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Etude du projet de loi no 72
(Vingt heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, mesdames et
messieurs!
Nous allons commencer les travaux de la commission parlementaire
élue permanente des consommateurs, coopératives et institutions
financières, aux fins de faire l'étude, après la
deuxième lecture, article par article, du projet de loi no 72, Loi sur
la protection du consommateur.
Sont membres de cette commission: MM. Beauséjour (Iberville),
Clair (Drummond) en remplacement de M. Bisaillon (Sainte-Marie); Goulet
(Bellechasse), Laberge (Jeanne-Mance), Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), Lefebvre
(Viau), Paquette (Rosemont), Mme Payette (Dorion), MM. Roy (Beauce-Sud), Samson
(Rouyn-Noranda) et Saint-Germain (Jacques-Cartier).
Pourraient aussi intervenir: MM. Fontaine (Nicolet-Yamaska), Gagnon
(Champlain), Giasson (Montmagny-L'Islet), Gosselin (Sherbrooke), Gravel
(Limoilou), Mme Leblanc-Bantey (Iles-de-la-Madeleine), MM. Perron (Duplessis)
et Raynauld (Outremont).
Comptes en fiducie (suite)
Au moment où nous avons ajourné nos travaux, lors de la
dernière séance, nous en étions à l'article 244 et
Mme le ministre avait déposé un nouvel article 244.
Mme Payette: M. le Président, nous avions discuté
de cet article et nous étions au bord de l'adoption.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 244, tel
que modifié, est adopté?
M. Lalonde: Lorsque nous avons laissé cet article, il me
semble qu'on discutait du problème des intérêts,
peut-être, non?
M. Clair: Je pense que c'est le député de
Bellechasse qui avait une dernière question. Aussi honnêtement que
possible, il me semble que c'est cela; il me semble que la discussion
était à peu près terminée. C'est le
député de Bellechasse qui avait une question.
M. Goulet: La discussion est terminée, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté? M. Lalonde:
Oui, adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 244, tel que
modifié, est adopté. J'appelle l'article 245. Mme le
ministre.
Preuve et procédure
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement, M. le Président,
à 245, et l'article se lit comme suit: "On ne peut déroger
à la présente loi par une convention particulière."
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 245 est
adopté? M. le député de Bellechasse.
M. Goulet: J'aurais une question à poser quant à
l'interprétation, M. le Président. Au niveau des garanties
pour être bien compris sur un produit neuf, est-ce qu'un
commerçant peut, par le biais d'une garantie conventionnelle il
peut limiter sa garantie aller, si c'est bien explicité,
jusqu'à ne pas donner de garantie sur un produit neuf, si c'est bel et
bien écrit sur la garantie conventionnelle ou s'il n'y a pas de
garantie, ou une garantie d'une journée ou d'une semaine?
Mme Payette: II ne peut pas se soustraire à la garantie
légale.
M. Clair: C'est cela.
Mme Payette: La garantie qu'il offre au consommateur ne peut pas
être moindre que la garantie légale. Il peut donner plus au
consommateur...
M. Goulet: La garantie légale, c'est l'usage normal pour
un temps raisonnable. Si un produit, par exemple, est exclusif et si la
compagnie décide, à un certain moment, de donner une garantie
conventionnelle pour des circonstances particulières, le
commerçant peut le faire.
Mme Payette: A la condition que cela soit en supplément de
la garantie légale.
M. Goulet: D'accord. Oui.
M. Clair: Si j'ajoutais, pour le bénéfice du
député de Bellechasse, que la garantie légale, c'est une
chose et que cela s'applique tout le temps, partout, toujours, cela va?
Maintenant, la garantie conventionnelle, comme telle, ne peut être
prolongée par le consommateur, ni par le tribunal, en aucune
façon, dans la mesure où cette garantie conventionnelle est
supérieure à la garantie légale.
M. Goulet: Je vais encore poser ma question par le biais d'un
exemple, parce qu'il y a beaucoup d'interprétations quant à cet
article. Prenons le domaine d'une automobile neuve, par exemple, où la
plupart des automobiles, à un certain moment, étaient garanties
pour deux ans, 24 000 milles. Chez certains manufacturiers, une automobile
fabriquée au même endroit, dans la même région, dans
les mêmes conditions, livrée et vendue dans
les mêmes conditions, était garantie pour 50 ans, 50 000
milles... Le manufacturier qui garantissait sa voiture pour deux ans, 24 000
milles, c'était une garantie conventionnelle, mais y a-t-il des cas de
jurisprudence il y a des avocats ici où un juge a dit:
Deux autos qui se ressemblent, une Ford et une Chrysler, par exemple, qui sont
fabriquées dans la même ville avec des pièces identiques
souvent ou qui, sans être identiques, sont semblables, y a-t-il des cas
de jurisprudence où le juge a dit: Dans un cas, c'est 5 ans, 50 000
milles; dans l'autre cas, c'est 2 ans, 24 000 milles. Or, la durée
normale et raisonnable peut être de trois ans, par exemple.
C'est ce que je veux dire. Si la garantie conventionnelle, dans ce cas,
prévaut...
M. Clair: Dans la mesure où Ford vend ses
véhicules, garantie conventionnelle, 50 000 milles, et où General
Motor vend les siens garantie conventionnelle, 24 000 milles, par exemple, en
aucune façon, le juge ne peut c'est mon interprétation
dire: Parce que que Ford accorde une garantie conventionnelle de 50 000
milles, pièces et main-d'oeuvre, sur les pièces
d'entraînement, de dire, de son propre chef, je décide que ce
serait normal que la garantie conventionnelle, dans le cas des véhicules
GM, soit également une garantie de 50 000 milles et je vais
au-delà de la garantie conventionnelle de 24 milles des véhicules
GM. Cependant, s'il s'agit d'une même pièce pour l'ensemble des
véhicules automobiles et que le juge, à ce moment-là, s'en
rapporte à la garantie légale, sans égard à la
garantie conventionnelle, il peut très bien interpréter qu'autant
sur une GM que sur une Ford, telle pièce d'entraînement qui se
brise à 35 000 milles, par exemple, au point de vue de la garantie
légale, devrait être couverte. Mais, encore une fois, pour que ce
soit bien clair pour le député de Bellechasse, en aucune
façon, les tribunaux n'ont de pouvoir, en vertu des textes qu'on leur
donne, de prolonger des garanties conventionnelles en disant: L'autre offre une
garantie conventionnelle supérieure, donc, en conséquence, subito
presto, de mon propre chef, en tant que juge, je déclare que tous les
véhicules de tel autre commerçant sont dorénavant couverts
par une garantie conventionnelle de 50 000 milles. Je ne sais pas si cela
éclaire suffisamment le député.
M. Goulet: J'aurais une dernière question, M. le
Président, qui m'a été posée. Toujours en prenant
comme exemple les automobiles ou quelque autre produit, mais disons les
automobiles, sur 20 marques d'automobiles nord-américaines, je dis bien
si, si la garantie était de 2 ans ou 24 000 milles, à un moment
donné, un manufacturier qui le marque très lisiblement dans sa
garantie conventionnelle, dit: Chez nous, une garantie, c'est un an, 12 000
milles, la garantie conventionnelle, à ce moment-là, est
correcte, est parfaite.
M. Clair: Absolument. Au point de vue de la couverture de sa
garantie conventionnelle, M. le Président, c'est couvert, le
commerçant, le fabricant est garant pour 12 000 milles, peu importe que
tous ses concurrents garantissent pour 24 000 milles, toujours au point de vue
de la garantie conventionnelle. Sa garantie conventionnelle, c'est 12 mois, 12
000 milles, et c'est cela qui le couvre. Mais on met à
côté, à ce moment-là, la garantie légale qui
continue de s'appliquer.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article
245...
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: A 245, il m'apparaît que ce qu'on veut dire au
fond, c'est que les dispositions de cette loi sont d'ordre public et qu'on ne
peut pas y renoncer. Alors, c'est adopté.
Le Président (M. Dussault): Alors, l'article 245 est
adopté. J'appelle l'article 246. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement, M. le Président.
L'article se lit comme suit: A moins qu'il n'en soit prévu autrement
dans la présente loi, le consommateur ne peut renoncer à un droit
que lui confère la présente loi.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: J'aurais une question à poser ici. De toute
évidence, l'article 246 est un aménagement du principe de
l'article 245. A l'article 245, on dit qu'on ne peut pas, par une convention
particulière, déroger à la loi. A l'article 246, on dit
qu'on ne peut pas, non plus, renoncer à un droit. Le consommateur ne
peut pas renoncer à un droit, à moins qu'il n'en soit
prévu autrement dans la présente loi, donc, il y a ouverture.
Mme Payette: Ce sont les articles 162 à 167 qui permettent
au consommateur de renoncer à une évaluation écrite, par
exemple.
M. Lalonde: Par exemple, bon. Ici, j'aimerais soulever une
question qui s'accroche à la définition du mot consommateur qu'on
retrouve à l'article et qu'on a amendé au début de
l'étude, article par article, au paragraphe 1e. A l'initiative du
député de Bellechasse, initiative que j'ai appuyée et on a
tous les deux mené une...
Mme Payette: Campagne.
M. Lalonde: ... je ne sais pas si c'est une campagne, mais enfin
une délibération et avec, éventuellement, l'accord du
côté ministériel, on a amendé la notion de
consommateur pour inclure ce qui pourrait être un commerçant, mais
dans un acte de consommateur et non pas dans un acte de commerce dans le sens
où ce serait à l'égard d'un bien qui fait l'objet de son
commerce.
Depuis ce temps-là, il nous a été fait des
représentations. Je pense qu'elles ont été faites à
peu près à tous les membres de cette commission, non seulement de
la commission, mais même auprès des assistants, de ceux qui nous
assistent dans nos délibérations. Dans certains cas, le
commerçant qui ferait, à l'égard d'un objet, d'un bien, un
contrat, qui ne fait pas l'objet de son commerce, mais qu'il acquerrait pour
les fins de son commerce, il serait très difficile d'appliquer à
la lettre les notions que nous retrouvons dans la loi. Ce serait donc au
détriment de ce consommateur commerçant que de ne pas lui
permettre de déroger à la loi volontairement.
C'est un cas qui n'avait pas été soulevé avant,
à cette commission. Je pense et je maintiens que le consommateur n'est
pas un animal d'une espèce donnée, mais que c'est tout le monde,
dans une situation donnée.
C'est pour cela que je partage encore l'opinion du député
de Bellechasse, c'est-à-dire qu'un commerçant... Opinion qui
avait été corrigée par le député de
Drummond.
M. Clair: ...
M. Lalonde: En fait, tout le monde a trempé un peu dans
cette opération. Non, rien de rien.
Mme Payette: ... ni le bien. (20 h 30)
M. Lalonde: Je pense que tout le monde a voté. Mais c'est
le cas de tout législateur de bonne foi que de revenir sur une question,
si des faits nouveaux lui sont rapportés. N'étant pas un expert
en cette matière, il s'agit d'appareils, d'équipements je
ne sais pas comment on dit cela en français, je pense qu'on devrait dire
appareils de nature électronique, il me semble. Je sais que le
député de Drummond a reçu les mêmes
représentations, le député de Bellechasse.
Mme Payette: II me semble même avoir mentionné cet
exemple quand nous avons étudié cet article.
M. Lalonde: Mme le ministre a raison à rebours. Son
oreille va être sûrement sympathique à cette question.
Autrement dit, quant à moi, je pense que le principe selon lequel
un commerçant est un consommateur quand il fait certains actes de
consommation à l'égard de biens qui ne sont pas l'objet de son
commerce, doit demeurer. Je pense que c'est un principe. On ne s'y retrouve
plus si on abroge le principe ou si on le met de côté.
Il reste toutefois que, si, dans des situations pour les fins de son
commerce, le commerçant étant donné qu'il est plus averti
que le simple consommateur du samedi après-midi, voulait renoncer, comme
l'article 246 le lui permet, à certains avantages que la loi lui donne
à titre de consommateur, en vertu de la définition de l'article
1e, cela pourrait couvrir cette situation.
Il y a un danger qui a été soulevé lors de
conversations que j'ai eues avec des personnes bien informées sur la
question de la consommation, c'est qu'on se trouverait à diluer, en
injectant ici cette possibilité pour le consommateur commerçant
de renoncer à certaines dispositions de la loi, on se retrouverait
à diluer un peu. Cela pourrait avoir l'air contradictoire, autrement dit
de donner quelque chose dans la définition et la retirer.
Il y a cet aspect, comme je vous dis, qui m'a été
mentionné. Je vous donne franchement les arguments contre cette
possibilité de modifier la loi pour cette situation. Tout ce que je
veux, ce que je voulais faire, c'est de soulever la question ici. Je pense que
les représentations qui ont été faites méritent
qu'on s'y attarde quelques minutes. Je veux savoir si les
députés, les membres de cette commission sont prêts
à considérer cette situation, soit là à l'article
246, soit à "consommateur". D'ailleurs, c'est une...
Mme Payette: C'est le meilleur moment de mes deux
premières années en politique.
M. Lalonde: Vous n'êtes pas habituée de voir des
gens honnêtes?
Mme Payette: Je trouve cela très intéressant.
M. Lalonde: Non, je pense que c'est strictement une question
d'honnêteté intellectuelle. Il ne faut pas tenter de se mettre la
tête dans le sable, parce qu'on aurait, par mégarde, couvert une
situation qu'on ne connaissait pas. Mais il reste que, si les
députés sont prêts à le considérer, je pense
que c'est la raison pour laquelle je le soulève. Si j'avais attendu que
d'autres le fassent, peut-être que j'aurais attendu en vain, étant
donné que plusieurs... Enfin, disons que ce n'est pas une situation
qu'on recherche, mais il reste qu'il y aurait lieu, je pense, de s'y attarder.
Je veux connaître l'opinion des autres députés.
Il y a aussi une chose, par exemple, qui m'est revenue à la
mémoire, lorsque cela m'a été souligné, c'est que,
dans plusieurs lois qu'on a étudiées jusqu'à maintenant,
on avait je ne pense pas qu'on l'ait fait, par exemple, pour celle de
l'assurance automobile retenu les définitions pour la fin, pour
qu'on puisse en connaître...
Mme Payette: On n'a pas pu pour l'assurance automobile.
M. Lalonde: Non, parce qu'il n'y a pas eu de fin. Cela n'a pas
été la fin de la loi, cela a été la fin de la
commission.
Mme Payette: C'est surtout qu'il fallait commencer par l'article
1.
M. Saint-Germain: ... est mort.
M. Lalonde: A ce moment-là, on connaît davantage les
implications de la loi, on peut, avec
une connaissance beaucoup plus grande, s'attarder aux
définitions. Enfin, je le soulève, je n'en fais pas un cas de
parti. Je veux voir ce que vous en pensez.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: M. le Président, il y a un autre exemple
qui nous a été donné. Je ne saurais vous dire s'il m'a
été donné en privé ou si cela s'est dit en
commission. On avait parlé des camionneurs artisans qui, parfois,
achètent des camions d'occasion. Ce sont des camions qui, bien souvent,
sont assez dispendieux. Le montant de l'achat peut se chiffrer à
plusieurs milliers de dollars. Bien souvent, ces camionneurs, avec de
l'expérience, connaissent la valeur des camions. Il y a parfois des
chauffeurs qui ont une habileté assez remarquable pour les
réparer, et ainsi de suite, et qui peuvent acheter d'un
commerçant un camion usagé. Ils seraient bien aises de l'acheter
sans garantie ou simplement avec la garantie conventionnelle, si vous voulez,
parce qu'ils savent pertinemment qu'en l'achetant avec une garantie, tout de
suite, le coût du camion va s'élever de quelques milliers de
dollars. Souvent, ces gens qui savent apprécier la qualité de la
marchandise qu'ils vont acheter, aiment mieux acheter le camion comme tel,
quitte à voir eux-mêmes à leurs réparations et
à épargner les sommes que le commerçant pourrait exiger,
si on le soumet à la loi du consommateur.
Cet argument m'avait frappé aussi, parce que l'artisan se sert du
camion aux fins de son commerce, mais il ne fait pas réellement l'objet
de son commerce, si vous voulez.
Je crois que c'est une protection pour le consommateur, si, dans ces
conditions données pour les commerçants qui ont souvent des
décisions à prendre et des décisions journalières
pour acheter et transiger, ils sont certainement à même
jusqu'à un certain point, dans des cas particuliers, même si ce
n'est pas pour l'objet de leur commerce, ils connaissent certainement bien des
choses qui sont achetées et transigées pour les fins de leur
commerce. Ce serait un avantage pour eux de ne pas être
considérés comme consommateurs. Si la loi est aussi astreignante,
de par la définition qu'on a donnée à "consommateur", il
arriverait qu'on pénalise les consommateurs, au lieu de
réellement les aider.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Merci, M. le Président. Mme le ministre disait
que c'était à un de ses moments j'allais dire de
jouissance, je ne dirai pas cela de joie...
Mme Payette: Je ne détesterais pas cela non plus.
M. Goulet: Personnellement, je crois qu'aucun membre de cette
commission ne devrait être gêné de rediscuter de cet
article, parce que nous l'avons déjà changé une fois et
que nous l'avons voté à l'unanimité. Je ne vois pas qui
pourrait être gêné. Il y a eu un vote et c'était
à l'unanimité. Personnellement, je pense encore ce que je
pensais. Je crois encore que mes arguments sont bons. Etant donné qu'il
n'y a que les imbéciles qui ne se trompent pas, la preuve, c'est qu'il y
a toutes sortes de lois qui sont faites et, quand un gouvernement arrive au
pouvoir, il rechange les lois, les modifie, et même lorsque le
gouvernement est là, on le sait, cette semaine, on étudie je ne
sais pas combien de lois qui étaient déjà existantes pour
les changer. On va en avoir tout près d'une centaine, à
l'intérieur de cette session. C'étaient toujours des buts qui
étaient déjà visés par certaines lois et on sent le
besoin de les modifier.
Personnellement, si on a des lumières nouvelles et si on a de
l'argumentation ou des faits nouveaux à nous apporter, je suis bien
disposé à les écouter. Si on peut me convaincre je
ne crois pas posséder la vérité éternelle et je
pense également qu'aucun membre de la commission ne peut se vanter de
cela.
Lorsque j'ai posé des questions à l'article 245, vous avez
certainement senti que je visais ce que le député de
Marguerite-Bourgeoys vise à l'article 246; c'était pour
m'assurer.
La dernière question que je poserai là-dessus et si
les membres décident d'ouvrir le débat à nouveau, cela ne
me dérange pas du tout; je pourrai au moins dire que je les ai
convaincus une fois est une question que j'aurais pu poser tout à
l'heure et que j'ai oubliée, lorsque je parlais des garanties
conventionnelles. Est-ce qu'un commerçant pourrait, dans sa garantie
conventionnelle, inscrire des ententes si vous voulez selon
l'usage qu'on peut en faire? Par exemple je pose la question directement
est-ce qu'un commerçant pourrait donner, pour un produit
identique, une sorte de garantie à tel client et une autre sorte de
garantie à un autre, selon l'usage qu'il va en faire? On avait
parlé d'aspirateurs, on avait parlé, par exemple, d'une
compagnie...
Mme Payette: Vous aviez parlé d'ordinateurs.
M. Goulet: Disons une compagnie les ordinateurs, je n'ai
pas travaillé souvent avec cela de dactylographes. Comparons le
cas d'un consommateur qui, pour faire ses comptes, se servirait de sa machine
à écrire une fois par deux mois, et celui d'une compagnie qui va
se servir de la même machine à écrire huit heures par jour.
Dans certains cas, on donne une garantie différente. On voit cela sur
certains produits, lorsqu'ils sont vendus pour fins commerciales; par exemple,
un aspirateur qui va servir pour une maison privée, peut être
garanti pour deux ans et si on le vend pour un magasin, parce qu'on sait qu'il
va servir tous les jours, il va être garanti pour un an.
Dans les garanties conventionnelles, on peut faire cela...
Mme Payette: A l'article 43, je pense, vous avez la
réponse à cela. L'article 43 dit: "Dans une garantie
conventionnelle, il est interdit de faire une exclusion si les matières
exclues ne sont pas clairement indiquées dans des clauses distinctes et
successives." Je pense que cela répond à une bonne partie de vos
préoccupations.
M. Goulet: Egalement, dans le cas qui nous a été
souligné à tous, concernant les ordinateurs ou un domaine que je
ne connais pas, je l'avoue bien humblement, les machines électroniques,
le commerçant peut se prévaloir de l'article 43, en autant que
c'est inscrit clairement et lisiblement dans sa garantie conventionnelle, il
peut le faire? C'est-à-dire que je le formule sous forme interrogative,
M. le Président.
M. Clair: Autrement dit, au niveau de la garantie
conventionnelle, relativement à une machine à écrire, par
exemple, il n'y a rien qui empêche un commerçant, hormis la
garantie légale à laquelle il est tenu, de dire: Les vieux
garçons qui achèteront une machine à écrire chez
nous, on va leur donner une garantie de deux ans, parce qu'on sait qu'ils ne
s'en serviront pas beaucoup...
Une Voix: II aurait pu dire vieille fille!
M. Lalonde: Vieille fille, si vous voulez, oui!
Mme Payette: Une vieille personne!
M. Clair: Une vieille personne, tout comme il pourrait dire, en
ce qui concerne les commerçants, personnes physiques ou personnes
morales: Je ne donnerai qu'une garantie d'un an. La garantie conventionnelle,
c'est la liberté des parties.
M. Goulet: Je pose une dernière question. Dans le cas qui
nous a été soumis, est-ce que l'article 43 ne répondrait
pas...
M. Lalonde: ... la garantie légale. M. Goulet: ...
à l'appréhension...
M. Lalonde: L'appréhension, c'est la garantie
légale, d'après ce qu'on m'a dit. La durée raisonnable,
pour certains appareils, ordinateur... Quoique je ne voie pas beaucoup
l'épicier du coin avec un ordinateur compliqué, mais cela ne
serait pas un concept dans ce genre de marché que ces gens font, dans ce
genre de contrat.
C'est là qu'on m'a dit que le problème était
soulevé. Je sais que le problème a été
soulevé au gouvernement et le gouvernement a, autour de lui, tout le
personnel suffisant et compétent pour nous dire si c'est son intention
de le changer, de donner suite à ces représentations. Je n'en
ferai pas un amendement, mais je voulais quand même, en toute
honnêteté, étant donné que cela nous a
été apporté de façon articulée je ne
veux pas dire que ce que Mme le ministre nous disait était
inarticulé mais au moins, apparemment, en connaissance de cause,
après ce changement, je veux demander au gouvernement ce qu'il a
l'intention de faire.
Mme Payette: Je pense qu'en vertu de la lumière subite qui
vient de nous arriver, nous sommes disposés à rouvir l'article
qui définit "consommateur". Mais, à ce moment, je crois qu'il
faut revenir à la définition que nous avions proposée.
M. Lalonde: On recule beaucoup pour un petit problème.
M. Clair: Je voudrais donner deux arguments au soutien de la
position du ministre, c'est-à-dire de revenir plutôt à
le... Si le député de Marguerite-Bourgeoys veut bien
m'écouter, j'aimerais cela.
M. Lalonde: Je vous écoute... M. Clair: Oui?
M. Lalonde: Avec tristesse, mais je vous écoute quand
même.
M. Clair: Premièrement, je pense qu'on peut établir
clairement une chose dès le départ. Si, à l'article 246,
on ajoutait, à un nouvel article 246a, supposons, que les personnes
physiques commerçantes peuvent déroger, par convention contraire
à la loi, ou peuvent renoncer à un droit que leur confère
la présente loi, le grand risque est que, dans tous les cas, cela
devienne une clause qui fasse partie de tous les contrats de commerçant
à commerçant physique et qu'en quelque sorte, on fasse face
à une situation de contrats d'adhésion; point à la
ligne.
Autrement dit, qu'on permette, à l'article 246, finalement,
d'exclure complètement de toutes les transactions les consommateurs qui
sont, en fait, les nouveaux qu'on a couverts, les personnes physiques
commerçantes, et qu'à toutes fins pratiques, cela devienne un
article inutile dans le portrait, si on pense à une modification
possible de 1e.
Autrement dit, si on permet une dérogation à la loi par
l'article 246a, automatiquement, la clause va se retrouver partout et cela va
devenir du contrat d'adhésion. Cela va être ça ou rien.
C'est mon premier point. Mon deuxième point est que le projet de
loi, si on le regarde au niveau des deux principes auxquels on touche, le
premier principe fondamental du projet de loi, c'était de régir
des relations de consommateur à commerçant. (20 h 45)
En modifiant comme on l'a fait 1e, on a permis de régir des
relations de commerçant à commerçant, de certains
commerçants à commerçants. C'était
déjà une entaille importante au principe et je vois que le
député de Jacques-Cartier est d'accord avec moi quant au but,
lui-même a défendu cet argument. Ce projet de loi vise à
régir
les relations de consommateur à commerçant. Donc, on a
fait, en quelque sorte, une entorse à un des principes fondamentaux, si
on veut, du projet de loi, en le tirant par les cheveux, justement. Si on
arrive à l'article 246, il y a là également un principe
qui m'apparaît fondamental, soit celui que le consommateur ne peut
renoncer à un droit que lui confère la présente loi. On
avait le principe de régir des relations consommateur à
commerçant, on y a fait une entaille, on a un principe que nul ne peut
déroger à la loi par convention contraire, auquel cas on se dit:
On va lui apporter encore, lui aussi, un attendrissement ou un ramollissement,
si on veut.
On risque, en procédant à 246, de se retrouver avec le
problème que soulevait le député de Bellechasse
relativement à la balayeuse, est-ce que oui ou non, à ce
moment-là, le consommateur achète la balayeuse pour son
épicerie ou s'il l'achète pour ses fins personnelles. Si on
permet de déroger par des conventions expresses à la loi,
tantôt, cela va s'étendre jusqu'où? Cela va poser un paquet
de problèmes d'interprétation.
En conséquence, plutôt que de fonctionner par deux
dérogations à deux principes qui, à mon sens, sont des
principes fondamentaux du projet de loi de protection du consommateur, pourquoi
ne pas plutôt reconsidérer notre position tous ensemble à
1e plutôt que de procéder par des exceptions à deux cas
qui, finalement, risquent de prêter flanc à toutes sortes
d'interprétations et éventuellement à des abus?
On ne veut pas avoir l'air d'être trop bon prince et de vouloir
soulager nos tourments en même temps que ceux de l'Opposition, mais je
pense sincèrement que si on regarde au fond des choses, le
problème, c'est beaucoup plus à 1e qu'on peut le résoudre
comme l'a dit le ministre, qu'en mettant une exception à consommateur et
en allant mettre une exception à 246. Cela nous apparaîtrait
plus...
Mme Payette: M. le Président, pour compléter, cela
va me prendre dix secondes. Il m'apparaîtrait en plus extrêmement
dangereux de laisser miroiter à 1e des droits à certains
commerçants qui ne seraient pratiquement plus existants par la suite
puisque ce qu'on peut prévoir comme opération, c'est
qu'automatiquement on va leur demander de renoncer à ces droits.
M. Saint-Germain: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jacques-Cartier, avant que vous ne preniez la parole, si je comprends bien ce
qui se passe, nous avons, dans les faits, suspendu l'étude de l'article
246 pour nous poser la question de savoir si la correction dont on discute
maintenant doit se faire à 246 ou à l'article 1e. M. le
député de Jacques-Cartier.
Mme Payette: M. le Président, si on me permettait, je
pense qu'il serait peut-être utile, pour la bonne compréhension,
que je relise 1e tel qu'amendé, sans le sous-amendement. A ce
moment-là, il se lisait comme suit: "Consommateur: une personne
physique, sauf un commerçant qui se procure un bien ou un service pour
les fins de son commerce."
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): J'avais donné la parole
à M. le député de Jacques-Cartier, mais c'est comme vous
voulez.
M. Saint-Germain: Enfin, écoutez, j'allais simplement dire
que je sais, par les représentations qu'on a eues, que le fait d'ajouter
le mot "physique ", après les mots "toute personne", et de rester avec
le mot "consommateur", tel qu'il était défini, je crois que c'est
une solution meilleure que la situation dans laquelle on se trouve dans le
moment. Je me demande bien, d'ailleurs, avec les jurisprudences qu'il y a eu
dans la définition de la loi 45, si les juges n'ont pas simplement
été plus loin que le législateur le voulait bien. De toute
façon, avec ce qui a été dit, avec la jurisprudence qui
existe, il arrive que les commerçants ne savent plus s'ils ont affaire
à un consommateur ou à un commerçant.
Alors, c'est très ambigu et ce serait peut-être là
une façon élégante d'en sortir.
Mme Payette: M. le Président, le député de
Jacques-Cartier a raison et, par la définition que nous donnions au mot
"consommateur" à l'article 1e, originalement, avec l'amendement, nous
venions de clarifier cette définition.
M. Saint-Germain: C'est ce qui me semblait être au
début.
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: ... c'est peut-être la décision la plus
réaliste, donc la plus souhaitable dans les faits, mais je la regrette
un peu, pour la raison suivante. C'est qu'on avait fait avancer la question en
identifiant très bien le principe qui est qu'un consommateur, c'est une
question de situation, ce n'est pas une question de métier, et quelqu'un
peut être fort bien consommateur dans... D'ailleurs, tous les
commerçants sont des consommateurs un jour. L'épicier qui va
s'acheter un habit est un consommateur.
M. Clair: ...
M. Lalonde: Je sais. Mais on avait avancé cela pour faire
remarquer que, même lorsque, dans certains cas, il achète des
biens où il n'est plus en mesure qu'un autre consommateur de
rétablir le déséquilibre ou de corriger le
déséquilibre qui existe, même si c'est pour les fins de son
commerce, il pourrait être protégé par cette loi.
Le contrat d'adhésion, c'est très difficile à
accepter comme argument, parce que ces appareils sont vendus en vertu de
contrats qui sont faits d'avance, d'accord. Tous les appareils sont vendus en
vertu de contrats faits d'avance, que le consommateur modifie rarement, dont il
remplit les espaces blancs. Alors, tout est un contrat d'adhésion,
autant à l'article 162, par exemple, lorsqu'on dit que "le
commerçant ne peut se libérer de cette obligation" c'est
l'obligation de faire une évaluation "sans une renonciation
écrite en entier par le consommateur et signée par ce dernier."
Cela rejoint le deuxième argument selon lequel, si on met cette
exclusion à l'article 246, on se trouve à défaire, on a
créé une illusion au consommateur et ensuite on la défait
à l'article 246. On l'a déjà fait ici, c'est un principe
qu'on a déjà accepté à l'article 162.
Peut-être qu'à l'article 162, c'est plus clairement
écrit, c'est juste à l'endroit où on crée
l'obligation, on dit qu'on peut s'en défaire de telle façon.
Peut-être que la correction que... Ce que j'avais en tête, quoique
je n'en aie pas fait un amendement, c'était qu'on ne peut déroger
de la présente loi par une convention particulière, de rattacher
ça à l'article 245, quoique l'article 245 soit un principe qu'il
faut peut-être laisser tout seul, sauf le consommateur, pour les biens et
les services qu'il se procure pour les fins de son commerce ou de sa
profession. Là, ça indique bien qu'il peut déroger; il est
présumé avoir ces droits et il peut volontairement y
déroger. Est-ce que ça va être dans un contrat
d'adhésion? Il faudrait que ce soit par écrit, naturellement.
Etant donné qu'on a déjà accepté cette
méthode à l'article 162, je me demande ce qui forcerait le
gouvernement à le refaire, parce qu'on se trouve à reculer un
peu. Si c'est la seule solution, je ne peux pas la combattre, mais je veux la
souligner.
Mme Payette: L'autre inquiétude que je voudrais souligner
au député de Marguerite-Bourgeoys, M. le Président, c'est
dans le cas qui nous occupe, est-ce qu'on peut imaginer qu'il y ait là
de la concurrence? Est-ce que ce n'est pas presque un marché captif?
Est-ce qu'on peut imaginer, par exemple, que, dans le cas qui nous occupe, il
pourrait arriver qu'on ait deux prix, un avec une garantie et un sans garantie?
Je vous avoue que c'est une préoccupation pour nous.
M. Lalonde: II ne pourrait pas y en avoir un sans garantie,
puisque la garantie légale s'appliquerait si on conservait la
définition que nous avons, sauf renonciation. Il y aurait un prix pour
la renonciation. Je pense qu'il n'y a pas de monopole, de monopole d'Etat ou
des choses comme cela. Il y a de gros producteurs. Lorsqu'on parle de machines
électroniques, c'est IBM et quelques autres producteurs de cette
nature.
Mme Payette: II n'y en a pas 12 000.
M. Lalonde: Non. Comme il n'y a pas 12 000 producteurs d'autos
d'ailleurs. Je voulais simplement injecter cela dans le débat, parce
qu'on peut perdre une bonne occasion, objectivement, de ne pas reculer et de
couvrir la situation, de la façon que je le suggère.
Si les inconvénients qui sont soulevés par le gouvernement
à la façon de procéder que je suggère sont tels
qu'on doive revenir en arrière, ce serait réellement avec
beaucoup de regret que je le ferais. Je le ferais parce que je pense que la
situation est importante, mais j'invite le gouvernement à regarder ma
suggestion.
Mme Payette: M. le Président, nous avons
réfléchi à la question. Nous avions cédé
à l'article 1e, devant ce qui était une proposition venant de
l'Opposition, mais une proposition généreuse. Nous sommes
prêts, si nous avons consentement, à revenir à l'article
1e, mais à la proposition, telle qu'elle existait, amendée, et
non pas sous-amendée, c'est-à-dire ce que je viens de lire,
encore une fois.
M. Clair: Sans débat pour... votre argument...
M. Lalonde: J'avais le devoir de le soulever, je l'ai
soulevé. Cela va.
Le Président (M. Dussault): Le président vous
demande d'ailleurs s'il a le consentement de la commission pour revenir
à l'article 1e.
M. Lalonde: Cela prend le consentement de la commission, oui.
M. Clair: J'aimerais cela entendre le député de
Bellechasse.
M. Goulet: M. le Président, vous demandez un consentement
pour revenir à l'article 1e. Personnellement, je donne mon consentement
pour que vous puissiez revenir à l'article 1e, mais je vous demande une
directive. C'est peut-être un précédent qu'on créera
à cette commission. Peut-être que des gens à cette table
qui ont voté aimeraient changer leur vote. On donne dix jours à
un consommateur pour penser à son contrat. On peut en donner quinze
à des députés. Je suis prêt à donner mon
consentement, mais à une condition, c'est que je vais demander un vote
enregistré sur l'article 1e, une deuxième fois. Sans cela, je ne
donne pas mon consentement. Je demande un vote enregistré sur la
proposition de madame qu'on revienne à l'article 1e.
On fera une proposition. On recommence l'article 1e à
zéro. Si vous voulez revenir, on recommence à zéro, sans
discussion.
M. Lalonde: Là-dessus, si tout le monde est d'accord, il
n'est pas besoin d'enregistrer le vote.
M. Goulet: Oh non! Je vous le dis, M. le Président, je
donne mon consentement pour qu'on revienne à l'article 1e, mais je
demande un vote enregistré sur l'article 1e. Vous voulez chan-
ger le vote, parce qu'il y a eu un vote sur cette article.
Le Président (M. Dussault): Vous voulez qu'on vote comme
s'il y avait une motion à l'effet de revenir à l'article 1e.
C'est cela?
M. Goulet: Non. Je donne mon consentement pour qu'on revienne
à l'article 1e mais je demande un vote enregistré sur l'article
1e.
M. Lalonde:... c'est son droit de le demander.
Le Président (M. Dussault): ... quand viendra le temps de
voter sur le nouvel article 1e.
M. Lalonde: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): D'accord. Alors, j'ai le
consentement de la commission pour revenir sur l'article 1e. C'est maintenant
sur l'article 1e que nous discutons et Mme le ministre dépose, à
ce moment, en remplacement du paragraphe qui avait été
voté tel qu'amendé, le nouveau paragraphe suivant: "Le
consommateur: Une personne physique, sauf un commerçant qui se procure
un bien ou un service pour les fins de son commerce."
C'est là-dessus que porte maintenant le débat.
M. Lalonde: ...
Mme Payette: "Une" personne.
Le Président (M. Dussault): La commission est prête
à voter sur cet article nouveau? Adopté? (21 heures)
Mme Payette: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): II y a M. le
député de Bellechasse qui voulait un vote enregistré. Je
vais demander aux membres de cette commission de signifier au président
s'ils sont pour ou contre le nouveau paragraphe e) de l'article 1. M. le
député de Drummond?
M. Clair: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Bellechasse?
M. Goulet: Contre.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jeanne-Mance?
M. Laberge: Pour.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys?
M. Lalonde: Pour.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Viau?
M. Lefebvre: Pour.
Le Président (M. Dussault): Mme le député de
Dorion?
Mme Payette: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jacques-Cartier?
M. Saint-Germain: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): II y a donc 6 votes pour et 1
contre. Le nouveau paragraphe e) de l'article 1 est donc adopté. Nous
revenons...
Mme Payette: Je pense qu'on peut souligner qu'il y a quelqu'un
dans cette salle qui est particulièrement heureux.
M. Lalonde: C'est drôle, j'allais vous dire ceci:
même si ce n'est pas un travail très agréable, je vous
remercie d'avoir accepté de revoir cet article. Je remercie aussi le
député de Bellechasse d'avoir donné son consentement.
Même si la solution n'était pas la mienne, je pense que c'est une
amélioration.
Mme Payette: M. le Président, puis-je demander au
député de Marguerite-Bourgeoys...
Le Président (M. Dussault): Oui, Mme le ministre.
Mme Payette: ... pourquoi il dit que ce n'est pas agréable
de faire cela?
M. Lalonde: Ce n'est pas que je n'aime pas voir...
Mme Payette: C'est de remercier qui n'est pas
agréable?
M. Lalonde: Non.
Mme Payette: Ah bon!
M. Lalonde: Je veux dire de revenir sur le travail fait, surtout
quand on a la conviction qu'on l'a bien fait.
Mme Payette: Cela va nous arriver un peu plus tard encore.
M. Clair: Je comprends votre tourment également.
M. Lalonde: Je ne suis pas tourmenté, je laisse cela au
gouvernement, le tiraillage.
M. Goulet: Est-ce qu'on revient à l'article 246 ou...
Le Président (M. Dussault): Nous revenons à
l'article 246, M. le député. Je demande si l'article 246, tel
qu'il apparaît au projet de loi, est adopté.
Mme Payette: Adopté. M. Saint-Germain:
Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 247? Mme le ministre.
Mme Payette: M. le Président, il y a un amendement et
l'article se lirait comme suit: "Malgré l'article 1234 du Code civil, le
consommateur peut, s'il exerce un droit prévu par la présente loi
ou s'il veut prouver que la présente loi n'a pas été
respectée, administrer une preuve testimoniale, même pour
contredire ou changer les termes d'un écrit."
Le Président (M. Dussault): Je reçois le nouvel
article. Est-ce que l'article 247, tel que modifié, est
adopté?
M. Lalonde: Adopté, oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté, tel que
modifié. J'appelle l'article 248. Mme le ministre.
Mme Payette: L'article se lit comme suit: "Un document,
certifie..." Excusez-moi, il doit y avoir un accent et je m'excuse. "Un
document, certifié conforme à l'original par le président,
le vice-président ou une personne habilitée en vertu de la
présente loi à faire enquête, est admissible en preuve et a
la même force probante que l'original."
M. Lalonde: Adopté.
M. Saint-Germain: Par cet article, M. le Président,
n'est-il pas possible que les procédures soient paralysées
jusqu'à un certain point et qu'il existe une certaine lenteur dans
l'application de la loi, parce que ces documents ne seraient pas remis par
l'office? Si je ne m'abuse, un consommateur peut se plaindre, peut porter une
plainte vis-à-vis d'un commerçant à l'office et l'office
peut prendre des procédures, mais si l'office ne... Est-ce que j'ai eu
raison lorsque j'ai dit cela?
Mme Payette: Cet article, c'est simplement une mesure pour
faciliter les preuves, pour qu'on n'ait pas toujours besoin d'avoir recours
à des documents originaux. C'est simplement une mesure pour faciliter la
preuve, tout simplement.
M. Saint-Germain: Oui. La signification reste juste, c'est la
signification bien précise au point de vue légal?
Mme Payette: Oui, tout à fait, c'est pour éviter,
par exemple, d'avoir à assigner le président ou le
vice-président de l'office devant le tribunal pour faire
reconnaître sa signature sur un document original.
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 248 est
adopté. J'appelle l'article 249. Mme le ministre.
Mme Payette: L'article se lit comme suit: "Est authentique le
procès-verbal d'une séance de l'office certifié conforme
par le président ou le vice-président. Il en est de même
d'un document ou d'une copie qui émane de l'office ou fait partie de ses
archives, lorsqu'il est signé par le président ou le
vice-président."
Le Président (M. Dussault): L'article 249 est-il
adopté?
M. Lalonde: Oui, adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 250. Mme le ministre.
Mme Payette: L'article se lit comme suit: "Le procureur
général ou le président est dispensé de
l'obligation de fournir caution pour obtenir une injonction en vertu de la
présente loi."
Une Voix: II est solvable.
M. Lalonde: Le président est solvable, oui.
Le Président (M. Dussault): L'article 250 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 251. Mme le ministre.
M. Lalonde: Le gouvernement, je ne le sais pas.
Mme Payette: L'article se lit comme suit: "Lorsqu'une injonction
émise en vertu de la présente loi n'est pas respectée, une
requête pour outrage au tribunal peut être présentée
devant le tribunal du lieu où l'outrage a été commis."
Le Président (M. Dussault): L'article 251 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 252. Mme le ministre.
Mme Payette: L'article se lit comme suit: "Un avis donné
par un commerçant en vertu de la présente loi doit être
rédigé dans la langue du contrat à l'occasion duquel il
est donné."
Le Président (M. Dussault): L'article 252 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 253. Mme le ministre
Mme Payette: L'article se lit comme suit: "Dans la computation
d'un délai prévu par une loi ou un règlement dont l'office
doit surveiller l'application: "a) le jour qui marque le point de départ
n'est pas compté, mais celui de l'échéance l'est; "b) les
jours fériés sont comptés mais, lorsque le dernier jour
est férié, le délai est prolongé au premier jour
non férié suivant;
M. Lalonde: Ce n'est pas "prolongé ", c'est
"prorogé". C'est "prorogé"?
Mme Payette: "prorogé", excusez-moi, "le délai est
prorogé au premier jour non férié suivant; "c) le samedi
est assimilé à un jour férié de même que le 2
janvier et le 26 décembre".
M. Clair: Article 8 du Code de procédure civile.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 253 est
adopté? M. le député de Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: II y avait un mémoire où on avait
fait un comptage assez élaboré de ce qui pourrait arriver
à cause des jours fériés, en relation avec l'article 125.
Est-ce qu'on a tenu compte... Voilà, je vous remets le document,
simplement pour vérifier si on a tenu compte des difficultés
auxquelles on pouvait faire face dans l'application de cet article.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Drummond.
M. Clair: M. le Président, pour répondre au
député de Jacques-Cartier, d'abord, je lui rappelle que la
méthode de compter, à l'article 253, c'est déjà
celle qui est prévue au Code de procédure civile. Maintenant,
dans l'exemple qu'il donne relativement au crédit variable et à
l'article 125, il semble qu'à l'article 125, où l'on parle d'un
délai d'au moins 21 jours, premièrement, c'est d'un délai
minimal. En pratique, vu qu'il s'agit toujours de délais de 30 jours,
cela ne crée pas de problème.
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 253 est
adopté. J'appelle l'article 254. Mme le ministre.
Mme Payette: L'article se lit comme suit: "Les dispositions de la
présente loi s'ajoutent à toute disposition d'une autre loi qui
accorde un droit ou un recours au consommateur."
Le Président (M. Dussault): L'article 254 est-il
adopté?
M. Lalonde: Quelle est la situation qu'on veut couvrir? Est-ce
que le problème a déjà été
soulevé?
Mme Payette: Non, c'est pour prévoir que les droits et
recours qui sont déjà autorisés au consommateur par
d'autres lois, notamment...
Une Voix: Notamment le Code civil.
Mme Payette: ... le Code civil, ne sont pas limités par la
loi qui est devant nous.
M. Clair: C'est un additif.
Mme Payette: II peut se servir de toutes les autres
dispositions.
M. Lalonde: Cela va.
M. Saint-Germain: On dirait tout de même que, dans cette
nouvelle rédaction d'une partie, du moins, du Code civil, par l'article
219, vous êtes conscients que vous le faites, mais que vous n'êtes
pas trop sûrs des effets juridiques de ce qui nous arrive, et que vous
voulez, par l'article 219...
M. Clair: Le député lit le texte de
l'avant-projet.
M. Saint-Germain: Oui, mais les articles 254 et 219, sont
à lavant-projet.
M. Clair: Oui, mais l'article 254 a été
changé légèrement, il est plus clair.
M. Saint-Germain: Si je prends lavant-projet textuellement...
M. Clair: Substantiellement, c'est la même chose.
M. Saint-Germain: Alors, ce que je vous dis est encore
valide.
Mme Payette: Ce qu'on considère, c'est que le consommateur
est un justiciable qui a droit à tous les recours qui sont à sa
disposition.
M. Lalonde: En fait, je posais la question, parce que je me
demandais ce que cela ajoutait. Si c'est contradictoire à une autre
disposition, il va y avoir un conflit et on verra laquelle des deux s'applique.
S'il s'agit d'une loi qu'on abroge ou qu'on remplace effectivement, il n'y a
pas de problème.
Mme Payette: Ce qui pourrait se produire, c est qu'il pourrait y
avoir un cas prévu au Code civil qui soit plus avantageux pour le
consommateur, dans certaines circonstances, et on ne veut pas le priver de
cette possibilité.
M. Saint-Germain: Oui, mais est-ce une bonne façon de
légiférer? Si les textes sont clairs et si les
textes sont bien précis, l'article 254 devient inutile, si les
articles sont bien rédigés et clairement
rédigés.
M. Clair: Non, ce n'est pas...
M. Saint-Germain: J'ai l'impression qu'on avoue là qu'on
ne sait pas trop comment ces articles vont être interprétés
et on essaie, par 254, de plâtrer. Je ne suis pas avocat, mais, comme
profane, il me semble que c'est cela que cela veut dire.
M. Clair: Non, ce n'est pas cela que cela veut dire, M. le
Président. Cela ne veut pas dire qu'on n'est pas sûr de ce que nos
textes veulent dire; cela veut dire que s'il existe un recours plus ou moins
avantageux, déjà exercé ou que le consommateur envisage
d'exercer, les recours prévus à la présente loi s'ajoutent
à toute notre loi qui donnerait un recours au consommateur. En pratique,
je pense que cela peut être très utile de le prévoir.
M. Saint-Germain: ... si le consommateur a d'autres recours ou
s'il n'en a pas.
M. Clair: Mais il n'est pas question d'inclure cet article, en
aucune façon, parce qu'on n'est pas sûr de ce que nos textes
veulent dire, absolument pas. C'est de s'assurer que, s'il y a un recours
d'exercé en vertu d'une autre loi et que le consommateur désire
l'exercer ou qu'il y a un recours semblable ou supplémentaire
prévu en vertu de la Loi de la protection du consommateur, il puisse
l'exercer.
M. Lalonde: Ce que je crains, c'est que cela puisse ajouter un
peu de confusion, tout simplement. Dans le cas d'un article du Code civil qui
serait plus avantageux pour le consommateur et qui aurait fait l'objet d'une
disposition, une situation... Peut-être le député de
Drummond a-t-il un exemple à nous donner?
M. Clair: L'article 1040c, qui prévoit déjà,
par exemple, que les obligations monétaires découlant d'un
prêt d'argent sont réductibles ou annulables par le tribunal dans
la mesure où il juge, eu égard aux risques et à toutes les
circonstances, qu'elles rendent le coût du prêt excessif et
l'opération abusive et exorbitante. Il y a déjà des
dispositions qui traitent du prêt, du crédit dans le projet de
loi, alors je pense que, dans la même procédure, on pourrait se
servir de l'article 1040c du Code civil et...
M. Lalonde: Dans un cas, par exemple, où le formalisme de
cette loi impose un cadre très étanche sur des avis à
donner, des délais bien déterminés, que ce soit 10 jours,
30 jours, et que le Code civil aurait aussi des dispositions pour une situation
semblable, est-ce qu'il y a danger que cet article soit
interprété comme voulant dire que les délais prévus
par le Code civil s'ajoutent aux délais prévus par cette loi?
Parce qu'ils s'ajoutent.
M. Clair: Non, je ne pense pas, je serais tenté de
répondre au député: A chaque loi ses délais.
Mme Payette: Suffit sa peine.
M. Clair: A chaque loi suffit sa peine.
Mme Payette: En fait, c'est une ceinture et des bretelles, pour
qu'on ne puisse pas déculotter le consommateur.
M. Lalonde: Mme le ministre a de ces exemples!
Mme Payette: Mes exemples sont clairs!
M. Lalonde: J'ai assisté à la révolte des
sans culotte à l'Assemblée nationale. On aurait eu besoin de
votre loi.
Le Président (M. Dussault): L'article 254 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 255.
M. Lalonde: M. le Président, avant 255.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je pense que c'est là que je dois soulever le
problème que j'avais annoncé la semaine dernière. Il
s'agit d'un chapitre qui concerne la preuve et la procédure. Je pense
que j'ai posé la question à savoir pourquoi on n'avait pas
reproduit, dans la loi, l'article 113 de (a loi 45. Je sais qu'il y a l'article
271; Mme le ministre me l'a gentiment rappelé à la
dernière séance, l'article 271, qui existe... (21 h 15)
Mme Payette: II y a un amendement à venir à
l'article 271 et c'est à cet article qu'on va répondre à
vos questions.
M. Clair: On est dans les recours civils.
M. Lalonde: On n'est pas seulement dans les recours civils. Quand
on dit qu'on ne peut déroger à la présente loi par une
convention particulière, sont-ce seulement les recours civils?
M. Clair: Quand même, si on regarde les titres dans les
environs des articles où on se trouve, à l'article 245, juste
avant, c'est preuves et procédures, ensuite au chapitre II, ce sont les
recours civils...
M. Lalonde: Avant d'arriver aux recours civils...
M. Clair:... et, après cela, au chapitre III, il y a
infractions et peines, je pense... De toute façon, le
ministre vient d'annoncer qu'on traitera du sujet à l'article 271
et qu'il y aura même un amendement qui le concernera.
M. Lalonde: Voici pourquoi je voulais le traiter ici. C'est parce
que je dois me rendre à une autre commission parlementaire et que
j'espérais...
Mme Payette: Si on me permet, on est en train de distribuer la
dernière série d'amendements, à moins qu'un autre
éclairage ne nous soit apporté et qu'on revienne, mais, dans
cette série d'amendements, il y a ceux qui étaient
déjà compris dans la liste qui avait été
distribuée. Il y a les articles qui ont été suspendus et
certains articles sur lesquels nous demanderons à revenir à la
fin de nos travaux.
M. Lalonde: Me permettrait-on de simplement poser la question
suivante:
Mme Payette: Nous serions prêts, pour accommoder le
député de Marguerite-Bourgeoys, à passer à
l'article 271 tout de suite, s'il y avait consentement.
M. Lalonde: J'aimerais rester avec vous tout le long, mais il
faut que j'aille...
Mme Payette: Si c'est pour aller faire... M. Lalonde: ...
de la chicane ailleurs...
Mme Payette: ... de la chicane à une autre commission, on
va vous garder. Je ne voudrais jamais faire cela à mes
collègues.
M. Lalonde: Non, jamais, jamais. C'est peut-être de la
stratégie qui est faite au niveau du caucus.
Mme Payette: Je commence à apprendre.
M. Lalonde: Je ne veux pas déranger tout le travail. Je
veux simplement poser la question suivante: L'amendement à l'article 271
se lit comme suit, si je comprends bien, celui qui vient d'être
distribué: "Une poursuite pénale ne peut être maintenue si
le prévenu démontre qu'il a fait preuve de diligence raisonnable
en prenant toutes les précautions nécessaires pour s'assurer du
respect de la présente loi...", c'est à cela...
Mme Payette: C'est à cela que nous faisions allusion.
M. Lalonde: Cela répond à une bonne partie de ma
préoccupation.
Une Voix: Les principes de la cause.
M. Lalonde: Oui. La cause Sault-Sainte-Marie. C'est
celle-là que je voulais discuter. Ecoutez, je vais quand même
rester avec vous pendant un bout de temps. On va continuer.
Mme Payette: Je pensais que vous pouviez partir en paix
maintenant.
M. Clair: L'article 271 est-il adopté?
M. Lalonde: Non, on revient à l'article 255.
Le Président (M. Dussault): Je ne vous permettrais pas, M.
le député, de faire un saut de la sorte. J'appelle l'article
255.
Recours civils
Mme Payette: II y a un amendement à l'article 255.
L'article se lit comme suit: "Si l'une des règles de formation
prévue par les articles 25 à 28 n'a pas été
respectée ou si un contrat ne respecte pas une exigence de forme
prescrite par la présente loi ou un règlement, le consommateur
peut demander la nullité du contrat. Dans le cas d'un contrat de
crédit, lorsqu'une modalité de paiement ou encore le calcul ou
une indication des frais de crédit ou du taux de crédit n'est pas
conforme à la présente loi ou à un règlement, le
consommateur peut demander à son choix, soit la nullité du
contrat, soit la suppression des frais de crédit et la restitution de la
partie des frais de crédit déjà payés. "Le tribunal
accueille la demande du consommateur, sauf si le commerçant
démontre que le consommateur n'a subi aucun préjudice du fait
qu'une des règles ou des exigences susmentionnées n'a pas
été respectée."
Le Président (M. Dussault): Je reçois la
modification. L'article 255, tel que modifié...
M. Lalonde: Seulement une chose. Je n'ai pas tout à fait
saisi le changement ou les changements. Est-ce qu'on veut seulement attirer
notre attention sur le changement?
Mme Payette: Notre amendement a pour but de remplacer le mot "...
acquiesce à..." par le...
M. Lalonde: ... accueille.
Mme Payette: ... mot "... accueille", qui est
généralement le mot employé dans la conclusion d'un
jugement qui est favorable au demandeur.
M. Lalonde: Ah bon! Il n'y a pas tellement de changement, sauf
dans la forme, avec l'article 117 actuel?
Mme Payette: C'est exact. M. Lalonde: Cela va. Une
Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Alors, l'article 255 est
adopté tel que modifié. J'appelle l'article 256. Mme le
ministre.
Mme Payette: II y a un amendement à l'article 256 soumis
par l'Office de la langue française qui met au singulier le mot "impose"
dans la deuxième ligne. Je fais la lecture. Il manque a). L'article se
lirait comme suit: "Si le commerçant ou le manufacturier manque à
une obligatoin que lui imposent la présente loi ou un règlement,
le consommateur, sous réserve des autres recours prévus par la
présente loi, peut demander, selon le cas: a) l'exécution de
l'obligation; b) l'autorisation de la faire exécuter aux frais du
commerçant ou du manufacturier; c) la réduction de son
obligation; d) la résiliation du contrat; e) la résolution du
contrat ou f) la nullité du contrat, sans préjudice de sa demande
en dommages-intérêts dans tous les cas, II peut également
demander des dommages-intérêts exemplaires.
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Saint-Germain: Pour cet article en particulier,. M. le
Président, le Barreau nous avait fait des représentations. Il
disait: "Ces dispositions semblent de nature à amener des
problèmes d'interprétation graves et une abondance de
jurisprudence. D'une part, l'article 256 regroupe des recours de nature bien
différente et d'autre part, nous continuons d'être en
présence des dispositions suivantes du Code Civil et on nomme
1040c, 1530 et 1965. Le Barreau souhaiterait que ces problèmes de
concordance avec le Code civil soient bientôt résolus. Il faudrait
de plus distinguer entre les recours du consommateur basés sur la
lésion ou sur les vices de consentement (y compris ceux qui viennent de
pratiques interdites) au moment de la conclusion du contrat ou encore sur des
vices de forme et, d'autre part, les recours du consommateur basés sur
l'inexécution par le commerçant de ses obligations une fois le
contrat conclu ou sur les vices cachés.
M. Clair: A mon sens, M. le Président, loin d'être
un inconvénient, c'est un atout que de regrouper dans le même
article les recours civils et, en ce qui concerne l'addition des recours
prévus en vertu de la présente loi à ceux prévus au
Code civil, on a déjà fait cette discussion à l'article
254 en établissant clairement que cela s'additionne. Je pense que...
M. Saint-Germain: Pour un profane comme moi, au point de vue
juridique, c'est toujours embêtant de voir le Barreau nous affirmer
quelque chose. Il me semble...
Mme Payette: C'est exigeant le Barreau.
M. Saint-Germain: II me semble que le Barreau, dans ces
choses-là, a fait un travail sérieux. C'est leur profession et je
suppose, comme ils peuvent faire appel à tous les avocats qui peuvent
collaborer je ne dis pas que c'est infaillible, j'en suis, mais surtout
lorsqu'il s'agit d'interprétation et de concordance d'articles, il me
semble qu'il devrait y avoir là... On devrait tout de même
étudier et bien étudier ce qu'ils nous disent, y attacher une
certaine importance.
Mme Payette: M. le Président, on étudie toujours
avec beaucoup d'attention ce que le Barreau nous dit, mais on sait
également qu'il y a des divergences d'opinion qui permettent aux membres
du Barreau de vivre.
M. Saint-Germain: J'en suis, mais ici on parle strictement de
rédaction de lois, si vous voulez. C'est un article qui ne prête
pas à des opinions politiques et le Barreau ici ne parle absolument pas
d'opinion politique, il parle simplement de jurisprudence et d'application de
la loi telle que rédigée.
M. Clair: Je vais poser une question au député de
Jacques-Cartier. Finalement, tout ce qu'il soulève
peut-être que je prends un raccourci, je ne veux pas en faire la
question qu'il pose c'est: Est-ce qu 'on devrait faire de l'article 256f des
articles ou en faire un seul. Nous pensons que c'est avantageux de regrouper
cela dans un seul et même article pour être bien sûr que le
libellé est le même et qu'on ne s'embarque pas dans des
discussions inutiles quant à savoir...
M. Saint-Germain: ...il n'y a pas de problème de
concordance entre le Code civil et ces articles-là.
M. Clair: Non.
M. Lalonde: Cela n'a pas pour effet, à 256, de
créer des droits, cela décrit des droits qui sont
créés par la loi et le code, qui peuvent être
exercés dépendant des situations. Autrement dit, le consommateur
n'aura pas, dans tous les cas, ouverture à a), b), c), d), e) et f).
Mme Payette: Selon les cas.
M. Clair: C'est son éventail de recours.
M. Lalonde: C'est cela, c'est son éventail de
procédure, mais dépendant des conditions, de la situation. Ceci
dit, on peut ajouter que les préoccupations du Barreau sont
atténuées parce qu'au fond, ça ne crée pas plus de
droits que ce que le reste de la loi et du Code civil n'en crée. Je
comprends la préoccupation, parce qu'à première vue, on
pourrait dire que, dans toute situation, on a le choix de demander la
nullité du contrat, l'exécution de l'obligation, la
réduction de l'obligation, la résiliation du contrat, la
résolution du contrat ou l'autorisation de faire exécuter le
contrat.
Mme Payette: De toute façon, il y a plusieurs contrats qui
ne se prêteront pas à certaines de ces conclusions, parce que, si
vous avez la résiliation... Notamment, quand on parle de la
résiliation de contrat, on ne donne ouverture à cette conclu-
sion que dans le cas d'un contrat où les obligations sont
exécutées successivement. Vous ne pourriez avoir une action en
résiliation dans le cas où l'obligation est la livraison d'un
seul bien, la résiliation ne pourrait pas s'appliquer. Donc, les
conclusions vont aller selon la nature du contrat.
M. Clair: L'article 1065 du Code civil, qui n'a pas
été retouché, semble-t-il, selon les informations que je
retrouve à la codification que j'ai depuis Napoléon, regroupe lui
aussi un certain nombre de possibilités dans le même article:
"toute obligation rend le débiteur passible de dommages en cas de
contravention de sa part; dans les cas qui le permettent, le créancier
peut aussi demander l'exécution de l'obligation même et
l'autorisation de la faire exécuter aux dépens du
débiteur; la résolution du contrat..."
Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 256 est
adopté. Article 257. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement de forme qui vient de l'Office
de la langue française et l'article se lirait comme suit: "Sous
réserve de ce qui est prévu aux articles 258 et 259, une action
fondée sur la présente loi se prescrit par trois ans à
compter de la formation du contrat".
Le Président (M. Dussault): J'accepte la modification.
M. Saint-Germain: Ici, on porte la prescription d'un an
c'était l'article 119 de la loi actuelle à trois ans.
Est-ce que cela ne paraît pas exagéré, surtout qu'on aura
le recours collectif dans peu de temps, je suppose? Trois ans, ça semble
bien long. D'ailleurs, il y a plusieurs corps intermédiaires qui s'en
sont plaints. Quelle est l'expérience de l'office avec cette
prescription d'un an? Est-ce que cela a apporté des inconvénients
sérieux pour les consommateurs?
Mme Payette: Le problème principal qu'a posé la
prescription d'un an, c'est que, règle générale, vous avez
des contrats, entre autres dans le financement, où le financement est
réparti sur trois ans. Pour un contrat qui, au départ, va durer
trois ans, le commerçant a déjà une prescription qui va
commencer à la fin des trois années. Le consommateur, quant
à lui, n'a qu'une prescription annale, ce qui est déjà en
disproportion, mais, par le bas pour lui, à l'égard des droits du
commerçant. Pourquoi ne pas... Tout au moins, c'est une des choses, on
vise, entre autres, à rétablir un équilibre.
L'équilibre est aussi important au niveau de la prescription.
M. Lalonde: II y a peut-être certains cas où un an,
c'est trop court, mais j'avoue que l'exemple qui nous est apporté n'est
pas convaincant, parce que plus le financement va être long, à la
deman- de du consommateur, plus la possibilité lui sera donnée de
rembourser le plus longtemps possible après l'emprunt, plus il faudra
lui donner de chances de faire annuler le contrat. C'est ce que j'ai
compris.
M. Clair: II faut lire comme il faut l'article 257: "se prescrit
par trois ans à compter de la formation du contrat".
M. Lalonde: Oui.
M. Clair: Ce qu'on disait, c'était pour prévoir ce
genre de situation de façon générale mais non pas
spécifique, en disant: A chaque fois, c'est trois ans à compter
du dernier paiement. Ce n'est pas ce qu'on vient de dire. C'est dire...
M. Lalonde: Non, non.
M. Clair: ... qu'on veut, par l'article 257, en prolongeant
à trois ans, tenir compte du problème évoqué.
M. Lalonde: Je sais, mais l'exemple est qu'étant
donné qu'il y a des prêts de trois ans...
M. Clair: Je comprends. On peut donner dix exemples.
M. Lalonde:... à ce moment-là, si les
mécanismes, les instruments de financement disponibles aux consommateurs
vont jusqu'à cinq ans, est-ce qu'il faut lui donner jusqu'à cinq
ans pour l'annuler, alors qu'il a, j'espère, commencé à
s'apercevoir des inconvénients ou des irrégularités dans
l'année qui a commencé et non pas au moment où il a
terminé le remboursement? Enfin...
Mme Payette: On trouvait ça très bon dans le projet
de loi no 7.
M. Lalonde: Je pose la question pour savoir s'il y a des
expériences qui sont allées dans ce sens, simplement. (21 h
30)
M. Clair: On indique également que l'Office de
révision du Code civil, en ce qui concerne la prescription pour les
choses mobilières, suggérerait ce n'est pas moi qui l'ai
vérifié de ramener toutes les prescriptions à trois
ans. On peut avoir trois ans, cinq ans, dix ans, trente ans. On voudrait
ramener tout cela à trois ans, semble-t-il.
M. Lalonde: Un an, c'est assez court. M. Clair: Un an,
c'est très court. M. Lalonde: Tempus fugit. M. Clair:
Adopté.
M. Saint-Germain: Entre un an et trois ans, il y a deux ans.
Mme Payette: Tempus fugit... M. Lalonde: On va finir ce
soir.
Le Président (M. Dussault): L'article 257 tel que
modifié est-il adopté?
M. Saint-Germain: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté tel que
modifié, sur division.
M. Clair: Chacun a droit à son opinion dans ce parti. On
le voit, M. le Président.
M. Lalonde: ... M. le Président, c'est important.
Mme Payette: Cela ressemble de plus en plus au nôtre.
M. Clair: Cela va devenir contagieux.
M. Lalonde: Je retire ce que j'ai dit.
M. Clair: Je n'ai rien dit.
Le Président (M. Dussault): Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement à l'article 258 et
l'article se lirait comme suit: "Une action fondée sur l'article 36, 37
ou 52 se prescrit par un an à compter de la naissance de la cause
d'action."
Une Voix: De concordance.
M. Lalonde: L'article 258, comment la lisez-vous? Une action
basée sur les articles 36, 37 et 52?
Mme Payette: Ou 52.
M. Lalonde: Se prescrit par?
Mme Payette: Se prescrit par un an.
M. Lalonde: On a cinq ici.
Une Voix: Vous avez eu les amendements.
M. Lalonde: Je le sais, mais laissez-moi le droit à la
surprise, même si j'ai l'amendement. Vous baissez cela de cinq ans
à un an?
Mme Payette: A compter de la naissance de la cause d'action.
M. Clair: Oui, l'article est changé au complet.
M. Lalonde: Ah! Un an de... C'est parfait. Les articles 36 et 37,
ce sont les garanties légales, n'est-ce pas?
Le Président (M. Dussault): L'amendement est
reçu.
Mme Payette: C'est adopté, M. le Président. M.
Lalonde: Oui, avant qu'il le dise.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 258 tel
que modifié est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 259. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement à l'article 259.
L'article se lirait comme suit: "Une action fondée sur une garantie
prévue à l'article 156, 171 ou 180 se prescrit par trois mois
à compter de la découverte de la défectuosité."
Le Président (M. Dussault): Je reçois la
modification.
M. Lalonde: C'est pour l'automobile? Adopté.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le nouvel article
259 est adopté?
Mme Payette: Adopté.
M. Saint-Germain: Cela va à rencontre du Code civil. Ce
n'est pas l'article 172 du Code civil?
M. Clair: Non, il n'y a rien au Code civil là-dessus.
C'est du droit nouveau.
M. Lalonde: On va les prendre un par un, puisque c'est du droit
nouveau. L'article 156, c'est la vente d'une automobile d'occasion, qui
comporte une garantie de bon fonctionnement de l'automobile et de ses
accessoires, durant six mois, ou 10 000 kilomètres, etc.
Cela veut dire que, pendant la durée de cette garantie, si une
défectuosité survient, il y a trois mois pour prendre action?
M. Clair: C'est cela.
M. Lalonde: Que ce soit à l'intérieur des six mois
ou à l'extérieur, pourvu que la défectuosité soit
survenue à l'intérieur de la garantie?
M. Clair: C'est cela.
M. Lalonde: Pour l'article 156, il n'y a pas de
problème.
Maintenant, l'article 171. C'est la même chose. Et l'article 180,
c'est la même chose. D'accord.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 259 est
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté, tel que
modifié. J'appelle l'article 260.
Mme Payette: II y a un amendement à l'article 260.
L'article se lirait comme suit: "Le consommateur peut invoquer, en
défense ou dans une demande reconventionnelle, un moyen prévu par
la présente loi qui tend à repousser une action ou à faire
valoir un droit contre le commerçant, même si le délai pour
s'en prévaloir par action directe est expiré."
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
Mme Payette: Cet article, M. le Président, constitue une
adaptation de l'article 2246 du Code civil et permet de faire revivre un droit
qui serait autrement prescrit.
M. Lalonde: Autrement dit, l'article 172 du Code de
procédure ne le permettrait pas actuellement, n'est-ce pas?
M. Clair: L'actuel... M. Lalonde: L'article 172... M.
Clair: ... article 172. M. Lalonde: ... me dit-on.
M. Clair: Je vais passer au député de
Marguerite-Bourgeoys l'article 2246 du Code civil.
M. Lalonde: Ah oui! Le principe est reconnu là-dedans,
oui.
M. Clair: L'article 172 du Code de procédure civile doit
effectivement être lu avec l'article 2246. L'article 172, c'est la mise
en oeuvre du Code civil...
M. Lalonde: C'est un principe qui est reconnu par le Code civil;
ce n'est rien de nouveau. Cela marche.
Le Président (M. Dussault): L'article 260 tel que
modifié est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Infractions et peines
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 261. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement à l'article 261 et
l'article se lirait comme suit: "Est coupable d'une infraction la personne qui:
"a) contrevient à la présente loi ou à un
règlement; "b) donne une fausse information au ministre, au
président ou à toute personne habilitée à faire
enquête en vertu de la présente loi; "c) entrave l'application de
la présente loi ou d'un règlement; "d) ne se conforme pas
à un engagement volontaire souscrit en vertu de l'article 299; "e)
n'obtempère pas à une décision du président; "f)
soumise à une ordonnance du tribunal en vertu de l'article 272, omet ou
refuse de se conformer à cette ordonnance."
Le Président (M. Dussault): L'amendement est reçu.
L'article 261, tel que modifié...
M. Lalonde: Là, on arrive au caractère pénal
de la loi, n'est-ce pas?
Mme Payette: C'est cela.
M. Lalonde: Etant donné ce qui nous a été
annoncé à l'article 271, je vais attendre encore. Pour l'instant,
je n'ai pas de problème avec l'article 261.
Le Président (M. Dussault): L'article 261, tel que
modifié, est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 262. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement et l'article se lit comme
suit: "Une personne autre qu'une corporation qui est coupable d'une infraction
constituant une pratique interdite ou qui enfreint les paragraphes b, c, d, e
ou f de l'article 261 est possible: "a) pour une première infraction,
d'une amende de $200 à $5 000; "b) pour une infraction
subséquente à une même disposition de la présente
loi ou d'un règlement commise dans un délai de deux ans, d'une
amende de $400 à $10 000, d'un emprisonnement d'au plus six mois ou
à la fois d'une amende et d'un emprisonnement. "Une corporation coupable
d'une infraction visée à l'alinéa précédent
est passible d'une amende minimale cinq fois plus élevée et d'une
amende maximale dix fois plus élevé que celles qui sont
prévues à l'alinéa précédent. "
M. Saint-Germain: Pourquoi imposez-vous l'emprisonnement ici pour
une infraction? Il me semble que cela n'arrive pas très souvent.
M. Clair: Elle récidive seulement, d'une part et, d'autre
part, en vertu des lois du Québec, c'est fréquent des infractions
pénales punissables d'amendes et de six mois de prison.
M. Lalonde: C'est même plus doux que la loi du zonage
agricole qui prévoit l'emprisonnement pour une première offense.
Je vais aller combattre tantôt en invoquant votre exemple.
Mme Payette: Je ne peux pas aller vous aider.
Le Président (M. Dussault): L'article 262 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 263. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement à l'article 263.
L'article se lit comme suit: "Une personne autre qu'une corporation qui est
coupable d'une infraction autre qu'une infraction visée à
l'article 262 est passible: "a) pour une première infraction, d'une
amende de $100 à $2000; "b) pour une infraction subséquente
à une même disposition de la présente loi ou d'un
règlement commise dans un délai de deux ans, d'une amende de $200
à $4 000. "Une corporation coupable d'une infraction visée
à l'alinéa précédent est passible d'une amende
minimale cinq fois plus élevée et d'une amende maximale dix fois
plus élevée que celles qui sont prévues à
l'alinéa précédent." C'est pour des infractions moins
graves.
M. Lalonde: La façon officielle de décrire
l'article 263, au premier alinéa, cela frappe autrement dit le
paragraphe a) de l'article 261, est-ce que cela frappe d'autres infractions?
Parce que l'article 262 frappe les paragraphes b), c), d), e) et f) de
l'article 261. Cela veut dire que pour la contravention à la loi ou
à un règlement, ce seraient les peines de l'article 263, et non
pas de l'article 262. A part le paragraphe a) de l'article 261, est-ce que
l'article 263 couvre autre chose? On a dit: "Une personne autre qu'une
corporation qui est coupable d'une infraction autre qu'une infraction
visée à l'article 262"; on aurait pu dire: "D'une infraction
prévue au paragraphe a) de l'article 261". Ou bien, est-ce qu'on veut
toucher autre chose?
Mme Payette: En fait, ce que vise l'article 263, dans le texte...
Entre l'article 263 et l'article 262, on fait la différence entre les
infractions qui peuvent être légères et les infractions qui
peuvent être lourdes, plus lourdes dans ce sens. L'article 262, en visant
b), c), d), e) et f) est plus sévère. L'article 263, en ne visant
que l'article 261a est plus léger.
M. Lalonde: J'avais remarqué la différence dans les
peines. A cause de la formulation qu'on utilise, à savoir: "Une
infraction autre qu'une infraction visée à l'article 262," quant
à moi, c'est a) de l'article 261 ; mais puisqu'on ne l'a pas dit
directement, est-ce qu'on veut viser une autre infraction? Est-ce qu'il y en a
d'autres?
Mme Payette: II n'y a rien d'autre. La seule chose qui est
visée, la seule infraction qui est créée après,
c'est l'article 261a.
M. Lalonde: D'accord. Il n'y a pas d'autre article qui
crée d'infraction?
Mme Payette: Non.
M. Lalonde: Merci. Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 263 est
adopté. J'appelle l'article 264. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement et l'article se lit comme
suit: "Dans la détermination du montant de l'amende, le tribunal tient
compte, notamment: "a) d'abord du préjudice économique
causé par l'infraction à un consommateur ou à plusieurs
consommateurs;" "b) puis, des revenus que la personne qui a commis l'infraction
a retirés de la commission de l'infraction."
M. Lalonde: Des revenus, on veut dire des avantages; ce n'est pas
nécessairement un revenu. Cela peut être dans le sens strict du
mot. Cela pourrait être des avantages.
M. Saint-Germain: Est-ce qu'il est de la pratique de
l'Assemblée nationale de donner des...
M. Clair: Je pense que le député a raison au sujet
du mot "revenus". On pourrait employer un mot beaucoup plus...
Mme Payette: Les deux. Ajouter "avantages". Des avantages et des
revenus.
M. Clair: Des revenus et avantages. Cela couvre un plus grand
champ.
M. Saint-Germain: Est-ce qu'il est dans la pratique de
l'Assemblée nationale de donner des directives au tribunal?
Mme Payette: Ce sont des critères seulement. Ce n'est pas
limitatif.
M. Saint-Germain: Non?
M. Lalonde: C'est important que ce soit dans la loi...
M. Clair: Oui.
M. Lalonde: ... plutôt que dans les règlements ou
dans l'imagination des juges.
Mme Payette: M. le Président, on en fait un amendement
d'ajouter "des avantages et des revenus".
Le Président (M. Dussault): Après quel mot et
à quel paragraphe, Mme le ministre?
Mme Payette: Au paragraphe b) "puis, des avantages et des
revenus".
Le Président (M. Dussault): Entre "puis" et les mots "des
revenus", ajouter "des avantages et".
Mme Payette: Après la virgule, ajouter "des avantages
et".
Le président (M. Dussault): D'accord, je reçois cet
amendement. Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Est-ce que
l'article 264 tel qu'amendé est adopté?
Mme Payette: Adopté. M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 265. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement et l'article se lit comme
suit: "Si une condamnation comporte une amende, le tribunal, après en
avoir ordonné le paiement avec ou sans frais, peut
décréter que, à défaut de paiement immédiat
dans un délai qu'il détermine, l'amende et, le cas
échéant, les frais, soient prélevés par voie de
saisie et de vente des meubles et effets du contrevenant."
Le Président (M. Dussault): L'article 265 est-il
adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 266. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement et l'article se lit comme
suit: "Lorsqu'une corporation commet une infraction à la présente
loi ou à un règlement, un administrateur ou un
représentant de cette corporation qui avait connaissance de l'infraction
est réputé être partie à l'infraction et est
passible de la peine prévue aux articles 262 ou 263 pour une personne
autre qu'une corporation, à moins qu'il n'établisse à la
satisfaction du tribunal qu'il n'a pas acquiescé à la commission
de cette infraction." (21 h 45)
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Une seconde! Est-ce qu'il y a une différence
entre connaissance et acquiescement? Il me semble qu'il y en a une.
Mme Payette: En fait, l'article permet que soit poursuivi un
administrateur ou un représentant d'une corporation dans le cas
où il y a eu connaissance de l'infraction et qu'il a acquiescé
à sa commission. C'est donc distinct.
M. Clair: M. le Président, c'est qu'il peut se produire,
par exemple, qu'au niveau du conseil d'administration d'une compagnie, il
pourrait y avoir une décision de prise, alors c'est à la
connaissance de l'administrateur concerné, sauf qu'il a voté
contre, donc il n'y a pas acquiescé.
M. Lalonde: Le fardeau de la preuve incombe à
l'administrateur.
M. Clair: A la couronne.
M. Lalonde: Non, elle incombe à l'administrateur.
M. Clair: Au niveau de l'acquiescement, mais au niveau de la
connaissance, c'est à la couronne à prouver que c'était
à sa connaissance.
M. Lalonde: Oui, naturellement, c'est mieux. Le
Président (M. Dussault): 266 est-il adopté? Des Voix:
Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 267. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a aucun amendement à 267 et l'article
se lit comme suit: "Une personne qui accomplit ou omet d'accomplir quelque
chose en vue d'aider une personne à commettre une infraction à la
présente loi ou à un règlement ou qui conseille, encourage
ou incite une personne à commettre une infraction commet elle-même
l'infraction et est passible de la même peine."
Il y a complicité.
M. Lalonde: Si on disait "refuse" au lieu de "omet";
l'omission...
M. Clair: C'est le texte du Code criminel. C'est une omission en
vue de...
M. Lalonde: Bon, en vue de... Cela va. Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 267 est
adopté. J'appelle l'article 268.
Mme Payette: II y a un amendement de forme, M. le
Président, et l'article se lirait comme suit: "Une poursuite, en vertu
de la présente, est intentée par le procureur
général ou par une personne qui l'autorise
généralement ou spécialement à cette fin. La Loi
des poursuites sommaires (Statuts refondus, 1964, chapitre 35) s'applique
à une telle poursuite."
Le Président (M. Dussault): L'amendement est
reçu.
M. Clair: C'est normal.
M. Lalonde: Oui, sauf que naturellement c'est un peu... J'avais
un document, ici je ne l'ai pas
jeté encore, je pensais l'avoir jeté qui
suggérait autre chose.
Mme Payette: On arrive à 271 là!
M. Lalonde: On me fait des menaces, M. le Président.
Mme Payette: Pas du tout, M. le Président, je
rafraîchis la mémoire au député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Non, c'est que je sais que, dans le programme du
Parti québécois, on suggérait de rendre...
Mme Payette: C'est bien que vous l'appreniez comme cela!
M. Lalonde:... disponible à toute personne le soin de, non
seulement porter des accusations, mais même de profiter de
façon non péjorative de la peine. Il ne semble pas que cet
article donne suite à ce qui a été voté par le
conseil général et le congrès du Parti
québécois. Est-ce qu'on peut expliquer cette soudaine
volte-face?
M. Clair: M. le Président, le député de
Marguerite-Bourgeoys me trouble beaucoup, parce que, tout à coup, je me
rends compte que je suis coupable; il me fait me rappeler que je suis
moi-même coupable d'avoir induit cette commission en erreur, en me
servant d'un document de la nature dont il se sert.
Vous vous souvenez sûrement qu'au niveau de la publicité
commerciale destinée aux enfants, j'avais dit au député de
Jacques-Cartier que, dans le programme de son parti, en 1973 et 1976, son parti
s'était engagé simplement à revoir. Oh, erreur, M. le
Président, je n'avais pas le bon document, puisque le document de 1976
spécifie clairement que le parti s'engageait à interdire toute
publicité commerciale pour les enfants. Je voulais simplement dire aux
membres de cette commission que j'avais induit des gens en erreur à ce
moment-là. En se servant de ce document, le député de
Marguerite-Bourgeoys me rappelle cet événement.
M. Lalonde: J'accepte les excuses du député, M. le
Président, mais j'espère que si j'exhibe ce document, le
programme officiel du Parti québécois, je n'induis pas cette
commission "en horreur..."
M. Clair: Pour revenir aux choses sérieuses, la raison
pour laquelle on n'a pas voulu faire des six millions de
Québécois, six millions de poursuivants là-dedans, c'est
que nos six millions d'inspecteurs en matière d'environnement ont
tellement fait peur au Parti libéral qu'on a peur de lui faire prendre
panique.
M. Lalonde: Je prends acte de cette volte-face.
Le Président (M. Dussault): L'article 268 est
adopté tel que modifié?
M. Lalonde: ...
M. Clair: On ne voulait pas que vous partiez.
M. Lalonde: ... biffer... dans le programme.
Mme Payette: En fait, pour le biffer, il faut venir au
congrès au mois de mai.
M. Lalonde: Vous ne m'avez pas invité.
Mme Payette: Oui, je vous ai invité, et je vais même
vous vendre la carte de membre.
Le Président (M. Dussault): Alors, l'article 268 est
adopté tel que modifié. J'appelle l'article 269. Mme le
ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement à l'article 269.
L'article se lit comme suit: "Le dépôt d'une plainte fait
présumer que la personne qui l'a signée est autorisée
à la porter."
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Article 269.
Adopté.
J'appelle l'article 270.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement et l'article se lit comme
suit: "La production d'un jugement antérieur, condamnant un
prévenu en vertu de la présente loi, fait présumer que
l'infraction reprochée est une infraction subséquente."
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Article 270.
Adopté.
J'appelle l'article 271. Mme le ministre.
Mme Payette: Alors, nous voici à l'article 271. L'article
est amendé et se lirait comme suit: "Une poursuite pénale ne peut
être maintenue si le prévenu démontre qu'il a fait preuve
de diligence raisonnable en prenant toutes les précautions
nécessaires pour s'assurer du respect de la présente loi ou d'un
règlement. Une poursuite pénale intentée contre un
commerçant ou un publicitaire en vertu du titre II ne peut être
maintenue s'il est établi que l'infraction alléguée n'a
été commise que parce que le prévenu avait des motifs
raisonnables de se fier à une information provenant, selon le cas, du
manufacturier ou du commerçant."
Le Président (M. Dussault): L'amendement est reçu.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je pense qu'on doit accueillir cet amendement avec
satisfaction. Il a, je crois, pour but d'installer carrément les
infractions créées par
le projet de loi dans la catégorie des infractions de
responsabilité stricte et non pas de responsabilité
inconditionnelle ou "absolute liability".
Cela répond à l'inquiétude que j'avais
exprimée l'autre jour.
Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 271 tel que
modifié est adopté.
J'appelle l'article 272. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement et l'article se lit comme
suit: "Le tribunal qui condamne une personne accusée d'une infraction
prévue à l'article 262 peut de plus, à la demande du
poursuivant, ordonner que le contrevenant diffuse, selon des modalités
que le tribunal juge propres à en assurer la communication rapide et
adéquate au consommateur, les conclusions du jugement rendu contre lui
ainsi que les corrections, les explications, les avertissements, et les autres
renseignements que le tribunal juge nécessaires pour rétablir les
faits concernant un bien ou un service ou une publicité faite à
propos d'un bien ou d'un service et ayant pu induire les consommateurs en
erreur."
M. Saint-Germain: Cela correspond à 272.
Mme Payette: C'est à la suite de la question de
privilège en Chambre.
M. Lalonde: C'est-à-dire qu'un juge de la Cour des
Sessions de la paix, parce que c'est devant ces juges que ces plaintes en vertu
de la Loi des poursuites sommaires sont portées, aurait, en quelque
sorte, une juridiction civile en plus de la peine, soit l'amende, soit
l'emprisonnement, ce qui lui donne ce qui est actuellement accepté ou
qui est fait dans le cas des libelles, où on demande à un journal
de se rétracter ou de diffuser le jugement, s'il a été
condamné.
M. Clair: A mon avis, on ne donne pas des pouvoirs civils au juge
de la Cour des sessions de la paix, à ce moment. La réparation du
tort causé comme pénalité existe déjà au
Code criminel du Canada. Cela n'a peut-être pas été mis en
application aussi souvent qu'on le voudrait. Je me souviens de l'avoir
présenté à des juges et ils ne l'ont pas accepté,
mais n'empêche que c'est prévu spécifiquement au Code
criminel. Par exemple, les biens volés, la réparation, cela
existe en remettant un bien. Il est condamné à remettre les
biens.
M. Lalonde: Une restitution, oui.
Le Président (M. Dussault): L'article 272 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 273. Mme le ministre.
Mme Payette: Un amendement de forme, M. le Président.
L'article se lirait comme suit: "Lorsqu'une personne plaide coupable ou est
trouvée coupable d'une infraction prévue à l'article 262,
le tribunal peut demander à l'office un rapport écrit sur les
activités économiques et commerciales du contrevenant afin de lui
permettre de prononcer la sentence."
M. Clair: L'équivalent d'un rapport
présenten-tiel.
M. Lalonde: Est-ce que l'office est réellement
équipé pour faire ce genre de travail, le rapport des
activités économiques ou commerciales du contrevenant?
Mme Payette: II va devoir l'être, me répond-on. Je
pense que je reçois cela comme une demande.
M. Lalonde: Mais c'est devenu un ordre.
Mme Payette: J'ai bien compris la responsabilité qui est
sur mes épaules.
Le Président (M. Dussault): Alors, l'article 273 tel que
modifié est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 274. Mme le ministre.
Mme Payette: Un amendement de forme, M. le Président.
L'article se lirait comme suit: "Si une personne commet des infractions
répétées à la présente loi ou aux
règlements, le procureur général, après lui avoir
intenté des poursuites pénales, peut requérir de la Cour
supérieure un bref d'injonction interlocutoire enjoignant à cette
personne, à ses administrateurs, représentants ou
employés, de cesser la commission des infractions reprochées
jusqu'au prononcé du jugement final à être rendu au
pénal. "Après prononcé de ce jugement, la Cour
supérieur rend elle-même son jugement final sur la demande
d'injonction."
M. Lalonde: Est-ce qu'on a, soit dans la jurisprudence ou
ailleurs, une définition d'infractions répétées?
C'est plus que deux, j'imagine.
Mme Payette: Les deux exemples qu'on me donne sont Kellogg et
Promotion Succès.
M. Lalonde: Où cela a été défini?
Mme Payette: Oui, cela a été défini dans
Promotion Succès. Le juge en chef a été assez
spécifique. Je ne pourrais pas vous citer de mémoire ce que le
juge Tremblay a dit, mais cela a été assez spécifique.
M. Lalonde: Le concept d'infractions
répétées, cela a été reconnu.
Mme Payette: Oui, il fallait la preuve. Il faut que le tribunal
de première instance ait la preuve qu'il y a eu des infractions...
M. Lalonde: Oui, une question de preuve, mais est-ce que c'est
plus que deux, plus que trois?
Mme Payette: II n'y a pas eu de nombre. M. Lalonde: Cela
va.
Le Président (M. Dussault): Alors, 274 tel que
modifié est adopté?
M. Lalonde: Oui, il est adopté. En fait, ce que cela
permet, c'est l'outrage au tribunal éventuellement.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 275. Mme le ministre.
Office de protection du consommateur
Mme Payette: Sans amendement, M. le Président. L'article
se lit comme suit: "Un organisme est constitué sous le nom d'Office de
protection du consommateur."
Le Président (M. Dussault): L'article 275 est
adopté. J'appelle l'article 276. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement de forme, M. le
Président. L'article se lirait comme suit: L'office est chargé de
protéger le consommateur et à cette fin: "a) de surveiller
l'application de la présente loi et de toute autre loi en vertu de
laquelle une telle surveillance lui incombe; "b) de recevoir les plaintes des
consommateurs; "c) d'éduquer, de renseigner la population sur ce qui a
trait à la protection du consommateur; "d) de faire des études
concernant la protection du consommateur et, s'il y a lieu, de transmettre ces
recommandations au ministre; "e) de promouvoir et de subventionner la
création et le développement de services ou d'organismes
destinés à protéger le consommateur et de coopérer
avec ces services ou organismes; "f) de sensibiliser les commerçants,
les manufacturiers et les publicitaires aux besoins et aux demandes des
consommateurs; "g) de promouvoir les intérêts des consommateurs
devant un organisme gouvernemental dont les activités affectent le
consommateur; "h) d'évaluer un bien ou un service offert au
consommateur; "i) de coopérer avec les divers ministères et
organismes gouvernementaux du Québec en matière de protection du
consommateur et de coor- donner le travail accompli dans ce but par ces
ministères et organismes; "j) de créer par règlement des
conseils consultatifs régionaux de protection du consommateur pour les
régions qu'il fixe, déterminer leur composition, leurs fonctions,
devoirs et pouvoirs, les modalités d'administration de leurs affaires et
prévoir les émoluments de leurs membres.
Le Président (M. Dussault): L'amendement est
reçu.
M. Saint-Germain: Cet article-là, dans le projet de loi,
M. le Président, était inclus dans la loi et voilà qu'on
le fait passer par règlement.
M. Lalonde: C'est à quel article? (22 heures)
M. Saint-Germain: C'est l'article 276j. Dans l'avant-projet,
c'étaient des articles; maintenant, vous en faites un pouvoir
réglementaire. Je me demande bien pour quelle raison. Dans
l'avant-projet, c'était les articles 247 et 255 à 258. Alors
qu'on essaie constamment de diminuer la réglementation, voilà
qu'ici, on en ajoute.
Mme Payette: C'est dans l'avant-projet.
M. Clair: A quel article, M. le député de
Jacques-Cartier?
M. Saint-Germain: Article 247 et les articles 255 à
258.
Mme Payette: Je pense que, tout ce que ça change, c'est
qu'il devra y avoir une existence légale qui sera donnée aux
conseils consultatifs régionaux. Ces conseils consultatifs, si vous
regardez l'avant-projet, à l'article 255, on dit: "L'office peut
créer des conseils consultatifs régionaux pour chacune des
régions qu'il détermine." Comment l'avant-projet
prévoyait-il que ces conseils consultatifs régionaux devaient
être créés? Il ne le disait pas, alors que là, il
devra quand même y avoir une certaine reconnaissance qui sera faite par
règlement. Je pense que ça permet peut-être une souplesse
et une possibilité d'adaptation aux besoins des différentes
régions.
M. Lalonde: Autrement dit, dans le projet de loi actuel, on
détermine l'instrument, ce que vous allez faire par règlement.
Dans l'avant-projet, on ne disait pas comment.
Mme Payette: C'est ça.
M. Lalonde: Je ne me crée pas de problème, la seule
chose, c'est pour les émoluments de leurs membres; est-ce que c'est
l'office qui paye les émoluments des membres?
Mme Payette: Je pense que, ça aussi, ça devra
être précisé par règlement. Je pense que ça
devra facilement suivre les règles qui sont adoptées ou qui sont
suivies pour les autres conseils
consultatifs qui sont des émanations directes du gouvernement ou
d'organismes gouvernementaux. Il y a des règles qui existent
là-dessus et je pense bien...
M. Lalonde: Je ne veux pas que vous me disiez comment vous allez
les faire. Ici, on prévoit des pouvoirs. Mais la question... Le
sous-paragraphe j) dit que le règlement doit prévoir les
émoluments des membres de ces conseils consultatifs. Cela me donne
à penser que ces émoluments seront payés par l'office.
Donc, l'office peut, sans contrôle gouvernemental, décider que les
membres des conseils consultatifs pourront avoir tel salaire. Est-ce que ces
règlements sont soumis à l'approbation du gouvernement?
Les règlements du paragraphe j) sont-ils soumis à
l'approbation?
Mme Payette: Les règlements de régie interne de
l'office vont... En fait, à l'article 288...
M. Lalonde: A l'article 288, vous le dites, d'accord. Le
gouvernement a une surveillance sur...
Mme Payette: C'est ça. M. Lalonde: Cela va.
Le Président (M. Dussault): L'article 276, tel que
modifié, est-il adopté?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Article 277.
Mme le ministre.
Mme Payette: Sans amendement, M. le Président, l'article
se lit comme suit: "L'office a son siège social à l'endroit
déterminé par le gouvernement; un avis de la situation ou d'un
changement du siège social est publié dans la Gazette officielle
du Québec. L'office peut tenir ses séances à tout endroit
au Québec."
M. Saint-Germain: Avez-vous décidé que le
siège social ne sera pas à Québec?
Mme Payette: C'est une décision qui n'est pas prise au
moment où on se parle.
M. Saint-Germain: Dans l'avant-projet, vous aviez écrit
Québec.
Mme Payette: Voulez-vous l'avoir dans Jacques-Cartier?
M. Saint-Germain: Dans le comté de Jacques-Cartier...
M. Lalonde: II y a seulement une chose que j'ai oubliée
dans l'article précédent, sans vouloir y revenir. C'est qu'on ne
prévoit pas que l'office puisse coopérer avec divers
ministères ou organis- mes d'autres gouvernements, par exemple, les
gouvernements d'autres provinces.
Le paragraphe i) semble un peu limitatif. Je le regrette. Je ne veux pas
revenir là-dessus.
Mme Payette: Dans les responsabilités qu'on lui attribue
là, cela ne me paraît pas comporter des... L'office collabore, de
toute façon, en termes d'échanges, d'informations. L'office le
fait déjà.
M. Lalonde: Je le sais, mais on ne lui donne pas le pouvoir.
Mme Payette: Mais dans les responsabilités qu'on lui
attribue, cela me paraîtrait difficile d'introduire cette notion à
cet endroit.
M. Lalonde: Le projet de loi no 7 contenait cette disposition. Je
suis pas mal sûr...
Mme Payette: II n'était pas entièrement bon. Vous
l'avez dit.
M. Clair: On ne peut pas empêcher un coeur d'aimer.
M. Lalonde: Non. Je suis sûr que l'office, comme les autres
organismes du gouvernement, va être appelé à communiquer,
à collaborer avec des organismes semblables d'autres provinces. On sait
qu'ils ont des problèmes semblables aux nôtres et qu'on
s'aide.
Mme Payette: Cela n'est pas écrit dans la loi, mais cela
se fait.
M. Lalonde: Je trouvais que l'actuel paragraphe i) était
un peu limitatif. Mais, enfin, étant donné qu'on l'a
adopté.
Mme Payette: Et si cela n'est pas écrit, cela
n'empêche pas de le faire, en plus.
M. Lalonde: Alors, vous allez continuer de le faire.
Mme Payette: Comme cela est une coutume à l'office, cela
paraît nécessaire en plus.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 277. Mme
le ministre.
M. Lalonde: II a été lu, celui-là.
Mme Payette: Oui.
M. Lalonde: On l'adopte.
Le Président (M. Dussault): L'article 277 est
adopté. J'appelle l'article 278. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement et l'article se lit comme
suit: "L'office est composé d'au plus quinze membres, dont le
président et le vice-président, qui sont tous nommés par
le gou-
vernement. Les membres de l'office doivent être des personnes qui,
en raison de leurs activités, sont susceptibles de contribuer, d'une
façon particulière, à la solution des problèmes des
consommateurs."
Le Président (M. Dussault): L'article 278...
M. Lalonde: Actuellement, il y a combien de membres?
M. Clair: II n'y a pas de membre.
M. Lalonde: Non, c'est une direction générale.
Mme Payette: C'est cela.
M. Lalonde: C'est un organisme nouveau. Cela va.
Le Président (M. Dussault): L'article 278 est
adopté. J'appelle l'article 279. Mme le ministre.
Mme Payette: L'article se lit comme suit: "Le président et
le vice-président sont nommés pour cinq ans au plus. Les autres
personnes choisies comme membres de l'office sont nommés pour un mandat
d'au plus trois ans."
M. Lalonde: Cinq ans, c'est assez?
Mme Payette: Cela correspond à toutes les nominations
depuis deux ans.
M. Lalonde: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 279 est
adopté. J'appelle l'article 280. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement. L'article se lit comme
suit: "Chacun des membres de l'office, y compris le président et le
vice-président, demeure en fonction à l'expiration de son mandat
jusqu'à ce qu'il ait été remplacé ou nommé
de nouveau."
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 280 est
adopté. J'appelle l'article 281.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement. L'article se lit comme
suit: "Si un membre de l'office autre que le président ou le
vice-président ne termine pas son mandat, le gouvernement nomme un
remplaçant pour le reste du mandat."
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 281 est
adopté. J'appelle l'article 282.
Mme Payette: II y a un amendement à l'article 282, M. le
Président. L'article se lirait comme suit: "Le gouvernement fixe les
honoraires, les alloca- tions ou le traitement des membres de l'office. Le
président et le vice-président sont assujettis au régime
de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics
(1973, chapitre 12)."
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 282 est
adopté tel que modifié. J'appelle l'article 283.
Mme Payette: Sans amendement, l'article se lit comme suit: "Les
autres fonctionnaires et employés de l'office sont nommés et
rémunérés suivant la Loi de la fonction publique, (1965,
première session, chapitre 14). Le président exerce à cet
égard les pouvoirs que ladite loi attribue à un sous-chef de
ministère."
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 284. Mme le ministre.
Mme Payette: Sans amendement. "Le président et le vice
président doivent exercer leurs fonctions à temps complet."
M. Lalonde: A temps complet?
Mme Payette: Complet.
M. Lalonde: Je n'en doute pas.
Le Président (M. Dussault): L'article 284 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 285, Mme le ministre.
Mme Payette: Sans amendement, l'article se lit comme suit: "Le
président préside les réunions de l'office. Il assume
l'administration de l'office."
Le Président (M. Dussault): L'article 285 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté, évidemment.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 286.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement, M. le Président.
L'article se lit comme suit: "En cas d'incapacité d'agir du
président, il est remplacé par le vice-président."
M. Lalonde: Est-ce que ce sont des pleurs ou des rires que
j'entends?
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 286 est
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 287. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement de forme. L'article se lirait
comme suit: "L'office doit, chaque année, remettre au ministre un
rapport de ses activités de l'année financière
précédente. Le ministre dépose ce rapport devant
l'Assemblée nationale. Si elle n'est pas en session, le
dépôt se fait dans les 30 jours qui suivent l'ouverture de la
session suivante ou la reprise des travaux."
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Lalonde: Est-ce que l'expression "année
financière" est revenue dans notre langue française? Il me
semblait qu'on avait, il y a quelques années, remplacé cela par
"exercice financier", parce que, souvent, cela ne correspondait pas à
une année de calendrier... Ah bon! C'est mieux que l'expression
"année fiscale" qu'on employait autrefois.
Le Président (M. Dussault): L'article 287 tel que
modifié est adopté. J'appelle l'article 288. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement. L'article se lit comme
suit: "L'office peut faire des règlements pour sa régie interne.
Ces règlements et ceux adoptés en vertu du paragraphe j) de
l'article 276 entrent en vigueur après leur approbation par le
gouvernement lors de leur publication dans la Gazette officielle du
Québec ou à toute autre date qui y est indiquée."
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 288 est
adopté. J'appelle l'article 289. Mme le ministre.
Pouvoirs du président
Mme Payette: Amendement de forme. L'article se lirait comme suit:
"Le président peut enquêter sur toute question relative à
une loi ou à un règlement dont l'office doit surveiller
l'application. Il est investi à cette fin des pouvoirs et
immunités accordés aux commissaires nommés en vertu de la
Loi des commissions d'enquête (Statuts refondus, 1964, chapitre 11). Le
président peut autoriser généralement ou
spécialement une personne à enquêter sur une question
relative à une loi ou à un règlement dont l'office doit
surveiller l'application. Une personne ainsi autorisée est investie des
immunités accordées aux commissaires nommés en vertu de la
Loi des commissions d'enquête (Statuts refondus, 1964, chapitre 11).
Cette personne doit, sur demande, produire un certificat signé par le
président, attestant sa qualité."
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 289 est
adopté tel que modifié. J'appelle l'article 290. Mme le
ministre.
Mme Payette: M. le Président, l'article 290 est un article
qui est déplacé, qui est reporté à la fin de la
section II et qui devient l'article 303b. La raison de ce déplacement
est de ne pas interrompre les dispositions qui portent sur le pouvoir
d'enquête du président. L'article 290 porte plutôt sur la
délégation que peut faire le président de ce pouvoir.
Le Président (M. Dussault): L'article 290 est donc
éliminé.
Mme Payette: II devient l'article 303b. M. Lalonde: Vous
l'apporterez...
Le Président (M. Dussault): Nous y reviendrons à
l'article 303, à ce moment-là. L'article 290 est retiré.
Adopté?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 291, Mme
le ministre.
Mme Payette: Même chose pour l'article 291, M. le
Président, il reviendra à l'article 303a.
M. Lalonde: II est retiré. Mme Payette: II est
retiré. M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 291 est
retiré. Adopté. J'appelle l'article 292. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement à l'article 292, M. le
Président. L'article se lirait comme suit: "A l'occasion d'une
enquête, le président peut: "a) pénétrer à
une heure raisonnable dans l'établissement d'un commerçant, d'un
manufacturier ou d'un publicitaire et en faire l'inspection, laquelle peut
comprendre l'examen des registres, livres, comptes, pièces
justificatives et autres documents et celui des biens mis en vente ou vendus et
le prélèvement d'échantillons aux fins d'expertise; " "b)
exiger toute information relative à l'application d'une loi ou d'un
règlement dont l'office doit surveiller l'application. Tout livre,
registre ou autre document qui a fait l'objet d'un examen par le
président ou qui a été produit devant lui peut être
copié ou photographié et toute copie ou photocopie de ce livre,
registre ou document certifié par le président comme étant
une copie ou une photographie de l'original, est admissible en preuve et a la
même force probante que l'original."
Le Président (M. Dussault): L'amendement est
reçu.
M. Lalonde: Ce sont des pouvoirs qui sont très forts. On
sait que le président n'ira pas lui-même... En fait, c'est une
façon de l'écrire. Ces pouvoirs seront à la fois efficaces
et exercés avec sagesse.
Mme Payette: Ce sont presque les mêmes pouvoirs qui
existent actuellement.
M. Lalonde: Oui. Lorsqu'on lit le libellé, on est souvent
surpris du...
Mme Payette: Oui, du contenu de la loi.
M. Lalonde: ... caractère brutal du contenu, mais dans les
faits, cela se passe de façon différente.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 292 tel
que modifié... M. le député de Bellechasse.
M. Goulet: II n'y a pas de limite de temps pour copier ces livres
ou les photocopier. Le ministère du Revenu a le droit également
de photocopier, d'apporter ou de copier certains registres. Souvent, nous avons
des plaintes parce que cela prend six mois ou un an avant que les copies nous
reviennent. Je dis bien au ministère du Revenu. Si tel était le
cas dans l'application de la Loi sur la protection du consommateur, le projet
de loi que nous étudions présentement... C'est que cela
amène des... Vous ne savez pas quelles complications cela peut apporter
au propriétaire d'un commerce ou à un commerçant, si vous
voulez, toutes les complications que cela peut apporter, cette photocopie de
livres. Je suis d'accord que le président puisse permettre la photocopie
de ces livres, mais pas les garder six mois ou un an. (22 h 15)
Mme Payette: II n'y a pas de pouvoir de saisie, si bien que les
photocopies ou photographies doivent se faire sur place.
M. Goulet: Un instantl ce n'est pas écrit.
M. Lalonde: Je regrette, mais un registre au document qui lui a
été produit, à la suite de la demande qui a
été faite dans b).
M. Clair: II a été produit devant lui, pas une
saisie, on n'est pas en matière de saisie. S'il veut un mandat de
perquisition, il ira s'en chercher un.
M. Lalonde: A l'article 292b, on dit: Le président peut
exiger la production d'un document qui s'y rapporte. A ce moment...
M. Clair: Est-ce qu'on a le même texte? Non. Le texte,
c'est: Exiger toute information relative à l'application...
M. Lalonde: ... je m'excuse...
M. Clair: Je peux le relire au député.
M. Lalonde: 292...
M. Clair: C'est très simple.
M. Goulet: M. le Président, pour que le président
puisse certifier que ces copies sont véritablement celles du livre, tel
que mentionné au présent article, qu'est-ce qui arrive dans le
cas où le type qui va photocopier aura sa propre machine à
photocopier? En pratique, qu'est-ce qui se passe? Vous arrivez dans un
commerce. Il faut que vous photocopiiez et il faut que le président
identifie, c'est-à-dire certifie que ce sont bel et bien des registres.
Il y aura une caméra spéciale, je ne sais pas... Il y a
peut-être un procédé.
Mme Payette: Ce sont les inspecteurs. Ce n'est pas le
président qui va faire cela en pratique. Ce qui arrive, ou bien ils ont
leur machine, ou bien, s'ils n'en ont pas, ils profitent de celle du
commerçant, avec la permission de celui-ci. A l'heure actuelle, en
pratique, ils n'ont pas le pouvoir de sortir les pièces. Ils n'ont
jamais eu ce pouvoir. Si le commerçant ne leur laisse pas faire leur
travail, ce qu'ils font je vais vous le dire honnêtement
ils demandent la permission à un tribunal, à ce moment, d'avoir
un mandat de perquisition. Nous avons le cas bien pratique...
M. Lalonde: Sous la surveillance des tribunaux.
M. Goulet: Je suis d'accord avec ce que monsieur vient de dire.
Dans le cas où il n'y a pas de machine à photocopier, ce qui
arrive, c'est que vous arrivez là, à un moment donné, pour
faire enquête et vous n'avertissez pas le commerçant. A un moment
donné, le temps que vous allez vous chercher un mandat de
perquisition...
M. Clair: Si besoin est.
M. Goulet:... si besoin est, il va avoir le temps de faire
disparaître... S'il le veut, il n'y a aucun document qui sort de son
commerce.
Une Voix: Pas exactement.
M. Goulet: Dans bien des cas, vous ne pourrez pas les photocopier
immédiatement.
Mme Payette: Quand on prévoit cela,
généralement, le service d'inspection est équipé
des appareils nécessaires.
M. Goulet: Cela répond à ma question. Maintenant,
est-ce que l'article 292 devient l'article 290?
M. Saint-Germain: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de demander au
tribunaux?
Mme Payette: Non, on me dit que cela garde la numérotation
actuelle. Je pense qu'à la fin des travaux...
M. Clair: A la fin, on demandera...
Mme Payette: A la fin des travaux, il faut demander que ce soit
renuméroté.
M. Clair: Adopté?
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article
292...
M. Lalonde: II y a seulement une chose, c'est que je vois qu'on a
enlevé le pouvoir d'exiger la production d'un document dans
l'amendement, mais, dans l'alinéa qui suit les sous-paragraphes, on dit:
"Tout livre, registre ou autre document qui a fait l'objet d'un examen par le
président ou qui a été produit..." alors qu'on vient
d'enlever le pouvoir d'exiger la production. Est-ce contradictoire ou bien si
c'est pour prévoir le cas où un commerçant arrive avec ses
documents de vente?
Mme Payette: C'est pour que, quand la personne arrive devant
l'inspecteur, elle montre ses documents. Cela peut être
également... Je m'excuse, mais il y a le pouvoir d'audition du
directeur. Si, par exemple, lors d'une audition, le directeur... Je m'excuse,
c'est l'ancien directeur dans l'ancienne loi...
M. Lalonde: C'est M. le président, maintenant.
Mme Payette: Ce qui arrive, c'est que le commerçant
dépose devant le président, lors d'une audition, des documents. A
ce moment, ils sont produits devant lui et le président peut les faire
photocopier et les signer comme un original.
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 292 tel que
modifié est adopté. J'appelle l'article 293. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement et l'article se lirait comme
suit: "II est interdit d'entraver de quelque façon que ce soit, l'action
du président ou d'une personne autorisée par lui dans l'exercice
de ses fonctions, de le tromper par réticence ou fausse
déclaration, de refuser de lui fournir un renseignement ou un document
qu'il a le droit d'obtenir en vertu d'une loi ou d'un règlement dont
l'office doit surveiller l'application.
Le Président (M. Dussault): J'accepte l'amendement.
M. Lalonde: Pourquoi a-t-on enlevé: "... de cacher ou de
détruire un document ou un bien qui a rapport à
l'enquête"?
Mme Payette: Cela fait partie de l'entrave.
M. Lalonde: Cela fait partie de l'entrave, c'est correct.
Le Président (M. Dussault): L'article 293, tel que
modifié...
M. Lalonde: Excusez-moi, est-ce qu'on ne vient pas de
créer une autre infraction ici? Non, l'infraction est encore
créée par la loi, à l'autre article. Cela va,
adopté.
Le Président (M. Dussault):... L'article 293 tel que
modifié est adopté. J'appelle le 294. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement et l'article se lit comme
suit: "Le président peut exempter de l'application des articles 239
à 242 un commerçant qui lui transmet un cautionnement pour une
somme égale à 125 pour cent des sommes qu'il aurait dû
garder en fiducie au cours des douze mois précédant la demande
d'exemption, telles que déterminées par un expert-comptable
après inspection des livres du commerçant. Le cautionnement est
valable pour un an. "Le président peut refuser l'exemption pour un motif
prévu à l'article 308, 309 ou 310, compte tenu des adaptations
nécessaires."
Le Président (M. Dussault): L'article 294 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle 295.
Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement et l'article se lirait comme
suit: "Le président doit exempter de l'application de l'article 22 le
commerçant qui lui transmet un cautionnement dont la forme, les
modalités et le montant sont prescrits par règlement. "Le
président peut refuser l'exemption pour un motif prévu à
l'article 308, 309 ou 310, compte tenu des adaptations nécessaires."
Le Président (M. Dussault): L'amendement est
reçu.
M. Clair: Je souligne au député de Bellechasse, M.
le Président, que l'amendement fait référence à
l'article 22, concernant le contrat à distance. On a eu une longue
discussion à ce sujet.
M. Goulet: D'accord, M. le Président. Le
Président (M. Dussault): Adopté? M. Goulet: Oui.
Le Président (M. Dussault): L'article 295, tel que
modifié, est adopté. J'appelle l'article 296. Mme le
ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement, M. le
Président...
M. Saint-Germain: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Je n'ai pas bien saisi ce que le
député de...
M. Clair: Au niveau de l'article 22, je vais essayer je ne
pourrai certainement pas vous redébiter tout ce que le
député nous avait dit à ce moment il y avait
indiqué: "Sous réserve de l'article 295, le commerçant
partie à un contrat à distance ne peut percevoir aucun paiement
partiel ou total du consommateur avant la réception du bien par le
consommateur." Or, à 295, on lisait que le président pouvait
exempter et maintenant il doit exempter.
M. Lalonde: C'est cela, il n'y a pas d'arbitraire. M. Clair:
C'est cela. Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 295 est
adopté. J'appelle... Mme le ministre a déposé un nouvel
article 296a et un nouvel article 296b. Mme le ministre.
Mme Payette: C'est 295 que nous venons d'adopter, M. le
Président?
Le Président (M. Dussault): C'est que j'avais dit 295
adopté. Je croyais que...
M. Lalonde: On est revenu à 295.
Le Président (M. Dussault): C'est cela. Je vous pose la
question: Est-ce que 296 est adopté?
M. Lalonde: II n'y a pas d'amendement?
Mme Payette: Non. Il y a deux articles nouveaux.
M. Lalonde: Est-ce que vous les avez lus?
Mme Payette: L'article 296 se lit comme suit, M. le
Président: "Lorsque le président a une raison de croire que des
sommes qui doivent être gardées en fiducie conformément aux
articles 239, 240 et 241 peuvent être dilapidées, il peut demander
une injonction ordonnant à la personne qui a le dépôt, le
contrôle ou la garde de ces sommes au Québec de les garder en
fiducie pour la période et aux conditions déterminées par
le tribunal."
M. Lalonde: Dans un article précédent, on parlait
d'une injonction, une demande faite à la Cour supérieure de
façon spécifique; ici, on ne détermine pas le
tribunal.
M. Clair: Est-ce qu'on peut présenter une injonction
ailleurs qu'à la Cour supérieure?
M. Lalonde: C'est cela, si on ne peut pas, on l'a fait
là-bas d'une façon spécifique.
M. Clair: C'était peut-être légèrement
redondant, mais je pense que c'est parce que, à l'article
précédent, auquel le député fait
référence, on parlait... Ne parlait-on pas d'un autre tribunal ou
n'était-ce pas un article qui faisait référence à
d'autres tribunaux? C'est peut-être parce que cela suivait un autre
article, c'était pour être sûr de...
A 272, on parlait de la Cour des sessions de la paix.
M. Lalonde: ... à la Cour supérieure. M. Clair:
A 274, de la Cour supérieure. M. Lalonde: D'accord! Cela
va.
Le Président (M. Dussault): L'article 296 est
adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle le
nouvel article 296a. Mme le ministre.
Mme Payette: Merci. L'article se lit comme suit, M. le
Président. "Le président peut exiger qu'un commerçant, un
manufacturier ou un publicitaire lui communique le contenu de la
publicité qu'il utilise."
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le nouvel article
296a est adopté?
M. Laberge: ... les nouveaux amendements.
Une Voix: Ce n'est pas le même.
M. Lalonde: Pour quelle raison est-ce que cela arrive?
Mme Payette: C'est tout simplement pour permettre au
président d'avoir accès au contenu d'une publicité afin
d'en vérifier la conformité avec la loi et les
règlements.
M. Clair: Cela fait partie du préventif, jusqu'à un
certain point.
M. Lalonde: Est-ce que cela peut, dans certains cas être
je ne veux pas employer le mot exorbitant considérable? Je
ne parle pas d'une publicité imprimée, mais d'une
publicité diffusée.
Mme Payette: Cela permet tout simplement probablement à un
publicitaire d'inviter le président à un visionnement d'une
publicité qui est diffusée.
M. Lalonde: Dans ce cas, dans la première lecture, quand
on dit: "... peut exiger qu'un commerçant etc., lui communique le
contenu", tout de suite, je voyais le président ou son armée qui
invitait...
Une Voix: Des "voyeurs".
M. Lalonde: ... le commerçant à venir lui
communiquer à son bureau le contenu de la publicité.
Mme Payette: En somme, il s'agit de l'Office de la protection du
consommateur qui n'a pas l'habitude d'agir de cette façon. Les
intéressés se rendraient à un visionnement, j'imagine, qui
pourrait avoir lieu dans un lieu qui conviendrait aux deux parties.
M. Clair: Je pense qu'on ne peut pas donner au mot "communiquer"
le sens aussi large que lui donne le député de
Marguerite-Bourgeoys.
Mme Payette: "Communiquer" c'est permettre de prendre
connaissance.
M. Clair: Quand on parle de communication de la preuve, cela ne
veut pas dire d'aller porter la preuve chez le voisin, la mettre à sa
disposition.
M. Lalonde: Cela va!
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le nouvel article
296a est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 296b. Mme
le ministre.
Mme Payette: L'article 296b, M. le Président, se lit comme
suit: "Le président peut exiger d'un commerçant, un manufacturier
ou un publicitaire qu'il justifie ses assertions publicitaires." Comme aux
Etats-Unis.
M. Clair: Cela fait partie intégrante du contrat.
M. Lalonde: "Justifie ses assertions publicitaires". On comprend
qu'ils doivent démontrer le bien-fondé du message.
Mme Payette: La véracité du message.
M. Lalonde: Est-ce que ce ne serait pas plus simple de dire: "...
qu'il démontre la véracité du message publicitaire" que de
justifier les assertions? L'assertion, je ne sais pas le sens du dictionnaire,
cela me paraît prétentieux, enfin, cela peut avoir des sens
plutôt abstraits. C'est de la vantardise publicitaire.
M. Clair: La seule chose que j'y vois, c'est qu'étant
donné qu'on n'est pas devant un juge mais qu'on est devant un
président de l'office...
M. Lalonde: On peut aller devant un juge.
M. Clair: Oui, oui.
M. Lalonde: Parce que si on refuse, on tombe dans les infractions
et là on se retrouve devant un juge. C'est pour cela qu'il faut
être précis et employer un langage plus simple pour tout le monde
afin que tout le monde comprenne.
M. Clair: "Justifie" m'apparaît plus large et "ses
assertions publicitaires" également. Le mot "assertion" m'apparaît
plus large. La largesse des notions ne m'apparaît pas jouer contre
l'individu, contre le commerçant ou le publicitaire, mais au contraire
en sa faveur. Si je dit "de démontrer la véracité vraie"
j'ai l'impression qu'on est beaucoup plus exigeant envers le publicitaire.
Non?
M. Lalonde: Non. Je ne pense pas que ce soit l'intention du
législateur avec ce...
M. Clair: II faudrait le lui demander.
M. Lalonde: Cet article doit être plus large et plus
indulgent à l'égard du publicitaire ou du commerçant. Non.
On lui demande: Ce que tu as dit au monde, viens donc nous dire si c'est vrai,
nous démontrer que c'est vrai. C'est ce qu'on ne...
Mme Payette: Quand on affirme que...
M. Lalonde: II me semble qu'on pourrait avoir un langage moins
philosophique.
Mme Payette:... "Listerine tue les microbes", le président
peut exiger qu'on en fasse la preuve. (22 h 30)
M. Lalonde: Oui, je suis d'accord sur l'idée.
Mme Payette: Je sens que vous aimez cela d'ailleurs.
M. Clair: ... sans cela, il aura à goûter ce qu'il
goûte pour faire ce qu'il fait.
M. Lalonde: Je suis d'accord sur l'idée, sur le principe,
mais c'est simplement le libellé qui peut peut-être donner lieu,
à cause du caractère un peu abstrait...
M. Clair: On en adopte combien en bloc si on lâche?
Mme Payette: M. le Président, nous serions d'accord pour
apporter un amendement qui se lirait comme suit: Après "qu'il", on
lirait "démontre la véracité"...
M. Lalonde: De ce message publicitaire. Une Voix: De ces
assertions. M. Lalonde: Non. Mme Payette: Non.
M. Lalonde: Ce ne sont plus des assertions. Ce serait la
véracité d'un message. De sa publicité ou de ses messages
publicitaires.
M. Clair: ... qu'on dise la vérité.
Mme Payette: J'aime mieux de ses messages publicitaires.
M. Lalonde: Oui, j'aime autant parce que la publicité,
cela touche... La publicité, c'est un poste de budget. Tandis qu'un
message, c'est plus concret.
Le Président (M. Dussault): Alors, l'amendement
consisterait à remplacer, à la deuxième ligne,
après "qu'il", par les mots "démontre la véracité
de ses messages publicitaires". Je reçois cet amendement.
Mme Payette: M. le Président, est-ce qu'on pourrait dire
"la véracité d'un message publicitaire".
M. Clair: Au singulier.
Le Président (M. Dussault): Si vous le voulez, Mme le
ministre.
Mme Payette: Je le propose, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Alors, ce serait plutôt,
après "qu'il", écrire "démontre la véracité
d'un message publicitaire".
M. Lalonde: Exactement, parce que c'est un par un.
Le Président (M. Dussault): Alors, c'est celui-là
que je reçois, Mme le ministre.
Mme Payette: Merci, M. le Président.
M. Lalonde: C'était dans i'avant-projet de loi. Cela avait
été enlevé.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Lalonde: Un instant, on en parle. Le Président
(M. Dussault): Excusez.
M. Saint-Germain: Quel article dans I'avant-projet?
M. Lalonde: C'est 266, je pense.
Mme Payette: M. le Président, je pense que je vais
être obligée de répondre au député de
Marguerite-Bourgeoys que c'est un secret ou on l'a perdu.
M. Lalonde: Vous n'êtes pas censé avoir de secret
pour la commission parlementaire.
Mme Payette: Ce n'est pas à partir de
représentations d'organismes extérieurs.
M. Lalonde: Ecoutez, je ne veux pas connaître les chicanes
intérieures dans le conseil des ministres.
Mme Payette: Ce ne sont pas non plus des chicanes
intérieures.
M. Clair: On n'a pas I'avant-projet.
M. Goulet: L'article 267, M. le Président, c'était,
pour l'information des membres: Le président peut exiger d'un
manufacturier, commerçant ou publicitaire, qu'il justifie la
véracité de ses assertions publicitaires.
M. Lalonde: Cela fait tout le paquet! J'aime mieux le langage
actuel. Mais il n'y a pas de raison qu'on peut connaître...
Mme Payette: Ce sont des raisons techniques tout simplement.
M. Lalonde: La belle affaire! Imaginez-vous ceux qui sont venus
devant nous, ils ne savent pas que cela a été oublié.
Mme Payette: On en a discuté avec eux dans des
discussions.
M. Lalonde: Alors, c'est seulement un oubli technique. Est-ce que
j'ai l'air incrédule? Le règlement m'oblige à prendre la
parole du ministre.
M. Clair: Vous n'avez pas le droit, exactement...
Mme Payette: C'est exact...
M. Lalonde: Vous n'avez pas le droit de me prêter des
motifs comme ceux-là.
Mme Payette: ... dans un projet de loi de 344 articles, c'est une
chose qui peut arriver.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Alors, l'amendement
consistait, pour être bien précis, parce que la façon de le
dire, tout à l'heure, n'était pas tout à fait juste; il
s'agit de remplacer après "qu'il", à la deuxième ligne,
les mots "justifie ses assertions publicitaires" par "démontre la
véracité d'un message publicitaire". Cet amendement est
adopté.
Mme Payette: L'article aussi.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 296b, tel
que modifié, est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 297. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement, M. le Président.
L'article se lirait comme suit: "Le président peut exiger qu'un
commerçant qui conclut des contrats de crédit visés par la
présente loi lui communique les renseignements relatifs aux taux de
crédit que le commerçant exige des consommateurs et aux
critères qui servent à l'établissement de ces taux. Le
président peut rendre publics ces renseignements." Cet amendement nous
permet d'enlever un pouvoir de réglementation.
Le Président (M. Dussault): Je reçois cet
amendement.
M. Lalonde: Cela va.
Le Président (M. Dussault): L'article 297, tel que
modifié, est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 298, Mme le ministre.
Mme Payette: L'article 298 est abrogé, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Cette disposition que l'on trouve de plus en plus
dans des lois, je pense même qu'on en a dans la Loi du zonage agricole,
je ne suis pas sûr...
Mme Payette: II faudrait voir.
M. Lalonde: Je vais aller voir tantôt, si on peut finir.
Quelle est la raison pour laquelle on l'a mise de côté? Est-ce que
c'est inutile? Est-ce que c'est encombrant? Ou inefficace?
Mme Payette: Cela enlève au président un pouvoir
qui paraît superflu et qui pourrait entrer en conflit avec les
règles de la justice naturelle.
M. Lalonde: Que ces choses sont bien dites!
Mme Payette: C'est beau!
M. Lalonde: Cela n'a jamais été exercé?
Mme Payette: Cela existe actuellement, ce pouvoir, mais, en fait,
il est utilisé uniquement comme un pouvoir d'avis, et pour envoyer un
avis à un commerçant qui n'a pas respecté la loi, ce n'est
pas nécessaire d'avoir un pouvoir d'ordonnance. Le pouvoir d'ordonnance
comme tel et plusieurs intervenants nous l'ont fait remarquer, comporte une
infraction au cas de non-respect de l'ordonnance. C'est une infraction, peu
importe que l'ordonnance contienne, en tant que telle, véritablement une
infraction. Il n'y a pas de droit d'appel de l'ordonnance. Cela n'a jamais
été utilisé dans ce sens, c'est un pouvoir qui a
été utilisé comme un avis. Donc, s'il n'a pas
été utilisé comme une ordonnance au sens d'autres lois de
protection du consommateur, dans d'autres provinces, et avec tous les autres
recours qui existent, que ce soit la poursuite pénale, l'engagement
volontaire ou une injonction, peut-être que c'est moins
nécessaire.
M. Lalonde: M. le Président, puisque le directeur actuel
de l'office, c'est le président putatif, peut-être, mais enfin, ce
n'est pas moi qui le nomme, ... de l'office, semble ne pas se sentir
muselé par l'abolition de cet article, je pense qu'on peut accepter de
l'enlever.
Le Président (M. Dussault): L'article 298 est
abrogé. Donc, l'abrogation est adoptée. Article 299.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement, M. le Président,
l'article se lit comme suit: "Lorsque le président croit qu'une personne
a enfreint ou enfreint une loi ou un règlement dont l'office doit
surveiller l'application, il peut accepter de cette personne un engagement
volontaire de respecter la loi ou le règlement en question."
Le Président (M. Dussault): L'article 299...
M. Lalonde: Au fond, cela sert à quoi, ça? S'il
n'accepte pas... parce que si le président croit qu'une personne a
enfreint, généralement, il poursuit. Mais il peut être bon
garçon et dire: Si tu me fais une promesse, une résolution du
Jour de l'An, je vais fermer les yeux pour l'instant, c'est-à-dire en
ouvrir un troisième pour te surveiller, c'est ça?
Mme Payette: C'est un pouvoir qui existe dans plusieurs lois, les
lois américaines, les lois de l'Ontario, de la Colombie-Britannique,
ça s'appelle, "Insurance of voluntary compliance". C'est un engagement
volontaire qu'un commerçant prend et c'est une mesure de
déjudiciarisation, il n'y a pas de poursuite pénale, c'est entre
la poursuite pénale de l'ordonnance qui n'existe pas, c'est un document
qui peut être rendu public, où le commerçant s'engage
à respecter la loi et où on peut assortir de certaines conditions
cet engagement. Dans certains cas, il y a un remboursement, il y a la prise
d'un cautionnement pour s'assurer que des consommateurs, à l'avenir,
seront mieux protégés. C'est une mesure intermédiaire qui,
apparemment, est très efficace dans les juridictions où elle
existe. On ne la connaît pas, ça va être si...
M. Lalonde: Je l'ai connue dans la Loi des valeurs
mobilières de l'Ontario, quand on faisait des émissions de
valeurs mobilières, des prospectus interminables, toutes sortes de
documents, des bilans, et tout le reste, des certifications de tout ça,
des assermentations. Tout à coup, il y avait ce formulaire, là
où tout le monde promettait d'être bon garçon. Cela
m'apparaissait un peu redondant. Je sais que c'est conforme à l'esprit
anglais de légiférer, anglais dans le sens du droit anglais.
M. Clair: Dans le sens du droit pénal...
Mme Payette: Je dois...
M. Lalonde: Je ne sais pas si c'est efficace.
Mme Payette: Je dois vous faire remarquer qu'il y a quand
même, au cas de non-respect de l'engagement volontaire, une sanction qui
est quand même une infraction qui comporte des sanctions plus
sévères que pour une simple infraction à la loi, d'une
part...
M. Lalonde: Cela tombe au paragraphe b) ou c) de 261 ?
Mme Payette: Cela tombe à l'article 261 d.
M. Lalonde: C'est une première étape
d'avertissement. Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 299 est
adopté. Article 300. Mme le ministre.
Mme Payette: C'est un chiffre magique. M. le Président,
l'article 300 se lit comme suit: "Le président détermine les
modalités de l'engagement volontaire, lesquelles peuvent notamment
prévoir: a)la publication ou la diffusion du contenu de l'engagement
volontaire; b) l'indemnisation des consommateurs; c) le remboursement des frais
d'enquête et des autres frais; d)l'obligation de fournir un cautionnement
ou une autre forme de garantie en vue de l'indemnisation des
consommateurs."
Le Président (M. Dussault): L'article 300 est-il
adopté? Adopté.
M. Saint-Germain: Un instant.
Le Président (M. Dussault): L'article 300 n'est pas
adopté.
M. Lalonde: Comment appelle-t-on cela en anglais? "Firmly
persuasion".
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 301. Mme le ministre.
Mme Payette: L'article 301 se lit comme suit: "Lorsqu'une
personne s'est livrée ou se livre à une pratique interdite
visée par le titre II, le président peut demander au tribunal une
injonction ordonnant à cette personne de ne plus se livrer à
cette pratique."
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 301 est-il
adopté? M. le député de Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: C'est une modification de l'avant-projet.
Mme Payette: Non, je pense que c'est l'article 198 de
l'avant-projet.
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 301 est
adopté. J'appelle l'article 302. Mme le ministre.
Mme Payette: L'article se lit comme suit: "Le tribunal peut, de
plus, ordonner à la personne qui fait l'objet d'une injonction
permanente: "a) de rembourser les frais d'enquête engagés par le
requérant; "b) de publier et de diffuser, de la manière et aux
conditions que le tribunal juge propres à en assurer une communication
rapide et adéquate au consommateur, les conclusions du jugement rendu
contre elle ainsi que les corrections, les explications, les avertissements et
les autres renseignements que le tribunal juge nécessaires pour
rétablir la vérité concernant un bien ou un service ou une
publicité faite à leur propos et ayant induit ou ayant pu induire
les consommateurs en erreur."
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Dussault): L'article 302 est
adopté. J'appelle l'article 303. Mme le ministre.
Mme Payette: A l'article 303, il n'y a pas d'amendement et
l'article se lit comme suit: "Le président peut, de plein droit,
intervenir à tout moment avant jugement dans une instance relative
à une loi ou à un règlement dont l'office doit surveiller
l'application."
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 303 est
adopté. Mme le ministre a déposé un nouvel article
303a.
Mme Payette: "303a. Le président peut autoriser
généralement ou spécialement une personne à exercer
les pouvoirs qui lui sont conférés par les articles 292, 298, 299
et 300."
Le Président (M. Dussault): Je reçois le nouvel
article.
Mme Payette: M. le Président, c'est l'article qui remplace
l'article 291.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 303a est
adopté. J'appelle l'article 303b que Mme le ministre a
déposé.
Mme Payette: C'est l'article qui remplace l'article 290, M. le
Président. Il se lit comme suit:
"Le président peut autoriser le vice-président à
exercer tous les pouvoirs que la présente loi accorde au
président."
M. Lalonde: II y a une chose que je voudrais soulever ici. Il est
arrivé des cas je suis sûr que ce ne sera pas le cas du
président actuel ou, enfin, de celui que vous allez nommer
où un président, en bris de contrat social, se trouve absent et
n'est pas là pour autoriser le vice-président à prendre sa
place. Dans certaines lois, on avait autorisé que ce soit le
lieutenant-gouverneur qui autorise le vice-président, le
gouvernement.
M. Clair: Est-ce que c'est le fait qu'en son absence ou
incapacité d'agir, c'est le vice-président qui le remplace?
M. Lalonde: C'est quel article? M. Clair: On l'a
passé tantôt.
M. Lalonde: Je l'ai cherché avant de faire cela et je ne
l'ai pas trouvé.
M. Clair: C'est l'article 286. "En cas d'incapacité d'agir
du président, il est remplacé par le vice-président." (22
h 45)
M. Lalonde: Quelquefois, ce n'est pas l'incapacité. On a
vu un président de la Commission des valeurs mobilières, à
la fin de 1971, trouver les cieux d'Italie plus cléments que les cieux
québécois. Il n'était pas en état
d'incapacité dans le sens de malade. Est-ce que ce ne serait pas plus
sûr? Enfin! L'absence est peut-être... Est-ce qu'on a l'absence
ici?
M. Clair: Qui pourrait. A l'article 286, c'est en cas
d'incapacité d'agir du président. Il est remplacé par le
vice-président.
M. Lalonde: Ce serait là qu'on aurait dû ajouter "ou
d'absence".
M. Clair: S'il est absent, il est généralement...
Cela dépend si on a une notion subjective ou objective de
l'incapacité d'agir.
M. Lalonde: Le refus d'agir, ce n'est pas une incapacité
d'agir.
M. Clair: L'absence...
M. Lalonde: C'est parce qu'il refuse d'agir, sans
démissionner. En tout cas! je le soulève, c'est simplement pour
bonifier la loi.
Le Président (M. Dussault): L'article 303b est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): II est adopté. Je
suggère à la commission de revenir à l'article 303a,
puisque l'article 298, ayant été abrogé, il faudrait
soustraire ce numéro du nouvel article 303a. Est-ce que la commission
consent?
M. Lalonde: Oui, les concordances, cela ne se fait pas
automatiquement?
Le Président (M. Dussault): On aurait dû la faire
normalement nous-mêmes, mais si la commission consent, il n'y aura pas de
problème. Le chiffre 298 à la quatrième ligne du nouvel
article est retiré. L'article tel qu'amendé est
adopté.
M. Lalonde: On revient à l'article 303b?
Le Président (M. Dussault): L'article 303b est aussi
adopté.
M. Clair: Je voudrais revenir, M. le Président, à
l'article 303b.
Le Président (M. Dussault): Je n'y vois pas d'objection,
si la commission y consent.
M. Lalonde: Consentement.
Le Président (M. Dussault): Nous revenons à
l'article 303b.
Mme Payette: Le texte se lirait comme suit, M. le
Président: "Le président peut autoriser le vice-président
à exercer tous les pouvoirs qu'une loi ou un règlement dont
l'office doit surveiller l'application accorde au président".
M. Lalonde: On l'a oublié celui-là.
Le Président (M. Dussault): Pourrait-on me fournir
l'amendement par écrit, s'il vous plaît? Il s'agirait de
remplacer, à la deuxième ligne, les mots "que la présente
loi accorde au président " par les mots "qu'une loi ou un
règlement dont l'office doit surveiller l'application accorde au
président". Cet amendement est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 303b, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté, tel
qu'amendé. J'appelle l'article 304. Mme le ministre.
Permis
Mme Payette: II y a un amendement à l'article 304, M. le
Président. L'article se lirait comme suit: "Doit être titulaire
d'un permis: "a) le commerçant itinérant, à l'exception de
celui qui conclut un contrat visé à l'article 56; "b) le
commerçant qui conclut des contrats de prêt d'argent régis
par la présente loi; c) le commerçant qui opère un studio
de santé".
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Saint-Germain: Vous avez enlevé le permis au...
Mme Payette: Oui, il n'y aura qu'un seul permis qui sera
émis par le ministère des Transports soit le Bureau des
véhicules automobiles.
M. Saint-Germain: Les caisses populaires seront obligées
de demander un permis.
Mme Payette: II y a un règlement qui est
déjà en votre possession qui les exempte comme les banques
à charte et un certain nombre d'institutions.
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 304, tel que
modifié, est-il adopté?
Mme Payette: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 305. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement, M. le Président.
L'article se lirait comme suit: 'Lorsqu'un commerçant n'est pas
titulaire du permis exigé par la présente loi ou, le cas
échéant, de la licence exigée par l'article 23 du Code de
la route (Statuts refondus, 1964, chapitre 231) le consommateur peut demander
la nullité du contrat. S'il s'agit d'un contrat de prêt d'argent,
le consommateur peut demander plutôt, à son choix, la suppression
des frais de crédit et la restitution de la partie des frais de
crédit déjà payée".
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: II n'est pas adopté, celui-là.
Le Président (M. Dussault): Je reçois l'amendement.
Adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 305 tel que
modifié est adopté. Oui, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: J'aurais une demande à faire. Il faut que
j'aille à une autre commission parlementaire, j'aimerais bien terminer
ici. Est-ce qu'il y a plusieurs articles dont l'étude a
été suspendue?
Le Président (M. Dussault): II y en a 13, qui ont
été suspendus, incluant un article 147a qui est un nouveau. Il y
a par contre c'est peut-être utile de le dire à ce
moment...
Mme Payette: Les articles adoptés sur lesquels nous allons
demander un consentement pour apporter des amendements et nous nous
rendons là parfois à la demande de l'Opposition sont 1c,
158, 173, 174, 192, 215 et 225.
M. Lalonde: Vous voulez dire qu'il y a d'autres amendements qui
sont en préparation actuellement et qu'on n'a pas encore.
Mme Payette: Que vous avez maintenant.
M. Lalonde: II n'y en a plus d'autres qui sont en train
d'être...
Mme Payette: II n'y en a plus d'autres. M. Lalonde: Je
vous remercie.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 306. Mme
le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement et l'article se lit comme
suit: "Une personne qui désire un permis doit transmettre sa demande au
président dans la forme prescrite par règlement,
accompagnée des documents prévus par règlement. "Cette
demande doit, dans les cas prévus par règlement, être
accompagnée d'un cautionnement, au montant et selon la forme qui y sont
prescrits."
M. Saint-Germain: Vous avez enlevé un paragraphe de
l'ancienne loi, à ce stade-ci; puis-je demander pour quelle raison?
M. Clair: Je dirais que c'est parce que c'était redondant,
c'est évident.
Mme Payette: Si les conditions sont remplies, il est
évident que le directeur va émettre le permis.
M. Clair: Sans quoi, il pourrait faire face à un recours
extraordinaire.
M. Saint-Germain: C'est l'article 90.
Mme Payette: Le paragraphe qui est supprimé disait: Le
directeur délivre le permis si le requérant remplit les
conditions.
M. Clair: Si le président de l'office refusait
d'émettre un permis à une personne qui rencontre les conditions,
il ferait face immédiatement à un recours extraordinaire. Ce ne
serait pas très bon pour la réputation d'un président de
l'office. S'il ne remplit pas les conditions...
M. Goulet: A l'article 308, il pourra le refuser...
M. Saint-Germain: Est-ce que vous êtes certain que c'est si
redondant que cela?
M. Clair: II y a un recours spécifique prévu au
Code de procédure civile, dans les articles concernant justement les
recours extraordinaires, pour forcer quelqu'un qui refuse d'accomplir quelque
chose que la loi l'oblige à faire cela s'appelle un bref de
mandamus à la respecter. Dans ce cas-ci, ce serait pour faire en
sorte que le président émette le permis. C'est
évident.
M. Saint-Germain: Le troisième paragraphe disait: Le
directeur délivre le permis si le requérant remplit les
conditions prescrites par règlement et verse les droits prescrits par
règlement.
M. Clair: Je sais mais...
Mme Payette: C'est simplement de la redondance, en termes
de...
M. Saint-Germain: Oui, mais ce peut être discutable si
c'est de la redondance ou pas.
Le Président (M. Dussault): L'article 306 est
adopté. Adopté. J'appelle l'article 307. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement et l'article se lit comme
suit: "Lorsque plusieurs commerçants itinérants font commerce de
biens ou de services d'un même commerçant ou d'un même
manufacturier, celui-ci peut demander en leurs lieu et place un permis de
commerçant itinérant. "En pareil cas, les commerçants
itinérants qui font commerce des biens ou des services du demandeur
sont, pour les fins de la présente loi, réputés être
ses représentants dans l'exercice de ce commerce."
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Article 307, adopté.
J'appelle l'article 308. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement de forme. L'article se lirait
comme suit: "Le président peut refuser de délivrer un permis si:
"a) le demandeur n'est pas en mesure, en raison de sa situation
financière, d'assumer les obligations qui découlent de son
commerce; "b) le demandeur ne peut établir, à la satisfaction du
président, son honnêteté et sa compétence; "c) le
nom ou la raison sociale de la société ou corporation qui demande
le permis est identique à celui d'une autre société ou
corporation qui détient un permis, ou lui ressemble tellement qu'il
puisse être confondu avec cette dernière; ou... "d) le demandeur
ne satisfait pas à une exigence prescrite par la présente loi ou
par règlements. "
Le Président (M. Dussault): L'amendement est
reçu.
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): 308, tel que modifié
est adopté. J'appelle l'article...
M. le député de Bellechasse; l'article n'est donc pas
adopté?
M. Goulet: Etant donné qu'il y a un permis...
Le Président (M. Dussault): II n'y a pas de... Excusez
308a...
M. Goulet: A 308a, M. le Président, "le demandeur n'est
pas en mesure, en raison de sa situation financière, d'assumer les
obligations qui découlent de son commerce;". Etant donné que,
lorsqu'il y a délivrance des permis, dans tous les cas il y a un "bon"
de garantie de rattaché, si une compagnie d'assurances ou la personne a
donné le montant nécessaire pour un "bon" de garantie, je me
demande pourquoi le paragraphe a) apparaît à l'article 308.
M. Clair: Cela viserait le prêteur d'argent, qui n'a pas
besoin de cautionnement, mais qui peut ne pas être capable de faire face
aux obligations qui découlent de son commerce. C'est que le "bon" de
garantie est déjà prévu, mais pas pour le prêteur
d'argent.
M. Goulet: Oui, mais s'il prête de l'argent, je ne vois pas
pourquoi sa situation financière... Sil a prêté l'argent,
pouvez-vous me donner une explication?
Mme Payette: Dans le cas d'un commerçant, la loi
prévoit qu'un commerçant prêteur d'argent doit être
détenteur d'un permis.
Règle générale, où il y a des permis, la loi
impose aussi l'obligation d'un cautionnement, sauf dans le cas du prêteur
d'argent; lui n'est pas astreint à fournir un cautionnement. Or, une
personne qui voudrait s'ouvrir un commerce de prêt d'argent pourrait
obtenir un permis et pourrait, avec l'argent qu'elle a prêté et
une fois qu'elle a assumé des obligations, soudainement liquider ses
affaires ou être en mauvaise situation financière, ce qui pourrait
créer certains problèmes à l'égard des
consommateurs. Là, on veut s'assurer que le commerce soit quand
même exercé de façon solvable, d'une façon claire.
D'ailleurs, il est reproduit dans plusieurs lois, dont la Loi de qualification
professionnelle des entrepreneurs en construction, où on prévoit,
notamment, que, pour l'émission des permis, on fait appel à la
solvabilité et à l'expérience du commerçant.
M. Goulet: Oui, je suis d'accord avec vous, mais, pour le
prêt d'argent, si quelqu'un prête de l'argent, je ne vois pas
comment il peut devenir en
difficulté financière, ce ne sont pas des gens qui
vont...
M. Clair: Cela pourrait être de l'argent
reprêté.
Mme Payette: Par exemple, un vendeur itinérant, qui est un
failli non libéré, disons, peut trouver facilement $5000 pour
donner comme cautionnement à l'office, pour obtenir son permis, sauf
qu'il peut faire des ventes pour $50 000 ou $100 000 et, en fait, induire des
consommateurs en erreur. Les $5000 vont retourner au consommateur, mais, pour
la balance. A ce moment le président a au moins le moyen de voir si
quelqu'un a les moyens de rencontrer ses obligations. C'est dans ce sens.
M. Goulet: Mais, pour un permis, est-ce que vous demandez un
bilan personnel? C'est tout à fait nouveau. Là le
président va en demander un?
Mme Payette: II le peut, dans des cas précis, selon le
dossier.
M. Goulet: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Donc, 309 est adopté...
Je m'excuse, 308, j'avais déjà dit qu'il était
adopté, tout en le retenant. J'appelle 309.
Mme Payette: L'article, M. le Président, se lit comme
suit: "Si le demandeur est une corporation ou une société, le
président peut exiger de chacun des administrateurs ou associés
qu'il satisfasse aux exigences que la présente loi ou un
règlement impose à une personne qui demande un permis."
M. Goulet: "... peut exiger de chacun...", mais il peut l'exiger
seulement d'un.
M. Saint-Germain: N'est-ce pas là le principe qui veut
qu'une corporation jouisse d'une identité juridique distincte, puisque
vous...
M. Clair: M. le Président, on a déjà
adopté des dispositions antérieures, relativement pour
employer une expression générale à la
responsabilité des administrateurs personnellement. C'est justement pour
éviter que les administrateurs se cachent derrière le fameux
voile corporatif et pour être au courant, encourager des infractions
à la loi. (23 heures)
II y a déjà un règlement d'ailleurs, en vertu de la
loi actuelle, qui se lit comme suit: "Si le requérant est une
société ou une corporation, chacun de ses associés,
administrateurs ou officiers doit satisfaire aux conditions prescrites par
l'article 703 du présent règlement."
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 309 est
adopté. J'appelle l'article 310. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement, M. le Président.
L'article se lit comme suit: "Le président peut refuser de
délivrer un permis à un demandeur qui, au cours des trois
années antérieures à sa demande, a été
déclaré coupable: "a) soit d'une infraction à une loi ou
à un règlement dont l'office doit surveiller l'application, "b)
soit d'un acte criminel punissable par voie de mise en accusation
seulement."
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'article 310 est
adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 311. Mme le ministre.
Mme Payette: Un amendement de forme, M. le Président.
L'article se lirait comme suit: "Le président peut suspendre ou annuler
le permis d'un titulaire qui, au cours de la durée du permis, est
déclaré coupable: "a) soit d'une infraction à une loi ou
à un règlement dont l'office doit surveiller l'application, "b)
soit d'un acte criminel punissable par voie de mise en accusation
seulement."
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 311, tel que
modifié, est adopté. Oui, M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Le président peut suspendre ou annuler le
permis... D'accord. Il faut qu'il ait été déclaré
coupable. A un moment donné, si c'est en cour, le président ne
peut pas enlever le permis à quelqu'un tant qu'il n'a pas
été déclaré coupable.
Il n'y a pas un autre article, quelque part, qui dit...
M. Clair: Ce serait contraire à la présomption
d'innocence.
M. Goulet: L'autre article qui disait que le président
peut intervenir n'importe quand dans une cause...
M. Clair: Au civil. C'est le pouvoir du président de
l'office d'intervenir au niveau d'une procédure civile. Si moi, comme
consommateur, j'intentais un recours pour une raison X, Y ou Z, si le
président décide d'intervenir dans ma cause civile, il peut le
faire.
M. Goulet: D'accord. Cela marche.
Mme Payette: Adopté?
M. Goulet: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 311, tel que
modifié, est adopté. J'appelle l'article 312. Mme le
ministre.
Mme Payette: C'est un amendement de forme. L'article se lirait
comme suit: "Le président peut suspendre ou annuler le permis d'un
titulaire qui, au cours de la durée du permis, cesse de satisfaire aux
exigences que la présente loi ou les règlements prescrivent pour
la délivrance d'un permis."
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 312, tel que
modifié, est adopté. J'appelle l'article 313. Mme le
ministre.
Mme Payette: Un amendement, M. le Président, à
l'article 313. L'article se lirait comme suit: "Un titulaire de permis doit
posséder un établissement au Québec. Cet
établissement doit être situé dans un immeuble ou une
partie d'immeuble dans lequel le titulaire fait des affaires."
M. Saint-Germain: Adopté.
M. Goulet: Qu'est-ce qui arrive dans le cas d'un vendeur
itinérant? On dit: Cet établissement doit être situé
dans un immeuble ou une partie d'immeuble dans lequel le détenteur fait
des affaires et dont il est propriétaire ou locataire.
M. Clair: II fait des affaires, point.
M. Goulet: Je m'excuse, M. le Président. Fait des
affaires. D'accord. Mais un vendeur itinérant ne fait pas d'affaires, ou
à peu près jamais, dans son établissement, à sa
résidence. La plupart du temps, c'est une résidence privée
ou un logement. Il va faire de la vente sur la route. Il ne fait pas
d'affaires...
M. Clair: Cela peut paraître théorique au
député de Bellechasse, M. le Président, sauf qu'il va
toujours y avoir un endroit où le vendeur itinérant va faire sa
comptabilité, va tenir un minimum de choses; en vertu même de
certaines dispositions, il doit, je pense, de mémoire, fournir son
adresse, son numéro de téléphone et tout cela. Il a une
place d'affaires.
M. Goulet: Mais le commerçant itinérant, cela peut
être le logement où il habite, son logis, cela peut être une
chambre.
Mme Payette: C'est là où il fait des affaires et
pas toutes ses affaires.
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 313, tel que
modifié, est adopté.
M. Goulet: Je ne vois pas le pourquoi du dernier paragraphe.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 314. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement et l'article se lirait comme
suit: "Un titulaire de permis doit aviser le président, dans un
délai de quinze jours, dans le cas de changement: a) d'adresse; b) de
nom ou de raison sociale; c) d'administrateur, dans le cas d'une corporation;
ou d) d'associé, dans le cas d'une société.
Le Président (M. Dussault): Je reçois l'amendement.
Est-ce que l'article 314 tel que modifié est adopté? Oui, M. le
député de Bellechasse.
M. Goulet: J'aurais une question à poser à Mme le
ministre. Qu'est-ce qui arrive dans le cas d'un vendeur itinérant qui a
des vendeurs sur la route lorsque à un moment donné, quelqu'un
disparaît avec le permis? Au bout de quinze jours, s'il en avise de
façon officielle le président de l'office, est-ce que cela veut
dire qu'à partir de cette date, il n'est plus responsable des actes qui
ont pu être posés en se servant de ce permis, s'il y a bonne foi
de la part du propriétaire du commerM. ce?
Mme Payette: Vous parlez d'un commerçant qui se fait voler
son permis?
M. Goulet: Non, c'est du commerçant. Un commerçant
itinérant peut avoir cent représentants, il peut en avoir 200. On
doit aviser du changement d'adresse, j'imagine, pour chaque permis. On parle et
du commerçant, le propriétaire du commerce, et du...
M. Clair: II y a seulement un permis, on ne parle pas de la carte
de représentant ici. C'est du permis dont on parle. Vous avez cent
représentants, mais vous êtes un vendeur itinérant.
M. Goulet: La carte, vous n'en parlez pas à un moment
donné.
M. Clair: La carte de représentant n'existera plus.
M. Goulet: II y a l'autre article qui dit... M. Clair:
Cela va faire une carte de moins.
M. Goulet: ... qu'on peut demander un permis pour plusieurs
commerçants qui font affaires sur le même...
Mme Payette: Ils sont considérés comme des
représentants.
M. Goulet: Ils sont considérés comme des
représentants.
M. Clair: C'est surtout dans le cas du manufacturier, à ce
moment.
Mme Payette: C'est le cas d'Avon qui peut demander un permis pour
ses 5000 vendeurs qui sont autonomes, en pratique. Ils sont chacun des
commerçants...
M. Goulet: Oui.
Mme Payette: ... parce qu'ils ne vivent qu'à
commission.
M. Goulet: Vous me dites qu'il n'y aura plus de carte pour...
Mme Payette: Non, pour ces 5000. Avon va avoir un permis.
M. Clair: Va pouvoir avoir un seul permis.
M. Goulet: Comment vont-ils faire pour s'identifier si quelqu'un
leur demande s'ils sont détenteurs d'un permis?
Mme Payette: Le numéro de permis va être sur le
contrat. En plus de cela, le type va montrer sa carte de représentant,
il va avoir une carte de la maison Avon.
M. Goulet: Oui.
Mme Payette: Le problème, c'est la difficulté de
tenir à jour ces cartes pour des compagnies qui avaient des centaines de
représentants.
M. Goulet: Je vous comprends, monsieur.
Mme Payette: Finalement, ce n'était pas applicable, en
pratique.
M. Clair: Adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 314 tel que
modifié est adopté. J'appelle l'article 315.
Mme Payette: II y a un amendement de forme et l'article 315 se
lirait comme suit: "Le président peut refuser de délivrer et peut
suspendre ou annuler un permis en raison du fait qu'un demandeur ou un
titulaire a fait une fausse déclaration ou a dénaturé un
fait important lors de la demande de permis."
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 315 est
adopté. J'appelle l'article 316. Mme le ministre. Oui, M. le
député de Bellechasse.
M. Goulet: Nous allons très vite...
Le Président (M. Dussault): Sur l'article 315?
M. Goulet: C'est une course.
Le Président (M. Dussault): Donc, il n'est pas
adopté.
M. Goulet: Je me permets...
Mme Payette: M. le Président, je ne suis pas d'accord. Ce
n'est pas une course. On n'a rien précipité. On est revenu
à des articles antérieurs, il n'y a pas de course.
M. Goulet: Un instant! On revient. Je vous demande si on peut
revenir, à un moment donné, à l'article 314.
Mme Payette: Justement, parce qu'il n'y a pas de course, on va
accepter de revenir sur l'article 314.
Le Président (M. Dussault): II y a consentement de la
commission.
M. Goulet: On ne fera pas de... Ce que je voulais viser tout
à l'heure, c'est: Qu'est-ce qui arrive d'un commerçant qui engage
un représentant, lui donne un livret de factures en bonne et due forme
et qu'au bout de quinze jours, ce représentant n'est plus au service de
la compagnie, mais a quand même un livret de factures avec le
numéro? Avant cela, on pouvait aviser l'office que le
représentant détenteur de telle carte ne travaillait plus pour la
compagnie. Souvent, ce qui arrive, avec toute la bonne foi, c'est qu'on ne peut
pas récupérer le fameux carnet de factures de contrat.
M. Clair: Comme il n'existera plus de carte de
représentant...
M. Goulet: Oui.
M. Clair: ... à ce moment, ce ne sont que les dispositions
du Code civil et, éventuellement, du Code criminel, relativement au vol,
par exemple, qui peuvent s'appliquer entre le vendeur itinérant et son
représentant. Ce n'est plus régi par la Loi sur la protection du
consommateur. C'était par un détour que vous pouviez vous servir
de la Loi sur la protection du consommateur pour retirer sa carte de
représentant.
M. Goulet: D'accord. Je vais poser ma question d'une autre
façon. Si le commerçant, de bonne foi, avise l'office
officiellement qu'à partir de telle date, tout acte éventuel qui
serait commis, si vous voulez, par un vendeur nommé Untel, cela ne
devrait pas être versé à son dossier, ou ainsi de suite.
Comment va-t-on procéder, parce que je vois très bien la maison
qui va être obligée d'aller se défendre devant l'Office de
la protection du consommateur pour un acte dont elle n'est pas responsable; de
bonne foi, elle ne sera pas responsable de cet acte.
M. Clair: La réponse au député de
Bellechasse est la suivante: Le vendeur itinérant demeure lié
par son représentant dans la mesure où le vendeur
itinérant donne des raisons importantes... Je ne me souviens plus du
libellé des articles précédents...
M. Goulet: De croire qu'il agit...
M. Clair: ... de croire qu'il agit à titre de son
représentant.
Le Président (M. Dussault): L'article 314 est-il
adopté tel que modifié?
M. Goulet: II était adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): II demeure adopté,
évidemment. On revient à l'article 316.
Mme Payette: II y a un amendement, M. le Président;
l'article se lirait comme suit: "Le président doit, avant de refuser de
délivrer un permis à une personne ou avant de suspendre ou
d'annuler le permis qu'il lui a délivré, donner à cette
personne l'occasion d'être entendue. La déposition de chaque
personne entendue à cette occasion doit être prise en
sténographie ou en sténotypie ou enregistrée de toute
autre manière autorisée par le gouvernement."
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Goulet: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 316, tel que
modifié, est adopté.
M. Saint-Germain: Un instant, s'il vous plaît, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): II n'est pas adopté. M.
le député de Jacques-Cartier.
M. Clair: Le dernier paragraphe est simplement la mise en oeuvre
d'une règle de justice naturelle...
M. Saint-Germain: C'est juste.
M. Clair: ... et, au deuxième paragraphe, ce sont
simplement des dispositions qu'on retrouve dans tous les cas où on
entend quelqu'un, ce sont des méthodes usuelles de...
M. Saint-Germain: Je pensais à la difficulté qu'on
a quelque fois à se trouver des sténographes officiels.
M. Clair: C'est pour ça qu'on a différentes
possibilités.
M. Saint-Germain: Entendu. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 316, tel que
modifié, est adopté. Article 317. Mme le ministre.
Mme Payette: Un amendement de fond, M. le Président;
l'article se lirait comme suit: "La décision de refuser de
délivrer un permis comme celle de le suspendre ou de l'annuler doit
être motivée. Le président doit notifier par écrit
sa décision à la personne concernée."
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 317, tel que
modifié, est adopté. Article 318. Mme le ministre.
Mme Payette: Sans amendement. L'article se lit comme suit: "Un
permis est valide pour deux ans. Il est renouvelé aux conditions
prescrites par la présente loi et par le règlement. Le
président peut toutefois délivrer un permis pour une
période moindre s'il juge que l'intérêt du public est en
jeu ou pour une raison d'ordre administratif."
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Article 318. Adopté.
Article 319. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement de forme; l'article se lirait
comme suit: "Si le titulaire d'un permis fait faillite, le syndic de faillite
qui continue le commerce du titulaire le fait en vertu des mêmes permis
et cautionnements. En pareil cas, il est soumis à toutes les obligations
imposées à ce titulaire par la présente loi et par
règlement. '
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 319, tel que
modifié, est adopté. Article 320. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement de forme. L'article se lirait
comme suit: "Un droit que confère un permis ne peut être
transféré, sauf en cas de décès du titulaire du
permis. Dans ce cas, le président peut autoriser le transfert sur
paiement des droits exigibles et aux conditions prescrites par la
présente loi et par règlement."
Le Président (M. Dussault): Est-ce que l'amendement...
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 320, tel que
modifié, est adopté.
M. Saint-Germain: Article 319.
M. Goulet: Une explication, M. le Président; lorsqu'il
s'agit d'administrateurs de compagnie, dans le cas de l'administrateur
principal, sur qui vous avez pris des droits, est-ce que les autres
administrateurs... Vous pouvez, entre-temps, suspendre leur permis
jusqu'à ce qu'un autre administrateur puisse fournir des...
Mme Payette: Dans ce cas-là, le permis va être au
nom d'une corporation et non au nom des individus. Si un administrateur
décède, cela n'a aucun effet sur le permis, sauf qu'à ce
moment-là, les administrateurs qui restent ou la corporation devra
aviser le président on l'a mis dans un article
précédent du changement.
M. Goulet: Mais si, sur trois administrateurs d'une compagnie, il
y en a un qui répond aux exigences du président, qui s'est
impliqué directement, peut-être à 98% lui-même, les
deux autres ne valant à peu près rien, le permis peut continuer
d'être valide.
M. Clair: Absolument.
M. Goulet: Oui?
M. Clair: C'est au nom de la compagnie.
M. Goulet: Oui, mais c'est un permis conditionnel à ce
moment-là. (23 h 15)
M. Clair: Ce n'est pas un permis conditionnel. Dans
l'évaluation qu'il a faite de la situation, le président de
l'office a pu tenir compte que tel administrateur était là, mais
cela n'entraîne absolument pas automatiquement une suspension ou une
annulation du permis.
Mme Payette: ... une compagnie.
M. Clair: C'est cela. Le permis n'est pas conditionnel. Le permis
est émis, et c'est à compter du moment où il est
émis qu'on en tient compte, et dans la mesure où les autres
continuent à se conformer à la loi et qu'il n'y a pas de raison
d'annuler ou de suspendre, le permis demeure en vigueur.
Mme Payette: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 320 avait
été annoncé comme adopté. J'appelle l'article 321.
Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement de forme et l'article se lirait
comme suit: Selon les modalités prescrites par règlement, le
cautionnement sert d'abord à l'indemnisation du consommateur qui
possède une créance contre celui qui a fourni le cautionnement ou
son représentant, et ensuite, au paiement de l'amende qui leur est
imposée.
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Saint-Germain: "Qui leur est imposée" n'est pas
enlevé dans votre amendement?
Mme Payette: Non, c'est dans l'autre texte.
Le Président (M. Dussault): Vous avez deux textes, M. le
député, ce n'est pas celui que vous avez en main
présentement.
M. Saint-Germain: Où est l'autre texte?
M. Goulet: II y aurait une très grande différence
avec le failli de Economy Ware Kitchen où c'est le ministère du
Revenu qui s'est payé... Non?
Mme Payette: Pas sur le cautionnement. M. Goulet: Non?
M. Clair: Pas sur le cautionnement, sur les biens du failli.
M. Goulet: Dans le cas d'Economy Ware Kitchen le ministère
du Revenu ne s'est pas payé avec le cautionnement. C'est
payé.
M. Clair: C'est uniquement sur les biens du failli.
Mme Payette: Non... aux consommateurs.
M. Goulet: Aux consommateurs. Je m'excuse, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 321 tel que
modifié est-il adopté?
M. Goulet: Oui, adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 322.
M. Goulet: Multiplier par 100% de fonctionnaires, et nous autres,
nous sommes dix multipliés par zéro.
Mme Payette: C'est pour cette raison qu'avec gentillesse, nous
avons offert nos services au député de Jacques-Cartier. Pourquoi
faire des remarques désobligeantes? Article 322?
Le Président (M. Dussault): J'ai appelé l'article
322, Mme le ministre.
Appels
Mme Payette: II y a un amendement et l'article se lirait comme
suit: "Une personne dont le président a rejeté la demande de
permis ou dont le président a suspendu ou annulé le permis, peut
en appeler à la Cour provinciale de la décision du
président."
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Goulet: Adopté.
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 322 tel que
modifié est adopté. J'appelle l'article 323. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement et l'article se lit comme suit:
"L'appel est formé par une requête déposée au greffe
de la Cour provinciale, au chef-lieu du district judiciaire du domicile ou de
l'établissement du requérant et signifié au
président dans les quinze jours qui suivent la réception par le
requérant de la décision du président."
Le Président (M. Dussault): L'amendement est reçu.
L'article 323 tel que modifié est-il adopté?
M. Goulet: II a seulement quinze jours pour aller en appel.
M. Clair: Non, c'est la signification qui doit avoir lieu dans
les quinze jours, je pense bien.
M. Goulet: Oui, je veux dire pour demander d'aller en appel.
C'est ce que cela veut dire? Quinze jours?
M. Saint-Germain: Je pense que c'est avec l'avant-projet, je
crois.
M. Goulet: Au Code civil...
M. Clair: Dans la loi 45, cinq jours étaient
prévus, dans certains cas...
M. Goulet: Pour les cours ordinaires, qu'est-ce que c'est?
M. Clair: Je vais vous donner cela. Mme Payette: ... c'est
trente jours. M. Goulet: Pas plus que cela? D'accord.
Mme Payette: De toute façon, les tribunaux,
généralement, s'accordent le droit de proroger les délais
quand il y a des excuses.
M. Goulet: J'ai une question à poser aux gens de droit.
Dans les tribunaux ordinaires, lorsqu'on va en appel, normalement, le premier
jugement ne tient plus. Est-ce cela?
Mme Payette: Non. M. Goulet: Non?
Mme Payette: II faut une requête au tribunal pour que le
tribunal d'appel sursoit au jugement de première instance.
M. Goulet: Dans ce cas, est-ce que quelqu'un qui va en appel sur
une décision du président parce que son permis a
été suspendu, est-ce que le permis va être suspendu
jusqu'à ce que le juge entende...
Mme Payette: L'article 326 répond à votre
question.
M. Clair: L'appel ne suspend pas l'exécution, à
moins que le tribunal n'en décide autrement.
Mme Payette: Cela veut dire que vous présentez une
requête au tribunal et vous dites: Je voudrais qu'on suspende la
décision du directeur. Le tribunal peut suspendre la décision du
directeur. C'est ce qui se fait à l'heure actuelle dans le droit
ordinaire. Si vous êtes condamné au criminel à deux ans de
pénitencier, le tribunal peut vous mettre en liberté en attendant
ou vous laisser en prison.
M. Goulet: En attendant d'entendre la cause.
Mme Payette: Exactement. C'est la décision du tribunal
d'appel.
M. Goulet: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 323 est
adopté tel que modifié. Article 324. Mme le ministre.
Mme Payette: J'ai un amendement, M. le Président, et
l'article se lirait comme suit: "Dès signification de cette
requête, le président transmet à la Cour provinciale le
dossier relatif à la décision qui fait l'objet de l'appel. Le
tribunal doit rendre sa décision sur le dossier qui lui est transmis par
le président après avoir permis aux parties de faire valoir leur
point de vue."
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Saint-Germain: Pourquoi ne pas permettre au juge, si vous
pouvez demander d'obtenir un dossier complet dans ces conditions, pour que le
juge puisse réellement juger avec toutes les informations pertinentes
à la cause?
Mme Payette: A partir du moment où les parties sont
entendues, il me semble que c'est de ça qu'il s'agit.
M. Clair: En vertu de l'article 325, le tribunal peut autoriser
la présentation d'une preuve additionnelle, documentaire ou verbale.
Cela trouve...
M. Saint-Germain: Alors, il sera toujours permis au juge d'exiger
des preuves, un dossier complet...
M. Clair: Supplémentaires. Mme Payette:
Supplémentaires.
M. Saint-Germain: ... s'il le juge à propos. Cela, vous
m'avez dit que c'était à l'article...
M. Clair: Suivant.
M. Saint-Germain: Suivant.
Le Président (M. Dussault): Le bon amendement, Mme le
ministre, est bien celui qui contient, au deuxième paragraphe, les mots,
"avant de".
D'accord, l'amendement était reçu. Est-ce que l'article
324, tel que modifié, est adopté?
M. Goulet: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Article 325.
Mme le ministre.
Mme Payette: Un amendement de forme, M. le Président.
L'article se lit comme suit: "Le tribunal peut aussi, en raison de
circonstances exceptionnelles, et lorsque les fins de la justice le
requièrent, autoriser la présentation d'une preuve additionnelle
écrite ou orale. La demande d'autorisation est formulée par voie
de requête libellée et assermentée, elle est
présentée au tribunal pour adjudication, après avis
à la partie adverse. Si la requête est accueillie, chacune des
parties peut interroger et contre-interroger les témoins
convoqués et exposer ses arguments."
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Saint-Germain: C'est plus clair que dans l'avant-projet. C'est
mieux, oui.
Le Président (M. Dussault): L'article 325 tel que
modifié est adopté. Article 326. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement et l'article se lirait comme
suit, M. le Président: "L'appel ne suspend pas l'exécution de la
décision du président, à moins que le tribunal n'en
décide autrement. Afin de déterminer s'il doit ou non suspendre
l'exécution de la décision, le tribunal doit tenir compte
principalement de l'intérêt des consommateurs. "
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Saint-Germain: Ce n'est pas...
M. Goulet: ... la bonne foi des juges. J'imagine que si le
président prend...
M. Saint-Germain: Au point de vue de droit commun, ce n'est pas
exorbitant un peu de dire au juge...
Mme Payette:... en tenant compte de l'intérêt des
consommateurs?
M. Saint-Germain: Oui, mais écoutez, vous...
Mme Payette: C'est le but de l'ensemble de la loi.
M. Clair: Si le juge n'a pas compris ça après avoir
lu tout le projet de loi...
Mme Payette: Rendu à l'article 326, s'il n'a pas compris
ça, on va aller le lui expliquer nous-mêmes.
M. Goulet: M. le Président, vous ne pensez pas que si un
président suspend un permis, il va le faire dans l'intérêt
du consommateur et le juge devra décider si on maintient un permis, et
si ça va à l'encontre de l'intérêt des
consommateurs. Si le président de l'office suspend un permis...
Mme Payette: Je vais vous donner un exemple, Economy-Ware Kitchen
Specialties, le directeur de l'office a suspendu par deux fois le permis et la
Cour provinciale, en appel, a mis la décision du directeur de
côté jusqu'au prononcé de la sentence finale. Ceci a permis
à Economy-Ware de continuer à opérer, nonobstant la
décision du directeur. Il n'a pas tenu compte de la Cour provinciale, ni
de l'intérêt des consommateurs. C'est pour ça qu'on vient
le préciser.
M. Goulet: C'est parce que, à ce moment-là, on lui
avait redonné un permis.
M. Saint-Germain: Si vous donnez un exemple...
M. Clair: Tout ce que je peux dire, M. le Président...
M. Goulet: Je posais la question à monsieur, parce
qu'Èconomy Ware Kitchen avait reçu un autre permis entre-temps,
son permis avait été revalidé.
M. Clair: Par la Cour provinciale. Ce que je peux dire au
député de Bellechasse et au député de
Jacques-Cartier, sans engager le gouvernement, simplement à titre
personnel, pour avoir pratiqué devant les tribunaux, pas plus mais pas
moins à la Cour provinciale que devant les autres cours, c'est qu'il
n'est pas facile de faire admettre l'esprit de loi à caractère
social ou de loi de protection du consommateur.
Juste pour donner un exemple au député de Bellechasse,
dans mon district judiciaire, j'ai été le premier à me
servir des dispositions permettant à un locataire de retenir son loyer
si le locateur n'y apportait pas des améliorations essentielles, des
réparations essentielles. J'ai eu toutes les misères du monde
à faire accepter par le juge, qui était sur le banc à ce
moment-là, que le législateur avait pu mettre des choses comme
cela dans la loi.
Là, on dit clairement qu'il doit tenir compte principalement de
l'intérêt des consommateurs.
M. Saint-Germain: Je n'étais pas là au
procès. Est-ce que cela a été bien plaidé ou mal
plaidé? Je ne le sais pas non plus.
M. Clair: C'était sur le droit. Ce n'était pas sur
la plaidoirie, c'était sur le droit.
M. Saint-Germain: Mais quand vous arrivez... Il me semble qu'un
juge, si nos juges sont compétents à moins qu'on plaide
l'incompétence des juges peut comprendre et analyser à bon
escient cette loi. Je ne vois pas que, par un article semblable, vous allez
dire au juge... Ce que le législateur entend, pour moi, c'est...
Mme Payette: C'est juste pour lui rafraîchir la
mémoire rendu à cet article.
M. Clair: Est-ce que le député de Jacques-Cartier
sous-entend que cela ne devrait pas être le cas, que le tribunal ne
devrait pas tenir compte principalement de l'intérêt des
consommateurs?
M. Saint-Germain: Ce n'est pas cela. Je crois que le
législateur doit faire son travail et que les juges doivent faire leur
travail. Surtout, que vous avez une façon nouvelle de les nommer. Vous
ne devriez avoir que des bons juges.
Mme Payette: C'est vrai, le projet de loi no 7 disait exactement
la même chose aussi. Il y a des choses qui étaient bonnes dans le
projet de loi no 7.
M. Clair: On veut faire notre travail, on veut que les tribunaux
fassent le leur. On veut qu'ils soient sûrs qu'ils le fassent.
M. Saint-Germain: Pour moi, tout à l'heure, il n'y aura
plus de tribunaux. Ce sont les ministres qui vont juger de l'application de la
loi. Cela deviendra non nécessaire.
Mme Payette: C'est ce que vous ferez lorsque vous serez au
pouvoir?
M. Goulet: Les juges vont être des fonctionnaires et les
fonctionnaires des juges.
Mme Payette: Est-ce que c'est une promesse électorale?
M. Saint-Germain: Ceux qui me connaissent savent pertinemment que
ce n'est pas une des miennes, parce que j'aime bien cela, pour ma protection
personnelle, avoir cette séparation claire entre le pouvoir
législatif, l'exécutif et le judiciaire.
M. Clair: Avec tout le respect que vous avez pour les
tribunaux.
Le Président (M. Dussault): Madame et messieurs, je vous
rappelle à l'ordre; s'il vous plaît! Effectivement, pour toutes
les heures que nous avons passées ensemble, j'ai dû, pour la
première fois, vous rappeler à l'ordre.
Est-ce que l'article 326, tel que modifié, est adopté?
M. Goulet: Adopté.
M. Saint-Germain: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 326, tel que
modifié.
M. Saint-Germain: C'est pour avoir une suite logique à mon
argument.
Le Président (M. Dussault): L'article 326, tel que
modifié... Je me reprends pour une troisième fois. L'article 326,
tel que modifié, est adopté sur division. J'appelle l'article
327. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement, M. le Président.
L'article se lit comme suit: "Le tribunal doit aviser les parties, de la
manière qu'il juge appropriée et au moins cinq jours à
l'avance, de la date, de l'heure et du lieu où elles pourront se faire
entendre ".
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Dans les procédures normales, c'est combien de
temps avant?
M. Clair: Je ne me souviens pas, mais...
M. Goulet: J'ai déjà vu avoir un subpoena pour me
rendre en cour, et c'était pour le lendemain matin. C'est pour
éviter cela.
M. Clair: Cela n'est pas un subpoena. C'est un avis aux parties
de la date à laquelle cela va procéder. Et je pense qu'au Code de
procédure civile c'est quelque chose qui est assez récent. Avant
cela, cela n'existait pas. C'étaient les procureurs qui étaient
chargés d'informer leurs parties. Maintenant, le délai
prévu au Code de procédure civile, il me semble que c'est cinq
jours également. Je suis pas mal sûr.
M. Goulet: M. le Président, lorsqu'on dit "où elles
pourront se faire entendre ", cela veut dire qu'on ne les oblige pas à
se faire entendre. On ne peut pas obliger quelqu'un...
M. Clair: II n'y a jamais, nulle part dans notre droit, des gens
qui sont obligés de se faire entendre pour soutenir leur propre
cause.
M. Saint-Germain: Alors, pour vous faire pardonner l'article 326,
vous donnez la discrétion au juge dans l'article 327. Je ne peux pas
être contre celui-là. (23 h 30)
M. Clair: Parfait. Si le tribunal l'interprète comme cela,
M. le Président.
Mme Payette: Sur division du côté
ministériel.
M. Saint-Germain: Si vous êtes contre les juges,
allez-y.
Le Président (M. Dussault): L'article 327 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 328. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement et l'article se lirait comme
suit: "Si une partie convoquée ne se présente pas ou refuse de se
faire entendre à la séance fixée ou à un
ajournement de cette séance, le tribunal peut, selon le cas,
procéder ex parte, rendre des ordonnances appropriées et
même déclarer l'appel déserté."
Le Président (M. Dussault): Je reçois cet
amendement.
M. Saint-Germain: Est-ce de la littérature? Mme
Payette: Juridique.
M. Saint-Germain: Est-ce que cela sert à quelque chose? En
tout cas, je ne suis pas avocat.
Le Président (M. Dussault): L'article 328, tel que
modifié, est-il adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 329. Mme le ministre.
Mme Payette: Sans amendement, l'article se lit comme suit: "Un
témoin a les mêmes privilèges et la même
immunité qu'un témoin devant la Cour supérieure et les
articles 307 à 310 du Code de procédure civile s'appliquent
à lui, compte tenu des adaptations nécessaires."
Le Président (M. Dussault): L'article 329 est-il
adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 330. Mme le ministre.
Mme Payette: L'article 330 se lit comme suit: "Le tribunal peut
confirmer, modifier ou infirmer une décision qui lui est soumise et
rendre la décision qui aurait dû être rendue."
Le Président (M. Dussault): Je reçois cet
amendement.
Mme Payette: L'amendement fait suite à l'abrogation de
l'article 298, M. le Président.
M. Saint-Germain: Quel est cet amendement?
M. Clair: C'est juste de retrancher les mots "un ordre". Il n'y a
rien là.
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 330 est
adopté tel que modifié. J'appelle l'article 331. Mme le
ministre.
Mme Payette: Sans amendement, l'article se lit comme suit: "Le
jugement doit être consigné par écrit. Cet écrit
doit contenir, outre le dispositif, un énoncé des motifs du
jugement."
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 331 est
adopté. J'appelle l'article 332. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement et l'article se lit comme
suit: "Une copie certifiée conforme du jugement doit être
transmise, sans délai, par lettre recommandée, à chacune
des parties."
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 332 est
adopté. J'appelle l'article 333. Mme le ministre.
Règlements
Mme Payette: II y a un amendement, M. le Président, et
l'article se lit comme suit: "Le gouvernement peut faire des règlements
pour: "a) déterminer le contenu et la présentation
matérielle ainsi que les modalités de distribution ou de remise
d'un contrat, état de compte ou autre document visé par une loi
ou un règlement dont l'office soit surveiller l'application; "b)
établir un modèle pour un contrat ou un autre document
visé par une loi ou un règlement dont l'office doit surveiller
l'application; "c) établir des nonnes concernant les inscriptions
relatives à l'entretien ou à l'utilisation d'un bien,
l'emballage, l'étiquetage, la présentation d'un bien ainsi que la
divulgation du prix d'un bien ou d'un service; "d) établir des normes de
qualité, de sécurité et de garantie pour un bien ou un
service; "e) déterminer les règles concernant les
modalités de calcul et de divulgation des conditions de paiement, du
taux de crédit et des frais de crédit dans un contrat, un tableau
d'exemples ou un message publicitaire; "f) identifier les contrats qui,
malgré l'article 56, constituent des contrats conclus par un vendeur
itinérant;
"g) déterminer les conditions du renouvellement ou de l'extension
de crédit ou celles du crédit résultant de la
consolidation de dettes; "h) déterminer le contenu, la
présentation matérielle et la position d'une pancarte requise par
la présente loi; "i) identifier les accessoires d'une automobile
d'occasion ou d'une motocyclette d'occasion qui ne sont pas couverts par la
garantie établie dans la présente loi; "j) déterminer les
travaux qui ne constituent pas des réparations au sens de la
présente loi; "k) établir des normes relatives au contenu et
à la présentation matérielle d'un message publicitaire:
"I) déterminer les cas où un cautionnement peut être
exigé, la forme, les modalités et le montant d'un cautionnement
ainsi que la façon dont on doit disposer d'un cautionnement, soit en cas
d'annulation ou de confiscation, soit en vue de l'indemnisation d'un
consommateur ou du recouvrement d'une amende; "m) fixer les modalités
selon lesquelles doit être indiquée la distance parcourue par une
automobile avant l'installation d'un nouveau totalisateur; "n)
déterminer les qualités requises d'une personne qui demande un
permis, un renouvellement de permis ou, dans le cas prévu par l'article
320, un transfert de permis, les exigences qu'elle doit remplir, les
renseignements et les documents qu'elle doit fournir et les droits qu'elle doit
verser; "o) établir les normes, conditions et modalités de la
réception et de la conservation des sommes déposées en
fiducie; "p) établir des règles relatives à la tenue des
registres, comptes, livres et dossiers des commerçants dans la mesure
où la protection du consommateur est en question; "q) exempter, aux
conditions qu'il détermine, un message publicitaire de l'application de
l'article 233; "r) exempter en totalité ou en partie de l'application de
la présente loi une catégorie de personnes, de biens, de services
ou de contrats qu'il détermine;
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Saint-Germain: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Ce sont des règlements que le
gouvernement peut faire; ce n'est pas l'office qui doit faire cela, c'est le
gouvernement. Si on parle d'abus du pouvoir réglementaire du
gouvernement, je pense qu'on en a un exemple absolument évident. Ces
règlements n'ont pas été déposés, du moins
on ne les a pas.
Mme Payette: Vous avez un avant-projet de réglementation.
Je pense qu'on peut affirmer, à ce moment-ci, que les
députés ont entre les mains entre 90% et 99% de la
réglementation prévue. C'est exceptionnel.
M. Saint-Germain: C'est bien beau, c'est mieux que ce qu'on a vu
dans le passé.
Mme Payette: C'est mieux que d'habitude.
M. Saint-Germain: Mais il reste que ces règlements peuvent
être changés et quand vous avez un article aussi
détaillé, c'est un pouvoir réglementaire absolument
aberrant, à mon avis. Avec un tel pouvoir réglementaire, on peut
pratiquement changer la portée de la loi avec toutes ces exemptions.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Bellechasse... M. le député de Drummond.
M. Clair: M. le Président, je voudrais simplement dire au
député de Jacques-Cartier on a déjà eu
l'occasion d'en parler à l'Assemblée nationale que tous
les parlementaires partagent les inquiétudes qu'on peut avoir,
relativement au pouvoir réglementaire confié au gouvernement par
les diverses lois. On a fait de nombreux efforts dans ce cas-ci. J'aimerais que
le député de Jacques-Cartier m'écoute, je pense qu'il va
être d'accord avec moi.
On a apporté de nombreux efforts dans ce projet de loi justement
pour faire disparaître un bon nombre je pense qu'on en a eu une
dizaine, si ce n'est pas davantage de cas de réglementation qu'on
a changés pour les introduire dans la loi. Franchement, quand on pense
à tous les règlements qui ont été
édictés en vertu de la loi actuelle, de la loi 45 de 1971, parce
que les différents gouvernements ont essayé de compléter
la loi par la réglementation, je pense qu'on est prêt à
accepter que, de façon générale, le gouvernement doit
tenter d'éviter de se servir de façon abusive du pouvoir
réglementaire. On partage tous cette opinion avec le
député de Jacques-Cartier.
Dans ce cas-là, il nous apparaîtrait injuste que, compte
tenu de la situation actuelle dans la loi 45, compte tenu des pouvoirs
réglementaires prévus dans le projet de loi no 7 sur lequel on ne
veut pas revenir et se chicaner, on ne peut quand même oublier, le
député de Jacques-Cartier et son collègue sont
forcés de l'admettre, que le gouvernement a fait un effort important,
remarquable, même, pour éviter la réglementation dans ce
projet de loi.
Mme Leblanc-Bantey: C'est ce qu'il faudrait encourager.
M. Clair: Sans cela, cela nous décourage.
M. Saint-Germain: Au paragraphe i), par exemple, vous dites:
"déterminer les conditions du renouvellement ou de l'extension de
crédit ou celles du crédit résultant de la consolidation
de dettes". Pourquoi n'avez-vous pas inclus cela dans la loi?
M. Clair: Au paragraphe g), "déterminer les conditions...
"
M. Saint-Germain: Au paragraphe i).
M. Clair: Ah oui, le nouveau paragraphe g, parce qu'il y a eu des
amendements, vous avez le texte. Cela ne fait rien, je pense que ce
paragraphe-là n'a pas changé: "Déterminer les conditions
du renouvellement ou de l'extension de crédit ou celles du crédit
résultant de la consolidation de dettes."
M. Saint-Germain: Oui...
M. Clair: Votre question c'est: Pourquoi a-t-on mis cela dans le
pouvoir réglementaire?
M. Saint-Germain: Oui. Pourquoi pas dans la loi, tout
simplement?
M. Clair: Premièrement, il me semble que c'est un sujet
susceptible au niveau des conditions du renouvellement. Ce sont des conditions
qui peuvent varier avec le temps. Peut-être qu'il est mieux de se garder
plus de souplesse pour pouvoir agir par règlement plutôt que par
amendement à la loi.
M. Saint-Germain: Oui, mais c'est toujours cela qui arrive.
M. Clair: Les députés n'aiment pas qu'on arrive
à la fin de la session avec des amendements à des lois et se
faire dire que ce n'est qu'un petit amendement, ce n'est pas compliqué.
On se fait dire qu'on veut en passer de petites vites dans ce
temps-là.
M. Saint-Germain: Non, écoutez! Lorsqu'on essaie d'en
passer de petites vites et qu'on est dans l'Opposition, on s'apperçoit
que les petites vites peuvent avoir de l'importance.
M. Clair: Je suis bien d'accord avec le député. On
a déjà été dans l'Opposition.
M. Saint-Germain: On voit cela à toutes les fins de
sessions à part cela.
M. Clair: Mais, je pense qu'on s'éloigne, M. le
Président. On pourrait adopter cela. Le député de
Jeanne-Mance précise, parce qu'il a fait le décompte, qu'on a
retiré quinze pouvoirs réglementaires dans le projet de loi lors
de l'étude article par article.
M. Saint-Germain: Oui, mais cela n'avait aucun sens au
début. Que vous en ayez retiré quinze, c'est le moindre que vous
puissiez faire.
Mme Payette: M. le Président, je ne voudrais pas qu'on
décourage le gouvernement dans son effort pour réduire le pouvoir
de réglementation.
M. Clair: Le député de Jacques-Cartier est cruel et
il ne s'en rend pas compte.
M. Saint-Germain: Comment cruel? Je ne suis absolument pas cruel,
mais je ne veux pas que le gouvernement soit cruel pour les consommateurs,
comme pour les commerçants. C'est ma raison; quant à moi, vous
savez, je me débrouillerai toujours...
M. Clair: C'est pour cela qu'on a conservé un minimum, par
souplesse, pour être bien sûr de...
M. Goulet: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: Les articles 333b et 333f: j'avais formulé le
voeu, concernant les contrats de vente itinérante, qu'il y ait des
contrats types. J'espère... Oui, c'est écrit "peut" mais j'aurais
aimé voir "doit". Pourquoi ne pas en faire... Vous enlèveriez
beaucoup de travail et même de bonne foi, nous avons vu souvent...
Mme Payette: On va en faire, M. le député. M.
Goulet: Est-ce une promesse, madame?
Mme Payette: C'est un engagement, M. le député.
M. Goulet: Vous enlèveriez beaucoup de frais et de
travail...
Mme Payette: Vous nous avez convaincu de la
nécessité d'un contrat type pour les vendeurs
itinérants.
M. Goulet: ... qui sont faits même de bonne foi. Même
si je vous convaincs, vous revenez à des articles et vous changez...
M. Clair: Par souplesse... M. Goulet: Par souplesse?
Mme Payette: M. le Président, je dois faire remarquer au
député de Bellechasse qu'il doit faire preuve de bonne foi.
Chaque fois que j'ai pris un engagement au cours des travaux de cette
commission, nous sommes revenus avec des amendements et des articles qui en
tiennent compte.
M. Goulet: Madame, je n'en ai jamais douté. Ce que je
voulais vous faire dire c'est que, suite à l'adoption de cette loi, il
faudrait le faire immédiatement pour ne pas que des commerçants
fassent imprimer des contrats et dépensent des sommes énormes et
qu'au bout d'un mois ou six mois, ils soient obligés de refaire leurs
contrats pour se conformer au contrat type.
Mme Payette: Est-ce que M. le député de Bellechasse
nous permettrait de prendre seulement quelques jours de vacances et on va le
faire tout de suite après?
M. Goulet: Vous méritez cela, madame?
Mme Payette: II me semble que oui. Enfin, c'est une opinion
très personnelle.
M. Goulet: Oui? Dans quinze minutes, madame. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'article 333 tel que
modifié...
M. Saint-Germain: Est-ce qu'on peut faire cela paragraphe par
paragraphe, M. le Président?
M. Clair: Non on peut faire cela seulement sur division.
M. Saint-Germain: C'est une page et demie de règlements.
Ecoutez une minute! Vous y allez...
M. Goulet: Adopté.
M. Saint-Germain: II est tard, M. le Président, ne
devrait-on pas remettre cela à demain? On ne peut pas finir ce soir de
toute façon.
Mme Payette: Pourquoi remettre à demain ce qu'on peut
faire aujourd'hui, M. le député?
M. Saint-Germain: On ne peut pas le faire aujourd'hui.
D'ailleurs, on a siégé de 20 heures à minuit moins 1/4. On
n'a même pas pris cinq minutes.
Mme Payette: Oui, mais cela a été tellement
détendu qu'on n'en a probablement pas senti le besoin.
M. Saint-Germain: Non, mais là, je commence à le
sentir.
Une Voix: Adopté.
M. Saint-Germain: Non, en toute sincérité, je parle
très sérieusement, je pense bien qu'à minuit moins 1/4 ce
n'est pas gênant de demander quelques minutes.
Mme Payette: M. le député de Jacques-Cartier, j'ai
une bouteille de champagne qui m'attend à minuit et vous allez me priver
de cela?
M. Saint-Germain: II va falloir...
Mme Payette: Je vous trouve dur. (23 h 45)
M. Saint-Germain: ... si on n'avait pas suspendu tous ces
articles... mais il nous reste quinze minutes de travaux, je pense qu'on a
montré de l'excellente collaboration, ce n'est pas dans le but de
remettre tout ceci à plus tard, mais comme nous ne pouvons pas finir ce
soir...
Mme Payette: Si je pouvais souligner au député de
Jacques-Cartier que les articles que l'on a suspendus, très souvent,
c'est à la demande de l'Opposition. On a tenu compte des recommandations
de l'Opposition dans ces articles. Il me semble que si on voulait continuer
parce que je ne dis pas commencer, ce serait injuste à
manifester de la bonne volonté, peut-être qu'on pourrait, de
consentement, dépasser un peu minuit et terminer les travaux de cette
commission.
M. Saint-Germain: Dans ces conditions, si vous le voulez bien, on
va suspendre pour cinq minutes.
Mme Payette: Est-ce que je dois comprendre par là que vous
accepteriez de continuer?
M. Saint-Germain: Nous reviendrons et nous dépasserons
certainement minuit.
Mme Payette: Merci beaucoup.
Le Président (M. Dussault): Alors, j'ai le consentement de
la commission pour suspendre cinq minutes, le temps de se délasser un
peu.
Mme Payette: Vous aurez du champagne!
M. Goulet: II y a consentement conditionnel à ce qu'on
prolonge après minuit?
Le Président (M. Dussault): Nous prolongerons après
minuit.
M. Goulet: Cela dépend, M. le Président. Je ne
voudrais pas que ce soit jusqu'à 6 heures, demain matin.
Le Président (M. Dussault): A une heure raisonnable, je
pense bien. Suspension de cinq minutes.
Suspension de la séance à 23 h 47
Reprise de la séance à 23 h 53
Le Président (M. Dussault): Nous en étions à
l'article 333, pour lequel Mme le ministre avait déposé un
amendement. Je n'avais pas posé la question.
M. Saint-Germain: A-t-on débuté?
Le Président (M. Dussault): Oui, on a
débuté. Est-ce que 333 est adopté?
M. Saint-Germain: Pour l'article 333, M. le Président, je
me suis déjà permis de dire que je voyais là un abus de la
réglementation. Ceci dit, je
ne vois pas l'utilité de discuter de cet article paragraphe par
paragraphe, quant à moi, c'est accepté sur division.
Le Président (M. Dussault): L'article 333, tel que
modifié, est adopté sur division. J'appelle l'article 334. Mme le
ministre.
Mme Payette: II y a un amendement de forme, M. le
Président, et l'article se lit comme suit: "Un projet de
règlement ne peut être adopté que moyennant un
préavis de 30 jours, publié dans la Gazette officielle du
Québec. Ce préavis doit en reproduire le texte. Un
règlement entre en vigueur le jour de la publication, dans la Gazette
officielle du Québec, d'un avis signalant qu'il a reçu
l'approbation du gouvernement ou, en cas de modification par ce dernier, de la
publication de son texte définitif".
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Saint-Germain: On prévoit un avis de 30 jours dans la
Gazette officielle; on ne peut faire autrement qu'être d'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Donc, 334 est adopté,
tel que modifié. J'appelle l'article 335. Mme le ministre.
Dispositions transitoires et diverses
Mme Payette: Je suis sûre que cela va être
adopté tout de suite, M. le Président: "Le ministre est
chargé de l'application de la présente loi."
M. Goulet: Pour un temps... M. Saint-Germain:
Adopté.
Le Président (M. Dussault): 335 est adopté.
J'appelle 336. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement, M. le Président,
et l'article se lit comme suit: "La présente loi remplace la Loi de la
protection du consommateur 1971, chapitre 74 à l'exception
des articles 84 à 88 de cette loi, qui sont abrogés."
Le Président (M. Dussault): 336 est-il adopté?
M. Saint-Germain: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Adopté, sur division.
J'appelle l'article 337. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement de forme, M. le
Président, et l'article se lirait comme suit: "Dans une loi ou une
proclamation, ainsi que dans un arrêté en conseil, un contrat ou
tout autre document, un renvoi à la Loi de la protection du
consommateur, remplacé par la présente loi, est censé
être un renvoi à la présente loi ou à la dis-
position équivalente de la présente loi". Il s'agit d'un article
qui assure la transition, afin d'assurer la continuité.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): 337, tel que modifié,
est adopté. J'appelle l'article 338. Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement à l'article 338.
"Le directeur, le directeur adjoint et les autres fonctionnaires de l'Office
institué en vertu de l'article 76 de la Loi de la protection du
consommateur remplacée par la présente loi, en fonction le jour
de l'entrée en vigueur de la présente loi, deviennent sans autre
formalité le président, le vice-président et les
fonctionnaires de l'Office institué par la présente loi".
Le Président (M. Dussault): L'article 338 est-il
adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article... Oui?
M. Goulet: Un directeur, cela demande un salaire de $20 000 de
plus? Quelqu'un m'avait demandé de poser la question. Est-ce que le fait
d'être président au lieu d'être directeur, cela commande un
salaire supplémentaire? C'est ce que je me demandais.
Mme Payette: Est-ce que c'est le directeur qui vous a
demandé de poser la question?
M. Goulet: Je n'ai nommé personne, mais j'ai promis de
faire le message. Je n'ai pas eu de réponse.
Mme Payette: II n'y a pas de réponse pour l'instant.
M. Goulet: Ah bon!
Le Président (M. Dussautt): L'article 339 est-il
adopté?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 340. Mme le ministre.
Mme Payette: L'article 339 est adopté?
Le Président (M. Dussault): Oui, Mme le ministre.
Mme Payette: II n'y a pas d'amendement à l'article
340.
M. Saint-Germain: Accepté tel quel.
Mme Payette: Merci.
Le Président (M. Dussault): L'article 340 est
adopté. J'appelle l'article 341. Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement de forme, l'Office de la langue
française. L'article se lirait comme suit: "Les poursuites
intentées en vertu de la Loi de la protection du consommateur suivent
leur cours; il en est de même des infractions commises et des
prescriptions commencées lesquelles sont respectivement poursuivies et
achevées sous les dispositions de ladite loi".
Le Président (M. Dussault): Je reçois l'amendement.
L'article 341 tel que modifié est adopté. J'appelle l'article
342. Mme le ministre.
Mme Payette: Un amendement de forme à nouveau. "La loi de
l'enseignement privé (1968, chapitre 67) est modifiée par
l'insertion, après l'article 62, de l'article suivant: 62a. Les articles
59 à 62 ne s'appliquent pas à un contrat régi par la Loi
sur la protection du consommateur (1978, chapitre insérer ici le
numéro de chapitre du projet de loi no 72 ).
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 342 tel que
modifié est adopté. J'appelle l'article 342a qui sera
déposé, Mme le ministre, comme un nouvel article.
Mme Payette: L'article 23 du Code de la route (Statuts refondus
1964, chapitre 231) modifié par l'article 7 du chapitre 35 des lois de
1976 est de nouveau modifié: a) par l'insertion à la fin du
troisième alinéa du paragraphe 1 de la phrase suivante: "Ce
cautionnement doit également garantir l'exécution d'un jugement
ou d'une transaction mettant fin à une poursuite civile formée en
vertu de la Loi sur la protection du consommateur 1978, chapitre
insérer ici le numéro de chapitre du projet de loi no 72
entre un consommateur et un détenteur d'une licence"; b) par le
remplacement du cinquième alinéa du paragraphe 1 par le suivant:
"La caution ne peut mettre fin au cautionnement avant l'expiration ou
l'annulation de la licence ".
Le Président (M. Dussault): Je reçois le nouvel
article, donc l'amendement.
M. Saint-Germain: S'il vous plaît... Adopté,
excusez-moi, merci beaucoup.
Le Président (M. Dussault): Le nouvel article 342a est
adopté. J'appelle l'article 342b déposé par Mme le
ministre. (minuit)
Mme Payette: Ledit code est modifié par l'addition,
après l'article 26, de l'article suivant: "26a. Le directeur peut, sur
recommandation du président de l'Office de la protection du
consommateur, suspendre ou annuler la licence d'un commerçant qui a
été déclaré coupable d'une infraction en vertu de
la Loi sur la protection du consommateur".
Le Président (M. Dussault): Je reçois le nouvel
article, donc l'amendement.
Le nouvel article 342b est-il adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 343.
Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement de forme. "Les crédits
affectés à l'application de la Loi de la protection du
consommateur sont transférés pour permettre l'application de la
présente loi. "Les crédits supplémentaires affectés
à l'application de la présente loi pour l'exercice financier
1978/79 ainsi que les crédits pour l'exercice financier 1979/80 sont
puisés à même le fonds consolidé du revenu. "Pour
les exercices financiers suivants, les crédits sont puisés
à même les deniers accordés annuellement par la
Législature ".
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Goulet: Vous ne savez pas quelle différence de budget
il peut y avoir? Seulement un chiffre. Vous n'avez aucune idée.
Mme Payette: Je ne veux pas vous donner de réponse
actuellement.
M. Goulet: Quelque chose comme le double. Non?
Mme Payette: Je ne peux pas, au moment où je vous parle,
vous donner d'indications à ce sujet.
M. Saint-Germain: Adopté.
M. Goulet: Non, mais proportionnellement. Le budget...
Adopté. Je voulais savoir la différence, par exemple, entre le
budget pour un an avec l'application de la nouvelle loi, l'office tel qu'on va
le connaître, comparativement à l'ancienne loi.
Mme Payette: C'est difficile à prévoir puisque
cette loi va entrer en vigueur au fur et à mesure, au cours de
l'année qui vient. Donc, il est difficile d évaluer le coût
pour l'année de l'entrée en vigueur. Ce sera possible pour
l'année suivante.
M. Goulet: Oui, pour l'année d'entrée en vigueur,
je comprends, mais je voulais savoir... Lorsque vous présentez une telle
loi, vous devez pou-
voir dire: Aujourd'hui, on fonctionne avec un budget de X et quand cela
sera en vigueur, pour une année entière, il faudra fonctionner
avec un budget trois, quatre ou cinq fois plus gros.
Mme Payette: Je comprends l'intérêt du
député de Bellechasse, mais je ne peux pas lui fournir
l'information maintenant.
M. Goulet: C'est parce qu'en protégeant les deniers
publics, vous auriez protégé indirectement les consommateurs que
vous voulez protéger par cette loi. C'est ce que je voulais vous
dire.
Mme Payette: Je pense que le député de Bellechasse
sait que c'est un de mes grands soucis.
M. Goulet: Mais si c'était un grand souci, il me semble
que vous devriez avoir des chiffres en mémoire.
Mme Payette: Cela ne se fait pas. Je ne peux pas les avoir en
mémoire. Je ne les possède pas, ni en mémoire, ni
autrement. Ce n'est pas la façon de procéder.
Le Président (M. Dussault): L'article 343 tel que
modifié est-il adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 344.
Mme le ministre.
Mme Payette: II y a un amendement de forme. L'article se lit
comme suit: "La présente loi entre en vigueur à la date
fixée par proclamation du gouvernement à l'exception des
dispositions exclues par cette proclamation, lesquelles entreront en vigueur
à une date ultérieure qui sera fixée par proclamation du
gouvernement".
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 344 tel que
modifié est adopté.
Articles suspendus
Nous avons terminé l'adoption dans l'ordre des différents
articles. Il nous faut maintenant revenir aux articles suspendus, quoique, s'il
y avait consentement de la commission, nous pourrions les prendre dans l'ordre,
c'est-à-dire insérer à l'intérieur des articles
suspendus ceux sur lesquels Mme le ministre demande qu'on revienne, ce qui veut
dire que nous ferions dans l'ordre 1c, ensuite 44, 97, 98, 110, 111, 112, 113,
120, 136, 147a, 150, 158, 173, etc.
M. Saint-Germain: ...
Le Président (M. Dussault): Ai-je le consentement de la
commission pour suivre cet ordre?
M. Goulet: Oui. Un par un.
Le Président (M. Dussault): D'accord. J'appelle donc
l'article 1c sur lequel il faudrait revenir puisqu'il avait été
adopté.
Mme Payette: L'article 1c se lirait comme suit: "Automobile
d'occasion ou motocyclette d'occasion: Une automobile ou une motocyclette qui a
été utilisée à une fin autre que pour sa livraison
ou sa mise au point par le commerçant, le manufacturier ou le
représentant".
M. Saint-Germain: Je crois que c'est vous-même qui aviez
demandé... C'est cela.
M. Clair: C'est de concordance.
Mme Payette: C'est de concordance avec le reste du chapitre.
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président. M.
Goulet: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Alors, le nouveau paragraphe
1c est adopté. J'appelle maintenant l'article 44.
Mme Payette: Le texte se lit comme suit, M. le Président:
"Un écrit qui constate une garantie doit être...
Le Président (M. Dussault): Je m'excuse, madame, est-ce
que nous l'avons?
Mme Payette: Vous êtes censés l'avoir. Cela n'a pas
été distribué aujourd'hui, mais dans les jours
précédents.
Le Président (M. Dussault): D'accord.
Mme Payette: "Un écrit qui constate une garantie doit
être rédigé clairement et indiquer: "a) le nom et l'adresse
de la personne qui accorde la garantie; "b) la description du bien ou du
service qui fait l'objet de la garantie; "c) le fait que la garantie puisse ou
non être cédée; "d) les obligations de la personne qui
accorde la garantie en cas de défectuosité du bien ou de mauvaise
exécution du service sur lequel porte la garantie; "e) la façon
de procéder que doit suivre le consommateur pour obtenir
l'exécution de la garantie, en plus d'indiquer qui est autorisé
à l'exécuter; et "f) la durée de validité de la
garantie."
M. le Président, je souligne que c'est au paragraphe c) qu'on
répond à une demande spécifique du député de
Bellechasse.
M. Goulet: La description.
Mme Payette: C'est cela et le fait que la garantie puisse ou non
être cédée.
Le Président (M. Dussault): Nous avions, par cet article
44, commencé le processus d'adoption et il y avait un amendement. Je
constate que vous l'avez inclus dans votre nouvel article, Mme le ministre. Je
considère donc que nous travaillons maintenant avec un nouvel article
44.
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président. M.
Goulet: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 44 tel que
modifié est adopté. J'appelle l'article 97.
Mme Payette: L'article 97 se lit comme suit, M. le
Président: "Si les parties à un contrat de crédit
désirent modifier certaines dispositions du contrat... Pour le
bénéfice des députés, M. le Président, je
m'arrête pour dire qu'il s'agit de l'article 97 tel que prévu au
projet de loi, l'article 97 se lit donc comme suit: "Si les parties à un
contrat de crédit désirent modifier certaines dispositions du
contrat et si le taux ou les frais de crédit s'en trouvent
augmentés, elles doivent conclure un nouveau contrat contenant: "a)
l'identification du contrat original; "b) la somme exigée du
consommateur pour acquitter avant échéance son obligation en
vertu du contrat original; "c) le capital net ainsi que les frais et le taux de
crédit; et "d) le montant de l'obligation totale du consommateur et les
modalités de paiement."
On peut dire tout de suite que l'étude de ces articles avait
été suspendue afin qu'on rédige un nouvel article donnant
au consommateur certains droits qu'il a sous le règlement actuel, le
règlement 6.05 qui fait en sorte...
M. Saint-Germain: L'avantage, c'est lorsqu'il y a...
Mme Payette: ... que lorsqu'il y a modification d'un contrat
original ou consolidation de dettes, il ne perd pas les droits qu'il avait en
vertu des contrats originaux et ce nouvel article sera 147a.
M. Saint-Germain: Alors, vous laissez celui-là tel
quel...
M. Goulet: Tel quel à 147a.
Mme Payette: C'est cela et on introduit 147a.
M. Clair: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Alors, l'article 97 tel quel
est adopté.
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 98.
Mme Payette: L'article 98 se lit comme suit: "Dans le cas d'un
contrat de crédit résultant de la consolidation de dettes dues au
même commerçant, les mentions requises au paragraphe a) et b) de
l'article 97 doivent être faites séparément pour chacun des
contrats originaux."
Une Voix: C'est la même chose.
Le Président (M. Dussault): L'article 98 est-il
adopté?
M. Saint-Germain: Adopté. M. Goulet:
Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 110.
Mme Payette: Le texte se lit comme suit: "Un commerçant ne
peut refuser de conclure un contrat de crédit avec un consommateur pour
le motif que ce dernier ne souscrit pas par son entremise une police
d'assurance individuelle ou n'adhère pas, par son entremise, à
une police d'assurance-collective." L'amendement, M. le Président, veut
préciser que la règle posée par l'article 110 s'applique
tant à l'assurance individuelle qu'à l'assurance collective.
Le Président (M. Dussault): Alors, l'amendement est
reçu.
M. Goulet: Mme le ministre avait demandé de suspendre cet
article. Vous aviez des technicités à vérifier, je
pense.
Mme Payette: C'est ce que nous avons fait. M. Goulet: Cela
répondait, tel qu'il est. Mme Payette: C'est cela. M. Goulet:
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: On n'avait pas mentionné dans nos
discussions qu'on devrait voir à ce que ces polices données en
garantie par le consommateur soient nettes de toute attache ou de toute...
Est-ce qu'on n'avait pas discuté de cette question que le consommateur
doit fournir une police d'assurance qui soit libre de dette?
Mme Payette: En pratique, il n'y a pas de problème, parce
que, précisément, le commerçant n'acceptera pas une police
qui est déjà grevée de certaines dettes. Je pense que
ça va de soi.
M. Clair: C'est la liberté du commerçant de
refuser.
M. Saint-Germain: Oui, mais vous dites: "Nul ne peut refuser de
conclure un contrat de crédit, sous prétexte que le consommateur
ne souscrit pas...
M. Clair: ... M. le député. M. Saint-Germain:
Alors.
Mme Payette: "Un commerçant ne peut refuser de conclure un
contrat de crédit avec un consommateur pour le motif que ce dernier ne
souscrit pas par son entremise à une police d'assurance individuelle ou
n'adhère pas, par son entremise, à une police d'assurance
collective."
M. Saint-Germain: C'est à l'article 111 qu'arrive cette
question... Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Article 110. Adopté.
Article 111.
Mme Payette: L'article 111 se lit comme suit: "Si la souscription
d'une assurance est une condition à la formation d'un contrat de
crédit, le consommateur peut remplir cette condition au moyen d'une
assurance qu'il détient déjà. Le commerçant doit
informer le consommateur de ce droit de la manière prescrite par
règlement."
M. Goulet: Pourquoi lavions-nous suspendu, M. le
Président? Ce n'est pas cet article... c'est à cause de l'article
110? Non?
Mme Payette: C'était une raison technique qui nous les
avait fait suspendre. C'est que nous sommes arrivés à ces
articles alors que nous n'avions pas les amendements disponibles. Nous les
avons suspendus pour pouvoir poursuivre les travaux avec les articles
suivants.
M. Goulet: Cela va, M. le Président. M. Clair:
Adopté?
M. Saint-Germain: C'est à l'article 111 qu'on avait
discuté de cette question, et le député de Drummond me
disait que si cette police d'assurance n'est pas libre de dette, il peut
refuser. Il est bien possible qu'elle doive être transportée au
commerçant avec la permission d'une autre personne aussi.
M. Clair: Si elle est déjà donnée en
garantie ailleurs, cette police d'assurance, ça pourrait même
être considéré comme...
M. Saint-Germain: Ce n'est pas nécessairement en garantie,
mais je peux bien avoir emprunté sur une police d'assurance. Ou cette
police d'assurance peut bien être payable à une personne bien
déterminée.
M. Clair: A ce moment-là, c'est le consommateur qui
tricherait.
Mme Payette: Si le commerçant avait exigé une
police libre de toute dette ou de tout lien, c'est que le consommateur lui
fournit une police qui est liée. Ceci pourrait constituer de la part du
consommateur un défaut à l'égard du contrat. A ce
moment-là, le commerçant pourrait se prévaloir de tous les
droits qu'il a en vertu de la loi lorsqu'un consommateur ne respecte pas son
obligation.
M. Goulet: C'est comme pour la vente d'un bien, s'il cède
un bien, c'est parce que...
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 111, tel que
modifié, est adopté. Je ne me rappelle pas si j'ai dit tout
à l'heure que l'article 110 était aussi adopté. Alors, je
le dis au cas où. Article 110, adopté tel que modifié.
Article 112.
Mme Payette: Article 112 également, M. le
Président. "Le commerçant qui souscrit un contrat d'assurance
collective sur la vie ou la santé d'un consommateur, à l'occasion
d'un contrat de crédit, doit, conformément aux dispositions de la
Loi sur les assurances et aux règlements adoptés en application
de cette loi, remettre au consommateur un formulaire d'adhésion ou une
attestation d'assurance".
Le Président (M. Dussault): L'amendement est
reçu?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 112 tel que
modifié est adopté. Article 113. Mme le ministre. (0 h 15)
Mme Payette: "Pour une autre assurance souscrite à
l'occasion d'un contrat de crédit, le commerçant doit fournir au
consommateur, dans un délai de trente jours, une attestation d'assurance
ainsi qu'une copie de la proposition d'assurance."
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 113, tel que
modifié, est adopté.
Mme Payette: L'article 120, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 120.
Mme Payette: "L'article 119 ne s'applique pas au renouvellement
ou au remplacement, aux mê-
mes conditions, d'une carte de crédit que le consommateur a
sollicitée ou utilisée. Nul ne peut cependant renouveler ou
remplacer une carte de crédit lorsque le consommateur a avisé par
écrit l'émetteur de la carte de son intention d'annuler cette
carte."
M. Clair: C'est pour répondre aux demandes de l'Opposition
là-dessus.
M. Saint-Germain: Oui, on en avait parlé.
Mme Payette: ... toute confusion et...
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Si vous le permettez, au
moment où nous avions débattu cet article, nous avions un
amendement. Je constate que cet amendement a été
intégré dans le nouvel article 120 de Mme le ministre. Donc, le
nouvel article 120, tel que modifié, est adopté. J'appelle
l'article 136, Mme le ministre.
Mme Payette: L'article 136 se lit comme suit, M. le
Président: "Le solde dû par le consommateur devient exigible
lorsque le bien est vendu par autorité de justice ou que le consommateur
sans le consentement du commerçant, le cède à un
tiers."
M. Saint-Germain: C'est là que j'avais fourni...
Mme Payette: En fait, après étude du jugement de
Réal Bergeron contre GMAC, ce qui s'en dégage, c'est que le
recours exercé par GMAC, dans ce cas-là, était un recours
en reprise de possession.
Or, ce que prévoit l'article 136 est le droit qu'aurait pu
exercer immédiatement GMAC, vu le défaut du consommateur
parce qu'il a vendu son bien à un tiers le recours qu'il aurait
pu exercer, c'était exiger immédiatement, sans avis de trente
jours, le paiement du solde immédiat de la dette. Il aurait pu le faire
sans avis de trente jours. Dans le cas du recours de GMAC, ces gens ont
tenté d'exercer un recours en reprise de possession, sans avis de trente
jours.
C'est la raison pour laquelle le juge, dans cette décision, a
brisé la saisie, a cassé la saisie complètement. Mais, si
GMAC avait procédé par voie de saisie avant jugement sur les
biens des défendeurs, alors qu'ils auraient exigé le solde
complet de la dette, ils auraient pu éviter complètement l'avis
de trente jours.
Le problème est d'autant plus réglé que, dans les
articles qui ont été adoptés, une allusion directe au fait
que la loi soit d'ordre public n'apparaît plus. A ce moment-là, un
juge pourrait permettre, dans des cas spécifiques, dans les cas de
saisie avant jugement, lorsque la créance est mise en péril, une
saisie avant jugement sur l'auto en question sans qu'il y ait eu avis de trente
jours, la loi n'était plus d'ordre public et donc le juge pouvant
outrepasser certaines dispositions de la loi dans des cas très
spécifiques.
Tout cela pour conclure que le problème soulevé par le
jugement que vous nous avez remis est, à toutes fins utiles,
réglé.
M. Lalonde: Mais est-ce que la loi n'est pas d'ordre public de
par l'article 245?
Mme Payette: C'est-à-dire que la loi comporte une
disposition selon laquelle on ne peut déroger à la loi par des
conventions particulières, ce qui est quand même différent
d'en faire une disposition d'ordre public. La loi, on ne peut passer à
côté volontairement, ce qui n'empêche pas qu'un juge peut
décréter, dans certains cas spécifiques, que certaines des
exigences de la loi peuvent être mises de côté, ce qui
pourrait être le cas de l'avis de trente jours, dans le cas d'une vente
d'un bien, dans l'exemple de GMAC, où le bien a été vendu
sans le consentement du créancier.
A ce moment-là, le juge peut autoriser, par les modes
prévus dans le droit commun, une saisie avant jugement, sur autorisation
préalable, pour des motifs très spécifiques et très
bien reconnus jusqu'à maintenant par la jurisprudence.
M. Lalonde: Je dois accepter l'avis juridique. Je ne suis pas en
mesure d'en discuter actuellement.
M. Clair: Adopté? M. Lalonde: Adopté.
M. Saint-Germain: Adopté.
Mme Payette: L'article 147a, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Je m'excuse. L'article 136a,
tel que modifié, est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article...
Mme Payette: L'article 147a.
Le Président (M. Dussault): ... 147a. Mme le ministre.
Mme Payette: C'est un nouvel article qui se lit comme suit, M. le
Président: "L'application de l'article 97 ou de l'article 98 à un
contrat de vente à tempérament n'a pas pour effet de priver le
consommateur d'un droit qui lui est accordé par les articles 131
à 147."
Le Président (M. Dussault): Ce nouvel article avait
été reçu.
M. Lalonde: Est-ce qu'on peut avoir des explications autres que
celles numérotées?
Mme Payette: Ce nouvel article a pour but d'accorder au
consommateur une protection équivalente à celle dont il jouit en
vertu de l'article 605 du règlement actuellement en vigueur et
s'inspire
d'une recommandation formulée par la Commission des services
juridiques.
M. Clair: Au moment d'une consolidation de dette, si le
consommateur avait, je dirais, pour prendre une expression
générale, de meilleures conditions ou de meilleurs droits sous
l'ancien contrat...
M. Saint-Germain: II ne perd pas ses droits.
M. Clair: Les droits et recours que le consommateur
détenait en vertu de l'ancien contrat ne sont pas éteints. Une
novation ne s'opère pas.
M. Lalonde: Bon, cela va. Une Voix: C'est plus clair.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Le nouvel
article 147a est adopté.
M. Lalonde: Cela ne paraissait pas, mais on l'avait...
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 150.
Mme Payette: L'article se lit comme suit, M. le Président:
"Un commerçant ou un manufacturier répond de l'exécution
d'une garantie prévue par la présente section ou d'une garantie
conventionnelle à l'égard d'un consommateur acquéreur
subséquent de l'automobile".
M. Clair: C'est pour rencontrer une demande, une suggestion de
l'Opposition, cela aussi.
Le Président (M. Dussault): L'amendement avait
été reçu.
M. Goulet: Pour les garanties, M. le Président. Cela
répond, je pense, à la demande que nous...
M. Lalonde: Autrement dit, on réduit cela à un
acquéreur consommateur ou utilisateur.
M. Saint-Germain: On n'avait pas voulu considérer les
garagistes comme étant des...
M. Lalonde: Des acquéreurs.
M. Saint-Germain:... acquéreurs, oui. Adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article...
M. Lalonde: Indispensable.
M. Goulet: Indispensable.
Mme Payette: On ne l'a jamais nié d'ailleurs.
M. Clair: C'est pour cela qu'on ne vous a pas encore abolie.
Le Président (M. Dussault): L'article 150, tel que
modifié, est adopté.
M. Lalonde: Avouez que cela vous tente des fois.
M. Saint-Germain: Oui, cela les tente des fois.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 153. Je
vous rappelle... Je vais d'abord laisser Mme le ministre donner les
explications.
Mme Payette: L'article se lit comme suit, M. le Président:
"L'étiquette doit divulguer: "a) le prix auquel l'automobile d'occasion
est offerte; "b) le nombre de milles ou de kilomètres indiqués au
totalisateur et le nombre de milles ou de kilomètres effectivement
parcourus par l'automobile s'il est différent de celui indiqué au
totalisateur: "c) l'année de fabrication attribuée au
modèle par le manufacturier, le numéro de série, la
marque, le modèle ainsi que la cylindrée du moteur; "d) le cas
échéant, le fait que l'automobile a été
utilisée comme taxi, automobile d'école de conduite, automobile
de police, ambulance, automobile de location, automobile pour la
clientèle ou démonstrateur ainsi que l'identité de tout
commerce ou de tout organisme public qui a été
propriétaire ou qui a loué à long terme l'automobile; "e)
le cas échéant, toute réparation effectuée sur
l'automobile d'occasion depuis que le commerçant est en possession de
l'automobile; "f) la catégorie prévue à l'article 157; "g)
les caractéristiques de la garantie offerte par le commerçant;
"h) le fait qu'un certificat d'inspection du véhicule
délivré conformément au paragraphe 4 de l'article 23 du
Code de la route (Statuts refondus, 1964, chapitre 231) sera remis à
l'acheteur lors de la signature du contrat; "i) le fait que le
commerçant doit, à la demande du consommateur, lui fournir le nom
et le numéro de téléphone du dernier propriétaire
autre que le commerçant. "Pour l'application des paragraphes b) et d) du
présent article, le commerçant peut s'appuyer sur une
déclaration écrite du dernier propriétaire, sauf s'il a
des motifs raisonnables de croire qu'elle est fausse".
M. Goulet: Cela répond à notre question. M.
Clair: Cela a répondu.
M. Lalonde: La sagesse de l'Opposition commence à trouver
un peu son chemin dans le gouvernement.
M. Saint-Germain: Nous avons enlevé l'occupation
aussi.
Le Président (M. Dussault): Je dois recevoir cet
amendement et préciser que le nouvel article 153 remplace l'article 153
sur lequel la commission avait déjà travaillé et fait un
amendement. Est-ce que le nouvel article 153 tel que modifié est
adopté?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Le
président est obligé de courir un peu pour faire les
écritures. J'appelle l'article 158.
M. Saint-Germain: ... qu'on ne trouve pas. Quand vous serez
prêt, vous pouvez...
Le Président (M. Dussault): Le président le fait
avec coeur, M. le député de Jacques-Cartier.
Mme Payette : L'article 158 se lit comme suit: "La garantie
prévue par l'article 156 ne comprend pas: "a) le service normal
d'entretien et le remplacement de pièces en résultant; "b) un
article de garniture intérieure ou de décoration
extérieure; "c) un dommage qui résulte d'un usage abusif par le
consommateur après la livraison de l'automobile; "d) tout accessoire
prévu par règlement'.
Le Président (M. Dussault): Je reçois
l'amendement.
Mme Payette: Cet amendement fait suite à une demande du
comité de législation. Selon le comité, si le
système de freins est un accessoire, le carburateur et l'alternateur le
sont également. Par conséquent, des pièces comme le
carburateur seraient exclues de la garantie légale sur des automobiles
d'occasion. Cela réduirait considérablement la valeur de cette
garantie, puisque des éléments essentiels au fonctionnement d'une
automobile ne seraient plus garantis.
M. Lalonde: Je ne vois pas tellement le rapport entre les
commentaires et le...
M. Clair: C'est parce qu'il y a un nouveau texte de
proposé.
Le Président (M. Dussault): II faudrait dire au
député de Marguerite-Bourgeoys qu'avant qu'il nous revienne, la
commission avait accepté de retourner à certains articles.
M. Lalonde: Oui, je comprends cela, mais je ne savais pas qu'il y
avait... Je n'avais pas le deuxième texte. On en est au
troisième!
Mme Payette: La rectification, pour le reste, c'est qu'on a
enlevé la nomenclature des accessoires. Pour éviter que la
nomenclature des accessoires se retrouve dans la loi en partie et en partie
dans un règlement, l'énumération de certains accessoires,
horloges, radios, magnétophones, émetteurs et récepteurs,
est retirée de la loi et sera reprise dans un règlement.
M. Lalonde: Les raisons pour la retirer de la loi... Le
règlement peut changer, mais la loi est là.
Mme Payette: C'est cela.
Le danger principal soulevé par le comité de
législation, c'est que, dans le texte qui a déjà
été étudié par la commission, lorsqu'on fait
l'énumération des articles, on disait au paragraphe d)
"n'était pas compris dans la garantie tout accessoire ". Un tribunal
aurait pu interpréter qu'un alternateur ou même à la
limite, qu'un moteur pouvait être un accessoire, et aurait pu
prévoir que certaines pièces n'étaient pas couvertes par
la garantie. Pour éviter ces problèmes, il est plus aisé
d'exclure clairement, par règlement, les articles qui ne sont pas
prévus dans... C'était la recommandation du comité de
législation. C'est plus efficace.
M. Lalonde: C'est sûrement plus aisé, mais on n'a
pas l'assurance que la loi donne aux consommateurs.
M. Saint-Germain: Par les appareils sonores, est-ce que vous
entendez le klaxon?
M. Clair: Par contre, si on donne au consommateur un texte
incertain, qui est interprété de toutes sortes de façons,
on ne lui donne pas plus de sécurité.
M. Lalonde: Le texte qui avait été proposé
en amendement, avant ce soir, c'était que la garantie prévue
à l'article 156 ne comprend pas "tout accessoire", à l'exception
de... "donc comprend des feux, essuie-glace, appareils sonores, système
de freins. Le consommateur n'a pas légalement ces garanties. Il
espère que dans le règlement, cela sera couvert. (0 h 30)
M. Clair: ... de confiance dans son législateur.
M. Lalonde: II ne comprend pas tout accessoire à
l'exception de... Donc, cela comprend...
M. Saint-Germain: Cela comprend... M. Lalonde: Oui.
M. Clair: Le danger principal est toujours relatif à la
définition de ce qu'est un accessoire. Quelle réalité cela
couvre-t-il? Là, cela règle le problème.
M. Lalonde: Alors, les accessoires qui ne seront pas couverts
seront contenus dans une liste qui sera adoptée par règlement.
C'est cela?
Le Président (M. Dussault): Alors, le nouvel
article...
M. Saint-Germain: Vous garantissez ici le dispositif de
climatisation.
M. Lalonde: II va être dans le règlement.
M. Saint-Germain: II sera garanti.
Mme Payette: On le couvre.
Une Voix: ... dans le règlement.
M. Saint-Germain: Non. Dans la loi ici.
M. Lalonde: II a enlevé cela.
M. Saint-Germain: Ah bon! Je comprends.
Le Président (M. Dussault): Le nouvel article 158
remplaçant l'article 156 qui avait été adopté
est-il adopté?
Mme Payette: Adopté. M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 173.
Mme Payette: A l'article 173, c'est de nouveau à la
demande du comité de législation et l'article se lit comme suit:
"L'acceptation de l'évaluation ou le paiement du consommateur n'est pas
préjudiciable à son recours contre le commerçant en raison
d'une absence d'autorisation préalable de la réparation, d'une
malfaçon ou d'un bris qui excède selon le cas le prix
indiqué dans l'évaluation ou la somme du prix indiqué dans
l'évaluation et du prix convenu, lors de la modification
autorisée."
M. Clair: On précise la notion du prix trop
élevé, plutôt que de laisser cela très large.
M. Saint-Germain: Qui avait demandé de suspendre 173?
Le Président (M. Dussault): L'article 173 n'est pas un
article suspendu, mais un article qui avait été adopté et
amendé...
Mme Payette: ... que nous amendons à nouveau...
Le Président (M. Dussault): II remplace celui qui avait
été adopté.
Mme Payette: ... à la demande du comité de
législation.
M. Clair: Tout ce qu'on fait...
M. Lalonde: En avez-vous encore beaucoup comme cela?
Mme Payette: On a presque fini.
M. Lalonde: Combien en avez-vous encore?
M. Clair: C'est fort simple, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Trop élevé, je comprends qu'il fallait
le préciser.
M. Clair: C'est cela.
Le Président (M. Dussault): II en reste cinq.
M. Clair: C'est mieux ainsi que le texte que l'on avait
adopté.
Le Président (M. Dussault): L'article 173 tel que
nouvellement proposé est adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté.
Mme Payette: Pour les mêmes raisons, nous demandons
d'amender l'article 174 et le texte se lirait comme suit: "Malgré
l'article 441 du Code civil, le commerçant ne peut retenir l'automobile
du consommateur: "a) Si le commerçant a omis de fournir une
évaluation au consommateur avant d'effectuer la réparation ; "b)
Si le prix total de la réparation est supérieur au prix
indiqué dans l'évaluation à la condition que le
consommateur paie le prix indiqué dans l'évaluation ou "c) si le
prix total de la réparation est supérieur à la somme du
prix indiqué dans l'évaluation et du prix convenu lors de la
modification autorisée à la condition que le consommateur paie un
prix égal à cette somme."
M. Saint-Germain: Qu'est-ce que vous avez dit à b)?
Excusez-moi.
Mme Payette: A...?
M. Saint-Germain: A b).
Mme Payette: A b). Si le prix total de la réparation est
supérieur au prix indiqué dans l'évaluation à la
condition que le consommateur paie le prix indiqué dans
l'évaluation.
M. Lalonde: Si le consommateur paie le prix indiqué dans
l'évaluation, même si le prix total des réparations
excède... le commerçant ne peut pas retenir l'automobile du
consommateur parce qu'il a payé justement ce qu'on lui avait dit ce que
cela coûterait.
Mme Payette: Dans l'évaluation.
M. Lalonde: Et le troisième, c'est un nouvel...
Mme Payette: C'est mieux fait. C'est mieux écrit.
M. Lalonde: Le c)...
Mme Payette: Si le prix total de la réparation est
supérieur à la somme du prix indiqué dans
l'évaluation et du prix convenu lors de la modification
autorisée, à la condition que le consommateur paie un prix
égal à cette somme.
M. Saint-Germain: Les deux, c'est la suite des deux.
M. Lalonde: Cela marche.
M. Saint-Germain: La suite des deux premiers articles.
Le Président (M. Dussault): Le nouvel article 174
remplaçant celui qui avait été adopté est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 192. Mme le ministre.
Mme Payette: M. le Président, c'est un amendement minime
et l'article se lirait comme suit: "Lorsque, à l'occasion de la
conclusion ou de l'exécution du contrat principal, le consommateur
conclut avec le commerçant un contrat de louage de biens ou de services
qui ne serait pas autrement visé par la présente section, ce
contrat est soumis, compte tenu des adaptations nécessaires, aux
articles 184 à 190 ou 190a à 190i selon le cas". L'amendement
remplace la lettre j) par la lettre i) après 190.
M. Saint-Germain: A minuit et quarante dans la nuit.
Mme Payette: On a presque terminé.
M. Saint-Germain: Est-elle assez cruelle? Allez-vous jeter vos
légistes à la porte? Nous amener une loi semblable que vous
êtes obligée de modifier à minuit et quarante dans la nuit!
Sont-ils protégés par la fonction publique, vos
légistes?
Mme Payette: Ils vont être protégés par la
Loi sur la protection du consommateur.
M. Lalonde: Je sens que la patience du député de
Jacques-Cartier commence à être ténue, la mienne aussi.
Mme Payette: Ils nous reste trois articles.
Le Président (M. Dussault): Alors, est-ce que le nouvel
article 192...
M. Lalonde: Cela ressemble à celui de la veille d'un
divorce!
M. Saint-Germain: Franchement, il faudrait se mettre là et
essayer de l'étudier pour savoir ce qu'elle veut dire avec des
numéros.
M. Clair: C'est de concordance.
M. Lalonde: En tout cas, on va commencer à dire sur
division.
M. Clair: Sur division, on accepte.
Le Président (M. Dussault): Alors, le nouvel article 192
remplaçant l'article 192 qui avait été adopté est
adopté sur division.
M. Saint-Germain: Est-ce qu'il est légiste, monsieur? Il
me semblait.
M. Lalonde: Non, c'est le directeur.
Le Président (M. Dussault): Je ne voudrais surtout pas, M.
le député.
Alors, j'appelle l'article 214. Mme le ministre.
Mme Payette: Cet article se lit comme suit, M. le
Président: "Aucun commerçant, manufacturier ou publicitaire ne
peut, par quelque moyen que ce soit, à l'occasion de la sollicitation ou
de la conclusion d'un contrat, faire une fausse représentation
concernant la rentabilité ou un autre aspect d'une occasion d'affaires
offerte à un consommateur ". La nouvelle rédaction de cet article
met l'accent sur la relation commerçant-consommateur qui doit exister
lorsqu'une occasion d'affaires est offerte par l'un à l'autre.
M. Lalonde: C'est une occasion d'affaires.
Le Président (M. Dussault): Alors, l'amendement est
reçu.
M. Goulet: La question avait été posée si
c'est à la demande de l'Opposition.
Une Voix: Oui
M. Saint-Germain: Tu en as fait une belle cette
fois-là!
Mme Payette: C'était valable.
M. Lalonde: C'est plus précis, mais est-ce qu'on avait
défini l'occasion d'affaires autrefois?
Mme Payette: Ce n'est pas défini, mais le contexte est
mieux précisé, de façon qu'on ne l'interprète pas
comme étant un commerçant qui offre un fonds de commerce à
un autre commerçant, par exemple. C'est toujours dans le cadre d'un
contrat soumis à la présente loi. On dit bien: A l'occasion.
Alors, nécessairement, ce sera dans le cadre d'une transaction soumise
à la loi, donc entre commerçant et consommateur.
M. Goulet: C'est le député de Saint-Louis et il
s'était basé sur le texte anglais pour occasion d'affaires, si
vous vous souvenez... Ce sera à lui à faire... Vous pourrez faire
des reproches à votre collègue de Saint-Louis.
M. Saint-Germain: II fait ses mauvais coups et il s'en va.
M. Lalonde: En anglais, c'était "opportunity of
affairs"?
M. Clair: Je pense que oui.
Mme Payette: C'était "business opportunity".
M. Goulet: II suivait le texte anglais, c'est pour cela
qu'on...
M. Saint-Germain: Non. C'est que, d'après ses
explications, de la manière que c'était rédigé, on
pouvait croire que la loi s'appliquait à la vente d'un commerce.
Adopté.
M. Clair: C'est cela.
Mme Payette: Cela ne s'applique plus.
Le Président (M. Dussault): Alors, l'article 214, tel que
modifié, est adopté.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 215. Mme
le ministre.
Mme Payette: C'est pour le député de Bellechasse,
M. le Président. L'article se lit comme suit: "Aucun commerçant,
manufacturier ou publicitaire ne peut, par quelque moyen que ce soit: "a)
exiger quelque somme que ce soit pour un bien qu'il a fait parvenir à un
consommateur sans que ce dernier ne l'ait demandé; "b) prétexter
un motif pour solliciter la vente d'un bien ou la location d'un service.
M. Goulet: D'accord, M. le Président, c'était
pour...
Mme Payette: L'article est maintenant rédigé en
termes généraux, il englobe à la fois les sollicitations
philanthropiques...
M. Goulet: Par téléphone...
Mme Payette: ... les charitables et les autres.
M. Goulet: Et les autres.
Mme Payette: Exemple, les vendeurs de couteaux,
c'est-à-dire celui qui prétend vendre des couteaux alors qu'il
veut vendre une batterie de cuisine.
M. Goulet: Ce qu'on voulait viser, c'est quelqu'un qui se
présente pour offrir une marchandise au lieu de se présenter
comme vendeur d'aspirateurs, il s'en va porter un cadeau à la madame.
Là, on l'oblige à dire ses intentions en entrant dans la
maison.
Mme Payette: Ou qui apporterait la poussière pour vendre
l'aspirateur.
Une voix: Même, il faut avouer...
M. Goulet: J'espère que, pour les fréquentations,
ça va être la même chose, les intentions lors de la
première visite.
M. Lalonde: Pour le bon motif. Mais prétexter un motif
pour solliciter la vente d'un bien ou la location d'un service, est-ce que
"motif ' a un sens péjoratif dans ce sens-là,
nécessairement, un prétexte? C'est prétexte plutôt
que motif.
Mme Payette: Le Petit Robert définit le mot
"prétexter" comme dissimuler un motif véritable.
M. Lalonde: Oui, mais prétexter un motif, ça
comprend prétexter un motif qui serait légitime.
M. Clair: Non.
Mme Payette: II peut être légitime, mais ne pas
être véritable.
Une Voix: Ne pas être...
M. Clair: Véritable. J'ai la définition du Petit
Robert, au mot "prétexte" avec des exemples.
M. Goulet: Est-ce que celui qui veut se présenter dans
Jean-Talon? Ce n'est pas le même?
M. Lalonde: J'aimerais mieux invoquer un prétexte,
plutôt que prétexter un motif. Parce qu'un motif...
M. Clair: II faut regarder ça de ce point de vue.
M. Lalonde: ... parce qu'un motif, écoutez, vous en avez
besoin. Les vendeurs ont toujours leur "sale's speech", qui peut être
tout à fait valable, légitime, véritable. C'est un motif,
ce n'est pas nécessairement un mauvais motif.
M. Goulet: Ils peuvent prétexter qu'ils vendent...
M. Lalonde: Si c'était invoquer un prétexte,
à ce moment-là, on pourrait se rejeter sur la définition
du Petit ou du Grand Robert.
M. Clair: Vous préféreriez comme formulation
"utiliser un prétexte"?
M. Lalonde: Utiliser un prétexte, invoquer ou utiliser un
prétexte.
M. Goulet: On ne peut pas invoquer un prétexte à
quelque chose?
Mme Payette: On m'assure que, comme tout le projet de loi a
été soumis à l'Office de la langue
française, il semble bien que "prétexter" soit le mot
à utiliser.
M. Lalonde: Alors, c'est le mot "prétexter" qu'il faudrait
voir dans le Petit Robert.
M. Clair: Je l'ai. Prétexter: alléguer, prendre
pour prétexte. Prétexte: raison alléguée pour
dissimuler le véritable motif d'une action.
M. Lalonde: Cela marche. D'accord.
M. Goulet: C'est le but qu'on voulait viser,
prétexter.
M. Lalonde: Prétexter... un motif, ça marche. M.
Clair: Adopté?
M. Saint-Germain: Est-ce que les juges ont le Petit Robert?
M. Clair: Oui.
M. Goulet: Cela peut même aller...
M. Clair: C'est fourni par...
M. Saint-Germain: ... les juges avaient le Petit Robert.
M. Clair: ... le ministère de la Justice. M. Goulet:
Parfait, M. le Président. M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Alors le nouvel article 215
remplaçant l'article 215 qui avait été adopté est
adopté.
M. Lalonde: II en reste deux.
Le Président (M. Dussault): Article 225. Mme le
ministre.
Mme Payette: L'article se lit comme suit, M. le Président:
"Nul ne peut invoquer le fait qu'il est titulaire d'un permis ou qu'il a fourni
un cautionnement exigé par une loi ou un règlement dont l'Office
doit surveiller l'application ou qu'il est le représentant d'une
personne qui est titulaire d'un permis ou qui a fourni un cautionnement
exigé, par une loi ou un règlement dont l'office doit surveiller
l'application pour prétendre que sa compétence, la
solvabilité, sa conduite ou ses opérations sont reconnues ou
approuvées."
M. Saint-Germain: C'est un autre article qu'on avait
adopté?
Le Président (M. Dussault): Effectivement. Mme Payette:
C'est à la demande du minis- tère de la Justice, qui propose
d'étendre cette disposition à toutes les lois que l'office doit
surveiller.
C'est en prévision de la future loi sur le recouvrement de
créances et sur la sollicitation à des fins philanthropiques.
M. Clair: Au lieu d'avoir à réamender... M.
Lalonde: Cela couvre le même champ. M. Clair: Oui.
M. Lalonde: Avec une formulation différente. Cela va.
C'est le dernier?
M. Clair: Adopté.
Mme Payette: Le dernier, article 243a.
Le Président (M. Dussault): Si vous permettez, Mme le
ministre...
Mme Payette: Je ne veux pas vous remplacer, M. le
Président, j'ai assez de ma charge.
Le Président (M. Dussault): ... le président doit
faire son travail. Le nouvel article 225, en remplacement de l'article qui
avait été adopté, est adopté. J'appelle l'article
243, un nouvel article sera déposé.
Mme le ministre.
Mme Payette: L'article se lit comme suit, M. le Président,
pour le député de Marguerite-Bourgeoys: "L'intérêt
sur les sommes versées dans un compte en fiducie, tenu en vertu du
présent titre, appartient au commerçant. ' (0 h 45)
M. Saint-Germain: Ah bon!
M. Clair: Pour le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Comment, pour le député de
Marguerite-Bourgeoys? J'avais soulevé la question, mais je n'avais pas
prétendu qu'il fallait que cela appartienne au commerçant.
Mme Payette: Non. Vous aviez soulevé la question. Vous
nous aviez demandé de nous pencher sur cette question. Voici notre
réponse.
M. Lalonde: Là, je trouve que vous penchez d'un
côté.
Mme Payette: On avait le choix de pencher d'un côté
ou de l'autre...
M. Lalonde: Vous tombez, là.
Mme Payette: Après analyse de la situation, nous avons
proposé cet article.
M. Goulet: II y a 244 articles qui penchent du côté
du consommateur et il y en a un qui penche du côté du
commerçant.
M. Clair: Je n'ai pas consulté les conseillers, mais
à mon sens, cela s'avère beaucoup plus praticable de le laisser
au commerçant que d'aller donner cela au consommateur. Cela risquerait
de...
M. Lalonde: Adopté sur division, M. le
Président...
Le Président (M. Dussault): Le nouvel article 243 est
adopté sur division. Nous avons complété l'étude
des articles.
Annexes
J'appelle maintenant l'annexe 1. M. Clair: M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Drummond.
M. Clair: Je ne sais pas si c'est possible d'avoir le
consentement des membres de l'Opposition. Les annexes, en fait, ont
été améliorées à la suite des amendements
qu'on a apportés à ce projet de loi. Il n'y a aucun trucage
là-dedans. Si l'Opposition était disposée à les
adopter en bloc, d'ailleurs, le texte en a été distribué
il y a déjà un bon moment aux membres de l'Opposition.
M. Goulet: C'est une promesse!
Mme Payette: Ce n'est pas pour ce soir. Il y a un engagement.
M. Goulet: C'est pour cette raison que je ne veux pas les
adopter, parce qu'elles ne sont pas complètes.
Mme Payette: Ce n'est pas une annexe, c'est un contrat type que
vous avez demandé, pour les vendeurs itinérants.
M. Clair: II n'est pas nécessaire d'être en annexe
à la loi. Il va être prévu par règlement. Est-ce
qu'on a le consentement de l'Opposition pour adopter en bloc les dix annexes
déposées par le ministre?
M. Lalonde: Est-ce qu'on peut indiquer rapidement où sont
les changements? Il faut quand même être sérieux. Il ne faut
pas adopter des choses à l'aveuglette.
Le Président (M. Dussault): Alors, vous les indiqueriez
dans l'ordre, Mme le ministre.
Mme Payette: M. le Président, je pense qu'on va faire
faire l'ensemble de l'explication.
En gros, dans le contrat de prêt d'argent et dans le contrat de
vente à tempérament...
M. Lalonde: L'annexe 3.
M. Saint-Germain: N'y a-t-il pas de changement à l'annexe
1?
Mme Payette: A l'annexe 1, il n'y a pas de changement.
M. Saint-Germain: A l'annexe 2?
Mme Payette: A l'annexe 2, à la page 2, au premier
paragraphe, quatrième ligne "solde de son obligation".
M. Lalonde: C'est correct. L'annexe 3.
Mme Payette: L'annexe 3, a pour but d'éliminer la
divulgation de la ristourne. Si on lit, à la deuxième page de
l'annexe, au quatrième point, on dit "Autres composantes". Avant, on
disait qu'il fallait décrire les paragraphes de c) à h) de
l'article 69. Ces paragraphes contenaient la ristourne. Maintenant, ils ne sont
plus obligés.
M. Lalonde: Vous l'avez enlevé, maintenant?
M. Saint-Germain: II y avait la ristourne et il y avait un autre
terme.
Mme Payette: II y avait boni, commission. M. Saint-Germain:
Les deux sont enlevés.
Mme Payette: C'est cela. Ils ne sont pas obligés de les
spécifier. Ils mettent une somme globale.
M. Lalonde: D'accord. Le prochain.
Mme Payette: Dans le crédit variable, on a
éliminé les signatures.
M. Lalonde: Les signatures?
Mme Payette: Oui. On a changé...
Quelles signatures?
Les signatures du commerçant et du consommateur.
Puisque la carte et la demande servent de signature.
Vu qu'on a fait l'amendement dans le projet de loi.
M. Saint-Germain: Oui. M. Lalonde: Voilà.
Ensuite.
M. Saint-Germain: C'est pour empêcher ce courrier
entre...
Mme Payette: L'échange de correspondance. Oui, en fait,
c'est pour satisfaire la demande des commerçants.
M. Saint-Germain: C'est cela.
Mme Payette: L'annexe 5, contrat de vente à
tempérament, c'est la même chose. Les ristournes. C'est la
même opération que pour le prêt d'argent.
M. Lalonde: D'accord.
Mme Payette: L'annexe 6, en fait, c'est tout simplement pour
tenir compte des expressions employées dans la loi. On a indiqué
la somme d'obligations totale et du versement comptant.
M. Lalonde: C'est d'accord. L'annexe 7.
Mme Payette: L'annexe 7, c'est toujours la ristourne, la
même chose que dans le prêt d'argent et la vente à
tempérament.
M. Lalonde: L'annexe 8.
Mme Payette: L'annexe 8, on n'en a pas.
M. Lalonde: II ne doit pas y en avoir, il n'y en a pas.
Mme Payette: On a l'annexe 9, en fait, qui est la formule de
résiliation pour des contrats de studios de santé qui ont
été introduits par amendement.
M. Lalonde: Oui.
Mme Payette: Finalement, l'annexe 10, c'est tout simplement le
chiffre qui change, parce qu'avant c'était l'annexe 9 et cela devient
l'annexe 10 automatiquement.
M. Lalonde: II n'y a pas de changement dans cela?
Mme Payette: Non. M. Lalonde: Merci.
Le Président (M. Dussault): Les annexes non
modifiées de même que les annexes modifiées ainsi que la
nouvelle annexe 10 sont adoptées?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté.
Mme Payette: M. le Président, je pense que le
député de Jeanne-Mance voulait demander que le projet de loi soit
renuméroté.
Le Président (M. Dussault): Ce n'est pas
nécessaire, Mme le ministre. J'allais vous dire que le projet de loi
sera numéroté de façon que l'article 28 devienne l'article
29, que l'article 29 devienne l'article 30, que l'article 30 devienne l'article
31, etc.
M. Lalonde: J'espérais que vous n'y alliez pas jusqu'au
bout.
Le Président (M. Dussault): Je vous ai fait peur, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys. Mme le ministre.
Mme Payette: M. le Président, ce n'est peut-être pas
la coutume à la fin d'une commission parlementaire, mais je crois que je
me dois de souligner le travail extrêmement positif et j'irais même
jusqu'à dire agréable qui s'est fait dans cette commission
parlementaire au cours des dernières semaines. C'est pour tout le
groupe.
M. Saint-Germain: M. le Président, cela me met très
mal à l'aise...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: ... pour justifier ces bonnes paroles du
ministre auprès de mes collègues qui liront le journal des
Débats.
M. Lalonde: Est-ce qu'on pourrait enlever cela du journal des
Débats, s'il vous plaît! On met cela sur le compte de
l'heure...
Le Président (M. Dussault): Je dois vous poser la
question: Le projet de loi no 72, Loi sur la protection du consommateur, est-il
adopté tel que modifié?
Mme Payette: Adopté, M. le Président. M.
Lalonde: Adopté. Le Président (M. Dussault):
Adopté. Une Voix: Les articles, oui.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Drummond.
M. Clair: M. le Président, je suis convaincu que tous les
membres de la commission vont concourir également avec moi pour vous
remercier de la patience que vous avez vous-même témoignée
tout au long de ces travaux. C'est un projet de loi de 344 articles avec un bon
nombre d'amendements. Il m'arrive d'occuper le poste que vous occupez, et je
sais que c'est quelque chose. On vous remercie, M. le Président, de
votre patience.
M. Saint-Germain: On vous remercie, M. le Président. On
voit que l'expérience vous a appris beaucoup et que vous êtes
devenu extrêmement efficace dans la conduite de nos travaux.
Mme Payette: Qui, moi?
M. Lalonde: Ils m'ont laissé cela à moi. Je cherche
mes mots.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: M. le Président, personnellement, au nom de
l'Union Nationale, j'ai été heureux de participer et de concourir
au travail sur ce projet de loi article par article. Personnellement, je pense
que j'ai essayé de prouver ma bonne foi. Souvent, on a argumenté,
mais je pense que... En tout cas, du côté de l'Opposition, le
gouvernement ne pourra pas dire que, dans ce projet de loi, on a fait preuve de
démagogie, car on a fait preuve de bonne foi et de
sincérité.
M. le Président, je tiens également à vous
féliciter pour la main de maître que vous avez eue pour diriger
ces travaux, lors de cette commission.
M. Lalonde: Si vous me laissez...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: En effet, je vais souligner l'ouverture du ministre
dans nos travaux et en profiter aussi pour étendre les remerciements de
l'Opposition à tous les assistants et assistantes, très
fidèles et très dévoués on a vu leur travail
du ministre et, particulièrement, il faut le souligner, du
député de Drummond, qui a participé à nos
délibérations de façon très active.
Le Président (M. Dussault): Je remercie les membres de
cette commission de leurs remercie- ments à l'égard du
président. Je les remercie surtout de leur collaboration. Je pense que
je dois le dire, parce que je l'apprécie vraiment. Je demande à
M. le député de Viau de faire rapport des travaux de cette
commission à l'Assemblée nationale.
Mme Payette: M. le Président, si vous permettez...
Le Président (M. Dussault): Mme le ministre.
Mme Payette: Je pense que c'était une première
également, parce que, pour la première fois, un comité de
députés avait travaillé depuis le début à ce
projet de loi, ce qui a drôlement facilité nos travaux
jusqu'à maintenant.
M. Goulet: Une dernière question pour savoir à
quelle heure Mme le ministre a rempli sa promesse de 11 h 55, M. le
Président.
Mme Payette: L'invitation du cabinet tient toujours, à la
salle 150-A.
Le Président (M. Dussault): J'ajourne les travaux de cette
commission sine die.
Fin de la séance à 0 h 55