(Dix-neuf
heures trente minutes)
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission de la culture et de l'éducation ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones
cellulaires et de leurs appareils électroniques.
La
commission est réunie afin de procéder à l'audition de la Société de développement des entreprises
culturelles dans le cadre de l'examen de ses orientations, de ses activités et
de sa gestion administrative.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplaçants?
Le
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Blais (Saint-Henri—Sainte-Anne) est remplacée par M. Plante
(Maskinongé) et M. Habel (Sainte-Rose) est remplacé par M. Auger (Champlain).
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci. Alors, je souhaite la bienvenue à Mme Simard
ainsi qu'aux autres personnes représentantes
de la Société de développement des entreprises culturelles. Je vous rappelle
que vous disposez de 20 minutes pour votre exposé et par la suite nous
procéderons à des périodes d'échange avec les membres de la commission.
Je
vous invite donc à présenter les personnes qui vous accompagnent puis à
commencer votre exposé. Alors, la parole est à vous, Mme Simard.
Exposé de la présidente et chef de la direction
de la Société de développement des entreprises
culturelles (SODEC), Mme Monique Simard
Mme Simard
(Monique) : Merci beaucoup. Alors, mon nom est Monique Simard, je suis
présidente et chef des opérations de la
SODEC depuis janvier 2014. Je suis accompagnée aujourd'hui, pour faire cette
présentation, pour répondre à votre invitation,
de la commission, de Mme Carole Hamelin, qui est directrice générale des
ressources financières, matérielles,
informatiques et aussi responsable du patrimoine immobilier; ensuite, ici, Mme
Marie-Dominique Bonmariage, qui est
la directrice générale de la planification stratégique et du bureau de la
présidente; et, derrière nous, il y a la chargée de projet à la
planification stratégique, Marielle Audet, qui travaille à la SODEC depuis
avant même sa création.
Alors,
je pense que c'est peut-être important de vous rappeler qu'est-ce que c'est, la
SODEC. Je sais que vous avez eu
beaucoup de documentations, mais les gens oublient que la SODEC a fêté ses 20
ans le 1er avril dernier, donc c'est tout récent, et la SODEC est le
résultat de la politique culturelle qui a été adoptée en 1992 et qui a fait
qu'il y a un certain nombre d'organismes qui
ont été créés, dont le CALQ. Mais la SODEC avait des ancêtres, dont l'institut
du cinéma, qui avait été créé à la
fin des années 70... et de la SOGIC, qui était la Société générale des
industries culturelles. Alors, ces organismes-là ont été fusionnés pour
donner naissance à la SODEC en 1995; le CALQ, quelques mois avant. Et là on voulait vraiment, dans cette politique, en créant
ces deux organismes, bien distinguer ce qui est l'aide au Conseil des
arts et des lettres, donc aux artistes, à la
création, et la SODEC — c'est vraiment le soutien aux entreprises culturelles — pour
bien marquer que, dans la culture, il y a un effort de part et d'autre qui est
fait.
Alors, notre mission,
elle est assez simple et très actuelle quand on lit la loi, c'est qu'on a pour
mandats spécifiques de promouvoir et de soutenir, dans toutes les régions du
Québec — je
pense que ça, c'est important de le noter — l'implantation et le développement des
entreprises culturelles, y compris des médias. Alors, pourquoi
«entreprises culturelles»? Je pense qu'il y
a un petit peu d'histoire du Québec qu'il faut toujours comprendre. C'est qu'à
partir des années 60, de la création du ministère, il y a eu beaucoup
d'efforts pour susciter la création, pour appuyer la création en littérature, en chanson, les balbutiements du
cinéma, qui commencent à cette époque-là, mais l'industrie, elle, est à
peine structurée. Oui, il y avait des
éditeurs, oui, il y avait des producteurs, mais ce n'était pas vraiment
organisé. Et on décide donc, à partir des années 80, et de façon
beaucoup plus systématique à partir de 1995, de dire : C'est bien beau
avoir des créateurs, c'est bien beau avoir des artistes, mais encore faut-il
avoir des entreprises qui vont pouvoir soutenir et produire ces artistes-là.
Alors,
nous, notre mandat, c'est vraiment d'accroître la qualité des produits et des
services et d'être concurrentiels, concurrentiels au Québec évidemment,
au Canada et dans le monde entier, à l'étranger, d'où le mandat qu'on a de Sodexport,
qui est un mandat de rayonnement, d'exportation de la culture québécoise et
également de favoriser des occasions
d'affaires pour les différents secteurs qu'on va représenter. Et, en cours de
route, a été transmis à la SODEC le parc
immobilier patrimonial. Alors, pas loin d'ici, la place Royale, c'est la
propriété de la SODEC. On gère l'ensemble de ces édifices-là. Et, bon, vous savez, il y a des locataires commerciaux,
il y a des locataires privés, mais tout ce parc-là est sous la
responsabilité de la SODEC. Donc, on a une section qui s'occupe de ça et dont
est responsable Mme Hamelin ici. Ça, c'était
un transfert. Parce que les gens se posent des questions pourquoi. C'est un
transfert dont on a hérité qui était à un de nos ancêtres, qui a été
donné du ministère de la Culture, qui a été transféré à la SOGIC, et, quand
nous, on a été créés, ça a suivi.
Alors,
comment est-ce qu'on conçoit un peu
la vision qu'on doit avoir? Vous n'êtes pas sans savoir qu'un petit peu
partout dans le monde les modèles d'affaires sont bouleversés, on vit, bon,
évidemment dans une mondialisation, et ça
affecte particulièrement les entreprises culturelles, qui sont parmi les plus
touchées par les mutations technologiques à la fois dans la façon dont on va créer des oeuvres, mais aussi comment
on va les produire, mais encore davantage comment est-ce qu'on va les
exploiter. Quand je dis «exploiter», j'essaie de réunir sur ce grand thème là
la distribution, les ventes, en fait tout ce qui peut être de faire connaître
des oeuvres, de les faire voir, de les faire acheter, vendre, etc.
Or, il y a littéralement une révolution dans ce
domaine-là — on
n'est pas les seuls — partout
dans le monde, et les habitudes de consommation des gens en culture ont
énormément évolué, particulièrement depuis 2008 avec l'apparition des
plateformes mobiles. Le numérique, ce n'est pas nouveau, on vit avec le
numérique quand même depuis 20, 25 ans,
on vit avec le 2.0 maintenant depuis 15 ans, mais peut-être ce qui a
le plus affecté la consommation de la culture,
ce sont les plateformes mobiles. Que ce soit en musique, que ce soit en
littérature, que ce soit en cinéma, enfin, bref, à peu près tous les
domaines qu'on couvre sont énormément affectés par ça, et on se rend compte
qu'il y a beaucoup d'enjeux qui sont les mêmes enjeux pour chacune de ces
disciplines-là de chacun de ces secteurs-là.
Alors, c'est qui, quels sont les secteurs qu'on
représente? Et ça, c'est évidemment dans la législation. Il y a l'industrie du cinéma et de la télévision, qui
accapare une grande, grande partie de dos ressources. Je vous rappelle
que, tout à l'heure, je vous ai dit qu'il y
avait l'institut du cinéma qui nous a précédés, bon, et ce qui explique encore
que, dans la loi, on a une
spécification qu'il doit y avoir une direction du cinéma et de la télévision.
C'est dans la loi. J'imagine qu'à l'époque
il a dû y avoir des négociations avec le législateur en disant : On ne
veut pas être fondus dans la même entité totalement, donc on veut garder une entité séparée. Et on a une autre
entité qui est identifiée dans la Loi de la SODEC, qui regroupe les secteurs du livre, de la musique,
variétés, des métiers d'art, et, au fil des ans, s'est ajouté l'art
contemporain commercial, et le patrimoine immobilier, dont je vous ai parlé.
Alors, quand on parle de l'industrie du cinéma et de la télévision, bien, évidemment, c'est les producteurs, c'est les
maisons de production, c'est les distributeurs, c'est les exploitants de salles de cinéma, alors, c'est les
festivals, les événements, les activités promotionnelles. Bref, on
couvre à peu près toute la palette, mais
nous, on ne finance pas directement le cinéaste. Sauf exception pour un petit
programme qu'on a pour la scénarisation,
nous, nos clients sont des entreprises, qu'elles soient des entreprises de
production, de distribution ou des diffuseurs en salle.
L'industrie du livre. Alors, l'industrie du
livre, qui a fait pas mal l'objet de discussions depuis un an et demi ou deux
ans, alors... notre clientèle, dans le livre, nous, évidemment, bien sûr, ce
sont les éditeurs, les librairies, les libraires
agréés. Vous savez que la loi n° 51, qui existe quand même depuis presque
30 ans maintenant, si je ne me trompe pas,
a un mécanisme d'agrément pour les librairies au Québec, et l'agrément est
accordé par le ministère de la Culture, et ensuite ça devient nos
clients, et nos programmes, nous, s'adressent à ces librairies, à ces libraires
agréés. Ensuite, on a, bon, les différentes
associations professionnelles évidemment avec qui on travaille — l'ANEL, l'Association des éditeurs, l'Association des libraires du Québec, etc. — et les salons du livre, qui, on doit le
dire, sont très intéressants au Québec. On parle de Montréal, évidemment. Québec, ça vient de se terminer,
semble-t-il, enfin, selon les chiffres, avec un grand succès, la semaine
dernière, mais il y a des salons du livre au Saguenay, il y a des salons du
livre en Abitibi. Je pense qu'ils changent de ville à chaque année. Bon, bref,
il y a quand même une vitalité de ce côté-là.
• (19 h 40) •
Ensuite, on a
l'industrie des métiers d'art et des arts visuels, dont je vous en parlais tout
à l'heure, les artisans, les entreprises.
On a les écoles-ateliers. On a plus d'une douzaine d'écoles-ateliers des
métiers d'art. Ça, c'est un peu étrange. Les gens disent : Bon, vous avez des écoles. Oui, alors, qui sont
sous une double responsabilité : du ministère de l'Éducation et de
la SODEC. Ce sont des écoles professionnelles, au fond, qui sont associées à
des cégeps mais où on fait de la véritable formation : l'école du verre,
l'école d'ébénisterie, l'école du textile. Donc, c'est là que la relève, les
jeunes vont se former dans les métiers d'art
au Québec. Et on a une définition très,
très, très, je dirais,
claire sur ce qu'est-ce qu'est
un métier d'art. Ce n'est pas de la
production industrielle, ce n'est pas de la production qui est répétée, c'est
des productions uniques dans
différentes disciplines. Et on a les galeries d'art commercial — je dirais que c'est notre dernière
clientèle, ça, l'art commercial — des galeries d'art qui ne sont pas des
centres d'artistes à but non lucratif — ça, c'est la juridiction du
CALQ — mais
celles qui sont sur les marchés et qui essaient de faire des percées sur les
grands marchés d'art contemporain dans le monde, c'est-à-dire à New York, à
Toronto, bon, ou ailleurs.
Ensuite, on a
l'industrie de la musique et des variétés. Puis je ne le nomme pas en
importance, parce que je dirais que
c'est notre deuxième secteur, après le cinéma, en importance de ressources.
Alors, ça, c'est vraiment les entreprises. Alors, c'est évident, nous, on ne va pas financer tel disque ou tel
spectacle, ce sont les entreprises qui se présentent chez nous et nous présentent leur plan d'affaires, ce
qu'elles vont faire, puis là, bon, dépendant de ce qu'elles nous
présentent, on leur octroie du soutien.
Toute la tournée des spectacles au Québec et à l'étranger, et ça, c'est assez
considérable comme travail, alors,
les salles en région... Vous savez, il y a des gens qui vont faire des
programmations, il y a des salons... bien, en fait, Rideau, par exemple, chaque fois... Alors,
ensuite, les artistes se bouquent, pour prendre cette expression-là
détournée, et nous, on les soutient. Et, à l'étranger, beaucoup... Alors, je ne
sais pas si vous avez suivi le succès de Klô Pelgag, qui s'appelle en fait
Chloé Pelletier-Gagnon — c'est
son nom — en
France actuellement. Eh bien, ça, c'est le fruit des efforts qu'on a pu investir auprès de son producteur et qui a fait en
sorte qu'elle connaît un succès non seulement au Québec, mais, en ce moment, en France. Les festivals, les
événements, les activités professionnelles, promotionnelles évidemment,
et enfin le patrimoine immobilier...
Il faut bien
comprendre que ce qu'on vise, c'est de faire en sorte que les entreprises
trouvent leurs marchés et qu'elles soient prospères. On vient de sortir une
étude qu'on vient de faire, sur les entreprises en musique — ça a
été rendu public aux journées de l'ADISQ il
y a une dizaine de jours, c'est rendu public sur notre site — où on se rend compte qu'au fond les entreprises en musique au Québec ne
se portent pas si mal que ça, elles se portent assez bien, même si elles
n'ont que 16 %
d'aide publique, hein, parce que, dépendant du secteur culturel, vous allez
avoir des pourcentages d'aide publique
qui vont varier — télévision,
films, cinéma, métiers d'art — mais on se rend compte que ce 16 %
d'aide publique, c'est extrêmement
important, parce que, si on l'enlevait, eh bien, plusieurs se retrouveraient
dans des états de fragilité financière.
Alors,
comment on les aide? Alors, d'abord, on a l'aide gouvernementale, donc des
crédits qui nous sont accordés chaque
année et qu'on distribue en fonction de critères, de programmes qui sont
administrés très rigoureusement. Ensuite, ça peut être des investissements, dans certains cas. C'est des
subventions, c'est de l'aide remboursable aussi, dépendant du programme.
Ensuite, on a la banque d'affaires. Alors, les gens sont toujours étonnés
d'apprendre qu'on a une banque d'affaires.
Oui, on a une banque d'affaires qu'on est rendus à 53 millions de dollars,
banque d'affaires qui a commencé de
façon assez modeste et qui, au fil des ans... le gouvernement a accepté, parce que
les rendements étaient assez bons, d'ajouter à la banque. Et donc la
banque d'affaires fonctionne très bien. C'est souvent une banque d'affaires où
on est spécialisés dans le monde culturel,
il va de soi. C'était pour ça qu'elle a été créée, parce que les institutions
financières plus traditionnelles
comprenaient moins un petit peu la dynamique d'une entreprise culturelle. Nous,
c'est notre spécialité, mais on travaille comme partenaires. Rarement
est-ce qu'on va être tout seuls. On va s'allier avec le Mouvement Desjardins, une autre banque, un fonds pour
soutenir un secteur ou une entreprise, et c'est des investissements dans
des projets, ça va être des prêts, etc.
Ensuite,
sujet qui a fait beaucoup couler d'encre au cours de la dernière année, c'est les
crédits d'impôt. Alors, on gère
toutes les mesures d'aide fiscale dans le domaine culturel, on en gère sept.
Alors, vous savez que, bon, il y a eu des modifications qui ont été apportées l'été dernier, lesquelles
modifications ont été changées tout récemment. Alors donc, que ça soit en cinéma, dans le livre, la
production de spectacles, etc., le doublage, on gère sept mesures fiscales.
C'est assez considérable.
Enfin, on a une
participation dans des fonds de capital de risque, et ça, ça peut venir en complément
avec notre banque d'affaires. Il y a le
FICC, où on est minoritaires, et le plus gros partenaire, c'est le Fonds de solidarité, mais il y a aussi
l'UDA, il y a aussi La Guilde des musiciens. Bon. Et ça, c'est environ 30 millions
de dollars, à peu près.
Ensuite,
il y a un fonds qui a été créé beaucoup plus récemment, qui s'appelle le FCCQ, le Fonds Capital
Culture du Québec, qui est doté... bien, en
principe, qui doit être doté de 100 millions
de dollars, et qui n'est destiné qu'à
soutenir des projets qui vont aller à l'international. Donc, c'est
exclusivement pour appuyer des projets qui vont... capital de risque. En quelque part, il faut
que ça rapporte. Alors, ça, c'est un fonds qui est relativement récent, parce qu'il a été créé dans le budget de mars 2011 de M. Bachand. Ensuite, le décret a été adopté quelques
mois plus tard, en novembre. Et donc, pour un fonds, là, il
a à peu près trois ans, en fait, d'existence, ce qui est relativement court.
Enfin, on avait un
autre fonds, qui était la financière, la FIDEC, qui est en liquidation.
Alors, je sais qu'il
me reste deux minutes, à peu près.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Quatre minutes.
Mme Simard
(Monique) : Quatre minutes. Merci. Vous doublez mon temps, vous. C'est
pas pire.
Alors,
la SODEC, c'est le rayonnement culturel puis c'est l'axe culturel, c'est clair.
C'est notre mission. Mais notre mission est, d'abord et avant tout, une
mission qui développe l'axe économique et la prospérité des entreprises, et, au
moment où on se parle, c'est vraiment un grand, grand défi. C'est-à-dire que la
création se porte bien en culture au Québec,
il y a des bons écrivains, des bons acteurs, des bons cinéastes, des bons
interprètes, la qualité de production est assez exceptionnelle, et ça,
on est réputés dans le monde pour une qualité de production vraiment, nos
artisans, nos techniciens, ils sont reconnus
partout. Là où le grand, grand défi repose, pour nous, c'est l'exploitation,
c'est comment faire en sorte que ce
que nous créons et nous produisons soit connu soit du public — notre premier public, ce sera
toujours le public québécois — mais soit aussi connu partout dans le
monde et comment faire en sorte qu'une fois qu'il est connu il soit consommé et génère une activité économique. Alors,
il y a le Plan culturel numérique qui a été annoncé à l'automne dernier, le 29 septembre dernier, par le
premier ministre Couillard et Mme David. C'est évident que ce Plan
culturel numérique est essentiel, essentiel, parce que c'est à partir de ce fonds-là
qu'on va pouvoir développer des instruments d'exploitation — des
algorithmes, des applications, des sites — qui vont faire en sorte que
l'objectif que l'oeuvre ou le produit trouve son public soit réalisé.
Enfin,
bon, bien, la SODEC, c'est une équipe de 108 personnes, c'est en tout, là, si
on regarde ce qu'on brasse comme argent, à peu près 400 millions de
dollars. Et je pense que j'ai terminé là-dessus.
Discussion générale
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Parfait. Alors, merci beaucoup, Mme
Simard, pour votre exposé. Alors, nous allons
maintenant débuter la période d'échange. Nous commençons avec le groupe
parlementaire formant le gouvernement, et je cède la parole au député de
Sherbrooke. La parole est à vous.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Tout d'abord,
mes premiers mots pour souhaiter la bienvenue
à l'Assemblée nationale. Mesdames, merci beaucoup de vous prêter à cet exercice
de reddition de comptes, qui est
assez important pour les organismes comme le vôtre. J'en profite aussi pour
saluer tous les membres de la commission qui sont présents, les membres
du gouvernement, les membres des oppositions, vous également, Mme la
Présidente.
Tout
d'abord, je vais y aller avec une question très technique sur votre rapport.
Souvent, les organismes comme le vôtre font faire leurs rapports annuels
par une firme extérieure. Alors, je voulais savoir si, de votre côté, c'était
le cas ou si vous le faites faire à l'interne.
Mme
Simard (Monique) : ...
M. Fortin (Sherbrooke) :
À l'interne. Et est-ce que ça a toujours été comme ça?
Mme Simard
(Monique) : À ma connaissance...
Une voix :
Non.
Mme Simard (Monique) : Alors, moi, je vais demander à Mme Hamelin, qui a
plus d'ancienneté. Moi, je suis là depuis un an et demi. Moi, je sais
que celui-là a été fait à l'interne, mais...
Mme Hamelin
(Carole) : En fait... Est-ce que je dois dire mon nom?
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Juste vous présenter, Mme Hamelin.
• (19 h 50) •
Mme Hamelin
(Carole) : Parfait. Mon nom est Carole Hamelin. En fait, non, ça n'a
pas toujours été fait à l'interne, ça a été
fait, pendant une bonne période de temps, à l'externe. On n'avait pas la
ressource spécifique pour faire ce
type de travail là. Mais il y a une ressource qui a été embauchée qui pouvait,
à temps plein, faire le rapport annuel et exactement faire les documents
qu'on avait de besoin pour le rayonnement culturel de la SODEC à l'international.
Il y a beaucoup d'événements à préparer dont le graphisme, effectivement... donc on a embauché un graphiste. Donc, le rapport est fait à
l'interne et imprimé à l'externe.
M. Fortin (Sherbrooke) : Très bien. Et ça fait
environ...
Mme Hamelin (Carole) : Peut-être trois
ans, si ma mémoire est bonne.
M. Fortin (Sherbrooke) : À peu près trois ans.
Mme Hamelin (Carole) : Oui.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Et,
j'imagine, si vous avez fait le choix de le faire à l'interne, c'est qu'il y avait une mesure d'économies pour
vous.
Mme Hamelin
(Carole) : Très importante, oui, parce qu'on a beaucoup, beaucoup
diminué les frais de promotion et de
publicité autant pour nos événements à l'international que pour la production de notre rapport annuel. Effectivement, l'exercice a
été très bénéfique.
Mme Simard (Monique) : Et il y a une économie
d'échelle, puisque le graphiste travaille sur un tas d'autres documents à
l'année.
Mme Hamelin
(Carole) : Oui, qui sont
produits par la SODEC, comme le rapport GTEC, le rapport de
planification stratégique, donc sur beaucoup, beaucoup d'éléments.
M. Fortin (Sherbrooke) : Très bien. Toujours
sur la question de votre rapport, il y a beaucoup d'éléments, beaucoup de passages sur tout ce qui est fait pour
que la SODEC puisse atteindre ses objectifs, atteindre sa mission, mais
on parle peu des résultats des mesures que
vous mettez en place, des programmes que vous administrez. Pourquoi il y a
ce manque-là, que je dirais, dans votre rapport?
Mme Simard
(Monique) : Écoutez, il y a
un certain nombre de choses qui sont dans le rapport, qui dit... Bon. Il
y a eu dans ce dernier... Vous faites référence à ce rapport-ci?
Une voix : ...
Mme Simard (Monique) : Il y a eu, dans ce rapport-ci, 2013‑2014, des
changements qui ont été apportés. Par exemple, en cinéma, il y a eu une
commission, un groupe de travail qui a fait en sorte qu'on a stoppé pour un
certain temps les travaux pour permettre à
ce groupe de travail de travailler, et ce qui fait en sorte que, là, c'est
maintenant... c'est dans le prochain
rapport que vous allez voir les résultats très concrets de cela. Dans d'autres
cas, bien, on a dans nos autres secteurs
énoncé des choses qui ont été réalisées ou pas réalisées ou des objectifs.
Alors, je ne sais pas s'il y a une partie en particulier à laquelle vous
voulez faire référence, mais me l'indiquer.
M. Fortin (Sherbrooke) : D'une manière globale.
Mais, parce qu'évidemment on juge beaucoup l'arbre à ses fruits, alors c'est
important quand même de, je pense, devoir mettre de l'avant les résultats qui
sont apportés par certaines mesures. Est-ce que vous comptez en parler
davantage, des résultats, dans vos prochains exercices?
Mme Simard (Monique) : Je vous ai parlé tout à l'heure de cette étude
sur les entreprises en musique que nous venons de réaliser. Nous avons également
travaillé sur une évaluation qui se produit dans le domaine de livre et en
particulier des librairies. Systématiquement, on doit regarder l'état des
entreprises avec lesquelles on travaille et les mesurer, ce qui auparavant ne
se faisait pas, mais, maintenant qu'on veut le faire de façon systématique et
aussi... Cependant, il y a, dans ce rapport-là, des chiffres très précis sur,
par exemple, les promotions qu'on va faire dans les marchés. En ce moment, il y a le MIP, le grand marché de la télévision.
Il y a des chiffres très précis sur les résultats de ces MIP. On a les résultats généralement six
mois... ou quelques mois plus tard, et ils sont chiffrés et mesurés. Vous
avez également un détail très, très, très précis de tout ce qui a été accordé à
chacune des entreprises et chacun des secteurs. Ce sont des programmes normés,
et, sauf indication, les choses roulent assez bien.
Je
devrais dire... puis j'ai oublié de dire dans ma présentation qu'à la SODEC,
dans la Loi de la SODEC, il y a des commissions consultatives : le
CNCT en cinéma, qui non seulement est consulté par la SODEC mais également peut
être consulté par la ministre; Commission du
livre; commission de la musique et variétés; Commission des métiers
d'art ; Commission de la Place-Royale; et
tout récemment nous avons créé une nouvelle commission qui s'appelle le
numérique et l'interactif, qui ont pour but de conseiller, d'ailleurs le terme
le dit bien, mais qui ont aussi la responsabilité de nous donner des avis sur
les changements de programmes, si les changements sont nécessaires ou si les
objectifs ont été atteints ou pas et quelle est l'évaluation du milieu. En
tout, tourne autour de la SODEC un groupe d'à peu près 75 à 80 personnes du milieu, tous, tous, sans
exception, bénévoles, qui sont, pour la plupart, des entrepreneurs, que ça
soit, par exemple, le président de Pixcom en
télévision, qui est Jacquelin Bouchard, que ça soit Jacques Primeau pour les
variétés, que ça soit des éditeurs, en
musique et dans tous les secteurs, donc des gens qui ont de la crédibilité dans
leurs milieux, et c'est eux qui évaluent avec nous et qui nous donnent
des avis sur les programmes.
Oui, il y a des
problèmes dans certains programmes, ils sont identifiés. On est d'une
transparence absolument limpide sur des
programmes qui peuvent poser problème, avec le ministère et avec nos
commettants et nos interlocuteurs.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Et,
pour le bénéfice des gens qui nous écoutent... Je comprends que les
commissions consultatives dont vous parlez
jouent un rôle très important à la SODEC, elles sont essentiellement composées de gens du milieu. Je pense que vous l'avez bien
exposé. Comment ces gens-là sont nommés sur ces commissions-là? Comment ils
participent à ces commissions-là? C'est quoi, le processus?
Mme Simard
(Monique) : Alors, ils sont nommés sur recommandation du conseil
d'administration, avec un certain nombre de critères qu'on a établis, d'abord,
des gens, évidemment, qui vont être représentatifs du secteur en question. Alors,
vous avez, par exemple, le CNCT, le cinéma : il y a les producteurs, il y
a les interprètes, il y a des distributeurs, des exploitants de salles, des
gens qui travaillent en doublage, des gens qui travaillent en entreprise de
production. Donc, on essaie de reproduire, dans la composition d'une
commission, les différents acteurs de la chaîne économique de ce domaine-là. Ensuite, des noms sont suggérés au conseil d'administration, et le conseil
d'administration choisit les noms. Ensuite, les commissions sont réunies plusieurs
fois par année pour discuter des problèmes, être consultées sur différents programmes. Et on a établi, dans la
composition, d'autres critères aussi — d'être
représentatif de la diversité régionale,
l'équilibre des sexes, également des origines culturelles. Donc, d'avoir un
équilibre qui n'est pas juste économique mais qui est aussi
représentatif en fonction d'autres critères.
Donc,
il y a eu un gros changement dans la dernière année, pas tout d'un coup, parce
qu'on ne veut pas modifier la composition des commissions à 100 %,
mais à peu près le tiers... la moitié, pour que ça puisse être représentatif du
milieu, mais avoir une continuité sans que ça soit une rupture complète.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Très bien. Le temps file.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Il reste 12 minutes.
M.
Fortin (Sherbrooke) : 12
minutes. Alors, je vais prendre le temps qu'il me reste de mon côté pour parler
d'un volet qui me tient à coeur.
Évidemment, la SODEC,
vous contribuez au rayonnement à la culture partout au Québec, au Canada et
dans le monde, mais je dirais qu'on parle
ici beaucoup du Québec et particulièrement des régions. Je suis un député de région, alors pour moi c'est important, le rayonnement de
la culture en région — quand même, l'Estrie, ce n'est pas si loin de Montréal et de Québec,
des grands centres — mais des régions qui sont encore plus éloignées, qui ont besoin
davantage de soutien. Et, à cet effet-là,
j'aimerais ça vous parler du soutien à la tournée pour la promotion, la
diffusion de la culture dans nos régions pour le bénéfice des gens qui
nous écoutent et j'aurai quelques questions précises à vous poser.
Pouvez-vous nous donner les grandes lignes de ce
programme-là de soutien à la tournée. Comment ça fonctionne?
Mme Simard (Monique) : C'est un très gros programme. Alors, il y a d'abord
le volet de tournées au Québec puis il y a le volet international. C'est
deux programmes différents.
Alors,
la façon dont est conçu le programme, c'est que les producteurs, c'est-à-dire les producteurs qui ont des artistes qu'ils produisent qui ont
déjà un certain nombre d'engagements en tournée, s'adressent à nous pour avoir
une subvention à la tournée. Alors, c'est un programme qui n'est pas simple, dans
la mesure où vous prenez un artiste qui commence
et, tout d'un coup, qui va avoir un succès, mettons, aux Francofolies. Alors,
il est déjà peut-être engagé pour trois fois, mais, tout d'un
coup, son succès fait qu'il va être bouqué, entre guillemets, pour une
quatrième, cinquième ou 10e place un petit peu partout. Donc, c'est un programme qui
fait en sorte que la demande s'accroît avec le succès. Alors, c'est
véritablement ça, et puis on vient d'en finir un bilan.
Alors, ces entreprises-là, il y a une
aide à la tournée puis il y a des suppléments, et c'est évident que plus
l'artiste... Puis on a des dispositions
spéciales, entre autres, pour des
régions comme les Îles-de-la-Madeleine, parce
que vous savez que là c'est très difficile si c'étaient les
barèmes habituels. Alors, on module ça en
fonction de la distance, en fonction de la région, et tout ça, pour faire en sorte que... C'est vrai que ce
programme-là nous pose problème, parce
qu'on a trop de succès, les
artistes ont trop de succès. Et vous savez qu'en ce moment les artistes vendent
moins de disques, alors ils font plus de spectacles.
Alors,
ce qu'on essaie, c'est de faire des projections de modulation, parce que ce n'est pas par en arrière qu'on dépense. C'est par en avant qu'on doit dépenser
dans le cas des tournées, et ce qui est quelque chose qui nécessite une constante vigilance pour être sûr qu'on ne dépasse
pas... qu'on ait assez d'argent mais qu'on est là aussi pour soutenir au
bon moment.
La priorité, c'est
évident : les régions. Alors, la tournée, il faut bien comprendre, là, ça
ne s'applique pas à Montréal, O.K., c'est si
on va, bon, à Joliette ou si on va aller à Trois-Rivières, si on va aller à
Amos. Bon. Bien, Joliette...
• (20 heures) •
Une voix :
...
Mme Simard (Monique) : Alors donc, on les a par répartition. Alors,
l'aide financière, en tournée : 15 % s'en va à la
Gaspésie — bon,
on comprend pourquoi, ça coûte plus cher se rendre là; Saguenay—Lac-Saint-Jean,
9,7 %; Montérégie, 9,3 %.
Attendez, j'arrive à votre région, là... Où est-ce qu'est l'Estrie? L'Estrie,
5,3 %, hein, c'est moins loin. Capitale-Nationale fait partie des
tournées, 7,7 %. Parce qu'il y a une réalité, c'est que dans la culture il
y a une concentration, il y a une masse
critique où sont concentrées les entreprises qui est généralement à Montréal.
Ce n'est pas qu'on ne soutient pas
des entreprises en dehors de Montréal. Au contraire, il y en a, puis il y a
beaucoup d'événements qu'on soutient, que ça soit, par exemple, le
festival du court au Saguenay, que ça soit le festival de cinéma à Baie-Comeau, que ça soit d'autres festivals, la musique
émergente en Abitibi, etc., mais les entreprises, elles se
concentrent... et ce n'est pas un phénomène
qui est particulier au Québec, les entreprises se concentrent beaucoup,
beaucoup à Montréal, d'où le fait qu'en musique, bien, ils partent de
Montréal. C'est pour ça que la Capitale-Nationale fait 7,7 % dans les
tournées. Je ne sais pas si je réponds à la question.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : M. le député de Sherbrooke.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Oui, ça répond à la question, c'est une bonne
mise en contexte, et je suis très heureux que vous ayez parlé des Îles-de-la-Madeleine, parce que justement mon
collègue député des Îles-de-la-Madeleine m'a parlé du soutien à la
tournée, et, lui, les échos qu'il avait, c'est que vous alliez apporter des
changements justement aux modalités pour des
régions comme la sienne et qu'il allait y avoir un impact, selon lui, assez important
sur l'attraction des îles pour les artistes. Alors, ce n'est pas le cas.
Vous pouvez le rassurer ici ce soir.
Mme Simard (Monique) : Cependant, on sait que c'est extrêmement coûteux
se rendre aux Îles-de-la-Madeleine et
qu'il y a des périodes de concentration, là, mais notre objectif, c'est de
faire en sorte que tout le monde puisse s'y rendre le plus possible.
Une voix :
...
Mme Simard (Monique) : Oui. Mais, pour les îles, deux représentations, pas une. Ça, c'est dans
les recommandations de la commission. C'est-à-dire que, si un artiste se
rend là... deux représentations, si possible, mais ce n'est pas décidé. C'est vrai que la commission en a discuté. Mais
vous savez que cette année les diffuseurs aux îles ont gagné des prix.
Alors, vous direz à votre collègue qu'on le sait, ça aussi.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Merci. M. le député de Sherbrooke.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Alors, merci de pouvoir rassurer le collègue, mais, par
exemple, il me posait une question très
précise, il dit : Les artistes habituellement ont le droit à des
déplacements, puis il y a ce programme-là limité à 30 000 $ par année, et avant ça excluait le billet d'avion,
qui est très coûteux, pour se rendre aux Îles-de-la-Madeleine et maintenant ça serait inclus dans le
30 000 $. Donc, ça, ça pourrait être dissuasif pour certains artistes
de se rendre là-bas. Est-ce qu'il va vraiment y avoir ce changement-là?
Mme Simard (Monique) : ...parce que c'est encore au niveau de la
commission, ces discussions-là. Et c'est clair qu'en ce moment c'est un
processus à la SODEC qui est quand même... Ce n'est pas anodin de vous dire
qu'on a de 60 à 80 personnes qui sont autour
de nous tout le temps et qui sont extrêmement vigilantes chacune sur leur part,
je dirais, de la tarte d'argent et comment cet argent est dépensé.
Il
y a une chose qu'on va revoir aussi, c'est la part des tournées
internationales, qui sont extrêmement coûteuses, exactement, est-ce que c'est bien fait, est-ce que ça rapporte ce que ça
devrait rapporter, des choses comme ça. Alors, la commission discute ça
en ce moment pour voir ce qui est raisonnable et qu'est-ce qui n'enlève pas à
Pierre pour donner à Jacques et de faire en
sorte qu'il y ait un bon équilibre. Ça, là-dessus, on est très, très, soucieux
de ça, à la SODEC, de faire en sorte qu'il y ait de l'équité dans la
distribution dans tous les programmes, tous les programmes.
M.
Fortin (Sherbrooke) : Tantôt, vous avez dit justement que le programme
de soutien à la tournée avait des problématiques en raison des succès
qu'il connaît. Et est-ce que c'est exact de dire qu'au cours de certaines
années antérieures il y a eu des dépassements... je ne dirais pas «des
dépassements de coûts», mais il y a eu plus de crédits dépensés qu'il y avait
de crédits alloués pour ce programme-là? C'est exact?
Mme Simard (Monique) : Oui, c'est
exact.
M. Fortin
(Sherbrooke) : Et comment
ça, ça a pu se produire, qu'on autorise davantage de crédits dépensés
que de crédits alloués? Puis qu'est-ce qui a été fait pour corriger cette
situation-là?
Mme Simard
(Monique) : Alors, comme je
vous ai dit, la dépense réelle arrive après que l'engagement a été pris.
Alors, par exemple, je vous donne l'exemple
d'un artiste où la dépense a été prévue parce qu'il est éligible à partir,
mettons, de trois spectacles, et il en fait
six ou il en fait sept; alors, on n'arrête pas. Et là c'est vrai qu'il y avait
eu une projection budgétaire d'une
enveloppe que les besoins correspondaient à tant d'argent par année. Et, tout
d'un coup, la multiplication des
spectacles a fait en sorte que, pour une période de deux ans à peu près, là, il
y a eu des dépassements. C'était avant mon
arrivée. C'était un des premiers problèmes que j'ai eu à traiter quand je suis
arrivée, la première semaine. Alors, ce qu'on a fait pour ne pas que les artistes soient en manque, on a demandé
l'autorisation de pouvoir faire un transfert d'une autre enveloppe budgétaire où il y avait un
surplus d'un autre secteur pour faire en sorte que les entreprises et les
artistes ne soient pas pénalisés, et là on a fait un bilan et on a revu les
normes d'attribution pour être en sorte d'arriver à ne plus dépasser
l'enveloppe.
Alors, on est
dans ce processus-là au cours de l'année. Donc, dans le rapport de l'année
prochaine, vous allez avoir le résultat de ce qu'on a fait au cours de
cette année.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci.
Mme Simard
(Monique) : Mais je voudrais
dire que je ne mets pas personne en faute sur ce dépassement-là, c'est une mécanique de ce programme-là qui faisait qu'on
a changé... Moi, depuis que je suis arrivée, là, c'est changé, mais il a
fallu pallier à ça. Mais c'est vrai qu'il y a une... Je voudrais juste attirer
votre attention sur le fait que les revenus des interprètes et des maisons de production en musique... Vous lisez comme
moi les journaux, vous savez que les ventes de CD ont drastiquement
diminué, que, même sur Internet, on n'achète plus d'albums et c'était remplacé
par l'achat de musiques uniques, là, de chansons uniques. Ça aussi, ça a
baissé. Donc, ils essaient de faire plus de spectacles.
Et c'est vrai
qu'il y a une demande. Vous savez qu'on a des belles salles
partout au Québec. Il faut qu'il y
ait du monde dans ces salles-là, vous le savez. Alors, tout d'un coup, on a une
augmentation, mais jamais le spectacle ne pourra remplacer pour les
maisons de production et les artistes ce qu'ils gagnaient en vendant des
disques, jamais.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
M. le député de Sherbrooke, il vous reste à peu près 1 min 30 s.
M. Fortin (Sherbrooke) : Est-ce
qu'on peut le repousser au prochain bloc?
La Présidente (Mme Rotiroti) :
C'est comme vous voulez.
M. Fortin (Sherbrooke) : Oui, on va
faire ça.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui? Parfait.
M. Fortin (Sherbrooke) : Merci, Mme
la Présidente. Merci beaucoup.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Alors, merci. On va passer la parole du côté de l'opposition officielle. Alors, je cède la parole à Mme la députée
de Joliette.
Mme
Hivon : Bonjour. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, Mme Simard,
bonjour à toute votre équipe. Merci
de vous mettre à la disposition de la commission, c'est très apprécié. Écoutez,
j'ai beaucoup de questions, donc je vais
commencer par le plus global, puis on va aller... J'avais des questions sur les
régions aussi, mais je vais y revenir.
J'aimerais
comprendre un peu la mécanique entre la SODEC et le ministère ou la ministre.
C'est-à-dire, est-ce que vous avez
des orientations qui vous sont données, des priorités qui vous sont transmises
par la ministre, des attentes signifiées? Est-ce qu'il y a des
orientations générales qui vous sont données ou des priorités d'action?
Mme Simard
(Monique) : En fait, on
fonctionne dans le cadre de la loi, hein, de la politique culturelle et de
la loi dont elle est issue et on présente chaque année, nous autres, un plan
stratégique, lequel plan stratégique doit recevoir l'assentiment de la ministre. Et annuellement on présente aussi des
orientations qui sont agréées ou pas par notre ministre, dont on dépend. Alors, je rappelle bien que la
relation dans la loi est entre la société d'État et la ministre et pas le
ministère, bon, mais on travaille en collaboration avec le ministère
constamment.
Alors,
quand je suis arrivée en 2014, il y avait un plan stratégique qui avait été
élaboré par mon prédécesseur et le conseil
d'administration en 2013, hein — moi, je suis arrivée tout de suite en
2014 — lequel
plan stratégique, le conseil d'administration
avait décidé de ne pas l'adopter et d'attendre la nomination d'une nouvelle
personne à la présidence pour voir si j'y agréais ou pas.
Alors, quand je suis
arrivée en 2014, il n'y avait pas de plan stratégique encore soumis à la
ministre, on m'a présenté un plan
stratégique sur lequel pas mal de monde avait travaillé : 2013‑2016.
Je l'ai examiné, je me suis sentie très à l'aise avec ce plan
stratégique, et donc je l'ai recommandé au ministre à l'époque, qui, lui, l'a
agréé.
Alors
là, on est dans le processus, parce que c'était 2013. Bon. Il y a des décalages
comme ça qui arrivent. Donc là, on est dans le processus, parce qu'on
est en 2015, de travailler au prochain plan stratégique, qui va être, bon, de 2016‑2019.
Mais, oui, c'est présenté à la ministre, et la ministre ou le ministre,
dépendant... va dire oui ou va dire non. Je dois dire qu'on a une relation constante avec le bureau de la ministre,
avec le ministère. C'est très limpide, nos relations, il y a des
échanges d'information et de collaboration constants.
• (20 h 10) •
Mme
Hivon : Parfait.
Donc, en fait, vous partez vraiment de votre plan stratégique, et le coeur de
vos priorités se trouve là, il n'y a pas de changement en cours d'année.
Je veux dire, vous vous basez sur le plan, il n'y a pas, comme tel,
d'orientations nouvelles qui vous sont données ou qui peuvent vous être données
par la ministre. C'est ça que je veux comprendre en termes de...
Mme Simard
(Monique) : On n'en a pas eu.
Mme
Hivon :
Parfait.
Mme Simard
(Monique) : En tout cas, depuis que je suis là, je n'en ai pas eu.
Il y a eu des choses
qui se sont produites — il
y a des groupes de travail qui sont mis sur pied — qui sont des
prérogatives ministérielles de mettre des groupes de travail auxquels on va
participer. Ces groupes de travail là vont peut-être accoucher de recommandations,
mais la roue prend un certain temps à tourner.
Par
exemple, le défi numérique; le défi numérique, tout le monde l'a écrit, ça
fait plusieurs années que la SODEC travaille...
ont consulté des centaines de personnes sur le numérique, alors tout ça était
bien identifié comme besoins, mais, tant
et aussi longtemps qu'il n'y avait pas des ressources pour l'appliquer, c'était
difficile de le faire, donc ça a pris du retard. Puis, je pense, ça, ça
peut répondre à une question de votre collègue, de tout à l'heure, c'est qu'il
y a des choses qui, si la ressource
financière ne suit pas... c'est difficile d'atteindre l'objectif. Alors, dans
le cas du numérique, certainement c'est
le cas, c'est que ça a pris plus de temps que prévu, parce que, dès 2008, 2009, 2010, la SODEC avait fait ses
consultations, savait exactement... avait chiffré... pas juste la SODEC,
toutes les sociétés d'État en culture, mais encore faut-il que notre ministre
réussisse à convaincre qui de droit qu'il nous faut des ressources pour pouvoir
le réaliser.
Mme
Hivon : Bien j'allais aller sur d'autres choses, mais,
puisque vous êtes sur le numérique, effectivement je pense qu'on était surpris de voir dans l'atteinte
des cibles, donc, que vous n'y arriviez pas alors que ça semblait... en
tout cas, ça semblait une très grande priorité.
Donc, je comprends que les sommes n'étaient pas au rendez-vous. Il y a eu
une première annonce, on se rappelle, en mars 2014, une annonce renouvelée par
la nouvelle ministre de la Culture.
Moi,
j'aimerais savoir quelle portion du plan numérique vous revient, à vous, la
SODEC, dans les sommes qui vont être mises de l'avant.
Mme Simard
(Monique) : À peu près 4 millions et demi, 5 millions par
année.
Mme
Hivon :
O.K. Donc, en pourcentage?
Mme Simard (Monique) : Bien, calculez. C'est 110 millions. Mais,
vous savez, c'est un peu complexe, mais le même défi a été posé par la première annonce. C'est qu'il y a des
crédits qui sont des crédits de programmes puis il y en a d'autres qui
sont en PQI.
C'est
assez complexe dans le numérique. Alors, on a énormément, énormément travaillé
pour dire qu'est-ce que c'est, du PQI
en numérique. Et ce n'est pas simple, hein? Est-ce qu'on parle... Parce que le
numérique, ce n'est pas que des ordinateurs,
ou des serveurs, ou des appareils. C'est bien du cerveau puis c'est bien du
monde. Alors, ça, je pense qu'on arrive
à régler ça. Et, oui, il y avait eu une annonce en mars 2014 pour
150 millions, donc, c'était 100 millions de PQI puis
50 millions d'argent de programmes, si je ne me trompe pas. Tout ça a été
suspendu, entre guillemets, jusqu'au 29
septembre, où, là, il y a eu une reprise d'engagement, 10 millions
d'argent de programmes puis 100 millions de PQI. Et là, oui, on sait quoi faire, puis on en a
dépensé, de l'argent, parce qu'il y avait déjà des programmes puis on savait
quoi faire, mais là on sait qu'on a une
stabilité. Parce que ce qui s'est produit avant en numérique, c'est qu'il y a
eu des argents non récurrents ou des programmes pour deux ans ou trois
ans. Alors, il y a eu de l'argent de dépensé, du soutien apporté, en particulier dans le livre et dans la
musique, en particulier, puis il y a eu une numérisation de salles de
cinéma ou des choses comme ça.
Mais là on sait qu'on
a des engagements sur sept ans, ce qui nous permet, là, d'avoir des programmes
plus structurants, d'où la mise sur pied d'une commission permanente sur le
numérique et l'interactif. On a un groupe de création,
un groupe sur la production, un groupe sur l'exploitation, le soutien aux entreprises.
Quel type d'entreprise il faut
soutenir? Quel type de production il faut soutenir, quel type d'outil
d'exploitation? Est-ce qu'on va créer des plateformes? Est-ce qu'on va créer
des algorithmes, par exemple?
Moi, il y a quelque
chose qui me dérange en ce moment, c'est que... Vous savez que les Amazon,
les Netflix de ce monde font des
offres personnalisées. Vous allez une fois là-dessus; le lendemain, ils vous
disent : Chère madame, vos goûts, c'est ça, ça, ça, parce qu'ils ont des
algorithmes tellement puissants qu'au fond ils connaissent plus les
goûts de la clientèle québécoise en matière
de livres, ou de musique, ou d'autres, ou de télévision. Il faut qu'on s'équipe
d'outils tout aussi puissants pour connaître
ce que veulent nos consommateurs québécois en matière de culture. Donc, ça,
c'est des aides et des dépenses
structurantes. Normalement, là, à part des programmes qu'on a déjà, qui sont
excellents et qu'on poursuit, à la
demande ferme de nos secteurs du livre ou de la musique, qui veulent
poursuivre, on a l'intention, si tout va bien, si tout se continue... c'est qu'au 1er septembre on annonce les
nouveaux programmes en numérique pour lesquels on ne pouvait pas
s'avancer avant parce qu'on n'avait pas de ressource.
Mme
Hivon : O.K. Pour quelqu'un qui ne connaît pas bien le
domaine, vous mettez le doigt sur quelque chose, la grande part... la très grande part, là, 100 versus 10, va dans le
PQI. De savoir — vous
l'avez dit vous-même, là — ce qu'est de
l'infrastructure numérique versus plus du contenu, ça peut paraître complexe et
ça peut paraître surprenant qu'il n'y ait
pas plus d'argent qui aille, je dirais, au contenu versus le contenant, là. Je
simplifie vraiment pour essayer de vulgariser.
Donc,
est-ce que vous pouvez m'éclairer là-dessus, sur comment on va vraiment
franchir le pas du numérique, puis tout ça, avec essentiellement du PQI?
Mme Simard (Monique) : Ce que je peux vous dire, c'est que ce n'est pas
à moi de répondre à pourquoi il y a telle proportion en PQI, et tout ça,
c'est évidemment au ministre des Finances et à notre gouvernement.
Ceci
étant dit, je pense qu'on a fait la démonstration que d'investir dans des
infrastructures numériques de type logiciel ou de type de plateformes
communes de diffusion, ça pouvait être considéré aussi comme du PQI. Et en ce moment — il y a eu pas mal de discussions — je pense qu'on a à peu près réglé le
problème. Mais c'était un problème antérieur aussi, là, on était pris
avec ça. Et on a beaucoup investi dans la formation pour comprendre ce que
c'est, la culture numérique. La culture
numérique, beaucoup de monde pense que c'est des objets. Ce n'est pas des
objets. La culture numérique, c'est
du monde, c'est des cerveaux, et de l'investissement à long terme, c'est dans
des cerveaux. Alors, par exemple, on
a expliqué — parce
qu'on a été pas mal consultés, parce qu'on connaît ça — qu'il n'y a plus personne qui achète ces appareils; ils les louent. Ce n'est pas
ça qui est important, c'est les cerveaux, et, ces cerveaux-là, on peut
les considérer comme des investissements à long terme.
Évidemment, ce n'est
pas nous qui réglons les comptabilités gouvernementales entre le ministère des Finances et entre les différents ministères. On
essaie, nous, avec les outils qu'on nous donne, de réaliser la mission
qui nous est confiée. Et on nous a confié une mission extrêmement importante,
de faire en sorte... Parce qu'on est en retard au Québec sur le numérique en culture. On est en retard pour toutes sortes
de raisons, puis je ne lance pas la pierre à personne, mais le fait est.
Moi,
avant de travailler à la SODEC, je travaillais à l'Office national du film et
je peux vous dire que des choses qui sont
faites depuis des années de ce côté-là, c'est encore à faire. Bon. Mais là il
faut prendre les bouchées doubles. Moi, je sens en tout cas qu'il y a
une vraie volonté, de la part de ceux à qui j'ai à répondre, de vraiment mettre
les bouchées doubles dans le numérique,
surtout, surtout au chapitre de l'exploitation, surtout. Et le sort des régions
en dépend aussi, pour revenir à la
question des régions. Moi, je suis très préoccupée par les régions aussi et
quelle est l'offre qu'on fait aux régions.
Alors,
c'est évident, il y a des salles de cinéma, il y a des tournées, et tout ça.
Mais on travaille sur un projet pilote en
ce moment avec le Quartier des spectacles à Montréal pour faire en sorte que
des spectacles qu'on subventionne, que ça soit du ballet, que ça soit du
théâtre, qui sont dans des salles qu'on soutient puissent, par exemple, être
présentés partout au Québec live le soir de la première.
La technologie le
permet, c'est du numérique, puis en même temps... Parce que Casse-Noisette,
ça ne se rendra pas à Alma. C'est trop coûteux.
Il ne faut pas mettre en concurrence ceux qui vont tourner puis
qui ont la possibilité de tourner, mais... et ça va rentabiliser aussi
des équipements culturels en région alors... et que l'offre culturelle soit
accessible à tout le monde.
• (20 h 20) •
Mme
Hivon :
...passionnant. J'ai plein de questions, ça fait que c'est pour ça que je vous regarde
avec insistance.
Mme Simard
(Monique) : Bien, moi, je parle beaucoup aussi.
Mme
Hivon : Donc, O.K., je
vais venir un peu aux chiffres. On a eu, il y a quelques
semaines, donc, le dépôt du
budget puis des livres des crédits. Je voudrais que vous m'aidiez à comprendre
vos défis de ce côté-là. Donc, on lit dans
les cahiers de crédits qu'il va, donc, y avoir une baisse de revenus de près de
2 millions pour la nouvelle année, ça s'explique principalement par les revenus
reportés et comptabilisés en 2014‑2015, le transfert de responsabilité entre SODEC
et CALQ et la diminution de la subvention liée aux efforts de réduction des
dépenses visant des gains de productivité.
Pouvez-vous
m'indiquer la proportion qui est due au transfert SODEC-CALQ et la... c'est-à-dire, la proportion ou le montant puis celle qui est liée aux efforts
de réduction des dépenses?
Mme Simard (Monique) : Alors, dans le cas du transfert SODEC-CALQ, il y avait
une anomalie historique ou qui... Vous savez, presque toutes les salles de
diffusion étaient soit au ministère ou au CALQ. Elles sont presque toutes rendues au CALQ maintenant parce qu'il y a eu des transferts du ministère
vers le CALQ. Et nous, on avait deux centres de diffusion : Le Petit Champlain, ici, et, à Magog, Le Vieux Clocher.
Alors, on n'avait pas de programme, nous, pour ça, alors on a transféré
l'argent qu'on leur donnait et puis on a... C'est ça, le transfert.
Mme
Hivon : C'est le
seul transfert au CALQ?
Mme
Simard (Monique) : C'est le
seul transfert. Donc, c'est deux salles de spectacle avec l'enveloppe qui
venait. Hein, c'était vraiment...
Mme
Hivon : Donc, ce
n'est pas un gros montant, là.
Mme Simard (Monique) : Pardon?
Mme
Hivon : Ce n'est
pas un gros montant de l'ensemble de la somme.
Mme Simard (Monique) : Ah! non, non,
c'est 170 000 $.
Une voix : ...
Mme Simard (Monique) : C'est ça,
c'est 110 000 $...
Une voix : ...
Mme Simard (Monique) : ...oui, 61,
170 000 $
Mme
Hivon : Parfait.
C'est marginal.
Mme Simard
(Monique) : Alors, le reste,
bon, les autres compressions, c'est le 3 % et le 2 % qui sont
appliqués à tout le monde. Il y avait eu un
sursis pour l'année 2014‑2015 pour les sociétés d'État en culture. Maintenant,
il faut les intégrer. Quant aux crédits en général, on n'a pas reçu
notre lettre, donc je ne peux pas vous répondre.
Mme
Hivon : Vous
n'avez pas reçu votre lettre pour savoir la baisse de vos crédits.
Mme Simard
(Monique) : On n'a pas reçu
de lettre confirmant exactement le montant des crédits qu'on va avoir.
Mme
Hivon :
O.K. Donc, vous ne pourrez pas nous éclairer ce soir sur cette question.
Normalement, elle arrive quand, cette lettre-là?
Mme Simard (Monique) : Au mois de
juin.
Mme
Hivon : Oui. Non,
mais je veux dire en termes de... ils ne sont pas adoptés, on se comprend, mais
en termes d'horizon?
Mme Simard (Monique) : C'est, en
général, au mois de juin, mi-juin.
Mme
Hivon : En termes
d'expectative de votre côté et en termes de crédits?
Mme Simard (Monique) : Je ne
pourrais pas m'avancer là-dessus.
Mme
Hivon : Parfait.
C'est beau. Pour ce qui est des dépenses, vous dites que les prévisions de
dépenses s'établissent à 74,2 millions, donc 6 millions de moins que
pour la dernière année. Comment ça s'explique?
Mme
Hamelin (Carole) : En fait,
quand vous parlez des dépenses, vous incluez les dépenses de programmes
et les frais d'administration, et tout ça?
Mme
Hivon : Oui.
Mme
Hamelin (Carole) : C'est sûr
que, là, je n'ai pas la répartition, là, le chiffre que vous avez sous les
yeux. C'est sûr que, nous, quand on fait les
budgets, les crédits de programmes, les dépenses qu'on met, c'est vraiment les
bases budgétaires, donc on reproduit exactement ce qu'on avait eu l'année
précédente. C'est ce qu'il nous est demandé de faire. Donc, les sous supplémentaires ou les crédits supplémentaires,
additionnels et non récurrents qu'on peut avoir au cours de l'année, on ne les inclut pas dans nos
budgets, on inclut seulement que les bases budgétaires. C'est
probablement ce qui explique la diminution des dépenses de programmes.
Mme
Hivon :
Parce qu'on parle, dans le livre des crédits, d'une perte exceptionnelle sur
placement réalisée en 2014‑2015. Donc, vous comprenez que ça nous a
intrigués.
Mme Hamelin (Carole) : O.K. C'est
parce que vous me parliez d'une diminution des dépenses.
Mme
Hivon : Bien,
c'est mis dans le chapitre des dépenses dans le livre, là, mais...
Mme
Hamelin (Carole) : O.K. En fait, donc, vous me parlez des projections
au 31 mars 2015.
Mme
Hivon :
Oui.
Mme Hamelin
(Carole) : Effectivement, on est partenaires... comme Mme Simard
le mentionnait, on est partenaires dans un
fonds qui s'appelle le FCCQ, et, à titre de partenaires, on est partenaires à
49,99 %, on doit comptabiliser
notre quote-part de l'actif net de ce fonds-là, et effectivement, au
31 décembre — eux,
leur fin d'année, c'est un
31 décembre 2014 — ils ont constaté une perte de
5 millions de dollars. C'est du capital de risque; donc, du capital
de risque, il y a des hauts importants, il y
a des bas importants, donc ça varie de façon importante d'une année à l'autre,
d'une année financière à l'autre. Donc, ça fait en sorte qu'au 31 décembre ils
ont une perte de 5 millions, je comptabilise ma quote-part à près de
50 %, ce qui fait ma perte de 2,5 millions.
Mme
Hivon :
Parfait.
Mme Hamelin (Carole) :
Oui.
Mme
Hivon : Puis, s'il y a
quelque chose d'exceptionnel, même si ça fluctue... Cette
ampleur-là, j'imagine que c'est exceptionnel pour le fonds d'avoir dû,
donc, avoir cette...
Mme Simard
(Monique) : Bien, c'est un fonds qui démarre, qui a démarré... donc,
comme je le disais tout à l'heure, qui a été créé en 2011, et il y a
un certain nombre de choix d'investissements qui ont été faits dans la première année
dont certains se sont avérés pas aussi prometteurs qu'ils l'étaient. Et il y a
eu pas mal de réformes. D'abord, le premier P.D.G. a été remercié, il y a eu
une réforme de la direction de ce fonds-là, de la gouvernance, de la politique d'investissement, du mode de décision de... moi,
depuis que je suis arrivée, et, bien évidemment, en accord avec les
autres, mais maintenant le fonds est dirigé
par M. Maurice Prud'homme, qui dirige également le FICC, et donc on a bon
espoir que les choses vont être sur les
rails. Mais un fonds de capital de risque, sur les années, c'est... tu peux
faire un mauvais coup puis, tout d'un coup, en faire un, bon coup.
Alors, c'est comme ça que ça se gère.
Mme
Hivon : Parfait. S'il me reste quelques secondes, je veux
juste revenir aux régions, parce que je note — nous sommes de fervents défenseurs des régions — une baisse en pourcentage, en proportion, du
financement qui est allé, dans la dernière année, aux régions par
rapport à une augmentation pour Montréal. Je l'ai ici. «Autres régions», ça
exclut Capitale-Nationale, Estrie, Montréal,
Montérégie, puis en fait ce que j'ai, moi, dans mon tableau, c'est qu'on serait
passé, en 2012‑2013, de 7,3 % pour les autres régions à 4,9 % puis
que Montréal serait passée de 81 % à 85 %. Donc, je me demandais
juste : C'est-u par le nombre de projets qui sont soumis puis...
Mme Simard
(Monique) : Exactement, le nombre d'entreprises.
Mme
Hivon :
C'est ça? O.K.
Mme Simard
(Monique) : Je vais vous parler d'un milieu que je connais extrêmement
bien, le...
Mme
Hivon :
Je peux prendre du temps sur mon prochain bloc.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Parfait. Alors, allez-y.
Mme Simard (Monique) : Un milieu que je connais extrêmement bien : le milieu de la production en télévision puis en cinéma. À toutes fins pratiques, il n'y a
plus de maison de production en télévision puis en cinéma en dehors de Montréal... et quelques-unes à Québec. À l'époque, il y a une quinzaine d'années,
vous en aviez deux, trois en Abitibi, deux ou trois au Saguenay. Il y en
avait quelques-unes en Estrie, en Outaouais. Mais, pour des raisons
d'évolution des marchés et des
modèles d'affaires dans ces secteurs-là, ils ont disparu, à toutes fins
pratiques. C'est essentiellement à cause de ça que vous voyez... Là, il
y a une revitalité dans la ville de Québec qu'on constate depuis un an ou deux.
On est très contents de ça. D'ailleurs, dans la dernière sélection des longs
métrages — vous
savez qu'on n'en choisit pas beaucoup — il y en a deux à Québec déjà, mais on n'a
pas de demande... parce que n'oubliez pas qu'on est là pour aussi
répondre aux demandes. S'il n'y a pas d'entreprise dans les régions...
Maintenant, nous, on n'a pas, la SODEC, de mandat de faire des ententes avec
des développeurs économiques de région. Cependant, c'est quelque chose que moi,
j'explore. J'explore pour voir est-ce qu'il
n'y a pas moyen de stimuler davantage la création d'entreprises culturelles.
Il n'y a pas mal de culture, il y a plein de
culture en région, mais en général c'est toutes des entreprises à but non
lucratif, donc ce n'est pas notre clientèle. Ils vont au CALQ ou ils vont
ailleurs, mais ils ne peuvent pas venir chez nous.
En
ce moment, j'essaie de discuter avec d'autres fonds, d'autres banques si on ne
peut pas développer des nouveaux modèles
pour faire en sorte qu'il y ait une stimulation en région. Je ne vous parlerai
pas des librairies qui ferment, je sais que vous êtes tous très conscients de cette problématique. Moi, je me tiens
tellement à coeur... on a ici une vitalité dans les librairies qu'il
faut garder, et ça, ça demande des mesures exceptionnelles.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Merci, Mme Simard. Alors, on
va passer du côté ministériel, je cède la parole au député de
Maskinongé.
M. Plante : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Écoutez, vous allez voir que je ne détonnerai pas
beaucoup du sujet de ma collègue de
Joliette, on a une grande passion qui est le développement régional, et vous
avez presque réussi à me charmer.
C'est très difficile, je vous le dis, mais vous avez presque réussi à me
charmer et à me séduire par vos propos, parce que, vous savez, moi, le
comté de Maskinongé, c'est le berceau de Fred Pellerin, Bryan Audet, Fabiola
Toupin, Galant, tu perds ton temps, Les Langues fourchues, Les Tireux d'Roches,
et etc., là.
J'ai
la chance d'avoir un bassin culturel assez développé dans ma circonscription et
je n'aime pas beaucoup quand on est
considérés comme des produits marginaux ou comme des... un petit peu,
disant : Bon, bien, de toute façon, ce n'est que le talent qui
émerge. Mais les maisons de production sont à Montréal, et là où est-ce que ça
m'a titillé l'oreille et un point de bonheur presque comblé, c'est quand vous
avez dit : J'essaie et je regarde pour développer en région. Et j'aimerais que vous m'expliquiez, sur le 400 millions des fonds, pourquoi, dans des régions comme Trois-Rivières ou la Mauricie, Joliette,
dans Lanaudière, on n'a pas plus... et je suis convaincu que vous aurez tous
des partenaires pour mettre l'épaule à la
roue et pour aider le développement culturel en région, parce que
moi, je trouve ça le fun d'avoir des tournées
chez nous, mais j'aime encore mieux quand elles sont produites chez nous et
j'essaie d'expliquer à mes électeurs puis à mes concitoyens que la
SODEC, c'est plus qu'un nom à la fin du générique d'une émission de TV. Mais je
trouve ça important de l'expliquer, parce
que ce n'est pas toujours simple quand on essaie d'expliquer que, bon, nos
salles de spectacle sont de plus en plus
vides, que la mobilité... Nous, on sait que la mobilité peut être grande. Moi,
juste dans mon comté, j'ai
5 600 kilomètres carrés, donc juste partir d'un bout à aller à
l'autoroute 40, puis à se rendre à Montréal, ça prend beaucoup de temps.
Donc,
j'aimerais un peu avoir vos pistes de solution puis les efforts qui sont faits
pour répartir le 400 millions dans chacune des régions au Québec.
• (20 h 30) •
Mme Simard (Monique) : Le 400 millions, c'est un gros chiffre comme
ça, puis souvent je dis : Peut-être que ça paraît gros. Vous savez,
il y en a 200 millions dans les crédits d'impôt là-dessus, hein, puis les
autres, c'est des fonds d'investissement, puis les autres, des dépenses de
programmes.
Alors, en partant,
les fonds d'investissement, ça marche vraiment au dépôt de dossiers, à
l'évaluation, etc. Est-ce qu'il y a assez
d'efforts qui ont été faits pour investir dans des entreprises à but lucratif
en culture en région? Peut-être pas.
Peut-être qu'il faut examiner ça davantage, mais ce que j'observe... Vous
parlez des artistes formidables que vous avez dans votre région, mais la moitié sont produits par des entreprises à
Montréal. Pourquoi est-ce que l'entreprise n'est pas restée si ce n'était dans une ville plutôt
centrale dans votre région, Maskinongé, bon, Trois-Rivières, mettons? Pourquoi
est-ce qu'ils ne restent pas là? Et
c'est un défi, ça, mais partout dans le monde, partout dans le monde. C'est
que, si on n'a pas de fonds d'aide
régionale très précis pour les régions, pour la culture, ça s'en va dans les
grands centres. C'est naturel, c'est des mouvements. Et les artistes,
les producteurs vont chercher à se regrouper. Alors, il y a moyen... il y a des
festivals extraordinaires. Vous en avez dans
votre région, des festivals extraordinaires. Il y a des festivals
extraordinaires en Abitibi, en Gaspésie, mais ça, c'est des lieux de diffusion,
l'entreprise ne reste pas. Et est-ce que c'est par les interlocuteurs régionaux
du développement qu'on peut faire ça pour dire : Oui, il y a un gars, il y
a un producteur qui est à Val-d'Or, Rouyn,
Yves Lafontaine, lui, il reste là, mais lui, il fait de la nature, alors il a
choisi son créneau? Il y a Vic
Pelletier à Matane, il a choisi son créneau, il fait le fleuve, la mer, tout
ça. Là, eux autres, ça marche, puis ils font des associations avec le cégep, et tout ça, pour des spécialités, mais,
autrement, il faut trouver un mécanisme de dynamisme régional.
Mais,
encore là, la clientèle de la SODEC, c'est celle qui est une entreprise, ce
n'est pas toutes activités culturelles confondues, parce que ça, il y en
a en masse en région.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : M. le député...
M. Plante :
Juste une petite complémentaire.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Oui, allez-y, allez-y, vous avez du temps. Allez-y.
M. Plante :
Après ça, je vais céder la parole à mes collègues. Vous savez, on est beaucoup
sur la banquette ministérielle, puis je veux laisser l'opportunité à mes
collègues de vous adresser la parole aussi. Vous êtes surpris de ma
gentillesse.
Une voix :
...
M. Plante :
Mais c'est parce que c'est un sujet qui me passionne beaucoup, puis, quand on
parle... bon, oui, votre clientèle, c'est
l'entreprise privée, ça, on comprend bien que c'est plus les maisons de
production privées, mais, quand on
parle de vecteur économique régional, on sait que dans chacune de nos
régions... bon, je sais que nous, en Mauricie, on a Culture Mauricie,
qui est un OSBL, qui sert un petit peu de vecteur pour des artistes, et je
regarde, ils se sont même créé une
coopérative de production et d'aide aux artistes, là, pour avoir un système de
secrétariat, etc., mais en la région, là, c'est à Trois-Rivières, qui s'appelle la Coop Émergence, si ma mémoire
est bonne. Par contre, je vous dirais, pour pouvoir attirer les gens, il y a une particularité
régionale au niveau des fonds qu'il faut avoir, une espèce de sensibilité qui
fait que, nous, peut-être que nos coûts de construction d'édifice, ou
tout ça, de production sont moins élevés. Par contre, il y a des coûts de
déplacement. Vous en tenez compte.
Et
tantôt j'ai bien compris que, dans vos aides à la tournée, vous tenez compte
des particularités régionales puis de
la distance régionale et j'imagine que le nombre de personnes qui peut assister
est pris en compte à chaque fois, parce qu'une salle en Gaspésie n'est
pas une même salle qu'à Montréal si on...
Mme Simard (Monique) : Un bar, ça ne
compte pas.
M.
Plante : Non. Ça, j'ai
bien compris. Mais moi, je voudrais savoir : Est-ce qu'il y a une particularité dans
chacun des programmes, autre celui de la tournée, versus les régions au Québec?
Mme Simard
(Monique) : Il y avait
des crédits d'impôt avec une bonification pour la région. Bon. C'est
surtout la tournée, essentiellement. Le reste, c'est les entreprises, puis il
n'y a pas de discrimination entre les entreprises. Si elle vient de Chicoutimi puis elle fait sa demande, la librairie, ou si
elle vient de Québec ou de Montréal, elle va avoir le même montant. Mais il y avait des crédits d'impôt pour la production cinématographique et télévisuelle en région, une
bonification, et puis le transport des
livres aussi qui partent des maisons d'édition centrales, et on les aide pour
se rendre aux points de distribution
en région. Et ça, c'est extrêmement important, parce que, s'il y a
juste une librairie à Rimouski, il faut qu'elle reste ouverte, puis, s'il
y en a juste une à Trois-Rivières, elle doit... bien, plus que ça, là, mais ça,
c'est extrêmement important comme enjeu actuellement. Donc, oui.
Une voix : Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ça va, M. le député de Maskinongé?
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Oui. Alors, le prochain intervenant. M. le député de Papineau, la parole est à vous.
M. Iracà : Oui. Merci,
Mme la Présidente. D'abord,
merci beaucoup d'être ici ce soir, là. Vous semblez être très
bien préparées. Alors, c'est toujours agréable de questionner quand on sait que
la personne est bien préparée.
Alors, je vais changer de registre au niveau des
questions, quoique la région m'interpelle beaucoup, là.
Mme Simard (Monique) : ...au coeur
de la culture, vous, Papineau, là.
M. Iracà : Oui. Papineau. Oui. Vous êtes bonne. Les régions
m'interpellent beaucoup, c'est important de soutenir les régions,
mais moi, je vais y aller sous un autre angle pour démystifier un peu la SODEC
et la structure de la SODEC pour le commun
des mortels, pour les citoyens qui nous écoutent. Souvent, on le voit à la fin
du générique ou on en entend parler
dans divers galas. Mais, au niveau de la structure puis
dans les ères de rigueur budgétaire... pas d'austérité, mais de rigueur budgétaire — pour faire sourire mes collègues d'en
face — mais simplement pour... si vous pouvez me dire exactement le nombre d'employés que vous avez. Comparativement, par exemple, à l'année passée
versus cette année, êtes-vous en augmentation, en baisse? Et comment
vous envisagez ça pour l'avenir?
Mme Simard
(Monique) : Bon. D'abord,
c'est très stable, on a
108 employés, mais, quand on a fait le calcul des heures — parce que, vous savez, on nous a tous
demandé de faire un calcul comparatif d'une année à l'autre — ça
équivaut à peu près à 115 employés ETC, équivalents temps complet, O.K.?
Alors, c'est
une structure qui est relativement simple. Vous avez une grande division du cinéma
et de la télévision qui administre les programmes qui concernent ce
domaine culturel là, alors ça va de la production à la scénarisation, développement,
production, les festivals, les événements, l'exportation. Bon. Ensuite, vous
avec une grande division qui concerne tous
les autres domaines culturels, une autre direction générale : le livre, la
musique, variétés, métiers d'art, arts,
les arts visuels. Ensuite, vous avez une direction... bien là je vous parle des directions qui
concernent la clientèle... l'aide
fiscale et la banque. Ça, c'est les
services financiers. Donc, trois grandes directions générales qui sont au
service de nos clientèles. Ensuite, on a le secteur du patrimoine immobilier, qui
est ici, à Québec. Toutes les ressources sont concentrées à Québec, ils sont
cinq personnes. Le reste, ce sont les services d'appoint, alors les
communications, l'administration, le Service d'informatique, la planification
stratégique. Voilà.
C'est une
structure qui est relativement simple et pas très grosse et qui n'a pas grossi
vraiment. J'ai regardé tous les
chiffres depuis quatre, cinq ans : 108 employés, 109, 110, woups, ça
monte, puis ça rebaisse à 106. C'est très, très, très stable. Et on n'a pas, nous, de variation
saisonnière comme d'autres sociétés d'État peuvent avoir, comme des
musées, des choses comme ça. Il y a par
moments, quand on a des gros dépôts de demandes... Parce que vous savez qu'on a
des dates, hein? Les clientèles doivent faire leurs demandes, je ne sais pas,
le 1er mars pour le cinéma, le 1er mai pour la musique. Alors, en cinéma, c'est
très, très lourd, parce que ça rentre, et là on va avoir un surcroît de
personnel pour quelques semaines pour pouvoir acheminer ce travail-là. Mais
sinon c'est d'une grande, grande stabilité.
M. Iracà :
Donc, quand vous parlez de quelques semaines, si je comprends bien... Vous avez
dit que vous avez 108, 109 employés,
des ETC, des employés à temps complet, permanents. Est-ce que vous avez une
marge de manoeuvre? Est-ce que vous avez des employés contractuels?
• (20 h 40) •
Mme
Simard (Monique) : C'est ce
qui fait la différence jusqu'à 115. Parce qu'en fait, selon la comptabilité
qui a été faite, on a l'équivalent de 115
ETC, mais en fait on a 108 employés. Alors, des surnuméraires qui vont être
embauchés pour certains travaux, dépendant des secteurs, eh bien, ça fait la
différence, là. Il y a à peu près sept postes comme ça qui sont des
occasionnels.
M. Iracà :
...en lien avec vos cibles ou vos priorités que vous dégagez d'année en année,
par exemple, si vous dites :
Cette année, on va travailler plus sur un secteur que l'autre, est-ce que vous
prévoyez qu'il y aura plus d'employés dans un secteur plus que dans un
autre?
Mme Simard (Monique) : Non, non. On
va travailler sur une mobilité interne s'il y a des modifications. On vient de terminer un énorme programme de formation
de tous les employés en numérique, parce que les employés n'avaient pas
eu de formation, et, maintenant que c'est formel et officiel qu'on nous confie
une énorme tâche pour le virage numérique,
on a pris la décision de former le personnel, tout le monde, sans
exception — maîtriser
le vocabulaire, c'est quoi, le
numérique, c'est quoi, des algorithmes — tout le monde, avec... modulé en fonction de
leurs postes. Et, s'il y a des réallocations à faire, elles vont se
faire à l'interne avec le personnel qui est là.
M. Iracà : Ça va. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui. Parfait. Merci, M. le député de Papineau.
M. Auger : ...dans le même élan.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui. Bien, allez-y. M. le député de Champlain, allez-y.
M.
Auger : Bien, merci beaucoup, Mme la Présidente. Je voudrais revenir par rapport... Vous avez dit «108 employés» et vous avez
17 cadres, c'est bien ça?
Mme Simard (Monique) : Dans le
dernier rapport. Il y en a moins depuis.
M.
Auger : Donc, ce qui
représente un cadre pour six, sept employés. Est-ce qu'il y a une
justification à un niveau d'encadrement de ce niveau-là?
Mme Simard
(Monique) : C'est-à-dire qu'il y a,
bon, différentes activités, alors c'est un peu difficile... Il y a des compétences qu'on ne peut pas nécessairement
combiner. Par exemple, la Direction générale de l'aide fiscale et de la banque, ce sont des gens qui sont extrêmement spécialisés, ça ne se transfère pas à des dépenses de programmes.
Cependant, depuis ces chiffres-là, il y a deux postes de cadres qui sont de
moins, des postes qu'on a... Il y a eu des départs et il y a des postes qu'on a
transformés en postes de professionnels.
M.
Auger : Et, toujours
dans un élan de curiosité de ma part... Vous aviez huit directions, vous en
avez maintenant sept, dont six
directions générales avec de trois à 28 employés. Encore là, qu'est-ce qui fait qu'on a autant de
directions pour le nombre d'employés?
Mme Simard
(Monique) : Écoutez, c'est
une question que je me suis posée à mon arrivée. Alors, je prends les bouchées au fur et à mesure sur des
restructurations éventuelles. Je pense que moi aussi, j'avais constaté que
c'est un taux d'encadrement un petit peu élevé, par rapport à mon
expérience. Et donc, tranquillement, on travaille. Mais c'étaient des
nominations de classification qui ont été faites avant mon arrivée.
M. Auger : C'est six directions
générales.
Mme Simard (Monique) : Je le sais.
Je le sais très bien.
M. Auger : Vous en avez parlé un
petit peu tout à l'heure, là, j'imagine qu'il y a un lien à faire avec la...
Mme Simard (Monique) : Une chose
peut-être...
M. Auger : Oui?
Mme Simard
(Monique) : Excusez-moi. Il
y a deux directions générales qui sont indiquées dans la loi qui sont
obligatoires : celle du cinéma et de la télé et celle des autres domaines.
M.
Auger : Merci. Vous en avez parlé tout à l'heure, au niveau de la
formation, peut-être, en numérique, parce qu'on a, je crois, pas loin de
doublé les dépenses en formation. Est-ce que c'est ça qui l'explique.
Une voix : Non, c'est les
dépenses en formation.
M. Auger : Les
dépenses de formation, qui ont doublé en une année.
Mme Simard (Monique) : C'est ça.
M. Auger : C'est ça, c'est au niveau
de la formation en numérique.
Mme Simard
(Monique) : Oui, et on n'a
pas voulu attendre, on a pensé que c'était vraiment une priorité, on en
a parlé évidemment au ministère, tout ça,
mais qu'il fallait absolument relever le niveau de connaissances et de
compétence de notre personnel en numérique pour faire face aux nouveaux mandats
qu'on a.
M.
Auger : Et une dernière au niveau des ressources humaines. Au niveau
du taux de roulement du personnel régulier,
on avait un taux de roulement, il y a deux, trois ans, de 13 %; la
dernière année, de 3,7 %. Donc, bravo, donc, on a diminué le taux
de roulement. Mais qu'est-ce qui explique qu'on diminue de quatre fois le taux
de roulement? Il s'est passé quoi pour...
Mme Simard (Monique) : Écoutez, je
suis incapable de répondre à votre question, je ne le sais pas. Moi, je sais
que, depuis que je suis là, il y a eu quelques départs, mais il y a une
relative stabilité. Bon, il y a peut-être une explication qui...
Une voix : ...
Mme Simard
(Monique) : Non. Non, je le
sais, mais, vous savez, souvent, quand un organisme est créé, il y a beaucoup de gens qui sont embauchés en même temps
et qui arrivent à l'âge de la retraite en même temps, et ça, ça peut
peut-être expliquer qu'il n'y a pas... plusieurs postes qui se sont libérés
puis qu'il a fallu augmenter. Mais, sinon, je vais demander à ma mémoire, qui
est Mme Hamelin...
Mme Hamelin (Carole) : Non, je n'ai
pas l'information.
Mme Simard
(Monique) : Non. Mais je
vais vous donner un exemple. On a certains secteurs où vous allez avoir,
dans le même secteur, quatre, cinq personnes qui ont les 20 ans déjà faits,
alors, dans quelques années, ils vont tous arriver,
à peu près en même temps, à... Puis ça, c'est une question
de planification. On a un plan de relève pour être sûrs qu'on a la relève à l'intérieur pour être sûrs
d'assumer mon objectif. Puis le Patrimoine, par exemple... Ici, ils ont
tous commencé en même temps.
M. Auger : Ils vont tous quitter en
même temps.
Mme Simard (Monique) : Alors là, il
y a un vrai défi, parce que ce sont des techniciens en architecture extrêmement spécialisés qui sont dans ce domaine-là, hein? Ce n'est pas tout le
monde qui sait comment faire restaurer le patrimoine immobilier. Alors
là, on s'occupe de ça, là, on regarde ça.
Une voix : ...
Mme Simard (Monique) : Oui, on a un
plan de relève qui fonctionne très bien et puis...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ça va, M. le député de Champlain?
M. Auger : Merci. Je vais vous
revenir tout à l'heure pour d'autres questions parce que j'ai...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui. Alors, M. le député de Papineau, vous avez quatre minutes.
M. Iracà : Bien, toujours
dans la même ligne, on va finir ce bloc-là — ça m'intéresse — au
niveau de la qualification des gens qui appliquent à la SODEC. On a comme
l'impression qu'il faut absolument avoir une grande, grande expérience ou un grand
background, permettez-moi l'expression, pour travailler à la SODEC dans les
différents domaines qui touchent la culture, les arts, que ce soit en cinéma,
la musique, et tout ça. Est-ce que vous anticipez une pénurie de main-d'oeuvre
dans un domaine précis ou particulier? Avez-vous de la difficulté advenant un
départ? Je sais que vous avez un bon taux de
rétention, là, mais, quand les gens vont tous partir en même temps... Avez-vous
un petit plan de match?
Mme Simard
(Monique) : Oui. Ça, c'est
important. Mais c'est normal que lorsque... Bon. D'abord, quand il y a
un poste qui s'ouvre, disons qu'on ne manque
pas de candidatures, là, puis qu'on demande effectivement des
connaissances dans le domaine. Ça dépend toujours es postes, etc. Mais on a un
vrai plan de relève avec la Direction des ressources humaines, parce que c'est
quelque chose qu'il ne faut pas se faire prendre au dernier moment et de ne pas
avoir les ressources compétentes pour...
Alors, c'est évident qu'avec les nouveaux défis qui viennent se poser en
numérique, si on a deux candidats également compétents mais qu'il y en a
un qui a plus de compétences en numérique, on va peut-être retenir cette candidature-là. Et on a une pas mal
bonne idée en ce moment de qui est susceptible de partir dans un délai
de deux, trois ans.
On
a mis sur pied une entente pour des programmes de préretraite, donc les gens
doivent nous indiquer quand ils ont
l'intention de prendre la retraite, ce qui va faire en sorte qu'on va
pouvoir... Aussi, je trouve que ce qui est important dans une
institution comme la SODEC, c'est aussi de faire beaucoup de partage de
compétences entre les différentes directions,
ce qui n'était pas nécessairement le cas avant, donc de beaucoup faire en sorte
qu'on brise les silos sectoriels et puis
qu'on enrichisse les compétentes des uns et des autres, parce que, comme je
vous le disais dans mon introduction, il y a beaucoup de choses qui sont similaires maintenant pour plusieurs des
domaines. Par exemple, les défis du marketing en culture, ça n'appartient pas juste à un secteur dans le domaine
culturel. Comment on attire des clientèles, comment est-ce qu'on
développe des applications, ça peut se partager. Donc, d'essayer de modifier un
petit peu la façon plus traditionnelle de travailler. Mais on est très
conscients de ça. On a une bonne direction des ressources humaines, et puis,
vous avez vu...
La Présidente (Mme
Rotiroti) : ...M. le député de Papineau.
M. Iracà :
1 min 30 s. Alors, on va peut-être à ce moment-là reporter au
prochain bloc, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Parfait. Alors, on va passer la
parole au deuxième groupe de l'opposition, et Mme la députée
d'Iberville, la parole est à vous.
Mme
Samson : Merci, Mme la Présidente. Bonsoir, mesdames. Alors, je suis
assez familière avec les activités de la SODEC, pour les avoir
fréquentées pendant une quinzaine d'années, incluant Mme Simard, et je suis en
mesure d'apprécier la diversité de vos
clientèles aussi. Je sais qu'elles ne sont pas toujours faciles. Je le sais,
j'en ai dirigé une qui était probablement la plus difficile, alors je
peux comprendre assez bien.
Vous
avez répondu à beaucoup de questions sur le volet numérique. Parce que j'avais
beaucoup de questions sur le numérique. On sait qu'il y a eu beaucoup
d'annonces, ça a été retardé, il y avait du sable dans l'engrenage, puis là ça
semble vouloir partir, mais ça soulève énormément de questions dans
l'industrie, et vous le savez certainement.
Je
vais vous poser une première question sur... Bon. On devrait commencer à voir
les impacts liés à la coupe aux crédits qui a été administrée aux
crédits d'impôt à la production cinéma et télévision l'an dernier. Est-ce que
vous commencez à voir ces impacts-là? Et quels sont ces impacts sur les
entreprises culturelles?
• (20 h 50) •
Mme Simard
(Monique) : Justement, j'ai posé la question. On n'est pas capables de
les voir encore.
Mme Samson :
Pas encore?
Mme Simard (Monique) : Non, parce que d'abord il y a eu, quand ça a été annoncé, le 4 juin, une
extension, là, jusqu'au
31 août, et là, ouf, tout le
monde a déposé... on a eu le double
de dossiers en l'espace de trois mois. Donc, ce qu'on a fait en trois mois, c'est ce qu'on aurait fait sur six mois.
Alors, toutes ces entreprises-là qui ont fait leurs demandes ont eu
leurs crédits d'impôt sur les anciens taux.
Là, il y a à peu près
150 dossiers qui ont été déposés depuis le 1er septembre jusqu'au
26 mars, parce que, le 26 mars, il y a
d'autres corrections qui ont été faites, donc qui ne sont pas des... complètement revenir à ce que c'était avant,
mais en partie pour certains secteurs. Alors, j'ai demandé à notre économiste : On est-u capables de compter?
Et on n'est pas encore capables de compter,
parce que vous savez que le crédit d'impôt, ça arrive tout le temps après ça,
puis on n'est pas... C'est sûr qu'il va y avoir un impact pour ces 150
dossiers, qui ont été déposés entre le 1er septembre et le 26 mars.
Alors, vous vous imaginez, il y a des gens qui ont dit : Aïe! Moi, je l'ai
déposé, est-ce que je peux le retirer pour le redéposer après le 26 mars?,
enfin, des choses comme ça, mais là on est en train de discuter des modalités
pour ça. Mais, comme il n'y a pas eu beaucoup de dépôts par rapport à ce qu'on
vit habituellement... Dans un an, on va pouvoir vous le dire, même 18 mois.
Mme Samson :
C'est la même chose pour le crédit d'impôt de service pour la production
étrangère?
Mme Simard
(Monique) : Le crédit d'impôt de service, ça, c'est encore plus
difficile pour nous autres de le calculer, habituellement.
Mme Samson :
De l'imaginer, oui.
Mme Simard
(Monique) : On ne peut pas le calculer.
Mme Samson :
On ne peut pas...
Mme Simard
(Monique) : Non, on ne peut pas le calculer encore, non.
Mme Samson :
O.K. Donc, dans 18 mois, on verra ce que...
Mme Simard (Monique) : Oui. Pour ceux qui sont moins familiers avec le
régime des crédits d'impôt, c'est la dernière
chose qui arrive en bout de ligne. Alors, les producteurs vont mettre, dans
leurs devis de production, un estimé de ce que peut représenter la somme du crédit d'impôt qu'il récupérera à la
toute fin de sa production, quand il est certifié que, oui, il a bien
fait ses dépenses, etc. Donc, ça arrive tard dans le processus. Donc là, pour
le moment, on n'est vraiment pas capables.
Mme
Samson : O.K. Merci. Le FCCQ, c'est un fonds qui existe depuis 2011.
Ça a parti un peu sur les chapeaux de roue, cette affaire-là, ça a été
remis en question, mais le 100 millions, il est là.
Mme Simard (Monique) :
C'est-à-dire que le 100 millions est là dans la mesure où il n'y a pas de
contre-indication, mais le
100 millions, il est versé par tranches par les deux commandités que sont
le gouvernement du Québec, qui a
délégué à la SODEC... et par le Fonds de solidarité. Alors, ça se verse par
tranches. Alors là, on est arrivé au versement de la deuxième tranche, donc on est en demande pour le versement de la
deuxième tranche, mais accompagné, je pense, c'est important de le resouligner, avec la réforme de gouvernance, avec
les changements apportés à la Direction générale, avec une modification de la politique
d'investissement aussi puis aussi une demande de prolongation de la vie du
fonds. Parce qu'un fonds d'investissement de capital de risque, un fonds, ça
fonctionne de la façon suivante : tu te mets à investir, puis, à un moment
donné, tu arrêtes d'investir puis tu attends que ça revienne.
Or,
ce fonds-là était relativement court, il était seulement de huit ans. Alors, il
était en fait débuté, en opération en 2012, mais il fallait qu'il se
termine en 2020. Ça voulait dire qu'il fallait qu'on arrête l'année prochaine,
dans un an, de continuer à investir. Alors,
on a demandé, au consensus évidemment de tout le monde au conseil
d'administration, de prolonger le fonds jusqu'en 2025, ce qui permet à
un fonds de capital de risque de se faire et de faire plus d'argent. Alors, on
est en attente de ces demandes-là, qui ont été acheminées en bonne et due
forme.
Mme Samson :
Est-ce qu'il est très sollicité, ce fonds-là, à l'heure actuelle?
Mme Simard (Monique) : Il n'a pas été très sollicité, parce que la
première politique d'investissement excluait beaucoup, beaucoup de
monde. Alors, c'est pour ça qu'on a fait des modifications de règles
d'investissement pour le rendre plus
accessible à un plus grand nombre d'entreprises. Là, il y a un certain nombre
de... là, il y a plus de dossiers qui ont été présentés. Vous
comprendrez que je suis liée au secret sur ces choses-là, je ne peux pas vous
dévoiler quelle entreprise, pour quel
montant, ou des choses comme ça, mais là on voit... et sous la gouverne de la
nouvelle Direction générale je pense que les choses sont en bonnes
mains.
Mme Samson :
O.K. On voit dans les chiffres qui nous ont été fournis que vous vous dirigez
cette année possiblement vers un déficit, ce qui n'est pas habituel pour la
SODEC. Il y a eu un mauvais investissement ou il y a...
Mme Simard
(Monique) : C'est le FCCQ.
Mme Samson :
C'est le FCCQ.
Mme Simard
(Monique) : C'est que le FCCQ, oui, mais, n'eût été du FCCQ, nous, on
était en équilibre.
Mme Samson :
Donc, c'est une perte du FCCQ?
Mme Simard
(Monique) : On a encore des discussions finales à avoir sur le PQI, parce
que... c'est-u des emprunts, pas des emprunts?, des choses comme ça.
Mme Samson :
O.K., mais c'est lié au FCCQ?
Mme Simard (Monique) : Ah! absolument, absolument. Ça, c'est : sans
aucun doute. On est obligés de l'inscrire, on n'a pas le choix, parce
qu'on est le délégué du gouvernement.
Mme Samson :
Non, non, au conso, vous devez en tenir compte.
Mme Simard (Monique) : Alors on est obligés de l'inscrire, même si ça ne
faisait pas notre affaire, mais on est obligés de l'inscrire.
Mme
Samson : O.K. J'ai une question sur le patrimoine immobilier. C'est la
section certainement de la SODEC que je connais le moins. Est-ce que le
fait que vous en ayez la responsabilité, c'est anecdotique... est-ce que c'est
un boulet pour la SODEC ou est-ce que ça constitue un défi?
Mme Simard
(Monique) : Ah non! Nous, on est ravis.
Mme Samson :
Vous êtes ravis de...
Mme
Simard (Monique) : Ah oui!
Et puis on fait bien notre travail et on fait même un petit peu de surplus,
et tout le monde est satisfait parce qu'on a
vraiment, vraiment, développé une expertise, là, cette équipe-là, parce qu'on
l'a depuis au moins 20 ans, là, puis avec nos ancêtres avant. Non, nous, ça
fait tout à fait notre affaire.
Mme Samson : C'est un aspect dont on
entend... c'est peut-être celui dont on entend le moins parler.
Mme Simard (Monique) : Oui. Bien,
vas-y, tu peux en parler, parce que c'est Mme Hamelin qui en est la
responsable.
Mme Hamelin (Carole) : ...moi, je
pense que pour la SODEC c'est une plus-value, parce qu'effectivement, à la SODEC, c'est sûr qu'on a les métiers d'art,
donc il y a beaucoup... si vous avez été à place Royale, il y a quand
même plusieurs boutiques, métiers d'art. Il
y a déjà la Boutique métiers d'art du Conseil des métiers d'art aussi qui est à
place Royale. Puis, juste pour vous dresser
un portrait, on est propriétaire de 31 immeubles, donc, la majorité des
immeubles sont à place Royale, il y en a 26,
et il y en a cinq hors place Royale, donc un petit peu à travers le Québec, et
ça représente quand même 56 unités de logement, et puis il y a 29
commerces et neuf espaces à bureaux et il y a aussi des centres
d'interprétation là-dedans, comme la maison Hazeur Smith, où il y a un centre
d'interprétation. Donc, c'est beaucoup d'ampleur, puis je pense que c'est le
fun de pouvoir mélanger ou peut-être combiner le patrimoine, les immeubles
patrimoniaux avec justement les domaines d'activité de la SODEC.
Mme Samson : O.K. Pour mon
éducation; les maisons de la culture sont gérées par qui?
Mme Simard (Monique) : Les villes.
Mme
Samson : Par les
municipalités. La SODEC n'a rien à voir avec la gestion ou l'exploitation des
maisons de la culture.
Mme Simard
(Monique) : ...et nous, on
n'a aucune entente avec des municipalités. On n'a aucune juridiction pour ce type de choses là. En fait, on ne pourrait
pas en conclure. Le CALQ cependant a pas mal de relations avec les municipalités, parce que c'est plutôt son domaine, les salles dans les
villes, les salles pluridisciplinaires et des choses comme ça.
Je tiens à dire que nous, on soutient les
festivals, puis les festivals, bien, sont très en lien avec des villes; le festival de la poésie à Trois-Rivières, et d'autres. Puis on soutient les salons du livre. Les salons du
livre, c'est une activité économique pour le livre importante parce
qu'il y a pas mal de livres... Il y a des gens qui ne vont que dans un salon du livre par année. Ils ne vont jamais
dans une librairie, ils vont tout acheter au salon du livre. Bon. C'est
important, les salons du livre, donc.
Là, on va être en relation avec une ville à cause de l'événement. Mais il n'y a pas de relation entre nous et la ville, on
va être partenaires d'un même événement.
• (21 heures) •
Mme Samson : Oui. C'est évident. Une
autre question en ce qui concerne l'industrie. Je ne m'attarderai pas beaucoup
sur les régions, bien que je sois d'accord que c'est important, mais il n'en demeure pas
moins que, tant que les décideurs,
les déclencheurs du financement sont à Montréal, ça va demeurer un aimant pour les créateurs et les
producteurs de s'en aller à Montréal.
Il n'y a pas une émission de télévision dont les destinées
sont décidées en région, c'est à Montréal qu'est le monopole de la
décision en ce qui concerne la diffusion des émissions de télévision et du long
métrage, par définition, aussi.
Mais, dans le cas de l'industrie du disque, on a
parlé du défi particulier à l'industrie du disque, qui a écopé en premier du virage numérique raté par le Québec. Est-ce
que le fait qu'ils doivent se tourner davantage sur le spectacle, parce que
les disques ne se vendent plus, va exiger certainement beaucoup
plus du système, plus de parcimonie, plus de choix à
faire, nécessairement? Ce ne sera pas facile à le faire. Est-ce que la
distribution va demeurer le point faible de l'industrie du disque pour les
prochaines années?
Mme Simard
(Monique) : Bon. D'abord, je
vais dire une chose, la situation dans la musique et dans le disque n'est pas exclusive au Québec,
elle est mondiale, elle est planétaire. Et c'est vrai que c'est le premier
secteur culturel qui a été confronté au numérique, et, peut-être
certains d'entre vous, vous vous souvenez, au départ, ça a été un peu un déni contre le piratage, contre ci, contre ça, sans
prendre en compte cette nouvelle technologie, où, tout d'un coup, vous aviez du monde qui enregistraient dans leur
garage, mettait ça sur l'Internet, bon, et ce qui a fait en sorte que nos
courbes suivent les courbes des autres, hein, on n'a pas d'exception dans ce
domaine-là.
Quand
je dis qu'on est en retard, on est peut-être en retard sur des outils
d'exploitation, des choses comme ça, mais, certainement, le consommateur
québécois, lui, il n'est pas en retard. Le consommateur québécois de culture,
il suit la tendance mondiale, hein, il va aller chercher sur le Web, il ne va
pas payer s'il peut s'arranger pour ne pas payer. Les derniers chiffres viennent de sortir aujourd'hui pour le Canada :
tous ceux qui se débranchent des câbles puis des satellites pour avoir une connexion Web... Le consommateur,
il est pareil, il va faire ses achats par Internet, il va aller sur Amazon,
et, bon, avec tout le débat sur les taxes...
Alors, ce qui va se produire, je pense, c'est beaucoup ce que nous allons
pouvoir faire pour outiller davantage ceux
qui produisent mais qui produisent avec les moyens numériques du jour et ceux
qui vont à venir, donc c'est beaucoup de
marketing, c'est beaucoup d'efforts de promotion, c'est de faire des...
C'est-à-dire que, si tu es pour
acheter ta musique ou écouter ta musique sur Internet ou acheter ton livre par
Internet, achète québécois, il faut que
tu saches qu'il y a du produit québécois culturel qui est aussi bon que les
autres. Et donc c'est ça, notre défi. Mais on est
dans une période actuellement où... Habituellement, en culture, vous aviez un
producteur ou un diffuseur qui offrait,
mais, le consommateur, il fallait qu'il prenne ce qui était offert parce qu'il
n'y avait pas d'autre moyen. Aujourd'hui, c'est le consommateur qui décide quand il consomme de la culture, qu'est-ce qu'il veut consommer, sur quelle
plateforme il veut consommer et s'il veut
payer ou ne pas payer. Et ça, c'est à
peu près mondial. C'est sûr qu'il y a
des gros ajustements dans les modèles d'affaires.
La
culture, c'est des grosses, grosses businesses, c'est des milliards d'argent.
Vous n'avez qu'à regarder les chiffres des
grands studios, des grands producteurs. C'est beaucoup, beaucoup
d'argent. Il n'y a jamais eu, dans l'histoire, autant d'offres culturelles sur la planète. Et, si vous
voulez écouter un film chinois ce soir, vous allez pouvoir écouter le
film chinois. Si vous voulez écouter de la musique du fin fond de l'Afrique,
vous allez pouvoir. Ce n'était pas vrai, ça. Même il y a cinq ans, ce n'était
pas vrai. Alors, il faut qu'on s'ajuste à ça.
Notre
rôle, à la SODEC, c'est d'amener nos entreprises, nos clients à partager le
constat de cette réalité-là avec nous,
d'adapter nos programmes pour faire face à ces réalités-là, et, moi, ce que je
dis : Il faut être lucides par
rapport à la réalité, mais il faut être
aussi ambitieux. Donc, lucidité et ambition. Ça ne sert à rien de se mettre la
tête dans le sable, les phénomènes
sont là. C'est clair qu'il va y avoir des programmes gouvernementaux, des
réglementations gouvernementales. D'ailleurs, tout le monde en parle, y
inclus dans le rapport de M. Godbout sur la fiscalité. Il faut trouver le moyen
de mettre à contribution l'Internet sur les
fonds de production en culture parce que c'est par ça que la culture se
consomme désormais et va de plus en plus se
consommer. Donc, ça a été recommandé dans le rapport du GTEC aussi, qu'il
fallait aller regarder de ce côté-là. La France, en ce moment...
Mme Samson :
...on voit de plus en plus...
Mme Simard
(Monique) : Oui. Excusez-moi.
Mme Samson :
...dans nos émissions de télévision et dans l'offre télévisuelle...
Une voix :
...
Mme Samson :
Non, mais c'est parce que vous roulez sur mon temps, et je n'en ai pas beaucoup.
Je connais bien Mme Simard, je peux me permettre de... Mais on voit, depuis
quelques années, certainement une plus grande présence
de formats télévisuels étrangers sur nos écrans de télévision. On connaît tous
et on apprécie tous la popularité unique
de la télévision québécoise, ne serait-ce que de la comparer avec le reste
du pays, l'impact de notre production locale sur nos écrans et la
popularité qu'elle obtient. On voit de plus en plus de formats étrangers sur
nos écrans. Vous avez parlé tantôt que le marché du MIP a lieu à l'heure
actuelle à Cannes, où il y a une forte présence québécoise.
J'aimerais
que vous nous parliez un peu des efforts de Sodexport à cet effet-là et certainement de
l'importance que vous croyez qu'aura le développement de contenus originaux
pour l'industrie culturelle québécoise.
Mme Simard (Monique) : D'abord, il y a quand même, dans la
réhabilitation des crédits d'impôt, une distinction entre les formats étrangers puis les formats d'ici,
ce qui est déjà un incitatif qu'il y a une plus grande aide fiscale pour
le produit ici, et c'est vrai qu'il y a un gros défi sur les propriétés
intellectuelles, que ça soit du produit qui soit créé ici puis qu'on en garde.
Peut-être avez-vous
pris connaissance qu'une des plus grosses maisons de production en télé, c'est
Zone3; elle vient d'adhérer à une espèce de
consortium de maisons de production en Europe pour avoir les droits de premier
refus sur des formats... donc, des formats
québécois qui seraient développés par Zone3 qui seraient proposés à d'autres
gros producteurs pour les adapter pour d'autres marchés. Les possibilités, pour
nous, et je suis contente de la question au MIP,
vont tourner beaucoup autour du fait qu'on a une capacité d'originalité dans
l'offre télévisuelle, qui désormais est ce qu'on appelle l'offre 360,
c'est-à-dire qu'elle est destinée, oui, à l'écran de télévision, mais elle est
destinée aussi à d'autres écrans. Et
là-dessus il y a une chose qu'on sait, c'est qu'on a un talent ici, le
talent... on vient nous voler du talent. Le talent, on l'a. Il faut le sécuriser. Et une des choses, en tout cas,
sur lesquelles nous, on veut travailler... La SODEC ne finance pas
directement la télé. Nous, on ne fait pas des sélections qu'on va financer tel
truc ou tel autre. Le cinéma, oui, mais pas
la télé. Mais l'aide fiscale, c'est : notre plus grosse dépense d'aide
fiscale, c'est en télé, hein, et le plus on va pouvoir les soutenir — parce que c'est un marché extrêmement
compétitif, ça — et
d'encourager des formats qui vont être des formats de propriété
intellectuelle... Là-dessus, on est très, très, très clairs.
Donc,
c'est nous qui organisons le marché à Cannes, c'est nous qui tenons le kiosque,
c'est nous qui accueillons, c'est nous qui organisons les rencontres
pour les producteurs. Il y en a beaucoup, il y en a 34 ou 35, qui sont là en ce
moment, et, normalement, ils vont revenir avec des bonnes affaires, mais c'est
un marché très, très compétitif.
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Mme la députée d'Iberville, il vous reste
six minutes encore.
Mme Samson :
On peut le reporter, Mme la...
La Présidente (Mme
Rotiroti) : Vous avez juste un bloc.
Mme Samson :
On a juste un bloc.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui.
Mme Samson :
O.K. Bien, attendez un petit peu, là. Bon, bien, Mme Simard, vous pouvez
parler, il me reste six minutes.
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme Samson : Je n'aurais pas dû être
si chiche avec Mme Simard.
Mme Simard (Monique) : Moi, je peux
parler jusqu'à demain matin, parce que ça me passionne, mais je reviens sur la
question du financement, je reviens sur la question du financement...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Juste un instant, Mme Simard. Si vous voulez, Mme la députée, on pourrait
revenir avec votre bloc de six minutes plus tard.
Mme Samson : ...
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Oui. Parfait. Alors, on va passer
la parole du côté du gouvernement pour une période de 22 minutes.
Alors, je cède la parole au député de D'Arcy-McGee.
M.
Birnbaum : Merci, Mme la Présidente. Bonsoir, Mme Simard, Mme Hamelin,
Mme Bonmariage, merci pour votre exposé ainsi que vos réponses assez
fascinantes.
Écoutez,
j'aimerais qu'on parle un petit peu des choix et des priorités. On parle d'un
dossier à la fois tellement complexe,
en grande mutation, on parle de la mondialisation de la culture, on parle d'un
contexte économique pas facile, et on
parle d'une complexité d'objectifs, et on parle — de toute évidence, il en faut — d'une reddition de comptes qui s'impose, qui est très difficile et très
nécessaire. Par contre, on parle de la culture, qui n'est pas si facile que ça
à comptabiliser, et on parle d'une
priorité que, du côté ministériel, ainsi qu'avec nos collègues des formations
de l'opposition, on comprend que
c'est un dossier à protéger, ce qu'on essaie de faire dans un contexte
difficile. Dans cet environnement-là, j'aimerais, comme je dis... deux
petites questions sur les choix et priorités que vous auriez à cibler et
identifier. Je ne peux pas m'empêcher de commencer avec la place Royale.
Quand on
parle de ce contexte actuel, il me semble qu'il faut cibler notre expertise, il
faut focusser sur nos chemins de
compétence. Je sais que vous avez hérité de ce dossier-là. Est-ce que c'est
bien situé chez vous? Est-ce qu'il n'y a pas un risque que ça ait un
effet compromettant sur vos ressources limitées, d'avoir à gérer du patrimoine
en dedans de toutes vos autres tâches? Voilà une première question.
• (21 h 10) •
Mme Simard (Monique) : Bien, je vais
vous dire, si on renonçait à cette responsabilité, ils vont prendre les employés, ils vont prendre le budget, ils vont l'envoyer ailleurs, ça ne changera rien pour nous autres.
C'est : Qui le gère, hein? Depuis toujours, il y a eu quatre, cinq
employés, ils font le même travail, alors ça ne changerait rien. On le met dans nos enjeux parce qu'on doit le mettre,
c'est une de nos responsabilités. Ce n'est pas ce qui occupe le plus de
monde à la SODEC puis ce n'est pas ce qui
occupe le plus. Et, en plus, c'est une équipe tellement aguerrie que ça
roule très, très, très bien et tout le monde est satisfait. Mais c'est
une responsabilité qui nous est confiée. On ne peut pas dire :
Elle n'est pas importante. Parce
que, les mandats qui nous sont
donnés, on ne peut pas dire, nous, demain matin : On ne s'occupe
plus du livre ou on s'en occupe beaucoup moins.
On a des responsabilités qui nous sont confiées
par la loi et on doit bien les appliquer, bien les prendre, ces responsabilités-là. Alors, on peut faire faire des choses, comme on a transféré les
salles de spectacle. On a beaucoup
discuté, parce qu'il a été longuement question : Y avait-u
des dédoublements avec le CALQ et nous? Finalement, le dossier est clos,
il n'y en a pas. On a tout réglé ce qu'on avait à régler. Non, mais je ne peux pas
renoncer. Et je vais vous dire que, même si je voulais, il faut que j'aie une autorisation du ministre,
moi, de transférer des crédits de programmes, mettons, du cinéma à la musique ou de la musique aux livres, parce qu'une fois que ca a été établi et qu'on a
reçu nos crédits je ne peux plus. Ma responsabilité, c'est de gérer ça
de la façon plus parfaite possible et d'utiliser les ressources qui me sont
confiées le mieux possible pour respecter
les programmes et relever les défis qui se posent à chacun des secteurs. Et là
il y a des choix qu'on fait :
Est-ce qu'on met plus d'argent, par exemple, sur l'exploitation, la promotion,
par exemple, pour aider les entreprises à mieux vendre leurs produits
que sur la production? Ça, c'est des choix qui relèvent de la SODEC. Et comment
on va moduler les dépenses dans un secteur, ça, ça nous appartient.
M. Birnbaum : Deuxième, bon,
question de choix ou priorité. On a parlé beaucoup de la numérisation, mais il y a un aspect dans votre plan stratégique,
suivi de votre rapport annuel, qui m'intrigue. Dans le plan stratégique, on
parle de valoriser des projets qui touchent
à ce monde très exigeant et très important, puis après on a dans le rapport
annuel qu'on doit reporter nos cibles parce
qu'il n'y avait pas d'argent de mis à côté, justement. Comment ça se fait que,
si c'est un choix, et peut-être un choix bien réfléchi, on n'a pas
réorienté notre financement pour assurer qu'il y avait de l'argent pour
financer, justement, des projets qui valorisaient la numérisation?
Mme Simard
(Monique) : D'abord, je vais
vous dire qu'on a eu des enveloppes en numérique pas aussi importantes mais qui étaient non récurrentes, c'est-à-dire
temporaires, pour un certain nombre d'opérations de numérisation — dans
le livre, en musique, pour la
promotion — mais les
programmes n'étaient pas reconfirmés, et tout se terminait le 31 mars 2014,
et, jusqu'au 29 septembre 2014, on n'a pas
eu de confirmation qu'on aurait d'autres argents pour poursuivre ce
travail-là.
Et,
oui, c'est une priorité. Mais prenons le milieu du livre. Si je faisais ça,
j'enlevais de l'argent à des librairies puis aux éditeurs. C'est les mêmes éditeurs qu'on aide par ailleurs pour
exister. Alors, on est en constante discussion en se faisant rassurer qu'on allait avoir un engagement
pour le numérique. Alors là, on n'a pas aboli nos programmes, mais ils
ont été peut-être retardés de quelques mois pour qu'on le puisse. Et là on va
en ajouter davantage, parce que la numérisation des livres, ça n'arrête pas,
ça, hein? Ce n'est pas parce qu'on en a numérisé 5 000 qu'il n'y en a pas
5 000 autres à numériser. Puis là il y a des entrepôts numériques
dans le livre. On n'a pas attendu. Mais la non-confirmation de ressources financières permanentes a posé un véritable
défi. Bon. Là, on pense que c'est à peu près derrière nous, cette incertitude-là, puis on va pouvoir,
pour sept ans, hein... Puis je ne dis pas qu'on a assez d'argent. Les
évaluations qu'on avait faites à l'époque, on était plutôt dans le
400 millions de dollars de plus pour relever le défi du numérique.
Juste vous
dire un exemple : l'offre personnalisée en culture. J'en ai parlé tout à
l'heure, mais je ne sais pas si tout le monde comprend l'importance de l'offre personnalisée en culture quand
quelqu'un achète un livre puis que vous recevez une offre, le lendemain, personnalisée. C'est extrêmement important.
Mais ça, il faut investir dans des algorithmes qui coûtent très cher puis avec du monde qui travaille
là-dessus. C'est du monde. Netflix,
ils ont 1 000 personnes qui ne font que ça, travailler sur les
algorithmes de choix personnalisés.
Alors, c'est
ça, les défis auxquels on a à faire face. Alors, on ne veut pas renoncer. Je
sais pertinemment, et j'en discute
avec les commissions, j'en discute avec les équipes, qu'on va être
obligés de moduler de façon différente. Mais, maintenant qu'on sait les
ressources dont on dispose, là ça va être... Bon. Il y a
les salles de cinéma qu'il faut exploiter de façon différente, il faut qu'on aide davantage la musique dans d'autres
efforts. Tout ça est à faire, tout ça est à faire, mais maintenant on se
sent plus équipés pour le faire.
M. Birnbaum : Merci. Si je peux, Mme
la Présidente...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui, allez-y, M. le député de D'Arcy...
M.
Birnbaum : Deux autres
questions. Bon. On a parlé beaucoup de l'importance du rayonnement de la culture
en région, et j'y tiens aussi beaucoup, la région de D'Arcy-McGee, sur l'île de
Montréal.
Je m'explique. Il y a, une autre fois, une
priorité qui a été dans votre plan stratégique antérieur mais qui ne se répétait pas dans ce plan-là et qui n'était pas
évaluée non plus, et là on parle de rendre plus accessibles aux
communautés culturelles les festivals au Québec
et de faire en sorte qu'on accroisse leur implication dans ces festivals-là, un
objectif que je trouverais très rentable et intéressant, et je me
demande : Comment ça se fait qu'on n'ait pas retenu cet objectif dans le
plan actuel?
Mme Simard
(Monique) : Bien, écoutez,
d'une part, juste pour parler des festivals — on en a très peu parlé, je m'attendais à
une tonne de questions sur les festivals étant donné que ça défraie la
manchette tout le temps — nous,
on ne subventionne pas, sauf exception, les festivals dits thématiques, alors
on ne subventionne pas le Festival du monde
arabe, on ne subventionne que des festivals généralistes. Ça, c'est une chose
pour... La seule exception, c'est Vues d'Afrique, pour des raisons
historiques.
Maintenant,
par rapport aux clientèles, c'est... aux festivals c'est un voeu qu'on fait qu'il y ait plus de gens qui participent à la vie culturelle. Et, quand on
évalue les festivals, on regarde cette composante-là dans... et on doit dire qu'il y a
une amélioration absolument importante de la représentation de différentes
cultures dans la programmation des festivals, que ça soit en cinéma, que
ça soit en musique, et tout ça. Si vous regardez des programmes de festival d'il
y a 20 ans puis que vous regardez les programmes de festival, vous allez
voir qu'il y a de la diversité immense. Mais peut-être qu'il faudrait le
réinscrire, peut-être qu'il faudrait le réinscrire. Moi, j'accepte ça. Mais on
a un souci, par exemple, dans la composition
des consultations à la SODEC, d'avoir une plus grande diversité de
représentations. Je pense que je vous l'ai indiqué, je l'ai recommandé
au conseil d'administration, on l'a voté. L'été dernier, on a refait notre
composition, nos nouvelles nominations en fonction, entre autres, de ce
critère-là.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci. Oui, allez-y, M. le député de D'Arcy-McGee.
M.
Birnbaum : Une dernière petite question, Mme la Présidente, bien, qui
touche aussi, je crois, aux choix et surtout
à votre marge de manoeuvre, votre liberté de choix très terre à terre. Mais je
note que, dans la prévision de vos dépenses,
on parle de 6,2 millions de moins de disponibles, probables, pour l'année
2014‑2015 et dû surtout, si j'ai bien compris, à une perte
exceptionnelle sur les placements réalisés.
Là, je me
permets de poser la question. Comme je dis, ça limite votre liberté, votre
marge de manoeuvre en notre nom à
nous tous. Et, une autre fois, dans l'optique de demander si l'expertise est
bien située : Est-ce que c'est la SODEC qui a l'expertise de
veiller à ces investissements-là? Et vous aviez eu une année difficile... ou
comment on explique cette déception-là?
Mme Simard
(Monique) : Alors, j'aurais
tendance à vous... ça revient, c'est la perte du FCCQ. Et ce n'est pas
le personnel de la SODEC qui travaille au FCCQ, ce n'est pas nous autres qui
avons fait le choix. Alors, quand ça a été constaté, les ratés du FCCQ, la
première décision... et moi, je n'y étais pas, mais la première décision en
décembre 2012, ça a été de remercier le directeur général qui avait été nommé
au début du fonds. Et là il y a eu une année de flottement pour regarder ce qui avait été fait, et là on a dû constater
qu'il y avait eu des choix et de fermer des dossiers.
• (21 h 20) •
Alors, maintenant, j'ose
espérer que, dans les prochains états financiers, on n'aura pas de perte à
inscrire à nos états financiers. Mais ce n'était pas le personnel de la SODEC. Parce que
c'est assez complexe, un fonds comme ça à qui on délègue à une société
d'État... C'est un mécanisme assez
complexe, parce que c'est une entité en dehors de nous, mais on doit assumer des responsabilités dans nos états financiers. C'est évident qu'il y a des représentants au conseil d'administration : Bon, qu'est-ce qui s'est
passé...
Mme Hamelin (Carole) : ...
Mme Simard (Monique) : Oui. Par
contre — Mme
Hamelin a raison — notre
banque d'affaires, qu'on gère nous-mêmes, fait de l'argent.
Mme Hamelin (Carole) : Si je peux me
permettre, je peux peut-être...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui, allez-y, Mme Hamelin.
Mme
Hamelin (Carole) : ...que le
taux de mauvaises créances des 10 dernières années est en deçà de
2 %, donc je pense que...
Mme Simard
(Monique) : Notre personnel,
ça va très bien. Alors là, évidemment, on n'est pas heureux de ça, mais moi, comme présidente de la SODEC, quand j'ai pris
connaissance de la situation, j'ai agi immédiatement, et de là tous les
changements qui se sont opérés depuis. Voilà.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Ça va, M. le député de
D'Arcy-McGee? Alors, le prochain intervenant, M. le député d'Ungava.
M.
Boucher : Alors, bonsoir, mesdames. En ce mardi soir, premièrement, je
voudrais vous féliciter pour la fougue, l'enthousiasme et le coeur avec lesquels vous semblez présider aux
destinées de la SODEC, qualités que je reconnais en vous.
Vous
savez — on a eu
l'occasion de se présenter brièvement tout à l'heure, bon — je viens du comté d'Ungava. On a
parlé beaucoup, tantôt, de la diffusion des arts en région. On peut dire que
les régions, c'est ailleurs, parce que le Québec,
c'est chez nous. Moi, c'est 860 000 kilomètres carrés. Plus que la moitié
du territoire du Québec, c'est mon comté; trois cultures bien distinctes et bien typées : la culture inuite,
la culture crie et la culture, bon, québécoise, entre guillemets, jamésienne pour les gens, bon, du côté, là, de la Baie-James.
Vous savez, chez nous — bon, je vais faire ma petite plug, là, pour ceux qui nous écoutent ce soir, je sais que
vous êtes par millions, là, à la télé, suspendus à nos lèvres — il y a des bons emplois disponibles chez nous, puis c'est une
région où il fait bon vivre... bon, le plein air, etc., mais l'accès à la
culture, ça fait partie des critères aussi,
hein? C'est bien beau se promener en motoneige, aller à la chasse, à la pêche,
mais souvent, dans le questionnement des gens, c'est : Bon, si je
déménage à Matagami, est-ce que je serais mieux d'aller voir un spectacle avant de partir, parce que je n'en
reverrai pas un avant les 10 prochaines années? Est-ce que, si je m'en
vais à Chibougamau, je dis adieu à mon
chanteur préféré, que je ne verrai que sur YouTube ou je ne sais pas où?
Donc, ça fait partie de ça aussi, de la qualité de vie dans une région.
Ce que j'ai
compris tout à l'heure, c'est que, bon... un peu comment ça fonctionne, un
producteur ou un diffuseur quelconque dit : Bien, moi, j'ai une
pièce de théâtre, j'ai un chanteur, j'ai un groupe de musique, je veux l'amener
en tournée ici, là, là, pouvez-vous m'aider,
bon, selon ces critères? Puis c'est un peu les forces du marché qui
décident : Ça vaut-u la peine d'aller à telle place ou à telle
autre place? Chez nous, 860 000 kilomètres carrés, avec à peu près 35 000 de population, donc, on ne se marche
pas sur les pieds, il y a un problème de masse critique. Même si on
amène un chanteur à Chibougamau, qui est la plus grosse ville, 6 500,
7 000 personnes, je veux dire, il ne fera pas salle comble pendant une
semaine. Ça, c'est strictement impossible.
Donc, quelles
sont vos politiques ou les actions que vous posez pour, justement, outre...
bon, vous allez peut-être me parler du numérique, mais, outre le
numérique, pour amener la culture auprès de ces populations-là qui vivent dans
le Nord et puis auxquelles elles ont droit et peuvent bénéficier aussi?
Mme Simard
(Monique) : Bien, écoutez,
d'abord, il y a des politiques d'entente ou de diffusion culturelle qui
sont par les salles, qui doivent exister
dans les différentes localités, et ces salles-là ont la responsabilité de les
programmer. Ce n'est pas nous qui allons
programmer, ni le CALQ, la salle de Chibougamau ou de Matagami ou... enfin,
bref, ce sont les gens sur place qui
décident du produit culturel qu'ils ont envie de présenter à leur public. Une
fois que ça, c'est fait, celui qui a
été sollicité, là, va venir nous voir, il va nous dire : Pouvez-vous
m'aider pour ou contribuer? Parce qu'il y a un cachet à la salle. La
salle de spectacle de Chibougamau va payer un cachet, etc., et nous, on vient
en appui. Moi, je ne veux pas vous embêter avec le numérique, parce que je ne
veux pas que vous sortiez ce soir en disant : Est-u fatigante! Elle nous a
juste parlé de numérique, là.
Mais je pense que vous touchez à quelque chose
qui est extrêmement important. Moi, j'ai toujours pensé que le numérique n'était pas quelque chose qui nous éloignait mais qu'il pouvait rapprocher. Et, aujourd'hui, on peut être dans une localité qui est assez excentrée, parce
que je n'ose pas dire «loin» parce que c'est toujours par rapport à qui tu es loin, mais qui te permet d'avoir accès à du
contenu ou de la proposition culturels
auxquels tu n'avais pas droit avant. Et le projet dont je vous parlais
tout à l'heure, le projet pilote, de pouvoir faire en sorte que, que tu sois à
Chibougamau puis tu t'en vas à la salle à
Chibougamau et que tu vois, en même temps que le monde à Montréal, la première
de telle pièce de théâtre, ou de tel opéra, ou de
tel spectacle... comme je vous disais, là, je donnais le Casse-Noisette,
parce que tout le monde connaît Casse-Noisette...
ça, c'est important. Ça, c'est important parce que c'est comme si tu étais...
Et vous connaissez peut-être
l'expérience de l'opéra. Alors, l'opéra dans les cinémas, ça marche.
Incroyable! Live at The Met : le monde s'habille comme s'ils allaient au Met. C'est
extraordinaire. Moi, je trouve ça touchant. Et la technologie nous
permet ça. Alors, ça répond en partie à l'accessibilité... et que ça soit à
Kuujjuaq aussi.
Bon. Il y a beaucoup de choses qui se font par
contre sur votre région. Je ne sais plus combien de projets de film on a qui ont pour sujet votre région. Des
cultures dans votre région, ça, on en a, c'est incroyable. Il y a un
pôle de production assez important à
Iqaluit, hein, où il y a des maisons de production, bon, etc. Ils ont mis
beaucoup, beaucoup, beaucoup
d'importance là-dessus. Il y a eu parfois certains efforts d'avoir des maisons
de production à Kuujjuaq, mais disons que ça a plus ou moins bien
marché, pour des raisons que je ne connais pas. Bon.
Alors, moi, je pense qu'il ne faut pas baisser
les bras, mais il faut utiliser les moyens technologiques qu'on a aujourd'hui pour faire en sorte que, tu as beau
être là-bas, tu as l'impression que tu es sur la rue Sainte-Catherine en
même temps que ceux qui sont sur la rue Sainte-Catherine pour de vrai — puis
c'est possible aujourd'hui — ce
qui était impossible, il y a même trois ans, à vous dire ça.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
...M. le député d'Ungava, ça va ou... Oui?
M. Boucher : J'en aurais une petite
dernière, si vous me permettez...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Oui. Allez-y. Vous avez trois minutes. Il vous reste trois minutes.
M. Boucher : ...puis après ça, je
vous promets, je vais rester tranquille pour le reste de la soirée.
Dans un autre registre, bon, on voyait, dans Le
Nouvelliste, le samedi 20 septembre 2014... où le Cinéma Le Tapis Rouge, qui est un cinéma indépendant, se
plaignait de n'avoir pu jouer en première le film de Xavier Dolan comme
à peu près tous les autres cinémas de chaîne
au Québec, puis disait : Écoutez, ce n'est pas normal que nous, parce
qu'on est un indépendant, ne puissions pas jouer un film qui a été financé en
majeure partie par des crédits d'impôt des citoyens. Est-ce qu'il y a eu des
développements là-dessus? Comment l'avenir se présente pour un genre de choses
comme ça?
Mme Simard (Monique) : Alors, le
marché de...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
...
Mme Simard (Monique) : Je peux-tu?
Oui?
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Deux minutes.
• (21 h 30) •
Mme Simard (Monique) : O.K. Le
marché de la distribution des films est un marché très, très compétitif.
D'abord, pour
avoir accès à du financement du cinéma chez nous, il faut avoir un
distributeur... ou en télé, là... bon,
à l'époque, c'est... il faut avoir une télé. C'est-à-dire de s'assurer, avant
qu'on même examine le dossier, que ça va être vu puis que quelqu'un va
s'occuper de le faire voir. Donc, c'est le distributeur.
Dans le cas
de Mommy, le distributeur, si ma mémoire est bonne, est Séville ou...
Séville, eOne, et ces distributeurs-là,
eux autres, font affaire avec des chaînes ou avec des cinémas. Alors, si le
compétiteur de M. Foisy, parce que c'est M. Foisy, à
Trois-Rivières, a Mommy à un kilomètre plus loin ou à deux kilomètres
plus loin, le distributeur, il a des deals.
L'exploitant de salle dit : Moi, je le prends, mais pas l'autre. C'est
exclusif. Et c'est un marché que ça fonctionne comme ça. Et, des fois, il y a des choses très étranges; c'est à Cowansville
mais pas à Granby. Bien, tu te dis : Pourtant, ce n'est pas... Mais, dans ce cas-ci, les cinémas
sont à proximité. Et il y a des règles dans certains endroits pour dire :
On ne peut pas ouvrir un nouveau cinéma à tant de distance d'un autre, pour ne
pas faire une compétition à quelque chose qui existe déjà.
Personnellement,
et c'est dans le rapport du groupe de travail du cinéma, il faut tout revoir
les règles de distribution en ce
moment au Québec, il faut revoir le déclenchement, le statut des entreprises de
distribution parce que ce qui était bon à l'époque n'est peut-être plus
nécessairement adapté. Il faut aussi discuter avec les exploitants de salle,
parce qu'ils ont des associations, il y a
des conflits, il y a des frictions,
et en plus il y a les salles de cinéma parallèle, et je suis
certaine que certains d'entre vous avez ces... parmi ces salles, qui sont des
salles qui sont moins... pas commerciales, elles ne sont pas du tout commerciales... qu'eux autres aussi essaient de
se trouver. Celle-là, bon, bien, je sais que c'est à Trois-Rivières,
ça a défrayé les manchettes. Il y a quelque temps, Excentris avec le Quartier Latin était en
compétition, donc, Excentris
n'arrivait pas à trouver ses titres. Et, le marché des salles de cinéma — j'ai
des chiffres encore de ce matin — en Amérique du Nord, les
salles se vident. Pourquoi les salles se vident? Bien, parce que les gens
regardent ailleurs. Ils regardent la télé, ils regardent les films ailleurs.
Alors, les pertes d'entrées aux États-Unis, c'est phénoménal, et, nous autres, ça suit jamais très, très loin en arrière.
Donc, on ne peut plus marcher dans des marchés de compétition comme on avait, ça ne répond pas à la
réalité d'aujourd'hui.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Merci, Mme Simard. Alors, le temps est écoulé du côté du gouvernement.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Non. Malheureusement, non. Alors, on va passer à l'opposition officielle pour
une période de 18 minutes.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Ah! 16 minutes. Oui. Excuse-moi. Alors, Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Merci beaucoup.
Bien, je vais poursuivre, je voulais justement aborder la question du cinéma.
Donc, écoutez, j'ai vu récemment Micheline
Lanctôt à une activité, et elle vient de sortir un film où il y a notamment
une personne en situation d'itinérance, sujet qui m'intéresse, et elle m'a dit tout de suite : Dépêchez-vous, parce que,
dans une semaine, il risque de ne plus être là. Et surtout — j'ai regardé un peu — ça a piqué ma curiosité, et, m'intéressant au dossier du cinéma, j'ai vu qu'il
était distribué à peu près nulle part... en tout cas, il n'était pas
distribué beaucoup, disons, en région. Et ça m'amène dans la suite de ce que
mon collègue abordait. On sait que le marché est contrôlé très, très fortement
par certains gros distributeurs. Donc, comment on fait pour changer la donne?
Parce que vous dites : Il va falloir
changer complètement les règles. Il y a des joueurs majeurs là-dedans qui ne
sont pas des joueurs québécois, on
s'entend. Donc, comment on aborde ça, à la lumière de toutes les recommandations
que vous avez eues, on commence par où?
Mme Simard
(Monique) : Alors, en ce qui
concerne la distribution, et en suivant rigoureusement les
recommandations du groupe de travail sur le cinéma, on va annoncer sous
peu — c'est
en ce moment en consultation au CNCT — des modifications sur les
exigences en ce qui concerne la distribution. Dans tous les cas, on pense que peut-être que le producteur serait mieux de se
distribuer lui-même et garder les droits sur son film ou d'embaucher un
agent de distribution au lieu d'avoir un
distributeur. Ceci étant dit, c'est la Régie du cinéma qui accrédite les
distributeurs au Québec, ce n'est pas
la SODEC. La SODEC, notre pouvoir d'agir, c'est de dire est-ce qu'on en exige
ou on n'en exige pas. Alors, ça, on est en train de vraiment travailler
là-dessus.
D'autre part,
les exploitants de salles sont dans des situations fragiles — je vous ai dit les chiffres, là — ça baisse tout le temps. Alors, l'exploitant de salles, s'il ne fait pas ses
chiffres tout de suite... Parce qu'on marche encore... et c'est là
l'incongruité de l'époque, on marche avec des vieux modèles : si ça ne
marche pas la première fin de semaine, on le sort,
parce qu'on n'a pas les moyens de le garder. Alors, c'est le box-office. Or, un
film, aujourd'hui, on ne peut pas juste compter le box-office, il faut le compter par combien de personnes l'on
vu sur une plateforme ou sur une autre, et ça, c'est important, puis il faut essayer de rentrer ça dans
la culture. La télévision a commencé à changer, ce n'est plus les cotes d'écoute juste sur la télé, c'est la reprise
aussi, bon, on a commencé à regarder ça autrement. Mais,
fondamentalement, je voudrais attirer votre
attention sur une chose : le vrai, vrai, vrai problème, là, c'est le
financement, le fonds de financement en cinéma, et, quand on se retrouve
dans des situations comme ça, les fonds en financement sont en train de
diminuer parce que toute la chaîne est
fragilisée par un autre mode d'écoute, par une autre habitude du consommateur.
Or, si on n'arrive pas à mettre à
contribution toutes les autres plateformes pour le financement, on va se
retrouver vraiment dans des situations...
les salles vont être de plus en plus fragilisées, les producteurs vont avoir
moins d'argent, les distributeurs ont moins
d'argent, et là on se retrouve avec un système qui est en train de se
fragiliser. Il faut être capable de regarder... tout peut sortir en même temps sur plusieurs
plateformes, et c'est comme ça qu'on va mesurer le succès, pas juste de la
salle, parce que, si on mesure juste par la salle, il arrive des choses.
Écoutez, ce
film-là est arrivé, mais je pourrais vous en nommer d'autres aussi, et les
premiers peinés de ça, c'est nous
autres, parce que... puis je pense que, si mes amis de Téléfilm étaient ici, ils vous diraient la même chose exactement,
que ça n'a pas de bon sens de financer un film et qu'il ne soit pas vu.
Mme
Hivon : ...c'est la rentabilité de l'investissement aussi, puis tous les citoyens devraient être, jusqu'à un certain
point, dans une situation d'équité. Donc, il y a plein de monde en région qui
n'auront jamais accès à ça, mais leurs impôts
paient autant que les gens de Montréal et de Québec, alors... Puis, en plus, tu sais, ces films-là
doivent quand même vivre un peu. Bref, il y a un noeud là, mais je
suis heureuse de voir qu'il y a une réflexion, du moins chez vous, mais je
pense que c'est un énorme chantier qui devrait nous occuper.
Les livres.
Donc, vous avez dit tout à
l'heure — puis je veux bien comprendre — que
vous étiez en train de finaliser une démarche ou qu'elle était
finalisée.
Mme Simard
(Monique) : On est en train
de travailler avec le ministère à finaliser des mesures de soutien parce
que nous, on est interpellés directement. Qu'il y ait une initiative ministérielle
ou qu'il n'y en ait pas, c'est notre clientèle
d'abord et avant tout. Donc, s'il
y a des modifications de programmes à apporter, s'il
y a de l'argent du numérique à
apporter, s'il y a de meilleurs modèles économiques pour les soutenir, ça
devient aussi notre responsabilité de le faire
avec eux. Il y a des initiatives qui ont été annoncées. Moi, je ne
peux pas parler au nom du ministère ni de la ministre, je veux juste vous dire
qu'il y a beaucoup de travail qui se fait. Parce qu'il y a des analyses qui ont
été faites sur les librairies, on sait très bien l'état des librairies. Vous
savez, il y a beaucoup de démonisation, de dire que... Bon, il y a
140 quelques librairies agréées. De ça, il y en a à peu près 40 qui sont
dans des chaînes. Le reste, c'est les librairies indépendantes qui font qu'il y
a une richesse d'offres.
Dans
le Canada entier, on nous envie. La diversité des librairies indépendantes au
Québec, c'est phénoménal, mais encore
faut-il les garder, parce que, si elles ferment en un endroit, il n'y en a pas
d'autre qui va ouvrir. Alors, on essaie de trouver des modèles qui vont
les soutenir plus. On sait que, sans l'aide publique ou sans une intervention,
il y aurait beaucoup
de difficultés. Donc, il faut le maintenir. Est-ce que c'est les meilleures
formes qu'on a? Est-ce qu'il y a d'autres formules? Moi, personnellement, je pense que, dans les structures
d'entreprises... Il y a des initiatives dans les coopératives. Les coopératives vont très bien dans le livre.
Est-ce qu'on pourrait en avoir plus? Ça, c'est une question. Nous
autres, on travaille là-dessus, à regarder
d'autres modèles alternatifs. Parce que «coopérative» ne veut pas dire
«pauvreté», soit dit en passant, hein? Le modèle coopératif n'a pas été
encouragé dans le domaine culturel. Et je parle de la coopérative qui fait de l'argent, là. Tout l'agroalimentaire au
Québec fonctionne sur le modèle coopératif, et ça va relativement bien.
Mais je le sais, qu'en culture ça a été
découragé, parce que j'étais dans ce monde-là. Et les coopératives ont fermé à
cause du régime des crédits d'impôt. Alors, c'est comme ça qu'on
travaille en ce moment.
Mme
Hivon :
Bon. Je sens que je n'aurai pas de scoop, mais on va rester au fait des suites.
Une voix :
Bien, on fait notre travail.
Mme
Hivon : C'est très bien. O.K. Les festivals, donc, oui, je
voulais vous questionner là-dessus. Quel est l'avenir du financement des festivals? En fait, moi, je
veux vous entendre sur vos idées par rapport à ça, la situation actuelle,
ce que vous prévoyez pour la prochaine année. On sait qu'il y a des joueurs
majeurs aussi qui ont moins d'argent pour les
festivals — les
Loto-Québec, SAQ de ce monde. Donc, comment la SODEC voit l'avenir du
financement des festivals, puis quel impact vous voyez de... je dirais,
des mesures qui s'annoncent?
• (21 h 40) •
Mme Simard (Monique) : Bien, d'abord, c'est évident que les gens qui ont
vu des réductions cognent à notre porte
pour qu'on puisse compenser, ce qui est absolument, rigoureusement, impossible,
parce qu'on ne peut pas penser... Vous savez, les festivals, c'est un
peu comme des lapins, ça se reproduit, ça, il y a des festivals partout tout le
temps, alors il faut être de plus en plus rigoureux sur ce qu'on accepte comme
festivals ou pas dans nos programmes. C'est une blague, je ne veux pas les ridiculiser du tout, mais c'est vrai que,
partout dans le monde, il y a des festivals — les festivals de ci, les festivals de ça, les festivals du film de ceci, les festivals
de musique de cela — et qu'il
y a, grosso modo, à peu près 63 millions de dollars qui est
distribué à ce type... les festivals au Québec. Nous, c'est une petite portion,
mais c'est des portions qui vont faire des différences.
Alors,
sincèrement, moi, ce que je vise dans le secteur des festivals, c'est une
rigueur absolue dans l'allocation des
festivals, et donc ça exige des grilles d'évaluation très, très
strictes et sévères sur les taux de fréquentation, le financement autonome, l'appréciation du public. J'ai déjà dit
une phrase un peu en disant : La SODEC n'est pas un guichet
automatique, et que tout le monde a un NIP ici, c'est-à-dire qu'à chaque fois il faut être capable de
réviser, de réviser si le festival a trouvé son public ou pas et on se demande si, dans certains cas, il ne faudrait
pas, au lieu que ce soit chaque année... qu'on le fasse pour trois ans
pour sécuriser un festival, parce que c'est fatigant pour eux autres, chaque
année, bon, puis il y a bien du monde aussi, hein? Tu cognes à la porte de la
ville, de la SODEC, du... enfin, bref, tout le monde. Mais il y a une table, là... on me rappelle, là, il y a
une table qui a été installée, présidée par la ministre, Mme David, avec le
Tourisme, pour évaluer tout ça.
On
donne nos avis, nous, mais je pense qu'il
n'y a personne qui a un droit acquis
à un niveau de subvention dans
un festival, personne. Si un festival a été bon à une certaine époque, ça ne
veut pas dire qu'il est encore bon.
Mme
Hivon :
Mais est-ce que vous nous dites qu'en ce moment l'évaluation ne se fait pas?
Mme Simard (Monique) : Ah non! On le fait, on le fait, on le fait, et ça
ne fait pas toujours des heureux, comme vous le savez sans doute, mais on le fait. Et, une fois qu'on l'a bien
analysé, la SODEC, bien c'est ça. Et je sais que vous avez tous des
pressions dans chacune de vos régions, puis c'est correct d'aller voir son représentant
pour dire : Moi, j'aimerais avoir plus d'argent pour mon festival puis
moi, je voudrais avoir plus d'argent, parce que tout le monde court après
l'argent. Mais, nous, ce n'est pas du favoritisme, c'est une grille :
Avez-vous rencontré vos engagements financiers? Puis là tu peux dire :
Bon, redresse-toi. Nous donnons, nous, des subventions, de l'aide financière
pour justement des plans d'affaires, pour que ça s'améliore, est-ce qu'ils ont des
meilleurs moyens d'améliorer leur marketing, ou des choses comme ça.
Mais, si ça reste lettre morte, à un moment donné, on va dire : C'est
terminé.
Mme
Hivon :
Mais le faites-vous, ça, subventionner les plans d'affaires, la gestion de la
croissance?
Mme Simard
(Monique) : Absolument, absolument.
Mme
Hivon :
Parfait. Donc, est-ce que je comprends de votre réponse que vous vous attendez à...
je ne vous demanderai pas lesquels, mais à une diminution du nombre de
festivals au cours des prochaines années comme d'une orientation qui serait à
privilégier?
Mme Simard
(Monique) : Pas systématiquement, mais certainement pas une augmentation
du nombre de festivals, parce qu'en
même temps on ne peut pas, nous autres, répondre à ça, à moins d'avoir des ressources
additionnelles. On ne peut pas augmenter le
nombre de festivals. C'est pour ça qu'on fait des critères. Et aussi, parfois, il y a peut-être des festivals qui pourraient se
regrouper aussi, mais on en a coupé, nous. On en a coupé en musique, on en a
coupé dans d'autres domaines parce qu'on pensait que ça ne correspondait plus à
ce qu'on pouvait s'attendre.
Mme
Hivon : O.K. Je veux revenir aux fonds. Là, mon temps m'est
vraiment compté. J'essaie de comprendre Fonds Capital Culture Québec
versus fonds d'investissement culture, communications.
Une voix : Culture...
Mme
Hivon : Il y en a
deux, fonds, là...
Une voix : Oui, oui, il y a
deux fonds, oui.
Mme
Hivon : ...oui, c'est ça, le FCCQ et le FICC, c'est ça,
puis vous avez votre organe, votre bras, aussi votre banque. Est-ce que
c'est une bonne chose d'avoir trois éléments distincts ou on devrait envisager
une seule banque, ou un seul fonds, ou la fusion des deux fonds?
Mme Simard
(Monique) : Bon. D'abord,
je pense, la banque de la SODEC, qui est complètement
gérée par la SODEC, a fait ses
preuves, elle est rentable, elle rapporte bien et elle est un complément de
financement essentiel aux autres bailleurs
de fonds. Alors, ça, c'est une chose. Quant à l'existence d'autres fonds, il y avait
la FIDEC, qui était l'ancêtre de tous ces fonds-là, qui est en
liquidation, parce que son terme était arrivé et qu'un des partenaires importants
était la Banque Nationale... ne voulait pas poursuivre, puis il n'y a pas eu
d'autre remplaçant. Donc, ces liquidations, c'est en cours actuellement.
Dans les cas
du FICC, qui est plutôt ancien, le FICC, on n'est pas majoritaires, hein? Vous
savez que le Fonds de solidarité de
la FTQ a une enveloppe, dans son immense fonds, de 300 millions pour le
divertissement, alors, c'est bien de l'argent, ça, pour... alors, ça
peut être des entreprises de jeu et ça peut être toutes sortes de choses, et il
est partenaire majoritaire dans le FICC pour
du capital de risque en culture avec la SODEC pour l'expertise... parce que,
là, on remonte dans le temps, là,
pour l'expertise que la SODEC pouvait avoir avec ça, et quelques-uns de ses
syndicats, qui sont l'UDA, les interprètes, l'union des écrivains, La
Guilde.
Bon. La
moyenne, à peu près, de l'effort, c'est à peu près 500 000 $. Je ne
dis pas que c'est toujours 500 000 $, mais disons que la
moyenne de l'aide du FICC, c'est à peu près 500 000 $. Puis c'est un
fonds qui est à peu près de 30 quelques
millions, donc plus petit. Nous, on est minoritaires, on siège, et tout ça.
Bon. L'autre a été créé exclusivement pour l'international. C'est vrai,
théoriquement, les deux pourraient être fusionnés avec un portefeuille que pour
l'international puis un portefeuille pour
ici. En ce moment, il y a le même directeur général et les mêmes employés.
Les deux fonds ont le même directeur général
puis les mêmes employés, mais il y a deux conseils d'administration
distincts. Alors, pour le moment, c'est ça, c'est comme ça que ça... avec
évidemment des comités de... Même s'il y avait un fonds, il y aurait deux portefeuilles, il y aurait deux comités
d'investissement, ça serait différent parce que les critères ne sont pas
les mêmes.
Mme
Hivon : O.K. Il me
reste...
La Présidente (Mme Rotiroti) :
...et 20 secondes.
Mme
Hivon :
Oui. Je veux revenir sur la diversité. J'avais cette question-là parce que j'ai
lu, donc, dans votre rapport que vous... c'est ça, vous étiez axés...
vous aviez, dans vos objectifs, dans vos cibles, d'amener plus de public des communautés culturelles, vous y avez fait
brièvement allusion, mais la représentativité, dans nos produits
culturels, dans notre production culturelle, de ces communautés culturelles là,
parce qu'on ne se cachera pas qu'il y a un défi là, dans le paysage télévisuel, cinématographique. J'estime qu'on ne
progresse pas beaucoup de ce point de vue là. Est-ce que c'est un
élément, parce que vous y avez fait allusion, là, qui est pris en compte, d'une
manière ou d'une autre, dans l'attribution des financements?
La Présidente (Mme Rotiroti) :
En 30 secondes, Mme Simard.
Mme Simard (Monique) : Bien, oui,
dans la composition des comités, à la télé, on ne travaille pas sur les
contenus, mais on remarque que, dans l'évolution du cinéma, c'est très positif.
Mme
Hivon :
...vous êtes capables, vous avez plus de prise, c'est ça que vous nous disiez,
à cause de la formation des comités.
Mme Simard
(Monique) : Pas juste ça,
parce qu'on évalue tous les scénarios. Et donc c'est les critères qu'on garde toujours en tête, comme la représentation du
nombre de femmes réalisatrices, c'est toujours des choses qu'on tient en
compte dans la lecture.
Mme
Hivon : Mais, en
télé, vous n'avez pas de prise.
Mme Simard (Monique) : Mais on n'a
pas de prise.
Mme
Hivon : C'est ça.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Merci.
Mme
Hivon :
Merci.
La
Présidente (Mme Rotiroti) : Alors, on va passer la parole au
deuxième groupe de l'opposition. Il vous restait six minutes, alors
allez-y, Mme la députée d'Iberville.
Mme Samson :
Merci, Mme la Présidente. On va faire ça trois fois deux. Ça fait six. Vous
aviez dans votre plan stratégique un
objectif de mettre en place... ou d'étudier, en tout cas, un programme de
microcrédit que vous avez délaissé. Pouvez-vous nous expliquer un peu
pourquoi?
Mme Simard
(Monique) : Parce que, lorsque je suis arrivée à la tête de la SODEC,
ayant examiné, après vérification, les
besoins... Il y avait eu une espèce de projet antérieur de microcrédit qui
avait été développé dans la région de Québec, entre autres, pour
réaliser qu'il n'y avait pas de besoin de ce côté-là...
Mme Samson :
Il n'y avait pas de besoin de ce...
Mme Simard (Monique) : ...il n'y avait pas de besoin pour le microcrédit
et que les gens pouvaient tout à fait, dans le cas de microcrédit, s'adresser aux institutions financières locales
et obtenir ce qu'ils avaient à obtenir. Alors, on a décidé de le laisser tomber, avec l'accord du conseil
d'administration, tout le temps, là, évidemment. J'ai oublié de le dire,
là : on a un conseil d'administration, et tout est validé, est présenté,
discuté au conseil d'administration.
Mme
Samson : Je vois dans nos notes qu'au chapitre des ressources
informationnelles... c'est peut-être Mme Hamelin qui est responsable de
ce dossier-là, il y a quatre projets de la SODEC à l'heure actuelle qui roulent
pour du développement de ressources
informationnelles. Quelle différence y a-t-il... Bon, là, je comprends, le
formulaire en ligne, c'est pour votre
clientèle qui peut... mais qui pourra ultimement appliquer en ligne. Il y en a
un autre, programme, qui porte sur
l'infrastructure interne de la SODEC, une analyse et développement des
processus d'affaires internes. Quelle différence il y a dans ça, et
quelles sont les priorités... ou si elles sont tout aussi importantes les unes
que les autres?
Mme Hamelin (Carole) : Bien, en fait, c'est que ce sont des projets qui
se suivent, un et l'autre. Finalement, on a trouvé un nom pour le projet
formulaire en ligne, qu'on va appeler SOD-accès. C'est vraiment pour permettre
à la clientèle de faire les demandes en ligne, suivre l'évolution aussi et les
analyses de leurs demandes.
Pour
faire ça, c'est sûr qu'on a eu besoin d'abord de documenter tous les processus
d'affaires de la SODEC. Et, comme on ne voulait pas reproduire... on ne
veut pas nécessairement reproduire la façon dont...
• (21 h 50) •
Mme Samson :
...
Mme Hamelin (Carole) : ...opérationnelle...
La façon dont elles sont évaluées actuellement, on veut optimiser les processus
opérationnels. Donc, on doit les documenter et, par la suite, les analyser pour
pouvoir développer un SOD-accès qui est plus efficace.
Mme Samson :
O.K.
Mme Hamelin
(Carole) : Oui. Donc, ce sont vraiment...
Mme Samson :
Ils sont tous attachés un après l'autre.
Mme Hamelin (Carole) : C'est vraiment tout attaché. C'est simplement
qu'on veut les faire... on les a présentés distinctement.
Mme
Samson : O.K. Je
comprends. Toujours dans votre plan stratégique — ce
sera ma dernière question — il
y a une cible qui était la mise en place d'un processus de tableau de bord de
gestion publié semestriellement. Ça mange quoi
en hiver, cette affaire-là? Puis je vois que la cible n'a pas été atteinte. Je
ne sais même pas qu'est-ce que ça veut dire.
Mme Hamelin (Carole) : Bien, en fait, ça, c'est un projet effectivement qui avait été mis en place pour développer un tableau de bord. En fait, un tableau de bord,
c'est un document qui est présenté au comité de gestion ou au comité de
direction et qui peut même être présenté au conseil d'administration pour
montrer l'évolution des différents dossiers importants qui sont présentés à la
SODEC. Donc, c'est un outil, hein, pour faire les suivis des projets. Il n'y a
pas eu cet outil-là qui a été développé, ça a été fait d'une autre façon :
par la rédaction de faits saillants qui sont présentés au conseil
d'administration à toutes les fois qu'il y a un conseil.
Mme Samson :
Ça a pris la même direction que le microbudget parce que votre capacité de
rapport existait autrement dans votre machine.
Mme
Hamelin (Carole) : Oui,
c'est ça, mais, le microcrédit, ça, il
y a vraiment eu un banc d'essai,
si on peut dire, à Québec,
et on a vu que le besoin n'était pas présent. Mais ça, c'est un autre outil. Plutôt
qu'un tableau de bord, c'est un autre outil qui a été mis en place.
Mme Simard
(Monique) : Mais moi, je
suis heureuse quand même d'avoir complété tout le recensement des processus — le
travail, c'est fait, ça — d'affaires.
C'est complété. Maintenant. Là, on va
pouvoir avoir... Justement, ce matin,
on avait une réunion sur l'organisation puis le plan jusqu'en 2019. Et, quand
je parlais des retards, ça, c'est un retard.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Alors, il vous reste encore une minute, Mme la députée. Ça va?
Mme
Samson : C'est beau, ça fait le tour de mes questions. J'aimerais vous
remercier, mesdames, d'avoir été si précises et si bien équipées pour
répondre à nos questions.
La Présidente (Mme Rotiroti) :
Alors, la période d'échange est terminée. Il ne me reste que de vous remercier,
Mme Simard, Mme Hamel et Mme Bonmariage, et ceux qui vous accompagnent, pour
votre exposé et vos qualités de vos réponses
à nos questions. Je remercie également les membres de la commission pour leur
collaboration.
Et je lève donc la séance de la commission et
j'ajourne les travaux sine die. Merci, et bonne soirée, et bon retour à
Montréal.
(Fin de la séance à 21 h 53)