(Quinze heures)
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît! Bon après-midi. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la culture
et de l'éducation ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle
de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La
commission est réunie afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi
n° 48, Loi modernisant la gouvernance du Conservatoire de musique
et d'art dramatique du Québec.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplaçants?
La Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. M. Boucher (Ungava) sera remplacé par M. Merlini
(La Prairie) et M. Iracà (Papineau), par M. Giguère (Saint-Maurice).
Remarques préliminaires
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Merci. Alors, nous débutons avec les remarques préliminaires. Mme la ministre, vous disposez d'un maximum
de 20 minutes, et la parole est à vous.
Mme Hélène David
Mme
David (Outremont) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, écoutez, ce sera plus bref que 20 minutes sûrement
parce que je pense qu'on est tous et toutes prêts à passer à l'étude article
par article. Alors, chers collègues, membres
de l'équipe ministérielle, porte-parole de l'opposition
officielle, deuxième opposition, il
me fait plaisir de vous présenter en
détail le projet de loi n° 48
ayant pour objet la modernisation de la gouvernance du Conservatoire de musique
et d'art dramatique du Québec.
On
entreprend ensemble aujourd'hui l'examen minutieux d'un projet de loi qui fait
partie d'une démarche plus large amorcée le 14 décembre 2006 par
l'adoption de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Cette démarche s'articule autour de trois grands axes qui ont
guidé la modernisation de nombreuses organisations, incluant six sociétés
d'État relevant du ministère de la Culture
et des Communications. Ces trois pivots essentiels sont : une répartition
claire des responsabilités du conseil d'administration, du président du
conseil et du directeur général; deuxièmement, le renforcement du rôle du conseil d'administration par l'établissement de
nouvelles règles de formation et de fonctionnement; et, troisièmement, l'amélioration des moyens
gouvernementaux d'encadrement des institutions sous sa responsabilité.
Comme
je l'ai mentionné lors de l'adoption de principe, ce projet de loi a pour
objectif d'assurer la pérennité d'une grande
école artistique considérée unanimement comme un outil essentiel de
développement culturel pour le Québec. Notre projet de loi s'appuie sur un consensus établi autour d'enjeux
majeurs : l'équilibre précaire entre les traditions du milieu de l'enseignement supérieur et l'application de
mesures de modernisation inspirées de la loi sur la gouvernance; les avantages
liés à l'adoption de principe reconnu et éprouvé en matière de gouvernance; la
volonté commune de conserver cette collégialité et cet esprit démocratique qui
ont une grande importance pour nous ainsi que pour la direction, pour les professeurs et les élèves du Conservatoire de
musique et d'art dramatique du Québec; la prise en considération des aspirations du personnel de l'institution, qui
désire une représentativité équilibrée au conseil d'administration, tant dans
le domaine de la musique que celui de l'art
dramatique; le respect des citoyens et des milieux partenaires se reflétant
dans un leadership diversifié tenant compte de la représentativité des
régions ainsi que des compétences nécessaires pour orienter la destinée du conservatoire; aussi, l'importance d'insister
sur l'imputabilité de l'équipe dirigeante ainsi que sa capacité à
atteindre les objectifs budgétaires et pédagogiques de l'institution.
Rappelons
que le conservatoire offre à Montréal et à Québec un programme de formation
professionnelle en art dramatique de
niveau équivalant à un premier cycle universitaire. De son côté, la section
musique offre une formation étendue
dans les sept établissements du réseau. Constitué en réseau de neuf écoles
réparties dans sept régions du Québec, le
conservatoire constitue un puissant levier d'animation culturelle. Nombreux
sont les formations musicales, les écoles de musique et les musiciens qui ont, grâce à sa présence, pris leur
essor dans les régions du Québec. Pensons également à l'apport des deux établissements d'art dramatique
à la formation de centaines de professionnels ainsi qu'à la création de dizaines de troupes de théâtre. Depuis bientôt 70
ans, cette institution a formé des artistes qui ont marqué l'histoire de
notre culture et qui nous émeuvent encore par la richesse de leurs interprétations.
C'est
en étant profondément convaincue du
rôle essentiel de ce vénérable établissement d'enseignement supérieur en arts ainsi que de la nécessité d'en assurer la
pérennité que je propose aujourd'hui ce projet
de loi. En modernisant sa gouvernance,
nous lui donnons les outils pour mieux s'affirmer, se développer et rayonner au
Québec et sur la scène internationale.
Je
terminerai en précisant que nous avons été jusqu'ici à l'écoute des réflexions
et propositions en lien avec ce projet
de loi. Et c'est avec ce même esprit
de collaboration que je désire aborder cette étude détaillée, et ce, dans le
meilleur intérêt du Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec.
Permettez-moi de vous présenter
l'équipe qui m'accompagne : M. Daniel Cloutier, à ma gauche,
sous-ministre adjoint aux politiques
et aux sociétés d'État; Mme Francine Bertrand Venne, derrière moi, ma
conseillère attachée, entre autres,
aux dossiers liés à Bibliothèque et Archives nationales et au conservatoire,
qui est au sein de mon cabinet politique; Me Françoise Saint-Martin, de la Direction des affaires juridiques;
Mme Suzanne Gobeille, elle se cache ici, derrière, qui agit à titre
d'expert-conseil pour nos sociétés d'État.
C'est
avec beaucoup d'intérêt que je m'apprête à entreprendre, en
compagnie de mes collègues parlementaires, ce studieux travail d'analyse
détaillée du projet de loi n° 47. Merci beaucoup.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Merci beaucoup, Mme la
ministre. Alors, j'invite maintenant
la porte-parole de l'opposition
officielle en matière de culture et
de communications et en matière d'enseignement supérieur, également
députée de Joliette, à faire ses remarques préliminaires pour un maximum de
20 minutes. Alors, la parole est à vous, Mme la députée.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, à mon tour, je tiens à vous saluer, je
sais que vous allez présider ces travaux avec beaucoup de diligence et
de respect pour nous tous, parlementaires, donc le personnel de la commission,
bien sûr, Mme la
ministre, toute son équipe, les
collègues du parti ministériel, ma collègue, donc, porte-parole de la deuxième opposition et
nos recherchistes respectifs qui nous accompagnent dans cette tâche.
Donc,
je suis heureuse d'entreprendre cette étude détaillée. Je suis confiante que ça va
bien se passer, à la lumière des
travaux que nous avons faits pour un autre projet au printemps, qui était notre
première opportunité, donc, de légiférer ensemble comme commission
en matière de culture. Et donc, évidemment, comme la ministre
l'a dit, on discute d'une institution qui est vraiment fondamentale pour le milieu de la culture au Québec
pour former, bien entendu, nos artistes, nos comédiens, mais nos musiciens aussi en bon nombre, une institution qui est vraiment unique de par son modèle de fonctionnement, de par, notamment en musique, comme je le disais hier lors de l'adoption
de principe, des enfants qu'elle accueille jusqu'aux jeunes musiciens
qui se destinent à une carrière professionnelle.
Donc,
c'est certain qu'on est à un endroit, comme je le disais aussi hier, beaucoup
plus heureux qu'il y a un an. Donc,
il y a un an, il y avait beaucoup d'incertitude autour de l'avenir des
conservatoires. On comprend que cette épée de Damoclès est maintenant derrière nous, et je pense qu'on en est tous
très heureux, et on en est même à moderniser la loi et assurer l'avenir de nos conservatoires, bien sûr, y compris les
conservatoires, les établissements en région qui sont des institutions excessivement importantes de par
leur fonction même, de par leur mission, mais aussi de par tout ce qu'elles
apportent comme vitalité culturelle dans leurs milieux respectifs régionaux.
Donc,
on va faire un travail bien sûr sérieux en étudiant le projet de loi article
par article. Nous allons avoir un certain
nombre de questions sur plusieurs dispositions pour des fins de compréhension
bien sûr. Puis, à la lumière des commentaires
qui nous ont été faits par les différents groupes qui sont venus, c'est certain
que je pense que la question de la
formation, la composition du conseil d'administration, son fonctionnement ainsi
que la question de la Commission des
études, fusionner ou ne pas fusionner, telle est la question... Donc, ça va être
des enjeux qui certainement vont devoir retenir notre attention, à la lumière des commentaires qu'on a reçus,
mais je suis certaine qu'on va en arriver à un résultat bonifié avec des travaux qui se dérouleront dans
un climat de bonne collaboration. Donc, j'en assure la ministre et cette
commission, d'entrée de jeu. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci beaucoup, Mme la députée de Joliette. Alors,
maintenant, j'invite la porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière
de culture et de communications, et pour la protection et la promotion de la
langue française, et députée d'Iberville, pour faire ses remarques
préliminaires pour un maximum de 20 minutes. Alors, la parole est à vous, Mme
la députée d'Iberville.
• (15 h 10) •
Mme
Samson : Merci, Mme la Présidente. Bonjour, chers collègues, Mme la
ministre. Je serai brève. Comme je
suis assurée que tout le monde a écouté religieusement nos propos lors de
l'adoption de principe, je n'ai pas besoin de le répéter, et ce serait
redondant, alors je vous suggère qu'on opère et qu'on y aille.
Étude détaillée
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Parfait. Alors, je vous prends au
mot, Mme la députée d'Iberville. On va commencer tout de suite, alors,
avec l'étude détaillée.
Alors,
qu'est-ce que je vous recommande, la ministre, c'est de procéder article par
article, de lire l'article, et après
ça on pourrait ouvrir la discussion entre les collègues. Alors, l'article 1, si
vous voulez faire la lecture.
Mme
David (Outremont) : Oui. Je
veux juste corriger une petite erreur que j'ai faite tout à l'heure. Ce n'est pas le projet de
loi n° 47, c'est le projet de loi n° 48. Je suis désolée. En le disant, je savais que
le chiffre était un peu inférieur au chiffre réel. Alors, je voulais
bien m'assurer qu'on parlait du même projet de loi.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Oui, en effet.
Mme David
(Outremont) : Alors,
l'article 1, le texte proposé : L'intitulé du chapitre I de la Loi sur le Conservatoire de musique et d'art dramatique du
Québec (chapitre C-62.1) est remplacé par le suivant : «Institution».
Donc,
la note explicative. La réforme de la gouvernance du conservatoire amenant
l'insertion et le déplacement d'un certain nombre de dispositions,
différentes nouvelles subdivisions sont proposées pour aider la compréhension.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Y a-t-il des commentaires? Non, ça
va? Alors, est-ce qu'on peut procéder à la mise aux
voix de l'article 1? Oui? Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci. Alors, pour l'article 2, vu que ça comprend plusieurs articles, on parle
de l'article 4 à 39, qui est presque la
quasi-totalité du projet de loi, est-ce que vous voulez... On a deux choix. On
peut faire un article par article,
adopter chaque article en s'en allant comme ça ou on peut faire chaque
article, la discussion, et revenir pour adopter l'ensemble de l'article
2. Alors, Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : Bien, écoutez, c'est énorme, vous le dites bien. Il y
aura des articles, effectivement, je
pense, qui feront assez rapidement consensus. Il y aura un certain nombre sur
lesquels on souhaite, je pense, même, collectivement, avoir une
réflexion un peu plus approfondie.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Nous allons faire chaque article.
Mme David (Outremont) : Oui.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
On va ouvrir la discussion sur chaque article puis par la suite on a le choix
d'adopter, exemple, article 4, article 5... Ou on revient à la toute
fin à l'article 39 et on adopte l'article 2, qui englobe l'ensemble des
articles. Alors, c'est à vous à décider, chers collègues.
Mme
Hivon :
Moi, je suggère qu'on procède article par article, qu'on puisse les adopter et
en laisser certains en suspens si des fois on a des questions qui
demeurent. Mais je pense...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Parfait. Est-ce que ça...
Mme
Hivon : Je veux juste... pour
une question de clarification. Ça ne nous évite pas le fait qu'à la fin il faut
revenir voter le 2 dans l'ensemble, hein?
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Pour l'article 2, non.
Mme
Hivon :
C'est ça. O.K. Puis pour les temps de parole, je veux juste m'assurer que,
justement, si on les traite un par un, on les considère...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
C'est la même chose.
Mme
Hivon : Donc, on a
20 minutes par alinéa par personne.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : 20 minutes pour chaque article,
oui. Puis chaque amendement, bien, on revient sur les 20 minutes.
Oui. Effectivement, ça ne change rien dans la procédure. Alors, est-ce que ça,
ça vous convient, Mme la ministre?
Mme David
(Outremont) : Oui, ça me convient très bien. Parce qu'effectivement je
pense que, si jamais on était d'une efficacité redoutable, on arriverait
à un certain nombre d'articles où moi-même je proposerais qu'on reporte. Parce que c'est un tout, hein? Et puis il y a des
articles plus loin sur lesquels on va s'arrêter un peu plus, je pense, entre
autres, les commissions d'étude et tout. Et
donc on va se dire : On est coincés, on ne peut pas adopter celui-là. Puis
moi, je serais d'accord, je le
proposerais moi-même, d'attendre, à ce moment-là, mais on peut certainement en
faire un certain nombre sans problème.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Parfait. Alors, est-ce qu'il y a
consentement pour qu'on débattre de chaque article? Excellent. Alors, on
va continuer avec l'article 4. Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : Alors : Les articles 4 à 39 de cette loi sont
remplacés par ce qui suit : «Chapitre II.
«Objets et pouvoirs.
«4. — donc, l'article 4 — Le conservatoire a pour objets d'administrer
et d'exploiter, dans diverses régions du Québec, des établissements d'enseignement de la musique et des établissements
d'enseignement d'art dramatique destinés à la formation professionnelle
d'interprètes et de créateurs et à leur perfectionnement.
«Dans la
poursuite de ses objets, le conservatoire tient compte de la spécificité de
chaque établissement d'enseignement.»
La note
explicative. L'article 4 proposé est étroitement lié à l'article 5 qui suit.
L'article 4 reprend intégralement les
premiers et derniers alinéas de l'article 19 actuel, qui décrivent la mission
générale du conservatoire et l'importance au sein de celle-ci de ses établissements. Comme on le verra dans l'article
suivant, l'article 5 reprend en les développant les préoccupations principales devant être prises en compte par
l'institution dans l'exercice de sa mission, le deuxième alinéa de l'article 19 étant limité dans sa portée et son application par la référence faite au seul domaine de la musique.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Alors, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Oui. Je veux juste comprendre, donc, pourquoi on
enlève la référence à ce qui était dans l'article 19, la loi
actuelle, là, donc la «mission de susciter et de favoriser [...] une formation
initiale de qualité» dans le milieu. Est-ce
que c'est parce que
la ministre nous dit que, vu que c'était spécifiquement dédié à la musique, on l'enlève de l'énoncé du début puis ça va
venir plus loin?
Mme David
(Outremont) : C'est une assez
bonne lecture, effectivement, parce
que nous retrouvons dans l'article
5... Et les gens l'ont pas mal salué quand ils sont venus, ils étaient très
contents des six alinéas de l'article 5. Et je
pense que là on... J'avais comme souci, entre autres, de donner une
place plus significative à tout ce qui est art dramatique et qu'il
n'y a pas seulement
la musique, et je voulais vraiment m'assurer qu'on puisse parler de l'ensemble des
différentes missions, je dirais, du conservatoire.
Mme
Hivon : Ça, je comprends bien ça, Mme la Présidente, mais je pense qu'on a changé quand même... C'est ça, on va le voir quand on va arriver à 5, là, mais,
vu que c'est relié, on ne parle plus de «susciter et [...] favoriser [...] une
formation initiale», hein? On a changé un
peu le libellé par rapport à ça. Est-ce
que je comprends qu'on parle plus...
«un enseignement de haut calibre pour
tous les jeunes pourvus de talents remarquables» au 2° de 5?
Je veux juste savoir si c'est plus
loin aussi qu'on en parle, là, parce
que la «formation initiale», je ne
sais pas pourquoi, là, j'aimais bien cette formulation puis je veux
comprendre pourquoi on...
Mme David
(Outremont) : Oui. Bien,
c'est ça. C'est que ce qui est compliqué, c'est que ça revient un peu partout,
mais ça revient en particulier dans les
conseils d'orientation qui sont dans chaque conservatoire, parce que
chaque conservatoire... beaucoup
en région, mais pas qu'en région, c'est... bien, aussi dans la métropole et la
capitale nationale, il y a tout un lien où ils font ce qu'on appelle le
préparatoire, et le préparatoire, oui, c'est super important, je suis tout à fait d'accord.
C'est un peu plus spécifique tant dans sa façon de le faire, dans le
recrutement, dans les partenariats, dont on parlera aussi tout à l'heure,
du côté des collèges, mais des écoles primaires et secondaires. On va revenir
dans la composition du conseil, milieu de l'éducation.
Alors, tout
ce qui est préparatoire, donc qui est — je suis d'accord avec vous — extrêmement important, se retrouve dans le conseil d'orientation. Alors là, ça se
retrouvait effectivement dans l'article 19, «une formation initiale de
qualité», hein, plus que, bon, la
formation d'excellence. Écoutez, je n'ai pas nécessairement, là, de difficulté
à rajouter un alinéa à l'article 5.
Parce qu'il est marqué «prend notamment en considération», mais, dans le
«notamment», on pourrait parler de l'enseignement initial aussi.
Mme
Hivon : Je ne veux pas faire un débat à l'article 4, là, qui
va durer des heures, mais... Je connais le souci d'efficacité de notre collègue. Mais je veux juste
comprendre : Est-ce que ce libellé-là... Parce que, là, je regarde, là,
rapidement les dispositions qui
concernent le conseil d'orientation, mais on ne le dit pas spécifiquement quand
on arrive à ces dispositions-là. Ma
question, c'est : Est-ce qu'on le dit spécifiquement? Est-ce qu'on fait
référence à ça spécifiquement? Oui?
Mme David (Outremont) : Ça, il
faudrait retrouver...
Une voix : ...
Mme David (Outremont) : Oui, mais il
faudrait que j'aie le... de l'article.
Mme
Hivon : Ah oui!
Les objectifs à atteindre, le 1°.
Mme David (Outremont) : L'article
41.
Mme
Hivon : Oui, je le
vois.
Mme David (Outremont) : L'article
41, c'est ça.
Mme
Hivon : 40.1.
Mme
David (Outremont) : «Les objectifs à atteindre en matière de formation
initiale dans le domaine de la musique.»
Une voix : Ça fait qu'ils
font des recommandations. Donc, c'est discuté dans le conseil d'orientation.
Mme David (Outremont) : Oui. Oui,
mais je suis d'accord avec ma collègue sur quelque chose, là, on va... J'aime mieux le libellé de «susciter et [...]
favoriser [...] une formation initiale de qualité», qui pourrait être complémentaire à ça.
Alors, moi, ça, je pense que c'est bien, mais je ne suis pas contre l'idée de
le mettre aussi dans la mission générale.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Alors, est-ce que je sens qu'il y aura un amendement pour l'article 4?
• (15 h 20) •
Mme
Hivon :
En fait, moi, je comprends qu'on se
comprend avec la ministre. Je trouvais que comment c'était libellé,
c'était vraiment intéressant, «de qualité dans le domaine [...] ainsi que la
présence et la vitalité d'organismes essentiels».
Je trouvais que c'était quelque chose d'important. Je laisse la latitude de savoir
comment c'est le mieux de l'intégrer,
mais je pense que ça serait intéressant qu'on voie cette intention-là assez rapidement
dans la loi. Parce qu'effectivement
on le dit depuis le début, on l'a dit pendant les auditions, on l'a dit
hier : C'est vraiment une fonction importante du conservatoire. Puis le libellé qui était là, la «formation initiale de
qualité», de la susciter, de la favoriser, je trouve que c'est intéressant.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Alors, pour faire ça, ça prendrait un amendement, à moins que vous dites, Mme la députée de Joliette, que le fait qu'on le
mentionne plus tard dans la loi, c'est suffisant pour vous? Ou vous voulez
que... Sinon ça prendrait un amendement pour faire le changement de l'article
4.
Mme
Hivon :
Bien, je pense que ça ne sera pas à l'article 4, mais... En tout cas, je ne le
sais pas si on le voyait plus à 5, là.
Mme David
(Outremont) : Moi, je le vois à 5 dans un des... Je rajouterais un
n° 7, qui pourrait être avant... Je le mettrais à l'article 5.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
...un amendement.
Mme David (Outremont) : Oui.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui? Parfait. Alors, on continue les discussions sur l'article 4.
Mme
Hivon : Moi, ça va
pour l'article 4.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Oui? Est-ce que, pour vous, Mme la
députée d'Iberville, est-ce que, l'article 4, ça vous convient?
Mme Samson : Oui, ça me convient.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Tel qu'indiqué, oui. Alors, on peut
procéder à la mise aux voix de l'article 4. Est-ce que l'article 4 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Adopté. Alors, à l'article 5, Mme la ministre.
Mme David (Outremont) : Les articles
4 à 39 de cette loi sont remplacés par ce qui suit :
«5. Le conservatoire prend notamment en
considération, dans le cadre de sa mission, les éléments suivants :
«1° l'intérêt de transmettre, selon les plus
hauts standards d'excellence, les connaissances et les savoir-faire [...] pour assurer le rayonnement professionnel
des élèves qu'il forme et leur permettre d'aspirer à des carrières artistiques
réussies;
«2° la recherche d'un large accès à un
enseignement de haut calibre pour tous les jeunes pourvus de talents
remarquables, sans distinction fondée sur une base géographique ou leur milieu
socioéconomique;
«3° les bénéfices qu'apportent ses différents
établissements d'enseignement aux communautés, ainsi que leur impact sur la
présence et la vitalité d'organismes essentiels au monde de la musique et de
l'art dramatique;
«4° les
possibilités de partenariat et de collaboration sur les plans pédagogique,
matériel ou artistique avec d'autres institutions d'enseignement et de
production artistique;
«5°
l'importance d'une liberté académique dans l'enseignement pour promouvoir
l'appropriation des connaissances par
les élèves, leur permettre d'acquérir une technique et des principes
esthétiques, ainsi que de développer une individualité artistique qui
leur est propre;[et]
«6° la
nécessité de demeurer attentif à l'innovation, aux nouveaux courants, aux
développements technologiques et à l'évolution des marchés.»
La note
explicative. L'article 5 complète évidemment l'article
4. Il vise à rendre plus transparentes et complètes les principales préoccupations en filigrane des activités du conservatoire. En plus de guider les administrateurs, ces paragraphes rappellent
aussi les motifs ayant présidé à la constitution au Québec d'une école de type
conservatoire. On y trouve notamment une référence à
l'intérêt de reconnaître et exploiter tout le potentiel artistique des jeunes
de toutes les régions ainsi que les
retombées concrètes recherchées par une telle école, la formation devant
permettre aux plus talentueux d'atteindre les standards élevés
nécessaires à la poursuite d'une carrière artistique réussie.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Oui. Au
global, ça me va. Puis, en lien avec ce qu'on disait tout à l'heure, je me
demande si ça peut être inséré dans le 2° en fait.
Mme David (Outremont) : C'est
exactement ce que je disais, madame.
Une voix : Donc, on peut...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Allez-y.
Mme
Hivon :
Moi, je n'ai pas de libellé à vous proposer, là. Je pense que vous avez les
experts avec vous. Mais on peut peut-être suspendre. C'est ça. Comme je
disais...
Mme David (Outremont) : On va
arriver avec un libellé.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
O.K. Alors, on suspend l'article 5.
Mme David (Outremont) : Oui.
Mme
Hivon :
Parce que là, c'est qu'on parle de l'accès, mais on ne parle comme pas de la fonction
de susciter et de favoriser. Donc, je pense que ce serait un plus de le
mentionner. Puis peut-être de voir apparaître «formation initiale», là. Là, on parle d'«enseignement de haut calibre»,
mais c'est une spécificité qui est intéressante aussi, je pense, d'avoir
l'appellation «formation initiale».
La
Présidente (Mme Rotiroti) : O.K. Avant de suspendre l'article,
Mme la députée d'Iberville, avez-vous des commentaires?
Mme Samson : Je suis d'accord avec.
Oui, je suis correcte.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Vous êtes d'accord? O.K. Alors, l'article 5 sera suspendu. On va attendre
l'amendement. Et on pourrait continuer avec l'article 6, Mme la ministre.
Mme David (Outremont) : J'ai chaud.
Une voix : ...
Mme David (Outremont) : Non, j'ai
chaud.
Une voix : ...
Mme David
(Outremont) : Ouf! C'est terrible. L'article 6. Les articles 4 à 39 de
cette loi sont remplacés par ce qui suit :
«6. Le conservatoire peut offrir une formation relevant de
différents niveaux, y compris les ordres d'enseignement collégial et
universitaire. Il délivre des diplômes de ces ordres d'enseignement en
conformité avec les articles 9 et 10, ainsi qu'avec les autres mesures
législatives et réglementaires applicables.»
Donc, dans les notes
explicatives, l'article 6, comme l'article précédent, participe à l'objectif de
fournir une meilleure description de la
formation particulière offerte par le conservatoire, la majorité des autres
institutions d'enseignement n'offrant
pas un faisceau aussi large de niveaux d'enseignement. Cet article tient compte
de la longue formation nécessaire dans
certaines disciplines musicales, la mission distinctive du conservatoire
l'amenant à recruter parfois de très jeunes élèves et à les accompagner dans une formation s'échelonnant sur
plusieurs années ou sur plusieurs niveaux d'enseignement.
La Présidente
(Mme Rotiroti) : Merci. Merci, Mme la ministre. Alors, Mme la
députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Oui, je voulais juste comprendre par rapport à la loi actuelle. Il me semble
que c'est libellé différemment, là. J'ai
toujours la loi actuelle à côté de moi, mais je voulais juste, peut-être, qu'on
me dise si avant on était plus spécifiques par rapport aux différents
niveaux. Juste une question d'information.
Mme David (Outremont) : Alors, effectivement, je
vais vous donner la réponse, mais je pense que ça vaut la peine de la lire, parce qu'elle est assez claire.
Pour un lecteur non initié, la loi actuelle ne permet que de façon bien
sibylline ou
indirecte d'apprécier l'éventail de la formation pouvant être offerte par le
conservatoire. L'article 19 actuel parle certes de formation initiale, mais sans grande précision sur ce que c'est, dans
le fond, une formation initiale. Et les dispositions portant sur les diplômes et les programmes de
niveaux collégial ou universitaire abordent essentiellement la question sous
l'angle de l'autorité ministérielle habilitée à les autoriser.
C'est pour ça que cet article-là, dans le fond, explique ce
que les gens ne comprennent pas en général, c'est quoi un conservateur. C'est unique comme modèle,
d'ailleurs. C'est pour ça que ça relève entre autres du ministère de la
Culture. Mais c'est de dire :
L'enfant peut être pris très jeune, et on va ajouter cette mission-là, et aller
vraiment jusqu'à un diplôme de deuxième cycle de niveau universitaire.
Alors, c'est lui qui donne les diplômes, qui émet les diplômes et toutes les
mesures qui accompagnent ça, là. Et ça, c'est en conformité avec évidemment des
diplômes qui sont autorisés par le ministère
de l'Enseignement supérieur, mais qui sont comme délégués à une organisation
qui ne relève pas de son ministère. Le
cas n'est pas unique. Il y a l'ITHQ, il y a l'institut de technologie agricole.
Il y en a qui sont... l'Institut de police ou des... Alors, je pense que
c'était pour rendre un petit peu plus clair.
Mme
Hivon : Ça a une vertu
pédagogique en fait de comprendre un peu dès le début la loi qu'il va y avoir
différents niveaux, puis en fait les
articles qu'on avait avant, 20, 21, là, je vois qu'ils apparaissent comme à 9,
10 pour prévoir le régime collégial, le régime universitaire. Mais, en
fait, ça, ça vient ajouter pour plus de clarté au début de la loi.
Mme David (Outremont) : Ça met la table un peu,
effectivement, de façon pédagogique. C'est vrai. Mais je pense qu'on a
eu à l'expliquer tellement souvent que ça vaut la peine que ça soit écrit
quelque part.
Mme
Hivon :
Ça va pour moi.
La Présidente
(Mme Rotiroti) : Ça va? Mme la députée d'Iberville, ça va
aussi?
Mme Samson :
C'est beau.
La Présidente
(Mme Rotiroti) : Parfait. Alors, est-ce que l'article 6 est
adopté?
Une voix :
Adopté.
La Présidente
(Mme Rotiroti) : Adopté. L'article 7, Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : Les articles 4 à 39 de cette loi sont remplacés par ce
qui suit :
Article 7 : «7.
Le conservatoire peut établir tout lieu de formation utile à l'exercice de sa
mission.
«Il peut en outre conclure une entente d'association ou
d'affiliation, avec ou sans contrepartie, avec un organisme offrant de
la formation dans le domaine des arts de la scène ou de l'audio-visuel.»
Alors, dans le
fond — dans
les notes explicatives — l'article
7 proposé reproduit dans son deuxième alinéa l'article 26 actuel. Son premier
alinéa rappelle toutefois aussi que la formation dispensée n'est pas limitée
aux seules régions, bâtiments ou
établissements existants. Ça prend toute son importance quand il y a des
partenariats avec les collèges, par exemple, ou les écoles. Cette
institution doit pouvoir évoluer, elle doit avoir la souplesse de choisir
d'ajouter à la formation déjà offerte indépendamment des locaux des neuf
établissements existants.
La Présidente
(Mme Rotiroti) : Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Est-ce que la ministre peut nous donner des exemples, par exemple, d'autres
lieux?
• (15 h 30) •
Mme David (Outremont) : Bien, écoutez, il y a
beaucoup de... Dans ma tournée, j'ai été à même de constater que, oui, l'enfant peut venir au conservatoire, le
lieu physique du conservatoire, mais il peut y avoir aussi, et je l'ai même
fortement encouragé... au fait que, particulièrement en préparatoire, qui demande peut-être
moins de salles acoustiques avec des
planchers flottants, etc., ils peuvent aussi se délocaliser, d'une certaine
façon, à une école primaire, une école secondaire. Il y a des
partenariats avec les collèges, il y a des partenariats avec l'université, entre
autres, une maîtrise qualifiante ou un
baccalauréat en enseignement de la
musique. Alors, l'étudiant est au conservatoire, surtout s'il est rendu à ce niveau-là, pour son cours, disons, de piano,
mais il va aller au cégep. Alors, je pense, l'idée, c'est de montrer que ce
n'est pas figé à un bâtiment ou à un lieu en
particulier. Et on va beaucoup favoriser les ententes d'association,
d'affiliation pour que, justement,
ils puissent entre autres permettre d'avoir, par exemple, des doubles D.E.C.,
des choses comme ça.
Mme
Hivon :
C'est toujours le conservatoire, c'est réputé être le conservatoire, donc la
formation du conservatoire, mais
dispensée dans des partenariats qui mettent en place... en fait, qui font
intervenir d'autres lieux. Mais c'est toujours le conservatoire qui
garde, je dirais, le contrôle sur la qualité de l'enseignement dans ce type
de...
Mme David
(Outremont) : Oui, ils ont aussi des recours à d'autres technologies.
Par exemple, on sait bien, la visioconférence,
bon, il y a des gens qui sont venus nous dire : Poussez, mais ne poussez
pas trop fort, là, puis c'est sûr qu'on
ne fera pas de classe de maîtres en chant... Quoique qui peut dire, avec la
technologie, qu'il ne pourrait pas y avoir un grand maître à Dublin pendant que l'autre, bon, est à Val-D'Or. Mais
je pense qu'il ne faut pas se fermer la porte, mais c'est clair qu'il faut que le conservatoire garde
évidemment l'autorité, et la compétence, et l'expertise pour... C'est lui
qui donne les diplômes, n'oublions jamais,
donc il est responsable de la formation qu'il donne. Et là on parle vraiment
de l'ordre collégial ou universitaire. Je
pense que, dans le primaire et secondaire, on parle beaucoup plus de
préparatoire, et c'est là que ça peut probablement circuler beaucoup
plus.
Mme
Hivon : Puisqu'on est sur ce sujet-là, j'aimerais simplement
que la ministre nous rassure quant au fait que les édifices des
conservatoires, donc, les lieux physiques des conservatoires sont là pour
rester.
Mme
David (Outremont) : Bien, à la demande de certains conservatoires, ils
ont bien hâte de déménager, alors, là, je fais attention à ma réponse.
Mme
Hivon :
...figé dans le temps.
Mme
David (Outremont) : Parce qu'il y a figer puis figer, là. Je ne suis
pas sûre que l'art dramatique à Québec aimerait
entendre cette proposition. Et, s'ils m'écoutent, là, ils ne voudront pas que
je dise... Ils vont rester là où ils sont, sur quatre sites différents pendant longtemps. Il y a eu de multiples
plans de réaménagement. Même chose pour Gatineau, il y a tout un projet, le pavillon des arts, en
collaboration avec l'Université du Québec en Outaouais, et donc on... Je pense
que le sens de la question — puis c'est très important — c'est de dire qu'ils aient un lieu physique
mais approprié à leur situation. Et je pense que, si c'est pour le mieux,
déménager dans du plus moderne ou tout ça, à leur demande et dans un
partenariat qui pourrait être intéressant, que ça soit à Québec ou n'importe
où, d'ailleurs... Bien, le conservatoire de Montréal a déménagé il n'y a pas si
longtemps, et on paie beaucoup pour ça depuis un certain nombre d'années, mais
il n'y a personne qui va vouloir revenir en arrière.
Alors,
je pense que le sens de votre question... mais, enfin, je peux vous laisser le
dire, mais c'est clair qu'il faut des
lieux physiques. Et, demain matin, je ne déménagerai pas Val-D'Or ailleurs
parce que, pour l'avoir visité, ils sont très, très bien installés, alors... Il y a plusieurs endroits, je pense
qu'ils sont très satisfaits de leur sort et ils trouvent que c'est
approprié, et puis d'autres, bien, qui disent : Bien, peut-être qu'on
serait dus pour quelque chose d'autre.
Mme
Hivon : Effectivement, le sens de la question, ce n'était
pas de dire qu'ils allaient être figés dans le temps, plus aucune
rénovation, possibilité de déménagement pour l'avenir, mais plutôt de s'assurer
qu'ils allaient conserver, donc, un édifice
dédié, un lieu dédié, avoir pignon sur rue, donc, le conservatoire allait
demeurer un lieu physique et non pas seulement une entité, je dirais,
institutionnelle.
Mme
David (Outremont) : Bien, écoutez, on est dans neuf régions, j'inclus
évidemment Montréal et Québec. Et je
pense que tout ce qu'on a investi là est là pour rester étant donné que, quand
on dit qu'ils vont continuer à dispenser des programmes de collégial... l'université, ils ne peuvent pas la faire
dans un champ de maïs, là, il faut qu'ils le fassent quelque part, ça prend... Et plus ils avancent,
plus ils ont besoin de lieux spécialisés, je dirais. Et donc, ces lieux
spécialisés, bien, il faut que ça
soit dans un lieu qui est reconnu, et qui est agréé, et qui s'appelle un
conservatoire, tout en ne niant pas
qu'il puisse y avoir des avancées au niveau de partenariats avec une université
pour donner en parallèle un bac en enseignement des maîtres ou une maîtrise qualifiante en enseignement de la musique ou... Mais ils ont besoin de lieux à eux, et c'est
ce qu'on a protégé jusqu'à maintenant, et puis on n'a pas l'intention d'arrêter
de protéger ça.
Mme
Hivon : Parfait. Je comprends que ce serait en parallèle et
non pas en remplacement, comme de dire : Ça pourrait déménager au sein d'une école ou... quelconque. Ce n'est pas
ça. Je veux dire, c'est vraiment de garder les lieux physiques dédiés
aux conservatoires.
Mme
David (Outremont) : Oui. Ce qui est proposé en Outaouais, par exemple,
c'est de partager un pavillon avec des
lieux clairement identifiés conservatoire, clairement identifiés pour
l'université, et puis, bon, s'ils sont à l'université en... je ne sais pas en quoi, je répète, en
enseignement des maîtres, par exemple, et que le conservatoire est à côté, bien,
il peut y avoir des cours donnés parce qu'ils font un double bac ou un bac
intégré avec quelque chose. Mais le lieu conservatoire
est là, et nous, on continue à s'en occuper, de ces lieux-là, puis c'est nous
qui sommes les maîtres d'oeuvre, au ministère de la Culture, pour les
rénovations, les améliorations locatives, etc. Alors, oui.
Mme
Hivon :
Merci.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Ça vous convient, Mme la députée de Joliette? Mme
la députée d'Iberville.
Mme
Samson : Oui. Bien, moi, je voulais aussi être rassurée à l'effet que
le conservatoire conserve pignon sur rue dans les régions où il est déjà
installé, et il n'est pas dit qu'il ne pourrait pas se développer, mais au
moins que le conservatoire conserve, bien,
ça me rassure, là. Qu'il soit à l'intérieur d'une université, ou d'une autre institution, ou dans un
édifice qui lui est unique, là, ça n'a pas beaucoup de... C'est correct. Non,
ça me convient, moi.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Ça vous convient. Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Puis, tant qu'à être sur le sujet, juste pour des
fins de compréhension, c'est vraiment le ministère qui est responsable des réfections et tout
ça, ou c'est la société immobilière, ou c'est...
Mme
David (Outremont) : Alors,
la réponse vraiment technique : C'est la société
immobilière qui est responsable des lieux, mais il y a une enveloppe
dédiée pour les sociétés d'État, et j'en ai plusieurs, sociétés, j'en ai...
excusez, la propriété... mais on a 12 sociétés d'État, et donc on a une
enveloppe dédiée pour chaque société d'État.
Mme
Hivon : O.K.,
gérée évidemment par la société immobilière?
Mme David (Outremont) : Oui, mais
c'est quand même avec le ministère et avec des autorisations, oui.
Mme
Hivon :
Oui, oui, je comprends. Ils ne prennent pas les décisions en vous informant que
le conservatoire va déménager.
Mme David (Outremont) : Non, non, c'est
ça, c'est ça.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Ça va, Mme la
députée de Joliette?
Il y a d'autres informations complémentaires? Avez-vous d'autres informations
complémentaires, Mme la ministre?
Mme David (Outremont) : Ça va.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Ça va. Oui. Alors, est-ce qu'on peut procéder à
la mise aux voix de l'article 7?
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Est-ce que l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui. L'article 8, Mme la ministre.
Mme David (Outremont) : Les articles
4 à 39 — on
continue — de
cette loi sont remplacés par ce qui suit :
«8. Le
conservatoire établit par règlement un régime pédagogique applicable à
l'enseignement de la musique et un autre applicable à l'enseignement de
l'art dramatique.
«Ces régimes
portent, sous réserve de l'article 9, sur le cadre général d'organisation des
services d'enseignement, notamment en
ce qui concerne l'admission et l'inscription des élèves, leur assiduité, les
programmes d'études, l'évaluation des apprentissages et la sanction des
études.»
Il y a
le 9 et le 10 qui sont dans le même encadré. Je ne sais pas si, implicitement,
on veut que les trois soient traités en même temps.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ça prendrait le consentement des membres. Mme la députée de Joliette, la ministre
propose qu'on continue la lecture de l'article 9 et l'article 10.
Mme
Hivon : Oui, oui, ça
va.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ça vous convient. Mme la députée d'Iberville, est-ce que ça vous convient? Mme
la ministre propose qu'on lise l'article 8, 9 et 10 ensemble, parce qu'ils sont
interreliés.
Mme Samson : Oui, parce qu'ils sont
tous attachés, oui.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ça va? Alors, l'article 9, Mme la ministre.
Mme David (Outremont) : Oui. On est vraiment
dans le pédagogique, là. L'article 9 :
«9. Le régime des études collégiales établi en
vertu de l'article 18 de la Loi sur les collèges d'enseignement général et
professionnel (chapitre C-29) s'applique à l'enseignement collégial que peut
donner le conservatoire, avec l'autorisation
du ministre responsable de l'application de cette loi, la mention de
conservatoire se substituant à celle de collège.
«Les diplômes
ou attestations relatifs à des programmes d'études collégiales sont décernés en
application du régime d'études collégiales.»
Et l'article 10 :
«10. Le
conservatoire peut décerner le grade, diplôme, certificat ou autre attestation
d'études universitaires auquel conduit un programme d'enseignement qu'il
établit et met en oeuvre avec l'autorisation du ministre responsable de
l'application de la Loi sur les établissements d'enseignement de niveau
universitaire (chapitre E-14.1).»
Alors, les
notes explicatives. Les articles 8, 9, 10, que je viens de lire, reprennent les
libellés des articles 20 à 22 actuels. Ces dispositions portent sur les régimes
pédagogiques et d'autres questions d'ordre académique. Elles s'assurent que les formations offertes au niveau collégial et
universitaire au conservatoire s'inscrivent dans le respect des exigences
élevées posées aux autres institutions collégiales et universitaires. Rappelons
que seul un nombre réduit d'institutions d'enseignement ont le droit de délivrer des diplômes universitaires
en vertu de la Loi sur les établissements d'enseignement
de niveau universitaire, chapitre E-14.1.
À ma connaissance, aux dernières nouvelles, il y
avait 19 établissements d'enseignement universitaire, on est peut-être rendus à
20, mais on est dans les très heureux — j'allais dire en anglais,
certainement pas, je vais le dire en anglais — dans les heureux, peu
nombreux établissements...
• (15 h 40) •
Des voix : ...
Mme David (Outremont) : Je n'ai rien
dit. Dans les établissements d'enseignement universitaire et pour les enseignements
collégiaux, c'est extrêmement important d'avoir un régime qui est tout à fait
selon les normes de l'enseignement
collégial. Et donc le ministère de
tutelle, c'est le ministère de la Culture, le ministère d'autorisation, c'est
le ministère de l'Enseignement supérieur, je pense que c'est important de
comprendre cette articulation, mais qui fonctionne depuis un certain nombre
d'années et qui fonctionne, ma foi, assez bien.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Alors, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Oui, j'ai une question par rapport au rôle de la Commission des études, des
commissions des études dans l'établissement par règlement du régime
pédagogique. Est-ce qu'il est prévu que la Commission des études est consultée pour établir le règlement ou, en fait,
elle ne sert qu'à conseiller après coup sur comment appliquer de manière
optimale le règlement concernant le régime
pédagogique? Ou a-t-elle un pouvoir d'influence dans l'élaboration du
règlement?
Mme David
(Outremont) : C'est ça,
j'allais dire, c'est la Commission des études existe pratiquement pour ça.
La Commission des études, s'il y a une
raison d'être en se levant le matin
puis en allant assister à une commission des études, c'est pour réfléchir, penser au règlement, tout ce qui est
pédagogique, réforme pédagogique, c'est vraiment à la Commission des études, on le verra tout à l'heure,
qui a deux façons de procéder, selon qu'on est dans... là, je ne parle pas du conservatoire, je parle de ce qui existe
dans les cégeps et ce qui existe dans les universités. Dans les cégeps,
c'est... la Commission des études
relève du conseil d'administration; dans les universités, en grande majorité,
elles sont autoportantes, elles n'ont
pas de permission à demander au conseil d'administration. Et ce sont des
structures autoportantes. Tandis que là on est plus dans un régime de type collégial qui est Commission des
études, mais on en parlera amplement un peu plus tard, qui a comme fonction la plus importante de regarder tout ce qui
encadre le règlement pédagogique et donc de faire des recommandations au
conseil d'administration.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui, Mme la députée.
Mme
Hivon :
Bien, c'est pour ça, Mme la Présidente, de ce fait-là, je me demandais si ce ne
serait pas pertinent à l'article 8 de dire que c'est établi après
consultation de la commission.
Mme David (Outremont) : Oui, bien,
la réponse, elle est surtout dans l'article... mais on n'est pas rendus là, l'article 39.10 de la Commission des études, qui
dit : «Doivent être soumis à la commission, avant une décision par le
conseil d'administration, les projets de règlement relatifs au régime
pédagogique.»
Donc, les projets de programmes d'études du
conservatoire, les projets concernant, bon...
Mme
Hivon : 39 quoi?
Mme David
(Outremont) : 39.10, alinéas 1° et 2°, mais ça continue, 3°, 4°, 5°,
les projets de politique-cadre sur
les critères, bon. On en a même rajouté par rapport à ce qu'il y avait
auparavant. Donc, on le dit de b à a puis là on le dirait de a à b, mais c'est toujours un est
automatiquement préalable à l'autre. Mais là ce qu'on suggère, c'est de le
mettre en a plutôt qu'en b ou en a et
en b pour s'assurer que c'est... la flèche est dans les deux sens, mais c'est
clair que le mandat de la Commission des études... l'article 1, je
dirais, de la Commission des études, c'est vraiment toutes les questions
concernant le régime pédagogique. Donc, s'il ne faisait pas ça, le C.A. serait
en contravention grave de l'article 39.
Mme
Hivon : C'est bon,
en fait c'était pour une...
Mme David (Outremont) : Mais là, je
parle à une juriste, là, mais peut-être que...
Mme
Hivon :
Oui. C'est juste, peut-être, je suis trop habituée de... Je veux dire, je
comprends qu'on arrive à la même finalité, mais c'est un peu dans
l'optique, justement, d'avoir quelque chose de pédagogique. Je me disais que d'entrée de jeu... mais je n'y tiens pas, là, je
ne ferai pas une bataille là-dessus, là, mais de dire que, évidemment, c'est
après consultation. Peut-être que pour vous, légistes, ce serait redondant.
Une voix : ...
Mme
Hivon : Oui? O.K. Parce
que c'est un rôle tellement
fondamental puis évidemment pour la Commission
des études, puis évidemment
le conservatoire ne fait pas ça en vase clos, ça fait que je trouvais que dans
le mettre, d'entrée de jeu, à l'article 8, c'était éclairant. Mais, si vous me
dites que, pour une question de législation, ce n'est pas une bonne
idée, je vais me rallier.
Mme David (Outremont) :
L'enthousiasme n'a pas l'air délirant.
Mme
Hivon : Non, effectivement,
je sens ça. C'est beau.
Mme David
(Outremont) : Écoutez, moi, je ne suis pas juriste, là, mais je
me dis : C'est parce que, si, à chaque fois que le miroir, quelque part plus loin, il faut le prévenir quelque
part, puis, moi-même, je dirais, si on mettait ça, il faudrait aller encore plus loin, ce n'est pas
après consultation, c'est après recommandation. Donc, j'irais encore plus loin
dans la phrase qui est mise, tant qu'à la
mettre. Parce que c'est du sérieux, la Commission des études, son pouvoir, là,
c'est un pouvoir de recommandation; selon moi, il y a une grande différence
entre être consulté puis recommander.
Le
recommander, c'est du de bas en haut, alors que consulter, c'est de haut en
bas. Je fais de la philosophie, en français
en plus, mais, dans ce cas-ci, c'est plus que ça, c'est vraiment, ça doit
partir du bas et aller vers le haut, et non l'inverse. Donc, si on voulait le mettre, il faudrait mettre «après
recommandation de la Commission des études», mais là, évidemment, c'est dans la Commission des études.
Il faudrait être un peu malveillant pour passer à côté de ça, mais ça veut dire que l'ensemble de la gouvernance irait
assez mal à ce moment-là, si... D'ailleurs, ils seraient ultra vires, là, ils
n'auraient pas le droit d'adopter quoi que
ce soit. Et, comme, je dirais, dans la composition, il y aura le directeur des
études, et le directeur général, et
des directeurs de conservatoire, et des enseignants, il faudrait qu'il y ait
beaucoup de monde qui soit très
endormi, ce jour-là, pour faire passer quelque chose au C.A., à l'ordre du
jour, qui est de l'ordre d'un règlement pédagogique, sans que personne se réveille en disant : Attention,
la Commission des études n'a même pas été... on n'a même pas de texte de recommandation. Mais, si,
dans la grande sagesse de cette commission-ci, on disait : On veut
vraiment se protéger plus, bien, moi, j'irais à ce moment-là en disant
«après recommandation de la Commission des études».
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Alors, peu importe le mot qu'on va
utiliser, ça prendrait un amendement si on change l'article 8. Alors,
Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Je vous le dis, à chaque fois que je soulève une question, ce n'est pas parce
que je veux un amendement absolument, c'est juste que je veux qu'on ait
la loi la plus claire, la plus lisible, la plus compréhensible facilement. Donc, je soulevais cette question-là,
mais, si on me dit que ça viendrait contrer une règle de légistique ou que
ce n'est pas une bonne idée, je vais me
rallier si on dit que ce n'est pas une bonne idée. Moi, je trouvais que,
d'entrée de jeu, ça ciblait
clairement l'importance du rôle de la Commission des études, c'est pour ça que
je... Mais je peux me rallier.
Mme David
(Outremont) : Alors, je peux
vous dire que l'enthousiasme n'est pas tellement délirant à ma droite. Et je comprends, je
comprends en même temps que c'est parce que, si on dit ça là, on va s'embourber
dans plusieurs, plusieurs articles où on va vouloir référer parce que
la Commission des études a vraiment beaucoup,
beaucoup de pouvoirs, et moi, j'y tiens à ça, j'y tiens à ce qu'elle soit présente, mais il va
falloir qu'on le dise un peu partout. J'aimerais bien... je pense
qu'il serait préférable, de ce que je comprends du côté
légal de ça, c'est qu'on soit très attentifs, quand on va arriver à la Commission des études, à très bien peser... avoir le sens du
poids des mots et du pouvoir qui est lié à la Commission des études.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Est-ce que ça vous convient, Mme la députée de Joliette?
Mme
Hivon : Ça va, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Mme la députée d'Iberville?
Mme Samson : Pas de problème.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Alors, on va procéder à la mise aux voix de l'article
8. Est-ce que l'article 8 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
L'article 9 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Et l'article 10 est-il adopté?
Des voix : Adopté
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci. Alors, Mme la ministre, l'article 11.
• (15 h 50) •
Mme
David (Outremont) : Alors, les articles 4 à 39 de cette loi sont
remplacés par ce qui suit :
Article 11 :
«11. Dans l'exercice
de sa mission, le conservatoire peut notamment :
«1° adopter des
programmes d'études;
«2° sous réserve de
ce que prévoient les articles 9 et 10, décerner des grades, diplômes,
certificats ou autres attestations d'études, dont les "Prix du
Conservatoire";
«3° créer des
concours en vue de décerner des prix et fixer les conditions s'y rapportant;
«4°
former des jurys chargés d'évaluer les candidats aux "Prix du
Conservatoire" ou à tout autre concours ou examen et déterminer
leurs règles de fonctionnement;
«5° prévoir les
modalités de programmes de résidence, de bourses [et] d'autres formes d'aide
financière pour encourager l'excellence et soutenir de façon particulière
l'accès au conservatoire et sa fréquentation;
«6°
établir [les] règles de conduite et de discipline applicables à ses élèves, y
compris les sanctions y afférentes;
«7° prescrire le
paiement de droits d'admission ou d'inscription aux services d'enseignement, de
formation professionnelle ou de perfectionnement et le paiement de droits de
scolarité afférents à ces services;
«8°
fixer les modalités de paiement des droits visés au paragraphe 7° et déterminer
les sanctions et les pénalités auxquelles donne lieu ou peut donner lieu
le défaut ou le retard de paiement;
«9°
déterminer les cas dans lesquels l'abandon d'un cours donne droit au
remboursement de tout ou partie des droits de scolarité.
«Les
droits peuvent varier selon les catégories d'élèves, les cours ou les
programmes d'études, ou ne viser que certaines catégories d'élèves ou
certains cours ou programmes.
«L'exigibilité
des droits de scolarité et leur montant sont régis par les règles applicables à
la date de l'inscription de l'élève aux cours par le conservatoire.»
Note explicative...
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Oui? Ah oui! Excusez, moi. Allez-y, Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : L'article proposé, qui est assez long quand même, avec
neuf alinéas, vise à faciliter le repérage
des dispositions pertinentes en regroupant au sein d'une même disposition les pouvoirs particuliers du
conservatoire liés aux questions pédagogiques ou académiques. Les pouvoirs de
nature plus administrative sont, pour leur part, reproduits à l'article
suivant. Les libellés à peu de chose près reprennent donc les textes actuels.
Seul le paragraphe 5°
innove davantage. Ce paragraphe reflète la possibilité pour le conservatoire,
comme le font d'autres institutions d'enseignement,
de maintenir son attractivité pour les clientèles et de favoriser l'excellence
en son sein en offrant des programmes ou des bénéfices particuliers.
Et
le paragraphe 5° — on va un
peu plus loin — pourrait
notamment se traduire par des collaborations avec la Fondation du
Conservatoire ou bénéficier de l'apport de nouveaux mécènes intéressés à
encourager l'excellence et l'innovation au sein du conservatoire.
Là,
je vais rajouter, dans les notes, à la lumière de ce qu'on vient de se dire,
c'est que nous sommes dans quelque chose
qui s'apparente à la gouvernance des collèges, et dans les collèges,
effectivement, quand on va arriver à la Commission des études, ils ont évidemment beaucoup de pouvoir
là-dedans de recommander au C.A. Mais, comme c'est le C.A. qui doit voter là-dessus, bien, il faut que ça se
retrouve au niveau du C.A., ce qui ne serait pas le cas si on était à
l'université.
Et
je vais dire une autre chose : C'est quand même très important, ce nouvel
article 5, parce que, pour avoir beaucoup travaillé avec la Fondation du Conservatoire, c'est important qu'on
travaille avec des questions de bourses et d'autres formes d'aide financière parce que je pense que le
conservatoire mérite d'avoir une fondation qui puisse ramasser plus
d'argent qu'il n'en ramasse.
Et l'autre chose que
je vais dire, et là, par rapport à l'importance de ces articles-là, c'est qu'à
la lumière des auditions — des audiences? enfin — qu'on a eues, quand on a compris que ça ne se
réunissait pas tant que ça, les commissions
des études, on va peut-être s'arranger ensemble pour qu'ils se réunissent plus,
mais, disons, devant ce fait-là, c'est encore plus important d'avoir cet
article-là parce qu'au moins, s'il n'y a pas de pédagogique parce qu'ils ne se réunissent pas, bien, il va falloir qu'il y en ait
au C.A. Ceci dit, je veux qu'il y en ait dans la Commission des études, et
j'annonce déjà que j'aimerais beaucoup qu'on
mette un nombre de rencontres minimales annuelles dans tout ce qui est
rencontre pédagogique. Alors, voilà mes commentaires.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci, Mme la ministre. Alors, Mme la députée de
Joliette.
Mme
Hivon : Donc, juste pour fins de compréhension, en fait, ce
qui était avant un seul article dans la loi est devenu en quelque sorte deux articles parce qu'on a
décidé de scinder les pouvoirs liés à la vie pédagogique versus les pouvoirs
plus généraux ou administratifs, mais, outre cette distinction-là...
Mme David
(Outremont) : Excusez-moi, je...
Mme
Hivon :
Oui, je sais, c'est...
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Mme la ministre, votre
sous-ministre a le... Mme Martin, si elle veut prendre la parole, si j'ai le consentement des membres,
elle pourrait peut-être expliquer des affaires un petit peu plus techniques,
si vous voulez, là. Sentez-vous bien à l'aise.
Mme David (Outremont) :
O.K. Mais là c'est parce que c'était autre chose. Je ne sais pas quelle est
l'urgence de ça, là, je n'ai pas très bien compris, là.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : O.K. Alors, continuez, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Oui. En fait, la question, c'est juste pour bien
comprendre. Avant, on avait un seul article avec en quelque sorte tous les pouvoirs du conservatoire.
Là, je comprends que le but, c'est de diviser ça en deux articles pour avoir un article plus clairement sur la mission
pédagogique, les pouvoirs pédagogiques en lien avec la mission pédagogique,
puis l'article suivant, qui serait plus en lien avec les pouvoirs généraux.
C'est ça?
Une voix :
...
Mme
Hivon : O.K. Mais est-ce qu'en faisant cet exercice-là
est-ce qu'il y des choses qu'on a modifiées, ou enlevé des pouvoirs, ou
amené des nouveaux pouvoirs dans cette énumération-là?
Mme David
(Outremont) : On l'ajoute. On ajoute l'article 5.
Mme
Hivon :
Il y a le 5, c'est ça.
Mme
David (Outremont) : Et, le reste, c'était là à peu près comme ça. Et
je peux vous dire, pour avoir vécu 2012 dans le milieu universitaire, que, quand on dit, par exemple,
«déterminer les cas dans lesquels l'abandon d'un cours donne droit au remboursement», ça a été un enjeu majeur.
Alors, s'il n'y avait pas eu des articles comme ça qui balisaient un petit peu l'abandon des cours, ça peut devenir, dans
des cas de tension ou de... pour toutes sortes de raisons, hein, les cas
les plus évidents étant les maladies ou ces
choses-là... Moi, quand j'ai vu ces conditions-là, j'étais un peu soulagée de
voir qu'il y avait des balises importantes parce que les étudiants du
conservatoire sont aussi... se considèrent soit des étudiants collégiaux ou universitaires. La preuve, les frais de
scolarité sont les mêmes que dans les collèges et les universités.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Ça va, Mme la députée?
Mme
Hivon :
Oui, ça va.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Est-ce que c'est terminé, Mme la députée de
Joliette?
Mme
Hivon :
Bien, pour l'instant, là.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Pour l'instant, oui.
Mme
Hivon :
Je laisse ma collègue y aller.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Mme la députée d'Iberville.
Mme Samson :
Oui. Pour éclaircissement, s'il vous plaît. Dans les notes explicatives, on
indique que le paragraphe 5° innove
davantage, et là vous nous avez parlé de fondation. Et la Fondation du
Conservatoire, elle existe, à l'heure actuelle, si je ne m'abuse.
Mme David
(Outremont) : Absolument, elle existe.
Mme Samson :
Alors, en quoi le paragraphe 5° innove-t-il?
Mme
David (Outremont) : Mais parce que j'ai parlé de la fondation pour
donner son importance. On va y revenir d'ailleurs
après pour qu'elle soit bien présente, mais souvent, c'est l'utilisation des
montants de la fondation. L'article 5 qui innove, c'est qu'on puisse
faire des programmes de résidence, de bourses, d'autres formes d'aide financière
pour vraiment permettre l'accès au
conservatoire, sa fréquentation, puis ça peut être donc des étudiants qui n'ont
pas suffisamment d'argent. Alors,
d'une part, il faut avoir de l'argent, ramasser de l'argent. Ça, c'est le
travail de la philanthropie d'une fondation.
Mais l'article 5, c'est qu'est-ce qu'on fait avec cet argent-là, et là on prévoit qu'on peut... et
d'encourager des programmes de bourses et toutes sortes de modalités qui
permettent l'accès justement à... Parce
qu'on dit : Ce n'est pas
très cher, le conservatoire, on est contents et tout. Mais il y a quand même un
certain nombre de dépenses, il y a des instruments,
il y a toutes sortes de frais qui peuvent aller autour de ça, et même de
résidences des fois parce que des fois le jeune déménage.
Mme Samson :
Mais le conservatoire n'a pas déjà les pouvoirs de faire ça?
Mme David
(Outremont) : Peut-être,
il a les pouvoirs, mais là il est dit plus nommément, dans cet article
5 qui n'existait pas avant, qu'on les encourage à avoir des programmes
de bourses d'études, toute forme d'aide financière. Ce libellé n'existait pas
avant.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Ça va, Mme la députée d'Iberville?
Mme
Samson : Oui, oui. Je trouve
ça un peu symbolique, mais c'est correct. C'est correct, là. Vive le symbole,
là. C'est correct.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
C'est correct.
Mme David (Outremont) : Est-ce que
je peux demander...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui, allez-y.
Mme David
(Outremont) : ...à notre
avocate, qui a quelque chose à dire, que je ne suis pas sûre exactement
de comprendre?
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui, avec plaisir.
Mme David (Outremont) : J'aimerais
mieux que ce soit elle.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Est-ce que j'ai le consentement pour Mme Saint-Martin?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui. Merci beaucoup. Alors, Mme Saint-Martin, la parole est à vous.
Mme Saint-Martin
(Françoise) : Oui. Simplement, on vient de recevoir des demandes de
petites corrections à la version
anglaise par les traducteurs. On vient à peine, là, ça fait qu'ils ne sont pas
mis en forme, il n'y a rien, alors si c'était peut-être possible de
suspendre l'adoption pour peut-être revenir vous montrer...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ça concerne l'article 11, ça, Mme Saint-Martin?
Mme Saint-Martin (Françoise) : Oui.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui.
Mme
Hivon :
Ça, c'est toujours un phénomène fascinant, parce qu'on ne traite pas de la
version anglaise, mais évidemment il faut qu'elle...
Mme Saint-Martin (Françoise) : Oui.
Puis ils ont noté des améliorations qui seraient à apporter.
Mme
Hivon : C'est ça.
Mme Saint-Martin (Françoise) : Je ne
suis pas assez ferrée pour dire est-ce que...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
O.K. Ça fait que vous allez déposer les corrections...
Mme Saint-Martin (Françoise) : Ça
permettrait de revenir, oui.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : ...pour qu'on les voie. Parfait.
Alors, oui, on pourrait suspendre l'article puis on pourrait revenir par
la suite si vous voulez.
Mme
Hivon :
Parce que, juste pour fins de compréhension, à chaque fois qu'il y a un
amendement à la version anglaise par
rapport au texte, mais qui n'est pas la même chose que si on apporte un
papillon ou un amendement en cours de
route pour lequel il y aurait évidemment un changement à la version française
et anglaise... Mais là je comprends que c'est juste un changement à la version anglaise, donc il faut en traiter
distinctement. Il va falloir l'adopter. C'est beau.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Vous avez tout compris, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : C'est
beau, je voulais juste...
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Alors, est-ce qu'au niveau de la
discussion de l'article 11 c'est terminé? Oui. Alors, on va suspendre l'article en attendant les amendements pour la
version anglaise et on va procéder à l'article 12. Mme la ministre.
Mme David (Outremont) : Je pensais
qu'on le suspendait tout court, là.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Mais, si vous voulez, on pourrait
suspendre quelques minutes.
Mme David
(Outremont) : Non, non, non, ça va, ça va.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : C'est comme vous voulez, Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : Non, non, non, on va avancer le plus qu'on peut, c'est
bien le fun.
Mme
Hivon :
Mais, si on les a, on peut les traiter. Mais, on ne les a pas, les amendements.
• (16 heures) •
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Ils viennent d'arriver, de qu'est-ce que je
comprends.
Mme Saint-Martin
(Françoise) : C'est parce que je n'ai rien pour voir le contexte, là.
C'est le premier bout.
Mme
Hivon :
On va permettre, oui... On peut suspendre.
Mme
Samson : ...c'est-u la
version anglaise, dont découlent des amendements à la version française? C'est ça?
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Non, c'est strictement dans la version anglaise.
Mme
Saint-Martin (Françoise) : Non, c'est vraiment leur version à eux
qu'ils voudraient apporter des bonifications.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Alors, dans le fond, c'est probablement un mot qui
est...
Mme
Samson : Mais, dans les faits, nous, on approuve la version française,
qui a préséance sur la version anglaise, de toute façon.
Une voix :
C'est la même chose.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Oui, mais la traduction doit être réelle.
Mme
Hivon :
Si je comprends bien, c'est comme si les traducteurs, en regardant de nouveau
leur projet de loi — parce qu'il y a une version anglaise de ce
projet de loi là qui existe — se rendent compte qu'il n'y a pas un effet
miroir parfait avec le français, donc ils veulent corriger des choses. Mais
moi, je suis à l'aise à ce qu'on...
La Présidente (Mme
Rotiroti) : ...signification en anglais qu'il y a en français...
Mme Samson :
Oui, je comprends, mais est-ce qu'ils veulent amender leur version anglaise ou
notre version française?
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Non, la version anglaise.
Mme Samson :
L'anglaise.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Oui. La version française...
Mme Samson :
Alors, vous ne nous l'auriez pas dit que ça n'aurait rien changé à notre vie.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Oui, mais on a l'obligation... Vous
avez entièrement raison, Mme la députée d'Iberville...
Mme Samson :
Non, non, mais c'est vrai.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : ...mais au niveau de la transparence puis les
travaux de la commission, j'ai l'obligation...
Mme Samson :
...gros bon sens, hein? Ça fait que...
La Présidente (Mme
Rotiroti) : ...j'ai obligation de faire le dépôt des
amendements.
Mme
Hivon :
Mais moi, je suis d'accord qu'on poursuive l'étude...
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Oui, bien, c'est ça qu'on fait.
Mme
Hivon : ...et que,
ce soir, ils puissent regarder ça ou même en fin de semaine.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Parfait. Alors, on continue. À
l'article 12, Mme la ministre.
Mme
David (Outremont) : On apprend à tous les jours dans ce métier. C'est
formidable. Oui, c'est un peu... Là, c'est vraiment de la sémantique
anglophone importante, importante.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Oui, en effet, parce que ça ne veut pas dire la
même chose.
Mme David
(Outremont) : C'est ça, exactement. L'article 12?
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Oui, s'il vous plaît.
Mme David
(Outremont) : Alors, l'article 12 :
«12. Le conservatoire
peut notamment aussi :
«1° conclure des
ententes de services, avec ou sans contrepartie, avec toute personne ou tout
organisme;
«2°
conclure, conformément à la loi, une entente avec un gouvernement autre que
celui du Québec, l'un de ses ministères, une organisation internationale
ou un organisme de ce gouvernement ou de cette organisation;
«3° solliciter et
recevoir des dons, legs, subventions et d'autres contributions pourvu que les
conditions qui peuvent y être rattachées soient compatibles avec la réalisation
de ses objets.»
Dans
les notes, l'article 12 proposé reprend les trois pouvoirs de nature plus
administrative prévus à l'article 25 actuel, soit ceux énoncés aux
paragraphes 3°, 5° et 8°. Notez bien, comme le paragraphe 7° de l'article 25
réfère à la constitution de comités
internes, il a été jugé préférable de l'intégrer aux autres dispositions
encadrant la régie interne du conservatoire. Voir le nouvel article 34
proposé.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Moi, ça va. Je comprends que ça reprend simplement
les trois alinéas qui n'étaient pas repris dans l'article 11, parce que
c'est des pouvoirs plus administratifs. Donc, moi, ça me va.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Ça vous va? Mme la députée d'Iberville, ça vous va?
Mme Samson :
C'est beau, c'est beau.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Alors, on peut passer à la mise aux
voix de l'article 12. Est-ce que l'article 12 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Adopté. L'article 13, Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : L'article 13 :
«13.
Le conservatoire ne peut, sans l'autorisation du gouvernement, acquérir,
construire, agrandir, transformer, hypothéquer ou aliéner un immeuble.»
L'article
13 reproduit l'article 27 actuel. Rappelons que cet article prévoit
l'encadrement gouvernemental souhaité avant que ne soient conclues
certaines transactions immobilières du conservatoire.
Alors,
je pense qu'on est vraiment dans, un peu, la question de tout à l'heure. On a
une société québécoise des immobilisations,
et nous sommes tous, évidemment, liés de près ou de loin à cette société. Et
donc ça prend une autorisation du gouvernement.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Ça va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Ça va? Mme la députée...
Mme Samson :
C'est beau.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : C'est beau. Alors, est-ce que l'article 13 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Adopté. L'article 14, Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : L'article 14 :
«14. Nul ne
peut utiliser un titre ou une appellation, donner à un diplôme, un prix, un
concours ou à un cours un nom de
façon à laisser croire qu'il émane du conservatoire, d'un de ses établissements
ou est reconnu par eux, à moins d'y avoir été autorisé par le
conservatoire.»
Donc, la note. Cette nouvelle
mesure — nouvelle — s'inspire des dispositions semblables de la
Loi sur les collèges d'enseignement
général et professionnel, chapitre C-29, article 71, et de la Loi sur les
établissements d'enseignement de niveau
universitaire, chapitre E-14.1, articles 2 et 4. Dans ces cas, ce sont les
termes «université», «universitaire» et «collège d'enseignement général
et professionnel» qui se voient protégés.
Toutes
ces mesures participent au même objectif : éviter le risque qu'une
entreprise ou une personne puisse abuser de la bonne foi du public et créer de la confusion en se servant sans
permission du nom ou d'une référence à un tiers, ses prix ou ses diplômes. Ces mesures évitent qu'une personne puisse
s'approprier ou s'attribuer sans droit la renommée d'un tiers ou les
mérites de la qualité de la formation dispensée par celui-ci.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Est-ce qu'il y a une sanction si quelqu'un faisait ça?
Mme David
(Outremont) : Mesure pénale non prévue. Il n'a pas été jugé nécessaire
de prévoir l'imposition éventuelle d'une
amende puisque les remèdes — les remèdes, j'aime ça — les remèdes civils et administratifs
paraissent suffisants :
injonction ou correction au registre des entreprises en vertu des articles 17
et 20 de la Loi sur la publicité légale des entreprises. Voir les dispositions de cette loi reproduites à la
page 20 du cahier. Donc, la page 20, c'est juste avant, et on a vraiment... c'est toute la question de la
propriété, dans le fond, intellectuelle. Et Dieu sait que c'est utile d'avoir
ces lois parce que ça ne s'est peut-être
jamais produit pour le conservatoire, mais ça se produit tellement dans toutes
sortes de situations qu'il faut
vraiment éviter que quelqu'un s'attribue un titre qu'il n'a pas ou qu'il n'a pas
le droit de s'attribuer.
Mme
Hivon : Et je vois que vos légistes avaient prévu que cette
question pourrait venir, car vous étiez très bien préparée pour y
répondre.
Mme David
(Outremont) : Bien, ils connaissent les questions que d'autres juristes...
Mme
Hivon :
C'est formidable.
Mme
David (Outremont) : ...ou que d'autres collègues peuvent penser, et je
suis très contente d'avoir ces réponses-là à portée de la main.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Est-ce que ça va, Mme la députée, oui?
Mme
Hivon :
Ça va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Mme la députée d'Iberville.
Mme
Samson : Donc, c'est une situation qui ne s'est jamais produite, là.
Il n'y a pas un nono, là, à quelque part, qui a décidé d'ouvrir le conservatoire indépendant de musique ou d'art
dramatique d'Iberville, là, quelque part, ça ne s'est jamais passé, ça.
Mme David
(Outremont) : Ah! il paraît qu'il y a eu des cas dans le passé,
limites, là.
Mme Samson :
Ah oui?
Mme
David (Outremont) : Et c'est toujours limite, hein, le conservatoire,
effectivement, disons qu'il s'appellerait le conservatoire académique de je ne sais pas quoi, bien là c'est le
travail des juristes de dire : Non, ça, là, c'est... Et là on va en injonction ou on va... Et des fois j'ai vu
des trucs durer des années par rapport à ça, des litiges sur... Non, est-ce que
c'est vraiment une appropriation? Alors, on
laisse le travail aux avocats de décider si c'est en contravention ou non de la
Loi sur la publicité légale des entreprises.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci, Mme la ministre. Alors, est-ce que ça va?
Mme
Samson : ...naturellement, le mot «conservatoire» n'est pas exclusif à
personne, dans la vie, là, c'est comme une école de musique ou comme...
«whatever», là, une université de la musique, là. Quelqu'un qui a le
moindrement d'imagination pourrait donner à
son école de musique ou de coaching, de théâtre, n'importe quel titre, là, le
mot «conservatoire» n'étant pas l'exclusivité du gouvernement, bien...
Mme David
(Outremont) : Effectivement, il y a eu quelques écoles privées qui ont
voulu et qui portent le nom de
conservatoire. Et, si j'y pensais plus longuement, je dirais peut-être que j'ai
vu ça au cours de ma vie, là. Ce n'est pas
un titre protégé comme université. Le conservatoire a fait diverses démarches,
entre autres en enregistrant des marques officielles auprès de l'Office de la propriété intellectuelle du Canada
et auprès du Registraire des entreprises du Québec afin que ces écoles
ne soient pas assimilées à son nom par le grand public.
Mme
Hivon : ...en ce moment une nouvelle école pour les enfants
qui s'appelle le Petit conservatoire. Donc, cela serait correct, parce qu'évidemment on n'est pas dans quelque chose qui
laisserait entendre que ça vient du conservatoire. Ça dépendrait du
contexte? O.K.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ça vous va?
Mme Samson : Oui, ça va.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui? Mme la députée de Joliette, ça vous va, oui?
Mme
Hivon : Oui, oui,
ça va.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Vous n'avez pas l'air... Vous n'êtes pas sûre si...
Mme
Hivon :
Non, ça va, c'est juste que je trouve ça drôle parce que récemment j'entendais
quelqu'un me dire qu'il y avait une
école qui partait, à l'intérieur de l'école, une école de musique qui
s'appelait le Petit conservatoire. Donc, ça me faisait penser à ça.
Donc, je le porte à l'attention de la ministre, là, mais ça va.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : O.K., parfait, merci. Alors, on
peut passer à l'adoption de l'article 14. Est-ce que l'article 14 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Adopté. Merci. Alors, on est au
chapitre III, qui traite des instances de gouvernance, section I,
Conseil d'administration. Alors, Mme la ministre, l'article 15.
Mme David (Outremont) : Alors, oui,
là on rentre dans l'intéressant de...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
...conseil d'administration.
Mme David (Outremont) : L'article
15.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Exactement.
• (16 h 10) •
Mme David
(Outremont) : Alors : «15. Les affaires du conservatoire sont
administrées par un conseil d'administration composé de 17 membres, qui
se répartissent ainsi :
«1° le président du conseil
d'administration;
«2° le directeur général;
«3° neuf membres dont la nomination est
faite par le gouvernement sur la recommandation du ministre de la Culture et
des Communications, en tenant compte du profil de compétence et d'expérience
établi par le conseil. Ces nominations sont
effectuées comme suit, après consultation d'organismes que le ministre
considère représentatifs des milieux concernés — donc :
«a) une personne en provenance du milieu de
l'éducation;
«b) deux
personnes, en provenance du milieu culturel, ayant une expertise comme
interprète, créateur, producteur ou diffuseur d'oeuvres artistiques;
«c) six autres personnes — article
3, non, alinéa, là, je ne sais plus comment on appelle ça;
«4° [...] directeur des études;
«5° un
directeur d'établissement d'enseignement de la musique du conservatoire et un
directeur d'établissement d'enseignement
de l'art dramatique du conservatoire, respectivement élus à la majorité des
voix exprimées par leurs pairs, selon les règlements du conservatoire;
«6° un
enseignant d'un établissement d'enseignement de la musique du conservatoire et
un enseignant d'un établissement
d'enseignement de l'art dramatique du conservatoire, respectivement élus à la
majorité des voix exprimées par leurs pairs, selon les règlements du
conservatoire;
«7° la personne qui occupe la charge de président de
l'association étudiante accréditée au conservatoire en vertu de la Loi sur l'accréditation et le financement
des associations d'élèves ou [...] étudiants (chapitre A-3.01) ou, à défaut
d'association accréditée, l'élève à temps
plein élu à la majorité des voix exprimées par ses pairs, selon les règlements
du conservatoire.»
Alors, les notes. L'article 15 est le premier — le
premier effectivement — d'une
série d'articles ayant pour objet de
préciser le nombre de membres au sein du conseil d'administration du
conservatoire, leur mode de nomination et surtout les qualités
recherchées d'eux pour assurer le bon fonctionnement de cette institution. Ces
dispositions visent à établir un juste
équilibre entre les mesures de bonne gouvernance, reconnues pour plusieurs
sociétés, tout en évitant de créer une rupture avec les règles de
gouvernance propres aux institutions d'enseignement supérieur.
Le nombre
de membres au conseil demeurerait ainsi légèrement plus élevé que celui
généralement recommandé — entre neuf et 15 — et la composition proposée, tout en visant
l'apport bénéfique de membres externes, s'assure de préserver une place importante aux membres internes de
l'institution : sept sur 17. Je pense que, si vous voulez d'autres notes
additionnelles, j'en ai une page complète, mais je pense que je vais attendre
vos questions, parce que...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Alors, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Donc, je comprends que, d'entrée de jeu, la ministre n'a pas d'amendement.
Donc, elle estime que, pour l'heure, elle laisserait la composition
intacte, malgré les représentations qui nous ont été faites.
Mme David (Outremont) : Bien, je
vais vous entendre peut-être plus là-dessus, parce qu'effectivement les représentations ont été beaucoup sur la Commission
des études, sur la présence des enseignants à la Commission des études, deux commissions d'études. Et, pour ce qu'on a
actuellement, il n'y a pas eu beaucoup de représentations sur le conseil
d'administration lui-même, dans la mesure où
on puisse travailler sérieusement, au niveau de la Commission des études,
la question pédagogique, le rôle de chaque secteur, etc.
Alors, c'est
ce qui est proposé, où, là, les enseignants, on retrouve un de chaque, je
dirais, de chaque discipline. Même
si, on pourrait dire, proportionnellement, c'est clair qu'il y a beaucoup
plus... qu'il y a plus d'étudiants du niveau de la musique, il y a quand
même neuf lieux versus deux pour l'art dramatique; on met quand même un
directeur d'établissement d'art dramatique
et un directeur... Donc, un sur deux pour l'art dramatique, un sur neuf pour la
musique, tant pour l'enseignement que pour la direction d'établissement.
Moi, je pense
que l'art dramatique doit avoir sa place et doit travailler peut-être... ça,
c'est mon souhait, mais je ne peux pas l'obliger, mais je pense que la
collégialité à laquelle on réfléchit beaucoup — on devra réfléchir pour la Commission des études — devrait appeler plus de collaboration,
certains l'ont même souhaitée, entre la musique et l'art dramatique, et j'oserais même dire entre les deux
profils, qui m'ont semblé assez bien campés, les étudiants me l'ont bien
dit, en art dramatique à Québec versus art dramatique à Montréal. Mais ça, on
est vraiment dans le pédagogique.
Là, on est dans la gouvernance et dans la
mesure, et c'est pour ça qu'on n'ira peut-être pas à l'adoption de l'article 15 maintenant, tant qu'on n'a pas statué
sur l'article je ne sais plus quoi pour la Commission des études, parce qu'un peut être lié à l'autre. Mais je pense que,
si on s'entend sur une présence académique forte au sein de la Commission
des études qui sera relayée par le directeur des études, qui est là et qui est
votant, contrairement à la gouvernance habituelle
des universités, mais qui, du côté des collèges, ça fonctionne
comme ça... Et je suis d'accord que ça soit le cas parce que je trouve que les
études ont toutes leur place dans un conseil d'administration. Donc, il est un
membre votant. Les directeurs sont habituellement et toujours des professeurs qui exercent des fonctions de
directeur. Donc, on est, là aussi,
dans le pédagogique, à la fois du côté d'art dramatique et du côté musique, et
on est dans un enseignant pour chaque discipline. Et les étudiants nous
ont dit : Nous sommes fédérés musique, art dramatique, il n'y a qu'un seul
président d'association, tout comme il y a
un seul président de la FEUQ, ou de la FECQ, ou de la FAECUM, ou de la... et
qui représente 200 programmes
d'études ou etc. Je pense que, rendus au niveau du C.A., si tant est que dans la couche études pédagogiques il y a une bonne représentation des étudiants et
des enseignants des deux disciplines... je pense qu'on peut avoir tout à fait
le président de l'association étudiante,
qui, à ce moment-là, sert de porte-parole des étudiants parce qu'ils auront été
fort bien représentés au niveau de la Commission des études.
Idem les
enseignants. Bon, bien, on en a un de chacun. On verra, parce qu'on n'est pas
arrivés, et vous allez voir que c'est un tout, là, au niveau des
mandats... parce que là on n'est pas dans les mandats ici, on est seulement
dans la composition. Souvenez-vous que les
professeurs nous ont dit... et moi, ça a frappé mon imagination quand ils ont
dit : Si c'est le même
professeur pendant, je ne le sais pas, là, un mandat de quatre ans renouvelable
deux fois, vous rendez-vous compte
que ça va prendre 100 ans avant qu'un représentant d'un conservatoire en
particulier puisse être sur le conseil d'administration? Je vous annonce
tout de suite que j'ai bien entendu ce message-là et que ça m'a vraiment un peu
frappée, et qu'on va proposer des choses,
peut-être, pour améliorer de ce côté-là la plus grande rotation des enseignants
sur le conseil d'administration, donc, en diminuant le mandat.
Et comme ils s'élisent eux-mêmes, alors il y a
leur présence qui est une chose... Là, il faut me suivre. Il y a la présence au C.A. qui est importante, mais il y a
la façon dont ils sont élus, et les enseignants sont élus par le corps
enseignant, donc ils sont
représentants au nom du corps enseignant, et il y a la durée du mandat. Donc,
il y a comme trois volets pour la portion
enseignants, et là on met un enseignant de chaque discipline, et ces
enseignants-là pourraient voir un mandat un peu plus raccourci, mais ils ont le... Ce qui n'empêche pas que les
profs... au bout du mandat de deux ans, ils retournent en élection, mais ça n'empêche pas qu'ils peuvent
être réélus, tel que le prévoit actuellement, d'ailleurs, les mandats des
associations. Mais au moins ils ont été obligés de se resoumettre au vote.
Alors, je
déborde un peu, mais là on est vraiment dans des choses qui sont tellement
complémentaires que... et ma réponse
est très longue pour dire : Êtes-vous toujours en accord avec les
dispositions de l'article 15? Oui, dans la mesure où on s'entendra et ça sera à notre satisfaction
commune et collégiale, je dirais même, pour la Commission des études.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Joliette.
• (16 h 20) •
Mme
Hivon :
Oui. Bien, en fait, si je résume un peu ce qu'on a entendu, il y avait, je
pense, pour la composition du conseil d'administration, différentes
préoccupations. Il y avait notamment la question du nombre de personnes qui provenaient du milieu de l'éducation, donc le 3°a.
On a eu une demande formelle, là, de la Fédération des associations de musiciens éducateurs de rehausser d'un à deux,
et on avait, par ailleurs, les orchestres, qui nous ont dit qu'ils perdaient
un enseignant de musique... c'est-à-dire de
provenance du conservatoire, parce que je comprends qu'avant il y en avait
deux de musique, et là il y en a un de musique et un d'art dramatique. Puis,
par ailleurs, c'est ça, on a cette demande, je dirais, plus large du milieu des enseignants en
musique, des musiciens éducateurs, de dire : Il nous semble qu'il devrait
y avoir deux personnes au moins qui proviennent du milieu de l'éducation, avec
le souhait qu'il y en aurait une qui proviendrait, donc, du primaire et du
secondaire.
Donc, moi, je
me dis : Si on tient compte un peu de ces deux demandes-là, peut-être
qu'une manière de trouver un
compromis acceptable serait d'ajouter une personne, donc, qui vient du milieu
de l'éducation, compte tenu qu'en ce moment
c'est comme s'il y avait deux pertes pour ces gens-là. Il y a un enseignant de
moins en musique du conservatoire puis
il y a une seule personne qui provient du milieu de l'éducation. Donc, je me demande si la ministre
accepterait de considérer ça, de venir prévoir, donc, deux personnes en
provenance du milieu de l'éducation.
Par ailleurs, une autre demande qui est venue,
si je fais le tour un peu, là, si je récapitule mes notes, il y avait vraiment
la Fédération des associations d'élèves qui nous disait qu'eux autres aussi ils
étaient, bon, perdants, parce qu'avant ils avaient deux représentants sur le
conseil d'administration, et ça ne semblait pas, je dirais, assouvir leur besoin ou leur demande de voir la représentation à
la Commission des études, qui était à deux. Parce qu'avant ils
étaient deux à la commission
des études, plus un ancien étudiant, de ce que je comprends. Donc là, il y
avait comme une perte, plus une perte au conseil d'administration.
Donc, c'est
ça, je voulais un petit peu entendre la ministre sur peut-être
son ouverture par rapport à ça. Il
y a tout le temps une volonté d'équilibre. Là je comprends qu'on
prévoyait hausser six autres personnes. Il y a une volonté d'aller
chercher des gens qui ont d'autre bagage,
des gens qui sont capables d'aller faire, j'imagine, des levées de fonds,
d'avoir un réseau, par exemple. Mais moi, je dois dire que je suis assez
sensible à ces deux demandes-là, autant du milieu de l'éducation... parce que, quand on dit que c'est important
de faire les liens puis d'initier les jeunes, bon, tout ça, je trouvais que c'était quelque chose qui se tenait
puis je suis assez sensible aussi à la demande des étudiants. Puis, je me
dis : Ça, ça nous amènerait à quatre autres personnes, mais il n'y
a rien qui dit qu'une des personnes qui provient du milieu de l'éducation
ou qui provient du milieu culturel n'est pas aussi une personne qui peut avoir
un rayonnement important dans la
communauté puis être capable d'avoir un peu cette complémentarité-là. Donc, ce
serait un peu les deux points sur lesquels j'aimerais entendre la
ministre, là, pour qu'on essaie d'arriver peut-être au meilleur équilibre. Puis
je pense que les demandes n'étaient pas
complètement surréalistes, là, je pense que c'était assez raisonnable, je pense
que ça serait assez facile de trouver un équilibre qui permettrait de
satisfaire aussi les gens qu'on a entendus.
Mme David
(Outremont) : J'entends très, très bien. Je pense qu'en bout de ligne
on a un peu les mêmes objectifs, mais,
je répète, évidemment, quand on a demandé aux étudiants s'ils se sentaient
écoutés, s'ils se sentaient valorisés, s'ils se sentaient entendus, quand ils nous ont dit : Bien, moi, j'ai été
nommé, ça fait deux ans de suite, à la commission d'art dramatique des
études, mais elle ne s'est jamais réunie. Bien, je comprends qu'il veuille être
sur le C.A., moi aussi je voudrais être sur
le C.A., parce que le C.A. est obligé de se réunir. Dans la mesure où, pour un
étudiant, la vraie chose se passe... parce que c'est un étudiant, je
répète, donc, c'est un étudiant qui a à coeur les questions académiques, les questions des programmes, de règlement
pédagogique, d'abandon des études, de frais afférents, de nouveaux programmes,
de modernisation, à partir du moment où ils
sont sur les commissions des études et que c'est sérieux, la Commission des
études, et que c'est pris au sérieux... Et, pour moi, là, si on arrive à
quelque chose là-dessus, on aura changé profondément la culture du
conservatoire et on aura vraiment mis un rôle important sur la mission
première, qui est l'enseignement. Donc, à
partir du moment où... et c'est pour ça que je pense que je vais demander de
reporter l'adoption de ça tant qu'on n'aura pas statué sur la Commission
des études.
Moi, je pense
qu'à partir du moment où les étudiants, non seulement sont nommés pour être sur
cette commission-là, sont présents à
leur juste valeur et se réunissent et ont leur droit de parole, moi, j'ai
l'impression qu'ils n'ont pas besoin d'être
représentés dans les deux disciplines, parce qu'à ce moment-là ils pourraient
autant dire : Bien là, je voudrais aussi qu'il y ait un en chant
puis un violon, puis un en violoncelle, puis... qui sont des programmes
différents, qui sont des disciplines
différentes. Et donc on pourrait dire : Dans les collèges aussi, il y a
des étudiants de mille et une formations différentes : programmes techniques, programmes préuniversitaires,
des choses qui sont aux antipodes. Et ce n'est pas ça qui est le point commun d'être membre d'un
conseil d'administration, c'est de représenter le statut d'étudiant, mais
pas dans les détails académiques et
pédagogiques. Ça, il faut absolument créer cette instance qui va être
fonctionnelle, où les étudiants vont
être partie prenante, partie votante, partie vraiment bien entendue dans leurs
disciplines respectives. Et c'est dans ce sens-là que moi, je pense qu'on peut
fonctionner en ayant et en prenant au sérieux... et que les étudiants prennent au sérieux la tâche d'être président
d'une association qui est fédérée et accréditée. Alors, pour cette partie-là,
j'attendrais, en tout respect, de voir comment on va élaborer notre question de
la Commission des études.
Pour
l'éducation, avant, c'était même deux
personnes, mais nommées par le ministère de l'Enseignement primaire, bon...
l'Éducation, ce avec quoi, en tout respect, je pense qu'on peut trouver, à
travers le conservatoire et leur propre réseau,
des gens du milieu de l'enseignement. Et donc on a enlevé la partie «nommés par». Ce
serait nommé vraiment sur recommandation, là, par recommandation
de la ministre de la Culture et des Communications. Et donc le milieu de l'éducation, c'est évident que c'est important,
mais ça peut être primaire, ça peut être secondaire, ça peut être collégial,
ça peut être universitaire. Ça peut être beaucoup de choses. Et, encore là, je pense
que ce qui est important pour assurer la suite de... et une certaine
mobilité, agilité du conseil d'administration, c'est que le conseil puisse
avoir des profils de compétence. Et ça, c'est majeur.
Et le profil
de compétence, ça peut être de dire : On va développer tel axe, tel axe,
on va développer l'international, on va développer telle chose. Et, à ce
moment-là, dans les six autres personnes, ils vont pouvoir dire : Ça nous
prend absolument un enseignant qui a un
rayonnement international. Mais, si on est trop limitatif à un primaire, un
secondaire parce qu'on veut qu'ils
participent beaucoup avec les commissions scolaires... Oui, ils participent,
mais, des fois, ce n'est pas par là que la participation est la
meilleure, c'est à travers une école privée, disons, une école privée de
musique. Comme quand
j'étais à Rouyn-Noranda puis je suis allée à l'école La Clé de Sol, et puis ils
ont des centaines d'étudiants, bien,
il y en a ailleurs, il y a dans toutes les régions. Et souvent il y a des
partenariats très intéressants. Alors, ce sont des enseignants, mais ce
sont des enseignants qui ne sont pas dans une école du ministère de
l'Éducation.
Alors,
je suis un petit peu embêtée de trop encadrer, baliser leurs propres besoins et
de ne pas leur laisser cette autonomie
de décrire ce que pourrait être leur profil de compétence pour les besoins d'un
réseau. Encore une fois, on répète, c'est un réseau. Donc, il y a neuf
sites, neuf priorités régionales qui vont être bien travaillées au niveau du
conseil d'orientation, où là ils vont pouvoir mettre des représentants.
Admettons
qu'à Val-d'Or ils sont très, très près du niveau primaire, beaucoup moins du
niveau secondaire pour toutes sortes
de raisons : l'accueil, les partenariats déjà établis, bien, eux auront, sur
leur conseil d'orientation qu'ils vont pouvoir
se nommer, des enseignants du primaire beaucoup plus que du niveau secondaire.
Puis peut-être qu'à Trois-Rivières ça
va être le contraire, puis peut-être qu'à... Et ça, c'est au niveau des
conseils d'orientation que ça va beaucoup, beaucoup se décider. Mais ce qu'il faut faire, au
conservatoire, c'est s'assurer qu'on ait les outils, qu'on leur donne des
outils où toutes les instances qu'on
va créer se réunissent, toutes les instances s'investissent du pouvoir qu'on va
leur donner, ce qui n'était pas le cas jusqu'à maintenant.
C'est
pour ça que je suis plutôt partisane et, un, d'attendre d'avoir vu comment...
mais je suis prête à entendre vos
réactions à ce que je dis, là... mais de voir comment on va baliser nous-mêmes
une plus grande importance du niveau des études. Et je suis assez
partisane d'une appropriation par le C.A., mais acceptée éventuellement par le
profil des compétences établi par le
conseil, donc des membres qui vont être pertinents pour là où veut s'en aller
le conservatoire.
J'ai
noté beaucoup la question de la philanthropie dans mes tournées. Puis la
question de la philanthropie, là, ça peut être très large. On a vu
l'orchestre symphonique venir... Évidemment, ils ont une fondation qui est...
les grands mécènes, etc. Mais la réalité
n'est pas la même à Val-d'Or. La philanthropie, on se comprendra qu'on est dans
d'autres sortes de dons, d'autres
sortes... Et qui sommes-nous pour dire : Bien, il faut absolument que ça
soit... Et là ça va peut-être répondre
à l'autre question : Quelle sorte de diffuseurs ou quelle sorte de membres
du milieu culturel? Bien, comme c'est un
réseau, il faut tenir compte des priorités du réseau établies par le C.A. Et
j'ai bien entendu que et l'orchestre symphonique et l'orchestre métropolitain se sont montrés très disponibles pour venir
donner un coup de main, ce que je salue en même temps. Mais, en même
temps, bien, le conservatoire de Trois-Rivières a son orchestre symphonique.
Et
c'est fascinant de voir l'importance des conservatoires en région être le coeur
vivant, le poumon de toute la question
de la musique pour la région respective et en même temps pour la philanthropie.
À Trois-Rivières, ça peut être
un mécène qui est évidemment
plus connu, implanté dans la région. Alors, encore là, ils vont peut-être
dire : Bien, nous, ça nous prend
beaucoup plus de philanthropie en région que le
conservatoire de Montréal pour les prochains quatre ans.
Alors,
c'est pour ça qu'on reste délibérément un peu ouverts, un peu vagues, vague
pour leur... pas parce qu'on veut
travailler de façon non balisée, mais parce qu'on veut qu'ils puissent vraiment
établir leur propre profil de compétence.
• (16 h 30) •
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Bien, je
dirais deux choses. Pour le milieu de l'éducation, en fait, il y a
comme une double question. Il y
a : Est-ce qu'on veut garder ça à une personne en provenance du milieu de
l'éducation ou le faire passer à deux, ce qui est la demande de plusieurs groupes, et que
j'endosse, je vous dirais? Moi, je
pense que ce serait un plus, que ce
serait mieux d'avoir deux personnes
en provenance du milieu de l'éducation. Puis là il y a la sous-question
de savoir, si on en ajoute un, est-ce qu'on précise provenance. Par
exemple, deux membres, dont un provenant du milieu de l'éducation primaire ou
secondaire. C'était une demande. Mais, selon moi, c'est deux questions
distinctes.
Donc,
c'est de savoir, un, est-ce qu'il y a une ouverture pour dire : On fait
passer d'un à deux. Et, deux, est-ce qu'il y a une ouverture par exemple
à venir préciser, pour un de ces deux membres-là, sa provenance? Moi, je pense que c'est quand
même important qu'il y ait une
place, je dirais, assez centrale pour le milieu de l'éducation.
Je trouve qu'on a entendu des choses
fort pertinentes sur la présence de la musique, sur comment on suscite cet intérêt,
ces vocations, là. On a fait des échanges qui dépassaient beaucoup le
cadre du projet de loi. Mais, compte tenu du fait qu'il y a déjà un enseignant de moins provenant du réseau des
conservatoires dans ce qui est proposé, je me dis : On pourrait avoir une
flexibilité plus grande. On garderait au
moins trois qui proviennent du milieu de l'éducation, mais en en ajoutant une
qui provient du milieu de l'éducation, qui donne une flexibilité, mais
en rééquilibrant.
Pour
ce qui est des étudiants, bien moi, je comprends un peu leur demande. Je
comprends qu'il y a la question de la
Commission des études puis sincèrement, ça, je n'ai pas de problème à ce qu'on
fasse un échange puis qu'on suspende puis
que, quand on reviendra plus tard, là... Ça, je n'ai pas de problème. Mais je
pense que c'est important peut-être pour que ça mijote que je fasse part
de mes réflexions à moi.
C'est
sûr que les étudiants, ils arrivent, puis, pour ce qui est des directeurs
d'établissement et des enseignants, il y
en a toujours un de chaque domaine, art dramatique et musique. Puis là on arrive
aux étudiants puis on décide que, pour eux,
on va passer de deux à un. Donc, il va juste y avoir le président. Je peux
comprendre. Je peux trouver légitime leur demande. Parce que la ministre disait : Oui, mais là, ça va
s'arrêter où? Ils ont toutes sortes de spécialisations. Je suis tout à fait d'accord, mais c'est la même chose dans le
fond pour les enseignants. Ils ont toutes sortes de spécialisations. C'est
différent d'un conservatoire à l'autre. Mais
on décide quand même d'en prendre un de chaque domaine. Et ça, je comprends
que, de manière générale, c'était quelque
chose qui ressortait beaucoup, cette volonté de symétrie puis de s'assurer que
les deux étaient considérés correctement.
Donc, je
trouve aussi qu'à cet égard-là la demande des étudiants, elle est légitime,
parce qu'on l'a, la symétrie, ailleurs.
Puis, quand on regarde la Commission des études, c'est vrai qu'ils sont
toujours là, mais ils sont deux. On n'a pas augmenté non plus leur présence à la Commission des études. Si ça se
trouve, on en a enlevé un parce qu'on a enlevé un ancien étudiant.
Donc,
c'est ça à ce stade-ci, mes commentaires, Mme la Présidente. Je suis ouverte à
ce qu'on laisse le tout mijoter, qu'on
compare quand on va arriver à la Commission des études, mais je trouvais que...
Je ne reprends pas, là... Tu sais, je ne suis pas en train de dire à la
ministre que je veux qu'on précise que pour le milieu culturel, il faudrait
qu'il y ait un membre de l'orchestre symphonique, là. Je ne reprends pas dans
le détail de toutes les demandes. Je comprends qu'il faut une flexibilité, bon,
tout ça. Mais ça, c'étaient deux demandes qui m'apparaissaient légitimes.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Mais est-ce que vous me demandez de suspendre
l'article 15 et de revenir?
Mme
Hivon : Je comprends que, la ministre, c'était son intention
aussi pour qu'on puisse aller éventuellement étudier...
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Parfait. On va passer la parole à la députée
d'Iberville sur l'article 15.
Mme
Samson : Bien, moi, il y a
une chose qui me chicote en particulier là-dedans, là. Si je comprends
bien, là, le conseil d'administration établirait un profil des
compétences qu'il soumet...
Mme David
(Outremont) : Comme c'est le cas, toujours, dans la Loi sur la gouvernance.
Mme
Samson : ...au ministère
et le ministère nomme six administrateurs à la lumière de ce profil de compétences.
Mme David
(Outremont) : Plus que six.
Mme Samson :
Il me semble que c'est le monde à l'envers. Il me semble que le ministère
devrait émettre les profils de compétence
qu'il recherche et, en collaboration avec le conseil d'administration, qu'il
ferait des recommandations sur qui
sont ces gens-là, là. Il me semble
que les directives de profil de compétence, là, si on dit qu'il faut que, la
gouvernance, ce soit une chose importante, bien, qu'on s'assure... D'ailleurs,
j'ai été surprise que, dans la loi...
Et,
si vous vous référez au projet de loi
n° 10, les profils de compétence
dans la loi n° 10 sont énumérés. Alors, si on disait que les profils de compétence, ça
doit être des gens qui ont une expérience ou une expertise, soit en
gouvernance, en comptabilité, en ressources humaines, en levée de fonds ou je ne sais trop quoi, il me semble que la loi ou,
au pire, le ministère devrait émettre les profils de compétence requis
pour bien donner le mandat à son conseil d'administration, à savoir quelles
seront les orientations stratégiques les plus importantes. Il me semble que
c'est le monde à l'envers.
Et
ça permettrait en tout cas à la ministre... Puis moi, je suis assez d'accord
aussi avec la représentation du milieu de
l'éducation. Il pourrait très bien y avoir deux représentants du milieu de
l'éducation et cinq membres nommés au lieu de six, cinq membres nommés en fonction de profils spécifiques qui vont
justement assurer que le conseil d'administration est équipé pour lever des fonds, assurer une saine
gestion, un comité de vérification, de ressources humaines. Et, selon l'objectif, est-ce qu'on veut quelqu'un qui ait
une compétence en levée de fonds, en campagne de financement? Il me
semble que c'est au ministère de déterminer ça, là, de toute évidence. Il me
semble que c'est à l'envers.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : O.K. Est-ce que vous proposez un
amendement ou des amendements pour l'article 15?
Mme Samson :
Oui. Il faudrait proposer un amendement à cet effet-là, oui.
Une voix :
...
Mme Samson :
Moi, je ne sais pas ce que la ministre en pense, s'ils ont pu y réfléchir.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : Je souris un petit peu, parce que, pour avoir oeuvré pas
mal en milieu collégial, universitaire, ça
serait une vraie révolution, ça. Ça serait pire que bien d'autres dispositions,
parce que le profil de compétence,
j'ai beaucoup dit, dans mes mots introductifs, dans mes... à chaque fois,
l'importance de la collégialité dans le
milieu collégial, universitaire. Le mot «collégialité» est tellement important
qu'à une époque d'un projet de loi, qui est mort au feuilleton finalement, mais
qui était la gouvernance des collèges, des universités justement, ce qui avait
été le plus contesté, c'était une majorité de membres externes. Alors, on
parlait de loin, parce que c'était... Ce qui était très, très, très demandé, c'était que les membres internes forment
la majorité, en disant : On est capables de se gérer nous-mêmes. Et
puis il n'y a personne qui va venir nous
dire comment se gérer. Le compromis, c'est : Vous allez vous gérer, mais
on va mettre une majorité de membres
externes, mais vous allez quand même pouvoir, à travers le profil de
compétence, décider ou orienter les principales recherches de gens qui
pourraient conseiller, qui pourraient être membres du C.A.
Ceci
dit, quand la ministre reçoit, ce ne sont que des recommandations. Donc, ça ne
me lie pas nécessairement. Ça ne lie
pas la ministre nécessairement, parce qu'en bout de ligne ce sont des individus
qui sont nommés avec leur C.V., et
tout ça. Et ça correspond pour le C.A. à un profil de compétence qui était
recherché, mais on regarde la compétence générale du candidat aussi. Alors, moi, je pense que, si on enlevait au
conseil d'administration la possibilité de décrire ce dont ils ont
besoin...
Puis, je suis d'accord, de
toute façon, ils sont un peu liés, en même temps, parce qu'en ayant les trois
comités statutaires de la Loi de gouvernance
sur les sociétés d'État, gouvernance, éthique, vérification, ressources
humaines, ils savent très bien. Le
seul qu'on oblige, c'est le comptable. Vous allez être contente, ma chère
collègue, il y a un comptable obligatoire.
Il faut savoir compter. Mais ça, c'est beaucoup pour le comité de vérification.
Mais le comité des ressources humaines,
ils ont besoin de personnes... Une fois que le conseil d'administration,
évidemment, est constitué, bien, il leur faut des gens compétents et intéressés aux ressources humaines, à la
gouvernance et l'éthique, à la vérification. Puis ça, c'est des passages
obligés quand on est membre d'un conseil d'administration.
Ce n'est pas
du tout la même chose qu'une commission des études. Alors, ils sont obligés
vraisemblablement de tenir compte des
comités qui les gouvernent pour chercher du monde, mais qui soient à la fois
des gens qui, oui, s'intéressent aux
ressources humaines, mais aux ressources humaines dans un contexte académique,
dans un contexte d'enseignement des
arts. Ce n'est pas comme de l'enseignement de l'informatique ou... Alors, c'est sûr qu'un conseil d'administration va vouloir regarder souvent des doubles et des
triples compétences, et ça serait un
petit peu compliqué de dire... On
devrait rester quand même
assez général si ça venait du ministère, parce
que là on rentrerait un petit peu dans la microgestion.
• (16 h 40) •
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre.
Mme
Samson : ...peut-être
une révolution, Mme la Présidente, mais c'est une révolution, en tout cas, qui va exister dans les établissements de santé avec le projet de
loi n° 10, là, où le profil
des compétences est déterminé par le ministère
de la Santé, donc... Et puis on ne peut pas dire, là... Puis peut-être
que la révolution peut être une bonne affaire, parce qu'on ne peut pas dire
que ça a très bien marché, la gouvernance, par le passé, pour le
pauvre conservatoire, là. Mais il me semble que... En tout cas, je comprends, là, qu'ils vont devoir déposer un
plan stratégique qui devra recevoir l'aval du ministère. Et là, si le profil de compétence qui a été
déterminé par le conseil n'est pas conforme aux attentes du ministère, quels sont les recours de la
ministre à l'endroit du conseil d'administration?
Mme David
(Outremont) : Ah! bien là, on tombe dans une question beaucoup plus
large, et puis la question est très
vaste, parce que qu'est-ce qui a accroché, qu'est-ce qu'on peut améliorer,
c'est la gouvernance au sens très, très large du terme. Donc, la gouvernance au sens très large, c'est, un, on
l'a vu, que les commissions nommées se réunissent. C'est comme la base
de la base de la base, là. Si j'étais étudiant, puis j'avais été nommé deux
années de suite à une commission, et que je
ne suis jamais convoqué, puis ça fait 24 mois, bien là je lèverais la main puis
je poserais des questions. Quand on
dit : Ça va très bien en courriel — parce que n'oubliez pas aussi que c'est à
travers le Québec, donc, un C.A., là, c'est
compliqué quand c'est un réseau — mais que ça se passe entre le bureau de la
direction générale et, directement, le président, disons, de
l'association étudiante... mais ce n'est pas normal qu'il n'y ait pas d'autres
lieux auxquels ils puissent se référer, des
lieux où ça discute vraiment. Et ils nous ont même dit : Les rares fois...
Je pense que c'était en musique, parce que l'autre, pauvre petit gars,
il n'a pas eu l'occasion de siéger une seule fois. Mais, dans la musique, il nous a dit : Bon, bien, la fois où je suis
allé, vous savez, ça a été très profitable. Alors, moi, je l'entends, là. Puis
ça veut dire qu'ils ont des choses à
se dire, puis il faut que ça soit non seulement profitable, mais enchâssé dans
notre projet de loi qu'ils doivent se réunir et qu'ils doivent répondre
à toutes les attentes.
Et, vous
savez, un conseil d'administration, là... Vous dites : On n'a pas eu des
résultats. Mais un conseil d'administration — c'est pour ça que la
loi sur la gouvernance est si importante — il y a la notion
d'imputabilité. L'imputabilité, ça, ça veut dire : Tu as une régie interne,
tu as des règlements internes aussi. Ils doivent se régir, par exemple,
sur le nombre d'absences tolérées, et tout ça. Ça, c'est de la réglementation interne au C.A. Mais un C.A., ça
commence par un président du C.A., puis un président du C.A., c'est imputable.
Donc là, c'est le gouvernement qui nomme,
c'est le gouvernement qui va nommer plusieurs membres, et on a notre propre
imputabilité dans ces choix-là. Et,
croyez-le, il faut prendre ça au sérieux, la question des membres de conseil
d'administration, et c'est tout un travail de... à la fois pour les gens de nous en recommander, mais, je dirais,
pour nous aussi, comme gouvernement, puis ce n'est pas le nôtre, c'est... Tous les gouvernements qui
ont passé doivent accorder une importance particulière à ces nominations-là,
parce que ce n'est pas des potiches qu'on
veut, ce n'est pas des gens qui laissent aller les choses; ils sont imputables.
Et, quand il y a eu des événements très tristes dans certaines universités, où on s'est aperçu que peut-être
que le C.A. n'a pas été suffisamment attentif, peut-être que, peut-être
que, bien ça a donné des résultats vraiment assez dramatiques dans certaines
années. Bien, on ne veut pas que ça arrive.
Alors, moi,
mon souci, c'est qu'à partir d'en haut, mais toute la chaîne de gouvernance,
les gens prennent ça au sérieux, se
réunissent tel qu'ils devraient le faire, mais on va les aider à baliser ça, et
que les gens qu'on nomme, chaque personne
qu'on nomme a son importance. Alors, oui, les profils de compétence, mais un
président de C.A. a besoin de différents profils de compétence, et ça ne
se pourrait pas qu'il dise : Moi, mon profil, je veux juste des personnes
de l'Abitibi qui sont des comptables. Ça ne pourra jamais marcher. Donc, il
faut qu'ils aient un équilibre.
Mais, en même temps, vous référez à la loi du ministère
de la Santé et Services sociaux. Un hôpital, un CIUSSS ou un CISSS, il y a des sièges attitrés aussi, et,
pour avoir été moi-même déléguée pendant 13 ans à titre de représentante, soit
cooptée, soit universitaire, soit à tel titre ou à tel titre, oui, il y a
des profils de compétence, mais Dieu sait qu'il y a énormément de discussions et de tractations au niveau de qui
va arriver à cet endroit-là, premièrement. Et, deuxièmement,
un centre hospitalier ou un centre intégré de santé et services sociaux, ce
n'est pas un lieu d'enseignement supérieur. Et
là on réfère à des traditions, c'est vrai, on réfère à des traditions, des
traditions qui remontent à très, très loin. La création, à Bologne, en 1300, même... la première université
qui est née à Bologne, c'était la collégialité. Là, vous allez dire que j'aime
trop le patrimoine, mais il y a quand même quelque chose qui est fondé
là-dedans. C'est-à-dire que, la collégialité de l'enseignement n'est pas la collégialité d'un hôpital, ce n'est
pas la même chose. Alors, oui, ils ont sûrement le meilleur projet de loi pour la composition de leur conseil d'administration, mais je ne peux malheureusement pas dire que c'est identique, le milieu de l'enseignement, au milieu hospitalier ou de centre intégré de
santé. C'est pour ça que je ne pense pas qu'on puisse faire équivaloir
les deux.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée d'Iberville.
Mme
Samson : Oui, je conviens
qu'on ne peut pas comparer un hôpital avec un conservatoire, mais il me semble
qu'à mon avis, au moins, la loi devrait
stipuler que, si le profil de compétence était établi par le conseil d'administration, ce profil de compétence là devrait au minimum inclure des compétences en
gestion, en ressources humaines, en gouvernance. Au minimum, là, sinon, là, effectivement, le conseil d'administration peut
dire : Moi, je veux des administrateurs qui viennent tous de l'Abitibi
puis qui sont tous comptables. Puis ce n'est pas ça qu'on veut, ça fait qu'il
faut s'assurer que la loi fait en sorte que ça ne pourra pas se
produire.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme David (Outremont) : La loi qui
nous gouverne, qui gouverne l'État en fait depuis quelques années, c'est la Loi de gouvernance sur les sociétés
d'État qui exige, effectivement, on le retrouve, là, le comptable, le comptable
qu'on appelle maintenant... c'est un petit
peu compliqué, là, membre de l'ordre professionnel, parce qu'ils ont fusionné
trois catégories. Donc, quelqu'un compétent officiellement en comptabilité,
disons ça comme ça, membre de l'ordre professionnel.
Mais ils n'ont pas jugé bon, en toute sagesse, là — et Dieu sait qu'il y a des gens qui ont fait
des carrières sur la question de la
gouvernance — d'aller
plus loin dans les profils, c'est-à-dire dans les profils recherchés pour
combler les comités de gouvernance,
d'éthique et de ressources humaines. Mais c'est évident, quand le conseil
d'administration dit : Je vais
devoir avoir un comité de ressources humaines digne de ce nom, il doit avoir
des gens qui, un, ont certaines compétences,
mais, deux, sont intéressés aussi. Alors, si on met des gens qui n'ont jamais touché
à ça et qu'il n'y a personne au C.A.
qui a ça, le président de C.A. va avoir des gros, gros, gros problèmes à avoir
des comités performants, et ce sont des
comités obligatoires. Donc, la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, dans
sa sagesse, a dit : C'est évident que le conseil va devoir avoir cet équilibre-là, mais on ne veut pas aller
plus loin dans la microdéfinition de cet équilibre-là, sauf la personne
qui sait compter ou sait regarder des états financiers.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée, ça va?
Mme Samson : Bien, ça va dans quel
sens? Ça va, ça va...
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Bien, est-ce que vous voulez
continuer la discussion? Est-ce que vous apportez des amendements?
Mme Samson : Bien, j'aimerais qu'on
propose un amendement sur les profils de compétence, oui.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Alors, vu qu'on avait convenu dès
le départ que l'article 15, ça serait suspendu, vous avez le temps de faire votre amendement et nous le soumettre ici,
au secrétariat. Alors, si vous voulez continuer la discussion, on
pourrait, sinon on pourrait continuer et aller à l'article 16.
Mme David
(Outremont) : Bien, moi, je suis tout à fait d'accord de réfléchir et
j'aime beaucoup les discussions qu'on
a, j'apprécie. La gouvernance, c'est quelque chose de beaucoup plus important
que ça n'a l'air, et vraiment il faut... c'est pour ça que j'apprécie que vous preniez au sérieux chaque article,
parce qu'on veut vraiment redonner une impulsion, une impulsion moderne et une impulsion d'une
gouvernance qui va pouvoir être efficace. Donc, moi, j'ai très bien entendu,
nous allons vous revenir sur l'ensemble de
vos commentaires, et, si vous-même avez d'autres... si la nuit porte conseil,
ou vos lectures, ou vos conversations, bien, écoutez, on pourra et on devra
revenir à cet article-là, à... oui, article 15.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Merci, Mme la ministre. De toute
façon, avec le dépôt des amendements, on pourra reprendre la discussion par la
suite. Alors, ne vous inquiétez pas là-dessus, là. Avant l'adoption, j'imagine
qu'on va encore en discuter pour un petit bout. Alors, l'article 16, Mme
la ministre.
• (16 h 50) •
Mme David
(Outremont) : Oui. L'article 16 : «16. Au moins 10 membres du
conseil d'administration, dont son président,
doivent, de l'avis du gouvernement, se qualifier comme administrateurs
indépendants au sens de l'article 4 de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État (chapitre G-1.02). Les
dispositions des articles 5 à 8 de cette loi s'appliquent, compte tenu
des adaptations nécessaires.»
Dans les
notes explicatives, c'est : De
manière à mieux garantir le bon fonctionnement de l'organisation, cet article propose de consacrer l'exigence d'indépendance
d'une proportion importante des membres du conseil d'administration du conservatoire. J'ajouterai que, évidemment,
et on le sait, c'est un tricot qui, si on tire une maille, on peut tirer
l'ensemble du tricot. Comme on prend
en délibéré l'article 15 — c'est
ça — bien,
ça va de soi que le 10, si on suit la recommandation
du... par exemple, deux membres du
milieu de l'éducation, on est comme peut-être à neuf membres, 10 membres, on tombe à
neuf membres, alors, c'est à peu près la marge de manoeuvre qu'on a au niveau
des membres indépendants puis l'étudiant.
Alors, c'est un équilibre entre tout ça. On est à 59 %, il y a un petit jeu parce qu'on ne joue pas
sur des grands chiffres,
hein, on est comptables, là, alors on ne joue pas sur des grands chiffres, mais
on a quand même un peu de marge de manoeuvre et on veut l'utiliser au
meilleur escient.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Oui, je
veux juste préciser que ma demande pour le milieu de l'éducation, évidemment,
c'est le milieu de l'éducation
externe, c'est-à-dire que... O.K. Juste pour être sûre que ça n'aurait pas comme
d'influence sur cet aspect-là, les
étudiants, oui, ça, je comprends, mais, au 3°a, ce n'était pas d'ajouter un enseignant de l'intérieur, là, juste pour
qu'on soit clairs.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci beaucoup, Mme la députée de Joliette. Mme la
députée d'Iberville, avez-vous des questions?
Mme Samson :
Non, je n'ai pas de question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Non? Alors, est-ce que l'article 16 est adopté?
Mme David
(Outremont) : Non.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : On va suspendre, parce que, oui,
c'est lié avec le 15... Excuse-moi, je vais...
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Rotiroti) : C'est moi qui va trop vite, je crois. Alors, l'article
17, Mme la ministre.
Mme
David (Outremont) : Oui. Celui-là, je crois qu'il va... je ne veux pas
présumer... l'article 17 : «17. Un des membres du conseil d'administration doit être membre de l'ordre
professionnel de comptables mentionné au Code des professions (chapitre
C-26).
«Au moins huit
membres doivent provenir de l'extérieur des régions de Montréal et de Québec.»
Alors,
notes explicatives : Les deux alinéas de l'article 17 complètent les
exigences des articles précédents sur le
mode de désignation des membres du conseil d'administration. D'une part, sur le
plan des expertises recherchées, le premier alinéa consacre l'exigence
au sein du conseil d'administration de l'expertise d'un membre versé dans la comptabilité. Cette dernière expertise sera
précieuse, tant pour certains enjeux discutés au conseil que pour assurer le
bon fonctionnement du comité de vérification. Voir l'article 33 qui
prévoit la constitution de ce comité.
D'autre
part, le deuxième alinéa maintient la préoccupation actuelle du paragraphe 1 de
l'article 4 d'assurer une certaine
présence et représentativité régionale au sein du conseil d'administration. La
mesure proposée ajoute aux exigences actuelles
en précisant le nombre minimal de membres qui devront provenir de régions
autres que celles de Montréal et de Québec.
Alors,
ça, c'est un résultat direct et une impulsion, je dirais, ministérielle du
constat. Et un des mémoires le disait, si
je me souviens bien, je ne sais pas lequel, mais... c'était le syndicat des
professeurs, qui était un mémoire bien réfléchi et bien écrit, qui disait : S'il y avait eu
probablement plus de membres provenant des régions, on n'aurait pas eu cette...
le C.A. n'aurait pas voté cette
recommandation. Et, en se promenant et en voyant l'importance de chaque
conservatoire pour chaque région,
vraiment, on pense que huit sur 17 n'est pas un nombre exagéré étant donné
qu'il y a sept conservatoires sur neuf dans lesdites régions.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Moi, ça me va, je n'aurai pas à refaire le combat
ou, enfin, «combat» est un grand mot, mais les représentations...
La Présidente (Mme
Rotiroti) : La discussion, c'est ça.
Mme
Hivon :
...que j'avais faites pour la Bibliothèque et Archives nationales du Québec, où
je militais pour qu'il y ait plus de membres provenant des régions. Là, je
pense qu'on a un bon équilibre avec ça, puis ça s'explique évidemment par la
présence...
Mme David
(Outremont) : Comme quoi un projet de loi peut en améliorer un autre.
Mme
Hivon :
Effectivement, c'est un processus d'apprentissage continu. Donc, moi, ça me va
pour 17.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Ça va? Parfait. Mme la députée
d'Iberville, est-ce que l'article 17 vous convient?
Mme
Samson : Bien, juste une question de mathématique, hein, puisqu'on
parle de l'ordre des comptables : Il y a huit membres qui viennent des régions, donc il en reste neuf. Des neuf
restants, est-ce qu'il y a un partage Montréal-Québec? Je ne veux pas
partir une guerre Montréal-Québec, là, mais y a-tu un partage Montréal-Québec
ou si c'est selon?
Mme David
(Outremont) : En fait, il y a beaucoup de postes statutaires sur
lesquels on n'a pas de contrôle. C'est-à-dire qu'en général le siège social est ici, à Québec.
Donc, il y a des gens, forcément, de Montréal,
de Québec, et on
ne veut pas aller plus loin dans la spécification parce qu'avec tous les postes statutaires ça
deviendrait extrêmement compliqué. Je
pense qu'ils seraient incapables de former le conseil d'administration. Alors,
encore une fois, sur un peu le modèle
de BANQ, c'est de dire : Prenez tous ces critères-là puis travaillez
maintenant votre profil de compétence, et puis toutes les exigences, et puis donnez-nous des suggestions. Ce n'est pas
facile. Alors, il faut... Quand même, c'est déjà assez exigeant, huit
sur 17, et je pense que c'est sage de ne pas aller plus loin dans les spécifications.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Samson : C'est beau.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ça va?
Mme
Hivon : Mme la
présidente?
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui, allez-y, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
C'est toujours «au moins», donc ça ne veut pas dire huit des régions. Il
pourrait y en avoir 11, ça pourrait fluctuer. Donc, parfait. Merci.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ça va? Alors, je ne veux pas... Est-ce qu'on est prêts à adopter l'article 17?
Des voix : Oui.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui? Alors, est-ce que l'article 17 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Adopté. L'article 18. Mme la ministre.
Mme David (Outremont) : Un autre
sujet.
Mme Samson : ...pause santé, à un
moment donné, Mme la Présidente, là?
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Si vous voulez, oui, si vous le souhaitez.
Mme David (Outremont) : Moi, je n'ai
pas d'objection.
Mme Samson : La santé étant
différente pour chacun, là.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui, on pourrait prendre une pause, quelques minutes, oui.
Alors, on va suspendre les travaux de la commission
quelques minutes, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 56)
(Reprise à 17 h 4)
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Alors, rebonjour. À l'ordre, s'il
vous plaît! La commission reprend ses
travaux, et on était à l'article 18, Mme la ministre, alors.
Mme David (Outremont) : Article
18 : «18. La nomination des membres du conseil d'administration par le gouvernement doit tendre vers la parité entre les
hommes et les femmes. Ces nominations doivent en outre respecter la politique gouvernementale prise en vertu du
paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 43 de la Loi sur la gouvernance
des sociétés d'État (chapitre G-1.02).»
Alors,
l'article 18 introduit deux nouvelles règles dans le processus de désignation
des membres qui enrichiront les
perspectives prises en compte dans l'administration de l'institution : il
s'agit de l'exigence d'une parité de membres des deux sexes et de celle du respect de la politique gouvernementale
découlant de l'article 43 de la Loi sur la gouvernance pour que l'identité culturelle des membres de
conseils d'administration reflète davantage les différentes composantes de la
société québécoise.
Donc, on a là
deux grands éléments qui, je pense, reflètent bien ou en est rendu le Québec,
et on retrouve notre chère parité hommes-femmes, et on ajoute aussi la
question de la politique gouvernementale en vertu de l'identité culturelle des
membres des conseils d'administration qui reflète les différentes composantes
de la société québécoise. Donc, c'est important, les hommes, les femmes, mais c'est important
aussi qu'il y ait là un peu le reflet de la société. Alors, évidemment, tout est ouvert, à ce moment-là, pour
le conseil d'administration, mais la parité, ça, c'est de la mathématique
aussi, dont on a longuement discuté dans un autre contexte.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Bien, l'autre fois, on a discuté quand même longuement, raisonnablement
longuement, mais de la question de
«tendre», je continue à penser que ce serait mieux de dire qu'un gouvernement
doit être paritaire plutôt que de
tendre vers la parité, mais on a expliqué longuement que c'était l'expression
consacrée. Donc, je ne referai pas le débat ici, mais je pense qu'on
devrait quand même se questionner par rapport éventuellement à la meilleure
formulation si ce qu'on veut refléter, c'est
vraiment une parité donc hommes-femmes. Et donc de ce fait je redis mon
commentaire et je redis dans le micro
que je comprends que c'est donc une réalité que l'on veut atteindre, d'avoir
50 % d'hommes et de femmes, donc cet équilibre-là, malgré que la
formulation dise «tendre vers». Voilà.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Joliette. Mme la députée d'Iberville,
avez-vous quelque chose à ajouter? Non. Alors, est-ce qu'on peut procéder à
l'adoption de l'article 18?
Mme David (Outremont) : Oui, je
ferais juste un commentaire...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui, allez-y, Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : ...parce que, moi aussi, c'est quelque chose qui... sur
lequel, comme parlementaires, comme
femmes... et nous sommes ici quand même non seulement majoritaires, mais nous
sommes totalitairement des femmes
ici, dans celles qui prennent la parole, même si les collègues sont là aussi,
dans les... celles qui participent à la conversation. Et je pense que cette question de parité est une question
sociale de grande importance. Est-ce que le mot «tendre» est le mot idéal? Et j'oserais même ajouter, avec les
conversations sociales qu'il y a en ce moment sur la question des trans, la question des «queer», la question de
tout ce qui est je ne veux pas m'identifier à un ou à l'autre, peut-être
que, dans 20 ans, on aura déjà dépassé ces
discours-là puis on sera en train encore de chercher d'autres formulations.
Bonne chance aux juristes. Mais j'ai
quand même une oreille... Je sais qu'on ne le réglera pas ici, c'est un débat
qui concerne la question de la loi
sur la gouvernance plus générale, mais j'entends bien qu'un jour quelque part
devrait se faire une réflexion, mais ici on continue à tendre, parce que
c'est une question d'équilibre très complexe.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Merci beaucoup, Mme la ministre.
Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Non. Alors, est-ce que
l'article 18 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Adopté. L'article 19. Mme la ministre.
• (17 h 10) •
Mme David (Outremont) : Alors :
«19. Le président du conseil d'administration et le directeur général sont
nommés par le gouvernement; leurs fonctions ne peuvent être cumulées.
«La nomination du directeur général est faite
sur la recommandation du conseil d'administration en tenant compte du profil de
compétence et d'expérience établi par le conseil.
«Si le
conseil d'administration ne recommande pas la nomination d'une personne au
poste de directeur général dans un délai raisonnable, le gouvernement
peut nommer celui-ci après en avoir avisé les membres du conseil.»
Alors, dans les notes, cet article consacre, à
son premier alinéa, le principe d'une gouvernance bicéphale en prévoyant que
les charges de président du conseil d'administration et de directeur général ne
peuvent être cumulées. Cet article introduit
un nouveau droit de regard du gouvernement sur le choix du directeur général du
conservatoire, comme cela se fait dans plusieurs sociétés relevant des
responsabilités du ministre de la Culture et des Communications. Le conservatoire conservera un rôle essentiel dans le
choix de la personne appelée à remplir cette fonction. Il aura à proposer
des candidats au gouvernement et le profil de compétence et d'expérience du directeur général devra être établi par son comité
des ressources humaines, comme prévu par l'article 33, ce qui est
habituel dans des cas de nomination de ces hauts postes là. C'est habituellement
une des fonctions du comité des ressources humaines.
Alors, on
trouve des dispositions similaires dans les lois du... Place des Arts, Grand Théâtre, SODEC, CALQ, Télé-Québec, plus récemment
BANQ, où, vous vous souviendrez, c'était l'objet même principal de la nouvelle
loi sur la gouvernance de la BANQ, de scinder le rôle de président et de
directeur général. Donc, cette scission de rôles, elle s'applique déjà au conservatoire, est reconnue évidemment
pour... très avantageux pour la gestion de l'organisme, pour éviter qu'il y ait une trop grande concentration
de pouvoirs et surtout permettre au conseil de jouer plus pleinement
son rôle.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Y a-t-il des...
Mme
Hivon : Moi, ça
va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ça va, Mme la députée de Joliette. Mme la députée d'Iberville?
Mme Samson : Moi, j'ai toujours un peu de misère avec
le délai raisonnable. Il me semble que la raisonnabilité, c'est assez
subjectif, là. Un délai raisonnable, c'est-u neuf mois, c'est-u un an et demi,
c'est-u six mois?
Mme David
(Outremont) : ...collègue d'Iberville, la vie n'est...
Mme Samson :
La vie n'est pas raisonnable nécessairement.
Mme
David (Outremont) : ...n'est
pas raisonnable et la vie est subjective dans bien des cas, et le législateur,
et Dieu sait que je ne suis pas
législateur au sens d'être juriste, mais, dans sa grande sagesse, prévoit des
cas où, à sa face même, je pense que c'est une expression que les avocats aiment
bien, là, de toute évidence, il y a un délai déraisonnable, mais, compte tenu de la situation particulière, compte
tenu du genre d'institution dont il est question... Et je pense qu'il
serait impossible de dire :
Après six mois, huit mois, neuf mois, parce qu'il peut arriver qu'ils vont vers
une nomination ou que le processus
est très long, on ne trouve pas de candidats. Mais ce n'est pas parce qu'il y a
une mauvaise volonté du C.A., par
exemple. Mais des postes comme ça,
bien c'est des postes assez spécialisés. Puis, s'ils ne trouvent personne...
Alors là, ils trouvent quelqu'un, finalement,
ça a pris sept mois. La personne dit oui, mais dit non rendue aux conditions
salariales. Je dis n'importe quoi, je
donne un exemple, comme ça. Et puis finalement... ou tombe malade ou etc. Et on recommence
le processus. Alors, je
pense que c'est une question de bonne
volonté, de réelle volonté du conservatoire de faire un processus rigoureux
et de s'assurer effectivement que nous ne laissons pas une vacance de haute
direction s'installer trop longtemps.
Mme Samson :
Peut-être que... Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme
Samson : Peut-être
que Mme Saint-Martin pourrait nous dire si, dans les diverses lois, là, qui...
à laquelle sont soumises... la
présente. Est-ce qu'il y a des cas de jurisprudences ou des définitions qui
pourraient nous inspirer de ce qu'est un délai raisonnable?
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Mme Saint-Martin, oui, allez-y.
Mme
Saint-Martin (Françoise) :
Non, mais, en fait, depuis la loi sur la gouvernance, l'expression est reprise
dans un peu toutes les lois. En fait, ce qui est peut-être la meilleure
garantie pour l'organisme, compte tenu de l'imprécision, de l'expression, c'est que le gouvernement ne
pourra pas passer outre à leur rôle qui est de recommander parce qu'il doit
donner un avis préalable s'il veut
procéder — le
dernier alinéa, là — avant de
nommer de son propre chef. Donc, si jamais le délai était trop court, en tout cas, il pourrait réagir parce qu'il y
aurait un avis qui leur serait donné, dire qu'il est temps de proposer quelqu'un. Mais, si ça prend vraiment
très... c'est l'inverse, là, si c'est un délai trop long, là, c'est plutôt...
enfin, c'est la responsabilité à la fois du
ministre de tutelle puis de l'organisme de voir à ses affaires, mais ça serait
surprenant.
Mme
Samson : ...que ça, ça protège le conseil d'administration d'une
interférence trop rapide de la ministre...
Mme Saint-Martin
(Françoise) : C'est ça, oui.
Mme
Samson : ...mais moi, je m'inquiète plus d'une non-interférence du
ministère dans le cas où la vacance est trop longue pour une institution
aussi importante puis aussi spéciale, unique.
Mme
David (Outremont) : Vous avez tout à fait raison de vous inquiéter,
moi, je m'inquiéterais de la non-intervention d'un ministère ou d'un ministre face à une vacance qui est trop longue.
Et effectivement c'est important, dans des postes comme ça, de pouvoir réagir vite, de pouvoir
dire : Écoutez, on ne laissera pas une vacance trop longue, un intérim ou quoi que ce soit. Et donc je pense qu'il faut que
le ministre soit vigilant. Et puis là, bien, c'est au ministre à montrer qu'il
travaille de façon vigilante. Alors, c'est
sûr qu'il y a une chaîne de
commandement, je dirais, et de vigilance, et de gouvernance. Mais, en même temps, et on le fait très bien, puis on a
des fonctionnaires pour le ministère dont je parle maintenant qui sont
très vigilants à ça. Mais effectivement, si tout le monde dort un peu sur la
décision, ça serait une mauvaise vigilance, une mauvaise gouvernance.
Mme
Samson : Moi, c'est le bout qui m'inquiétait le plus, là. C'est
tellement une institution spécialisée, il n'y a pas 235 candidatures, là, qu'on peut analyser sur un poste comme
celui-là, là. Donc, je comprends que, des fois, il y a de la
non-disponibilité, puis qu'on a des délais, puis tout ça, puis qu'il y a des
intérims qui sont bien qualifiés, qui sont capables de faire la job, là. Mais,
pour des entreprises qui vont dorénavant avoir des plans stratégiques
mesurables et mesurés, c'est important qu'il y ait quelqu'un à la barre et que
ça ne soit pas laissé vacant pendant une éternité, là.
Mme David
(Outremont) : Et, à ce titre-là effectivement, en ce qui concerne le
conservatoire, ça va être une nouvelle
culture de gouvernance pour eux, plan stratégique, c'est vraiment... N'oublions
pas d'où on vient, hein, dans ce contexte-là, 2006 seulement, c'est récent dans
l'histoire de cette noble et vénérable institution qu'ils soient autonomes.
C'est vraiment récent. C'était une école du ministère.
Alors, on est à même pas 10 ans, là, neuf ans,
et peut-être que ça nous permet de comprendre. Ça n'explique peut-être pas, mais ça nous permet de comprendre
qu'il y a des instances qui ne se sont pas réunies comme on aurait espéré
ou... Mais c'est pour
ça que j'accorde tant d'espoir et d'importance à ce projet de loi, pour les aider à passer à une autre phase, j'oserais même dire, d'autonomisation
dans leur courte vie autonome. Ça, il
ne faut pas l'oublier. Les cégeps ont
fêté leurs 50 ans d'institution; ces 50 ans, c'est plus long que neuf ans. Puis les universités,
bien, on n'en parle pas, il y en a
qui sont au-dessus de 135 ans. Donc, il faut avoir une certaine conscience de
savoir d'où on part pour comprendre leur situation.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Mme la...
Mme Samson : C'est beau, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui, ça vous convient?
Mme Samson : Oui.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Alors, est-ce qu'on pourrait passer à la mise aux voix de l'article 19? Oui.
Est-ce que l'article 19 est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Adopté. Alors, on est rendus à
l'article 20. Mme la ministre, vous avez déposé un amendement, qui, dans le fond, remplace l'ensemble de l'article 20
tel qu'on le voit présentement dans loi. Alors, je vous demanderais de juste lire l'article
qui vient remplacer dans le fond
l'ancien article 20. Alors, la parole est à vous.
• (17 h 20) •
Mme David
(Outremont) : Alors, remplacer l'article 20 introduit par l'article 2
par les suivants : «20. Le président du conseil d'administration et
le directeur général sont nommés pour un mandant n'excédant pas cinq ans.
«Le mandat des membres visés aux paragraphes 3°
et 5° de l'article 15 est d'au plus quatre ans et celui d'un enseignant visé au
paragraphe 6°, d'au plus 2 ans.»
L'article
20.1 : «20.1. Le mandat des membres du conseil d'administration peut être
renouvelé deux fois à ce seul titre, consécutivement ou non.
«En outre des mandats accomplis à titre de
membre du conseil, le président du conseil peut être renouvelé deux fois à ce
titre, consécutivement ou non.»
L'article
20 proposé est modifié sous deux angles, pour les membres enseignants, paragraphe
6° de l'article 15, pour revenir
à des mandats d'au plus deux ans comme le prévoit le texte actuel de l'article
5 de la loi. Et, pour la
formulation de la clause de
renouvellement des mandats, deux derniers alinéas de l'article
20 proposé, on souhaite reproduire le libellé utilisé par l'article 12 de la Loi
sur la gouvernance des sociétés d'État pour éviter qu'une disparité de termes
suscite des interrogations.
Alors, quand
je dis qu'on a bien entendu la
question de la rotation qui pourrait prendre 100 ans avant de revenir
au conseil, je pense que deux ans est un
terme intéressant. Je préviens les questions parce que moi-même, je l'ai eue en
disant : Oui, mais on ne dit pas
combien de fois ils peuvent être renouvelés. Pourquoi on ne le dit pas? Parce
que ce sont des membres élus par
leurs propres assemblées constituantes, c'est-à-dire le groupe des professeurs.
Alors, dans leur régie interne de
groupe de professeurs, ils ont la possibilité de réélire leurs professeurs
enseignants membres du C.A. Alors, ce
n'est pas à nous, dans nos prescriptions législatives, de dire combien de fois.
Ça, c'est à leurs instances délibérantes qui vont voter pour le professeur qui va aller là deux ans. Mais ce que ça
veut dire, c'est qu'au bout de deux ans il doit repasser, s'il veut rester là, par un vote de ses pairs.
Puis, si les pairs n'en veulent plus pour quelque raison que ce soit ou que le
professeur ne veut plus, bien, on passe à quelqu'un d'autre. Et donc la
rotation peut vraiment se faire aux deux ans. Et
là je dirais : Il n'en tient qu'aux professeurs, maintenant, dans la
formule actuelle, aux enseignants qu'à bien suivre l'évolution de leur représentation au C.A. et,
s'ils pensent que c'est mieux de passer à quelqu'un d'autre, d'aller dans une
autre région, de trouver une autre discipline de musique ou d'art dramatique,
bien, c'est à eux de le décider. Donc, je préviens
aussi tout de suite la question qui a été la mienne, de dire : On dit d'au
plus deux ans, mais ça veut dire qu'ils restent deux ans puis ils passent à un autre appel? Non. Ils peuvent
retourner à leur instance, être renommés et, dans le règlement, c'est au
plus deux fois, deux renouvellements.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon :
Ça, précisément, c'était pour répondre à la crainte, par exemple, de
dire : Nous, le conservatoire de Québec, on pourrait n'être là que
dans...
Une voix : Que dans 12 ans.
Mme
Hivon :
... — oui,
c'est ça — 12 ans,
qu'il y ait un équilibre entre les régions, puis tout ça, donc ils décideront
ça. Oui, ça, ça me va.
Moi, j'ai une question plus générale sur la
durée potentielle des mandats avec le cinq ans plus renouvelé potentiellement
deux fois, ce qui fait de potentiels très longs mandats. Pourquoi ce choix-là
de ne pas être renouvelé uniquement une fois? Puis pourquoi des mandats de cinq
ans?
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : La réponse est un peu générale, là, ce sont les sages
qui ont pensé à la gouvernance et qui
ont dit : C'est l'article 12 intégral : «Le mandat des membres du
conseil d'administration peut être renouvelé deux fois à ce seul titre,
consécutivement ou non.
«En outre,
les mandats...» C'est exactement la même chose. C'est long, 15 ans. J'ai été 13
ans, moi, puis finalement je trouvais
que c'était bien, là, mais, dans le fond, quand on y pense, honnêtement... Je
ne me souviens pas ce qu'on a décidé pour BANQ. Est-ce que c'est ça?
Une voix : ...
Mme David (Outremont) : C'est la
même chose.
Mme
Hivon : C'était
cinq ans, BANQ aussi?
Mme David (Outremont) : Cinq ans
deux fois. Et c'est quatre ans ici pour...
Une voix : ...
Mme David (Outremont) : C'est d'au
plus cinq ans, oui. Là, je ne sais pas si... Pardon?
La Présidente (Mme Rotiroti) :
C'est ça. On n'excède pas le cinq ans.
Mme David (Outremont) : N'excédant
pas cinq ans.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
C'est ça.
Mme David (Outremont) : Mais le
total peut aller théoriquement jusqu'à 15 ans puisque c'est renouvelable pour le président du conseil d'administration et
le directeur général. Je trouve ça toujours... Il y a du pour et du contre.
Et je comprends en même temps la
préoccupation. Puis, quand on a quelqu'un de très bien, en même temps, on ne
veut pas trop l'insécuriser en
disant : Bien là, dans 10 ans, c'est un emploi de 10 ans, terminé, tu es
directeur général, tu travailles très,
très bien, mais dans 10 ans c'est sûr que c'est terminé. Je dirais, encore là,
parce qu'il y a des façons de les renommer, hein, à chaque fois il faut
qu'ils repassent le test, quand même, de la compétence et de la satisfaction du
milieu, de la satisfaction du ministre, puis... Tu sais, c'est quand même
important. Et je pense que le meilleur, j'oserais dire, garde-fou, là, la meilleure protection, c'est qu'il faut qu'ils passent
par une renomination. Et, dans ce temps-là, on espère que les membres des conseils d'administration
travaillent correctement, que tout le monde travaille correctement pour
dire : Ça ne va pas et/ou alors ça va bien, mais il y a... C'est quand
même assez important.
Alors,
effectivement, dans la loi de la gouvernance, il faut élaborer les critères
d'évaluation des membres, il faut élaborer
les critères pour l'évaluation du fonctionnement du conseil. Et ça, c'est sûr
qu'un président de conseil n'aime pas
ça, en général, évaluer un D.G. en disant : Ça ne va pas, ou même un
membre, parce qu'il faut qu'il évalue les membres aussi. Mais je pense que c'est l'imputabilité dont
on parlait. Si ça ne va pas, c'est peut-être mieux de dire : Je pense que
ça serait mieux qu'il ne soit pas renouvelé.
C'est deux
façons de voir les choses, c'est-à-dire, si le conseil d'administration prend
vraiment ses responsabilités, est
vraiment imputable, et il trouve que, par exemple, le directeur général, ça ne
va pas très, très bien, pour toutes sortes de raisons, bien là il va falloir que le président se fasse une idée, et
puis fasse face à la situation, et dise au directeur général : Je pense qu'on va aller en processus de
nomination. Et tout ça doit être fait dans le respect, mais, évidemment, avec
avant tout le respect de l'institution qu'il gouverne.
La Présidente
(Mme Rotiroti) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur l'article 20? Oui, Mme la députée de
Joliette.
Mme
Hivon :
Je veux juste, donc, qu'on me confirme que toutes les lois qui auraient été
adoptées dans la foulée d'une volonté
de conformité avec la loi sur la gouvernance... donc toutes ces institutions-là
ont exactement cette même... ce même
article-là : cinq ans pour président, D.G.; quatre ans pour les autres
membres, renouvelable deux fois. Donc, tout le potentiel du 15 ans
et 12 ans est là pour toutes ces institutions.
Mme David (Outremont) : ...
Mme
Hivon : Oui, oui,
ça ne veut pas dire qu'ils vont être là 15 ans puis 12 ans, on se
comprend.
Mme David (Outremont) : Ça veut dire
que... Je reviens encore à l'imputabilité même du ministre, là, de la ministre, de la personne en charge du ministère,
parce qu'à un moment donné, si ça ne fait pas avec renomination d'un
président de conseil d'administration pour quelque raison que ce soit, bien, là
aussi, il doit travailler sérieusement à évaluer
si c'est la bonne personne au bon moment au bon endroit. La même chose pour le
directeur général, c'est sûr que le directeur général... Et on se fie aussi à
l'évaluation par le conseil d'administration. Et moi, je pense, c'est là où
c'est si important que les gens
prennent leurs responsabilités, puis la loi sur la gouvernance demande
l'évaluation de ces gens-là.
Et,
pour l'avoir vécu, voir des directeurs généraux se faire évaluer, je vous dis
que ce n'est pas nécessairement la meilleure
journée de leur vie, là, ça, c'est... quelqu'un qui le fait sérieusement, un
président de conseil, il peut donner des orientations assez claires à son directeur général ou à sa directrice.
Et ça, ça fait partie de l'emploi de président de C.A. et, bon, toute la
loi sur la gouvernance prévoit ce genre de termes là.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Joliette,
ça va?
Mme
Hivon :
Ça va pour l'instant.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Ça va? Mme la députée d'Iberville?
Mme Samson :
J'ai une question. Bon, le président et le D.G. ont chacun un mandat ne pouvant
excéder cinq ans, mais, dans le cas du D.G.,
le projet de loi ne dit pas le maximum de fois dont il est renouvelable, donc
ça peut être indéfiniment.
Mme David
(Outremont) : Non...
Mme
Samson : Ce qui n'est peut-être pas... je ne dis pas ça parce que
c'est une mauvaise affaire, là, parce que, dans des organisations comme celles-là, quand on trouve un bon D.G.,
idéalement, on veut le garder éternellement, là.
Mme David
(Outremont) : Parce que...
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Allez-y, Mme la ministre.
Mme
David (Outremont) : Savez-vous quoi? J'avais les mêmes questions pour
mon texte, hier, d'adoption de principe,
c'est : On ne disait pas... Et vous l'avez très, très bien noté, donc on a
une communion de pensée sur la question du directeur général. C'est parce que le directeur général est un
employé salarié d'une société d'État payé par les emplois supérieurs ici, payé et choisi et accepté, je
dirais, sur recommandation évidemment, par les emplois supérieurs. Et, à ce
moment-là, ça tombe sous la gouverne des
emplois supérieurs, qui ne veulent pas s'engager à dire le nombre de mandats.
Donc là, on tombe sous une autre gouvernance, je dirais, à ce moment-là, qui
est celle des emplois supérieurs, qui est différente
de celle du président du conseil d'administration, qui est un emploi non
rémunéré. Donc, c'est quelque chose autour aussi du fait de la
rémunération du contrat qui relève des emplois supérieurs...
Mme Samson :
...et de son lien d'emploi avec le gouvernement.
Mme David
(Outremont) : ...et de son lien d'emploi avec le gouvernement.
Mme
Samson : Mais, si le directeur général fait une bonne job, là, est-ce
que les gens des emplois supérieurs vont le laisser là ou si, après cinq
ans, ils vont dire : Bye, mon homme!
Mme David
(Outremont) : Non, ils vont le laisser là, ils vont le renommer si on
est d'accord. Ils vont nous demander notre avis...
Mme Samson :
Donc, ça n'implique pas qu'après cinq ans de loyaux services il doive quitter?
Mme
David (Outremont) : Non, non. Et c'est le mot «excédant» qui m'a
inquiétée beaucoup, moi aussi. J'ai, à peu près dans les termes, posé la
question. Et c'est parce que la réponse se trouve ailleurs, comme c'est...
Mme Samson :
Dans une autre convention.
Mme David
(Outremont) : Dans une autre convention complètement.
Mme Samson :
C'est simple.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Ça vous convient, Mme la députée d'Iberville?
Mme
Samson : Ça me convient tellement, là, que je vais me coucher moins
niaiseuse ce soir que quand je me suis levée ce matin.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Parfait, excellent. On en apprend à
tous les jours. Alors, est-ce qu'on est prêtes à la mise aux voix?
Mme Samson : ...Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Oui, oui, allez-y. oui.
Mme
Samson : Là, je comprends que le renouvelable deux fois, là, pour les
mandats, les autres mandats, là, c'est dans
les normes et c'est ce qu'on a adopté dans toutes les autres... dans BANQ et
tout ça, mais je vais vous dire que ça, je trouve ça long en vlimeux.
12 ans, là, je trouve ça... Ça, c'est long.
Mme David
(Outremont) : Plus on vieillit, plus on trouve que le temps passe
vite.
Mme Samson :
Oui, mais...
• (17 h 30) •
Mme
David (Outremont) : Et parler à des gens de conseil d'administration,
on peut voir le verre vraiment à moitié plein, à moitié vide, hein? Il y a des gens qui ont eu un apport
tellement exceptionnel sur des conseils d'administration que c'est
l'organisation elle-même qui ne peut plus s'en passer.
Ceci
dit, moi, je pense qu'il faut qu'il y ait un maximum, et le maximum
étant 12... mais c'est un maximum. Et il faut
qu'ils passent trois fois par la nomination, la première fois, la deuxième fois
et la troisième fois. Et là, bien, s'il ne fait pas le travail et s'il n'a pas un apport significatif au conseil d'administration, bien, c'est au conseil et au président de dire : Moi, je pense qu'on ne devrait pas
aller vers un renouvellement. Et je pense honnêtement qu'il y a
beaucoup trop de
conseils d'administration qui pêchent des deux extrêmes, ne félicitent pas
assez ceux qui ont un engagement vraiment
exceptionnel et peut-être
n'osent pas trop non plus dire : On pourrait peut-être trouver quelqu'un d'un peu plus engagé.
On voit tous un peu les deux situations, et
c'est au conseil d'administration et à son président de dire : Là, je
pense qu'on pourrait, à travers le profil de compétence, à travers
l'évolution de l'institution, dire : Je pense que ça nous prendrait quelqu'un. Et à partir des règlements internes
aussi. Parce que, des fois, des gens moins intéressés, ils viennent moins
aux réunions. Bien, quand tu viens moins aux
réunions, tu es supposé avoir une régie interne, un règlement qui te dit, qui
peut dire : Après trois fois dans une année, merci beaucoup. Peut-être que
vous n'êtes pas très intéressé.
Alors,
le gouvernement et nous, là, comme législateurs, on ne peut pas tout, tout,
tout prévoir, mais chaque ordre de
gouvernance doit appliquer sa gouvernance. Et souvent ce qu'on voit, c'est des
gens qui ne réagissent pas, alors que, s'ils
prenaient le texte des lois, des règlements, ils trouveraient qu'ils ont une
prise. Ils ne savent même pas qu'ils ont la prise sur la situation.
Mme
Samson : Mais mon inquiétude, Mme la ministre, sur le... Mme la
Présidente, sur la durée du renouvellement... le nombre de
renouvellements des mandats, à cause de la spécificité du conservatoire, qui
est un lieu non seulement d'enseignement
supérieur, mais de création et un lieu artistique, de formation artistique, ça
prend du sang neuf, ça prend des
nouvelles idées, ça prend des gens qui sont capables d'amener des tendances
aussi puis qui sont un peu à l'avant-plan. Et 12 ans, là, parfois, là, c'est tentant de s'encrouter, là. Ça
m'inquiète dans le sens de la lassitude ou le... C'est dans ce sens-là.
Alors, on va peut-être déposer un amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Parfait.
Mme Samson :
Un sous-amendement.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Oui. Mme la ministre. Est-ce que vous voulez
ajouter?
Mme David
(Outremont) : O.K., alors. Bien, ça nous permettra de réfléchir à
cette question-là. Parce qu'en même temps, je
me dis : On est avec un réseau. Et, s'il y a quelqu'un d'exceptionnel qui
vient du Saguenay ou du Bas-Saint-Laurent et qui apporte vraiment un
point de vue des régions dont on ne pourrait plus se passer, qui est très engagé — et habituellement ces gens-là sont eux-mêmes
dans l'innovation totale et la curiosité du milieu — bien, peut-être que les gens vont dire : Ah non! Tu as déjà
fini. Mais j'entends aussi l'autre aspect. Et on va regarder nous-mêmes, là,
d'autres organisations. Et puis on regardera ça attentivement.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Parfait. Alors, si je comprends
bien, Mme la députée d'Iberville, vous allez nous amener un sous-amendement. Alors, on va suspendre
l'article 20 et l'article 20.1, qui... c'est l'article 20 dans le fond. Puis
on va attendre votre sous-amendement. Alors, on peut passer à l'article 21. Mme
la ministre.
Mme David
(Outremont) : Alors, 21.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Oui. On vient de suspendre l'article 20 parce que
la députée d'Iberville va soumettre un sous-amendement.
Mme David (Outremont) :
Je ne l'ai pas le 21. J'ai le 22.
Une voix :
Moi non plus.
Mme David
(Outremont) : Excusez, on cherche le 21.
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Il est juste en bas du...
Mme David (Outremont) : Oh, excusez!
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui. C'est parce qu'il est collé sur votre article 20.
Mme David (Outremont) : Oui. O.K.
Alors, celui-là aussi est intéressant.
«21. À
l'expiration de leur mandat, les membres du conseil d'administration demeurent
en fonction jusqu'à ce qu'ils soient remplacés, nommés ou élus de
nouveau.»
Je ne sais
pas si j'ai une note explicative, mais je pense que ça dit pas mal ce que ça
dit. C'est : reproduite... Est aussi reproduite...
Des voix : ...
Mme David (Outremont) : Mais moi,
j'ai compris une chose, par exemple, depuis que je suis en poste, c'est que c'est sérieux, cet article-là. Parce que des
vacances qui durent des années, ça n'a pas de bon sens. On se comprend. Il y a
un cas où on a pu dire que ça valait la peine d'attendre, c'était BANQ, parce
qu'on savait qu'on changeait pas mal la
figure du conseil d'administration. Celui-ci aussi. Forcément, on est... Tu
sais, c'est comme... Il y a des choses assez évidentes, mais je demande, et on surveille. Et ce n'est pas toujours facile, hein, parce que... Je vous dis que ce n'est pas
facile. Alors, tu as le choix entre les laisser là puis ne pas trop être
vigilant là-dessus, ou alors qu'effectivement le conseil d'administration dise : Bien, on l'aime bien, puis on ne
lèvera pas la main trop haut pour dire que son mandat est expiré. Et c'est à nous à suivre ça attentivement
puis à se mettre vraiment au travail, à forcer le C.A. à nous suggérer des
noms, à remplacer. Alors, c'est un travail
important, puis, quand tu as 12 sociétés d'État et tu as beaucoup... ça fait
beaucoup de monde à surveiller. Et il
existe, cet article-là, mais, je dirais, à condition qu'on soit vigilants sur
les nominations aussi.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Parfait. Alors, y a-t-il d'autres commentaires pour l'article 21? Non? Alors,
est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
L'article 22. Mme la ministre.
Mme David (Outremont) : Alors :
«22. Une vacance
parmi les membres est comblée en suivant les règles prescrites pour la
nomination du membre à remplacer.
«Constitue
notamment une vacance l'absence à un nombre de réunions du conseil
d'administration que fixe le règlement pris en vertu de l'article 36.»
Alors,
l'article 22 proposé clarifie la règle applicable lorsque survient une vacance
pour s'assurer que soient aussi alors
respectées les mesures prévues pour la nomination du poste visé. Cet article
reprend également une règle souvent reproduite
voulant qu'un membre qui fait significativement défaut d'assister aux réunions
du conseil puisse être réputé avoir renoncé à occuper son poste dans les
cas et circonstances déterminées par le règlement intérieur.
Alors, je
rajouterais que, là aussi, la vigilance — je l'ai déjà dit — s'impose. C'est évident qu'on va avoir des
considérations humanitaires,
circonstancielles, de maladie, de toutes sortes de situations. Mais le
règlement intérieur doit exister,
doit être mis en pratique, et que, si la personne n'honore pas le règlement
intérieur, le président ou la présidente doit évidemment faire ce que doit, c'est-à-dire, dire qu'il est réputé
ne plus faire partie du conseil d'administration. Je pense que c'est un
lieu où il n'y a pas de complaisance à avoir.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Parfait. Merci beaucoup, Mme la
ministre. Y a-t-il des commentaires sur l'article 22? Non? Alors, est-ce
que l'article 22 est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Adopté. Alors, on passe à une
nouvelle section : Organisation et fonctionnement, Dispositions
générales. Mme la ministre, l'article 23.
Mme David
(Outremont) : «23. Le directeur général et le directeur des études ne
peuvent avoir un intérêt direct ou indirect dans un organisme, une
entreprise ou une association mettant en conflit leur intérêt personnel et
celui du conservatoire. Si un tel intérêt
leur échoit, notamment par succession ou donation, ils doivent y renoncer ou en
disposer avec diligence.
«Tout autre membre du conseil qui a un intérêt
direct ou indirect dans un organisme, une entreprise ou une association qui met en conflit son intérêt
personnel et celui du conservatoire doit dénoncer par écrit cet intérêt au
président du conseil d'administration
et, le cas échéant, s'abstenir de participer à toute délibération et à toute
décision portant sur l'organisme,
l'entreprise ou l'association dans lequel il a cet intérêt. Il doit, en outre,
se retirer de la séance pour la durée des délibérations et du vote
relatifs à cette question.»
Alors,
sous réserve de légers ajustements dans le vocabulaire, ces articles
reproduisent les dispositions actuelles des articles 12 et 16 de la loi portant sur les conflits d'intérêts de
personnes siégeant aux conseils d'administration, les dispositions distinctes de la situation du membre
du conseil qui exerce ses fonctions à temps plein au conservatoire de celles des autres membres, ce qui est assez
évident, les autres membres étant, entre autres, ceux qui ne sont pas rémunérés
ou les étudiants ou les professeurs.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Alors, y a-t-il des commentaires?
Mme
Hivon : Ça va, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ça va, Mme la députée?
Une voix : C'est bon.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Excellent. Alors, est-ce que l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Adopté. L'article 24, Mme la ministre.
Mme David (Outremont) : «24. Le
membre du conseil d'administration qui est membre du personnel du conservatoire doit, sous peine de déchéance de sa
charge, s'abstenir de voter sur toute question concernant son lien d'emploi,
sa rémunération, ses avantages sociaux et
ses autres conditions de travail ou ceux de la catégorie d'employés à laquelle
il appartient. Il doit en outre, après avoir
eu l'occasion de présenter ses observations, se retirer de la séance pour la
durée des délibérations et du vote relatifs à cette question.
«Le premier
alinéa s'applique pareillement à ceux qui sont membres du personnel, sauf au
directeur général et au directeur
d'un établissement d'enseignement du conservatoire, pour toute question
concernant la rémunération, les avantages sociaux et les autres
conditions de travail d'autres catégories d'employés.
«Malgré le
premier alinéa, le directeur général peut voter sur toute question portant sur
le lien d'emploi du directeur des
études ainsi que sur la rémunération, les avantages sociaux et les autres
conditions de travail qui sont particulières à ce dernier.»
Sous réserve d'un léger ajustement dans le
vocabulaire, ces articles reproduisent les dispositions actuelles des articles
12 et 16 de la loi portant sur les conflits d'intérêts de personnes siégeant
aux conseils d'administration. Les dispositions
distinguent la situation du membre du conseil qui exerce ses fonctions à
temps plein au conservatoire de celles des autres membres.
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Y a-t-il des questions sur l'article 24?
Une voix : Moi, ça va, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ça va? Est-ce que l'article 24 est adopté?
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Adopté. L'article 25, Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : «25. Le conservatoire assume la défense d'un membre du
conseil d'administration qui est
poursuivi par un tiers pour un acte accompli dans l'exercice de ses fonctions
et paie, le cas échéant, pour le préjudice résultant de cet acte, sauf s'il a commis une faute lourde ou une faute
personnelle séparable de l'exercice de ses fonctions.
«Toutefois,
lors d'une poursuite pénale ou criminelle, le conservatoire n'assume le
paiement des dépenses d'un membre du
conseil que lorsqu'il a été libéré ou acquitté ou lorsque le conservatoire
estime que celui-ci a agi de bonne foi.» Est-ce que je lis le 26 ou...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Vous voulez dire le 25.
Mme David (Outremont) : Non, non, je
le sais. Non, est-ce que je dois lire...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui. Vous voulez... Oh! parce que c'est lié...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui, oui. 25, 26, oui. Vous voulez?
Mme David
(Outremont) : Oui, excusez. Je réfléchissais à voix haute puis je
trouvais que ça se ressemblait. Le 26 :
«26. Le conservatoire assume les
dépenses d'un membre du conseil d'administration qu'il poursuit pour un acte
accompli dans l'exercice dans ses fonctions, s'il n'obtient pas gain de cause
et si le tribunal en décide ainsi.
«Si
le conservatoire n'obtient gain de cause qu'en partie, le tribunal peut
déterminer le montant des dépenses qu'il assume.»
Alors,
les deux articles proposés reproduisent des dispositions semblables introduites
aux articles 10 et 11 de la Loi de
gouvernance des sociétés d'État. Ces mesures assurent une protection minimale
aux personnes qui siègent sur le conseil d'administration d'une société
d'État en cas de poursuites prises devant les tribunaux.
Ma
petite note personnelle, ce serait de dire que ce qui est aussi important, a
contrario de ce qui est dit là, c'est qu'une
personne qui est membre d'un conseil d'administration doit réaliser qu'elle est
imputable et donc qu'elle peut aussi être
poursuivie, mais, avant tout, qu'elle est imputable. Et donc imputabilité peut
vouloir dire éventuellement poursuite, mais
le travail doit donc être exercé en toute diligence et il y a eu des exemples
récents qui ont montré que justement des choses comme ça qui vont
jusqu'à la cour avec des poursuites et tout ça, on regarde la qualité de la
présence et de l'imputabilité des membres
des conseils d'administration. Alors, c'est un équilibre que je trouve
intéressant à la fois pour l'imputabilité, mais pour la protection.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Y a-t-il des commentaires? Oui, Mme la députée de
Joliette.
Mme
Hivon : Oui, j'ai juste une petite question. À 26, ça dit,
bon : «...s'il n'obtient pas gain de cause et, si le tribunal en décide ainsi.» Donc, si le tribunal
décide que le conservatoire va assumer les dépenses... Mais je me demande
pourquoi il faut l'écrire là. Je suis sûre
qu'il y a une bonne raison, mais pourquoi il faut l'écrire dans la loi alors
que ça va découler d'une décision du tribunal? Parce que puisqu'on met
comme condition que ce n'est pas un automatisme, il faut qu'il n'ait pas gain de cause et que le tribunal en décide
ainsi. On comprend le cas de figure où le tribunal ne pourrait pas le
dire, là.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Vous voulez répondre, Mme Saint-Martin? Si vous...
au micro, oui.
Mme
Saint-Martin (Françoise) : Oui. C'est que, normalement, quand on va
dans les tribunaux, même si on obtient gain de cause, à part les dépens,
on n'a pas nécessairement les frais pour ses avocats au complet. Il faut
prendre des honoraires, dans le fonds,
spéciaux, là, qui sont accordés. C'est dans des cas très particuliers qu'un
tribunal va dire que là, une des
parties doit payer les frais d'avocat de l'autre. Donc, c'est important de dire
que, si c'était le conservatoire qui poursuivait
un membre puis qu'il fallait non seulement qu'il paie... mais qu'un tribunal
impute de payer non seulement les dépens judiciaires, mais aussi les
frais d'avocat, là, ça prend les deux pour qu'il paie.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Mme la députée.
Mme
Hivon : Mais je comprends, mais ce que je ne comprends pas,
c'est pourquoi il faut écrire ça dans la loi puisque ça va provenir
d'une décision judiciaire exceptionnelle qui va venir dire : Vous devez
payer.
Mme
Saint-Martin (Françoise) : C'est parce que ça créé un droit de
demander de se faire payer les frais d'avocat, alors que, si on regarde
le Code de procédure, c'est les honoraires ordinaires qui sont prévus et non
pas... Donc, c'est vraiment... Ça rend explicite la possibilité pour un
tribunal d'accorder les frais d'avocat.
Mme
Hivon :
Donc, on est en train de créer ce droit-là de la...
Mme Saint-Martin
(Françoise) : Parce que la jurisprudence ne permettrait pas...
Mme
Hivon :
...juste à partir de la manière dont on le rédige ici, à l'article 26?
Mme Saint-Martin
(Françoise) : Oui.
Mme
Hivon :
O.K.
Mme
Saint-Martin (Françoise) : Parce que
la latitude pour redonner le paiement, et les critères de jurisprudence,
que ça soit...
Mme
Hivon : Donc, quelqu'un
va dire : En vertu de l'article 26 de la loi modernisant la
gouvernance... bien, de la loi sur la
gouvernance du conservatoire... il va dire qu'il demande le paiement de l'ensemble
des honoraires en vertu de ça pour pouvoir l'obtenir?
Mme Saint-Martin
(Françoise) : Oui.
Mme
Hivon :
O.K.
Mme David
(Outremont) : Et c'est tel
quel l'article 11 de la Loi sur la gouvernance des sociétés
d'État. Il y a dû avoir des bons débats de juristes là-dedans,
alors...
Mme Samson :
...dans la BANQ aussi, hein?
Mme
Hivon : Oui. Mais
ça ne m'avait pas frappé...
Mme Saint-Martin
(Françoise) : C'est parce qu'on peut obtenir gain de cause, obtenir les frais judiciaires puis
être endetté terriblement. Ça fait que, donc, c'est quand même important.
Mme
Hivon : Oui, ça, je
comprends. Bien, en fait, le but de le mettre, le but de le mettre,
c'est-à-dire que, quelque chose qui est très exceptionnel, évidemment,
en droit, de payer l'ensemble des dépenses, vient quelque chose de moins exceptionnel, puisqu'il est écrit ici et qu'on peut donc invoquer
l'article pour que le tribunal ordonne l'ensemble
du paiement.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui, allez-y, Mme Saint-Martin.
Mme
Saint-Martin (Françoise) :
Le parallèle qui pourrait être fait, c'est comme les dommages exemplaires.
Le Code civil le prévoit, il n'y a pas de dommages exemplaires au punitif à moins
que la loi le permettre, d'en accorder. Ça fait que c'est un peu la même chose,
c'est le type de... Parce que c'est dissuader aussi un poursuivant s'il doit
payer tous les frais d'avocat de
l'autre, là. C'est parce qu'il y a comme un équilibre qui est délicat. Donc,
c'est assez exceptionnel de payer les frais d'avocat de même la partie
qui succède.
Mme
Hivon : Je
comprends, mais, en l'écrivant là,
c'est qu'on veut que ça soit moins exceptionnel, parce que le tribunal a, de toute façon, la latitude déjà de l'ordonner. Mais c'est comme si, en l'écrivant
dans la loi, on veut rendre ça un petit peu moins exceptionnel.
Mme
Saint-Martin (Françoise) :
Oui. Parce que je ne verrais pas, avec les critères ordinaires,
qu'un tribunal l'accorde, là. Le fait de préciser crée nettement un
avantage compte tenu de la jurisprudence, oui.
Mme
Hivon : C'est ça, on veut que ça soit moins exceptionnel
que ce qui est prévu dans la jurisprudence quand on est face à la
gouvernance d'une société d'État. O.K.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ça vous convient, Mme la députée, oui? Avez-vous d'autres questions?
Mme Samson : Non, pas pour moi.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Mme la députée.
Mme
Hivon : Non.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Non, non plus. Alors, je vous ai permis de faire la lecture de
l'article 25 et 26 en
même temps, mais on va les adopter individuellement. Alors, est-ce que
l'article 25 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui. Est-ce que l'article 26 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Alors, article 27, Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : «27. Les
membres du conseil d'administration ne sont pas rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions et dans la mesure que peut
déterminer le gouvernement. Ils ont cependant droit au remboursement des dépenses faites dans l'exercice de leurs
fonctions, aux conditions et dans la mesure que détermine le gouvernement.»
Donc,
l'article 27 proposé reprend, à quelques variantes près, le libellé de
l'actuel article 7. Donc, le gouvernement
peut payer et paie de façon très, très, très raisonnable et sobre l'essence
ou... N'oubliez pas qu'on est en réseau, hein, alors ils font de plus en plus de visioconférences et tout ça, mais il faut toujours
bien que de temps en temps ils soient ensemble, les membres du C.A.,
alors c'est sûr que ça implique un certain nombre de déplacements, mais de
façon très... Le gouvernement veille au grain de la surfacturation pour
ça.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Je
comprends qu'avant c'était un règlement interne du conservatoire, puis là maintenant
c'est vraiment le gouvernement qui va venir prescrire les conditions.
Mme David (Outremont) : Et ça va
être vraiment les barèmes gouvernementaux.
Mme
Hivon : O.K. Est-ce que ça, ça découle aussi de la loi mère?
Non? C'est quelque chose qui est...
Mme
David (Outremont) : Bien,
moi, je trouve ça une belle prudence, parce qu'en même temps c'est sûr que ça peut être des coûts qui sont... On a vu toutes
sortes d'exagérations à certains moments. Tu viens à un C.A. puis tu restes
trois nuits, quatre nuits ou tu... Je pense
qu'il faut avoir des barèmes qui sont un peu justes et équitables pour toutes
les sociétés d'État, de sociétés
d'État non rémunérées, c'est-à-dire que les gens ne sont pas rémunérés, il faut
quand même leur permettre de se
déplacer sans qu'ils paient de leur poche, comme on dit. Mais, jusqu'à un
certain point, il faut qu'il y ait une juste mesure de modération dans
les dépenses.
Donc, le
gouvernement, j'imagine, tu sais... Qui détermine ça? C'est le trésor ou je ne
sais pas qui.
Une voix :
...
Mme
David (Outremont) : Des emplois supérieurs. Il y a des barèmes qui
sont réalistes par rapport à... Quelqu'un qui vient de Rimouski, c'est
plus loin s'il vient à Québec que quelqu'un qui habite Québec.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Oui, allez-y, Mme la députée.
• (17 h 50) •
Mme
Hivon : Je comprends
le sens du changement, puis je l'approuve, mais je me questionnais juste à
savoir si maintenant,
c'est une règle uniforme pour toutes les sociétés d'État. Donc, maintenant,
c'est vraiment le gouvernement
et non plus des règlements internes. C'est pour ça que je me demandais si ça
découlait de la loi sur la gouvernance.
Mme Samson :
La loi même.
Mme
Hivon :
Oui.
Mme
David (Outremont) : Je
pense, c'est ça. On pense plutôt que c'est un reliquat du passé, et le passé
étant que, comme je disais, bon,
c'était 2006. Puis, avant ça, je ne sais pas, là, comment ça se passait, mais
c'était le règlement du
conservatoire, en tout cas. Et là je pense que BNQ, c'est la même chose, il
me semble, les déplacements. Mais ce n'est pas les mêmes situations, parce
qu'il ne faut pas oublier que là on est vraiment en réseau, et le réseau, il
doit avoir probablement les mêmes choses. On
peut le vérifier si vous voulez, mais, quand il y a un C.A. d'un réseau
d'éducation, comme les cégeps ou
l'Université du Québec, bien, les gens viennent d'un peu partout, puis il y a
des balises très précises. Et je
pense que c'est beaucoup plus raisonnable, comme c'est une société d'État, que
ce soit les balises gouvernementales.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Allez-y, Mme la députée.
Mme
Hivon : Ma question, ce n'est pas de dire : Est-ce que
c'est les mêmes conditions pour toutes les sociétés d'État, parce que je comprends qu'il y a des
choses différentes. Ma question est plus générale : Est-ce que,
maintenant, pour les sociétés d'État,
c'est toujours déterminé par le gouvernement plutôt que par un possible
règlement interne? En fait, c'était
ça. Parce que, vu qu'on se réfère toujours à la loi générale, puis que là c'est
pour ça qu'on le change, puis je pense que
c'est un bon changement, la question me venait juste de dire : Est-ce que,
maintenant, ça veut dire que les sociétés d'État ne peuvent pas déterminer ce type de rémunération là par
règlement interne? Mais je ne sais pas si vous avez la réponse à ça, là.
Mme David
(Outremont) : Non, je ne peux pas le dire avec assurance. On peut le
vérifier si vous voulez...
Mme
Hivon :
C'est une question d'intérêt général, là. Ce n'est pas directement...
Mme David
(Outremont) : Oui.
Mme
Saint-Martin (Françoise) : Bien, en fait, c'est ça, ce qu'on voit le
plus fréquent, c'est le gouvernement. Le fait de voir qu'il y avait
encore dans la loi du conservatoire une possibilité, par règlement interne, de
donner une rémunération, c'était comme
exceptionnel. Donc, dans le cadre de la réforme, compte tenu que les budgets,
il y a quand même une partie
importante de financement qui vient du trésor public, que ça soit les mêmes
barèmes un peu partout, puis que,
s'il y a une rémunération, que ça soit décidé par le gouvernement et non pas à
la discrétion de l'organisme. En fait, c'est un classique, comme type de
mesure, dans les lois d'organismes, d'habitude.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci, Mme Saint-Martin. Est-ce que ça vous
convient, Mme la députée?
Mme
Hivon :
Ça va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Oui? Avez-vous d'autres questions, Mme la députée
de Joliette?
Mme
Hivon :
Non.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Non. Mme la députée d'Iberville.
Mme
Samson : Oui, je vois, là, que, bon, ici, on retire, dans les faits,
au conservatoire, la capacité de rémunérer les membres de son conseil
d'administration. Serait-ce une mesure révolutionnaire de la part de Mme la
ministre, là?
Mme David (Outremont) : Oh! non. Ce
n'est pas le mot «rémunéré», là.
Mme
Samson : Dans le long héritage d'autogestion des universités et du
«arm's length» avec le gouvernement?
Mme David
(Outremont) : On comprend qu'on ne parle pas de rémunération de
membres du conseil d'administration, là. Le mot est... Les membres ne
sont pas rémunérés. Ce dont il est question, là...
Mme Samson : C'est les
remboursements, oui.
Mme David
(Outremont) : ...c'est les remboursements pour les frais de
déplacement. Alors, les remboursements, donc, votre question,
c'est : Est-ce que c'est... Qu'est-ce que c'est, votre question par
rapport à ça?
Mme
Samson : C'est : Est-ce que ce n'est pas là de retirer au
conservatoire... La liberté de rembourser des frais de déplacement des membres de son conseil
d'administration, n'est-ce pas là une mesure révolutionnaire au sein du conseil
d'administration du conservatoire...
Mme David (Outremont) : Non,
attention, attention.
Mme Samson : ...dans la longue
tradition de la liberté des universités et de la cogestion, la collégialité?
Mme David
(Outremont) : Ce n'est
qu'une demi-révolution, parce qu'ils
vont présenter des pièces justificatives et le conservatoire va les rembourser, mais au tarif prévu par le gouvernement.
Donc, ce n'est pas qu'ils ne sont plus du tout remboursés, c'est qu'ils sont remboursés selon des barèmes préétablis,
et non pas établis par règlement interne. Et, quand on parle de liberté
académique et tout ça, ça n'a rien à voir avec ça. Alors, moi, je suis très
satisfaite de cet article-là.
Mme Samson : Très bien.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Est-ce que ça va, Mme la députée? Oui?
Mme Samson : C'est beau.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Alors, est-ce que l'article 27 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci. Alors, on passe à l'article 28 et on va parler du président du conseil
d'administration. Alors, l'article, Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : «28. Le président du conseil d'administration préside
les réunions du conseil et il voit à son bon fonctionnement.
«Il voit également au bon fonctionnement des
comités du conseil.
«À la demande
écrite de la majorité des membres du conseil d'administration en fonction, le
président convoque une réunion extraordinaire du conseil.» Voilà.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
...notes explicatives? Non?
Mme
David (Outremont) : Voulez-vous qu'on lise... On peut lire. C'est directement inspiré, l'article 28, le 29 aussi, mais là... est directement inspiré des dispositions de la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État. Ça m'apparaît un bon président, il fait bien sa job et il s'assure que
les comités du conseil se réunissent. Et, pour ce qu'on sait effectivement de l'histoire des
conservatoires, ça aussi, c'est un changement de culture, d'avoir ces trois
comités-là. Et on n'aimerait pas, personne, ici, entendre qu'ils ne se
sont pas réunis en trois ans d'existence, admettons, quand ils vont être créés.
Donc, on
s'attend à ce que, dans l'évaluation du président du conseil d'administration, il
prenne au sérieux ces conseils-là et
que là, dans le renouvellement du président, par exemple, on s'assure qu'il
ait bien fait ce qu'il devait faire, il ait, elle ait, oui, bien fait ce
qu'il devait faire.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme la ministre. Y a-t-il des commentaires sur l'article 28? Non.
Madame... Oui? Ça va? Alors, est-ce que l'article 28 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Adopté. L'article 29, Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : «29. Le président du conseil d'administration évalue la
performance des autres membres du conseil
selon les critères établis par celui-ci.» Et «celui-ci» étant le conseil, et non pas le président, j'espère.
Des fois, hein?
«Il exerce, en outre, toute autre fonction que
lui confie le conseil.»
Alors, ça
aussi, c'est la loi, c'est tel que prévu à la loi sur la gouvernance. Pour moi,
c'est capital, cette question-là, mais
ce n'est pas la journée que préfère le président d'un C.A. Parce que,
quand on évalue, c'est de dire : Vous avez bien fait votre job,
c'est la partie facile; vous l'avez moins bien fait, c'est la partie plus
difficile, surtout quand tu n'es pas rémunéré, surtout quand, bon, il faut que
tu exerces une sorte d'autorité.
Mais, pour
moi, c'est très important, et le président lui-même doit être évalué sur
la qualité de son évaluation des autres membres du conseil, c'est-à-dire :
L'a-t-il fait? A-t-il procédé? Et les critères doivent être sérieux aussi.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Merci, Mme la ministre. Y
a-t-il des commentaires sur l'article 29? Non? Est-ce
que l'article 29 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Adopté. L'article 30, Mme la ministre.
Mme David
(Outremont) : Je compte les
secondes, là, peut-être, comme mes collègues. Est-ce qu'on commence puis on s'arrête en
plein milieu de la lecture... la cloche sonne?
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Bien, écoutez, on pourrait
peut-être faire la lecture du 30. Moi, je pense qu'on va... On va voir.
Mme David (Outremont) : Oui. C'est
facile, celui-là.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Oui? Bien. On ajournera avant de
commencer un nouveau volet sur les responsabilités et les fonctions.
O.K.?
Mme David
(Outremont) : Alors : «30. Le conseil d'administration désigne
l'un des présidents des comités visés à l'article 33 — donc les
trois grands comités — comme vice-président pour remplacer temporairement le président du
conseil en cas d'absence ou d'empêchement.»
Je pense que c'est assez évident.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
«Self-explanatory», comme on dit en anglais. Alors, est-ce que ça va?
Mme
Hivon : Ça va.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui? Alors, est-ce que l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Alors, compte tenu de l'heure, moi,
je suspendrais les travaux à ce moment-ci, avant de commencer la
nouvelle section sur la responsabilité et fonctions si ça vous convient. Oui?
Alors, merci.
Compte tenu
de l'heure, la commission ajourne ses travaux au lundi 21 septembre à 13
heures. Merci et bonne soirée.
(Fin de la séance à 17 h 58)