engagement devant des
parents à L'Île-des-Soeurs pour nous dire que nous aurions un terrain en juin
2019. Vous vous étiez engagé, les yeux dans les yeux, avec les parents. On est
en 2022, je n'ai pas l'ombre d'un terrain d'acheté, je n'ai pas d'école pour
les enfants, les enfants sont dans une annexe temporaire, puis le bail de
l'annexe temporaire finit en 2024. Moi, j'ai besoin de savoir quand est-ce
qu'on va avoir une école à L'Île-des-Soeurs.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Merci
pour la question de ma collègue. Effectivement, je me souviens très bien d'être
allé avec ma collègue visiter des locaux
dans un édifice qui était transformé, réaménagé pour accueillir les élèves. Je
pense que c'est très bien fait, honnêtement, là, c'est très, très bien
fait. C'est fait de manière optimale pour une mesure qui est temporaire. Je le
mentionne, c'est temporaire. C'est plus long que ce qu'on anticipait,
effectivement.
Je pense que les locaux de classe sont très
bien. Par contre, point de vue gymnase, on n'a pas ce qu'on souhaiterait. Point
de vue cour d'école, les enfants peuvent aller dehors, mais on n'a pas ce qu'on
souhaiterait aussi. Donc, il faut être capable de nommer le problème, là, tout
à fait. Ça a été très complexe de trouver, de négocier, d'obtenir le terrain à
L'Île-des-Soeurs. Je sais que ma collègue ne se réjouira pas de ma réponse,
mais, bien que des pas aient été faits, bien que beaucoup de gens se soient
penchés sur le dossier, je ne peux pas, aujourd'hui, séance tenante, vous
dire : C'est réglé, voici l'adresse du terrain. Je peux vous dire que
jamais, jamais on n'a ralenti le pas, jamais je n'ai dit : Écoutez,
laissez faire, c'est trop compliqué. On a continué à travailler.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Melançon : Non seulement ce
n'est pas nécessairement optimal, là, le ministre vient de dire : Oui,
mais il n'y a pas de gymnase. Ah oui, puis il n'y a pas de cour d'école, ah
oui, puis il n'y a pas de bibliothèque. Honnêtement, ce n'est pas une école,
c'est une tour à bureaux qu'on a réaménagée de façon temporaire.
Et là le ministre me dit qu'aujourd'hui ils
n'ont toujours pas de terrain. J'espère que la gang qui accompagne le ministre aujourd'hui a eu le privilège de
rencontrer Jean-Claude Gravel, a eu le privilège de rencontrer Claude
Lachance, ce sont des gens, à L'Île-des-Soeurs, qui ont des solutions pour des
terrains. Et, moi, ce que je sais, c'est que
Jean-Claude Gravel n'a pas eu de
téléphone. Je sais que Claude Lachance avait une proposition, et on n'a pas
daigné le rappeler. Alors, moi, quand on me dit qu'on cherche des
solutions...
Puis je tiens juste à rappeler une chose,
j'entendais le collègue de Jonquière, tout à l'heure, dire : Il y a eu une
réponse, on a eu des accusés de réception. Moi, je veux juste vous dire, là,
que l'arrondissement de Verdun a écrit au
ministre, on a eu un accusé de réception, il n'y a jamais eu de réponse. Ça,
c'était le 1er mai 2020. Moi, j'ai écrit au ministre en octobre, je n'ai
toujours pas eu de réponse. J'ai réécrit au ministre pas plus tard que le
13 avril 2022, je n'ai toujours pas eu de réponse. Donner des réponses à
des élus, ce serait la moindre des choses, M. le ministre, parce que, moi, les gens de L'Île-des-Soeurs, non seulement
ils sont inquiets, mais ils n'ont plus confiance au ministre de l'Éducation,
parce que vous aviez pris un engagement, vous aviez donné votre parole puis
vous ne la respectez pas.
La Présidente (Mme Thériault) :
On peut peut-être passer par la présidente un petit peu aussi.
Mme Melançon : Oui.
Pardonnez-moi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Mme la
Présidente, vous savez, pour récolter au mois d'août, il faut semer au mois de
mai, et, si on sème des roches, bien, on récolte de la gravelle. Bien, écoutez,
la pénurie de locaux dans le réseau scolaire, c'est ça, c'est, pendant quatre
ans, un gouvernement libéral qui a sous-investi, dans le Plan québécois des
infrastructures, en éducation. Il y avait des demandes, ça restait lettre
morte. On ne construisait que très, très peu, on agrandissait très, très peu,
on entretenait encore moins.
Ça a donné qu'en arrivant aux affaires, au
début, bien, il a fallu augmenter, faire exploser vraiment les investissements
à tel point que, parfois, on veut lancer des travaux, mais on lance tellement
de travaux de tellement d'agrandissements à la fois que le marché de la
construction n'est pas capable de nous suivre : des fois on n'a qu'un seul
soumissionnaire — et,
bon, je vous dirais que, pour les finances publiques, ce n'est pas l'idéal — des
fois on n'a aucun soumissionnaire. On veut tellement construire d'écoles à la
fois pour rattraper, pour réparer les pots cassés, on ouvre tellement de chantiers que le réseau de la construction, il
dit : Écoutez, je ne peux même pas soumissionner, je n'ai personne
pour le faire.
Je comprends, je comprends très, très bien qu'on
voudrait avoir toutes les écoles tout de suite. Toutes les écoles qu'on n'a pas
construites en 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, on les voudrait tout de suite. Des
générations spontanées d'enfants, ça n'existe pas, là. L'enfant qui a sept ans
en 2018, là, quand le gouvernement de la CAQ arrive,
bien, il avait six ans, en 2017, il avait cinq ans en 2016, on le voyait venir,
mais on faisait la sourde oreille puis on ne s'en occupait pas sous le
précédent gouvernement. On rattrape. Que le Parti libéral nous dise qu'on ne
rattrape pas assez vite le retard qu'ils ont
occasionné, ça, ils s'expliqueront devant les citoyens, mais je ne suis pas
gêné, quand on double le PQI, je ne suis pas gêné du tout.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Merci, M. le ministre.
Je regarde maintenant la députée de
Saint-Laurent. Il reste cinq minutes à votre bloc, Mme la députée.
• (12 h 30) •
Mme Rizqy : Merci. Je vais
compléter sur ce qu'on avait commencé avec les maternelles quatre ans.
J'aimerais ça qu'on aille à la fiche EDUC-23. Sur la fiche, il est question des
suppléants, pour 2020‑2021, qui n'ont pas complété leur baccalauréat en
éducation préscolaire et en enseignement primaire, il y a environ 935
personnes. Et, si vous allez à la fiche
EDUC-24, on vous pose la question : D'où proviennent, au fond, les
enseignants? Et la réponse m'a un
peu, beaucoup étonnée : «Le ministère ne dispose pas d'information
concernant la provenance des enseignants et des
enseignants de classes de maternelle quatre ans.» Or, le 14 février 2019... je
vais citer le premier ministre actuel : «Vous avez le choix entre une
garderie avec deux tiers d'employés qui sont des techniciens de garde ou une
maternelle quatre ans, avec des enseignants, avec toute l'équipe des
spécialistes de l'école primaire.» Il me semble que, si on veut... Et, lorsqu'on a fait le projet de loi sur la
maternelle quatre ans, vous vous étiez engagé à ce qu'il y ait des enseignants,
puis nous, on vous disait : Là, on a une pénurie d'enseignants, là, on en
a véritablement une, pénurie.
En ce moment, je vois qu'il y en a 935 qui n'ont
pas de baccalauréat en éducation préscolaire ni en enseignement primaire. Et,
du propre aveu du ministère, c'est que vous n'avez pas colligé l'information.
Donc, je suis allée vérifier si le ministère de la Famille avait colligé
l'information pour voir si eux perdaient des éducatrices au profit du réseau
scolaire, même eux n'ont pas cette information. Comment expliquez-vous qu'une
information aussi importante n'est pas colligée par votre ministère?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Oui. Mme la
Présidente, la question de la pénurie d'enseignants ou la pénurie de personnel,
c'est une question importante, c'est vrai,
et ça va prendre quelques années encore à résorber, là, il faut être
conscients. C'est assez simple, quand on n'admet pas suffisamment de
personnes dans les facultés de sciences de l'éducation, bien, quatre ans plus
tard, on n'en diplôme pas assez. Quand on n'a pas d'autres voies d'accès... Par
exemple, la maîtrise qualifiante pour enseigner au préscolaire, primaire
n'existait pas avant l'an passé, donc il y avait une seule voie pour devenir enseignant au préscolaire et
primaire. Préscolaire, ça inclut maths IV, maths V, il y
avait une seule voie, c'était le bac. Il n'y avait pas de maîtrise qualifiante,
il a fallu qu'on la crée. Donc, la pénurie de main-d'oeuvre, ce n'est
pas compliqué, là, c'était causé par le fait qu'on ne formait pas assez
d'enseignants, qu'on n'avait pas assez de voies d'accès vers la profession
enseignante et que, pour attirer des enseignants, on n'avait pas grand-chose.
On avait un gouvernement qui dévalorisait l'éducation, qui sous-finançait
l'éducation puis qui sous-payait les enseignants.
On a changé tout ça. Ça va prendre quelques
années. Ça va prendre quelques années, même s'il y a plus de gens qui
s'inscrivent dans les facultés de sciences de l'éducation, puis je pourrais
donner des chiffres dans la prochaine réponse. Ça va prendre quelques années.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
merci. Mme la députée.
Mme Rizqy : À la fiche EDUC-39,
on vous demande : Nombre d'enseignants de maternelle quatre ans à temps
complet engagés pour 2021, la réponse est : On estime avoir besoin de
1 345 enseignants et enseignantes en maternelle quatre ans à temps
plein requis pour l'année 2021‑2022. Par contre, votre ministère nous
répond aussi que c'est aux centres de
services scolaires de signer des contrats, et, par conséquent, vous ne colligez
pas les informations.
Je reviens à ma question précise. Si on a un
projet-phare qui s'appelle maternelle quatre ans puis que le premier ministre
dit : Nous, on veut un enseignant qualifié, légalement qualifié, dans
cette classe-là, il me semble, à juste
titre, que vous devriez être en mesure de nous dire aujourd'hui combien qu'il y
a d'enseignants, dans les maternelles quatre ans, légalement qualifiés,
combien viennent du réseau du service de garde éducatif et combien ne sont pas légalement qualifiés. Est-ce que vous pouvez
prendre l'engagement... Si vous n'avez pas la réponse aujourd'hui, est-ce que
vous pouvez prendre l'engagement de faire ces vérifications? Parce que c'est
vous, le ministre.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
M. le ministre.
M. Roberge : Des
enseignants titulaires de classe, titulaires de contrats, qui n'ont pas toutes
les qualifications légales, dans l'ensemble du réseau — puis
il y a plus de 100 000 enseignants, là — c'est 4 024.
Donc, il y a à peu près 4 024 enseignants dans le réseau qui sont
titulaires de classe, qui ont des contrats, c'est environ 5 % des postes. Il y en a quand même 26,8 % d'entre eux qui
sont en train de se former, donc qui sont inscrits et qui obtiendront bientôt
un brevet ou une autorisation d'enseigner, donc près du quart d'entre eux sont
en train de se qualifier. Ces 4 024 là peuvent être au préscolaire, au
secondaire, à la formation générale des adultes ou à la formation
professionnelle. Il est vrai qu'on ne peut
pas... on ne sait pas précisément est-ce qu'ils sont titulaires d'histoire
secondaire II ou formation générale mécanique, là.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Ça met fin au bloc d'échange avec l'opposition officielle.
Nous sommes rendus, maintenant, au bloc
d'échange du gouvernement. Donc, je cède la parole au député de Richelieu, et,
pour votre bloc, c'est 14 min 40 s.
M. Émond : Oui,
merci beaucoup, Mme la Présidente. Salutations aux collègues. Salutations à M. le
ministre, à l'équipe qui l'accompagne. C'est un plaisir pour moi de prendre la
parole à cette étude des crédits, la collègue le disait un petit peu
plus tôt, la dernière étude des crédits de cette session, de cette législature,
même, alors on va le faire correctement.
Je suis accompagné, Mme la Présidente... La
Commission culture et éducation, c'est une belle commission, hein, vous le
savez, on parle de culture, mais surtout d'éducation — souvent,
en tout cas, d'éducation — un
sujet qui nous passionne tous. Et je suis
heureux d'être accompagné de la collègue la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré. Je n'ai pas besoin de vous
dire comment elle est une passionnée d'éducation. Je suis avec la collègue de
Roberval, également, qui aura l'occasion d'échanger avec vous, M. le ministre,
un peu plus tard aujourd'hui, avec le député de Maskinongé,
de Beauce-Sud, également des passionnés d'éducation, et les collègues des
oppositions d'en face, que j'ai appris à côtoyer dans les trois dernières
années et demie et que je sais qu'elles sont également passionnées d'éducation.
Alors, dans cette étude des crédits, je vais
m'adresser à vous, M. le ministre, dans un instant, mais tout d'abord avec un sujet... je m'en excuse à l'avance,
parce que je vais vous parler de COVID un petit peu, un incontournable. On aura
l'occasion, au cours de la journée, de vous parler de différents sujets, mais
je pense que c'est quand même important de
revenir sur le contexte pandémique, qui a durement touché le Québec, Mme la
Présidente, l'ensemble de la société québécoise, mais, en éducation,
beaucoup, hein, il faut se le dire.
Puis je pense que c'est important, aujourd'hui,
de prendre un moment pour remercier, pour féliciter les équipes-écoles, les
enseignants, les enseignantes, les équipes de direction, le personnel de
soutien, qui ont fait preuve d'une
résilience exceptionnelle, Mme la Présidente, d'une capacité d'adaptation, ils
ont su se relever les manches — et
moi, j'en suis, encore aujourd'hui, drôlement impressionné, Mme la Présidente — féliciter,
hein, et se tourner, avec beaucoup de compassion, avec beaucoup de... avec des
étoiles dans les yeux, vers les étudiants, vers les élèves, ces jeunes hommes
et jeunes femmes qui ont poursuivi leur parcours scolaire à travers la tempête.
Et je dis «à travers la tempête», Mme la
Présidente, parce que... puis ça, c'est une fierté pour notre gouvernement
d'avoir été, au Canada, l'endroit où on a été en mesure de garder nos écoles
ouvertes le plus souvent possible. C'était une volonté de notre gouvernement,
c'était une volonté du ministre, je le sais, et ça, c'est une grande fierté. Tu
sais, j'ai, dans mes notes, qu'on est l'État fédéré au Canada ayant eu le moins
recours à la fermeture de ses établissements scolaires. Je ne crois pas m'avancer
qu'en Amérique... en disant qu'en Amérique, je pense qu'on figure assurément en
haut de peloton, si ce n'est les premiers.
Puis pourquoi on l'a fait, Mme la Présidente? On
l'a fait pour toutes sortes de raisons, mais je cite une lettre, datée du 4 janvier
dernier, de l'Association des pédiatres du Québec, qui sonnait l'alarme quant
aux conséquences d'un confinement sur les enfants et qui demandait, ce faisant,
un retour en classe pour nos élèves en faisant valoir toutes sortes
d'arguments. Je pense également à l'UNICEF, qui a manifesté son inquiétude
relativement à la fermeture des classes, laquelle, et j'ouvre les guillemets,
Mme la Présidente, «a des conséquences dévastatrices sur les enfants», et
l'UNICEF plaidait qu'elle ne doit pas être considérée... qu'elle ne doit être
considérée, la fermeture des écoles, pardon, qu'en dernier recours.
Alors, Mme la Présidente, je remercie, encore
une fois, les équipes-écoles, qui, un peu partout à travers le Québec, a tenu
le fort. Je remercie, bien entendu, tous les acteurs du réseau. J'en profite
pour remercier l'équipe qui entoure le ministre, là, qui, je sais, l'ont eu à
la dure dans les trois dernières années et demie. Puis je m'excuse de... je ne
m'excuse pas de le faire, je me permets de le faire, Mme la Présidente, en
ondes pour remercier M. le ministre, parce que je l'ai fait privément mais je
tiens à le faire caméra ouverte pour le remercier d'avoir tenu le fort du
réseau de l'éducation durant les trois dernières années et demie. Je connais M.
le ministre depuis assez longtemps, Mme la Présidente, pour savoir qu'il est là
pour les bonnes raisons et qu'il a tenu le réseau à bout de bras avec toute son
équipe, avec tout le monde à travers le Québec, bien entendu. Vous le savez,
Mme la Présidente, vous avez beaucoup d'expérience, vous êtes une... vous êtes
la doyenne, j'allais dire «une des doyennes», en ce qui a trait à l'expérience
parlementaire, et, quand on met notre face sur la pancarte, comme on dit, on le
fait pour toutes sortes de raisons, de bonnes raisons, mais assurément pas en
pensant qu'on aura à gérer un contexte pandémique comme celui qu'on a connu.
C'est vrai pour vous, hein, dans votre circonscription, c'est vrai pour
l'ensemble des collègues, on a traversé des choses qui ne sont pas faciles, je
pense à nos commettants en disant cela, mais c'est assurément vrai pour M. le
ministre, je le connais suffisamment, qui n'a pas mis sa face sur la pancarte
pour aller diriger le réseau de l'éducation dans un contexte pandémique.
• (12 h 40) •
Bon, ceci dit, revenons à nos moutons, Mme la
Présidente, la COVID. Durant la COVID, il y a une image, une analogie qui a été
utilisée à répétition : bâtir l'avion en plein vol. Moi, c'est une image
que j'ai aimé entendre et que j'utilise aujourd'hui en me tournant vers le
ministre, parce que l'avion du réseau de l'éducation a décollé à maintes
reprises, durant la pandémie, elle a dû se reposer, se poser sur la piste
d'atterrissage à quelques reprises. Et, pendant ce moment-là, Mme la
Présidente, je sais que toute l'équipe du réseau scolaire en a profité pour
rafistoler, pour rajouter des nouvelles
pièces d'équipement à cet avion du réseau d'éducation, qui a pu, heureusement,
reprendre son envol le plus rapidement possible.
Alors, M. le ministre, j'aimerais vous entendre.
On a eu un retour en classe à l'automne dernier, bien entendu, à
l'automne 2021‑2022, mais également le retour après la période des fêtes,
en janvier, où il y avait des craintes, des craintes justifiées, hein, les
acteurs du réseau, les parents, les étudiants, tout le monde avait des
craintes, et on a tenu à procéder à ce retour en classe, et, somme toute, ça
s'est bien passé. Alors, je vous parlais de la fameuse avion qui a dû se poser
au sol, mais qui a réussi à redécoller en janvier dernier, et j'aimerais savoir
qu'est-ce que le réseau a appris du début de la pandémie, quelles sont les
leçons qu'on a su tirer un peu partout au Québec, avec les équipes-écoles, avec le réseau, et qui nous a
permis de procéder à un retour en classe non seulement à l'automne, mais également
en janvier avec un succès assez spectaculaire.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Merci. Combien de
temps, il me reste, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Thériault) : 6 min 55 s.
La moitié du bloc, presque.
M. Roberge : Merci
beaucoup. Merci à mon collègue de faire un tour de la situation. Qu'est-ce
qu'on a appris de la pandémie? Bon, humblement, énormément, de mon côté,
mais le réseau scolaire aussi. On aurait aimé mieux, je dirais, apprendre un
petit peu moins, là, hein? Je vais vous dire, on aurait aimé mieux ne pas être
submergés par une vague comme ça, mais il y
a quand même eu des phases quand ça nous a frappés vraiment à
l'hiver 2020. Sous le choc, il a
fallu fermer à brève échéance, mais on a été les premiers au Canada à réouvrir
ensuite au printemps 2020, suivant les recommandations de la Santé
publique. On n'a pas pu réouvrir tout le réseau, ça n'a été que le primaire, ça
a été à l'extérieur du Grand Montréal, mais on l'a fait. Et ça a été
extrêmement exigeant pour le réseau, il faut se le dire. On n'était pas équipés comme il faut pour
l'enseignement à distance. En termes de matériel, là, il nous manquait
d'ordinateurs. On en a embauché... — embauché! — on en
a acheté par centaines de milliers ensuite, mais ça a montré que, disons, il y avait des lacunes en termes d'équipement, en
termes d'habileté pour faire l'enseignement à distance. Mais la volonté
était là, elle était là à 100 %.
Et, au moment où on se parle aujourd'hui — je
fais un bond, là — le
réseau public québécois n'a absolument rien à envier au réseau privé. Si on
doit faire de l'enseignement à distance, nous sommes équipés, nous sommes
habiletés, nous sommes formés à le faire. Puis je vous dis que le réseau public
québécois n'a rien à envier au réseau privé au moment où on se parle, ce
n'était pas le cas à l'hiver 2020, mais, je vous dirais, n'a rien à envier
au reste du Canada, puis même à tout ce qui se passe en Occident. On a fait des
bonds de géant.
Une des choses qu'on a apprises, c'est
l'importance d'en donner plus à ceux qui en ont plus besoin, et on a rapidement été interpelés par des chercheurs en
sciences de l'éducation, j'aime ça le mentionner. Prendre des décisions,
en éducation, importantes, ce n'est pas quelque chose d'intuitif. Il ne faut
pas juste se souvenir de notre expérience comme
élèves, de mon expérience comme enseignant, de ce qui se passe avec nos
enfants. Les sciences de l'éducation sont importantes, font des
avancées. On a des données probantes, on a des pratiques exemplaires et on
s'est basés sur des chercheurs partout en Occident. En Angleterre, ils avaient
lancé des programmes de tutorat, ça nous a interpelés, comment ils faisaient ça, pourquoi, qui en bénéficiait. Après ça, on a
consulté des chercheurs du Canada et des États-Unis, on a fait plusieurs
rencontres, des Teams, là, des visioconférences avec des chercheurs — je me
souviens de certains de Calgary, évidemment,
du Québec, évidemment, c'est sûr, d'autres des États-Unis — pour
voir qu'est-ce qui marche. Puis on ne va pas expérimenter, on ne va pas
aller à tâtons, qu'est-ce qui fonctionne comme programme de tutorat. Une fois qu'on a su vraiment ce qui fonctionne, on
s'est adjoint les services de chercheurs ici, au Québec, pour monitorer
à mesure qu'on le fait, même si on savait que c'était bon. On est allés
chercher des budgets et on a lancé notre programme de tutorat en gardant nos
écoles ouvertes. Ce n'était pas pour dire : Bien, on va fermer nos écoles,
on va faire du tutorat, absolument pas. Et
un rapport qui vient de sortir, vous excuserez mon anglais : Tutoring
in the time of COVID — The Evidence for Tutoring
to Accelerate Learning and Address Educational Inequities During Canada's Pandemic Recovery, écoutez, avec Ted Rogers School, Diversity
Institute, Future Skills Center, l'université de Toronto, l'université Laurier — on est, ici, bien outillés — ça
nous dit qu'on va dans la bonne direction, d'accord, et on
le monitore, donc, sur le programme de tutorat, absolument et
assurément, et sur le fait qu'on a gardé nos écoles ouvertes.
On l'a dit
souvent, on est parmi les meilleurs au monde pour avoir gardé nos écoles
ouvertes, mais, dans ce même document sérieux, validé par plusieurs
universités, on a une carte du Canada, avec plusieurs teintes de couleurs, qui montre, au Canada, quelle province a gardé ses
écoles les plus ouvertes. C'est qui, le champion? C'est le Québec. On n'est pas
deuxièmes ou troisièmes, on n'est pas dans le top cinq, on est premiers au
Canada pour avoir gardé nos écoles ouvertes. Soyons fiers de ça et soyons
extrêmement reconnaissants pour les gens qui sont dans le réseau, parce que prendre la décision de garder nos écoles ouvertes
sur recommandation de la Santé publique, prendre la décision, ensuite,
politique de le faire, c'est une chose, mais de la faire au quotidien dans les
classes, dans les écoles, dans les services de garde, dans les autobus, c'est un tour de force qu'ont relevé nos
équipes-écoles, nos centres de services scolaires et nos écoles privées
aussi.
Et les écarts entre les provinces canadiennes
sont abyssaux, là. Donc, au Québec, ici, on est les plus pâles, mais on n'a pas
à pâlir devant qui que ce soit. Ça dit qu'en tout, sur toute la durée de la
pandémie, on aurait fermé nos écoles environ huit semaines — j'ai
le goût de dire «huit semaines de trop», mais c'est le champion canadien; ça, au Manitoba, 16 semaines, le double, le
double, pas 10 % de plus, là; au Nunavut, 18 semaines; en
Nouvelle-Écosse, 18 semaines; à l'Île-du-Prince-Édouard,
19 semaines; Québec, huit semaines; Ontario, 20 semaines — 250 %
de plus de jours d'écoles fermées en Ontario qu'au Québec.
Cette décision-là qu'on a prise, en mettant en
place ensuite les programmes de tutorat, des mesures de bienveillance, des
programmes d'aide en santé mentale, ça va être payant sur, je pense, la
prochaine décennie. Nos élèves qui sont allés à l'école, qui ont pu voir leurs
amis, même, malheureusement, avec un masque, même, au début, en bulle-classe, ce n'était pas l'idéal, mais ils
étaient quand même à l'école, ils faisaient des apprentissages, continuaient
de socialiser, et ça, ça va être payant du point de vue des apprentissages,
même s'il y a des retards qui ont été pris, là. Il faut se le dire, tout n'est
pas parfait. Même s'il y a, en ce moment, des élèves qui ont encore des
problèmes de santé mentale, l'anxiété, même s'il y a des élèves qui n'ont pas
fait tous les apprentissages qu'on aurait voulus, on a vraiment limité les
dégâts comparativement au reste des provinces canadiennes, c'est indéniable. Ce
n'est pas nous qui le disons, c'est un regroupement d'universitaires.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
M. le ministre.
Donc, ceci met fin aux travaux pour ce matin.
Compte tenu de l'heure, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 15 heures. Bon appétit, tout le monde.
(Suspension de la séance à 12 h 49)
(Reprise à 15 h
0
3)
La Présidente (Mme Thériault) :
Bonjour. Nous allons reprendre nos travaux.
Je vous rappelle que la commission est réunie afin
de poursuivre l'étude du volet Éducation préscolaire, enseignement primaire et
secondaire incluant la formation professionnelle, donc l'étude des crédits
budgétaires du portefeuille Éducation pour l'exercice financier 2022‑2023.
Donc, lorsque
nous avons quitté, le gouvernement avait complété son bloc. Cet après-midi,
nous avons trois heures. On a dépassé
de quelques minutes, donc on va probablement demander un consentement pour
dépasser de deux, trois minutes. Il y a consentement tout de suite pour
qu'on puisse terminer un peu plus tard? Parfait.
Donc, les
blocs, cet après-midi : pour l'opposition officielle, les blocs sont de
19 min 4 s, la deuxième opposition, 14 min 18 s,
la troisième opposition, 14 min 18 s également, et le
gouvernement aura un bloc de 17 minutes... deux blocs, pardon, de
17 min 10 s.
Donc, sans plus tarder, Mme la députée de
Saint-Laurent, la parole est à vous. Allez-y.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme
la Présidente.
Ce n'est pas le bon micro qui est ouvert.
Merci. Bonjour, rebonjour, M. le ministre, à
vous et à votre équipe. Ce matin, j'ai mal noté un chiffre. Lorsque vous parliez des enseignants au primaire
et préscolaire, je pense, vous avez dit 4 244 ou 4 424. Pouvez-vous
me... nous le repréciser, s'il vous plaît?
M. Roberge : Oui, bien sûr. Je
vais retrouver ce chiffre, un petit instant. Alors, je suis ici, O.K. Donc, les
informations que j'ai, puis les plus récentes, c'est mars 2022, donc c'est
assez récent, je vous lis la section : Il a été estimé que
4 024 postes en enseignement étaient pourvus par du personnel qui
était non légalement qualifié, donc qui bénéficie d'une tolérance
d'engagement — je
précise qu'ici on parle de postes des gens qui ont un contrat, donc soit à temps plein, soit à temps partiel — donc c'est 5,1 % des postes. De ces
personnes-là, c'est important de le mentionner, 26,8 %, donc un peu plus
d'une personne sur quatre, sont des étudiants, donc, qui sont en voie de
qualification, mais ce sont quand même, pour l'instant, des gens qui
sont non légalement qualifiés.
Mme Rizqy : O.K., donc,
4 024. De ce nombre, c'est pour préscolaire, primaire et secondaire?
M. Roberge : C'est préscolaire,
primaire, secondaire, FP, FGA, l'ensemble du réseau.
Mme Rizqy : Est-ce que vous
êtes capable d'isoler la variable pour le préscolaire?
M. Roberge : Non, c'est ça,
c'était la question que vous m'aviez posée tout à l'heure. Je ne peux pas
isoler, parmi ces personnes-là, combien sont au préscolaire, ou au primaire, ou
titulaires, supposons, au troisième cycle ou est-ce que c'est sciences au
secondaire. Là, je n'ai pas cette granularité-là.
Mme Rizqy : Je pense que ce
serait pertinent de le savoir, parce que... surtout pour le préscolaire, là,
parce que, c'est sûr, ça... vous le savez,
là, vous êtes vous-même enseignant, ce n'est pas la même formation générale,
versus pour le préscolaire et le
primaire, qui est offerte dans le cursus universitaire. Alors, je ne sais pas
si vous pouvez prendre, peut-être, prendre l'engagement, tu sais, de
peut-être essayer d'avoir cette information.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Écoutez, je vais
vérifier si on peut l'obtenir, mais je ne veux pas dire que je m'engage à
l'obtenir dans les prochains jours, prochaines semaines parce que, si on ne l'a
pas, avec les semaines qu'il reste avant la fin de l'année scolaire, je ne suis
pas certain qu'on va envoyer une collecte d'information dans tout le réseau
précisément là-dessus puis qu'ils vont avoir le temps de le faire, là, alors
qu'ils ferment l'année, une année qui a été éprouvante, là, donc je veux quand
même être prudent.
Mme Rizqy : Parfait. Merci
beaucoup.
J'aimerais aller à la fiche EDUC-165. La
question, c'est le nombre de dossiers évalués par un comité d'experts en vertu
de l'article 34.5 de la Loi sur l'instruction publique. L'article 34.5
de la LIP vise, au fond, une personne qui aurait des antécédents judiciaires, à
savoir si, oui ou non, elle peut exercer la profession d'enseignant. La
réponse, c'est qu'il y a eu différents dossiers, il y a eu quatre dossiers, A,
B, C et D. Est-ce qu'on peut connaître la nature des antécédents judiciaires?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : C'est
le genre de choses, par contre, pour lesquelles je vais demander des
éclaircissements. Là, je n'ai pas les réponses devant moi. Je peux quand
même donner un élément de réponse.
Mme Rizqy : Ah! je pense que ça
s'en vient.
M. Roberge : O.K.
Mais, oui, c'est ça, les gens s'activent et retrouvent la même fiche que vous,
puis ils regardent, là, l'info. Mais il peut y avoir des personnes qui ont
commis une faute dans le passé, et ce n'est pas en lien avec la fonction
d'enseignant. Il y a un comité qui analyse chacun de ces cas-là, qui font des
recommandations. À la fin, c'est le ministre
qui suit ou ne suit pas ces recommandations-là. Mais, par exemple, quelqu'un
qui aurait conduit avec les facultés
affaiblies il y a plusieurs années ne perd pas automatiquement son brevet
d'enseignement, parce que, bon, on pourrait dire que c'est une grave... c'est
une faute grave, qu'il peut y avoir des conséquences graves, mais ce n'est
pas, supposons, directement en lien avec la
fonction d'enseignant. C'est le genre de situation où, en fonction de s'il y a
d'autres cas, s'il y a des récidives, c'est une autre chose, mais il n'y a pas,
supposons, sanction automatique : Tu n'as plus le droit d'enseigner parce que... Puis je ne suis pas en train de
banaliser le geste, là, je vous réponds à la question.
Mme Rizqy : Je
vois que vous apportez une fiche, je ne sais pas si c'est la réponse à la
question pour la nature des antécédents.
M. Roberge : Ce n'est pas la
réponse à la question posée. Pour l'instant, les gens vont continuer de voir...
Mme Rizqy : J'aimerais
connaître les...
M. Roberge : En réalité, votre question précise, là, puis je
la reformule pour être sûr, vous voulez savoir la nature des antécédents
judiciaires en fonction du... par personne... combien pour chaque personne...
Mme Rizqy : En fait, les
dossiers, comment c'est détaillé dans la fiche des crédits, c'est dossier A, B,
C, D. Le comité a quand même siégé 116 jours pour le dossier A, a siégé
160 jours sur le dossier B. Donc, j'imagine que, comparativement au dossier D, qui était juste 22 jours de délibéré
pour prendre une décision, bien, il doit y avoir des natures
d'infraction qui sont diamétralement opposées, là.
Moi,
j'aimerais connaître non seulement la nature, mais aussi la réponse. Est-ce que
ça a été, au final, oui? Puis c'est pour ça... J'aimerais comprendre comment le
ministère de l'Éducation entrevoit certains antécédents et à savoir si,
oui ou non, on est permis, par la suite, d'avoir son... le fameux brevet
d'enseignant.
M. Roberge : O.K. Bien,
écoutez, je... on va essayer de vous donner le maximum d'informations avec le plus de détails possible, là, on va essayer de
faire ça dans le courant de l'après-midi. On a quand même un peu de temps
devant nous.
Mme Rizqy : Parfait.
La Présidente (Mme Thériault) : ...attendre
votre réponse par écrit ou verbalement.
Mme Rizqy : Maintenant, je vais
aller à la fiche EDUC-176, qui porte sur notre demande de renseignements par rapport au suivi du rapport Viens. Ça, c'est
un engagement qui a été clair, par tous les partis d'opposition, de faire beaucoup,
beaucoup mieux pour les peuples des Premières Nations autochtones.
Première question, la réponse, on veut savoir
quels étaient les montants qui ont été alloués. On parle d'«une somme de 19,4 millions a été attribuée [par
le] ministère pour les années financières 2021‑2022 à 2024‑2025».
Première question : Est-ce que
ce 19,4 millions de dollars, c'est un montant annuel ou c'est une
somme globale pour les quatre années visées?
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Laissez-moi le
temps de vérifier, ici, ce que j'ai comme information. 19,4 millions pour soutenir, améliorer la persévérance scolaire des
élèves autochtones, c'est en lien aussi... en mai 2021, il y avait eu aussi
un 5 millions pour la réussite des élèves autochtones dans le cadre du
Plan de relance pour la réussite éducative. J'essaie
de trouver l'information à mesure que j'y vais, attendez un petit peu.
L'investissement du 19,4 millions annoncé à l'automne 2021
vise à créer du matériel pédagogique intégrant la réalité autochtone afin que
celle-ci soit mieux comprise, offrir du soutien pédagogique aux jeunes
autochtones qui étudient hors des communautés et aussi pour la formation des enseignants qui l'accompagne. Donc,
ici... Non, je me souviens, parce que, oui, c'est ça, c'est l'annonce que j'ai faite avec le ministre... le ministre du Secrétariat aux affaires autochtones à l'institut Kiuna, et c'était ici... c'était
sur une période de quelques années, je pense
que c'était sur cinq ans. Et c'est des sommes qui s'ajoutent, évidemment, ce
n'est pas... Il n'y a pas que ça qui vont pour aider, là, les autochtones.
17
883
Mme Rizqy : Donc,
19,4 millions pour quatre années visées, c'est bien ça?
15
361
M. Roberge : Oui,
2021‑2022 à 2024‑2025.
17
883
Mme Rizqy : Ce
qui donnerait environ 5 millions de dollars par année. Je vois que,
pour l'année de 2021 et 2022, permettez-moi l'expression, là, seulement
40 000 $ a été décaissé. J'aimerais savoir ça a servi à quoi et
pourquoi un aussi peu montant, parce que, si l'année 2021‑2022, la
somme... c'est ça, on doit diviser 19,4 par quatre années, ça donne environ 5 millions, on est très, très loin de la
cible des investissements que votre ministère voudrait justement mettre de
l'avant.
15
361
M. Roberge : Bien,
écoutez, ça a été annoncé le 30 novembre 2021, puis, à partir de là,
les sommes sont allouées, les sommes sont envoyées, sont reçues, les gens sont
embauchés. On comprend qu'à l'an 1 on n'était pas à pleine vitesse de
croisière. On pense que 2021... pardon, 2021‑2022, on est environ à
400 000 $, mais en 2022‑2023, pratiquement 5 millions, 2023‑2024,
6,7 millions, 2024‑2025, 7,9 millions. Donc, on voit que c'est un...
ce sont des investissements, des programmes
qui prennent leur envol puis qu'il y a plus de gestes qui sont posés au fil des
années.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
17
883
Mme Rizqy : Là-dedans,
le 40 000 $ a servi à quoi?
15
361
M. Roberge :
Les sommes du programme sont destinées essentiellement à trois choses, comme je
l'ai mentionné tout à l'heure...
17
883
Mme Rizqy : Ah,
bien, peut-être pour préciser le 40 000 $, parce qu'on voit qu'il y a
un 40 000 $ qui a déjà été alloué, est-ce qu'on peut savoir à quoi il
a servi?
15
361
M. Roberge : ...donc,
je pense que c'était 0,4 million, donc, je pense, c'était plutôt
400 000 $.
17
883
Mme Rizqy : Non,
non, c'est «0,04 M», donc ça donne 40 000 $.
15
361
M. Roberge : 0,04 million,
c'est 4/10 de million, c'est 400 000 $. 0,4 million, c'est
400 000 $. Mais, peu importe, c'est... pas peu importe, mais
quand même...
17
883
Mme Rizqy : C'est
que c'est 0,04 que moi, j'ai comme réponse...
M. Roberge : O.K. Ah! bien, mon
Dieu! Bien là, je n'ai pas la même...
Mme Rizqy : ...à moins que
vous, vous avez un autre chiffre, ça se peut, mais moi, j'ai 0,04.
15
361
M. Roberge : Bon,
bien, une autre affaire qu'on va éclaircir, parce qu'on n'a pas la même donnée.
Est-ce 40 000 $ ou 400 000 $?
Mais, d'une manière ou d'une autre, il y a trois
objectifs à ce programme-là, je le répète, c'est créer du matériel pédagogique
en intégrant la réalité autochtone afin que celle-ci soit mieux comprise. Donc,
ce n'est pas juste destiné aux autochtones, c'est destiné à tous pour que tous
comprennent mieux la réalité autochtone. Par contre, offrir du soutien
pédagogique aux jeunes autochtones, bien, c'est définitivement de l'aide
directe à ces personnes-là, particulièrement même ceux qui sont hors
communauté. Et intégrer aussi les perspectives autochtones dans la révision des
programmes, on a commencé à le faire dans nos réflexions. En ce moment, on est
en train de travailler sur le nouveau cours Culture et citoyenneté québécoise,
et c'est clair qu'on intègre les perspectives autochtones dans le cours.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
17 883 Mme Rizqy :
Peut-être juste vérifier, parce que, moi, dans les réponses que j'ai... Vous,
vous dites que vous avez 0,4, moi, j'ai, dans les réponses aux crédits qui
m'ont été fournies, 0,04. On pourra le vérifier...
15
361
M. Roberge : ...est-ce
que je peux préciser? Parce que je l'ai, finalement.
Mme Rizqy : Oui, absolument.
M. Roberge : C'est ça, donc,
pour implanter le programme, qui était de 19,4 millions sur quatre ans,
c'est bien ça, les sommes dépensées en 2021‑2022, c'est 400 000 $. Le
0,04, donc le 40 000 $ — vous aviez raison de parler de
40 000 $ — ça,
c'est les coûts relatifs à la concertation et aux rencontres avec les
partenaires autochtones, avec la Table
nationale de la réussite éducative des élèves autochtones. Donc, c'est le coût
des rencontres, la concertation pour arriver avec quelque chose qui soit
fait avec eux, pas seulement pour eux, mais avec eux.
17
883
Mme Rizqy : O.K.,
je comprends. Juste pour vous dire, à la fiche technique EDUC... 203,
pardon, quand vous parlez de matériel
pédagogique, moi, c'est marqué que la somme de 0 $ a été allouée puis, une
mesure de révision de programme, 0 $ a été alloué pour 2021‑2022,
et ça continue dans les réponses pour mettre des actions concrètes. Dans... Et
vous avez bien... vous faites bien de le mentionner, que c'est pour faire des
nouvelles mesures avec eux, pour eux, et non pas que nous, on leur impose. Je
vous rappelle que, lorsque nous faisions l'étude du projet de loi sur le
protecteur de l'élève, à la demande même des Premières Nations, pour faire en
sorte qu'on soit capables de donner suite à la
protection, la sécurisation culturelle, il est question d'un protecteur de l'élève.
Vous ne croyez pas qu'avec ces sommes on pourrait justement, là, se pencher
là-dessus et vérifier, là, avec le 19,4 millions de dollars, qu'on soit en
mesure de répondre à cette demande concrète qui émane des Premières Nations?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Là, on tombe dans
l'étude du projet de loi n° 9. J'ai très hâte d'y retourner, d'ailleurs,
très, très hâte. J'espère qu'on va vraiment
mettre les bouchées doubles pour absolument l'adopter avant la fin de la
session. C'est possible, quand même. Oui, il reste beaucoup d'articles,
mais il reste quand même plusieurs heures, là, si on accélère la cadence, on
peut le faire.
Écouter des partenaires, des groupes, tenir
compte de ce qu'ils disent, ça veut parfois dire tout simplement mettre en
place leurs recommandations, prendre leur proposition, l'intégrer; d'autres
fois, ça veut dire tenir compte de la perspective, trouver une voie de passage
pour que, de la demande ou de la proposition, on soit capables de tirer quelque
chose qui s'insère dans un projet de loi en toute cohérence pour atteindre le
même objectif. Tu sais, ce n'est pas le chemin pour y arriver qui compte, mais
c'est la destination, puis on dit qu'on veut y aller ensemble. Des fois, dans le véhicule, on fait des compromis sur on
tourne à gauche, on tourne à droite, mais on continue, finalement, d'avancer,
puis je pense qu'on est capables de le
faire, là, vraiment dans le respect des nations autochtones, autant avec CCQ
qu'avec le protecteur de l'élève.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme la députée.
Mme Rizqy : ...on
connaît, quand même, que le chiffre au niveau de la diplomation pour les
Premières Nations est excessivement bas en comparaison avec la
population générale. J'aimerais connaître les chiffres pour le nombre
d'enseignants légalement qualifiés pour les peuples des Premières Nations, pour
les commissions scolaires.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Attendez un petit
peu, je cherche cette information-là précise. Là, vous me parlez du taux de
diplomation. J'ai ici des données, là. On avait le taux de diplomation et
qualification par cohorte au secondaire après sept ans, donc diplomation et
qualification après sept ans. Pour le centre de services scolaire cri, il y a
quand même eu une montée intéressante, mais on partait de tellement loin, on
était à 34,2 %, on a monté... en 2019; en 2020, 44,9 % — un
bond de 10 % en une année, c'est exceptionnel, mais on part de tellement
loin qu'on va se garder une petite gêne — et puis, finalement, on a
monté, en juin 2021, à 47,8 %. Donc, c'est quand même énorme, en trois
ans, d'augmenter, là, de... presque d'un tiers, mais il reste encore beaucoup
de chemin à faire.
Mais, sur le nombre d'enseignants qui seraient
non légalement qualifiés, par exemple, au centre de services scolaire cri, je
cherche, je ne l'ai pas devant moi. Ça ne veut pas dire que le ministère ne
dispose pas de cette information-là. On demande, on demande.
La Présidente (Mme Thériault) : Donc,
on comprend que l'information va suivre un peu plus tard.
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Est-ce qu'il y a un
engagement que vous allez nous fournir les chiffres?
La
Présidente (Mme Thériault) :
J'ai compris que oui. Le ministre
a dit qu'on était pour chercher l'information, on vous la fournit un peu
plus tard. Et on opine de la tête, oui. Allez-y, madame... Oui...
M. Roberge : Bien, tout à fait.
À chaque fois qu'on est capables de trouver un chiffre, on va vous le
transmettre. Souvent, on peut aussi aller chercher. D'autres fois, comme j'ai
dit tantôt, c'est difficile de dire qu'on va aller faire une nouvelle collecte
dans les deux, trois prochaines semaines.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
M. Roberge : Mais on va
vraiment tout faire pour vous fournir l'information.
Mme Rizqy : Je comprends. C'est
juste qu'il y a quand même les journalistes qui se penchent sur les élèves autochtones ainsi que les enseignants, et on voit
que... déjà que, pour la population en général, il y a plusieurs suppléants
et pour... lorsqu'on travaille en territoire autochtone ou en... dans le Grand
Nord, bien, le taux de roulement aussi est plus élevé. Est-ce que, ça, vous
avez ce chiffre au niveau du nombre de suppléances pour les trois commissions
scolaires autochtones?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : C'est un ensemble
d'informations qu'on va aller chercher tout en même temps, les unes avec les
autres. En réalité, les informations sur le personnel, centre de services
scolaire cri et Kativik, avoir le nombre de personnes,
peut-être, qui sont non légalement qualifiées, peut-être la stabilité... En
fait, les informations qu'on va être capables de trouver sur le personnel, on
va les fournir.
• (15 h 20) •
La Présidente
(Mme Thériault) : Il vous reste 2 min 30 s, Mme la
députée de Saint-Laurent, à votre bloc.
Mme Rizqy :
O.K. Alors, sur la fiche EDUC-204, c'est question de décrochage
scolaire, vous avez octroyé un montant important pour être en mesure de faire
ce qu'on appelle des partenariats stratégiques pour le raccrochage
scolaire — pour
reprendre l'expression d'Égide Royer, créer des «buddies» — donc,
c'est de s'assurer d'avoir une personne, un adulte répondant. Et Égide Royer...
pour reprendre ses propos, et je suis 100 % d'accord avec lui, lorsqu'un jeune décroche, c'est au... en début
d'année qu'il ne se représente pas, ce qu'on appelle la photo, là, de rentrée
scolaire. Si, au mois de septembre, on ne
l'a pas rescapé, bien, il ne va pas se présenter en novembre, il ne se présentera
pas en février puis il ne se présentera pas au mois de juin. Ça fait deux ans
qu'on vous dit qu'il faut arrêter d'attendre au mois de juin pour avoir le
portrait global des décrocheurs, il faut le faire dès la rentrée scolaire.
Donc, au mois d'octobre, là, si le jeune n'est pas revenu, on a un problème.
L'objectif de ce
montant que vous avez accordé, puis ça, je tiens à le dire, c'est bon,
nous-mêmes, on vous avait fait cette proposition d'avoir un répondant qui aille
carrément cogner à la porte de ce jeune-là pour essayer de le retourner sur les
bancs d'école dès le mois d'août, dès le mois de septembre. Maintenant,
malheureusement, la réponse que j'ai reçue à la fiche EDUC-204, c'est
qu'on n'a pas l'information, on n'a pas été... on ne sait pas combien de jeunes
qu'on est allés rejoindre, on ne sait pas combien de répondants ou des
«buddies» qu'on a eus puis combien de jeunes ont été, entre guillemets,
parrainés ou marrainés. Est-ce que ça, ce serait possible de l'avoir?
Décrochage scolaire, c'est vraiment important, on a même fait une
interpellation complète sur ce sujet.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre. Il reste une minute au bloc.
M. Roberge :
O.K., oui. Bien, écoutez, décrochage scolaire ou persévérance scolaire...
on est au coeur de la mission. Il n'y a pas que ça, mais, c'est sûr, là, on est...
c'est une priorité. Et, depuis tout à l'heure, vous posez des questions très
techniques, très, très précises, pour lesquelles on travaille fort pour aller
les chercher. Puis ça fait partie du problème, c'est-à-dire qu'autant sur,
supposons, le nombre d'enseignants dans une catégorie x, dans un centre de
services scolaire, que combien d'élèves décrochent entre septembre et novembre,
admettons, il faut toujours aller demander, remplir un fichier Excel. C'est
pour ça qu'on fait ce qu'on appelle notre révolution d'intelligence numérique.
Il faut absolument qu'on développe des tableaux de bord, puis on est en train
de le faire pour... plutôt que de faire des demandes puis de monopoliser du
personnel dans nos écoles puis dans nos centres de services scolaires, il faut
être capables de faire de l'extraction de données, d'aller chercher des données
brutes, de faire de l'analyse puis de partager ensuite cette information-là
avec vous, avec les journalistes, avec le réseau, et c'est amorcé.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. Ceci met fin au bloc.
Donc,
on se tourne maintenant du côté de la deuxième opposition.
14 min 16 s à votre disposition, Mme la députée.
Mme Labrie :
Merci, Mme la Présidente.
J'ai eu tellement des
réponses satisfaisantes ce matin, j'espère que ça va aussi être le cas cet
après-midi. Mes attentes sont élevées. Je veux parler des infrastructures.
Donc, récemment, il y a eu un échange corsé en Chambre sur l'état des
infrastructures. Le premier ministre a dit, je vais le citer, le premier
ministre a dit : «M. le Président, s'il y a un message qui est clair,
autant auprès de la présidente du Conseil du trésor que du ministre des
Finances, c'est qu'il n'y a aucun, aucun projet pour des écoles qui est refusé,
aucun, aucun.»
Ce
n'étaient pas les indications que j'avais. J'ai dit au premier ministre qu'on
lui ferait une liste. J'ai un début de liste pour vous, ici. Je ne
prendrai pas tout mon temps pour vous faire l'inventaire complet, mais
assurément, à Sherbrooke, on a une école secondaire refusée chaque année depuis
2018... depuis 2019, ça fait donc trois refus de suite, on attend de voir s'il y en aura un quatrième. Commission
scolaire des Premières-Seigneuries, une école primaire de
15 classes refusée à Stoneham, une école de 23 classes primaires
refusée à Beauport, une école secondaire refusée à Beauport, centre de services
scolaire de la Capitale, trois projets d'agrandissement à Limoilou, Val-Bélair
qui sont refusés également. La liste, je pourrais la continuer longtemps, mais,
en tout cas, des projets refusés, il y en a eu. Ce n'est pas ce que le premier
ministre semblait dire. Donc, le premier ministre, quand il a dit ça, est-ce
qu'il parlait des projets qui sont à l'étude en ce moment, qu'il n'y en a aucun
qui sera refusé?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, les projets de... on appelle ça d'ajout d'espace, là, construction ou
agrandissement d'écoles sont, écoutez, très, très, très nombreux depuis qu'on
est arrivés en 2018. On en a accepté plus que jamais auparavant. Je ramène mon
tableau de tout à l'heure, ceci explique cela, on a sous investi pendant des
années. Ici, ça, c'étaient les montants
investis pendant les quatre dernières années sous le précédent gouvernement, et
on voit qu'il y a une croissance
exceptionnelle depuis qu'on est arrivés parce qu'il y a un rattrapage à faire,
un rattrapage que nous sommes en train de faire.
Pendant
le dernier mandat, pendant quatre ans, 49 projets avaient été acceptés.
Vous vous doutez bien qu'il y en avait eu beaucoup, beaucoup, beaucoup
plus que ça qui avaient été soumis par... à l'époque, c'étaient des commissions
scolaires. En trois ans, on en a accepté 118. Les projets
qui ne sont pas acceptés une année mais qu'on a besoin de faire, on les accepte
l'année d'après ou l'année d'après. À terme, on va tout faire les écoles dont
on a besoin. On ne va pas dire «tant pis»,
on ne va pas accepter de fermer une bibliothèque pour la transformer en classe.
Ça arrive, ça arrive, au moment où on se parle, d'accord, parce qu'on
n'a pas le choix, parce qu'on n'est pas capable... Le jour où on dit : On veut ouvrir une école, on n'est pas capable de
la construire tout de suite, il y a un délai. On n'est pas capable d'ouvrir tous
les chantiers qu'on voudrait. Le marché de la construction n'est même pas
capable d'accepter tous les projets qu'on veut faire. Même dans les... l'an
passé, on a annoncé des projets, parfois on a trouvé le terrain rapidement, on a fait les plans et devis, donc architectes,
ingénieurs, on lance l'appel d'offres, un seul soumissionnaire, bien au-dessus
du marché, ou même, des fois, aucun soumissionnaire. Donc, vous comprenez, on
pourrait bien accepter 50 projets de plus, mais ça, ce serait faire des
annonces pour faire des annonces.
La Présidente
(Mme Guillemette) : En terminant, M. le ministre.
M. Roberge :
Ce n'est pas ça qu'on veut faire. On ne veut pas faire des annonces, on veut
faire des écoles.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Mme la députée.
Mme Labrie :
Donc, le ministre reconnaît que, contrairement à ce que le premier ministre
a dit, il y a, chaque année, des projets qui sont refusés. Puis en ce moment
j'espère qu'il reconnaît aussi qu'il y a des bibliothèques qui sont
transformées en classe. À l'école Mitchell, à Sherbrooke, une bibliothèque a
été transformée en classe. Leur nouvelle
bibliothèque, c'est un garde-robe, il est quatre fois plus petit que mon bureau
ici, à l'Assemblée nationale. Ils ont mis tous les livres dans des
caisses puis ils les ont entreposés parce qu'ils avaient besoin de l'ancienne
bibliothèque pour faire une classe. C'est ça, là, l'état des lieux. Au début,
ils demandaient une école secondaire de 1 000 places, là ils sont
rendus à une école secondaire de 1 400 places, parce que... parce
qu'à chaque année il y a une augmentation démographique, puis le besoin, il va
en augmentant.
Moi, j'aimerais ça
savoir... Quand le premier ministre nous dit que le mot d'ordre donné au
Conseil du trésor puis au ministère des Finances, c'est qu'aucun projet ne doit
être refusé, ça veut dire que c'est ailleurs que ça bloque. Où est-ce que ça
bloque?
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
Je vais préciser, là, quand on juge qu'un projet doit être fait, d'accord,
démographiquement, l'analyse, les critères
nous disent : Il faudrait bâtir, supposons, 40 écoles, mais qu'on
constate que, dans certaines régions, il
y a... Déjà, cette année, là, on a fait des appels d'offres pour construire des
écoles, on n'a pas eu de soumissionnaire. Est-ce qu'on va rajouter, dans cette même région là, trois autres
projets d'agrandissement, deux projets de construction? On n'est pas capable de construire celle annoncée
l'année passée si on est déjà en train de retarder de six mois ou d'un an la
construction. Donc, on n'est pas en train de refuser le projet en disant :
Vous ne l'aurez pas, votre école, puis ça ne nous dérange pas de fermer
une bibliothèque pour faire une classe, on est en train de dire : On va la
faire l'année d'après, on va la faire aussitôt qu'on est capable d'avoir le
terrain, mais d'avoir aussi la capacité de les bâtir.
Donc, c'est ça, là,
il faut être concrètement sur le terrain. Comme je dis, on aurait bien pu... on
peut bien accepter, dire oui à tout le monde, mais, si dans les faits, ensuite,
les projets ne voient pas le jour, c'est juste des annonces. Alors, dans ce
temps-là, on est obligés, de manière temporaire, d'attendre...
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre...
M. Roberge :
Oui, excusez-moi, Mme la Présidente. J'essaie de répondre au meilleur de ma
connaissance, c'est un peu long.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Merci, M. le ministre.
Mme Labrie :
Comment se fait-il que le ministère ne laisse pas cette latitude-là aux centres
de services scolaires? S'il veut les autoriser, les projets, mais que le
ministre me dit : On ne les autorise pas parce que, sur le terrain, ils ne
seront pas capables, là, il n'y aura pas personne qui va soumissionner à leur
appel d'offres, pourquoi le ministère ne les autorise pas, puis laisser les
centres de services scolaires décider dans quel ordre ils font leurs appels
d'offres en fonction de ce qu'eux jugent prioritaire sur le terrain?
Je vous demande ça
parce que j'ai vu une situation, moi, dans mon centre de services scolaire, où
les choses ont été autorisées dans un ordre complètement farfelu. Vous le
savez, je vous en ai parlé, de ce dossier-là, il y a un projet de réaménagement
de classe qui a été autorisé dans une école secondaire, qui était dépendant
d'un projet de centre de formation professionnelle, qui devait être agrandi,
qui n'a pas été réalisé, puis ils ont accordé de l'argent pour ça. Ça, ce n'est pas respecter les...
l'expertise puis la connaissance du terrain des gens qui sont sur place. Comment
se fait-il que vous ne les autorisez pas, les projets, pour ensuite laisser les
gens, localement, qui ont une expertise, qui connaissent le marché de la
construction locale, eux autres, gérer l'ordre dans lequel ils lancent les
appels d'offres?
• (15 h 30) •
M. Roberge :
La façon de faire pour faire les analyses s'est beaucoup peaufinée. Au
moment où on se parle, maintenant, il n'y a plus... on n'est plus dans une
dynamique où le centre de services scolaire fait son analyse tout seul. La municipalité
fait une analyse différente, supposons, de la démographie, puis le ministère,
lui, fait une analyse complètement différente, puis après ça on s'obstine, on
regarde : Pourquoi ton chiffre n'est pas bon? Ça, c'est... quand on
est arrivés, là, c'était la façon de faire. Les gens ne discutaient pas, les
analyses se faisaient en silos, puis après ça il y avait tentative de
réconciliation pour savoir, mais comment ça marche pour connecter toutes ces
informations-là. Il y a des allers-retours tout le long de l'année scolaire. Il
y a, au ministère, des gens qui parlent aux municipalités puis qui parlent surtout, je dirais, aux centres
de services scolaires. Les centres de services scolaires, de par la loi n° 40, maintenant, doivent
planifier de concert avec les municipalités. Je pense qu'on est bien mieux
outillés qu'on ne l'était pour planifier le déploiement des
constructions, des agrandissements et des ajouts par rapport...
Ici, on me dit qu'on
vient d'accepter, à Sherbrooke, la modification de deux agrandissements en une
école primaire. Le centre de services
scolaire a demandé au ministère de changer le projet, le ministère a accepté.
Je pense qu'on est beaucoup plus dynamiques, beaucoup plus en
concertation qu'on ne l'était.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Labrie :
Bien, je vais vous dire bien franchement, trois années consécutives de
refus pour une nouvelle école secondaire, le
résultat, c'est que, là, on est en processus pour louer des classes modulaires.
Je n'appellerais pas ça dynamique comme façon de gérer la croissance des
effectifs scolaires.
Je vais y aller sur
un autre sujet. On a déjà parlé de plomb dans l'eau ensemble l'année dernière.
Je vous demandais, à ce moment-là, quand est-ce que vous alliez donner une
directive pour que tous les points d'eau soient conformes. J'aimerais ça que vous me disiez aujourd'hui combien il y a
encore de points d'eau qui ne sont pas conformes, soit qui sont condamnés, soit
pour lesquels il faut laisser couler l'eau, combien il y en a encore dans le
réseau scolaire.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge : O.K. L'historique de
l'analyse, là, du plomb dans l'eau, ça a commencé en 2019, de décembre 2019...
Mme Labrie :
...
M. Roberge :
Non, mais, bien, quelques secondes, de décembre 2019 à mai 2021, donc en
17 mois il y a 73 000 points d'eau qui ont fait l'objet d'une
évaluation, deux tiers étaient corrects, ce qui veut dire qu'un tiers était non
conforme. Donc, ça, ça a été fait. Les non conformes ont été d'abord condamnés,
réparés, mais ne sont pas tous réparés au moment où on se parle, et l'échéance
pour se rendre jusqu'au bout, c'est cet été. Les fontaines d'eau qui doivent
être réhabilitées, soit parfois on fait juste changer la fontaine d'eau, des
fois c'est des travaux beaucoup plus grands parce qu'il faut changer une partie
de la tuyauterie. Ça devrait être... être fait, pardon, pour cet été.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre.
Mme Labrie :
À quel moment est-ce que le ministre a envoyé cette directive-là aux
centres de services?
M. Roberge :
On va retrouver la communication. Est-ce que c'est le sous-ministre qui l'a
envoyée ou si c'est... Enfin, moi, ce que
j'ai, c'est que l'engagement, c'est que ça soit fait pour cet été, les
réparations qui sont à faire, là, pour s'assurer que l'ensemble des fontaines
d'eau qui doivent être réhabilitées le soient. Donc, l'échéancier, c'est là.
Mme Labrie :
Est-ce que, dans la commande que le ministre ou son équipe a passée auprès
des centres de services scolaires, il est
question seulement de ceux qui étaient... des fontaines, des points d'eau qui
étaient condamnés ou aussi de ceux pour lesquels il fallait laisser
couler l'eau?
M. Roberge :
C'est une bonne question, je vais vérifier. Est-ce qu'on peut me donner
cette information-là? Ce sont les fontaines d'eau qui ont été jugées non
conformes. Est-ce qu'on peut avoir à laisser couler un peu l'eau? Je vais
demander le détail, je vais vous revenir.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci.
Mme Labrie :
Parfait. J'aimerais bien qu'on me revienne, parce que je veux savoir, à la
rentrée scolaire prochaine... La commande a été passée pour cet été. Est-ce
qu'au mois d'août 2022 il y a encore des enfants qui vont devoir laisser couler l'eau ou pas, hein, parce
que la plupart ne le font pas, et consommer du plomb, donc, dans nos écoles
au Québec? C'est ça que je veux savoir. Est-ce qu'il y en aura encore? On y
reviendra.
Je vais... J'ai
encore quelques... Ah! vous l'avez trouvée, la réponse...
M. Roberge :
Non, non, mais je peux dire un mot sur ça. Je comprends ma collègue d'être
exigeante, je le suis aussi, là, j'ai encore une adolescente dans le réseau,
puis, bon, on travaille pour tous les jeunes. Et il faut quand même se dire que
c'est titanesque, d'avoir fait en 18 mois quelque chose comme ça, près de
73 000 fontaines d'eau. Ce qu'on nous
dit, c'est que les réalisations d'avoir fait ça en moins de 18 mois, elles
nous placent autour du premier rang, sinon dans le top trois mondial
pour la rapidité avec laquelle on s'est revirés de bord. On a testé autant de
fontaines d'eau puis on l'a fait selon un processus qui était accrédité par une
chercheuse reconnue.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Deux minutes, Mme la
députée.
Mme Labrie : Oui, bon, bien, je
suis contente qu'au moins la directive a été envoyée, là, même s'il y a un flou
artistique autour de la directive concerne quel type de non-conformité.
Ma prochaine question, c'est sur le chantier
pour le financement des services pour les élèves à besoins particuliers. Le
ministre avait lancé un grand chantier là-dessus. Il avait dit qu'on ne
reviendrait jamais à l'ancien modèle. Je
veux savoir si ce chantier avance. Et est-ce qu'à la prochaine rentrée, donc en
2022, le nouveau modèle du ministre va être en vigueur? Et, si non, quel
est l'échéancier du ministre?
M. Roberge : ...qu'on parle de
ça. On appelle ça soit l'allègement bureaucratique ou changement du mode de
financement des élèves HDAA. Il faut voir qu'historiquement les élèves... en
fait, les centres de services scolaires étaient financés pour les élèves qui
étaient cotés, évalués, et le financement à la cote était... je dirais,
conditionnais le réseau à faire beaucoup de diagnostics. On a amorcé ce
changement-là. Je vais vous dire qu'il y a eu une certaine résistance au
changement, parce que, quand on s'est dit : On migre vers ça pour, je
dirais, pour être plus en réponse aux besoins de l'élève, si l'élève a besoin
d'un diagnostic, on va le faire, bien sûr, mais on ne fera pas un diagnostic
pour avoir le financement. Par contre, une fois qu'on dit ce qu'on ne fait pas,
il faut définir ce qu'on fait, et c'est pour ça qu'on a consulté les syndicats,
les associations de direction, les cadres, en fait l'ensemble du réseau scolaire,
puis il y a eu beaucoup d'allers-retours. Ça avance énormément. On clarifie
que...
La Présidente (Mme Guillemette) : En
terminant, M. le ministre.
M. Roberge : ...le réseau, au
printemps... à l'automne prochain, ne reviendra pas en arrière, puis on
définira le nouveau programme. Mais là je dois m'arrêter, parce que je me fais
couper par la présidente, mais on y reviendra assurément.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
M. le ministre.
Donc, c'était tout le temps que nous avions.
Vous vous engagez à transmettre l'information, M. le ministre, sur les
fontaines d'eau?
M. Roberge : Oui, oui, la
nature de la directive.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Parfait. On cherche la
réponse. Quand on l'aura, on vous la donnera. Merci.
Donc, je cède maintenant la parole à Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme
la Présidente.
Une petite question, vu que vous vous engagez
là-dessus aussi. Dans les crédits, on note que le comité pour l'eau potable
dans les écoles, l'Ordre des chimistes n'est pas membre du comité. Est-ce ce
qu'il y a une raison particulière?
M. Roberge : ...un petit peu.
D'abord, on doit préciser que le ministère a rencontré à au moins trois
reprises l'Ordre des chimistes pour discuter du dossier, et puis il y a eu des
échanges de correspondance aussi. Nous, on s'en est remis à l'expertise de
Mme Michèle Prévost, professeure titulaire à l'École polytechnique de
Montréal, fellow de l'Académie canadienne en génie, titulaire de la Chaire
industrielle en eau potable et spécialiste en eau potable. Donc, je pense
qu'on... c'était bien d'avoir un point de chute, une personne, une experte qui
nous guide. Il faut dire qu'on n'a pas
seulement travaillé avec elle. Il y a eu un comité technique, donc,
Mme Prévost, des représentants du ministère de l'Environnement et
de la Lutte aux changements climatiques, parce qu'au ministère de
l'Environnement il y a un laboratoire
d'analyses, l'Association des cadres scolaires. C'est comme ça qu'on a
travaillé. Mais l'Ordre des chimistes, puisque je reviens à votre
question, a été rencontré, on me dit, à au moins trois reprises, puisqu'ils
voulaient, je vous dirais, nous faire part des recommandations à cet égard-là.
Mme Rizqy : ...dans
les crédits, c'est que, justement, c'est un comité technique, puis je trouvais
ça particulier que l'Ordre des chimistes ne fasse pas partie du comité
technique. Est-ce que vous ne pensez pas que ce serait important de les
rajouter pour la suite des choses?
M. Roberge : Écoutez, ce n'est
pas nécessaire d'avoir x, y ou z. Il y a des chimistes qui ont été impliqués
dans l'organisation, des chimistes qui, par ailleurs, sont membres de l'Ordre
des chimistes, puisqu'à l'association... comment
elle s'appelle... voilà, le Centre d'expertise en analyse environnementale
du Québec, qui fait partie du ministère de l'Environnement et de la
Lutte aux changements climatiques, ils ont un laboratoire d'expertise
environnementale de référence au Québec, et
les gens qui sont... qui travaillent dans ce centre d'expertise sont des
chimistes, ils ont participé aux travaux, ils ont participé à
l'évaluation des outils et des protocoles. Donc, je pense qu'en réalité, tout a
été fait et bien fait.
• (15 h 40) •
Mme Rizqy : Je ne veux pas vous
contredire, mais, sur la liste que moi, j'ai, j'ai, par exemple,
M. Bérubé, j'ai M. Nicolas Faguy du ministère... du MEQ,
MM. Malenfant, Dufour, Mme Prévost, Ph. D., Christian Dupont, Dre Caroline Huot, Dr Stéphane Perron, membres de l'INSPQ.
Je ne vois pas ici... peut-être que je me trompe, mais je ne vois pas, dans la
liste... tu sais, je vois des gens de la CSDM, Alex Gagnon, Mme Bourgeois,
centre de services scolaire Laval, qui est
membre, on a Jean-François Côté, du centre de services Laval, on a
M. Côté, de la commission scolaire
Lester-B.-Pearson. Tu sais, c'est tous des gens vraiment importants, ils font
partie du réseau scolaire, c'est juste que peut-être que ce serait
pertinent aussi d'ajouter, pour la suite des choses, l'Ordre des chimistes à
vos discussions. Suggestion, mais, tu sais,
je ne vais pas en faire un enjeu, là, j'ai d'autres questions. C'est une
suggestion, M. le ministre.
M. Roberge : ...
Mme Rizqy : Oui, absolument.
M. Roberge : O.K.
Je veux faire attention, là. Je ne dis pas que, sur le comité d'orientation, il
y a en permanence un chimiste, là, je ne veux pas m'avancer. Je veux simplement
dire qu'il y a des représentants du ministère de l'Environnement et de
la Lutte contre les changements climatiques, et que le directeur général du
Centre d'expertise en analyse environnementale du Québec a analysé l'outil avec
son équipe. Il y a eu des rencontres entre les gens du ministère, et le Centre d'expertise en environnement lui-même est membre
de l'ordre. En fait, il y a plusieurs membres de l'ordre qui travaillent
dans ce centre-là, et ceux qui ont validé ou, en tout cas, approuvé, vérifié,
pour prendre le bon terme, là, l'outil sont
des chimistes. Et, lors d'une rencontre, d'ailleurs, entre le ministère et
l'Ordre des chimistes, il y avait les
chimistes du centre d'expertise qui discutaient avec leur ordre pour valider le
sérieux avec lequel ils ont travaillé.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Mme Rizqy : Merci beaucoup. J'aimerais
aussi revenir à la déclaration du 12 avril dernier en Chambre par le
premier ministre, que... justement, ma collègue l'a très bien cité, il a dit,
et je le cite : «S'il y a un message qui est clair, autant auprès de la présidente du Conseil du trésor que du
ministre des Finances, c'est qu'il n'y a aucun, aucun projet pour des
écoles qui est refusé, aucun, aucun, M. le Président. Les faits sont têtus,
effectivement.» Fin de citation. Ça, c'est le premier ministre du Québec.
Maintenant, évidemment, avec les demandes
d'accès, on a ici... J'ai deux différents documents, des documents de travail,
des projets déposés et les projets retenus. J'ai mis en jaune tous les projets
qui ont été retenus. Je vais vous faire le
dénombrement, parce que, tantôt, vous avez bien dit qu'il y avait eu
40 projets qui ont été acceptés. Dans
ces 40, on les a ventilés, 12 projets pour des classes modulaires,
10 projets de construction, neuf projets d'agrandissement, un
projet de transformation, huit projets autres, qui sont, par exemple, logements
et garages.
Et là je me suis intéressée aux 10 projets
de construction : Jean-Talon, Louis-Hébert, Jean-Talon, Ungava, L'Assomption, Berthier, Saint-Hyacinthe,
Marie-Victorin, Iberville, Montarville, Châteauguay, La Prairie, Sanguinet.
Là-dedans, là, c'est 90 % chez vous. Mais, pendant ce temps là, il y a
d'autres... Puis votre réponse m'a un petit peu...
Vous avez dit à ma collègue, ça m'a vraiment... Je trouve ça assez particulier
que 90 % des projets de construction sont dans vos comtés. Mais
vous dites... vous avez donné comme réponse, là, qu'on ne peut pas donner une
école si, par exemple, il y a eu un appel d'offres puis qu'il n'a pas été
rencontré, il n'y a pas eu de soumissionnaire, on n'accordera pas du
financement pour ajouter une autre école, mais... de la demande.
Alors là, je suis allée voir dans les projets
déposés, les écoles, toujours, là, juste construction, là, je ne vous parle même pas d'agrandissement,
construction : Kamouraska—Rivière-du-Loup, ça, ça a été refusé; à Charlesbourg, Stoneham, Beauport, construction refusée. Attendez,
il y a d'autres écoles qui sont refusées, eux autres, là...
Marguerite-Bourgeoys, ça, c'est par chez nous, refusée.
(Interruption) C'est-tu moi qui ai fait ce
bruit-là? Ah! c'est mes feuilles.
Est-ce que,
dans les écoles qui sont refusées... Portages-de-l'Outaouais, construction
refusée, à Gatineau. Est-ce que vous avez un exemple, juste un seul
exemple, où est-ce que c'est arrivé que c'est vraiment ça, la cause, parce qu'il y a eu un appel de soumissions puis que,
finalement, ils n'ont n'ont pas été capables? Parce que, si moi, je prends juste
commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, ça, c'est chez moi, à ville
Saint-Laurent, L'Île-Bizard, LaSalle, puis une autre école aussi dans l'ouest
de Montréal, ça a été refusé, alors qu'ils sont capables de les construire, là,
les écoles, là, elles ont toujours été construites auparavant.
Alors, est-ce
qu'il y a vraiment un exemple concret que vous êtes capable de me dire que ça,
ça a été refusé, là, puis qu'il n'y a pas eu de soumissionnaire, puis, par
conséquent, là, le ministère de l'Éducation a pris la décision que, vu
que, dans le passé, il n'y a pas eu de soumissionnaire, on pense qu'il n'y en
aura pas pour l'avenir?
M. Roberge : J'ai donné, tout à
l'heure, l'exemple illustrant le fait que le marché de la construction est
saturé. Je n'ai pas mentionné, le projet de l'école Les Trois-Soleils est
refusé parce que, dans ce quartier-là, l'appel d'offres n'a pas été concluant.
Je donne des exemples pour montrer que le marché de la construction est saturé
et qu'on ne peut pas tout faire en même temps. Et les projets, ce n'est pas
qu'ils sont refusés, c'est qu'ils ne sont pas priorisés pour une année x, ils
sont ensuite réanalysés et ils peuvent être priorisés pour l'année suivante. Et
je pense que c'est arrivé pas mal dans les dernières années, par exemple, qu'un
projet, après analyse, n'a pas été priorisé, supposons, en juin 2019, mais a
été priorisé, et donc accepté, en juin 2020 ou en juin 2021. Donc, il y a une
analyse pour y aller en fonction des besoins les plus pressants, sachant qu'on
ne peut pas tout construire en même temps.
Et je le montre encore. Écoutez, si en quatre
ans seulement 47 projets ont été acceptés par le précédent gouvernement
libéral et qu'en trois ans seulement on en a accepté 118, vous comprenez que
c'est énorme comme rattrapage, là, de 49 en quatre ans à
118 en trois ans. C'est beaucoup de ressources en même temps, en même temps que
le marché est saturé, pas juste pour les écoles, là, les contracteurs ne font
pas que des écoles, ils font toutes sortes de projets. L'économie est en
croissance en ce moment, c'est difficile d'arriver à contracter, et à
opérationnaliser, et à construire tant d'écoles tout à la fois.
Donc, je le répète
encore, ce sont des projets qui, parfois, sont reconnus, ils ne sont pas
priorisés pour cette année-là, bien souvent c'est l'année d'après qu'ils sont
priorisés, qu'ils sont mis en force et qu'on lance le processus. Je comprends
qu'on voudrait toutes les écoles tout de suite, mais, pour ça, il aurait fallu
en faire un petit peu plus en 2012, en 2013, en 2014. Il aurait fallu voir
venir, là, hein? Quand les enfants sont là, à trois, quatre, cinq ans, on sait
qu'ils vont aller au primaire ensuite. Quand ils sont au primaire à cinq, six,
sept, huit, neuf ans, bien, peut-être qu'en 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017,
2018, il aurait fallu anticiper que les élèves du primaire, bien, ils vont
aller au secondaire dans deux, trois ans, et donc les construire. Ce n'est pas
arrivé. On est en mode rattrapage, on est en train de le faire. Ce n'est pas
idéal, ce n'est pas idéal. Je ne suis pas en amour avec cette situation-là,
mais heureusement on est en train de le
faire, et on va continuer de le faire parce que, pour les 10 prochaines
années... le PQI, c'est 10 ans, là, mais le budget qui est mis de
l'avant, c'est 21,1 milliards. Ce n'est jamais arrivé, un PQI de
21,1 milliards. Donc, on reconnaît qu'il reste du chemin à faire. Si on
prétendait avoir tout fait en trois ans, on ne mettrait pas 21 milliards
dans les 10 prochaines années. Et le 21,1 milliards pour les
10 prochaines années juste en éducation, bien, il est à 38 % pour des
ajouts d'espace. 38 % de 21 milliards, là, c'est quand même plus que
8 millions. Il y a quand même 62 % pour rénover aussi puis prendre
soin des écoles qui sont là, parce que ça nous tient à coeur.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis...
de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Mille-Îles, oui, c'est plus au nord, Mme la Présidente...
La Présidente
(Mme Guillemette) : On n'est pas dans la même région.
Mme Charbonneau :
...c'est un peu plus au nord, mais ce n'est...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Excusez-moi. Mme la députée de Mille-Îles, je
vous cède la parole.
Mme Charbonneau :
...jamais pris par offense, parce que ma collègue de Westmount—Saint-Louis,
elle est superbe, donc je le prends comme un très beau compliment. Merci.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Effectivement.
• (15 h 50) •
Mme Charbonneau :
M. le ministre, vous insistez infiniment sur les constructions qui n'ont
pas été faites, mais je vais vous rappeler que, pour pouvoir soumettre une
demande de construction, il faut fonctionner avec les chiffres de votre
ministère. On ne peut pas se soumettre une demande en devinant combien on va
avoir des élèves au secondaire l'année qui va suivre, ou une école primaire. On
fonctionne avec les chiffres du ministère. Donc, les priorités sont décidées
par ce qu'on appelle maintenant des centres scolaires ou des commissions
scolaires, vous sont soumises au niveau du
ministère de l'Éducation, et le retour qu'on a dans les centres scolaires et
dans les commissions scolaires, c'est oui ou non, ce que vous nous
demandez sera une priorité.
Alors, moi, je veux
bien qu'on joue à la balle en disant : Ce n'est pas nous, c'est les
centres scolaires, mais en même temps il
faut revenir à la base de : quand on demande une école, on fonctionne avec
les chiffres du ministère. Il y a une
partie de moi qui trouve ça sensé, M. le ministre, je ne dis pas que c'est
insensé, juste qu'il faut faire attention quand on dit : Les choses ont été mal faites auparavant, puis on
aurait dû faire mieux. Je pense que tous les gouvernements devraient
faire mieux en éducation.
Ceci dit, quand une
école est refusée, M. le ministre, est-ce que la recommandation, c'est de
rediriger les élèves? Est-ce que la
recommandation c'est de mettre un préfabriqué ou c'est le centre scolaire ou la
commission scolaire qui vous donne la réponse par rapport à la clientèle qui sera localisée dans ces
installations?
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
Ce sont les centres de services scolaires qui répartissent les élèves sur
leur territoire. Et je suis en désaccord avec ma collègue pour dire, par
contre, que les centres de services scolaires, là, sont passifs, là, puis ils
attendent les chiffres du ministère pour faire des prévisions, puis, s'ils ne
reçoivent pas des chiffres du ministère, là, ils n'ont aucune idée combien il
va y avoir d'élèves dans leurs écoles l'an prochain, puis ils ne sont pas au
courant que les élèves du primaire, là,
bien, en sixième année, l'an prochain, ils vont aller au secondaire. Je pense
qu'ils le savent très, très bien et
je pense qu'ils ont, eux aussi, leurs chiffres, leurs analyses, et qu'il y a un
dialogue. Et c'est là, la différence, parce que, pendant des années, les
centres de services scolaires avaient leurs informations, le ministère avait leurs
informations, et, quand ils discutaient, là, ça parlait klingon et français,
c'était très difficile de réconcilier tout ça. Puis je ne vous dis pas qu'ils
parlaient klingon entre les deux, là, à l'époque, mais ça ne parlait pas le
même langage, c'était difficile de
s'arrimer, et puis il y avait des désaccords, on disait : Bon, on est
d'accord pour être en désaccord, puis à la fin c'était le ministère qui
décidait. On n'est plus là, on a changé cette façon de faire là, il y a un
dialogue, il y a un échange. Ça ne veut pas dire que tout le monde est d'accord
du premier coup, mais à la fin on est en accord.
C'est
pour ça qu'on a dit qu'au ministère il y a des projets qui sont parfois
reconnus, ça veut dire qu'on reconnaît, on est d'accord, centres de services scolaires, ministère, on est
d'accord, dire : Écoutez, ça va prendre un agrandissement de trois,
quatre classes dans cette école-là, mais il n'est pas priorisé cette année,
donc soit vous répartissez les élèves autrement,
soit on met des modulaires. Si le centre de services scolaire dit : Bien,
moi, j'ai besoin d'un modulaire, bien, le gouvernement peut donner des
fonds pour cette alternative temporaire d'utiliser les modulaires.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Charbonneau : Merci, Mme la
Présidente.
Vous savez, j'apprécie toujours quand que le
ministre nous rappelle qu'il a été enseignant. Ça me rappelle que moi, j'ai été
présidente de commission scolaire et, pendant 10 ans, j'ai joué dans le
film où je parlais français avec des gens qui parlaient français au ministère.
Je ne parlais pas klingon, puis eux autres non plus. On se parlait puis on arrivait à s'entendre sur le principe d'où
il devrait y avoir des des priorités puis comment ça fonctionne. Donc,
je trouve un peu étrange que, tout d'un coup, la communication était moins
bonne avant qu'elle l'est maintenant.
Alors, je crois que la communication, elle n'a
pas beaucoup changé. Et, pour pouvoir effectuer des travaux, il faut demander
des choses au ministère, ce n'est pas hors du commun. Et les chiffres sont
faits avec les codes postaux puis le regard
que le gouvernement porte sur les régions, donc ça non plus, ce n'est pas hors
du commun. Je n'essaie pas de prendre à défaut le ministère, je dis juste
qu'il ne faut surtout pas penser que ça a changé, parce qu'honnêtement, même si on dit qu'on ne parle plus de la même
façon, je pense que le système du ministère est resté le même; peut-être
que la volonté, elle a changé sur certains aspects, mais je crois sincèrement
que c'est resté pareil.
Dans le principe même de relocalisation, est-ce
qu'au moment où on affirme ou on confirme à une commission scolaire ou à un centre scolaire qu'il peut y avoir des
préfabriqués qui se rajoutent... est-ce que le ministère interpelle le
centre scolaire ou la commission scolaire pour des aménagements qui ne seront
pas nécessairement là par préfabriqué? On parle des gymnases, on parle des
espaces de jeux dans la cour, un peu plus tôt mon collègue de Mont-Royal—Outremont disait qu'installer dans la cour, on vient de réduire
les espaces où les enfants sont. Donc, est-ce qu'il y a des recommandations?
Est-ce qu'il y a des sous supplémentaires qui arrivent avec le principe même de la location de préfabriqués pour pouvoir offrir
au centre scolaire ou à la commission scolaire des espaces supplémentaires
pour pouvoir aménager? Parce qu'un gymnase avec tant de classes, c'est utilisé
déjà à temps plein, donc, si je rajoute des
préfabriqués, vous avez compris que, là, on vient de complexifier l'horaire du
gymnase ou les espaces de jeu. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Roberge : Oui.
Je reviens sur... parce qu'on est sur les constructions, les agrandissements,
les réaménagements, parfois les modulaires, l'analyse des besoins au fil
des années, puis on me dit vraiment : les prévisions par centre de
services scolaire tiennent compte, oui, des chiffres qui sont partagés entre le
gouvernement et les centres de services scolaires, mais aussi des facteurs, et
là il y a des informations que détiennent les centres de services scolaires,
par exemple les migrations, les informations
qu'ils obtiennent des municipalités, le nombre des naissances. Selon le
scénario officiel de l'Institut de la statistique du Québec, c'est cinq années
d'observations, puis 15 années de projections, et c'est sur ces
bases-là qu'ensuite les demandes se font. Mais, au ministère, on ne fait pas le
saut quand la demande arrive maintenant parce qu'on la voit venir dans
l'échange pendant l'année. Après ça, on regarde l'ensemble des demandes, on
regarde le marché de la construction, on regarde le niveau d'urgence et on
priorise certaines demandes pour une année
donnée, puis des fois, même, on peut suggérer aux centres de services
scolaires, pour l'an prochain, de le redéposer d'une manière x ou y. Ça arrive que, la solution, quand on regarde que
pour... on pense qu'il va y avoir un accroissement de clientèle sur cinq
ans...
La Présidente (Mme Guillemette) : ...M.
le ministre.
M. Roberge : Et je reviendrai.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
M. le ministre.
Et je cède maintenant la parole à la députée de
Joliette.
Mme Hivon : Merci beaucoup, Mme
la Présidente.
Donc, je veux revenir sur les maternelles quatre
ans. Je pense que c'est important de faire un peu un bilan, là, c'est notre
dernier exercice des crédits après quatre ans de ce gouvernement, et c'était
leur projet-phare. Donc, ce matin, on a vu que 74 % des enfants qui les
fréquentent étaient dans un service de garde éducatif, donc on n'était pas du tout enlignés sur l'objectif qui nous était dit
qu'il fallait aller chercher les enfants qui n'en fréquentaient aucun. On nous
a vendu ça avec certains piliers. Un de ces piliers était le duo de feu, on a
vu qu'il n'était pas présent dans plus de 20 % des classes.
Là, je
voudrais entendre le ministre sur cette fameuse promesse que ça permettrait de
dépister et d'accompagner mieux les enfants. La FSE affirme que 75 % des
élèves en maternelle quatre ans qui ont des difficultés persistantes
pour leur développement global ne
bénéficient d'aucun plan d'intervention complet. J'aimerais savoir si le
ministre corrobore cette donnée, et, s'il a une autre donnée, quelle est-elle.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Je pense que ma
collègue a fait référence à un sondage fait par la FSE, c'est bien ça?
Mme Hivon : Exact.
M. Roberge : O.K., c'est ça.
Non, mais je voulais juste savoir d'où venait ce chiffre-là. Bien, on va
regarder ce chiffre-là, je n'ai pas un chiffre validé, là, par le ministère à
cet effet-là.
Mais, sur la provenance des élèves de maternelle
quatre ans, on a donné des chiffres tantôt, là, il y en avait quand même plus
d'un sur quatre qui ne venaient pas du réseau reconnu ou qui n'étaient pas dans
le réseau. Et, sur l'intention, j'ai un désaccord avec ma collègue, parce que
ma collègue nous dit qu'au départ, quand on dit : On va déployer les maternelles
quatre ans, c'était dans l'objectif spécifique, là, d'aller chercher les élèves
qui sont hors réseau. Ça a été mentionné,
parce qu'on veut donner des services à ces élèves-là, à ces enfants-là, mais il
n'y avait pas que ça. On n'a jamais dit : La maternelle quatre ans,
c'est pour ça. Sinon, bien, on n'aurait pas voulu... on ne se serait pas donné
l'objectif de 2 600 classes, parce que 2 600 classes, c'est
bien plus... ça couvre bien plus que les élèves qui sont hors réseau. On s'est dit qu'à terme, lorsqu'on aura fini notre
déploiement, on veut un accès universel. Universel, ça ne veut pas dire
que tout le monde va y aller, ça ne veut pas dire obligatoire, ça veut dire que
tous ceux qui veulent y aller y ont accès. Donc, on voit bien... Juste faire attention,
on ne peut pas reculer en arrière puis changer l'histoire. On n'a pas dit que
c'était réservé puis dans le seul objectif d'accueillir des jeunes qui sont
hors réseau; c'était un des objectifs, mais pas le seul.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
M. le ministre.
Mme Hivon : Je
n'ai pas dit que c'était le seul, mais votre premier ministre répétait ça, là,
abondamment face à tous les arguments qui étaient présentés pour remettre en
question le projet, à quel point c'était une manière formidable, d'une part,
d'aller chercher les enfants qui ne fréquentaient aucun milieu éducatif et,
deuxièmement, qu'on allait pouvoir beaucoup mieux les accompagner. Donc, c'est
pour ça, je veux savoir : Est-ce que le ministre corrobore ce chiffre que
75 % des enfants... des élèves de quatre ans qui présentent des
difficultés persistantes n'ont pourtant
aucun plan d'intervention complet? Donc, si on n'a pas la réponse, on peut
attendre, parce que j'ai abondamment de questions et très peu de temps,
donc...
• (16 heures) •
M. Roberge : ...quand même
dire — je
vais être très bref, promis — je ne peux pas corroborer ce chiffre. Je
ne dis pas qu'il est faux, là, mais je ne peux pas le corroborer parce qu'il
vient d'un organisme externe, et on ne l'a pas validé. Mais il faut faire
attention, ce n'est pas parce qu'un enfant n'a pas un service lié à un plan
d'intervention qu'il n'a pas de services. Une enseignante peut très bien voir
qu'un jeune a besoin de services en ergothérapie, de services en psychoéducation,
services en audiologie avec un audiologiste, référer ce jeune. Ce jeune reçoit
des services, mais ça ne fait pas partie... ça ne découle pas d'une rencontre
formelle avec un plan d'intervention... J'en ai fait assez, dans ma vie, c'est
très important, mais c'est pour des élèves qui ont des besoins sur du moyen et
du très long terme. On peut très bien donner des services sans passer par ce
processus-là. Donc, il faut faire attention à la corrélation entre ça puis dire
que les jeunes n'ont pas de services professionnels.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Mme Hivon : Je veux bien... je
veux bien, M. le ministre. Moi, je comprends que, ces données-là, vous les avez
reçues avant de savoir si je pouvais en parler publiquement. On m'a dit qu'il
n'y avait pas de problème, parce que le ministre et le ministère avaient reçu
ces données-là colligées par la Fédération des syndicats d'enseignement. Donc, vu que vous avez ces données-là, j'imagine
que vous avez fait des vérifications, parce que, moi, ça m'alarmerait de
savoir qu'il y a 75 % des élèves de quatre ans qui ont des difficultés
persistantes, mais qui n'ont pas de plan d'intervention global. Donc, si vous
n'avez pas fait ces vérifications-là, que vous n'avez pas de chiffre à
corroborer, combien d'enfants qui fréquentent les maternelles quatre ans ont
des plans d'intervention?
La Présidente (Mme Guillemette) : M.
le ministre.
M. Roberge : Ça, c'est une
information, probablement, qu'on pourra vous donner. Je ne peux pas corroborer
les chiffres d'une organisation externe. Oui, effectivement, j'avais reçu la
documentation, mais entre recevoir la documentation, la valider, lancer une
collecte d'information, j'ai quand même un délai. Ça ne fait pas très longtemps
qu'on a reçu cette étude, ou cette analyse, ou ce sondage, là, mais, pour ce
qui est de... on va essayer de savoir combien
d'élèves ont un plan d'intervention ou combien d'élèves reçoivent des services.
Vous comprenez qu'on ne suit pas... je vous dirais, le réseau ne note pas dans
un petit cahier à chaque fois qu'ils donnent un service professionnel à
un élève tout le temps, là.
Mme Hivon : Mais vous
n'infirmez pas le chiffre de 75 %. Vous ne l'affirmez pas, mais vous ne
l'infirmez pas. Je veux juste savoir s'il y
a des vérifications en cours, parce que, comme je vous dis, il me semble que,
si j'étais ministre de l'Éducation, puis que j'avais basé mon mandat sur
la chose magnifique que sont, aux yeux du gouvernement, les maternelles
quatre ans, et que je recevais une donnée comme celle-là, ça m'inquiéterait.
Donc, est-ce que le ministre est en train de
faire des vérifications par rapport à... je ne vois pas pourquoi on le
remettrait en cause, là, c'est un sondage qui a été fait par la FSE,
mais est-ce qu'il est en train, justement, de voir à corroborer ce chiffre de
75 %?
M. Roberge : On va s'en...
C'est sûr qu'on va monitorer — je pense que c'est un anglicisme — on va
suivre et mesurer les impacts de la maternelle quatre ans, mais il faut se dire
aussi qu'on est au début du déploiement. Même
si on a été très, très proactifs, on est en train de déployer la maternelle
quatre ans, donc on n'a pas encore un bilan exhaustif. Moi, j'apprécie
que le partenaire ait fait ce sondage-là. Est-ce que je peux corroborer ces chiffres-là?
Non, parce que je n'ai pas... on n'a pas, d'un point de vue ministériel, validé
la démarche.
Ce qu'on sait, c'est que, dès le départ, il y
avait des preuves scientifiques comme quoi l'intervention précoce, ça paie, ça
fonctionne. J'étais allé en Ontario, j'avais discuté avec des directions
d'école, avec ceux qui étaient à la base du
déploiement de la maternelle quatre ans en Ontario, puis ils montraient très
bien qu'en deuxième année du primaire il y avait définitivement un
impact positif sur les apprentissages, la socialisation des élèves qui avaient
passé par la maternelle quatre ans.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
M. le ministre.
Mme Hivon : On
ne refera pas le débat qu'on a fait lors de l'étude du projet de loi, mais on
pourrait aussi offrir ces services-là en CPE, et puis ce n'est pas une
réalité qu'ils ont en Ontario. Mais on ne se rembarquera pas, ça me rappelle de
bons et de moins bons souvenirs.
Dernier point... avant-dernier point sur les
maternelles quatre ans, je vois dans le rapport annuel de gestion du ministère
qu'on dit qu'il y a des classes multiâges intégrant des élèves de quatre ans.
On nous dit, de la part du partenaire
syndical dont on parle, qu'il y en aurait jusqu'à 19 %, donc, d'enfants
qui fréquentent la maternelle quatre ans qui, en fait, sont dans des groupes
multiâges. Je voulais savoir si c'est un chiffre qui reflète la réalité et si
ces classes-là sont comprises quand on calcule le nombre de classes de
maternelles quatre ans qui existent.
Deuxième élément, est-ce que le ministre trouve
que c'est une bonne orientation, quand on nous a vanté à quel point il fallait
une spécificité et une adaptation pour les enfants de quatre ans, de voir qu'il
y en aurait jusqu'à 20 % dans des groupes multiâges?
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
M. le ministre.
M. Roberge : Sur le pourcentage
de classes, je suis certain qu'on l'a à quelque part, on va vous le trouver. On
pourrait appeler ça des classes multiâges. On l'a, on va... Ça, je suis certain
qu'on l'a, je l'ai vu passer.
Sur la pertinence d'avoir des jeunes de quatre
ans et cinq ans dans un même groupe, sincèrement, je n'ai pas d'inquiétude, d'autant plus que, maintenant, on a
enfin un programme cycle, cycle du préscolaire, quatre ans et cinq ans. Je
ne pense vraiment pas qu'il y a un enjeu pour le développement, là, des jeunes
parce qu'ils sont en contact avec des enfants de quatre ans, pour les cinq ans,
ou ils sont en contact avec des enfants de cinq ans, pour les quatre ans, sinon il faudrait remettre en question une grande
partie de l'organisation scolaire. Beaucoup, beaucoup de classes, en région,
de petite taille ont des groupes multiâges.
Beaucoup, beaucoup d'écoles primaires, de toute façon, travaillent en cycle,
première-deuxième année... première-deuxième, troisième-quatrième,
cinquième-sixième. De travailler en cycle, là, je ne pense pas que ce soit un
problème.
Et on me dit, voilà, le nombre, il est là :
185 classes sur 1 345 — on
peut faire le calcul, mais c'est un faible pourcentage, 185 sur
1 345 — sont
des classes multiâges. Donc, c'est quand même un très faible pourcentage, mais,
en toute honnêteté, s'il y en avait davantage, ce ne serait pas nécessairement
un problème.
Mme Hivon : Merci. C'est juste
que, dans son rapport annuel, on parle de mesures exceptionnelles. Donc... Parce qu'on part de la prémisse qu'on veut des
groupes de quatre ans avec des quatre ans, puis on dit que, de manière exceptionnelle, ça peut arriver. J'estime qu'avec
100... plus de 100 classes on n'est pas dans l'exception. Donc, est-ce que
c'est carrément une orientation de dire que
c'est tout à fait acceptable d'être dans des groupes multiâges, pour la suite,
et que ça se multiplie, contrairement
à ce qui est dit dans le rapport annuel de gestion? Le ministère et le ministre
vont bien vivre avec ça?
M. Roberge : Ce qui est
privilégié, c'est des groupes de maternelle quatre ans, des groupes de
maternelle cinq ans, c'est comme ça que
l'organisation scolaire est privilégiée, mais il y a une flexibilité qui est
offerte aux centres de services scolaires pour accueillir puis donner les
services aux élèves, puis il y a une flexibilité pour l'organisation
scolaire. On me dit que ça représente à peu près 14 %. Donc, quand même,
86 % des classes de maternelle quatre ans — ce n'est pas à la marge, 86 %, je pense que
c'est une bonne note — 86 % des classes de maternelle quatre ans n'ont que des
élèves de maternelle quatre ans. Donc, je pense que c'est quand même à la
marge, quand on parle de 14 %.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci.
Mme Hivon : On ne s'obstinera
pas sur les mots, mais moi, j'estime que ce n'est pas exceptionnel quand on est à 14 %. Exceptionnel, c'est 1 %,
2 %. J'attire l'attention du ministre là-dessus. Je ne pense pas que c'est
une orientation souhaitable quand,
déjà, il y a tellement d'adaptations qui doivent être faites. Et je
l'inviterais aussi, s'il a des chiffres, à nous
dire si les lieux physiques ont pu être adaptés, comme on nous promettait
qu'ils le seraient, parce que, encore une fois, ce n'est pas les données qui
ressortent du terrain.
Puis finalement on a
vu que le ministre ralentit la cadence pour la prochaine rentrée. Évidemment,
comme on l'avait alerté, il y a une pénurie d'enseignants, de professionnels,
il y a une pénurie de locaux. On a même vu des maternelles quatre ans dans des
roulottes, dans des modulaires. C'est quelque chose qui est assez troublant
quand le gouvernement dit qu'il veut en
faire une priorité. On a vu que la Fédération québécoise des directions
d'établissement d'enseignement a dit que le ralentissement de cadence
n'était pas suffisant, celui qui était annoncé. Eux autres, ils recommandent
d'arrêter, pour l'instant, le déploiement des maternelles quatre ans le temps
qu'on puisse avoir des ressources physiques
et des ressources physiques et humaines. Est-ce que le ministre est prêt à
prendre en considération cette demande et d'attendre qu'on puisse avoir
les ressources adéquates pour pouvoir continuer à procéder?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. M. le ministre,
1 min 30 s, s'il vous plaît.
• (16 h 10) •
M. Roberge :
Oui, bien, écoutez, je pense qu'on a les ressources adéquates. Je suis
absolument convaincu de la qualité du service qui est offert aux élèves, aux
enfants de quatre ans. Écoutez, c'est assez clair que les parents ont un grand
enthousiasme pour la maternelle quatre ans, là. Je pense que ma collègue, au
départ, était plus ou moins en faveur avec
ça. C'est correct que ça continue de cette manière-là, mais, de notre point de
vue, on avait toutes les preuves scientifiques, toutes les validations
pédagogiques, les vérifications faites avec d'autres provinces et États qui ont
suivi cette voie-là, les effets mesurables, mesurés, validés sur le
développement des jeunes.
On sait qu'on est sur
la bonne voie. On sait qu'on les aide à s'épanouir. On sait que ça va améliorer
la diplomation de ces jeunes-là sur, quoi, 10, 15 ans, parce qu'ils
entrent à quatre ans, ils sortent à 16 ans, donc c'est un 12 ans.
Écoutez, je vais citer Égide Royer, qui a dit : «Au Québec, on fera bouger
l'aiguille de la diplomation vers le haut lorsqu'on aura compris qu'un enfant
de quatre ans a besoin de services éducatifs.» Et il y en a plusieurs autres,
citations que je pourrais sortir. Il y avait un article du journal Le
Nord-Côtier, où il y avait des parents, directions, enseignants qui, au
quotidien, ce n'est pas théorique, vivent la maternelle quatre ans, puis ils
disent que ça se passe merveilleusement bien. Donc, je pense qu'il faut
continuer.
Mme Hivon :
Ma question, c'était sur la cadence du déploiement.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci.
M. Roberge :
Est-ce qu'il me reste quelques secondes?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Non, c'est tout le temps que nous avions.
M. Roberge :
Non... maternelles quatre ans, continuons.
Mme Rizqy :
...
M. Roberge :
Continuons, ça va bien.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme la députée de Joliette.
Je cède la parole,
maintenant, à Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Rebonjour, M. le
ministre, encore une fois. Lors des crédits provisoires, vous m'aviez... vous
avez pris l'engagement auprès de moi et vous avez dit que vous avez déposé un
nouveau protocole pour la qualité de l'air. Il n'est pas encore déposé. Il est
rendu où?
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge : Oui, excusez-moi, j'avais
mal saisi votre question. Protocole sur la qualité de l'air, bien, en fait, il
a été déposé, il a été déposé sur le site de la commission. J'en ai une copie
ici, je peux le redéposer, je peux le donner papier, si vous voulez,
28 octobre 2021, Guide pour la mesure de dioxyde de carbone visant la
gestion et la ventilation des paramètres de confort dans les
écoles.
Mme Rizqy :
Je vous parle du nouveau.
M. Roberge :
28 octobre 2021, c'est dans l'année scolaire en cours, on est dans
l'année 2021‑2022. C'est le nouveau protocole, il a été déposé sur le site
de la commission. Je peux vous le donner papier aussi, si vous voulez. Ça fait
un bout de temps qu'il est disponible.
Mme Rizqy : D'accord, oui, je vais le
regarder, parce que je ne sais pas si c'est le nouveau qu'on s'était parlé après
le mois d'octobre, pas de problème. Au niveau... bilan de lecteurs de CO2
livrés, installés, calibrés, en date d'aujourd'hui, on est rendus à combien?
M. Roberge :
Juste un instant. Les demandes... on a répondu à une demande, on tasse les
choses.
Est-ce que je peux
revenir sur une question précédente? Parce que vous m'avez posé des questions,
et je n'ai pas eu le temps de répondre, tantôt, puis je reviendrais sur le CO2.
Mme Rizqy :
Si ça ne vous dérange pas, je veux juste faire le bloc «air», puis,
inquiétez-vous pas, je vais avoir un bloc «varia», on va avoir tout le temps
ensemble...
M. Roberge :
Parce que j'ai des... Parfois, on n'est pas capable de répondre sur le
coup, mais ce n'est pas parce qu'on ne veut pas, hein, donc j'ai des réponses,
des fois, pour d'autres questions que vous avez posées dans le bloc précédent
puis j'aimerais ça pouvoir les donner. Donc, maintenant, vous me posez la
question sur...
Mme Rizqy :
...lecteurs de CO2, je pense que vous êtes... La dernière fois
qu'on s'était parlé, vous étiez à 85 % livrés, installés, calibrés. Là,
j'aimerais savoir, en date d'aujourd'hui, est-ce qu'on a augmenté?
M. Roberge :
Absolument. Alors, au moment... ce que j'ai, c'est 100 % des lecteurs
ont été livrés. Donc, c'est tout livré. Pour ce qui est des installations, en
date d'il y a, quoi, maintenant deux semaines, à peu près, on était à 85 %
installés, opérationnels. On est à 100 % dans les classes depuis un
certain temps déjà, mais il faut dire qu'on n'installe pas des lecteurs de CO2
juste dans les classes. On a commencé par les classes, on a commencé par les
classes où il y avait eu des taux de CO2 qui n'étaient pas optimaux
ou qui pouvaient être inquiétants l'an passé. Donc, ça, ça a été les classes
prioritaires, ensuite toutes les autres classes. Quand toutes les classes ont
été faites, on a continué dans les autres locaux. Mais parfois on pense
lecteurs de CO2 dans les classes, mais, je veux juste dire, c'est
tous les locaux.
Mme Rizqy :
...dernière fois qu'on s'était parlé, on était à 100 % installés et à
85 % installés, calibrés. Donc, je vois que ça n'a pas encore bougé, mais
j'imagine que, d'ici la fin de l'année, ça va bouger.
Au niveau des
purificateurs d'air, est-ce que tous ceux qui ont fait les demandes, notamment
les commissions scolaires anglophones, ont été remboursés? Parce que, dans les
crédits, on voit qu'il y a eu des demandes, mais on ne nous dit pas, dans les
crédits, en réponse, si, oui ou non, il y a eu un remboursement.
M. Roberge :
Bon, sur les purificateurs d'air, il faut préciser des choses, ici, là.
Puis là j'ai plusieurs... plusieurs citations. Il y avait Dr Massé qui disait,
en 2021, ça amenait un faux sentiment de sécurité, il faudrait qu'il y en ait
un à côté de chaque personne. Il y a eu un groupe de travail interministériel
qui a clairement, je vous dirais, pris position en disant qu'on était mieux
d'échanger l'air que de tenter de filtrer l'air. Maintenant, il y a quand même
des commissions scolaires, surtout, je pense, des commissions scolaires
anglophones qui ont décidé...
Mme Rizqy :
L'annexe... la fiche.
M. Roberge :
Pardon?
Mme Rizqy :
Si vous voulez, je peux préciser avec la fiche.
M. Roberge :
Oui, allez-y.
Mme Rizqy :
La fiche, c'est EDUC-191. Ça dit clairement que, pour les filtres...
pardon, pour les purificateurs d'air et
filtres HEPA, le comité dit précisément que, si, exceptionnellement, une école
souhaite en installer, de tels dispositifs, elle devra obligatoirement avoir
l'autorisation d'un expert. Ce n'est pas ça qui est, aujourd'hui, mis en cause.
C'est que, par la suite, quand on va... on continue à 192 et les autres fiches,
on voit que les commissions scolaires anglophones ont fait une demande.
En fait, c'est les seules qui ont pu en acheter, mais on ne nous dit pas, dans
les crédits, si elles ont été remboursées. Alors, c'est juste... je veux juste
savoir si elles ont été remboursées.
M. Roberge :
Les commissions scolaires ou les centres de services scolaires anglophones
qui, dans certains cas, ont décidé malgré tout d'en installer, l'ont financé à
même leur budget. S'ils envoyaient la facture, par exemple, au ministère, on
disait : Bien, écoutez, financez-les à même votre... à même vos fonds.
C'est ce qu'elles ont fait dans ces cas-ci.
Mme Rizqy :
Je veux juste bien comprendre. Le ministère ne les a pas remboursées,
malgré que... et là je vous amène à la fiche EDUC-180, les fonds fédéraux,
432 millions de dollars, votre ministère n'a pas cru bon de
rembourser. Donc, ils pigent directement sur leur budget général, qui peut
servir, en même temps, pour, évidemment, des services directs aux élèves.
Là-dessus, on voit, entretien et autres mesures de ventilation, que seulement
20 millions ont été alloués pour la ventilation sur le 432 millions...
M. le ministre, les mots sont importants. Ne vous énervez pas, la fiche est devant moi, EDUC-180. On va parler plus tard
des autres... les autres montants, inquiétez-vous pas, j'ai préparé
toutes les fiches pour vous, bien en ordre.
M. Roberge : Oui, bien,
écoutez, c'est parce que vous effleurez plusieurs sujets, mais c'est des sujets
qui sont importants. Vous parlez des fonds fédéraux qui, en début de pandémie,
ont été alloués, là, transfert fédéral de 432 millions de
dollars. Je suis content qu'on en parle, parce que, des fois, on voit passer
sur les médias sociaux comme si on n'en
avait jamais parlé, comme si on n'avait jamais donné cette ventilation. Or, je
l'ai déjà fait au micro, mes
collègues l'ont déjà tous entendu, vous avez le document, et l'ensemble de ces
fonds-là ont été investis en éducation, bien que, je le répète,
l'éducation, c'est une compétence du Québec. Le ministère...
Mme Rizqy :
...
M. Roberge :
...le gouvernement fédéral n'a pas d'affaire dans les champs de compétence du
Québec. Il peut nous donner tous les milliards qu'il voudra en éducation, on va
faire ce qu'on veut avec puis on ne sera pas gênés de le faire, mais, dans ce
cas-ci, je vous dirais qu'on a dépensé bien plus... investi bien plus que les
432 millions du gouvernement fédéral, bien,
bien plus. Donc, au-delà des fonds fédéraux qu'on a utilisés, on a aussi... Et
je peux y aller, si vous avez du temps, je vais vous indiquer l'ensemble
des fonds...
Mme Rizqy :
Attendez, c'est moi qui pose les questions.
M. Roberge : ...que le gouvernement du
Québec a ajoutés par-dessus les fonds du fédéral. Mais je suis content
que vous disiez au micro que vous avez reçu l'information du 432 millions.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre.
Mme la députée
de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
On est tous, ici, d'accord que l'éducation est un champ de compétence du
Québec. On est 100 % d'accord. Ce n'est pas ça, l'objet. L'objet, c'est le
suivant, c'est que, là, vous venez de dire qu'effectivement, sur le
432 millions des fonds transférés pour une rentrée en période de COVID,
alloués par le fédéral vers nous, vous n'avez pas cru bon de pouvoir rembourser
les commissions scolaires anglophones.
Et là je vous amène à
un autre endroit. Là, je sors des fonds fédéraux. Je vais maintenant dans vos
fonds à vous. Êtes-vous prêt? Alors, suivez-moi bien. Je vois que, dans une
entrevue avec La Presse, pour 359 échangeurs d'air, c'est indiqué
que le contrat, ça a coûté 800 000 $. Est-ce... Je veux juste que
vous confirmiez ces chiffres.
M. Roberge :
Je vais trouver les chiffres sur les échangeurs d'air. Alors, échangeurs
d'air, en date du 28 avril 2022, donc il y a quelques jours,
1 472 échangeurs d'air ont été demandés dans le réseau. La plupart ont
déjà été demandés il y a déjà un certain temps, sont déjà installés, mais il y
en a eu quand même, dernièrement, qui ne sont pas encore installés et en
fonction, mais la plupart sont déjà rendus et ils sont utilisés dans le réseau.
Je continue. Une
somme de 3 millions de dollars a été mobilisée par le ministère pour
faire l'acquisition de 1 500 échangeurs d'air, et on a procédé avec des
firmes québécoises.
Mme Rizqy :
Oui, ça, je suis d'accord, je le dis, même, là, c'est des firmes
québécoises. Par contre, moi, l'article... juste confirmer que, pour
359 échangeurs d'air avec... ça a coûté 800 000 $. C'est bien
ça?
M. Roberge :
Bien, écoutez, en tout, c'est 1 500 échangeurs d'air que nous avons
achetés, et ça a coûté 3 millions, la somme totale. On peut bien, après
ça, ventiler, c'est le cas de le dire, chacune... chacun des contrats, chacune
des sections, on peut trouver le coût par échangeur, mais 3 millions pour
1 500 échangeurs d'air.
• (16 h 20) •
Mme Rizqy :
C'est parce que j'essaie de réconcilier les chiffres. Parce que vous avez
une entrevue au Journal de Montréal puis
vous avez une autre entrevue au journal La Presse. À La Presse,
il est question de 800 000 $ pour 359 échangeurs d'air.
Là, maintenant, juste être sûre, vous me dites, pour les 1 400 échangeurs
d'air, ou 1 500, c'est
3 millions de dollars. Donc, je vais partir, maintenant, avec le
3 millions de dollars, échangeurs d'air, 3 millions de
dollars. Comment que vous arrivez avec un demi-milliard de dollars pour la
ventilation? Parce que j'ai beau mettre le 20 millions
plus le 3 millions, moi, j'arrive avec 23 millions de dollars.
Quand que vous dites, là, que ça... qu'il y a... Là, je comprends que, dans les crédits, vous me dites
qu'une grande partie a été pour des frais de maintenance des échangeurs
d'air actuels, là. C'est vraiment ça?
M. Roberge : O.K., là, il y a... vous
papillonnez, chère collègue, vous changez d'un sujet à l'autre, je n'ai même
pas le temps de répondre.
Mme Rizqy :
Non, mais c'est toujours la même affaire, je suis toujours... Bien, c'est parce
que c'est toujours la même affaire, c'est que, même moi, je suis perdue, parce
qu'entre une entrevue et une autre les chiffres ne sont pas les mêmes. Alors,
c'est pour ça que, quand je retourne dans les crédits, moi, je n'arrive pas au
un demi-milliard en ventilation. Et, quand
je regarde les entrevues, je n'arrive pas non plus au un demi-milliard en
ventilation. Puis, je vous le dis de bonne foi, je serais contente si c'est le
cas, là, je ne me plaindrai pas, moi, la ventilation dans les écoles, je serais
très, très heureuse, là, c'est juste que je n'arrive pas à voir où est le un
demi-milliard. Et, pour moi, je n'inclus pas, là-dedans, ventilation, là, le
calfeutrage des fenêtres, là, vous comprendrez bien, là.
M. Roberge : Écoutez, tout...
c'est parce que vous partez des chiffres d'échangeurs d'air et vous arrivez à
un demi-milliard. Juste pour réconcilier les
chiffres de départ, là, vous nous disiez vous avez de la misère avec le 359 échangeurs d'air pour 800 000 $. Au
départ, grosso modo, on est près de 2 000 $ par échangeur d'air,
d'accord? On est à un petit peu plus pour cette commande-là, mais, au départ,
quand on arrive à 1 500 échangeurs d'air pour 3 millions, là, vous arrivez pas mal à 2 000 $ par
échangeur d'air, ce qui est cohérent pour 800 000 $ pour 359, ça
arrive à peu près à ça.
Maintenant, dans les
travaux réalisés, d'accord, au moment où on a rendu ceci public... parce qu'il
y a déjà plus de travaux réalisés, mais ça, ici, je pense qu'on était début...
oui, au tout début de l'année 2022, il y en a pour
293 335 587 $, d'accord : remplacement des filtres de
systèmes de ventilation par des filtres plus performants, 2,2 millions;
modification de la programmation d'apport d'air frais dans les systèmes de
ventilation, 1,4 million; balancement des systèmes de ventilation,
1 million; réparation des systèmes de ventilation pour qu'ils soient plus performants, presque 13 millions;
installation de purificateurs d'air dans les locaux, on en a pour
787 millions... 787 000 $, excusez-moi; installation
d'échangeurs d'air dans certains locaux, au moment de la reddition de comptes,
on en avait pour à peu près 1,2 million, on est rendus à 1,5; ajustement
du chauffage dans les locaux problématiques, parce que, si c'est trop chaud, si c'est trop froid, ça pose problème, je vous ai
déjà entendue à ce sujet-là, 1,4 million; installation d'évacuateurs,
évacuateurs d'air, là, on tire l'air, ou il y a des fois des extracteurs, des évacuateurs,
d'accord, tout ça pour favoriser l'échange d'air, 1 million;
vérification de l'état de la capacité d'ouverture des fenêtres et ajustements,
185 000 $ — on
s'entend, ce n'est pas beaucoup sur les 293 millions; installation de
vasistas, beaucoup de gens ne savent pas ce
que c'est, mais c'est, au-dessus des portes, une petite fenêtre qui s'ouvre,
mais sur le corridor, ce qui fait que quand on... ça fait des entrées
d'air et ça favorise l'échangeur... l'échange d'air, ça fait partie des outils
avec les extracteurs, les échangeurs et les évacuateurs.
Après ça, des projets
de maintien de ventilation mécanique pour assurer la performance des systèmes,
et souvent on les a sollicités à plus que... habitude : 188 millions;
remplacement, ajout de fenêtres ouvrantes, pour être certain que toutes les fenêtres puissent être ouvertes quand c'est
nécessaire : 78 millions. Puis on a d'autres mesures, là, bon,
4 millions, ce n'est pas... ce n'est pas ajusté. Ça, c'est pour le
293 millions. Et je peux vous... continuer avec la ventilation, on
en a pour 225 millions supplémentaires de ces mêmes mesures là, mais des
travaux n'étaient pas encore exécutés, mais les contrats étaient donnés. Donc,
on n'est pas dans le théorique, là, on va faire ça d'ici trois, quatre ans, là,
on va faire des appels d'offres.
La Présidente
(Mme Guillemette) : ...
M. Roberge :
Les contrats étaient attribués, les travaux sont... Au moment où on se
parle, déjà, il y en a une partie qui était... Voilà comment on arrive à
500 millions.
Mme Rizqy :
Merci. Puis j'ai bien reçu... merci, j'ai bien reçu le document papier pour le
protocole. Puis je suis contente que vous parliez des 80 millions de
dollars pour les fenêtres, ça me ramène en janvier quand on n'a pas eu le choix
que d'ouvrir les fenêtres alors qu'il faisait quand même excessivement froid.
Entre 1 500 et 2 000 ppm, c'est... analyse sur place et
sensibilisation du personnel en place, c'est les actions qui sont recommandées,
et sinon ventilation mécanique, mais, pour
les écoles... puis c'est plus de 50 % des écoles du Québec... n'ont pas de
ventilation mécanique, donc la solution reste les fenêtres.
Et, juste avant, vous
m'avez parlé des purificateurs d'air. Vous avez dit que ça... vous avez répété
les termes de Dr Massé en disant que ça pouvait donner un faux sentiment
de sécurité. Par souci de cohérence, moi, j'aimerais comprendre pourquoi que
plusieurs équipes-écoles, des parents se sont mobilisés, cotisés pour acheter
des purificateurs d'air à leurs frais, parce que, visiblement, votre ministère
ne voulait pas les rembourser, vous leur avez dit...
on leur a dit non. Je ne sais pas qui, hein, mais, de toute façon, tout le
monde... tout le monde a chanté la même chanson, c'est non.
Je suis allée voir
les crédits d'un nouveau ministère, tout nouveau, tout beau, où est-ce que j'ai
siégé, ministère de la Cybersécurité et du Numérique. Pouvez-vous croire que ce
qui n'est pas bon pour minou, c'est-à-dire l'éducation,
est bon pour pitou, le ministère de la Cybersécurité et Numérique? Ça ne
s'invente pas, eux ont fait l'achat de purificateurs d'air à filtre
HEPA. Je suis un petit peu, là, abasourdie. On dit non pour des élèves, du
personnel scolaire, mais le ministère, dans leurs crédits, là, puis je vous
dis, là, c'est ses crédits-là, 2022‑2023, c'est un nouveau ministère, lui...
Alors, est-ce que ça donne un faux sentiment de sécurité pour le ministère de
la Cybersécurité et du Numérique d'avoir des systèmes purificateurs d'air à
filtre HEPA, ou c'est seulement bon pour l'éducation, ce faux sentiment de
sécurité?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, ma collègue discute avec la Santé publique par personne
interposée. Lorsque je cite l'avis d'experts, je ne me prends pas pour un
expert. Je ne suis pas un expert en ventilation. Je vous le dis, là, je ne suis
pas un expert en ventilation ni en types de filtres. Je me fie aux experts. On
a fait... on a discuté avec Dr Ali Bahloul, qui est un expert émérite à
l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité au travail, qui a travaillé avec Concordia, avec l'Université de Montréal, avec l'ETS, l'école des sciences... l'École de
technologie supérieure, il y a eu un comité tripartite, et on s'est
référés ensuite à la Santé publique. Alors, la décision d'aller vers l'échange
d'air, aérer la... aérer le local plutôt que d'essayer de filtrer l'air, ce
n'est pas une décision du ministre de l'Éducation, c'est une décision de...
Des voix : ...
La Présidente
(Mme Guillemette) : ...écoute la réponse du ministre.
M. Roberge : Oui, ça va. Ce
n'est pas grave, ça va.
C'est une décision qui a été portée par le
comité tripartite avec le milieu scolaire, avec les ingénieurs en mécanique du
bâtiment, avec Ali Bahloul, qui est un expert dont personne ne remet la compétence
en question. Et ça nous a amenés à quoi? Bien, ça nous a amenés à de bons
résultats, puisqu'on a pu garder nos écoles ouvertes. Et le taux d'absence cet hiver a été corollaire des cas
dans la communauté. Et, comme la Santé publique l'a répété très souvent,
oui, il y avait des cas dans les écoles,
mais c'était le reflet de ce qu'il y avait dans la communauté. Ce n'était pas
dû à un problème de ventilation. C'est tout simplement scientifiquement
faux.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
M. le ministre.
Une minute, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je
vais citer un grand sage, le premier ministre du Québec avait déjà dit en
Chambre : Une chance que le
ridicule ne tue pas. Mais sincèrement c'est parce que je suis un petit peu...
je vous le dis, je suis vraiment abasourdie. On dit non à ceux qui en
ont le plus besoin, les enfants, le personnel scolaire, puis ça nous aurait
évité, justement, d'avoir une vidéo d'un
père, avec les larmes aux yeux, qui dénonçait que sa fille revenait, en
janvier, à la maison en pleurant parce que les fenêtres étaient grandes
ouvertes. On est au Québec en 2022.
Puis pourquoi je souris? Je ne nommerai pas
personne, mais quelqu'un me souffle : Oui, mais c'était pour les salles techniques... qui a été acheté pour le
ministère. On est en train de me dire que les serveurs sont plus importants
qu'un enfant de quatre ans. Voyons, ça n'a pas de bon sens. Si c'est bon, un
purificateur d'air, pour un ministère de Cybersécurité et du Numérique,
ça doit être bon aussi pour le ministère de l'Éducation. Et, si ce faux
sentiment...
La
Présidente (Mme Guillemette) : Mme la députée, on porte
attention à nos paroles, s'il vous plaît. On ne prête pas d'intentions à
M. le ministre.
Mme Rizqy : Oui, oui, mais je
n'ai pas nommé personne, je ne prête d'intentions à personne, là. Je dis juste
que moi, là, je suis un petit peu abasourdie aujourd'hui, parce que, si ce faux
sentiment de sécurité est juste bon en éducation, on a un méchant problème,
parce qu'au niveau du ministère de la Sécurité... Cybersécurité, Numérique et
Cybersécurité, ça a été accepté, alors c'est un double discours.
• (16 h 30) •
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Merci, Mme la députée de Saint-Laurent.
Donc, je cède maintenant la parole au député de
Richelieu.
M. Émond : Merci beaucoup.
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Juste avant d'embarquer dans le vif de mon
sujet, Mme la Présidente, j'écoutais avec beaucoup d'attention les commentaires des collègues, qui portaient sur
différents sujets, entre autres la construction et la rénovation des écoles
un peu partout à travers le Québec. Et c'est vrai que c'est un sujet qui est
hyperimportant, puisque le gouvernement que nous représentons a investi de
façon massive dans la construction et la rénovation d'écoles un petit peu
partout à travers le Québec. J'en suis pour
témoin, Mme la Présidente, là, permettez-moi d'être un peu chauvin, dans ma
propre circonscription, la municipalité de Yamaska, un projet pour la
rénovation, l'agrandissement d'une école primaire. Je vois dans votre regard
interrogatoire, Yamaska, ce n'est pas uniquement le nom d'un téléroman, là, Mme
la députée, c'est une magnifique
municipalité qui borde la rivière du même nom, que vous connaissez bien, que vous
connaissez bien. Vous venez faire des
tours de temps en temps dans mon comté, hein? Vous êtes toujours la bienvenue,
Mme la Présidente. Tout ça pour dire qu'un projet de rénovation et
d'agrandissement d'école primaire, Mme la Présidente, qui, sous les
gouvernements précédents, n'avait pas été refusé une fois, ni deux fois, ni
trois, mais bien quatre fois...
Une voix : Bien, voyons donc!
M. Émond : Je te le dis. Alors,
à mon arrivée en poste, en collaborant avec les gens du centre de services scolaire, on a immédiatement détecté l'urgence. Le
ministère de l'Éducation a fait preuve de beaucoup d'écoute. Et puis j'ai
le bonheur de vous annoncer que, très bientôt, là, l'inauguration pour
l'ouverture de cette magnifique école primaire va avoir lieu dans le comté de
Richelieu.
J'aimerais aussi vous parler de la rénovation,
parce que bâtir des écoles, Mme la Présidente, c'est important, c'est nécessaire, c'est un investissement, hein,
ce n'est pas une dépense, mais rénover les écoles existantes, c'est aussi
important, c'est également un
investissement, comme le dit la collègue. Et j'en suis encore pour témoin,
14 millions de dollars pour l'école secondaire Bernard-Gariépy
dans la région... le secteur Tracy de la ville de Sorel-Tracy.
Bon, là, je regarde la collègue, qui me
dit : On parle dans un comté caquiste de Richelieu. Je me doutais de la
question, Mme la Présidente, je me doutais de l'interrogation, puis c'est pour
ça je me suis rappelé avoir vu sur les réseaux, à un moment donné, le ministre,
en compagnie d'une députée, annoncer l'ouverture d'une magnifique école primaire, la première école primaire sur le
nouveau concept des nouvelles écoles québécoises dans le comté de Vaudreuil,
avec la collègue...
Des voix : ...
M. Émond :
Oui, mais c'était vraiment une magnifique annonce. Alors là, bien, moi, je
m'attends, je ne sais pas, peut-être dans les prochaines minutes, lorsque le
temps de parole sera du côté de nos amis de l'opposition... je suis convaincu,
je la connais, c'est une gentleman dans l'âme, elle va relever le fait de
l'ouverture de cette magnifique école primaire. Malheureusement, je ne vais pas
montrer de tableau ni même de photo, mais j'ai l'article devant moi. Croyez-moi
sur parole, Mme la Présidente, c'est tout simplement magnifique.
Mais il y a quand même un point qui a retenu mon
attention, et c'est la directrice générale du centre de services scolaire des Trois-Lacs, Mme Proulx, qui, dans l'article,
reconnaît une certaine... surchauffe, pardon, immobilière. Alors donc,
le sujet est venu sur la table tantôt, et c'est vrai qu'en investissant de
façon massive en éducation partout à travers le Québec, ça crée une certaine
surchauffe, parce que la pénurie de main-d'oeuvre, Mme la Présidente, ce n'est
pas uniquement en éducation, ce n'est pas uniquement dans le domaine de la
santé. Je suis convaincu que l'ensemble des collègues, lors de vos rencontres
dans vos circonscriptions respectives... l'ensemble des commettants, tout le
monde nous parle de la pénurie de main-d'oeuvre. C'est vrai dans tous les
systèmes, alors également dans le monde de la construction, ce qui fait en
sorte que, bien, il faut être prudents, au Québec, il ne faut pas investir
25 % davantage en éducation pour se retrouver avec des projets qui coûtent
25 % plus cher, là, il faut être prudents. Alors, c'est pour ça qu'il y a
un travail qui est fait en ce sens-là pour permettre d'avoir des prix qui sont
raisonnables.
J'ouvre une parenthèse pour vous conter une
anecdote. C'est également vrai du côté du ministère des Transports, Mme la
Présidente, parce que vous le savez, qu'il y a un rattrapage assez important à
faire au niveau de l'amélioration des routes partout à travers le Québec. C'est
également vrai dans le comté de Sherbrooke. Là, je vois la collègue qui, je crois,
me dit que parfois les routes sont... bien, le transport en commun également,
j'y viendrai peut-être tantôt, mais on est dans le contexte des crédits
d'Éducation, Mme la Présidente. Mais tout ça pour vous dire qu'il y a des projets d'infrastructures routières — moi,
j'en ai été témoin dans ma région — où
le MTQ lance des appels d'offres.
Combien de soumissionnaires, Mme la Présidente? Je vois dans votre regard
dubitatif... Zéro, aucun, il n'y a pas de réponse, aucun contracteur qui
soumet, donc, de soumission. Alors, pour permettre au MTQ d'aller de l'avant
avec les projets qui, souvent, sont de nature autoroutière, sur des autoroutes,
et qui doivent être effectués de nuit, on retire des projets de jour pour permettre d'ouvrir des enveloppes, des disponibilités
chez les contracteurs pour faire en sorte d'espérer, et je dis bien
espérer, qu'ils vont soumettre, soumissionner pour aller de l'avant dans ces
projets-là.
Donc, je reviens au monde de l'éducation, c'est
la même chose, nous souhaitons tous que nos projets soient acceptés et, une
fois qu'ils le sont, lorsqu'ils sont bien ficelés et qu'ils correspondent aux
besoins du milieu, bien là, l'étape
suivante, c'est de recevoir des soumissions qui vont être conformes, qui vont
respecter les délais, qui vont respecter les prix et les enveloppes
budgétaires du gouvernement.
Bon, ceci dit, j'ai entendu le voeu du ministre
de parler, encore une fois, des maternelles quatre ans. J'ai de nombreuses
questions là-dessus. Par contre, et je sais que je le déçois en disant ça, mais
je vais aborder un autre sujet pour
commencer, parce que j'aimerais vous parler de Culture et citoyenneté
québécoise, Mme la Présidente, parce que vous avez... qui est le premier politicien — vous avez une grande expérience politique, Mme la
Présidente — qui
a dit qu'on était capables de marcher et mâcher de la gomme en même
temps?
La Présidente (Mme Thériault) : Moi,
je le dis souvent, parce votre ministre de la Justice, aussi, l'a dit très
souvent.
M. Émond : Ah bon, O.K., bon,
je pensais que c'était attribué à un politicien en particulier, là, j'ai en
tête un ex-maire de Montréal qui a tenté de revenir à nouveau en place, qui
utilisait beaucoup la formule. Tout ça pour dire, d'une façon maladroite, Mme
la Présidente, que, tantôt, je vous parlais du contexte pandémique relié au
monde de l'éducation, mais on est capables quand même de marcher puis de mâcher
de la gomme en même temps si beaucoup d'efforts ont été mis, ont été déployés
par le réseau scolaire pour permettre à nos jeunes de rester dans le milieu de
l'éducation, de rester dans les écoles. J'en profite pour dire que je n'avais
jamais vu le graphique que le ministre... la magnifique carte que le ministre
nous a montrée plus tôt ce matin. Moi, j'ai été vraiment étonné, et ça a
augmenté mon sentiment de fierté envers la volonté du gouvernement québécois de
maintenir le plus possible nos enfants dans un
contexte d'apprentissage en présentiel — mon
Dieu que je déteste ce mot! Mais, quand même, la carte était parlante,
et on a pu voir que la portion du magnifique territoire de la nation québécoise
était le plus performant dans le domaine d'avoir gardé nos enfants sur les
lieux scolaires.
Bon, là, je vous disais qu'on était capables,
Mme la Présidente, de parler... de marcher et de mâcher de la gomme en même temps. Donc, pendant que les équipes-écoles,
pendant que le réseau s'est affairé à tout faire en sorte pour que nos
enfants puissent recevoir un enseignement, un apprentissage pédagogique de
qualité malgré le contexte pandémique, bon,
on s'est quand même penchés sur une promesse ou un enjeu qui était important
pour le gouvernement du Québec, c'était de revoir le cours Éthique et
culture religieuse, bon, un cours, Mme la Présidente... je ne vous apprends
rien en vous disant que c'est un cours qui avait été créé en 2008 — étiez-vous
là en 2008, madame? Vous étiez là — et il remplaçait
l'enseignement confessionnel catholique et protestant, et son but était
comprendre l'autre, le reconnaître dans sa différence. C'était noble, mais
c'était aussi périlleux, Mme la Présidente. Et c'est un cours qui a eu sa raison d'être, mais qui a quand même connu
son lot de critiques, on va se le dire. Et donc c'est l'ancien programme
qui faisait l'objet de multiples critiques, on va se le dire, qui, parfois,
avait tendance à propager des stéréotypes qui suscitaient un certain malaise,
et donc une révision s'imposait, puis c'est une transformation en profondeur,
et les objectifs visés par le nouveau programme ont été accueillis avec
enthousiasme, voire un certain soulagement, je me permets de le dire. Et on peut dire que les grandes lignes de ce cours
font consensus malgré quelques voix discordantes.
• (16 h 40) •
Bon,
je vous amène vers les gens qui ont manifesté de l'intérêt, je parle entre
autres de l'essayiste, auteur et ancien
professeur en sciences de l'éducation, M. Normand Baillargeon, qui a reçu
positivement le nouveau programme Le Rassemblement pour la laïcité, qui
s'est dit ravi des orientations qui sont annoncées, l'éditorialiste Paul
Journet, qui a parlé d'un programme
prometteur qui pourrait faire du bien. Alors, c'est dans ce contexte-là que le
gouvernement, le ministère et le ministre ont décidé d'aller de l'avant.
Alors, comment on fait ça, Mme la Présidente? Tout d'abord, en y allant avec
une vaste consultation publique, une consultation publique en ligne qui a
accueilli quand même quelque chose comme 28 163 répondants. Ça a été
un beau succès, Mme la Présidente. On peut comprendre qu'on peut voir qu'il y avait beaucoup d'engouement pour
la réforme du programme, et les gens ont répondu massivement. Ça a été 131 mémoires déposés et analysés, deux
forums de partenaires, que j'ai eu le bonheur de présider, Mme la Présidente, qui
se sont tenus, un à Québec et un à Montréal, et c'est prépandémie, puis on
dirait que c'est dans une autre vie, Mme la Présidente. Ça me rappelle toutes
sortes de souvenirs, entre autres un contexte de tempête de neige hivernale
assez intense, là, il y a un des deux forums des partenaires qui a dû être
reporté à je ne sais combien de reprises. Il y a une consultation avec les
partenaires autochtones, bien entendu, qui s'est avérée fort intéressante.
Alors, dans ce
contexte des forums consultatifs, c'était important d'écouter l'ensemble des
partenaires parce qu'un message qui est revenu souvent, Mme la Présidente,
c'était de... il y avait beaucoup de demandes qui allaient dans le sens
de : faites attention de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain, parce
que, même si on reprochait quand même
beaucoup de choses au cours d'Éthique et culture religieuse, il y a des
préceptes, il y a des principes d'enseignement qui se sont avérés
importants et que l'on devait conserver dans la réforme en cours.
Alors, suite à ces
consultations, le réseau de l'éducation francophone, anglophone, ses
partenaires, les communautés autochtones, je vous le disais, le ministre a pu
annoncer enfin un nouveau programme pertinent, actuel, ancré dans la réalité
québécoise et qui répond aux enjeux d'aujourd'hui. Le programme va aborder des
sujets forts importants, trois axes principaux, Mme la Présidente :
la culture, pour amener les élèves à comprendre la culture québécoise, ses
fondements, son évolution, ses ambassadeurs, ses oeuvres-phares, et je pense
que c'est important; la citoyenneté québécoise, où les valeurs et principes
fondamentaux de la vie civique seront explorés, tout comme des thèmes de notre
temps, tels que la liberté d'expression, la laïcité, l'égalité des genres, les
représentations de la sexualité dans l'espace public, le racisme, la diversité
sexuelle et de genre, l'utilisation des médias sociaux ainsi que le
consentement sexuel, nos jeunes auront de plus l'occasion de se familiariser
avec le fonctionnement de nos institutions démocratiques et judiciaires; et, le
troisième axe, le dialogue et la pensée critique, qui vont transcender
l'ensemble du programme.
Vous n'avez pas idée,
Mme la Présidente, combien de collègues, et certains parmi votre formation
politique, qui sont venus me voir durant les
forums consultatifs, parce que c'était en parallèle de la consultation sur
l'exploitation sexuelle des mineurs, hein, qui a fait couler beaucoup
d'encre et qui s'est avérée fort importante, pertinente et intéressante. Et comment
on fait, Mme la Présidente, pour changer les comportements? L'éducation, c'est
un des bons moyens pour y arriver, l'éducation en partant de très jeune. Alors
donc, on pense qu'il est important, dans la nouvelle
mouture du cours, d'aborder des principes qui vont faire en sorte de former les
citoyens de demain et de les informer, entre autres, pour ce qui est des jeunes
filles, sur les techniques d'hameçonnage sur les réseaux sociaux — très
important — les
notions de consentement, les notions juridiques de base au fait qu'on ne peut
pas dire ce qu'on veut sur les réseaux sociaux. On ne dirait pas ça
quand on se promène sur nos téléphones, Mme la Présidente, mais c'est pourtant
bien vrai.
Alors,
tout ça pour vous dire que le programme va également aborder des contenus en
éducation à la sexualité, qu'ils vont intégrer au programme dès le début du
primaire jusqu'à la fin du secondaire, parce que le cours actuel, Mme la
Présidente, c'est tout au long du parcours primaire et secondaire. Il y a
uniquement... je vois dans vos yeux, vous me posez une question non verbale, secondaire III uniquement qui n'est
pas posé... qu'il n'est enseigné, le cours, Mme la Présidente. Alors, on
devrait...
Mme Hivon :
Est-ce que c'est une question?
M. Émond :
Oui, oui, je me dirige vers la question. La collègue sent assurément dans
mon ton, là, que je me dirige vers un point d'interrogation à la toute fin.
La Présidente (Mme Thériault) : Et je
veux juste vous suggérer de le faire rapidement, puisqu'il reste deux minutes
à votre bloc.
M. Émond :
D'accord. Puis je vous remercie de me prévenir, Mme la Présidente. Vous
savez, les députés des banquettes
gouvernementales, c'est parfois fort rassurant de vérifier que nos cordes
vocales sont toujours en place, alors donc c'est avec une joie à peine
dissimulée que je prends la parole.
Mais, trêve de
plaisanterie, je me tourne vers vous, M. le ministre, afin que vous puissiez
vous exprimer sur le cours fort pertinent de
la culture et de la citoyenneté québécoise. Dites-nous donc quelles sont les
prochaines étapes de l'implantation de cette importante réforme, M. le
ministre.
La Présidente
(Mme Thériault) : Et nous aimerions vérifier vos cordes vocales,
M. le ministre, et vous avez 1 min 30 s pour voir si ça
fonctionne bien.
M. Roberge :
Je vais essayer de... Oui, ça va, ça fonctionne toujours, O.K. Mais, avant
de dire les prochaines étapes, je veux remercier mon collègue de Richelieu,
parce qu'il a fait la genèse du cours, mais il a oublié, je pense, de mentionner, avec beaucoup d'humilité, qu'il a travaillé
très fort pour ce cours-là. Il a piloté les consultations, il a rencontré les
groupes, il était là lors des rencontres nationales, il a eu plusieurs
rencontres, aussi, avec des membres de mon
cabinet. Donc, coup de chapeau à mon collègue de Richelieu pour tout le travail
en amont, parce que, bientôt, on va présenter une première version du
cours. Donc, qu'est-ce qui s'en vient? Une première version du cours, ça va
être fidèle aux consultations. Mais évidemment il y a, en ce moment, des
enseignants qui travaillent dessus. Je suis content de le mentionner parce
qu'il y a, bien sûr, des experts du ministère, il y a des conseillers
pédagogiques, mais il y a des profs qui sont impliqués dans la rédaction du
prochain cours de Culture et citoyenneté québécoise, qui va se vivre en projet pilote, en expérimentation dès
septembre prochain dans plusieurs écoles du Québec. Ça va nous permettre de
s'ajuster, de recueillir des commentaires de ceux qui le vivent avec les
élèves. On va prendre le temps de bien faire les choses. On va recueillir les commentaires, on va faire des ajustements
puis on va aussi prendre le temps, l'an prochain, de former les
enseignants pour que ça soit implanté au Québec en 2023.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci, M. le ministre. Donc, le bloc de temps à
la partie gouvernementale est épuisé.
Nous
retournons du côté de l'opposition officielle, et je reconnais la députée de
Saint-Laurent. Vous avez 19 minutes à votre disposition, Mme la
députée.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup. C'était vraiment un échange succulent.
Maintenant,
sur les crédits, j'irais au G22. Je vous avais déjà posé la question par
rapport à un ancien sous-ministre. Pour rappeler les faits, M. Blackburn
a été de façon très brève à titre de sous-ministre. Son contrat initial, quand
on a lu le décret, il avait droit à trois
mois de préavis. Par la suite, vous avez fait un nouveau décret, et c'était un
fait étonnant qu'à l'époque j'avais dénoncé, puis je voulais essayer de
comprendre comment se fait-il qu'une personne qui a à peine travaillé un an, on
ne respecte pas le contrat initial et on lui accorde un nouveau contrat pour
lui donner quatre années. Et j'ai posé cette question en Chambre. Malheureusement,
je n'ai pas eu votre réponse à vous, mais ce n'est pas grave, j'ai eu la réponse de votre collègue le nouveau ministre...
bien, en fait, du nouveau portefeuille, là, le ministère de la Cybersécurité et du Numérique, et il a dit
que ce n'était pas pour des... il a dit que c'était pour des raisons
personnelles.
Moi, j'aimerais
savoir c'est quoi, les raisons personnelles qui fait qu'une personne qui perd
son emploi de sous-ministre, on lui signe un
nouveau contrat, après l'avoir remercié, pour lui accorder quatre années et, en
plus, hors établissement. C'est quoi, les raisons personnelles?
• (16 h 50) •
M. Roberge :
Mme la Présidente, Eric Blackburn a eu une carrière, en éducation,
exceptionnelle et il a servi le gouvernement et l'État à titre de
sous-ministre, et, je pense, mon collègue... mon voisin peut témoigner que
c'est extrêmement exigeant. Et il est arrivé à un moment très précis où on
avait besoin de ses compétences, sa grande connaissance du réseau. Ça a été un
enseignant, il a occupé plusieurs fonctions dans le réseau, il a été directeur général d'une commission scolaire — à
l'époque, c'étaient des commissions scolaires — pendant longtemps. Après ça, il était
président de l'association de toutes les directions des commissions
scolaires... l'association des D.G., pardon, et
donc une grande, grande connaissance, une grande reconnaissance, aussi, de ses
pairs. Et en venant à titre de sous-ministre à ce moment précis, au
moment où on travaillait le projet de loi n° 40,
lequel allait nous amener un changement de gouvernance, une modernisation de la
gouvernance, ça a été très, très, très utile qu'il soit là.
Donc,
écoutez, ma collègue a dit qu'il n'a pas été assez longtemps, mais, dans le
dernier mandat du gouvernement libéral, ils ont passé quatre ministres
en quatre ans, donc les ministres avaient des mandats moins longtemps que le
sous-ministre qu'elle trouve qu'il n'a pas été là assez longtemps.
La Présidente
(Mme Thériault) : Votre temps est écoulé. Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Ce n'est pas ça, l'enjeu. La question n'est pas là, puis ce n'est pas une
question de savoir s'il a été là assez
longtemps ou pas, c'est le respect d'un contrat initialement signé où est-ce
qu'on prévoit qu'une personne, à la fin de ce terme, de ce contrat,
peut, sous votre bon vouloir... Donc, c'est vous qui l'avez remerciée, ce n'est
pas moi, ce n'est pas mes collègues ici,
c'est vous, et le contrat initial prévoyait trois mois. Par la suite, vous avez
accordé quatre années. Vous avez
signé un nouveau contrat, là, en décembre, a posteriori, après l'avoir
remercié, pour quatre années à 200 000 $... pardon, je vais être
précise, 197 303 $. À ce moment-là, moi, je vous ai posé la question
suivante : Est-il réellement à l'Université Laval? Vous m'avez
dit : Oui, oui, il est à l'Université Laval. Moi, je l'ai appelé, à ce
moment-là, je n'ai pas trouvé de numéro de téléphone. Avant de venir aux
crédits, j'ai appelé encore. Je n'ai pas de numéro de téléphone, je n'ai pas de
porte de bureau.
Je repose la question
aujourd'hui. On paie une personne 200 000 $, avec les fonds publics,
qui n'a pas fait votre affaire. Il n'est plus ici aujourd'hui... O.K., je vais
rephraser, qu'il a été remercié par vous. Vous avez mis fin à son contrat
d'emploi à titre de sous-ministre. Vous avez écrit : Là, pour être hors
établissement à l'Université Laval, il n'y a aucune autre université qui
bénéficie de ça, un sous-ministre qui a été placé comme ça. Mais moi, je
n'arrive pas à trouver sa porte de bureau, je n'arrive pas à trouver son
courriel, il n'est pas sur le site Web et il n'a pas de numéro de téléphone.
Alors, il est où, à 200 000 $ par année?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Bien, je veux
juste faire attention, parce que je sens entre les lignes, entre les mots, dans
le ton... dire qu'on ne l'a pas trouvé, dire qu'il a été remercié. Je ne sais
pas, je trouve que ce n'est pas correct pour quelqu'un
qui a oeuvré dans le réseau de l'éducation avec diligence, avec compétence
pendant des années, qui est venu servir le gouvernement à titre de
sous-ministre. Aujourd'hui, il agit à titre de directeur du développement des
affaires externes au Collège des administrateurs de sociétés, c'est lié à la
Faculté des sciences d'administration de l'Université
Laval et ce n'est pas très difficile à trouver, Collège des administrateurs de
sociétés. Son visage est là, on peut
le retrouver sur le site Internet. Et je ne sais pas où ma collègue s'en va,
puis je ne sais pas si elle est en train d'attaquer M. Blackburn. Si c'est le cas, je pense que
ce n'est pas bon. Et, si elle attaque la décision qu'on aurait prise de nommer M. Blackburn dans cette fonction-là, bien,
je ne pense pas que c'est plus pertinent, parce que c'est quelqu'un
d'une grande compétence qui continue de travailler dans nos institutions.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre, je vais tout simplement vous dire qu'il ne faut pas prêter
d'intentions à la députée. Si ça avait été elle, je lui aurais dit exactement
la même chose. Donc, vous savez, moi, je suis
la gardienne, ici, du temps. À chacun, vous appréciez différemment les paroles
et le ton qui sont employés par les députés. Donc, je vais juste vous
demander d'être prudent, vous aussi.
Mme la députée de Saint-Laurent, la parole est à
vous.
Mme Rizqy : À titre de députée,
j'ai trois fonctions, Mme la Présidente, comme vous le savez. Un, oui,
effectivement, on est là pour aider à adopter des lois, mais on fait un travail
de diligence de reddition de comptes, et l'exercice des crédits, c'est ça. Moi,
je suis à la fiche G22. On me dit qu'il y a un sous-ministre qui est prêté
hors établissement à 197 303 $, payé avec des fonds publics. Moi, je
vous mets au défi d'aller voir sur le site Web. Il n'est pas là. Et, savez-vous quoi, en toute
transparence, j'ai appelé et je leur ai dit : Il n'est pas sur votre site
Web. La réponse était la suivante : Non, effectivement, il n'est
plus sur notre site Web. Alors, s'il n'est... et il n'est plus non plus dans
l'établissement. Alors, moi, je repose la question : Il est où?
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
M. le ministre.
M. Roberge : Collège des
administrateurs de sociétés. Nous sommes en direct sur le site Web en ce
moment, il figure ici. Ça n'a pas été très
difficile de le trouver, M. Blackburn qui siège au Collège des
administrateurs de sociétés, comme je l'ai dit il y a quelques minutes.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : Alors, pourquoi
que, quand nous, on appelle, on nous dit qu'il n'est pas là?
M. Roberge : Écoutez,
vous n'avez pas été capable de le trouver sur le Web, là, je ne sais pas quel
numéro vous avez appelé.
Mme Rizqy : Bien, je suis là,
puis je ne sais pas pourquoi vous, vous l'avez, moi, je ne l'ai pas. Donc, si
on l'appelle tantôt, il va être là?
M. Roberge : Écoutez, Mme la
Présidente, là, M. Blackburn continue d'oeuvrer, il travaille au Collège
des administrateurs de sociétés. Je ne sais pas quoi dire de plus et où s'en va
ma collègue avec ça.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : Bien, il y a un
organisme qui nous dit qu'il n'est pas, en ce moment, à l'emploi.
Une voix : ...
Mme Rizqy : O.K. Bien, moi j'ai des informations
contradictoires, M. le ministre, peut-être que vous devriez faire un suivi,
carrément, avec le collège, parce qu'on a pris la peine de l'appeler pour
vérifier, là.
Une voix : ...
Mme Rizqy : D'accord. Je vais
peut-être faire juste le suivi, là, parce que, moi, de mon côté, ce n'est pas l'information qu'on a eue au téléphone, puis je ne
l'aurais pas amené si je n'avais pas vérifié avant, là. C'est pour ça, là,
je vous le dis, en toute transparence.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
M. le ministre.
M. Roberge : Il est toujours à
l'emploi du collège.
Mme Rizqy : O.K., on va
rappeler, nous autres, pour savoir pourquoi qu'on a eu une autre information.
Alors,
maintenant, on retourne toujours dans les crédits. Alors, on a quelques
questions de sondages qui ont été faits, sondages sur l'appréciation de
la gestion en place au ministère de l'Éducation, pour 24 000 $. Un,
pourquoi qu'il y a eu un sondage sur l'appréciation des
pratiques de gestion? Puis aussi est-ce que vous avez les résultats de ce
sondage?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Est-ce que vous
pouvez me répéter le numéro de la fiche?
Mme Rizqy : Oui, RG06, pièce 4,
annexe 1.
M. Roberge : Donnez-nous
le temps de trouver, là. Quand vous sortez le chiffre comme ça, il faut quand
même trouver le temps de trouver la fiche.
Mme Rizqy : C'est dans le
cahier des renseignements généraux.
La Présidente (Mme Thériault) :
RG, c'est renseignements généraux.
Mme Rizqy : Oui, renseignements généraux, à la
question 6, annexe 1, à la page 7. Ah! pardon, non, ça, c'est
page 4, j'en ai un autre aussi à la page 7. Bien, est-ce que vous
voulez que je vous mette en rafale tous les sondages qui ont été faits, que
j'aimerais avoir, peut-être le temps que vous cherchez? Je vais vous les mettre
en rafale...
M. Roberge : Effectivement,
oui, si vous me laissez le temps de noter, vous allez sortir la série de
codes...
Mme Rizqy : Oui, parfait, oui,
il n'y a pas de problème.
M. Roberge : ...on va noter, on
va trouver les informations puis on va essayer de trouver tout ce qu'il faut.
Mme Rizqy : Alors,
toujours dans les renseignements généraux, il y a une évaluation postcampagne,
la formation professionnelle, qui a
été faite au coût de 15 000 $. J'aimerais avoir le résultat de
l'évaluation, si vous pouvez la déposer.
Toujours RG, question 6, à la page 7,
il y a eu une... «Motion Design pour éduquer les gens sur la notion de CO2
dans les écoles», éduquer des personnes. Ça a été fait par qui? Ça, si vous
êtes capable juste de nous dire ça a été fait par qui, ce serait parfait.
Un autre
sondage à la question 6, page 7, sondage auprès des enseignants. On
n'a pas plus de détails, on sait juste qu'il y a eu un sondage. Alors,
c'est quel type de sondage qui a été fait, puis c'est quoi, les résultats?
Après ça,
Synopsis recherche marketing, sondage auprès des parents sur les mesures
annoncées pour la rentrée scolaire, au coût de 4 500 $. Si
vous êtes capable de déposer aussi le résultat des sondages.
En fait, tous les sondages que vous avez faits,
moi, je vais les prendre, avec les résultats, là, ça va... parce que je pense
qu'il y en a eu plusieurs, là. Je ne sais pas si vous voulez que je passe à
travers tous les... parce que l'annexe, c'est
quand même assez important au niveau des sondages, là. Je ne sais pas si vous
préférez que... De toute façon, je vais laisser vos équipes... mais si,
admettons, vous voulez prendre l'engagement de déposer les résultats des sondages.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien,
on va... Moi, je pense que vous devriez poursuivre. On va noter, on va prendre
en analyse puis on va voir dans quelle mesure on peut transmettre les
informations.
La Présidente (Mme Thériault) : Vous
en aviez énuméré cinq, à date...
Mme Rizqy : Bien,
j'en ai cinq, je vais commencer avec ces cinq-là. S'ils sont capables de les
avoir, ce serait parfait.
M. Roberge : ...
Mme Rizqy : Non, je vais
commencer avec les cinq, comme ça si... ça vise les enseignants, les parents.
Donc, c'est ça, si on est capable de les avoir, ce serait parfait. Une seconde.
Maintenant — je vais vous laisser,
là-dessus, chercher — je
retourne, CMN-4. Ça, c'est un peu plus grave. Tu sais, on a tous... Tantôt, le
collègue a effleuré un peu le sujet sur d'autres types de violence, plus, par
exemple, la cyberintimidation, puis aux
violences à caractère sexuel. Vous avez tous été témoins de la montée de
violence qu'on a pu observer dernièrement, violence armée chez les jeunes.
CMN-4, on demande... il est marqué qu'il y a eu un nouveau comité de concertation sur la violence, les jeunes
et le milieu scolaire. Il y a plusieurs membres du comité... La réponse,
ici, dit qu'il y a eu deux rencontres, le
26 avril 2021 et 18 octobre 2021. Est-ce que c'est une réponse qui
est... Je suis un peu étonnée. Est-ce
qu'il y a vraiment eu deux rencontres? Est-ce qu'il y en a eu une avant? Est-ce
qu'il y en a eu d'autres? Je suis surprise qu'il y ait juste eu deux
rencontres.
• (17 heures) •
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : On
va vérifier pour le nombre de rencontres, mais les périodes de concertation sur
les violences de rue, les violences dans la cour d'école, les violences
à l'école, il y en a eu plusieurs. J'ai eu des rencontres de travail aussi, des
discussions avec ma collègue la vice-première ministre, la ministre de la
Sécurité publique. J'ai eu des discussions, personnellement, aussi avec
Mme Valérie Plante, la mairesse de Montréal, parce que, écoutez, il s'est passé des incidents malheureux à cet égard-là.
Donc, oui, le comité s'est rencontré. On peut voir s'il y avait eu d'autres
rencontres, outre les deux qui sont dans vos
fiches. Mais je peux vous dire que j'ai personnellement eu des rencontres
de travail à la fois avec la mairesse, à la fois avec la vice-première ministre
puis que, suite à ça, bien, on a continué de répondre aux demandes du réseau
scolaire aussi. On a des rencontres de travail parfois avec les partenaires,
donc les directions d'école, tout ça, pour
voir tout ce qu'on peut faire pour outiller les jeunes. Et, quand on fait un
budget, ensuite, on débloque des sommes. Et, quand arrivent les règles
budgétaires, donc, ce printemps, à la fin... d'habitude, on est capables de
rendre ça fin mai, début juin, les règles budgétaires, il est possible qu'il y
ait des conséquences de ces rencontres-là, qu'on vienne aider à outiller le
réseau pour prévenir la violence.
Mme Rizqy : À date, est-ce
qu'il y a des pistes de solution qui émergent des rencontres?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, les
objectifs de la table concernant la violence des jeunes en milieu scolaire,
c'est : partager et diffuser
l'information sur les actions qui sont mises en oeuvre un peu partout dans le
réseau; faire connaître les initiatives qui sont les plus intéressantes pour
les partager — parce
qu'il ne faut pas que tout le monde travaille en silo, quand il y a une bonne idée, il faut la partager; faire
des actions concertées — donc,
au-delà du partage, il y a la concertation des actions, des fois, qui dépassent le cadre; participer
et promouvoir les activités nationales et régionales puis participer à
l'élaboration d'outils d'information.
J'aimerais vous donner la liste des membres du
comité, si vous permettez.
Mme Rizqy : ...très
longue, je l'ai déjà dans les crédits, c'est marqué noir sur blanc, puis elle
est très longue, puis, vu qu'il me reste juste quatre minutes, je
passerais à la prochaine question, si...
M. Roberge : O.K.
Incidemment, parce que vous l'avez, mais les gens qui nous écoutent, peut-être,
pourraient bénéficier de cette information-là.
La Présidente (Mme Thériault) : Allez-y,
Mme la députée de Saint-Laurent. Par contre, M. le ministre, vous pouvez
toujours l'envoyer en document, à ce moment-là ça deviendra public.
Mme Rizqy : Je vais juste
passer sur un autre thème, parce que le temps est court, ça va vite, puis on a
plusieurs choses à couvrir en éducation. École à la maison, je vais vous poser
trois questions : Est-ce qu'il y a un budget supplémentaire alloué aux
centres de services scolaires et commissions scolaires autre que le montant
annuel existant, et on appelle ça par tête, de jeunes scolarisés à la maison,
pour l'administration et la correction d'examens ministériels et l'organisation
des activités préparatoires entourant ceux-ci? Donc, première question.
Deuxième question, le traitement des notes. Le
parent va recevoir, en juillet, une lettre avec la note de son enfant, sans
rétroaction, et le département qui fait un suivi à domicile s'attend à ce que
le parent communique la lettre au centre de services scolaire pour prouver que
l'examen a été passé, et on se fie, à ce moment-là, au parent qui reçoit la lettre en plein milieu de l'été. Est-ce
que le centre de services scolaire va communiquer les notes au ministère?
Donc, juste pour bien comprendre, le parent va recevoir une lettre avec le
résultat, le parent transfère... doit dire, au fond, au centre de services scolaire : Bien, voici la lettre que
j'ai reçue, mais est-ce qu'après ça le centre de services scolaire communique
le résultat au ministère de l'Éducation?
Et, troisième question, au niveau des plaintes,
les parents doivent se plaindre à la personne qui traite leur dossier. L'entité principale de l'école à la
maison est exclue de cette demande. Il n'y a pas de directive pour l'école à la
maison. Est-ce qu'on peut avoir accès
au même processus? Ça, c'est une demande qui vient directement des parents qui font
l'école à la maison.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
M. le ministre.
M. Roberge : Oui, c'est très
important qu'on en parle, parce qu'à cause de la pandémie il y a plus de
parents qui ont fait le choix de faire l'école à la maison : en 2018-2019,
on était à presque 5 000, là, 4 968, en 2019-2020 on a monté à 5 964, mais ça a monté, dans le
fond, dans le courant de l'année, parce que, bon, la pandémie nous a frappés
quelque part à l'hiver 2020, en 2021, au pire de la pandémie, 11 947,
donc, on a pratiquement doublé, et on a une baisse, là, une baisse de presque
2 000. On est revenus à peu près à 10 000, 10 040, donc, une
baisse de 16 % entre l'an passé et
cette année parce que, bon, la pandémie n'est pas derrière nous, là, elle n'est
pas terminée, puis, cette année, il y a quand même eu des moments
difficiles. Mais, quand même, par rapport à l'année scolaire de l'an passé, il
y a des parents qui ont choisi de retourner les enfants à l'école.
Mais face à cette hausse-là de parents qui font
le choix d'envoyer les enfants à la maison, bien, le ministère a embauché plus
d'équipes, parce qu'il fallait accompagner beaucoup plus de familles, beaucoup plus
de parents. En mai 2021, on a embauché 42 personnes supplémentaires, en fait,
on a plus que doublé les effectifs. Il y en avait 32, on en a embauché 42 pour faire face à la demande
puis s'assurer d'accompagner les parents pour que les enfants soient bien
accompagnés, puis c'est extrêmement, extrêmement important parce qu'à la fin du
précédent mandat, il y a eu une loi qui a
été passée où on a assoupli les règles, et je trouvais que c'était terrible, à
l'époque, d'assouplir les règles parce que ça diminuait l'encadrement et
le droit à l'éducation.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
M. le ministre. Vous avez dépassé votre temps.
Donc, Mme la députée, il vous reste
1 min 15 s.
Mme Rizqy : Donc, moi, mes
questions sont assez simples. Est-ce qu'on a augmenté, par tête d'enfant à la
maison, le financement?
Deuxièmement, est-ce que le centre de services
scolaire est tenu de transférer, de communiquer la note au ministère de
l'Éducation pour un suivi?
Puis, finalement, au niveau des plaintes,
puisque le parent doit se plaindre au titulaire du dossier, c'est un petit peu
un conflit... un petit peu, beaucoup un conflit d'intérêts, si jamais ça vise
le titulaire du dossier, est-ce qu'il n'aurait pas mieux fait de, justement,
leur donner le même... un autre accès pour le processus de plainte?
La Présidente (Mme Thériault) : 45 secondes,
M. le ministre.
M. Roberge : Le
montant qui est alloué au centre de services scolaire est environ
1 700 $ par enfant au centre de
services scolaire pour aider, soutenir, accompagner la famille. Mais je répète
qu'il y a une division de l'enseignement à la maison au ministère, on a
plus que doublé les effectifs. Donc, ça, c'est extrêmement important. On a
surtout changé le règlement au début du mandat — puis c'est une des
choses dont on a très peu parlé, mais une des choses dont je suis le plus fier — pour
s'assurer que les projets d'apprentissage des parents soient complets et que
les jeunes passent les examens ministériels, que les jeunes puissent être
diplômés et voient l'ensemble du programme. Les examens sont corrigés par la Direction de la sanction des études, donc
ils ne sont pas corrigés à l'échelle de l'école, mais bien à l'échelle
du ministère.
La Présidente (Mme Thériault) : Et
je dois mettre fin au bloc. Je dois mettre fin au bloc.
Donc, je regarde la députée de Sherbrooke, vous
avez 14 min 16 s.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente.
J'aimerais ça revenir au chantier sur le
financement des services pour les élèves à besoins particuliers. Tout à
l'heure, le ministre a utilisé son temps de réponse pour me faire la genèse de
ce chantier. Ma question, c'était plutôt sur
l'échéancier. Donc, j'aimerais savoir à partir de quand le ministre souhaite
que son nouveau modèle soit en vigueur.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : L'année qui vient
sera une année de transition. Il y a des centres de services scolaires qui travaillent avec nous en ce moment, plusieurs. On
a un comité, je dirais, un comité d'experts ou, en tout cas, un comité de
personnes qui travaillent à la fois dans les centres de services scolaires et
avec le ministère pour définir cette formule-là pour changer de
paradigme. Et l'année d'après, en septembre 2023, on sera pleinement dans le
nouveau modèle. Et c'est un changement très
important parce que c'est un changement qui amène le financement, je vous
dirais, sans condition, c'est un
financement pour que les services soient donnés a priori aux élèves, et ça ne
sera pas conditionnel à un diagnostic.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Est-ce que les
syndicats figurent sur ce comité?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Ils ont été
rencontrés. Moi-même, je leur en ai parlé à plus d'une reprise, parce qu'on
fait des rencontres assez souvent avec eux. Ils ont été rencontrés, donc, par
moi pour en discuter, par le ministère aussi, et il y a des points de
validation, des rencontres, avec eux, occasionnelles.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Occasionnelles,
donc ils ne figurent pas sur le comité.
J'aimerais savoir, dans le modèle que le
ministre est en train de développer... J'entends que ça ne sera plus lié au
diagnostic, c'est une bonne nouvelle. J'aimerais savoir, par rapport à une
situation qu'on vit en ce moment dans nos
écoles, en ce moment, moi, je vois, sur le terrain, des écoles où on dit, par
exemple : On va prioriser certains élèves, certaines tranches d'âge d'élèves, par exemple les élèves du
préscolaire, par exemple les élèves de troisième cycle, donc, cinq,
sixième année pour qu'ils aient accès aux services professionnels au sein de
l'école. On dit, par exemple, dans une école : Bien, on va... Nous, nos
services, on les offre en priorité aux élèves de cinq, sixième année pour qu'ils puissent avoir un diagnostic avant de rentrer au
secondaire, parce que, sinon, ils n'auront pas de services. Et donc, là, il y a
des parents que, dans cette situation-là, leur enfant, eux autres, il est plus
jeune, il n'est pas en cinq, sixième année, ils ne peuvent pas avoir des
services à cause de ça, par exemple en orthophonie.
Puis je parlais très, très récemment, en fait
aujourd'hui, avec une maman qui nous dit que, juste cette année, elle, ça lui a coûté 7 000 $
d'orthophonie pour son enfant parce que, bien, l'orthophoniste qu'elle, elle
paie au privé, bien, l'école lui a demandé d'être présente pour faire le plan
d'intervention, on lui demande de rencontrer l'enseignant de temps en
temps. Donc, toutes ces rencontres-là, le parent doit le payer parce que
l'orthophoniste qui s'occupe d'offrir des services dans l'école, elle n'en
offre pas à sa fille, il faut qu'elle aille les chercher au privé. Est-ce que
ça, c'est une situation qui va être réglée? Est-ce que tous les enfants de tous
les niveaux scolaires vont pouvoir avoir accès aux services, ou ils vont encore
avoir des choix locaux, si je peux dire, de cibler seulement certains cycles?
• (17 h 10) •
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : L'objectif,
d'accord, c'est de revoir la formule de financement pour que les élèves qui ont
besoin d'un diagnostic... Un diagnostic, c'est important. On ne ne dira pas
qu'il n'y aura plus de diagnostics dans le réseau
scolaire, ce serait aberrant. Parfois, il faut vraiment connaître la difficulté
du jeune pour être capable de l'aider, mais
on va sortir de l'équation du financement la nécessité d'avoir une cote ou un
diagnostic. Donc, ça va certainement très grandement diminuer la
pression sur les professionnels, qui parfois reçoivent une demande et font un
diagnostic pour aider l'élève, mais d'autres fois, je dirais, sentent peut-être
une pression, ils utilisent une partie de leur temps pour faire un diagnostic
pour que le centre de services reçoive le financement. Donc, en changeant ça,
ça va libérer du temps. C'est ce que ça nous
dit, c'est ce que les gens nous disent, là. Les gens du réseau nous disent
qu'il va y avoir des gains importants. Ces modifications-là auront pour
effet de libérer du personnel professionnel du réseau scolaire des tâches
inhérentes au processus administratif pour leur permettre de concentrer leurs
efforts à offrir les services aux élèves HDAA et soutenir les enseignants.
Donc, beaucoup, beaucoup de temps, beaucoup, beaucoup d'heures de
professionnels vont être libérées, mieux utilisées. Moi, je pense que ça va
être un facteur d'attraction aussi pour les professionnels, parce que je pense
que, quand ils travaillent dans le réseau public, c'est pour aider les élèves,
pas pour travailler à la formule de financement, donc on va être capables
d'améliorer et de donner plus de services.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : Oui, donc, j'ai
compris que la prochaine année scolaire est une année de transition. Donc,
disons qu'à partir de l'année 2023 le nouveau modèle sera en vigueur. Je
vois les gens hocher de la tête, donc ce sera ça. Est-ce qu'à partir de l'année
scolaire 2023-2024 les élèves qui ont besoin de services au sein d'une école
vont pouvoir en recevoir gratuitement au sein de l'école, ou il y a encore des
élèves qui ont besoin de services qui vont devoir les payer au privé, qu'ils
aient un diagnostic ou pas?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Lorsqu'en plan
d'intervention avec les parents, mais aussi, habituellement, les ou
l'enseignant, la direction d'école, les professionnels de l'école disent qu'un
élève a besoin de services, c'est une recommandation de l'école, dans le plan
d'intervention, ce jeune-là doit avoir accès à l'orthopédagogie, mais il faudra
être capable de le donner à l'école. Exceptionnellement, comme je l'ai déjà
dit, l'école peut même acquitter la facture quand on va au privé. Mais plus on
va libérer du temps des professionnels, plus on va être à même d'offrir des
services, puis des services de qualité, ça veut dire plus d'heures de services
par élève, parce que donner du service, c'est une chose, mais en donner
suffisamment, c'est ça.
L'autre porte d'entrée pour assurer que les
services reçus répondent à la demande, c'est d'embaucher plus de monde, c'est ce que je disais tout à l'heure. Dans
les deux dernières années, et je ne compte pas cette année, 2021‑2022,
je n'ai pas encore les chiffres, mais on a ajouté
2 302 équivalents temps plein, donc c'est plus que ça,
2 302 personnes en comptant les professionnels et le soutien en
direct aux élèves.
Donc, embaucher plus de monde et libérer les
gens qui sont là des tâches administratives, vous allez voir une nette
augmentation des services...
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Labrie : Oui, bien là, ce
qui est exceptionnel, en ce moment, c'est que l'école paie elle-même quand le
parent doit avoir recours à des services au privé. C'est vrai que ça, c'est
très, très, très exceptionnel, c'est même des cas isolés, j'oserais dire. Par
contre, ce qui n'est pas exceptionnel, c'est que des parents paient eux-mêmes
la facture des services au privé. L'exemple que je viens de donner au ministre,
c'est le parent qui a payé le professionnel qui était assis autour de la table
pour faire le plan d'intervention puis qui le paie à chaque fois qu'il faut
qu'il se rende à l'école pour parler à l'enseignante. C'est ça, là, qui est
problématique dans le réseau. Je n'ai pas réussi à avoir une confirmation que
ça n'existerait plus, malheureusement.
Je veux revenir sur la question du plomb dans
l'eau. Tout à l'heure, j'ai demandé au ministre de me clarifier la directive
qu'il a donnée. Est-ce que tous les points d'eau non conformes vont être
corrigés, incluant ceux qui nécessitaient de laisser couler l'eau, ou est-ce
que c'est seulement ceux qui étaient condamnés?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : O.K.
Donc, j'ai quatre points, en quelques secondes, là. Juste pour préciser, parce
qu'on parlait, tantôt, des chimistes, il y a 30 chimistes qui travaillent
au centre d'expertise, lesquels ont travaillé. La directive...
Mme Labrie : ...
M. Roberge : Non, mais vous
voulez savoir, la directive, elle est partie en mars 2020. On va... Oui, il est
possible de devoir laisser couler l'eau une
minute aux fontaines et considérer que la fontaine est adéquate. Et il y a eu
et il y aura un autre rappel du ministère, à savoir que des travaux doivent
être faits pour l'été 2022.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Mme la députée.
Mme Labrie : La directive à
laquelle le ministre fait référence, qui date de mars 2020, il n'y avait aucun
«deadline» dans cette directive-là, parce que, quand on en a discuté aux
crédits le printemps dernier, le ministre m'a confirmé
qu'il n'avait pas donné de «deadline» aux centres de services scolaires. Là, il
y en a un nouveau «deadline», c'est l'été 2022, c'est bien ça, et
ça va être seulement pour les points d'eau qui étaient condamnés complètement. Est-ce que j'ai bien compris que les points d'eau
pour lesquels il fallait laisser couler l'eau, eux, ils n'ont pas de «deadline»
encore pour les corriger?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mais il faut faire
attention. D'abord, il y a eu des directives. On me confirme, ça a été dit aux
directions de centres de services que ça doit être fait pour l'été 2022. Et ce
que nous disent les experts du comité, c'est
qu'en utilisant le test on peut accepter de faire couler l'eau une minute avant
de prendre la mesure, et les fontaines d'eau
pour lesquelles on doit laisser couler l'eau une minute sont des fontaines
d'eau considérées conformes. Cependant, ce n'est pas trois, quatre, cinq
minutes, et après sept minutes, bien, il faut que la qualité de l'eau soit
conforme à la nouvelle norme.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.Mme la députée.
Mme Labrie : O.K. Donc, j'ai
bien compris que, malgré cette nouvelle directive, il y aura encore, l'automne
prochain, des fontaines d'eau sur lesquelles il y aura une affiche qui dit de
laisser couler l'eau, malheureusement.
Je vais amener le ministre sur la question du
transport scolaire. Il sait qu'il y a régulièrement des bris de service dans le
transport scolaire un petit peu partout au Québec, parfois des bris de service
ponctuels, une journée, deux journées,
parfois des bris de service de plusieurs semaines, parfois même de plusieurs
mois, parce qu'il y a une pénurie de personnel. Là, je ne veux pas que
le ministre m'explique la mesure qu'il a mise en place, le Programme d'aide
financière pour la rétention des conducteurs d'autobus scolaire — s'il
veut faire des vidéos pédagogiques, il les fera sur ses réseaux sociaux — je
connais cette mesure. Je veux lui dire que cette mesure ne fonctionne pas. Je
veux lui dire que j'ai échangé avec des transporteurs scolaires, qui me disent
que chaque fois qu'un chauffeur d'autobus les appelle pour leur dire qu'il va
quitter, ils essaient de les retenir en leur parlant de cette mesure :
Fais une couple de mois de plus, tu vas
avoir ton versement, ça se fait en trois versements, si tu restes encore un peu
plus longtemps, tu vas avoir tel montant. Et on me dit, en tout cas,
dans les Cantons-de-l'Est, que ce n'est jamais arrivé qu'ils réussissent à
retenir un chauffeur en utilisant l'argument de ce programme. Ça ne s'est
jamais produit, alors qu'ils essaient, à chaque fois, pour retenir le
chauffeur, d'utiliser cet argument, ça ne fonctionne pas. Est-ce qu'il va
bonifier le programme, ou est-ce qu'il peut
s'engager à augmenter le financement versé aux centres de services scolaires
pour qu'ils puissent octroyer des contrats avec des meilleures
conditions salariales?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : O.K. C'est un
dossier qui est préoccupant, ce n'est pas un dossier qui est réglé à
100 %. Ma collègue ne veut pas que je lui parle du
19,1 millions de dollars dans le programme, qui a été mis dans le
programme d'attraction et rétention. Je
pense que c'était quand même un bon programme, qui a été élargi aux berlines.
Au départ, ça concernait juste les chauffeurs d'autobus, maintenant ça inclut
les berlines. Je ferais attention aux mots «toujours» et «jamais», là,
elle dit : Ça n'a jamais été utile ou c'est toujours efficace. Souvent, la
vérité est quelque part entre les deux. Quand on met 19 millions dans un
programme, d'habitude, ça peut avoir un impact.
Ceci dit, il va falloir faire encore plus,
d'accord? Et je veux vous dire qu'on travaille sur une bonification, une
amélioration de ce programme-là parce que la pénurie de main-d'oeuvre n'est pas
terminée, on n'a pas traversé cette tempête encore, puis on veut préparer la
rentrée de septembre prochain en améliorant le transport des élèves. Donc, il y
aura un programme, là, qui est pratiquement complété, me dit-on, et qui viendra
en bonification. Puis là je ne pourrai pas vous en dire tellement plus, mais il
y aura une bonification, une amélioration de ce programme pour soutenir les
transporteurs puis surtout, bien, soutenir les familles pour améliorer le
transport.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Il vous reste 2 min 15 s, Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie :
Parfait. Bien, les mots «jamais», ce sont des mots que je cite, là,
d'Autobus des Cantons, qui me dit qu'eux autres, en tout cas, ce n'est pas
arrivé que ça fonctionne, d'utiliser cette mesure-là. Donc là, j'entends que
c'est le même type d'incitatif que le ministre veut bonifier. Est-ce qu'il va
persister sur la voie d'avoir ce type de programme parallèle ou est-ce qu'il
peut s'engager à bonifier les enveloppes prévues pour le financement de
transport scolaire, des enveloppes qui sont versées directement aux centres de
services scolaires?
• (17 h 20) •
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Écoutez, je ne peux pas dévoiler les modalités de la bonification. Ce que
je vous dis, c'est que le statu quo est une amélioration par rapport à ce qu'on
avait il y a deux ans, il y a trois ans. Ça avait... Il y avait eu un comité,
là, dans le précédent gouvernement, ils s'étaient rencontrés, ça avait débouché
d'un rapport. Après ça, ils avaient embauché un menuisier, il a fait une
tablette, déposé le rapport sur la tablette, ça a fini là.
On a reconsulté les partenaires
et on a donné suite au rapport. On a créé un programme qui est actif au moment
où on se parle, aujourd'hui, demain, la semaine prochaine, il y a des
chauffeurs d'autobus qui reçoivent des primes. J'ai de la misère à penser qu'il
y a des primes qui peuvent aller jusqu'à, je crois, 1 000 $ n'ont pas
d'impact sur un incitatif financier quand on est en pénurie. Je pense, ça a un
impact. Mais, je vous le dis, ce n'est pas suffisant, c'est pour ça qu'on veut
en faire un peu plus. On va annoncer les modèles tout prochainement.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée.
Mme Labrie :
Ce que je dis, c'est qu'au moment où ils décident de quitter, ce n'est
vraiment pas ça qui les retient. Évidemment qu'on en recrute quand même, mais,
quand ils décident de partir, ce n'est pas ça qui les retient. Le ministre
aurait dit... a dit récemment qu'il allait demander que le transport scolaire,
ça soit sur la liste de traitement simplifié du programme fédéral des
travailleurs étrangers temporaires. Souvent, les travailleurs étrangers
temporaires ne parlent pas français. Or, pour être chauffeur d'autobus et
pouvoir jouer son rôle adéquatement, notamment intervenir en contexte
d'intimidation, tout ça, il faut pouvoir parler français. Est-ce que la maîtrise
du français va être une exigence pour pouvoir occuper ce rôle?
La Présidente
(Mme Thériault) : En 15 secondes.
M. Roberge :
Bien, je pense que ma collègue soulève un bon point, là. Comme chauffeur
d'autobus, on ne fait pas juste... on ne conduit pas un camion avec de la
marchandise en arrière, hein, c'est des élèves. C'est les raisons que ça prend
des interactions. Ceci dit, ce n'est pas le ministère qui est employeur, mais
je pense que votre préoccupation est tout à fait pertinente.
La Présidente
(Mme Thériault) : Et je dois mettre fin à ce bloc d'échange.
Donc,
nous retournons du côté de l'opposition officielle. Vous avez un autre bloc de
19 minutes, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup. Alors, on va continuer sur le transport scolaire. M. le
ministre, 95 % des contrats de transport scolaire viennent à échéance au
mois de juin. Il y a déjà une pénurie de main-d'oeuvre, comme vous le savez,
pour les transporteurs, et leurs coûts d'opération ont explosé. Je parlais, pas
plus tard que lundi, avec certains chauffeurs. Au Saguenay, gazer c'est
2,52 $, là, puis on s'entend qu'eux, ils n'ont comme pas le choix, là. Je
comprends qu'il y a un plan de match pour électrifier le transport, on est tous
conscients de ça. Par contre, du propre aveu, là, même du gouvernement, demain
matin, on n'est pas capables de sortir des usines pour la flotte au complet,
même en trois ans, tous les autobus électriques pour les remplacer en trois
ans, et, du propre aveu du gouvernement, ça peut prendre sept à 10 ans.
Avant, il y avait ce
qu'on appelait une compensation du prix plancher. Donc, le ministère, disons...
je donne des chiffres à tout hasard, disons que le prix plancher, dans une
année, était fixé à 1,20 $, l'excédent était, à ce moment-là, compensé.
Là, puisqu'il y a eu l'annonce de la flotte électrique, il y a eu une
modification à cette entente bien avant la flambée des prix au niveau de
l'essence, bien avant la crise en Ukraine. Alors, a posteriori, là, en date
d'aujourd'hui, M. le ministre, ne croyez-vous pas qu'il serait à propos,
peut-être de façon temporaire, le temps que la crise se résorbe, puis la flambée
de l'essence peut-être... de revenir avec l'ancienne méthode de calcul avec le
prix plancher pour au moins permettre aux
transporteurs de couvrir leurs frais pour pas que, malheureusement, certains
d'entre eux... Puis il ne faut pas penser que c'est des compagnies qui
ont des grosses flottes, là-dedans il y en a qui ont un autobus, puis c'est la famille, là, qui conduit, là. Donc, est-ce que,
ça, on pourrait peut-être avoir une mesure transitoire plus réaliste
avec la réalité d'aujourd'hui, avec le prix de l'essence?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : ...parler
d'électrification puis les véhicules au diesel, il y a une aide à la transition
de 22 millions sur deux ans, quand même, pour l'électrification des autobus,
là. Ce n'est quand même pas rien, 22 millions sur deux ans, je
pense, c'est un bon coup de main.
La mesure précise dont ma collègue parle pour la
question du transport, pour le prix plancher, il y a eu un changement sur la
manière de financer, mais les fonds qui étaient autrefois ciblés directement
vers le transport ont été
réalloués — ils
n'ont pas été coupés d'aucune manière — dans
des règles budgétaires plus générales de financement aux centres de services scolaires pour qu'il y ait
plus de marge de manoeuvre. On est partisans d'une décentralisation. Il
y en a, des enveloppes qu'on appelle dédiées, protégées, mais il y a plus que
jamais des enveloppes qui sont par secteur
ou même des enveloppes qui sont... pour lesquelles les centres de services
scolaires ont la marge de manoeuvre, et ils ont, les centres de services
scolaires, cette marge de manoeuvre pour aider des transporteurs, si jamais
certains, là, sont en grande difficulté.
L'argent n'a pas été enlevé, il a été tout simplement mis dans une enveloppe
pour lesquels ils ont davantage de marge de manoeuvre. Ils ont la
possibilité de le faire, si jamais un transporteur est en grand besoin.
Mme Rizqy : Par contre,
l'enveloppe n'a pas été majorée. Et, vous savez, vous avez, au ministère de
l'Éducation, une mesure transitoire pour 2021-2022. Là, un, est-ce que vous
allez la reconduire et la bonifier? Parce qu'elle termine, là.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Écoutez, on est
tout à fait conscients... autant moi, je le suis, en tant que ministre et comme
député, là, j'ai, dans mon comté, comme vous l'avez tous, des transporteurs.
J'ai eu des contacts avec eux. J'ai reçu des
lettres. J'ai pris le temps de lire tout ça. Donc, c'est sûr qu'on va en tenir
compte, je vous dirais, dans le cas des règles budgétaires. On est en train de
les élaborer. Je ne peux pas les annoncer parce que, là, on est en train
d'achever les rédactions des règles
budgétaires, mais vous comprenez qu'on a besoin du transport scolaire, on a
besoin des chauffeurs, on a aussi
besoin de nos compagnies de transport puis on va prendre les moyens pour que
nos élèves soient transportés l'automne prochain.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : Merci.
Bien, moi, écoutez, c'est sûr qu'on est 100 % d'accord qu'on a besoin
d'eux, parce que, pour plusieurs parents, le matin, ce n'est pas tenable
d'avoir un enfant dans une école à 30 minutes, l'autre à 20 minutes,
puis, pour le travail, c'est aussi une question de conciliation
famille-travail-école. Alors, le transport scolaire aide les familles. Alors,
derrière les chauffeurs, c'est des familles qui sont desservies.
Puis je vous invite vraiment à regarder
l'ancienne mesure versus la nouvelle, parce que l'ancienne mesure puis la
nouvelle... la nouvelle était réfléchie avant la crise qu'on vit en ce moment.
Alors, peut-être que le juste milieu, c'est d'avoir une mesure transitoire
avec, peut-être, encore le prix plancher pour s'assurer que les plus petits transporteurs
soient capables d'absorber cette hausse à la pompe et, justement, d'aller
encore plus vite dans l'électrification. Puis, c'est sûr, ça va prendre plus
qu'un seul fabricant d'autobus pour être capables de fournir la flotte au complet, parce que, si on prend le
22 millions, aujourd'hui, un autobus électrique, là, c'est autour de
300 000 $, alors 22 millions, ça va vite, là, ça donne à
peine 73 autobus électriques. Alors, il faut vraiment aller un peu plus
vite, peut-être augmenter là-dessus.
Alors, vu que vous me dites que vous écrivez la
règle, je vous encourage, M. le ministre, de regarder puis de peut-être trouver
un chemin mitoyen entre l'ancienne et la nouvelle de façon temporaire, juste
pour qu'on soit capables de se rendre, justement, à cette électrification du
transport, parce qu'eux, dans leur cas, vous le savez, ce n'est pas un choix
d'avoir un véhicule lourd de transport, c'est leur gagne-pain, puis ça nous
rend bien service et surtout pour les parents pour le transport scolaire.
Alors, ça, je ne sais pas si vous voulez intervenir avant que je pose une autre
question, mais je vois que oui.
La Présidente (Mme Thériault) : Allez-y,
M. le ministre.
M. Roberge : Mon collègue a
parlé aux associations de transporteurs, comme on le fait, nous aussi, là, le
sous-ministre me le confirmait qu'on est en communication directe avec eux. On
sait qu'ils transportent ce qu'on a de plus
précieux, là, nos enfants. Puis je veux juste rappeler que la règle budgétaire
sur le prix plancher a tout simplement été fusionnée dans la règle
générale transporteur, il n'y a pas d'argent de moins qui est sorti du tout, du
tout, du tout. Donc, je pense qu'on aura les moyens. On va tenir compte des
préoccupations des transporteurs et des centres de services scolaires, là. Tout
ce monde-là nous parle un peu de la même chose. Pour les prochaines règles
budgétaires, on va voir quelle est la
meilleure façon. Puis je répète que, pour la pénurie de chauffeurs, on a fait
un programme qui est nouveau, qui est
innovant, des primes d'attraction, de rétention et on travaille à une
bonification, donc il y aura une annonce de quelque chose d'encore mieux
bientôt.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : Alors, on vous
écoutera, M. le ministre, lors de l'annonce.
Je vous ramène en février 2020. C'est un peu
loin. Rappelons-nous que le 21 février 2020, malheureusement, il y avait
une fuite de données qui a visé les enseignants. C'était assez important.
Initialement, on pensait que c'était environ
une cinquantaine de mille, finalement c'étaient 360 000 enseignants
visés, actifs et à la retraite. C'était énorme, c'était majeur. Par la suite,
il y a eu un comité qui a été créé avec plusieurs membres, et, non, je ne ferai
pas la liste parce que le temps est compté, mais je vous remercie, mais
je sais que vous la connaissez, la longue liste des gens qui sont dans ce comité, M. le ministre. C'est la fiche
CMN-4, annexe 3. Il n'y a eu qu'une seule rencontre dans la réponse que j'ai reçue, parce qu'on demande
les membres du comité puis le nombre de rencontres — on
marque les dates de rencontres, au
pluriel — par
contre, juste un petit picot pour le 25 mai 2021.
Alors, ma question,
elle est bien simple : Pourquoi juste une seule rencontre face à un fléau
aussi important?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
• (17 h 30) •
M. Roberge :
On peut vérifier. Ça, ça veut dire qu'il y a eu une rencontre à cette
date-là, ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas eu d'autres après. Je vais
vérifier s'il y a en a eu d'autres après. Mais le travail a été fait, puis,
bon, écoutez, je peux en témoigner, là, je
fais partie des enseignants dont les données ont supposément ou possiblement
été partagées, donc j'ai moi-même reçu les informations. Ça a été très bien
fait. J'ai reçu les courriels, j'ai pu m'inscrire sur le site. Donc, le travail a été fait. Mais on
me confirme qu'il y a eu plusieurs rencontres en 2021, 29 mars,
10 mai, 21 juin, 27 septembre, 8 novembre et, en
2022, 24 janvier. Donc, il y a eu d'autres rencontres, et le travail se
poursuit parce qu'on veut, bien sûr, soutenir puis faire le travail
correctement.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. Mme la députée.
Mme Rizqy :
M. le ministre, vous voyez ces cernes? Ça, c'est une fille qui, quand elle
reçoit ses cahiers de crédits, passe à
travers. Puis, quoi, on a reçu 15 cartables? Ça fait que, moi, quand on
pose des questions... parce qu'on a demandé le nombre de rencontres,
puis là, moi, la réponse — c'est les dates de rencontres, au pluriel — on en met juste une.
Là, je comprends qu'il y en a plusieurs. Peut-être, ce serait bien que... pour
les crédits, d'avoir des réponses qui
sont arrimées à ce que vous avez parce que, comme ça, ça m'éviterait de poser
la question, ça m'éviterait peut-être aussi des cernes. Alors, c'est correct.
M. Roberge :
À cet égard-là, écoutez, c'est parce qu'on travaille en continu, on
n'arrête pas une fois qu'on envoie l'information. Donc, vous aviez une date,
vous me posez la question : Y a-t-il d'autres dates? Je vous donne la réponse. Alors, vous ne pouvez pas me reprocher
de compléter l'information qui, manifestement, n'était pas parfaite.
Mais on travaille à... Écoutez, on essaie juste d'être transparents. On n'avait
pas toute l'information au moment où l'information vous a été envoyée. On en a
davantage, on complète, tout simplement.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci.
Mme Rizqy :
Il n'y a pas de problème, c'est juste que j'ai reçu lundi en après-midi les
cahiers, et je me suis mise... Parce que, vous savez, on les reçoit lundi, on
n'a pas beaucoup de temps pour se préparer. C'est moins que 48 heures pour être prêts. Donc, on est
plusieurs à rester au Parlement très tard pour se préparer face à vous puis
vous poser des questions, à vous. Alors, je suis un petit peu surprise
de ne pas avoir les mêmes réponses.
Mais, ceci étant dit,
la bonne nouvelle, parce qu'il y en a une, il y a eu des rencontres.
Maintenant, suite à ces rencontres, est-ce
qu'il y a une étude, un rapport, des pistes de réflexion, des pistes de
solution? Si oui, j'aimerais les lire, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
O.K. Bien, écoutez, ce que je vois ici... on bouge l'écran... Bon, écoutez,
le papier, il n'y a rien de mieux, personne ne va bouger mon écran. Les
discussions du comité, outre de référer, là, les enseignants qui peuvent avoir
été victimes aux instances qui protègent les données, c'est de trouver toutes
les orientations pour relever les défis des initiatives numériques. Il faut
optimiser les services puis s'assurer que ça ne revient pas. C'est ça, l'affaire, aussi. Donc, l'idée, c'est
d'améliorer le système, la robustesse du réseau pour ne plus que ça arrive,
pour avoir une meilleure sécurité des informations qui sont... qui
peuvent être personnelles puis qui pourraient être sensibles.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Rizqy : O.K. Donc, si je
comprends bien, on n'a pas encore le rapport? Pour être sûre d'avoir bien
compris.
M. Roberge : Je n'ai pas les
conclusions d'un rapport parce qu'il y a des travaux qui sont faits en
conséquence.
Mme Rizqy :
Et ce serait pertinent de l'avoir, parce que ça a quand même ébranlé le
réseau d'éducation, surtout qu'il y a eu un délai entre la fuite et le moment
de l'annonce. Donc, au moment que ça a été divulgué, il y a eu quand même un
délai. Donc, je pense que ça serait bien d'être en mesure de revenir au réseau
scolaire.
Toujours dans le
monde informatique, dans les renseignements généraux, la fiche G59, il y a
une question par rapport au niveau des
sous-ministres adjoints aux produits SAGIR. Alors, quand j'ai vu qu'il y avait
une personne qui travaillait sur SAGIR... Est-ce que vous avez
l'intention d'implanter SAGIR au ministère de l'Éducation ou aux centres de
services scolaires, là?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Non,
on travaille en intelligence numérique avec Mila et Ivado pour passer à la fois
à des tableaux de bord en direct puis à même de l'intelligence artificielle
pour faire des analyses prédictives puis soutenir les centres de services scolaires dans la lutte au décrochage, dans la
gestion des ressources humaines puis être capable d'avoir plus d'infos
en direct. Ça ne passera pas par SAGIR, tout ça.
Mme Rizqy : Et pour les centres
de services scolaires, est-ce qu'eux vont implanter SAGIR, ou ce n'est pas du
tout dans les cartons?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Écoutez, je vais
regarder, là, dans quelle mesure... mais je ne m'avancerai pas, je vais
attendre d'avoir la réponse finale là-dessus.
Mme Rizqy : C'est sage.
Parfait. Alors, là-dessus, je vais attendre d'avoir la réponse.
Je vais quand même continuer, M. le ministre.
Les renseignements généraux, à la question 6, il y a eu un cours
particulier d'enseignement de la langue anglaise. Est-ce que c'est pour une
personne ou c'est pour un groupe?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : J'ai mal saisi la
fin de votre question.
La Présidente (Mme Thériault) : Est-ce
que vous voulez dire où vous prenez votre information?
Mme Rizqy : Oui.
RG, question 6, annexe 1, page 2, cours particuliers d'enseignement
de la langue anglaise. Est-ce que c'est pour... un cours particulier pour une
seule personne ou c'était pour un groupe de personnes? Parce que ça a quand
même coûté 8 000 $.
M. Roberge : Écoutez,
je vais voir, là — c'est des questions très précises, est-ce qu'on a noté, en arrière? — de quoi on parle, précisément.
Mme Rizqy : Aucun souci, je
pose ce... En crédits, je... Parce que, souvent, on nous reprochait... des
fois, quand on n'est pas dans les crédits,
on est ailleurs, et moi, je me suis dit : Dans les crédits, vu que les
gens ont travaillé pour ça, je vais aller directement dans les crédits
poser des questions.
M. Roberge : Aucun
reproche sur la question. Juste dire qu'on essaie de répondre, là, on n'a pas
tout le détail.
Mme Rizqy : Parfait, pas de
problème. Si c'est possible de ventiler, à G24 A, la somme des billets de
spectacle, des billets de saison, des événements sportifs et culturels qui a
été achetée pour 5 740 $ pour 2021 et 2022, si c'est possible de nous les ventiler, on va les prendre, et ce
serait... quand ça va être prêt, il n'y a pas de souci. Je vais continuer
parce que j'ai comme plusieurs questions.
La Présidente (Mme Thériault) : Donc,
j'ai vu, aux signes de tête, que c'était oui.
Mme Rizqy : Est-ce que vous
voulez répondre?
M. Roberge : On prend en note
l'ensemble de vos questions.
Mme Rizqy : O.K. Là, je suis un
petit peu surprise à la question 2, annexe 1, page 3,
Démystifier les contrats et les ententes de
services au ministère de l'Éducation. Il y a des formations pour démystifier
les contrats et les ententes de services au ministère de l'Éducation?
C'est si compliqué?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Encore une fois,
on est dans une question très précise. Dans le fond, vous êtes dans les menues
dépenses, puis là vous trouvez le titre d'une des formations qui a été offerte.
Il faudrait qu'on fouille pour savoir dans quel cadre, qui l'a suivi, le plan
de cours. On va essayer de trouver ça, là.
Mme Rizqy : D'accord. Pis
j'aimerais aussi savoir c'est quoi, la formation Habiletés politiques et
influence. Ça, ça m'intéresse.
M. Roberge : Je
vous confirme que je n'ai pas suivi personnellement cette question-là.
Peut-être, je devrais, mais je...
Mme Rizqy : Moi, je la
prendrais, la formation. Je suis très étonnée parce que, tu sais, c'est le
ministère de l'Éducation.
Il y a aussi une formation
qui m'a fait sourire, Sens politique. À l'Université Laval, il y a une
formation pour les fonctionnaires du ministère de l'Éducation pour développer
le sens politique?
M. Roberge : Encore une fois,
on prend vos questions en note, là. Vous me sortez les choses dans le menu
détail. Ça ne veut pas dire que les questions ne sont pas pertinentes, ce n'est
absolument pas ce que je dis, c'est juste que
c'est le genre de choses qui sont très précises. On va essayer de voir si on
peut répondre correctement à vos questions. Mais je vous confirme, si
c'est de savoir si j'ai pris des cours à l'Université Laval sur le sens
politique, non, j'ai fait éducation à l'UQAM, administration, quelques cours,
puis Université de Sherbrooke en administration scolaire.
Mme Rizqy : C'est des très bons
programmes de part et d'autre.
À EDUC-22, je suis un peu surprise, parce que,
là, il est question du projet de loi n° 40, qui a été adopté, et on veut
savoir, au fond... Parce que la question a été posée lors de l'étude de cette
loi, qui est maintenant en vigueur. Vous,
vous faisiez ce gros changement puis vous disiez : C'est sûr qu'on va
économiser de l'argent, on va économiser de l'argent. Puis nous, on vous a demandé, à l'époque : Bien, O.K.,
mais combien ça va coûter, aussi, faire ce changement, partir de commissions scolaires à centres de
services scolaires? Parce qu'il faut changer de lettrage, il va falloir changer
les cartes d'affaires, il va y avoir aussi les devantures qui vont devoir être
refaites, et tout ça. Et on pose la question, puis le ministère nous répond que
vous ne détenez pas cette information. Aucun financement n'a été accordé pour
les services scolaires pour les coûts reliés à ces changements, le cas échéant,
donc c'est les centres de services scolaires qui ont absorbé la facture de ces
changements-là.
Mais moi, je voulais savoir comment qu'on peut
savoir qu'on fait des économies si on ne met pas la colonne des dépenses, parce que... je suis fiscaliste,
puis souvent, tu sais, j'ai mes dépenses, mes gains, puis après ça j'ai gains
nets, pertes nettes, mais j'ai besoin de la colonne des dépenses pour faire ça.
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme Thériault) : Et
vous avez 15 secondes pour répondre, M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Bien, je sais
qu'il y a eu plusieurs formations, mais c'était souvent donné à l'interne par
les sous-ministres et leurs équipes, qui ont conçu des formations, qui ont animé
des formations auprès des directions générales puis des membres des conseils
d'administration. Il y a eu aussi l'ENAP qui a travaillé, au départ, sur les
formations, et on y reviendra.
La Présidente (Mme Thériault) : Et
ça met fin, malheureusement, je n'ai plus de temps.
Donc, je dois aller du côté de la députée de
Joliette pour votre bloc. Mme la députée, vous avez
14 min 13 s.
Mme Hivon : 14 minutes?
La Présidente (Mme Thériault) : 13 secondes.
Mme Hivon : Oui. Merci, Mme la
Présidente.
Donc, le ministre va convenir avec moi que le
transport scolaire, c'est prévu comme un service dans la Loi sur l'instruction
publique. Donc, j'imagine qu'il est d'accord avec moi que le transport
scolaire, c'est un service qui est prévu à la Loi sur l'instruction publique.
Alors, je voudrais juste porter à son attention qu'il y a énormément de
ruptures de service depuis des mois dans le transport scolaire. Je n'ai pas une
revue exhaustive de toutes les régions du Québec, mais je vais lui parler de ma
région, j'ai sorti les données en date de lundi. Donc, pour la commission scolaire des Samares, dans le nord de Lanaudière,
14 parcours étaient annulés... commission... centre de services scolaire
des Affluents, même chose, il y en avait 14 d'annulés.
On me rapporte que, depuis le début de l'année,
il y en a plus de 2 000, parcours, donc trajets-jour, qui ont été
annulés à la commission scolaire des Affluents. Vous vous imaginez? Commission
scolaire des Samares... je dis «commission scolaire»... centre de services
scolaire des Samares, plus de 3 000.
Moi, là, à toutes les semaines, j'ai des parents
qui m'appellent paniqués parce que leurs choix, c'est soit de ne pas aller
travailler, c'est soit de garder l'enfant à la maison, parce qu'il y a des distances
incroyables dans le nord de Lanaudière, il peut y avoir des 45 minutes de
route à faire.
Donc, je veux savoir qu'est-ce que le ministre a
en tête pour dédommager les parents, les familles qui sont aux prises... Il y a
des gens, là, ça dure deux puis trois semaines, il n'y a pas de chauffeur, il
n'y a pas de service : Désolé, on ne
peut pas offrir. Est-ce que le ministre a en tête une manière de dédommager les
familles qui sont pénalisées, qui n'ont pas droit au service?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Oui, écoutez, on
n'est pas dans une optique de dédommagement des familles. Par contre, c'est
déplorable, on va se le dire, là, la pénurie de main-d'oeuvre, ça a des
conséquences graves dans plein de secteurs au Québec, mais, dans le milieu
scolaire, c'est très grave, puis c'est pour ça qu'on prend beaucoup de gestes,
qu'on pose beaucoup de gestes, qu'on prend beaucoup d'actions. On ne peut pas
avoir des écoles où il n'y a personne dans la classe puis on ne peut pas
accepter que, sur une grande période, il y ait des élèves qui ne soient pas
transportés. Sincèrement, on y travaille. C'est pour ça que, depuis le départ,
on a travaillé pour mettre en place un programme. On
pensait vraiment que ce programme-là répondrait aux besoins. En fait, on a mis
en place les recommandations du comité. On a travaillé avec les transporteurs,
on a travaillé avec les syndicats puis on a mis en place un programme qui
allait vraiment dans le sens du comité, c'est quand même un montant de
2 000 $ par conducteur d'autobus. Ça n'a pas eu tous les effets
escomptés, on va s'ajuster. On ne va pas... je ne vais pas dire : Ça
continue l'an prochain, là, on va s'ajuster. Je suis d'accord avec la collègue.
Mme Hivon : O.K. Les
représentants, là, je veux juste dire qu'à l'époque ils avaient dit que ça
prenait au moins un minimum de 4 000 $. Donc, on peut dire qu'ils se
sont entendus, mais ce n'était pas du tout le chiffre de 2 000 $.
Mais moi, je veux vraiment savoir... le ministre de l'Éducation, lui, il est
ministre... Il y a des familles qui n'ont pas le service pendant des jours et
des jours. Il y a une rupture de service pendant des jours. Est-ce que le ministre ne pense pas, avant qu'il y ait un
recours collectif, que ce serait une bonne idée de dire : On va accompagner,
on va donner des budgets aux commissions scolaires pour qu'il y ait de l'argent
qui puisse descendre vers ces familles-là pour qu'elles se regroupent, qu'elles
paient des taxis puis qu'elles fassent du covoiturage, mais qu'elles soient
dédommagées, soit pour les heures de travail qu'elles manquent, pour les
personnes qu'elles doivent engager? Je veux dire, il faut trouver une solution,
ça n'a aucun sens de priver des enfants de l'éducation publique pendant des
jours, là. Ce n'est pas des blagues, ce que je vous dis, là, 14 trajets
annulés juste lundi dans le nord, 14 dans le sud de Lanaudière. C'est comme ça
à tous les jours, les gens sont paniqués. Donc, c'est quoi, la solution du
ministre? Qu'est-ce qu'on dit à ces parents-là?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : C'est une
situation qui est grave, d'accord, on va le reconnaître. Il y a des solutions,
aussi, qui sont déployées à l'intérieur du réseau. Je vais vous donner quelques
exemples. Je pense, par exemple, au doublage des
circuits. Il y a des centres de services scolaires qui limitent les dommages
lorsque les chauffeurs sont absents. Donc, ça permet d'offrir les
services en utilisant des parcours, des places résiduaires... qui sont
résiduelles, pas résiduaires, résiduelles
dans d'autres circuits. Il y a aussi... au Lac-Saint-Jean, ils ont présenté,
avec les parents, des plans d'urgence pour prévenir les bris de service.
Mais je sais qu'il y en a, quand même. Je comprends que...
Mme Hivon : C'est que, M. le
ministre, je comprends qu'il peut y avoir des solutions, mais, quand il n'y en
a pas, de solution, puis qu'il n'y en a pas, de chauffeur, puis que c'est
annulé jour après jour, moi, je pense que le ministre de l'Éducation... C'est
un service qui est prévu à la Loi sur l'instruction publique. Quand tu vois
qu'il y en a des milliers dans un seul
centre de services scolaire depuis le début de l'année, je pense que le
ministre a une responsabilité d'agir. Donc, je l'implore d'agir pour ces
familles-là, qui ont toutes sortes de conséquences, et, au bout du compte,
c'est soit les parents qui paient le prix, monétairement, de ça ou les enfants
qui paient le prix de ne pas pouvoir aller à l'école, et je ne pense pas qu'on
peut se permettre ça au Québec. Donc, j'invite le ministre à vraiment venir
accompagner, donner des montants aux commissions scolaires... aux centres de
services qui sont touchés. Je ne vois pas qu'est-ce qu'on a d'autre comme
solution. À moins que le ministre me dise que ce n'est plus un service qui est
prévu à la Loi sur l'instruction publique, mais, aux dernières nouvelles, c'est
toujours là.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, le service
de transport, c'est un service extrêmement important, on est tous les deux
d'accord. On traverse une crise, au Québec. La pandémie, on ne l'avait pas vue
venir. La pénurie de main-d'oeuvre, on l'avait anticipée, d'une certaine
manière, parce que dès 2018‑2019, au début, début, avant la pandémie, on avait
mis en place le comité pour anticiper les problèmes. Mais, quand la pandémie
est arrivée puis qu'elle a vraiment accentué la pénurie de main-d'oeuvre, là,
par exemple, ça a débordé, avec les conséquences qu'on voit aujourd'hui.
C'est pour ça qu'on ne reste pas passifs en
disant : Ah! c'est dommage. Au contraire, on est proactifs puis on arrive
avec des solutions très, très prochainement. Comme je l'ai dit tout à l'heure,
on arrive avec des solutions très prochainement. On n'est pas en train de dire
que ce n'est pas grave, on n'est pas en train de dire que ce n'est pas correct,
on n'est pas en train de dire que les solutions ont tout réglé, on arrive avec
quelque chose.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Hivon : J'y viens, aux
solutions pour le futur, mais moi, je veux que le ministre ait des solutions
pour les gens qui sont pénalisés depuis la
rentrée scolaire de toutes sortes de manières, parce que c'est intenable, au
Québec, de permettre que des élèves
ne fréquentent pas l'école parce qu'il n'y a juste pas d'autobus scolaire ou
que des parents manquent le travail parce qu'ils doivent faire des
heures de transport scolaire.
Justement, parlons-en, d'avenir. Là, la grande
inquiétude, c'est, évidemment, la rentrée scolaire, c'est de conclure des
nouveaux contrats avec les transporteurs scolaires, certains qui demandent
20 %, 25 %, 30 %, 35 % de plus
à cause de tous les facteurs qu'on imagine — la
pénurie, les salaires qui augmentent — parce qu'ils sont extrêmement mobiles,
hein, les chauffeurs, ils ont leur catégorie 2, ils peuvent aller sur le
camionnage, il y a de la pénurie partout. Donc, j'imagine que le ministre va
réaliser qu'il va falloir bonifier substantiellement le financement. Augmenter
les primes, c'est une chose, mais il faut donner du financement nettement
bonifié aux centres de services scolaires pour qu'ils puissent conclure les
ententes, parce que, là, en ce moment, il y a de la panique. Donc, est-ce que
le ministre s'engage à
bonifier de 30 % les enveloppes qui vont être données aux centres de
services scolaires pour les prochaines ententes?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je ne m'engagerai
pas sur un pourcentage ou un montant ici, en commission, mais je m'engage à ce
que les programmes pour combattre la pénurie de main-d'oeuvre soient bonifiés,
soient améliorés. Puis, comme je l'ai dit tout à l'heure, il existe des
programmes qui sont là, il y a plus de 22 millions de dollars en deux ans pour faire la transition vers les
véhicules électriques. Il y a aussi du financement pour le transport scolaire,
qui, avant, était divisé en plusieurs petites enveloppes. Là, il est
regroupé en une enveloppe, ça donne plus de marge de manoeuvre. Et puis vous verrez, là, lors du prochain dépôt des règles
budgétaires, des initiatives qu'on va prendre, parce qu'on veut assurer
une belle rentrée l'an prochain.
• (17 h 50) •
Mme Hivon : Puis l'autre chose que
j'invite le ministre à regarder, c'est que le financement n'est pas le même. Il y a comme une base historique du
financement pour différentes régions du Québec, et, nous, dans notre région,
c'est particulièrement grave parce que le financement historique, il se situe
en bas par 20, 30 millions, par exemple, par rapport à d'autres
régions, alors qu'il y a un boom démographique.
Donc, comme
on l'a vu en santé, il y avait des iniquités entre les régions. Je l'invite à
vraiment se pencher là-dessus parce que la base historique ne passe plus
le test de la réalité. C'est ce qui fait que, dans Lanaudière, on a des
2 000, 3 000 trajets qui ne se sont pas faits depuis l'automne.
Je ne pense pas que notre population, comme la population de d'autres régions
qui est aux prises avec ça, devrait être pénalisée parce qu'il y a un retard
dans l'actualisation des bases historiques.
Maintenant, je voudrais passer à la question des
services de garde en milieu scolaire. Donc, le ministre... je pense que c'est
en février, donc, on a vu l'entrée en vigueur, là, d'un nouveau règlement.
Malheureusement, les gens du terrain nous disent que les avancées qu'on
espérait ne sont pas au rendez-vous. Je ne ferai pas le tour de tous les
enjeux, mais je veux lui parler du manque d'encadrement pour la gestion du
budget, c'est une problématique récurrente. Donc, on sait que, les services de
garde scolaires, les parents paient pour ça. Or, ce que l'on voit, c'est que
les directions font parfois des ponctions dans ce budget-là parce qu'elles sont
mal prises pour dépenser ailleurs. Est-ce que le ministre va mettre une règle
claire pour dire que ce n'est pas possible, d'autant plus que, évidemment, ce n'est pas de l'argent public uniquement qui est
là-dedans, c'est des parents qui paient pour le service? Donc, est-ce
qu'il trouve ça acceptable qu'on permette encore de transférer ces sommes-là?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, je veux
juste dire un mot sur les frais qui sont chargés aux parents. On a quand même modifié les frais qui sont chargés aux parents de
manière à réduire les frais puis à assurer une équité. Il y avait vraiment
de grandes, grandes, grandes disparités.
Ensuite, sur les règles budgétaires, il y a
plusieurs questions, des fois, des études des crédits sur ce qui a été fait,
mais on anticipe les règles budgétaires. Vous comprenez que je ne peux pas
toutes les rendre publiques ici, d'abord parce qu'elles ne sont pas encore
déposées, ensuite parce qu'il y a encore des discussions avec le réseau. Mais ce que ma collègue m'a dit, je l'ai entendu,
je l'ai entendu du réseau, je l'ai entendu des parents, aussi, qui demandent
des modifications pour, je vous dirais, revoir la façon dont les fonds sont
alloués puis peut-être protéger les sommes des services de garde. Donc, on
tient compte de tout ça, là, lorsqu'on révise les règles.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Il vous reste trois minutes, Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : J'espère que le
ministre comprend à quel point c'est important. Les services de garde
scolaires, là, ce n'est plus juste un appoint, il y a des enfants qui passent
des heures par jour là, donc la qualité doit être
au centre, on s'en est déjà parlé, mais il faut préserver les montants qui y
sont dédiés. C'est comme un détournement de fonds parce que les parents
paient pour ce service-là, mais l'école prend de ces sommes-là pour les
attribuer à d'autres services, alors évidemment que la qualité en pâtit, évidemment
que ça fait que les parents n'ont pas le service auquel ils devraient
s'attendre et pour lequel ils paient.
Donc, moi, je m'attends à ce que le ministre
mette une fin claire à cette pratique-là, qui ne tient pas la route. Puis
j'espère qu'il va mettre le cap vraiment sur la qualité, aussi, dans les
locaux, parce qu'on sait ce qu'on vit en ce moment, et donc, souvent, c'est les
services de garde qui pâtissent et puis qui se retrouvent dans des locaux tout
à fait inadéquats. Donc, j'aimerais ça que le ministre prenne un engagement à
cet effet-là, que ça ne sera plus possible, dans
l'avenir, de détourner des sommes qui doivent aller aux services de garde pour
les mettre ailleurs à l'école. C'est trop important.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, comme je
l'ai dit, il faut faire attention au détournement, là, parce que, tu sais, ça
reste de l'argent qui va à l'école au bénéfice des élèves pour remplir la
mission de l'école. Le service de garde fait à la fois partie de l'école et en
même temps est un organisme indépendant. Donc, on peut comprendre aussi qu'il y
a du matériel qui est utilisé, le dîner, pendant le
dîner, mais, en même temps, qui est utilisé après l'école, avant l'école. Il
n'y a pas... ce n'est pas étanche, d'une certaine manière. Je me souviens
que... je veux dire, comme enseignant, je descendais avec mes élèves, je
fréquentais les locaux, parfois on utilisait le matériel, donc il faut faire
attention quand même.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci. Merci. Le temps va à la députée de
Joliette, allez-y.
Mme Hivon :
Je comprends qu'il n'y a pas d'engagement, mais j'espère qu'il va y
réfléchir puis qu'il va changer son fusil d'épaule et prendre un engagement et
changer les choses.
Dernier point, je
veux venir sur les conditions d'emploi et la reconnaissance des directions, des
directeurs et directrices d'école. Donc, on peut tous se réjouir qu'il y ait eu
une bonification pour les conditions de travail des enseignants, mais le ministre n'est pas sans savoir que ça a un impact
direct sur le recrutement, la capacité de recrutement des directeurs, parce qu'au maximum de l'échelle
des enseignants, les enseignants font plus que les directions d'école.
Alors, est-ce que le ministre va mettre sur pied un programme clair de reconnaissance?
Est-ce qu'il va bonifier les conditions d'emploi pour qu'on soit encore
capables d'avoir des directions d'école dans nos écoles? Parce qu'en ce moment,
il y a là aussi un énorme enjeu.
La Présidente
(Mme Thériault) : En 30 secondes, M. le ministre.
M. Roberge :
Ça va vite, ça va vite. Bien, c'est vrai qu'il y a une pénurie aussi.
Écoutez, ça touche tout le Québec, donc, ça touche les transporteurs, ça touche
les services de garde, ça touche les enseignants, ça touche les directions
d'école. Il faut faire attention, les directions d'école, en ce moment, veulent
voir leur rémunération augmenter, mais les discussions sur la rémunération, ce
n'est pas une négociation à proprement parler. Les discussions sont,
évidemment, pilotées par le Trésor, c'est une évidence, mais elles sont, je
dirais, à la remorque de ce qui s'est passé avec les enseignants. Donc, au
moment où on se parle, on sait qu'il va y avoir un rattrapage.
La Présidente (Mme Thériault) : Je
n'ai plus de temps. Je n'ai plus de temps, malheureusement, M. le ministre, le bloc est terminé.
Donc, je me tourne
maintenant du côté de l'opposition officielle. C'est votre dernier bloc,
19 minutes à votre disposition, un petit peu moins de 19 minutes.
C'est à vous.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Alors, c'est notre
dernier bloc, M. le ministre, je vais m'ennuyer. On s'était déjà parlé de
L'École ouverte, le site Web, puisque la pandémie nous a quand même obligés à
se tourner vers le télé-enseignement. Il y a eu des sommes qui ont été
investies pour, justement, aider les parents et les élèves à pouvoir suivre
leur formation à distance à partir de la maison, même de façon autonome. Puis
là je suis allée voir, le site Web, à la fiche G25, c'est indiqué
2,6 millions de dollars pour l'année 2021-2022, mais je ne
trouve pas de contenu éducatif. Je trouve des hyperliens
vers d'autres matériels comme : Comment
apprendre à la maison, Défi
#jeunesse2030, concours Opti-Math. Alors, est-ce qu'il y a du contenu?
Parce que je suis pas mal persuadée qu'il y avait eu des sommes qui avaient été
allouées pour faire des capsules, puis moi, je m'attendais à les retrouver sur
le site du ministère, sur le site de L'École
ouverte pour que, justement, si jamais un enfant ne peut pas être à l'école
pour x raison, bien, à tout le moins, il peut quand même continuer ses
apprentissages à distance, puisque les sommes ont été investies, là.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Je comprends mal la
question. Vous dites que vous avez le montant. Vous me demandez s'il y a
du contenu qui a été fabriqué spécifiquement pour L'École ouverte?
Mme Rizqy :
Oui, parce qu'il y a eu des sommes. Cette année, c'est 2,6 millions,
mais les années précédentes, c'était plus que ça, là, qui a été alloué pour
développer des capsules Web d'apprentissage. L'an passé, les sommes étaient plus importantes, parce que,
justement, on était en virage obligatoire numérique à cause de la pandémie.
Alors... puis c'est une bonne chose, puis moi, je suis très contente, parce que
c'est parfait, là, qu'on ait ce matériel-là de... tu sais, comme, contre
mauvaise fortune bon coeur, qu'on dit, hein? Alors, c'est juste que je suis
étonnée de voir qu'aujourd'hui ça me donne juste des hyperliens. Alors, je me
demande : Est-ce qu'elle est peut-être quelque part d'autre... les
capsules, puis que, si elles existent, est-ce qu'on est capables de les
répertorier puis les mettre sur le site Web? Au moins, ça va être fort utile,
là, pour la suite des choses.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : O.K. Alors, un peu
d'information sur les coûts, pour le site. Alors, on me dit que, pour L'École
ouverte, l'entente de services avec l'Université de Montréal vise le
développement et l'hébergement de la plateforme. Pour 2021-2022, les
dépenses pour le développement, l'hébergement et les mises à jour, elles se
sont élevées à 2,8 millions. Ensuite,
il y a des ressources éducatives numériques. Les ressources éducatives
numériques se sont élevées à 2,6 millions.
Je vais demander la ventilation ici, là, à savoir... voilà, puis je vais
revenir avec des détails, mais est-ce que je peux répondre à une
question que vous avez posée tout à l'heure pour laquelle j'ai une réponse?
Mme Rizqy : Oui,
juste revenir là-dessus.
M. Roberge : On va trouver la
réponse pendant que je réponds.
Mme Rizqy : Pas
de problème. Non, mais attendez, je veux continuer juste là-dessus parce que
c'est quand même assez important. Je vous donne un exemple concret,
secondaire, deuxième année de secondaire, mathématiques, ressources à
découvrir, il n'y a aucune ressource, il n'y a aucun contenu mathématique, il
n'y a pas de capsule. Un petit peu comme,
rappelez-vous, là, la classe à Marie-Ève, qui a été très, très populaire durant
le temps de la pandémie. Rappelons-nous aussi que le centre de services
scolaire Beauce-Etchemin ont déjà eux-mêmes des cours en ligne de disponibles. Alors, je m'arrêtais à
2,6 millions de dollars pour maintenir un site Web, là. Moi, c'est un
petit peu comme Le Panier bleu de l'éducation, là, si c'est juste des
hyperliens.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je
vais attendre qu'on me donne les informations, mais je vais attendre qu'elles
soient validées.
Je veux revenir sur une question de tout à
l'heure, parce que, bon, tout à l'heure... des fois, on n'est pas capables de
tout répondre. Il y en a qui vont être déposés sur le site, il y en a qui sont
là. Tout à l'heure, ma collègue parlait des
projets de construction, agrandissement en disant : C'est dans quels
comtés, c'est où? J'ai quand même une liste de projets d'écoles qui ont
été acceptés dans des comtés qui ne sont pas les comtés qui appartiennent à la
partie gouvernementale, donc je veux le mentionner. Donc, il y en a dans une
école primaire de Westmount—Saint-Louis,
une autre école dans Anjou—Louis-Riel,
une école dans Saint-Henri—Sainte-Anne, une école dans Pointe-aux-Trembles, une école dans Mont-Royal—Outremont, une école dans
Marquette, une école dans LaFontaine.
Mme Rizqy : ...à
déposer ce tableau pour voir si c'est le même tableau que moi, m'a été remis,
alors, comme ça, je pourrais le comparer.
• (18 heures) •
M. Roberge : On pourra le
déposer. Il me reste quelques lignes : une école dans Bourassa-Sauvé, une
autre dans Rosemont, une dans D'Arcy-McGee, une dans Maurice-Richard, une dans
Saint-Laurent, une dans Rosemont, une autre dans Mont-Royal—Outremont. Donc, c'est assez évident, là, qu'on répond aux
besoins des élèves.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre, est-que c'est possible d'envoyer par voie électronique le document
que vous souhaitez déposer, s'il vous plaît?
M. Roberge : Je le demande. Je
le demande.
La Présidente (Mme Thériault) : Parfait.
Merci.
Mme Rizqy : ...avec les
40 projets de cette année, avec les réponses que vous m'avez fournies.
Alors, moi, ça va me faire plaisir, si jamais il y a des réponses
additionnelles à ce que moi, je reçois, ça va me faire plaisir de rectifier
votre tableau. Mais moi, je travaille avec ce que moi... ce que je reçois de
votre part. Alors là, je suis contente de lire un nouveau tableau, ça va me
faire plaisir.
Maintenant, je vous amène ailleurs, parce que
c'est mon dernier bloc. Est-ce que vous avez eu les réponses pour les
antécédents judiciaires A, B, C et D?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Pas encore.
Mme Rizqy : Parfait.
Donc, prochaine question, écoles à ciel ouvert, vous connaissez ça, c'est aller
à l'extérieur, on sort des murs. C'est très apprécié chez les jeunes puis chez
les enseignants qui y participent. Est-ce que vous, vous êtes pour, M.
le ministre?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Est-ce qu'on est
favorables avec les écoles à ciel ouvert, vous dites?
Mme Rizqy : Oui.
Le concept, au fond, d'école à ciel ouvert, c'est lorsqu'on va à l'extérieur,
soit, par exemple, apprendre en
nature. Il y a eu plusieurs topos de journaux qui relataient l'expérience des
élèves, mais aussi des enseignants, et j'aimerais savoir si vous, vous
êtes pour l'école à ciel ouvert.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bon,
je pense que le rôle du gouvernement, c'est de donner les outils aux
pédagogues, de donner les outils aux équipes-écoles, il ne s'agit pas de
savoir si le ministre aime telle ou telle pédagogie. On a déjà eu ça. Je pense que... Moi, je
reconnais pleinement la compétence des équipes-écoles et les enseignants, c'est
eux, les experts en pédagogie. On l'a fait inscrire dans la loi, en
toutes lettres, dans la Loi sur l'instruction publique. C'est une première, une
importante mesure de valorisation. Il y a des équipes-écoles qui nous demandent
ce qu'on appelle des classes extérieures,
pour être capables de sortir puis d'apprendre sans s'asseoir par terre, sans
s'asseoir dans le gazon, puis on a répondu favorablement.
On a des budgets assez importants, d'ailleurs,
pour développer puis retaper des cours d'école. Et, très souvent, dans les
projets des cours d'école faits par les équipes-écoles, approuvés par les
conseils d'établissement, sur lesquels siègent au moins la moitié des parents,
bien, il y a des classes extérieures, ça nous fait plaisir d'accepter ça, mais
il ne s'agit pas d'un effet de mode puis que, là, le ministre dit : Bon,
bien, tout le monde doit aller faire les classes extérieures.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : C'est que vous avez
raison de dire qu'on doit faire confiance à l'autonomie professionnelle des
enseignants, mais je voulais savoir si on pouvait compter sur votre appui pour
faire changer une règle, parce que le 8 mars 2022, donc, récemment, il y a
eu un article, dans Radio-Canada, sous la plume de Mme Despatie, où est-ce que
les élèves, les enseignants disent : On adore l'expérience, ça porte
fruit, mais ils ont une difficulté, et je cite M. Daigle, Patrick Daigle :
«Il y a une iniquité de financement dans le réseau scolaire. Si le cours
d'éducation physique ne se fait pas dans le gymnase, il ne fait pas partie du
budget de l'école. Il n'y a pas de budget spécifique pour ça.» Donc, malheureusement, c'est que, si l'école, l'enseignant,
les élèves veulent justement pratiquer ça à l'extérieur, bien, ça ne
rentre pas dans le budget.
Alors, si d'aventure vous allez de l'avant puis
vous dites : Effectivement, je vais respecter l'autonomie professionnelle,
est-ce qu'aujourd'hui vous prenez l'engagement à changer cette règle et de vous
assurer que... que ce soit à l'intérieur du
cours d'éducation physique ou à l'extérieur, pour respecter la volonté de
pouvoir aller de l'avant avec l'école à ciel ouvert, de permettre un
allègement sur cette règle budgétaire?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, je vais
vérifier, là, d'accord, parce que... Je vais vérifier, parce que je ne pense
pas qu'il faut mal financer de l'équipement
sportif si c'est pour être l'autre côté du mur, c'est-à-dire dans la cour
d'école, versus à l'intérieur, dans le gymnase, il faut soutenir les
enseignants qui font ce choix-là.
Mme Rizqy : Ce n'est pas
juste... Ce n'est pas dans la cour d'école, c'est : on sort carrément de
l'école, on s'en va dans un boisé, on s'en
va dans des terrains inconnus de ski de fond, on s'en va dans la nature, dans
une montagne, puis des fois ça prend même du transport. Ça, là, c'est
vraiment un beau projet. Je vais vous envoyer l'article, puis en espérant voir
votre appui. Mais là, vu que le temps file, je vais aller à une autre question.
Vous n'est pas obligé d'avoir l'engagement
ce matin, là, cet après-midi. Vous n'êtes pas obligé de prendre l'engagement,
je vous envoie l'article, puis
j'aimerais ça qu'on s'en reparle, parce que je pense que c'est vraiment quelque
chose de magnifique, qu'on peut aller plus loin.
Là, maintenant, je vous amène à Chic-Chocs.
Chic-Chocs, c'est la députée de Gaspé qui vous a interpelé sur ce sujet
vraiment important; moi, dernièrement, ça fait quelque temps que j'ai une
enseignante, aussi, qui m'écrit à ce sujet,
et je sais qu'on vous a demandé de faire un diagnostic de qu'est-ce qui se
passe au centre de services scolaire Chic-Chocs. Est-ce que vous vous
êtes penché là-dessus? Et, si oui, est-ce qu'on a maintenant un diagnostic?
Parce que ça date, quand même, de l'an
passé, et, même en octobre, il y a une demande de suivi qui a été faite par la
députée de Gaspé. Alors, je pense que c'est assez important, parce qu'on
parle de relations de travail, de climat toxique, et je crois que c'est important qu'on fasse un suivi là-dessus, parce que, si
on commence à perdre des enseignants, on n'est pas plus avancés, là.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Sur Chic-Chocs, je
vous reviens, mais on continue de les accompagner, au moment où on se parle,
là, on me dit que ça va beaucoup mieux.
Je veux répondre à la question, aussi, sur les
enseignants, les antécédents judiciaires. Vous m'avez posé la question tantôt,
catégories A, B, C, D. Donc, A, ce sont des antécédents de nature
criminelle, peut-être liés à la violence; B,
les ordonnances judiciaires de nature sexuelle; C, criminelle, souvent alcool
au volant; D, on parle d'infractions contre la propriété. C'est comme ça
que sont catégorisées les choses.
Et je peux répondre aussi sur École ouverte...
Mme Rizqy : Juste
une seconde. Est-ce que, pour les A, B, C, D... Quelle a été la conclusion,
favorable ou rejetée?
M. Roberge : Je
n'ai pas l'information pour chacun. Là, je vous ai juste donné les catégories
pour l'instant. Je peux revenir plus tard, on va essayer de voir, là.
Mme Rizqy : O.K., parce que ça,
j'avais demandé catégories d'infraction criminelle...
M. Roberge :
O.K. Puis École ouverte...
Mme Rizqy : ...le Code criminel est
quand même épais comme ça, là. Si vous avez les catégories d'infraction,
ce serait apprécié, au moins... Est-ce que
c'est un crime contre la personne? Est-ce que c'est une infraction, par exemple,
entrer par effraction dans une maison, vol,
terrorisme? J'en invente, là, mais peu importe, là, si vous pouvez nous revenir,
catégories plus précises... Sexuelle, j'espère que la réponse a été un rejet,
là, mais... En tout cas, on s'entend, parfait.
M. Roberge : Oui. Si je peux donner
quelques informations sur École ouverte — vous
avez posé la question — brièvement.
Mme Rizqy :
Oui, allez-y.
M. Roberge : O.K. Il y avait besoin
d'avoir un site, d'accord, pour aller faire Google, activités, maths, bon,
etc., donc on a centralisé. Il y a
une bonne partie des coûts qui a été pour la conception et l'amélioration continue,
là, parce qu'on améliore toujours le site, la configuration, la manière
dont il est fait. C'est ce qu'on appelle un site qui est un agrégateur de
contenu, c'est-à-dire qu'on regarde ce qui se passe, on valide. Avant de placer
un lien vers une fiche pédagogique pour
dire : Ça, c'est une activité maths, secondaire III, ça, c'est une
activité pertinente arts, deuxième année, bien, il y a des gens qui se
penchent sur le contenu, même si c'est sur un site extérieur, pour le valider.
Si
ce n'est pas à propos, si c'est moyen, si ça a peu de valeur pédagogique, si on
n'est pas capables de l'afficher avec le Programme de formation de l'école
québécoise, bien, on ne le met pas en lien. Donc, c'est ce qu'on appelle un
agrégateur de contenu. Il y a quand même des coûts liés pour évaluer tout ça et
le placer, l'archiver puis le concevoir. Donc, c'est ça qu'il est important de
mentionner aussi, c'est ça, la plus-value pour les parents et les élèves.
Mme Rizqy :
Merci pour le suivi de réponse. Je vais vous avouer, par contre, que je
suis un petit peu déçue, parce que la compréhension initiale, lorsqu'on s'en
était parlé, c'était vraiment d'offrir du contenu pédagogique, pas juste un agrégateur d'hyperliens. Par exemple, en
secondaire II, mathématiques, c'est important, là, puis, tu sais, d'avoir
une ressource qui me dit, je ne sais pas, moi, Défi #jeunesse2030, là, O.K.,
c'est bien, mais ce n'est pas du contenu. Je regarde, là, le secondaire II, j'ai six hyperliens, mais je n'ai
aucun contenu. Donc, ça commence à coûter cher, les hyperliens, puis c'est pour ça que j'ai
dit : Il ne faut pas que ça ressemble à un panier bleu de l'éducation.
Puis ce serait à propos... puis là c'est une suggestion, M. le ministre,
il existe déjà des capsules qui ont été faites par le centre de services scolaire Beauce-Etchemin. Tant qu'à payer
2,6 millions de dollars annuellement pour maintenir un site Web avec
des hyperliens, là, aussi bien acheter,
justement, ces capsules, les mettre en ligne, disponibles. On va avoir,
malheureusement, des enfants qui ne pourront pas aller à l'école,
peut-être qu'ils vont être malades, peut-être qu'ils sont à l'hôpital, et que,
là, on pourrait leur dire : Ah! bien, regardez, ça, ça existe. Alors, ça,
c'est une suggestion.
Je vais me permettre
de continuer, parce que le temps file, je ne sais pas combien de temps qu'il me
reste. Il me reste quatre minutes, alors
vous comprendrez que je vais... Je ne sais pas si, ma collègue, tu veux
intervenir avant que je termine.
Une voix : ...
• (18 h 10) •
Mme Rizqy :
Je vais juste poser ma... Non, parce que je veux vraiment finir sur
Chic-Chocs, parce que c'est important. Je
veux juste vous sensibiliser, Chic-Chocs, c'est important. Alors, la personne
qui m'écrit, c'est un citoyen de
Gaspé qui a communiqué avec la députée de Gaspé, qui a eu un très bon service,
je dois le souligner : «Le climat de travail est très difficile. Ma conjointe est malmenée, elle a changé
d'école, elle est partie en congé de maladie à plusieurs reprises.»
Cette situation-là a été dénoncée depuis mai 2021. Nous sommes un an plus tard.
Je comprends qu'un
rapport de diagnostic a été demandé en octobre 2021. Je vous le demande, M. le
ministre, un rapport de diagnostic, ça nous prendrait vraiment une intervention
assez rapide. La députée de Gaspé vous a interpelé à plusieurs reprises
là-dessus. Je crois sincèrement qu'il serait urgent d'agir, parce que des
burn-out, il en existe malheureusement trop et, une fois qu'on perd un
enseignant, il devient très, très difficile de le récupérer. Alors, peut-être qu'il est temps que ce rapport de
diagnostic soit déposé. Est-ce que vous avez une date? Est-ce que vous avez
un échéancier? Est-ce qu'il y a déjà eu des visites sur les lieux? Est-ce qu'il
y a des gens qui ont été rencontrés? Est-ce qu'on peut avoir plus de jus que
juste nous dire que ça suit son cours?
Là, je n'ai plus de
batterie, en plus.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Oui, mais c'est un sujet important. Pour que le ministère dépêche un
accompagnateur, c'est parce qu'il y a quand même des enjeux. Il y a des gens
qui ont été rencontrés. Il y a des plaignants qui ont été rencontrés. Il y a des gestes qui ont été posés
pour améliorer le climat de travail. Donc, on est vraiment en processus. Le centre
de services scolaire n'est pas, je vous dirais, laissé à lui-même d'aucune
manière. Donc, le ministère et un accompagnateur
travaillent, puis on va continuer de le faire. À ce moment-ci, c'est ce que je
peux vous dire. Je peux...
Une voix :
...
M. Roberge :
Oui, O.K. Excusez-moi, on me glissait à l'oreille quelque chose sur une réponse
précédente.
Mais on continue de soutenir les personnes, puis
ils peuvent avoir confiance que ça va s'améliorer encore, même si, déjà depuis six mois, il y a eu des
changements, là, je pense qu'il faut le reconnaître, ça va s'améliorer encore.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci.
Mme Rizqy : Moi, j'ai parlé,
encore récemment, à une personne, je ne la nomme pas, parce qu'évidemment elle
a toujours peur de représailles, là, je vous parle de, actuellement, la
situation, là. Donc, je comprends qu'il y a de l'accompagnement, mais, je vous
dis, la situation existe encore, elle perdure. Est-ce que vous avez demandé une
date d'échéance pour le dépôt du rapport de diagnostic? Parce qu'au moins on
pourrait leur donner de l'espoir que ça s'en vient, le rapport de diagnostic.
La Présidente (Mme Thériault) : M.le ministre.
M. Roberge : Tout ce qu'on peut
me dire, c'est qu'il y a des actions qui vont être posées à très court terme,
mais, comme c'est sensible à ce moment-ci, vous comprenez qu'il y a des choses
qu'on ne peut pas dire parce que ça nuirait au processus d'intervention, mais
on est près d'actions qui vont avoir un impact concret.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
Il vous reste... Vous avez une autre réponse aussi pour la députée de
Saint-Laurent, parce qu'elle vous a demandé de compléter Chic-Chocs?
Mme Rizqy : Oui. Il reste
combien de temps?
La Présidente (Mme Thériault) : Il
reste une minute.
M. Roberge : Est-ce que je peux...
Je ne prendrai pas toute la minute.
La Présidente (Mme Thériault) : Oui.
Allez-y, allez-y.
M. Roberge : Je vais vous
laisser du temps, O.K.?
Mais, sur la question des classes extérieures,
puis je veux juste préciser, quand même, qu'en 2021‑2022 il y a un budget
inédit de 19,5 millions pour avoir ce qu'on appelle des cours d'école
vivantes, animées et sécuritaires. Donc, ça,
ici, ce n'est pas pour des modulaires, là, c'est pour de l'animation et c'est
aussi pour du matériel qu'on peut utiliser,
donc, à l'extérieur de la classe, qu'on peut transporter, puis autant en
éducation physique qu'ailleurs, que dans d'autres matières. Sortir de
l'école, 19.5 millions pour des cours d'école vivantes, animées,
sécuritaires...
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
M. Roberge : ...c'est nouveau,
c'est inédit puis ça va faire la différence.
La Présidente (Mme Thériault) : Un
dernier 30 secondes.
Mme Rizqy : Juste
pour vous dire qu'il y a une différence entre l'achat de matériel puis la
ressource, l'enseignant. Si l'enseignant ne compte pas dans le budget lorsqu'il
est... parce qu'il n'est pas dans sa classe de gymnase, c'est ça, le
plus gros enjeu qu'on a, c'est pour ça que
je vous invite à revoir cette règle. Je vais vous envoyer l'article, puis on
s'en parlera. Mais je vais prendre mes dernières secondes pour dire
merci. C'est nos derniers crédits, après quatre ans, ça a été un plaisir de
travailler avec vous tous, tout simplement. Vous voyez, là, j'ai été sage.
La Présidente (Mme Thériault) : Très.
Je vous félicite. Je pense que vous avez beaucoup appris au cours des quatre...
trois études de crédits précédentes, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) : Je
vous félicite, définitivement.
Et je me tourne maintenant du côté du
gouvernement. Et, si je ne m'abuse, ce sera le député de Beauce-Sud qui part
cette discussion-là. Vous avez 17 min 45 s. Allez-y.
M. Poulin : Merci beaucoup, Mme
la Présidente.
Je tiens, évidemment, à saluer M. le ministre,
sa brigade qui l'accompagne, nos collègues du gouvernement, les députés des oppositions. Effectivement, la
députée de Saint-Laurent a été très tranquille. On avait tous pris nos billets pour regarder ça, puis finalement ça s'est très,
très bien passé, alors, très, très bien déroulé. Mais ça a été, somme toute, un
très, très beau moment.
Avant de céder la parole aux collègues, je me
permets de revenir sur des interventions qui ont été faites et pour lesquelles M. le ministre a extrêmement bien
répondu concernant la distribution, en termes d'infrastructures, dans les différentes
circonscriptions au Québec. C'est important pour les gens qui nous écoutent à
la maison de se rappeler que le
gouvernement, la Coalition avenir Québec, a 76 députés sur 125. Alors, il
y a une règle mathématique, malheureusement ou heureusement, qui fait en
sorte que ça se retrouve dans les différentes circonscriptions.
Une voix : ...
M. Poulin : Je n'ai pas
compris, Mme la députée de Joliette, excusez-moi. Je me suis trompé de chiffre?
Mme Hivon : J'ai juste dit que
ça n'équivalait pas à 90 %.
M. Poulin : Mais il y a quand
même une distribution de circonscriptions qui fait en sorte que la Coalition
avenir Québec est majoritaire. Et je ne sais pas si vous vous souvenez, mais,
il y a quatre ans, c'était le Parti libéral qui était majoritaire, et donc la
majorité des projets allaient dans des comtés libéraux, parce que les libéraux
avaient des circonscriptions de façon
majoritaire, ne serait-ce que ce soit mathématique. Alors, ça, c'est important
de le dire, c'est important de le rappeler pour les gens qui nous
écoutent à la maison, qu'un jour, si un gouvernement, par exemple, avait plus
d'élus, il y a encore des chances que ça se retrouve dans ces
circonscriptions-là. Puis je pense que les citoyens,
peu importe où ils sont, ont raison de pouvoir avoir des investissements,
surtout des investissements massifs, qui s'est fait par le ministre de
l'Éducation dans nos infrastructures.
Sur ce, je pense que ma collègue de Roberval
avait une question fort intéressante. Merci. Ça m'a fait du bien.
La
Présidente (Mme Thériault) : Donc, merci de votre intervention, M. le député de Beauce-Sud. Mme
la députée de Roberval et vice-présidente, la parole est à vous.
Mme Guillemette : Merci, Mme la
Présidente.
Merci, M. le député de Beauce-Sud pour ce
correctif.
Donc, M. le ministre, très heureuse de pouvoir
échanger avec vous. Un merci spécial à toute l'équipe qui vous accompagne. On n'a pas souvent l'occasion de
les remercier. Merci à vous, mais merci à toutes les équipes qui sont en
arrière, parce qu'on sait qu'il y a beaucoup, beaucoup de travail, puis il y a
beaucoup, beaucoup de gens qui sont en arrière de vous. Donc, je pense qu'on a
un bel échantillon. Mais passez le message à toutes vos équipes également parce
qu'on sait que vous travaillez fort en étude de crédits, mais vous travaillez
fort tout au long de l'année aussi, on l'a
vu. Je pense qu'avec la pandémie ça a mis en lumière, oui, le réseau de la
santé, mais aussi notre réseau de l'éducation. On avait une grande
marche à monter, puis vous l'avez montée, franchement, alors je vous lève mon
chapeau.
Moi, M. le ministre, je vais vous amener,
aujourd'hui, sur la réussite scolaire et la persévérance scolaire. Je pense que
c'est important qu'on... mais, en tout cas, qu'on en discute. Et, chez nous, au
Saguenay—Lac-Saint-Jean...
Vous avez un échantillon des députés du Saguenay—Lac-Saint-Jean : le député de Dubuc, le député de Lac-Saint-Jean, la députée de
Roberval, donc, vous avez un bel échantillon. Et chez nous, on a un organisme
qui s'appelle le CREPAS, le Conseil régional
de la prévention de l'abandon scolaire, au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Cet organisme-là a été mis... est venu au
monde suite aux états généraux sur l'avenir du Saguenay—Lac-Saint-Jean en 1995.
Donc, l'organisme a été mis sur pied pour contrer la problématique de l'abandon
scolaire sur le territoire en particulier. On trouvait
qu'il y avait des grosses lacunes, et cet organisme-là fait un travail colossal
pour mobiliser toute la collectivité de la région autour de la persévérance
scolaire. Donc, on a un beau plan qui a été mis en branle, le plan de la relance
sur la réussite scolaire, avec trois grandes orientations qui sont maintenir
l'apprentissage en classe, valoriser l'éducation, se donner du temps; les
grands principes qui sont la prévisibilité, la flexibilité, l'égalité et la
subsidiarité, je dirais, un concept qui nous est très cher.
• (18 h 20) •
Vous savez, l'éducation, avec la santé et
l'économie, c'est les priorités du gouvernement du Québec. Pour l'éducation, on
veut un système qui est moderne, qui est performant, qui est innovant mais
aussi qui est stimulant pour nos jeunes. Donc, on axe le plan de relance pour
la réussite scolaire sur trois piliers qui sont la réussite éducative et la réduction des écarts
d'apprentissage. Les objectifs sont de poursuivre et de bonifier les mesures
spéciales d'entraide éducative et d'accompagnement pédagogique, d'offrir du
soutien et de l'accompagnement durant la période estivale et de renforcer le lien école-famille, de maximiser également
la compétence numérique des élèves, du personnel et des parents, parce
qu'on a vu, c'est un défi qui a été devant nous très, très rapidement en début
de pandémie. Les enseignants, les équipes-écoles, que je remercie également,
ont fait un virage numérique très rapide. On n'était pas à jour là-dedans. Il y
a un gros travail qui a été fait, puis, si on a le temps, on en parlera par la
suite.
Mais je vous ramène... je vais nous ramener à la
persévérance scolaire, donc, l'axe 2, qui est le bien-être et la santé mentale — vous savez, M. le ministre, comment, la santé
mentale, ça me préoccupe — donc,
favoriser le bien-être des élèves,
mais aussi du personnel — parce
que du personnel heureux, ça fait des élèves heureux, ça va ensemble — maintenir
une organisation scolaire motivante
pour nos jeunes, augmenter les occasions de sortie, de bouger et de profiter du
plein air. On a investi plusieurs
montants d'argent dans ça et également des plages horaires. Et l'axe 3, qui
est l'organisation scolaire et les encadrements pédagogiques, donc,
l'objectif, c'est de revenir progressivement à la normale en ce qui a trait aux
encadrements pédagogiques et créer un projet pilote d'aide enseignant.
Donc, la pandémie, ça a été un gros défi pour
tout le réseau scolaire, mais ça ne nous a pas empêchés de livrer la
marchandise, ça ne nous a pas empêchés d'avancer et de faire des beaux projets
quand même. Donc, la réussite éducative de
tous les élèves, bien, en fait, c'est l'obsession, hein, de notre gouvernement,
c'est la raison d'être du ministère de l'Éducation, du réseau. Le taux de réussite, ça doit
grimper, les taux de décrochage scolaire, diminuer, et le bien-être de nos élèves, être assuré. Donc, tout doit
être mis en oeuvre pour donner à chaque élève les moyens d'aller au bout de son
potentiel. La pandémie a pu nuire un peu à la motivation de plusieurs, mais je
pense qu'on est en route vers autre chose.
Donc, le ministère
est en action, présentement, le ministère et tous les partenaires, là, du
réseau scolaire, donc, il est en action pour atteindre l'objectif que le
gouvernement s'est donné, soit celui de hausser le taux de diplomation. Il vise
les plus hauts standards internationaux en matière d'éducation. Et j'ai été
agréablement surprise de voir le tableau que vous nous avez présenté sur les
fermetures d'écoles, qu'on a été la province où il y a eu le moins de jours de
fermeture d'écoles, bien, je pense que ça, ça fait partie d'un ingrédient
important de notre réussite scolaire pour les jeunes.
Ça
passe aussi par des écoles adaptées aux besoins, hein, de nos élèves. Nos
écoles doivent être des milieux de vie, des milieux d'apprentissage stimulants,
ça doit être des milieux où on développe aussi le sentiment d'appartenance,
le sentiment de compétence chez nos jeunes. On voit que le ministère, il a été
proactif pendant la pandémie puis même
après, on le voit, on ne baisse pas les bras, on a été hyperactifs,
hyperréactifs également, en particulier les initiatives pour remédier
aux conséquences de la pandémie chez les jeunes. Donc, on a fait beaucoup de
choses, on a vu beaucoup de choses, on a été innovants, créatifs.
J'aimerais savoir
c'est quoi, le plus grand legs que la pandémie va nous laisser en matière
d'innovation ou de mesures prises pour améliorer la réussite éducative de nos
jeunes, autant les filles que les garçons, que les jeunes, que les adultes qui ont fait un retour aux études,
également, en formation continue. J'aimerais vous entendre sur qu'est-ce
qu'il va nous rester.
Le Président
(M. Poulin) : Merci beaucoup, Mme la députée. M. le
ministre.
M. Roberge :
Il me reste combien de temps?
Le Président
(M. Poulin) : Il vous reste 7 min 49 s.
M. Roberge : O.K., je pense que je
vais être capable d'avoir un échange, je ne prendrai pas toutes les sept
minutes.
Je vais commencer par
parler de la réussite, dire un petit mot sur les legs. On a entendu,
dernièrement, toutes sortes de choses sur le taux de réussite au Québec, le
taux de diplomation et qualification, les écarts garçons-filles. J'aimerais
donner des informations, des chiffres pour que tout le monde ait les bons
chiffres. On prend les bonnes décisions
quand on a la bonne information. Souvent, je le dis même à mon équipe :
Pas d'information, pas de décision.
Alors, ici, on a un
graphique très, très clair où on voit, sur presque 20 ans, donc sur la
cohorte qui a fini en 2005 jusqu'à la cohorte qui a fini en juin 2021, donc
c'est la dernière année, on n'est pas loin, on voit une lente montée. Ce n'est
pas des zigzags, ce n'est pas spectaculaire, mais c'est constant. Et on va
s'intéresser à la ligne du haut et à la ligne du bas : la ligne du haut,
bien, c'est les filles, les filles, qui, depuis longtemps et de manière
durable, réussissent un peu mieux que les garçons. Il y avait, en 2005, un taux
de diplomation et qualification de 78 % chez les filles, 63,1 % chez
les garçons, donc, avec un écart important de presque 15 %, 14,9 % — on
doit s'entendre pour 15 % — important, garçons-filles. Ça, c'était il
y a 16 ans. Les filles se sont améliorées, davantage de diplomation et
qualification, les garçons aussi, on a aujourd'hui un taux de diplomation et
qualification chez les filles de 86,9 %, presque 87 %, leur taux
s'est amélioré de 8,9 %; chez les garçons, on a un taux de diplomation et
qualification de 77,5 %, leur taux
s'est amélioré de 14,4 %. Donc, pendant que les filles s'amélioraient — et
c'est tant mieux — de
8,9 %, les garçons, eux, s'amélioraient de 14,4 %. Donc,
l'écart, qui était, il y a maintenant 16 ans, de 15 % est maintenant de 9,4 %. On a réduit l'écart garçons-filles
du tiers, d'un peu plus du tiers. On n'est pas arrivés à destination, mais on
va certainement dans la bonne destination. Et ce n'est pas le ministre,
ici, là, qui a fait ça, ce sont les équipes-écoles, ce sont les enseignants, tout le personnel des écoles — j'inclus
le personnel des services de garde, j'inclus des directions, j'inclus les conseillers pédagogiques — pour
arriver à des résultats comme ça, et on continue, et on continuera de
s'améliorer. Mais, c'est important de le voir, ça ne veut pas dire que tout est
parfait, mais on va dans la bonne direction.
Et l'écart
garçons-filles se réduit à cause, notamment — je reviens — du
CREPAS, je reviens sur ce que disait ma collègue, c'est-à-dire les initiatives
de concertation, de réussite scolaire, de lutte au décrochage. Il y en a dans
toutes les régions. Le CREPAS a été le premier, au Québec, de sortir de l'école
puis de mobiliser les gens autour. Puis ça, là, c'est important de le dire, il
faut que l'école s'ouvre aux idées des gens de l'extérieur. Quand quelqu'un met
une idée au jeu, quand quelqu'un qui n'est pas un expert ou un enseignant dit :
L'éducation, c'est une priorité, on devrait tous le remercier, le ou la
remercier pour dire : Merci de faire de l'éducation une priorité, merci de contribuer au débat public. Maintenant,
cherchons la meilleure façon de faire, fions-nous aux experts qui sont dans
les classes, fions-nous aussi aux experts
qui sont dans les universités — des
fois, ils ne disent pas la même chose, mais ce sont deux types
d'expertise — puis
parlons-en publiquement.
Puis
je veux remercier ma collègue d'avoir amené la question de la réussite et de la
persévérance, parce qu'à la fin, tout ce qu'on a dit depuis le début de la
journée, c'est pour ça, c'est pour que nos jeunes persévèrent et réussissent.
Le Président
(M. Poulin) : Merci, M. le ministre.
Mme la députée, il
vous reste 3 min 48 s.
Mme Guillemette : Merci. Très
rapidement, parce que c'est un sujet qui est important aussi, l'intelligence
numérique et tout le volet informatique, je crois que les équipes-écoles et les
enseignants ont dû rapidement se mettre en action pour
tout le volet numérique dans les écoles. On était un petit peu à la... en tout
cas, on avait beaucoup de chemin à faire, et la pandémie a fait qu'on a dû
rapidement se mettre à l'oeuvre pour, oui, fournir du matériel, mais aussi former les enseignants qui n'étaient pas
formés pour faire du télé-école, qui ne l'étaient pas pour faire... qui n'étaient
pas... Les milieux n'étaient pas propices à cet enjeu-là.
Donc,
qu'est-ce qui va rester — parce
que sûrement qu'il y a des bonnes choses dans ça — encore? Qu'est-ce qui va rester encore, au niveau
du numérique, qui va nous aider dans la persévérance scolaire et dans la
réussite scolaire de nos jeunes?
Le Président (M. Poulin) : M.
le ministre.
M. Roberge : Merci.
Parmi les choses positives qu'on peut garder de l'épreuve qu'on est en train de
traverser, il y a certainement le bond en avant qu'on a fait d'un point
de vue numérique. On a quadruplé le nombre d'ordinateurs dans le réseau
scolaire en 18 mois. On a investi 150 millions de dollars pour
s'équiper. Ensuite, on a travaillé avec des leaders, hein, des gens qui ont
propagé des bonnes pratiques. Il y en avait certains qui étaient peut-être un
peu à l'avant de la parade, ils sont devenus des formateurs pour leurs collègues.
Et puis maintenant, avec, aussi, le soutien de
la TELUQ, parce que le gouvernement a demandé à la TELUQ de créer une formation
sur l'école à distance, les enseignants se sont informés, se sont formés, se
sont transformés, se sont améliorés, les jeunes aussi. Maintenant, les très
jeunes sont rendus habiles à faire des visioconférences, des échanges, des
sous-groupes, des salles de clavardage, revenir en équipe. Ça, c'est un acquis
pour la suite. Donc, d'un point de vue numérique, c'est un bond en avant, plus
jamais on ne va reculer.
Évidemment, parmi les gains, bien, il y aura
aussi, évidemment, notre programme national de tutorat. Donc, on est les
premiers au Canada pour le nombre de jours qu'on a gardé nos écoles ouvertes
puis on est les premiers au Canada avec notre programme national de tutorat,
fait en fonction des experts, selon les données probantes.
• (18 h 30) •
Mme Guillemette : J'imagine
aussi que le fait, bien, de brancher tout le Québec au niveau de l'Internet, ça
va aider grandement à la réussite scolaire de nos gens plus éloignés, je pense
aux Inuits, aux peuples autochtones qui demeurent un peu en périphérie. Donc,
j'imagine qu'on verra, dans les prochaines années... J'entendais ma collègue,
tout à l'heure, de Saint-Laurent se préoccuper beaucoup — et, oui, c'est vrai
que c'est préoccupant, là — de la
réussite scolaire de nos voisins, de nos amis. J'imagine qu'on verra des
résultats, dans les prochaines années, du fait qu'on a eu une pandémie, qu'on a informatisé, mais aussi qu'on a
connecté tout le Québec, là, au niveau de l'Internet. Donc, on va suivre
ça de près.
M. Roberge : Dans le fond, on
ouvre à nos jeunes une fenêtre sur le monde, on leur permet de suivre l'école à
distance quand on ferme les écoles, mais on ne veut plus fermer les écoles.
Même si on est les champions au Canada, il
ne faut plus le faire. Mais on est capables, maintenant, de mettre des classes
en réseau. On est capables d'avoir des
jeunes qui, à la maison, la fin de semaine, vont sur le site d'Allô prof, grâce
à Internet, aller chercher des informations, télécharger une vidéo,
clavarder directement avec un enseignant, parce qu'on a subventionné davantage
les services d'Allô prof, faire appel aussi à Tel-Jeunes, qui a aussi une
application mobile. Donc, Internet, réussite scolaire, santé mentale, tout ça
va ensemble, dans une vision concertée. Merci, chère collègue.
Le Président (M. Poulin) : Merci,
M. le ministre, MM., Mmes les députés.
Adoption des crédits
Alors, le temps alloué à l'étude du volet
Éducation préscolaire, enseignement primaire et secondaire incluant la
formation professionnelle des crédits budgétaires du portefeuille Éducation
étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de ces
crédits.
Alors, le programme 1, intitulé
Administration, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Poulin) : Adopté
sur division. On n'a pas fini.
Le programme 2, intitulé Soutien aux
organismes, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Poulin) : C'est
bon, j'ai entendu.
Le programme 3, intitulé Taxe scolaire — Subvention
d'équilibre fiscal, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur
division.
Le Président (M. Poulin) : Adopté
sur division.
Le
programme 4, maintenant, intitulé Éducation préscolaire et enseignement
primaire et secondaire, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Poulin) : Adopté
sur division aussi.
Le programme 6, intitulé Régimes de
retraite, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Poulin) : Adopté
sur division.
Adoption de l'ensemble
des crédits
Enfin, enfin,
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Éducation pour l'exercice
financier 2022‑2023
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Poulin) : Aussi
adopté sur division. Alors, merci.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux jusqu'à demain, 11 h 30, où elle entreprendra
l'étude du portefeuille Enseignement supérieur. Merci.
(Fin de la séance à 18 h 34)