(Dix
heures huit minutes)
La Présidente (Mme
Thériault) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission de la culture et de l'éducation
ouverte et je demande aux personnes présentes dans la salle de bien vouloir
fermer leurs téléphones cellulaires ou les mettre en mode vibration.
Vous allez me
permettre, avant de parler du mandat, de souligner que se tient, du 2 au 8 février,
la semaine des enseignants.
Donc, puisqu'on est à la commission de l'éducation, qu'on est en train de parler d'un projet de loi fort important, je me
fais la porte-parole de tous mes collègues députés ici qui sont réunis, parce
que nous avons tous des professeurs, des enseignants qui nous ont marqués ou
qui ont marqué nos enfants, nos petits-enfants, et nous savons à quel point nos enseignants, les enseignants sont
importants dans notre vie. Donc, je me fais votre porte-parole pour remercier
les différents enseignants qui ont pu faire une différence dans la vie de nos
enfants et la nôtre, évidemment.
Donc, la commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 40,
Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique relativement à
l'organisation et à la gouvernance scolaires.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par Mme Chassé (Châteauguay); Mme IsaBelle
(Huntingdon) est remplacée par Mme Picard (Soulanges); et M. Lemieux
(Saint-Jean) est remplacé par M. Girard (Lac-Saint-Jean).
La Présidente (Mme
Thériault) : Parfait. Merci beaucoup.
Étude détaillée (suite)
Décision
de la présidence sur la recevabilité d'un sous-amendement
La Présidente (Mme
Thériault) : Donc, lors de l'ajournement de nos travaux la semaine
dernière, une question de recevabilité avait été soulevée à l'égard d'un
sous-amendement de Mme la députée de Saint-Laurent, et je vais maintenant
rendre la décision.
Donc,
sur la question de règlement soulevée lors de la séance du 23 janvier 2020
par M. le député de Saint-Jérôme concernant la recevabilité du
sous-amendement présenté par Mme la députée de Saint-Laurent à l'amendement
présenté par M. le ministre en vue d'introduire l'article 4.2 dans le
projet de loi, le député de Saint-Jérôme soutient que les modifications proposées par le sous-amendement modifient le
coeur de l'amendement en ne conservant qu'une phrase du texte original.
La députée de Saint-Laurent invoque l'article 200 du règlement et soutient que
c'est plutôt l'amendement du ministre qui change le coeur des débats.
Afin de statuer sur
la recevabilité d'un amendement ou d'un sous-amendement, la présidence doit
tenir compte de l'ensemble des critères établis par le règlement de l'Assemblée
et par la jurisprudence. Ces règles sont notamment codifiées aux articles 197,
200 et 244 du règlement. Il est bien établi qu'un sous-amendement ne vise qu'à
retrancher, à ajouter ou à remplacer des mots. Il ne peut nier, contredire ou
dénaturer la motion principale. La présidence doit donc analyser l'effet du sous-amendement
sur l'amendement proposé par le ministre.
En
l'espèce, l'amendement qui introduirait l'article 4.2 dans le projet de loi vise à rendre obligatoires les activités de formation continue
en précisant un nombre d'heures minimal et certaines modalités. Le sous-amendement
proposé par la députée de Saint-Laurent vise, quant à lui, à supprimer le
caractère obligatoire de la formation continue pour le rendre facultatif. Il a également
pour effet de supprimer les modalités d'application prévues aux alinéas 2° et
3° de l'amendement.
La présidence est
d'avis que l'objet de l'amendement est la création d'une obligation de
formation continue. Or, s'il était adopté, le sous-amendement aurait pour effet
de remplacer cette obligation par une simple permission. Ainsi, en ayant pour
effet de changer substantiellement l'objet de la motion principale, le sous-amendement
dénature l'amendement présenté par le ministre. Pour ce motif, et conformément
à la jurisprudence, la présidence juge le sous-amendement irrecevable.
Donc, nous allons
revenir à l'étude de l'amendement de M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions au sujet de cet amendement? Mme la députée de Saint-Laurent.
• (10 h 10) •
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. On reprend nos travaux. C'est la rentrée
parlementaire. Donc, bonne rentrée parlementaire à vous tous et à nous tous. On
a quand même siégé deux semaines en janvier, et le ton a été quand même
positif. Il y a eu beaucoup de collaboration. J'aimerais juste, d'entrée de
jeu, poser la question suivante. Est-ce que le ministre veut continuer nos
échanges ou sa menace de bâillon de vendredi, il désire l'appliquer dès maintenant?
La
Présidente (Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, j'espère qu'on va continuer l'étude du projet de loi. Il
n'est pas question d'une menace. Donc, je souhaite qu'on regarde cet article important
qui vient consacrer que les enseignants suivent de la formation continue. On
vient mettre un plancher. 30 heures aux deux ans, je pense, c'est tout à
fait raisonnable. Je pense que la grande, grande, grande, très grande majorité
des enseignants le font déjà. Et je pense que c'est tout à fait quelque chose
qui est dans le sens d'une qualité de formation et qui, vraisemblablement,
devrait faire consensus auprès des enseignants, auprès des parents. Tout dépend
des modalités. Donc, travaillons sur les modalités de cet amendement pour qu'il
soit le meilleur possible. Donc, je pense que c'est ce que je nous invite à
faire ce matin.
La Présidente (Mme
Thériault) : Merci. Mme la députée de Saint-Laurent, il vous reste un
peu moins de deux minutes à votre temps.
Mme Rizqy :
Lorsqu'on a fait le projet de loi n° 5, qui portait
sur les maternelles quatre ans, il a été question des ratios, un enseignant pour un maximum de 10 enfants. À ce
moment-là, il n'y a pas si longtemps, le ministre lui-même a dit qu'on ne pouvait pas l'ajouter
dans la loi car c'était une condition et modalité qui était... devait être
négociée dans les conventions collectives.
J'aimerais savoir... La réponse qu'il nous a donnée, qu'il disait s'appuyer sur
une opinion légale pas plus tard qu'en septembre, aujourd'hui, sa
réponse, qui vise encore une condition de travail, se base sur quelle opinion
juridique? Parce que, là, il est en train de dire une chose et son contraire.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Oui, bien, écoutez, Mme la Présidente, je ne pense pas qu'on fait une chose et
son contraire. Ce que dit... Il faut revenir sur l'amendement pour savoir de
quoi on parle, parce qu'il y a peut-être des gens qui se joignent à nous, qui
n'étaient pas là dans les semaines précédentes, ou qui étaient là, puis ça fait
quand même une semaine de travaux qu'on a sautée.
Donc,
ça dit, en ce moment, l'amendement, tel qu'il est, à l'article... c'est l'article 4.2 :
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 22, du suivant... Et on est dans une section
qui s'appelle Obligations de l'enseignant, laquelle a déjà une section qui parle de la nécessité de
maintenir un haut niveau de compétence. Donc, on est dans cette trame.
Et
là on précise : «L'enseignant doit suivre au moins 30 heures
d'activités de formation continue par période de deux années scolaires
débutant [par] le 1er juillet de chaque année paire. Il choisit — ça, c'est très important — les activités
de formation continue qui répondent le mieux à ses besoins en lien avec le
développement de ses compétences.»
Et là on précise
c'est quoi, ça, des activités de formation. Donc, on est encore dans
l'article : «On entend par "activité de formation continue", la
participation à une activité structurée, telle un cours, un séminaire, un
colloque ou une conférence, organisée par le ministre, par un établissement
d'enseignement universitaire, par un centre de services scolaire — et je
précise que, quand on dit "un centre de services scolaire",
évidemment, toutes les écoles sont incluses là-dedans puisque les écoles font
partie des commissions scolaires, feront partie des centres de services
scolaires — par
un établissement d'enseignement régi par la Loi sur l'enseignement privé — évidemment — ou,
sous réserve de l'approbation du directeur de l'établissement, par un autre
organisme ou formateur.» Puis, après ça, on dit : «Est aussi visée toute
participation à titre de formateur à une activité de formation continue.»
Donc,
on vise à reconnaître et encourager aussi les formations par les pairs. Donc,
même à titre de formateur, on sait bien que, quand on forme les autres,
souvent, on se questionne, on se prépare, et il y a une espèce d'émulation.
Puis, souvent, même des très bonnes formations sont offertes par des enseignants
à d'autres enseignants, parce qu'ils développent une expertise, une façon de
faire, parce qu'ils ont testé des choses en classe, des fois, parce qu'ils
reviennent d'une séance de formation puis ils veulent partager les fruits de
tout ça avec leurs collègues.
Il faudrait peut-être
voir... Ici, là, on précise que... À la fin, là, on dit : «...sous réserve
de l'approbation du directeur de l'établissement...» Donc, il y a un paquet de
formations, dans l'amendement tel qu'il est formulé en ce moment, que l'enseignant
peut choisir lui-même avec toute l'autonomie possible, là. C'est lui qui
choisit pour ses heures, sans avoir à demander la permission à quiconque. Il
est maître d'oeuvre de sa formation continue. Mais par contre on dit à la
fin : «[Tout] autre organisme ou formateur.» Donc, ça, on sort de cette
liste, mais il faudrait, dans l'amendement tel qu'il est, avoir une espèce
d'autorisation non pas pour suivre les formations, mais pour qu'elles soient
comptabilisées dans les 15 heures par année.
Alors, peut-être
qu'on pourrait ajuster ceci pour diminuer, là, cette demande qu'aurait à faire
un enseignant à la direction d'école pour faire créditer ses formations, outre
toute la liste qui est déjà préalablement approuvée. Puis on a travaillé sur un
amendement qui pourrait aller dans cette direction-là, pour aller encore plus
loin dans la reconnaissance de l'expertise des enseignants puis dans le fait
que ce sont eux qui sont maîtres d'oeuvre de leur formation continue. Puis ça
va dans le sens de ce qu'on dit depuis le début, de reconnaître l'expertise
puis de leur donner une espèce de champ d'action, de prise de pouvoir sur leur
formation continue.
Donc, là-dessus, moi,
je suis prêt à en discuter. Je pense, mon collègue, même, aurait un amendement
à déposer qui irait dans cette direction.
La
Présidente (Mme Thériault) : Sur votre amendement, M. le
ministre? Je m'excuse. Sur votre amendement, M. le ministre?
M. Roberge :
Oui.
La Présidente
(Mme Thériault) : Parce que, si vous avez un amendement, si votre
collègue dépose quelque chose, ça sera un sous-amendement plutôt.
M. Émond :
Un sous-amendement, oui, oui, exact.
La Présidente
(Mme Thériault) : On parle d'un sous-amendement, d'accord.
M. Émond :
Oui, j'aurais un sous-amendement à déposer. Est-ce que je peux vous demander de
suspendre quelques instants, le temps qu'on procède à la distribution et
à l'impression du sous-amendement? Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Thériault) : Oui. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
10 h 19)
(Reprise à 10 h 36)
La
Présidente (Mme Thériault) :
Donc, nous reprenons nos travaux. Et, avant de passer au député de Richelieu avec son sous-amendement, je vais
demander le consentement des membres, parce qu'il y a un remplacement qui n'a
pas été fait tout à l'heure. Donc, j'ai besoin d'un consentement pour faire un
changement. Il y a consentement? Consentement. Merci. Donc, c'est la députée de
Verdun qui sera remplacée par la députée de Mille-Îles.
Donc, sans plus
tarder, M. le député de Richelieu, puisque tout le monde a eu l'amendement en
main, à vous de nous présenter votre sous-amendement, pardon, et non pas
l'amendement.
M. Émond :
Mme la Présidente. Donc, le dépôt de ce sous-amendement vise à bonifier
l'amendement qui était présentement à l'étude. Je vais vous... Est-ce que vous
voulez que j'en fasse la lecture complète?
La Présidente (Mme
Thériault) : Absolument.
M. Émond :
Et ce sous-amendement-là, juste avant d'en faire la lecture complète, vient
essentiellement amener trois impacts. Le premier, on remplace les années paires
par les années impaires. Ensuite, en deuxième lieu, on retire... le retrait de
l'approbation de la direction, là, où on disait : «...sous réserve de
l'approbation du directeur de l'établissement, par un autre organisme ou
formateur.» Et ensuite, troisièmement, on vient permettre, on vient autoriser
la lecture d'ouvrages spécialisés qui seraient reconnus comme une activité de
formation continue.
Donc, je vous en fais
la lecture, Mme la Présidente. Alors, modifier l'article 4.2 proposé par
amendement de la façon suivante :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «paire» par «impaire»;
2° par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «telle» et de «ou, sous réserve de
l'approbation du directeur de l'établissement, par un autre organisme ou
formateur» par, respectivement, «notamment» et «, par un autre organisme, par un
pair ou en application de l'article 96.21.»;
3° enfin, par le
remplacement du dernier alinéa par le suivant :
«La lecture
d'ouvrages spécialisés est également reconnue comme une activité de formation
continue. Est aussi visée toute participation à titre de formateur à une telle
activité.»
Alors, est-ce que
vous voulez que je complète l'article tel qu'il se lirait, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Thériault) : S'il était sous-amendé, oui, s'il vous plaît.
M. Émond :
D'accord. Alors, insérer, après l'article 4.1 du projet de loi, l'article
suivant :
4.2. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 22, du suivant :
«22.0.1.
L'enseignant doit suivre au moins 30 heures d'activités de formation
continue par période de deux années scolaires débutant le
1er juillet de chaque année impaire. Il choisit les activités de formation
continue qui répondent le mieux à ses besoins en lien avec le développement de
ses compétences.
«On
entend par "activités de formation continue", la participation à une
activité structurée, notamment un cours, un séminaire, un colloque ou
une conférence, organisée par le [ministère], par un établissement
d'enseignement universitaire, par un centre
de services scolaire, par un établissement d'enseignement régi par la Loi sur
l'enseignement privé (chapitre E-9.1), par un autre organisme, par un
pair ou en application de l'article 96.21.»
Et
enfin : «La lecture d'ouvrages spécialisés est également reconnue comme
une activité de formation continue. Est aussi visée toute participation
à titre de formateur à une telle activité.»
Alors, voilà, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme
Thériault) : Donc, merci. Questions, commentaires? La députée de Saint-Laurent.
Après ça, ce sera la députée de Sherbrooke.
• (10 h 40) •
Mme
Rizqy : Merci beaucoup. Je crois qu'il y a peut-être juste une petite
erreur, d'emblée, que j'aimerais mentionner. «Modifier l'article 4.2
proposé par amendement», ici, il y a une faute de français. Mais c'est
aussi : «...par le sous-amendement de la façon suivante». Mais c'est sûr
que je comprends, dans la précipitation, que des fautes ont pu se glisser.
J'aimerais juste
souligner, Mme la Présidente, qu'on a commencé nos travaux à 10 h 7.
On a suspendu à 10 h 18 à la demande du ministre. Donc, 11 minutes de
travail pour 18 minutes de suspension par le ministre.
La Présidente (Mme
Thériault) : J'ai entendu votre commentaire, les collègues aussi.
Juste vous préciser qu'il n'y a pas d'erreur dans la manière que c'est écrit.
C'est : «Modifier l'article 4.2 proposé par amendement», donc ce qui a été
proposé par le ministre. Donc, il n'y a pas d'erreur.
Mme Rizqy :
...
La Présidente (Mme
Thériault) : Non. On dépose un sous-amendement, mais le texte, le 4.2,
a été proposé par amendement. Donc, il n'y a pas d'erreur.
Mme Rizqy :
D'accord.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée...
Mme Rizqy :
Ah! bien, après avoir fait mon commentaire, j'ai un commentaire sur le temps de
suspension.
La Présidente (Mme
Thériault) : Sur le temps de suspension? D'accord. Donc, allez-y.
Mme Rizqy :
Et maintenant j'aurais un commentaire légal. J'aurais une question. Est-ce que
le député a lu la loi... dans le cadre de négociations dans le secteur public
et parapublic avant de déposer ce sous-amendement?
M. Émond :
Concernant le temps passé, madame...
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le député de Richelieu, je vais juste vous demander de
me laisser vous nommer par votre nom pour s'assurer que le micro soit ouvert,
qu'on enregistre les propos correctement pour le Journal des débats.
M. Émond :
Avec plaisir.
La Présidente (Mme
Thériault) : Merci. M. le député de Richelieu.
M. Émond :
C'est toujours un plaisir quand vous me reconnaissez, Mme la Présidente.
Concernant le temps
passé pour... Je pense que c'est important, quand même, de prendre le temps qu'il
faut pour bonifier le projet de loi comme on le fait présentement avec le sous-amendement,
entre autres, avec des choses qui vont permettre la lecture d'ouvrages
spécialisés.
Maintenant,
concernant la lecture de... Expliquez-moi votre question plus clairement, s'il
vous plaît.
Mme Rizqy :
Vous déposez...
La Présidente (Mme
Thériault) : La même chose va s'appliquer à vous, Mme la députée de Saint-Laurent.
Laissez-moi vous nommer, s'il vous plaît. Merci, Mme la députée de Saint-Laurent.
Je vais juste vous demander d'essayer de ne pas vous interpeler, s'il vous
plaît, merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Merci. Alors, je suis très contente d'entendre le collègue du ministre dire qu'il
faut prendre le temps qu'il faut... important pour bien bonifier le projet de
loi. Je suis très contente de l'entendre.
Maintenant,
il me demande de préciser ma question. Je lui demande : Avant de nous avoir déposé
un sous-amendement qui vise des conditions de travail des enseignants,
a-t-il pris le temps de lire la loi qui concerne les négociations dans le
secteur public et parapublic, où est-ce qu'il y a une annexe I qui
s'appelle Perfectionnement des enseignants et qui vise justement, essentiellement,
la formation des enseignants? Je me demande juste s'il l'a lue, la loi. Il peut
me répondre par oui ou par non. Ça ne devrait pas être trop long.
La Présidente (Mme
Thériault) : Merci, Mme la députée de Saint-Laurent. C'est M. le
ministre qui veut répondre? M. le ministre.
M. Roberge :
Merci bien. Avant de déposer des articles, ou des amendements, ou quand mon collègue
dépose un sous-amendement, je veux rassurer ma collègue à l'effet que toutes
les vérifications sont faites pour respecter toutes les lois du Québec et même
la Constitution canadienne.
La Présidente (Mme
Thériault) : Merci. Donc, évidemment, j'avais dit à la députée de Sherbrooke
que je la reconnaissais. Donc, vous allez m'excuser. Mme la députée de Sherbrooke,
la parole est à vous.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Moi, quand je vois un sous-amendement comme ça, qui fait suite à un
amendement qui s'éloigne de l'esprit du projet de loi initial, je peux juste
constater à quel point on est devant de l'improvisation totale. On nous dépose
un amendement, lors de notre dernière séance de travaux, qui vient imposer la formation
continue, 30 heures sur deux ans, à chaque année paire. Là, finalement, on y a
pensé un petit peu en l'espace de quelques jours : Ah! ça serait mieux,
les années impaires, ah! finalement, bien, il faut tenir compte aussi que, des
fois, il y en a qui lisent des livres pour se former, ça fait qu'on va rajouter
ça dans notre sous-amendement.
Là, il va falloir que les enseignants rendent
compte aux directions d'école des livres qu'ils lisent. C'est quoi, cette
affaire-là? On est vraiment devant de l'improvisation totale. Le ministre
essaie de mettre n'importe quoi dans ce projet de loi là. S'il veut discuter de
formation continue, pourquoi il n'en a pas parlé au dépôt des offres patronales
en décembre dernier, dans l'espace où ça doit se discuter, dans le cadre des négociations
collectives? Là, j'ai bien hâte de voir ça va être quoi, le prochain sous-amendement,
parce qu'à toutes les fois qu'on pose des questions il réalise à quel point
c'est brouillon, ce qu'il nous propose, puis il ramène des sous-amendements
puis des sous-amendements ou il retire ses propres amendements pour en déposer
un autre pour répondre aux préoccupations qu'on fait valoir ici, dans
l'opposition.
À un moment donné, j'aimerais ça qu'il
réfléchisse, avant d'arriver avec des amendements, pour nous arriver avec
quelque chose qui a vraiment été construit de manière cohérente. C'est quoi,
ça? Pour vrai, là, c'est quoi, ça? Il va falloir évaluer combien de temps ça
prend, lire tel livre ou tel autre livre, parce qu'il faut le compter en
heures. Mais le livre qu'on lit la fin de semaine, ça compte. Ce livre-là, si
moi, je lis plus vite, ça va-tu compter pour moins de temps? C'est quoi, cette
affaire-là? Sérieusement, répondez-moi là-dessus. Je veux comprendre comment ça
va s'appliquer concrètement, comment on va tenir compte de ça, là, sur le
terrain.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Merci, Mme la
Présidente. C'est particulier de voir des collègues des oppositions nous
reprocher à la fois d'apporter des amendements et de tenir compte de ce qu'on
dit ou, parfois, de ne pas amender le projet de loi quand on n'est pas d'accord.
Alors, s'il faut qu'on maintienne la ligne, alors on se fait dire qu'on n'est
pas à l'écoute, et, s'il faut qu'on amende pour ajuster, alors on se fait dire
qu'on improvise.
Alors, je pense que, d'une façon ou d'une autre,
au dépôt du projet de loi, peu importent les bonifications qu'on allait faire,
peu importe le niveau d'écoute exceptionnel qu'on allait apporter aux gens qui
allaient nous faire des suggestions en commission, ils avaient déjà décidé
qu'ils étaient contre, puis ils avaient déjà décidé que ce n'était pas une
bonne idée d'éliminer les élections scolaires, puis ce n'était pas le bon forum
pour mieux reconnaître l'expertise des enseignants.
Bien, nous autres, on pense le contraire. On
pense que c'est une bonne idée de moderniser la gouvernance. On pense que c'est
une bonne idée d'éliminer les élections scolaires. On pense que c'est la bonne
place pour revoir la répartition des rôles et responsabilités dans un projet de
loi sur la gouvernance. Puis on pense que c'est la bonne place pour reconnaître
l'expertise des enseignants. Puis on pense que c'est la bonne place pour venir
reconnaître que les enseignants se forment et leur donner le plein contrôle sur
la formation continue qu'ils font tout au long de leur carrière. C'est une
reconnaissance qu'ils n'avaient pas avant.
Donc, bien sûr, tant qu'on travaille sur ce
projet de loi là, on le regarde, on écoute ce que nos collègues disent et on
parle avec nos partenaires. Donc, oui, c'est vrai, ça arrive qu'on fasse des
ajustements. C'est le propre d'un gouvernement à l'écoute et ça va continuer.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de Joliette. Je reviendrai à vous, Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme
Hivon :
Oui, bien, je veux juste dire au ministre que ce qui fait en sorte qu'on
souligne tout ça, c'est que le
ministre est allé dans les médias parler d'un nombre d'heures, comme si le
travail parlementaire, d'essayer d'arriver à la meilleure législation
possible, c'était une question de minutes. Et c'est pour ça que, oui, on va
souligner le fait que c'est le ministre lui-même qui dépose beaucoup
d'amendements à son projet de loi, qui suspend les choses, parce que je ne pense pas que c'est le lot et la
responsabilité de l'opposition, et je pense que c'est important. C'est le
ministre qui a décidé de mettre ça au jeu la semaine dernière, puis ça
nous a fait réagir, puis je pense que c'est normal.
Le ministre a un excellent exemple, c'est les
maternelles quatre ans. Est-ce qu'on était d'accord avec sa loi? Non.
Est-ce qu'on a fait de l'obstruction pendant des mois et des mois? Non. La
preuve, il est adopté, ce projet de loi là. Donc, on a travaillé pour le
bonifier. On est restés pas favorables au principe de ce projet de loi là pour
plein de raisons, sur lesquelles je ne
reviendrai pas, mais on travaille pour l'améliorer, notamment pour les milieux
défavorisés.
Bien, c'est la même philosophie qui nous anime
en ce moment, c'est de prendre le temps... Non, on n'est pas d'accord avec le
fond de ce projet de loi là. On ne pense pas que c'est la bonne priorité. On
pense qu'il y a plein d'affaires dans ce projet de loi là qui font qu'on débat
de plein de sujets, alors qu'on aurait pu faire ça sujet par sujet, ce qui
aurait beaucoup simplifié les choses, notamment pour les enseignants, mais le
ministre en a décidé autrement.
Donc, nous, on fait notre travail. Puis je pense
que le travail des parlementaires, c'est important puis ça ne se calcule pas
juste en minutes puis en heures. Puis un projet de loi qui comporte
10 articles versus un projet de loi qui en compte
300, peut-être que c'est normal que ça prenne quelques heures de débats. Puis
le ministre vient lui-même de le dire, parce que, lui-même, il amène des
amendements. Il en amène plusieurs parce qu'il se rend compte que, comment
c'était écrit, ce n'est pas correct. Il y a des notions qu'il doit revoir. Là,
il a amené un tout autre concept, qui est 30 heures fixes d'activités de
formation, qui n'était pas là dans le projet de loi au début. Donc, c'est
normal que ça suscite le débat puis c'est normal qu'on débatte.
Donc, la raison pour laquelle on lui soumet ça
aujourd'hui, puis le ministre a l'air étonné, c'est parce que c'est lui qui a
décidé d'amener ça dans la sphère publique, le nombre d'heures, en
disant : Bien là, si on n'avance pas assez, il va falloir aller en
bâillon. Bien non, je ne pense pas que c'est la bonne manière de faire. Puis je
pense qu'on n'a vraiment pas débattu du fond des choses. On n'a même pas
commencé à débattre de la gouvernance scolaire tellement il y a d'autres
enjeux.
On se rappelle, on a parlé des écoles. Le libre
choix complet de la fréquentation de l'école de notre choix, oui, il fallait
débattre de ça, parce que ce n'était pas un mince changement. Là, on est dans
les responsabilités des enseignants, leur autonomie, leur formation. Puis là on
arrive, la semaine passée... Bien, la semaine avant qu'on suspende, on a eu un
nouvel amendement, 30 heures, qui sortait... On n'en avait jamais entendu
parler, puis là on amène un sous-amendement aujourd'hui.
Donc, c'est
sûr qu'on a un sentiment que, le ministre, il n'a pas réfléchi à tous les tenants et aboutissants de ce qu'il nous présente. Puis je pense que c'est notre
responsabilité à nous, comme au ministre, de faire les choses correctement
puis de l'amender. Donc, je trouvais que c'était important de faire cette mise
au point là, Mme la Présidente.
Puis, un peu dans le même sens que ma collègue,
sur le fond du sous-amendement qui nous est déposé, moi aussi, je veux
comprendre. La lecture d'ouvrages spécialisés, je ne dis pas que c'est une
mauvaise idée, mais je veux juste comprendre comment on comptabilise ça avec quelque
chose d'archifixe que le ministre a décidé d'introduire, qui est le 30 heures
d'activités de formation continue.
• (10 h 50) •
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Oui, bien, écoutez,
cette ouverture pour reconnaître que ce sont les enseignants qui choisissent
leur formation, je pense qu'elle sera bien appréciée de la part des
enseignants. Encore une fois, comme ouverture puis une reconnaissance qu'ils
sont maîtres de leur formation continue, c'est certainement une bonification
importante qui arrivera avec la sanction éventuelle du projet de loi
n° 40.
Ensuite, de préciser que les enseignants peuvent
comptabiliser les heures où ils sont formateurs ou même des heures de lecture
d'ouvrages spécialisés, il me semble que c'est une belle reconnaissance. Plus
tard, dans un autre article, on précise que ce sont les directions qui
s'assurent que les enseignants s'acquittent de leur obligation de formation
continue.
Je pense qu'il faut faire confiance aux
enseignants. Il faut faire confiance aussi aux directions d'école. Je ne pense
pas que ça va poser problème. On a eu des discussions avec des partenaires qui
nous disent qu'il n'y a pas de problème à reconnaître ce temps pour... comme
faisant partie de la formation continue. C'est tout à fait gérable pour des
enseignants. C'est tout à fait gérable pour des directions d'école. Puis je
pense que... Mais là on est dans le coeur du problème. Donc, j'ai hâte de voir
ce que mes collègues pensent de cet article maintenant sous-amendé.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, moi, j'ai très confiance envers les enseignants, mais,
sincèrement, ma confiance envers le ministre, elle diminue de jour en jour. Il
y a une différence majeure entre écouter les gens puis avancer à tâtons. Là, on
est devant un ministre qui nous proposait très récemment d'imposer 30 heures
de formation continue sur deux ans, et ça commence en année paire, c'est-à-dire
que ça devait commencer dès juillet.
Manifestement, il s'est rendu compte entre-temps
qu'il n'était pas prêt, que le milieu n'était pas prêt, que ça demandait une
réflexion plus longue. Ah! tiens, il nous arrive avec un amendement pour que ça
commence les années impaires, donc l'année prochaine. Pourquoi, vous pensez?
Parce que c'était improvisé, parce que personne n'avait été consulté dans le
milieu pour faire ça, puis ça a réagi très, très, très fortement. Puis il y a
peut-être même des recours juridiques qui vont avoir lieu par rapport à ça parce
que ça brime le droit de négocier dans le cadre des conventions collectives.
Moi, c'est là que je perds confiance, là. On
n'est pas en train d'écouter les gens. On est en train de lancer des idées
comme ça pour les mettre dans des lois puis de voir, en improvisant une
réaction, au fur et à mesure... Ce n'est pas structuré. Ce n'est pas réfléchi.
Il faut discuter, en avance, avec les gens, de ça. Il faut anticiper les
réactions et les prévoir. On ne peut pas juste mettre au jeu des amendements
comme ça, alors que les consultations des groupes sont terminées depuis des
mois.
La Présidente (Mme Thériault) : Ça
va? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Bonjour, Mme la Présidente. J'espère que vous allez bien. C'est mon premier
retour. J'aimerais ça vous dire que je me suis ennuyée, mais ça n'arrivera pas.
Mme la Présidente, je
suis... Je vais faire une parenthèse, avant de parler de l'amendement, pour
vous signifier ma déception. Je vous signifie ma déception à vous, puisque j'ai
eu le plaisir d'entendre mon collègue le ministre de
l'Éducation, mais aussi son chef, le premier ministre du Québec, qui disait à
ses troupes, et avec raison, parce qu'il faut le dire, quand on promet quelque
chose, on veut le rendre... Puis je pense que c'est ce que vous avez demandé à
faire, vous avez dit : On va abolir les élections scolaires. Puis votre
chef a dit aux gens : On a dit qu'on le ferait puis on va le faire. Et,
ça, je l'ai entendu plusieurs fois, et, à chaque fois que je l'ai entendu, je
me suis dit : C'est vrai, ils ont dit qu'ils le feraient puis ils vont le
faire.
Mais le projet de loi
qu'on a devant nous, ça n'abolit pas juste le vote pour les élections
scolaires. Le projet qu'on a devant nous fait beaucoup plus que ça. Donc, je
suis restée très surprise devant mon téléviseur parce que c'est là que j'ai
entendu le ministre dire : Bien, ça n'avance pas assez vite, puis, si ça
n'avance pas assez vite, on va aller en bâillon. Je suis restée surprise, Mme
la Présidente, parce qu'en presque 12 ans de vie politique un projet de loi de
300 articles... Puis là on ne nomme que les articles, là. Il n'y a pas le point
deux, point trois, point quatre, là. On n'est que sur le nombre d'articles. Il
y a un ramassis de... plein de gestes à poser à l'intérieur de la gestion et
des applications des commissions scolaires ou des centres de services, mais je
maintiens le cap de 2019, je continue à dire «commissions scolaires». Et je
vous dirais qu'à la limite je me suis remise en question. J'ai essayé de le
regarder à nouveau et je n'ai toujours rien trouvé pour la réussite des élèves,
rien. J'aimerais ça vous dire que, là, là-dedans, il y a quelque chose d'extraordinaire.
Puis,
oui, la confiance que le ministre avoue avoir envers les enseignants, j'aime ça
l'entendre le dire. Je le sais, qu'il n'y a pas de réciprocité, mais ce
n'est pas grave. J'aime entendre un ministre de l'Éducation qui dit : Je
crois en mes enseignants, je crois en mes spécialistes, je crois en mes
directions d'école. La différence entre les deux côtés de la table, c'est que nous, on croit qu'un commissaire scolaire, ça sert à quelque
chose, puis on pense que ça peut
améliorer le mode de vie d'une société comme d'une communauté, parce que
c'est une démocratie. Mais, pour le reste, la croyance qu'on a envers les
enseignants, je pense qu'elle est maintenue. Elle est maintenue. Puis, une fois
de temps en temps, je vous dirais, à peu près aux quatre ans, puis ça se peut
que je me trompe, puis mes collègues me corrigeront, mais il y a une convention
collective qui dit comment fort on croit aux enseignants.
Puis, Mme la
Présidente, je l'ai déjà dit sous micro avant aujourd'hui, puis, à chaque fois,
j'ai quelques personnes qui m'écrivent pour me dire que je suis un peu
effrontée, mais je pense qu'un enseignant, c'est aussi important qu'un médecin,
parce que, si je donne une bonne pédagogie, une bonne éducation à mon jeune, je
vais avoir un adulte compétent dans une société enrichie. D'ailleurs, on dit
qu'une force incroyable dans la société, c'est le savoir, de comprendre. Quand
je le dis comme ça, je me dis : Bien, j'aurais dû avoir devant moi un
projet de loi de 20 articles. On abolit les élections scolaires. Puis,
après ça, on fait d'autres projets de loi pour viser exactement les autres
sujets qu'on a ici.
Mais ce n'est pas ça
qu'on a devant nous, là. On a 300 articles de ramassis, de gestes non
pédagogiques, qui fait en sorte qu'en bout de ligne la CAQ va pouvoir
dire : On a aboli les élections scolaires, puis c'est tout. Ça ne peut pas
se faire en deux semaines, en trois semaines, ça ne peut même pas se faire en
quatre semaines, surtout si on additionne les auditions puis qu'on regarde les
interpellations.
Et, s'il n'y avait
que des amendements de ce côté-ci, je vous dirais qu'il y a de l'entêtement,
mais ce n'est pas le cas. Les amendements sont déposés presque 50-50, d'un côté
comme de l'autre de la Chambre. De ce fait, il n'y a pas... On ne s'enfarge
pas, là... On n'est pas pour. Je ne voterai pas pour l'abolition des
commissions scolaires. Je ne suis pas
capable. Oui, je fais partie des anciens commissaires d'une commission
scolaire. Oui, j'ai été présidente de commission scolaire, comme
différents collègues, mais je suis incapable de voter contre une démocratie. Je
suis capable de l'ostiner, par exemple, mais je ne serais pas capable de
l'abolir.
Un coup que je vous
ai dit ça, je reviens au propos de ma collègue de Sherbrooke. Qu'est-ce qui
fait que mon débit de lecture va faire en sorte que ça va être reconnu dans les
temps? Les enseignants ne passent pas de tests pour un débit de lecture. Est-ce
qu'une lecture sur ordinateur va être aussi intéressante puis aussi facile
qu'une lecture en papier? Je ne le sais pas. Va-t-elle être aussi accessible?
Quand on dit :
«La lecture d'ouvrages spécialisés est également reconnue comme une activité de
formation continue», je pense que la référence qu'on devrait avoir ou la
personne à qui on devrait poser des questions, c'est les enseignants à
l'université, qui forment nos maîtres. Ils sont capables de nous dire si le
temps qu'ils donnent aux enseignants qu'ils ont ou aux futurs enseignants
qu'ils ont devant eux est équitable et juste pour chacun d'entre eux. Est-ce
qu'ils le font tout d'un coup? Est-ce que tout le monde fait, avec la même
vitesse, ce cours-là? Je ne peux pas vous dire, mais, à partir du moment où je
l'encadre dans un projet de loi puis que je dis que ça fait partie des
conditions que j'ai pour la poursuite du travail des enseignants, j'ai de la
difficulté avec ça.
• (11 heures) •
Alors, moi, j'ai peu
de recommandations à faire au ministre qu'il pourrait entendre puis suivre,
mais il y en a une que je ferai, c'est qu'il ne faut pas mélanger les choses,
ce qui va se négocier en convention collective... Et, vous savez, pourquoi je
vous le dis, ce n'est pas juste parce que ça s'est déjà dit. Je le dis parce
que, quand on a parlé des maternelles quatre ans puis qu'on a voulu avancer sur
des dossiers, le ministre lui-même nous a dit : Ah! Ah! Ah! ça, c'est convention
collective, ratio, ah! ah! ah! convention collective, vulnérabilité des élèves,
ah! ça va dans les services, convention collective. Ça, le temps qu'on va
octroyer aux enseignants pour améliorer... faire une formation continue, c'est
convention collective.
Donc, pourquoi... Et
c'est la partie... Je trouve qu'en politique, quelquefois, on passe à côté
d'une cohérence d'une loi à une autre. Pourquoi on ne peut pas garder la même
cohérence pour un dossier comme pour un autre? Ce que je ne pouvais pas faire
en maternelle quatre ans, je ne devrais pas être capable de le faire en projet
de loi sur l'abolition des commissions scolaires, mais c'est ce qu'on nous
propose.
On nous propose d'aller
jouer dans un film qui pourra peut-être être contesté. Moi, je dis «peut-être»,
parce que vous avez compris que je ne suis pas avocate. Puis je dis
«peut-être», mais, si c'est contestable, dans quel film on veut jouer? Est-ce
qu'on veut jouer dans un film où on peut appliquer quelque chose directement ou
on veut jouer dans le film où on va adopter un projet de loi sous bâillon,
enragés? Ça va passer dans les dents de tout le monde. Le milieu scolaire va
être enragé. Puis, au niveau de la convention collective, bien là c'est sûr
qu'il a pelleté ça dans la cour d'un autre ministère, parce que ce n'est pas
lui qui va négocier. Ce n'est pas le ministre de l'Éducation qui négocie la
convention collective, mais c'est quand même une problématique qui va émerger.
Et, en bout de ligne, parce qu'il faut toujours
revenir à ça, Mme la Présidente, puis j'aimerais ça que 2020 soit axé
là-dessus, en bout de ligne, la pénalité, là, c'est la maternelle première
année, deuxième année — je
peux vous nommer les cycles jusqu'au bout — parce que, dans une
convention collective, il y a des revendications. Quand deux regroupements
négocient, il y a quelqu'un dans le milieu, puis on l'appelle l'élève,
l'étudiant, l'apprenant. Alors, la pénalité, en bout de ligne, là, si on va en
cour, si la convention ne se négocie pas bien, s'il y a une chicane, c'est
l'élève. Puis, honnêtement, Mme la Présidente, dans le projet de loi qu'on a
devant nous, il n'est pas là, l'élève.
Donc, je
comprends qu'on aimerait ça que ça aille vite. Ça, je comprends ça. Je
comprends encore plus quand on a des
gens qui nous accompagnent, qui doivent s'occuper... parce que l'interaction se
fait beaucoup avec le ministre, avec raison, mais, en même temps, le
temps, cette fois-ci, est important, parce qu'on va toucher quelque chose de
majeur dans la société, quelque chose qui se vit depuis des années puis qui a
été mis en place par quelqu'un qui croyait que la démocratie scolaire devait se
pratiquer par tous les gens de la même communauté.
Alors, dans le principe même de l'amendement ou
du sous-amendement déposé, j'aimerais savoir comment le temps se calcule si
c'est des lectures, parce que j'imagine qu'il y aura des... J'imagine, là,
parce que vous l'inscrivez, là, que les lectures officielles, là, je vais
reprendre votre terme... «La lecture d'ouvrages spécialisés est également
reconnue comme une activité de formation continue.» Je reviens à la question
que ma collègue a posée, puis je pense que vous avez peut-être des éléments de
réponse. Comment je fais pour calculer le temps? Si ma formation est adjacente
à un temps, je vais être reconnue comme avoir fait ma formation continue parce
qu'elle est attribuable à un temps, puis, dans cette formation-là, les ouvrages
spécialisés sont reconnus. Donc, est-ce que c'est à partir de la lecture ou à
partir du temps que j'ai pris pour faire la lecture?
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, Mme la députée de Mille-Îles. M. le ministre.
M. Roberge : Oui, merci bien, Mme la
Présidente. Je comprends que ma collègue a fait un détour pour revenir sur la
question finale. Puis elle s'intéresse sur quelque chose de particulier sur
l'amendement, où on vient donner davantage de latitude aux enseignants en
disant qu'il y a un paquet de choses qui peuvent être reconnues, là, dans cette
formation continue qu'ils font.
Puis c'est un minimum, hein? Moi, je suis bien
confiant qu'ils vont en faire plus que ça en fonction de ce qu'ils choisiront,
en fonction des défis qu'ils ont devant eux, parce qu'ils ont tous des défis
importants. En fonction de la composition de la classe, en fonction de leur
cheminement personnel, de leurs intérêts, ils vont être maîtres d'oeuvre de
leur formation continue. Et, c'est important de le mentionner, par rapport à
l'état de droit actuel, c'est un gain net pour les enseignants, pour la
reconnaissance de leur expertise. Cette prise en charge de leur développement
professionnel ne peut venir que de la sanction du projet de loi et de
l'adoption des articles qu'on travaille ensemble.
Donc, je pense, c'est important que ça se fasse,
de reconnaître que, oui, il y a des cours, il y a des séminaires, il y a des
formations, il y a des colloques, des congrès, ça tombe sous le sens. Les gens
nous ont dit : Oui, mais, vous savez, des fois, on ne lit pas n'importe
quoi, là, on lit des ouvrages, on lit des magazines spécialisés, ça devrait
être comptabilisé. On s'est dit : Bien, on avait une ouverture. Déjà, il y
en avait, une ouverture. C'est juste qu'avant de déposer l'amendement la
direction allait tout simplement dire : Bien oui, je le reconnais. Là, on
s'est dit : Bien, dans le fond, l'enseignant va dire : Bien, voici,
j'aimerais que soient comptabilisées ces heures-là. Il y a une prise en charge
encore plus grande, avec ce qui a été déposé par mon collègue de Richelieu, où
ces lectures-là, qui étaient possibles la semaine passée, sont encore
possibles. On a peut-être ajusté pour donner encore une petite coche de plus,
là, de prise en charge.
Et ça ne serait pas les seuls professionnels
pour lesquels les lectures d'ouvrages spécialisés sont connues et reconnues en formation. On a regardé et on a
validé avec d'autres professions, puis, dans les critères, là, les conseillers
en ressources humaines, les diététistes, notamment, les urbanistes, les
pharmaciens, les évaluateurs agréés, les travailleurs sociaux ont tous des
obligations de formation continue et ont tous une reconnaissance des lectures
d'ouvrages comme faisant partie de leur obligation de formation continue.
Donc, on ne
s'avance pas, là, dans quelque chose qui n'a jamais été exploré puis on n'ouvre
pas quelque chose de farfelu. Simplement, on vient dire : Bien,
vous, les enseignants, comme, supposons, les travailleurs sociaux, bien, vous
pouvez faire une partie de votre formation continue par des lectures, tout
simplement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Vous voulez compléter, Mme la députée de Mille-Îles? Oui.
Mme Charbonneau :
Je comprends que vous avez des exemples de d'autres... d'ordres professionnels,
je comprends, mais c'est plus dans le comment... Est-ce que la lecture
spécialisée, reconnue, parce que j'ai compris que c'était de la lecture
reconnue... Est-ce que vous le comptabilisez en temps ou vous le comptabilisez
en lectures, tu sais, une lecture... Puis je sais que ça se passe un peu comme
ça, parce que, dans une classe dont vous avez déjà été maître d'oeuvre, quand
il y a un élève qui émerge, quelquefois, avec une petite particularité, on aime
en faire une lecture pour plus encadrer l'élève, pour
plus comprendre que ce soit une spécificité dans certains défis ou que ce soit
parce que l'élève s'intéresse à quelque chose de particulier, puis vous voulez
alimenter sa réflexion.
Je sais que les enseignants font des lectures,
des fois, très, très spécifiques, mais, moi, c'est plus dans le comment...
parce que je comprends que vous avez décidé d'ajouter la lecture d'ouvrages
spécialisés, ce qui, d'après moi, si vous aviez confiance dans les enseignants...
Vous n'avez pas besoin de l'écrire, mais je comprends que vous l'écrivez, parce
que ça vient compléter votre sous-amendement. Mais comment on comptabilise ça?
C'est-tu une liste, puis la liste correspond à un nombre d'heures? Parce que
j'ai compris que votre article dit : C'est 30 heures.
Alors, 30 heures, je veux bien, mais est-ce
qu'un livre écrit... un livre lu équivaut à un nombre de temps ou équivaut à
une reconnaissance x, y, z, qui fait que mon enseignant qui a fait des lectures
différentes pour mieux alimenter sa réflexion pédagogique est reconnu dans son
30 heures plutôt qu'en plus des lectures il faut qu'il aille dans des
conventions puis de la formation physique, là? Quand je dis «physique», c'est
en présence physique plutôt que de faire une lecture dans des lieux qu'il a
choisis.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
• (11 h 10) •
M. Roberge : Merci. Bien, ici,
ce qu'on précise, là, c'est que, bon, c'est 30 heures, mais il faut bien
dire que c'est aux deux ans, ce n'est pas 30 heures par année. Donc, on
dit : C'est une moyenne de 15. Donc, ça pourrait bien être 12 une
année, 18 l'autre, puis c'est un minimum. On sait bien que les enseignants en
font plus que ça puis on dit : C'est les enseignants qui vont choisir
comment ils répartissent dans le temps cette formation-là sur deux ans et qui
vont choisir aussi : Bien, est-ce que je le fais en préparant moi-même des
formations pour des collègues, est-ce que je le fais en participant à des
colloques, à des formations, en suivant des formations, supposons, sur un
nouveau programme, en suivant une formation offerte par le centre de services
puis, oui, aussi, en faisant des lectures?
Puis on n'a
pas l'intention ici de dire, là, qu'une page écrite en Tahoma 15, ça vaut
huit minutes, puis une page d'un autre livre, ça vaut 17 minutes, puis la
lecture du magazine Vie pédagogique, c'est comptabilisé pour 2 h 15 min.
L'enseignant, on dit qu'il est responsable. On dit qu'il est maître d'oeuvre.
Il va planifier sa formation sur deux ans. À un moment donné, il va voir des
opportunités de formation, de lectures. Il va se faire recommander par un
collègue d'aller suivre telle formation, ou de faire telle lecture, ou il
recevra une formation de son collègue après avoir participé à un colloque, à un
congrès. Il comptabilisera ses heures. Puis il y a un leader pédagogique dans
une école, c'est la direction d'école. Une direction d'école, là, c'est le chef
d'orchestre, puis c'est un leader pédagogique.
Et, plus loin, on dit... La direction ne va pas
dire : Je t'approuve ça, ce n'est pas une bonne lecture, ça, moi, je ne la compte pas. Non, non, c'est l'enseignant qui va décider ça, mais la direction
s'assure que l'enseignant remplisse son obligation de formation
continue. Donc, l'enseignant va dire : Écoutez, j'ai lu, j'ai fait telle
formation, j'ai participé à tel colloque, j'ai donné telle formation.
Puis ça se fait, là, de manière naturelle dans
les écoles. Je sais comment ça fonctionne. Ça se fait de manière naturelle. Il
y a un dialogue entre la direction et l'enseignant, puis l'enseignant va
dire : Bon, bien, ah oui! c'est vrai, j'ai fait la lecture de tel ouvrage,
ça m'a pris à peu près l'équivalent de six heures. La direction dit :
Parfait, très bien. Je ne pense pas, là, qu'on demande aux directions d'aller
réévaluer : Ah! selon ta vitesse de lecture, ça devrait plus être trois,
là. Ce n'est pas ça qu'on écrit, puis ce n'est pas vers ça qu'on s'en va, puis
je ne pense pas que les profs s'attendent à ça, puis je ne pense pas que les
directions vont aller là. Donc, on ne va pas, là, imposer une méthode de calcul
sur la vitesse de lecture moyenne. On va faire confiance aux gens. On va les
traiter en professionnels.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée.
Mme
Charbonneau : Je
comprends puis j'entends bien ce que le ministre me dit. Je vais juste corriger
le tir sur une chose, puis c'est la partie où... Je ne pense pas qu'il va y
avoir des leaders pédagogiques dans nos écoles, Mme la Présidente. Il va y
avoir des gestionnaires. C'est ça qu'il va y avoir, parce qu'à la limite ils
n'auront pas le temps de faire de leadership
pédagogique. Tout ce qu'ils font en ce moment comme leadership pédagogique sera
un peu embourbé par toute la gestion qu'on va leur demander de faire,
parce qu'il n'y a plus de conseil des commissaires, puis la tête dirigeante va
s'occuper d'autres choses.
Mais, ceci dit, je comprends que c'est réparti
sur deux ans, puis que les livres ne sont pas comptabilisés, puis tant mieux, parce
que, oui, je pense que les enseignants sont capables de se dire entre
eux... Par contre, est-ce que... Puis c'est une question un peu technique, ça
fait que peut-être que je n'aurai pas de réponse. Je ne le sais pas. Mais,
puisque la convention collective gère un aspect puis le projet de loi ici gère
ce que nous, on pense, peut-être, un aspect qui est semblable, est-ce qu'un enseignant
pourrait... Puis là je ne les mets pas tous dans le même bateau, là. Je vous
dis juste... Je vous fais une situation hypothétique, là. Est-ce qu'un enseignant
pourrait refuser de participer à quelque chose d'obligatoire parce qu'il a déjà
complété son temps? Parce qu'on a dit 30 heures en deux ans, puis vous avez
raison de dire qu'ils en font beaucoup plus que ça, mais, mettons, là, que, les
deux dossiers, ils sont différents, mais pareils à la fois.
Donc, je suis en
négociation, en premier, provinciale, parce qu'après ça il y a la négociation
locale, là. C'est deux négociations pour les enseignants. Mais mettons que je
suis en négociation, puis ça ne va pas bien, puis je décide de faire des gestes
qui ne touchent pas ma classe, mais qui peuvent challenger la convention, comme
le ministre... Est-ce qu'il n'y a pas, en l'enchâssant dans une loi puis, en
plus, en l'ayant dans une convention collective, là une contradiction qui fait
que, légalement, je peux me retrouver dans une situation où je peux contester la volonté du ministre, parce que
justement ça fait partie de ma négo plutôt que de faire
partie de la loi? Je vous l'ai dit, moi, je ne suis pas légiste. Je l'avoue bien honnêtement et avec beaucoup de transparence.
C'est ma première prestation depuis qu'on est recommencés. Et, la
semaine passée, vous avez travaillé fort, mais là je ne comprends pas...
M. Poulin :
...
Mme
Charbonneau : Oui, j'appelle ça une prestation. Bien, je trouve que c'est plus élégant que juste
«parler». Mais, ceci dit, est-ce qu'il n'y a pas là une contradiction
entre la négociation locale puis la loi? Je vous lance la question parce que
j'ai besoin de vous entendre. Je veux juste être rassurée.
M. Roberge :
Alors, je rassure ma collègue. On a fait toutes les vérifications. Il n'y a pas
de contradiction à aller dans cette direction-là, à donner des balises, versus
ce qui peut être négocié, où il y aura des modalités.
Par
contre, là, il faut que je revienne sur quelque chose que ma collègue a dit.
Quand elle dit : Bien là, il n'y en aura plus, de leadership
pédagogique, puis là les directions d'école vont être embourbées, si c'était le
cas, les directions d'école diraient : Aïe! Ce projet de loi là, là, c'est
un alourdissement de notre tâche, on n'en veut pas, on est contre, retirez ce
projet de loi là. Ce n'est pas ça que j'entends. Les associations de directions
d'école, enfin, des fois, ont soulevé des petits drapeaux : Attention à
ça, attention à ça. Mais, de manière générale, ils pensent que c'est une bonne
chose que ce projet de loi là. Ils voient un renforcement du leadership
pédagogique dans le projet de loi. C'est les directions d'école qui le disent.
C'est les directions d'école qui disent : La façon dont c'est écrit dans
la loi, le principe de subsidiarité, de la
manière qu'il est écrit, on vient renforcer par 10 le principe de subsidiarité
par rapport à ce qu'il y avait avant.
On vient donner plus... non pas une autonomie complète, parce qu'on garde une administration
régionale, une répartition des ressources, mais on vient donner plus
d'autonomie, plus de reconnaissance aux équipes-écoles, plus de leadership
pédagogique, plus de pouvoir pour prendre les meilleures décisions pour les
élèves, parce qu'on les prend plus proche des élèves.
Les
directions d'école ont dit : Oui, il y a, dans ce projet de loi là, des
choses qui vont favoriser la réussite. Il y a des gens qui ont
dit : Moi, je ne vois rien là-dedans qui va favoriser la réussite. Je ne
prétends pas qu'il y a un consensus. Il n'y a pas un consensus. Il y a des
opinions divergentes. Mais, quand on parle des directions, par contre, on ne
peut pas dire que les directions voient, dans ce projet de loi là, un problème
bureaucratique, un alourdissement de tâches puis quelque chose qui va les
empêcher d'avoir du leadership pédagogique, parce que ce n'est pas du tout ce
qu'ils nous ont dit lors des auditions puis ce qu'ils ont dit par la suite.
Donc, il faut juste prendre ça en compte.
La Présidente (Mme
Thériault) : Merci. Donc, si vous avez complété votre intervention,
Mme la députée de Mille-Îles, pour le moment, j'ai la députée de Westmount—Saint-Louis,
la députée de Joliette et la députée de Saint-Laurent. Donc, est-ce que vous
avez complété, Mme la députée? Ça va?
Mme
Charbonneau :
Au pire, Mme la Présidente, je reviendrai plus tard, mais, pour l'instant, je
vais laisser mes collègues intervenir avec plaisir.
La Présidente (Mme
Thériault) : Parfait. Merci beaucoup. Je tiens à vous préciser qu'il va
vous rester environ cinq minutes à votre prestation. Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Merci, Mme la Présidente. Je veux juste savoir si le
ministre a lu le mémoire qui a été déposé par l'AAESQ, le regroupement des
administrateurs des écoles anglophones.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
On a lu tous les mémoires qui ont été déposés. Je ne pourrais pas vous les
citer par coeur, tout le monde, mais on a lu tous les mémoires. Puis je ne nie
pas qu'il y a des gens qui aient des inquiétudes. Ça ne fait pas consensus.
Puis il y a eu des gens qui n'étaient pas capables d'avancer quand il n'y avait
pas un consensus pour que tout le monde aille dans la même direction. Le
précédent gouvernement avait déposé une réforme de la gouvernance. Ils avaient
dit : Nous autres, on va changer ça, nous autres, on va éliminer les
élections scolaires. Puis là, woup! il y a des groupes de pression qui se sont
levés. Ils ont reculé. Ils ont retiré le projet de loi puis ils ont fait quelque
chose, là, passé à l'eau de Javel. C'est devenu pâle, pâle, pâle.
Donc,
ça, c'est déjà arrivé. Je sais qu'il y a certaines directions d'école qui
disent : On a des inquiétudes, est-ce
qu'il y aura un alourdissement de la bureaucratie? Puis il y en a des
deux côtés, mais on va les rassurer. On va leur expliquer... Parce qu'il y a eu aussi des informations qui n'étaient pas
véridiques, qui ont été dites sur ce projet de loi là.
Donc, je pense que
plus il sera connu, surtout dans ses versions bonifiées... Parce que, oui, il
est bonifié par rapport au dépôt du projet de loi, puis je ne m'excuserai pas
d'améliorer le projet de loi. Je suis convaincu que plus il sera connu, plus il
sera diffusé, plus les gens qui ont des craintes verront que ce sont des
craintes souvent qui sont alimentées par des informations qui ne sont pas
véridiques. Donc, je pense qu'il y a des gens qui vont se rallier par la suite,
mais effectivement il y a des directions d'école puis il y a des associations
qui ont exprimé des craintes.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Je voulais juste assurer que tout le monde était au
courant... parce que le ministre avait partagé que les directions d'école
étaient pour le projet de loi, elles étaient pour tout ça, sauf que, c'est sûr,
il y a des gens... non seulement dans leurs mémoires,
mais ils sont venus ici témoigner en commission parlementaire, Mme la
Présidente, pour exprimer qu'ils étaient contre le projet de loi n° 40.
Ils ont demandé au ministre de retirer le projet de loi, surtout parce
qu'eux-mêmes, ils disaient qu'ils ne seront plus des leaders pédagogiques,
comme ma collègue de Mille-Îles vient de
partager avec les collègues, car ils disaient eux-mêmes qu'ils vont devenir des
administrateurs... sûrement des tâches administratives, parce que la
lourdeur devient de plus en plus importante.
Alors, moi, j'ai deux questions pour le
ministre par rapport à ceci. Un, est-ce qu'on est en train de rajouter à la
lourdeur administrative des tâches pour nos administrateurs, étant donné que...
Comment ça va fonctionner, la reddition de comptes de ces 30 heures sur
les deux ans? Ça fait que ça, c'est question numéro un.
Et question numéro deux,
pour moi, ça a rapport avec... excusez-moi, Mme la Présidente, alinéas et tout
ça, je ne pourrais pas me situer, mais, mettons, le dernier paragraphe sur la
feuille, qui dit : «...par un établissement d'enseignement régi par la Loi
sur l'enseignement privé — chapitre — par
un autre organisme, par un pair ou en application de l'article 96.21.» Pourquoi
96.21, qui parle des règles de conduite et des mesures de sécurité de l'école
pour informer des membres, et non 96.20 où «le directeur de l'école, après
consultation des membres du personnel de l'école, fait part à la commission
scolaire, à la date et dans la forme que celle-ci détermine, des besoins de
l'école pour chaque catégorie de personnel, ainsi que des besoins de
perfectionnement de ce personnel»? Est-ce qu'il y a une autre erreur dans ce
sous-amendement? Sinon, j'aimerais mieux comprendre pourquoi le 96.21 et non le
96.20.
Ça fait que j'ai les deux questions.
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le ministre.
M.
Roberge : Oui, bien, Mme la Présidente, l'article 96.21, au troisième paragraphe, nous parle de la
direction qui voit à l'organisation des activités de perfectionnement.
Donc, on est en plein dans le thème.
Mme Maccarone : Sauf que le 96.21 ne
parle pas de perfectionnement. Il parle vraiment qu'il gère le personnel,
détermine les tâches, les responsabilités, de supporter et aider les futurs enseignants,
accompagnement des enseignants en début de carrière, qu'ils soient informés des
règles de conduite, des mesures de sécurité, mais... Puis on voit à
l'organisation des activités de perfectionnement des membres du personnel de
l'école, sauf que pourquoi ne pas citer aussi le 96.20 qui parle aussi de
perfectionnement de personnel? Pourquoi c'est juste un et non l'autre? Pourquoi
c'est doublé, d'abord? Est-ce qu'il y a un autre amendement?
M.
Roberge : Mme la Présidente, ma collègue veut savoir si on a mis dans le sous-amendement
le bon article. Donc, je la rassure à l'effet que oui. À 96.20, on nous
dit que la direction d'école, après consultation des membres du personnel, fait
part à la commission scolaire des besoins. C'est correct, mais 96.21, au
troisième paragraphe, on est en plein dans le thème, la direction... «Il — on
parle du directeur, directrice, là — voit à l'organisation des
activités de perfectionnement...» Donc, voir à l'organisation, on est dedans,
là, on est tout simplement pertinent. Il n'y a pas d'erreur de référence. De
toute façon, on y arrivera, à cet amendement-là, à cet article-là, plus tard,
mais je veux rassurer ma collègue que la référence est la bonne.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Et, pour la reddition de comptes, étant donné que ça,
c'est quelque chose qui est dans un
temps, lieu... On sait que ça devrait être négocié par les conventions
collectives. Ça fait que c'est sûr, ça, c'est le point commun que, tout
le monde, on discute ici. On est en train de rajouter une lourdeur de tâches
pour nos directions d'école. Comment ça va faire la reddition de comptes?
Est-ce que ça prend un autre amendement, sous-amendement qui mentionne qu'on devrait respecter les tables
de négociation quand on en discute, surtout de la formation professionnelle?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Oui, bien, Mme la
Présidente, je ne pense pas qu'on ait besoin d'écrire dans la Loi sur
l'instruction publique : Il faut respecter une autre loi. On sait
bien que les lois se respectent les unes les autres. Je comprends mal la
question de ma collègue. Et il n'y a pas de... Je ne pense pas qu'il y a de la
lourdeur. Je pense que les directions d'école, voyant leur travail allégé par
des centres de services scolaires... On le dit, hein, ce sont des centres de
services. Ils sont là au service des écoles, au service des équipes-écoles.
C'est un revirement, là.
Puis il faut se projeter en avant. C'est sûr
que, si on voit le système actuel, c'est un peu difficile, mais on transforme
notre gouvernance. On inverse la pyramide. On dit que les décisions seront
prises, le plus souvent possible, le plus proche de l'élève, et qu'on a une
organisation administrative régionale qui va nous aider dans la répartition des
ressources, mais qui est au service des écoles, des élèves, qui va donner des
services administratifs, du soutien administratif.
Moi, je pense
que ça sera davantage un allègement de la tâche pour les directions d'école. Et
les directions d'école vont pouvoir faire plus et mieux de ce qu'elles
souhaitent faire le plus possible, c'est être en contact avec les parents, avec
les élèves, mais surtout avec tout le personnel de l'école, puis être, comme on
dit, le capitaine à bord, assumer un
leadership pédagogique. Et je n'ai aucune crainte que les directions d'école
vont pouvoir s'acquitter de cette tâche.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Maccarone :
Avec tout le respect pour le ministre, Mme la Présidente, c'est clair, il est
déconnecté avec comment ça fonctionne, une
commission scolaire. Et le siège social d'une commission scolaire, qui est un
centre de services, qui offre des services qui, je suis entièrement
d'accord, sont nécessaires pour que les écoles fonctionnent en bonne et due
forme, pour le service aux élèves, pour la réussite des élèves, qui ne figure
nulle part dans ce projet de loi... On ne parle pas du tout, pas une fois, des
élèves puis comment qu'eux, ils vont réussir.
Alors, j'avoue que je suis insultée chaque fois
que le ministre mentionne qu'on va transformer le réseau, comme si le réseau ne
fonctionnait pas du tout. Il faut passer beaucoup plus de temps dans les sièges
sociaux des commissions scolaires pour savoir comment qu'eux, ils fonctionnent,
puis comment qu'eux, ils sont là à chaque jour, les directeurs de services. Les
gens qui sont là aussi... terrain, ça se peut qu'ils ne sont pas des
enseignants puis des directeurs ou directrices d'école, mais c'est des gens qui
sont dévoués au réseau de l'éducation puis ils sont là au service des élèves.
C'est ça qu'ils font actuellement. Une réforme de gouvernance ne va pas changer
leur façon de faire au quotidien pour aider les directions d'école puis les
enseignants à accomplir leurs tâches qui sont hyperimportantes pour aider nos
élèves, leur mieux-être, leur réussite totale, pour avoir des êtres humains qui
vont quitter le réseau scolaire puis vont contribuer à la société québécoise.
Alors, je veux juste corriger ceci, puis je
reviens toujours au même point que... le même point qu'on a discuté ensemble,
puis on revient pour taper sur le même clou. C'est important qu'on dise... Puis
je ne sais pas pourquoi qu'on discute toujours de ces amendements, les sous-amendements.
Je soulève des points parce que je suis mêlée par les sous-amendements qui sont déposés... que j'ai l'impression qu'ils
sont brouillons. Ma collègue l'a dit, ces dernières minutes sont...
C'est une réforme qui ne va pas nous aider à mieux comprendre où est-ce qu'on
est, parce qu'on revient à la table de négociation. C'est la table de négociation
où on devrait avoir ce discours-là. C'est là où nous devrions parler de la formation
professionnelle, ce n'est pas à l'intérieur de ce projet de loi. Ce n'est pas
les professeurs qui nous ont demandé de déposer ceci dans le projet de loi. Ça
vient d'où, on se demande.
Le ministre, j'ai déjà dit qu'il est déconnecté
avec les commissions scolaires. Il est déconnecté avec le siège social, mais,
peut-être, lui-même, il est déconnecté avec le réseau des enseignants, parce
que ça ne vient pas d'eux, la reddition de comptes, comment ça va se faire, le
besoin de ceci, le perfectionnement. Il dit lui-même : On devrait avoir
confiance en eux. Bien, si on devait avoir confiance en eux... que moi... que
j'ai, on n'aurait pas besoin d'avoir cet article puis les sous-amendements dans
ce projet de loi.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : ...qu'il ne s'agit pas
de dire que les gens qui travaillent au siège social de la commission scolaire
font un mauvais travail. Il s'agit de dire qu'on peut améliorer notre gouvernance.
Une amélioration de ce qu'on fait n'est pas nécessairement une attaque envers
le professionnalisme de ceux qui travaillent dans nos écoles ou dans les
centres de services scolaires. J'ai eu plusieurs rencontres avec l'association
des cadres scolaires, et puis on les a consultés pour la rédaction du projet de
loi. On continue de les consulter. On travaille avec eux autres. Il ne s'agit
pas du tout d'être contre des personnes. On veut simplement améliorer la
gouvernance pour améliorer les services directs aux élèves. C'est ça qui nous
guide.
Donc, je comprends ma collègue de se porter à la
défense des gens, mais ils ne sont pas attaqués. Donc, pas nécessaire de se
porter à la défense de ceux et celles qui voient à la liste de paie pour nos
enseignants et tout le monde du personnel, pas seulement les enseignants, tout
le monde qui travaille dans nos écoles, ceux qui font le travail d'affecter les
suppléants, de faire les vérifications, les trajets d'autobus, les réfections
des écoles. Leur drame, c'est qu'ils n'avaient pas assez d'argent ces dernières
années pour faire tout ça, là.
Quand il y a plein d'écoles qui sont en ruines
et qu'on n'a pas assez d'argent pour les réparer, ça, c'est un drame pour les
cadres scolaires qui sont responsables de l'entretien des écoles. Puis ils sont
obligés de se demander quelle école on va
réparer, alors que les besoins sont très grands. Ça, c'est sans doute quelque
chose qu'ils ont décrié ces dernières
années, mais, maintenant, on leur donne les moyens de les réparer, les écoles.
Je ne pense pas qu'ils perçoivent ni l'amélioration à la gouvernance ni
les budgets supplémentaires qui arrivent dans nos écoles comme une menace.
On avance. On améliore notre projet de loi. Puis
il ne faut pas défendre toujours le statu quo. On est capables de regarder ce
qu'il y a là puis de l'améliorer. Donc, ce n'est pas une abolition, dire :
Bien, on défait tout ce qu'il y a là, là, puis on repart de zéro. C'est une
amélioration. Ce n'est pas une révolution, c'est une évolution, puis je pense qu'on
devrait la faire ensemble.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Joliette.
• (11 h 30) •
Mme
Hivon :
Je veux vraiment revenir sur le fond des choses... de la formation.
Premièrement, dans le dépôt patronal qui a été fait, on parle de
formation. Là, je suis... et donc, dans le deuxième axe : «Favoriser
l'attraction, la rétention et l'utilisation optimale d'enseignantes et
d'enseignants...» J'imagine que c'est mal formulé, parce qu'on n'utilise pas,
j'imagine, les enseignants et les enseignantes. Mais, dans cet axe-là, on parle
de toute la question de renforcer l'obligation de développement professionnel
continu, préciser que le développement professionnel doit, entre autres, tenir
en compte les besoins des élèves. Il y a plein d'éléments.
Donc, moi, c'est sûr que c'est une question que
j'ai, de savoir comment on fait cohabiter les obligations qu'on entre dans une
loi versus ce qui est négocié, puisque, dans l'offre patronale qui est sur la
table, dans le dépôt, c'est là, il y a comme un encadré précisément là-dessus,
plein d'éléments relatifs à ça. Donc, je pense que c'est une question assez importante.
L'autre
question que j'ai, c'est... Là, dans la pratique, là, tous les enseignants qui
font une formation, qui font leur formation en ayant une autorisation
provisoire, donc, comment eux, ils vont être assujettis à l'obligation de
formation du 30 heures? Par exemple, des enseignants en formation
professionnelle qui font leur bac en même temps qu'ils enseignent, des profs
qui ont un bac spécialisé et qui font une maîtrise qualifiante en même temps
qu'ils enseignent, est-ce qu'ils sont assujettis? Des techniciennes en service
de garde, donc, les éducatrices, on sait que le gouvernement veut les amener
vers les maternelles quatre ans, donc, qui vont enseigner au préscolaire en
même temps qu'elles font leur bac, est-ce qu'elles vont, en plus, avoir
l'obligation du 30 heures? Si oui, à partir de quand?
Je pense que c'est
des questions importantes pour qu'on puisse savoir qui est assujetti ou pas,
parce que, là, quand je lis ça, moi, je ne vois pas d'exception. Donc, je pense
que c'est important. Les nouveaux professeurs, le ministre parle beaucoup de l'importance du mentorat, d'accompagner les
nouveaux enseignants. Est-ce qu'en plus des exercices d'insertion
professionnelle, d'encadrement, de mentorat, ils vont tout de suite être soumis
aux 30 heures? Donc, c'est des questions, je pense, assez importantes,
pour lesquelles il faut avoir des réponses.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Merci. Bien, bonne question sur les personnes qui arrivent et qui n'ont pas
encore leur brevet. Les personnes qui n'ont pas leur brevet ont ce qu'on peut
appeler une tolérance pour laquelle... qui est temporaire, puis ils doivent
terminer soit leur baccalauréat soit leur maîtrise qualifiante qui va leur
donner le brevet. Donc, de toute façon, ils ont cette obligation de se former.
Et
on précise ici, là : «On entend par "activité de formation
continue" la participation à une activité structurée, notamment un
cours — bon,
bien, les cours sont là, hein? — un séminaire, un colloque [...] une
conférence, organisée par le ministre, par un établissement d'enseignement
universitaire...» Donc, déjà, on voit bien que c'est reconnu ici. Donc, je ne
pense pas qu'il y ait de problème.
Mme
Hivon :
Les cours de base du bac ou de la maîtrise qualifiante, tout ça va être reconnu
comme de la formation continue dans le processus, dans le cheminement qu'ils
sont en train d'acquérir?
M. Roberge :
...
La Présidente (Mme
Thériault) : ...ce n'était pas enregistré.
M. Roberge :
Oui, bien, merci bien. Bien, c'est ce qui est indiqué ici. On dit que les
cours, notamment les cours formés... formulés dans nos institutions, dans nos
universités, évidemment, qu'ils sont reconnus comme des cours de formation.
Mme
Hivon :
Donc, il n'y a pas d'heures additionnelles. Eux autres, leur formation générale
va faire en sorte que ça va répondre aux exigences prévues à la loi.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, c'est ce qu'on voit ici. De toute façon, c'est assez large, hein? La
définition est assez large, donne beaucoup de
latitude aux enseignants. On dit : «...participation à une activité
structurée, notamment un cours, un séminaire, un colloque [...] une
conférence, organisée par le [ministère], par un établissement d'enseignement
universitaire...» Donc, bien sûr, c'est compté ici. On ne dit pas : À l'exclusion
d'une maîtrise qualifiante. Ce serait particulier d'exclure les maîtrises en
enseignement de la formation reconnue. Vous comprenez, ce n'est pas là du tout.
«Par un centre de
services scolaire...» Notamment, je sais qu'à la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys
ils ont des partenariats avec des universités pour l'insertion professionnelle.
Donc, parfois, c'est un prof d'université, parfois,
c'est quelqu'un à l'interne de la commission scolaire. Donc, dans les deux cas
là, ça peut être compté. On dit : «...par
un centre de services scolaire...» Donc, bien sûr, ça sera inclus,
comptabilisé, reconnu. Prenons le terme qu'on veut.
Et donc il y a...
Puis il y a d'autres... en plus : «...un autre organisme, [...]un pair...»
Donc, on pourrait dire qu'une formation par un pair ou un accompagnement
professionnel par un pair... Si je suis un mentor qui accueille un jeune et que
je lui donne de la formation à titre de mentor... Et on a financé, d'ailleurs,
pour la première fois, et de belle façon, le mentorat. Cette année, c'est
l'an 1, là, d'un programme où on permet à nos commissions scolaires de
donner davantage de latitude, de donner de l'air à nos mentors et à nos
mentorés, parce que, si on veut recruter des jeunes et les conserver... les
conserver, mauvaise façon de le dire, pardon, mais les garder dans la
profession, je pense que les programmes de mentorat sont à valoriser. Et les
bottines ont suivi les babines, là. On a sorti de l'argent pour rendre ça
possible, pour le faciliter. C'est très bon pour les mentorés, et c'est très
bon pour les mentors, et je ne vois pas comment ça pourrait ne pas être reconnu
en fonction du libellé actuel.
Donc, non seulement
on le reconnaît, mais on le finance, on l'encourage. Moi, je pense que tout
ceci est tout à fait cohérent entre ce qu'on dit dans le budget, ce qu'on fait
dans la loi et ce qu'on veut mettre en place pour reconnaître, valoriser nos
enseignants puis pour garder nos nouveaux enseignants dans la profession. Il me
semble que tout ça, là, va dans une trame qui est tout à fait cohérente.
Mme
Hivon : Donc, précision. Le mentorat pour les jeunes
enseignants, c'est considéré comme de la formation continue, parce que,
moi, quand je lis pas le sous-amendement mais l'amendement, je ne suis pas
certaine que c'est aussi clair. Si le ministre, pour lui, c'est clair, c'est un
début. Il l'a dit dans le micro, mais on sait, des fois, que tout le monde ne
va pas relire tout ce qu'on dit. Donc, je veux juste être sûre qu'un jeune
enseignant qui a du mentorat, ça rentre dans son 30 heures, ses heures de
mentorat, parce que, du mentorat, ce n'est pas nécessairement de la formation, là. Ça en est, mais, je veux dire...
Non, mais on se... Ce n'est pas nécessairement considéré comme... Je ne sais pas le
niveau de formalisme de votre mentorat à venir, mais je veux juste être sûre
que c'est clair que du mentorat, au sens de la loi, c'est de la formation.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Comme...
Mme
Hivon :
Un enseignant qui a 10 ans d'expérience, qui mentore un nouvel enseignant
dans l'école, c'est reconnu par l'établissement comme de la formation pour se
qualifier dans les 30 heures?
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, je pense qu'il faut, comme je dis, bien faire confiance aux enseignants
et aux directions pour comptabiliser tout ça. Mais, sincèrement, j'en ai fait,
du mentorat, et c'est de la formation.
Quand on accompagne
un jeune, là, qui commence, ou ça peut être quelqu'un qui fait même une
réorientation de carrière, ce n'est pas nécessairement un jeune en âge, mais,
disons, un nouvel enseignant, pour le jeune, bien sûr que c'est une formation
en insertion professionnelle. Pour le mentor, bien, c'est de la formation qu'on
donne, c'est de la formation 1-1,
c'est un parrainage. C'est, pour moi, assez évident que c'est de la formation
pour un et pour l'autre. D'ailleurs, ça nourrit bien souvent autant le
mentor que le mentoré. Et il y a même des formations à suivre avant pour être
un mentor puis le faire de la meilleure façon qui soit.
Puis il a toute la
latitude ici, hein? Même si ce n'est pas précisé, moi, je pense que c'est
suffisamment clair pour que ça soit inclus. Mais, en plus, il y a le mot
«notamment», bon : «...la participation à une activité structurée,
notamment...» Et là on lance l'énumération, qui me semble être assez large et
assez inclusive pour laisser toute la latitude, encore une fois, je le répète,
aux enseignants, aux directions, pour lesquels j'ai la plus grande confiance.
En plus, il y a le terme «notamment» qui dit : Écoutez, s'il y a des
choses, là, sur lesquelles on n'a pas pensé, nous, ici, en commission,
auxquelles vous pensez, vous qui êtes dans nos écoles, bien, vous pourrez
l'inclure de concert, parce qu'on dit : Voici notamment la liste des
choses. Je pense qu'il y a une très belle reconnaissance ici, là, de la
capacité des gens à prendre en charge leur formation continue.
La Présidente (Mme
Thériault) : Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme
Hivon :
Pour le ministre, le mentorat, c'est clairement une activité structurée au
sens, donc, du deuxième alinéa.
M. Roberge :
Bien, écoutez...
Mme
Hivon :
Je veux juste être sûre parce que je ne sais pas si on aurait tous la même
interprétation que c'est une activité
formelle, structurée, parce qu'après il est venu mettre dans un autre alinéa,
via son sous-amendement, la lecture d'ouvrages, puis tout ça, parce
qu'il estime, j'imagine, que ce n'est pas une activité structurée. Ça, je le
suis là-dedans. Ça fait que, moi, si le ministre me dit : C'est sûr, puis
ça rassure tous les jeunes enseignants, le mentorat, ça va être compris, ça
clarifie. Mais moi, je ne suis pas sûre que, quand on le lit, c'est si clair.
Mais, si, pour le ministre, c'est clair et net, je veux juste qu'il dise dans
le micro que c'est une activité structurée au sens du deuxième alinéa, le
mentorat.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Je ne pense pas que ma collègue veut que je le dise. Elle veut que je le
redise, parce que je l'ai déjà dit à quelques reprises. Elle me pose la même
question, puis j'amène la même réponse : Oui, c'est une activité qui est
structurée, tellement structurée qu'elle est financée par le ministère,
organisée par les commissions scolaires, ciblée par les directions, reconnue
par les directions. Les mentors sont formés préalablement. Il y a parfois du
temps de libération pour ça. J'appelle ça une activité structurée. Et il me
semble que je l'ai déjà dit à quelques reprises.
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci, M. le ministre. Je vais aller
maintenant à la députée de Saint-Laurent. J'ai la députée de Mille-Îles
et la députée de Westmount—Saint-Louis
qui veulent intervenir. Alors, Mme la députée de Saint-Laurent.
• (11 h 40) •
Mme Rizqy :
Merci. Je vais avoir une série de questions.
La Présidente
(Mme Thériault) : ...peut-être juste... Il y a une série de
questions. Allez-y.
Mme Rizqy : Vous avez déposé,
par l'entremise de votre collègue, un sous-amendement à votre propre
amendement. Vous avez dit alors que vous avez consulté vos partenaires. Les
seuls partenaires que vous avez mentionnés dans votre bouche étaient les cadres
scolaires. Est-ce que vous avez consulté d'autres partenaires avant de nous
présenter cet amendement... ce sous-amendement?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la Présidente,
je ne ferai pas la liste exhaustive des personnes à qui je parle ou à qui mon
cabinet parle, mais je peux vous dire qu'on parle à plusieurs personnes dans le
réseau, des porte-parole nationaux, aussi des personnes directement dans nos centres
de services et dans nos écoles. Mais là je ne sortirai pas les noms, et les
personnes précises, et la liste des organismes à qui on a parlé. Mon cabinet
est en communication constante avec plusieurs acteurs dans toutes les
catégories.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : C'est la Semaine
des enseignantes et des enseignants, la 26e semaine, puis ils nous disent
souvent qu'une des façons de valoriser, c'est d'abord les écouter. Ce
sous-amendement, l'avez-vous soumis soit à la FAE ou à la FSE‑CSQ pour en
discuter lorsque vous parlez de vos partenaires?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, on ne peut pas transmettre un amendement ou un
sous-amendement, là, un libellé directement à des partenaires avant de
le soumettre aux gens de la commission. En tout cas, ce n'est pas notre façon
de faire. On parle des principes. On parle des... On veut aller dans telle ou
telle direction, mais les libellés, comme tels, d'amendements, ou de
sous-amendements, ou du projet de loi, sont toujours donnés en primeur aux
parlementaires ou déposés pour que les parlementaires le sachent.
Je répète que nous parlons à des gens partout.
Puis, oui, on a parlé à des enseignants qui, certains, n'avaient aucun problème
avec le libellé tel qu'il était la semaine dernière, d'autres qui nous ont
dit : Ah! vous savez, on a des réserves, il faudrait faire des
ajustements. On a regardé quels ajustements on pouvait faire, dans quelle
mesure ça pouvait peut-être répondre à des
inquiétudes, puis on verra... Je ne parlerai pas en leur nom, là. Eux-mêmes
réagiront en disant... Autant des enseignants, à titre personnel, que
des centrales syndicales réagiront, parleront pour eux-mêmes.
Mais moi, j'ai une grande confiance que cette
ouverture qu'on a, en disant que cette formation continue là sera choisie par
les enseignants et en disant que, oui, il y a un leadership pédagogique des
directions d'école, mais qu'essentiellement ce sont les enseignants qui
choisissent leur formation, avec le mot «notamment»... C'est-à-dire qu'on ouvre vraiment ce qui peut être considéré
comme de la formation en remettant ça, vraiment, là, comme une compétence
des enseignants. Écoutez, moi, j'ai une
grande confiance qu'une grande, grande, grande partie des enseignants du
Québec, sans doute pas l'unanimité, mais une grande partie des enseignants,
seront heureux de voir la direction que ça prend puis la reconnaissance que ça
amène. Donc, voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien, je suis un
peu étonnée, parce que tantôt le ministre a quand même dit d'emblée qu'il a
consulté ses partenaires. Et, lorsqu'on lui pose la question très
clairement : Est-ce qu'il a consulté des enseignants, là, la réponse,
c'est non, alors que, pourtant, c'est un engagement de valoriser la profession
d'enseignant, mais on ne les consulte pas sur des motifs hyperimportants de
conditions de travail.
L'article 133, là... Prenons ce qui nous a été
déposé par le ministre, ce sont des blocs, parce qu'effectivement on a un
projet de loi mammouth, plus de 300 articles. Pour notre bonne gouvernance, le
ministre nous a proposé, puis on le remercie bien, des blocs. Quand on arrive,
là, dans les différents blocs, Mission, Fonctionnement, Modalités d'élection,
Vacances, Territoires, on tourne la page, on continue, Choix de l'école,
Regroupement des services, mais il y a un bloc qui s'appelle Personnel
enseignant.
Moi,
habituellement, c'est clair que je m'attends à ce qu'un ministre qui se dit
toujours enseignant et qui dit qu'il veut valoriser les enseignants, bien,
parle à son monde. Je m'attends aussi que, si le ministre dit toujours :
J'ai un mandat clair pour abolir les élections, bien, qu'il ne vienne
pas nous mettre, dans le projet de loi, Formation continue obligatoire. En quoi
a-t-il besoin, pour abolir les élections, de la thématique Formation continue
obligatoire?
Qui plus est, Mme la Présidente, vous voyez,
ici, il y avait un article 133, le projet de loi n° 40. On l'a barré parce qu'il l'a retiré. Donc, nos consultations
qui portaient sur l'article 133, là, sont caduques. Maintenant, il nous dépose des amendements suivis de sous-amendements,
parce que, clairement, il n'est pas prêt à venir en commission avec nous. Ça
travaille très tard, je comprends tout ça, mais ça ne travaille pas au bon
forum. Le 17 décembre, il y a eu des
offres patronales. Le ministre ne peut pas utiliser comme bouclier les
négociations collectives quand ça fait son affaire.
Par exemple, lorsqu'on
veut bonifier la qualité de services dans les maternelles quatre ans en mettant
des ratios d'un enseignant pour maximum 10 élèves, il nous a servi, là,
abondamment, là, et je vais vous citer des passages, abondamment : Ah!
non, non, on ne peut pas faire ça, c'est dans les modalités et conditions de
travail, c'est dans
les conventions collectives. Le ministre lui-même disait : «C'est le genre de choses qui font
l'objet des négociations lors des
grandes négociations de conventions
collectives, les ratios au primaire,
au secondaire, en milieux défavorisés, qui sont la plupart du temps
inférieurs aux milieux [défavorisés]. [Et] donc, je trouve ça plus ou moins
opportun, là, de l'inscrire dans la loi — et j'ajoute "sur
l'instruction publique".»
Ça, Mme la
Présidente, ça ne date pas de 20 ans, là, c'était à l'automne. Qu'est-ce
qui arrive, là, dans la tête du ministre? Depuis quand on contourne les règles
de négociation de bonne foi du Québec? Depuis quand on contourne des lois?
Depuis quand on décide d'être au-dessus des lois? Le ministre, là, est aussi
contraignable devant un tribunal pour négociation de mauvaise foi.
M. Roberge :
Excusez-moi, excusez-moi!
La Présidente
(Mme Thériault) : Oui, M. le ministre.
M. Roberge :
Excusez-moi, mais là je pense que ma collègue outrepasse un peu les limites en
disant qu'on est de mauvaise foi. Ça frôle l'insulte. Elle dit qu'on contourne
les négociations. Je trouve qu'elle me prête des intentions. Puis il me semble
qu'on pourrait débattre de façon plus respectueuse, sans dire qu'on contourne
les lois, qu'on bafoue les lois, qu'on est de mauvaise foi. Moi, je me garde de
l'interpeler de cette façon-là, puis j'aimerais ça qu'on garde un ton plus
cordial.
La Présidente
(Mme Thériault) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Saint-Laurent, effectivement...
Mme Rizqy :
Je n'ai pas entendu aucun appel au règlement, là.
La Présidente
(Mme Thériault) : Bien, je m'excuse, mais là le ministre l'a fait
lui-même. Il n'est pas obligé d'appeler un règlement pour vous demander de ne
pas lui prêter des intentions. Je vais vous demander d'être respectueuse dans
vos propos. Je sais que vous êtes capable de le faire. Vous l'avez déjà
démontré dans le passé, Mme la députée de Saint-Laurent. Donc, je vais vous
demander d'être cordiale dans vos propos et de ne pas prêter d'intentions au
ministre, s'il vous plaît.
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, en tout respect, ce n'est pas prêter des intentions que de
référer aux lois. Les lois du Québec nous gouvernent, le Code du travail aussi,
le Code civil aussi, la Cour suprême du Canada aussi. Et, lorsque j'avance
qu'on contourne les tables de négociation, ce n'est pas prêter des intentions,
c'est factuel. Et je le mets au défi de nous déposer tout avis juridique à
l'encontre de ce que moi, j'avance. Et je vous mets même au défi, M. le
ministre, que... Si vous avez un seul, un seul avis juridique, déposez-le. Vous
n'en avez pas.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée, je vais vous demander...
Mme Rizqy :
Savez-vous pourquoi qu'il n'en a pas, Mme la Présidente? Parce qu'il y a trois
décisions de la Cour suprême du Canada qui...
La
Présidente (Mme Thériault) : Je vais vous demander, Mme la
députée, de me parler et de ne pas interpeler le ministre, s'il vous
plaît. Le ton était cordial jusqu'à maintenant.
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, mais il l'est encore.
La Présidente
(Mme Thériault) : Il nous reste encore une dizaine de minutes ce
matin. Je vais vous demander de vous adresser à moi, et vous passez par ma
personne pour parler au ministre.
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, vous n'êtes pas sans savoir qu'au Québec nulle personne
n'est au-dessus des lois. Ça, j'imagine que le ministre aussi est au courant de
ça. J'imagine aussi que le ministre sait qu'il est contraignable devant un
tribunal lorsqu'il y aura un procès à savoir si, oui ou non, le ministre a
négocié de mauvaise foi. J'imagine que le ministre est aussi au courant qu'il y
a trois décisions de la Cour suprême du Canada qui mentionnent qu'on a un droit
de pouvoir s'associer et que ce droit comprend les négociations. J'imagine que
le ministre a sûrement parlé avec le ministre du Conseil du trésor puis qu'il
s'est sûrement rendu compte qu'on ne peut pas être deux à négocier de façon
séparée, un qui négocie avec les syndicats puis un qui négocie tout seul avec
nous autres ici, à la salle... ici, on est bien à Hippolyte... oui, on est bien
à la salle Hippolyte...
Vous
comprenez que ça, là, ça ne se fait pas. Et, pour notre part, c'est un peu
difficile, avec des amendements qui ne tiennent pas la route... D'une
part, il nous a dit : Ah! le 30 heures, là, de formation continue
obligatoire, on l'a sorti d'où, ah bien, on l'a sorti en regardant les
différents codes professionnels. Les codes des professions, on a sorti ça. D'où
est-ce qu'il sort avec sa lecture d'ouvrages spécialisés? Est-ce qu'il a
regardé les différents codes des professions avec les règlements? Parce que
peut-être que, là-dedans, il aurait vu qu'il y avait des limites d'heures. Ça
sort d'où? Est-ce que quelqu'un va pouvoir faire 30 heures de lecture une
fin de semaine, puis c'est réglé? C'est comme ça qu'on va faire?
Et,
ici, il n'est même pas capable de nous dire, si c'est le 30 heures au
complet, comment on va le gérer. Est-ce que... Juste une question de
base. Est-ce que c'est gérable, ce qu'il avance? La lecture... Comment on va
mesurer le temps de lecture? Qui va mesurer? Est-ce que
la personne va devoir se mettre une petite caméra puis se mettre à se filmer à
tourner les pages des lectures? C'est d'un ridicule profond.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, si ma collègue veut déposer des sous-amendements pour
imposer des contraintes additionnelles, pour forcer les enseignants à se
minuter dans leurs lectures, libre à elle, mais ce n'est pas du tout l'approche
qu'on a. On n'a pas l'intention d'imposer ce type de norme un peu farfelue. Je
ne pense pas que ça fasse avancer le dossier en disant qu'on ne ferait pas
confiance aux profs, puis qu'ils allaient faire je ne sais pas quelle...
prétendre qu'ils ont lu 30 heures en une fin de semaine. Moi, je ne vais pas
là. Si ma collègue veut aller là, ça lui appartient.
Je veux rassurer ma collègue
sur le fait que, bien sûr, les gens du cabinet sont en contact avec plusieurs
groupes, je l'ai mentionné, mais plusieurs personnes, autant les porte-parole
nationaux que des enseignants, que des directions,
que des cadres, que des parents, à longueur de semaine. D'ailleurs, même, la
semaine dernière, j'ai rencontré personnellement aussi des représentants
et des leaders syndicaux, personnellement, spécifiquement sur la question de la
formation continue. On continue de les écouter. On continue de discuter avec
tout le monde. Puis on continue de travailler toujours dans l'intérêt des
élèves.
Maintenant, je pense
que, dans notre projet de loi, on avait des articles qui traitaient de la
formation continue. C'était une bonne idée d'inclure ça dans la Loi sur
l'instruction publique. Maintenant, on est capables de prendre une bonne idée,
puis une bonne loi, puis de l'améliorer pour avoir une meilleure loi. Puis je
pense que c'est ça que les gens s'attendent, à ce que les gens en commission,
les gens du gouvernement, le ministre, les députés de la partie gouvernementale,
tous les députés, qu'on bonifie le projet de loi en écoutant ce que les gens
nous disent. Ça tombe sous le sens, et, si on ne le faisait pas, on se le
ferait reprocher.
Maintenant,
je souhaite déposer d'autres amendements pour mes collègues parce que... Oui, je
sais, mes collègues vont dire : Mon Dieu! Ça n'a pas de
sens, on dépose des amendements. Bien oui, on dépose des amendements. Certains sont en concordance avec des amendements
qu'on a déposés dans les semaines dernières, où on a déposé des amendements
sur la composition du conseil
d'administration. Donc, c'était l'amendement principal, sur le C.A. Mais,
une fois qu'on fait cet amendement-là, il y a plein, plein, plein
d'amendements de concordance, parce que c'est un article qui touche à un autre,
qui touche à un autre, qui touche à un autre. Ça touche aussi un conseil
d'établissement.
Donc, à mesure qu'ils
sont prêts... Puis, la semaine dernière, il y a eu du travail pour ajuster avec
les légistes plusieurs amendements. Donc, j'aimerais les déposer tout de suite
pour qu'ils soient distribués aux collègues. Bien que ça ne soit pas tout de
suite qu'on traite de ces questions, je pense, ça va permettre aux collègues de
prendre connaissance de ça et de faciliter le travail. Comme on le fait à
mesure qu'ils sont prêts, quand on a les amendements possibles d'avance, je
pense que c'est plus facile pour les collègues de travailler. Donc, je veux
tout simplement déposer ceci. J'aimerais que ça soit distribué aux collègues
pour faciliter le travail.
La Présidente (Mme
Thériault) : J'entends... Avant de vous reconnaître, Mme la députée,
j'entends, M. le ministre, que l'équipe ministérielle, donc, les gens au
ministère de l'Éducation, ont préparé une série d'amendements qui découlent du
travail législatif qui a été fait dans les deux premières semaines du mois de
janvier, donc, des amendements à d'autres articles qui ont déjà été adoptés,
qui, automatiquement, vont donner des amendements dans d'autres articles qu'on
n'a pas encore vus, et que, pour faciliter le travail des collègues de l'autre
côté, vous suggérez de déposer tout de suite vos amendements. Est-ce que... Et
ce que j'ai besoin de savoir, c'est : Est-ce que vous les donnez pour la
connaissance et on va les enregistrer au fur et à mesure qu'on avancera ou s'il
faut faire un dépôt formel? Parce qu'il y a deux manières de procéder.
Donc, moi, je pense
que c'est peut-être plus convivial si vous me dites... Vous allez faire une
distribution pour que les collègues puissent en prendre connaissance sur
l'heure du midi ou au fur et à mesure qu'on va avancer? Je pense que c'est
peut-être la meilleure manière de procéder. Sinon, je dois enregistrer chacun
de vos amendements, et, si jamais il y a d'autres amendements, ça va
automatiquement... S'il y a des modifications que vous voulez faire, vous allez
devoir retirer un amendement que vous avez déjà déposé. Donc, oui?
M. Roberge :
Non, madame, juste préciser. J'apprécie
votre question. Il s'agit d'un dépôt de documents pour que tout le monde
en prenne connaissance. Puis, si ça touche un article...
La Présidente (Mme
Thériault) : O.K., en prenne connaissance, O.K., parfait.
M. Roberge :
De toute façon, on ne peut pas le déposer formellement, supposons, pour amender
des choses, mais c'est tout simplement pour distribuer pour que tout le monde
puisse prendre connaissance puis que ça facilite le travail quand on sait, dans
deux jours, dans trois jours, dans quatre jours, quand on sera rendus dans
d'autres blocs, où on sera rendus. Donc, à mesure qu'on les a, on peut les
rendre publics. Je pense que c'est la meilleure façon.
La Présidente (Mme
Thériault) : Parfait. C'est ce que je voulais savoir. On les déposera
au fur et à mesure, mais ils sont disponibles. On va les distribuer aux
parlementaires pour que les collègues députés puissent en prendre connaissance.
Donc, comme ça, ça va accélérer la compréhension pour les prochains articles.
Donc, juste avant que vous
les déposiez, je vais reconnaître la députée de Saint-Laurent et la députée de
Joliette, mais, oui, effectivement, on va le prendre comme un dépôt de document
pour pouvoir le distribuer à tout le monde. Mme la députée, oui.
Mme Rizqy : Je vais aller vite parce
que je sais que ma collègue aussi veut intervenir. Ça, là, c'est encore
l'attitude du ministre, mettre la charrue devant les boeufs. On est en train
d'étudier un amendement. Il nous dépose des documents
qui n'ont pas rapport avec qu'est-ce
que nous, on est en train d'étudier...
tellement que, la dernière fois, il a même amendé
des amendements qu'il a juste déposés, qu'on n'a même pas eu le temps de
prendre connaissance, Mme la Présidente. Allez-y, déposez-les. Vous allez faire
votre ligne de communication, mais ça ne fait pas avancer notre débat.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
Mme la députée de Saint-Laurent. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Bien, c'est
ça, je pense, moi, je suis très, très ouverte et je souhaite que le ministre
dépose tous ses amendements, donc, mais pas à la pièce, selon les opérations de
communication qu'il fait, que, là, ça serait utile que je dépose celui-là parce
que, là, je vais pouvoir en parler publiquement. Donc, moi, ce que je demande
formellement au ministre, c'est qu'il nous dépose en liasse tous les amendements
pour l'ensemble du projet de loi. Super! Donc, ça, ça va aider notre travail
puis on va pouvoir avancer correctement. Mais je comprends que c'est l'ensemble
des amendements des 300 articles, là.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre, on comprend que c'est l'ensemble des amendements, suite au travail
qui a été effectué pour les dernières semaines, que vous déposez?
M. Roberge : Tout ce que j'ai de
prêt à ce moment-ci.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Et on comprend aussi que, si jamais vous avez d'autres amendements en
cours de route, vous vous ferez un plaisir de les partager avec les collègues
pour faciliter le bien... le bon déroulement de nos travaux. C'est ce qu'on
comprend?
M. Roberge : Tout à fait.
Document déposé
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait.
Donc, si vous ne voyez pas d'inconvénient, compte
tenu de l'heure, je vais vous... Oui, non? Oui, je vais vous demander de
suspendre les travaux, M. le ministre. Et, à ce moment-là, on reprendra après
la période des affaires courantes cet après-midi.
Donc, je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 11 h 57)
(Reprise à 16 h 03)
La
Présidente (Mme Thériault) :
Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission
de la culture et de l'éducation reprend ses travaux. Je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs
appareils électroniques.
Et nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 40, Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction
publique relativement à l'organisation et à la gouvernance scolaires.
Donc, lors de
la suspension de nos travaux, nous en étions à l'étude d'un sous-amendement qui a été déposé par M. le député de Richelieu à l'amendement
qui avait été déposé par M. le ministre qui visait à introduire
l'article 4.2 dans le projet de loi. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le sous-amendement? Et j'ai M. le ministre qui me demande la
parole. M. le ministre.
M.
Roberge : Merci bien, Mme la Présidente. Donc, content de reprendre
ici. Donc, pour les gens qui reviennent avec nous, je pense que c'est un
sous-amendement que mon collègue a déposé qui est important. On est dans des
questions qui sont à la section II de la Loi sur l'instruction publique,
«Obligations de l'enseignant.»
Donc, on
vient dire que, oui, il y a une obligation de formation continue, mais, avec ce
qui a été apporté, je pense, c'est très important de voir que, oui, il y
a question d'avoir 30 heures par deux ans, donc, grosso modo,
15 heures par année. On parle de
peut-être deux jours et demi sur les 20 journées pédagogiques que les
enseignants ont dans une année. Puis aussi il y a des moments où ils
sont libérés parfois pour faire de la formation continue. Mais, si on ne
regardait que les journées pédagogiques, là, on parle de peut-être deux jours
et demi qui pourraient être consacrés à ça.
Donc, ce n'est absolument rien d'excessif. Mais
ce qu'il y a d'intéressant avec ce qui est apporté, je pense, c'est une reconnaissance importante dans la loi
que ce sont les enseignants qui sont maîtres d'oeuvre de leur formation continue, qui choisissent les formations, qu'ils ont une
grande liberté pour le faire, avec une liste de ce qu'on définit comme
formation continue, mais une liste qui est assez large, qui commence avec un
«notamment» avant l'énumération. Donc, je pense qu'on était à discuter de ce
sujet.
La Présidente (Mme Thériault) :
Donc, j'ai la députée de Sherbrooke
qui vient de lever la main. Juste pour votre information, avant de passer
la parole, Mme la députée, sur le sous-amendement, dans les temps de parole,
il reste cinq minutes pour la députée des Mille-Îles, 13 minutes pour la
députée de Westmount—Saint-Louis,
11 min 45 s pour la députée de Saint-Laurent, 14 minutes
pour la députée de Sherbrooke et 15 minutes pour la députée de Joliette,
environ.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Quand on a commencé à discuter de la question de la formation
continue lors de la dernière période des travaux, j'avais posé quelques questions
au ministre sur les données dont le ministère disposait concernant la formation
continue. J'aimerais ça savoir si, dans les dernières semaines, il a réussi à
avoir accès à ces informations-là sur l'état des lieux de la formation continue
en ce moment.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la Présidente,
c'est une question, effectivement, que ma collègue a déjà formulée. On n'a pas
les données précises de ça parce que c'est géré en ce moment école par école.
Ce n'est pas comptabilisé d'aucune manière. Il peut y avoir des enseignants qui
décident, là, de comptabiliser, mais ce n'est pas attendu. Donc, on ne peut pas
avoir cette information-là précise.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bon, mais je dois
dire sincèrement que ça a été nommé, là. À mon sens, ce n'est pas du tout le
bon espace pour faire ça, ici, en commission parlementaire, discuter de la
formation continue, hein? Ça devrait se faire
dans le cadre des négociations collectives. En plus, le ministre n'a absolument
aucune information à sa disposition sur l'état des lieux en termes de
formation continue. Donc, il n'est même pas en mesure de nous démontrer qu'il y
a des problèmes actuellement en ce qui concerne la formation continue.
Donc, il
essaie de régler un problème qui n'existe pas nécessairement. En tout cas, il
ne nous l'a pas démontré. Il essaie de le faire dans un lieu qui n'est
pas le bon endroit pour le faire puisqu'il y en a déjà un dans le cadre des
négociations de conventions collectives. Et je pense que la manière dont le
ministre le fait n'est pas un gage de succès du tout pour l'application de
cette mesure-là. Mais ce que je constate aussi, c'est qu'il n'y a aucune façon
que le ministre va me convaincre... Il n'y a pas d'amendement à son intention
qui serait suffisamment convaincant, de toute façon, pour que je puisse appuyer
ça, dans la mesure où ce n'est pas du tout le bon lieu pour discuter de ça.
Donc, je n'aurai plus rien à ajouter là-dessus,
sauf que je pense que le ministre devrait y réfléchir une dernière fois avant
d'inclure ça ici parce qu'il se met potentiellement les pieds dans les plats,
et je pense que ce n'est pas souhaitable. Et je pense même que le nouvel... le
sous-amendement qu'on nous a apporté aujourd'hui vient augmenter le risque
qu'il se mette les pieds dans les plats parce qu'il vient ajouter des éléments
qui se comptabilisent très mal. Donc, il y a un niveau d'improvisation ici qui
me dérange beaucoup. Mais, après ça, sincèrement, ça sera à lui à se
débrouiller avec ça. On ne pourra pas bonifier ici son intention.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre, ça va, oui?
M. Roberge : Oui. Ma collègue
nous répète les arguments qu'elle nous a déjà dits. Il n'y a pas de question à
la fin de l'intervention. Donc, voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
D'accord. Est-ce que j'ai d'autres
interventions? Mme la députée de Joliette.
• (16 h 10) •
Mme Hivon : Moi,
je veux vraiment revenir sur le point de la cohabitation de la loi avec la
convention collective. Donc, j'y ai fait référence l'avant-dernière semaine. Ma
collègue a repris ça aussi aujourd'hui. Mais le ministre, dans le projet de loi
sur les maternelles quatre ans, là, il nous a tenu un gros, gros discours sur
les ratios, sur le fait que c'était vraiment dans les conventions collectives.
On ne pouvait pas en démordre. Donc, c'était impossible de mettre ça dans la
loi tant qu'on ne finissait pas la négociation de la convention collective...
puis qu'après on pourrait regarder ça.
Là, j'aimerais juste savoir pourquoi, dans ce
cas-ci, on va vraiment être pris avec deux outils, là, parce que les propres
offres qui viennent d'être déposées, il y a quelques semaines, par le
gouvernement parlent de plein d'éléments en lien avec la formation continue.
Donc, ça va, de toute évidence, faire l'objet de négociations, mais là c'est la
loi qui va venir prévoir le cadre, jusqu'au nombre d'heures, jusqu'à tous les moyens
qui peuvent être comptabilisés comme de la formation continue. Moi, je vois une
grave incohérence là-dedans.
Je m'explique très mal, au-delà de
l'incohérence, aussi comment le ministre peut enlever ça de la sphère de la
négociation de conventions collectives, parce que, comme je lui ai fait
ressortir il y a quelques jours, quand on a une loi, avec un ordre
professionnel, qui vient mettre un nombre d'heures, c'est parce que ça a fait
l'objet de discussions avec les membres de l'ordre professionnel, si ce n'est
pas via un mécanisme de convention collective.
Là,
on a un mécanisme de convention
collective qui, en théorie, devrait
permettre de débattre de ça, mais on le met dans la loi. Donc, premier problème.
Puis, deuxième problème, on ne consulte pas véritablement les enseignants. Puis
je sais que le ministre nous dit combien les enseignants sont heureux du projet
de loi, mais il y a 10 000 enseignants qui ont quand même signé une
pétition. Donc, j'imagine que le bonheur est relatif chez certains.
Alors, de ce point de vue là, je pense que ce
n'est pas le bon forum de venir mettre ça là, si ce n'est que parce qu'il va y
avoir une incohérence, parce qu'on est dans un processus, en ce moment, de
négociation qui va débattre de ça. Donc, moi, je veux comprendre comment le
ministre puis son collègue du Trésor vont arriver à pouvoir venir mettre des
obligations dans la loi, alors que c'est supposé faire l'objet de négociations
dans leurs propres offres.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M.
Roberge : Donc, c'est encore
la même question. J'ai déjà répondu à cette question-là la semaine dernière,
ce matin. Pour recommencer, ce n'est pas exclusif. Ce n'est pas parce que quelque
chose est traité dans un endroit qu'il ne peut pas être traité dans l'autre
endroit. Aussi, on met des balises dans la loi qui, ensuite, seront respectées
à la grandeur du Québec. Il y a... Je vois, là, dans «Obligations de
l'enseignant», des articles qui traitent de la formation continue. Donc, il y a
déjà quelque chose là. C'étaient des balises qui n'étaient pas très précises,
mais qui existaient, qui n'empêchaient pas
la négociation, d'aller sur des modalités. Là, on met des balises qui sont
différentes. Elles n'empêcheront pas la négociation, de discuter des
modalités.
Mme
Hivon : Est-ce que
le ministre admet que, pour ce qui est des ratios dans les maternelles quatre
ans, on aurait très bien pu mettre ça dans la loi, parce qu'une chose ou
l'autre, ça n'a aucune importance, finalement?
M. Roberge : Je ne pense pas... Si
je croyais que ça n'avait aucune importance, on n'en traiterait pas. Je pense
que c'est quelque chose qui est important. Puis il y a un choix de dire :
On va le traiter de cette façon-là ou on va le traiter de cette façon-là. Sur
les cas des ratios, des ratios existaient, ont été... dans le cadre des
conventions collectives, et on a vu qu'au fil des années les ratios ont baissé.
Pour ce qui est de la formation continue, bien, en ce moment, disons que ce n'est pas nécessairement concluant, ce qu'il y a
comme balises. Et là on arrive, on se positionne puis on vient mettre
quelque chose dans la loi.
Mme
Hivon : Mme la
Présidente, je ne sais plus trop quoi dire, mais, je veux dire, le ministre,
pendant des jours, nous a parlé que, les ratios, on n'avait pas le choix, c'est
un élément de convention collective. Donc là, c'était impossible de mettre ça
dans la loi. Là, c'est encore pire. Ils viennent de faire un dépôt. Ils parlent
de la formation continue dans leur négociation. Puis on n'est pas dans le grand
principe général, là. On est rendus dans la loi puis on parle du nombre
d'heures, que la lecture d'ouvrages spécialisés peut être comptabilisée. Je
pense qu'on est dans un niveau de détail assez important.
Ça fait que je veux juste faire ressortir, selon
moi, la grande incohérence du gouvernement avec lui-même, parce qu'il veut négocier là-dessus, mais,
parallèlement à ça, en même temps, là, il met ça dans une loi, l'incohérence
du gouvernement avec lui-même ou du ministre avec lui-même, parce qu'il nous a
plaidés pendant des jours que, si ça allait à un endroit, ça ne pouvait pas
aller à l'autre endroit. Puis là, quelques semaines plus tard, pour un autre
projet de loi, il vient nous dire : Bien, il n'y a pas de problème, on
peut mettre ça à deux endroits, on peut mettre ça à l'endroit qu'on veut, des précisions dans la loi ou dans la convention
collective en même temps, il n'y a pas de problème.
Ça fait que c'est sûr que j'ai beaucoup de mal à
trouver, je dirais, un fil conducteur rationnel à tout ça, mais le ministre ne
semble pas avoir d'autre réponse que celle qu'il nous a donnée pour l'instant
puis depuis des jours. Donc, à part manifester mon désarroi, je ne sais pas ce
que je peux ajouter à ce moment-ci.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Mme la Présidente, il
ne faut pas s'étonner qu'aux mêmes questions on reçoive les mêmes réponses.
Ceci dit, ça arrive qu'un gouvernement fasse des choix, priorise quelque chose
ou considère qu'une question est très bien
traitée dans un forum. Une question peut être traitée dans l'autre forum. Ce
n'est pas nécessairement exclusif, et je ne pense pas nécessairement que
c'est une incohérence.
Sinon, bien, écoutez, je pourrais dire la même
chose : Ah! bien, ma collègue est incohérente. Quand c'était question des
maternelles quatre ans, elle disait qu'il ne fallait absolument pas que ça soit
dans les négos. Il fallait absolument que ça soit dans la loi. Elle
disait : Ce n'est pas parce que... Elle disait exactement ça, là : Ce
n'est pas parce que ça fait des années que c'est négocié que ça doit être
négocié, on peut dire «tant pis» puis mettre ça dans la loi. C'est ce que nous
disaient les collègues des oppositions. Là, maintenant, parce que ça a déjà
fait l'objet de négociations sur les modalités, on se fait dire que ça ne peut
pas aller dans la loi, puis c'est supposément nous, là, qui sommes incohérents.
Alors, Mme la Présidente, c'est simplement que,
dans des situations différentes, des positions différentes sont prises. Mais, quand
même, on avait des oppositions qui nous disaient que... Même si quelque chose
était... faisait l'objet de négociations depuis des années, les oppositions
nous disaient : Mettez-les dans la loi. Et là ils nous disent : Ça
fait l'objet de négociations, il ne faut surtout pas le mettre dans la loi, on
ne peut pas faire ça. Moi, je pense qu'à situation particulière on peut prendre
des décisions particulières, différentes, parce que le contexte est différent.
Voilà.
Mme Rizqy : Mme
la Présidente, j'aurais un appel au règlement.
La Présidente (Mme Thériault) :
Allez-y, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Le ministre détourne de
façon importante les propos de ma collègue.
La Présidente (Mme Thériault) :
Attention à votre langage.
Mme Rizqy : Alors, il prête des
intentions. Ce n'est clairement pas ce qu'elle a dit et, au contraire, elle a
mis en évidence les incohérences du ministre.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Merci pour votre question. J'allais passer la parole à la députée de Joliette, qui va certainement avoir quelque
chose à répondre au ministre de toute façon.
Mme
Hivon : Juste
faire ressortir, selon moi, deux différences majeures. La première, c'est que,
pour les maternelles quatre ans, on n'était pas dans... On n'avait pas un dépôt
concurrent, au même moment, contemporain de l'adoption de la loi, qui faisait
que c'était un sujet de discussion, du fait même du choix du gouvernement. Je
pense, c'est une première nuance assez importante. Puis, la deuxième, c'est
qu'on avait entendu les personnes concernées, et
il y avait un consensus pour dire, chez les experts, chez les syndicats, qu'il
fallait diminuer les ratios, alors que, là, moi, le consensus sur la
formation continue, je ne l'ai pas entendu. J'ai plutôt entendu un dissensus
sur cette question-là. Donc, je pense que c'est deux éléments assez différents.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Donc, ça va? J'ai Mme la députée de Mille-Îles qui voulait faire une
intervention. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Pas
de commentaire, deux questions, parce que je le sais, qu'il me reste cinq
minutes, puis j'essaie d'être performante. Ça va avec ma prestation.
Donc, mon commentaire, c'est... Le ministre nous
a tellement bien vendu ce qui va dans la convention collective... qu'on ne
devrait pas mettre dans un projet de loi, qu'on y croit même rendus à ce projet
de loi là. Donc, il nous dit : On n'était pas cohérents. Moi, je dis...
Moi, j'ai très bien compris... aux maternelles quatre ans. Ça fait que, là,
s'il le fait là, je ne comprends plus.
Un coup que je vous ai dit ça, je voulais
savoir, la formation continue, comment est-ce qu'elle s'applique en formation
professionnelle, parce que ce n'est pas nécessairement des enseignants de la
même, je vais dire, faction, mais, je vais vous dire, du même apprentissage. Un
enseignant en formation professionnelle, c'est souvent un professionnel du
métier. Donc, je pense à maçonnerie surtout, je pense à pompier. Et ça fait en
sorte que... Comment le ministre voit la formation continue pour les
enseignants en formation professionnelle?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Merci bien. Alors, cet
article-là vise à la fois les enseignants du préscolaire, du primaire, la
formation générale des jeunes, la formation générale des adultes et la
formation professionnelle. Je ne pense pas que les enseignants au primaire
auraient davantage ou moins besoin de formation continue que ceux qui sont,
comme on dit, en FP ou en FGA. Il n'y a pas de distinction. Je pense que les
enseignants doivent se former tout au long de leur carrière. D'ailleurs, je
veux dire, ce sont des grands tenants de la formation. Ils dédient leur vie à
la formation des autres. Mais je pense que d'être en formation continue, c'est
correct.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Mille-Îles.
• (16 h 20) •
Mme
Charbonneau :
Mme la Présidente, un enseignant en formation professionnelle, ce n'est pas un
enseignant de carrière, c'est quelqu'un qui a eu une carrière. Je vous
donne un exemple, je fais une image, j'aime ça, faire ça : soudure. Ce
n'est pas un enseignant qui a appris comment enseigner puis qu'après ça il a
appris comment faire de la soudure. Non, non, non! C'est un soudeur qui a une
capacité pédagogique et qui, pour des raisons professionnelles et parce qu'il a
un goût d'échanger sur sa passion de son métier, s'en va en éducation.
Et là il y
a... Je fais ça toujours court, puis les gens me pardonnent quand je
l'explique. Il fait plus le «shortlist» de l'éducation. C'est-à-dire
qu'il ne fait pas tout le chemin fait par un enseignant qui s'en va au
préscolaire, au primaire ou au secondaire. Il fait un parcours un peu plus
court pour pouvoir être sur le plancher avec les jeunes, sur un seul sujet. Son
sujet, c'est le métier qu'il apprend à l'élève. La même chose en formation
technique, mais là on est dans une formation un peu plus pointue puisqu'on est
en cégep et université, et, de ce fait, bien, quelquefois, les cours sont
différents, mais, en formation professionnelle, ce n'est pas la même chose.
Puis j'en
rajoute une couche, M. le ministre. Si vous me permettez, je vais vous demander si
ça s'applique aussi aux coachs puis aux entraîneurs qui vont aux olympiades
avec nos jeunes, parce qu'en formation professionnelle on a des olympiades
extraordinaires. D'ailleurs, le Québec se démarque de façon extraordinaire
aussi sur le... autant régionalement que
mondialement. Et, de ce fait, est-ce que l'application ou est-ce
que la notion de formation continue s'applique à ces gens-là aussi?
La
Présidente (Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, les enseignants en formation générale des adultes, en formation
professionnelle, au secondaire, au primaire, préscolaire sont tous des
enseignants, et je pense qu'ils bénéficient tous de formation continue. Je
pense qu'ils en font déjà pas mal tous déjà. Ils suivent d'ailleurs une
formation, hein? Je veux bien croire que celui qui est plombier, qui devient
enseignant en formation professionnelle... Oui, mais vous me faites le signe
comme si ce n'était pas la même chose, mais il existe que, des baccalauréats de
quatre ans pour devenir... c'est le même nombre de crédits, à terme,
universitaires. Ça prend un certain temps. Souvent, ils le font en même temps
qu'ils enseignent, mais, à terme, ce sont des enseignants qui obtiennent leur
brevet et qui enseignent.
Et bien sûr qu'ils
doivent rester au fait des programmes, au fait des dernières avancées en
pédagogie, parce qu'on n'a pas moins besoin d'être un pédagogue parce qu'on
enseigne en FP, puis aussi de ce qui se passe dans l'industrie. Parfois, si on
devient, supposons, enseignant en FP à 35 ans ou à 40 ans, après
avoir eu une carrière dans les métiers, on se réoriente, on devient enseignant,
souvent, bien souvent passionné par ce qu'on fait.
D'ailleurs, j'ai
visité un centre à Montréal juste avant Noël ou juste... non, juste avant Noël,
sur les métiers...
La Présidente (Mme
Thériault) : ...dans mon comté.
M. Roberge :
...merci bien, Mme la Présidente — les métiers de l'acier à Anjou, dans un
comté formidable, avec une députée qui fait très bien son travail, d'ailleurs,
qui était présente. Et j'ai pu parler avec les enseignants qui nous disaient
que, là, il fallait se tenir à jour justement parce que les procédés... Ils ne
pouvaient pas enseigner aux jeunes des techniques qui n'étaient pas fidèles à
ce qui se passe dans les métiers de la construction. Et, comme ça change sur
les chantiers, il fallait que ça change dans l'école, puis donc il fallait
qu'ils soient toujours à jour. Et ils se forment de manière continue. Je pense
que c'est nécessaire pour avoir la qualité des diplômes, puis nos diplômes sont
de qualité, mais il faut que ça reste comme ça.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Ne voyez surtout pas là le principe qui veut que je ne pense pas que c'est
nécessaire. Je voulais savoir comment ça fonctionne, parce que la formation
professionnelle, pour moi, c'est une façon de faire qui est quelque peu
différente où on a toujours trouvé la latitude... Quand le ministre dit :
Ils sont formés comme les autres enseignants, la réponse, c'est : Non, il
y a une reconnaissance de crédits qui fait qu'on peut leur donner la permission
d'enseigner. Mais ils ne sont pas toujours formés de la même façon, et c'est
correct, parce que ce qu'on veut, c'est des gens qui apprennent le métier sur
lequel ils ont une passion à nos jeunes.
Par contre, quand on
oblige quelque chose par une loi et non par une convention collective, ça
implique que tout le monde devient beige. Alors, quand vous me dites :
Oui, il y a une application qui... l'application de la loi fait en sorte que la
formation professionnelle est touchée par ça, la formation technique, je suis
obligée de vous dire qu'on a des coachs, des entraîneurs qui vont aux
olympiades avec nos jeunes, mais on a aussi des enseignants en formation
professionnelle qui sont dans l'usine.
Souvenez-vous, M. le
ministre ou Mme la Présidente, vous le savez, on a des gens qui apprennent sur
le terrain. Donc, ils vont dans les usines. Ils apprennent sur le terrain. Les
gens qui les encadrent à ce moment-là sont obligés d'appliquer la loi, parce
qu'ils ne sont pas convenus dans la convention collective des enseignants, mais
ce sont des enseignants auprès des jeunes qui
sont dans l'usine. Je vais toujours utiliser le mot «usine», parce que l'image
est assez formelle, là, mais... Et, de ce
fait, est-ce que ces gens-là, vous les reconnaissez dans la loi comme des
enseignants ou vous les reconnaissez
d'une autre façon pour ne pas qu'on soit obligés de leur donner un encadrement
supplémentaire?
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M.
Roberge : Ici, on parle d'enseignants. Il y a des enseignants qui ont
des missions de supervision de stages en entreprise, mais, s'ils ont la
fonction, là, dans la commission scolaire puis ils sont reconnus comme des
enseignants, rémunérés comme des enseignants, bien, ce sont des enseignants.
Ils auront les obligations de l'enseignant, les droits de l'enseignant. Ils seront
traités comme des enseignants à part entière avec les obligations, les
avantages, etc.
Mme
Charbonneau :
Par contre, vous convenez avec moi que, dans une convention collective, il y a
des différences dépendamment de comment je pratique mon quotidien comme enseignant,
parce que les conventions collectives donnent un peu différentes images, un peu
aussi comme le nombre qu'il y a dans les groupes qu'on a et le nombre de
services qu'on peut aller chercher. Alors, je fais cette parenthèse-là.
Ma
dernière question, elle est, pour moi, un peu essentielle, puisque vous le
savez... M. le ministre ou Mme la Présidente, si vous ne le savez
pas, presque 99,9 % de nos directeurs d'école sont des enseignants. Ils
viennent tous du monde pédagogique.
D'ailleurs, on les encourage parce qu'on dit que c'est des leaders
pédagogiques. Je veux savoir si les directions d'école ont la même
obligation que les enseignants. Si c'est écrit dans la loi qu'ils ont besoin de
faire 30 heures de perfectionnement sur deux ans, est-ce que les
directions d'école ont une obligation... Peut-être que je ne le vois pas encore
parce qu'on n'est pas rendus à ce qu'ils vont faire, ça sera quoi, leurs
responsabilités, mais est-ce qu'à quelque part je retrouve une obligation de
formation ou de formation continue chez les directions d'école?
La Présidente (Mme
Thériault) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Roberge : Merci bien. L'article dont on parle ici ne traite pas des directions
d'école. Donc, ce n'est pas de ça...
Mme
Charbonneau :
Plus loin, est-ce que, dans les 83 pages que j'ai ici, il y a les... Je ne sais
pas, honnêtement, moi, je ne l'ai pas vu, mais peut-être que vous pouvez
me...
La
Présidente (Mme Thériault) : Mme la députée, vous n'avez plus de temps
qui est disponible à vous. Donc, je sais que le ministre va répondre.
Et, par la suite, la députée de Saint-Laurent reviendra. M. le ministre.
M. Roberge : Merci bien. Je vais
quand même répondre à ma collègue. Non, il n'y a pas cette obligation de
formation continue dans les directions d'école.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Pourtant, vous-même,
vous disiez que vous êtes toujours enseignant. Quand je disais que vous étiez
un ex-enseignant... m'a dit : Non, non, non, je suis toujours enseignant.
Moi, j'ai été directrice de programmes puis
aussi avocate. Ça ne m'a pas non plus... En plus de faire ma formation... Il
faut que j'en fasse. Alors, je ne comprends pas. D'une part, plusieurs
affaires ont été dites par vous. Premièrement, la direction d'école, êtes-vous
d'accord que ça reste un enseignant?
M. Roberge : Pour être en direction
d'école au Québec, sauf de très rares exceptions, il faut d'abord être enseignant. Il y a toujours quelques exceptions à
la clé, là, mais ce sont des enseignants qui, après ça, font le parcours
de devenir direction d'école, habituellement après avoir suivi et réussi
plusieurs cours de maîtrise en direction d'établissement scolaire. Par contre,
une fois qu'ils sont devenus direction, ils changent de statut et ils
deviennent direction d'école. Donc, ça ne s'applique pas ici.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Mais vous êtes d'accord
qu'il ne perd pas son statut d'enseignant. Dès lors qu'il est gradué, il reste
enseignant?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Pas dans la façon dont
on le voit en ce moment. La loi s'applique aux enseignants, à ceux qui exercent
la fonction d'enseignant. La direction d'école n'exerce pas la fonction
d'enseignant alors qu'elle exerce la fonction de direction d'école.
Mme Rizqy : M. le ministre, est-ce
que ça arrive qu'on a des directions d'école qui, malheureusement, doivent
aller en classe enseigner parce qu'il manque des enseignants?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Ça arrive de manière
très rare, mais ça peut arriver. Mais là c'est autre chose, là. On parle de
quelqu'un qui vient dépanner de manière exceptionnelle.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Avez-vous le portrait de
la situation? Parce qu'il y a quand même des petites écoles au Québec où est-ce
que la direction fait des demi-tâches, c'est-à-dire une portion de direction
d'école puis une autre portion d'enseignant. Êtes-vous au courant de cela?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M.
Roberge : Quand la personne est enseignante, donc, si elle a une
charge d'enseignement, elle sera considérée comme enseignant ou
enseignante, et s'appliquera cette obligation de formation continue. Alors, si
la personne dont vous parlez, supposons, a
un demi-temps comme enseignante puis demi-temps comme direction, bien, elle
sera considérée comme enseignante, avec les obligations qui viennent
avec le statut d'enseignant.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Pour ma gouverne, est-ce
que c'est une demi-obligation de formation?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge :
Non, ce n'est pas une demi-obligation. Ma collègue semble s'amuser beaucoup,
mais je ne comprends pas ce qu'il y a de si drôle. Bien, voilà.
• (16 h 30) •
Mme Rizqy : ...le portrait de la
situation. Puis vous oubliez une chose, c'est qu'on a quand même plusieurs
directions d'école qui font du remplacement, parce que, oui, il y a une pénurie
d'enseignants, mais c'est aussi une pénurie
de banques de direction d'école. Alors, souvent, maintenant, ça arrive qu'on a
des enseignants qui remplacent des directions d'école de façon
temporaire, six mois, un an. Alors, eux, là, ils se situent où lorsqu'ils vont
changer de chaise de façon temporaire et qu'ils vont retourner enseignants
peut-être après un congé de maternité, ou paternité, ou de remplacement pour
congé de maladie? Ça, est-ce que vous avez réfléchi à ça?
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la Présidente,
ici, on parle des gens qui sont reconnus comme enseignants. On est dans la
section «Obligations de l'enseignant», qui existe depuis fort longtemps et qui
précise quelles sont les obligations des
gens qui sont... qui ont la charge d'enseignant et qui sont reconnus comme
enseignants, quelles sont leurs obligations. Ma collègue cherche à
savoir si quelqu'un, pendant un certain temps, exerce la fonction de direction,
est-ce qu'elle est enseignante en même temps. Bien, si elle est à la direction
à temps plein, bien, elle n'est pas enseignante. Si elle a une demi-tâche, elle
peut être considérée comme enseignante. J'ai de la misère à suivre où s'en va
ma collègue, là.
Mme Rizqy :
Où est-ce que je m'en vais? Moi, je suis encore dans votre sous-amendement de
votre amendement et j'ai de la misère, moi, à vous suivre. C'est
bizarre, non? C'est mutuel. Puis peut-être que je vais rephraser, étant donné que vous n'avez pas le portrait de la
situation. Vous avancez avec un amendement suivi d'un sous-amendement,
mais vous ne connaissez pas la réalité du terrain en ce moment.
D'une part, vous voulez imposer, malgré les
tables de négociation, de la formation continue uniquement aux enseignants,
mais vous n'êtes même pas en mesure aujourd'hui de définir qui est un
enseignant. Est-ce que c'est seulement ceux qui sont dans la tâche de fonction
dans une classe ou ça inclut, par exemple, une direction d'école qui continue à
enseigner de temps en temps ou une demi-tâche? Est-ce que ça inclut aussi un
enseignant qui fait du remplacement à titre de direction d'école de façon
temporaire? Vous n'êtes pas en mesure de me répondre? C'est correct. Ça, je
comprends que, là-dessus, vous allez peut-être nous revenir tantôt, parce que,
tantôt, j'avais dit que vous aviez dit plusieurs points.
L'autre point que vous avez dit, qui m'a un
petit peu fait un élément de surprise, vous avez dit que, dans la Loi sur
l'instruction publique, on parlait déjà de formation continue obligatoire. Très
sincèrement, M. le ministre, je l'ai lue, la loi, mais je n'ai pas vu
«formation continue obligatoire» dans la loi pour les enseignants. Est-ce que
c'était une erreur, un lapsus de votre part que vous voulez corriger maintenant...
ou peut-être m'éclairer, pour dire : Ah! c'est telle disposition, parce
que le seul article que je vois, j'ai, formation continue : «[Les
commissions scolaires s'assurent] qu'un programme d'accueil et de formation
continue est offert aux membres du conseil des commissaires ainsi qu'aux
membres des conseils d'établissement et qu'il satisfait à leurs besoins.» Mais
«formation continue obligatoire», je cherche encore.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M.
Roberge : Merci bien. Je vais d'abord préciser quelque chose. Il
arrive que ma collègue pose une question, que je réponde, qu'elle n'aime
pas la réponse, et là elle dise : Ah! elle dit, le ministre n'arrive pas à
me répondre, le ministre n'a pas de réponse. Simplement, elle n'est pas
d'accord avec la réponse que je lui fournis. Ça arrive, moi, des fois, je ne
suis pas d'accord avec les affirmations qu'elle fait, mais je ne nie pas
qu'elle soit en train de parler.
Là, ma
collègue, elle se demande : Mais où ça, dans la Loi sur l'instruction
publique, on parlait des obligations de l'enseignant, qui les amènent à
suivre des formations? Bien, dans l'article 22 de la Loi sur l'instruction
publique, «Obligations de l'enseignant», on dit : «Il est du devoir de
l'enseignant :
«6° de prendre des mesures appropriées qui lui
permettent d'atteindre et de conserver un haut degré de compétence
professionnelle.»
Alors, si on
veut maintenir un haut degré de compétence professionnelle, c'est bien évident
qu'il faut, à un moment donné, au fil des années, suivre des formations,
faire des lectures, faire des formations, que ce soient des formations offertes
par des directions, par des collègues, par des cours universitaires, par des
conseillers pédagogiques. Mais on ne peut
pas maintenir un haut degré de compétence professionnelle année après année
sans ne suivre aucune formation. Il me semble que c'est l'évidence.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : Moi, ma question était précise. Le ministre a affirmé avec
vigueur, là, que la Loi sur l'instruction publique contenait déjà des
dispositions faisant référence à la formation continue. Je le mets au défi
aujourd'hui, là, de me dire exactement à quelle disposition il fait référence,
parce qu'on a déjà eu cette discussion, lui, et moi, ainsi que la députée de
Verdun, où est-ce qu'on lui a demandé c'est quoi, la différence entre le terme
«perfectionnement», qui fait référence à la loi sur les négociations dans le
secteur public et parapublic, versus «formation continue», qui fait référence
au Code des professions pour les ordres professionnels. Alors, s'il veut
affirmer, de façon erronée, que la formation continue est
déjà dans la Loi sur l'instruction publique, à tout le moins, qu'il fasse
amende honorable et qu'il dise que ce n'est pas actuellement dans la loi, mais
que c'est son souhait que ce soit dans la loi.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je suis d'accord avec
ma collègue sur un point. On a déjà eu cette conversation.
Mme Rizqy : Vous n'êtes pas capable
de faire preuve d'humilité, de dire qu'effectivement ce n'est pas, en ce
moment, dans la Loi sur l'instruction publique, le terme «formation continue»?
Pourquoi? Moi, je vous le dis, là, c'est sûr, votre projet de loi, vous allez l'adopter,
vous avez une majorité. Mais vous êtes aussi un parlementaire qui a différents
rôles. N'oubliez pas que c'est vous, aujourd'hui, le législateur, mais que,
demain, votre loi, les gens vont la regarder, ils vont l'étudier.
Et, quand nous avons tous dit... puis vous avez
dit : Ah! on a déjà dit ça, ce n'est pas parce qu'on a envie de vous le
répéter, c'est qu'on sait qu'ici, là, bien précisément, lorsque vous parlez de
formation continue au lieu de parler de perfectionnement... c'est que vous
ouvrez une grosse porte de litiges, et, pour avoir déjà travaillé dans les
dossiers litigieux du gouvernement, ça coûte cher. Et c'est pour ça qu'on
appelle aujourd'hui à vous pour faire amende honorable, pour dire :
Savez-vous quoi, je vais abolir les élections, puis c'est vrai que la formation
continue n'a rien à voir avec l'abolition des élections.
Nous, on ne déposera pas d'amendement ici parce
qu'on n'a pas envie d'être complices de ce qu'on appelle une négociation de
mauvaise foi. Alors, c'est sûr qu'on ne déposera pas d'amendement, M. le
ministre. Mais, quand ma collègue vous dit : On vous demande de
réfléchir, c'est sérieux. Et ici, M. le ministre, ça vous appartient, mais moi,
je peux vous dire que, quand vous affirmez que la formation continue est déjà dans
la Loi sur l'instruction publique, ce n'est pas vrai. Par contre, ce qui est
vrai, c'est que, le perfectionnement, nos enseignants en font.
Et, quand, tantôt, aussi, vous avez affirmé
qu'on n'est pas capables de comptabiliser, vous avez répondu ça à ma collègue
de Sherbrooke, qu'on n'est pas capables de comptabiliser, ce n'est pas vrai. On
est capables, parce que les enseignants, lorsqu'ils ont besoin d'une décharge
pour aller faire une formation, c'est comptabilisé. Il n'y a pas un enseignant
au Québec, M. le ministre, qui quitte sa salle de classe sans demander de
permission. Donc, il y a quelque part un fichier où est-ce qu'on comptabilise
l'absence de l'enseignant. Donc, il y a une justification.
Moi, j'ai une dernière question pour vous.
Avez-vous demandé l'information, à savoir l'état de la situation au niveau du
perfectionnement des enseignants? Est-ce qu'au moins vous avez fait la démarche
de le demander?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M.
Roberge : Mme la Présidente, on sait qu'il y a de la formation qui se
fait parce qu'il y a une dizaine d'activités qui sont offertes dans les commissions scolaires, dans les écoles. On
sait qu'il y a évidemment un paquet d'enseignants qui profitent de libération parfois, mais «libération»,
c'est un drôle de terme, là, parce que comme si on était en prison quand
on était dans notre classe. Mais, bon, au moment où on est en présence élèves,
on peut avoir un congé de cette présence spécifiquement pour aller suivre des
formations.
Mais c'est réducteur de penser que, si on compte
les heures de libération, on va avoir le nombre d'heures de formation continue. On pourrait suivre
40 heures de formation continue dans l'année et avoir zéro temps de
libération, parce que j'en suis lors des journées pédagogiques, alors,
et ce n'est pas comptabilisé de cette façon-là, les heures qui sont suivies,
qui sont faites par les enseignants et les enseignantes lors des journées
pédagogiques. Donc, oui, on peut bien trouver quelque part, si on pose la question,
combien d'heures de libération, mais l'essentiel n'est pas de savoir combien
d'heures les enseignants peuvent être parfois libérés de leur tâche enseignante
pour suivre de la formation continue.
Alors, on avance avec un concept qui est
nouveau, avec ce plancher qui est quand même assez flexible, de dire :
30 heures, mais sur deux ans, en disant : Ce sont les enseignants
qui, enfin, deviennent maîtres d'oeuvre de leur formation continue, qui vont
répartir ça à leur façon sur deux ans, qui vont parfois, oui, être libérés de
leur tâche enseignante, mais qui vont, j'imagine, surtout... Enfin, on verra.
Ce n'est pas nous qui allons décider ça ici. Ça va se décider dans les écoles.
Ça va se décider aussi dans le cadre des négociations, les modalités d'application
de ça. Parfois, ils seront libérés. Mais je pense que c'est quelque chose qui
est fondamental. C'est quelque chose qui est utile. C'est une avancée pour
notre réseau scolaire puis c'est aussi une reconnaissance pour les enseignants,
parce qu'ils en font, de la formation continue.
Et il y a des gens... Quand on circule, hein, il
y a de la médisance qui se fait, malheureusement, parfois sur le dos des
enseignants, des niaiseries comme : Ah! ils ont deux mois de vacances par
année, ou : Ah! ils ne suivent pas de formation. Bien, je pense que, là...
plus personne qui ne pourra dire : Ah! les enseignants, ils n'en suivent
pas, de formation. Bien oui, c'est certain, voyons donc, c'est minimum 30
heures aux deux ans.
Et on sait que c'est un minimum. On sait que les
enseignants sont curieux, sont avides d'en savoir toujours plus, mais, de
mettre ce plancher, mais de donner toute la flexibilité aux enseignants,
surtout avec ce qu'on vient préciser aujourd'hui, en disant que ce sont eux les
maîtres d'oeuvre, qu'ils ont une grande latitude dans le choix de la formation,
il me semble que plus les gens seront au courant de ça, dans la population et
chez les enseignants, plus ils seront heureux d'avoir ceci dans la loi.
• (16 h 40) •
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : Pourtant, ça ne se bouscule pas aux portes, là, pour supporter
votre idée là-dedans. Au contraire, ce sont des dizaines de milliers
d'enseignants qui vous ont écrit pour dénoncer vos dispositions. Ici, là, faisons l'exercice, M. le ministre, allons voir la
loi sur la négociation dans le cadre des conventions collectives dans
le secteur public et parapublic, allons à l'annexe A. Êtes-vous d'accord
que, si on regarde l'annexe A, alinéa 17°, vous voyez :
«Perfectionnement [des enseignants avec modalités].» Est-ce que, ça, vous le
voyez, si vous faites l'exercice, correctement, de le faire, d'aller voir la
loi?
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Excusez-moi, Mme la Présidente, je
regardais une autre information pour répondre à ma collègue. Pouvez-vous
me répéter quelle référence vous faites en ce moment?
Mme Rizqy :
La loi sur les négociations dans le secteur public et parapublic, faisons
l'exercice d'aller voir l'annexe A, allez voir le n° 17.
M.
Roberge : Donc, la loi sur les...
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée de Saint-Laurent, continuez, l'annexe A, n° 17...
Mme
Rizqy : Je vais laisser au moins le ministre prendre le temps de
prendre la loi. Allez au paragraphe 17°, s'il vous plaît, annexe A,
n° 17 : «Perfectionnement (sous réserve des montants alloués et de la
distribution du fonds provincial).» Pourquoi que je vous fais l'exercice, M. le
ministre, c'est que les deux ne peuvent pas coexister en même temps. Et, quand vous parlez des choix des
enseignants, c'est faux. Les enseignants n'auront pas plus de choix,
parce qu'il y a une enveloppe budgétaire qui est allouée. C'est environ 245 $
qui est alloué par enseignant.
Alors, les
formations, là, quand on leur dit leur libre choix, c'est faux. Même chose, par
exemple, pour moi, à titre d'avocate. Ce n'est pas vrai que c'est tous les
avocats qui ont droit à toutes les formations, parce qu'on paie pour ça, et, si
vous avez plus d'argent, bien, savez-vous quoi, vous pouvez payer des
formations plus cher. Ce n'est pas nécessairement parce que vous avez le goût
de faire une formation que vous allez avoir les moyens de le faire. C'est pour
ça que c'est important quand vous faites des références à d'autres lois. Puis,
oui, il y a l'expression «tout est dans tout», puis ici, c'est là... Ce n'est
pas le bon forum. Je vous le répète : paragraphe 17°, annexe A
de la loi sur les conventions collectives.
Maintenant,
pouvez-vous, s'il vous plaît, demander à votre équipe de juristes de vraiment
faire le travail? Parce que, je vous le dis, ici, ce n'est pas vrai que ça
tient la route. Ça ne tient pas la route. Et on va sauver du temps puis de
l'argent des contribuables, parce que, la journée que votre loi va être
adoptée, la journée même, vous allez avoir un recours devant les tribunaux,
parce que, oui, s'il y a des affaires qui, pendant 40 ans, sont faites... Puis
je sais que, des fois, les gens vont dire : Oui, mais les vieux partis
l'ont fait de même. Ce n'est pas les vieux partis qui ont fait ça de même,
c'est qu'on a des lois. On a un cadre légal dans lequel on met des règles du
jeu. Et vous n'allez pas être le premier ministre de l'Éducation, enseignant,
qui va être convoqué devant le tribunal pour venir expliquer comment ça se fait
qu'il négocie de mauvaise foi avec sa propre gang, les enseignants. Bien, c'est
ça pareil.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, j'aimerais bien que ma collègue cesse de me prêter des
intentions, à dire qu'on négocie de mauvaise foi. Ça fait plusieurs fois
qu'elle va dans ce sens-là. Il me semble que ce n'est pas la meilleure façon de
se parler. Puis elle s'improvise en donneuse de leçons en nous référant des
trucs. Section A, elle nous dit que c'est alinéa 17°, bon, bien, il
faut quand même aller à la section II, section des commissions scolaires,
et c'est plutôt l'alinéa 26°. Encore faudrait-il qu'elle réfère aux bonnes
choses.
Mais, peu importe,
les vérifications ont été faites avec nos équipes, et on a toute l'assurance,
bien sûr, qu'il est tout à fait respectueux du cadre légal, du cadre des
négociations, de la Constitution, puisqu'elle aime bien aussi référer au plus
haut tribunal du Canada. Chaque loi et chaque principe législatif est respecté.
Nous sommes de plein droit de bonifier la Loi sur l'instruction publique à
l'article 22, dans «Obligations de l'enseignant», pour y aller avec nos
amendements qu'on fait ici, dans le projet de loi n° 40.
Ma
collègue n'est pas d'accord pour qu'il y ait une formation minimale, annuelle
ou biannuelle, aux enseignants. Qu'elle le dise. Nous, on est d'accord
pour qu'il y ait une formation continue obligatoire pour les enseignants. Donc,
ici, plutôt que de faire, là, de la
procédure, là, on dit : On sait que c'est légal, on sait que c'est
possible. Nous, on a la volonté d'aller dans cette direction-là. Je
pense que c'est dans l'intérêt de la profession enseignante. C'est dans
l'intérêt des élèves.
Et, comme parents, il
me semble, c'est évident qu'on souhaite que nos enseignants, bien sûr, suivent
de la formation continue tout le long de la carrière. Il me semble que j'imagine
mal un parent dire : Non, non, non, moi, je n'en veux pas, de formation
continue pour les enseignants. Bon, de leur côté, ils prétendent qu'on ne peut
pas le faire ou ils ne veulent pas le faire. Ça leur appartient. Bien, ils
voteront contre cet amendement-là, contre cet article-là. Ça leur appartient à
un moment donné.
La
Présidente (Mme Thériault) : Mme la députée de Saint-Laurent, vous avez un petit peu moins de
deux minutes.
Mme
Rizqy : Êtes-vous d'accord que... Le montant alloué, aussi négocié,
240 $, est-ce que vous savez aussi que ça ne vise que les enseignants
permanents? Donc, les enseignants qui ne sont pas permanents n'ont pas de
montant alloué pour leur perfectionnement. Alors, qui va payer? Est-ce que ça
va venir de leurs poches?
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Je sais bien qu'il y a des modalités pour des activités de perfectionnement qui
sont négociées. Justement, c'est ce qu'on dit depuis le début, qu'il y a des
choses qui sont dans la loi. Puis il y a des modalités d'application qui sont
négociées, qui, même, parfois, peuvent varier d'une entente à l'autre avec une
centrale ou l'autre. Ça arrive. Ceci dit, ce n'est pas vrai que les formations
continues ont toujours un coût, comme ma collègue le dit, puis que c'est
240 $, et que c'est de l'argent qui... Il y a un paquet de formations qui
se donnent à l'intérieur des écoles, à l'intérieur des commissions scolaires,
sans avoir de temps de libération.
D'ailleurs, on couvre
assez large maintenant dans l'amendement. Je ne suis pas inquiet que les
enseignants manquent d'opportunités pour suivre des formations continues. J'ai
été dans le réseau assez longtemps pour savoir qu'on voudrait toujours que
l'offre soit plus grande. Évidemment, on voudrait toujours avoir plus de
possibilités pour être libérés. Évidemment, on voudrait toujours avoir plus
d'argent pour se rendre dans des colloques, dans des formations. C'est bien
sûr, c'est normal. Mais, au-delà de ça, là, l'offre de formation à l'intérieur
des commissions scolaires, elle est là, elle est riche, elle se décline de
plein de façons. Et je n'ai absolument aucun doute que les enseignants pourront faire les 30 heures biannuelles, et
même bien plus pour ceux qui le souhaitent. Ce n'est pas ça... Ce n'est pas
inquiétant, absolument pas inquiétant.
La Présidente (Mme
Thériault) : Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Ce qui est inquiétant, c'est que vous n'êtes pas capable aujourd'hui de ne nous
déposer aucun avis juridique, mais vous nous
dites : Faites-nous confiance, signez-moi un chèque en blanc, il n'y en a
pas, de problème, allons-y. Mais, pourtant, au mois de septembre, au
mois d'octobre, vous avez refusé de mettre les ratios pour les maternelles
quatre ans, qui auraient vraiment aidé les enfants et les enseignants.
Une voix :
...
Mme Rizqy :
C'est ça. Par contre, aujourd'hui, vous êtes tellement sûr de vous, pourquoi vous n'ajoutez pas un amendement?
On travaille sur la Loi sur l'instruction publique. Ajoutez-le, l'amendement
sur les ratios, un pour 10. Êtes-vous prêt à faire ça?
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, là, on a un bel exemple d'un moment où on essaie de faire
dévier le débat complètement. Là, on est sur un article sur la formation
continue, puis ma collègue dit : Ah! j'ai une idée, changeons des ratios
sur le nombre d'élèves par classe au préscolaire. On n'est pas sur le sujet,
là.
Mme Rizqy :
On est en plein dedans. Vous ne pouvez pas
utiliser un argument pour dire que ça s'en va dans les négociations collectives
quand ça vous tente, puis, après ça, quand ça ne vous tente plus, vous
dites : Ah non! Finalement, les
conventions collectives, ce n'est pas grave, ça, on contourne ça, on ajoute ça
dans la Loi sur l'instruction
publique.
En fait,
imaginez que, demain matin, on ouvre la loi sur la santé au Québec pour dire
aux infirmières qu'est-ce qu'elles vont faire comme formation. Ça n'a
pas de bon sens. Ça ne marche pas de même. C'est pour ça qu'il y a des lois qui
visent ça. C'est pour ça qu'il y a des négos. C'est pour ça qu'il y a des
conventions collectives. Et, si vous êtes frustré de ne pas être à la table de
négociation, parlez-en à Christian Dubé, pas à nous autres.
• (16 h 50) •
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée de Saint-Laurent, je vous rappelle à
l'ordre. Vous devez appeler les ministres par leur titre et non pas par leur
nom, ainsi que les députés.
Mme Rizqy :
Le ministre du Conseil du trésor.
La Présidente (Mme
Thériault) : Le président... du Trésor, oui.
Mme Rizqy :
Bien, nous, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
Thériault) : Vous avez terminé votre intervention?
Mme Rizqy :
Oui, nous, c'est sûr qu'on est prêts à voter. On va le faire même par appel. On
va le faire, à moins que... Je ne sais pas si la députée de Sherbrooke a autre
chose, mais, nous, c'est sûr qu'on est prêts à voter. On ne veut surtout pas
faire de l'obstruction, hein?
La Présidente (Mme
Thériault) : Si vous me laissez
faire mon travail, je vais pouvoir demander s'il y a d'autres interventions du
côté de l'opposition, et je vais reconnaître la députée de Sherbrooke.
Mme la députée, la parole est à vous.
Mme
Labrie : Très brièvement, je veux
simplement énoncer au ministre une série de problèmes qu'il n'a peut-être
pas envisagés par rapport à son amendement.
Notamment,
on n'a absolument pas de réponse sur qu'est-ce qui va se passer avec les suppléants. Est-ce qu'ils
vont être soumis à ça? Qu'est-ce qui va se passer avec les congés de maternité,
les congés de maladie ou parentaux? On a absolument aucune idée si les
personnes qui seront en congé vont... ça va être compté dans le délai de deux ans.
On n'a absolument aucune idée qu'est-ce qui
va se passer si une personne ne fait pas le 30 heures. Qu'est-ce qui va se
passer si un enseignant a fait 28 heures et demie au terme de deux ans?
Donc, ça, c'est des
choses qui ne sont pas prévues ici ni même avec le sous-amendement qui a été
apporté ce matin, et c'est des questions qui vont se poser. Et, moi, le fait
qu'on n'ait pas de réponse à ça, ça me démontre qu'on n'a pas vraiment réfléchi
sérieusement à cette question-là et ça me dérange. Évidemment, je suis prête à
voter contre cet amendement-là.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre, est-ce que ça vous va?
M. Roberge :
Je pense qu'on est prêts à passer au vote, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Thériault) : Donc, on va passer au vote sur le sous-amendement qui a
été présenté par le député de Richelieu. Donc, est-ce que le sous-amendement
est adopté?
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Thériault) : Vous demandez un vote par appel nominal? M. le
secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire :
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Roberge (Chambly)?
M. Roberge :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Pour.
Le Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
Le Secrétaire :
M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Guillemette (Roberval)?
Mme
Guillemette : Pour.
Le Secrétaire :
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Contre.
Le Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Contre.
Le Secrétaire : Et
Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel)?
La Présidente (Mme Thériault) :
Abstention. Donc, le sous-amendement est adopté. Nous revenons donc à
l'amendement sous-amendé, à l'amendement qui a été sous-amendé. Donc, est-ce
qu'il y a encore des... Est-ce qu'il y a d'autres interventions pour
l'amendement tel que sous-amendé? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Je
reviens à la charge puisque, là, mon cinq minutes était écoulé. Ça fait que je
peux revenir un peu à la charge sur le perfectionnement de nos directions
d'école, puis je suis capable d'entendre l'argument qui me dit : On n'est
pas là, dans la proposition qu'on a, parce qu'ici on parle des enseignants.
Mais je nous rappelle le parcours pour devenir directeur d'école, et je pense
que c'est important de le comprendre. Si je suis un enseignant, je peux faire
partie d'une banque, dans ma commission scolaire, qui va me passer des
entrevues puis qui va un peu me... j'utilise un anglicisme, là, qui va me
coacher, qui va me parrainer pour que j'aie les bons cours pour faire la
gestion de mon école.
D'ailleurs, je suis à peu près certaine que le
ministre, quand il était enseignant, a fait une demande pour être dans la
banque des gens qui pouvaient devenir directeurs d'école, ce qui est une bonne
chose, parce qu'on le sait, nos directeurs d'école, étant des enseignants, ils
ont cette notion-là, pédagogique, et le leadership pédagogique, qui sont fort
intéressants.
Par contre, si j'ai bien compris la réponse...
Je parlais que, si vous étiez dans la banque de votre commission scolaire pour
devenir directeur d'école... Donc, un coup que je deviens directeur d'école...
Je veux juste être sûre que... Parce que, là, je veux des fois... Je ne suis
pas capricieuse, mais là je veux votre attention.
Si je deviens directeur d'école et que mon
personnel enseignant... Parce qu'on s'entend, là, on a attendu le... On a débattu le sous-amendement. Mon personnel
enseignant, lui, a une obligation de perfectionnement. Et, vous le dites
bien, ça se peut que son perfectionnement l'amène dans une réflexion
supplémentaire, soit en gestion pédagogique soit en connaissance pédagogique
des élèves qu'il a dans sa classe. L'évolution fait en sorte qu'il n'y a pas si
longtemps les tableaux étaient noirs avec de la craie. Maintenant, on est
informatisés.
Donc, l'enseignant va chercher du
perfectionnement, mais mon directeur d'école, lui... Puis je vous entends me répondre : Je lui fais confiance, il va
aller chercher du perfectionnement par lui-même. Mais vous m'avez aussi dit
que vous faites confiance aux enseignants. Alors, y a-t-il un lieu où je peux
m'assurer, où vous pouvez me rassurer que mes directions d'école vont aller
chercher... Parce que, là, le centre administratif, là, vous l'avez bien dit,
il va administrer des services, contrairement à... En ce moment, une commission
scolaire fait un suivi, a un département pédagogique et aide ses directions
d'école à aller quelquefois un pas plus loin dans la gestion qu'ils ont de
leurs établissements. Eux, ils vont avoir une autonomie un peu plus marquée. Je
pense que c'est ça qui leur fait plaisir.
Par contre, ça vient avec une responsabilité. Et,
de ce fait, est-ce qu'on peut imaginer à quelque part... Si ce n'est pas dans
les amendements que vous avez proposés tantôt, mais, à l'intérieur des 300
articles que j'ai devant moi, il y a, quelque part, une notion où les
directions d'école auront, si ce n'est pas la même, je vous dirais, peut-être
même un peu plus... parce qu'un enseignant gère une classe, un directeur
d'école gère des classes, des services, mais aussi... autant administrativement
que pédagogiquement.
Alors, moi, je me souviens d'être assise dans un
comité d'école où là on a parlé d'une concentration sportive, puis la direction
d'école est le chef d'orchestre de son école, puis posait des questions, puis
allait voir chez les parents s'il y avait intérêt, puis, après ça, allait voir qu'est-ce
que ça implique d'avoir une concentration sportive. Ça demande une réflexion
qui va au-delà de juste : Est-ce que mes enseignants sont heureux puis
est-ce que tout va bien dans la gestion de mon bâtiment? On va demander aux
directions d'école d'être... avoir une perfection par rapport à l'entretien,
par rapport à la gestion pédagogique, certes, mais il y aura plein d'autres
choses.
Alors, est-ce que mon directeur d'école ne
devrait pas... Bien, je les entends déjà, là, téléphoner pour dire : Vous
n'avez pas le droit de dire ça. Mais ne devrait-on pas avoir les mêmes
obligations si on est directeur, leader pédagogique, gestionnaire en chef d'une
école de 2 300 élèves? Je salue les élèves de Curé-Antoine-Labelle. Mais
n'y a-t-il pas là... C'est une ville, là. Cette école-là, c'est une ville, là.
Il y a un directeur d'école, il y a des adjoints, il y a une administration. Ce
n'est pas juste le... Ce n'est pas rien. C'est quand même une gestion
importante. N'y a-t-il pas lieu de se poser la question sur le perfectionnement
du gestionnaire en titre, du chef pédagogique, du chef d'orchestre de cette
école-là, plutôt que de dire : Il y a juste les enseignants qui vont se
perfectionner? Non seulement on pense qu'ils vont le faire, non seulement on
croit qu'ils vont le faire, mais on l'enchâsse dans la loi, mais les directeurs
d'école, eux autres, ils ne sont pas obligés.
Je réfléchis à haute
voix. Je ne cherche pas à critiquer. Je réfléchis à haute voix parce que je me
dis : Si on est cohérents dans cette volonté-là de dire : On fait
confiance, mais on cherche un perfectionnement, on cherche une amélioration, ne
devrait-on pas avoir la même perspective pour l'ensemble des gens qui gèrent ce
bâtiment-là? Parce que je pense que les enseignants font un peu de gestion,
gestion de classe, mais ils font de la gestion. Ne devrait-on pas avoir les mêmes obligations pour que peut-être, même, en
même temps, faire en sorte que mes directions d'école soient conscientes,
interpelées, sensibles à tout ce qui est formation continue, puisqu'eux-mêmes
auront à faire une propre gestion de leur formation continue qui va aller
au-delà de la pédagogie, parce que, là, on va être en gestion du bâtiment, on
va être en gestion de personnel?
Puis,
je vous donne raison, il ne sera pas en gestion de paie. Ça, c'est le centre
administratif. Par contre, il va faire face
aux parents qui vont vouloir qu'il fasse la gestion de la rentrée et sortie de
l'école, puis, ça, il ne pourra pas le faire. Ça va être le centre
administratif qui va gérer ce que nous, on appelait l'enfer jaune. Puis on le
disait avec affection, mais la rentrée et la sortie des autobus, ça ne
sera pas l'école qui va gérer ça. Alors, comment pourrait-on faire en sorte
qu'on s'assure d'une cohérence sur l'obligation du grand chef d'orchestre
d'avoir aussi du perfectionnement puisqu'on s'est assurés du perfectionnement
des enseignants?
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Oui, bien, la collègue... une question qui est intéressante. Déjà, il faut dire
que les directions ont les formations pour être enseignants et enseignantes,
plus un diplôme de second cycle en administration scolaire. Donc, déjà... Puis il y a des... Je ne veux pas
dire nécessairement qu'ils sont plus formés, parce qu'il y a des enseignants
qui ont aussi le diplôme de deuxième cycle, puis même de troisième cycle, puis
qui vont continuer, puis qui ne vont pas nécessairement en direction d'école.
On peut très bien avoir une maîtrise, une seconde maîtrise... pas de fin, hein,
on le sait bien, sauf que, déjà, les directions ont quand même la formation
initiale, qui est déjà un baccalauréat de quatre ans habituellement. Il y en a
qui ont déjà une maîtrise pour devenir enseignant, une maîtrise qualifiante,
plus une maîtrise en administration scolaire.
Est-ce qu'on devrait
aussi exiger une formation continue? Je pense que, bien souvent, elle est
assurée, voire imposée par les commissions scolaires, les centres de services,
parce qu'en tant que cadre, quand arrive quelque chose, il y a des formations
auxquelles sont convoquées les directions d'école, et les directions d'école ne
sont pas syndiquées. Ce n'est pas un problème d'être syndiqué, mais les
directions ne sont pas syndiquées. Et, si la direction générale adjointe
convoque les directions d'école à une rencontre, à une formation, bien, les
directions vont y aller, hein? Elles ne
pourront pas dire : Ah! ça, c'est dans ma tâche un, ou ma tâche b, ou ma
tâche c, j'ai fait mes heures de... tant d'heures cette semaine dans ma
tâche. Il n'y a pas de... Quand on est cadre, il n'y a pas de nombre maximal.
On me dit qu'il y a
des politiques locales de perfectionnement pour les cadres scolaires qui
existent déjà. On ne croit pas nécessaire de l'ajouter dans la loi. Si on
devait l'ajouter dans la loi, bien, en tout cas, il faudrait... ça ne serait certainement
pas à l'article qu'on traite en ce moment, qui est dans la section «Obligations
de l'enseignant».
• (17 heures) •
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Je suis d'accord, je ne suis pas dans la
bonne section. Je suis d'accord, je le dis depuis le début, je le sais, que je
ne suis pas dans la bonne section, mais j'ai... Je vous dirais que j'ai un
aspect de notre cohérence que je veux vraiment qu'on partage, parce
qu'on ne peut pas avoir dans la loi un côté où on dit aux enseignants qui ont
fait leurs cours, qui, quelquefois, ont 20 ans d'enseignement : Toi,
tu es obligé de te perfectionner, puis dire à un directeur d'école : Toi,
tu as fait ta maîtrise, tu... Puis je suis d'accord, hein, les enseignants,
vous avez cette belle qualité-là, les enseignants, c'est que vous aimez
apprendre. Il y a beaucoup de gens qui l'ont, mais les enseignants, c'est
naturel chez eux. Et, de ce fait, je suis convaincue qu'un enseignant qui
devient directeur, c'est 99,9 %... de ce fait, aime apprendre.
Mais, si on se
sent... Si vous avez le sentiment qu'il faut l'enchâsser dans une loi pour les
enseignants, je vois mal la cohérence qu'on a, devant ces enseignants, de
dire : Et tous ceux qui vont vous gérer, et tous ceux qui seront avec
vous, et tous ceux qui vont vous guider, eux autres, ils font leur formation,
puis, après ça, pouet, pouet, pouet, c'est
tout. Je le sais, que vous me dites : Vous savez, en ce moment, il y a
des commissions scolaires, de façon locale... Vous avez raison.
D'ailleurs, il y a
des conventions collectives locales et provinciales. Il n'y a pas qu'une convention
collective générale. Mais, dans le local, il y a des commissions scolaires qui
prennent sur eux de donner de la formation. Je ne veux pas vous faire peur, M.
le ministre, mais la Fédération des commissions scolaires donne de la formation
aux directions d'école aussi. Elle n'existera plus. Donc, de ce fait, il va
manquer un joueur pour alimenter la réflexion des directions d'école, aller un
peu plus loi dans leur réflexion.
Alors, si on est pour
garder cette perspective-là d'une formation continue pour les gens qui
enseignent à un groupe, pourquoi ne pas se donner cette obligation-là puis
l'obliger aux centres administratifs? Parce que, vous l'avez bien dit, on
change un peu la notion... de commission scolaire à centre administratif, le
regard va être différent sur la responsabilité qu'ils vont avoir.
Puis les cadres qui
sont dans le centre administratif vont peut-être avoir un détachement plus
facile qu'un cadre qui est dans une commission scolaire, parce qu'il ne répond
plus aux politiques. Il répond à un patron qui va s'appeler le directeur
général, tandis qu'en ce moment, je vous le dis, là, il y a des cadres qui font
des retours, des comptes-rendus puis des... différents aspects devant le
conseil des commissaires. C'est un peu comme se présenter devant vous. Ils sont
un petit peu plus nerveux, parce que c'est une politique, ce n'est pas
administratif. Mais, de ce fait, là, on élimine une partie de la responsabilité
puis on dit aux directions d'école : Bien, vous, vous n'êtes pas obligés
de vous améliorer.
Je
ne suis pas à la bonne place, mais sachez que, ce drapeau-là, il est levé, là.
Et, de ce fait, si vous ne trouvez pas la bonne place, je vais revenir
sur le sujet à chaque fois que j'ai l'opportunité de parler de formation
continue parce que je crois sincèrement que ce serait
juste d'être cohérent, comme politiciens puis comme législateurs, de poursuivre
cette courbe-là d'apprentissage, c'est-à-dire : Je n'arrête jamais
d'apprendre, puisque faire la gestion d'une école, que ce soit une nouvelle école
ou une école de Duplessis, comme on appelait... C'est-à-dire, les écoles qui
ont un peu d'amiante, des écoles où il y a quelquefois des champignons, il y en
a, ça existe, et, de ce fait, la direction d'école est obligée de faire cette
gestion-là parce que ça ne sera plus les commissaires scolaires qui vont
prendre les décisions.
De ce fait, je
voulais savoir... parce que, plus tôt, vous m'avez dit : Bien là, les
commissaires avaient mal choisi les écoles dans lesquelles investir. Puis, dans
le fond, il faut revenir au fait que les commissaires scolaires font une lettre au ministre pour dire :
Voici nos priorités, voulez-vous nous donner l'argent pour le faire? Je veux
m'assurer de notre cohérence, Mme la Présidente, parce que, pour moi,
quand les gens nous écoutent, c'est ce qu'ils cherchent, le fil conducteur de
la cohérence de ce qu'on fait, puis, en ce moment, ce n'est pas ça qui arrive.
Ce qu'on a fait en maternelle quatre ans, on ne tient pas la cohérence sur ce
qu'on peut mettre dans la loi puis dans la convention collective. Ça fait que
peut-on au moins, pour le p.l. n° 40, garder cette
cohérence-là de formation continue?
La Présidente (Mme
Thériault) : Merci. M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, écoutez, c'est une piste intéressante que soumet ma collègue. On pourra
réfléchir ultérieurement... Comme je dis, je comprends que c'est en lien... Ce
n'est pas en lien direct avec cet article-là, mais ça amène ma collègue à
réfléchir sur un thème qui est connexe. Donc, on ne pourra pas le traiter ici.
Paradoxalement, si d'aventure j'arrivais avec une modification, certains me le
reprocheraient : Regardez, il improvise, il arrive avec quelque chose de
nouveau. Moi, j'appelle ça de l'ouverture, quand on écoute les gens puis qu'on
arrive avec des ajustements, mais, bon, chacun sa perspective. Puis je me dis
que vous... Certains, disons, se plaisent à dire que, quand j'apporte des
modifications, des ajustements, ça serait une preuve d'improvisation. Moi, je
pense, ça prouve qu'on travaille bien quand ça arrive, mais on pourra y
réfléchir. C'est ce que je peux vous dire à ce moment-ci.
La Présidente (Mme
Thériault) : Merci. Ça va, Mme la députée? Vous avez d'autres
interventions?
Mme
Charbonneau :
Je n'ai pas de case choix, Mme la Présidente. Un, j'écoule mon temps à essayer
de convaincre. Je comprends que mon idée est intéressante. Si vous voulez
rajouter une 84e page aux amendements déposés d'avance, ça va me faire
plaisir de le regarder, parce que je reviens tout le temps à ma logique. Elle
est bête et méchante, ma logique, mais tous les gens la comprennent maintenant.
Le nombre fait en sorte que, quelles que soient
les propositions qu'on fera, le gouvernement a un vote... a des votes
supplémentaires, puis ça va toujours passer. Puis, d'après la rumeur qui
se faufile en ce moment, on va le faire par bâillon.
Ça fait que, oui, je
veux que l'idée fasse son chemin, parce que c'est injuste de penser que la
seule personne qui a besoin de se perfectionner, qui est en lien avec un enfant
puis qui connaît son nom, c'est l'enseignant. Il y a d'autres personnes qui connaissent le nom de certains enfants, pas tous,
mais les directions d'école en connaissent pas mal, et qui ont la même
obligation d'avoir un perfectionnement, puis une nouvelle connaissance, puis
des nouvelles réalités... qui fait qu'ils sont obligés d'aller chercher du
perfectionnement.
Ça fait que, oui, je
lève un drapeau jaune. Je vais trouver un trou à quelque part dans tout ce
qu'on a là pour essayer de le poser. Mais, si vous êtes en réflexion puis vous
décidez d'amener un amendement ou quelque chose à quelque part, je serai la première à vous dire que j'aime l'ouverture,
parce que je crois que faire de la bonne politique, ce n'est pas juste
de bucker, comme ma mère disait, c'est beaucoup d'être capable de faire avancer
les choses.
Puis, je vous le dis,
moi, je suis heureuse tant qu'on discute. La journée qu'on va m'enfoncer dans
la gorge que je suis obligée d'être au salon bleu à 11 heures le soir
parce qu'on m'oblige à prendre un projet de loi, je deviens un petit peu moins
accommodante. Mais, en ce moment, je vais tout faire, même si je n'aime pas
votre projet de loi, pour le rendre le mieux possible, parce qu'après ça c'est
dans les écoles que ça va se gérer, puis c'est là qu'il faut que ça aille bien,
parce que c'est là que nos futurs premiers ministres sont en train de grandir,
puis on veut tous qu'ils soient bons.
La Présidente (Mme
Thériault) : C'est bon? Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Pour revenir au perfectionnement qui serait maintenant
obligatoire... Puis je veux juste revoir un peu qu'est-ce que ma collègue de
Saint-Laurent a mentionné. Je connais plus que deux écoles où on a une
direction d'école qui est 50-50. Ce n'est toujours pas clair pour moi, Mme la
Présidente, comment ça va fonctionner pour eux, étant donné qu'ils soulèvent
aussi de... les cadres, pour les directions d'école. Ça fait qu'il y a aussi le
perfectionnement qui est exigé pour eux comme direction d'école. Mais,
maintenant, car ils sont 50 % de leur temps aussi enseignants, est-ce que
ça va être obligatoire aussi de faire les 30 heures en surplus de
qu'est-ce qu'ils doivent faire pour l'autre chapeau qu'ils portent?
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Alors, il me semble, c'est une question à laquelle on a déjà répondu. On a dit
que...
Une
voix : ...
M. Roberge :
Ce n'est pas grave pour moi. Elle dit : Ce n'est pas grave...
Une voix :
...
• (17 h 10) •
M.
Roberge : Ah! ce n'est pas clair? O.K., j'avais compris : Ce
n'est pas grave... bon, c'est particulier, excusez-moi. Donc, en vertu
de ce qu'on est en train d'étudier, quelqu'un qui a un poste d'enseignant, qui
exerce la fonction d'enseignant, bien, aura
les obligations de l'enseignant. Donc, si vous m'amenez cette idée de quelqu'un
qui exerce une double fonction, bien, il aura quand même les obligations
de l'enseignant, parce que, quand il est avec les enfants, il n'est pas à
moitié là. Il doit être, au fil des années, toujours bien formé. Puis je ne
présume pas que les enseignants ne sont pas bien formés.
Je fais attention à
ce que je dis, là, mais, de le préciser ici, je ne pense pas qu'on aurait moins
d'obligation de formation continue, parce
que, supposons, on est trois jours semaine, si on est trois jours semaine
pendant 10 ans, pendant 15 ans, pendant 20 ans, avec des
enfants, je pense que, tout au long de notre carrière, on doit maintenir ce
qu'il y a en ce moment dans la Loi sur l'instruction publique, là. C'est déjà
indiqué que l'on doit prendre les mesures appropriées qui permettent
d'atteindre et de conserver un haut degré de compétence professionnelle. Dans
la loi, en ce moment, ça ne dit pas seulement si vous êtes à plus de 80 %
de tâche, parce que, quand on est avec l'enfant, on est là à 100 %, puis l'enfant, il ne peut pas dire : Ah!
bien, moi, c'est moins grave, là, si mon enseignant ou mon enseignante ne s'est
pas formé autant ces dernières années, je
l'ai juste les lundis, mardis, mercredis. On voit bien que ça ne fonctionne
pas.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Ça fait qu'on rajoute beaucoup de lourdeur pour les tâches pour les directions
d'école. Si mettons que ça soit une direction d'école qui est 50-50 ou un
enseignant... ne sont pas capables d'accomplir les 30 heures à l'intérieur
de deux ans — ça
a été déjà soulevé, j'ai manqué la réponse — qu'est-ce qui arrive? C'est
obligatoire maintenant. Ça fait partie de la loi, peu importent les conventions
collectives, peu importent les ententes qu'on va avoir avec les syndicats.
Alors, s'ils ne font pas les 30 heures, je ne sais pas comment ça
fonctionne, la reddition de comptes, mais c'est clair que ce n'est pas fait.
Qu'est-ce qui arrive à cet enseignant-là ou la direction d'école qui fait
50-50?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Je pense, c'est la direction d'école qui assume son rôle de leader pédagogique.
Comme, en ce moment, la direction d'école
exerce une supervision pédagogique, s'assure que les conventions sont
utilisées, mais aussi que les enseignants gardent cette formation à
jour, comme on dit, en ce moment, là, le haut niveau de compétence... Plus
tard, on arrivera à l'article 35.1 qui modifie l'article 96.21 de la
LIP. On y fait référence, d'ailleurs, dans l'amendement dont on parle. Dans
l'article dont on parle en ce moment, on dit : «...en application de
l'article 96.21.» Donc, on y arrivera,
et c'est à ce moment-là qu'on parle du rôle de la direction, qui s'assure que
l'enseignant remplisse son obligation de formation continue. On va y
arriver. Aussitôt qu'on aura disposé de l'amendement dont on traite, on
arrivera dans le suivant, et c'est là qu'on y va avec la notion de la direction,
où est-ce que la direction intervient.
Mme Maccarone :
Je comprends. Ma question, c'est qu'est-ce qui arrive dans le cas où ce n'est
pas fait. Je comprends que c'est le rôle de la directrice d'école de s'assurer
que la formation est faite, les 30 heures, à l'intérieur de deux ans,
obligatoires, le perfectionnement. Qu'est-ce qui arrive quand ce n'est pas
fait? Qu'est-ce qui arrive à cet enseignant-là? Est-ce qu'il va avoir des
sanctions? Comment ça va fonctionner? Si j'étais directrice d'école, je
voudrais savoir, parce que, là, mon enseignant ou mon enseignante... encontre
de la loi. Je ne respecte pas la loi dans mon école parce que j'ai cinq
professeurs, cinq enseignants qui n'ont pas été en mesure d'accomplir les
30 heures pour des bonnes raisons, plusieurs raisons. Je n'en énumérerai
pas plusieurs, mais, mettons, je n'ai pas fait ça, j'ai fait 15 heures à
l'intérieur de deux ans...
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, dans ce cas-ci, on se fiera au bon
jugement de la direction d'école. Comme, en ce moment, la direction
d'école s'assure que les enseignants remplissent leurs obligations en ce
moment, mais on ne va pas se mettre à écrire dans la loi, ici, une sanction,
une, puis une autre, puis une autre. On ne va pas là, là. La direction d'école
s'occupe de la supervision. Les enseignants ont des tâches à faire en ce
moment.
Et ce n'est pas écrit
dans la loi précisément, qu'est-ce qui arrive... Supposons que... Si un
enseignant arrive en retard... On arrive,
puis, systématiquement, un enseignant arrive en retard, ce n'est même pas
écrit, dans la convention collective, exactement, là, après une fois,
après deux fois, après trois fois, la gradation. On laisse les directions gérer
leurs écoles puis on sait bien que les enseignants s'acquittent de leurs
obligations. Quand il y a des exceptions, bien, je pense que les directions ont
tout ce qu'il faut pour agir, mais ce n'est pas écrit, là, précisément. On ne
va pas faire un code de vie ici, avec toute une section, puis infantiliser les
gens.
La
Présidente (Mme Thériault) : Mme la députée.
Mme Maccarone :
D'abord, je demande la question : Pourquoi 30 heures? Parce que, si
ce n'est pas nécessaire, s'il n'y
aura pas de répercussions, s'il n'y aura pas de sanction si ce n'est pas
accompli, puis pour toutes sortes de
bonnes raisons, pourquoi c'est nécessaire de déterminer le nombre
d'heures? Parce que, si, mettons, c'était quelqu'un qui faisait partie d'une
formation professionnelle, comme on a dit, soudeur, etc., ou notaire, avocat,
infirmière, médecin... perdent leur permis, leur licence, ils prennent du recul
jusqu'à tant que c'est accompli, il y a quand même quelque chose qui arrive
s'ils n'accomplissent pas le perfectionnement associé avec leur ordre. Maintenant,
on n'a pas d'ordre, mais c'est imposé, les 30 heures. Mais il n'y aura pas
de sanction pour les 30 heures. Alors, pourquoi avoir 30 heures?
Pourquoi ne pas juste dire : C'est nécessaire qu'ils font un certain
nombre d'heures, déterminé par la direction d'école, en consultation avec les
enseignants?
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Encore une fois, une question qui a déjà été précédemment posée puis à laquelle
j'ai déjà répondu. On a dit exactement ces questions-là il y a maintenant deux
semaines. Pourquoi on arrive à 30 heures? Parce que c'est raisonnable,
parce que ça se fait assez bien. Les enseignants disposent de 20 journées
pédagogiques par année, en plus du temps qu'ils ont parfois de libération pour
la formation continue. 30 heures... En fait, 15 heures en moyenne sur
une année, ça se fait très bien, sans empiéter outre mesure sur les journées
pédagogiques. C'est tout à fait raisonnable. Et, quand on compare à des heures
de formation de plusieurs autres professions, il y a plusieurs professions qui
arrivent avec une moyenne de 15 heures de formation continue par année, ce
minimum-là, sachant que bien des gens en font davantage. Donc, même question,
même réponse.
Mme
Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Pour moi, je trouve qu'il
n'y a pas de sens à l'intérieur de ceci. Je comprends la réponse du ministre.
Merci beaucoup, sauf que je dirais que, si ça peut être une
année, 15, une année, 20... Puis on
estime... On aimerait avoir 30, mais on sait très bien que les enseignants qui
sont sur le terrain actuellement
ont des tâches exceptionnelles. Ils sont plus que des enseignants. On dit la
même chose de nos directions d'école. L'idée de faire du perfectionnement, ça
me rejoint, mais l'idée de l'imposer, et de l'imposer avec des critères que ça
se peut que ça ne serait pas mis en vigueur nécessairement, ça me rejoint beaucoup
moins, parce que ce n'est pas clair. Ça fait que merci.
La Présidente (Mme
Thériault) : Merci. M. le ministre.
M. Roberge :
J'aimerais... une question pour ma collègue. Est-ce que ma collègue souhaite...
Puis ce n'est pas ce que nous, on veut faire, mais est-ce qu'elle souhaite
qu'on inscrive des sanctions dans la loi? Nous, on ne veut pas aller là, mais
est-ce que c'est ce qu'elle souhaite?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée.
Mme
Maccarone : Ce que je souhaite, c'est qu'on enlève les 30 heures.
Ce que je souhaite, c'est que ce n'est pas obligatoire dans la loi. Ce que je
souhaite, c'est qu'on respecte les négociations en convention collective, où ça
devrait être discuté... et non ici, à cette table. C'est ça que je souhaite.
La Présidente (Mme
Thériault) : D'accord. Merci. Mme la députée de Saint-Laurent, vous
avez signifié votre intention de prendre la parole, en vous précisant que vous
avez une minute devant vous seulement.
Mme Rizqy :
Bien, j'espère que la réponse de ma collègue a été bien entendue et enregistrée
dans l'esprit du ministre, pour ne pas que, par la suite, il déforme ses
propos. J'ai une petite question. Les directions d'école, vous n'arrêtez pas de
dire : C'est des leaders pédagogiques, des leaders pédagogiques. Comment
ça se fait que les leaders pédagogiques, eux, là, ils n'ont pas besoin d'être
formés? Pourtant, c'est eux qui vont s'assurer que nos enseignants soient bien
formés. Alors, s'ils n'ont pas de perfectionnement, une formation continue, eux
autres, comment qu'ils font pour s'assurer que, les enseignants, tout va bien?
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Est-ce que ma collègue propose d'ajouter des obligations de formation continue
obligatoire pour les directions d'école?
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée.
Mme Rizqy :
Moi, je soulève une incohérence. Est-ce que
vous, vous trouvez ça normal que, d'une part, vous avez l'enseignant
auquel vous, vous obligez de la formation continue obligatoire et non pas du
perfectionnement tel que déjà prévu, mais que, d'autre part, le leader
pédagogique, lui, là, il n'a aucune autre obligation, mais c'est lui qui va
devoir s'assurer que l'élève, entre guillemets, ne dépasse pas le maître ou le
maître ne dépasse l'élève? Est-ce vous réalisez qu'ici il y a une incohérence?
La
Présidente (Mme Thériault) : Et ça termine votre intervention, Mme la
députée de Saint-Laurent. M. le ministre, ça va? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement tel qu'il a été sous-amendé ou si on passe au
vote? Ça va? Est-ce que l'article...
Une voix :
...
La
Présidente (Mme Thériault) :
Vous demandez un vote par appel nominal? Donc, M. le secrétaire, s'il
vous plaît.
Le Secrétaire :
M. Roberge (Chambly)?
M. Roberge :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Pour.
Le Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
Le Secrétaire :
M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete :
Pour.
• (17 h 20) •
Le Secrétaire :
Mme Guillemette (Roberval)?
Mme
Guillemette : Pour.
Le Secrétaire :
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Chassé (Châteauguay)?
Mme Chassé :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
Une voix :
Pour?
Mme
Maccarone : Contre. Excusez-moi, contre, désolée.
Le Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
On est en train de parler entre nous, ça fait que ça mélange. Contre.
Le Secrétaire :
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Contre.
Le Secrétaire :
Et Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel)?
La Présidente (Mme
Thériault) : Abstention. Donc, l'article 4.2, tel qu'amendé et
sous-amendé, est adopté. Prochain article, M. le secrétaire?
Le Secrétaire :
133.
La
Présidente (Mme Thériault) :
On passe à l'article 133, et il y a un amendement. C'est ce qu'on
m'indique.
M. Roberge : Non, juste une
précision. On avait convenu qu'on allait plutôt à 35.1.
La Présidente (Mme Thériault) :
35.1? D'accord.
Mme
Charbonneau : Ce n'est pas une question au ministre, c'est plus
une question à vous, Mme la Présidente. Moi, j'avais vu 133. Je me
suis un peu excitée en le lisant, puis on m'a dit : Non, 133 n'existe
plus. Ça fait que je veux juste être sûre. 133 n'existe plus. Il a été retiré.
Puis là on est rendus à... parce qu'on change de bloc, j'imagine, si on a retiré
133.
La Présidente (Mme Thériault) : Je comprends que j'ai... Moi, j'ai un 4.2 avec un
amendement. On vient de l'adopter.
Après ça, j'ai un 133 avec un amendement, j'ai un 35.1 avec un amendement, j'ai
un 250.1 avec amendement, dans la section Formation continue
obligatoire. C'est ce qu'on m'a donné comme document ici. Donc, je veux juste
valider qu'avec le ministre c'est bien ça.
M. Roberge : Je n'ai aucun problème
à ce qu'on procède avec 133, sur lequel on a déposé un amendement, mais allons
à 133.
La Présidente (Mme Thériault) : Il y
aura un amendement sur 133. Moi, ce que j'avais ici, sur le document qu'on m'a remis, pour que les députés puissent
suivre correctement, les gens qui nous écoutent aussi, 42... voyons,
4.2, qu'on a fait. Après ça, j'ai 133 avec
un amendement, 35.1 avec un amendement. Il y aura aussi 251.1 avec un
amendement. Donc, pour être sûrs que
les gens puissent se préparer adéquatement, nous allons procéder à
l'article 133. Donc, il y aura un amendement à 133. Par la suite,
ce sera 35.1 avec un amendement aussi qui sera proposé par le ministre. Et, par
la suite, 250.1 avec un amendement aussi. Donc, je vais laisser M. le ministre
d'abord présenter l'article, nous lire l'amendement.
Et, si on a besoin de copies d'amendement, on suspendra quelques instants pour
avoir les bonnes copies dans les mains des parlementaires.
Mme
Charbonneau : ...un
peu, de façon technique, ma collègue m'informe que, la semaine passée, il a été
distribué. Je n'en ai pas une copie. Je voulais juste avoir une copie. C'est
tout.
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait, il n'y a pas de problème. J'imagine qu'au secrétariat ou de l'autre
côté on va vous trouver une copie de l'amendement. On va vous donner une copie
tout de suite, Mme la députée de Mille-Îles. Et, pendant ce temps-là, M. le
ministre, je pense que vous pouvez nous présenter l'article 133.
M. Roberge : Oui, merci bien, Mme la Présidente. Donc, je vais lire le 133, sachant
que sa durée de vie risque d'être assez brève, parce qu'on a un
amendement ensuite qui propose de le retirer.
Donc, 133 : L'article 456 de cette loi
est modifié par l'ajout, à la fin, du paragraphe suivant — donc un
troisième alinéa :
«3° les obligations de formation continue des
titulaires d'une autorisation d'enseigner, les modes de contrôle, [des
supervisions] ou d'évaluation de ces obligations, les sanctions découlant du
défaut de s'y [confirmer] et, le cas échéant, les cas de dispense.»
Donc, ça, c'est le 133 actuel.
La Présidente (Mme Thériault) :
Allez à l'amendement maintenant.
M. Roberge : Oui, voilà, c'est ça,
c'est qu'ayant fait un 4.2 le 133 n'est plus tellement nécessaire. Donc,
l'amendement dit tout simplement : Article 133. Retirer
l'article 133 du projet de loi.
Puisque ce sujet qui était au 133, sur la notion
d'obligation de formation continue, plutôt que d'être traité à 133, a été
traité ailleurs et différemment, donc ça serait de retirer cet article-là.
La Présidente (Mme Thériault) :
Questions, commentaires? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Je
suis dans mon... Je suis en train de regagner mon enthousiasme, Mme la
Présidente. Je comprends qu'on l'a traité juste avant. On en a parlé
longuement, d'ailleurs, mais le 133 arrive exactement où ma collègue de Westmount—Saint-Louis... Je voulais être sûre que je retenais
bien... parce que ce n'est pas comme ça que je l'appelle, mais ma
collègue revenait sur le principe de l'obligation puis la sanction découlant à
défaut de s'y conformer. Puis j'entends bien
le ministre quand il dit : Un, il ne faut pas infantiliser... Vous avez
raison. Il ne faut pas infantiliser
ni les aînés ni les enseignants. Mais par contre tous les ordres professionnels
du Québec ont des sanctions.
Je
vous donne un exemple. Ça m'a beaucoup surprise, dans ma première année, en 2008,
quand je suis devenue députée, dans le caucus, on a informé les avocats
du caucus qu'ils étaient en train de regarder comment mieux faire le
perfectionnement pour... et la formation continue des avocats. C'est quand même
des élus, Mme la Présidente. Ils pourraient... Ils auraient pu choisir que, puisqu'ils sont maintenant
députés de l'Assemblée nationale, législateurs officiels... qu'ils ne
sont pas obligés... puis juste le fait d'être à l'Assemblée nationale, c'est
reconnu comme une formation. Bien non, les avocats de l'Assemblée nationale,
entre autres ma collègue ici, ils sont obligés d'avoir une formation continue
puis ils sont obligés de répondre à leur ordre professionnel.
On a, dans le 133,
une opportunité intéressante de regarder entre l'obligation puis le levier
qu'on pourrait donner, parce que, dans le
fond, on ne veut pas sanctionner, mais on veut donner un levier à une direction
d'école ou à un centre administratif... je ne sais pas qui je vais
pointer pour dire : C'est toi qui es responsable... mais aux gens
responsables de l'équipe-école pour dire : On se doit de faire cette
formation-là. Et j'imagine qu'éventuellement je vais voir que le conseil d'établissement rend compte au conseil
d'administration de la commission scolaire, et, de ce fait, bien,
celui-ci devra dire si, oui ou non, l'ensemble de son équipe-école a suivi la
formation continue sur les deux ans, dans ses trente heures, à partir de
l'année impaire.
Alors,
si on le regarde puis qu'on l'écrit de façon plus favorable... Parce que je
comprends que le ministre ne veut pas donner des sanctions. Ça, je
comprends ça, mais, si on l'écrivait de façon plus favorable pour pouvoir donner un levier, pour s'assurer que la volonté
que vous avez de donner une... je vais dire le mot fâchant, là, d'obliger
la formation continue sur deux ans, bien, ce serait l'endroit de vous donner ce
levier-là, parce que, si on ne se donne pas
ce levier-là, je reprends les propos de ma collègue qui dit : Bien, on l'a
juste écrit. On n'est pas cohérents avec la volonté d'aller dans la
poursuite de cette cohérence-là, de dire : Bien, vous avez l'obligation
d'avoir une formation continue. On va juste
leur dire : Vous avez l'obligation, puis votre directeur d'école nous dira
si vous l'avez fait ou pas.
Je crois que, si on
avait un endroit où on pouvait déposer un amendement qui enlève le principe de
sanction, mais qui garde une volonté puis une obligation de se conformer à ce
que la loi disait, bien, je pense que, là, il y a quelque chose d'intéressant dans 133. J'entends qu'on veut juste le
retirer, mais je trouve que, là, on a l'endroit où on pouvait amener
quelque chose.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
• (17 h 30) •
M.
Roberge : Je pense que le... Quand on a rédigé le projet de loi, au
départ, il y avait cette intention première d'avoir des balises de
formation continue dans la loi, puis ça avait été rédigé de cette façon-là dans
le 133, lequel modifiait l'article 456, puis on y allait dans une section
réglementaire. Ça commence par : «Le ministre peut établir, par
règlement...» Et là ça donne pouvoir au ministre, pas pour moi personnellement,
mais à la fonction, là, de changer ça au fil des années, d'être plus exigeant,
d'être moins exigeant, d'avoir des sanctions plus élevées, d'avoir des
sanctions moins élevées.
Et je pense que ce
n'était pas la meilleure place où le mettre. Je pense qu'avec l'amendement
qu'on vient d'étudier, d'adopter ensemble,
c'est une meilleure place dans «Obligations de l'enseignant» plutôt que dans
les pouvoirs du ministre. Là, on est dans la section des pouvoirs du
ministre. Le ministre peut... puis là arrive, avec ce pouvoir réglementaire, à imposer des obligations. Donc,
entre... Je pense, ce n'est pas la bonne
place pour mettre ça entre les mains du ministre seulement, ce pouvoir
d'augmenter et de baisser les obligations de formation continue, d'imposer des
sanctions, de son bureau de ministre, de clarifier des évaluations, des
obligations. Je ne pense pas que c'est à la bonne place.
C'est pour ça qu'ici
on arrive avec l'idée, bien, de retirer le 133, sachant qu'on a fait ailleurs
les obligations de l'enseignant. Et, plus
tard, donc, un autre amendement qui est déjà déposé, c'est pour ça qu'on les
voit en bloc, là, on arrive avec le 96.21. À l'article qu'on vient
d'étudier, on faisait référence au 96.21. À l'article 35.1 de la loi, on dit,
bien, que la direction «s'assure que chaque enseignant remplisse son obligation
de formation continue». Ça prend quelqu'un... des obligations de l'enseignant,
bien sûr.
Puis
on fait confiance à l'enseignant. On vient de dire que c'est l'enseignant qui
les choisit parmi une panoplie très vaste, même formation par les pairs,
c'est l'enseignant qui contrôle ça, mais il y a quelqu'un qui s'assure...
dit : Bon, bien, finalement, tu es rendu où dans tes deux années, quel est
ton plan de formation continue, comment penses-tu utiliser tes journées
pédagogiques ou est-ce que tu me demandes une libération pour aller faire telle
formation? Oui, je peux te l'offrir, très
bien, on y va comme ça, on travaille en équipe, et je t'aide à t'acquitter de
cette obligation comme direction, pas comme ministre, là, mais comme
direction. Je faisais une mise en scène comme ça.
Donc, je pense que ce
serait davantage là qu'au 133, dans une habilitation réglementaire au ministre.
C'est pour ça que, là, on vient retirer ceci puis qu'on y va, je pense, de
manière plus chirurgicale, plus respectueuse du personnel de l'école, autant
direction et enseignants.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
L'article 133, lorsqu'il avait... Évidemment, ça a fait immédiatement un tollé
auprès des enseignants : «Les
obligations de formation continue des titulaires d'une autorisation
d'enseigner, les modes de contrôle, de
supervision ou d'évaluation de ces obligations, les sanctions découlant du
défaut de s'y conformer et, le cas échéant, les cas de dispense.»
Dites-moi, maintenant, tout ça, là, quand vous dites que c'est réglé par
l'autre amendement, êtes-vous en train de dire que vous avez dévolu tous ces
rôles et obligations auprès de la direction de l'école?
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Non, il ne s'agit pas de faire la même chose autrement. Il s'agit de faire
différemment au départ, cette vision-là, de
dire : Bien, écoutez, on va y aller avec une obligation de formation
continue. Puis, bon, je suis qui je suis. Je n'avais pas l'intention d'arriver avec une
série de sanctions, mais c'était prévu dans la loi comme des possibilités à venir. Puis je comprends que, face
à la manière dont c'était rédigé, il y a des gens qui ont craint peut-être
des abus futurs, et ils ont dit : Ah! vous ouvrez une porte, puis on ne
sait pas trop comment elle sera refermée.
Ça fait qu'on a tenu compte de ce que nous ont
dit les gens lors des consultations puis on est arrivés avec quelque chose qui, je pense, montre notre
ouverture puis l'écoute à remettre la formation continue davantage entre les
mains des enseignants. Puis je ne prétends
pas qu'on fait autrement la même chose. Sinon, on le laisserait là. Si on
voulait faire exactement la même chose, on ne réécrirait pas
différemment exactement la même affaire. On le laisserait là.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme
Rizqy : O.K., je comprends ce
que vous me dites, mais, juste pour être certaine, les obligations, là, l'autorisation, et tout ça, le contrôle,
supervision, évaluation, est-ce que, maintenant, avec votre réponse, tout ça,
c'est dévolu à la direction de l'école?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M.
Roberge : Non, puisque, maintenant,
on précise... On vient de le voter. On précise que c'est les enseignants
qui choisissent leur formation, tandis qu'avec la version originale, eh bien,
on aurait pu préciser que, supposons, toute formation doit être approuvée par
une direction. Alors donc, on ne va pas là. On dit que ce sont les enseignants
qui choisissent leur formation.
Mme
Rizqy : Mais, initialement,
êtes-vous d'accord que votre article 133, là, parlait de
contrôle, de supervision? Tantôt, d'entrée de jeu, vous avez dit que cet
article 133 du projet de loi est un peu caduc de par vos amendements. Alors,
moi, je vous demande : Si l'article 133, vous dites qu'il est caduc,
est-ce que c'est parce que vous avez pris tout ça puis vous avez mis dans
d'autres amendements que c'est rendu... dévolu dans les mains... concentré dans
les mains des directions d'école, les responsabilités de supervision,
d'évaluation, de contrôle? C'est ça?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Oui, bien, vous venez
de me poser cette même question, et j'ai répondu non, donc encore non.
Mme Rizqy : Alors, c'est dévolu à
qui?
M. Roberge : En grande partie aux
enseignants, en grande partie aux enseignants.
Mme
Rizqy : Donc, si je
comprends bien, les modes de contrôle, de supervision et d'évaluation des obligations sont dévolus directement aux enseignants.
M. Roberge : Bien, il y a... Dans la version qu'on vient d'étudier et
d'adopter, donc, laquelle vous avez votée d'ailleurs, il n'y a plus de
mode de contrôle puisque ce sont les enseignants qui reprennent le contrôle, justement,
qui choisissent les formations. On vient de l'adopter en disant : Voici
tout ce qui peut être considéré comme de la formation continue. Et on dit «notamment»,
et on fait toute une liste, puis on dit : Les enseignants choisissent, dans
cette liste qui est très grande, qui est très vaste, qui inclut tout ce qui
peut être donné dans l'école, dans le centre de services, à l'université, dans
une école privée, des colloques, des congrès, des lectures.
Donc, je ne pense pas qu'on puisse dire qu'en
adoptant ce qu'on vient d'adopter c'est la même chose. Ce n'est pas du tout la
même chose. On vient de remettre entre les mains des enseignants le contrôle,
la mainmise sur leur formation continue. Donc, c'est bien différent. C'est bien
différent. On a vraiment tenu compte de ce que nous ont dit les gens lors des
auditions particulières. On n'a pas éliminé la notion de formation continue. On
s'est ajustés pour inclure cette notion dans la loi, mais dans le respect de la
profession enseignante. Donc, ce n'est pas de faire la même chose différemment,
c'est de faire différemment, complètement différemment.
Mme Rizqy : Et maintenant comment on
harmonise tout ce que vous venez de dire avec l'article 96.21 de la Loi sur
l'instruction publique tel quel?
M.
Roberge : On y arrivera dans
quelques minutes, là. Bien, en fait, on y arrivera quand on y arrivera. Je ne
veux pas présumer que ça va durer quelques
minutes, là. Déjà, des fois, ça dure quelques heures. Mais, quand
on arrivera au 35.1, qui modifie le 96.21, on dit que... on parle de la
direction d'école, notamment, et de plusieurs choses, mais : «Il voit — la direction d'école — à l'organisation des activités de
perfectionnement des membres du personnel de l'école convenues avec ces
derniers en respectant les dispositions des conventions collectives — évidemment — qui peuvent être applicables, le cas échéant, et il
s'assure que chaque enseignant remplisse une obligation de formation continue.»
Concrètement,
là... J'ai eu à côtoyer plusieurs directions d'école dans ma vie. Concrètement,
ça veut dire quoi? Ça veut dire des
rencontres, hein? On dit que les directions d'école sont des leaders
pédagogiques. Ça veut dire que la direction s'assoit avec ses enseignants ou directement avec des enseignants de son
équipe : Bon, bien, voici, comment planifies-tu ta formation continue?
Quels sont les thèmes qui t'intéressent? Est-ce que tu penses y aller
davantage pour des lectures? Est-ce que tu penses à y
aller avec des formations par les pairs. Penses-tu être mentoré? Penses-tu être
mentor? Est-ce que tu souhaites aller au congrès, supposons, de l'association
des profs d'histoire du Québec? Puis on planifie comme ça. Et l'enseignant,
bien, va comptabiliser son temps : Bien, voici comment je vais m'acquitter
de mon obligation.
Finalement,
je vais peut-être en faire pas mal plus que ce qui est le seuil minimal, mais
ça va se faire ensemble. Puis la direction s'assure, de cette façon-là,
que chaque enseignant remplisse son obligation de formation continue. Si on
dit : Oui, bien là, de la manière qu'on arrive, tu es bien au-delà, tu as
le droit, très bien... ou bien, si on dit : Oui, bien là, on arrive, on
regarde, on discute ensemble, puis là il me semble que, sur deux ans, tu
arrives comme à huit heures, là, ce n'est
pas suffisant, ah oui! c'est vrai, mon Dieu, bon, bien, je vais utiliser mes
journées pédagogiques pour faire x, y, z. Puis ça se planifie dans le
temps et c'est comme ça que ça arrivera.
Mme Rizqy : O.K. Je comprends qu'on
va voir ça au 35.1. Je n'aurais plus d'interventions. Je vais garder mes
questions pour l'amendement à 35.1.
La Présidente (Mme Thériault) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 133, l'amendement, non?
Donc, on est prêts à procéder.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Thériault) : Vous
demandez un vote par appel nominal? Voté sur division? Parfait. Donc, est-ce
que l'article 133, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Thériault) :
Adopté sur division. Parfait. Donc, nous allons passer au 35.1 avec un
amendement. Donc, M. le ministre, je vais vous demander de lire l'article 35.1,
après ça de lire votre amendement. Donc, on va pouvoir procéder en même temps.
Pardon?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Thériault) : Moi,
j'ai 35.1.
Une voix : ...
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme Thériault) : Oui,
excusez-moi. On avait à voter l'amendement et, après ça, l'article amendé.
Désolée. Bien oui, il est abrogé.
M. Roberge : ...voter, là.
La Présidente (Mme Thériault) : Non,
c'est ça. Oui, effectivement, donc, comme je l'ai mentionné, on s'en va à
l'article 35.1 ainsi que l'amendement. Donc, M. le ministre, à vous de
faire la lecture.
M.
Roberge : J'y arrive, oui,
merci. Donc, article 35.1 : Insérer, après l'article 35 du
projet de loi, l'article suivant :
35.1. L'article 96.21 de cette loi est
modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «la commission scolaire» par «le
centre de services scolaire»;
2° par l'ajout, à la fin du troisième alinéa, de
«, et il s'assure que chaque enseignant remplisse son obligation de formation
continue.»
Donc, si vous
me permettez, j'en ferai la lecture tel qu'il se lirait une fois amendé. Donc,
96.21 : «Le directeur de l'école gère le personnel de l'école et
détermine les tâches et responsabilités de chaque membre du personnel en
respectant les dispositions des conventions collectives ou des règlements du
ministre applicables et, le cas échéant, les
ententes conclues par le centre de services scolaire avec les établissements
d'enseignement de niveau universitaire pour la formation des futurs
enseignants ou l'accompagnement des enseignants en début de carrière.»
Donc, tout ce paragraphe-là est identique à ce
qu'on a déjà dans la LIP, sauf les mots «centre de services scolaire». Tout le
reste, là, c'est ce qui se passe en ce moment et depuis un certain temps.
Je continue : «Le directeur de l'école voit
à ce que tous les membres du personnel de l'école soient informés des règles de
conduite et des mesures de sécurité de l'école, des mesures de prévention
établies pour [lutter contre] l'intimidation et la violence et de la procédure
applicable lorsqu'un acte d'intimidation ou de violence est constaté.» Aucun
changement ici avec la loi actuelle.
Troisième paragraphe : «Il voit à
l'organisation des activités de perfectionnement des membres du personnel de
l'école convenues avec ces derniers en respectant les dispositions des
conventions collectives qui peuvent être applicables, le cas échéant — et
voici l'ajout — et
il s'assure que chaque enseignant remplisse son obligation de formation
continue.»
Donc,
voilà ce qui donne suite à ce qu'on a fait à 4.2, en évitant le 133, qui
donnait une habilitation réglementaire et qui donnait... J'en conviens,
certains l'ont dit, que le projet de loi n° 40, ah! ça donne des pouvoirs
au ministre. Bien, tel
qu'il était rédigé, le 133, effectivement, c'est une habilitation réglementaire
qui était entre les mains du ministre. Et là, ici, bien, il y a, encore
une fois, une remise entre les mains des gens qui sont dans les écoles, donc,
enseignants et direction.
La Présidente (Mme
Thériault) : Merci, M. le ministre. Donc, je suggère que nous
procédions tout de suite aux discussions sur l'amendement déposé par le
ministre. Mme la députée de... Oui, est-ce qu'on a les copies de l'amendement
du ministre? Je pense qu'elles avaient été déjà distribuées lors d'une séance
précédente. Donc, on va... si vous voulez donner cette copie à la députée de
Saint-Laurent. Ça va, vous l'avez?
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Thériault) : Oui. Donc, en attendant, j'ai la députée de Sherbrooke
qui est prête à faire son intervention. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Labrie : Merci, Mme la Présidente. J'aimerais savoir... Est-ce que le
ministre a prévu que cette nouvelle responsabilité des directions
d'école allait leur demander davantage de ressources? Est-ce que ça a été
évalué?
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M.
Roberge : Mme la Présidente, je ne pense pas que ça va demander
davantage de ressources, parce qu'en ce moment les enseignants ont déjà
tous un plan de développement professionnel. Tous les enseignants sont
rencontrés chaque année par leur direction d'école pour savoir leurs besoins de
perfectionnement. Simplement, il n'y a pas un nombre d'heures sur deux ans
qui est fixé, mais il y a quand même des rencontres entre les directions et
chaque enseignant. Moi, je l'ai vécu. C'était au minimum deux fois par année,
rencontres un à un. Puis, après ça, il y a un aussi un comité habituellement
dans l'école qui voit à l'organisation, avec la direction, de perfectionnements
qui sont offerts dans l'école, au-delà de ce qui est offert à la commission
scolaire ou éventuellement au centre de services.
Donc,
il y a déjà toute cette mécanique d'organisation des formations, mais aussi de
planification de formation continue pour les enseignants. Simplement, il
n'y avait pas en ce moment un nombre d'heures sur deux ans puis il n'y
avait pas en ce moment le fait que l'enseignant choisit vraiment. Je vous
dirais qu'il y a, tant que la loi n'est pas sanctionnée, davantage de pouvoirs
pour les directions sur la formation continue des enseignants. Au moment où on
se parle, les enseignants sont moins maîtres de leur formation continue
qu'après l'éventuelle sanction de la loi n° 40, parce que, là, on leur dit :
Oui, vous devez faire un nombre x d'heures, mais c'est vous qui choisissez vos
objets de formation. Mais il n'y a pas de surcharge de travail qui s'en vient,
là, entre les mains des directions. Ce n'est pas comme si, tout à coup, il
fallait qu'ils accompagnent les profs dans un parcours de formation. Ils le
font déjà. Ce n'est pas comme si, tout à coup, arrivait cette mission de
coordonner une offre de formation continue. Ça se fait déjà.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Labrie : Donc, la réponse du ministre, c'est qu'à son avis ça ne
nécessiterait aucune ressource supplémentaire, pas plus de temps, de la
part des directions des établissements, de s'accomplir de ce nouveau mandat là.
Je l'entends. C'est certain que nous, on va demander éventuellement, à la fin
du projet de loi, qu'il y ait un suivi des différentes modifications dans le
projet de loi, comme on l'avait fait un peu pour le projet de loi sur les
maternelles quatre ans.
C'est clair qu'à mon
sens ça va devoir être évalué si, effectivement, ce qui est alloué comme
ressources aux directions d'établissement en ce moment leur permet d'accomplir
ce travail-là ou si ça demande des ressources supplémentaires, par exemple, en
termes de direction adjointe ou quoi que ce soit, parce que, moi, quand j'ai eu
des discussions avec les directions d'établissement, ce qu'on me disait, c'est
qu'ils étaient déjà débordés puis ils manquaient déjà de ressources pour
s'accomplir de leur mandat. Donc, je peine à croire que ce ne serait absolument
aucune charge supplémentaire pour eux, cette nouvelle mesure là, mais ça méritera
d'être confirmé.
La Présidente (Mme
Thériault) : Ça va? Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement du ministre? Je n'ai pas d'intervention du côté de l'amendement?
Oui, il y en a. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Donc, moi, j'aimerais juste comprendre. Au niveau de l'obligation de formation
continue, la direction d'école, concrètement, expliquez-nous comment qu'elle va
le faire.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Comment la... Bien, je viens de le faire, là, il y a une minute, comment la
direction va... Bien, ils rencontrent les enseignants. Ça arrive déjà. Les
enseignants se font des plans de formation continue. Ils font des demandes à
cet égard aussi en disant : Bien, on aimerait avoir une formation sur tel
sujet, sur tel sujet. Et il y a déjà des comités de formation qui existent.
Donc, ça se fait déjà.
Mme
Rizqy : Le comité de formation
auquel vous faites référence, là, c'est lequel exactement, ça vient
d'où? Les professeurs, les enseignants qui ont déjà un plan de formation, de
perfectionnement, ça vient d'où, ça sort d'où?
M. Roberge : O.K.,
je pense... Je crois que ma collègue veut faire référence aux conventions
collectives. Habituellement, c'est négocié,
la façon dont les... Des fois, on appelle ça aussi le comité paritaire, mais je
ne veux pas m'avancer... Mais la façon... La constitution de ce
comité-là, les modalités d'organisation sont... feront l'objet de négociations.
D'ailleurs, c'est déjà le cas. On le dit en ce moment, là, la direction :
«Il voit à l'organisation des activités de perfectionnement des membres du
personnel de l'école convenues avec ces derniers — donc ça se fait déjà — en respectant les dispositions des
conventions collectives qui peuvent être applicables...» Donc, ce que je viens
de lire là, c'est déjà dans la Loi sur
l'instruction publique. Donc, ça se fait déjà. Je ne viens pas de lire rien de
nouveau.
Mme Rizqy : O.K. Le plan de
formation continue, vous avez dit : Les enseignants... Donc, vous avez
parlé de façon très générale, comme si tous les enseignants avaient déjà un
plan de formation, de perfectionnement. Est-ce que ça, c'est exact, comme
affirmation, ou est-ce qu'on devrait le nuancer?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je pense que tous les
enseignants au Québec se font un plan de formation continue. Est-ce qu'il
existe à quelque part? Est-ce qu'il est archivé dans un classeur? Je ne le
crois pas, mais les directions d'école accompagnent en ce moment chaque
enseignant de façon à ce que chacun ait un plan de formation continue, que
chaque enseignant... En vertu de l'article sur les obligations, pour maintenir
leur haut niveau de compétence, c'était dans les obligations de l'enseignant.
Donc, les enseignants ont déjà cette obligation-là, qui est peut-être moins balisée dans la loi, avant qu'on sanctionne notre
loi n° 40. Il n'y a pas un nombre minimal, mais on dit : Chaque
enseignant doit maintenir un haut niveau de compétence. Et il y a déjà,
à l'article 96.21, des obligations de la direction, qui dit : Bien, ils
organisent des activités de perfectionnement.
Donc, oui,
les enseignants, en ce moment, puis je suis content de le redire au micro, se
forment, suivent des activités qu'on
appelle de perfectionnement ou de formation continue. C'est quand même
pertinent d'inscrire dans la loi ce qu'on est en train de faire, parce
qu'on vient... Comme on dit, dans une écluse, quand on monte le niveau d'eau,
tous les bateaux montent. Donc, on vient mettre une balise et un minimum. Tout
le monde fera, hein, un 30 heures aux deux ans, c'est très bien,
mais, oui, ça existe déjà.
• (17 h 50) •
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme
Rizqy : C'est juste qu'il
faut être quand même précis. Tantôt, vous avez affirmé que tous les
enseignants avaient un plan de formation. Or là, vous venez aussi de
l'admettre, que ce n'est pas tous les enseignants, et que ça a été négocié lors
de la dernière ronde de négociation, et que c'est une des deux centrales
syndicales qui l'a accepté lors des échanges, lors des négociations, c'est la
FSE-CSQ. Mais vous avez quand même 40 000 autres membres qui sont à la
FAE, la Fédération autonome de l'enseignement, qui, eux, ne l'ont pas accepté...
puis qu'aujourd'hui les deux centrales sont de retour aux tables de
négociation, et que ça, traditionnellement, ça se négocie en vertu des
conventions collectives, en vertu d'une autre loi. Ce n'est pas le bon forum.
Je vous le répète.
D'autre part,
je crois que c'est important d'arrêter de faire l'amalgame avec la loi... non,
l'article 22 de la Loi sur l'instruction
publique. L'article 22 auquel vous faites référence ne parle aucunement de
formation continue. C'est des termes qui sont très différents, puis il y
a des raisons que... puis les raisons sont très simples :
«perfectionnement» est déjà utilisé dans d'autres lois, «formation continue»
fait référence souvent, avec le Code des professions, à des ordres
professionnels. Alors, si vous dites que c'est déjà dans la Loi sur
l'instruction publique, la formation continue, c'est faux.
Par contre,
ici, la question demeure. Vous allez avoir maintenant les directions d'école
qui auront un rôle supplémentaire, mais, ces mêmes gens là, vous ne leur
demandez pas d'avoir des obligations supplémentaires avec des responsabilités
supplémentaires. Comment ils vont être en mesure... devront faire un suivi
adéquat avec les enseignants si, eux autres mêmes, n'ont pas continué leur
propre formation, alors qu'ils sont, eux autres mêmes, des leaders
pédagogiques?
M.
Roberge : Je n'ai aucun doute que les enseignants et les directions
d'école ensemble vont être capables de travailler pour faire des plans
de formation continue. Ce n'est pas un enjeu, là, quand on sait comment ça
fonctionne dans les écoles, comment travaillent les enseignants, comment
travaillent les directions d'école. Ce n'est vraiment pas un enjeu, pour les
directions, d'aider les enseignants, et, pour les enseignants, de faire leur
plan, et surtout, avec ce qu'on vient de dire, d'avoir plus la mainmise que
jamais sur leur formation continue.
Mme
Rizqy : Vous avez raison de dire que ce n'est pas un enjeu. Puis
savez-vous pourquoi vous avez raison? Parce que les enseignants, partout
au Québec, font déjà du perfectionnement, conformément aux négociations
collectives, dans leurs propres conventions collectives. Et, vous savez quoi,
c'est à l'échelle locale.
Alors, à quoi on répond aujourd'hui comme
problématique? Réellement, c'est quoi, la problématique qu'on essaie de régler
avec ces amendements? Il est où, le bât qui blesse? Je le cherche encore. C'est
où, le problème que vous avez trouvé? Puis vous dites qu'il y a une urgence de
régler, et c'est pour ça que je dépose des amendements pour la formation
continue, alors que vous le savez... Vous-même, vous avez été enseignant. Vous
l'avez dit, dans une autre séance, que vous avez même fait de la... Vous avez
fait du perfectionnement. Vous avez même payé certaines formations de votre
propre... de votre poche à vous.
Alors, elle est où, la
problématique qu'on essaie de régler? Parce qu'habituellement, quand il n'y a
pas de problème, on n'essaie pas de régler quelque chose qui n'existe pas.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Moi, ce que je ne
comprends pas, c'est cette perspective de ma collègue de Saint-Laurent à
vouloir dire : Si c'est dans la loi, ça ne peut pas être dans la
convention, si ça touche à la convention, ça ne peut pas être dans la loi. Or,
déjà, la Loi sur l'instruction publique, à 96.21, troisième paragraphe, parle
du perfectionnement. Et ma collègue : Bien, non, non, non, le
perfectionnement, là, c'est juste dans la convention collective, ça ne peut pas
être dans la loi. Or, dans la loi, on parle de perfectionnement et on fait
référence aux conventions collectives.
Donc, ce n'est pas, là, à couper au couteau,
c'est un ou c'est l'autre. Ça dit, là, la direction : «Il voit à
l'organisation des activités de perfectionnement — c'est déjà dans la
loi — des
membres du personnel de l'école convenues avec ces derniers en respectant les
dispositions des conventions collectives — tiens, tiens, il y a quelque
chose qui est à la fois dans la loi et prévu dans les conventions, on sait bien
qu'il y aura dans les conventions des modalités d'application des balises de la
loi, un fait référence à l'autre, il n'y a pas d'opposition — qui
peuvent être applicables, le cas échéant.»
Donc, ça, c'est la loi actuelle. Puis on ajoute tout simplement «, et il
s'assure que chaque enseignant remplisse son obligation de formation
continue.»
Donc, on est en complémentarité. On continue
tout simplement... On n'arrive pas avec quelque chose, là, qui arrive de nulle
part. On a déjà un article de loi, voté il y a déjà... Écoutez, je regarde, là,
je pense, la dernière fois que ça a été
touché, la dernière fois, c'est en 2012, il me semble. Oui, le 96.21, ça fait
un certain temps que c'est là. Donc, il n'y a pas d'exclusivité. Ce
n'est pas anormal qu'il y ait, dans des conventions collectives, des modalités
pour définir quelque chose qui est établi dans la loi.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Moi, je vous trouve vraiment audacieux d'avoir utilisé le terme
«complémentarité» ici. Ce n'est pas ça du tout qui était le terme
approprié. Ici, ce n'est pas des dispositions qui permettent d'être
complémentaire. Vous ne faites pas partie en ce moment des discussions. C'est
le président du Conseil du trésor qui négocie, au nom du gouvernement, les conventions
collectives en respectant nos lois, nos principes jurisprudentiels aussi.
Alors, quand vous dites : Il n'y en a pas,
de problème... Bien, je sais que vous n'aimerez peut-être pas mon petit
tableau, puis il est vraiment mal fait, M. le ministre, «perfectionnement», ça
a toujours existé, vous venez de le dire. Ça fait des années que nos
enseignants en font. Eh oui, c'est négocié dans nos conventions collectives.
Vous, là, de façon non complémentaire, vous dites : Je tasse le président
du Conseil du trésor, je tasse les négociations puis j'ajoute «conventions»,
j'ajoute ici «perfectionnement continu obligatoire, 30 heures». Personne
n'a compris d'où ça sortait, le
30 heures, à part vous-même, personne. Puis, là-dedans, vous dites :
Ah! bien, ce n'est pas grave, je l'ajoute dans la Loi sur l'instruction
publique. Puis moi, j'ai envie de vous dire : Mais c'est quoi, le rapport?
Dans la Loi sur l'instruction publique, ce n'est pas là, et vous dites :
Ah non! Ça peut coexister.
Pourtant, il
y a quelques mois, là, à l'automne, dans un autre projet de loi, vous nous avez
regardé avec le plus... avec un sérieux, là... vraiment, de façon très
sérieuse, vous nous avez dit : Ah! non, non, tout ce qui est conditions de
travail, par exemple les ratios, on ne peut pas le mettre dans la Loi sur
l'instruction publique, ça fait partie des négociations. Vous avez... Vous vous
êtes tourné vers votre équipe de juristes. Vous avez tout regardé. Puis nous,
on a dit : Effectivement, on comprend, vous entrez en ronde de négociation,
ça va faire partie des discussions.
Mais vous ne
pouvez pas aujourd'hui me regarder... nous regarder de façon sérieuse puis
dire : Bien non, c'est complémentaire. On ne peut pas plaider des
deux côtés de la bouche. Ça devient difficile. Ici, là, ce que vous faites, c'est que vous enlevez un levier de négociation.
Et c'est là que moi, je vous dis qu'il y a un problème. Ce n'est pas une
question de complémentaire ou pas
complémentaire. Le problème, c'est qu'au Québec le gouvernement, comme toute
autre partie, a une obligation de négocier
de bonne foi. Et, le 17 décembre, c'est votre collègue le président du
Conseil du trésor qui a déposé les offres patronales, ce n'est pas vous.
Si vous voulez changer de forum, vous pouvez prendre toutes ces dispositions, les donner à votre collègue et demandez-lui de
faire les négos, mais ne demandez pas ça à nous.
Puis, d'autre part, ça, c'est sans oublier, là,
toutes les autres lacunes du projet de loi, parce que, s'il avait été si bon que ça, M. le ministre, vous conviendriez
qu'aujourd'hui vous ne nous auriez jamais déposé en liasse 167 pages
d'amendements. Ça, je sais que vous en conviendrez. Mais les questions se
posent encore. La direction d'école, eux, par contre, vous ne leur demandez
aucune formation, aucune exigence en matière de perfectionnement à eux autres,
alors qu'ils sont aussi des leaders pédagogiques.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Ma collègue agit comme si ça tombait du ciel, ces
articles et cette notion de formation continue. Pourtant, j'ai ici un article du Conseil supérieur de l'éducation, en
2014, qui nommait le problème. Le Conseil supérieur nous dit : «À ce jour, aucun moyen ne permet,
à la grandeur du système scolaire, de témoigner des mesures prises par
une enseignante ou un enseignant pour atteindre et conserver un haut degré de
compétences professionnelles.» Ça ne veut pas dire qu'ils ne font rien.
Une voix : ...
M. Roberge :
Oui, ça ne veut pas dire qu'ils ne font rien, mais ça veut dire qu'il n'y a
aucune... Il n'y a pas moyen qui permet de témoigner des mesures qui sont
prises.
La
Présidente (Mme Thériault) : Et je vais vous demander de
poursuivre votre lecture à la reprise des travaux à 19 h 30
puisque, compte tenu de l'heure, je dois suspendre les travaux.
Donc, nous nous retrouverons à
19 h 30. Merci. Bon appétit, tout le monde.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 19 h 35)
La
Présidente (Mme Thériault) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, la
Commission de la culture et de l'éducation reprend ses travaux. Je demande encore une fois à toutes les personnes
présentes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs
appareils électroniques.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 40, qui est la Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction
publique relativement à l'organisation et à la gouvernance scolaires.
Lors de la suspension
de nos travaux, nous étions rendus à l'étude d'un amendement
du ministre pour introduire l'article 35.1. M. le ministre, vous aviez la parole. Je vous ai interrompu étant donné l'heure des travaux. Donc, j'imagine que vous allez poursuivre
votre intervention.
M. Roberge : Oui. Je ne vous en veux
nullement, Mme la Présidente, et je veux juste reprendre l'extrait du texte que
je lisais parce que j'ai été coupé à ce moment-là. Ce n'est pas de votre faute,
mais je sentais que, de l'autre côté, on avait peur que je ne lise pas le texte
au complet.
Donc, on parlait de la nécessité de donner davantage
de balises, là, pour la formation continue ou le perfectionnement. Puis j'ai un
extrait ici d'un avis du Conseil supérieur de l'éducation paru en 2014. Donc,
je vais commencer par le lire. Donc : «À ce jour — en
2014, on disait — aucun
moyen ne permet, à la grandeur du système scolaire,
de témoigner des mesures prises par une enseignante ou un enseignant pour
atteindre et conserver un haut degré de
compétences professionnelles. À titre d'exemple, il n'existe aucune obligation
pour les enseignantes et les enseignants d'établir un projet personnel
ou un plan individuel de formation, pas plus qu'un plan collectif de
formation.»
C'était avant la dernière convention collective,
laquelle sera échue dans quelques semaines. Mais, dans la loi, ça n'a pas
changé depuis ce moment-là, et je pense que ça répond à une des questions des
collègues qui disent : Oui, mais là avez-vous fait une recension, est-ce que
vous êtes en train de vous attaquer à un problème qui n'existe pas? Alors, on
voit bien que le Conseil supérieur nous disait en 2014 : Écoutez, il y a
comme une espèce de vide à ce moment-ci. Voilà, donc, c'est ce que je précisais
juste avant qu'on suspende.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Est-ce que vous avez lu
au complet le rapport? Parce que vous citez un passage, mais vous n'allez pas
plus loin dans votre citation.
M. Roberge : Écoutez...
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Merci bien, Mme la
Présidente. Je l'ai lu, mais ça fait, quoi, six ans de ça? Donc là, oui, j'ai
un extrait ici, mais, si vous voulez aller ailleurs dans le rapport, ça me fera
plaisir, allez-y.
Mme Rizqy : Vous vous rappelez qu'au
mois de janvier on a eu cette discussion, vous avez cité ce passage, puis je
suis allée plus loin puis j'ai continué à lire pour vous, et où est-ce que je
vous mentionnais notamment que le perfectionnement
ne peut pas être imposé, que ça doit être discuté. Est-ce que, ça, vous vous en
rappelez? Parce qu'on a eu la discussion, puis je n'aimerais pas qu'on
recommence la même discussion.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, je me souviens
d'avoir... oui, maintenant que vous dites ça. Cette section-là, je ne l'ai pas
devant moi, mais, justement, avec ce dont on a discuté précédemment, avec
l'amendement qui a été adopté tout à l'heure,
contre lequel vous avez voté malheureusement, bien, on précise justement que
les enseignants pourront choisir leur formation.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Rizqy : Oui. Donc, je vais me
permettre au moins une citation dans le rapport, parce que, si on a déjà eu la
discussion, j'ai confiance que le ministre se rappelle ce qu'on a déjà discuté
il y a trois semaines, mais, dans ce rapport-là, il y a
quelque chose de très beau, de très poétique : «La liberté n'est pas
l'absence d'engagement, mais la capacité de choisir.» Oui, le député de
Beauce-Sud se réveille.
Une voix : ...
Mme Rizqy : Oh! excellent,
impressionné?
La Présidente (Mme Thériault) : Je
vais vous rappeler à l'ordre, mes chers collègues députés, tous partis confondus. Mme la députée de Saint-Laurent, vous
n'interpelez pas les autres députés, et les autres députés ne doivent
pas non plus vous répondre. Donc, si vous me regardez, vous me parlez, je vais
pouvoir... J'écoute, j'entends tout ce que vous dites, et je vais distribuer
les tours de parole au fur et à mesure que les gens vont se signifier.
• (19 h 40) •
Mme
Rizqy : Je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre le rayonnement de joie du
député de Beauce-Sud à l'écoute de Paulo Coelho.
Mais, pour revenir à «la liberté n'est pas
l'absence d'engagement, mais la capacité de choisir», pour avoir la capacité de
choisir, encore faut-il être au bon forum de discussion. Moi, je ne referai pas
le débat avec le ministre. Je l'ai fait au mois de janvier, que, quand on lit
des rapports, on ne peut pas citer que des passages qui nous font plaisir, qui
tombent dans notre argumentaire. Encore faut-il citer tous les passages
pertinents. Et, dans ce rapport-là... question, effectivement, du
perfectionnement, où est-ce qu'on nous dit qu'on ne peut pas l'imposer et qu'il
doit émaner de l'enseignant, puis que l'enseignant, effectivement, pour son bon
développement, bien...
Ici, moi, quand je regarde... Puis je sais que
le ministre va sourire quand je vais dire la chose suivante, Facebook...
Parce que je sais que le premier ministre utilise beaucoup, beaucoup les réseaux sociaux, mais on a plusieurs enseignants qui se sont manifestés... On a
d'ailleurs un enseignant, qui est membre de la FSE-CSQ, qui a parti, vendredi
dernier, suite aux propos du ministre de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur, ainsi que ceux... les propos du premier ministre, par rapport au projet
de loi n° 40... Évidemment, l'enseignant ainsi que le FSE-CSQ dénoncent le
projet de loi n° 40. Mais, quand même, c'est particulier, là, en quelques
heures, plus de 10 000 enseignants qui ont signé... Alors, c'est sûr que, lorsqu'on a plus de
10 000 enseignants qui signent, qui disent : Non, on ne veut pas
se faire imposer... on veut discuter, ne nous enlevez pas notre pouvoir
de négociation...
Quand il est
question de valoriser la profession d'enseignant, moi, j'ai de la misère à
réconcilier ce que le ministre fait ici et qu'est-ce qu'il dit dans les
médias. Alors, je ne m'étendrai pas là-dessus, parce que tous les amendements
qui concernent la nouvelle formation obligatoire, continue, de 30 heures
sur deux ans... Je demeure convaincue que ce n'est pas ici, le bon forum, que
moi, je n'ai pas le mandat de négocier à la place des syndicats, et que le
ministre n'a pas, lui non plus, le mandat de faire ça.
La Présidente (Mme Thériault) : Est-ce que j'ai quelqu'un d'autre qui a des
commentaires à passer? M. le ministre.
M. Roberge : Mme la Présidente,
juste pour... parce qu'il y a des textes qui circulent. Il y en a plusieurs.
Puis, juste pour bien comprendre, là, est-ce que ma collègue pourrait déposer
cette fameuse lettre qui a été avalisée par 10 000 enseignants, selon
son dire? Parce que, bon, j'en reçois pas mal, des correspondances. Je veux
être sûr qu'on parle bien de la même chose, s'il vous plaît, puisqu'elle y fait
référence.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Effectivement, demain, je vous apporte deux clés USB, parce qu'il y
avait tellement, tellement de signatures qu'il a fallu deux clés USB, ce
n'est même pas des farces, pour mettre toutes les lettres des enseignants. Mais
je vais vous envoyer immédiatement par texto, si vous le permettez, puis je
vais l'envoyer à vous aussi, une autre pétition, parce que vous avez été
capables de générer deux forums de pétitions, contre le projet de loi, qui
émanent des enseignants.
Alors, je
vous en... Je prends l'engagement de, demain, déposer deux clés USB. Et je vous
envoie immédiatement le lien du forum où est-ce que, présentement, il y
a plus de 10 000 signatures, qui émane d'un enseignant membre de la
FSE-CSQ, une démarche personnelle, hein? Ça, je tiens à le préciser, l'enseignant,
là, il a parti ça, là... Son blogue, c'est une démarche personnelle. Je vous
l'envoie immédiatement. Puis, demain, je vous apporte les deux clés USB.
La
Présidente (Mme Thériault) : O.K., là, j'ai le... M. le secrétaire me
dit ici que, lorsque vous voulez déposer une clé USB, ça comporte un
certain niveau de difficulté, parce que vous savez qu'on dépose des copies
papier ici pour qu'on puisse les reproduire, les mettre sur le site Greffier.
Donc, on a un certain lot de défis technologiques, je dirais. Donc, on va
essayer de trouver la bonne manière de transmettre l'information, parce que je
comprends que Mme la députée veut que M. le ministre l'ait. J'imagine
qu'il y a d'autres députés qui voudraient certainement avoir copie ou accès à...
Donc, M. le ministre, vous avez une intervention?
M. Roberge : Oui, c'est tout
simplement demander à quel texte elle faisait référence. Elle dit qu'il y a une
lettre qui aurait été appuyée par des personnes. Pas besoin d'avoir des clés
USB. Simplement, ce que j'aimerais savoir, parce que j'en reçois plein,
d'informations qui vont dans toutes les directions, j'aimerais savoir à quel
texte elle fait référence. J'imagine que c'est une page,
là. Je n'ai pas besoin d'avoir des clés USB, de savoir le nom des personnes qui
ont peut-être signé ou appuyé électroniquement telle ou telle lettre. Ce
n'était pas ça, ma demande.
La Présidente (Mme Thériault) :
D'accord. Et je pense que la députée Saint-Laurent a une intervention à faire
également. Allez-y, Mme la députée.
Mme Rizqy : Bon, je fais référence
évidemment à deux choses distinctes ou même, permettez-moi, trois.
Je vais
commencer à la première. Vous vous rappelez, on vous a dit que vous avez reçu
des milliers de lettres d'enseignants qui étaient contre votre projet de loi
pas parce qu'ils veulent se prononcer sur le fond, mais qu'ils se prononcent
sur ce qui les concerne, eux. Et là-dessus je m'engage à apporter demain...
Parce que je ne veux pas imprimer, là... C'est l'équivalent de six boîtes.
C'est vraiment... Ça rentre dans six boîtes, là, si je veux faire l'exercice...
Je n'imprimerai pas les lettres des enseignants, mais j'apporte ça dans les
clés USB, puis on va s'arranger.
Par contre, si vous permettez, je vais tourner
mon ordinateur, Mme la Présidente, pour que le ministre puisse voir ici, là, Des
enseignants contre le projet de loi n° 40,
à chaque seconde, il y a des nouvelles signatures :
«M. le ministre,
«Vous affirmiez le 31 janvier dernier que
"la grande majorité des enseignants comme la grande majorité des Québécois
appuient le projet de loi n° 40".
«À titre d'enseignants, nous tenons à vous
indiquer que nous sommes contre le projet de loi n° 40.
Notre opposition ne constitue pas une façon de nous "donner un rapport de
force dans les négociations dans le secteur public", comme vous le
mentionniez, mais une position à titre de professionnels de l'éducation.
«Cette pétition est le fruit d'une initiative
personnelle et elle n'est aucunement [liée] à une action syndicale. Elle
constitue une réponse politique neutre à vos propos.»
Et c'est signé Luc Papineau, qui lance cette
pétition. Et, par la suite, vous comprendrez que des Daniel, des Claudine, des
Julien ont signé. Il n'y a pas eu de... Il n'y a personne... Il n'y a pas eu...
Mélanie... Ça n'arrête pas d'entrer, là. Bien, moi, je vous l'envoie. En ce
moment, c'est 10 404, mais ça, c'est celle qui est partie le
31 janvier, en fait, vendredi, et là vous en avez d'autres, là, celles qui
étaient au préalable... Donc, je vais le déposer.
Et la troisième chose à laquelle je fais
maintenant référence, à laquelle je ne faisais pas référence, mais évidemment
il faut aussi consulter votre propre page Facebook pour entendre et pour lire
tout le grand bien que les enseignants pensent de votre réforme qui vise à les
valoriser.
La
Présidente (Mme Thériault) : Questions, commentaires? M. le ministre,
est-ce que ça va ou vous voulez ajouter...
M. Roberge : Bien, il n'y a pas de
problème. J'aimerais bien qu'elle nous dise le texte, là, de cette lettre-là,
puis... pour en débattre ici, dans l'article, mais pour savoir à quoi elle fait
référence, parce qu'elle le mentionne fréquemment pendant nos débats, tout
simplement.
La
Présidente (Mme Thériault) : Donc, on va attendre demain l'information
complémentaire, Mme la députée, merci. J'ai Mme la députée de
Sherbrooke qui veut faire une intervention.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Dans le même esprit de ce qu'on vient de faire, si le ministre a
besoin de support visuel, j'ai ici un cahier préparé par la FAE, Le ministre
Roberge ne parle pas au nom des profs. Il y a des photos de milliers
d'enseignants qui se sont mobilisés. Donc, je vais le déposer également.
La
Présidente (Mme Thériault) : Mme la députée de Sherbrooke, vous avez
raison, mais, lorsque vous parlez du ministre, vous devez parler du
ministre de l'Éducation. Vous ne l'appelez pas par son nom même si c'est écrit
sur un document.
Mme Labrie : Oui, pardon.
La
Présidente (Mme Thériault) : Vous ne pouvez pas faire indirectement ce
que notre règlement vous interdit de faire.
Mme Labrie : Donc, je vais déposer
ce document-là, en guise de support visuel, afin que le ministre puisse
consulter l'ampleur de la mobilisation partout au Québec de la part des
enseignants.
Document déposé
La Présidente (Mme Thériault) :
Parfait, un dépôt de document qui sera enregistré. Est-ce que j'ai d'autres interventions concernant l'amendement du ministre
qui a été déposé à l'article 35.1,
et à l'article 35.1, par conséquent? Je n'ai pas
d'autre intervention sur le 35.1, sur l'amendement? Ça va? Donc, est-ce que je
peux mettre aux voix l'amendement à l'article 35.1?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Thériault) : Adopté sur division. Est-ce que l'article 35.1, tel
qu'amendé... Non, on revient sur la discussion de l'article maintenant,
désolée. Donc, on est à l'article 35.1 pour les discussions.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Thériault) : Non,
c'est l'amendement qui crée l'article. Donc, on l'adopte une fois? Parfait,
c'est beau. Donc, on peut passer au suivant. Donc, on est rendus à l'article 250.1,
et, à 250.1, il y a aussi...
Mme
Charbonneau : Je
m'excuse, Mme la Présidente. Je ne voulais pas vous interpeler, mais moi, j'ai
les amendements déposés ce matin puis j'ai un 35.2. Mais là on m'apprend qu'il
y a une autre liste qui a été faite pour suivre d'une autre façon. Ça devient vraiment
très mélangeant, mais je n'ai pas l'autre liste. Elle a été déposée quand moi,
je n'étais pas là.
La Présidente (Mme Thériault) : Moi,
ce que j'ai ici, c'est ça, c'est le petit bout que vous avez manqué, où on a
dit... on faisait le 4.2, le 133, le 35.1, le 250.1. Ce sont tous des articles
qui touchent la formation continue obligatoire, et il y a des amendements.
Donc, on a fait le 4.2 avec l'amendement, le 133, l'amendement qui l'abrogeait,
le 35.1 avec l'amendement qui le créait, et on est rendus au 250.1 avec un amendement.
Donc, on va vous donner une copie de l'article en question. Je comprends que
c'est distribué. Donc, au lieu de suspendre, je pense qu'on peut continuer. M.
le ministre, si vous voulez nous lire l'article 250.1 avec votre amendement.
Une voix : On n'a pas gardé de
copie.
La Présidente (Mme Thériault) : Ah!
vous n'avez pas gardé de copie?
M. Roberge : Il arrive, là, dans une
seconde.
La Présidente (Mme Thériault) : Bon,
les copies arrivent.
M. Roberge : C'est bon, je suis
prêt, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) :
Allez-y, la parole est à vous, M. le ministre.
M. Roberge : Voilà. Donc, article 250.1.
Insérer, après l'article 250 du projet de loi, l'article suivant :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 54.11,
de ce qui suit...
• (19 h 50) •
Mme
Charbonneau : ...j'aimerais
ça vous entendre.
M. Roberge : Bien sûr.
La Présidente (Mme Thériault) : Oui,
Mme la députée a raison. Je vais vous demander juste de baisser le ton un petit
peu, s'il vous plaît.
Mme
Charbonneau : ...plus
vite dans le milieu.
La Présidente (Mme Thériault) : Oui,
Mme la députée a parfaitement raison. Allez-y, M. le ministre. De toute façon,
la lecture que vous nous faites est fort enrichissante. C'est intéressant
lorsque les collègues écoutent. Allez-y.
M. Roberge : Je vous remercie, Mme
la Présidente. Donc, j'étais rendu là :
«Section V.1.
«Enseignant à l'éducation préscolaire, à
l'enseignement primaire ou à l'enseignement secondaire.
«54.12.
L'enseignant doit suivre au moins 30 heures d'activités de formation
continue par période de deux années scolaires débutant le 1er juillet de
chaque année impaire. Il choisit les activités de formation continue qui
répondent le mieux à ses besoins en lien avec le développement de ses
compétences.
«On entend par "activité de formation
continue", la participation à une activité structurée, notamment un cours,
un séminaire, un colloque ou une conférence, organisée par le ministre, par un
établissement d'enseignement universitaire, par un centre de services scolaire,
par un établissement d'enseignement régi par la présente loi, par un autre
organisme ou par un pair.
«La lecture d'ouvrages spécialisés est également
reconnue comme une activité de formation continue. Est aussi visée toute
participation à titre de formateur à une telle activité.
«L'établissement s'assure que l'enseignant
remplisse son obligation de formation continue.»
Donc, il s'agit de prévoir, pour l'enseignant
qui oeuvre au privé, l'équivalent de ce qui est prévu au public en matière de
formation continue. Donc, c'est un article miroir à l'article 4.2 que nous
avons adopté précédemment aujourd'hui.
La
Présidente (Mme Thériault) : Questions, commentaires concernant
l'article 4... 251.1, pardon? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Bien, moi, comme je l'ai déjà mentionné, ce n'est pas le bon forum, je ne peux
pas cautionner cela. M. le ministre, vous avez en ce moment plein de pouvoirs.
C'est votre projet de loi. Votre 30 heures, on ne sait toujours pas d'où
est-ce qu'il sort... de formation continue sur deux ans. On n'a pas plus
d'information c'est quoi, une activité structurée. On n'a toujours pas une
information par rapport aux lectures. Bref, ce n'est pas le bon forum.
La Présidente (Mme
Thériault) : Questions, commentaires concernant l'article 250.1?
Je n'ai pas d'autres interventions? Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Non? Je regarde les porte-parole de l'autre côté. Non, il n'y en a pas?
Parfait. Donc, est-ce que l'article 250.1 est adopté?
Mme Rizqy :
Je demanderais, par contre, un appel... un vote par appel nominal, s'il vous
plaît.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Un vote par appel nominal? M. le secrétaire, pour un vote par appel
nominal.
Le Secrétaire :
Oui. M. Roberge (Chambly)?
M. Roberge :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M.
Chassin : Pour.
Le Secrétaire :
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Pour.
Le Secrétaire :
M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Guillemette (Roberval)?
Mme
Guillemette : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Contre.
Le Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon :
Contre.
Le
Secrétaire : Et Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel)?
La
Présidente (Mme Thériault) :
Abstention. Donc, c'est adopté. Je vais suggérer une légère pause pour savoir,
dans l'organisation de nos travaux, dans quel bloc on va.
Donc, je vais prendre
une suspension de quelques instants pour le bon déroulement des travaux.
(Suspension de la séance à
19 h 54)
(Reprise à 20 h 09)
La
Présidente (Mme Thériault) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous allons poursuivre nos travaux. Donc,
pour le bon fonctionnement de l'étude du projet de loi n° 40,
suite à vos discussions qu'il y a eu entre les différents porte-parole des
oppositions et la partie ministérielle, nous allons procéder à l'article 93,
qui est la mission du CSS. C'est ce que j'ai compris, M. le ministre?
M. Roberge :
Oui. J'ai juste peur que des photocopies aient été faites seulement recto.
Est-ce que vous avez seulement recto?
La Présidente (Mme
Thériault) : Oui.
M. Roberge :
Oui? Je suis désolé.
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Thériault) : Bon, vous l'avez retrouvé?
M. Roberge :
Il y a toujours une première de classe quelque part, là, qui dit : Moi, je
le sais.
La Présidente (Mme
Thériault) : Donc, on comprend qu'on va passer à l'article 93,
qui était dans un bloc de thèmes qui parlaient du centre de services scolaire,
puis, par la suite, il y aura une entente pour voir dans quel autre bloc on va
aller. Donc, vous pouvez...
Une voix :
...
• (20 h 10) •
La Présidente (Mme
Thériault) : Oui, j'imagine, les collègues, les députés porte-parole
des oppositions, ça ne vous dérange pas si le ministre commence la lecture,
puisque vous avez tout le recto, qu'il ne vous manque que le verso? Donc, M. le
ministre, vous avez le consentement pour procéder à la lecture de l'article 93,
et on comprend que les documents vont se distribuer le temps que vous faites la
lecture. Allez-y, la parole est à vous.
M. Roberge :
Merci bien, Mme la Présidente. Donc, il s'agit d'un amendement à l'article 93
qui avait été précédemment distribué aux collègues. On le recherche. On le
retrouve tranquillement. Donc, article 93 :
Modifier l'article 207.1
de la Loi sur l'instruction publique, proposé par l'article 93 du projet
de loi :
1° par l'insertion,
dans le premier alinéa et après «réussite», de «éducative»;
2° par l'insertion,
dans le deuxième alinéa et après «efficiente», de «, équitable»;
Par l'insertion, après le deuxième alinéa, du
suivant :
«Le centre de services scolaire veille également à la
promotion et à la valorisation de l'éducation publique sur son territoire, en collaboration
avec les établissements d'enseignement et le comité de parents, de même qu'il
contribue, dans la mesure prévue par la loi, au développement social, économique
et culturel de sa région.»
Si vous permettez, je le lirais au complet, parce que, bon,
des fois, quand on ajoute un mot au milieu d'une phrase, c'est un peu dur de se
figurer de quoi a l'air le texte ensuite de manière intelligible. Donc,
l'article 93 tel qu'il se lirait :
«207.1. Le centre de services scolaire a pour mission
d'établir des établissements d'enseignement sur son territoire, de les soutenir
et de les accompagner en leur rendant accessibles les biens et services et en
leur offrant les conditions optimales leur permettant de dispenser aux élèves
des services éducatifs de qualité et de veiller à leur réussite éducative, en
vue de l'atteinte d'un plus haut niveau d'instruction, de socialisation et de qualification
de la population.
«À cette fin, en respectant le principe de subsidiarité, il
organise les services éducatifs offerts dans ses établissements et s'assure
[que] la gestion efficace, efficiente, équitable et écoresponsable des
ressources humaines, matérielles et financières dont il dispose.
«Le centre de services scolaire veille également à la
promotion et à la valorisation de l'éducation publique sur son territoire, en
collaboration avec les établissements d'enseignement et le comité de parents,
de même qu'il contribue, dans la mesure prévue par la loi, au développement
social, économique et culturel de la région.
«Aux fins du deuxième alinéa, on entend par
"principe de subsidiarité" le principe selon lequel les pouvoirs et
les responsabilités doivent être délégués au niveau approprié d'autorité en
recherchant une répartition adéquate des lieux de décision et en ayant le souci
de les rapprocher le plus possible des élèves.»
Donc,
juste préciser ce qu'il y a, le sens de l'amendement et de l'article lui-même.
D'abord, l'article 93, tel qu'il était dans
le projet de loi dès le départ, amenait la notion importante d'une définition
qui a du sens de principe de subsidiarité. Dans sa version adoptée lors
de la dernière législature, on incluait pour la première fois dans la loi le principe de subsidiarité, en lui donnant une
définition qui était pour le moins floue, tandis qu'ici on y va avec un
principe de subsidiarité puis en le définissant dans la loi d'une façon
qui est davantage reconnue dans les dictionnaires et à l'international,
c'est-à-dire le plus près possible de l'utilisateur. Dans le cas qu'on parle
ici, ce sont les élèves.
Les amendements qui sont déposés par la suite
répondent à des interrogations, des questions qui ont été formulées lors des
auditions particulières. On parlait au départ de réussite. La notion de
préciser que c'est «réussite éducative» nous a été suggérée par le Conseil
supérieur de l'éducation. La notion de gestion équitable, le terme «équitable»,
de préciser ça, ça nous a été suggéré par la FSE, mais aussi par l'Association
des directions générales des commissions scolaires. De préciser, dans l'article
93, la notion de valorisation de l'éducation, que le centre de services
scolaire a pour mission notamment de valoriser l'éducation... L'Association
québécoise des cadres scolaires, la Fédération des comités de parents et
l'association des directions générales nous ont proposé toutes trois d'inclure
le terme de «valorisation».
Donc, je pense que les amendements viennent répondre
à des interrogations et des demandes qui ont été formulées lors des auditions.
Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci, M. le ministre, pour vos explications. Questions, commentaires du côté
de l'opposition? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je n'ai pas demandé la
parole.
La Présidente (Mme Thériault) : Non?
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Labrie : J'ai deux questions. La première, c'est que, dans le texte
actuel de l'article 207.1, il est question que la commission
scolaire... ça dit qu'elle doit s'assurer de la qualité des services éducatifs.
Dans l'article 207.1 tel qu'amendé, il n'est pas question de s'assurer de
la qualité. Il est seulement question d'offrir des conditions optimales qui
leur permettent d'offrir des services éducatifs de qualité. Donc, qui est
imputable finalement de s'assurer de la qualité? Est-ce que c'est le ministre?
Ça, c'est ma première question.
La deuxième,
c'est pourquoi... Dans l'article 207.1 tel qu'on peut le lire actuellement
dans la Loi sur l'instruction
publique, à la fin, le dernier
alinéa, on dit : «...en ayant le souci de les rapprocher le plus possible
des élèves, des autres personnes ou
des communautés concernés.» Pourquoi on retire la mention «des autres personnes
ou des communautés concernés» pour ne garder qu'«élèves»?
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Oui, bien, première
question, sur la notion qu'on retrouve en ce moment dans la Loi sur
l'instruction publique, juste être sûr... Excusez-moi, on dit que veiller à
la... s'assurer de la qualité des services, c'est bien ça, la question de ma
collègue? Le centre de services scolaire a pour mission d'établir les
établissements. Donc, la répartition des élèves, on en a parlé précédemment
dans d'autres articles. Évidemment, c'est le centre de services aussi qui fait
l'analyse démographique de son territoire, qui dit : Ah! bien, j'aurais
besoin d'agrandir telle école, j'aurais besoin de construire une nouvelle école.
Donc, on est là.
Ensuite : «...de les soutenir et de les
accompagner [pour rendre] accessibles les biens et services [pour offrir
toutes] les conditions optimales leur permettant de dispenser aux élèves des
services éducatifs de qualité...» Donc, ce sont les écoles qui dispensent
directement les services. Les centres de services sont là pour aider les
écoles, pour répartir les ressources, mais, à la fin, ça se trouve à être
l'école qui, directement... rend des services directs aux élèves. Bien sûr, en
ce moment, les commissions scolaires facilitent le tout, mais on le précise.
Dans le centre de services, c'est un peu ça, on aide les écoles à donner des
services directs aux élèves.
Sur la
question de la définition de subsidiarité, qui est apparue, là, en 2016,
dans la Loi sur l'instruction
publique, la dernière fois qu'elle a
été ouverte, donc, quand je lis la loi actuelle, on dit : «Aux fins du
deuxième alinéa, on entend par "principe de subsidiarité" le
principe selon lequel les pouvoirs et les responsabilités doivent être délégués
au niveau approprié d'autorité en recherchant une répartition adéquate des
lieux de décision et en ayant le souci de les rapprocher le plus possible des
élèves...» Après ça, on dit : «...des autres personnes ou des communautés
concernés.»
Dans le fond,
on définit «subsidiarité» comme étant autre chose que de la subsidiarité. Le
principe de subsidiarité, c'est de
rapprocher le plus possible, évidemment, on ne peut pas le faire tout le temps, la prise de décision du
bénéficiaire ou de l'utilisateur. Mais, quand on regarde la loi
actuelle, on dit : Bien, il faut que tu te rapproches le plus possible de
l'élève ou des autres personnes. C'est large, ça. Ça fait que tu peux te
rapprocher vraiment, vraiment proche des élèves ou des autres personnes que les
élèves, les maires, les commissaires ou des communautés, de se rapprocher le
plus possible, mais d'un grand ensemble qu'on appelle la communauté.
Ça
fait que, là, ça, ce n'est pas une subsidiarité si tu te rapproches le plus
possible d'une gouvernance, disons, régionale
ou d'une communauté. Ce n'est pas mauvais de servir des communautés, là. À la
fin, on sert la communauté en servant chaque
personne, évidemment, mais c'est une définition qui est un petit peu
antinomique, qu'on avait, là, dans la loi actuelle.
Ça
fait que, là, on arrive avec une définition qui veut plus dire qu'est-ce que ça
veut dire, la subsidiarité, quand on dit maintenant : «...on entend
par "principe de subsidiarité" le principe selon lequel les pouvoirs
et responsabilités doivent être délégués au niveau approprié d'autorité en
recherchant une répartition adéquate des lieux de décision et en ayant le souci
de les rapprocher le plus possible des élèves.»
Si on nomme les
élèves des communautés élargies, bien là, finalement, ce n'est plus ça. Donc,
c'est ce qu'on a voulu corriger, et ces éléments-là ont parlé... Ça a résonné,
je me souviens, notamment auprès de certains groupes. Je sais que le Conseil
supérieur de l'éducation ont dit que c'était une bonne idée. L'Institut du
Nouveau Monde, il dit : Oui, là, on comprend pourquoi on veut
décentraliser davantage la prise de décision, quand on peut le faire, parce
qu'évidemment la répartition des ressources régionales ne peut pas se faire
localement. On se comprend, mais, le plus
souvent possible, quand on peut prendre la décision plus proche, on la prend
plus proche. Donc, la Fédération des comités de parents a vu là-dedans
quelque chose d'intéressant, de même que l'Institut du Nouveau Monde, de même
que les directions d'école, qui ont dit : O.K., là, on vient... on n'écrit
pas «subsidiarité» pour, après ça, dire qu'on ne l'appliquera pas. Là, on vient
l'appliquer vraiment.
• (20 h 20) •
La Présidente (Mme
Thériault) : ...continuer? Oui, allez-y. Après ça, j'aurai la députée
de Saint-Laurent puis la députée de Mille-Îles.
Mme Labrie :
D'abord, sur ma première question, je comprends de la réponse du ministre que
c'est l'école, finalement, qui est imputable de s'assurer de la qualité des
services. Est-ce que ce sera la direction, le conseil d'établissement? Qui va
être imputable quand il va se passer quelque chose, là, parce que ça se peut
produire occasionnellement, qui va être imputable de ça? On a vu, dans les
derniers mois, que, quand il y avait des mauvaises décisions qui étaient prises
et que les services n'étaient pas de qualité, le ministre imputer la
responsabilité à la commission scolaire. C'était ça qui était prévu dans la
loi. C'était la commission scolaire qui était responsable de ça. Je voulais
savoir, s'il se produit encore des situations comme celles-là, qui va être
imputable.
Et, par rapport à la
notion de communautés concernées, je comprends que, principalement, une
commission scolaire offre des services...
c'est-à-dire qu'un centre de services scolaire offrirait des services qui,
ultimement, s'adressent à l'élève, mais, en même temps, c'est une... Les
écoles sont des établissements qui sont importants dans les communautés, et les
décisions qui sont prises touchant les écoles touchent aussi les communautés.
Donc, peut-être que la notion des autres personnes est trop floue et mérite
d'être rayée, mais, à mon sens, la notion de communautés concernées devrait
être maintenue, parce qu'on a très bien en tête, là, des exemples de décisions
qui sont prises, par exemple, de fermer une école, alors que ça peut causer un
préjudice grave à une communauté. Donc, je voudrais que le ministre me dise
s'il a de l'ouverture à conserver la notion de communautés concernées.
La Présidente (Mme
Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, il y a plus qu'une question. Je vais les prendre une à la fois. Au pire,
vous me reviendrez avec la deuxième si je me
perds en répondant à la première et je fais... le tour de la deuxième. Ce n'est
pas volontaire.
Déjà, l'imputabilité
est répartie à plusieurs niveaux. Dans la loi actuelle, là, dans la LIP
actuelle, si on va à l'article 96.12 de la Loi sur l'instruction publique, on
dit : «Sous l'autorité du directeur général de la commission scolaire, le
directeur de l'école s'assure de la qualité des services éducatifs dispensés à
l'école.»
Donc,
il y a une espèce d'imputabilité ici, quand on dit : Bien, c'est le
directeur qui s'en assure, mais il est sous l'autorité du directeur
général de la commission scolaire. Et l'article 96.12 demeure. Donc, plutôt que
«commission scolaire», ce sera écrit «centre de services scolaire», mais il y a
déjà une certaine imputabilité de la direction d'école et de la direction
générale dans la loi actuelle.
À
d'autres moments, on parle de la direction du centre quand on parle d'un centre
de services. Et, à 459 — je ne veux pas me tromper — de la loi actuelle, on dit...
459 de la LIP actuelle, on n'invente rien, là : «Le ministre veille à la
qualité des services éducatifs dispensés par les commissions scolaires.»
Donc, déjà, on
s'entend qu'il y a déjà une triple imputabilité, là, la direction d'école, la
direction générale de la commission scolaire et le ministre, et ce n'est pas
changé par le projet de loi n° 40 ici. Donc, ce n'est
pas tellement ça qui est changé ici.
Mais là, un peu comme
je m'y attendais, en répondant puis en me concentrant sur votre première
question, j'ai perdu votre deuxième. Désolé.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Bon, je vais ravoir des questions avant de répéter celle-là, parce que, là,
vous m'amenez au 96.12. Là, il y a beaucoup d'articles dans ce projet de loi
là. Il y a aussi beaucoup de nouveaux amendements. Est-ce que c'est possible
pour le ministre de me dire si 96.12 de la Loi sur l'instruction publique va
être modifié? Est-ce qu'après le projet de loi le directeur d'école est
toujours sous l'autorité du directeur général du centre de services ou pas?
Est-ce qu'il y a un amendement pour modifier ça ou pas? Puis je reviens à la
deuxième question ou non?
M. Roberge :
Ça fait déjà un certain temps qu'on travaille ici juste... puis ça va me
permettre de donner des meilleures réponses,
faire le tour de la question. Donc, non, le 96.12 risque d'être amendé pour
changer les mots «commission
scolaire» par «centre de services», mais, dans son essence, il n'est pas
modifié par le projet de loi n° 40. Il n'est pas modifié par un amendement
qui viendrait changer, là, ses rôles et responsabilités, là. Donc, je pense que
je réponds clairement à votre question. Ça ne vient pas changer...
Mme
Labrie : Bien, c'est-à-dire que ça me surprend, dans l'esprit du projet de loi puis des
intentions du ministre, de savoir que la direction d'école va rester sous
l'autorité finalement du directeur
général. Ça, c'est une surprise, pour
moi, de constater que ce ne sera pas modifié.
Bon, sinon,
on peut passer à l'autre question que j'avais, là, sur la notion de
communautés, là. Je voulais savoir si le ministre avait de l'ouverture à
garder la notion de communautés concernées pour la subsidiarité. Je comprends
qu'on peut rayer la question des autres personnes. On ne sait pas trop c'est
qui, là. Mais, les communautés concernées, je lui ai donné un exemple de cas, par
exemple, d'une décision de fermeture d'école. Ça ne concerne pas juste les
élèves qui la fréquentent, mais ça concerne également toute la communauté.
M. Roberge : Quand on dit qu'on
essaie le plus possible, quand on peut le faire, quand c'est pertinent... de
laisser la décision être prise le plus près possible de l'élève, ça n'exclut
pas qu'une décision puisse être prise aussi haut qu'en commission parlementaire,
ici, ou au ministère. Toute décision n'est pas prise par le prof, parce que
c'est lui qui est le plus près de l'élève, évidemment, là, c'est lui qui s'en
occupe tout de suite. Il arrive que des décisions ne seront pas prises par l'enseignant,
mais par la direction, ou par le conseil d'établissement, ou par le comité de
répartition des ressources qui est au centre de services, et donc par la
communauté ou par le C.A. du centre de services sur lequel siègent des membres
de la communauté.
Donc, ça arrive que c'est la communauté, mais on
essaie... Le principe de subsidiarité, c'est quand on peut... Puis, quand ce
n'est pas antinomique, évidemment, on essaie que la décision soit prise le plus
près possible... mais ça n'exclut pas que ça peut être pris à un niveau
supérieur, mais on essaie que ça soit le plus près. Quand on parle, supposons,
d'ouvrir une nouvelle école, bien, c'est certain que ça ne peut pas être pris par
les enseignants — je
veux dire, les enseignants ne sont pas là, l'école n'est pas construite
encore — ni
par la direction, bien, évidemment, pas. C'est sûr que c'est une décision qui
sera prise à l'échelle régionale, par le centre de services. Donc, ça sera pris
par la communauté par défaut. C'est ça, le principe.
La
Présidente (Mme Thériault) : Parfait. J'ai Mme la députée de
Saint-Laurent. Après ça, j'aurais la députée de Mille-Îles.
Mme Rizqy : J'aurais un amendement à
proposer.
La Présidente (Mme Thériault) : Vous
voulez proposer un amendement?
Mme Rizqy : On va suspendre
rapidement, puis je vais vous déposer un amendement.
La
Présidente (Mme Thériault) : Parfait. Donc, on va suspendre quelques
instants, le temps que l'amendement soit rédigé et qu'on puisse le
distribuer aux collègues députés.
(Suspension de la séance à 20 h 28)
(Reprise à 20 h 45)
La Présidente (Mme Thériault) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous allons poursuivre nos travaux.
Mme la
députée de Saint-Laurent, vous avez un sous-amendement à l'amendement du
ministre que vous voulez déposer. Pour l'information des gens, le
sous-amendement a été distribué à tous les parlementaires. Donc, je vais vous
demander de nous lire votre sous-amendement, de l'insérer au bon endroit pour
qu'on puisse le comprendre en relisant le texte, puis, après ça, vous irez à
l'argumentaire. La parole est à vous, Mme la députée.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Modifier l'amendement proposé à l'article 93 du projet de loi
par l'insertion, dans le deuxième paragraphe, des mots «de leur qualité ainsi
que» après les mots «et s'assure».
Je vais le lire pour une meilleure
compréhension, 207.1, deuxième paragraphe : «À cette fin, en respectant le
principe de subsidiarité, il organise les services éducatifs offerts dans ses
établissements et s'assure de leur qualité ainsi que de la gestion efficace,
efficiente, équitable et écoresponsable des ressources humaines, matérielles et
financières dont il dispose.»
Précédemment, il y avait eu un échange entre ma collègue
la députée de Sherbrooke, ainsi que le ministre, à la question : Qui
demeure maintenant imputable?, car, lorsqu'on lit l'article 207.1, actuellement,
dans la Loi sur l'instruction publique, on voit clairement que la commission
scolaire a non seulement une mission d'organiser les services éducatifs, mais
elle doit aussi s'assurer de leur qualité. Et là, maintenant... Tantôt, le ministre
a dit que c'est un peu tout le monde qui est responsable de la qualité. C'est
juste que moi, j'ai pour dire que, quand tout le monde est responsable,
personne n'est imputable. Alors, c'est pour ça qu'ici on va s'assurer qu'il y a
quelqu'un qui va être imputable de la qualité des services.
La
Présidente (Mme Thériault) : Merci. M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, écoutez, je n'ai pas vraiment de problème à ce qu'on mette ça là.
Simplement, je ne suis pas d'accord que c'est parce que c'est écrit à une place
que la direction est responsable... La direction générale est responsable puis
le ministre a une responsabilité, mais c'est des responsabilités qui sont
différentes. C'est déjà, en ce moment, dans la loi. C'est ce que j'ai répondu à
la collègue. Ça va rester. Ce qu'on a dit tout à l'heure, ça va rester. Ce
n'est pas parce qu'on met ici l'amendement de ma collègue que les autres
articles, qui précisent que les directions sont responsables de la qualité...
qui sont offerts, ça va disparaître.
Aussi, juste en
complément d'information, dans la LIP actuelle, 176.1, on parle, là, des
membres du conseil des commissaires, mais ça sera changé ultérieurement par les
membres du C.A. Plus loin, on dit : «...ont notamment pour rôle...» Puis,
le deuxième alinéa, ça dit de veiller à la pertinence et à la qualité des
services éducatifs. Donc, de toute façon, ça reste ailleurs. Ceci dit, je ne
m'opposerai pas, parce que c'est écrit ailleurs, de dire : Bien, il ne
faut surtout pas que ça soit écrit là. Ce n'est pas un problème. Puis, de la
façon, là, que ça s'en vient aussi, ça ne vient pas contrecarrer quelque chose.
Cependant, il y
aurait juste un petit enjeu de rédaction, parce que, de la manière que c'est
écrit, quand vous dites... Quand ma collègue
dit... Dans le deuxième paragraphe, on se trouve à être dans le deuxième alinéa de l'article 93
et non pas dans le deuxième paragraphe
de l'article 207.1. Ma collègue parle du deuxième paragraphe
de l'article 207.1 quand je l'écoute lire la
chose. Et, quand je lis son amendement, elle modifie le deuxième paragraphe de l'article 93
du p.l. n° 40. Donc, ça ne va
pas à la bonne place. Donc, on pourrait juste vous aider à le reformuler pour
que ça fasse ce que vous voulez.
Mme Rizqy :
Bien, l'article 93 du p.l. n° 40 modifie le 207.1. Bien, moi, si on
s'entend, puis que vous me dites que vous avez un meilleur amendement, qu'on
arrive à la même piste d'atterrissage, c'est bien correct.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Je comprends que le ministre dit que c'était correct. C'est juste de la
manière dont il est écrit dans l'amendement... pour l'introduire au bon
endroit. Donc, je comprends que le ministre n'a pas d'objection à accepter l'amendement.
C'est juste de la manière que c'est phrasé ici : Modifier l'amendement
proposé à l'article 93... Mais on comprend tous que l'amendement qui a été
posé par la députée de Saint-Laurent s'en va directement dans le texte comme
vous l'avez lu, là : «À cette fin, [et] en respectant le principe de
subsidiarité, il organise les services éducatifs offerts dans [les]
établissements et s'assure...» Vous insérez «de leur qualité ainsi que», et on
continue sur l'amendement du ministre : «...de la gestion efficace,
efficiente et équitable...» Donc, c'est ce que j'entends. Est-ce qu'on doit
changer ça ici ou si on va le mettre au bon endroit?
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Thériault) : O.K. Donc, il faudrait juste le réécrire correctement
pour bien le phraser au bon endroit. Donc, est-ce que je comprends que vous
allez retirer votre sous-amendement, et on va le réécrire correctement? C'est
ça? Je comprends...
Mme Rizqy :
C'est ça?
M. Roberge :
Est-ce que vous êtes d'accord?
Mme Rizqy :
Oui, c'est correct.
La Présidente (Mme
Thériault) : Oui? Si vous êtes d'accord, pas de problème.
M. Roberge :
Ça ne sera pas long.
Mme Rizqy :
Parfait, merci.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Donc, à ce moment-là, ça ne sera pas long, on va suspendre quelques
instants, le temps de le réécrire comme il faut.
(Suspension de la séance à
20 h 50)
(Reprise à 20 h 54)
La Présidente (Mme
Thériault) : Donc, nous allons poursuivre nos travaux.
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Thériault) : À l'ordre, s'il vous plaît! Merci. Nous allons poursuivre
les travaux. Donc, Mme la députée de Saint-Laurent, vous avez... Je comprends que vous retirez votre sous-amendement, et qu'on a un nouveau sous-amendement qui
est en accord avec les discussions qu'on a eues. Je vais vous laisser le lire, s'il
vous plaît.
Mme Rizqy : Remplacer le paragraphe 2°
de l'amendement proposé par le suivant :
Deuxième paragraphe : par le remplacement,
dans le deuxième alinéa...
La Présidente (Mme Thériault) : ...
Mme
Rizqy : Bien, ça, Mme la Présidente... Bien, c'est marqué «deuxième». Si vous permettez, je vais terminer :
2° par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «et s'assure de la gestion efficace,
efficiente et écoresponsable» par «et s'assure de leur qualité ainsi que
de la gestion efficace, efficiente, équitable et écoresponsable».
La Présidente (Mme Thériault) : Parfait.
Merci beaucoup, Mme la députée de Saint-Laurent. Donc, est-ce que j'ai d'autres
commentaires sur le sous-amendement? M. le ministre.
M.
Roberge : Je veux dire que
c'est particulièrement bien formulé et remercier les équipes pour leur collaboration.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Donc, vous remerciez les gens chez vous pour la collaboration? Parfait.
Donc, est-ce que je peux mettre aux voix le sous-amendement de la députée de Saint-Laurent?
Est-ce que le sous-amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Thériault) : Adopté. Donc, nous revenons à l'amendement du ministre. Est-ce que j'ai des interventions? Oui, j'ai Mme la députée de Mille-Îles qui avait une intervention. Mme la députée, la parole est à vous.
Mme
Charbonneau :
Merci. En lisant l'amendement et en entendant les explications, je me suis
arrêtée sur deux choses différentes. La
première, c'est sur le mot en gras dans le deuxième paragraphe, qui dit «équitable». J'aimerais avoir... Dans le principe même,
là... «À cette fin, en respectant le principe de subsidiarité, il organise les
services éducatifs offerts [à] ses
établissements et s'assure [...] de la gestion efficace, efficiente, équitable
[...] écoresponsable des ressources
humaines, matérielles [...] financières dont il dispose.» Je veux avoir la
vision du ministre sur le mot «équitable».
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Bien, je pense que,
quand on parle de répartition des ressources, répartition des services,
l'équité, c'est autre chose que l'égalité. Donc, on peut donner plus de
services dans une région qu'on identifiait ayant le plus grand besoin, ou, dans
des écoles qui ont, supposons, des classes d'adaptation, des classes spéciales,
bien, une répartition équitable des ressources, ce n'est pas de donner la même
chose partout. Donc, je pense, c'est dans ce sens-là qu'on le prend.
Mme
Charbonneau :
Parfait, je voulais la définition. Maintenant, je vais aller, je vous dis, de
l'autre côté de la page, parce que c'est de l'autre côté de la page, premier paragraphe :
«Le centre de services scolaire veille également à la promotion et à la
valorisation de l'éducation publique sur son territoire, en collaboration avec
[les] établissements d'enseignement et le comité de parents, de même qu'il
contribue, dans la mesure prévue par la loi, au développement social,
économique et culturel de sa région.»
Je me suis arrêtée sur le paragraphe parce que,
pour moi, dans la réalité que j'ai eue dans mon implication scolaire, les mots
«promotion» et «valorisation» étaient assez particuliers. Je vous explique,
parce que j'aime bien vous faire une petite mise en scène. Ça vous donne un
aperçu de pourquoi je m'arrête là.
À chaque fois
qu'on a parlé de faire la promotion de l'école publique à travers des budgets
de l'école, parce qu'en premier mon expérience est dans une école, ou au
comité de parents, ou au conseil des commissaires, à chaque fois, les gens avaient
l'impression qu'ils prenaient l'argent qui allait aux élèves pour faire la
promotion de quelque chose. Il n'y avait jamais d'enveloppe dédiée, ni à la commission
scolaire, ni au comité de parents, ni à l'école elle-même... d'une enveloppe
dédiée pour dire : Moi, je vais faire la promotion de mon école, de mon
circuit.
Il y avait, une fois par année, puis, en ce
moment, je pense que les commissions scolaires le font un peu, le bilan de leur
performance, le service qu'ils rendent. Puis ça, c'est le conseil des
commissaires qui rend compte à sa population, mais il n'y avait jamais de
principe de promotion. De ce fait, est-ce que je dois comprendre que, dans la
vision qu'on a en ce moment, on va permettre aux écoles, ou aux comités de
parents, ou aux centres de services d'avoir une enveloppe dédiée pour la
promotion et la valorisation de l'école publique?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M.
Roberge : Bien, je pense
qu'ici il ne s'agit pas que le ministre, nécessairement, dans ses règles budgétaires, justement,
dédie ou protège... Je pense, vous maîtrisez bien ces nuances-là. Dans les
règles budgétaires, une enveloppe protégée ne peut être affectée à rien
d'autre. «Dédiée», bien, on l'oriente dans une direction...
Une
voix : ...
M. Roberge :
Oui, des fois, on dit «fermée». Peu importe, ce qu'on dit ici, c'est que les centres
de services ont une marge de manoeuvre pour affecter des ressources à une
enveloppe plutôt qu'à l'autre, puis ici on dit : Bien, ils doivent veiller — il y
a plein de façon de le faire, là — à la promotion et à la valorisation de
l'éducation publique. Donc, ça se peut qu'il
y ait des portes ouvertes. Ça se peut qu'il y ait, je ne sais pas, moi, les
bons coups de ce qui s'est passé dans la région, le succès qu'ont eu les
élèves du réseau public sur le territoire. Ça peut être aussi reconnaître
l'excellence de certains enseignants, de certains... Il y a plein de choses.
• (21 heures) •
Donc,
ici, on leur laisse la latitude pour savoir quels moyens ils prendront. On
dit : Oui, le centre de services peut faire la promotion et la
valorisation de l'éducation publique. Il me semble qu'on leur laisse la marge
de manoeuvre pour dire quels moyens ils prendront pour faire ça.
La Présidente (Mme
Thériault) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Je
comprends, mais je vous ramène mon exemple, parce que, là, ça ne sera plus un conseil
des commissaires. Ça va être des gens qui vont venir sur le conseil
d'administration. Il va y avoir des professionnels de l'enseignement. Il va y
avoir des parents. Vous l'avez bien dit, on va sûrement arriver à un moment
donné aux regroupements puis aux comités. Mais, comprenez-moi bien, là, quand quelqu'un
a à faire un choix entre vous dire puis faire une annonce que mon salon est
beau, je vais mettre du manger dans le frigidaire.
Donc,
habituellement, les conseils
d'établissement, les commissions scolaires, je vous dirais, même les comités de
parents, ne veulent pas investir dans la promotion. Vous avez raison, il y a
des portes ouvertes, mais, quelquefois, elles ne sont annoncées que par le
bouche à oreille, pas par mauvaise foi, mais parce qu'à chaque fois que je
prends de l'argent là je ne le mets pas ailleurs.
Ça
fait que je vous lève un drapeau jaune là-dessus, mais je n'ai pas fini. Je
vous dirais, j'aimerais vous entendre sur, pour vous, c'est quoi, un établissement
d'enseignement. Dans votre phrase, là, dans votre beau paragraphe, c'est
marqué : «...en collaboration avec les établissements d'enseignement.»
Faites juste me donner la définition, dans un lieu donné, mettons, Laval...
Une voix :
...
Mme
Charbonneau : Oui,
moi aussi. Il est 9 heures. Vous avez le droit d'être fatigué. Mais, ceci
dit, j'ai besoin de savoir c'est quoi, pour vous, un établissement d'enseignement.
M. Roberge :
C'est quoi, un établissement d'enseignement? C'est une école ou un centre de
formation.
Mme
Charbonneau :
Est-ce qu'une école privée, c'est un établissement d'enseignement?
M. Roberge :
Oui, mais ce n'est pas un établissement d'enseignement public.
Mme
Charbonneau :
Mais ce n'est pas marqué «public» ou «privé», là. C'est marqué : «...en
collaboration avec les établissements d'enseignement».
M. Roberge :
Bien oui, mais là on est...
Mme
Charbonneau : Pour moi, si le mot «privé» n'est pas écrit,
il n'est pas exclu, parce que des partenariats possibles avec les
écoles... les établissements d'enseignement...
Prenons en exemple
les autobus. Il y a des commissions scolaires, des centres de services, comme
vous les appelez, qui offrent des services aux écoles privées. Donc, il y a un
partage de responsabilités puis de services pour les établissements
d'enseignement, parce que c'est normal qu'on veuille partager un service donné,
parce que le transporteur, lui, il veut maximiser — c'est mal dit, mais il
est 9 heures — sa
run, parce que son autobus est sorti le matin, puis il veut faire quatre
chiffres le matin puis quatre chiffres l'après-midi.
Donc,
quand vous dites : «Le centre de services scolaire veille également à la
promotion et à la valorisation de l'école publique — j'entends — sur
son territoire», mais «en collaboration avec les établissements
d'enseignement», il n'y a pas de privé, public, rien, là. Vous n'identifiez pas
si c'est l'éducation supérieure ou l'éducation... Vous dites juste «un
établissement d'enseignement». Pour moi, il y a là une faille qu'on peut... On
peut jouer dans ce film-là, là, et une
interprétation par quelqu'un qui n'est pas légiste peut venir faire en sorte
qu'on brasse les cartes d'une mauvaise façon pour mettre la promotion de
l'école.
Ce
sera toujours un débat. Peut-être, il y a des régions où il n'y a pas d'école
privée, mais, chez nous, à Laval, l'école privée, elle a une place. Elle
va chercher, comme l'école publique, une clientèle. Il y a des écoles privées,
on fera le débat, puis on aura une discussion là-dessus, qui vont choisir,
d'une certaine façon... Il y en a d'autres qui ne choisissent pas, qui prennent
tous les élèves qui veulent bien s'inscrire, puis ils leur donnent des
services. Mais, si, dans un paragraphe, on n'écrit pas spécifiquement que
l'établissement d'enseignement se doit d'être tout aussi public que son centre de services, il y a quelque chose, pour moi
personnellement, qui vient contribuer à une déformation du paragraphe qui fait
qu'on peut avoir une lacune dans ce paragraphe-là.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M.
Roberge : Merci bien. J'ai de la misère à penser qu'à l'intérieur de
ce paragraphe, alors qu'on parle de nos centres de services scolaires, qui sont le réseau public, tout à coup,
au milieu du paragraphe, on penserait qu'on réfère à des établissements
d'enseignement privé. Quand, dans la loi, on veut viser les établissements d'enseignement
privé, on y réfère spécifiquement en disant : Selon la Loi sur l'enseignement
privé (chapitre E-9.1)... C'est arrivé plusieurs fois, des fois, depuis le
début de l'étude du projet de loi, qu'on veuille parler des écoles privées ou
des établissements privés, puis on précise : Les établissements visés par
la Loi sur l'enseignement privé (chapitre E-9)... C'est tout le temps
comme ça.
Là, ici, on parle du «centre de services
scolaire — donc,
c'est notre réseau public — veille
également à la promotion et à la valorisation de l'éducation publique sur son
territoire, en collaboration avec les établissements d'enseignement». J'ai un
peu de misère à penser que ça soit avec... en collaboration avec les
établissements privés qu'on fasse la promotion de l'école publique ici. En tout
cas, le comité de parents, on sait bien que c'est le comité de parents du
centre de services. Ce n'est pas écrit «du centre de services», mais on sait
bien que ce n'est pas le comité de parents du centre de services d'à côté.
Donc, je ne pense pas qu'on ait besoin de
préciser ici qu'on parle des établissements publics sur le territoire, parce
qu'on réfère ici à un territoire, à un centre de services, à des établissements.
À moins que je le comprenne mal, je pense, c'est assez clair.
La Présidente (Mme Thériault) :
Mme la députée.
Mme Charbonneau :
Je ne crois pas que vous entendiez mal. Je crois juste qu'on ne s'entend pas
sur le principe même, parce que l'interprétation d'un texte peut être faite par
des gens qui sont légistes, mais elle va être faite par un conseil
d'administration du centre de services. Et c'est là où moi, je lève toujours un
drapeau, parce qu'alentour de... Vos gens alentour de la table, il va y avoir
des parents, mais il va peut-être y avoir quelqu'un du cégep, il va peut-être y
avoir quelqu'un d'un complexe universitaire ou une aile de complexe
universitaire.
À Laval, on a une belle commission scolaire,
mais on a aussi un cégep extraordinaire qui s'appelle le cégep Montmorency. On a aussi un pavillon de
l'Université de Montréal. Et je souhaiterais, en bout de ligne, que, si on a
des... on invite des gens de la communauté à siéger sur un conseil
d'administration qui veut valoriser l'école publique... Je nous souhaite
d'avoir ces gens-là, parce que c'est eux qui, en bout de ligne, vont accueillir
les mêmes élèves. Mais, à partir du moment où...
Puis je vous
redonne mon exemple, M. le ministre. Laval, c'est une île, puis tous les
services sont sur cette île-là. Et,
de ce fait, tout se mélange et tout le monde se parle, là. Donc, si vous me
dites : Un établissement d'enseignement, pour moi, c'est un cégep,
une université, c'est les écoles, la formation professionnelle, la formation
technique, bien, c'est aussi, chez nous, le collège Laval, le collège Letendre,
l'école Perrault, mais c'est plus qu'une école publique.
Malgré que
vous me dites : C'est dans le paragraphe, Mme la députée, vous avez
compris que le mandat de votre conseil d'administration que vous allez
nommer, ça va être de mettre en application la promotion, et il va reprendre ce
paragraphe-là. Je fais juste vous dire qu'il y a, pour moi, une problématique
sur la définition, parce que ça peut venir jouer dans le film d'on fait-u aussi
la promotion d'une école de sport qui est au privé? Est-ce qu'on fait aussi la
promotion d'une cohorte très spécifique qui va aller en sciences dans une école
XYZ?
Je vous soumets la problématique parce que je
l'ai déjà entendue. J'ai déjà débattu sur l'argent qu'on devrait mettre dans la
promotion de l'école publique, parce que l'école privée peut faire sa propre
promotion. Elle n'a pas besoin de l'argent de l'école publique. Mais par
contre, pour faire la promotion de l'école publique, peut-être que ce n'est pas
bête de parler avec les écoles privées. Vous allez voir, bientôt, les écoles
privées vont commencer à vous parler de manque d'élèves. Il va y avoir un peu
plus de discussions sur la place publique entre la qualité de l'école privée
puis la qualité de l'école publique.
Et moi, je crois en l'école publique énormément,
et je pense que, si vous voulez poser un geste concret par rapport à cette
école-là, bien, il faut bien identifier les paragraphes qu'on va se donner.
Même si ce n'est pas dans le projet de l'école privée, je pense qu'il faut
établir que, si vous voulez que les gens soient responsables de la promotion et
de valorisation de l'éducation publique sur son territoire, bien, ça se doit
d'être en collaboration avec les écoles, les centres de formation
professionnelle et l'éducation des adultes. Ça vient cibler exactement les gens
qui sont rattachés au conseil d'administration d'un centre de services.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
• (21 h 10) •
M. Roberge : Oui, bien, je
comprends la préoccupation de ma collègue, là, qu'elle souhaite qu'ici on parle
des établissements du centre de services. Donc, le préscolaire, le primaire, le
secondaire, la FP, la FGA, je pense, c'est à ça qu'elle réfère. Je ne pense pas
que ça soit formulé d'une façon qui amène une mauvaise interprétation. J'ai de
la misère à penser qu'en lisant ça, sur un conseil d'administration, tout à
coup, on se mette à penser que, là, pour promouvoir notre école publique, il
faut s'associer avec l'école privée, puis que, là, c'est comme ça qu'on va
faire la promotion de l'école publique, parce qu'en lisant la loi, là, ce n'est
pas clair. Puis je ne vois pas comment ça serait... ça arriverait bien, bien, là, de dire : Ah
oui! On va aller convaincre l'école privée sur notre territoire
de faire la promotion de notre éducation publique parce que c'est comme
ça qu'on interprète la loi, nous autres.
Je pense que le danger est assez... Je ne pense
pas qu'il est existant. Je ne pense pas que la loi, de la manière qu'elle est
écrite en ce moment... Je comprends la préoccupation de la collègue, là, mais
je ne pense pas que la loi porte à interprétation puis je ne pense pas que, même
si quelqu'un la comprenait mal, mais les 14 autres autour de la table du C.A.
disent : Oui, on est d'accord avec cette interprétation-là. Puis, après
ça, ils iraient voir l'école privée : Vous devriez faire la promotion de
notre école publique, c'est comme ça qu'on comprend le projet de loi. Je n'ai
pas été convaincu. Peut-être que...
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Sans parler...
j'avais la même lecture. Je voyais comment ça pouvait être bénéfique, sauf que
je dirais que, lorsque le ministre dit qu'il comprend, il ne pense pas qu'on
aura cette lecture-là, est-ce qu'il aura une
ouverture pour remplacer «établissements d'enseignement» pour «écoles de
formation professionnelle et formation générale aux adultes»?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Donc, juste comprendre.
Ma collègue souhaiterait qu'on précise les écoles et les centres. Mais, même à
ça, tout à coup que c'est des centres privés...
Mme
Maccarone : FP, FGA, c'est
ça, un centre de formation comme ce qui loge actuellement sur le territoire d'une commission scolaire, sur
le territoire d'un centre de services, tout ce qu'il y a comme réseau pour l'éducation,
écoles, centres de formation, éducation pour les adultes. C'est clair puis
c'est uniquement public. Ça fait que, là, c'est clair. Il n'y aura pas de mal à
entendre des gens qui vont peut-être voir ça, que c'est lié avec privé. Quand
je vois «établissements d'enseignement», j'avoue que j'aurais eu la même
interprétation. Je comprends que ce ne serait peut-être pas mis en place de
cette façon-là, mais on est ici. Est-ce qu'on peut juste faire la précision?
M. Roberge : Écoutez, Mme la
Présidente, quand on se comprend, puis que ça ne fait pas mal, qu'on peut faire
des ajustements, puis tout le monde est d'accord, je n'ai pas le goût de me
battre contre ça, mais chat échaudé craint l'eau froide. Après ça, supposons
que je dis : Ah! on va changer deux, trois mots. Je propose, pour être
conciliant : On peut le reformuler, est-ce que vous permettez... Je le
retire, je le redépose. Après ça, je me fais dire que ça n'a pas de bon sens, que c'est un projet de loi improvisé :
Regardez, le premier ministre... le ministre lui-même redépose ses articles,
est-ce que ce n'est pas une preuve qu'il n'est donc pas prêt?, alors qu'au fond
on essaie juste de dire : Bien, moi, je pense, ce n'est pas nécessaire,
mais, si les collègues pensent qu'on pourrait l'ajuster, je veux bien, peut-être...
Au lieu
d'écrire «les établissements», si on écrivait «ces établissements», peut-être que ce serait... Moi, je ne pense même pas qu'il y en a, de défis
de compréhension, mais ça serait un geste pour dire : Bien, je comprends
votre préoccupation, peut-être. Mais, je vous le dis, ce n'est pas tentant
après de me faire dire : Ah! bien là, pour la 17e fois, regarde, il
reconnaît que son projet de loi, il est mal écrit, c'est tellement brouillon,
lui-même, il amende son projet de loi.
Mme Maccarone : Mme la Présidente,
il me ferait grandement plaisir de déposer l'amendement.
M. Roberge : Sincèrement, des fois,
ça reste, ça reste, ce genre de chose là, alors que je ne veux pas me battre
pour quelque chose comme ça quand, dans le fond, on pourrait le faire de
consentement.
Mme Maccarone : Mon but...
Mme
Charbonneau : ...pour
quelque chose comme ça. On se bat pour les écoles.
La
Présidente (Mme Thériault) : O.K. Je vais juste vous demander de
regarder de ce côté-ci. Ça allait bien. Il ne reste pas beaucoup de
temps. La députée de Westmount—Saint-Louis...
Là, je vois aussi que la députée de Mille-Îles a levé la main. J'ai la députée
de Joliette qui veut faire une intervention. Donc, on va y aller dans l'ordre.
Je comprends que le ministre a démontré une ouverture pour pouvoir dire «ces
établissements». C'est ce que j'ai compris. Donc, on va poursuivre dans la même
veine. Est-ce que vous acceptez la main tendue du ministre ou vous avez un
commentaire? Allez-y.
Mme
Charbonneau :
Bien oui, avec un... pas un... mais je veux juste lui dire que, quand on
travaille de cette façon-là, c'est vraiment parce qu'éventuellement on va se
parler des partenariats possibles avec les établissements scolaires ou les
établissements d'enseignement dans la circonscription, dans le village, dans la
ville. Alors, quand on essaie d'améliorer le projet de loi, on essaie de
l'améliorer. Si vous vous empêchez d'accepter une ouverture — là,
j'ai compris que vous l'avez acceptée, moi, je ne l'avais pas compris comme
vous, Mme la Présidente, je vous en remercie de l'avoir spécifié — parce
que ça se peut que quelqu'un dise un commentaire négatif, je vous dirais, c'est
votre fardeau, M. le
ministre. Quand vous avez... Quand vous portez un projet de loi, ça se peut
qu'il y ait des commentaires négatifs. Mais, en ce moment, on travaille pour
avoir le meilleur projet de loi.
La Présidente (Mme
Thériault) : Je vais passer la parole à la députée de Joliette. Je
vais vous revenir après. Mme la députée.
Mme
Hivon :
Je voulais juste dire au ministre que c'est certain que le fait d'avoir parlé
du fait que c'était donc long et laborieux puis que le bâillon était une
solution... Je veux juste qu'on se comprenne, parce qu'on n'était pas dans ce type de discours là avant, quand on
essayait, tout le monde, de collaborer puis d'avancer, mais c'est sûr qu'à
partir du moment où le ministre dit que... puis je ne veux pas, là, en faire
toute une histoire, parce que, ce soir, ça va bien, puis j'espère que ça va
continuer comme ça, mais c'est sûr que ça teinte beaucoup les choses puis ça
teinte notre manière de fonctionner.
Quand
on se demande tous quel prochain bloc on va faire, bien, c'est sûr que c'est
parce qu'on a tout le temps le stress de dire : Quel sujet on
priorise s'il faut qu'on se rende en bâillon, puis que, bang! ça tombe, puis
qu'on ait juste quelques heures pour débattre de tout ça? Bien, on essaie de
voir ce qui est le plus important. C'est juste la petite précision que je voulais amener quand le ministre dit :
Est-ce que, là, on va me reprocher ci puis ça? L'idée, c'est de pouvoir
avancer le mieux possible, mais ça, ça marche des deux côtés.
La Présidente (Mme
Thériault) : Donc, est-ce que vous allez faire une petite
modification, M. le ministre? Est-ce qu'on suspend pour que... Vous faites une
modification?
M. Roberge :
Ce ne sera pas long, oui, oui, oui, ce ne sera pas long.
La Présidente (Mme
Thériault) : Ce ne sera pas long? On va suspendre quelques instants.
Le ministre va proposer une...
(Suspension de la séance à
21 h 17)
(Reprise à 21 h 21)
La
Présidente (Mme Thériault) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous reprenons nos travaux. Mme la députée de Mille-Îles, la
parole est à vous.
Mme
Charbonneau : Merci, Mme la Présidente. Dans
le fond, je vais déposer un sous-amendement où... Dans le paragraphe
qui commence comme : «Le centre de services scolaire veille également
à la promotion et à la valorisation de l'éducation publique [de] son territoire,
en collaboration avec...», en ce moment, c'est écrit «les établissements». La modification
serait pour : «...ses établissements d'enseignement et le comité de
parents, de même qu'il contribue, dans la
mesure prévue par la loi, au développement social, économique et culturel de sa
région.» Donc, la possession. C'est sa région, sa culture, ses
établissements scolaires.
La Présidente (Mme
Thériault) : D'accord. Est-ce qu'il y a des questions, commentaires?
M. le ministre, ça va? Est-ce qu'on est... Parfait. Donc, c'est bon pour le
sous-amendement. Est-ce que le sous-amendement déposé par la députée de
Mille-Îles est adopté?
Des voix :
Adopté.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Adopté. Nous revenons maintenant à l'amendement tel quel. J'ai la députée de Joliette qui avait une intervention à faire.
Mme
Hivon : Oui. Moi,
je voudrais juste que le ministre nous explique vraiment, pour des fins
pédagogiques, l'utilité d'ajouter «éducative», qu'on va venir voir dans
plusieurs amendements, pour ne plus parler uniquement de réussite, mais de
réussite éducative, donc, pour que tous ceux qui suivent nos travaux et tous
ceux qui vont voir la différence dans l'avenir comprennent bien pourquoi le ministre
fait cet ajout-là.
M. Roberge :
Oui, et bonne question. On est un peu dans une espèce de vocabulaire technopédagogique.
On parle parfois de réussite. Quand on ne précise pas «réussite», certains
pensent qu'on parle simplement de réussite scolaire, ce qui n'est pas mauvais,
la réussite scolaire, on s'entend, mais on s'entend pour dire qu'au fil des
années on vise la réussite éducative, ce qui est plus large.
Donc,
au-delà d'avoir le fameux diplôme, au-delà de la note de passage, la réussite
scolaire à 60 %, la réussite
éducative est plus large. On vise à ce que la mission de notre réseau scolaire,
là, instruire, socialiser et qualifier... Donc, ce n'est pas juste instruire.
Socialiser et qualifier aussi, donc, c'est à ça qu'on fait référence, savoir
faire, mais aussi savoir être, etc., le développement des compétences, pas
seulement des connaissances.
Donc, c'est tout ce
sens-là qui est ouvert, qui est plus large. Puis c'est pour ça que, je pense,
certains groupes nous ont demandé de préciser «réussite éducative», tout
simplement, que juste «réussite», puis voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Ça va. Je
voulais juste que le ministre l'expose clairement.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement du ministre? Pas d'interventions? Oui, Mme la députée
de Joliette.
Mme
Hivon : On dirait qu'il y a une redondance dans le 3° de l'amendement. On met... Après le deuxième
alinéa, on introduit un nouvel alinéa,
puis là on parle à la fin : «...de même qu'il contribue, dans la mesure
prévue par la loi, au développement social, économique et culturel de sa
région.» Mais c'est déjà à la fin du deuxième alinéa. Je me demandais juste
s'il y avait une redondance. Quand on lit le texte actuel, 93, le texte du
projet de loi, à la fin du deuxième alinéa, on parle : «Il contribue
également», blablabla. Puis là on nous insère à 3°, après le deuxièmement
alinéa, un nouvel alinéa, puis on remet la phrase. Dans le texte du projet de
loi, O.K., la fin du deuxième alinéa, il me semble qu'on a la même chose dans
l'amendement qui introduit le troisième alinéa dans le 3°.
(Consultation)
Mme
Hivon : ...devrait
être au deuxième alinéa, comme c'est prévu dans le projet de loi, ou est-ce que
c'est votre amendement qui est la bonne chose, donc, qui devrait être dans le
nouvel ou troisième alinéa, mais je ne pense pas qu'il peut être deux fois
répété.
La Présidente (Mme Thériault) : On
va suspendre? Bien, étant donné l'heure... L'observation de la députée de Joliette,
elle est juste. Je considère que vous allez déposer un amendement pour pouvoir
modifier ou, en tout cas, le phraser correctement, voir s'il est redondant ou
si on l'enlève dans un des deux paragraphes.
Donc, compte tenu de l'heure qui est là, on va
le garder en suspens. Est-ce qu'il y a d'autres discussions par rapport à
l'article, autres que l'observation de la députée de Joliette? Parce qu'on
pourrait poursuivre. Sinon, je vais vous suggérer... Tant qu'à suspendre, le
temps de le rédiger, je vais revenir pour clore les travaux aujourd'hui. Donc,
je vais ajourner les travaux, et on se reverra demain pour continuer l'étude
article par article. À ce moment-là, M. le ministre, on recommencera avec
une correction nécessaire selon la demande de la députée de Joliette.
Donc, nous allons ajourner les travaux pour ce
soir, et je souhaite bonne nuit à tout le monde.
(Fin de la séance à 21 h 28)