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Richesses naturelles
(Seize heures seize minutes)
M. CROISETIERE (président): A l'ordre!
M. ALLARD: Tenez-vous à ce qu'on commence tout de suite?
M. LE PRESIDENT: Bien, disons que j'aimerais demander si quelqu'un a des
considérations générales à faire, avant de
débuter. Sinon, je demanderais à l'honorable ministre, de concert
avec l'Opposition, quelles procédures il entend suivre pour discuter des
crédits.
M. BINETTE: M. le Président, j'aurais peut-être une
suggestion à faire. Parle-t-on des procédures ou attaque-t-on
tout de suite le poste 1?
M. ALLARD: Moi, j'aimerais cela. D'abord, seulement pour votre
information, on va donner quelques détails préliminaires pour
dire à ceux qui ne seraient pas au courant d'abord le
député est parfaitement au courant, parce qu'il était
là, au ministère qu'il y a cinq directions
générales de l'administration. Il y a la planification, il y a la
direction générale des eaux, la direction générale
des mines et le Nouveau-Québec. Donc, cinq directions
générales au ministère. Si vous préférez, on
peut peut-être procéder dans l'ordre des services en
commençant par l'administration.
M. BINETTE: J'avais l'intention de proposer, si cela plaît au
ministre, qu'il fasse au début, un bref exposé de
l'administration du ministère au cours de la dernière
année et des principales politiques qui ont été
adoptées, pour discussion générale au début de
l'étude...
M. ALLARD: Parfait.
M. BINETTE: ... et ensuite on entreprendra l'étude, article par
article, en commençant par l'administration.
M. ALLARD: Alors, pour compléter les présentations faites
tout à l'heure, évidemment, le sous-ministre, le Dr Auger est le
principal artisan du ministère, secondé par ceux que je vous ai
mentionnés tout à l'heure.
Aux mines, c'est le Dr Gilbert qui, je crois, est malheureusement en
voyage. Il a dû se rendre à Halifax aujourd'hui. Il y a ici, MM.
Slinsky, Marier, Poitras et Cormier. Alors, pour ma part, je dois au
début dire, qu'au mi- nistère des Richesses naturelles, au point
de vue des structures, il est probablement difficile de trouver un personnel
plus compétent et mieux qualifié. Il s'agit d'un milieu où
il est extrêmement agréable de travailler, malgré les
problèmes, parce que nous avons des gens qui connaissent leur affaire et
qui coopèrent très volontiers.
M. BOURASSA: On a laissé un bon ministère.
M. ALLARD: Disons qu'il n'était pas en mauvaise posture...
C'est-à-dire qu'il occupait la troisième bâtisse et que
nous occupons les deux, à proximité.
Eventuellement, nous devons occuper cette troisième bâtisse
lorsque la réorganisation des Affaires culturelles sera
complètement terminée. La direction de l'administration a
évidemment comme rôle de contrôler le budget des
dépenses. Elle a différents services qui sont
l'équipement, le pourvoyeur et le secrétariat et aussi une
division d'aménagement qui se fait en collaboration avec les travaux
publics.
Cette direction s'occupe des bourses aux étudiants, bourses qui
seront versées par exemple à des étudiants en génie
minier, géologie, métallurgie, hydraulique, hydrologie,
météorologie. Ces bourses sont accordées après
examen passé devant deux comités. Un pour Peau et un pour les
mines. Ces comités sont formés de représentants des
universités McGill, Laval, Sherbrooke, de l'Ecole polytechnique, du
ministère des Richesses naturelles et de l'Hydro-Québec. Le
critère pour accorder les bourses est d'abord le résultat
académique et, deuxièmement, la situation pécuniaire.
Quant à la direction de la planification, comme on le sait, c'est
un service de recherches économiques. C'est un organisme qui a un
rôle de conseiller, de coordinateur, d'animateur, de liaison avec toutes
les autres directions du ministère. En fait, il s'occupe pratiquement de
tous les problèmes qui concernent le ministère, quelle que soit
la direction. Dans le domaine de l'eau, il a cherché et il cherche
encore à définir une politique globale de mise en valeur de cette
ressource.
On étudie présentement la possibilité
d'établir un cadre juridique et on est en voie de préparer
à cet effet une législation. Evidemment, on sait que c'est un
domaine extrêmement compliqué et on n'arrive pas aussi facilement
et aussi rapidement qu'on voudrait à mettre sur pied un tel organisme.
Le but de cette étude est surtout d'assurer la mise en valeur
rationnelle des eaux du territoire du Québec et pour
y arriver, il faut nécessairement établir un contact, une
collaboration avec les autres ministères parce qu'il y a plusieurs
ministères, comme je Pai déjà dit et comme plusieurs le
savent, qui pataugent dans l'eau. Nous travaillons à procéder
à un regroupement de tous ces ministères en ce qui concerne
l'eau. D'ailleurs, ce n'est pas un effort qui date d'hier, c'est un travail
commencé depuis déjà longtemps et c'est aussi un malaise
qui existe, à mon sens, depuis déjà trop longtemps.
Comme premier pas, on a recommandé un regroupement des
différents laboratoires qui sont, par exemple, pour l'analyse et la
recherche dans le domaine de l'eau, laboratoires qui existent, à notre
connaissance, au ministère des Richesses naturelles, au ministère
de la Santé, au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation
et au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Alors, je crois qu'il y aurait lieu d'arriver à regrouper ces
laboratoires en un seul, de telle sorte que, même si un ministère
a besoin d'une analyse spéciale au point de vue de la santé, un
autre pour la faune aquatique, un autre pour un autre résultat, il y
aurait possibilité, en regroupant ces différents laboratoires, de
réduire peut-être les effectifs qui sont, dans certains cas,
inutilement dédoublés et qui font à peu près le
même travail.
Avec ces travaux déjà commencés, le but est
d'arriver nécessairement à la création d'un institut de
recherche de l'eau. C'est un travail compliqué mais qui se poursuit
assez rapidement et nous avons confiance que, très prochainement, nous
serons en mesure d'arriver à ce résultat.
Dans le domaine des mines, la planification s'occupe de l'étude
des problèmes spécifiques sur certains minerais, d'abord pour
obtenir une gestion plus efficace de cette ressource et, deuxièmement,
dans le but d'adopter une politique suivant les circonstances. Les
études actuelles les plus poussées sont celles sur la
possibilité de transformation des minéraux, de commercialisation
de la production minière, minérale et métallurgique.
M. BOURASSA: Est-ce que je pourrais interrompre le ministre, s'il veut
me le permettre? On disait qu'il y avait un centre de recherche industrielle
qui pourrait être formé. Il y a un centre de recherche dans le
secteur minier, est-ce que c'est encore exact?
M. ALLARD: Bien, actuellement, il y a un certain travail de fait de ce
côté-là, mais le centre lui-même se
concrétisera lorsque la bâtisse pour l'abriter sera prête.
C'est une des objections... Le complexe qui est en préparation...
M. BINETTE: II n'y a pas de centre de recherche provincial qui doit
être établi?
M. ALLARD: Oui.
M. BINETTE: Alors, c'est dans le centre provincial.
M. ALLARD: Oui, c'est ça.
M. BINETTE: Cela sera un secteur du centre provincial...
M. ALLARD: Absolument.
M. BINETTE: ... qui a pour activité de reformer.
M. ALLARD: C'est ça.
M. BINETTE: Le ministère avait déjà eu l'intention
de regrouper sous un seul toit les recherches...
M. ALLARD: C'est ça.
M. BINETTE: ... les recherches au ministère, et l'usine pilote et
tout ça. Et là, cela a été retardé à
cause, je présume, du centre de recherche provincial qui est en voie
de...
M. ALLARD: De préparation.
M. BINETTE: ... préparation. Maintenant, sur le centre de
recherche provincial, est-ce que vous êtes en mesure de dire
évidemment là c'est une question de politique
générale qui relève peut-être plus du premier
ministre mais vous êtes sans doute au courant des travaux qui se
font dans ce domaine-là et où en est-on rendu dans le domaine du
centre de recherche provincial? Parce que ça vous intéresse
énormément d'avoir...
M. ALLARD: On sait que les services de recherches des ministères
vont être centralisés, vont être dans ce
complexe-là.
Maintenant, où en sont-ils rendus? Pour nous, évidemment,
c'est une urgence d'abord au point de vue du laboratoire que nous avons.
Il se fait des recherches localisées, comme vous le savez, dans
la bâtisse de la Voirie au septième ou au huitième
étage, dans des conditions de travail impossibles.
Nous avons par contre l'usine pilote qui est
assez bien organisée et qui fonctionne actuellement à
plein rendement au point de vue de la recherche aussi. Cela sera
peut-être le problème le plus difficile, mais
éventuellement il faudra que le centre de l'usine pilote soit
annexé ou intégré au centre de recherche.
M. BINETTE: Provincial?
M. ALLARD: Provincial. C'est le projet. Maintenant, la planification
s'occupe aussi de relations avec d'autres gouvernements, surtout avec le
fédéral et, comme vous le savez, il s'agit toujours,
d'après l'expérience que vous avez probablement eue, de
surveiller continuellement les empiètements que le gouvernement
fédéral, surtout, nous apporte assez
régulièrement.
Nous avons eu, par la direction de la planification, des rapports avec
d'autres pays, tels que la France, où il y a eu création de
comités de recherche en géologie et en hydrologie. Ces
comités ont pour but de mettre en commun les connaissances des deux pays
et aussi de procéder à l'échange d'experts ou de
techniciens. Actuellement, nous en sommes déjà à ce stade
et nous avons au ministère, depuis déjà un certain temps,
des échanges de techniciens.
Maintenant, en ce qui concerne les mines, comme tout le monde le sait,
c'est la direction qui est chargée de l'administration des mines, de la
perception des droits sur les mines. Les gens de la direction ont le
contrôle de l'exploration, de l'exploitation. Ils voient à
l'utilisation des ressources minérales par des services de recherche et
surtout par la perception des droits sur les mines. Ils ont des services qui
ont pour but de faire des études en géologie, en géochimie
et géophysique. Us font l'analyse et la recherche en laboratoire, comme
je le disais tantôt à ce secteur-ci, et en traitement à
l'usine pilote. Actuellement je sais qu'ils font des recherches concernant le
traitement et la valorisation de certains minerais. Us ont pour rôle
aussi, comme vous le savez, l'ouverture des voies d'accès aux ressources
et la fondation de villages miniers.
Pour l'année 68/69, ils ont plusieurs projets d'étude,
même je crois que c'est 56, et les principaux seraient, par exemple,
l'étude de terrains meubles de la région du Lac-Saint-Jean,
l'installation d'un géologue en Gaspésie,
àSainte-Anne-des-Monts, de la même manière qu'il en existe
disons à Chibougamau et sur la Côte-Nord. Ils font aussi,
actuellement et pour l'année en cours, des levées
électromagnétiques par avion dans la région de
Rouyn-Noranda et sur la Côte-Nord. Dernièrement, ils ont fait un
effort pour aider de façon réelle l'industrie de la pierre de
taille qui est dans une situation assez difficile actuellement, disons à
cause de la baisse du marché, de la supériorité du prix de
la pierre et de la compétition américaine et ontarienne. Nous les
avons rencontrés il y a déjà un mois. Mais, pour cette
année, nous avions mis à leur disposition un certain
crédit pour les aider à se former un secrétariat, à
se grouper, ce qui n'existait pas avant parce qu'ils étaient chacun de
leur côté, de là une de leurs difficultés. Nous
avons aussi contribué avec le ministère de l'Industrie et du
Commerce à mettre sur le marché un catalogue annonçant
leurs produits, la qualité de leurs matériaux et incitant en fait
les architectes, les ingénieurs, autant que possible, lorsqu'il y avait
une possibilité d'encourager cette industrie qui est certainement une
des principales industries au Canada mais qui malheureusement, à cause
du prix et de certaines difficultés n'est pas en mesure...
M. VAILLANCOURT: Dans le domaine de la pierre.
M. ALLARD: La pierre de taille. C'est un des services dont la direction
des mines s'est occupée. Pour les services miniers, comme vous le savez,
il y a la construction de voies d'accès aux ressources minérales.
Actuellement, celle qui est à l'étude et qui doit commencer
très prochainement, dans le courant de Pannée, c'est celle de la
McIntyre Mine qui est située près du mont Sainte-Anne. Là,
nous allons construire un secteur de la route dès cette
année.
M. VAILLANCOURT: Est-ce près de Québec?
M. ALLARD: Non, le mont Sainte-Anne en Gaspésie, à
Gaspé-Nord. Il y a eu une annonce de faite, il y a un mois ou un mois et
demi, disant qu'une compagnie construisait un moulin pour le traitement du
minerai. Le travail du ministère là-dedans sera d'aider à
la construction de cette route d'accès qui desservira deux compagnies
minières actuellement en opération, dont une qui se
prépare à la construction d'un moulin.
Dans ce secteur-là, le coût est partagé à 51%
avec les mines. Dans le secteur qui ne dessert pas seulement ces
mines-là mais qui dessert d'autres régions où il y a
possibilité d'exploration, c'est partagé avec le
fédéral. L'expérience démontre d'ailleurs, dans
chacun des cas où une route a été construite pour aider
une mine, que cela a amené d'autres prospections et d'autres
découvertes.
M. VAILLANCOURT: Quelle longueur pourrait avoir cette
route-là?
M. ALLARD: Je crois qu'elle est de sept milles. Cette année, on
en fait quatre milles ou 4.5 milles, neuf milles au total.
La direction s'occupe aussi de faire des pressions ou de fournir de
l'information aux universités afin d'amener le plus possible de
diplômés à s'intéresser activement à
l'industrie minière et aussi les inciter à participer à
l'exploration de ces mines-là, en leur donnant l'opportunité de
prendre part activement au bureau de direction pour devenir une présence
au sein de ce domaine.
A la direction des eaux, il y a d'abord le domaine hydraulique qui se
charge de la détection et de la légalisation des
empiètements des riverains sur les cours d'eau. Cette année nous
en avons régularisé toute une quantité et il en reste
encore que nous découvrons au fur et à mesure que les
enquêtes se font.
Concernant le bill 8, vous l'avez vu en Chambre il s'agis
sait à ce moment-là de prendre les mesures pour contrôler
un peu plus afin d'éviter des désastres comme ceux qui se sont
produits dans le passé. Il y a des travaux de génie qui sont en
cours pour protéger les cours d'eau. Quand on connaît la situation
qui s'est présentée cette année, il y aura plusieurs
endroits où il faudra faire au moins certains travaux.
Il y a le service d'aménagement hydraulique qui fait des
études techniques et économiques du contrôle des crues
d'été qui, en plusieurs endroits, sont aussi désastreuses
que celles qui surviennent au printemps. Parmi les projets les plus
avancés et qui doivent se concrétiser cette année, il y a
celui de la rivière Yamaska qui est déjà commencé
depuis un certain temps. Cela consiste en une étude
détaillée pour faire un plan d'aménagement en eau de
bassins. Il y a au service d'hydrographie, la continuation et l'exploitation de
stations qui font des mesures du niveau des lacs et des rivières.
Il y a l'étude systématique des principaux lacs de la
province pour acquérir les meilleures connaissances techniques
nécessaires, évidemment, à l'utilisation rationnelle et
à la conservation de cette ressource.
Services d'hydrométrie. Au point de vue hydrométrique,
actuellement, la direction exploite environ 230 stations de mesure de
débit d'eau. Après deux ans de préparation, je crois que
dès cette année le ministère envisage, par la direction
des eaux, à mettre en oeuvre un réseau permanent pour
l'opération et l'étude systématique de la qualité
des eaux de surface, qualité en ce qui consiste, disons, à la
sédimentation à la tem- pérature et aux
propriétés physiques et techniques qui ont un
intérêt extrêmement important au point de vue
industriel.
J'ai appris, récemment, que la température de l'eau avait
une influence énorme sur l'installation d'une industrie, parce qu'il y
avait le système de refroidissement et s'il y avait une variante,
ça les obligeait à faire des dépenses additionnelles. Il y
a aussi le service météorologique qui exploite actuellement, je
crois, 520 stations permanentes ou temporaires. Cela, c'est pour des besoins
d'études climatiques, agronomiques, forestières, etc.
M. SEGUIN: J'aurais une question en ce qui concerne la
météorologie, juste en passant Est-ce qu'il n'y aurait pas
possibilité de faire des économies avec des liaisons plus
rapprochées avec les postes météorologiques du
gouvernement fédéral?
M. ALLARD: Je crois, M. Séguin, que ça existe actuellement
et qu'il y a énormément de collaboration avec le
fédéral. Ils s'échangent des informations mutuellement, M.
Slivitzky me dit que celles qui s'occupent de navigation, par exemple, sont
exploitées par le fédéral. Quant aux autres, elles sont
exploitées par le provincial, mais il y a échange continuel
d'informations.
M. SEGUIN: C'était surtout cette question d'échange,
surtout cette question de liaison, que je voulais mentionner, et non pas
prétendre que la météorologie est du domaine
fédéral plutôt que provincial. Il me semble qu'un poste,
que ce soit régi par le provincial ou le fédéral ou
conjointement, pourrait fournir l'information voulue sans faire une duplication
d'efforts.
M. ALLARD: Voici ce qu'on fait, M. Séguin. Je crois que vous
pouvez être tranquille de ce côté-là. On me dit que
c'est un des endroits où il y a le plus de collaboration et même
que le fédéral fournit de l'équipement pour qu'on
puisse...
M. SEGUIN: Même si je suis fédéraliste, ça ne
veut pas dire nécessairement que je ne peux pas voir une
distinction.
M. ALLARD: Maintenant, la direction générale...
M. HOUDE: M. le Ministre, quand vous parlez de navigation, est-ce que
ça inclut la navigation de plaisance? Est-ce que dans la région
métropolitaine nous l'avons uniquement actuellement pour le lac
Saint-Louis?
M. ALLARD: Non, je crois que c'est plutôt au point de vue de la
navigation aérienne.
M. SEGUIN: Vous avez énormément de collaboration aussi au
point de vue des informations météorologiques pour les bateaux de
plaisance ou pour les gens qui naviguent dans les lacs intérieurs, de la
part des postes de radio locaux qui ordinairement maintiennent un programme
avec l'information...
M. ALLARD: Je me demande s'ils ne se tiennent pas en communication avec
ces postes-là pour fournir les informations.
M. SEGUIN: C'est ça.
M. ALLARD: Evidemment, c'est un domaine où il n'y a pas tellement
de certitude. Il arrive toujours que des erreurs se produisent.
M. VAILLANCOURT: Le domaine des prévisions du temps
relève-t-il du fédéral?
M. ALLARD: Bien, il relève du fédéral, en ce qui
concerne, disons, la navigation aérienne. Maintenant, ici dans le
territoire, je crois bien que cela ne peut pas tellement se séparer.
Cela relève du fédéral, à la suite des
renseignements qui sont fournis. C'est lui qui,
généralement...
M. VAILLANCOURT: Nous avions l'habitude de recevoir un petit livre qui
nous donnait à chaque année, pour chaque jour, chaque semaine,
combien de pouces de pluie, combien de pouces de neige, etc.,
M. ALLARD: Il l'est encore. C'est une publication
régulière mensuelle, si je ne me trompe pas. Elle est
publiée par le ministère des Richesses naturelles.
M. VAILLANCOURT: J'ai remarqué que, depuis quelques
années, on n'en reçoit plus.
M. ALLARD: Alors, nous allons prendre cela en note et nous pourrions en
adresser aux députés si cela les intéresse. Je sais que
nous les avons déjà reçues. Je les reçois, moi,
actuellement. Parce que nous les recevions dans le temps, je me rappelle.
M. VAILLANCOURT: Mol, depuis quelques années, je ne les
reçois plus et je pense qu'on a rayé mon nom de la liste.
M. ALLARD: Alors, nous allons le remettre sur la liste, M. Georges
Vaillancourt, Aimez-vous mieux l'avoir ici à Québec ou chez
vous?
M. VAILLANCOURT: Chez moi, à 83, rue Wellington, Coaticook.
M. BINETTE: M. le Président, est-ce que nous pourrions demander,
avant d'aller aux questions particulières...
M. ALLARD: Bien, là, si vous voulez...
M. BINETTE: ... est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité que le
ministre finisse son exposé général et ensuite nous
pourrons entreprendre les détails?
M. ALLARD: Je voudrais dire quelques mots sur la direction
générale du Nouveau-Québec et après cela, on pourra
entreprendre la série de questions.
Au Nouveau-Québec, évidemment, il y a aussi des travaux de
génie. Pour l'année courante, il y a des prévisions pour
continuer à équiper et à entretenir les édifices
qui sont déjà en place et terminer aussi certaines constructions
commencées. Je pense qu'à cet article, il y a un montant de
$175,000 et il y aurait $325,000 pour des nouvelles constructions qui
consistent en l'expansion des services d'éducation, soit des
écoles ou des résidences pour les instituteurs et le personnel.
Après cela, agrandissement des édifices existants, parce que les
élèves augmentent d'année en année et nous sommes
rendus, je pense en troisième année. Alors, évidemment, il
y avait besoin de locaux additionnels.
Il y a aussi un service qui s'occupe de la construction ou du
prolongement de certains services publics, dans ces villages esquimaux ou
indiens, tels que les égouts et les aqueducs, les lignes
électriques et certaines chambres frigorifiques pour les aider à
s'organiser. Un des projets que nous avons envie de réaliser cette
année, est celui de la construction d'un petit hôpital à
Fort George.
Evidemment, nous avons dû réétudier les plans qui
avaient été faits afin de les rendre convenables aux besoins de
là-bas et suivant un coût qui ne serait pas disproportionné
aux besoins.
Au service de l'éducation, évidemment, chaque
année, le programme s'effectue, parce que là, on prend la
quatrième année. Alors, de ce côté-là, il y a
une collaboration avec le ministère de l'Education et qui pour 68/69
approuve les programmes scolaires et s'occupe de la qualification des
professeurs. Evidemment, vous
comprendrez que c'est un système complètement
différent de celui des autres écoles. L'enseignement actuel, en
langue esquimaude, se fait en maternelle, première et deuxième
années. Et c'est aussi un programme qui, actuellement, est
approuvé. Je pense que, cette année, il y aura possibilité
d'avoir une personne responsable de l'éducation, étant
donné le stade où on est rendu, où il faut prendre
certaines mesures.
Le système actuel existe en ce sens qu'après la
deuxième année, il y a l'offre d'une seconde langue. Ils
commencent en esquimau et, en troisième année, ils ont le choix
entre la langue française ou anglaise. Et c'est le choix des parents. A
Fort Chimo, en troisième année, la majorité des enfants
ont choisi le français. Evidemment, c'est extrêmement difficile de
faire affaires avec des gens qui sont de mentalité complètement
différente de la nôtre et qui changent d'idée comme ils
changent de religion, d'une semaine à l'autre.
M. BINETTE: C'est une religion...
M. ALLARD: Bien, une journée, ils sont protestants et une autre,
ils sont... Cela prouve qu'il existe des gens qui ne nous aident pas tellement
de ce côté-là. Dernièrement, un évê-que
anglican a envoyé une lettre circulaire disant aux Esquimaux de faire
attention, que si le Québec se séparait avec le reste du pays,
ils seraient oubliés et perdus... En tout cas, une lettre
épouvantable. Dya une rivalité au point de vue religieux, que
vous avez dû réaliser vous-même. C'est un problème
pratiquement quotidien. Les catholiques ont peur de perdre leurs gens et les
protestants aussi. Les uns comme les autres se les arrachent avec des
promesses!
M. VAILLANCOURT: Le ministre ne pourrait-il pas passer une loi pour
fusionner toutes ces religions-là?
M. ALLARD: Si on pouvait réaliser à cet endroit ce qui a
été réalisé à Matagami, qui est une ville
unique, à mon sens, une très jolie ville où tout est
très bien organisé... Il y a là une seule église et
dans cette même église, il y a les chambres pour le ministre et le
curé. Alors, les offices catholiques et protestants ont lieu là.
C'est la même chose pour l'école. Le français ou l'anglais
sont enseignés dans la même école avec une entente
parfaite. Mais là, il s'agit de gens peut-être un peu plus
civilisés et c'est sans doute plus facile à réaliser
qu'avec des gens qui sont, pour le moins, loin d'avoir la même formation.
Cela prendrait combien de temps? C'est difficile à savoir.
Cette année, en septembre, il y aura au poste de la Baleine une
école de formation de professeurs autochtones pour essayer d'amener les
gens de là-bas à devenir eux-mêmes professeurs, ce qui,
probablement, faciliterait le rendement dans l'enseignement. Vous comprendrez
que pour des gens partant d'ici ce n'est pas facile. Ils doivent d'abord
apprendre la langue il y a un groupe qui s'en occupe, mais il reste tout
de même que le recrutement est extrêmement difficile et
c'est d'ailleurs la raison pour laquelle les gens qui travaillent dans le nord
sont temporaires. Ce ne sont pas des employés permanents.
M. VAILLANCOURT: Ils parlent la langue esquimaude?
M. ALLARD: Oui, c'est l'esquimau. On ne sait pas combien de temps ils
vont rester. Ils y vont pour un an, mais quand ils y sont restés durant
cette période...
M. SEGUIN: Quand les femmes esquimaudes commencent à avoir du bon
sens, c'est le temps d'enlever le personnel qui est là et de le
ramener...
M. ALLARD: Ils suivent des cours d'esquimau et on doit procéder
par interprète.
M. SEGUIN: Pas longtemps, par exemple. Parce qu'à un moment
donné, elles ont bien du bon sens...
M. HOUDE: Y a-t-il des régions où on parle français
assez couramment parmi les esquimaux?
M. ALLARD: Je ne crois pas.
M. SEGUIN: Une petite question sans vouloir vous interrompre. Au fur et
à mesure qu'on passe, on n'aura pas à y revenir. Pourriez-vous
dire s'il y a des éléments ou un élément de
ségrégation? Je veux dire, la population de ces endroits est-elle
portée à se regrouper soit par la langue, soit par la
religion?
M. ALLARD: J'ai remarqué un fait assez étrange les deux
fois que j'y suis allé. Il ya les Indiens et les Esquimaux. Et ils sont
complètement séparés comme
àPoste-à-la-Baleine. Ils ne se parlent pas, ne travaillent
même pas ensemble. Ils ne veulent pas se côtoyer. C'est un
problème extrêmement compliqué lorsqu'il existe dans une
même localité.
D'abord les Indiens tombent sous la juridiction du fédéral
et les Esquimaux sous la juridiction du provincial, étant donné
l'installation d'un organisme provincial et d'un organisme
fédéral. Je trouve cela drôle par exemple, le
fédéral a une entente avec le provincial pour leur fournir de
Phuile au besoin. Alors, l'hiver, lorsqu'ils veulent avoir de l'huile, ils
téléphonent au poste provincial alors qu'ils devraient passer par
le poste fédéral pour que cela soit contrôlé par le
fédéral. Mais il n'y a aucun dialogue possible entre Esquimaux,
Français et Anglais. S'il y a certaines possibilités de
s'entendre, ce n'est pas toujours sûr et Y Esquimau est un enfant qui
court après quelque chose suivant ce qu'il va voir de plus attrayant
avec les Anglais et avec les Français, avec le fédéral ou
avec le provincial. Il va choisir suivant ce qui lui paraît être le
plus avantageux.
M. BRISSON: Est-ce que vous prévoyez une entente entre le
fédéral et le provincial?
M. ALLARD: Disons qu'actuellement on a des pourparlers en marche qui
laissent entrevoir une possibilité d'entente. Et le
fédéral, je crois, ne verrait pas tellement d'un mauvais oeil de
laisser définitivement au Québec l'avantage de marcher dans ce
domaine, quitte à coopérer. On a eu dernièrement certaines
rencontres à ce sujet-là et nous envisageons de former un
comité d'affaires indiennes. Actuellement les affaires esquimaudes ne
relèvent pas du fédéral, elles relèvent du
provincial, tandis que les affaires indiennes relèvent du
fédéral, mais il faudrait, étant donné qu'ils sont
sur le territoire québécois, qu'il y ait plus de rapprochements
et d'ententes.
A certains endroits, des Indiens sont installés sur le territoire
québécois et dans certains cas on a même envisagé la
possibilité de vendre au fédéral le terrain qu'ils
occupent parce que le fédéral doit être propriétaire
de la réserve. On tente de les intégrer de cette façon et
je crois que c'est possible. Maintenant, il faut y aller assez
délicatement parce que certains de ces gens-là, comme cela peut
être le cas chez nous, peuvent être chatouilleux sur des points.
Mais disons, dans Pensemble, que le climat actuel est favorable à une
entente.
Maintenant, pour continuer ce que je disais tantôt, il y a au
Poste de la Baleine, une école d'arts ménagers. Il y a
possibilité cette année d'en organiser une section à
Saglouk. Il y a à la direction un service de recherche par des
spécialistes, évidemment, qui a pour but de travailler sur les
aménagements du territoire lui-même. L'on y fait des études
sur la biolo- gie du saumon de l'Atlantique et l'étude des villages,
leur formation et leur organisation. Et pour tomber dans le plus pratique,
certaines expériences ont été commencées il y a un
certain temps sur l'élevage de chèvres de l'Arctique. Ces
chèvres ont été transplantées à cet endroit.
Cette année on va tenter de faire un petit peu d'agriculture, de culture
de pommes de terre. Le but c'est d'arriver à faire vivre ces
gens-là un peu selon nos méthodes de vie, ici. Si l'on
était capable d'en arriver à leur inculquer un peu le goût
du travail, ils deviendraient un actif ou quelque chose d'important; pas
seulement des gens pour qui l'on paie mais aussi des gens qui peuvent
automatiquement se débrouiller seuls, gagner quelque chose au lieu de
vivre en partie malheureusement au crochet du bien-être soit de
Québec, soit d'Ottawa.
M. VAILLANCOURT: Actuellement, ils vivent d'importations?
M. ALLARD: Ils vivent actuellement d'importations et de
l'élevage. Il faut s'entendre, il y a la pêche, il y a la chasse
qui est déjà quelque chose qui les sert. Maintenant, ils ont,
prenez par exemple, à Fort Chimo, au poste de la Baleine, surtout
à Fort Chimo, un magasin de Hudson's Bay qui est très bien
organisé. Vous trouvez dans le magasin d'Hudson's Bay, la même
chose que dans un Steinberg ici, et à des prix pas tellement plus
élevés.
Mais l'Esquimau ne connaît pas tellement la valeur de l'argent.
Alors quand il reçoit son chèque d'allocation, il va le
déposer là, il achète de la marchandise et à un
moment donné on lui dit: Cela, tu ne peux pas l'avoir parce que tu n'en
n'a pas assez ou bien il t'en reste encore.
Il ne comprend pas encore exactement le sens et la valeur de
l'argent.
M. HOUDE: M. le Ministre, est-ce que l'art esquimau est une source de
revenu importante pour eux?
M. ALLARD: Disons que, pour un certain temps, cela l'a
été. Mais dès que l'art a commencé à prendre
une certaine valeur monétaire, c'est-à-dire commerciale, à
ce moment-là tous se sont embarqués là-dedans et il s'est
produit à un moment donné un surplus de produits...
M. SEGUIN: Une inflation.
M. ALLARD: ... une inflation et actuellement c'est tout un
problème. Il a fallu, à un moment donné, intervenir par
l'entremise de coopératives qui sont financées de l'ordre
de $70,000
je pense par le ministère pour acheter ce stock et
l'entreposer pour ne pas l'envoyer sur le marché et créer une
diminution complète des prix. Il y a l'art esquimau qui se fait surtout
dans la pierre et l'art indien qui se fait dans le bois. C'est assez
étrange que l'Esquimau ne peut pas travailler le bois et que l'Indien ne
peut pas travailler la pierre. J'ai vu ça dans les travaux qu'il y avait
là. On voit la différence entre celui fait par l'un ou l'autre.
Us sont habiles dans un, mais pas habiles dans les deux.
M. HOUDE: Est-ce que vous voulez dire que c'est votre ministère
qui voit justement à ce qu'il n'y ait pas un surplus d'oeuvres
artisanales, de sculptures? C'est le ministère qui contrôle un peu
la vente?
M. ALLARD: Voici, non, non. UNE VOIX: Pas tellement.
M. ALLARD; Par l'entremise de coopératives subventionnées,
on essaie de leur inculquer un petit peu l'esprit du commerce et de les aider
justement dans ce problème-là. J'imagine qu'un montant d'argent a
dû être affecté pour entreposer et empêcher ces
produits-là de s'en venir parce que, il y a quelques années,
quand cela a commencé, ceux qui ont des originaux.ont des valeurs
énormes. J'ai vu des pièces esquimaudes pas ici mais chez
de mes amis qui ont des valeurs de $400, $500 et plus. Aujourd'hui on
peut acheter là-bas. Quand j'y suis allé j'ai acheté un
petit ours que j'ai payé $20 environ. A Montréal, je l'aurais
payé $50, $60. Le danger, c'est que tous se sont mis à en
produire et ils ont créé une réserve
phénoménale qui est difficile à écouler.
M. VAILLANCOURT: Ils font de la sculpture sur bois et sur pierre?
M. ALLARD: Sur bois et sur pierre.
M. BRISSON: Le magasin d'Hudson's Bay là-bas, par qui est-il
contrôlé? Par le gouvernement ou bien...?
M. ALLARD: Non. Par la compagnie Hudson's Bay.
M. BRISSON: Hudson's Bay.
M. ALLARD: C'est elle qui est propriétaire. D'ailleurs, elle a
dans la plupart de ces postes une série de magasins
généraux, et ils font le commerce avec les Esquimaux et les
Indiens pour les peaux et tout ce qu'ils peuvent produire. Evidemment, je ne
sais pas, je n'ai pas eu le temps de me rendre compte jusqu'à quel point
ils rendaient réellement service. Ils peuvent rendre service. Je ne sais
pas si c'est avantageux ou désavantageux dans certains cas. Je me
rappelle mon expérience en Gaspésie avec les magasins Robin Jones
qui ont exploité la population pendant cinquante ans.
M. BRISSON: Oui, c'est ça. Est-ce que le ministère a des
inspecteurs pour empêcher que les Esquimaux qui justement ne connaissent
pas la valeur de l'argent, ne soient exploités?
M. ALLARD: C'est par l'éducation un peu et les
coopératives qu'on les aide à former. Us ont leurs
coopératives où ils vendent. Il n'y a pas seulement Hudson's Bay.
Ils ont leurs magasins coopératifs où ils vendent
différents produits en concurrence avec Hudson's Bay. Evidemment, il y a
peut-être plus d'attraits lorsqu'ils vont dans les beaux magasins
d'Hudson's Bay. Par contre, ils encouragent de plus en plus... mais c'est toute
une éducation. C'est la même chose que nos coopératives qui
ont été fondées ici il y a 25 ans. Au début les
gens n'encourageaient pas ça. Aujourd'hui, dans les campagnes surtout,
c'est devenu à peu près les plus gros magasins.
M. VAILLANCOURT: Quelle sorte de fourrures viennent de
là-bas?
M. ALLARD: Il y a le castor, le phoque...
M. SEGUIN: Les animaux ont souvent quelque chose de spécial.
M. HOUDE: Chasse et pêche.
M. ALLARD: Dans le Grand Nord, le ministère des Richesses
naturelles est responsable de tous les ministères, sauf les Terres et
Forêts et la Justice. Ce sont les deux seuls ministères où
nous n'avons pas juridiction. Dans les autres ministères, à un
moment donné, il avait été question de transférer
la Santé, mais on a cru bon qu'il fallait mieux la ramener, quitte
à travailler en collaboration avec les ministères
intéressés. Nous devons voir un peu à tous les domaines.
Au point de vue de la chasse et de la pêche, évidemment, nous
avons entrepris des démarches avec le ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche pour essayer d'établir un système
qui est difficile à établir, étant donné qu'ils
n'acceptent pas qu'il y ait des réserves et qu'ils s'imaginent
être propriétaires du terrain. Cela amène des complications
et
évidemment ils ne respectent aucun règlement de chasse et
de pêche. Quand ils en ont besoin il en prennent et ça finit
là, quitte à en gaspiller.
M. VAILLANCOURT: Quelle est la population dans ces
régions-là?
M. ALLARD: La population totale est de 2,000 Esquimaux et de 3,000
Indiens répartis dans treize localités. Il y a Fort George avec
1,300, c'est la population la plus importante. Poste de la Baleine, 787;
Inoucdjouac, 435 Esquimaux; Povungnituk, 581; Ivugivik, 109; Sugluk,
341;Wakeham, 173; Quyariqqait, 77; Payne, 171; Baie aux feuilles, 60; Fort
Chimo, 553; Port-Nouveau-Québec 180 et Nouveau-Comptoir, 120. Ce qui
fait un total de 4,887 au dernier...
M. VAILLANCOURT: C'est comme de petits villages.
M. ALLARD: Disons que ce sont des bourgades. Je ne sais pas si vous avez
eu l'occasion d'aller, par exemple, dans la région de Matagami,
où vous voyez des réserves d'Indiens ou d'Esquimaux, ce sont des
maisons qui dans certains cas, font pitié, quoiqu'on essaie de leur
venir en aide. Je crois qu'une expérience a été
tentée il y a quelques années. On leur a même fourni des
maisons, et, l'hiver, ils sortaient leurs tentes et s'installaient dedans.
M. BINETTE: Ils laissaient pourrir les maisons.
M. ALLARD: Oui. Je suis entré dans une maison, lors du dernier
voyage, c'était quelque temps après dîner, et je vous dis
que je suis ressorti vite. Dans la maison, qui devait mesurer quinze pieds
carrés, il y avait dans un coin un lit, dans l'autre coin, il y en avait
un autre, et là il y en avait deux superposés, il y avait un
poêle une truie, comme on appelle cela dans le milieu et il
y avait deux petites filles d'à peu près quinze où seize
ans qui avaient chacune un bébé et la mère était
là aussi. Elles vivaient trois femmes ensemble. Elles venaient de faire
bouillir un porc-épic et elles grattaient cela. Je vous dis que l'odeur
qui s'en dégageait. Au point de vue de l'hygiène et de la
propreté, c'est toute une éducation.
M. VAILLANCOURT: Cela n'existe pas...
M. ALLARD: Pardon?
M. BINETTE: M. le Président, nous au- rons l'occasion de revenir
sur les questions de détail. J'aimerais qu'on finisse l'exposé
général, tout d'abord, avant d'entrer dans...
M. ALLARD: Ce ne sera pas long.
M. BINETTE: On va revenir sur l'exposé général et,
ensuite, on reviendra sur chacun des articles pour voir les détails.
M. LE PRESIDENT: On va laisser terminer le ministre.
M. BINETTE: Oui, c'est cela, pour qu'on ne le dérange pas dans
son exposé.
M. VAILLANCOURT: On est tellement tenté, au fur et à
mesure.
M. ALLARD: On est en voie, cette année, de faire une certaine
expérience dans la production des oeufs.
M. VAILLANCOURT: Où?
M. ALLARD: Probablement à la Baleine.
M. VAILLANCOURT: Avant de l'oublier, j'aimerais poser une question au
ministre. Est-ce qu'il y aurait moyen que les députés soient
invités à aller visiter ces régions-là?
M. ALLARD: C'est possible.
M. SEGUIN: Il y a le problème des dépenses de voyage.
M. ALLARD: Le problème, c'est qu'on ne peut aller à Fort
Chimo que par DC-3. A partir de là, les pistes sont relativement petites
et pas toujours en bonne condition, sauf au poste de la Baleine, qui a une
piste convenable. Ces petits postes-là, il faut les visiter avec des
hydravions et descendre sur des lacs. D'un endroit à l'autre, il n'y a
pas de piste partout. J'aimerais bien vous inviter, s'il y avait
possibilité. Mais M. Binette est au courant que cela
représenterait un problème. D'abord, c'est excessivement loin et
il y a peu de possibilité de transport.
M. BINETTE: Mais avec le DH 125, cela va vite.
M. ALLARD: Oui, mais avec le DH 125 on peut aller où? On peut
aller au poste de la Baleine, mais le problème se pose...
M. BINETTE: C'est de là.
M. ALLARD: J'y suis allé dernièrement, et j'aurais bien
aimé y aller avec le « jet » et faire cela dans la
même journée. Mais à cause des règlements concernant
les pilotes, qui ne peuvent voler plus de douze heures, on envoie un avion la
veille à Val-d'Or, et cet avion-là, sa journée est
terminée. Le lendemain, un « jet » nous prend et nous
amène. On embarque à huit heures et il faut être revenu en
moins de douze heures parce que les pilotes n'ont pas le droit de... On ne peut
pas y aller dans la même journée, à moins d'être
là une heure ou deux. Mais quand on fait deux postes et qu'on demeure
deux ou trois heures à chaque endroit, cela passe vite.
UNE VOIX: Combien cela prend-il de temps en « jet »?
M. ALLARD: Je n'y suis jamais allé en « jet ».
M. BINETTE: Cela prend une heure et demie.
M. VAILLANCOURT: On ne serait pas exigeant. On ne demanderait pas
à visiter les treize ou quatorze régions. Ce serait seulement
pour avoir une idée de la région.
M. SEGUIN: La meilleure façon de le faire serait d'organiser une
partie de chasse aux oies, on va visiter la baie James et on va avoir une bonne
idée.
M. ALLARD: La meilleure organisation pour cela, je crois que c'est la
Cie Wheeler Airlines de Montréal, qui conduit jusqu'à Fort Chimo
dans des avions très confortables et de là de petits hydravions
peuvent aller se poser sur les lacs. Il n'y a pas d'erreur, c'est un endroit
où il y a de la pêche. La chasse, je ne la connais pas, mais je
sais qu'il y a de lapêche, surtout l'omble de l'Arctique.
Je suis allé à la pêche là il y a deux ans ou
l'an dernier et je ne pensais jamais qu'on pouvait se fatiguer de prendre du
poisson. Or, c'est un endroit où le fait existe.
Pour l'exposé général ça résume mes
remarques. Maintenant, voulez-vous procéder par...
M. BINETTE: M. le Président, j'aimerais peut-être dire
quelques mots après le ministre, à la suite de son exposé,
de sa revue des activités du ministère. Je l'ai
écouté avec beaucoup d'attention et j'aimerais faire quelques
remarques.
D'abord, vous me permettrez, M. le Président, de féliciter
le sous-ministre des Richesses naturelles qui a accédé à
la présidence du CIMM. Je voudrais lui réitérer
publiquement les félicitations que je lui ai faites privément. M.
le Sous-Ministre, toutes nos félicitations, encore une fois, pour cet
honneur qui vous échoit et qui retombe, évidemment, sur votre
famille, le ministère et la province de Québec.
J'ai entendu le ministre nous exposer les politiques du ministère
et j'ai plutôt compris qu'il nous a parlé de quelques projets qui
sont en cours ou en voie de réalisation. Mais personnellement je ne suis
pas complètement satisfait de cet énoncé. La raison est la
suivante. Je m'attendais, au cours d'un exposé général sur
un ministère à caractère économique comme le
ministère des Richesses naturelles, à recevoir des explications
sur les grandes politiques du ministère.
Ce ministère à caractère économique est
très important lorsque l'on connaît le contexte économique
dans lequel nous vivons dans la province de Québec, lorsque l'on
connaît les priorités qui ont été établies
par le gouvernement. Nous connaissons la priorité de l'éducation
qui est très importante aussi sur laquelle personne n'a rien
à dire, ou plutôt sur laquelle on a beaucoup à dire et que
personne ne reproche au gouvernement mais il y a une autre
priorité, à mon point de vue, qui est la priorité
économique.
La situation économique du Québec semble se
détériorer et le domaine des mines ne paraît pas être
en très bon état actuellement. J'aurais donc attendu du ministre
un exposé sur les grandes politiques minières du Québec
relatives au développement et à l'intégration de notre
industrie minière au développement économique du
Québec. C'est bien beau de former des étudiants, de former des
hommes, des Québécois qui seront très instruits demain.
Mais il faut aussi penser que, sur le plan économique, ces
étudiants entreront sur le marché du travail lorsqu'il
termineront leurs études. Et qu eva-t-il se produire s'ils ne trouvent
pas de débouchés? Il va se produire ce que nous pouvons tous
prévoir et ce que d'autres ont déjà prévu
avant moi . Nous aurons des étudiants qui émigreront, qui
s'en iront, alors qu'on aura payé pour les instruire, payé pour
en faire des hommes compétents. Si ces étudiants n'ont pas devant
eux des emplois pour faire valoir leur compétence et l'instruction
qu'ils auront acquise dans les écoles, où iront-ils? Quelques-uns
s'en iront. D'autres demeureront ici et plusieurs d'entre eux seront
employés à des tâches qui ne
seront pas celles pour lesquelles ils auront été
formés. Il faudra, à ce moment-là, encore les recycler.
Nous aurons des chômeurs instruits au lieu d'avoir des chômeurs non
instruits. Ce qui deviendra tout simplement plus dangereux pour la
société du Québec avec 1'ébullition que nous
connaissons depuis quelques années. Ces chômeurs instruits
je veux employer ici un terme qui a été utilisé avant moi
deviendront peut-être, si on n'y voit pas assez tôt, de la
graine de révolution. C'est peut-être un mot qui est fort, mais il
peut nous faire réfléchir. Lorsque je l'ai entendu
personnellement pour la première fois de la part d'un étudiant
qui me disait: On est en train de faire de nous de la graine de
révolution, parce que j'ai l'impression que lorsque je finirai mon
cours, l'an prochain, ou à la fin de l'année, je ne sais pas
où j'irai, je n'ai rien devant moi et nous ne sommes pas dans le pire de
la situation, parce que la situation économique n'est pas encore
à son plus bas niveau.
Si cependant, l'on prend actuellement les moyens pour relever notre
situation économique, pour intégrer un ministère comme le
ministère des Richesses naturelles, à cet essor économique
que doit connaître le Québec avec toutes les richesses que nous
avons, je crois, que, actuellement, le gouvernement et le ministère des
Richesses naturelles, entre autres, qui est un ministère à
caractère économique, comme je l'ai dit tantôt, semble
faire fausse route et accentue trop dans certains domaines et pas assez dans le
domaine économique.
Il faudrait peut-être, à un moment donné, oublier
nos chicanes constitutionnelles et penser à développer notre
économie d'une façon rationnelle et saine, pour que justement ces
jeunes puissent au lendemain de leur sortie de l'école, être en
mesure de trouver un emploi qui les fera vivre, un emploi qui pourra
répondre à leurs aspirations et à la compétence
qu'ils auront acquise durant leurs études.
Pour arriver à cela, j'aurais aimé entendre le ministre
nous parler d'une politique de l'énergie au ministère des
Richesses naturelles. Est-ce que le ministère des Richesses naturelles a
réellement une politique de l'énergie? On se le demande, on
n'entend jamais parler. On sait que dans la province, il y a l'énergie
électrique qui est consommée dans la proportion d'environ 24%,
l'énergie gazière qui est utilisée dans la proportion de
6% et nous avons évidemment l'énergie pétrolière
qui est dépensée dans la proportion de 70%. Nous connaissons
notre consommation de pétrole et nous savons également que nous
ne produisons à peu près rien, dans ce domaine-là. Est-ce
que les recherches s'accentuent dans le domaine des recherches du
pétrole, etc.? C'est dans ce sens-là que j'avais demandé
au ministre de nous faire un exposé général des politiques
du ministère.
D'après ce que j'ai pu comprendre, ou le ministre n'a pas saisi
exactement le but de cet exposé général, en faisant une
revue je ne lui fais aucun reproche, remarquez bien mais je crois
qu'il aurait été de son devoir de nous faire un exposé des
grandes politiques du ministère. Le ministère est actuellement
très bien organisé, le ministre l'a dit, c'est un
ministère qui est très bien structuré. Les diverses
directions possèdent des hommes qualifiés aux postes-clefs. Et
ces hommes sont bien supportés par des experts et tout ce qu'il faut
dans le domaine technique, dans le domaine du génie hydraulique, du
génie minier etc. Mais il faut quand même que ce soit le
ministère qui soit l'initiateur, le moteur, il faut que le
ministère devienne un moteur économique, il faut qu'il soit
l'initiateur avec évidemment les autres ministères
économiques, le ministère de l'Industrie et du Commerce, et entre
autres, le Conseil d'orientation économique, le ministère des
Terres et Forêts, il faut qu'il y ait une certaine coordination dans ce
développement économique. Mais il faut commencer, pour atteindre
cette coordination, à avoir d'abord sa propre politique minière.
Il faut commencer par avoir une politique minière qui puisse
réellement être un moteur dans notre économie. Il faut
intégrer cette politique minière de sorte qu'on puisse en
profiter réellement à fond.
J'ai parlé d'une politique de l'énergie, il semblerait que
le ministère n'en a pas. C'est regrettable. S'il n'en a pas, c'est
réellement regrettable. Il n'y a rien qui me laisse croire qu'il y en a
une. Où est-elle cette politique de l'énergie? Est-ce que des
études ont été faites ou sont faites? S'il y a des
études dans ce domaine, qu'on les sorte et qu'on fasse quelque chose,
qu'on les produise, qu'on voie à les mettre en oeuvre. La même
chose dans le domaine minier. Si des études ont été faites
dans ce domaine, pour établir une véritable politique
minière dans le Québec, qu'on les sorte. Ce n'est pas tout de de
dire qu'on va développer au petit bonheur des mines ici et là et
laisser aller le développement, à la diable. Evidemment, nous
avons aujourd'hui un instrument important qui s'appelle SOQUEM, qui fait de
l'exploration et qui est un des plus grands explorateurs dans le domaine minier
au Québec, avec le capital qu'on lui connaît.
Est-ce qu'on s'est demandé si le capital dont jouit SOQUEM est
suffisant? N'y aurait-il pas
lieu d'augmenter son capital? D'augmenter les dépenses que SOQUEM
devrait faire dans certains secteurs surtout ceux où il y a plus de
possibilités de trouver des gisements intéressants? Ce sont des
questions que l'on se pose. Ce sont des questions qui, sans doute, doivent
être étudiées à la direction générale
de la planification du ministère des Richesses naturelles.
Personnellement, j'aurais aimé entendre le ministre nous parler, par
exemple, de cette intégration des mines à la croissance
économique du Québec. Je n'ai pas entendu un seul mot sur cette
question-là. Si on ne pense pas dans ce sens au ministère des
Richesses naturelles, bien, qui y pensera? Nous allons encore laisser venir les
étrangers développer normalement les mines et extraire tout le
jus que nous avons ici au Québec et l'apporter ailleurs pour le
transformer en produit fini.
Nous n'avons pas ces politiques d'intégration. Une mine qui part,
apporte, comme on dit en termes d'économiste, tout ce qu'une mine
amène en aval et en amont. Il y a un effet d'entraînement dans les
mines et exploitations minières. Un effet d'entraînement en aval
et en amont et cet effet d'entraînement, si le ministère ne s'en
occupe pas, qui va s'en occuper? Pourquoi le ministère ne s'occupe-t-il
pas de demander aux industries, non seulement qu'elles prennent le minerai ici
mais qu'elles le raffinent ici et qu'elles fassent tout ce qu'une mine peut
apporter de développements paraminiers? Alors, c'est ça que f
aurais aimé entendre du ministre, mais malheureusement, ce n'est pas ce
que j'ai entendu. Peut-être qu'il a été
dérangé par des questions, mais tout de même. J'aurais
également aimé entendre le ministre nous parler du progrès
qui se fait dans l'étude de la création d'un comité de
coordination minière. Est-ce qu'il y a des progrès qui se font
sur le plan de Pétude de la formation d'un tel comité de
coordination minière?
M. FLAMAND: Puis-je poser une question au député
relativement à ce qu'il affirme? Vous avez mentionné tantôt
que nous perdions notre temps dans des questions constitutionnelles. Vous devez
sûrement avoir quelque chose à l'esprit, un domaine particulier ou
un moment prévis où le ministère des Richesses naturelles
a perdu son temps dans des questions constitutionnelles plutôt que dans
des questions qui nous regardent.
M. BINETTE: Non, je ne parlais pas du ministère tel quel. Je
parlais du gouvernement à ce moment-là.
M. FLAMAND: Mais comme nous étudions les crédits du
ministère, je croyais que c'était au sujet de ce
ministère. -M. BINETTE: Dans le contexte de mon explication, je voulais
faire comprendre que le gouvernement devrait donner un accent plus grand et
plus important dans le domaine économique. C'est ça que je
voulais dire.
M. FLAMAND: Alors, ce reproche-là ne s'adressait pas au
ministère.
M. BINETTE: Je n'ai pas dit que le ministère des Richesses
naturelles devait discuter des questions constitutionnelles, quoique il y ait
beaucoup de ces questions qui confrontent le ministère...
M. FLAMAND: Vous n'avez pas d'exemple précis illustrant que le
ministère a perdu son temps dans les questions constitutionnelles?
M. BINETTE: Je ne dis pas qu'il a perdu son temps, je dis qu'on devrait
prendre plus de temps. Je me suis peut-être mal exprimé. Les
questions constitutionnelles sont importantes, mais les questions
économiques sont actuellement beaucoup plus importantes. Ce que je
voulais dire c'est qu'il ne s'agit pas de divertir Popinion publique sur les
questions constitutionnelles, il s'agit de la sensibiliser au vrai
problème actuel au Québec et c'est un problème
économique.
M. FLAMAND: C'est parce que je suis justement en train de me demander si
vous ne divertissez justement pas Popinion publique sur les questions
constitutionnelles. On étudie les crédits du ministère et
vous nous arrivez avec le problème de ces questions et vous
affirmez...
M. BINETTE: C'est une incidence, mon cher ami. Je n'ai pas voulu faire
de question...
M. FLAMAND: Alors, qui distrait le public avec des incidences dans les
circonstances?
M. BINETTE: C'est une incidence. Il faut parler avec les mots que l'on
connaît; pour s'entendre, il faut employer les mots que tout le monde
comprend. Actuellement, j'ai pensé que les mots « questions
constitutionnelles » étaient compris par tout le monde et que
c'était simplement une incidence dans l'exposé que je viens de
faire.
Alors, M. le Président, j'aurais aimé, comme je le disais,
entendre le ministre nous parler
des politiques à venir ou que son ministère va
élaborer. Entre autres, justement ce comité de coordination
minière. Je crois que c'est une chose importante. Ce comité dont
il est question et qu'il faudrait un jour mettre à jour, et le faire
naître, ce comité, s'il n'est pas encore en place. Je ne crois pas
qu'il le soit, le ministre ne nous en a pas encore parlé, je n'en ai pas
entendu parler personnellement. Je comprends que le ministère a
peut-être été délaissé pendant quelque temps,
à cause des occupations nombreuses qui rebondissaient sur la tête
de l'ancien titulaire, le premier ministre, à qui je ne fais aucun
reproche parce que, évidemment, il avait tellement d'ouvrage qu'il ne
pouvait pas s'occuper de tous les ministères à la fois.
J'étais heureux lorsque f ai appris la nomination d'un ministre, d'un
titulaire au ministère des Richesses naturelles dans la personne du
député de Beauce et j'espère qu'il verra sans doute
à donner cet essor au ministère afin que ce ministère
devienne réellement un des moteurs économiques dans la province
de Québec. Voilà les quelques remarques que j'avais l'intention
de faire sur le plan général et nous pourrons sans doute, lorsque
nous étudierons le budget du ministère article par article, aller
plus en profondeur dans les questions d'administration, des politiques du
ministère, etc. Nous reviendrons à cet aspect lorsque nous
entreprendrons l'étude des crédits de la direction de la
planification.
M. LAVOIE (Wolfe): Est-ce que je pourrais poser une question? Est-ce que
Soquem dépend des richesses naturelles? J'ai remarqué que, dans
certaines circonstances, ce n'était pas tellement bon. Les capitaux et
les développements miniers au Québec, nous sommes obligés
d'en faire venir de France. Les Français sont intéressés,
Soquem ne l'est pas.
M. ALLARD: Voici, Soquem est une régie d'Etat, donc
indépendante au point de vue de l'administration et de la régie
interne.
UNE VOIX: Est-ce que ça vous fait plaisir?
M. ALLARD: Et comme les autres commissions...
UNE VOIX: Est-ce que ça vous fait plaisir?
M. ALLARD: ... comme les autres régies, elle comparait devant le
comité des régies et vous avez vu s'organiser la demande qui
était faite et qui va être acceptée incessamment. Il y aura
possibilité, à ce moment-là, de poser les questions qu'il
y a lieu de poser au président de Soquem. Evidemment, Soquem reste en
relation avec le ministère des Richesses naturelles.
Le but de Soquem a été, d'abord, d'organiser l'exploration
minière, seule ou en société, et deuxièmement, la
possibilité de faire de l'exploitation minière en
société ou seule avec ses associés. On sait que,
jusqu'à présent, le budget de Soquem est d'environ $1,500,000 et
que c'est évident qu'il y aurait intérêt à ce qu'il
soit probablement augmenté j'ai eu l'occasion d'en discuter avec
le président de Soquem; il serait l'homme le plus heureux du monde s'il
avait un budget doublé. D'un autre côté, il est un type
pratique et habitué à faire affaires avec des compagnies
minières. Et de la même manière que les compagnies
minières investissent un certain montant, il arrive qu'à
même les profits qui puissent être faits, il y a des actionnaires
qui sont impatients parfois de recevoir des dividendes. Il faut qu'ils rendent
des comptes à leurs actionnaires et obtiennent de leur bureau de
direction la permission d'investir des millions additionnels dans la recherche
peut-être parfois difficile, surtout lorsque les recherches qui ont
été faites n'ont pas apporté les découvertes
prévues.
Dans la recherche minière, il y a un pourcentage de
spéculation. On sait qu'on peut investir des millions sans rien
découvrir; on peut investir moins et découvrir. Alors, dans
l'ensemble, des compagnies dépensent un pourcentage en recherche. Soquem
agit de la même manière et, après avoir investi pendant
deux ou trois ans, elle a fait une certaine découverte, dont on ne
connaît pas actuellement les résultats. Il reste que, s'il est
possible et lorsque les conditions budgétaires le permettront
pour ma part, et je crois que c'est l'idée aussi de Soquem il y
aura lieu d'élever ou d'augmenter le montant pour permettre des
recherches additionnelles. Quant à ce qui nous concerne, comme le
mentionnait tout à l'heure le député, c'est évident
qu'il y a une diminution dans l'économie, il y aune perte de vitesse.
Tout le monde le réalise. On n'en est pas plus heureux que vous
l'êtes et les paroles que vous disiez tantôt, en affirmant que les
étudiants à la sortie de l'université, deviendraient
probablement des chômeurs instruits, dangereux, je les ai dites
moi-même à plusieurs occasions. C'est un phénomène,
et disons que l'économie, dans l'ensemble, a des problèmes quant
à ce qui concerne l'encouragement qui peut être donné par
le ministère des Richesses naturelles. Pour ce qui concerne le
ministère, nous encourageons de toutes les manières possibles,
d'abord les étudiants à entrer
dans ces facultés, en faisant des visites annuelles dans les
universités, en leur démontrant les avantages qu'il y a pour
attirer ces jeunes-là. Et si, en ce qui concerne directement la
responsabilité du ministère des Richesses naturelles, nous
réussissons à intéresser des jeunes à entrer dans
cette carrière, il reste que nous sommes, pour une partie, les plus gros
employeurs? Nous en prenons, nous en manquons même. Comme vous
n'êtes pas sans le savoir, nous avons depuis une dizaine d'années,
été obligés de remettre des montants au Trésor,
faute de pouvoir trouver des techniciens et des ingénieurs
qualifiés. Nous faisons un effort pour les encourager le plus possible.
Ces gens-là ont des emplois disponibles au ministère des
Richesses naturelles même, à Soquem et dans les mines.
L'augmentation n'est peut-être pas aussi prononcée qu'on le
voudrait, mais c'est une éducation à faire et elle prend du temps
à donner des résultats. Le député mentionnait tout
à l'heure qu'il semblait y avoir un manque de politique. Disons qu'au
point de vue de la politique de l'énergie, nous sommes à
concrétiser un projet qui devrait nécessairement prendre
naissance, nous l'espérons, dans le courant de la présente
année. Il se produit des inconvénients et des difficultés
parce que lorsqu'on parle de politique d'énergie, cela comprend, comme
vous le dites, l'électricité, le pétrole et le gaz. Quant
à ce qui concerne l'électricité, il existe en place une
régie, qui a actuellement les pleins pouvoirs et qui, peut-être,
est une cause de difficultés d'un certain angle avec cette politique de
l'énergie, et il nous faut absolument trouver un moyen d'entente de ce
côté-là.
M. BINETTE: C'est justement là, je crois que le ministère
doit agir.
M. ALLARD: Bien nous avons des coordon-nateurs qui nous forcent
jusqu'ici à travailler, à ma connaissance, depuis que je suis
là, à discuter avec l'Hydro pour en arriver à une
politique de ce côté-là. En ce qui concerne la politique du
pétrole et du gaz, la difficulté vient d'un autre
côté, elle vient d'Ottawa. Malheureusement, c'est une discussion
constitutionnelle, comme vous le savez, il y a des problèmes,
jusqu'à présent, qui peuvent empêcher le
développement et qui sont hors de notre décision. Quand nous
réalisons que des permis sont émis pour l'exploitation du
pétrole dans le Québec, par le fédéral, sur des
terrains où nous avons déjà, par l'entremise de l'Hydro,
fait des concessions, il se produit que les compagnies, à un moment
donné, demandent un permis aux deux et ne savent plus avec qui ils
doivent faire affaires. Quant à ce qui concerne la haute mer, nous
n'avons pas d'objection. Cela peut être complètement en dehors de
notre juridiction. Lorsqu'il s'agit, par exemple, d'un territoire à
l'intérieur des limites de la province, et pour vous donner le plus bel
exemple, de l'intérieur du golfe entre la côte-nord et la
côte-sud, le fédéral n'a absolument aucune juridiction et
nous la constesterons continuellement comme vous l'avez fait dans le temps.
Vous vous rappelez les engagements et les difficultés que vous avez
éprouvés dans le temps.
M. BINETTE: II n'y a qu'une compagnie qui fait de l'exploration, SAREP,
qui vient d'une entente entre l'Hydro-Québec et la Texaco...
M. ALLARD: Actuellement nous aurions la possibilité de faire des
ententes avec des compagnies sérieuses, mais le problème est
à ce niveau-là. Nous avons dans la Gaspésie, par exemple,
aux environs des Iles-de-la-Madeleine, énormément de
difficultés parce que certaines compagnies ont obtenu en plus des
concessions que nous avons faites. Alors nous restons pris avec cette
situation-là qui nous met dans un embarras qui empêche le
développement et l'établissement de cette politique de
l'énergie qui est extrêmement importante.
M. BINETTE: Est-ce qu'il y a des progrès actuellement sur le
partage des juridictions entre le fédéral et le provincial?
M. ALLARD: Disons que les progrès ne sont pas sensibles et
qu'actuellement à la période présente, nous ne pouvons pas
envisager d'entreprendre d'autres pourparlers avant l'automne. Mais il n'y a
pas tellement de progrès manifestés de ce
côté-là. Nous avons, par exemple, certaines
possibilités du côté terrestre. Il y a dans l'eau, mais
aussi sur terre, des possibilités et c'est peut-être là
que, dans un avenir assez rapproché, il faudra avancer. Mais cette
politique de l'énergie devrait se concrétiser ou se
matérialiser dans le courant de la présente année,
à moins qu'il nous arrive des embarras auxquels nous ne pourrons pas
faire face. Nous avons définitivement à l'idée d'y
arriver.
M. BINETTE: Est-ce que le ministre me permettrait? Est-ce que le
ministre dit que cette politique de l'énergie devrait se
concrétiser au cours de l'année? Est-ce que vous avez en
tête à ce moment-là une législation quelconque qui
concrétiserait justement cette politique de l'énergie.
M. ALLARD: Absolument. Il faudrait réglementer les
émissions de permis et disons la responsabilité du
détenteur, de celui qui ferait l'émission des permis.
M. BINETTE: Mais pour réglementer l'émission des permis,
est-ce que ça prendrait une loi?
M. ALLARD: Vous savez qu'actuellement la politique de l'énergie,
Jusqu'à un certain point, telle qu'elle existe, est sous le
contrôle de l'Hydro-Québec. C'est logique quand on parle
d'électricité. Je me demande si c'est aussi logique lorsqu'on
parle, par exemple, de pétrole ou de gaz, alors que jusqu'à un
certain point ils se font compétition et, pour ma part, je ne crois pas
que ce soit une situation tenable. Il faut nécessairement, au moyen
d'une législation, contourner ce problème d'abord.
M. BINETTE: Si je comprends, est-ce que le ministre laisserait entendre
que le gouvernement, par l'entremise du ministère des Richesses
naturelles, soutirerait à l'Hydro-Québec cette partie du domaine
de l'énergie dont l'Hydro-Québec est responsable,
c'est-à-dire la question du gaz et évidemment la question des
pétroles.
M. ALLARD: Disons que soutirer c'est peut-être un terme fort mais
qu'il y aurait moyen évidemment de clarifier...
M. BINETTE: Retrancher. Il ne soutirerait pas, il retrancherait. Il les
mettrait dans un autre domaine, dans un autre secteur.
M. ALLARD: ... les buts de chaque organisme. Maintenant, en ce qui
concerne...
M. BINETTE: Cela voudrait dire que l'Hydro-Québec s'occuperait
spécifiquement de l'électricité et qu'il y aurait une
autre régie qui s'occuperait du gaz et une autre qui s'occuperait du
pétrole, quoi?
M. ALLARD: C'est une possibilité. Non, mais disons qu'il y aurait
l'électricité d'un côté et les autres sources
d'énergie de l'autre.
M. BINETTE: Les autres sources d'énergie de l'autre.
M. ALLARD: Maintenant, pour revenir à un point que vous avez
soulevé, concernant l'essor économique à donner,
souhaitant une coordination avec les autres ministères, vous êtes
sans doute au courant que le ministère des Richesses naturelles, avec
l'Industrie et le Commerce, a entrepris depuis déjà certaines
années des projets de réalisation industrielle. Nous avons
avancé, disons, un peu et il y a aussi une possibilité qu'on
réussisse quelque chose de ce côté-là, à
cause de la coordination entre certains ministères.
M. BINETTE: Est-ce que vous avez un projet concret en tête?
M. ALLARD: Bien, disons que j'en aurais un, oui, mais qu'il ne serait
pas d'intérêt public, pour le moment, de dévoiler. Nous
avons eu certains pourparlers, même, avec des capitaux étrangers,
à différentes reprises et il se peut qu'on réussisse
à concrétiser le projet assez prochainement.
En ce qui concerne la politique minière, actuellement, on sait
qu'elle n'est peut-être pas tout à fait à point, à
cause des circonstances économiques et de certaines difficultés.
Vous n'êtes pas sans savoir qu'actuellement les mouvements politiques
séparatistes, malheureusement, nous font un tort incalculable et font
craindre aux investisseurs étrangers de s'en venir ici. De
préférence, ils iront dans d'autres provinces. Il nous faut
actuellement faire un effort continuel pour essayer de leur inspirer confiance.
Pour me part, j'ai plus confiance en l'industrie privée, en l'entreprise
privée, qu'au socialisme.
M. BINETTE: Mais si j'ai bien compris, M. le Ministre, si vous me
permettez, pour saisir exactement votre pensée, vous avez bien
mentionné que le séparatisme, les mouvements séparatistes,
actuellement dans le Québec, éloignent certains promoteurs
industriels dans le domaine minier.
M. ALLARD: C'est ma conviction profonde. J'ai eu l'occasion de
rencontrer des industriels et j'ai vu leur inquiétude et leur
hésitation. D'ailleurs, je pense que le député
d'Abitibi-Est doit être au courant lui aussi que...
M. BINETTE: Alors, ce serait donc une cause peut-être de la
diminution...
M. ALLARD: De voir les industriels et les gens qui ont du capital
à placer dans, entre autres, l'industrie minière, craignent un
peu les mouvements séparatistes qui existent actuellement.
M. CLICHE: C'est possible.
M. SEGUIN: Je pourrais même fournir au ministre des
affidavits.
M. ALLARD: J'ai fait une tournée dans le nord et j'ai
réalisé qu'il y avait certainement une inquiétude et il ne
se passait pas une journée sans qu'ils nous disent :Que va-t-il arriver?
Que va-t-il se produire? Allez-vous vous séparer? Moi, je ne suis pas un
séparatiste et je l'ai dit. Je suis bien nationaliste, mais je ne suis
pas séparatiste.
M. CLICHE: Mais ils parlaient de la onzième province quand ils
disaient cela, eux.
M. ALLARD: Oui, mais là, c'est une autre paire de manches.
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'on pourrait poser une question au
député de Noranda?
M. ALLARD: Evidemment, si on faisait le tour de chacun des partis et
qu'on posait des questions à chaque individu, on pourrait
peut-être avoir des réponses variées.
M. BINETTE: On pourrait avoir des surprises.
M. ALLARD: Des surprises, cela j'en suis convaincu. Alors, moi, je parle
de ma conviction personnelle. Maintenant, au sujet de cette politique
minière nous travaillons actuellement et nous sommes a la veille de
présenter certains avantages incitant les compagnies à venir
investir. Nous avons étudié ce qui se produit dans certaines
provinces pour voir ce qui pourrait encourager l'Industrie à venir ici,
par différents moyens que vous connaissez sans doute: réduction
d'impôt, facilité d'accès, etc. Il y a différentes
solutions possibles. Je crois que très prochainement nous serons en
mesure de les proposer.
M. BINETTE: Dans le domaine de l'eau que je n'ai pas
touché tantôt parce que c'était une question qui avait
été débattue l'an dernier nous avons eu la
conférence nationale sur la pollution et notre milieu, qui a
été tenue au mois d'octobre 1966 jusqu'au 4 novembre, je crois. A
la suite de cette conférence, les rapports ont-ils été
étudiés, soit à la direction de la planification, soit
à la direction des eaux? Est-ce que le ministère a pris des
mesures concrètes à la suite des recommandations qui ont
été faites à cette conférence nationale?
M. ALLARD: Conférence nationale d'où?
M. BINETTE: Sur la pollution et notre milieu. Elle a été
tenue à l'hôtel Reine Elizabeth en octobre 1966. Il y a eu un
rapport de produit et ce rapport donne un nombre considérable de
recommandations et nécessairement beaucoup de choix dans le domaine des
juridictions. Il y a plusieurs opinions émises. J'ai lu un peu les
conclusions de ces rapports et j'ai pu constater le nombre effarant de
conclusions et de recommandations. Maintenant, est-ce que le ministère a
fait une étude de ces conclusions, de ces recommandations? Est-ce qu'il
a fait un choix? Est-ce qu'il a en vue l'établissement d'une politique
globale de l'eau ou encore un futur code des eaux, quelque chose qui conduirait
à la lutte contre la pollution industrielle?
M. ALLARD: A la suite de ce congrès dont le député
fait mention, les réglementations préconisées à ce
moment-là ont servi de base à une étude qui a
été faite et qui, actuellement, à notre point de vue, est
réalisée.
J'ai eu l'occasion de le mentionner en certaines occasions, lorsqu'on a
parlé par exemple, d'une Société québécoise
des eaux, Soqueaux, cela a créé un remous dans plusieurs milieux.
A la suite de cela, nous avons décidé de faire parvenir des
renseignements à chacun des corps intéressés, disons, les
municipalités, les sociétés qui s'occupent de
l'étude, les ministères intéressés, les
spécialistes en la matière, et nous leur avons demandé de
nous donner leur opinion et leurs recommandations. Disons que le programme, tel
que préparé, inspirait peut-être certaines craintes dans
certains milieux...
M. BINETTE: Quelles étaient les principales craintes?
M. ALLARD: On avait parlé par exemple, d'un système qui
verrait à l'organisation de système d'égouts et d'aqueduc
avec un contrôle des bassins, une redistribution équitable ou
raisonnable de l'eau. A ce moment-là, on avait dit qu'il y aurait
peut-être possibilité d'avoir un système unique et,
là, les municipalités ont eu peur de se faire imposer une
décision et les industriels produisant le matériel ont
pensé qu'on voulait arriver avec un matériel unique. Les
ingénieurs ont cru qu'à ce moment-là, on ne prendrait plus
d'ingénieurs-conseils. C'étaient les principaux sujets de
crainte.
Mais le but de ce système n'était pas de créer des
restrictions, c'était de semer l'idée, de voir les
répercussions et, à même cela, d'essayer d'arriver à
une solution qui puisse réellement régler la situation qui existe
actuel-
lement. Nous avons reçu, et j'en ai pris connaissance
dernièrement, certains rapports. Je crois que, ç'a
été plutôt un malentendu, que ç'a fait peur a prime
abord. Tout de même, on a lancé l'idée pour voir les
répercussions et, de là, pour être en mesure, suivant
l'opinion générale, d'en arriver àun système, parce
qu'il faut absolument qu'on arrive un jour ou l'autre à une solution.
Ceux qui ont vécu dans des petites municipalités le savent. Je
prends mon cas, parce que je le connais, celui de la Beauce, le long de la
rivière Chaudière. J'ai été maire pendant un
certain temps et quand on demandait des travaux d'aqueduc et d'égouts,
on nous disait oui au ministère de la Santé, à condition
de nous engager avec un système d'épuration. Alors, on
était obligé de s'engager sur une période de X
années.
Premièrement, le financement était un sérieux
problème. Deuxièmement, même si nous, le long de la
rivière Chaudière, nous faisions le système
d'épuration, il y a toutes les municipalités de chaque
côté de la vallée qui continuent à envoyer leurs
déchets dans les eaux. Alors, c'est là le problème. Il
faut nécessairement un organisme directeur, arriver à mettre sur
pied un organisme, pour réaliser, de ce
côté-là...
M. BINETTE: Cet organisme serait Soqueaux, comme vous dites je ne
sais pas comment ça s'écrit Soqueau?
M. ALLARD: Cela s'écrit Société
québécoise des eaux, Soqueaux.
M. BINETTE: Alors cette société québécoise
des eaux aurait un rôle de coordination, si j'ai bien compris, de
contrôle de l'eau?
M. ALLARD: Oui, comme on l'a dit, c'est un rôle de coordination,
de régularisation, disons, de toutes les dépenses d'organisation
des systèmes.
M. BINETTE: Alors, est-ce que ça voudrait dire, à ce
moment-là, que tout ce qui regarde les questions d'égouts,
d'aqueduc et la Régie des eaux devrait tomber sous sa juridiction?
M. ALLARD: Ce n'est pas tellement cela, mais il faudrait qu'il existe un
organisme coor-donnateur, alors qu'actuellement, il y a plusieurs organismes
coordonnateurs dans les municipalités et à différents
ministères.
M. BINETTE: Ne croyez-vous pas que, dans le domaine de l'eau, le grand
coordonnateur, c'est le ministère des Richesses naturelles
lui-même.
M. ALLARD: A mon sens, oui, je le crois.
M. BINETTE: Et, à ce moment-là, il remettrait sa
coordination entre les mains d'une régie, d'une
société?
M. ALLARD: Quand on parle de Soqueaux, dans son accomplissement, c'est
surtout une société de réalisation.
M. BINETTE: Une société de réalisation, alors que
le grand coordinateur doit demeurer le ministère des Richesses
naturelles et aucun autre.
M. ALLARD: A mon sens, oui.
M. BINETTE: Et justement, si le ministère des Richesses
naturelles veut devenir le grand coordonnateur, il faudra qu'à un moment
donné, il pense peut-être à mettre sous sa juridiction une
régie comme la Régie des eaux. Si le ministère des
Richesses naturelles est responsable de l'administration de la richesse
naturelle eau, qu'il ait au moins sous sa juridiction des régies
importantes, comme la Régie des eaux.
M. ALLARD: Cela, le député le sait aussi bien que moi...
que la réalisation...
M. BINETTE: Je sais qu'il y a un problème, qui existe dans les
ministères sous ce rapport-là, et un jour, il faudra
peut-être prendre le boeuf par les cornes et régler le
problème de l'eau.
Plus ça va, plus notre eau se pollue, moins on progresse dans ce
domaine-là.
M. ALLARD: On est en pourparlers avec différents
ministères et je vous dirai que cela ne se fait pas facilement, parce
que vous avez déjà été dans un ministère,
deux d'entre vous ont de l'expérience. Vous savez que chaque
ministère a son petit royaume et tient à sa juridiction.
M. HOUDE: M. le Président, si on prenait plaisir à
consulter, depuis le début de V étude des différents
budgets de cette présente session, l'étude des budgets des
différents ministères, on réaliserait, je pense, que dans
au moins trois ou quatre ministères, jusqu'à maintenant, il a
été question de ce fameux problème de Peau, soit de la
pollution de l'eau, soit de F épuration et on serait en mesure aussi de
constater qu'on peut résumer dans un seul mot tout ce qui se rapporte
à ça et ce mot est confusion. J'ai vraiment l'impression,
à lire égale-
ment dans les journaux les chroniques de toutes sortes d'associations,
de toutes sortes de mouvements, tant dans le domaine du loisir que du sport, du
plein air que des municipalités, que c'est vraiment confus. Et encore il
y a deux jours, je recevais une lettre de la Fédération de la
faune, la section qui s'occupe de l'eau claire, à l'effet de promouvoir
l'éducation populaire en ce qui concerne...
M. ALLARD: De quel endroit?
M. HOUDE: La Fédération de la faune.
M. ALLARD: Je me demande si ce n'est pas ce qu'on a reçu ici.
M. HOUDE: Ce n'est peut-être pas une lettre circulaire. C'est une
lettre personnelle, pour me remercier d'en avoir parlé l'autre jour,
à l'occasion des crédits du ministère de la
Santé.
M. ALLARD: Résolution avec des attendus où, un moment
donné...
M. HOUDE: Voici où je veux en venir. J'ai vu, dans votre rapport,
que vous avez une préoccupation au ministère des Richesses
naturelles en ce qui concerne l'éducation. La cause de cette grande
confusion, je me demande si votre ministère, du consensus en tout cas de
tout le monde qu'on rencontre, de tous ceux qui sont intéressés
à ce domaine, semblent désirer qu'un jour, soit par un institut
des sciences ou par Soqueaux, peu importe la terminologie, il y ait une
coordination, il y ait un organisme mais un seul qui vienne chapeauter,
coordonner toute cette question de l'eau. Je me demande si votre
ministère ne pourrait pas c'est une recommandation, c'est une
suggestion que m'ont faite certains amis organiser par exemple une
réunion qui pourrait durer une fin de semaine complète, avec la
collaboration des autres ministres et ministères, avec la participation
de tous les corps intermédiaires ouverts. Jusqu'à maintenant, ce
sont toutes sortes d'associations qui ont fait des colloques pour parler de la
pollution de l'eau. Mais à ma connaissance, le gouvernement n'a jamais,
lui, pris l'initiative d'organiser un colloque, une fin de semaine
d'étude sur cette question de l'eau. La Fédération de la
faune en fait. Vous avez certains clubs sociaux qui, à un moment
donné, dans un patelin, font une réunion de deux jours ou d'une
journée pour parler des problèmes de pollution, des
problèmes de l'eau, du problème des loisirs, du plein-air.
Je pense qu'il est grand temps, justement pour dissiper cette grande
confusion, que le ministère des Richesses naturelles enfin c'est
une suggestion que je fais prenne l'initiative de convoquer à un
endroit quelconque pendant deux jours, s'il le faut, tous les
intéressés au problème de l'eau et qu'une fois pour
toutes, on vide ce qu'on a sur le coeur, que tous les corps
intermédiaires, toutes les associations puissent dire exactement ce
qu'elles souhaitent. Peut-être qu'à ce moment-là les
différents ministres, les uns à côté des autres,
pourraient défendre leur initiative propre ou même arriver
publiquement à un consensus, à savoir qu'un seul organisme
devrait venir tout chapeauter ça.
Bien sûr, la Régie des eaux dépend du
ministère des Affaires municipales. Nous avons vu, à l'occasion
de l'étude des budgets au ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche combien c'est important pour ce ministère, la
sauvegarde de cette richesse naturelle appelée l'eau puisque 80% et plus
de toutes les activités touristiques au Québec sont en fonction
de Peau. A quoi nous servent les projections pour vingt ans, à quoi nous
sert d'attirer le touriste si, au départ, nous ruinons, nous brisons
cette source importante qui s'appelle Peau?
Alors, je crois, M. le ministre, qu'il serait extrêmement bien vu
de la part de toute la population du Québec, que, à un moment
donné, le ministère des Richesses naturelles puisse convoquer,
organiser un colloque pour discuter de toute cette question de l'eau. C'est la
suggestion que je fais et je suis certain que vous rendriez un immense service.
Je suis certain aussi que la population, dans son ensemble, attend des prises
de position claires, nettes et précises et non pas seulement des voeux
pieux ou des retours de balle comme si Pon était au baseball d'un
ministère à l'autre.
Actuellement, c'est la confusion. Chaque ministre fait son possible,
bien sûr, mais chaque ministère semble un peu se fier à un
autre ministère. Tout le monde se renvoie la balle mais nous avons bien
hâte, au Québec, de voir une politique globale de lutte.
M. ALLARD: Je dois dire au député que j'abonde
complètement dans le sens des paroles qu'il vient de prononcer et, pour
ma part, j'ai déjà essayé, avec les gens du
ministère, de faire une première réunion, d'abord avec les
ministres intéressés. Cette réunion devait avoir lieu il y
a un mois. Pour des raisons d'engagements de part et d'autre, elle n'a pas eu
lieu, mais elle aura lieu certainement d'ici juin, d'abord avec les
ministères intéressés pour prendre une ligne de conduite
et ensuite
l'idée que vous souhaitez...
M. BINETTE: Il doit y avoir divers ministères qui y ont un
intérêt?
M. ALLARD: ... ce sont les Terres et Forêts, le Tourisme, la
Chasse et la Pêche, l'Agriculture et la Colonisation, les Affaires
municipales et la Santé.
M. BINETTE: Tourisme, Chasse et Pêche.
M. ALLARD: Six, sept. Alors, c'est une chose à laquelle je me
suis attaché et j'ai bien failli y arriver il y a un mois. Disons que,
d'ici juin, cette réunion aura lieu, et deuxièmement, la mention
que vous faites de rencontrer les corps intermédiaires avait aussi
attiré mon attention et je crois que c'est une chose qui devrait se
faire.
M. VAILLANCOURT: Il faudrait que ce soit cette semaine.
M. ALLARD: Cette semaine, c'est assez difficile. Maintenant, on pourrait
à votre suggestion et à la proposition d'un autre
député, faire ça durant une fin de semaine avec cocktail
à l'eau.
M. CLICHE: Ce serait utile à ceux qui sont lacordaires.
M. SEGUIN: Je voudrais être très peu loquace, mais je
voudrais tout de même dire, à ce moment-ci, que je reconnais les
commentaires qui ont été faits pour le député de
Deux-Montagnes ainsi que par le député de Fabre en ce qui
concerne les eaux du Québec. J'ai le privilège de demeurer entre
deuxpuits septiques dans la province, nommément le lac des
Deux-Montagnes et le lac Saint-Louis, et je pense que ce
problème-là me touche non seulement directement mais presque ou
quasi intimement.
Je voudrais encourager le ministre, comme il a déjà dit
d'ailleurs que c'était son intention, à essayer de faire tous les
efforts nécessaires pour grouper les différentes agences, les
différents organismes et les différents ministères pour
régler ce problème qui, aujourd'hui, prête je pense, comme
le disait le député de Fabre, à beaucoup de confusion.
Pour une municipalité aujourd'hui par exemple et je peux vous
donner un exemple de ce qui arrive, très brièvement
lorsqu'il s'agit de construire une usine, et qu'il faut avoir accès
à un lac ou à une rivière, il faut passer par les
Richesses naturelles, il faut passer par les Affaires municipales, il faut
passer par la Régie des eaux. Et, si, entretemps, il arrive une plainte
venant de citoyens ou d'individus, cette plainte est portée au
ministère de la Santé qui, lui à son tour, s'en
mêle. Je pense qu'il y a là non seulement de la confusion mais
plutôt une source d'embarras pour les municipalités qui veulent
développer ce contrôle. Voici encore un exemple frappant.
L'an dernier, j'ai demandé au ministre des Affaires municipales
de me faire parvenir une liste des municipalités qui avaient reçu
au cours de l'année des subventions, en ce qui concernait la
construction ou l'établissement d'usines d'épuration
d'eaux-vannes ou d'égouts. On s'est empressé de me
répondre en me fournissant une liste qui représentait les
subventions qui avaient été données aux
municipalités qui construisaient des usines d'épuration d'eau.
Alors une nouvelle correspondance s'est engagée avec le ministère
en question et la deuxième réponse m'est parvenue à peu
près semblable à la première. Je comprends que cela
concerne les Affaires municipales et je ne voudrais pas... C'est plutôt
pour citer l'exemple de cette confusion que mentionnait le député
de Fabre.
Je reviendrai peut-être sur le sujet si vous me le permettez, M.
le Président, à l'occasion de l'étude des crédits
de la direction des eaux et je ne m'éterniserai pas sur la question
à ce moment-ci. Je voudrais ici profiter de l'occasion, comme
député, pour dire combien j'apprécie votre
ministère, les officiers de votre ministère. Je suis entré
en contact avec certains membres de votre ministère, certains de vos
officiers et je peux vous dire que la coopération qui m'a
été donnée à tout moment a été
excellente. Je... renomme votre ministère, si vous voulez, non pas le
ministère des Richesses naturelles mais le ministère de la
pauvreté traditionnelle, non pas pauvreté en connaissance ou en
vouloir ou en bonnes intentions, mais pauvreté plutôt dans le sens
qu'au lieu d'augmenter votre personnel, on semble, cette année, vous
réduire à un personnel moindre. Avec l'exception de deux cas,
dans votre budget, vous verrez une diminution de personnel. Peut-être que
la qualité sera améliorée, encore là, j'en doute
parce que j'apprécie la qualité qui y existe déjà.
Et si on veut vous prêter toutes les recommandations qu'on fait à
ce moment-ci, ou si on veut exiger de votre ministère qu'il les
accomplisse, il faut qu'on arrive à cette super-régie. Je pense
que $11 millions, cela représente exactement deux fois et demie ce que
ça me coûte pour bâtir une seule usine pour une petite ville
d'épuration des eaux-vannes.
Alors... j'hésiterais énormément à approuver
le budget personnellement, non pas parce que
je trouve que les montants sont mal distribués, mais je trouve
qu'il n'y en n'a pas assez. Alors ce serait de ma part un refus, une
protestation contre le gouvernement, mais non contre le ministère,
d'avoir alloué trop peu à trop peu de gens pour le travail
considérable qu'on exige. Je reviendrai sur le sujet tout à
l'heure.
M. ALLARD: M. le Député, d'abord, je vous offre tout de
suite un poste au ministère comme comptable pour essayer de faire mieux
avec ce qu'on a.
M. SEGUIN: C'est ça!
M. ALLARD: Comme vous je regrette que le budget ne soit pas plus
élevé. Quant à ce qui concerne les problèmes
d'aqueduc, les embarras qui sont occasionnés, je les réalise tous
les jours. C'est ce qui nous fait dire qu'il faut nécessairement qu'une
action soit prise pour mettre de l'ordre dans ce système le plus
tôt possible.
Deuxièmement, cela crée des problèmes très
sérieux au point de vue de la pollution, au point de vue du
gaspillage» Pour ma part, je crois que si une action n'est pas prise
d'ici quelques années, il pourrait se produire des situations qui ne
pourront peut-être plus être corrigées plus tard.
M. SEGUIN: Est-ce qu'il est trop tard, M. le Ministre?
M. BINETTE: M. le Président, pour vider la question de Soqueaux,
est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de revenir sur ce problème qui semble
très intéressant et qui nous laisse encore beaucoup de points
d'interrogation? Je comprends qu'il peut en laisser aussi dans l'esprit du
ministre parce que ce n'est pas encore complété. Mais vous avez
fait un sondage et ce sondage vous a permis de constater qu'il y avait beaucoup
d'objections au projet.
M. ALLARD: Disons qu'il y a certaines objections que je ne connais pas
encore dans l'ensemble parce que sur la quantité de corps à qui
on a envoyé la proposition, on n'a pas reçu de réponse
encore. Dernièrement, nous avons écrit pour leur demander, pour
le 15 juin au plus tard, de nous faire parvenir leurs commentaires, s'ils
avaient des objections ou des recommandations. D'ici le 15 juin on
espérait avoir un dossier pour être en mesure, après cela,
de décider ce qu'il y avait à faire.
M. SEGUIN: M. le Ministre, je n'ai pas reçu ces commentaires. Si
vous voulez me faire parvenir le questionnaire ou le rapport en question, je
peux vous assurer d'une prompte réponse.
M. ALLARD: Certainement, on va vous envoyer cela.
Maintenant, peut-être que tout à l'heure je ne me suis pas
exprimé clairement. En ce qui concerne Soqueaux, le ministère des
Richesses naturelles doit être coordonnateur pour faire les études
et proposer des plans logiques dans le domaine de l'eau. Soqueaux sera, disons,
le réalisateur des ouvrages qui doivent être faits tels que:
barrages, drainages, usines d'épuration, etc.
M. BINETTE: C'est un instrument de réalisation.
M. ALLARD: C'est cela. Mais le ministère sera le coordonnateur et
Soqueaux sera le réalisateur des oeuvres.
M. BINETTE: Alors, quelle loi administrerait Soqueaux? Est-ce qu'il y
aurait une loi particulière pour créer Soqueaux?
M. ALLARD: Nécessairement.
M. BINETTE: Cela ne remplacerait pas une loi-cadre de l'eau?
M. ALLARD: Non, tout de même la loi qui existe actuellement
demeurera, mais cette loi créant l'organisme en question aurait la
surveillance et le contrôle général.
M. BINETTE: La surveillance et la réalisation.
M. ALLARD: La surveillance et la réalisation.
M. BINETTE: L'an dernier, le premier ministre, lors de l'étude
des crédits, avait parlé d'un projet de refonte. Il était
question, je crois, de refondre la Loi du régime des eaux pour en faire
une loi-cadre.
M. ALLARD: Oui.
M. BINETTE: Alors est-ce que cela progresse dans le domaine de la loi du
régime des eaux?
M. ALLARD: Oui, voici, nous avons actuellement...
M. BINETTE: Malgré les amendements valables qui ont
été faits avec le bill 8, il est question d'une loi de
refonte.
M. ALLARD: Nous avons actuellement une demande faite au gouvernement,
c'est-à-dire au Conseil exécutif pour créer une commission
qui va faire l'étude. Vous comprendrez comme moi que, dès qu'on
va toucher à la loi des eaux, on tombe dans le code civil. Alors,
à cause des implications, il va falloir nécessairement faire une
étude assez sérieuse. Je ne peux pas dire que cela peut se faire
d'ici six mois ou un an. C'est un travail assez long. Mais la demande est en
préparation pour obtenir la création de cette commission qui,
elle, va s'organiser pour la refonte de la loi des eaux.
M. BINETTE: Vous allez proposer des recommandations.
M. ALLARD: Des recommandations, oui. Je pense que cela prend une refonte
assez complète de la loi de l'eau.
M. BINETTE: Une loi-cadre de l'eau. M. ALLARD: Oui.
M. BINETTE: Maintenant, vous dites qu'une demande sera faite
incessamment au conseil des ministres, elle n'est pas encore faite.
M. ALLARD: C'est-à-dire qu'elle est prête. Il s'agit de
trouver les commissaires pour participer à cette commission parce que
nécessairement il faut aller chercher des experts dans différents
domaines, c'est assez difficile de trouver ce qu'on veut. Il faut des avocats,
malheureusement il en faut partout il faut des ingénieurs,
il faut des spécialistes...
M. BINETTE: Vous avez dit « heureusement » ou «
malheureusement »?
M. ALLARD: Disons « malheureusement » parce que je voyais
mon ami d'Abitibi.
M. CLICHE: Alors, les notaires, vous les excluez automatiquement?
M. BINETTE: Parce que les avocats veulent nous avoir avec eux.
Apparemment les avocats veulent se fusionner avec les notaires.
M. ALLARD: Oui, c'est vrai que cela s'en vient
M. FLAMAND: ... ainsi que certains professeurs.
M. LE PRESIDENT: C'est le député de Jacques-Cartier
qui...
M. ALLARD: Savez-vous qu'au ministère des Richesses naturelles,
pour répondre à votre question, nous avons deux avocats et un
notaire?
M. BINETTE: Cela veut dire qu'un notaire vaut deux avocats? Non?
M. ALLARD: Un notaire et trois avocats.
M. BINETTE: La proportion est encore pire.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier.
M. ALLARD: Si je voulais être malin je dirais que ce n'est pas moi
qui l'ai... et vous auriez peut-être eu la possibilité d'en faire
l'échange. Mais disons qu'à ce moment-là c'était
difficile d'enlever un notaire pour mettre un avocat ou d'enlever un avocat
pour mettre un notaire.
M. SAINT-GERMAIN: Concernant la pollution des eaux, je ne veux
absolument pas répéter tout ce qui a été dit.
D'ailleurs ce sont des choses qui ont été dites aujourd'hui et
qui ont été dites souvent dans le passé. Mais je
représente un comté qui souffre directement de la pollution des
eaux. Dans le comté de Jacques-Cartier, les citoyens, pratiquement tous
les jours, en subissent directement les conséquences. Si je comprends
bien, la responsabilité de votre ministère est très
limitée en ce qui regarde la pollution des eaux actuellement.
M. ALLARD: Oui, actuellement, au point de vue de la pollution
strictement, je crois qu'on n'a pas grand-chose...
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant, est-ce que c'est...
M. ALLARD: ... c'est la Régie des eaux, le ministère de la
Santé, surtout la régie.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que vous croyez que cette coordination qui doit
se faire en vue de combattre la pollution des eaux, le sera sous la direction
de votre ministère?
M. ALLARD: Je le crois.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que c'est une opinion personnelle ou si c'est
la politique du gouvernement?
M. ALLARD; Disons que c'est une opinion du ministère des
Richesses naturelles qui n'est peut-être pas partagée partout.
M. SAINT-GERMAIN: Je dis cela, parce que je crois que la population,
dans son ensemble, du moins ceux qui sont le plus sensibilisés au
problème des eaux au Québec, demandent depuis des années,
aux corps publics d'entrer en action en vue de combattre la pollution des eaux.
Malheureusement, on doit constater que très peu se fait et que, de plus
en plus, nos eaux sont polluées, malgré que nombre de discours,
nombre de conférences, nombre d'études se fassent. C'est d'autant
plus surprenant qu'il me semble qu'il y a des choses qui sont tout à
fait évidentes et qu'on pourrait agir même actuellement, du moins
pour empêcher cette pollution sans nécessairement faire de grandes
études.
M. ALLARD: Non, mais tout de même, il reste que le problème
gouvernemental...
M. SAINT-GERMAIN: II y a tout de même...
M. ALLARD: ... le problème financier pour réaliser...
M. SAINT-GERMAIN: Je comprends bien que, pour établir une
politique à long terme, cela demande des études.
Il y aurait des solutions tout à fait immédiates qu'on
pourrait apporter et, même dans les solutions immédiates, il n'y a
pas grand-chose qui se fait. J'ai l'impression que si le gouvernement est
divisé au point de vue de sa politique de responsabilité des
eaux, on peut dire qu'au niveau provincial, on n'est pas prêt d'en
sortir.
M. ALLARD: Non, parce que là, justement, il y a des relations de
coordination qui s'établissent actuellement pour essayer d'abord d'en
arriver à une entente entre les ministères concernés.
M. SAINT-GERMAIN: Mais cela fait déjà longtemps, si je ne
m'abuse, qu'on essaie de mettre en pratique...
M. ALLARD: Il n'y a pas d'erreur que ça fait longtemps.
M. SAINT-GERMAIN: ... cette solution. Si les différents
ministères s'obstinent à essayer de conserver chacun son petit
domaine, cela ne résout pas le problème. Il devrait tout de
même y avoir une autorité, une direction qui impose à un
moment donné, une solution. Je crois qu'une telle décision doit
être prise.
M. ALLARD: Disons que l'intention actuellement est arrêtée,
l'intention est décidée. Il s'agit de faire les rapprochements
pour arriver à une entente pratique.
M. HOUDE: Etant donné qu'on a un seul journaliste parmi nous,
est-ce que vous êtes d'accord que...
M. SAINT-GERMAIN: Bien, j'avais la parole, monsieur.
M. HOUDE: Une seconde. Je pense qu'il est extrêmement important
c'est une opinion personnelle mais est-ce que vous avez
l'impression que depuis un an l'opinion publique, grâce aux média
d'information, s'est enfin réveillée à ce grand
problème d'importance qu'est la pollution et qu'aujourd'hui les petites
initiatives personnelles de chacun des ministères sont forcément
mises à jour et les décisions devraient être plus rapides
dans l'avenir.
M. ALLARD: Evidemment qu'il y a eu un réveil du côté
de la population. A mon idée, je pense que le député de
Deux-Montagnes pourrait dire la même chose. Disons que, il y a dix ans
passés, le problème ne semblait pas avoir une importance capitale
et on ne se gênait pas pour polluer tout ce qu'il y avait de
rivières ou de lacs qui pouvaient encore être en bon état
à ce moment-là. Pour les municipalités, pour les
villégiateurs, pour les touristes, pour les amateurs de pêche et
de chasse, c'est un problème épouvantable. J'ai pris connaissance
de certaines démarches ou de certaines politiques établies en
France où, dans le cas des usines, d'abord et je me demande si
cela ne concerne pas les municipalités on impose une amende si
elles se servent de l'eau en la remmettant polluée. Par contre on leur
donne un boni si elles la rendent aussi bonne ou meilleure.
M. BINETTE: M. le Président, si on regarde à la page 142
de j'ignore quel volume, le volume des recommandations en tout cas de la
conférence sur la pollution de notre milieu, vous verrez que la
politique proposée là est absolument différente.
On dit concernant la pollution, qu'on devrait « plutôt
accorder une aide financière accrue
aux municipalités dans ce domaine et l'assistance à
l'industrie devrait se faire sous forme de subventions plutôt qu'au moyen
d'amendes ».
M. ALLARD: Oui.
M. BINETTE: Disons que j'énonce tout simplement la politique
préconisée...
M. ALLARD: Non, je ne dis pas que c'est la conclusion finale ou la
meilleure...
M. BINETTE: Si vous avez...
M. ALLARD: ... mais c'est une conclusion qui semble valable à
tout événement. Si...
M. BINETTE: Non.
M. ALLARD: ...vous avez quelques moments de libres ce soir, achetez le
dernier « Playboy », il y a un article d'un spécialiste
j'ai reçu cela par la poste, à midi d'un
spécialiste des Etats-Unis qui fait une étude de la pollution
avec des recommandations. Je n'ai pas eu le temps de le lire mais c'est dans le
dernier « Playboy ».
M. BINETTE: Cela rendra l'étude intéressante pourvu que
l'on ne s'attarde pas trop sur la page du milieu.
M. ALLARD: Alors, je le lis pour les recettes.
M. SEGUIN: Pour les recettes! M. ALLARD: Pour les recettes.
M. LE PRESIDENT: Alors, si vous permettez, j'ajournerais jusqu'à
huit heures.
M. BINETTE: J'aurais des questions sur l'Institut des Techniques de
l'eau et aussi sur l'exportation de l'eau dont le premier ministre avait
parlé l'an passé.
M. LE PRESIDENT: Alors, messieurs, nous ajournons à huit
heures.
Reprise de la séance à 20 h 18
M. CROISETIERE (président): A l'ordre, messieurs! Je crois que le
député de Deux-Montagnes avait la parole lors de
l'ajournement.
M. BINETTE: Oui, j'avais tout simplement posé à ce
moment-là deux questions... J'avais prévenu que je poserais deux
questions au ministre. Il s'agissait de l'Institut des techniques de l'eau dont
le premier ministre avait parlé l'an dernier. Il nous avait dit,
à ce moment-là, je crois, que Sainte-Anne-de-la-Pocatière
serait peut-être le centre de cet institut. Deuxièmement, il avait
été question de l'exportation de l'eau, un programme
d'exportation ou une politique d'exportation de l'eau. Alors, je voulais savoir
si, jusqu'à présent, il y avait eu des développements dans
ces deux domaines.
M. ALLARD: M. le Président, pour répondre
précisément au député de Deux-Montagnes, je me sers
évidemment d'un rapport qui a été préparé au
ministère. Disons que depuis un an les Richesses naturelles
étudient la possibilité de créer un institut de recherche
sur l'eau dont la nécessité est fortement ressentie à une
époque où les problèmes posés par la pollution, la
pénurie comme on le disait avant l'ajournement, se font de plus en plus
aigus et évidemment aussi onéreux. Il est apparu que
l'enseignement des sciences de l'eau est très insuffisant au
Québec, obligeant de nombreux spécialistes à aller
étudier aux Etats-Unis pour parfaire leurs connaissances dans ce
domaine. Nous manquons de spécialistes dans ce domaine. Nous sommes
obligés d'aller en chercher ailleurs ou d'envoyer de nos gens se
spécialiser avant de revenir. Logiquement, l'institut devrait être
également un organisme d'enseignement.
Par ailleurs, le premier ministre a manifesté le désir de
rationaliser les opérations d'analyse et de contrôle de l'eau en
regroupant les laboratoires répartis présentement dans quatre
ministères, comme je le disais tout à l'heure, mais tout de
même sous la direction ou la directive du ministère des Richesses
naturelles. Notre prétention est à cet effet-là. Elle peut
être discutée et discutable, mais à tout
événement c'est celle que nous proposons. En définitive,
si on veut que cet institut réponde aux besoins actuels, il devrait
remplir d'abord un rôle de recherche, d'enseignement, d'analyse et de
contrôle. Alors on propose évidemment, à cet
effet-là et en vertu de ces données, la création d'un
Institut québécois des sciences de l'eau qui remplirait ces
fonctions.
Cet organisme pourrait être l'un des éléments
de l'université du Québec dont il a été
question, et dont la création, présumément, devrait
être proposée à l'Assemblée législative au
cours de la présente session.
Vous avez mentionné tout à l'heure, M. le
député de Deux-Montagnes, que le premier ministre avait
même identifié un endroit possible, notamment
Sainte-Anne-de-la-Pocatière, pour atteindre cet objectif
d'université du Québec.
Il ne s'agit pas nécessairement d'un campus à un seul
endroit. Il pourrait y avoir différentes facultés
réparties un peu à travers la province suivant les besoins de
chacune des régions. Dans cette optique, il y aurait une
possibilité à l'effet que ce qui concerne la recherche de l'eau
soit établi à Sainte-Anne-de-la-Pocatière où il y a
certaines possibilités académiques, du moins en fait d'immeubles
actuellement, étant donné qu'on a transporté tout ce qui
concerne l'agriculture à Québec.
M. BINETTE: C'est peut-être un manque de mémoire, mais il
me semble que l'on avait parlé de
Sainte-Anne-de-la-Pocatière...
M. ALLARD: Disons que nous pourrions l'établir dans
différents centres de la province, mais on doit nécessairement se
servir de locaux existants avant de penser à en construire de nouveaux.
Comme à Sainte-Anne-de-la-Pocatière on offrirait peut-être
certaines possibilités. Disons que c'est une chose possible, mais je ne
peux pas l'affirmer, d'ailleurs pas plus que je peux vous affirmer que c'est
l'endroit dont on avait parlé.
Alors, ce qui se présenterait à ce moment-là, ce
serait une corporation créée par lettres patentes, comme on l'a
déjà dit. Ce serait une filiale de l'université du
Québec, bénéficiant du prestige de l'université et
participant à son statut. Néanmoins, la spécificité
des objectifs poursuivis par l'Institut québécois des sciences de
l'eau justifie qu'on lui donne au départ une certaine autonomie
financière. Alors, on verrait de notre côté, facilement,
l'intégration d'un tel institut dans un ensemble du complexe de
l'université du Québec.
M. CLICHE: Vous n'avez aucun poste à votre budget concernant cet
Institut-là ou cette technique-là?
M. ALLARD: Pas à notre ministère, mais admettons que,
durant la présente session, ce problème se concrétise
avant qu'on puisse mettre en place, sur les lieux, ce dont on a de besoin, vous
comprendrez facilement que simplement le recrutement du personnel peut prendre
un certain temps, l'aménagement aussi. Je crois qu'à ce
moment-là ça pourrait probablement tomber au prochain budget.
M. CLICHE: Tomber à l'eau!
M. BINETTE: J'aurais cru, M. le Président, que ce projet aurait
pu être reporté à cause du futur centre de recherche
provincial comprenant des laboratoires où des analyses auraient pu
être faites, au lieu d'éparpiller les centres de recherche ou les
instituts de recherche sur l'eau, etc...
Il faut, centraliser les recherches au Québec, dans ce centre
provincial.
M. ALLARD: Oui, mais cela ne comprend pas uniquement les recherches,
mais aussi l'enseignement.
M. BINETTE: Du côté académique, je suis d'accord, il
faut des laboratoires.
M. ALLARD: Même si on avait une intégration au
laboratoire.
M. BINETTE: La recherche dans le domaine de Peau, à mon point de
vue, devrait se faire normalement au centre provincial.
M. ALLARD: Elle peut se faire là. Mais comme vous le savez,
énormément de recherches, surtout pour le ministère des
Richesses Naturelles, se font actuellement, dans les universités. Les
universités de Montréal, McGill, etc.
M. CLICHE: Passez au déluge.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier a
été interrompu et nous lui laissons la parole.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, je vous remercie. Je veux
simplement continuer l'argumentation que j'étais à établir
avant le dîner. Ce qui est pénible, c'est que même si on
entend souvent parler de la pollution des eaux ou des problèmes de Peau,
dans la province de Québec, on entend simplement des paroles pieuses, ou
des projets si vous voulez.
M. ALLARD: De pieuses intentions.
M. SAINT-GERMAIN: De pieuses intentions. En ce qui regarde la
population, que ce problème soit la responsabilité du
ministère des Richesses Naturelles, ou d'un autre ministère,
c'est simplement sans importance. Ce qui est
important pour la population, c'est qu'on commence, au point de vue
pratique, à résoudre le problème. Parce que c'est un
problème qui ne peut être résolu qu'avec les années.
Je crois qu'il y a là une urgence non négligeable et qu'il faut
tout de même commencer à poser en fait les premiers jalons d'une
solution de longue portée. Et, deuxièmement, il y a les solutions
immédiates, comme je le disais, qui peuvent être apportées,
sans nécessairement être intégrées
immédiatement dans un plan d'ensemble. Et je crois que le gouvernement,
que le ministère doit, comme groupe, prendre l'initiative de poser des
actes concrets. Tous les ans, on nous revient avec des projets. Tout ce que le
ministre nous a dit est sensé.
M. ALLARD: Si vous me permettez, M. le Député, est-ce que
vous accepteriez que le geste qui a été posé par le
ministère, de proposer d'abord la société
québécoise des eaux, soit un premier départ, ou un premier
mouvement pratique vers la solution de ce problème?
M. SAINT-GERMAIN: Je n'en doute pas. Mais les choses semblent tout de
même trader en longueur.
M. ALLARD: M. le Député, vous allez apprendre que les
problèmes ne se règlent jamais du jour au lendemain dans un
gouvernement, et c'est peut-être malheureux. Mais, d'un autre
côté, je ne pense pas que cela puisse se faire, non plus, aussi
rapidement que dans une entreprise privée. Dans une entreprise
privée, il est facile de réunir les bureaux de direction, de
savoir les disponibilités qu'on possède; cela se fait très
rapidement. Dans les opérations d'un ministère, ceux qui ont
déjà occupé ces fonctions sont en mesure de
réaliser que, malgré toute la meilleure volonté du monde,
il s'écoule un certain temps entre le moment où on a pensé
un projet, où on l'a étudié et où on le
réalise.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais M. le Ministre, je crois qu'il faut admettre
que ça fait longtemps qu'on y pense, ça fait longtemps qu'on
l'étudie et on ne l'a jamais réalisé.
M. ALLARD: J'admets que votre raisonnement est juste.
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant, je ne veux absolument pas vous faire un
blâme personnel. Je sais qu'au ministère les ministres
responsables ont changé plusieurs fois dans l'espace de peu
d'années. C'est peut-être, au niveau de ce
ministère-là en particulier, une explication si vous voulez, mais
je crois tout de même que c'est une responsabilité qui
n'appartient pas à un ministère donné, mais qui appartient
à l'ensemble des ministres, à l'ensemble du ministère et
je ne crois pas que la population puisse accepter ou qu'on puisse accepter le
fait qu'il y ait des conflits d'intérêts entre les ministres ou
peut-être même entre certains hauts fonctionnaires, et qu'on puisse
expliquer d'une façon valable la situation par ces conflits
d'intérêts. Je crois qu'il devrait y avoir une autorité,
à un moment donné, qui impose une solution et qui fasse avancer
les choses.
M. ALLARD: Evidemment les conflits dont vous faites mention, s'ils
étaient des conflits purs et simples et récents, ils pourraient
peut-être se résoudre rapidement. Etant donné qu'il s'agit
d'habitudes prises et acceptées depuis X années, cela devient
plus difficile à régler et, malgré tous les efforts, cela
prend un certain temps, et à ce jour, j'imagine que,pour ma part et le
ministère avec moi, nous faisons un travail dans ce sens et je crois que
mon prédécesseur immédiat a fait le même travail et
a connu les objections qu'on rencontre et qui, malgré la meilleure
volonté du monde...
M. SAINT-GERMAIN: J'espère de toute façon que vous nous
arriverez l'année prochaine, si on est encore ici pour étudier
des plans, avec des projets plus concrets qui vont donner des résultats
plus immédiats.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouyn-Noranda.
M. FLAMAND: M. le Ministre...
M. BINETTE: J'ai posé deux questions tout à l'heure
à M. le Ministre. Il a répondu à une.
M. FLAMAND: Oui, vous reviendrez avec votre question, si vous le voulez.
M. le Ministre, étant donné...
M. BINETTE: C'est ça, je vous demanderai la permission tout
à l'heure.
M. FLAMAND: M. le Ministre, étant donné qu'à toutes
fins pratiques, le Saint-Laurent est devenu un égout, est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu, une fois que le problème des juridictions sera
résolu, de déterminer exactement qui aura ou n'aura pas
juridiction? Est-ce qu'il y aura un seul ministère responsable de
l'épuration et de la régie des eaux dans le Québec? Est-ce
qu'il
n'y aurait pas lieu de considérer que cette épuration
devrait d'abord partir des affluents, c'est-à-dire dans notre cas, chez
nous, du nord et de l'extrême-sud, partir des affluents, et qu'on
épure en descendant? Qu'est-ce que ça donnerait d'épurer
ou d'exiger qu'une certaine municipalité dans la banlieue du lac des
Deux-Montagnes, par exemple, procède à l'épuration de ses
eaux si tous les affluents qui se jettent dans le lac des Deux-Montagnes, eux,
jettent des eaux polluées?
Je pense que de ce côté-là, il faudrait d'abord
savoir quelle est l'utilité d'épurer les eaux, si je
considère par exemple que chez nous, dans le Nord, il y a
nécessité parce que les riverains, les pêcheurs, ont
à souffrir énormément de préjudices du fait que les
eaux sont polluées. Il faut quand même tenir compte que, de toute
façon, dans tout le Saint-Laurent, on a des eaux polluées
jusqu'au golfe et qu'on épure à ce moment-là simplement
pour le plaisir d'épurer; ça ne donne absolument rien.
Si on commençait à épurer, par exemple, les
affluents en descendant, bien, on finirait à un moment donné par
toucher réellement le problème. On arriverait au lac des
Deux-Montagnes, on arriverait au Saint-Laurent, on arriverait à la
région de Montréal, et là on continuerait. De toute
façon, cela va coûter des sommes quand même fantastiques; il
faudra qu'elles soient dépensées le plus judicieusement possible.
Je pense à la rivière Saint-François, par exemple, qui
pourrait être épurée. Elle se jette dans le Saint-Laurent,
et encore là c'est une possibilité. Pour l'Yamaska, le Richelieu,
l'épuration pourrait se faire à des coûts quand même
raisonnables. Pour obliger toutes les usines et toutes les villes qui jettent
leurs eaux dans la région de Montréal, dans la région de
Deux-Montagnes, à procéder à l'épuration de leurs
eaux-vannes, ça coûterait des sommes beaucoup plus fantastiques
qu'épurer tout le tour. Ce qui protégerait quand même notre
tourisme d'une certaine façon.
M. ALLARD: Je souscris avec le député aux remarques qu'il
vient de faire. Quand on remonte un petit peu dans l'histoire, la question
d'épuration des eaux, on sait qu'anciennement il existait la
régie de la pollution qui, par un hasard difficile à expliquer, a
été rattachée à un moment donné au
ministère du Revenu. Par la suite,...
M. CLICHE: Pas la régie de la pollution.
M. ALLARD: La régie d'épuration. Ah, excusez! Cela a
été rattaché au ministère du
Revenu. Ensuite le ministre est allé aux Mines et a amené
cela avec lui, là. Par la suite c'est allé aux Affaires
municipales.
M. CLICHE: Et j'étais aux Affaires municipales lorsque la
juridiction nous est revenue...
M. ALLARD: Disons qu'il reste un simple transfert qu'on essaiera
d'effectuer avec le concours des anciens ministres des Affaires
municipales.
M. FLAMAND: M. le Président...
M. BINETTE: Est-ce que ce domaine est épuisé? Il y aurait
la question d'exportation de l'eau...
M. FLAMAND: Non, non. J'aurais des exemples à donner. Si on
épure des villes, celle de Matane par exemple, je ne sais pas si cela se
fait, mais je sais qu'elles ont des projets elles aussi. La ville
s'égoutte dans le golfe, je ne sais ce que ça donne au point de
vue pratique d'épurer les eaux-vannes qui se jettent dans le golfe. Cela
ne donne absolument rien, c'est de l'argent gaspillé, de l'argent
perdu.
M. SEGUIN: II n'y a pas que des comtés libéraux qui ont
des problèmes de pollution, il y en a dans les autres comtés
aussi.
M. LE PRESIDENT: Disons que c'est une politique d'avenir. Il reste que
si vous voulez parler davantage de l'épuration, je crois que cela doit
se faire aux Affaires municipales.
M. ALLARD: Ce problème-là actuellement ne relève
pas du ministère des Richesses naturelles.
M. LE PRESIDENT: Là, on parle d'une politique d'avenir.
M. SEGUIN: Je voudrais donner autant de munitions que nécessaire
au ministre des Richesses naturelles...
M. ALLARD: Le député en portera une part, ne disons pas de
responsabilités si cela va mal, mais une part de collaboration.
Concernant l'exportation de l'eau...
M. FLAMAND: Oui, d'accord.
M. ALLARD: Evidemment, avant de parler de l'exportation de l'eau, il est
clair que c'est un problème... Il n'y a pas de problème facile,
j'imagine.
M. CLICHE: C'est un problème de 25 ans.
M. ALLARD: J'ai déjà dit une fois que nous avions
été traités longtemps de porteurs d'eau. Nous pourrions
éventuellement devenir des vendeurs d'eau.
M. CLICHE: Je m'excuse d'intervenir, mais à un moment
donné on a même dit à l'Assemblée législative
que nous étions des scieurs d'eau.
M. ALLARD: Des porteurs de bois. Un député a dit à
l'Assemblée législative que nous étions des scieurs d'eau
et des porteurs de bois.
M. FLAMAND: Ce doit être un député
libéral.
M. CLICHE: A cause de la situation créée par l'Union
Nationale.
M. ALLARD: Il faut nécessairement être au courant des
possibilités techniques exactes ou des possibilités
économiques pour la réalisation d'un tel projet. Vous comprenez
avec moi que, quand on parle d'aller dans ce sens-là, il s'agit d'un
projet extrêmement dispendieux.
M. BINETTE: Est-ce que le ministère étudie actuellement la
possibilité d'établir une politique d'exportation de l'eau?
M. ALLARD: Si le député le permet, je crois qu'à
l'occasion d'une question posée en Chambre, je ne sais pas si c'est par
le député de Deux-Montagnes, j'avais déclaré,
à ce moment-là, qu'au cours de l'année fiscale 67/68, le
ministère avait mis sur pied une équipe d'ingénieurs pour
faire ces études, mais que ces études devraient durer de quatre
à cinq ans.
M. BINETTE: C'est dans l'affaire de la baie James.
M. ALLARD: Bien, disons que l'exportation de l'eau, c'est le secteur au
sujet duquel on est obligé de faire des études.
L'exécution de ce projet pourrait durer de quatre à cinq ans et
coûterait environ $2,500,000. Alors, pour les premières
années, on dépense environ $150,000 par année en
études pour voir les possibilités. Maintenant, cela ne veut pas
dire évidemment que le projet va se réaliser. Après
l'étude on verra s'il y a rentabilité. Sur le terrain, cette
année, il n'y a pas d'étude.
M. LE PRESIDENT: M. le député de Jacques-Cartier n'avait
pas terminé.
M. SAINT-GERMAIN: Si vous me le permettez, M. le Président, je
vais apporter d'autres arguments au ministre. On entend souvent parler que,
pour combattre la pollution de l'eau, il faudrait des sommes fantastiques, et
c'est vrai. Mais il faut tout de même penser que ces sommes peuvent
être dépensées sur un grand nombre d'années. Mais il
reste que la pollution de l'eau, actuellement, dans la province de
Québec, coûte des sommes fantastiques. Si on prend simplement, par
exemple, la région de Montréal, il est tout à fait
pénible de constater que, durant la belle saison, il n'y a pas de plages
disponibles et que pratiquement aucun sport nautique ne peut être
pratiqué. Si on pratique certains sports dans le fleuve, aux alentours
de Montréal, la pollution reste un inconvénient sérieux.
Il est pénible de constater que, pendant la belle saison, par exemple,
des milliers et des milliers de Montréalais partent pour les Etats-Unis,
vers le lac Champlain, pour passer leurs vacances ou pour se baigner. Alors,
par le fait même, comme dans mon comté, chez moi, il y a le lac
Saint-Louis qui pourrait être, si l'eau n'était pas
polluée, un immense parc public durant l'été, il pourrait
même attirer le tourisme. Au contraire, les gens qui demeurent le long du
lac vont passer leurs vacances au lac Champlain ou quelque part aux Etats-Unis
pour avoir accès à des eaux ou à des lacs non
pollués.
M. ALLARD: II faudrait peut-être souligner par exemple...
M. LAVOIE (Wolfe): Les eaux de ce lac dont vous parlez aux Etats-Unis ne
sont pas polluées?
M. SAINT-GERMAIN: Ah! non, pas autant. Il ne faut pas comparer la
pollution du lac Champlain avec la pollution du lac Saint-Louis.
M. ALLARD: Peut-être pas autant, mais il reste tout de même
que j'ai eu l'occasion de voir un article au courant de l'hiver concernant les
plages d'Old Orchard et de Hampton Beach où l'on commence à avoir
un problème sérieux de pollution.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, je n'en doute pas...
M. ALLARD: C'est aussi un problème à la dimension de leur
population et de leurs besoins.
M. SAINT-GERMAIN: Chez nous, ça fait
déjà des années qu'il est impossible de se baigner
dans le lac Saint-Louis.
M. ALLARD: Evidemment, la situation qu'on trouve fait comprendre
à tout le monde qu'il y a un effort sérieux à faire pour
arriver à une solution.
M. SAINT-GERMAIN: Même au point de vue de la municipalité
de Lachine en particulier...
M. ALLARD: Parce que le long de la côte, dans les secteurs d'Old
Orchard, tous les déversoirs municipaux sont renvoyés à la
mer et les navires qui circulent jettent aussi leurs déchets, etc..
M. VAILLANCOURT: Mais, à ce sujet-là, M. le
Président...
M. ALLARD: ... et vous constatez à une certaine partie de la
journée qu'il y a tellement d'eau...
M. SAINT-GERMAIN: J'aimerais finir mon intervention, si vous voulez, M.
le Président...
UNE VOIX: Ne vous chicanez pas entre vous!
M. SAINT-GERMAIN; J'aimerais ajouter que chez nous, à Lachine, la
ville comme les citoyens ont déjà dépensé une somme
considérable à cause de la pollution de l'eau. Il y a eu du
phénol jeté pendant des années dans le lac Saint-Louis.
Lorsque le phénol est dans l'eau, une minime quantité change le
goût de l'eau et la rend inutilisable. Alors les restaurateurs, les
hôpitaux ainsi de suite sont obligés de jeter le thé et le
café ainsi que la nourriture qu'ils ont apprêtée avec cette
eau-là. La ville est obligée de vider ses réservoirs
à cause de ce phénol que contient l'eau, et cela a
déjà coûté des sommes considérables. Je crois
que lorsqu'on parle de sommes à dépenser ou à investir en
vue de combattre la pollution de l'eau, il faut tout de même soustraire
de ces sommes-là les montants que coûte la pollution de l'eau
actuellement à la province de Québec. C'est une somme
fantastique.
M. LAVOIE (Wolfe): M. le Président, juste une minute... Je me
demande si certains manufacturiers... si les mines de cuivre déversent
un résidu dans les ruisseaux qui finalement se jettent dans les lacs, ce
qui fait tort énormément surtout aux poissons.
M. ALLARD: M. le Député, en ce qui concerne la pollution
créée par les mines, le ministère fait un effort incessant
pour forcer les usines à épurer ou du moins à diminuer
l'état de ,pollution qu'elles peuvent créer dans les cours
d'eau.
M. BINETTE: Je reviens toujours à la question de la politique de
l'exportation de l'eau on se croise dans les sujets j'aime autant
laisser finir la discussion sur la question de la pollution et je reviendrai
ensuite sur la question de la politique de l'exportation de l'eau.
M. VAILLANCOURT: La pollution ne relève pas...
M. ALLARD: Non, actuellement, c'est ce que j'ai dit...
M. LE PRESIDENT: C'est une politique d'avenir.
M. VAILLANCOURT: Mais pour les mines, par exemple.
M. ALLARD: Sauf pour les mines, cela relève du ministère,
et on s'occupe de ce secteur-là.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Est.
M. CLICHE: Sur la pollution de l'eau je n'ai rien à ajouter.
C'est assez pollué comme ça.
M. LE PRESIDENT: Avez-vous épuisé le sujet?
M. CLICHE: C'est assez pollué comme ça!
M. BINETTE: Etant donné qu'on ne pourra pas régler tout le
problème de la pollution ce soir et qu'on ne pourra pas épurer
toutes les les eaux du Québec, je crois qu'on pourrait quand même
penser qu'il y a encore de la bonne eau dans le Québec et qu'on pourra
essayer de la protéger pour justement en arriver à une politique
d'exportation de l'eau.
Je me souviens, même si c'est vague dans ma mémoire, qu'un
ancien premier ministre du Canada, le très honorable L.-B. Pearson avait
déjà parlé d'une politique d'exportation de l'eau du
Canada vers les Etats-Unis. A ce moment-ci, je me demande, si nous ne prenons
pas les devants et si nous ne préparons pas une poli-
tique concrète dans ce domaine, si, encore une fols, on ne se
fera pas dépasser par le fédéral qui arrivera avec une
politique établie. A ce moment-là on sera encore à la
remorque du fédéral. Nous sommes jaloux de nos droits dans le
Québec, et nous voulons réellement faire valoir les droits que
nous avons, établissons nos politiques avant que les autres les
établissent avant nous.
M. ALLARD: Est-ce que le député considérerait que
l'effort qui se fait actuellement n'est pas une politique d'initiative dans ce
domaine alors que le fédéral n'a pas encore commencé?
Disons du côté de l'Ontario, si vous voulez, mais non du
côté du Québec. Et c'est le Québec qui, depuis
quelques années, a pris les devants, du moins en commençant les
études sur la possibilité de l'exportation de l'eau.
M. BINETTE: II y a des études qui se font actuellement au
ministère sur la possibilité d'exporter de l'eau et ces
études, un jour, se concrétiseront, je n'en doute pas, par une
loi qui viendra devant le Parlement. Je présume que c'est ce à
quoi doit aboutir une telle politique, une telle étude.
Je sais que là encore il y a un problème de juridiction.
Est-ce qu'on discute de cette juridiction sur le plan
fédéral-provincial?
M. ALLARD: II y a eu certaines rencontres à ce sujet. On me dit
que ça ne porte pas tant sur la qualité de l'eau que sur la
possibilité...
M. BINETTE: Le potentiel de l'eau. M. ALLARD: Le potentiel de l'eau.
M. BINETTE: L'énergie. Sur le potentiel
énergétique.
M. ALLARD: Comme on l'a su l'autre jour, l'Hydro fait des recherches de
son côté au point de vue des ressources
d'électricité et le ministère, par contre, regarde de son
côté les possibilités de débit et de qualité
de l'eau.
M. LE PRESIDENT: Le député de Rouyn-Noranda.
M. FLAMAND: Je suis étonné...
M. BINETTE: Lorsque je pense à une politique d'exportation...
M. ALLARD: Avant de penser à l'exportation, il faut d'abord
savoir ce qu'on a.
M. BINETTE: Connaître notre potentiel. Actuellement donc, ce que
le ministère doit faire, c'est un inventaire du potentiel hydraulique du
Québec avant de savoir si on peut en exporter...
M. ALLARD: C'est ça!
M. BINETTE: ...quelles seraient les qualités possibles
d'exportation? C'est au domaine de l'inventaire.
M. ALLARD: Absolument.
M. BINETTE: Mais une fois que l'inventaire sera fait, il y a sans doute
des études qui se font actuellement pour préparer une loi dans ce
domaine.
M. ALLARD: Oui. Il faut d'abord connaître l'inventaire et
savoir...
M. BINETTE: Mais les études, j'entends. On élague, on fait
le déboisement avant de...
M. ALLARD: C'est ça!
M. BINETTE: Cela se fait au ministère actuellement par
l'entremise de la direction générale de la planification et de la
direction des eaux.
M. ALLARD: Les deux ensemble. M. BINETTE: Les deux ensemble.
M. FLAMAND: Je suis étonné de voir le député
de Deux-Montagnes soulever ce problème-là. C'est un
problème constitutionnel et, dans son optique à lui, de toute
façon il suffit que ça soit développé, que ce soit
par un gouvernement ou par l'autre... Ce sont des problèmes sans
importance... selon ce qu'il nous a mentionné au début...
M. BINETTE: Je regrette, mon cher...
M. FLAMAND: Je suis très surpris, remarquez que je suis
heureusement surpris, mais je suis très surpris de voir
l'Intérêt que vous portez aux problèmes
constitutionnels...
M. BINETTE: Je regrette, le député de Rouyn-Noranda n'a
pas encore saisi l'explication que j'ai donnée lorsque j'ai dit que les
problèmes constitutionnels étaient d'une importance
considérable, capitale, mais qu'il y avait aussi des priorités
qui étaient autres que les problèmes constitutionnels...
M. FLAMAND: II arrive que le problème constitutionnel...
M. BINETTE: ... et qu'il fallait s'ouvrir les yeux sur le domaine
économique et, à ce moment-là, j'ai parlé
d'intégration des mines...
M. ST-GERMAIN: S'il faut mêler les problèmes
constitutionnels à la pollution des eaux, on n'est pas près de
s'en sortir.
M. FLAMAND: Non, on parle de l'exportation des eaux.
M. LE PRESIDENT: On ne pourra pas adopter cet article. Alors on
continue.
M. CLICHE: Je voudrais faire quelques remarques d'observation
générale concernant votre ministère, M. le Ministre.
Disons que je commencerais par SOQUE Mpour dire que je réitère ma
demande...
M. FLAMAND: Adopté, les eaux?
M. CLICHE: ... qu'un budget plus élevé vous soit
accordé au cours du présent exercice financier pour faire le plus
de travaux possible d'exploration minière. C'est à souhaiter en
tout cas. Je ne veux pas élaborer, on en a parlé à
l'Assemblée législative. Puis ici, nous sommes en comité,
pour l'étude de votre budget. Mais je veux tout simplement vous demander
de ne pas oublier de faire les efforts voulus pour que notre région, le
Nord-Ouest du Québec, soit l'objet de plus de recherches minières
que par le passé. On est très heureux des recherches qui se font
actuellement mais, si le double du budget était consacré chez
nous, les possibilités de trouver des gisements seraient meilleures.
Cela résume ma pensée, pour le moment, sur la question de SOQUEM.
Je veux parler maintenant des ingénieurs miniers.
M. ALLARD: Pour traiter directement de la question que le
député vient de poser, évidemment, en recherches
minières, actuellement, dans la région de Rouyn-Noranda, il y
aura des levées électro-magnétiques,
aéroportées pour un montant de quatre-vingt mille dollars. Je
crois que le contrat a été signé avec une compagnie qui se
spécialise dans ce genre de travail qui, nous l'espérons,
apportera des avantages...
M. CLICHE: C'est fait à la demande du gouvernement de la
province?
M. ALLARD: A la demande du gouvernement provincial, oui, du
ministère des Richesses naturelles. Evidemment, pour faciliter
l'exploration minière.
M. CLICHE: C'est un programme nouveau?
M. ALLARD: Oui, complètement nouveau. Je crois qu'il a
été décidé il y a seulement quelques mois.
M. CLICHE: Dans quelle région en particulier?
M. ALLARD: Dans la région de Matagami.
M. CLICHE: Ce n'est pas Rouyn-Noranda, dans ce cas-là, si c'est
à Matagami?
M. ALLARD: Bien, disons que c'est dans le Nord-Ouest
québécois. Vous avez fait un appel pathétique en faveur du
Nord-Ouest québécois.
M. CLICHE: Oui, quand je dis Nord-Ouest, j'Inclus Rouyn-Noranda parce
que Rouyn-Noranda a également besoin d'être bien
représentée.
M_ ALLARD: C'est la région entière.
M. CLICHE: Certainement, j'embrasse la région entière.
M. ALLARD: Il y a aussi la région de Matagami...
M. FLAMAND: Naturellement, il ne connaît pas l'étendue du
progrès.
M. CLICHE: Avez-vous d'autres précisions à me donner dans
ce domaine-là?
M. ALLARD: Dans le cas de Rouyn-Noranda, $80,000, dans le cas de la
région de Matagami, $156,000. Alors il y a deux montants... Incidemment,
les dépôts miniers ou les gisements miniers de la région de
Matagami ont été découverts de cette
façon-là, par des relevés faits par des avions,
d'anomalies, comme on dit. C'est ça, là il y a deux recherches
qui se font de l'ordre d'au-delà de $200,000.
M. CLICHE: Bon, alors, j'y reviendrai à l'Assemblée
législative. Ce sujet n'est pas épuisé, on peut
peut-être recommencer demain après- midi.
M. ALLARD: Je n'avais pas cette intention-là.
M. CLICHE: Non, c'est M. Bellemare, le député de
Champlain, qui doit commencer. Alors, cela peut se continuer assez
longuement.
M. ALLARD: Il n'y a pas d'irrégularités concernant la
motion, qui n'est pas terminée depuis la semaine dernière.
M. CLICHE: Oui, c'est entendu. Pas sur le budget, mais concernant la
motion. J'ai mentionné tantôt que je voulais dire un mot des
jeunes ingénieurs miniers québécois. J'ai eu connaissance,
depuis mon arrivée en Abitibi, après être sorti de
l'université Laval, des efforts pénibles, des débuts
pénibles plutôt, des jeunes ingénieurs miniers
québécois, qui ont commencé, pour plusieurs d'entre eux,
comme simples mineurs et qui, avec les années, ont réussi
à obtenir des postes de confiance, mais ils n'ont certainement pas
réussi à obtenir les postes de confiance qu'ils
méritaient.
Je me fais un devoir de le mentionner ici. J'ai déjà
mentionné, dans des réunions où il y avait quantité
de gérants de mines québécoises, que nos jeunes
ingénieurs miniers canadiens-français du Québec, avaient
la même compétence, la même capacité que tout autre
ingénieur minier, mais qu'on ne leur donnait pas l'opportunité
à laquelle ils avaient droit, c'est-à-dire celle d'occuper des
postes de confiance dans nos mines québécoises. Je ne parle pas
d'aller occuper des postes de confiance en Ontario. Si cela arrive, tant mieux.
Mais au Québec, on ne leur a pas donné cette
opportunité-là, sauf dans le cas des entreprises Beauchemin,
où on a vu à ce qu'on accorde aux Canadiens français une
certaine priorité. Des Canadiens français qui étalent
très compétents, fort habiles et qui ont fait la fortune des
Beauchemin et qui ont créé la prospérité
minière de la province, soit dans le Nord-Ouest québécois
ou dans les Cantons-de-l'Est, soit dans la recherche minière ici et
là, même au Nouveau -Brunswick. On doit rendre un hommage
particulier aux entreprises minières Beauchemin, à ce
sujet-là.
A part des entreprises Beauchemin, je pense à des consortiums
comme à la Noranda et à d'autres semblables, soit à
Rouyn-Noranda, soit à Val-d'Or, soit à Matagami, soit dans la
région de Chibougamau. Je pense qu'on n'a pas toujours accordé
aux Canadiens français les postes auxquels ils avaient droit. Je ne fais
pas ce reproche à l'Assemblée législative, loin de mon
territoire, Je l'ai fait là-bas en présence de gérants de
mines, qui nous demandaient, à un moment donné: Qu'est-ce que
vous voulez, vous, les Canadiens français au Québec?
En commençant par vous, Monsieur, vous auriez dû donner
c'est un de mes amis, le type en question, le gérant de mines
à des ingénieurs Canadiens français qui
étaient chez vous, la raison d'espérer d'occuper un poste de
confiance dans votre mine, un de ces matins. Alors, le jeune est parti.
Aujourd'hui, il est gérant de la mine Solbec dans les Cantons-de-l'Est,
M. Rodrigue Gosselin, un de nos brillants ingénieurs miniers du
Québec. Il travaillait, ce jeune-là, à la mine Sigma.
Aujourd'hui, je pense qu'au cours des dix ou quinze dernières
années, le climat a changé. Beaucoup de nos jeunes ont
désespéré et ont quitté le domaine minier. Et en
plus de cela, il y a beaucoup de jeunes qui se seraient
intéressés au domaine minier et qui ne l'ont pas fait, craignant
d'être toujours à des postes inférieurs, de ne jamais
occuper des gérances, à un moment donné, ce qui est
toujours intéressant au point de vue du prestige, au point de vue du
salaire.
Je disais tantôt que la situation s'est améliorée un
peu. On a vu que le gérant de la mine Noranda, c'est M.
Bérubé, qui a été gérant à la
Gaspé Copper. Autrefois il était à Val-d'Or. Mais c'est
l'exception. Je suis loin d'être séparatiste, mais je suis d'avis
qu'on doit donner une chance aux Québécois d'occuper des postes
d'importance. Pourquoi ne pas donner...
M. ALLARD: Il y en a au moins deux.
M. CLICHE: ... à nos jeunes ingénieurs miniers cette
chance d'occuper ces postes-là? Je dis que le ministre devrait,
lorsqu'il prononce une conférence, profiter de cette occasion-là,
non pas pour chasser le capital, non pas pour leur faire peur, mais pour mettre
les cartes sur la table et leur dire à ces messieurs qu'au
Québec, il faudra que les ingénieurs Canadiens français
qualifiés et compétents je ne parle pas de donner des
postes de confiance à des ingénieurs qui n'auraient ni la
capacité, ni la compétence aient certainement les
mêmes chances d'occuper des postes de gérance ici au
Québec.
Je demande au présent ministre de profiter d'une occasion,
lorsqu'il donne une conférence. Moi, je l'ai fait alors que
j'étais ministre des Terres et Forêts, et je parlais à des
présidents de compagnies forestières. Je leur ai dit: Il est
temps que les ingénieurs forestiers Canadiens français aient au
moins la chance d'avancer dans votre compagnie et d'occuper des postes de
confiance et même d'aspirer à la présidence. Et je vous
assure que mes paroles ont été très bien accueillies, je
suis convaincu que cela a aidé énormément. Je vous
demande, M. le Mi-
nistre, d'utiliser votre prestige à une occasion semblable et de
mettre les cartes sur la table, d'y aller carrément, positivement et
objectivement pour aider nos jeunes ingénieurs miniers, de façon
à intéresser les autres plus jeunes qui poussent à aller
dans ce domaine-là.
Et c'est de cette façon-là que nous développerons
notre province.
M. ALLARD: Si le député me permet, j'ai eu l'occasion de
rencontrer, il y a quelques mois, les jeunes étudiants de
l'université de Montréal, au service des mines.
A cette occasion, j'ai fait un appel désespéré pour
qu'ils poursuivent leur carrière, pour qu'ils attirent leurs jeunes
confrères et leur laissent entrevoir des possibilités dans
l'industrie minière québécoise. Deuxièmement, nous
avons eu l'occasion de rencontrer différents groupes et associations
minières où, chaque fois qu'il nous a été possible
de le faire, nous avons encouragé nos jeunes, ce qui est de nature
à faciliter les relations de travail dans le Québec. Disons qu'il
est assez difficile d'attirer des ingénieurs dans la carrière
minière quoique il y ait une amélioration sensible depuis
plusieurs années. C'est évident que dans les mines, actuellement,
la représentation n'est pas suffisamment forte. Par ailleurs,
jusqu'à aujourd'hui, uniquement dans la compagnie Iron Ore, je crois
qu'il existe au moins sept ou huit postes détenus par des
ingénieurs canadiens-français, ce qui n'est peut-être pas
la perfection mais tout de même une amélioration.
Tout à l'heure nous avons dit que certains ingénieurs
avaient commencé leur carrière comme mineurs et avaient dû
à un moment donné s'expatrier parce que l'avancement leur
était fermé. C'est une chose qui, comme vous le dites, s'est
améliorée. Nous avons au ministère l'exemple
extrêmement frappant d'un type qui a commencé sa carrière
comme mineur alors qu'il était jeune et étudiant et qui est
devenu aujourd'hui directeur général des mines du Québec.
C'est le docteur Jos Gilbert. On peut le citer en exemple et, à
l'occasion, dire que c'est un exemple qui pourrait être facilement suivi
et vous pouvez être assuré que chaque fois qu'il me sera
donné de faire valoir ce point de vue, je le ferai avec beaucoup de
plaisir.
M. LAVOIE (Wolfe): Pour faire suite aux paroles de M. le
député de l'Abitibi-Est et de l'honorable ministre, je dois dire
que M. Rodrigue Gosselin qui est un type de chez nous il est
gérant de la mine Solbec me disait qu'il faisait le tour des
universités pour es- sayer de recruter des ingénieurs miniers qui
sont très rares parce que les types ont peur de s'expatrier. Le travail,
au début, est souvent loin des grands centres. Il a beaucoup de
difficulté à en recruter. Tous les ans, il vient à
l'université Laval pour donner une conférence afin d'engager des
ingénieurs miniers. Il abeaucoup de difficulté. On m'a
déjà dit mais j'aimerais bien savoir à nouveau combien il
y a d'ingénieurs miniers diplômés chaque année? Vous
le savez, M. le Député.
M. CLICHE: Non, je ne le sais pas. Je ne sais pas le nombre. J'en ai une
idée mais pas le chiffre exaxt.
Combien par année sont-ils diplômés au
Québec?
M. FLAMAND: Si les jeunes qui vivent dans une région
minière...
M. LAVOIE (Wolfe): Vingt-cinq? Environ. Parmi ces vingt-cinq
diplômés, quelle direction prennent-ils habituellement? Parmi les
vingt-cinq Canadiens français, supposons.
Quelle direction prennent-ils après avoir reçu leur
diplôme?
M. ALLARD: Disons qu'il y en a un pourcentage qui se dirigent vers les
Etats-Unis ou ailleurs pour se spécialiser. D'autres entrent aux mines
situées dans le Québec.
Quelle est la proportion exacte de ceux qui se dirigent vers les mines
et de ceux qui veulent se spécialiser? Je ne suis malheureusement pas en
mesure de vous le dire.
M. VAILLANCOURT: II n'y a pas beaucoup de mines aux Etats-Unis.
M. FLAMAND: Si les jeunes qui vivent dans les régions
minières, comme chez nous, se rendaient compte qu'il y a des
possibilités pour eux selon leur intelligence, leur volonté de
travail, selon leurs connaissances d'obtenir des postes de confiance dans les
mines, dans les compagnies minières, je suis persuadé qu'un plus
grand nombre de nos étudiants, surtout chez nous, dans nos
régions, où on connaît le secteur minier, se dirigeraient
vers l'étude du génie minier. Mais juqu'à aujourd'hui, les
possibilités d'avancement pour eux, dans ces mines, sont assez
réduites. Au point de vue social, au point de vue des contacts dans les
clubs sociaux ou autres, leurs chances d'avancement sont minimes. Beaucoup se
dirigent ailleurs, dans d'autres secteurs. Ils sont plus ou moins
intéressés même s'ils vivent dans des régions
minières
où souvent, ils sont intéressés à
retourner.
M. ALLARD: Maintenant, il faut dire que depuis quelques années,
il y a un accroissement du nombre de jeunes qui, plutôt que de se lancer
immédiatement dans le travail des mines, vont se spécialiser. Et
évidemment, ces jeunes, après avoir obtenu un brevet plus
perfectionné, ont de meilleures chances de se placer dans des mines.
M. CLICHE: Je demeure convaincu que, si en qualité de ministre,
lors d'une conférence sur un sujet minier, disons un sujet
sérieux, vous parlez d'affaires avec les principaux
intéressés, les gérants de mines, votre intervention aura
des résultats.
Je ne parle pas de faire du racisme, je parle de mettre les points sur
les « i »...
M. ALLARD: C'est sûr.
M. CLICHE: ... et de régler la situation.
M. ALLARD: Je vais prendre un engagement vis-à-vis de vous
immédiatement,, Jeudi prochain ou mardi prochain, je suis
conférencier devant l'Association des mines et je trouverai le moyen de
faire cette suggestion avec le plus d'insistance possible devant l'Association
des mines de la province.
M. CLICHE: Cela serait l'occasion parfaite.
M. ALLARD: Et je profiterai d'autres occasions qui me seront faites.
M. CLICHE: Très bien! On espère que vous aurez des
résultats.
M. ALLARD: Bien, disons que les résultats ne sont pas toujours
calculés en proportion de l'effort fait, mais on ne doit pas se limiter
à cela et, malgré tout, il faut faire des pressions. Je suis
heureux de la suggestion du député à cet effet-là.
Pour ma part, je suis disposé...
UNE VOIX: Maintenant...
M. ALLARD: ... à agir dans cette voie-là.
M. CLICHE: Une autre suggestion que je me permets de faire concernant le
domaine minier, le domaine des Richesses naturelles, ce serait cette
initiative. Je suggère au présent gouvernement et au
présent ministre des Richesses naturelles d'obtenir les crédits
nécessaires à la construction d'une route allant à la baie
James. Vous allez me dire que c'est peut-être une marotte dans le
Nord-Ouest du Québec de parler d'une route qui va à la baie
James, qui va vers le nord. Ce n'est pas une marotte, c'est devenu pour nous,
du Québec, un objectif sérieux à atteindre. Si vous
regardez l'histoire du développement du nord de l'Ontario vous verrez
que l'Ontario longtemps avant nous, il y a déjà 30 ou 40 ans, a
déjà vu l'importance du nord, et on a consacré les sommes
nécessaires à la construction d'un chemin de fer. Le chemin de
fer a été érigé, il part de Cochrane et se rend
directement à Moosenee sur le bord de la baie James en Ontario. Je
suggère qu'au Québec, vu que dans le passé on ne l'a pas
fait, on prenne maintenant aux Richesses naturelles les dispositions
nécessaires à la construction d'une route allant à la baie
James. Si cela ne s'est pas fait, depuis cinq, six ou dix ans, ou disons depuis
l'existence des plans conjoints fédéral-provincial, c'est qu'on
avait établi des priorités et on a, à bon droit, construit
la route allant d'Amos à Matagami sur une distance de 110 milles. On a
terminé, en 1963 et en 1964, la route de Senneterre à
Chibougamau. Ensuite on a construit la route allant de Chibougamau au lac
Albanel en allant vers le Nord-Ouest.
Alors, on a construit le système routier nécessaire au
développement des richesses naturelles sauf un chemin qui va vers le
nord, partant nécessairement de l'Abitibi vers la baie James, et
éventuellement vers la baie d'Hudson et encore plus haut, encore plus au
nord, toujours dans le territoire québécois.
M. ALLARD: Evidemment, c'est un problème qui nous
préoccupe et qui nous intéresse. Vous comprendrez facilement que,
lorsqu'on parle d'un projet de cette envergure, il faut avoir évidemment
une étude complète, parce que l'on ne peut pas se permettre de
passer n'importe où. Il y a énormément de facteurs dont il
faut tenir compte dans la construction d'une route de cette
dimension-là. Lorsqu'on considère, par exemple, qu'uniquement
entre Manic et Gagnon, et de Gagnon éventuellement à Labrador
City, les projets...
M. CLICHE: Là encore, c'est nécessaire d'y construire une
route.
M. ALLARD: ... on parle d'un projet de l'ordre de $30 millions.
M. CLICHE: C'est nécessaire!
M. ALLARD: Il faudra à ce moment-là,
comme dans le cas que vous suggérez, d'abord connaître la
rentabilité du secteur donné et, après cela,
établir un ordre de priorité dans les travaux...
M. CLICHE: Mais, M. le Ministre, si on y va toujours avec des gants
blancs et qu'on espère et qu'on parle d'étudier, je pense qu'on
n'érigera pas de route de cette façon-là.
UNE VOIX: Non!
M. CLICHE: On ne construira pas. Mais si on regardait ce que le
fédéral fait comme réseau routier allant vers le nord, on
serait édifié, nous du Québec, puis on se dirait
peut-être qu'on n'a pas obtenu ce que l'on devait obtenir.
M. ALLARD: C'est quelque chose de possible.
M. CLICHE: Et puis à l'avenir, on devra obtenir ce qui nous
revient. Il n'y apas d'erreur que la route qui va à Gagnon et
éventuellement à Labrador City, c'est une priorité, c'est
une urgence. Mais c'est également urgent de construire la route allant
vers la baie James. La baie James, de l'Abitibi, ce n'est pas à 1,000
milles. C'est à quoi? Peut-être 150 milles à construire
dans cette région, peut-être 200 milles tout dépend du
parcours.
Je dis au ministre qu'il devrait, conjointement avec les
autorités fédérales, si les autorités
fédérales veulent aider autant qu'elles le disent, il n'y a pas
d'erreur qu'en établissant des priorités, des programmes, on
obtiendra de l'aide pour des projets semblables. C'est dans
l'intérêt de tous les Québécois. On se lamente, on
veut avoir la juridiction sur les Indiens, sur les Esquimaux ou tout ce qu'on
veut. Commençons donc par fournir l'accessibilité, et ceci va
nous ouvrir, j'en suis convaincu, des territoires miniers intéressants.
Et au point de vue touristique, ce sera rentable.
M. ALLARD: C'est évident.
M. CLICHE: Et à différents points de vue. On va ouvrir le
Nord du Québec. Ayons confiance au Nord et allons l'ouvrir.
M. FLAMAND: Est-ce que le ministre préconise la route La
Sarre-baie James ou Matagami-baie James?
M. CLICHE: Le député de Rouyn-Noranda me pose des
questions. Il veut m'embêter avec ses questions.
M. FLAMAND: Non, non, non.
M. CLICHE: S'il savait que ce n'est pas ça que je veux, je veux
avoir une route pour aller à la baie James.
M. FLAMAND: Oui, mais quel endroit préconisez-vous? Il y a
plusieurs projets.
M. CLICHE: Ces deux routes-là, partant de Matagami, ou partant de
LaSarre, vont se rejoindre éventuellement, c'est une seule route qui va
aller à la Baie James.
M. FLAMAND: C'est une seule route qui va aller à la baie
James.
M. CLICHE: Ce n'est pas avec des chinoiseries qu'on va régler ces
problèmes-là. C'est une route vers la baie James qu'il faut
obtenir. C'est entendu qu'il y a des divisions, qu'il y a différents
points de vue dans le Nord-Ouest du Québec. Mais prenez une
décision et faites-en une, c'est ça qui est important.
M. ALLARD: Evidemment, il faut aussi avoir les moyens disponibles de le
faire.
M. CLICHE: Oui, mais si on considère que la route a
été faite de Chibougamau jusqu'au lac Albanel, je vous assure que
c'était quoi? C'était combien de milles? Cent quarante
milles?
M. ALLARD: Quatre-vingt-treize milles.
M. CLICHE: Ah! quatre-vingt-treize milles. Il me semblait que
c'était plus que ça! En tout cas, quatre-vingt-treize milles.
M. ALLARD: Evidemment, il y a eu un secteur de réalisé
à ce jour dans le bout de Chi-bougamau-Matagami, un secteur
important.
M. CLICHE: Oui, mais cela a été commencé en
1959.
M. ALLARD: Non, mais tout de même, c'est terminé, et cela a
amené le développement mais...
M. CLICHE: Oui, mais il faudrait continuer, il ne faudrait pas
arrêter. Là vous êtes arrêtés au point de vue
de la construction.
M. ALLARD: Non, nous ne sommes pas arrêtés parce
qu'actuellement nous avons d'autres projets, on va en adopter d'autres.
M. CLICHE: Bien, dans notre région, vous êtes
arrêtés. Le ministère des Richesses naturelles est
arrêté. Prouvez-moi le contraire!
M. ALLARD: On a une route qui nous oblige actuellement à nous
concentrer en Gaspésie. On a un projet de ceinture du mont McGregor,
comme je vous l'ai dit. La Gaspésie de ce côté-là
n'a pas été favorisée du tiers, du quart de ce qu'a eu
l'Abitibi. Disons que nous avons actuellement un projet qui est d'une
importance capitale parce que la zone de la Gaspésie est une zone
beaucoup plus sous-développée que ne l'est le territoire de
l'Abitibi. Cela n'enlève pas les problèmes de l'Abitibi, mais
tout de même on a un projet dans ce secteur, un projet de cinq ans, une
route de cinquante-six milles de longueur, au total $7 millions, qui sera
financée à 75% par le fédéral. Le début de
ces travaux a lieu cette année en 1967/68. Il reste des chemins de
raccordement aux mines, je vous l'ai dit, qui comptent une longueur de 6.5
milles, au coût de $810,000 qui sera partagé à 51%.
M. CLICHE: C'est un chemin qui mène à quoi, ça?
M. ALLARD: Qui mène à la mine Madeleine. Il va être
ouvert dès l'an prochain, et la construction débute cette
année, pour un coût de $12 à $15 millions.
M. CLICHE: C'est important de faire cette route-là, je
l'admets.
M. ALLARD: Evidemment.
M. FLAMAND: Est-ce que le ministère, lorsqu'il participe à
la construction des routes, considère simplement l'ouverture d'un
secteur minier nouveau ou s'il considère également les services
que cela peut rendre à une population? Par exemple, si on
considère que des gens qui viennent d'Abitibi-Ouest, doivent faire un
détour extraordinairement long pour se rendre à Matagami ou
à Joutel, mais par contre, si le ministère consentait à
ouvrir, à partir de ce qu'il appelle le chemin du vingt milles, en haut
d'Authier-Nord, une route pour se rendre à Joutel, il y aurait quinze
milles à faire. Est-ce que c'est un problème que le
ministère peut considérer ou si, au contraire, ça
dépend d'un autre ministère dès que le secteur est ouvert,
si une autre route ne donne pas nécessairement accès à des
territoires nouveaux? Est-ce que vous ne le considérez pas?
M. ALLARD: On tient compte évidemment de tous les facteurs dans
la construction d'une route. Disons que, pour le ministère des Richesses
naturelles, le facteur primordial est celui de la découverte et de la
mise en marche d'industries minières. L'expérience
démontre que dès qu'une route a été faite pour se
rendre à un point donné où déjà il y a une
installation minière, cela a attiré d'autres
développements dans le même secteur, à des endroits
différents. Mais tous les aspects sont considérés et on
fait la route en proportion et en considération des avantages qu'elle
peut amener.
M. FLAMAND: Est-ce que votre ministère pourrait considérer
le problème de la construction de ce secteur de quinze milles entre le
chemin du vingt milles en haut d'Authier-Nord et Joutel?
M. ALLARD: Voici, cette année, on projette la construction du
deuxième tronçon de la route de Joutel au coût de
$125,000.
M. CLICHE: Pour aller où?
M. FLAMAND: Pour aller au chemin du vingt mille à
Authier-Nord.
M. CLICHE: Pas pour aller là. M. ALLARD: Pour aller de...
M. CLICHE: Pour aller d'où? Elle va où? Cela ne
règle pas le problème dont parle le député de
Rouyn-Noranda.
M. ALLARD: Mais cela démontre qu'il se fait certains travaux et
qu'il y a même de l'amélioration.
M. CLICHE: Mais ce dont parle le député de Rouyn-Noranda,
c'est une tout autre question. C'est pour établir une communication
entre disons la partie nord-est du comté d'Abitibi-Ouest et cette
région de Joutel. La région de Joutel n'est accessible que par la
route qui part d'Amos et qui s'en va au nord. Elle est tout près
d'être accessible à la population d'Abitibi-Ouest, qui est
située au nord-est du comté d'Abitibi-Ouest, sauf sur un parcours
d'environ 15 milles. Le début du parcours a été fait par
le ministère des Terres et Forêts. Il reste un parcours de 15
milles à faire. Si ce parcours était fait, je ne sais pas si cela
pourrait aider à découvrir de nouvelles mines, de nouveaux
gisements, je ne le sais pas, peut-être que non. Mais cela ouvrirait
à toute une population pauvre du comté d'Abitibi-Ouest, une route
qui les conduirait facilement à Joutel. Cela lui permet-
trait de trouver du travail. On m'a dit à Joutel que les
employés qui viennent d'Abitibi-Ouest sont des employés stables
qui font un excellent travail peut-être meilleur que ceux qui sont
toujours dans le domaine minier et qui sont portés à voyager. Ils
savent où sont les gros salaires. Ils vont aller travailler au Manitoba.
A Joutel aujourd'hui, à Matagami demain, au Manitoba après
demain. Cela aiderait une population pauvre si ce secteur de 15 milles
était terminé. Je pense bien que c'est la demande du
député de Rouyn-Noranda.
M. ALLARD: Je l'admets. Mais à cause des prévisions
budgétaires de cette année, ce secteur de route coûterait,
d'après les estimations, $1,500,000.
M. CLICHE: Peut-être que ça relève d'un autre
ministère aussi.
M. ALLARD: II n'est pas possible cette année, pour notre
ministère, de l'entreprendre. Je comprends que les gens de cette
région peuvent avoir des problèmes. Comme je le signalais tout
à l'heure, il y a aussi des gens qui ont un problème: ceux qui
demeurent à Gagnon. Ils sont complètement isolés, il n'y a
aucune route, ils sont obligés de voyager par train.
M. CLICHE: Cela est vrai.
M. ALLARD: Ils font des démarches et des pressions intenses pour
avoir juste le raccordement de Manic à Gagnon. On estime que cela
pourrait coûter, si mon souvenir est exact, environ $15 millions.
M. CLICHE: Jusqu'à maintenant, à moins que je ne me trompe
c'est le ministère des Terres et Forêts qui a payé les
travaux routiers allant de Manic en montant vers Gagnon.
M. FLAMAND: La question que je posais au ministre n'était pas
dans le but de l'embêter mais de savoir si c'était chez lui qu'on
devait s'adresser pour avoir une solution à ce problème-là
ou si ce n'était pas du côté du ministère des Terres
et Forêts qui a également un intérêt dans le
développement de cette région parce qu'il y a de très
belles forêts dans ce secteur.
M. CLICHE: Peut-être, c'est plutôt du domaine forestier.
M. FLAMAND; Oui. Alors, je remercie le ministre de sa
réponse.
M. LE PRESIDENT: Le député de Deux-Montagnes. Avez-vous
quelque chose à ajouter?
M. BINETTES Non.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on peut commencer à appeler les
postes?
M. THEORET: M. le Président, à titre d'information
personnelle, je vois dans le rapport du ministère des Richesses
naturelles que l'on avait alloué $3,035,000 pour des ponts, pour
l'année 66/67, et qu'au mois de juillet on a diminué ce montant
de $600,000 pour ensuite ne dépenser qu'un montant de $1,855,00 sur
$2,435,000. Cela veut dire que des $3,035,000 on n'a dépensé que
$1,855,000. Et on se plaint qu'il n'y a pas assez de travaux
d'exécutés. Par ailleurs aux pages 49 et 50, pour tous ces
travaux qui sont exécutés aux paragraphes 1, 2, 3, je comprends
mal les récriminations du député d'Abitibi-Est, parce
qu'ils me semblent tous faits dans son comté, à moins que je
connaisse mal ma géographie; je peux me tromper. La route Waconichi-lac
Albanel, ensuite des travaux exécutés avec le concours financier
des compagnies minières d'Abitibi-Est, à peu près partout.
De Chapais à Senneterre, est-ce que c'est chez vous ça aussi?
M. CLICHE: Oui, oui. C'est un immense territoire, le comté
d'Abitibi-Est et je vous invite à venir le visiter.
M. THEORET: Je remercie le ministre. Je crois bien...
M. CLICHE: Ce n'est pas une question de tant par comté, c'est une
question de nécessité ou de gisements miniers.
M. THEORET: Vous vous plaignez tant quand il est...
M. CLICHE: II n'est pas question de se plaindre. On parle de la
prospérité de la province.
M. THEORET: On trouve qu'il y a préjudice pour les comtés
de députés du gouvernement.
M. CLICHE: Cela ne marche pas comme ça, voyons!
M. ALLARD: Si vous voulez quelques explications concernant cette
diminution dans les travaux...
M. CLICHE: Ce ne sont pas des plaintes que je formule.
M. ALLARD: ... cela est dû au fait que cette diminution s'est
produite au moment où on a eu d'abord la grève des professionnels
qui a retardé énormément les travaux.
Ils n'ont pas pu être entrepris. Deuxièmement, une
grève aussi des débardeurs qui a empêché le
transport des matériaux nécessaires à la construction de
la route. Alors, c'est ce qui expliquerait jusqu'à un certain
point...
M. CLICHE: De quelle route?
M. ALLARD: Je parlais de la route ici, là...
M. THEORET: Surtout, M. le Président, ce qui m'inquiétait,
c'est la raison pour laquelle on n'avait pas dépensé ces
montants-là. Je me demandais s'il y avait un retard dans les projets et
la préparation des plans et devis. Les explications du ministre me
satisfont, c'est à cause des grèves...
M. LE PRESIDENT: Alors, de consentement, nous allons procéder
à l'examen, article par article. Page 125, administration, poste 1,
article 1.
M. BINETTE: La question du personnel. Il avait été
question l'an dernier, lors de l'étude des crédits, que le
ministère des Richesses naturelles se cherchait un sous-ministre
adjoint. Est-ce que, actuellement, on a trouvé un sous-ministre adjoint
pour remplacer celui qui était parti, M. Michel Bélanger, qui est
rendu à l'Industrie et au Commerce?
M. ALLARD: Je n'étais pas ici évidemment lors de
l'étude des crédits de l'an dernier. Nous n'avons pas fait depuis
des recherches particulières pour trouver un nouveau sous-ministre,
considérant que le ministère des Richesses naturelles est un
ministère unique qui se paie le luxe d'avoir un seul sous-ministre alors
que plusieurs ministères en ont en quantité considérable.
Nous avons des directeurs de services qui ont, en fait, pratiquement les
mêmes pouvoirs que les sous-ministres.
M. CLICHE: Est-ce que le ministre a un adjoint parlementaire?
M. ALLARD: Je n'ai pas d'adjoint parlementaire.
M. CLICHE: Ecoutez, c'est une nécessité.
On connaît les adjoints parlementaires des autres
ministères...
M. THEORET: C'est une excellente question.
M. CLICHE: ... j'en connais qui seraient très
intéressés. J'ignore s'ils sont qualifiés, mais ils
seraient très intéressés par un tel poste.
M. BINETTE: M. le Président, connaissant la tâche du
sous-ministre au ministère des Richesses naturelles, connaissant
l'importance du ministère des Richesses naturelles, sur le plan
économique, comme je l'ai dit cet après-midi, je crois que le
ministère des Richesses naturelles se doit de nommer un sous-ministre
adjoint qui assistera le sous-ministre lui-même dans ses nombreuses
fonctions. Alors, l'an dernier, le premier ministre avait dit, lors de la
discussion des crédits: Nous allons voir à en nommer un
incessamment. Alors, incessamment, ça fait un an de cela et le poste de
sous-ministre adjoint est encore ouvert. Je me demande si c'est une
pénurie de personnel ou si...
M. ALLARD: Pour les mêmes raisons...
M. BINETTE: ... le ministre n'a personne à placer là. Si
c'est le cas, on peut lui faire des suggestions, on en connaît plusieurs
qui sont dans son propre ministère...
M. ALLARD: Etant donné la situation actuelle, à ce
moment-là^ disons que le premier ministre occupait en même temps
les fonctions de ministre des Richesses naturelles qui, probablement, rendait
la vie beaucoup plus difficile pour le sous-ministre. Mais depuis que l'on m'a
envoyé au ministère, on a une collaboration avec le sous-ministre
et les directeurs de direction générale, qui nous permet pour le
moment de travailler avec beaucoup de facilité, mais je n'élimine
pas la possibilité de faire certains changements de ce
côté-là. Disons qu'il n'y a aucune politique, en ce qui
nous concerne, arrêtée à ce sujet.
M. BINETTE: II n'y a rien de prévu dans le budget actuellement au
chapitre des traitements de l'administration pour la nomination d'un
sous-ministre adjoint?
M. ALLARD: Non.
M. BINETTE: Alors je considère, M. le Président, que c'est
une grave lacune au ministère
des Richesses naturelles quand on connaît l'importance, je le
répète encore une fois, de ce ministère dans le domaine
économique et quand on connafi la situation économique du
Québec de ne pas placer là, à un poste important, un
sous-ministre compétent qui assisterait le sous-ministre actuel et le
ministre lui-même dans l'élaboration des politiques de son
ministère. Alors, je recommande fortement au ministère de
prévoir, dans un budget supplémentaire, s'il y a lieu, le montant
nécessaire pour aller chercher un sous-ministre adjoint qui pourrait
rendre d'énormes services au ministère.
Je ne dis pas que le sous-ministre ne fait pas actuellement son grand
possible je connais M. Auger assez bien pour savoir que c'est un homme
très consciencieux, et personne ne doute de sa compétence
mais il y a une limite aux possibilités et aux heures de travail qu'un
homme peut donner. Il ne faut pas non plus brûler tous ses hommes la
même année. Alors, je recommande donc fortement au ministre
d'insister auprès du cabinet pour qu'un sous-ministre adjoint soit
nommé.
Il y a une quantité d'hommes qui seraient prêts à
remplir le poste. Si le ministre a besoin de suggestions, je suis prêt
à lui en faire.
M. ALLARD: Maintenant, M. le Député, j'accepte vos
remarques avec beaucoup de plaisir, mais si je voulais être malin, je
vous dirais que, lorsque vous avez été au ministère, de
deux choses l'une: ou vous n'avez pas trouvé d'hommes compétents
ou vous n'avez pas réalisé que c'était d'une importance
capitale. Vous avez travaillé dans ces conditions, et je crois que vous
avez eu du support.
M. BINETTE: J'ai eu un très bon support, je suis d'accord. Mais
j'ai réalisé non seulement, personnellement, mais avec d'autres,
qu'il fallait nommer un sous-ministre adjoint. Je comprends qu'il y a un
problème, à un moment donné, pour
lanominationd'unsous-minlstre...
M. ALLARD: Vous ne croyez pas qu'actuellement, ce serait plus important
de régler les problèmes qu'on vient de discuter et qui demandent
énormément de capitaux.
M. BINETTE: Oui, mais ce n'est pas une question de $15,000 ou $20,000
qui va mettre en cause le ministère et je considère que c'est une
mauvaise politique de n'en pas nommer.
M. ALLARD: A toutes fins pratiques, ce n'est pas une question
éliminée.
M. BINETTE: Si je n'en ai pas nommé, dans le temps où
j'étais là, c'est que nous étions à la recherche
d'un sous-ministre et nous avions trouvé des candidats avant les
élections. Cependant je ne veux rien révéler ici,
évidemment mais à tout événement, il y avait
quelques candidats sur la liste et j'ai attendu après les
élections, pour faire le choix. Malheureusement les élections
n'ont pas été ce qu'on pensait, et c'est vous qui êtes
là. Alors, c'est I vous de prendre la responsabilité, M. le
Ministre. Et je crois qu'il serait bon que vous Insistiez auprès du
cabinet pour avoir cette nomination. Dans le domaine du personnel, encore une
fois, seulement une question d'information. Est-ce que c'est encore M. Claude
Bélanger qui est directeur du personnel?
M. ALLARD: Non, M. Claude Bélanger est rendu à la
Direction générale des relations de travail. M. Gaston Pelletier
l'a remplacé.
M. BINETTE: C'est M. Gaston Pelletier.
Dans le domaine de l'administration, sur le plan général,
encore une fois, je sais que le ministère des Richesses naturelles, par
l'entremise de la direction générale de l'administration,
administre une compagnie qui s'appelle Metal Mine Limited qui a
été rétrocédée au gouvernement en
décembre 1966. Est-ce le ministère qui administre cette
compagnie?
M. ALLARD: Je pense que tout ce qu'on administre là, ce sont les
bâtisses.
M. BINETTE: Est-ce que des opérations se font là?
M. ALLARD: Non, absolument pas.
M. BINETTE: Ce sont des biens qui ont été
rétrocédés au ministère pour défaut de
paiement de droits, je présume; je ne me rappelle pas exactement la
situation.
M. ALLARD: Je pense qu'il y aeu aussi des échanges de terrains en
plus des questions de loi.
M. CLICHE: Combien de terrains?
M. ALLARD: Combien de terrains? Plusieurs. Malheureusement le Dr
Gilbert... C'est un terrain situé au centre de Chicoutimi, les anciens
terrains de Slogher.
M. BINETTE: II n'y a pas de bâtisses là-dessus.
M. ALLARD: Il y a un atelier de mécanique, oui, qui est
loué, à ce qu'on me dit, à Harvey & Fils.
Il y a eu certaines transactions avec le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche et, si ce qu'on a mentionné est exact,
on leur a cédé une partie du territoire pour faire un terrain de
camping. En effet, j'y suis arrêté l'automne dernier, et les
bâtisses qui restent là, n'ont pratiquement aucune valeur et, pour
le moment, je crois...
M. BINETTE: Qu'est-ce que le ministère a l'Intention de faire
avec cela?
M. ALLARD: Pour le moment, on songe à l'améliorer en
terrain de camping pour une partie, et, pour ce qui restera, on
décidera. Mais actuellement, le ministère a déjà
fait certains travaux sur le terrain.
M. BINETTE: Est-ce que ça coûte quelque chose pour
l'entretien de ces bâtisses-là? Il n'y a pas de prévisions
d'entretien au budget?
M. ALLARD: Absolument pas.
M. BINETTE: Alors, on laisse aller ces vieilles
bâtisses-là.
M. ALLARD: On ne pale pas d'entretien et en plus, on retire un certain
montant de location.
M. BINETTE: En location de ces bâtisses.
M. ALLARD: En location à la compagnie Harvey.
M. CLICHE: Pourquoi ne pas en disposer, ou les vendre tout simplement,
si vous n'avez pas besoin de cela? Vendez ça.
M. ALLARD: C'est une chose qui peut se faire et comme je vous le dis, et
le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche nous a
demandé de retarder la vente pour voir quelles seraient les
possibilités pour lui de s'établir là. Avant de
vendre...
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article...
M. ALLARD: On me dit que les terrains en question auraient
été offerts à la ville de Chicoutimi pour $1.
M. BINETTE: Et la ville de Chicoutimi n'a pas encore
décidé si elle les acceptait?
M. ALLARD: Non. Je ne sais pas si elle a prétendu que l'offre
était trop élevée. On doit se rencontrer pour
négocier.
M. BINETTE: Négocier avec la ville de Chicoutimi pour savoir si,
oui ou non, vous allez lui transférer...
M. LE PRESIDENT: Alors, poste budgétaire un, article 1,
Administration. Adopté?
M. BINETTE: Adopté,
M. SEGUIN: M. le Président, je voudrais faire un commentaire
strictement personnel en ce qui concerne tout le budget, comme je l'ai dit
avant le dîner. Il y a diminution dans le budget total de $1,286,000. On
demande plus d'ouvrage. On a moins de gens pour en faire plus. Alors, j'adopte
le poste budgétaire ainsi que tous les autres suivants avec cette
réserve qu'il faudrait certainement au ministère des Richesses
naturelles au moins ajouter peut-être $11 ou $12 millions dans un budget
supplémentaire. Je ne considère pas qu'on donne au
ministère ce qu'il lui faut pour faire le travail nécessaire au
développement, et je voudrais enregistrer à ce moment-ci cette
réserve.
M. ALLARD: Nous pensons exactement la même chose. Mais,
étant donné les restrictions, c'est une chose qui pour le moment
serait très difficile.
M. SEGUIN: M. le Ministre, je ne m'attaque nullement au
ministère, mais au gouvernement et à ceux qui sont responsables
de faire la répartition des sommes.
M. THEORET: M. le Président, si vous me le permettez. Je crois
que j'entends, depuis que je siège sur différents comités,
cette remarque qui revient souvent dans les comités. On se plaint de la
diminution numérique du personnel. Il n'y a pas encore de chiffres qui
ont été fournis par aucun des membres de l'Opposition à
l'effet que les rendements n'étaient pas les mêmes. On a
bourré la plupart des ministères de fonctionnaires, de 1960
à 1966. Aujourd'hui, une enquête a été
demandée par le premier ministre depuis 1967 pour faire un relevé
et faire une bourse de travail avec ceux qui s'écrasent les pieds
à certains endroits dans les ministères. Je crois que cette
remarque devient quand même fatiguante à la longue, partout
où on est allé... On regarde ici, entre parenthèses, il y
a deux ou trois employés de moins. On ne parle pas des effets qui
peuvent être sentis, on parle du nom-
bre. Il manque deux ou quatre employés, il faudrait combler
ça. On fait des réserves et on ira discuter en haut. Alors, moi
aussi, ma remarque est très personnelle, mais je voulais la faire parce
qu'elle revient constamment dans l'étude des crédits.
M. BINETTE: Est-ce que mon ami prétend qu'il serait de trop de
nommer un adjoint parlementaire? Prétend-il qu'il serait de trop de
nommer un sous-ministre adjoint?
M. THEORET: J'ai dit, quand le député d'Abitibi-Est en a
parlé tantôt, que c'était une excellente suggestion.
M. SEGUIN: M. le Président, si vous voulez me le permettre, si le
député a voulu lire le rapport du ministère, il se rendra
compte du gros travail qui s'est fait par un petit nombre et de la
quantité d'ouvrage qui est encore sur la planche et des travaux urgents
dans tous les domaines du ministère. C'est pour cette raison que je dis
que la répartition des fonds, ou l'allocation, ou le montant
alloué à ce ministère est tout à fait insuffisant.
Je ne demande pas d'ajouter du personnel, mais tout simplement ce qu'il faut
pour que le ministère puisse faire le travail qu'on attend pour le
développement de la province au point de vue des richesses naturelles.
C'est simplement pour cette raison et non pour référer ceci en
Chambre ou autre chose. Ce n'estpas du tout le commentaire que je veux
faire.
M. LE PRESIDENT: Le député de Deux-Montagnes.
M. BINETTE: M. le Président, à l'article de
l'administration, encore une fois, au domaine juridique, est-ce que je peux
poser la question suivante? Combien le tribunal minier a-t-il entendu de causes
cette année? Etes-vous au courant? Est-ce qu'il y a eu plusieurs causes,
en fait? Savez-vous s'il y en a eu cent, ou cinquante, ou quarante?
M. ALLARD: Non. D'après mes informations, il y en a eu une
dizaine.
M. BINETTE: Est-ce qu'il y en a plusieurs de réglées et
plusieurs en suspens?
M. ALLARD: Les deux. Je ne peux pas vous donner l'information, le
docteur Gilbert étant absent, en voyage. Si la question vous
intéresse, on pourra vous fournir la réponse ces jours-ci. Je
n'ai aucune objection à vous la fournir.
M. BINETTE: C'est pour savoir s'il y a plusieurs causes pendantes, des
causes importantes.
M. ALLARD: En tout et partout il n'y a pas eu tellement de causes.
M. BINETTE: II n'y a pas eu tellement de causes. Alors, est-ce que le
tribunal ne serait pas de trop? Est-ce qu'il est utile?
M. ALLARD: Bien, disons que ç'a été une
inauguration. On a voulu, à un moment donné, transmettre au
tribunal certaines décisions à prendre et le tribunal nous a dit
qu'il aimait mieux décider de la décision qu'on prendrait. Alors,
pour le moment, on réfère uniquement des causes lorsqu'on a une
décision administrative à prendre sur certains cas particuliers.
On a voulu faire rendre une décision par le tribunal et on nous a,
à ce moment-là, suggéré plutôt, de rendre la
décision au niveau du ministère et que le tribunal lui,
étudierait l'appel s'il y avait lieu. Cela pourrait peut-être
éviter une foule de procès ou de discussions.
M. BINETTE: II y a eu des règlements.
M. ALLARD: Le problème s'est posé au niveau du
ministère et on a dit : On le réfère à la cour, il
y a eu règlement. Alors, de ce côté-là, même
s'il y a eu règlement...
M. BINETTE: Oui, mais même en cour...
M. ALLARD: ... sans que cela aille en cour, mais disons par le fait que
cela devait se rendre devant le tribunal.
M. BINETTE: Est-ce qu'il y a eu des jugements rendus par le tribunal en
fin de compte?
M. ALLARD: II y en a eu quelques-uns.
M. BINETTE: Est-ce que le ministre pourrait nous en citer un, par
exemple, qu'il juge important, qui aurait été rendu? Un qui est
important.
M. ALLARD: Ce sont des cas de conflits, sans importance majeure.
M. BINETTE: Dans le cas des concessions, par exemple,...
M. ALLARD: Des cas de concessions, oui.
M. BINETTE: Concessions qui auraient été
cédées deux fois?
M. ALLARD: Deux fois, ça arrive. Sur ce
problème-là, vous réalisez qu'il y a...
M. BINETTE : II y a eu beaucoup de bruit dernièrement, au sujet
de doubles concessions là...
M. ALLARD: Voici ce qui c'est produit, à ce moment-là.
C'est qu'en vertu de la loi,...
M. BINETTE: Est-ce que c'est allé devant le tribunal en dernier
ressort?
M. ALLARD: ... il existe le fait que les prospecteurs qui vont sur les
lieux peuvent jalonner. Entre le temps qu'ils prennent pour revenir à un
bureau d'enregistrement, il peut s'écouler plusieurs mois. La loi permet
en même temps à des compagnies d'aller, au moyen de relevés
aériens, faire un jalonnement et de revenir avant. Alors, on a eu
certains problèmes de ce côté-là, et la
décision qu'on a prise au ministère, ç'a été
de donner la préférence au prospecteur qui, lui, faisait le
travail sur le terrain. Est-ce que la décision est bonne ou non? On l'a
rendue tout dernièrement et si la compagnie qui a à se plaindre
n'était pas satisfaite, on lui a dit à ce moment-là
d'aller devant le tribunal pour le faire décider.
M. BINETTE: Alors, on ne peut pas dire actuellement qu'il y a une
jurisprudence qui s'établit à ce tribunal-là...
M. ALLARD: Vous réaliserez que la loi, à ce
moment-là, crée un problème, et peut-être au
détriment du prospecteur qui, lui, est le gars qui fait le travail sur
le terrain, tandis que la compagnie qui est la mieux organisée peut le
faire par relevé. Alors, après en avoir discuté, on a
décidé de donner préférence au prospecteur, quitte
à voir la compagnie contester la décision, et à ce
moment-là, il y a le règlement au tribunal et, s'il y a lieu
d'amender la loi après, on y verra,
M. BINETTE: N'y a-t-il pas eu, dernièrement, un nommé
Beauchemin, je ne me souviens pas du prénon, qui aurait pris une action
contre le ministère lui-même, pour une double concession? Une
action prise par un explorateur qui... C'est Duquette ou Beauchemin, c'est
plutôt Duquette.
M. ALLARD: Bon, voici, M. Poitras, à ce moment-là,
était là. Il me dit qu'il n'a pas eu connaissance d'une telle
action.
M. BINETTE: Il n'y a eu aucune action prise contre le
ministère?
M. ALLARD: Pas à ma connaissance.
M. BINETTE: Pour une double concession, c'est-à-dire un terrain
minier qui aurait été concédé à Duquette et,
subséquemment, ce même terrain aurait été
concédé à une autre personne.
M. ALLARD: Non, je pense que la poursuite aura lieu peut-être
plutôt contre la compagnie que contre le ministère.
M. BINETTE: Ah! la poursuite a été prise contre la
compagnie...
M. ALLARD: Du moins, c'est ce que l'on pense, parce que, nous, il ne
semble pas que nous allions...
M. BINETTE: La position du ministère à ce sujet serait
d'avoir concédé deux fois le même terrain?
M. ALLARD: Comme je vous le dis, cela s'est produit dans le cas que je
vous ai mentionné, mais je ne sais pas si l'enregistrement
n'était pas fait, ou si c'est après coup que la compagnie ou que
le prospecteur est arrivé.
On me dit que, dans ce cas-ci, il s'agit d'une erreur d'arpentage,
où on aurait chevauché.
M. BINETTE: Il y aurait eu empiètement et chevauchement.
M. ALLARD: Et c'est là que l'action aurait pu être
portée contre la compagnie plutôt que contre le
ministère.
M. BINETTE: Alors, il n'y a aucune action prise contre le
ministère?
M. LE PRESIDENT: Article 2, c'estbien? M. BINETTE: Article 1,
adopté. M. LE PRESIDENT: Un, adopté. Deux? M. BINETTE: Deux, pas
de question.
M. LE PRESIDENT: Deux, adopté. Trois? Adopté. Quatre?
Adopté.
M. FLAMAND: Adopté. M. LE PRESIDENT: Cinq?
M. BINETTE: Non, cinq, c'est à six, ma question.
M. LE PRESIDENT: Six?
M. ALLARD: Six, il y aune augmentation...
M. THEORET: Un instant, M. le Président, article 5...
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. THEORET: Matériel, articles de bureau...
M. LE PRESIDENT: Oui, c'est ça, l'article 5 est
adopté.
M. THEORET: Une question pour mon information personnelle. Je vois
partout dans les autres articles, quand on parle de matériel, d'articles
de bureau, c'est $8,000, $10,000, $12,000 et $15,000 et ici on arrive avec une
somme de $80,000. Est-ce que c'est un article qui est bien différent de
ceux des autres articles de pareille nature?
M. ALLARD: Voici ce que nous avons pour le service, disons à cet
article: service de l'information, bibliothèque, achat de livres et
documents, $25,000. Machines IBM, $1,300, Ad-dressograph, $2,500. Visionneuse,
relieuse et brocheuse, $700, entretien, $500, impression de formules, $800 et
après ça il reste: service du personnel, abonnements, achat de
livres, impression et formules, $1,000. Direction générale de
l'administration, machines à écrire, divers, $200. Service du
secrétariat: machines à écrire, matériel à
photocopie, $9,000. Service du pourvoyeur, impression et formules, $7,000.
Matériel à dessin, $7,000. Divers, $21,000. Imprévus,
$2,000.
M. THEORET: La brochure qui a été imprimée pour les
producteurs d'amiante et que vous avez produite dernièrement, est-ce que
ça vient sur cet article?
M. ALLARD: Non, c'est-à-dire que...
M. THEORET: Il me semble que c'est le ministère des Richesses
naturelles qui l'a...
M. ALLARD: Il y avait un montant au ministère pour l'impression
de cette brochure-là, à la direction des mines.
M. THEORET: Ah, bon!
M. LE PRESIDENT: Cinq?
M. FLAMAND: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Six?
M. BINETTE: Je voudrais demander au ministre quelle est la raison de
l'augmentation de $10,000 à $34,500 pour la publicité et
l'information? Quelles sont les nouvelles publications et quelle est la raison
de l'augmentation?
M. ALLARD: Bien, voici pour votre information. D'abord le rapport du
ministère a coûté $4,000.
M. BINETTE: Cela, c'est la même chose que l'an dernier, à
peu près?
M. ALLARD: C'est-à-dire $3,200. Il y aune augmentation de $800
due à quoi? Je ne le sais pas. Disons que la main-d'oeuvre a
augmenté, tout a augmenté.
UNE VOIX: Les taxes.
M. ALLARD: Reports of the Quebec Department of Natural Resources,
$4,000. Index de publication, nouvelle édition, il s'agit ici des
notions élémentaires de minéralogie, lithologie,
anglais-français, pour une somme de $4,000, et réimpression,
$4,500, alors qu'à cet article l'an dernier il n'existait rien pour les
réimpressions. Dépliants, carrières et professions,
$6,500, dépliants pour les employés du ministère,
$3,500.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Six. Sept?
M. BINETTE: A quel endroit aurez-vous des expositions cette
année?
M. ALLARD: Les expositions ont eu lieu cette année, en
67/68...
M. CLICHE: C'est le ministre qui s'expose, non?
M. ALLARD: Le ministre s'est exposé le moins possible.
Région de Québec et diverses expositions en province, en 67/68.
Pour l'année 68/69, nous avons deux expositions régionales, dans
la Beauce et le Québec métropolitain.
M. CLICHE: Ah, bon!
M. BINETTE: Est-ce que c'est une coïncidence avec le...
M. ALLARD: Disons que les travaux dans la Beauce paraissent
peut-être un peu supérieurs aux autres endroits mais la raison est
la suivante...
M. CLICHE: La deuxième raison, on voudrait la
deuxième.
M. ALLARD: Disons que la première est due au fait que c'est la
Beauce qui a peut-être été le premier endroit où on
a fait toutes sortes de travaux dans la rivière Chaudière et
où on a entrepris de grands travaux à l'époque où
j'étais dans l'Opposition. Malheureusement, je suis arrivé juste
pour la bénédiction du grand barrage et des autres, à
peine une semaine après avoir été assermenté.
Mais c'étaient des travaux qui avaient déjà
débuté. On doit se servir de ce qui a été fait dans
ce secteur-là parce que, à cause d'autres régions, on est
appelé souvent à exposer la maquette des travaux qui ont
été faits là-bas. Alors Beauce et Québec
métropolitain.
M. CLICHE: C'est le maire qui avait répondu à
Napoléon, parce que Napoléon lui reprochait de ne pas avoir
tiré du canon à son arrivée dans la place. Il a dit: On
n'a pas tiré pour trois raisons. Première raison, on n'a pas de
canon. Napoléon a dit: Laisse faire les deux autres raisons.
M. ALLARD: Alors dans les expositions régionales, il y a quatre
expositions qui sont prévues dans le courant de l'année, mais les
régions restent à déterminer. Au fur et à mesure
que les demandes arrivent, généralement lorsque les demandes
arrivent, on décide de les placer...
M. BINETTE: Est-ce que ce sontles mêmes endroits qui demandent des
expositions ou bien...
M. ALLARD: Non, autant que possible, il y a une rotation.
M. BINETTE: Est-ce que la maison des Esquimaux ici à
Québec n'entre pas dans ces expositions? Mais dans quel article du
budget cela peut-il s'inscrire?
M. FLAMAND: Direction générale des Esquimaux du
Québec.
M. ALLARD: C'est loué comme bureaupour le personnel des Affaires
culturelles.
M. BINETTE: Du Nouveau-Québec ou des Affaires culturelles?
M. ALLARD: Loué des Affaires culturelles pour le personnel de
l'Education attaché... L'on manque de locaux actuellement et on a un
besoin...
M. LE PRESIDENT: Article 7, adopté? Article 8?
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste 2: Direction générale de la
planification, article 1.
M. SAINT-GERMAIN:. Direction générale de la planification,
vous dites ici dans votre rapport que Votre ministère a
été appelé à collaborer avec la direction
générale des mines et des eaux. Vous continuez en disant que vous
avez cherché à préciser certaines politiques existantes.
Est-ce que je peux vous demander il me semble que ce sont des termes
absolument vagues quelles étaient ces politiques existantes que
vous avez essayé de préciser?
M. ALLARD: J'ai résumé un peu avant le souper certaines
politiques. On avait parlé d'abord du rôle de conseil, de
coordinateur, d'animateur, etc. La politique globale de mise en valeur des
richesses naturelles, est évidemment une politique qui se continue
annuellement. Ce n'est pas une politique que l'on a inventée, c'est une
politique qui se poursuit et qui demande évidemment de nouveaux travaux
et de nouvelles recherches pour être à la page et suivre les
développements. Il y a aussi la question d'assurer la mise en valeur
rationnelle des eaux québécoises. On vous a parlé tout
à l'heure des projets qui étaient...
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant, vous avez peut-être...
M. ALLARD: Ce sont les anciennes, dans les nouvelles, je pense que l'on
a travaillé dans la commercialisation, la production minérale,
etc.
M. CLICHE: Je crois que votre ministère, que cette direction a
cherché à préciser certaines politiques. Vous admettrez
que c'est joliment vague. Est-ce que vous avez réussi
àpré-ciser quelque chose?
M. ALLARD: On a précisé, on vous a parlé de choses
qui incessamment devaient se réaliser à la suite d'études
faites, quand on a parlé des grands problèmes de l'eau, des
différentes études...
M. CLICHE: Des politiques existantes, cela ne parle pas de vos nouveaux
programmes.
M. BINETTE: Dans les nouveaux programmes, est-ce qu'il a
été question dans les études d'un comité de
coordination minière? Dans les études de la direction
générale de la planification, est-ce que le ministère a
étudié cette possibilité d'établir un comité
de coordination minière entre les représentants des compagnies
minières, par exemple, et les détenteurs de concessions au
Québec, et les officiers du ministère...
M. ALLARD: Là, c'est un problème...
M. BINETTE: ... qui se rencontreraient à une table ronde, qui
discuteraient des politiques minières et qui inciteraient en même
temps les propriétaires de concessions minières? Est-ce que le
ministre considère que ce serait une politique intéressante
à établir?
M. ALLARD: Ce serait probablement une politique intéressante
à établir, mais, pour le moment, disons qu'il n'y a rien de ce
côté-là.
M. SAINT-GERMAIN: Vous dites ici que vous avez essayé de
coordonner, de structurer les divers groupes de recherches du ministère,
est-ce que vous avez réussi à les coordonner, à les
structurer? Et, si vous avez réussi, quels sont ces divers groupes que
vous avez réussi à coordonner?
M. ALLARD: Disons qu'un cas, par exemple, serait le regroupement des
laboratoires. C'est une chose pratiquement réalisée ou du moins
acceptée par les différents ministères. C'est une
politique qui aurait donné certains résultats.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions?
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que vous avez d'autres structurations ou
coordinations au niveau des recherches?
M. ALLARD; Avec le Nouveau-Québec, entre autres, il y a une
coordination qui existe dans les travaux qu'ils font pour donner un aspect
différent, alors que certaines structures sont mises en place pour
commencer à développer économiquement et faire des
recherches ou étudier les possibilités du côté des
mines, etc.
M. SAINT-GERMAIN: Si vous me permettez, M. le Ministre, c'est que dans
votre rapport cela reste en termes excessivement vagues. Vous sa- vez, on peut
dire avec les même termes qu'un gros travail a été fait ou
on peut interpréter ça aussi comme étant... On ne sait pas
ce que ça couvre, ce que ça cache ou ce que ça dit en fin
de compte exactement. Enfin c'est une remarque.
M. ALLARD: L'an prochain on sera plus en mesure de vous dire ce que cela
a rapporté, ce qu'on a mis en oeuvre, ce qu'on veut mettre en
oeuvre.
M. BINETTE: La direction générale de planification a
étudié aussi ceraines ententes entre Soquem et les compagnies
minières, des compagnies d'exploration qui auraient voulu obtenir des
concessions du gouvernement. Est-ce que la direction de la planification a
soumis plusieurs cas au ministre?
M. ALLARD: Disons qu'il y a eu plusieurs arrêtés en
conseil, de concessions pour lesquelles le ministère, la direction
générale de la planification a été en rapport avec
Soquem. Entre autres, dernièrement, la concession des « claims
» de Québec Lithium comme je le disais l'autre jour, a
été transmise à Soquem pour l'opération alors que
c'était revenu entre les mains du ministère des Richesses
naturelles. Cela est un exemple de ce qui a été fait en
collaboration avec Soquem par le ministère ou la direction de la
planification,
M. CLICHE: Un « claim » de Quebec Lithium, ça? Cela
n'est pas un « claim » de Quebec Lithium, ça.
M. ALLARD: Excusez, des brevets. M. CLICHE: Bon!
M. ALLARD: Des brevets de transformation parce que la mine était
fermée...
M. CLICHE: D'ailleurs, les brevets étaient échus. Ils
étaient échus dans l'efficacité de...
M. ALLARD: Ils n'étaient pas échus mais seulement ils.
n'étaient plus en opération.
M. CLICHE: La période n'était pas terminée.
M. ALLARD: Ils n'étaient pas échus. Ils avaient encore
sept ans à courir. Mais seulement, on a pensé que, par le
transfert à Soquem, il y aurait peut-être une possibilité
de continuer encore cet effort.
M. CLICHE: C'est très bien, c'est un bel effort.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté.
M. SAINT-GERMAIN: Vous dites avoir étudié les effets, par
rapport à l'économie générale, des exportations
à l'état non ouvré, de certains produits miniers. Est-ce
que ces études ont donné des résultats? Si oui, quelles
sont les décisions qui ont été prises à ce
sujet-là après étude?
M. ALLARD: Dans cette situation-là, il s'agit surtout du
phénomène d'exportation des minéraux et à chaque
fois qu'il y a lieu de procéder à cette exportation, cela
nécessite un arrêté en conseil pour permettre, suivant
certaines conditions, l'exportation de minerai. Disons que, pour le moment, il
n'y a pas eu de réalisations de ce côté-là. Il y a
eu à ma connaissance une étude qu'il serait peut-être
prématuré de faire connaître mais qu'on est en train de
discuter encore actuellement avec une compagnie.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, au point de vue pratique, ces
études-là n'ont rien apporté pour le moment?
M. ALLARD: Disons qu'une étude ne peut pas rapporter du jour au
lendemain. Comme je le disais tout à l'heure, malheureusement, on ne
voit pas le résultat immédiatement, mais si on ne fait pas une
étude on n'est pas capable, à un moment donné, d'arriver
à un résultat.
M. SAINT-GERMAIN: Non, je ne vous reproche pas de faire des
études.
M. ALLARD: Mais on réalise que la planification, en fait, son
rôle, c'est ça. C'est de travailler pour essayer d'avancer. Il
faut faire énormément de recherche, étudier les
possibilités du milieu, l'économie, le problème de
commercialisation dans l'ensemble et établir des politiques qui puissent
être en mesure de faire avancer l'industrie minière. C'est de ce
côté-là que même si...
M. CLICHE: Alors le ministre est généralement en faveur de
la planification?
M. ALLARD: Certainement que je suis en faveur de la planification.
M. CLICHE: Je me demande s'il a toujours été en faveur de
la planification?
M. ALLARD: Bien disons, que de ce côté-là...
M. CLICHE: A un moment donné c'était du gauchisme.
M. ALLARD: Non jamais!
M. CLICHE: Le député a évolué depuis qu'il
est ministre, pour le bien.
M. ALLARD: Si on veut discuter sur ce terrain-là, M. le
Président, je pourrai dire que les députés ou ceux qui me
font face et qui étaient dans le temps, au pouvoir...
UNE VOIX: A la droite.
M. ALLARD: ... n'ont certainement pas la même attitude qu'ils
avaient dans le temps. Et je me rappelle des attitudes des deux ministres en
question, qui étaient d'excellents garçons par ailleurs, mais qui
aujourd'hui sont beaucoup plus exigeants qu'ils ne l'étaient lorsqu'ils
étaient au pouvoir.
M. LE PRESIDENT: Ils sont encore d'excellents garçons.
M. ALLARD: Certainement.
M. CLICHE: Parce que nous avions planifié et nous voulons que le
travail se continue; ça m'a l'air tout arrêté depuis deux
ans. On essaie de voir, s'il y a moyen de le recommencer.
M. ALLARD: Je voudrais que le député d'Abitibi soit
actuellement encore au pouvoir pour voir la réalisation que lui pourrait
faire dans la situation financière actuelle.
M. CLICHE: D'où je suis posté, non on ne voit pas cela.
J'admets qu'on ne le voit pas.
M. ALLARD: J'admets avec vous que du côté de l'Opposition,
les situations ne sont pas les mêmes.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, est-ce que la direction
générale de la planification du ministère des Richesses
naturelles a participé à l'élaboration du plan BAEQ?
M. ALLARD: Oui, absolument. Je pense d'ailleurs que vous trouverez dans
le rapportlapar-ticipation dans ce travail, à la page 15.
M. VAILLANCOURT: Quel a été son rôle
là-dedans?
M. ALLARD: Bien, comme vous le savez, le BAEQ...
M. CLICHE: Primordial.
M. ALLARD: II y a tellement eu de groupements mêlés
à ce travail du BAEQ, c'est évidemment difficile de
délimiter la part de chacun des ministères. Mais disons que le
ministère des Richesses naturelles, par l'entremise de la direction de
la planification, a travaillé à élaborer ce projet qui
aujourd'hui est en marche.
M. BINETTE: Est-ce qu'il n'y a pas une collaboration entre CPAR, la
direction générale de la planification et le BAEQ? Je pense qu'il
y a un travail de coordination qui se fait par les trois.
M. ALLARD: Ils disent ici: « Cet intérêt dans le
développement économique ainsi que le rôle actif que joue
le ministère au Comité permanent d'aménagement des
ressources, CPAR, ont amené la direction générale de la
planification à participer à nombre d'études ad hoc, ayant
un rapport quelconque avec la juridiction propre du ministère. Son appui
a été constant au Conseil d'orientation économique dans
l'analyse du plan pour la région pilote de la Gaspésie et du
Bas-Saint-Laurent, où la mise en valeur des ressources est
déterminante. »
M. CLICHE: Là, vous parlez d'il y a trois ou quatre ans...
M. ALLARD: Les études du BAEQ se sont terminées il y a
certainement deux ans, mais les travaux avaient été faits
antérieurement. D'ailleurs ils étaient commencés depuis
nombre d'années. Si je ne me trompe pas, c'est même en 1958 qu'on
a commencé à brasser les affaires du Bas-du-Fleuve. Il y avait un
article dans le journal aujourd'hui qui disait qu'il y avait une relation assez
étrange: tout avait commencé sous un gouvernement conservateur
à Ottawa en collaboration avec un gouvernement libéral à
Québec et que l'entente s'était conclue avec un gouvernement
libéral à Ottawa et un gouvernement de l'Union Nationale au
Québec.
M. BINETTE: Ce qui veut donc dire que des fonctionnaires continuent
l'administration même quand les politiciens sont partis.
M. ALLARD: Bien, évidemment, vous savez que, de ce
côté-là, s'il fallait que du jour au lendemain toutes les
politiques disparaissent du fait du changement de...
M. BINETTE: En d'autres termes, je veux dire que les ministres sont des
fonctionnaires temporaires.
M. ALLARD: Temporaires, c'est admis.
M. BINETTE: M. le Président, j'ai noté au début de
mes remarques cet après-midi que le ministère ne semblait pas
avoir de politique de l'énergie. Est-ce que la direction
générale de la planification fait actuellement une étude
sur une politique de l'énergie bien planifiée dans le
Québec?
M. ALLARD: J'ai dit à l'occasion des remarques du
député que nous étions actuellement en train
d'établir une politique de l'énergie et que nous
espérions, avant la fin de la présente session, être en
mesure de présenter un projet pour régler, du moins en partie, le
problème de l'énergie.
M. CLICHE: Des politiques énergétiques autrement dit.
M. ALLARD: Energétiques.
M. BINETTE: La direction générale de la planification a
également étudié là, je tombe dans un autre
domaine, le domaine hydraulique, si vous voulez les implications de
l'aménagement de la rivière Saint-Jean. Actuellement, où
est-on rendu dans cette étude? Est-ce que les projets sont en cours?
Est-ce que l'entente a été signée?
M. ALLARD: Non, voici ce qui s'est produit.
A un moment donné, il y a eu un rapprochement entre Washington et
Ottawa. Les démarches ont traîné en longueur et Ottawa est
entré en relation avec le Québec. On avait étudié
le projet et, à un moment donné, on a été averti
d'abandonner temporairement le projet parce que les crédits du
gouvernement américain à cet effet avaient été
coupés. Et depuis, les nouvelles sont restées à ce stade.
Il est évident que s'il y avait autre chose à entreprendre, il
faudrait attendre à l'automne.
M. BINETTE: Alors, ce qui veut dire que, en ce qui concerne le barrage
de Dickey, tout est au point mort dans le moment.
M. ALLARD: Pratiquement au point mort à cause de la situation qui
s'est présentée du côté américain où
on a décidé de ralentir les efforts.
M. BINETTE: On a décidé de retarder les projets?
M. ALLARD: Les projets. Même les crédits, à un
moment donné, auraient été coupés. Alors, cela
aurait mis fin...
M. BINETTE: Est-ce que vous avez l'impression que ce projet se
continuera plus tard ou s'il est appelé à tomber à
l'eau?
M. ALLARD: Pour le moment, de notre côté, disons qu'on a
continué... Non, je crois que ça va continuer parce que, de notre
côté, on a encore scruté le projet pour étudier
toutes les implications que cela peut amener. Vous n'êtes pas sans savoir
qu'il y aurait à ce moment-là inondation de terres du
côté du Québec. Evidemment, il y aurait compensation. Par
contre, il faut aussi voir quelle serait la répercussion du
côté du ministère des Terres et Forêts en regard de
ces bois inondés.
M. BINETTE: Mais ces études-là ont toutes
été faites, je crois.
M. ALLARD: Elles ont été faites, mais il restait certaines
choses I compléter, par exemple dans les cas d'expropriation.
M. BINETTE: Est-ce que l'expropriation se faisait toujours par
l'Hydro-Québec? Par son entremise? Je voudrais le savoir. Est-ce que le
ministre lui-même est favorable à la poursuite de ce projet?
Est-ce qu'il fera lui-même des pressions pour que ce projet soit
établi? Aimr-t-il autant qu'il demeure ou...
M. ALLARD: Non, je crois qu'il y aurait peut-être avantage pour la
province à continuer des démarches dans ce sens.
M. BINETTE: Quels seraient d'après vous les avantages
marqués qu'un tel projet donnerait à l'économie de la
province, au ministère des Richesses naturelles?
M. ALLARD: M. le Président, je regrette de dire qu'il n'est pas,
à ce stade-ci, d'intérêt public de dévoiler les
motifs qui pourraient nous porter à prendre une telle
décision.
M. BINETTE: Mais, dans votre esprit, il serait avantageux de poursuivre
et d'activer la poursuite de ce programme. Parce que vous y voyez un avantage
financier, un avantage économique pour le Québec.
M. ALLARD: Il y aurait différents avantages de nature...
M. BINETTE: N'y a-t-il pas moyen d'en savoir plus?
M. ALLARD: Non, Je regrette. Pour le moment, je ne peux pas aller plus
loin.
M. CLICHE: Pour le moment, c'est tout ce qu'on peut avoir.
M. ALLARD: Mais vous m'avez demandé si on continuait et si on
était intéressé. Je vous le dis.
M. BINETTE: Mais je vous demande si l'intérêt était
sur le plan économique.
M. ALLARD: Si je vous répondais à ce moment-là, je
vous mettrais au courant de certains faits qui ne sont pas encore
décidés.
M. BINETTE: Mais actuellement, Je sais pertinemment que les
études sont assez avancées dans ce projet. N'y a-t-il pas une
question de juridiction provinciale et fédérale, celle de la
signature d'un traité?
M. ALLARD: Non, Je ne crois pas que ce soit de ce
côté-là.
M. BINETTE: Il n'y a rien qui empêche de ce côté la
signature d'un traité par Ottawa avec l'entremise du ministère
des Richesses naturelles.
UNE VOIX: Le fédéral a de la misère avec... M.
ALLARD: Non, mais la, évidemment...
M. BINETTE: On est encore pris dans les problèmes
constitutionnels.
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Jusqu'ici, M. le Ministre, vous avez poursuivi
certains travaux. Alors, c'est dire que ces travaux avaient été
mis en marche précédemment. Est-ce que vous avez poursuivi
certains travaux que la direction générale de la planification
avait entrepris antérieurement, comme conséquence delafermeture
de certaines mines et en collaboration avec le ministère du Travail, les
problèmes de la main-d'oeuvre minière, celui du classement et
certaines suggestions soumises tant par les compagnies minières que par
les syndicats?
M. ALLARD: Evidemment, il s'agit là, M. le Député,
de questions de longue haleine. La question de la fermeture de mines se
présente actuellement, se présentera continuellement, parce que
les mines étant épuisables, malheureusement, il faut essayer de
trouver une solution pour régler cette situation d'une façon
satisfaisante.
M. SAINT-GERMAIN: Dois-je interpréter vos paroles comme quoi,
dans le contexte actuel, et dans le contexte bien précis dans lequel
nous vivons ces mois-ci, cette politique n'a pas été
appliquée ou que les résultats de ces recherches...
M. ALLARD: Ceci s'est produit, je crois, dans le cas de la fermeture des
mines de Blake Lake ou de ce secteur-là, et à cette
occasion-là, la direction a pris une certaine expérience qui est
de nature à aider dans les autres cas qui vont suivre.
M. SAINT-GERMAIN: A Blake Lake, combien de mineurs ont été
congédiés?
M. ALLARD: Thetford, oui, je crois qu'on a débuté avec 600
employés en chômage...
M. SAINT-GERMAIN: A Thetford?
M. ALLARD: A Thetford, oui, et que, dans le règlement final,
après les cas de pension, après les transferts, les nouveaux
postes, Userait resté à peine une vingtaine
d'employés.
M. SAINT-GERMAIN: Mais cela, c'est bien antérieur à cette
année?
M. ALLARD: Oui, c'est antérieur, mais je vous dis que les
études que nous avons faites à ce moment-là se poursuivent
dans d'autres cas.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais dans les cas actuels, j'entends de mines
fermées cette année, ces mois-ci...
UNE VOIX: Est-ce que cette politique-là existe actuellement?
M. ALLARD: Ces cas ont été discutés au
ministère parce que, d'abord, cotte question relève indirectement
du ministère des Richesses naturelles qui doit, lui, tout d'abord,
essayer de trouver d'autres mines pour employer ces gens-là. La question
qui se pose dans l'immédiat, c'est évidemment la reclassification
et le réengagement de ces employés. C'est une décision qui
relève uniquement, ou principalement, du ministère du
Travail.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, je dois interprêter la situation en
disant que ces études-là ne se sont jamais appliquées dans
le contexte actuel?
M. ALLARD: Deux mines seulement se sont fermées depuis deux ans
à Val d'Or: East Sullivan et Sonoco...
M. CLICHE: Sullivan.
M. ALLARD: East Sullivan et Sonoco, ce sont les deux seuls cas...
M. CLICHE: II y a Rouyn aussi.
M. ALLARD: Les mineurs se sont replacés.
M. CLICHE: Le fonds minier, vous avez entendu parler de cela?
M. ALLARD: Oui, encore là, je dois dire au député
que le fonds minier est encore le même auquel nous nous
intéressons, mais seulement c'est une question de relations de travail.
J'ai déclaré l'autre jour, et je le répète, que
nous étudions le problème; nous avons rencontré avec le
ministère, les principaux directeurs des métallurgistes au mois
de janvier ou de février, quelque part par là, et
deuxièmement, on a rencontré les associations minières. On
a eu un mémoire de la part des métallurgistes et on attend
très prochainement un mémoire de la part des compagnies.
M. FLAMAND: Est-ce que je dois référer au discours que
vous avez prononcé en fin de semaine pour le fonds minier?
M. CLICHE: Le député de Rouyn-Noranda a pris position plus
rapidement que le ministre des Richesses naturelles.
M. ALLARD: Mais, évidemment.
M. CLICHE: J'en ai fait autant moi-même.
M. ALLARD: C'est plus facile pour vous de prendre des
décisions.
M. CLICHE: Non, pas nécessairement.
M. ALLARD: Je crois que, dans notre situation, il faut
nécessairement...
M. CLICHE: Je pense qu'il faut en venir là. M. ALLARD: ... nous
en reparlerons. M. CLICHE: Je pense qu'il faut en venir là. M. ALLARD:
Mais seulement il faut aussi...
M. CLICHE: Je dirai au ministre que, présentement même,
plusieurs conventions collectives prévoient la création d'un
fonds qui serait utilisé, qui bénificierait aux employés
en cas de fermeture de l'entreprise minière. Alors, c'est une chose
à laquelle il faut penser assez rapidement...
M. ALLARD: Je suis au fait que ça existe, mais seulement, d'un
autre côté, il faut tenir compte aussi de l'implication sur
l'ensemble do l'industrie au détriment du Québec.
M. CLICHE: Exactement, exactement.
M. BINETTE: C'est là que le comité de coordination
minière pourrait jouer un rôle très important. Cela
donnerait la chance au ministère et aux...
M. ALLARD: Pour les deux.
M. BINETTE: ... représentants des compagnies, à ce
moment-là, d'avoir une table ronde où ils pourraient discuter ces
questions très importantes. Alors, je ne sais pas, mais il me semble que
le ministre devrait étudier davantage cette question de la
création d'un comité de coordination minière, justement
pour étudier tous ces problèmes qui se posent au moment de la
fermeture d'une usine, au moment même de l'implantation d'une usine,
d'une mine.
Alors, à ce moment-là, il me semble que le ministre
devrait, peut-être c'est une suggestion tout simplement que je lui
fais, je ne veux pas insister davantage mais je crois qu'il serait bon
qu'un tel comité soit formé pour les raisons que j'ai
mentionnées.
Il y a également la planification. Lorsqu'il est question
d'implanter un village minier à un endroit donné, lorsqu'on a
trouvé du minerai, la planification établit des critères
pour implanter ces villages miniers. Est-ce qu'actuellement le ministre serait
en mesure de nous donner les principaux critères qui incitent le
ministère à implanter le village minier à tel endroit
plutôt qu'à tel autre endroit?
M. BINETTE: Le principal critère sur lequel on s'appuie pour
dire: Bien c'est là que le village minier va être établi,
c'est qu'il faut penser au transport des mineurs à partir d'une ville
donnée plutôt que d'implanter un village minier ou peut-être
ce ne sera pas vivable dans quelques années.
M. ALLARD: Le critère principal est d'abord la distance de 40
milles qui doit exister d'un village minier à l'autre. Par exemple, de
Matagami à Joutel, il y a 60 milles. Donc on a établi un village
minier à Matagami et un à Joutel. Celui de Matagaml est
pratiquement complété, le deuxième, c'est celui de Joutel.
Il y a un autre facteur pour lequel les villages miniers ne sont pas
installés à proximité des mines, c'est celui de conserver
des conditions agréables. Dans le cas de Matagami surtout, la mine est
à cinq milles du village.
M. BINETTE: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu...
M. CLICHE: II y a deux ou trois mines là. M. ALLARD: Oui.
M. CLICHE: II y a une mine dans une direction et une autre dans une
autre direction. Alors, c'est la localisation de l'implantation du village
minier. Il fallait placer le village, on l'a placé tout près de
la rivière.
M. BINETTE: C'est une question de site, ce n'est pas seulement une
question de source d'eau.
M. ALLARD: Et à part de ça, il y a un autre
élément. Il faut éviter d'être sur une concession
minière...
M. CLICHE: J'espère que le ministère n'est pas scrupuleux
à ce point-là. S'il faut le territoire voulu, vous le prenez.
Vous en avez le droit, en vertu de la loi des mines.
M. ALLARD: D'un autre côté, si on veut encourager les mines
et si on prend leur territoire, cela peut être un
inconvénient.
M. CLICHE: Je vous dirai, M. le Ministre, qu'à la mine Noranda,
on travaille à des galeries souterraines, en dessous de la ville. Et
à Val-d'Or, c'est la même chose. Dans ma maison, chez moi, on
entend les détonations souterraines.
M. ALLARD: Vous avez été exproprié?
M. CLICHE: Il n'est pas question d'être exproprié. On a les
droits de surface.
M. FLAMAND: Chez moi aussi ils me réveillent.
M. CLICHE: Quand le critère de 40 milles entre chaque village
minier a-t-il été établi? N'y aurait-il pas lieu
d'élargir, d'allonger ce millage à cause des facilités de
transport plus grandes aujourd'hui qu'en 1925?
M. BINETTE: Maintenant, est-ce qu'à l'usage, on constate que 40
milles, c'est une distance raisonnable ou s'il y a lieu de l'augmenter, cette
distance, à 60 milles?
M. ALLARD: Pas dans la situation actuelle.
M. BINETTE: A cause de l'inconvénient des longues distances, je
me demande, advenant que l'on trouverait une mine, disons à 60 milles
des villages ou des villes à proximité, s'il ne serait
peut-être pas préférable de payer une allocation de
transport aux mineurs, à la mine et de les laisser loger dans la ville
où ils sont, à Rouyn, par exemple?
M. ALLARD: Et les transporter soir et matin à 60 milles?
M. BINETTE: Bien, beaucoup de gens le font.
M. CLICHE: Mais la proposition du député de Deux-Montagnes
a beaucoup de sens. Sauf si le gisement est situé à un endroit,
disons 150 milles, de la prochaine ville. Mais je me demande s'il n'y aurait
pas lieu, dans les politiques futures de votre ministère, de
procéder comme à Joutel. On a procédé ainsi: on a
bâti des « bunk houses », des bâtisses où on
loge les gens. Alors, ceux-ci le dimanche soir, travaillent jusqu'au vendredi
après-midi et de là, repartent pour retourner chez eux, comme les
bûcherons le font en forêt. Et cela permet de garder intactes des
villes comme Val-d'Or, Malartic, Rouyn-Noranda. Beaucoup de mineurs de la
région de Matagami étaient originaires de Malartic, de
Rouyn-Noranda, ou de Val-d'Or, des centres miniers. Alors, je pense qu'à
l'avenir, avant d'établir un nouveau village minier, il faudrait penser
à ça. Parce que ça coûte énormément
cher une nouvelle ville minière.
M. ALLARD: Par contre, il faut dire qu'il y a un remboursement annuel
fait par la ville après une période d'années. Dès
que la ville est organisée, elle rembourse le ministère.
M. CLICHE: Oui, mais lorsque c'est possible, éviter...
M. FLAMAND: Si la ville peut durer quinze ans au maximum, c'est une
perte quand même.
M. BINETTE: Mais on va vous expliquer l'affaire. On fait un
investissement considérable au lieu de faire des investissements
temporaires.
M. FLAMAND: Avez-vous terminé, là?
M. COURCY: Non, il semble que ce n'est pas commencé.
M. ALLARD: II semble que, dans ces conditions, les mineurs s'objectent
à ce genre de transport ou de location et ont même menacé,
dans certains cas de quitter les mines s'il n'y avait pas d'installations plus
avantageuses au point de vue...
M. BINETTE: Une dernière question. Combien de fois le
comité de CPAR a-t-il siégé depuis une année? En
67/68?
M. ALLARD: II semble avoir siégé environ deux ou trois
fois.
M. BINETTE: Est-ce que vous trouvez que c'est suffisant?
M. ALLARD: On a commencé dernièrement a...
M. BINETTE: II me semble que ce n'est pas beaucoup pour un comité
aussi important que celui-là.
M. ALLARD: Certaines difficultés nous ont empêché de
siéger plus souvent. Mais il y a à peine un mois, on a eu une
rencontre à ce sujet-là pour faire revivre les réunions
plus régulièrement.
M. BINETTE: Est-ce une question de personnel?
M. ALLARD: Non.
M. BINETTE: Il me semble qu'un comité aussi important que
celui-là devrait siéger plus régulièrement parce
que, deux fois dans une année, cela fait une fois par six mois et ce
n'est pas de cette façon, je pense bien, que nous allons parvenir
à coordonner tous les efforts des divers ministères
intéressés à CPAR et aux ressources.
M. ALLARD: Pour obtenir plus d'informa-
tions, lorsque vous aurez l'occasion d'étudier les crédits
de l'Agriculture, vous demanderez au sous-ministre qui est le
président...
M. BINETTE: Les crédits sont étudiés.
M. ALLARD: II est le président du comité de CPAR.
M. BINETTE: Je sais que le ministère des Richesses naturelles
siège également.
M. ALLARD: Oui. Nous avons également fait des tentatives pour les
amener à siéger à nouveau, mais l'initiative
directe...
M. BINETTE: Vous voulez dire que cela ne dépend pas du
ministère des Richesses naturelles, si ça n'a pas
siégé. On va vous exonérer.
M. ALLARD: Pas cette année.
M. COURCY: Pas cette année. Est-ce que votre ministère
étudie les possibilités...?
M. ALLARD: L'étude n'est pas terminée. Oui, nous
étudions les possibilités. Nous avons encore une certaine
étude en cours cette année. Je l'ai dit tout à l'heure.
Mais nous ne sommes pas encore fixés sur la possibilité de la
rentabilité de tout ce secteur.
M. COURCY: D'après les ingénieurs, on entend parler un peu
partout qu'il y a du diamant, qu'il y a des mines, qu'il y a une richesse
inouïe dans toute cette partie-là?
M. ALLARD: Vous nous les enverrez pour qu'ils nous disent à quel
endroit elle se trouve.
M. COURCY: On va envoyer Soquern et on va faire la même chose
qu'on a faite à Val-d'Or. Deux coups de foreuse et on dit: Cela n'est
pas mal. Et après on part. Et pas un mot quand cela va mal.
M. ALLARD: Non, il y a eu une deuxième déclaration
où on disait qu'évidemment cela ne s'était pas maintenu
dans la teneur. D'ailleurs, quant à ce que devient Soquem, vous allez
avoir l'occasion très prochainement d'interroger ses porte-parole
étant donné...
M. COUCRY: Alors pour le chemin de la baie James, il n'y a aucune
possibilité que le ministère des Richesses entreprenne cette
année...
M. ALLARD: Cette année, absolument aucune possibilité.
M. COURCY: Non, l'article n'est pas encore adopté.
M. FLAMAND: Oui, il est adopté.
M. VAILLANCOURT: Planification... c'est dans la planification du
ministère.
M. ALLARD: Non, je dis directement au député que, pour
cette année, il n'y a absolument aucune possibilité.
M. LACROIX : M. le Président, est-ce que je pourrais demander
à M. le Ministre, étant donné que la direction
générale de la planification, dans son rapport, parle
particulièrement de l'étude qui se poursuit dans le golfe
Saint-Laurent pour la recherche de pétrole aux environs des
Iles-de-la-Madeleine et que la concession a été accordée
à l'Hydro-Québec conjointement avec Texaco, de nous dire
où en sont rendus les travaux de recherche du pétrole dans le
golfe Saint-Laurent?
M. ALLARD: Premièrement, le ministère des Richesses
naturelles a accordé des baux de recherche, pour le pétrole,
à l'Hydro-Québec Cela, vous le savez, c'est 1'Hydro-Québec
qui accorde les permis.
Deuxièmement, l'Hydro-Québec a conclu, avec Texaco
Exploration Company, un accord en vertu duquel SAREP, Société
acadienne de recherche et d'exploration pétrolière, met en marche
des travaux de recherche autour des Iles-de-la- Madeleine.
Troisièmement, c'est évidemment le comité des
régies gouvernementales, c'est-à-dire l'Hydro, de qui la
question, pour le moment, relève, et qui serait en mesure de donner plus
de renseignements que je suis en mesure de le faire. Mais déjà
l'Hydro a dépensé pour une première année,
$175,000, en collaboration avec Texaco. Les résultats indiquent que les
formations du golfe sont propices à la découverte de gaz ou de
pétrole.
M. BINETTE: Est-ce que le ministre pourrait me dire ce qui a
été dépensé la dernière année? La
dernière année, le président de l'Hydro-Québec a
dit qu'on devait dépenser $20,000 cette année pour SAREP. La part
de 1' Hydro- Québec.
M. ALLARD: L'Hydro-Québec, pour sa part, dépense
$20,000.
M. BINETTE: $20,000.
M. ALLARD: La compagnie elle-même va dépenser un montant de
l'ordre de...
M. BINETTE: Quelle est la proportion des intérêts de
1'Hydro-Québec et de la Texaco?
M. ALLARD: Disons que c'est cinquante-cinquante.
M. BINETTE: Cinquante-cinquante, disons que si l'Hydro-Québec
prévoit dépenser vingt mille, Texaco va dépenser vingt
mille.
M. ALLARD: Non ça ne limite pas les dépenses.
M. BINETTE: Cela ne limite pas les dépenses?
M. LACROIX: Est-ce que le ministre peut nous dire si le « joint
venture » qui existe entre l'Hydro-Québec et Texaco Exploration a
l'intention d'activer les recherches?
M. ALLARD: Je regrette de dire au député que
malheureusement ça ne relève nullement de nous actuellement. Je
pense qu'il aurait été préférable, lors de la
visite de 1'Hydro... Ce n'est pas que je veuille être de mauvaise foi,
mais actuellement, ça relève de 1'Hydro, et elle est la seule en
mesure de vous fournir les informations. Si le député le veut, il
pourrait poser une question au feuilleton, et je correspondrai avec V Hydro
pour avoir une réponse exacte. Mais ce serait me mêler d'un
service qui...
M. LACROIX: Mais,de toute façon, l'Hydro est responsable au
ministère des Richesses naturelles. L'autre jour, quand
l'Hydro-Québec est venue donner des explications devant le comité
parlementaire, je pense qu'à ce moment-là la discussion portait
surtout sur les travaux hydroélectriques, et je ne crois pas qu'il
aurait été facile, à ce moment-là, de poser des
questions concernant le développement ou la recherche du pétrole
aux alentours des Iles-de-la-Madeleine, dans le golfe Saint-Laurent. De toute
façon,f accepte la proposition du ministre, je poserai une question en
Chambre et j'espère que le ministre sera en mesure de me donner une
réponse valable. Surtout j'espère que le ministre interviendra
pour qu'on active les travaux de recherche parce que ce serait certainement de
nature à aider considérablement l'économie de cette partie
de la province qui en a certainement un grand besoin comme vous le savez.
M. BINETTE: De plus, duns le cadre d'une politique de l'énergie
où l'on sait que le pétrole représente 70% de
l'énergie qui est dépensée dans la province de
Québec, ce serait très important qu'on force, qu'on incite du
moins l'Hydro-Québec à augmenter ses recherches avec Texaco dans
ce domaine, parce que si jamais on découvrait une nappe de
pétrole dans la province de Québec qui serait rentable, je crois
qu'à ce moment-là l'économie du Québec s'en
ressentirait énormément. Cela vaut la peine de faire la
dépense nécessaire, plus de $20,000 même de la part de
l'Hydro-Québec, s'il yavait possibilité, sans entrer
évidemment dans l'administration interne de l'Hydro-Québec. Ce
n'est pas le rôle du ministre, mais il peut, je crois bien, comme
incitation, peut-être dans l'élaboration d'une politique de
l'énergie, dire à l'Hydro-Québec: Ecoutez, nous avons une
politique établie de l'énergie et nous voulons faire intensifier
les recherches dans le domaine du pétrole. Nous vous demanderions, s'il
y a possibilité, d'augmenter le budget dans ce domaine de la recherche
pétrolière. Il y a déjà eu un semblant de nappe de
pétrole trouvée dans le bout de Repentigny, je pense,
Saint-Sulpice...
M. FLAMAND: A Pointe-du-Lac.
M. BINETTE: ... dans les basses terres du Saint-Laurent, ici, à
Repentigny ou Saint- Sulpice, comment a tourné cette affaire-là?
C'est tombé à l'eau? Est-ce que l'on continue à faire des
recherches dans ce coin-là? Je sais que l'on avait montré,
à un moment donné, un...
M. FLAMAND: Actuellement, ils chauffent la Fraternité sacerdotale
de Pointe-du-Lac avec le gaz.
M. ALLARD: On me dit que l'on avait découvert un peu de
pétrole, mais que les forages additionnels ont démontré
que ce n'était pas rentable. Il n'y avait pas une quantité
suffisante.
M. FLAMAND: Ce n'était pas rentable...
M. LACROIX: Est-ce que la Panamerican Petroleum Corporation de Calgary
qui a obtenu des permis d'exploration de la part du gouvernement
fédéral, intervient pour ralentir les travaux d'exploration de la
part de l'Hydro-Québec et de Texaco Corporation?
M. ALLARD: Non, disons que la situation est actuellement en suspens. Il
y a eu des difficultés à cause des juridictions qui se
chevau-
chent, et ça crée certainement une inquiétude de
part et d'autre chez des compagnies qui, à un moment donné, se
sont embarquées... C'est un problème qui est
énormément complexe et désavantageux.
M. LE PRESIDENT: Le député de Mercier.
M. BOURASSA: Juste quelques questions. J'ai vu que certains sujets ont
été touchés, je ne veux pas y revenir, je les lirai tout
simplement dans le journal des Débats, j'ai été retenu en
haut.
M. FLAMAND: Ce serait préférable.
M. BOURASSA: Combien y a-t-il d'économistes au bureau de la
planification?
M. ALLARD: Quinze économistes en plus du directeur et de deux
adjoints, y compris le directeur, il y a quinze économistes.
M. BOURASSA: Je vois dans le rapport annuel qu'ils font plusieurs
études. Vous parliez tantôt de la question de l'entente entre
Texaco et Hydro-Québec.
Peut-être avez-vous répondu à la question, vous le
direz. Pourquoi l'investissement a-t-il été maintenu seulement
à $20,000?
M. ALLARD: Voici, comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est une
question qui ne relève nullement de notre ministère, elle
relève uniquement de l'Hydro, parce que c'est l'Hydro qui est le
concessionnaire des permis et qui fait ses ententes avec les compagnies
intéressées.
M. BOURASSA: Mais je crois que le bureau de la planification a
participé à l'étude de l'accord entre Hydro-Québec
et Texaco?
M. FLAMAND: Il faudrait aller prendre connaissance de ce qui s'est
passé, ce qui nous ferait perdre un temps considérable.
M. BOURASSA: Est-ce que ça s'est discuté?
M. ALLARD: D'après ce qu'on me dit, la participation de la
direction générale a été d'inciter l'Hydro à
participer à cette exploration par tous les moyens disponibles.
Incitation, parce que cela relève actuellement, comme Je viens de le
dire, de la juridiction de l'Hydro.
M. BOURASSA: Il n'y aurait pas moyen de continuer à inciter
davantage l'Hydro...
M. ALLARD: On vient de faire cette recommandation, il y a quelques
minutes.
M. BOURASSA: Oui, d'accord, c'est parce que c'est un point que j'ai eu
l'occasion de souligner à plusieurs reprises. On ne peut pas nous,
Québécois, si on peut dire, concurrencer les entreprises comme
Texaco, Rio Algom Mines, qui ont une expérience de plusieurs
générations, en certains cas, mais on peut en s'associant
à ces entreprises, participer aux responsabilités, participer aux
profits. Alors, je pense qu'il est important de faire tout ce qu'on peut, parce
qu'indirectement ou directement...
M. ALLARD: Oui, je comprends. Mais pour le moment, disons que le grand
problème qui se pose est la question de juridiction. Et, à
certaines occasions, il nous a été donné de travailler
dans ce sens-là, mais la difficulté qui empêche toute
possibilité, c'est l'inquiétude quant à la
propriété de l'un ou de l'autre, soit celui qui a le permis
fédéral ou celui qui a le permis provincial.
M. BOURASSA: C'est ça qui est la pierre d'achoppement?
M. ALLARD: C'est certainement une difficulté énorme qui
nous empêche de réaliser certaines choses dans ce
domaine-là?
M. FLAMAND: Est-ce que dans le cas de Texaco ce sont des
intérêts québécois ou des intérêts
canadiens ou internationaux?
M. ALLARD: Les intérêts sont canadiens, à travers le
monde. On les trouve partout sous différents noms.
M. LE PRESIDENT: Price Company, quelque chose comme ça?
M. BOURASSA: Le bureau de la planification a-t-il participé d'une
façon quelconque à l'établissement du centre de recherche
de l'Hydro-Québec?
M. ALLARD: Le bureau directeur de la planification a participé
à un comité, avant l'établissement primitif du centre.
M. BOURASSA: Et le comité a fait des recommandations, je
suppose?
M. ALLARD: Le directeur faisait partie du comité qui était
un comité de l'Hydro.
M. BOURASSA: Ah! d'accord.
M. ALLARD: Nommé par l'Hydro.
M. BOURASSA: Comme agent de liaison?
M. ALLARD: Composé de personnes de différents milieux. Les
universités, etc.,
M. BOURASSA: Quels ont été la fonction et les
résultats de la formation de ce comité-là?
M. ALLARD: La création du centre.
M. BOURASSA: Est-ce que maintenant les liens entre le centre de
recherche et le bureau de la direction de la planification existent encore, ou
s'il n'y en a plus?
M. ALLARD: Depuis que l'institut est créé, les rapports
sont évidemment distincts, parce que l'institut a actuellement la
responsabilité de la mise en place.
M. BOURASSA: Alors, il n'y a à peu près plus de relations
entre la direction de la planification et le centre de recherche?
M. ALLARD: Le but de la participation était la création de
l'institut. Maintenant que l'institut est créé, je crois que le
rôle est maintenant terminé.
M. BOURASSA: Est-ce que la direction de la planification a fait des
études sur les conséquences économiques de
l'aménagement des chutes Churchill?
M. ALLARD: La participation de la direction générale a
été évidemment de conseiller, en vertu des avantages
devant découler de la Côte-Nord et de la province en
général, dans la conjoncture de ce transfert de...
M. BOURASSA: Ah, oui! c'est à titre d'organisme consultatif.
M. ALLARD: Pour le ministère, évidemment.
M. BOURASSA: Est-ce que le ministre est au courant d'un investissement
très important qui se ferait très prochainement dans le
Québec et qui relève de la juridiction du ministère des
Richesses naturelles?
M. ALLARD: Disons qu'il peut y avoir énormément de
possibilités dans le moment. Là, je ne peux pas savoir où
le député veut en venir mais on est constamment en éveil
pour tout genre de participations et de développements industriels,
économiques au Québec.
M. BOURASSA: Est-ce qu'on a posé la question au ministre sur son
voyage en France?
M. ALLARD: Non.
M. BOURASSA: Non. Est-ce qu'il a fait un beau voyage?
M. ALLARD: J'ai fait un excellent voyage. Je puis dire, comme ceux qui y
sont déjà allés, que ce n'est pas un voyage de repos parce
que les Français ont l'habitude, disons, la manie de nous ménager
une série d'entrevues qui durent pendant six jours. Le voyage est
très court et ils nous retiennent à partir de huit heures du
matin jusqu'à huit ou neuf heures le soir, avec trois, quatre, cinq ou
six rencontres par jour et certains voyages à l'extérieur. Comme
le samedi, le dernier jour du voyage, on s'est levé à cinq heures
et demie pour aller à 125 milles de Paris, à Noyelle-Godault
visiter une nouvelle raffinerie.
M. BINETTE: Est-ce que le ministre avait plusieurs fonctionnaires qui
l'accompagnaient dans ce voyage?
M. ALLARD: Le ministre était accompagné de trois
fonctionnaires.
M. BINETTE: Trois fonctionnaires!
M. BOURASSA: Maintenant, les résultats sur le plan
économique?
M. BINETTE: Sur le plan économique, est-ce que cela a
donné quelque chose?
M. ALLARD: Disons, que cela a amené certains rapprochements et
actuellement il y a encore des pourparlers, des démarches
découlant de ce voyage qui pourraient, éventuellement, apporter
des résultats. Mais il m'est impossible pour le moment de
préciser...
M. BOURASSA: Vous ne pouvez pas préciser un petit peu plus?
M. ALLARD: Absolument pas.
M. BOURASSA: Parce que cela ne peut pas être plus vague.
M. ALLARD: Je dois vous dire que c'est extrêmement délicat.
Lorsque j'étais à Paris, j'ai eu une rencontre avec les
journalistes et, à un moment donné, dans le cours de la
conversation, f ai échappé certaines choses que peut-être
j'aurais été mieux de ne pas prononcer et ça eu pour
résultat de créer un certain froid dans ces discussions. Alors,
je ne voudrais pas refaire la même chose.
M. BOURASSA: Mais qu'est-ce que vous avez échappé comme
ça? Si vous l'avez échappé devant les journalistes...
M. ALLARD: Je n'ai pas l'intention de m'échapper. Je Pai fait
cette fois-là...
M. BOURASSA: Non, non, mais comme cela, ils ont la primeur sur les
membres de l'Assemblée législative?
M. ALLARD: Si vous voulez avoir des informations, vous n'avez
qu'à prendre les journaux de l'époque.
M. CLICHE: II n'est pas question d'un investissement français,
ici au pays?
M. ALLARD: Disons que cela ressemblait à cela.
M. CLICHE: Croyez-vous qu'actuellement, dans le climat actuel, ici et
là-bas, il y a encore des possibilités?
M. ALLARD: II y a encore des possibilités, c'est pourquoi je
persiste à dire qu'il n'est pas d'intérêt public,
actuellement, de questionner plus dans ce sens.
M. BOURASSA: Mais, étant donné que vous êtes
concerné, M. le Ministre, que cela relève du ministère des
Richesses naturelles, cet investissement-là c'est relié au
ministère?
M. ALLARD: Au ministère des Richesses naturelles et à
certains autres ministères.
M. BOURASSA: Cela serait investi dans une région du
Québec?
M. ALLARD: Evidemment, on ne travaille pas pour les Etats-Unis.
M. BOURASSA: Non, je le sais.
M. ALLARD: Vous avez ma parole d'honneur!
M. BOURASSA: Je commence par cette question-là parce que je veux
qu'au moins vous répondiez à une question...
M. ALLARD: J'ai répondu à une question.
M. BOURASSA: Celle-là, vous ne pouvez pas faire autrement que de
répondre.
M. ALLARD: Non, je regrette, je ne suis pas en mesure pour le moment
parce que...
M. BOURASSA: Dans combien de temps croyez-vous à peu près
être en mesure...
M. ALLARD: C'est très difficile à direpar-ce
qu'évidemment ça demande des voyages de part et d'autre et puis
des rencontres, des études, etc.
M. CLICHE: Ah! pour ça, vous êtes bon.
M. ALLARD: Aussi bon que vous l'étiez parce qu'actuellement, si
on faisait le relevé des voyages qui ont été faits, je
crois qu'on ne se ferait pas de mal ni l'un ni l'autre.
M. CLICHE: Oui, mais il faudrait revenir... M. ALLARD: Du Japon? M.
CLICHE: Du Gabon.
M. ALLARD: Du Gabon! Bien, si je relevais tous les voyages. Le
député n'a pas fait de voyages à ce moment-là?
M. CLICHE: Au Gabon, jamais.
M. ALLARD: Pas au Gabon. Vous en avez fait quelques-uns?
M. CLICHE: En Abitibi, oui. J'y vais toutes les semaines.
UNE VOIX: En Europe?
M. CLICHE: J'y suis allé une fois.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le député connaît le
Gabon?
M. ALLARD: Non, je ne connais pas le Gabon, sauf pour l'avoir vu sur la
carte, il est dans la géographie. Pardon?
M. CLICHE: Avez-vous l'intention d'y aller?
M. ALLARD: Je n'ai aucune intention d'aller au Gabon, sauf, si à
un moment donné, il y avait des avantages économiques en relation
avec mon ministère.
M. BOURASSA: Les Gabonnaises ne vous intéressent pas du tout?
M. ALLARD: Je ne les connais pas.
M. BOURASSA: Sur Soquem, M. le Président,...
M. ALLARD: Pardon?
M. SEGUIN: Pour augmenter les importations du Gabon provenant du
Québec...
M. FLAMAND: Arrêtez donc de parler, de repasser ces questions de
voyage au Gabon.
UNS VOIX: Un deuxième passeport.
M. BOUSQUET: Arrêtez donc de parler de ça, vous qui
prêchez l'internationalisme. Pour une fois que l'on s'intéresse
à l'étranger, vous passez votre temps à nous reprocher
ça, ici comme à l'Assemblée législative. Soyez donc
un peu conséquent !
M. BINETTE: Cela l'intéresse bien.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Mercier.
M. BOURASSA: Est-ce que vous savez que Soquem s'est associée
à l'Union minière du Katanga ou de Belgique?
M. ALLARD: Oui, je suis au courant, j'ai été même
mêlé aux transactions...
M. BOURASSA: Bon, d'accord.
M. ALLARD: ... et j'ai eu la rencontre au mois de décembre, un
mois après être entré en fonction.
M. BOURASSA: J'en suis bien heureux.
M. ALLARD: J'ai rencontré M. Gonce de l'union minière
katangaise qui, à ce moment-là, venait d'être
expulsé, sa compagnie venait d'être expulsée du Congo, et
avait à sa disposition plusieurs centaines de millions à investir
au Canada. Nous avons fait tous les efforts possibles pour l'attirer dans le
Québec et nous avons réussi à conclure une entente dont je
ne connais pas le montant, malheureusement. Parce que vous comprendrez que
Soquem s'administre et pour le moment je ne crois pas qu'on déclare la
participation. Soquem comparaîtra d'ailleurs prochainement et, s'il y a
lieu, des détails seront fournis.
M. BOURASSA: Mais vous parlez de plusieurs centaines de millions,
évidemment vous ne pouvez pas parler des résultats de cette
entente à court terme ou à moyen terme?
M. ALLARD: Personnellement, je ne la connais pas, je n'en ai pas pris
connaissance.
M. BOURASSA: On peut suggérer au ministre, étant
donné que la direction de la planification a une excellente
réputation une quinzaine d'économistes de
l'utiliser au maximum.
UNE VOIX: Dans quel sens?
M. ALLARD: C'est ce que nous faisons présentement, mais est-ce
que vous voyez d'autres...
M. BOURASSA: Je vois que le bureau de la planification a fait plusieurs
études...
M. ALLARD: C'est le rôle définitif, je crois, c'est le but
primordial de la planification.
M. BOURASSA: Alors, je suggère que toutes ces
études-là justement ne restent pas sur les tablettes.
M. ALLARD: A ma connaissance, je dois dire que la direction de la
planification travaille continuellement, elle a énormément de
projets en main.
M. BOURASSA: Le moral est bon?
M. ALLARD: Le moral est excellent, le climat est agréable et nous
avons affaire à des gens qui ont une compétence.
M. BOURASSA: On a des sons de cloche pas trop convergents mais on va
faire confiance au ministre.
M. BINETTE: Revenant au voyage du ministre en France, est-ce qu'il a
été question de contrats ou ententes entre Soquem et d'autres
sociétés d'exploration minière de France?
M. ALLARD: Pas à ma connaissance.
M. BINETTE: Il n'a été question d'aucune entente dans ce
domalne-là?
M. LE PRESIDENT: Le député de Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Vous dites ici que la direction a étudié
les moyens de consolider l'économie des régions minières
en y installant des industries susceptibles de prospérer dans ces
régions, comme industries subsidiaires. Est-ce que ces études ont
donné, au point de vue pratique, des résultats Jusqu'ici?
M. ALLARD: Disons que, dans un cas donné et précis, la
direction a certainement joué un rôle absolument important qui a
amené cette réalisation de la route de Madeleine-Mines, c'est un
des exemples actuellement.
M. SAINT-GERMAIN: Je parlais au ministre au point de vue de la
consolidation économique de ces régions en étudiant la
possibilité d'amener d'autres Industries.
M. ALLARD: A cause de la route, Je ne crois pas que la compagnie
minière serait allée s'installer si elle n'avait pas eu
l'assurance d'avoir une participation du ministère des Richesses
naturelles ou du fédéral de participer à la confection de
la route. Et le rôle que nous avons joué dans ça a
certainement été de nature à les inciter ou du moins
à favoriser...
M. SAINT-GERMAIN: Oui. L'ouverture d'une mine.
M. ALLARD: Disons que, deuxièmement, on fonde des
espérances en disant que, possiblement, d'autres richesses naturelles,
d'autres mines dans le secteur, à la suite de l'ouverture de cette
route, pourront amener des découvertes nouvelles.
M. SAINT-GERMAIN: Vous dites que la direction a étudié les
moyens de consolider l'économie des régions minières et
celles des régions où les mines ou autres richesses naturelles
sont appelées à un éventuel développement. A la
longue, considérez ces richesses en elles-mêmes ainsi que les
industries corollaires c'est entendu mais aussi les industries
susceptibles de s'installer dans ces régions comme industries
subsidiaires ou de substitution?
M. ALLARD: Actuellement, on a réalisé ce premier pas et,
éventuellement, on considère la possibilité de voir
à l'établissement d'industries secondaires.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, moi, je n'aiplus de questions à poser au
sujet de la direction générale mais je voudrais tout de
même faire observer qu'il semble toujours, d'après votre rapport,
que vous faites des études d'ampleur. Mais comme disait mon
confrère, nous espérons que ces études ne resteront pas
sur les tablettes et qu'un jour viendra où on aura des résultats
pratiques. Parce qu'on peut tout de même dire que la très grande
majorité de ces études ne se sont pas tout de même
appliquées d'une façon concrète.
M. ALLARD: Sans que ce soit une question de majorité, on est tout
de même en mesure de dire qu'il y a eu certaines réalisations qui
prouvent qu'elles étaient nécessaires et c'est avec le temps
qu'on verra l'application complète.
On ne peut pas, dès la première, la deuxième ou la
troisième année, réaliser les objectifs qu'on se
propose.
M. BOURASSA: En temps et lieu, quoi? On a entendu ça sept et huit
fois en haut, tantôt.
M. ALLARD: Ah! j'en ai entendu moi aussi des choses du même
genre.
M. BINETTE: Je connais une question à laquelle le ministre ne
pourra répondre.
M. ALLARD: Comme vous en voyez les réalisations...
M. BINETTE: Vous nous avez reproché de trop bouger!
M. ALLARD: Je n'en voyais pas beaucoup, moi non plus.
M. BOURASSA: II est temps que ça change!
M. LE PRESIDENT: Le député de Deux-Montagne s.
M. ALLARD: Avant moi?
M. COURCY: Avant et... pendant que vous étiez
député.
M. ALLARD: La rivière Chaudière. Vous savez que le contrat
de la rivière Chaudière a été ouvert le 6 juin. Les
travaux se sont faits en 1966, mais les travaux d'envergure avaient
été commencés en 1958 comme je l'ai dit tout à
l'heure.
M. LE PRESIDENT: Le député de Deux-Montagnes.
M. ALLARD: Si cela a prix cinq ou six ans à le réaliser,
ne nous demandez pas avec la planification de le réaliser en l'espace
d'un an.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. ALLARD: Nous avons commencé, nous avons bâti, et nous
avons des réalisations jusqu'à maintenant.
M. CLICHE: Lesquelles?
M. ALLARD: Je ne recommencerai pas. Nous en avons suffisamment
parlé. J'espère que les réponses que nous vous avons
données sont au meilleur de ma connaissance.
M. FLAMAND: M. Bourassa, vous le voyez vous-même, revient à
des questions auxquelles on a déjà répondu.
M. BOURASSA: M. le Président, ce n'est pas ma faute si on fait
siéger deux comités en même temps. Les Affaires municipales
ont subi le même sort.
M. ALLARD: Cela est pratiquement... M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BINETTE: La direction générale de la planification a
fait des études quant à la rentabilité de
l'aménagement des chutes Churchill. Est-ce qu'il y aurait
possibilité de connaître le résultat de ces études?
C'est une question à laquelle je ne m'attends pas à une
réponse.
M. BOURASSA: Y a-t-il quelqu'un ici qui veut gager $1,000 que le
ministre ne répondra pas?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BINETTE: Est-ce que le résultat des études a
été bon?
M. ALLARD: Disons qu'il en a été question l'autre jour et
le président de l'Hydro-Québec s'est refusé à
répondre. C'est la même chose. Il y a encore des pourparlers en
marche et il pourrait y avoir des difficultés s'il y avait certaines
choses qui étaient rendues publiques pour le moment.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté. Article 2.
M. BINETTE: L'article 2, adopté en ce qui me concerne.
M. LE PRESIDENT: Au complet. Articles 1, 2 et 3, adoptés. Poste
budgétaire 3, Direction générale des eaux, article 1,
Administration, sous-article 1, Traitements. Adopté.
M. BINETTE: Les salaires ont diminué, M. le Président.
Est-ce que...
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté. Sous-article 2.
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, adopté. Sous-article 4,
Contributions et subventions.
M. VAILLANCOURT: Au sous-article 4, contributions et subventions,
pourrais-je savoir à qui sont accordées les subventions?
M. ALLARD: Subventions aux universités du Québec pour la
recherche hydrologique dans le cadre des activités de la décennie
hydrologique internationale. Il y a eu une somme de $25,000 d'affectée
à cet effet et deuxièmement une subvention de $20,000 à
l'Association québécoise des techniques de l'eau qu'on a mise sur
pied, et le secrétariat permanent comme je l'ai mentionné tout
à l'heure.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. SEGUIN: Quand vous mentionnez les universités du
Québec...
M. ALLARD: II y a McGill, Laval, Sherbrooke, mais il n'y a pas eu la
polytechnique.
M. SEGUIN; Quel montant a été accordé à
l'université de Sherbrooke?
M. ALLARD: Je n'ai pas le détail de la répartition des
montants. Sherbrooke, $10,000, sur deux ans. Cela veut dire que ce serait
$5,000, et qu'il resterait $20,000 à être divisés
entre...
M. SEGUIN: Vous avez à Lachine un modèle de
vérification pour différentes choses. Je pense que c'est le
ministre qui administre ce modèle-là. Vous n'êtes
peut-être pas au courant, alors ma question ne servira pas. J'allais
demander si les étudiants, par exemple, avaient accès...
M. ALLARD: On me dit qu'il n'y a pas d'installation à
Lachine.
M. SEGUIN: De toute façon laissez faire pour cette question. Je
sais qu'il y a là une
installation, mais ça ne relève peut-être pas de
votre ministère.
M. ALLARD: C'est peut-être l'Hydro.
M. SEGUIN: C'est peut-être l'Hydro, oui, justement.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4, adopté. Sous-article 5,
adopté.
M. BINETTE: Adopté. Maintenant, M. le Président, avant de
passer à d'autres articles, j'aurais une question d'ordre
général. On sait que la Loi du régime des eaux est
administrée par la direction générale des Eaux. Elle a
été amendée dernièrement et je voudrais savoir
je ne sais pas si c'est le bon moment pour poser la question, vous me le
direz si ça ne l'est pas combien coûtera de plus
l'administration de la loi amendée? Avez-vous des crédits de
prévus pour...
M. ALLARD: Environ $80,000 à $90,000. Il faudra aller au budget
supplémentaire parce que, évidemment, ce n'était pas
prévu...
M. BINETTE: Cela n'était pas prévu dans ce budget. Mais si
cela était prévu ça le serait ici, à cet
article.
M. ALLARD: Oui, au poste budgétaire 3, article 2.
M. LE PRESIDENT: Article 2, Services hydrauliques, sous-article 1,
Traitements et indemnités.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CLICHE: Le ministère emploie-t-il des immigrants ou des
étudiants étrangers?
M. ALLARD: II existe actuellement un échange et, à la
suite du voyage très fructueux que nous avons effectué en Europe,
nous avons réussi certains échanges de géologues, avec, en
plus, la possibilité établie par la France de permettre aux
étudiants ou à ceux qui viennent de terminer leurs études
de venir faire un stage équivalant à leur service militaire au
Québec Des échanges ont été faits et nous avons
quelques étudiants actuellement au ministère.
M. CLICHE: Combien?
M. ALLARD: Deux à la direction générale des
eaux.
M. CLICHE: Combien en tout au ministère?
M. ALLARD: Environ huit ou dix dans les différentes
directions.
UNE VOIX: Qui paie les salaires?
M. ALLARD: Le ministère les paie. $375 par mois, fixé
par...
M. CLICHE: Qui paie les dépenses de transport?
M. ALLARD: Si ce n'est pas le gouvernement français cela serait
à ma connaissance probablement le ministère des Affaires
intergouvernementales. Mais je ne peux pas vous dire si c'est le gouvernement
français ou le ministère, parce qu'en vertu de ces
échanges, nous envoyons aussi des stagiaires dans les mêmes
conditions.
M. CLICHE: Combien en envoie le Québec en France à votre
connaissance, selon les données de votre ministère?
M. ALLARD: Actuellement, trois ou quatre. Disons que pour les
militaires, ceux qui échappent à leur service militaire ici,
c'est une condition spéciale. Mais là-bas c'est suivant les
salaires établis à Paris, suivant le...
M. CLICHE: J'aimerais savoir, et je pense que le ministre doit me donner
une réponse définitive, exacte: les immigrants français,
ici, à votre ministère, reçoivent-ils le même
salaire que nos émigrants, ou, plutôt, que nos étudiants
canadiens qui font un travail similaire en Ftance? Le ministre est-il au
courant de ça?
M. ALLARD: Là vous entendez un immigrant qui vient ici pour
rester.
M. CLICHE: On parle des immigrants français qui travaillent
à votre ministère en vertu des échanges, en vertu des
ententes faites, et qui ne font pas de service militaire en France.
M. BINETTE: Cela relève du service de coopération avec
l'extérieur du ministère de l'Education je crois?
M. ALLARD: Voici, on me dit que lorsqu'un Québécois s'en
va là-bas,...
M. CLICHE: En France?
M. ALLARD: ... Oui, il est payé selon l'allocation en France, de
la même manière que pour le Français qui vient ici, son
salaire est retenu par la France et il reçoit une allocation.
M. CLICHE: Je comprends que c'est le ministère des Richesses
naturelles qui paie les immigrants français qui travaillent à son
service.
M. ALLARD: Pour être plus exact, ce sont des conditions qui sont
établies par le ministère des Affaires intergouvernementales et
qui ne se règlent pas à notre niveau.
M. CLICHE: Oui, mais en admettant que les ententes définitives
aient été faites par d'autres ministères. Est-ce que votre
ministère, le ministère des Richesses naturelles, pale
lui-même, à même les deniers qui lui sont attribués,
les salaires des immigrants français qui viennent ici pour ne pas faire
de service militaire?
M. ALLARD: Oui, on pale le ministère en France.
M. CLICHE: En France, vous les payez... A quel salaire, les
payez-vous?
M. ALLARD: $375 par mois.
M. CLICHE: Plus les allocations?
M. ALLARD: Non.
M. CLICHE: Aucune allocation.
M. ALLARD: Les frais de voyage.
M. CLICHE: Frais de voyage en plus. Frais de séjour?
M. ALLARD: Oui.
M. CLICHE: Indemnité de séjour?
M. ALLARD: Non, ça pourrait peut-être être
envisagé plus tard. Le gouvernement paie les frais de voyage, c'est
indiqué dans la réglementation.
M. CLICHE: Ces immlgrants-là travaillent ici, combien de mois, ou
combien d'années?
M. ALLARD: Seize mois. Lors que le stage est...
M. CLICHE: Seize mois. Actuellement à votre ministère, il
y en aurait...?
M. ALLARD: Environ 10.
M. CLICHE: Environ 10. Le ministre peut-il nous dire combien il y en a
en tout au gouvernement du Québec?
M. ALLARD: Non, malheureusement je ne peux pas le dire. La seule
manière de le savoir, serait de vous adresser au ministère des
Affaires intergouvernementales, qui, lui, a le contrôle de tout.
M. COURCY: II doit y en avoir 200. M. ALLARD: C'est possible.
M. CLICHE: Est-ce que le nombre peut être aussi
élevé que 200?
M. ALLARD: Je ne peux pas vous répondre. Je ne le connais pas.
Tout ce que je peux vous affirmer, c'est que nous en avons 10, à notre
ministère.
M. CLICHE: En quelle année, ces immigrants ont-ils
commencé à travailler au Québec, en vertu de cette
entente?
M. ALLARD: A la direction générale des eaux, les premiers
sont arrivés, à l'automne dernier.
M. CLICHE: Et au ministère des Richesses naturelles?
M. ALLARD: Bien, les premiers arrivés ont été
affectés à la direction générale de l'eau.
M. CLICHE: En septembre 1967? M. ALLARD: Oui.
M. CLICHE: Le ministère des Richesses naturelles
prévoit-il en employer davantage, selon cette entente-là, au
cours du prochain exercice financier?
M. ALLARD: Nous ne le prévoyons pas au cours du présent
exercice financier.
M. CLICHE: Mais il y aura plusieurs étudiants. Il y en aura au
moins une dizaine?
M. ALLARD: On les a actuellement.
M. CLICHE: Vous les avez actuellement. En
recevez-vous chaque année, de ces gens-là?
M. ALLARD: Les premiers sont arrivés il y aura un an, cet
automne. Et on me dit que, pour cette année fiscale, il n'y en aura pas
d'autres. Certains qui sont ici, sont arrivés en janvier et d'autres
vont arriver cet été.
M. CLICHE: Font-ils des travaux dans les bureaux ou...
M. ALLARD: Dans les laboratoires en général, dans les
bureaux aussi. Certains travaillent à la planification. Ils font le
même travail que les ingénieurs du ministère.
M. CLICHE: Faites-vous une différence dans les salaires entre un
immigrant marié et un immigrant célibataire?
M. ALLARD: Aucune différence entre ceux qui sont mariés et
ceux qui ne le sont pas. Toutefois ceux qui, I un moment donné,
décident, après leur stage, de rester ici, vont tomber au taux
des gens...
M. CLICHE: Y a-t-il des retenues d'impôt qui se font?
M. ALLARD: On me dit qu'il y aurait retenue sur les salaires pour les
impôts, le régime des rentes. Le salaire net serait d'environ
$300.
M. CLICHE: Tous ces immigrants-là sont-ils d'âge
militaire?
M. ALLARD: On me dit que oui.
M. CLICHE: Ce qui veut dire quoi? 20 ans, 21 ans?
M. ALLARD: Non, plus que cela. 22, 23 ans. Parce qu'ils ne sont
acceptés qu'après avoir terminé leur cours universitaire,
au moment où ils doivent en principe, faire leur stage militaire.
M. CLICHE: Votre ministère choisit-il les diplômés
d'une faculté quelconque ou reçoit-il tout simplement ceux qui se
présentent? Y a-t-il une certaine sélection faite par votre
ministère ou par le gouvernement?
M. ALLARD: Nous donnons les conditions générales
d'acceptation au ministère et, ensuite, nous étudions le dossier
de celui qui fait la demande. C'est après avoir considéré
ces deux facteurs qu'une décision est prise...
M. CLICHE: ... Que la décision est prise par votre
ministère, non par un autre ministère.
M. ALLARD: C'est par le ministère des Richesses naturelles.
M. CLICHE: Avez-vous un objectif quelconque, un nombre en vue,
devez-vous augmenter le nombre de ceux que vous avez l'intention de
recevoir?
M. ALLARD: Il n'y a pas d'entente définitive, cela peut augmenter
ou diminuer.
M. CLICHE: Mais votre budget prévoit un certain plafond, un
certain nombre, un maximum.
M. ALLARD: On en prévoit dix cette année. M. CLICHE: Dix
en tout.
M. ALLARD: Alors, il ne sera pas question d'en amener un
onzième.
M. CLICHE: A moins d'avoir un budget supplémentaire.
M. ALLARD: II n'est pas question de budget supplémentaire dans
cette condition-là.
M. LE PRESIDENT: Le député de Baldwin.
M. SEGUIN: M. le Président, vous me permettrez peut-être
une certaine question d'ordre général surtout au point de vue des
services hydrauliques, en ce qui concerne le rapport sur l'hydrologie et la
réalisation de la rivière Ou-taouais. Ce rapport
déposé l'an dernier, pendant la session précédente,
concernait l'étude très volumineuse et détaillée
sur le cours d'eau et le bassin de la rivière Outaouais. Je n'irai pas
dans le détail du rapport puisque vous le savez comme moi, il est
très détaille. C'est un rapport venu à la suite
d'ententes, d'examens, de vérifications qui ont été faites
de concert avec la province voisine, soit la province de l'Ontario et le
fédéral.
On est arrivé à certaines conclusions. Depuis l'an dernier
ou depuis 65/66 ou 66/67, lorsque le rapport a été
déposé, est-ce que votre ministère aurait donné
suite à certaines recommandations ou prévoyez-vous pour
l'exercice 68/69 certains travaux dans le bassin de l'Outaouais, soit dans le
haut bassin ou encore en vous approchant de Carillon ou plus bas?
M. ALLARD: La majorité des conclusions
du rapport ont été des conclusions d'ordre technique.
M. SEGUIN: Oui.
M. BINETTE: Est-ce qu'elles n'ont pas conclu à la formation d'un
comité?
M. ALLARD: Oui.
M. SEGUIN: Est-ce que le comité a été
formé?
M. ALLARD: Pour poursuivre d'autres études, un deuxième
comité a été formé.
M. SEGUIN: Est-ce qu'il y a eu rencontre entre le comité...
M. ALLARD: II est recommandé mais il n'a pas été
formé.
M. BINETTE: On recommandait dans le rapport, si je me souviens, de
former un comité qui poursuivrait des études afin de rectifier
certaines erreurs qu'il y avait dans les données concernant la
rivière Outaouais, sur le bassin de cette rivière. Alors, ce
comité n'est pas encore formé. Est-ce que vous entendez le former
sous peu?
M. ALLARD: Pour le moment, il n'est pas nécessaire de continuer
et le comité poursuit les réalisations d'après les
recommandations faites avant.
M. BINETTE: Le comité original? Des crédits sont-ils
prévus dans le budget à cette fin?
M. ALLARD: II y a eu des propositions faites dans ce comité des
Richesses naturelles et de l'Hydro, et le ministère ou l'Hydro a retenu
des recommandations qui ont été incluses dans les budgets du
ministère.
M. BINETTE: Est-ce encore M. Latreille de l'Hydro qui
représente... non pas lui, M. De Guise? Et au ministère, qui
est-ce?
M. ALLARD: Le directeur. Mais le comité est actuellement dissous
à toutes fins pratiques.
M. BINETTE: Cela signifie qu'aucun crédit n'est actuellement
prévu dans le budget.
M. ALLARD: Comme je viens de vous le dire, dans les possibilités
à accomplir, c'est inclus dans les implications financières de la
direction.
M. SEGUIN: Ce qui vient appuyer ma thèse sur le manque de fonds,
je ne dirai peut-être pas d'intérêt, mais surtout de projets
de grande importance. Je pense que le rapport indique qu'il y a un travail
énorme à faire sous tous rapports, et pour l'utisisation
municipale des eaux et pour l'utilisation d'énergie industrielle,
résidentielle, etc. Maintenant, dans le rapport, on fait mention de la
différence du débit d'eau entre le niveau du barrage qui est
situé à Carillon et l'entrée de ces eaux dans le lac
Saint-Louis, soit du côté nord de l'Ile de Montréal en plus
de l'entrée qui se fait vis-à-vis de Vaudreuil. Le rapport
indique qu'il semble y avoir des fuites sérieuses ou des pertes
sérieuses d'eau près de Carillon, c'est-à-dire au niveau
du lac des Deux-Montagnes, sur ce parcours de 12 à 30 milles.
M. ALLARD: On dit que ce n'est pas une perte d'eau qui occasionne la
différence de niveau dont vous parlez. C'est une question technique plus
profonde. Il semblerait avoir pénétration des eaux souterraines
du Saint-Laurent.
M. SEGUIN: II y a perte, oui, mais il s'agissait de savoir d'où
venait cette fuite et de quelle façon. Entre Carillon, par exemple, et
le bas du lac des Deux-Montagnes, il y a peut-être trois ou quatre
rivières qui se déversent. Et même avec ça, il y a
un déficit, si vous voulez, sur la quantité d'eau qui coule au
bas du lac.
M. ALLARD: II y aurait peut-être lieu de tenir compte de ces
échanges souterrains entre le Saint-Laurent et les rivières. Il y
aurait une répercussion...
M. BINETTE: Le barrage de Carillon retient l'eau jusqu'à un
certain niveau dans le lac et il y aurait un refoulement souterrain.
M. ALLARD: Oui, absolument.
M. SEGUIN: Maintenant, on dit que, normalement, avec les barrages qui
existent présentement et les travaux qui ont été faits, on
a normalisé bu régularisé jusqu'à un certain point
les eaux de la rivière Outaouais. Je me demande si le ministre ou
quelqu'un de son ministère serait en mesure d'expliquer la situation qui
survient presque chaque année dans la partie est du lac des
Deux-Montagnes, où il y a des inondations sérieuses sur le
côté nord de l'île de Montréal et le long de la
section de Saint-Eustache, de la plage de Laval, etc... Il doit y avoir, comme
on l'a dit, pénétration des eaux du fleuve à
l'intérieur du lac des Deux-Monta-
gnes à un certain endroit. A-t-on fait des recherches pour
établir les raisons de ces différences?
M. ALLARD: On me dit que ce n'est pas le même
phénomène qui se produit à ce moment-là. Il y
aurait d'autres facteurs qui entrent en ligne de compte, dont le vent.
M. SEGUIN: Oui, avec un vent prédominant venant du nord-est au
printemps et à l'automne, il me semblerait que ces inondations se
produiraient du côté sud du lac et non pas là où
elles se produisent.
M. ALLARD: Cela peut se produire aux deux extrémités.
M. SEGUIN: De toute façon, M. le Président, le
ministère a-t-il entrepris des études sur la contamination des
eaux souterraines en quelque endroit que ce soit dans la province?
M. ALLARD: Dans la région de Saint-Hyacinthe.
M. SEGUIN: On a fait de ces études?
M. ALLARD: Oui, de ces études ont été faites.
M. SEGUIN: Qu'a-t-on découvert? Y a-t-il des résultats
d'entrés ou des rapports préliminaires jusqu'à maintenant?
A-t-on découvert une situation où ces eaux souterraines passent
sous des fermes ou des régions, des granges, enfin là où
il y a de l'activité rurale?
Remarquez-vous une pénétration supplémentaire de
nitrogène dans le cours d'eau souterrain?
M. ALLARD: II s'agit de contamination dans le sol par des couches de
sel.
M. SEGUIN: Oui, mais je pense plutôt, par exemple, là
où il y aurait des basses-cours, là où on accumule du
fumier, etc. à la sortie des étables ou des écuries.
M. ALLARD: II ne semble pas que ce soit une des causes. C'est surtout
souterrain, à cause de ces nappes de sel.
M. SEGUIN: II y a différents genres de sous-sols. Il y a des
sous-sols qui ont une conductivité hydraulique facile, tandis que
d'autres ne se prêtent pas à ça. Mon raisonnement
pour revenir à tout ça et je reprends cette histoire de pollution
sans vouloir parler de pollution est-ce qu'à la suite des
études qu'on pourrait faire surtout dans la région
montréalaise, dans le comté Vaudreuil-Soulanges ou encore sur le
côté nord en effectuant des sondages, des examens, des
tests, on ne pourrait pas vérifier si, en plus de la contamination
à haut pourcentage nitrique que l'on connaît venant de la
population et des industries n'a pas une influence additionnelle sur la
contamination des eaux?
M. ALLARD: Cela peut se faire, mais aucune étude n'a
été faite à cet effet.
M. LE PRESIDENT: Je regrette, mais il est onze heures. Si vous me
permettez, nous pouvons le conserver pour discussion générale
pour l'adopter à...
M. SEGUIN: C'était un privilège, M. le Président,
lorsque j'ai demandé de parler de cette question à ce moment de
peur de ne pas pouvoir le faire une fois rendu aux questions
minières.
M. LE PRESIDENT: Non, mais la Chambre est ajournée en haut.
Alors, si vous voulez, nous allons, avec le consentement du
député de Deux-Montagnes...
M. THEORET: M. le Président, le député de
D'Arcy-McGee connaît mal le président qui est un homme de largeur
de vue extraordinaire, qui nous a permis de parler sur toutes les questions, et
qui, demain aussi...
M. SEGUIN: Vous pourriez dire ça au Dr Goldbloom parce que moi,
je suis de Baldwin.
M. LE PRESIDENT: Alors disons qu'au service hydraulique, nous avons
quelques questions d'ordre général. Nous serons prêts
à adopter tout l'article au complet.
UNE VOIX: Après nous adopterons l'article...
M. LE PRESIDENT: Alors nous allons ajourner à demain
jusqu'à ce que le leader du gouvernement, en Chambre, nous invite
à nous réunir de nouveau en comité des crédits.
M. SEGUIN: D'accord.
M. ALLARD: Maintenant, si cela peut vous accommoder, sur des questions
aussi techniques que vous posez, M. Slivitzky est à votre
disposition.
(23 h 02)
Séance du 30 mai 1968
(Quinze heures quarante-quatre minutes)
M. CROISETIERE (président): A l'ordre! Comme nous terminions
mardi soir, le député de Baldwin avait la parole. Il avait encore
quelques remarques à faire.
M. SEGUIN: M. le Président, je n'ai pas l'intention de poser des
questions ou de faire des commentaires strictement d'ordre technique. Je vais
revenir peut-être au plus pratique. Si je me souviens bien, on discutait
du sous-sol et de la pénétration de l'eau.
Alors, si vous le voulez, en partant de là j'aimerais poser une
question toute simple. Est-ce que le ministère des Richesses naturelles,
le service hydraulique, aurait de l'information plus détaillée
sur ce que l'on appelle le « deep well disposal units »? Ce sont
des puits en profondeur qu'utilisent certaines industries, par exemple, au lieu
d'installer des égouts et d'apporter les déchets ou tout ce qui
vient de ces industries-là, dans un système d'épuration
normal. Est-ce qu'on aurait fait des études à ce sujet? Je
réfère surtout à cette question. Peut-être que M.
Slivitzky ou quelqu'un d'autre serait en mesure de me répondre. Je ne
sais pas, peut-être M. le Ministre est au courant de ce
procédé où l'on va en grande profondeur.
M. ALLARD: M. Séguin, malheureusement, je dois vous dire que nous
n'avons absolument rien de ce côté-là.
M. SEGUIN: D'accord.
M. ALLARD: Disons que c'est une question à l'étude.
M. CLICHE: Plus fort un peu.
M. ALLARD: A l'étude.
UNE VOIX: Bon!
M. ALLARD: Mais sans penser à l'étude...
M. CLICHE: Oui.
M. SEGUIN: Non, je pense que c'est une chose très sérieuse
pour la simple raison que dans beaucoup de secteurs, il s'agira de
développements industriels, de développements assez
considérables dans des villages, par exemple, là où il n'y
a pas la possibilité d'installer ces usines de...
M. ALLARD: Quel magazine...
M. SEGUIN: Ah! vous le recevez comme moi régulièrement, il
s'agit de « Water and Pollution Control ».
M. ALLARD: « Water and Pollution Control ».
M. SEGUIN: Je pense que c'est la documentation mensuelle la mieux
renseignée et qui est la plus à point sur le contrôle de la
pollution, selon mon opinion personnelle. Le mois en question ici, c'est avril
1968. Alors, c'est assez récent malgré que dans certains des
livres précédents il en ait été question. Mais dans
celui-ci on donne un peu plus d'information au sujet de la technologie.
Pour revenir au pourquoi de ma question, je voulais simplement savoir si
le ministère avait été en mesure de faire des
recommandations à la suite d'études ou des informations qu'il
aurait eues. Cela aurait peut-être permis le développement de
certaines industries dans des endroits un peu plus éloignés ou
décentralisés. Cela aurait permis à ces industries de
disposer de leurs égouts, du résidu, si vous voulez, de la
fabrication, peu importe je ne sais pas ce que l'on pourrait fabriquer
mais d'en disposer au sous-sol, tel qu'on le préconise dans cet
article-là.
Je pense qu'il y aurait matière à étude et le
système n'est pas tellement coûteux. Il y a des données,
d'ailleurs, qui expriment, disons,...
M. ALLARD: M. le député de Baldwin, ça nous a
été demandé par plusieurs entreprises.
M. SEGUIN: Je ne vous parle pas d'un puits septique.
M. ALLARD: Non, non. A la suite de l'article que vous mentionnez dans la
revue « Water and Pollution Control », il y a eu des demandes au
ministère. Avant de donner une réponse il a fallu faire des
études. Et les études, malheureusement, pour déplaire au
député d'Abitibi-Est, ne sont pas complétées. Il
s'agit d'un système encore assez récent et la date de
l'article...
M. SEGUIN: Non, c'est en avril, c'est très récent. Mais on
l'a su.
M. ALLARD: Malheureusement...
M. SEGUIN: C'est déjà en opération dans certains
endroits, mais pas chez nous.
M. ALLARD: Non.
M. SEGUIN: Pour faire suite à ma question sur la
conductivité souterraine conductivité hydraulique
souterraine si des recherches avaient été faites, on
aurait pu rattacher les deux ensemble et j'aurais pu avoir certaines
explications.
M. ALLARD: Nous faisons des études actuellement et nous ne sommes
pas en mesure de donner suite aux recommandations qui pourraient être
faites dans cette revue...
M. SEGUIN: J'hésite un peu à mentionner cette question de
pollution, parce que je pense qu'on l'a presque épuisée l'autre
jour, mais toujours dans le même domaine, sur beaucoup de nos lacs,
beaucoup de nos rivières, à cause de la contamination, de la
pollution, on voit, le long des grèves dans les baies, et partout, des
croissances, de l'herbe salée, des joncs; enfin tout ce qui peut pousser
à ces endroits.
Le ministère aurait-il fait, des investigations ou des
études sur l'appareil qui s'appelle le « Harvester », le
« Weed Harvester », un autre appareil manufacturé et
opéré par « Aquatic Controls Canada Limited ».
M. ALLARD: Nous avons fait certaines études à ce sujet et,
aussi, certains travaux pratiques, entre autres au lac Louise,...
UNE VOIX: A Weedon.
M. ALLARD: Oui, où il y avait de ces îles flottantes qui se
déplaçaient suivant la température et le vent. Nous avons
même, à un certain moment je crois, donné un contrat pour
faire disparaître ces herbes.
La machinerie utilisée à ce moment-là ne donnait
pas le rendement et il a fallu que le ministère s'en occupe
lui-même. Une première expérience a été faite
dans le lac Louise, où on a fait disparaître des îles
flottantes pour en nettoyer les environs. Or, M. le député, il
résulte que même si on fait disparaître ces îles
flottantes ou ces herbes, comme vous dites, elles reparaissent l'année
suivante.
M. SEGUIN: Ah! à qui le dites-vous?
M. ALLARD: Et actuellement, c'est là-dessus qu'on est en train de
faire des recherches pour trouver la solution pour empêcher la
reproduction de ces fles flottantes, ou de ces herbes.
M. SEGUIN: Justement.
M. ALLARD: On ne l'a pas trouvée encore.
M. SEGUIN: La reproduction, comme vous dites, se fait, par exemple,
beaucoup moins intense. Si vous avez fauché une année,
l'année suivante, la reproduction sera moins intense dans 10% ou 15% des
cas et même jusqu'à 50% dans d'autres cas où il aura
production. Parce que la plupart de ces herbes, ces joncs, etc., sont des
plantes qui se reproduisent annuellement...
M. ALLARD: C'est possible.
M. SEGUIN: ... Si vous les coupez sous l'eau, la racine pourrit et il
n'y a pas d'ensemencement pour l'année suivante.
M. ALLARD: C'est pour cela, que je dois vous dire, M. Séguin,
qu'il faut étudier encore pour savoir comment empêcher la
reproduction de ces herbes sous-marines.
M. SEGUIN: Je parlais de mesures en attendant que les études
soient terminées, parce que déjà, il y a longtemps...
M. ALLARD: Des mesures ont été prises, M. le
Député. On a fait disparaître ces îles flottantes,
ces herbes, mais à savoir comment empêcher qu'elles se
reproduisent, c'est peut-être un petit peu plus difficile.
M. SEGUIN: Je suggérerais au ministre, si on me le permet...
M. ALLARD: D'acheter la machine qui est préconisée
pour...
M. SEGUIN: Pas d'acheter la machine, mais si le ministère ne l'a
pas fait, d'envoyer des gens pour faire l'examen du travail accompli par cet
appareil.
M. ALLARD: A quel endroit?
M. SEGUIN: C'est pour cela, que Je vous ai fourni l'information au sujet
de la manufacture et tout cela. Et puis, si c'était possible, que le
ministère fasse l'acquisition de quelques unités pour les essayer
dans certains endroits. Et je pense qu'il y aurait peut-être aussi une
source de revenu pour votre ministère si, par exemple, dans le cas des
endroits de villégiature, etc., cet équipement-là,
moyennant un déboursé était
mis à la disposition des municipalités, par l'entremise de
votre ministère. Parce que mol, je vois toute cette question d'eau et de
contrôle des eaux sous votre ministère et non pas...
M. ALLARD: M. le Député, est-ce que vous êtes au
courant qu'un tel ensemble de machinerie aurait pu être employé
ici au Québec?
M. SEGUIN: Aurait pu être...? M. ALLARD: Employé.
M. SEGUIN: Ah, oui! Si cela a été employé au
Québec.
M. ALLARD: Non, ici ils mentionnent... M. SEGUIN: « In Canada
».
M. ALLARD: Non, cela, c'est la compagnie manufacturière. Le seul
endroit où cela aurait pu être utilisé actuellement, c'est
en Ontario.
M. SEGUIN: Oui, et la machine est manufacturée au Wisconsin,
naturellement, il y a des problèmes de douane et tout cela.
M. ALLARD: Disons, M. Séguin, pour répondre i votre
question et vous rassurer pour l'avenir que nous allons faire un effort pour
contacter cette compagnie, pour savoir quel genre d'équipement elle a,
le rendement qu'elle peut donner et étudier les possibilités s'il
y a lieu de l'utiliser.
M. SEGUIN: Obtenez des démonstrations... M. ALLARD: C'est
cela.
M. SEGUIN: ... et vendez l'équipement. Si vous trouvez que cet
équipement fonctionne bien et que c'est rentable, louez le service aux
municipalités.
M. ALLARD: Absolument, nous allons...
M. SEGUIN: Et vous allez faire plaisir à beaucoup de gens.
M. ALLARD: Alors, on en prend bonne note et nous allons nous y
intéresser.
M. VAILLANCOURT: M. le Président, au cours de l'année
1967, il y a eu la construction d'une vanne supplémentaire au barrage
Massawipi à North Hatley. On trouve cela à la page 76 du rapport.
La municipalité avait demandé que la vanne qui avait
été mise en place lors de la construction du barrage soit
installée de la même façon que la deuxième vanne,
c'est-à-dire pour l'ouverture hydraulique. Est-ce qu'on pourrait me dire
si cela a été fait?
M. ALLARD: Actuellement, tel que le rapport le dit, il existe deux
vannes.
M. VAILLANCOURT: Tel que le rapport le dit, il existe deux vannes.
M. ALLARD: Oui.
M. VAILLANCOURT: Mais lors de la construction du barrage, on avait
construit une vanne qui n'était pas hydraulique. L'an passé, en
1967, à la suite d'une demande des municipalités environnantes,
le ministère a construit une autre vanne hydraulique. Mais la
première vanne n'est pas hydraulique et la municipalité
demandait, l'an dernier, que l'autre vanne soit également hydraulique,
comme la deuxième.
M. ALLARD: Est-ce que la vanne mécanique installée d'abord
ne rend pas tout le service qu'elle devrait rendre? Ou disons, est-ce que la
deuxième vanne hydraulique peut rendre de meilleurs services? Il s'agit
de savoir à ce moment-là...
M. VAILLANCOURT: Oui, il y a un meilleur contrôle de l'eau.
M. ALLARD: Oui, mais est-ce que l'autre est inefficace?
M. VAILLANCOURT: C'est-à-dire, elle est efficace lorsqu'ils
l'ouvrent. Mais c'est très difficile à ouvrir. Ils sont
obligés de l'ouvrir à la main.
M. ALLARD: Vous savez qu'en vertu de la loi qui existait on n'avait
même pas le droit de la fermer, on pouvait l'ouvrir, mais on ne pouvait
pas la fermer. A tout événement...
M. CLICHE: Dans ce cas-là, vous ne pouviez pas l'ouvrir plus
qu'une fois.
M. ALLARD: On l'ouvrait et cela finissait là.
M. VAILLANCOURT: Je crois que cette loi n'a Jamais été
respectée.
M. ALLARD: D'après les informations des experts du service, il
semble qu'il n'est pas
nécessaire que la première qui est mécanique
devienne hydraulique, qu'elle rencontre les exigences du service qu'elle a
à remplir.
Pour le moment il n'est pas question de la rendre hydraulique, parce
qu'elle rend les services qu'elle doit rendre.
M. VAILLANCOURT: Je comprends qu'elle rend des services, parce que,
lorsqu'ils ont besoin d'ouvrir les deux vannes, ils ouvrent premièrement
l'hydraulique et s'ils ont besoin d'ouvrir la deuxième vanne, ils
doivent être quatre ou cinq hommes pour le faire.
M. ALLARD: Et vous trouvez que c'est réellement un
inconvénient qu'ils soient obligés de le faire à la
main.
M. VAILLANCOURT: Bien, c'est un inconvénient parce qu'un homme
pourrait ouvrir les deux vannes tandis que lorsqu'ils sont obligés
d'ouvrir la vanne qui n'est pas hydraulique, il faut quatre ou cinq hommes pour
le faire.
M. ALLARD: Je comprends mais on réalise qu'actuellement il n'est
pas nécessaire de rendre hydraulique ce qui est mécanique.
M. VAILLANCOURT: Ce n'est pas mécanique, c'est à la
main.
M. ALLARD: On me dit qu'actuellement, on force les hommes à se
servir de la machine hydraulique le plus possible, et si besoin il y a, se
servir de l'autre.
M. VAILLANCOURT: Je comprends, mais tout ce que j'aimerais savoir, c'est
si le ministère a l'intention d'organiser l'autre comme la
deuxième qui a été construite.
M. ALLARD: Pas pour le moment.
M. BINETTE: Vous êtes sans doute au courant, M. le
Président, que lors de l'ouverture de l'Expo 67 je ne sais si
cela entre dans cet article il y eut des milliers de tonnes de DDT
jetées dans le fleuve pour éviter qu'il y ait des moustiques sur
les îles de l'Expo. Je me demande si le ministère n'a pas un
certain contrôle. Cela relève de la Régie des eaux, mais
est-ce que le ministère, étant donné qu'il administre les
Richesses naturelles, n'a pas un certain contrôle sur cette pollution
globale qui se fait dans le fleuve Saint-Laurent?
M. ALLARD: Une minute. Le député de Deux-Montagnes a
parlé de DDT qui a été jeté dans le
Saint-Laurent. J'ai appris d'amis qui restaient à Longueuil,
qu'on a jeté du DDT dans le fleuve Saint-Laurent non pas tellement pour
empêcher l'épuration ou quoi que ce soit par rapport à
l'eau, ce fut surtout pour empêcher la prolifération d'insectes et
de larves durant l'Expo. De larves. Cela n'a pas été fait par le
ministère des Richesses naturelles mais soit par la ville de
Montréal ou la Commission de l'Expo.
M. BINETTE: Ce problème continue. Je me demandais si on allait
faire le même manège. Est-ce qu'on va encore polluer le fleuve
cette année?
M. ALLARD: Si ça se fait, c'est par l'Expo.
M. BINETTE: Cela dépend de la Régie des eaux en fait.
M. ALLARD: Bien, peut-être. Evidemment, c'est la ville de
Montréal ou la commission de l'Expo qui a pris cette précaution
à l'occasion de l'Expo pour éviter ces petites...
M. BINETTE: Je comprends. C'était pour éviter qu'il y ait
trop de moustiques.
M. ALLARD: Mais seulement, le ministère n'a eu rien à
faire.
M. BINETTE: Il n'a aucun contrôle sur cette question. Vous ne
pouvez rien faire afin que l'eau du fleuve ne soit pas polluée. Elle
l'est déjà.
M. ALLARD: Cela peut peut-être avoir un effet de pollution mais
seulement qu'entre les deux...
M. BINETTE: Est-ce qu'il y eut une étude faite par les officiers
du ministère des conséquences sur la faune aquatique?
M. ALLARD: Le problème n'a jamais été posé
au ministère. S'il l'a été, ce fut à la
Régie des eaux mais jamais au ministère.
M. BINETTE : Alors, c'est ici qu'apparaissent les inconvénients
de la dispersion de ces juridictions et lorsqu'on disait que la régie
des eaux devrait tomber sous la juridiction du ministère des Richesses
naturelles...
M. ALLARD: Ce sera tellement facile quand je vais le proposer en
Chambre...
M. BINETTE: Vous allez proposer cela?...
M. ALLARD: ... toutes les mesures que vous allez appuyer.
M. LE PRESIDENT: M. Binette, j'inviterais le député S
s'adresser à la régie.
M. BINETTE: Etes-vous au courant si, cette année, cela va se
refaire, si on va refaire la même expérience?
M. ALLARD: Non, il s'agit d'un phénomène un peu
spécial qui est dû, disons, à l'Expo mais qui existait
avant. Tous ceux qui résident le long du fleuve je pense que M.
Séguin peut m'appuyer à ce sujet subissent tous les ans,
au printemps surtout, une poussée, non pas de microbes, ni tellement de
moustiques, mais...
M. VAILLANCOURT: De maringouins?
M. ALLARD: ... De maringouins, non, d'espèces de larves.
M. SEGUIN: La manne.
M. ALLARD: La manne. C'est exactement le nom. On en trouve partout. Ce
n'est pas un phénomène nouveau. On a peut-être voulu
atténuer à l'occasion de l'Expo lorsque la commission ou la ville
de Montréal a décidé peut-être en accord avec la
régie, de faire certains travaux de DDT, pour en empêcher la
prolifération. Mais tout de même, on a fait ça à
l'occasion de l'Expo, sans tenir compte du problème qui se
répète depuis plusieurs années et qui existe encore.
Certaines expériences seront peut-être encore reprises cette
année à cause de l'Expo de Montréal. Mais il reste que ce
n'est pas un problème auquel on s'est attaché à trouver
une solution définitive.
M. BINETTE: Je présume, qu'avec la réouverture de Terre
des Hommes, on va faire la même chose probablement, et je voudrais savoir
quelles ont été les conséquences de cette
expérience sur la pollution des eaux du fleuve?
M. ALLARD: Malheureusement, je suis...
M. BINETTE: La pollution des eaux a-t-elle beaucoup ou peu
augmenté?
M. ALLARD: Malheureusement, cela s'est fait hors de notre connaissance,
sans l'approbation du ministère et...
M. BINETTE: Cela se fait sans son approbation,
nécessairement...
M. ALLARD: Certainement.
M. BINETTE: ... c'est la régie...
M. ALLARD: C'est la régie...
M. BINETTE: ... qui est responsable.
M. ALLARD: ... c'est l'Expo, la ville de Montréal, mais cela se
fait hors de notre connaissance et nous ne sommes pas en mesure de
connaître si l'effet a été avantageux quant aux mannes, ou
désavantageux au point de vue de la pollution.
M. LE PRESIDENT: Pour revenir à notre sujet, j'inviterais le
député...
M. BINETTE: Je comprends que nous sommes hors d'ordre, M. le
Président, mais...
M. LE PRESIDENT: J'inviterais le député à poser les
questions au ministère des Affaires municipales ou à la
régie des eaux.
M. BINETTE: La régie des eaux.
M. ALLARD: Je pense que c'est une question qui devrait...
M. LE PRESIDENT: ... être posée à la régie
des eaux.
M. BINETTE: Dans le domaine des services hydrauliques, à quel
point en sont-il rendus actuellement les travaux sur la rivière
Chaudière? Quand prétendez-vous les terminer et n'y-a-t-il pas eu
des retards on en avait parlé d'ailleurs lors de l'étude
du bill 8 à cause du manque de pouvoir d'expropriation? Le
mi.nistère se verra-t-il obligé de retarder certains travaux
prévus?
M. ALLARD: Lorsqu'on a entrepris les travaux sur la rivière
Chaudière je crois que le député est au courant
il existait une entente, ou une espèce d'entente, selon laquelle,
par l'entremise du conseil de comté, on pouvait influencer les
municipalités pour l'obtention des droits de passage, le
règlement des problèmes que la rivière Chaudière
posait etc... Or il est arrivé que, dans ces travaux, certains des
riverains ont accepté facilement que l'on passe chez eux moyennant, dans
certains cas, dédommagement. Mais d'autres ont refusé.
Et le problème s'est posé pour savoir si le
ministère des Richesses naturelles pouvait exproprier?
En définitive, l'opinion juridique a été
négative. On s'est alors demandé, à un moment
donné, si on ne devrait pas amender la loi pour que le ministère
puisse exproprier suivant ses besoins. Et, à la suite de ces
discussions, nous avons décidé qu'un seul ministère
pourrait procéder à l'expropriation: celui des Travaux publics.
Et, actuellement, dès que nous avons un problème qui surgit au
sujet des rivières, nous le soumettons aux Travaux publics qui, lui,
procède à l'expropriation de la même manière qu'il
le fait pour la Voirie, en déposant un plan.
Mais, j'avais préconisé qu'on amende la loi pour donner au
ministère des Richesses naturelles la possibilité de pouvoir
exproprier lui-même, parce que, actuellement, le problème se pose
dans la Beauce. Certains riverains ne veulent pas accepter un règlement
de gré à gré ou une vente, de quelque manière que
ce soit. A tout événement, on a interrompu partiellement certains
travaux à cause de cette difficulté. Je crois qu'actuellement le
cas a été transmis aux Travaux publics. Lorsqu'un problème
se pose on le transfère aux Travaux publics qui, lui, se charge de faire
l'expropriation.
M. BINETTE: Est-il possible que ces inconvénients causés
par votre manque de pouvoir d'expropriation rapide puisse causer un retard
d'une année ou presque dans la cédule de
l'aménagement?
M. ALLARD: Je ne crois pas que cela puisse retarder d'une année,
parce que lorsqu'on réalise qu'il n'y a pas de possibilité de
parvenir à une entente de gré à gré, on
procède immédiatement à l'expropriation en vertu des
pouvoirs qui sont acquis aux Travaux publics, qui procède de la
même manière que le ministère de la Voirie. Le
ministère de la Voirie, je crois, est le seul qui ait le droit
d'exproprier en dehors des Travaux publics .Quant à tous
les autres ministères, dont le nôtre, il doivent se
référer aux Travaux publics pour qu'il procède. Disons,
qu'à ce moment-là, le retard peut être de quelques mois. Je
ne crois pas qu'il puisse être supérieur à un an.
M. BINETTE: Quelques mois seulement. M. ALLARD: J'imagine.
M. BINETTE: Si vous aviez le pouvoir d'expropriation cela serait... Je
me demande pourquoi vous ne l'avez pas demandé dans la loi. Il me semble
que cela aurait été tellement plus efficace.
M. ALLARD: Disons que nous y avons songé sérieusement.
Mais nous avons pensé que si nous le demandions, d'autres
ministères, dont l'Agriculture et la Colonisation, Terres et
Forêts, Chasse et Pêche en feraient peut-être autant. Il y
avait, quatre, cinq ou six ministères qui pouvaient être
impliqués. Nous avons donc cru que la meilleure solution c'était
de mettre entre les mains d'un seul ministère tous les pouvoirs
d'expropriation.
M. BINETTE: Je vous ai demandé, tout à l'heure à
quel point en était rendu l'exécution des travaux sur la
Rivière Chaudière, sur l'aménagement du complexe...
M. ALLARD: Sur la Chaudière, actuellement...
M. BINETTE: Pour combien d'années encore, y a-t-il de travaux
à exécuter?
M. ALLARD: Le député sait qu'il s'agit d'un programme de
plusieurs années.
M. CLICHE: Depuis combien de temps le ministre s'intéresse-t-il
à la question?
M. ALLARD: Disons que j'y étais intéressé depuis
1958 alors que j'étais maire de Saint-Joseph et que je faisais partie
d'un comité qui demandait l'étude de cette question et l'apport
d'une solution à ses problèmes.
Comme je l'ai déjà dit je ne sais pas si c'est ici
les problèmes d'une rivière comme la Chaudière ne
peuvent pas se régler en un an.
Il faut d'abord procéder à une étude qui dure
plusieurs années parce que... le député
d'Abitibi-Est est sceptique, même moqueur parce qu'il n'a pas le
problème des rivières mais il le connaît très bien
tout de même puisqu'il vient de la région de la Beauce...
M. CLICHE: Je suis sceptique de nature.
M. ALLARD: Sceptique de nature. Mais, malheureusement, lorsqu'il
était dans la Beauce, à Vallée-Jonction, il n'en avait pas
de problème d'inondation, pas depuis 1917, alors que la gare... un
hôtel, etc... avaient été emportés.
M. CLICHE: Disons que c'est loin.
M. BINETTE: Quels travaux allez-vous exécuter cette année
sur la Rivière Chaudière?
M. ALLARD: L'an dernier nous avons fait le barrage Sartigan et...
M. BINETTE: ... à la Famine et du Loup, les réservoirs
vont-ils être bâtis cette année?
M. ALLARD: Voici, le barrage Saint-Georges, comté de Beauce,
rivière Chaudière, ça c'est l'acquisition de terrains et
la servitude et certains cas qui sont encore en suspens... Alors cette
année, en 1968, en 67/68, nous avons dépensé $101,000.
M. BINETTE: Et en 68/69?
M. ALLARD: $29,400.
M. BINETTE: Vous dépenserez $29,400?
M. ALLARD: Oui, $29,400. Pour terminer les travaux commencés sur
le barrage, l'aménagement, etc., les travaux de finition.
Nous avons aussi la construction d'unbarra-ge. Pour le barrage de
Saint-Georges, le barrage Sartigan nous avons dépensé $1,050,000.
Il reste cette année, à dépenser...
M. BINETTE: Vous avez dépensé l'an passé $1,050,000
et vous...
M. ALLARD: C'était, je crois, le prix du contrat qui a
été octroyé à la suite d'un appel d'offres.
M. BINETTE: Qui avait exécuté les travaux?
M. ALLARD: Construction du Saint-Laurent, quelque chose comme ça.
Et comme je le disais, mardi, c'est un contrat qui fut octroyé par
soumission publique.
M. SEGUIN: C'est le seul. Bien non, je lis votre rapport, M. le
Ministre, disons qu'on parle de service hydraulique et puis en parlant de
travaux pour remédier...
M. ALLARD: On parlera des autres tantôt. M. SEGUIN:
Contribution...
M. BINETTE: Alors, le contrat a été accordé
à $1,050,000.
M. ALLARD: $1,305,000.
M. BINETTE: Est-ce que vous avez eu des remboursements du
fédéral?
M. ALLARD: Nous avons dépensé en 1968, $1,050,000. Il
reste à dépenser $248,000 pour l'année 68/69, sur le
même contrat.
M. BINETTE: Est-ce que vous avez un remboursement du
Fédéral?
M. ALLARD: Oui.
M. VAILLANCOURT: Est-ce le barrage de Jersey Mill?
M. BINETTE: Ils remboursent à 100% le montant du contrat?
M. ALLARD: Le ministère reçoit 50% du
Fédéral, en vertu d'ARDA.
M. BINETTE: Cinquante pour cent du coût du contrat? Environ
$650,000?
M. ALLARD: Oui, parce que, si mon souvenir est exact, lorsqu'on a
inauguré le barrage, on avait établi des chiffres à ce
moment-là qui totalisaient pas loin de $1 million et je crois que le
Fédéral payait 50% du million, sur le barrage lui-même.
Maintenant, les travaux ont été exécutés, comme
vous le savez, par le ministère lui-même. Disons que ça ne
tient pas compte du coût ou du salaire des ingénieurs qui ont pu
travailler à la réalisation, parce que ce barrage a
été réalisé par les ingénieurs du
ministère des Richesses naturelles. Alors, dans le coût total,
évidemment, on ne tient pas compte du coût des dépenses,
des salaires des ingénieurs ou représentants du
ministère.
M. VAILLANCOURT: La préparation des plans a-t-elle
été faite par le ministère?
M. ALLARD: Dans cette affaire, ce dont il s'est agi à ce
moment-là et M. Binette je crois, peut en rendre compte, parce
qu'il était i ce moment-là au ministère il y avait
une entente à l'effet que ARDA participait I la dépense
elle-même, mais que l'organisation, la réalisation, la
préparation du projet relevait uniquement du ministère des
Richesses naturelles. C'est qu'à ce moment-là, comme aujourd'hui,
on ne voulait pas que le Fédéral vienne gérer des travaux
ou y prenne part. On leur a dit, comme vous avez dit dans le temps: On est
prêt à avoir votre support financier, mais par contre on veut
avoir la directive des travaux.
M. BINETTE: Maintenant, concernant les autres travaux envisagés
pour l'année, dans cet aménagement de la rivière
Chaudière, qu'est-ce que vous prévoyez sur les affluents?
M. ALLARD: Voici, pour cette année, sur
la rivière Chaudière, ce sont des travaux d'étude,
d'expertises pour amener d'autres développements...
M. BINETTE: Dans quel tributaire?
M. ALLARD: Barrage au Rapide-du-Diable, rivière Chaudière,
comté de Beauce, expertise de fondation: $30,000. Construction de deux
barrages, Famine et la Linière.
M. BINETTE: Famine et du Loup.
M. ALLARD: Non, il s'agit de l'expertise de fondation, sur la Famine et
je crois, sur la Linière, qui est la rivière du Loup, à
Saint-Georges. Alors, $25,000 plus $50,000. C'est ce qui est prévu cette
année, en études, probablement, pour amener des barrages, pour
contrôler...
M. BINETTE: Est-ce que les plans et devis pour ces barrages sont en
préparation?
M. ALLARD: Non, c'est un montant qui est prévu pour une
étude qui aura lieu cette année. Les barrages ne se feront pas
cette année. L'étude préliminaire va se faire.
M. VAILLANCOURT: Le coût de $50,000, c'est seulement pour
l'étude.
M. ALLARD: II y a l'expertise, les fondations, les plans et devis, tout
ce qui peut être nécessaire à la préparation d'un
barrage sur chacune de ces rivières. Si on considère que le
barrage ou les barrages peuvent coûter quelque chose comme $3 millions,
alors, il s'agit d'études, d'expertises, d'analyses sur les lieux, etc.,
de fondations surtout...
M. VAILLANCOURT: Est-ce que vous ne trouvez pas ça cher $50,000,
pour deux barrages?
M. ALLARD: Disons qu'il y a certaines études qui ont
été faites actuellement.
M. BINETTE: Quel est le programme des travaux remédiateurs pour
cette année, les principaux projets, si vous voulez, non pas tous les
projets mais les principaux.
M. ALLARD: Pas seulement la Chaudière.
M. BINETTE: Non, les travaux remédiateurs, les principaux projets
que vous avez en tête et le coût prévu.
M. ALLARD: Pour cette année, les travaux remédiateurs.
C'est ce à quoi le député fait allusion.
Premièrement, pour ce qui concerne la Beauce, il s'agit d'abord de la
rivière des Plantes à Saint-François, c'est-à-dire
Beauceville, colonisation et protection des berges pour un montant de $4,000,
qui est payé, je crois... Les travaux sont terminés mais
seulement c'est remboursable par ARDA. Saint-Georges, exhaussement d'un mur de
protection, la même chose, $4,000, toujours dans la Beauce.
M. BINETTE: Saint-Georges, c'est dans le village, ça?
M. ALLARD: Pardon?
M. BINETTE: C'est dans le village de Saint-Georges même? C'est le
fameux mur de soutènement, ça?
M. ALLARD: Dans la ville.
M. BINETTE: Excusez, la ville...
M. ALLARD: Vous demanderez au député ce que les gens de la
Beauce vont penser si on parle du village de Saint-Georges.
M. BINETTE: Ah! bon. C'est une juridiction différente. Je sais
que le maire de la ville de Saint-Georges insistait énormément
pour que ces travaux se réalisent. Est-ce que vous allez en
réaliser une bonne partie?
M. ALLARD: II a insisté et il insiste encore. C'est un «
insisteur » permanent.
M. BINETTE: C'est un bon maire.
M. ALLARD: De ce côté-là, je pourrais
peut-être en discuter. A tout événement, Montmorency,
Sainte-Anne, dans la municipalité de Beaupré, construction d'un
mur de soutènement, $2,400. Les travaux ont été faits
jusqu'à maintenant...
UNE VOIX: Dans quel comté?
M. BINETTE: Mais dans Saint-Georges, je n'ai pas compris tantôt,
quel est le montant que vous avez dépensé?
M. ALLARD: Disons Saint-François, la rivière des Plantes
$4,000.
M. BINETTE: Oui.
M. ALI.ARD; La Chaudière, à la ville de Saint-Georges, le
mur de protection, $4,000. Ces travaux sont exécutés. Il reste
à payer la retenue de 10%, c'est tout.
UNE VOIX: D'accord.
M. BINETTE: Mais le mur de soutènement de Saint-Georges, est-ce
qu'il est assez avancé ou est-ce seulement des travaux
préliminaires?
M. ALLARD: II n'est peut-être pas terminé mais il est
très avancé.
M. BINETTE: Quel est le coût global de ce mur? C'est dans les
immobilisations?
M. ALLARD: Si ce sont des immobilisations...
M. VAILLANCOURT: Est-ce que c'est ça, $171,000, à la page
78? C'est pour 66/67.
M. ALLARD: Je crois que le mur de soutènement de Saint-Georges
est complètement terminé et qu'il n'y a pas d'autres travaux
prévus pour le mur de soutènement à
Saint-Georges-de-Beauce. Complément du mur de protection à
Saint-Georges-de-Beauce sur la rivière Chaudière, il reste $6,500
pour terminer.
M. BINETTE: Pour terminer le mur. Ah! bon. Maintenant, étant
donné...
M. ALLARD: Si vous voulez que je continue... M. BINETTE: Oui, les
travaux remédiateurs.
M. ALLARD: Je vous ai donné Sainte-Anne, $2,400 dans la
Beauce encore, parce qu'évidemment, c'est une région où il
y a une grande rivière qui déborde souvent
Saint-Victor...
M. BINETTE: Une grande région d'importance.
M. ALLARDs ... recalibrage du tronçon inférieur.
UNE VOIX: Est-ce que le ministre est rendu au budget?
M. BINETTE : Combien, quand même on n'aurait pas la liste
complète, seulement les plus importants.
M. ALLARD: Honnêtement, ce sont tous des travaux qui ont
été planifiés avant que j'arrive au ministère.
Evidemment, je suis bien heureux qu'ils se fassent dans la Beauce mais,
honnêtement aussi, je dois dire que je n'ai rien eu à dire dans
l'organisation de ces travaux. Je crois que le député de
Deux-Montagnes peut savoir qu'alors qu'il était au ministère, ces
travaux étaient déjà en cours.
M. BINETTE: C'était toujours la Beauce.
M. ALLARD: C'était peut-être une des rivières qui
demandaient le plus de réparations ou de travaux.
M. BINETTS: Les inondations.
M. ALLARD: En 1957, entre autres, il y avait eu une inondation qui avait
causé des dégâts de l'ordre de $500,000. Alors, c'est
peut-être ça qui a amené le résultat des
travaux...
M. VAILLANCOURT: Je comprends ça mais...
M. ALLARD: Disons que je ne me sens pas gêné parce que je
m'en suis occupé antérieurement, mais, tout de même, je
dois dire que ces travaux-là ne sont attribuables aux efforts que
j'aurais pu faire en tant que député ou ministre quoique j'en aie
parlé.
A tout événement, c'étaient des projets du
ministère avant que j'arrive, et le député de
Deux-Montagnes peut dire que, là-dessus, il n'y a pas eu de favoritisme
vis-à-vis de la région de la Beauce, s'il y en a eu, ce n'est pas
moi qui en suis l'auteur, c'était mon prédécesseur.
M. BINETTE: C'est-à-dire que la région de la Beauce a
quand même été favorisée.
M. ALLARD: Certainement, mais je crois que c'était
peut-être à ce moment-là une des rivières qui
causaient le plus de dégâts et c'était peut-être
celle à laquelle il fallait accorder une priorité.
M. CLICHE: Je pense que si le ministre parlait dans la Beauce, et
tiendrait les mêmes propos.
M. ALLARD: Je l'ai dit, M. le Député d'Abitibi-Est, j'ai
eu la visite en 1962, la première fois que je me suis
présenté, d'un type qui était, à ce
moment-là, ministre des Richesses naturelles, vous le connaissez bien,
M. René Lévesque. Il était venu chez nous, à
Saint-Joseph où je demeurais. Evidemment, j'avais un certain
appui pour préconiser certains travaux sur la rivière
Chaudière, pensant que cela pouvait peut-être créer une
certaine réaction au point de vue politique. Mais le résultat n'a
pas été ce qu'il attendait. A ce moment-là, au lieu
d'avoir 325 de majorité, j'en ai eu 400. Disons que c'est un
problème dont on parle depuis au moins une centaine d'années pour
ne pas dire deux cents et plus.
M. SEGUIN: Vous n'êtes pas gêné du fait...
M. ALLARD: Non.
M. SEGUIN: Mais le fait est gênant.
M. ALLARD: Non, nullement gênant, M. Séguin. J'ai
alors que j'étais maire fait partie d'un comité. Je crois
que si on remonte un petit peu en arrière, on pourrait peut-être
trouver parmi les instigateurs de ce projet le père du
député d'Abitibi-Est, qui est un Beauceron authentique, un
excellent garçon, un de mes bons amis, qui s'est occupé...
M. CLICHE: Ne laissez pas entendre qu'il est de l'Union Nationale, parce
que vous allez l'insulter.
M. ALLARD: Non, ce n'est pas ce que j'ai dit, monsieur. Mais je le
considère tout de même comme l'un de mes amis.
M. PLAMONDON: M. le Président, je suis bien heureux d'entendre le
ministre nous dire qu'il fait des travaux sur la rivière
Chaudière. Je voudrais attirer son attention sur le problème qui
est peut-être le plus important dans la province après la
rivière Chaudière et qui cause des dommages de centaines de
milliers de dollars chaque année, c'est la rivière Sainte-Anne,
dans le comté de Portneuf.
M. ALLARD: Si le député veut me permettre de terminer, on
reviendra à cette question-là tout à l'heure.
M. PLAMONDON: Oui, très bien.
M. ALLARD: Dans la Beauce, Saint-Victor, le Bras, un montant de $135,000
pour le recalibrage du tronçon inférieur. C'est un montant de
$150,000 sur lequel nous avons l'intention, cette année, 68/69, de
dépenser $135,000 et en 69/70, $15,000. C'est, comme je le disais tout
à l'heure, la continuation des travaux qui ont déjà
été préparés et planifiés.
Gaspé-Nord, Grande-Vallée, c'est un petit montant de $2,500, une
retenue sur la canalisation et la protection des berges. Amqui,
Matapédia, deux seuils en béton armé, $40,000.
Gaspé-Nord, Saint-Anne-des-Monts, digues de protection $15,000.
Bonaventure, la municipalité nouvelle, canalisation et mur de
protection, $45,000.
M. BINETTE: Sur le projet de $135,000, est-ce qu'il y en a une partie
qui est remboursée par ARDA là-dedans?
M. ALLARD: Oui, complètement.
M. BINETTE: Complètement par ARDA. Sur le total, combien est
payé par le ministère et combien par ARDA?
M. ALLARD: Si on prend le total des projets, il y a $247,000
payés par le ministère et un remboursement par ARDA de $241,000,
ce qui laisse environ $6,000 à $7,000 payables par le
ministère.
M. BINETTE: Par le ministère, bon.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je peux continuer? Le député
de Portneuf.
M. PLAMONDON: M. le Président, dans le rapport du
ministère de 66/67, à la page 95, on fait état des travaux
qui ont été faits, des études, etc. On remarque
l'installation d'une vanne de douze pieds dans le barrage de chute Panet.
C'est un travail qui, je pense, a apporté une
amélioration, mais qui n'est pas de nature à résoudre le
problème, comme on a pu s'en rendre compte, entre autres, cette
année, alors qu'une inondation, la crue des eaux a causé des
dommages considérables.
Je voudrais demander au ministre si les études entreprises se
poursuivent toujours et, d'autre part, si les études sont suffisamment
avancées pour prévoir l'installation d'autres aménagements
en vue de résoudre ce problème ou d'améliorer la
situation.
M. ALLARD: M. le Député, je dois dire que, concernant la
rivière Sainte-Anne, nous avons des études qui sont en marche,
qui nécessitent plusieurs années.
M. PLAMONDON: Elles se continuent?
M. ALLARD: Oui. Et je voudrais vous dire que les études
concernant la rivière Sainte-Anne sont au même stade
qu'étaient les études sur la rivière Chaudière en
63/64. Mais, sur une pé-
riode de quatre ans, nous estimons dépenser au-delà d'un
demi-million de dollars pour étudier et corriger les travaux ou les
défauts préliminaires.
M. PLAMONDON: Est-ce à dire qu'il n'y aurait aucun travail
pratique fait d'ici quatre ans ou est-ce que, quand vous dites travaux
préliminaires, ça peut comprendre certaines corrections ou
améliorations d'urgence?
M. ALLARD: Je dois dire au député qu'avant de faire des
travaux d'amélioration sur une rivière, cela nous prend plusieurs
années. Parce qu'il faut, à ce moment-là, faire des
études de niveaux, de température, de climats, été,
automne, hiver ou printemps. Alors, on n'est pas en mesure d'établir un
projet définitif sans avoir fait une étude qui dure plusieurs
années. Maintenant, il y a certains travaux qui sont faits actuellement
et qui vont continuer à se faire, dans le comté de Portneuf et
sur d'autres branches de certaines rivières qui causent des
dégâts. Nous avons au budget un certain montant qui nous permet de
faire des améliorations dès cette année, à
même l'effectif d'un montant de $100,000 pour remédier aux
dégâts immédiats.
M. PLAMONDON: Merci. M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. ALLARD: Maintenant, si tout va bien dans la préparation des
travaux, les principaux barrages à construire le seront d'ici trois ans.
Mais avant d'établir la position, la situation de ces barrages, il faut
nécessairement faire des études qui sont malheureusement un peu
longues mais qui ne peuvent se faire dans un an pour donner des
résultats. L'exemple de la Beauce est frappant. On a commencé
à étudier les problèmes de la rivière il y a
déjà dix ans avant d'arriver à construire, l'an dernier,
un barrage, un premier qui, lui, règle un certain problème mais
dont les résultats sont encore à considérer pour savoir si
d'autres travaux remédiateurs pourraient être faits.
M. PLAMONDON: Merci.
M. ALLARD: Mais, dans l'accord présent, des travaux urgents
seront faits pour remédier à la situation telle qu'elle
existe.
M. SEGUIN: Je maintiens la même réserve que j'ai faite au
début, M. le Président. C'est qu'on procède encore
à la façon d'un bouche-trou. Et je suis terriblement
désappointé quand, par exemple, sur la question des travaux
remédiateurs, on voit 65 projets rejetés pour différentes
raisons. Cela n'explique pas l'affaire de l'an dernier. Il y en a 25 en
suspens, onze à l'étude, dix reportés à 68/69 et
cinq qui doivent se compléter au cours du présent exercice. Je
vois que dans le budget qui nous est proposé cette année on
dépensera moins. Je me demande aussi si on ne tourne pas en rond ici et
si on ne cherche pas à boucher les trous à certains endroits
plutôt que d'entreprendre un travail vraiment sérieux dans le sens
le plus large du mot, si vous voulez, pour tous ces travaux d'ordre
hydraulique. Il y a le comté de Portneuf, il y a celui de Beauce, mais
il y a 108 comtés dans la province. On voit qu'on a fait des travaux
dans 17 comtés sur 108.
Il y a probablement des problèmes dans 108 comtés,
à part les Iles-de-la-Madeleine où c'est tout résolu,
apparemment. On me dit qu'il n'y a plus de problèmes aux
Iles-de-la-Madeleine. Mais, la grande majorité des 108 comtés a
un besoin d'assistance, de travaux qui devraient, à ce moment-ci,
dépasser le stade de l'étude. Ce qui me surprend un peu c'est que
je vois encore qu'on continue dans une même région, que 50% des
travaux remédiateurs de l'an dernier ont été faits sur la
même rivière, dans le même secteur. On semble concentrer
tous les travaux dans une même région quand il y a des
problèmes très sérieux, quasi aussi graves dans beaucoup
d'autres parties de la province.
M. ALLARD: Je comprends parfaitement l'opinion du député
de Baldwin mais voici que c'était une des rivières qui attiraient
l'attention du gouvernement à prime abord.
M. SEGUIN: Oui, je le sais.
M. ALLARD: C'est là qu'on a fait certains travaux
remédiateurs parce qu'il s'agissait à ce moment-là
d'établir certaines priorités. Disons que le gouvernement du
temps a jugé que la Beauce était prioritaire à cause des
dégâts énormes qui survenaient en été et
même en hiver. Je me rappelle de mémoire qu'en 1957, une semaine
avant Noël, nous avons eu des dégâts...
M. SEGUIN: Oui.
M. ALLARD: ... causés par une inondation qui a coûté
pas loin du demi-million et c'est peut-être là que le gouvernement
a décidé, à la suite de recommandations qui ont
été faites, d'accorder la priorité à cette
région.
Les besoins sont énormes. Je l'admets avec le
député et nous sommes obligés de garder en réserve
un certain montant pour des cas d'urgence, pour des cas qui se produisent
accidentellement alors que, normalement, ils ne se produisent pas.
M. SEGUIN: Une opération de bouche-trou.
M. ALLARD: Pas d'opération de bouche-trou. Disons qu'on essaie
d'opérer pour remédier aux dégâts immédiats
ou sur une période d'années, quitte entre-temps, à
étudier les possibilités d'améliorer la situation. C'est
évident que si nous avions un budget du double ou du triple de celui que
nous avons actuellement, nous pourrions peut-être aller beaucoup plus
vite.
M. SEGUIN: Avez-vous demandé un budget supplé
mentaire?
M. ALLARD: Je l'ai demandé, J'ai fait tout mon possible. Mais
vous comprendrez, comme moi, que nous sommes dans une période difficile
et d'ailleurs, le député de Deux-Montagnes peut dire
lui-même, que lorsqu'il était là il a fait un effort
énorme pour obtenir des montants additionnels.
M. BINETTE: Il n'est plus là.
M. ALLARD: Non, mais au temps où il l'a été, le
député a fait des efforts. Et s'il avait réussi à
obtenir un budget double, il y aurait peut-être des problèmes de
réglés aujourd'hui. Si j'avais, de ma part, réussi
à obtenir un budget double du sien, on aurait beaucoup moins de
problèmes. Mais il reste que tous ces travaux demandent d'abord une
étude extrêmement sérieuse, une étude qui ne doit
pas durer seulement deux ou trois mois, au moment où les
dégâts se produisent, mais qui doit aussi tenir compte de certains
facteurs de température, de saison de l'année. Donc, il faut
nécessairement préparer cette étude sur une période
de temps, même sur une période d'années.
M. SEGUIN: Les études ont commencé en 1918!
M. ALLARD: Oh! en 1918, les études qui ont été
faites, M. le Député, je ne crois pas que c'était selon
les mêmes principes qu'on a aujourd'hui.
M. PLAMONDON: Les problèmes étaient les mêmes dans
ce temps-là qu'aujourd'hui.
M. BINETTE: Si j'ai bien saisi la question du député de
Baldwin, c'est qu'il demande si le ministère a une certaine
planification, une codification, une politique d'établie pour
réaliser les travaux majeurs dans le Québec, sur le plan des
travaux remédiateurs? Est-ce qu'il y a un programme d'établi ou
si l'on marche seulement sur les priorités? C'est ça que le
député de Baldwin voulait savoir.
M. ALLARD: Nous connaissons, comme vous le savez, les problèmes
qui existent sur un certain nombre de rivières à travers la
province. Sur toutes ces rivières, des travaux ont été
faits. Evidemment, il nous faut, à un moment donné,
établir des priorités aux endroits où il semble que les
besoins sont les plus pressants. Mais le facteur hasard joue à un point
tel qu'à un moment donné, les inondations ou les désastres
se produisent sur les rivières où on ne s'attendait pas d'en
avoir.
M. SEGUIN: Mais en votant pour votre budget, on se porte complice...
UNE VOIX: Des études.
M. SEGUIN: ... Non seulement des études...
M. PLAMONDON: Que voulez-vous qu'on en...
M. SEGUIN: J'aimerais mieux vous voter $1.
M. ALLARD: Pardon.
M. SEGUIN: J'aimerais mieux vous voter $1, tout simplement, pour le
budget des Richesses naturelles, pour créer un peu de remous-là
pour qu'on réagisse immédiatement.
M. ALLARD: Si on parle de planification, je vais vous établir
l'ordre des priorités qui a été défini à
notre ministère. Premièrement, la Chaudière;
deuxièmement, Sainte-Anne-de-la-Pérade; troisièmement,
Yamaska; quatrièmement, les rivières de la Gaspésie,
Bonaventure entre autres, Sainte-Anne-des-Monts, etc. Cinquièmement, la
Malbaie.
M. FLAMAND: Rivière-du-Loup?
M. SEGUIN: Je connais tout le problème. Ce n'est pas
là-dessus que porte la discussion.
M. FLAMAND: M. Séguin, vous ne pouvez pas garder tous les
problèmes pour l'an prochain.
M. SEGUIN: On ne vous donne pas les outils. Alors je blâme le
gouvernement. C'est tout ce que je fais. Vous ne pouvez pas faire un travail
impossible avec ce que vous avez là.
M. ALLARD: M. Séguin, vous n'avez pas eu l'occasion de
siéger au gouvernement encore.
M. SEGUIN: Non, mais ça viendra.
M. ALLARD: Cela viendra, je vous le souhaite d'ailleurs.
M. SEGUIN: Cela va vous prendre encore deux ans pour finir dans la
Beauce?
M. ALLARD: Là, vous êtes méchant.
M. SEGUIN: Oui, je suis méchant. Je n'ai pas l'habitude
d'être comme ça.
M. ALLARD: Disons qu'on réalise les besoins qui existent un peu
partout. C'est toujours une question d'argent. Nous faisons actuellement un
effort pour essayer d'obtenir le plus possible d'aide du fédéral
dans la préparation de ces travaux.
M. FLAMAND: M. Séguin vient d'une famille qui vit longtemps. Cela
nous fait espérer... Il a l'espoir de siéger au gouvernement.
M. LE PRESIDENT: Le député de Deux-Montagnes.
M. BINETTE: Est-ce que les tarifs pour transmettre les forces
hydrauliques à l'Hydro-Québec et à diverses compagnies
sont demeurés les mêmes ou s'il y a eu des modifications?
M. ALLARD: Est-ce que vous voulez parler de la redevance de
l'Hydro-Québec?
M. BINETTE: Loyer et redevances payables... c'est la même chose
qu'avant?
M. ALLARD: La même chose.
M. BINETTE: Est-ce encore $0.50 des 1,000 kilowatts?
M. ALLARD: C'est ça, $0.50 les 1,000 kilowatts.
M. BINETTE: Quel est le montant environ que l'Hydro-Québec paiera
cette année en loyer et redevances?
M. ALLARD: Revenus?
M. BINETTE: Dans les revenus, oui. On vous fait promener d'un endroit
à l'autre.
M. ALLARD: Non. Cela n'est pas grave pour autant que vous nous donnez le
temps de le trouver.
M. BINETTE: Ah, oui! d'accord.
M. ALLARD: Je pense qu'au fur et à mesure que les questions
viennent on peut facilement vous donner la réponse. $24,070,000.
M. BINETTE: $24 millions contre $22 millions l'an passé.
M. ALLARD: $22 millions l'an passé.
M. BINETTE: $22,327,000 l'an dernier. Le ministère des Richesses
naturelles entretient lui-même une série de barrages, je ne sais
pas combien, mais je sais qu'il en entretient plusieurs et il en construit
également pour conserver un certain débit à des
rivières, etc. Est-ce que cette année il y a un programme assez
élaboré dans ce domaine-il? Je sais que l'an passé il y en
avait 18 qui étaient entretenus, mais cette année vous en avez
combien?
M. ALLARD: Dix-huit plus un.
M. BINETTE: Est-ce que vous avez construit de nouveaux barrages l'an
passé?
M. ALLARD: Non, à part Sartigan, aucun. Le ministère des
Terres et Forêts nous en a transférés.
M. BINETTE: Combien?
M. ALLARD: Quatre sur la rivière Matane. Le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, 8. Alors cela fait 18 plus un, 19,
plus...
M. LE PRESIDENT: Alors, article 2, services hydrauliques, sous-article
1, adopté?
M. BINETTE: L'augmentation provient probablement des ajustements de
salaires, parce qu'on voit que le nombre des employés a diminué
mais que l'item a augmenté de...
M. ALLARD: On me dit que ce sont exclusivement des augmentations de
salaires. Ce n'est pas une augmentation de personnel.
M. BINETTE: C'est pour le reclassement et...
M. ALLARD: Oui, les augmentations statutaires, convention collective,
etc.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 2, adopté.
M. BINETTE: Les salaires qui sont payés à cet article,
c'est pour payer quel...
M. ALLARD: A quel article?
M. BINETTE: Le sous-article 2 de l'article 2, poste budgétaire
3.
M. ALLARD: II s'agit d'employés occasionnels aux services
hydrauliques.
M. BINETTE: Vous aurez moins d'employés cette année que
l'an passé. Vous prévoyez en avoir moins parce que vous avez
diminué de $30,000?
M. ALLARD: Moins de construction, absolument, alors moins de
salaires.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2, adopté. Salaires.
Sous-article 3? Frais de voyage.
M. BINETTE: C'est une politique d'austérité comme s'il n'y
avait pas tellement de besoins dans le domaine des eaux, de...
M. ALLARD: II y a beaucoup de besoins, mais évidemment il y a
aussi les besoins financiers. M. Séguin, je pense que je vais le faire
nommer adjoint parlementaire.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 3, adopté? M. SEGUIN: Ce serait un
précédent. M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 4? Honoraires.
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5? Frais de bureau?
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6; Matériel, articles de bureau,
impressions et abonnements?
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7: Matériaux, fournitures et
approvisionnements?
M. BINETTE: Les matériaux, fournitures et approvisionnements?
M. ALLARD: II s'agit des matériaux, fournitures et
approvisionnements pour les équipes affectées aux travaux
remédiateurs.
M. BINETTE: Ah! ce sont pour les travaux remédiateurs,
encore.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 8: Messagerie et
transport?
M. BINETTE; Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 9: Traitement électronique des
données?
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10: Publicité et information?
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11: Loyers?
M. BINETTE: Est-ce que sont les loyers...
M. ALLARD: Loyers de machinerie pour la construction.
M. BINETTE: Loyers de machinerie pour la construction.
M. ALLARD: C'est ça.
M. BINETTE: Etant donné qu'il y a moins de construction, vous
avez moins de loyers à payer.
M. ALLARD: Moins de loyers à payer.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 12: Véhicules
moteurs et machines-outils: entretien et opération?
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 13: Contributions et subventions?
M. BINETTE: Est-ce qu'il y a encore des contributions à
l'université Laval, cette année?
M. ALLARD: Alors, nous avons en fait de contributions, dans le
génie hydraulique, un pro-
jet de canalisation, pour l'alimentation en eau potable de la ville de
Granby. Construction d'un mur de protection aux îles, $100,000.
M. VAILLANCOURT: Ce n'est pas dans mon comté.
M. ALLARD: Bien, ce n'est pas loin.
M. BINETTE: $100,000, alors vous prenez toutes les contributions pour la
ville de Gran-by?
M. ALLARD: En eau potable pour la ville de Granby.
M. BINETTE: C'est le seul projet que vous avez?
M. ALLARD: Je crois que cela ne touche pas seulement la ville de
Granby,. Il s'agit d'un canton, de l'aménagement de la rivière
Yamaska. Cela couvre plusieurs municipalités.
M. VAILLANCOURT: Pour leur eau potable. M. ALLARD: En eau potable.
M. VAILLANCOURT: II était question qu'elles viennent chercher
leur eau potable dans le lac Memphremagog, est-ce que c'est tombé,
ça?
M. ALLARD: Pardon!
M. VAILLANCOURT: Il était question que la ville de Granby vienne
chercher son eau potable dans le lac Memphremagog?
M. ALLARD: II n'en est plus question.
M. VAILLANCOURT: II n'en est plus question.
M. ALLARD: II s'agit d'une subvention de $500,000 payable à
raison de $100,000 par année, sur une période de cinq ans,
commençant en 67/68.
M. BINETTE: $500,000 payables à $100,000 par année.
M. ALLARD: $100,000 par année.
M. BINETTE: Pour ce projet d'approvisionnement de Granby et d'autres
municipalités...
M. ALLARD: ... pour aider cette municipalité-là et les
environs sur un projet qui va coû- ter probablement, d'après les
estimations, $2 millions.
M. VAILLANCOURT: A faire quoi, exactement? C'est l'adduction?
M. ALLARD: C'est la création d'un lac artificiel.
M. VAILLANCOURT: Pour l'approvisionnement de la ville?
M. ALLARD: Oui.
M. VAILLANCOURT: Un réservoir?
M. ALLARD: C'est un projet de $2 millions pour la ville de Granby et la
participation du gouvernement est de l'ordre de $500,000 sur une période
de cinq ans.
M. BINETTE: Quelle est la participation de Granby,là-dedans?
M. ALLARD: Voici, ça coûte $2 millions environ. Le
gouvernement a accordé une subvention de $500,000 payable à
$100,000 par année pour cinq ans. Alors, si on déduit $2 millions
de $500,000, il en coûtera $1,500,000 à la municipalité de
Granby.
M.VAILLANCOURT: Quelle est la partie qui est remboursée par
ARDA?
M. ALLARD: Aucune.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 13, adopté?
M. BINETTE: II n'y a qu'une subvention cette année, et elle est
accordée à la même ville. Il n'y a rien aux
universités pour les...
M. ALLARD: Oui, oui. Il y a des subventions pour...
M. BINETTE: Ce n'est pas dans les régions pilotes?
M. ALLARD: Les universités, c'est différent Mais, pour les
municipalités il y a seulement un projet.
M. BINETTE: Que donnez-vous aux universités?
M. ALLARD: Je pense qu'on a passé cela hier, dans le poste
budgétaire: Administration, subventions. On a dit, à ce
moment-là, aux uni-
versités du Québec, pour recherche hydrologique, dans le
cas des activités hydrologiques: $25,000. Plus $20,000 à
l'Association québécoise de la technique des eaux.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que la ville de Granby a commencé ses
travaux?
M. ALLARD: Oui, ils ont commencé l'an dernier.
M. VAILLANCOURT: Us ont commencé l'an dernier.
M. ALLARD: Je ne sais pas quel est le progrès de leurs travaux,
mais l'engagement du gouvernement est à raison de $100,000 par
année. Et je crois que leurs travaux s'échelonnent aussi sur une
période de cinq ans pour arriver avec les subventions.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 13, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 14.
M. BINETTE: Les services contractuels. Nous voyons qu'il y a eu une
diminution de 50% du montant. Quelle est la raison pour laquelle le
ministère ne demande pas plus de crédits là-dessus?
M. ALLARD: Disons que la réduction est due au régime
d'austérité, non pas aux besoins...
M. BINETTE: Quels sont les projets que vous allez...
M. ALLARD: Je demanderai, à ce moment-là, au
député de Baldwin de trouver la finance et on fera tous les
travaux et tous les projets qu'on a en main.
M. SEGUIN: C'est la façon de distribuer la finance qui existe...
Certains millions vont en certains endroits...
M. ALLARD: Je vous comprends.
M. SEGUIN: ... alors qu'on en a un besoin beaucoup plus pressant ici.
C'est pour ça que c'est sur division, avec réserve que je fais
mes commentaires sur le budget.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 14, adopté?
M. BINETTE: Quels sont les principaux projets?
M. ALLARD: On a donné tantôt, dans les travaux
remédiateurs, la rivière des Plantes, la Chaudière,
Sainte-Anne, Saint-Victor, Grande-Vallée...
M. BINETTE: C'est ça qui s'élevait à $247,000?
M. ALLARD: C'est ça, $247,000.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 15? Adopté. Alors,
article 3: Services hydrométéorologiques.
M. ALLARD: Disons que le député de Baldwin accepte la
situation mais s'objecte du fait que les montants mis à la disposition
du ministère soient insuffisants.
M. LE PRESIDENT: Bien, mardi, d'ailleurs il l'avait
mentionné...
M. SEGUIN: C'est ça...
M. LE PRESIDENT: Mardi, vous l'aviez mentionné.
M. SEGUIN: Si vous tenez compte de ce fait-là.
M. LE PRESIDENT: J'en tiens compte.
M. ALLARD: Je crois, M. le Député, que c'est
enregistré d'abord au journal des Débats.
M. LE PRESIDENT: Au journal des Débats. Très bien.
M. BINETTE: A cet article, M. le Président, à
l'hydrométéorologie, j'aurais juste une question à poser.
Il y avait un programme pour l'étude de la qualité de l'eau
échelonné sur une période de trois ou quatre ans, je ne me
rappelle pas. Ce programme devait se terminer cette année, en 1968.
Est-ce que vous êtes à jour avec votre programme?
M. ALLARD: Je crois que ce n'est pas un programme qui commence et qui se
termine, c'est un programme permanent.
M. BINETTE: Un programme permanent. M. ALLARD: Qui commence en fait.
M. BINETTE: Maintenant, dans ce programme vous avez établi les
cadres du personnel qui doit y travailler.
M. ALLARD: Je crois que j'ai eu l'occasion de vous le dire hier. Pour
être exact, le service d'hydrométrie poursuivra l'exploitation du
réseau des 230 stations de mesure de débit des cours d'eau,
stations de jaugeage, les études hydrologiques du régime de nos
cours d'eau et les activités scientifiques dans le cadre de la
décennie hydrologique internationale. Après deux années de
préparation, ce service commencera à mettre en oeuvre, au cours
de la présente année, un réseau permanent pour
l'opération et l'étude systématique de la qualité,
en tenant compte du sédiment, de la température, des
propriétés physiques et techniques des eaux de surface du
Québec. Nous prévoyons, au cours de la présente
année, équiper et installer une vingtaine de ces stations sur
différents cours d'eau.
M. BINETTE: II n'y a pas d'études qui se font également
sur les eaux souterraines?
M. ALLARD: Je crois que la question des eaux souterraines viendra
plutôt aux mines.
M. BINETTE: Cela viendrait dans le domaine des mines. C'est toujours M.
Hendler qui est au service?
M. ALLARD: Oui. Alors, si vous voulez amener la question
immédiatement, le Dr Gilbert est ici.
M. BINETTE: Alors, sur la question des eaux souterraines, quels sont les
travaux qui se font actuellement? Est-ce que vous êtes au courant?
M. ALLARD: Pourrait-on revenir aux mines?
M. VAILLANCOURT: On va suspendre la question.
M. ALLARD: C'est une question qui peut être posée aux
mines.
M. BINETTE: Pourrais-je revenir en arrière une minute? Question
des empiètements des propriétaires riverains dont le terrain
avance dans l'eau, comme par exemple, le cas se produit sur la rivière
des Prairies à Montréal. Je sais qu'il y a eu un programme pour
fixer une ligne et que le ministère devait céder une partie de
son territoire aux riverains pour régulariser la situation.
M. ALLARD: Voici, je dois dire...
M. BINETTE: Où en est-on sur la rivière des Prairies?
M. ALLARD: En regard de cette politique, je crois que le tout est
pratiquement terminé et, à ma connaissance, j'ai signé des
arrêtés en conseil pour régler au moins deux ou trois mille
cas. Ce matin même, j'en al signé un qui en concernait 136. J'en
ai signé un, il y a quelque temps de 515...
M. BINETTE: Pas seulement pour les riverains de la rivière des
Prairies.
M. ALLARD: Non. Nous sommes en train de régler les
problèmes à l'échelle de la province. P as uniquement sur
la rivière des Prairies. Nous régularisons toutes les
situations.
M. BINETTE: Sur la rivière des Prairies, est-ce
complété?
M. ALLARD: Je ne pourrais pas vous dire de mémoire si c'est
complet. Mais il ne devrait pas rester grand-chose à régler.
M. BINETTE: Maintenant la session de ces lots en eau profonde, en fait,
c'est cela...
M. ALLARD: C'est cela. Cession de lots en eaux profondes moyennant un
loyer annuel.
M. BINETTE: Ce sont des lettres patentes.
M. ALLARD: Ce sont des lettres patentes à ce
moment-là.
M. BINETTE: Ou des baux en emphytéotiques...
M. ALLARD: Non, des baux annuels qui peuvent être annulés
ou renouvelés automatiquement. Disons que dans le cas de la
rivière des Prairies, il s'agissait de lettres patentes. Dans les autres
cas on émet...
M. BINETTE: Dans le cas d'empiétement ordinaire, vous
émettez un bail d'une durée d'un an...
M. ALLARD: A tant l'acre, renouvelable automatiquement et annulable dans
un délai fixé lui-même dans le bail.
M. LE PRESIDENT: Le député de Stanstead.
M. VAILLANCOURT: Dans les arrêtés ministériels que
vous avez signés par centaines,
avez-vous réglé des demandes relatives au déversoir
du lac Memphrémagog, sur la rivière Magog? Plusieurs riverains
ont des cabanes à bateau assez avancées dans la rivière et
plusieurs plaintes ont été portées puisqu'ils n'auraient
pas le droit de construire de telles cabanes.
M. ALLARD: Malheureusement, je ne suis pas en mesure de répondre
à la question du député. Maintenant, j'en prends note et
nous serons en mesure de lui fournir la réponse. Si le
député veut me permettre de référer sa question aux
officiers du ministère...
M. VAILLANCOURT: Pourriez-vous m'avertir par écrit si le
problème est réglé?
M. ALLARD: Certainement.
M. VAILLANCOURT: De toutes les demandes.
M. ALLARD: Certainement. Le lac Memphrémagog?
M. VAILLANCOURT: La rivière Magog, le déversoir du lac
Memphrémagog.
M. ALLARD: Le déversoir du lac Memphrémagog.
M. VAILLANCOURT: C'est la rivière Magog, entre le petit lac Magog
et le lac Memphrémagog.
M. ALLARD: Alors, on vous adressera la réponse.
M. VAILLANCOURT: Très bien.
M. ALLARD: M. le Président, on est rendu à...
M. LE PRESIDENT: Nous sommes rendus aux Services
hydrométéorologiques.
Sous-article 1, adopté.
Sous-article 2, adopté.
Sous-article 3, adopté.
Sous-article 4, adopté.
Nous sommes rendus au poste budgétaire 3, sous-article 5,
adopté.
Sous-article 6, adopté.
Sous-article 7, adopté.
Sous-article 8, adopté.
Sous-article 9, adopté.
Sous-article 10, adopté.
Sous-article 11, adopté.
Sous-article 12, adopté.
Sous-article 13, adopté.
Sous-article 14, adopté.
Nous sommes rendus au poste budgétaire 4: Direction
générale des Mines. Sous-article 1, administration, sous-article
1, traitements. Le député de Stanstead.
M. VAILLANCOURT: Dans la direction générale des mines,
est-ce que Soquem est à chaque départ d'une compagnie
minière pour l'aider dans le forage, pour trouver du minerai?
M. ALLARD: Non. Voici. Soquem est une société d'Etat qui a
un capital ou un budget de $1,500,000 environ. Soquem s'intéresse, comme
compagnie, à l'exploration minière. Deuxièmement, elle
s'intéresse aussi à l'exploration en société avec
des compagnies, quelles qu'elles soient. Et, évidemment, dans les
contrats qui la lient avec ces compagnies, elle se réserve des droits
dans le cas des découvertes pour l'exploitation.
M. VAILLANCOURT: Comme dans le cas de Northern Exploration, il y a
quelques années, on faisait du forage. Depuis l'an passé, je
crois, la compagnie a manqué de fonds et s'est adressée à
Soquem, d'après ce que j'ai entendu dire, pour avoir son aide. Est-ce
qu'il y a quelque chose d'accepté? Mes informations sont-elles
exactes?
M. ALLARDs Si le député me le permet, je lui
suggérerais, lors de la comparution de Soquem au comité des
régies, de poser cette question parce que, malheureusement, je dois lui
dire ce que f ai déjà dit que Soquem, étant une
société d'Etat, se régit elle-même et le
ministère, en tant que tel, n'a rien à voir à son
administration. Et si le député a une question à ce sujet
qui peut être extrêmement intéressante pour son
comté, je lui suggérerais, lors de l'entente ou de la comparution
de Soquem, de reposer cette question à laquelle, malheureusement, je ne
suis pas en mesure de répondre et il comprendra facilement pourquoi.
M. VAILLANCOURT: Je vais poser une autre question d'une autre
façon. Une compagnie minière qui fait du forage, si elle
s'adressait au ministère des Richesses naturelles, aurait-elle des
chances d'obtenir une subvention pour l'aider dans ses travaux?
M. ALLARD: Non. Le ministère des Richesses naturelles ne donne
aucune subvention. Il fait des recherches, met à la disposition du
public, des explorateurs, des jalonneurs, tous les renseignements, mais il ne
fournit aucune subvention. La seule subvention accordée
par ce ministère va à l'exploration, je l'ai dit, et,
deuxièmement, aux chemins miniers. Mais non à des projets
particuliers.
M. VAILLANCOURT: Le domaine des tourbières relève-t-il
encore du ministère?
M. ALLARD: Oui, monsieur. Nous accordons des subventions.
M. VAILLANCOURT: Quelle est la politique du gouvernement dans ce
domaine?
M. ALLARD: La subvention que le ministère des Richesses
naturelles accorde s'étend uniquement à ce qui concerne le
drainage. Disons qu'à part certaines études géologiques
qu'on puisse faire et qui seraient de nature à aider les
tourbières, c'est uniquement la question du drainage.
M. VAILLANCOURT: Mais est-ce que le ministère fait l'étude
comme elle se faisait il y a trois ou quatre ans? Fait-il des sondages ici et
là, fait-il des plans pour les soumettre aux propriétaires, pour
leur dire que ça vaut la peine...
M. ALLARD: Oui, le ministère fait des travaux du genre
mentionné par le député.
M. VAILLANCOURT: Est-ce possible d'avoir, au service des
tourbières; la liste de tous les propriétaires de
tourbières?
M. ALLARD: Très facilement. Vous n'avez qu'à en faire la
demande et on vous la fera parvenir.
M. VAILLANCOURT: Est-ce entièrement compilé?
M. ALLARD: Absolument, nous avons la liste complète je
pense que le député le sait d'ailleurs des
tourbières du Québec. Si la question vous intéresse, vous
n'avez qu'à nous faire une demande et il nous fera plaisir de vous la
faire parvenir.
M. VAILLANCOURT: Cela m'intéresse, parce que je sais que la liste
des tourbières augmente d'année en année.
M. ALLARD: C'est évident.
M. VAILLANCOURT: Et je l'ai obtenue, il y a quelques années. J'ai
fait une nouvelle deman- de et on m'a dit qu'elle n'était plus
disponible. Peut-être ne me suis-je pas adressé au bon
endroit?
M. ALLARD: Alors adressez-vous à moi et je vous la ferai
parvenir.
M. VAILLANCOURT: Merci.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Deux-Montagnes.
M. BINETTE: M. le Président, nous arrivons à une direction
très importante, celle de la direction générale des mines.
Autrefois, elle était par elle-même un ministère. Alors, je
crois qu'à ce moment-ci, il serait peut-être bon... Je voudrais
insister de nouveau sur une suggestion que j'ai faite dans le domaine minier et
qui se rapporte à l'intégration de l'industrie minière
à la croissance économique du Québec.
Je n'ai pas l'impression, actuellement, que le ministère ait une
politique bien établie dans ce domaine-là. Le ministre, lorsqu'il
nous a expliqué les politiques de son ministère, ne nous a pas
fait part de politiques nouvelles. Le ministère possède
actuellement des instruments modernes. Il y a une nouvelle loi des droits sur
les mines, il y a une nouvelle loi des mines. Il y a des laboratoires qui
existent, l'usine pilote. On sait que le laboratoire devra être
intégré au centre provincial de recherche et que l'usine pilote
devra également être modernisée. Je ne sais pas si c'est
l'intention du ministère de le faire? Mais je sais que l'on est à
l'étroit dans le moment à ce sujet-là.
La direction générale des mines possède donc des
instruments modernes pour agir. Alors, il faut qu'on se serve quand même
de ces instruments. Il faut que ces instruments donnent des fruits et nous
n'avons pas encore ressenti les bienfaits, si vous voulez, des nouveaux
instruments mis à la disposition du ministère. Je me demande,
à ce moment-ci, si réellement la direction générale
des mines travaille dans ce sens, à intégrer l'industrie
minière à la croissance économique. Je comprends que
l'industrie minière est étrangère à la province de
Québec pour la majeure partie. La plupart des exploitants des
sociétés minières vivent de capitaux étrangers et
ces gens, lorsqu'ils viennent ici dans la province de Québec, faire
l'exploitation de nos richesses naturelles, sont plus ou moins
intéressés. Evidemment ils sont peu intéressés
à la population qui vit dans ces régions minières et ils
sont encore moins intéressés ou intéressés de plus
loin encore à
l'économie même du Québec.
Alors, je crois que l'effort du ministère devrait porter, dans ce
domaine de l'industrie minière, sur l'intégration de notre
industrie à la croissance économique. Je ne sais quels sont les
moyens qu'entend prendre le ministère pour arriver à cette fin
qui, à mon point de vue, doit être atteinte, un objectif que l'on
doit poursuivre. J'ai suggéré, l'autre jour, la création
d'un comité de coordination minière. Je reviens à cette
question, car je crois que la seule façon pour le ministère de
pouvoir intéresser davantage les industries, les exploitants miniers,
c'est de les rencontrer à une table ronde, et la façon de les
rencontrer, ça serait de créer, de structurer ce comité
où tous les problèmes miniers, des mineurs, les problèmes
d'exploitation seraient discutés autour de cette table ronde. Plusieurs
problèmes seraient réglés non pas automatiquement mais
à la faveur d'une discussion franche et amicale autour de cette table et
ce serait une façon d'intéresser les exploitants à
travailler à ce développement et à cette
intégration de notre industrie.
M. FLAMAND: Sur cette table ronde, vous proposez la présence du
gouvernement...
M. BINETTE: Je proposerais la présence du gouvernement, la
présence des exploitants, des représentants des
sociétés, la présence des syndicats.
M. FLAMAND: La présence des syndicats également?
M. BINETTE: Et je dirais que justement, ce dont le député
de Rouyn-Noranda parlait en Chambre l'autre jour, la création d'un fonds
minier à la suggestion du président des Métallos unis
d'Amérique, eh bien, la création de ce fonds minier pourrait se
discuter justement à cette table ronde. Si l'on veut un jour
l'établir, une fois que le ministère aura fini d'étudier
les implications de la création de ce fonds minier, si ce comité
existait, il pourrait le réunir et le faire accepter justement
par...
M. FLAMAND: C'est un comité permanent dont vous voulez?
M. BINETTE: Ce serait un comité structuré avec des cadres
bien établis et dont le rôle serait justement de travailler
à cette intégration de notre industrie.
Maintenant, pour y arriver, il faut d'abord le créer ce
comité. Il faut d'abord savoir qui va faire partie de ce comité.
Je dis, moi, les représentants des syndicats, les représentants
des sociétés, les représentants du ministère, je
suis bien d'accord. Mais il y aurait peut-être d'autres personnes qui
devraient être incluses, qui devraient faire partie de cette table ronde.
Et là chacun travaillerait, je pense bien, cela rendrait service aux
industries elles-mêmes, aux sociétés qui exploitent les
mines. Cela rendrait service au ministère. Cela rendrait service aux
mineurs, parce que la question du reclassement des mineurs, c'est bien, c'est
une très belle mesure, mais c'est une mesure qui arrive quand même
une fois que le mal est fait. Il faudrait avoir ce qu'on appelle des mesures
préventives, des mesures qui empêcheraient justement ces
choses-là de se produire. Ce ne sont pas seulement des mesures a
posteriori, comme on dit, qu'il faudrait établir, mais des mesures
préventives.
M. FLAMAND: Sans être contre l'idée que vous exprimez, je
me demande s'il n'y a pas d'autres moments et d'autres organismes qui
facilitent la rencontre entre le ministère et les exploitants et entre
les ouvriers qui sont dans ça et le ministère, si cela ne devient
pas un organisme de surplus, si cela n'en fait pas un organisme
supplémentaire de consultation.
M. BINETTE: Quels sont les organismes qui existent?
M. FLAMAND: J'imagine qu'il en existe.
Il me paraît assez évident que le ministère doit
rencontrer de temps en temps les exploitants.
M. BINETTE: Ces rencontres ne sont pas structurées. Ce que je
veux dire, c'est qu'il faudrait structurer ces rencontres et que ce soit
réellement quelque chose d'établi.
M. ALLARD: M. le Président...
M. BINETTE: C'est dans ce sens-là que je suggérerais au
ministre d'étudier cette formule qui me semble une formule absolument
valable pour le mieux-être des populations minières, pour le
mieux-être de notre économie également.
M. ALLARD: J'abonde dans le même sens que le député
de Deux-Montagnes. Nous avons eu, jusqu'à maintenant, l'occasion de
discuter de cette question et j'ai très bien compris les propositions
faites par le député de Deux-Montagnes. Je réalise que
l'industrie minière est évidemment en relation immédiate
avec la croissance du Québec. Quant à son intégration
à l'éco-
momie, il est évident qu'elle ne peut pas se faire
séparément. Il faut qu'elle suive nécessairement la
croissance économique du Québec.
M. BINETTE: II ne faut pas qu'elle suive la croissance. Il faut qu'elle
soit un moteur dans la croissance économique.
M. ALLARD: Disons qu'en certains endroits l'économie du
Québec a pu être influencée par l'économie
minière du Québec. C'est elle qui a été, à
un moment donné, peut-être l'instigatrice d'autres
développements, comme vous le savez, dans le cas surtout du Nord-Ouest
québécois et actuellement de la Gaspésie.
Quant à ce qui concerne la question du capital étranger
qui ne serait pas intéressé aux résultats qui pourraient
être obtenus au Québec, je dois dire que j'ai eu l'occasion, avec
les principaux représentants du ministère, de faire certains
efforts vis-à-vis des compagnies étrangères pour les
intéresser, d'abord, à investir chez nous, pour celles qui
n'étaient pas déjà installées, et d'encourager
celles qui y étaient à continuer à investir, les assurer
de la participation de notre ministère à toutes leurs
activités. Ces gens-là, ces compagnies minières,
malgré ce qu'on puisse dire dans certains cas, sont
intéressées directement au développement du Québec
et font un travail et un effort excessivement importants.
M. BINETTE: Comme la compagnie Elder, par exemple, qui a fermé sa
mine et qui est allée dépenser $22 millions à Toronto.
M. ALLARD: Disons que certaines compagnies soient obligées de
fermer leurs portes pour certaines raisons qui sont la capacité, le
rendement, l'efficacité et la rentabilité. Je l'ai dit et je le
répète: Malheureusement, les mines sont des sources
épuisables qui ne se renouvellent pas annuellement comme peuvent se
renouveler les produits de la ferme. C'est un problème, mais tout de
même, il reste que ces compagnies, malgré le profit qu'elles
peuvent venir chercher chez nous, ont certainement à coeur de
développer le Québec et d'aider au développement
économique de la province.
Le comité de coordination des mines ou le comité de
coordination minier dont parle le député est certainement un
problème, un facteur intéressant. S'il n'existe pas actuellement,
il reste tout de même...
M. BINETTE: Il n'est pas structuré. M. ALLARD: ... qu'il y a
assez de relation entre le ministère, Soquem, les mines, les syndicats,
les classes intermédiaires, les municipalités, pour dire que
l'effort qui devrait être fait n'est pas supérieur à celui
qui pourrait l'être autour d'une table ronde.
Jusqu'à maintenant, nous avons eu des rencontres. Nous en aurons
d'autres. Je suis allé avec les principaux directeurs de mon
ministère faire une tournée du Nord-Ouest du Québec. Nous
avons rencontré à cette occasion et c'était la
première fois dans les annales du Québec, qu'un ministre allait
les rencontrer sur place les gens de mines. Et j'ai insisté pour
que soient à la même table que nous, les représentants des
municipalités, des commissions scolaires, des chambres de commerce, des
syndicats et de tous les corps intermédiaires, afin de pouvoir discuter
de leurs problèmes avec eux, tant du côté patronal, que
syndical, que municipal. Je crois que cette formule a eu un certain
résultat, et nous espérons la continuer. Nous avons eu à
ce moment-là, à étudier des problèmes qui se
présentent dans certains secteurs concernant la fermeture de certaines
mines.
C'est une question qui nous préoccupe. Nous avons d'abord
rencontré les gens pour connaître leurs problèmes. Nous les
avons reçus au ministère pour qu'ils nous soumettent leurs
solutions. Ce n'est pas un problème facile à régler. Mais
disons que nous nous y intéressons particulièrement et que nous
espérons, avec le temps, être en mesure d'y apporter certaines
solutions.
M. BINETTE: M. le Président, le ministre confirme ce que je viens
de lui dire. Selon lui les rencontres qu'il a eues avec les
représentants des corps intermédiaires, les représentants
du ministère, ceux des municipalités, etc., ont eu des
résultats fructueux. Alors, si vous organisez...
M. ALLARD: Disons, M. le Président, que nous avons eu des
rencontres qui ont permis de connaître les problèmes. Ce qui
n'avait jamais existé.
M. BINETTE: Je suis au courant qu'il existe des réunions
entre...
M. ALLARD: Je dois vous dire, M. le Président, qu'à un
moment donné, le ministre des Richesses naturelles du temps
antérieur au député de Deux-Montagnes est allé
faire une tournée similaire. Mais à ce moment-là, il a
rencontré uniquement les gens syndiqués. Or à mon sens
je peux me tromper ce n'est
pas là, la formule. Si on veut connaître les
problèmes, il faut examiner la situation sous ses deux angles: en
rencontrant également les patrons comme les syndiqués.
M. BINETTE: Bien c'est ce que je dis, M. le Président, je ne veux
pas revenir...
M. ALLARD: Et je suis convaincu que le député aurait fait
la même chose, s'il avait été à notre place.
M. BINETTE: C'est justement, il faut qu'il y ait des rencontres entre
les patrons et les ouvriers.
M. ALLARD: Absolument, je partage votre opinion là-dessus.
M. BINETTE: Pourquoi le ministre semble-t-il ne pas vouloir
étudier cette question pour constituer un tel comité? Il ne
semble pas prêt à scruter cette question, qui règlerait une
grande partie des problèmes miniers. Je crois que le ministre devrait,
avec ses officiers, étudier sérieusement cette question qui
conduirait au règlement d'une série de problèmes qui
surgissent dans divers coins de la province où l'on exploite des mines.
Cela éviterait un nombre considérable de problèmes et
rendrait les mineurs plus heureux, parce que moins inquiets à l'occasion
de la fermeture d'une mine. On la prévoirait, on envisagerait le
déménagement des mineurs et on leur assurerait une certaine
continuité de vie. C'est surtout la vie du mineur qu'il faut
considérer dans ce problème. Et c'est aussi l'économie du
Québec Tout cela pourrait très bien se discuter autour d'une
table ronde, Je crois que le ministre devrait y penser.
M. ALLARD: Si un tel comité n'existe pas en fait, il existe
certainement en pratique, parce que nous avons rencontré ceux que ce
problème concerne et que nous sommes prêts à les revoir, en
tout temps. Nous essayons de trouver une solution à leur problème
qui est grave. Les mines s'ouvrent et cessent leurs activités
après « X » années. Il arrive souvent qu'on leur
accorde une durée de... disons, 50 ans. Elles peuvent en avoir une de 10
ans. Dans certains cas, on va prévoir une durée de 15 ans, qui,
finalement sera de 20 ans. Donc, il y a un problème extrêmement
compliqué, nous sommes conscients de la responsabilité qu'il
implique.
Je puis assurer le député que, pour ma part, je suis
prêt, certainement, à rencontrer en n'importe quel temps et
même à accepter la solution proposée, dans un avenir plus
ou moins rapproché, dès que les circonstances le permettront, de
former ce comité.
M. BINETTE: C'est ce que je voulais entendre de la part du ministre et
je le remercie. J'ai une autre question d'ordre général. Il
appert que le rapport Carter pourra créer des problèmes assez
sérieux à l'exploitation minière. Je ne doute pas que ce
rapport a été étudié par les officiers du
ministère et je me demande si le ministère a fait des
représentations ou a l'intention de faire des représentations
contre certaines mesures qui peuvent être prises dans ce domaine.
M. ALLARD: Voici, M. le Président, le ministère comme tel
n'a pas fait de représentations directement. Le ministre a
lui-même protesté, et le ministère des Richesses
naturelles, par l'entremise du sous-ministre qui a participé à
certaines réunions de ministres et de sous-ministres des Mines du
Canada, a protesté officiellement au nom du gouvernement du
Québec. Nous avons l'intention de protester à nouveau, parce que
je crois qu'il est impossible et inacceptable de pouvoir participer à
une décision du genre de celle du rapport Carter. Et nous aurons
prochainement une réunion des ministres des mines du Canada,
réunion qui doit avoir lieu en septembre. A cette occasion-là,
nous avons certainement l'intention de protester vigoureusement, parce que je
crois que ce serait le suicide du Québec, sur le plan provincial, comme
ce peut l'être dans d'autres provinces aussi.
M. BINETTE: Voici, j'ai justement ici le bulletin de l'Actualité
minière qui dit, en parlant du rapport Carter, que c'est un rapport
irréaliste, restrictif et désastreux...
M. ALLARD: Absolument
M. BINETTE: ...pour l'exploitation minière. Alors, c'est sur
ça que je me basais, ayant examiné aussi le rapport Carter dans
ce domaine-là, en faisant la remarque au ministre afin qu'on puisse
protester en temps utile et non pas protester une fois que ce sera fait.
M. ALLARD: Pour les mines, c'est un facteur extrêmement important
qui peut avoir une répercussion désastreuse, quoique dans
l'ensemble du pays, on puisse peut-être y retirer certains avantages.
Disons que, de notre part, nous considérons que le rapport, tel que
présenté, serait réellement un inconvénient au
développement minier, à la réouverture, à la
con-
tinuation de l'exploitation de certaines mines. Pour ma part, Je
n'accepte pas les conclusions et je crois que les officiers de mon
ministère partagent la même opinion. Nous n'acceptons pas les
conclusions de ce rapport concernant les mines.
M. BINETTE: Maintenant, M. le Président, le député
d'Abitibi-Est m'avait laissé une note avant de partir, il a
été obligé de s'absenter pour aller à
l'Assemblée législative. Il me demandait où on en est
rendu avec la commission qui avait été spécialement
formée pour l'étude des titres miniers, c'est-à-dire les
titres de propriétaires de maisons...
M. ALLARD: Oui. M. le Président, je peux répondre au
député qu'il y a déjà plusieurs mois qu'un
arrêté en conseil a été passé, alors que
j'étais au ministère, créant cette commission qui a
commencé à siéger, si mon souvenir est exact, en janvier
ou février, quelque part par là, et j'ai rencontré
personnellement tous les membres de la commission à mon bureau les
informant que je voulais absolument un rapport dans le plus bref délai
possible. J'ai même raccourci les délais de production d'un
rapport préliminaire, les incitant à me fournir dans les quelques
mois je pense qu'à ce moment-là f avais parlé de
six ou sept mois un rapport préliminaire. J'ai dit que je me
tiendrais au courant de leurs rencontres, de leurs discussions et j'insistais
pour que ça ne traîne pas en longueur. Actuellement, le
comité est à l'étude et, à ma connaissance, il a
siégé au moins quelques fois au ministère parce qu'on leur
a fourni les locaux pour le faire. Je crois que leur étude continue et
j'espère qu'au 1er janvier 1969 nous aurons un rapport définitif
en ce qui regarde ce problème.
M. BINETTE: Est-ce que la politique du ministère à ce
sujet est encore de donner un titre valable, un titre de vente ou un acte de
vente au lieu d'un bail emphytéotique?
M. ALLARD: Evidemment, M. le Député, tant et aussi
longtemps que nous n'aurons pas, par une législation à la suite
de cette étude, trouvé une solution, il nous faut manoeuvrer de
cette manière.
M. BINETTE: Si je me rappelle, alors que j'étais au
ministère, on procédait de cette façon, par cas
particuliers, par groupes, par ententes. Il y avait des ententes qui se
faisaient entre le ministère et les compagnies. Ou lorsque
c'était le ministère qui était propriétaire du
terrain, il émettait des lettres patentes Alors, je me demandais si vous
procédiez encore de la même façon actuellement.
M. ALLARD: Actuellement, on procède encore par lettres
patentes.
M. BINETTE: Lettres patentes et actes de vente.
M. ALLARD: C'est cela. Mais disons que nous espérons qu'avec les
propositions que cette commission nous fournira, il nous serapossible de
régulariser une situation qui, comme vous le savez, est très
embarrassante.
M. BINETTE: Si je comprends bien, le ministère, par cette
commission, essaie de trouver un moyen ou une règle omnibus,
c'est-à-dire une façon de régler le problème dans
son ensemble. Est-ce que vous auriez l'intention de passer une
législation immédiatement après le rapport de la
commission?
M,, ALLARD: C'est une chose possible suivant les recommandations qui
nous seront faites.
M. BINETTE: Est-ce qu'il y aurait danger, à ce moment-là
de spolier... certains droits?
M. ALLARD: Il est possible. Mais je crois que, dans
l'intérêt général, il faudra peut-être en
arriver à une solution radicale.
M. BINETTE: Si la commission recommandait au ministre d'adopter un
règlement omnibus, tel que je l'entends, est-ce que le ministre serait
prêt à passer cette loi?
M. ALLARD: Disons que, pour sa part, le ministre serait prêt
à aller aussi loin que le ministre des Terres et Forêts lorsqu'il
s'est agi, à un moment donné, des terres de la couronne ou des
terres concédées à des compagnies forestières qui
ne faisaient pas d'opérations et où il y avait gaspillage. On a
passé une législation pour essayer de récupérer du
bois qui se perdait. Je vous dis que, de mon côté, je crois que je
serais prêt à seconder une législation qui permettrait,
même d'une manière assez difficile, de régler le
problème.
M. BINETTE: Alors, M. le Président, sur ces considérations
générales, est-ce qu'il y en a d'autres qui veulent parler?
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 4: Direction
générale des mines. Sous-article 1,
adopté. Sous-article 2, adopté. Sous-article 3,
adopté. Sous-article 4, adopté. Sous article 5, adopté.
Sous-article 6, adopté. Sous article7.
M. BINETTE: La contribution a augmenté ici de $10,000. Est-ce que
cette somme...
M. ALLARD: Nous avons d'abord cette année, je crois que c'est la
première année depuis dix ans, la conférence annuelle des
ministres provinciaux des mines, qui aura lieu en octobre 1968 et pour
laquelle...
M. BINETTE: En septembre.
M. ALLARD: ... en septembre, pour laquelle nous avons voté un
montant de $10,000 pour frais de réception, location de salles de
réception, de salles d'étude, etc. Vous comprenez facilement que
des dépenses de l'ordre de $10,000, pour un congrès de cette
envergure...
M. BINETTE: Où se déroulera cette année ce
congrès?
M. ALLARD: Au Château Frontenac.
M. BINETTE: Château Frontenac, à Québec
même?
M. ALLARD: Oui. La dernière conférence organisée
par le Québec a coûté un peu plus de $6,000. Une
vérification avec le Château semble indiquer que les
déboursés de Québec pour organiser cette conférence
en 1968 seront de l'ordre de $10,000.
M. BINETTE: Si on tient compte de l'augmentation des taxes et tout
cela.
M. ALLARD: En tenant compte de l'augmentation du coût de la
main-d'oeuvre, etc... La participation du Québec aux frais de la
conférence annuelle des ministres provinciaux des mines, $2,000.
Quote-part du Québec dans le coût de la publication du rapport du
comité de l'éducation et de la main-d'oeuvre du Canadian
Institute of Mining and Metallurgy, $1,000. Ce qui fait un total de $13,000,
comparativement à $2,500. Mais la différence est uniquement dans
le fait que, cette année, nous avons une conférence canadienne
des ministres des mines.
M. BINETTE: Le programme n'est pas encore connu?
M. ALLARD: Est-ce que le député voudrait être
invité?
M. BINETTE: Je ne dis pas non. M. ALLARD: Alors, on invitera le
député. M. LE PRESIDENT: Sous-article 7, adopté. M.
BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2: Centre de recherche minérale.
Sous-article 1.
M. BINETTE: Le Centre de recherche minérale, M. le
Président, nous en avons déjà parlé. Il avait
été question de bâtir un centre de recherche particulier
pour le ministère même, mais je crois que vous avez
raccroché ce projet au projet de création d'un centre provincial
de recherche.
M. ALLARD: C'est ça.
M. BINETTE: Est-ce qu'actuellement le centre provincial de recherche est
en voie d'exécution?
M. ALLARD: On continue comme avant.
M. BINETTE: Est-ce que vous prévoyez... Evidemment, je devrais
poser cette question au ministre des Travaux publics.
M. ALLARD: Aux Travaux Publics.
M. BINETTE: Est-ce que vous prévoyez que la loi sera
passée cette année sur la création d'un centre provincial
de recherche?
M. ALLARD: Nous l'espérons.
M. BINETTE: Vous l'espérez. Cela fait deux ans que nous
l'espérons. Elle avait été déposée au mois
de mars 1966 avant les élections. Alors, cela veut dire que le projet
est prêt. Alors, vous n'avez qu'à le prendre et à le mettre
sur la table.
M. ALLARD: Oui, mais pourquoi le député, qui était
alors ministre, n'a pas aussi espéré ou travaillé pour
faire aboutir cette espérance?
M. BINETTE: A ce moment-là, il y eut des élections. Vous
savez ce qui est arrivé.
M. LE PRESIDENT: Traitements.
M. BINETTE: Concernant ce centre de recherche minérale, je
présume qu'actuellement le ministère a établi un programme
qui doit
s'Intégrer dans le programme d'ensemble du centre provincial de
recherche.
M. ALLARD: Pour ce qui existe actuellement en fait de centre de
recherche minérale, il faut comprendre que, dans les crédits,
nous combinons les dépenses de laboratoire et de l'usine pilote. Les
montants combinés donnent environ l'article en question, mais
comprennent deux choses: laboratoire et usine pilote. Evidemment nous
espérons pouvoir, à un moment donné, intégrer notre
système dans le complexe.
M. BINETTE: Mais J'ai demandé au ministre si, cette année,
il y a une provision dans les crédits pour une étude de ce
nouveau centre de recherche qui sera intégré dans le centre
provincial de recherche.
M. ALLARD: Je crois, M. le Député, que cette étude
a déjà été faite.
M. BINETTE: Cette étude est complétée et...
M. ALLARD: Et nous sommes prêts à nous intégrer.
M. BINETTE: ... là, vous attendez que le gouvernement passe la
loi.
M. ALLARD: C'est ça.
M. BINETTE: Et vous êtes prêts aussi pour que le
gouvernement passe sa loi.
M. ALLARD: Certainement.
M. BINETTE: Alors, le ministre devrait insister auprès du premier
ministre pour que cette loi devienne une réalité le plus
tôt possible parce que c'est urgent, je crois. Au point de vue du
développement minier, dans le Québec, et de l'aide £
l'industrie minière, je crois que le centre de recherche minérale
est très important. Il existe quelque chose dans le moment, mais on sait
dans quelles conditions ces gens travaillent...
M. ALLARD: Tout de même, à l'usine pilote on travaille dans
des conditions excellentes et on fournit à l'industrie une
coopération extrêmement importante.
M. BINETTE: Oui, l'usine pilote. Mais le laboratoire?
M. ALLARD: Le laboratoire aussi. Moins bien équipé, mais
il fournit tout de même à l'industrie une coopération.
M. BINETTE: Oui. Je comprends qu'il fournit une certaine
coopération, mais s'il avait plus de latitude, il pourrait en fournir
une meilleure.
M. ALLARD: C'est une possibilité.
M." BINETTE: C'est monsieur le ministre lui-même qui l'a dit
l'autre jour d'ailleurs.
M. LE PRESIDENT: Bon, adopté? M. BINETTE: Sous-article 1,
oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Deux? Adopté?
M. BINETTE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Trois? Adopté. Quatre?
Adopté. Cinq? Adopté. Six? Adopté. Sept?
M. BINETTE: Sous-article 7. Dans les matériaux et fournitures
d'approvisionnement, il y a une légère augmentation. Est-ce que
le ministre pourrait nous dire...
M. ALLARD: M. le Président, vous me permettrez de dire, ici au
centre de recherche minérale, au sous-article 7, on voit, par exemple,
pour laboratoire: achat d'équipement, $61,700; frais de laboratoire,
$46,000; contrôle de la pollution de l'air, $25,000. Il y a la machinerie
là-dedans, etc. Vous comprenez que l'équipement augmente
d'année en année suivant...
M. BINETTE: Le contrôle de la pollution de l'air, est-ce que
ça se fait actuellement dans la région de Québec ou s'il y
a des régions déterminées ou les travaux se font?
M. ALLARD: Non, voici ce qu'on me dit. C'est que cette étude de
la pollution de l'air, se fait uniquement en laboratoire dans le cas des
mines.
M. BINETTE: En laboratoire. Ah! dans le cas des mines.
M. ALLARD: Dans le cas des mines.
M. BINETTE: Ah, bon!
M. ALLARD: Nous avons à part ça, certaines
dépenses concernant l'usine pilote. Là, je vous ai
donné: laboratoires, équipement, frais de laboratoire,
contrôle de la pollution de l'air dans les mines. Deuxièmement,
usine pilote. Cela comprend vêtements, uniformes pour $1,000; frais de
laboratoire, $12,200; pièces de rechange, $4,000, et matériaux,
voici achat d'équipement, $65,000, plus matériaux et fournitures,
$4,100.
M. BINETTE: L'équipement que vous achetez pour le laboratoire,
ça consiste à quoi?
M. ALLARD: Equipement de laboratoire, de la machinerie. Si vous aviez
l'occasion de revoir l'usine pilote, que vous connaissez, je n'en doute pas,
évidemment, on ajoute je vous inviterai un de ces jours
d'année en année de la machinerie pour être en mesure de
répondre aux besoins de l'industrie, dans le but d'aider le
ministère.
M. LE PRESIDENT: Le sous-article 7, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 9?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 10?
M. BINETTE: L'usine pilote, on voit qu'il y a une diminution de $39,000,
ici, dans l'exploitation de l'usine?
M. ALLARD: L'an dernier, il avait été prévu,
à ce sous-article, le remplacement des fenêtres de l'usine pilote.
Je ne sais pas si vous avez déjà eu l'occasion d'y aller. C'est
une usine très bien installée à l'intérieur, sauf
que, pour un côté, c'est une bâtisse qui a été
achetée, les fenêtres sont dans un état déplorable.
Pour ma part j'y suis allé à l'occasion d'une visite au courant
de janvier ou février et on était obligé de mettre,
à l'intérieur des fenêtres, de la polythene pour se
protéger contre le froid.
La plupart des employés travaillaient avec un gilet de laine.
M. BINETTE: En d'autres termes, ce n'est pas un luxe.
M. ALLARD: Non, ce n'est pas un luxe, c'est une nécessité
qu'on avait prévue l'an passé mais qui, malheureusement, pour
certaines raisons, n'a pas été...
M. BINETTE: Alors, cela avait été prévu l'an
passé, cette année, vous ne le prévoyez pas?
M. ALLARD: Pardon?... Et il y avait aussi l'aménagement d'un
autre secteur où l'on avait prévu, par exemple, pour la mezzanine
nord, $22,000 et, étant donné qu'on s'en vient avec un
laboratoire centralisé, on a cru bon de ne pas faire cette
dépense.
M. BINETTE: Donc, vous ne ferez pas cette dépense-là?
M. ALLARD: Non.
UNE VOIX: Vous la ferez dans combien de temps?
M. ALLARD: Bien, elle n'est pas remise encore. C'est qu'étant
donné le complexe qui s'en vient, cette dépense-là,
actuellement, serait inutile.
M. LE PRESIDENT: Alors, le sous-article 10, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11?
M. BINETTE: Contributions et subventions, contributions à quoi?
C'est nouveau, ça, cela n'existait pas l'an passé.
M. ALLARD: Ici, nous avons laboratoire. En vertu d'un
arrêté en conseil, il a été voté $3,800
à un professeur de l'université Laval pour un projet de
recherche. Et, deuxièmement, nous avons dû augmenter les
honoraires d'un professeur pour lui permettre de se faire aider par un
étudiant. Et nous avons aussi des projets d'étude; la flottation
des oxydes métalliques pour un montant de $5,100.
M. VAILLANCOURT: Est-ce un Canadien français?
M. ALLARD: Canadien français et Québécois.
M. VAILLANCOURT: Canadien français, ou Français,
français? Français de France?
M. ALLARD: Bien voici, si vous voulez le
nom. Le projet d'étude de flottation, c'est le docteur
Bérubé; le professeur de l'université Laval, c'est le
docteur Beaulieu. Ce sont, je crois, des gens typiquement
Québécois.
M.VAILLANCOURT: Merci.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 11, adopté?
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 12?
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 3: Services géologiques.
M. BINETTE: Sous-article 1.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 1, adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Je remarque qu'il y a de nombreux changements à
votre personnel professionnel. Est-ce à cause des salaires trop
élevés ou des conditions de travail ou? Est-ce qu'il y a une
atmosphère...
M. ALLARD: Non voici, M. le Député, je dois dire que c'est
une rotation qui existe continuellement au ministère et je crois que le
député de Deux-Montagnes comprend la situation. Nous avons un
personnel qui, à un moment donné, est réclamé par
l'industrie privée, disons, à un meilleur salaire.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, si c'est la question des salaires...
M. ALLARD: Pour une part. Mais deuxièmement, disons que certains
de ces spécialistes, à un moment donné, ne s'acclimatent
pas ou s'acclimatent difficilement à un rôle au service du
gouvernement.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que le travail...
M. ALLARD: Il y a une amélioration, de ce
côté-là, mais tout de mêne nous avons eu certains
problèmes à cause de ces facteurs.
M. SAINT-GERMVIN: Est-ce que le travail qu'on fait à votre
ministère est tellement différent du travail qu'on accomplit au
niveau de l'industrie privée?
M. ALLARD: Non, ce n'est pas que c'est tellement différent, mais
il peut, dans certains cas, être plus intéressant.
M. SAINT-GERMAIN: Au point de vue pécuniaire, voulez-vous
dire?
M." ALLARD: Ces gens ont des offres tellement variées qui
viennent de la part, soit de l'industrie minière soit encore des
universités où le travail peut leur semblerplus
intéressant.
M. VAILLANCOURT: Combien de géologues avez-vous à votre
ministère?
M. ALLARD: Je ne l'ai pas par coeur.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce qu'il vous arrive tout de même, au niveau
du ministère, d'aller chercher dans l'industrie privée des hommes
valables avec les salaires que vous payez dans le moment et les conditions de
travail que vous avez dans le moment.
M. ALLARD: Le plus bel exemple que je puisse vous donner, c'est le Dr
Auger, le sous-ministre, qui a été dans l'industrie
privée, et qui, après avoir été professeur à
l'université, est arrivé au ministère. Je pense qu'on est
allé chercher dernièrement un inspecteur en chef pour les mines
à Chibougamau. Maintenant, j'ai ici, pour répondre à la
question du député, géologues, 56. Je pense que cela
aparaît à la page 10 du rapport.
M. VAILLANCOURT: Cinquante-six.
M. ALLARD: A la page 56 du rapport, 66/67.
M. VAILLANCOURT: Pour 66/67, mais pour 67/68? Est-ce que cela a
changé? Est-ce que vous croyez que cette situation va se continuer?
N'y-a-t-il pas moyen d'y remédier? Est-ce qu'il faut considérer,
par exemple, que le fait que le changement de personnel est tellement
considérable que c'est un inconvénient grave pour le rendement du
ministère?
M. ALLARD: Disons que c'est un inconvénient grave, que nous ne
pouvons malheureusement pas contrôler et qu'il arrive quoique ce soit,
qu'on leur offre quelque condition que vous désiriez, il restera
toujours qu'à un moment donné, ces spécialistes, pour des
raisons qui sont raisonnables, puissent changer. On va en chercher dans
l'industrie privée comme l'industrie privée vient en chercher
chez nous,,
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que vous croyez
qu'au niveau de l'Industrie privée les changements soient aussi
nombreux qu'ils le sont au niveau du ministère?
M. ALLARD: Pardon?
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que vous croyez que dans l'industrie
privée, les changements du personnel soient aussi nombreux que ceux qui
existent actuellement au ministère?
M. ALLARD: Je le crois.
M. BINETTE: Pour encourager les jeunes à prendre cette branche du
génie, est-ce qu'il y a encore des tournées qui se font dans les
écoles... pour y montrer des films?
M. ALLARD: Oui, j'ai dit hier ou avant-hier que nous avions des visites
dans les universités et, pour ma part, avec les fonctionnaires du
ministère, nous avons fait une visite à l'Ecole polytechnique.
Nous avons tous les ans des visites dans les collèges, avec films, pour
démontrer les avantages de cette profession. Je crois que nous faisons
actuellement tous les efforts possibles pour essayer d'attirer des
étudiants à se diriger vers ces branches qui ne sont
peut-être pas tellement recommandées dans nos collèges.
Tout de même, nous faisons un effort pour essayer d'attirer le plus
possible de nos jeunes à se diriger vers cette profession.
M. BINETTE: Les dépenses prévues pour ça
apparaissent à quel sous-article du poste budgétaire? Est-ce au
sous-article 3 ou 7?
M,, ALLARD: Je crois que ce serait dans Administration, frais de
voyage.
M. BINETTE: Il n'y a pas un gros montant de prévu, $600.
M. ALLARD: Non. Administration...
M. BINETTE: Ah! au début. Au poste budgétaire 1.
M. ALLARD: Oui.
M. BINETTE: Je pensais que c'était à l'article 1 du poste
budgétaire 4.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 1.
M. ALLARD: Oui, voici, dans le service de la direction
générale des Mines, à frais de voyage, par exemple, vous
avez $5,000. Disons que les frais encourus à l'article 4...
M. BINETTE: Oui.
M. ALLARD: ... Peuvent être pris à même ce
montant-là.
M. BINETTE: A même les $5,000.
M. ALLARD: Des $5,000. C'est notre personnel qui se rend sur les lieux
pour aller encourager ou rencontrer ces gens.
M. LE PRESIDENT: Alors, sous-article 1: Traitements et
indemnités, adopté?
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2) Salaires, adopté.
Sous-article 3, frais de voyage, adopté.
Sous-article 4, honoraires, adopté.
Sous-article 5, frais de bureau, adopté.
Sous-article 6, matériel, articles de bureau, impressions et
abonnements, adopté.
Sous-article 7, matériaux, fournitures, et
approvisionnements?
M. BINETTE: On remarque qu'il y a plusieurs diminutions à ces
articles, est-ce que le ministère a fait moins de travaux?
M. ALLARD: Bien vous comprendrez, je vous ai dit que le budget
était diminué par la période d'austérité:
évidemment, il a fallu couper un peu partout et...
M. SEGUIN: Avez-vous dit austérité ou
stérilité?
M. ALLARD: Austérité. Stérilité, non! Alors,
par exemple, dans les cas d'explorations géologiques, à l'article
« provisions et alimentation », alors qu'on avait l'an dernier,
$50,000, cette année on a réduit à $22,400. Les frais de
laboratoire sont les mêmes, de l'ordre de $1,000. Achat d'outils, la
même chose, $6,000. Les matériaux, fournitures, à peu
près la même chose $2,500, comparativement à $2,400.
Gîtes de minéraux, ici, au lieu d'une diminution à
l'article « provisions et alimentation », fixé à
$7,300: cette année, c'est augmenté à $11,900. Frais de
laboratoire, $200, ils sont diminués un peu comparativement à
ceux de l'an dernier. L'achat d'équipement, qui était en 67/68 de
$4,500, est cette année à $1,400.
Maintenant à l'hydrogéologie, disons qu'il
n'y a pratiquement pas de changement, parce qu'à l'article
général, instruments de mesure et entretien d'équipement
pour inventaire des eaux souterraines, nous avions un budget de $14,900, et
cette année de $15,100. A l'inventaire des eaux souterraines,
spécialement dans l'île d'Orléans et la région nord
du Québec, nous avons ajouté cette année, un montant de
$1,500. Alors, l'un dans l'autre, il y a eu diminution peut-être à
la géologie, mais augmentation à certains autres...
M. BINETTE: Est-ce ici que ma question de tantôt, sur les
études concernant les eaux souterraines, viendrait? Qu'est-ce qui se
fait actuellement et qu'est-ce que vous vous proposez de faire en 68/69 dans ce
domaine?
M. ALLARD: Alors, en fait d'étude des argiles, dans la
région du Lac Saint-Jean entre autres cette année, nous avons
$50,000 dont $30,000 payables par les services de l'exploration
géologique et les gîtes minéraux. Ce qui reste au
ministère à subventionner est de l'ordre de $20,000.
Pour compléter l'inventaire des eaux souterraines et
l'aménagement des puits d'essai dans onze municipalités rurales,
$20,000. Et pour compléter l'inventaire des eaux souterraines, dans les
comtés de Saint-Hyacinthe et Rouville, $15,000. L'inventaire des eaux
souterraines pour la question de l'île d'Orléans et la
région nord du Québec, $5,500, payés par le
ministère des Richesses naturelles avec imputation d'Arda, pour la
surveillance et l'observation des nappes d'eau souterraines exploitées
aux Iles-de-la-Madeleine. Le député, avant-hier, posait la
question. C'est un programme total de l'ordre de $50,000 à $60,000 dont
$14,000 seront dépensés cette année.
M. BINETTE: Sur cette question, M. le Président, je serais
prêt à adopter à partir de...
M. SEGUIN: Jusqu'au sous-article 16, exclusivement.
M. LE PRESIDENT: Jusqu'au sous-article 16. Est-ce qu'il y a des
questions à part cela?
M. BINETTE: Non.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 7, 8,9,10, 11, 12, 13, 14, 15,
adoptés.
M. BINETTE: Au poste budgétaire 4, sous-article 16, contributions
et subventions. Il s'agit des contributions et subventions qui ont
été augmentées à $145,000, c'est-à-dire une
augmentation de $100,000.
M. ALLARD: Le montant principal, là-dedans, consiste dans l'aide
aux tourbières. Pour ce faire, nous comptions sur l'aide d'ARDA qui,
malheureusement, n'est pas en mesure de nous aider.
M. BINETTE: Alors, ça veut dire que les $100,000 d'augmentation
qui étaient prévus...
M. ALLARD: Ils sont oubliés.
M. BINETTE: ... ça va rester à $45,000.
M. ALLARD: C'est ça, $45,000.
M. BINETTE: Alors, fausse joie!
M. ALLARD: Disons qu'actuellement, on continue les démarches pour
essayer de récupérer le montant sur lequel on comptait.
M. BINETTE: C'est parce que le ministre ne s'est pas assez
débattu auprès du fédéral pour obtenir ça.
Les relations fédérales-provinciales sont tendues.
M. ALLARD: Elles sont tellement tendues, vous savez. On a dit que
l'argent avait été dépensé ailleurs.
M. BINETTE: Le ministre n'est pas allé assez vite, quoi?
M. LE PRESIDENT: Le père Noel n'est pas arrivé dans la
région...
M. VAILLANCOURT: Pour continuer sur les tourbières, il me semble
qu'on m'a dit qu'elles avaient été transférées
à l'Agriculture. Qu'est-ce qui a été
transféré à l'Agriculture?
M. ALLARD: Je ne crois pas...
M. BINETTE : C'est le contraire, je pense...
M. ALLARD: Disons qu'il y a un travail conjoint avec l'agriculture, mais
il y n'a pas eu de transfert.
M. VAILLANCOURT: C'est toi qui m'as mal informé comme
ça!
M. LE PRESIDENT: Sous-article 16, adopté.
M. BINETTE: Sous-article 16, adopté. Sous-articles 17 et 18,
adoptés.
M. LE PRESIDENT: Sous-articles 17 et 18, adoptés. Alors, article
4: Services miniers.
M. BINETTE: Adopté jusqu'au sous-article 8.
M. LE PRESIDENT: Traitements, sous-articles 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7.
Sous-article 8: Entretien et amélioration de chemins de mines.
M. ALLARD: Là on voit une dimunition.
M. BINETTE: Une diminution, cela s'imposait.
M. ALLARD: Voici, certains chemins, certaines routes ont
été transférées à la Voirie.
M. BINETTE: Ah!
M. ALLARD: C'était pour soulager le ministère.
M. BINETTE: Comme il n'y en a pas beaucoup de nouvelles construites,
alors on n'a pas gardé le même montant.
M. ALLARD: Bien, disons que nous avons certains montants pour cette
année. La route vers le canton de Joutel, $5,000, à l'ouest de
l'Harricana dont il a été question, $10,000. Route d'accès
à Eagle Gold Mines, $5,000; route vers le lac Albanel, $22,500;
entretien et réparations de ponts Bailey sur la rivière
Témiscam, route Albanel, $5,000; route vers Highton Syndicate, $5,000;
route Marsoui à Kendigo, $20,000.
M. BINETTE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8.
M. SAINT-GERMAIN: Cela veut dire puisqu'on n'a pas beaucoup de nouvelles
routes forestières de tracées cela fait un montant de...
M. ALLARD: $82,500.
M. SAINT-GERMAIN: Combien de milles de routes? Ce sont des routes
minières.
M. VAILLANCOURT: C'est de l'entretien ça, ce n'est pas de la
colonisation.
M. BINETTE: En fait, c'est juste de l'entretien...
M. ALLARD: Environ 35 milles de routes.
M. BINETTE: ... 35 milles.
M. ALLARD: Non, certainement pas.
M. BINETTE: C'est juste pour l'entretien, 35 milles.
M. ALLARD: II ne faudrait pas se méprendre. Il ne s'agit pas,
à cet article-ci, de construction. C'est uniquement de l'entretien.
M. BINETTE: De l'entretien.
M. SAINT-GERMAIN: C'est simplement de l'entretien et de la
réparation.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 8, adopté. Sous-article 9.
M. BINETTE: Adopté également.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 10.
M. BINETTE: Sous-article 10, les cours de sécurité, on en
donne moins, quoi? On va donner moins de cours de sécurité
qu'avant, parce qu'il y a moins de mineurs.
M. VAILLANCOURT: C'est parce quele gouvernement va moins vite puis
ça coûte un peu meilleur marché.
M. ALLARD: M. le Président, concernant les services miniers, et
pour ce qui est des cours de sécurité, à l'article «
inspection », à la demande des syndicats, il y aura une
participation du ministère à un programme de
sécurité minière. L'industrie participera également
à ce programme, ce qui s'est fait en 67/68.
Le service de l'inspection a acheté tout l'équipement
nécessaire pour la projection de films sur la sécurité
dans les mines. Avec la collaboration de l'Office du film, des démarches
ont été faites auprès de l'Institut national de
sécurité de France pour obtenir des films français sur la
sécurité dans les mines. De plus, l'Office du film s'occupe de
faire traduire en français des films approuvés par notre service,
et tournés en Amérique du Nord. En 68/69, nous espérons
être en mesure, au début de l'été, avec la
collaboration des unions ouvrières et de l'industrie, de commencer
à donner des cours de sécurité minière.
M. BINETTE: On a ajouté l'article « inspection ».
Oû cela se trouve-t-il dans les services miniers?
M. ALLARD: Cela fait partie des services
miniers. L'an dernier, nous avons acheté énormément
d'équipement. Alors,c'est ce qui fait la différence avec le
budget de cette année.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 11, adopté. Poste
budgétaire 5, Direction générale du
Nouveau-Québec.
M. BINETTE: Concernant cette direction, M. le Président, des
travaux ont été exécutés au Poste de la Baleine,
des travaux d'entretien et de réparation. J'aurais seulement une couple
de questions à poser là-dessus.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Adoptons le poste 5, sous-articles 1, 2, 3,
4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13. Alors 7, page 133.
M. ALLARD: Service de l'éducation, vous l'adoptez au complet?
M. BINETTE: On ne fera pas de problème. Il y a eu des ouvriers
qui ont travaillé au Poste de la Baleine au mois de décembre et
qui ont été payés... Ils ont fait du temps
supplémentaire, en travaillant jusqu'à treize heures par jour, et
on a payé ce temps supplémentaire. Mais après les
fêtes, ils ont été transférés de Fort Chimo
au Poste de la Baleine et ils ont encore fait des travaux de réparation
à une école qui aurait été convertie en logements.
Certains ouvriers ont attendu assez longtemps pour être payés et
quand on les a payés on leur a coupé 137 heures de temps
supplémentaire, ce qui représente un montant de $1,000 dans le
cas d'un seul individu. On se demande comment il se fait que le
ministère n'a pas prévu ou donné des instructions voulues
au contremaître qui était là, disant à ses
employés de ne pas faire plus de onze heures de travail pour une
journée. Le contremaître leur a fait faire treize heures et ils ne
sont payés que pour onze heures. Alors, il y a des cas
spécifiques, je pourrais donner des noms, mais je pense qu'il n'est pas
nécessaire de le faire. Il y a sept ou huit personnes en cause. Ces
hommes, en plus d'avoir été retardés longtemps pour
être payés, on leur a coupé un nombre considérable
d'heures supplémentaires que ces gens auraient dû recevoir parce
qu'ils ont effectivement fait ce temps.
Ils ont travaillé pour ce nombre d'heures et le ministère
a coupé de 137 à 140 heures chacun.
M. ALLARD: Malheureusement, je ne suis pas au courant de cette
situation.
M. BINETTE: Je crois que c'est le cas pour tous les ouvriers qui perdent
$1000 chacun.
M. ALLARD: Oui. Alors, je vais prendre la question en
considération, la faire examiner et je remettrai au député
ou à la Chambre la réponse ou l'explication de ce
problème.
M. BINETTE: Est-ce que le ministre est au courant si on donne à
ces employés qui vont travailler dans le Grand Nord une prime pour
l'isolement? Comme on le fait à l'Hydro-Québec?
M. ALLARD: Oui, absolument.
M. BINETTE: Mais il y a un problème. Un menuisier qui gagne $3.30
l'heure à Québec, s'il s'en va dans le Grand Nord, à quel
taux horaire est-il payé?
M. ALLARD: Je crois que c'est $125 par mois, s'il est
célibataire. Et s'il est marié, $200.
M. BINETTE: Est-ce que ça comprend les frais de logement ou des
avantages marginaux pour un logement qui serait très bas ou quoi?
M. ALLARD: Oui. $20 par mois pour une chambre. $35 par mois pour la
nourriture.
M. BINETTE: N'est-ce pas $37.50 pour la nourriture? $35? Mes
informations ne sont pas bonnes, on m'a dit que c'était $35. En tout
cas, ce n'est pas une grosse différence avec $37.50. Maintenant,
j'aimerais que le ministre considère cette question parce qu'il y a
quelques ouvriers qui se sont déplacés de Québec pour
aller travailler dans le Grand Nord. Apparemment, d'après eux, on
n'aurait pas eu de primes d'isolement, sauf des primes indirectes d'avantages
marginaux, comme disait le ministre tantôt, et ces ouvriers perdent
au-delà de $1000 de ce fait...
M. ALLARD: On me dit que cette prime est répartie dans le
salaire. Ce n'est pas un montant spécifique additionnel ou
supplémentaire. Il est réparti dans le salaire suivant la
période de travail. Mais ça équivaut à $125 par
mois.
M. BINETTE: $125 par mois de prime d'isolement.
M. ALLARD: C'est ça.
M. BINETTE: Est-ce que le ministre est prêt à
considérer le travail supplémentaire fait par ces
employés, qui représente pour chacun un nombre de 137 ou 140
heures?
Est-ce qu'il est prêt à considérer le paiement de
ces employés pour le temps qu'ils ont fait?
M. ALLARD: Là, vous nous apprenez quelque chose que nous
connaissons peut-être un peu mais dont nous ne sommes pas les seuls
responsables, parce que les coupures sont faites à la
comptabilité et non à notre ministère.
M. BINETTE: Les coupures sont faites à la comptabilité
mais...
M. ALLARD: Sur instruction du ministère des Finances.
M. BINETTE: Sur instruction du ministère des Finances. Mais
comment se fait-il que ces employés, dans le fond, ont été
leurrés? Ils ont travaillé treize heures par Jour, parce qu'en
fait ils sont loin. Ils aiment autant travailler que rester à ne rien
faire le soir dans leur résidence. On les a fait travailler treize
heures, et on les paie pour onze.
M. ALLARD: Non, si le député veut, f aimerais mieux
prendre des informations, quitte à déposer en Chambre les
informations qu'il me demande et à les lui fournir. Actuellement, on me
dit que c'est une question qui n'a pas été portée à
notre attention et je ne suis malheureusement pas en mesure d'y répondre
aujourd'hui. Mais, seulement, je suis prêt à trouver les raisons
et à fournir les explications raisonnables.
M. BINETTE: Je suis bien d'accord. Moi, je voudrais entendre le ministre
me dire que s'il y a eu injustice vis-à-vis de ces ouvriers qui ont
quand même travaillé ce temps-là, qu'il fera son possible
pour qu'on leur rembourse le temps pour lequel ils ont travaillé et pour
lequel ils n'ont pas été payés.
M. ALLARD: Je n'ai absolument aucune objection, s'il y a eu injustice,
je crois qu'il y aurait lieu de remédier à la situation mais je
devrai aussi tenir compte...
M. BINETTE: J'ai dit qu'il y a eu injustice.
M. ALLARD: ... des conditions d'engagement de ces gens-là pour
savoir si réellement il y eu injustice. Mais comme je viens de le dire,
je ne suis pas en mesure de répondre... et s'il y a eu injustice, soyez
assuré que j'y verrai.
M. BINETTE: Mol, je vois une in justice dans ce sens que, lorsqu'ils ont
travaillé à Fort Chimo, sous le même contremaître,
ils ont fait treize heures par jour, ils ont été payés
pour treize heures. Rendus au mois de janvier, ils ont fait le même
travail et ils n'ont reçu aucune instruction leur disant de ne pas faire
plus que onze heures. Ils ont continué de travailler jusqu'au mois
d'avril, au mois de mai, à ce barème de treize heures par jour,
et là on les coupe, à un moment donné, après que le
travail est fait, on les coupe...
M. ALLARD: M. le Président, je réitère au
député que je...
M. BINETTE: ... pour ma part, alors je demande...
M. ALLARD: ... vais faire enquête dans le cas particulier
mentionné et, s'il y a eu injustice, nous allons rectifier la situation
en tenant compte des conditions d'engagement et de travail.
M. BINETTE: Dans un autre domaine...
M. ALLARD: Si le député me soumettait personnellement,
s'il ne veut pas les mettre dans les Débats de la Chambre, les noms de
ces personnes qu'il connaît, je suis prêt à faire
enquête dans les cas qu'il me soumettra.
M. BINETTE: Je vous soumettrai les noms. Entendu. Je ne peux pas donner
les noms ici.
M. ALLARD: Je ne vous le demande pas non plus, je veux tout
simplement...
M. BINETTE: Alors en ce qui me concerne, 5 est adopté, sauf que
je voudrais savoir qui est le nouveau sous-ministre?
M. ALLARD: Nouveau sous-ministre? Quel sous-ministre?
M. BINETTE: Pas le sous-ministre, je dis sous-ministre parce qu'il
était question dans le programme de l'Union Nationale de créer un
ministère du Nouveau-Québec.
M. ALLARD: Ah, non! il n'y apas eu...
M. BINETTE: Le ministère n'est pas encore créé,
c'est pour ça que ma pensée...
M. ALLARD: D'ailleurs, vous le savez, il a été question de
ça avant-hier. Vous m'avez demandé de nommer quelques
sous-ministres,
et j'ai dit qu'à mon ministère on se réservait le
privilège d'avoir un seul sous-ministre, qu'on ne voulait pas avoir,
comme tous les autres ministères, tellement de sous-ministres à
un moment donné qu'on ne savait plus quoi en faire. Chez nous on a un
seul sous-ministre...
M. BINETTE: Comme ça vous croyez, que dans les autres
ministères il y en a trop, comme le ministère du Tourisme, entre
autres.
M. LOUBIER: C'est ça.
M. BINETTE: Je me suis mal exprimé, j'ai voulu dire quel est le
nouveau directeur général?
M. ALLARD: Le directeur général, est M. Guy Poitras. Il
est entré à la fonction publique en 1943, si mon souvenir est
exact et il a travaillé d'abord au ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation, puis au ministère de la Voirie et enfin il est
arrivé au ministère des Richesses naturelles où il s'est
occupé de problèmes tels que les mines et les eaux. Alors il
arrivait qu'à un moment donné c'était le type qui
réunissait la compétence nécessaire pour diriger un
ministère qui comprend tous les ministères actuels sauf le
ministère des Terres et Forêts et la Sûreté
provinciale.
M. BINETTE: Est-ce que le ministre pourrait me dire quand à son
avis le ministère du Nouveau-Québec sera créé?
M. ALLARD: Pour le moment nous allons essayer d'organiser le
Nouveau-Québec avant de créer un ministère.
M. BINETTE: Organiser le Nouveau-Québec? Est-ce que ça
veut dire qu'il serait très mal organisé dans le moment?
M. ALLARD: Non, disons que les structures principales, les bases
primordiales ont été effectuées, mais qu'actuellement, il
faut envisager une nouvelle politique du côté du
Nouveau-Québec. Il s'agit pour le ministère, actuellement,
surtout après l'établissement des structures principales, de
travailler maintenant à la mise en valeur de certaines richesses
naturelles du Grand Nord.
M. BINETTE: Est-ce que le ministre croit que les investisssements qui se
font actuellement dans cette direction sont réellement rentables pour le
Québec?
M. ALLARD: Je le crois sincèrement. Evidemment, c'est un
territoire nouveau, c'est un territoire éloigné, avec des
conditions de climat difficiles, avec des difficultés énormes
pour se procurer ou pour trouver le personnel prêt à s'installer
dans le Grand Nord. Evidemment, il y a énormément de
difficultés, mais, disons que c'est un placement d'avenir et je crois
que c'est de cette manière que l'avait prévu l'ancien
gouvernement et nous essayons de continuer à améliorer la
situation.
M. BINETTE: Ou de faire aussi bien, au moins!
M. ALLARD: Certainement mieux.
M. BINETTE: Certainement mieux, c'est difficile.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 5 est adopté.
M. BINETTE: Adopté, article 5.
M. SAINT-GERMAIN: J'aurais une question d'ordre général
à ce sujet-là, mais je remarque qu'il est tout près de six
heures.
M. BINETTE: Bien, on pourrait peut-être prendre une dizaine de
minutes encore.
M. ALLARD: Non, moi, je suis prêt à aller jusqu'à la
fin, si vous voulez terminer, je n'ai aucune objection.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, dans ces conditions-là, j'en reparlerai
au poste budgétaire 5, Direction générale du
Nouveau-Québec, à l'article 1, administration. Je vois qu'il y a
des modifications assez surprenantes à certains articles. Alors, je me
demande si c'est une nouvelle politique du ministère...
M. ALLARD: Est-ce que le député pourrait me mentionner de
ces articles.
M. SAINT-GERMAIN: Je remarque, par exemple, au sous-article 1, vous avez
30 employés ou 45 antérieurement, et, tout de même, le
montant alloué aux traitements et indemnités...
M. ALLARD: Une minute, s'il vous plaît. Auriez-vous l'obligeance
de me mentionner quel article?
M. SAINT-GERMAIN: Poste budgétaire 5, article 1, administration,
sous-article 1, traitements et indemnités. Vous prévoyez 30
personnes à votre service, cette année, contre 45 l'année
dernière. Mais les salaires ne sont pas diminués en
conséquence. Direction générale du Nouveau-Québec,
administration.
M. ALLARD: Oui, disons que le personnel, comme je le disais tout
à l'heure, dans le Grand Nord, est très difficile à
récupérer. On a, dans certains cas, à ma connaissance,
demandé des candidats pour des postes spéciaux. Il y a eu des
concours publics où on a eu absolument aucun candidat.
Deuxièmement, ceux qu'on a eus pour des raisons qui sont
compréhensibles, à un moment donné, ne restent pas aussi
longtemps qu'ils le devraient. Alors, il y a un « turn-over », si
je peux m'exprimer ainsi, qui est extrêmement important. Maintenant, si
vous considérez le montant de $295,000, soit $300,000 contre $338,000
avec l'augmentation des salaires, je ne crois pas qu'il y ait eu de diminution
ou de changement aussi considérable.
M. SAINT-GERMAIN: Le nombre de vos employés passe de 45 à
30...
M. ALLARD; Oui, mais si vous prenez les deux articles, traitements et
salaires $295,000 et $157,000, comparativement à $338,000 et $85,000,
vous arrivez à $452,000 contre $423,000.
Donc une augmentation due surtout au fait des augmentations de
traitements des employés occasionnels aussi.
M. SAINT-GERMAIN: Ce que je voudrais vous faire remarquer, c'est tout de
même que le nombre d'employés est passé de 45 à
30.
M. ALLARD: Pardon?
M. SAINT-GERMAIN: Le nombre d'employés est passé de 45
à 30.
M. ALLARD: Oui, mais, par contre, il faut tenir compte qu'il y a eu au
moins au-delà de 200 employés occasionnels qui peuvent être
là et vous savez que la politique, par exemple, dans le Grand Nord, est
à l'effet suivant: c'est qu'on engage personne de manière
permanente parce que les gens ne restent pas de façon permanente. Nous
avons énormément de personnel temporaire.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, les traitements ont été
ajoutés à l'article 1.
M. ALLARD: A un moment donné il y a eu, par exemple, la
santé, qui était annexée au Nouveau-Québec, a
été transférée au ministère de la
Santé. A ce moment-là, il y a eu une diminution et un changement
avec un personnel de 3, 4, 5 ou six, je ne le sais pas, un médecin, un
aide, etc., qui ont été mutés au ministère de la
Santé mais qui actuellement sont revenus au Nouveau-Québec.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, on doit conclure que votre politique salariale
a été modifiée profondément?
M. ALLARD: Pas du tout.
M. SAINT-GERMAIN: Numéro 1, traitements et indemnités. Aux
employés passés de 45 à 30, ce sont des employés
permanents, je suppose.
M. ALLARD: Oui, mais je vous dis que la Santé a été
déménagée à un moment donné.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais il y avait un personnel. Mais vos salaires
ont augmenté considérablement, si on tient compte du nombre
d'employés.
M. ALLARD: Pardon?
M. SAINT-GERMAIN: II y a eu une modification de politique à ce
moment-là. Les salaires ont augmenté.
M. ALLARD: Du fait que le domaine de la santé a été
transféré au ministère de la Santé, à la
direction générale. Alors, il y a eu une diminution de personnel,
diminution, donc, de traitements. Mais c'est revenu aujourd'hui.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais si vous calculez un salaire de $338,000 pour
45 employés et si vous calculez un salaire de $295,000 pour trente
employés, vous allez tout de même trouver une augmentation
considérable.
M. ALLARD: II faut aussi tenir compte du sous-article 2 qui dit:
Salaires, $157,000 comparativement à $85,000.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, au sous-article 2, ça augmente encore la
disparité, si vous voulez, puisqu'on augmente le salaire davantage.
Est-ce qu'au sous-article 2, ce sont des salaires que vous payez à vos
employés temporaires?
M. ALLARD: Pardon?
M. SAINT-GERMAIN: Au sous-article 2, est-ce que ce sont les salaires que
vous payez à des employés temporaires ou permanents?
M. ALLARD: En grande partie, mais il arrive que les employés qui
étaient, par exemple, au sous-article 1, traitements, ont
été, à un moment donné, transférés
à salaires parce qu'ils sont devenus permanents.
UNE VOIX: C'est ça.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, salaires, c'est l'article payé à
vos employés permanents.
M. ALLARD: Salaires, oui, traitements, non.
M. SAINT-GERMAIN: Quelque chose ne va pas, M. le Président...
M. ALLARD: Une minute, s'il vous plaît. Alors, les employés
occasionnels ont diminué. Par contre, le nombre d'employés
permanents a augmenté.
M. SAINT-GERMAIN: Ce sont des traitements et des indemnités
payables aux employés permanents de la fonction publique. Ces
employés ont passé de 45 à 30 pour les raisons que vous
avez évoquées tantôt au sujet de la santé. Alors, on
constate que c'est tout de même une augmentation de salaires assez
considérable.
M. ALLARD: Diminution à ce moment-là, $295,000.
M. SAINT-GERMAIN: Je ne parle pas de la somme globale, je parle de la
somme relative au nombre d'employés. Si vous divisez $338,000 par 45 et
si vous divisez $295,000 par 30, vous allez trouver une marge assez
considérable.
M. ALLARD: Disons que le salaire moyen des employés permanents
est passé de $8,000 à $9,800.
M. FLAMAND: $1,800, c'est là qu'est la différence.
M. SAINT-GERMAIN: Et au sous-article 12, vous avez salaires, $157,000.
Vous allez avoir des employés temporaires plus nombreux, je suppose
bien.
M. ALLARD: C'est le facteur qui se produit dans le Grand Nord. C'est
difficile d'avoir des employés permanents. Excessivement difficile.
M. SAINT-GERMAIN: Je crois qu'on a fait une déclaration contraire
par mégarde.
M. ALLARD: Je m'excuse si j'ai dit le contraire mais c'est difficile
d'avoir des employés permanents. Mais il y a une certaine rotation au
niveau des employés et une partie de ces employés vont là
pour un certain temps et après sept., huit mois ou un an, s'en
reviennent.
M. SAINT-GERMAIN: Il faut conclure que pour certains ministères,
surtout où il y a des mines et dans le Grand Nord, vous avez de la
difficulté à conserver votre personnel.
M. ALLARD: Certainement. J'admets que nous avons des difficultés
et c'est compréhensible. Si on offre à quelqu'un d'aller
travailler dans le Grand Nord, après avoir fait un stage là-bas,
on s'aperçoit que c'est loin d'être drôle de vivre dans ce
secteur, complètement isolé. C'est cette raison qui nous
crée des complications au point qu'on a de la difficulté,
même à l'occasion d'un concours, de trouver le personnel
qualifié dont on a besoin.
On est obligé, en certaines circonstances, d'essayer d'aller en
pêcher, parce qu'il n'y a personne qui répond à
l'offre.
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant, au sous-article 6, vous avez «
matériaux, fournitures et approvisionnements ». Il n'y a rien ici
d'anormal, mais, d'un autre côté, « messageries et transport
», le sous-article 7, cela a augmenté très
considérablement, beaucoup plus que les matériaux et
approvisionnements.
M. ALLARD: Oui, évidemment, le montant peut paraître
différent, pratiquement de $100,000. Mais tout dépend de
l'endroit où on expédie du matériel. Cela peut être
moins coûteux si c'est un poste plus rapproché et ça l'est
beaucoup plus lorsqu'il s'agit d'expédier à un endroit plus
éloigné, où alors on se sert de transport privé, de
différents moyens de communication, qui, évidemment, sont plus
dispendieux dans un cas que dans l'autre.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, on doit conclure que cette année, vous
allez surtout approvisionner les postes plus éloignés.
M. FLAMAND: Je pense que vous avez eu des feux à un poste...
M. ALLARD: Oui, nous sommes obligés d'envoyer du matériel
pour de la construction. C'est évident que l'endroit de départ et
l'endroit d'arrivée...
M. SAINT-GERMAIN: Alors, ici, vous avez d'autres dépenses:
$35,000; vous aviez $5,000 l'année dernière. Quelle est la raison
pour laquelle vous vous réservez $30,000?
M. ALLARD: A cet article, nous avons des frais de
déménagement et d'entreposage de $1,000; divers $3,000. Mais,
nous avons surtout: prêt à l'association coopérative
d'Inoucdjouac: $30,000. C'est un paiement de l'intérêt de 6% pour
les trois premières années, en 1969, 1970 et 1971, le capital est
amorti au cours des dix années suivantes, soit dix versements de $3,000.
Les intérêts à 6% seront payés à
l'anniversaire de l'emprunt, calculés sur le solde. Alors, c'est un
prêt de $30,000 à la coopérative d'Inoucdjouac.
M. SAINT-GERMAIN: Alors on doit conclure que ces modifications aux
différents articles ne reflètent pas de modifications à la
politique.
M. ALLARD: C'est simplement par la force des choses.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que le poste 5 est adopté?
M. BINETTE: M. le Président, au poste 5, j'aurais une question. A
la page 131, au service de l'Education, on voit $427,000 contre $240,000.
Est-ce qu'il y a beaucoup de temporaires dans ça?
M. ALLARD: A cet article, vous comprendrez que, d'abord, nous avons
commencé l'éducation à la maternelle, en première
et deuxième années.
Evidemment, nous sommes rendus en troisième. Cela prend plus de
professeurs, et c'est là qu'est la différence, à cause de
l'augmentation des classes, il y a un nombre additionnel de professeurs.
M. SAINT-GERMAIN: Avez-vous un nombre à nous donner?
M. ALLARD: De professeurs?
M. SAINT-GERMAIN: L'augmentation du nombre d'élèves.
M. ALLARD: On les prend à la maternelle, 1re, 2e, 3e, et cette
année on fait la troisième. Evidemment, quand ils sont rendus
dans la troisième, il y en a d'autres qui arrivent. Les nombres exacts
je les avals encore tantôt voici: Fort Rupert, 15 Indiens;
Fort George, six Indiens; poste de la Baleine, Ecole de métiers, 40
Esquimaux et Indiens; Arts ménagers, 20 Esquimaux et Indiens; classes
esquimaudes et indiennes, 18 Esquimaux et Indiens, cours primaire
régulier, cinq Blancs; Inoucdjouac, 15 Esquimaux; Povungnituk, 20
Esquimaux; Yuirvic, 8 Esquimaux; Saglouk, 15 Esquimaux; Wakeham, 30 Esquimaux,
Quyarikkait, 5 Esquimaux; Payne, 30 Esquimaux, et Fort Chimo, cours primaire
régulier, 5 Blancs; classes esquimaudes, 50 Esquimaux;
Nouveau-Québec, 51. Alors, cela fait un total d'environ 275.
M. SAINT-GERMAIN: Alors c'est l'éducation de 275
élèves qui va coûter à la province $730,000 si je
comprends bien.
M. ALLARD: Evidemment.
M. FLAMAND: Cela va diminuer continuellement parce que le nombre des
élèves va augmenter, c'est-à-dire en proportion.
M. ALLARD: Oui, le nombre va augmenter évidemment.
M. SAINT-GERMAIN: L'année dernière, vous aviez combien
d'élèves?
M. ALLARD: Voici, les chiffres que je vous donne...
M. SAINT-GERMAIN: Ce sont les élèves de cette année
ça.
M. ALLARD: ... ce sont les élèves de cette
année.
M. SAINT-GERM AIN: Pour l'année qui finit. M. ALLARD: Oui. Cette
année.
M. SAINT-GERMAIN: Et actuellement, vous n'avez pas les chiffres...
M. LE PRESIDENT: Mais l'année en cours...
M. ALLARD: Bien là, l'année en cours, je ne peux pas vous
dire l'augmentation...
M. SAINT-GERMAIN: Cela nous aurait permis de faire une relation entre
l'augmentation du coût par élève.
M. FLAMAND: Je pense qu'on pourrait calculer l'augmentation avec le
nombre de classes plus facilement qu'avec le nombre d'élèves
parce que ce sont toujours des professeurs en surplus qui s'ajoutent...
M. SAINT-GERMAIN: Alors si on dépense $730,000 pour 275
élèves cela fait en moyenne, par tête, est-ce que vous avez
ces chiffres?
M. ALLARD: Non, je n'ai pas ces chiffres.
M. SAINT-GERMAIN: Par élève?
M. FLAMAND: $2,000. Moins que ça, $1,800.
M. ALLARD: Il ne faut pas tenir compte uniquement du nombre
d'élèves, du nombre de professeurs. Il faut aussi tenir compte de
l'aménagement que nous avons été obligés de faire
pour organiser les professeurs et les assistants, etc.
M. SAINT-GERMAIN: Non, ce n'est pas une critique, M. le Ministre,
là...
M. ALLARD: Non, mais c'est pour donner une explication.
M. SAINT-GERMAIN: Je voudrais au moins avoir approximativement le
coût par élève. Alors si nous mettons $l,000 par
élève, ça fait $275,000. Cela ne ferait pas tout à
fait $3,000 par élève.
M. ALLARD: Non, il faut tenir compte, M. le député, qu'en
plus des professeurs que nous avons là, il nous faut souvent engager des
Esquimaux pour faire la traduction. Parce que dans les classes primordiales, il
faut avoir un interprète, avec un salaire.
M. FLAMAND: Trois mille par élève...
M. SAINT-GERMAIN: Je comprends tout cela. Que ce soit loyer,
construction, chauffage, engagement d'Esquimaux comme vous dites, pour faire la
traduction, il reste que cela coûte à la province entre $2,500 et
$3,000 par élève pour l'administration dans le nord.
M. ALLARD: Admis.
M. SAINT-GERMAIN: Et comme le nombre, j'imagine bien, de ces
élèves augmentera d'une façon continue, il est à
prévoir...
M. ALLARD: C'est évident, les conditions ne sont pas les
mêmes qu'elles le seraient dans le sud.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que vous avez maintenant là-dessus une
politique qui prévoit, à un moment donné, le transport de
ces élèves vers le sud, où ça coûte moins
cher?
M. ALLARD: Pas pour le moment. Non. Il s'agit d'abord d'essayer de les
instruire, de les éduquer...
UNE VOIX: Le nombre va grossir.
M. ALLARD: ... mais évidemment, cela va grossir, avec le
temps.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 5, adopté?
M. FLAMAND: Si le nombre de classes n'augmente pas, le nombre
d'élèves...
M. LE PRESIDENT: Sous-article 6, adopté. Tout au complet?
Oui.
M. SAINT-GERMAIN: Excusez-moi, vous n'avez pas les chiffres, mais
peut-être pourriez-vous me remettre personnellement le nombre
d'élèves qui étaient aux études, l'année
précédente?
M. ALLARD: Oui, on va vous fournir la liste que je vous ai
mentionnée tantôt et qui donne l'état actuel.
M. SAINT-GERMAIN: Actuel, et la liste antérieure, si vous voulez,
pour l'année précédente.
M. ALLARD: Certainement, facilement. Alors, le directeur en prend note
et vous la fera parvenir ces jours-ci.
M. LE PRESIDENT: Article 6? Service du bien-être social.
M. VAILLANCOURT: J'aurais une question à poser au poste
budgétaire 14, si les membres sont d'accord.
M. LE PRESIDENT: Quatorze?
On va passer les autres articles, si vous voulez. Article 6, au complet,
adopté. Article 7, Poste-de-la-Baleine, adopté?
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 8?
M. BINETTE: Poste budgétaire 8, les travaux dans les villages
miniers, vous avez une diminution considérable de $540,000...
M. ALLARD: Evidemment, je l'ai dit...
M. BINETTE: Vous l'avez dit dans vos remarques générales,
mais tout de même j'aimerais à ce qu'on y revienne.
M. ALLARD: Bien voici, c'est que les projets en cours, pour
l'établissement de villages, premièrement, entretien
général, aqueducs, égouts, etc., nous avons $15,000.
L'usine de traitement d'eau, opération, aménagement de terrains,
$10,000.
M. BINETTE: Dans quel village, l'exploration? Dans un seul, ou
dans...
M. ALLARD: Joutel.
M. BINETTE: Dans Joutel. La mine de Poirier, actuellement, c'est
à Joutel?
M. ALLARD: Oui, c'est en relation avec cela. M. BINETTE: C'est la
même chose.
M. ALLARD: Alors, là vous avez $15,000, $10,000, $10,000. Alors,
il y a $35,000 pour cet article-là concernant l'aqueduc, l'usine de
traitement et l'aménagement des terrains; trois articles, $15,000,
$10,000 et $10,000. Déboisement à part ça et voies
d'accès $25,000, ce qui ferait $40,000 pour ça plus
l'aménagement du parc pour habitations mobiles de Joutel, $100,000.
Alors l'étude préliminaire était pour sites de futurs
villages. Cela n'est pas déterminé encore. Nous avons un montant
de $50,000, bornages et subdivisions pour tous les villages, $25,000 ce qui
fait $235,000 moins le remboursement par les municipalités de $210,000.
Dépenses nettes de $25,000.
M. BINETTE: Ce que je ne comprends pas, moi, c'est comment il se fait-il
qu'on a $540,000 de diminution?
M. SAINT-GERMAIN: Parce qu'il n'y a pas eu d'autres ouvertures de
villages?
M. ALLARD: C'est que dans le cas présent Joutel est très
avancé et qu'actuellement nous n'en n'avons pas d'autres en marche.
M. BINETTEî Vous n'en prévoyez pas d'autres pour le
moment?
M. ALLARD: Pas pour le moment mais il peut s'en produire d'autres.
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste 8, adopté. Poste 9: Postes mobiles de
sauvetage. Adopté?
M. BINETTE: Ici ça diminue énormément encore,
$89,000 contre $159,000.
M. ALLARD: Remboursement.
M. BINETTE: Les postes mobiles de sauvetage, vous avez une diminution
considérable.
M. ALLARD: L'an dernier, de gros achats ont été faits qui
ne sont pas nécessaires cette année. C'est ça qui fait la
différence.
M. BINETTE: C'est dans les autres dépenses surtout, à
l'article 3 que ça se présente.
M. ALLARD: C'est ça, absolument. M. LE PRESIDENT: Poste 9,
adopté? M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste 10: Indemnités aux accidentés.
Adopté? Même montant. Article 11.
M. BINETTE: Même contribution. Une diminution de $500, c'est
d'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BINETTE: Une question en passant Est-ce qu'on prévoit une
activité spéciale de la part du CCMR cette année?
M. ALLARD: Non, il n'y a rien de spécial.
M. BINETTE: Est-ce que le ministère continue d'étudier le
rapport..
M. ALLA.RD: C'est une contribution.
M. BINETTE: ... de la fameuse conférence sur la pollution et
notre milieu?
M. ALLARD: Oui.
M. BINETTE: Ces études-là se continuent
M. ALLARD: Oui, cette étude se continue.
M. BINETTE: On en avait parlé durant nos remarques
générales. Le ministre avait souligné également le
fait, je crois, qu'il y a dans ce
rapport je veux tout simplement le souligner de nouveau
des remarques très importantes et dont le ministère pourrait
tirer profit, faites par le CCMR lors du dernier congrès.
M. ALLARD: Certainement.
M. LE PRESIDENT: Poste 11, adopté.
M. BINETTE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Poste 12?
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste 13: Régie de
l'électricité.
M. ALLARD: Du gaz comme je l'ai mentionné...
M. VAILLANCOURT: Le fait de l'électrifi-cation rurale, f aimerais
savoir...
M. ALLARD: Est-ce que le poste 13 est adopté?
M. VAILLANCOURT: C'est le poste 13, là. M. BINETTE: Non, non,
c'est ça...
M. VAILLANCOURT: Vous êtes au poste 13, là.
M. SAINT-GERMAIN: Vous avez adopté toutes les questions du
nord?
M. LE PRESIDENT: Oui, on est rendu au poste 13. Tout est
adopté.
UNE VOIX: On a cassé la glace dans la Baie d'Ungava.
M. SAINT-GERMAIN: Mais j'aimerais tout de même, avant que ce soit
adopté...
M. BINETTE: Au poste 12 ou 13?
M. SAINT-GERMAIN: Sur l'ensemble, je remarque que le nombre de vos
employés, dans le nord, est en baisse d'une façon continue.
M. LE PRESIDENT: Mais il y a des occasionnels qui ont été
mentionnés dans le poste.
M. ALLARD: C'est le nombre des employés permanents qui
diminue.
M. SAINT-GERMAIN: Vous comptez sur le nouveau ministère de
l'Immigration pour pouvoir passer les gens par là, pour les habituer un
peu au climat avant de descendre.
M. ALLARD: M. Séguin, le nombre des permanents diminue
malheureusement et le nombre d'occasionnels augmente.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que c'est un changement politique?
M. ALLARD: C'est arrivé tout simplement par la force des choses,
une difficulté de garder du personnel permanent. Cela nous oblige
essentiellement à recourir plus souvent à du personnel
occasionnel plutôt qu'à permanent.
M. SAINT-GERMAIN: Mais puisque vous parlez de tous les domaines...
M. FLAMAND: Comme c'est là, ce sont les mêmes choses qu'on
recommence. Si vous recommencez, on va ajourner, il est déjà six
heures et demie.
M. ALLARD: Non, non.
M. SAINT-GERMAIN: Si dans tous les domaines, dans votre champ
d'activité, vos employés permanents sont à la baisse d'une
façon continuelle, ne croyez-vous pas qu'il y ait des raisons communes
qui devraient être étudiées, qu'il y aurait une politique
à modifier? Parce qu'il faut bien arriver à les garder.
M. ALLARD: Je dois dire que lorsque les employés deviennent
permanents, à ce moment-là, ils tombent sous la Loi de la
fonction publique et ils veulent revenir. Ils reviennent ici et nous sommes
obligés de les glisser quelque part. Nous avons un problème avec
ces gens. Vous comprendrez que pour eux ça prend dix-huit mois pour
être permanent. Lorsque, par exemple, on engage des professeurs pour le
Grand-Nord, une fois qu'ils décident de revenir, ils ont leur
permanence. Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse avec ces professeurs?
M. SAINT-GERMAIN: Si je comprends bien, ils vont simplement enseigner
dans le Grand-Nord pour entrer dans la fonction publique et devenir ensuite
permanents?
M. ALLARD: Non, disons que ce n'est pas leur but. Quand ils partent, ils
sont bien intentionnés. Mais, à un moment donné, au bout
d'un an ou de deux ans, ils se fatiguent et ils s'en reviennent.
M. SAINT-GERMAIN: Je ne doute pas que ce soient des raisons valables,
mais quelles que soient les raisons, vous ne croyez pas qu'il y aurait lieu
tout de même d'établir une politique d'ensemble de façon
à garder votre personnel.
M. ALLARD: Actuellement, c'est ce qu'on est en train d'essayer
d'établir, mais croyez bien que c'est extrêmement difficile.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que le ministre croit que l'an prochain il
pourra nous arriver avec une politique modifiée?
M. ALLARD: Nous étudions actuellement la possibilité
d'améliorer la situation. Je ne suis pas en mesure de vous garantir que
la situation sera meilleure ou pire l'an prochain. Si vous consultez le
député de Deux-Montagnes qui a connu ces problèmes, et si,
d'autre part, vous avez eu l'occasion de voir les conditions dans lesquelles
ces gens-là travaillent, c'est un problème absolument complexe,
c'est un problème humain qu'il est bien difficile de régler comme
on le voudrait.
M. SAINT-GERMAIN: Mais au point de vue de l'efficacité du
ministère, cela devient un inconvénient terrible.
M. ALLARD: Cela est certainement un inconvénient, et pas
seulement pour le ministère. Cela est un inconvénient pour toutes
les compagnies du service public. Je crois que c'est un obstacle
inévitable et très difficile à corriger.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 13.
M. BINETTE: Adopté. On ne répétera pas ce qu'on a
déjà dit sur la politique de l'énergie.
M. ALLARD: Non.
UNE VOIX: Si vous avez une liste de...
M. BINETTE: ... je pense bien à cette politique de
l'énergie qui est importante.
M. ALLARD: J'y pense et nous l'aurons.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BINETTE: Poste budgétaire 13, adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste budgétaire 14.
M. VAILLANCOURT: Au poste budgétaire 14, j'aurais une question
à poser. Est-ce qu'il reste encore plusieurs coopératives
d'électricité sous la juridiction de l'Office de
l'électrification rurale?
M. ALLARD: Une: Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville.
M. VAILLANCOURT: C'est la seule qui reste.
M. ALLARD: C'est la seule qui reste.
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'elle doit se vendre à V Hydro
prochainement?
M. ALLARD: Cela dépend de la coopérative.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que cette coopérative fournit
l'électricité au même taux que l'Hydro?
M. ALLARD: Malheureusement, je n'ai pas l'information à ce
sujet-là.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 14, adopté.
M. BINETTE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 15.
M. BINETTE: Au poste budgétaire 15, nous arrivons à un
article très important, il s'agit des immobilisations du
ministère. Nous constatons, encore une fois, une diminution de $3
millions à ce poste. Je demanderais au ministre de nous donner des
explications sur cette diminution.
Je demanderais également qu'il nous donne à la suite les
principaux projets en cours, pour l'année qui s'en vient.
M. ALLARD: La diminution est due tout d'abord aux restrictions que nous
avons dû subir comme tous les autres ministères. Nous avons
dû remettre à l'an prochain certains projets que nous aurions
aimé accomplir cette année.
Parmi ceux que nous accomplissons cette année, disons qu'il
existe, premièrement, pour la Beauce...
UNE VOIX: Encore!
M. ALLARD: Encore! Et vous en êtes aussi responsables.
Construction d'un barrage connexe, travaux commencés en 67/68. Cette
an-
née, nous dépensons $248,000 pour terminer les travaux du
barrage de Saint-Georges. Deux vannes et onze grilles, travaux à
terminer à Jersey Mills, $20,000. Reconstruction du barrage du lac des
Neiges. Pour une fois, ce n'est pas dans mon comté. Travaux
commencés en 67/68 par contrat, $53,000. Réparation de la face
aval du barrage Allard qui a été baptisé avant mon
arrivé au ministère, comté de Mégantic,
rivière Saint-François, etc.
UNE VOIX: Contre les accidents?
M. ALLARD: Je n'avais rien à décider, c'était fait.
Alors, $65,000. Nous avions des travaux de projetés pour 67/68 que nous
avons reportés à 68/69.
Je pense que la grosse différence vient du coût de
$1,971,000 pour le Nouveau-Québec, où nous avions prévu en
67/68 $2,400,000 et où nous faisons un demi-million.
M. BINETTE: Dans le Nouveau-Québec? Le gros projet de $2 millions
a-t-il été annulé ou a-t-il été
réalisé?
M. ALLARD: L'an dernier il y avait $2 millions. Cela a été
réalisé. Cette année, il y a seulement un demi-million
à réaliser.
M. BINETTE: Il reste quand même un million de
différence.
M. ALLARD: Disons qu'il y a un investissement d'un million de moins,
à cause des restrictions que vous connaissez.
M. BINETTE: Alors, je considère qu'à cet article il est
regrettable que le gouvernement n'ait pas continué à accentuer
son travail dans ce domaine de la construction, de la transformation des
immeubles, de la construction de chemins, de ponts, de barrages qui sont
nécessaires pour le développement de notre industrie
minière. On dit que notre industrie minière semble être
à la baisse. Non seulement elle semble être à la baisse,
mais elle est à la baisse. On voit que le ministère
lui-même est I la baisse dans ses investissements.
M. ALLARD: Disons que le ministère subit les répercussions
de l'économie qui n'est pas seulement provinciale mais canadienne, et
qui est aussi américaine. Le jour où l'expansion reprendra, vous
pouvez être assurés que le ministère fera un effort
spécial pour essayer, au moins, de revenir au standard de
dépenses qu'il avait, sinon de les accentuer.
M. BINETTE: Les principaux chemins de mines que vous avez en tête
pour le programme de cette année, à combien cela
équivaut-il, dans les immobilisations que vous avez l'intention de
faire? Où seront situés les principaux?
M. ALLARD: C'est 60...
M. BINETTE: Combien de milles allez-vous construire cette
année?
M. ALLARD: Pour le chemin de ceinture du McGregor, en Gaspésie,
dont il a été question, nous dépensons cette année
$1,070,000. Et pour les chemins d'accès
auxpropriétés...
M. BINETTE: Cela équivaut à combien de milles de
chemin?
M. ALLARD: Cela équivaut à 56 milles. M. BINETTE:
C'est-à-dire le projet.
M. ALLARD: Le projet total est de 56 milles, mais cette année,
sur un projet de 56 milles, pour un total de $5 millions, nous dépensons
$1 million...
M. BINETTE: Est-ce 8 milles environ? M. ALLARD: C'est 9 milles,
peut-être. M. BINETTE: Neuf milles!
M. ALLARD: Et le chemin de raccordement aux propriétés
minières, $500,000.
M. BINETTE: Aux propriétés minières dans un
même secteur?
M. ALLARD: Bien, dans ce secteur-là. Comme je vous ai
expliqué, hier, il s'agit d'un chemin de ceinture et...
M. BINETTE: Avec des chemins de raccordement.
M. ALLARD: ... avec des chemins de raccordement.
M. BINETTE: Est-ce que c'est une nouvelle méthode ça, de
la part du ministère, de faire des chemins de ceinture?
M. ALLARD: Disons que ç'a toujours été la politique
du ministère de faire des chemins de pénétration qui,
même s'ils ne desservent pas directement une mine en particulier, vont
ser-
vir à développer d'autres mines. C'est le but
général dans lequel on les fait.
M. BINETTE: Je n'ai pas d'autres questions.
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 15, adopté?
M. VAILLANCOURT: Lequel faisons-nous là?
M. LE PRESIDENT: Le dernier.
M. VAILLANCOURT: Réserve à la dernière.
M. BINETTE: Etant donné qu'on a fini un peu à la course,
on pourrait peut-être réserver le dernier poste budgétaire
pour étude lors de l'adoption du rapport en Chambre.
M. ALLARD: Ce serait quoi le dernier poste budgétaire?
M. BINETTE: Ce serait le poste budgétaire 15.
M. LE PRESIDENT: Le dernier. M. ALLARD: D'accord.
M. SEGUIN: Dans le cas du ministère des Richesses naturelles, on
doit acquérir toutes sortes de privilèges et de droits. Est-ce
que le ministre considérerait la recherche nucléaire comme
faisant partie de son ministère ou si cela découle de
l'éducation?
M. ALLARD: La recherche nucléaire...
M. SEGUIN: C'est une question en dehors du budget.
M. ALLARD: ... pour le moment c'est complètement en dehors...
M. SEGUIN: Pour le moment, c'est du domaine d'Ottawa?
M. ALLARD: Oui. Mais je crois que si ça se concrétisait,
ça relèverait plutôt de l'Hydro-Québec pour le
moment.
M. SEGUIN: Oui, pour la régie?
M. ALLARD: Oui, l'Hydro. Cela serait d'abord la régie.
M. LE PRESIDENT: Alors, c'est terminé...
M. ALLARD: De toute façon, disons qu'il nous reste à
revenir en Chambre sur le dernier article, je voudrais d'abord remercier le
Président de la patience qu'il a eue, et les membres de l'Opposition qui
ont été extrêmement délicats, agréables, et
j'espère que nos rapports continueront à l'être.
Messieurs, vous avez été d'une gentillesse extraordinaire,
et j'espère que pour les informations ou les renseignements que vous
voudrez obtenir du ministère, vous ne vous gênerez pas. Si jamais
un fonctionnaire vous refuse, avertissez-moi. Mais je crois qu'avec les
fonctionnaires que vous avez rencontrés et que vous connaissez, il n'y a
aucune difficulté. Je voudrais aussi les remercier de leur
collaboration, pas seulement pour l'étude des crédits, mais pour
le travail qu'ils font à l'année longue.
M. BINETTE: M. le Président, si vous le permettez, Je voudrais
également féliciter le ministre qui défendait ses premiers
crédits. Je sais que c'est une tâche assez ardue. Nous avons
essayé de collaborer dans la mesure du possible et de poser des
questions qui étaient plutôt constructives que destructives, nous
avons tenté aussi de faire certaines suggestions qui, nous
l'espérons, auront été entendues. Le ministre verra, si
c'est possible, à les mettre en application. Cela a été
pour moi un plaisir de discuter de ces crédits et nous avons
essayé autant que possible de ne pas revenir sur le passé et sur
des choses qui n'étaient pas importantes. Je remercie tous les membres
du comité du côté de l'Opposition qui ont suivi ces
crédits avec assiduité et, personnellement, je remercie
moi-même le ministre des informations qu'il nous a données. Il me
fait plaisir de saluer les officiers du ministère à qui je
souhaite une bonne année.
M. ALLARD: Je voudrais dire au député qu'il y aura lieu de
s'entendre... Lorsqu'il y aura possibilité d'étudier l'article
15, on s'entendra pour...
M. SEGUIN: Il ne faut pas oublier notre Président non plus.
M. LE PRESIDENT: Non. Pour terminer, je voudrais remercier
également tousles membres du comité qui ont travaillé dans
un climat serein.
(18 h 34)