(Onze heures trente-neuf minutes)
La Présidente (Mme Guillemette) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la culture et de l'éducation
ouverte. Je demande à toutes les personnes présentes dans la salle de bien vouloir
éteindre leurs appareils électroniques.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 40, Loi modifiant principalement la Loi sur
l'instruction publique relativement à l'organisation et à la gouvernance
scolaires.
M. le président, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Le secrétaire
vous annonce les remplacements.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le secrétaire, excusez-moi. Je me concentre pour avoir de la voix, là.
Le Secrétaire : Donc,
Mme IsaBelle (Huntingdon) est remplacée par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac); M. Skeete (Sainte-Rose) est remplacé par
M. Martel (Nicolet-Bécancour); Mme Melançon (Verdun) est remplacée
par Mme Charbonneau (Mille-Îles); et
Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par M. Birnbaum (D'Arcy-McGee).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le secrétaire. Donc, lors de l'ajournement de nos travaux hier, nous en étions à l'étude d'un sous-amendement de Mme la députée de Saint-Laurent à un amendement de M. le ministre relativement à l'article 1 du
projet de loi. Mme la députée de Saint-Laurent, est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
Mme Rizqy : Bonjour, Mme la
Présidente. Évidemment qu'il y a d'autres interventions...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Je suis de retour.
Mme Rizqy :
Oui, on est contents, avec votre voix que vous avez retrouvée, en cette saison
de rhume et de grippe, on est très contents de pouvoir vous retrouver à
la présidence.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Moi également. Merci.
Mme Rizqy : Alors, hier, juste
pour rectifier quelque chose à la question du ministre, il m'a posé la
question : Est-ce que l'amendement visait aussi les écoles 240? Non, pas à
ce stade-ci. Alors, évidemment, là, juste pour ceux qui se joignent à nous,
ici, on veut vraiment prioriser le milieu de vie des élèves et vraiment
favoriser la vie de quartier. Alors,
j'espère que le ministre a réfléchi un peu, beaucoup durant la nuit, et
qu'aujourd'hui il y a probablement un terrain d'entente qu'on pourrait
trouver, un terrain limitrophe d'entente.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, Mme la Présidente, bonjour. Bonjour, les collègues. J'ai bien relu le
sous-amendement — oui,
c'est ça — proposé par la collègue, et je pense que la
notion de réserver une place pour les enfants qui sont plus près de l'école
ou qui sont sur le territoire, c'est quelque
chose auquel on est sensible — d'ailleurs, c'est plus loin, c'est à
d'autres endroits dans la loi et dans
le projet de loi — mais je
ne pense pas que ça doit aller à cet endroit pour définir la capacité
d'accueil.
Vous savez, si on a un restaurant, on a un
nombre de places pour définir la capacité d'accueil du restaurant, donc la capacité de servir des gens. Évidemment,
il y a les mètres carrés, il y a le nombre de chaises, il y a le nombre de
tables. Il n'y a pas juste ça. La
capacité d'accueil, c'est le personnel qu'on a pour être capable de servir les
gens, autant les gens qui servent aux
tables, mais aussi les gens qui sont en cuisine. Mais on ne pourrait pas
définir la capacité d'accueil en fonction du nombre de maisons autour du restaurant, de la proximité.
Techniquement, des gens pourraient faire des kilomètres pour se rendre à
un endroit.
Donc, je ne
pense pas que ça soit le bon lieu pour introduire la notion de proximité par
rapport à l'école, de l'inclure dans la capacité d'accueil, ce n'est pas à cet
endroit-là. Puis je rappelle qu'on en parle un peu plus loin, dans le 107 du
projet de loi n° 40, en fait,
qui arrive au 239 de la LIP, où on parle, ici, là, des «élèves dont le lieu de
résidence est le plus rapproché des locaux de l'école». Voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Moi, je
suis contente parce qu'il y a quand même une progression. Donc, le ministre
entend nos préoccupations concernant
le terrain limitrophe, il sait qu'effectivement c'est déjà à l'article 239,
mais pas de façon aussi, comment dire, mandataire, dans le sens
qu'effectivement 239, c'est possible, alors qu'ici l'amendement... le
sous-amendement, dis-je bien, bien, il vise vraiment que ça soit une
condition.
Et
je suis contente qu'il fasse un parallèle avec la restauration. Prenons, par
exemple, les franchisés. Alors, les franchisés, évidemment, lorsqu'une
bannière de restauration rapide veut implanter un nouveau franchisé, bien, ils
vont respecter la capacité d'accueil, ils vont faire une étude d'impact pour
savoir... bien, si sur ce coin de rue j'ai déjà un Tim Hortons, on ne va pas en mettre un autre de l'autre côté.
Par contre, dans le cas des écoles, les écoles sont déjà présentes, on ne peut
pas les déplacer. Alors, ici, ça pourrait être très intéressant, pour la
capacité d'accueil, de respecter qu'on a déjà des écoles bien implantées avec des fondations coulées au
béton et que, là, par conséquent, la capacité d'accueil, effectivement, doit tenir
compte, bien, du bassin de population limitrophe, ceux qui habitent déjà dans
le quartier.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, écoutez, Mme la Présidente, je comprends l'argumentaire de ma collègue,
mais, encore une fois, je ne pense pas que cette notion-là fasse partie d'une
définition de qu'est-ce qu'on entend quand on parle de capacité d'accueil. Je
pense que c'est à un autre endroit. D'ailleurs, c'est déjà à un autre endroit.
Mme Rizqy :
Mais vous êtes d'accord qu'il y aurait de la cohérence?
M. Roberge :
Bien, je ne suis pas d'accord avec l'amendement tel qu'il est formulé.
Mme Rizqy :
Au niveau de la cohérence, vous êtes d'accord que ça serait cohérent, quand
même, avec l'esprit de 239, où est-ce
qu'on parle, quand même, des terrains, les milieux de vie et vraiment du lieu
de résidence des élèves pour rapprocher l'école et l'élève de son quartier, parce qu'on a toujours favorisé, au
Québec, quand même, la vie de
quartier puis d'avoir des écoles de
quartier. Ça, c'est quelque chose, un objectif que... j'imagine que le ministre
ne veut pas s'éloigner de cet objectif de société que nos élèves, nos enfants
aillent à l'école la plus proche du milieu de vie, de leur maison.
M. Roberge : Bien, Mme
la Présidente, la cohérence, ce n'est
pas de répéter certains principes deux, trois, 15, 20 fois, un peu partout, à chaque fois qu'on peut, les
principes qu'on trouve importants, on les insère à plein d'endroits dans le
projet de loi, même si ça n'a pas vraiment de lien avec l'article, on va
le mettre, en cohérence avec le fait qu'on le met ailleurs. Je ne pense pas que
c'est une bonne façon de voir une cohérence législative. La cohérence
législative, c'est d'énoncer les principes
aux bons endroits et de s'assurer ensuite de ne pas les contredire ailleurs, ce
n'est pas de répéter à plein d'endroits des éléments de principe. Ça,
c'est de la redondance.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Vous pouvez y aller.
Mme Rizqy : Toutefois, M. le ministre, comme je l'ai
déjà mentionné, l'article 239, paragraphe deux, n'a pas autant de mordant que mon sous-amendement. Allons le
lire : «...dans la mesure du possible, aux élèves dont le lieu de
résidence est le plus rapproché des locaux de l'école.»
Et
il faut lire 239 au moment actuel, c'est-à-dire qu'en ce moment il y a déjà des
commissions scolaires que les enfants et
les parents choisissent une école dans leur milieu de vie, alors, par exemple,
dans une seule et même commission scolaire. Maintenant, votre projet de loi,
bien, la notion de territoire disparaît, en quelque sorte. Alors, oui, ce
sous-amendement-là s'inscrit dans un
objectif plus grand, c'est de s'assurer que l'esprit du législateur, lorsque
239 a été rédigé, qui veut favoriser les milieux de vie et les écoles de
quartier, bien, soit encore respecté. Parce qu'il me semble que ça demeure un
objectif des Québécois d'avoir des vies de
quartier puis des écoles de quartier. À moins que vous nous annonciez aujourd'hui
une nouvelle orientation ministérielle.
M. Roberge :
Je ne fais pas une annonce dans ce sens-là aujourd'hui.
Mme Rizqy :
Donc, vous souhaitez maintenir l'objectif des écoles de quartier?
M. Roberge : Donc, Mme
la Présidente, la plupart du temps,
les élèves du primaire, particulièrement, fréquentent l'école de quartier. Pour ce qui de l'école
secondaire, on fréquente l'école qu'on appelle l'école de bassin. Maintenant,
est-ce qu'on doit contraindre ça tout le temps? Non, il faut qu'on
privilégie ça. C'est que ce que dit le 239. Mais ce n'est pas tout le temps possible, malheureusement, quand les
écoles ne sont pas suffisamment grandes, n'ont pas été suffisamment agrandies
dans les dernières années ou qu'on n'a pas assez construit d'écoles, bien, dans
les dernières années, ça force, malheureusement, une mobilité qui n'est pas
souhaitable.
Mais
ce n'est pas de ça dont on parle ici, et je reviens sur le fait que ce n'est
pas vrai qu'on élimine, ou qu'on bafoue, ou que... je ne sais pas quel autre terme peuvent utiliser mes collègues, la
notion de territoire. Il faut bien comprendre, là, ce que fait l'article 1, en ce moment, c'est
qu'il dit qu'il y a le territoire d'origine, là où l'élève est, et d'habitude,
bien sûr, il fréquente une école du
territoire d'origine, et il y a le territoire d'accueil, si jamais les parents
souhaitent inscrire leur enfant dans une école d'un territoire voisin.
Pour
ce qui est du territoire d'origine, l'article 1 précise que les parents
pourraient faire le choix de dire : Bien, nous, on va faire une demande sur un territoire voisin.
Donc, on ne contraint plus les parents à dire : Vous ne devez choisir que
parmi les écoles de votre territoire. Pour ce qui est du
territoire d'accueil, c'est entier. D'aucune façon c'est bafoué, diminué,
attaqué ou je ne sais pas quel autre
mot on pourrait prendre. Les centres de services scolaires doivent donner la
priorité aux élèves de leur territoire, puis on n'a pas besoin de
l'amendement de ma collègue pour ça.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
• (11 h 50) •
Mme Maccarone :
Oui, merci, Mme la Présidente. J'aimerais donner un exemple concret de
qu'est-ce qui arrive quand on n'a pas de territoire, juste pour alimenter la
conversation que la députée de Saint-Laurent a eue avec le ministre.
Mais, avant de
débuter, le ministre, hier, m'a demandé combien d'élèves que
Sir-Wilfrid-Laurier recevait, parce qu'on
parlait d'un départ de 650 élèves sur un bassin de 13 000 élèves,
puis c'est six. Vous vouliez savoir combien, c'est six. Ce n'est vraiment pas nombreux, on se comprend, parce qu'eux,
ils n'ont pas de projets particuliers, ça fait qu'ils sont en compétition pour protéger la base. Et, quand on
parle de protéger la base puis qu'est-ce que nous avons comme offre de services pour la base, à Laval, pour
Sir-Wilfrid-Laurier, le territoire, pour les écoles secondaires, il y en a
juste un, c'est l'île.
Puis
de la façon que ça fonctionnait dans le passé, il y avait deux écoles juniors
puis deux écoles séniors, il y a seulement
deux bâtisses. Nous ne choisissons pas où elles sont placées, nos écoles.
Souvent, elles sont juste données, cédées. Le ministre ou le ministère disent : Bien, voilà, vous avez besoin
d'une bâtisse, ça va être là. Dans ce cas ici, les bâtisses, le junior, sénior étaient hébergés dans la même bâtisse. Ça
fait que deux écoles dans une bâtisse, deux écoles dans une autre bâtisse, 900
mètres de distance entre les deux, ça fait que moins d'un kilomètre, ça fait
que les élèves sont en mesure de marcher d'une bâtisse à l'autre. Puis la zone, c'est l'île, ça fait qu'on n'a
pas vraiment de territoire, ça fait qu'on avait le choix de parent.
Ce qui est arrivé, à
travers les années, c'est une perception dans la communauté qu'il y avait une
école junior puis une école sénior qui
étaient supérieures que l'autre. Il y avait une offre de services qui était un
peu différente une envers l'autre. Ce
n'étaient pas des écoles 240, ce n'étaient pas des écoles à projets
particuliers, elles avaient toutes les deux des services qui étaient offerts aux élèves. Les parents ont fait les
choix. Les élèves eux-mêmes ont adopté une perception que ça, cette
école-là, ce n'est pas bon, c'est plein de méchants, moi, là, je veux envoyer
mon enfant à cette école-là. Puis parce
qu'il n'y a pas de territoire, parce qu'il n'y a pas de zone, parce qu'on
n'avait pas de manière de dire : Non, nous, là, on va plutôt améliorer l'école A et B pour
s'assurer qu'il y a une pérennité pour ces deux écoles-là... Étant donné qu'il
y a juste une distance de 900 mètres envers une bâtisse et l'autre, ils ont
fait des tirages de noms d'élèves, il y avait des personnes qui se mettaient en file devant le siège social de
la commission scolaire, on a reçu des plaintes. Puis ça, c'était avant mon
temps. Moi, j'étais présidente du comité de parents, à ce moment-là, de
ma commission scolaire. Ça fait qu'on se comprend qu'il y avait des parents qui
se mettaient aussi en file, ils m'envoyaient des courriels pour se plaindre de
ceci. Pourquoi? Je n'étais pas choisi pour
envoyer mon enfant à cette école-là, l'école de ma préférence, parce qu'il n'y
avait plus de choix, malgré que je
fais partie de ce territoire-là. Mais on ne choisit pas où elles sont situées,
nos écoles. Ça fait que ce qu'ils ont fait, l'ancien conseil de commissaires, ils ont dû fusionner les écoles.
Alors, au lieu d'avoir deux écoles juniors puis deux écoles séniors, ils ont dû fusionner pour avoir une école
sénior et une école junior. Ça fait qu'on a transféré les élèves, on a
bouleversé la communauté pour établir des mesures de stabilité.
À
ce jour-ci, c'est toujours dans la gorge de la communauté, malgré que ça fait
cinq ans, puis on a une cohorte d'élèves qui ont débuté en secondaire I, puis là ils ont eu leur diplôme en
secondaire V, ça fait qu'eux, ils n'ont pas vécu tout le bouleversement, tout le déménagement, le
changement. Les professeurs ont eu des difficultés avec ça, toute la
communauté, les parents, les élèves,
tout le monde. Mais c'est ça, le résultat de ne pas avoir des territoires
définis, ce n'est pas le résultat de
ne pas protéger la base. Puis c'est ça, le résultat quand on dit qu'on ne va
pas prendre en considération que nous ne choisissons pas nécessairement
où elles sont placées, nos écoles.
Alors,
j'ai de la misère à dire qu'on ne va pas aller vers l'avant à même discuter ce
sous-amendement, quand on dit... on
cite des exemples comme... je reviens toujours sur l'exemple de CSDM et
Marguerite-Bourgeoys, où il y a eu un refus pour trois élèves de changer
de territoire de commission scolaire quand ça se peut que la distance entre...
parce que c'est une question de distance, on cite toujours : Bien, parce
que c'est plus proche. Mais, si, mettons, c'est 800 mètres de ma résidence pour aller à mon école de quartier
et c'est 800 mètres pour aller à mon école sur l'autre territoire, à un moment donné,
il faut favoriser l'école de quartier, sinon nous sommes en train de créer un
réseau de compétition, «it's elitist». On ne
peut pas faire ça, il faut vraiment protéger la base. Il faut mettre des
mesures en considération pour protéger les commissions scolaires et les
écoles qui vont céder, céder leurs enfants, céder leur communauté.
Une des raisons, on
dit souvent... on cite toujours les réseaux des commissions scolaires
anglophones pour leurs performances :
ils sont parmi les tops de notre province, ils sont extraordinaires, oui, entre
autres, parce qu'ils ont un sens de
communauté. J'ai passé plein d'entrevues, puis ils me demandent : Comment
ça se fait? Pourquoi qu'il y a une différence? Bien, c'est le sens de communauté, c'est le sens d'attachement. Quand on
enlève les territoires, on enlève la possibilité d'avoir un sens
d'appartenance à notre école. C'est mon école de quartier, c'est mes parents,
c'est mes élèves, c'est mes profs, c'est ma directrice d'école. Je le sais, je
l'assume, oui, pour moi, ils m'appartiennent, dans un sens qu'ils font partie de ma famille puis je vais tout faire pour les
protéger, je vais tout faire pour leur aider à réussir, ça me tient vraiment à
coeur. De dire qu'il y aura un
«free-for-all» puis tout le monde peuvent aller où ils veulent parce qu'il y a de la place, ce n'est pas une façon de dire qu'on va établir un réseau de
l'éducation qui va favoriser la réussite. La stabilité est importante, puis il
faut vraiment mettre des mesures en place pour s'assurer que tous les
élèves vont pouvoir réussir à leur école de quartier.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci, Mme la députée. Mme la députée de
Mille-Îles, s'il vous plaît, la parole est à vous.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Je suis heureuse de vous entendre, puisqu'hier ce
n'était pas le son, vous étiez sous la coche du silence.
Mme
la Présidente, je veux revenir un peu sur ce que mes collègues ont dit. Puis je
le sais, que ça finit par être un discours qui se répète puis ça peut être moins intéressant quand c'est la
troisième personne qui en parle, mais je veux vous en parler un peu.
Quand une commission scolaire demande une nouvelle école... je vais commencer
comme ça puis peut-être que vous allez voir
où est-ce que j'arrive à mon point, mais, quand une commission scolaire demande
une nouvelle école, elle demande une
école avec une quantité d'élèves, on en a parlé hier. À partir de ce moment-là,
elle demande la permission au ministère, qui lui accorde ou non, ça dépend de
la justification qu'elle a pour demander son école. Disons que le ministre, depuis quelque temps, a un grand coeur, depuis son
arrivée, il y a cette possibilité-là, et il acquiesce à la demande de la
commission scolaire, il lui
dit : Oui, tu peux avoir une nouvelle école. À ce moment-là, la commission
scolaire, par le biais de son conseil des commissaires, va faire affaire avec
la ville ou les villes, dépendamment où ils sont, pour demander un terrain,
pour voir s'il y a possibilité de
soit acheter, soit échanger ou, je vais le dire comme ça, se faire offrir un
terrain. Quelquefois, si la possibilité, c'est de se faire offrir un terrain, ce qui est intéressant, c'est que
ça ne crée pas un coût supplémentaire. Puis, depuis plusieurs années, le gouvernement d'avant, puis le gouvernement
d'avant, d'avant, d'avant, il n'y avait pas de sous dans le chèque que le
ministère faisait pour le terrain, l'école n'était calculée que pour son
bâtiment, alors la commission scolaire déboursait ou trouvait une façon de faire avec la ville pour pouvoir
avoir un lot, pour pouvoir faire atterrir la bâtisse. De ce fait, certaines
villes donnaient des options,
hein : Il y a le terrain a, b, c, puis dépendamment de ce que vous avez de
besoin, bien, prenez celui qui vous plaît, et la commission scolaire
faisait atterrir, avec la permission du ministère, une école à un endroit très
précis.
Mme la
Présidente, je ne sais pas si vous le savez, mais, quand une école atterrit,
un, il y a un engouement extraordinaire parce que l'architecture de
cette nouvelle école ne sera pas comme les anciennes. Une école d'il y a
20 ans, de 30 ans, qu'on appelle le
modèle Duplessis, pas par sa gestion, mais par sa construction... il y a eu un
boom à ce moment-là, ça fait qu'on appelle ça des écoles de Duplessis.
Donc, l'école est assez conforme, là, vous avez sûrement fréquenté une de ces écoles, vous êtes tout jeunes,
c'est-à-dire un local, une rangée de fenêtres, des pupitres en ligne, puis la
classe est aménagée comme ça avec un
tableau, dans notre temps, vert, après ça il est devenu noir, puis là,
maintenant, il est blanc puis il est électronique. Cette école d'il y a
30 ans, elle est beaucoup moins sexy que la nouvelle école qui va arriver,
puis qui est atterrie, puis qui a de plus
grandes fenêtres. Alors, les parents — vous me suivez, là — à qui on a dit : Il n'y a pas de place, on va rajouter — je ne peux pas dire «des baraques» parce que
ce n'est pas ça, le nom — des préfabriqués à l'autre école en attendant qu'on dépose
l'école à laquelle vous allez fréquenter... Mais vous avez compris que, si je
n'ai pas nécessairement une aire de desserte
précise avec une volonté précise du gouvernement, bien là, mes parents vont
tous vouloir aller à la nouvelle école.
Puis je vous
le dis parce que j'ai toujours dit à l'ensemble des établissements que ce n'est
pas l'extérieur puis ce n'est pas la
peinture des murs qui fait une équipe-école, c'est le personnel qu'il y a dans
l'école, et ça peut faire toute la
différence dans comment mon enfant se sent dans l'école. Même si les murs sont
défraîchis, même si les crochets sont un
petit peu croches, ce n'est pas ça qui fait la différence, c'est vraiment
l'équipe-école, mais ça n'empêche pas la nature humaine de dire :
Moi, je veux aller à la nouvelle école.
• (12 heures) •
Dans cette volonté-là, je comprends aussi, puis
vous le comprenez aussi, que je ne peux pas mettre mon école de 20 ans sur des roulettes puis dire :
Bon, bien là, ce coin-là où est l'école est vieillissant, il n'y a plus
d'enfants qui vont dans cette école-là, ça fait que je vais transporter
des élèves pour les amener à cette école-là. Je ne peux pas la mettre sur des roulettes puis la pousser jusqu'à la
nouvelle section où il y a les nouvelles constructions puis dire : Vous
avez accès à cette école-là même si elle a de l'âge.
Donc, quand le ministre a apporté... puis, quand
on a ouvert sur le principe de l'article 1, puis le ministre a mis une emphase particulière sur le problème qu'il a
eu à vivre dans l'opposition, avec ces familles qui voulaient juste traverser
la rue puis aller à l'autre école, puis que les
commissions scolaires se sont chamaillées, je comprends qu'il l'a écrit de
cette façon-là puis qu'il ait demandé aux fonctionnaires alentour de lui
d'écrire un amendement qui fait en sorte que je ne fais pas un choix d'école à
partir de ma commission scolaire, mais à partir de mon choix parental.
Je vous le
rappelle, Mme la Présidente, dans le projet de loi... en ce moment, dans la Loi
de l'instruction publique, mon parent
a déjà une opportunité de choix d'école, mais il appartient à un territoire qui
s'appelle la commission scolaire, ce qu'on cherche à enlever. Mais le
ministre a insisté, avec raison, en nous disant : Écoutez, moi, je ne veux
pas que ça se promène d'un bord puis de
l'autre puis je ne veux pas créer de tourbillons, je veux que les élèves qui
sont limitrophes à une autre commission scolaire aient accès à l'autre
commission scolaire. Je l'entends, mais, si c'est ça, la volonté, mettons-le, comme le fait l'amendement, dans le
projet, puisque ce qu'on veut dire aux parents, c'est que, oui, vous avez
un choix d'école, ce choix d'école là, il va décliner de vos valeurs puis de
votre perception, puis, savez-vous quoi, il a des
conséquences, votre choix, parce que, si vous ne prenez pas l'école qu'on vous
offre, vous allez devoir transporter votre élève.
D'ailleurs,
je m'attends à ce que, dans le projet de loi, à quelque part, ça dise : Si
votre école ne peut pas vous servir adéquatement... Je reprends l'exemple des
élèves EHDAA, si l'école ne peut pas les accueillir, en ce moment, la
commission scolaire est obligée de
fournir le transport. Ça fait que je m'attends à revoir ça aussi dans le projet
de loi pour m'assurer que ça, ça
reste, là, que l'élève qui ne peut pas recevoir les services adéquats dans son
école de quartier, puis qui a le goût d'y aller pareil, puis que ça va
être déchirant parce que le parent va se faire dire : Non, ce n'est pas là
que tu vas avoir des services... je vous le
dis parce que... cas vécu ici, là, mais j'espère que, dans le projet de loi, il
y a quelque chose qui dit : Bien, toi, tu ne tombes pas sur 239 puis tu n'es pas obligé de transporter ton
élève, on va le transporter à l'école où il peut avoir des services.
Mais notre
volonté, de ce côté-ci, c'est vraiment de pouvoir permettre au parent de
dire : O.K., si j'ai un choix d'école... Ce ne sera pas de passer de Roberval à Québec, ça va être de passer de
Roberval à juste la commission scolaire d'à côté. Je pense que vous, vous êtes dans
Pays-des-Bleuets, alors, juste à côté, il y a une autre commission scolaire,
puis, si je veux aller juste à côté, je peux. Mais est-ce qu'on est en
train de dire que les élèves vont pouvoir... Puis je sais que la réponse, c'est non, là. Je ne lui demanderai pas d'opiner
du bonnet comme j'ai fait hier, mais je le sais, que la réponse, c'est non, mais le projet de loi se doit de parler à l'ensemble des
parents du Québec et mettre en place des consignes qui fait que, si tu veux
être une exception...
Je vais vous
en donner une, exception : je deviens députée à l'Assemblée nationale puis
je suis plus souvent à Québec que
dans mon comté, je veux que mon jeune me suive à Québec, je veux l'inscrire à
la commission scolaire des Découvreurs, mais je suis de Laval, je peux. Si ma commission scolaire dit «go», puis
que Découvreurs dit «viens», je peux. Je veux que ça, ça soit encore permis,
mais je ne veux pas que ça soit sans la réflexion, sans l'obligation du parent
de dire : Est-ce que je suis proche
de l'autre commission scolaire ou si je voyage, le trois... j'en traverse trois
avant d'arriver à mon objectif? Et, si j'en traverse trois pour arriver
à mon objectif, bien, encore là, je souhaite que cette exception-là soit
possible, tout en disant : Je passe à travers l'ensemble des critères pour
être sûre que je suis un cas d'exception.
Je le sais, que le ministre dit : Arrêtez
de penser que ça va créer une vague incroyable. Je le sais, je l'entends, puis moi aussi, j'aimerais ça le croire. Mais, Mme
la Présidente, on a déplacé des élèves à Laval pour ne pas fermer une école. Puis je vous parle de Laval, là, puis l'école
n'était pas vide, là. Il y avait 240 élèves dans l'école A, puis il y avait 120
élèves dans l'école B. Par mesure d'économie puis parce qu'on voulait
offrir des services à des élèves tout à fait particuliers, on a enlevé les élèves réguliers de A, on les a
envoyés à B puis on a utilisé le bâtiment pour autre chose, toujours en
pédagogie, toujours en projets
scolaires. Est-ce que les parents étaient contents? Bien, c'est sûr que les
parents de B étaient contents, mais
les parents A n'étaient pas contents, on les voyageait à une autre école.
Est-ce qu'ils auraient magasiné pour aller ailleurs? Je ne sais pas, je
ne peux pas retourner dans le temps pour vous le dire, mais je peux vous dire
que changer des élèves, transférer des
élèves, dire à un élève qu'il n'y a pas de place parce qu'il y a un autre élève
qui est dans ce banc-là, dire à un
élève : Toi, tu vas prendre du transport, ou : Toi, parce que tu es
marcheur, tu as accès, mais toi, tu n'as pas accès, puis toi, tu as
accès parce que, parce que... si ce n'est pas attaché correctement dans un projet
de loi... D'autant plus, Mme la Présidente, que, là, c'est le ministre, directement, qui va répondre à ses collègues, là. Parce
qu'en ce moment la réponse, c'est :
Va voir ton commissaire scolaire. C'est lui qui prend des décisions sur les
critères d'inscription, c'est lui qui vote les critères d'inscription.
C'est un palier que tu vas aller voir puis que tu vas interpeler. Là, ce
palier-là ne sera plus là, au grand plaisir
du ministre, mais en même temps c'est le député lui-même qui va répondre à la
question, là, qui devra intervenir, qui
devra interpeler, qui devra faire en sorte que les règles redeviennent
correctement ce qu'elles sont pour que le parent soit bien dans la
décision qu'il prend.
Donc,
j'entends quand on dit : Vous faites peur. Je reprends le propos de ma
collègue, qui dit : La perception d'un parent sur une école, ça
peut être triste. Je vous le dis, parce que... En secondaire I, je le
rentre au privé, puis en secondaire III, l'école
privée, elle dit : Sais-tu quoi, tu perds ton privilège. Non seulement il
ne répond pas à nos critères de performance, mais, deux, tu paies tes factures un peu en retard. Puis, rendu en IV,
on prend un jugement sur la performance de nos élèves, puis tu vas un
peu nous tirer par en bas, ça fait que retourne dans ton école de quartier,
l'école qui, pendant trois ans, ses parents
lui disaient : Tu n'iras pas à cette école-là parce que c'est une école de
poteux, puis elle n'est pas bien, bien, bien cotée, puis ce n'est pas bon. Bien, cet élève-là va retourner dans
l'école de poteux parce que c'est son école qu'il a le droit d'avoir un
coup qu'il a été rejeté de l'école privée. Je le dis, mais je vous le dis en
même temps, parce que je le sais, que je
vais recevoir des textos, l'école privée fait des efforts pour accompagner
leurs élèves en difficulté. Mais, quand l'élève tire par en bas, il y a des écoles qui disent à l'élève qu'il ne peut
plus aller à l'école — je vais utiliser mes verbes correctement. Alors, à ce
moment-là, qui priorise cet élève-là? Comment on fait? Comment on s'assure que
toutes les règles sont suffisamment bien suivies pour ne pas qu'il y ait de
mouvements, comme ça, aussi faciles que ça devrait aller?
J'aimerais
que le ministre me rappelle, parce que c'est lui qui nous l'a dit, quelle est
sa perception de «limitrophe», quand
il nous parle de la possibilité d'un parent de choisir son école. Parce que
moi, j'ai entendu le ministre quand il m'a parlé de son principe limitrophe, j'aimerais ça le voir là. J'entends que ça
ne vous intéresse pas, je l'entends, mais je veux vous réentendre sur le principe limitrophe parce que,
pour moi, ma perception de votre volonté, c'était de dire : Si c'est une
école limitrophe ou si je traverse la rue puis je suis dans une autre
commission scolaire, je devrais avoir accès. Ça fait que, si c'est possible de ravoir... Parce que, je vous
le dis, je vais vous le rappeler, Mme la Présidente, je sais compter — en politique, il faut savoir compter — ça va être battu puis on va passer à
d'autres choses. Là, je veux savoir, pour lui, quel est le principe
limitrophe qui ferait qu'un parent peut ou ne peut pas traverser la rue pour
aller à l'école.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
• (12 h 10) •
M. Roberge :
Merci bien. Je pense qu'il y a plusieurs bonnes raisons d'adopter
l'article 1, pour faciliter la vie des parents, pour faciliter la vie des élèves. Je pense que, la
grande majorité du temps, les parents qui, actuellement, demandent et
obtiennent cette permission
d'inscrire leur enfant dans un territoire voisin, c'est un territoire
limitrophe et c'est très souvent une école qui est très proche. J'ai donné souvent l'exemple où, à Verdun, là, la
commission scolaire, la CSDM, la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, là, c'était le boulevard qui
était la limite, puis les enfants étaient beaucoup plus proches de l'école
extraterritoriale, de la commission scolaire
voisine que de l'école où voulait les envoyer leur propre commission scolaire.
Il fallait qu'ils fassent du transport, puis c'était nettement moins pratique
que d'aller à pied à la commission scolaire la plus proche, là, en fait dans
l'école la plus proche, mais sur le territoire voisin.
Ceci dit,
il y a d'autres cas. Ça peut être des cas où... J'ai parlé d'un autre cas où
c'était un élève qui était un élève-athlète. Ce n'était pas tout près, là, bien, les parents étaient prêts à faire
quand même plusieurs kilomètres matin et soir pour aller reconduire et
aller chercher leur enfant. Puis il pourrait y avoir aussi un cas, des cas où
ce n'est pas nécessairement limitrophe,
parce que des parents partent de la maison, vont travailler, et puis ça serait
beaucoup plus pratique, facile, convivial d'avoir une place pour leur
enfant dans une école qui est près de leur lieu de travail, et, dans ce cas-ci,
ça se pourrait que le territoire où ils
habitent puis le territoire où ils travaillent, ça ne soit pas limitrophe. Ce
n'est peut-être pas 120 kilomètres, là, ça peut être 12 kilomètres, là. Ce n'est pas nécessairement loin, mais ça adonne que, d'après le découpage... puis les fameux territoires actuels des
commissions scolaires, futurs centres de services, ne sont pas limitrophes. Ça
se peut que tu passes à travers un
territoire pour arriver à l'autre. Puis je ne vois pas de bonne raison de
dire : Bien, vous pouvez inscrire, bien sûr, toujours,
s'il y a de la place, la capacité d'accueil puis que ce territoire-là a déjà
bien desservi tous les élèves, là, de son territoire... toutes ces
conditions-là étant remplies, je ne vois pas pourquoi il faudrait empêcher les
parents d'inscrire leur enfant dans une école parce que le territoire ne serait
pas limitrophe, tout simplement. Moi, ça ne me rejoint pas.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée de Mille-Îles, vous pouvez y aller.
Mme Charbonneau : J'entends ce que le ministre
dit quand il dit : Je ne vois pas ce qui pourrait empêcher le parent. Puis vous avez raison, M. le ministre, en ce moment, il n'y a rien qui empêche un parent, rien, si les
conditions sont remplies, vous l'avez bien dit, si les conditions sont
remplies, parce que le parent, en ce moment, a la possibilité.
Il y a une
question que j'ai posée à laquelle je n'ai pas vraiment eu de réponse, pas aujourd'hui, là, ça fait que je vais la reposer aujourd'hui pour être sûre
qu'on puisse bien s'entendre. Quand on a parlé des critères d'inscription, vous
avez dit : En ce moment, c'est
très complexe parce qu'il y a bien de la bureaucratie, la commission scolaire, le parent doit demander la
permission. Mais, si j'ai bien compris, en ce moment, c'est encore ce que vous
appelez le centre de services qui va donner la réponse aux parents, ça ne sera pas l'école. C'est le centre de
services qui va dire aux parents : Oui, on peut t'accueillir, ou
c'est le centre de services qui va dire : Oui, tu peux aller dans une
autre commission scolaire?
M. Roberge : Bien, Mme
la Présidente, avec les changements
qu'on propose à l'article 1, c'est le centre de services d'accueil, après s'être assuré de répondre
correctement à tous les élèves de son territoire, qui va dire : Oui ou non,
je peux accueillir cet élève-là.
Mme Charbonneau : À ce
moment-là, Mme la Présidente, est-ce qu'on a une directive, un règlement ou un endroit dans
la loi où ça dit dans quel délai on va répondre aux parents?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Il n'y a pas cette directive. Elle n'existe pas, en ce moment, non plus pour les demandes extraterritoriales, mais je ne pense
pas qu'elle soit précisée dans la loi non plus.
Mme
Charbonneau : Par
le biais d'une petite consultation rapide alentour des gens qui sont alentour
de lui — je
réfléchis à haute voix, là, puis des
fois ce n'est pas toujours correct, mais je réfléchis à haute voix — est-ce
que le ministre pourrait avoir
une intention d'un délai prescrit pour pouvoir permettre l'accueil pour assurer
qu'il n'y a pas de bureaucratie qui vient se mêler dans l'accueil ou le
déplacement d'un élève?
M. Roberge : Mme la Présidente,
je ne pense pas qu'on doive nécessairement tout prévoir toujours en commission, nous, ici, nous, présents, ou des fois
le ministère. Je pense qu'il faut laisser la latitude aux organisations — en
ce moment, les commissions scolaires, plus tard, les centres de services — de
se donner des critères, de se donner des façons de faire qui répondent le mieux possible. Déjà que, là, on allège
sensiblement, avec l'article 1, les procédures, là, on n'est plus obligés de demander à son territoire
d'origine : Puis-je aller dans cette école où il y a de la place, où on
m'accepte?, donc, déjà, on enlève tout
un pan de bureaucratie. Mais il faut quand
même laisser, surtout pour la
commission scolaire, pour le centre de services et l'école qui accepte,
le temps de faire la vérification. Parce que leur priorité première — c'est une tautologie — leur
priorité, c'est d'accueillir et de desservir les élèves de leur territoire.
Donc, il faut qu'ils prennent le
temps de s'assurer, là, puis de compter qu'ils respectent leur capacité
d'accueil, hein, au sens de l'amendement que
j'ai déposé, puis des critères qu'ils peuvent se donner, en plus de ce qu'on a
mis dans l'amendement, dire : On est sûrs, on est certains, on a fait les vérifications, on dessert bien notre clientèle, on respecte l'article 239, la
fratrie, même la proximité de l'école,
puis après ça, bien, on répond aux parents, puis donc on accepte ou on
n'accepte pas l'élève en fonction de ça. Mais je pense qu'il faut laisser au centre de services cette possibilité-là de faire le travail sans dire
que c'est une semaine, c'est deux
semaines. Ça dépend à quel moment le parent dépose sa demande. S'il dépose sa
demande au mois de novembre, bien là,
ils ne savent pas tout de suite, là, pour l'an prochain, vraiment, là, une analyse de la capacité
d'accueil. Faisons confiance aux gens
qui administrent notre réseau scolaire. Je pense que ce sont des personnes qui
sont compétentes.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Mais, si ce sont les mêmes personnes compétentes qui répondent en ce moment,
donc, oui, je veux leur faire confiance, parce que moi, je pense qu'ils
répondent correctement. Mais, quand le ministre essaie de nous rassurer en
disant : Ça va alléger la procédure, j'ai presque le goût de vous
dire : Surprise, ça ne va pas alléger la procédure. Mais je n'irai pas m'astiner sur la procédure. Le
ministre se fait dire que ça va être beaucoup facile. Je lui souhaite bonne chance, parce que ça ne sera pas plus facile,
parce qu'il faut, de toute façon, que quelqu'un prenne avis de combien
j'ai d'enfants dans la classe, est-ce
que mon école est pleine, est-ce que je peux accueillir, est-ce que j'ai un
service de garde. Mais ceci dit, si
le ministre veut le croire, dans la pratique, Mme la Présidente, quelquefois,
les choses semblent faciles, dans les paroles, mais, dans la pratique,
c'est autre chose.
Le
ministre a dit quelque chose d'important, puis je pense que les gens se doivent
de l'entendre. Le ministre a dit : L'élève sera accueilli avec les critères qui sont établis, s'il y a de
la place, puis ça, c'est le premier critère qui est d'importance, mais il peut y avoir — je vais prendre le verbe «peut» — d'autres critères. Je veux juste me
rappeler, puis le ministre va pouvoir m'aider, les autres critères, c'est le
centre de services qui les fait ou c'est l'école même qui les fait? Je sais que
c'était hier, là, ça ne fait pas si
longtemps, mais j'ai comme un blanc sur qui aura la responsabilité de rajouter,
s'il le désire, des critères d'inscription.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
C'est le centre de services.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait, merci.
M. Roberge :
Mais je précise une chose, c'est le centre de services, sur lequel siégeront, à
l'instance supérieure, au conseil
d'administration, pour la première fois, des gens qui sont dans les écoles au
quotidien. Donc, ça, je trouve ça important de le préciser. Ce n'est pas tout qui sera partout décentralisé mur à
mur. Je pense qu'il y a une décentralisation, il y a un principe de
subsidiarité qui vient s'appliquer, qui est très important, qui a été souligné,
pas par tous, mais par plusieurs acteurs du réseau, mais il y a un autre
élément important, de dire : On fait une place, sur le C.A., à une
direction d'école, à un enseignant, à un
personnel de soutien, un professionnel, des gens qui, tous les jours, sont dans
les écoles, puis y compris la direction d'école, là, qui peut avoir à vivre avec ces demandes-là, ces arrivées-là et qui,
au comité de répartition des ressources, voit ce qui se passe aussi. Donc, je pense que ça va être un plus. Donc,
quand on dit : Oui, c'est le centre de services qui va continuer de prendre des décisions qu'à certains égards le
conseil des commissaires ou la commission scolaire prend, mais ça ne veut pas pour
autant dire que c'est le statu quo, parce que c'est... Oui, c'est encore
l'instance régionale qui prend la décision, mais il va y avoir une place, à
l'instance régionale, pour les gens du terrain qu'on ne retrouve pas en ce
moment, et ça, c'est important de se le rappeler.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Oui, vous pouvez y aller, Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. En ce moment, ceux qui prennent la décision sont des
gens de terrain parce que ce sont des
commissaires qui habitent dans des circonscriptions qui desservent une
commission scolaire et ils ont l'obligation
d'habiter, même, sur le territoire de la commission scolaire. Il n'y a personne
qui peut habiter, mettons, à Montréal, puis
être commissaire scolaire à Terrebonne, là, non, non, il faut que tu habites
dans... Donc, ce sont des gens de terrain, qui font leur épicerie, qui
rencontrent d'autres parents puis qui règlent des problèmes.
Ceci
dit, je comprends quand on me dit que c'est le conseil d'administration qui va
prendre des décisions puis que ceux-ci... pour la première fois, il y
aura des gestionnaires des écoles, puis il y aura des enseignants, puis il y
aura des parents. Chez nous, c'est
148 000 élèves, c'est plus de 100 établissements. Au nombre
qu'il va y avoir au conseil d'administration, ça va être un petit peu difficile qu'ils comprennent l'ensemble de la
mesure de tout le réseau, tandis qu'en ce moment j'ai plus de monde
alentour de la table puis j'ai des comités dans chacune des structures — il y
a un comité de direction d'école, il y a un
comité du syndicat des enseignants, il y a un comité des services
professionnels non enseignants — qui dirigent, puis qui donnent des
recommandations, puis qui font suivre au conseil des commissaires, puis qui
aident tout le monde à pouvoir s'asseoir,
parce qu'on dit : Il y a un conseil, mais le conseil, un peu comme nous,
ici... puis un peu comme le ministre, on dit : Le Conseil des ministres, mais, avant d'arriver au
Conseil des ministres, il doit présenter ses dossiers à un sous-comité puis,
avant ça — probablement,
si la tendance se maintient dans tous les partis, et je vous le souhaite — il présente au caucus, comme ça il
est sûr que la direction qu'il prend, elle est bonne puis elle est juste.
Donc,
je comprends quand on dit : Là, ils vont prendre des meilleures décisions,
puis ça va être du meilleur monde, mais j'ai peine à croire, puisque, déjà,
c'est des gens sur le terrain que... Non, je sais, je ne veux pas vous prêter
des intentions. Quand je dis
«meilleur monde», ce n'est pas dans le principe que c'est des meilleures
personnes, mais c'est plus dans le principe où c'est le meilleur monde,
dans le sens littéraire de «it's a wonderful life». Dans le temps des fêtes,
c'est ça qu'on dit.
Donc, ceci dit, je ne
pense pas qu'on a allégé les procédures, je ne pense pas que les gens qui vont
être alentour de la table vont prendre des
moins bonnes ou des meilleures décisions, mais une chose est sûre, c'est que
j'ai compris que, si je garde la
valve ouverte comme je l'ai en ce moment... puis je comprends qu'il a rencontré
des parents qui étaient fâchés puis que ça adonnait comme ça, mais, si
je ne mets pas des exceptions dans mes règles, je vais créer, nécessairement,
quelque chose que je n'avais pas vu ou que je ne croyais pas qui était pour
arriver.
Donc,
Mme la Présidente, je crois qu'il est important de considérer l'approche du
ministre sur le principe limitrophe. Puis,
s'il n'est pas écrit comme il faut, il y a sûrement des gens qui peuvent lui dire
comment on peut écrire comme il faut, dans
239, le principe limitrophe, et je suis sûre qu'on est capables de le voir puis
de l'améliorer pour pouvoir gérer les exceptions puis le quotidien.
• (12 h 20) •
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, M. le ministre.
M. Roberge :
Merci, Mme la Présidente. Je ne reprends pas ma collègue parce qu'elle s'est
même elle-même reprise, elle ne m'a
pas prêté des intentions, mais je veux juste le dire dans mes propres mots pour
être sûr d'éviter toute confusion. Je ne pense pas qu'il y ait des
commissaires, là, qui soient incompétents ou je ne pense pas qu'il y ait des
commissaires qui soient malveillants puis...
Mme Charbonneau :
...
M. Roberge : ... — mais
vous n'avez pas dit ça, mais je veux le préciser quand même, là — incompétents,
ou malveillants, ou je ne sais pas
quoi, là. Il ne s'agit pas d'attaquer aucune personne. C'est des gens qui
donnent de leur temps, qui sont
impliqués, qui veulent bien faire. Quand on propose d'améliorer le système, ce
n'est surtout pas en pensant à monsieur X, madame Y, puis en
disant : Bien là, il faut trouver une façon de ne pas avoir ce monde-là,
absolument pas. Je pense, c'est des bonnes
personnes dans un système qui mérite d'être amélioré, tout simplement. Puis je
voulais faire cette mise au point là,
même si ma collègue n'a rien dit qui allait dans l'autre sens. Juste le
rappeler de temps en temps, c'est une bonne chose.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Oui, j'avais M. le député
de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci, Mme
la Présidente. M. le ministre, je vous salue, l'équipe du côté ministériel, l'équipe du cabinet
et du ministère, et mes collègues de l'opposition officielle, et puis de
formation de l'opposition.
J'ai relu les
90 pages, et il y a une question qui me revient souvent que je me permets
de poser à ma première opportunité ici,
c'est le pourquoi, et qu'est-ce qu'on essaie de régler, et c'est quoi, la
situation actuelle. Et, comme est toujours notre
préoccupation, Mme la Présidente, une préoccupation qu'on aurait eu à exprimer à
maintes reprises dans ces premiers 13 mois,
y a-t-il des données probantes? Y a-t-il de la recherche soutenue? Y a-t-il des
simulations qui auraient été faites pour appuyer les propositions qu'on
trouve devant nous?
Alors,
là où j'aimerais commencer, c'est de poser la question au ministre, Mme la Présidente : Est-ce qu'on peut déposer les données des statistiques sur — peut-être réparties par région ou par
commission scolaire, dans la dernière année, peut-être les derniers
cinq ans — le
nombre de dérogations qui auraient été demandées par les parents pour que leurs
enfants assistent à une école qui n'est pas dans leur quartier et les données
sur les raisons proposées et sur le nombre qui auraient été accordées et
le nombre qui auraient été refusées?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Vous pouvez y aller, M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, je salue mon collègue de D'Arcy-McGee, qui se joint au
débat, mais hier, c'est une question qui a
été posée précédemment. Alors, ce qu'on a précisé hier, c'est qu'au primaire
c'est, grosso modo, 0,6 % des
enfants ou des élèves qui fréquentent une école qu'on qualifie, actuellement,
d'extraterritoriale, donc sur le territoire d'une commission scolaire
autre. Au secondaire, c'est environ 2,46 %, donc, des élèves qui
fréquentent un territoire... une commission
scolaire autre que leur commission scolaire d'origine. Maintenant, je n'ai pas
davantage de détails, là, sur la ventilation que mon collègue a
demandée, mais, je pense, ça répond quand même assez bien à la question.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci.
M. Birnbaum : Mme la
Présidente, est-ce qu'on a un aperçu de combien — là,
on n'est pas en chiffres absolus, c'est
difficile, mais, quand même, avec des pourcentages, on parle d'un
certain nombre — le
nombre qui auraient été refusés? Je
m'explique. Bon, j'ai été directeur
général de l'Association des
commissions scolaires anglophones du Québec pour une période de 10 ans. Et, de mon expérience...
et je passais la moitié de ma
semaine, ici, au comité BSM réseau, alors je suis assez familier avec
les 60 commissions scolaires francophones aussi. Les dérogations, en
principe, auraient été accordées. J'admets, en
toute transparence, qu'il y avait des fois des bogues auprès d'une commission
scolaire, la CSDM, mais, pour la plupart des commissions scolaires, quand les raisons étaient bien fondées, la
plupart des demandes, partout au Québec, auraient été acceptées.
Est-ce
que, Mme la Présidente, le ministre a quelques données en main qui nous
expliquent c'est quoi, la situation actuelle? Est-ce que la plupart de
ces demandes de dérogation auraient été acceptées?
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, on ne peut pas avoir ces données-là. J'ai eu plusieurs
informations, des contacts personne à personne avec des parents, ces dernières
années, à qui on a refusé ces demandes-là, mais je suis bien conscient que ce n'est pas un sondage exhaustif. C'est un
sujet sur lequel je me suis penché et sur lequel j'ai été interpelé. Ayant les
fonctions de porte-parole dans ma
formation politique dans l'opposition, les gens mécontents... Les gens
satisfaits ne venaient pas tout le
temps me voir, hein? C'est souvent ça, quand on est dans l'opposition, les gens
satisfaits ne font pas trop appel à nous, mais, quand ils sont mécontents, ils vont nous voir pour demander ce
qu'on peut faire pour eux. Donc, j'ai parlé à plusieurs parents qui se sont vu refuser des demandes, mais
vous comprenez qu'elles ne sont pas comptabilisées, les parents étant isolés chacun chez eux. Les commissions scolaires, je ne
pense pas qu'elles comptabilisent ces données-là, puis donc je n'ai pas
les informations...
M. Birnbaum :
Alors, Mme la Présidente, est-ce que le ministre dirait ou qualifierait
l'impact potentiel de cet article comme assez minimal? Est-ce que ça
risque d'être plus prononcé dans la métropole de Montréal ou Québec, en région?
Est-ce que c'est, de sa lecture... Et là
j'aimerais savoir, compte tenu qu'on n'a pas l'air d'être en mesure de fournir
les statistiques détaillées, basé sur quelles données probantes va être
sa réponse?
Mais, dans un premier
temps, est-ce qu'il évaluerait l'impact en région et en région métropole comme
minimal, en termes d'impact sur le réseau scolaire de l'implantation éventuelle
de cet article?
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, comme j'en ai parlé hier, je ne crois pas que ça va avoir une
incidence très élevée à la hausse parce que je ne pense pas qu'il y ait
eu énormément de personnes qui se sont fait refuser ces autorisations. À chaque fois, quand le territoire d'accueil,
l'école d'accueil, le centre de services d'accueil est prêt à accepter... Je
trouve ça un peu dramatique d'imposer
aux parents des démarches, de leur faire faire une demande, de se faire faire
dire non, après ça, peut-être, s'ils
ne sont pas découragés, d'aller au protecteur de l'élève, des fois encore de se
faire faire dire non, des fois se faire faire dire, même : Non, je
ne regarderai même pas votre demande. Tout ça s'est avéré, mais je ne pense pas
que ça va être par centaines.
Et
je nous inviterais, Mme la Présidente, à revenir sur le sous-amendement, parce
que, là, on n'est pas sur le
sous-amendement, on n'est pas sur l'amendement, on est sur le fond de
l'article 1, tandis que, là, le sous-amendement est sur la définition de «capacité d'accueil». Donc,
j'inviterais mon collègue à revenir sur la définition de notion de capacité
d'accueil parce que c'est le sous-amendement
qu'on étudie en ce moment. Ma collègue prétend qu'il faut inclure dans
«capacité d'accueil» la notion de prioriser les élèves dont le lieu de
résidence... Moi, je pense que ce n'est pas pertinent, puisqu'on en parle
dans le 239, puis je pense que c'est l'objet du débat du sous-amendement.
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, on est en plein coeur du sous-amendement. Le sous-amendement
n'est pas un sous-amendement flottant, il s'inscrit
à l'intérieur même de l'article 1, et c'est pour ça que mon collègue, et
avec justesse, amène des propos et des éclaircissements pour le
ministre. Alors, c'est excessivement pertinent.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, M. le député de D'Arcy-McGee.
• (12 h 30) •
M. Birnbaum :
Je continue, et je compte, avec tout respect, sur la présidente pour trancher
si mes questions ne sont pas
recevables. Je comprends que je suis devant un sous-amendement qui a été jugé
recevable, et mes questions touchent, justement, comme ma collègue vient
de dire, aux critères et la façon d'implanter l'article en question.
Je
me permets de parler à nouveau pour quelques minutes du secteur anglais, les
neuf commissions scolaires anglophones, d'où il y a à peu près, maintenant, peut-être... bon, ça fait quelques
années que je ne suis pas dans le réseau, mais quelque 340, 330 écoles publiques primaires et secondaires
et que ce secteur aurait eu à consolider de façon très douloureuse depuis une
génération et demie. Il y avait une
population, dans les écoles publiques anglophones du Québec, de quelque
250 000 élèves en 1971, là on parlerait de quelque
90 000 élèves.
Moi,
j'ai eu l'expérience d'être porte-parole de l'ancienne commission des écoles
protestantes du Grand Montréal entre
1983 et 1989, où, en bonne foi, de façon rigoureuse, cette commission
scolaire — vous
allez vous rappeler qu'on est dans le
temps avant les commissions scolaires linguistiques — a dû céder 41 écoles de langue anglaise
pour réouvrir 40 de ces écoles comme
écoles françaises. Alors, les adaptations, des débats difficiles mais très
transparents en ce qui avait trait au réseau d'écoles, c'était à l'ordre
du jour à chaque semaine.
Je
vous rappelle aussi que, quand on parle de l'école du quartier, à l'exception
peut-être d'une douzaine d'écoles anglaises parmi ces 330, c'est chose
du passé. Est-ce qu'on peut se comprendre, là? De sortir de la maison et de
marcher avec... pas avec son lunch, parce
qu'on aurait pu retourner à la maison pour le lunch, de sortir de notre maison,
aller à l'école en marchant, c'est
presque exclusivement chose du passé en ce qui a trait à l'école anglaise et
l'expérience des gens issus de la communauté de langue anglaise actuelle. Donc,
l'importance de planifier le réseau d'écoles est d'un intérêt primordial. On
parle de l'avenir des communautés
quand on parle de fermer une école, c'est évident. C'est le même sort en
village pour les écoles de la majorité, maintenant.
Alors,
je me permets ce préambule parce que, quand ces décisions sont prises, c'est
après mûres études sur les déplacements, sur les tendances, sur les plans de développement dans une municipalité
ou une autre, sur les coûts de transport, sur les voeux de parents, sur l'offre équitable et accessible de
services. Quand je parle du secteur anglais, il y a toujours quelques écoles qui ont des programmes bilingues, d'autres qui ont
l'immersion française, d'autres qui ont une concentration dans les maths, et
tout ça. Il y a à mettre tout ça ensemble et à assurer la pérennité de notre
réseau d'écoles. Comme je dis, ces facteurs sont présents en région rurale, surtout, et même en région urbaine pour les
écoles françaises. Et, si j'essaie de nous rappeler d'un tel petit portrait, c'est pour m'assurer... On est à
l'article 1, quand même. Le législateur, j'imagine, avait un intérêt à
mettre de l'avant cet article-ci. Alors, je reviens, j'aimerais
comprendre si, Mme la Présidente, le ministre dirait que j'ai raison quand je
dis que l'impact de cet article risque d'avoir des retombées sur la
planification locale du réseau des écoles. Est-ce que j'ai raison, Mme la
Présidente?
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, je ne crois pas que ça va arriver, parce qu'au départ les
écoles et les territoires des centres
de services planifient leurs services, leurs constructions, leurs aménagements,
leurs agrandissements, leurs rénovations pour répondre aux besoins des élèves sur leur territoire, et ça, ça ne
changera pas. Il n'est pas question pour un centre de services de
demander un agrandissement pour accueillir des élèves d'un territoire voisin ou
d'un autre territoire ou de demander une construction pour ça. L'obligation
reste d'accueillir, de servir, de scolariser, d'amener chaque jeune à
développer son plein potentiel pour les jeunes du territoire.
Cependant,
après analyse de la capacité d'accueil, qu'on a définie... enfin, c'est un amendement
qui n'est pas traité encore, mais qu'on tente de mieux définir suite à
des interventions de mes collègues, s'il reste des places... ne considérant pas
simplement des mètres carrés, mais s'il reste des places qu'on est capables de...
des gens qu'on est capables d'accueillir et qu'il y a de la demande, bien, je
pense qu'il faut tout simplement accueillir et servir les demandes des gens.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Vous pouvez y aller, M.
le député.
M. Birnbaum : Bon, un exemple hypothétique, parce que... bon, on va donner
le nom qu'on veut après que le projet
de loi n° 40... si on arrive à cette éventualité, centre de
services ou, actuellement, commission scolaire, bon, dans leur travail, au nom pas juste des parents, au nom de chacun des
résidents de leur territoire, compte tenu de notre rôle, responsabilité,
actuellement, dans la Loi sur l'instruction publique, de veiller au
développement économique, au sort des communautés qu'elle dessert, une commission scolaire est
devant le problème que je vais me permettre de décrire. Il y a une école
française primaire tout près de la
frontière avec la commission scolaire avoisinante. Il y avait quelques
manchettes, dans les hebdos, qui
posaient des questions sur les compétences de la directrice de l'école, aucune
preuve, et finalement la chose s'est réglée. Il y a un grand nombre de parents
de cette école qui se disent : Ah mon Dieu! L'école avoisinante de la
commission scolaire avoisinante est
un tout petit peu moins proche, Mme la Présidente, mais je n'ai pas aimé ce que
j'ai lu. Et je ne minimise pas les
réflexions très sérieuses avec lesquelles les parents prennent les décisions
d'où envoyer leurs enfants, ce n'est pas ça, mais il y a des choses qui
arrivent. Alors, je mets en relief un exemple pour qu'on puisse en discuter.
Suite à ces
articles dans un hebdo, l'école avoisinante, dans l'autre commission scolaire,
reçoit, ce qui est faisable peut-être, une quinzaine de demandes de dérogation,
et ça tombe que ces 15 sont issues des parents des enfants qui vont commencer la troisième année au mois d'août, à la
rentrée. Mme la Présidente, j'imagine, ou c'est mon opinion, qu'un tel
phénomène risque d'avoir un impact sur une école qui fait partie d'un
réseau en bonne et due forme suite à toutes sortes d'analyses, j'imagine, et de
planifications. Cette école, son avenir et sa pérennité risquent d'être mis en
danger par l'éventualité que je décris.
Est-ce que le ministre, Mme la Présidente, avoue que ce genre de situation
ponctuelle et pas basée sur les choses, je le dis comme ça, sérieuses et importantes peut avoir un impact sur le
réseau scolaire de ces deux commissions scolaires suite à l'éventuelle
adoption de l'article devant nous?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, c'est difficile de prendre position sur un cas précis sur
lequel je ne me suis pas penché et qui est arrivé dans l'état de droit
actuel, là. Puis là je vais vous demander de m'informer là-dessus, sur ce
cas-là. Est-ce que c'est arrivé? Est-ce que les élèves ont été transférés?
Est-ce que la commission scolaire d'origine a accepté? Est-ce que la commission
scolaire d'accueil a accepté? Quelle est la conclusion? Quel est le punch de
l'histoire?
• (12 h 40) •
M. Birnbaum :
Ce que j'ajouterais, Mme la Présidente, pour démontrer qu'on est en plein dans
notre sujet, je soumets que,
l'exemple que je donne, des deux côtés, après bonne entente entre deux
commissions scolaires bien ancrées dans
les communautés, les dérogations auraient été refusées. Alors, la question...
Moi, je soumets, pour ajouter à mon hypothèse, que, dans la situation
actuelle, l'intégrité de ces deux écoles serait protégée par l'encadrement de
notre système actuel. Et, comme les questions se posent de ce côté au gouvernement,
je répète ma question. Donc, dans le scénario... Évidemment, je n'ai pas des
chiffres à l'appui, je dis volontiers que je l'invente, mais je trouve que
c'est un scénario tout à fait crédible. Alors, à nouveau, j'invite le ministre
de répondre à la question : Est-ce
que la situation que je décris
pourrait avoir l'avoir de changer, d'avoir un impact réel sur la
pérennité, l'avenir des deux écoles en question?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge :
Écoutez, Mme la Présidente, si on peut bien s'inventer n'importe quel scénario puis, après ça,
répondre à des questions
hypothétiques, je ne suis pas sûr que ça nous éclaire tant que ça. Le projet de loi a été écrit parce que j'ai parlé à des gens qui vivaient des situations, des demandes réelles, des refus réels, bon,
puis on répond à une situation qui est réelle. On pourrait s'inventer aussi des cas où 80 parents voudraient demander
des transferts, se feraient dire non, et là j'inventerais un cas qui viendrait
justifier l'article 1 en démontrant tous les préjudices possibles d'une situation
qui n'est pas arrivée, je ne suis pas sûr que ça ferait avancer tant que ça.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci.
M. Birnbaum : Bon, Mme
la Présidente, alors, on va en
convenir, on va rester dans l'hypothétique. Suite aux réponses que j'ai eues, la proposition dans l'article 1
est hypothétique. Le ministre, et je l'invite à clarifier, ne nous a pas dit que cette proposition est basée sur la recherche.
Il peut peut-être clarifier l'affaire et me parler de quelque étude
que ce soit qui aurait été examinée
pour confectionner l'article devant nous, ou, dans un deuxième temps, est-ce que
le ministre est en mesure de m'affirmer, une autre
fois, par quelle voie de réflexion, recherche... peut m'affirmer que, de sa
lecture, le 0,9 % et 2,46 % de demandes de dérogation
n'augmenteraient pas de façon substantielle suite à l'éventuelle adoption de l'article 1?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Quelques éléments de réponse. Une chose est
certaine, c'est que, pour ces demandes déjà acceptées, ça faciliterait le travail et
la vie des parents, qui n'auraient pas à demander la permission à la commission
scolaire actuelle — vont-ils
nous dire nous dire oui? Vont-ils nous dire non? — avec un délai avant, après ça, d'aller à la commission scolaire qui reçoit, qui, eux
autres, faisant l'analyse... Donc, c'est sûr qu'on saute une étape, on facilite
la vie. Moi, j'aime ça. Moi, j'aime ça faciliter la vie des citoyens et
des parents puis réduire la bureaucratie. Déjà, c'est déjà un bon argument.
Ensuite,
mon collègue dit : Est-ce qu'on a des études? Est-ce que l'article 1
répond à des cas qui sont concrets ou si c'est des cas inventés? C'est
concret : des études de cas, des parents que j'ai rencontrés, des
directions d'école que j'ai rencontrées, qui
m'en ont parlé. Et d'ailleurs, lors des auditions particulières — puis c'est l'article 1, ça serait
surprenant que les gens ne l'aient pas vu, là, n'aient pas vu ça — je
n'ai pas entendu les associations de direction d'école dire : Attention, drapeau rouge, qu'est-ce qui se passerait
si... ça serait compliqué si on allait là. La direction générale, l'ADIGECS,
je n'ai pas entendu non plus, alors que, je
veux dire, c'est eux, là, qui gèrent les territoires. Je n'ai pas entendu ça
non plus, l'Association des cadres
scolaires dire : Ah! ça se fait bien, peut-être un petit enjeu sur la date
à partir du moment où on ferait ceci. Mais on voit bien, là, que, dans
le concret, ça s'applique par ceux et celles qui auraient à vivre avec les
conséquences de ça. Et, du côté des parents aussi, je n'ai pas entendu des
comités de parents dire : Non, non, non, ne
nous facilitez pas la vie. Puis ça s'applique sur des cas concrets, des cas qui
ont été, même, médiatisés, pas des cas, là, que j'invente pour démontrer
la pertinence de l'article, là, des cas qui sont arrivés. Voilà.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, c'est normal que les cadres scolaires et l'ADIGECS n'en ont
pas fait mention, ce n'est pas eux autres qui, en ce moment, gèrent les
arbitrages. Ce sont les commissaires scolaires qui font les arbitrages.
Par contre, la
chercheuse de l'IRIS est venue nous dire : Faites attention pour la mixité
sociale. N'oubliez pas que la CSQ, aussi, l'a mentionné. C'est qu'en ce moment
votre article 1 peut vraiment nuire de façon plus significative aux
enfants et ceux des milieux défavorisés parce que leurs parents n'ont pas la
capacité, eux, de les transporter ailleurs. Ça, c'est des cas concrets. CSN, la
même chose, ils l'ont dit, l'article 1 peut aussi nuire à la mixité
sociale.
Vous
parlez des comités de parents. C'est drôle, parce que, cette semaine, les
comités de parents, plusieurs ont parlé de votre projet de loi — ça, vous avez oublié de le mentionner, par
contre — plusieurs
se dissocient, plusieurs mentionnent qu'effectivement
le projet de loi n° 40 ne répond pas aux préoccupations des Québécois. La
Fédération des comités de parents a aussi
dit : Attention de ne pas instrumentaliser. Ils disent : On est pour
votre projet de loi, mais avec beaucoup de bémols, avec beaucoup de
recommandations. D'ailleurs, dans le mémoire de la Fédération des comités de
parents, il est mention de quelque chose
d'important : la territorialité. Ils parlent du territoire, puis de
l'importance de s'assurer... et de continuer la vitalité, et d'avoir une
sensibilité territoriale. Ça, il en est question dans le mémoire.
Par
contre, vous voulez avoir un cas concret? Vous savez, il y a des gens qui nous
écoutent. Il y en a un qui m'écrit, en
ce moment, sur Facebook Messenger : «Bonjour. J'écoutais les travaux de la
commission, notamment sur la question de ne plus limiter les choix
d'école hors territoire. Voici un cas d'espèce : suite à la mobilisation
d'un groupe de parents et de gens impliqués
dans les ligues de soccer, la commission scolaire X, disons celle du Sud,
décide de mettre sur pied un
programme de concentration études-soccer dans une de ses écoles secondaires.
Or, au moment des inscriptions, on se rend compte qu'un certain nombre de parents souhaitent plutôt inscrire leurs
enfants dans un programme de soccer d'une commission scolaire au nord de la commission scolaire X ou de
la commission scolaire au sud. Les parents qui restent et qui se sont impliqués
dans le projet se rendent compte que, si on accepte les ententes
extraterritoriales, le nombre d'élèves risque d'être
insuffisant pour couvrir des groupes de soccer-études dans leur propre
commission scolaire. Donc, oui, la mobilité que promet le ministre ouvre au magasinage et puis elle compromet la
mise en place de programmes souhaités par la population d'une commission scolaire donnée. Cette situation,
elle est réelle, je l'ai vécue alors que j'étais directeur général adjoint.
Pour sauver notre programme local, j'ai donc
dû refuser des demandes extraterritoriales, mais j'ai maintenu le privilège, clause
grand-père, pour les élèves qui fréquentaient déjà un programme de soccer dans
une autre commission scolaire. Avec ce que
propose le ministre, je n'aurais rien pu faire, sinon de laisser mourir notre
programme local et de priver de celui-ci des élèves dont les parents ne
pouvaient pas assurer le transport vers une autre commission scolaire.»
C'est
deux poids, deux mesures. On s'entend quand même, là, ici, là, que vous, vous
dites : Ceux qui vont pouvoir assumer le transport, ils vont pouvoir
changer puis faire du magasinage. Mais ceux qui n'auront pas les moyens
d'assumer le transport, ils ne pourront pas payer et eux vont être dans une
école de quartier qui, tranquillement pas vite, va se vider.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, je ne pense pas que les écoles de quartier vont se vider.
Et, s'il arrive que des écoles d'accueil
ou des territoires du centre de services d'accueil acceptent parce qu'ils ont
de la place ou les capacités d'accueil, ça va des deux côtés aussi, là, il peut y avoir des programmes qui
naissent à cause de ça. Vous savez, quand il y a des enfants qui arrivent ou des enfants qui partent, ça arrive
à chaque année, là, dans toutes les écoles, dans tous les territoires, il y a des programmes qui deviennent possibles, il y a
des programmes qui sont moins possibles, qu'on doit se réinventer. À chaque fois
qu'il y a un changement, il y a une opportunité.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci.
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, souvent, j'entends le ministre dire : Je ne pense pas,
je ne pense pas, je ne pense pas. Le
problème, ce n'est pas qu'il ne pense pas, c'est qu'il ne le sait pas, parce
qu'il n'a pas le portrait d'ensemble du Québec.
Moi,
j'ai vécu plusieurs années en Estrie. J'en connais, du monde, là, qui habitent
à Magog mais qui travaillent à Sherbrooke. Dans la région de l'Estrie, là, on a des écoles avec 35 élèves, 26
élèves. Puis, quand on a reçu, ici, M. Murray pour les commissions
scolaires anglophones, bien, eux autres, ils se sont battus. Vous avez une
école qui a commencé avec 11 élèves, puis, tranquillement pas vite, ils ont été
capables de monter à 37 élèves.
Mais
ce que vous, vous proposez, là, moi, je vous le dis, il y a des écoles que,
oui, je sais que, lorsqu'ils vont quitter, les parents, le matin, ils vont peut-être faire le choix de dire :
Bien, tant qu'à travailler à Sherbrooke puis qu'il y a un programme dans l'une des quatre
écoles secondaires dans le comté de la députée de Sherbrooke qui offre un
projet pédagogique particulier attrayant, par exemple du basketball, bien, le
parent va dire : Bien, moi, au lieu d'envoyer mon enfant à l'école à
Magog, bien, je vais l'amener avec
moi à Sherbrooke puis, le soir, quand j'ai terminé, je le ramène à la maison,
parce que je peux lui offrir le transport.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
• (12 h 50) •
M. Roberge :
Mme la Présidente, ma collègue dit qu'on n'a pas d'études puis
elle me reproche de dire : Ah! je pense telle chose, mais elle sait que des gens vont quitter des territoires,
vont aller ailleurs, elle sait qu'il y a de la place dans ces écoles 240, elle sait que, même en
priorisant les gens des territoires, il y a
de la place disponible dans des écoles attractives comme ça. Elle bien
chanceuse de savoir tout ça sans même avoir à vérifier.
Mme Rizqy : Ouh! Mme
la Présidente, un, il me prête des
intentions de ne pas avoir vérifié. Contrairement
à lui, oui, j'ai vérifié. Savez-vous
comment j'ai vérifié? Je suis allée en Estrie, je me suis assise avec des élus — non seulement des élus scolaires, mais aussi municipaux — et
ils sont arrivés avec des cas concrets. Quand j'ai décidé de faire, là, une
tournée des régions pour rencontrer des
commissaires, c'était justement pour me préparer à notre commission
puis à notre étude article par article pour arriver avec des cas concrets
parce que je sentais... mon petit doigt me disait : Hum! Sûrement que le ministre,
lui, il n'aura pas fait la tournée des régions pour aller rencontrer les
commissaires, surtout qu'il prétend que c'est des cailloux dans son soulier.
Par contre,
voici ce que les gens m'ont dit. Quand j'ai rencontré M. Murray, bien, le
cas concret que je vous dis d'une
école à 11 élèves, bien, c'est un cas réel. Quand je vous parle d'une
commissaire qui, elle, s'est battue, avec d'autres parents, pour préserver une école parce que
Québec disait : Mais non, on va devoir fermer cette école de village pour
mettre les enfants dans un autobus puis les transférer dans un autre
village, ça, c'est un cas concret, puis qu'eux se disent : Bien, O.K., mais, Saint-François, c'est à côté, le
comté de Saint-François, c'est à côté, le comté de Sherbrooke, c'est à côté,
mais eux, là, ils sont tout petits,
ils sont juste 30 élèves, puis ils trouvaient que, ah! bien, pour le
rendement, la rentabilité, c'était plus facile, plus efficient de les
amener à Sherbrooke ou dans un autre comté voisin. Mais finalement
les parents ont dit : Non, c'est vital, d'avoir une école dans
notre village parce que, si on n'a pas d'école, c'est l'équivalent de ne pas
avoir d'épicerie. Alors, c'est pour cela qu'ils se sont battus, les parents et
les commissaires, pour maintenir...
Alors,
là-dessus, M. le ministre, je vais vous demander de retirer vos propos parce
que vous me prêtez une intention de ne pas avoir vérifié, alors que
c'est le cas, j'ai vérifié.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, M. le ministre, avez-vous un commentaire?
M. Roberge : Bien, il ne s'agit
pas de vérifier, de se promener puis de parler à des commissaires scolaires, c'est d'anticiper quelque chose qui pourrait
arriver. C'est là où on ne peut pas vérifier de manière absolue, advenant
l'adoption de l'article 1,
vérifier ce qui... monter dans la DeLorean, là, vérifier ce qui se passe en
2023 et revenir ici, c'est un peu fort.
Par
contre, on peut préalablement très bien supposer qu'avec, en ce moment,
0,6 % des jeunes du primaire qui fréquentent une école extraterritoriale, on voit bien bien que
ce n'est pas une demande qui déplace des masses et des centaines de milliers d'élèves. On allège la bureaucratie, on allège ce
qu'on demande aux parents, on allège ce pouvoir discrétionnaire, que je trouve qui
n'est pas pertinent, du centre de services qui, en ce moment, a les élèves sur
son territoire, de dire : Non, non, non, je te garde. Pour moi, ce n'est
pas une bonne idée.
Mais, en
maintenant — et ça,
c'est très important — le territoire, et le respect du territoire, et l'obligation pour
le centre de services et tous ceux qui y travaillent de s'occuper
d'abord des gens qui sont sur leur territoire, de vérifier, bien sûr, la capacité d'accueil de l'école qui est souhaitée
par les parents et l'élève pour s'assurer, bien sûr, qu'on respecte la capacité
d'accueil, et de bien définir de quoi
on parle, même si, avant qu'on pense à ça, ça existait déjà, des demandes
extraterritoriales, puis les gens
dans les commissions scolaires actuelles se sont déjà posé ces questions-là,
ont déjà défini les capacités d'accueil, on viendrait quand même, disons, sécuriser puis assurer une certaine uniformité,
ce qui est dans le sens de la recommandation de l'Association québécoise
des cadres scolaires, qui nous ont dit : Ça serait bien d'avoir une
harmonisation, bien là, je pense qu'on
viendrait répondre à cette demande avec une définition de la capacité d'accueil
qui n'est pas exhaustive, en disant : Voici, c'est mur à mur partout, mais en donnant quelques critères,
quelques principes importants que tout le monde devrait avoir, sachant que, dans le respect de la diversité, au
Québec, des territoires, des régions, bien, ils pourront rajouter d'autres
critères, mais tout le monde devrait avoir ceux-ci.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, là, honnêtement, je vais avouer candidement, le ministre a
réussi à me confondre. D'une part, il
dit à mon collègue le député de D'Arcy-McGee : Non, votre exemple n'est
pas bon parce qu'il est hypothétique. Alors,
quand j'arrive avec un cas concret, il dit : Ah non, il ne s'agit pas de
vérifier, il faut projeter pour 2023. Or, de deux choses l'une, soit qu'on présente des cas hypothétiques, il les
accepte, soit qu'on présente les cas concrets, il les accepte, mais il ne peut pas souffler le chaud et le froid.
Et ici, Mme la Présidente, je vous le dis d'emblée, de notre côté, on va
présenter des cas concrets mais aussi
des cas hypothétiques, parce que l'objectif, c'est aussi de prévoir ce que lui
n'aura pas prévu.
D'autre part,
lorsqu'il parle que les cadres scolaires sont pour l'abolition des territoires puis qu'on peut magasiner...
M. Roberge : Attention.
Mme Rizqy :
Je n'ai pas terminé. Je veux quand même finir.
M. Roberge : Bien là, je n'ai pas prétendu que les cadres
scolaires étaient pour l'abolition des territoires. Je ne suis moi-même pas
pour l'abolition des territoires, attention
Mme Rizqy :
Mais vous le faites quand même, l'abolition des territoires. L'article 46,
de façon très précise, vous mentionnez, à l'article 46,
que vous pouvez désormais, par décret, abolir les territoires. Donc, vous
êtes pour l'abolition des territoires, sinon vous ne l'auriez
jamais inscrit à l'article 46 de votre projet de loi.
M. Roberge :
Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
Mme Rizqy :
Mais je n'ai pas terminé mon intervention.
M. Roberge :
On a une récidiviste ici, là.
Mme Rizqy :
Oh!
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre, on va laisser la députée de
Saint-Laurent...
M. Roberge : Je ne suis pas pour l'abolition des territoires. Qu'elle dise pourquoi elle est pour et pourquoi elle
est contre, je vais m'occuper de gérer pourquoi je suis pour, pourquoi
je suis contre.
La Présidente (Mme Guillemette) : On va laisser la députée de Saint-Laurent terminer son intervention et je vous donnerai
la parole ensuite.
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, je comprends qu'il est très difficile pour le ministre
d'essayer de remettre la pâte à dents
dans le tube, mais, l'article 46, ce n'est pas moi qui l'ai écrit puis je
suis convaincue que ce n'est pas ni la députée de Sherbrooke ni la députée de
Joliette qui l'a écrit, l'article 46, c'est le ministre, et, dans
l'article 46 de son projet de loi, il est question d'abolition de
territoires. Alors, à moins qu'aujourd'hui il nous fasse une méga-annonce qui,
finalement, admet qu'il s'est trompé lors de la rédaction de l'article 46,
je tiens pour acquis qu'il est pour l'abolition des territoires et que c'est aussi ce qu'il a écrit lui-même, avec
sa belle petite photo qu'on a présentée dans son plan présenté en janvier 2018.
M. Émond :
Mme la Présidente, point de règlement, s'il vous plaît. Je veux juste soulever
un petit point de règlement, l'article 35.6°,
dans le but de vous aider et aider la collègue à ne pas prêter d'intentions. M.
le ministre l'a dit à deux reprises, il n'est pas pour. Puis là la collègue
cite l'article 46, je pense que, là, nous sommes au sous-amendement d'un
amendement de l'article 1. Je nous invite tous à revenir sur le
sujet, puis on pourra parler de l'article 46 le moment venu.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
Mme Rizqy :
Mais, Mme la Présidente, je n'ai pas terminé ma réponse, là. Attendez, il me
reste... Non, non, il a fait son point de règlement. Un, je peux répondre à son
point de règlement, mais j'en ferai fi, parce que, clairement, je comprends,
tout le monde, qu'on sait que la vérité est à l'article 46, mais, bon.
Alors,
aux cadres scolaires, j'aimerais juste rappeler une chose... Il nous parle des
cadres scolaires, mais il nous a toujours dit que l'objectif, c'est de rapprocher les décisions pour les enfants
puis les parents, mais il oublie de mentionner que le comité de parents de la plus grande commission scolaire
du territoire du Québec, la CSDM, est contre l'article 1, est contre le
magasinage d'écoles. Il oublie aussi de mentionner que l'école mouvement
ensemble, aussi, est contre le magasinage des écoles. Même chose pour la CSN, qui représente plusieurs employés qui sont dans
le réseau scolaire, même chose pour la CSQ, même chose pour la FAE, qui,
eux, regroupent l'ensemble des employés des professeurs, des enseignants, ils
sont tous contre l'article 1. Mais là,
maintenant, est-ce que le ministre est en train de nous dire que la priorité
est donnée aux cadres scolaires et non pas aux parents, qui, eux, n'en
veulent pas, de magasinage scolaire?
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge : C'est un joli raccourci, mais je n'ai jamais dit
qu'il fallait prioriser un groupe de pression plutôt que l'autre.
Mme Rizqy : Vous comprendrez que, quand vous nous parlez des
cadres scolaires, mais que vous ne nous parlez pas du comité de parents
de la CSDM, que vous ne nous parlez pas du comité de parents de la commission des
Chênes, que vous ne nous parlez pas du comité de parents de la commission du
Chemin-du-Roy, que vous ne nous parlez pas des
parents qui sont dans l'école mouvement ensemble, que vous ne nous parlez pas
des enseignants de la FAE ou ceux qui
sont avec la CSQ, mais vous nous parlez des cadres scolaires, bien, toutes les
autres voix qui se sont levées d'une seule voix pour dénoncer l'article 1... veux veux pas, vous priorisez les
cadres scolaires au détriment des parents et des enseignants.
La
Présidente (Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, je privilégie le droit
des parents de choisir, dans le respect des règles pour le territoire d'accueil et dans le respect de la capacité d'accueil, cette possibilité d'envoyer leur enfant dans une école où il y a suffisamment de places, selon le choix des parents. Après ça, on peut sortir des gens
d'un paquet de groupes qui appuient, dénoncent en fonction des articles,
mais je ne pense pas que ça nous fait avancer tellement.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci.
Mme Rizqy : Mme la
Présidente, je ne choisis pas, je
fais l'état factuel de tous les parents qui se sont prononcés : Comité
de parents de la CSDM, Chemin-du-Roy, commission des Chênes, j'ajoute aussi
là-dedans le Mouvement L'École ensemble, mais j'ai aussi Je protège mon école
publique. C'est plein de parents bénévoles qui vous disent : Non, on ne veut pas de magasinage scolaire,
protégez notre école publique. Qu'est-ce
que vous avez à leur répondre, à eux?
Les cadres scolaires ont dit oui, donc c'est correct? Compte tenu de l'heure...
La Présidente (Mme Guillemette) : Mme la
députée de Saint-Laurent, compte tenu de l'heure, la commission suspend ses
travaux jusqu'à 15 heures cet après-midi.
(Suspension de la séance à
13 heures)
(Reprise à 15 h 06)
La Présidente (Mme Guillemette) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de la culture et de l'éducation reprend
ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 40, Loi modifiant
principalement la Loi sur l'instruction publique relativement à
l'organisation et à la gouvernance scolaires.
Lors
de la suspension de nos travaux, nous étions à l'étude du sous-amendement de Mme la députée de Saint-Laurent à un
amendement de M. le ministre relativement à l'article 1 du projet de loi. Donc, y a-t-il d'autres interventions sur le sous-amendement de Mme
la députée de Saint-Laurent?
Mme Charbonneau :
Sûrement, Mme la Présidente, mais je n'ai plus de minutes.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Non, effectivement, vous n'avez plus de
minutes.
Mme Charbonneau :
Puis ma collègue a quelques secondes de retard.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Bien, il vous reste une minute.
Mme Charbonneau : Il me reste une minute? Ça va me faire plaisir de
la prendre. Je suis sûre que mes collègues ne sont pas surpris.
La Présidente
(Mme Guillemette) : D'accord, d'accord.
Mme Charbonneau : Mme la
Présidente, je vous avoue — puis on le disait un peu hors micro — on n'a pas assez de nous... ma
collègue de...
Mme Maccarone : Westmount—Saint-Louis.
Mme Charbonneau :
...Westmount—Saint-Louis,
ça fait depuis ce matin 8 h 15 qu'on est dans cette pièce, à part pour la présence au salon bleu. Je vous dirais que
ça commence à être difficile, l'après-midi sera difficile, mais je vous promets
d'être disciplinée, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci.
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, j'aurais juste une question de directive avant de commencer
nos travaux.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, vous pouvez y aller, Mme la députée.
Mme Rizqy :
Bien, j'ai une question de directive, parce que le ministre de la Famille a
publié, dans un journal local, l'adoption
du projet de loi n° 40. Or, nous avons commencé l'étude article par
article, on est à l'article 1. Est-ce qu'on peut savoir qu'est-ce
qui se passe? Est-ce qu'on a manqué quelque chose? Est-ce que la commission
sert à quelque chose? Est-ce que l'article
par article sert à quelque chose? Parce que, clairement, le ministre de la
Famille mentionne publiquement que le projet de loi n° 40, la réforme
scolaire, est adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Est-ce que vous avez... Oui?
M. Émond : Mme la Présidente,
juste pour vous permettre de... La collègue sait combien j'apprécie notre livre
de règlements, je l'ai toujours
tout près de moi, je lui demanderais donc de citer quel article de notre
règlement elle cite pour avoir ces propos-là. Je sais que c'est très
tentant, Mme la Présidente, d'amener parfois les débats du salon bleu dans nos commissions parlementaires, mais moi, je
nous invite à poursuivre l'étude du sous-amendement, s'il
vous plaît.
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
ce n'est pas une question de règlement, c'est une question de directive.
J'aimerais savoir comment qu'on se gouverne maintenant qu'un ministre avec qui
il est supposé de travailler en étroite collaboration
a mentionné dans un journal public... c'est une publicité sur le bilan du gouvernement, et il mentionne de façon spécifique
l'adoption du projet de loi n° 40. Mme
la Présidente, comment qu'on se
gouverne, à ce stade-ci? La question, maintenant, elle vous est posée,
c'est une question de directive.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Bien, je pense qu'on a le ministre
de l'Éducation qui dirige le projet de loi n° 40, donc
je ne pense pas que... je pense que le ministre
de l'Éducation peut continuer son
travail avec nous, on fait le travail ensemble. M. le ministre, je pense
que vous avez un commentaire.
M. Roberge : Oui, bien, écoutez, quelqu'un
m'a informé de ça, je ne l'ai pas vue, là, on m'a dit que c'était une publicité
dans un journal qui indiquait
«adoption du projet de loi n° 40». Bon, je pense que ce n'est pas arrivé, hein,
je pense, je serais au courant. Donc, c'est une regrettable...
Une voix : ...
• (15 h 10) •
M. Roberge : J'ai un collègue
qui dit : On serait ailleurs. Je pense, sincèrement, c'est une regrettable
erreur. Je ne sais pas, là, qui l'a commise.
Est-ce que ça a été mal révisé? On ne peut pas présumer...
puis, même, depuis le début des auditions,
je fais attention, quand je dis «advenant le cas où l'article soit adopté tel
qu'il est», je ne présume même pas l'adoption
d'un article, je dis : Attention, on est en train de voir l'article, on
est en train de voir la... advenant le cas. Je ne présume pas que le projet
de loi n° 40 peut être adopté, je le souhaite fortement. Donc, ce n'est
pas... Je pense, c'est une erreur. On
réglera ça, certainement, mais je peux vous dire que, pour le gouvernement, on
prend au sérieux les travaux en
commission, on respecte les travaux au salon bleu. Donc, on peut continuer
notre étude du sous-amendement à l'article 1 en toute sérénité.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Je pense que tout le monde est plein de bonne volonté, qu'on a une
excellente collaboration, à venir
jusqu'à maintenant, de tout le monde autour de la table, et je vous en
remercie, d'ailleurs. Donc, je pense qu'on a peut-être... Bien, est-ce
que vous avez l'article en question?
Mme Rizqy :
Certainement, Mme la Présidente, il est public. Mais l'article, pour... Et
permettez-moi de préciser, en aucun temps nous ne doutons de la bonne
foi du ministre de l'Éducation. Il est avec nous, puis ça, je le sais. Moi... C'est un collègue, son collègue le ministre de la
Famille, qui, avec des fonds publics, se paie une publicité dans un journal local, papier. Très bien, la presse écrite, on est
pour. Par contre, il induit la population en erreur, et c'est là-dessus que je
veux inviter le ministre à vraiment
mentionner de façon très claire que, oui, on fait des travaux sérieux puis que
le projet de loi n° 40 est loin
d'être adopté. Et ici j'appelle tout le monde à la plus haute, haute prudence
parce qu'à titre de parlementaires on a un devoir d'informer toujours correctement les citoyens, puis on ne peut
présumer, évidemment, de l'adoption d'un projet de loi. Et là-dessus le
ministre, il l'a dit, lui n'a jamais présumé même de l'adoption d'un article.
Mais malheureusement c'est que nous
avons un ministre qui, avec des fonds publics, se paie une publicité où est-ce
qu'il mentionne que la réforme scolaire,
bien, c'est fait, alors qu'on n'est pas rendus là. Mais, oui, je suis prête à
continuer, Mme la Présidente, parce que je vois bien que le ministre de l'Éducation entend mon propos et qu'il
va sûrement discuter avec son ministre de la Famille.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Tout à fait. Et, par le fait même, je vous invite à être prudents dans
vos propos et dans... Oui, M. le député de Beauce-Sud, vous avez une
intervention.
M. Poulin : Oui, une courte,
courte intervention. Bien, je remercie tout d'abord la députée de Saint-Laurent
pour son point d'ordre. Effectivement, très belle publicité du ministre de la
Famille, qui démontre le travail qu'il fait pour
Papineau et pour l'Outaouais. Effectivement, il marquait «adopté»; je pense, ça
aurait pu être «déposé». Alors, je pense, c'est un changement de mot,
tout simplement. Nous avons notamment déposé notre projet de loi sur la
transformation des commissions scolaires. Au lieu d'être «adopté», ça aurait dû
être «déposé», je pense que c'est aussi simple que ça, mais très bonne
publicité sur le travail du ministre de la Famille pour sa région, vraiment.
Mme Rizqy : Honnêtement, là,
non, non, non...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le député de Beauce-Sud. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Là, je vais demander un certain décorum. Le ton du ministre est totalement à
propos. Il n'a pas du tout essayé de
minimiser l'importance des mots. Puis je remercie, d'ailleurs, le ministre
d'avoir aussi su prendre l'importance de cette
méprise. Mais le député de Beauce-Sud sait très bien la différence entre le
choix de mots. Mais je reconnais que le
ministre de l'Éducation comprend notre inquiétude et qu'à l'avenir le message
va être diffusé à l'intérieur du Conseil des ministres, à l'intérieur, aussi, du caucus caquiste qu'on ne peut
présumer en aucun temps de l'adoption d'un projet de loi.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Tout à fait, Mme la ministre... — Mme
la ministre! — Mme
la députée de Saint-Laurent. Et, par le fait même, je nous invite tous à être
vigilants dans nos propos.
Mme Rizqy :
Je pense que la députée de Sherbrooke a sûrement quelque chose à dire.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Mme la députée de Sherbrooke, vous pouvez y
aller.
Mme Labrie :
Oui, bien, sur le même sujet, écoutez, c'est une violation claire des droits et
privilèges qu'on a ici. D'ailleurs, on a communiqué avec le président de
l'Assemblée nationale pour déposer une lettre pour lui faire savoir, et on va
plaider demain sur cette question-là. Je comprends que le ministre nous dit que
lui-même fait très, très attention dans ses
propos, mais là on parle d'une publicité faite par un ministre, quelqu'un qui
connaît très bien le processus législatif, qui devrait savoir la différence entre déposer et adopter un projet de
loi. On parle d'une publicité qui a été payée par l'Assemblée nationale,
avec le logo de l'Assemblée nationale dessus. Donc, c'est clairement une
violation de droit et de privilège, et il faut accorder à ça toute l'importance
que ça mérite.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. J'entends bien. Comme vous le
mentionnez... Oui, Mme la députée Joliette, vous pouvez y aller.
Mme Hivon :
Je veux simplement joindre à voix à celle de mes collègues. C'est très
choquant, Mme la Présidente, de voir une telle publication. Puis ce
n'est pas des effets de toge, je pense, qu'on fait, c'est juste qu'on travaille sérieusement. C'est notre travail
d'être législateurs. On vient de débuter, il y a quelques jours, l'étude
détaillée, et de voir qu'un ministre fait la promotion d'une loi sur laquelle
on travaille comme si elle était adoptée, c'est un mépris clair à l'endroit de notre travail de députés, de
législateurs et, oui, ça a tout l'air, en tout cas, prima facie, d'un outrage à
notre travail. Alors, j'espère que
vous allez en disposer. Mais, si ce n'est pas vous, parce que vous jugez que
vous n'êtes pas la bonne personne
pour en disposer, quoique ça a un impact, selon moi, sur nos travaux, que la
présidence en dispose très rapidement.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Tout à fait. Nous allons... Nous prenons
acte. Oui, M. le ministre.
M. Roberge :
Oui, Mme la Présidente, alors, je pense que ma collègue de Sherbrooke, elle dit
qu'elle avait déposé une plainte, ou
quelque chose comme ça, il faudra attendre dans un autre forum. Mais c'est
déjà... mon collègue, là, le ministre de la Famille dit déjà : Le
p.l. n° 40 n'est évidemment pas encore adopté. C'est
une erreur de bonne foi, c'est corrigé. L'erreur
est humaine. Donc, on pourra toujours, évidemment, en parler ultérieurement,
là, mais je pense que c'est une erreur de bonne foi, le ministre
lui-même le reconnaît, là. Voilà.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Je vais prendre une dernière intervention.
M. Roberge :
Étudions le projet de loi n° 40, sinon c'est vrai qu'il ne sera jamais adopté,
et ça, ça serait le vrai drame, pas mal plus grave.
La Présidente (Mme Guillemette) : Je vais prendre une dernière intervention. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui, merci, Mme la Présidente. Juste pour répondre aux propos du ministre, oui,
j'ai bien vu, sur Twitter, le ministre de la Famille dit que c'était une
erreur, sauf qu'il ne s'excuse pas. Puis ça ne peut pas être corrigé,
parce que ceci, même s'il le corrige électroniquement ici, malheureusement,
c'est imprimé dans le journal local. Alors, soit que le ministre, lui, de la
Famille, il dit qu'il y est prêt à imprimer une autre publicité, une correction
à qu'est-ce qu'il a fait, que je pense
que... pour corriger l'erreur. Oui, l'erreur est humaine, mais il ne s'est pas
excusé, et c'est en imprimé, c'est
fait, on ne peut pas le corriger électroniquement sur le réseau social. Alors,
qu'il fasse ça comme il faut, il est ministre. Je suis d'accord avec mes
collègues, j'aimerais savoir si Mme la présidente va prendre en considération
la demande de notre collègue la députée de Sherbrooke.
La Présidente (Mme Guillemette) : Bien, moi, ce que je suggère, c'est que nous
continuions nos travaux aujourd'hui, cet après-midi. Et, comme la
députée de Sherbrooke l'a mentionné, il y a une intervention qui sera
probablement faite au salon bleu en lien
avec la violation et... Donc, je pense que, cet après-midi, on doit se
gouverner en conséquence, de continuer nos travaux, et il y aura des
interventions, par la suite, qui seront faites à ce niveau-là. Donc, la députée
de Sherbrooke a déjà mentionné qu'il
y avait des interventions qui avaient été faites à ce niveau-là. Donc, moi, je
pense qu'on est ici en toute bonne foi, on est ici en bonne
collaboration, tout le monde, et je suggère que nous continuions nos travaux
sur le projet de loi n° 40, sur le sous-amendement de
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Évidemment, on continue, mais sous protêt, parce qu'une question de droit et de
privilège a été invoquée, alors donc on continue sous protêt.
La Présidente
(Mme Guillemette) : On
peut procéder, on peut continuer sur le sous-amendement de la députée de
Saint-Laurent, et il y aura d'autres interventions par la suite.
Donc,
nous en étions à un sous-amendement de Mme la députée de Saint-Laurent à un
amendement de M. le ministre relativement à l'article 1
du projet de loi. Mme la députée de Saint-Laurent.
Des voix :
...
Mme Rizqy :
Bien là, madame, moi, je ne sais pas si le député de Beauce-Sud a tout à coup
quelque chose de pertinent à dire.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le député de Beauce-Sud, s'il vous plaît!
M. Poulin :
Ah non, je discutais avec une collègue, là. Ah! excusez-moi, je vous écoute, je
vous écoute.
La Présidente (Mme Guillemette) : On ne s'interpelle pas d'un côté à l'autre de la
table, on parle à la présidence, et nous redébutons nos travaux. Mme la
députée de Saint-Laurent, la parole n'appartient qu'à vous.
Mme Rizqy :
Je vais être honnête, là, je vais céder la parole, parce qu'en ce moment je
suis légèrement trop choquée. Alors, je suis convaincue qu'il y a
quelqu'un qui va pouvoir y aller.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Mme la députée de Joliette.
• (15 h 20) •
Mme Hivon :
...sur le fond des choses, mais je voulais juste dire que ma collègue se
contient, parce qu'elle est légèrement trop
choquée. Donc, voyez l'effort qu'elle fait quand elle verbalise : elle
n'est pas trop choquée tout court, elle est légèrement trop choquée. Donc, ça va. Bien, moi, je veux
juste les laisser débattre de... Bien, moi, je peux peut-être y aller — sans casser le micro — malgré, moi aussi, mon trouble par rapport
au fait qu'un ministre du gouvernement pense que notre projet de loi est
adopté.
Mais je reviens à ma
question, parce que je pense que l'amendement s'y prête bien : Pourquoi le
ministre n'accepte-t-il pas, en toute bonne
foi... parce que je pense qu'ici, c'est ça, l'objectif, c'est de pouvoir
avancer. Tout le monde serait heureux de pouvoir avancer dans ce projet
de loi là. Puis une manière, je pense, d'y arriver qui nous réunirait, qui ferait qu'on puisse discuter peut-être plus
sereinement de l'article 1 serait soit de prendre... de s'inspirer de
l'amendement qui est déposé par ma
collègue de Saint-Laurent, en partant, donc, d'un critère de lieu de résidence
rapproché de l'école, jumelé au
fait — je me
permets de le rappeler parce qu'il y
a un lien direct avec l'amendement — de
parler de territoire limitrophe.
Et
je ne sais pas si, depuis hier, à la suite de la question que j'ai posée, le ministre
a pu trouver si c'était vraiment quelque
chose de fréquent que des enfants, en
ce moment, dans le système actuel, d'une commission scolaire non
limitrophe fréquentent une école, par exemple, à deux ou trois ou quatre
territoires de distance de leur territoire de commission scolaire, je pense que c'est quelque chose qui serait
éclairant, parce que lui-même, hier, a dit que c'était très exceptionnel. Ce
qui me ramène au fait que je me demande pourquoi on change tout le
système si c'est si exceptionnel, que c'est un besoin si exceptionnel. Il a parlé de 0,6 %, donc, de demandes de cette nature-là. Et, quand je lui ai
demandé combien provenaient de territoires non limitrophes, il n'avait
pas l'information, ça fait que je me demandais s'il l'avait aujourd'hui.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien, je n'ai peut-être pas toutes les réponses à toutes les questions, mais
j'ai réfléchi, et plus j'y pense, plus ce serait une mauvaise idée de
limiter tout ça à des territoires qui seraient contigus ou limitrophes.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Mme la députée Joliette.
Mme Hivon :
Mais encore? Pour quelle raison? Parce que plus il réfléchit, plus il trouve
que mon argument et ma position n'est pas bonne, donc c'est très... c'est
correct, et on a le droit d'avoir un désaccord, mais je veux juste comprendre sur quelle base supplémentaire, par
rapport à ce qu'il disait hier... qui était, en l'occurrence, que ça pouvait
arriver, mais on n'a pas de données pour appuyer ça.
M. Roberge :
Bien, juste préciser que ce n'est pas l'argument de ma collègue ou ce n'est pas
parce que c'est elle qui l'exprime,
c'est simplement que j'ai réfléchis à l'opportunité de dire : Est-ce qu'un
centre de services d'un territoire pourrait avoir un droit de veto pour garder l'élève sur son territoire si
celui-ci veut s'inscrire sur le territoire d'un centre de services scolaire qui n'est pas contigu? Pourquoi cet
argument-là serait pertinent? Moi, je pense que l'argument le plus pertinent, c'est
de savoir... c'est le respect de la capacité d'accueil, et c'est l'amendement
qu'on a déposé pour le préciser.
Quoique,
sincèrement, je suis convaincu... puis on en a eu la preuve, là, déjà, les
commissions scolaires, en ce moment, déterminaient des capacités
d'accueil. Parce qu'on n'est pas en train d'inventer ça, là, l'idée qu'un élève
puisse aller sur le territoire d'une autre
commission scolaire, ça arrive déjà. On est en train de faciliter la paperasse
du côté du territoire du centre de
services d'origine, c'est à peu près tout ce qu'on fait, là. Pour ce qui est de
l'école ou du centre de services qui reçoit, on n'est pas en train de le faciliter ou de changer les règles. Mais de
dire que, tout à coup, il faudrait que ça soit plus compliqué si ce n'est pas limitrophe, ce n'est pas l'esprit
qu'on a derrière l'amendement. Ce n'est pas l'esprit du législateur de
compliquer les choses.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Joliette.
Mme Hivon :
Bien, moi, je pense que, quand on fait de la législation, il faut aussi être
ouverts aux idées puis à évoluer dans
notre pensée puis je pense que... en tout cas, de mon point de vue, je ne veux
pas parler pour mes collègues, mais l'idée de carrément ouvrir, à la fin... de l'idée du rattachement des élèves à
un territoire donné, c'est quelque chose qui est quand même une réforme
majeure, selon nous, peu heureuse. Et, depuis hier, il n'y a pas d'arguments de
fond. Puis, si l'idée c'est d'en venir,
vraiment, presque à un principe d'école autonome et de compétition entre les
écoles, bien, que le ministre nous le
dise franchement. Puis moi, j'apprécierais qu'on ait de la transparence, parce
que je dois vous dire qu'en ce moment je
ne comprends pas les assises pour lesquelles le ministre tient autant à ça et
qu'il n'accepte même pas de mettre le principe de territoire limitrophe. Je trouve que les arguments sont assez minces,
en tout respect, puis il me semble qu'une solution qui pourrait nous
rallier, parce que je pense qu'on risque de passer beaucoup de temps sur
l'article 1, ce serait de dire : On
va mettre «limitrophe», donc on ouvre le principe, ça veut dire ton territoire
ou le territoire limitrophe, pour avoir, comme, la pleine liberté, bien
sûr, tenant compte des questions de capacité d'accueil, et tout ça. Mais ça
n'empêche pas, comme c'est le cas à l'heure
actuelle, une demande exceptionnelle, de fait, si ce n'est pas pour ton
territoire limitrophe. Ça ne tuerait pas toute autre possibilité qui existe déjà de manière exceptionnelle,
mais au moins on limiterait l'ouverture qui, de ce côté-ci de la Chambre, nous inquiète beaucoup pour les
motifs qu'on a rappelés souvent, à au moins que ce soient les territoires
contigus ou limitrophes. Il me semble que c'est une voie de passage
intéressante qui devrait être analysée à sa juste valeur.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée de Joliette. M. le ministre.
M. Roberge : J'apprécie l'attention de la collègue, de
dire : Bien, peut-être qu'on peut trouver une espèce de terrain d'entente entre les deux, mais, si je croyais
que... si nous croyions que le principe pouvait être dangereux, si on croyait
pouvait mener à des dérives, on
n'entrouvrirait pas la porte du tout, on dirait : Non, non, non, il ne
faut pas, puis même les autorisations actuelles,
peut-être qu'elles n'auraient pas dû être accordées parce qu'au fond les gens... ce n'est pas
simplement l'obligation des centres de services de desservir d'abord les
élèves... les obligations des élèves de rester sur leur territoire, donc mettons fin à ça, ces ententes extraterritoriales.
On n'a pas du tout cette approche-là. On pense que ça ne représente pas un problème, ça représente une opportunité. Alors,
dans la mesure où on a une vision qui est positive, si, du point de vue du
centre de services qui reçoit, ça ne pose pas de problème, bien, je n'ai pas
envie de faire 50 % d'une bonne idée, j'ai le goût de faire 100 %
d'une bonne idée.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Ça
va. Je vais revenir.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Oui, M. le député de D'Arcy-McGee.
• (15 h 30) •
M. Birnbaum :
Bon, je me permets d'offrir quelques situations hypothétiques, parce qu'en quelque
part on est dans l'hypothétique parce
qu'on a un ministre qui a décidé que la loi est adoptée déjà. Il y a une école
secondaire qui a été dans le territoire que j'ai le plaisir de
représenter, qui n'est plus... école Saint-Luc, de la CSDM, une école
formidable, et ce qui rejoint plusieurs discussions que nous aurions eues,
collectivement, depuis... aurions eues depuis des mois. Voilà une école à vocation particulière avec aucun critère
d'exclusivité, un programme formidable, dans une école publique, de musique, où, si on tient à y aller, on y va, du
territoire prescrit. Et moi, j'ai eu le plaisir d'assister au concert... une
école en milieu défavorisé avec une
population diversifiée, assez défavorisée, mais un programme en or, un exemple
emblématique de tout ce qu'ils
peuvent faire dans nos écoles publiques, à notre honneur collectif. Et
d'ailleurs on a tendance à mettre l'emphase, des fois, sur nos défis
négatifs. J'espère qu'on se félicite et on félicite surtout nos profs pour les
résultats de l'OCDE, tout dernièrement, qui fait l'honneur de notre école
publique.
Bon, l'école Saint-Luc, advenant l'adoption sans
amendement du projet de loi devant nous, si je me souviens de ma dernière visite, il y avait de la place, pas
beaucoup, mais il y avait de la place, un territoire contigu avec la commission
scolaire Marguerite-Bourgeoys ou, bon, centre de services n° 17,
j'imagine, dans une prochaine époque, peut-être tout près... Et je ne sais pas si c'est hypothétique, j'imagine
que ça se discute, qu'il y a des parents... Parce qu'on va se rappeler que, souvent, ces oeuvres formidables, ces
exemples-phares d'écoles publiques, c'est souvent l'initiative de collaboration
des parents avec des élus. Bon, ça se
peut fort bien qu'il y ait un projet d'école secondaire à vocation particulière
en musique qui est maintenant sur la planche à dessin ou peut-être juste dans
l'esprit ou le coeur des parents, juste à côté, un projet crédible,
faisable. Et voilà mon hypothèse n° 1.
Selon
le régime proposé par l'article 2, il y a, une autre fois, une vingtaine
de parents, vingtaine de jeunes de l'âge scolaire, secondaire, tout à fait
possible — en tout
cas, le ministre va répondre — qui s'intéressent beaucoup à la musique. Le ministre, qui aurait des pouvoirs pas mal
accrus avec l'adoption sans amendement du projet de loi devant nous, est
interpelé par ces parents, ou par la commission scolaire, même, ou le
centre de services pour avoir son mot à dire. Là, on sait qu'à une distance peut-être même raisonnable, un
petit peu difficile, mais ces 20 familles peuvent, selon l'article, envoyer leurs enfants au programme
de l'école secondaire Saint-Luc, ce qui enlèverait du momentum et peut-être
même l'avenir ou le potentiel pour
une éventuelle école publique, sans critères d'admission, à vocation particulière en musique dans ce territoire
contigu. Est-ce que, une autre fois, mon scénario... Est-ce qu'on peut être
assurés que le genre d'initiative potentielle dont
je parle, à l'intérêt des deux communautés, a un potentiel de contourner nos
problèmes de décrochage ou alors c'était... témoin de ces genres de programmes là? Est-ce que j'ai tort à dire que
ça se peut que, compte tenu de cette nouvelle façon de traiter des genres de dérogations, on mettrait
en péril un beau projet à cette deuxième commission scolaire avec la nouvelle disposition
dont on discute, actuellement?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, je ne crois pas que l'article, tel qu'il est déposé et
amendé de mon côté, mettrait en péril le
projet que mon collègue évoque. Je souligne au passage qu'il note qu'un
programme spécifique viendrait lutter contre le décrochage. Je pense que
c'est une bonne idée. Ça n'a pas l'air d'être le cas partout dans son caucus,
mais il a l'air à penser que, des fois, des projets pédagogiques particuliers,
ça peut être une bonne chose.
Maintenant, comme le
centre de services — ou
la commission scolaire en ce moment, le centre de services éventuellement — devra répondre aux besoins des gens sur son
territoire, je ne pense pas que le fait que quelques-uns ou quelques dizaines aient été acceptés dans un territoire
voisin, ça empêche une commission scolaire de faire une demande pour s'occuper
correctement des élèves sur son territoire, parce que c'est la prérogative de
départ puis c'est la mission de départ. D'ailleurs,
il y a un article, là, qui parle de la mission du centre de services — on y arrivera à un moment donné — et c'est son travail de s'occuper des
gens sur son territoire, de prime abord.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Oui, M. le député de D'Arcy-McGee,
avec 1 min 35 s.
M. Birnbaum : Merci, Mme la Présidente. Avec le temps qu'il me
reste, un deuxième scénario qui risque d'être grave et, de mon expérience, très possible, il y a un
programme à l'école X dans le centre de services n° 17,
et, à côté, le centre de services n° 16 est impliqué. C'est une classe fermée pour des jeunes avec des
problèmes d'EHDAA très graves, ce qui fait en sorte que le ratio
prof-élèves est plus élevé, ça coûte plus cher, c'est des services très
difficiles et très importants. Des fois, il
importe que le service soit à proximité, si c'est un enfant d'une famille
monoparentale, toutes sortes d'implications, mais un programme d'une grande importance où il faut un ratio pour la
planification de l'équipe-école, et tout ça. Il y a cette classe d'EHDAA
pour des enfants, disons, avec des comportements... problèmes graves, cycle un
du secondaire. Il y a des parents avec des enfants atteints de ces mêmes
problèmes dans la commission scolaire contiguë, juste à côté, qui a un programme aussi, mais avec quelques
élèves, et là le ratio prof-élèves est difficile, ça commence à coûter cher.
Deux programmes, pas rentabilisés à
100 %... Je dois utiliser le mot «rentabilisés». Ce scénario-là, deux
programmes d'EHDAA, un juste à côté
de l'autre, est-ce qu'on ne met pas à risque ces programmes en faisant le
calcul isolé et financier qu'il ne faut pas avoir deux programmes, là?
On va enlever les élèves à un programme pour les mettre à l'autre.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, je ne pense pas que cette probabilité existe, puisque les
administrateurs du centre de services
doivent répondre aux besoins de leurs élèves. Ils ne peuvent pas présumer que
leurs élèves vont aller de l'autre côté, dans l'autre territoire, ou les
envoyer... Ce n'est pas du tout ça qui est prévu, d'aucune façon.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui. Juste pour faire du pouce un peu sur qu'est-ce qu'il partage, le collègue le député de D'Arcy-McGee, c'est que, récemment, dans les journaux, on a
parlé de l'article d'un jeune homme, un jeune enfant autiste qui
n'avait pas une place à son école puis il attendait, ça faisait des mois, des
mois.
Alors, je pense que
ce qu'il parle, ce qu'il nous partage avec nous, c'est quand même un cas qui
peut arriver, puis que ça soit à la commission scolaire ou l'école reliée au centre de services sur le territoire
X... peut arriver, parce que ces
parents-là ne savaient pas quoi faire, jusqu'au
point qu'ils sont allés aux médias pour faire régler le problème. Puis on sait
tous que, selon la Loi sur l'instruction publique, le droit d'être scolarisé
existe, c'est un fait, pour tout le monde, peu importent les difficultés
qu'ils ont. Mais on a dû agir dans les médias pour qu'ils trouvent de l'aide
pour cet enfant-là.
Alors,
je trouve que c'est vraiment un cas pertinent. On a déjà des lois puis des
règlements qui protègent l'encadrement pour
tous nos élèves. J'ai des difficultés à comprendre pourquoi qu'il faut aller
vers l'avant avec l'article actuel. Des amendements, des
sous-amendements... Le sous-amendement actuel, ça nous aide plus à clarifier, à
protéger une éventuelle abolition des
territoires. Puis je comprends que le ministre, il dit qu'il veut faciliter la
vie des parents. Alors, la question que j'ai, Mme la Présidente, c'est : Combien de parents ont été refusés une
demande de transfert, une demande de transfert extraterritorial?
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, c'est le jour de la marmotte. Il faut que je corrige les
assertions qui précèdent la question. On a parlé d'abolition des
territoires. Il n'est pas question d'abolir les territoires.
Et
au départ ma collègue parle de problèmes, en ce moment, aujourd'hui, là, tout
de suite, dans la gouvernance actuelle, des parents qui ont un enfant
autiste sont obligés d'aller dans les médias pour avoir des services. Pour moi,
ça montre des problèmes de gouvernance dans le réseau actuel puis ça rend
difficile la défense du statu quo. Voilà.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Sauf que, Mme la Présidente, ce n'est pas le conseil des commissaires qui a
expulsé cet enfant-là ou qui n'a pas
offert de scolariser cet enfant-là, c'est la directrice d'école qui n'a pas
trouvé une place pour cet enfant-là. Alors, je
regrette, ce n'est pas un problème de gouvernance, c'est un problème de gestion
d'école. Ce n'est pas du tout la même affaire.
Ça fait que le ministre n'a toujours pas répondu
à ma question : Combien de parents ont été refusés un transfert de
commission scolaire de territoire pour mériter qu'on en discute, de cet
amendement?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la Présidente,
on m'a posé cette question-là hier. Je ne peux pas avoir cette réponse-là parce
qu'on ne peut pas savoir, ce n'est pas comptabilisé, ce genre d'information.
• (15 h 40) •
Mme Maccarone :
C'est que les commissions scolaires, Mme la Présidente, les sièges sociaux des
commissions scolaires, dont lesquels
toutes les écoles se relèvent, eux, ils ont ces données-là parce qu'eux, ils
ont toutes les copies de toutes les
demandes qui ont été acceptées et refusées. Alors, il me semble, le ministre
pourrait faire une demande, une demande, de dire : Fournis-moi ces informations-là avant que nous procédons,
parce que j'ai vraiment l'impression, Mme la Présidente, que nous sommes en train de gérer les exceptions,
et non pour la base, et non pour toute la population. Le ministre sort des
choses qui sont vraiment des exceptions, deux cas. On revient toujours
pour les mêmes deux cas.
Mais, quand
je donne des faits réels, pas des hypothèses, des situations actuelles qui
arrivent présentement dans le réseau
des écoles anglophones... Je parle d'un transfert d'élèves de 150 par année. On
est rendus à 650 pour la commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier, qui
font des transferts à English-Montréal et à Lester-B.-Pearson.
Je peux même,
pour aider la réflexion du ministre... un article sorti dans la Gazette,
juste cette semaine, mais même, je
pense que... on est le 4, aujourd'hui, aujourd'hui même : «West Island
high schools will learn their fate on December 17th.» Parce qu'on se comprend qu'ils sont en réflexion
actuelle. Ils sont en réflexion, «the fate of their schools», ils sont en train
de regarder ça.
Vous me
permettez, Mme la Présidente, je veux le lire, c'est en anglais : «[Madam]
Scheede-Bergdahl told the West Island Gazette that the uncertainty over the school's future has
taken a toll on parents. "I
know of people who were supposed to come to St. Thomas,
[now they're] going to Loyola... or Royal West."»
Royal West, c'est une
école à projets particuliers, une école 240, puis ce n'est pas de leur
commission scolaire, c'est de la commission scolaire English-Montréal, alors
pas de Lester-B.-Pearson.
«Scheede-Bergdahl said the
possibility of a school merger, and the closing of another English high school
on the West Island, is a "lose-lose" situation. "It's
pitting schools against each other. It's really unfortunate."»
Bien, voilà, c'est ça, la réalité d'adopter cet article.
C'est ça, la réalité de procéder sans avoir des amendements et des sous-amendements qui vont protéger la base, qui vont protéger la communauté.
Quand on ferme une école, on ferme le village, on ferme la communauté,
on sait. Puis ça, c'est une réalité de communauté anglophone ou francophone.
J'ai aussi entendu, le ministre disait :
Oui, mais c'est parce qu'on veut éviter que, mettons, la gouvernance... que la commission
scolaire, c'est eux qui vont se mêler
dans les décisions pour les transferts extraterritoires. Alors, est-ce que c'est l'intention du ministre de changer les pouvoirs du conseil d'administration relatifs aux demandes extraterritoriales?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, on fait référence à des
fermetures d'écoles. Souvent, des fermetures d'écoles, c'est en milieu rural, assez éloigné. Je me
souviens des personnes qui sont venues lors des auditions particulières, ils
parlaient des gens sur la Côte-Nord,
je ne pense pas que les gens sur la Côte-Nord risquent d'aller conduire leurs élèves ou leurs
enfants je ne sais pas combien de kilomètres
plus loin sur un territoire d'un autre centre de services plus loin, ce n'est
pas le cas. Là, on me parle, peut-être,
dans les communautés anglophones où, à
ce moment-là, on est peut-être
moins loin en région, moins dans des régions éloignées.
Ceci dit, ça
se peut aussi qu'à cause de cette ouverture-là ou parce que... même dans l'état
de droit actuel il y ait des
gens qui choisissent d'envoyer leur enfant dans une école où il y a très peu
d'élèves. Et ça se peut aussi que cette école-là reste ouverte parce que des
élèves font le choix... des parents font le choix de cette école-là parce
qu'ils veulent avoir un suivi personnalisé, parce qu'ils aiment l'idée
d'avoir un très petit nombre d'enfants par enseignant. C'est le cas, des fois,
dans les très petites écoles de village, ça se pourrait qu'un parent fasse ce
choix-là. On dirait qu'on voit juste le verre à
moitié plein. Bien, moi, j'aime mieux quand... On le voit à moitié vide; moi,
j'aime mieux quand il est à moitié plein. Voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Évidemment, je
ne suis pas en accord avec le ministre, parce que la raison pour laquelle ces gens-là choisissent de transférer d'une école
à l'autre, c'est parce qu'une école a un projet particulier que l'autre n'a
pas. C'est de la compétition entre
les écoles et, actuellement, que le siège social d'une commission scolaire a la possibilité de régler, de protéger la base est une bonne
chose, est une bonne chose. Il faut protéger les écoles qui vont céder des
élèves, il faut gérer ça cas par cas. Nous n'avons pas besoin d'abolir les
droits puis les façons de protéger les bases. On a de l'encadrement actuel pour s'assurer qu'on
peut protéger la base. Mais on voit, même avec cet encadrement, on a des difficultés dans le réseau. Alors, d'aller même
encore plus loin, c'est clair, on va subir des pertes d'écoles. Que ce soit en
région ou que ce soit en milieu urbain, c'est clair, ça peut arriver.
Mais le
ministre n'a toujours pas répondu à ma question : Est-ce qu'il a
l'intention de changer les pouvoirs du conseil
d'administration relatifs aux demandes extraterritoriales?
La
Présidente (Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge : Mais, à moins que j'aie mal compris, c'est ça,
l'objet de l'article. L'objet de l'article, c'est : le
centre de services scolaire où
l'élève réside ne pourrait plus dire à un parent : Non, je refuse que vous
inscriviez votre enfant ailleurs. En
ce moment, c'est possible, là, une commission
scolaire peut dire : Je refuse
que vous inscriviez votre enfant à la commission
scolaire voisine. Là, on a enlèverait ce droit-là d'empêcher les gens de quitter
leur territoire. Par
contre, ce qu'on regarde et ce qui est important, c'est du côté du territoire
qui reçoit, de l'école qui reçoit et du centre de services qui reçoit, de
dire : Attention, on ne peut pas
recevoir n'importe qui, n'importe quand, n'importe où, il faut avoir des
balises, il faut respecter notre
capacité d'accueil puis il faut d'abord, avant d'accepter de nouveaux élèves
extraterritoriaux, s'assurer qu'on réponde aux besoins de nos élèves. Donc, c'est pour ça que je dis : Il faut
faire attention, on n'enlève pas toute notion de territoire, mais il
y a quand même... il y a
un changement, mais ce n'est pas une abolition de la notion de territoire, c'est un
changement.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Oui, vous pouvez y aller, Mme la
députée.
Mme Maccarone :
C'est sûr, c'est une question de perception. De la façon que je le vois, c'est
une abolition des territoires, parce que,
là, on dit qu'on va ouvrir les portes pour que tout le monde font un choix
d'école où ils veulent, quand ils
veulent, étant donné qu'il y a de la place dans cette école-là. Si on a des
places disponibles, bien, on peut faire la demande, puis on ne peut pas la
refuser. La raison que je demande cette question, Mme la Présidente, c'est parce que, dans
la dernière intervention du ministre, avant que nous avons ajourné, il a mentionné
que, tu sais, c'est le conseil des commissaires qui a
voté contre ça. Mais c'est parce que ce n'est pas le conseil des commissaires qui a actuellement les droits, le pouvoir de refuser les
demandes extraterritoriales. Ce n'est pas eux qui décident, c'est le siège
social, c'est l'administration. C'est eux qui décident, parce qu'eux ils voient
le survol de tout.
Puis
là, comme je vous dis, on est en train de gérer pour quatre cas. On est en
train d'adopter quelque chose puis même d'avoir un débat pour quatre cas. Je ne sais pas combien de parents puis
d'élèves que nous avons actuellement dans le système, parce que je n'ai pas ce data devant moi, mais le
ministre n'a pas cité le nombre de personnes qui ont eu un refus. On parle de 0,4 % dans le réseau pour écoles
primaires, 2,4 % pour le secondaire. Mais c'est sûr, ça va être en
croissance, ça, c'est clair. Peut-être moins pour le primaire parce que
c'est plus facile, mais, pour le secondaire, il va y avoir un impact majeur.
Mais on gère pour quelques cas, on gère à l'exception. Ça ne se fait pas.
Mme la Présidente, je
suis inquiète et je vous jure, aussi, que je suis un peu en colère. Pourquoi?
Pas juste parce qu'on est en train de débattre quelque chose que je tiens à
coeur, parce que je veux protéger ma communauté puis je vois l'avenir, je vois l'avenir qui s'en vient. Je vois la
fermeture des écoles, j'ai peur pour ma commission scolaire. Parce que, c'est sûr, on n'est pas en train de
penser cinq ans, 10 ans dans le futur, on est en train de parler sur quelque
chose qui est important dans les cinq prochaines minutes, qui ne va pas
être au bénéfice de plus que quatre personnes.
Mais
je suis aussi en colère. Il faut que je vous dise, Mme la Présidente, I'm going
to go off-book a bit, mais c'est parce
que le salon bleu aussi, aujourd'hui, là... on a ajourné nos travaux à
12 h 15 aujourd'hui. Moi, j'ai déposé un mandat d'initiative puis je me suis fait dire plus que
quatre fois, maintenant, que c'était refusé parce que les commissions sont trop
occupées. Ça fait deux fois... On est en
session intensive, c'est une commission qui n'est pas occupée. Mais moi, je
suis ici avec vous aujourd'hui pour discuter du projet de loi n° 40 puis des amendements qui vont faire mal à la
communauté. Je ne comprends pas, je ne comprends pas. Je suis blessée, je suis
insultée par ça.
I'm
worried. Puis là je vais parler en anglais un peu, Mme la Présidente, parce que
je reçois des messages des gens de ma
communauté qui disent qu'ils veulent mieux comprendre de quoi qu'on parle, puis
les inquiétudes, puis qu'ils veulent qu'on partage avec le ministre the
worries that they have for the nine English school boards.
This amendment is going to have a huge
impact on them. They count on their budget. They had extraordinary difficulties hiring and recruiting teachers
and professionals. It is not the same for the minority community, especially in
the regions. If we're going to start
allowing people to transfer from one school board to the other just because
there is space, it will be the demise
of many, many schools, because there will always be space in the English
sector. There will always be space because
it's a declining community, and that's just a reality. And, if we're not going
to put measures in place to protect them, we're going to have schools that will close, and even if there's a
school that's 900 meters away, like the case that I stated earlier, it hurts, and the community does not
rebound from that, they just don't. We are not prepared for the fallout of
this.
I'm prepared to negotiate. I'm
prepared to talk about ways that we can improve the bill. This is not one of
those ways, it is just not. The measures that we are
trying to discuss here are an opportunity for us to improve.
Ce n'est pas en disant qu'on va mettre notre tête dans le sable, qu'on
n'est pas prêts à écouter puis on n'est pas prêts à négocier... Ceci va faire mal. Puis la preuve,
c'est qu'on a des articles par-dessus des articles, on a une communauté qui
vient nous voir, puis ils disent : Aïe! Protégez-nous à l'intérieur
de ceci. Nous ne sommes... Nous ne se sentis pas protégés.
Alors,
je veux savoir qu'est-ce que le ministre va faire. Encore une fois, je reviens
toujours, ce n'est pas juste le nombre d'élèves, ce n'est pas juste la
capacité d'accueil. Quand on dit qu'on va effacer les lignes, puis c'est portes
ouvertes pour tout le monde, qu'est-ce qu'on va faire pour protéger les petites
écoles puis les communautés minoritaires?
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre, la parole est à vous.
M. Roberge :
Mme la Présidente, une fois n'est pas coutume, je vais répondre dans la langue
de Shakespeare.
I
don't think we should listen about this fearmongering campaign. We don't talk
about closing any schools. We don't talk
about dispatch in the territories. I think we are talking about listening to
the needs of the parents and the students. Thank you.
• (15 h 50) •
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, ma collègue, ce qu'elle a exprimé, puis peut-être parce que
c'était dans la langue de Shakespeare que ça a peut-être échappé légèrement au
ministre de l'Éducation, c'est très clair, ce qu'elle dit, c'est factuel :
en cinq ans, 650 élèves qui ont
été transférés d'une commission vers une autre commission. Ça, c'est factuel,
650, c'est l'équivalent d'une école
complète. Lorsqu'elle vous dit que sa communauté est inquiète, vous n'avez pas,
en ce moment, la légitimité de dire que c'est une inquiétude qui n'est
pas légitime.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Si vous me le
permettez, Mme la Présidente, je veux juste terminer en anglais.
My intention is not fearmongering, my intention
is to represent the community, and that's exactly how they feel. This is what they are sharing with us, and it's how I feel as a
member of the community. I am genuinely worried.
Je suis
inquiète, fondamentalement inquiète parce
que je peux voir qu'est-ce qui s'en
vient pour le futur, puis ce n'est pas beau, ce n'est pas beau. C'est
clair, il faut protéger cette communauté-là. Je n'ai toujours pas entendu une réponse du ministre par rapport à qu'est-ce qu'on va faire pour protéger, mais je comprends qu'on veut
faciliter la vie des parents. Maintenant,
on a quatre parents qui font des demandes qui ont été refusées. Ça fait que je
fais une demande...
Moi, quand
j'étais présidente, Mme la Présidente, de ma commission
scolaire, je recevais beaucoup
de demandes des parents qui voulaient
venir à ma commission scolaire, mais de la communauté francophone. Alors, est-ce que
le ministre dit, maintenant, qu'on va effacer les
lignes, puis on va ouvrir les portes, puis on va dire que tout le monde peut
déposer une demande extraterritoriale, puis
ça doit être accepté s'il y a une place, même si c'est des francophones qui
n'ont pas des droits à aller à des écoles anglophones?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la
Présidente, je pense que la collègue
est bien consciente que le projet de
loi, ici, ne bafoue pas la
loi 101, la Charte de la langue française. Mais elle redit souvent «quatre
élèves», «quatre cas», je ne sais pas pourquoi elle nous sort ce chiffre de quatre toujours, comme si c'était un article
qui touchait quatre personnes, là. Je ne pense pas que ce soit le cas.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée, avec 1 min 39 s.
Mme Maccarone : Bien, la raison que je dis quatre, M. le ministre, c'est parce que c'est les trois parents qui ont été refusés, puis c'était médiatisé, puis l'élève qui
voulait faire du patin qui était refusé. Je n'ai pas entendu autre cas des
parents ou des élèves qui ont été refusés.
Quand on fait
la demande de faire preuve qu'on a beaucoup de demandes de transferts, puis pourquoi qu'on a
besoin de discuter ceci, bien, le ministre
dit : On n'a pas cette information-là, on n'a même pas fait la demande
auprès des commissions
scolaires de nous fournir cette information-là pour expliquer la nécessité
d'avoir ceci.
Mais, quand
on parle de, mettons, la loi 101, en effet, mais on a aussi la clause
humanitaire, on a plein de raisons pour lesquelles que les gens peuvent
faire preuve de faire une demande. Si on veut mettre des mesures de flexibilité
dans le système pour faciliter la vie des parents, peut-être que ça nous prend
une autre réflexion pour dire que ce serait une
façon de faciliter la vie de ces parents-là. Si vous faites une demande, aussi,
auprès des commissions scolaires anglophones, vous allez voir qu'il y a plusieurs parents qui font des demandes comme
ça pour dire : J'habite à Repentigny, j'ai une école anglophone dans mon
quartier, j'aimerais envoyer mon enfant à l'école anglophone parce que je parle
français à la maison, je trouve que
c'est une façon d'aider mon enfant. Alors, je trouve que c'est juste une
justesse de dire : Si on veut ouvrir les portes pour quelques-uns,
on devrait ouvrir les portes pour tous et toutes. C'est parfait. Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci. Y a-t-il d'autres
interventions? Oui, Mme la députée Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Le ministre a demandé pourquoi qu'on parlait du chiffre quatre, est-ce qu'il a
d'autres chiffres à nous présenter?
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, c'est simplement que je me demandais... La collègue disait
qu'on faisait une modification législative
pour quatre élèves, je pense, ça ne repose sur rien. J'ai donné des exemples de
parents à qui j'ai parlé. Je n'ai pas donné le nom, l'adresse, j'ai évoqué
quelques exemples. J'ai parlé à plusieurs parents au cours du mandat dans
l'opposition. Quand tu es dans l'opposition, c'est comme ça, les gens
qui sont mécontents viennent nous voir. Il y a eu plusieurs, plusieurs parents, mais je n'ai pas à fournir,
ici, la liste. Est-ce que j'ai parlé à quatre, à huit, à 12 parents?
Est-ce que j'ai parlé à des parents qui représentaient des regroupements
de parents? C'est un cas qui problématique.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Guillemette) :
S'il vous plaît, on écoute la réponse du ministre.
M. Roberge : Ce sont des
problèmes à régler, et l'article 1, je pense, vient régler ces
problèmes-là.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci. Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Juste bien comprendre. Il a parlé de quelques parents, dont une jeune fille qui
fait du patin, puis après ça il a
écrit le projet de loi n° 40, avec l'article 1, et qu'il s'est
dit : Bien, pour répondre à ces quelques parents à qui j'ai parlé, ça va tout régler. Mais, d'autre part, il y a des
millions de parents au Québec, est-ce
que le ministre comprend qu'on ne
peut pas rédiger des projets de loi basés sur la perception ou des biais qu'on porte? Et, à ce stade-ci, je
lui demande : Est-ce qu'il a
fait juste une petite étude, aussi petite soit-elle, là... puis je ne prends
pas un échantillon de trois ou quatre parents à qui qu'il a parlé, mais
est-ce qu'il a demandé à son ministère ou différentes commissions scolaires,
bien, c'est quoi, l'impact de son projet de
loi, avec l'article 1? Parce que sinon ça veut dire qu'on change bout pour
bout notre système d'éducation pour quatre cas.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, la Fédération des comités de parents a questionné ses
membres sur les articles et sur l'article 1 en particulier. Ce
n'est pas l'unanimité, mais il faut... consensus très fort, plus de 72 %
des personnes consultées par la Fédération
des comités de parents était d'accord avec l'article 1. 72 %, c'est
beaucoup. Alors, il me semble que c'est quand même un appui assez fort.
Donc, je ne pense pas qu'il y ait seulement quatre parents... De toute façon, je n'ai jamais dit que c'était quatre, là,
c'est... avancer ce chiffre-là, ils trouvent que c'est intéressant et le
répètent ad nauseam, ce n'est pas quatre. Mais disons que 72 % des
parents consultés par la Fédération des comités de parents qui disent : On
appuie l'article 1, c'est un appui assez fort. Je me sens assez légitimé,
je vous dirais.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Comment? Mme
la Présidente, est-ce que
le ministre est au courant que certaines commissions scolaires ont des comités de parents qui ont décidé de ne
pas faire le sondage de la fédération du comité de parents et que nous avons
reçu, ici, le comité de parents qui
représente la plus grande commission au Québec, le Comité de parents
de la CSDM? On a aussi entendu le
comité de parents, dans les médias, de la commission du Chemin-du-Roy,
commission des Chênes. On a entendu les parents qui sont dans L'École
ensemble. On a entendu les parents qui sont aussi dans Je protège mon école
publique. Et tous ces parents-là, c'est
drôle, ils ont juste dit : Non, on ne veut pas de magasinage d'écoles. Et,
eux, c'est à coup de milliers, donc
des centaines de milliers de parents qui disent non, parce qu'il faut savoir
qu'à la CSDM ils regroupent énormément
de parents, beaucoup de parents.
Et
j'aimerais que le ministre nous précise exactement où est-ce qu'il a
vu que la Fédération des comités de parents appuie l'article 1, parce
que, là, j'ai le mémoire puis je ne vois pas. À quelle page que vous avez vu ça,
vous?
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
• (16 heures) •
M. Roberge : Mme la
Présidente, bien sûr, on peut sortir
un après l'autre les groupes. C'est vrai, la fédération des comités de parents de la CSDM est venue ici, ce comité-là
a été invité en particulier. On aurait pu les inviter tous un après l'autre. Mais il existe des regroupements, des porte-parole nationaux qui obtiennent un mandat de leurs membres puis portent la
voix de la majorité. Bien sûr, il y a
toujours des membres qui peuvent être dissidents, puis
après ça ils se font entendre. Et là c'est
drôle parce que ça met sur le pied d'égalité, supposons, cinq, six, huit, 12
comités de parents qui s'expriment, ça fait comme 12 voix, puis on va
dire : Ah! 12 personnes s'expriment contre une seule, c'est 12 contre un.
Oui, mais c'est 12 personnes individuelles
ou 12 regroupements, des comités de parents de commissions scolaires versus
le regroupement national qui, lui, parle
pour, supposons, 80 comités de parents ou 120 comités de parents. Alors, des
fois, il faut se méfier des tintamarres des ultraminoritaires, parce que le
tintamarre de l'ultraminoritaire est très, très fort. Souvent, on peut être
peu nombreux mais avec un mégaphone on a
l'impression d'être des centaines, des milliers puis on représente 2 %,
3 %, 4 %, 5 %, 20 %, 22 %, disons, des gens.
Donc, je ne doute pas
que le comité de parents... C'était très clair quand ils sont venus, là, le
Comité de parents de la CSDM, quand ils sont
venus, ils se sont exprimés. Puis je ne doute pas qu'ils ont consulté leurs
membres correctement, je ne remets
pas en question la légitimité. Je dis juste qu'ils parlaient au nom du Comité
de parents de la CSDM. Et sans doute
que, dans leurs membres, il y avait des gens qui étaient d'accord, des gens qui
étaient en désaccord, mais eux portaient la voix de la majorité des comités de parents de la CSDM puis ils
avaient cette légitimité-là. Mais il y a peut-être des gens à l'interne qui peuvent ressortir après,
dire : Bien, moi, je n'étais pas d'accord, vous m'avez mal représenté.
C'est le principe, là, de l'association, mais c'est assez clair.
Et là ma collègue me
demande : Mais où est-ce qu'on voit ça, dans le mémoire? Bien, la Fédération
des comités de parents a posé plusieurs,
plusieurs questions sur plusieurs articles, et des fois la Fédération des
comités de parents est en désaccord avec certains articles du projet de
loi n° 40, ça arrive, ça arrive aussi, puis sans doute qu'ils vont le
dire. Quand on arrivera à un article, ils
vont dire : Celui-là, nos membres ne sont pas d'accord, puis c'est pour ça
qu'on vous demande de le retirer, cet
article-là, ou de l'amender. Puis peut-être qu'ils auront l'agréable surprise
de voir que, justement, on les a
entendus puis qu'on l'amende, justement. Mais l'article 1, tel qu'il était
au départ, avant même qu'on l'amende, bien, recevait l'appui de 72 % des membres consultés par la Fédération
des comités de parents. Alors, je veux bien qu'on me nomme d'autres comités de parents qui étaient en
désaccord, puis je ne doute pas que ça arrive, je dis juste qu'on n'est pas
tout seuls sur notre île. Voilà.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Saint-Laurent, avec 1 min 55 s.
Mme Rizqy :
M. le ministre, je vous rappelle que les micros sont ouverts, les caméras
roulent puis les gens nous regardent. Vous
avez dit que la Fédération des comités de parents vous appuie à 72 % pour
l'article 1. Je vous ai posé une question précise : Où est-ce que
vous avez trouvé le chiffre 72? Moi, quand je regarde la question, je vois
«oui, mais», «oui, mais», «oui, mais» 34 % du temps; 32 %,
c'est un oui; puis là, après ça, vous avez une portion que c'est un non. Là,
Mme la Présidente, là, c'est important, là, d'être factuel. Et je rappelle que
Kévin Roy a déjà dit qu'il ne veut pas que la Fédération des comités de parents
soit instrumentalisée. Et là, en ce moment, là, je vous dis, faites attention,
là, parce que ce n'est pas la première fois que vous faites ça.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, je veux faire un point d'ordre. On prétend que
j'instrumentalise un groupe, ce n'est pas le
cas. Vous savez, quand il y a des sondages, il y a «très favorable», «plutôt
favorable», «plutôt défavorable», «très
défavorable», et souvent on fait deux groupes, là, ceux qui appuient, ceux qui
sont contre. Donc, je suis très à l'aise pour dire qu'il y a 72 % des membres contactés par la Fédération
des comités de parents. On peut tous les faire l'un après l'autre s'il
le faut, là, mais... Voilà.
Mme Rizqy :
Bien non, bien non, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, là, vous ne pouvez
pas... On m'a déjà dit : C'est important
d'être factuel, la rigueur. Puis, désolée, je me suis trompée, ce n'est pas
34 %, les «oui, mais», c'est 38 %, mais vous pouvez commencer à interpréter. Et, lorsque le président de la
Fédération des comités de parents dit : On ne souhaite pas être instrumentalisés, on appuie le projet de
loi n° 40, mais nous avons des bémols, le «mais» devient très important. Et c'est les bémols qu'on essaie toujours de vous
mettre de l'avant, mais vous refusez de les voir. Alors, M. le ministre,
sincèrement, rigueur, rigueur, rigueur.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Y a-t-il d'autres interventions?
Mme Rizqy :
Bon, j'imagine que mon temps est écoulé, hein?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Avec 40 secondes. Il vous reste
40 secondes. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Moi, c'est juste une question de compréhension, parce que le ministre a dit
qu'il ne fallait pas, en gros, trop
se préoccuper des ultraminoritaires, puis là je veux juste savoir si, pour lui,
le Comité de parents de la CSDM, ce sont des ultraminoritaires qui
représentent les parents de la plus grosse commission scolaire du Québec. Je ne
pense pas que c'est la bonne étiquette à accoler au Comité de parents de la
CSDM.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
M. Roberge :
Mme la Présidente, je ne parlais pas d'une personne, d'un regroupement en
particulier. Simplement, quand il y a un
sondage ou un représentant qui consulte ses membres, je pense qu'il faut
prendre le porte-parole national en général. À la Fédération des
commissions scolaires, ils ont consulté les gens. Quand M. Fortier vient
parler, je suis sûr qu'il parle au nom de
tous ses membres, il a un mandat. Et c'est sûr que ce n'est pas tout le monde
qui est d'accord avec chacun des mots
que dit le porte-parole et c'est normal. Mais après, si tout le monde sort pour
dire : Oui, mais je ne suis pas d'accord précisément à ça, bien, ça laisse
croire que, même si en nombre... Puis je ne parle pas spécifiquement du Comité de parents de la CSDM. Simplement, il faut juste
prendre garde au nombre de personnes qui, individuellement, des fois prennent la parole versus le plus grand groupe,
tout simplement, mais ce n'est pas pour qualifier un groupe plutôt qu'un autre.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée de
Joliette.
Mme Hivon :
Bien, je trouve ça intéressant que le ministre dise ça. Ça veut dire que, quand
il nous sort une commission scolaire isolée qui est sortie de la
Fédération des commissions scolaires pour dire que, vu qu'elle appuie sa
réforme, c'est une réforme extraordinaire... j'imagine qu'il ne fera plus cela,
puisque le comité de parents de la plus importante commission scolaire qui a une position, il la qualifie
d'ultraminoritaire. Donc, je pense qu'on ne peut pas utiliser ça d'un côté puis pas utiliser ça de l'autre.
M. Émond : ...Mme
la Présidente, article 35.6°. M. le ministre vient de l'expliquer, là. Je ne voudrais pas que la collègue prête des intentions. M. le ministre vient de clairement expliquer qu'il ne considérait pas les parents de
la commission scolaire de Montréal
comme un groupe ultraminoritaire, c'est ça?
Mme Hivon : ...je comprends que le ministre dit que ce n'est pas
un groupe ultraminoritaire. Parce
qu'il ne répond pas dans le micro.
M. Roberge :
Non, non, c'est ce que je viens de dire. Bien sûr, je vais le redire à micro,
là.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, M. le ministre, allez-y.
M. Roberge :
J'ai bien dit de prendre garde, que je n'avais pas nommé un groupe ou un autre
plutôt qu'en disant ceci... c'est une
remarque générale de dire : Ce n'est pas parce qu'on entend certaines
personnes ou certains groupes plus fort, parce qu'ils se disposent d'une plus
grande facilité à accéder aux médias, parce qu'ils ont une plus grande facilité
à capter l'attention médiatique...
l'espace médiatique, le nombre de mots dans un journal ou dans un média n'est
pas nécessairement représentatif de l'opinion de la population, tout
simplement.
Et, quand les gens sont en désaccord avec
quelque chose, très souvent, ils vont s'exprimer davantage que ceux qui sont favorables, et ça, là, c'est de tout
temps, là. J'ai déjà organisé des organisations, des manifestations, écrit des
lettres ouvertes. Souvent, quand les
gens sont d'accord, ils sont d'accord, c'est correct, ils laissent aller, et,
quand ils ne sont pas d'accord, bien
là, ils prennent le crayon, ils prennent le téléphone, ils prennent des
pancartes, ils se font entendre. Et
c'est très bien, ils ont bien le droit de se faire entendre, je l'ai déjà fait,
sans doute que je vais le faire encore, dans ma vie, quand je serai en
désaccord. Il faut juste prendre garde à ça. Ce n'est pas parce qu'on est plus
bruyant qu'on représente plus de monde, et je maintiens qu'il faut se
méfier, parfois, du tintamarre des ultraminoritaires.
Mme Hivon :
Bien, à qui il fait référence quand il parle des ultraminoritaires? Je veux
dire, il dit une chose et son contraire. Il commence en disant qu'il ne veut pas dire ça, il fait une belle
boucle puis il finit en disant qu'il faut se méfier des ultraminoritaires
alors qu'il commence en répondant à une question sur la CSDM puis les parents
de la CSDM, qui représentent 10 %, quand
même, des élèves de l'ensemble du Québec. Ça ne me semble pas ultraminoritaire.
Je sais qu'il ne les aime pas beaucoup, là, mais...
M. Roberge : Je n'ai rien à
ajouter. Je n'ai rien à jouter. Si le chapeau fait à certains, certaines, ils
le mettront, mais ce n'est pas à ma collègue
de dire : Voici à qui je mets le chapeau et voici de qui parle mon
collègue. Je ne fais pas ceci, je ne prétends pas attribuer ces paroles
à quelque groupe que ce soit, je lui demande la même politesse.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Ah!
ça va.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ça va? D'accord. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Charbonneau :
On n'a plus de temps.
Mme Rizqy : Oh! moi, il me
reste 40 secondes.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée de Saint-Laurent, pour 40 secondes.
Mme Rizqy : Une chance que le
ridicule ne tue pas, une chance.
Des voix : ...
Mme Rizqy :
Oh mon Dieu! Aïe! Je pense qu'il y a un député qui veut vraiment s'expliquer.
En vertu de l'article 213, je
l'invite à s'expliquer. Qu'est-ce qui est si effrayant, d'entendre les parents
du Comité de parents de la CSDM, qui disent que le p.l. n° 40
n'apporte rien de vraiment utile?
La
Présidente (Mme Guillemette) : S'il vous plaît, on ne s'interpelle pas d'un côté à l'autre de la
table. Il vous reste...
Mme Rizqy :
Mais, Mme la Présidente, on a quelqu'un qui veut vraiment s'expliquer, mais, en
vertu de l'article 213...
La Présidente (Mme Guillemette) :
...30 secondes, peut-être?
Mme Rizqy :
Non, ça ne compte pas sur mon temps, vu que je fais un appel au règlement,
l'article 213, il a le droit de s'exprimer. Qu'il nous explique
qu'est-ce qui est si effrayant.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Je donnerai la parole au député de Bécancour-Nicolet si... excusez,
Nicolet-Bécancour.
M. Martel : 213,
«ridicule», c'est non parlementaire. Mais ma remarque, elle est...
Une voix : ...
M. Martel :
Je peux-tu finir, s'il te plaît? Ma remarque est à l'effet que moi, je pense,
c'est important qu'on se respecte. On
peut être pas d'accord, mais de respecter les gens ici, alentour de la table,
je pense que c'est le minimum, puis, moi, ce que j'assiste, c'est un
manque de respect. Voilà.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Il a totalement raison, puis tout a commencé avec la publicité du ministre de
la Famille, un manque de respect
envers les citoyens, envers les institutions puis envers nos travaux ici, Mme
la Présidente. Parce que, si notre travail est tellement important, bien, personne ne pourrait dire qu'aujourd'hui,
dans une publicité en Outaouais, le projet de loi n° 40 a été
adopté. Alors, effectivement, le manque de respect, vous avez totalement
raison, je vous l'accorde.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le député de Richelieu.
M. Émond :
J'aurais un point de règlement, l'article 66 de notre règlement, juste
pour clore les discussions sur notre ami le ministre de la Santé, il y a
les articles...
Des voix :
De la Famille.
M. Émond :
...de la Famille, pardon, il y a les articles 66 à 69 du règlement
traitant des interventions portant sur une violation de droit ou de privilège. Ces
dispositions réglementaires ne s'appliquent pas en commission
mais uniquement à l'Assemblée. Alors, je vous invite, bien, à
faire respecter le règlement en lien avec la jurisprudence 66/1, Mme la Présidente.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci, M.
le député. Comme il en a été décidé
en début de rencontre, on en a largement
discuté, tout le monde ensemble, je suggère que nous reprenions sur l'article 1
du projet de loi n° 40. Pour ce qui est des droits et privilège... se traitera au salon bleu via une autre intervention qui a été faite plus tôt. Donc, ici, je nous ramène au projet
de loi n° 40, au sous-amendement de la députée de Saint-Laurent sur l'article 1. Mme la
députée, il vous reste
40 secondes.
Mme Rizqy : Ah! merci. Alors, finalement, est-ce qu'on a des chiffres qui peuvent venir justifier d'enlever les territoires,
la notion de territoire?
M. Roberge : Mme la
Présidente, j'ai répondu à cette question-là
vraiment plusieurs fois. Je réfère ma collègue au verbatim,
si c'est nécessaire, mais c'est un peu particulier de toujours poser les mêmes
questions, là.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. Merci. D'autres interventions? Oui, Mme
la députée.
Mme Rizqy : En pédagogie, Mme la Présidente, c'est tellement
important de se répéter, surtout lorsqu'on n'a pas de réponse. On nous a présenté
quatre cas différents, c'est un échantillon très petit. Et là j'aimerais vraiment
savoir : Est-ce qu'il réalise qu'il ne respecte pas l'article 11
de la plateforme électorale, qui disait que vous alliez tout faire pour
protéger la vitalité des écoles en région? Parce que ça, ça fait mal aux
écoles dans les régions.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci, Mme la députée. Je dois... Oui, vous
pouvez y aller, M. le ministre.
M. Roberge : Alors, la collègue, puisqu'elle vante les vertus de la répétition, je veux juste dire que j'ai déjà
répondu à cette question, que je n'ai pas envie de répéter encore et que
je la réfère au verbatim. Donc, j'ai répété.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci,
M. le ministre. Donc, y a-t-il des interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais mettre aux voix le sous-amendement.
Mme Rizqy :
Par appel nominal.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Tout à fait. M. le secrétaire.
Le Secrétaire :
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Roberge (Chambly)?
M. Roberge :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
Le Secrétaire :
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M. Martel :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon :
Pour.
Le Secrétaire :
Et Mme Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme Guillemette) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté et...
le sous-amendement est rejeté.
Donc, nous revenons à
l'amendement proposé par le ministre de l'Éducation. Donc, je vous inviterais à
avoir des propos respectueux. Les
discussions se passent bien pour l'instant. Je sais qu'on est tous fatigués,
mais je vous invite à la collaboration. M. le ministre, la parole est à
vous.
M. Roberge :
Vous avez bien raison, Mme la Présidente. Je vais tâcher de rester davantage,
même, que précédemment... je vais
tâcher de rester davantage sur l'amendement plutôt que de commenter. Ça sera
sans doute ma contribution à ce meilleur climat.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre.
M. Roberge :
Donc, j'entends votre recommandation. Donc, juste rappeler, parce que ça fait
un bout de temps qu'on était sur le
sous-amendement, l'amendement était à l'effet d'ajouter un paragraphe à
l'article 1 qui venait définir «capacité d'accueil», puisque, dans le deuxième paragraphe, on parlait
de la capacité d'accueil, et c'est un terme qui est central dans
l'article 1, puisqu'on dit que le territoire où résident le parent
et l'enfant ne peut pas empêcher, en vertu de cet article, l'inscription dans un autre territoire. Donc, c'est très
important de définir les règles pour le territoire d'accueil. Ma collègue de
Sherbrooke a posé une question qui,
je pense, était pertinente sur la capacité d'accueil. Je ne pense pas que
c'était nécessairement obligatoire de le définir parce que les
commissions scolaires l'avaient défini au fil du temps, et ça fonctionnait,
mais, quand même, c'est une clarification
que j'accepte de donner en déposant cet amendement-là, donc en définissant
«capacité d'accueil» comme ceci :
«On
entend notamment par "capacité d'accueil", le nombre d'élèves qu'une école peut accueillir en fonction
des locaux disponibles, des
ressources du centre de services scolaire et des règles applicables en matière
de formation [des] groupes.»
Donc, c'était là-dessus
que nous étions, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Tout à fait. Y a-t-il des
interventions sur l'amendement?
Une voix :
...
La Présidente (Mme Guillemette) : Les temps? Oui, je vais vous dire ça. Mme la députée de Mille-Îles, il ne vous restait plus de temps, M. le
député D'Arcy-McGee non plus, Mme Maccarone, Westmount—Saint-Louis, plus de temps non plus. Donc, en fait, il reste neuf minutes à
madame... Oui?
M. Birnbaum :
Bien, je ne me suis pas prononcé. J'étais ici pour la discussion du sous-amendement,
alors j'ai mon 20 minutes, au moins, ce n'est pas 40.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parce
que vous remplacez Mme Thériault, qui était remplacée par M. Viau... par monsieur de Viau,
c'est ça. Le temps s'accumule d'une personne à l'autre.
Donc,
en fait, pour faire ça simple, Mme la
députée de Saint-Laurent, neuf minutes, et Mme Hivon... la députée de Joliette, sept
minutes. Donc, on a un neuf minutes avec la députée de Saint-Laurent et un sept minutes avec la députée de Joliette
sur l'amendement de M. le ministre.
Mme Hivon :
Non, ça va, j'ai dit ce que j'avais à dire.
La Présidente (Mme Guillemette) : Parfait. Donc, Mme la députée de Saint-Laurent, neuf minutes. La parole est à
vous.
Mme Rizqy :
J'aimerais suspendre pour pouvoir déposer un amendement.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. Donc, on va suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à
16 h 17)
(Reprise à 16 h 20)
La Présidente (Mme Guillemette) : Donc, on reprend nos travaux. Après discussion,
on va continuer les discussions sur
l'amendement de M. le ministre, et il y aura un sous-amendement, après, de
déposé. Donc, on va continuer la discussion pour déposer un sous-amendement. Un autre amendement? O.K. Donc, Mme la
députée de Saint-Laurent, vous avez neuf minutes.
Mme Rizqy : Avec votre amendement et l'article 1,
comment qu'on fait pour s'assurer que les écoles, qui risquent davantage
leur milieu de vie, peuvent avoir un droit de regard sur la capacité d'accueil?
M. Roberge : L'amendement, tel qu'il est formulé, on dit
qu'«on entend [...] par "capacité d'accueil", le nombre d'élèves
qu'une école peut accueillir en fonction des locaux disponibles — bon,
ça, c'est sans conteste — des ressources du centre de services
scolaire — donc,
ici, on fait appel au centre de services — et des règles applicables en
matière de formation [des] groupes», à ce moment-là, on parle des ratios et des
normes minimales. Mais on dit «notamment». Donc,
dans le «notamment», ça veut dire qu'il peut y avoir d'autres choses qui
définissent la capacité d'accueil. Mais je précise que c'est le genre d'encadrement qui se fait,
actuellement, par les commissions scolaires, parce que c'est les commissions
scolaires qui procèdent à l'inscription, formellement, des élèves dans les
écoles. Je comprends que, comme parents, on
inscrit nos enfants dans les écoles, mais c'est la commission scolaire qui
valide ça, c'est la commission scolaire qui est une instance juridique,
donc, et ça reste, avec les centres de services scolaires.
Donc,
évidemment que la direction d'école va se faire entendre. Elle peut se faire
entendre parce que c'est son employeur, elle peut se faire entendre au comité de répartition des ressources,
quand on parle des ressources, elle peut se faire entendre, maintenant, si elle est sur le conseil
d'administration ou en parlant à une personne qui est sur le conseil
d'administration. Mais c'est quand
même quelque chose qui... ultimement, la définition appartient à l'instance
régionale, comme c'est le cas en ce
moment. Puis hier j'ai lu plusieurs exemples de normes et de définitions de
«capacité d'accueil», et c'étaient des définitions qui étaient faites
par les instances régionales que sont les commissions scolaires actuellement.
Mme Rizqy :
Mais vous comprenez que maintenant que vous éliminez les commissions scolaires
et que, là, vous mettez dans «notamment par "capacité d'accueil", le nombre
d'élèves qu'une école peut accueillir en fonction des locaux disponibles», ici, moi, ma question, c'est
vraiment comment qu'on prend en considération la voix de l'école, de
l'équipe-école.
M. Roberge : Bien, Mme la Présidente, on n'abolit pas, on ne
les élimine pas, on les transforme en centres de services scolaires. Il y a des
choses qui changent, très importantes, on n'a quand même un projet de loi
volumineux qui est assez clair à l'effet qu'il y a des choses qui
changent. D'ailleurs, on travaille sur des choses qui changent, mais il y a des
choses qui ne changent pas non plus. Il ne faut pas penser qu'on abolit des
territoires ou qu'on abolit la structure régionale, ça fait peur aux gens pour rien. On transforme les commissions scolaires
en centres de services. On va écouter les directions d'école, notamment, un des amendements qui vient
ultérieurement sur le rôle du comité de répartition des ressources qui joue son rôle de lieu de concertation pour informer et
prendre acte de ce qui se passe dans les différents milieux. Donc, je ne suis
pas inquiet que, dans
les nouveaux centres de services, les écoles ne se fassent pas entendre. Je
pense qu'ils auront plus de facilité à se faire entendre.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Comment qu'ils vont avoir plus de facilité à se faire entendre? Ah! il a levé
la main.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Vous pouvez y aller.
M. Roberge :
Oui. Non, c'est parce que j'attends qu'on me reconnaisse, comme on dit...
La Présidente
(Mme Guillemette) : C'est très bien, M. le ministre, c'est très
bien.
M. Roberge :
...mais je sais que vous avez la voix faible. Donc, juste un petit regard,
c'est correct. Mais je veux préserver le bon climat jusqu'à
18 heures.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci de prendre soin de moi.
M. Roberge :
On prend soin les uns des autres. Bien, ils vont avoir plus de moyens de se
faire entendre, comme je l'ai dit, d'abord
parce qu'il y a un amendement qui s'en vient ultérieurement pour donner encore
plus de pouvoirs au comité de répartition des ressources, sur lesquels les
directions d'école ont un grand rôle, puis aussi par le fait qu'il y aura une
direction d'école sur le C.A. du centre de services.
Mais,
de toute façon, là n'est pas d'objet de l'amendement. L'objet de l'amendement,
c'est de s'assurer de répondre à la
préoccupation de ma collègue de Sherbrooke que «capacité d'accueil», ce n'est
pas juste la capacité de rentrer du monde. Ce n'est pas comme... Puis même, je pense, c'est ma collègue... je ne
sais plus quelle collègue avait donné l'exemple de l'ascenseur. Un ascenseur, là, c'est combien d'humains? Puis on
se dit : Bien, il y en a peut-être des plus lourds que d'autres, on va le mettre en nombre d'humains puis en poids aussi.
Mais là la capacité d'accueil pour l'école, ce n'est pas juste en métrique
et en nombre d'élèves, on précise... C'est
ça, l'essentiel. Je pense, ça répond
bien. Je pense qu'on l'a compris, cet amendement-là. On pourrait même voter bientôt, je
pense.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Moi, je suis persuadée que le ministre
le comprend bien. L'important, maintenant, c'est que ce soit bien illustré en mots clairs dans le projet de loi. Lorsqu'on dit
que «le nombre d'élèves qu'une école peut accueillir en fonction des locaux disponibles, des ressources du centre de services scolaire»,
là, ici, on abolit, évidemment, les commissions
scolaires, on abolit, oui, la notion de territoire, mais ici,
quand on dit qu'on ramène la décision proche des gens, c'est-à-dire à l'équipe-école, bien, ici,
ce n'est pas le cas, là, parce que le centre de services va pouvoir regarder :
Est-ce que, oui ou non, j'ai des locaux de
disponibles et des ressources du centre de services scolaire? Bien, la
ressource, là...
Vous
vous rappelez, quand on a reçu différents groupes, on avait aussi le syndicat
de la FTQ, qui représente le personnel de
soutien. Eux, ça ne leur tente pas d'être varlopés d'un endroit à l'autre.
Alors, c'est pour ça que c'est important d'avoir la
voix des équipes-écoles, parce que,
si jamais c'est le cas, on va avoir des gens qui vont dire : Aujourd'hui,
tu commences ton chiffre à tel
endroit, tantôt, tu vas le finir à tel autre endroit. Et, si c'est le centre de
services qui regarde ses ressources dans une perspective beaucoup plus large et
qu'on dit aux parents : Maintenant, vous avez le droit de choisir votre
école, comment qu'on va faire pour
dire à un parent : Oui, vous avez le droit, mais ce droit est quand même
tempéré? Parce que, tel qu'écrit, on
a le mot «notamment» qui dit assez large, et, d'autre part, on est très, très
loin de regarder de façon concrète les besoins et les ressources de
l'école en tant que telle. Vous comprenez la distinction?
M. Roberge :
Bien oui, mais ce n'est pas une question.
Mme Rizqy :
Donc, vous comprenez la distinction, mais vous ne partagez pas la
préoccupation. Donc, vous, il n'y en aura
pas, de problème. Mais ce qu'on a entendu des représentants des syndicats de la
FTQ, qui représentent le personnel de
soutien, une préoccupation qui... eux, ont peur que, par exemple, leurs heures
de travail dans une semaine soient partagées dans un territoire qui devient de plus en plus grand à cause du projet
de loi n° 40, qu'ils commencent leur chiffre quelque part
puis qu'ils le terminent ailleurs. Parce que, si vous dites que le centre de
services... les services scolaires en fonction du centre de services, on
ne parle plus de l'école, on parle du centre de services très large.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Vous pouvez y aller, M. le ministre.
M. Roberge :
Bien là, Mme la Présidente, il y a plusieurs mises au point. D'abord, le
territoire du centre de services ne
devient pas plus grand avec le projet de loi n° 40.
Les territoires ne changent pas. Le précédent gouvernement a essayé de jouer
dans ça, là, de prendre une carte du Québec, des crayons de cire puis de
redécouper les territoires, puis finalement, bon, le ministre a été
dégommé, puis le projet de loi a été retiré. Mais on ne va pas là.
Ce
qui vient, puis pourquoi on parle des ressources du centre de services, c'est
parce que, justement, le précédent gouvernement, dans un rare bon coup,
a créé le comité de répartition des ressources. Donc, la répartition des
ressources, ça se fait dans une instance du centre de services. Voilà.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Effectivement, il y a eu des discussions mais pas de projet de loi, alors que,
là, en ce moment, nous, on discute du projet de loi du ministre. Puis
l'article 46, c'est peut-être beau à dire, qu'il n'existe pas,
l'article 46, mais il est écrit
noir sur blanc puis il est devant moi, puis à l'article 46, Mme la
Présidente, il est question, oui, de fusion de territoires puis d'abolition de centres de services par
décret. Alors, oui, il est question aussi d'abolir des territoires puis la notion
de territoire. Alors, c'est pour ça
que je repose la question : Comment, maintenant, vous allez vous assurer
qu'on prend en considération les préoccupations des équipes-écoles?
M. Roberge :
Mme la Présidente, je n'ai pas les mêmes inquiétudes que ma collègue sur ça.
Mais je veux juste qu'elle fasse attention,
s'il vous plaît, il n'est pas question d'abolir les territoires. Je sais
qu'elle a hâte de parler de l'article 46, mais, pour ça, il faudra
disposer de l'article 1.
Mme Rizqy :
Bien, Mme la Présidente, l'article 1, il est question de territoire aussi.
Et évidemment, nous, quand on lit un projet
de loi, bien, on a dans la tête les autres articles du projet de loi, on le
voit comme un tout. Et c'est quand
même le ministre qui a déposé, en janvier 2018, son plan de la réforme scolaire
de la CAQ, et c'était marqué, à la page 5, très clairement que l'objectif, c'était d'abolir les commissions
scolaires, de faire des regroupements dans le but de réduire le nombre de centres de services. Et là-dessus,
Mme la Présidente, je suis sûre à 100 % que c'était le ministre parce que,
un, il est signé, le document, par le ministre, et en plus il y a une
belle photo de lui. Alors, là-dessus, je suis pas mal certaine que son
intention est claire, et je ne lui prête aucune intention.
La Présidente
(Mme Guillemette) : M. le ministre.
• (16 h 30) •
M. Roberge :
Brièvement, Mme la Présidente, je sais que ma collègue lit avec attention les
documents que j'ai publiés précédemment,
mais, si elle veut savoir ce qu'on fait aujourd'hui, ce qu'on va faire demain,
il ne faut pas se référer à un document de travail de janvier 2018, si pertinent fût-il. Il nous a servi à
consulter les gens et à ajuster le tir. C'était ça, le principe d'un document de travail. D'ailleurs, certains nous
disent : Ah! vous n'avez pas assez consulté, il faut faire un livre blanc,
il faut, bon, un pas de recul, un moratoire, un chantier, et je ne sais
quoi d'autre.
Écoutez,
on a déposé un document de travail en janvier 2018. C'est un très bon document
de travail, mais c'était un document
de travail qui nous a servis à faire des consultations, qui nous a servi à
déposer un projet de loi, ici, qui est nourri par ces réflexions. Donc, on ne
peut pas présumer qu'on ne fera pas ce qui est dans le projet de loi actuel,
mais qu'on va faire ce qui était dans
le document de travail de janvier 2018. Je pense que même la personne qui
dirait ça ne se croirait pas elle-même.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, moi, là, après un an, je commence à connaître le ministre de
l'Éducation. J'ai eu le privilège de lire
son livre, de lire ses documents de travaux, les différents qu'il a écrits, puis
je sais que c'est un homme qui a de la suite dans les idées. Alors, non
seulement il l'a écrit dans son livre, dans le document qu'il a publicisé en
janvier 2018, le plan de la réforme
scolaire, et, par la suite... à l'article 46, bien, c'est écrit noir sur
blanc qu'effectivement «le gouvernement peut, par décret», effectivement, «apporter toute modification au territoire
des centres de services scolaires», «le gouvernement détermine le centre
de services scolaire compétent sur tout territoire modifié». Alors, vous voyez,
Mme la Présidente, ça ne s'invente pas, c'est écrit noir sur blanc, abolition
des territoires.
Or,
là-dessus, moi, je peux juste dire qu'effectivement le ministre est très
conséquent entre le moment qu'il a rédigé son livre, dans l'opposition, le moment où est-ce qu'il a écrit,
évidemment, le plan de la réforme scolaire, abolition des commissions scolaires avec fusion de territoires, et le moment
qu'il nous dépose l'article 46 dans le projet de loi n° 40.
Alors, c'est pour ça qu'on a des
inquiétudes, parce que, si le ministre fait semblant que ce n'est pas écrit à
l'article 46, puis que nous, on parle de l'article 1, et qu'on a une préoccupation pour la fusion de
territoires et abolition de territoires, mais que lui ne le voit pas dans
l'article 46, bien, c'est là qu'on a un plus gros problème, parce que, là,
on a devant nous un ministre qui a mal lu le
projet de loi, qui l'interprète mal et qui ne peut plus, à ce moment-ci,
comprendre les inquiétudes de ce bord-ci de la Chambre. Alors, c'est pour ça que c'est important que lui
aussi saisisse la portée des mots qui sont dans son projet de loi. Même si c'est plus loin, il y a des conséquences
immédiates. Alors, c'est pour ça que nous, à l'article 1, on parle
d'abolition de territoires. La notion de territoire n'existe plus.
Alors,
ici, je vais reprendre l'exemple — puis je sais que c'est le même exemple, mais
c'est par souci de cohérence — si nous avons une école en Beauce-Sud qui a besoin d'un agrandissement ou
qui a un projet pédagogique particulier, mais que, d'autre part, en Beauce-Nord, eux autres aussi,
ils ont déjà un projet pédagogique particulier, du soccer, puis ça va bien, des parents veulent avoir des enfants qui vont
maintenant aller à Beauce-Nord, là on dit : Ah! il y a une classe de vide,
on va pouvoir les mettre, bien, ici, c'est qui qui va lever le drapeau pour
dire : Bien, une seconde, vous êtes en train de vider un bassin d'élèves à
Beauce-Sud? Ce n'est quand même pas le député de Beauce-Sud, il ne voudra surtout
pas faire ombrage au ministre, puis ce ne sera pas le député de
Beauce-Nord, il ne voudra surtout pas, dans la même équipe, faire ombrage au
ministre.
Mais
à la fin de la journée, une des promesses de la CAQ, c'était de faire attention
à la fermeture des écoles en région. Et
aujourd'hui moi, je peux vous affirmer la chose suivante : En région, ils
sont inquiets pour la vitalité des écoles de village. On a donné d'autres exemples, rappelez-vous
l'exemple des parents qui peuvent vivre à Magog, mais qui travaillent à
Sherbrooke. Ils peuvent être attirés par des programmes pédagogiques
particuliers à Sherbrooke. Mais qui va s'assurer qu'on garde un plancher de services dans les plus petites
régions? Qui va s'assurer de cela, Mme la Présidente? Parce que, là, on n'aura
plus de commissaires qui vont pouvoir
dire : Une seconde, on a besoin de s'assurer de la vitalité de nos écoles
de quartier.
Ce
projet de loi, l'article 1, fait complètement fi de l'objectif de nos
écoles. Ce n'est pas juste d'avoir des écoles, c'est d'avoir aussi des élèves qui vivent dans le quartier avoisinant.
Et là, ici, là, c'est magasiner, donc on met tout le monde en compétition, peu importe le territoire. Alors,
vous comprendrez, Mme la Présidente, c'est très difficile pour nous de discuter
avec le ministre si, à ce jour, il n'a pas encore lu l'article 46 de son
projet de loi.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Roberge :
Oui, donc, Mme la Présidente, l'article 116 de la Loi sur l'instruction publique actuelle dit : «À la demande des commissions scolaires
intéressées d'une même catégorie dont les territoires sont limitrophes ou d'une
majorité des électeurs de ces commissions scolaires, le gouvernement peut, par décret, réunir leur territoire pour
former une nouvelle commission
scolaire ou étendre les limites du
territoire de l'une de ces commissions
scolaires en y annexant totalement
le territoire de l'autre commission scolaire.»
117.1 :
«Le gouvernement peut, de sa propre initiative et, le cas échéant, sans le consentement visé à l'article 117, prendre un décret visé», bon,
etc.
Ça,
c'est la loi actuelle. Ni le gouvernement
du Parti québécois, au fil des
années, ni le gouvernement du Parti
libéral, qui a pourtant ouvert
la Loi sur l'instruction publique alors qu'ils étaient au gouvernement il n'y a
pas longtemps, n'ont jugé utile, quand ils
ont fait leurs pseudoréformes de gouvernance, d'éliminer ça, dire : Mon
Dieu, scandale! Il ne faudrait
surtout pas que le gouvernement puisse... non pas abolir, parce que
ce n'est pas vrai, puis il ne faut pas mentir dans la vie, mais réunir
ou fusionner des territoires. Donc, ici, on parle de fusion et de réunification
des territoires. Donc, ça fait longtemps
que c'est là. Et, quand le précédent gouvernement
libéral a ouvert la Loi sur
l'instruction publique, il n'a pas jugé bon d'enlever ça, surtout pas quand le gouvernement peut, de sa propre initiative, sans le consentement visé... ils ont tout laissé ça là. Bon, ça, ce n'est
pas la loi n° 40, c'est la loi actuelle, et ça n'a pas
été modifié dans la dernière législature, même si la gouvernance a été
questionnée.
La loi n° 40 que l'on dépose et dont on n'est pas gênés du tout, à l'article 46,
parce que ma collègue s'intéresse beaucoup
à l'article 46, vient
changer ceci, mais on n'élimine pas la possibilité qu'il y
ait des changements de territoires.
On ne les abolit pas, on ne les
élimine pas, les territoires, mais on n'élimine pas non plus la possibilité qu'éventuellement il y ait des modifications aux territoires, pas plus que mes
collègues.
Cependant,
on dit qu'ici... on parle d'apporter des modifications aux territoires
des centres de services scolaires. Donc,
on ne parle pas de les abolir ou de les éliminer, mais il y a possibilité de changer, c'est vrai. C'était là, c'est encore là. Par contre,
on détermine qu'on est obligés de les consulter avant de le faire, c'est une
nouvelle condition. Donc, si on veut regarder l'avant/après projet de loi n° 40, bien, le gouvernement se donne une
nouvelle obligation, celle de consulter avant de toucher des territoires. Donc, c'est un geste
de plus vers le respect des territoires. Ça, c'est l'effet net du projet de loi n° 40. Ceci dit, on n'a pas l'intention
d'aller là.
Maintenant,
l'article 1 ne parle pas d'abolir les territoires.
Mais on va y arriver un jour, à l'article 46, on va avoir beaucoup de plaisir,
mais on le lira pour ce qu'il est sans lui prêter des vertus qu'il n'a pas.
Voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée de Saint-Laurent, avec une minute.
Mme Rizqy : Combien de fois l'article 117.1
a été utilisé, M. le ministre?
M. Roberge : Pardon?
Mme Charbonneau :
Mme la Présidente, je vais juste vous arrêter 30 secondes. Je vous ai
demandé la parole, puis normalement vous devriez me dire que je n'ai pas le
droit de parole parce qu'il ne me reste plus de minutes...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Effectivement.
Mme Charbonneau : ...mais je m'en vais sur le règlement, puis je ne l'ai pas arrêté parce que
j'ai trop de respect pour le
ministre, puis il le sait, mais il a fait allusion à deux mots que je n'ai pas
appréciés. Je suis prête à faire le chien de garde de mon bord pour le respect, mais je veux qu'on...
Si on va pêcher dans cette piscine-là, on va sauter, là. Ça fait qu'il faut
absolument que, des deux côtés, on regarde les mots qu'on choisit correctement.
On n'a pas été pseudo-quoi que ce soit puis
on n'a pas menti à quoi que ce soit. C'est une interprétation. Puis je ne vous
ai pas arrêté, M. le ministre, mais la prochaine fois, je lève ma main aux mots qui me targuent, parce
que je crois qu'on se doit mutuellement de nourrir le respect, pas juste d'un
côté. Je nous avise.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée.
M. Roberge : ...une question,
mais j'ai perdu le fil.
Mme Rizqy : Combien de fois...
M. Roberge : Combien de fois
quoi?
Mme Rizqy :
...l'article 117.1 a été utilisé?
M. Roberge :
Je ne peux pas vous le dire, Mme la Présidente.
Mme Rizqy : Hum! Vous ne le
savez pas? Vous l'invoquez.
M. Roberge : Je viens de
répondre.
• (16 h 40) •
Mme Rizqy :
Peut-être parce qu'il n'a pas été utilisé très souvent. C'est peut-être pour ça
que votre mémoire vous fait défaut.
Par contre, vous, votre intention, elle est, noir sur blanc, dans un document
de travail et dans votre livre. Et de plus l'article 1, l'article 1, là, c'est ça, ça change tout, vous
dites aux gens : Allez magasiner votre école, peu importe le territoire.
Et vous marquez ici, oui, qu'on va fusionner
puis que, quelque part plus tard, on va choisir quel centre de services va
pouvoir exister, donc, oui, vous abolissez. Alors, ça, au moins, là, s'il vous
plaît, prudence. Je ne veux pas
répéter les mêmes mots, mais juste au cas, la répétition : rigueur,
rigueur, rigueur.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Mme la Présidente, ma collègue fait référence à un document de travail de
janvier 2018 qu'elle affectionne plus que moi-même, parce que, depuis ce
temps-là, on a évolué, on a consulté, le projet de loi n° 40 n'est plus le
même. Mais, quand elle fait référence au livre
que j'ai publié en 2016, Et si on réinventait l'école?, puis qu'elle dit
que, dans ce livre-là, on parle
d'abolir ou de fusionner des territoires, j'aimerais vraiment
qu'elle nous lise un extrait du livre, j'aimerais vraiment
qu'elle nous dise à quel endroit dans mon livre je parle de territoires.
Si c'est le cas, on en fera une lecture ensemble, c'est extraordinaire, mais
sinon elle retirera ses propos, parce que je ne pense pas que ce soit là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Donc, 18 secondes, Mme la députée.
Mme Rizqy : Alors, article 1, Mme la Présidente, conjugué avec l'article 46, c'est une grande invitation à la
dévitalisation de nos écoles de région. Si, à tout le moins, le ministre est
capable de le reconnaître et qu'il reconnaît qu'effectivement, c'est son
intention, que ça a toujours été, de réduire le nombre et de...
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci, Mme la députée. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je
vais mettre aux voix l'amendement. Par appel nominal?
Mme Rizqy : Sur division.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Sur division. Donc, l'amendement est adopté sur division.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Guillemette) :
L'amendement. Donc, nous revenons à l'article 1. Parfait. Donc, oui, Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : On est revenu à
l'article 1?
La Présidente (Mme Guillemette) :
On est revenus à l'article 1.
M. Roberge : Tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Tel qu'amendé, effectivement, M. le ministre, vous avez raison.
Mme Labrie :
Je vais vous demander de suspendre un instant, j'ai aussi un amendement à
déposer sur l'article 1. Il est prêt.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Donc, on va suspendre quelques instants, le temps d'imprimer les
documents et de les disposer. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 42)
(Reprise à 16 h 46)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, nous reprenons nos travaux.
Mme la députée de Sherbrooke — nous
reprenons sur un amendement proposé par la députée de Sherbrooke — donc,
la parole est à vous, si vous voulez bien nous présenter votre amendement.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente.
Donc, l'amendement se lit comme
suit : Modifier l'article 1 du projet de loi par l'ajout, à
la fin, du paragraphe suivant :
5° par le remplacement,
dans le deuxième alinéa du premier «ou» par «et».
C'est
une conversation qu'on a amorcée l'autre jour qui m'amène à formuler cet amendement-là,
parce qu'on se rend compte à la lecture de l'article tel qu'il sera modifié par
le projet de loi que, finalement, quand il y a
des programmes particuliers ou quand on parle d'une école 240, les critères de l'article 239
ne s'appliqueraient pas. Et donc ça fait en sorte que, si les critères d'inscription qui visent à
prioriser les élèves habitant à proximité de l'école ne s'appliquent pas pour
toutes les écoles qui ont un projet
particulier, je pense qu'on rate l'objectif, ici, que le ministre avait, et que je
partage, de s'assurer qu'on ait une école axée sur la communauté et que
les élèves qui sont à proximité de l'école ont la priorité pour l'accès à cette
école-là. Donc, je dépose cet amendement, qui répond bien, je pense, à une préoccupation
qu'on a tous.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci, Mme
la députée de Sherbrooke.
Donc, est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement de Mme la députée
de Sherbrooke? Pas d'interventions? Donc, si...
Mme Hivon : Bien, moi, je suis d'accord avec l'intervention de ma collègue, je l'avais déjà exprimé quand elle a amené
le débat, hier. Je pense qu'il faut faire ça parce que, sinon, on n'atteint pas
l'objectif que l'on souhaite.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. Merci. D'autres interventions? Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : La
députée de Sherbrooke,
hier, avait clairement exprimé par un exemple concret, les quatre écoles secondaires qui se trouvent à Sherbrooke... et elle avait posé la
question au ministre : C'est quoi, la différence entre le «et» et le «ou»?
Bien, depuis hier, on n'a toujours pas eu la réponse, au niveau légal, entre un
«et» et un «ou». Alors, peut-être qu'aujourd'hui on va finalement
obtenir la différence.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. M. le ministre.
• (16 h 50) •
M. Roberge :
Mme la Présidente, ma collègue a de la suite dans les idées. Hier, on avait
évoqué cette possibilité-là de remplacer le «et» par le «ou» de manière
à peut-être mieux circonscrire ce qui se passe avec les écoles qu'on appelle
les écoles 240. Pour ceux qui nous suivent, ça veut dire les écoles
ciblées comme étant spécifiques en vertu d'un article, l'article 240 de la
loi. Quand on dit «les écoles 240», là, c'est à ça que ça fait référence,
elles sont distinctes des autres.
On
a déjà fait le débat, en bonne partie, hier, précisément là-dessus, puisque...
les choses étant l'une dans l'autre sur la notion de territoire, sur la
notion d'exclusivité... pas d'exclusivité, mais de respect de territoires puis
d'obligation pour la commission scolaire et,
plus tard, le centre de services, de desservir les élèves de leur territoire.
Je m'y étais concerté la... pas la
semaine dernière, mais hier, avec l'équipe pour voir si la meilleure façon
d'atteindre l'objectif... la collègue, qui je... que je comprends et que
je partage, c'était de remplacer le «et» par le «ou», ou si, ultérieurement,
c'était de proposer un autre amendement. Puis je m'étais engagé, hier, à
dire : Bien, écoutez, je ne pense pas que c'est le «et» par le «ou»... ou le «ou» par le «et», pardon, mais c'est plutôt
plus tard en déposant un amendement qui précisera que même les écoles 240
doivent d'abord... et ça, c'est une nouvelle condition, même les
écoles 240 devront d'abord desservir et accueillir des élèves du
territoire de leur centre de services avant de considérer la notion de capacité
d'accueil puis de considérer de recevoir des gens d'un autre territoire.
Donc, en tout cas, je
ne veux pas lui mettre des mots dans la bouche, mais je pense que c'est sa
préoccupation, elle pourra le clarifier. En
tout cas, c'est quelque chose que je partage, mais qui devra faire l'objet d'un
amendement ultérieur, et pas ici, et pas de cette façon-là. Donc, dans
ce cas-ci, à moins que je ne me trompe, ce n'est pas tellement un différend sur
le quoi mais sur le comment.
La Présidente (Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Autres interventions? Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Oui, mais au départ, quand le ministre m'a répondu qu'il partageait la même
préoccupation que moi puis que sa
solution — oui, je
pense que oui — se
trouvait dans un autre article, je pensais que c'était parce que ça prenait un traitement différent pour les écoles qui
dépendent de 240 et celles qui dépendent de 468. Mais ce qu'il nous disait
hier, c'est que, non, dans l'amendement qu'il souhaite formuler à un autre
article, il souhaite aussi toucher les écoles visées par le 468. Si ma compréhension est exacte, c'est ce qu'il nous a dit
l'autre jour. Et, dans la mesure où on veut faire un amendement qui veut soumettre les écoles de 240 et de 468 aux
critères d'inscription mentionnés à 239, je pense que ça ne sert à rien d'attendre,
et, en tout cas, je ne comprends pas pourquoi il faudrait attendre un autre
article pour faire la modification parce qu'on a tout ce qu'il faut, ici, pour
que ça s'applique déjà à toutes ces écoles-là.
Donc,
je comprends que, si on voulait le faire seulement pour les écoles touchées par
le 240, ça ne serait pas adéquat, l'amendement
que je propose, parce qu'il faudrait changer d'autres choses dans la
formulation de la phrase de cet article-là, mais, comme il nous dit que... à moins qu'il ait changé d'idée depuis
hier, mais hier il nous disait qu'il avait l'intention de déposer un amendement qui toucherait aussi les
écoles 468, donc les écoles à vocation régionale ou nationale. Dans cette
mesure-là, moi, je ne m'explique pas pourquoi il souhaite procéder différemment
que de l'inscrire simplement ici en remplaçant un seul mot pour toucher à la fois toutes ces écoles-là et
s'assurer qu'elles sont soumises aux critères d'inscription, que je trouve très
intéressants, de l'article 239, là, les critères dont... les élèves dont
le lieu de résidence est plus rapproché, la fratrie. Je pense que ce sont des
critères pertinents qui doivent aussi s'appliquer à toutes les autres écoles,
même quand il y a des programmes
particuliers. Donc, on a tout ce qu'il faut, ici, pour régler le problème tout
de suite, puis je pense que ce serait une
bonne manière pour le ministre de nous montrer qu'il y a une volonté d'avancer
rapidement en répondant aux préoccupations qu'on a.
Moi,
c'était ma préoccupation principale par rapport à l'article 1. Si on vient
la régler de cette manière-là, je pense que ça va faciliter la suite de
nos travaux, donc je l'invite à le considérer.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre? Ça va. D'autres interventions sur
l'amendement? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention...
Mme Labrie : Je veux juste
clarifier. Est-ce que ma compréhension est exacte qu'effectivement l'amendement
que vous souhaitez déposer éventuellement va toucher aussi les écoles 468
ou vous voulez seulement toucher les 240?
M. Roberge :
Ah! je vais répondre, je pensais simplement que quelqu'un d'autre
interviendrait, puis je continuais ma
réflexion. L'amendement que j'ai l'intention de déposer toucherait les
écoles 240, pas les écoles 468, qui ont déjà une vocation, je
vais dire, suprarégionale, c'est-à-dire qui peuvent toucher vraiment plusieurs
territoires. Ces écoles-là font déjà fi... Supposons,
un centre de formation professionnelle, des fois, ça n'a pas de rapport, même,
avec le territoire du centre de services, là, c'est autre chose. Donc,
l'amendement que l'on déposera ultérieurement touchera les écoles 240 et
pas les 468.
Si on y allait avec l'amendement de ma collègue,
on appliquerait les critères de l'article 239 à toutes les écoles, donc les 240 mais aussi les 468, parce
que ça rentre tout ça dans une seule et même énumération, donc, à la base ça ne
s'applique pas.
Je ne pense pas que, pour les écoles 468 en formation professionnelle, il
faut dire que les critères d'inscription doivent priorité aux élèves qui relèvent de la compétence du service scolaire
et, dans la mesure du possible, aux élèves dont le lieu de résidence est le plus rapproché des locaux de
l'école, ce n'est pas tellement...
d'ailleurs, c'est des centres de formation, et à ceux dont une soeur ou
un frère fréquente cette école. Je ne pense pas que ça ne s'applique tant aux
écoles 468, pas tant non plus aux écoles 240.
Comme je le
disais hier, supposons... je vais laisser l'exemple de ma soeur et de son
talent en arts, mais je vais aller, supposons, sur un talent sportif. Ce
n'est pas parce que — tiens,
on va inverser un peu les rôles — une jeune fille serait dans un sport-études ringuette, a un talent très
bon puis elle serait sélectionnée sur son habileté que son frère pourrait
entrer en sport-études ringuette ou
en sport-études hockey, parce que, là, on ferait passer le critère de la
fratrie avant d'autres choses, et c'est un peu antinomique. Ça ne
fonctionne pas pour les écoles 240.
Ce à quoi je suis ouvert — mais peut-être
qu'on se comprend mais qu'on n'est pas d'accord, ça, ça arrive, d'autres fois
on est d'accord puis on ne le sait pas — ce que je suis prêt à
déposer, ultérieurement, comme amendement, c'est
de dire que, pour les écoles 240, ils doivent d'abord considérer les
élèves de leur territoire avant d'en accueillir de d'autres territoires. Et, en ce moment, si je ne dépose
pas cet amendement-là, il n'y a pas de distinction, une
école 240 pourrait même choisir des élèves extraterritoriaux au
détriment d'écoles de son territoire, et là j'aurais un problème. Bien humblement,
j'aurais un problème. Donc, je suis prêt à
corriger ça ultérieurement, mais je ne suis pas prêt à voter en faveur de votre
amendement parce que ça va plus loin puis je pense que ça
implique des critères qui ne s'appliquent pas. Peut-être, sur le 240, on
s'entend, ou pas, je ne sais pas, je ne veux pas vous mettre des mots
dans la bouche, mais je ne pense pas que ça soit pertinent, puis je pense que
vous allez l'admettre, que, pour les écoles 468, on considère la proximité
puis la fratrie. Je pense que ça ne fonctionne pas. Ceci dit, on peut en
parler. Voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je pense que,
là-dessus, le ministre et moi, on s'entend bien et on se comprend bien. Effectivement, peut-être que le critère de fratrie, de toute façon, ne serait
pas nécessairement appliqué, là, en ce qui concerne les
écoles 468, par exemple, de formation professionnelle.
J'entends
aussi la préoccupation du ministre pour les programmes qui nécessitent un certain niveau d'excellence dans la pratique d'un art ou d'un sport et je
partage la même préoccupation que lui. Mais clairement, pour moi, ma
compréhension, c'est que, de toute
façon, même s'il était question de fratrie, l'élève en question devrait quand même
répondre aux autres critères pour être admis au programme. Donc, dans
tous les cas, ça ne le dispense pas de répondre aux autres critères d'admission du programme, et ça, c'est très,
très important dans l'ordre actuel des choses, là. Vous connaissez ma position
pour abolir les critères d'admission à ces programmes-là en général, mais, dans
la mesure où il y a des critères, moi, je ne
suis pas en train de dire : Il faudrait qu'un frère ou une soeur,
simplement parce qu'il a un frère ou une soeur déjà inscrits, puisse
avoir accès au programme, peu importe s'il n'est pas bon en soccer ou pas, là.
Ce n'est pas ça que je dis du tout. Mais ce que je demande, c'est que ça
s'applique aussi, au surplus, évidemment, de répondre aux critères
d'inscription des programmes, et là je pense que ça répond à la préoccupation
du ministre. On dit la même chose, là, en fait.
Puis, par
rapport aux écoles de formation professionnelle, bien, moi, je trouverais tout à fait cohérent, effectivement, que le critère de territoire s'applique
pour ces élèves-là aussi. Je ne comprends pas pourquoi une école de formation professionnelle devrait admettre des élèves qui ne
sont pas sur leur territoire et ne pas prioriser les élèves qui sont sur son
propre territoire. Ça me semble tout à fait logique et cohérent de leur demander d'admettre d'abord les élèves qui
sont sur leur territoire, et puis
après, s'il y a de la place, oui, ils pourront en accepter d'autres. Mais
l'idée de l'amendement, c'est de s'assurer que, oui, même les
écoles professionnelles et les autres... ce n'est pas tout à fait clair pour
moi s'il y a d'autres types d'écoles que des écoles professionnelles, là, qui
sont sous 468, mais, bon, si on parle d'écoles professionnelles et que c'est ça
que ça concerne exclusivement, pour moi,
oui, il faudrait qu'il y ait un critère de territoire puis de proximité qui
s'applique en premier, sans exclure, évidemment, que d'autres élèves
puissent être admis s'il reste de la place après.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. M. le ministre.
• (17 heures) •
M. Roberge : Juste un petit ajout, Mme la Présidente. On parle de centres de formation professionnelle, j'ai des exemples, là, des écoles 468, là. L'École de
foresterie et de technologie du bois de Duchesnay, de la commission scolaire de la Capitale, je ne
pense pas qu'on devrait appliquer le critère, là, de la proximité. On peut
venir d'Abitibi puis vouloir aller là poser
sa candidature. Ce n'est pas tellement combien de kilomètres tu habites de
l'École de foresterie qui sera le
critère ou si ton frère ou ta soeur y est ou pas. Le centre de formation Le
Chantier, à Laval, ou le centre de formation de transport routier, à Saint-Jérôme, les gens qui vont prendre des
formations, une formation professionnelle pour conduire des véhicules
lourds, ce n'est pas ça. Mais il y a aussi, puis on n'en avait pas parlé hier
ou enfin on n'avait pas précisé, ces mêmes
écoles là dont on parle, le 468 qui a des mandats suprarégionaux, c'est des
écoles qui peuvent offrir aux élèves lourdement
handicapés des services de scolarisation reconnus par le ministère,
puis souvent ce sont des écoles mixtes, là, santé, éducation.
Moi, je sais que j'ai visité l'école
Vent-Nouveau, sur la Rive-Sud de Montréal, qu'on appelle une école-hôpital, où
il y a à peu près autant de personnel soignant que de personnel enseignant, si
ce n'est pas plus. Ce n'est pas des... C'est
autre chose. On est dans un autre univers. Puis ce n'est pas tellement la
proximité, ou la fratrie, ou est-ce que tu es sur le territoire de la commission scolaire Marie-Victorin qui vont décider
si tu vas à l'école Vent-Nouveau, là. Donc, en tout cas, c'est ça. Je
pense que le point est fait à cet égard-là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Puis qu'est-ce qu'elles ont en commun, ces différents types d'écoles là, de
foresterie, par exemple, et des
écoles-hôpitaux, comme le ministre le mentionne, pour se retrouver régies par
le même article? Moi, c'est ça qui n'est pas tout à fait clair pour moi parce
que ça... Je peux comprendre qu'effectivement, là, il y a des cas, dans ce qui
a été nommé, pour lesquels ça ne
devrait pas s'appliquer, mais moi, je pense qu'effectivement, s'il y a une
école de foresterie dans une région en particulier, bien, oui, tout le
monde peut faire une demande d'admission, puis, s'il y a de la place, ils
seront admis, mais ceux qui répondent aux
critères d'admission et qui en plus habitent sur le territoire de la commission
scolaire devraient être priorisés.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge :
C'est qu'elles ont un mandat suprarégional, même national. Si vous faites une
demande d'admission à l'UQAM ou à
l'Université de Montréal, est-ce que votre distance ou le nombre de stations de
métro qui vous séparent du campus, c'est
un critère d'admission? Non. Ce sont des écoles nationales ou suprarégionales.
Ça n'a pas de rapport avec le service, nécessairement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Vous pouvez y aller, Mme la députée.
Mme Labrie : Ça va. Je
réfléchis à ça.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? S'il
n'y a pas d'autre intervention, je
vais mettre aux voix l'amendement de Mme la députée de Sherbrooke. Donc, est-ce
que c'est adopté? L'amendement est adopté?
M. Roberge : Je demande le
vote.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Un vote nominal, M. le ministre?
M. Roberge : S'il vous plaît.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Un vote nominal, M. le secrétaire.
Le Secrétaire :
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
Le Secrétaire :
M. Roberge (Chambly)?
M. Roberge : Contre.
Le Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
Le Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
Le Secrétaire :
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Contre.
Le Secrétaire :
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Contre.
Le Secrétaire :
M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M. Martel :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le Secrétaire :
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
Le Secrétaire : M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee)?
M. Birnbaum : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Guillemette (Roberval)?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
Nous retournons donc à l'article 1 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il... Oui, Mme la députée Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Nous voulons vous
soumettre un amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Vous soumettez un amendement?
Donc, on va suspendre quelques instants, le
temps d'imprimer et de distribuer l'amendement. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 04)
(Reprise à 17 h 08)
La
Présidente (Mme Guillemette) : Donc, lors de la suspension... Mme
la députée de Saint-Laurent, vous pouvez nous présenter votre amendement, s'il vous plaît?
Mme Rizqy : Oui. L'article 1
du projet de loi, qui modifie l'article 4 de la Loi sur l'instruction
publique, est modifié par la suppression des paragraphes 1° et 2°.
M. Émond : ...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Allez-y, M. le député.
M. Émond :
Parfait. Après la lecture de l'amendement de la collègue, qui demande de
supprimer les paragraphes 1° et
2° — c'est
bien ça? — de
l'article 1, comme le projet de... l'article 1 comprend les trois
paragraphes, en supprimant les deux premiers,
on conserve donc uniquement le troisième, «le remplacement, dans le dernier
alinéa, de "la commission scolaire" par "le centre de services scolaire"», et ce troisième
paragraphe est déjà couvert via l'article 295. Donc, selon ce que
j'aimerais vous soulever, c'est qu'en supprimant les deux premiers articles,
tel que demandé dans l'amendement de la collègue, ça revient en fait à supprimer l'article au complet, puis, au
règlement, il est prévu qu'on ne peut pas présenter un amendement qui vise
à supprimer un article.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, je tiens à rassurer mon collègue, l'article 1 va
rester. Vous allez avoir le paragraphe 3° et le paragraphe 4° que nous
venons tout juste d'adopter, donc il est encore porteur, votre article 1.
Et, dans le doute, Mme la Présidente, comme vous le savez, vous devez laisser
le débat aller.
La
Présidente (Mme Guillemette) : Merci, Mme la députée de Saint-Laurent. Je vais suspendre quelques
instants...
Mme Labrie : ...
La
Présidente (Mme Guillemette) : Oui, Mme la députée de Sherbrooke, avant de suspendre, vous pouvez y
aller.
• (17 h 10) •
Mme Labrie :
L'argumentaire de mon collègue me surprend parce que, sur l'étude du projet de
loi n° 18,
qu'on a l'occasion de faire de temps en temps, le ministre lui-même a
déposé des amendements pour abroger certains articles de son propre projet de loi. Donc, je pense que le fait de proposer... ce
n'est même pas le cas, là, dans la situation qui nous préoccupe, mais, même si on le faisait, ça ne veut pas dire
que ça dénature le projet de loi, le fait d'abroger un article, parfois les ministres
eux-mêmes le font.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci. Donc, je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 11)
(Reprise à 17 h 58)
La
Présidente (Mme Guillemette) : Donc, à l'ordre, s'il vous
plaît! On reprend nos travaux. Donc,
je vais rendre ma décision sur l'amendement de la députée de Saint-Laurent.
Donc,
pour qu'un amendement soit irrecevable au motif qu'il suffirait de
voter contre l'article, il faut que l'amendement revienne exactement au statu
quo, ce qui n'est pas le cas ici, compte tenu que l'amendement préserve les paragraphes 3° et 4° de l'article.
Par contre, les paragraphes que l'amendement
vise à supprimer sont ceux qui donnent tout son sens à l'article. En effet,
ces deux paragraphes rendraient possible de ne plus avoir besoin de
l'approbation de la commission
scolaire d'origine pour qu'un
élève soit inscrit dans une école d'une autre commission scolaire.
Pour ce
motif, je considère que l'amendement viendrait dénaturer la motion principale et qu'il
n'est donc pas recevable.
Mme Rizqy : Juste une question,
Mme la Présidente. Le motif qui a été invoqué, c'était qu'il venait enlever. Il n'a pas invoqué de dénaturer, sinon j'aurais
plaidé autre chose. Là, est-ce que vous n'avez pas fait, en fait, de juger
ultra petita?
La Présidente (Mme Guillemette) :
On n'a pas...
Mme Rizqy : Vous avez jugé... Le motif qui est invoqué,
c'était sur le fait qu'il vidait, et là vous, vous invoquez un autre
motif, auquel que je n'ai pas eu la chance de plaider.
La
Présidente (Mme Guillemette) : On a été sur le 295, mais sur l'ensemble aussi parce que
ça venait toucher plus que le 295. Ça venait toucher beaucoup plus que
le 295.
Mme Rizqy : Mais encore faut-il l'invoquer. Sinon, moi, s'il
avait invoqué d'autres arguments, j'aurais aussi plaidé. Mais on va suspendre puis on va revenir là-dessus
parce qu'honnêtement, moi, je suis un
peu... Je vais faire des vérifications parce que, sincèrement...
Une voix : ...
Mme Rizqy : Bien, de toute
façon, il est 18 heures.
M. Émond :
...la décision de la présidence n'est pas contestable. Puis on aura l'occasion,
j'en suis certain, de débattre à nouveau sur...
La
Présidente (Mme Guillemette) : Et, Mme la députée de Saint-Laurent, j'ai fait un travail diligent,
bien assistée, et ma décision est celle-ci pour ce soir.
Mme Rizqy : Bien, je n'en doute
pas. Tout à fait.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Et, compte tenu de l'heure, nous suspendons nos travaux.
(Fin de la séance à 18 heures)