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(Seize heures treize minutes)
Le Président (M. Gagnon): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des consommateurs, coopératives et
institutions financières ouvre ses travaux aux fins d'étudier les
projets de loi no 210, Loi sur la fusion de Québec-Lait Inc. et de
Agropur, coopérative agro-alimentaire; no 225, Loi concernant les
Coopérants, Compagnie mutuelle d'assurance-vie; no 246, Loi modifiant la
charte de l'Association provinciale des instituteurs protestants du
Québec; no 213, Loi concernant La Société d'assurance des
caisses populaires et la Sécurité, compagnie d'assurances
générales du Canada, et no 265, Loi concernant la
Société Générale S.A. (Canada) Inc.
Les membres de la commission sont: M. Gagnon (Champlain) remplacé
par M. Chevrette (Joliette-Montcalm); M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Goulet
(Bellechasse), M. Johnson (Anjou), M. Laberge (Jeanne-Mance), M. Lavigne
(Beauharnois) remplacé par M. Fallu (Terrebonne); M. Mathieu
(Beauce-Sud), M. Michaud (Laprairie), M. Paguette (Rosemont).
Les intervenants sont: M. Baril (Arthabaska), M. Bisaillon
(Sainte-Marie), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M.
Gravel (Limoilou), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M. Lefebvre (Viau), M.
Saint-Germain (Jacques-Cartier).
J'aimerais qu'on me désigne le nom du rapporteur de la
commission.
M. Johnson: M. le Président, si vous me le permettez, je
suggérerais que M. Michaud, député de Laprairie, agisse
comme rapporteur de la commission.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cette proposition est
adoptée?
M. Chevrette: À l'unanimité.
Le Président (M. Gagnon): M. Michaud, député
de Laprairie sera rapporteur.
M. Michaud: Vous avez omis de nommer le projet de loi 192, Loi
modifiant la Loi concernant La Confédération des caisses
populaires et d'économie Desjardins du Québec.
Le Président (M. Gagnon): Vous avez raison. Je l'avais
omis.
M. Johnson: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): On étudiera aussi la loi
192, Loi modifiant la Loi concernant La Confédération des caisses
populaires et d'économie Desjardins du Québec.
On va commencer avec la loi 210.
M. Johnson: M. le Président, si vous le permettez, je
suggérerais que l'ordre que nous adoptions soit le suivant, avec la
permission de mes collègues et de l'Opposition.
D'abord, la loi 192 touchant le mouvement Desjardins, la caisse centrale
et la SID; deuxièmement, la loi 246, Loi modifiant la charte de
l'Association provinciale des instituteurs protestants; troisièmement,
la loi no 265, touchant la Société générale S.A.;
quatrièmement, la loi no 213 touchant la Société
d'assurances des caisses populaires et la Sécurité; ensuite, la
loi 225 touchant les Coopérants et la Compagnie mutuelle d'assurance-vie
et, finalement, la Loi sur la fusion de Québec-Lait Inc. et de Agropur,
coopérative agro-alimentaire. Mes collègues sont-ils d'accord que
nous procédions de cette façon, dans certains cas pour des
raisons de texte, dans d'autres pour des raisons d'impression?
M. Goulet: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: La présente séance dure jusqu'à
18 heures. Si je comprends bien, ce soir, il n'est pas question de
siéger sur ces projets de loi?
Le Président (M. Gagnon): Ce soir, d'autres commissions
siégeront.
M. Goulet: Si on n'a pas terminé à 18 heures et que
le ministre n'a pas objection à
ce qu'on puisse continuer, parce que vous avez mis les Coopérants
en dernier, si on n'a pas terminé à 18 heures, on peut aller
jusqu'à 18 h 15 ou 18 h 20?
M. Johnson: Oui, j'allais d'ailleurs solliciter, le consentement
de nos collègues de l'Opposition, si nous devions déborder 18
heures pour l'adoption de l'ensemble de ces projets. Je pense que cela rendrait
service à tout le monde.
M. Goulet: À moins d'opposition de la Chambre, M. le
Président.
M. Johnson: Sauf consentement.
Le Président (M. Gagnon): Cela prend un consentement
unanime.
M. Johnson: Jusqu'à adoption, mais avant 20 heures.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous êtes
d'accord avec l'ordre du jour proposé par M. le ministre?
Une voix: Bien sûr.
Le Président (M. Gagnon): Bon.
M. Johnson: Pour la loi 192, la loi qu'il leur importe
d'avoir.
Projet de loi no 192
Le Président (M. Gagnon): Nous commençons par la
loi 192, Loi modifiant la Loi concernant La Confédération des
caisses populaires et d'économie Desjardins du Québec.
M. Fallu: Si vous me permettez, je ferais une présentation
vraiment très rapide de la loi qui, en fait, est à deux volets
puisqu'il sera question de...
M. Johnson: On pourrait peut-être inviter les
représentants de...
Une voix: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): J'inviterais les
représentants qui sont concernés par la loi à s'approcher,
s'il vous plaît.
Est-ce que vous pourriez vous identifier, s'il vous plaît, et
présenter les personnes qui vous accompagnent?
M. Croteau (René): Certainement, M. le Président.
Je suis René Croteau. Je suis le directeur général de la
Confédération des caisses populaires et d'économie
Desjardins du Québec. À mes côtés, j'ai Me Rita
Bédard, qui est directeur des affaires juridiques à la
confédération et, à ma droite,
M. Paul Gauthier, qui est le vice-président exécutif de la
SID, et M. Bruno Riverin qui est le vice-président de la Caisse centrale
Desjardins du Québec.
Le Président (M. Gagnon): Merci. M. le
député de Terrebonne, vous aviez demandé la parole?
M. Fallu: Je voudrais d'abord dire que je suis très
heureux de présenter ce projet de loi au nom de la Société
Desjardins, étant sociétaire moi-même depuis des
années, etc. On n'a pas besoin de faire de fleurs où on n'en a
pas besoin. Vous avez remarqué, M. le Président, qu'on nous
présente une dichotomie à la table des invités, puisqu'il
y a les représentants de la Société d'investissement et
les représentants de la Caisse centrale, car le projet de loi porte sur
deux objets: des modifications à la Loi de la Société
d'investissement et des modifications à la Loi de la Caisse
centrale.
Rappelons que la Société d'investissement avait
été créée en 1971 par des amendements à la
Confédération des caisses populaires, alors que la Caisse
centrale est relativement récente. Elle date de 1979, ayant
été créée de toutes pièces -on s'en
souviendra - par l'Assemblée nationale, grâce à cette
même commission. Ce sont des amendements qui sont des ajustements soit
à des choses qui sont déjà entendues entre chacun des
partenaires ou qui sont devenus nécessaires à cause des
transformations des institutions financières
québécoises.
Je vous ferai une présentation qui sera très brève,
si vous me le permettez. Comme on peut s'en rendre compte, il n'y a pas de
porte-pancarte qui constestent à la porte les demandes qui nous sont
faites à cette table. Donc, comme il y a déjà consensus,
on peut donner aux citoyens qui nous le demandent la loi qu'il leur importe
d'avoir.
Les modifications à la société , si vous me
permettez de les résumer, puisqu'il y a des aspects qui sont un peu
secondaires comme le lieu de son siège social, c'est surtout
d'élargir le nombre des administrateurs pour permettre à de
nouveaux administrateurs qui se sont montrés intéressés
à participer à ces investissements de la société,
d'avoir accès au conseil d'administration. C'est également de
permettre à la Société d'investissement de consentir des
prêts ou de garantir les remboursements totaux ou partiels des
engagements financiers. Il semble opportun que la société puisse,
dans la poursuite de son objectif effectuer, de telles opérations.
Enfin, la société demande - c'est l'article 17, on le
verra tantôt - la libération de son capital-actions pour permettre
d'aller chercher ailleurs du capital. De ce point de vue, chacun est au courant
que déjà la Caisse de dépôt a manifesté son
intérêt à la
Société d'investissement en plaçant là des
actions privilégiées, en attendant que la Loi sur les compagnies
donne des pouvoirs d'intégration à la Société
d'investissement.
Quant à la Caisse centrale, je pense que le problème est,
là encore, beaucoup plus simple. La Caisse centrale joue depuis 1979 une
sorte de rôle - je le dirai entre guillemets, sous toute réserve -
de banque centrale qui va chercher de l'argent à gauche et à
droite, avec garantie à partir de ses propres réserves, et puis
revend, pour ainsi dire, ou reprête ces fonds à ses commettants,
notamment aux caisses.
On demande ici d'assouplir l'ensemble du processus, notamment de
permettre que les décisions soient prises non plus maintenant par
l'assemblée générale annuelle, mais bien par le conseil
d'administration. En somme, essentiellement, il s'agit de faire en sorte que la
rémunération sur le capital, c'est-à-dire le partage non
pas des profits, parce qu'on est dans des caisses populaires, on est dans une
société coopérative, mais des trop-perçus, se fasse
plus souplement par le conseil d'administration.
Je soulignerai également - est-il nécessaire de le
souligner, ce sont les mécanismes réguliers des caisses - qu'il y
a toujours la réserve de garantie, il y a toujours la proportion de
l'endettement qui est prévue par la loi donc, il n'y a rien de neuf
là. Je pense que j'en ai dit suffisamment.
M. Johnson: M. le Président, si vous me le permettez, je
pourrais peut-être, après...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Johnson: ... que le député de Montmagny-L'Islet
aura fait son tour de piste, inviter M. Croteau s'il pense qu'il a des choses
à ajouter, lui ou ses coéquipiers, sur cette loi.
M. Giasson: Effectivement, M. le Président, je demandais
la parole afin d'inviter les gens qui sont avec nous à apporter
peut-être un complément d'information à la suite des propos
de notre collègue de Terrebonne. Celui-ci a fait un bel effort, je le
reconnais, mais j'apprécierais peut-être qu'on exprime les
objectifs poursuivis par le mouvement. J'apprécierais que nous ayons des
indications encore plus précises sur les buts que vous recherchez par
les nouvelles dispositions qu'on retrouve dans le projet de loi qui fait
l'objet de cette étude.
Le Président (M. Gagnon): M. Croteau.
M. Croteau: M. le Président, je vous remercie. Je voudrais
rappeler au début que la loi de la confédération comporte
trois sections dont la deuxième est constitutive de la charte de la SID;
la troisième est la charte de la Caisse centrale qu'on retrouve
là. Les demandes de modification qui sont devant vous couvrent les trois
parties. Je ne m'attarderai pas sur la première parce que ce sont des
éléments techniques de désignation, de titre et de
pouvoirs pour les officiers. Les autres articles sont des articles de
concordance.
Quant à la partie qui concerne spécifiquement la SID, il y
a aussi des éléments techniques de concordance, mais l'objectif
principal de cette requête est de faire en sorte d'élargir la
famille des actionnaires de la SID, des actionnaires réguliers et de
plein droit. On sait que, dans la loi de 1971 - on l'a rappelé
tantôt - qui a constitué la SID, on n'avait qu'un seul actionnaire
votant qui était la Fédération des caisses Desjardins qui
est devenue maintenant la confédération. Les organismes qui ont
été appelés à souscrire ou à confier des
fonds à la SID pour son fonctionnement, jusqu'à maintenant, ont
été particulièrement les fédérations
régionales qui, cependant, n'avaient pas droit d'intervention à
titre d'actionnaires réguliers. Dans un premier temps, il y a cet
élargissement pour permettre aux fédérations de devenir
des actionnaires réguliers et aussi permettre à la SID d'accepter
d'autres organismes comme actionnaires réguliers, dont la Caisse de
dépôt et placement, on l'a mentionné tantôt.
Dans la partie concernant la SID, ce sont les éléments
principaux, si on y ajoute aussi le pouvoir de garantir les engagements
financiers d'un emprunteur ou d'un client éventuel, ce qui n'existait
pas dans les pouvoirs de la SID et qu'on a voulu compléter à cet
égard.
Quant à la Caisse centrale, là aussi on retrouve
différents articles d'ajustement et de concordance, parce qu'on sait que
la Caisse centrale, pour une part, se réfère à la Loi sur
les caisses d'épargne et de crédit; donc, comme il y a eu refonte
de cette dernière loi, il y a un certain nombre de points de concordance
et des corrections qui ont été apportées par la suite
à la Loi sur les caisses d'épargne et de crédit.
Les modifications principales, dans cette partie, se
réfèrent au pouvoir de rémunérer le capital social
dans la Caisse centrale. On demande que ce pouvoir soit confié au
conseil d'administration plutôt qu'à l'assemblée
générale, comme on le retrouve dans les caisses, les
fédérations et dans les autres formes de coopérative
également. Mais il faut se souvenir que la Caisse centrale a un statut
qui lui est particulier, à savoir que son assemblée
générale n'est constituée que du conseil d'administration
de la confédération, donc 32 personnes parmi lesquelles sont
choisis les administrateurs de
la Caisse centrale, parce qu'il y a une loi coopérative qui dit
qu'on choisit nos administrateurs parmi l'assemblée
générale.
Deuxièmement, les fonds qui vont se retrouver dans la Caisse
centrale au titre de capital social, ce sont effectivement des fonds qui
appartiennent aux caisses locales et qu'on veut pouvoir rémunérer
sans attendre la fin de l'année et la fin des transactions, parce que
les caisses locales, elles, connaissent les fins d'exercice à
différents mois de l'année et ont besoin de ces revenus pour
leurs transactions. (16 h 30)
C'est le sens de la demande, qui est assortie de certaines obligations,
à savoir que ces déclarations et paiements
d'intérêts ne peuvent jamais entamer le capital, sous peine
d'engager la responsabilité des administrateurs. Elle est aussi assortie
de la préparation éventuelle d'un règlement qui sera
publié dans la Gazette officielle pour prévoir les
évaluations, la forme et le contenu des rapports financiers. Enfin,
l'obligation, pour la caisse, de fournir rapport, au ministre, annuellement.
Cela résume, M. le Président, le sens de nos demandes. Si
toutefois les membres de cette commission avaient des questions à poser
pour plus d'éclaircissement, nous sommes à votre disposition.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Johnson: Pour ma part, je n'ai pas de question; si les
collègues n'en ont pas, on pourrait peut-être procéder
immédiatement à l'étude article par article du projet de
loi.
M. Giasson: Peut-être une précision, M. le
Président. Vis-à-vis de la confédération, est-ce
que les amendements qui ont été apportés par le
gouvernement fédéral à la loi des banques et à la
chambre de compensation contribuent à donner des pouvoirs ou des
possibilités nouvelles à la confédération?
M. Croteau: C'est-à-dire que la loi des banques, comme
telle, est assortie d'une loi qui porte sur la création de l'Association
canadienne de paiement et il est prévu que la
confédération deviendra membre de cette nouvelle association, que
la Caisse centrale en deviendra membre comme organisme financier de garantie et
de règlement des opérations de compensation des caisses et des
fédérations et également que chacune des
fédérations en deviendra membre pour constituer
l'assemblée générale dans la section des caisses
d'épargne et de crédit de cette nouvelle association, avec le
résultat que cette adhésion accréditera les ordres de
paiement tirés sur les caisses au même titre qu'actuellement un
chèque tiré sur une banque peut être
accrédité dans le système de paiement canadien.
M. Giasson: Merci.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Le champ d'action se limite au Québec
seulement?
M. Croteau: De la Caisse centrale?
M. Goulet: Non, de la société de
développement.
M. Croteau: De la Société d'investissement?
M. Goulet: Oui.
M. Croteau: Je vais demander à M. Gauthier de
répondre à cette question.
M. Gauthier (Paul): Disons qu'il n'y a rien qui, dans notre loi,
limite spécifiquement le champ d'opération de la
Société d'investissement Desjardins au Québec, si ce n'est
que l'objectif ou la mission de la Société d'investissement
Desjardins est de favoriser le développement industriel au
Québec.
Nous percevons nos fonds d'actionnaires qui sont à 100% des
Québécois; jusqu'ici, ça s'est limité à
ça. Remarquez que nous sommes très favorables à ce que nos
associés se développent et à ce que des entreprises
québécoises finissent un jour par avoir des points de vente ou
même des points de production éventuellement à
l'extérieur, pour devenir des entreprises plus fortes, mais notre
concentration est au Québec.
M. Goulet: Mais il n'y a rien qui vous empêche d'investir
à l'extérieur.
M. Gauthier: II n'y a rien qui nous en empêche, mais,
encore une fois, notre mission demeure de favoriser le développement
industriel au Québec par des investissements dans du capital-actions
d'entreprises dont le siège social est au Québec.
M. Goulet: Je posais la question parce que je sais que vous avez
une ou plusieurs caisses populaires, dans des milieux francophones ontariens.
Alors, je me mets à la place d'un sociétaire de ce
coin-là. Je pense, par exemple, à la caisse populaire de Welland,
Ontario. Vous dites: Favoriser le progrès économique du
Québec. J'aurais peut-être vu: Sur le territoire où font
affaires les caisses. Je ne veux pas faire de débat, mais c'est...
M. Gauthier: Je crois qu'il y aurait une précision que M.
Croteau pourrait vous apporter.
M. Croteau: En fait, je pense qu'il est important de rappeler
que, en Ontario comme au Québec et au Nouveau-Brunswick, les caisses
d'épargne et de crédit sont toutes régies par des lois
provinciales. Or, ces caisses ne font pas partie de notre groupe juridiquement,
donc, elles ne participent pas, actuellement à tout le moins, aux
activités de la SID, non plus que de la Caisse centrale, quoiqu'il y a
des ouvertures possibles dans le cas de la Caisse centrale. Mais il n'y a pas
d'organisme, en dehors du Québec, qui ait des fonds investis dans la SID
et nos activités, jusqu'à maintenant, sont limitées au
Québec.
M. Goulet: II n'y a aucune affiliation entre les caisses
populaires Desjardins, qu'on retrouve, par exemple, à Welland, Ontario,
et les autres?
M. Croteau: Non.
M. Goulet: Aucune? Pas des "Credit Unions", des caisses
populaires.
M. Croteau: II y a des liens de communication ou des liens
fonctionnels; si je pense, par exemple, à l'assurance-vie Desjardins,
chez nous, elle a des contrats avec ces caisses au niveau de la
confédération, nous avons des contrats de services, pour autant
que l'informatique est concernée, avec certains groupes de ces caisses,
mais il n'y a pas de relation, de "membership" si on peut dire.
M. Goulet: Une dernière question, M. le Président,
si vous me permettez, en tant que député qui représente
une circonscription électorale voisine de Lévis, Pourquoi
déménager le siège social à Montréal?
M. Croteau: C'est une question historique, M. le
Président. Au moment où la SID a été formée,
il est arrivé que le principal des opérations se faisait à
Lévis. Le président était à ce moment le même
que celui de la confédération et votre serviteur se trouvait
secrétaire de la corporation. Or, avec le développement, tout
cela est changé et on sait que, pour les opérations de la SID, le
bureau principal est à Montréal. C'est juste une question de
technologie, si on peut dire là-dessus, et on a cru opportun de situer
le siège social.
M. Goulet: II n'y a pas de transferts d'emplois?
M. Croteau: Non, absolument pas, parce que les emplois sont
déjà situés à Montréal.
M. Goulet: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Johnson: M. le Président, avant d'aborder
l'étude article par article du projet de loi, je dirai simplement qu'il
est une constatation en même temps qu'une confirmation, par les
amendements qu'il apporte et la souplesse qu'il accordera à l'un comme
à l'autre, que la SID est le bras manufacturier et commercial du
mouvement Desjardins et que la Caisse centrale en sera vraiment le bras
financier pour un bout de temps peut-être. M. le Président, je
vais demander qu'on distribue un document qui est un sommaire avec commentaires
de chacun des articles pour faciliter le travail de nos collègues. Je
suggérerais qu'on procède immédiatement à
l'étude de l'article 1.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle l'article 1.
M. Johnson: II s'agit essentiellement d'une concordance avec les
textes refondus.
Le Président (M. Gagnon): L'article 1 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 2.
M. Johnson: Même chose.
Le Président (M. Gagnon): L'article 2 est adopté.
Article 3.
M. Johnson: II s'agit de permettre ici la création de
manière non limitative des postes d'officiers autres que ceux qui sont
actuellement prévus dans la loi concernant la
confédération.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 4,
concordance. L'article 4 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 5.
M. Johnson: II s'agit ici de remplacer, pour le gérant,
"est désigné par l'expression "directeur général",
à l'article 5a, par "peut être désigné par
l'expression directeur
général ou toute autre expression identifiant le poste",
ce pourquoi nous allons déposer un papillon qui se lirait comme suit:
Remplacer l'article 5 par le suivant: "L'article 8 de cette loi est
modifié, premièrement, en remplaçant, au premier
alinéa, les mots "est désigné par l'expression directeur
général" par les mots "peut être désigné par
l'expression directeur général ou toute autre expression
identifiant le poste"; deuxièmement, en remplaçant, aux
première et dernière lignes du deuxième alinéa et
à la dernière ligne du troisième alinéa, les mots
"directeur général" par le mot "gérant";
troisièmement, en remplaçant le paragraphe d) de l'article 31 par
ce qui suit: "d) la limite imposée au nombre d'actions ordinaires
pouvant être émises et supprimées; par conséquent,
à la date de l'entrée en vigueur de la présente loi, le
capital-actions de la société est composé d'un nombre
illimité d'actions ordinaires sans valeur nominale dont 427,795 ont
été émises et sont entièrement
libérées". C'est pour l'article 31, plus tard, M. le
Président, je l'ai lu, parce qu'il faut passer le papillon
maintenant.
Le Président (M. Gagnon): C'est un amendement. Est-ce que
l'amendement à l'article 5 est adopté?
M. Giasson: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie?
M. Johnson: On est en train de le faire circuler. Dans le cas du
papillon qui touche l'article 5, il s'agit en fait tout simplement de bien
préciser au niveau du texte. Déjà l'amendement qu'on nous
demandait était un peu imprécis. Il s'agit de faire en sorte
qu'on dise "peut être désigné par l'expression directeur
général" et non pas "est" désigné... ou toute
expression identifiant le poste". Je ne vois pas vraiment ce qu'on pourrait
trouver, mais connaissant les ressources d'imagination du mouvement, je suis
sûr qu'on pourrait trouver d'autres expressions.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Montmagny-L'Islet. L'article 5 est adopté tel qu'amendé.
M. Johnson: Tel qu'amendé, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Tel qu'amendé. J'appelle
l'article 6.
M. Johnson: Concordance.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Johnson: Concordance.
Le Président (M. Gagnon): L'article 7 est adopté.
J'appelle l'article 8.
M. Johnson: II s'agit de changer le lieu du siège social
de la Société d'investissement de Lévis à
Montréal. Adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 9.
Une voix: Sur division, M. le Président.
M. Johnson: Concordance pour l'article 9.
Le Président (M. Gagnon): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10.
M. Johnson: L'article 10 corrige l'actuelle formulation de
l'objet de la société. L'article 10 vise en effet à
corriger l'actuelle formulation de l'objet de la société d'abord
en supprimant la notion de création et d'administration d'un fonds
d'investissement et de placement et, deuxièmement, en faisant du
développement d'entreprises industrielles et commerciales l'objet
même de la société. La suppression de la notion de
création et d'administration d'un fonds d'investissement et de placement
permet de mieux décrire, à toutes fins utiles, ce qui est de fait
l'activité de la société, en permettant également
d'éliminer les problèmes d'interprétation juridique
susceptibles d'être soulevés par la présence de mots
inutiles, ce qui est un sport auquel on essaie de ne jamais s'adonner en
commission, comme on le sait. M. le Président je suggère
l'adoption de l'article 10.
Le Président (M. Gagnon): L'article 10 est-il
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 11.
M. Johnson: II s'agit d'un article qui ajoute cette fois des
pouvoirs additionnels à ceux qui sont détenus par la
société. Il en sera du pouvoir accordé par l'article 11
comme des autres pouvoirs accordés actuellement à la
société, c'est-à-dire qu'il devra être exercé
dans la poursuite de l'objet de la société, ce qui répond
un peu en partie aux préoccupations du député de
Bellechasse qui parlait des investissements à l'extérieur,
c'est-à-dire à titre accessoire et non à titre
principal.
Le pouvoir de consentir un prêt vient compléter en quelque
sorte le pouvoir d'acquérir des titres de créance accordé
à la société par le paragraphe a) de l'article 13
de la loi concernant la confédération, bien qu'il en soit
cependant, il faut bien s'en rendre compte, une extension.
Relativement au pouvoir de garantir le remboursement total ou partiel
d'un engagement financier, précisons qu'il est utile pour un actionnaire
de détenir ce pouvoir qui peut être exercé en faveur des
créanciers de la compagnie dont il détient les actions.
Le Président (M. Gagnon): L'article 11 sera-t-il
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle l'article 12.
M. Johnson: Le premier paragraphe de l'article 14, qui est
proposé par l'article 12 du projet, substitue à l'actuel
capital-actions de la société de $100,000,000 composé
d'actions ordinaires et privilégiées, avec valeur nominale, un
capital-actions constitué et composé d'un nombre illimité
d'actions ordinaires sans valeur nominale.
Le second paragraphe vise à faciliter la création
d'actions privilégiées en évitant à la
société de recourir à la fois à la Loi sur les
pouvoirs spéciaux des corporations et à la Loi sur les
compagnies, dans sa 2e partie. L'article 12 est complété par
l'article 31, au sujet duquel j'ai fait une lecture de papillon tout à
l'heure.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle l'article 13.
M. Johnson: L'abrogation de l'article 15 découle des
modifications apportées au capital-actions que nous venons de voir.
L'abrogation de l'article 16 découle du fait qu'en conséquence de
ces modifications le capital-actions de la société ne comprend
qu'une seule classe d'actions ordinaires. L'abrogation de l'article 17
découle directement de l'abrogation du deuxième alinéa de
l'article 16 que j'ai évoqué et celle de l'article 17a a pour
effet de rétablir le régime de la Loi sur les compagnies en
matière d'assemblées générales d'actionnaires.
Le Président (M. Gagnon): L'article 13...
M. Johnson: II s'agit de la concordance avec nos propres
articles, à toutes fins utiles.
Le Président (M. Gagnon): ... est-il adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle l'article 14.
M. Johnson: C'est celui qui vise à porter à
dix-sept le nombre maximal d'administrateurs, ce qui permettrait normalement
l'accession au conseil d'administration de la société de membres
venant, entre autres, de la Caisse de dépôt et placement du
Québec.
Le Président (M. Gagnon): L'article 14 est-il
adopté?
M. Johnson: Adopté.
M. Giasson: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: On nous dit, dans les notes explicatives qui ont
été déposées par le ministre, que l'article 14
prévoit l'augmentation possible du nombre d'administrateurs, ce qui
pourrait permettre à un non-actionnaire d'être administrateur de
la société lorsque la loi aura été adoptée.
C'est ce qu'on recherche, d'avoir des...
M. Johnson: C'est ça. En fait, c'est...
M. Giasson: ... non-actionnaires faisant partie du conseil
d'administration? (16 h 45)
M. Johnson: C'est cela. C'est en fait ce qui permet - on le verra
à l'occasion de l'étude en deuxième lecture, en
comité plénier ou en commission cette semaine, dans le cas de la
partie 2a de la Loi des compagnies - pour aller dans le sens de ce qui est une
pratique dans le milieu, à des individus qui ne sont pas actionnaires
détenteurs de siéger quand même à un conseil
d'administration, surtout dans la mesure ou on clarifie que le rôle des
membres d'un conseil d'administration est d'être mandataires de la
corporation ou de la compagnie. En ce sens-là, c'est, à toutes
fins pratiques, confirmer quelque chose qui est assez courant.
En d'autres termes, vous pourriez, dans le cas, par exemple,
d'événements qui pourraient arriver en 1981... Le
député de Montmagny-L'Islet, dont on connaît
l'expérience, pourrait se retrouver un jour à un conseil
d'administration de la société, sans pour autant être
actionnaire. Ce qu'on recherche chez lui ce sont ses qualités et sa
capacité de diriger, d'analyser.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article... Une voix:
Vous n'avez rien contre cela?
M. Giasson: Merci pour la potentielle nomination que le ministre
vient de faire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: M. le Président, quand on dit que le mouvement,
de A à Z, est dirigé par ses membres, ce ne sera pas toujours
vrai à partir de là.
M. Johnson: Mais il faut bien se comprendre. La
société, à cet égard - je pourrais peut-être
permettre à M. Gauthier et à M. Croteau de discourir
là-dessus - a une vocation un peu particulière, comme on le sait.
On ne peut pas manger la tarte aux pommes et la garder en même temps. Il
y a une volonté, je pense, exprimée au Québec, depuis de
nombreuses années, depuis d'ailleurs l'adoption de la loi de la
société, qui veut qu'on souhaite et qu'on espère que le
mouvement coopératif soit de plus en plus présent sur le plan
économique, sur le plan des investissements. À cet égard,
il faut que le mouvement ait des instruments pour le faire. Ces instruments,
sans être parfaitement incompatibles avec le monde de la
coopération, exigent en tout cas des techniques qui, dans leur essence,
ne ressemblent pas nécessairement aux techniques de coopération,
mais qui ne sont pas, encore une fois, incompatibles.
M. Goulet: Quel est le minimum requis pour avoir la
qualité d'actionnaire?
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. Croteau aurait
une réponse à donner.
M. Johnson: On pourrait peut-être permettre à M.
Croteau d'ajouter un mot là-dessus.
M. Croteau: M. le Président, je voudrais rappeler que,
dans le cas de la 5ID dont on discute maintenant, on avait déjà,
dans la loi actuelle, des dispositions nous permettant de recruter des
administrateurs en dehors de l'assemblée générale, qui
n'avaient donc pas le titre d'actionnaires, justement à cause de leurs
qualités, de leurs connaissances dans ce domaine, qui était
nouveau pour nous en 1971, de l'investissement et de l'administration de
l'entreprise industrielle et commerciale. Je pense qu'il n'y a pas de
dérogation dans le suivi actuel.
M. Goulet: Mais quel serait le minimum requis pour être un
actionnaire?
M. Croteau: Le minimum...
M. Goulet: ... requis pour avoir la qualité d'actionnaire,
pour avoir le titre d'actionnaire, quel est-il?
M. Croteau: Une action. Du moment que j'ai une action quelque
part, je suis actionnaire.
M. Goulet: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne. Excusez-moi, aviez-vous terminé, M. le député
de Bellechasse?
M. Goulet: Oui, M. le Président, mais je voulais quand
même en faire la remarque. Je l'ai tout simplement fait à voix
haute.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Terrebonne.
M. Fallu: Je rappellerais simplement un passage, si vous
permettez, M. le Président, de l'article 18 de la loi actuelle: "Les
règlements de la société peuvent décréter
que des membres de ce conseil seront choisis parmi des personnes qui ne sont
pas membres de l'assemblée générale pourvu que le nombre
de ces administrateurs ne soit pas supérieur à deux, s'il y a
neuf administrateurs, et à quatre, s'il y en a onze". C'est une
tradition simplement confirmée, à l'exception qu'on
élargit le nombre total des membres du conseil d'administration, qui
passe de onze à dix-sept.
Le Président (M. Gagnon): L'article 14 est-il
adopté?
Une voix: Oui, adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 15?
M. Johnson: Article 15, M. le Président, concordance.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Une voix:
Adopté.
Une voix: Un changement d'article tout simplement.
Le Président (M. Gagnon): Article 16? M. Johnson:
Même chose.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 17?
M. Johnson: Concordance également.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: D'accord, cela va, adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 18?
M. Johnson: Concordance.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 19?
M. Johnson: C'est une précision quant au nom de la
corporation constituée par l'article 23 de la loi.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 20?
M. Johnson: Un instant, s'il vous plaît, M. le
Présidentl II s'agit ici des pouvoirs que M. Croteau a
évoqués tout à l'heure et qu'il faut lire d'ailleurs avec
l'article 28 conférant au conseil d'administration de la Caisse centrale
les pouvoirs qui sont actuellement exercés par l'assemblée
générale aux fins de l'application de 86 à 88,
c'est-à-dire en pratique la rémunération sur le capital.
C'est en fait un article qu'on pourrait appeler un article de souplesse. Encore
une fois, je rappelle ce que M. Croteau disait: L'assemblée
générale de la caisse est constituée du conseil
d'administration de la confédération qui lui-même est
constitué d'un éventail représentatif de l'ensemble des
fédérations et des organismes affiliés tels les Artisans,
les sociétés de fiducie, etc.
M. Giasson: Non...
M. Johnson: Je m'excuse.
M. Giasson: ...pas tant que cela, je pense.
Le Président (M. Gagnon): M. le député.
M. Croteau: C'est-à-dire que les Artisans ne sont pas
membres de notre confédération.
M. Johnson: Non, non, pas de la caisse. Je parle du conseil
d'administration de la confédération.
M. Croteau: Oui, la Sauvegarde.
M. Johnson: Oui, la Sauvegarde. Je m'excuse, c'est un lapsus.
M. Croteau: La Sauvegarde, la Fiducie.
M. Johnson: Vous comprendrez nos préoccupations avec les
Artisans depuis quelques jours, messieurs. Il y a même des relations
fédérales-provinciales là-dedans et, à cet
égard, le conseil d'administration de la caisse, en
rémunérant le capital, sera doté d'un instrument beaucoup
plus souple dans la mesure où le conseil d'administration pourra le
faire au moment où il le juge opportun en vertu des règlements
qu'il se donnera plutôt que d'être obligé d'être
soumis à la règle de l'assemblée générale
annuelle, ce qui est un fardeau considérable sur le plan administratif,
et en pratique, cela fait l'objet d'un accord entre les membres de
l'assemblée générale qui sont d'accord, à toutes
fins pratiques, pour se départir de ce pouvoir.
Le Président (M. Gagnon): L'article 20 sera-t-il
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 21.
M. Johnson: En plus de faire la concordance avec les textes de
loi refondus, l'article 21 ajoute aux pouvoirs de la Caisse centrale
prévus par le paragraphe et l'article 27 de la loi le pouvoir de
céder et de transporter ses biens mobiliers et immobiliers pour assurer
le paiement des titres de créance qu'elle peut émettre.
Le Président (M. Gagnon): L'article 21 est-il
adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 22.
M. Johnson: Concordance.
Le Président (M. Gagnon): Adopté? Article 23.
M. Johnson: Concordance.
Le Président (M. Gagnon): Adopté? Article 24.
M. Johnson: Concordance.
M. Giasson: A l'article 23, c'est plus que de la concordance.
Le Président (M. Gagnon): Oui, sur l'article 23, M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Le ministre nous dit que c'est simplement un article
de concordance, mais je crois que cela va au-delà de ça.
M. Johnson: C'est-à-dire qu'en plus de faire la
concordance avec le texte refondu,
l'article 23 modifie le paragraphe 1 remplacé pour la Caisse
centrale par l'article 29 de la loi qui se lit actuellement... Comme on le
sait, l'article 23 a donc pour objet, de rendre plus cohérent le
paragraphe e) remplacé pour la Caisse centrale par l'article 29 de la
loi concernant la confédération. Le second membre de ce
paragraphe est en effet inutile puisque la Caisse centrale possède
déjà en vertu du premier membre du paragraphe le pouvoir
d'acquérir des obligations non garanties, des titres de créance
autres que les obligations. À cet égard, ce n'est peut-être
pas de la concordance, mais disons que c'est une précision.
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Johnson: Non, pas encore. On n'est pas pressé, M. le
Président.
M. Giasson: Je pense qu'on donne un élargissement de
pouvoirs, dans l'article 29, au paragraphe e).
M. Johnson: L'article 29 actuel, paragraphe e) du premier
alinéa de 82 de ladite loi, est remplacé pour la Caisse centrale
par le suivant et c'est l'état de la loi actuelle avant notre projet. On
dit: "e) dans les obligations ou autres titres de créance émis
par des personnes autres que celles visées au paragraphe c)"; s'il
s'agit d'obligations garanties par hypothèque, les biens-fonds qui en
garantissent le paiement doivent être situés au Canada,
l'hypothèque doit être du premier rang et le montant de la
créance ne doit pas être supérieur à 75% de la
valeur des biens-fonds qui en garantissent le paiement.
Ce que l'article 23 vient dire, c'est qu'il change l'article 29 de cette
loi, qui est remplacé par le suivant: "29. Le paragraphe e) du premier
alinéa de l'article 83 de cette loi est remplacé, pour la Caisse
centrale, par le suivant: e) dans des obligations ou autres titres de
créance émis par des personnes autres que celles visées au
paragraphe c)." On supprime donc le reste.
M. Giasson: Cela signifie qu'on donne un pouvoir qui est moins
limitatif que le pouvoir qui était prévu dans l'ancien paragraphe
e) qu'on remplace par le nouveau paragraphe e)?
M. Johnson: On prévoit déjà, dans la
première partie de l'article 29...
M. Giasson: Avec le nouveau paragraphe e), par exemple, on
pourrait prendre une garantie hypothécaire de deuxième rang au
lieu de premier rang tel que c'était défini avant cela.
M. Johnson: Effectivement.
M. Giasson: C'est moins limité. C'est élargi.
M. Johnson: Effectivement. C'est plus que de la concordance;
c'est effectivement un élargissement des pouvoirs.
M. Lalonde: Est-ce que j'ai droit de parole, M. le
Président?
M. Giasson: Oui, vous êtes membre.
Le Président (M. Gagnon): Vous êtes intervenant.
M. Lalonde: Quelle est la justification de cet
élargisssement? On sait que c'est la garantie. La valeur des placements
peut être réduite. Il y a peut-être d'excellentes raisons.
Je voudrais connaître celles du ministre.
M. Johnson: D'accord. M. Périn nous dit que, de toute
façon, dans le texte de l'article 29e, dans le premier membre de phrase
tel qu'il se lit actuellement, indépendamment de notre projet, on dit:
"dans des obligations ou autres titres de créance émis par des
personnes autres que celles visées au paragraphe c)." Ce sont des
titres, dans le cas de cette référence à "autres que
celles visées au paragraphe c)", qui n'impliquent pas de garanties.
À cet égard, les représentants du ministère nous
disent: On est cohérent, puisque dans la première partie de
l'article 29, on donne le droit effectivement d'entrer dans des transactions
qui n'ont pas la nature des garanties qu'on prévoit par ailleurs pour
d'autres. En ce sens-là, en le supprimant, même si cela a l'air
d'un élargissement formel, il y avait déjà la
possibilité d'aller dans des titres qui, a fortiori, étaient
encore moins garantis que ce qu'on peut prévoir dans le cas d'une
deuxième hypothèque, par exemple. En ce sens, c'est plus
cohérent.
M. Lalonde: S'il s'agit d'obligations garanties par
hypothèque, à ce moment-là, il y a des restrictions. Dans
votre nouvel article, vous enlevez ces restrictions.
M. Johnson: C'est cela, afin d'être cohérents avec
la première partie qui, elle, n'impose aucune restriction. Il n'y a pas
de restriction dans la première partie, "dans des obligations ou autres
titres".
M. Giasson: Elle n'en impose aucune, sauf que la loi en imposait
sur des hypothèques. Il fallait qu'elles soient situées au
Canada, ces hypothèques. Deuxièmement, il fallait qu'elles soient
garanties comme hypothèques de premier rang, ce que vous
n'aviez pas dans l'ancienne loi.
M. Johnson: Je peux permettre peut-être à M. Croteau
et à ses associés ou collègues d'essayer de vous
convaincre, messieurs.
M. Giasson: On n'a pas besoin d'être convaincus. On veut
savoir les raisons pour lesquelles vous avez besoin d'un élargissement
en ce qui a trait aux hypothèques.
Le Président (M. Gagnon): M. Croteau.
M. Croteau: M. le Président, je voudrais tout simplement
rappeler rapidement qu'au cours de ses opérations la Caisse centrale
peut être appelée à racheter des portefeuilles des caisses
locales qui, elles, ne sont pas tenues à la règle de 75% dans
leurs prêts ordinaires à leurs membres. Cela peut être 80%,
85%. Pour cela, on a besoin d'un élargissement à cet
égard. C'est cela, l'explication.
M. Giasson: Et vous voyez la possibilité, peut-être
un jour, de donner des garanties par une hypothèque de second rang sur
des obligations au lieu d'avoir une hypothèque de premier rang.
M. Croteau: II faut se rappeler, M. le Président, que la
Caisse centrale, ce n'est pas une société de prêt
hypothécaire. C'est un organisme financier de gros, pour l'ensemble du
mouvement des caisses populaires et d'économie mais, dans le cours de
ses opérations, pour assurer un meilleur fonctionnement des caisses,
encore une fois, elle peut être appelée à racheter certains
portefeuilles. On retrouve aussi des hypothèques de second rang dans ces
portefeuilles. C'est cela, l'explication. (17 heures)
M. Johnson: De façon accessoire. De toute façon,
c'est dans des transactions accessoires. Est-ce que l'article 23 est
adopté, M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 24.
M. Johnson: Concordance, sans nuance.
Le Président (M. Gagnon): Adopté? Article 25...
M. Lalonde: Un instant!
Le Président (M. Gagnon): Excusez!
M. Johnson: Pardon. L'article 24? C'est de concordance, quant aux
chiffres.
M. Lalonde: C'est strictement...
M. Johnson: C'est de la numérotation.
M. Lalonde: D'accord.
M. Johnson: Ce sont les lois refondues.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Johnson: L'article 25, M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Article 25.
M. Johnson: ...c'est un article qui a pour objet de rendre
facultative l'appartenance à la Caisse centrale des corporations
énumérées à l'annexe A qui, comme on le sait, sont
celles que j'ai nommées tout à l'heure, mais non pas les
Artisans.
La raison de cela - si les représentants de l'Opposition et mes
collègues ont besoin de plus grands détails - est essentiellement
d'ordre fiscal au niveau fédéral. Si je comprends bien, je pense
que les représentants et les officiers du mouvement ont eu l'occasion
d'en discuter longuement avec le ministère des Finances
fédéral, le ministère du Revenu fédéral, je
présume. Je vais peut-être laisser M. Croteau vous l'expliquer.
C'est un amendement important.
Le Président (M. Gagnon): M. Croteau.
M. Croteau: M. le Président, pour qualifier la Caisse
centrale comme caisse d'épargne et de crédit, au niveau de la
fiscalité canadienne, il faut qu'elle ait son statut de
coopérative et qu'elle soit formée d'organisations
coopératives qui sont les fédérations de caisse, sans que
cela l'empêche d'en prendre d'autres. Mais, statutairement, elle doit
être formée de coopératives. C'est pour cela qu'on a
demandé cet amendement, pour définir que la Caisse centrale est
constituée des fédérations membres de la
confédération, donc de structures coopératives, mais qu'il
y a toujours une liberté d'accepter d'autres organisations, comme aussi
d'autres coopératives québécoises ou canadiennes.
Dans la formulation actuelle, M. le Président, c'était
incorporé, c'était statutaire. Elles étaient membres
automatiquement. C'est là-dessus qu'on a demandé d'avoir un
assouplissement pour dire: Celles qui sont membres automatiquement, ce sont les
fédérations. Quant aux autres organismes, même membres de
la confédération: la Sauvegarde, la Fiducie et l'Assurance-Vie
Desjardins, elles
peuvent devenir membres, mais aux conditions ordinaires.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Johnson: J'aurais une question au représentant du
mouvement. La loi fédérale 797, au paragraphe 3, dit que, pour
les fins de ces caisses d'épargne et de crédit qui
bénéficient d'un statut fiscal particulier, la totalité ou
la presque totalité des membres d'une caisse doivent être des
corporations, des associations ou des fédérations qui sont
constituées comme caisses ou sociétés coopératives,
qui sont constituées, organisées ou enregistrées en vertu
des lois du Québec ou du Canada, etc.
La question que je pose, c'est: Qui va décider et comment de la
notion - de totalité, c'est très clair - de presque
totalité? En fin de compte, c'est la jurisprudence ou c'est un avis de
cotisation, mais qui habituellement suit une situation. Cette situation va
être créée par qui? Est-ce qu'elle va être
créée au niveau du mouvement par la confédération,
par exemple, de décider qu'une corporation peut appartenir à la
Caisse centrale ou est-ce que ce sera au niveau de l'assemblée
générale ou du conseil d'administration de la Caisse centrale
elle-même?
M. Giasson: Cela pourrait être l'organisme membre qui
facultativement décide de ne plus être membre de la Caisse
centrale.
M. Croteau: D'une part et d'autre part, M. le Président,
c'est le conseil d'administration de la Caisse centrale qui a le pouvoir
d'accepter des membres ou non. Quand on dit la presque totalité, notre
expérience dans ce domaine est que les cotiseurs mettent le chiffre de
99%.
M. Johnson: Ah bon! D'accord.
Le Président (M. Gagnon): L'article 25 sera
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Johnson: Article 26, concordance, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 27.
M. Johnson: Concordance.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 27 est
adopté?
M. Johnson: En plus de faire concordance, l'article 27 supprime
le dernier alinéa de 37 de la loi et doit être en
parallalèle avec l'article 39.5 qui est ajouté par l'article 28,
qu'on va retrouver au prochain paragraphe.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 27 est adopté.
Article 28.
M. Johnson: II s'agit de cet article qu'il faut lire avec le
précédent, dont je parlais tout à l'heure. Il s'agit de
l'intérêt sur les parts sociales et les circonstances dans
lesquelles il pourra être déclaré ou payé, des
sanctions dans le cas d'une déclaration illégale. Il permet
également, par le conseil d'administration par décret ou par
règlement, la création d'un compte de surplus.
De 39.5 découle la suppression du dernier alinéa de 37
qu'on a vu tout à l'heure.
M. Lalonde: Seulement une question, ce serait sur 39.3.
M. Johnson: 39.3.
M. Lalonde: Oui, 28 se trouve à ajouter des nouveaux
articles. 39.1, 39.2, cela va de soi, un intérêt ne peut
être payé qui entamerait le capital ou qui rendrait insolvable la
Caisse centrale: 39.3, c'est une espèce de pénalité.
À ce moment, les membres du conseil d'administration qui,
sciemment, autorisent le paiement d'un intérêt sur les parts
sociales en violation de l'article 39.2, sont solidairement tenus des sommes
non recouvrées.
Qu'est-ce qu'on ouvre à ce moment-là? Pourquoi ne
seraient-ils pas simplement tenus du montant du capital entamé?
Qu'est-ce que c'est cela, les sommes non recouvrées? Dans la Loi sur les
compagnies, je ne sais pas si cela a été changé
récemment ou si cela va l'être.
M. Johnson: Cela va peut-être l'être.
M. Lalonde: Les administrateurs qui font ce genre de choses, qui
déclarent des dividendes, par exemple, qui entameraient le capital sont
tenus de toutes les dettes de la compagnie. Cela a l'air exorbitant, surtout
pour les compagnies financières qui n'ont que des dettes. Il y a eu des
causes dans ce sens, il y a quelques années, qui n'ont rien
donné, parce que c'est tellement exorbitant, les administrateurs se
trouvent responsables de millions.
Maintenant, est-ce qu'on ouvre une porte semblable ici?
M. Johnson: C'est en concordance avec le projet de loi no 5 que
nous discuterons en
deuxième lecture, quand bon le semblera au leader de
l'Opposition. Je pense demain, peut-être.
M. Lalonde: Mais qu'est-ce que c'est, les sommes non
recouvrées? Est-ce que ce sont les sommes d'intérêts qu'on
n'est pas allé chercher?
M. Johnson: C'est la différence.
M. Giasson: ...qu'on aurait versées en trop?
M. Lalonde: On ne rendrait pas les administrateurs seulement
responsables du montant qui a été versé en trop, compte
tenu des critères.
Supposons qu'on se trouve à entamer le capital de $1,000;
pourquoi ne pas les rendre responsables de refaire la légitimité
du capital plutôt que de les rendre responsables, soit de toutes les
dettes ou d'un concept que je ne comprends pas? Qu'est-ce que c'est que les
sommes non recouvrées? De qui, et quelle sorte de sommes non
recouvrées?
Peut-être qu'on pourrait nous expliquer.
M. Johnson: C'est à l'égard du déposant
qu'on définit cela, de la même façon que, dans la Loi sur
les compagnies, à 123 qu'on va voir bientôt, c'est à
l'égard de l'actionnaire. On définit la partie litigieuse de
laquelle l'administrateur devient solidairement responsable comme étant
la partie que le déposant n'a pu obtenir. Parce qu'en fin de compte,
c'est cela qu'on veut protéger.
M. Lalonde: Donc c'est non recouvrées par le
déposant.
M. Johnson: Ou par un détenteur de parts sociales, selon
s'il s'agit d'une...
M. Lalonde: Non recouvrées quand? Non recouvrées
sur une période de combien d'années? On ouvre une porte qui
semble très large ici.
M. Johnson: C'est ou au moment de l'exigibilité comme
l'ensemble des transactions dont il s'agit ou au moment d'un
phénomène intervenant avant l'exigibilité,
c'est-à-dire la liquidation. Quand la Caisse centrale sera en train de
se liquider, je pense qu'on va avoir d'autres problèmes que
ceux-là.
M. Giasson: Est-ce qu'il faut entendre, M. le Président,
quand on parle de sommes non recouvrées, que des administrateurs
auraient autorisé des paiements qui n'étaient pas
justifiés compte tenu de la situation financière et que des
organismes membres qui auraient reçu ces paiements refuseraient de
rembourser? Ce serait cette partie dont seraient tenus responsables les
administrateurs de paiements non recouvrés, après le versement
indu qui a été fait?
M. Johnson: Recommencez donc la deuxième partie.
M. Giasson: Supposons que des administrateurs décident de
verser une rémunération de capital à des organismes
membres et que, théoriquement, ils ne pouvaient pas la faire, compte
tenu de la situation financière de la Caisse centrale.
M. Johnson: Oui.
M. Giasson: On réalise qu'on n'aurait pas dû faire
ces versements. Là, on rappelle ces versements. Un ou des
bénéficiaires refusent de retourner ces versements. Est-ce
à ce moment que les administrateurs seraient responsables des sommes non
recouvrées?
M. Johnson: La situation qui est visée est celle où
un dividende, une rémunération sur capital, aurait
été déclaré dans des conditions où...
M. Giasson: On appelle cela des ristournes.
M. Johnson: Pardon?
M. Lalonde: Non, on ne parle pas d'intérêt
simplement, ici, à l'article 39.
M. Johnson: L'intérêt sur la part sociale.
M. Lalonde: On ne parle pas de ristourne.
M. Johnson: Non, je parle de l'intérêt sur la part
sociale.
M. Lalonde: Oui.
M. Johnson: La rémunération aurait
été déclarée dans un contexte où
l'équivalent d'un test de solvabilité n'aurait pas
été respecté, et les administrateurs l'auraient sciemment
fait. À partir de ce moment, les détenteurs de parts sociales...
Je comprends mal, dans l'hypothèse du député de
Montmagny-L'Islet, pourquoi le détenteur voudrait que ce soit
rappelé. Je n'ai pas très bien compris.
M. Giasson: Pas les détenteurs... M. Lalonde: Les
administrateurs.
M. Giasson:... les administrateurs de la Caisse centrale.
M. Johnson: Ce que vous dites, c'est qu'ils prennent une mauvaise
décision et ils décident de l'annuler. C'est ce que vous me
dites.
M. Lalonde: Oui, ils vont recouvrer les intérêts
payés en trop...
M. Johnson: Oui.
M. Lalonde: ... et celui qui a reçu l'intérêt
dit non.
M. Giasson: Non, je ne rembourse pas. M. Johnson: Ah bon!
M. Lalonde: Est-ce que c'est cela?
M. Giasson: Non, je ne rembourse pas.
M. Johnson: Ce n'est plus la responsabilité de
l'administrateur. Ce n'est pas de cela que vous me parlez.
M. Lalonde: Bien oui.
M. Johnson: Bien oui, mais en ce qui touche la
responsabilité de l'administrateur, ici, c'est celui qui, sciemment,
autorise le paiement de l'intérêt sur les parts sociales en
violation de l'article 39.2. L'article 39.2 dit: "II ne peut être
payé ni déclaré un intérêt sur les parts
sociales alors que la Caisse centrale est ou serait de ce fait insolvable ou
que le capital social versé est ou serait de ce fait entamé."
M. Lalonde: Jusque là, ça va très bien.
M. Johnson: Ce que vous me dites, ce n'est pas la sanction. Ce
que vous me posez comme problème, ce sont les recours qui doivent
exister normalement, ce n'est pas la sanction à l'égard de la
responsabilité solidaire des administrateurs.
M. Lalonde: Le problème est la définition des
"sommes non recouvrées". Qu'est-ce que c'est? Aussi longtemps que cela
ne sera pas clarifié, je n'aimerais pas être un membre du conseil
d'administration. Je ne saurais pas ce que je devrais...
M. Johnson: La notion de "sommes non recouvrées", c'est le
déposant, l'actionnaire ou celui qui a remis une part sociale, puisqu'on
parle de la caisse, qui, à un moment donné, ne pourrait pas
obtenir ce qu'il y a versé à la suite de la déclaration,
du dividende illégal, c'est-à-dire de l'intérêt
illégal.
M. Giasson: Ce n'est pas un dividende, c'est
l'intérêt sur les parts sociales.
M. Lalonde: Mais le problème est qu'on n'a pas de mesure
dans le temps non plus. La déclaration d'un intérêt sur les
parts sociales peut entamer le capital au moment où
l'intérêt est déclaré ou payé. Il ne peut
être payé ni déclaré. Il semble que, dans les deux
moments, il faut mesurer l'effet. Supposons qu'on déclare aujourd'hui au
conseil d'administration un intérêt et qu'on le paie dans un mois
ou dans deux semaines, il faut faire le test aujourd'hui, au moment où
il est déclaré, à savoir s'il entame le capital ou s'il
rend la caisse insolvable, et il faut le faire aussi au moment où il est
payé.
M. Johnson: C'est cela.
M. Lalonde: Mais supposons qu'on a entamé le capital par
ce paiement...
M. Johnson: Ce jour-là. M. Lalonde: ... ce
jour-là... M. Johnson: Sciemment.
M. Lalonde: ... sciemment, quand va-ton calculer les sommes non
recouvrées pour pouvoir mesurer la responsabilité des
administrateurs? Six mois plus tard? Quand? Quelles sommes non
recouvrées, à quelle date? Il faut couper cela à un moment
donné, on ne peut pas faire durer cela pendant cinq ans. Je ne sais pas
ce que vous en pensez.
M. Croteau: Je pense que l'intention est d'avoir une formulation
précise pour montrer que les administrateurs ont une
responsabilité. Je n'ai pas d'expertise dans la rédaction des
lois, c'est peut-être une question de formulation, mais l'intention est
celle-là.
M. Johnson: Ce que je disais tout à l'heure au
député de Marguerite-Bourgeoys, c'est que l'article 39.3 vise
à établir la responsabilité solidaire des administrateurs
dans un geste qu'ils posent sciemment.. (17 h 15)
M. Lalonde: C'est cela.
M. Johnson: Ce geste étant d'entamer le capital au moment
de la déclaration d'un intérêt, c'est ça qu'on vise
comme situation. Or, ça, c'est une chose qui, sur le plan de l'expertise
comptable, devrait normalement pouvoir être établie. Est-ce qu'on
va dire: Le 14 janvier 1982, ils ont posé tel geste. Est-ce que, oui ou
non, au moment de le faire, ils savaient ou auraient dû savoir qu'ils
entamaient le capital? C'est ce que crée 39.3, ce n'est pas un...
M. Lalonde: Cela va bien.
M. Johnson: ... mode de recouvrement, ce n'est pas une
façon pour les tiers d'intervenir; c'est de savoir si, oui ou non, il y
avait une responsabilité des administrateurs au moment où cette
décision a été prise.
M. Lalonde: C'est parfait, là, il n'y a pas de
problème. Ce qui fait problème, c'est la définition de
"sommes non recouvrées"; comment va-t-on calculer ça? Supposons
que quelqu'un s'en va devant une cour de justice pour justement faire valoir la
responsabilité des administrateurs; je trouve qu'un juge ne saurait pas
sur quoi se baser pour déterminer la responsabilité.
M. Johnson: D'accord, alors, la somme non recouvrée, c'est
la somme du capital social qu'il ne retrouverait pas. L'individu -je ne sais
pas, la fédération de Montréal ou une caisse membre -
dirait: Nous, on a mis $800,000 dans la Caisse centrale et, au moment où
vous avez déclaré le dividende il y a six mois, vous avez
entamé notre part du capital social avec le résultat que, dans
une situation de liquidation ou autrement, on recouvre $700,000. Ils sont
responsables de la différence.
M. Lalonde: Peut-être pourrait-on m'éclairer
là-dessus: Combien de temps est-ce que ça dure? Est-ce que, si
l'intérêt est déclaré en termes de capital -
ça, c'est relativement facile, de façon comptable, à
mesurer - et que, trois ans plus tard, il y a justement un cas de somme non
recouvrée, on peut revenir sur trois ans et dire: Vous avez
entamé le capital il y a trois ans? Trois ans plus tard, pour toutes
sortes d'autres raisons, le capital aura probablement été refait
et remboursé ou l'équilibre aura probablement été
fait plusieurs fois et, là, étant donné qu'ils ont
péché une fois, ils vont être responsables pour le restant
de leurs jours? Du moins de la façon dont c'est écrit. Parce
qu'il n'y a pas de lien...
M. Johnson: Je pense que, même si c'était
écrit autrement, ça n'empêcherait pas que c'est la
prescription qu'on retrouve dans le Code civil, de façon
générale, en matière commerciale.
M. Lalonde: Pour 30 ans.
M. Johnson: Pour la matière commerciale.
M. Lalonde: Pour la matière commerciale, cinq ans. C'est
long, parce qu'il se passe bien des choses en cinq ans.
M. Johnson: II peut s'en passer des choses en cinq ans!
M. Lalonde: Vous pouvez avoir entamé le capital pour $1000
et, cinq ans plus tard, être responsable solidairement pour $100,000,
s'il est arrivé des mauvais placements ou des choses comme
ça.
M. Johnson: Ce que vous me dites, c'est que, dans la notion de
non recouvré qu'on a là, c'est non recouvré, mais
découlant du fait qu'on impute à l'administrateur...
M. Lalonde: Oui, mais il faut qu'il y ait un lien.
M. Johnson: C'est un beau problème. Ecoutez, est-ce qu'on
peut suspendre l'article et essayer de voir si ça pose vraiment un
problème? Je remercie le député de Marguerite-Bourgeoys de
l'avoir évoqué. On pourrait, dans la meilleure des
hypothèses, y revenir avant l'adoption du projet de loi, sinon au niveau
de la troisième lecture, si on comprend bien qu'il s'agit bel et bien de
déterminer une responsabilité dans le temps et de stipuler un
montant non recouvré qui vise cette transaction et non pas un
éventuel... Je pense qu'on se comprend bien.
M. Lalonde: C'est bien.
Le Président (M. Gagnon): L'article 28 est suspendu.
M. Johnson: Suspendu, M. le Président. Ou ce qu'on
pourrait peut-être faire, c'est, au moment où on arrivera à
la fin, c'est-à-dire dans à peu près trois minutes,
décider si on trouve une formulation nouvelle, sinon l'adopter et on
verra à ça en troisième lecture. D'accord?
Donc, l'article 28 est suspendu. A l'article 29, M. le Président,
on dit que la Caisse centrale doit fournir au ministre les états
financiers prescrits par règlement du gouvernement. Il s'agit d'un
article de droit nouveau.
M. Lalonde: Pourquoi?
M. Johnson: Parce que je pense que c'est intéressant.
M. Lalonde: Pourquoi, maintenant, est-ce le gouvernement qui
détermine les états financiers?
M. Johnson: Même si on ne le retrouve pas à
l'égard du mouvement, on retrouve, à l'égard de certains
organismes, des prescriptions quant à la présentation
d'états financiers. Compte tenu de la nature, je dirais, quasi publique
de certaines des activités de la Caisse centrale et du fait que son
autorité et même certaines apparences d'accroc aux règles
habituelles du mouvement coopératif découlent d'une loi, il nous
apparaît intéressant, normal, souhaitable, et
accepté d'ailleurs par le mouvement, que celui-ci, pour des fins
de standardisation, remette des états financiers à la demande du
ministre, en fonction d'un règlement prescrit par le gouvernement.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 29 sera
adopté?
M. Lalonde: En fait, cela ouvre la porte au fait que, si le
gouvernement demandait trois ou quatre états financiers par
année, cela pourrait être exorbitant.
M. Johnson: II paiera pour. C'est-à-dire la sanction, je
parle de la sanction politique habituelle des gestes irréfléchis
d'un gouvernement. Le député de Marguerite-Bourgeoys sait ce que
je veux dire.
M. Lalonde: On va voir cela bientôt, j'espère.
J'espère que cela va être bientôt, c'est cela que je veux
dire.
M. Johnson: II s'agit des suites du premier article qui
précise, quant aux états financiers, les bases de la
réglementation gouvernementale, les assises juridiques du
règlement.
Le Président (M. Gagnon): L'article 30 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Johnson: À l'article 31, M. le Président, vous
avez un papillon dont j'ai fait lecture tout à l'heure. Il est
distribué, alors, je le relis. Il s'agit de remplacer le paragraphe d)
de l'article 31 par ce qui suit: "d) La limite imposée au nombre
d'actions ordinaires pouvant être émises est supprimée, par
conséquent, à la date de l'entrée en vigueur de la
présente loi, le capital-actions de la société est
composé d'un nombre illimité d'actions ordinaires sans valeur
nominale, dont 427,795 ont été émises et sont
entièrement libérées". C'est une question de
rédaction, comme papillon. C'est cela. C'est un peu plus clair.
M. Giasson: Puisqu'on a un article précédent qui
fait état du capital illimité sans valeur nominale, c'est
déjà dans la loi. Je pense qu'on simplifie.
M. Johnson: D'accord. Cela va?
Le Président (M. Gagnon): L'article 31 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté tel
qu'amendé. Article 32.
M. Johnson: C'est encore sur les états financiers, tel que
prescrit par règlement.
Le Président (M. Gagnon): Un instant. M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Le papillon de l'article 31.
Le Président (M. Gagnon): Le papillon de l'article 31.
M. Johnson: Oui, je pense qu'on vous l'a passé tout
à l'heure en même temps que l'autre.
Le Président (M. Gagnon): Article 32.
M. Johnson: L'article 32, M. le Président, il s'agit des
suites de l'article qui prévoit la prescription par règlement des
états financiers. M. le Président, je suggérerais, si le
député de Marguerite-Bourgeoys n'a pas d'objection, de lui
fournir la réponse, pardon...
Le Président (M. Gagnon): Un instant, M. le ministre.
Est-ce qu'on a dit que l'article 32 était adopté?
M. Johnson: Je pense vous avoir entendu. Quant à l'article
28, M. le Président, si le député de Marguerite-Bourgeoys
et le député de L'Islet n'ont pas d'objection, on pourrait
peut-être procéder à leur adoption ici en commission et je
m'engage à fournir, en troisième lecture, ou bien une
réponse substantive sur le plan juridique, avec guelques exemples, ou
encore une alternative de rédaction pour viser la situation qu'on a
décrite tout à l'heure.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): C'est adopté. L'article
28 est adopté. Le projet de loi no 192, Loi modifiant la Loi concernant
La Confédération des caisses populaires et d'économie
Desjardins du Québec, est adopté. Est-ce que le préambule
est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article
suspendu a été adopté. La loi est adoptée avec ses
amendements. Merci beaucoup, M. Croteau.
M. Croteau: Merci beaucoup.
Projet de loi no 246
M. Johnson: Maintenant, je vous demanderais d'appeler le projet
de loi no 246.
Le Président (M. Gagnon): Le projet de
loi no 246, Loi modifiant la charte de l'Association provinciale des
instituteurs protestants du Québec. Je prierais les invités qui
sont intéressés par cette loi de bien vouloir se
présenter, s'il vous plaît.
M. Winer (Harvey): Je suis Harvey Winer, président de
l'Association provinciale des instituteurs protestants du Québec, et
notre conseiller juridique, notre avocat, est M. Charles Schmidt.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: M. le Président, en tant que parrain, je
vous dirai d'abord que la loi est très claire, très simple. Elle
a trois objectifs: changer le nom; deuxièmement, définir les
objets qui assurent la défense des intérêts professionnels
et syndicaux des membres et, troisièmement, définir les
intérêts qui font des associations des membres de l'association
provinciale des associations locales et non plus une corporation où
chaque individu doit adhérer individuellement à la corporation.
Donc, ça devient une association qui regroupe des associations de
salariés. Ce sont les trois objectifs du présent projet de loi
et, s'ils veulent ajouter des précisions, vous pouvez le faire.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? M. le ministre avez-vous d'autres commentaires?
Une voix: C'est une nouvelle centrale, en somme?
M. Johnson: ... C'est ça.
M. Chevrette: On pourrait l'étudier article par
article.
M. Johnson: Avant de l'étudier article par article, je
veux simplement donner avis que je vais déposer un papillon. Je vais
demander au député de Joliette-Montcalm de faire ça.
M. Chevrette: II y aura trois amendements. À l'article 1
ajouter le mot "protestants" après le mot "enseignants". L'article 2, il
s'agit purement et simplement de le remplacer au complet en ce sens qu'on
traduit de l'anglais au français le nom des associations qui deviendront
des associations membres. À l'article...
M. Giasson: À l'article 2?
M. Chevrette: Excusez-moi. À l'article 5, vous avez
raison. Et, à l'article 8, il s'agira d'ajouter le mot "officiers", pour
lire "Les officiers et les membres..." Ce sont les trois seuls amendements au
projet de loi. M. Giasson: Avez-vous le papillon?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que nous sommes
prêts à passer à l'étude article par article?
J'appelle l'article 1.
M. Chevrette: Vous avez un papillon, M. le
Président...
Le Président (M. Gagnon): II y a un amendement.
M. Chevrette: Vous insérez après le mot
"enseignants" le mot "protestants".
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé sera adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle l'article 2.
M. Chevrette: II n'y a aucun amendement.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 2 sera
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Chevrette: II n'y a aucun amendement à l'article 3.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 3 sera
adopté?
M. Giasson: Adopté.
M.Chevrette: L'article 4 également.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 4 sera
adopté?
M. Giasson: Adopté.
M. Chevrette: À l'article 5, vous avez un papillon.
Le Président (M. Gagnon): L'article 5 tel qu'amendé
sera-t-il adopté?
M. Lalonde: On va commencer par adopter les amendements.
M. Chevrette: II faudrait adopter l'amendement qui
remplace...
Le Président (M. Gagnon): Ce serait une très bonne
idée.
M. Lalonde: On n'a pas eu le temps de lire exactement la
concordance.
M. Chevrette: C'est la transposition, purement et simplement, des
noms anglais en français.
M. Lalonde: En français? D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Lalonde: Excusez-moi. Quand vous dites: L'association des
enseignants de Châteauguay Valley... Vous ne traduisez pas tout? La
vallée de Châteauguay?
M. Chevrette: Parce que" Valley" n'est pas traduit?
M. Johnson: C'est le nom de la municipalité.
M. Lalonde: C'est le nom de la municipalité?
M. Chevrette: Oui. D'ailleurs, ces associations ont des noms qui
s'apparentent un peu à leur découpage. L'employeur est
déjà identifié dans certains cas sous ce nom-là.
Donc...
Une voix: C'est le nom?
M. Chevrette: Oui.
M. Lalonde: Où est-ce, Coatibi?
M. Chevrette: Là, vous m'embêtez! C'est un grand
découpage.
M. Lalonde: Le parrain est censé savoir ça.
M. Chevrette: Non, il ne connaît pas
nécessairement... Coatibi, je ne le sais pas, moi, c'est la CEQ en
particulier que cela concerne.
M. Lalonde: C'est lui qui a proposé l'amendement.
Une voix: Où est-ce, Coatibi?
Une voix: Sept-Îles.
M. Lalonde: Sept-Iles? Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'amendement est adopté.
L'article tel qu'amendé est-il adopté?
Une voix: Adopté.
M. Chevrette: C'est tout le découpage de la
Côte-Nord.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 6.
M. Chevrette: II n'y a aucun amendement à l'article 6.
Le Président (M. Gagnon): L'article 6 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle l'article 7.
M. Chevrette: L'article 7 concerne justement la définition
des objets. Il n'y a pas d'amendement.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Lalonde: C'est le libellé normal. Adopté.
M. Chevrette: II y a un amendement à l'article 8.
Le Président (M. Gagnon): L'article 8 comporte un
amendement. Sera-t-il adopté?
M. Chevrette: II s'agit de remplacer les mots " les membres" par
les mots " les officiers et les membres".
M. Lalonde: Autrement dit ajouter...
M. Chevrette: Ajouter les mots "officiers et" avant les mots "
les membres".
M. Lalonde: ... "officiers et les"...
Le Président (M. Gagnon): L'amendement à l'article
8 est adopté. L'article 8 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Chevrette: Aucun amendement à l'article 9.
Le Président (M. Gagnon): L'article 9 est-il
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle l'article 10.
M. Chevrette: Aucun amendement à l'article 10.
Le Président (M. Gagnon): L'article 10 est-il
adopté? Adopté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle l'article 11. (17 h
30)
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 11?
M. Chevrette: Le jour de sa sanction, qui sera bientôt.
Le Président (M. Gagnon): C'est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Chevrette: Merci, messieurs les membres de la commission, au
nom de l'association.
Le Président (M. Gagnon): Le projet de loi no 246, Loi
modifiant la Charte de l'Association provinciale des instituteurs protestants
du Québec, sera-t-il adopté?
Des voix: Adopté.
M. Chevrette: Avec amendements.
Le Président (M. Gagnon): Adopté avec
amendements.
M. Johnson: Merci, d'abord, à ces messieurs. Bonne
chance.
Je vous demanderais, M. le Président, d'appeler le projet de loi
no 265, au nom du député Michaud, de Laprairie.
Projet de loi no 265
M. Michaud: M. le Président, je me permettrai de vous
présenter le représentant de la Société
générale, S.A. (Canada) Inc. M. Le Petit, de même que son
procureur, Me Daniel Benay.
Le but de ce projet de loi, c'est la transformation d'une filiale d'une
banque étrangère en banque en vertu de la nouvelle Loi sur les
banques. On se rappellera que, l'an dernier, à peu près à
la même période, nous avons adopté une loi semblable pour
la Banque Nationale de Paris. Cette loi a été adoptée sans
aucune difficulté. Je laisse la parole au ministre ou au procureur.
M. Johnson: On pourrait peut-être permettre aux
représentants de la Société générale de se
présenter.
Le Président (M. Gagnon): Oui, monsieur, s'il vous
plaît:
M. Benay (Daniel): Je me présente, Daniel Benay, de
Desjardins, Ducharme, Desjardins, Bourque de Montréal, conseiller
juridique de Société générale S.A. (Canada) Inc.
J'aimerais vous présenter, à ma droite, M. Le Petit,
président de la société.
Si vous le permettez, j'aimerais dire quelques mots au sujet de la
société avant d'entamer l'explication de ce projet de loi.
Société générale S.A. (Canada) Inc., est une
filiale à part entière de Société
générale, l'une des plus importantes banques au monde. Sur le
plan international, Société générale est
actuellement implantée dans soixante pays. Société
générale S.A. (Canada) Inc., a été
constituée par lettres patentes octroyées en date du 29 novembre
"1979" aux termes de la première partie de la Loi sur les
compagnies.
La compagnie a pour objet principal d'offrir un ensemble
diversifié de services financiers à sa clientèle
industrielle, commerciale et privée au Canada. La compagnie a
commencé ses opérations à Montréal où est
situé son siège social. Elle y dispose également d'une
agence couvrant la province de Québec et les provinces atlantiques. En
1978, une agence fut ouverte à Toronto pour couvrir la province de
l'Ontario. Deux autres agences ont été ensuite installées
en 1979 afin de compléter le réseau, l'une à Calgary pour
couvrir le périmètre des provinces de l'Alberta, de la
Saskatchewan et du Manitoba, l'autre à Vancouver pour couvrir le
périmètre de la province de la Colombie-Britannique.
Comme vous le savez sans doute, la Chambre des communes et le
Sénat ont adopté au cours du mois de novembre dernier la Loi de
1980 remaniant la législation bancaire. Cette législation
bancaire est entrée en vigueur le 1er décembre de cette
année. La Loi de 1980 remaniant la législation bancaire,
contrairement à l'ancienne loi, interdit à une banque
étrangère directement ou indirectement d'effectuer des
opérations bancaires au Canada ou d'établir des succursales au
Canada à moins d'être une banque régie par cette nouvelle
législation. La Loi de 1980 remaniant la législation bancaire
prévoit également qu'une institution financière peut se
transformer en banque. Société générale S.A.
(Canada) Inc. a l'intention de se prévaloir de ces dispositions.
Le projet de loi no 265, présenté devant
l'Assemblée nationale et devant la présente commission, a pour
objet de permettre à Société générale S.A.
(Canada) Inc. de se prévaloir de ces dispositions permettant sa
transformation en banque afin qu'il lui soit possible de continuer ses
opérations au Canada.
Je remercie M. le Président et messieurs les membres de la
commission. Si vous avez d'autres questions.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Johnson: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Avez-vous dit qu'elle est constituée par
lettres patentes du 29 novembre 1974?
M. Benay: C'est cela, oui.
M. Lalonde: J'avais compris une autre année. Je voulais
être sûr qu'on avait la bonne année.
M. Benay: C'est cela, 1974.
M. Lalonde: M. le Président, mon seul commentaire, c'est
de féliciter le député de Laprairie qui est le parrain de
ce projet de loi qui, avec tous les avantages du fédéralisme,
permet justement la transformation d'une société
incorporée en vertu de la Loi sur les compagnies pour devenir une
banque. Nous sommes parfaitement d'accord avec cela. Je crois que le
député de Laprairie a évolué depuis quelques mois.
Féliciations. Je suis prêt à adopter le projet de loi, M.
le Président.
Le Président (M. Gagnon): Article 1?
M. Johnson: Adopté, M. le Président.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 2?
M. Johnson: Adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 3.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
La loi no 265, Loi concernant la Société
générale S.A. (Canada) Inc., sera-t-elle adoptée?
Une voix: Adopté.
M. Benay: Je vous remercie, M. le Président. Merci,
messieurs.
Le Président (M. Gagnon): Merci aux invités.
M. Johnson: Merci.
Projet de loi no 213
Le Président (M. Gagnon): J'appelle maintenant la loi 213,
Loi concernant la Société d'assurance des Caisses populaires et
la Sécurité, compagnie d'assurances générales du
Canada. M. le député de Vanier est le parrain de cette loi.
M. Bertrand: M. le Président, Me Drolet est
accompagné et je pense qu'il peut nous présenter lui-même
les deux personnes qui l'accompagnent.
M. Drolet (Gaétan): II y a M. Pierre Bornais,
vice-président exécutif, et M. Charles Arbour,
vice-président aux finances des deux compagnies en question.
M. Bertrand: Des deux compagnies. M. le Président, il
s'agit d'un cas intéressant de rapatriement, mais qui n'est pas
unilatéral puisque, effectivement, c'est par consentement du Parlement
d'Ottawa, de la Chambre des communes et du Sénat qu'on va assister
à un transfert de juridiction de la Sécurité qui va
dépendre maintenant de la Loi sur les assurances.
M. Giasson: Le conflit que...
M. Bertrand: Non, parce qu'il y a entente. C'est assez
agréable de voir qu'on peut fonctionner par entente à
l'occasion.
M. Lalonde: Le fédéralisme a des
flexibilités qui permettent ces choses.
M. Johnson: Quand cela arrive, oui.
M. Lalonde: Tout à l'heure, on a vu un transfert d'un
autre côté. Maintenant, c'est de côté-ci. C'est
parfait. Excellent. Félicitations.
M. Bertrand: Comme quoi c'est faisable.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vanier!
M. Bertrand: Comme quoi c'est faisable.
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
M. Johnson: Je pense qu'on est sur une pente savonneuse!
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: M. le Président, je pense qu'on peut
probablement laisser à Me Drolet le soin de s'expliquer. Je pense
qu'essentiellement, il s'agit de permettre de rendre légal ce qui
commence à devenir effectif sur le plan pratique, à savoir qu'il
y a une fusion administrative qui s'est faite depuis quelques mois entre la
société et la Sécurité. Il s'agit de rendre
maintenant légale cette fusion administrative pour faire en sorte
probablement que la Sécurité puisse davantage se mettre au
service de la société québécoise et à la
société d'assurer un peu
mieux sa sécurité. Me Drolet, si vous voulez expliquer
cela en détail, parce que, pour le reste, il y a un jargon d'avocat pour
lequel je laisse mon collègue, le député d'Anjou, et le
député de Marguerite-Bourgeoys faire les frais de la
séance.
M. Johnson: Si vous voulez vous présenter.
Le Président (M. Gagnon): Me Drolet. M. Lalonde:
Combien...
Le Président (M. Gagnon): Me Drolet, s'il vous
plaît.
M. Bertrand: II pense toujours à ça. M. Drolet:
Voici. Essentiellement...
M. Johnson: Ceux que vous avez en mémoire. Est-ce que vous
pourriez vous présenter, s'il vous plaît?
M. Drolet: Oui. Gaétan Drolet, avocat. Pierre Bornais,
vice-président.
Ce que M. le député de Vanier a indiqué est exact.
La Sécurité étant de juridiction fédérale,
il fallait exporter cette charte au Québec avant de permettre une fusion
de deux compagnies d'assurances générales. Cette première
démarche a été faite au niveau fédéral. Le
Sénat et la Chambre des communes ont donné leur sanction et la
proclamation devrait être faite demain soir. Maintenant que l'exportation
de la charte est rendue au Québec, la question qu'on se pose, c'est
d'unifier par loi spéciale au Québec deux compagnies d'assurances
générales. La fusion est technique. Elle est juridique. Je pense
qu'il faudra peut-être prévoir la lecture article par article pour
entrer plus en détail.
Le Président (M. Gagnon): J'appelle immédiatement
l'article 1. L'article 1 sera-t-il adopté?
M. Lalonde: J'aimerais simplement...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: ...si vous me le permettez... Vous dites, par
exemple, dans le troisième "attendu", qu'il est dans
l'intérêt de la société - on parle seulement de la
Société d'assurance des caisses populaires -et nécessaire
à la bonne administration de ses affaires qu'elle conserve son lien de
dépendance avec la Confédération des caisses populaires et
d'économie et, en conséquence qu'elle soit une compagnie à
capital-actions.
M. Drolet: La Société d'assurance est une mutuelle
et la Sécurité est une compagnie à capital-actions.
M. Lalonde: Ahl Vous "démutualisez".
M. Drolet: II fallait mettre une compagnie à
capital-actions et unifier les deux en gardant le même
propriétaire ultime qui est la confédération. On garde le
lien de dépendance coopératif en revenant comme seul et unique
propriétaire à la confédération.
M. Lalonde: Mais la mutuelle, actuellement, appartient...
M. Drolet: Aux membres.
M. Lalonde: ... à ses membres. Et désormais,
après le changement...
M. Drolet: Le capital-actions va appartenir entièrement
à la confédération, qui est une mutuelle.
M. Lalonde: Les membres vont perdre leurs intérêts
là-dedans?
M. Drolet: Non.
M. Lalonde: Si la mutuelle appartient aux membres, qu'on la
"démutualise", qu'on en fait une compagnie à capital social, et
que le capital social appartient à la confédération,
à ce moment-là, les membres...
M. Drolet: Qui est une mutuelle.
M. Lalonde: Mais ce ne sont pas nécessairement les
mêmes membres.
M. Drolet: Oui, Ils se regroupent. Ce sont les mêmes
intérêts qui se regroupent. Les fonds originaires viennent tous de
la confédération.
M. Johnson: ...au fonds de réserve.
M. Drolet: La confédération, avec les caisses qui
ont fourni des fonds, au départ.
M. Lalonde: En fait, l'équation n'a jamais
été faite. On n'a jamais été capable de faire
l'équation. Lorsqu'on "démutualise" une compagnie d'assurance,
par exemple, c'est très difficile de définir, d'identifier les
membres. Il y a toujours quelqu'un qui perd, on ne sait pas quoi, on ne sait
pas qui, on ne sait pas combien.
Je voulais simplement souligner cela, parce qu'il n'y en a pas
d'équation. Je veux que les membres soient bien conscients que c'est
possible qu'il y ait des membres de cette mutuelle qui perdent leur
intérêt, directement ou indirectement, dans la
société.
M. Drolet: Mais, à l'article 14 - on le verra plus tard -
il est réservé pour cinq ans, ce droit, de la même
façon qu'il était réservé dans les lois
actuelles.
M. Lalonde: On va y arriver. Très bien.
M. Giasson: M. le Président, quels sont les objectifs
fondamentaux recherchés par ce choix de fusionner deux entreprises
d'assurance dont l'une est une compagnie à capital-actions, à
fonds social, et l'autre, une mutuelle? Qu'est-ce que vous recherchez, au
fond?
M. Drolet: Un renforcement, une économie d'échelle.
À l'heure actuelle, deux compagnies d'assurance, dans le même
groupe, se font concurrence au niveau des produits, de la main-d'oeuvre, de
l'informatique, de l'ensemble. Depuis un an et demi, il a été
amorcé une économie d'échelle, sur l'ensemble, soit
l'unification des conseils d'administration, l'unification du personnel,
etc.
Maintenant, ce qui est demandé, c'est simplement la sanction
corporative de tout ce qui a été amorcé depuis un an et
demi pour faire en sorte que cette nouvelle compagnie unifiée soit plus
forte et qu'elle aille de l'avant.
M. Bertrand: En d'autres mots, vous avez assez d'avoir la
concurrence avec les autres compagnies d'assurance pour ne pas être en
concurrence avec vous-même?
M. Drolet: C'est enlever la doublure. Une économie
d'échelle.
M. Bertrand: La fusion administrative est commencée
déjà depuis combien de temps?
M. Drolet: Elle est très avancée, elle est presque
complétée. Depuis un an et demi.
M. Bertrand: Depuis un an et demi.
Le Président (M. Gagnon): L'article 1 sera-t-il
adopté?
M. Lalonde: C'est peut-être pour rendre hommage aux
responsables de cette opération et peut-être aussi aux avocats, en
pensant aussi aux avocats du ministère. C'est peut-être un tour de
force. Juridiquement, on se trouve à faire beaucoup de
modifications.
Je comprends qu'on va les prendre pas par pas. Mais je voulais
simplement demander si le ministère est parfaitement d'accord sur
l'effet que produira ce projet de loi, lorsqu'il sera une loi, qu'il n'y a pas
de trous...
M. Johnson: II n'y a pas de difficultés, à deux
niveaux. Quant au ministère, d'une part, quant à
l'opportunité de la fusion, à ce moment-ci, le surintendant des
assurances est au courant. Et, dans la mesure où les lois et
règlements sont respectés, lui, n'émet pas d'objection sur
les assises de ces lois et règlements.
Par ailleurs, sur le plan juridique, le sous-ministre et Me Hamel, chez
nous, ont travaillé fortement à ce projet. Je pense qu'il
correspond à toutes les normes attendues dans ce type compliqué
d'opération juridique.
Le Président (M. Gagnon): L'article 1 est adopté.
Article 2.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 3. (17 h
45)
M. Lalonde: Article 2, adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 3 est-il
adopté?
M. Lalonde: J'ai posé la question tout à l'heure.
"Conserve son lien de dépendance", comment peut-on
légiférer sur cela? C'est une question de fait, la
dépendance d'une société à l'égard d'une
autre ou une confédération. Est-ce qu'il faut le mettre? Que cela
devienne une compagnie à capital-actions, fort bien. Il n'y aucun
problème. Mais quel est l'effet juridique de cette déclaration
dans un article, c'est-à-dire que si toutes les actions du
capital-actions qu'on crée par l'article 3 de la Société
d'assurance des caisses populaires sont détenues par la
Confédération des caisses populaires et d'économie, elle
va conserver sa dépendance?
Mais si, demain matin, la Confédération des caisses
populaires et d'économie Desjardins du Québec veut vendre ces
actions ou en faire ce qu'elle veut, à ce moment, il n'y aura plus de
dépendance. C'est une question de fait; ce n'est pas une question de
droit, à moins qu'on veuille nous éclairer là-dessus.
M. Johnson: M. Drolet.
M. Drolet: Le problème qu'on avait juridiquement -
d'ailleurs, on en avait état devant les tribunaux de la Cour d'appel
-pour une compagnie à capital-actions, première partie,
était de savoir si elle devient une compagnie à but lucratif ou
si c'est une compagnie sans but lucratif quand on va à "l'ultimate
controler", son propriétaire ultime.
M. Lalonde: Mais ce n'est pas la première fois.
M. Drolet: Oui, mais j'essaie de dire qu'on a consacré une
première partie, disant: Même si c'est une partie 1, cela peut
être sans but lucratif; cela peut avoir toutes les mêmes
caractéristiques. Alors, c'est une consécration de ce principe
qui fait qu'on reconnaît que même si c'est une compagnie à
capital-actions, partie 1, cela garde le même caractère
coopératif.
M. Lalonde: Je comprends votre problème, mais ce n'est pas
la première société à but lucratif qui est
détenue par un groupe coopératif...
M. Drolet: Oui, mais la tendance est que, lorsque...
M. Lalonde: ...ou par une fédération.
Deuxièmement, si la confédération, comme dans ce cas, veut
se départir de ses actions, à ce moment, allez-vous demander un
changement à la loi? Légalement, le législateur aurait dit
que la société d'assurance conserve son lien de
dépendance. Même si elle n'a plus d'actions, il y aura encore un
lien de dépendance. Il me semble que ce n'est pas...
M. Drolet: Ce serait une décharge, si vous êtes
prêt à accepter cette transformation sans ce lien de
dépendance, parce que, dans le fond, cela nous laisserait plus libres
d'agir, mais je pensais que...
M. Lalonde: Je ne sais pas. Est-ce que c'est exigé par le
ministère?
M. Drolet: ...c'était un lien qu'on voulait absolument
qu'on vous donne ou une assurance qu'on vous donne.
M. Lalonde: Est-ce que c'est exigé par le
ministère?
M. Johnson: Non, absolument pas. Ce n'est pas exigé par le
ministère. On est bien conscient que ces dispositions ont quelque chose
qui relève un peu de l'éducation des adultes sur le plan
législatif, dans la mesure où...
M. Lalonde: On est quelques adultes ici.
M. Johnson: Pardon?
M. Lalonde: On est quelques adultes ici.
M. Johnson: Oui, c'est cela. La vraie question qu'on peut se
poser... Je pense que cela met bien en évidence le contexte de la
transaction. Cela permettrait peut-être à un juge, à la
rigueur, étant donné qu'il ne se réfère jamais aux
attendus, au moins de se référer à l'article 3, dans un
contexte litigieux. Ceci dit, si j'avais à mettre ma chemise d'avocat,
même si je ne pratique pas depuis quelques années, pour vous dire
que supprimer cela, va avoir des effets juridiques, je ne la mettrais
peut-être pas. Il demeure que cela va bien sans le dire, mais cela va
encore mieux en le disant.
M. Lalonde: Qui l'a demandé? Qui exige cela?
M. Drolet: Voici...
M. Johnson: Peut-être que le mot "exige", met notre
témoin dans une situation un peu ennuyeuse.
M. Lalonde: Qui souhaite que ce soit là?
M. Johnson: Voilà, c'est cela.
M. Drolet: Le lien de dépendance, je suis d'accord avec
vous que c'est une question de fait. Dans presque toutes les lois fiscales ou
autres, on l'établit par une question de fait, malgré que les
lois disent qu'il y a des présomptions de liens de dépendance.
Mais la difficulté qu'on a aussi devant les tribunaux, s'il fallait
prouver le statut corporatif, c'est de lever le voile corporatif. Là,
automatiquement, on établit le lien, et le voile corporatif entre la
compagnie et ses actionnaires, à ce stade, c'est très clair qu'il
est enlevé. Le propriétaire, c'est la
confédération, mais peut-être, si vous dites, à
l'extrême, après que l'opération est
complétée, que, maintenant, on voudrait être libre de
vendre à qui veut l'entendre et qu'il n'y ait pas de problème, je
pense qu'on serait beaucoup plus libre de vendre s'il n'y avait pas un article
similaire ou une notion similaire.
M. Lalonde: Le problème c'est que, d'abord, c'est du droit
fort nouveau que peut-être vous avez vu ailleurs, mais je ne me souviens
pas d'avoir vu dans un projet de loi qu'on décrète que, de
façon perpétuelle, il y aurait un lien de dépendance entre
une société et une autre. Ensuite, cela peut constituer une
hypothèque sur la propriété, une servitude.
M. Drolet: Mais une mutuelle, c'est permanent aussi en
principe.
M. Lalonde: Oui, mais, justement, vous "démutualisez".
M. Drolet: Si on est d'accord sur cette notion de peut-être
faire tomber et laisser la preuve à la question de fait sur le lien de
dépendance, je pense que...
M. Lalonde: Est-ce que vous, enfin, qui représentez,
j'imagine, les deux sociétés, la
Sécurité et la société, est-ce que vous avez
objection à l'enlever?
M. Drolet: Non, c'était pour démontrer très
clairement que, dans l'intérêt public et dans
l'intérêt de tout le monde, y compris tous les membres, on voulait
conserver les mêmes droits et obligations, qu'on ne voulait pas faire
perdre quoique ce soit à qui que ce soit dans cette
opération.
M. Lalonde: Est-ce que la Confédération des caisses
populaires et d'économie Desjardins du Québec souhaite que ce
soit dans la loi?
M. Drolet: II faudrait que je le lui demande.
M. Lalonde: J'imagine, parce que vous mentionnez nommément
cette société, cette entité, à ce moment, j'imagine
que...
M. Drolet: C'est beaucoup plus explicatif, je pense, parce que je
suis d'accord avec vous qu'un lien de dépendance est une question de
fait. Toute cette opération a été soumise et à la
confédération et au conseil d'administration des
différentes compagnies et des assemblées générales
spéciales de tout le monde et cela a été fait aussi au su
et au vu de tout le monde. On n'a pas d'objection à la
confédération à voir ce concept. Maintenant, il s'agit de
savoir si c'est souhaitable ou non. C'est une autre question.
M. Lalonde: On ne fait pas du droit sur la lune, de façon
abstraite. Je présume simplement que si on l'adopte tel quel et que la
confédération désire éventuellement se
départir du capital-actions, quelqu'un, à un moment donné,
soit le conseiller juridique ou quelqu'un d'autre, va lui dire: II faut que tu
reviennes devant le Parlement, il faut que tu changes la loi.
M. Drolet: C'était peut-être l'intention aussi.
M. Lalonde: C'est peut-être intentionnel aussi, c'est cela
qui est l'intention.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: En conséquence, est-ce que vous voulez le
laisser comme cela? Sinon, on dirait: La société d'assurance
devient une compagnie, etc..
M. Lalonde: On est bien conscient que c'est une hypothèque
sur la propriété et, si c'est cela qui est le désir de
tout le monde, je n'ai pas d'objection.
M. Bertrand: Mais je pense que Me Drolet ne nous a pas
indiqué qu'il y avait une volonté manifestée par la
confédération que ce soit indiqué dans la loi. Est-ce que
vous avez laissé sous-entendre cela, Me Drolet?
M. Drolet: Non, j'ai dit qu'il n'y avait pas eu objection
à ce texte.
M. Bertrand: Vous n'avez pas eu d'objection, au contraire.
M. Johnson: Est-ce que je peux vous poser la question
peut-être tout à fait candidement, Me Drolet. Est-ce que vous
préféreriez qu'on conserve ou qu'on ne conserve pas les
dispositions de l'article 3?
M. Drolet: Je pense que, étant donné que le lien de
dépendance est une question qui se fait normalement dans les lois, ce
serait peut-être souhaitable de laisser les gens libres de vendre ces
compagnies à capital-actions à bonne volonté, si besoin
leur est indiqué. Je pense que...
M. Johnson: Et, dans les circonstances, donc, de supprimer
l'article 3.
M. Drolet: II faudrait que j'en parle aux clients en question
avant de prendre cette décision.
M. Lalonde: C'est cela que j'allais vous demander.
Deuxième question, est-ce que vous croyez qu'on trahirait une
volonté?
M. Johnson: La deuxième question c'était quoi,
l'étendue de votre mandat?
J'aimerais qu'on règle le problème, mais il semble que
c'est... Si le député de Marguerite-Bourgeoys me dit qu'il peut
vivre avec l'article 3...
M. Lalonde: Ce n'est pas mon problème, c'est leur
problème.
M. Johnson: On peut l'adopter comme cela et on se souviendra de
notre débat.
M. Lalonde: Moi, je n'ai pas de problème, sauf qu'il faut
être conscient de ce que cela crée. Si vous dites que la
troisième partie, c'est-à-dire la confédération,
l'a vu comme cela...
M. Drolet: Dans l'esprit du mouvement coopératif...
M. Lalonde: II faudrait peut-être la consulter pour le
changer.
M. Johnson: Compte tenu de l'excellente collaboration que je dois
anticiper du député de Marguerite-Bourgeoys,
on peut peut-être dire qu'on va l'adopter comme cela et si, d'ici
la troisième lecture, il s'avérait que les procureurs de mon
ministère, après avoir discuté avec Me Drolet et les qens
de la confédération, avaient des choses intéressantes
à nous dire, on pourrait en profiter à la troisième
lecture pour changer la numérotation, en supprimant un article.
Alors, adopté, M. le Président, l'article 3?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Giasson: J'aurais une question peut-être. Je reviendrai
à l'article 4.
M. Bertrand: M. le Président, il y a quand même une
partie de l'article qu'il faudrait maintenir?
M. Johnson: Oui, oui. C'est entendu. M. Lalonde: II est
tout adopté.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: J'aurais pu poser ma question à l'article 4.
La Société d'assurance des caisses populaires est une
société mutuelle; donc, ses assurés ont un certain droit
de propriété, si je comprends bien.
M. Drolet: Oui.
M. Giasson: Est-ce que les assurés ont été
consultés?
M. Drolet: Tout le monde a été consulté. Il
y a eu des assemblées générales spéciales qui ont
ratifié ces projets de loi.
M. Giasson: Vous voulez dire que chacun des assurés de la
Société des assurances des caisses populaires a reçu un
avis de convocation à une assemblée générale?
M. Bertrand: À une assemblée générale
spéciale.
M. Bornais (Pierre): Les assurés ont été
convoqués de la façon prévue au règlement,
c'est-à-dire par la voie des journaux, comme cela se fait
régulièrement pour toutes nos assemblées, tant annuelles
que spéciales. Tout le monde a été convoqué.
M. Bertrand: Quelle est la possibilité des membres en
assemblée générale et quel a été le taux de
participation?
M. Giasson: Je n'en ai pas reçu, moi.
M. Bornais: II y avait environ une centaine de personnes.
M. Bertrand: Sur un groupe possible de combien?
M. Giasson: Combien d'assurés y a-t-il à la
Société d'assurance des caisses?
M. Bornais: Environ 225,000 assurés.
M. Lalonde: Vous avez un petit quorum comme à
l'Assemblée nationale.
M. Bornais: Oui.
M. Bertrand: On est meilleur que ça!
M. Johnson: 30 sur 110.
M. Bertrand: Alors, plus des deux tiers des 100 ont
adopté...
M. Bornais: Les deux tiers, oui. Vous avez également les
caisses populaires qui ont souscrit au fonds de réserve de la
société d'assurance qui, elle, en fait, représente 7000
votes et qui ont consenti, évidemment, à cette transaction.
M. Lalonde: Naturellement.
M. Giasson: Mais, au-delà de cet avis de convocation qui a
été publié dans les journaux, avez-vous l'impression que
les assurés de la société des caisses sont conscients de
la transformation qui se fait et de la renonciation que ces gens pourraient
faire sur les réserves et les surplus de la société comme
mutualistes à l'intérieur de la société?
M. Bornais: Je pense qu'on a suivi le processus légal
prévu. Evidemment, c'était difficile de rencontrer
individuellement 225,000 personnes pour leur demander ce qu'elles pensaient du
projet.
M. Giasson: A ce moment-ci, quels sont les surplus
accumulés à la société?
M. Bornais: Vous avez $10,500,000.
M. Giasson: $10,500,000 pour 225,000 assurés.
M. Bornais: Ce surplus est retenu seulement durant cinq ans pour
les assurés des cinq dernières années. Ce droit est
réservé.
M. Lalonde: C'est l'équation dont je parlais tout à
l'heure et qui est impossible.
M. Bornais: C'est cela. Il faut
jamais contribué au fonds de réserve de la
société d'assurance ou à son financement, cela s'est
toujours fait en passant par les caisses populaires. L'assuré a un droit
sur le surplus, mais il n'a jamais contribué financièrement,
d'aucune façon.
M. Giasson: II n'a pas contribué, mais, effectivement, par
les primes qu'il a payées, dans une certaine mesure...
M. Bornais: Oui, c'est la façon.
M. Giasson: ... il a contribué à créer des
surplus.
M. Bornais: Oui.
M. Johnson: Et, un jour, ces primes serviront à
quelqu'un.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 3 sera
adopté?
M. Giasson: Adopté. Le Président (M. Gagnon):
Article 4. M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 5.
M. Johnson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 6.
M. Lalonde: L'article 6 est une description, j'imagine, exacte,
sauf que, fatalement, elle manque un peu de précision. Quand vous dites
"et certaines de ses caisses populaires"... C'est à la cinquième
ligne.
M. Bornais: À la Fédération des caisses
populaires de Montréal, ce ne sont pas toutes les caisses populaires qui
ont souscrit au fonds de réserve de la société
d'assurance. C'est pour cela qu'on dit "certaines de ses caisses". Ce n'est pas
le même cas pour la Confédération des caisses
populaires.
M. Lalonde: Je comprends, mais ici, on parle d'une loi. On va
demander, à un moment donné, quels sont les actionnaires. Les
actionnaires sont ceux qui ont souscrit et payé des actions, soit les
fédérations membres de la Confédération des caisses
populaires et d'économie Desjardins du Québec et leurs caisses
affiliées.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, M. le
député, mais, comme nous sommes à 18 heures, cela me
prendrait le consentement pour continuer.
Des voix: Consentement.
M. Johnson: Consentement pour les deux autres lois aussi?
M. Lalonde: Pour terminer celle-là.
M. Johnson: On s'était entendu, au départ, pour
dire qu'on essayait de passer à travers tout cela aujourd'hui. Ce n'est
pas très long, d'ailleurs, dans les deux autres cas.
Le Président (M. Gagnon): Consentement. Je vous redonne la
parole. (18 heures)
M. Lalonde: N'y a-t-il pas moyen d'être plus précis?
Quand vous dites "certaines de ses caisses populaires affiliées
proportionnellement à leurs contributions à La
Société"...
M. Drolet: II y aurait peut-être cinq ou six pages de
description des actionnaires, parce qu'il y a peut-être 150 ou 200
actionnaires. Alors, il s'agissait de savoir si on les mettait en détail
ou si on pouvait se satisfaire de ce texte, mais on a la nomenclature en sept
ou huit pages, si vous pensez qu'on devrait l'inscrire.
M. Lalonde: Non, ça ne fait pas de difficulté, sept
ou huit pages.
M. Drolet: La difficulté pratique était qu'on avait
le choix entre mettre six pages de description d'actionnaires ou tout
simplement faire une référence collective.
M. Lalonde: En fait, ma question s'adresse au ministre et
à ses conseillers. Six, c'est assez vague, est-ce que vous pensez que,
si on l'adopte tel quel, on pourra quand même créer une situation
juridique exacte, à savoir qu'on saura qui est actionnaire?
M. Johnson: C'est-à-dire que, à défaut
d'annexé - c'est ce que je demandais à nos conseillers de
préciser - je pense qu'il s'agit de savoir si l'expression "certaines de
ses caisses populaires", du fait qu'elle est qualifiée par
"affiliées proportionnellement à leurs contributions à La
Société", permet de dire que la Caisse populaire Saint-Conrad ou
de Notre-Dame-de-l'Annonciation, à Montréal, en fait partie. Me
Drolet pourrait peut-être répondre à ça, dans la
mesure où on parle d'une proportion et d'une contribution.
M. Lalonde: Oui, mais un instant, là! M. Drolet:
C'était ça le compromis.
M. Lalonde: Je regrette, je n'avais pas lu ça de la
même façon; je ne pense pas
qu'elles soient affiliées proportionnellement. On dit: "Les
actionnaires de La Société sont ceux qui ont souscrit,,,
proportionnellement à leurs contributions à La
Société"...
M. Johnson: Oui, c'est ça. Ce n'est pas le mot
"affiliées" qui est important, c'est le mot "proportionnellement", qu'on
se comprenne bien.
M. Lalonde: Oui.
M. Johnson: C'était peut-être une affaire
d'intonation, je m'en excuse. De toute façon, c'est par écrit. Je
pense que, du fait qu'on se réfère à une notion de
proportion à une contribution à la société -et
c'est un peu la question que je pose à Me Drolet ça nous
permettrait d'identifier ultimement une caisse populaire désignée
sur le territoire de l'île de Montréal. On ne peut pas en avoir
deux qui ont la même proportion de contribution à la
société et s'il y en a deux, de toute façon, ce sont deux
affiliées.
M. Lalonde: C'est correct. M. Johnson: Cela va?
Le Président (M. Gagnon): L'article 6 est
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 7.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 8.
M. Lalonde: II n'y a pas de problème à 8.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 9
est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 10
est-il adopté?
M. Giasson: Du côté de l'article 10, est-ce que,
selon les prévisions, le nouveau groupe Desjardins a l'intention de
demeurer dans le domaine des assurances de cautionnement? C'était, je
crois, une bonne spécialité de la Sécurité.
M. Bornais: Oui, nous en avons l'intention.
M. Giasson: II semblerait que, au cours des dernières
années, ce soit un champ d'assurance qui ait été fort
problématique.
Est-ce que la situation s'est rétablie en 1980, par rapport
à 1979?
M. Bornais: La situation de 1979, par rapport à 1980, est
sensiblement la même dans le domaine du cautionnement.
M. Giasson: L'expérience ne l'a pas
améliorée.
M. Bornais: L'expérience n'était pas mauvaise l'an
dernier, non plus que cette année.
M. Giasson: Mais les pertes qu'aurait subies la
Sécurité en 1979 ne sont pas attribuables à ce
domaine?
M. Bornais: Ce n'est pas attribuable au cautionnement, c'est
particulièrement à l'assurance automobile et à une
certaine partie de l'assurance-incendie également.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 10 est adopté.
Article 11.
M. Bertrand: II n'y a personne que le député de
Marguerite-Bourgeoys connaît?
M. Lalonde: Je vous dirai ça plus tard. En fait, j'imagine
qu'il n'y a pas de problème d'identification; on n'a pas besoin de
mettre les adresses, non?
M. Bertrand: Les membres de la famille non plus.
Le Président (M. Gagnon): L'article 11 est-il
adopté?
M. Johnson: II n'y a pas d'amendement proposé à
l'article 11 à cette date. Cela va. C'est important qu'on vérifie
qu'à cette heure précise il n'y a pas de changement.
M. Giasson: J'imagine que les personnes dont les noms
apparaissent ici sont les derniers administrateurs de l'une ou de l'autre
compagnie.
M. Bornais: Actuellement, ce sont les administrateurs des deux
sociétés.
M. Johnson: Oui. Tous les administrateurs des deux
sociétés ou est-ce qu'il y en a qui ont été
oubliés?
M. Bertrand: Est-ce qu'on projette de faire entrer une femme
bientôt?
M. Bornais: On va retenir cette idée.
M. Lalonde: Cela fait penser aux promesses du gouvernement. Je ne
me fie
pas à cela, moi.
M. Bertrand: On a commencé ça depuis quatre ans et
on s'est rendu compte que c'était bien.
M. Lalonde: Cela va mieux depuis ce temps-là?
M. Johnson: Vous connaissez mon chef de cabinet, Mme Martin?
Le Président (M. Gagnon): L'article 11 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 12.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 12 est adopté.
Article 13?
M. Lalonde: J'ai fait de petits calculs à l'article 13, M.
le Président. D'abord, vous convertissez 6,024,368 actions émises
entièrement payées en quelque 8,400,000 c'est pour La
Société; de l'autre côté, pour la
Sécurité, c'est 38,625 en 1,407,000. Les proportions ne semblent
pas les mêmes. Qu'est-ce que cela fait comme résultat sur les
actionnaires?
M. Arbour (Charles): La composition des actionnaires des deux
sociétés est sensiblement pareille à 98%. Cela fait que
ça n'influence à peu près personne. Les 6000 actions de la
SACP sont des actions d'une valeur nominale de $1, alors que les 38,000 actions
de la Sécurité sont des actions à $100 chacune. Cela tient
compte de la valeur respective des deux sociétés.
M. Giasson: Est-ce que toutes les actions de la
Sécurité étaient propriété de la
confédération ou d'organismes affiliés, en
totalité?
M. Arbour: Exact, en totalité. À 98% les
mêmes.
M. Giasson: C'est le même phénomène pour la
Société d'assurance des caisses?
Le Président (M. Gagnon): L'article 13 sera-t-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 14?
M. Johnson: Adopté, l'article 14, M. le
Président.
M. Lalonde: C'est une espèce de garantie pour cinq ans
pour les membres. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Article 15? M. Lalonde:
Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 16?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 17?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 18,
adopté. Article 19, adopté. Le projet de loi no 213, Loi
concernant la Société d'assurance des caisses populaires et la
Sécurité, compagnie d'assurances générales du
Canada, est adopté. Son préambule est adopté aussi.
M. Johnson: Merci, messieurs.
Le Président (M. Gagnon): Merci infiniment.
Projet de loi no 225
M. Johnson: M. le Président, je vous demanderai d'appeler
le projet de loi no 225, Loi concernant les Coopérants, compagnie
mutuelle d'assurance-vie.
Le Président (M. Gagnon): C'est ce que j'allais faire, M.
le ministre. J'invite ceux qui sont intéressés par ce projet de
loi à s'avancer et à se présenter.
M. le député de Jeanne-Mance.
M. Laberge: Si vous me permettez, en tant que parrain de ce
projet de loi, j'aimerais présenter nos invités. D'une part,
provenant des Coopérants, compagnie mutuelle d'assurance-vie, il y a M.
Paul Couture, président, M. Carmin Graveline, directeur
général. Ensuite, nous avons, si on présente les gens dans
l'ordre, M. Jean-Paul Zigby et les conseillers juridiques, Me Luc Parent, qui
est conseiller juridique auprès de Les Artisans Coopvie, puis Me Paul
Dolan, président de Les Artisans Coopvie, et M. Louis-Philippe Savard,
directeur général.
J'ai eu le plaisir et l'agrément de piloter ce projet de loi
auprès de l'Assemblée nationale, à la demande des
requérants. C'est un double honneur pour moi parce que, de 1959 à
1976, j'ai oeuvré exactement dans ce domaine de l'assurance-vie et, la
dernière année avant mon entrée
ici, j'étais au service des Artisans Coopvie. J'étais en
pays de connaissance.
Pendant ces années-là, j'ai justement entendu parler
à plusieurs reprises, spécialement en 1962, 1963 et 1964, de
l'importance et de la nécessité pour les compagnies - on disait,
dans le temps, canadiennes-françaises, on pourrait dire aujourd'hui
québécoises francophones; appelez-les comme vous voulez -
détenues par des Québécois francophones au Québec
de fusionner parce que certaines demeuraient petites, relativement petites dans
le temps, et avaient énormément de difficulté à
faire face à la concurrence. Ça prenait non seulement des
discours, m'a-t-on raconté, des discours que j'avais entendus
moi-même, mais ça prenait aussi une volonté de fer pour
arriver à faire tout le travail qu'il faut pour arriver à une
fusion, c'est-à-dire prendre des intérêts parfois
divergents et les combiner pour arriver à faire une fusion de
compagnies, pour donner une puissance financière plus grande et une
résistance à la concurrence plus forte pour l'avenir.
Dans la première question que j'ai posée quand on m'a
pressenti, ayant vécu dans le domaine et ayant connu d'autres histoires,
j'ai demandé s'il ne s'agirait pas en l'occurrence - vous verrez
pourquoi plus tard - d'un éventuel transfert de siège social. On
m'a répondu tout de suite: Ne vous attendez pas au coup de la Sun Life,
vous ne vous le ferez pas faire, on reste ici. C'est juste une question de
fusion, il n'y aura pas de coup de la Sun Life à ce qu'on m'a
assuré.
Sur la question de la fusion, évidemment, la coordination des
actifs et des passifs, la coordination des services de représentation,
services des ventes, services du siège social, etc., ça
représentait un travail énorme et, dans le cas des deux
compagnies, il s'agit de deux compagnies mutuelles qui appartenaient
entièrement à leurs assurés et, de plus, de deux
compagnies à caractère coopératif, donc, avec une
structure coopérative allant jusqu'au niveau local, au niveau des
paroisses, si vous voulez, ce qui veut dire qu'à ce moment-là,
aucune décision au niveau des sièges sociaux ne se prend sans
avoir consulté la base.
On m'a assuré que cela avait été fait tout au long
des deux ou trois dernières années et, après l'approbation
des assemblées locales et l'approbation au niveau de chaque compagnie,
il y a eu, le 5 septembre dernier, une assemblée générale
spéciale des deux sociétés réunies pour
établir les bases de cette fusion et, peu de temps après, alors
que tout cela a été ratifié, le 16 septembre, on m'a remis
copie d'une conférence de presse qui a eu lieu et à laquelle les
présidents conjoints des deux sociétés annonçaient
le projet de fusion ainsi que toutes les modalités.
Je vous ferai grâce de tous ces détails pour deux raisons.
Il faudrait que je lise tout le texte et, deuxièmement, il est
déjà 18 h 15. Je pense que c'était quand même d'une
certaine importance . On vient de voir que, dans ce domaine, deux
sociétés d'assurances générales fusionnent. Tant
mieux. Deux sociétés d'assurance-vie le font aussi, mais
c'était une première au Québec parce que, même si on
en avait parlé depuis 20 ans, jamais on n'avait réussi à
le réaliser.
Pourquoi sont-elles devant nous? C'est qu'il y avait certaines petites
technicités que je laisserai les experts vous expliquer, si vous avez
des questions à poser. Je vous remercie.
M. Johnson: Je ne sais pas si le député de
Marguerite-Bourgeoys a des questions, je veux simplement demander à M.
Couture... J'espère qu'il a l'intention de faire mentir le proverbe qui
veut que tous les anciens présidents de l'UPA migrent vers l'Ouest.
Lfrie voix: Mais ils reviennent à l'Est.
M. Johnson: Mais ils reviennent, cependant.
M. Couture (Paul): Est-ce que vous voulez une réponse
précise? (18 h 15)
M. Johnson: À la condition qu'elle soit gentille.
M. Couture: Non, c'est une question pratique, je pense.
M. Johnson: Oui.
M. Couture: C'est une question pratique d'ajustement.
M. Johnson: Je comprends cela. Essentiellement, M. le
Président, si nos collègues de l'Opposition n'ont pas de
questions, à moins que les représentants des Coopérants et
des Artisans aient peut-être quelques remarques de part et d'autre
brièvement...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Oui, ce serait bon qu'on nous décrive quelles
sont les économies d'échelle ou la réduction possible des
coûts d'administration qui vont découler de la fusion de ces deux
mutuelles.
M. Graveline (Carmin): Comme le député Laberge l'a
mentionné, les raisons principales de la fusion, cela a
été au niveau des Coopérants deux facteurs très
importants. Il y a l'élargissement de l'équipe de ventes, parce
que, pour couvrir tout le
territoire du Québec, nous avions besoin au niveau des
Coopérants d'à peu près quatre ou cinq fois plus de
représentants que nous en avons. En joignant les deux organisations,
Artisans et Coopérants, c'était un complément tout
à fait naturel, parce qu'on passe d'à peu près 50
représentants à environ 225, 250. Cela nous permet de couvrir
tout le Québec.
Un des problèmes que nous avions chez les Coopérants
depuis plusieurs années, c'était de répondre à la
demande des agriculteurs, parce que vous savez que les Coopérants sont
très près de l'UPA. Nos administrateurs sont des gens qui sont
très près de l'UPA. On nous demandait de couvrir les agriculteurs
un peu partout au Québec. Avec 50 agents, c'est assez difficile. Le
Québec est un assez grand territoire. Cela a été une
première raison.
Une deuxième raison, c'était aussi la capacité
financière. Comme vous le savez, un règlement de la Loi sur les
assurances permet à une compagnie d'investir un montant maximal de 3% de
son actif dans une capitalisation d'une compagnie d'assurances
générales. Les Coopérants ont mis sur pied, il y a cinq
ans, une compagnie d'assurances générales avec un investissement
de $1,000,000. Avec un actif de $90,000,000, vous pouvez imaginer tout de suite
le maximum que nous pouvions faire du point de vue de la capitalisation si
jamais les besoins s'en faisaient sentir. Quand on sait quels sont les
problèmes qui peuvent survenir en assurances générales par
suite des variations dans l'expérience, en ajoutant les Artisans aux
Coopérants, nous avons un actif de $350,000,000 à $400,000,000,
ce qui donne un potentiel beaucoup plus grand.
Troisièment, l'économie d'échelle, comme le
député Giasson l'a mentionné, c'est difficile de la
prévoir exactement, mais une chose qui peut être
mentionnée, c'est que, si on réussit à économiser
1% seulement des frais de fonctionnement, cela voudrait dire une
économie d'échelle d'à peu près $1,000,000, parce
que le revenu des deux organisations ensemble sera de l'ordre de $100,000,000.
Si on réussissait à réduire les frais de 23% à 22%,
cela voudrait dire $1,000,000. Mais je ne suis pas prêt à faire
une déclaration en disant que nous allons économiser
$1,000,000.
M. Lalonde: Vous avez signé cela.
M. Graveline: Si on réussit cela, cela fait $1,000,000.
C'est parce que les journalistes m'ont déjà fait dire qu'on
économisait $1,000,000.
M. Lalonde: Les journalistes sont effrayants! Ils font dire des
choses au ministre des fois!
M. Johnson: Remarquez que ce n'est pas moi qui ai dit cela. Pour
la Tribune de la presse, ce n'est pas moi qui ai dit cela. Il sont très
bien les journalistes.
M. Graveline: En gros, ce sont les avantages importants. Au
niveau des Artisans, ils pourront compléter peut-être eux aussi,
c'est qu'ils voulaient se lancer dans le domaine de l'assurance
générale. Comme c'était un désir déjà
exprimé depuis plusieurs années chez eux, comme nous avions
l'expertise depuis quelques années, on a cru aussi aux Artisans que
c'était très avantageux de faire le complément des forces
des deux organisations.
M. Giasson: Merci.
Le Président (M. Gagnon): Peut-on passer à
l'article 1? M. le député de Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, j'imagine que la nouvelle
incorporation qui va vous être accordée par une loi
fédérale maintient la mutualité au même titre que ce
l'était du côté des Artisans?
M. Graveline: Oui, absolument. Chez les Coopérants, comme
vous le savez, nous avons un système coopératif avec des
délégués. Les Artisans ont aussi un système
très élaboré de coopération. Nous adoptons le
système des Artisans auquel nous ajoutons celui des Coopérants.
Nous continuons dans la même veine. C'est ce qui a facilité
d'ailleurs la possibilité de fusion.
M. Johnson: D'autres questions?
M. Lalonde: J'aurais une petite question. Je vois que les
Coopérants, c'est une société incorporée en vertu
des lois du Québec. Les Artisans sont incorporés en vertu des
lois fédérales. Pour faire une fusion, il faut que vous vous
situiez dans la même juridiction. Avez-vous pensé, plutôt
que les Coopérants deviennent une société
fédérale, à ce que les Artisans deviennent une
société incorporée au Québec? Peut-être
que...
M. Graveline: On y a pensé. D'ailleurs, on nous y a fait
penser aussi, et peut-être que, dans ce sens, les Artisans, qui sont
déjà une compagnie à charte fédérale,
pourraient donner quelques explications à ce sujet.
M. Dolan (Paul): M. le Président, nous avons une histoire
aux Artisans... En fait, c'est plus que centenaire. Notre compagnie a
été fondée en 1876. Nous étions à ce
moment-là une société de secours mutuel qui, en 1917, a
demandé une charte fédérale, alors que nous étions
incorporés en vertu d'une loi provinciale. C'est depuis 1917 que
nous sommes incorporés en vertu de la loi fédérale.
Cette loi a maintenant un caractère spécial pour nous. D'abord,
nous vivons avec elle depuis extrêmement longtemps. Nous avons des
assurés qui étaient chez nous au Québec qui ont
immigré vers les États-Unis et qui nous ont demandé de les
suivre, en un certain sens. Depuis environ 1896, nous sommes implantés
aux États-Unis par la force des choses. C'était pour nous plus
logique, en 1917, de continuer avec cette charte fédérale. Nous
sommes habitués à vivre avec elle. Cela nous amènerait
certaines complications assez importantes si nous devions nous retrouver avec
une charte provinciale par le fait de la fusion avec les Coopérants.
D'abord, notre clientèle américaine et non seulement notre
clientèle américaine... Du fait que nous sommes assujettis aux
lois des États dans lesquels nous sommes, nous avons entrevu
d'énormes complications à ce niveau. C'est pourquoi nous avons
voulu continuer avec notre charte fédérale. Surtout que nos
membres nous ont demandé de continuer avec cette charte. Cela fait
partie du marchandage dans lequel toute fusion entraîne les parties.
M. Lalonde: Je vous remercie. J'aimerais seulement avoir une
précision. Je vois ici dans le deuxième "attendu" que les
Artisans, société coopérative d'assurance-vie, formant une
corporation constituée par une loi spéciale du Parlement du
Canada sanctionnée le 30 mars 1971.
M. Dolan: Oui, c'est que...
M. Lalonde: Vous parlez de 1917. J'ai encore pensé qu'il y
avait...
M. Dolan: Oui. En 1917, nous avons obtenu une charte nous donnant
le caractère de fraternelle, tandis qu'en 1971, c'est une charte de
mutuelle à caractère coopératif, la première, en
fait, que le gouvernement canadien a octroyée à quelqu'un et la
dernière, je pense, parce que je n'ai pas l'impression qu'il y en a eu
d'autre.
M. Lalonde: Bon! Pas d'autres question.
Le Président (M. Gagnon): Merci beaucoup. On passe
maintenant à l'article 1. L'article 1 sera-t-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 2.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 3.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté.
M. Johnson: Merci beaucoup, messieurs.
Le Président (M. Gagnon): Le projet de loi...
M. Johnson: M. Couture, c'est toujours un plaisir de vous
revoir.
Le Président (M. Gagnon): ...no 225...
M. Lalonde: Les autres aussi, y compris mon ancien
associé. J'avais un conflit d'intérêts.
M. Johnson: Je connaissais M. Couture.
Le Président (M. Gagnon): Le projet de loi no 225, Loi
concernant les Coopérants,' compagnie mutuelle d'assurance-vie, est
adopté?
M. Lalonde: M. le Président, j'ai un cas de conscience
dont j'aurais dû vous faire part avant. J'ai un de mes anciens
associés, celui qui m'a montré, en fait, le droit, Me Luc Parent,
qui est là. Est-ce que j'aurais dû me retirer, étant
donné le conflit d'intérêts?
Le Président (M. Gagnon): La loi est adoptée. Merci
beaucoup aux invités.
Des voix: Merci.
M. Johnson: II reste un projet de loi.
Projet de loi no 210
Le Président (M. Gagnon): Maintenant, j'appelle le projet
de loi no 210.
M. Lalonde: II est resté en droit. C'est pour ça
qu'il a l'air jeune. Salut, Luc!
M. Johnson: M. le Président, le projet de loi no 210 est
au nom du député de Richelieu, M. Martel, qui, pour des raisons
d'empêchement majeur, ne peut être ici. Le député de
Laprairie, M. Michaud, a accepté le parrainage.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: Avec plaisir, M. le Président. Avant que les
membres se présentent, je voudrais tout simplement vous dire que le
projet de loi est assez simple. Il consiste à autoriser la fusion
verticale de Québec-Lait avec la société Agropur.
Le Président (M. Gagnon): Messieurs, si
vous voulez vous présenter.
M. Martineau (Yvon): Je suis Yvon Martineau, procureur d'Agropur
et Québec-Lait. M. Jean Hupé est directeur de la division de la
consommation d'Agropur et responsable des opérations de
Québec-Lait.
M. Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: ...pour mieux nous situer dans la
réalité des deux organismes qui recherchent une fusion, la
compagnie Québec-Lait est née quand et quels étaient les
objectifs lors de la création de Québec-Lait?
M. Martineau: Si je peux répondre à cette question,
Québec-Lait a été initialement acquise par Agropur,
autrefois appelée la Coopérative agricole de Granby pour
permettre un débouché aux producteurs de lait industriel sur le
marché du lait de consommation. Vous vous rappelez ce fameux conflit des
producteurs de lait industriel et de lait de consommation. Les producteurs de
lait industriel souhaitaient pouvoir avoir accès à ce
marché de lait de consommation qui était traité d'une
façon différente du lait industriel.
À la suite de cette acquisition, on espérait pouvoir
donner à ces producteurs de lait industriel, le moyen de devenir des
producteurs de lait de consommation, ce qu'on appelle communément des
producteurs de lait nature.
Cette acquisition a été faite et, par la suite, il y a eu
d'autres entreprises qui ont été acquises par Agropur. Cette
fusion a donné Québec-Lait, qui est donc née des
sociétés acquises par Agropur.
Vous vous rappelez les conflits qu'il y a eu au niveau des producteurs
de lait industriel et du lait de consommation. Récemment, le conflit a
été réglé, à la suite de démarches
assez exceptionnelles, par la création et l'adoption d'un plan conjoint
de producteurs de lait au Québec, où cette dichotomie de
producteurs de lait industriel et de producteurs de lait nature, de lait de
consommation, disparaît, et c'est dans cette optique qu'on veut faire
disparaître Québec-Lait.
M. Giasson: Si je comprends bien, Québec-Lait est une
création du mouvement coopératif Agropur. Ou est-ce un autre
groupe de producteurs ou d'autres entreprises laitières qui ont mis sur
pied Québec-Lait?
M. Martineau: Québec-Lait est initialement une compagnie
qui a été créée par la Coopérative agricole
de Granby, qui a fait l'acquisition de compagnies qui étaient dans le
marché de lait nature.
M. Giasson: De lait nature.
M. Johnson: Comme par exemple? Juste un exemple ou deux.
M. Huppé (Jean): Je peux vous en nommer plusieurs. Cela a
débuté par la Laiterie Leclerc Inc., cela a continué avec
A. Poupart ici, Grenache, Lowney's, division de crème glacée,
Borden, Joubert, Léveillée...
M. Lalonde: Mais toutes les actions de Québec-Lait qui est
un compagnie à actions, sont détenues par Agropur?
M. Martineau: Elles sont détenues à part
entière par Agropur. En totalité.
M. Lalonde: II n'y a aucun problème.
M. Martineau: II n'y a aucun problème, parce qu'on annule
le capital-actions.
M. Johnson: C'est une fusion verticale, dans le fond.
M. Lalonde: Donc, la compagnie créée en vertu de la
Loi sur les compagnies, première partie, devient une
société coopérative de par le fait de la fusion.
M. Martineau: Voilà! Si je pouvais expliquer plus
amplement les objectifs...
M. Johnson: C'est comme du lait en poudre. C'est une fusion.
C'est une dilution.
M. Martineau: Si je pouvais expliquer les objectifs poursuivis
par ce projet de loi. Essentiellement, il y a une chose qu'on a oubliée,
c'est qu'on veut "coopératiser" toutes les activités d'Agropur.
Cela est très important. Vous savez fort bien qu'au niveau de
Québec-Lait c'est une compagnie à fonds social. Vous avez un
mécanisme de profit et le mécanisme de la coopération ne
répond pas aux mêmes objectifs. On veut que les surplus de
Québec-Lait aillent directement aux producteurs, première
préoccupation.
Deuxièmement, l'intégration, comme je l'ai
mentionné, du lait industriel, lait nature, va être
favorisée par cette fusion.
Troisièmement, il est sûr que nous allons, par cette
fusion, favoriser une économie d'échelle, chose qui a
été souvent mentionnée ici cet après-midi, une
économie d'échelle, et nous allons diminuer les coûts de
fonctionnement.
Quatrièmement, il est très important qu'Agropur devienne
une entité qui a une seule image. Actuellement, vous avez plusieurs
images au niveau d'Agropur. Vous
avez Québec-Lait, Yoplait et plusieurs sociétés. Il
est important que cette société coopérative agricole ait
une seule image et ce sera celle d'Agropur.
Enfin, c'est le voeu des membres, lors d'une assemblée
générale des membres de la coopérative, le 9 septembre,
où plus de 800 délégués étaient
présents, cela a été adopté unanimement et c'est le
voeu de tous les membres. Les délégués représentent
dix producteurs chacun. C'est un voeu formulé par tous les membres. Cela
vise la protection des intérêts des producteurs laitiers.
M. Giasson: En définitive, vous suivez le mouvement de la
fusion des deux laits au Québec?
M. Martineau: Absolument. On poursuit l'objectif du
législateur du Québec.
M. Johnson: M. le Président, je voudrais remercier M.
Martineau pour la précision et la clarté de son exposé. Je
pense que c'est en même temps un bon tour de piste de ce qui se passe
dans ce domaine. Je suggérerais qu'on procède maintenant à
l'adoption de l'article 1.
Le Président (M. Gagnon): L'article 1 est adopté.
Article 2.
M. Giasson: Également.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 3.
M. Giasson: Je ne sais pas si on doit garder cela à
Granby, ces choses-là.
Adopté. (18 h 30)
Le Président (M. Gagnon): L'article 3 est adopté.
L'article 4?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 4 est adopté.
L'article 5?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 5 est adopté.
L'article 6?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 6 est adopté.
L'article 7?
M. Giasson: C'est parfait.
Le Président (M. Gagnon): L'article 7 est adopté.
L'article 8?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 8 est adopté.
L'article 9?
M. Johnson: Le mort saisit le vif. M. Giasson: Très
bien.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article 10?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): II est adopté. On vous
remercie.
Le projet de loi no 210, Loi sur la fusion de Québec-Lait Inc. et
de Agropur, coopérative agro-alimentaire, est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Giasson: Adopté, M. le Président.
M. Johnson: M. le Président, d'abord, je veux remercier
encore une fois les intervenants de Agropur, nos collègues du
côté ministériel et nos collègues d'en face, qui se
sont prêtés à cet exercice annuel ou bisannuel qui n'est
pas toujours facile, évidemment, et je ferais motion pour que vous
ajourniez nos travaux sine die.
Le Président (M. Gagnon): La commission des consommateurs,
coopératives et institutions financières ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 18 h 32)