(Onze heures cinquante-deux
minutes)
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Bonjour. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la culture et de l'éducation
ouverte. Je demande à toutes personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23, la
Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique concernant certains
services éducatifs aux élèves âgés de moins de cinq ans.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Pelletier (Saint-Hyacinthe) est remplacé par M. McKay
(Repentigny) et M. Tanguay (LaFontaine), par Mme St-Amand (Trois-Rivières).
Étude détaillée (suite)
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Merci. Lors de l'ajournement de nos travaux, hier, nous en
avions convenu de suspendre l'amendement à l'article 3 proposé par Mme la
ministre. Donc, je serais prête à reconnaître une première intervention de la
ministre sur l'article 3 tel que rédigé. Mme la ministre.
Mme
Malavoy : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je vais reprendre vos propos pour essayer de faire le fil,
là, parce que c'était hier, mais, quand
même, nos journées sont tellement remplies qu'il faut refaire le fil de la
conversation.
On avait donc convenu que c'était préférable de
mettre de côté pour le moment notre amendement, mais en même temps il donne une indication des précisions que nous voulons
apporter dans le projet de loi. Donc, il est malgré tout utile, même s'il est en suspens. Et j'avais
proposé que nous reprenions la discussion sur l'ensemble de l'article 3
et j'avais indiqué également que je soupçonnais bien… mais je vais laisser
peut-être ma vis-à-vis l'indiquer, mais je soupçonnais bien que ce qui, dans l'article 3,
méritait plus d'explications, c'est les fameux termes «les conditions et modalités établies». Et donc, si c'est
bien le cas — là, je
vais le vérifier — je
serais prête même à déposer un document de travail pour que l'on sache
de quoi on parle, puis je pourrais vous le présenter en temps et lieu. Mais en
tout cas
c'est là où j'en suis ce matin. Alors, avant de poursuivre, on peut
vérifier du côté de mes collègues de l'opposition officielle…
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Merci...
Mme Malavoy : …et de la deuxième
opposition.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Merci, Mme la
Présidente, et bonjour, parce qu'effectivement on est le lendemain de la
rencontre d'hier. Et je crois que la ministre a très, très bien compris. Hier,
on a fait une discussion sur le principe des règlements et on a compris que des
règlements ne s'appliquaient pas sur cette notion de la modification du projet
de loi n° 23. Par contre, on pouvait y
voir peut-être, parce que c'est ce qui nous bloquait un peu, les conditions et
modalités. Donc, à ce moment-ci, si la
ministre a un document qui nous donne les conditions et modalités qui, j'en
conviendrais, regroupent l'ensemble des gestes qu'il nous reste à voir par
rapport au projet de loi, ce serait fort intéressant; et on pourrait prendre le temps de le regarder, soit
ensemble ou, du moins, prendre une pause pour pouvoir en faire une
lecture, puis y revenir par la suite.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Parfait, Mme la députée de Mille-Îles. Nous allons distribuer aux membres de la
commission...
Mme Malavoy : Je voudrais juste...
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Oui, Mme la ministre.
Mme Malavoy : J'aimerais juste vous
indiquer ce que je vais vous distribuer — puis je vais reprendre mes méthodes de professeure — on est plus écouté quand on explique avant que quand on a le document
puis que, là, tout le monde le lit.
Alors, je vais vous expliquer ce que vous aurez en main. Vous aurez en main
quelque chose qui s'appelle, et c'est écrit en gros, Document de
travail, O.K.? Donc, c'est ce avec quoi, actuellement, nous travaillons
avec nos partenaires pour viser l'implantation de ces
maternelles quatre ans en milieu défavorisé. Nous avons mis sur pied, dès qu'on a eu l'intention de faire avancer ce
projet, un groupe de travail. Autour de la table se retrouvent à peu près
tous les intervenants qui sont venus en
consultation : des gens des commissions scolaires, des gens... des
experts, des gens des syndicats, des
gens du ministère de la Famille. Donc, éventuellement, je pourrais vous dire
qui il y a autour de la table, là, mais ce n'est pas essentiel pour ma
présentation.
Donc, ce que
je vais vous déposer, c'est l'état de la réflexion. Ce n'est pas une réflexion
qui est finie puis ce n'est pas une réflexion qui va se finir ici non
plus, O.K.? Ce n'est pas... Puisque j'ai indiqué hier que ce n'était pas une
loi qui était accompagnée d'un règlement, il
faut effectivement que tout le monde sache de quoi on parle quand on parle
de conditions et modalités. Mais les
conditions et modalités pour 2013-2014 seront finalisées dans les prochaines
semaines avec nos partenaires.
Donc, c'est
comme là où nous en sommes. On peut être éclairés par les opinions de mes
collègues, comme on l'est par les
opinions des partenaires, comme je le suis par les opinions des légistes aussi.
Et donc je veux juste qu'on le comprenne bien, ce n'est pas, donc, un
document qui a comme vocation de se transformer en un projet de loi qu'on étudie mot à mot, là. Mais ça vous donne tout ce
que je suis capable de vous donner à ce moment-ci pour que vous sachiez
où on s'en va. C'est la teneur de ce type de document. Ça précise effectivement
qu'est-ce qu'on appelle conditions et modalités.
Mais il ne m'appartient même pas à moi d'arrêter tout ici. Vous le verrez, là,
on va les regarder, puis je répondrai à
toutes vos questions, mais il y a des sujets sur lesquels les commissions
scolaires pourraient nous demander de modifier des choses, ou le
ministère de la Famille, ou bien les enseignants, ou... Donc, il y a des choses
qui sont encore en évolution. Et ce ne
seront jamais que les conditions et modalités pour 2013-2014. 2014-2015, il
faudra en refaire puis les ajuster sur la base de l'expérience qu'on
aura eue la première année.
Donc, ce n'est
pas un... comme je vous dis, ce n'est pas un règlement avec des choses
absolument fermes et qui demandent qu'on
rouvre tout le processus après. Les conditions et modalités, elles vont évoluer
au fil du temps. Mais, déjà, avec ça,
vous pouvez avoir, je pense, des bons éléments pour être rassurés sur nos
intentions et puis la direction que l'on veut prendre.
Donc, je suis
prête à reprendre toutes ces explications si nécessaire, mais on peut
distribuer, donc, un document qui est...
vous voyez que ce n'est pas discret. Quand on met Document de travail — c'est comme ça que ça m'arrive aussi au ministère — c'est
un document de travail.
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Merci, Mme la ministre. Nous procédons maintenant à la
distribution de votre document. Mme la députée de Mille-Îles, vous avez la
parole.
Mme
Charbonneau : Pendant que le
document se distribue, deux choses. La première, j'imagine, c'est : on
va faire une petite pause pour qu'on puisse
passer au travers, une première lecture, puis après la ministre pourra le faire
à micro ouvert, là, juste pour nous donner un aperçu vite, vite. Mais je
soulève, par contre, un drapeau à ce moment-ci pour être sûre que tout le monde
le comprenne bien, c'est : la volonté de voir un document, ce n'était pas
juste pour être capable de l'imaginer, mais c'était aussi pour s'assurer qu'il
y a des gestes concrets, auxquels on croit et qu'on a entendus, qui vont se poser. Donc, j'entends, c'est un document de
travail, j'en conviens. Par contre, s'il lui manque quelque chose… J'avise déjà qu'il y a peut-être quelque
chose que je devrai voir, soit dans un projet de loi, soit de façon
écrite, concrète, pour me rassurer sur
certains gestes. Parce que, j'en conviens, il y a des gestes qui appartiennent
aux partenaires, que je ne pourrai
pas attacher. Mais il y a certains gestes qui… s'ils ne sont pas dans les
conditions et modalités, peut-être qu'on pourra en discuter après pour
voir comment on peut les attacher dans un projet de loi, parce que ça pourrait
inquiéter autant le milieu que les gens que je représente, sur certains gestes
concrets qu'on a dit qu'on poserait.
Donc, moi,
je serais prête à prendre peut-être une petite pause, si tout le monde est d'accord
avec ça, juste pour passer au travers une lecture personnelle, parce
que, si on parle de pédagogie, je dois vous dire qu'avant d'entendre les
explications j'ai besoin de le lire moi-même.
• (12 heures) •
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Peut-être juste pour une précision, si vous me le permettez, je
veux juste vous rappeler que nous sommes
toujours sur l'article 3. Ce que j'en ai compris, c'est que la ministre
vous fournit un document pour vous éclairer davantage. Mais toutes les
discussions, même avec... mais même avec le document que vous fournit la
ministre, est toujours en lien avec l'article 3.
Si vous
voulez suspendre — vous me demandez de suspendre les travaux — moi, je peux suspendre, que vous en preniez connaissance. Ou
peut-être, pour que nous puissions bien suivre nos travaux — et
vous savez comment le temps, c'est important — je peux vous faire une suggestion : Peut-être qu'on pourrait passer
à un autre article, et vous prendrez connaissance à la pause.
Mme Charbonneau : Non.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Non? Parfait. Ça fait que vous, Mme la ministre?
Mme Malavoy : Je vais reprendre avec
ce que vous dites. Une chose que je demandais hier, c'est que… L'article 3, c'est l'article central. Donc,
hier, on a convenu... je pense que vous avez accepté qu'on procède dans
l'ordre... l'article 3 d'abord, l'article 2 ensuite, l'article 1
ensuite, pour la logique de notre projet de loi. Ce que je pourrais faire, peut-être, simplement, c'est vous expliquer
les rubriques. Mais je suis bien d'accord si vous souhaitez une pause
pour revoir ça. Je voudrais expliquer les...
Une voix : …
Mme
Malavoy : Juste les
rubriques, que vous sachiez ce qu'il y a là-dedans. Donc, première rubrique, le
cadre juridique, je pense que ce n'est pas
très compliqué, mais, s'il y a des questions, on y répondra. La portée des
présentes conditions et modalités, j'attire
juste votre attention sur le fait qu'au deuxième point on a tranché, dans notre
proposition, sur l'unité de peuplement par
rapport à l'unité de défavorisation liée au territoire de l'école. Bon.
Glossaire, on explique les mots qui sont utilisés. Objectifs et limites
quant au nombre de places, on donne des prescriptions, dont, par exemple, l'objectif d'une classe par commission scolaire,
des choses qu'on a déjà dites mais qui sont là-dedans. Le choix de l'école,
on explique la démarche que l'école devra
faire pour que... que la commission scolaire devra faire pour choisir l'école.
On a une précaution concernant la
disponibilité des locaux. On ne construira pas de classes pour les maternelles
quatre ans. On a des indications quant au nombre d'élèves par classe,
qui était aussi une préoccupation. Vous allez retrouver des choses que j'ai dites en commission parlementaire,
mais aussi il y a des choses sur lesquelles on tranche, qu'on ajoute.
Les critères d'inscription des élèves, le régime pédagogique, il faut
comprendre qu'on est obligés de dire certaines choses là, puisqu'il s'agit d'élèves de quatre ans et que ce n'est pas une
mesure universelle. Et puis, à la page 3, vous avez quelques
éléments concernant les autres mesures, puisqu'il existe déjà des quatre ans
demi-temps et un service Passe-Partout, des
indications quant au financement, ce n'est pas détaillé ici, mais, au besoin,
je pourrais vous donner des indications à ce jour, là, parce que tout n'est pas complété. Programme d'activités,
activités destinées aux parents, et puis des éléments de communication.
Donc, ça, c'est le cadre à partir duquel on
essaie de prévoir au maximum de choses. Et, quand on dit dans notre
article — puisque
c'est quand même lui qu'on a à l'esprit — quand on dit que c'est la
ministre qui établit, qui peut établir des
conditions et modalités, ce que ça veut dire, c'est que la ministre, donc le
gouvernement peut établir des choses
dans son rôle de gouvernement, mais, bien entendu, ça suppose en concertation
avec tous les acteurs concernés, parce que ce n'est pas des choses qui
se décrètent unilatéralement.
Donc, moi, je
n'ai pas d'objection à ce qu'on suspende, si vous le souhaitez, pour prendre
connaissance de ça, là. Moi, je suis à l'aise avec ça.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Merci, Mme la ministre. Donc, nous allons suspendre nos travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 12 h 4)
(Reprise à 12 h 23)
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, merci. Nous reprenons les
travaux. Mme la ministre, quand nous avons suspendu, vous aviez déposé un
document pour faire part aux membres de la commission
de ce que vous vouliez vraiment cibler, ce que les gens comprennent dans l'article 3.
Donc, je pense que les membres de la
commission ont pu en prendre connaissance durant la suspension. Je vous redonne
la parole à nouveau, Mme la ministre.
Mme Malavoy : Je vous remercie, Mme
la Présidente. Écoutez, à ce moment-ci, à moins qu'on souhaite autre chose, mais moi, je serais plutôt prête à
entamer un échange et à répondre à des questions ou à fournir les
explications qui peuvent être nécessaires par rapport à ce document que nous
venons de déposer, là, qui s'appelle Les conditions et modalités pour l'année
scolaire 2013-2014. Je pense que c'est le plus simple, procéder comme ça.
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Oui. Merci, Mme la ministre. Donc, je reconnais Mme la députée
de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Bien, merci,
Mme la Présidente. Effectivement, je pense que c'est la meilleure
technique pour pouvoir revoir le document avec la ministre et poser les
questions où l'interrogation a été soulevée dans la première lecture. Je concerte avec vous, mais en même temps vous me
direz si… Ce qu'on pourrait peut-être faire, c'est passer chaque grand
sujet avec la ministre, avec peut-être soit les interrogations qui s'y
rattachent, et puis voir après comment on
peut mettre en place un document de travail qui ressemble encore plus… et
peut-être avoir des éclaircissementssur
ce qu'on peut rattacher à la loi et ce qui est... je ne dirai pas mieux de ne
pas le faire, mais ce qui pourrait occasionner une problématique si on
le faisait ou si on ne le faisait pas. Donc, si ça vous va, puis ça va à l'ensemble
de nos collègues, on pourrait le penser
comme ça; puis je suis sûre que l'aspect pédagogique de la ministre va sortir
deux temps, trois mouvements.
Mme Malavoy : …prêt, toujours prêt à
entrer en fonction.
Mme Charbonneau : Oui, c'est ça
que...
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Donc, je vous redonne la parole, Mme la députée de Mille-Îles,
ou Mme la députée de Trois-Rivières, peut-être?
Mme St-Amand : Moi, je suis d'accord avec ma collègue, si vous
ne voyez pas d'inconvénient, à chaque bloc, si on peut prendre un tour
de parole.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) : D'accord, mais je veux juste vous rappeler qu'à
chaque bloc sur le comité... sur, c'est-à-dire,
le document que vous a fait... qu'on a distribué, qui a été préparé par Mme la
ministre et son équipe… Même si on y
va par chaque bloc, on est toujours sur l'article 3, donc c'est le même
temps. On a tous compris ça?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Parfait.
Mme
Charbonneau : Bien, non, moi, je ne suis pas d'accord.
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Non?
Mme Malavoy :
Moi, je vais... non, je vais vous aider.
Mme
Charbonneau : O.K. Allez-y.
Mme Malavoy :
Je vais vraiment vous aider.
Mme
Charbonneau : Allez-y.
Mme Malavoy : Vous allez le comprendre. Quand vous parlez sur un article, vous avez
20 minutes par député.
Mme
Charbonneau : ...moi.
Mme Malavoy :
Et tout le temps que nous passons à parler là-dessus est un temps comptabilisé
pour vous sur l'article...
Mme
Charbonneau : J'ai compris aussi.
Mme Malavoy :
...et, quand on vous dira : Vous n'avez plus de temps, vous n'aurez plus
de temps y compris sur l'article.
Mme
Charbonneau : J'ai compris.
Mme Malavoy :
C'est ça que ça veut dire.
Mme
Charbonneau : J'ai compris.
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : S'il vous plaît! S'il vous plaît! Merci, Mme la
ministre…
Mme Charbonneau :
J'ai compris.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Merci, Mme la ministre. Je vais continuer à
diriger les travaux de la commission. Je voulais juste vous rappeler,
Mme la députée de Mille-Îles, que, quand vous convenez d'aborder un article, de quelque façon que ce soit, c'est libre
à vous. Mon rôle ici est de diriger les travaux, et d'allouer le temps,
et de le répartir de façon équitable. Ce que
vous me dites, c'est que vous avez décidé d'y aller, bon, par chaque fois ou
peut-être convenu, c'est libre à vous. Moi,
je veux juste vous faire un rappel : Le temps, il continue, et nous sommes
sur l'article 3.
Donc, je veux reconnaître un prochain intervenant
pour continuer sur l'article 3. Allez-y, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : Mme la Présidente, j'ai très bien compris à votre première explication.
À la deuxième, j'étais encore dans la même compréhension du minutage de
l'article 3 et du fait que, quand on a ouvert ce matin, j'étais déjà... il ne me restait déjà que
neuf minutes. Par contre, je ne peux pas croire qu'on va passer ce
document-là deux temps, trois mouvements.
Alors,
voici ce qui va arriver si jamais on reste sur la même stratégie, et il n'y a
pas de souci : on va ajourner... non, on va suspendre — il faut
calculer les mots comme il faut — on va suspendre, puis on va le faire,
dans cette suspension, l'échange. Comme ça, je ne serai pas minutée pour
pouvoir penser. Parce que, comprenez-moi bien, Mme la Présidente, je ne veux pas poser d'entrave à la façon de
fonctionner, mais je veux m'assurer qu'on comprend bien le document qui
a été déposé. S'il me reste cinq minutes, je ne pense pas qu'on peut y
arriver.
M.
Sklavounos : Vous me permettez de faire une suggestion?
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Oui. Oui, monsieur…
M. Sklavounos : Je comprends que, dans le cadre d'une séance de
travail, ma collègue et la ministre pourraient discuter dans une suspension. Mais il faut comprendre que, lorsqu'on est
devant un projet de loi où l'interprétation qui sera donnée à ce projet de loi peut mener à des débats, ça serait
beaucoup mieux que les débats et les discussions soient enregistrés, se
passent devant la commission.
Maintenant, pour
éviter que ma collègue ait 20 minutes pour traiter de tout ce document-là,
puisqu'elle est à l'intérieur de l'article 3, il faudrait qu'on convienne
d'une autre façon de procéder, si je comprends bien. On pourrait possiblement
regarder chaque thème comme un article et y allouer, de consentement, une
vingtaine de minutes, parce qu'autrement...
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) : M. le député de Laurier-Dorion, je comprends très
bien, et je sais que vous avez quand
même de l'expérience comme parlementaire, vous savez très bien, très bien… et,
s'il faut suspendre, nous
suspendrons, mais, je veux juste vous rappeler, vous savez très bien que le
document qui a été distribué, que la ministre a produit, ce n'est pas des nouveaux articles de loi où nous prenons
20 minutes par paragraphe. Je tenais juste à vous le rappeler, et
je sais que vous… votre expérience de parlementaire, vous comprenez très bien.
Donc,
moi, je vous suggère de continuer. Nous sommes toujours sur l'article 3.
La ministre a montré de l'ouverture. Elle vous a fait part, parce qu'elle
voulait préciser certaines choses… On a demandé une suspension, vous en avez
pris connaissance. Si vous trouvez que vous
ne disposez pas assez de temps, vous pouvez redemander une suspension.
Mais moi, quand j'ouvre à nouveau les
travaux pour poursuivre la commission et faire son travail, je suis toujours
sur l'article 3, le temps continue.
Oui, M. le député de
Laurier-Dorion.
• (12 h 30) •
M. Sklavounos : Mme la Présidente, vous êtes maître du contrôle du temps. Nous
sommes devant une situation exceptionnelle où nous avons un article qui
laisse ouverture à toutes sortes de conditions, de modalités que nous allons étudier dans un autre document qui nous a
été présenté. Je ne peux pas croire, je ne peux pas croire que ça va
servir à nos débats d'avoir une vingtaine de minutes pour ce qui est le corps
complet de ce projet de loi, qui est un sur un autre document. Je comprends ce que vous me dites, ce n'est pas le
projet de loi. Le problème, c'est qu'on a un article qui renvoie au
coeur de ce projet de loi qui est dans un autre document. Alors, je trouverais
ça pour le moins injuste, pour le moins injuste, d'avoir à discuter de trois
pages qui concernent le cadre juridique, la portée et...
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Non. Attendez…
M. Sklavounos :
Permettez-moi juste de terminer.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Juste une minute, je veux bien qu'on se
comprenne, M. le député de Laurier-Dorion.
M.
Sklavounos : Oui, oui.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Vous avez... quand... Je pense qu'on va demander
une suspension. Moi, je vais suspendre quelques instants les travaux.
(Suspension de la séance à
12 h 31)
(Reprise à 12 h 44)
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Donc, nous reprenons nos travaux. Après
plusieurs discussions, il a été convenu de
suspendre à nouveau, et nous reprendrons les travaux à 15 heures, cet
après-midi. Merci, bon appétit.
(Suspension de la séance à
12 h 45)
(Reprise à 15 h 5)
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) : À l'ordre, s'il vous plaît! Bonjour. La
Commission de la culture et de l'éducation reprend ses travaux. Je
demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
Je vous rappelle que
la commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 23, Loi modifiant la Loi sur l'instruction
publique concernant certains services éducatifs aux élèves âgés de moins de
cinq ans.
Discussion générale sur le document
portant sur les conditions et modalités
Avant la suspension, nous en étions à discuter
pour la suite des choses. Ce qui a été convenu, c'est que nous prendrions une
heure pour discuter du document qui a été distribué par la ministre. Donc, je
suspends l'étude détaillée du projet de loi, et nous
allons entamer une heure de discussion sur le document déposé. Mme la députée
de Mille-Îles, la parole est à vous.
Mme
Charbonneau : Merci, Mme la
Présidente. En premier lieu, je vais faire des remerciements, puis je
pense que ça ne vous étonnera pas, mais, de
pouvoir prendre le temps de bien regarder les documents, d'échanger et de
modifier un peu, par une entente tout à fait
correcte, cette façon quelquefois rigide qu'on a de fonctionner, pour pouvoir s'y
attarder un peu à ce document qui donne un
peu tout le... pas qui donne un peu, qui donne le sens aux gestes qu'on veut
poser pour la maternelle quatre ans,
je pense que c'est important. Et de le faire à micro ouvert, ça fait partie du
remerciement aussi, parce que je pense que les groupes qui sont venus
nous rencontrer, qui sont venus nous interpeller, qui nous ont demandé de poser des gestes puis de réfléchir à
certaines choses, malgré tout, sont sûrement à l'écoute et suivent nos
travaux avec beaucoup d'attention. Et, le
fait de pouvoir entendre, autant d'un côté de l'autre de la table, l'esprit qui
va habiter les nouvelles conditions pour le préscolaire… la maternelle
quatre ans, bien, je pense que c'est tout à l'honneur de la ministre de l'accepter, de le faire à micro
ouvert. Parce que, oui, on aurait pu faire ça à micro fermé, et ça aurait été
désolant de se cacher plutôt que de le faire
à micro ouvert. Donc, j'apprécie énormément le principe même de la volonté de
le faire à micro ouvert. Merci, Mme la ministre.
Je ne sais
pas comment on va procéder, puisqu'on s'est dit qu'on va prendre du temps à l'extérieur
de la procédure. Je sais que vous aurez l'énergie et la grâce de bien
présider. Est-ce qu'on peut dire qu'on le prend bloc par bloc, dire, bon :
On va parler du cadre juridique, y a-tu des questions, y a-tu une explication?
C'est plus pour vous.
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Écoutez, c'est comme vous voulez. Je pense que la ministre amontré de l'ouverture. Elle va être prête à
répondre à vos questions. Moi, pour ma part, écoutez, je vais faire en sorte
que, quand vous m'indiquerez que vous voulez
un droit de parole — et là je
m'adresse à tous les membres de la commission — je
vais pouvoir vous donner le temps de parole.
Mme Charbonneau : Parfait.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
On convient?
Mme Charbonneau : Est-ce que — je
ne sais pas pour Mme la ministre — on prend, mettons — je donne l'exemple, puis vous me dites si je
suis dans le champ — cadre juridique, vous nous donnez le sens,
puis on passe à l'autre s'il n'y a pas de question? Est-ce que ça vous va?
Mme
Malavoy : Moi, je suis à
votre disposition. Si vous voulez commencer par des commentaires, je n'ai
pas de problème non plus. Moi, je suis à votre disposition.
Mme
Charbonneau : Je vous dirais
que, si on y va bloc... Mais je ne vois pas ma... Malheureusement, j'ai
bien des amis, ça fait que je ne vois pas ma collègue de Montarville. J'espère...
Une voix : Elle est ici...
Mme
Charbonneau : Oui. Non, non,
je la… Non, je sais que vous êtes là, mais je ne vois pas, dans votre
physique, si vous êtes d'accord ou pas d'accord avec la procédure. Ça va bien?
Mme Roy (Montarville) :
Certainement, si on peut discuter, puis avancer, puis comprendre les modalités
et conditions, c'est parfait.
Mme Charbonneau : Super! Super!
Alors...
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Donc, Mme la députée de Montarville, vous avez la parole, et
après signifiez-moi si vous voulez prendre la parole, et je la donnerai...
Mme Roy (Montarville) : ...commencé?
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Non, mais là j'ai reconnu la députée de Montarville pour un
premier champ... c'est-à-dire de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : Mille-Îles, oui.
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Mais, Mme la députée de Montarville, quand vous voudrez prendre
la parole, signifiez-moi votre intention, et je vous céderai la parole.
Mme Charbonneau : Merci, Mme la Présidente. Donc, cadre juridique. On s'est fait
expliquer qu'on ne parle pas d'une clientèle universelle, on parle d'une
clientèle ciblée. J'imagine que le cadre juridique qui est applicable aux présentes conditions et modalités est celui défini
par les modifications. Donc, on vient juste de situer l'esprit juridique
de la loi. Une seule
question nous est venue à l'idée par rapport au cadre juridique, c'est qu'à
partir du moment où on dit que c'est dans Conditions et modalités est-ce
qu'on comprend bien que le véhicule pour donner les instructions qui vont
découler de la Loi de l'instruction publique va être Conditions et modalités?
Je ne sais pas si ça...
Mme Malavoy :
Non, reprenez. Si vous permettez, j'aimerais que vous repreniez la question
elle-même.
• (15 h 10) •
Mme Charbonneau :
Dans le fond, ce qu'on veut savoir, c'est : Pour mettre en application le
préscolaire quatre ans pour la clientèle
défavorisée ciblée, 9-10, on va le dire comme ça, est-ce que ça va être
Conditions et modalités qui va encadrer l'ensemble de… J'ose dire encore
et répéter conditions et modalités. Mais est-ce que ce n'est que le document
appelé Conditions et modalités qui va faire l'encadrement de tout ça ou
est-ce qu'il y a un règlement qui s'applique après ça? Est-ce qu'il y a...
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Mme la ministre.
Mme Malavoy : Bon, ce que dit cet article, c'est que les conditions et modalités dont
on parle ici sont encadrées par la
Loi de l'instruction publique et par la loi qu'on est en train de discuter,
O.K.? On suppose qu'elle soit adoptée, là, puis on dit : Les conditions et modalités sont encadrées par ça.
Ces conditions et modalités, elles sont, entre autres, ce qui est contenu dans le document de travail, mais
ça va être aussi, par exemple, des éléments qui seront contenus dans les
règles budgétaires. Vous savez que, chaque
année — puis,
franchement, c'est un document assez imposant, là — il y a les règles budgétaires qui
prévoient tous les détails du financement aux commissions scolaires, toutes les
règles du jeu et tout le détail du
financement, et donc cet élément-là aussi sera ajouté, par exemple, à ce
document. Mais, à la fin, mettons à la
fin, quand le document de travail ne sera plus un document de travail mais sera
un document sur lequel moi, j'aurais arrêté
des choses, et qu'il sera signé, bien, il sera transmis aux commissions
scolaires comme étant ce qui est valable comme conditions et modalités
pour l'année 2013-2014. Il faudra recommencer l'an prochain, O.K., c'est
valable pour une année, mais... comme les
règles budgétaires qu'on recommence chaque année, ce sera valable, ce sera
signé, envoyé aux commissions scolaires, sera valable pour l'année
2013-2014.
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Merci. Mme la députée de Bellechasse.
Mme Vien :
Bien, alors, ce qu'on doit comprendre, c'est que c'est autrement qu'un
règlement, c'est autrement qu'une annexe qu'on pourra retrouver au
projet de loi, c'est autrement qu'un document officiel que l'on connaît d'habitude. Ce que vous allez faire, c'est qu'il
va y avoir un document sur lequel seront élaborées les conditions et
modalités que vous-même vous signez à chaque année, ça devient donc un document
administratif, mais un document officiel — c'est ce que je
comprends — et
que, si vous les adoptez cette année, en consultant votre table, sur laquelle
siègent, je pense, les commissions scolaires, les syndicats, etc… Est-ce qu'à
chaque année vous allez consulter ces partenaires-là pour changer les
modalités, puisque vous disiez que ça allait évoluer?
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Mme la ministre.
Mme Malavoy : D'abord, vous avez raison de bien mentionner que ce sera repris chaque
année, donc ça va être équivalent à
une orientation ministérielle signée, O.K.? Mais je vais vous l'illustrer très
simplement. Vous voyez que, dans ces conditions et orientations, pour le
moment, j'offre une classe de maternelle par commission scolaire. Mon intention, je l'ai déjà annoncée, c'est, l'an
prochain, d'en annoncer deux. Donc, il faudra que je refasse les conditions
et modalités, mettons, pour dire : L'an
prochain, c'est deux. C'est pour ça que ce n'est pas un règlement universel.
Chaque année, il va falloir — surtout puisque c'est une implantation
progressive — prévoir
combien de classes on offre. Donc, ça, il faudra le refaire chaque
année.
Le
comité dont je vous ai parlé, c'est un comité d'implantation; puis il y aura
ensuite un comité de suivi. Là, cette année, il y a un comité d'implantation,
par exemple, qui doit vraiment créer un programme. On n'aura pas, chaque année, besoin d'avoir un comité qui crée un
programme, mais on aura un comité de suivi qui pourra éclairer
effectivement les conditions et modalités.
Mme Vien :
Parce que, personnellement, je pense que c'est souhaitable que vous ayez ce
comité-là, aviseur, vers lequel vous pouvez vous tourner à chaque année
pour vérifier effectivement... C'est une garantie supplémentaire. Ce sont des
professionnels. C'est beau, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Merci. Donc, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : Merci. Donc, portée des présentes conditions et modalités, tout de
suite après, le premier met bien la
table pour dire la clientèle visée. Le deuxième est fort intéressant, puisqu'hier
on se questionnait sur l'adresse de l'école,
l'adresse de l'élève ou de l'individu. Et j'apprécie le fait que vous avez bien
ciblé aussi l'indice. Parce qu'onaurait
pu juste dire : «indice de défavorisation», mais vous l'avez bien inscrit
dans les conditions et modalités que c'est 9-10. Donc, sur cet
aspect-là, moi, je n'ai pas de question. Je pense que ça explique très bien la
clientèle visée que vous aviez en vue. Je ne sais pas si...
Des voix : …
Mme Charbonneau :
Je le sais que vous la voyez, vous, mais j'ai toujours peur d'offenser quelqu'un
en...
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Soyez assurée, Mme la députée de Mille-Îles, que je me fais un devoir de...
Mme Charbonneau : Que vous allez m'aviser,
hein? Alors, dans le glossaire, l'expression «maternelle…» Oui, allez-y.
Mme
Malavoy : Je voudrais juste
en profiter pour indiquer quelque chose. Vous avez vu, même s'il est
suspendu, que moi, j'ai introduit hier un
amendement qui reprend le premier paragraphe, parce que, dans ce cas-là, j'ai
pensé que c'était bien, et on peut le faire dans le cadre de la loi.
Dans le cadre de la loi, je ne peux pas dire que c'est une classe cette année, là, mais, dans le cadre de la loi, je
peux, si je veux, mettre qu'il s'agit d'enfants de quatre ans vivant en
milieu défavorisé. Donc, ça, c'est dans les
conditions et modalités, mais en plus, cet aspect-là particulièrement, je l'ai
mis dans la loi pour au moins indiquer le plus clairement possible de
qui on parle.
Puis, pour le
reste, vous avez raison. Bon. L'indice de l'unité de peuplement, finalement, on
le choisit… je vous ai expliqué les deux types de raisonnement, et
finalement on penche vers celui-là.
Mme
Charbonneau : ...fort
intéressant, puis j'imagine que, quand on va revenir en table de... en
commission officielle, je vais le dire comme ça, on va revoir l'article, puis
il y aura peut-être de votre côté une modification dans comment il avait été écrit, pour s'ajuster avec les conditions et
modalités, puisque je vois que, là, on a mis... Tu sais, dans l'amendement, il y a des guillemets qui
disent : «vivant en milieu défavorisé ou...» Alors, je suis sûre que, dans
l'écriture, il va y avoir des ajustements
pour s'ajuster aux conditions et modalités. Donc, oui, je l'apprécie. Je le dis
parce qu'on le dit quand on n'est pas content, mais je pense que c'est
important de le dire quand on l'est aussi.
Glossaire :
«Expression "maternelle quatre ans" est utilisée pour désigner un
service d'éducation préscolaire». C'est
bien dit, puis l'abréviation est bien expliquée, parce qu'effectivement, dans
le monde de l'éducation, comme dans plusieurs
mondes fermés, comme la santé, on a beaucoup de petites lettres qui veulent
dire des grandes phrases. Donc, moi, je n'ai pas de question au niveau
du glossaire.
Mme Roy (Montarville) : Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Oui.
Mme Roy (Montarville) : Comme j'ignorais
que vous aviez terminé le bloc juste avant, moi, j'aurais une question, j'aimerais
revenir sur l'indice, justement. Ma question est brève.
Donc, vous
avez arrêté votre choix sur, finalement, cet indice, là, cette unité 9 et 10,
pour qu'on identifie bien quels sont les enfants en milieu défavorisé.
Donc, est-ce que je dois bien comprendre que vous avez vraiment mis de côté la
possibilité d'identifier les enfants, ce qu'on parlait, par les codes postaux,
entre autres? Ça, c'est de côté?
Mme Malavoy : Par... Vous dites par
les...
Mme Roy (Montarville) : Par les
codes postaux, les codes postaux.
Mme Malavoy : Non, c'est le
contraire. C'est qu'en fait... Bien, ça vaut la peine, je pense, que je
reprenne l'explication. On peut soit
identifier les enfants sur la base du territoire de l'école, qui, elle, est
classée 9 ou 10, ou sur la base de l'unité
de peuplement, qui, elle, est définie par le code postal. Donc, ici, là, quand
je dis qu'il doit se situer dans une unité
de peuplement de niveaux 9 ou 10, le choix que je fais, c'est de procéder sur
la base du code postal des enfants. Parce qu'à choisir, là… vous avez
bien compris qu'il faut choisir, mais, à choisir, c'est ce qui est le plus
près de toucher vraiment des enfants de
milieux défavorisés, parce que, dans une école qui est classée 9 ou 10, il peut
y avoir des enclaves, des quartiers
qui sont des quartiers plus favorisés. Et donc, à choisir, avec les discussions
que j'ai pu avoir, l'éclairage qu'on m'a donné, je choisis l'unité de
peuplement, donc, qui est sur la base du code postal.
Mme Roy
(Montarville) : C'est plus
clair. Je n'avais pas compris cette subtilité. Je pensais qu'on allait
uniquement avec le niveau 9 et 10, et on ne touchait pas aux codes postaux.
Enfin, là, c'est deux... Dans les secteurs 9 et 10, vous irez choisir les
codes postaux. O.K.
Mme
Malavoy : ...comprend d'autant
mieux que ce n'est vraiment pas simple à comprendre du premier coup d'oeil, là, et ce sont des choses qui sont,
comment je dirais, des conventions. La seule chose qu'on veut éviter à toutprix, je pense qu'on est d'accord, tout le monde, c'est que des enfants aient une
étiquette. Donc, c'est un quartier, il y a de telle rue à telle rue, on considère que c'est un milieu
défavorisé, mais, à l'intérieur de ça, les enfants ne portent pas une
étiquette.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Merci. Mme la députée de Mille-Îles.
• (15 h 20) •
Mme Charbonneau : Objectifs et
limites quant au nombre de classes par commission scolaire. C'est clair, la
ministre l'a très bien dit, c'est pour une année seulement, ça le dit dans le
premier alinéa, 2013-2014, l'objectif qui s'applique à toute commission scolaire visée par
la Loi de l'instruction publique. On rappelle le niveau de l'indice, ce
qui est très clair aussi. La commission
scolaire peut soustraire de ses objectifs, conformément au nouvel
article 2.24, qu'on verra
ensemble un petit peu plus tard, au niveau du projet de loi n° 23…
et, conformément aux règles budgétaires, qu'on va probablement avoir une
discussion plus tard là-dessus, le ministère financera une classe par
commission scolaire. La ministre avait déjà
annoncé des chiffres. J'imagine qu'avec le temps on va y arriver, aux règles
budgétaires, mais, pour l'instant, on
est plus dans les conditions et modalités. Je pense que ça explique ce que ça a
à expliquer. Moi, de mon côté, je n'ai pas de questionnement là-dessus.
Mme Vien : Moi, j'en ai.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Oui, Mme la députée de Bellechasse.
Mme
Vien : Oui, merci beaucoup,
Mme la Présidente. Mme la ministre, moi, je suis une députée d'un milieu
rural. Je ne sais pas si c'est le moment,
ici, d'en parler, mais je sais qu'il en a quand même été un peu question, mais
moi, je suis inquiète au niveau de l'organisation
de cette classe-là. J'ai un comté rural qui contient 30 municipalités. Le
territoire va du fleuve jusqu'aux
frontières américaines, ça va… c'est de la Beauce jusqu'à Montmagny-L'Islet, ça
vous donne l'ampleur, hein? Il y a de
la pauvreté partout. Comment l'organisation d'une classe sur le territoire d'une
commission scolaire peut s'imaginer
sur un territoire comme le nôtre, ici? Comment vous l'imaginez, quand on est
dans un territoire aussi grand et qu'on
a quand même quelques municipalités qui sont aux prises avec la pauvreté?
Comment une commission scolaire va y arriver?
Mme
Malavoy : Donc, les
commissions scolaires, en fait, se voient demander une classe de maternelle. Le
premier exercice qu'elles ont à faire, qu'elles sont en train de faire d'ailleurs,
c'est de se demander où ça va être. Alors, il y a des choses déjà simples, comme par exemple, il faut que ce soit un
endroit où il y a de l'espace. Il y a des choses plus compliquées, parce
qu'ils vont devoir faire des choix. Alors, j'imagine que, sur un territoire
plus étendu, ils vont essayer de viser un
milieu où il y a un peu de proximité autour de l'école, O.K., pour que la
classe puisse se composer sans, par exemple, avoir à transporter des
enfants de quatre ans pendant trois quarts d'heure en autobus, tu sais. Ils vont chercher un endroit — et ils connaissent bien leurs territoires,
ils connaissent bien leurs écoles — mais un endroit où il y a un indice de défavorisation important, où ils
ont des enfants défavorisés mais que, matériellement, ils peuvent
organiser les choses pour que ces enfants-là se retrouvent assez rapidement
dans le cadre d'une classe.
Mais, à ce
moment-ci, c'est leur responsabilité de faire toute cette analyse-là. Et je
sais que, tant dans des milieux urbains que des milieux ruraux, les
commissions scolaires sont en train de le faire. Il y en a même qui me disent
déjà qu'ils voudraient plus qu'une classe.
Moi, je leur ai dit : Cette année, je ne peux pas en financer plus qu'une.
Il y a d'autres endroits, par contre, où ils n'arriveront peut-être pas
à remplir une classe. C'est pour ça d'ailleurs qu'il y a...
Mme Vien : ...
Mme Malavoy : Pardon?
Mme
Vien : C'est au point 3
qui... «de se soustraire à cet objectif», c'est l'objectif de former une
classe, c'est ça que je dois comprendre?
Mme
Malavoy : C'est ça. Oui, c'est
que c'est une demande que je leur fais, d'avoir une classe. Mais, si,
pour des raisons d'organisation matérielle ou de réponse des parents... Parce
qu'on comprend bien qu'on offre ça aux parents, il n'y a pas d'obligation. Et, si les parents ne veulent pas... Il faut
au moins qu'il y ait six enfants, dans ce qu'on a proposé, pour former
un groupe. S'il n'y en a pas suffisamment, bien, la commission scolaire
pourrait dire : Écoutez, je l'ai offert,
j'ai essayé de l'organiser, mais je n'y arrive pas. Donc, c'est... Alors que,
là encore, pour faire la comparaison avec le modèle universel, mettons, de l'école, en première année, là, là c'est
une obligation, O.K., d'offrir à tous les enfants d'être en première année. Ça, la maternelle quatre ans,
si les parents de milieux défavorisés à qui on l'offre ne veulent pas,
on ne peut pas les y contraindre.
Mme
Vien : Et le cas de figure
où tout le monde est bien sympathique à cette arrivée de classe là,
notamment les parents dont les enfants sont
en milieu défavorisé, le nombre est suffisant, mais la capacité — vous l'avez dit tantôt — matérielle
ou de locaux n'est pas là, on crée une attente, mais on ne répond pas aux
besoins.
Mme
Malavoy : Les indications
que les commissions scolaires me donnent à ce jour, c'est que, pour une
école, choisir une école, ils vont pouvoir
le faire. Si c'était une mesure universelle, évidemment ils ne pourraient pas,
là, mais, pour une école, ils sont capables de trouver un local; en fait, ça
leur prend un local pour la maternelle quatre ans. Ils vontdevoir aussi, et tout le monde en est bien
conscient, à un moment donné, faire des choix, parce qu'on a dit : Un
groupe, c'est en moyenne 15, puis ça va être au maximum 18 élèves. Donc,
il faudra qu'ils choisissent, parmi les familles potentielles, celles
auxquelles ils offrent une classe.
Mme Vien : Donc, les deux
conditions, Mme la ministre, pour pouvoir se soustraire à l'objectif qui est de
former une classe, c'est de ne pas avoir suffisamment… une cohorte assez
importante ou encore de ne pas avoir les locaux, mais
vous me dites que c'est peu probable que les locaux ne soient pas au
rendez-vous, mais c'est de ça dont on
parle ici.
Mme
Malavoy : C'est ça, c'est qu'ils
ne seraient pas en mesure de répondre à la demande, mais... Puis, je ne
sais pas, il peut peut-être y avoir d'autres
cas de figure, mais on veut juste prévoir, nous, que ce n'est pas, comment je
dirais… il n'y a pas de sanction s'ils n'y
arrivent pas. Et, s'ils expliquent pourquoi ils n'arrivent pas, bien, ils
peuvent se soustraire, puis on leur donnera l'autorisation de se
soustraire.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Ça va, Mme la députée de Bellechasse?
Mme Vien : Oui.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Le choix d'école,
et on reconnaît là l'obligation de la commission scolaire, la ministre
vient de l'expliquer dans l'explication qu'elle
donnait à ma collègue de Bellechasse. J'imagine que, dans les articles de loi
que nous devrons adopter au projet de loi, il y aura l'implication du conseil d'établissement;
on va sûrement le voir un petit peu plus tard. Donc, là-dessus, je n'ai pas de
question parce que c'est clair, la responsabilité est acquise, et les
consultations sont intéressantes.
Dans la volonté, l'approbation, on le verra dans
les articles de loi, mais ça, c'est ailleurs, ce n'est pas dans les conditions
et modalités. Alors, moi, dans le choix d'école, je n'ai pas de question.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Oui, Mme la députée de Montarville.
Mme Roy
(Montarville) : Oui, le même
processus, je remonte un cran en arrière, parce que vous avez terminé. Pour ce qui est d'objectif et limites, le point
n° 4, Mme la ministre : «Conformément aux règles budgétaires, le
MELS financera une classe par commission scolaire pour l'année 2013-2014», que
vous nous dites, vous nous parliez d'un budget
de 8 millions. Je vous avais posé la question lorsque nous avions terminé
les travaux : Est-ce que ce budget-là… dans votre budget, vous avez prévu un enseignant ou deux adultes par
classe d'enfants? Est-ce qu'on va être capable d'en mettre deux, comme
on souhaite le faire, parce que c'est effectivement la façon idéale d'arriver à
bien encadrer ces enfants? C'est ce qu'on s'est
fait dire, entre autres, avec les gens de l'école Saint-Zotique, que ça prenait
au moins deux adultes par classe.
Alors, on peut avoir des précisions à cet égard-là, pour ce qui est du nombre…
le ratio enseignants, adultes et élèves?
Mme
Malavoy : On est en train...
on est en train de regarder justement, avec les commissions scolaires,
comment on pourrait répondre à cette demande qui nous a été faite d'avoir un
ajout de ressources pour les aider à accompagner les enseignants. Donc, on n'a pas, je dirais… on n'a pas encore terminé
notre réflexion. Parce que, pour répondre à votre question de départ, le 8,1 millions, ça
compte un enseignant par classe. Si je veux ajouter une ressource… puis
j'essaie de trouver une solution à ça, mais,
si je veux ajouter une ressource, entendons-nous, une ressource additionnelle…
D'ailleurs, on n'a pas forcément statué sur
quelle ressource, mais il y a différents types de ressources possibles, des
gens qui ont, par exemple... je prends un exemple, ça peut être quelqu'un
qui a, mettons, une technique, comment on appelle ça, en éducation spécialisée ou en services de garde — technique en services de garde, c'est ça que je cherchais — bon, on n'a pas statué, mais ça
peut être une ressource comme celle-là. Et ce que je suis en train de faire de
mon côté, c'est de calculer ce que ça pourrait me coûter, parce que ça
va être en plus de mon 8,1 millions.
Mme Roy (Montarville) : Donc, on va
dépasser le 8,1, si, naturellement, on veut avoir...
Mme Malavoy : On va le dépasser,
puis je peux...
Mme Roy (Montarville) : ...nos deux
ressources.
Mme
Malavoy : ...je peux vous
indiquer que mon intention, c'est de trouver le moyen de répondre favorablement
à cette demande qui a été faite. Des analyses préliminaires que j'ai m'indiquent…
puis ça, c'est ajusté, là, mais mes analyses
préliminaires que j'ai m'indiquent que, si je veux ajouter une deuxième
ressource éducative en classe, il faut que je trouve 1,6 million,
comme ordre de grandeur. Mais je suis à la recherche de cet argent.
Mme Roy (Montarville) : Tout est là,
hein?
• (15 h 30) •
Mme Malavoy :
Non, non, mais tout est là. Mais c'est pour ça que, d'ailleurs, on fait une
commission parlementaire et qu'on essaie de s'inspirer de ce que les gens nous
disent. Moi, je retiens qu'il y a lieu de trouver une ressource additionnelle pour appuyer la démarche de l'implantation d'une
maternelle quatre ans. En même temps, vous comprenez que je dois être
toujours respectueuse des conventions collectives, toujours ajouter une
ressource mais qui corresponde à des compétences particulières, et évidemment
il faut que je puisse le financer. Puis, à chaque fois, chaque année où je
voudrais revoir les conditions et modalités, il faudrait toujours que, quand je
signerais quelque chose,
j'aie l'argent pour le faire. Là, aujourd'hui, si je vous disais : Oui,
oui, il n'y a pas de problème, ce ne serait pas correct de ma part, parce que… Moi, je me suis retournée vers mon
sous-ministre puis je lui ai dit : Bon, bien, là, essayons de
trouver la marge de manoeuvre financière, et c'est l'exercice qu'on est en
train de faire.
Mme Roy
(Montarville) : Et avez-vous une idée du moment où vous saurez si l'argent
sera dégagé?
Mme Malavoy :
Oui, bien, dans mon esprit… Là, on est en train d'étudier le projet de loi. Les
commissions scolaires font déjà un travail
préliminaire. Mais, dans l'opération de ce qu'on appelle les règles budgétaires,
on est en train de discuter avec les
commissions scolaires, il faudra, au moment où on va conclure l'opération — qui est à la mi-juin à peu près, je pense, les règles
budgétaires?
Une voix :
Fin mai, mi-juin.
Mme Malavoy :
Fin mai, mi-juin, en tout cas d'ici la mi-juin, mettons, on aura conclu avec
les commissions scolaires l'opération de ce
qu'on appelle les règles budgétaires, il faudra que ce soit inclus, parce qu'il
faut quand même que les gens sachent un peu d'avance comment ils vont
organiser les choses en septembre.
Mme Roy
(Montarville) : Merci, Mme la ministre.
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Merci. Mme la députée de Trois-Rivières.
Mme
St-Amand : Oui. En fait, ce qui m'apparaît important de dire à ce moment-ci,
c'est que nous avions exactement la même
préoccupation pour avoir deux personnes-ressources. Maintenant, quand vous
parlez de 1,6 million, ce que je
veux savoir, c'est : Est-ce que vous évaluez la possibilité de mettre une
deuxième ressource enseignante ou si ça pourrait être un personnel spécialisé? Je pense notamment à des
éducateurs. On sait qu'on en a en CPE, on sait qu'on en a beaucoup dans
nos milieux scolaires aussi, des éducateurs spécialisés. Donc, la deuxième
ressource pour vous, est-ce que c'est absolument un enseignant ou vous avez
évalué autre...
Mme Malavoy : Dans notre esprit, ce n'est pas une deuxième ressource enseignante,
parce que ça, c'est régi par des conventions collectives très strictes.
Donc, c'est une deuxième ressource éducative, on va dire, mais qui pourrait être quelqu'un en techniques de ressources de
garde ou techniques de services de garde ou éducation spécialisée, donc
un autre ordre pour ne pas justement entrer,
je dirais, en conflit ou, en tout cas, au moins en friction potentielle avec
les règles qui régissent les enseignants. Puis vous comprendrez qu'il y
a aussi une question de coût.
Puis, de toute façon,
moi, si je retiens ce que les gens sont venus nous dire, ce qu'ils sont venus
nous dire, c'est : Il faudrait qu'il y ait une autre personne, mais ça n'a
pas besoin d'être une personne qui a un bac en formation préscolaire et
primaire, là. D'ailleurs, même, moi, j'ai retenu, c'est plus une ressource
complémentaire qui a d'autres habiletés,
entre autres… là, je parle sans avoir du tout les compétences sur le fond,
mais, par exemple, quelqu'un qui a une
formation qui l'habilite bien à comprendre quel est le développement d'un
enfant de quatre ans, O.K., et donc, ça, c'est des personnes,
souvent, qui vont avoir une technique dans un domaine où... C'est ça.
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Ça va? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : Merci, Mme la Présidente. Disponibilité des locaux. Je crois que ça, c'est
plus que clair, c'est s'il y en a et pour une année seulement, puisqu'après
ça la vision peut changer.
Nombre d'élèves par
classe...
Mme Vien :
Vous permettez, vous permettez, Mme la porte-parole… Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Oui, allez-y, Mme la députée de Bellechasse.
Mme Vien :
J'ai un flash, un complément d'information. Si vraiment, Mme la ministre, il y
avait… puis je comprends que vous ne voulez
pas donner d'argent pour des locaux puis du matériel, j'ai tout compris ça,
mais, à tout événement, il y a
vraiment un groupe, puis c'est vraiment un milieu qui a vraiment besoin d'être
pris en charge en termes éducatifs, par exemple, et de prendre en charge
la petite enfance, etc., et qu'il n'y ait pas de locaux de disponibles, accepteriez-vous, à ce moment-là, qu'il puisse y
avoir des ententes avec le milieu communautaire, par exemple, pour un
local ou quoi que ce soit? Est-ce que c'est des avenues qui peuvent être
intéressantes pour vous?
Mme Malavoy : En fait, c'est la commission scolaire qui va gérer ça, O.K.? Je ne
connais pas d'ailleurs toutes les ententes que les commissions scolaires
font éventuellement avec d'autres organismes du milieu. Je sais qu'ils ont des ententes des fois avec des municipalités pour
certains types d'utilisation d'infrastructure. Mais la commission
scolaire aura à voir à ça. Dans un premier
temps, je sais que ce qu'ils regardent, c'est avec les écoles qui existent puis
les écoles en milieu défavorisé, qu'est-ce qui est possible. Puis, s'il
y a des cas de figure... D'ailleurs, c'est une des raisons pour lesquelles il
faut qu'on reste avec des choses qui donnent un petit peu de marge de
manoeuvre.
Mme Vien : Vous ne seriez pas contre
une... Parfait.
Mme
Malavoy : Moi, si une
commission scolaire recommande quelque chose qui est adapté, je pense qu'il
n'y a pas de raison qu'on soit...
Une voix : ...
Mme Malavoy : Oui. Bon. Bien, alors
on me dit que c'est un pouvoir qu'elles ont de louer des locaux pour répondre à
leurs besoins.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Ça va?
Mme Vien : …on parle bien d'écoles
ici, hein, c'est pour ça, c'est parce qu'on parle nommément d'écoles.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Ça va?
Mme Vien : Oui.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Parfait. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : L'inquiétude, c'est
aussi : si je fais une location, ça me prend un budget pour le faire.
Donc, ça revient tout le temps... On le disait tantôt, le nerf de la guerre,
hein, il y a les conditions et modalités, mais il y a le financement. Donc, j'imagine que la commission scolaire sera
extrêmement prudente sur ce à quoi elle est prête à s'engager pour mettre en place une classe, parce
que justement le financement ne sera pas au niveau des aménagements.
Nombre d'élèves
par classe. On s'arrête quelques instants là, parce que nous devons comprendre,
de ce côté-ci... Quand on régit le
maximum puis le minimum, c'est régi où? C'est régi dans la convention, c'est
régi à un endroit très précis? Et, à ce moment-ci, puisque je parle d'un
ratio maître-élèves ou élèves-enseignant, mais de quelque chose qui n'existe pas, puisqu'on tombe à temps plein puis
on parle de peut-être une deuxième ressource, comment je peux mieux regarder
mes conditions et modalités pour m'assurer que ce que je vois... Parce que, le
deuxième, le minimal, je le comprends bien,
puis vous l'avez toujours très bien expliqué. Par contre, mon maximum, est-ce
que je me fie au préscolaire cinq
ans, qui dit : 1-20 pour maximum, 1-18 pour... Mais on avait dit 1-15 à la
moyenne. Mais, puisque je n'ai qu'un seul endroit où on dit le nombre,
qui est 1-6, qui est mon minimum, le nombre maximal nous inquiétait par rapport
à où il est, l'élément de référence.
Mme Malavoy : C'est effectivement
régi par la convention collective, et qui prévoit le cas des enfants de quatre ans, puisqu'il y a des maternelles quatre
ans à demi-temps, et, dans ce cas-là, la moyenne, c'est 15, le maximum, c'est 18, alors qu'en maternelle cinq ans la
moyenne, c'est 18, et le maximum, c'est 20. Donc, le ratio est plus bas
pour la maternelle quatre ans. Et, à ça... Donc, ce qui n'enlèverait rien au
ratio élèves-enseignant.
Mais, si on
ajoute de l'argent pour une ressource autre, ça viendrait évidemment s'ajouter
comme ressource, mais le ratio serait
toujours le même, le ratio serait toujours le même, donc un maximum de 15. Puis, le six
élèves, bien, vous l'avez vu, je l'ai
introduit en cours de route. Parce qu'il y a des milieux où, comment je dirais,
la commission scolaire, elle sait qu'elle
a bien plus que six élèves qui pourraient participer à une première classe,
mais on comprend que des parents à qui
on l'offre ne sont peut-être pas, dès le premier coup, rassurés puis sûrs que c'est
une bonne affaire. Donc, moi, je ne voudrais pas empêcher des plus
petits groupes pour commencer, en prenant pour acquis que, probablement, d'année
en année, ça va être plus passé dans les habitudes et ça aura montré son
intérêt.
Mme Charbonneau : J'arrive au
dernier, qui dit : Les classes multiniveaux; entre parenthèses :
«Maternelle quatre ans temps plein en milieu
défavorisé et maternelle cinq ans ne sont pas permises.» Je m'y arrête quelques
instants. Je vous dirais que là-dessus,
probablement que vous allez avoir… vous allez prendre le temps de nous l'expliquer,
mais on a entendu des gens aussi nous
dire : Mais, si je ne peux pas en faire une à six mais que j'en ai quatre
à qui je peux offrir un service, est-ce que je peux les introduire dans
une classe cinq ans? J'ai aussi entendu l'inquiétude de «quatre ans et cinq ans, ce n'est vraiment pas pareil». On en a
fait la discussion, on a eu plusieurs personnes qui sont venues nous
dire qu'il y avait une bonne différence entre les deux âges. Donc, j'aimerais
ça, vous entendre sur le dernier, qui dit : La classe multiniveau.
• (15 h 40) •
Mme
Malavoy : Alors là, c'est
vraiment un cas où on tranche, un peu comme tout à l'heure. Dans ce que je
vous montre, je tranche en prenant les unités de peuplement plutôt que l'indice
de défavorisation du territoire de l'école; là,
je tranche aussi. Bon. Je pense que, cette année, c'est ce qu'il y a de mieux,
trancher comme ça. Ce n'est pas coulé dans
le béton, là, mais je pense à ce moment-ci que c'est mieux comme ça. Parce qu'à
plusieurs reprises on est venu… vous l'avez
soulevé vous-même, on est venu nous expliquer, puis je le crois, que le
développement d'un enfant de quatre ans puis le développement d'un
enfant de cinq ans, ce n'est pas la même chose. Dans cette année de différence,
pour tous les enfants, il y a déjà une grande différence. Ensuite, moi, je fais
ça pour des enfants qui proviennent de milieux défavorisés et qui n'ont pas eu d'autre service d'accueil, ou de garde,
ou quoi que ce soit jusque-là. Et donc ils passent de la maison à ce service de maternelle quatre ans,
et donc il faut qu'ils aient toute l'attention. Il ne faut pas qu'ils
soient mélangés à des enfants plus vieux,
qui ont déjà pris l'habitude de prendre leur place, de s'exprimer, tout ça.
J'imagine, là, j'imagine un enfant de quatre
ans qui a un problème d'expression verbale, qui manque de vocabulaire. Bon, s'il
est avec des
enfants de quatre ans, il va trouver le moyen de prendre sa place. Le mettre
tout de suite avec des enfants de cinq ans, c'est créer, on pense, une
pression qui n'est pas nécessaire.
Alors, on
préfère, en ce cas-là, on préfère, parce qu'il faut trancher, dire : Bien,
à partir de six enfants, on ouvre un groupe;
en deçà, on n'en ouvre pas, plutôt que de dire : Peu importe le nombre d'enfants
de quatre ans, on les mélangera à des cinq ans s'il le faut. On tranche
comme ça.
Bon, si l'an
prochain, pour une raison x, y, l'évaluation fait qu'on doit rouvrir cette
discussion, puis des spécialistes viennent nous dire autre chose, on
verra. Mais là, cette année, on pense que la prudence, c'est de faire ça.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Merci. Mme la députée de Trois-Rivières.
Mme
St-Amand : Oui. Bien, en
fait, ma première question était concernant le fait que… est-ce que les
niveaux quatre ans étaient conventionnés. Ce
que je comprends, c'est que les maternelles quatre ans mi-temps sont
conventionnées. En faisant des maternelles
quatre ans à temps complet — j'imagine que vous avez posé la question — est-ce qu'on aura besoin de rouvrir les conventions?
Mme
Malavoy : On me dit que non,
parce qu'en fait ce sont des salaires qui sont déjà ajustés. En fait, si
c'est du plein temps, bien, la personne qui
est enseignante, elle a des heures en conséquence. Mais souvent il y a des gens
qui ont fait deux demi-temps, j'imagine,
dans l'organisation. Peut-être. Mais, en fait, on n'a pas besoin de rouvrir des
conventions collectives. On fonctionne avec ce qui existe.
Puis je me permets aussi d'ajouter sur ce qu'on
vient de discuter, parce que je pense que c'est une bonne réflexion que... Comme on commence avec des
maternelles quatre ans, c'est peut-être bien d'avoir des enfants juste
de quatre ans pour bien suivre ce qui se
passe, pour ne pas les mélanger avec des cinq ans, dans la dynamique de la
classe, dans l'évaluation, l'observation de ce qui se passe. C'est peut-être
mieux d'avoir des cas, entre guillemets, purs — entre guillemets, purs — de quatre ans et non pas mélangés à des cinq
ans.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Montarville.
Mme Roy
(Montarville) : ...dans le
même bloc, nombre d'élèves par classe, on en parlait juste avant de ce
ratio du nombre d'adultes qui seront avec les enfants. Vous dites que vous avez
l'intention, effectivement, d'en mettre deux,
si on arrive à dégager les sous pour arriver en conséquence. Moi, ma question
est la suivante : À quel endroit est-ce que vous allez inscrire cette intention, puisque… l'intention d'avoir
deux adultes par classe, puisque ce sont des enfants avec probablement des problématiques
particulières? Où avez-vous l'intention de l'indiquer, puisqu'il ne se retrouve
ni dans ces conditions et modalités et ni dans la loi? Et, comme il n'y a pas
de règlement, pour le moment, c'est une intention.
Mme
Malavoy : Donc, c'est dans
le cadre des règles budgétaires. Les règles budgétaires que j'ai évoquées
tout à l'heure, elles vont venir préciser, c'est
ça qu'on est en train de travailler avec les commissions scolaires, elles vont
venir préciser combien d'argent on va mettre par élève et elles vont venir
préciser aussi qu'est-ce qu'on va ajouter à cette enveloppe pour payer une
ressource additionnelle.
Donc, les
règles budgétaires, ce n'est même pas dans ce document-là. C'est un autre
document, qui est très épais. Et ce n'est
pas de la littérature, là, c'est vraiment des calculs très techniques et qui
vont dire : Pour un enfant de maternelle quatre ans, on donne tant, tant pour le service pédagogique, tant pour
le matériel. Puis, à ça on ajouterait une somme, qu'on est en train d'évaluer, parce que, quand, cette somme-là, je vais
l'indiquer précisément, il faudra que je sache que j'ai l'argent, que j'ai trouvé l'argent. Mais on va l'indiquer
dans les règles budgétaires. Donc, les commissions scolaires vont l'avoir
d'ici au mois de juin et vont avoir toutes ces précisions-là.
Mme Roy
(Montarville) : Alors, si je
comprends bien, pour nous, ici, députés, il n'y a pas moyen de savoir si
cette intention, qui est extrêmement
louable, se concrétisera, parce qu'on ne le saura pas avant de savoir si les
règles budgétaires le permettront. C'est ce que je comprends?
Mme
Malavoy : Effectivement. Je
ne le sais pas moi-même. Mais c'est pour ça que les conditions et
modalités, ce n'est pas inscrit dans un
texte de loi, parce que c'est des choses qui sont très collées à la réalité du
moment, là, puisqu'on n'est pas dans une mesure universelle, où, là, c'est
très, très encadré. Si vous avez à garnir des classes de première à sixième année, tout est normé, tout est bien
encadré. Là, on est dans quelque chose qui n'est pas une modalité
universelle, donc il faudra, chaque année,
être capable de le préciser. Mais moi, je vous indique mon intention d'ajouter
une ressource et de trouver l'argent pour le faire. Mais je ne peux pas
vous dire aujourd'hui... j'ai...
Mme Roy
(Montarville) : …on ne peut
pas avoir une garantie que cette deuxième ressource sera au rendez-vous.
Mme
Malavoy : Bien, vous avez
mon engagement. Mais, si vous voulez un montant d'argent, je ne peux pas
vous le donner aujourd'hui.
Mme Roy (Montarville) : On a votre
intention, on a votre engagement, mais ce n'est pas écrit en nulle part, outre
que lorsque les règles budgétaires seront sorties, si on est capables de se le
permettre. C'est vraiment ça que je veux comprendre. Parce que c'est important
pour nous de... que ces enfants à qui nous voulons donner le meilleur aient les outils; et, comme nous l'expliquaient très bien
les gens de Saint-Zotique, ce deux adultes par classe était une nécessité et
une obligation. Donc là, nous devons attendre les règles budgétaires pour
savoir si ça peut se concrétiser, si ça peut se réaliser.
Mme
Malavoy : Si vous le
permettez, je vais juste vous amener à la page 3. On pourra y revenir plus
tard, mais quand même je vais répondre tout de suite. À la page 3,
sous la rubrique Financement, on indique que «les règles portant sur le financement de la maternelle quatre
ans à temps plein en milieu défavorisé sont celles prévues aux règles
budgétaires». Donc, ce qu'on indique, c'est que… dans les conditions et
modalités, on indique qu'il y a des règles budgétaires
mais qui sont, chaque année... Elles ne sont jamais discutées au Parlement, les
règles budgétaires. Elles ne sont jamais
discutées en commission parlementaire. C'est une prérogative de la ministre de
discuter ça chaque année avec les commissions
scolaires. C'est vraiment un geste de gouvernement qui se refait chaque année
mais qui n'est pas un geste législatif, là.
Alors, moi,
ce que je vous dis déjà aujourd'hui, c'est beaucoup, là. Je vous dis :
Écoutez, dans le document de conditions et modalités, je vous indique qu'il
y aura des règles budgétaires, et je vous dis mon intention de pouvoir financer
une deuxième ressource.
Mme Roy (Montarville) : C'est clair,
merci.
Mme Malavoy : C'est ça que je peux
dire.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Merci. Mme la députée de Bellechasse.
Mme
Vien : Oui. Deux questions,
la première faisant suite au questionnement de notre collègue de
Montarville. Moi aussi, je reconnais, là,
que c'est très louable, là, cet enlignement que vous avez. Est-ce que vous avez
une indication, à ce moment-ci… puis
je ne suis pas... je n'ai jamais été ministre des Finances, puis je pense que c'est
une bonne affaire pour le Québec, là,
mais je suis... je pense que j'ai des aptitudes ailleurs, mais vous me
dites : Ce sont des règles qui ne passent pas nécessairement par le Parlement, mais tous les budgets, quand même,
qui servent dans le public passent d'une certaine façon par le
Parlement, dans les crédits budgétaires et entre les mains du président du
Conseil du trésor. Est-ce qu'au moment où on se parle, Mme la ministre, vous
avez des discussions à ce niveau-là avec le président du Conseil du trésor pour
vous assurer — parce
que septembre, ça vient vite — que vous ayez les sous nécessaires pour procéder? C'est parce que, là, encore une fois, on
peut avoir l'impression de créer des attentes et avoir de la difficulté
à les atteindre. Si vous n'avez pas le 1,6 million, c'est caduc, ça tombe
à l'eau.
Deuxième question, si vous me permettez, juste
une question d'éclaircissement, au troisième picot : «Une commission scolaire qui ne peut réunir un nombre
minimal d'élèves pour former une classe pourra faire une demande à la
ministre pour se soustraire à l'objectif.» Je comprends qu'on parle bien de l'objectif
du ratio ici, non pas de former une classe, là.
Mme Malavoy : Je vais commencer par
la deuxième question. On parle de l'objectif d'avoir une classe.
Mme Vien : D'avoir une classe?
Parfait. Concernant le Conseil du trésor, est-ce que...
Mme
Malavoy : Oui. Alors, bon, d'abord,
le Conseil du trésor ne gère pas... il ne fait pas de la microgestion,
O.K.? Le Conseil du trésor, moi, m'a donné
un peu plus de 10 milliards de dollars pour le ministère de l'Éducation,
Loisir et Sport, 10 milliards
et... enfin, mettons, 10,2 milliards, mettons. C'est à peu près ça. D'autre
part, contrairement, par exemple, au cas des 28 000 places en
service de garde, contrairement à ça, je n'ai pas eu d'argent neuf pour mes
maternelles quatre ans. On m'a demandé de
trouver ça à l'intérieur des budgets déjà alloués. J'ai une croissance, pour le
ministère de l'Éducation, de 1,8 %, et
on me demande de trouver la marge de manoeuvre nécessaire pour financer mes
maternelles quatre ans.
Quand j'ai annoncé que j'implantais, que j'offrais
ça, d'en implanter une par commission scolaire, que ça me coûtait 8,1 millions, j'ai trouvé de quoi les
financer. Bon. J'ai quand même un ministère qui a un gros budget. Donc,
si j'avais un budget de 300 millions,
trouver 8 millions serait difficile. Sur 10 milliards, quoiqu'une
très, très grande partie s'en va aux
commissions scolaires, bien, j'ai trouvé la marge de manoeuvre. Pour la
deuxième étape, il faut de nouveau que je trouve à l'intérieur de mes
budgets, et c'est l'exercice que fait le sous-ministre en ce moment, de trouver
une somme additionnelle, qui pourrait être de l'ordre de 1,6 million. Mais
il faut que je le trouve dans mes budgets.
• (15 h 50) •
Mme
Vien : ...je n'en ferai pas
un cas, mais on sait toutes les deux que ce que vous enlevez à Pierre pour le
donner à Jacques… C'est des vases communicants, là, il y a quelqu'un qui va se
priver à quelque part.
Mme Malavoy : Non, pas exactement, pas exactement. Il y a, par exemple… Une des
choses qui dégagent des marges de
manoeuvre, mais je ne veux pas m'étendre trop longtemps, mais une des choses
qui dégagent des marges de manoeuvre,
ce sont des crédits non utilisés, ce sont des postes budgétaires où on a prévu
dépenser tant. Bon, prenons un exemple
théorique, j'espère que ce ne sera pas le cas de mes maternelles, mettons que
je dis : J'ai 8,1 millions pour mes maternelles, puis que
finalement il en est un tiers des commissions scolaires qui ne réussissent pas
à les implanter, j'économise. Ça fait que,
sur l'ampleur de mon budget, j'ai des postes budgétaires qui, d'une année à l'autre,
ne sont pas entièrement
épuisés et qui me permettent soit de financer une chose additionnelle ou
encore, en cours de route, de faire des choses auxquelles je n'aurais
pas pu penser avant, et c'est ce qu'on appelle l'utilisation, bon, de crédits
périmés. Puis, si je ne veux pas que le
Conseil du trésor, à la fin de l'année, me les reprenne, ces crédits périmés, j'ai
intérêt à leur trouver une vocation pendant l'année.
Mme Vien :
En termes de prévisibilité, c'est un petit peu chaotique, c'est un petit peu
difficile, ça, c'est sûr. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Merci à Mme la députée. Mme la députée de
Mille-Îles, de Montarville?
Mme
Charbonneau : Mille-Îles, ça a l'air.
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Mille-Îles? Parfait.
Mme
Charbonneau : J'essaie de me pencher pour voir s'il y avait de l'interrogation
encore de ce côté-là.
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : D'accord. Allez-y, Mme la députée.
Mme Charbonneau :
Moi, je suis prête à aller à Critères d'inscription des élèves si tout le
monde... On continue. Donc...
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Peut-être, Mme la députée, excusez-moi, à ce
moment-ci, vous dire qu'il vous reste environ 10 minutes sur l'heure
que nous avions décidé de consacrer aux documents.
Mme Charbonneau : Je vous dirais que ça roule très, très bien. Ça fait que je ne suis pas
sûre de rentrer dans le 10 minutes. Je ne sais pas si la ministre est en
désaccord pour laisser un peu de lest par rapport au temps qui a été déterminé,
mais, jusqu'ici en tout cas, ça roule bien dans l'explication.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Écoutez, on peut continuer, puis, quand vous
serez arrivée aux… 10 minutes seront écoulées, je demanderai s'il y
a consentement...
Mme
Charbonneau : Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : ...pour quelques, peut-être, minutes
supplémentaires.
Mme
Charbonneau : Parfait.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) : D'accord. Nous allons fonctionner ainsi. Allez-y,
Mme la députée.
Mme Charbonneau : Critères d'inscription des élèves. Dans le premier picot, on détermine
très bien l'âge de l'élève que la
ministre vise, et c'est très clair. Lieu de résidence de l'élève, je vous
dirais que je m'arrêterais 30 secondes pour dire la nouvelle réalité, hein? On pourrait se dire que chaque
élève a une adresse, mais on est obligés de se dire que chaque élève peut avoir plus qu'une adresse. J'imagine
que ça va rentrer plus dans le principe des critères d'inscription des élèves plutôt que dans les conditions et
modalités. Parce que les commissions scolaires ont toutes des critères d'inscription,
là. Si personne ne le sait, je vous l'apprends :
ils ont tous des critères d'inscription, qui sont en vertu des règles,
partie en consultation auprès du comité de parents, les conseils d'établissement,
et tout ce qui s'ensuit. Donc, j'imagine que, dans
les conditions et modalités, on va laisser cette latitude-là aux critères d'inscription.
Je dis j'imagine parce que c'est plus
une question de compréhension, parce que le lieu de résidence de l'élève
peut... l'élève peut avoir plus qu'une adresse. Il peut avoir aussi plus
qu'un endroit où il prend l'autobus puis plus qu'un endroit où il débarque en
service de garde. Donc, je fais juste poser l'interrogation.
Mme Malavoy : En fait, les commissions scolaires gèrent déjà ces cas de figure pour
les enfants de maternelle ou du
primaire. Donc, ce qui est indiqué là renvoie tout simplement à ce qu'on a vu
tout à l'heure. La portée des présentes conditions et modalités, on a vu ça à la première page puis, entre
autres, on a vu qu'on retenait l'unité de peuplement. Mais ensuite les
commissions scolaires gèrent la question de résidence comme elles le font
habituellement. Et c'est vrai qu'il y a un
certain nombre de cas d'enfants qui sont ce qu'on appelle en garde partagée,
mais les commissions scolaires sont habituées à faire face à ça, là.
Mme Charbonneau : Ce qui m'amène à celui juste en dessous, qui dit : «Autres
critères», puisqu'on le soulevait hier, hein, ma collègue de Richmond
qui me disait… Il y a déjà 13 personnes dans une circonscription donnée de
son district à elle qui ont déjà levé la
main pour dire : Bien, moi, j'aimerais ça y aller. Mais ils reçoivent déjà
des services auprès soit des services de garde en milieu familial ou des
services de garde privés, des CPE. Donc, quand vous dites : «Les commissions scolaires peuvent fixer d'autres
critères d'inscription lorsque le nombre de demandes d'inscription
excède l'offre des commissions scolaires», j'ai
conclu, puis peut-être que je ne le fais pas bien, mais j'ai conclu que vous
n'osiez pas ou vous ne vouliez pas écrire dans les critères d'inscription des
élèves ce à quoi…
On
s'est entendus le dire plusieurs fois, c'est-à-dire que tout élève ou tout
jeune de quatre ans qui recevait déjà des
services n'aurait pas accès, puis on en a parlé hier, aux services de
préscolaire quatre ans... de maternelle quatre ans. Si vous ne l'avez pas inscrit là, est-ce que, dans la
volonté ou dans le sens que vous voulez donner aux critères d'inscription
des élèves, vous demandez à la commission
scolaire d'y mettre ou d'y apposer cette règle-là? Ou est-ce que c'est
possible de le voir dans Critères d'inscription
des élèves, un endroit très précis où je dis : Cette catégorie d'élèves
quatre ans de milieu... qui est
reconnue dans un code postal de milieux défavorisés, d'unités de peuplement,
mais qui est déjà dans un CPE à deux jours et demi gratuits — parce
qu'il faut se le rappeler, là, il y a déjà des normes en place pour les gens
qui acceptent d'aller en CPE — n'aura pas accès aussi facilement ou aussi
directement qu'un élève qui, lui, ne reçoit aucun service de personne? Je veux juste bien le situer
puis savoir si c'est la commission scolaire qui va édicter cette règle-là
ou si c'est le ministère qui va l'édicter.
Mme
Malavoy : On essaie, dans
les conditions, modalités, de prévoir beaucoup de choses, mais pas tout,
tout, tout non plus, tu sais, pour que ce soit quand même viable.
Mais je vais
vous ramener un élément qu'on a regardé rapidement tout à l'heure; on est
passés dessus, je crois, mais on ne s'y est pas arrêtés. Dans le choix
de l'école, à la page 1, on va revoir ça un instant, si vous le voulez
bien, on a indiqué : «D'une part, la
commission scolaire choisit l'école qui lui semble la plus appropriée — ça, ça va. Elle consulte le conseil d'établissement de l'école
pressentie — ça, on a ajouté ça parce qu'il y avait eu des demandes en
ce sens. Et — c'est là que je veux vous amener — la commission scolaire consulte son
représentant — les
commissions scolaires ont un
représentant — au
comité consultatif sur la répartition des places, institué en vertu de l'article 100.1
de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance.»
Donc, une des choses dont on a convenu, avec le
ministère de la Famille particulièrement, c'est qu'on voulait qu'il y ait consultation avec le comité qui gère
les services de garde sur un territoire donné, d'une part, pour,
effectivement, ne pas, par exemple, donner
une place en priorité à un enfant qui en aurait déjà une dans un CPE puis que
ça va bien, et aussi pour détecter,
aider à détecter les familles qui pourraient bénéficier de la maternelle quatre
ans et les familles qui ne veulent pas
aller en service de garde mais dont on pourrait avoir connaissance. Parce que,
sur ces comités consultatifs, il y a des gens aussi des milieux de la santé et des services sociaux qui connaissent
les familles. Donc, c'est la démarche que l'on propose.
Et ici ce qu'on
indique, c'est qu'elles peuvent fixer d'autres critères. Parce que c'est
évident qu'avec un groupe, au maximum,
de 18, s'il y a 25 parents, mettons, qui cognent à la porte… Le maximum,
pour l'an prochain, ce sera une classe, puis le maximum, c'est 18 enfants par classe. Donc, la commission
scolaire pourra, en consultation, je dis bien, avec ce comité consultatif, voir quels critères elle se
donne pour l'offrir aux enfants pour lesquels c'est le plus pertinent pour
cette première année, O.K.? Et ça, on peut
juste indiquer qu'on leur donne cette liberté-là, mais je ne peux pas prévoir
tous les cas de figure, parce qu'il peut y avoir des choses qui arrivent
et dont je n'aurais pas connaissance à ce moment-ci. Ça leur donne donc une
certaine marge de manoeuvre. Mais elles doivent le faire en consultation avec
ce comité des services de garde. De sorte
que ce qu'on vise — vous l'avez exprimé — ce qu'on vise, c'est que... sans pouvoir interdire quoi que ce soit à des parents, mais, nous, ce qu'on
vise, c'est rejoindre des enfants qui, actuellement, ne vont nulle part.
• (16 heures) •
Mme
Charbonneau : Non seulement
je comprends, mais j'ai déjà vu, pas en cas de figure mais en cas concret,
par des règles bien édictées d'une
politique... on appelle la politique des critères d'inscription. Certaines
commissions scolaires ne le font même pas annuellement parce que c'est
trop complexe.
La chose qui me chicote, c'est : Est-ce qu'il
n'y aurait pas lieu, si ça pouvait être intéressant… Je vous le dis comme ça — parce que j'essaie de réfléchir à haute voix — parce que les critères d'inscription d'une commission scolaire vont être fixés sur la proximité, sur ce qu'on va
appeler une aire de desserte pour une école, et ces choses-là. N'y
aurait-il pas lieu, de la part du ministère,
du moins d'indiquer la préférence — même si le mot est mal
choisi — la préférence ou la qualité de l'élève que
je veux avoir, c'est-à-dire que… dans le principe de critères d'inscription, y
mettre une phrase de plus qui dit que le ministère souhaite que les élèves qui
ont accès à ce service soient des élèves qui n'ont pas eu de service parallèle?
Je vous le
disais un peu et je le dis tout le temps un peu avec un sourire en coin :
Je ne suis pas avocate et je n'écris pas
comme un avocat, mais la condition et... les conditions et modalités
pourraient, dans les critères d'inscription, du moins guider la première réflexion qui, par après… puis
on s'en est parlés hier, par après pourrait venir... un peu comme le
fait de former un groupe, être regardé sous un angle différent si, dans la
qualité des élèves qui sont choisis, j'en ai un qui a déjà fréquenté un service
mais qui pourrait être accepté pareil.
Mais ne devrait-on pas guider par la réflexion
qu'on fait sur la qualité d'élèves qu'on veut, les commissions scolaires, et la formation des groupes,
dans : le choix de l'élève que je fais doit être, en premier lieu, un
élève qui, de par sa situation familiale et démographique, est un peu…
Je n'ose pas dire «isolé», parce que chaque mot, vous le savez, a un impact sur les gens qui nous écoutent. Puis ils
disent : Mon Dieu! C'est bien effrayant, ce qu'elle dit là. Mais,
dans le fond, ce qu'on cherche à faire, c'est
vraiment cibler des gens à qui on veut donner des services pour qu'ils partent
sur un pied d'égalité. Donc, n'y
a-t-il pas lieu de guider, dans le principe critères d'inscription — et j'en conviens avec vous — sans
fermer ça avec une rigidité puis une volonté que ça n'avance pas du tout, là?
Mme
Malavoy : O.K. Bon. Je vais
essayer de répondre peut-être à plusieurs niveaux. D'abord, tout l'esprit
du projet de loi est là, O.K.? On l'a quand
même bien indiqué aux commissions scolaires et à tout le monde, là, que
l'esprit du projet de loi, c'est d'ajouter un service complémentaire à ce qui s'offre
déjà. Donc, ça doit pouvoir les guider.
Elles ont
déjà, comme indications possibles… on me parle, entre autres, d'un article de
la Loi sur l'instruction publique qui
indique que, dans la mesure du possible, quand il y a, par exemple, trop d'enfants
pour un service, elles doivent prioriser les élèves qui résident le plus près de
l'école. Elles ont déjà ce critère-là. Elles ont, on l'a indiqué, l'obligation
de consulter le comité consultatif.
Donc, le but
de ça, c'est de donner des critères, mais en même temps ce qui est l'ordre du
souhait, c'est l'esprit de la loi. En
fait, la loi, elle indique, dans son esprit, ce qu'on veut. Les critères, c'est
comme des... ce n'est pas des souhaits, c'est des... par exemple, il faut avoir quatre ans à tel moment ou pas à
tel moment. Et c'est pour ça que, sous la rubrique Critères d'inscription,
on n'a pas ajouté des éléments qui pourraient être plus de l'ordre du
souhait... Je m'excuse, je ne comprends pas. Non, mais...
Mme Charbonneau : Non, c'est
correct. Si c'est pour mieux... Si c'est pour mieux faire les choses, c'est
correct, le papier.
Mme
Malavoy : Oui, oui, O.K.
Non, j'ai compris. Non, c'est parce qu'il manquait un début de phrase. Non,
non. O.K., je comprends, parce qu'il me laissait compléter le début de phrase.
Non.
En fait, oui,
un des critères, par exemple, ça peut être qu'il y a déjà un frère ou une soeur
à l'école. Vous le savez, dans les
services de garde, c'est le cas aussi. Alors, vous avez une place si votre
grand frère ou grande soeur a déjà une place.
Donc, ça peut aussi être un des critères; si, à un moment donné, ils doivent
sélectionner des enfants, ils peuvent dire;
Bien, eux, ils ont déjà un frère et une soeur, puis donc on va accompagner la
famille, des choses comme celles-là.
Mme Charbonneau : …toujours
considéré.
Mme Malavoy : Mais, cela dit, tout
ce que vous dites, là, on l'enregistre et puis on en discute aussi avec les
commissions scolaires. Moi, je sais que le signal qu'ils nous ont donné, c'est :
Soyez précis, mais en même temps laissez-nous
faire notre travail, parce que, comme ils ont une classe, il faut qu'ils la
composent au mieux, et il ne faut pas leur donner trop, trop, trop de
critères qui soient, je dirais, contraignants. Mais moi, je pense qu'avec des
critères de proximité, comme on a évoqué,
des critères de frère et soeur, ils peuvent... critères aussi de, je vais le
dire comme ça, besoins, dire… Les
comités consultatifs vont permettre, par exemple, d'identifier des enfants qui
vivent dans certaines poches de
pauvreté, et on pourrait dire : Écoutez, si vous avez à en prioriser,
essayez d'en prioriser là parce qu'on pense que c'est le plus urgent.
Mme
Charbonneau : Mais vous le
faites déjà en disant : 9-10. Ça, c'est déjà établi. Vous l'édictez bien
en disant : «la clientèle visée,
de préférence — parce
que j'ai compris qu'il y a une latitude là aussi — 9-10.» Je me demandais juste si c'était possible de voir dans conditions et
modalités aussi une petite phrase qui dit : «Dans la mesure du possible».
Je le dis comme ça : «Dans la
mesure du possible, il serait intéressant que la clientèle visée soit la
clientèle qui n'a reçu aucun service
complémentaire de la communauté.» Parce que je ne sais pas comment appeler le
regroupement, soit... parce que je ne peux pas dire CPE, il peut être en
milieu familial, il peut être en milieu privé. Je ne peux pas dire… il peut
être en préscolaire, même, quatre ans. Donc, comment je fais pour l'identifier?
Je ne peux pas dire isolé non plus, parce que ce
n'est pas isolé. Donc, comment je fais pour bien identifier l'élève que je vise
au départ, malgré que je veux garder une porte ouverte — et
vous avez raison de nous le rappeler — à d'autres possibilités? Mais
ma première réflexion de commission
scolaire, de conseil d'établissement ou même de service de santé qui se penche
sur le regroupement, c'est : Je dois viser les gens qui sont un
petit peu plus isolés que les gens qui ont déjà des services.
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Merci, Mme la députée de Mille-Îles. À ce moment-ci, je veux
vous rappeler que le temps que nous avions décidé ensemble de consacrer pour l'étude
du document de la ministre est écoulé. Est-ce qu'il y a consentement? Est-ce
que vous... Qu'est-ce que vous... Quelle orientation vous donnez à la
présidente pour la suite des choses?
Mme Malavoy : Je suis prête à
continuer, moi.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Parfait.
Mme Malavoy : Peut-être pour un
maximum d'une autre heure, toutefois.
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Parfait, Mme la ministre. Donc, la parole est à vous pour
répondre à la députée de Mille-Îles.
Mme
Malavoy : Écoutez, tout ce
que je peux dire à la députée de Mille-Îles, c'est que je prends bonne note
de ce qu'elle me dit. On comprend qu'on fait un exercice pour se comprendre.
Moi, j'ai bien indiqué que ce n'était pas un règlement
qui est soumis à une approbation ici. Il va être éclairé par ce qu'on dit en
commission parlementaire, par ce que les commissions scolaires nous font
comme représentations, par le groupe de travail dont je vous ai parlé. Donc, je
le prends en note comme une chose à revoir,
là, avant d'en arriver à une formulation qui soit finale, puisqu'on est
toujours à l'étape d'un document de travail.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Merci, Mme la ministre. Je reconnais maintenant la députée de Montarville. Je
reviens à vous, Mme la députée de Trois-Rivières, par la suite. Mme la députée
de Montarville.
Mme
Roy (Montarville) : Merci,
Mme la Présidente. Demeurons dans le même chapitre, Critères d'inscription
des élèves. J'aimerais juste me faire
éclaircir le quatrième picot. On nous dit : «Critères d'inscription des élèves :
tout critère d'inscription fondé sur la sélection d'élèves en fonction de leurs
capacités et de leurs besoins est interdit.» Je veux juste essayer de comprendre, puisque c'est un petit peu l'objet même du
projet de loi, nous présumons que ces enfants ont des besoins, puisqu'ils n'ont pas eu accès à des
services de garde, des CPE ou autres. Et c'est la raison pour laquelle
vous nous avez soumis ce projet de loi. Et
on nous dit, à cette phrase que je viens de lire, que tout critère d'inscription
fondé sur le besoin était interdit, alors que c'est un petit peu ce qu'on fait,
c'était l'intention du projet de loi, là. C'est parce qu'on présume qu'il y a des besoins, là, c'est pour ça
que vous le faites. Il y a une contradiction ici. Je voudrais juste me faire
éclaircir ça, parce qu'il y a une contradiction.
Mme
Malavoy : En fait, ce n'est
pas une contradiction, mais je comprends que ça mérite explication. Je
comprends bien. Le projet de loi vise des
enfants de quatre ans provenant de milieux défavorisés. Ça, c'est quand même
assez large, O.K.? Et même on fait attention pour ne pas étiqueter les
enfants eux-mêmes, là, avec leur propre code postal sur le sac à dos, là, c'est une unité de peuplement. Ce
qu'on veut éviter, c'est vraiment de faire de la microsélection, par
exemple de faire des tests d'entrée, O.K.,
pour détecter des enfants dont on dirait : Lui, il a tel ou tel trouble, d'avoir
des critères, mettons, basés sur les
besoins en orthophonie de tel enfant. Nous, ce qu'on veut, c'est offrir un service
à des enfants de milieux défavorisés, mais, au-delà de ça, on ne fait
pas une sélection extrêmement pointue pour identifier des enfants qui auraient
nommément tel, ou tel, ou tel trouble.
Mme Roy (Montarville) : C'est ce que
veut dire : «en fonction des besoins», vous parlez de besoins très, très
pointus, là?
Mme Malavoy : C'est ça.
Mme Roy
(Montarville) : Alors que le
besoin, de façon générale, qu'on présume, c'est que ces enfants-là ont
besoin d'être stimulés parce qu'ils n'ont pas accès à rien avant cinq ans.
• (16 h 10) •
Mme
Malavoy : C'est ça. Mais ils
n'ont pas forcément, comment je dirais… ils n'ont pas forcément une
déficience ou ils n'ont pas forcément un
problème, ils ont un, je dirais… Ils ont, on pense, avantage à avoir accès à
ces services-là mais pas sur la base
du fait qu'ils ont un problème de langage. On pense simplement qu'ils ont
avantage à une mise à niveau au plan
cognitif, au plan du développement social, et des choses comme ça, mais pas
parce qu'on a identifié un trouble. Parce
que, si on ajoutait des critères comme ça, on pourrait se retrouver avec une
classe de quatre ans... uniquement ceux qui ont, mettons, je ne sais
pas, un problème de dyslexie ou de difficulté d'élocution. On ne veut pas ça.
On ne veut pas en faire des classes
spécialisées d'enfants qui ont des troubles d'apprentissage. On veut en faire
des maternelles quatre ans pour des
enfants venant de milieux défavorisés. Mais, là-dedans, il peut y avoir des
enfants qui, de fait, vont fonctionner très, très bien. Mais c'est juste
que, dans cette année-là, ils vont récupérer des choses ou apprendre des choses
qu'ils n'avaient pas apprises avant.
Mme Roy
(Montarville) : Donc, il n'y
aura pas une priorisation d'enfants qui auraient vraiment, vraiment de
graves besoins ou de grands besoins? On y va... Le critère est seulement le
fait que ces enfants soient dans un milieu défavorisé et n'aient eu aucun accès
à quelque stimulation, service que ce soit. O.K., je comprends.
Mme Malavoy : C'est ça. Parce que,
sinon, on risquerait de se retrouver aussi avec des besoins de personnel ultraspécialisé ou... Ce n'est pas des classes
spécialisées, c'est vraiment des classes pour des enfants de quatre ans
avec, bon, on l'a dit, une enseignante puis une ressource additionnelle, qu'il
reste à identifier plus précisément.
Mme Roy (Montarville) : Ça, c'est
clair. Merci.
Le Président (M. Breton) : Merci.
Mme la députée de Trois-Rivières.
Mme St-Amand : Merci beaucoup, M. le
Président. Alors, je veux juste porter à votre attention, Mme la ministre, que, quand on a eu des consultations, à
maintes reprises — puis vous le savez que j'ai un intérêt particulier
pour, évidemment, tous nos services de garde — il a été clairement mentionné qu'on ne voulait
pas se retrouver dans une situation où on allait vider les services de garde.
Maintenant,
je vous l'ai dit, moi, j'adhère au projet, au projet de loi, dans la mesure où
on s'en va rejoindre une clientèle,
notre 27 %, qui ne fréquente pas les CPE, qui n'est pas... Alors, je ne
sais pas comment vous pouvez le faire... Puis c'est pour ça que je
complète un peu la discussion que vous avez eue avec ma collègue tout à l'heure.
Il faut absolument — puis je vous le demande, là — qu'on puisse s'assurer que les enfants qu'on
va intégrer dans ces classes-là... Il faut mettre une mécanique à
quelque part, avec nos services qu'on a probablement, qui identifie déjà ces
enfants-là puis qui les voit, s'assurer que ce sont des enfants... ce sont bien
la clientèle qu'on a ciblée, c'est-à-dire une clientèle d'enfants de milieux défavorisés qui n'ont pas de service. Alors, je ne
sais pas quelle mécanique vous allez prendre, mais ce que je veux vous
demander, c'est simplement d'introduire quelque chose qui fera en sorte, dans
les conditions et modalités, de s'assurer d'abord
qu'ils ne fréquentent pas les services de garde... Mais, bon, on le sait, il y
en a qui peuvent aller à
Passe-Partout, il y en a qui peuvent... Parce que je disais à ma collègue tout
à l'heure : On le sait que, par codes postaux, il pourrait arriver qu'il y ait un enfant
qui ne soit pas allé ni à un service de garde ni dans… ailleurs, et qu'il
ne soit pas dans un milieu défavorisé, et qu'il
puisse avoir accès... parce qu'à un moment donné le tri ne sera pas si
facile que ça à faire, si... dans les endroits où ça peut se bousculer, où il y
a beaucoup de gens.
Alors,
moi, je veux juste que vous vous assuriez... puis pour les gens que je
représente puis avec qui je travaille, que
vous vous assuriez qu'on ne va pas prendre des enfants pour les sortir des
services de garde pour les envoyer dans la maternelle quatre ans temps
plein.
Le Président (M.
Breton) : Mme la ministre.
Mme Malavoy :
Oui. Ah! Bonjour, M. le Président.
Le Président (M.
Breton) : Bonjour.
Mme Malavoy :
Je ne regardais pas de votre côté, ça fait que je n'avais pas vu le changement.
Bon.
D'une part, je vous ramène, mais juste un instant, à ce que j'évoquais tout à l'heure,
sur la première page, nos conditions
et modalités, là, le rôle de ce comité consultatif, qui va être central. Puis
je vous indique également que... Je vous ai parlé de notre comité,
groupe de travail qui, actuellement, se penche, entre autres, sur le programme,
mais il y a aussi un sous-comité — on peut dire sous-comité,
hein, sous-comité — qui se penche sur la complémentarité,
précisément là-dessus.
Et donc moi, j'attends
de voir exactement ce qu'ils vont nous recommander. S'ils nous disent : Il
faut cerner encore mieux... Mais ils se
penchent là-dessus... Parce qu'il faut à la fois qu'on respecte le droit des
parents, qui demeure absolu, là, le
droit des parents de choisir un service qui demeure absolu, qu'on respecte l'esprit
de la loi, qui est d'offrir quelque
chose à des enfants qui ne vont pas en service de garde. C'est eux qu'on veut
rejoindre. Puis il faut trouver les mécanismes.
Mais on a un comité qui se penche sur le programme et on a un comité qui se
penche sur la complémentarité, puis ils n'ont pas terminé leurs travaux,
là, on n'a pas terminé.
Une voix :
...
Mme Malavoy :
Mais ça avance, me dit-on, ça avance.
Et
là vous comprenez qu'on est en lien avec le ministère de la Famille, dont c'était
la crainte, au départ, qu'on aille faire double emploi avec leur propre
clientèle. Donc, on travaille ensemble pour trouver les meilleures modalités.
Le Président (M.
Breton) : C'est beau? Donc, il n'y a pas d'autres… Oui, vous voulez
intervenir...
Mme
Charbonneau : Mme la députée de Mille-Îles.
Le Président (M.
Breton) : Mme la députée des Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. Le dernier, madame...
Le Président (M.
Breton) : Est-ce qu'on dit : députée des Mille-Îles ou de
Mille-Îles?
Mme
Charbonneau : De Mille-Îles.
Le Président (M.
Breton) : De Mille-Îles?
Mme
Charbonneau : De Mille-Îles.
Le Président (M.
Breton) : O.K.
Mme
Charbonneau : Élèves de d'autres commissions scolaires. On s'entend
pour dire qu'effectivement, sur certaines clientèles,
je pense à la formation professionnelle, l'éducation des adultes, quelques
clientèles particulières, on peut faire
des ententes entre les commissions scolaires pour recevoir des élèves. Je
comprends bien que, si une commission scolaire,
par une proximité... Parce qu'on s'est fait sensibilisés par les commissions
scolaires anglophones, hein, du territoire immense. Mais, quelquefois,
une école d'un territoire est à l'aube du territoire de l'autre commission
scolaire. Il peut y avoir des ententes, si
je comprends bien, pour pouvoir créer cette classe-là et faire en sorte qu'un
élève qui est plus proche de l'école de l'autre commission scolaire y a
accès.
Mme Malavoy : Oui. Alors, effectivement, il y a un article de loi qui est évoqué ici.
Je prends le 213 de la Loi de l'instruction publique, qui dit :
«Une commission scolaire peut conclure une entente, pour la prestation du
service de l'éducation préscolaire et des
services d'enseignement [du] primaire [...] au secondaire, avec une autre
commission scolaire ou un
établissement régi par la Loi [de] l'enseignement privé», précisément parce qu'on
comprend bien qu'on superpose des territoires de commissions scolaires.
Puis là on introduit des unités de peuplement.
Puis on sait qu'il existe aussi des municipalités puis donc toute sorte de découpage de la réalité. Et donc on ne va
pas empêcher une commission scolaire qui a un territoire limitrophe avec une autre de faire
des arrangements. C'est rare que ce soit nécessaire, ce n'est pas d'usage
courant, mais c'est prévu par la loi.
Puis ce qu'on dit ici, c'est simplement : Ce qui est prévu par la loi,
déjà, s'appliquera pour nos maternelles quatre ans.
Mme
Charbonneau : Je vous dirais
que c'est vrai que c'est rare pour une clientèle régulière, mais, pour ce
qu'on appelle... les commissions scolaires,
il y a des écoles régionales, ou multirégions, ou ultrarégions où, là, on donne
des services à des élèves de d'autres
commissions scolaires. Donc, oui, je voulais juste le confirmer puis faire en
sorte que nos partenaires l'entendent bien, puisqu'il y a la possibilité
de ne pas faire de groupe. Mais la possibilité d'en faire un conjointement avec
une autre commission scolaire devient intéressante à partir du moment où je
cible une unité de peuplement très précise.
Donc, je le spécifiais juste pour que les gens puissent l'entendre et être
rassurés sur la possibilité, et cette possibilité-là est fort
intéressante.
Régime pédagogique. De mon côté, je n'avais pas
nécessairement de questions. J'ai compris, par contre — et je l'apprécie — qu'on spécifie que ce n'est pas le programme
cinq ans qu'on va adopter pour le quatre ans. Vous avez bien spécifié, puis je le vois bien, qu'on va
mettre en place, de par les expériences... Le projet pilote de Saint-Zotique,
j'imagine, va servir, Passe-Partout va
servir aussi. On va mettre en place un processus qui va ressembler à la
clientèle qu'on va accueillir, donc quatre
ans, pas cinq ans. Et j'imagine, je le dis comme ça, qu'éventuellement le
régime pédagogique va se compléter de
plus en plus, puisqu'il y a des choses qui seront données par le comité aviseur
pour venir compléter cette volonté-là de donner la meilleure formation — et
la petite phrase que vous aimez bien, c'est-à-dire «J'apprends par le
jeu», et non «J'apprends à jouer» — qui fait en sorte qu'on s'y retrouve dans le
régime pédagogique.
De mon côté,
ça se limitait pour régime pédagogique. Je regarde mes collègues. Je pense que
régime pédagogique, ça va pour tout le monde. Bon, oui...
Une voix : …
Le Président (M. Breton) : Oui, Mme
la ministre, s'il vous plaît.
Mme Malavoy : Bien, tout en
comprenant que cela vous convient, je vais juste en profiter pour vous dire
que, donc, dans...
Mme Charbonneau : ...autres
questions, ça fait qu'allez-y.
• (16 h 20) •
Mme Malavoy : Dans mes comités, j'en
ai un, je vous ai dit, sur la complémentarité, mais j'en ai un sur le programme, qui élabore le programme d'activités.
Je veux juste vous indiquer qui, actuellement, fait partie du comité. J'ai
quelqu'un de la Fédération autonome de l'enseignement,
donc, ça, c'est un syndicat. J'ai la Fédération des comités de parents. J'ai quelqu'un de l'Université du Québec
à Montréal, qui est un spécialiste en la matière. J'ai l'Association des
commissions scolaires anglophones, celle des directeurs généraux des
commissions scolaires anglophones. J'ai l'Association
d'éducation préscolaire du Québec, la Fédération des syndicats de l'enseignement
et le ministère de la Famille, O.K.? Les gens de la table se sont
répartis en différents comités. Donc, ça, c'est un comité qui voit à l'élaboration
du programme bien spécifique pour des enfants de quatre ans, et il devrait nous
livrer, d'ici, donc — toujours ma même échéance — là,
le mois de juin, le fruit de leur travail.
Mme
Charbonneau : Juste sur le
comité, je ne suis pas sûre, je crois que je ne l'ai pas entendu, mais est-ce
qu'on a quelqu'un de la chaire de recherche de Mme Brodeur qui a travaillé au
sein de Saint-Zotique?
Mme
Malavoy : Oui, c'est l'Université
du Québec à Montréal, à l'UQAM, et Mme France Capuano, pour tout vous dire, qui travaille effectivement avec eux.
Parce que ça prend des gens à la fois qui ont le regard des
organisateurs, que sont les commissions scolaires, mais le regard des experts
sur le développement de l'enfant, puis les syndicats.
Mme
Charbonneau : …on avait
compris que la FAE avait déjà six projets pilotes sur pied. Donc, leur
contribution va être sûrement fort intéressante aussi, là.
Mme Malavoy : Ils peuvent partager
leur expérience. Absolument.
Mme Charbonneau : Oui. Tout à fait.
Tout à fait.
Le Président (M. Breton) : Mme la
députée de Trois-Rivières.
Mme
St-Amand : Oui, merci, M. le
Président. Je ne sais pas trop, Mme la ministre, où est-ce que je dois
introduire mon commentaire, mais évidemment, comme il est très important, je
vais le faire à ce moment-ci. Les services complémentaires,
vous le savez, je vous en ai parlé souvent pendant qu'on a entendu les groupes,
c'est quelque chose qui me préoccupe
puis c'est quelque chose que je veux m'assurer… d'autant plus qu'on sait qu'avec
une clientèle défavorisée, inévitablement,
il y aura besoin... on aura besoin de services, et nulle part je ne vois cet
encadrement-là. Je me souviens qu'on a parlé de, si ma mémoire est
bonne, quelque chose comme 500 $ par enfant.
Je veux juste voir où est-ce qu'on peut s'assurer
que les enfants qui vont arriver dans ces groupes, classes là pourront avoir
les services complémentaires auxquels ils ont droit, mais surtout les services
qu'ils ont besoin. Parce qu'on le sait qu'on aura
probablement... Déjà, c'est des enfants qui n'auront probablement pas eu
beaucoup de services dans leur petite enfance.
Mme Malavoy : M. le Président,
est-ce que je peux répondre?
Le Président (M. Breton) : Oui.
Allez-y.
Mme
Malavoy : En fait, quand on
met dans régime pédagogique, quand on met ici, là, que le régime
pédagogique de l'éducation préscolaire,
enseignement primaire et de l'enseignement secondaire applicable aux services,
etc., s'applique aux maternelles
quatre ans à temps plein, O.K., ce qu'on met ici, ça renvoie à la définition de
«services complémentaires» de la loi. Alors, je peux vous les indiquer.
Une voix : ...
Mme
Malavoy : Oui, mais ça...
Simplement, par exemple, les services complémentaires, bon, c'est la
promotion de la participation de l'élève à
la vie éducative, l'éducation aux droits et aux responsabilités, animation sur
le plan sportif, culturel, social, soutien à l'utilisation de ressources
documentaires, bibliothèques, information, bien, d'orientations scolaires et professionnelles, ce n'est pas pour
des enfants de quatre ans, là, mais la Loi de l'instruction publique
prévoit des services complémentaires. Et ce
qu'on dit ici, simplement, c'est que tout cela s'applique aux maternelles
quatre ans à temps plein en milieu défavorisé comme s'il s'agissait d'enfants
de cinq ans. Donc, ils ont droit à la même chose que s'il s'agissait d'enfants
de cinq ans.
Puis il y a également des choses concernant,
bon, les conditions propices à l'apprentissage, au cheminement scolaire, au développement de saines habitudes de
vie, etc. Donc, ils vont avoir droit à la même chose que les autres
enfants.
Mme St-Amand : Vous avez répondu à
mon inquiétude, Mme la ministre.
Le
Président (M. Breton) :
Est-ce que la députée de Montarville voudrait intervenir à ce stade-ci? Ça n'a
pas l'air. Est-ce que… la députée de Mille-Îles, s'il vous plaît.
Mme Charbonneau : On poursuit?
Le Président (M. Breton) : Allez-y.
Mme
Charbonneau : On poursuit,
et je vous ferai sourire en disant : Bien, tiens donc, je n'ai pas de
question sur le redoublement.
Mme Malavoy : Parfait!
Mme
Charbonneau : Je n'ai pas de
question sur le redoublement. Je comprends qu'il était important, pour
la ministre, de le signifier.
Mme Malavoy : Bien, c'est ça.
Regardez, c'est vrai. Ça fait sourire, là...
Mme
Charbonneau : Je le
comprends parce qu'on parle d'un niveau scolaire, et, à partir du moment où on
parle d'un niveau scolaire… Et on sait, vous
et moi, pour avoir été au titre de l'éducation, le mot «redoublement», ce que
ça suscite dans la... les gens qui nous
entourent, dans le pédagogique et dans le scolaire. Donc, j'ai souri un peu
quand je l'ai vu parce que je me suis dit : Effectivement, il faut
peut-être se poser la question.
Par contre, on se souvient, puis je le mentionne
pour le plaisir, qu'un parent peut par contre demander une dérogation pour
passer tout de suite au préscolaire cinq ans s'il juge que son enfant est, on
pourrait dire, surdoué, ou surmotivé, ou très, très prêt et mature à passer.
Mais, le redoublement, je n'ai vraiment pas de question sur redoubler sa
maternelle quatre ans temps plein, là. Je suis...
Mme Malavoy : Mais, comme vous
dites, il fallait le dire.
Mme
Charbonneau : Oui, il
fallait le dire, et vous avez bien fait. Je pense que vous avez pensé... Et c'est
la partie agréable de pouvoir regarder avec vous modalités et
conditions, c'est-à-dire que vous avez fait le tour des conditions qu'il peut y
avoir en éducation.
Le lien avec les autres mesures pour les enfants
de quatre ans, vous spécifiez : «Les services de maternelle à mi-temps et le service Passe-Partout sont
maintenus.» Je ne peux pas faire autrement que m'y arrêter puis dire que
c'est rassurant. On n'a entendu, sur le
principe de Passe-Partout, que des éloges, et je m'y attends, au prochain
budget, à voir dans les règles budgétaires une mesure qui les spécifie, puisque
Passe-Partout a besoin de fonctionner. Et c'est un des premiers partenariats importants pour les quatre ans entre la Santé, la
Famille et l'Éducation. Donc, très chouette de voir que, là, on ne se pose pas de question et on y
voit, de votre côté, avec assurance, le fait qu'on va poursuivre dans
cette visée-là, et c'est tant mieux, parce que je pense que ça vient compléter
le service à lequel on cherche à donner.
Financement.
Conformément à l'article 472 de la Loi de l'instruction publique, les
règles portant sur le financement de
la maternelle quatre ans à temps plein en milieu défavorisé sont celles prévues
aux règles budgétaires. On s'y arrête quelques secondes pour dire :
Probablement qu'avant la fin de cette commission nous aurons peut-être une
visée des règles budgétaires, peut-être
plus. Parce que vous les avez édictées, hein? Vous avez dit : Je prévois
ce montant-ci; voici comment je le vois. On a même eu des discussions
sur un certain 56 $ pour les adultes, pour le parent, ou des choses comme ça. Donc, j'apprécierais, si c'est possible
de le faire, puis j'en fais la demande formelle au micro, mais je suis
sûre que vous vous y attendez, que, d'ici la
fin de cette commission, on puisse voir un peu la définition de ces règles,
c'est-à-dire par élève, puis ça se décline
un peu comment. Et, qui sait, peut-être qu'au moment où vous les déposerez le
1,6 million sera trouvé, et ce sera
encore plus excitant de voir quel sera le personnel qu'on va engager pour aider
nos enseignants. Mais je vous fais la demande comme suit, puis, si
jamais il y a quelqu'un qui n'est pas d'accord à ce que vous déposiez les
règles budgétaires… se lève et s'annonce, mais je suis sûre que les gens
seraient fort… trouveraient fort agréable de pouvoir les voir avant la fin.
À moins que
là-dessus il y ait des questions, moi, j'irais tout de suite au programme d'activités.
On y va? Parfait.
Le programme
d'activités est celui prévu par l'article 461 de la Loi de l'instruction
publique. Donc, j'imagine que... je n'ai
pas regardé dans... Oui, on l'a. On était-u... 461.1, donc on va y revenir,
quand on va revenir aux conditions de la commission, on va pouvoir y
parler aussi.
Activités ou services destinés aux parents.
Personnellement, puis j'ai échangé un peu avec mes collègues, j'étais vraiment agréablement surprise de voir
que, dans les conditions et modalités, on y voyait là la place du parent.
La place du parent n'est pas juste un rapport de bulletin scolaire ou de
portfolio scolaire. Mais vous y édictez un volet parental consistant en 10 rencontres de deux heures qui est offert aux
parents dont l'élève fréquente la maternelle temps plein. Par contre, si je reprends l'exemple de
Passe-Partout, dans Passe-Partout, mon parent fait affaire avec le
système de la santé, le CSSS ou le CLSC, et,
dans les conditions que je vois ici, je ne vois pas que j'ai un partenariat
nécessairement avec le service de la santé
mais que c'est la commission scolaire qui met en place les principes des 10
rencontres. Donc, sans décliner avec... Parce que j'ai compris que votre
comité va aussi vous guider sur ce principe-là, mais comment percevez-vous ces 10 rencontres? Est-ce que c'est
des rencontres individuelles, avec les enfants, dans le même principe
que Passe-Partout, c'est-à-dire dans des
locaux appropriés, qui fait que j'amène mon parent à avoir de meilleures
compétences parentales? Parce que, je le dis
souvent, on devient parent, mais on ne naît pas parent. Donc, est-ce qu'on peut
un peu plus mettre de viande alentour de cet os-là pour mieux comprendre
quelle sera la visée consistant aux 10 rencontres de deux heures?
Mme Malavoy : O.K. D'abord, une
précision. Dans le programme Passe-Partout, le minimum de rencontres, c'est
huit par année. Donc, il y a des cas où c'est huit. Ici, on dit 10.
• (16 h 30) •
Mme
Charbonneau : …mais je vous
arrête juste pour vous rappeler que c'est huit pour le parent seul ou
juste les parents ensemble, mais il y en a
plus avec parents-élève ou parents-enfant. Mais je comprends ce que vous me
dites, parce qu'effectivement je l'ai
regardé aussi puis j'ai trouvé... Mais je n'en suis pas sur le nombre de
rencontres, j'en suis plus sur ça
consiste à quoi, d'après vous, les rencontres parents-commission scolaire?
Est-ce que c'est privé? Est-ce que c'est juste : Ça va bien, votre
enfant ne perturbe pas le groupe? Comment c'est perçu de votre côté pour la
rencontre parentale et l'implication du parent dans ces rencontres-là?
Mme
Malavoy : Je peux, Mme la
Présidente, partager avec vous des éléments de projet par rapport à ça,
fournis par le comité qui travaille le
programme, O.K.? C'est vraiment projet, là, pour le volet Parents, donc c'est
indicatif, là, mais ils sont en train
d'y travailler. Par exemple... D'abord, en aucun cas ce n'est une rencontre
pour évaluer les enfants, O.K.? Ce n'est
pas... ça n'a pas pour but d'évaluer les enfants, mais ça permet, par exemple,
aux parents... ça favorise l'engagement familial. C'est un des objectifs
qu'ils ont. Ça se déroule à l'école de l'enfant pour créer un sentiment d'appartenance chez l'enfant et chez les parents.
Ça suppose une continuité entre les différentes rencontres. Ce n'est pas
quelque chose qui va être ponctuel.
Ça vise, on
pourrait dire, le développement de compétences parentales, O.K.? Il faut qu'en
même temps les parents se sentent
accueillis, respectés, écoutés. Ça vise, dans le fond, à ce qu'ils soient
rassurés quant au milieu que fréquente leur enfant puis que, comment je
dirais, ça leur offre déjà une occasion... que ça ait un impact positif sur
eux-mêmes, comme parents, dans leur relation
avec les enfants. Donc, ce n'est pas pour évaluer leur enfant puis se faire
dire : Venez... comme quand on
est parents puis qu'on se fait appeler par le directeur d'école pour se faire
dire : Votre enfant, ceci, cela. Ce n'est pas ça, là, O.K.? Ce n'est
pas des rencontres de parents pour qu'on évalue leur enfant. C'est vraiment
pour que le parent tisse des liens positifs
avec l'école et développe des compétences parentales. Par exemple — là, ce n'est pas écrit
là-dedans, mais moi, ce que je comprends... Mettons qu'on trouve
intéressant — et je
crois que c'est avéré — que des enfants aient, dans leur environnement, des
livres, même s'ils ne savent pas lire, mais qu'ils soient dans un
environnement où il y a un livre — vous vous souvenez de cette très jolie
publicité d'un papa avec son petit enfant qui jouait avec un livre? — bon, donc, que le livre devienne un objet de jouet, de sorte que le jour
où on va essayer de lire, bien, on est acclimaté,
cet objet... On peut très bien, dans le cadre de ces rencontres, j'imagine,
avoir une préoccupation pour ça, pour qu'on développe cette compétence
parentale d'offrir un environnement où un enfant est exposé à des livres.
Alors, ils
sont en train de travailler à ça. Puis j'ai l'impression que ça va être très,
très centré sur les besoins des parents
et ce que les parents vont exprimer, là. Ce n'est pas normatif, là. Ce n'est
pas un programme où on dit, tu sais : Pendant tant d'heures, il faut faire telle chose. On va beaucoup partir
de la situation des parents. J'imagine qu'elle va être assez variable aussi d'une école à l'autre. Alors,
il faut que ça soit un guide mais pas trop, trop... pas trop, trop
encadrant. Je suppose aussi qu'on pourrait avoir, par
exemple, quelques informations sur le développement d'un enfant de quatre ans, qu'est-ce qu'on peut attendre d'un
enfant de quatre ans puis qu'est-ce qu'on ne peut pas attendre d'un
enfant de quatre ans, des choses comme ça.
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Merci. Si vous permettez, je vais donner la parole à la députée
de Montarville, qui me fait signe déjà depuis un petit moment.
Mme Roy
(Montarville) : Merci, Mme
la Présidente. Mme la ministre, j'aurais deux petits points à préciser à
l'égard des activités et services destinés aux parents.
On parle de
ces 20 heures, là, avec les parents. Juste pour bien me rassurer :
Dans ce 20 heures, donc, il y a du personnel enseignant ou… de l'école et le parent, et ça, c'est dans le
8 millions. Il n'y a pas de problème, c'est prévu?
Mme Malavoy : Oui, absolument.
Mme Roy (Montarville) : Parfait.
Mme Malavoy : Je peux vous dire ce
qui est déjà prévu, si ça vous intéresse, mais...
Mme Roy
(Montarville) : Oui. Vous
savez comme j'aime les questions quantitatives. Vous l'avez d'ailleurs
fait remarquer en étude des crédits. Alors, allez-y. Puis, j'ai une autre
petite question quantitative qui suivra.
Mme
Malavoy : O.K. Ce que j'ai
indiqué au moment où on a déposé nos règles budgétaires, mais là elles
sont donc à retravailler puisqu'on essaie de
voir si on peut ajouter d'autres ressources, mais ce que j'ai actuellement,
c'est, au total… mais je vais vous dire ce que ça comprend, j'ai au total un
peu plus de 6 500 $ par élève. Mais là-dedans je comprends l'enseignant
évidemment, je vais comprendre de l'argent pour, entre autres, le matériel
didactique, je vais comprendre le volet
Parents, il va y avoir une petite somme pour le volet Parents, je vais
comprendre le service de garde en
milieu scolaire. Donc, ça, ça m'amène à un montant qui est actuellement d'un
peu plus de... entre 6 500 $ et 6 700 $ par enfant.
Et, à ça, dans la règle budgétaire, quand je... Ça, je l'ai, l'argent. Mais,
quand j'aurai fini ma recherche de ce qu'il me faut en plus, je pourrai
ajouter, dans les règles budgétaires, une somme, pas par enfant mais par
classe, pour accompagner l'enseignant qui sera là.
Mme Roy
(Montarville) : Voilà, c'était
la question qui suivait : pour accompagner l'enseignant pour la
formation. Comme on a entendu, d'ailleurs,
les enseignants dire que la formation préscolaire était peut-être insuffisante
dans leur cas. Donc, il y aura — et, ça aussi, vous aurez à le dégager — ces sommes pour que ces enseignants aient
une formation préscolaire plus adéquate pour s'adresser à cette
clientèle. Donc, cet argent-là n'est pas encore trouvé, si je comprends bien.
Mme
Malavoy : Mais je précise
une chose. Je dis : Pour accompagner les enseignants dans leur... Là, le
montant que je cherche, là, c'est pour avoir
une ressource additionnelle dans la classe, pour les accompagner dans le rôle d'enseignant.
Mme Roy (Montarville) : De cet
accompagnement-là, vous parlez. O.K., d'accord.
Mme Malavoy : À part ça — mais
là ça ne sera pas dans les règles budgétaires — à part ça, on est en train d'organiser
des journées de formation. Je pense qu'on est rendus à… six, cinq?
Une voix : Six jours de formation qu'on
va offrir au directeur et à l'enseignant.
Mme
Malavoy : Six jours. O.K. C'est
ça. Et donc, pour la rentrée prochaine, on offrira — ah, bon? — six jours de
formation aux directeurs et aux enseignants pour les aider à bien faire la
transition avec ce nouveau service. Mais ça, ce n'est pas une règle budgétaire, au sens où ce n'est pas tant par élève
ou tant par classe, mais ça va être offert à l'école qui va implanter la
maternelle quatre ans. C'est des choses qui se font quand on fait des choses
nouvelles. Généralement, on offre une formation aux enseignants.
Puis j'ai
bien entendu, de la part des enseignants… même s'ils m'ont un peu déroutée dans
leur conclusion, je dois dire, j'ai
quand même bien entendu qu'ils souhaitaient avoir une mise à niveau. Parce que
des enseignants formés au préscolaire et primaire ont une formation pour
le préscolaire, mais là, pour les maternelles quatre ans, qu'ils aient des
journées spécifiques pour ça, en ayant aussi une présentation du programme qui
est en train d'être élaboré de tout ce qui entoure ça, je pense que ça va être
précieux pour eux.
Mme Roy (Montarville) : Et comment a
été défini le six jours? Est-ce suffisant pour arriver à la mise à niveau qu'ils
demandent?
(Consultation)
Mme
Malavoy : O.K. Alors, on me
précise que ce qu'on a à l'esprit, c'est trois fois deux jours : deux
jours avant que ça commence, deux jours en cours d'année puis deux
jours… Bon, je n'ai pas les dates précises, là, mais c'est comme
pour être capable, justement, de rajuster les choses si nécessaire. Ce n'est
pas un bloc de semaine intensive, là. C'est
six jours au total mais au début, au milieu puis pour en faire l'évaluation.
Étant entendu que nous, on a besoin de ça aussi, parce que, si l'an prochain, ce qui est mon souhait, je
dis : Bien, ce ne sera pas une école par commission scolaire mais
deux, il faudra que j'ajuste tout ce dont on parle en ce moment. Il faudra que
je l'ajuste en tenant compte de l'expérience qu'auront vécue ces enseignants,
eux aussi.
Mme Roy (Montarville) : Parfait.
Merci.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
• (16 h 40) •
Mme
Charbonneau : Sur le même
volet, je me demandais s'il n'était pas intéressant de pouvoir y inclure
pas seulement... moi, je dis la possibilité,
mais peut-être que j'irais plus loin si j'avais la chance, de faire des
partenariats avec le système de la
santé. Je vous explique un peu où est-ce que je veux aller, c'est-à-dire que,
quand je regarde le programme Passe-Partout,
ce qui est intéressant, sur la compétence parentale à devenir, il y avait — et vous le disiez, hein? — cette
sensibilisation sur : Mon enfant de
quatre ans est rendu là, est-ce que c'est normal? Est-ce que ça ne l'est pas?
Est-ce que je devrais avoir plus d'attentes, moins d'attentes? Rassurer
le parent.
Est-ce qu'il n'y a pas lieu de demander et non
de s'attendre à ce qu'il le fasse de façon officielle… Parce qu'habituellement ils vont le faire. Mais, je le
disais, ce qui est écrit habituellement a plus force d'impact que ce qui
est en réflexion. N'y a-t-il pas lieu là de rajouter une petite phrase pour
demander aux commissions scolaires d'établir des partenariats avec la santé pour s'assurer de cette relation entre la
famille, le système scolaire et le système de la santé? Puis je vais compléter en vous disant : Ne me
parlez pas du système où on a déjà des compléments de services avec la santé pour les élèves handicapés, parce que ce n'est
pas là que je vise. Je vise plus la compétence parentale que la relation
avec le système de la santé pour les élèves handicapés.
Mme Malavoy : Mme la Présidente, il
existe déjà de telles ententes entre le ministère de l'Éducation et le ministère de la Santé et des Services sociaux.
Elles sont déjà définies dans le cadre d'une entente. Bien évidemment,
elles vont s'appliquer à ces maternelles quatre
ans. Il y a des choses qui sont prévues dans les services complémentaires
qu'on a évoqués tout à l'heure. Et donc c'est des ententes qui sont déjà
conclues et qui vont être… dont le cadre va inclure dorénavant, là, si la
maternelle s'implante, nos maternelles quatre ans plein temps.
Mais elles
sont déjà prévues parce que les problèmes auxquels vous faites allusion, ce que
vous avez à l'esprit, c'est vrai
aussi pour les cinq ans. Tu sais, je veux dire, c'est vrai aussi, finalement,
même, on pourrait dire, pour des écoles en milieu défavorisé d'indice 9-10. Ça existe déjà parce qu'il y a lieu d'avoir
des correspondances entre les services de santé et les services sociaux,
les services éducatifs. Donc, on va utiliser ces ententes-là pour inclure ce
qui peut toucher nos enfants de quatre ans.
Et je
comprends que c'est pour ça que ce n'est pas réécrit là, parce que ça existe,
ça existe en soi. Et les milieux de
la santé et des services sociaux, d'ailleurs, vont être des partenaires très
précieux, parce que vous savez bien que, très souvent, c'est le milieu
de la santé et des services sociaux qui, le premier, connaît les besoins des
familles, bien avant que l'école entre en
scène, et ils connaissent… de par le suivi qui est fait après la naissance des
enfants, ils sont capables d'identifier quels sont les milieux où il y a
des besoins. Donc, il y a des ententes de prévues. C'est comme un canal qu'on
va utiliser pour ce cas-ci.
Mme
Charbonneau : Et, un peu
comme les autres articles de loi qui sont identifiés, je pense à celui où... On
le voit dans le financement, on le voit dans le programme d'activités, on
rappelle l'article de loi, n'y a-t-il pas lieu, pour aider à la réflexion, dans
Conditions et modalités, de rappeler l'article de loi pour mentionner qu'effectivement
les possibilités sont déjà là et que ce serait favorable, puisque, oui, il y a
des ententes qui sont déjà faites?
Et, oui, je
ne m'attendais pas à ce que votre sous-ministre vous guide autrement que de
dire : Ça existe déjà, parce qu'effectivement,
pour les élèves handicapés, pour les milieux défavorisés, il y a des ententes
qui sont faites au niveau des services sociaux. Mais je vais au-delà du
service social. Je vais à la nutritionniste qui peut venir à l'école donner un cours aux parents sur la qualité de la nutrition
qu'on donne à ses enfants. Je vais à la qualité du service de garde qui
peut donner des jeux ludiques à la maison, qui fait en sorte que mon enfant se
développe, pour ma continuité. Je pense à mon
orthophoniste qui dit que, plutôt que de faire un jeu tout simple, on peut
faire des exercices — et je
vous le dis parce que, ce
principe-là, je le connais avec une de mes enfants — des jeux de langue, qui fait en sorte que je
peux développer la facilité de faire un «la» plutôt que de faire un
«wa», qui fait toute la différence dans un mot.
Donc, n'y
a-t-il pas lieu de se rappeler, par le principe des conditions et modalités, et
de le mettre dans… la volonté de la ministre, dans Activités et services
destinés aux parents, juste pour nous le rappeler puis aider les commissions
scolaires à se guider dans la vision que vous avez de ce partenariat-là entre
la santé et les commissions scolaires?
Mme Malavoy : Mais là je ne suis pas
sûre de vous suivre, dans le volet parental...
Mme Charbonneau : Oui, je suis toujours dans le volet parental, Activités ou services
destinés aux parents. Vous me dites : Ça existe déjà, la
possibilité. Et je l'entends et j'en conclus qu'effectivement ça existe déjà,
la possibilité de faire des partenariats. Je
nous dis : Ne serait-il pas intéressant de se le rappeler, un peu comme on
le fait pour d'autres articles de loi, qu'on rappelle dans Conditions,
modalités, juste pour se dire qu'on se les rappelle, puis ça guide la
commission scolaire à aller voir l'article qui guide les gestes qu'elle a à
poser? Donc, je ne suis même pas en train de fatiguer sur
un événement qui n'existe pas, je vous dis juste : Il y aurait peut-être
lieu de le rappeler pour l'intérêt que ça peut occasionner au niveau des commissions
scolaires. C'est tout simple, là, ce n'est pas compliqué, mon affaire.
Mme Malavoy : Bon, on en prend note. Comme je vous dis, on n'est pas en train de l'écrire,
là, ensemble, mais on en prend note. On pourra éventuellement rajouter
quelque chose, une phrase, là, de ce point de vue là, là.
Mme
Charbonneau : …en mémoire.
Mme Malavoy :
On en prend note pour l'avoir à l'esprit. Je pense que les commissions
scolaires connaissent mieux que moi, là...
Mme
Charbonneau : Comment elles pourraient...
Mme Malavoy :
...l'encadrement dont ils disposent, mais on pourrait éventuellement le
rajouter.
Mme Charbonneau : Communication au MELS, le nom de l'école choisie — c'est déjà chouette de savoir où c'est que ça va être — le nom et les coordonnées d'une personne
responsable de la maternelle quatre ans ainsi que, pour fins de formation, ceux des enseignants. J'imagine que,
là, vous visez une personne par centre administratif de commission
scolaire, ou c'est la personne dans l'école qui va avoir la responsabilité?
Mme Malavoy : Ça sera probablement le directeur d'école. On veut que ce soit quelqu'un
qui est près de la classe, là, dont on parle. Ce n'est pas une...
Mme
Charbonneau : Ça ne sera pas quelqu'un du service pédagogique ou du
centre pédagogique de la commission scolaire qui… Habituellement, c'est de là
que découlent les responsabilités envers les enseignants et les programmes
pédagogiques dans chacune de nos écoles. Ça va être plus une personne responsable
au niveau de l'établissement scolaire.
Mme Malavoy : Oui, parce que c'est... On veut que ce soit une personne qui est
vraiment très, très près de ce qui se passe, qui est là, là. S'il y a
quoi que ce soit à ajuster, on veut que ce soit quelqu'un qui est aux premières
loges : directeur d'école.
Et,
juste pour votre gouverne, je crois qu'à ce jour il y a les deux tiers des
commissions scolaires qui ont fourni des noms d'écoles qui répondent aux
critères, là. Et les autres sont en train de le faire, là, mais il y a deux
tiers — hein, c'est bien ça? C'est ça — c'est les deux tiers qui nous ont dit :
Voici, ça va être telle école.
Mme Charbonneau : Mais, si vous me dites que c'est le nom du directeur d'école — parce que je comprends le principe de proximité — est-ce
que ça veut dire que le ministère pourrait communiquer directement avec le
directeur d'école plutôt que de passer par la structure habituelle?
Mme Malavoy : Bien, disons que nous, on veut avoir le nom de l'école et d'une
personne responsable dans l'école.
Mme
Charbonneau : Ma collègue me dit : C'est ton vieux réflexe. J'ai
dit oui.
Mme Malavoy :
Mais je vais rassurer la députée de Mille-Îles, Mme la Présidente : Nous
ne passons pas par-dessus la tête de la
commission scolaire. Mais on ne veut pas avoir quelqu'un qui est loin de ce
qui... On veut avoir, nous, dans nos fichiers, le nom d'une école, d'un
responsable, mais, s'il y a à faire quelque intervention que ce soit...
Mme
Charbonneau : On passe par la structure.
Mme Malavoy :
...la commission scolaire est mise dans le coup.
Mme
Charbonneau : Merci, Mme la...
Mme Malavoy :
Je peux vous repartir un chapitre sur l'autonomie des commissions scolaires,
mais, vous, je n'ai pas besoin de vous convaincre.
Mme Charbonneau : Non, non, non. C'est ça. Non, ça va. Puis je ris toute seule parce qu'effectivement
je ne m'en suis même pas aperçue, c'est un vieux réflexe qui ressort
comme ça. Et je n'ai pas tourné la tête non plus pour voir si ma collègue était
d'accord avec mon propos ou pas.
Une voix :
...
Mme
Charbonneau : Ah, non, non, non! Dernier...
Une voix : ...
Mme Charbonneau :
Oui, c'est ça. Je n'ai pas de souci, je suis sûre que vous allez récupérer.
Autres considérations.
On arrive à la dernière phrase : «Pour toute autre considération, les
règles applicables sont celles qui s'appliqueraient au service d'éducation
préscolaire régulier, maternelle cinq ans, sauf incompatibilité.» On a vu, à l'intérieur des règles ici, qu'on n'essayait
pas d'attacher la pédagogie cinq ans aux quatre ans, et ça, on l'a
apprécié beaucoup, de voir que c'était là.
Qu'est-ce que je pourrais retrouver, d'après
vous, qui s'applique aux cinq ans et qui pourrait s'appliquer aux quatre ans, à part les normes habituelles, qui
sont la disponibilité de l'école, le transport? Est-ce que je dois voir dans
Autres considérations aussi l'ensemble des
autres services que je peux avoir... puis je ne vous en nomme que deux, parce
que c'est une de mes inquiétudes, puis je ne
les ai jamais cachées, c'est-à-dire le service de dîneur puis le service de
garde, parce que mon école ne commence pas à
l'heure que mon parent commence puis ne finit pas à l'heure que mon
parent a la fin de son travail ou la disponibilité
d'aller le récupérer, et aussi le transport scolaire, parce que… Le transport,
je sais qu'il y a des politiques dans chacune des commissions scolaires,
je ne suis pas trop inquiète, là, mais quand même il y a... en aucun lieu on ne nous dit : Bien, ils auront un transport
individuel, ou un transport collectif, ou une proximité différente. Donc, dans Autres considérations,
quand je vois que c'est tout ce qui s'appliquerait à l'éducation du
préscolaire cinq ans, qu'est-ce que je peux ramener dans ce principe-là?
Puis, où
est-ce que je peux voir, dans les conditions et modalités, un endroit où je
pourrais protéger ma famille défavorisée de cette facture qui pourrait
lui arriver un peu par surprise? Puis la commission scolaire ne le fait pas par
mauvaise volonté, elle le fait parce qu'elle
a des règles, hein, elle a... On le sait, depuis qu'on a imposé aux
commissions scolaires le service des dîneurs, il y a une facture qui vient avec
ça. Et je sais, parce qu'on en a discuté, et j'ai eu le privilège de parler à quelques commissions scolaires, qu'on va chercher
des écoles qui ont déjà le service de déjeuner pour aider nos élèves, là, à avoir des conditions
encore plus favorables. Mais est-ce que je les retrouve dans Autres
conditions ou je vais les retrouver ailleurs, dans des règles qui viennent d'édicter
sur le principe de défavorisation et de pauvreté?
• (16 h 50) •
Mme Malavoy : O.K…
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Oui, allez-y, Mme la ministre.
Mme
Malavoy : Oui, première réponse,
en fait, Autres considérations, c'est une précaution, par exemple si on
avait oublié de parler du redoublement, O.K.? Bien là, on l'a prévu, lui. On a
dit : On ne redouble pas à quatre ans. Mais il pourrait y avoir d'autres choses, là. Parce qu'on essaie de prévoir le
maximum, mais il pourrait y avoir d'autres choses, et on voudrait s'assurer
donc qu'une considération comme celle-là vient couvrir des cas hypothétiques
auxquels on n'aurait pas pensé. C'est une précaution, O.K.?
Maintenant, pour ce qui est du transport, ça n'est
pas prévu dans nos règles parce que ce sont d'autres règles. Le transport est financé par élève. C'est un fait
que, par exemple, si les enfants restent manger, ils doivent apporter
leurs boîtes à lunch. Donc, on sait, par exemple, que, même si la maternelle
quatre ans est gratuite...
Mme Charbonneau : Le service
pédagogique est gratuit. Tout ce qui est alentour du service pédagogique ne l'est
pas.
Mme
Malavoy : Le reste ne l'est
pas. Alors, on pense que, par exemple, c'est vrai, si les parents envoient
leur enfant à l'école et qu'il doit manger le midi, il faut qu'il ait une boîte
à lunch, alors que, s'il est en service de garde, c'est fourni sur place. On le
sait, il y a des différences comme ça.
Mme
Charbonneau : …mais je vous
arrête tout de suite pour vous dire que la boîte à lunch n'est pas
fournie. Ah! dans le service de garde, dans le CPE, vous voulez dire.
Mme Malavoy : Je veux dire, en CPE,
les enfants, ils sont nourris.
Mme Charbonneau : Oui, je comprends.
Oui.
Mme Malavoy : Et, quand il y a des
places...
Mme Charbonneau : Ils sont logés,
nourris, oui.
Mme
Malavoy : ...pour des
enfants de milieux défavorisés qui ne paient pas le 7 $ par jour, ils sont
nourris, O.K.?
Mme Charbonneau : Ils sont nourris
pareil.
Mme
Malavoy : Puis on pourrait
croire d'ailleurs qu'avec un tel incitatif les parents de milieux défavorisés
les enverraient là, mais beaucoup ne les envoient pas, bon, pour les raisons qu'ils
nous ont expliquées. Donc, c'est vrai que, s'ils vont à la maternelle, ils
devront avoir un repas.
On pense également que, dans bien des cas, les
commissions scolaires vont choisir une école où il y a une proximité, O.K., qu'il y aura le moins de
transport possible, qu'il y aura possibilité d'aller à pied, que le parent
accompagne, d'être conduit, là, à l'école sans avoir besoin de faire des
kilomètres de transport scolaire. Mais, sinon, les règles sont les mêmes qui s'appliquent pour l'ensemble du transport des
élèves, et c'est aux commissions scolaires justement de gérer cette question-là au mieux, O.K., pour que ça ne soit pas
dissuasif pour les parents qu'on veut attirer. Mais nous, on ne peut pas
donner de conditions spécifiquement, c'est toutes les règles qui s'appliquent
au transport scolaire pour tous les élèves, c'est ça.
Mme Charbonneau : Plus souvent qu'autrement
aussi...
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Excusez-moi. C'est parce que je... C'est parce que la députée de Montarville...
Mme Charbonneau : Oui, je…
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
...ça fait un petit bout qu'elle...
Mme Charbonneau : Non, c'est
correct, c'est correct.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
...qu'elle veut prendre la parole.
Mme Charbonneau : Oui, oui. Non,
allez-y, allez-y.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Je vais vous revenir par la suite, Mme la députée de Mille-Îles. Allez-y, Mme
la députée.
Mme Roy (Montarville) : Dans le même
ordre d'idées — merci, Mme la Présidente — dans
le même ordre d'idées, puisqu'on veut
spécifiquement que ce soient des enfants de milieux défavorisés, Mme la
ministre, est-ce qu'il y a une
possibilité de s'assurer que l'école, la maternelle soit vraiment gratuite pour
eux, mais là, quand je parle d'école, je parle de
matériel pédagogique, de livres, de paperasserie, tout ça, que ça ne leur coûte rien? Parce qu'on sait, avoir
des enfants, on sait qu'il y a toujours des
frais pour des livres, pour des feuilles, pour des papiers, pour tout ce que
vous voulez. Mais est-ce qu'il y a une
possibilité de s'assurer que, ne serait-ce qu'à cet égard, ce soit un service
qui soit gratuit?
Mme
Malavoy : Oui. Alors, bien
évidemment, tout le matériel va être fourni, O.K.? L'enfant n'a rien à
apporter. D'ailleurs — je n'ai pas la comparaison ici, mais je pense
que ce n'est pas essentiel — on a… on aura, dans les règles budgétaires, un montant pour, entre autres,
couvrir l'achat de matériel didactique et qui va être plus élevé que
pour un enfant de maternelle et encore plus
que de première année précisément parce que l'enfant de quatre ans, là, il
n'arrivera pas avec des cahiers Duo-Tang, ou je ne sais pas quoi, là. Vous
savez, la liste qu'on a quand on est parent et qu'on dit tout ce qu'il faut acheter
en début d'année? Donc, l'enfant de quatre ans, là, il a besoin de ne rien
avoir, tout va lui être fourni à l'école.
Mme Roy (Montarville) : C'est clair,
il n'y a aucune classe, aucune commission scolaire qui ne pourra demander à des enfants un montant pour des
photocopies, des petites feuilles, ou quoi que ce soit là. Ça, c'est clair,
là?
Mme
Malavoy : Non, absolument. C'est
comme ils auraient dans un service de garde, là, parce qu'on pense qu'en
termes d'univers physique ça va ressembler à
un équipement de service de garde, là, ça ne ressemblera pas à une
classe avec des pupitres, et des crayons, et des cahiers. Ça va ressembler à un
univers pour des petits enfants de quatre ans, et tout ça va être fourni par la
commission scolaire. Et nous, on va donner un montant par enfant pour couvrir
ça. Là, j'espère qu'il n'y aura pas de cas
qu'on ait à régler, là. Je pense que c'est... il faut que ce soit vraiment la
règle absolue, là, que ces enfants-là n'ont rien à fournir. Enfin, ces
enfants, leurs familles, leurs parents n'ont pas à apporter quoi que ce soit
comme matériel.
Mme Roy (Montarville) : Parfait.
Merci, Mme la ministre.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Merci. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Mais je reste
sur le sujet parce que... Et je suis très heureuse d'entendre : Il n'y
aura pas de condition Duo-Tang, parce
qu'on sait qu'il y a toujours la petite liste de début d'année, là.
Habituellement, ça commence en première année. Donc, je ne suis pas trop
inquiète. Et, puisqu'il n'y aura pas nécessairement un portfolio, bien, le
parent n'aura pas à fournir non plus un portfolio.
Par contre,
je reste sur mon inquiétude sur mes frais en périphérie de mon éducation, ce
qui fait en sorte que, oui, il faut qu'il amène sa boîte à lunch, O.K.,
il faut qu'il achète la boîte à lunch puis qu'il l'apporte. Il va acheter aussi
le petit truc qui va dedans, qui tient ça
froid quand c'est : il faut que ce soit froid. Ce qui m'inquiète, c'est
plus la facture du dîneur, du service
de dîneur, parce qu'on sait que, nécessairement, il y a un service de
surveillance, parce que le battement du dîner est différent.
Je sais qu'il y a des aménagements qui ont été
faits pour les élèves de cinq ans sur le principe de battement pour la relation
maître-élèves puis qu'il n'y ait pas trop d'intervenants. Les groupes sont de
constitutions différentes, parce qu'on ne met pas 35 élèves... Je vous donne un exemple fort
simple, là : dans une commission scolaire, au primaire, il n'y a
pas de cafétéria, donc je prends les élèves de deux classes, je les amène dans
une classe, et là ils partagent le pupitre
pour faire une table à deux personnes, puis ils partagent le temps du dîner là,
puis, quand le 25 minutes est passé, on s'en va à l'extérieur, puis on fait des activités. Mais, tout ce
temps, ils partagent ce qu'on appelle une surveillante de dîner, hein,
quelqu'un qui vient donner un service de surveillance. Et la facture, puisque c'est
un service qui doit s'autofinancer, la facture est répartie auprès des parents
de l'école.
Ce qui m'inquiète,
c'est qu'en voulant donner un service quatre ans aux parents défavorisés, sans
faire exprès, mais en même temps j'offre
un service, j'offre aussi une facture afférente qui fait en sorte que mon
parent peut recevoir une facture de
service de garde. Et, si mon parent en profite… parce que c'est aussi l'occasion
qu'on essaie de créer, c'est-à-dire que
mon enfant rentre à l'école, donc je décide de retourner aux études ou je
retourne sur le marché du travail, parce que ça me donne cette occasion-là d'y aller, et je commence plus tôt, et je
finis plus tard que l'heure de rentrée et de sortie, bien là, je vais avoir besoin du service de garde de l'école,
qui n'est pas nécessairement le service du dîneur. Donc, je ne veux pas créer une facture, puis je veux dépanner mes
familles, je veux les mettre dans un milieu confortable, qui fait en
sorte que je ne crée pas une problématique monétaire. Comment je fais?
Je le sais
que ce n'est pas dans Conditions et modalités, mais comment je fais… ou comment
allez-vous faire pour me rassurer du fait que je n'aurai pas cette
facture-là auprès de ma famille? Parce que la dernière chose que j'ai de besoin, c'est qu'à la fin de la semaine ça me
coûte 7 $ par jour, même si ce n'est pas la condition dans laquelle je
voulais être, pour avoir cette gratuité-là.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Allez-y, Mme la ministre.
Mme
Malavoy : Je pense que la
députée illustre bien que, quand on implante quelque chose comme ça, on
ne peut pas, dans un texte, tout prévoir,
prévoir tous les cas de figure, et toutes les circonstances, et toutes les
particularités de tel ou tel cas. Je prends
un exemple que vous n'avez pas évoqué mais que d'autres ont évoqué, ils ont
dit : Si un enfant va à l'école,
il faut qu'il ait un habit de neige. Oui, tu sais. Bon, moi, là, je ne peux
pas, dans mes conditions et modalités, tout, tout, tout couvrir. Donc...
Non, mais c'est vrai mais...
Mme
Charbonneau : Mais il y a
une différence. Mais par contre, Mme la ministre, il y a une différence
entre l'aspect de l'équipement personnel...
Moi, je vous ai parlé des deux couleurs de «running shoe» aussi, là, parce que
ça aussi, ça existe dans nos écoles. Dans
certaines écoles, le nouveau plancher de gymnase fait en sorte que je ne peux
pas avoir une semelle noire, je dois avoir une semelle blanche; et ça vient
compliquer la donne des dépenses. Je vous parle
plus d'un frais qui est attribué — je vais utiliser un
terme que vous avez utilisé plus tôt — de façon universelle
dans nos écoles. Il y a des factures d'élève
pour le service de dîneur et le service de garde. Je n'essaie pas de le
réglementer, j'essaie de voir avec vous
comment je peux, dans la mesure du possible, sauvegarder mon parent défavorisé
quatre ans, parce qu'à cinq ans il va peut-être avoir la facture; je ne
veux pas non plus faire deux normes pour les familles.
• (17 heures) •
Mme
Malavoy : Moi, je veux juste
vous rappeler que moi, je suis ministre de l'Éducation, je fais le
maximum pour préciser les conditions et
modalités — j'emploie
les mêmes mots — d'une
nouvelle loi. En même temps, les commissions scolaires, et à plus forte
raison les écoles elles-mêmes, elles vont gérer au mieux avec les enfants qu'elles
auront sous les yeux. Et donc, d'une part,
on va offrir le maximum. On a même un... Dans notre comité, on a des gens qui
se penchent sur l'implantation de tout ça. Ils vont soulever un certain
nombre de questions, tout ce qu'on peut prévoir, mais en même temps je suis persuadée que les écoles et les
commissions scolaires, qui comprennent bien l'esprit de la loi... L'esprit
de la loi, c'est d'offrir quelque chose à des enfants de milieux vraiment
défavorisés. Donc, j'imagine bien qu'ils vont faire
attention pour qu'il n'y ait pas une facture qui soit au bout du service. Moi,
ce que je prévois, c'est l'essentiel de l'encadrement, puis je vais leur donner de l'argent, puis même plus que
si c'était un enfant de maternelle ou de première année, je vais leur en donner un peu plus pour qu'ils
gèrent ça au mieux, parce que, bien évidemment, je ne souhaite pas qu'il
y ait quelque contrainte financière qui soit dissuasive, qui fasse que des
parents auraient voulu puis n'iront pas à cause de ça.
Alors, il y a
des choses qu'on ne réglera pas nous-mêmes, comme qu'un enfant soit habillé,
bien, ça, il faudra que ça vienne avec la responsabilité du parent, mais
il y a des choses que la commission scolaire pourra prévoir, ou pourra aménager, ou pourra évaluer selon les
circonstances. Mais ça, ce n'est pas quelque chose que moi, je gère
directement, c'est des principes que les
commissions scolaires peuvent gérer selon les réalités. Il y en a qui ont des
gros budgets de transport scolaire
parce qu'ils sont sur un territoire très étendu. Il y en a qui ont à se poser
la question : Comment on transporte des enfants de quatre ans? C'en
est une, préoccupation, quand même, hein, comment on transporte des petits
enfants de quatre ans. Puis d'autres qui n'auront
pas à se poser cette question-là parce que les enfants vont être à proximité.
Alors, rendu là, moi, je les laisse quand même... Avec tout l'encadrement qu'on
offre, avec notre comité de travail, avec la formation
qu'on donne, avec le suivi qu'on va offrir aux commissions scolaires, moi, je
souhaite leur laisser implanter le programme,
puis, s'il apparaissait qu'il y a des effets secondaires négatifs qu'on n'avait
pas prévus, pervers, si on veut, mais au sens, quand même... j'hésitais
à utiliser le mot, mais des effets non voulus, là, pervers dans ce sens-là, non
voulus, négatifs, bien, on rajustera en cours de route. Mais l'intention est
vraiment que, sans coût, les parents d'enfants de milieux très défavorisés
aient accès à une maternelle quatre ans.
Donc, nous,
on va faire un effort dans l'allocation qu'on va donner, et je pense que les
écoles vont aussi s'ajuster. Enfin, c'est
ce que je comprends, pour le moment, de leur attitude et de leur état d'esprit,
disons. Mais on va l'évaluer au fur et à mesure, parce que je sais par
expérience que, quelle que soit la chose qu'on met au monde et qui a l'air très
bonne, c'est quand on
l'expérimente, qu'on la met en application qu'on en voit les effets. Puis il y
a peut-être des choses… c'est pour ça qu'il y a Autres considérations,
il y a peut-être des choses auxquelles on n'a pas pensé, puis il faudra qu'on y pense en cours de route. Puis je vous
rappelle que tout ça, donc, c'est évolutif, c'est les conditions et les
règles budgétaires qui vont s'ensuivre
telles qu'on les prévoit en ce moment, mais je suppose qu'en 2014‑2015, sur la
base de l'expérience, il y a déjà d'autres éléments qu'on pourrait
ajuster. Je le pense bien, en tout cas.
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Merci, Mme la ministre. Je veux juste vous rappeler à ce
moment-ci que le temps est écoulé à nouveau. S'il y a consentement pour
poursuivre...
Mme
Malavoy : Moi, j'aimerais un
consentement pour... Bon, peut-être... Je vais vous laisser finir ça, mais
je voudrais ensuite qu'on suspende quelques instants.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Donc, je vais donner la parole à la députée de Trois-Rivières, Mme la ministre
va répondre, puis par la suite on va suspendre quelques instants.
Mme
St-Amand : En fait, Mme la
ministre, ce que je veux dire — je vais juste venir en appui à ma
collègue : Je pense qu'il faut
absolument s'assurer, puis je ne sais pas si ça sera dans les modalités ou dans
le projet de loi, on verra, si on
aura des amendements, bon, quels seront les amendements qu'on proposera, mais
il faut absolument s'assurer qu'il y ait une balise, parce qu'avec toute
la bonne foi de nos gestionnaires on sait très bien que ces gens-là, parfois, cherchent des sous, parfois prennent des
décisions, et, si on n'est pas capables de transmettre clairement l'esprit de
la loi, la volonté qui est la volonté initiale, hein, de rejoindre ces
enfants-là qui proviennent de milieux défavorisés, on va être passés à côté, on va être passés à côté.
Alors, moi, je fais juste, puis c'est un commentaire… Je vous dis : Il
faut trouver un endroit pour s'assurer qu'on mette une certaine balise
qui viendra mettre un cadre pour nos gestionnaires, pour dire : Bien, écoutez, on veut absolument s'assurer
que nos familles défavorisées n'auront pas à payer les coûts
supplémentaires. C'est tout.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Mme la ministre.
Mme
Malavoy : J'indique
simplement que je comprends tout à fait cette préoccupation, mais, en fait,
elle est... cette préoccupation, on l'a aussi pour les enfants de
milieux défavorisés même au-delà de quatre ans. Et moi, je sais, pour avoir
dans ma circonscription — vous
en avez aussi — des
écoles très défavorisées, les efforts qu'on fait, par exemple, pour fournir à des enfants, mais en dehors des allocations du
ministère, là, par toutes sortes de moyens, de quoi avoir le matériel
scolaire, parce que, si on attendait que les parents puissent leur fournir, ils
ne l'auraient pas.
Donc, c'est
vrai pour les quatre ans, mais c'est vrai pour les cinq ans, pour première
année. Puis, je dirais même, première
année, quand on commence vraiment l'école, c'est là qu'on voit souvent les
disparités entre des enfants qui ont ce
qu'il faut puis les enfants qui ne l'ont pas. Et vous savez comme moi que les
écoles et le milieu trouvent toutes sortes de moyens pour compenser puis pour que les enfants ne se sentent pas
étiquetés, justement, à voir qu'il y en a un qui a tous ses crayons de couleur puis que lui, il n'a
même pas un crayon mine. Donc, ça, c'est vraiment des préoccupations à
avoir pour les quatre ans mais aussi, dans le fond, pour les autres petits
enfants qui sont dans ces milieux similaires.
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Merci. Donc, nous allons suspendre les travaux quelques minutes.
Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 6)
(Reprise à 17 h 17)
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons nos travaux. Mme la députée de
Trois-Rivières, vous avez la parole.
Mme
St-Amand : Merci, Mme la
Présidente. Alors, dans les circonstances où quand même on vient de
passer au travers d'un document qui est, à
mon avis… même s'il n'est pas inclus dans la loi, il est quand même au coeur de
l'esprit de la loi, je dirais, maintenant, bien, en tout cas à mon niveau à
moi, je pense que ça change quand même la donne du projet de loi qui était, hier, de cinq petits articles, qui devient
maintenant le projet de loi avec cinq articles mais qui est soutenu par ces modalités-là. Je me demandais si
ce n'était pas pertinent, à ce moment-ci, qu'on puisse suspendre nos travaux, parce qu'il faut quand même regarder
quels seront les amendements qu'on va soumettre. Parce que, pour nous,
la donne est changée, évidemment. Là, on a
beaucoup plus de contenu qu'on en avait à venir jusqu'à ce matin. Alors,
on aurait pu travailler les amendements, si amendement il y a à proposer, et
revenir mardi matin.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Ce que je comprends, Mme la députée de Trois-Rivières, on est quand même convoqués pour siéger jusqu'à
18 heures, ce n'est pas une suspension, c'est un ajournement des
travaux.
Mme St-Amand : Ajournement, oui.
La Présidente (Mme Richard,
Duplessis) : Je veux juste
vous souligner que j'allais demander à la ministre si elle voulait
continuer quelques minutes, parce que vous étiez rendus à un dernier point.
Mais je veux juste comprendre : Est-ce
que vous voulez suspendre pour revenir, parce que normalement on poursuit jusqu'à
6 heures, ou vous demandez un ajournement?
Mme St-Amand : Je m'excuse, mais, après, moi, j'avais compris qu'on revenait à l'article 3,
qu'on reprenait le projet de loi, puis qu'on avait fini avec...
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Vous avez fini?
Mme
St-Amand : ...qu'on venait de terminer la...
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Parfait. Donc, c'est ce que j'allais…
Mme St-Amand :
Si ce n'est pas terminé, c'est bon.
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : …vous demander de m'indiquer pour que nous, on
puisse commencer à réglementer au niveau du temps, là. Oui, Mme la ministre.
• (17 h 20) •
Mme Malavoy : Bon, moi, je pense qu'on a fait effectivement un bon exercice, là. Je
pense qu'on comprend assez bien quand même quelles sont nos
orientations, même si j'ai bien indiqué que c'était évolutif puis que ce sera
fini de conclure, entre autres pour les
règles budgétaires, avec les commissions scolaires. Ce n'est pas un geste
unilatéral de ma part, c'est un geste qui se fait en concertation avec
les commissions scolaires.
Moi,
je n'ai aucune objection à ce que, Mme la Présidente, on ajourne nos travaux,
mais je voudrais tout de même rappeler une chose, c'est qu'il y a sur la
table — ça,
j'y tiens toutefois — il
y a, sur la table, un amendement que j'ai déposé. On a suspendu la discussion
sur l'amendement, mais il existe. Puis j'ai bien expliqué même, en commençant l'après-midi, que cet amendement, pour moi, venait
déjà préciser des éléments qui sont dans les conditions et modalités mais que j'ai cru bon de mettre en amendement pour
que le projet de loi ait une portée beaucoup plus spécifique. Donc, bien entendu, comme dans toute procédure
parlementaire, l'opposition peut apporter tous les amendements qu'elle
souhaite, mais moi, j'en ai un qui est suspendu et, donc, dont il faudra que l'on
dispose quand on reprendra.
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : Je suis d'accord avec ce que la ministre dit. Avant de lui dire à quel
point je suis d'accord, je vais quand même prendre quelques minutes pour
vous remercier. Je vous ai remerciée au début de l'exercice, je vous remercie à la fin de l'exercice, parce qu'on le
dit depuis le début, et je suis sincère, on veut que ça avance, et je pense
que l'exercice qu'on vient de faire vient de mettre beaucoup plus de lumière
sur non seulement les gestes qu'on s'apprête à
poser, mais l'esprit que vous donnez à la loi. Il y a l'esprit législatif, mais
il y a nécessairement la visée et la vision que vous avez. Donc, un
merci tout particulier parce que je pense que l'exercice a été intéressant, et
de l'avoir fait...
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Excusez-moi, Mme la députée de Mille-Îles. Je
veux juste bien comprendre, pour la suite
des travaux. Est-ce que votre collègue… la députée de Trois-Rivières, est-ce
que vous faites une demande pour ajourner les travaux ou nous
poursuivons, comme la ministre vous le propose?
Mme Charbonneau : Je pensais d'être capable de remercier la ministre avant d'arriver à la
question d'ajournement, mais...
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Parfait. Bien, allez-y.
Mme
Charbonneau : O.K.
La Présidente (Mme
Richard, Duplessis) : Continuez. C'est juste pour…
Mme Charbonneau : Bien, alors, l'exercice en toute transparence, Mme la ministre, c'est
tout à votre honneur. Je vous en remercie.
Et je suis aussi d'accord avec le principe où vous avez déposé un amendement,
et il reste ouvert. Par contre, je
suis à l'aise avec le fait que mes collègues m'ont susurré à l'oreille qu'ils
aimeraient bien digérer l'information et,
comme vous le demandiez, Mme la Présidente, suspendre les travaux jusqu'à mardi
matin pour qu'on puisse reprendre, mais on reprendrait...
Une voix :
Ajourner.
Mme
Charbonneau : Ajourner, excusez-moi, ajourner les travaux, et on
reprendrait nécessairement avec le dépôt de l'amendement que la ministre a
fait.
Mme Malavoy : Ça nous va.
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : Parfait. Donc, la commission ajourne ses travaux au mardi... Oui?
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Richard, Duplessis) : J'avais compris, je m'excuse, qu'il y avait consentement de part
et d'autre quand personne ne s'objecte.
Mme Roy
(Montarville) : …un mot,
mais, oui, moi aussi, je veux profiter de l'occasion pour remercier Mme
la ministre, qui nous a éclairés. Et, cela dit, c'est vraiment... il faut
ajourner, parce qu'à la lumière de ce que vous nous avez dit dans ces modalités
et ces orientations moi, je considère qu'il y a des éléments là-dedans qui
devraient être incorporés à même la loi,
certains éléments, très peu, mais certains devraient être incorporés, et ce
serait une possibilité, justement, de
rendre la loi plus précise, et surtout plus directe, et à l'objet, l'objet
même, l'esprit de la loi qu'on cherche. On pourrait encore le peaufiner
pour que l'objet de la loi soit encore... l'esprit de la loi soit encore plus
précis pour que vous atteigniez votre but. Alors, voilà, c'est le commentaire
que je voulais faire.
La Présidente (Mme Richard, Duplessis) :
Merci, Mme la députée de Montarville.
Donc, la commission ajourne ses travaux à mardi
prochain, 10 heures, où nous poursuivrons ce mandat à la salle du Conseil
législatif. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 23)