(Quatorze
heures sept minutes)
La Présidente
(Mme Guillemette) : Donc, bon après-midi, tout le monde. Votre
attention, s'il vous plaît. Donc, ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
La commission est
réunie cet après-midi afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 9, Loi sur le protecteur national de l'élève.
Mme la secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. M. Allaire (Maskinongé) sera remplacé par Mme Proulx (Côte-du-Sud);
M. Chassin (Saint-Jérôme), par M. Bélanger
(Orford); Mme David (Marguerite-Bourgeoys), par Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis);
et Mme St-Pierre (Acadie), par Mme Charbonneau (Mille-Îles).
Étude détaillée (suite)
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Donc, aujourd'hui, nous poursuivons
l'étude de l'article 5 du projet de loi. Donc, nous avions terminé avec la
lecture de l'article. Maintenant, est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 5?
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Ah! bien, c'est juste que, quand on avait ajourné, c'est juste pour nous
remettre en contexte... On devait revenir, mais le ministre a déjà levé la
main. Donc, je sens que c'est parce qu'il vient avec une réponse.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
Merci, Mme la Présidente. Oui, on discutait de l'opportunité de renouveler
des protecteurs régionaux de l'élève au
terme du mandat. C'est, d'après le projet de loi, le ministre qui nomme sur
recommandation d'un comité, mais ce sont des mandats d'un maximum de
cinq ans qui peuvent être renouvelables. Ce n'est pas automatique.
Mes
collègues soulevaient la question de l'évaluation. Est-ce que ces gens-là
devaient repasser devant un comité ou pas? Non. Et donc il y avait une
question de l'évaluation, de supervision. Donc, j'ai fait les vérifications
avec les équipes, et ce sont les règles de... les habitudes, les us et coutumes
des emplois supérieurs qui s'appliquent. Le supérieur immédiat hiérarchique
étant le Protecteur national de l'élève, qui a le travail de superviser,
encadrer les protecteurs régionaux, devra faire ce qu'on appelle une évaluation
annuelle. Ça ne sera pas diffusé publiquement, mais dans son travail de supervision des protecteurs
régionaux... et le protecteur national, à la fin d'un mandat d'un protecteur
régional, pourrait recommander ou pas que soit renouvelé ce mandat-là. Le
ministre pourrait donner suite ou pas et il pourrait aussi demander au
protecteur national les évaluations de rendement annuel pour éclairer sa
décision. Donc, ce que je vous dis en réalité, c'est ce qui s'applique aux
emplois supérieurs dans la fonction publique, qui s'appliquera aussi dans cette
organisation-là. Voilà.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. Merci. Mme la députée.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup. C'est beaucoup plus clair maintenant pour moi. Si jamais,
j'imagine, en cours de mandat, que ça
soit... Mettons que, disons, il y aurait des plaintes par rapport à un
protecteur régional, à ce moment-là, le ministre a quand même toute la
latitude, nonobstant, dirait-on, un rapport final, pour agir?
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
• (14 h 10) •
M. Roberge :
En tout temps, lorsque des fautes graves sont commises, il peut y avoir une
cessation d'emploi.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Mme la députée.
Mme Rizqy : Ah!
mais, tu sais, mettons, je le mets juste en dessous de faute grave.
M. Roberge :
Je comprends mal.
Une voix :
...
Mme Rizqy :
Non, vas-y, parce que...
Mme Charbonneau : Bien, dans le fond, ce
qu'on cherche à savoir, c'est... s'il y a faute grave pendant le mandat, est-ce que c'est le ministre qui, je vais
utiliser le gros mot, là, qui congédie ou si c'est le protecteur national qui congédie la personne, qui remercie la...
je vais dire remercie, c'est plus gentil, qui remercie la personne de ses
services?
M. Roberge :
Ce serait le ministre. On dirait que... On ne dirait pas «congédie». On
dirait «pour cause», là. J'ai dit «faute grave» tantôt, ce serait «pour cause».
L'acte de nomination, d'ailleurs, pourrait prévoir directement, et c'est
d'usage, là, lorsqu'il y a des nominations comme ça, dans l'acte de nomination,
de préciser la possibilité pour le ministre de destituer un protecteur régional
de l'élève en cas de malfaçon ou de faute lourde. Ce sont les termes
habituellement utilisés dans ces contextes.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Ça vous va?
Mme Rizqy :
Pas d'autre question. Oui, merci beaucoup pour les explications.
La Présidente (Mme Guillemette) : Donc,
s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre aux voix l'article 5.
Une voix :
...
La Présidente (Mme Guillemette) : Sur division? Parfait. Donc, l'article 5 est
adopté sur division. Donc, M. le ministre, présentez-nous
l'article 6, et je crois qu'il y a un amendement à l'article 6.
M. Roberge :
Il a déjà été déposé?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, il a déjà été déposé. Il est déjà à
l'écran. Donc, vous pouvez nous présenter l'article ainsi que l'amendement.
M. Roberge :
C'est ça. Bien, juste pour précision, Mme la Présidente, je dois lire
l'article tel qu'il est et ensuite déposer l'amendement.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Et, par la suite, l'amendement.
M. Roberge :
Juste pour être certain. Très bien, merci. Alors, article 6 :
«Le
comité de sélection est composé du protecteur national de l'élève, qui en
assure la présidence, et de six personnes choisies parmi celles
recommandées par les associations ou organisations les plus représentatives des
parents, des enseignants, des directeurs d'établissement d'enseignement, des
directeurs généraux des centres de services scolaires, des établissements
d'enseignement privés et des orthopédagogues et désignées par le protecteur
national de l'élève après consultation de ces associations ou organisations.»
Donc,
si vous permettez, j'irais avec l'amendement. Merci. Ça arrive de tous bords,
tous côtés. C'est ça être entouré.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Vous avez du service, M. le ministre.
M. Roberge :
Alors donc, l'amendement, on dit : Remplacer l'article 6 du
projet de loi par le suivant :
«6. Le comité de
sélection, formé par le protecteur national de l'élève, est composé du
protecteur national de l'élève, qui en assure la présidence, et des personnes
suivantes désignées par le protecteur national de l'élève parmi celles
recommandées par les associations ou organisations les plus représentatives
après consultation de ces associations ou organisations :
«1° un parent — je
pense qu'il faut dire alinéa 1° — un parent;
«2° un
enseignant;
«3° un membre du
personnel professionnel non enseignant;
«4° un
membre du personnel d'encadrement d'un centre de services scolaire ou d'un
établissement d'enseignement privé;
«5° un directeur
d'établissement d'enseignement d'un centre de services scolaire;
«6° un directeur
général de centre de services scolaires;
«7° une personne
qui assure la direction administrative d'un établissement d'enseignement privé.
«Dans le cadre de ses
consultations, le protecteur national de l'élève veille à consulter les
associations ou organisations représentant les anglophones et les autochtones.
«Si le protecteur
national de l'élève ne reçoit pas de recommandation pour la désignation d'une
personne dans le délai qu'il fixe, il peut en désigner une après avoir avisé les
associations ou organisations concernées.»
Donc, l'amendement,
en réalité, propose d'élargir la composition du comité de sélection en y
ajoutant un membre du personnel d'encadrement d'un centre de services scolaire
ou d'un établissement d'enseignement privé et en remplaçant un membre désigné
par les orthopédagogues par un membre du personnel professionnel non
enseignant. Donc, c'est essentiellement l'amendement. L'amendement vise aussi à
assurer une représentativité des anglophones et des autochtones lors des
consultations en vue de constituer le comité de sélection ainsi qu'à permettre
la désignation des membres par le ministre à défaut d'obtenir une
recommandation. Voilà.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Des
commentaires sur l'amendement de M. le ministre? Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui. Est-ce que vous pouvez nous expliquer, par
exemple, comment qu'un parent pourrait être choisi?
M. Roberge :
Bien, donc, il y aura par défaut un parent, d'accord? Puis on le voit dans
le premier paragraphe ici, là, chaque membre est désigné par le protecteur
parmi ceux recommandés par les associations ou organisations les plus
représentatives après consultation de ces associations. Donc, pour les parents,
je ne veux pas me tromper, mais on a... Bien, il y a plusieurs... je m'en
allais dire, il y en a trois, mais il y a plusieurs associations et
regroupements de parents, il y a trois fédérations de comités de parents, là,
deux francophones, une anglophone, mais il y a quand même d'autres
regroupements aussi.
Donc, ces
associations et regroupements pourraient en venir à un consensus en
recommandant quelqu'un. Et sinon, bien, on le voit, là, à la fin, on dit :
Si le protecteur ne reçoit pas de recommandation pour la désignation d'une
personne dans le délai qu'il fixe, il peut en désigner une.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Mme la députée.
Mme Rizqy :
Disons... comprend pour les parents, il y a la Fédération des comités de
parents du Québec, le RCAPQ... Pardon?
Une voix :
...
Mme Rizqy :
O.K. Dans le fond, tu as les parents, plus les parents qui font l'école à la
maison, plus les parents anglophones, plus les parents de l'école privée.
Alors, je me demande... parce que si on cherche le consensus, est-ce qu'on
risque de ne pas en avoir un puis que ça soit toujours désigné, à ce moment-là,
par le protecteur de l'élève.
M. Roberge :
Il est possible qu'il y ait un consensus. C'est possible qu'il y ait un
consensus. Il est possible que différents noms émergent de ces associations-là
aussi, là. Ils pourraient très bien se faire une rencontre puis ils disent : Bien... Ils arrivent à deux ou à
trois noms qu'ils recommanderaient. Et ce que prévoit la loi, c'est que, s'il
n'y a pas une recommandation, bien, le protecteur désigne quelqu'un. Est-ce
qu'il faut... Il faut trouver un mécanisme. Dans le fond, ma collègue soulève le fait que ça ne sera pas facile d'arriver à
un consensus pour chacun de ces membres. Je suis d'accord. Ceci dit, on ne va pas renoncer à avoir un parent, à avoir un
enseignant. Donc, il faut... Je pense qu'il faut laisser la chance aux
associations de se concerter d'abord puis après ça, bien, s'assurer qu'on va de
l'avant puis qu'on puisse avoir un comité. Je pense qu'il y a un équilibre ici.
Mme Rizqy : Ça, c'est... Non, mais
c'est sûr à 100 % qu'on ne va jamais renoncer à ce que les parents soient
présents. C'est juste que je regarde, dans la force, l'équilibre des choses, il
y a plusieurs personnes qui émanent du côté... disons que je vais l'appeler,
pour les fins de la discussion, de l'institution, donc enseignants, le
personnel professionnel, les membres de la direction, les D.G., les cadres,
alors que les parents, ils auraient juste un membre. Si on prend un conseil
d'établissement dans une école, les parents ont... Il y a un équilibre au
niveau du nombre de présences.
Alors, moi, au lieu
qu'on commence à essayer de tirer la couverte... puis moi, je suis sûre, là,
que ça va être difficile d'avoir le consensus parce que les besoins sont
différents pour le parent francophone, le parent anglophone, le parent en
région, le parent qui est, par exemple, dans le RCP... je n'arrive pas à le
nommer, là, le regroupement... le RCPAQ, pardon, plus les parents qui font
l'école à la maison. Alors, est-ce qu'on peut ajouter le nombre de parents?
Comme ça on n'a pas besoin, tu sais, d'essayer de trouver un consensus qui
risque d'être très difficile à obtenir.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre, allez-y.
M. Roberge :
Je parlais d'un consensus. Il est possible que ça arrive, d'accord? Ce
n'est pas précisément ce qui est dans la loi, là. Dans le fond, on dit «parmi
celles recommandées». Il risque d'avoir, pour plusieurs de ces membres-là ou de
ces représentants-là, plusieurs noms de toute manière. Donc, je pense qu'il
faut préserver un nombre de personnes sur le comité qui est relativement peu
élevé quand même. On est à sept, c'est quand même suffisamment de personnes.
Et, si on voulait avoir, supposons, un parent pour chaque regroupement ou
association de parents, on pourrait quand même avoir un nombre très, très, très
élevé de parents. Puis il y a des associations qui ont plus de membres,
d'autres qui ont moins de membres. Donc, ça deviendrait difficile de toute
manière, là.
Mme Rizqy : Si on regarde, il y a,
disons... Comme, mettons, dans un conseil d'établissement, il y a le nombre
de parents en nombre et il y a aussi
direction puis les enseignants pour équilibrer les forces puis les voix autour
de la table. Là, ici, moi, je vois très bien, à tout le moins, d'avoir
un parent francophone, un parent anglophone puis un parent issu du réseau
privé. Ce serait... Je trouve que ça serait bien, puis ça équilibrerait aussi,
là, le discours autour de la table.
• (14 h 20) •
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge : Bien, Mme la
Présidente, je pense que si on se met à faire des catégories comme ça, on va
exclure quelqu'un d'office. Quelqu'un va dire : Oui, mais est-ce que ça
prendrait un parent de l'association des parents d'enfants
qui ont des difficultés d'apprentissage et qui ont un handicap? Là, ma collègue
n'a pas parlé d'un parent d'enfants autochtones. On pourrait dire... Je sais
que quand on parle aux gens de Montréal, souvent, ils parlent de la réalité
montréalaise. Bien, les gens pourraient dire : C'est très, très différent,
être un parent à Montréal versus être un parent sur la Côte-Nord. Je pense
qu'on ne s'en sortira pas. Puis on pourrait dire peut-être même la même chose
pour un enseignant. On pourrait dire : Oui, bien, si j'enseigne dans un
réseau anglophone, si j'enseigne à la commission scolaire crie ou si j'enseigne
à Beauce-Etchemin, c'est différent.
Je pense qu'il faut prendre garde à essayer
d'avoir une représentativité pour chaque sous-groupe puis il faut tout
simplement avoir un comité qui a un nombre raisonnable et qui suscite, je
pense, l'adhésion, la confiance, les gens qui ont un mandat et qui sont là pour
l'accomplir plutôt que d'avoir nécessairement, pour chaque membre ici,
plusieurs représentants, hein? Il y a... je pense, ça serait... ça deviendrait
très, très inefficace, là, si on multipliait les personnes.
Mme Rizqy : Alors, pourquoi
vous le faites pour la direction d'école et les cadres? 5, 6, 7, ce sont, à la
fin de la journée, des directeurs : direction d'enseignement d'un centre
de services scolaire, D.G. d'un centre de services scolaire et une personne qui
assure la direction administrative d'un établissement d'enseignement privé. Il
n'y a pas d'équilibre, là-dedans, entre les parents et les directions.
M. Roberge : Ils ont des
mandats complètement différents. Une direction d'école ne fait pas le même
travail... une direction d'école ne fait pas du tout le même travail qu'un D.G.
de centre de services. Je ne pense pas, là, qu'on peut comparer ça. Les
parents, on pourrait y aller par regroupement, par région, francophone,
anglophone. On pourrait aussi dire : un parent d'enfant au primaire, c'est
différent qu'au secondaire. On aurait pu le faire pour les enseignants aussi, là, formation générale des jeunes,
formation générale des adultes, formation professionnelle. À un moment
donné, on ne s'en sort plus, là. Le réseau, c'est plus de... C'est plus de
quoi, 1,2 million d'élèves, encore plus de parents, évidemment. Donc, je
pense qu'il faut faire attention, là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée.
Mme Rizqy : Bien, dans le
comité de sélection, il me semble qu'on veut s'assurer de la représentativité
des membres. En ce moment, ceux qui portent plainte occupent un siège sur les
sept. Il n'y en a pas d'équilibre là-dedans. Puis
vous me dites qu'ils n'occupent pas la même fonction. Je m'excuse, un directeur
d'école publique puis un directeur d'école privée, ça reste des cadres
de direction d'école. Puis le directeur d'un centre de services scolaire, c'est
lui-même un ancien directeur d'une école. Au lieu d'en gérer une, il en gère
peut-être 40.
Alors, c'est... Moi, je vois qu'à tout le moins,
là, je pense qu'on est capable de s'entendre pour un parent du réseau
francophone, un parent du réseau anglophone puis un parent du réseau privé.
C'est évident, là.
M. Roberge : Je ne partage pas
la lecture de ma collègue pour dire que c'est évident, là. Je pense qu'on veut
un comité représentatif des intervenants du réseau scolaire, des gens qui ont
une bonne connaissance, sans dire que les parents n'ont pas une bonne
connaissance. Les parents ont une bonne connaissance, mais je pense qu'il faut
une représentativité des différents paliers. Voilà.
Mme Rizqy : Mais
la réalité d'un parent francophone, elle va être différente de la réalité d'un
parent anglophone et elle va être différente de l'école privée. Ce n'est
pas du tout la même réalité, là. Et c'est pour ça, d'ailleurs, que vous-même,
vous l'incluez aux paragraphes 5° et 6°... pardon, paragraphe 5° puis
le paragraphe 7°. Vous faites une différence entre un directeur d'école du
réseau public et un directeur d'école du réseau privé. Pourquoi qu'un parent
d'une école privée n'aurait pas sa voix, mais celui d'un directeur d'une école
privée aurait une voix au chapitre?
M. Roberge : Au point... Je
pense que ma collègue parle de l'alinéa 4°, là. On dit : «un membre
du personnel d'encadrement d'un centre de services scolaire ou...»
Mme Rizqy : Non, non, 7°.
M. Roberge : «...d'un
établissement d'enseignement privé». O.K. Puis, au 7°, on dit : «une
personne qui assure la direction administrative d'un établissement
d'enseignement privé». Bien, c'est parce que la réalité est complètement
différente, complètement, complètement différente. On parle d'un cadre
juridique qui est différent, alors qu'il y a... D'ailleurs, si on traite la plainte en différents paliers, dans tout le
réseau scolaire public, il y a le palier de l'école, il y a un palier du
centre de services scolaire puis il y a le protecteur régional. Dans le réseau
privé, bien là, les deux fois, on est à l'école. Il n'y a pas d'organisation
suprarégionale. Donc, c'est une réalité qui est vraiment différente.
Mme Rizqy : Je suis 100 %
d'accord avec vous. Je reprends votre même argumentaire. Si c'est différent
pour un cadre scolaire en milieu d'établissement privé, c'est différent pour le
parent dans une école privée pour eux, qu'un a une voix et l'autre n'a pas de
voix.
M. Roberge : Je
pense que les besoins des élèves... Les besoins des élèves sont plus semblables
que l'organisation scolaire. C'est l'organisation scolaire du privé et
du public qui est différente. Mais un jeune de 10 ans, c'est un jeune de
10 ans, là.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : Merci, Mme la
Présidente. Dans l'expérience que j'ai dans le monde scolaire, j'ai vu
apparaître un comité d'école qui était à 25 parents dans une école pour
faire le comité, là, vous avez sûrement connu ça, jusqu'au conseil
d'établissement. Je suis passée, dans un conseil des commissaires, d'un certain
nombre à un autre nombre. Les régions ont changé, les écoles, les aires de
desserte des écoles aussi. Puis, à chaque fois que le ministère déposait un
ajustement ou une volonté d'améliorer la structure de consultation ou
d'appartenance des parents, il y avait toujours cette équité-là entre le nombre
de parents puis le nombre de gestionnaires.
Là, je comprends qu'on n'a pas encore le dessin
des régions. On va y arriver à un moment donné. Ça fait qu'on va savoir, ça a
l'air de quoi, une région. Mais ma collègue apporte un point que je trouve très
important parce que chacune des régions aura cette réalité-là, c'est-à-dire les
trois formes de structures scolaires, plus la quatrième, qui est l'école à la
maison, qui là... Puis je peux comprendre que c'est excessivement difficile,
trouver un parent qui va représenter tous les parents qui font l'école à la
maison, là. Ça, je peux... Oui, je peux... Je considère que ça serait difficile
à trouver, mais je pense que chacune des structures, que ce soit les
commissions scolaires anglophones, les centres scolaires francophones ou les
écoles privées... parce que, si je prends juste la région de Laval, il y en a
plus qu'une, école privée. Chacune peut s'entendre pour nommer une personne et
être d'accord avec cette personne-là.
Ce qu'on cherche à faire, c'est de trouver un
équilibre entre la voix du parent, celui qui a un service d'emblée, parce que
vous savez que l'école publique, elle est pour tout le monde et elle se doit de
faire une place pour tout le monde, tandis que l'école privée, ce n'est pas
pour tout le monde, pour toutes sortes de raisons. Des fois, c'est une raison
monétaire, des fois, c'est une raison académique, puis des fois, c'est une
raison des valeurs parentales qui disent : Bien, moi, je ne veux pas aller
à cette école-là, j'aime mieux aller à une autre.
De ce fait, chacune d'elles peut choisir son
représentant qui va le regarder puis acquiescer au choix du protecteur de
l'élève régional. Puis je le sais que ça peut sembler augmenter, c'est de deux
personnes de plus qu'on parle, là, puis je ne suis pas dans l'autochtone, je ne
suis pas dans les personnes HDAA. Parce que ça peut être un choix du centre
scolaire, s'il y a un comité de parents, de dire : On va choisir le parent
d'EHDAA pour aller nous représenter à ce comité-là. Mais ce que ça implique,
c'est qu'il n'y a pas de guerre qui va se faire entre anglophones,
francophones, et privés, et entre parents, parce que je suis un parent du
public, mes enfants sont allés au public. Et pendant que j'étais au public,
j'ai été commissaire scolaire, et quelquefois je regardais l'école privée avec
un mauvais oeil parce qu'ils venaient chercher notre clientèle, parce qu'ils
n'avaient pas les mêmes valeurs que nous, ils n'avaient pas le même financement
que nous.
Donc, pour nous assurer, comme gouvernement,
qu'il n'y aura pas de guerre de tranchées, qu'il y aura, alentour de cette
table, des gens qui vont amener une inquiétude face à leur réalité, que ce soit
anglophone, ou francophone, ou privé, pour deux personnes, je crois, surtout
pour une région, là... je prends juste celle de Laval, puis je vous le disais
la dernière fois, ça fait un nombre assez impressionnant d'élèves, je pense que
ça pourrait être un juste milieu intéressant. Parce que là, sinon, on va
demander à l'école... au centre scolaire francophone de s'entendre avec la
commission scolaire anglophone, de s'entendre avec les écoles privées pour
trouver une seule personne. Puis peut-être que la meilleure personne, s'il n'y
en a qu'une seule, ne pourra pas avoir en tête les contrats qui ont été signés
avec le privé, la volonté que la commission scolaire anglophone avait parce
qu'elle a plus qu'un protecteur régional, parce qu'elle couvre un plus large
district.
Donc, tu sais, dans le fond, c'est deux
personnes de plus. Puis je peux comprendre que plus il y a de monde, des fois,
plus ça peut être complexe, mais cette fois-ci, c'est vraiment pour pouvoir
aller chercher une réalité puis un droit de regard qui représente chacune des
différentes institutions.
M. Roberge : Je vais y aller.
La Présidente (Mme Guillemette) : Un
petit questionnement? Allez-y.
• (14 h 30) •
M. Roberge : C'est correct,
mais on travaille à l'élaboration d'un régime de traitement des plaintes ou de
protection des droits, puis il y a quand même un tronc commun quant aux droits,
les droits des élèves. Les droits des élèves sont semblables. Si tu fréquentes
une école anglophone ou une école francophone, ce sont des droits qui sont
prescrits par les lois, par les règlements d'un régime pédagogique.
Donc, je comprends que les membres d'un groupe,
ça peut être les parents, les enseignants, les membres du personnel. Ils peuvent tous demander une
représentativité en fonction de l'appartenance à la communauté linguistique,
aux Premières Nations, montréalaise, non
montréalaise, privée et publique, puis ça peut se défendre à chaque fois. Tu
sais, ça peut se défendre à chaque fois, là. Il n'y a pas de... Ce n'est
pas une mauvaise idée de dire : Bien, ça... On a un directeur de centre de
services scolaire, mais ça prendrait aussi du réseau anglophone, ça prendrait
aussi du réseau autochtone.
À un moment donné, tu sais, je ne suis pas
certain que ça améliorerait le travail, parce qu'à la fin, là, ces gens-là qui
vont arriver de plein de régions différentes, qui vont arriver de plein
d'horizons différents, puis, tu sais, on va avoir parents, enseignants, D.G.,
cadres, ils vont arriver d'un peu partout. Ce n'est pas exclusif d'ailleurs
qu'il n'y en ait pas d'autres qui soient parents. Là, enseignant, tu peux être
parent aussi, membre du personnel, professionnel, enseignant, tu peux être
parent aussi. Ce n'est pas mutuellement exclusif, tout ça, là. Mais, à la fin,
je pense qu'ils vont être représentatifs, il va y avoir une pluralité de points
de vue, puis ils vont être capables de faire leur travail, remplir leur mandat
en fonction des critères, c'est-à-dire faire les recommandations sur des gens
qu'on dit aptes à exercer le rôle. Puis je pense que tout le monde pourra avoir
confiance.
Il
ne faut pas tomber, là, je pense, dans un piège, là, de... pour chacun de ces
titres-là ou de ces membres-là, d'essayer
d'avoir des représentants de toutes les communautés, de toutes les classes, de
toutes les régions, parce qu'on ne s'en
sortira pas, là. On peut facilement s'éclater chacune, chacun de ces
membres-là, en deux, en trois ou en quatre puis se ramasser avec un comité de 30 personnes qui
n'arrive pas finalement à accomplir son mandat, puis on n'aura pas
gagné.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Ici, il n'est pas question, tu sais, d'avoir 30 personnes. C'est que,
si on monte à deux autres parents, ça donne un total de neuf. Dans la Loi sur
l'instruction publique, là, le conseil d'établissement, là, c'est marqué
ainsi : comprend au plus 20 membres. Ça n'a jamais empêché un conseil
d'établissement d'être fonctionnel, là, d'avoir au moins... au maximum
20 membres. Puis je vais vous lire c'est quoi, la composition des membres
du conseil d'établissement, pour revenir à l'essentiel de cette loi-là :
au moins quatre parents d'élèves fréquentant l'école, au moins quatre membres
du personnel de l'école, dont au moins deux enseignants, ainsi qu'un membre du
personnel professionnel non enseignant, et au moins un membre du personnel de
soutien élus par leurs pairs.
Je saute le
paragraphe 3°, je vais vous faire un exemple comme si c'était l'école primaire.
Le paragraphe 4°, s'il y a un service de garde, on ajoute aussi, à ce
moment-là, un autre membre, et deux représentants de la communauté qui ne sont
pas membres du personnel de l'école, nommés par les membres paragraphe 1° à 4°.
Et évidemment la direction d'école peut participer, mais sans droit de vote. Et
ça, c'est quoi, l'objectif derrière ça, M. le ministre? C'était la
représentativité au niveau des décisions d'une école.
Là, ici, qu'est ce
qu'on fait à l'article 6? C'est le comité de sélection. Alors, ce comité
de sélection, on veut aussi qu'il soit représentatif. Ici, au paragraphe 5°, on
a la direction d'école qui représente le centre de services scolaires, donc les
directions d'école publique; au paragraphe 7°, on a un membre qui
représente des directions privées. Ça tombe sous le sens qu'à tout le moins un
parent d'une école publique puis qu'un parent d'une école privée soient aussi à
la table de décision. Puis, d'autre part, je crois sincèrement qu'en ajoutant
aussi parents anglophones, là, on couvre un peu plus le tout. Alors, on va
tomber, là, en tout et partout, à neuf personnes, là, autour de la table. Je
pense que c'est raisonnable, là, comme demande, là. Alors, on pourrait lire le
paragraphe 1° :
«dont trois
parents :
«a) un parent du
réseau scolaire francophone, un parent du réseau scolaire anglophone et un
parent du réseau scolaire privé;».
Ça se lit très bien,
ce n'est pas un gros changement dans cet amendement-là, puis on pourrait penser
à la prochaine étape, puis arrêter de s'obstiner là-dessus, là.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
Mais je ne prétends pas qu'on s'obstine, là, puis il n'y a personne qui
n'est pas...
Mme Rizqy :
...
M. Roberge :
Non, non, mais c'est négatif, s'obstiner.
Mme Rizqy :
On construit, on construit.
M. Roberge : Je ne pense pas qu'on
s'obstine, mais c'est correct, mais, de toute façon, je ne prête pas
d'intentions.
Mme Rizqy :
Mais je veux avancer.
M. Roberge :
Bien oui, c'est correct, mais c'est juste une petite erreur. C'est que je
disais, dans le fond, il y a sept personnes qui sont là, mais il y a aussi le
protecteur national. Donc, en réalité, ils sont huit en ce moment sur le
comité. Ma collègue voudrait se rendrait à 10 pour avoir un francophone,
anglophone, privé. Je pense que chacun des membres qui sont là arrive après
consultation de l'ensemble des associations représentatives. Je ne pense pas
qu'on devrait segmenter, tu sais, les... chacun de ces groupes-là. Ma collègue
voulait... nous parle juste des parents pour l'instant, là, mais je pense que
ça serait une erreur d'aller là à ce moment-ci.
Mme Rizqy :
Je m'engage à ne pas prendre les autres groupes. Vous voyez, c'est comme...
Oui, je vous parle des parents parce que
c'est eux, les principaux intéressés dans tout ça. C'est pour ça que je vous
parle des parents. Je ne vous
parlerai pas, puis je m'engage, je ne vous parlerai pas des autres catégories,
parce qu'on aurait pu faire un gros aussi... une grosse catégorie
équipe-école. Ça reviendrait au même, là. Mais c'est pour ça que vous, vous
avez pris le temps, dans le 2°, dans le 3°, dans le 4°, le 5°, le 6° et le
7°... puis je vous l'ai dit tantôt, je suis 100 % d'accord avec tout votre
propos de dire : Ah! ce n'est pas la même affaire. Ce n'est pas la même
affaire. J'adhère à votre propos.
Moi, je veux juste
qu'on n'ait pas besoin de faire cette parenthèse avant, de décider c'est qui
là-dedans. Les anglophones... Pourquoi les anglophones n'auraient pas leur
voix? Pourquoi qu'un parent à l'école privée n'aurait pas sa voix? Ça tombe
sous le sens, puis, à plus forte raison, elle est déjà écrite dans
l'amendement. On fait nous-mêmes la distinction entre l'école publique puis
l'école privée au niveau de la direction d'école. Alors, c'est...
Écoutez, moi, je vais juste soumettre un
amendement... un sous-amendement, pardon, puis je vous le dis tout de suite, ça
va être trois parents, dont un de l'école publique, un de l'école privée puis
un de l'école privée... non, ce n'est pas vrai, un de
l'école anglophone. On est jeudi après-midi, je n'ai pas encore pris mon thé.
Puis je vous promets, M. le ministre, après ça, là, il n'y aura pas d'autre
chose, là, sur les autres catégories, là, tu sais, on ne tombera pas plus que
10, là. Vous avez mon engagement.
La Présidente (Mme Guillemette) : Ça,
le thé, je peux vous arranger, ça, Mme la députée, mais pas le reste.
Mme Rizqy : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, je vais
laisser ma collègue déposer son amendement.
Mme Rizqy : Merci. Je vais
prendre ma tisane.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Donc, on va suspendre
quelques instants, le temps de déposer l'amendement de Mme la députée de
Saint-Laurent.
(Suspension de la séance à 14 h 37)
(Reprise à 15 h 16)
La
Présidente (Mme Guillemette) : ...travaux. Et, avant de
céder la parole à Mme la députée de Saint-Laurent, j'ai M. le ministre
qui m'a demandé un petit...
M. Roberge : Très, très
brièvement, Mme la Présidente. Donc, mes collègues apportaient des questions
sur les possibilités d'avoir davantage de parents. Il fallait clarifier les
choses. On a suspendu, mais sachez... les gens qui nous écoutent à la maison,
sachez que ce n'était pas une pause. On a travaillé en collégialité puis avec
les légistes qui nous soutiennent. Sur ce, je vais laisser ma collègue prendre
la parole.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
M. le ministre. Donc, Mme la députée de Saint-Laurent, si vous voulez bien nous
présenter votre sous-amendement, s'il vous plaît.
Mme Rizqy : Merci beaucoup.
Moi, je ne l'ai pas encore reçu, donc je vais le lire au tableau. Merci
beaucoup.
Article 6,
sous-amendement : Remplacer, dans l'amendement proposé à l'article 6
du projet de loi, le paragraphe 1° du premier alinéa par les
suivants :
«1° un parent d'un élève qui fréquente un
établissement d'un centre de services scolaire francophone;
«1.1° un parent d'un élève qui fréquente un
établissement d'un centre de services scolaire anglophone;
«1.2° un parent d'un élève qui fréquente un
établissement d'une commission scolaire ou [d'un] centre de services scolaire
du Littoral constitué par la loi sur le centre de services scolaire du Littoral
(1966-1967, chapitre 125);
«1.3° un parent d'un élève qui fréquente un
établissement d'enseignement privé;».
J'ai terminé la lecture. Alors, simplement,
merci. Là, je crois qu'on a une belle représentativité au niveau des parents.
Alors, de notre côté, là-dessus... satisfaite.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Ça vous va comme ça?
Mme Rizqy : Oui, Mme la
Présidente.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Donc, est-ce que le
sous-amendement de Mme la députée de Saint-Laurent est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : Adopté.
Donc, le sous-amendement étant adopté, nous revenons à l'amendement de M. le
ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement? Pas de
commentaire. Donc, l'amendement de M. le ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : Nous
retournons maintenant à l'article 6 amendé. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 6 amendé? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Je vais le faire à micro ouvert, puisque c'est
une discussion qui s'est faite un peu à micro fermé. Je vous explique, Mme la
Présidente. En parlant, en ayant des échanges de part et
d'autre de cette salle, j'ai compris, puis malheureusement je ne l'avais pas
compris comme ça auparavant. Donc, c'est pour ça que je vais vous expliquer que
j'ai eu ce que le ministre a bien qualifié en disant «un grand vertige». J'ai
un grand vertige. Je vous explique.
Je croyais que, la
façon que l'article était écrit, on faisait un comité par région pour pouvoir
choisir, avec le protecteur de l'élève national, un protecteur de l'élève
régional. Suite à nos discussions et en échangeant, dans cette volonté de
mettre plus de parents alentour de la table ou une représentativité plus
grande, j'ai compris qu'il était pour y avoir un comité pour décider de
l'ensemble des protecteurs de l'élève régionaux. Donc, je vous explique, Mme la
Présidente, c'est-à-dire qu'un comité, tel que décrit avec le sous-amendement
et l'amendement, se met en place mais pour choisir un nombre, qu'on ne sait
toujours pas... Puis j'accepte cette... que le fait... que le ministre nous
dise : Bien, pour l'instant, les régions ne sont pas tout à fait
décrétées, ou choisies, ou nommées. Mais on va avoir un comité qui va choisir,
pour l'ensemble du Québec, le nombre de protecteurs régionaux que nous allons
avoir.
• (15 h 20) •
Vous
savez, Mme la Présidente, quand vous avez pris... quand vous avez fait le grand
saut, en 2018, pour être une députée, vous avez été choisie par votre
région. Puis, dans votre région, il y a des maires et des conseillers
municipaux qui sont choisis par leurs régions. Je pourrais faire la même chose
ou le même exercice pour les commissaires scolaires anglophones. Je pourrais
faire le même exercice pour plusieurs endroits au Québec, où on choisit, de
façon régionale, la personne qui représente la région.
Mon grand vertige,
puis je l'exprime comme ça parce que j'ai... j'ai de la
difficulté à concevoir, puis on va le faire à micro ouvert parce que je pense
qu'il faut que les gens le comprennent, c'est qu'il y a un comité avec
trois parents de l'ensemble du Québec. Dans ma tête, là, Mme la Présidente,
c'est peut-être... c'était peut-être plus simple que ça. Puis, en même temps,
bien, c'est plus complexe, parce que le ministre m'expliquait que, tu sais, le
protecteur de l'élève national, il n'est pas pour faire le tour des régions,
mais, dans ma tête, c'est ce qu'il faisait, parce qu'il fallait qu'il ait une
recommandation juste de la personne qui va représenter la région.
Donc, j'ai un petit
peu de difficulté avec ce principe-là qui veut qu'un comité va choisir... je ne
vais pas dire «va choisir», va faire des recommandations, parce que c'est
exactement ça, puis je veux le faire correctement, là. Un comité va faire des
recommandations pour l'ensemble des régions du Québec. Ça va être fait par 10
ou 11 personnes. Ils devront avoir une connaissance de la personne qui
applique, par les écrits, mais il va falloir que chacun d'eux se mette dans les
souliers de chacune des régions, avec chacune des réalités régionales, parce
qu'il y a des régions où il n'y en a pas beaucoup, d'écoles privées ou de...
puis il y a d'autres régions où il y en a beaucoup. Il y a des régions où il y
a des communautés particulières ou des communautés qui ne sont pas comme les
autres régions.
Je ne le sais même
plus comment le dire tellement que mon vertige, quelquefois, peut m'amener
ailleurs. Mais je vous le dis, Mme la Présidente, ça m'inquiète, puis je veux
juste être rassurée, là, mais je ne choisis pas un D.G. de CISSS, là, je
choisis quelqu'un qui va écouter, accompagner puis guider les parents d'une
région... dépendamment du nombre de régions, mais de chaque région du Québec.
Donc, je veux bien
comprendre qu'on ne veut pas donner... puis je ne veux pas le dire
maladroitement, là, mais trop de réunions au protecteur national, mais il me
semble que c'est la moindre des choses qu'on puisse choisir de façon régionale
régionale. Vous comprenez ce que je veux dire? C'est-à-dire que je ne veux pas
que ça soit le national qui choisit le régional, à moins que le national fasse
une recommandation de par un comité régional au ministre. Parce qu'en bout de
ligne c'est le ministre qui va choisir, là, c'est comme ça qu'on l'a construit,
le projet de loi. Puis je ne suis pas mal à l'aise avec le principe que c'est
lui qui choisisse. Où je suis mal à l'aise, c'est qu'il y a un comité qui va
choisir tout le monde au Québec.
Les directions de
commission scolaire ne sont pas choisies comme ça. Les directeurs de centre
scolaire ne sont pas choisis comme ça. Puis vous allez me dire : Ce n'est
pas de la politique, c'est... Ne comparez pas ça à un politicien ou à un
député. Mais, en même temps, Mme la Présidente, vous êtes un peu protecteur de
citoyens dans votre comté, là. Le bureau de comté, c'est le dernier lieu où le
citoyen vient en disant : Hydro-Québec, l'aide sociale, le CISSS, le...
C'est là, le... Puis il ne pense pas à vous quand ça va bien, là, il pense à
vous quand ça ne va pas bien.
Mais le protecteur de
l'élève régional sera ce bureau-là, parce qu'il aura passé par son école, parce
que peut-être que c'est dans l'école, peut-être que ça va être au centre
scolaire, ou à la commission scolaire, ou dans l'école privée, puis, en bout de
ligne, c'est le régional. Puis on espère que le moins de cas possible va se
rendre au national, parce que le régional aura réglé la problématique.
Ça fait que, là, je
n'arrive pas à perdre mon vertige. J'aimerais ça que vous me disiez que le fil
est moins fin puis que j'ai plus de solidité, mais je me sens un peu dans le
vide, là, par rapport à cette volonté-là de faire un comité de 10 à 11
personnes qui va choisir l'ensemble des personnes pour le Québec. Puis vous le
savez, M. le ministre, je le fais ouvertement parce que je veux vous entendre
puis je veux être rassurée, mais ce qui me rassurerait, c'est de savoir que mon
national va se promener puis qu'il va aller faire un comité par région.
Autrement, je reste encore avec un grand sentiment du vertige... ou de vertige.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci, Mme la députée de Mille-Îles. M. le ministre.
M. Roberge : Merci.
Je comprends la préoccupation de la collègue, là, de tenir compte que... du
fait que le Québec, c'est grand, c'est diversifié, puis ça existe, des réalités
régionales. On en avait discuté tantôt à micro fermé, on avait peut-être eu une
incompréhension sur l'article 5. L'article 5 parle des
recommandations du comité. Donc, je pense, c'est assez clair que c'est un
comité que je qualifierais de national.
Là, quand même, avec l'amendement qu'on a
travaillé ensemble, on est sûrs, quand même, d'avoir des parents francophones, anglophones, du privé puis, je vais
dire, quand même, de régions éloignées, quand on parle de la commission scolaire du Littoral ou
des centres de services scolaires cri et Kativik. Ensuite, on aura des gens,
sans doute, qui viendront de partout aussi pour les autres postes. Donc,
je pense qu'on peut être rassurés, quand même, mais je comprends que ma
collègue voulait exprimer ce vertige. Merci.
Mme Charbonneau : J'aimerais ça
vous dire que ça me satisfait. Je ne peux pas le dire. Puis je comprends que,
quand vous me dites : C'est dans 5, j'entends déjà la phrase, on ne
reviendra pas en arrière, là. Mais je vous le dis... Un, je vous dis, vous êtes
chanceux que je ne m'en suis pas aperçue à 5, parce qu'on serait encore en
train de parler de 5. Je le dis ouvertement, mais je trouve ça... Dites-moi
«est», «ouest», dites-moi que vous allez faire une scission ou une façon de
faire qui fait que je peux avoir une perspective que notre comité de 10 ou de
11 aura une réalité plus proche du terrain, mais là on est en train de dire
qu'il y a trois parents, un membre du personnel professionnel... Tu sais, les
membres qu'on nomme, là, il va y en avoir un pour l'ensemble du Québec, là, pas
pour la réalité régionale, pas... pour l'ensemble du Québec. Donc, je vais
demander à ces gens-là d'avoir une compréhension que la personne qu'ils vont
choisir de recommander, ou les personnes, parce que ça va être les personnes...
il va rentrer dans un cadre de : il parle-tu anglais, français, c'est-tu
un homme, une femme, il habite où. Je comprends le principe qu'il va rentrer
dans la case, mais, quand on arrive dans une région puis qu'on fait choisir les
gens de la région, on est plus que dans juste rentrer dans un cadre, on est
dans une représentativité plus proche du terrain.
Donc, je ne perds pas mon vertige. Puis j'ai
l'impression qu'éventuellement on va entendre des gens nous dire des choses par
rapport à cette volonté-là qui est, pour moi, encore hors du commun. Ce n'est
pas dans 6, vous avez raison, c'est dans 5 que j'aurais dû le voir et le
signaler pour dire : Attendez, ça veut-tu dire que... Mais j'ai vraiment
pris pour acquis que c'était un comité par région. Vraiment, là, je suis très
honnête, là, c'est il y a quelques minutes, à micro fermé, où... quand on m'a
dit : Bien non, ça va être un comité puis... j'ai perdu pied, Mme la Présidente.
Je vais regarder ailleurs pour voir si je peux
corriger le tir, mais je trouve... je n'ose pas dire «inacceptable», parce que
je suis la seule à faire le combat, là, je comprends que... Je le dis tout le
temps, je sais compter, là. Mais je trouve
que, quand mes collègues, là, vont aller chacun dans leurs régions puis qu'ils
vont dire : Bien non, c'est trois parents... Puis il y en a
peut-être un de la Beauce, mais il y en a peut-être un de Montréal puis un des
Laurentides, puis là on est rendu à trois parents. Ça fait que, pour connaître
la réalité de chez vous, Roberval... Tu sais, la run de bus à Roberval, ce
n'est pas la run de bus de Montréal, là. Il n'y a pas de métro à Roberval. Il y
a des enfants, à Montréal, qui prennent le métro pour aller à l'école. Les
écoles régionales... de région mais des suprarégionales, bien, c'est différent
dans chacune des régions. Un élève lourdement handicapé à Laval, il n'a pas une
école... il a une école qui ressemble à un hôpital, il n'a pas une école
ordinaire. Puis c'est suprarégional, ça fait qu'il y a des gens des
Laurentides. Je trouve que la réalité régionale, elle vient de perdre tout son
sens.
• (15 h 30) •
Mais, en même temps, je n'ai pas eu... je n'ai
pas attrapé le bon article au bon moment. Je trouve décevant qu'on ne puisse
pas l'entendre puis qu'on ne puisse pas corriger le tir. Parce que, mon
protecteur national, là, je ne veux pas lui donner de l'ouvrage, mais je veux
l'aider à mieux choisir les gens qu'il va recommander au ministre, parce qu'en
bout de ligne la personne en titre qui va choisir, c'est notre ministre, là.
Ça fait que je trouve ça épeurant puis je suis
déçue de savoir que mes régions ne seront pas entendues de la bonne façon.
Parce que je suis sûre que les gens qui vont aller au comité, ça va être les
bonnes personnes, là, ils vont être choisis par leur monde puis ils vont...
mais j'ai de la difficulté à penser qu'ils vont se sentir bien représentés pour
parler de Roberval, pour parler de la Beauce, pour parler de Laval puis pour
parler de Montréal, parce que ce n'est pas la même chose. Une région, c'est une
région, puis on est tous fiers de chacune de nos régions, moi, la Rive-Nord,
vous, la Rive-Sud. Ce n'est pas pareil, puis, de ce fait, je ne pense pas que
les gens sur le comité vont être de mauvaise foi, je dis juste que leur
réalité... Si c'est un parent de Laval qui est choisi, par contre, là, puis qui
va sur ce comité-là, bien, il va être fier de parler de Laval puis il va
dire : Aïe! moi, je la connais, Laval. Mais quand ça va être le temps de
parler de la Côte-Nord, il va peut-être s'accoter dans son siège puis il va
dire : Bien là, je vais être obligé de lire puis d'essayer de me mettre
dans le principe même d'un parent de la Côte-Nord, parce que je ne suis pas un
parent de la Côte-Nord, puis c'est grand, la Côte-Nord, là.
Donc, je crois qu'on passe à côté d'une belle
occasion de parler des régions. Puis, entre vous puis moi, là, on peut se
parler de, tu sais, c'est qui, le gouvernement des régions, là. Je n'en suis
même pas là. J'en suis sur la volonté gouvernementale, dans un projet de loi,
d'avoir une représentativité des régions dans chacune des sélections que je
fais, et je le fais quand je choisis mon député, je le fais quand je choisis
quelqu'un de ma région. Puis je vous le dis, là, le CISSS, chez nous, j'ai une
directrice par intérim, là, puis, quand le prochain directeur général ou
directrice générale va être choisi, je suis sûre que le comité de sélection de
mon CISSS va choisir quelqu'un qui représente bien la région de Laval. C'est
grand, le CISSS de Laval, là, c'est toute l'île, là, c'est bien du monde.
Mais là j'ai un comité qui va choisir pour
l'ensemble du Québec. Je trouve ça décevant, mais, un coup que je vous ai dit
ça, on fera un débat sur c'est qui, le gouvernement des régions, un jour, là.
Mais ça, ça ne représente pas les régions du Québec. L'article 5... puis
je suis passée à côté, je l'avoue, je m'en excuse. Avoir su, j'aurais... je me
serais battue un peu plus, rendus là, mais j'étais sûre, Mme la Présidente,
sûre que c'était un comité par région pour choisir les bonnes personnes. Merci.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Roberge : Oui. On crée une
institution nationale, mais c'est très important de dire qu'il y aura des
protecteurs régionaux et que les plaintes, en troisième instance, seront
étudiées par les protecteurs régionaux. Donc, il y a une
gouvernance régionale très, très importante, là, c'est important de le
mentionner. Il y aura des candidatures qui émaneront
des régions, puis un comité national qui sera représentatif, je vous dirais, de
l'ensemble des régions et de plusieurs profils. Je pense que c'est
amplement suffisant pour rassurer tout le monde, peu importe où on habite au
Québec.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article 6 amendé? Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je rassure ma collègue,
même moi, je n'ai pas vu l'article 5, donc mea culpa. J'ai une dernière
petite question pour précision pour l'article 6. «Organisations les plus
représentatives», moi, je tiens pour acquis que c'est des organisations qui
sont déjà existantes, organisées, tu sais, je ne sais pas comment le dire,
mettons, avec un numéro, là, pas juste, tu sais, quelqu'un qui dit : Bien,
moi, je suis un organisme.
La Présidente (Mme Guillemette) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je pense qu'il faut
comprendre le terme dans son sens courant, là, c'est assez évident, là, les
associations ou organisations les plus représentatives de chacun de ces
profils-là.
Mme Rizqy : ...dans votre
perspective à vous, là, on a la même perspective? C'est juste ça que je veux
m'assurer, parce qu'une organisation, c'est un groupe de personnes. Donc là,
ici, on parle d'une organisation qui a été dûment constituée, là?
M.
Roberge : Bien, écoutez, on parle des associations ou des
organisations les plus représentatives. Il faut faire confiance au
protecteur national. Je ne pense pas qu'ils vont prendre un regroupement ad
hoc, là, de quelques personnes qui font...
Je pense que c'est au protecteur national de déterminer leur représentativité,
mais on a en tête, facilement, là...
Mme Rizqy : Par exemple, la
Fédération des comités de parents...
M. Roberge : La Fédération des
comités de parents...
Mme Rizqy : C'est ça, là, quelque
chose qui est organisé, là, structuré.
M. Roberge : ...le regroupement de
parents... autonomes. Il y a l'association des parents anglophones. C'est assez évident, là. On les connaît tous. Souvent,
on les... on reçoit leurs mémoires, on communique tous avec eux, ils
viennent en commission parlementaire. Ce sont ces groupes. Ils se
reconnaissent, ils ne sont pas inquiets. Je ne pense pas qu'ils sont inquiets.
Mme Rizqy : Oui, oui. Non, non, vous
et moi, je pense qu'on les connaît très, très bien, là. Mais, par exemple, il existe maintenant, sur les réseaux sociaux, des
nouvelles pages Facebook d'associations, mais elles ne sont pas
constituées comme un vrai regroupement, avec un numéro, et tout ça, là. C'est
pour ça que moi, j'ai ça dans ma tête puis je parlais vraiment, comme, normalement constituées, là... De toute façon, je vois
que ça hoche de la tête des deux côtés, là, donc...
M.
Roberge : Ce sera au protecteur d'en juger, mais je ne pense
pas qu'une page Facebook ce soit une association au sens de la loi.
Mme Rizqy : Non, mais ça peut être
une organisation au sens de la loi, par contre. Légalement, le terme
«organisation», là, c'est interprété de façon large. C'est pour ça que moi, je
veux savoir... votre interprétation à vous, là, est la même que la mienne. On
parle d'une organisation normalement constituée, là, donc, comme les exemples
que vous venez de donner, comités de parents, là?
M. Roberge : On va laisser la
souplesse au protecteur national de l'élève ici, là, mais on sait de quoi on
parle.
Mme Rizqy : Pas d'autre question,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : Dernière question,
promis. «Si le protecteur national de l'élève ne reçoit pas de recommandation pour la désignation d'une personne
dans le délai qu'il fixe, il peut en désigner une après en avoir avisé
les associations ou organisations
concernées.» Il la prend où, si le protecteur national de l'élève ne reçoit pas
de recommandation? Il a fait son comité de 11 personnes, mais il ne
reçoit pas de recommandation pour une région. Je veux juste connaître le
mécanisme. Puis peut-être que ce n'est pas dans l'article 6. Je veux juste être
sûre que là, je n'en manque plus. S'il n'en a pas... c'est ce que je comprends,
là, s'il n'a pas de recommandation pour la désignation d'une personne dans les
délais qu'il fixe, il peut en désigner une après en avoir... je veux juste être
sûre que... après en avoir avisé l'association...
La Présidente (Mme Guillemette) : M.
le ministre.
M. Roberge : ...donner
un exemple, là, les directions générales de centres de services scolaires, O.K.
Bon, il y a... il existe une association des D.G. Il y en a une
francophone, il y en a une pour les anglophones. Il y en a...
Mme
Charbonneau : ...
M. Roberge : Oui,
c'est ça, il y en a pour les écoles privées. Bon, il y en a peut-être même une
troisième pour les... pour d'autres groupes. Si aucune de ces associations-là
ne fournit aucun nom... ce serait très, très surprenant, là... même pas qui
s'entendent, là, qui ne fournisse aucun nom...
Mme
Charbonneau : Personne ne veut y aller.
M. Roberge : ...pour
une obscure raison, bien, le protecteur pourrait désigner un directeur général
de centre de services scolaire, parce qu'il doit y avoir un D.G. sur le comité.
Mme
Charbonneau : Il ne justifie pas sa sélection, là, il dit : Toi,
directeur général de la commission scolaire de Montréal, c'est toi que je veux
sur mon comité. Je veux juste...
M. Roberge : Non,
mais je ne pense pas que ce soit une assignation à comparaître, là, avec un
subpoena, là. C'est quelqu'un qui serait volontaire, là, manifestement, mais il
désignerait... Cette personne-là ne serait pas recommandée par une asso, parce
qu'aucune asso ne recommanderait personne. On est dans le très, très, très
théorique, là. Bien, à ce moment-là,
quelqu'un de volontaire, mais qui ne serait pas recommandé par une asso, parce
qu'il n'y aurait pas de recommandation,
quelqu'un de volontaire... vous avez dit le D.G. de Montréal, mais, on va dire,
le D.G. d'English-Montréal, on va dire, là, peu importe... s'il est
d'accord ou si elle est d'accord, bien, le protecteur national dit : Bien,
ce sera vous, Mme X, qui allez siéger, puis j'en avise les associations que
c'est Mme X qui siégera à titre de D.G., par exemple. Ce serait surprenant,
mais ce serait ça.
Mme
Charbonneau : O.K. Je comprends la théorie en arrière du texte.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Ça vous va, Mme la députée? Donc, je vais mettre
l'article 6, amendé, aux voix. Est-ce que l'article 6 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Guillemette) : Sur division? Donc, l'article 6, amendé, est adopté sur
division. Nous passons donc à l'article 7.
18247
15361
M.
Roberge : Merci bien, Mme la Présidente. Alors, article 7 :
«Les membres du
comité de sélection ne sont pas rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions et
dans la mesure que peut déterminer le ministre.
«Ils ont cependant le
droit au remboursement des dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions,
aux conditions et dans la mesure que détermine le ministre.»
Donc, l'article
propose le principe de la non-rémunération des membres du comité de sélection,
donc ce n'est pas un emploi, disons. Voilà.
La Présidente (Mme
Guillemette) : ...des commentaires sur l'article 7?
Mme Rizqy : ...beaucoup, Mme la Présidente. Ce serait dans
quels cas qu'ils pourraient avoir une rémunération?
• (15 h 40) •
M. Roberge : Écoutez,
en ce moment, ce n'est pas prévu que ce le soit. On ne veut pas fermer la porte
complètement dans la loi. Je ne sais pas, s'il y avait des centaines de candidatures...
Supposons que le territoire québécois est divisé en 15 ou en 20, dans chaque
région, il y avait 10, 15, 20 candidatures, on se bouscule aux portes pour
être protecteur régional, et que là, ça prend quelques semaines au comité pour
analyser tout ça, bien là, peut-être que, devant cette masse de travail, pour
s'assurer d'avoir des gens volontaires pour faire ce travail-là, bien... on est
dans la théorie, là... on pourrait dire : Bien là, écoutez, on va
offrir... au-delà de payer le transport, bien, on va offrir
un dédommagement pour que les gens soient heureux de participer et de bien
faire ce travail-là. Mais ce n'est pas... on ne s'attend pas à ça. On laisse
une porte ouverte pour prévoir, je dirais, tous les cas d'espèce.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Ça vous va? Allez-y, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Par une explication simple... parce qu'on a déjà vu,
dans les organisations syndiquées, que quelqu'un peut être libéré pour faire
quelque chose. Ça s'applique aux enseignants, ça s'applique aux... Bien, les
directions d'école ou les directeurs généraux, ce n'est pas libéré pour la
tâche, mais ça fait partie de leurs tâches de faire des sélections ou des
comités de sélection.
C'est juste pour les parents que ça m'intrigue,
de la façon que ça pourrait fonctionner pour une attribution de dédommagement.
Si j'ai un parent qui est médecin ou si j'ai un parent... Est-ce que c'est par
rapport à leur salaire à eux? J'essaie de comprendre
parce que... Pour les gens professionnels, je comprends, puis je l'ai vu, dans
d'autres occasions, où on donne une libération, mais que le syndicat paie
pareil le salaire d'un enseignant parce qu'il participe à quelque chose.
D'ailleurs, le président des enseignants
n'enseigne pas, hein? Il fait de la représentation, puis il étudie les cas,
puis il représente ses membres. Les D.G., souvent, ont un salaire suffisamment
intéressant, puis ils ont des D.G.A. pour pouvoir se déplacer, puis être à
Québec, pendant une semaine, pour choisir l'ensemble des directeurs régionaux
du Québec. Mais pour les trois parents ou les quatre parents, ça fonctionne
comment? Parce que, je peux comprendre, le déplacement, c'est facile, c'est du
kilométrage. Les repas, il y a souvent un forfaitaire, hein, tu as tant par
repas, puis la chambre d'hôtel, c'est
pareil. Mais pour une attribution salariale, j'essayais de voir comment ça
pouvait fonctionner, puis si ça
s'applique, si on l'a déjà vu dans d'autres organisations, parce que ça existe
peut-être ailleurs, puis je ne le sais pas.
La Présidente (Mme Guillemette) : ...M.
le ministre.
M.
Roberge : Pour donner un exemple d'un cas de figure, pour
les tribunaux administratifs, il existe des comités de sélection. Je vais vous lire un extrait du règlement,
qui donne une inspiration de ce à quoi ça peut ressembler. On dit :
«Les frais de voyage et de séjour des membres du
comité sont remboursés conformément aux Règles sur les frais de déplacement des
présidents, vice-présidents et membres d'organismes gouvernementaux.
«Outre le remboursement des frais [...] les
membres du comité qui ne sont pas membres du tribunal ou à l'emploi d'un
ministère ou d'un organisme du gouvernement — un peu comme ce que disait ma
collègue en ce moment — ont
droit à des honoraires de 250 $ ou 200 $ par demi-journée de séance à
laquelle ils participent...»
Donc, c'est un précédent sur quelque chose de
semblable. Peut-être pour faire écho à ce que dit ma collègue, ici, on dit,
dans le fond, que sont exclus les gens qui sont déjà à l'emploi du ministère,
parce qu'ils ne le feraient pas à leurs frais, mais, on veut dire, pour les
parents ou quelque chose comme ça.
Mme Charbonneau : Donc, ce serait
dans le règlement que ça va être... Vous savez qu'il y a une économie si vous
faites des comités régionaux, par contre, parce qu'il y a juste pour le
protecteur national que vous allez devoir faire des dépenses en déplacements,
parce que, pour le reste, ça va être dans son forfaitaire de salaire.
Ça répond à ma question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
Mme la députée de Mille-Îles. Donc, d'autres interventions sur l'article 7? Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : ...du règlement. Donc,
on pourrait penser qu'au fond les... surtout pour les parents. Moi, ce serait plus pour eux, là, par exemple, les frais de
jetons, là, pour assister à des rencontres. Ce serait, au fond, dans ce style-là?
M. Roberge : Oui, bien, c'est ça,
c'est ce que j'ai donné comme exemple, dans le fond, en excluant, par exemple,
quelqu'un qui est à l'emploi du centre de services, admettons, qui serait
rémunéré. On pourrait penser... effectivement, on pourrait penser aux parents.
Mme Rizqy : O.K., d'accord. Ça,
c'est dans votre intention, là?
M. Roberge : C'est dans mon
intention.
Mme Rizqy : Parfait. Excellent,
merci.
M.
Roberge : C'est donc écrit dans les délibérations de la
Commission culture et éducation. On a déjà vu neiger.
Mme Rizqy : Excellent, merci.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci beaucoup, Mme la députée de Saint-Laurent.
Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 7? S'il n'y
a pas d'autre intervention, je vais mettre l'article aux voix. Est-ce que cet
article est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Guillemette) : L'article 7 étant adopté, M. le ministre, vous
pouvez nous présenter l'article 8.
M. Roberge : Merci bien. Alors,
article 8 :
«Les membres du comité de sélection ne peuvent
être poursuivis en justice en raison d'actes accomplis de bonne foi dans
l'exercice de leurs fonctions.»
Donc, il
s'agit de conférer une certaine immunité aux membres qui siègent en toute bonne
foi sur le comité de sélection.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Des interventions sur cet article?
Mme Rizqy : Oui.
Pourquoi c'est le critère de bonne foi qui a été sélectionné? Est-ce que c'est
parce qu'il y a d'autres parallèles dans d'autres lois?
M. Roberge : C'est une disposition
usuelle qu'on retrouve dans les lois, habituellement, quand on parle de la
bonne foi.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Ça va?
M.
Roberge : Bien, ce qu'on me dit, c'est ça, c'est usuel,
c'est ça. Puis, quand on parle des comités de sélection, agir de bonne
foi, c'est... Souvent, j'appelle ça miroir, là, c'est-à-dire qu'on fait, dans
cette loi-ci, des dispositions...
Mme Rizqy : ...qui existent
ailleurs.
M.
Roberge : ...qui sont
éprouvées. On ne fait pas juste copier-coller. Elles sont éprouvées ailleurs,
ça fonctionne, donc on les applique ici aussi.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre aux voix l'article 8.
Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : L'article
8 étant adopté, M. le ministre, on passe à l'article 9.
M. Roberge : Je vais lire l'article
9, en vous disant tout de suite que je déposerai, tout de suite après, un
amendement, Mme la Présidente. Donc, l'article...
La Présidente (Mme Guillemette) : L'amendement
n'est pas déjà...
M. Roberge : On s'en occupe. Je veux
faire la lecture puis...
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Faites la lecture. On envoie l'amendement pendant ce temps-là.
M. Roberge : ...vous le recevrez
incessamment.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
M. le ministre.
M. Roberge : Voilà. Article 9 :
«Le protecteur national de l'élève ou un protecteur régional de l'élève ne
peut :
«1° être membre du conseil d'administration
d'un centre de services scolaire, d'un comité de parents ou d'un conseil
d'établissement ou employé d'un centre de services scolaire;
«2° être administrateur, actionnaire,
dirigeant ou employé d'un établissement d'enseignement privé qui dispense des
services éducatifs appartenant aux catégories visées aux paragraphes 1° à 5° de
l'article 1 de la Loi sur l'enseignement privé (chapitre E-9.1);
«3° être parent ou allié d'une personne
visée aux paragraphes 1° et 2°.»
Donc, on parle ici de fonctions qui pourraient
être incompatibles avec la charge de protecteur national de l'élève ou de
protecteur régional de l'élève.
Et un amendement sera acheminé à la
commission... ou est reçu?
La Présidente (Mme Guillemette) : On
va suspendre quelques instants, le temps de recevoir l'amendement et de le
distribuer. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 47)
(Reprise à 15 h 51)
La Présidente (Mme Guillemette) : Donc,
la commission reprend ses travaux sur l'amendement de M. le ministre à
l'article 9. Donc, M. le ministre, voulez-vous nous présenter votre
amendement, s'il vous plaît?
M. Roberge : Merci bien. Alors,
l'amendement vise à remplacer l'article 9 du projet de loi par le suivant,
je vais en faire la lecture :
«Le protecteur national de l'élève ou un
protecteur régional de l'élève ne peut :
«1° être membre du conseil
d'administration, d'un comité de parents ou d'un conseil d'établissement ou
être directeur général, directeur général adjoint, secrétaire général ou
responsable du traitement des plaintes d'un centre de services scolaire;
«2° [ne peut] être
administrateur, actionnaire, dirigeant ou responsable du traitement des
plaintes d'un établissement d'enseignement privé qui dispense des services
éducatifs appartenant aux catégories visées aux paragraphes 1° à 5° de
l'article 1 de la Loi sur l'enseignement privé (chapitre E-9.1);
«3° [il ne peut]
être employé d'un centre de services scolaire ou d'un établissement
d'enseignement privé qui dispense des services éducatifs appartenant aux
catégories visées aux paragraphes 1° à 5° de l'article 1 de la Loi sur
l'enseignement privé; et, finalement,
«4° être parent
ou allié d'une personne visée aux paragraphes 1° et 2°.»
Donc, l'amendement,
l'objectif de l'amendement, c'est de restreindre les cas d'incompatibilité avec
la fonction de protecteur national de l'élève ou protecteur régional de
l'élève, en ce qui concerne les parents et les alliés, pour limiter cette incompatibilité aux personnes qui
exercent des fonctions d'administrateur, de dirigeant, de membre de
certains comités, de responsable de
traitement des plaintes d'un centre de services scolaire ou d'un établissement
d'enseignement privé ou ceux qui ont la qualité d'actionnaire d'un
établissement d'enseignement privé.
Donc, c'était un gros
article, c'est un gros amendement. Je l'explique, encore une fois, peut-être,
pour mieux le vulgariser. On ne peut pas avoir un protecteur régional ou un
protecteur national qui dirige un établissement, parce que l'incompatibilité
est assez évidente, ou, bref, qui fait partie d'un comité qui dirige, là, les
choses, qui oriente les choses, parce que, là, il serait vraiment des deux côtés
de la clôture à la fois.
La différence entre
l'amendement et l'article lui-même, c'est que l'article excluait d'emblée les
employés, mais excluait aussi les parents ou alliés de ces employés. Et là ça
commençait à couvrir très, très large, quand on couvre les parents ou alliés
des employés, considérant qu'il y a, quoi, plus de... j'ai oublié le nombre,
mais c'est plus de 100 000 personnes au Québec qui sont employées des
écoles. Puis, si on multiplie ça par deux, par trois, par quatre, quand on compte
leurs conjoints, leurs conjointes, leurs enfants, ça fait 300 000,
400 000, 500 000 personnes qui ne peuvent plus, là. Ça couvre
beaucoup trop large.
Et l'amendement, en
fait, on l'a rédigé suite aux auditions particulières. Ça a été un commentaire,
là... je ne veux pas me tromper, mais je pense que c'est l'Association des
cadres scolaires du Québec qui nous disait : Attention, là, vous excluez
trop de personnes, et ça devient très, très difficile de choisir des personnes.
Parce que notre réseau scolaire, il est
immense, et il touche beaucoup de personnes, et il faut prendre garde à exclure
trop de bonnes candidatures. Voilà pour les explications.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. M. le ministre. Donc, des commentaires
sur l'amendement?
Mme Rizqy :
Bien, c'est quoi, la définition d'un allié?
M. Roberge :
Excellente question, que j'ai posée à mes collègues... en fait, pas à mes
collègues, mais aux gens qui nous soutiennent, les légistes. J'y vais ici. La
définition du terme «allié», bien, il faut se référer au sens commun du terme.
«Allié» est un terme qui est utilisé dans plusieurs textes législatifs, on le
retrouve dans plusieurs lois. Ce que ça veut dire, c'est «uni par alliance»,
d'accord, mariage ou union civile. Donc, un allié, c'est quelqu'un qui a son
alliance, mariage ou union civile. Le degré de parentalité s'évalue en fonction
des règles de filiation et de parenté prévues au Code civil du Québec. Les
alliés au premier degré sont les personnes unies par alliance aux parents ou à
l'enfant, donc le beau-père... je ne me trompe pas... beau-père, belle-mère,
beau-fils, gendre, belle-fille ou bru.
Mme Rizqy :
Juste pour être certaine que moi, j'ai bien compris, parce que j'ai
l'impression d'avoir eu un mélange de «parent» et d'«allié». Donc, juste pour
être certaine...
M. Roberge :
Oui, je me suis trompé.
Mme Rizqy :
O.K., parfait, d'accord.
M. Roberge :
Je vais corriger, effectivement, parce qu'il y avait définitions de
«parent» et d'«allié». Merci, chère collègue. Donc, «allié», c'est uni par
alliance, d'accord? Parce qu'on dit «parent» ou «allié», tandis que «parent»,
c'est ce qu'on... on veut dire les parents au premier degré, donc le parent et
l'enfant. Donc, le protecteur de l'élève ne peut pas être le père, la mère, le
fils ou la fille de quelqu'un qui serait nommé ici.
Par
exemple, on va mettre ça concret, je
suis directeur général d'un centre de services scolaire. Bien, mon
épouse étant alliée, au sens de la loi, elle
ne pourrait pas être protectrice de l'élève, ni régionale ni nationale, et ma
fille ne pourrait pas être
protectrice de l'élève, ni au national ni au régional, parce que mon épouse,
elle, elle est mon alliée. Ma fille serait mon parent, puisque je suis
D.G., dans le cas de figure. Par contre, si je suis enseignant... là, je vais à
l'alinéa 3°. Si je suis enseignant, je ne peux pas moi-même être
protecteur régional ou national, parce que je suis un employé. Par contre, ici, on n'exclut pas tous les parents et les alliés,
par exemple, de tous les employés, donc de l'enseignant que je serais,
parce que là, c'est comme... c'est là où ça devient des centaines de milliers
de personnes, là. Ça ne fonctionnerait plus, là.
Mme Rizqy :
Ça, je suis d'accord avec vous.
M. Roberge :
Voilà. J'espère avoir été clair.
Mme Rizqy : Beaucoup...
Oui, très clair. Bien, juste... Parce que, là, vous avez dit «uni par
alliance», mais j'imagine que ce n'est pas juste uni par alliance? Ça
comprend aussi les conjoints de fait?
M. Roberge : On
parle ici... «Uni par alliance», on veut dire mariage ou union civile. On
n'inclut pas les conjoints de fait.
Mme Rizqy : Mais puisque, dans la définition des us et
coutumes, les conjoints de fait sont des personnes alliées... Par
exemple, en matière fiscale, ils font partie de la définition, on les traite
sur le même pied d'égalité.
M. Roberge : Pour
l'instant, donc, de la manière que c'est écrit ici, quand on parle des alliés,
on parle... qui sont unis par mariage ou union civile. On ne considère
pas les gens qui sont conjoints de fait comme alliés.
Mme Rizqy : O.K. Moi, je serais
plus à l'aise qu'on ajoute «conjoints de fait», parce qu'ils sont traités sur
un même pied d'égalité dans plusieurs de nos
lois au Québec puis même au niveau... en matière fiscale. Dès lors qu'on
dort... En matière fiscale, là, comment que moi, j'enseignais à mes élèves, là,
à mes étudiants, c'était simple. Si, le soir, vos pantoufles sont en dessous du
même lit, que vous soyez marié, conjoint de fait, on va vous traiter, d'un
point de vue fiscal, de la même manière. Alors, moi, c'est... Où est-ce que
vous vous brossez... Il y en a qui ne brossent pas leurs... ils n'ont pas leur
brosse à dents à un endroit, ils en ont à plusieurs endroits, mais les
pantoufles, généralement, tu en as une paire. Alors, c'est pour ça que
j'enseignais ça de même, pour la petite histoire, Mme la Présidente. Mais je
serais plus à l'aise de parents... de définir, là, les époux et les conjoints
de fait, de le définir de façon spécifique.
La Présidente (Mme Guillemette) : ...M.
le ministre.
Mme Rizqy : Puis ici, pour
précision, conjoint de fait, c'est ce qu'on a déjà, la notion, non seulement au
niveau civil, mais aussi au niveau fiscal. Ce n'est pas les gens que ça fait un
mois qu'ils sont ensemble, là. C'est des gens que... Nous, par exemple, on va faire
notre déclaration, bientôt, d'intérêt à la Commissaire à
l'éthique, qui, en passant, m'a appelée. Elle a dit : Là,
Mme Rizqy, là, dans le journal, vous êtes avec le député de
Jacques-Cartier. J'ai dit : Oui, mais ça ne fait pas encore un an. Alors,
moi, l'année prochaine, quand je vais faire ma déclaration fiscale, nous serons
officiellement des conjoints. Mais, entre-temps, on a décidé de se marier, mais
ça, c'est arrivé sur un coup de tête, là, Mme la Présidente. C'est arrivé...
La Présidente (Mme Guillemette) : Il
ne faut pas avoir de regrets, Mme la députée.
Mme Rizqy : Ça a pris trois
mois, puis c'était réglé. Disons qu'on ne s'était pas mariés sur un coup de
tête. La vraie histoire, c'est que ça aurait fait un an, puis, d'un point de
vue légal, bien, j'aurais fait ma déclaration fiscale cette année, puis
j'aurais marqué que je suis conjoint de fait avec le député de Jacques-Cartier.
Puis dans ma déclaration à la Commissaire à l'éthique, qui m'a bien avisée
cette année : Mme la députée de Saint-Laurent, il faut que ça concorde,
vous deux, là... Là, elle va être rassurée, on a réglé ça.
La Présidente (Mme Guillemette) : Ça
marche. M. le ministre.
• (16 heures) •
M. Roberge : Donc, ma collègue
voudrait, en réalité, qu'on exclue de... qu'on élargisse le terme d'allié, mais
ça viendrait exclure davantage de personnes. Oui, bien oui, parce que, tel que
c'est en ce moment, les conjoints de fait, par exemple, d'un D.G., pourraient
être protecteur régional ou national, mais aussi de plein d'autres, là,
d'actionnaires, de dirigeants, conjoint de
fait d'un membre de comité de parents, d'un conseil d'établissement. Les
conseils d'établissement... Il y a 3 000 écoles au Québec. Sur les
conseils d'établissement à cinq, 10 personnes, ça fait beaucoup de monde.
Donc, si on rajoute les conjoints de fait, juste comprendre, là, on rajoute
quand même pas mal de personnes.
Est-ce que c'est une question de clarification
ou c'est vraiment une proposition, ma collègue, elle veut ça?
Mme Rizqy : C'est vraiment une
proposition. C'est vraiment une vraie proposition, puis je vous l'explique.
C'est que plusieurs femmes au Québec et au Canada ont fait des grandes
batailles pour être traitées sur le même pied d'égalité, pour obtenir les mêmes
avantages que les couples qui étaient mariés. Puis il y en a que, leur
conjoint, il ne voulait pas se marier parce
que, hein, fonds de pension... Alors, ça, c'est des grandes batailles parce
qu'elles ne pouvaient pas recevoir
d'autres régimes. Elles sont montées jusqu'en Cour suprême, puis, après ça,
on a dit : Non, non, non, conjoints de fait et mariés, époux, vous êtes sur le même pied d'égalité. Alors,
nous, aujourd'hui, on est en train de dire aux gens mariés, donc, moi, par exemple : Moi, je vais avoir
un traitement plus difficile qu'une personne qui n'est pas mariée. Puis
avoir su...
Une voix : ...
Mme Rizqy : Bien là, alors, moi,
ici, c'est juste une question... Non, mais blague à part, une fois que j'ai
fait ça, la blague à part, c'est que, d'un point de vue légal, on doit traiter
les gens mariés, qu'ils soient époux, ou unis de façon civile, ou conjoints de
fait, sur le même pied d'égalité au Québec.
La Présidente (Mme Guillemette) : Qui
sont considérés comme conjoints de fait. M. le ministre.
M. Roberge : D'accord.
Bien, je comprends. Je comprends que de la manière dont «allié» est compris en
ce moment n'inclut pas les conjoints de fait. Je comprends l'allégorie des
pantoufles de ma collègue, mais ça dépend combien de fois
par semaine on va avoir les pantoufles en dessous du lit. Pour être conjoints
de fait, il faut... pour être conjoints de fait, là, il faut un an de vie
commune, il faut des enfants. J'ai des députés qui lèvent la main, qui...
Est-ce que vous voulez prendre la parole? Moi, ça va me faire plaisir...
M. Poulin : ...au
niveau des pantoufles, mais je vous laisse ça à votre appréciation,
certainement...
Une voix : ...
M. Poulin : Non,
non, pas du tout, pas du tout. Mme la députée de Saint-Laurent, je pense, vous
étiez sur une belle lancée. Vous pouvez continuer.
Mme Rizqy : Jeudi
confession.
M. Roberge : Bien,
je ne suis pas... je ne suis pas fermé à la réflexion de ma collègue, là. Je
comprends que, dans le Québec moderne, il y a peut-être plusieurs personnes qui
font de très longs avis... très longues années de vie commune, qui, eux, il y a
50 ans, auraient été mariés. Aujourd'hui, ils sont conjoints de fait, ils
n'ont pas de mariage ou d'union civile, mais partagent la même intimité et la
même relation. Donc, je ne sais pas si... Je suis très ouvert, là. Ma collègue
était convaincante. Donc, je ne sais pas si elle veut rédiger l'amendement ou
si elle souhaite que je demande aux légistes d'en faire la rédaction.
Peut-être, ce serait mieux, en toute humilité, pour être sûr que ça soit
correct, mais, si elle veut le faire, il n'y a pas de problème.
Mme Rizqy :
Oui. Oui, s'il vous plaît. Je pense que c'est mieux.Non, il n'y a pas
de problème, ils peuvent le faire. Il n'y a pas de souci, ça serait même souhaitable.
La Présidente (Mme Guillemette) : Donc
on va suspendre quelques instants, le temps de rédiger l'amendement.
(Suspension de la séance à
16 h 03)
(Reprise à 16 h 14)
La Présidente (Mme
Guillemette) : Donc, nous reprenons les travaux avec le
sous-amendement de Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, l'article 9, sous-amendement :
Remplacer, dans l'amendement proposé à l'article 9 du projet de loi,
«allié» par «conjoint».
Alors, après
discussion avec le ministre, on va mettre «conjoint» parce qu'on veut inclure
aussi les conjoints de fait. Donc, globalement, ça va inclure les conjoints de
fait, les époux ainsi qu'union civile, Mme la Présidente, aussi simple que ça.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Merci, Mme la députée de Saint-Laurent. Donc, est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur le
sous-amendement? Donc, s'il n'y a pas de commentaire, est-ce que ce
sous-amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Guillemette) : Donc, le sous-amendement étant adopté, nous revenons à
l'amendement de M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires sur
l'amendement de M. le ministre? Pas de commentaire. Donc, est-ce que
l'amendement à l'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
Mme
Charbonneau : Juste une petite question vite, vite, là, puis pas
compliquée, là, mais juste pour être sûre, parce qu'on a parlé un peu plus
tôt... Si je suis un enseignant, je ne peux pas, mais, si je suis un enseignant,
puis je décide de faire application, puis je démissionne... Tu sais, si je ne
suis plus reconnu, à ce moment-là, il n'y a pas de souci, là. Je veux juste à
être sûre qu'on va...
M. Roberge : Si
tu démissionnes ou si tu te sépares. Non, parce que, dans le fond, ce sont les
critères... Non, mais, dans le fond, il y a des critères qu'on appelle...
Mme
Charbonneau : Ça dépend, ce qui est le plus payant, M. le ministre.
M. Roberge : C'est
comme la question : Alors, tu vaux... Est-ce qu'on vaut plus vivant ou
mort en fonction des assurances?
Mme Charbonneau : Oui, ou mort, oui.
Moi, je suis beaucoup plus fine partie.
M. Roberge : Bon,
je vais répondre à votre question. Vous êtes privilégiés, à la maison, de ne
pas avoir entendu celle-là. Mais non, c'est ça, dans le fond, le critère
discriminant s'applique tant qu'on a ce critère-là.
Mme Charbonneau : Oui, le titre.
M. Roberge : Donc, si je ne suis pas
employé, bien, ça ne s'applique pas.
Mme Rizqy : Juste pour être
certaine, parce que...
M. Roberge : Là, on discute d'un
amendement adopté. On peut faire ça un petit bout de temps, mais, si ça
s'étire, on va...
Mme Rizqy : Non, bien,
l'amendement est adopté, mais on est à l'article, là, donc on est corrects.
M. Roberge : Ah! on est à
l'article. O.K., excusez-moi.
Mme Rizqy : On est à l'article,
l'amendement est adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : On
est à l'article 9 tel qu'amendé.
Mme Rizqy : Oui, c'est ça, on
est à l'article 9 tel qu'amendé. Moi, je veux juste être certaine... Si, par
exemple, je suis un enseignant ou un administrateur, est-ce que je peux quand
même appliquer, le temps de voir si je vais être sélectionnée... puis avoir comme condition d'embauche de démissionner?
Un peu comme, par exemple, si je suis avocate, je vais appliquer au
Conseil de la magistrature pour devenir juge, je garde mon titre d'avocate, et,
lorsque je suis sélectionnée, à ce
moment-là, je démissionne, je mets fin à mes mandats de représentation, et je
siège, à ce moment-là, à titre de juge. Est-ce que c'est ça qu'on peut
faire pour permettre aux gens quand même d'appliquer, là, puis...
M. Roberge : Oui, oui. La
réponse, c'est oui.
Mme Rizqy : Parfait.
M. Roberge : La réponse, c'est
oui.
Mme Rizqy : Ah! voilà, c'est
clair, hein? Vous voyez, quand on va vite, Mme la Présidente.
M. Roberge : Ce n'est pas
discriminant à la candidature, c'est discriminant à l'embauche.
Mme
Charbonneau : À
l'embauche.
Mme Rizqy : À l'embauche.
Parfait.
M. Roberge : À un moment donné,
il faut choisir.
Mme Rizqy : Non, mais ça, c'est
parfait.
Mme
Charbonneau : Oui,
oui, mais c'est plus clair.
M. Roberge : Très bon, très
bon.
Mme Rizqy : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Donc, est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 9 amendé?
Mme Charbonneau : Oui.
La Présidente (Mme Guillemette) : Allez-y,
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : Mme la
Présidente, je voulais savoir, parce qu'on en a parlé au début, début du projet
de loi, est-ce que, pour s'assurer d'une bonne compréhension du projet de loi,
il va y avoir une page avec les définitions. Parce que le mot «allié»...
Mme Rizqy : Il est parti.
La Présidente (Mme Guillemette) : Il
est parti, il n'existe plus, le mot «allié», Mme la députée.
Mme Charbonneau :
Il n'existe plus? Il n'existe plus du tout dans...
Mme Rizqy :
...c'est «conjoint».
La Présidente
(Mme Guillemette) : On l'a remplacé par «conjoint».
Mme Charbonneau :
Parfait. Je n'ai rien dit, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Dans le sous-amendement de votre collègue.
Mme Charbonneau :
Je n'ai absolument rien dit. J'étais toujours sur l'ancien.
La Présidente (Mme Guillemette) : D'accord.
D'autres commentaires? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais
mettre aux voix l'article 9 amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Adopté.
Donc,
l'article 9 amendé étant adopté, M. le ministre, présentez-nous
l'article 10, s'il vous plaît.
M. Roberge :
Merci bien. Alors, article 10 : «Le gouvernement fixe le
traitement et les conditions de travail et, s'il y a lieu, le traitement
additionnel, les allocations ou les honoraires du protecteur national de
l'élève et des protecteurs régionaux de l'élève.»
Donc, ça dit ce que
ça veut dire.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Des commentaires sur cet article? Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Ça va être un poste qui va être créé, donc le budget sera créé en même
temps. Ça ne viendra pas chercher dans les structures qui sont déjà en place
pour pouvoir payer cette structure-là, c'est-à-dire que ce n'est pas le... Je
comprends que c'est votre ministère qui va probablement assumer la facture de
cette nouvelle structure, mais ça ne va rien enlever aux centres scolaires,
commissions scolaires ou les partenaires qui sont rattachés au rôle du
protecteur de l'élève.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
Comme c'est un organisme séparé, indépendant, il y aura des crédits
spécifiques.
Mme Charbonneau :
Les crédits seront déterminés au moment où on fera le budget de l'année de
mise en application ou au moment où vous allez construire cette structure-là?
Parce que, là, on ne sait pas encore, tu sais, ça va-tu être un protecteur de
l'élève régional partiel, temps plein. Ça ressemble à quoi? C'est-tu à l'heure?
C'est-tu au cas? Ça fait que je comprends qu'on détermine un budget, mais j'ai
toujours une petite inquiétude quand on dit qu'il va y avoir une nouvelle
structure puis un nouveau budget, parce que ça découle de votre ministère.
Puis, entre vous puis
moi, je ne veux pas que vous perdiez de sous puis je ne veux pas que vous...
vous êtes obligé de faire l'exercice de dire : D'où que je vais prendre ça
dans ma structure pour le payer? Parce que je le connais, ce syndrome-là, donc
je veux vous donner toute la latitude de dire à votre collègue ministre :
J'ai besoin de temps pour pouvoir mettre en place ma structure. Mais, dès le
départ, je ne sais pas si j'en ai à temps plein ou à temps partiel puis je ne
sais pas combien mon protecteur de l'élève national va diriger de gens. Puis,
vu que ça ressemble à un principe de... d'emploi supérieur, bien, il y a
sûrement des chiffres qui sont rattachés par rapport à ça.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Roberge :
Vous comprendrez qu'on n'a pas les chiffres tout de suite, là. Il n'est pas
amendé, il n'est pas adopté. Ce qu'on dit, c'est qu'à la sanction de la loi, au
moment de la création de l'organisation, il y a ce qu'on appelle un CT, donc une demande au Conseil du trésor. Et puis, à ce moment-là, il y a des crédits qui sont alloués à ce
moment-là. Mais là vous comprenez que... beaucoup trop tôt pour mettre
des chiffres là-dessus.
• (16 h 20) •
Mme Charbonneau :
Vous avez raison de dire qu'il est trop tôt. Par contre, si j'ai bien
compris la mise en application, ça ne sera
pas l'année prochaine, parce qu'il faut adopter le projet de loi puis il faut
commencer à structurer. Ça va être
dans l'autre année puis, dans l'autre année, bien, ça va être un autre
gouvernement. Puis moi, je veux m'assurer, personnellement, égoïstement,
que le prochain gouvernement n'aura pas à jouer dans le film de «il n'y a pas
de crédit pour ça puis il n'y a rien d'attaché encore pour ça».
Donc, pour vous aider
à avoir une meilleure structure puis attacher des choses correctement, est-ce
que les crédits par rapport au ministère pourraient déjà être mis soit dans un
règlement ou... J'essaie d'imaginer la façon que vous pourriez faire les
choses, là, juste pour m'assurer que, quand on va arriver à la mise en place,
on ne vous dira pas : Bien, trouve ça dans ton propre budget parce qu'il n'y
a pas de crédits pour ça.
La Présidente (Mme
Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge : On ne peut pas, de
toute manière, dans le cadre de l'étude d'un projet de loi, prendre des
dispositions budgétaires. Vous le savez, vous avez plus d'expérience que moi
ici. L'article 77 dit que la présente loi entre en vigueur à la date fixée par le gouvernement. Donc, au décret,
je l'ai dit tantôt... je disais à l'adoption, mais c'est au décret
qu'une demande est faite au Conseil du trésor, pour ce qu'on appelle un CT, un
conseil du trésor, pour allouer les crédits, mais la loi serait sanctionnée.
D'ailleurs, je suis content parce que je vois,
dans les propos de ma collègue, une belle confiance qu'on va se rendre au bout, là, puis qu'on va l'adopter dans
cette législature. Mais je le souhaitais ardemment, mais je vois que
c'est pareil des deux côtés. C'est pour
ça qu'on l'améliore, là, ensemble. Je ne peux pas aller tellement plus loin à
ce moment-ci, là. Bon, on va adopter la loi, on va la sanctionner, je le
souhaite, je ne présume de rien, je ne veux pas faire d'outrage à personne,
puis, au décret, on fera la demande. Je ne suis pas inquiet du tout, du tout,
du tout, d'abord, parce que le prochain gouvernement sera tenu de mettre en
application cette loi puisqu'elle sera adoptée, sanctionnée. Donc, voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Mme la députée.
Mme Charbonneau : Mais, si on peut
mettre des contraintes à l'emploi, si on peut dire qui ne peut pas avoir
l'emploi, puis pour les raisons qu'on a déterminées auparavant, peut-on
déterminer ensemble le regard qu'on porte sur l'emploi? C'est-à-dire que mon
protecteur de l'élève national sera reconnu comme... là, je vais donner des
titres, là, puis vous avez le droit de me dire que je ne suis pas correcte,
mais je vous donne un exemple, égal à un sous-ministre. Un protecteur national
sera reconnu sous la forme d'un haut dirigeant, puis un protecteur régional
sera reconnu comme... pour nous donner un
peu un barème de la structure, ça ressemble à quoi. Je vous dirais qu'on a fait
cet exercice-là à partir du moment où on a commencé à parler des gens
qui étaient pour protéger les aînés, ou les gens sur le terrain, ou les choses
comme ça. Donc, quelques fois, on est capables de nommer les choses sans
attacher des chiffres.
M. Roberge : Je ne peux pas dire, à
ce moment-ci, supposons : Le salaire sera comparable à sous-ministre,
sous-ministre adjoint, etc., puisque c'est ce qu'on appelle... l'organisme
qu'on appelle les emplois supérieurs qui vont faire une évaluation de ce
nouveau poste qui sera créé. Mais on comprend que l'équipe des emplois
supérieurs n'a pas fait cette évaluation à ce moment-ci puisque la loi n'est
pas sanctionnée, mais donc ça va venir par la suite. Donc, je ne peux pas vous
sortir un comparable pour le statut d'emploi et donc avoir un salaire ou une
estimation. Je ne l'ai pas à ce moment-ci.
Mme Charbonneau : Mais je comprends
que votre souhait, c'est d'avoir des crédits supplémentaires pour pouvoir
mettre en place cette structure.
M. Roberge : C'est mon souhait.
Mme Charbonneau : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Est-ce que vous prévoyez
qu'il va y avoir des crédits... parce que, mettons, nous, notre objectif, c'est
que ça soit adopté, là, dans cette législature. Est-ce que vous pensez que ça
serait possible d'avoir aussi les crédits additionnels dans cette même
législature? Comme ça... parce qu'il va falloir que le protecteur commence à
faire son travail, disons, à l'automne, de commencer à colliger les C.V., tout
ça, mettre les comités en place. Puis nous, à l'automne, on sait où est-ce
qu'on va être, là. On va être sur le terrain, en élections, mais il faudrait
quand même que ça, ça n'empêche pas de... qu'ils n'attendent pas la prochaine
législature, parce que la prochaine législature va venir probablement fin
octobre, début novembre, après les élections, le temps de composer le Conseil
des ministres, rappeler la Chambre puis d'avoir un ministre attitré au dossier
qui va pouvoir faire les crédits additionnels. Est-ce que vous pensez qu'on
pourrait avoir ça?
M.
Roberge : Répondant à cette question-là, je présumerais de
la finalité de l'article 77, là, ça dit : «La présente loi
entre en vigueur à la date ou aux dates fixées par le gouvernement.» Je ne suis
pas, à moi seul, le gouvernement. Je suis un membre du gouvernement, donc je
vais garder une petite réserve, là, ici.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : O.K. Dans le
mémoire au Conseil des ministres... qui sont déjà publiés, c'est déjà mentionné
qu'on parle d'environ 3 550 000 $ annuellement. Donc,
j'imagine que ça, c'est le montant qui est déjà envisagé, parce que ça a été
déposé au Conseil des ministres. Donc, ça, au fond... Moi, dans ma tête, c'est
déjà, au fond... c'est comme... c'est quelque chose qu'au fond, vous, vous avez
déjà projeté avec votre équipe comme montant, là.
M. Roberge : Il y a eu des
évaluations, mais là, ici, à l'article 10, on parle du traitement, donc du
salaire du protecteur national. Je n'ai pas fait cette évaluation-là. Il y a eu
une évaluation, là, je vous dirais, des équipes pour dire, bien,
combien de crédits on pourrait avoir besoin éventuellement. Mais, de toute
façon, on aura les crédits nécessaires. On est déterminés à aller de l'avant
avec l'implantation de cette structure.
Mme Rizqy : Est-ce que vous
savez si ce montant qui était déposé dans le mémoire, là, le
3 550 000 $, c'est le montant additionnel, là, je n'aime pas
cette expression-là, mais je vais la dire, là, nouvel argent?
La Présidente (Mme Guillemette) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je vais...
Écoutez, on va vérifier, je ne sais pas si on peut vous revenir.
Mme Rizqy : Oui, oui, il n'y a
pas de souci.
M. Roberge : Parce qu'il existe
en ce moment des protecteurs de l'élève, là, qui sont à chaque commission, sur
chaque centre de services scolaire. Puis là est-ce que ce montant, qui est une
estimation, tenait compte du fait qu'il n'y aurait plus ces coûts-là? Écoutez,
on pourra... On peut vous revenir, mais ça ne change rien à l'article 10,
là, qui dit que, bien, le protecteur national, protecteurs régionaux vont
être...
Mme Rizqy : Vous avez raison,
c'est juste pour notre compréhension. Puis c'est qu'il y a déjà... Dans le
mémoire, c'est marqué que, pour les protecteurs actuels, il y a déjà un montant
consenti de 2 030 000 $. Alors, c'est pour ça qu'il y avait une
projection qui était de 3 300 000 $ pour le nouveau régime que
nous allons avoir, là. Mais vous pouvez me revenir, je ne veux pas non plus
induire personne ici en erreur, là. Je préfère qu'on ait la réponse. Mais, dans
tous les cas, notre souhait, je le répète et je le réitère, c'est que c'est sûr
qu'on aimerait, comme vous, qu'une fois que la loi est adoptée... si on est
capables d'avoir des crédits supplémentaires tout de suite, ça lancerait assez
rapidement, là, la mise en oeuvre de ce projet de loi, parce qu'on y tient puis
on y croit, comme le ministre.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Parfait.
Mme Rizqy : Vous avez eu notre
support pour avoir les crédits additionnels, puis on va les étudier rapidement.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Et c'est dit au micro. Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 10? Pas d'autre intervention. Donc, je vais mettre aux voix.
L'article 10, est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) : L'article 10
étant adopté, M. le ministre, présentez-nous l'article 11. Et je crois qu'on
aura le temps pour la lecture, là, mais on suspendra après.
M. Roberge : Oui, et on
reviendra avec beaucoup d'enthousiasme, le plus rapidement possible, pour
avancer. Article 11 : «Le protecteur national de l'élève coordonne,
répartit et surveille le travail des protecteurs régionaux de l'élève qui, à
cet égard, doivent se soumettre à ses ordres et à ses directives.»
Donc, il s'agit d'établir un lien hiérarchique
entre le protecteur national et les protecteurs régionaux. Voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 11?
Mme Rizqy : Très rapidement,
puis je sais qu'on n'aura pas la chance, mais je vais juste le dire, ça va nous
permettre de débuter mardi prochain là-dessus. Est-ce que ça va aussi inclure
ici le rapport annuel dont tantôt on parlait d'entrée de jeu lorsqu'on a repris
nos travaux? Puis je peux m'arrêter là parce qu'on n'a pas beaucoup de temps,
là, mais, si on est capables, peut-être d'ajouter quelque part le rapport
annuel, là, qui existe d'un point de vue légal.
M. Roberge : On y reviendra.
Mme Rizqy : Parfait.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait.
Donc, bien, merci à tous. On a bien avancé encore aujourd'hui. Je vous remercie
pour votre collaboration.
Compte tenu
de l'heure, la commission ajourne ses travaux au mardi 12 avril 2022,
à 9 h 45. Merci, tout le monde.
(Fin de la séance à 16 h 30
)