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Étude des projets de loi nos 233 et 269
(Dix heures vingt minutes)
Le Président (M. Jolivet): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des consommateurs, coopératives et institutions
financières est actuellement réunie pour étudier les
projets de loi 233 et 269, des projets privés. Les membres de cette
commission sont: M. Beauséjour (Iberville), M. Bisaillon (Sainte-Marie),
M. Goulet (Bellechasse), M. Laber-ge (Jeanne-Mance), M. Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys), M. Lefebvre (Viau); M. Paquette (Rosemont)
remplacé par M. Gagnon (Champlain); Mme Payette (Dorion)
remplacée par M. Charron (Saint-Jacques); M. Roy (Beauce-Sud), M. Samson
(Rouyn-Noranda); M. Saint-Germain (Jacques-Cartier) remplacé par M.
Scowen (Notre-Dame-de-Grâce). Les intervenants. Actuellement
présent, il n'y a que M. Giasson (Montmagny-L'Islet). Je voudrais un
rapporteur pour cette commission.
M. Charron: Je propose que M. Beauséjour soit le
rapporteur de la commission.
Le Président (M. Jolivet): Accepté?
M. Beauséjour: Accepté.
M. Roy: II remplace qui, M. le Président?
Le Président (M. Jolivet): II remplace Mme Payette
(Dorion).
M. Charron: Je voudrais expliquer tout de suite, M. le
Président, si vous me le permettez, l'absence de Mme le ministre ou la
ministre, puisque la discussion dure toujours. C'est dans le cadre de la
présence de M. Barre à Montréal aujourd'hui. Elle est
à Montréal actuellement. C'est ce qui explique son absence et ma
suppléance de ce matin, M. le Président.
Projet de loi no 233
Le Président (M. Jolivet): Nous allons commencer par le
projet de loi no 233, Loi concernant le Club de Golf Montmagny Inc. Les
représentants, Me Robert Daveluy, procureur de la requérante et
Me Georges Hébert, notaire, le parrain étant M. Giasson.
M. Giasson: M. le Président... Le Président (M.
Jolivet): Oui.
M. Giasson: ... il faudrait modifier le nom des
représentants en les invitant à s'identifier.
Le Président (M. Jolivet): Oui. Donc, j'aimerais que vous
vous identifiez. Qui sont les repré- sentants? Voulez-vous prendre le
micro, s'il vous plaît, pour les besoins du journal des Débats.
Restez assis.
M. Dallaire (Roger): Roger Dallaire, président du Club de
golf Montmagny Inc.
M. Lemieux (Gaston): Gaston Lemieux, secrétaire du
même club de golf.
Le Président (M. Jolivet): Merci. Vous avez actuellement
des projets de modifications au projet de loi no 233 qui vous ont
été distribués pendant qu'on a présenté les
personnes. Donc, j'appelle l'article 1. M. le ministre a-t-il des choses
à dire?
M. Charron: M. le Président, nous venons d'avoir une
conversation semi-privée avec les gens qui représentent le Club
de golf Montmagny ici et, avant même l'article 1, je pense qu'il serait
de mise d'apporter des modifications aux attendus du projet de loi qui est
devant nous. Si je peux suggérer le texte suivant, dans la toute
première phrase, au premier "attendu que", à la dernière
ligne, "dont 150 cartes ont été émises", nous terminerions
à cet endroit par un point-virgule. Donc, la phrase telle quelle. On
intercalerait un nouvel "attendu que" immédiatement après "Que
toutes les actions privées émises ont été
rachetées". Oui, allez-y.
Le Président (M. Jolivet): On va le répéter
pour les besoins, s'il vous plaît! Autrement dit, il y aurait un
point-virgule après le mot "émises".
M. Charron: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Nous enlèverions "et
rachetées". C'est cela?
M. Charron: C'est cela, pour en faire un attendu
séparé.
Le Président )M. Jolivet): Donc, on aurait "attendu
que...
M. Charron: ... toutes les actions privilégiées ont
été rachetées."
Le Président (M. Jolivet): D'accord. "Attendu que...
M. Charron: ... toutes les actions émises ont
été rachetées."
M. Roy: J'aurais une explication à demander. Pourquoi ce
changement?
M. Charron: C'est parce que ce sont deux choses
différentes, M. le Président, et qu'en ce qui concerne la
deuxième, la preuve que toutes les
actions ont été rachetées n'a pas encore
été fournie au ministère des Consommateurs,
Coopératives et Institutions financières. Je veux laisser
à nos invités le soin de compléter ce que j'avance. Entre
autres, j'aimerais qu'ils le fassent devant la commission et prennent
l'engagement que les articles de la loi qui les concernent seront
respectés. Je pense que c'est l'article 45, paragraphe 13, qui oblige
ces gens à nous faire connaître la preuve qu'elles ont
été rachetées. C'est pour cela qu'on en fait deux. La
première est satisfaisante en ce qui nous concerne; c'est la
deuxième qu'il faut.
Une voix: Ah bon!
M. Charron: En ce sens, M. le Président, au tout dernier
article, nous n'apporterons pas d'amendement puisqu'il dit qu'elle entre en
vigueur le jour de sa sanction. Mais je dis tout de suite que la sanction sera
retardée de quelques jours jusqu'à ce que nous ayons ces
documents. M. Gauthier peut-être...
Le Président (M. Jolivet): Oui, allez.
M. Charron: J'aimerais recevoir confirmation verbale du procureur
que ceci correspond à la réalité, à savoir que 154
actions privilégiées seulement ont été
émises et que, deuxièmement, toutes les actions
privilégiées ont été rachetées. J'aimerais
en recevoir ici même la confirmation verbale et en recevoir la
confirmation écrite dans les meilleurs délais.
M. Lemieux: Toutes les actions privilégiées ont
été rachetées sauf 13 parce que, disons, ce sont des gens
qui sont disparus de la place, de notre région. On tente l'impossible
pour les rejoindre pour les racheter.
M. Charron: Ah bon! Alors, toutes les actions n'ont pas
été rachetées.
M. Lemieux: Sauf treize.
M. Dallaire: Une minute, s'il vous plaît, je suis au
courant un peu de l'affaire. Parmi les treize, il y en a plusieurs qui ont
perdu leur certificat. Ce qui fait qu'on leur a demandé une
espèce d'affidavit parce qu'on a les noms des personnes qui ont
des parts privilégiées comme quoi elles l'ont perdu, elles
ne le trouvent pas. Il dit: On est prêt à vous le donner mais
nous, il faut les payer. Quand bien même il nous le donnerait, nous
autres...
M. Lemieux: II faut qu'on les rembourse quand même.
M. Charron: Que faites-vous si vous êtes incapables de les
racheter toutes, comme la loi vous oblige à le faire?
M. Lemieux: On va essayer de les trouver, on n'a pas le
choix.
M. Dallaire: On va prendre un affidavit; on a les noms des
personnes qu'on a payées et il en reste entre huit et treize.
Là-dessus, on va leur faire signer un papier comme quoi elles ont
reçu l'argent de leur action privilégiée. On a l'argent
pour les payer.
M. Roy: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): Oui, M. le député
de Beauce-Sud.
M. Roy:... est-ce que vous avez des personnes qui sont
décédées et dont vous auriez l'obligation de communiquer
avec les successions, ce qui peut entraîner des délais assez
longs?
M. Dallaire: Dans les personnes qui sont
décédées, il y en a peut-être quelques-unes...
M. Roy: Pardon? Excusez-moi!
M. Dallaire: Dans les personnes qui sont
décédées, on a pu rejoindre certaines successions, et on a
pu les payer. Celles qui restent, ce ne sont pas des personnes qui sont
décédées; elles sont vivantes et on leur demande le
certificat pour pouvoir payer. Comme cela prend du temps pour avoir le
certificat, on va leur faire signer une espèce d'affidavit comme quoi
elles ont reçu l'argent, les $20 la part.
M. Lemieux: Et qui ont perdu leur action.
M. Dallaire: Et qui ont perdu leur action. Si elles reviennent
avec cela...
M. Charron: Ce n'est pas une mauvaise idée mais je crois
que cela aurait dû être fait avant que vous vous présentiez
ici ce matin. Là, on va fonctionner sur des intentions et, si on
marchait sur des intentions, il y a plusieurs lois qui pourraient être
adoptées, vous imaginez bien. Ce sont des prérequis essentiels
avant qu'une loi privée soit sanctionnée. Je ne sais pas si on
peut faire l'exercice de marcher sur de bonnes paroles et garder la loi en
réserve.
M. Dallaire: En un mot, dans le plus une semaine ou deux, dans le
plus deux semaines, peut-être avant, mais je vais au plus loin, nous
aurons racheté toutes les actions.
M. Lemieux: Racheté les actions.
M. Dallaire: II y aura des papiers de fournis en
conséquence et les personnes auront signé.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: M. le Président, le procureur a dit tout
à l'heure qu'il y a des noms qu'il ne pouvait pas trouver et M. Dallaire
dit: Nous avons tous les noms. Est-ce que vous avez tous les noms ou si...?
M. Dallaire: On a les noms.
M. Goulet: Vous avez tous les noms?
M. Dallaire: On va vous donner un exemple. On a un M. Desmarais
qui se trouve dans le bout de Victoriaville et qui demandait pour avoir ces
choses. On a écrit, on a son adresse et on n'a pas encore eu les actions
privilégiées. Cela veut dire peut-être qu'il ne les a pas
trouvées. On sait que la personne les a, qu'elle les a
payées.
M. Goulet: Mais les treize personnes, je suis conscient que vous
avez leurs noms dans vos dossiers, mais...
M. Dallaire: Oui.
M. Goulet: ... est-ce que vous pouvez les retracer aujourd'hui?
M. Desmarais je vous donne un exemple ou M. A, B, C, peut
demeurer à telle place selon vos livres, mais est-ce que vous pouvez
affirmer devant la commission que vous savez pertinemment qu'il demeure
à Victoriaville, qu'il est retraçable d'ici une semaine, ou si
vous prétendez qu'il demeure à Victoriaville selon vos papiers?
Est-ce que c'est sûr que ces treize personnes, vous pouvez les retracer
d'ici une semaine ou deux? (10 h 30)
M. Dallaire: Oui.
M. Goulet: Oui?
M. Dallaire: D'une manière ou d'une autre, vous avez
demandé qu'il soit clair qu'ils ont tous été
remboursés. Cela va être clair. C'est onze ou treize
personnes.
M. Charron: II s'ajoute un détail là. Je pense
qu'il va s'en ajouter de plus en plus en s'en allant. C'est que tout à
l'heure, j'avais l'impression, d'après notre conversation, que tout
avait été effectivement racheté, qu'il ne nous manquait
que le document le prouvant et donc qu'on aurait pu procéder. À
la table de la commission, j'apprends que tout n'a pas été
racheté; donc, raison de plus pour qu'on n'ait pas le document. Je
comprends pourquoi on ne l'a pas. C'est que l'opération n'est pas
terminée. Ne serait-il pas préférable je pose la
question aussi aux autres membres de la commission, M. le Président
d'attendre que toutes ces opérations soient effectivement
terminées? Je voudrais ajouter une autre indication aux membres de la
commission. C'est qu'à un autre article tout à l'heure, l'article
9, je crois, nous venons tout juste d'être saisis d'une résolution
adoptée, semble-t-il c'est écrit à
l'unanimité d'une assemblée du conseil d'administration qui
voudrait je ne la lis pas tout de suite qu'on intercale ce matin
une modification.
Pourtant, ladite résolution qui amenderait la loi a
été adoptée le 21 août 1978, et c'est la
première fois qu'au niveau du comité de législation on en
entend parler, ce matin. Combien de temps devez-vous mettre avant de
régulariser toute l'opération dont on parle, celle du rachat des
actions?
M. Dallaire: Dans le plus deux semaines. Si on est capable, cela
va se faire vite.
M. Charron: Vous savez qu'en vertu de la loi c'est un
vérificateur externe à votre compagnie qui doit nous en assurer,
je parle au niveau du ministère. Donc, il faut prévoir un
délai avant que vous ayez un vérificateur assermenté qui,
conformément à la loi, puisse nous assurer que les attendus ne
sont pas des fictions, mais des réalités. On pourra
procéder une fois cette opération terminée.
Moi, M. le Président, je trouve que c'est faire de la
législation boiteuse si on le fait comme tel. Je ne sais pas ce que mon
collègue de Marguerite-Bourgeoys peut en penser. Est-ce qu'il vous
serait très désavantageux de remettre à un mois une
séance d'une commission où vous seriez convoqués à
nouveau pour que nous ayons la certitude, comme législateurs, que les
autres lois à l'intérieur desquelles la vôtre s'inscrit ont
été respectées?
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je veux simplement
réfléchir à la suggestion du ministre. Je viens juste
d'arriver, je n'ai pas suivi le débat, mais, s'il apparaît aux
membres de la commission que l'on doive attendre l'accomplissement de certains
faits pour légiférer avec plus de rigueur, j'accueillerais avec
beaucoup de plaisir la deuxième partie de la suggestion du ministre de
remettre cela, non pas aux calendes grecques, mais le plus tôt possible,
de sorte que cela donne une idée aux personnes en face de nous du
délai qu'elles ont pour respecter ces conditions.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Je ne veux pas priver le député de
Montmagny-L'Islet qui est quand même le parrain du projet de loi et qui a
levé la main en même temps que moi.
Le Président (M. Jolivet): II n'y a pas de
problème. Si vous lui donnez la parole, je la lui accorde.
M. Giasson: M. le Président, dans le contexte de ce qu'on
vient d'entendre, si on devait le reporter à un mois, cela suppose
qu'assez tôt, dès la reprise de la prochaine session, ce projet de
loi serait appelé à nouveau devant la commission
parlementaire?
M. Charron: Si je prends mon chapeau de leader du gouvernement,
M. le Président, je peux dire que nous avons d'autres projets de loi
privés qui concernent la même commission qui, je pense,
seront en état d'être déposés dès la
première semaine, les premiers jours de la prochaine session 1979 et
qu'en conséquence une commission est à prévoir au cours du
mois de mars où le projet de loi pourrait revenir.
M. Roy: M. le Président, si on avait cette certitude...
D'ailleurs, je prends la parole du leader du gouvernement ce matin.
Habituellement, si je me réfère un peu à
l'expérience passée, les projets de loi privés ne passent
pas au début ou à l'ouverture d'une session.
On sait très bien que pendant les premiers jours de la session et
pendant le débat qui suit le discours inaugural, l'Assemblée
nationale ne peut procéder à aucun autre travail, il faudrait le
consentement unanime de la Chambre. Il faudrait qu'immédiatement
après la fin du discours inaugural il y ait une motion à cet
effet à l'Assemblée nationale pour que la commission
parlementaire soit convoquée et qu'on puisse examiner ces projets de
loi, celui-là, le projet de loi qui concerne le Club de golf de
Montmagny, ainsi que les autres projets de loi auxquels le ministre a fait
allusion ce matin.
M. Charron: Oui, mais je rappelle au député
qu'aucune loi ne peut être adoptée tant que le discours inaugural
n'est pas terminé, mais les commissions parlementaires peuvent toujours
en être saisies. Il n'y a rien qui les en empêche. C'est
l'étape finale de la troisième lecture qui ne peut être
faite. Enfin, peu importe.
M. Roy: De toute façon, cela revient au même.
M. Charron: En disant à nos amis de Montmagny qu'on fera
diligence de notre côté, il y a aussi je ne le ferai pas
à la table de la commission un amendement dont on a
commencé à vous parler et qu'il nous semblait important
d'apporter à l'article 9. Plutôt que de le rédiger à
la bonne franquette, sur le coin de la table, il serait peut-être
préférable de profiter de ce délai et de votre
présence ici ce matin pour qu'en dehors des travaux de la commission
vous ayez l'occasion d'en prendre connaissance et de voir les implications que
cela comporte. Il nous semble important de l'inclure dans le projet de loi
actuellement.
M. Scowen: Peut-être qu'entre-temps le ministre pourra
vérifier qu'après l'adoption des projets 90 et 116 ces terrains
ne seront pas réservés à la culture des carottes ou
l'élevage des porcs.
Le Président (M. Jolivet): Monsieur, voulez-vous
intervenir?
M. Dallaire: D'ici quinze jours au plus tard nous aurons tous les
noms et ce sera tout remboursé. Je ne voudrais pas que cela retarde. On
voudrait que cela aille le plus vite possible car cela fait déjà
plus d'un an qu'on attend; mais peu importe, il faut attendre notre tour. D'ici
quinze jours au plus tard, tout sera fait. Je peux vous le garantir, même
si on devait aller les chercher, aller voir où ils restent. Si on ne les
trouve pas, ils vont nous signer un affidavit parce que nous avons les noms
comme quoi ils ont été payés.
M. Charron: C'est à l'étape du vérificateur
externe.
M. Dallaire: Oui, oui, le vérificateur l'a pris en
note.
M. Charron: Cela ne se fait pas à la bonne franquette.
M. Dallaire: Non, ce ne sera pas fait pour nous, un à peu
près. On ne veut pas jouer à cache-cache, on veut jouer
honnêtement. On vous l'a demandé honnêtement et on va
fonctionner honnêtement.
Report de l'étude
M. Charron: M. le Président, avec nos excuses, je voudrais
proposer qu'on retarde de quelques semaines, jusqu'à ce que les
documents nous soient fournis, l'étude de ce projet de loi.
M. Goulet: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): Oui, M. le député
de Bellechasse.
M. Goulet: ... je voudrais savoir des invités s'ils ont
vraiment des arguments pour nous démontrer que c'est urgent que ce soit
passé ce matin plutôt que dans un mois, par exemple. D'accord,
cela ferait l'affaire que cela passe aujourd'hui, je vous comprends, mais y
a-t-il un argument valable de votre part voulant que cela passe aujourd'hui
sans faute et nous démontrant l'urgence, plutôt que d'attendre un
mois, comme le demande le député de Saint-Jacques et leader du
gouvernement? En bon français, est-ce que dans un mois cela va faire
quand même? Est-ce que cela ne dérangera rien au niveau de votre
organisation? C'est ce que je veux savoir.
M. Lemieux: Je crois qu'il y a des programmes d'aide aux
corporations sans but lucratif fournis par le gouvernement et nous avons
jusqu'au 16 ou jusqu'au 19 février pour faire des demandes à cet
effet.
M. Goulet: Fournis par le haut commissariat?
M. Giasson: S'agit-il d'un projet Canada au travail? De projets
fédéraux?
M. Lemieux: Canada au travail. M. Dallaire: Canada au
travail.
M. Goulet: Et vous avez un projet à présenter
à cet organisme?
M. Dallaire: II faut que cela soit fait avant le 19.
M. Lemieux: Si c'est fait après, on ne peut pas faire de
demandes à cet effet.
M. Roy: Maintenant, si...
M. Charron: Avec les élections fédérales,
ils vont être "slacks" pas mal! Il n'y a rien qu'ils ne feront pas!
M. Lemieux: Vous pensez?
M. Roy: Est-ce que c'est une condition fondamentale que ce projet
de loi soit adopté pour faire votre demande?
M. Lemieux: Oui. Parce que, si le projet est retardé
après le 16 février, on ne peut pas faire de demande.
M. Charron: La compagnie existe actuellement.
M. Lalonde: Vous avez une existence légale. M. Giasson:
Servez-vous de votre...
M. Lemieux: On est à but lucratif, mais apparemment, selon
les renseignements que nous avons eus, pour avoir de l'aide il faut que cela
soit sans but lucratif.
M. Bisaillon: Le projet peut toujours être
déposé avant la date d'échéance du 16 mars, et par
la suite sujet à acceptation d'une compagnie sans but lucratif,
ultérieurement, et cela serait retenu comme projet.
M. Lalonde: Oui...
Le Président (M. Jolivet): Donc, de façon unanime,
nous ajournons le travail sur le projet de loi no 233; il reviendra devant la
commission parlementaire à une date ultérieure. Merci.
Projet de loi no 269
Projet de loi 269, Loi concernant la Société nationale de
fiducie.
Je demanderais au responsable du groupe de s'identifier et d'identifier
ceux qui l'accompagnent.
M. Beaudoin (Pierre): M. le Président, mon nom est Pierre
Beaudoin. Je suis le procureur de la Fédération des caisses
d'entraide économique et de la Société nationale de
fiducie, qui présentent ce projet de loi. Je suis accompagné,
à ma droite il n'est pas là, mais il va venir dans une
seconde de M. Jacques Gagnon, qui est le président de la
Fédération des caisses d'entraide économique, à ma
gauche de M. Gérard Boyer, qui est le vice-président et le
directeur général de la Société nationale de
fiducie, et à mon extrême droite de Me Serge Tremblay, qui est
avocat à la Fédération des caisses d'entraide
économique.
Le Président (M. Jolivet): Merci. M. le ministre, sur le
projet de loi.
M. Charron: J'aimerais que nos invités expliquent le sens
de la démarche qu'ils font et on pourrait peut-être plutôt y
greffer les questions par la suite.
Le Président (M. Jolivet): Me Pierre Beaudoin.
M. Beaudoin: Je vous ferai un bref historique. La
Fédération des caisses d'entraide économique a conclu au
mois d'avril 1978 un contrat avec la Société Saint-Jean-Baptiste
de Montréal, en vertu duquel la fédération a acheté
toutes les actions classe A émises par la Société
nationale de fiducie de même que 20 000 ou plus actions classe B
déjà émises, pour un total de 54% du capital-actions en
circulation de la Société nationale de fiducie.
La raison du projet de loi est une raison qu'on pourrait qualifier, je
ne dirais pas de folklorique, mais de très historique. Cette raison
puise ses origines à la naissance même de la Société
nationale de fiducie en 1916. La Société nationale de fiducie
existe en vertu d'un pouvoir qui avait été donné à
la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal en 1903, dans
sa charte, de créer "un département fiduciaire". Or, on peut
s'interroger et je me suis interrogé longuement avec les juristes
du ministère des Consommateurs, Coopératives et Institutions
financières sur le statut légal actuel et passé de
la Société nationale de fiducie. Je ne veux pas prétendre
ici que la société n'existe pas, mais je veux certainement
prétendre que la Fédération des caisses d'entraide
économique insiste pour être bien certainement propriétaire
de quelque chose qui existe. En conséquence, nous avons cru bon de
préparer le projet de loi que vous avez devant vous, qui clarifie de
façon précise et rétroactive le statut même de la
Société nationale de fiducie, qui clarifie l'état actuel
de son capital-actions et qui nous dit très clairement qui est
propriétaire du capital-actions à la date de l'entrée en
vigueur de la loi.
Ce serait très long de vous expliquer le cheminement de la
naissance et de la progression de la Société nationale de fiducie
à travers les règlements de la Société
Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Disons qu'il y a eu pendant une longue
période une espèce de confusion entre les deux organismes. La
Société nationale de fiducie n'avait pas ou avait peut-être
une existence propre. Elle avait son propre capital-actions, mais elle
n'agissait que par l'intermédiaire des actes ou des gestes de la
Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Pour clarifier
tout cela une fois pour toutes, de façon à éviter tout
problème juridique dans l'avenir et également pour le
passé, nous avons cru opportun de vous proposer le projet de loi que
vous avez devant vous aujourd'hui. Je ne sais pas si cela répond
à votre question.
Le Président (M. Jolivet): Une question, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys?
M. Lalonde: Si le ministre veut retenir ses questions pour plus
tard... Je ne veux pas lui enlever la parole. Je pense que les questions qu'on
doit se poser comme membres de la commission ici, de façon classique,
sont: Y avait-il d'autres moyens que cette loi? Est-ce que ce n'est pas un cas
où ce devrait être un projet de loi du gouvernement? Ce sont ces
deux questions.
La première, par incorporation quelconque, pouvez-vous nous
rassurer là-dessus, qu'il faut réellement procéder par
projet de loi privé? (10 h 45)
M. Beaudoin: La charte de la Société
Saint-Jean-Baptiste de Montréal est elle-même une loi
privée. La Société Saint-Jean-Baptiste n'a pas
été incorporée par charte en vertu de la Loi des
compagnies. C'est une loi de 1903, enfin qui date même de 1882. J'ai
l'historique ici. Donc, à cette charte, qui a été
amendée à plusieurs reprises au début du siècle, on
a greffé une cédule D en 1903 qui autorisait la
Société Saint-Jean-Baptiste à créer je le
répète un département fiduciaire. Donc, tout cet
organisme a été généré à même
des pouvoirs qui avaient été donnés par une loi. Je ne
vois pas comment on aurait pu, par simple incorporation, succéder
à un organisme qui lui-même existait ou prenait son origine dans
un texte de loi.
Je ne sais pas si cela répond complètement à votre
première question, mais il aurait fallu faire de grandes acrobaties
juridiques pour, par le biais d'une incorporation tout simplement aujourd'hui,
en 1979, valider rétroactivement d'abord ce qui s'est fait depuis 1916
ce qui est un très gros problème; on ne peut certainement
pas faire cela par incorporation et, deuxièmement, être
certains que l'on succède vraiment à cet animal qui a un statut
juridique un peu étrange, qui existe depuis 1916.
Quant à savoir si on aurait pu avoir une loi
présentée par le gouvernement, écoutez; nous n'aurions pas
eu d'objection, bien sûr. On a cru préférable de
procéder par loi privée. Ce sont quand même des organismes
privés qui sont concernés. Il n'y a pas de deniers publics
impliqués dans cette transaction. La Société
Saint-Jean-Baptiste est un organisme privé. Les caisses d'entraide sont
des coopératives, mais de nature quand même privée. Alors,
au ministère et à l'Assemblée nationale, on nous a
suggéré de procéder par loi privée.
M. Lalonde: M. le Président, j'aurais quelques autres
questions, mais j'aimerais laisser la parole aux autres et surtout à mon
collègue de Notre-Dame-de-Grâce qui en a fait l'étude de
façon plus particulière. Je reviendrai un peu plus tard.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Bellechasse, avez-vous des questions?
M. Goulet: Pas pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: J'aurais une question à poser ici. Dans les
attendus, vous faites part du nombre d'actions de la série A et du
nombre d'actions de la série B. J'aimerais savoir, à ce
moment-ci, si ces actions déjà, la
Fédération des caisses d'entraide économique en
possède une partie; on dit que la Fédération des caisses
d'entraide en a déjà acquis 13 155 de la série B sur 20
200 étaient la propriété de la
Société Saint-Jean-Baptiste ou si des membres de la
Société Saint-Jean-Baptiste, des individus, des personnes sont
détentrices d'actions.
M. Beaudoin: Les 13 555 actions que la fédération
possède déjà ont été acquises du public et
non pas de la Société Saint-Jean-Baptiste, des individus. Il y a
encore, au moment où on se parle, 46% des actions qui appartiennent
à environ 350 actionnaires minoritaires à qui la
Fédération des caisses a offert, par offre publique,
approuvée par la Commission des valeurs mobilières, d'acheter
leurs actions exactement aux mêmes conditions qui sont offertes à
la Société Saint-Jean-Baptiste, exactement dans les mêmes
termes et même dans des termes qu'on pourrait qualifier de plus
avantageux parce que la Société Saint-Jean-Baptiste vend ses
actions à un prix qui est fixé aujourd'hui, mais payable
uniquement dans 20 ans, alors que les actionnaires dits minoritaires peuvent
vendre leurs actions immédiatement ou attendre 20 ans comme la
Société Saint-Jean-Baptiste le fait. Évidemment, le prix
varie. Si on vend aujourd'hui, c'est $8.20 et, si on vend dans 20 ans, c'est
$16.05 l'action. L'offre est présentement à la poste; elle a
été postée d'Alma hier et elle est adressée
à tous et chacun des actionnaires minoritaires qui peuvent aussi
conserver leurs actions s'ils le désirent. Il n'y a pas,
évidemment, d'obligation de les vendre.
M. Roy: Les actions sont dans le public, autant la série A
que la B, j'imagine.
M. Beaudoin: Non, les actions de série A appartenaient
toutes à la Société Saint-Jean-Baptiste. Il n'y a que les
actions de série B dont certaines appartiennent encore enfin, un
très grand nombre à des individus.
M. Roy: Mais la Fédération des caisses d'entraide,
si on se réfère au projet de loi, veut acheter toutes les actions
qui sont actuellement la propriété de la Société
Saint-Jean-Baptiste.
M. Beaudoin: C'est exact.
M. Roy: C'est-à-dire toutes les actions de série
A.
M. Beaudoin: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: D'abord, un tout petit point qui, je pense, n'est pas
important mais c'est simplement pour clarifier. Dans le premier paragraphe,
vous faites référence à un "département
fiduciaire". Cela se répète dans le troisième paragraphe.
Au quatrième paragraphe, vous faites référence à la
Société nationale de fiducie. C'est la même chose?
M. Beaudoin: C'est la même chose. Ce qui est arrivé,
c'est qu'au cours de l'histoire dont je vous parlais tout à l'heure, ce
"département fiduciaire" a été effectivement
créé en 1916 mais on lui a, par la suite, donné quelques
noms. Il ne s'est pas immédiatement appelé la
Société nationale de fiducie mais, au fur et à mesure des
années, on lui a donné finalement un nom qui est
"Société nationale de fiducie". C'est exactement la même
entité.
M. Scowen: Je ne suis pas avocat mais je peux vous dire que ce
n'est pas totalement clair, dans la rédaction de ces paragraphes, que le
"département" est, en effet, la Société nationale de
fiducie. Je ne sais pas si c'est important ou non mais ce n'est pas tout
à fait clair.
M. Lalonde: Ce serait une question qui s'adresserait aux juristes
qui pourraient peut-être améliorer.
M. Scowen: Je poursuis la question du député de
Beauce-Sud. Les actions de série B, il y en a qui sont encore la
propriété des autres.
M. Beaudoin: Oui.
M. Scowen: Est-ce que vous avez la liste des actionnaires?
M. Beaudoin: Oui.
M. Scowen: Est-ce qu'il y en a beaucoup, très peu ou
quelques-uns?
M. Charron: II y en a 350.
M. Scowen: Et est-ce qu'il y en a qui détiennent une
quantité importante ou si c'est...?
M. Beaudoin: Peut-être que M. Gérard Boyer pourrait
répondre à cette question.
M. Boyer (Gérard): II y a l'Economie mutuelle d'assurance
qui détient un nombre d'actions un peu important, et la Mutuelle
générale française et quelques actionnaires particuliers
qui peuvent...
M. Scowen: Par exemple, le plus grand nombre détenu par un
seul actionnaire, c'est quoi? Donnez simplement la liste des trois ou quatre
plus grands actionnaires, pour savoir.
M. Boyer: Les actionnaires individuels, c'est à peu
près 5000 actions. Ce sont de très vieux actionnaires. Je vais
vous donner l'Economie mutuelle, c'est plus important, c'est 5% des
actions.
M. Roy: Quand vous parlez de 5%, c'est 5% des B?
M. Boyer: Des B, oui.
M. Scowen: Alors, le projet de loi a pour objet de regrouper ces
deux catégories d'actions dans une nouvelle et seule classe d'actions.
Est-ce que cela peut se faire avant que les autres actions soient
rachetées?
M. Beaudoin: Oui, cela peut certainement se faire. En fait, la
condition que le ministère et la Commission des valeurs
mobilières nous ont posée, et qui m'apparaît tout à
fait légitime, c'est que nous fassions, aux actionnaires minoritaires,
l'offre d'acheter leurs actions à la valeur actuelle ou selon les
mêmes conditions que nous faisons avec la Société
Saint-Jean-Baptiste. Les actionnaires minoritaires ont le choix de vendre
exactement à leur valeur actuelle leurs actions ou de les conserver,
s'ils le désirent. S'ils sont satisfaits que cela continue comme
c'était antérieurement, ils vont sans doute conserver leurs
actions; s'ils préfèrent les vendre, ils vont les vendre. Ils
sont, de toute manière, au moment où on se parle,
minoritaires.
M. Scowen: Ces actions, s'ils décident de les retenir,
est-ce qu'elles seront échangées pour les nouvelles actions?
M. Beaudoin: Oui.
M. Scowen: Est-ce que ces actionnaires ont été
consultés sur les conditions, le caractère, la nature de cette
nouvelle classe d'actions pour qu'ils sachent qu'ils ne seront pas
désavantagés par rapport aux actions qu'ils détiennent
actuellement?
M. Beaudoin: Nous prétendons qu'ils ne seront pas
désavantagés. Les juristes du ministère ont l'offre aux
minoritaires entre les mains. Maintenant, pour répondre
précisément à votre question, ils n'ont pas
été consultés en tant que tels sur la transformation du
capital-actions.
M. Scowen: C'est simplement, pour ma part, pour être
sûr que, s'ils décident, selon leurs raisons, de ne pas accepter
l'offre et préfèrent continuer à être actionnaires,
et reçoivent un jour un papier qui en remplace un autre, tout le monde
sera satisfait. Je pense qu'on doit d'abord demander que la qualité, la
valeur, les conditions attachées à cette nouvelle classe
d'actions soient au moins aussi favorables que celles qu'ils avaient avant.
C'est la question que je me pose. Ils ne sont pas présents ici
aujourd'hui; évidemment, c'est le groupe minoritaire. Je pense que cela
impose de poser des questions de leur part.
M. Lalonde: M. le Président, si vous le permettez, je ne
veux pas interrompre Me Beaudoin. Au fond, ce que le député de
Notre-Dame-de-Grâce voudrait savoir c'est qu'elles sont,
premièrement, les conditions différentes de A et B
actuellement?
M. Beaudoin: Pardon?
M. Lalonde: Quelles sont les différentes
caractéristiques des deux classes d'action? Il y en a une, A; est-ce que
c'est le droit de vote, est-ce que ce sont des droits de dividendes cumulatifs,
est-ce qu'il y a des conditions différentes attachées aux deux
classes? Deuxièmement, quel va être le changement apporté
par la réunion des deux classes en une seule?
M. Beaudoin: M. Boyer va me compléter. Disons qu'il y a un
problème. Essentiellement, sauf erreur, M. Boyer me corrigera, c'est une
question d'élection de membres au conseil d'administration. La
Saint-Jean-Baptiste de Montréal était seule et unique
détentrice des actions classe A et elle seule pouvait détenir des
actions classe A selon les règlements de la Société
nationale de fiducie. La Société Saint-Jean-Baptiste, par le
biais de ces actions classe A, contrôlait la majorité des
élections d'administrateurs au conseil d'administration de la
Société nationale de fiducie.
M. Roy: La majorité ou la totalité?
M. Beaudoin: La majorité, les deux tiers. Il y en a
actuellement quinze. Il y en a dix qui étaient élus par les
actionnaires classe A et cinq par les actionnaires classe B. En faisant une
seule catégorie d'actions, tous les actionnaires pourront voter pour les
quinze administrateurs.
M. Lalonde: Donc, les détenteurs de B ne sont pas
désavantagés par les changements au point de vue de
l'élection des administrateurs au contraire.
M. Beaudoin: Ils sont même normalement
avantagés.
M. Lalonde: Ils sont avantagés. Maintenant, il y a une
seule question, une parenthèse. Vous avez dit que, d'après les
règlements qui ont présidé à la création de
cette société, seule la Société Saint-Jean-Baptiste
de Montréal pouvait détenir la catégorie A. Est-ce que
vous changez cela par la loi?
M. Beaudoin: II n'y aura plus de catégorie A.
M. Lalonde: Je comprends que cela devient des actions
ordinaires.
M. Beaudoin: C'est cela.
M. Lalonde: Mais de quelle façon on se divorce
complètement... À quel aticle oublie-t-on le passé?
M. Beaudoin: M. Boyer m'informe que je ne vous ai peut-être
pas informé correctement. Effectivement, toutes les actions classe A
étaient détenues par la Société
Saint-Jean-Baptiste, mais l'exclusivité n'était plus
exigée par les règlements. C'est cela?
M. Boyer: C'est cela. Cela a déjà existé
dans les règlements de la compagnie, mais cela a été
aboli.
M. Beaudoin: Tout le monde aurait pu détenir des actions
classe A, sauf qu'il n'y avait, dans les faits, que la Saint-Jean-Baptiste qui
détenait les actions classe A. Quant à répondre plus
précisément à votre question, l'article 5 du projet,
à mon avis, répond à cette question disant: Les actions
série A et série B d'une valeur nominale de $1 sont
groupées dans une même catégorie d'actions ordinaires d'une
valeur nominale de $1. On n'aura plus désormais que des actions
ordinaires qui auront toutes chacunes exactement les mêmes droits qui y
seront attachés.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce avait d'autres questions?
M. Scowen: Si je comprends bien, la seule distinction entre la
classe A et la classe B était cette question de droit de nomination pour
les administrateurs dont vous avez déjà parlé.
C'était la seule.
M. Boyer: II n'y avait aucune différence en dehors de
cela.
M. Lalonde: Au point de vue des dividendes non plus, rien.
M. Boyer: Au point de vue des dividendes, il n'y avait aucune
différence.
M. Scowen: Les individus qui détiennent les actions
minoritaires sont-ils des membres de la Société
Saint-Jean-Baptiste ou est-ce qu'il n'y a pas de lien officiel?
M. Boyer: Ceux qui détiennent des actions dans la
Société nationale de fiducie ne sont pas nécessairement
membres de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.
M. Scowen: Ou ni des affiliés de la Société
Saint-Jean-Baptiste.
M. Boyer: Non.
M. Scowen: Est-ce qu'on peut dire que la Société
Saint-Jean-Baptiste n'a aucun intérêt ou au moins aucune
opposition à ce projet de loi? Ils ne sont pas ici.
M. Beaudoin: La Société Saint-Jean-Baptiste a
été consultée, a reçu le texte du projet. Leurs
procureurs nous ont donné leur accord. Évidemment, la
société n'est pas ici, mais elle a signé le contrat du
mois d'avril. Ce projet est une exécution normale du contrat du mois
d'avril 1978 par lequel la société nous autorisait à
présenter un projet de loi pour donner effet au contrat. (11 heures)
M. Lalonde: Est-ce que c'est une condition du contrat, qu'il y
ait un projet de loi?
M. Beaudoin: Oui.
M. Lalonde: Maintenant, la Société
Saint-Jean-Baptiste n'a plus d'intérêt?
M. Beaudoin: Non.
M. Lalonde: C'est la raison pour laquelle vous concluez qu'elle
n'est pas représentée ici?
M. Beaudoin: Le contrat est aussi entre les mains des juristes du
ministère. Je ne sais pas si vous voulez en prendre connaissance, il est
ici. Il y avait deux conditions suspensives dont l'une était l'adoption
de la loi pour clarifier le statut de la Société nationale de
fiducie. Cette condition avait été exigée par nous, parce
qu'on voulait être certain qu'on achetait, encore une fois, un organisme
dont la situation, le statut était parfaitement clair.
M. Charron: M. le Président, si vous me permettez, il y a
un endroit où il serait peut-être important d'entendre l'opinion
de la Société Saint-Jean-Baptiste. Si elle a signé cette
entente, évidemment, elle savait ce qu'elle faisait, mais l'existence
même de la cédule "D" dans sa loi, qui est à peu
près à l'origine de votre présent projet de loi, c'est
pour clarifier des choses. Est-ce que la Société
Saint-Jean-Baptiste aurait des objections peut-être qu'on va
parler par hypothèse à ce qu'on supprime
complètement la cédule "D" et qu'on dise que ce projet de loi la
remplace?
M. Beaudoin: Je ne suis pas le procureur de la
Société Saint-Jean-Baptiste, mais je pense que la
Société Saint-Jean-Baptiste préférerait qu'on ne
supprime pas la cédule "D". Pour quelle raison? Elle
préfère qu'on ne touche pas à sa charte, je
présume.
M. Charron: Oui, mais si elle recrée à nouveau un
département c'est comme cela que cela s'appelait un
département fiduciaire...
M. Lalonde: C'est vrai, demain matin cela peut recommencer.
M. Charron: ... cela recommence...
M. Lalonde: Et dans 100 ans peut-être que d'autres...
M. Boyer: II n'y a aucun capital-actions dans cette
chose-là. Cela lui prendrait un permis d'exer- cer en plus. Je ne pense
pas qu'on lui accorde un permis d'exercer comme ça.
M. Charron: Mais si elle a le droit légal de le faire
c'est un pléonasme si la loi lui permet de le faire, sur
quoi nous baserions-nous pour lui refuser un permis?
M. Beaudoin: Ce serait le problème du ministère.
C'est sûr que si vous prenez connaissance de la cédule "D", M. le
ministre, vous allez vous rendre compte par vous-même, et très
facilement, de son archaïsme très prononcé.
M. Charron: Je l'ai devant les yeux... M. Beaudoin: On
aurait beaucoup de...
M. Charron: C'est pour cela que quand vous disiez tantôt
que c'est un peu folklorique, je pense que vous n'exagériez pas.
M. le Président, si je peux me prononcer à la suite des
autres, nous n'avons pas d'objection du tout à ce projet de loi. La
seule modification que nous souhaiterions voir apporter, ce serait
peut-être d'inclure un article supplémentaire qui statuerait
je ne sais pas ce qu'en pensent nos collègues de l'Opposition
une fois pour toutes, que cette loi a pour effet de remplacer la
cédule "D".
M. Lalonde: Le seul problème, c'est qu'on n'a pas les
documents que le ministre a. La cédule "D", je présume ce que
c'est en lisant le projet de loi, mais je n'ai pas le contrat. C'est pour cela
qu'on pose peut-être un peu plus de questions de ce côté-ci
qu'à la droite du président. C'est qu'on est moins informé
par la nature des choses. Il y aurait simplement une question qu'on poserait:
Est-ce que la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
s'attend à cela? D'après la réponse de Me Beaudoin, non.
Il nous dit, même s'il n'est pas avocat de cette société,
être informé que la société
préférerait garder sa cédule "D". Avant d'aller sabrer
dans la charte de la société, peut-être qu'il y aurait lieu
de faire autrement que par le biais de cette loi.
M. Charron: Je crois que oui. Moi, je n'oserais pas
légiférer, même si je trouve que l'idée est bonne,
pour éviter que cela se reproduise continuellement. Mais j'aurais voulu
que la société ait ses représentants ou son procureur,
enfin quelqu'un qui, ici aujourd'hui, avant...
M. Beaudoin: Je peux vous dire, si vous me le permettez, que ce
projet a été imprimé deux fois, une fois en 1978 et une
fois en 1979. En 1978 il y avait un article 10 supplémentaire qui
abrogeait la cédule "D". Nous l'avons retiré à la demande
de la Société Saint-Jean-Baptiste. Je vous le dis très
clairement.
M. Lalonde: Je vous remercie de nous informer de cela, je ne le
savais pas.
M. Charron: D'accord.
M. Beaudoin: II n'est pas là. On s'est engagé
envers la Saint-Jean-Baptiste à l'enlever.
M. Charron: Je renonce à ma bonne idée, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, je comprends que le projet
de loi qui est présenté devant nous se limite à
régulariser une situation passée et à régler aussi
l'avenir. Cela c'est pour la future Société nationale de fiducie.
Que l'on travaille par la suite ou que l'on abolisse par la suite une partie de
la charte de la Société Saint-Jean-Baptiste, cela me semble,
à première vue, deux choses séparées.
Il me semble qu'on pourrait se prononcer sur la question qui est devant
nous et, par la suite, examiner la charte de la Société
Saint-Jean-Baptiste en dehors du fait qu'on régularise une situation.
Dans ce sens, je mets en doute et je voudrais que les juristes puissent
m'écouter la valeur de l'amendement proposé à
l'article 10, quand on dit "la présente loi remplace la cédule
"D". Il me semble qu'on devrait dire "annule la cédule "D" si on veut
vraiment enlever cette possibilité dans la charte de la
Société Saint-Jean-Baptiste. "Remplace", cela veut dire que ce
projet de loi sera dans la charte de la Société
Saint-Jean-Baptiste, ce qui n'a aucun sens. On veut régler quelque chose
pour l'avenir. Cela devrait être "annule".
M. Charron: De toute façon, on ne présente pas cet
amendement. Il aurait fallu que...
M. Lalonde: C'est une contribution sérieuse quand
même.
M. Charron: ... les gens de la Société
Saint-Jean-Baptiste aient l'occasion peut-être n'auraient-ils pas
remporté notre opinion, mais peu importe de s'exprimer sur leur
position. Dans ce sens-là, on ne présentera pas cet amendement
qui remplace ou qui annule la cédule "D".
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: J'abonde dans le même sens puisque, en somme, le
projet de loi qui est devant nous découle d'une entente qui est
intervenue entre la Fédération des caisses d'entraide et la
Société Saint-Jean-Baptiste. Comme le procureur, Me Beaudoin,
vient de nous le dire, l'an dernier le projet de loi incluait cet article dont
on parle. Cette année, on l'a enlevé. Je pense qu'on n'a pas
à intervenir comme législateurs dans les relations qui peuvent
exister entre deux organismes. Ils achètent aujourd'hui les actions
d'une société qui existe en vertu d'un pouvoir qui a
été accordé à la Société
Saint-Jean-Baptiste et notre action législative doit se limiter
là.
Le Président (M. Jolivet): Pas d'autres questions?
L'article 1 est-il adopté?
M. Charron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 2
est-il adopté?
M. Roy: Adopté quant à moi.
M. Lalonde: J'aimerais simplement poser une question; cela touche
le libellé surtout. Pourquoi parle-t-on des droits acquis?
D'après le texte, il s'agirait des droits acquis de la
société.
M. Beaudoin: ... la Société Saint-Jean-Baptiste. Si
on revient encore à notre folklore, à l'époque, la
Société Saint-Jean-Baptiste avait le droit de créer un
département fiduciaire. Le mot "département" en soi n'impliquait
pas une existence corporative autonome; donc, on pourrait prétendre que
ce sont les actes posés par la Société Saint-Jean-Baptiste
qui liaient la Société nationale de fiducie. Donc, les droits qui
ont été acquis par la Société nationale de fiducie
l'ont été par le biais des actes posés par la
Société Saint-Jean-Baptiste et c'est ce qu'on tente de
régulariser rétroactivement.
M. Lalonde: Est-ce que cela pose des problèmes, par
exemple, au niveau des titres de propriétés immobilières?
Est-ce que des propriétés seraient au nom de la
Société Saint-Jean-Baptiste, mais acquises pour la
Société nationale de fiducie et que l'effet de cette loi serait
de changer quelque chose?
M. Boyer: Aujourd'hui, depuis longtemps, il n'y a plus de
confusion. L'immeuble, le siège social est bien au nom de la
Société nationale de fiducie. Toutes les valeurs
mobilières sont bien enregistrées au nom de la
Société nationale de fiducie. C'est simplement pour des fins
historiques, si je comprends bien, que Me Beaudoin a mis cela dans le
texte.
M. Lalonde: Vous avez bien dit tantôt que la
Société Saint-Jean-Baptiste a vu ce projet de loi et est
d'accord.
M. Boyer: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Adopté?
M. Roy: Adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 3 est-il
adopté?
M. Roy: À l'article 3, est-ce que le député
de Saint-Jacques a des objections?
M. Charron: Je n'ai pas d'objection du tout.
M. Lalonde: Pourquoi le siège social n'est-il pas à
Alma, M. Gagnon?
M. Goulet: J'aurais aimé que le député qui
présente le projet de loi...
Une voix: ... à Montréal.
M. Goulet: ... puisse se prononcer sur l'article 3.
M. Charron: Je dois vous dire que j'ai essayé de rejoindre
le député du Lac-Saint-Jean ce matin pour qu'il soit ici et il
est dans sa région avec le ministre à l'aménagement,
m'a-t-on dit, qu'il accompagne aujourd'hui sur la loi 125.
M. Lalonde: Je suis sûr que M. Gagnon défendrait
quand même les intérêts d'Alma ou de la région.
Une voix: Article 3, adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 3 est
adopté.
M. Lalonde: S'il y avait lieu...
M. Scowen: ... siège social pour Montréal.
Le Président (M. Jolivet): L'article 4 est-il
adopté?
M. Charron: Oui, M. le Président. M. Lalonde:
Oui.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 5
est-il adopté?
M. Roy: À l'article 5, on parle et cela
répond à une question posée par le député de
Marguerite-Bourgeoys tout à l'heure. "Les actions de série A et
série B d'une valeur nominale de $1 du capital-actions autorisé
par la société sont groupées dans une même
catégorie d'actions ordinaires d'une valeur nominale de $1."
Au deuxième paragraphe: "Le capital-actions est augmenté
de $1 million à $10 millions de dollars par la création de neuf
millions d'actions ordinaires d'une valeur nominale de $1."
C'est peut-être indiscret de ma part, mais j'aimerais savoir si la
Fédération des caisses d'entraide économique a l'intention
de s'assurer du contrôle de la majorité du capital. Ma question
est peut-être indiscrète puisque je remarque que, dans la
cédule "D" de la loi de la Société Saint-Jean-Baptiste qui
régissait la Société nationale de fiducie, il y avait deux
catégories d'actions, il y avait la catégorie A qui était
la propriété de la Société Saint-Jean-Baptiste qui
avait le pouvoir de nommer dix des quinze administrateurs. Alors, tout cela est
modifié aujourd'hui par les dispositions de l'article 5. Est-ce que la
majorité des actions sera entre les mains de la Fédération
des caisses d'entraide économique ou entre les mains du public?
M. Beaudoin: Elles seront entre les mains de la
fédération, au départ, parce qu'on en aura
déjà 54% en commençant et, à partir de là,
je ne sais pas si M. Gagnon peut vous dire ce que la fédération a
l'intention de faire dans les prochaines années. Est-ce qu'elle
désire garder le contrôle absolu ou non? Peut-être que M.
Gagnon pourrait vous répondre là-dessus.
M. Gagnon (Jacques): Dans le projet de loi, on prend des
dispositions pour aller à la Bourse si on le désire, par exemple.
Les propriétaires ou les actionnaires éventuels, on les ignore
encore, mais on va essayer de rendre la société publique le plus
possible, probablement en ne perdant pas notre contrôle, soit direct ou
indirect. Si on majore le nombre d'actions, c'est qu'on veut lui donner de
l'expansion, grossir un peu, selon nos habitudes.
M. Roy: J'ai bien compris ce sens très démocratique
et qui fait preuve d'une grande ouverture de la part de la
Fédération des caisses d'entraide économique, mais cette
question est quand même extrêmement importante. En effet, si la
majorité des actions est détenue par des personnes autres que la
Fédération des caisses d'entraide économique, elles
peuvent être détenues aussi par diverses catégories de
citoyens. Il peut y avoir des regroupements de parties d'actions, quand les
actions sont vendues à la Bourse. On assiste à cela
régulièrement. D'ailleurs, on vient d'adopter un projet de loi
à l'Assemblée nationale concernant le contrôle de la
Société de crédit foncier
franco-québécois...
M. Bisaillon: Vous pensez qu'il y a une place pour les caisses
d'établissement là-dedans?
M. Roy: Je n'ai pas été jusque-là.
M. Bisaillon: On l'a prévu.
M. Roy: On l'a prévu, c'est très bien! Je remercie
mon collègue de Sainte-Marie. Ce qui est important, je pense, c'est de
bien prévoir, au départ, si le contrôle de la
société peut nous échapper à un moment
donné. C'est la question que je pose parce que j'ai toujours
d'ailleurs, là-dessus on s'est toujours bien entendu avec les gens de la
Caisse d'entraide économique avant 1970, avant que je sois à
l'Assemblée nationale eu l'oeil bien ouvert pour examiner la
propriété des sociétés qui administrent et
contrôlent les épargnes des Québécois. C'est la
raison pour laquelle je posais cette question: Est-ce qu'à un moment
donné il n'y a pas un danger que la majorité des actions se
retrouve entre les mains des autres?
M. Gagnon (Jacques): C'est certain, M. Roy, que notre conseil
d'administration va veiller à ce que le contrôle soit dans les
mains de la fédéra-
tion, que ce soit d'une façon directe ou indirecte,
peut-être dans les mains de la fédération ou
peut-être aussi dans les mains de nos sociétés
parallèles. Mais on va s'organiser pour que le contrôle ne puisse
pas s'en aller ailleurs.
M. Roy: La fédération peut posséder des
actions, mais, si ma mémoire est bonne je n'ai pas
révisé dernièrement les dispositions de la Loi des caisses
d'épargne et de crédit les caisses ne peuvent pas encore
posséder des actions.
M. Beaudoin: Les caisses ne le peuvent pas, mais on a d'autres
entreprises qui le peuvent, qui sont des filiales aussi de la
fédération.
M. Roy: Oui. Si les caisses pouvaient posséder un certain
nombre d'actions, en tenant compte de leur capital social ou de leurs
réserves d'ailleurs, cela fait partie des amendements que vous
avez demandés et que d'autres demandent depuis bien longtemps la
question se poserait moins. Si chacune des caisses d'entraide économique
pouvait posséder 1% ou 2% du capital-actions de la Société
de fiducie, on sait très bien que ce serait beaucoup plus facile pour la
Fédération des caisses d'entraide d'en assumer le
contrôle.
M. Gagnon (Jacques): Mais la loi actuelle nous permet d'avoir
100% des actions d'une fiducie ou d'une compagnie d'assurance, à la
fédération. (11 h 15)
M. Roy: Pour la fédération. Je suis d'accord
là-dessus. Mais, pour les caisses, c'est différent. Les caisses
n'ont même pas le droit de détenir une seule action. D'ailleurs,
on a vu dans le cas des SODEQ que c'était bien difficile pour les
caisses. Il a fallu qu'elles passent par l'entremise de leur
fédération.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: ... je ne pense pas que ce soit le but de la loi
d'assujettir l'acquisition par la fédération de la
Société nationale de fiducie au consentement des
législateurs. Les lois actuelles donnent entière liberté
à la fédération d'acheter la Société
nationale de fiducie et ce n'est pas le but de ce projet de loi de dire oui ou
non. Deuxièmement, la tradition dans le secteur coopératif n'a
pas été de vendre les institutions aux étrangers. Je
comprends la préoccupation qui n'est sûrement pas une
inquiétude du député de Beauce-Sud, mais cela
m'apparaîtrait peut-être un peu exagéré de mettre des
balises qui empêcheraient la fédération de vendre ou de
céder à des étrangers, parce que le danger
m'apparaît très lointain, même inexistant. Je me pose une
question technique étant donné que c'est un peu notre but ici.
Pourquoi prévoir l'augmentation dans la loi? Vous êtes, en vertu
de l'article 4, une compagnie de fidéicommis maintenant, en vertu de la
loi des compagnies de fidéicommis. Vous pouvez fort bien procéder
par le biais de la loi générale pour tenir vos assemblées
d'administration et d'actionnaires pour augmenter votre capital-actions et
demander des lettres patentes.
M. Beaudoin: Vous avez tout à fait raison. On l'a fait
parce qu'on avait un véhicule qui était là et dont on a
voulu se servir. C'est bien sûr qu'on n'avait pas besoin d'une loi pour
augmenter le capital-actions et, quitte à faire la loi, on voulait en
profiter par la même occasion pour augmenter le capital-actions de $1
million à $10 millions. C'est tout. C'est la seule raison.
M. Lalonde: Cela m'apparaît un chemin commode qui ne
crée pas de problème à des tiers ou des problèmes
possibles. Il y en a un autre dans le troisième alinéa où
on dit que 200 105 actions on parle du nombre d'actions sont la
propriété de la Fédération des caisses d'entraide
économique du Québec. Autrement dit, on fait entériner par
le législateur le titre de propriété de ces actions.
Pourquoi pas pour les actionnaires minoritaires? Je ne le sais pas. Et
pourquoi? Y a-t-il un problème quant aux titres?
M. Beaudoin: C'est toute l'histoire de tout à l'heure. On
peut même s'interroger. Il ne faudrait pas mettre de doute
épouvantable dans la pensée des gens, mais on est là pour
clarifier une situation. On peut même s'interroger sur le droit qu'avait
la Société nationale de fiducie au départ ou la
Société Saint-Jean-Baptiste, selon le cas, d'émettre du
capital-actions. On veut être sûr qu'on a acheté des actions
et qu'on est propriétaire du nombre d'actions qui est écrit
là parce que les esprits tortueux pourraient s'interroger et cela
va jusque-là sur le droit qu'avait la Société
nationale de fiducie d'émettre elle-même du capital-actions pour
ses propres fins. Si on prend les textes littéralement, il aurait
plutôt appartenu à la Société Saint-Jean-Baptiste de
Montréal d'émettre le capital-actions dans le temps et non pas
à la Société nationale de fiducie. Ceci,
évidemment, aurait été une situation invraisemblable parce
que la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal ne pouvait
pas émettre des actions d'une tierce entreprise dont elle était.
C'est tout le problème de la confusion depuis le début. Nous
avons cru très important de clarifier cette situation. Il y a tant
d'actions qui sont émises. Première partie de la phrase.
Deuxième partie, il y en a tant qui appartiennent à la
fédération. Cela nous assoit sur une base solide pour commencer
à travailler.
M. Lalonde: Me Beaudoin, je comprends votre préoccupation.
Vous représentez les intérêts de la Société
nationale de fiducie et de la fédération. C'est tout à
fait légitime. Mais comme législateur, si vos inquiétudes
sont bien fondées quant à l'existence juridique de ces actions,
elles sont aussi fondées pour les actions détenues par les
actionnaires minoritaires. Deuxièmement, elles
sont fondées pour les actions qui seront détenues par la
fédération si ces actionnaires minoritaires acceptent de vendre
à la fédération. Et comme il y aura confusion entre les
actions à un moment donné, si vous avez corrigé le titre
seulement pour 200 105 actions, on ne saura plus lesquelles sont les moins
bonnes.
M. Beaudoin: Mais il faut lire le paragraphe au complet. On dit
d'abord...
Une voix: ... 341 549...
M. Beaudoin: C'est cela. On dit d'abord: II y en a 341 549 qui
sont régulièrement émises et payées. De ce nombre,
il y en a 200 000 qui appartiennent à la fédération. Donc,
on valide tout le processus, y compris les X milliers d'autres qui
appartiennent aux minoritaires, qu'on n'a pas cru bon d'énumérer
ici un par un.
M. Lalonde: À ce moment-là, votre problème
serait réglé si vous arrêtiez juste avant la
dernière phrase.
M. Charron: C'est cela. Moi aussi, j'ai la même
inquiétude que le député de Marguerite-Bourgeoys. Je ne
comprends pas encore l'utilité de la deuxième partie du dernier
paragraphe, à partir de "de ce nombre". Si vous validez l'ensemble
à partir de l'affirmation de 341 000, pourquoi...
M. Lalonde: C'est votre contrat, à ce
moment-là.
M. Charron: ... ce traitement un peu privilégié
d'identifier les actions que possède la fédération par
leur nombre même.
M. Beaudoin: Encore une fois, c'est qu'on voulait enlever tous
les doutes possibles. C'est nous qui achetons le bloc de 54%. On pense qu'on va
être sûr et certain qu'il n'y aura jamais aucun doute sur la
validité de l'émission des 200 000 actions dont on va être
propriétaires ou dont nous sommes propriétaires. On ne voudrait
pas que X, un jour dans cinq ans, dans dix ans ou dans vingt ans
remette ce point en question.
M. Lalonde: Mais vous avez corrigé cela par la
première partie du dernier alinéa. Le problème, c'est que
vous avez acheté je pense que c'est ce que M. Gagnon disait
tantôt, ou vous-même de tierce partie un certain nombre
d'actions, la série B. Vous avez acheté de la
Société Saint-Jean-Baptiste le bloc de la série A. C'est
confondu dans la nouvelle catégorie d'actions ordinaires. En
déclarant, nous, comme législateurs, que vous êtes
propriétaires de 200 105 actions, on vient d'effacer tout droit possible
de personnes qui ne croient pas vous avoir vendu ou dont vous pensez avoir
acheté cinq actions, dix actions ou vingt actions; enfin, tous les
droits fondamentaux du Code civil, quoi, les droits entre les gens. Je me
demande dans quelle mesure on peut faire cela sans connaissance de tout ce qui
s'est passé. Combien de contrats, par exemple, M. Gagnon, avez-vous
passé avec diverses parties, divers propriétaires d'actions pour
devenir propriétaire éventuellement, c'est-à-dire
maintenant, de 200 000 actions? Un contrat important avec la
Société Saint-Jean-Baptiste pour la série A, d'accord; je
présume que votre contrat est valide. Ce n'est pas à nous
à le valider en tout cas. S'il est valide, il est valide en vertu de la
loi générale, du Code civil. Combien d'autres contrats avez-vous
passés pour acquérir les autres blocs de la série B?
Peut-être cinq, dix, vingt, trente, 200 contrats? Je ne le sais pas. Il y
en a peut-être un, deux, trois ou vingt pour lesquels les gens pourraient
revenir contre vous et dire: Écoutez! Vous ne m'avez pas payé.
Enfin, je ne veux pas présumer que vous ne les avez pas payés. On
change les droits des gens. On peut changer les droits des gens en toute
ignorance.
M. Beaudoin: La majorité des actions B a été
acquise de la Société Saint-Jean-Baptiste aussi, la
majorité des actions B que nous détenons. Maintenant, il y en a
environ 13 000 qui ont été effectivement acquises d'individus ou
de particuliers. Écoutez! On voulait vraiment avoir une situation
absolument claire parce que nous n'aurions pas acheté si nous n'avions
pas été sûrs d'avoir une situation claire. On paie cela
quand même $3 millions. On pense que c'est opportun de pouvoir dire
à nos membres et à nos conseils d'administration un peu partout
qu'on est sûrs et certains d'être propriétaires de la
majorité des actions de la SNF. S'il y a un risque sur notre titre
en enlevant le bout de phrase dont vous parlez, il va y avoir un risque
sur notre titre c'est bien sûr qu'on va être moins en
sécurité qu'on ne l'est présentement.
M. Lalonde: Pourquoi est-ce que ce serait vous qui devriez
être plus en sécurité que les anciens
propriétaires?
M. Beaudoin: Écoutez! C'est que vous présumez que,
peut-être, dans les 13 500 actions qu'on aurait acquises d'autres
personnes que la Société Saint-Jean-Baptiste, il pourrait y avoir
des vices de transfert. Ce n'était pas tellement le problème pour
nous. Le problème, c'est qu'on veut être sûr qu'on est
détenteur de 200 000 actions, sinon...
M. Lalonde: Moi, je ne le sais pas, je n'ai pas vu votre
contrat.
M. Beaudoin: ... on n'achète pas la Société
nationale de fiducie. C'est aussi simple que cela.
M. Lalonde: Vous nous demandez, comme législateurs, de
dire que vous êtes propriétaires de 200 000 actions. Je n'ai pas
vu les contrats, moi.
M. Beaudoin: Bien, les contrats sont entre les mains du
ministère, évidemment.
M. Charron: Ce n'est même pas sûr. Moi, je ne
comprends pas pourquoi cela a besoin d'être dans la loi. Au fond, j'ai
l'impression qu'en plus des bretelles vous voulez la ceinture. J'ai
l'impression que la première affirmation du paragraphe comme quoi tout a
été régulièrement émis et payé vous
implique autant que le reste. Je pense qu'on a toujours intérêt
vous en savez quelque chose, vous vous présentez à cause
d'une ambiguïté d'une loi précédente; d'ailleurs,
ambiguïté qui va encore durer, dans un certain sens à
ne jamais en mettre plus que la loi, que la clarté ou le besoin
l'exige.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, je pense que cela pourrait
répondre à une question, parce que je me pose également
certaines questions. Effectivement, on nous oblige ce matin, en commission
parlementaire, à déclarer dans un texte de loi, sans avoir vu les
bilans et les chiffres comme tels et sans avoir une copie de contrat en main,
qu'il y a 200 105 actions qui sont la propriété de la
Fédération des caisses d'entraide économique. Si j'ai bien
compris la remarque de Me Beaudoin, on ne voudrait pas, au niveau de la
fédération, qu'il y ait des problèmes quant à la
validité des actions.
Si on déclarait, dans le texte de loi, "les actions émises
et payées lors de l'entrée en vigueur de la loi sont valides", je
ne suis pas un juriste ni spécialiste dans la préparation des
textes de loi, est-ce que ce ne serait pas plus susceptible de répondre
aux questions que nous nous posons sans que cela crée
d'embêtements pour qui que ce soit?
M. Charron: Cela m'apparaît une idée acceptable. Il
y aura peut-être une question d'élection. Maintenant, je ne sais
pas ce que M. Beaudoin a à dire là-dessus.
M. Beaudoin: Bien, cela revient à enlever le dernier bout
de phrase. C'est ce que cela fait, à toutes fins utiles.
M. Charron: Enlever le dernier bout de phrase, c'est cela.
En fait, je pense que les remarques qui ont été faites
avaient un certain fondement. Je pense bien que si on avait pu prendre une
formulation qui aurait dit quelque chose du genre "les titres acquis par les
actionnaires ne sont pas invalides pour le seul motif qu'il y a un doute", pour
les raisons historiques qu'on connaît, cela aurait été
certainement très acceptable, cela aurait été limitatif,
on sait exactement ce qu'on aurait visé.
Avec cette formulation, on vise tout, en fin de compte, on clarifie tous
les doutes, y compris ceux qui pourraient résulter de vice de titre ou
autre, comme M. Lalonde l'a souligné et comme M. Charron l'a
souligné. Il y aurait peut-être moyen, simplement, de valider
l'émission des actions et les titres relèveront du droit
civil.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, à partir de tout ce
qui a été dit, je me demandais s'il n'était pas temps de
faire une motion pour biffer, au troisième paragraphe de l'article 5,
tous les mots après le mot "payées": "de ce nombre, 200 105 sont
la propriété de la Fédération des caisses
d'entraide économique du Québec", et ajouter un point
après "payées".
M. Roy: ... M. le Président, sur la suggestion qui est
faite, parce qu'on dit "au moment de l'entrée en vigueur de la
présente loi, 341 549 actions sont régulièrement
émises et payées". C'est la même question qui se pose; je
n'ai pas plus de chiffres pour la première partie que pour la
deuxième.
M. Lalonde: On pourrait aller jusque là mais moi, je fais
confiance à ceux qui ont préparé le projet de loi d'avoir
vérifié les livres corporatifs. Mais cela n'implique pas les
droits des gens.
M. Charron: C'est cela.
M. Lalonde: C'est là la différence.
M. Charron: C'est une affirmation de ce qui existe
actuellement.
M. Lalonde: Je les crois, je n'ai pas vu les documents.
Maintenant...
M. Charron: Cela n'enlève aucun droit à personne,
actuellement.
M. Lalonde: Non, non.
M. Roy: Cela les rend valides. Il s'agirait de...
M. Bisaillon: Cela les rend valides mais on a la confirmation que
cela a été vérifié par les juristes du
ministère.
M. Lalonde: Oui.
M. Charron: On ne s'avance pas à dire qui en sont les
propriétaires.
M. Lalonde: C'est cela.
M. Charron: C'est ce qui est important. On ne s'avance pas
à dire qui en sont propriétaires; on s'avance à dire le
nombre d'actions valides. C'est ce qui est important.
M. Roy: Et qu'on précise la validité des
actions.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Jeanne-Mance.
(11 h 30)
M. Laberge: Ma motion est celle-ci; Si on regarde la
dernière partie de la phrase, on dit que le projet de loi a
été rédigé en 1978 et qu'il est
rédigé de nouveau en biffant la question de la
cédule D. Maintenant, est-ce que cela veut dire que la
Fédération des caisses d'entraide économique s'est
privée depuis la première demande du projet de loi d'acheter
aucune action, d'aucun individu depuis ce temps. Il pourrait y avoir eu aussi
d'autres transactions faites depuis ou jusqu'à l'adoption, la sanction
de la loi. Le chiffre de 200105 pourrait être invalide aussi et on le
sanctionnerait dans un projet de loi. S'il y a une transaction aujourd'hui ou
demain qui se fait et qu'il s'achète un bloc de 100 actions, c'est un
chiffre qui est faux, et qu'on sanctionne malgré tout.
M. Lalonde: À moins qu'entre-temps, on les déclare
incapables.
M. Laberge: C'est cela qui est le problème.
M. Lalonde: Ce n'est pas l'intention du législateur.
M. Laberge: On les empêche de faire une transaction
aujourd'hui ou demain.
M. Lalonde: Interdit pour prodigalité.
M. Laberge: M. le Président, je pense qu'on devrait mettre
aux voix la motion d'amendement du député de Sainte-Marie.
Le Président (M. Jolivet): Le député de
Sainte-Marie a proposé qu'après le mot "payé" nous
inscrivions un point à la place du point-virgule et que nous rayions de
l'alinéa "de ce nombre, 200 105 sont la propriété de la
Fédération des caisses d'entraide économique du
Québec". M. le député de Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, j'aurais aimé avoir un peu
l'opinion des gens de la caisse d'entraide sur ce point particulier, à
la suite de l'amendement qui est proposé par le député de
Sainte-Marie.
Le Président (M. Jolivet): M. Beaudoin, est-ce que vous
voulez répondre à l'invitation du député de
Beauce-Sud de donner votre appréciation de la décision que nous
allons prendre?
M. Roy: Sur la motion qui a été proposée par
le député de Sainte-Marie de biffer, c'est-à-dire de
terminer le troisième paragraphe de l'article après les mots
"régulièrement émis et payés", quelles sont les
implications?
M. Beaudoin: Je crois avoir déjà dit ce que je
pensais là-dessus. C'est sûr que les arguments qui sont
donnés sont bons dans la mesure où peut-être que quelque
part il y aurait un actionnaire, dont le titre... Il y aurait une transaction
entre la fédération et un actionnaire quelque part qui aurait pu
être viciée. Par contre, nous serions beaucoup plus satisfaits si
on partait d'ici avec une certitude, avec un risque encore. Cela fait 50 ans
que cette entreprise vit dans des limbes juridiques. Nous ne voulons pas partir
évidemment d'ici en étant encore un tant soit peut dans les
limbes. On ne serait certainement pas dans les limbes si cela restait
là, et si c'est enlevé, on va être obligé
d'étudier la question.
M. Charron: Dans la première partie de phrase, est-ce que
vous admettez que cela lève le doute sur la régularité de
l'émission?
M. Beaudoin: L'émission, oui, il n'y a pas de doute.
M. Laberge: Je pense que c'est ce à quoi les membres de la
commission doivent souscrire. Nous n'avons pas à nous prononcer, je
pense, ni personnellement, encore moins, dans le texte de loi, sur les titres
de propriété qu'il y a sur ces actions
régulièrement émises. Mettons aux voix, M. le
Président. Je pense que cela a assez duré.
Le Président (M. Jolivet): L'amendement est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 5 tel
qu'amendé est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 6 est-il
adopté?
M. Scowen: Question.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Je demande simplement votre avis, M. le
Président. Cet article fixe le nombre de membres du conseil
d'administration et la durée du mandat. Cela veut dire, si je comprends
bien, que, pour changer ces deux choses, il sera nécessaire d'avoir un
autre bill privé. Est-il normal que, dans un tel bill privé ou
pour une telle compagnie, est-ce nécessaire que ce soit
intégré ici pour que vous soyez obligé de revenir ici, si
vous voulez changer le nombre d'administrateurs? Je pose la question
seulement.
Le Président (M. Jolivet): Je ne veux pas répondre
à cela. Je vais demander au ministre d'y répondre.
M. Charron: Je distinguerais deux choses. C'est une bonne
question que pose le député de Notre-Dame-de-Grâce. Je
pense que la loi pourrait fixer le nombre de membres du conseil
d'administration mais, quant à la durée du mandat d'un
administrateur et des formules qui sont représentées dans le
deuxième paragraphe, on pourrait très bien croire que, puisqu'on
autorise, dans le troisième paragraphe, la société
à déterminer par
règlement les critères de la rémunération
des administrateurs, elle pourrait aussi, par règlement, fixer
l'alternance du remplacement, etc., parce que là, vraiment, si jamais il
y a une dérogation, que quelqu'un dure plus longtemps que les deux ans
ou trois ans qui sont prévus là, effectivement, vous êtes
obligés de revenir devant nous pour, entre vous et moi, quelque chose
qui n'est quand même pas capital.
M. Beaudoin: C'est que, d'après la Loi des compagnies,
l'administrateur ne peut pas être élu pour plus de deux ans. Nous
voulons évidemment avoir des mandats de cinq ans. C'est cela qui est
l'essentiel de l'article. C'est qu'on veut avoir des mandats de cinq ans.
M. Charron: D'accord. M.Roy: M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Charron: Donc, c'est une dérogation à la
deuxième partie de la Loi des compagnies que vous demandez.
M. Beaudoin: C'est cela.
M. Roy: D'un autre côté, je pense qu'il n'y a pas de
précédent à fixer la durée du mandat des
administrateurs puisque, dans la Loi des coopératives, dans la Loi des
caisses d'épargne et de crédit, c'est très bien
indiqué.
M. Charron: C'est fait. M.Roy: C'est fait.
M. Lalonde: En fait, la préoccupation du
député de Notre-Dame-de-Grâce, à savoir si vous
voulez changer d'idée, à un moment donné, est-ce qu'il
faut revenir ici ou si on ne devrait pas prévoir que cela peut
être changé par les voies normales d'un règlement et des
lettres patentes supplémentaires s'il le faut...
M. Beaudoin: On ne peut pas; à partir de la Loi des
compagnies, c'est deux ans. Même si on a des lettres patentes
supplémentaires, on ne pourra pas augmenter les mandats à cinq
ans.
M. Lalonde: Non, mais qu'on le fixe dans la loi ici si c'est
votre désir.
M. Beaudoin: Oui.
M. Lalonde: II peut y avoir d'excellentes raisons...
M. Beaudoin: Quitte à modifier par règlement
après.
M. Lalonde: Oui.
M. Beaudoin: Aucune objection. La société peut
déterminer un règlement, peut modifier la durée des
mandats par règlement.
M. Lalonde: En deçà de cinq ans, ne pas les mettre
à dix ans.
M. Beaudoin: Évidemment, d'accord, je suis tout à
fait d'accord là-dessus. Je ne sais pas s'il faut rédiger un
amendement maintenant. Sur le principe, nous serions d'accord qu'une fois qu'on
a admis que les mandats sont de cinq ans, la société puisse, par
règlement, diminuer la durée des mandats pour éviter un
pèlerinage ici.
M. Charron: Je pense que l'amendement, on doit l'intercaler au
troisième paragraphe, là où on fait état des
pouvoirs par règlement de la société. Si on dit qu'elle
peut par règlement... les critères de la
rémunération des administrateurs je l'invente à
mesure, là...
M. Beaudoin: Ou réduire la durée des mandats.
M. Charron: Ou réduire la durée des mandats. Une
voix: Réduire ou modifier. M. Charron: Modifier...
M. Lalonde: Non, pas modifier, cela peut être à la
hausse.
M. Charron: Modifier, cela peut être à la
hausse.
Le Président (M. Jolivet): Oui, M. le député
de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Parce qu'il ne faut pas non plus... Modifier peut
vouloir dire en surplus et j'ai compris que cela voulait dire en
deçà. La formulation pourrait être: La
société peut déterminer par règlement les
critères de la rémunération des administrateurs et la
durée des mandats de ceux-ci, en deçà de ce qui est
prévu au deuxième paragraphe de l'article 6, ou du présent
article.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce qu'on peut
suggérer que les juristes s'appliquent à préparer un
amendement et qu'on puisse passer à un autre article?
M. Charron: Je pense que M. Gaudry a un renseignement
important.
La loi des compagnies prévoit la façon dont on peut
réduire le nombre des administrateurs. Il y a aussi la loi des pouvoirs
spéciaux qui prévoit cela. On pourrait peut-être ajouter
quelque chose dans ce sens, conformément à.
M. Beaudoin: Donc, pour les besoins de la cause, pourriez-vous me
préparer un texte qu'on pourra donner et on reviendra sur l'article 6,
si vous êtes d'accord?
M. Roy: Avant de suspendre l'article 6, j'aimerais un peu aborder
le troisième paragraphe. L'assemblée générale peut
révoquer le mandat de tout administrateur ayant siégé au
conseil pendant au moins deux ans. Elle peut aussi pour cause révoquer
tel mandat avant l'expiration de deux années. On ne retrouve pas ces
dispositions dans les lois qui régissent les sociétés en
général. Pourquoi y a-t-il des raisons particulières pour
lesquelles vous demandez une telle clause? Cela me paraît un peu,
beaucoup, superficiel. Je ne peux pas concevoir, j'essaie de trouver des
raisons pour m'expliquer la justification d'une telle disposition.
M. Beaudoin: Si vous prenez connaissance des différentes
lois privées qui visent le Mouvement Desjardins, tous leurs organismes
ont été créés par des lois privées de ce
genre. Dans chacune, il y a des dispositions très exorbitantes du droit
des compagnies et du droit des coopératives habituelles.
Est-ce que celle-là s'y trouve précisément? Je
pense que oui, mais je ne pourrais pas vous donner la référence
exacte. Mais l'idée pour laquelle on a mis cela, c'est que nous pensons,
pour des raisons enfin, un long cheminement, je ne sais pas s'il est
nécessaire de le faire ici qu'il est préférable
d'avoir des mandats de cinq ans.
Toutefois, on veut également pouvoir prévoir la
possibilité de démettre ou de révoquer le mandat d'un
administrateur, même s'il a été nommé pour cinq ans,
en cours de route. Cela pourrait se faire après deux ans sans cause ou
avant deux ans pour cause.
M. Lalonde: M. le Président, je pense que, peut-être
pas tous, mais beaucoup de règlements de sociétés
prévoient la démission, le pouvoir de démettre des
administrateurs pour cause, avant l'expiration du mandat, soit pour
incapacité, folie ou toutes sortes de raisons. Ce n'est pas exorbitant
à la loi qu'une assemblée générale puisse
réduire le mandat d'un administrateur ou y mettre fin pour cause.
Le Président (M. Jolivet): L'article 6 étant
suspendu, l'article 7 est-il adopté?
M. Charron: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 8
est-il adopté?
M. Lalonde: Excusez-moi. Le Président (M. Jolivet):
Oui.
M. Lalonde: Pourquoi le président du conseil et non pas
les autres officiers? Généralement, la loi je ne sais pas
si c'est dans la loi, il faudrait que je vérifie prévoit
qu'il y a certains officiers qui doivent être des administrateurs.
Traditionnellement, le président doit être un administrateur, le
vice-président, pas nécessairement, et le secrétai-
re-trésorier non plus. Ici, vous retenez cela seulement pour le
président du conseil d'administration et non pas pour le
président de la société.
M. Beaudoin: Ce n'est pas un article majeur, on l'a mis là
parce qu'on croyait opportun que cela se fasse comme ça. C'est pourquoi
on a prévu cela pour le président du conseil d'administration et
non pas pour les autres...
M. Bisaillon: C'est un procédé habituel qu'on
retrouve dans plusieurs orgnismes où le président du conseil est
choisi par et parmi les autres membres du conseil.
M. Charron: C'est le "par" qui est important, je crois.
M. Beaudoin: C'est la tradition de nos caisses qui fait que,
chaque année, le président est choisi parmi les
administrateurs.
M. Lalonde: Le président du conseil d'administration,
généralement, sa fonction est beaucoup moins importante je
ne veux pas référer à Air Canada que celle du
président qui, généralement, est le PDG. Ici, je vois
qu'on a un VPDG, un vice-président-directeur général dans
la personne de M. Boyer; cela aussi, c'est possible. Le président,
traditionnellement, est membre du conseil d'administration et on insiste dans
la loi ou dans les règlements pour qu'il soit choisi parmi les membres
du conseil d'administration. Le président du conseil aussi mais,
généralement, quelle est la fonction du président du
conseil? C'est de présider les assemblées du conseil, tandis que
le président d'une compagnie, c'est d'être le directeur, le
dirigeant.
M. Beaudoin: Ce peut être la même personne.
M. Lalonde: Ce peut être la même personne, oui. Je
pose la question, je n'en fais pas un cas.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 8
est-il adopté?
M. Charron: Oui, M. le Président.
M. Lalonde: Seulement une question. Le 1er avril 1979, est-ce que
cela vous donne assez de temps? Si jamais il y avait des problèmes dans
le cheminement de la loi, M. le ministre, probablement que cette date pourrait
être changée.
M. Charron: II n'y aura pas de problème.
M. Lalonde: Non? C'était simplement pour vous donner plus
de liberté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 9 est-il...
M. Goulet: Je voudrais savoir, M. le Président, s'il y a
un engagement du leader du gouvernement que ce projet de loi serait
adopté aujourd'hui.
M. Charron: Non, pas aujourd'hui, mais avant la fin de la
présente session.
M. Goulet: Ah! Il y a un engagement! Ah, bon!
Le Président (M. Jolivet): L'article 9 est-il
adopté?
M. Lalonde: On pourrait adopter l'article 8 avant.
Le Président (M. Jolivet): Oui, je l'avais
considéré comme étant adopté. Article 9?
M. Charron: Adopté aussi, M. le Président. Le
Président (M. Jolivet): Adopté. M. Lalonde:
Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Avant d'aller à
l'article 10, permettez-moi de revenir à l'article 6. Ce serait donc
inscrit de la façon suivante au deuxième paragraphe: "La
société peut déterminer par règlement les
critères de la rémunération des administrateurs ou
réduire la durée du mandat des administrateurs
conformément à l'article 176 de la Loi des compagnies, Statuts
refondus 1964, chapitre 271."
M. Lalonde: Cela ne devrait-il pas être "et"?
Le Président (M. Jolivet): La société peut
déterminer par règlement les critères de la
rémunération et...
M. Charron: Cela peut être "et", cela peut être "ou".
"Ou" implique qu'on peut faire l'un ou l'autre, à notre choix, on n'est
pas obligé de faire les deux ensemble. On peut faire l'un et faire
l'autre après.
M. Lalonde: II y a des juristes qui aimeraient probablement qu'on
inscrive "ou" parce que cela permettrait d'aller en cour, mais ce n'est
sûrement pas l'intention des avocats du ministère.
M. Charron: Non, sûrement pas. D'ailleurs,
là-dessus, je laisserais le choix à M. Beaudoin.
M. Lalonde: Oui, parce que cela peut être disjonctif au
lieu d'être conjonctif.
M. Beaudoin: Je pense qu'on peut laisser "ou" sans
problème.
M. Lalonde: Sans problème. M.Charron:
D'accord.
Le Président (M. Jolivet): L'amendement est-il
adopté?
M. Charron: Adopté.
Une voix: Pouvez-vous le relire?
Le Président (M. Jolivet): Oui, je vais le relire. "La
société peut déterminer par règlement les
critères de la rémunération des administrateurs ou
voici ce qui s'ajoute réduire la durée du mandat des
administrateurs conformément à l'article 176 de la Loi des
compagnies, Statuts refondus 1964, chapitre 271".
M. Roy: Pourquoi le mot "administrateurs" deux fois dans la
même phrase?
M. Charron: On est dans le même article. Le
Président (M. Jolivet): Réduire leur... M. Charron:
Réduire leur mandat. Une voix: Réduire la durée
de leur mandat.
Le Président (M. Jolivet): Réduire la durée
de leur mandat.
M. Charron: D'accord. (11 h 45)
Le Président (M. Jolivet): L'amendement est-il
adopté? L'article 6, tel qu'amendé, est-il adopté?
Adopté. L'article 10 est-il adopté?
M. Charron: L'article 10 est adopté, M. le
Président. Je voudrais informer...
Le Président (M. Jolivet): Juste une minute. J'ai besoin
de continuer les attendus qu'il y avait au début, puisque c'est un
projet de loi privé; sont-ils adoptés?
M. Scowen: J'ai posé cette question de définition
de département à la Société nationale de fiducie et
je le répète simplement à titre de question, je ne sais
pas si quelque chose vous préoccupe. J'ai dit tantôt qu'il y avait
un manque de clarté dans la description claire de département
fiduciaire auquel on se réfère dans la première ligne;
est-ce la même chose pour la Société nationale de fiducie
à laquelle on se réfère dans la dernière ligne du
quatrième paragraphe? D'après moi, ce n'est pas clair. Je ne sais
pas si c'est important ou non, mais comme...
M. Lalonde: Je veux greffer une suggestion à la question
du député de Notre-Dame-de-Grâce. Les deux attendus qui se
suivent: Que la société Saint-Jean-Baptiste, etc., et qu'à
la date de la signature de cette entente, etc. n'ont plus de pertinence,
étant donné qu'on ne parle plus de la propriété des
actions. Si on enlève la dernière partie du troisième
alinéa de l'article 5, la Fédération des caisses
d'entraide n'apparaît plus dans
la loi. Je ne vois pas pourquoi on maintiendrait, dans les attendus, ce
qui s'est passé entre la fédération et la
Société Saint-Jean-Baptiste. Parce que cela arrive
drôlement; là, on parle d'une entente, de chiffres, de montants,
on est propriétaires, attendu qu'on a fait des ententes et, tout
à coup, la loi n'en parle plus! Le seul endroit où on parle de la
Société Saint-Jean-Baptiste, c'est à l'article 2 et je
pense qu'il faut continuer de le faire. D'ailleurs, les attendus qui
resteraient décrivent l'historique et la Société
Saint-Jean-Baptiste doit rester là-dedans. Mais on a enlevé la
fédération dans la loi. À partir de l'article 1
jusqu'à l'article 10, elle n'est plus là. Alors, si on enlevait
les deux attendus, on lirait: Attendu que le pouvoir de créer un
département fiduciaire, etc. a été exercé, qu'il
jouissait de certains pouvoirs fiduciaires, qu'il est opportun que soient
clarifiés et précisés la structure et le statut
corporatif. Il me semble que cela se tiendrait.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'on peut avoir les
renseignements des conseillers juridiques à ce niveau-là?
M. Scowen: Je veux simplement ajouter qu'en ce cas-là,
cette petite question que j'ai posée devient encore plus importante.
M. Lalonde: II faudrait peut-être le remplacer par un
attendu. Attendu que ce département fiduciaire a pris le nom de
Société nationale de fiducie...
M. Charron: C'est ce qui s'est effectivement produit. Je pense
que M. Beaudoin pourrait nous confirmer cela, mais je pense qu'au
départ...
M. Beaudoin: Nous aimerions que ces attendus demeurent. Je ne
crois pas que la conséquence pourrait être la même que celle
que vous craigniez tout à l'heure pour les actionnaires qui auraient
transféré leurs titres, leurs actions et dont les transactions
pourraient être viciées, mais, si on enlève toute la raison
de la présentation de ce projet de loi dont l'objet, en plus de
clarifier le statut de la Société nationale de fiducie, est de
constater que la Fédération des caisses d'entraide en a acquis
une grande partie par entente avec la Société
Saint-Jean-Baptiste...
M. Lalonde:... d'accord avec vous. La Société
nationale de fiducie nous demande... Ce n'est pas un projet de loi pour la
fédération, c'est une loi concernant la Société
nationale de fiducie; elle aurait pu venir il y a dix ans clarifier sa
structure corporative. Il arrive que cela se fasse à l'occasion d'une
transaction avec la fédération et nous sommes très heureux
de pouvoir aider à le faire. Mais, strictement pour la propreté
de la loi, il me semble que c'est beaucoup plus rigoureux si on enlève
ces deux choes. Je ne sais pas ce que les juristes en pensent.
M. Charron: Évidemment, normalement, faire allusion
à des conventions privées effectivement dans la mesure où
ce n'est pas directement utile et que cela ne donne pas ouverture à des
dispositions particulières dont le dispositif,
généralement, on les enlève comme étant inutiles.
Je vous avoue que je suis un peu neuf dans le dossier. J'aimerais savoir...
M. Lalonde: Moi aussi. Nous sommes tous neufs.
M. Charron:... si cet attendu donne ouverture à autre
chose que ce membre de phrase qui a été supprimé par
amendement...
Une voix: Je ne la vois pas.
M. Charron: ... savoir que de ce nombre, 200 105 sont la
propriété de la Fédération des caisses d'entraide
économique du Québec. Je pense que dans la mesure où on
voulait maintenir ce membre de phrase, l'attendu avait certainement une
utilité.
M. Lalonde: Ah! oui.
M. Charron: Maintenant qu'il est supprimé, est-ce qu'il y
a d'autres raisons? Je vous pose la question.
M. Bisaillon: Vous ne savez pas si...
M. Charron: M. le Président, il n'y a pas de
conséquence en tout cas. Une fois qu'on aura clarifié le
troisième attendu pour répondre au voeu exprimé par le
député de Mont-Royal...
M. Lalonde: Le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Charron: ... plutôt de Notre-Dame-de-Grâce, il me
semble que le reste ne porte pas à conséquence. Cela fait un peu
l'historique de ce qui amène le projet de loi et ce n'est pas mauvais en
soi que cela puisse se retrouver dans des attendus. Ce qu'on pourrait
peut-être ajouter, cependant, nonobstant ce que je viens de dire, c'est
qu'il ne me semble pas, étant donné de toute façon qu'il
s'agit d'un attendu qui réfère à une situation de fait,
que cela consacre d'une façon particulière une situation de fait.
Pour autant que le ministère est concerné, selon le mandat que
j'ai ici, on ne devait pas supprimer ce genre d'attendu. Je pense qu'on peut,
comme le dit Me Beaudoin, y voir une raison historique qui motive la
présentation du projet de loi. Je n'ai pas de raison particulière
de le faire retrancher. Il faudrait introduire effectivement, comme l'a dit le
député de Marguerite-Bourgeoys, un attendu qui signale, je ne
sais pas à quel endroit le mettre... mais si on conserve le paragraphe
qui nomme la fédération, qui fait état qu'à un
moment donné...
M. Bisaillon: C'était le troisième paragraphe.
M. Charron:... le département de fiduciaires a pris le nom
de Société nationale de fiducie.
M. Bisaillon: "Attendu que le département ainsi
créé jouissait de certains pouvoirs fiduciaires, connu sous le
nom de Société nationale de fiducie. "
M. Lalonde: Sous le nom de... M. Charron: D'accord.
M. Beaudoin: Vous pourriez dire que le département ainsi
créé connu sous le nom de Société nationale de
fiducie jouissait de certains pouvoirs fiduciaires.
Le Président (M. Jolivet): Une minute! On va s'entendre.
Je recommence: "Que le département connu sous le nom de
Société nationale...
M. Beaudoin: Si vous me le permettez... Le Président
(M. Jolivet): ... ainsi créé...
M. Beaudoin: ... "connu sous le nom de Société
nationale de fiducie jouissait de certains pouvoirs fiduciaires."
M. Charron: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): C'est cela. M. le
député de Beauce-Sud, avez-vous d'autres questions?
M. Roy: D'accord. C'est parce que j'avais mal compris.
M. Charron: M. le Président, cet amendement peut-il
être mis aux voix tout de suite?
Le Président (M. Jolivet): Cet amendement est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
M. Lalonde: M. le Président, je voudrais tout
simplement... Je ne veux pas en faire un cas, mais il m'apparaît que les
deux autres attendus, étant donné qu'on nous demande d'être
un peu rigoureux dans notre travail, devraient être enlevés.
Naturellement, tout le monde est pour la maternité et pour la
Fédération des caisses d'entraide. Qu'on mette le nom de la
Fédération des caisses d'entraide là-dedans, c'est
parfait, mais en tant que législateurs et je fais appel au sens
de la rigueur de ceux qui sont ici présents dans la rédaction des
lois et de la législation déléguée il me
semble que nous devrions l'enlever. Ce n'est pas une insulte à faire
à la transaction qui a eu lieu et en particulier à la
Fédération des caisses d'entraide. Non. Mais il m'apparaît
que cela n'a plus sa place. Il y a sûrement eu de très gentilles
institutions qui ont acquis des actions de la Société nationale
de fiducie, sinon de la Société Saint-Jean-Baptiste dans le
passé qui mériteraient de faire partie du panégyrique si
c'est cela qu'on veut faire. Mais ce n'est pas le but de cette loi.
M. Bisaillon: Le député de Marguerite-Bourgeoys n'a
pas d'objection à la rigueur historique non plus. Cela raconte les
choses comme elles sr sont passées.
M. Lalonde: Mais qu'on la mette toute.
Une voix: On aimerait bien le garder, M. le
député.
M. Gagnon (Jacques): On aimerait bien garder ce paragraphe, ces
deux paragraphes.
M. Lalonde: Pour moi, j'en suis sûr.
M. Gagnon (Jacques): Cela explique ce qui s'est passé et
on en a besoin aussi.
M. Lalonde: On n'en a pas besoin. Je m'excuse, là je ne
suis pas d'accord. Que vous aimeriez le garder...
M. Gagnon (Jacques): Alors, faites-nous un cadeau si on n'en a
pas besoin.
M. Lalonde: Je suis d'accord avec vous que vous aimeriez le
garder. Mais si vous n'en avez pas besoin, il me semble qu'on est ici pour
faire des lois qui se tiennent.
M. Bisaillon: On va l'amener négocier, lui.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Je n'ai aucune objection. Il s'agit d'un attendu.
M. Bisaillon: On va l'amener négocier la politique
salariale.
M. Roy: Je n'ai aucune objection puisque cela fait tout
simplement situer les choses dans leur contexte véritable.
M. Charron: Je vais proposer quelque chose. Je propose le vote
libre à ce sujet sans tenir compte des partis. Si le
député veut en faire un amendement pour supprimer les deux
attendus, on verra bien. En fait, on pourrait discuter pendant des heures
là-dessus.
M. Lalonde: Avant de faire un amendement, j'aimerais savoir de
quelle façon le ministre va voter. Je veux quand même savoir si
j'ai une chance. J'en fais un amendement.
Le Président (M. Jolivet): L'amendement du
député de Marguerite-Bourgeoys à savoir enlever les
attendus, le quatrième et le cinquième...
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Jolivet): ... que la
Société Saint-Jean-Baptiste et qu'à la date de la
signature de cette entente. Alors, le vote. M. Beauséjour, pour ou
contre?
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Bisaillon, Sainte-Marie?
M. Bisaillon: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Goulet, Bellechasse?
M. Goulet: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Laberge, Jeanne-Mance?
M. Laberge: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Lalonde,
Marguerite-Bourgeoys?
M. Lalonde: Pour.
Le Président (M. Jolivet): M. Lefebvre, Viau?
M. Lefebvre: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Charron, Saint-Jacques?
M. Charron: Pour.
Le Président (M. Jolivet): M. Roy, Beauce-Sud?
M. Roy: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Scowen,
Notre-Dame-de-Grâce?
M. Bisaillon: Vote libre. C'est un vote libre.
M. Lalonde: On est libre et on est libre ensemble.
M. Scowen: Pour.
Le Président (M. Jolivet): Donc, six sont contre et trois
sont pour. Les attendus demeurent.
M. Roy: Le ministre est battu, le gouvernement est
renversé.
M. Lalonde: Le gouvernement est renversé.
Le Président (M. Jolivet): Les attendus, tels
qu'amendés, sont-ils adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Le nom du projet
de loi, la Loi concernant la Société nationale de fiducie, est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Le projet de loi
est adopté tel qu'amendé. M. le ministre avait des choses
à ajouter.
M. Charron: Je voulais dire tantôt à l'article 10,
qui a été adopté comme tel, que la présente loi
entre en vigueur le jour de sa sanction. Je voudrais informer nos amis qui
sollicitaient ce projet de loi que, à mon avis, la sanction de ce projet
de loi devrait venir jeudi de cette semaine.
M. Beaudoin: Merci beaucoup.
Le Président (M. Jolivet): J'ajourne les travaux sine
die.
Fin de la séance à 11 h 58