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Étude des projets de loi
privés nos 201, 223, 230,
236, 247 et 263
(Quinze heures sept minutes)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, mesdames et
messieurs!
La commission des consommateurs, coopératives et institutions
financières est réunie pour étudier, article par article,
les projets de loi privés 201, 223, 230, 236, 247 et 263.
Les membres de la commission sont M. Beau-séjour (Iberville); M.
Bertrand (Vanier) remplace M. Bisaillon (Sainte-Marie); M. Goulet
(Bellechasse), M. Laberge (Jeanne-Mance), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys); M.
Gravel (Limoilou) remplace M. Lefebvre (Viau); M. Gagnon (Champlain) remplace
M. Paquette (Rosemont); Mme Payette (Dorion), M. Roy (Beauce-Sud), M. Samson
(Rouyn-Noranda) et M. Saint-Germain (Jacques-Cartier).
Les intervenants sont M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Giasson
(Montmagny-L'Islet), M. Gosselin (Sherbrooke), Mme Leblanc
(Îles-de-la-Madeleine), M. Perron (Duplessis) et M. Raynauld (Outremont).
M. Gravel (Limoilou) remplace M. Laberge (Jeanne-Mance) et M. Lefebvre (Viau)
est présent.
La commission peut décider de l'ordre du jour. Oui, M. le
député de Vanier.
M. Bertrand: Est-ce que vous me permettriez, M. le
Président, d'offrir à Mme le ministre des Consommateurs,
Coopératives et Institutions financières nos meilleurs souhaits
pour une très belle année de référendum,
puisqu'elle fête son anniversaire de naissance? Il a été
annoncé publiquement, je crois, aujourd'hui, mais cela remonte
déjà au 29 août. Nous, les ministériels, voudrions
lui offrir nos meilleurs souhaits pour cette nouvelle année et
espérer qu'elle soit aussi fructueuse que les deux qu'elle a
déjà passées au sein du gouvernement.
Mme Payette: Merci beaucoup, M. le Président.
M. Saint-Germain: Si vous me le permettez, au nom de
l'Opposition, même si nous sommes un peu en retard, c'est très
volontiers que nous offrons à Mme le ministre nos meilleurs souhaits
pour la nouvelle année, et nous serons très attentifs à
ses nouvelles lois qu'elle nous permettra d'étudier. Nous lui offrons
notre entière collaboration. Elle sait d'ailleurs très bien que
nous faisons tout notre possible pour lui éviter de faire des erreurs
qui pourraient lui être fatales. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: L'Union Nationale n'est pas en retard dans ses voeux.
J'espère que Mme le ministre a reçu les voeux que je lui ai
envoyés personnellement. Je redis aujourd'hui publiquement les voeux que
je lui ai formulés il y a deux jours. Alors, nos voeux étaient
à temps, M. le Président!
Mme Payette: M. le Président, je remercie tous ceux qui
m'ont fait parvenir leurs voeux, je pense que le député de
Marguerite-Bourgeoys ne manquerait pas de souligner que chaque fois que nous
siégeons en commission, il se produit quelque chose d'inévitable
et d'inattendu.
M. Lalonde: M. le Président, étant donné que
j'ai été interpellé, j'aimerais souligné si
j'en crois les chiffres qui ont été publiés dans les
journaux que Mme le ministre et moi avons partagé la même
chose pendant deux jours: notre âge.
Le Président (M. Boucher): En tant que président,
je suis prêt à ajouter mes voeux personnels.
Il resterait à nommer un rapporteur pour la commission.
M. Bertrand: M. le député de Limoilou.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Limoilou. La commission peut décider de l'ordre du jour et de l'ordre
des projets de loi qu'elle veut étudier.
Mme Payette: M. le Président, vous avez donné, tout
à l'heure, un ordre qui me paraît tout à fait convenable,
si la commission est d'accord: 201, 223, 230, 236, 247 et 263.
Projet de loi no 201
Le Président (M. Boucher): J'appelle donc le projet de loi
no 201, Loi modifiant la Loi constituant en corporation les Soeurs Servantes du
Saint-Coeur de Marie. Me André Michaud, procureur de la
requérante. Me Michaud est-il ici?
M. Monette (Gustave): Je suis Me Gustave Monette. Je voudrais
d'abord me joindre à cette assemblée pour souhaiter mes meilleurs
voeux à Mme le ministre.
M. le Président, nous représentons, Monette, Clerk,
Michaud, Barakett et Levesque, quatre des requérants. Dans trois cas, ce
sont des cas qui... La raison des modifications vient du fait de la passation
d'une loi fiscale concernant les organismes de charité à Ottawa
d'abord, le bill C-23, en 1977 et, devant cette Assemblée, ici, le bill
65 qui est actuellement déposé devant la Législature.
À la suite de ces lois, les organismes de charité sont
sujets, pour avoir les exemptions de la loi au point de vue fiscal,
à un véritable code, qu'on appelle le code de charité et
ils sont obligés de réviser certaines dispositions de leur
charte.
La raison principale de la modification demandée dans la Loi
modifiant la Loi constituant en corporation Les Soeurs Servantes du Saint-Coeur
de Marie il s'agit d'une communauté importante,
particulièrement dans l'enseignement. C'est pour dire dans un
article de la charte que tous les membres de la communauté peuvent
être membres de la corporation et pas seulement les membres de la
communauté qui résident dans le Québec. Cela existe dans
d'autres chartes et cela a l'avantage qu'il n'y a pas de doute que la
corporation représente bien la communauté religieuse. C'est
simplement un raccordement technique, si je peux dire.
Le Président (M. Boucher): Mme le ministre.
Mme Payette: J'aimerais savoir si, dans les articles de ce projet
de loi no 201, on n'élargit pas les pouvoirs dévolus à la
supérieure de la communauté en ce qui concerne les fonds de
charité recueillis par cette communauté.
M. Monette: Oui, je crois que c'est au sujet de l'article 8 que
vous me posez la question. En fait, on l'a mis là simplement pour faire
comme dans les autres chartes. En réalité, actuellement, il n'y a
pas de fonds. On ne voyait pas pourquoi les placements devaient être
sujets à une autorisation de l'évêque; en
réalité, en droit canonique maintenant, de toute façon
l'autorisation de l'évêque n'est pas nécessaire pour des
placements de moins de $300 000, et ils n'en ont pas. Maintenant, ce n'est pas
un article essentiel, ce n'est pas pour régler un problème
actuel, mais on ne voyait pas pourquoi il fallait avoir l'autorisation de
l'évêque pour faire des placements sur ces fonds, étant
donné que dans leur charte il n'y a pas de visiteurs.
L'évêque n'a pas d'autorité comme tel sur cette
communauté, ni en vertu de la loi, ni au point de vue canonique. (15 h
15)
Mme Payette: On peut penser qu'il s'agit là d'une forme
d'émancipation d'une communauté religieuse par rapport à
l'évêque.
M. Monette: De prise en charge de leurs propres
responsabilités, Mme le ministre.
Mme Payette: On ne peut pas être contre cela.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: L'évêque est-il au courant de ce
bill et est-il au courant de cet article 8?
M. Monette: Je pense que oui, mais pas d'une façon
formelle. Il y a des représentants de l'évêque qui sont au
courant.
M. Saint-Germain: Vous avez parlé
précédemment des lois, au fédéral comme au
provincial, qui sont la cause de ce bill 201. De quelle façon, puis-je
vous demander, le fait de rattacher à la communauté, comme vous
le faites par l'article 3, de rattacher toutes les religieuses qui ne sont pas
domiciliées au Québec ou qui ne sont pas rattachées, si
vous voulez, à la maison-mère au Québec, de quelle
façon... y a-t-il une relation, si vous voulez, entre ce changement
technique, comme vous l'avez appelé, et la loi au fédéral
comme au provincial?
M. Monette: C'est parce que la communauté religieuse, au
point de vue canonique comme au point de vue civil, est une communauté
qui a son siège social à Montréal, dans la province de
Québec. Tous les membres dépendent de la communauté qui
est à Montréal. Par exemple, plusieurs communautés ont des
missionnaires dans le monde qui, même au point de vue canonique, sont
rattachés à des maisons de la province de Québec, qui
restent rattachés à la province de Québec.
Dans ce cas-ci, il s'agit d'un généralat; il y a des
provincialats et des généralats, il y a des provinces en dehors
du Québec, mais la charte principale est cette charte que nous voulons
amender, M. le Président, et il est normal que, étant
donné que c'est la charte principale de la communauté, tous les
membres de la communauté puissent être membres de la corporation.
En fait, c'est pour bien établir les choses que la communauté, la
corporation qui représente la communauté canonique
représente aussi ses membres au complet, pas seulement ses membres au
Québec.
M. Saint-Germain: Quelle relation tout ceci a-t-il avec les lois
qui ont été étudiées au Fédéral et
celles qu'on va étudier ici?
M. Monette: C'est que pour pouvoir assurer le soutien de ses
membres... Il y a certaines limites pour tous les organismes religieux pour
faire des dons d'un organisme à un autre. Par exemple, un organisme ne
peut pas faire de don à un autre organisme de charité qui
excède 50% de son revenu. Dans le cas des communautés
religieuses, il y a un phénomène particulier, elles font vivre
leurs membres, elles maintiennent leurs membres. Est-ce que c'est un don ou une
obligation? Pour éviter que la question se pose, si ce sont leurs
membres, c'est beaucoup plus clair que c'est une obligation de la
communauté de voir à subvenir aux besoins de ses membres.
M. Saint-Germain: Combien y a-t-il de religieuses dans cette
communauté?
M. Monette: Je vais demander à l'économe, Soeur
Boudreault... Environ 1000.
M. Saint-Germain: Combien sont domiciliées ou oeuvrent en
dehors du Québec?
M. Monette: 60. La grosse partie dans le Québec, et les 60
oeuvrent en missions pour la plupart.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: M. le Président, on nous a très bien
expliqué les deux principaux buts de ce projet de loi. Juste une petite
question. À un moment donné, on s'aperçoit que le
siège social change de Beauport à Montréal. Y a-t-il une
raison particulière?
M. Monette: C'est déjà fait. C'est pour rectifier
quelque chose qui s'est fait en pratique, il y a quelques années.
M. Goulet: II n'y a pas de danger que plus tard cela change pour
une autre province? Cela se rapproche des frontières.
M. Monette: Cela peut toujours revenir à Québec, M.
le Président. C'était en France avant. C'est déjà
une amélioration de voir...
M. Goulet: Quand cela s'en va vers l'ouest, étape par
étape.
M. Monette: Non, cela a plus de chance de revenir, de rester dans
le centre-est.
Le Président (M. Boucher): D'autres questions? Nous
pouvons adopter l'article 1 ? Adopté. Article 2? Adopté. Article
3? Article 4?
M. Monette: Article 4, M. le Président, on le trouve dans
trois des bills, c'est que la supérieure générale a des
pouvoirs, mais c'est techniquement, au point de vue légal, afin de lui
permettre, en son absence, si elle est malade, de déférer ses
pouvoirs à quelqu'un surtout pour signer des actes, des titres, des
contrats ou des actes de vente.
Le Président (M. Boucher): Merci. Article 4,
adopté. Article 5, adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): La loi 201 Loi modifiant la Loi
constituant en corporation... Avant d'adopter la loi, est-ce qu'on peut adopter
le préambule? Trop fort ne casse pas.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Dans les dispositions de
l'ancien règlement on adoptait les préambules. Est-ce qu'on peut
adopter le préambule?
M. Lalonde: Oui, M. le Président, sauf que quand on
regarde dans le préambule, la congrégation compte un grand nombre
de ses membres. Il y en a 60 sur 1000. Est-ce que c'est un grand nombre?
M. Monette: Non, c'est 1000.
M. Lalonde: C'est 1000 à l'extérieur de la
province?
M. Monette: Non. Elle compte un grand nombre de ses membres en
dehors de la province. Ah oui! c'est 60.
M. Lalonde: Cela peut être un grand nombre. M. Monette:
C'est un assez grand nombre. M. Lalonde: Un nombre important.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que le préambule
est adopté? Le projet de loi no 201, Loi modifiant la Loi constituant en
corporation les Soeurs Servantes du Sacré-Coeur de Marie, est donc
adopté et je prie le rapporteur de la commission d'en faire rapport
à l'Assemblée nationale au nom des membres de la commission.
Projet de loi no 223
Deuxième projet de loi, no 223, Loi concernant les Soeurs de la
Charité de l'Hospice Sainte-Croix de Marieville.
Me Jean Giroux, procureur de la requérante
représentée par M. Monette. M. Giroux.
M. Giroux (Jean-François): II s'agit d'un projet de loi
pour dissoudre la communauté des Soeurs de la Charité et abroger
la loi qui l'avait créée étant donné que la
communauté a disposé de tous ses actifs il y a déjà
quelques années et n'a plus aucun passif, elle n'a plus aucune raison
d'être.
Le Président (M. Boucher): Mme le ministre.
Mme Payette: M. le Président, je pense que c'est
peut-être le projet le plus simple que nous ayons aujourd'hui.
Effectivement, tous les documents ont été vérifiés
par le contentieux du ministère et ce qui vient d'être
déclaré semble absolument juste. Il n'y a aucun actif et aucun
passif dans cette corporation.
M. Lalonde: Est-ce que...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Est-ce qu'on a publié les avis, comme le
règlement le demande, en ce qui concerne ce projet de loi?
M. Giroux: Oui, on a publié les avis, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
Mme Payette: M. le Président, les avis ont
été publiés dans les délais prévus.
M. Saint-Germain: II n'y a pas eu d'objection de la part de qui
que ce soit.
Mme Payette: Aucune objection.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Simplement une précision. Dans le cas de
dissolution ou de liquidation, on exige un état qui prouve qu'il n'y a
plus de dette, donc plus de tiers intéressé. Mme le ministre nous
a dit que l'examen a été fait au ministère. Je
présume que vous avez eu un état de professionnel, soit
vérificateur, qui prouve qu'il n'y a plus d'engagement à
l'égard de personne.
Mme Payette: C'est exact, M. le Président. M. Lalonde:
Pas de problème.
Le Président (M. Boucher): Alors, les articles 1, 2 et 3
du projet de loi sont-ils adoptés?
M. Lalonde: Adopté.
Mme Payette: Adopté.
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté, ainsi que le
préambule.
M. Saint-Germain: Ainsi que le préambule.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Alors, le projet
de loi 223, Loi concernant les Soeurs de la Charité de l'Hospice
Sainte-Croix de Marieville est donc adopté. Je prie le rapporteur de la
commission d'en faire rapport à l'Assemblée nationale au nom des
membres de la commission.
Projet de loi no 230
Maintenant, le projet de loi 230, Loi modifiant la charte du
Cimetière de l'est de Montréal. Me André Michaud,
procureur de la requérante. Me Monette.
M. Monette: Oui. Alors, cette demande, M. le Président,
découle encore de la nouvelle refonte des lois concernant les organismes
de charité. Mais c'est un cas bien particulier.
Le Cimetière de l'est bien connu à Montréal est la
propriété d'une corporation qui a été
incorporée en 1916 et dans laquelle il y a deux actionnaires, la
paroisse Saint-François-d'Assise de la Longue-Pointe à
Montréal et l'évêque de Montréal. Il peut y avoir
d'autres actionnaires. Il s'agit d'une vieille charte et à la demande
d'enregistrement parce que tous les organismes, maintenant,
communautés religieuses, hôpitaux, etc., pour avoir l'exemption
fiscale, doivent demander l'enregistrement devant les responsables au
ministère du Revenu à Ottawa, on nous a demandé de
modifier la charte de façon à indiquer clairement que la
corporation ne pouvait pas payer de dividendes pour l'avenir. Pour moi, ce
n'est pas grave, parce que, même si c'était payer un dividende,
c'est payer un dividende à d'autres organismes de charité. Mais,
à toutes fins utiles, nous faisons cette demande pour nous conformer
à la loi et pour indiquer clairement qu'il n'y aura pas de dividendes
émis.
Remarquez que, s'il y avait des surplus au Cimetière de l'est,
cela n'empêche pas, au point de vue légal, qu'ils peuvent faire
des dons à d'autres organismes de charité à même les
surplus. En présentant le projet de loi, en révisant la charte,
nous avons cru opportun de modifier les articles 1, 3 et 5 pour enlever la
possibilité d'ajouter comme actionnaires... Les termes étaient
dans l'ancienne loi "toute association catholique". On trouvait cela trop
vague! Qu'est-ce qu'une association catholique? Effectivement, il n'y en a pas
d'autres actuellement que la paroisse Saint-François-d'Assise et
l'évêque. Alors, on a profité de l'occasion pour demander
d'abolir cette partie, M. le Président. Cela a été
également demandé par le ministère du Revenu à
Ottawa.
Mme Payette: M. le Président, je n'ai qu'une question qui
concerne l'article 5. L'article 5 du projet de loi dit: "L'article 11 de ladite
loi est abrogé".
Si on se reporte à l'article 11, on peut lire ce qui suit: "La
corporation devra transmettre au lieutenant-gouverneur en conseil, chaque fois
qu'elle en sera requise par le Secrétaire de la province, un état
détaillé de ses biens, meubles et immeubles, les noms de ses
officiers et une copie certifiée de ses règles et
règlements".
Jusqu'à maintenant, M. le Président, je dois vous dire que
nous ne voyons pas la nécessité de faire disparaître cet
article 11.
Le Président (M. Boucher): Mme le ministre, je vous ferais
remarquer qu'un projet de modification je ne sais pas si vous l'avez en
votre possession où on dit de supprimer l'article 5, alors il
n'en serait plus question.
M. Monette: Nous consentons à le retirer.
Le Président (M. Boucher): L'autre modification dit que
l'article 6 devient l'article 5, tout simplement. Ces deux modifications
sont-elles adoptées? Adopté?
Mme Payette: Adopté. M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Les articles 1,2,3, 4 et 5 du
projet de loi sont-ils adoptés?
Mme Payette: Adopté. M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Ainsi que le
préambule?
Alors le projet de loi no 230, Loi modifiant...
M. Saint-Germain: Qu'arrive-t-il de l'article 11 après
l'intervention de madame? On revient au statu quo?
M. Payette: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): C'est le statu quo.
M. Lalonde: On enlève l'abrogation.
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Le projet de loi no 230, Loi
modifiant la charte du Cimetière de l'est de Montréal, est donc
adopté et je prie le rapporteur de la commission d'en faire rapport
à l'Assemblée nationale au nom des membres de la commission. (15
h 30)
Projet de loi no 236
Projet de loi no 236, Loi modifiant la charte de Les Soeurs de la
Congrégation de Notre-Dame, Me André Michaud, procureur de la
requérante, Me Monette.
M. Monette: Cette demande également provient du nouveau
code fiscal et, à l'occasion de la révision des chartes, nous
nous sommes aperçus que la Congrégation de Notre-Dame dont vous
connaissez la fondatrice, Marguerite Bourgeoys, n'avait pas techniquement les
pouvoirs de charité et de religion. La charte était pour
l'éducation et l'enseignement. Or, comme toutes les autres chartes de
communauté, cela regroupe la communauté, les membres de toute la
communauté et au point de vue de l'expression d'organisme de
charité, au point de vue de la nouvelle loi fiscale, c'est
charité, religion et éducation. Effectivement, en plus, nous
devons dire qu'à l'occasion la communauté fait la charité
à d'autres organismes actuellement. Nous demandons la permission
d'ajouter les pouvoirs de religion et de charité à l'article
4.
Pour l'article 2 de la loi, c'est la même modification qu'au
premier projet de loi précédent que nous avons
présenté pour permettre à la supérieure
générale de déléguer ses pouvoirs. Maintenant,
à l'article 4 l'article 3 est la suite de l'article 2
c'est un peu d'histoire, on retourne en 1764. La communauté avait acquis
à Saint-François de Montmagny une propriété, un an
donc après le Traité de Paris, avec une clause de retour, et
c'est une petite bande de terrain sur un rocher sur lequel elle a
érigé un couvent. Actuellement, la Commission scolaire de
Montmagny est intéressée à se porter acquéreur du
couvent pour un montant inférieur à la valeur du couvent et du
terrain, pour une somme de $25 000, et la communauté est consentante
à vendre. Maintenant, le notaire Hébert qui s'est chargé
des titres et le ministère de l'Éducation ont fait remarquer que
pour avoir un titre clair, il fallait abolir une clause de retour qui existait
en 1764 en faveur du vendeur, un nommé Larrivée.
Nous demandons, par l'article 4, d'abolir cette clause de retour, de
façon que la Commission scolaire de Montmagny puisse se porter
acquéreur en pleine et absolue propriété.
Le Président (M. Boucher): Madame le ministre.
Mme Payette: M. le Président, nous n'avons aucune
objection. Le dossier, en ce qui nous concerne, est complet, et je dois vous
dire que nous sommes prêts à adopter le projet de loi.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: ... annuel...
M. Saint-Germain: Je suppose que les avis légaux ont
été publiés regardant ce projet de loi?
Mme Payette: M. le Président, on me confirme que tout a
été publié dans les délais prévus.
M. Saint-Germain: Et il n'y a pas eu d'objection de qui que ce
soit?
Mme Payette: II semble bien qu'il n'y ait pas
d'héritier.
M. Saint-Germain: II y en a plusieurs peut-être,
mais...
M. Monette: La correction a été faite. Il y a une
faute dans la rédaction de l'article 2. À l'article 16, on dit
à la troisième ligne, je vais lire l'article: "Les droits et
pouvoirs de la corporation sont exercés par la Supérieure
générale de la congrégation qui, toutefois, peut
déléguer l'exercice." II faudrait mettre "en
déléguer l'exercice". Le texte anglais est correct.
Le Président (M. Boucher): Ce changement est
adopté?
M. Lalonde: Oui.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Est-ce qu'on a recherché les héritiers
de ce M. Larrivée, ou si c'est seulement les avis qu'on a...
M. Monette: Je peux poser la question au notaire Hébert
qui est ici présent. Nous avons demandé au notaire d'être
présent.
M. Hébert (Georges): J'ai fait des recherches et j'ai
observé...
M. Lalonde: Excusez-moi, M. le Président, mais il faudrait
qu'il prenne le micro.
Le Président (M. Boucher): Voulez-vous prendre place au
bout de la table?
M. Hébert: II y a un monsieur Goulet
Napoléon Goulet qui a fait le relevé de toutes les
sépultures, de tous les mariages dans Saint-François et
même plus, il a relevé Saint-Pierre, Berthier, Saint-Michel et,
dans les familles Larrivée, on trouve des décès le
dernier décès est en 1856 on ne trouve aucun mariage
passé 1800, on ne trouve aucune naissance passé 1800. Alors je me
suis dit: où je vais trouver ces Larrivée? Dans la paroisse
Saint-François, il n'y a personne qui a connu des Larrivée ou
qui, de mémoire, se rappelle qu'il y a eu des Larrivée à
Saint-François. Je suis porté à croire, si on fait un
petit peu d'histoire, que ce Monsieur Larrivée avait une terre, qu'il a
vendu un emplacement, c'est-à-dire une partie du terrain occupé
actuellement par la congrégation. C'est simplement une petite partie,
parce qu'après cela il en a vendu d'autres parties. Les autres parties,
il n'y a pas été stipulé de droit de retour, mais c'est
juste le premier terrain, le premier morceau; la terre, après cela, est
devenue la propriété de la fabrique. Il n'a jamais
été question de droit de retour ni en faveur de la fabrique, ni
à quiconque. On aurait pu concevoir que les héritiers auraient
été intéressés à reprendre un terrain qui
faisait partie de leur terre, mais quand ils n'ont plus la terre, ils n'ont
plus aucun intérêt à aller en reprendre un petit morceau.
Quand on voit les deux transactions subséquentes qui ont eu lieu, qu'il
n'y a pas eu droit de retour ni rien, alors on se demande s'il n'y a pas
réellement quelque chose qui a été oublié. Encore
là, si on trouvait une famille Larrivée dans la région, on
pourrait essayer de savoir quelle est la relation et quels sont les
descendants, mais je n'ai pu rien retracer. J'ai les livres ici, si vous aimez
les voir.
Le Président (M. Boucher): Merci, M. le notaire
Hébert.
M. Lalonde: Merci, M. le notaire. On peut concevoir que ce M.
Larrivée a peut-être changé de feu et lieu et on ne peut
vous demander de chercher à travers toute la province. Compte tenu de
ces précisions, à titre de député de
Marguerite-Bourgeoys, cela me fera plaisir de voter en faveur de ce projet de
loi privé.
M. Saint-Germain: Est-ce que ce terrain a été vendu
ou donné tout simplement aux religieuses? A-t-il été vendu
ou s'il a été donné sous conditions?
M. Hébert: II a été donné.
M. Saint-Germain: II a été donné?
M. Hébert: II a été donné.
M. Saint-Germain: C'est cela, oui.
M. Monette: II a été donné avec des
obligations dont celle de construire un couvent. Le couvent a été
construit à leurs frais. Le couvent, c'est ce qu'ils vendent, en
fait.
Le Président (M. Boucher): Y a-t-il d'autres questions?
Les articles 1, 2, 3, 4 et 5 du projet de loi sont-ils adoptés?
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Ainsi que le préambule?
Adopté.
M. Saint-Germain: Ainsi que le préambule.
Le Président (M. Boucher): Le projet de loi no 236, Loi
modifiant la charte des Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame est donc
adopté. Je prie le rapporteur de la commission d'en faire rapport au nom
des membres à l'Assemblée nationale. Adopté tel
qu'amendé.
Projet de loi no 247
Maintenant, le projet de loi no 247, Loi modifiant la charte de Les
Filles de Jésus (Trois-Rivières). Me Gustave Monette.
M. Monette: C'est la même chose que la première
requête. Il s'agit des Filles de Jésus, de Trois-Rivières,
qui forment une communauté qui s'est d'abord établie à
Trois-Rivières et qui a fêté son centenaire avec
éclat, cet été, à Trois-Rivières. Cette
communauté s'est consacrée à l'éducation et
à d'autres domaines. À la suite de la venue de cette
communauté, qui était une communauté bretonne à
l'origine et qui a encore sa maison générale en France, à
Paris, on a d'abord établi une première province à
Trois-Rivières et, par la suite, d'autres provinces se sont
installées. Au point de vue de la loi fiscale, on demande que la
première province, comme cela arrive dans différentes chartes
où les maisons générales ne sont pas au Canada, ait plus
de pouvoirs afin d'avoir des membres d'autres provinces religieuses que sa
propre province de façon à inclure particulièrement les
religieuses en mission d'une des quatre provinces canadiennes, toujours au
sujet du maintien de la subsistance de ses membres.
À l'article 1, nous demandons que puissent être membres de
la corporation les membres de la congrégation appartenant à la
province de Trois-Rivières et toute autre personne nommée comme
telle par la Supérieure générale. Je demanderais de
supprimer les mots "au Canada" de façon que cela s'applique "at large"
dans le monde entier parce qu'il peut y avoir des religieuses... C'est
justement pour couvrir des religieuses qui sont la plupart du temps en mission
à l'extérieur du Canada, qui ne sont pas rattachées
à des provinces comme telles. Je demanderais d'adopter ce texte en
supprimant les mots "au Canada".
Le Président (M. Boucher): Cet amendement est-il
adopté?
Mme Payette: Adopté.
M. Saint-Germain: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Mme le ministre,
est-ce qu'il y a des questions sur le projet de loi?
Mme Payette: Non, M. le Président, parce qu'effectivement
c'est très semblable au premier projet de loi que nous avons
étudié. Je signale la même faute de français
à l'article 3.16: "peut en déléguer l'exercice". Non, je
m'excuse, il n'y a pas de faute: "peut déléguer".
M. Monette: C'est cela. On a mis "l'exercice de ses
pouvoirs".
Mme Payette: "De ses pouvoirs". Vous avez parfaitement
raison.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Est-ce qu'on ne donne pas, ici, à la
supérieure... J'essaie de trouver la première loi que nous avons
étudiée. Par la teneur, ici, de l'article, vous dites: "Sont
également membres de la corporation les membres de la
congrégation appartenant à d'autres provinces canoniques au
Canada vous voulez l'enlever nommés comme tels par la
supérieure provinciale". Dans la première loi, il me semble que
vous...
M. Monette: Dans la première loi, c'était une
communauté qui avait son généralat dans la province de
Québec; c'était plus simple. Dans ce cas-ci, le
généralat est à Paris. Elles ont quatre provinces dans le
Québec. Elles sont sur le même pied au point de vue canonique, au
point de vue légal, mais la province par autorité historique, si
je peux dire, c'est la province de Trois-Rivières. C'est à cette
charte que nous demandons le pouvoir d'étendre le "membership"
également aux autres parce qu'il y aura peut-être un regroupement
entre provinces, ce qui permet à une des quatre provinces de regrouper
les membres de la communauté au point de vue de la subsistance et
particulièrement des religieuses en mission.
M. Saint-Germain: Combien y a-t-il de religieuses dans cette
communauté?
M. Monette: Soeur Réjeanne Lévesque, économe
de la communauté, est ici. Je vais lui poser la question. Elles sont
2000 en tout, dans le monde; au Canada, elles sont environ 800 et la province
de Trois-Rivières compte environ 400 membres. Il y a une autre province
à Rimouski, une à Edmonton et une dans les Maritimes.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je note simplement une différence entre ce
projet de loi, à part celle qui a été mentionnée
par mon collègue de Jacques-Cartier, c'est que vous conservez le droit
de changer le siège social. Vous l'assujettissez seulement à
l'approbation du ministre des Consommateurs pour le déplacer à un
endroit ou à un autre dans la province de Québec, alors que, dans
le projet précédent, on l'avait bien établi à
Montréal. Est-ce l'intention de le changer, de le modifier souvent?
Pourquoi cette souplesse tout à coup?
M. Monette: Pour ne pas être obligé de faire un
autre projet de loi privé si cela devait se faire, mais il n'y a aucune
intention de ce côté-là. C'est d'ailleurs très peu
probable parce que c'est la province de Trois-Rivières, au point de vue
canonique.
Le Président (M. Boucher): Pas d'autres questions? Les
articles 1, 2, 3 et 4 du projet de loi 247 sont-ils adoptés, ainsi que
le préambule?
M. Saint-Germain: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Le projet de loi 247, Loi
modifiant la Charte de Les Filles de Jésus (Trois-Rivières), est
adopté tel qu'amendé et je prie le rapporteur de la commission
d'en faire rapport à l'Assemblée nationale au nom des membres de
la commission.
Projet de loi no 263
J'appelle maintenant le projet de loi no 263, Loi concernant Parc du
Souvenir (1976) Inc. Me Michel Cordeau.
M. Cordeau (Michel): II s'agit d'un projet de loi qui a pour but
de ratifier deux ventes d'un terrain sur lequel est établi un
cimetière connu sous le nom de Parc du Souvenir parce que ces deux
ventes n'ont pas été faites conformément à la Loi
des compagnies de cimetière qui exige l'autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil. Le deuxième but de ce projet de loi
est d'autoriser l'achat d'un terrain contigu au cimetière actuel pour
établir un cimetière d'une superficie totale de 47.008 arpents
carrés alors que la Loi des compagnies de cimetière ne permet pas
un cimetière d'une superficie plus grande que 35 arpents carrés.
(15 h 45)
Pour expliquer un peu les faits, Parc du Souvenir a établi un
cimetière sur un terrain qui a été acheté par la
suite par les Entreprises La Graveloise sans obtenir l'autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil. Par la suite, ces deux compagnies ont eu de
graves difficultés financières et ne pouvaient plus continuer
l'administration du cimetière. À ce moment, Parc du Souvenir 1976
Inc. s'est porté acquéreur du terrain du cimetière afin
d'en assumer la direction, mais justement à cause des difficultés
financières et des créanciers qui faisaient des pressions, il a
été impossible d'attendre le temps nécessaire pour obtenir
l'auto-
risation du lieutenant-gouverneur pour cet achat. L'achat a
été tait avec l'idée de ratifier par la suite, par ce
projet de loi privé, les deux achats de terrain de cimetière.
Quant à la deuxième partie du projet de loi, c'est que la
superficie totale du terrain qui appartenait à les Entreprises La
Graveloise était justement de 47.008 arpents carrés et c'est pour
cette raison qu'on demande de pouvoir établir le cimetière sur
toute la superficie qui a été achetée à ce
moment.
Le Président (M. Boucher): Mme le ministre.
Mme Payette: M. le Président, nous avons des amendements
mineurs à proposer. Je vais vous en faire lecture, si vous le permettez,
et peut-être faire lecture des quelques amendements qui sont mineurs.
Retrancher le mot "Inc. " à la troisième ligne du premier
alinéa du préambule. Remplacer le troisième alinéa
du préambule par le suivant...
M. Saint-Germain: M. le Président, je n'ai pas
compris...
Une voix: Inc..
Mme Payette: Retrancher le mot "Inc. " à la
troisième ligne du premier alinéa du préambule. Remplacer
le troisième alinéa du préambule par le suivant. On
reprend l'alinéa, mais c'est pour changer "arpents" en "hectares".
Même chose, remplacer les 5e et 6e alinéas du préambule par
le suivant; c'est exactement la même lecture, sauf qu'il faut lire
"hectares ' au lieu de "arpents " et les chiffres sont différents
évidemment... le mot "Inc." à la deuxième ligne de
l'article 3. M. le Président, j'aurais, si vous le permettez, une
question. J'aimerais savoir si les Entreprises La Graveloise... Oui.
Le Président (M. Boucher): Mme le ministre, est-ce qu'on
peut adopter les amendements tout de suite?
M. Saint-Germain: Non, on va...
Mme Payette: Oui.
M. Saint-Germain: J'aimerais bien entendre le ministre.
Le Président (M. Boucher): D'accord.
Mme Payette: Ma question n'avait pas à voir avec les
amendements. Ce sont simplement les amendements pour introduire le
système métrique dans ce projet de loi; cela n'avait pas
été fait. On peut adopter, M. le Président, si vous
voulez, les amendements, si on est prêt.
M. Saint-Germain: Bien.
Le Président (M. Boucher): Alors, les quatre...
M. Saint-Germain: Enfin, ce n'est qu'une question de
procédure. J'aurais aimé écouter le ministre sur
l'ensemble du...
Mme Payette: Je n'ai pas d'objection, M. le Président. Ma
question, c'était de demander si Les Entreprises La Graveloise ne font
que dans le cimetière ou est-ce qu'ils ont des intérêts
autres que ceux-là?
M. Cordeau (Michel): Disons que la compagnie La Graveloise
n'exploitait que relativement ce cimetière-là. Maintenant, cette
compagnie a fait une proposition en vertu de la Loi de la faillite qui a
été acceptée par tous les créanciers et cette
proposition est maintenant réglée. À ma connaissance, Les
Entreprises la Graveloise n'exploite plus du tout.
Mme Payette: Parfait. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Vous dites ici au début: "Attendu que
Les Entreprises La Graveloise Inc., a acquis, le 10 février 1972, un
emplacement sur lequel la compagnie de cimetière Parc du Souvenir Inc.,
avait antérieurement été autorisée..." De quelle
façon avait-elle été autorisée? De quelle
façon la compagnie Parc du Souvenir a-t-elle érigé un
cimetière?
M. Cordeau (Michel): Par du Souvenir avait obtenu, une
année auparavant, un permis du ministère de la Santé pour
établir un cimetière sur cet emplacement, même si elle n'en
était pas propriétaire. C'est la seule autorisation qui existait
pour l'exploitation de ce cimetière.
M. Saint-Germain: II y a une chose qui n'est pas claire
là-dedans.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Peut-être que vous pourriez donner quelques
détails. J'ai eu l'occasion de vous rencontrer ce matin; vous avez
éclairé ma lanterne. Pour la compréhension, je pense, de
quelques membres, il s'agissait d'une exploitation complètement
illégale au début par La Graveloise.
M. Cordeau (Michel): C'est cela.
M. Lalonde: Et les terrains étaient vendus à des
gens pour des lots servant à la sépulture de leur famille, mais
sans aucun contrôle et totalement en dehors du cadre de la Loi des
cimetières.
M. Cordeau (Michel): Le problème qui était
soulevé, c'est que normalement un cimetière est
exploité par une compagnie de cimetière. Dans ce
cas-là, cela aurait dû être Parc du Souvenir qui aurait
été propriétaire d'un terrain et qui aurait vendu des lots
de cimetière. Il s'est produit dans cette affaire-là que ces gens
se sont foutus un peu de la Loi des cimetières et le terrain a
été acheté par Les Entreprises La Graveloise qui
n'était pas une compagnie de cimetière et qui, donc, n'avait pas
le droit d'exploiter un cimetière. C'est cette compagnie-là qui
vendait des titres de propriété dans un cimetière qui
appartenait à Parc du Souvenir, et Parc du Souvenir vendait aussi des
titres de propriété sur un terrain qui ne lui appartenait pas. Ce
qui faisait que les gens qui achetaient ces lots se trouvaient, à toutes
fins utiles, sans recours si un problème survenait.
M. Lalonde: Excusez-moi de vous interrompre parce que, avant
qu'on continue, c'est un peu compliqué. À qui appartenait le
terrain s'il n'appartenait ni à Parc du Souvenir ni à La
Graveloise?
M. Cordeau (Michel): II appartenait à La Graveloise; il
l'a été en 1972.
M. Lalonde: Oui.
M. Cordeau (Michel): Auparavant, il appartenait à une dame
qui s'appelle Alice Filiatrault qui avait permis à Parc du Souvenir de
commencer à enterrer des corps sur son terrain parce qu'elle devait le
vendre par la suite.
M. Lalonde: À Parc du Souvenir, on a enlevé le mot
"Inc.". Il me semble donc que ce ne serait pas une société
incorporée.
M. Cordeau (Michel): Oui, c'est une compagnie. Le
problème, c'est que le nom exact de cette compagnie est Remembering's
Park Inc., Parc du Souvenir. Il n'y a pas de "Inc., en français.
M. Lalonde: C'est une espèce de "Inc." bilingue dans le
milieu.
M. Cordeau (Michel): C'est ce qu'on a pensé; c'est pour
cela qu'on avait mis un "Inc.". Mais apparemment, il n'y en a pas en
français.
M. Lalonde: Bon! Cette opération a été, vous
l'avez dit tantôt, défaillante, non seulement au point de vue
légal, mais au point de vue économique, parce qu'elle a fait une
proposition à un moment donné.
Une voix: C'est cela.
M. Lalonde: Et est-ce qu'il n'y avait pas aussi, à
l'encontre de la loi, une hypothèque sur ce terrain?
M. Cordeau (Michel): Pour garantir leurs créanciers,
surtout Mme Filiatrault, il y avait une hypothèque de $110 000 qui avait
été accordée sur ce terrain-là. Alors que c'est
strictement interdit par la Loi des compagnies de cimetière
d'hypothéquer les cimetières.
On pourrait difficilement imaginer un créancier venir reprendre
un cimetière pour se faire payer.
M. Lalonde: D'autant plus qu'il faut donner un lot
dégagé de toutes dettes.
M. Cordeau (Michel): C'est cela.
M. Lalonde: Alors ils ne pouvaient pas livrer les titres aux
acheteurs, aux 2000 acheteurs de lots.
M. Cordeau (Michel): II y avait 2000 acheteurs avant que...
M. Lalonde: Ils n'ont jamais pu donner de titres clairs, aussi
longtemps que vos clients arrivent dans le...
M. Cordeau (Michel): C'est cela.
M. Lalonde: Alors là, il y a une acquisition, en
catastrophe un peu, par quelle compagnie?
M. Cordeau (Michel): Par Parc du Souvenir 1976 Inc., qui est une
compagnie de cimetière...
M. Lalonde: Qui a été incorporée pour ces
fins-là?
M. Cordeau (Michel): Pour les fins d'acquérir le
Cimetière Parc du Souvenir.
M. Lalonde: Donc, il y a deux Parcs du Souvenir, c'est cela qui
mêle un peu les gens ici.
M. Cordeau (Michel): Oui, mais on a tenté de conserver le
même nom pour... je ne sais pas si c'était pour garder le...
M. Lalonde: Le souvenir...
M. Cordeau (Michel): ... le "good will" qui pouvait s'attacher
à l'autre compagnie, mais c'était certainement plus facile pour
les gens qui avaient déjà des lots de cimetière de se
retrouver avec le même nom.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Bellechasse.
M. Goulet: II y avait 2000 terrains de vendus. On aurait pu
reculer à ce moment-là, mais étant donné qu'il y
avait déjà des gens d'inhumés dans ce cimetière,
c'est pour cela qu'on ne pouvait plus reculer selon la Loi des
cimetières.
M. Cordeau (Michel): Oui, il y avait approximativement 600 corps
déjà inhumés dans le cimetière à ce
moment-là. Cela aurait été un peu embêtant de
commencer à obtenir des permis d'exhumation pour les inhumer à un
autre cimetiè-
re qui aurait été conforme. C'est pour cela qu'à ce
moment-là on ne pouvait plus reculer, il fallait vraiment continuer
l'exploitation du cimetière.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Comment se fait-il que, dans le contrat de
vente avec Mme Filiatrault, il n'y ait aucune mention que ces terrains devaient
être considérés comme étant un cimetière.
M. Cordeau (Michel): Non effectivement, toutes les transactions
qui ont été faites dans cette affaire-là, au début,
par les entreprises La Graveloise et Parc du Souvenir l'ont été
à la bonne franquette. Je pense bien que Mme Filiatrault, quand elle a
vendu, n'avait aucune idée qu'elle n'avait pas le droit de
procéder de cette façon-là. C'est une dame assez
âgée qui a dû être mal conseillée,
probablement. D'ailleurs pour prendre une hypothèque sur un
cimetière, il ne fallait pas...
M. Saint-Germain: Mais, enfin, qui a empoché dans ces
transactions-là?
M. Cordeau (Michel): II y a eu fraude quelque part. Qui a
empoché? C'est certainement les entreprises La Graveloise qui ont vendu
des lots de cimetière et qui ont mis l'argent dans leurs poches. Cela
semble assez évident, étant donné qu'elles n'ont pas
été capables de payer leurs créanciers. Parmi les
actionnaires de La Graveloise, il y avait un M. Laurier Gravel, qui est
décédé maintenant; il est d'ailleurs
décédé en 1976 quand tous ses créanciers ont
commencé à le saisir. Lui a certainement empoché l'argent
qui est provenu de la vente des lots de cimetière à ce
moment-là. Parce que, normalement, une compagnie de cimetière
doit garder un compte en fiducie et toutes les sommes qui servent au paiement
de lots de cimetière et d'entretien doivent être
déposées dans un compte en fiducie pour assurer les gens qui
achètent ces lots que l'entretien sera effectivement fait. Mais dans ce
cas-là, il n'y avait aucun compte en fiducie, il n'y avait pratiquement
pas de comptabilité de faite. Cela allait directement dans la poche de
M. Gravel.
M. Saint-Germain: Est-ce qu'il y a quelqu'un de la succession qui
a été poursuivi après ces transactions?
M. Sirois (Jean): J'avais agi dans le cas de la proposition de
faillite de La Graveloise Inc. Ce qui est arrivé, c'est que le bonhomme
avait vécu sur l'argent qu'il avait ramassé des 2000 personnes
à qui il avait vendu des terrains, en ramassant peut-être $100 ou
$200 de chacune de ces personnes. Il avait vécu ainsi peut-être
deux ou trois ans et, comme l'a dit Me Cordeau, il y a tellement eu de saisies
de part et d'autre qu'il a fait une crise cardiaque et il en est mort. La veuve
a refusé la succession. Mais, comme c'était une compagnie qui
existait à ce moment-là, la compagnie a fait une proposition
à ses créanciers. Si ma mémoire est fidèle, je
pense que c'est $0.25 ou $0.20 par $1 et les créanciers ont
accepté cela parce qu'il n'y avait plus rien. Le seul actif qu'il y
avait, c'était ce terrain de cimetière où plus de 2000
personnes avaient acheté un lot et n'avaient pas de titre et où
il y avait une hypothèque, en plus, de $100 000, qui était
illégale, mais, tout de même, il y avait une hypothèque qui
était là. C'est à ce moment-là que M. Laurier
Gravel est mort. Il y a eu des avis publiés dans les journaux par la
nouvelle compagnie. D'ailleurs, une lettre a été envoyée
à chacune des 2000 personnes pour leur dire que leurs droits seraient
entièrement respectés et que la nouvelle compagnie prendrait fait
et cause pour elles dans tous leurs droits. Les 2000 personnes ne perdront rien
parce que le cimetière n'est plus à l'abandon comme il
l'était, mais il est ouvert et en pleine fonction et tous ceux qui
avaient un contrat avec La Graveloise seront entièrement
considérés dans la nouvelle compagnie.
M. Saint-Germain: Et le propriétaire de
I'hypothèque sur le cimetière?
M. Sirois: Elle a été entièrement
payée.
M. Lalonde: Si je comprends bien, les victimes de cette situation
étaient les 2000 "propriétaires " entre guillemets, de lots
à qui on n'a pas pu livrer le titre sur leur lot.
M. Sirois: Et le problème était le suivant...
M. Lalonde: Excusez-moi, laissez-moi terminer. Et l'autre
était le créancier hypothécaire qui se trouvait en danger.
Depuis l'arrivée de cette nouvelle société, Parc du
Souvenir (1976), je pense, et le créancier hypothécaire a
été désintéressé et les 2000
propriétaires de lots ont pu trouver un titre.
M. Sirois: C'est cela. Ils ont un titre en bonne et due forme et
tous les engagements seront respectés.
M. Lalonde: II semble que tout cela soit correct. Pourquoi
avez-vous besoin d'un projet de loi maintenant?
M. Sirois: C'est parce que, depuis 1976, nous avons fait affaires
avec le ministère des Consommateurs et ils ont trouvé que
c'était la meilleure et la seule solution pour régulariser le
tout.
M. Lalonde: II y a deux choses que vous demandez. C'est de
ratifier rétroactivement cette situation parce que, normalement, cela
vous aurait pris simplement un permis du lieutenant-gouverneur en conseil pour
exploiter un cimetière, en plus des autres permis du ministère
des Affaires sociales. Mais strictement en vertu de la loi des
cimetières, ne pensez-vous pas qu'une ratification actuelle du
lieutenant-gouverneur en conseil serait suffisante?
M. Sirois: Nous avons suivi les recommandations des
légistes du ministère des Consommateurs qui
préféraient avoir un projet de loi pour ratifier le tout.
M. Lalonde: La deuxième chose que vous demandez, c'est une
autorisation pour exploiter un cimetière plus grand que ce qui est
permis par la loi. (16 heures)
M. Sirois: C'est-à-dire que la loi permet 35 arpents, mais
le terrain qui avait été acheté est de 47 arpents. Nous
demandons donc que le cimetière soit sur les 47 arpents, parce que si
vous faites votre cimetière, comme on dit: II y a une rue et vous vous
en allez en arrière. Il y aura donc 15 arpents de terrain à
l'arrière qui, en fait, ne serviraient à rien. C'est pour cela
que nous demandons que le cimetière soit sur les 47 arpents complets du
terrain.
M. Saint-Germain: Quelle a été la...
M. Sirois:... c'est parce que la Loi des compagnies de
cimetière est une vieille loi si ma mémoire est
fidèle, je pense qu'elle date de 1927 ou 1926 qui n'a jamais
été amendée ou refondue. Dans ce temps, il y avait 30
arpents, aujourd'hui, c'est un cimetière de la ville de Laval qui va
être assez grand.
M. Saint-Germain: Maintenant, cette nouvelle...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier, je m'excuse, mais le député de Bellechasse avait
demandé la parole.
M. Goulet: M. le Président, au dernier
élément de la réponse de Me Sirois, j'ai eu seulement...
si vous me le permettez. Les 2000 personnes auront leur titre de
propriété, elles l'ont déjà, sans avoir à
débourser un surplus?
M. Cordeau (Michel): Elles l'ont déjà.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Et, cette nouvelle compagnie qui date de 1976,
de quelle façon a-t-elle été financée pour faire
face à...
M. Sirois: Notre nouvelle compagnie, Parc du Souvenir (1976)
Inc., est une compagnie subsidiaire des Jardins Québec qui administre
déjà au Québec quatre cimetières: Rideau,
Laurentides à Montréal et aussi, ici, à Québec, un
cimetière à Saint-Augustin et ce cimetière du Parc du
Souvenir. En plus, elle administre plus de trente cimetières à
travers le Canada et, pourquoi nous sommes rentrés, comme on dit, dans
le portrait, c'est qu'à un moment donné, quand Laurier Gravel est
mort, les gens mouraient, alors, à ce moment, le cimetière
était à l'abandon et celui qui avait un des 2000 et qui voulait
se faire enterrer, n'était pas capable de se faire enterrer parce que
personne ne voulait creuser le trou, c'était à l'abandon. On nous
a demandé de venir parce qu'on administre déjà deux
cimetières un peu à leur rescousse. Nous avons
coupé le gazon, nous avons creusé les trous pour enterrer ceux
qui mouraient pendant cette période, et c'est ainsi que nous nous sommes
mis dans cette affaire-là et nous avons dit, à un moment
donné: D'accord, nous sommes prêts à l'acheter et nous
sommes prêts à l'administrer d'une façon convenable, comme
nous administrons les autres cimetières, actuellement, dans la province
de Québec.
M. Saint-Germain: Vous n'êtes pas tout de même une
compagnie à but non lucratif?
M. Sirois: Non, ce n'est pas une compagnie à but non
lucratif, c'est une compagnie à but lucratif qui est sur la Bourse
également.
M. Saint-Germain: Alors, vous allez vous rembourser par ces
terrains qu'il reste à vendre?
M. Sirois: Oui.
Mme Payette: M. le Président, c'est une histoire tellement
abracadabrante et, comme on connaît ma curiosité, j'aimerais
savoir si M. Laurier Gravel est enterré là.
M. Lalonde: J'ai posé la question ce matin.
M. Sirois: J'ai posé la question à M. Dawson, ici,
qui est le gérant et il m'a dit qu'il ne le savait pas, parce que
lorsque vous enterrez quelqu'un, il est supposé avoir un permis de la
province de Québec et on a fait, nous, toutes les recherches pour savoir
s'il était enterré chez nous et on n'a jamais trouvé le
papier.
Mme Payette: Êtes-vous bien sûr qu'il est mort?
M. Cordeau (Michel): On se pose la question.
M. Sirois: On s'est même posé la question.
Moi-même, je ne l'ai pas vu dans sa tombe, mais je sais que l'annonce a
paru dans le journal.
Mme Payette: Si c'est écrit dans le journal, cela doit
être vrai.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Seulement une précision, c'est la superficie
du cimetière. Si le législateur autrefois a cru bon se limiter la
superficie à douze hectares... Je ne sais pas, j'ai l'article 7 de la
Loi des compagnies de cimetière où l'on parle de douze
hectares.
M. Cordeau (Michel): Oui, c'est l'équivalent de 35 arpents
carrés.
M. Lalonde: Je veux seulement souligner qu'on a
déjà parlé d'hectares avant aujourd'hui. Si le
législateur a cru bon de limiter, c'est sûrement pour des raisons
que j'ignore. Il faudrait consulter les dossiers d'alors.
Tous les autres, tous vos concurrents, naturellement, doivent se
conformer à cette exigence et il faudrait avoir d'excellentes raisons
pour en faire une exception ou bien il faudrait peut-être connaître
l'intention du gouvernement à savoir s'il ne serait pas son intention
d'enlever ou d'élargir cette exigence afin de ne pas créer tout
simplement une situation privilégiée sans raison. Vous avez
peut-être une bonne raison, vous avez expliqué que le bout du
terrain dont vous parlez est enclavé et qu'il ne peut servir qu'à
cela. Étant donné que vous avez été mis dans cette
situation un peu de façon abracadabrante, comme l'a dit Mme le ministre,
ce serait peut-être une bonne raison aussi. Mme le ministre peut
répondre là-dessus.
Mme Payette: Personne ne nous a fait des représentations
dans ce sens jusqu'à maintenant, nous n'avons reçu aucune demande
pour qu'il y ait des amendements à la Loi des cimetières. Mais si
cela devait être le cas, c'est évident que nous sommes
disposés surtout que cette loi paraît vieille et
peut-être désuète nous sommes disposés
à la revoir si c'est nécessaire et vous aurez peut-être la
chance de m'entendre déposer des amendements à la Loi des
cimetières cette année.
M. Sirois: Mme le ministre, nous aimerions vous dire que nous
serions extrêmement heureux s'il pouvait y avoir une refonte de la Loi
des cimetières nous pourrions même vous soumettre des
mémoires parce que c'est une vieille loi. Aujourd'hui, cela a
changé complètement. Vous avez l'incinération, etc.
M. Goulet: C'est une vieille loi, elle est à la veille de
mourir.
M. Lalonde: Elle est à la veille de mourir.
Mme Payette: Je suis toute disposée à
écouter les revendications sur cette question.
M. Goulet: Vous êtes mieux de consulter M.
Léger.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Quelle a été la motivation...
M. Goulet: De ce temps-là, il ne se passe rien sans que M.
Léger ne soit au courant. Je m'excuse, M. le Président.
M. Saint-Germain: ... du ministère de permettre cette
dérogation à la loi générale? Est-ce pour permettre
à cette compagnie de se renflouer?
M. Sirois: Sur la question du terrain?
M. Saint-Germain: Oui.
M. Sirois: Voici, on a un plan. Imaginez un grand terrain
borné à un bout par une rue et à l'autre bout par les
lignes de transmission de I'Hydro-Québec. Le terrain est sur le large.
Les 35 acres dont on parle, ce sont les 35 acres du devant et il restait 12
acres en arrière. Donc, si on fait le cimetière, les 12 acres
sont enclavées d'un côté par le cimetière et de
l'autre côté par les lignes de transport de I'Hydro-Québec.
Il n'y a rien là. Elles ne peuvent pas servir à rien. Nous nous
sommes dit: Quant à avoir 35 acres, allons-y donc avec tout le
cimetière qui représente 12 acres de plus pour permettre un plus
grand cimetière. On sait qu'un cimetière ne se remplit pas dans
une période de cinq ans ou dix ans, cela prend je ne dirais pas
des centaines d'années mais 75 ans, 100 ans ou 125 ans. À
ce moment-là, il sera probablement rempli. On pourrait tout de
même fonctionner avec les 35 acres sur un permis et demander un autre
permis pour avoir 12 acres de plus. C'est parce qu'on serait obligé de
faire deux compagnies différentes.
M. Lalonde: Vous pouvez faire fonctionner ce cimetière
avec combien d'hectares, maintenant?
M. Sirois: 12 hectares. M. Goulet: Au-dessus de 12
hectares. M. Lalonde: D'au-dessus de 12 hectares. M. Sirois:
Oui.
M. Lalonde: Ce sera rendu à combien? À 16, non?
Cela veut dire combien d'hectares?
M. Sirois: Nous avons droit à 12 hectares.
M. Goulet: Ce serait 16 hectares. Mme Payette: 16,072
hectares. M. Lalonde: 16,072 hectares?
Mme Payette: C'est cela.
M. Lalonde: Pouvez-vous vous en occuper très proprement,
sans inconvénient pour les familles propriétaires des lots quant
à l'accès, par exemple, et en conservant quand même une
qualité de services aussi grande que s'il était plus petit?
M. Sirois: Assurément. On a déjà 35 acres et
le reste du terrain est dans le fond. On s'est dit: Quant à y aller, on
va y aller pour tout le lot. Le terrain avait d'ailleurs été
acheté à cette intention. Les 12 hectares suivants ne pourront
jamais servir à de l'habitation ou à quoi que ce soit, c'est un
terrain enclavé et il n'y a rien. Vous avez les tours de
I'Hydro-Québec d'un côté et vous avez le cimetière
de l'autre. Personne n'irait vivre là.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que la commission est
prête à adopter les amendements proposés par Mme le
ministre? Alors, les amendements 1, 2, 3 et 4, adopté?
M. Lalonde: Oui, nous faisons confiance aux calculateurs du
ministre pour ne pas vérifier les chiffres.
Mme Payette: Pas au ministre qui n'est pas familier avec le
système métrique.
Le Président (M. Boucher): Les articles 1,2,3 et 4 du
projet de loi no 263 sont-ils adoptés, ainsi que son préambule,
tels qu'amendés?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
M. Lalonde: C'est déjà un souvenir...
Le Président (M. Boucher): Le projet de loi no 263, Loi
concernant Parc du Souvenir (1976) Inc. Est-ce qu'il y a un changement à
apporter pour le "Inc" dans le titre du projet de loi?
M. Bertrand: La nouvelle compagnie s'appelle ainsi.
Le Président (M. Boucher): Le projet de loi concernant
Parc du Souvenir (1976) Inc., est donc adopté et je prie le rapporteur
de la commission d'en faire rapport à l'Assemblée nationale au
nom des membres de la commission.
M. Lalonde: Avez-vous d'autres lois? Mme Payette: Un peu
plus tard. M. Lalonde: Pendant qu'on est ici...
Mme Payette: Voulez-vous qu'on entreprenne tout de suite la Loi
de protection du consommateur?
M. Goulet: Le Code du consommateur, votre code avant 6 heures, si
vous voulez. Le zonage agricole, aussi.
Mme Payette: Je retiens votre offre.
M. Bertrand: M. le député pourrait nous inviter
à jouer un 18 trous.
M. Giasson: Si cela peut faire avancer...
Le Président (M. Boucher): La commission des
consommateurs, coopératives et institutions financières ajourne
donc ses travaux dine die.
(Fin de la séance à 16 h 10)