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Terres et Forêts
(Vingt heures cinq minutes)
M. LAVOIE (Wolfe) (président): A l'ordre, messieurs!
M. GOSSELIN: Je n'ai pas l'intention de faire un grand discours au
début de la discussion de ces crédits...
M.LACROIX: Bravo!
M. GOSSELIN: ... parce que ce serait un peu répéter, en
somme, ce qu'il y a dans le rapport du ministre des Terres et Forêts,
rapport dont j'ai déposé deux copies et dont les honorables
membres de l'Opposition ont pris connaissance. D'autant plus que
l'administration du ministère des Terres et Forêts est un domaine
où, lorsqu'on veut faire certains changements, il faut les faire avec
beaucoup de prudence, et il faut y aller avec minutie si l'on ne veut pas
changer la structure souvent, soit la structure financière ou encore la
structure administrative des divers organismes avec qui nous avons à
transiger.
Au cours de cette année qui vient de se terminer, nous
prétendons que nous avons fait de la bonne besogne. Il y a eu certaines
améliorations que nous avons faites grâce à certaines
législations que nous avons passées au cours de la
dernière session. Au cours de la présente, nous espérons
aussi apporter certains amendements à la Loi du ministère des
Terres et Forêts, amendements qui nous permettront de perfectionner en
quelque sorte l'administration du ministère. Je tiens à rendre
hommage, ici, à tous les employés du ministère qui m'ont
secondé au cours de cette année qui vient de s'écouler, et
inutile de vous dire que, même si les pronostics de 1968, au tout
début, ne s'avéraient pas tellement bons, en particulier dans
l'industrie du papier, il semble après ces quelques premiers mois de
1968, que la situation est à se stabiliser, et avec la collaboration de
tous et chacun, nous anticipons que 1968 sera aussi bon, financièrement,
économiquement parlant, que 1967 l'a été.
Au cours de 1967, ça été en quelque sorte le point
culminant de plusieurs améliorations qui ont été faites
aux diverses usines de papier de la province de Québec, pour un montant
total d'environ $354,000,000. Il était évident qu'à la
suite de ces améliorations, nous pouvions pressentir, au début de
1968, jusqu'à ce que dans l'industrie du papier en particulier
l'économie se stabilise, jusqu'à ce que la production aussi se
stabilise, que nous aurions à faire face aux quelques difficultés
que nous rencontrons.
Nous pourrions faire certains autres commentaires, M. le
Président, mais, au fur et à mesure que nous allons
étudier les crédits du ministère, je répondrai
à toutes et chacune des questions qui me seront posées par nos
honorables amis de l'Opposition. Je m'engage à l'avance, M. le
Président, si à quelque moment que ce soit, certains
éclaircissements ne peuvent être donnés au cours de ces
délibérations, à les remettre aux membres de
l'Opposition.
En plus de cela, comme M. Cliche, l'ancien titulaire du ministère
des Terres et Forêts n'est pas encore arrivé, je n'aurai aucune
objection à répondre, s'il le juge à propos, à
certaines questions qu'il aimerait me poser même sur certains articles
que nous considérerons comme adoptés, ici, en comité. En
plus, je crois, M. le Président, qu'il est de coutume maintenant que
nous retenions un article du budget sur lequel il peut y avoir une discussion
générale à l'Assemblée législative pour
l'adoption finale des estimations budgétaires 68/69. A ce
moment-là, je répondrai volontiers aux questions qui me seront
posées.
Ceci étant dit, M. le Président, je suis prêt
à répondre aux questions de nos amis, le député de
Duplessis et le député des Iles-de-la-Madeleine.
M. LE PRESIDENT: Alors, nous commençons avec le poste
budgétaire 1, « Administration ».
M. COITEUX: M. le Président, au domaine de l'administration, au
sujet des quelques remarques que le ministre vient de nous adresser, sur quoi
se base-t-il pour nous dire que les pronostics pour 1968 semblent être
aussi favorables dans l'industrie de la pâte à papier
spécialement, qu'ils l'ont été en 1967 et dans les
années précédentes? Si l'on se fie aux statistiques
générales et aux rencontres que l'on peut faire avec les
différents directeurs de compagnies, il semble qu'à cause de
l'inventaire trop considérable et d'une récession dans la
demande, la production cette année devrait afficher une réduction
assez sensible. Car chez tous les investisseurs forestiers ou les exploitants
que l'on contacte pour essayer d'améliorer la situation dans certaines
parties de la province, on nous répond que, malheureusement, pour cette
année, il y a réduction dans leur production. J'ai ici à
l'idée Price Brothers et Consolidated. J'ai aussi Brome Corporation et
différentes autres compagnies qui semblent cette année,
certainement, par les contrats accordés jusqu'à mainte-
nant et par les contrats qu'elles prévoient accorder, faire face
à une réduction considérable de coupe. Lorsque le ministre
nous dit que, pour cette année, il ne prévoit pas de
réduction, sur quoi se base-t-il exactement?
M. GOSSE LIN: II y a plusieurs indices qui peuvent nous amener à
porter ce jugement que je viens de faire. Celui qui semble peut-être le
plus plausible, c'est qu'au cours des améliorations que nous avons
apportées dans divers moulins, on n'a pas réduit les coupes et on
a emmagasiné des approvisionnements assez considérables. En plus
de cela, il est arrivé que les plans conjoints qui commençaient
à fonctionner en 65/66 ont apporté certaines
difficultés.
J'ai à la mémoire un exemple que j'ai eu à
discuter, il n'y a pas tellement longtemps. En 65/66 les offices des
producteurs s'étaient engagés à livrer un certain volume
à une industrie et pour des raisons qui seraient certainement bien
longues à énumérer mais que le député
connaît bien, ils n'ont pas réussi à remplir leur contrat
en totalité. Ils s'étaient engagés à produire
75,000 cordes de bois et n'en ont livré qu'environ 45,000. La compagnie,
en 1967, a organisé ses plans de coupe pour obtenir une quantité
de 75,000 cordes et elle n'a signé, avec ce même office, qu'un
plan conjoint de 50,000 cordes. Or, il est arrivé que cet office a
produit 76,000 cordes et la compagnie a accepté quand même de
prendre le plein volume des 76,000 cordes.
Ce qui est arrivé, c'est qu'ayant organisé ses plans de
coupe pour le plein volume de 75,000 cordes et ayant accepté 26,000
cordes de plus, il en est résulté que cette compagnie-là,
avec la fermeture d'une de ses filiales, s'est trouvée avec plus de cent
mille cordes d'emmagasinées. Or, au début de cette année,
il était évident que cette compagnie devait réduire ses
approvisionnements et tâcher d'écouler les stocks qu'elle avait.
Mais avec les améliorations qu'on a faites dans les moulins, on se rend
vite compte que le bois que l'on a emmagasiné peut s'écouler
beaucoup plus rapidement.
En autant qu'on trouve les débouchés sur les
marchés local, américain ou international, pour écouler
les produits que l'on a, eh bien, on pourra facilement faire disparaître
les stocks.
Si on regarde également les rapports qui nous sont fournis par
les divers organismes qui suivent de très près les
activités de nos industriels, en particulier dans le domaine du papier,
on remarquera que pour les quatre premiers mois, comparativement à l'an
passé, mal- gré cette période que l'on dit cruciale, ils
ont réussi quand même à écouler leur stock. Me
basant sur les rapports financiers qui me sont parvenus jusqu'à ce jour,
me basant également sur les pronostics qu'on nous donne, Je crois que
1968 sera aussi bon que 1967. Du moins nous l'espérons. Il se peut que
je me trompe mais, par contre, nous sommes confiants et nous espérons
que nous réussirons à traverser cette période difficile
qui nous a été amenée d'abord, par la réduction de
la livre sterling en Angleterre mais aussi par une réduction très
considérable de la monnaie finlandaise.
On le sait, les Finlandais sont les plus gros producteurs de pâtes
chimiques au monde. Ils ont fait un dumping sur le marché international
l'automne dernier, au mois de novembre. Le Kennedy Round est également
un autre domaine qui a affecté considérablement le
papier-journal. Mais il semble que, d'un commun accord, toutes les personnes
intéressées à ce commerce ont réussi à
trouver une formule qui nous permet d'envisager un avenir prometteur du moins
une année 1968 aussi bonne que la dernière, 1967.
M. COITEUX: Est-ce que le ministre pourrait nous fournir certains
renseignements... C'est peut-être un peu en dehors du Québec mais
il semblerait que cette menace qui pèse sur les réductions
éventuelles assez draconiennes de notre production serait attribuable au
fait des nouveaux développements sylvicoles réalisés au
sud des Etats-Unis. Je crois que le ministre est allé visiter certains
domaines, où on a réussi, avec de la culture très
poussée, à créer des plantations forestières qui
deviennent exploitables à l'âge d'environ trente ans. Je n'ai pas
visité ces plantations, mais ce que j'en sais serait à l'effet
que si cette sylviculture continue d'être poussée à un
degré aussi intense qu'elle l'est actuellement au sud des Etats-Unis,
cela aura pour résultat définitif de réduire
considérablement la demande américaine pour autant que notre
produit est concerné.
M. GOSSELIN: Ce que vient de dire l'honorable député de
Duplessis, M. le Président, est exact. Notre industrie du papier, ici
dans la province de Québec, a affaire à une concurrence
très serrée, en particulier des états du sud des
Etats-Unis. J'aurais aimé aller visiter ces secteurs afin de me rendre
compte sur place de ce qui se passe exactement là-bas mais,
malheureusement, à cause du travail intense que j'ai dû accomplir
au ministère des Terres et Forêts, je n'ai pas pu me rendre
dans le sud des Etats-Unis jusqu'à maintenant. Je me propose
d'ailleurs d'y aller dès que l'occasion se présentera.
Il est vrai qu'aux Etats-Unis, on a découvert une formule qui a
été concrétisée par des travaux de sylviculture
très avancés et qu'en plus, grâce à un climat plus
propice, on peut faire pousser certaines essences de résineux beaucoup
plus rapidement qu'ici dans la province de Québec. En plus, il y a autre
chose. Cette compétition est d'autant plus forte qu'il ne faut jamais
oublier qu'assez souvent ces usines qui s'installent dans le sud peuvent avoir
leur approvisionnement à portée du moulin, à portée
de l'industrie tandis qu'ici, si on regarde certaines compagnies qui
possèdent des moulins, celles-ci doivent aller chercher leur bois, leur
approvisionnement à cinq, six et parfois sept cents milles de l'usine.
Il y a, en outre aux Etats-Unis, ce qu'on appelle la production de sept jours.
Nous savons tous, ceux qui ont passé quelques années près
de l'industrie du papier, que, lorsque une machine à papier est en
marche, elle ne coûte rien à la compagnie et c'est à ce
moment-là qu'elle fait beaucoup d'argent tandis qu'avec le
système que nous avons ici, dans la province de Québec, et
où on arrête assez souvent la machine à papier, il en
coûte beaucoup plus cher d'arrêter cette machine et de la partir
que de la laisser fonctionner toute la fin de semaine.
M. COITEUX: Pourrais-je, à ce moment-ci, poser une question au
ministre sur ce point pour qu'on n'y revienne pas? Combien d'usines dans le
Québec se prévalent maintenant de permissions spéciales
pour fonctionner sept jours par semaine?
M. GOSSELIN: Jusqu'à présent, je ne m'en souviens pas de
mémoire mais je donnerai volontiers ce chiffre à l'honorable
député demain. Je pourrai faire faire la compilation.
M. COITEUX: Est-ce que le ministre a eu des demandes
généralisées des conpagnies forestières? En faisant
valoir l'argument que le ministre vient d'invoquer il y a quelques instants,
à savoir la compétition, est-ce que vous avez, au
ministère des Terres et Forêts, plusieurs demandes
d'exploitation?
M. GOSSELIN: Jusqu'à présent, M. le Président, je
dois dire sincèrement qu'à différentes reprises, j'ai eu
à rencontrer les présidents et vice-présidents des
exécutifs des compagnies papetières. Il a été
question de ce travail mais je n'ai jamais eu de demande officiel- le et on n'a
jamais demandé d'émettre une opinion précise du
ministère quant à une opération de sept jours dans
l'industrie du papier.
M. COITEUX: A supposer que cette demande viendrait je ne voudrais
pas que le ministre des Terres et Forêts se compromette au nom du
ministère du Travail mais est-ce qu'il y aurait des chances que
le ministre des Terres et Forêts réussisse à convaincre le
ministère du Travail pour en faire une politique
générale?
M. GOSSELIN: Ce serait bien difficile à ce moment-ci, mais je
crois que, lorsqu'on fera les pressions plus fortes qu'on ne les a faites
jusqu'à présent, il y aura lieu d'avoir des audiences publiques,
une réunion au sommet avec tous les intéressés, avec les
centrales syndicales, avec les propriétaires d'usine de papier pour
vider à fond cette question et avoir le point de vue de tous les
intéressés dans cette affaire. Je ne prendrai certainement pas
sur moi de décider sans, au préalable, avoir écouté
toutes les parties afin de savoir exactement quelle serait la portée
d'une telle décision.
M. COITEUX: Partant du principe que le ministre semble très
optimiste, du moins en ce que concerne la production de cette année, il
faut tout de même ne pas oublier que nous avons certaines industries
forestières qui sont fermées cette année, à cause
de certains facteurs particuliers, en plus de ça. Est-ce que le ministre
est assez optimiste pour nous dire qu'il espère, dans un avenir assez
rapproché, ou est-ce qu'il y a des pourparlers en marche, pour
l'installation de nouvelles usines dans le territoire forestier du
Québec?
M. GOSSELIN: A l'heure actuelle il y a à plusieurs endroits il y
a même quatre endroits assez précis dans la province de
Québec ou nous sommes à compléter des études et
où il y a des pourparlers avec les compagnies. A certains endroits on
parle d'agrandir des usines et, à d'autres endroits, on parle
d'implanter de nouvelles usines de pâtes et papier. Alors, les officiers
du ministère et en particulier le service de la planification
travaillent avec acharnement sur les demandes que nous avons au
ministère et nous espérons pouvoir annoncer très
prochainement à la population de la province de Québec
l'implantation de nouvelles usines.
M. COITEUX: Est-ce que, dans ces possibilités-là, l'usine
de Sacré-Coeur semble être
une des premières à devoir être analysée?
M. GOSSELIN: Pour l'usine de Sacré-Coeur, les autorités
ont reçu l'approbation de principe du ministère des Terres et
Forêts et nous avons fourni tous les renseignements. A ce jour, le
comité qui est chargé de travailler sur le financement de l'usine
a fait plusieurs contacts, même à l'extérieur de la
province de Québec, aux Etats-Unis et même en Europe, et ces
gens-là sont à promouvoir le financement de leur usine et,
dès qu'ils seront prêts, disons que, pour ce qui est du
ministère des Terres et Forêts, il n'y a absolument rien qui
cloche dans le moment.
M. COITEUX: En ce qui concerne l'usine de Sacré-Coeur, est-ce que
le ministère a consenti certaines faveurs ou certains avantages à
cette compagnie, comparativement aux normes qui existent pour les autres
compagnies?
Une voix: Non.
M. GOSSELIN: L'an passé, M. le Président, j'avais
expliqué à fond tout ce que le ministère des Terres et
Forêts était prêt à faire pour l'usine de
Sacré-Coeur. Les autorités sont parties avec les explications
qu'elles avaient reçues du ministère et c'est avec ce que nous
nous sommes engagés à fournir à la Société
des pâtes et papier populaires du Québec, je crois, SPP & Cie,
c'est avec ces données que cet organisme est à faire le
financement de son usine. Mais nous leur donnons quelque chose de semblable
à d'autres compagnies qui sont présentement à faire leur
financement.
M. COITEUX: M. le Président...
M. MAILLOUX: En dehors des avantages dont vous parlez, notamment les
concessions forestières et ces choses-là, est-ce qu'il avait
été question l'an passé que le ministère ou le
gouvernement, verse à L'UCC ou à la compagnie que vous avez
mentionnée tantôt, une somme d'argent investie sur un montant
quelconque?
M. GOSSELIN: Non, le ministère des Terres et Forêts ne
possède aucun article et aucun crédit pouvant servir à
l'implantation d'une usine de pâles et papier, quelle qu'elle soit. Nous
ne versons pas de subventions. Il y a d'autres organismes comme au
ministère de l'Industrie et du Commerce et, en plus de ça, il y a
d'autres avantages qui peuvent arriver du fédéral pour aider une
telle industrie.
Il faut bien penser que cette usine s'alimen- tera sur une forêt
domaniale. Or, au moment où l'usine s'alimente sur une forêt
domaniale, elle bénéficie déjà d'un taux
préférentiel pour son bois et, en plus de cela, elle n'a pas
à faire les plans d'aménagement ni l'arpentage; elle n'a pas
à faire la surveillance de son territoire en ce qui a trait à la
protection des incendies; elle n'a pas à faire les chemins
d'accès. C'est donc dire qu'elle n'a qu'à organiser ses chantiers
pour récupérer le bois qui lui est nécessaire pour
alimenter son usine et c'est là toute la responsabilité de cette
compagnie, à ce moment. Alors, on ne peut demander au gouvernement de
faire plus, et j'ai offert, et je l'ai bien stipulé dans le temps, que
nous ne chargerions pas plus cher que nous ne chargeons à d'autres
compagnies, comme les sociétés privées, par exemple, qui
s'installeront à Saint-Félicien.
Alors, il y a des avantages très marqués, parce que les
approvisionnements viendront d'une foret domaniale. Nous avons fourni, au
ministère des Terres et Forêts, toute l'aide technique
nécessaire par l'entremise de nos officiers du ministère.
M. COITEUX: M. le Président, si le ministre le permet, est-ce
qu'un groupe quelconque de techniciens, lors de la fermeture de Clarke City,
ont étudié la possibilité de donner à Clarke City
les mêmes avantages qui sont consentis ou qui seront consentis
éventuellement à l'usine de Sacré-Coeur? Et ce faisant,
est-ce que ces avantages-là n'auraient pas pu contribuer d'une
façon très efficace, j'en suis certain, à laisser cette
usine ouverte? On parle d'ouvrir presque dans la même région une
autre industrie et on en laisse, par contre, une se fermer. Et, à la
nouvelle industrie on consent les chemins d'accès, on consent
différents avantages que nous n'avons même pas offerts.
J'avais parlé au ministre, dans le temps, d'une réduction
de coupe qui, en principe, n'a pas été refusée mais qui,
en fait, n'a pas été donnée non plus en temps voulu, et
c'est cette politique-là du ministère, que je comprends
difficilement.
A quelques milles de distance, nous avons une population en place, des
réserves forestières en quantité, nous avons une
main-d'oeuvre qualifiée. Et on n'offre pas les avantages qu'on offre
à une nouvelle compagnie qui veut s'installer. A ce moment-ci, je ne
veux pas parler au détriment des gens de Sacré-Coeur, mais je
parle dans une optique générale d'économie au
Québec, au point de vue forestier. Où est l'avantage pour le
gouvernement, à ce moment-ci, de laisser fermer une compagnie qui, si
elle avait eu les mêmes avantages que ceux
que vous offrez pour en créer une nouvelle, aurait probablement
continué d'exister?
M. GOSSELIN: M. le Président, je pense qu'il me faut apporter
certaines précisions. Au moment où les autorités de Clarke
City ont décidé de fermer leurs usines, nous les avons fait venir
au ministère et nous avons étudié tous les aspects et nous
avons accepté toutes les raisons que la compagnie nous a données.
C'est-à-dire, lorsque je dis accepté, nous avons pris toutes les
raisons que la compagnie nous a données pour fermer son usine. Nous les
avons repassées et là, nous avons fait certaines propositions.
Mais il semble bien que l'ordre était venu directement de la
maison-mère d'Angleterre, de fermer cette usine-là, et c'est bien
plus à cause d'un conflit qu'il y a eu relativement aux salaires que
réclamaient les employés. Il faut se rappeler que les
employés demandaient une augmentation de salaires qui était
peut-être justifiée, d'environ $985,000 annuellement. Mais, en
plus de ça, la compagnie avait analysé sur place tous les effets
que pouvaient apporter les changements d'administration, et surtout au point de
vue de l'approvisionnement, car comme le député le sait, c'est un
approvisionnement assez difficile. Nous avons offert plusieurs avantages que
nous offrons à la nouvelle société de l'UCC, mais,
même à cela, les autorités n'ont pas consenti à
maintenir leur usine ouverte.
Et nous sommes allés plus loin. Et même tout
dernièrement, je dois dire à l'honorable député,
sans vouloir donner trop d'espoir, qu'il y a possibilité de faire
rouvrir les usines. Un commissaire a été
délégué pour rencontrer un des principaux directeurs de la
compagnie Clarke City, afin de demander à nouveau à celle-ci s'il
n'y aurait pas possibilité de reviser sa décision, parce qu'il
semble que, d'après les informations que nous avons, la
maison-mère d'Angleterre ayant décidé de fermer son usine
ici, ces gens-là sont retournés s'approvisionner en
Norvège. Or le gouvernement norvégien ou plutôt les
Norvégiens voyant que la maison-mère était leur
unique client, n'ont pas hésité à monter
considérablement le coût de leur pâte mécanique. Je
crois aujourd'hui que même si l'usine a été fermée
depuis quelques mois, il y aurait peut-être possibilité de
réouverture. Du moins nous faisons une tentative pour essayer de
convaincre les autorités de Clarke City de revenir à Clarke City
pour rouvrir cette industrie-là.
Mais je comprends parfaitement bien le point de vue du
député. Je crois que c'est tout à fait logique qu'avant de
voir à l'implantation de nou- velles usines, on doive faire l'impossible
pour au moins maintenir les usines déjà installées avant
de songer à en ouvrir de nouvelles. Je suis parfaitement d'accord avec
ce que vient de dire le député et je veux qu'il sache que, dans
ce domaine-là, nous n'avons rien négligé pour inciter la
compagnie à revenir.
Il semble que, dans le moment, c'était irrévocable et ce
n'est peut-être qu'à la lueur de ces développements ou de
cette expérience que la compagnie déciderait de revenir. Mais,
encore là, comme je le disais au début, je ne veux pas jeter une
lueur d'espoir plus grande qu'il ne le faut, parce qu'on ne rend pas service
à la population, en partant sur de telles données. Mais sachez
que je serais des plus heureux, s'il y avait possibilité de convaincre
la compagnie de revenir à Clarke City.
M. COITEUX: D'ailleurs, M. le Président, je peux vous dire
qu'actuellement, une très grande partie de la machinerie est partie et
qu'une autre partie a été vendue pour les rebuts. D'après
les gestes que la compagnie pose actuellement, il ne semblerait pas qu'elle ait
l'intention de revenir. Maintenant, c'est du passé, et il ne sert
à rien de faire du post-mortem, mais il me semble que le gouvernement,
dans l'avenir et ici j'englobe la politique forestière dans son
ensemble, depuis nombre d'années, comme d'ailleurs, cela devrait aussi
être la politique, dans des cas comme celui de la George T. Davie, qui
vient d'être fermée devrait être sur ses gardes. Je
crois que lorsque le gouvernement donne des droits de coupe sur vin territoire
qui nous appartient en définitive, sur la forêt qui nous
appartient, ces gens-là acquièrent des droits. Mais on semble
oublier qu'il y a aussi, à côté des droits
économiques, des droits humains que le gouvernement semble avoir
oublié de protéger dans le passé, parce que ce qui se
passe à Clarke City actuellement, c'est un désastre
économique, mais c'est aussi un désastre humain.
M. le Président, vous comprendrez facilement pourquoi. Ces
gens-là, de père en fils, depuis des générations,
ont travaillé pour cette compagnie. C'étaient des employés
hautement qualifiés et surtout d'un rendement excellent pour la
compagnie, dans leur domaine. Ils faisaient cela de père en fils, mais,
aujourd'hui, vous comprendrez que, devant les nouvelles normes exigées,
dans les compagnies autres que celles où ils travaillaient actuellement,
il est absolument impossible, pour un très gros pourcentage de ces
employés, même si on veut jeter de la poudre aux yeux avec un
semblant de recyclage, de reclasser ces gens-là pour leur faire
rencontrer les normes même d'un employé journalier dans une autre
compagnie. Nous l'avons vécu. C'est extrêmement difficile de
prendre quelqu'un, disons qui a une sixième ou une septième
année, qui est rendu à cinquante ans, et de penser qu'on va le
reclasser ailleurs. Et pourtant, cet employé de cinquante ans
était hautement qualifié et surtout donnait un rendement qui
était très utile et très efficace à la
compagnie.
Alors, je crois que le système des forêts domaniales, vers
lequel le ministère des Terres et Forêts, heureusement, semble
vouloir se diriger, serait une réponse en quelque sorte à toutes
ces anomalies qui se présentent aujourd'hui, dans le public. C'est
malheureux pour Clarke City, mais si on ne fait pas attention, il y aura
certainement d'autres exemples. Parce qu'il ne faut pas oublier et je ne
blâme pas ici la compagnie qu'une compagnie, lorsqu'elle vient
dans nos concessions forestières, ne vient pas pour nos beaux yeux, elle
ne vient pas pour remplacer le ministère de la Famille et du Bien-Etre
social, elle vient pour faire un profit dans le plus court délai
possible. Mais, il nous appartient, je crois, à nous, les gouvernants du
Québec, de prévoir, et je crois que le ministère des
Terres et Forêts, entre autres, dans le cas de la compagnie Anglo, a en
main tous les atouts qu'il faut, je ne dirai pas pour faire chanter la
compagnie, mais pour lui faire réaliser qu'à côté du
profit qui est juste et que je ne lui reproche pas, qu'elle a aussi des devoirs
humains et que même si ces devoirs humains coûtent quelques
dollars, il faut absolument qu'une législation vienne et que le
gouvernement se serve des atouts qu'il a en main, pour, j'irai même
jusqu'à dire mettre certaines compagnies à la raison dans ce
domaine-là. Je ne suis pas contre un profit raisonnable, mais il ne
faudrait pas que le profit soit le seul facteur, dans la province de
Québec, qui milite pour obtenir des concessions à même nos
richesses naturelles du Québec.
C'est pourquoi, M. le Président, je demande au ministre d'essayer
de rencontrer encore une fois si ce n'est pas la compagnie Gulf Pulp, l'Anglo
Canadian Pulp, la maison-mère à Londres; dans les projets futurs,
de remettre cette concession en réserve domaniale de façon qu'un
nouvel industriel soit peut-être intéressé à prendre
une main-d'oeuvre qualifiée pour rouvrir, avec les mêmes avantages
qu'aurait une nouvelle Industrie, l'usine de Clarke City. Je sais que ce n'est
pas facile, mais je demande au ministre de garder ça en mémoire
et d'essayer par tous les moyens possibles sinon de corriger la situa- tion qui
existe à Clarke City, mais surtout de prévenir de tels
désastres économiques.
Et vous savez, il ne faut pas prendre tout ce que les compagnies disent.
On a rapporté au ministre qu'on était allé en
Norvège. Je puis dire au ministre que je ne sais pas la durée du
contrat mais c'est une autre province qui, actuellement,
bénéficie du contrat de Clarke City. C'est la Nouvelle-Ecosse qui
en bénéficie. Est-ce que ce contrat est à long terme?
Alors, l'argument invoqué, que ce matériel n'était plus
nécessaire, est faux. Je comprends que ces compagnies ne viendront pas
montrer les deux côtés de la médaille mais je crois que,
dans un cas comme celui-là, il faudrait savoir d'où provient leur
approvisionnement et je suis convaincu je ne peux pas certifier si le
contrat est à long terme je sais que le travail dont a
été privée la population de Clarke City est
exécuté par les gens d'une autre province et à un prix
certainement supérieur à celui qu'il leur coûtait à
Clarke City.
M. GOSSELIN: Je pense bien, M. le Président, que l'honorable
député de Duplessis connaît très très bien
tout ce qui s'est passé à
Clarke City puisque c'est dans son patelin, d'autant plus qu'il a
vécu de nombreuses années dans cette région. Ses remarques
sont fort à point. Même si nous avons fait tous les efforts
possibles pour recycler les ouvriers qui venaient de Clarke City, il n'en reste
pas moins qu'il y en a une soixantaine qui n'ont pas trouvé de travail
et qui auront beaucoup de difficulté à s'en trouver.
Tous les aspects qu'il a mentionnés sont explorés, l'ont
été et sont ressassés à nouveau et la compagnie a
été informée que nous verrons à reprendre ces
domaines-là afin d'intéresser quelqu'un d'autre si elle ne
revisait pas sa position. Alors, je tiens à remercier l'honorable
député de Duplessis pour ses remarques et je les transmettrai
volontiers à mes officiers leur demandant encore une fois de travailler
avec toute la force possible pour essayer d'intéresser quelqu'un ou de
faire reviser cette décision par la compagnie.
M. COURCY: Est-il question de la création d'un fonds forestier
pour couvrir...?
M. GOSSELIN: Jusqu'à maintenant, il n'a pas été
question de créer un fonds forestier puisque ce n'est que depuis environ
six mois qu'on rencontre ces difficultés. Je dois dire à
l'honorable député de l'Abitibi-Ouest que nous sommes à
préparer le livre blanc. Nous sommes à analyser tous les articles
de la loi du ministère
des Terres et Forêts. L'automne dernier, il y a eu des amendements
qui ont été fort utiles au cours de cet hiver. Nous
espérons que lors des études que nous sommes à terminer,
nous trouverons une formule quelconque par laquelle nous pourrons aider, de
quelque façon que ce soit, à l'implantation de nouvelles
industries et à essayer, si possible, de promouvoir dans certains
secteurs, et de stimuler l'économie de telle façon qu'on puisse
voir s'implanter des industries dans ces régions. Mais la chose n'est
pas facile parce que, dans le domaine du papier, c'est difficile d'y entrer et,
une fois entré, en plus, il semble y avoir des cadres assez
précis à l'intérieur desquels les compagnies doivent faire
affaire et ce n'est pas n'importe qui qui veut investir dans ce domaine.
M. COURCY: Mais, comme le mentionnait le député de
Duplessis tout à l'heure...
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on pourrait demander au député
de l'Abitibi-Ouest de prendre un fauteuil à la table, étant
donné que l'enregistrement présente certaines difficultés
dans la deuxième rangée?
M. COURCY: Etant donné que ce sont nos richesses, qui
appartiennent aux forestiers autant qu'à tous nous autres, on les
vend...
M. GOSSELIN: On les loue.
M. COURCY: Oui, mais on vend un droit de coupe. Alors à ce droit
de coupe qui existe actuellement, il pourrait être ajouté un
montant pour créer immédiatement un fonds forestier pour que dans
un an, dans cinq ans, dans dix ans, nous ayons une puissance financière
capable d'aider au relèvement de ceux qui seront déplacés
ou ceux qui seront mal pris. Plus on retarde, plus vite on en arrive à
la même situation que dans le domaine minier. La mine ferme et on est en
face de rien. Alors, il faudrait, immédiatement, le plus tôt
possible, créer ce fonds. Que l'industriel, qui profite de la
forêt, ait un montant immédiatement ajouté à son
droit de coupe annuel. Cela pourrait aider au recyclage et éviter qu'on
soit mal pris à la dernière minute comme toujours.
M. GOSSELIN: La suggestion de l'honorable député
d'Abitibi-Ouest, mérite d'être étudiée et elle sera
certainement retenue par celui qui vous parle et si l'on regarde ce que le
ministère va percevoir en droit de coupe, en prime de fermage, et en
toutes sortes de redevances, je crois qu'il y aurait lieu, maintenant, de
tenter de convaincre mon collègue, l'honorable ministre des Finances,
pour la formation d'une telle chose. Sa suggestion est heureuse et je me ferai
volontiers son porte-parole pour la transmettre à qui de droit, pour
étudier la possibilité de former un tel fonds qui se fera utile
à certain moment.
M. COURCY: En parlant de forêts domaniales, combien y en a-t-il eu
de créées durant l'année 67/68?
M. GOSSELIN: Si l'honorable député permet, je pourrais
facilement lui donner, dans l'espace de quelques minutes, le nombre de
forêts domaniales que nous avons dans la province de Québec.
Cependant il faudrait comprendre que nous sommes à l'article 1,
administration, et que les forêts domaniales ne viendront... Tout de
même je peux dire immédiatement à l'honorable
député combien nous en avons...
M. MALTAIS (Saguenay): Quand nous serons à cet article, cette
question sera posée, M. le Ministre, il faut poser ça à
mesure lorsque les...
M. GOSSELIN: Je vous donnerai le tableau des forêts domaniales
qu'il y a d'organisées ici et j'ai des détails sur la forêt
domaniale de Matane et sur toutes celles sur lesquelles nous avons
travaillé au cours de la pré sente année.
Alors, la liste des forêts domaniales: il y a celles de Kipawa, du
Lac Edouard, de Matane, de Cap-Chat, de Chibougamau, de Gaspé, des
Outardes, de Saguenay et de LaSarre. Maintenant à l'intérieur de
certaines de ces forêts domaniales, nous sommes à travailler
à la rétrocession de certaines concessions forestières
afin de former un grand tout.
Maintenant, si l'honorable député veut avoir exactement la
superficie en milles carrés, je peux lui dire que Kipawa est de 326
milles carrés; Lac-Edouard, 24 milles carrés; Matane, 353 milles
carrés; Cap-Chat, 92 milles carrés. Ici on devrait lire celle de
Chibougamau-Ro-berval, qui a été fusionnée. Celle de
Chibougamau a 5,200 milles carrés et celle de Gaspé aura,
lorsqu'elle sera terminée, 770 milles carrés; celle d'Outardes,
6,000 milles carrés; celle de Roberval, 4,800 milles carrés;
celle de Saguenay, 525 milles carrés et celle de LaSarre, 3,232 milles
carrés. Celle de LaSarre a été formée il y a
environ un mois et je pourrais, si l'honorable député
d'Abitibi-Ouest désire avoir une carte lui démontrant exactement
quel est l'endroit où elles se trouvent avec tous les cantons, je n'ai
aucune objection à lui fournir ce détail.
M. COURCY: Vous me les enverrez.
M. MALTAIS (Saguenay): M. le Président, est-ce que vous avez
terminé?
M. GOSSELIN: Est-ce qu'il y a d'autres questions que l'honorable
député d'Abitibi-Ouest désirerait poser?
M. COURCY: Non, c'est tout pour les forêts domaniales.
M. GOSSELIN: II faudrait qu'on dise que dans certaines de ces
forêts domaniales, entre autres, celle de Saguenay et celle de Lasarre,
il y a certaines concessions forestières qui ont été
rétrocédées et d'autres qui le seront.
M. MAILLOUX: Quand vous parlez de celle du Saguenay, est-ce que vous
parlez de celle qui va fonctionner effectivement à
Sacré-Coeur?
M. GOSSELIN: Oui.
M. MAILLOUX: N'était-il pas question que les forêts de
Price Brothers soient englobées dedans?
M. GOSSELIN: II serait difficile pour moi de le dire exactement par
coeur mais si l'honorable député le désire, je pourrai lui
apporter volontiers la carte et il verra exactement qu'il va y avoir en somme
deux forêts domaniales dans le secteur de Saguenay. Il y aura celle qui
va fournir les approvisionnements de Sacré-Coeur et celle qui va aider
aux approvisionnements de Donohue. Alors, le député connaît
très bien ce secteur et, à ce moment-là, je pourrai lui
fournir tous les détails.
M. MALTAIS (Saguenay): M. le Président, évidemment, je ne
voudrais pas prêcher d'abondance sur ce qui a été dit par
mon collègue de Duplessis, M. Coiteux. Toutefois, vu que nous demeurons
un peu dans le même secteur et qu'il s'agit d'un coin de notre province
où les forêts sont un des éléments primordiaux de
notre possibilité de vitalité, je crois qu'il serait opportun
pour moi, à ce stade-ci, à l'article un, concernant
l'étude de vos budgets, de parler d'un ensemble de faits qui subsistent
dans cette région, qui a, comme vous le savez, environ 450 milles de
côtes, de Sainte-Marguerite-Gallix vers l'est à
Sainte-Marguerite-Sacré-Coeur à l'ouest. En tout premier
lieu, il convient, je pense, de signaler des disparitions qui je crois,
affligent autant le ministre que tous ceux qui ont un mandat envers des
électeurs, lesquels ont droit d'exi- ger des comptes de leurs
représentants.
Nous avons, cet été, l'abandon par Consolidated Paper
à Portneuf-sur-Mer dans le comté de Saguenay, du reste de ses
opérations, qui périclitaient depuis environ cinq ans.
C'est-à-dire que dans des endroits comme Portneuf-sur-Mer et les
environs une multitude de gens sont forcés, un peu comme dans le cas de
Clarke City, mais d'une façon moins dramatique puisque plusieurs
de ces personnes travaillent à l'Hydro, un peu à cause de cet
abandon des affaires en ce qui concerne une section de votre ministère,
soit la section des opérations forestières de se trouver
du travail ailleurs. Il y a également, parce que c'est plutôt un
plan d'ensemble que je voudrais vous montrer pour que tous, autant que nous
sommes, car je pense que nous voulons le bien de la province, pour que nous
puissions en arriver à un accord. Il y a également la
Saint-Régis Paper de Godbout qui, l'an prochain, doit cesser ses
opérations. Comme vous le savez, la Saint-Régis opère
surtout dans la région qui est située à l'est de
Baie-Comeau, à environ 35 milles des forêts qui s'y trouvent. Et
je crois qu'il y aurait peut-être intérêt pour le ministre
de faire enquête avant qu'il y ait un ravage plus complet encore de la
forêt et que ces compagnies donnent des garanties de demeurer sur les
lieux. Car je pense bien qu'une population deviendra inévitablement
anémique, si on peut employer l'expression, à cause du
départ d'une compagnie à qui on donne quand même des
concessions forestières pour que leur patrimoine à eux subsiste,
fasse des progrès, s'améliore, devienne rentable. Mais il serait
important aussi, comme le soulignait le député de Duplessis, que
les contribuables soient protégés en ce qui concerne le facteur
humain.
Je sais que le ministre a abondamment parlé de ce cas tout
à l'heure avant l'intervention du député de
l'Abitibi-Ouest. Je ferai remarquer également qu'à l'heure
actuelle, sur la Côte-Nord, il est assez troublant de le constater,
à Forestville, 1'Anglo Canadian Pulp and Paper diminue graduellement ses
opérations de telle sorte que cet hiver, pour la première fois,
il y a eu des mises à pied parmi les menuisiers qui travaillaient sur la
construction des maisons, la réparation, l'entretien, ce qui contribue
à perturber considérablement le moral des gens qui s'y trouvent.
Parce que c'est plutôt d'un secteur particulier que je parle, et qui est
immense, parce que c'est un monde, quand on sait que d'après les
statistiques du ministre, tout à l'heure, statistiques qui m'ont fort
impressionné, simplement dans mon comté, la forêt domaniale
d'Outardes a 6,000 milles carrés.
Et ce n'est qu'une très petite section.
II faut s'imaginer le travail qu'un député doit faire dans
ce bout-là pour rencontrer ses gens, même pour les voir une fois
par année. Je pense bien que tout le monde va en convenir.
Vous avez donc l'Anglo Pulp and Paper qui manque de vitalité. Je
me demande s'il n'y a pas lieu d'obliger les compagnies, à l'avenir,
à faire une coupe parce que le bois pousse plus près de la
mer une coupe plutôt perpendiculaire au fleuve au lieu d'une coupe
parallèle. Car ainsi le bois coûte très bon marché
la première année et lorsque c'est assez loin, on dit que vu
qu'on ne peut plus exploiter avec profit, on est mieux de laisser parce que ce
n'est plus rémunérateur. Que des coupes de dix milles,
perpendiculaires à la mer, soient faites, avec reboisement
évidemment de telle sorte que, lorsqu'on aura fait la deuxième
coupe de vingt ans, la première aura dix ans de fait, pour permettre la
continuité dans l'exploitation, et afin d'éviter les
inconvénients qui ont peut-être été
occasionnés par un manque de connaissances de la part des anciens
gouvernements, connaissances qui auraient dû être acquises par des
réalisations aussi simples que celles dont nous voyons l'aboutissement
aujourd'hui. Dans mon comté je me permets de vous remercier, M.
le ministre je sais qu'il y a eu une transplantation d'environ 50,000
arbres. Cette politique aurait dû être mise de l'avant il y a 25
ans. Mais pourquoi parler du passé quand, à l'heure actuelle, il
faut, tous ensemble, les gens de bonne foi autant de l'Union Nationale que du
parti libéral, construire quelque chose de façon à
être moins critiqués tous ensemble dans l'Etat du
Québec.
Nous avons donc ici un problème crucial qui est Anglo Pulp and
Paper. Ces gens-là font certainement leur possible, mais c'est encore un
autre cas. Vous avez également Domtar Newsprint qui a une coupe de bois
dans la région de Bersimis et de Betsiamites. A l'heure actuelle, on est
en train ce n'est pas une critique que je fais envers les compagnies
de spolier une population qui pourrait vivre de cette foret. Vous vous
apercevez que c'est l'épuisement radical, systématique des
forêts souvent au profit d'actionnaires qui méritent de vivre mais
qui doivent quand même, dans l'optique du développement d'un pays,
considérer qu'on ne va pas donner, pour un plat de lentilles, l'ensemble
de tout notre patrimoine.
Je pense que, là aussi, il y a un problème sur lequel le
ministre, si la chose n'est pas faite, devrait peut-être un peu se
pencher. Sur tout ce territoire de la Cote-Nord, Dieu sait si ce territoire est
immense, il n'y a que la Quebec North Shore Paper qui soit une compa- gnie qui,
réellement, nous laisse l'impression qu'elle veut durer et rester avec
une population intéressée à y demeurer. On fait vivre les
gens dans un esprit non pas nécessairement toujours de fraternité
ou d'entente sans défection, parce que là où il y a des
mouvements ouvriers, il y a des discussions, des confrontations, des conflits
d'intérêt, mais nous avons là l'exemple d'une compagnie qui
progresse. Je sais que le ministre l'annoncera en temps opportun, cette
compagnie veut augmenter ses investissements: ajouter une écorceuse,
peut-être une quatrième machine, et développer une partie
du territoire d'une façon méthodique et continue pour
éviter, comme le signalaient le ministre et le député de
Duplessis, la disparition de l'industrie et le résultat des
villes-fantômes. Le dramatique c'est qu'on jette des populations
inadaptées dans un monde de compétition.
Elles avaient le médecin de la compagnie payé par la
compagnie et des commodités qui ont fait que, dans le système de
la compétition humaine, elles sont moins préparées
peut-être que d'autres à prendre la relève pour survivre.
Partout chez nous, nous réalisons que, s'il n'y a pas un arrêt de
cette destruction du bois, ceci nous conduira un peu, comme autrefois, à
la création de paroisses où on ne pouvait pas manger, où
on ne pouvait pas vivre. Et alors on disait: Bien, on va créer des
paroisses parce qu'il faut faire des sacrifices, on est tous de bons
catholiques. Il faut garder le sol tout proche et il faut diviser le terrain. A
l'endroit où l'homme ne pouvait déjà pas faire vivre ses
fils, on subdivise la terre pour que les enfants crèvent, mais qu'ils
crèvent ensemble. Alors, M. le Président, je voudrais souligner
ce fait qu'on peut avoir créé des municipalités de cette
façon-là, dans des endroits où on ne vivait pas, mais il
ne faudrait pas, en contrepartie, permettre à des villes et à des
villages forestiers d'arriver à ces conclusions-là par
l'épuisement méthodique de nos forêts.
Ceci, je pense, est d'autant plus dramatique qu'il faut se placer dans
l'optique d'une découverte éventuelle d'un acide pouvant
permettre la fabrication aux Etats-Unis d'un papier sur lequel l'encre
d'imprimerie ne coulerait pas, et c'en serait fait de l'industrie des
pâtes et papier dans la province de Québec. On sait qu'en
Géorgie, par exemple, les coupes de bois, la reconstitution des
forêts prend vingt ans tandis qu'ici, cela prend et vous le savez
infiniment mieux que moi, vous êtes entourés de vos experts
mais nous savons à peu pris tous, avec nos esprits de profanes, que nos
forêts prennent de cent à cent vingt-cinq ans pour
se reboiser. Dieu sait que nos arbres n'ont pas la grosseur des arbres
qui seraient produits, dans un temps cinq fois moins grand, en Géorgie.
Si l'on découvre ce procédé, ce sera la désertion
de nos forêts dans la province de Québec, et elles deviendront une
partie de notre patrimoine national sur lequel on a tellement insisté et
qui crèverait avec une partie importante de la population.
Il serait peut-être important aussi, en même temps,
d'empêcher des villes de disparaître. Il est clair qu'il y en a de
disparues à cause d'un manque de méthode dans le temps, et j'ai
l'impression que c'est le cas de Clarke City. Que la méthode s'applique
à quelque médecin ou médecine que ce soit, vous avez
là un fait humain. Il n'est pas du ressort de l'Union Nationale, ni du
parti libéral, de faire des miracles en ce qui concerne la
reconstruction; mais on doit voir, dans le cas de la Saint-Régis
à Godbout, par exemple, à arrêter ces gens-là de
produire parce qu'ils s'en vont l'an prochain. Ils s'en vont. Il serait
peut-être opportun aussi, je pense je sais que le ministre a les
forêts à coeur de voir d'une façon immédiate,
et urgente, à la conservation de milieux où l'on pourrait
implanter, d'une façon viable, des usines pour la fabrication des
pâtes mécaniques ou du papier.
Je ne parle pas simplement pour mon comté, on peut
généraliser et on ne risque pas de se tromper, parce que c'est
général dans la province de Québec. Mais je prends le cas
de Sacré-Coeur où des études ont été faites
par l'UCC, depuis quatre ans, au moins, par l'UCC et surtout par le père
Poulin. Je pense qu'il a été un artisan de tout ce qui s'est fait
au sujet de cette possibilité d'implantation d'un moulin de pâtes
mécaniques à cet endroit-là, notamment au sujet de la
rentabilité, des possibilités de survie dans le temps, même
d'une production qui serait assurée par des territoires sur lesquels on
irait chercher les choses qui sont utiles nécessairement, c'est
le bois à la fabrication des pâtes mécaniques et
également des débouchés vers l'extérieur.
Alors, Je pense que le ministre, en prenant les initiatives
nécessaires qui sont de son ressort, en collaboration avec le
ministère de l'Industrie et du Commerce, serait bienvenu, et ceci
contribuerait peut-être, dans cette province de Québec qui manque
surtout d'industries de base, à donner la confiance nécessaire
à l'ensemble du climat économique chez nous.
Incidemment, ce développement intéresse une partie de
votre ministère, en ce qui a trait à l'implantation de nouvelles
industries. J'ai eu l'occasion, il y a environ quinze jours, en Cham- bre,
à l'occasion de l'étude du budget, de parler par exemple de G.S.
Plywood qui, avec Price Brothers, devait implanter une usine en
Colombie-Canadienne. Mais, à cause de problèmes ouvriers, le
projet a été abandonné. Je pense qu'il serait
peut-être utile que le ministre fasse des pressions surtout auprès
de Price Brothers qui bénéficie ici des faveurs de notre
gouvernement, de notre peuple du Québec, parce que c'est une faveur...
Quand c'est bien fait, cela devient évidemment une contrepartie, mais
c'est une faveur au départ que de bénéficier du patrimoine
d'un peuple pour en retirer des bénéfices. Il y a une
contrepartie et il est nécessaire aussi qu'on pense aux gens qui doivent
travailler dans ces endroits. Ceci est dit dans l'espoir d'éviter des
soucis au gouvernement. C'est toujours le gouvernement qui est le
créateur de tous les troubles d'Israël quand ça va mal.
Quand ça va bien, l'Opposition essaie d'en prendre une partie. C'est
absolument normal, je pense bien.
Alors, je pense que Price Brothers pourrait, dans le cas de
Sacré-Coeur par exemple, profiter des études qui ont
été faites par vous, M. le Ministre, et par votre
prédécesseur. D'ailleurs, je dois ici vous féliciter de
votre largeur de vue. Je vous avoue que, dans la province de Québec,
à l'heure actuelle, on a beaucoup plus besoin, selon moi, de
collaboration entre nous, dans un temps ou on est tellement critiqué et
où on bafoue tellement tout ce qui est respectable. On est rendu que
nous sommes presque les bouffons du cirque quand nous votons toutes les lois.
Nous avons toujours d'éternels artisans de la reconstitution de l'homme,
le réel meurtrier. En partant du cheveu, on en arrive au
député. On dit que c'est lui le criminel qui a
empêché toute évolution chez nous.
Alors, il est bon, je pense, que nous travaillions tous ensemble avec
beaucoup d'ardeur et de passion pour développer ces industries aux
endroits où cela peut être développé. Chez nous et
chez mon collègue de Duplessis, c'est presque la moitié de la
province de Québec. Dieu sait si on peut en parler longtemps. Vous avez
un territoire qui s'étend également de Godbout jusqu'à
Port-Cartier où il y a des populations qui voudraient réellement
travailler mais qui sont un peu écrasées par le fardeau d'une
nécessité. Vous avez la forêt qui est immense à cet
endroit, vous avez nos moyens financiers le gouvernement, vous le savez
qui sont limités également. Nos gens deviennent alors un
peu aplatis là-dedans. Us perdent l'idéal, la foi.
Vous avez là une possibilité d'approvisionnement par
année de 300,000 à 400,000 cordes
de bois, ce sont les chiffres du ministère. Je pense qu'il y
aurait peut-être moyen de travailler sur quelque chose à cet
endroit et surtout sur quelque chose de durable. A mon avis, quel que soit le
gouvernement que nous aurons, nous aurons toujours des successeurs. Il y en a
toujours qui seront disposés à prendre la relève. Il ne
faut pas rêver en couleurs. Il y a des bonnes âmes qui pensent
qu'elles ont... Comme le dit le ministre de la Justice: Il n'y a pas de
chômeurs là-dedans. Je pense qu'il y en a qui se trouvent dans des
dispositions d'âme pour prendre avantageusement notre place tous tant que
nous sommes. D'ailleurs, pendant que nous sommes ici à Québec,
nous savons fort pertinemment que des adversaires travaillent à notre
déchéance, à tort ou à raison.
Je pense que, dans ce territoire en particulier, il y aurait
peut-être moyen, M. le Ministre, de pousser des études pour
enlever partout dans la province de Québec, dans quelque comté
que ce soit, les centres anémiques, parce que, quoiqu'on dise,
Québec n'est pas si riche qu'on pense des centres
anémiques qui sont un peu les épines aux pieds des ministres.
Aujourd'hui, on étudie les crédits de votre ministère.
Demain, M. le Président, ce seront des crédits appartenant
à un autre ministre qu'on discutera. Et je suis certain que le ministre
y va avec ardeur pour développer chez nous, aux termes de nos
possibilités, pas aux termes de nos idéaux parce qu'ils sont
souvent trop grands pour la réalité, des emplacements où
on pourra permettre à une population de moins vivre sur les services
gouvernementaux, que ce soit les services de la Famille et du Bien-Etre, les
services sociaux, et de travailler normalement dans des conditions
données par une richesse qu'on a et qui ne sera peut-être pas
éternelle à cause des découvertes chimiques, comme on en
parlait tout à l'heure.
Alors, en résumé, et c'est par là que je termine,
je voudrais dire que chez nous il y a des problèmes en ce qui regarde
les compagnies suivantes, 1'Anglo Pulp, la Consolidated Paper, la Domtar
Newsprint, la Price Brothers, la St. Regis Paper. A l'article «
administration générale », le ministre devrait faire
attention pour qu'il y ait une vérification des compagnies qui ont de
grands territoires et qu'elles n'exploitent pas alors qu'ils pourraient
être exploités à profit, à mon avis, par les
nôtres.
Et Dieu sait et le ministre le sait de grandes concessions
sont inutilement faites dans des endroits où il n'y a même pas
exploitation de la part de la compagnie. Je pense ici à des compagnies,
comme par exemple la compagnie de Pentecôte, l'International Paper. Ce
n'est pas une critique parce que je ne suis ni pour ni contre les compagnies,
je suis pour que les nôtres mangent comme les députés de
l'Union Nationale sont pour que leurs gens mangent, que tous les gens de
Québec mangent le plus possible sans perdre leur ligne pour
autant .
Mais vous avez des compagnies à Pentecôte qui sont en
train, à l'heure actuelle, de faire le même jeu qui s'est fait
à Port-Cartier et je pense qu'il serait peut-être bon qu'un
comité soit formé ou que vous preniez une initiative personnelle
pour empêcher cette espèce de suicide économique collectif
qu'on est en train de vivre chez nous et partout.
Vous avez la rive-sud du fleuve Saint-Laurent où, autrefois, on
dansait et où on jouait du violon tous les soirs, parce qu'il y avait du
bois. Mais aujourd'hui ces gens-là viennent se faire plumer au nord et
Ils s'ennuient et, quand ils s'en vont, on ne voit pas leurs larmes parce qu'on
les voit de dos. Et comme ils ne se retournent pas, ils ne voient pas pleurer
leur mère parce que...
Mais si on avait joué du violon seulement le jour au lieu de
jouer jour et nuit, peut-être que nos gens auraient pu demeurer sur les
lieux, être heureux, avoir une possibilité de bonheur sur la
rive-sud. Sans critiquer qui que ce soit, je pense que tous, tant que nous en
sommes, des deux côtés, il n'y a pas de côté,
d'après moi, lorsqu'il y a du bon sens, il n'y en a qu'un, nous allons
tous en souffrir, nous allons tous être plus ou moins heureux, selon que
nous nous donnerons ou non.
Je pense que vous devriez prendre des initiatives pour qu'une politique
ferme, précise, immédiate, soit imposée dans la province
de Québec et c'est un secteur où le dirigisme économique
devrait presque tenir dans les mains du ministre parce qu'il peut faire un plan
d'ensemble.
Nous, nous sommes là pour dire personnellement ce que nous
pensons et je pense qu'on ne risque pas de blesser quelqu'un en disant que,
dans l'industrie des pâtes et papiers, ce n'est pas un cadeau dans la
province, depuis cinq ans, que cela se détériore parce que,
justement, il y a un manque de confiance.
Il faudrait peut-être avoir la main un peu plus solide pour forcer
les compagnies non pas simplement à envisager l'augmentation des parts
mais à développer, conjointement avec les actionnaires
également, pour qu'ils fassent de l'argent, parce que c'est bien normal,
une politique qui aiderait la province de Québec à se
relever, à nous donner un climat de plus grande confiance. Parce
que c'est dans cette même proportion-là que nous nous
développerons, d'une façon méthodique, partout, avec
l'assurance que ça va continuer, et que tous les partis au pouvoir se
maintiendront plus longtemps.
Maintenant, il ne faut pas non plus nous faire d'illusion
là-dessus, les gens sont très reconnaissants. En
général ça change plus vite qu'on ne pense...
Personnellement je n'en souffre pas, mais nous sommes mieux de travailler vite
parce que, parfois, on n'a pas le temps de terminer le travail. C'est une
remarque là-dessus.
M. GOSSELIN: M. le Président, j'ai écouté avec
beaucoup d'attention les remarques objectives de l'honorable
député de Saguenay. Il a prouvé qu'il connaît
très bien sa région. J'ai lu d'ailleurs avec beaucoup
d'intérêt l'intervention qu'il a faite en Chambre il y a quelques
jours. J'ai noté la quasi-totalité des remarques qu'il m'a faites
et il peut être assuré que, depuis deux ans, je me suis
efforcé, dans toute la mesure du possible, en toutes circonstances, de
toutes mes forces et avec toutes mes énergies, de mener à bien
les destinées du ministère des Terres et Forêts.
L'honorable député le disait à juste titre, nous
avons beaucoup évolué en ce qui a trait à l'administration
de nos forêts et je crois aussi que nous possédons à
l'intérieur du ministère, aujourd'hui, tous les outils
nécessaires pour faire une planification bien ordonnée.
Si réellement les moyens techniques que nous possédons
aujourd'hui sont tels que nous espérons qu'ils soient, nous n'avons plus
le droit de faire les erreurs qui ont été faites dans le
passé.
Et en ce qui a trait à l'implantation de nouvelles industries,
nous faisons du recrutement presque tous les jours, nous essayons
d'intéresser des industriels à s'installer sur la Côte-Nord
puisqu'on nous dit que c'est la région de l'avenir. Elle reste,
d'ailleurs, le plus beau réservoir forestier que nous possédons
dans toute la province de Québec.
Si on regarde les réserves qui restent dans ce secteur, je pense
qu'il y a tout ce qu'il faut pour intéresser les gens à aller
s'installer dans ce coin-là. Or, je tiens à assurer l'honorable
député que ses suggestions sont bien notées, tant par
celui qui parle, que par les officiers du ministère. Comme il le disait
si bien: Le temps passe vite. Depuis deux ans que je suis au ministère
des Terres et Forêts, je me suis efforcé de continuer ce qui avait
bien été préparé d'ailleurs par mon
prédécesseur. De toute notre énergie, nous tentons de
promouvoir car, je pense bien qu'il n'y a pas de plus belle gloire ou en somme
de plus belle renommée qu'on puisse laisser à l'intérieur
d'un ministère que celle d'avoir contribué à des
réalisations concrètes. Je fais l'impossible pour y arriver.
Alors, M. le Président, s'il y a d'autres remarques...
M. COITEUX; Juste une remarque à ajouter. Je sais que le ministre
n'est pas responsable de la publication de certains programmes. Mais devant le
tableau peu reluisant qu'ont brossé le ministre et le
député du Saguenay, à la suite de remarques que j'avais
faites concernant d'autres parties de notre territoire, je crois que lors de la
prochaine publication du manifeste de l'Union Nationale, lorsqu'on proposera
des solutions au ministère des Terres et Forêts, l'article 3
devrait disparaître devant les faits. Cet article est à l'effet de
garantir aux ouvriers forestiers la permanence et la sécurité de
leurs emplois. Et à l'article 8, on lit: Créer à titre
expérimental des villages forestiers où des familles pourront
s'organiser en coopératives. Bien chez nous les faits sont les suivants:
c'est qu'au lieu d'une garantie à la permanence et la
sécurité de l'emploi, on a onze villages de fermés soit:
Portneuf, Saint-Paul-du-Nord, Les Escoumins, Sault-au-Mouton, Ruisseau-Vert,
Franklin, Godbout, Trinité, Pentecôte, Shelter Bay, Clarke
City.
Tout ceci pour rappeler qu'avant de faire des promesses, qui sont bien
difficiles à réaliser je ne fais aucun reproche au
ministre, parce que ce n'est probablement pas lui qui a publié ce
manifeste électoral-là, et ce n'est pas mon intention de m'en
servir dans aucun de mes discours mais ce serait tout de même bon
de faire réaliser à vos collègues, à
l'exécutif, que le problème forestier sur la Côte-Nord est
dans un état des plus critiques, et on dit de belles paroles. Et je
crois que la suggestion de mon collègue de Saguenay devrait être
retenue. On parle de planification forestière. Un comité est
à l'oeuvre et il fait énormément de travail. On a cru
aller au plus urgent en se dirigeant surtout vers les inventaires de bois
feuillus, les possibilités de bois feuillus. Mais il y a tout de
même un Immense empire forestier qui est en train d'être
abandonné par les compagnies forestières sur la
Côte-Nord.
Et ce problème-là mérite autre chose que de bonnes
paroles. Il mérite une action immédiate de la part du
gouvernement. Car imaginez la situation que nous pouvons encore subir
grâce aux travaux qui s'exécutent sur la Manicouagan. Qu'est-ce
que sera le problème lorsque ces travaux, dans trois ou quatre ans,
seront finis? Nous avons des populations de 50, 75 et 100 fa-
milles qui sont installées là pour fournir le bois aux
compagnies. Et nous voyons des compagnies comme la Saint-Régis qui,
maintenant que le bols n'est plus proche, cherchent toutes sortes de raisons. A
ce moment-là, je crois que la politique du ministère devra
être une politique draconienne pour retirer les compagnies qui
n'opèrent pas, comme l'International, qui fait une petite coupe à
tous les sept ou huit ans, lorsqu'elle est forcée de le faire.
Cette compagnie conserve à Pentecôte, une concession de
75,000 « cunits » par année, pour se servir de
crédits bancaires. On peut invoquer toutes sortes d'arguments, mais les
faits sont là. Et je crois que ce sont des facteurs je voyais
dans les projets que vous êtes à discuter, certains
échanges de concessions. Voici un facteur où des compagnies,
comme Saint-Régis, comme Quebec North Shore, comme Sainte-Anne disent:
On a besoin de ces forêts-là.
Lorsqu'on leur parle d'échange, elles demandent quatre fois la
valeur. Je crois qu'à ce moment-là il y a lieu d'étudier
sérieusement l'immense possibilité forestière de la
Côte-Nord, de faire un inventaire, non pas en tenant compte tellement des
concessions actuelles des compagnies, mais des bassins forestiers. A ce
moment-là, il faudra leur dire: Nous avons un potentiel de tant. Et nous
en ferons une redistribution, afin que la population, lorsque les travaux de
Manicouagan seront finis, s'il n'y a pas l'apport de nouvelles industries,
puisse ne pas faire face à un éloigne ment. Et au lieu de penser
à créer de nouveaux villages forestiers, qu'on essaie de
maintenir ceux qui existent sur la Côte-Nord. C'est la remarque que je
tenais à faire au ministre, avant d'accepter, en bloc, l'administration,
parce que je connais pas mal les employés du ministère au point
de vue administratif. Je pense que ce sont les mêmes que l'année
dernière.
M. GOSSELIN: Est-ce que l'honorable député serait
intéressé à savoir qu'au ministère des Terres et
Forêts, au 1er avril 1968, nous avions 1,481 personnes permanentes et que
les employés saisonniers étaient au nombre de 836, pour un total
de 2,317. En plus de cela, 116 personnes ont quitté le ministère
depuis le 5 juin 1966. Nous avons engagé, du 5 juin 1966 au 31 mars
1968, 138 nouveaux employés. Chez les ouvriers permanents, 43 qui sont
partis du ministère et nous en avons engagé 65 nouveaux. Les
employés qui ont été intégrés aux effectifs
du ministère sont au nombre de 134. Si l'honorable député
veut le savoir, sur les 116 qui ont quitté le ministère, 13 sont
décédés, 31 ont pris leur retraite, il y en a deux dont
l'engagement expirait et il y en a 56 qui ont démissionné et
quinze qui ont été mutés au ministère. Je pourrais
donner également le nom des 116 employés et chacune des raisons
pour lesquelles ils ont quitté le ministère.
M. COITEUX: Je ne suis pas intéressé.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que nous passons au poste budgétaire 2?
La direction générale de la planification.
M. GOSSELIN: A la direction générale de la planification,
l'an dernier nous avions $159,500 et, au 31 mars 1968, nous avons
dépensé $156,859.03. Je crois que je n'ai pas à donner la
description de ce service.
M. COITEUX: C'est au poste budgétaire 2, ça?
M. GOSSELIN: Le poste budgétaire 2, oui. La direction
générale. Alors c'est la direction générale de la
planification. M. Raymond Allard en est le directeur. Bien entendu, M. Michel
Duchesneau est le directeur général de ce secteur. Si l'honorable
député veut le savoir, nous avions en place 12 employés au
31 mars 1968 et l'effectif autorisé pour l'année qui vient est au
nombre de 13, c'est-à-dire que nous avons un employé de plus. Ces
12 employés permanents en place coûteront $111,750 et les
augmentations statutaires porteront le total à $120,700. Maintenant, il
y a des frais de voyage pour $15,000, des services contractuels. Est-ce que
l'honorable député...
M. COITEUX: A quel endroit le service de l'aménagement
régional portera-t-il ses études au cours de la prochaine
saison?
M. GOSSELIN: Nous avons pour le programme de 68/69, la poursuite de la
préparation des plans d'aménagement de zones sur le territoire
pilote, le Bas-Saint-Laurent...
M. COITEUX: Quand allez-vous cesser de dépenser de l'argent
là et que vous allez faire quelque chose?
M. GOSSELIN: Cela s'en vient. D'ailleurs, nous commencerons très
prochainement.
M. COURCY: Combien d'argent est prévu pour le prochain...
M. GOSSELIN: $60,000.
M. COURCY: Alors ce programme-là n'entrera pas dans l'entente
spéciale à être signée sous peu en rapport avec
ARDA.
M. GOSSELIN: C'est le montant impliqué dans le budget
attitré au plan. Alors, c'est la continuation des études qui ont
été commencées et, pour mettre en marche le plan, on nous
a demandé de disposer d'un montant de $60,000 pour faire les
études pour la mise en marche du plan élaboré par le
BAEQ.
M. COURCY: Si je comprends bien le ministre, il a $60,000 à son
budget...
M. GOSSELIN: Oui.
M. COURCY: ... pour étudier la mise en plan du programme ARDA
tracé par le BAEQ, pour l'année 68/69.
M. GOSSELIN: C'est la poursuite de la préparation des plans
d'aménagement de zones. Tout ce secteur du BAEQ est sectionné par
zone. Alors, il y a une zone qui s'appellera celle de Nouvelle, il y a celle de
Rivière-du-Loup, il y a celle de Témiscouata et celle de
Gaspé. Tout cela entre dans le cadre de la région pilote et ces
montants sont imputés au budget de la réalisation du plan.
M. COITEUX: Est-ce que quelques-unes de ces études sont
terminées? Quel district est terminé?
M. GOSSELIN: Je ne pourrais donner de détails précis mais
je les donnerai volontiers demain, à l'honorable député
s'il veut avoir des précisions dans ce domaine.
M. COITEUX: Alors, il ne semblerait pas y avoir tellement de montants
pour l'aménagement régional d'autres territoires?
M. GOSSELIN: II reste les travaux de spécialistes conseils, pour
l'étude sur la régionalisation du ministère. Comme
l'honorable député le sait, nous sommes à restructurer le
ministère par régions. Nous en avions antérieurement, mais
là, nous sommes à consolider certaines de nos divisions
administratives et là, il y a un montant de $3,000. Il y a aussi une
enquête régionale qui est faite dans les régions du
Saguenay, Lac-Saint-Jean, des Bois-Francs et du Nord-Ouest, pour un montant de
$17,000.
M. MALTAIS (Saguenay): Mais quand vous dites Saguenay, évidemment
ce n'est pas le comté de Saguenay, c'est la région du
Saguenay.
M. COITEUX: Alors, il n'est pas question d'aménagement
régional du tout, à l'est de Tadoussac.
M. GOSSELIN: Oui, parce que si on parle de la région du Saguenay,
automatiquement vous êtes dans ce secteur, parce que Lac-Saint-Jean est
dans la périphérie du lac Saint-Jean et dans les comtés de
Chicoutimi, Jonquière, Kénogami, et on s'étendrait
même jusqu'à Roberval. Alors, là, dans une partie du
Saguenay, il y a ici un montant de $17,000 qui est prévu pour votre
région. Et d'ailleurs, nous avons une étude passablement
complète. J'inviterais l'honorable député à venir
au ministère pour en prendre connaissance. Parce que nous avons fait des
études très poussées, dans la région de ce qu'on
peut appeler la Côte-Nord et là, nous nous servons d'ailleurs
cette année, de ces données pour promouvoir la venue de nouvelles
industries.
J'invite le député à se rendre au service de la
planification et on lui donnera là tous les renseignements
nécessaires et qui lui seront, sans aucun doute, fort utiles pour voir
le travail qui se fait dans ce domaine.
M. COITEUX: Naturellement, lorsque la direction générale
de la planification va dans un territoire comme cela, il faut partir du fait,
du moins supposer que l'inventaire a été
complété.
M. GOSSELIN: Oui, et c'est fait aussi.
M. COURCY: Les services contractuels, qui étaient de $40,000, ont
été augmentés à $200,000. Est-ce que c'est le
service d'arpentage ou de limitation de cantons?
M. GOSSELIN: Je crois qu'il ne faudrait pas se tromper aux services
contractuels. Cet article, pour l'année 68/69, est parti de $40,000 et
est monté à $80,000. Alors, je viens d'en donner le
détail. Cela, bien entendu, c'est à la page 159, le poste
budgétaire 2, article 3, $40,000 en 67/68.
M. COURCY: Le service contractuel dans la planification, en quoi
consiste-t-il?
M. GOSSELIN: Cela consiste souvent à obtenir les services
d'ingénieurs-conseils pour aller étudier sur place, avec les
données déjà re-cueillies au ministère sur les
inventaires forestiers, l'implantation d'une nouvelle usine ou la mise en plan
de travaux que nous désirons faire dans le secteur.
M. COITEUX: Est-ce que le ministre, sans fouiller trop loin, pourrait
nous dire à qui ces contrats étaient accordés
l'année dernière?
M. GOSSELIN: Oui, nous avons eu en 67/68 une étude faite par M.
Michel McDade je crois que le député le connaît
très bien pour un montant de $10,000. MM. Jacques Gauthier,
Gilbert Tardif et Louis-Jean Lussier ont fait la préparation des plans
d'aménagement des zones dans le territoire pilote pour un montant de
$20,000. Et M. Gévlre de Québec a fait la mise à jour des
données sur les industries du bois dans la région de Joliette. Ce
travail a été fait à la demande du Conseil
économique de la Naudlère pour un montant de $4,790. Or, nous
avons dépensé $34,790 à même un montant total de
$40,000 qui nous était alloué. Alors, M. le Président, il
faut comprendre aussi que, le 29 novembre dernier, à la demande de
l'honorable ministre des Finances, il y a un gel d'effectifs et tous les
crédits qui n'étalent pas utilisés à ce
moment-là ont été gelés et il n'y eut pas
d'autres...
M. COITEUX: Qu'est-ce que vous avez fait de l'argent?
M. GOSSELIN: Pour le solde, les montants n'étalent tout
simplement pas dépensés. Alors, c'est retourné au
Trésor. Les montants étaient gelés à la suite de la
période d'austérité que l'honorable ministre des Finances
a décrétée.
M. COITEUX: Maintenant, qui est en charge du Service des études
économiques?
M. GOSSELIN: C'est M. Poullot. Le jeune ingénieur. Je m'excuse,
M. le Président, dans le moment, le poste est vacant au Service
d'études économiques mais je sais qu'il y a un M. Poullot, un
économiste, qui a travaillé c'est Jean-Marie
beaucoup...
M. COITEUX: C'est un ingénieur-forestier?
M. GOSSELIN: Oui, et un économiste. Un jeune qui promet
beaucoup.
Alors, si je comprends bien, M. le Président, au Service des
études économiques, c'était deux-deux et il y avait un
montant total de $169,900. Nous avons dépensé $175,061.73. Alors,
il y a présentement à l'intérieur de ce service dix
employés. Nous sommes autorisés, pour l'année à
venir, à onze. Nous demandons des crédits pour $182,400,
crédits qui paieront dix employés permanents au montant de
$86,900 et l'augmentation statutaire, ainsi que l'engagement d'un
ingénieur forestier junior, nécessitera le plein montant de
$92,900.
M. COITEUX: Où porteront surtout ces études
économiques au cours des prochaines semaines?
M. GOSSELIN: Un Instant. Au cours de la deuxième année
financière, divers travaux furent exécutés pour le compte
du Service d'études économiques dans la région de la
Côte-Nord principalement en ce qui a trait au développement
industriel de cette région. Les travaux d'amélioration de
terrains forestiers furent exécutés. Une analyse de
l'activité forestière au Québec a été
comparée et une étude spéciale a été
entreprise en fonction de l'organisation d'une société
d'exploitation.
Voilà pour 67/68. Maintenant, en 68/69, nous avons prévu
plusieurs travaux. Parmi ceux-ci, quelques-uns seront la prolongation du
programme de l'an dernier et il y a d'autres études concernant les
régions particulières, notamment en Abitibi. Ces travaux se
rapporteront en grande partie à des problèmes de plus en plus
spécifiques à mesure que les études antérieures
entreprises seront terminées. Il y a aussi, dans la partie B,
l'évaluation de concessions forestières et de terrains
privés dans les régions de la Gaspésie et du
Bas-Saint-Laurent en vue de procéder à des échanges et
à des achats ou à des expropriations.
Il y a la poursuite de l'étude concernant l'implantation d'usines
de pâtes et papier sur la moyenne et la basse Cote-Nord et, à ce
stade-ci, je ferais remarquer à l'honorable député qu'il y
a certains renseignements qui sont purement confidentiels et Je n'aurai aucune
objection à les lui donner de vive voix.
M. COITEUX: Maintenant, est-ce que le groupe qui s'est occupé de
la possibilité de l'établissement d'une société
d'exploitation forestière a terminé son travail? Est-ce qu'il a
fait rapport?
M. GOSSELIN: Non, pas encore.
M. COITEUX: Alors la loi qu'on nous annonçait dans le discours du
trône ne sera pas pour cette année?
M. GOSSELIN: Je crois qu'il faudrait faire une distinction entre la
Société d'exploitation forestière et une régie des
produits forestiers. Il faudra certainement un jour arriver à apporter
un amendement à la loi de l'Office de récupération des
bois de la Manicouagan puisque, comme on le sait, cette loi-là
présentement est non pas ultra-vires mais n'existe plus pour les fins
pour lesquelles elle a été fondée. Nous sommes à
analyser en totalité le rendement qu'a pu donner cet office, quelle est
la part qu'il a apportée dans son milieu et il faudra
nécessairement, si nous voulons demeurer en loi, que cette loi soit
amendée puisque des con-
trats se terminant cette année, des contrats d'exploitation, et
en plus de ça les bassins à l'intérieur desquels on a
récupéré du bois étant remplis par la fermeture des
barrages, il va de soi qu'ils n'opéreront plus à
l'intérieur des cadres dans lesquels cette loi a
été...
M. COITEUX: Je crois que le ministre, dans sa réponse à ma
question, a lui-même débordé les cadres. A la question que
je lui posais, il a dit tantôt lui-même que, lors des études
économiques qui ont été faites l'année
dernière, il a mentionné la Société d'exploitation
forestière, et là il parle d'une régie pour
éventuellement prendre soin de certains problèmes. Au discours du
trône de cette année, on annonçait la création, par
une loi, d'une société d'exploitation forestière. Est-ce
que c'est en se basant sur ces études-là que cette loi nous sera
présentée cette année ou est-ce que les études ne
sont pas à l'effet qu'il en conclut?
M. GOSSELIN: Nous l'espérons. J'ai pris part à un
comité qui a étudié les premières données
que nous avons sur la formation d'une société d'exploitation
forestière et s'il n'en tenait...
M. COITEUX: Cela serait sur quoi?
M. GOSSELIN: Présentement, dans la province de Québec, il
y a environ 13 raillions de cordes de bois qui se perdent annuellement. Ce
bois-là est soit du bois rendu à maturité, soit du bois
renversé par des chablis ou encore du bois inexploité. C'est
aussi, bien entendu, du bois qui est détruit soit par les feux de
forêt ou les insectes. Il est impensable, au moment où je vous
parle, que certaines compagnies prétendent ne pas avoir les
approvisionnements nécessaires pour maintenir un rendement suffisant
pour leurs industries pendant qu'il se perd tant de millions de pieds de bois
annuellement.
Or, il y a aussi certaines expériences que nous avons faites au
cours de l'année dernière à l'effet de mettre au travail
plusieurs assistés sociaux et nous leur avons redonné une
espèce de fierté humaine à travailler au lieu de
quémander ou encore d'avoir à demander de l'assistance sociale.
Alors, nous croyons que, par la formation d'une société qui
pourrait récupérer ce bois-là qui, souvent, est en voie de
perdition et qui d'après les explications qu'on nous donne suivant des
compagnies, coûterait tellement cher qu'elles n'osent pas se lancer dans
cette récupération, il y aurait certainement possibilité
de trouver beaucoup de travail pour une telle société
d'exploitation forestière. D'autant plus que, en face de notre formule
de forêt domaniale, telle qu'elle existe à l'heure actuelle, il va
certainement falloir trouver un modus Vivendi quelconque, parce qu'à
l'intérieur de ces forêts domaniales il va y avoir plusieurs
exploitants. Et j'ai à la mémoire la forêt domaniale de
Roberval et de Chlbougamau, où vous allez avoir, d'un côté,
les opérateurs qui iront récupérer des approvisionnements
pour leurs scieries et vous allez avoir également des exploitants qui
vont récupérer du bois de papier.
Il y a diverses essences aussi à l'intérieur d'une
même forêt qui doivent être récupérées.
Alors, afin que nous utilisions au maximum certains territoires, il va nous
falloir trouver une formule pour pouvoir aller chercher ces bois-là et,
par la suite, les répartir aux diverses industries quelles qu'elles
soient.
Si c'est une industrie de pâtes et papier, qu'elle puisse recevoir
le bois de papier. Par contre, moi, rien ne me fait plus mal au coeur, M. le
Président, que lorsque je remarque souvent, dans certaines
rangées de bols, des billes qui auraient dû aller au sciage et qui
s'en vont pour le bois de papier, qui seront automatiquement
déchiquetées en copeaux pendant que, à l'heure actuelle,
plusieurs de nos industries se plaignent qu'elles n'ont pas de bois de
qualité. Pourtant, fort souvent, nous avons à l'intérieur
de certaines opérations forestières, des bois de très
haute qualité qui ne sont pas envoyés au bon endroit. Je pense
bien que l'honorable député, qui est ingénieur forestier,
s'y entend mieux que moi...
M. COITEUX: Mais, M. le Président, je suis convaincu. Je
n'entreprendrai pas de répondre à l'argumentation que le ministre
vient de faire à l'appui d'une société éventuelle
d'exploitation forestière. Je me réserve le droit, si la loi est
présentée, de revenir là-dessus, mais je crois que les
buts invoqués justifient la création d'une société
d'exploitation forestière. On peut atteindre tout à fait les
mêmes buts d'une façon beaucoup plus simple.
M. GOSSELIN: J'accepterai volontiers les suggestions de l'honorable
député.
M. COITEUX: D'une façon beaucoup plus simple. D'ailleurs,
attendons, car ce n'est pas l'endroit pour discuter. On discute les budgets
mais lorsqu'on en viendra à la loi, on pourra en discuter à la
lumière des expériences de la vie économique
forestière. Je crois qu'à ce moment-là, en se basant sur
les expériences de récupération qui ont été
faites sans société d'exploitation, on peut facilement atteindre
les
mêmes buts d'une façon, avec les organismes en place au
ministère actuellement, par législation ou par ordre en conseil
ou de toute autre façon. De toute façon, ce n'est pas ce qui est
important.
M. COURCY: Le ministre avait dit qu'il y a environ 13 millions.
M. GOSSELIN: Je voudrais préciser. D'après les
statistiques que nous possédons au ministère des Terres et
Forêts, on nous rapporte qu'il y a environ 13 millions de cordes de bois
qui se perdent dans la province de Québec annuellement. Cela comprend
les feux de forêts, le bois détruit par les insectes ou les
maladies, les arbres qui tombent parce qu'ils sont rendus à
maturité, et les chablis, ceux qui sont renversés par les
intempéries.
M. COURCY: Oui, oui. Alors, sur tout le territoire de la province de
Québec.
M. GOSSELIN: Dans l'ensemble de la province, 354,000 milles
carrés.
M. COURCY: Le ministre, en parlant de la société
d'exploitation, dit que ça lui fait de la peine de voir ces 13 millions
se perdre. Mais croit-il sincèrement, théoriquement très
bien, qu'en pratique, il est capable de récupérer ces bois?
M. GOSSELIN: Bien, je ne dis pas qu'on les récupérera en
totalité. Une chose certaine, c'est qu'on ne récupérera
pas ceux qui sont brûlés ni ceux qui sont détruits par les
insectes ou les maladies. Mais par contre, je crois que nous nous devons, par
la période difficile que nous traversons, je me dois de dire tout de
suite ici et je crois que les députés de Sagnenay et de
Duplessis, et même le député d'Abitibi-Ouest qui s'y
connaît très bien parce qu'il vient de la région, sont
d'accord que les temps sont révolus dans la province de
Québec où on peut dire que notre forêt est intarissable.
C'est faux, archi-faux et on l'a vécu amèrement, M. le
Président, au cours de l'année dernière, lorsqu'on m'a
signalé les grandes difficultés que rencontraient tous ceux qui
usinent des bois francs. Nous avons pris la zone boréale. Nous avons
fait une compilation intensive des inventaires forestiers que nous avions pour
découvrir qu'à l'intérieur de cette zone-là, il y
avait 102 usines de sciage, 17 usines de déroulage qui, pour marcher
à un rythme rentable, avaient besoin de 375 millions de pieds de bois.
Et nos inventaires nous révèlent qu'il n'y en a que 235 millions
que la forêt peut produire annuellement. C'est donc dire que nous allons
à un rythme de 145 millions de déficit par année.
Au train où nous allons, si nous ne prenons pas les mesures afin
que cette essence soit dirigée au bon endroit, à
l'intérieur de toute l'Industrie du bois franc, dans huit ans d'ici, on
verra notre industrie du meuble et celle du sciage, qui emploient 52,000
personnes, dans une situation telle que ce sera peut-être du
chômage absolu dans ce domaine.
Bien plus, s'il fallait que demain matin nos voisins du Maine, du New
Hampshire ou du Vermont cessent les exportations de bois francs à
l'intérieur de la province de Québec, tout comme nos compatriotes
de l'Ontario ou du Nouveau-Brunswick qui coupent en partie le bois qui nous
vient de l'extérieur pour alimenter ces industries, ce serait presque
une faillite totale.
Dans le comté de Compton, je pourrais nommer cinq industriels qui
s'alimentent en totalité des bois du Maine et du New Hampshire. Et vous
avez jusqu'aux environs de Daaquam où les gens s'alimentent presque en
totalité des bois provenant du côté américain.
M. COURCY: N'est-il pas vrai aussi que certains manufacturiers
américains s'approvisionnent en bols francs dans la province de
Québec?
M. GOSSELIN: Oui, mais, par contre, si nous considérons la
balance des échanges nous sommes nettement déficitaires,
c'est-à-dire que nous allons chercher encore plus aux Etats-Unis qu'eux
viennent en chercher. J'ai eu presque un affrontement avec certains industriels
qui venaient s'alimenter ici. Mais par ailleurs, nous avons
étudié et j'ai demandé à mes officiers des
données, mais c'est tout à fait regrettable, nous ne
possédons pas au ministère des Terres et Forêts des
données sur ce qui entre et ce qui sort de la province de Québec.
C'est pourquoi j'ai demandé à mes officiers qu'une étude
complète soit faite afin que nous sachions une fois pour toutes quelle
est la balance de nos échanges avec les Etats-Unis ou avec les provinces
environnantes afin d'être renseignés au moment où nous
posons certains gestes. Il y a une loi dans la province de Québec
défendant l'exportation de bois non entièrement ouvrés
à l'extérieur de la province. Malheureusement, Je dois confesser
ici que nous ne pouvons pas mettre cette loi en vigueur en totalité
parce qu'à ce moment-là nous causerions un tort très
considérable à notre industrie qui, elle, a besoin de certains
échanges
avec l'extérieur de la province.
M. COURCY: J'ai rencontré, dernièrement, des industriels,
des manufacturiers de meubles qui ne peuvent s'approvisionner de bois franc
dans la province de Québec mais qui achètent des Etats-Unis du
bois franc qui vient de la province de Québec.
M. GOSSE LIN: Oui.
M. COURCY: On le leur vend brut. Le bois traverse là-bas et
là on va le chercher aux Etats-Unis pour le rapporter dans la province
de Québec. Cela existe.
M. GOSSE LIN: Oui, cela existe.
M. COURCY: Alors on m'a dit la vérité.
M. GOSSELIN: Oui. Nous avons, au cours de cette expérience,
trouvé toutes sortes de choses. Nous avons trouvé, en somme,
toutes sortes de stratagèmes qui existent à l'intérieur...
C'est là que nous en sommes venus à la conclusion qu'il va
falloir que nous ayons un organisme à l'intérieur du rouage
administratif de la province pour exercer un certain dirigisme. Si nous voulons
que le bois s'en aille au bon endroit et si nous voulons qu'il soit
utilisé à bonne fin, il va nécessairement nous falloir les
outils nécessaires pour exercer un contrôle. Si nous n'avons pas
ce contrôle, nous rencontrerons des difficultés énormes et
nous ne pourrons pas arriver à bonne fin, parce qu'il y a toutes sortes
de choses qui entrent en ligne de compte. Au moment où le
ministère, seulement par voie de persuasion, a essayé d'exercer
un certain dirigisme, à ce moment-là on a tué ce qu'on
appelle la loi du commerce, la loi de l'offre et de la demande. Celui qui
savait à l'avance qu'un certain volume de bois lui était
destiné, à ce moment-là, il se disait: Moi, f attends
celui qui va me le vendre; mais celui à qui on avait demandé
d'envoyer son bois à tel endroit, en profitait pour augmenter son prix.
Il va falloir avoir un organisme quelconque qui pourra étudier sur place
exactement quels sont les prix qui doivent être établis pour
certaines catégories de bois et le diriger au bon endroit et, en
même temps, aussi, obtenir des prix adéquats pour les deux. Il ne
faudrait pas que ce bois-là soit trop cher pour celui qui le
reçoit et, par contre, il faudra qu'il soit suffisamment cher pour celui
qui doit le vendre.
Alors, c'est tout un ensemble d'aspects qu'il nous faut
nécessairement étudier à fond avant que nous prenions des
décisions qui pourraient peut-être être parfois excessives
dans ce domaine-là.
M. COURCY: Ce ne sera pas long. Une chose qui me surprend, c'est que,
dans le Nord-Ouest québécois, vers la baie James...
M. GOSSELIN: Oui.
M. COURCY: ... les ingénieurs forestiers nous disent que le bois
est en perdition, parce qu'il est rendu à maturité et
régulièrement il se perd beaucoup de bois. Quand nous arrivons au
ministère des Terres et Forêts pour demander des permis de coupe
dans ces territoires où le bois est en perdition parce qu'il est rendu
à maturité, qu'il tombe, ou qu'il est brûlé, comment
se fait-il qu'il y a une réticence énorme pour donner des permis
de coupe dans ce bois qui est en perdition?
M. GOSSELIN: Je comprends exactement le sentiment que peut avoir
l'honorable député. J'ai posé la même question.
Maintenant il ne faudrait pas oublier et l'honorable
député le sait qu'avec nos inventaires forestiers, et en
particulier dans sa région, nous n'en sommes rendus qu'au 51ème
parallèle. Il y a une très grande quantité de cantons. Par
contre les cantons qui sont définitivement inventoriés, entre
autres, disons dans les forêts domaniales qu'on vient de faire le 17
avril 1968, la forêt domaniale de La-Sarre, par exemple, nous avons
à l'intérieur de cette forêt, suffisamment
d'opérateurs. Et même certains nous ont demandé des
quantités supplémentaires et les officiers étaient
réticents à en donner parce qu'ils nous disaient: Nous ne les
connaissons pas suffisamment.
Qu'est-ce qu'il y aura? Qu'est-ce qui pourra advenir des autres
inventaires forestiers passé les territoires où nous sommes
à l'heure actuelle? Mais à tous et chacun qui nous ont fait de
telles demandes il a été bien compris et même sur
certains arrêtés ministériels que l'onpeut faire
aujourd'hui pour garantir pendant une période beaucoup plus longue, une
période de cinq ans, entre autres, stabiliser l'approvisionnement des
industries. Il y a un paragraphe dans lequel nous disons que nous nous
empressons de terminer les inventaires forestiers et dès que nous
connaîtrons les quantités qui pourront être
attribuées à ces opérateurs forestiers, c'est sans aucune
hésitation que nous les augmenterons parce que l'on sait, aujourd'hui,
que pour qu'une scierie soit rentable, il faut absolument qu'elle puisse
usiner, au bas mot, entre 10 et 15 millions et même 20 millions de pieds
de bois dans certains milieux.
Alors, en ce qui me concerne et c'est mon opinion et je crois
qu'elle est partagée par une bonne partie de mes officiers nous
allons nous efforcer de stabiliser les approvisionnements des industries en
place, d'augmenter également leur volume et leur permettre aussi de
moderniser leur organisation pour sortir le maximum de bois qu'ils iront
récupérer à l'Intérieur de ces forêts.
M. COURCY: Est-ce que le ministre est au courant que, dans mon
territoire, il y a deux moulins, le moulin de Macamic et le moulin de
Val-Saint-Gilles le ministre, d'ailleurs, a reçu une
délégation à ce sujet-là . Un moulin comme
celui de Macamic qui peut aller jusqu'à 15 ou 18 millions; il ne demande
que 10 millions pour être exploité, ce qui ferait vivre une partie
de la population. Il devrait y avoir possibilité de consentir à
donner ces 10 millions. Au moulin de Val-Saint-Gilles, ce sont les syndicats
qui demandent des permis de coupe raisonnable pour être capables
d'exploiter le moulin qui existe là. Ce sont deux gros moulins qui
pourraient fonctionner...
M. GOSSELIN: Si ma mémoire est fidèle, le moulin de
Taschereau désirait avoir 22 millions pour être porté
à 25 millions et le moulin Macamic demande 10 millions et il y a une
réserve établie déjà de 5 millions pour
Macamic.
M. COURCY: Oui. Mais ce n'est pas assez. M. GOSSELIN: Ce n'est pas
suffisant.
M. COURCY: Le moulin est fermé à cause de cela. Parce
qu'il n'a pas les 10 millions. Ils ne sont pas capables d'opérer en bas
de 10 millions. Alors, il me semble qu'il devrait se faire un effort surtout
dans ce bois qui est en perdition.
M. GOSSELIN: C'est vrai. Tout cet aspect-là a été
étudié encore dernièrement et je peux dire à
l'honorable député que je m'y intéresse très
activement et j'ai bien hâte qu'on me fasse les suggestions
nécessaires avec les volumes bien déterminés pour que nous
puissions donner ces garanties d'approvisionnement que nous demandent ces
industriels.
M. COURCY: Pour que ces moulins ouvrent leurs portes au plus
tôt.
M. GOSSELIN: Pour qu'ils ouvrent le plus rapidement possible.
M. COURCY: Parce que là, on envoie les gens en chômage.
M. GOSSELIN: C'est vrai.
M. COURCY: Et on a du bois en perdition qui est là.
M. HARVEY: Est-ce que le ministre me permettrait une question? Tout
à l'heure vous faisiez état de la réussite qu'a connue une
expérience pilote dans une certaine région, concernant le
reboisement. A plusieurs reprises, les corps intermédiaires de la
région de Saguenay-Lac-Saint-Jean ont demandé que cette
expérience soit continuée au niveau du territoire de la
région économique Saguenay-Lac-Saint-Jean puisqu'on y trouve au
moins sept moulins à papier, une forêt immense qui couvre le
territoire de Chibougamau, les comtés de Roberval, Lac-Saint-Jean, les
territoires de Shipshaw et le parc national des Laurentides.
Est-ce que le ministre a l'intention au cours de l'année, au
cours du présent budget, d'étendre son expérience dans le
territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean?
M. GOSSELIN: Pour bien répondre à l'honorable
député, je dois vous signaler, M. le Président, que ceci
viendra à l'article du Service de l'aménagement forestier, sous
l'égide de M. Hervé Lizotte, et que certaines expériences
faites entre autres dans les comtés de Montmagny et l'Islet seront
certainement répétées partout où nous pourrons le
faire.
M. HARVEY: Si j'ai posé la question, c'est parce que J'en avais
fait mention il y a quelques minutes, et deuxièmement, c'est parce que
je suis conscient que s'il y aune région au Québec où il
se paie indûment et d'une façon exagérée des
bénéfices en vertu de la Loi d'assistance sociale, c'est bien
dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, où le salaire
hebdomadaire de ceux qui travaillent est le plus élevé de la
province de Québec et se compare avantageusement à n'importe
quelle région de l'Ontario qui est beaucoup plus riche que nous, du
Québec, au niveau du salaire hebdomadaire. En même temps, si cette
politique est bonne, ou si l'expérience est bonne dans notre
région, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait obtenir du ministre des
Terres et Forêts à l'article 1 je peux revenir si vous le
voulez l'assurance qu'on puisse récupérer au moins une
partie de la population qui vit présentement de bénéfices
sociaux, et qui est disponible pour travailler
mais chôme faute de travail. Il y a 18.1% de la population qui est
sans emploi, qu'on nous assure qu'on puisse au moins récupérer
7.5 ou 3 ou 4% de cette main-d'oeuvre dans du reboisement dans tout le
territoire autant dans les comtés représentés par des
ministériels que dans le mien puisqu'il y a un chômage de
18.1%présen-tement au 30 avril 1968.
M. GOSSELIN : J'ai pris bonne note de la suggestion du
député. Il peut être assuré que si mes
crédits le permettent, il me fera certainement plaisir de tenter, non
seulement de tenter, mais de faire cette expérience-là aussi dans
sa région. Deux, accepté au total.
M. COITEUX: Au Service de la recherche, J'entendais justement
tantôt le ministre mentionner, et le député de Saguenay
aussi, le fait que la technologie, actuellement, nous menace. Et je vois,
à l'article Service de la recherche, un ministère qui est en
charge d'une richesse naturelle qui, à mon sens, est la plus importante
de toutes les richesses naturelles. On a des mines, oui, mais aucun moyen de
les propager. On enlève une tonne, elle ne se remplace pas et, devant la
menace de la technologie américaine, est-ce que réellement on
peut se dire que le ministère des Terres et Forêts ou le
gouvernement du Québec comprend réellement l'importance de
développer, avec des millions de dollars, notre service de recherches
sylvlcoles? C'est vrai que, dans plusieurs domaines, on disait anciennement que
le Québec était riche, de richesses naturelles. Nous sommes aux
premiers rangs du monde. Je vais vous donner un exemple qui n'est plus vrai
aujourd'hui, celui du minerai de fer. En 1950, la compagnie Iron Ore a
découvert, à Schefferville, le minerai de fer à une teneur
de 65% à 70%. A ce moment-là, il était le premier au
monde. Ils avaient un « bargaining power » unique. La technologie
américaine a permis de découvrir une concentration
mécanique et, aujourd'hui, avec du 20%, 25% et du 30% de concentration
naturelle on en fait 65% qui sont préférables aux 70% de
concentration naturelle. Le concentré est à 65%. Et qu'est-ce que
la technologie forestière nous réserve? Et la menace d'un
développement technologique sera peut-être de nature à
créer le pire cataclysme économique, parce que c'est notre
richesse principale. Nous devrions, à mon sens, nous du Québec
qui possédons des richesses forestières immenses, consacrer,
enlever quelques millions sur les routes et même soutirer $1 million ou
$1 million et demi du gros budget de l'Education pour les consacrer aux
recherches.
A mon sens, la technologie, pour les années qui viennent, sera
par ses découvertes, la meilleure créatrice d'emplois. Les
industries d'aujourd'hui, avec la technologie, dans cinq ans, dans dix ans
peut-être, ne seront plus rentables.
Alors, je m'étonne énormément, et je fais un
reproche amer au ministre des Finances pour avoir alloué à cet
article seulement $265,000. C'est une honte pour la province de Québec.
C'était une honte dans le passé et, devant le
développement technologique, ça devient de plus en plus une grand
honte parce qu'on ne comprend pas toute l'importance de notre richesse
naturelle qui est la forêt. J'espère que le ministre y a mis tout
son coeur mais il faudra nécessairement qu'il fasse valoir des
arguments, qu'il fasse enfin comprendre qu'il n'y a pas seulement la voirie,
qu'il n'y a pas seulement l'industrie et le commerce, qu'il y a surtout, dans
le domaine forestier, un état d'urgence au point de vue des recherches.
Je ne m'explique pas un budget de $265,000 à même un budget de
quelque $3 milliards cette année.
M. GOSSELIN: M. le Président, je ne voudrais pas faire de
remarques désobligeantes, je veux que le débat demeure objectif,
mais l'honorable député a mentionné, avec raison, que nous
n'investissons pas suffisamment dans le domaine de la recherche, mais je pense
bien que l'honorable député sait qu'en 65/66 nous n'avions que
$30,000.
M. COITEUX: Je le sais.
M. GOSSELIN: Et là, si nous regardons en 67/68, $242,400 et en
68/69 nous dépensons $265,000. Cela a été ma grande
surprise, dès le début, lorsque je suis arrivé au
ministère des Terres et Forêts quand j'ai demandé à
mon sous-ministre combien nous avions pour la recherche et qu'il m'a dit que
nous n'avions que $30,000, un frisson m'a passé sur le dos, et je ne
pouvais pas accepter que nous ayons la responsabilité, nous, d'un
secteur où il ne se dépense que $30,000 comparativement à
quelque $2 milliards et demi pour l'économie de la province de
Québec.
Par contre, l'honorable député sait fort bien que, pour
monter un service de recherche approprié, il nous faut trouver le
personnel. Pour lui donner une idée à quel point il est souvent
difficile de trouver du personnel compétent, l'an dernier, bien que nous
ayons eu $242,400, nous n'avons pu dépenser que $108,534.70. Nous avons
fait l'impossible pour recruter le personnel voulu et, à ce moment-ci,
je me dois de faire appel aux chercheurs, de faire appel à nos
ingénieurs forestiers qui veulent se lancer dans ce
domaine-là; il y a place pour eux à l'intérieur du
ministère des Terres et Forêts, d'autant plus que nous reviendrons
un peu plus loin sur le sujet. Je prétends que le domaine de la
recherche forestière est un domaine strictement provincial et qu'il nous
appartient à nous. Nous nous devons, dans toute la mesure du possible,
de bien l'organiser, et c'est une des raisons pour lesquelles d'ailleurs nous
avons acheté la seigneurie de Lotbinière, qui est à la
portée de la faculté de foresterie et de géodésie
de l'université Laval. Nous nous efforcerons d'y ériger un centre
et, si possible, le centre de recherche qui appartient à Ottawa sera
fusionné un jour, je l'espère, à la faculté de
foresterie et de géodésie afin que nous puissions
bénéficier des chercheurs qui sont déjà en place
pour améliorer, dans toute la mesure du possible, le service de
recherche du ministère des Terres et Forêts.
M. COITEUX: Vous parlez du centre de recherche fédéral de
Valcartier, n'est-ce pas?
M. GOSSELIN: Oui. Parce qu'il faut nécessairement que nous
réorganisions ce service-là. Pour ma part, je ne
négligerai aucun effort pour l'améliorer dans toute la mesure
où le budget nous le permettra...
M. COITEUX: Est-ce que vous auriez l'obligeance, M. le Président,
de m'obtenir les noms des principales personnes en charge du service de la
recherche au ministère des Terres et Forêts.
M. GOSSELIN: Oui. M. Pierre Dorion est en charge du service de la
recherche. Maintenant, demain après-midi, à trois heures, lorsque
nous reviendrons, je donnerai à l'honorable député la
liste des noms de ceux qui assistent... Il y a douze employés permanents
à notre service de la recherche, et l'effectif autorisé pour 1968
nous permettra de porter à 14 le nombre des employés de ce
service.
Je donnerai volontiers, demain après-midi, sur une liste, les
noms de tous ceux qui font partie de notre service de la recherche.
M. COITEUX: Si ces personnes ont besoin de faire du travail de
laboratoire, à quel endroit sont-elles dirigées?
M. GOSSELIN: Jusqu'à présent, en grande partie, elles
l'ont fait en collaboration avec ce que nous possédons à la
Faculté de foresterie et de géodésie, en collaboration
aussi avec le Centre de recherche d'Ottawa et aussi il y a de la recherche
intensive qui se fait à la station forestière de Duchesnay,
où on fait des études diverses sur l'imprégnation du bois,
sur le séchage des diverses essences de bois, et c'est M. Ouellet qui
est en charge de ce service de la recherche.
M. COITEUX: Est-ce qu'il s'en fait dans le parc Montmorency?
M. GOSSELIN: Oui, il s'en fait également dans la parc
Montmorency, je pourrais d'ailleurs donner des détails.
M. MALTAIS (Saguenay): Service de la recherche, adopté, quitte
à donner ces détails demain.
M. GOSSELIN: Oui, oui.
M. LE PRESIDENT: Alors la séance est ajournée à
trois heures demain après-midi.
(22 h 2)
Mardi 21 mai 1968 (Quinze heures cinquante minutes)M.
GRENIER: (président): A l'ordre!
M. GOSSELIN: Hier, il a été bien entendu, lorsque nous
avons commencé à étudier les estimations
budgétaires 68/69, vu que l'honorable député d'Abitibi-Est
n'était pas présent, que je répondrais volontiers à
toutes les questions qu'il aurait à me poser lorsqu'il arriverait.
Maintenant, avant de continuer, vu que j'avais également promis
de donner des réponses à certaines questions qui m'ont
été posées, j'aimerais, ici, remettre à l'honorable
député d'Abitibi-Ouest mais vu qu'il n'est pas ici, il
doit certainement être retenu en haut
M. CLICHE: Oui, il doit être ici dans quelques minutes.
M. GOSSELIN: ... l'arrêté ministériel constituant la
forêt domaniale de LaSarre avec un plan annexé permettant de voir
exactement quel est l'endroit et le bornage de toute cette forêt
domaniale. Egalement aussi, j'aimerais lui remettre l'arrêté
ministériel ainsi que la carte qui l'accompagne concernant la
forêt domaniale du Saguenay. Alors, on trouvera à
l'intérieur de ces documents toute la nomenclature des cantons formant
cette forêt domaniale. Voici pour le député de
Duplessis.
Aussi, le député de Duplessis m'avait demandé quels
étaient les noms des fonctionnaires qui sont au service de la recherche.
Voici, M. le Président, la liste des fonctionnaires faisant partie du
service de la recherche.
Il y a une autre question...
M. CLICHE: Si vous me permettez, M. le Ministre, est-ce que vous
déposez ces documents-là comme faisant partie de l'étude
de vos budgets?
M. GOSSELIN: Je ne crois pas, non.
M. CLICHE: Est-ce tout simplement fourni...
M. GOSSELIN: Non, à titre d'information.
M. CLICHE: A titre d'information aux membres du comité.
M. GOSSELIN: Je ne crois pas qu'il serait utile de faire enregistrer
cela au journal des Débats puisque ces arrêtés
ministériels paraîtront dans la Gazette officielle. Mais j'avais
promis aux députés, pour leur informatlon,que je leur donnerais
les renseignements, et il serait peut-être assez difficile de reproduire
la carte annexée dans le journal des Débats. Alors, je ne crois
pas que cela soit nécessaire à moins que ce soit le voeu unanime
du comité qu'elle soit reproduite.
M. CLICHE: C'était tout simplement pour savoir.
M. GOSSELIN: Maintenant, relativement au travail du dimanche,l'honorable
député d'Abitibi-Ouest et l'honorable député de
Duplessis m'ont demandé hier si nous avions eu plusieurs demandes. Or,
il arrive qu'il y a 55 usines de pâtes et papier dans la province de
Québec dont 36 sont importantes.
Il n'y aurait qu'environ cinq ou six usines qui ne se seraient pas
prévalues, au cours de l'an dernier, de ce qu'on pourrait appeler le
travail de sept jours. Et une grande partie des autres qui n'ont pu
opérer ne le pouvaient tout simplement pas parce que la convention
collective qui avait été signée ne le leur permettait pas.
Actuellement il y a 17 usines qui fonctionnent sept jours par semaine.
Nous avons obtenu, ce matin, certaines de ces précisions du
Conseil des pâtes et papiers de la province de Québec.
Voici pour les renseignements que j'avais promis hier d'apporter aux
honorables députés.
M. LE PRESIDENT: Nous continuons au poste budgétaire 2, article
4.
M. CLICHE: M. le Président, si vous me le permettez, je
n'étais pas présent, hier, au début de l'étude des
crédits et je comprends que le travail a quand même
été fait par les députés de Charlevoix et de
Duplessis de même que celui d'Abitibi-Ouest et les autres.
J'apprécie donc la réserve que faisait le ministre de me
permettre de discuter des questions générales, soit
immédiatement, soit plus tard au cours de l'étude des
crédits.
Concernant la production d'une carte délimitant la forêt
domaniale d'Abitibi-Ouest, le ministre voudrait-il me dire, en regardant cette
carte, ce que représentent les taches ou les sections, à
l'intérieur de la réserve, qui ne sont pas exactement de la
même couleur que la réserve elle-même?
M. GOSSELIN: Ce sont des concessions forestières et l'honorable
député d'Abitibi-Est pourra savoir quels en sont les
propriétaires puisqu'il y en a une qui porte le numéro 300.
M. CLICHE: Ce sont des concessions forestières.
M. GOSSELIN: Des concessions forestières.
M. CLICHE: Cela répond à ma question. Je voudrais savoir
ceci: Est-ce qu'il y a du territoire qui n'est pas déjà
concédé et qui est représenté par ces taches, dans
ces secteurs?
M. GOSSELIN: En totalité, tel que le représente cette
carte, il n'y en aurait pas à l'intérieur de ces territoires. Il
n'y a que ce qui est colorié en bleu qui serait concédé.
Le reste appartient encore à la couronne.
M. CLICHE: Dans ce cas-là, je comprends que
l'établissement de la forêt domaniale d'Abitibi-Ouest veut tout
simplement dire que la politique du gouvernement vise à ne plus
concéder de territoires forestiers dans ce secteur-là, que la
province va l'administrer elle-même et va fournir les usines existantes
ou qui vont exister à l'avenir, à même la forêt de la
couronne.
M. GOSSELIN: ... Oui. D'après la nouvelle politique
établie au ministère des Terres et Forêts, nous donnerons
plutôt ce que l'on appelle des permis renouvelables pour une
période de cinq ans tel que...
M. CLICHE: En vertu de l'autorisation de la Législature, l'an
passé.
M. GOSSELIN: ... L'an passé, les bills no 88 et 90.
M. CLICHE: Concernant la direction générale de la
planification, est-ce que le ministre a fait des déclarations concernant
la planification au point de vue forestier dans la province? Quelles sont les
nouvelles politiques que le ministère a adoptées depuis l'an
dernier, c'est-à-dire depuis l'étude des crédits de l'an
dernier?
M. GOSSELIN: Depuis l'étude des crédits de l'an dernier,
nous pouvons dire que nous avons complété d'abord les inventaires
de toute la zone boréale et que nous avons presque
complété les inventaires forestiers de la province de
Québec. Une très grande partie a été
inventoriée de telle sorte que nous avons pu avoir un certain dirigisme.
Entre autres, j'ai expliqué longuement, hier, en ce qui avait trait
à la zone boréale, les difficultés que nous avons
rencontrées dans ce domaine-là et de quelle manière nous
avons procédé pour donner des approvisionnements suffisants aux
usines déjà existantes. A la lumière des
expériences que nous avons eues au cours de l'automne dernier, nous
avons compilé cette année tous les bons et mauvais effets de
cette politique de planification et nous sommes présentement à
essayer de remédier à certaines des difficultés que nous
avons eues, afin qu'elles ne soient pas répétées au cours
de la présente année.
En plus de cela, le service de la planification a été
appelé à plusieurs reprises à faire des études sur
des projets très spécifiques. Entre autres, sur la basse
Cote-Nord et aussi dans la région du Saguenay, c'est-à-dire dans
la région de Saint-Félicien. Il y a eu également des
études dans Charlevoix et aussi dans un secteur du comté de
Témiscouata à la suite de la fermeture de l'usine Fraser à
Ca-bano. Je crois, en tout et partout, que 65 ou 68 études bien
précises ont été demandées au service de la
planification et cela en dehors des autres problèmes quotidiens qui nous
arrivent.
M. CLICHE: Si un député de l'Opposition, en vertu de son
privilège de représentant du peuple, demandait au
ministère de produire à l'Assemblée législative ou
demandait par correspondance les copies ou photocopies des rapports des
études qui sont faites sur un territoire particulier, est-ce que votre
ministère aurait objection à la reproduction de tels
documents?
M. GOSSELIN: M. le Président, je ne crois pas qu'il serait
d'intérêt public de le donner. D'abord parce qu'il faut bien
comprendre que ce sont des études qui contiennent des données
très volumineuses et qui, si on veut qu'elles conservent une certaine
valeur, ne doivent pas tomber entre les mains de gens qui n'ont pas les
qualifications voulues pour les utiliser à bon escient. Je pense que le
député d'Abitibi-Est, qui a lui-même occupé le poste
de ministre des Terres et Forêts, comprendra qu'il y a parfois des
informations, que nous avons, qui doivent demeurer entre les mains du
ministère, et que l'on ne peut pas dévoiler à tout le
monde.
Cependant, je tiens à dire ceci à l'honorable
député: les portes du ministère lui ont toujours
été grandes ouvertes et en toute circonstance où il voudra
venir consulter sur place la documentation que nous avons peu Importe
qu'il soit accompagné d'un ingénieur forestier ou d'une personne
compétente en la matière il sera le bienvenu. Cependant,
de là à dire que je serais prêt à laisser sortir du
ministère des études qui ont été faites, qui ont
coûté un prix assez élevé au ministère et qui
doivent servir
uniquement pour les officiers de ce ministère... Je ne crois pas
qu'à ce moment-là il serait d'intérêt public de les
divulguer.
M. CLICHE: Concernant le même sujet, je pense que les
études qui sont faites devraient être de même
caractère que les inventaires forestiers, puisque les études
doivent nécessairement se rapporter aux inventaires forestiers. Alors,
ces inventaires sont-ils publics, oui ou non? Est-ce qu'un particulier peut
savoir, peut obtenir, ou est-ce qu'un journaliste pourrait obtenir, en en
faisant la demande par correspondance au ministère ou directement par
appel téléphonique, certains renseignements se rapportant aux
inventaires forestiers? Je pense que ces renseignements-là devraient
être publics, quitte à les interpréter comme ils devraient
l'être ou, si on fait des erreurs en les interprétant, les
corriger à un moment donné. Mais il me semble qu'il est de
l'intérêt public que les inventaires forestiers soient à la
disposition des personnes qui en ont besoin. Je ne dis pas jusqu'à les
publier inutilement, faire des dépenses considérables pour les
publier inutilement... Mais lorsque des groupes, des associations, des
individus s'informent et demandent des résultats d'inventaires faits, il
me semble que le ministère devrait les fournir. Je sais que dans le
passé, toujours dans le passé, cela a été un peu un
mystère cette question d'inventaires forestiers. Le service des
inventaires conservait pour lui-même les résultats du travail qui
avait été fait sur les lieux par les ingénieurs forestiers
en matière d'inventaire du territoire. Très rarement, ces
inventaires-là étaient à la disposition du public. Je dis
ceci et je trouve que c'est très important parce que la province de
Québec, le public, a dépensé énormément pour
ces inventaires, a payé les inventaires. Alors pourquoi les inventaires
ne seraient-ils pas à la disposition du grand public? Je donne un
exemple de l'importance de la demande que je présente. Je pense à
la région de Charlevoix, dont le député est présent
ici, qui offrait dans le passé plusieurs représentations à
ce sujet-là.
Je pense à la région de Charlevoix où il est
possible d'implanter l'usine d'une industrie majeure utilisant la forêt
où certaines essences forestières de cette région. Pour
cela, il faut avoir les inventaires forestiers si l'on veut discuter
adéquatement avec les intéressés, des financiers capables
d'avoir des capitaux et de les investir dans une telle industrie. Alors,
J'affirme que le ministère devrait mettre à la disposition du
public les résultats des inventaires qui ont été faits et
qui, d'après vous, M. le Ministre, couvrent maintenant toute la provin-
ce. Inventaires qui sont commencés depuis vingt ou vingt-cinq ans.
Est-ce que vous n'êtes pas de mon avis?
M. GOSSELIN: Non. M. le Président, je remercie la suggestion
faite par l'honorable député de l'Abitibi-Est mais il me faudra
certainement la mûrir beaucoup avant que, personnellement, en tout cas,
je décide de rendre publics ces inventaires.
D'abord, il a toujours été de coutume au ministère
que nous conservions pour ses besoins ces inventaires forestiers et jamais, en
aucune circonstance, ni du temps de mon prédécesseur ni
aujourd'hui, on a rendu publics ces inventaires. Je ne crois d'aucune
utilité pour le ministère de dévoiler la teneur de ces
inventaires forestiers au grand public Nous avons, au ministère, des
employés toujours prêts, en toutes circonstances, à donner
toutes les informations à quiconque veut venir implanter une industrie
dans la province de Québec. Je crois que cela serait fausser un peu le
jeu des négociations que de laisser ces données ou ces
informations entre les mains de personnes inexpérimentées ou qui
n'auraient pas la compétence voulue pour les analyser.
Au ministère des Terres et Forêts, nous avons des
spécialistes, des techniciens, un groupe d'ingénieurs forestiers
à la disposition de ceux qui en ont besoin, qui veulent faire
l'impossible pour les aider et qui ont réellement à coeur de
promouvoir l'avenir de nouvelles entreprises dans la province de Québec
Alors, je ne vois pas pourquoi et d'ailleurs, nous avons eu certaines
expériences à ce sujet, ça peut fausser passablement le
jeu des analyses nous laisserions de telles informations à la
portée du grand public Souvent nous devons révérifier nos
données lorsque certains représentants de compagnies se
présentent au ministère des Terres et Forêts. Il est
arrivé à plusieurs reprises que nous ayons consulté
certains chiffres que les compagnies nous avalent fournis qui,
confrontés avec les chiffres que nous possédions et avec les
explications soumises de part et d'autre, nous ont amenés à des
données plus précises, plus adéquates. Je pense donc qu'en
dévoilant au grand public des documents de cette nature, on exercerait
une espèce de dirigisme dans les négociations et il y aurait
peut-être négligence d'une part ou de l'autre, chacun se fiant
toujours sur l'autre partie qui, elle, aurait peut-être
préparé ses données à sa façon.
Jusqu'à maintenant, disons que l'expérience que j'ai eue
m'a prouvé qu'il est souhaitable de ne pas donner ces renseignements au
grand public sans y avoir bien pensé. Mais je ne ferme
pas la porte. Elle reste ouverte à la discussion.
M. LE PRESIDENT: Le député de Charlevoix.
M. MAILLOUX: M. le Président, tantôt le ministre avouait
qu'il serait prêt à mettre les informations à la
disposition des intéressés qui voudraient rencontrer les
officiers du ministère.
Il vient d'affirmer qu'il ne veut en aucun cas que le grand public soit
mis au courant de ces informations-là. Est-ce que, par contre, le
ministre accepterait que pour ce qui est des inventaires que le gouvernement
vient de faire, sur certains territoires donnés, les
représentants de ces comtés puissent prendre connaissance des
documents, je ne dis pas de les sortir, je dis prendre connaissance des
documents? Qu'ils soient au moins sensibilisés à une question qui
constitue un point d'interrogation pour le public depuis de trop nombreuses
années.
Durant la dernière campagne électorale, j'ai souvenance
que le parti de l'Union Nationale, qui gouverne la province aujourd'hui, et le
parti libéral ont promis de faire l'inventaire de toutes les sessources
forestières que sont la forêt et vous venez d'avouer que cet
inventaire-là est à peu près complété sur
une bonne partie du territoire.
Mais je trouve quand même un peu fantastique que ceux qui ont pour
mandat de représenter ces comtés, ne puissent d'aucune
façon être mis au courant des disponibilités de leur
territoire.
En cela, je prétends qu'on nie carrément à ceux qui
sont les mandataires du peuple le droit de connaître certains chiffres
dont il a besoin pour certaines discussions. Et je voudrais
référer ici à une tentative qui a été faite
chez nous, dans Charlevoix, durant la période 64-65, alors qu'une
compagnie étrangère à la province je ne la nommerai
pas était, je ne dis pas prête, mais évidemment
désireuse de connaître les disponibilités en essences
secondaires de différentes parties de la province.
Devant l'absence de chiffres valables, tout est tombé à
l'eau, comme discussion. Alors, de quelle manière veut-on ou le ministre
prétend-il que nous puissions, évidemment, inviter des
industriels à venir dans telle région sans rien connaître
des données dont on a besoin pour cette discussion-là.
M. GOSSELIN: M. le Président, d'abord, je devrais faire remarquer
à l'honorable député de Charlevoix que je suis content et
heureux de voir qu'il ait mentionné la période 64-65, parce que
je pense bien que le député de Charlevoix pourrait me rendre ce
témoignage qu'en toutes circonstances, lorsqu'il a communiqué
avec moi, qu'il m'a demandé des entrevues avec certains de ses
électeurs, je l'ai reçu avec empressement.
Et j'ai dit au début de ces remarques, M. le Président,
que toute personne intéressée à implanter une industrie
dans quelque comté que ce soit est la bienvenue au ministère des
Terres et Forêts qu'elle soit accompagnée de son
député ou non. Et si cette personne est accompagnée de son
député, c'est encore mieux, tous deux sont les bienvenus. Us
n'ont qu'à venir rencontrer les fonctionnaires du ministère. Les
portes sont toutes grandes ouvertes pour donner tous les détails
possibles et bien plus, lorsqu'on nous fera une suggestion quelconque ou que
les fonctionnaires recevront une demande de renseignements du ministère,
les ordres sont bien précis et je crois qu'ils l'ont toujours
été d'ailleurs sous tous les régimes, nous allons faire
l'impossible pour donner tous les renseignements, les compilations qu'on puisse
exiger, dont nous disposons et qui puissent être utiles à certains
industriels pour l'implantation d'une entreprise dans un secteur donné.
C'est avec empressement que nous répondrons à toutes les
questions qui nous seront posées et nous mettrons à la
disposition de ces industriels les techniciens, les experts voulus pour les
aider dans leurs recherches, dans leur rapport de rentabilité. En somme,
dans tous les secteurs, nous leur donnerons les renseignements dont ils auront
besoin pour l'implantation d'une nouvelle usine.
M. MAILLOUX: Dans l'exercice de son mandat, le ministre nous a toujours
fourni les renseignements dont nous avions besoin mais il n'a pas
répondu à ma question dans ses dernières paroles,
lorsqu'il me dit ceci: Je serai toujours prêt à donner et aux
députés et à des industriels les accompagnant tous les
renseignements nécessaires. Voici que la tentative dont je parlais
tantôt se situait en 64-65. Depuis ce temps-là la compagnie,
évidemment, a peut-être oeuvré dans d'autres coins du
Canada.
Alors, j'imagine mal qu'il va falloir que le député soit
accompagné d'un industriel avant de connaître la situation exacte
des possibilités de son comté.
M. GOSSELIN: Bien, il n'a rien qu'à venir, le
député... S'il veut venir seul, qu'il vienne seul.
M. MAILLOUX: C'est la réponse que je voulais obtenir.
M. GOSSE LIN: Qu'il vienne seul, voyons donc!
M. MAILLOUX: C'est la réponse que je voulais avoir du
ministre.
M. GOSSELIN: Quelle différence cela peut-il faire? On va lui
donner tous les renseignements, au député, la même chose
qu'à n'Importe quel autre industriel qui va vouloir venir
s'installer.
M. MAILLOUX: D'accord!
M. GOSSELIN: Seulement, ce que je voulais préciser, c'est qu'on a
dans la province de Québec le Conseil d'orientation économique.
On a, en somme, une foule de toutes sortes d'organismes qui ont monté
comme des champignons et à la tête desquels on a mis ce que
j'appellerai de supposés experts qui tirent des conclusions. Souvent,
nous réalisons que ces mêmes conseils d'orientation
économique prétendent avoir trouvé des formules magiques
pour l'implantation de certaines industries, puis, lorsque nous regardons, on
constate qu'on vient nous demander des subventions pour faire des recherches
que déjà nous possédons au ministère des Terres et
Forêts. Alors, nous disons à ces organismes-là qu'avant de
se lancer, avant de venir demander au ministère des Terres et
Forêts ou au gouvernement des subventions pour faire faire telle ou telle
recherche, on se renseigne donc à la bonne place.
J'ai vécu cette expérience-là chez nous, M. le
Président, alors que je recevais une délégation du Conseil
d'orientation économique des Cantons de l'Est. Après qu'on m'eut
lu tout le mémoire, j'ai dit: Messieurs, c'est regrettable, mais vous
êtes 18 mois en retard, parce que tout ce que vous avez de suggestions
dans votre mémoire, nous le faisons déjà.
UNE VOIX: C'est l'information qui manque.
M. GOSSELIN: Bien, l'information, j'en suis. M. le Président,
mais c'est assez difficile d'informer plus parce qu'au moment où nous
avons émis ces politiques-là, nous avons fait la publicité
voulue. Maintenant, si nous ne l'avons pas suivie et si on prétend que
nous ne dépensons pas suffisamment au ministère des Terres et
Forêts pour l'information, là-dessus je suis parfaitement
d'accord. Seulement il ne faudrait pas nous chercher noise par la suite si, au
bureau de l'information, on a passablement augmenté les crédits
pour tâcher de diffuser ce que nous faisons. Il ne faudrait pas, à
ce moment-là, nous faire des reproches.
M. MICHAUD: Bien, cela, c'est un autre débat.
M. COITEUX: Tant que ça ne sera pas de la propagande pour le
Gabon, nous sommes d'accord!
M. GOSSELIN: Pas n'importe quelle pour le Gabon.
M. MAILLOUX: M. le Président, le ministre vient d'avouer,
évidemment, qu'il ne faudrait pas non plus induire le public en erreur.
C'est précisément pour éviter d'induire en erreur les
industriels, les corporations et des organismes tels que les conseils
d'orientation économique que le député, s'il est
réellement conscient de la situation dans son comté, doit voir
à ne pas laisser planer des doutes qui, en dernier ressort, laissent les
gens sur leur appétit. Alors, je pense qu'il est quand même
important que chaque député, sans faire, évidemment, des
conférences publiques, connaisse réellement le
ministère.
M. GOSSELIN: Je pense bien que tout député qui a
réussi à se faire élire dans son comté a
suffisamment de sérieux pour utiliser à bonne fin les
renseignements qu'on lui donnera...
M. MAILLOUX: Vous avez raison!
M. GOSSELIN: ... et en ce qui me concerne, moi, vous avez toujours
été les bienvenus au ministère, la porte n'y a jamais
été fermée à qui que ce soit.
M. CLICHE: Quand le ministre n'est pas là, on ne peut pas avoir
de renseignements.
M. GOSSELIN: Pardon?
M. CLICHE: Si le ministre donne instruction à ses officiers de ne
pas donner ces renseignements...
M. GOSSELIN: Le ministre...
M. CLICHE: ... je parle des inventaires forestiers. Alors, quand le
ministre n'est pas là, il n'y a pas de possibilité d'avoir les
renseignements. D'ailleurs, il n'est pas toujours là et il ne peut pas
être toujours là non plus.
M. GOSSELIN: Mais est-ce que c'est cela qui se faisait sous le
règne de mon prédéces-
seur? Est-ce que mon prédécesseur a déjà
donné des ordres à quiconque de ne pas laisser sortir telle ou
telle Information qu'il jugeait suffisamment contentieuse pour qu'elle ne soit
pas divulguée. Je n'ai peut-être pas le bon mot pour m'exprimer
à ce moment-ci, mais je n'ai jamais oui-dire, depuis deux ans que je
suis au ministère des Terres et Forêts, que mon
prédécesseur a donné quelque ordre que ce soit et je n'ai
pas donné de ligne de conduite à aucun de mes officiers. Je leur
al dit d'user de leur bon jugement et de répondre à toutes les
questions mais que les renseignements qu'il jugeait à propos de garder
confidentiels le demeurent. Si à un moment donné ils se
trouvaient embarassés, mes sous-ministres, mes officiers peuvent me
rejoindre et cela 24 heures par jour.
M. CLICHE: Mais si les officiers avaient dès maintenant des
instructions de fournir aux gens de bonne foi, des organisations ou des corps
publics, des informations concernant les inventaires forestiers, alors il n'y
aurait plus de complications et ils n'auraient plus besoin de
référer ces gens à celui-ci ou à
celui-là.
M. GOSSELIN: Mais je me demande...
M. CLICHE: Je pense à des conseils d'orientation
économique, des conseils économiques régionaux qui, eux,
font certaines demandes qui sont plus ou moins fondées, et je l'avoue,
comme vous, parce qu'ils n'ont pas la chance ou l'opportunité, ou
l'avantage disons de consulter la documentation que le ministère a
accumulée avec les fonds du public, avec l'argent du grand public.
Alors, je prétends que c'est dans l'intérêt public que tous
ces renseignements soient fournis à qui de droit, c'est-à-dire au
grand public qui en fait la demande en payant ce que ça peut valoir
comme publication.
Je ne crois pas que l'on puisse utiliser l'argumentation de mauvaise
interprétation concernant toutes les statistiques fournies par le
gouvernement, dans tous les domaines, surtout par le ministère du
Commerce et de l'Industrie qui nous en envoie une série pratiquement
tous les jours, toutes les semaines.
Je pense que s'il y a mauvaise interprétation, c'est la faute de
celui qui interprète à l'envers. Mais le gouvernement ne peut pas
prévoir toutes les interprétations auxquelles peut donner lieu
toute une série de publications.
M. GOSSELIN: Le député d'Abitibi-Est, je crois, a bonne
mémoire. Il se rappelle fort bien qu'un cahier d'Inventaire forestier
est un cahier passablement volumineux et assez difficile éga- lement
à analyser. Alors je dis que tous les corps publics
intéressés à connaître le contenu, n'ont qu'à
venir au ministère et nous allons les recevoir. J'ai envoyé,
à différentes reprises, devant ces corps publics, un
délégué du ministère des Terres et Forêts
pour donner des explications. Bien plus, tous les chefs de district
possèdent dans chacun de leur district toutes ces
données-là. Alors, pourquoi ne les consultent-ils pas? Ils n'ont
pas besoin de venir directement au ministère des Terres et Forêts,
ils peuvent se rendre au bureau de district du ministère des Terres et
Forêts. Et là, le chef de district va leur donner tous les
renseignements voulus. Et s'il ne les a pas, il n'a qu'à faire un appel
téléphonique au bureau central.
M. CLICHE: On parle d'une politique générale du
ministère. Or, le ministère des Richesses naturelles a
adopté depuis longtemps cette politique-là. Il fait depuis des
années et des années des études géologiques de
toute une série de cantons dans la province. Le ministère des
Richesses naturelles achève probablement de couvrir la province avec des
études géologiques faites conjointement avec le
fédéral. A chaque fois que l'étude d'un canton est
terminée, il y a une publication, cartes à l'appui, avec toutes
les constatations que l'on a pu faire sur la possibilité de gisements
miniers. C'est ouvert au public. C'est publié. C'est remis au grand
public.
Alors je dis qu'à l'avenir la politique du ministère
devrait être dans ce sens-là, pour aider les différents
organismes qui ont à coeur la prospérité, le
développement, l'implantation de manufactures, d'usines. Ces organismes
devraient savoir qu'ils peuvent consulter le ministère et qu'ils seront
bien accueillis comme ils le sont présentement. Ils sont très
bien accueillis. Je suis content de ça. Mais, dans le grand public, on
est convaincu que cette histoire de l'Inventaire forestier, c'est une question
de cachette à l'endroit du grand public. On ne veut pas dévoiler
ce qu'ont les grandes compagnies comme inventaire forestier, comme
possibilités forestières. C'est l'impression qu'a le grand
public. Alors, étant donné que les inventaires forestiers sont
pratiquement terminés comme vous le dites, disons que ce qui est
à point aujourd'hui, ça devrait être publié, mis
à la disposition du public pour au moins être fourni
automatiquement à ceux qui en font la demande.
M. GOSSELIN: J'étudierai la suggestion faite par l'honorable
député d'Abitibi-Est.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions?
M. MICHAUD: M. le Président, si vous me permettez une question
d'ordre général. Je comprends que l'inventaire des ressources
forestières du Québec est pratiquement terminé.
M. GOSSELIN: Oui, c'est ça, terminé...
M. MICHAUD: Est-ce qu'à la suite de cet inventaire le
ministère pense à une possibilité d'exploitation de la
forêt aux fins de l'industrie secondaire? En exploitant nos essences, que
ce soit une exploitation d'Etat de nos essences forestières, une
exploitation mixte de l'Etat et des sociétés, nous pourrions
avoir bientôt dans le Québec, grâce à l'initiative du
ministère, une industrie québécoise du meuble.
M. GOSSELIN: Hier, M. le Président, j'ai répondu à
toutes ces questions-là et l'honorable député pourra se
référer aux notes des Débats et il aura sa
réponse.
M. MICHAUD: Est-ce que vous pourriez résumer
brièvement?
M. LE PRESIDENT: On ne reprendra pas cet article qui a été
discuté définitivement.
M. GOSSELIN: En ce qui a trait à l'implantation d'une industrie
du meuble financée par l'Etat, je ne crois pas que nous en soyons rendus
là. Je pense bien que nous nous devrons, en particulier dans l'industrie
du meuble, commencer par résoudre le problème que nous avons avec
celles déjà existantes, avant de penser à en créer
de nouvelles. Parce que je n'ai pas à revenir sur les difficultés
que nous rencontrons, au sujet des approvisionnements des bois durs. Notre
forêt est nettement déficitaire à l'heure actuelle quant
aux approvisionnements de bois durs et je ne crois pas que, pour le moment, il
puisse être question de l'implantation d'une usine de meubles qui serait
financée par l'Etat.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que cela répond à la question du
député de Gouin?
M. MAILLOUX: II y a des inventaires, évidemment qui font des
volumes assez abondants. Je comprends que nous sommes des profanes, pour la
plupart des députés, et c'est assez difficile de nous retrouver
là-dedans. Est-ce qu'il y a quand même un sommaire de l'ensemble
de ces inventaires-là? Il doit y avoir un résumé
quelconque qui prouve que, dans tel ou tel territoire donné...
M. GOSSELIN: Oui, nous espérons que ce qu'on appelle l'inventaire
intensif, sera terminé au complet, jusqu'au bas du 51ème
parallèle, cet automne. Maintenant, il y aura certaines
vérifications à faire à l'intérieur de cet
inventaire-là, qui est commencé depuis plusieurs années.
Il y a certaines revérifications et il faudra qu'elles soient faites.
Mais je crois que nous en connaîtrons suffisamment, pour être
capables de produire un cahier des inventaires de toute la province de
Québec et avoir une bonne idée du potentiel forestier que nous
possédons.
M. MAILLOUX: Dans l'inventaire dont vous avez parlé tantôt,
des terrains de la couronne, est-ce que l'inventaire du terrain des parties qui
seront concédées à l'entreprise privée est
également fait?
M. GOSSELIN: Oui.
M. MAILLOUX: Egalement.
M. GOSSELIN: Il y en a dans certains secteurs. Pas au complet. Les
concessions sont inventoriées à 95%.
M. COITEUX: C'est sur l'inventaire ou sur...?
M. GOSSELIN: Non, c'est pas mal plus loin que cela. Je crois qu'il
faudrait revenir, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Nous avions terminé les articles 1 et 2. Nous
étions rendus à l'article 4: Service de la formation
technique.
M. GOSSELIN: Alors, le service de la formation technique comprend
surtout l'école forestière de M. Jean-Marie Plouffe. L'an
dernier, nous avions, au service de la formation technique, un montant total de
$606,900 de voté et, au 31 mars 1968, nous en avions
dépensé $662,119.12 et nous demandons $652,900.
Il ne faut pas oublier qu'à cet effet le gouvernement
fédéral apporte une contribution. L'an dernier, nous avions eu
une contribution fédérale de $190,000, et cette année,
nous anticipons une contribution du gouvernement du Canada de $255,500.
Il y avait en place, à ce service de la formation technique, au
31 mars 1968, 28 personnes, et nous avons autorisé pour l'année
68/69, 30 personnes. Maintenant, je suis prêt à donner tous les
détails concernant les salaires payés, le nombre de professeurs
qu'il y a
à l'école de foresterie de Duchenay. Je suis prêt
à répondre.
M. COITEUX: Quel y est le genre du cours présentement?
M. GOSSELIN: Tout dépend. Il y a un certain cours, qui est d'un
an. Des cours ont été donnés cette année, en
affûtage, en limage de scies, en somme, des cours d'ordre purement
technique pour la formation d'opérateurs de scieries.
M. COITEUX: Combien d'élèves cette année?
M. GOSSELIN: Cette année, il y avait chez les gardes forestiers,
108, élèves chez les classificateurs-mesureurs, 28, chez les
affûteurs 18 et aux cours de sciage 5 élèves pour un grand
total de 159 élèves.
M. COITEUX: Est-ce que le ministre peut nous dire combien de ces
élèves-là ont réussi à se placer?
M. GOSSELIN: Disons que je n'ai pas de détails tellement
précis en ce qui a trait aux gardes forestiers. Mais nous avons des
détails assez précis quant aux élèves qui ont suivi
les cours d'affûteurs et les cours de sciage et les cours de
classlficateurs. On peut dire qu'en tout et partout, chez ceux qui ont suivi ce
nouveau cours, treize ont dû s'expatrier aux Etats-Unis et neuf n'ont pas
encore trouvé un emploi. Les autres ont trouvé des emplois
à l'intérieur de la province de Québec.
M. CLICHE: Les affûteurs sont rendus en politique, je suppose.
M. GOSSELIN: Ils sont en train d'affûter le gouvernement
fédéral.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre peut me dire si la liste d'attente
des candidats pour la ferme Duchesnay est encore bien longue?
M. GOSSELIN: Oui, nous avons reçu, en tout et partout, 159
élèves. Nous pouvons donc comprendre que l'école
elle-même ne pourra enre-cevoir plus qu'environ 120 et,
dernièrement, le directeur de l'école, M. Pleau, me disait qu'il
y a une très longue liste d'attente. Il y a plus de 600 demandes.
M. CLICHE: A quel titre, en particulier, y a-t-il une liste
d'attente?
M. GOSSELIN: Chez les gardes forestiers. C 'est là notre plus
longue liste d'attente.
M. MAILLOUX: Est-ce que votre ministère est supposé
apporter des modifications à...?
M. GOSSELIN: Oui. Un comité a été formé,
dont M. Lucien Duchesneau fait partie. Ce comité-là siège
régulièrement avec les officiers du ministère de
l'Education et il est grandement question que l'orientation du cours
donné à Duchesnay soit passablement changé. Nous ne
voudrions pas que cette formation qui y est donnée se perde dans ce
qu'on appelle les fameux CEGEP. Parce que le cours donné à la
Station forestière de Duchesnay est un cours bien spécial qui a
pour but de préparer des employés du ministère et je me
demande de quelle manière cela pourrait...
M. MAILLOUX: Il n'est question, d'aucune façon, d'organiser une
deuxième école en raison de l'abondance de demandes?
M. GOSSELIN: Pour le moment, non.
M. MICHAUD: M. le Président, étant donné que nous
sommes à l'article « direction générale de la
planification » il y a ici un document que m'a aimablement
prêté mon collègue, le député de Duplessis,
et qui fait état des possibilités de récréation
dans les terres et forêts du Québec. L'article se lit comme suit
à la page 14: « Une étude régionale de l'utilisation
des terres fut alors préparée avec une préoccupation
socio-économique et dans une perspective d'utilisation maximale des
terres publiques. Il y eut aussi la préparation de 25 projets de
récréation en forêt intégrés dans un
programme de développement quinquennal. Enfin, il faut noter la
réalisation d'une cinquantaine de clubs scientifiques,
précédés généralement par des
reconnaissances des bassins de drainage. Ces projets et études
spécifiques furent entrepris dans le but, premièrement, d'obtenir
une image du potentiel biophysique des régions; deuxièmement de
relever les implications générales socio-économiques
». J'avais ces questions pour mes collègues, mais nous arrivons
à deux questions extrêmement importantes qui sont reliées
à l'administration du tour is me, de la chasse et de la pêche et
cela se lit comme suit; « D'orienter l'aménagement des lacs vers
un objectif de récréation collective contrairement à
l'utilisation traditionnelle à caractère plutôt individuel
et, deuxièmement, de satisfaire de pressants besoins de
récréation en forêt ». Il s'agit là
évidemment de jolies phrases qui
annoncent une politique extrêmement dynamique qu'entendrait
poursuivre le ministère en ce qui concerne la récréation
en forêt.
Mes questions sont les suivantes: Quels sont les 25 projets de
récréation en forêt? Ont-ils été
déposés? Est-ce que nous pouvons les consulter?
Deuxièmement, quelle est cette possibilité d'orienter
l'aménagement des lacs vers un objectif de récréation
collective? Et, troisièmement, comment le ministère des Terres et
Forêts entend-il satisfaire les besoins pressants de
récréation enforêt? Et, quatrièmement, quelles sont
les politiques, quelles sont les discussions que le ministère des Terres
et Forêts a entreprises ou a l'intention d'entreprendre avec le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, aux fins
d'harmoniser et d'intégrer les politiques communes de ces deux
ministères sur le plan de la récréation collective des
Québécois sur les terres, les forêts, les lacs, les
montagnes et les rivières du Québec?
M. GOSSELIN: M. le Président, de par ses fonctions, le ministre
des Terres et Forêts a la responsabilité de l'utilisation optimale
ou maximale, comme voudra le comprendre le député, du territoire
ou des forêts. Or, nous avons au ministère des Terres et
Forêts il n'y a rien de neuf là-dedans un service
dont M. Raymond Allard est le responsable et les études
mentionnées dans le rapport sont bel et bien faites et peuvent
être consultées en tout temps. J'ai une opinion bien
précise en ce qui a trait à l'utilisation de nos forêts et
surtout l'utilisation du territoire. Il est impensable que le ministre des
Terres et Forêts, dans l'exercice de ses fonctions, ne veille pas en
toutes circonstances, lorsqu'un plan d'aménagement ou un plan
d'opération forestière lui est amené au ministère,
à ce que l'on ait pris soin de respecter et mettre en évidence
dans ce territoire toutes les possibilités non seulement au point de vue
forestier, mais aussi au point de vue touristique et au point de vue sportif.
C'est la base. Et lorsque nous organisons nos plans de coupes, nous veillons
à ce que toutes ces exigences, tous ces secteurs soient pleinement
respectés, de telle sorte que nous puissions, en faisant nos chemins
d'accès en forêt, si par hasard il s'en trouve à
l'intérieur de ce territoire, relever les lacs où il y aurait
possibilité de faire un aménagement polyvalent; ou encore que
nous puissions faire des réserves quant à la vente de certains
lots de villégiature. Nous respectons tous ces domaines.
Et depuis deux ans, et c'était même commencé avant,
nous nous sommes efforcés de res- pecter ces points. Il faut bien se
comprendre il est entendu que nous pouvons exercer une certaine juridiction sur
les territoires nouveaux que nous ouvrons. A l'intérieur des projets ou
des concessions déjà accordées, nous veillons à ce
que toutes les normes des plans d'aménagement soient respectées.
Mais, par contre, nous rencontrons certaines difficultés. Maintenant, il
y a un comité interministériel qui a été
formé. Je dois dire que, depuis un certain temps, ce comité
fonctionne très bien. Il y a des consultations entre les deux
ministères et nous nous efforçons de faire de la lumière
à l'intérieur de tout ce grand travail et, surtout, de ce vaste
territoire placé sous notre juridiction.
M. MICHAUD: Quels sont les nouveaux territoires qui seront ouverts au
public à des fins de récréation de plein air, disons au
cours de cette année?
M. GOSSELIN: Si le député le veut bien, je l'Invite
à faire une visite à mon bureau. A ce moment-là, je lui
montrerai plusieurs plans que nous avons préparés, où les
subdivisions ont été faites et où, en somme, le chemin
d'accès a été bien déterminé. Il constatera
le travail très sérieux qui s'est fait au ministère des
Terres et Forêts.
M. MICHAUD: Mais le député étant passablement
occupé par les travaux de la Chambre, est-ce que le ministre aurait
l'extrême gentillesse de lui faire parvenir les documents auxquels il
vient de faire allusion?
M. GOSSELIN: M. le Président, il s'agit là de documents
très volumineux, de cartes...
M. MICHAUD: Non... à cette simple question, quels sont les
nouveaux territoires, avec une délimitation de graphiques?
M. GOSSELIN: Je vous adresserai la liste de ces territoires par retour
du courrier.
M. MICHAUD: Pour les 25 projets de récréation en
forêt dont il était question dans ce document de la direction
générale de la Planification, est-ce que nous pourrions avoir une
copie également de cela?
M. GOSSELIN: Certainement.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a des difficultés, mais
carrément, franchement, avec les compagnies qui exploitent nos
ressources fo-
restières au sujet de l'accessibilité par le public
à des bases de plein air et de récréation?
M. GOSSELIN: La collaboration a été excellente
jusqu'à aujourd'hui.
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a eu augmentation?
M. GOSSELIN: Augmentation de quoi?
M. MICHAUD: Disons, depuis les deux dernières années, de
la fréquentation du public dans les endroits de plein air sur les
territoires de...
M. GOSSELIN: Oui, il y en a eu beaucoup. Mais je crois, M. le
Président, qu'il va falloir y aller avec beaucoup de prudence parce que,
malheureusement, je dois dire à grand regret, que notre population n'est
pas tout à fait prête à entrer à l'intérieur
de nos forêts. Seulement pour vous donner un exemple bien précis:
cette année et jusqu'à aujourd'hui et on ne peut
blâmer la foudre de les avoir provoqués nous avions, il y a
à peine quelques jours, 375 feux qui ont brûlé
au-delà de 20,000 acres de forêt.
Les rapports mentionnent qu'en grande partie ces feux de forêt ont
été causés par des pêcheurs imprudents. Alors, avant
d'ouvrir nos forêts, il faudrait prendre en considération s'il est
préférable de rendre accessible la totalité de nos
forêts et de laisser un public imprudent les brûler ou bien si nous
devons prendre beaucoup plus de mesures afin de pouvoir mieux protéger
notre patrimoine forestier.
M. MICHAUD: Dernière question. Est-ce qu'il existe encore sur le
territoire national québécois des droits de péage pour
pénétrer à l'intérieur des territoires qui sont
exploités par des compagnies forestières?
M. GOSSELIN: Oui, à certains endroits il y a encore des
barrières, parce qu'il faut bien comprendre que plusieurs compagnies
forestières ont fait à leurs frais ces chemins...
M. MICHAUD: Des barrières, oui, mais des droits de péage,
est-ce que ça existe encore?
M. GOSSELIN: Des droits de péage? Bien, c'est à la
barrière. Il y a encore quelques endroits où il y a des
barrières de péage.
M. MICHAUD: Est-ce que le ministre est d'accord avec cette politique qui
est un peu d'une élégante hostilité à l'endroit des
droits fondamentaux du public de circuler sur leur territoire?
M. GOSSELIN: Si le public a des droits fondamentaux de circuler sur les
terrains, il en est de même pour les compagnies forestières qui
ont la responsabilité, lorsqu'elles ont une concession
forestière, de faire la surveillance. Elles doivent payer
également pour la protection contre les incendies et elles ont fait des
dépenses très considérables pour les chemins. Je pense que
c'est fondamental aussi qu'elles aient le droit de contrôler et qu'elles
aient le droit de charger une certaine somme pour se dédommager.
M. MICHAUD: Donc, vous acceptez que sur les territoires en location par
des intérêts privés, on puisse charger, on puisse demander
des droits de péage à des citoyens québécois,
là où les territoires de récréation sont
accessibles au public?
M. GOSSELIN: Non, M. le Président, il est clair que le
député veut déformer mes paroles...
M. MICHAUD: Je ne veux pas les déformer, je pose humblement une
question.
M. GOSSELIN: Si vous posez humblement la question je vous dirai que
non.
M. MICHAUX): Vous me répondez non là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Le député de Fabre.
M. HOUDE: Je voudrais savoir si le comité interministériel
auquel on faisait allusion tantôt, est le même que celui qu'on
appelle CPAR, je pense, le Comité permanent pour
l'aménagement...
M. GOSSELIN: Non, non. Ce n'est pas la même chose du tout.
M. HOUDE: Pour l'aménagement du territoire, en particulier
à des fins récréatives, il semble clair et net
actuellement que plusieurs ministères voient à ce
problème. Est-ce que votre ministère, celui des Richesses
naturelles, celui du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et le nouveau
commissariat aux Sports et la Jeunesse ont actuellement des rencontres, des
réunions pour l'aménagement du territoire?
M. GOSSELIN: Jusqu'à présent, il y a eu quelques
rencontres. Ce comité-là fonctionne beaucoup plus efficacement
depuis environ huit mois.
M. HOUDE: Mais, que vient faire CPAR dans tout ça puisque
c'était également un comité permanent?
M. GOSSELIN: Ce n'est pas le même genre d'organisme.
M. COITEUX: J'ai très bien compris l'argument du ministre et j'ai
eu à défendre le même argument à maintes et maintes
reprises, même avec mon association de chasse et de pêche qui pose
comme condition la prise de cinq ou six petites truites. Je sais qu'une
compagnie comme Price Brothers, par exemple, qui en 1941 a vu brûler pour
dix truites, 100 milles carrés de forêt, a une autre optique, une
optique qui tient compte des 4,000 à 5,000 personnes qui travaillent
pour elle. Ce problème-là, je le comprends très bien comme
forestier.
Par contre, il y a une coopération comme vous dites des
compagnies. Maintenant. J'ai obtenu une fois en 1941, pour la cueillette des
bleuets, de la part du ministère, que les forêts qui sont
fréquentées, dépendamment de la foule qu'il y a le
dimanche, que le gouvernement consente à ses frais à la demande
de la compagnie Price Brothers de mettre des gardes-feux ou des surveillants
supplémentaires. A ce moment-là, je sais que la politique
de Price suit actuellement, et je pense que d'autres compagnies ont
imité ça dépendamment du nombre de gardes-feu
supplémentaires sur les différentes rivières qu'ils
peuvent avoir, ils accordent chaque dimanche disons 100, 125 ou 150 permis.
A ce moment-là, le gouvernement va au-devant du désir du
public d'aller se récréer en forêt et, deuxièmement,
il protège aussi notre patrimoine national qui est en même temps
sa garantie de mise de fonds du capital. La compagnie n'a aucune objection
à ce que... Je suis surpris d'entendre dire à certains citadins,
parfois; Ah, la maudite compagnie, elle ne veut pas qu'on aille prendre de la
truite. Je suis convaincu que ce ne sont pas des steaks de petites truites qui
les intéressent. Ce qu'elles veulent, c'est que le public puisse aller
prendre de la truite et que, par contre, le gouvernement consente, à ses
frais, à exercer la surveillance nécessaire de façon
à prévenir des désastres et à permettre à
tout le monde de se récréer comme il se doit. Ainsi, la compagnie
atteint ses fins et le public peut utiliser...
M. LE PRESIDENT: Messieurs, si vous me permettez, sans vouloir bloquer
la discussion, c'est opportun, mais on pourrait peut-être en parler
davantage au poste 6, Protection forestière.
M. COITEUX: Non, c'est absolument la raison pour laquelle j'ai
demandé à mon collègue M. Michaud, qu'on traite ici ce
sujet, dans la direction générale de la planification, et en
autant que je sache, le poste 2 est bien intitulé: Direction
générale de la planification. C'est dans ce
document-là...
M. PLAMONDON: Mais vous parlez...
M. COITEUX: ... qu'on parle de l'aménagement de lacs, de
récréation, d'orienter l'aménagement des lacs, à la
page 145.
M. LE PRESIDENT: Alors, on va s'entendre. Est-ce qu'on discute de la
protection de la forêt immédiatement?
M. COITEUX: Non, non. Il n'en est aucunement question... Il était
question de la direction générale de la forêt,
d'obtenir...
M. CLICHE: Cela entre en ligne de compte, de toute façon.
M. COITEUX: ... des nuages, de relever les demandes régionales et
d'orienter l'aménagement des lacs vers un objectif de
récréation collective.
M. PLAMONDON: Mais là on parle de protection.
M. COITEUX: Cela peut venir en incidence mais c'est surtout
récréation.
M. MICHAUD: Très bien. M. le Président, je suis sûr
que le ministre n'a voulu ni induire le comité ni le public en erreur en
disant que, lorsque les compagnies ouvrent l'accès de leurs territoires
au public, il y a une augmentation des feux de forêts. Il y a eu une
expérience qui a été tentée, cela m'a
été raconté et a même été donné
publiquement par la Compagnie internationale de papier du Canada, qui a ouvert
largement ses territoires, même en publiant des avis publicitaires dans
les journaux et en invitant le public à fréquenter ses
territoires. L'on a remarqué qu'à la suite de cette initiative,
il y a eu des populations massives de sportifs qui se sont dirigés vers
ces territoires et au cours de cette année-là, il y a eu sur
l'ensemble du ter-
ritoire de la CIP une diminution des feux de forêt. Je pourrai
apporter la documentation...
M. GOSSE LIN: Ce n'est pas forcément at-tribuable au fait que,
cette année, si les conditions climatiques ne s'y prêtaient pas
à ce moment-là on ne peut pas...
M. CLICHE: Les machines à pluie fonctionnaient à ce
moment-là.
M. GOSSELIN: II aurait fallu... d'ailleurs, j'ai vu, en ce qui concerne
la même compagnie, un territoire qui a été ouvert au public
et où on a colorié les parties qui ont été
brûlées et les parties qui sont demeurées disponibles. Le
député peut me croire, la partie coloriée était
beaucoup plus grande que la partie qui restait disponible.
M. CLICHE: M. le Ministre, est-ce qu'on peut dire qu'ici, au
Québec, les feux de forêt sont plus nombreux parce que la
population va plus en forêt, y a plus accès, que la forêt
est plus libre que dans le passé? Est-ce que les feux de forêt,
autrement dit, sont plus nombreux au Québec qu'en Ontario? En Ontario,
la forêt est très accessible au public. Et je ne crois pas qu'il y
ait plus de feux de forêt dans le Québec qu'il n'y en a en
Ontario.
M. GOSSELIN: Vendredi dernier...
M. CLICHE: Je dis que, dans le passé, c'était une coutume
que la forêt ne soit ouverte qu'à certains
privilégiés. Je ne fais pas d'allusion politique. C'était
la tradition, c'était la coutume, c'était dans les moeurs que la
forêt, les beaux lacs ne soient accessibles qu'à une classe de
privilégiés, souvent des étrangers.
M. GOSSELIN: Vendredi dernier, j'avais l'occasion de discuter de cet
état de choses avec M. G. Brunelle, le ministre aes Terres et
Forêts de l'Ontario, et M. Brunelle m'avouait que là aussi on a de
nombreuses difficultés avec le public qui voyage à
l'intérieur des forêts. Ce n'est pas commun à la province
de Québec. Cependant, nous voulons nous efforcer de préparer des
aménagements vers lesquels nous pourrons diriger le public et là
où il y aura une surveillance plus étroite.
M. CLICHE: C'est ça!
M. GOSSELIN: Je crois que nous nous devons, et même cette
année, j'ai songé, à un certain moment, à ce qu'il
y ait des programmes éducatifs à la
télévision...
M. CLICHE: C'est bien, ça!
M. GOSSELIN: ... pour tâcher de démontrer à ceux qui
voyagent à l'intérieur de nos forêts de quelle
manière on doit se comporter. Et je pense que les députés
d'Abitibi-Ouest et d'Abitibi-Est conviendront avec moi qu'en Abitibi, par
exemple, où vous avez un humus qui peut avoir trois ou quatre pieds
d'épaisseur, des chasseurs ou des pêcheurs peuvent faire un feu,
bien l'éteindre, et deux jours après, le même feu va sortir
à 200 ou 300 pieds plus loin alors qu'on pensait que tout est bien
éteint après l'avoir arrosé.
Et on a des conditions ici, dans la province de Québec, comme en
Amérique du Nord, qui sont totalement différentes de ce que l'on
peut voir dans les pays Scandinaves.
M. MICHAUD: Dans la huitième et dernière question, le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a
amorcé, il y a quelque temps, une politique de
récupération du territoire public, c'est-à-dire
d'annulation de baux de propriétaires privés de nos lacs. Je vais
lui demander ceci: Est-ce qu'il est premièrement d'accord avec cette
politique? Deuxièmement, est-ce que son ministère est
consulté lorsqu'il s'agit d'annulation de baux? Troisièmement,
est-ce qu'il entend donner son appui pour promouvoir cette politique?
M. GOSSELIN: Je ne veux pas me rendre désagréable au
député, mais si on saute d'un article à l'autre, cela
relève du domaine territorial...
M. MICHAUD: Récréation en forêt.
M. GOSSELIN: Dans le domaine territorial, les baux qui sont
concédés au ministère des Terres et Forêts, je crois
que l'honorable député d'Abitibi-Est conviendra avec moi que
c'est sous l'égide de M. Maurice Descoteaux, et cela relève du
service des terres, du domaine territorial. Ce n'est pas du tout du domaine de
la planification,
M. MICHAUD: Est-ce qu'il y a un conflit de juridiction entre le
ministère du Tourisme et celui des Terres et Forêts? Qui a
juridiction pour décider?
M. GOSSELIN: Il y a certaines difficultés qui
s'élèvent, parce que le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche ne peut qu'émettre des permis
de chasse et de Pêche. Il ne peut pas émettre des permis de
circulation. Les permis d'occupation sont émis par le service des terres
du ministère des Terres et Forêts et, à ce
moment-là, lorsqu'on a enlevé, disons, certains territoires
à certaines associations de chasse et de pêche, on a
créé un dilemme. Il faudra nécessairement que la loi soit
amendée, parce que nous avons, au ministère des Terres et
Forêts, au-delà de trois mille demandes et il s'y en ajoute tous
les jours, de la part de personnes qui ont reçu antérieurement du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, il y a de
nombreuses années, un permis de chasse et de pêche pour un club.
Ce club y a construit le chalet principal, et, par la suite, les membres du
Club ont décidé de bâtir leur propre camp à eux et
ils sont tout simplement ce qu'on appelle, dans le langage du métier,
des « squatters », parce qu'ils n'ont pas de permis d'occupation.
Or, au moment où l'on retire ces permis de chasse et pêche
à ces associations, il arrive que ces gens qui ont fait des
dépenses très considérables pour construire ces
édifices n'ont pas de fonds de terre. Il faudrait qu'ils
déménagent leurs pénates et aillent s'installer ailleurs.
La chose n'est pas facile. Nous avons eu quelques rencontres à cet effet
avec les autorités du ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche et il va falloir trouver une formule, c'est même urgent,
afin que nous ne dépossédions pas en totalité ces
gens-là. Que voulez-vous qu'ils fassent avec des organisations où
on a dépensé plusieurs milliers de dollars?
M. CLICHE: Non, ce n'est pas compliqué à ce
point-là, c'est que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche ne retire que le droit d'exclusivité au lac, à
pêcher ou à chasser.
M. GOSSELIN: Le droit, c'est ça.
M. CLICHE: Mais il ne se prononce pas sur le droit d'occupation. Et
même, chaque fois qu'une telle décision est prise d'enlever le
droit d'exclusivité, on offre généralement aux
propriétés de constructions échelonnées autour du
lac, certains droits d'occupation par bail.
M. GOSSELIN: Je voudrais dire ceci, à l'honorable
député, là où nous rencontrons des
difficultés, c'est que souvent ces constructions ont été
faites sans plan d'ensemble. Il n'y a pas eu d'arpentage, il n'y a pas eu de
lotissement. Alors, il faut nécessairement définir ce qu'on va
donner à ces gens. Et après, il reste aussi la
responsabilité du chemin d'accès. Souvent, les clubs ont
bâti à leurs frais le chemin pour se rendre à ces camps,
puis il y a toute une série de questions que nous devons nous poser
quant à...
M. CLICHE: La loi est que quand on bâtit, et qu'on fait des
améliorations sur les terrains de la couronne, cela appartient à
la couronne, cela appartient à tout le monde, à moins d'avoir un
droit exclusif.
M. GOSSELIN: Oui, mais est-ce qu'à ce moment-là,
l'honorable député d'Abitibi-Est prétend qu'il serait
logique que nous les dépossédions comme cela, du jour au
lendemain?
M. CLICHE: Je ne parle pas de les déposséder. Lorsqu'on
leur a enlevé le droit d'exclusivité de chasse et de pêche,
on ne les a pas empêchés de demeurer là. Mais je suis
contre l'exclusivité qui est donnée, c'est-à-dire le droit
qui est donné à certaines compagnies, en particulier les grandes
compagnies, de construire des chemins sur les terrains de la couronne et que
ces chemins ne soient pas accessibles au public pour aller se recréer en
forêt.
M. GOSSELIN: D'ailleurs, je crois que l'honorable député
sait fort bien que, depuis quelques années, sous son régime, il a
abandonné passablement cette pratique, d'autant plus qu'avec notre
politique de chemins d'accès et les millions de dollars qui ont
été dépensés depuis une huitaine d'années,
il est permis de dire que nous voyons de moins en moins ces problèmes.
Il en existe encore bien entendu à l'intérieur de certaines
concessions forestières et nous tendons, dans toute la mesure du
possible... Je sais une chose, que depuis deux ans en particulier, nous n'avons
pas rencontré ce problème-là parce que nous avons pris
à notre charge la très grande partie des chemins d'accès
sur les terrains de la couronne.
M. COITEUX: M. le Président, le ministre parlait tantôt
d'éducation. Il a certainement pris connaissance de l'attaque fulgurante
qu'on a faite contre les grosses compagnies forestières et surtout
contre le ministère des Terres et Forêts, qui permettait pareil
abus. On disait, entre autres choses, que le fait de couper àblanc
étoc était de nature à détruire la faune, surtout
le chevreuil. Est-ce que le ministre est de cet avis? Et s'il n'est pas de cet
avis, pourquoi un de ses fonctionnaires, qui est certainement théoricien
ou qui peut l'être en la matière, n'a-t-il pas répondu?
Parce que si on laisse ces
idées-là s'implanter dans le public, on contribue à
faire des compagnies forestières ce que le public a tendance à
croire, de gros méchants loups. Les compagnies forestières
j'en sais quelque chose, j'ai travaillé dix ans pour elles je
sais que lorsqu'elles sont approchées et que la protection est
décemment assurée, elles sont heureuses d'ouvrir les concessions.
On laisse passer des âneries comme cela le citadin est
peut-être convaincu de cela, peut-être mon collègue Michaud
est-il convaincu de cela, s'il l'a lu dans le journal que le fait qu'on
coupe à blanc étoc, cela détruit le chevreuil, lorsque
c'est exactement le contraire.
M. HOUDE: II est spécialiste des lièvres.
M. COITEUX: Prenez l'expérience d'Anti costi où il y a un
cheptel de 75,000 chevreuils. L'endroit où vous tuez le chevreuil, c'est
dans les bûches ou dans les brûlés, là où il y
a de la jeune coupe. Alors, si on laisse passer des choses comme cela, on n'a
pas à s'étonner que le public soit monté contre les
compagnies forestières et contre le ministère des Terres. Cela
m'a étonné de voir le ministre, dont je connais la violence, ne
pas sursauter immédiatement pour défendre son ministère
qui a été attaqué d'une façon indue dans cette
affaire-là.
M. GOSSELIN: M. le Président, tout violent que puisse être
le ministre des Terres et Forêts...
M. MICHAUD: L'est-il?
M. GOSSELIN: ... il a de la mesure en bien des circonstances. Le
député de Duplessis qualifie ces articles d'âneries, c'est
précisément parce que, personnellement, je sais que le type qui
avait écrit cela manquait d'expérience dans le domaine et que
tout bon chasseur savait bien que les articles n'étaient pas
sérieux et ne feraient pas grand tort. Je n'ai pas jugé à
propos d'y répondre. Je n'avais certainement pas l'intention
d'entreprendre ce que j'appellerai un duel, une polémique de sourds avec
des gens qui ne s'y connaissent pas en la matière. Je reconnais le
député de Duplessis comme un chasseur, je pense bien qu'on a
quelque peu chassé tous les deux, je sais bien que, dans ma
région, je chasse depuis que je suis assez vieux pour porter un fusil.
M. le Président, comme le disait si bien le député de
Duplessis, je n'ai jamais prétendu que le fait de couper une forêt
à blanc chassait le chevreuil. C'est tout le contraire, comme le sait
celui qui a travaillé ou voyagé en forêt. On dit que le
bruit des scies mécaniques, entre autres, chasse le chevreuil; or, il
m'est personnellement arrivé d'avoir une scie mécanique en main
et d'avancer directement sur un chevreuil, presque à une vingtaine de
pieds de lui. Tant et aussi longtemps que je n'arrêtais pas la scie
mécanique, il ne se sauvait pas. Du moment que le bruit...
M. MICHAUD: C'est une nouvelle forme de chasse adaptée à
la révolution industrielle.
M. GOSSELIN: C'est en plein ça. Nos chevreuils se sont
modernisés plus vite que le chroniqueur.
M. HOUDE: M. le Président, je n'étais pas ici lorsqu'on a
discuté le poste 1, concernant la publicité et l'information. Je
voudrais tout simplement, et pour reprendre votre idée
d'éducation, en profiter pour féliciter ce service. Je tiens
à dire que, comme éducateur et propriétaire d'un camp de
vacances, j'ai fait appel au service de la publicité et de l'information
et que j'ai reçu une abondante documentation concernant le
ministère des Terres et Forêts et en particulier concernant les
différentes essences d'arbres.
J'en suis très heureux. Concernant l'article 4, Service de
l'information technique, puisqu'on a fait allusion tantôt à
l'école de Duchesnay, vous avez mentionné les dangers de feux de
forêt, vous avez parlé d'éducation populaire par la
télévision. D'accord, je pense que ce sont de grands media
d'information et d'éducation. Mais je me demande, à la suite de
mon expérience avec votre service de publicité et cette
documentation, s'il ne serait pas possible dans l'avenir que le
ministère des Terres et Forêts, soit avec des élèves
par exemple de l'école de Duchesnay, soit par l'intermédiaire
peut-être des gardes ou des ingénieurs forestiers, intensifie
cette connaissance de la forêt. En demandant par exemple aux
ingénieurs forestiers de visiter un certain nombre de colonies de
vacances ou de camps scouts qui s'établissent dans leur région
pour la période estivale. Peut-être pourriez-vous lancer une
invitation à cet effet à l'Association des camps de la province
de Québec? Si on savait que la compagnie CIP a une espèce de
musée de l'arbre ou de la forêt je ne sais si mon
expression est exacte mais je sais que ça existe. J'ai reçu
également de la documentation nous invitant à faire visiter ces
endroits par les enfants. Je pense qu'il y aurait là
énormément de travail et de résultats.
Actuellement, on parle dans la plupart des activités pour les
jeunes du domaine sportif et du domaine culturel mais je crois
sincèrement
qu'on peut entrer le domaine des sciences naturelles, dans la partie
culturelle justement des activités qu'on offre aux jeunes. Il semble
actuellement parmi les éducateurs qu'on se contente surtout de parler
peinture, théâtre et sculpture. Je n'ai rien contre la peinture et
le théâtre, au contraire, j'en suis. Mais il y a
présentement une demande très grande chez les éducateurs
pour avoir de plus en plus d'informations concernant les sciences naturelles,
que ce soit en botanique, en zoologie ou autres. Alors, est-ce possible, par
votre service de formation technique, par les élèves de
Duchesnay, par les gardes forestiers et par votre Service de la publication et
de la documentation, de mettre davantage en valeur ces possibilités et
de mettre à la portée des éducateurs et des mouvements
toutes les informations possibles concernant la forêt?
M. GOSSELIN: Nous mettons déjà à la disposition de
plusieurs associations de la province de Québec des montants très
considérables et l'aide technique également nécessaire
pour diffuser tout ce qu'on peut retirer de la forêt. Vous avez, entre
autres, les clubs 4-H qui sont subventionnés par le ministère.
Nous avons accru l'aide qui leur est donnée pour qu'ils soient en mesure
de continuer le travail merveilleux qu'ils ont fait jusqu'à
aujourd'hui.
Et en plus, tous nos centres, tels l'école de Duchesnay, seront
ouverts au cours des mois d'été pour toute association qui veut
les visiter. Une partie des professeurs qui y demeurent au cours de
l'été sont à leur disposition et il y a même
certains cours donnés à certains groupements. Et il en est ainsi
dans tous les secteurs. Vous avez à Parke, entre autres, dans le
comté de Kamouraska, un autre centre qui a été ouvert il y
a quelques années et qui sert à donner des renseignements et
à éduquer en somme nos jeunes à voyager en forêt et
à mieux connaître tout ce qu'on peut en retirer.
J'accepte volontiers la suggestion faite par le député de
Fabre et je pense qu'il trouvera en celui qui parle un collaborateur constant
dans ce domaine. Je crois que l'éducation doit se faire par les jeunes
d'abord, si nous voulons réellement que plus tard ils fassent de bons
citoyens et qu'ils protègent notre forêt. Nous y avons
travaillé sans relâche depuis plusieurs années et nous
continuerons de le faire. Tous les officiers du ministère, disponibles
dans chacune des régions, sont toujours bien disposés à
donner tous les renseignements et informations.
M. HOUDE: Non, un seul point, M. le ministre, sur lequel j'aimerais
insister, si vous me le permettez juste une seconde. Je suis parfaitement
d'accord qu'il se fait un merveilleux travail dans les clubs
spécialisés comme les 4-H mais je pense qu'au moment où
nous parlons, il y a une demande de plus en plus forte pour des groupes non
spécialisés. C'est entendu que les 4-H sont déjà
intéressés par ce domaine.
Il est entendu que le Club des jeunes explorateurs, par exemple,
à Cap-Jaseux tout près de Chicoutimi, est intéressé
aux sciences naturelles, aux oiseaux, aux poissons, etc... Mais il y a un
phénomène nouveau, qui est très récent. C'est que
les groupes non spécialisés dans le domaine des sciences
naturelles je pense à une simple colonie de vacances, je pense
à un simple camp de scouts, qui a plusieurs buts, plusieurs objectifs
sentent le besoin, actuellement, de se renseigner. Ils ne savent pas
exactement où s'adresser pour s'informer comme les clubs de sciences
naturelles, par exemple, ou les 4-H.
C'est pourquoi, je souhaiterais que la documentation que j'ai
reçue serve à d'autres. Bien sûr j'étais ici, j'ai
pu vous rencontrer en Chambre, je vous en ai glissé un mot, vous m'avez
donné un nom et j'ai écrit. Comme je vous dis, j'ai
été favorablement surpris. J'ai reçu une caisse
complète de documents.
Eh bien! je voudrais que quelqu'un... si je m'adressais à la
radio, là, cet après-midi, je serais heureux, parce que j'ai
l'impression que la boite de documents que j'ai reçue pour mon camp...
il y aurait peut-être 20, 25 ou 30 camps de vacances qui vous
écriraient pour vous la demander.
Alors, peut-être votre ministère pourrait-il, je ne sais
pas... lancer un appel ou une invitation à tous les mouvements de
jeunesse afin que ceux qui sont intéressés à recevoir
cette documentation, écrivent à telle adresse, etc..
M. GOSSELIN: Chaque fois que j'ai eu l'occasion de parler, que ce soit
aux 4-H, j'entends lorsque j'étais demandé comme
comférencier... vous savez qu'il faut être prudent avec le
député de Gouin. Il faut avoir les mots précis, il faut
parler dans des termes bien clairs.
M. MICHAUD: Avec n'importe qui. Pourquoi plus spécialement avec
le député de Gouin, je me le demande?
M. GOSSELIN: Ah!
M. LE PRESIDENT: Il a une culture qui sort de l'ordinaire.
M. MICHAUD: Je suis heureux que le président me rende ce
témoignage.
M. GOSSELIN: De toute façon, M. le Président, tous les
fascicules que nous possédons au ministère des Terres et
Forêts sont disponibles pour ceux qui en font la demande. Je prends bonne
note des suggestions du député de Fabre et je suis parfaitement
d'accord avec lui quant à la diffusion de ces documents. Il est inutile
de les garder sur les tablettes. Nous devons les envoyer le plus rapidement
possible pour que la population puisse en prendre connaissance et surtout que
nous obtenions les résultats que nous en attendons.
M. MICHAUD: Et l'implantation... comme c'est là?
M. LEDUC (Laviolette): Je ne sais pas s'ils en ont la permission, mais
dans les pépinières c'est peut-être un mot qui ne
correspond pas aux faits ... il y a certaines pépinières
nous en avons une dans la région, chez moi, presque
complète dans les essences d'arbres qui peuvent intéresser
non seulement les enfants mais les adultes.
M. GOSSELIN: Des gens s'imaginent, lorsqu'ils voient une
pépinière, que c'est un sanctuaire fermé; cependant, les
pépinières du gouvernement, comme celle de Berthier, ou bien
celle de la station forestière de Duchesnay ou celle de Compton ou
d'ailleurs, sont ouvertes au public et toute personne qui veut les visiter,
qu'elle soit accompagnée de jeunes amateurs d'arbres ou de jeunes
faisant partie de Club 4-H ou autres, est bienvenue. Nos fonctionnaires sont
très courtois à l'endroit des visiteurs.
M. MICHAUD: Dernière observation et je vous promets
qu'après cela je soulage le ministre, le Président du
comité, de mon encombrante personne.
M. GOSSELIN: Vous ne me soulagez pas, ça m'est très
agréable.
M. MICHAUD: II est un point que je voudrais bien clarifier ici et ce
point-là a été abordé par un de mes
collègues tout à l'heure. Il concerne la
récupération du domaine public et l'accessibilité par les
citoyens aux clubs privés. Il ne s'agit pas et je voudrais que
ça soit bien compris dans le public d'une dépossession du
territoire, parce que cela est mal compris et ceux qui prêchent cette
politique, dont le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, et
je présume que le ministre des Terres et Forêts est aussi
d'accord. Nous ne sommes pas et nous ne voulons pas être des «
spoliateurs », c'est-à-dire des personnes qui veulent priver
d'autres gens de droits acquis. Il s'agit d'un partage de la jouissance,
c'est-à-dire de rendre accessibles au public les territoires qui sont
déjà sous location privée.
Maintenant, je sais que le ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche a comme objectif, hypothétique et global de rendre
tous les clubs privés accessibles par voies carossables au public
québécois. Je me demande si le ministre est d'accord avec cette
politique? Je présume qu'il l'est, à tout le moins je le
souhaite. Que partout où les voies carossables peuvent mener à
des lacs où il y a des ressources fauniques, les Québécois
y aient accès.
Je termine là-dessus et je formule le voeu que cette politique
verbale du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche soit
endossée par le ministre des Terres et Forêts et qu'elle soit
cristalisée dans les faits dans un proche avenir.
M. GOSSELIN: Ainsi soit-il.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions?
M. CLICHE: Concernant la formation technique, disons que je vais me
permettre de résumer le débat par un souhait, et même plus
que cela. C'est une demande que je fais au ministère des Terres et
Forêts concernant les jeunes qui veulent acquérir cette formation
technique, surtout dans le domaine forestier.
Je formule une demande. Je dis que le ministère des Terres et
Forêts devrait récupérer des centaines de milliers de
dollars et peut-être des millions qui sont disponibles au
ministère de l'Education ou qui seraient disponibles pour augmenter le
programme d'aide et de formation technique.
Est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité que les jeunes, disons de
La Tuque, de l'Abitibi, du Lac-Saint-Jean, de la Gaspésie ou des
régions éloignées des Cantons de l'Est aient accès
à la formation technique autant que ceux qui demeurent tout près
de Duchesnay? Il y a à l'endroit de ces jeunes-là qui demeurent
dans des régions éloignées de Duchesnay, une certaine
discrimination. Cela s'est exercé de la même façon dans le
passé. Il fallait d'abord en installer une quelque part, et Duchesnay,
je pense que c'est un endroit propice. Je prétends que le
ministère devrait maintenant, rendu où il est là, avoir
une nouvelle politique, doubler les effectifs. Seulement 197 gardes forestiers
ont été diplômés en 1966.
Le ministre nous a dit tout à l'heure qu'il y avait une longue
liste d'attente.
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: C'est la même chose pour les classificateurs de bois,
les affûteurs de scies, etc. Je dis au ministre qu'il devrait se faire
une obligation dans son programme de doubler, à Duchesnay, le groupe de
jeunes qui ont accès à cette formation technique soit par
l'augmentation des locaux, l'augmentation du nombre des professeurs. Il doit en
tout cas obtenir les fonds nécessaires pour augmenter cela. Ce serait
son devoir de le faire et Je lui suggère de le faire. La population lui
en sera sûrement reconnaissante s'il le fait.
M. GOSSELIN: Je suis parfaitement d'accord avec ce que vient de dire le
député d'Abitibi-Est. Le comité qui a étudié
cette question et dont M. Duchesneau faisait partie m'a aussi fait un rapport
très élaboré. Il y a une partie de cette
étude-là qui consistait à connaître exactement de
quelles façons on devrait intégrer l'enseignement des techniques
forestières au CEGEP, et conserver l'école de Duchesnay pour ceux
qui viendront passer leurs derniers examens. De cette manière, on
prétend que, dans certaines régions éloignées comme
celle du Nord-Ouest québécois aussi bien que celle de Chicoutimi
ou encore celle de Saint-Denis, les élèves pourront recevoir des
notions de foresterie à l'intérieur des CEGEP. Lorsque viendra la
dernière phase, celle des examens, qu'on se serve de l'école de
Duchesnay, qu'on s'en serve comme stage de cet enseignement forestier.
Nous prétendons que de cette manière-là, on
pourrait décongestionner quelque peu l'école de Duchesnay, on
pourrait donner un accès beaucoup plus grand aux élèves
venant de l'extérieur, c'est-à-dire des divers milieux et des
diverses régions de la province. On pourrait former beaucoup plus de
techniciens forestiers que nous ne l'avons fait.
Cependant, je crois que le député d'Abitibi-Est admettra
avec moi que nous avons de très grandes difficultés à
recruter le personnel compétent pour donner ces cours. Nous avons une
pénurie de professeurs dans ce domaine-là. A l'intérieur
même du ministère des Terres et Forêts nous manquons
d'ingénieurs forestiers, nous manquons de techniciens
spécialisés en foresterie. Or, nous espérons, avec le
réaménagement que nous voulons faire dans ce système
d'éducation en matière de foresterie, que nous pourrons en former
plus rapidement et surtout donner aux jeunes de la province de Québec,
beaucoup plus de chances qu'ils n'en ont eues jusqu'à ce jour pour
recevoir cette formation de forestier.
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. On passe au poste 3, Direction
générale du domaine territorial.
M. GOSSELIN: A la direction générale du domaine
territorial, je pense bien que je peux me dispenser de faire la nomenclature de
toutes les responsabilités de ce domaine, et que je me bornerai tout
simplement à dire que, l'an passé, nous avions un montant de
$257,900 de votés.
Au 31 mars 1967, nous avions dépensé $216,661.25. Nous
demandons, pour cette année, $268,200. Or, selon M. Maurice Descoteaux,
le directeur de ce service des terres, et il y avait, au 31 mars 1968, 37
personnes en place dans ce service et nous en prévoyons 44 pour 1968.
C'est ce qui implique cette augmentation considérable sur les
crédits, non pas augmentation considérable en regard du montant
voté, mais bien devant ce que nous avons dépensé et ce que
nous demandons cette année.
Maintenant, si nous n'avons pu dépenser tous les crédits
qui nous étaient alloués l'an dernier, c'est qu'il ne nous a pas
été possible de recruter tout le personnel que nous aurions
aimé avoir.
M. COITEUX: M. Noël Poulin, dans la direction
générale du domaine territorial, est-ce qu'il est assistant de M.
Descoteaux?
M. GOSSELIN: M. Noël Poulin est au-dessus de M. Descoteaux. M.
Noël Poulin est directeur de toute la direction.
M. COITEUX: Est-ce que cette nomination-là est faite depuis
longtemps?
M. GOSSELIN: Cette nomination-là est effective depuis le 1er
janvier. Cependant, M. Poulin, qui était déjà professeur
à la faculté de foresterie et de géodésie de
l'université Laval, avait commencé son travail l'automne dernier,
à temps partiel, avec une entente relative à son engagement
dès sa libération de ses fonctions à l'université
Laval. Sa responsabilité concerne surtout l'arpentage, le cadastre, la
photogrammétrie et la cartographie.
M. COITEUX: Et pour l'émission des lettres patentes et...
M. GOSSELIN: C'est M. Maurice Descoteaux qui est le directeur de ce
service.
M. COITEUX: Est-ce que vous n'êtes pas d'avis, M. le Ministre, que
le personnel entourant M. Maurice Descoteaux ne semble pas être suffisant
si l'on en juge par les résultats qu'on a dans le public? Les lettres
patentes prennent
des mois et des mois pour être délivrées, même
si les conditions requises pour l'obtention de ces lettres sont
compliquées... Il nous faut faire des interventions, et je crois que
c'est un peu le lot de chacun des députés d'intervenir
personnellement auprès de M. Maurice Descoteaux après des mois
d'attente. Et je sais que des députés ministériels ont
été obligés de faire la même chose. Je suis
convaincu que M. Descoteaux est un homme compétent. Mais pensez aux
conséquences épouvantables que ces retards amènent dans
l'économie d'une région! Prenez, par exemple j'ai
déjà mentionné ça dans le passé; on avait
promis qu'on y remédierait quelqu'un se bâtit une maison.
Il prend un lot du gouvernement, et obtient un prêt de la
Société centrale d'hypothèques. Or tout le monde sait
quelles difficultés cela comporte? Quelles sont les exigences de la
Société centrale d'hypothèques? Entre autres choses, il
faut que la maison soit construite jusqu'à un certain stade. Il faut
surtout l'obtention de lettres patentes avant qu'il puisse
bénéficier de son prêt. Alors, dans des régions
comme la nôtre, s'il faut attendre que la construction soit presque
terminée, comme la loi l'exige, pour demander les lettres patentes et
qu'en plus, on affiche un retard de deux ou trois mois à répondre
à la demande, vous pouvez voir la condition dans laquelle vous placez
l'entrepreneur et surtout les fournisseurs. Je ne sais pas... J'avais fait une
suggestion l'année dernière. Dès l'instant que quelqu'un
commence à construire une maison, il adresse la demande de ses lettres
patentes, celles-ci sont émises et envoyées, en suspens, au chef
de district qui, lui, dès l'instant où les conditions
exigées par le ministère sont satisfaites, les remet au
bénéficiaire. Cela sauverait certainement trois mois ou quatre
mois de retard et d'inconvénients. En plus je ne veux pas
blâmer M. Maurice Descoteaux, car je sais le nombre énorme de
demandes qu'il a en retard et qu'il reçoit chaque jour il me
semble qu'il va falloir, définitivement, que le ministre trouve une
façon de hâter les procédures dans ce secteur de son
territoire qu'est le service des terres.
M. GOSSELIN: Je conviens avec l'honorable député qu'il y a
des retards assez considérables. Mais tel qu'il le dit bien, je ne crois
pas qu'on puisse en blâmer les fonctionnaires en place. Nous nous sommes
efforcés, au cours de l'an dernier, de recruter du personnel et, cette
année, nous demandons encore sept employés de plus à ce
service pour améliorer la situation.
Par contre, lorsqu'on regarde l'efficacité de cette direction, on
constatera qu'en 66/67, un nombre de 825 nouveaux baux ont été
émis; en 67/68 il y en a eu 1,114. Il y a eu des transferts de baux au
nombre de 298 en 66/67 et 335 en 67/68. La révocation de baux et de
ventes a été de 407 en 66/67 et il y a une diminution en 67/68
à 354. Les certificats de vente conditionnelle furent au nombre de 71 en
67/68. Les certificats de vente de 388. Les lettres patentes de 494.
M. COITEUX: M. le Président, je ne nierai pas, je n'ai jamais
prétendu, et même le travail que ces gens-là ont fait ne
m'intéresse absolument pas. Même s'il y a 5,000 demandes, il faut
y répondre. Tout ce que je veux, ce n'est pas le nombre
peut-être trop grand pour le personnel tout ce que je veux, c'est
d'améliorer les conditions de service de ce ministère. Il faut de
toute urgence que du personnel additionnel soit ajouté. Aujourd'hui,
vous avez 600 permis, 400 lettres patentes. L'an prochain, vous en aurez
peut-être 1,100 à cause des développements de la province.
Ce n'est pas le point. Le point, c'est qu'il manque certainement de
coordination ou de personnel de façon à donner satisfaction au
public. Dans des coins comme chez nous, la situation est épouvantable.
J'ai des plaintes chaque semaine à ce sujet-là. Chaque fois que
j'interviens personnellement auprès de M. Maurice Descoteaux, je
hâte la solution. Mais quand j'interviens personnellement, cela le
retarde dans son travail général. J'hésite à le
faire. Il me semble qu'il y aurait possibilité de trouver un
système grâce auquel cela deviendrait normal et absolument
fonctionnel: l'émission des lettres patentes, l'émission des
baux, si c'est refusé ou accepté.
M. GOSSELIN: Une étude est d'ailleurs en cours. J'en avais
parlé l'an dernier, lors de l'étude des crédits. Une
étude est en cours afin d'améliorer l'efficacité de ce
service. Comme le sait le député, nous avons besoin d'un
personnel d'une formation tout à fait spéciale dans
l'étude des divers documents que nous avons à ce service, et nous
éprouvons beaucoup de difficultés à recruter les personnes
qui auraient la compétence voulue pour entrer au service. Avis aux
intéressés. Il y a sept postes vacants à ce service.
M. COITEUX: Cela paie-t-il?
M. GOSSELIN: Si cela paie? Pas autant qu'être député
de Duplessis, mais cela paie bien.
M. LE PRESIDENT: Le député de Fabre.
M. HOUDE: M. le Ministre, dans votre rapport annuel, vous avez
concédé, pour fins de villégiature privée, 6,824
lots. J'ai eu l'occasion de visiter certains lacs, certains endroits où
il est encore possible pour des citoyens d'acheter des lots du gouvernement.
J'ai pris certains renseignements. Je n'affirme rien, j'essaie de vous
expliquer ce qu'on m'a dit. Il semblerait, et c'est normal, je pense bien, que
la plupart des gens qui se procurent des terrains, des lots du gouvernement
autour d'un lac, bien sûr, choisissent des terrains en bordure du lac.
Mais une fois que les citoyens se sont procuré des terrains
immédiatement autour du lac, il devient presque impossible pour le
gouvernement d'aménager à l'avenir des terrains dans la
deuxième rangée, ou dans la troisième rangée,
surtout si on ne s'est pas réservé des espaces ou des droits ou
des plages pouvant permettre éventuellement à ceux qui seront
dans la deuxième ou dans la troisième rangée
d'accéder facilement au lac.
Ce que je veux savoir, c'est si, à propos de ces lots, dans cet
aménagement, le ministère voit à préparer un plan
d'aménagement. On parle toujours de planification, d'aménagement
pour de grands territoires. Mais lorsqu'il s'agit de donner en concession des
terrains privés, à des citoyens qui veulent se construire des
chalets, est-ce qu'on prend la précaution de ne pas donner tous les
terrains autour du lac et de s'en réserver quelques-uns et de garder de
l'espace?
M. GOSSELIN: Le député de Fabre peut être
assuré qu'il n'y a aucun bail d'émis sans qu'au préalable
un plan d'ensemble ait été bien étudié et
préparé et, lorsque les baux sont émis, il y a des
réserves de faites pour que le public qui arrive en deuxième
rangée...
M. HOUDE: Oui, c'est ça!
M. GOSSELIN: ... puisse avoir accès au lac. Il y a aussi des
réserves pour certaines plages publiques.
M. HOUDE: C'est ça!
M. GOSSELIN: Depuis quelques années, cette politique a
été suivie scrupuleusement et, exception faite de la
régularisation de certains baux, tous les baux qui sont terminés
depuis quelques années l'ont été et ils entraient à
l'intérieur d'un plan d'ensemble.
M. HOUDE: Maintenant, juste une question. Est-ce que le ministre
pourrait me donner quelques exemples de concessions il y en a eu 31 de
données pour fins communautaires et ré- créatives?
Est-ce que vous pourriez me donner quelques exemples des concessions qui ont
été données?
M. GOSSELIN: Bien, des institutions religieuses, certains camps
d'été, les clubs Optimistes, les clubs Richelieu, les clubs
Lions, les clubs des Chevaliers de Colomb, les club des Scouts, les clubs 4-H,
en somme, tous les organismes qui sont d'intérêt public peuvent le
demander.
M. HOUDE: Merci.
M. HARVEY: Est-ce que le ministre me permettrait une courte question? A
la suite des rencontres que j'ai eues avec vous, est-ce qu'on peut compter que,
définitivement, en 1968, le problème du lac Kénogami sera
réglé?
M. GOSSELIN: Je pense que le député le sait, les lettres
patentes sont émises, j'entends l'arrêté
ministériel. Après, nous voulons résoudre ce
problème-là le plus rapidement possible.
M. HARVEY: Si je vous pose la question, c'est parce que j'ai une copie
me disant justement qu'on vous remettra un projet d'arrêté en
conseil qui sera remis incessamment à l'honorable M. Gosselin. S'il est
approuvé par le Conseil exécutif, cet arrêté
permetrra au ministère d'accorder les titres valables. Comme je sais que
vous êtes un homme sérieux et que les crédits sont bien
enregistrés, je compte bien que 1968 sera une année heureuse pour
ces citoyens.
M. GOSSELIN: Le député connaît toutes les
difficultés...
M. CLICHE: Le député n'est pas sérieux.
M. GOSSELIN: ... à rencontrer. Le député de
Kénogami n'est pas sérieux.
M. HARVEY: II n'y en a pas plus de député de
Kénogami.
M. GOSSELIN: Jonquière, pardon. Le député de
Jonquière pour le lac Kénogami. Je crois que tout sera
réglé au cours de l'année.
M. HARVEY: Merci.
M. CLICHE: M. le ministre, on a parlé, pour donner suite à
la question posée par le député de Fabre, de lacs qui sont
facilement accessibles et qui peuvent être assez facilement
aménagés pour le grand public, soit par la location
d'espaces le long du lac et même à l'arrière, deux ou trois
rangées de chalets, de résidences. Mais je pense à des
lacs qui ne sont pas accessibles présentement ou qu'on ne peut atteindre
par voie de terre, par route. Il y a de magnifiques lacs, et il arrive souvent
que ces lacs-là se trouvent sur des territoires concédés
déjà à de grandes entreprises forestières. Il ne
s'agit pas, de ma part, d'attaquer les grandes entreprises forestières,
mais il s'agit de répondre au grand public qui se pose des questions
à ce sujet-là.
Les lacs qui sont facilement accessibles sont déjà
occupés ou partiellement ou en totalité. Il reste une
série de lacs. Il y en a peut-être dans les Cantons de l'Est
aussi. Il y en a, du moins, à certains endroits que je connais, du
côté nord du Saint-Laurent où de magnifiques lacs ne sont
pas accessibles. Le public aimerait les atteindre. Ils ne sont pas accessibles
et ne le deviendront pas, parce que le concessionnaire forestier n'est pas
intéressé à construire des voies. Il veut garder ce
domaine forestier sous sa juridiction. Il ne veut pas que personne aille
là, et puisse essayer de trouver du bois qui lui conviendrait, entre
autres.
Alors, je me demande si le ministère, à cause du nombre
sans cesse grandissant de demandes, de la part de futurs villégiateurs,
n'a pas une politique de développement dans ce sens, de routes
d'accès, ou une politique d'accessibilité.
M. GOSSELIN: C'est justement ce que nous étudions au
comité interministériel, à la fois avec le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et celui des
Terres et Forêts. Quelles seraient les mesures à prendre pour
rendre ces lacs accessibles? Pour ma part, je n'ai aucune objection et nous
nous efforçons d'en ouvrir un plus grand nombre. Nous rencontrons des
difficultés mais je crois qu'au fur et à mesure que nous
avançons dans les études, nous trouverons une formule qui nous
permettra à la fois de conserver un certain caractère à
ces lacs-là et surtout de les rendre accessibles.
Même s'il n'y a pas de grands plans d'aménagement autour de
ces lacs, et on ne peut pas s'attendre à ce qu'il y en ait avant
peut-être plusieurs années, nous nous efforçons d'ouvrir
ces lacs, en somme, au public.
M. LE PRESIDENT: Article 3, adopté. Article 4.
M. CLICHE: Un instant, le service du cadastre.
M. GOSSELIN: C'était l'article 2, le service du cadastre.
M. COITEUX: Sur le service du cadastre, j'aurais une question à
poser au ministre. Comme il le sait, la Cote-Nord, depuis quelques
années, a été morcelée en municipalités et
tout le monde sait que cette partie du territoire du Québec
n'était aucunement organisée.
Les gens qui sont là se sont installés suivant leur bon
plaisir et nous avons depuis... Cela a été commencé par
l'ancien gouvernement et cela a été continué pour une
saison avec le nouveau gouvernement. Devant le fait qu'aujourd'hui il y a des
municipalités, il va falloir une évaluation et ces gens-là
seront appelés éventuellement à payer des taxes. Il nous
faut construire des routes, il nous faut re-subdiviser. Est-ce que c'est
l'intention du ministre, à même les crédits de cette
année, de continuer ce travail dans certains endroits et de le commencer
dans d'autres, à Natashquan, par exemple, qui va avoir
éventuellement une industrie? Cela a été demandé
par le...
M. GOSSELIN: Parmi les travaux que nous avons prévus cette
année, dans le comté de Saguenay, nous avons la deuxième
partie de la revision cadastrale de Saint-Luc-de-Laval, qui est dans le
district de Saguenay. Nous avons également les arpentages sur certains
terrains que l'on appelle Terre Ferme de Mlngan. Ceci est dans le district
électoral de Duplessis. Le député, même si nous
avons des crédits assez restreints dans ce domaine-là, peut
être assuré que toutes les demandes qui nous parviendront au
ministère des Terres et Forêts seront étudiées et
nous allons nous efforcer d'y satisfaire dans toute la mesure du possible. Le
député sait en effet que nous pouvons commencer des travaux cette
année, en faire une certaine partie et les continuer. Cela s'est fait
aux Iles-de-la-Madeleine. D'ailleurs, nous terminons, je crois, cette
année les travaux de revision cadastrale des Iles-de-la-Madeleine et,
depuis que je suis au ministère des Terres et Forêts, même
avec des crédits assez restreints, nous avons répondu à
plusieurs demandes qui nous ont été faites.
M. COITEUX: Est-ce que le ministre pourrait me dire si la partie du
territoire s'éten-dant sur quelque 300 milles de Kégaska à
Blanc-
Sablon est terminée?
M. GOSSE LIN: Non, le travail n'est pas terminé.
M. COITEUX: Est-ce que c'est à même les crédits de
cette année? Comme Natashquan qui avait fait une demande...
M. GOSSELIN: Oui, il y en a une partie qui s'inscrit dans les
crédits de cette année.
M. COITEUX: Merci.
M. LE PRESIDENT: Bien.
M. CLICHE: Les travaux d'arpentage, est-ce que cela comprend tous les
travaux, est-ce que cela inclut tous les contrats donnés aux arpenteurs
qui font des travaux ici et là dans la province?
M. GOSSELIN: Oui. Pour les travaux d'arpentage, il y a d'abord la liste
des subventions. Si l'honorable député est
intéressé à connaître les sommes de subventions que
nous avons versées aux municipalités...
M. CLICHE: Oui.
M. GOSSELIN: L'an passé, nous avions un budget de $115,000.
M. CLICHE: Le ministre pourrait-il déposer la liste des
subventions accordées aux différentes municipalités?
M. GOSSELIN: Oui. Je déposerai bien volontiers cette
liste-là demain. C'est accordé pour faire des revisions
cadastrales. Nous payons une prime de $10 le lot qui n'a jamais
été inventorié ou arpenté et $5 le lot qui a
déjà été borné ou subdivisé.
M. VAILLANCOURT: Seulement pour un lot qui appartient à la
couronne?
M. GOSSELIN: A la demande des municipalités. C'est sur des
terrains privés mais à la demande des municipalités
elles-mêmes. C'est la municipalité qui choisit son arpenteur; elle
doit absorber une certaine partie des frais et le ministère compense
à $10 le lot pour un lot non cadastré antérieurement et $5
pour un lot qui a déjà été cadastré ou pour
une subdivision.
M. COITEUX: Je vois au sous-article 6: services contractuels, service
d'arpentage autorisé: $1,405,000. Est-ce que l'accent sur les
contrats...
M. GOSSELIN: Dois-je comprendre que 2 du poste 3 est adopté?
M. LE PRESIDENT: 3-6.
M. COITEUX: On va discuter ensemble...
M. VAILLANCOURT: J'aimerais avoir des explications pour savoir comment
cela fonctionne pour obtenir des subventions pour les municipalités.
M. GOSSELIN: La municipalité n'a qu'à adopter une
résolution par laquelle elle demande au ministre des Terres et
Forêts de faire la revision de son cadastre. A ce moment-là, notre
service de cadastre, dont M. Jean-Noël Poulin est le directeur
général, examine avec les documents que nous possédons au
ministère des Terres et Forêts la nécessité
immédiate qu'il peut y avoir de reviser ce cadastre. Par la suite, la
municipalité indique au ministre des Terres et Forêts quel
arpenteur elle désire pour faire ses travaux.
L'arpenteur part de ce qu'il possède déjà à
la municipalité, vient ici au service des terres vérifier avec le
directeur du domaine territorial les travaux à faire. Alors, on
établit une subvention qui sera versée à cette
municipalité.
M. VAILLANCOURT: C'est pour le cadastre d'une ville ou d'une
municipalité?
M. GOSSELIN: D'une ville surtout. D'une corporation municipale.
M. MAILLOUX: Est-ce que je fais erreur en pensant que le
ministère est plus porté à donner des subventions aux
villes qui tentent d'organiser des plans d'urbanisme?
M. GOSSELIN: II est sans contredit que certaines normes sont
exigées. Mais souvent, la revision cadastrale est tout simplement pour
clarifier les titres sur des erreurs déjà faites ou encore sur un
plan de cadastre déjà fait. On le met donc à jour. A ce
moment-là, il est évident que par la suite, lorsque des
développements domiciliaires ont lieu, des administrateurs
sérieux n'iraient certainement pas... D'ailleurs, ils sont
obligés de soumettre un plan d'ensemble au ministère des Affaires
municipales. Le tout doit être soumis à la Régie des eaux,
et il y a une multitude de règles qu'on doit observer pour pouvoir faire
un développement domiciliaire. Et il n'y a pas tellement de
difficultés en ce qui a trait à des développements
futurs. Là où on veut surtout clarifier la situation,
c'est sur des cadastres qui existent depuis souvent cent ou 125 ans.
M. MAILLOUX: II y a un bon exemple, chez nous, à Baie Saint-Paul.
Je sais que le ministère a subventionné la ville de Baie
Saint-Paul. Alors que mon père et moi-même avons
siégé au conseil de ville de Baie Saint-Paul pendant quinze ans,
le nouveau cadastre nous a renvoyés dans la paroisse voisine.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions?
M. VAILLANCOURT: Mais comme exemple, admettons qu'une ville a une ferme
qui n'est pas subdivisée en lots, ce n'est pas pour ça? C'est
pour des additions à la municipalité?
M. GOSSELIN: Non, c'est seulement pour corriger le cadastre, pour mettre
le cadastre à jour. C'est-à-dire qu'on le clarifie jusqu'à
cette date et, par la suite, les nouveaux développements sont bien
entendu, la charge de la municipalité ou encore de celui qui veut les
faire. Tous ces plans-là doivent être soumis au ministère
des Affaires municipales.
M. CLICHE: Pour l'information du député de Stanstead,
combien y a-t-il de demandes annuellement par les municipalités
concernant des problèmes de cadastre?Une trentaine par année?
M. GOSSELIN: Au moins une trentaine. Même plus que ça. Au
cours de l'an dernier, nous avons dû avoir environ 60 demandes. Parfois,
il arrive que la municipalité soit obligée d'en payer une partie
parce que certains travaux de cadastre coûtent beaucoup plus cher que $5
ou $10 pour l'ensemble de la revision cadastrale. A ce moment là, la
municipalité absorbe sa part de responsabilité.
M. VAILLANCOURT: Un certain pourcentage, je suppose?
M. GOSSELIN: Un certain pourcentage. Aux Iles-de-la-Madeleine, nous
avons payé en totalité la revision cadastrale.
M. LACROIX: Cette année, quel montant au juste le
ministère entend-il dépenser pour continuer le travail de la
revision cadastrale?
M. GOSSELIN: Environ $90,000 ou$100,000, et ARDA accepte de les payer en
totalité. Je crois qu'avec ces montants, nous terminerons
complètement toute la revision cadastrale de toutes les
Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: Cela ne sera pas trop tôt.
M. MAILLOUX: Sur toutes les subventions que vous versez, y a-t-il
toujours une contribution de l'ARDA dans des territoires donnés?
M. GOSSELIN: Non. Lorsque ce n'est pas dans une zone
désignée...
M. MAILLOUX: Dans toutes les zones désignées?
M. GOSSELIN: A certains endroits, oui. Mais pas en totalité. Deux
ou trois endroits en dehors des Iles-de-la-Madeleine.
M. MAILLOUX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Alors, poste 4.
M. COITEUX: Non, Services contractuels, $9,405,000. Est-ce que ces
contrats sont pour de l'arpentage tel qu'on l'entend
régulièrement ou si ce sont surtout des contrats pour essayer de
doter la province d'un réseau géodésique?
M. GOSSELIN: De plus en plus, nous faisons l'impossible pour doter la
province d'un Service de points géodésiques. Cette année,
en 67/68, nous avons dépensé $539,215 pour l'établissement
de points géodésiques à travers la province.
Ces points-là sont devenus la méthode la plus moderne,
à ce que l'on nous dit, pour avoir un cadastre bien précis, des
délimitations bien précises, et nous tendons vers cette formule
nouvelle, qui est celle de l'implantation ou de l'installation de points
géodésiques à travers la province.
M. COITEUX: Pour le reste du montant de $500,000 j'Imagine que les
contrats d'arpentage sont donnés dans les cadres d'une planification
d'arpentage bien déterminée.
M. GOSSELIN: Oui.
M. COITEUX: Et ce n'est pas tel arpenteur...
M. GOSSELIN: Non. Tout dépend des demandes que nous recevons au
ministère et je me suis même efforcé, à la demande
et à la suggestion de plusieurs députés, l'an dernier, de
faire en sorte que certains arpenteurs qui se sont établis dans des
régions éloignées puissent obtenir du ministère un
contrat d'arpentage qui leur permette de conserver leur étude, de
conserver leur bureau dans ces endroits-là, pour être capables de
donner un service au public. C'est en somme la
contribution du ministère des Terres et Forêts aux
régions éloignées.
M. COITEUX: Et même en tenant compte de ces facteurs-là, la
politique générale de l'arpentage s'inscrit dans les cadres d'une
politique de planification d'arpentage bien établie.
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: Combien y a-t-il d'arpenteurs qui participent aux travaux
d'arpentage? Qui ont des contrats?
M. GOSSELIN: Je pourrais donner ça, ici. Environ 90.
M. CLICHE: Est-ce que les travaux d'arpentage continuent dans le grand
nord? Dans la baie d'Ungava ou dans cette région-là?
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: Dans combien d'années aurons-nous l'arpentage complet
de la province?
M. GOSSELIN: Nous avons un montant de $376,927 qui a été
dépensé en 67/68. C'était pour le renouvellement de lignes
cantonales pour fins de cartographie.
M. CLICHE: Oui.
M. GOSSELIN: Alors, il est évident que tout ce travail-là
s'est fait dans le secteur éloigné...
M. CLICHE: En haut du 5le parallèle. M. GOSSELIN: En haut du 51e
parallèle.
M. LE PRESIDENT: Nous étions au poste budgétaire 6.
M. CLICHE: Alors, est-ce que le ministre prévoit vers quelle
année, ou peut nous donner une idée de la fin des travaux
d'arpentage, de sorte qu'on puisse dire à un moment donné: La
province est arpentée?
M. GOSSELIN: C'est une des questions auxquelles il est fort difficile de
répondre parce que ça va prendre encore quelques années
avant que nous ayons terminé un arpentage, disons incomplet et par la
suite, il survient tellement de subdivisions à l'intérieur...
M. CLICHE: Je ne parle pas de subdivisions, Je parle de l'arpentage
général de la province.
M. GOSSELIN: Je ne crois pas qu'on songe pouvoir terminer l'arpentage
général de la province avant...
M. CLICHE: Si on va dans les subdivisions, ça ne finira presque
jamais.
M. GOSSELIN: ... une dizaine d'années. UNE VOIX: Si on reste au
pouvoir... M. GOSSELIN: Une dizaine d'années.
M. COITEUX: Est-ce que l'on prévoit à peu près le
même temps avant d'établir un réseau
géodésique dans la province, réseau qui sera en
définitive la base de tout l'arpentage?
M. GOSSELIN: Non, parce que, comme le député le sait, les
points géodésiques peuvent s'établir beaucoup plus
rapidement que l'arpentage proprement dit.
M. COITEUX: Parce que dès l'instant où la province
est...
M. GOSSELIN: Mais tout de même je dois dire au
député que ça va prendre plusieurs années avant que
nous ayons complété le réseau des points
géodésiques. Cela prendra des budgets fantastiques, fabuleux pour
y arriver. Si on s'en tenait à l'appétit des arpenteurs, on
pourrait peut-être aller beaucoup plus rapidement parce qu'ils seraient
prêts à en installer partout.
M. COITEUX: Si le ministre était peut-être un peu plus
convaincant auprès de l'exécutif pour insister sur
l'importance...
M. GOSSELIN: Le ministre est passablement convaincant, M. le
Président, parce qu'il a obtenu l'an passé 40% d'augmentation sur
son budget, et même malgré les restrictions budgétaires
cette année il a obtenu une augmentation de 7%.
M. CLICHE: Est-ce que les sommes votées à chaque
année sont complètement utilisées?
M. GOSSELIN: L'an passé nous avions divisé...
M. CLICHE: Cela devient un point Intéressant parce que si on vous
alloue tel montant et qu'on vous en enlève la moitié, ça
revient au même...
M. GOSSELIN: Oui, oui. L'an passé, M. le Président,
n'eût été le gel des effectifs survenu
au 31 novembre 1967, nous avions même défoncé notre
budget.
Nous n'en avons pas assez, nous avons même un petit budget
supplémentaire, même avec les crédits qui nous ont
été votés.
M. CLICHE: Maintenant le mode de paie ment est basé, tablé
sur quoi? En vertu des distances, de la compétence de l'arpenteur ou des
normes qui sont...
M. GOSSELIN: Les arpenteurs sont tous supposés être
d'égale compétence puisqu'ils sont acceptés à
l'intérieur de la corporation.
M. CLICHE: Sont présumés être d'égale
compétence.
M. GOSSELIN: Oui, sont présumés être d'égale
compétence.
M. CLICHE: Comme les avocats, ils sont tous compétents.
Continuons.
M. GOSSELIN: Cela est un point que l'on pourrait discuter longuement. Le
secrétaire du ministre n'est pas ici.
M. CLICHE: M. Murray n'est pas ici.
M. VAILLANCOURT: On pourrait parler des ingénieurs
forestiers.
M. GOSSELIN: Je disais donc que nous nous efforçons de distribuer
ces contrats-là en toute équité...
M. CLICHE: Selon les normes, les distances...
M. GOSSELIN: ... selon les normes établies... M. CLICHE: ... le
genre de travail.
M. GOSSELIN: Oui, et accepté par la Corporation des
arpenteurs-géomètres de la province.
M. CLICHE: II n'est pas question de soumissions publiques dans ce
domaine-là?
M. GOSSELIN: Non. Pas plus d'ailleurs que dans le domaine des
inventaires forestiers et autres services professionnels. Il y a des normes
bien définies par leur corporation et elles doivent être
respectées.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le minis- tre a de la difficulté
à avoir des arpenteurs?
M. GOSSELIN: Non, du tout. Il y en a suffisamment. Même il faut en
refouler parce qu'il semble...
M. CLICHE: Je pensais qu'ils étaient déjà
refoulés, moi. C'est certain.
M. GOSSELIN: Les appétits sont grands.
M. CLICHE: Est-ce que le nombre des étudiants en arpentage a
augmenté? Il a dû augmenter ces dernières
années.
M. GOSSELIN: Oui, le nombre des arpenteurs a grandi et il semble bien
que dans ces...
M. CLICHE: Est-ce qu'on pourrait avoir des chiffres sur le nombre de
diplômés en arpentage? Le nombre de diplômés s'est
uniformisé.
M. GOSSELIN: Oui. Je fournirai à l'honorable député
ces chiffres-là.
M. CLICHE: Est-ce que vous pourriez nous les donner
immédiatement?
M. GOSSELIN: Je ne crois pas que nous les ayons ici à
portée de la main. Par contre, ce serait très facile de donner un
coup de fil à M. Edgar Porter, le doyen.
M. CLICHE: Si vous aviez des chiffres en main...
M. GOSSELIN: Cette année en 67/68 il y a à la
Faculté de foresterie et de géodésie 60 étudiants
qui vont graduer. Maintenant il y en a une partie en arpentage et une partie en
foresterie. C'est à peu près 50-50. Mais tous ces
chiffres-là...
M. CLICHE: Alors on peut dire que cela n'a pas augmenté au cours
des récentes années.
M. GOSSELIN: Oui, il a augmenté assez considérablement
puisque...
M. CLICHE: II y en a seulement 30 aujourd'hui, ce n'est pas
énorme.
M. GOSSELIN: Il y en a 96 en 68/69.
M. CLICHE: Ingénieurs forestiers.
M. GOSSELIN: Et arpenteurs-géomètres.
M. CLICHE: 96?
M. GOSSE LIN: 96. Alors il y a une augmentation de 36.
M. CLICHE: Et c'est la seule école dans la province?
M. GOSSELIN: Oui, c'est la seule.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministère...
M. GOSSELIN: Mais maintenant il y a des cours d'arpentage qui sont
donnés ailleurs que dans la faculté de géodésie de
l'université Laval.
M. CLICHE: Des cours de formation technique.
M. GOSSELIN: Au niveau technique. Oui. Ces explications-là
pourraient fort bien être données par le doyen de la
faculté, M. Edgar Porter.
M. CLICHE: Oui, c'est également très important pour nos
jeunes que la population soit au courant de l'accessibilité à ces
professions-là, parce que nos jeunes en partant ont une bonne
formation.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministère absorbe tous les
étudiants qui sortent des universités?
M. GOSSELIN: Nous faisons du recrutement et à la fin de chaque
année, M. Boutin, s'est même chargé personnellement de
rencontrer les étudiants pour les inviter à venir travailler au
sein du ministère des Terres et Forêts et, malgré tout
cela, il demeure que nous avons des postes vacants.
M. VAILLANCOURT: Quels sont les salaires en moyenne pour cette
profession-là?
M. GOSSELIN: Tout cela vous pourriez facilement le retrouver dans
laconvention.$6,317 comme salaire de base, et après cela il y a les
divers échelons.
M. CLICHE: Comme ingénieur forestier il est payé...
M. GOSSELIN: $6,317.
M. CLICHE: Il est payé de la même façon, sur un pied
d'égalité avec l'ingénieur professionnel.
M. GOSSELIN: Avec l'ingénieur professionnel.
M. CLICHE: L'ingénieur professionnel.
M. GOSSELIN: Et l'arpenteur-géomètre. Les deux sont sur un
pied d'égalité. D'ailleurs, c'est entré dans la convention
collective et les contrats sont négociés.
M. VAILLANCOURT: $6,300 pour commencer, en sortant de
l'université.
M. GOSSELIN: En sortant de l'université, comme salaire de base.
Et augmentations statutaires.
M. COITEUX: Parce que nous, dans notre temps, c'était $1,400
qu'on nous donnait.
M. CLICHE: S'il devient professeur?
M. VAILLANCOURT: Cela va jusqu'à $25,000.
M. GOSSELIN: Non, le plus haut qu'on puisse avoir c'est...
M. VAILLANCOURT: C'est son sous-ministre.
M. GOSSELIN: ... environ $14,000.
M. CLICHE: Ils sont rares. Revenons à la question du
député de Stanstead. Est-ce que le ministère manque
d'ingénieurs forestiers actuellement?
M. GOSSELIN: Oui. Nous pourrions absorber beaucoup plus
d'ingénieurs forestiers. L'honorable député pourrait le
voir dans la demande de nos effectifs de cette année.
Je peux lui donner exactement le nombre que nous avons...
M. CLICHE: Est-ce que le ministre a les deniers nécessaires pour
engager ces messieurs?
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: Est-ce qu'il n'y a pas une directive générale
du ministère de la Fonction publique ou du conseil des ministres
à l'effet qu'aucun nouvel employé, sauf les constables, les
policiers?
M. GOSSELIN: J'aimerais faire remarquer à l'honorable
député qu'à chaque division que nous avons
étudiée, nous avons les effectifs en place au 31 du
troisième mois 1967 et les effectifs en place au 31 du troisième
mois 1968 et autorisés par le conseil de la Trésorerie,
c'est-à-dire que lorsque nous avons étudié nos estimations
budgétaires avec le conseil de la Trésorerie. Déjà
le conseil de la Trésorerie, avec le comité des effectifs, nous a
assuré que tel et tel poste pourraient être remplis au cours de
l'année qui vient.
M. CLICHE: C'est-à-dire que le ministère a droit à
un effectif d'ingénieurs forestiers pour un temps minimum.
M. GOSSELIN: Oui, et si on veut savoir, il y a présentement 136
ingénieurs forestiers sur la liste de paie autorisée en 67/68 et
nous en avons demandé 19 autres et le conseil de la Trésorerie a
accepté nos 19 supplémentaires. Les
arpenteurs-géomètres, nous en avions 23 et nous en avons
demandé 14 et les 14 ont été acceptés par le
comité des effectifs, 14 de plus. Alors, dans le service du cadastre,
l'honorable député de Duplessis verra j'espère, une
augmentation sensible si nous réussissons à les recruter, mais je
dois dire que le recrutement est très difficile. Nous subissons une
concurrence très forte des compagnies forestières, des firmes et
il faut beaucoup...
M. CLICHE: Tant mieux pour les ingénieurs!
M. GOSSELIN: ... de persuasion... C'est tant mieux parce que je
prétends que nos meilleurs ingénieurs forestiers, souvent, nous
arrivent après qu'ils ont fait un stage dans l'entreprise privée.
Ces gens-là vont acquérir une expérience tout à
fait spéciale...
M. CLICHE: L'inverse peut être vrai également.
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: C'est que s'ils ne sont pas acceptés par l'industrie
privée ils se lancent vers le gouvernement pour obtenir un poste. Cela
arrive dans toutes les professions.
M. GOSSELIN: Disons que ça joue dans les deux sens...
M. CLICHE; Tous les métiers.
M. GOSSELIN: Mais il faut bien comprendre qu'en toutes circonstances,
lorsque nous faisons du recrutement, c'est que nous choisissons, nous ne
prenons pas le premier venu. Il y a des exigences bien précises au
ministère des Terres et Forêts, et ce n'est pas parce que c'est un
diplômé que nous l'acceptons... Il y a des examens et nous voulons
absolument que ce soit...
M. CLICHE: Une dernière question. Quelles sont les sommes
affectées ou divisées par le ministère, disons, pour faire
une vérification des travaux d'arpentage? On donne des travaux pour
$900,000 ou $1 million, est-ce qu'il y a une vérification quelconque qui
est faite?
M. GOSSELIN: $26,207.03 dépensés en 67/68 pour les
vérifications d'arpentage. Mais, M. le Président, parlant de
vérifications d'arpentage je sais que nous devons vérifier
dans toute la mesure du possible tous les travaux d'arpentage parce que
même avec des vérifications bien précises il n'en reste pas
moins qu'il survient certaines erreurs qui parfois, causent des torts
très considérables. Mais...
M. CLICHE: On ne veut pas doubler le travail...
M. GOSSELIN: ... j'ai fait appel...
M. CLICHE: ... mais il y a sûrement une vérification qui
n'a pas été faite.
M. GOSSELIN: ... aux arpenteurs et aux ingénieurs forestiers. Je
trouve tout à fait normal que, à différentes reprises,
nous soyons obligés d'avoir recours à des confrères dans
la profession pour aller vérifier du travail fait par d'autres
confrères. Je verrais très mal un avocat qui irait surveiller un
autre avocat...
M. CLICHE: Cela arrive souvent! M. GOSSELIN: Cela arrive souvent!
M. CLICHE: L'avocat-conseil c'est un peu son rôle de
vérifier, suggérer, conseiller.
M. GOSSELIN: Voici des gens qui sont sous la foi du même serment,
sous la responsabilité du même serment et qui se vérifient
l'un et l'autre. Alors je prétends qu'on doit faire en sorte, dans toute
la mesure du possible, d'user...
M. COITEUX: On ne peut tout de même pas faire vérifier un
programme d'arpentage par quelqu'un d'autre qu'un arpenteur.
M. GOSSELIN: Non. Mais par contre...
M. COITEUX: Que le service forestier ait des arpenteurs à son
service... Le ministre disait tantôt que ça refoulait dans les
services contractuels.
M. GOSSELIN: Oui, oui.
M. COITEUX: Mais par contre il a énormément de
difficulté à recruter du personnel pour faire ces
vérifications-là. Cette année, on me dit que
c'était $26,000.
M. GOSSELIN: $26,107.03.
M. COITEUX: Ce serait un pour cent du montant alloué en contrat.
C'est un peu ridicule.
M. GOSSELIN: Je sais que le montant n'est pas tellement
élevé. Mais par contre nous nous fions que le travail fait est
supposé avoir été fait consciencieusement, et ce n'est que
ce qu'on appelle des « spot checks » que nous faisons. Ce sont des
échantillonnages que nous faisons pour s'assurer que les travaux
d'arpentage, que nous avons donnés ont bel et bien été
faits.
M. COITEUX: Est-ce que le ministre pourrait me dire, lorsque le
réseau géodésique sera installé dans la province,
si cela rendra la vérification des arpentages plus efficaces et plus
rapides? Lorsque le réseau géodésique sera établi
dans la province, est-ce que ça ne sera pas de nature à faciliter
la vérification des arpentages et peut-être pourra-t-on couvrir un
plus grand pourcentage?
M. GOSSELIN: Nous l'espérons. On nous dit que ces points
géodésiques sont d'une telle précision que nous pourrons
faire une vérification très rapide. Mais il ne faudrait pas
oublier que, sur un montant de $26,207 mentionné tout à l'heure,
ce ne sont que des vérifications que nous avons fait faire à
contrats. A l'intérieur du ministère, nous avons un service de
vérification et nous faisons souvent appel à nos propres
vérificateurs.
M. COITEUX: Quel personnel avez-vous dans le bureau de
vérification, des arpenteurs au service au service du
ministère?
M. GOSSELIN: II n'y a personne de spécialement affecté,
mais nous avons des arpenteurs qui, au cours de l'année, ont fait ce
travail de vérification comme...
M. COITEUX: Il y a dans ce service, M. Pouliot, M. Barette...
M. GOSSELIN: Je pourrai donner, dans un instant, les noms de tous ceux
qui sont à l'intérieur du service de l'arpentage.
M. COITEUX: Non.
M. GOSSELIN: Vous avez comme arpenteurs: M. Barette, M. Jean
Bédard, M. Philippe Bélanger, M. Rodrigue Bilodèau. Nous
avons M. Robert Bussières. Nous avons M. Paul Darisse. Nous avons M.
Maurice Duval, M. Charles-A. Jobin, M. Michel Paradis, M. Paul Pouliot, M.
Hubert Rousseau, M. Roger Sensal, M. Gérard Tanguay. Ce sont ceux que
nous avons...
M. COITEUX: Avec ce personnel, vous pouvez...
M. GOSSELIN: Et nous avons, cette année, demandé six
arpenteurs-géomètres de plus et un ingénieur professionnel
pour compléter l'effectif de ces services, c'est approuvé par le
comité des effectifs du conseil de la Trésorerie.
M. COITEUX: On peut passer à la photogrammétrie
maintenant.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 4.
M. COITEUX: On parlait, il y a un instant, de vérification
d'arpentage. Est-ce que l'exactitude de la restitution des photographies n'est
pas devenue suffisamment exacte pour qu'on puisse vérifier dans une
certaine mesure les arpentages étant donné que les lignes
transversales paraissent?
On se sert, je crois, de plus en plus de photogrammétrie pour
vérifier même les cadastres de village.
M. GOSSELIN: La photogrammétrie est développée
à ce point. La photographie aérienne est aujourd'hui
développée à ce point que nous pouvons déceler, par
l'entremise de photographies aériennes, des erreurs grossières
dans des arpentages déjà faits. On a développé un
mécanisme par lequel, aujourd'hui, on peut déterminer à
une fraction près des distances sur le sol et, de plus en plus, nous
nous servons beaucoup de photographies aériennes pour faire certaines
vérifications, et souvent, les vérifications qui ont
été faites au sol l'ont été d'abord parce que nous
avions décelé, par photographie aérienne, des erreurs.
M. COITEUX: Est-ce qu'il y a un service de photogrammétrie en
voie d'organisation au ministère?
M. GOSSE LIN: Oui. Il y a un service de photogrammétrie. M.
Léon Valois en a la charge et il avait un personnel en place, au 31 mars
1968, de 35 personnes. Nous avons autorisé 39 personnes à ce
service et nous dépenserons au total $2,421,400 à ce poste au
cours de l'année 68/69. Et si on veut avoir les coupures, il y a une
diminution assez sensible dans les montants de cette année. C'est que,
je voudrais le faire remarquer aux honorables députés, l'an
passé, à cause des conditions atmosphériques tout à
fait défavorables, à la photogrammétrie, les compagnies
qui ont reçu les contrats n'ont pas été capables de
compléter leurs contrats. Nous avons dû aussi, avec la restriction
des crédits budgétaires, restreindre ces montants et nous avons
aussi été obligés de faire certains virements et de faire
de la cartographie de base pour ne pas retarder en totalité les
effectifs que nous nous étions proposés d'atteindre.
M. COITEUX: Combien avez-vous dépensé sur les
$2,700,000?
M. GOSSELIN: Sur les $2,700,000, $2,121,450.15.
M. COITEUX: Oui mais comment expliquer qu'il y avait un décalage
d'au-delà de $100,000 même cette année? Les arguments que
le ministre vient d'apporter sont à l'effet que, étant
donné que les travaux n'ont pas été finis l'année
dernière, il y a une programmation qui doit rencontrer
l'échéance. Les arguments qu'il a invoqués seraient
à l'effet que le budget devrait être plus haut, mais il est plus
bas.
M. GOSSELIN: J'admets ça avec le député. Ce que je
voudrais lui faire remarquer, c'est que j'ai bien dit que le régime
d'austérité demandé par l'exécutif au cours de
l'automne dernier nous a fait ralentir nos travaux, et que cette année,
nous n'avons pas voulu augmenter l'allure du travail. Nous prétendons
également que nous possédons des crédits, non pas que nous
n'en ayons pas besoin, et un besoin urgent, mais par contre, le personnel que
nous avons déjà travaille plus qu'à temps plein. Alors,
s'il y avait un domaine où on pouvait ralentir un peu, c'était
celui de la photographie aérienne et c'est une des raisons pour
lesquelles, personnellement, je n'ai pas insisté auprès de la
Trésorerie pour avoir des crédits.
M. COITEUX: Le gros de la baisse, c'est aux services contractuels...
M. GOSSELIN: Si on remarque, bien on verra que les services contractuels
sont réduits a $1,925,000. Alors, il n'y a pas une grande
différence. Il n'y a que $200,000 de différence entre ce que nous
avons dépensé au 31 mars 1968, au montant de $2,128,000, et
$1,925,000. Alors, on a environ $200,000 de moins cette année.
M. COITEUX: Alors, dans le montant de $1,125,000, quel montant sera
affecté pour compléter les travaux commencés
l'année dernière?
M. GOSSELIN: L'an dernier, on ne s'en servait pas pour les travaux
faits. Il y avait eu, il restait un solde de $693,000 en 67/68. Or, nous
compléterons ces $693,000 avec...
M. COITEUX: Une dernière question sur ce poste-là. Est-ce
que le ministre pourrait nous dire quelles compagnies reçoivent les
contrats?
M. GOSSELIN: Certainement. Je vais vous les nommer. Vous avez
Aéro-PhotoInc., Béliveau-Couture-Aumont Inc., Roger Morin,
Photo-Air Laurentides, Sainte-Marie-Rondeau-Dutil, et le reste. Alors, c'est en
grande partie des...
M. CLICHE: Quel est le plus important contrat?
M. GOSSELIN: Les deux plus importants contrats sont ceux donnés
à Aéro-Photo, $794,000 l'an dernier, et à
Photo-Air-Lauren-tides, $787,000. Je voudrais expliquer ceci. C'est qu'il n'y a
que deux compagnies qui se spécialisent et possèdent tout
l'équipement pour ces photographies aériennes. Il n'y a donc pas
de compétition aiguë à l'intérieur et nous nous
efforçons de diviser à parts égales ces contrats.
M. VAILLANCOURT: J'ai une question à poser. Est-ce que le
ministère est à préparer de nouvelles cartes pour les
comtés?
M. GOSSELIN: Oui. Parmi ces cartes-là, si le député
de Stanstead veut avoir les cartes de son comté, nous lui en fournirons
même volontiers un exemplaire.
M. VAILLANCOURT: Parce que j'en ai demandées l'an passé et
on avait seulement des grandes cartes, des copies, comme on les appelait
M. GOSSELIN: J'ai demandé une réduction.
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'il existe des formats un peu plus
réduits?
M. GOSSELIN: Oui, nous allons en faire des formats non de poche, mais
des formats qui seront plus...
M. VAILLANCOURT: Qu'on peut accrocher aux murs sans couvrir tout le
mur.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Alors, poste 4, accepté. Nous
reprendrons à huit heures.
Reprise de la séance à 20 h 2
M. LAVOIE (Wolfe): (président du comité:) Poste
budgétaire 5.
M. COITEUX: Yvon Dubé, est-ce qu'il était à notre
service dans le temps où...
M. GOSSELIN: Non. M. Yvon Dubé est entré au service du
ministère environ trois mois après que..» il y a un an et
demi.
M. COITEUX; Où a-t-il pris son expérience?
M. GOSSELIN: Il était assistant du directeur
général des bois et forêts de la compagnie CIP, assistant
de M. Rivard.
M. COITEUX: Quelle promotion a-t-il eue?
M. GOSSELIN: M. Yvon Dubé est entré à l'emploi du
ministère le 12 janvier 1967é
M. COITEUX: Alors c'est lui qui se trouve à être le...
M. GOSSELIN: C'est lui qui est le directeur général des
bois et forêts.
M. COITEUX: MM. Paul Archambault, Paul Le may et les autres.
M. GOSSELIN: Oui, tout le monde...
M. COITEUX: II est directement responsable au sous-ministre.
M. GOSSELIN: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
UNE VOIX: Non. C'est le plus long celui-là.
M. COITEUX: Au service de l'aménagement forestier, ce
service-là consiste surtout... Est-ce que ça consiste à
vérifier les plans d'aménagement, ou s'il s'agit d'un
aménagement forestier dans les terrains vacants, ou de localisation de
forêts domaniales au point de vue de l'aménagement forestier?
M. GOSSELIN: Il y a les deux. Ces services d'aménagement
forestier consistent à surveiller de près ce que l'on peut
appeler les plans d'aménagement fournis par les concessionnaires et
également aussi à surveiller certains plans d'aménagement
que nous préparons pour les forêts domaniales.
M. COITEUX: Surtout en relation des forêts domaniales.
M. GOSSELIN: Oui.
M. COITEUX: Vous avez 26 personnes?
M. GOSSELIN: Oui. A cette division-là, oui.
M. COITEUX: Dans quels territoires ont-ils travaillé surtout
depuis les dernières années?
M. GOSSELIN: Il y a eu des études faites sur la rivière
Outaouais, la rivière du Moine, la rivière Coulonges proprement
dite, la rivière du Lièvre, la baie des Chaleurs, les
rivières Betsiamites et Shipshaw, la rivière Montmorency, la
rivière Rouge, la partie supérieure de la rivière
Saint-Maurice, la rivière Péribon-ka, la rivière
Sault-au-Mouton, la rivière Ma-nicouagan et également
l'évaluation et la qualité de certains feuillus sur la
rivière Coulonge et la rivière du Lièvre.
Nous avons travaillé également sur la forêt
domaniale de Matane, sur un plan d'aménagement, sur un plan
d'exploitation de la forêt domaniale de Matane encore. Il y a eu des
études faites en planimétrie et en cartographie dans la
région des feuillus, c'est-à-dire dans la zone boréale.
Là, si l'honorable député veut savoir sur quelle
concession ces travaux ont été faits et par quel
ingénieur, je peux lui donner tous les détails.
M. COITEUX: Je vois que le député d'Abitibi-Est aura
certainement des questions supplémentaires à poser, mais,
immédiatement, je vois les services contractuels. De quelle façon
procédez-vous? Est-ce que vous donnez ça à des bureaux,
à des ingénieurs forestiers?
M. GOSSELIN: Oui, le tout est donné à des
ingénieurs forestiers, et nous essayons de répartir ces
travaux-là de manière à donner justice à tout le
monde. J'aurais peut-être...
M. COITEUX: Non, ce n'est pas tellementla répartition, c'est
parce que dans un service de l'aménagement forestier qui est un peu en
dehors de la normale, ce sont plutôt des territoires qui ne
présentent pas les conditions d'un peuplement ordinaire,
c'estunaménagementforestier, comme dans les territoires que vous avez
mentionnés où il y a certainement des problèmes aigus.
M. GOSSELIN: Oui.
M. COITEUX: Maintenant, est-ce que ces in- génieurs
forestiers-là ont des instructions écrites sur la politique du
ministère?
M. GOSSELIN: Oui.
M. COITEUX: Qu'est-ce qu'on veut faire?
M. GOSSELIN: Oui. C'est M. Rinfret qui s'occupe de la préparation
de toutes les normes données bien précises. Bien entendu, M.
Rinfret travaille sous la direction de M. Roger Langlois. C'est M. Roger
Langlois qui est le directeur de ce service et qui a la responsabilité
totale de la mise à exécution de ces travaux.
M. COITEUX: M. Langlois est tout de même soumis à M.
Dubé?
M. GOSSELIN: A M. Dubé. C'est exact.
M. COITEUX: Je n'ai pas d'autres questions, est-ce que M. Cliche en
a?
M. THEBERGE: Est-ce que c'est le bon article pour parler d'un
problème de chez nous, l'exportation du bois de mon comté vers
les autres parties de la province?
M. GOSSELIN: A l'extérieur de laprovince? M. THEBERGE: Non, non,
dans la province.
M. GOSSELIN: Dans la province, je n'ai aucune objection. Le
député peut en parler s'il le veut.
M. THEBERGE: Vous avez dit tout à l'heure que l'inventaire
forestier était fait jusqu'au 51e parallèle.
M. GOSSELIN: Oui.
M. THEBERGE: Grosso modo. Alors cela comprend évidemment le
comté de Témiscamingue. Maintenant, nous avons un
problème, j'étais d'ailleurs pour en parler, mercredi dernier, si
la motion du député n'avait pas été
enterrée, temporairement. Alors, voici le cas et je pense bien que cela
a déjà été mentionné au ministère
avant vous, dans le temps de l'autre gouvernement aussi. La compagnie
Commonwealth Plywood, de Sainte-Thérèse, a un permis de coupe de
bois dur à contreplaqué dans le comté de
Témiscamingue, cela, depuis à peu près quatre ou cinq ans.
On a fait des représentations au mois de janvier 1966 avec tous les
détails. La compagnie Commonwealth Plywood était là. Elle
était prête à venir s'instal-
1er chez nous à Tee Lake, Red Booth, et à
déménager son moulin, en autant que le gouvernement lui
promettait une coupe pour les dix ans à venir. On avait dit, dans le
temps, que l'inventaire était à se faire. Justement, il y a
déjà deux ans de cela. Je comprends que l'inventaire était
à se faire. Mais maintenant, on me dit et vous l'avez dit, cet
après-midi. J'ai appelé au ministère, il y a environ deux
mois, et j'ai cru comprendre que la Commonwealth avait plus ou moins une
promesse de coupe de bois pour quatre ou cinq ans.
Ce qui arrive, c'est que pour les gens du comté, il y a
peut-être six millions de pieds de bois qui partent en billots,
transportés par chemin de fer, à 400 ou 500 milles,
jusqu'à Montréal. De plus, la situation forestière n'est
pas trop trop florissante dans le comté, chez nous, c'est-à-dire
du moins, à la ville de Témiscaming, car vous n'êtes pas
sans savoir que le CIP a renvoyé 10% de ses effectifs, l'automne
dernier. Il y avait là 80 ou 85 hommes, et elle en mettra à pied
encore à peu près 60 d'ici deux mois; alors, évidemment,
ce domaine-là, il faut le reprendre. Alors, les gens du comté
volent partir des wagons de billes non ouvrées pour faire du
contreplaqué, en direction de Sainte-Thérèse, qui n'est
certainement pas une place qui a besoin de travail comme nous, au comté
de Témiscamingue.
Si nous ne gardons pas chez nous, dans un comté marginal comme le
mien, notre bois, qui est la seule ressource que nous avons, car nous n'avons
pas de mine, ou à peu près pas, si nous ne gardons pas notre
bois, pour employer nos hommes, ce qui arrive, c'est que la population du
comté diminue et que les gens s'en vont en Ontario.
C'est un problème et je sais que vous allez avoir des
représentations, sous peu, des chambres de commerce et autres, à
ce sujet. J'ai fortement l'impression que la compagnie Commonwealth
était de bonne foi. Il est évident que si elle peut avoir une
promesse, ou sa coupe de bols toutes les années, sans
déménager, je suppose qu'elle restera à
Sainte-Thérèse. Ce n'est pas un problème nouveau, cela
fait déjà 4, 5 ou 6 ans qu'elle a des coupes un peu partout et
que le gouvernement lui accorde des coupes soit sur les terres de la couronne
il n'y en a pas tellement ou sur d'autres territoires.
Cela se fait avec d'autres compagnies: CIP ou Booth Lumber ou Eddy, mais
ce bois-là s'en va du comté.
M. GOSSELIN: Je comprends parfaitement bien la crainte,
l'inquiétude que peut avoir le député. Cependant, ceci
entre précisément à l'intérieur du problème
global de l'approvisionnement en bois feuillu des usines de déroulage et
des usines de sciage qui utilisent le bois dur.
Nous avons étudié, très sérieusement et
pendant une très longue période, toute cette situation et il
faudrait comprendre que, au moment où on utilise les bois à
Commonwealth Plywood de Sainte-Thérèse, on y tient une
main-d'oeuvre en place. Je sympathise d'autant plus avec le
député que j'ai eu à vivre exactement ce même
problème à Scottstown, lorsque Gross Plywood a fermé son
usine. C'était un peu un problème identique, mais à
l'inverse.
A Scottstown, nous avions l'usine, mais nous n'avions pas
l'approvisionnement. Chez vous, vous avez l'approvisionnement en bois feuillu
mais vous n'avez pas l'usine. Or, il est à se demander si on doit
creuser un trou à un endroit pour en remplir un à un autre. C'est
que, dans l'ensemble, les inventaires forestiers nous ont
révélé que nous n'avons pas plus que 235 millions de pieds
de bois annuellement pour approvisionner les 17 usines de déroulage et
les 102 usines de sciage qui utilisent les bois durs, les feuillus dans la
province de Québec.
Or, est-ce qu'il serait plus avantageux d'inciter la compagnie à
prendre son usine de Sainte-Thérèse et à la
déménager dans Témiscamingue où elle serait plus
près de son approvisionnement, et où, peut-être, elle
serait en meilleure position pour concurrencer les autres utilisateurs de ces
bois-là, et de créer ainsi un vide à
Sainte-Thérèse? Si on regardait l'affaire, peut-être que,
en toute logique, cela aurait plus de sens, parce que ça ferait moins
mal, de fermer Commonwealth Plywood à Sainte-Thérèse et de
la faire installer à Tee Lake, tel que voudrait le
député.
Maintenant tout ceci, à la suggestion du député,
mérite d'être étudié et je suis prêt, avec nos
fonctionnaires, à analyser toute cette situation. Par contre, je tiens
à lui dire tout de suite qu'il n'est pas facile pour un industriel, une
fois installé à un endroit, et ayant une usine qui fonctionne, de
lui demander de prendre son usine et d'aller l'installer ailleurs. Parce que si
le député a des représentations qui lui sont faites dans
son comté, je vois le tollé que va soulever la fermeture de
l'usine à Sainte-Thérèse.
M. THEBERGE: Mais il reste la grande différence de la situation
financière entre le comté de Témiscamingue et
Sainte-Thérèse. Sainte-Thérèse a G M qui est
arrivé là, et sa main-d'oeuvre n'en souffrirait pas, tandis que
nous, nous allons en souffrir, d'autant plus, comme je vous l'ai dit, que le
moulin de la CIP, à Témiscaming, est désuet; on est
obligé d'y automa-
tiser continuellement, parce qu'autrement on ne peut pas arriver
à soutenir la concurrence.
C'est pour cela qu'en moins d'un an nous allons perdre 140 hommes
à Témiscaming. Un moulin qui comprend 800 hommes, c'est quelque
chose. Ces hommes-là, si on ne les prend pas avec du bois qu'on a chez
nous... car, comme je vous le dis, c'est la seule matière
première qu'on a chez nous, le bois.
M. GOSSELIN: Mais je pense que le député se souvient fort
bien que, l'an dernier, au cours de l'hiver, lorsque j'avais convoqué
une réunion de tous les membres de l'Assemblée législative
intéressés dans ce domaine des bois durs, je leur avais dit que
le temps était venu où nous ne pouvions plus considérer
les barrières de comtés, c'est-à-dire qu'on ne pouvait pas
être chauvin au point de ne pas laisser aller des approvisionnements de
bois à l'extérieur de son comté.
Je comprends parfaitement bien dans quelle situation le
député peut se trouver, et je suis prêt avec les officiers
du ministère à examiner toute cette situation-là.
Et nous étudierons si, à la lueur de toutes les
données, il devient plus logique ou encore s'il y aura
possibilité d'implantation d'une usine de déroulage. C'est une
chose dont je doute beaucoup cependant, parce qu'il est clair que nous n'avons
pas suffisamment de bois de qualité à la grandeur de la province
pour maintenir en exploitation les usines déjà existantes.
M. THEBERGE: D'accord. Même si cela n'allait pas à
Sainte-Thérèse, on a le Canada Veneer, à Belleterre, qui
manque de bois. Ce n'est pas logique qu'on envoie notre bois à
Sainte-Thérèse quand des usines sont déjà
installées. Booth Lumber va s'arranger. Je pense bien que je ne fais pas
erreur là-dessus. J'aime encore mieux que le bois s'en aille à
Belleterre, au moins c'est dans le comté. Je comprends votre point de
vue qu'on ne s'amuse pas à déménager les usines mais il ne
faut pas oublier que le comté de Témiscamingue fournit joliment
à Partage-du-Fort la Consolidated Paper aussi. On ne se plaint pas,
c'est normal, ça reste dans la région. Le bois ne montera pas les
rivières, il va descendre. Alors, c'est normal. Comme chez nous, on
prend à Témiscamingue du bois qui vient d'Abitibi. Cela, c'est
logique. Mais qu'on prenne du bois à Témiscamingue et qu'on le
transporte par remorque, par chemin de fer, sur une distance de 400 milles pour
le dérouler à Sainte-Thérèse, cela, ce n'est pas
notre problème.
M. GOSSELIN: Alors, je suis prêt...
M. THEBERGE: De toute façon, si vous êtes prêt...
M. GOSSELIN: Je suis prêt à étudier le
problème avec le député dès que l'occasion se
présentera. Je le prie de communiquer simplement avec moi et nous
tâcherons de prendre quelques moments...
M. CLICHE: Puis-je me permettre une suggestion? Que le ministre
rencontre, avec le député de Témiscamingue, les
autorités de l'usine de Sainte-Thérèse,
c'est-à-dire sesproprié-taires, de même qu'une
délégation du comté de Témiscamingue, et
qu'ensemble vous étudiiez la possibilité qu'au
Témiscamingue on usine, partiellement du moins. Evidemment ce n'est pas
nouveau, ce problème-là, il existe depuis assez longtemps, mais
je pense que pour le comté de Témiscamingue, à cause des
difficultés qui s'en viennent relativement au moulin de la CIP à
Témiscamingue-Sud, il y aurait lieu d'exiger qu'une certaine
transformation ait lieu sur place pour donner de l'emploi, du travail,
là, au Témiscamingue,
M. GOSSELIN: Disons qu'à prime abord j'accepte volontiers la
suggestion du député d'Abitibi-Est. Je serai prêt, en aucun
temps, disons à la fin de l'étude de mes crédits, à
ce que nous nous assoyons avec les officiers du ministère avant de
soulever tout un émoi dans ce coin-là et de mettre en branle des
délégations de toutes sortes... D'ailleurs, cette étude
que nous avons faite est une étude globale mais, par contre, elle n'est
pas définitive, c'est-à-dire que nous avons voulu exercer un
certain dirigisme pour une période de cinq ans dans toute la zone
boréale. Par ailleurs, nous ne sommes pas tout à fait prêts
à faire du dirigisme à long terme, c'est-à-dire de dire
une fois pour toutes: Bien, voici, on va planifier pour de nombreuses
années à venir, parce qu'il faut comprendre que l'inventaire
forestier que nous avons fait, je ne dirai pas qu'on l'a fait à la
hâte, mais, par contre, devant l'urgence et l'acuité du
problème, on a dû procéder beaucoup plus rapidement. C'est
à la lumière des expériences que nous faisons et que nous
avons faites l'été dernier, des résultats que nous avons
obtenus cette année et de l'expérience qui va venir encore au
cours de cette année d'opération, que nous espérons
être capables de modifier certaines des décisions que nous avons
prises. Alors, je comprends qu'il est urgent, pour ce secteur, que
nous analysions en particulier le cas qui intéresse le
député de Témiscamingue et je le ferai volontiers avec mes
fonctionnaires dès que nous aurons terminé l'étude des
crédits.
M. THEBERGE: Est-ce que je pourrais poser une question? Est-ce qu'il y a
une promesse de faite à Commonwealth si ce n'est pas dans le secret des
dieux, qu'elle aura une coupe pour quatre ou cinq ans?
M. GOSSELIN: Présentement, Commonwealth Plywood exploite des
concessions obtenues lorsqu'elle a décidé de rouvrir l'usine de
Sainte-Thérèse.
M. THEBERGE: Je ne sais pas si elle fait ses coupes sur ses concessions,
elle coupe un peu partout, de toute façon, mais...
M. GOSSELIN: Elle en obtient un peu à l'extérieur mais la
majeure partie des approvisionnements provient de ses concessions
forestières.
M. THEBERGE: Dans le comté chez nous. M. GOSSELIN: Oui.
M. THEBERGE: Elle n'est pas bien grande, leur concession.
M. GOSSELIN: Bien on peut le donner, 50 milles carrés.
M. THEBERGE: Cinquante milles carrés. Ce n'est pas la Murdock
qu'elle a eue.
M. GOSSELIN: Je ne peux dire laquelle elle a achetée, de qui cela
venait, mais je pourrai donner ces explications au député
lorsqu'il viendra, je pourrai lui donner tout l'historique. C'est Commonwealth
Plywood, 50 milles carrés et...
M. COITEUX: Combien coupe-t-elle à tous les ans?
M. GOSSELIN: II y a une possibilité de 7 millions de pieds par
année.
M. COITEUX: Est-ce que vous avez, dans le bois dur, une
possibilité de 7 millions p.m.p. par année, dans 50 milles
carrés?
M. GOSSELIN: Non, ça, c'est l'ensemble des essences.
M. COITEUX: Même à ça.
M. GOSSELIN: II y a une partie dans le secteur. A peu près 3
millions de pieds sur leur concession et le reste est pris dans le secteur.
M. COITEUX: 3 millions p.m.p.
M. GOSSELIN: Maintenant, ça peut être plus ou moins...
M. COITEUX: Dans 32,000 acres, vous ne trouvez pas ça fort un peu
comme potentiel, comme possibilité?
M. GOSSELIN: Ah! Il se peut qu'on n'y soit pas allé avec le dos
de la cuillère, mais je n'étais pas là quand ils ont
mesuré ça.
M. COITEUX: Si je me rappelle bien les leçons de foresterie que
j'ai apprises de votre sous-ministre lorsque j'étais étudiant, la
croissance du bois dur est loin d'atteindre les chiffres que le ministre nous
soumet ce soir.
M. GOSSELIN: La compétence que je reconnais à mon
sous-ministre me permet de croire que le député de Duplessis a
peut-être raison, je vais reviser mes chiffres.
M. LAVOIE (Wolfe): C'est seulement la différence entre la
théorie et la pratique.
M. CLICHE: Parlant de l'aménagement forestier, est-ce que de
nouvelles concessions forestières ont été faites
récemment ou depuis deux ans ?
M. GOSSELIN: Aucune.
M. CLICHE: Aucune?
M. GOSSELIN: Aucune depuis deux ans.
M. COITEUX: II n'y a pas eu de nouveaux permis d'émis, non plus,
pour les...
M. GOSSELIN: Des permis, oui, il y en a eu des permis
d'assignés.
M. COITEUX: Des permis de...
M. GOSSELIN: Des garanties d'approvisionnement.
M. COITEUX: Des permis de nouvelles industries dans le bois dur.
M. GOSSELIN: Dans le bois dur, non. Dans le bois dur, il n'y a eu aucun
nouveau permis depuis deux ans, et je le cite de mémoire, et d'habitude
ma mémoire me sert passablement bien.
M. BOUSQUET: Est-ce qu'il y a eu de la récupération?
M. GOSSELIN; Oui.
M. CLICHE: Maintenant, l'aménagement forestier se fait-il ici
à Québec ou s'il se fait aussi à l'échelle des
districts?
M. GOSSELIN: II se fait à l'échelle des districts et nous
faisons beaucoup de vérification aussi des plans qui nous sont fournis
par les compagnies. Egalement, nous en préparons à
l'intérieur du ministère et plus spécialement pour les
opérations qui se sont faites sur les forêts domaniales, et nous
nous proposons d'en faire, au cours de l'année, sur les forêts
domaniales.
M. CLICHE: II n'y a pas eu de concessions forestières faites a la
compagnie Domtar en Abitibi depuis deux ans disons.
M. GOSSELIN: Non.
M. CLICHE: II n'y en a pas eues.
M. GOSSE UN: Non, pas depuis la lettre d'intention du ministre du 14
juillet 1964.
M. CLICHE: Maintenant, les scieries de l'endroit, les scieries de la
région, les compagnies qui ont eu des concessions forestières ou
qui ont des permis de coupe renouvelables tous les ans...
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: ... elles vont bien. Le volume de coupe de bois en Abitibi
n'est certainement pas réduit depuis quelques années?
M. GOSSELIN: En grande partie nous n'avons pas réduit, mais
toutes, presque sans exception, aimeraient avoir un volume accru parce que
toutes nous disent que pour produire de façon rentable il faudrait
qu'ils coupent, au bas mot, 15 millions de pieds annuellement si elles veulent
avoir une production qui leur permette de survivre avec les marges de profit
très minces qu'elles ont dans le moment. En plus de ça avec les
coûts de production qui sont de plus en plus élevés,
à chaque année, il est sans contredit, d'après tous
ceux-là qui s'y connaissent dans le métier, qu'une scierie peut
difficilement produire de façon rentable moins de 15 millions de
pieds...
M. CLICHE: Les scieries qui sont installées en Abitibi sont
installées pour récupérer pratiquement tout le bois, sauf
l'écorce; même l'écorce je pense qu'on la
récupère partiellement...
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: Mais les scieries de l'Abitibi sont en bonne posture
financière. Je pense que le volume qu'on leur accorde annuellement est
certainement de l'ordre de 15 millions en moyenne chacune...
M. GOSSELIN: Au plus!
M. CLICHE: Peut-être plus.
M. GOSSELIN: Non, la moyenne pour toutes les scieries du secteur...
Est-ce que le député parle du secteur de l'Abitibi-Est ou de
l'Abitibi-Ouest?
M. CLICHE: Abitibi-Est.
M. GOSSELIN: Alors, Abitibi-Est, non, la moyenne du volume varie entre
10 millions et 15 millions et très peu dépassent 15 millions.
M. CLICHE: Est-ce que le ministre est au courant des volumes
accordés à Gonthier de Bar-raute, à de Cossette de
Senneterre, à Therrien d'Amos?
M. GOSSELIN: Therrien est peut-être celui qui a le plus haut
volume avec Carrière.
M. CLICHE: Carrière, Fortin.
M. GOSSELIN: II faudrait s'entendre. Les volumes attribués
à Therrien sont peut-être de l'ordre de 15 millions, mais il faut
tenir compte de tout ce qu'ils peuvent acheter des syndicats environnants.
M. CLICHE: Oui.
M. GOSSELIN: Alors, il y a des volumes assez considérables qui
sont attribués à des syndicats forestiers qui dirigent leur
approvisionnement vers Therrien.
M. CLICHE: Mais on a vu toutes sortes de
critiques dernièrement à l'endroit de l'ancienne
administration du ministère des Terres et Forêts, critiques qui
étaient faites surtout par les chefs de district sur place et qui
auraient semé une certaine crainte chez les propriétaires de
scieries à l'effet que leur approvisionnement ne leur serait pas garanti
sur un nombre x d'années ou à perpétuité. Et il a
semé une certaine crainte, à tel point que les chambres de
commerce s'en sont mêlées et ont demandé que les
réserves forestières environnantes au nord de la voie
ferrée soient réservées en totalité aux scieries.
Je veux faire une mise au point ici.
Je prétends et j'affirme que les scieries existantes, ou qui
existaient avant 1966, étaient approvisionnées suffisamment et on
avait prévu pour ces scieries un approvisionnement quasi à
perpétuité. Il est bien évident qu'avec les années,
les opérateurs veulent que les volumes augmentent parce que plus les
volumes augmentent, plus les profits augmentent. C'est un
phénomène qui n'existe pas seulement en Abitibi-Est, cela existe
au Lac-St-Jean... Je me souviens des demandes qui nous arrivaient de la
région du Lac-Saint-Jean, du Saguenay, de Charlevoix et ici et
là, on voulait que les volumes soient augmentés sans cesse tous
les ans parce que ça voulait dire une augmentation de profits.
Evidemment, il y a un minimum qui garantit la rentabilité de
l'entreprise. Mais le chef de district des Terres et Forêts, M. Roy,
à Amos, par acharnement personnel ou peut-être pour en faire de la
politique, m'a attaqué régulièrement, disant que
l'administration de 1960 à 1966 n'avait pas prévu les besoins
d'approvisionnement des scieries qui étaient installées de
façon permanente. Ce qui est arrivé, je tiens à vous le
dire, c'est que beaucoup de petites scieries ont disparu parce qu'elles
n'étaient pas rentables et les volumes de sciage dans toute la
région n'ont pas baissé, ils ont augmenté. Or, l'industrie
du sciage chez nous était plus stable en 1966 et est aussi stable
actuellement qu'elle ne l'a jamais été dans le passé.
C'est ce que je veux dire aussi que la compagnie Domtar n'avait pas de
concession forestière. Elle n'en a pas plus aujourd'hui. C'est une
forêt domaniale administrée par la couronne. S'il y a lieu,
à un moment donné c'est ce que nous avions prévu
de réserver à des scieries certains volumes de bois
situés dans cette forêt domaniale, il y a possibilité de le
faire. Mais on a alerté l'opinion. Différents corps publics sont
venus faire toute une série de plaintes inutilement. Je me demande si le
ministre lui-même n'a pas répété cela à un
moment donné, que les scieries étaient en danger en Abitibi-Est.
Parce que c'est loin d'être exact.
M. GOSSELIN: M. le Président, je ne veux pas chercher noise
à l'honorable député d'Abitibi-Est, au contraire. Mais je
me dois d'apporter des précisions. Par une lettre d'intention en 1964,
on déterminait les territoires qui devaient servir d'approvisionnement
à l'implantation d'une usine à Lebel-sur-Quévillon. A ce
moment-là et encore aujourd'hui, la compagnie Domtar possédait
déjà des concessions contrairement à ce que vient
d'affirmer le député d'Abitibi-Est.
M. CLICHE : Avait et a encore.
M. GOSSELIN: A, parce que, M. le Président, premièrement
on n'a jamais terminé et ce n'est qu'une lettre d'intention qu'il y a
dans les dossiers. Deuxièmement, il y avait aussi une autre subsidiaire
de Domtar qui s'appelle Canada Paper qui en avait elle aussi. Or, on a
déterminé sur une carte un territoire devant servir à
l'approvisionnement de ces scieries. Et si on fait la compilation qui
était nécessaire à l'approvisionnement du moulin de
Domtar, de l'implantation du moulin à Lebel-Sur-Quévillon et
qu'on laisse l'ouest de la rivière Bell à l'intérieur des
limites ou de la forêt domaniale devant servir à
l'approvisionnement du moulin de Domtar, il est clair à l'esprit de tous
les officiers du ministère qui ont travaillé sur ce
problème que les treize usines de sciage environnantes qui doivent
s'approvisionner dans ce secteur n'auront pas suffisamment d'approvisionnement
et ne pourront faire aucune expansion si on s'en reporte aux volumes
trouvés jusqu'à ce jour.
Et bien plus, lorsque le député d'Abitibi-Est affirme que
toutes les industries bien entendu, il faudrait s'entendre
là-dessus, il faudrait connaître celles dont on connaissait
l'existence... Parce que, entre autres, ce n'est qu'environ deux mois
après que j'ai été assermenté comme ministre que
j'ai découvert que Barrette et Saucier opéraient une scierie sur
la rivière Bell.
Parce que le permis a été donné du bureau de
Val-d'Or et, ici, au ministère des Terres et Forêts, on ne
possédait aucun document permettant de savoir que cette scierie qui
consomme un volume de 10 millions de pieds de bois annuellement existait.
On ne peut pas dire qu'on avait consulté à fonds les
autorités immédiates du ministère avant l'implantation de
cette usine.
Alors, si on fait le total des approvisionnements, au fur et à
mesure que l'on avance dans la forêt et qu'on monte vers le lac
Quévillon et que l'on s'en va vers les cantons, entre au-
très, d'Isle-Dieu et de l'île Canica et de... M. CLICHE: Et
de Matagami.
M. GOSSELIN: Non, pas Matagami. Matagami est encore beaucoup plus haut
que ça. Il faut rester en bas, à l'ouest de la rivière
Bell, Vous avez les cantons, je vais vous les énumérer dans une
minute. Vous avez Manrèse, Isle-Dieu, l'Ile Canica et tous les
cantons... Disons que tout était déjà occupé
jusqu'à la limite des cantons Laas, Uriot, Bernetz, Squami, Miniac.
Alors, il reste le canton de Comtois, Thémines, Forteneau, Chaste,
Clandenet, Fraser, Grand-Molet, Barrin, Soissons, Manzarin et une partie de
Bruno, Marais, Champ-Doré, Razilly, Sauvé, Noyon, Vassan, Douay,
Joutel et ainsi de suite.
Alors, tout cela est beaucoup plus à l'ouest de la rivière
Bell que la lac Matagami qui se trouve complètement au nord, en
haut.
Alors, si on faisait l'inventaire, parce qu'il ne faut pas oublier
qu'à l'intérieur des cantons de Comtois, Thémines et
Chaste, que déjà il y a des concessions forestières.
M. CLICHE: Des concessions forestières.
M. GOSSELIN : Et déjà, depuis longtemps, on utilise ces
cantons-là. Alors, si on s'en reporte à la possibilité, il
n'en reste pas moins qu'on éloignait tellement les propriétaires
de scieries qu'à ce moment-là les volumes de bois qu'on pouvait
leur attribuer dans des secteurs aussi éloignés comme Isle-Dieu,
Daniel, La Gauchetière, Sainte-Hélène, Noiseux, etc.,
autour du lac Matagami, ces approvisionnements-là n'étaient plus
rentables pour les scieries dans le bas et ils étaient voués
à l'échec. C'est pourquoi, jusqu'à présent, j'ai
bataillé et j'ai protesté énergiquement devant l'attitude
qu'on a prise et la décision qui a été prise d'installer
un moulin qui va donner de l'emploi, très bien, à environ
260...
M. CLICHE: A Lebel-sur-Quévillon?
M. GOSSELIN: A Lebel-sur-Quévillon, oui.
M. CLICHE: Vous êtes contre ça.
M. GOSSELIN: Je ne suis pas contre ça, mais je dis que si on
avait travaillé avec une grande planification et qu'on avait
examiné, la compagnie elle-même n'irait peut-être pas
s'installer à Lebel-sur-Quévillon, sachant les nombreuses
difficultés qu'elle rencontre à l'heure actuelle. Il n'est
nullement question de pren- dre quelque attitude que ce soit qui pourrait
enrayer ou entraver la réussite du moulin de Lebel-sur-Quévillon.
Nous allons faire l'impossible. Mais, par contre, je ne prendrai jamais sur ma
responsabilité une mise à pied d'environ 1,534 employés,
comparativement à 264 à l'intérieur du moulin de
Lebel-sur-Quévillon et 250 bûcherons qui peuvent travailler
à l'approvisionnement de ce moulin-là.
Il y a une très grande différence. Si on regarde les
normes demandées par la compagnie Domtar à
Lebel-sur-Quévillon, compagnie que je connais très bien
d'ailleurs puisqu'elle vient de ma place natale, chez nous à East-Angus,
je peux dire que lorsque viendra le temps de prendre une décision dans
cela, nous allons faire l'impossible pour que Domtar réalise son projet
pour que son usine soit rentable, mais non pas aux dépens des treize
scieries environnantes. Nous allons respecter les droits acquis et nous allons
essayer, dans toute la mesure du possible aussi, de respecter les ententes
déjà prises par le gouvernement antérieur seulement sur
une note d'intention sans aucun arrêté ministériel ni
aucune définition précise des endroits où cette
usine-là pouvait s'approvisionner.
M. CLICHE: A ceci je réponds, non pas pour éterniser le
débat, mais pour dire au ministre que lorsque la lettre d'intention a
été donnée à la compagnie Domtar, qui devait
implanter une usine et qui, de fait, l'a implantée par la suite, et y a
investi au moins environ $80 millions, cette lettre d'intention-là a
été envoyée à la suite d'une étude faite au
ministère par les officiers. On a étudié la carte et,
à ce moment-là, on a étudié les besoins des
scieries existantes.
Les scieries non seulement n'ont pas disparu mais elles ont
augmenté leur volume de sciage. Maintenant, que les scieries veulent
augmenter davantage, dans cinq ans, dans dix ans d'ici, c'est bien possible.
Tant mieux si elles ont les réserves nécessaires pour ça.
Mais le gouvernement du temps ne s'est pas placé dans un carcan en ne
donnant pas de concessions forestières.
Le ministre a parlé des concessions forestières,
c'étaient des concessions forestières qui ont été
faites il y a dix ans, quinze ans ou vingt ans. Alors, aucune concession
forestière n'a été faite à la compagnie Domtar pour
l'implantation de l'usine.
Le gouvernement est resté le seul contrôleur de son
territoire. Evidemment, avant que Domtar aille investir $80 millions, chez
nous, en Abitibi, ou qu'une autre compagnie aille en investir autant ailleurs,
elles vont sûrement demander une ga-
rantie d'approvisionnement forestier. Cela c'est le minimum auquel on
peut s'attendre. Mais, il ne faut pas que le gouvernement se lie les mains et
les pieds vis-à-vis de ces compagnies-là. Mais, il faut tout de
même leur donner une garantie d'approvisionnement. C'est ce qui a
été donné par le gouvernement du temps en assignant un
territoire, qui peut, si les circonstances changent, être amendée
parce qu'on sait qu'au nord il y a plus de bois. Probablement, que l'inventaire
forestier qui est terminé, comme vous le dites, démontrera qu'au
nord et au nord-est, il y a plus de bois qu'on en prévoyait dans le
temps.
Les scieries, à ce moment-là, avaient sûrement des
approvisionnements pour des années et des années à venir
et je dis que si l'on a fait ces déclarations-là, c'est
parce que le ministre n'était pas complètement au courant de la
situation, parce qu'il ne l'aurait pas faite, cette
déclaration-là. Et les scieries là-bas sont en excellent
état actuellement comme elles l'étaient en 1966. Cela va bien, au
point de vue forestier dans la région chez nous. Je l'ai dit en Chambre
l'autre jour, la situation est bonne au point de vue forestier. Evidemment, il
n'y a pas d'expansion à l'infini, c'est entendu.
Au point de vue minier c'est au ralenti, ainsi qu'au point de vue des
travaux publics, etc.. On en reparlera en Chambre.
M. GOSSELIN: Je ne blâme pas l'ex-ministre des Terres et
Forêts de défendre la position qu'il a prise. Mais j'affirme, ici,
qu'après avoir pris connaissance de toute la documentation, il y a eu
deux choses. Premièrement, dans l'étude faite pour l'implantation
de l'usine de Lebel-sur-Quévillon, on a négligé totalement
de penser aux approvisionnements des scieries et de ce qu'il adviendrait
d'elles. Et que si, on n'avait gardé et si on n'avait retenu tout
l'ouest de la rivière Lebel, presque toutes les scieries auraient
dû fermer leurs portes. Deuxièmement, j'affirme également,
que si une compagnie a les moyens d'aller installer un moulin là, ils
peuvent beaucoup plus facilement, eux, s'approvisionner vers le nord et que
ça, ça ne chambardera pas tellement leurs opérations.
Tandis, que si l'on obligeait les scieries et c'est ce qui me surprend
le plus dans l'attitude du député qui connaît très
bien la région, et j'ai déjà eu affaire à visiter
le secteur il est impensable qu'on laisserait certains cantons qui sont
les plus propices au sciage, qu'on laisserait utiliser ces bois-là pour
faire des pâtes et papiers parce que vous avez certains cantons, entre
autres, Fraser, Comtois, Thémines, Cramolet et Barrin qui sont les
cantons où vous avez le plus haut rendement à l'acre, soit 22.35
cordes. Et du bois de forte dimension.
Alors, je crois, moi, qu'il serait illogique, aux moments que nous
traversons, que nous laissions utiliser ces bois-là pour faire du papier
pendant que nos usines de sciage se plaignent d'avoir du bois de trop faible
dimension, qu'elles ne peuvent pas fournir les qualités de bois voulues
et avoir des prix raisonnables sur le marché. Ce sont des choses, je
crois, qu'on avait négligées.
M. CLICHE: Vous n'avez pas le portrait exact de la situation parce que
la forêt domaniale est justement la formule gouvernementale de
contrôle parfait sur la forêt. C'est justement pour ça,
à ce moment-là, que le gouvernement a voulu garder tous les
territoires en forêts domaniales. Justement, pour contrôler les
bois qui doivent être affectés au sciage. Ils iront au sciage
parce que je vous le dis, il y a des usines de sciage qui étaient
déjà installées sur le territoire qui était
censé être réservé à Domtar et qui continuent
d'opérer sur ce territoire-là. Alors, le bois qui doit être
réservé au sciage doit aller au sciage; ça ne doit pas
aller à Domtar. C'est clair ça. Alors, on s'entend. Il y a
seulement sur un point c'est que, à ce moment-là, le gouvernement
n'a pas négligé les besoins actuels et à venir, des
scieries. C'est là le point.
M. GOSSELIN: Le député d'Abitibi-Est, je crois, fait
erreur, M. le Président, parce que si, d'abord, on l'avait prévu,
pourquoi n'a-t-on pas fait la forêt domaniale immédiatement? Ce
n'est même pas en forêt domaniale.
M. CLICHE: Pourquoi ne l'avez-vous pas faite, la forêt
domaniale?
M. GOSSELIN: Pourquoi nous ne l'avons pas faite, c'est tout simplement
parce que nous n'en venons pas à une entente avec la compagnie Domtar.
Et Domtar veut avoir les plus beaux morceaux et prétend qu'ils lui ont
été alloués. Dans la lettre du 14 juillet, d'ailleurs, il
est grandement question de tous ces cantons-là. Il en est grandement
question dans la lettre d'intention. Mais il n'y a aucun arrêté
ministériel, il n'y a aucun document précis sur lequel la
compagnie peut se baser pour réclamer ces cantons. Et je dis que s'il
fallait que nous laissions ces cantons, automatiquement, d'après tous
les experts qui m'entourent et qui me conseillent, et j'ai lieu de croire
qu'ils sont compétents...
M. CLICHE: M. le Ministre, on s'entend sur une affaire, c'est qu'il y a
suffisamment de bois pour les scieries et suffisamment de bois pour l'usine de
pâtes et papier, on s'entend sur cela.
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: Bon, alors, donnez du bois, vous avez la formule, vous avez
la forêt domaniale.
M. GOSSELIN: Oui, mais tout dépendra, la compagnie...
M. CLICHE: On n'est pas engagé par des concessions, on ne s'est
pas pris les doigts dans des concessions. Je ne dis pas que vous l'avez fait.
Mais vous, vous avez donné à la CIP, des concessions par une loi
qui a été passée, l'an dernier.
M. GOSSELIN: Je vous demande bien pardon, la loi a été
passée, mais la CIP ne les a pas encore. Je n'ai jamais consenti
encore.
M. CLICHE: Oui, mais elle va l'avoir. M. GOSSELIN: Non, non.
M. CLICHE: Elle en a peut-être besoin à part cela.
M. GOSSELIN: Lorsqu'elle nous aura prouvé qu'elle en a
réellement besoin, nous y verrons. Mais je tiendrais à faire
remarquer au député qu'elle a déjà 24,900 milles
carrés de territoire dans la province de Québec...
M. CLICHE: Ah! ça, ça existait avant que j'arrive.
M. GOSSELIN: ... Alors, avant de tout lâcher, on va étudier
à fond le problème de CIP, mais ne mélangeons pas les deux
problèmes. Qu'on reste à celui de Quévillon et on verra
que je peux produire les documents n'importe quand pour démontrer qu'on
a manqué de vision dans ce domaine et que si on avait laissé
aller les choses...
M. CLICHE: Vous parlez d'un domaine forestier comme vous parlez
d'aménagement, je vais vous parler d'un domaine forestier, de la
concession forestière située au sud de Senne-terre, à
l'est, une concession forestière qui appartient à un type de
Témiscouata. Il y avait là, deux cents milles carrés de
foret. Y a-t-il quelqu'un qui exploite cette concession? Il n'y a personne qui
l'exploite.
M. GOSSELIN: C'est simple pourquoi il ne l'exploite pas. C'est
précisément ce qui arrive avec Domtar, c'est que lorsqu'on parle
des opérations forestières que l'on a vu faire et j'ai vu
un peu de quelle manière on travaille on a pris un compas et on a
fait des cercles autour du lac et on a dit: Si on prend le bois qui vient de
telle place, il va coûter $4,39 la corde de moins si on le prend à
l'ouest que d'aller le récupérer de l'autre
côté.
M. CLICHE: C'est une concession forestière qui appartient
à un particulier qui ne l'exploite pas.
M. GOSSELIN: Oui, et nous sommes prêts à l'exproprier
aussi.
M. CLICHE: Oui, allez-y donc et faites de l'expropriation.
M. GOSSELIN: Oui, mais même à ce moment-là,
ça ne règlerait pas le problème.
M. CLICHE: Si vous voulez en faire de l'aménagement,
faites-en.
M. GOSSELIN: Cela ne règle ras le problème mais je pense
bien que le député de l'Abitibi-Est le sait aussi. Que le bois
qui va venir de chez Guérette va coûter pas mal plus cher la corde
que le bois qui peut venir...
M. CLICHE: C'est du bois pour le sciage, pour votre information.
M. GOSSELIN: Du bois de sciage chez Guérette? C'est passablement
mixte parce qu'il n'y a aucun comté dans la concession...
M. CLICHE: Quand la compagnie Domtar a voulu l'acheter et
c'était pratiquement réglé je m'y suis
objecté. Je me suis servi de mon veto et j'ai arrêté
cela.
M. GOSSELIN: Qu'on prenne donc seulement les volumes, les distances et
le rendement à l'acre et on verra exactement ce que les coûts
d'opération vont être.
M. CLICHE: A tout événement, ce qui est important à
partir de votre administration, c'est d'y amener de nouvelles usines,
d'approvisionner les usines qui existent et de voir à en implanter
d'autres à l'endroit où il y a des approvisionnements
voulus...
M. GOSSELIN: C'est ce que l'on va faire et je suis prêt à
en discuter n'importe quand.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on passe à un autre poste? Le poste 5
est accepté. Est-ce qu'on passe au poste 5, article 3: Service de la
restauration?
M. CLICHE: La restauration forestière, M. le député
de Duplessis, est-ce que vous y allez?
M. COITEUX: Dans la restauration forestière, est-ce que vous
pouvez nous donner des détails sur ce qui a été fait
conjointement avec le ministère de la Famille et du Bien-Etre social et
dans quel territoire?
M. GOSSE LIN: La seule expérience pilote qui a été
faite l'a été dans les comtés de Montmagny, et de l'Islet,
où nous avons pris quelque 210 assistés sociaux et, de concert
avec le ministère de la Famille et du Bien-Etre social, nous leur avons
fait des travaux de sylviculture et nous avons fait préparer du
territoire nous permettant de reboiser quelque 3 millions de plants ce
printemps. Elle s'est avérée une des expériences les plus
fructueuses, que nous espérons pouvoir répéter et cela,
dans tous les secteurs qui semblent défavorisés au point de vue
de l'emploi.
M. COITEUX: Alors je vais nommer immédiatement un secteur
où on pourrait employer une partie de ces $1,800,000, pour les
employés de Clarke City qui ne sont pas recyclables. Nous avons, aux
environs de Clarke City, plusieurs milles carrés de territoire qui ont
passé au feu dans les 10 dernières années et qui
mériteraient un reboisement. C'est aux portes de Clarke City. On
pourrait facilement employer peut-être 50, 60 ou 75 pères de
famille qui ne sont pas recyclables et qu'on ne peut pas placer ailleurs.
C'est pourquoi je pose la question au ministre; Est-ce que ce serait
dans le domaine des possibilités si le conseil municipal de Clarke City
ville qui sera formée bientôt par un bill essayait
d'envisager auprès du ministre d'établir un plan de restauration
forestière pour ces employés-là? Il y en aurait aussi
quelques-uns qu'on pourrait englober là-dedans, ceux de Shelter Bay,
étant donné, comme vous le savez, que la Quebec North Shore ne
produit plus à Shelter Bay et que nous avons là des ouvriers
forestiers qui peuvent difficilement s'intégrer soit à la Cartier
Mining, ou à Wabush Mine, ou aucune de ces compagnies-là.
Je ne sais pas si les $1,870,000 sont déjà engagés
à certains endroits, mais je demande au ministre s'il y a
possibilité qu'on travaille un plan pour cet été?
M. GOSSELIN: Les estimations budgétaires n'étant pas
acceptées encore par l'Assemblée législative, n'ayant pas
été discutées, il n'y a pas de montant engagé nulle
part. Je tiens à dire à l'honorable député de
Duplessis que nous avons été saisis du problème. Je crois
même qu'il a écrit au ministère pour faire part de cela, ou
les autorités de la ville de Clarke City nous en ont fait part. De
concert avec M. Guay, qui est le sous-ministre du Bien-Etre social, nous
étudions la possibilité de faire des travaux de restauration
forestière dans ce secteur afin de soutenir en quelque sorte les quelque
60 employés qui ne sont pas recyclés et qui n'ont pas de travail
présentement.
Je tiens à dire à l'honorable député que ce
secteur-là m'est fort sympathique; il a été durement
éprouvé, et nous ferons en sorte, cet été,
dès que les circonstances le permettront, dès que nous aurons
toutes les données en main, chose qui est assez facile à avoir,
nous ferons des travaux de sylviculture pour tâcher d'employer la
main-d'oeuvre disponible.
M. LE PRESIDENT: Le député de Laviolette.
M. LEDUC (Laviolette): Juste une question pour mon information. Quels
sont les groupes ou les gens, qui est-ce qui s'occupe de la sylviculture? Le
gouvernement pour une part, mais est-ce que les industries forestières
s'en occupent?
M. GOSSELIN: Dans le domaine de la restauration forestière,
jusqu'à présent, cela a été la
responsabilité unique du ministère des Terres et Forêts.
C'est M. Hervé Lizotte qui est en charge, avec son équipe, de ces
travaux. C'est M. Lizotte et ses officiers qui déterminent, en somme, le
genre de travaux qu'il y a possibilité de faire et aussi quels seront
les montants que nous pouvons dépenser dans ce domaine.
Maintenant c'est devenu tellement en vogue que, si on s'en tenait
à toutes les demandes qu'on a au ministère des Terres et
Forêts, ce n'est pas un budget d'un million de dollars qu'il nous
faudrait mais bien cinq ou six millions.
M. COITEUX: A ce moment-là...
M. GOSSELIN: Parce que, depuis l'expérience faite dans
Montmagny-l'Islet, plusieurs y ont pris goût, avec raison parce qu'on
prétend que le fait de remettre ces gens-là au travail...
D'ailleurs tout cela nous permet de récupérer certaines sommes
d'argent, puisqu'il y en a une certaine partie qu'on peut
récupérer
du gouvernement central et nous en récupérons aussi une
bonne partie du ministère de la Famille et du Bien-Etre social.
Alors, c'est une combinaison de budget qui nous permet de faire
exécuter ces travaux et d'employer des ouvriers.
M. LEDUC (Laviolette): Si je comprends bien, actuellement, ce n'est que
le ministère qui s'occupe...
M. GOSSELIN: Oui.
M. LEDUC (Laviolette): Les industries actuellement ne s'occupent pas de
ça.
M. GOSSELIN: Non. L'industrie forestière fait des travaux de
sylviculture et des travaux de reboisement, et nous avons d'ailleurs
passé un règlement qui nous permet de donner certains
rabattements à toute compagnie forestière qui fait des travaux
d'amélioration en sylviculture et en reboisement.
Quelques-unes s'en sont prévalu, mais jusqu'à
présent, dans la quasi totalité des projets que nous avons, c'est
le ministère des Terres et Forêts, de concert avec le
ministère de la Famille et du Bien-Etre social, qui a gardé cette
initiative.
M. COURCY: Est-ce que j'ai bien compris le ministre quand il dit que le
ministère de la Famille et du Bien-Etre social rembourse une partie au
ministère des Terres et Forêts?
M. GOSSELIN: Oui, nous formons un budget conjoint. Disons que la
répartition a été la suivante l'an dernier: si on paie
quelque $80 en salaire par semaine, le ministère de la Famille et du
Bien-Etre social a payé environ $45 et le ministère des Terres et
Forêts, $35.
M. COURCY: Vous n'avez pas d'imputation à votre budget ici.
M. GOSSELIN: Nous le faisons à l'intérieur des travaux de
restauration forestière.
M. COURCY: Voici; sur la restauration, vous n'avez aucune
imputation à un autre ministère.
M. GOSSELIN: Non, non. C'est une entente conjointe. Le ministère
de la Famille et du Bien-Etre social, dont M. Guay faisait partie, a fourni une
certaine somme d'argent pour compléter un salaire équitable pour
les ouvriers forestiers. C'était une expérience pilote qui a
été faite l'an dernier, et cette année nous
espérons pouvoir la continuer. D'ailleurs, il y a un comité qui
siège là-dessus presque en permanence pour trouver les
modalités nous permettant de faire de tels travaux.
M. COURCY: Bien ça existait depuis 1960. Cela a commencé
dans mon comté en 1960. Durant la période de vacances, nous
employions des étudiants pour faire des travaux de restauration
forestière.
M. GOSSELIN: Bien ça demeure encore,
M. COURCY: Au mois de septembre, nous avions les assistés sociaux
qui entraient dans les camps et qui continuaient le travail jusqu'à
épuisement du budget que nous avions accordé dans chacun des
comtés. Septembre, octobre, novembre, tant qu'il restait de l'argent au
budget accordé au comté, c'était pour les as-sités
sociaux. A ce moment-là, je me souviens d'avoir travaillé
l'affaire avec le ministre des Terres et Forêts et M. Guay, je crois,
parce qu'à ce moment-là ça leur prenait la permission
d'Ottawa, afin de pouvoir obtenir des sommes pour faire justement ce que vous
venez de dire. Je trouve curieux qu'il n'y ait pas d'imputation du
ministère de la Famille et du Bien-Etre social. Maintenant, quels moyens
prenez-vous pour avoir une imputation du ministère de la Famille et du
Bien-Etre social à votre ministère? Je me le demande.
Cette expérience-là a été commencée
en 1960 et continuée jusqu'en 1966 dans le Nord-Ouest
québécois. Après 1966 ce fut un arrêt quasi complet.
La restauration forestière n'intéressait plus le gouvernement
actuel dans le Nord-Ouest québécois. Cela a été un
arrêt quasi complet. Quasi complet, je le répète pour
l'information des députés. Là je vois qu'on en fait dans
le bout de Montmagny et qu'on semble vouloir dire que c'est quelque chose de
nouveau. Dans la restauration forestière il n'y a rien de nouveau, c'est
la continuation de ce qui a été commencé depuis 1960, au
mois de juillet 1960. Maintenant, qu'on prenne l'argent du ministère de
la Famille et du Bien-Etre social pour en faire plus au ministère, il
est possible que le ministère de la Famille et du Bien-Etre social ait
diminué son budget disons de $500,000 et que le ministère des
Terres et Forêts ait $500,000 de plus. Si tel est le cas, l'an
passé il y a un montant de $1,976,000 et, cette année, le
ministre demande seulement $1,870,000. Alors, il y a une diminution.
Advenant le cas où le ministère de la Famille et du
Bien-Etre social transfère un montant
dans ce montant, ça veut dire que cette année il va y
avoir encore moins de restauration forestière qu'il y en a eue l'an
dernier. Je me demande si je puis espérer reprendre le temps perdu d'une
couple d'années sans avoir eu de restauration forestière dans le
comté d'Abitibi-Ouest.
M. GOSSELIN: L'an passé, M. le Président, nous avons fait
des travaux de restauration forestière dans le comté
d'Abitibi-Ouest.
M. COURCY: Un montant minime.
M. GOSSELIN: Nous en avons fait pour un montant de $27,278.43, soit un
total de 1,203 jours-hommes de travaux, et j'ai l'information suivante à
l'effet que le ministère de la Famille et du Bien-Etre social, l'an
dernier, a accepté la responsabilité d'une part du paiement et
nous nous avons accepté l'autre part.
Je suis prêt à vérifier nos informations et donner
de plus amples détails à l'honorable député pour
dire exactement de quelle manière on a procédé, mais les
remarques font l'objet d'un communiqué qui est sorti conjointement avec
le ministère des Terres et Forêts et le ministère de la
Famille et du Bien-Etre social, et c'est avec la collaboration de M. Guay que
nous avons réalisé ces travaux.
M. COURCY: Dans notre temps, nous, c'était une entente non
monétaire, une entente d'employer ceux qui étaient sur le service
social d'abord mais au point de vue monétaire il n'y a pas eu
d'imputation au ministère de la Famille et du Bien-Etre...
M. GOSSELIN: Je vais vérifier, je donnerai au
député les détails.
M. CLICHE: Dans la région de Montmagny, les assistés
sociaux ont travaillé pendant combien de semaines ou combien de
mois?
M. GOSSELIN: Ils ont travaillé environ deux mois.
M. CLICHE: Deux mois.
M. GOSSELIN: Deux mois ou deux mois et demi.
M. CLICHE: Combien gagnaient-ils par semaine?
M. GOSSELIN: $1.45 l'heure pour les journaliers ordinaires, $1.75 pour
les contremaf- tres environ. Je donne ces chiffres sous toute réserve,
je les donne de mémoire.
M. CLICHE: Est-ce qu'ils faisaient la coupe du bois?
M. GOSSELIN: Ils faisaient du nettoyage en forêt et ils ont
dû couper un certain volume de bois qui, à la fin des travaux, a
été vendu à l'enchère.
M. CLICHE: Il y avait combien d'assistés sociaux qui
travaillaient à cet endroit-là?
M. GOSSELIN: Environ 210. Je donne ces chiffres sous toute
réserve puisque je les cite de mémoire.
M. CLICHE: Cela englobait quels comtés?
M. GOSSELIN: Cela englobait les comtés de Montmagny-L'Islet et de
Bellechasse. Il y avait au total quelque 300 assistés sociaux qui
étaient enregistrés sur la liste des assistés sociaux
comme étant des bûcherons. Alors, on a lancé l'invitation
et, à la suite de ces invitations-là, il y en a eu 210 environ
qui ont accepté d'aller faire du travail en forêt.
M. CLICHE: Le montant de $1,870,000 comprend-t-il les sommes
payées pour le maintien des camps d'étudiants qui travaillent en
forêt ici et là dans la province?
M. GOSSELIN: La répartition de ce montant de $1,800,000 se fait
comme suit: $800,000 pour les pépinières; $113,000 pour le
reboisement; $514,000 pour l'amélioration des peuplements ou travaux de
sylviculture et $400,000 pour les camps d'étudiants, environ $35,000
pour les travaux expérimentaux et chemins d'accès qui sont
nécessaires pour l'exécution des autres travaux.
M. CLICHE: Les camps d'étudiants, maintenant, sont
échelonnés ici et là dans la province.
M. GOSSELIN: Oui, ce sont les mêmes qui existaient lorsque je suis
arrivé là à l'exception d'un qui a été
changé, qui était au mont Orford et qui a été
transporté dans le comté de Compton parce qu'il n'y avait plus de
travaux à faire au mont Orford. Le comté de Compton, dans la
région des Cantons-de-1'Est, est un des seuls...
M. CLICHE: Pure coïncidence!
M. GOSSELIN: Pure coïncidence, M. le Président, et je suis
très heureux d'avoir amené ce camp d'étudiants-là
chez nous puisqu'il a permis à des étudiants de quelque douze
comtés de la région des Cantons de l'est et des Bois-Francs
d'obtenir des emplois. Il y avait entre 12 et 15 étudiants sur 90 qui
venaient du comté de Compton.
M. CLICHE; Un camp d'étudiants dans la région des Cantons
de l'Est, c'est absolument nécessaire, très justifiable. De mon
temps, les ingénieurs forestiers prétendaient qu'il n'y avait pas
d'endroit, rien dans ce coin-là...
M. GOSSELIN: C'est parce que, dans le temps, M. le Président, on
était dans l'Opposition...
M. CLICHE: A ce moment-là, certains ingénieurs forestiers
ont prétendu qu'il n'y avait pas d'endroit dans les Cantons de l'Est
où on devait faire des travaux de restauration. On a trouvé au
mont Orford, justement un endroit pour desservir toute cette
région-là.
M. GOSSELIN: C'est parce qu'on n'avait pas regardé dans le
comté de Compton et dans le comté de Wolfe, ou dans le
comté de Frontenac.
M. CLICHE: Ah! non.
M. COURCY: C'est comme en Abitibi-Ouest, pour moi ils ne regardent
plus!
M. GOSSELIN: Comment ne regardent-ils plus?
M. COURCY: Parce qu'ils en trouvent seulement pour $27,000.
M. GOSSELIN: Ah! oui, mais pendant six ans, M. le
Président...
M. COURCY: Pendant qu'on trouve des $125,000 ou $150,000 dans le
comté de Montmagny.
M. GOSSELIN: Pendant six ans, M. le Président, il avait $125,000
du coup alors c'est bien raisonnable qu'on répartisse ça un peu
plus équitablement.
M. COURCY: Dans les comtés où il n'y a pas de bois.
UNE VOIX: Est-ce qu'il y a encore un camp forestier en Abitibi-Est? Un
camp forestier d'étudiants?
M. GOSSELIN: Il y avait en 1967 dans l'Abitibi-Est un camp forestier au
Lac-à-la-Paix. Pour 60 étudiants. Et il y en avait un de 60
étudiants en Abitibi-Ouest.
M. CLICHE: Est-ce qu'il y en a encore un cette année?
M. GOSSELIN: Cette année, M. le Président, il n'y a encore
rien de décidé.
M. CLICHE: C'est que le mois de juin arrive et on reçoit des
appels téléphoniques, de parents dont les enfants ont besoin de
gagner pour les habiller et aller à l'école.
M. GOSSELIN: Il va certainement se faire des travaux de sylviculture
dans les comtés.
M. CLICHE: Oui, mais le ministre est au courant des sommes qui lui sont
attribuées. Est-ce qu'il ne devrait pas considérer que le camp du
Lac-à-la-Paix devrait être continué?
M. GOSSELIN: On va étudier l'affaire et on va s'efforcer, dans
toute la mesure du possible...
M. CLICHE: Cela veut dire qu'une décision a déjà
été prise à l'effet d'annuler le camp?
M. GOSSELIN: Non, M. le Président, aucune décision n'a
été prise encore vis-à-vis de ces crédits.
M. COURCY: Le ministre nous parle de camps en Abitibi-Ouest. Sait-il, le
ministre, que les étudiants qui travaillaient en Abitibi-Ouest venaient
de Rouyn-Noranda?
M. GOSSELIN: Oui.
M. COURCY: Ah! le ministre le sait. Est-ce qu'il n'y a pas de bois dans
Rouyn-Noranda? On vient faire le camp en Abitibi-Ouest et on prend les jeunes
qui vont aux études à Rouyn-Noranda pour les envoyer dans ce
camp.
M. CLICHE: Il s'agit d'une région où les gens sont peu
fortunés généralement. Les familles sont nombreuses. Ce
n'est pas un appel politique que je fais là, c'est un appel au ministre.
Il s'agit de gens peu fortunés, de grosses familles. Habituellement, le
choix était fait par les bureaux de placement provinciaux et
directement. Les journaux ont fouillé dans ça pour savoir ce qui
se passait et ils se sont aperçus que c'était le bureau de
placement
qui choisissait les gens selon les besoins, selon la famille à
part ça. C'est encore ça. Certainement que l'an passé,
c'était cela. Je n'ai pas de plaintes à formuler, mais je dis que
c'est absolument nécessaire. C'est loin d'être trop, un camp
forestier, dans des régions pauvres comme les nôtres.
M. GOSSELIN: C'est la même chose. Il y a un bureau de placement
des étudiants...
M. CLICHE: Il y en aurait eu un dans Portneuf. Ce comté en a
besoin. Il y en a un à Du-chesnay. Laissez-le-leur, ils en ont besoin.
Dans notre comté, laissez-le. Ne faites pas de politique avec»
M. GOSSELIN: On ne fera pas de politique. Vous n'avez pas besoin d'avoir
peur à ce sujet. J'ai bien l'intention de continuer à être
aussi objectif que je l'ai toujours été depuis deux ans.
M. CLICHE: Alors, laissez le camp des jeunes.
M. GOSSELIN: Et des travaux vont se faire dans des comtés de
l'Opposition comme dans les comtés au pouvoir.
M. COURCY: ... dans la région du Nord-Ouest
québécois et, en particulier, en Abitibi-Ouest, nous n'avons pas
de collège classique. Nos élèves ont l'obligation d'aller
à l'extérieur, soit à Québec, à
Montréal ou partout dans la province. Nous n'avons pas de collège
classique. Alors, regardez les dépenses que cela occasionne aux parents
et pensez à donner la possibilité aux enfants de gagner quelque
chose durant la saison des vacances. C'est facile, quand on est à
côté d'un collège.
M. GOSSELIN: M. le Président, relativement à des camps
forestiers, l'an passé, nous avons donné du travail à
quelque 1,180 étudiants, en tout et partout, dans diverses
réglons de la province de Québec et cette année,
même avec un budget assez réduit, nous allons nous efforcer d'en
faire autant. Seulement, j'aimerais dire que ces camps ont atteint une telle
popularité qu'on doit avoir reçu au service de placement des
étudiants de la province, qui est maintenant sous l'égide du
ministère du Travail, des demandes pour au-delà de 20,000
étudiants qui désireraient travailler. C'est pourquoi, lorsque
mes officiers m'ont fait la suggestion, à un moment donné, de
porter le per die m payé aux étudiants de $7 à $9 et de $9
à $12, j'ai dit non. Nous allons garder le même per diem de $7 et
$9 pour tâcher d'être capables de garder le plus grand nombre
possible d'étudiants. Et les mêmes normes qui ont toujours
existé demeurent aussi, à l'effet que ce soient les fils venant
des familles les plus nombreuses et des familles qui en ont le plus besoin qui
soient acceptés les premiers. On ne changera rien, on n'en a pas
l'intention et personnellement, je n'ai donné aucun ordre...
M. CLICHE: Le ministre nous dit qu'il va garder ouvert le camp du
Lac-à-la-Paix? Il fait ça au nom des familles nombreuses de la
région.
M. GOSSELIN: Voici. La question du...
M. CLICHE: ... dont les enfants n'ont pas l'occasion d'aller travailler
à l'Expo ou dans les grands centres.
M. GOSSELIN: Ce que nous sommes à étudier
présentement, c'est le fait qu'on me rapporte certaines
expériences à l'effet qu'il coûtait beaucoup moins cher de
transporter les étudiants pour leur faire faire des travaux de
sylviculture que de les installer au camp, et qu'à ce moment-là,
on n'avait pas de dépenses pour la cuisine et qu'on n'avait pas diverses
dépenses inhérentes à l'établissement d'un camp
permanent Alors, dans plusieurs comtés oui, dans le comté de
Duplessis, on préfère transporter les étudiants. Alors je
dis que dans les comtés d'Abitibi-Est et d'Abitibi-Ouest, il va se faire
des travaux de sylviculture par les étudiants comme par les
années passées.
Je ne m'engage pas à ce qu'il y en ait autant que les
années passées parce que nous allons les diminuer de façon
uniforme, en conformité avec les crédits que nous avons. Personne
ne sera pénalisé en ce qui a trait aux camps. Je ne suis
certainement pas pour faire de la politique sur le dos des
étudiants.
M. COURCY: On demande du travail pour nos étudiants, soit par les
bureaux de placement provinciaux ou du fédéral. Mettons l'Expo.
On nous répond directement, j'ai de la correspondance. Ce
travail-là est gardé pour les gens de Montréal. Ils ne
prennent pas d'étudiants de l'extérieur. J'espère que
lorsqu'on a du travail chez nous, on le garde pour nos concitoyens à
nous.
M. GOSSELIN: J'aimerais avoir...
M. COURCY: Parce que quand la mine Normetal chez nous emploie durant les
vacances une vingtaine d'étudiants, ces étudiants viennent de
l'extérieur. Il y a quelques exceptions seulement pour ceux qui sont
à l'université et qui suivent...
M. LAVOIE (Wolfe): II faut des étudiants à l'école
des mines, par exemple. Ils vont là pour se perfectionner.
M. COURCY: Oui, c'est ce que je dis. Alors, c'est du travail qu'il y a
dans la région. Personne ne se plaint là-dessus, parce que ce
sont des jeunes qui étudient ici dans le domaine minier. Ils vont
prendre une expérience pratique. Personne ne s'en plaint. Mais quand
vient le temps de faire des travaux de restauration forestière et qu'on
prend des gens de l'extérieur, à salaire, soit à tant par
semaine, tant par mois, pour les amener dans nos comtés, cela fait
mal.
M. LE PRESIDENT: M. le Ministre, me permettez-vous une question? J'ai
visité le camp de Charlevoix l'été dernier, est-ce qu'on
peut dire que l'ensemble des camps est à peu près sur cette
même base, cuisine sur le même principe?
M. GOSSE LIN: Là, on tend de plus en plus à diminuer cette
pratique parce que l'on considère que les dépenses sont tellement
élevées pour maintenir une cuisine et tout l'approvisionnement
pour...
M. CLICHE: ... M. le Ministre, c'est que dans les régions comme
la nôtre, les distances sont considérables, n'est-ce pas...
M. GOSSE LIN: Oui.
M. CLICHE: Disons qu'un jeune part de Senneterre et il s'en va au
Lac-à-la-Paix. Cela lui fait près de 50 milles. Il ne peut pas
faire cela soir et matin. Si vous le transportez par autobus, cela devient
très dispendieux et cela veut dire qu'il est toujours sur la route. Je
vous dis ça, la demande que je fais est très sérieuse.
M. GOSSELIN: Je prends en considération les remarques que me
font...
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on passe à un autre article?
M. COITEUX: J'aurais une remarque générale à faire.
Quand on parle de restauration forestière, le ministre disait et
je suis d'accord avec lui que cela a été une formule
merveilleuse, qui avait été mise en place par le
député d'Abitibi-Ouest, le ministre disait donc que depuis
1960... le ministre allait jusqu'à nous dire que le succès
était tellement grand qu' il y a eu une infinité de demandes et
que cela lui aurait pris, pour satisfaire toutes les demandes, de $5 millions
à $6 millions. Je me demande, si, se plaçant dans le contexte
humain, il n'yaurait pas lieu que le ministre essaie de convaincre d'enlever
disons $4 millions à $5 millions au ministère du Bien-Etre
social, qui va le dépenser de toute façon, sans aucun
résultat, de façon à faire un programme de restauration
forestière dans une optique de réhabilitation de nos terrains
dénudés de boisés. A ce moment-là, on conserverait,
à mon sens, la dignité humaine du citoyen qui est dans le besoin,
et on travaillerait considérablement à l'amélioration de
nos forets québécoises. Je pense que si ce
problème-là était présenté sous un angle
objectif, étant donné que le ministre a tout en main, et
considérant les résultats merveilleux qu'il a obtenus, le
ministère des Terres et Forêts, à ce moment-là,
pourrait être le pionnier qui commencerait à mettre de l'ordre et
à faire produire les dollars qui sont en train d'étrangler
l'économie du Québec et qu'on distribue sans aucun
résultat au Bien-Etre social.
M. GOSSELIN: Je pense que le député de Duplessis n'aura
pas de difficulté à me convaincre de cette philosophie nouvelle,
de cette orientation nouvelle qu'on veut donner aux travaux de restauration
forestière et surtout, ce que je dirais, à la
réhabilitation de nos assistés sociaux...
J'ai été de ceux-là qui ont préconisé
que dans la province de Québec ce n'était pas de
l'assistance-chômage ni de l'assurance-chômage que nous avions
besoin, mais bien de l'assurance-travail, pour permettre à nos gens de
travailler.
Et si, M. le Président, je le disais l'an dernier on avait pris
toutes les sommes fabuleuses qu'on a payées en assistance-chômage
et en assistance sociale dans plusieurs des secteurs les plus
défavorisés de la province, pour les employer à la
restauration forestière et à la mise en valeur de notre
territoire, c'est un magnifique paradis terrestre que nous possèderions
dans la province de Québec. On aurait transformé ces
sommes-là au lieu d'en faire des dépenses presque disparues. Il
est vrai que cela a maintenu certaines familles, mais par contre, on aurait pu
facilement aussi avoir un actif à démontrer aujourd'hui par les
travaux de restauration forestière, de sylviculture, de reboisement et
autres qu'on aurait pu faire.
M. FRASER: Est-ce que le ministre peut nous dire combien d'hommes...
UNE VOIX: Partiellement.
M. FRASER: ... ont travaillé sur ce programme-là, ont
continué de travailler après et combien travaillent encore?
M. GOSSELIN: Ce sont des statistiques que je ne possède pas, mais
par contre je serais très heureux de les fournir à l'honorable
député. Ce qui est arrivé, c'est que dans la majeure
partie des cas, les officiers qui se sont occupés de l'affaire, nous ont
dit que les gens, en majeure partie, qui avaient travaillé sur ces
projets-là, se sont trouvé des emplois.
D'ailleurs, c'est un palliatif. Souvent, ça été en
attendant que d'autres chantiers ouvrent et au moment ou les travaux de
sylviculture ont été finis, les chantiers, les opérations
forestières, les compagnies étaient ouvertes ou étaient
sur le point de s'ouvrir et ils se sont relancés au travail.
M. CLICHE: II ne faut pas penser que tous les assistés sociaux
peuvent aller travailler en forêt.
M. GOSSELIN: Non, non, il ne faudrait pas confondre, je ne dirais
pas...
M. CLICHE: C'est quoi? Un petit pourcentage pendant une courte
période de l'année mais c'est déjà quelque chose,
c'est déjà une faconde les réhabiliter.
M. GOSSELIN: Je pourrais relater à l'honorable
député un fait un peu cocasse qui est arrivé à ce
moment-là. J'ai reçu une lettre d'une dame qui me
félicitait de cette heureuse initiative et qui disait: « Merci
d'avoir remis mon mari au travail, il était tellement tannant et
ennuyant quand il était à la maison ».
M. COURCY: Est-ce que la politique de donner des arbres dans les
villages ou les petites villes de campagne existe encore?
M. GOSSELIN: Oui. Cette année nous en avons donné encore
une très grande quantité à toute municipalité qui
en a fait la demande. Maintenant, je pense que c'est important que je fasse la
mise au point suivante. C'est que souvent et encore au début de la
semaine, hier, quelqu'un me signalait qu'il désirait que sa
municipalité obtienne des arbres d'ornementation et qu'il y avait des
particuliers qui voulaient avoir des arbres. Tous ceux qui s'intéressent
à la foresterie, qui s'y connaissent un peu, savent fort bien que le
jour où les bourgeons commencent à éclore il est trop tard
pour faire le reboisement. On doit attendre à l'année suivante.
Il y a une période bien précise pour faire le repiquage et il y a
également une période bien précise pour faire la
plantation d'arbres d'ornementation. D'autant plus qu'il y a une
quantité de ces arbres d'ornementation qui doivent être
cernés un an à l'avance avant qu'on les transporte dans un autre
lieu pour les planter.
Alors, il faut absolument recevoir les demandes et ces
demandes-là ne peuvent se faire autrement qu'environ un an à
l'avance. Toute municipalité qui en a fait la demande a reçu des
arbres pour des montants assez fabuleux. Cette année nous en donnerons
aux diverses municipalités qui en ont fait la demande pour $25,000. Je
pourrais donner les demandes que nous avons eues pour 1968 et il y a
également des demandes qui sont en voie de préparation pour le
printemps 1969.
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'il y a des demandes pour le comté de
Stanstead?
M. GOSSELIN: Stanstead? Non, il n'y a eu aucune demande en 1967. Par
contre en 1966, il y avait une demande pour 100 arbres pour un coût de
$259.
M. COITEUX: Est-ce que c'est par comté, ça?
M. GOSSELIN: En 1967 plutôt nous avions reçu une demande
pour 100 arbres pour un montant de $259 et nous n'avons pas encore de demande
pour 1968.
UNE VOIX: Quelle municipalité?
M. GOSSELIN: II faut dire aussi que la liste que j'ai ici devant moi
n'est pas complétée.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que le ministre aurait devant lui une demande
de la ville de Saint-Hubert.
M. GOSSELIN: Dans quel comté Saint-Hubert?
M. LEDUC (Taillon): Le deuxième plus beau comté de la
province, Taillon.
M. GOSSELIN: Dans le comté de Taillon, non, nous n'avons pas eu
de demande en 1967, mais il se peut que nous ayons eu une demande en 1968.
Encore, il se peut que la demande ait été enregistrée,
mais je ne la possède pas ici, dans la liste que j'ai, qui m'a
été compilée en toute hâte.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce qu'elle aurait pu être incluse dans le
comté de Chambly? Parce que Taillon est un nouveau comté qu'on
confond facilement avec Chambly.
M. GOSSELIN: Dans Chambly, oui. Il se peut puisque, en 1967,nous avons
livré dans Chambly 975 arbres et, pour 1968, au printemps, nous en avons
livré 313, pour un montant de $547.75.
M. VAILLANCOURT: Ces arbres-là ne peuvent pas être
plantés sur des propriétés privées.
M. GOSSELIN: Au moment où nous faisons la distribution des
arbres, si nous les donnons au club 4-H, il arrive assez souvent qu'il y a de
ces arbres qui sont plantés sur des propriétés
privées. Cependant, le ministère surveille afin que ces arbres
soient bien utilisés et qu'on ne les perde pas. Mais ce qui compte pour
nous, c'est que les arbres soient plantés et qu'ils servent d'arbres
d'ornementation, et nous faisons bien attention pour ne pas venir en
compétition avec l'industrie privée.
M. VAILLANCOURT: Non, mais ce qui arrive assez souvent, c'est que le
long d'une rue, pour faire de l'ornementation, il faut que les arbres soient
plantés sur des propriétés privées, pourvu que le
propriétaire soit consentant. Cela fait de l'ornementation
automatiquement.
M. GOSSELIN: Nous les donnons à des organismes comme les clubs
4-H, ou encore à la municipalité ou même à des
Chevaliers de Colomb qui ont lancé une campagne d'embellissement. Nous
donnons à l'organisme concerné le nombre d'arbres qui nous est
disponible et, à ce moment-là, tout ce qui nous intéresse,
nous, c'est que l'arbre soit planté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. COURCY: Pour le reboisement, est-ce que c'est la même politique
pour les primes de reboisement qui avaient été crées avec
ARDA dans le Bas-Saint-Laurent?
M. GOSSELIN: Les mesures incitatives que nous avons données l'an
dernier consistent surtout en une certaine réduction et ces primes sont
payées en vertu de l'arrêté en conseil 1015 du 28 mars
1944, c'est $10 de l'acre après 5 ans et après l'inspection si la
plantation répond bien entendu aux conditions imposées. La somme
additionnelle de $30,000 qui est sollicitée pour 68/69 servira à
payer les primes sur environ 3 millions d'arbres qui seront plantés dans
la région pilote du Bas-Saint-Laurent.
M. COURCY: Il n'y a pas d'autre endroit dans la province où l'on
peut profiter de primes de reboisement, à l'exception de la
région pilote du Bas-Saint-Laurent?
M. GOSSELIN: Oui. Mais l'augmentation que nous avons cette année,
c'est-à-dire la somme additionnelle de $30,000 que nous demandons va
surtout servir à la région pilote.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que c'est tout sur cet article?
M. GOSSELIN: C'est qu'il faut comprendre que nous passons d'un
crédit de $12,000 en 67/68 à $42,000 pour 68/69.
M» COURCY: II y a une demande additionnelle de $30,000.
Maintenant, advenant le cas où cinq cultivateurs dans le Nord-Ouest
québécois ont des terrains un peu incultes et demandent des
primes de reboisement...
M. GOSSELIN: Oui, ils peuvent passer sous cet article-là.
M. COURCY: La façon de procéder, c'est de s'adresser au
chef de district.
M. GOSSELIN: Au chef de district et, à ce moment-là, nous
allons faire l'impossible pour le favoriser dans sa demande.
M. LE PRESIDENT: Alors, c'est complet pour le poste 5, article 3,
messieurs?
M. VAILLANCOURT: II va y avoir un camp forestier cette année
à Compton?
M» GOSSELIN: Oui.
M. VAILLANCOURT: A la même place?
M. GOSSELIN: Oui.
M. VAILLANCOURT: Combien d'étudiants?
M. GOSSELIN: Soixante étudiants, au lieu de 90 l'an
passé.
M. CLICHE: Pourquoi pas 90?
M. GOSSELIN: Parce que nous ne pouvons pas, nous n'avons pas les
crédits nécessaires.
M. CLICHE: Il n'y a pas tellement de réduction dans les
crédits.
M. GOSSELIN: Si j'en garde 90 dans le comté de Compton, je ne
pourrai pas en faire dans le comté d'Abitibi-Est.
M. CLICHE: II n'y a pas de réduction dans les sommes que vous
demandez.
M. GOSSELIN: Alors, pour que tous soient servis de façon
équitable, il va falloir réduire dans le comté de Compton
comme ailleurs.
M. CLICHE: Dans les sommes que vous demandez, il n'y a pas tellement de
réduction.
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'il va y avoir moyen de placer les
étudiants du comté de Stanstead?
M. GOSSELIN: Je tiendrais à faire remarquer à l'honorable
député de Stanstead que les étudiants doivent faire une
demande d'emploi. Il y a une date limite.
M. VAILLANCOURT: Quelle est la date?
M. GOSSELIN: La date limite était le 1er avril et cela a
été annoncé à grands renforts, nous l'avons dit
à maintes reprises parce qu'au fur et à mesure que cela se sait,
nos bureaux sont bondés de demandes.
M. COURCY: Est-ce qu'on peut l'annoncer à nouveau? Il faut qu'ils
s'adressent au bureau de placement.
M. GOSSELIN: Le service de placement provincial.
M. COURCY: Provincial.
M. GOSSELIN: Service de place ment provincial.
M. COURCY: Dans chacun des districts. M. VAILLANCOURT: A l'année.
M. GOSSELIN: De l'année en cours.
M. LE PRESIDENT: Alors, est-ce qu'on passe à l'article 4: service
de la forêt rurale?
M. CLICHE: Quelles sont les politiques récentes du
ministère concernant la forêt rurale?
M. GOSSELIN: M. le Président, le service de la forêt rurale
est appelé à être modifié considérablement
parce qu'après une étude très sérieuse, nous
comprenons que ce service a été d'une certaine utilité.
Mais avec les années, nous constatons que ce service a été
passablement isolé des autres services du ministère et souvent ce
service de la forêt rurale consistait tout simplement à placer des
ingénieurs forestiers qui donnaient de l'information. Ils ne faisaient
pas tellement d'émulation dans chacun de leurs districts respectifs. Or,
nous avons voulu placer le service de la forêt rurale sous l'égide
du directeur général des bois et forêts et sous
l'égide du bureau de district.
M. CLICHE: Quel est le travail pratique qui est fait pour le travail
rural? C'est cela que je vous demande, rapidement.
M. GOSSELIN: En somme, le travail pratique consiste à inciter les
cultivateurs à préparer ce qu'on peut appeler de
l'aménagement forestier, des programmes de reboisement sur les terres
privées, et de l'éducation forestière des petits
propriétaires forestiers, de l'assistance technique à ces
propriétaires. Il doit de plus procéder à la
classification des terres, servir d'intermédiaire entre le
ministère des Terres et Forêts et la Régie des
marchés agricoles les coopératives, les syndicats forestiers, les
offices de producteurs et le reste.
M. CLICHE: Est-ce qu'il n'y avait pas un certain inventaire qui devait
être fait dans la région des Cantons de l'Est?
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: Par le service de la forêt rurale?
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: ... des possibilités d'approvisionnement en bois
provenant des terres des cultivateurs pour les usines de bois de pâte des
Cantons de l'Est?
M. GOSSELIN: Oui, et la compilation est à se faire et c'est
à ma demande d'ailleurs.
M. CLICHE: Non, cela a été commencé avant vous.
M. GOSSELIN: Si cela a été commencé avant moi,
disons qu'il n'y avait pas grand-chose de fait lorsque je suis arrivé
parce que s'il y a quelqu'un qui s'intéresse à sa région,
c'est bien celui qui vous parle. Si j'ai pu contribuer en quelque sorte
à hâter les études dans ce domaine, je vais le faire avec
toute l'énergie qu'on me connaît. Parce que c'était
quasiment impensable qu'une région comme la nôtre où nous
avons trois industries qui paient au-delà de$13,500,000 annuellement,
qu'on ne fasse à peu près aucune promotion pour le reboisement et
voir à l'approvisionnement de nos usines.
L'usine de Domtar va chercher du bois jusque dans le comté
d'Abitibi-Est pour approvisionner l'usine d'East-Angus. Alors, on comprend que
l'économie de toute la région est basée sur ces moulins et
on oubliait de renouveler la forêt.
M. COITEUX: Truro c'est sur la Côte-Nord.
M. COURCY: Arrêtez-les. S'il vous manque du bois pour vos treize
scieries, n'envoyez pas cela au diable vauvert.
M. GOSSELIN: Nous allons voir à régler ce
problème-là.
M. COURCY: Il manque de bois en Abitibi-Est, mais il envoie cela
à East-Angus.
M. GOSSELIN: Maintenant que l'usine est en marche là-bas,..
M. CLICHE: Revenons à nos moutons. Est-ce que l'inventaire a
été fait sur les terres des cultivateurs?
M. GOSSELIN: Oui, l'inventaire a été fait et il se
terminera totalement cette année,
M. CLICHE: Après cela, juste une seconde, monsieur le
député. Après cela pour en arriver à une politique
pratique, il va falloir contingenter si possible les cultivateurs.
M. GOSSELIN: Oui, et déjà - M. le Président je suis
fier de le mentionner ici nous avons un office des producteurs qui
s'appelle l'Office des producteurs de bois des Cantons de l'Est, qui est
peut-être celui qui est le plus à l'avant-garde de tous les
offices.
M. CLICHE: Celle ou celui?
M. GOSSELIN: Comme le député voudra. Disons que je vais
mettre quelques petits cercles ici en avant de moi, et je choisirai les ce, les
celui, les là ou les le et on les placera à la bonne place
à mesure que je parlerai.
Je n'ai pas eu ce privilège d'être diplômé de
l'école du haut-savoir. Le seul diplôme que j'ai c'est de
l'université de la misère, alors il peut arriver que je n'aie pas
tout le vocabulaire voulu pour m'exprimer; mais il n'en reste pas moins que les
cultivateurs de ma région sont prêts, et ils le demandent
même, à ce que nous leur fournissions les données et aussi
les services techniques d'un ingénieur forestier, et même de deux,
afin que nous puissions exercer un certain contingentement si nous ne voulons
pas que nos forêts privées de la région des Cantons de
l'Est se vide totalement.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions?
M. COITEUX: Une question supplémentaire. Est-ce que le service de
la forêt rurale s'occupe de la reclassification des sols qui sont
impropres à l'agriculture?
M. GOSSELIN: Oui, oui.
M. COITEUX: Est-ce qu'il y a une entente assez cordiale entre le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation et le ministère
des Terres et Forêts?
M. GOSSELIN: Oui, excellente et même l'entente va beaucoup mieux
qu'elle allait antérieurement. Aussi la reclassification se fait
à un tel rythme que j'ai une liste d'au-delà de 6,000 lots qui
sont présentement sous billet de location et que le ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation est prêt à transférer
au ministère des Terres et Forêts pour que nous les mettions en
état de productivité le plus rapidement possible.
M. COITEUX: Dès l'instant où ces lots seront
transférés au ministère des Terres et Forêts, quand
le ministre prévoit-il commencer le reboisement pour redonner à
ces terrains leur vocation forestière?
M. GOSSELIN: Dès le printemps prochain. M. COITEUX: A quel
rythme?
M. GOSSELIN: Autant d'argent je pourrai obtenir, autant nous en
dépenserons dans ce domaine-là.
M. COITEUX: Merci, je n'ai pas d'autres questions.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions sur l'article 4, messieurs?
Adopté. Alors, 5, Service d'inventaire forestier.
M. CLICHE: Les sommes pour inventaire forestier se sont maintenues
à $1 million n'est-ce-pas?
M. GOSSELIN: Oui.
M. COITEUX: Quand prévoyez-vous que l'inventaire forestier du
Québec sera complet?
M. GOSSELIN: Cette année.
M. COITEUX: Jusqu'au 53e, jusqu'au 54e partout?
M. GOSSELIN: Voici, l'inventaire intensif sera terminé cette
année, mais il reste tout de même qu'il faudra faire certaines
vérifications à l'intérieur de cet inventaire intensif.
Nous prévoyons que l'inventaire intensif sera entièrement
complété cette année.
M. COITEUX: L'inventaire intensif?
M. GOSSELIN: Intensif, c'est-à-dire de tout le territoire.
M. FRASER: Est-ce que vous avez fait le reboisement des
érablières aussi?
M.. GOSSELIN: Jusqu'à présent il s'est fait des travaux de
sylviculture à l'intérieur des érablières, mais
l'entreprise privée seulement s'est chargée de faire du
reboisement à l'intérieur.
M. COITEUX: Est-ce que les dépenses faites pour vérifier
les plans d'aménagement des compagnies forestières sont comprises
dans cet article?
M. GOSSELIN: Oui.
M. COITEUX: Est-ce qu'il y a eu certaines compagnies qui ont eu des
inventaires vérifiés l'année dernière?
M. GOSSELIN: Je dois corriger. La vérification des plans
d'aménagement se trouve au service de l'aménagement.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions?
M. COITEUX: Je croyais que c'était au service de l'inventaire,
parce que, lorsqu'on fait les vérifications de ces plans
d'aménagement, de quelle façon procède-t-on maintenant?
Anciennement, je sais qu'on avait des places-échantillons permanentes
établies par le gouvernement et, en plus de ça, on essayait de
faire ouvrir les livres ou les statistiques des compagnies afin de
vérifier les données. Est-ce que c'est encore le même
principe?
M. GOSSELIN: Oui, c'est encore le même principe, c'est par
échantillonnage que nous vérifions les plans
d'aménagement, et certains de ces échantillonnages sont faits par
des offi- ciers du ministère et d'autres sont donnés à
contrat...
M. COITEUX: Je comprends que les échantillonnages sont faits,
mais est-ce qu'il y a établissement à l'intérieur des
concessions de places-échantillons permanentes, de façon à
vérifier si toute croissance donnée par une compagnie est
réellement celle-là, de façon à vérifier
comment la forêt se comporte après la coupe dans des terrains
d'échantillonnage permanents.
M. GOSSELIN: Oui, tout cela est vérifié à tous les
ans. Et il y a un dossier de ces vérifications.
Nous pouvons dire passablement bien quelle est la rapidité de
croissance de certains secteurs forestiers.
M. COITEUX: Est-ce que les données recueillies au cours de
l'inspection de ces plans d'aménagement sont suffisantes jusqu'à
présent pour permettre au ministre de recommander à ses officiers
supérieurs un système d'exploitation plus grand?
M. GOSSELIN: II serait difficile pour moi de répondre à
une question aussi technique. Cependant, je crois que le député
de Duplessis, qui est ingénieur forestier, et qui a été de
nombreuses années au service du ministère des Terres et
Forêts pourrait facilement les consulter et je crois qu'ils se feraient
un plaisir de lui donner ces renseignements.
M. COITEUX: J'ai quitté la profession.
M. GOSSELIN: Mais tout de même si vous avez besoin de vous faire
recycler, je vous conseillerais de rencontrer vos collègues qui sont au
ministère.
M. COITEUX: Je suis sérieux, car j'ai visité des
exploitations forestières à Anticosti, par exemple, où
depuis de nombreuses années on se sert de la déblayeuse. Cette
machine semble laisser la forêt dans un état lamentable mais,
à mon sens, son rendement est beaucoup plus satisfaisant que lorsque
l'on fait des chemins avec les tracteurs parce que ces
déblayeuses-là n'enlèvent pas l'humus, font une meilleure
distribution des branches et offrent la possiblilité d'une meilleure
reproduction.
M. GOSSELIN: Je suis tellement d'accord avec le député que
je lui dirai que...
M. CLICHE: Cela devient inquiétant!
M. GOSSELIN: ... d'abord une forêt, une fois qu'elle a
été coupée, c'est un peu comme un cultivateur qui
possède un chaume. S'il veut réellement que son chaume puisse
reproduire il faut qu'il lui fasse de l'aération et une manière
bien simple de l'aérer c'est de bousculer le sol. Alors, contrairement
à ce qu'on disait il n'y a pas tellement d'années que le fait
d'utiliser des machineries lourdes à l'intérieur de nos
forêts pouvait tuer automatiquement la regénération de la
forêt, bien à ce moment-là je dis qu'on n'a pas les
mêmes problèmes ici qu'on peut rencontrer dans d'autres pays.
L'humus qu'il y a dans la province de Québec est tellement épais
et la croûte qui se forme avec les années est tellement dure aussi
que, si on ne la brise pas, cette croûte-là, pour l'aérer
et permettre à l'air, à l'oxygène d'entrer à
l'intérieur, à ce moment-là il y a des grains qui dorment
pendant des années et ce n'est que par le hersage de nos forêts
avec de la machinerie lourde qu'on fait repartir la regénération
du domaine qui va aller en état de productivité...
M. CLICHE: C'est tout à fait en théorie mais...
M. GOSSELIN: A ce moment-là, M. le Président, je dirai au
député d'Abitibi-Est, que je ne pourrais pas lui montrer comment
fabriquer une loi mais...
M. CLICHE: Non.
M. GOSSELIN: ... il serait difficile pour lui de me montrer comment
traire une vache ou labourer.
M. CLICHE: Je commence à connaître ça les
vaches.
M. COURCY: Dans le domaine forestier...
M. CLICHE: De gratter la forêt, écoutez là!
M. GOSSELIN: II n'y a aucun danger!
M. CLICHE: Je sais qu'il n'y a pas de danger...
M. GOSSELIN: J'aimerais savoir si le député d'Abitibi-Est
s'accorde avec son collègue, le député de Duplessis, au
point de vue forestier.
M. LE PRESIDENT: Alors, messieurs, on pourrait peut-être revenir
à l'inventaire.
M. VAILLANCOURT: Le député de Duplessis, qui est
ingénieur forestier, dit qu'il n'est pas d'accord avec votre
théorie.
M. GOSSELIN: Bien, il ne faudrait pas qu'il mette ces paroles-là
dans la bouche du député de Stanstead parce que ça regarde
mal.
M. COUPCY: Est-ce que le ministre a déjà mis en
application cette pratique d'aération quelque part dans la province?
M. GOSSELIN: Déjà des expériences sont faites et
elles sont faites couramment dans la forêt de Montmorency. Ici, la
forêt...
M. COURCY: C'est à l'état d'expérience!
M. GOSSELIN: Avec les expériences il a été
prouvé, jusqu'à maintenant, que, où l'on a utilisé
de la machinerie lourde la regénération de la forêt s'est
faite à un rythme accéléré. Cela s'est fait
également dans les comtés d'abitibi-Est et Abitibi-Ouest. Les
travaileurs forestiers, propriétaires et concessionnaires, m'ont
affirmé sans hésitation que la regénération
et ç'a été vérifié par nos chefs de district
se faisait très bien partout où l'on a labouré la
terre.
M. CLICHE: Labouré?
M. GOSSELIN: Oui, labouré la terre, M. le Président.
M. CLICHE: ... la protection.
M. GOSSELIN: M. le Président, je ne laisserai personne sous une
mauvaise impression mais si le député d'Abitibi-Est a
déjà utilisé un bulldozer en forêt il va voir que
les chenilles du bulldozer, aussi bien que la pelle bousculent la terre...
M. CLICHE: ... dans tout le territoire de la province, ne venez pas me
dire que les tracteurs ont passé partout. C'est plein de forêts,
c'est plein de bois partout. Arrêtez donc!
M. GOSSELIN: Est-ce que c'est le seul argument que vous avez
trouvé?
M. CLICHE: Oui, c'est le principal argument et c'en est un bon.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, le service d'inventaire.
M. COURCY: J'aimerais que le ministre m'indique un endroit où je
pourrais aller voir ça. Cela m'intéresse.
M. GOSSELIN: Certainement. Demain matin, je l'appellerai et je vous
donnerai un rendez-vous.
M. COURCY: Ah, oui! Je voudrais bien aller voir ça.
M. LE PRESIDENT: Poste 6, messieurs, service de la protection.
M. COURCY: Labourer dans le bois.
M. GOSSELIN: Le service de la protection M. Georges-Henri Bernier pour
directeur. Nous avions en place 34 employés. Nous sommes
autorisés pour 37 en 68/69 mais je pense bien que je peux me dispenser
de dire en détail en quoi consiste ce service de la protection de nos
forêts. L'année dernière, un montant de $1,916,000 nous
était alloué. Cependant, nous avons dû avoir recours au
trésor pour $1,985,728. C'est-à-dire qu'à l'article
« Combat des incendies », il y a là tout de suite
$374,999.98 de plus que ce qui avait été prévu par le
passé. Ceci s'explique par le fait qu'on a eu quelque 980 feux de
forêt qui ont brûlé au-delà de 220,000 acres de
territoire dans la province de Québec et dont environ 60% ont
été causés par des chasseurs ou des pêcheurs
imprudents.
M. CLICHE; Ingénieurs-forestiers! M. LE PRESIDENT: Des
questions?
M. VAILLANCOURT: Combien avez-vous d'avions au service de la
protection?
M. GOSSELIN: Sept avions, M. le Président. Je vais vous donner le
nombre des sorties et le nombre des gallons d'eau utilisés. Sept avions
ont sorti 356 fois. Ils ont eu 1,047 heures de vol. Ils ont
éjecté 4,819 fois et déversé 3,855,200 gallons
d'eau et cela a coûté $99,267 au ministère des Terres et
Forêts.
M. CLICHE: Dans la province de Québec.
M. GOSSELIN: Dans la province de Québec. Cela ne comprend pas ce
qu'ils ont déversé au Chili.
M. COITEUX: Dans le numéro neuf, avions: transformation...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. CLICHE: Les avions des Terres et Forêts vont en Amérique
du Sud. D'autres sont pour l'Afrique.
M. LE PRESIDENT: Le député de Duplessis, s'il vous
plaît.
M. COITEUX: Transformation et entretien, vous passez de $125,000
à $200,000, est-ce que vous avez plus d'avions que l'année
dernière? A l'article 9.
M. GOSSELIN: S'il faut donner des détails, ce qui se
présente cette année, je dois avant tout dire qu'il y a une
augmentation de $75,000 sollicitée en prévision de la livraison
de nos nouveaux avions, les CL-215 dont le ministère devra payer les
frais d'administration et d'entretien au ministère des Transports et
Communications.
M. COITEUX: Quand attendez-vous la livraison de ces nouveaux avions?
M. GOSSELIN: Nous en espérions la livraison avant l'automne
dernier. Ce qui arrive, c'est que la Compagnie Canadair a rencontré
certaines difficultés. On est à faire de nouvelles
expériences et on prétend être en mesure de corriger ces
défauts techniques assez rapidement. Nous aimerions pouvoir en
bénéficier le plus tôt possible puisque pour nos sept
avions Canso, nous avons beaucoup de difficultés à obtenir les
pièces pour les réparer. Nous avons même dû en
démolir un pour pouvoir réparer les autres qui demeurent en
service.
M. COITEUX: M. le Président, l'année dernière,
à peu près à la même date, le ministre nous
promettait d'étudier quelque chose. Est-ce que le ministre a
terminé les études qui l'auraient amené à une
conclusion, à savoir s'il a sérieusement considéré
que la protection des terres et forêts devrait être en entier la
responsabilité du gouvernement provincial?
M. GOSSELIN: M. le Président, l'an dernier, j'avais
déclaré ici que des études étaient en cours et
cette année, nous avons travaillé dans ce domaine. Nous avons
demandé, puisque nous ne les avions pas, en premier lieu, les
crédits pour prendre entièrement la protection
des forêts et tout le personnel voulu pour accepter une telle
responsabilité. Il y a aussi d'autres territoires que nous
protégeons et que nous n'avions pas l'an passé.
Cependant, nous ne sommes pas en mesure de mettre en application cette
politique.
M. COITEUX: Le ministre est aussi habile que son chef pour faire
dévier une question.
M. GOSSELIN: C'est le plus beau compliment que pouvait me faire le
député de Duplessis.
M. COITEUX: II y a une question que je veux poser. Est-ce que les
études entreprises il y a un an, de l'aveu même du ministre, lors
de la discussion de ses crédits, sont suffisantes aujourd'hui pour
l'amener à la conclusion de principe, je ne dis pas de fait, que ce
serait plus avantageux et plus logique que le gouvernement prenne à sa
charge, toute la protection forestière? C'est la seule question, je sais
que vous n'avez pas le budget. C'est une question de principe et cela n'a rien
à voir avec l'argent.
M. GOSSELIN: Le député de Duplessis va avoir une
réponse courte. C'est non.
M. CLICHE: Non. Vous êtes contre?
M. GOSSELIN: Je ne suis pas contre. Je dis que je ne possède pas
suffisamment d'informations pour prendre une décision
définitive.
M. COITEUX: Vous étudiez encore?
M. GOSSELIN: Oui, j'étudie encore. Et je ne cesserai
d'étudier qu'au moment où je serai six pieds sous terre.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Est. M. VAILLANCOURT:
M. le Président... M. COITEUX: Poste budgétaire 6. M. LE
PRESIDENT: Poste budgétaire 6.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que la maladie des épinettes existe
encore dans la province?
M. GOSSELIN: Oui.
M. VAILLANCOURT: Il s'agissait des « gipsy moths » en
anglais. En français je ne sais pas comment cela peut se dire. Est-ce
que le ministère des Terres et Forêts a arrosé pour essayer
de détruire cet insecte? Une tordeuse de bourgeons.
M. GOSSELIN: On m'informe que c'est un insecte que nous essayons de
faire disparaître depuis plus de quarante ans et que sa principale source
d'approvisionnement ne serait pas l'épi-nette.
UNE VOIX: Cela a commencé depuis que vous êtes au
pouvoir?
M. GOSSELIN: Non, cela a commencé avec M. Taschereau.
Malheureusement on n'a pas trouvé la recette pour s'en
défaire.
M. VAILLANCOURT: La science depuis quarante ans... On peut avoir
trouvé des remèdes depuis ce temps-là.
M. GOSSELIN: Cet insecte semble revenir par cycles.
M. CLICHE: Néfastes.
M. GOSSELIN: Il est assez difficile de déterminer la date de son
arrivée. Alors, lorsque nous constatons que nos forêts sont
infestées par cet insecte, on s'empresse de lui passer le tue-mouches.
D'ailleurs avec la « tapette » que nous avons présentement,
on va pouvoir s'en débarrasser.
M. CLICHE: En parlant de protection, nous avions étudié en
1965, lors des journées d'étude à l'université
Laval, cette question de confier à la province toute la protection des
forêts. Même des forêts qui étaient à ce
moment-là sous concession...
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: ... et qui le sont encore... et d'enlever aux
différentes associations forestières ce travail dont le
coût est défrayé partiellement par la province.
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: Les compagnies forestières qui avaient comparu avaient
semblé presque en grande majorité favorables à ce que,
dans le Québec comme en Ontario, la province s'occupe de la protection
des forêts, de cette richesse qu'est la forêt. Mais,
évidemment, cela a retardé. L'an passé, nous en avions
discuté avec le ministre. On avait dit: Il faut, à ce moment-
là prendre des mesures, prendre une décision. Cela ne se
fait pas facilement. Il y a différentes personnes au ministère;
au service de la protection, il doit y avoir des gens qui sont contre
ça. Les compagnies forestières ne sont pas favorables à
ça. Mais il faudrait que le gouvernement se décide et dise: A
partir de tel moment, cela va être la province de Québec qui va
assumer la protection des forêts. Bon. Vous dites que vous n'avez pas le
budget nécessaire. Actuellement, il y a suffisamment d'argent fourni par
la province ou fourni par les compagnies forestières, pour
protéger la forêt. Pourquoi les mêmes sommes ne sont-elles
pas à la disposition de la province pour protéger la forêt?
Il y a la contribution de la province et les compagnies contribuent à
leurs associations. Elles devraient continuer à contribuer. Mais la
contribution versée serait à l'inverse de ce qui existe
actuellement, que les compagnies versent à la province, et non pas que
la province verse aux associations des compagnies. Je dis au ministre qu'il ne
réussira pas tant qu'il n'annoncera pas la décision et tant qu'il
ne donnera pas des ordres en conséquence. C'est de même qu'il faut
que ça se fasse pour changer la vieille coutume. C'est fini cette
question que ce soient des associations, des organisations où l'on
protège toute une série de gens.
On se fiche du gouvernement, on se fiche des députés, on
se fiche des corps publics. C'est l'association qui mène dans ce
coin-là. Et puis quoi, il y a des sections de forêt qui ne sont
pas protégées à cause de cette situation-là. Il a
été convenu qu'actuellement en 1968, le ministre devrait ordonner
définitivement, que la forêt de la province soit
protégée par la province et non pas par des particuliers.
M. GOSSELIN: Je vais prendre bonne note des remarques du
député d'Abitibi-Est et je suis parfaitement d'accord avec lui.
Dès que j'aurai les crédits disponibles, je pense que nous
mettrons en oeuvre cette politique.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions là-dessus, messieurs?
M. COURCY: Est-ce que le ministre donne des subventions à
l'Association protectrice de la forêt laurentienne pour la protection des
forêts?
M. GOSSELIN: Oui.
M. COURCY: Quel est le montant versé l'an dernier?
M. GOSSELIN: Nous payons pour la protection de certains de nos
territoires, et je puis dire que l'association laurentienne a reçu l'an
dernier un montant de $529,400... Plutôt...
M. COURCY: A l'association laurentienne?
M. GOSSELIN: Un instant, un instant! L'association laurentienne, oui.
Elle a la surveillance de 6,105,938 acres pour $520,640. Les montants
prévus cette année sont de $529,400.
M. COURCY: Est-ce que la compagnie laurentienne emploie encore des
machines à pluie ?
M. GOSSELIN: Non. Nous avons demandé un rapport, et le
gérant de cette association nous a dit qu'ils n'avaient pas
utilisé les machines à pluie depuis trois ou quatre ans.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a un même rapport à faire
pour le Nord-Ouest québécois? Des machines à pluie
ont-elles été utilisées par certaines compagnies
subventionnées par le ministère des Terres et Forêts?
M. GOSSELIN: D'abord, j'ai, à la demande de l'honorable ministre
de l'Agriculture, mon collègue, écrit à toutes ces
associations-là et je leur ai demandé si elles avaient
utilisé ces fameuses machines à pluie. Toutes, sans exception,
ont répondu non. Elles ne les avaient pas utilisées, dans
certains cas depuis trois ans, d'autres depuis quatre ans. Mais aucune ne les a
utilisées depuis trois ans. Maintenant il y a un autre organisme
subventionné par le fédéral sur lequel nous n'avons aucun
contrôle, et qui aurait utilisé ces fameuses machines à
pluie. Mais en ce qui concerne le ministère des Richesses naturelles et
le ministère des Terres et Forêts, je puis déclarer, ici,
à l'honorable député, qu'aucune des associations n'a
utilisé ces machines à pluie ou s'est servi de quelque denier que
ce soit que nous puissions leur donner à cette fin.
M. COURCY: Le ministère n'a pas subventionné aussi des
compagnies d'aviation pour faire, à l'occasion, répandre de
l'iodure d'argent?
M. GOSSELIN: Non, non. Pas depuis deux ans. Antérieurement, on a
pu le faire, mais pas depuis deux ans.
M. COURCY: Est-ce que le ministre est au courant que sur les lignes
d'Ontario, de Québec,
dans le Nord-Ouest québécois, il y a des machines à
pluie d'installées?
M. GOSSELIN: Non, je ne suis pas au courant de cet état de
choses. Maintenant, s'il y en a...
M. COURCY: Peut-être pourrait-il s'entendre avec le ministre des
Terres et Forêts de l'Ontario?
M. GOSSELIN: II me fera grand plaisir d'en discuter avec M. Brunelle.
Nous devons nous visiter d'ailleurs sous peu. Je serai heureux...
M. LE PRESIDENT: D'autres questions, à l'article...
M. COURCY: Le ministre n'a pas l'intention, j'espère, de
subventionner des compagnies d'aviation, ni des associations pour leur faire
employer des machines à pluie.
M. GOSSELIN: Non, la question de la pluie, M. le Président, je
veux la laisser à la Providence.
UNE VOIX: Par l'air du fédéral, il y aurait de la
pluie.
M. CLICHE: Les avions Canso ont servi à éteindre les feux
de forêt ailleurs que dans le Québec, à quel endroit?
M. GOSSELIN: Oui, au Chili.
M. CLICHE: Dans quels mois de l'année? En hiver?
M. GOSSELIN: Au Nouveau-Brunswick et dans le Maine. Maintenant, il faut
que je fasse une précision. Les avions, le jour où ils ont
terminé leur travail pour le ministère des Terres et
Forêts, relèvent du ministère des Transports et là,
on pourrait obtenir tous les renseignements voulus sur les sorties des avions
à l'extérieur de la province de Québec. Maintenant, encore
la semaine dernière, j'ai reçu un appel
téléphonique de M. Collington du Fire Walton de l'Etat de Maine,
qui voulait avoir un avion. Mais malheureusement, tous nos avions
étaient utilisés sur les nombreux feux de forêt que nous
avions et il a été impossible que nous en envoyions. Mais il
arrive que nous en envoyions. L'an dernier, il y en a qui sont allés
jusqu'en Saskatchewan, au cours de l'été. Et lorsqu'ils sont
disponibles, nous sommes très heureux de rendre service à nos
voisins et, bien entendu, nous le faisons lorsque nous pouvons en disposer.
M. LEDUC (Laviolette): Est-ce que l'inverse se produit?
M. GOSSELIN: Non, parce que nous sommes la seule province qui a des
avions de ce genre.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions?
M. CLICHE: Lorsque les avions sont allés au Chili, est-ce que la
demande a été présentée à vous comme
ministre des Terres et Forêts?
M. GOSSELIN: Non, parce qu'au moment où c'est arrivé, les
avions avaient terminé leur travail pour le ministère des Terres
et Forêts. Alors la demande a été faite directement. Et je
tiendrais à dire aussi qu'à la direction de ces avions qui est,
je dirais presque en totalité, sous l'égide du ministère
des Transports, c'est le capitaine Gagnon qui s'occupe en grande partie de
cela.
M. CLICHE: Oui, évidemment, c'est lui qui est le chef,
là.
M. GOSSELIN: Oui, c'est la responsabilité du ministre des
Transports. Mais lorsque nous en avons terminé à l'automne, c'est
toujours le ministre des Transports qui s'occupe de cela. Et on continue,
adopté.
Poste budgétaire 7, Service des forêts domaniales.
M. COURCY; Est-ce que le ministre des Terres et Forêts a
l'intention de présenter une loi sur les machines à pluie?
M. GOSSELIN: Je ne vois pas pourquoi on présenterait une loi sur
quelque chose dont on ne se sert pas. On n'en utilise pas au ministère
des Terres et Forêts et je n'ai nullement l'intention d'en utiliser. Je
ne verrais pourquoi nous présenterions une loi dans ce
domaine-là. Je pense bien, en ce qui a trait aux intempéries, que
c'est complètement hors de mon autorité et de celle de tout autre
ministre. Nous n'avons pas l'intention d'en utiliser et je ne verrais pas
l'utilité d'une telle loi.
M. COURCY: Alors, c'est justement, pour ce qui est du ministère,
ça ne change rien. Il n'a pas l'intention, le ministre vient de dire, on
ne les emploie pas. Mais personne n'en
empêche d'autres actuellement de les employer.
Il n'y a aucun contrôle.
M. GOSSELIN: Mais où pourrait-on trouver juridiction dans ce
domaine-là?
M. COURCY: Par une loi.
M. GOSSELIN: Je n'ai aucune hésitation à en discuter avec
mes collègues de l'exécutif. Mais ceci pourrait tout aussi bien
relever du ministère des Richesses Naturelles, que du ministère
des Terres et Forêts. Mais au ministère des Terres et
Forêts, la question a été réglée et nous ne
prétendons pas en avoir besoin. Nous n'avons pas l'intention d'en
utiliser et personnellement je ne vois pas l'utilité de présenter
une telle loi.
Alors, disons au poste 7, Service des forêts domaniales.
M. CLICHE: Combien de forêts domaniales y a-t-il au
Québec?
M. GOSSELIN: II y a Kipawa, 320 milles carrés, Lac-Edouard, 24
milles carrés, Matane, 353 milles carrés, Cap-Chat, 92 milles
carrés, Chibougamau, 5,200 milles carrés, Gaspé, 770
milles carrés et il faudrait comprendre que Chibougamau et
Roberval sont ensemble 6,000 milles carrés à Outardes,
4,800 à Roberval et 527 milles à Saguenay, 3,232 milles à
LaSarre, pour un grand total de 21,324 milles carrés.
Et à l'intérieur des forêts domaniales de Saguenay
et de LaSarre, il y aura la rétrocession de certaines concessions
forestières, dont celles de Rosario Morin, Mobec Lumber, la Cie Price
Limitée de la division de Sainte-Marguerite, qui sont toutes adjacentes
aux forêts domaniales que nous administrons.
M. COITEUX: Sont-elles encore...?
M. CLICHE: Le ministère s'est-il occupé directement de
l'exploitation forestière dans les forêts domaniales dans le
Québec?
M. GOSSELIN: Oui, à Matane.
M. CLICHE: Dans la forêt domaniale de Matane.
M. GOSSELIN: Oui, dans la forêt domaniale de Matane.
M. CLICHE: Seulement de Matane?
M. COITEUX: Oui. On y produit quoi? Du bois de sciage, du bois de
pâtes et papier?
M. GOSSELIN: Les deux.
M. COITEUX: Combien de bois pour pâtes et papier et combien de
bois de sciage?
M. GOSSELIN: Nous avons récupéré à
l'intérieur de la forêt domaniale de Matane. 1,732,893 pieds de
p.m.p., qui a été récupéré a $9, soit
l'épinette et le sapin. 2,539 p.m.p. de pin blanc, 17,194 p.m.p. de
cèdre, 14,400 p.m.p. de bouleau pour un total de 12,000. C'est le bois
qui a été vendu. Nous avons aussi fait en régie 6,490,409
p.m.p. à $32 le mille pour $207,693; 275,447 p.m.p. de cèdre
coupé à $25 le mille pour un total de $6,886; 122,096 p.m.p. de
bouleau ou de bois feuillus pour un total de $4,884 et 2,978 « cunits
» à $16.65 pour $49,596 et 655.29 cordes d'épinette et de
sapin et 418pieds cubes de grands bois pour former un grand total de
$275,421.
Le total des encaissements, si on se rapporte aux ventes au pied, s'est
chiffré par $326,736.
M. CLICHE: Je ne me souviens pas des recettes. Elles ont
été de combien?
M. GOSSELIN: De $326,736.
M. CLICHE: Oui, et les déboursés?
M. GOSSELIN: Les déboursés, $796,783.88.
M. CLICHE: Ce qui veut dire une perte de $400,000?
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: Seulement dans la forêt de Matane?
M. GOSSELIN: Oui.
M. COITEUX: Devant ces chiffres, est-ce que le ministre favorise encore
autant cette société d'exploitation forestière?
M. GOSSELIN: M. le Président, on peut difficilement faire des
comparaisons et je pense qu'on pourra fouiller longuement dans cette question
de la forêt domaniale de Matane. Il faut toujours se rappeler que cette
forêt domaniale a été créée dans le but de
remédier à une situation tout à fait particulière,
parce que la
compagnie Price Brothers avait fermé ses usines à Matane
en 1959 et les fortes pressions qui se sont faites alors ont incité le
gouvernement précédent à ouvrir cette forêt
domaniale. Je pense qu'avec l'implantation de l'usine CIP à Matane et
les améliorations que l'on désire faire dans l'administration de
la forêt domaniale, il y a possibilité de faire certaines
économies.
M. COITEUX: Dans ces $470,000, est-ce qu'il y a des travaux de
restauration, des travaux de reboisement?
M. GOSSELIN: Oui.
M. COITEUX: Alors, ça réduirait d'autant le
déficit?
M. GOSSELIN: Il faut comprendre qu'il y a des fournitures pour $73,000,
il y a de l'entretien et de la construction pour $10,000 et il y a...
M. COITEUX: Je comprends que ce sont des dépenses
générales, mais dans le montant de $800,000, ou tout près,
de dépenses...
M. GOSSELIN: $743,000.
M. COITEUX: Vous avez un déficit de $470,000. Le déficit
de $470,000, c'est la question que je vous pose, est-ce qu'il s'applique
uniquement à la production ou avez-vous fait d'autres travaux connexes?
Si vous en avez fait, pour quel montant? Est-ce que ce sont des travaux de
restauration ou de reboisement?
M. GOSSELIN: II serait difficile de disséquer ce montant total
puisque, dans certains endroits, il fallait revaloriser cette forêt par
des travaux sylvicoles et il y a eu aussi l'exploitation de certains
peuplements qui étaient très difficiles d'accès et tous
ces effets ont concouru au déficit que je qualifie d'un peu
extraordinaire.
M. COITEUX: C'est pire que les $9,000 de Natashquan, ça?
M. GOSSELIN: II n'y a pas d'erreur que c'est pire, mais j'ai beaucoup de
difficultés à régulariser cette forêt...
M. COITEUX: A qui a-t-elle été vendue?
M. GOSSELIN: Il est difficile pour moi de donner ces détails,
mais je dirai au député que je pourrai les lui fournir
demain...
M. COITEUX: A quel prix l'a-t-il vendue en moyenne?
M. GOSSELIN: Le bois de pâte a été vendu à
$9.40 la corde sur les chemins.
M. COITEUX: A $9.40 sur les chemins. Hier soir, j'en ai parlé, on
a certains points dans le programme de l'Union Nationale aux Terres et
Forêts: Créer une régie pour l'achat du bois de pâte
des cultivateurs et des colons. Cette régie-là existe et vous
n'avez pas passé par votre régie?
M. GOSSELIN: Non, on n'a pas passé par là. La
régie...
M. COITEUX: Est-ce qu'elle existe cette régie-là?
M. GOSSELIN: Je pense bien que le député sait autant que
moi que la régie n'existe pas encore.
M. COITEUX: Alors, c'est une autre promesse que je vais rayer ici.
M. GOSSELIN: Ecoutez! Déchirez la page si vous voulez, ça
n'a pas d'importance. Vous pouvez l'enlever, cela a accroché...
M. COURCY: C'est bon ça de la part du ministre!
M. GOSSELIN: Vous savez, M. le Président, depuis que nous avons
présenté à la population ce programme, après les
constations que nous avons faites au ministère des Terres et
Forêts, nous avons réussi à trouver des formules que nous
espérons pouvoir mettre en application, et elles seront encore
meilleures que ce que nous avions préconisé,
M. CLICHE: Vous n'avez pas été à Matane parce que
le déficit est encore de $470,000.
M. GOSSELIN: Non, c'est parce que j'ai beaucoup de
difficultés...
M. CLICHE: Non, ce n'est pas là que vous allez les appliquer vos
sanctions.
M. GOSSELIN: Vous savez, M. le Président, c'est quasiment
incoyable de penser que même les ouvriers de Matane sont
syndiqués, même si c'était un peu le refuge Merling de
certaines gens à l'intérieur de cette forêt
domaniale-là. Même là, on ne peut pas remplacer
ces ouvriers-là par de meilleurs. Alors, il y a certainement
beaucoup à faire pour améliorer la situation dans la forêt
domaniale de Matane, et s'il n'en tenait qu'à moi, je pense bien qu'on
mettrait la hache la-dedans, mais il va falloir...
M. CLICHE: C'est ce que vous nous avez dit l'an passé.
M. GOSSELIN: Oui, je n'ai pas réussi à le faire au cours
de l'année. Vous aviez laissé tellement de problèmes en
suspens et j'ai été occupé à tellement de choses
depuis l'an dernier que je n'ai pas pu m'attaquer à ce
problème-là.
M. COITEUX: Le ministre me permettrait-il une suggestion pour
améliorer sa technique?
M. GOSSELIN: Oui.
M. COITEUX: Commencez en exploitant forestier. D'ailleurs votre
sous-ministre qui a été un exploitant forestier sur une plus
grande échelle que moi encore confirmera mes dires. Pourquoi ne pas
essayer, dans certains secteurs d'exploitation, le prix à forfait, parce
qu'il est de politique connue et établie qu'il est impossible
d'atteindre un niveau économique de production en faisant l'ouvrage en
forêt sous une régie.
M. GOSSELIN: Oui.
M. COITEUX: Est-ce qu'il n'y a pas certaines parties de ce
travail-là qui pourraient être faites?
M. GOSSELIN: Je suis parfaitement d'accord avec le député
et je n'ai jamais prétendu que le salaire horaire en forêt
était un moyen de faire des opérations à meilleur
marché.
M. COITEUX: Alors, est-ce que le ministre consentirait à
l'essayer de façon à le réduire?
M. GOSSELIN: Certainement, le ministre est prêt à tout.
M. COITEUX: De cette façon, on ne travaillerait pas au
détriment des gens de Matane qui ont besoin de ce revenu.
M. GOSSELIN: Oui, le ministre est prêt à faire
l'expérience. Ce n'est que le temps qui lui manque pour mettre à
exécution toutes les bonnes intentions.
M. COITEUX: Mais combien avez-vous d'ingénieurs forestiers sur la
réserve domaniale de Matane?
M. GOSSELIN: Il y a 200 chefs de familles. M. COITEUX: Des
ingénieurs-forestiers? M. GOSSELIN: Deux.
M. COITEUX: Combien y a-t-il de contremaîtres avec eux?
M. GOSSELIN: II y en a beaucoup trop. Sept contremaîtres.
M. COITEUX: Et le ministre vient de nous dire et de prétendre
qu'avec sept contremaîtres et deux ingénieurs, il n'a pas le temps
d'essayer de mettre en application un système à forfait. Il vient
juste de nous dire cela.
M. GOSSELIN: C'est que le député de Duplessis...
M. COITEUX: Avec une petite exploitation on peut le faire avec un
demi-contremaître.
M. GOSSELIN: ... si le député de Duplessis cherche un
endroit, je peux vous dire que la forêt domaniale l'attend parce que je
serais heureux de faire certaines expériences avec lui dans ce
domaine-là et je serais plus heureux encore d'avoir un ingénieur
forestier qui voudrait réellement prendre cette affaire en main parce
que j'ai demandé à plusieurs reprises que l'on fasse
l'impossible, que la manière dont les choses marchaient était un
non sens.
M. LE PRESIDENT: Vous enverrez les formules au...
M. COITEUX: Je vais dire au ministre tout de suite que je n'ai pas le
temps actuellement. Mais qu'il se serve de l'expérience de son
sous-ministre.
M. GOSSELIN: Après les prochaines élections, le
député de Duplessis sera disponible.
M. COITEUX: Non. Je me lancerai dans l'élevage.
M. BERNATCHEZ: Il commence tard!
M. LE PRESIDENT: Pas d'autres questions au poste budgétaire
7?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le député d'Abitibi-Est.
M. COURCY: Le ministre a-t-il l'intention de donner suite à cette
partie du programme où il y a eu une promesse formelle aux cultivateurs
d'avoir un office...
M. GOSSELIN: Oui.
M. COURCY: ... pour acheter le bois des cultivateurs à un prix
raisonable? Est-ce qu'il va y avoir une loi à cette session?
M. GOSSELIN: Nous allons étudier tous les aspects du programme de
l'Union Nationale.
Il nous reste encore du temps...
M. COURCY: Vous ne l'aviez pas étudié avant?
M. GOSSELIN: ... pour le réaliser et...
M. LE PRESIDENT: Alors, on retourne aux forêts domaniales?
M. CLICHE: Bien oui, mais seulement, la forêt domaniale en vend de
la « pitoune ». C'est le gouvernement.
M. GOSSELIN: Oui. Nous allons regarder cet aspect de la question et
essayer de le résoudre.
M. COURCY: J'en prends note, je vais déchirer la page.
M. GOSSELIN: Lorsque j'ai dit tout à l'heure de déchirer
la page, bien entendu, c'était pour plaire à l'honorable
député de Duplessis qui était très heureux d'avoir
cette page pour formuler plusieurs critiques à l'endroit du ministre. Je
peux lui dire que je fais mon possible et que si nous pouvons remplir toutes et
chacune des promesses qu'il y avait à l'intérieur du programme de
l'Union Nationale, programme fort bien fait d'ailleurs, nous allons les
réaliser.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CLICHE: Non. Une seconde. Les crédits qui sont accordés
pour les forêts domaniales...
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: ... sont diminués de $1,500,000 à
$1,053,000.
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: Le ministre pourrait-il nous dire quelles sont les
principales raisons de cette diminution?
M. GOSSELIN: C'est parce qu'à chaque année nous sommes
revenus avec certains montants qui devaient être dépensés
sur les forêts domaniales et il est arrivé que les circonstances
n'ont pas permis de mettre à exécution ces travaux. Or, nous
avons jugé à propos de mettre tout simplement ce dont nous
aurions besoin pour cette année et j'ai l'assurance de mes
collègues de l'exécutif qu'advenant le cas où nous aurons
besoin des crédits supplémentaires ils n'hésiteront pas
à nous les donner.
M. CLICHE: Le ministre voudrait-il nous dire combien il a
consacré l'an dernier?
M. GOSSELIN: Oui. M. le Président, l'an dernier nous avions un
montant de $1,094,200 de voté et nous n'avons que $493,293.47 de
dépensés. Et, bien entendu, au gel des effectifs nous avons
dû abandonner certains projets que nous avions en tête.
M. LE PRESIDENT: Pas d'autres questions? Adopté. Poste 8.
M. GOSSELIN: A l'inventaire canadien des terres, ce poste est
payé entièrement par le gouvernement fédéral.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. CLICHE: Mais cela consiste à quoi? Voulez-vous me donner
quelques précisions?
M. GOSSELIN: Oui. Ce bureau est chargé de faire la cartographie,
c'est-à-dire que les fonctions de cette partie de la direction
générale, sont de faire de la cartographie pour l'inventaire
canadien des terres. Ces cartes montrent la possibilité de l'utilisation
des terres pour la production de matière ligneuse. Les forêts se
divisent en sept classes et la classe assignée à chaque
unité cartographique est obtenue en se servant de toutes les
données connues ou inférées, ayant trait, entre autres, au
sous-sol, au profil du sol, à sa profondeur, à son
humidité, à sa fertilité, à la forme du
terrain, au climat et à la végétation. C'est M.
Jean-Paul Dubé qui est en charge de cette direction. Il y a en place
quinze employés et nous sommes autorisés à vingt, pour
l'année 68/69.
M. LE PRESIDENT: Poste 9: Divisions territoriales.
M. GOSSELIN: Division territoriale des bois et forêts, M. le
Président. Nous avions voté, l'an dernier, un montant de
$7,515,400 et nous avons dépensé, au 31 mars 1968, $7,330,436.53.
Nous demandons cette année $7,512,400. Nous avions en place, au 31 mars
1968, 495 employés. Nous sommes autorisés par le comité
des effectifs à 541 employés. Les augmentations consistent en
augmentations statutaires et aussi en personnel nouveau.
M. CLICHE: Selon le livre du budget des dépenses il y avait 569
employés non pas 495. Et vous le réduisez à 541.
M. GOSSELIN: Pardon, non.
M. CLICHE: C'est au poste budgétaire 9, article 9.
M. GOSSELIN: Au poste budgétaire 9... M. CLICHE: A l'article 1,
traitements.
M. GOSSELIN: Traitements. Il y aurait 495 employés permanents.
541, c'est bien le chiffre que j'ai mentionné tout à l'heure, et
antérieurement, en 1967, il y avait 495 employés. Au premier mars
1968, il y avait 541 employés et là nous sommes autorisés
à 569, c'est-à-dire... J'ai l'explication, à l'effet que,
ce qui est entre parenthèses, ici, c'était l'effectif qui avait
été autorisé l'an dernier mais que nous n'avons pu
compléter par le gel des effectifs.
M. CLICHE: Ce qui veut dire que, l'an passé, il pouvait y avoir
un maximum de 569 employés...
M. GOSSELIN: C'est ça.
M. CLICHE: ... alors que cette année le maximum ne
peut-être que de 541?
M. GOSSELIN: Oui, c'est exact.
M. COITEUX: II n'y a pas de nouveaux districts de formés?
M. GOSSELIN: Non.
M. CLICHE: La division territoriale, ce sont les différents
districts forestiers de la province?
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: II y en a combien en tout?
M. GOSSELIN: II y en a 21.
M. CLICHE: II y en a 21!
M. GOSSELIN: C'est 21.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions?
M. VAILLANCOURT: Est-ce que c'est sur cet article-là qu'on peut
parler des pépinières?
M. GOSSELIN: II est passé, c'était le service de la
restauration forestière.
M. CLICHE: Est-ce qu'il yades salaires qui ont été
augmentés?
M. GOSSELIN: Pour les chefs de district? M. CLICHE: Non, non, pour les
employés.
M. GOSSELIN: Oui, oui, mais suivant la convention collective.
M. CLICHE: Cela comprend les gardes forestiers, les mesureurs, etc..
Est-ce que leurs salaires ont été augmentés?
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: Cela fait partie de la fonction...
M. GOSSELIN: Oui, ça fait partie de la commission...
M. CLICHE: De la négociation en général. M.
GOSSELIN: Oui.
M. COITEUX: Est-ce que la politique d'immobilisation pour construire des
résidences aux chefs de district est abandonnée?
M. GOSSELIN: Non, il y a certaines prévisions cette année,
mais on les retrouvera au poste budgétaire 15 des dépenses en
immobilisation.
M. COITEUX: D'accord, j'y reviendrai.
UNE VOIX: Adopté.
M. CLICHE : La politique du ministère dans la rotation des chefs
de district...
M. GOSSELIN: Oui, bien, il y a ... M. CLICHE: Est-ce que ça
été fait?
M. GOSSE LIN: Non, pas encore. Cela se fait. Le district de
Montréal était sans ingénieur forestier. Il y a un
changement et c'est M. Ped-neault qui est rendu maintenant dans le district de
Montréal. Nous étudions présentement la possibilité
de faire certains changements de chefs de district. Tout cela va se faire sans
heurts puisque nous discutons avec les chefs de district de ces
changements.
M. CLICHE: II faut que ça se fasse de même. Il faut
discuter avec eux, il faut leur en parler avant, autrement dit. Est-ce que
c'est dans la formule qu'il y ait rotation?
M. GOSSE LIN: Oui.
M. CLICHE: En prenant en considération, évidemment, les
investissements des employés qui sont déjà là.
M. GOSSELIN: Oui. Je dois dire...
M. CLICHE: Et ainsi que leurs familles, l'éducation des
enfants.
M. GOSSELIN: Je devrais dire à l'honorable député
d'Abitibi-Est qu'il sera beaucoup plus facile de faire la rotation des chefs de
district lorsque le ministère des Terres et Forêts aura, dans
chaque district, une résidence pour le chef de district. A ce
moment-là, c'est beaucoup moins de difficultés et on cause moins
de préjudice...
M. CLICHE: Résidence appartenant au gouvernement.
M. GOSSELIN: Appartenant au gouvernement Oui. Car ce qui arrive, c'est
que, souvent un chef de district, dans les régions
éloignées, s'installe ou se construit une maison et lorsqu'il a
à laisser cet endroit-là parfois, il est fort coûteux pour
lui de changer d'endroit et ça ne se fait pas sans certains
grincements.
Tandis que le jour où, dans ces régions
éloignées, le ministère des Terres et Forêts
possédera des résidences pour ses ingénieurs de district,
je crois qu'il sera plus facile de le faire.
M. CLICHE: Cela prend du temps. M. GOSSELIN: Mais, ça va
venir.
M. LE PRESIDENT: Dix, la Commission de géodésie.
M. CLICHE: Est-ce que vous avez d'autres questions?
M. GOSSELIN: Adopté.
M. COITEUX: Maintenant, est-ce que le ministre pourrait nous dire... Je
reviendrai tantôt là-dessus, c'est bien.
M. CLICHE: A la commission de géographie, quel est le travail
spécial fait au cours de l'année qui s'est terminée le 31
mars?
M. GOSSELIN: La commission de géographie vise à
établir une toponymie conforme à l'usage et à
désigner une foule de traits géographiques du Québec, qui
sont, en principe, encore anonymes. Les vocables paraissant sur les documents
cartographiques font ainsi l'objet de corrections...
M. CLICHE: En d'autres termes, si vous me le permettez, c'est le travail
déjà commencé qui se continue.
M. GOSSELIN: ... et de vérifications. Par M. Poirier.
M. CLICHE: M. Poirier est le secrétaire.
M. GOSSELIN: II est le secrétaire, oui. Il y a une commission
spéciale de formée qui continue.
M. CLICHE: Et cette commission étudie les noms donnés dans
les différentes régions, a des lacs et à des montagnes,
etc.
M. GOSSELIN: oui.
M. CLICHE: Et on refrancise ou bien on redésigne plus
correctement.
M. GOSSELIN: Oui et on s'efforce, dans la mesure du possible, de prendre
le moins de noms de saints possible. On cherche plutôt à avoir des
noms qui sont plus conformes à l'histoire du lieu que de faire comme on
le faisait antérieurement, de prendre le premier nom du bord et de
baptiser les endroits.
M. COITEUX: Cette commission n'a pas
d'autorité pour changer les noms de comté, pour mettre
cela...
M. GOSSELIN: Non.
M. LE PRESIDENT: Poste 10, adopté. Poste 11, commission
d'étude.
M. CLICHE: Est-ce que vous avez déposé un rapport à
la Chambre, sur la commission de géographie?
M. GOSSELIN: Pardon]
M. CLICHE: Est-ce que vous avez déposé un rapport à
cet effet?
M. GOSSELIN: Oui, le rapport sera à l'intérieur du rapport
du ministère des Terres et Forêts.
M. CLICHE: Je dis que ce rapport devrait faire l'objet d'une publication
spéciale de l'Office d'information. Parce que c'est un travail
considérable et qui est très bien fait, et à l'avantage de
toute la population du Québec, et le fruit d'études très
sérieuses. C'est un groupe très sérieux; je crois que M.
Bonenfant en fait partie, on fait des recherches et puis...
M. GOSSELIN: Ils font un travail excellent.
M. CLICHE: Je suggère au ministre de faire faire une publication
spéciale, pour que les gens soient plus au courant du travail de cette
commission.
M. GOSSELIN: Je le ferai avec plaisir.
M. LE PRESIDENT: Poste 10, adopté. Poste 11, Commission
d'étude sur l'intégrité du territoire du Québec
M. GOSSELIN: L'adoption d'études sur l'intégrité du
territoire relève en somme de l'exécutif. J'en ai, disons, la
responsabilité à l'intérieur de mes crédits, mais
je dois dire que je ne fais que sanctionner les réquisitions qui me sont
faites par la commission royale.
M. CLICHE: Ce qui veut dire que les questions que l'on doit poser
concernant ce poste, devront l'être directement au premier ministre?
M. GOSSELIN: Oui, elles pourront être posées lors de
l'étude de ses crédits en Chambre et je n'aurais pas d'objection
à ceci, puisque nous devons retenir un article du budget à
être discuté de nouveau en Chambre pour son adoption. Alors, nous
pourrions fort bien, à un ou à des articles, retenir l'article de
la Commission de l'étude sur l'intégrité du
territoire.
M. CLICHE: Au sujet du Labrador, vous préférez que ce soit
le premier ministre qui en parle.
M. GOSSELIN: Je n'ai aucune objection à donner des
réponses à toute question qui me sera posée sur le
Labrador.
M. LE PRESIDENT: Poste 11, adopté. Poste 12, bourses
d'études, adopté.
M. CLICHE: Adopté, sous la réserve déjà
mentionnée.
M. GOSSELIN: Sous la réserve d'être discuté à
nouveau en Chambre.
M. LE PRESIDENT: Poste 12 : Bourses d'études, subventions et
dépenses diverses ou imprévues? M. Vaillancourt
M. GOSSELIN: Les bourses d'études, nous en avons données
au cours de 67/68 pour $247,000, c'est-à-dire des subventions et des
bourses d'études. Il y a eu une subvention à la Faculté de
foresterie et de géodésie et il y a eu diverses bourses du
ministère des Terres et Forêts. Je dois corriger ici en 67/68,
$347,000 au lieu de $247,000. Seulement $100,000 c'est comme dirait
l'ancien premier ministre du Canada, c'étaient des «
peanuts ».
Des subventions ont été données aux clubs 4-H,
à l'Association forestière québécoise, à
l'Association des manufacturiers de bois sciage et à celle des produits
de la forêt, etc.
M. COITEUX: Est-ce qu'il y a des étudiants en génie
forestier qui en ont bénéficié?
M. GOSSELIN: Oui, il y a un très grand nombre d'étudiants
en génie forestier qui en ont bénéficié et je
n'aurais pas d'objection à en fournir la liste...
M. COITEUX: Non, le nombre seulement.
M. GOSSELIN: Le nombre, il y en a 18 de diverses disciplines. Nous avons
payé des frais de scolarité à plusieurs fonctionnaires du
ministère qui sont en congé avec traitement.
Il y en a 17 présentement, et je n'ai aucune objection, si le
député de Duplessis le veut, à lui fournir la liste de
tous ces gens qui ont bénéficié...
M. CLICHE: Non, j'aurais une question supplémentaire à
poser au ministre. La qualification ou le barème de qualification pour
les récipiendaires est déterminé par qui?
M. GOSSELIN: Par un comité spécial d'officiers du
ministère et, je crois, de représentants de
l'université.
M. CLICHE: Et l'octroi des bourses?
M. GOSSELIN: Les représentants de ce comité sont à
titre consultatif. Ce sont trois directeurs généraux avec...
M. CLICHE: M. Porter.
M. GOSSELIN: M. Porter de la Faculté de foresterie et de
géodésie.
M. LE PRESIDENT: Poste 13: Indemnités aux accidentés.
M. CLICHE: Avez-vous eu des accidentés depuis...
M. GOSSELIN: Non. Il y en aurait eu moins en 1968.
M. CLICHE: Vous pourriez donner une excellente réponse à
l'effet que les indemnités ont augmentées.
M. GOSSELIN: Oui. C'est justement ce qui arrive, elles ont
été augmentées de 85 à 108. C'est donc dire que nos
accidentés vont bénéficier d'une aide accrue.
M. CLICHE: Les accidentés du ministère?
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste 14: Intérêts sur
solde du prix d'achat de la propriété de la Seigneurie du Lac
Matapédia.
M. GOSSELIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste 15: Achat, construction et
transformation d'immeubles, y compris ameublement et équipement; chemins
d'accès aux ressources forestières.
M. GOSSELIN: Adopté. M. CLICHE: Une seconde.
M. COITEUX: Est-ce que je peux poser ma question? Quelles sont les
immobilisations en construction ou les nouvelles constructions pour
résidences aux chefs de districts, étant donné que le
ministre a mentionné tantôt la possibilité
réelle...
M. GOSSELIN: Parmi les projets cette année, il y a la
construction d'une résidence à Chibougamau, la construction d'une
résidence à Roberval et des modifications à faire au
bureau de Chibougamau ainsi qu'au bureau de Roberval. Il y a la construction
d'une usine de filtration d'eau et d'épuration des égouts
à Du-chesnay. Il y a la construction d'un dortoir à La Galette et
la construction d'un garage à Rouyn. Le garage a été
incendié, et nous devrons le reconstruire.
M. COITEUX: L'ingénieur de district de Sept-Iles est encore
obligé de reporter ses espoirs à une autre année.
M. GOSSELIN: Eh bien, tout dépendra si nous avons les
crédits nécessaires. Personnellement je n'ai fait aucun choix.
C'est à la suggestion de mes officiers qui m'ont dit que
c'étaient les cas les plus urgents que nous ayons, et nous allons faire
une dépense de quelque $200,000 dans ce domaine-là cette
année.
M. CLICHE: Dans les cas où nous aurions des chemins forestiers
là.
M. GOSSELIN: Oui, des chemins d'accès.
M. CLICHE: Je pensais que le député d'Abitibi-Ouest avait
quelque chose à dire sur les chemins forestiers.
M. COURCY: Ce n'est pas celui-là.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce qu'on a terminé la construction? Eh
bien, j'aurais une question.
M. GOSSELIN: Laquelle?
M. LEDUC (Taillon): Est-ce qu'il y a eu un bureau construit dans la
région des Cantons de l'Est?
M. GOSSELIN: Oui.
M. LEDUC (Taillon): Où a-t-il été construit ce
bureau-là?
M. GOSSELIN: Le bureau a été construit à East Angus
et il fait notre orgueil.
M. LEDUC (Taillon): A quel moment a-t-il été
construit?
M. GOSSELIN: II a été construit en 1966, à
l'automne.
M. LEDUC (Taillon): Combien a-t-il coûté?
M. GOSSELIN: Le bureau a coûté $35,000, le terrain $15,000,
le hangar $7,500.
M. COITEUX: Dans quel comté?
M. GOSSELIN: East Angus, c'estdanslecom-té de Compton. Le
député de Stanstead est venu visiter le bureau, et il
était d'accord avec tous ceux qui ont assisté à son
ouverture officielle, pour dire que c'était une très belle
réalisation.
M. LEDUC (Taillon): II y a combien d'employés qui se servent de
ce bureau-là?
M. GOSSELIN: Présentement il y a il employés qui se
servent de ce bureau-là, dont un ingénieur forestier et plusieurs
techniciens forestiers. Nous avons un autre ingénieur forestier. Nous
avons, à la station forestière d'East Angus, 815 cultivateurs qui
veulent bénéficier des services de l'ingénieur forestier
de la station forestière d'East Angus. Nous avons, seulement pour l'UCC
l'automne dernier, dû retarder 120 demandes additionnelles. Cette
année, nous avons reboisé pour quelque 3 millions de plants, et
nous avons un objectif pour 1970 de 5 millions de plants pour les cinq
comtés.
M. LEDUC (Taillon): A quel moment la décision a-t-elle
été prise de construire ce bureau-là?
M. GOSSELIN: La décision a été prise par celui qui
vous parle, devant l'urgence de remédier dans le plus bref délai
possible, à l'incurie de tous les gouvernements antérieurs qui
avaient oublié que dans notre région nous avions besoin de
renouveler notre forêt dans toute la mesure du possible si nous voulions
conserver les usines...
M. CLICHE: Les suppléments que vous payez dans le bois...
M. LEDUC (Taillon): Alors, si je comprends bien...
M. GOSSELIN: ... sont possibles. Autre temps, autres moeurs, mais nous
devons, dans toute la mesure du possible reprendre le temps perdu et voir
à la regénération de nos forêts et à tous les
terrains vacants dans le plus bref délai.
M. LEDUC (Taillon): Si je comprends bien, le ministre vient de dire que
la décision a été prise par celui qui nous parlait au
moment où il nous disait ça...
M. GOSSELIN: Oui, par le ministre.
M. LEDUC (Taillon): ... et tantôt il a dit que les
décisions, lorsqu'il s'est agi de construire des édifices
semblables, étaient faites par la recommandation de ses officiers.
M. GOSSELIN: Parfaitement, M. le Président, et je vais donner la
raison, c'est parce que dans les autres districts, je dois me fier à mes
officiers qui me conseillent, mais je prétends que chez nous je
connaissais suffisamment bien la région et il y avait tellement
longtemps que nous attendions un poste semblable que nous ne pouvions attendre
un an de plus. Il n'y a qu'une chose que je regrette, si c'était
à recommencer, c'est de ne pas avoir doublé l'effectif de la
station forestière d'East Angus.
M. VAILLANCOURT: Je suis bien d'accord avec le ministre qu'il ait choisi
l'emplacement où il l'a construite parce que c'est au centre du
district.
M. GOSSELIN: Bon. Alors, je vais remercier le député de
Stanstead.
M. VAILLANCOURT: J'aimerais poser une autre question. Combien a
coûté l'aménagement du terrain?
M. GOSSELIN: L'aménagement du terrain, à
l'extérieur, est de quelque $30,000. Je donne le chiffre sous toute
réserve. L'ensemble, en tout et partout, coûte $100,000.
M. VAILLANCOURT: C'est plus central que dans la ville de Sherbrooke.
M. GOSSELIN: Oui, et c'est aussi beaucoup plus à la portée
des cultivateurs que dans la ville de Sherbrooke.
M. VAILLANCOURT: Ce qui nous manque dans le district, c'est une
pépinière et j'espère que le ministre va prendre les
dispositions nécessaire pour avoir une pépinière.
M. GOSSELIN: S'il n'en tient qu'au ministre, tous les plants devant
être plantés dans les Cantons de l'Est seront produits à
l'intérieur du district de la station forestière d'East
Angus.
M. LEDUC (Taillon): Alors, si je comprends bien, les décisions,
pour autant que la région est concernée là-bas, vont venir
du ministre mais, pour les autres régions, ça viendra des
officiers du ministère.
M. GOSSELIN: J'ai adopté à peu près l'attitude de
mon précédesseur qui, lui aussi, prenait des décisions
pour sa région et je ne l'en blâme nullement.
M. COURCY: Suivant cette théorie, en 1962, 1963, 1964, 1965,
l'ancien ministre des Terres et Forêts avait pris des décisions de
faire des chemins de pénétration dans le Nord-Ouest
québécois et en particulier il avait commencé un chemin de
pénétration au nord de LaSarre qui conduisait vers la Baie James.
Depuis l'arrivée du nouveau ministre qui, lui aussi, prend ses
décisions, les travaux ont été arrêtés
immédiatement, quinze jours après les élections de 1966
par le ministre actuel.
M. ROY: Cela s'est fait avant.
UNE VOIX: C'est en 1960, c'est le lendemain...
M. COURCY: Alors que le chemin était commencé vers le
nord, aux conditions acceptées par arrêté en conseil, le
ministre actuel a cru bon, dans sa sagesse, d'arrêter tous ces travaux de
chemins de pénétration dans le comté d'Abitibi-Ouest. A un
moment donné, dans l'Abitibi-Ouest, voyant cet arrêt de travaux,
tous ces gens, la chambre de commerce en tête, et les conseils municipaux
se sont réunis et ont décidé de venir demander au ministre
la continuation desdits travaux.
UNE VOIX: Vous avez lu cela dans Perspectives?
M. COURCY: ... Le ministre a refusé d'aider et nous avons au
budget $3,400,000 pour l'immobilisation, nous avons au budget les chemins de
pénétration en forêt. Je me demande combien d'argent est
réservé dans ce montant pour la continuation du chemin de
pénétration Villebois-Baie James. La chambre de commerce a
été dans l'obligation de former un comité routier, qui a
pris à ses frais la construction de ce chemin en forêt et on a
commencé par la construction d'un chemin d'hiver, chemin de
pénétration en hiver et déjà près de 75
milles de chemin ont été faits aux frais des personnes qui ont
été sollicitées, aux frais de ceux qui ont fourni le
matériel, aux frais de ceux qui ont fourni du temps et d'autres qui ont
fourni de l'argent.
Le comité routier et les différents conseils municipaux,
non seulement du comté d'Abitibi-Ouest, mais de Rouyn-Noranda, du
Témiscamingue, d'Abitibi-Est, ont demandé par requête au
ministre de voter les sommes, d'aider à ladite construction. Le ministre
a répondu jusqu'à présent: Je n'ai pas d'argent au budget
pour l'année 1967/68. Mais avec le montant demandé cette
année, je me demande si on va encore laisser des gens payer de leur
poche pour ouvrir un chemin qui s'impose, un chemin qui va donner une ouverture
à la foret, une ouverture touristique, une ouverture minière, en
fin de compte une possibilité de transformer l'économie non
seulement du comté d'Abitibi-Ouest, mais l'économie du Nord-Ouest
québécois. Il nous faut une porte vers la baie James,
Actuellement, il n'y a que l'Ontario, par un chemin de fer, qui se rend
à Moosenee à l'ouest de la Baie James. Allons-nous laisser
longtemps la chambre de commerce, les citoyens du comté d'Abitibi-Ouest
et du Nord-Ouest québécois payer de leurs deniers, en plus de
payer des taxes à la province, pour ouvrir un chemin qui s'impose?
Le ministre a-t-il pensé surtout depuis un an ou un an et demi,
de mettre à son budget un montant pour la continuation de ce chemin de
pénétration ou la réfection complète dudit
chemin?
M. GOSSELIN: M. le Président, je pense qu'il va peut-être
falloir faire un peu un historique pour savoir...
M. COURCY: On va le faire l'historique?
M. GOSSELIN: ... replacer le problème dans le contexte. J'ai eu
l'occasion de fouiller quelque peu au ministère des Terres et
Forêts pour voir exactement ce qui s'était produit dans un certain
secteur de ce chemin. J'ai trouvé, entre autres, qu'il y avait un
certain arrêté ministériel qui avait été
passé au moment où mon prédécesseur était
malade, au moment où le ministre de la Santé était
censé remplacer le premier ministre du temps qui n'y était pas,
arrêté ministériel, dis-je qui a été
proposé par le député d'Abitibi-Ouest par lequel on
concédait à celui qui faisait le chemin trois contrats d'une
longueur de dix milles chacun et on donnait à celui qui était
pour faire ce chemin tout le bois se trouvant dans l'empattement du chemin et
sur une largeur de 500 pieds. Il en est résulté, d'après
les études faites, M. le Président, qu'il en avait
coûté passablement cher à
la province pour faire ce chemin-là puisqu'on ne s'est pas
gêné pour y aller lorsqu'il y avait du bois en quantité
pour élargir dans toute la mesure du possible l'empattement du
même chemin.
UNE VOIX: 500 pieds.
M. GOSSELIN: 500 pieds d'entrée sur 30 milles de longueur. Alors,
on peut s'imaginer ce que l'on peut récupérer à
l'intérieur de ce secteur-là.
M. COURCY: Laisse-le aller!
M. GOSSELIN: Par la suite, M. le Président, lorsque nous avons
pris le pouvoir en 1966, on a remarqué qu'au lieu de progresser de
façon continue sur ledit chemin, on l'avait fait par secteurs pour
courir toutes les plus belles places où il y avait du bois et on avait
laissé certains secteurs où il y avait moins de bois. Alors,
c'était un fouillis presque indescriptible, et personne au
ministère ne pouvait me conseiller de continuer une telle mesure.
Or, nous nous sommes efforcés de régulariser cette
situation et, après des études bien précises, on a
considéré au ministère que nous étions rendus
à au-delà de 30 milles sur ce chemin-là et que pour les
besoins immédiats nous avions suffisamment de chemins d'accès de
faits et qu'il n'était pas d'extrême importance de continuer ce
chemin-là.
Or, il arrive, M. le Président, qu'il y a un mouvement
peut-être fort louable qui a été lancé par un groupe
de citoyens de LaSarre, et ces gens ont décidé de se rendre
à la baie James et de faire eux-mêmes le chemin. Il était
difficile de savoir si, oui ou non, nous devions entraver les travaux de
l'ouverture de ce chemin. Après avoir étudié tous les
aspects de cette situation, j'ai prétendu qu'il était
préférable de laisser ces gens-là avec leur
entreprise.
Par la suite, M. le Président, lorsqu'il s'est agi de leur venir
en aide, jusqu'à présent il n'a pas été question de
charger les droits de coupe et j'ai permis que ce même organisme puisse
récupérer ce bois et le vendre à un industriel du milieu
pour se dédommager quelque peu.
M. COURCY: Avec quel arrêté en conseil?
M. GOSSELIN: Jusqu'à maintenant, l'arrêté en conseil
n'est pas passé. Il n'a pas été présenté au
conseil des ministres mais il fallait que ce bois se récupère si
on ne voulait pas le perdre. Il fallait aller le chercher alors qu'on pouvait
le faire. Et cette question reste à être clarifiée
complètement. Je n'ai aucun reproche à me faire quant aux
décisions qui ont été prises jusqu'à aujourd'hui
dans ce domaine. J'avais bel et bien averti l'organisme, lorsqu'il est venu me
voir pour la première fois, que je ne possédais aucun
crédit disponible pour une telle entreprise, que mes officiers
m'affirmaient que nous avions en main suffisamment de chemins d'accès.
Et d'ailleurs, on veut se rendre là pourquoi? On n'a pas encore
terminé les études de tout le secteur pour savoir exactement ce
qu'on va faire avec cet immense territoire. Il n'est pas décidé
encore si, oui ou non, on en achètera les différentes
rivières, soit l'Harricana et les autres dans ce secteur. Les
prospections se font de jour en jour et il faudra bien établir s'il est
plus avantageux de bâtir des stations hydro-électriques qui vont
inonder une immense superficie du territoire ou s'il est
préférable de garder cette forêt qui peut facilement se
reproduire et ainsi procurer des approvisionnements dont nous avons
extrêmement besoin pour les usines de ce secteur.
Mais il faudrait bien s'entendre aussi. Il y a tout le secteur de
Matagami qui s'oppose catégoriquement à l'ouverture de ce chemin
et on y prétend qu'il serait de beaucoup préférable de
faire ce chemin plutôt par Matagami que de passer par LaSarre. Et
même, selon certaines informations données, des gens ont fait ce
chemin sans tracé au préalable. On nous dit même qu'on est
à diriger peut-être le public voyageur sur ce chemin vers
l'Ontario plutôt que vers LaSarre. Les opinions sont fort
discutées dans le coin. Il s'agit d'une initiative qui a
été prise par une organisation de LaSarre et il était bien
difficile pour moi de m'y opposer catégoriquement devant la
détermination que les gens du milieu affichaient. J'ai laissé
porter la chose et on a travaillé, au cours de l'hiver dernier, sur
cette route. Qu'est-ce que ça donnera au juste? L'avenir nous le dira.
Je n'ai pas d'opinion bien précise à formuler à ce
moment-ci. J'attends tout simplement qu'on ait terminé les études
complètes du territoire pour me prononcer dans ce domaine.
Si on veut me faire des reproches, je suis prêt à les
accepter. J'ai agi de bonne foi et sous les directives qui m'étaient
faites, et je ne crois qu'on puisse dire qu'il y a eu quelque mauvaise
intention que ce soit de la part de celui qui vous parle en aucune
circonstance.
M. COURCY: Le ministre semblait tout à
l'heure blâmer l'ancienne administration d'avoir donné 500
pieds de forêt sans droit de coupe et le ministre vient de me dire qu'il
a agi de la même façon...
M. GOSSELIN: Non, non. Le ministre va vous dire que les gens qui ont
fait le chemin n'ont pris que l'emprise de la route pendant que
l'arrêté ministériel antérieur donnait 500 pieds de
chaque côté de la route et cela pour 30 milles de longueur.
M. COURCY: C'est faux.
M. GOSSELIN: Non, ce n'est pas faux. Je suis prêt à
produire l'arrêté ministériel...
M. COURCY: Que le ministre sorte l'arrêté en conseil.
M. GOSSELIN: ... et les estimations qui ont été faites. Et
je vais donner ce que ça a pu rapporter à celui qui a fait les
chemins.
M. COURCY: Celle qui a fait les chemins, La Fédération des
Chantiers coopératifs, réclame le montant de $10,000 à
$12,000 du ministre des Terres et Forêts pour un bris de contrat. Vrai ou
faux?
M. GOSSELIN: Non.
M. COURCY: La Fédération des Chantiers coopératifs.
M. Boutin était encore à mon bureau ce matin et m'a dit n'avoir
reçu aucune réponse du ministre. Est-ce que l'autre industrie du
Val-Saint-Gilles n'est pas en déficit de $10,000 à $12,000
après le bris de contrat du ministre des Terres et Forêts?
M. GOSSELIN: S'il y a eu de la mauvaise administration à
l'intérieur de l'industrie de Val-Saint-Gilles, je n'en suis nullement
responsable.
M. COURCY: La Fédération des Chantiers
coopératifs...
M. GOSSELIN: Tout cela s'est passé bien avant que j'arrive au
ministère et je dis que c'est impensable qu'on ait donné, sur une
longueur de 30 milles, 1,000 pieds de forêt à l'intérieur
d'une forêt vierge, c'est-à-dire 1,000 pieds en dehors de
l'emprise du chemin qui normalement devait être 100 pieds.
M. COURCY: Quel est le montant que le ministre accorde actuellement? Il
dit que l'arrêté en conseil n'est pas passé ou qu'il
tolère ou autrement. Actuellement, quelle est la largeur
tolérée par le ministre? Il dit que l'arrêté en
conseil n'est pas passé.
M. GOSSELIN: Présentement on n'a donné aucune directive.
Les gens y sont allés de leur gré et on ne les a pas
empêchés d'y aller et aux nouvelles que j'en ai eues je ne
suis pas allé vérifier sur place ce qu'il y avait mais
tous ceux qui y sont allés m'ont rapporté qu'on n'avait pris que
l'emprise du chemin.
M. COURCY: M. le Président, je n'ai aucune objection à ce
qui se fait actuellement. Au contraire, s'il fallait en faire encore plus, je
le ferais. Parce que le chemin s'impose plus que quelques milliers de pieds de
bois pris actuellement où il n'y en a pratiquement pas. Le ministre le
sait. D'ailleurs...
M. GOSSELIN: On avait pris la plus belle partie antérieurement
d'ailleurs.
M. COURCY: Le ministre dit: Il n'y a aucun officier de mon
ministère qui peut m'avoir recommandé... J'ai pourtant ici une
lettre de son ingénieur de district qui recommande au ministre de ne pas
charger de droit de coupe.
M. GOSSELIN: J'attends... lorsque j'ai dit...
M. COURCY: ... il doit commencer aussitôt que possible...
M. GOSSELIN: Je ne voudrais pas qu'on déforme mes paroles. Je dis
qu'il n'y a aucun officier de mon ministère qui m'ait recommandé
que nous fassions ce chemin-là depuis deux ans. On m'a dit que les 30
milles, le chemin d'accès déjà fait, étaient
suffisants pour répondre aux besoins de l'approvisionnement des usines
déjà existantes. Qu'un officier du ministère m'ait
recommandé de ne pas charger de droit de coupe sur ce qui a
été fait, je l'admets. Il n'y a aucune décision qui a
été prise dans ce domaine-là et, ce que je déclare
ici ce soir, c'est que je suis prêt à recommander à
l'exécutif, puisque je l'ai dit à mes officiers aussi, de ne pas
charger de droit de coupe et même qu'on me prépare
l'arrêté ministériel en conséquence.
M. COURCY: Alors le ministre est prêt à donner
l'autorisation de ne pas charger de droit de coupe comme nous nous l'avons
fait.
M. GOSSELIN: Seulement sur l'emprise du chemin. Il faut bien s'entendre.
Ce n'est pas la même chose.
M. COURCY: C'est impossible que ce soit sur l'emprise de 20 pieds ou de
24 pieds. C'est impossible.
M. CLICHE: Il n'y a plus personne pour aller couper du bois...
M. COURCY: Je dis que c'est impossible.
M. GOSSELIN: M. le Président, le chemin qui a été
fait n'est pas un chemin d'accès. C'est tout simplement un petit chemin
de bois. Et avec les outils qu'on avait, j'en ai vu des photos...
M. COURCY: Nous ne sommes pas le gouvernement, nous nous payons de notre
poche.
M. GOSSELIN: Oui.
M. COURCY: Nous ne sommes pas le gouvernement. Personne ne me paie de
taxes. Mais nous sommes des contribuables du Nord-Ouest québécois
et nous payons pour $500,000 de taxes pour ce ministère des Terres et
Forêts.
M. GOSSELIN: Vous n'avez qu'à regarder les montants qui ont
été attribués pour vos comtés depuis quelques
années et vous...
M. COURCY: Mais actuellement nous sommes dans l'obligation de faire des
chemins à nos frais. Ce n'est pas surprenant de voir le
mécontentement du Nord-Ouest québécois envers le
gouvernement actuel.
M. CLICHE: On paie la gazoline $0.60 le gallon là-bas. Vous savez
ça?
M. GOSSELIN: On paie cela aussi ailleurs. M. CLICHE: Non, non, M. le
Président.
M. COURCY: Si le ministre ne veut pas changer son opinion de prendre le
bois sur l'emprise du chemin, si c'est seulement ça, ça va
arrêter complètement encore une fois. On sera encore des plus mal
pris. Je ne peux pas voir ce que ça peut coûter au
ministère des Terres et Forêts. On dit que le bois est en
perdition parce qu'il est rendu à maturité. Nous construisons un
chemin de pénétration d'hiver. La compagnie qui
récupère le bois a besoin d'une récupération d'au
moins 500 à 1,000 pieds, pour aller chercher le bois à 60, 70,
100 milles. Elle a absolument besoin de ça. Et si le ministre ne consent
pas à le lui donner, bien, il est induit en erreur par quelqu'un. Si le
ministre prétend que quelqu'un fait de l'argent avec 500 pieds
d'emprise, il se trompe grandement. Les chiffres de la Fédération
des chantiers coopératifs, le ministre les a eus en main. Il les a
encore au ministère et ils lui prouvent, un déficit de $12,000
pour environ huit à neuf milles de chemin. Ils croyaient se reprendre
dans le reste du chemin. Le ministre a ça en main. Encore ce matin, M.
Boutin me disait: Je puis assermenter nos chiffres. Et le ministre
prétend qu'ils font de l'argent. Il y a une limite. Le ministre n'a
jamais coupé de bois, n'a jamais fait de chemin de
pénétration. Mais seulement, ceux qui sont là, qui
oeuvrent sur le champ, le savent.
M. GOSSELIN: Je viens de lui dire il y a à peine deux minutes que
le bois a été coupé à l'intérieur de
l'emprise qui est beaucoup moins large qu'il ne veut le laisser entendre.
M. COURCY: L'emprise est de 20 à 24 pieds.
M. GOSSELIN: Bien, 20 ou 24 pieds, on leur a donné le bois sur
l'emprise. Ils ont été payés pour ce qu'ils ont fait.
C'est aussi clair que ça.
M. COURCY: Il faut leur donner plus que ça, et d'ailleurs ils
doivent prendre...
M. GOSSELIN: Je ne leur donnerai pas plus que ça, c'est contraire
à toutes les règles.
M. COURCY: ... plus que ça actuellement, j'en suis heureux. Nous
en sommes rendus là...
M. GOSSELIN: Pour perpétuer les mauvaises pratiques qui ont
été faites...
M. COURCY: ... avec le gouvernement actuel. Le Nord-Ouest
québécois est négligé par le gouvernement
actuel.
M. GOSSELIN: M. le Président, le Nord-Ouest
québécois a été aussi bien servi par le ministre
actuel qu'il l'était antérieurement. Et au contraire, les gens
d'Abitibi-Ouest ont été offusqués, à un moment
donné, quand on a constaté qu'il se dépensait deux fois
plus dans le comté d'Abitibi-Est qu'il se dépensait dans le
comté d'Abitibi-Ouest.
M. COURCY: Pas en chemins de pénétration!
M. GOSSELIN: Pour moi, c'était le député
d'Abitibi-Ouest qui ne faisait pas son devoir comme il le faut.
M. COURCY: En chemins de pénétration?
M. GOSSELIN: Oui, c'est le député d'Abitibi-Ouest qui ne
faisait pas son devoir.
M. COURCY: Cela dépend du ministre, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
UNE VOIX: Cela dépend de la grandeur du territoire.
M. GOSSELIN: Parce que c'est épouvantable, les montants qui se
dépensaient dans Abitibi-Est. Cela dépassait cinq fois ce qui se
dépensait chez vous.
M. COURCY: Mais, avant 1966, nos gens étaient satisfaits.
D'ailleurs, ils l'ont prouvé en 1966.
M. GOSSELIN: Oui.
M. COURCY: Ils étaient satisfaits du travail accompli par leur
député, par le gouvernement du temps. Ils l'ont prouvé
d'ailleurs.
M. GOSSELIN: Oui.
M. COURCY: Et ils vont le prouver de nouveau encore une fois.
Aujourd'hui, ils sont mécontents.
M. GOSSELIN: Bien ils ont dit...
M. COURCY: Croyez-vous qu'une population peut être heureuse si
elle est...
M. GOSSELIN: Oui.
M. COURCY: ... dans l'obligation de prendre les deniers de sa poche,
après avoir payé des impôts au gouvernement provincial,
après avoir payé des taxes qui sont chargées partout dans
la province, si elle est obligée en plus de prendre de l'argent de sa
poche pour faire faire des chemins qui s'imposent pour développer le
Nord-Ouest québécois? C'est quasiment un scandale.
M. GOSSELIN: II n'est pas prouvé, M. le Président, que
ça s'imposait immédiatement. Nous avions déjà 30
milles de chemin de faits qui répondaient adéquatement aux
besoins de l'industrie déjà existante. Maintenant, si le
député d'Abitibi-Ouest a oublié au moment où il
avait son voisin qui dépensait cinq fois plus chez lui, cela ce n'est
pas ma faute.
M. COURCY: Quand nous avons fait dans l'Abitibi-Ouest...
M. GOSSELIN: Je ne suis pas obligé de reprendre le temps perdu.
C'est facile à comparer, vous avez juste...
M. COURCY: ... plus de 30 à 40 milles de chemins...
M. GOSSELIN: ... à prendre les montants qui sont là.
M. COURCY: ... de pénétration complètement
terminés.
M. CLICHE: II ne connaît pas la région pour parler comme il
parle.
UNE VOIX: Ah!
M. CLICHE: Si cela marchait par population, cela serait cinq fois plus.
Cela dépend du territoire. Savez-vous que, de Val-d'Or à
Chibougamau, il y a 250 milles.
M. GOSSELIN: Ah oui!
M. CLICHE: Vous savez ça?
M. GOSSELIN: Oui.
M. CLICHE: On vous l'a dit, vous ne l'avez pas fait.
M. COURCY: Nous, nous le vivons, ça. Maintenant, savez-vous, M.
le Président,...
M. GOSSELIN: II ne se dépense pas le cinquième de
ça dans le comté de Duplessis, c'est épouvantable, ce
qu'ils ont dépensé de 1960 à 1966, vous savez, dans ces
deux comtés-là. Si vous voyez ça...
M. COURCY: Est-ce que le ministre des Terres et Forêts...
M. GOSSELIN: Alors, je ne vous punis pas, vous, je vous ai
favorisés l'an passé. Vous avez été bien
servis.
M. COURCY: On nous dit, M. le Président, qu'il se trouve des
montagnes d'amiante...
M. COITEUX: Vous avez mis mon chantier coopératif en banqueroute
en me refusant...
M. GOSSELIN: Non, non, non.
UNE VOIX: Vous avez été bien servis.
M. GOSSELIN: Entendez-vous ça, un député qui vient
de dire: mon chantier. Il n'est pas supposé y avoir de patronage:
« Vous avez mis mon chantier coopératif en banqueroute
».
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! L'honorable député
d'Abitibi-Ouest.
M. COURCY: On nous dit, M. le Président, qu'il y a des montagnes
d'amiante et de nickel.
UNE VOIX: II faut que ça soit...
M. COURCY: Les Iles de la Trinité, dit-on, renferment des
gisements de fer magnétique et de cuivre. Il y aurait aussi des
gisements de plomb et de zinc aux environs de la rivière Grande-Baleine
et sous les îles Filippo.
UNE VOIX: Qui a écrit ça?
M. COURCY: Les ingénieurs. Et on nous dit qu'il existe du
pétrole en grande quantité, que les gaz naturels abondent tout le
long de la baie James. Allons-nous permettre, à Québec, que
toutes ces richesses naturelles sortent par l'Ontario, se dirigent vers
Toronto, au lieu d'aider à la construction d'un chemin qui permettrait
le transport de ces richesses naturelles dans la province de Québec,
à l'avantage des Québécois, et même de
Montréal?
M. GOSSELIN: M. le Président...
M. COURCY: Mais on se refuse, M. le Président.
M. GOSSELIN: ... pour ce qui concerne la récupération des
bois, nous avions, au ministère des Terres et Forêts, suffisamment
de chemins de faits pour voir à compléter tout ce dont nous
avions besoin pour le moment. Or si le député prétend
qu'il y a tellement de richesses naturelles dans ce coin-là, je lui
dirais qu'il est grand temps qu'il fasse pression auprès de
l'Hydro-Québec pour ne pas aller aménager les rivières
là-bas parce qu'il va inonder tout ce terrain-là, et qu'on sera
plus capable de l'exploiter.
M. COURCY: II n'est pas question, M. le Président,
d'aménager la rivière Harricana, parce que le ministre des
Richesses naturelles parle du...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. COURCY: Détournement de la rivière
Harricana vers les Grands-Lacs. Maintenant, il y a une chose...
M. CLICHE: N'inondons pas le Québec que l'on peut avoir.
UNE VOIX: Voyons donc.
M. COURCY: Le ministre vient de dire, je ne sais qui lui a dit,
peut-être ses fonctionnaires, lui ont dit: On a assez de bois
actuellement pour répondre à tous les besoins. C'est
ça.
M. GOSSELIN: II y a assez de chemins, oui.
M. COURCY: Assez de chemins pour subvenir aux besoins.
M. GOSSELIN: Pour répondre aux besoins.
M. COURCY: Cet après-midi, il nous dit: Les scieries manquent de
bois.
M. GOSSELIN: Ah! Le député est complètement...
M. COURCY: Est-ce que cet après-midi...
M. GOSSELIN: Ce n'est pas la même région du tout, j'ai
parlé de la région...
M. COURCY: ... alors que les deux scieries sont fermées...
M. GOSSELIN: ... d'Abitibi-Est.
M. COURCY: ... dont l'une à Macamic l'autre, on est en train de
la fermer à Val-Saint-Gilles. On a du bois en abondance pour fournir les
industries et il y en a une qui a fermé ses portes l'an passé et
l'autre, on est en train de vouloir la fermer actuellement.
M. GOSSELIN: On a les volumes pour vous...
M. COURCY: Et on dit: On a du volume de bois en quantité pour
fournir les industries.
M. GOSSELIN: Les usines de ce secteur-là ne sont pas
fermées parce qu'elles manquent de bois. Elles ont été
fermées par une mauvaise administration, et le député sait
à part cela pourquoi les gars ont fait faillite.
M. COURCY: Les chambres de commerce, les conseils municipaux sont venus
rencontrer
le ministre pour avoir une garantie de 10 millions de pieds de bois
à la scierie de Macamic, et la Fédération des chantiers
coopératifs les auraient pris immédiatement. Quelle est la
réponse du ministre?
M. GOSSELIN: Ce n'est pas déterminé au complet, encore.
Nous avons les volumes de réservés pour être
capables...
M. COURCY: L'association coopérative des chantiers du canton
Rousseau et de Val-Saint-Gilles...
M. GOSSELIN: Ils n'étaient pas décidés.
M. COURCY: ... disent au ministre: Garantissez-nous les coupes de bois
que nous avons eues dans le passé et nous faisons fonctionner le moulin
de Val-Saint-Gilles. Qu'a dit le ministre là-dessus?
M. GOSSELIN: Le député en sait plus long que moi, parce
qu'aux dernières rencontres que nous avons eues, ils n'étaient
pas certains encore. M. Boutin de Taschereau n'était pas sûr,
aussi, si son conseil acceptait. On ne savait pas si on devait grossir le
moulin Taschereau plutôt que d'aller à Val-Saint-Gilles. Si on a
changé, vous direz à M. Boutin qu'au lieu d'aller vous voir,
qu'il vienne donc directement au ministère ou qu'il vienne avec
vous.
M. COURCY: C'est surprenant. Je suis le député de M.
Boutin. Il a le droit de me rencontrer.
M. GOSSELIN: Bien oui, mais qu'il vienne avec vous. Au lieu d'aller
perdre son temps chez vous, qu'il se rende au ministère des Terres et
Forêts.
M. COURCY: II est allé au ministère des Terres et
Forêts avec son bilan, avec ses chiffres, et le ministre vient de dire
justement le contraire de ce que M. Boutin lui a prouvé avec chiffres
à l'appui.
M. GOSSELIN: C'est faux, M. le Président. Lorsque M. Boutin est
venu au ministère, il n'était pas décidé encore et
il faisait les études de rentabilité à savoir s'il
était préférable de grossir l'usine de Taschereau ou
d'ouvrir celle de Val-Saint-Gilles.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. GOSSELIN: Si M. Boutin a terminé son étude de
rentabilité, venez demain matin avec lui. On va vous recevoir et puis on
va regarder s'il y a possibilité, oui ou non, de l'ouvrir. Je n'ai
aucune objection, du tout, du tout!
M. COURCY: Quand les conseils municipaux de la ville et de la paroisse
de Macamic, la chambre de commerce, ont rencontré le ministre pour
l'obtention d'un permis de 10 millions pour la scierie de Macamic...
M. GOSSELIN: II n'y avait même pas d'industriel, il n'y avait
personne pour financer l'affaire dans le temps, quand ils sont venus.
M. COURCY: La Fédération des chantiers coopératifs
n'attendait que cette réponse du conseil de ville. Réponse qu'ils
attendent encore. Et le ministre dit: Nous avons tout le bois nécessaire
pour fournir actuellement, avec les chemins de pénétration
actuels, ces usines-là, mais elles sont fermées.
M. GOSSELIN: Elles étaient fermées de votre temps, elles
ne sont pas fermées de mon temps. Voyons, cela fait deux ans qu'elles
sont fermées.
M. COURCY: Non, monsieur, elles fonctionnaient.
M. GOSSELIN: Elles étaient fermées, je suis entré
en fonction le 17 juin 1966...
M. COURCY: Elles ont fonctionné jusqu'au printemps 1966.
M. GOSSELIN: ... et puis elles étaient fermées du mois de
mars 1966.
M. COURCY: Elles n'ont pas produit l'année qui a suivi. La
deuxième, celle de Val-Saint-Gilles, a produit cet hiver et, si on
garantit, au syndicat, des permis, le moulin va fonctionner l'hiver prochain.
On manque de bois dans le Nord-Ouest québécois. Le ministre dit:
Dans l'autre partie de la région, il y a treize moulins, ils sont en
train de crever.
M. GOSSELIN: C'est vrai.
M. COURCY: C'est vrai, bien ouvrons-donc les chemins vers le nord, au
lieu de laisser la population payer de sa poche pour ce faire.
M. GOSSELIN: Le député veut faire une tempête dans
un verre d'eau. Il y en a des chemins amplement, pour répondre aux
besoins.
M. COURCY: Que le ministre vienne dire cela, dans mon comté.
Pourquoi le ministre n'a-t-il pas dit cela à la délégation
qui est venue le rencontrer au sujet du chemin de pénétration
vers la baie James.
M. GOSSELIN: J'ai tout donné cela...
M. COURCY: Le ministre a donné tout cela et pourtant
écoutez parler Monsieur Gosselin dans les journaux.
M. GOSSELIN: ... et puis ils ont dit qu'ils avalent été
très bien reçus.
M. COURCY: « M. Gosselin s'intéresse à la baie James
». Il leur a dit tout ce qu'il vient de dire là...?
M. GOSSELIN: Il faudra changer mon portrait, ce n'est pas le dernier,
ça.
M. COURCY: « M. Gosselin s'intéresse à la baie James
».
Nos entrepreneurs forestiers n'ayant pas à l'heure actuelle de
chemins d'accès, ils sont obligés de se pourvoir ou
d'émigrer en Ontario.
M. GOSSELIN: Qui a dit cela?
M. COURCY: Vous avez Perron qui est actuellement dans l'obligation
d'aller chercher du bois en Ontario pour fournir ses moulins.
M. GOSSELIN: Qui est-ce qui a dit cela? Ce n'est pas ce que j'ai
dit.
M. COURCY: M. Gosselin a accueilli avec Intérêt le
mémoire. M. Johnson l'a accueilli avec tellement d'intérêt
qu'il transfère cela à son ministre des Terres et Forêts
avec l'espoir que...
M. GOSSELIN: Ah, oui!
M. COURCY: Et vous avez M. Claude Gosselin, ici, il prend bonne note et
dit qu'en temps opportun, il recevra toute l'attention. Je lui demande quel
montant aujourd'hui? C'est le temps, là. Il m'a répondu à
moi-même: Je n'ai pas d'argent à mon budget, cette année.
Le ministre m'a répondu cela à moi.
M. GOSSELIN: Mais il ne faut pas exagérer.
M. COURCY: Mais aujourd'hui je lui demande quel montant? On n'en voit
pas au budget: Chemins de pénétration. Quel montant a-t-il pour
le chemin de la baie James?
M. GOSSELIN: Je dis que, pour l'approvisionnement de ces
usines-là qui sont en prévision ou qu'on prétend qu'elles
vont s'ouvrir, nous avons suffisamment de chemins d'accès pour
répondre à toutes leurs demandes.
M. COURCY: Mais non, le ministre me dit qu'il n'a pas un cent au budget
qu'on vote actuellement pour le développement du chemin de la baie
James.
M. GOSSELIN: J'ai dit qu'il n'y avait rien d'absolument
définitif. Si nous avons besoin quand ce serait de faire seulement deux
milles de chemins d'accès pour faire ouvrir les usines de
Val-Saint-Gilles, on va le faire. Mais jusqu'à preuve du contraire, nous
avons suffisamment de chemins d'accès de faits pour répondre aux
besoins que nous avons et même pour la réouverture de ces
moulins-là par quiconque voudra le faire. Alors, ce n'est pas aussi
grave que cela. Si le député prétend que cela peut
m'in-tlmider, qu'il me fait peur avec cela, cela ne me dérange pas du
tout.
M. COURCY: Est-ce qu'on peut compter, nous du Nord-Ouest
québécois, d'avoir l'aide du gouvernement pour l'ouverture du
chemin vers la baie James?
M. GOSSELIN: Vous serez toujours bien servis, vous pouvez être
sûrs de cela.
M. COURCY: Oui, on remarque bien cela, dans le passé. Zéro
dans le passé, encore zéro qui s'en vient pour 68/69.
M. GOSSELIN: Zéro de votre temps.
M. COURCY: Mais c'est nous qui payons les taxes, par exemple.
M. GOSSELIN: Vous n'êtes pas plus mal servis que vous ne
l'étiez dans le passé. Vous prétendez n'avoir rien eu de
1960 à...
M. COURCY: Le député de Rouyn-Noranda a raison de dire
qu'il y a du mécontentement dans le Nord-Ouest
québécois.
M. GOSSELIN: Oui, avec raison. M. COURCY: Il a raison, oui. M. GOSSELIN:
C'est vrai.
M. LE PRESIDENT: Alors, disons que c'est accepté, le poste
15.
M. CLICHE: Je demanderais au ministre quelles sont les sommes totales
réservées pour la construction de chemins d'accès en
forêt?
M. GOSSELIN: $1,600,000.
M. CLICHE: Sur $1,600,000, il n'y a rien pour le chemin allant à
la baie James?
M. GOSSELIN: Oui, il y en a. M. COURCY: Mais combien?
M. GOSSELIN: Les projets ne sont pas complètement
déterminés et le chemin... Nous avons dépensé
$9,900 au cours du dernier exercice financier. Mais il n'y a aucun montant
de...
M. CLICHE: ... prévu pour le prochain exercice.
M. GOSSELIN: J'ai dit qu'il n'y a aucun montant de
déterminé, parce que je ne le connaissais pas et je ne savais pas
quand le budget serait accepté.
Alors, M. le Président, si nous avons besoin, je n'ai aucune
hésitation et je ferai mon possible pour satisfaire ce secteur-là
comme tous les autres de la province de Québec. Il n'y a personne qui
sera pénalisé, vous pouvez être assurés de cela. Si
on a besoin de faire de nouveaux chemins de pénétration pour
alimenter les scieries, qu'elles soient existantes ou futures, nous
n'hésiterons pas à dépenser les deniers nécessaires
pour ce faire.
M. LE PRESIDENT: Alors, adopté au complet.
M. CLICHE: Sous les réserves qu'on a faites au début.
M. LE PRESIDENT: Alors, je remercie les participants au débat,
principalement M. Cliche, qui était l'opposant, et le ministre, qui a
donné des réponses claires et précises, et on fera un
rapport en Chambre. Ouverture à 3 heures demain après-midi.
M. CLICHE: Ce n'est pas nécessairement satisfaisant.
(22 h 56)