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Agriculture et Colonisation
(Seize heures trente-trois minutes)
M. GAUTHIER (Roberval) (président): Le président, le
député de Saint-Maurice s'excuse. Il a dû s'absenter pour
une raison majeure. Il m'a prié de le remplacer. Alors, messieurs,
quelqu'un a-t-il toutefois des considérations générales
à faire, avant que nous ne débutions? M. le Ministre.
M. VINCENT: M. le Président, meilleurs voeux d'abord pour la
durée du comité ou du moins, pour le temps que vous allez exercer
la fonction de président.
Au tout début, je crois, après consultation avec le
député d'Abitibi-Ouest, que la meilleure procédure serait
que les députés qui ont des observations générales
à faire les fassent immédiatement. Par la suite, je pourrai
répondre. Et, après que les observations générales
seront faites, nous commencerons article par article, si ça convient aux
membres du comité. Je pense que c'est la meilleure procédure
à suivre. C'est ce que nous avions fait l'an passé. Nous avions
abattu une somme considérable de travail de cette façon. Je crois
que c'est encore la meilleure procédure à suivre cette
année, si c'est l'accord du comité.
M. LE PRESIDENT: Alors,...
M. VINCENT: Nous pourrions commencer tout de suite, pour ceux qui ont
des observations générales à faire.
M. COURCY: M. le Président, nous allons avoir la vie facile entre
nous. C'est notre tactique, d'ailleurs, d'essayer de discuter les budgets du
ministère de l'Agriculture d'une façon objective. La
procédure que nous avons suivie, l'an passé, a donné je
pense de bons résultats.
Si vous me le permettez, je vais commencer par faire une critique
générale du budget et, comme le dit le ministre, les autres
membres qui auront à faire une critique générale pourront
le faire et après nous procéderons article par article suivant
les postes budgétaires.
M. le Président, à mon point de vue, le présent
budget, en plus de faire preuve d'une absence totale de pensée agricole,
constitue la preuve que le gouvernement n'a pas su établir de
véritables priorités. On a négligé l'agriculture.
C'est bien beau d'indiquer quelque part dans un discours du budget que les
priorités sont l'éducation, la sécurité sociale et
le développement économique, mais je pense qu'une
véritable planification gouvernementale est beaucoup plus complexe et
surtout beaucoup plus rigide.
Nous ne pouvons pas parler de priorités dans le domaine
économique sans en préciser le sens. Nous ne pouvons pas non plus
parler de priorités sans, par le fait même, resserrer les
crédits qui sont habituellement proposés pour des postes
budgétaires non prioritaires et, de ce fait, augmenter les postes que
l'on croit prioritaires.
Le gouvernement de l'Union Nationale qui n'a pas de politique agricole
et qui ne croit pas en la planification des dépenses et surtout des
investissements y est allé au petit bonheur. Et, pour se sentir la
conscience en paix, il a écrit, quelque part dans le texte du discours
du budget, que les priorités étaient de trois ordres.
C'était suffisant pour le gouvernement actuel.
Cette absence de programme bien défini et surtout le gaspillage
demeurent, en quelque sorte, les principales raisons qui ont obligé
l'Union Nationale à augmenter les taxes d'une façon aussi
draconienne. En voulant faire un petit peu de tout et de rien et en gaspillant,
voilà qu'en deux ans il en coûte au contribuable
québécois $340 millions de plus en nouvelles taxes.
M. le Président, où se situe l'agriculture dans tout cela?
Je vais essayer et je crois que c'est mon devoir de le faire de
fournir des suggestions au député de Nicolet, mon
collègue, le ministre de l'Agriculture.
On sait que, dans tous les pays évolués, il existe
plusieurs sortes d'agricultures. D'abord, il y a une agriculture
prospère, tout le monde l'admet, une agriculture rentable, une
agriculture marginale et même une agriculture sous-marginale. L'on entend
parler certainement plus souvent et c'est normal des deux
dernières catégories que des deux premières,
c'est-à-dire de l'agriculture qui s'en va au lieu de parler de
l'agriculture qui s'en vient.
L'agriculture viable et rentable, il ne faut pas la négliger,
mais elle ne crée réellement pas de problèmes
économiques. C'est l'agriculture déprimée qui constitue
plutôt un problème socio-économique que l'Etat ne pourra
résoudre de façon objective et rationnelle que s'il s'attaque
directement je dis bien directement à l'augmentation du
revenu net de l'exploitation agricole. C'est l'objectif principal que le
ministère de l'Agriculture doit poursuivre. Pour y arriver, cela suppose
la consolidation de la ferme familiale et sa transformation, dans le plus bref
délai, en exploitation viable et rentable. Le ministre doit admettre que
c'est l'écart du revenu net entre l'agriculture viable et rentable et
l'agriculture marginale qui s'accentue davantage.
Au Canada, environ le dixième des exploitations agricoles fournit
près de 50% de la production agricole. Dans le Québec, le
sixième des fermes retire 51% du revenu monétaire agricole. C'est
par la supériorité des techniques que la production et la
commercialisation des produits agricoles, que l'agriculture peut se
développer et prospérer. Que faut-il faire alors? Il faut
favoriser l'instruction générale et professionnelle des
agriculteurs pour développer des fermes agricoles rentables,
c'est-à-dire des unités dont le coût de production permet
à leurs exploitants de concurrencer les producteurs des autres provinces
et des autres pays. Pour ce faire, il faut absolument aider ceux qui veulent et
qui peuvent s'aider.
Que fait le gouvernement actuel dans ce domaine de l'enseignement
agricole? Il a formé, après avoir reçu le rapport du
comité d'étude sur l'enseignement professionnel, une mission qui
parcourt la province, qui va dans les différents comtés ou les
différentes régions, étudier de nouveau ce qui a
été fait pendant une période de près de trois ans.
Rien n'avance dans ce domaine. Il faut régler le plus tôt possible
le problème de l'enseignement agricole et professionnel
réclamé depuis quelques années par l'Union catholique des
cultivateurs. Ce sont leurs fils qui ont besoin de cet enseignement. Et l'Union
catholique des cultivateurs réclame l'enseignement professionnel au
niveau des écoles régionales.
A cause de nos conditions climatiques rigoureuses dans la province de
Québec, qui contribuent à augmenter le coût de production
de nos produits agricoles, il appartient au gouvernement de suppléer,
par des subsides à la production et à la qualité. L'ancien
gouvernement l'avait compris et avait agi dans ce sens. Le ministre actuel de
l'Agriculture l'avait plus que compris avant l'élection de 1966 puisque
j'ai lu de ses déclarations, où il promettait aux cultivateurs un
subside de $0.20 à la production du lait industriel durant l'hiver et un
de $0.10 la livre de gras durant l'été. Il trouvait à ce
moment-là que les subsides donnés par l'ancien gouvernement
étaient une « peanut ». Que fait le nouveau gouvernement? En
plus de ne pas donner suite aux promesses faites avant 1966, en période
électorale, le ministre actuel a enlevé, les unes après
les autres, certaines mesures de protection données à notre
classe agricole québécoise. Dès le 1er avril 1967, il a
enlevé les $0.10 la livre de gras payés durant la période
d'hiver, et les $0.05 la livre de gras payés durant la période
d'été aux producteurs de lait industriel.
Cela me rend songeur, parce que le ministre actuel de l'Agriculture
laisse le soin à un autre gouvernement, au gouvernement
fédéral, de régler le problème des prix du lait
industriel. Que le ministre n'oublie pas qu'on n'est jamais si bien servi que
par soi-même.
En plus, il est absolument indispensable que les producteurs s'unissent
pour en arriver à une mise en marché ordonnée de leurs
produits. Non seulement à l'échelon local, mais régional
et national. Il appartient au gouvernement de la province, oui, au gouvernement
de la province, d'amender le plus tôt possible la loi de la mise en
marché des produits agricoles pour la rendre plus facilement
opérante. Pourquoi retarder? Ou se refuser de le faire? Nous savons tous
qu'un certain nombre d'exploitants de fermes laissent actuellement
l'agriculture parce qu'ils ne peuvent y vivre convenablement. Ils la quittent
à cause, pour plusieurs, d'un manque d'attrait, ou parce que les
conditions de sol, de climat, de marché ne sont pas favorables au
développement d'une ferme rentable. Je n'agirai pas de la façon
que les députés ministériels actuels faisaient dans le
passé, quand ils étaient dans l'Opposition, en accusant le
gouvernement de vouloir vider les campagnes. Mais je dirai plutôt,
croyant être plus honnête, que le départ de certains
occupants de fermes facilite le remembrement et la consolidation des
exploitations, mais nécessite en même temps tout un rajustement de
l'agriculture. Que fait le gouvernement dans ce domaine? Encore là, il
fait fi des promesses électorales de 1966.
Ce rajustement de l'agriculture que nous avons commencé
dès 1960 s'est effectué à une certaine allure. Je
demanderais au ministre actuel de l'Agriculture, au lieu de faire des
déclarations de principe, des déclarations pieuses, d'annoncer
des intentions. Je lui demanderais, dis-je, de se lancer à l'action pour
accentuer le travail commencé, afin d'éviter que l'agriculture
marginale et sous-marginale continue à se développer davantage,
au détriment de l'agriculture prospère et rentable. L'ancien
gouvernement a laissé entre les mains du gouvernement actuel tout un
plan d'action préparé par le Bureau d'aménagement
régional du Bas-Saint-Laurent. Le rapport et le plan ont
été déposés, je crois, vers le 26 juillet 1966,
environ un mois après la prise du pouvoir par le gouvernement actuel.
J'ose espérer que le ministre de l'Agriculture se décidera enfin
à signer l'entente fédérale-provinciale sur la loi ARDA.
C'est une expérience pilote, la seule en son genre dans toute
l'Amérique du Nord. Que fait le gouvernement dans ce domaine? Encore
rien. Quand sera signée l'entente? Nous ne le savons pas. De mois en
mois, depuis un an, le ministre l'annonce.
La réalisation de ce programme d'aménagé-
ment rural présuppose l'adoption d'une série de mesures
destinées à aider ceux qui décident de quitter
l'agriculture à se trouver de l'emploi, ceux qui restent, à
consolider leur exploitation agricole et à s'employer au
développement des autres ressources du milieu. Elle nécessite
donc la collaboration de tous les intéressés, des exploitants,
des dirigeants et des organismes agricoles, des entreprises industrielles et
commerciales et, en particulier, du gouvernement. Déjà plus d'un
an de retard, c'est pourquoi je demande au gouvernement d'entrer en action et
de donner confiance à la population agricole et en particulier à
celle du Bas-Saint-Laurent, qui a travaillé à bâtir le
plan, tout comme la politique d'ensemble de l'Etat, à laquelle elle
s'intègre.
La politique agricole doit viser à valoriser à l'optimum
les richesses matérielles et humaines qui sont spécifiquement
agricoles. Le ministère de l'Agriculture doit saisir cette
réalité. Les cultivateurs sont inquiets et attendent la
réalisation des belles promesses électorales.
Il ne faut pas oublier, M. le Président, que nos cultivateurs ont
acheté un programme, ont acheté des promesses. Ils ont choisi la
marchandise, mais maintenant ils attendent que le gouvernement livre ce qu'il a
vendu. M. le Président, le ministre doit saisir cette
réalité, l'approfondir, mesurer ses faiblesses, dégager
ses lignes de force et adopter rationelle-ment les plans, les moyens et les
méthodes de mise en valeur dont il dispose. Pour atteindre cet objectif,
il faut à tout prix viser à augmenter le revenu annuel de
l'exploitant, c'est la base.
Pour ce faire, on doit travailler au rajustement de l'Agriculture,
à la consolidation du régime de la ferme familiale, à
l'orientation des productions agricoles et à l'aménagement des
territoires des secteurs agricoles. Le rajustement de l'Agriculture du
Québec sera une oeuvre de longue haleine, je le sais. Parce que les
problèmes agricoles, je le sais aussi, sont nombreux et complexes.
D'abord, la main-d'oeuvre familiale et engagée devient de plus en plus
rare et plus coûteuse. Que fait le ministre de l'Agriculture dans ce
domaine ? Rien, M. le Président.
Deuxièmement, le revenu agricole est, dans bien des fermes,
insuffisant pour acheter l'outillage et la machinerie nécessaires au
remplacement de la main-d'oeuvre et à l'abaissement du coût de
production.
Troisièmement, les taux, coûts de revient et prix de vente
se resserrent constamment et éliminent le petit producteur.
Quatrièmement, le nombre de fermes vivrières diminuent toujours
au profit des fermes commerciales, mais le nombre et le revenu de ces
dernières augmentent trop lentement, hélas!
Cinquièmement, l'expansion des chaînes d'épicerie
concentrent dans quelques mains l'achat d'une forte proportion de produits
agricoles. Sixièmement, l'entreprise privée capitaliste
propriété familiale et l'entreprise privée
coopérative se lancent dans la production sous contrat,
l'intégration, et même plus que cela, dans l'exploitation directe
des fermes. La consolidation de la ferme familiale, nécessite donc le
développement d'une exploitation agricole rentable. Cette transformation
présuppose, premièrement, l'existence de marchés stables
et profitables, l'acceptation par l'Etat de mesures incitatives et
réalistes d'assistance et d'encouragement à la production
agricole; la vulgarisation intense d'une technique bien à point
axée sur l'étude de la rentabilité de la production,
l'obtention facile du crédit foncier et du crédit à
l'exploitation, l'harmonie dans l'action des partenaires
intéressés au rajustement de l'Agriculture, les cultivateurs, les
intermédiaires et le gouvernement. L'orientation et la
régionalisation de la production agricole s'imposent donc au
Québec. La production animale, tout particulièrement la
production laitière, demeurera la base de notre économie
agricole.
Elle doit être encouragée par tous les moyens. D'ailleurs,
une loi est actuellement devant les Chambres, concernant l'insémination
artificielle; mais elle ne touche pas directement l'insémination; elle
touche plutôt les inséminateurs. Il faut par tous les moyens,
étant donné l'expérience vécue, étant
donné qu'il y a une augmentation, dans le rendement des vaches provenant
de l'insémination artificielle, de près de 1,000 livres par
vache, actuellement, comparé aux autres vaches non
inséminées, provenant, si vous voulez, de taureaux ordinaires,
dont le contrôle laitier est fait ici au ministère. Il faut par
tous les moyens encourager le développement de l'insémination
artificielle dans la province.
Il faut aussi penser, comme le demande d'ailleurs l'Union catholique des
cultivateurs dernièrement je voyais une demande en ce sens
de remettre le subside à la production. Il faut penser à
améliorer la qualité des produits laitiers.
La production végétale doit être ou devenir une des
principales sources de revenu de bien des fermes. Le ministre doit donc
l'organiser en tenant compte des possibilités d'adaptation des
régions, des conditions du sol, des climats et des marchés.
L'aménagement de ces terres agricoles à l'échelon de la
ferme familiale, de
la localité, de la région, du territoire et du
Québec est la responsabilité principale du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation.
Dans la préparation des plans d'utilisation des terres du secteur
agricole, le ministère devra tenir compte des principes suivants:
délimitation à tous les échelons des étendues de
terre à vocation agricole et celles à vocation sylvicole;
limitation du nombre d'exploitations agricoles ou ressources matérielles
du milieu; terres améliorées et non améliorées,
compte tenu des possibilités des sols; organisation des fermes
familiales et rentables par le rachat des terres libres non cultivées et
l'apport des crédits fonciers et d'exploitation.
Si le gouvernement, M. le Président, par son ministère de
l'Agriculture, veut comme l'ancien gouvernement le voulait, faire de
l'agriculteur un agent de la vie économique, il doit contribuer, par des
investissements massifs, à un aménagement rural qui
s'intègre dans l'économie du Québec.
Avec les cultivateurs, je m'inquiète grandement du verbiage du
ministre de l'Agriculture et de la Colonisation. Car s'il met autant de temps
pour appliquer les recommandations de la Commission royale d'enquête sur
l'agriculture qu'il en met avec les recommandations du Conseil d'orientation
économique du Bas-Saint-Laurent et du comité permanent
d'Aménagement des ressources, pour l'exécution du plan
d'aménagement du Bas-Saint-Laurent, qui traf-ne sur son bureau ou
ailleurs depuis des mois, je dis que nos comtés ruraux connaîtront
davantage des jours sombres et, à notre retour au pouvoir, nous serons
à nouveau dans la situation connue en 1960, c'est-à-dire, essayer
encore une fois de reprendre le temps perdu.
M. le Président, si j'ai pris ce ton un peu pessimiste, c'est que
je me base sur les déclarations faites par plusieurs des
députés qui siègent avec nous, de collègues
appartenant au gouvernement de l'Union Nationale. Je me réfère
à des déclarations du député de Frontenac,
j'aimerais bien qu'il soit ici qui dit qu'avant 1966 le parti
libéral fermait les rangs. Mais aujourd'hui, on ferme des paroisses.
C'est le député de Frontenac, qui dans une note
pessimiste, soulignait la disparition des paroisses agricoles de son
comté. Il disait: Il nous faut absolument trouver une formule qui
permettra de passer à travers la crise qui sévit dans Frontenac
et dans bon nombre de comtés ruraux de la province. Et tel que le
préconise l'actuel ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation: des lois comme celle de l'assurance-récolte elle
est passée des bons de crédits pour aider à
l'hivernement des animaux comme nous l'avions fait en 65/66. Bons de
crédits, dit-il, qui répondent grandement aux besoins de notre
région. Et il continue: « Je suis parvenu enfin à obtenir
une rencontre, le 21 avril, avec le ministre de l'Agriculture actuel, pour les
cultivateurs de mon comté afin qu'ils expliquent leur problèmes
et trouvent une solution. » C'est le 21 avril 1968, seulement à
cette date, que tous les cultivateurs ont pu, probablement, avoir la porte
ouverte chez le ministre de l'Agriculture. « II y a aussi, disait le
député de Frontenac, dans notre région et dans certaines
autres régions de la province, des industries qui
périclitent.
Et il continue: « J'espère il n'est pas certain
que les recommandations que j'ai voulu livrer trouveront écho
dans les ministères concernés et tomberont en bonne terre
». Le député de Frontenac espère, M. le
Président, qu'en 1968, ses échos tomberont en bonne terre.
Le député d'Iberville, lui, remercie le gouvernement parce
qu'il a découvert, à un moment donné, qu'au nom des
cultivateurs, il y avait un programme d'assainissement des terres. Et il dit:
«Ila commencé il y a près d'un an dans le domaine de
l'hydraulique agricole et des travaux mécanisés ». Mais
pour son information, celui-là, qui remercie le gouvernement actuel, je
dois lui dire que c'est vieux comme la lune, c'est dans le temps de Godbout que
l'Office du drainage a été créé. Et même des
travaux mécanisés de bulldozer, je les ai vu apparaître,
moi, du temps de l'Union Nationale, de 1936 à 1939.
Celui-là...
M. CROISETIERE: Deux mille milles de travaux de drainage souterrain.
M. COURCY: Je ne le sais pas, il paraît: deux mille milles. Il a
vu apparaître ça, lui, il y a un an. Et pourtant quand je regarde
les travaux mécanisés: heures autorisées pour 1965 dans le
comté d'Iberville, 14,131 heures effectuées, 12,611; 2,000 heures
n'ont pas été effectuées par les cultivateurs du
comté d'Iberville.
Il y en avait plus qu'ils en demandaient. En 1966, quantité
autorisée, 12,600. Je n'ai pas les chiffres pour savoir ce qui a
été exécuté, mais j'aimerais qu'à un moment
donné il prenne ces informations auprès du ministre de
l'Agriculture actuel afin de savoir les montants obtenus en 1967 et les
montants obtenus en 1968 pour ces travaux mécanisés.
En ce qui regarde les drainages, je n'ai pas les chiffres. Le ministre
pourra répondre à ces questions, si le député veut
les poser tout à l'heure.
M. CROISETIERE: Je les ai, moi.
M. COURCY: Le député de Témiscouata change de
propos. Et, à un moment donné, il dit: « Je tiens à
remercier, je dois d'abord apprécier la grande compétence du
ministre actuel et le remercier pour ce qu'il a fait jusqu'à
présent pour revaloriser l'agriculture dans la province et
particulièrement dans le comté de Témiscouata ». Et
à un moment donné il dit: « Si, à ce Jour, les prix
du lait se sont grandement améliorés, on doit attribuer les
hausses des prix surtout à des subsides gouvernementaux ». Et
pourtant, c'est le même ministre qui avait enlevé, au mois d'avril
1967, le subside provincial de $0.10 la livre de gras et de $0.05. Cela fait
rire. C'est surprenant à un moment donné, d'entendre de telles
déclarations. Je continue. « Si en raison dit toujours le
député de Témiscouata des exagérations du
gouvernement précédent dans divers domaines, nous devons
nécessairement appliquer certaines mesures d'austérité,
nous devons veiller, cependant, à ce que la classe agricole n'en soit
pas affectée et éviter à tout prix que les cultivateurs en
souffrent. On a consacré en 67/68, 14 mille heures à des travaux
d'amélioration de fermes pour machinerie lourde subventionnés,
suivant la loi, par le gouvernement. »
Il m'a donné les chiffres. En 67/68, 14,434, avec des mercis
longs comme ça au ministre actuel. Et pourtant, en 1965, le comté
de Témiscouata avait reçu de l'ancien ministre de l'Agriculture
18,622 heures de travaux d'amélioration de fermes et les cultivateurs en
avaient effectué 16,685.
M. VINCENT: Vous dites en 66/67?
M. COURCY: En 66/67 le député - je prends les chiffres
que...
M. VINCENT: Non, mais c'est parce que tout à l'heure...
M. COURCY: Quantité autorisée en 1966: 17,000 heures.
M. VINCENT: ... député d'Abitibi-Ouest...
M. COURCY: Et en 1965: 18,622 heures...
M. VINCENT: ... se rappelle que les heures autorisées dans les
comtés en 66/67 l'avaient été, par lui-même, avant
son départ du ministère.
M. COURCY: En 1966: 17,000 heures; en 1965: 18,000 heures...
M. VINCENT: C'est ça, mais les heures autorisées...
M. COURCY: En 67/68, la première année de l'Union
Nationale: 14,434 heures suivant la déclaration du député
de Témiscouata lui-même.
M. VINCENT: Oui, oui!
M. COURCY: Alors, étant très heureux de 14,000 heures, il
avait déjà oublié, ou il ne le savait pas, qu'en 1966 il y
en avait 17,000 heures et, en 1965, il y avait 18,622 d'autorisées.
M. VINCENT: On donnera les détails tout à l'heure.
M. COURCY: Je peux vous fournir les chiffres. Je continue. On parlait
tantôt de l'ancien gouvernement comme d'un gouvernement qui se
lançait dans les dépenses exagérées et qui s'en
allait vers des politiques de grandeur. « En 1968 c'est le
député de Montmorency qui parle on continue de
créer le gigantisme et on fait l'impossible pour nier aux parents dans
les faits le droit prioritaire naturel qu'ils ont sur l'éducation de
leurs enfants. » Excusez, M. le Président, cela ne touche pas
l'agriculture, mais c'est une de ses déclarations. « Malgré
les efforts louables que fait le ministre de l'Agriculture, dit-il, il semble
que nos cultivateurs continuent en 1968 d'être malheureux dans la
province de Québec je cite le député de
Montmorency. L'habitant du Québec reste pauvre ». C'est toujours
le député de Montmorency qui parle. « Plus de 72% des
produits nous viennent encore de l'extérieur et le cultivateur
québécois continue de se plaindre amèrement de cette
désastreuse situation et il a raison ».
Je cite le député de Rouville: « Aucun parti
politique, dit-il, n'a fait plus que l'Union Nationale pour permettre à
l'agriculture de se développer et assurer aux cultivateurs un niveau de
vie économique et social qui ne souffre pas de comparaisons avec celui
de leurs concitoyens urbains ».
Je cite M. Bellemare: « De l'agriculture, oui, bien mieux que dans
votre temps ». Dans notre temps. Maintenant, le député
continue: « Le drainage et le chaulage et la mécanisation des
fermes, la réfection des routes, l'instauration de services sociaux, la
prise en charge par le gouvernement des dettes scolaires, la construction
d'écoles modernes dans la campagne, l'attribution des bourses
d'études pour la formation de spécialistes, l'octroi de
subventions aux écoles d'agriculture, la fondation et l'entre-
tien d'écoles moyennes d'agriculture, des cours spéciaux,
etc... » Cela, c'était de nouvelles mesures, d'après lui,
venant du gouvernement et pourtant ça existe depuis 20 ans, 30 ans.
C'est juste la continuation, pas plus. La continuation seulement de ce qui
était commencé. Et les mesures que le gouvernement entend prendre
revitaliseront le milieu rural pour assurer aux agriculteurs des revenus qui
leur permettront de vivre décemment de leur profession et de
réaliser leurs aspirations. Il dit: Les mesures que le gouvernement
entend prendre, cela va venir, cela va venir. C'est comme la Bolduc, mais
ça ne vient pas souvent. « La mise en branle, dit-il, du programme
énoncé freinera le mouvement désastreux en 1968 de la
désertion de la campagne qui n'a cessé de
s'accélérer depuis quelques années. Alors ce mouvement
n'est pas encore endigué. Il n'a pas cessé, ajoute le
député de Rouville, de s'accélérer depuis quelques
années. L'Union Nationale sait que l'exploitation agricole devient une
véritable industrie où la mécanisation joue un rôle
de premier plan ». Encore là je n'ai pas à
répéter que la mécanisation sur les fermes a
commencé bien avant le nouveau gouvernement et bien avant aussi le
gouvernement qui l'a précédé. Il continue. Il croit
à l'impérieuse nécessité de sauvegarder la ferme
familiale tout en lui permettant d'être économiquement rentable.
Au premier plan de ses préoccupations se trouve le problème
complexe du réaménagement rural. « L'Union Nationale,
dit-il, entend accorder une attention toute particulière à cet
aménagement régional ». « Notre politique, dit-il, en
matière agricole est globale ». C'est écrit. Le
député de Rouville. J'espère, lors de l'étude des
crédits, lorsque le ministre aura à répondre, qu'il nous
donnera cette politique agricole globale. Je l'attends avec hâte. Les
cultivateurs l'attendent avec hâte, cette déclaration en
matière de politique agricole globale.
L'objectif, ah! c'est beau, c'est l'utilisation maximale de toutes les
ressources humaines et matérielles. Afin de sauver l'agriculture dans un
contexte de société moderne. Ainsi les cultivateurs pourront
s'organiser de façon rentable. Il faut souligner que ce sont les
agriculteurs eux-mêmes qui seront appelés à opérer
ces transformations de l'évolution, de l'artisanat à l'industrie,
de l'agriculture marginale à l'agriculture rentable. « Et que dire
de l'urgence, dit-il, du regroupement, de la consolidation des fermes? Il faut
que les exploitations deviennent viables en plus de devenir plus
prospères. A cette fin, le gouvernement devra limiter les zones dites de
banlieue ». C'est une belle suggestion du député de
Rouville pour le ministre de l'Agriculture. Et nous avons hâte qu'il
passe à l'action dans ce domaine.
Limiter les zones dites de banlieue et réserver à la
culture les terres situées en dehors de ces zones. Bonne suggestion que
je demande au ministre de l'Agriculture de mettre en application le plus
tôt possible.
Le gouvernement, disait le député de Rouville il en
était convaincu va mettre tout en oeuvre pour corriger sans
délai la situation critique, de l'agriculture. Il va l'aider par tous
les moyens à sa disposition non seulement à survivre mais surtout
à progresser, à s'adapter aux conditions actuelles. Nous allons
corriger en 1968 cette anomalie, dit-il. Ensemble, nous diminuerons
radicalement le volume décourageant des importations de denrées.
C'est en 1968, que le député a parlé.
Ecoutez encore le député de Rouville: «
L'infériorité de l'agriculture québécoise, en
regard des autres provinces, sera corrigée. Le gouvernement a
élaboré j'ai hâte de la voir une politique
agricole globale ». Lui, il le sait, mais nous n'avons jamais entendu le
ministre parler de son programme global. Mais le député de
Rouville dit: « Nous avons élaboré une politique
peut-être qu'il fait partie d'un comité que je ne connais pas
qui permettra de passer d'une agriculture de subsistance à une
agriculture de concurrence ». Il s'agit d'une politique de structure qui
est en somme une condition préalable de toute évolution favorable
à une agriculture à vocation commerciale. J'ai hâte
d'entendre le ministre tantôt, de l'écouter avec attention afin de
connaître sa politique globale en agriculture.
Je passe maintenant au Nord-Ouest, parce qu'il faut regarder dans les
différentes régions. Dans le Nord-Ouest québécois,
nous avons un de vos collègues, M. le président, le
député de Rouyn-Noranda, de l'Union Nationale, qui dit: «
II existe depuis plusieurs années dans le Nord-Ouest du Québec un
mécontentement constant quant aux services donnés par les
gouvernements ». Et le député de Rouyn-Noranda continue:
« II ne faudrait pas croire, lorsque des personnes sensées, dans
un milieu donné, expriment des doléances d'une façon aussi
violente qu'il n'y a pas quelque cause à cela ». Il dit: «
Je crois qu'actuellement, rares sont les endroits dans la province de
Québec, où dans nos paroisses agricoles, les automobiles
resteront embourbées. » Cela, je peux en parler parce qu'on a un
budget, M. le Président, pour les chemins et la colonisation. D'ailleurs
parmi les paroisses mentionnées,
il y a Beaudry, paroisse de colonisation. Que le député de
Lotbinière attende, il aura son tour.
M. MAILLOUX: Cela viendra.
M. COURCY: Et je continue. Concernant le Témiscamingue, il parle
de la période de végétation de 125 à 150 jours. Je
ne sais pas où le député a pris ses chiffres. Mais si nous
avions une période de végétation de 150 jours, je crois
que depuis plusieurs années déjà les cultivateurs de la
province de Québec seraient riches.
M. le Président, il dit, en parlant de tous les domaines
négligés par le gouvernement, qu'il existe actuellement dans ces
régions un mécontentement très virulent qui s'est
exprimé sous la forme d'un comité voulant créer une
onzième province. Le diable est pris dans la cabane dans le Nord-Ouest,
en raison de l'inaction du gouvernement et c'est monsieur le
député de Rouyn-Noranda qui le déclare. Et le
député de Dorchester ça me fait plaisir qu'il soit
ici ...
M. PICARD (Dorchester): Moi aussi!
M. COURCY: Le député de Dorchester, lui, à un
moment donné, dit: « Mon comté est essentiellement
agricole. Je voudrais m'arrêter à certains aspects particuliers de
cette branche de notre économie. Je me fais l'interprète
il doit se souvenir des agriculteurs de mon comté pour
réclamer qu'une commission d'enquête soit chargée
d'étudier le coût de la distribution des produits agricoles.
» Mais pour l'information du député de Dorchester, je
voudrais dire qu'une commission d'enquête a été
formée il y a environ quatre ans, et que l'on appelle la Commission
royale d'enquête sur l'agriculture. Elle existe depuis quatre ans, je
crois, et devrait normalement avoir déposé son rapport, ou elle
le déposera sous peu. Une commission royale d'enquête est
formée, elle existe depuis quatre ans.
M. le Président, le député de Dorchester disait:
« Demandons-nous donc comment il se fait qu'aujourd'hui tant
d'entreprises agricoles ou autres, tant d'usines ferment leurs portes,
congédient leurs employés en 1968, après deux ans
d'administration de l'Union Nationale. C'est sa réponse qu'il donne
lui-même à un moment donné.
Les rapports précis sur les projets qui ont été
présentés par ARDA, où sont-ils rendus? Les rapports
précis présentés par ARDA dans le comté de
Dorchester? Il ne faudra pas, dit-il, les laisser dormir au fond des tiroirs
c'est le député de Dorchester qui parle au ministre de
l'Agriculture, responsable d'ARDA. M. le Ministre, il ne faudrait pas laisser
dormir au fond de vos tiroirs les recommandations précises, les projets
présentés par ARDA du comté de Dorchester. Il parle d'un
projet en particulier: depuis 133 ans qu'on parle d'un certain projet et c'est
normalement la limite de la patience.
Encore là, je me demande, quelle réponse il a reçue
du ministre quand il lui a demandé de ne pas laisser dormir dans ses
tiroirs ces projets d'ARDA dans Dorchester. M. le Président, le
député de Dorchester dit: J'ai fait cet exposé dans
l'espoir lui aussi, il espère qu'il tombera dans des
oreilles attentives. Lui aussi, il espère, il n'est pas certain, il a
peur que le tout ne soit enterré dans la poussière. Pour ma part
il met l'accent sur l'agriculture, dit-il ce qui importe le plus,
c'est de s'acquitter de nos responsabilités et de nos devoirs. Quels
sont ces responsabilités et ces devoirs? A mon humble avis, celui qui
aura le dernier mot, c'est un programme. Si nous prenons le programme, le
député de Dorchester a raison de dire: Le programme, voici ce que
nous avons vendu à la population agricole du Québec Maintenant,
il appartient au ministre de livrer la marchandise. C'est le
député de Dorchester qui lui dit: II faut s'acquitter de nos
responsabilités et de nos devoirs.
Je me souviens d'avoir vu le député, cette fois-là,
enflammé, dire à son ministre de l'Agriculture; C'est le
programme qui aura le dernier mot. C'est ce qu'on a promis. M. le Ministre,
mettez en application ce que nous avons promis.
Qu'avons-nous promis? Nous allons regarder un peu ensemble, puisque nous
en avons le temps, quel est ce programme. M. le Président, disons que
vous, vous n'en avez pas parlé. Alors, vous serez neutre dans la
discussion des crédits. Vous, M. le Président, demeurez neutre et
moi, je vais essayer de me convaincre que vous, vous n'en avez pas
parlé. Mais les autres, vos collègues qui siègent du
même côté que vous, à droite à
l'Assemblée législative, vos collègues de l'Union
Nationale ont commencé par promettre.
Or, premièrement, après avoir fait la critique de toute la
politique du gouvernement précédent, en accusant le gouvernement
précédent de vouloir fermer les rangs, les députés
de l'Union Nationale accusent aujourd'hui le ministre actuel de vouloir fermer
les paroisses. On l'a promis. Et si vous voulez, je prends les
déclarations du premier ministre lui- même à
l'Assemblée législative. Puis, il s'est promené dans la
province de Québec en déclarant et en promettant, et en
jurant sur son âme, de donner aux cultivateurs du Québec un
véritable code du syndicalisme agricole. Et M. Johnson disait: Nos
cultivateurs sont révoltés. Vous allez trouver ça dans le
journal des Débats. Nos cultivateurs sont révoltés. Us ont
droit à un standard de vie convenable. Qu'on reconnaisse donc enfin le
syndicalisme agricole. Tant qu'on n'établira pas dans cette province un
véritable syndicalisme de nos forces agricoles, jamais nous ne
connaîtrons le succès.
Cela c'était le chef du parti de l'Union Nationale qui, alors
qu'il était dans l'Opposition, faisait cette déclaration. Comme
premier article, il était important que les candidats de l'Union
Nationale promettent aux cultivateurs un véritable code du syndicalisme
agricole. Où est-il? Dans ce domaine encore, zéro.
L'établissement d'une Chambre agricole était le deuxième
article du programme, l'établissement d'une Chambre agricole qui existe
depuis 1938 et qu'on a fait revenir à la surface, croyant que les
cultivateurs du Québec l'avaient oublié.
M. LACROIX: La chambre à gaz du ministre pour endormir les
cultivateurs.
M. COURCY: Et ce n'est pas seulement dans le programme. Même le
ministre a déclaré, à différents endroits: Ma
priorité, ce qui presse le plus dans la province de Québec, ce
qui est réellement urgent pour revaloriser l'agriculture du
Québec, c'est la Chambre agricole. L'honorable ministre de
l'Agriculture, M. Clément Vincent, a annoncé la création
d'une Chambre agricole.
M. le Président, cette Chambre agricole existe depuis 1938. Nous
avions formé un comité appelé, au temps du gouvernement
précédent, comité d'élaboration des politiques
agricoles, qui siégeait quasi régulièrement une fois par
mois. Ce comité était composé de représentants de
l'Union catholique des cultivateurs, de la Coopérative
fédérée du Québec, de la Corporation des agronomes,
des missionnaires colonisateurs et du ministère de l'Agriculture. Les
politiques du ministère étaient étudiées par ce
groupement de cultivateurs non intéressés à faire de la
politique mais intéressés à bâtir un programme
agricole réaliste.
Je vois le député de Rouville sourire. Est-ce que le
député de Rouville admettra que les représentants de l'UCC
j'ai toujours cru que ces gens étaient en dehors de tout parti
politique que les représentants de la Coopérative
fédérée n'étaient pas des politiciens mais se
tenaient en dehors de tout mouvement politique?
Les missionnaires colonisateurs jamais je n'en ai vu un militer
dans une formation politique; je ne connais même pas leur
allégeance et les employés du ministère que vous
avez encore actuellement, qui étaient de notre temps, je dis
sincèrement que je crois qu'ils travaillent pour leur province et non
pour un parti politique.
Alors le député de Rouville ne doit pas sourire quand je
dis qu'ils étaient des hommes intéressés au
développement de l'Agriculture et non au développement d'un parti
politique. Là il y a une différence. C'est pourquoi, à un
moment donné, nous voyons des déclarations de toutes sortes.
D'abord, dans le premier discours du trône, apparaissait la
création de l'Office du plan. De plus, dans cette déclaration,
pendant la campagne électorale de 1966, dans le discours du trône,
on dit: Une loi sera passée pour créer l'Office du plan, pour
aménager la région du Bas-Saint-Laurent, au sujet de laquelle le
gouvernement actuel depuis le 26 juillet 1966, a reçu le plan.
Création de l'Office du plan. Et, à part cela, en tournant
lapage, je crois: création d'une chambre agricole. Cela apparaît
dans le premier discours du trône de l'Union Nationale. Où est la
Chambre agricole?
Elle a été formée il y a environ 25 ans, elle n'est
que dans les statuts de la province. Elle n'a siégé qu'une fois
ou deux il y a environ 20 ou 22 ans et ce qui l'a remplacée, à
notre sens, pendant que nous avions la responsabilité de
l'administration, c'était le Comité d'élaboration des
politiques agricoles. Le ministre avait absolument besoin d'un groupement
quelconque de cultivateurs, de quelqu'un pour le renseigner, pour
étudier avec lui, je l'admets. Mais il existe ce comité,
composé je pense bien d'hommes venant de différents
milieux agricoles qu'il aurait pu consulter.
Mais à son arrivée au pouvoir, en 1966, peu de
séances. Parce que ce n'est pas l'ancien gouvernement qui achoisiles
membres, c'est l'UCC qui déléguait ses membres; c'est
laFédérée qui déléguait ses membres; ce sont
les missionnaires colonisateurs qui déléguaient leurs membres qui
siégeaient avec le ministre ou ses employés du temps le
ministre avait tellement besoin... il appelait cela le dialogue. Pourquoi
craindre les rencontres?
Vous vous souvenez de ce grand mot qui, à un moment donné,
a sorti dans la province en 1966, à peu près dans le mois
d'avril, mai ou juin? Là, le nouveau gouvernement, s'il prenait le
pouvoir, dialoguerait avec tout le monde. Ils les ont invités à
venir dialoguer à l'ouverture de la session. C'est à peu
près tout. Un vin d'hon-
neur, ici, à l'Assemblée législative. Dialogue. La
ils ont dialogué. On leur a promis une Chambre agricole pour dialoguer,
mais on ne l'a jamais reformée, cette Chambre agricole qui existe depuis
30 ans. Le Comité d'élaboration de politique agricole qui existe
actuellement n'a siégé que quatre ou cinq fois durant
l'année 1967-1968; je pense que la dernière réunion date
de février. Elle a siégé à peu près tous les
trois ou quatre mois.
Le ministre voulait dialoguer; d'ailleurs tous les députés
aussi. Vous avez dû parler du dialogue dans vos comtés.
M. HAMEL: On l'a fait aussi!
M. COURCY: Alors, le ministre aussi voulait dialoguer. Mais il n'a pas
réuni ou pratiquement pas réuni les cultivateurs ou ceux avec qui
il aurait pu dialoguer. Dialoguer lors de l'ouverture de la session avec un vin
d'honneur, cela va bien! Mais dialoguer pendant la session ou dialoguer entre
les périodes de session, passer une journée à dialoguer
avec les représentants de la classe agricole, c'est du travail! Mais
seulement, le ministre n'en a eu que quatre ou cinq en 1967-68.
M. Johnson, à un moment donné, entendait revaloriser
l'agriculture et annonçait des mesures. Ce n'est pas ennuyeux des
mesures, en voulez-vous? En voilà. L'annonce de mesures dans tous les
domaines. Il renversait la vapeur et partait sur une consolidation. Et vous me
permettrez d'en citer quelques-unes. Le ministre du Travail, tiens! « Les
intermédiaires sont responsables du marasme dans lequel se trouvent les
cultivateurs. »
Et le ministre du Travail, comme d'ailleurs d'autres ministres. Le
député de Lotbinière lui-même, à un moment
donné, s'est lancé dans un discours contre l'intégration
verticale: « Les cultivateurs devenaient de petits employés sur
leur ferme à la merci des grandes compagnies. » Il doit être
mal placé aujourd'hui parce que son ministre lui-même a
été un de ceux qui ont travaillé pour une compagnie, la
plus grande intégratrice de la province de Québec. Le
député de Lotbinière doit être bien
embêté. Est-ce que le député de Lotbinière
est encore convaincu du malaise qu'amène l'intégration? En
discute-t-il avec son ministre actuellement? Qu'en pense le ministre? Nous le
saurons tout à l'heure, j'espère.
Et je continue: « Québec définirait les objectifs du
remous de sa politique agricole. De l'action. » Ah! là on parle
d'action et on tombe le 15 février 1966. Je me souviens à un
moment donné que ces mêmes gens disaient, pendant la campagne
électorale: Finies les études, ça n'a pas de bon sens, le
gouvernement passe son temps à étudier: Et savez-vous comment ils
baptisaient, si vous le voulez, notre programme d'action dans le
Bas-Saint-Laurent? Le premier ministre actuel disait: « Dans le bas de
Québec, dans la région du Bas-Saint-Laurent, vous avez une
industrie dans Matane, le BAEQ, mais c'est une industrie de paperasse et de
fabrication de beaux programmes. C'est le temps de passer à l'action
». Il disait ça pendant la campagne électorale, avant la
campagne électorale. Je me demande quand le ministre actuel a
passé à l'action depuis ce temps. Et en 1968, c'est encore le
temps de passer à l'action. Nous n'avons pas fini d'aider les
cultivateurs par des mesures réalistes, a promis M. Johnson. C'est bien
votre premier ministre. C'est le nôtre aussi. C'est bien votre chef en
plus. Ce n'est pas le mien. C'est lui qui disait ça: « Nous
n'avons pas fini d'aider les cultivateurs par des mesures réalistes
».
UNE VOIX: Un des vôtres!
M. COURCY: « Vous allez avoir de l'action dès la prochaine
session. » Là ça marche. Il est parti en grande, le
bonhomme: « Vous allez avoir de l'action dès la prochaine session
qui s'ouvrira. Il me brûle... » Il brûlait d'annoncer les
nouvelles mesures. Mais à cause des journalistes présents,
à cause de vous, Messieurs, les journalistes, il n'a pas osé
l'annoncer parce qu'il dit que c'est en Chambre qu'il faut l'annoncer. C'est
beau. Mais cela a été publié, comme ça, en grande
manchette dans les journaux. « Pour une véritable politique
agricole ». Clément Vincent, ça doit être votre
ministre de l'Agriculture. C'est le mien aussi. Mais, c'est le ministre qui
vous représente, vous. Il est de votre parti non du mien. Il
préconise, à un moment donné, une politique hardie. Ah
là! il est décidé. Politique hardie, en 1966. Politique
hardie pour redonner sa vitalité au milieu rural. J'ai applaudi quand
j'ai lu ça dans le journal. J'ai dit: Cela va changer. Là, il y a
quelque chose qui se passe, c'est certain. Quelle est sa politique hardie? Au
mois de novembre 1966, il annonçait encore une fois l'adoption d'une loi
créant une chambre agricole. Redonner une vitalité au milieu
rural. Politique hardie, création d'une chambre à gaz. Politique
hardie, reconnaissance juridique du syndicalisme agricole. Politique hardie, au
besoin, le gouvernement ne craindra pas d'aider plus directement encore
l'agriculture par des prêts, des garanties d'emprunt, des subventions
à la production. Mais c'est lui qui a dit ça. Subventions pour la
produc-
tion ou l'amélioration des fermes.
Le premier geste qu'il pose quant aux subventions, il enlève
$8,500,000 dans les poches de nos cultivateurs. Cela, ça
été sa politique hardie pour redonner la vitalité. C'est
drôle, mais que voulez-vous? Cela me fait de la peine d'être
obligé de lui dire ça, mais je suis obligé. Je suis
obligé.
M. HAMEL: L'ancien ministre...
M. COURCY: Parce que si je regarde une autre de ses déclarations:
Le crédit agricole fédéral ne suffit pas. Le crédit
agricole provincial ne suffit pas.
Que dit le ministre actuel de l'Agriculture? Encore là, le
voilà qui parle de la chambre agricole. Création d'une chambre
agricole, assurance-bétail et il faut trouver des solutions à la
question du régime des rentes des agriculteurs. Cette fois-là, il
avait quatre projets. Quatre premiers projets, disait-il. Création d'une
caisse de dépôts agricole. Entre parenthèses, cette caisse
de dépôts et de crédit agricole, dans l'esprit du ministre,
aurait pour rôle de permettre aux jeunes agriculteurs d'accumuler un
certain capital et ainsi s'assurer un emprunt substantiel pour lancer une
entreprise viable. Où est-elle, sa caisse de dépôts? Encore
dans ce domaine, zéro, M. le Président. Cela ne vous surprend
pas, vous n'est-ce past
Et je continue, pour dire comme l'ancien premier ministre Duplessis, et
ce n'est pas tout Deuxièmement, la caisse de dépôts va
permettre au jeune agriculteur d'emprunter six fois le montant de ses
économies. Assurance-bétail, on sait où cela est rendu. On
pensait l'avoir, l'assurance-bétail.
M. BERNATCHEZ: Vous n'êtes pas assurable!
M. COURCY: Elle était promise. Le député de
Lotbinière vient de dire que ce n'est pas réalisable. Il aurait
dû dire ça à son ministre! Le ministre de l'Agriculture
actuel, député de Nicolet dit, lui qu'il promet une
assurance-bétail...
M. BERNATCHEZ: Vous n'êtes pas assurable!
M. COURCY: ... le député de Lotbinière vient de
dire que l'assurance-bétail ce n'est pas faisable dans la province.
M. BERNATCHEZ: Je dis que vous n'êtes pas assurable!
M. COURCY: C'est pourtant son adjoint parlementaire.
M. LACROIX: II n'est pas primable, il est trop gras!
M. COURCY: Alors, je sais que pendant la campagne électorale le
député de Lotbinière a promis
l'assurance-bétail...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. COURCY: ... et aujourd'hui, il dit que ce n'est pas
réalisable. Je continue.
M. BERNATCHEZ : Je dis que vous n'êtes pas assurable!
M. LACROIX: Vous n'êtes pas primable, vous êtes trop
gras!
M. COURCY: II dit qu'il va falloir aussi rembourser les cultivateurs. Je
prends les déclarations du ministre, l'Office du plan, dans le discours
du trône, la première année, zéro. La caisse de
dépôts, zéro. Assurance-bétail, zéro.
Rembourser les cultivateurs. Oui, là il a déjà
parlé de subventions. Alors il a dit: On va en donner une. On va
rembourser aux cultivateurs 50%, de leur régime des rentes. J'ai
posé la question lors de plusieurs assemblées de cultivateurs.
J'ai demandé: Est-ce qu'il y en a un seul qui est capable de me donner
son nom, qui a été remboursé de son régime des
rentes? Ils m'ont répondu: Cela peut venir. J'ai dit: Moi,ça va
venir. Cela peut venir. Mais seulement, on ne m'a jamais nommé une seule
personne qui aurait été remboursée du régime des
rentes. Cela va venir. Cela va venir. Le cultivateur a payé...
M. VINCENT: Voyons, voyons!
M. COURCY: ... a financé le gouvernement et sera
remboursé. Le cultivateur a payé, a financé le
gouvernement. Le gouvernement a son argent, il remboursera avec son
impôt.
M. VINCENT: En 1966, d'accord. En 1967... M. COURCY: II n'a pas
payé.
M. VINCENT: ... quand il fait son rapport d'impôt, il
déduit tout de suite le montant. La loi est passée.
M. COURCY: II n'est pas remboursé. Il le sera.
M. VINCENT: Voyons! La loi est passée.
M. COURCY: Le Conseil supérieur de l'agriculture qu'a promis le
ministre, une chambre agricole, un Conseil supérieur de l'agriculture,
je ne peux pas voir ce que ça vient faire ici. Il dit qu'il aura un
rôle consultatif mais de plus remplira le rôle d'animateur social
auprès des agriculteurs et des autres secteurs de la
société. Alors, une chambre agricole. Il existe
déjà un comité d'élaboration des politiques
agricoles, il va falloir qu'il le fasse disparaître. Je ne sais pas. Un
Conseil supérieur de l'agriculture pour faire le contact entre les
différentes classes de la société ou différents
secteurs de la société. La chambre agricole qui nous revient
encore.
Vincent promet un office excusez M. le ministre, mais je lis ce
qui est écrit; j'aimerais bien dire honorable, comme à Bona;
ça va faire plaisir peut-être l'honorable Vincent, promet
l'Office du plan dès la session. Zéro dans ce domaine. Et
à un moment donné, projets que vous connaissez, reconnaissance du
syndicalisme agricole, assurance-bétail, etc. etc.
M. VINCENT: Avez-vous des difficultés de communication? Les
députés de Matapédia et d'Abitibi-Ouest, avez-vous des
difficultés de communication?
M. COURCY: Cela va venir, ça ne sera pas long.
DES VOIX: Ce n'est pas le même tempérament.
M. COURCY: Un plan quinquennal dans le drainage. Plan quinquennal de
creusage et redressement des cours d'eau.
DES VOIX: Cela marche.
M. COURCY: Cela a toujours marché,
DES VOIX: Oui, oui.
M. COURCY: L'Office de drainage est créé depuis 25 ans, M.
le Président.
DES VOIX: Voyons donc!
M. COURCY: Cela a marché en grande depuis 25 ans.
M. HAMEL: Un cours d'eau ou deux par année.
M. COURCY: Dans votre comté. M. VINCENT: Il y a deux
façons...
M. COURCY: Il y a 108 comtés dans la province, il y en a 70
ruraux. Multipliés par trois, ça fait 210 cours d'eau. Ah! c'est
épouvantable, M. le Président, mais pour votre information, pour
l'information des députés, l'Office du drainage existe depuis
longtemps. Maintenant, plan quinquennal...
M. CROISETIERE: On sait tout cela, vous ne nous apprenez rien.
M. COURCY: ... je vais relever ce que vous avez dit. S'il faut que je
relève ce que vous avez dit, je sais que vous n'aimerez pas cela.
M. HAMEL: Dans votre temps, ça ne marchait pas et, là,
ça marche!
DES VOIX: C'est ça.
M. HAMEL: Ah bon! c'est là que l'argent allait.
M. COURCY: On appelle cela du drainage, programme de cinq ans, programme
de dix, c'est du drainage annuel. Que je vous dise: J'avais
dépensé un montant de $5,000 pendant cinq ans, c'est $1,000 par
année. Ou si je vous dis: Je dépense $1,000 par année,
pendant dix ans, ça veut dire $10,000. Un jeu de mots, M. le
Président.
Diversification des cultures de la production agricole par un
système de subventions et de crédits. Où en sommes-nous
rendus? Je dis, dans ce domaine comme dans les autres, zéro encore une
fois. Même si elle est dans le programme, l'aide à l'industrie
laitière avec participation des consommateurs, des producteurs,
création d'un Office des produits laitiers, succession immédiate
du prix du lait industriel à $4 et quand ils ont pris le pouvoir,
c'était plus haut que cela, M. le Président. Et au lieu de les
maintenir pour hausser les prix, comme je vous disais tout à l'heure, on
a enlevé les subsides à la production provinciale.
L'amendement à un dépôt garanti de paiement, aide
fournie par tout courtier ou acheteur en gros, qu'est-ce qui a de
changé? Je dis zéro.
M. VINCENT: La loi est passée.
M. COURCY: La loi est passée dans l'industrie laitière,
loi qui existait depuis trente ans.
M. VINCENT: Voyons, voyons!
M. COURCY: Peut-être pas trente ans, mais quinze ans. La
Régie des marchés agricoles exigeait un dépôt de
garantie de tous les acheteurs de produits laitiers. Dans les autres produits
agricoles, zéro, M. le Président.
Et pourtant, cette promesse, ce n'était pas pour le lait. Elle
existait pour le lait. La loi qui a été passée, pour votre
information et l'information du ministre, c'était pour, au lieu que
l'industriel laitier demande un bon de garantie à une compagnie
d'assurance qui se refusait de la lui donner, que le gouvernement, qui prenait
la place de la compagnie d'assurance, donne le bon de garantie. C'est
ça.
M. VINCENT: Les cultivateurs ne perdent pas d'argent.
M. COURCY: C'est ça. J'ai vu une poursuite dernièrement
où quelqu'un a été condamné.
M. VINCENT: Mais les cultivateurs ne perdent pas d'argent.
M. COURCY: Ce n'est pas le gouvernement, c'est la compagnie
privée,,
M. VINCENT: Les cultivateurs ne perdent aucun sou et on a $120,000 en
caisse...
M. COURCY: C'est la compagnie privée.
M. VINCENT: Contrairement aux deux dernières années
d'administration de l'ancien gouvernement, les cultivateurs ont perdu
$300,000.
M. COURCY: Cela a été remboursé, vous l'avez vu
dans le journal: quelque $299,800. C'est ça.
M. VINCENT: La compagnie d'assurance a été
remboursée, mais pas les cultivateurs.
M. HAMEL: Oui, c'est ça!
M. COURCY: Vous le lirez, l'article.
M. LACROIX: Si la compagnie d'assurance a été
remboursée, pourquoi aurait-elle été remboursée,
parce qu'elle a payé, je suppose...
M. COURCY: Elle a payé $300,000...
M. LACROIX: La compagnie d'assurance ne peut pas avoir
réclamé, si elle n'a pas payé.
M. VINCENT: Elle a payé une partie des termes des
cultivateurs.
M. COURCY: Mais ça, c'est dans le domaine laitier.
Dépôt de garantie à être fourni par tout courtier ou
acheteur en gros. Le lait avait déjà une protection. Dans les
autres produits agricoles, dans la petite culture, la mise en conserve, il n'y
a aucune protection encore et dans ce domaine, c'est encore zéro.
L'expansion du crédit agricole, il n'y a rien de changé,
encore zéro.
Une loi de l'assurance-bétail, zéro.
L'établissement d'un Office des grains de provende, je n'en ai
pas encore vu dans le Québec. L'établissement provincial d'un
Office des grains de provende, zéro.
Des groupes de gestion qui étaient commencés, c'est bien
beau d'annoncer qu'on a l'intention d'en avoir 150, mais combien y en
a-t-il?
Il y a de petits noyaux en formation à différents
endroits.
L'aide aux cultivateurs qui laissent leurs fermes? Le programme du BAEQ
recommande une pension accélérée pour les cultivateurs qui
laissent leur ferme à cinquante-cinq ans.
Le gouvernement de l'Union Nationale, pendant sa campagne
électorale, avait promis cette aide aux cultivateurs qui laissent leur
ferme. Combien de cultivateurs ont quitté la ferme depuis 1966, le 16
juin? Combien ont retiré de l'aide, parce qu'ils quittaient leur ferme
pour la consolidation des autres? M. le Président, je dis; Encore dans
ce domaine, zéro. Et si je continue l'exemption de l'impôt foncier
sur la. terre et les bâtiments de ferme, bon. Le gouvernement
libéral avait décidé de donner un remboursement...
Qu'est-ce que le député de Lotbinière a dit?
M. BERNATCHEZ: Le remboursement de la taxe sur l'impôt
foncier...
M. COURCY: Combien?
M. BERNATCHEZ: ... a été porté de 25% à
35%.
M. COURCY: M. le Président, le député de
Lotbinière se réveille.
M. HAMEL: C'est son rôle de rouspéter.
M. COURCY: II ne sait même pas encore que c'est le parti
libéral qui a fait passer dans son budget de l'année 1966, dans
le discours du budget de 1966, le montant de 35% de remboursement de taxe
scolaire. Et le député de
Lotbinière se réveille, il ne le savait même pas
encore.
M. HAMEL: Vous n'avez rien eu à faire là-dedans, vous
autres!
M. COURCY: Certainement! Nous avons passé des lois. Et si le
gouvernement libéral était resté au pouvoir, eh bien, cela
ne se serait pas passé de la même façon qu'actuellement.
Nous aurions continué à remplir nos engagements, et il n'y a pas
de gêne. Je puis sortir le programme du parti libéral et vous
l'exposer. Je vais vous montrer si nous avons tenu nos engagements ou non.
L'exemption de l'impôt foncier écoutez bien ce que vous
avez vendu, vous ne le savez même pas, ce que vous avez vendu et que vous
ne livrez pas c'est l'exemption de l'impôt foncier de la terre et
des bâtiments de ferme. Cela veut dire 100% de remboursement des taxes
scolaires, 100% du remboursement des taxes municipales sur la ferme
elle-même, sur les bâtisses du cultivateur. La grange, par exemple,
les remises. Vous avez dits Nous autres, quand on va prendre le pouvoir, on
vous remboursera à 100% l'impôt foncier scolaire, l'impôt
foncier municipal. Dans ce domaine, M. le Président, je me vois encore
dans l'obligation, avec grande gêne, de dire:... zéro M. le
Président, je continue. Vous souvenez-vous d'avoir promis aux
cultivateurs peut-être vous aussi, dans ce domaine-là, il y
a un peu de bois dans votre bout de former un office pour racheter le
bois des cultivateurs, de créer une régie pour l'achat du bois de
pâte des cultivateurs et des colons? Où est-elle, cette
régie? Encore là, dans ce domaine, M. le Président,
zéro. C'est regrettable, mais je suis obligé de vous rappeler
avec gêne votre programme et vos objectifs de 1966. Il y a un mois, tout
au plus, l'UCC était ici à la journée, parce qu'il y avait
un million de cordes le député de Dorchester le sait, il
en a parlé, un million de cordes de bois dans la province, le long des
routes, du bois non vendu, les compagnies le refusaient. Le gouvernement
n'avait qu'à appliquer la loi telle que nous l'avons
passée...
M. VINCENT: Bona?
M. COURCY: ... pour forcer les compagnies...
M. VINCENT: Bona?
M. COURCY: ... à accepter le bois, à le prendre et
à le payer.
M. LACROIX: La loi est là.
M. COURCY: La loi est là, et cela a pris six mois pour
décider le gouvernement actuel de faire respecter la loi. Et dans ce
temps-là, on disait: Ah non, jamais le gouvernement n'osera toucher
à une compagnie. Nous n'avons pas eu peur de toucher aux compagnies,
nous avons passé une loi pour les mettre à la raison. A part
cela, dans d'autres parties, dans des endroits où l'agriculture ne peut
pas vivre, en raison des terrains rocailleux, du climat qui est rude à
certains endroits, les hauts de comtés, vous aviez promis la
création de villages forestiers où des familles pourraient
s'organiser en coopératives. Où sont-ils, les villages
forestiers? Zéro encore dans ce domaine-là. Mais je vais me
demander si ce n'est pas un gouvernement de zéros, un gouvernement de
grands « parleux, p'tits faiseux », comme on dit en bon «
canayen ».
M. LACROIX: Nous nous comprenons là-dessus tous les deux.
M. COURCY: M. le président, j'arrête parce que ma foi, cela
doit être gênant, vous ne reviendrez pas à huit heures, pas
un, si je continue.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! M. COURCY: Alors, je continue.
M. HAMEL: Oui continuez, des artistes comme vous, c'est rare.
M. COURCY: Oui, M. le Président, oui je le dis, il va falloir
reprendre le temps perdu et cela viendra. Une des premières choses que
le ministre a faites parce qu'il a fait quelque chose mais oui,
je vous l'ai dit tantôt, il a enlevé des primes aux cultivateurs,
les subventions. C'est une politique de verbiage. Il a commencé. A un
moment donné, il a dit: Avant de marcher, il va falloir faire de la
restructuration, des organigrammes. Dans mon temps, on en faisait, mais depuis
66 ils en ont fait en « enfant de nanane ».
M. BERNATCHEZ: II y en a encore un paquet!
M. COURCY: C'est encore pire, M. le Président, ils n'en ont pas
encore un et ça, c'est le ministre qui l'admet.
M. VINCENT: Non, mais quand il sortira, il sera complet.
M. COURCY: Le ministre admet qu'il n'y en a pas encore un de fait
après deux ans au pouvoir.
M. VINCENT: On n'en fait pas 56 pendant six ans.
M. COURCY: Regardez ça.
M. LACROIX: ... il y a encore plusieurs régions où il n'y
a pas d'organigramme.
M. COURCY: Regardez, M. le Président.
Il faut renouveler l'agriculture et donner la foi aux cultivateurs. Les
cultivateurs avaient perdu la foi et il faut la leur redonner. On va
réussir à leur donner ça en restructurant et en «
organigrammant » le ministère de l'Agriculture. Ceux qui sont
là, il y ont été pendant une période
peut-être de dix, quinze ou vingt ans, d'autres y sont depuis cinq ou six
ans. On va organiser un organigramme et une restructuration pour faire
disparaître ça. Ce n'est pas moi qui le dis, je le voyais dans les
journaux, ces derniers jours. M. Vincent, à un moment donné, fait
une première phase.
M. BERNATCHEZ: Je pensais que c'était fait.
M. COURCY: Que le député de Lotbinière
écoute. Il aura son tour. Attendez un peu! Il est donc
pressé!
M. BERNATCHEZ: Non, mais le médecin du député
d'Abitibi-Ouest...
M. COURCY: Le député en revient de chez son
médecin. Il lui a soigné un bras. Il n'y retourne pas demain?
Alors, M. le Président, quelle est sa première phase? Il dit: On
va restructurer. Je décide de faire trois phases, une première,
une deuxième, une troisième.
M. VINCENT: C'est pas mal, ça.
M. COURCY: C'est le ministre qui le dit: Voici la deuxième phase
de restructuration administrative du ministère. Voici ma première
phase de restructuration. Ici, troisième phase. Ici, l'honorable
Clément Vincent précise la politique de son ministère.
Là, on est rendu à...
Il précise son affaire. Première, deuxième,
troisième phases. Première phase, que fait-il? Un, la
restructuration. Ce n'est pas moi qui parle, c'est le ministre qui l'a
écrit lui-même dans la Voix des Bois-Francs... Ces petits papiers
qu'il écrit... La restructuration du mi- nistère de l'Agriculture
et de la Colonisation est en marche. Il était rendu en 1967. Il s'est
mis en marche un an après avoir été au pouvoir,
après être devenu ministre, il s'est mis à marcher. Je
comprends ça, parce qu'un bébé, ça ne marche pas en
venant au monde. Cela prend au moins un an. Alors, la première phase, 15
novembre 1967, un an et demi. Il a marché tard un peu mais il a
marché en tout cas. Nous avons créé deux grandes
directions générales, celle de la production et de
l'aménagement qui sera dirigée par un nouveau sous-ministre
adjoint. Il s'agit, disait-il, d'une première étape. Il
était grave en disant ça. Une première étape d'une
réforme en profondeur. C'était creux. Qui donnera un visage tout
neuf je pensais que c'était au ministre, mais non, c'était
au ministère ça, c'est sa première phase. M. le
Président, écoutez bien. Création de deux grandes
directions générales, celles de la production et de
l'aménagement, qui seront dirigées par un nouveau sous-ministre.
Ecoutez, là, parce que c'est un peu compliqué. Production et
aménagement. Deux grandes directions générales.
Je prends le bottin téléphonique. Je prends le rapport du
ministre de l'Agriculture. Pas dernièrement, il existait depuis 65/66.
Et je vois Ici, c'est le ministre actuel qui a donné ces choses:
direction générale de l'aménagement. En 1967, dans sa
première phase, le 15 novembre 1967, le ministre, lui, il crée
deux directions générales, celle de l'aménagement et de la
production. Cela existait. Voici le rapport du ministre de 1965. Et je vois ici
regardez, M. le Président direction
générale de l'aménagement agricole. Et le ministre
l'annonce le 15 novembre 1967. Il annonce ce qui existait depuis trois ans sous
l'ancienne administration.
M. LACROIX: Il s'améliore, la Chambre agricole...
M. COURCY: Sa deuxième annonce: production agricole. Production
agricole? Je la retrouve ici, à la page 18, si vous voulez voir. Dans le
plan du ministère qui existait en 1965, nous trouvons production,
commercialisation. Il y avait une direction générale, une
direction ou une division de production et de commercialisation et une
direction générale d'aménagement agricole.
Dans le bottin téléphonique nous trouvons: production et
mise en marché. Il venait de découvrir et de créer quelque
chose de nouveau, d'épouvantable; une vieille affaire comme la lune, qui
a probablement toujours existé au ministère, ou du moins pendant
que j'étais là. Lui en a fait une annonce en grande manchette, ce
qui
fait sa première phase. Là il arrive! Il part. Cela
existait depuis trois ans. Deuxième phase: la restructuration
administrative du ministère de l'Agriculture annoncée par
pas par moi par le ministre actuel, M. Vincent.
Ecoutez bien! Il annonce quoi? Dans cette seconde étape de
restructuration administrative, il dit: Quatre services relèveront
directement du sous-ministre, M. Roméo Lalande, et de M. Benoît
Lavigne, sous-ministre associé. Ces services en administration
qui existent l'administration, cela a toujours été dans
les comptes publics depuis que la province a eu des comptes publics: services
d'administration
Deuxièmement, l'information. Si vous voulez vérifier en
même temps, M. le Président, vous allez le trouver là,
à information. On trouve tout cela. Qu'est-ce que c'est l'information?
C'était M. Boudreau qui était en charge quand j'ai quitté.
Ici on a des services sous la responsabilité de deux sous-ministres, M.
Lalande et M. Lavigne.
M. Lalande devait se trouver mal à l'aise là-dedans, quand
il a vu tout ce chambardement-là, parce qu'il était de mon temps.
Excusez-moi.
M. LACROIX: II était partout.
M. COURCY: Ces services: l'administration, l'information, l'hydraulique
agricole, le drainage agricole et l'économie. Ah! on a ajouté un
mot: programmation. Je me suis demandé ce qu'on voulait faire, dans le
temps je ne le savais pas; mais aujourd'hui, d'après ce que j'ai vu
dernièrement dans les journaux, je pense que je sais ce qu'est la
programmation. On a ajouté programmation, cela, c'est la deuxième
phase. Ensuite, pour sa part, le directeur général de la
commercialisation qui a été nommé, M. Gilles Ledoux, qui
était le vice-président de l'Office des marchés...
M. VINCENT: A la régie des marchés.
M. COURCY: Alors M. Ledoux a été nommé et est
encore je crois vice-président de la régie des
marchés, mais on l'a nommé en plus sous-ministre adjoint à
la direction de la mise en marché ou de la commercialisation, quelque
chose comme cela.
On lui donne la mise en marché, la salubrité des aliments,
l'inspection des produits laitiers et les produits laitiers. On a juste
déplacé les services ou les divisions qui étaient sous la
responsabilité de monsieur Untel, on les a enlevés à
monsieur Untel pour les donner à un autre. C'était la
deuxième phase du ministre de l'Agriculture actuel. Les recherches et
enseignement, les bureaux, l'aménagement des fermes,
l'insémination artificielle ont été mis dans un service et
on n'a fait que le transfert des services à un responsable.
Maintenant moi, je trouve que cela n'a pas changé grand-chose. Il
parle même d'insémination artificielle comme si c'était une
création nouvelle. Cela existe à Sainte-Hyacinthe depuis
longtemps. D'ailleurs la division de l'insémination apparaissait dans le
rapport du ministre de l'Agriculture en 1965: division de l'insémination
artificielle. Rien de nouveau de créé dans ce domaine.
Troisième phase: le point sur l'agriculture. Le point, c'est le
titre. 130 équipes de gestion dans la province de Québec. Je le
dis sincèrement, j'ai hâte d'entendre le ministre me nommer ces
équipes de gestion.
OÙ sont ces cercles de gestion? Où sont, en fin de compte,
ces organisations dans chacun des comtés de la province où les
cultivateurs sont groupés, formant équipe, formant un groupement
de gestion? J'attends encore ça. Je ne le sais pas. J'espère que
ça viendra. Je le sais, le ministre va dire, tantôt, ça va
venir, ça va venir. C'est sa réponse. Mais, en plus de cela, dans
la troisième phase j'ai de 35 à 40 pages ici qui le
prouvent, tout ce paquet-là, c'est la troisième phase. Tout
ça: déclarations ministérielles et tout ce qui a
été écrit pour paraître dans les journaux. On
appelle ça des communiquées de presse. Bon, il y en a tout un
paquet. Là, on annonce, et d'ailleurs, il nous l'a donné en
Chambre, vous devez l'avoir vous aussi, c'est la troisième phase. Quoi?
Il dit: On nomme douze coor-donnateurs régionaux. Bon.
Combien avions-nous d'agronomes régionaux dans la province? Sept.
L'intention du ministère, pendant que j'étais ministre de
l'Agriculture et d'ailleurs, c'est dans les livres était
d'augmenter le nombre de nos agronomes régionaux, d'année en
année, suivant les possibilités d'avoir des hommes. On les
appelait agronomes régionaux. On les appelait agronomes régionaux
parce que les cultivateurs, depuis 30 ans, entendent parler d'agronome,
d'agronome régional. Mais pour faire mieux,...
M. BOUSQUET: Ils en ont assez.
M. COURCY: Ils en ont assez. Le député de Saint-Hyacinthe
ne devrait pas parler comme ça, parce que les agronomes de
Saint-Hyacinthe sont des gens respectables, des hommes de devoir, des hommes
consciencieux dans leur travail, des hommes qui travaillent pour leur
province.
M. BOUSQUET: D'accord, d'accord.
M. COURCY: Je regrette infiniment l'attitude du député de
Saint-Hyacinthe à leur endroit...
M. BOUSQUET: Je sais mieux que quincon-que...
M. COURCY: Au lieu de sept, nous portions le nombre à douze et
nous allions en augmentant le nombre d'agronomes régionaux. Je ne sais
pas qui s'est trouvé au ministère à un moment
donné, il s'en trouvait aussi de mon temps qui cherchaient des grands
mots. Au lieu de les appeler agronomes, là, on les appelle des
coordonnateurs...
UNE VOIX: On va les envoyer au Maroc.
M. COURCY: ... alors, on fixe le nombre à douze, ce qui
était déjà fait et on les appelle coordonnateurs. Cela,
ça frappe. Nos cultivateurs, actuellement, se demandent: Qu'est-ce que
c'est un coordonnateur? D'où vient ce mot de coordonnateur? Cela faisait
trente ans qu'ils connaissaient l'agronome. Le coordonnateur, quelle sorte de
« bibitte » nous apparaît? Mais ça ne fait rien,
ça faisait grand dans les manchettes des journaux.
Douze coordonnateurs au lieu d'agronomes régionaux.
M. LACROIX: Ce sont les douze...
M. COURCY: Et pour plusieurs ce sont les mêmes.
M. LACROIX: Cela représentait les douze poules que le ministre
avait empruntées pour se faire photographier.
M. COURCY: Pour plusieurs. Alors la troisième phase du
ministre...
M. VINCENT: T'as cru ça, toi?
M. COURCY: ... a été la nomination de douze coordonnateurs
au lieu d'ajouter cinq agronomes régionaux. Alors, il est six heures.
Est-ce que je continue?...
UNE VOIX: Moi, ça ne me fait rien.
M. LE PRESIDENT: Six heures. On ajourne à huit heures.
M. VINCENT: Si on veut revenir pour huit heures...
M. HAMEL: On va prendre le temps de digérer ça.
M. LACROIX: On est mieux de manger parce qu'on va manger une gratte
après.
UNE VOIX: Non, mais reposez-vous comme il faut.
M. LE PRESIDENT: Huit heures ou huit heures quinze?
M. VINCENT: Huit heures.
M. LE PRESIDENT: Huit heures.
Reprise de la séance à 20 h 17
M. HAMEL (président): A l'ordre!
M. COURCY: J'étais tout à l'heure, à corriger le
devoir du ministre. Alors, dans les premiers articles du programme et de ses
déclarations ou des déclarations de ses collègues en ce
qui regarde l'agriculture, je n'avais pu mettre aucun point au bout de chaque
article. Il me fallait mettre zéro à chaque item. Maintenant, il
y a d'autres articles encore, d'autres questions qui n'ont pas reçu leur
réponse. Et, si vous me le permettez, j'aurais l'intention de continuer
jusqu'à la fin; autrement le ministre m'accuserait d'avoir
corrigé seulement la première partie. Alors, nous allons aller
jusqu'au bout, M. le Président, afin de savoir le pointage que le
ministre de l'Agriculture va avoir sur son devoir comme ministre de
l'Agriculture.
A un moment donné, cette fois, c'est en parlant de la
restructuration. Il y a eu des transformations dans le ministère, non
seulement dans les cadres du ministère, mais dans le personnel. Et j'ai
lu, dernièrement, dans le journal, un article écrit par M. Albert
Rioux, qui semble accuser la Commission de la fonction publique d'avoir fait
des choses, au ministère de l'Agriculture, qui sont plus ou moins
acceptables. M. Rioux, docteur en agriculture, à l'emploi du
ministère depuis au moins 35 ans, donne des chiffres et des faits que je
sais exacts...
UNE VOIX: Son adjoint parlementaire.
M. COURCY: ... seuls les noms sont fictifs. Est-ce que le ministre,
d'abord, a lu cet article? « Qui protège qui? » Cet article
est de M. Albert Rioux. Et, est-ce que les faits rapportés sont
véridiques? Je cite certains faits: « Un officier occupait depuis
six ans un poste comportant de grandes responsabilités. Il jouit d'une
excellente santé et n'a pas atteint l'âge de la retraite. Il
reçoit un salaire de $13,500. Le 22 décembre 1967, la Commission
de la fonction publique l'informe qu'il est nommé attaché
d'administration. Elle le remplace par deux de ses subalternes qui sont
gratifiés respectivement d'un salaire de $17,000 et de $16,000,
rétroactif au 1er janvier 1967 ».
Le titulaire du poste en question reçoit le 22 décembre
1967 donc l'année est terminée la Fonction publique
l'informe à ce moment-là, et les nouveaux fonctionnaires qui le
remplacent, les deux qui le remplacent, ont un salaire d'environ $5,000 de
plus, et ils le touchent avec effet rétroactif au premier janvier
1967.
Un autre cas, un chef de service majeur. Et
M. Rioux dit de lui: Compétent, respecté, un des hommes le
plus éminents dans sa profession. J'aimerais m'entendre accoler ces
épithètes. Il est en bonne santé et n'a pas l'âge de
retraite. La Fonction l'avise, celui-là, en février 1968. Elle le
nomme conseiller et c'est là que j'ai vu de la programmation.
Vous vous souvenez, cet après-midi, à un moment donné, je
vous ai parlé de ce mot programmation qui était arrivé
dans les nouvelles structures. Eh bien, celui-là devient conseiller en
programmation et c'est seulement le 28 février 1968 qu'il est
avisé par la Fonction publique qu'il devient conseiller en
programmation. Le titulaire du poste ne sait pas ce que ce titre signifie et
les autorités du ministère ne semblent pas le savoir. Ils
attendent toujours des explications. La Fonction publique l'a remplacé
par un de ses subordonnés qui ne possède pas ses mérites
professionnels et son expérience, mais son successeur reçoit
$17,000, avec rétroactivité au premier janvier 1967, un an et un
mois après que le véritable titulaire eut reçu, en date du
28 février 1968, son avis de la Fonction publique et qu'il fut
nommé conseiller en programmation. Celui qui le remplace, à ce
moment-là, doit être avisé par la Fonction publique qu'il
le remplace, mais il le remplace avec une rétroactivité de treize
mois. Treize mois de rétroactivité, avec augmentation de salaire
de $4,000 à $5,000.
Cela veut dire que ces deux employés que je viens de mentionner
ont bénéficié rétroactivement, pour une position
qu'ils n'occupaient pas, qui n'était pas libre, d'un montant de $5,000
en cadeau pur et simple. Ils n'occupaient pas la fonction.
Il y en a un autre, un chef de service compétent comprenant deux
divisions importantes. C'est un technicien dont la compétence est
reconnue même en dehors du Québec. Son salaire est de $13,500. En
février 1968, la Fonction publique le dégomme en lui donnant un
nouveau titre pompeux, sans attribution précise. Elle divise son service
en deux, et l'un des nouveaux titulaires reçoit un salaire de
$20,000.
Maintenant, M. le Président, on assure, d'après M. Rioux,
que le ministre intéressé a été mis au courant de
ces faits seulement après coup, c'est-à-dire seulement un an et
un mois, ou deux, ou trois après que la nomination eut été
faite à son ministère. Moi, je dis que c'est impossible. Le
ministre est au courant. Et si le ministre n'est pas au courant, M. le
Président, il perd encore des points dans son administration parce qu'il
est dans l'obligation de signer, comme chef du service, comme chef du
ministère, les arrêtés en conseil en conséquence. Et
si je prends d'ailleurs les
déclarations qui ont répondu à ces promotions et
à ces dégommages au ministère de l'Agriculture, on voit
très bien le rôle du ministre. Il est donc clair que
l'écrit de M. Rioux veut absoudre le ministre de l'Agriculture de
l'arbitrage exercé par lui-même dans les promotions et les
dégommages.
Eh bien, M. le Président, le ministre, tout à l'heure,
aura l'occasion de nous expliquer qui protège qui, de M. Albert
Rioux.
A un moment donnée.
M. LE PRESIDENT: Si le député d'Abitibi-Ouest veut bien me
le permettre, je voudrais bien favoriser le dialogue, mais je pense qu'il est
au courant qu'en vertu de l'article 346, il ne peut parler plus d'une heure,
et, avant le souper, on lui a accordé une heure et quart.
Maintenant, il faut quand même laisser la chance...
M. COURCY: Je n'ai aucune objection, M. le Président. Je
reviendrai sur chacun des articles.
M. LE PRESIDENT: Je pense qu'on peut...
M. COURCY: Si au lieu de le faire immédiatement, vous
préférez... Cela ne me fait rien du tout.
M. VINCENT: M. le Président, une question de privilège. Je
vois quand même que vous êtes dans l'obligation d'appliquer le
règlement.
M. GRENIER: Je ne sais pas si ce sera du blocage systématique,
comme en haut,
M. VINCENT: Ce n'est pas du blocage systématique.
M. LACROIX: Non, Monsieur le Ministre. M. le Président, le
député de Frontenac vient de dire: Est-ce que ce sera le
même système de blocage systématique qu'en haut?
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît
M. LACROIX: Et en haut, je crois que, cet après-midi, les
crédits du budget ont été adoptés rapidement, et
quant à ceux du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, ils ne font que commencer. Je crois que c'est une affirmation
gratuite que le député de Frontenac vient de faire.
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît. A l'ordre, à
l'ordre! L'honorable ministre de l'Agriculture avait...
M. VINCENT: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Vous parlez sur une question de privilège.
M. VINCENT: ... d'abord, je sais que, comme président, vous devez
appliquer les règlements, mais le comité peut aussi permettre,
non pas que nous dérogions au règlement, mais que nous fassions
l'unanimité pour permettre au député qui a la parole de
continuer son exposé, car, comme je l'ai annoncé au tout
début, j'aimerais que chacun des députés membres du
comité puisse faire un exposé général sur
l'agriculture. Par la suite, nous irons article par article. En ce qui nous
concerne, j'ai consulté mes collègues de la Chambre, et nous nous
étions aussi consultés avant la réunion, et nous sommes
prêts à permettre à tous les députés d'user
pleinement de leurs droits.
M. LE PRESIDENT: Si le comité est d'accord, je n'ai pas
d'objection, je voulais tout simplement faire mon devoir et rappeler cet
article du règlement qu'est l'article 345.
M. LACROIX: Je crois qu'il est utile de dire...
M. LE PRESIDENT: Certainement.
M. LACROIX: Après cela, aux articles, ce sera moins long. Le
ministre aura l'occasion d'élaborer sa politique.
M. LE PRESIDENT: Alors, continuez, M. Courcy, vous avez l'approbation du
comité.
M. COURCY: Alors, M. le Président, je suis heureux de votre
acceptation. Il me fait plaisir de continuer dans un autre ordre d'Idées
et de citer encore cette fois le ministre de l'Agriculture. Parlant à
Trois-Rivières, tel que rapporté dans Le Nouvelliste de
Trois-Rivières, le mardi 25 octobre 1966, cette fois, le ministre disait
à ce moment-là: Le Québec entend créer son premier
réseau de fermes modèles. Remarquez bien, c'est en 1966. Puis le
ministre parle devant six cents personnes qui participent au congrès
annuel des Conseils d'orientation économique de la Gaspésie et du
Bas-Saint-Laurent, et il dit: Il nous faut établir dans la province un
réseau de fermes modèles. Cela va se faire, cela s'en vient.
Alors, j'ai regardé à différents endroits de la province,
je n'ai
rien trouvé. J'ai posé une question au ministre de
l'Agriculture. Le gouvernement, depuis le 16 juin 1966, jusqu'à ce jour,
a-t-il signé des conventions avec quelques personnes en vue de
l'établissement d'un réseau de fermes modèles? Parce qu'en
1966 on déclare qu'on est en train de créer des fermes
modèles dans la province. Quels sont les noms et prénoms, et le
reste?
La réponse du ministre de l'Agriculture: Non. Quels sont les
noms, eh bien: nil. Et pourtant, le 26 septembre 1967, M. Dozois
lui-même, le ministre des Finances, avait déclaré à
Rivière-au-Renard: En agriculture, des conventions seront très
bientôt signées entre le ministère et des cultivateurs,
pour établir un premier réseau de fermes modèles qui
permettront à tous les autres fermiers de la région de tirer
profit, et le reste, et le reste... Encore M. le Président, des
déclarations verbeuses et du ministre de l'Agriculture et du ministre
des Finances. Si je passe à un autre domaine et que je regarde encore
les déclarations du ministre, en date, cette fois, du 14 novembre 1966:
Le gouvernement du Québec entend promouvoir l'exportation des produits
agricoles sous toutes ses formes. C'est beau, ça, concernant cette
offensive québécoise sur le marché agricole national,
international.
Il voyait loin, le ministre, il voyait grand. L'honorable Vincent a
même déclaré qu'un responsable serait bientôt
nommé pour s'en charger. Voici sa déclaration: « Le
ministre de l'Agriculture a l'intention de promouvoir les exportations et, pour
y parvenir, nous nommerons un responsable comme nous y sommes autorisés,
en vertu de la loi des marchés agricoles. »
Quelle est la réponse? Le ministre de l'Agriculture et de la
Colonisation a-t-il, depuis le 16 juin, nommé une personne pour
s'occuper de promouvoir l'exportation des produits agricoles à
l'extérieur de la province? Réponse: Non. A la session 1967.
A la session 1968, je croyais que cela viendrait. Même question,
même réponse encore; dans ce domaine zéro, la
réponse est non. Un autre domaine. Pour ce qui touche la Chambre
agricole, j'en ai assez parlé. J'ai toutes les déclarations du
ministre, du premier ministre en ce qui touche la formation de la Chambre
agricole en 1938, mais d'un autre côté, dans ce domaine c'est
encore zéro, rien. Déclarations pompeuses pour jeter de la poudre
aux yeux des cultivateurs du Québec. Quand arrive le temps de la
réalisation, zéro.
Une autre déclaration en date du 5 juillet 1966, dans le
Nouvelliste cette fois. Le ministre est cité. Il avait annoncé le
5 juillet 1966, à une fête qu'on lui faisait dans Nicolet, qu'il
ouvrirait un bureau d'information agricole. Il m'a dit, à un moment
donné, qu'il avait été mal compris dans ce coin-là.
Mais il annonçait à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, le 28
juin et il a été assermenté le 16 juin 1966
que le bureau d'information qui serait ouvert incessamment à
Nicolet constituerait l'élément essentiel de la campagne
d'information que vient de lancer le député de Nicolet.
C'était rapporté dans les mêmes termes, dans La Terre de
chez nous du 20 juillet 1966.
J'ai posé une question en Chambre pour savoir si on avait
lancé cette offensive générale d'information agricole dans
la province de Québec, et aussi concernant ce premier bureau que le
ministre ouvrait à Nicolet, à l'Assemblée
législative en date du 3 mars 1967: A quelle date fut ouvert le bureau
d'information sur l'agriculture et la colonisation aménagé
à Nicolet? La réponse: Aucun bureau ne fut ouvert à cet
endroit. Voir déclaration du 15 mars 1967. Encore une fois, zéro
dans ce domaine.
Et je continue. Bureaux régionaux. Explications sur le
fonctionnement des futurs bureaux régionaux du ministère de
l'Agriculture. En 1967, le ministre annonçait la création de
douze bureaux régionaux ainsi que de sept laboratoires répartis
partout sur le territoire de la province. Alors j'ai dit: Enfin on va
découvrir que cela marche à quelque part. En date du 29 mars
1968, soit un an plus tard, je demande; Le ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation a-t-il établi de nouveaux bureaux régionaux
agricoles? Dans l'affirmative, quel est, dans chaque cas, l'endroit où
le bureau est situé? Réponse de M. Vincent; Non. C'est triste!
Non. Alors il ne peut pas répondre à la deuxième partie:
Où est situé le bureau ? C'est le 19 mai 1967, cela fait un an
qu'il a l'intention de faire cette centralisation, avoir une série de
bureaux régionaux à travers la province où nous aurons un
spécialiste, spécialiste en industrie animale, en culture. Il y
en avait! C'était encore beau! Cela paraissait bien dans les journaux.
Regardez cela. C'est intéressant. Les cultivateurs semblaient
réellement se réjouir des belles déclarations du ministre.
Mais, aujourd'hui, lorsqu'ils apprennent que ce sont des déclarations
verbeuses qui ne veulent rien dire, eh bien, ils sont portés à se
décourager. Ce n'est rien. L'enseignement professionnel agricole. Je me
souviens de cette campagne électorale où le ministre actuel,
où les candidats de l'Union Nationale promettaient de régler le
problème de l'enseignement professionnel.
En 1963, nous avions formé un comité pour étudier
le système complet de l'enseignement professionnel dans la province, et
faire des recommandations. 75 recommandations ont été
faites, après juin 1966, après l'accident qui est
arrivé. Un nouveau gouvernement a pris le pouvoir. 75 recommandations et
j'ai hâte d'entendre le ministre nous dire quelles sont les
recommandations qu'il a suivies. Mais je puis dire immédiatement que
tout ce que j'ai vu apparaf-tre, c'était la formation d'une mission avec
objectif de retourner dans la province et de questionner encore les mêmes
cultivateurs, les mêmes groupements agricoles afin d'avoir d'autres
recommandations et la mission tourne encore. Elle est dans le Nord-Ouest, ces
jours-ci, si elle n'y a pas été la semaine dernière
après y avoir été à une couple d'occasions dans le
Témiscamingue, dans l'Abitibi, à l'école de l'agriculture
de la ferme. Après avoir tout fait ce travail et avoir fait 75
recommandations précises au ministre, le ministre rencontre le ministre
de l'Education et tous les deux disent qu'ils vont former une mission.
Mission? Son seul but, est de retarder la mise en oeuvre des
recommandations de la commission de l'enseignement professionnel agricole. Mais
on dit, à un moment donné, qu'il n'y aurait intégration
qu'en 1970. M. le Président, ce n'est pas l'Union Nationale qui va la
faire, c'est nous qui serons là.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. COURCY: C'est nous qui serons là. L'intégration au
système général de l'éducation ne se fera pas avant
trois ans avec l'Union Nationale, d'après les déclarations du
ministre. Ce n'est pas ce que les cultivateurs de la province attendent, M. le
Président. Ils réclament le règlement de cette question
depuis environ quatre ans et les recommandations de la commission qui avait
été formée sont acceptées par les cultivateurs.
Un autre sujet, M. le Président, que j'ai eu à coeur,
parce que j'ai été le ministre...
M. BERNATCHEZ: M. le Président, est-ce que le
député n'a pas utilisé son temps?
M. LE PRESIDENT: Le comité est d'accord pour lui laisser terminer
son exposé.
M. CROISETIERE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: En vertu du règlement, je suis intervenu et le
comité s'est mis d'accord pour lui laisser poursuivre son
exposé.
M. COURCY: Un autre sujet, M. le Président, qui me tient à
coeur parce que j'ai été le ministre négociateur. J'ai
été celui qui a signé la première entente
fédérale-provinciale dans la programmation ARDA. Vous avez
entendu cet après-midi le premier ministre actuel qui était chef
de l'Opposition tourner en dérision le programme ARDA. Vous avez entendu
des hauts officiers du ministère, depuis 1966, dire qu'ils n'avaient pas
confiance dans la planification qui s'était faite par le BAEQ dans le
Bas-Saint-Laurent.
Quel est le sens de la politique ARDA? Mol, j'avais en tête de
bâtir non seulement un programme de travaux mais de bâtir un
aménagement dans le Bas-Saint-Laurent. Maintenant, j'ai hâte
d'entendre le ministre nous donner son concept de la loi ARDA, comment il
prétend l'appliquer. Parce que, dès 1966, le 27 juillet, je
crois, le Bureau d'aménagement du Bas-Saint-Laurent, qui avait
été composé par les Conseils d'orientation
économique des deux régions, Rivière-du-Loup, Rimouski et
les Iles-de-la-Madeleine avec la Gaspésie, se sont unis pour former une
corporation sans but lucratif pour tenter, avec des spécialistes et avec
la population elle-même pour non seulement faire les inventaires,
l'inventaire humain, l'inventaire des richesses naturelles, l'inventaire de
tout ce qui existe dans la région, mais avait tenté de produire
un rapport, un plan d'action pour l'avenir.
Qu'est-il arrivé? Nous croyions sincèrement que dès
1966-1967, lors de la session, nous aurions une loi pour former un organisme
régional de développement en vue de l'exécution du plan
d'aménagement qui était devenu essentiel et urgent
Nous avons dans le domaine agricole, de très belles
recommandations. Le ministère de l'Agriculture aurait pu y entrer en
action il y a un an déjà. Le programme de zonage des
régions de culture, par exemple, et je vais juste mentionner les titres:
programme de formation et de réorientation des cultivateurs qui laissent
la terre: programme de normalisation des fermes, l'agrandissement,
pâturage communautaire: programme de régionalisation du secondaire
agricole. Pour être bien compris, dans ce domaine de
régionalisation du secondaire agricole, nous avions entrepris la
consolidation des usines laitières de Mont-Joli, Trois-Pistoles et je
sais que, dernièrement, le ministère, avec ARDA, vient
d'entreprendre la consolidation d'Amqui.
Nous avions entrepris ces deux consolidations-là. Il ne restait
qu'à suivre et ce n'est que dans ce domaine que le gouvernement actuel a
suivi, dans la consolidation de quatre ou cinq usines laitières, en
régionalisant Amqui. C'est
le seul domaine. Rien n'a été fait dans les autres
domaines suggérés par le Plan d'aménagement du
Bas-Saint-Laurent. Et, à un moment donné, vous avez entendu de s
déclarations à l'effet qu'il ne s'était rien fait avant
1966, qu'il ne s'était rien fait avec le programme ARDA. Vous l'avez
entendu de collègues des deux côtés de la Chambre. Mais
seulement, je trouve ceci curieux, par exemple. C'est que vous avez ici le
Québec, qui est la province qui a exécuté le plus de
projets en 65/66. Cela veut dire au mois de mars 1966, car l'année
fiscale se termine à la fin de mars 1966.
Alors, de toutes les provinces du Canada, c'est la province de
Québec qui avait exécuté le plus de projets de 1963
à 1966. Ce n'est pas moi qui le déclare. Ah! si c'étaient
mes déclarations, vous pourriez peut-être m'accuser et dire: Vous
accusez le ministre de l'Agriculture de toutes sortes de déclarations,
vous en avez fait une vous aussi. Non, c'est fait par le ministre des Terres et
Forêts, responsable de l'administration de la loi fédérale
de l'aménagement rural et du développement agricole. C'est lui
qui a révélé que, du premier avril 1965 au 31 mars 1966,
Québec était la province qui a exécuté le plus de
projets.
C'est comme ça dans tous les domaines et je peux... M. Gagnon, le
député de Gaspé-Nord, en Chambre l'autre jour, semblait,
en répétant certaines déclarations d'un autre
collègue, dire qu'il ne s'était rien fait dans son comté.
Rien fait dans le Bas-Saint-Laurent. Mais pendant que nos spécialistes,
environ 75 spécialistes et 150 personnes, travaillaient avec la
population à bâtir un plan tout en faisant les enquêtes
socio-économiques, nous exécutions, immédiatement, et en
même temps, des projets qui pouvaient être acceptés par le
bureau d'aménagement, et qui étaient acceptés par le
ministère.
A une question à l'Assemblée législative, en date
du 4 avril 1967, au député de Gaspé-Nord, M. Gagnon, la
réponse vient du ministre actuel de l'Agriculture. « Entre le
premier juin 1962 et le 31 mars 1966, à quels projets spécifiques
la somme de $221,000 a-t-elle été affectée pour le
programme ARDA dans le comté de Gaspé-Nord? » Alors, le
ministre donne la liste de tous les projets qui ont été
exécutés dans le comté de Gaspé-Nord. Et le
même député demande au ministre actuel: « Entre le
premier juin 1962 et le premier avril 1965, à quels projets
spécifiques il trouvait dans les comptes publics l'argent
dépensé, payé, entre ces deux dates la somme de
$2,088,000 a-t-elle été affectée par le programme ARDA
dans le comté de Matane? » Et le même député
demanda encore pour le comté de Bonaventure le montant de $539,388 et le
ministre répondait en donnant les différents projets
exécutés.
Entre les mêmes dates, le même député posa la
question pour le comté de Gaspé-Sud pour le montant de
$867,307.26. Pour le comté des Iles-de-la-Madeleine, le même
député a reçu la réponse du ministre actuel, le 4
avril 1967. Il s'était dépensé entre le premier juin 1962
mais le premier juin 1962, ARDA n'existait pas, mais ça ne fait
rien, le député l'avait oublié - et le 31 mars 1966, la
somme de $787,000.
Alors je pose la question au ministre de l'Agriculture le 21
février 1967: « Combien de nouveaux projets en rapport avec la
plan ARDA le gouvernement de l'Union Nationale a-t-il créés
depuis le 16 juin 1966 jusqu'à ce jour? » Quarante-huit. Janvier
1966 à juin, il y eut 52 projets étudiés par le CPAR. Il y
eut 41 projets étudiés par le CPAR de juin 1966 au 31 janvier
1967. J'ai ici la liste de tous ces projets.
M. BERNATCHEZ: Qu'est-ce que dit le député de
Matapédia, M. Arsenault?
M. COURCY: C'est justement ce que je viens de dire. Si le
député veut s'ouvrir les oreilles un peu. Après les
déclarations entendues en Chambre des deux côtés je
n'ai pas éliminé l'un ou l'autre par le
député de Matapédia et les autres députés de
l'autre côté de la Chambre, entre autres, le député
de Gaspé-Nord...
M. BERNATCHEZ: C'est le député de Matapédia, qui a
dit que la question de l'ARDA avait été un fiasco dans les
années passées.
M. COURCY: Fiasco?
M. HAMEL: L'argent s'en allait dans l'Abitibi-Ouest.
M. COURCY: L'argent s'en allait dans l'Abitibi-Ouest, M. le
Président? Pour ARDA, Je puis dire, face à mes collègues
ici, que l'argent était dépensé dans toute la
province.
UNE VOIX: A la mitaine.
M. COURCY: A la mitaine, oui, parce que ça sortait, dans le
temps. Aujourd'hui, je ne le sais pas, ils ont les deux mains dans la
même mitaine parce que rien ne fonctionne et Je le prouve. Le
gouvernement actuel a reçu le 26 juillet 1966 un programme
d'aménagement pour le Bas-Saint-Laurent. Le Conseil d'orientation
économique, le Comité permanent de l'aménagement des
ressources et le ministère de
l'Agriculture avec le ministère des Forêts à Ottawa,
ceux qui sont responsables à l'application de la loi ARDA, nous disent,
à un moment donné: Il y a des projets pour $250 millions que nous
devons mettre en application, que nous devons exécuter le plus tôt
possible. Ces déclarations sont faites depuis un an, un an et demi.
L'entente n'est pas encore signée un an après l'annonce de ces
projets de $250 millions seulement pour le bas de la province: Kamouraska,
Rivière-du-Loup, Témiscouata, Matapédia, Bonaventure,
Gaspé-Nord, Gaspé-Sud, les Iles-de-la-Madeleine. Neuf
comtés. Treize comtés, Je crois.
M. D'ANJOU: Dix.
M. COURCY: Dix comtés:$250 millions. Les gens étaient
encore heureux, à un moment donné. Ils ont dit: Enfin, ça
va marcher. Alors, je pose une question au ministre actuel de l'Agriculture. Le
ministre M. Vincent répond: « Voici, M. le Président,
l'honorable député de l'Abitibi-Ouest le sait, cette politique a
été établie de façon temporaire, il y a trois ans,
et elle a continué jusqu'à ce que la Commission canadienne de
l'industrie laitière soit établie $8,500,000. Le
gouvernement de la province a accepté. »
C'est une autre chose, je ne l'ai pas ici, en tout cas le
ministre me corrigera si je me trompe le ministre a répondu: Je
crois qu'il y a eu $6 millions engagés au budget de l'an dernier; $6
millions, le ministre l'avait annoncé il y a un an et demi. Il y a un an
il a engagé $6 millions et il m'a répondu, à une des
questions posées, que ce sont des projets recommandés par le
bureau d'aménagement depuis le 16 juin 1966 jusqu'au 23 octobre 1966
et 1966 inclusivement et dont la réalisation est
prévue pour l'exercice financier 67/68. Et quelle est l'estimation du
coût de chacun des projets? Réponse: Un et deux: Aide à
l'établissement de fermes modèles privées.
L'estimation du ministère dans le temps était de $550,000
en 67/68. Ce montant devait être investi dans l'organisation de fermes
modèles et vous avez eu la réponse cet après-midi; Non
aucune.
Deuxième article, consolidation des usines de transformation du
lait industriel estimée à $1,500,000. Si je prends une
déclaration du ministre de l'Agriculture, le 9 décembre 1966,
date à laquelle il avait décidé d'enlever les $0.10 et les
$0.05 la livre de gras aux cultivateurs, prime provinciale, le ministre a
répondu: J'ai la certitude que le gouvernement de la province a
accepté que cette somme annuelle de $8,500,000 soit aussi
réservée à l'industrie laitière de la province.
Cela était pour la consolidation des usines laitières.
Consolidation des usines laitières: $1,500,000. Il reste encore
$6,500,000 et sur les $1,500,000 qu'on est en train d'investir dans la
consolidation d'Amqui, il n'y a que $175,000 de subside et il y a un prêt
de $950,000.
Alors qu'on prend $8,500,000 dans la poche des cultivateurs en ne leur
donnant pas le subside provincial au lait industriel et en leur faisant croire
qu'on va investir ça dans la consolidation de leurs usines
laitières, eh bien, ces $8,500,000, on les prête aux cultivateurs
à un taux d'intérêt que je ne connais pas. Mais seulement
les journaux nous ont rapporté qu'il y avait $950,000 de
prêtés aux cultivateurs d'Amqui dont 50% ou 75% par Ottawa. Il y a
un subside de $175,000...
M. VINCENT: D'abord ce n'est pas $9,500,000 et ce n'est pas 50% ni 75%
par Ottawa, c'est un prêt et ça ne touche pas du tout le montant
de $25,000,000.
M. COURCY: C'est $950,000...
Mais où vont-ils aller ces $25,000,000?
M. VINCENT: Mais voyons!
M. COURCY: Us n'apparaissent à aucune place.
M. VINCENT: L'an dernier au cours de la législation en Chambre,
l'Opposition représentée par le député qui parle
présentement a voté en faveur de tout cela article par article.
Quand nous sommes arrivés à l'article où on mentionnait
que le subside de $0.10 la livre de gras, l'hiver, et de $0.05 la livre de
gras, l'été, était remplacé par une subvention de
$0.25 du gouvernement fédéral, le député
d'Abitibi-Ouest a voté pour l'abolition des $0.10 la livre de gras et
des $0.05 la livre de gras.
M. COURCY: M. le Président...
M. LACROIX: Ce n'est pas écrit dans la loi.
M. BERNATCHEZ: Oui, oui.
M. COURCY: Dans un article dans la Presse, M. Clément Vincent
déclare au sujet du programme ARDA et vous direz si je me suis
trompé: « La troisième phase du programme de modernisation
et de consolidation d'usines de transformation du lait dans le territoire
pilote. Une subvention de $150,000...
M. VINCENT: Payée 50% par Ottawa...
M. COURCY: ... pour aider au recrutement des sociétaires,
payée 50% par Ottawa...
M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: ... un prêt, je l'ai cité par coeur...
M.VINCENT: $950,000,
M. COURCY: ... mais seulement c'estécrit: Un prêt de
$950,000 pour la construction d'usines, vrai ou faux?
M. VINCENT: C'est un prêt qui n'est pas payé du tout par
Ottawa parce que c'est un prêt et c'est impossible qu'Ottawa paie 50%
d'intérêt.
M. COURCY: Mais c'est un prêt... M. VINCENT: C'est un prêt
d'argent.
M. COURCY: Si le ministre ne le sait pas, quand nous faisons un
prêt à Ottawa, Ottawa prête 50% et nous prêtons
50%.
M. VINCENT: Oui, mais dans ce cas-ci, Ottawa ne prête pas.
M. COURCY: Une deuxième subvention, une troisième
subvention de $25,000...
M. VINCENT: Payée à 50% par Ottawa.
M. COURCY: ... ou la formation du personnel technique payée
à 50% au moins par Ottawa.
M. VINCENT: A 50%, c'est 50%.
M. COURCY: M. Vincent a par ailleurs expliqué que c'est en se
prévalant d'une clause spéciale de l'entente ARDA qui contient
certaine lacune sur ce point, que le Québec a pu obtenir des prêts
et des subventions...
M.VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: C'est le ministre qui dit ça. Si je lui
répète, il dit que ce ne l'est pas.
M. VINCENT: Oui, c'est parce que lesprêts ne...
M. COURCY: C'est par une entente qui n'est pas parfaite que le ministre
a réussi à obtenir des prêts et des subventions au secteur
de la transformation toutefois limités à $1.1 million. C'est le
ministre qui dit ça.
M. VINCENT: Parce que les prêts n'ont pas d'intérêt
pour les trois premières années.
M. COURCY: Alors, ce que j'ai dit tout à l'heure, c'est la
vérité...
M. VINCENT: Parce que je ne saisis pas...
M. COURCY: Il y a un endroit où le ministre s'est
trompé.
M. VINCENT: Les prêts...
M. COURCY: ... ce soir ou à Amqui. Il s'est trompé quelque
part.
M. VINCENT: Les prêts ne porteront pas intérêt pour
les premières années et la partie d'Intérêt qui
n'est pas remboursable pour les trois premières années,
ça, c'est payé à 50% par Ottawa. Mais pas le
prêt.
M. LACROIX: Le prêt ne coûte rien à la province non
plus, c'est un prêt.
M. VINCENT: Faites le calcul. Si nous avons une clause qui donne 1.1
million...
M. COURCY: Je lis ce que le ministre a dit.
M. BERNATCHEZ: Cela n'a pas encore rapporté.
M. VINCENT: Faites l'addition, $950,000 plus $150,000, cela fait 1.1
million, plus $25,000, cela fait un million cent vingt-cinq mille dollars. Et
la clause ne comporte que 1.1 million.
M. COURCY: Je dirai au ministre que la loi ARDA permet des
prêts.
M. VINCENT: Oui, je le sais.
M. COURCY: Et le ministre a déclaré et je cite
encore une fois pour son information, s'il l'a oublié ou s'il s'est
trompé quelque part: M. Vincent par ailleurs a expliqué par
dessus le marché que c'est en se prévalant d'une clause
spéciale de l'entente ARDA, qui contient certaines lacunes sur ce point,
que le Québec a pu obtenir des prêts et subventions au secteur de
la transformation. Toutefois limité à 1.1 million. Ce n'est pas
mol qui l'ai inventé.
M. VINCENT: Cela s'additionne.
M. COURCY: Si c'est faux, que le ministre le nie, mais c'est lui qui l'a
dit. Il s'est trompé là-bas ou il se trompe ce soir. Alors, une
réponse, M. le Président, que le ministre me fait. Depuis le 24
octobre 1966, là, il a les deux pieds à terre. ARDA, ça
marche. Jusqu'à ce jour, le gouvernement a-t-il accepté de
réaliser d'autres projets préconisés par le Bureau
d'Aménagement de l'Est du Québec? Dans l'affirmative, quels sont
ces projets? Tout à l'heure, avant la débandade de 1966, la
province de Québec était la première de toutes les
provinces du Canada à profiter de la loi ARDA.
M. BERNATCHEZ: Pour faire du drainage... M. COURCY: Depuis le 24 octobre
1966...
M. BERNATCHEZ: Pour faire du drainage dans le comté de...
M. COURCY: C'est encore la même chose, on fait du drainage avec
ARDA, on fait de l'amélioration des fermes par les heures de «
bull » avec ARDA, et la même chose se continue, car l'adjoint
parlementaire n'apas été capable, malgré son
expérience agricole, de donner une seule suggestion au ministre de
l'Agriculture actuel. Or, M. le Président, quand je lui pose la question
au ministre de l'Agriculture: Y a-t-il d'autres projets
préconisés par le Bureau d'Aménagement, qui ont
été mis en oeuvre? La réponse est non. Les nouveaux
programmes et projets feront partie de l'entente spéciale
fédérale-provinciale à intervenir, à venir, qui
n'est pas encore signée. Alors, depuis le 24 octobre, le ministre me
répond non. Il n'y a rien de nouveau, on attend de signer un entente qui
viendra un jour, un jour... Vous connaissez la chanson.
Alors, c'est le ministre de l'Agriculture qui répond. Ce n'est
pas moi, c'est lui. Une réponse à l'Assemblée
législative, ou le ministre trompe l'Assemblée
législative, ou il dit la vérité. S'il dit la
vérité, encore là, Je dois dire, zéro dans ce
domaine, M. le Président. Alors si je continue, l'objectif fondamental
du plan du BAEQ, ça ne me surpend pas que ça traîne, que
ça ne marche pas, que ce soit dans l'état latent que nous
connaissons actuellement, parce que le premier ministre lui-même a
critiqué le Bureau d'Aménagement, en disant que c'est une
industrie de paperasse. Un des sous-ministres actuels, nouveau sous-ministre
que le ministre est allé chercher, M. Benoît Lavigne, s'oppose
à l'objectif fondamental du plan du BAEQ. Ce n'est pas mol qui
l'invente.
M. VINCENT: Cela, c'est gratuit.
M. COURCY: Ce n'est pas moi qui l'invente, c'est écrit sur le
journal ici. Si M. Lavigne veut le nier, il avait l'occasion de le faire depuis
l'année passée, c'est écrit là-dessus.
M. VINCENT: Cela est gratuit.
M. COURCY: Ce ne sont pas des inventions, c'est écrit, M. le
Président.
M. VINCENT: C'est gratuit. C'est une question de privilège, M. le
Président.
M. COURCY: Le sous-ministre, je l'ai seulement attaqué.
M. VINCENT: Sur une question de privilège. Le
député d'Abitibi-Ouest est parfaitement au courant, puisqu'il a
exercé le rôle de ministre de l'Agriculture pendant six ans, qu'il
n'est pas seyant que nous attaquions des hauts fonctionnaires d'un
ministère. Il peut attaquer le ministre, je suis en mesure de
répondre. Mais, simple délicatesse, attaquons le ministre. Je
répondrai. Mais, de grâce, laissons les autres fonctionnaires de
côté.
M. COURCY: M. le Président, je crois que j'ai le droit de citer
ici n'importe quel fonctionnaire.
M. VINCENT: Mais oui, mais c'est la même chose. Vous revenez
exactement...
M. COURCY: Je ne fais que citer les paroles...
M. VINCENT: Vous revenez exactement sur la même chose que nous
avons discutée l'an dernier.
M. COURCY: Je ne fais que citer les paroles exactes du sous-ministre
adjoint actuel.
M. VINCENT: Vous revenez exactement sur les mêmes sujets que nous
avons discutés l'an dernier. L'an dernier, nous avons eu une discussion
d'une heure et demie sur cette question d'interprétation d'un article
qui a paru dans les journaux.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. COURCY: Alors, si le sous-ministre, qui a précisé sa
pensée en laissant entendre qu'il faisait peu confiance aux plans de
développement
BAEQ, précisément pour la raison que c'était une
planification régionale...
M. VINCENT: Quelle date?
M. COURCY: C'est écrit par M. Paul Cliche, sur le Devoir à
la date du 14-3-67.
M. VINCENT: Le 14 mars 1967. Regardez l'intervention que vous avez faite
au comité, l'an passé. Vous avez cité exactement le
même article, avec le même journal, le même journaliste. On a
vidé la question, et là, on revient avec des patates
réchauffées.
M. COURCY: Alors, j'ai la preuve que rien n'a été
changé depuis 1967, depuis notre dernière discussion sur les
crédits, parce qu'il n'y a encore rien de fait avec le projet ARDA du
Bas-Saint-Laurent. Les cultivateurs ont raison de s'inquiéter.
Maintenant, M. le Président, un autre domaine où, encore
là, le ministre répondra. Nous avions, à un moment
donné, dans le Nord-Ouest québécois, entrepris la
construction d'un abattoir.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. COURCY: Le ministère de l'Agriculture, par le ministère
des Travaux publics, avait engagé un architecte, des ingénieurs
conseils pour faire le plan de l'abattoir.
M. VINCENT: Imaginez-vous? On avait entrepris la construction.
M. COURCY: Attendez un peu. Quand on entreprend une construction, il
faut commencer par faire des plans.
M. VINCENT: Oui, mais...
M. COURCY: Cela, c'est commencer...
M. VINCENT: Oui, mais ce n'est pas la construction.
M. COURCY: Cela, c'est commencer en suivant la logique. Alors, M. le
Président, nous avons eu certaines difficultés, dans le temps,
avec la ville de Rouyn, parce que des intérêts politiques
étaient entrés en action. Nous avions autorisé la
Coopérative fédérée à acheter un certain
terrain; d'ailleurs ils l'ont acheté, le contrat a été
signé. Mais, à cause d'un référendum obligatoire,
nous avons été dans...
M. VINCENT: Ce référendum a été tenu
quand?
M. COURCYs En 1966. M. VINCENT: Quel mois?
M. COURCY: Dans le mois de mars ou d'avril. Oui, dans le mois de mars ou
d'avril, peut-être février. Je n'accuse pas le ministre, qu'il
ouvre ses oreilles. A cause des difficultés que nous avons eues avec la
ville de Rouyn, le référendum se prononça contre le
terrain en question. Les sommes étaient votées au budget. Le
ministère devait s'occuper de trouver un autre terrain, et, comme je
vous le dis, la politique s'en mêla. Une propagande malicieuse s'est
faite.
M. VINCENT: Par le conseil de ville?
M. COURCY: Arrive un changement de gouvernement, et même, par un
candidat de l'Union Nationale, arrivent les élections et le projet tombe
à l'eau. Nous n'en entendons plus parler à l'exception des
annonces. Encore des annonces! Que fait cette fois, non le ministre de
l'Agriculture, mais le député du comté de Rouyn-Noranda,
qui annonce depuis janvier 1966 que les libéraux ne construiraient pas
l'abattoir et que, si le gouvernement venait au pouvoir, eux, ils
construiraient l'abattoir.
M. VINCENT: Est-ce que vous avez les coupures de journaux de 1960, quand
l'ancien ministre annonçait l'abattoir?
M. COURCY: Quand le ministre parlera, il me sortira tout cela.
UNE VOIX: En 1960 jusqu'en 1966. M. COURCY: Oui, elle était
partie. M. VINCENT: En 1960?
M. COURCY: La loi a été passée quand l'Union
Nationale était là et pendant 16 ans elle n'a pas bougé
dans ce domaine-là vous pouvez en être assuré
pas plus qu'aujourd'hui.
M. VINCENT: Et puis il y a eu un député qui s'est fait
élire en 1960 avec la promesse...
M. COURCY: II a été élu en 1956. M. VINCENT:
D'accord.
M. COURCY: On a débarqué à peu près 50% de
l'Union Nationale qu'il y avait là en 1956.
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Certainement. Là où l'Union Nationale
était au faîte de la gloire.
M. VINCENT: Mais six ans. Deux ministres dans la région, pendant
six ans; après l'avoir promis, on n'a même pas levé la
première pelletée.
M. COURCY: Ah! Ils sont forts pour lever des pelletées de terre.
Il n'y a rien de plus facile que de lever des pelletées de terre. Mais
réaliser, c'est une autre chose. Que fait le ministre? Il m'a
déclaré, aux derniers crédits, qu'il y avait encore un
montant au budget pour la construction de l'abattoir.
M. VINCENT: II y a une loi de votée.
M. COURCY: Non, c'est faux. La loi a disparu. Le ministre ne le sait
même pas! Elle n'existe plus depuis 1962, 1961 peut-être...
M. VINCENT: C'est vous qui l'avez fait disparaître.
M. COURCY: Certainement, on l'a mise au budget. Le ministre... cela ne
me surprend pas.
M. BERNATCHEZ: Le député de l'Abitibi-Ouest n'a pas
bâti...
M. COURCY: Le député de Lotbinière, qui est adjoint
parlementaire, n'a pas mis le ministre au courant que cela apparaissait, depuis
1961 ou 1962, dans les comptes publics, au budget?
M. VINCENT: L'abattoir apparaissait au budget depuis 1961?
M. COURCY: Les montants apparaissaient au budget.
M. VINCENT: Pourquoi ne l'avez-vous pas construit? Deux ministres depuis
1961, 1962, 1963, 1964, 1965, 1966...?
M. COURCY: Nous avons eu des problèmes techniques. Nos
problèmes étaient en train de se régler, quand le nouveau
gouvernement est arrivé. Alors que, à un moment donné, le
député de Rouyn-Noranda, en 1967,...
M. VINCENT: Un an après.
M. COURCY: ... lui, annonce qu'il y a des ingénieurs et un
architecte nommés, dont il donne même les noms, qui sont en train
de préparer les plans pour la construction de l'abattoir du Nord-Ouest.
Un peu inquiet, je m'informe au ministre de l'Agriculture. Je dis: Est-ce vrai
M. le Ministre, pour la construction de l'abattoir, et pour ce qui est de
l'architecte et des ingénieurs qui avaient été
nommés, qu'ils ont reçu des lettres leur disant de tout
abandonner et d'envoyer leur compte d'honoraires? La réponse est oui,
parce que j'ai les lettres.
M. VINCENT: Mais oui, car il n'y avait même pas de terrain!
M. COURCY: Deuxièmement, le ministre qui devait construire cet
abattoir, avec le député de Rouyn-Noranda, a répondu l'an
passé qu'il y avait un montant pour la construction de l'abattoir dans
le budget...
M. VINCENT: En autant qu'on aura un terrain.
M. COURCY: C'est encore zéro dans ce domaine. Il n'y a eu rien de
fait. Il s'est fait du placotage seulement dans le Nord-Ouest.
M. VINCENT: On ne paiera pas d'architecte, on n'a pas de terrain!
M. COURCY: Et le député de Rouyn-Noranda, appuyé du
ministre de l'Agriculture...
M. BERNATCHEZ: II placotait, le député...
M. COURCY: C'est fini, le placotage. M. le Président, on en a
parlé pendant six ans...
M. VINCENT: M. Lafontaine a répondu.
M. BERNATCHEZ: La Coopérative Fédérée et M.
Courteau ont enquêté dans le milieu et ils ont prétendu que
ce n'était pas rentable dans le temps. Et si, aujourd'hui, la question
revient sur le tapis, c'est certainement qu'il faudra commencer par
étudier la rentabilité et le député n'est pas
sérieux quand il ramène cette question en discussion. Il en a
parlé pendant six ans. C'était dans son programme politique en
1960. Il a fait voter des sommes d'argent. Chaque année, il nous en
parlait et la Coopérative Fédérée de même que
M. Courteau ont déclaré publiquement que ce n'était pas
rentable. Alors,
le ministre a mis le projet aux oubliettes et, aujourd'hui, il nous
demande pourquoi l'abattoir n'est pas construit.
M. COURCY: M. le Président, le député de
Lotbinière parle pour parler. Il sait bien, c'est pour ça qu'il
n'est pas ministre... que les mêmes chansons ont été faites
par son grand-père politique à l'endroit de la raffinerie de
sucre de Saint-Hilaire et pourtant, la raffinerie existe. Elle n'est pas
rentable mais elle existe et elle donne aux cultivateurs des profits
intéressants. Il est entendu que, quand le Canadien National a
bâti le chemin de fer de l'Abitibi, ce n'était pas rentable, mais
il rendait des services. L'abattoir du Nord-Ouest devra être construit
non pour faire des profits mais pour rendre des services à cette
population qui est à 450 milles du marché de Montréal.
Alors, M. le Président, la réponse du ministre qui me dit
que...
M. VINCENT: Oui, oui, j'ai vu ça.
M. COURCY: ... aux budgets, il y a de l'argent pour la construction de
l'abattoir. Mais, quand on lui demande à l'Assemblée
législative, par exemple, ce qu'il a fait des architectes et des
ingénieurs, il répond: Ils les ont renvoyés. Ils les ont
avisés de tout abandonner.
UNE VOIX: Vous l'avez dit.
M. COURCY: Dans le même temps le député de
Rouyn-Noranda annonce que des architectes et des ingénieurs sont en
train de lui faire des plans. Et pourtant le ministre me répond, en date
du 9 septembre 1966, que le projet a été abandonné. Ce
n'est pas moi qui l'invente, c'est écrit là-dedans. Ou le
ministre se trompe...
M. VINCENT: Pas le prochain.
M. COURCY: Voyons, le projet abandonné.
M. VINCENT: Pour les plans.
M. COURCY: Le 9, ah oui! excusez. Depuis lors, le gouvernement a-t-il
retenu les services d'autres sociétés d'architectes,
d'ingénieurs-conseils pour ce même projet? Dans l'affirmative,
à quelle date? Quels sont les noms, prénoms et adresse de ces
professionnels? La réponse est: L'ingénieur en mécanique
Côté. Bon, oui.
Le 9 septembre 1966, projet abandonné...
M. VINCENT: Bien oui, il n'y avait pas de terrain.
M. COURCY: ... abandonné. Oui d'après le ministre, le
projet est abandonné et la réponse est: Aucun architecte, aucun
ingénieur n'a été engagé parce que le projet a
été abandonné. Malgré que le ministre me
déclare qu'il y a de l'argent au budget, est-ce que le projet est
abandonné ou non? Le ministre le dira tout à l'heure quand il
parlera.
Dans un autre domaine... Ici j'ai bien envie de citer le
député de Roberval, qui était convaincu en 1967 que la
production régionale de bleuets dépasserait les prévisions
de l'ARDA, prévoyant en 1966 une récolte de 11,000,800 livres. Le
député provincial du comté de Roberval, M. Gauthier, en
transmettant ce relevé du ministère de l'Industrie et du Commerce
a déclaré que l'aménagement de bleuetières dans la
région avait suscité un intérêt certain
auprès d'un grand nombre de cueilleurs pour faire de l'année 1966
un réel succès. Il est heureux de constater aujourd'hui,
ça, c'était en 1967, cependant qu'en 1966, bien qu'on ait
annoncé à certains moments, un fiasco probable dans la
récolte, la région a dépassé de 1,350,000 livres la
production prévue par l'ARDA, organisme connu sous la tutelle du
ministère de l'Agriculture, et a obtenu 9,400,000 livres de bleuets en
date du 26 juillet 1966.
M. LACROIX: Les vieilles filles sont bonnes là.
M. COURCY: Le député est heureux des projets que nous
avons entrepris de développer, dans son territoire, des
bleuetières. Le sol, ça donne...
M. LE PRESIDENT: Le député me permet-il une remarque? Nous
avons discuté cette question l'an dernier et, à ce
moment-là, je pense, j'avais beaucoup plus de liberté pour
m'exprimer. Je n'avais pas le privilège d'occuper le siège du
président...
M. COURCY: Je fais juste citer.
M. LE PRESIDENT: Nous avons traité cette question l'an
dernier.
M. COURCY: Vous êtes heureux dudévelop-pement de vos
bleuetières, M. le Président.
M. BERNATCHEZ: II n'y a rien de nouveau cette année, il reprend
ses papiers de l'année passée.
M. LE PRESIDENT: Certainement, d'ailleurs, nous avons
continué.
M. LACROIX: Vous appelez ça des myrtilles, cette
année.
M. LE PRESIDENT: Non, non. Autant que possible chez nous on essaie de
trouver des expressions pour se comprendre. Alors, je m'excuse...
M. COURCY: M. le Président, nous avions, comme projet, dans votre
territoire: Saint-Edmond, Péribonka, Sainte-Monique, Dolbeau,
Saint-Coeur-de -Marie, Saint-Henri-de-Taillon, Saint-Ambroise, en 1966. Dans
l'Abitibi, nous avions sept projets de développement de
bleuetières. Des soumissions ont été demandées. Les
soumissions ont été reçues au ministère de
l'Agriculture, en 1966, après le 16 juin 1966. Ces soumissions n'ont pas
eu de suite. Le ministre de l'Agriculture a arrêté le
développement de toutes lès bleuetières du Québec,
à l'exception de la continuation des bleuetières que nous avions
commencées et qu'il a terminées. Rien de nouveau, et d'ailleurs,
c'est lui-même qui le dit. Alors, l'Abitibi devait avoir un programme en
1966, de sept nouvelles bleuetières, sept nouvelles bleuetières
dans votre région du Lac-Saint-Jean. Le programme 1967, qui comprenait
six nouvelles bleuetières dans l'Abitibi et sept nouvelles
bleuetières dans le Lac-Saint-Jean, a été mis
complètement de côté par le gouvernement actuel. Encore
là, 66-67: Réalisation: zéro, dans ce domaine. Et
pourtant, Dieu sait les efforts que nous avons faits pour essayer d'implanter,
à la demande des producteurs eux-mêmes, de ceux qui avaient besoin
d'aller chercher un revenu d'appoint, à un moment donné.
Des ouvriers, des colons, des cultivateurs allaient avec leur famille
chercher un revenu d'appoint. Eh bien, encore dans ce domaine, zéro de
la part du ministre.
M. VINCENT: Est-ce que le député veut me permettre une
remarque? Les travaux n'ont pas été discontinués ni mis de
côté.
M. COURCY: Les nouveaux. On a fini et continué seulement ce qui
avait été commencé et on n'a demandé aucune
soumission publique. Si on l'a fait, le ministre me le dira. Il me dira aussi
ce qu'il a fait avec les soumissions publiques déposées à
son bureau provenant du Nord-Ouest québécois. Aucune. Il y en
avait deux, je crois. Au moins une que j'ai entête, qui était
déposée et rien n'a été fait. Dans un autre domaine
qui a fait couler beaucoup d'encre jusqu'à ces jours derniers de la part
des cultivateurs de la part de d'autres personnes. Souvenez-vous du ton de nos
débats sur la marga- rine. « Le ministère que je dirige,
disait l'honorable Vincent, a l'intention de faire appliquer
intégralement la loi des succédanés des produits laitiers.
Tant et aussi longtemps que la Chambre ne décidera pas de l'amender,
c'est-à-dire ce n'est pas moi qui parle, j'ai le texte ici, il
doit reconnaître son texte que toute margarine colorée
à plus d'un degré et six dixièmes de jaune ou de jaune et
de rouge combinés, mesurée à l'échelle
colorimètre Lovibond sera saisie et confisquée à l'usine
même. Que tout transport d'une telle margarine dans la province sera
prohibé à moins que le connaissement ou la lettre de voiture
établisse clairement que cette margarine provient d'une autre province
et est destinée à une autre province. Et aucune tolérance
de quelque nature que ce soit ne sera admise ». C 'est le ministre de
l'Agriculture qui parle, en Chambre.
Ecoutez son chef maintenant, en réponse à une question au
député d'Abitibi-Ouest. « M. Johnson: Tout transport de
margarine dans la province sera prohibé à moins que le
connaissement ou la lettre de voiture n'établisse clairement que cette
margarine d'ailleurs même chose que le ministre provient
d'une autre province et est destinée à une autre province. Et,
aucune tolérance ne sera faite comme ce fut le cas pendant les
années du régime libéral. » Bon. Je dis: «
Puis-je demander au premier ministre de terminer cette déclaration?
» « M. Johnson: On connaît le problème. Il s'en
fabrique dans la province de la margarine colorée et hors-la-loi.
»
Non. Il s'en fabrique quand même. Cela fait neuf mois que vous
dites qu'ils n'ont pas le droit. Mais il dit que non. Mais il s'en fabrique
quand même. « M. Johnson: Nous allons tarir la source en allant
saisir à l'usine. « M. Courcy: Dans les entrepôts aussi. Non
seulement à l'usine. Dans les entrepôts. Cela sera joliment plus
facile d'appliquer la loi. « M. Johnson: On va tarir la source.
»
D'ailleurs la même déclaration que le ministre de
l'Agriculture. « Entre autres, dans un comté quand on veut
empêcher la distribution d'alcool frelaté, on saisit les alambics.
C'est alors plus simple. S'il y a des alambics dans le comté de Richmond
ou ailleurs, on vales saisir et s'il y a du beurre alambiqué qui se
fabrique il sera saisi. »
M. le Président, déclaration encore, déclaration
pour jeter de la poudre aux yeux. Déclaration politique contradictoire
qui facilite la vente de la margarine illégale plutôt que de
l'empêcher. Et, ce n'est pas surprenant, ça ce
sont les déclarations du ministre qui saisissait directement
à la manufacture la margarine qui serait colorée, qui serait
illégale dans son empaquetage. Mais seulement qu'est-ce qui s'est
produit? Depuis ces déclarations de la part d'un premier ministre et du
ministre de l'Agriculture qui a la responsabilité de l'application de la
loi et qui a des inspecteurs pour surveiller: Saisie directement à
l'usine. Alors il n'y a plus de margarine qui parcourt la province, à
l'exception de celle qui passe d'une province à une autre. Il n'y a plus
rien. Il ne s'en fabrique pas dans la province. Défendu d'en fabriquer
selon le premier ministre lui-même en interprétant la loi.
Défendu d'en fabriquer, défendu d'en transporter et il a garanti
à la Chambre devant toute la population et dans les journaux, partout,
qu'il saisirait, même à l'usine.
Que s'est-il passé? Le 2 mars 1968, la margarine illégale
se vend dans Québec plus que jamais. Ces ventes illégales de la
margarine pour les douze derniers mois, de mars 1967 à mars 1968, ont
augmenté de 75% dans la province de Québec, malgré les
belles déclarations, les beaux engagements du ministre de l'Agriculture
et du premier ministre de la province. Et vous aviez ici, M. Thomas Snowden,
qui dit: « Illegal margarine problem too big to ignore. »
Trente-cinq millions de livres de margarine illégale
d'après M. Snowden ont été vendues dans la province de
Québec dans les douze derniers mois, du 2 mars 1967 au 2 mars 1968.
C'est-à-dire 35 millions de livres, alors où en sommes nous avec
les belles déclarations? Encore, dans ce domaine, des
déclarations pompeuses pour jeter de la poudre aux yeux des
cultivateurs, aux yeux de tout le monde, Messieurs, le gouvernement actuel
agit?
Dans ce domaine comme dans les autres, le gouvernement n'a pas
bougé. Le gouvernement s'est fermé les yeux. Le gouvernement a
laissé la margarine illégale sur toutes les tablettes des
magasins. Partout dans la ville de Québec, partout dans les
comtés ruraux, vous avez de la margarine illégale colorée
exposée à la même place que le beurre. C'est visible, tout
le monde la volt. L'Union catholique des cultivateurs a porté plainte et
les cultivateurs eux-mêmes sont venus parfois à mon bureau me
dire: Mais qu'est-ce qui se passe? J'admets qu'on ne peut pas tout
régler. Mais seulement, si le ministre avait pris ses
responsabilités et avait respecté la parole qu'il avait
donnée en Chambre de saisir directement à l'usine, nous n'aurions
pas à signaler ce problème, à dire que 35 millions de
livres de margarine illégale ont été vendues dans la
province de Québec seulement dans un an. « Le Québec va
tarir à la source la distribu- tion de la margarine colorée.
» Je n'y crois plus. Cela fait un an que cette déclaration a
été faite par le premier ministre et par le ministre actuel de
l'Agriculture. La vente de la margarine, actuellement, est plus florissante que
jamais dans le Québec. Malgré qu'il y ait eu des petites saisies
ici et là, pour sauver la face, elle est plus prospère que
jamais. Qui en est le responsable? Je ne dois pas accuser un employé en
particulier. Mon devoir est de dire que le responsable, celui qui a la
responsabilité d'appliquer la loi, celui qui dans la province de
Québec a la responsabilité d'appliquer la loi n'est autre que le
ministre actuel de l'Agriculture. La margarine colorée est un des
succédanés des produits laitiers. Il y a d'autres
succédanés qui viennent sur le marché. Que fera le
gouvernement face aux autres succédanés du lait, cette fois? Que
fera le gouvernement face à ce problème qui s'envient, à
ce problème qui est à l'ordre du jour un peu partout? Nos
cultivateurs sont inquiets. Demain, seront-ils encore capables, avec la
margarine qui s'en va sur le marché, la margarine illégale qu'on
laisse aller sur les marchés, de maintenir l'industrie laitière
dans la province de Québec, notre industrie de base?
Faisons et laissons aller les choses qui sont parties et tantôt
l'industrie laitière disparaîtra dans la province de
Québec. Je me demande si nos cultivateurs qui, depuis des centaines
d'années s'occupent de bâtir des troupeaux, s'occupent
d'améliorer leurs troupeaux par toutes sortes de techniques nouvelles,
ne seront pas noyés par tous ces succédanés qui viennent
sur le marché régulièrement? Le ministre a une lourde
responsabilité là-dedans. Et j'ose espérer qu'il ne fera
pas seulement des déclarations pompeuses mais qu'au moins dans un
domaine qui est si crucial pour la classe agricole, dans ce domaine de
l'industrie laitière, il fera tout en son pouvoir pour passer une loi
pour régler le problème en attendant que d'autres solutions
soient trouvées.
L'agriculture, je disais qu'elle avait été
négligée dans le budget actuel, par le gouvernement. En 66/67,
sur un budget brut de deux milliards soixante-trois millions, le gouvernement
libéral du Québec accordait dans ses estimations
budgétaires le montant de quatre-vingt-treize millions trois cent
quarante-deux mille six cents dollars aux cultivateurs. En 67/68, premier
budget de l'Union Nationale, sur un budget brut de deux milliards six cent
trente-cinq millions six cent quatre-vingt mille dollars, les cultivateurs du
Québec ont reçu dans l'estimation budgétaire le montant
diminué de quatre-vingt-douze millions quatre-vingt-dix-neuf mille
dollars. Et en 68/69, dans le dernier
budget présenté par le gouvernement de l'Union Nationale,
sur un budget brut total de deux milliards neuf cent cinquante-six millions
neuf cent quarante-cinq mille dollars, le gouvernement de l'Union Nationale a
donné dans ses estimations budgétaires totales pour l'Agriculture
seulement le montant de quatre-vingt-sept millions huit cent quatre-vingt-neuf
mille dollars.
M. le Président, c'est une diminution dans les estimations qui
fait que nos cultivateurs, ne bénéficient pas de subsides
à la production, avantages qui leur ont été enlevés
par le ministre actuel. Je dis que s'il n'y a pas un coup de barre qui se donne
dans notre agriculture québécoise et dans les
succédanés et dans les budgets, et c'est le ministre
lui-même qui le dit il faut à un moment donné faire
un investissement massif pour transformer notre agriculture. Comment le
ministre fera-t-il, en parlant d'investissement massif dans l'agriculture, si,
chaque année depuis qu'il est en place, ses estimations
budgétaires baissent par coup de quatre à cinq millions, M. le
Président, pendant qu'augmentent le revenu brut de la province, le
budget brut total de la province? Je prends ces chiffres dans le budget de
dépenses 66/67, le budget des dépenses 67/68, le budget des
dépenses 68/69, préparés par le gouvernement. Ce ne sont
pas mes chiffres, ce sont les chiffres qui apparaissent aux budgets qui nous
ont été présentés depuis environ trois ans.
M. VINCENT: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question...
M. COURCY: M. le Président, j'ai presque fini...
M. VINCENT: Est-ce que le député pourrait me permettre
cette question? Quand il parle des montants inscrits au budget pour
l'Agriculture, est-ce que l'ancien ministre veut dire que le montant de huit
millions qui, autrefois, apparaissait au budget de l'Agriculture était
de l'argent versé aux cultivateurs, quand il s'agissait d'habitations
familiales?
M. COURCY: Non, mais c'est encore la même chose.
M. VINCENT: Oui, mais c'étaient des millions donnés aux
cultivateurs?
M. COURCY: Et même, M. le Président, je réponds au
ministre.
M. VINCENT: Est-ce que ces millions étaient donnés aux
cultivateurs? Cela apparaissait au budget de l'Agriculture.
M. COURCY: Oui, au budget de l'Agriculture, cela montre la
comparaison...
M. VINCENT: Huit millions, ça n'apparaît pas cette
année au budget de l'Agriculture.
M. COURCY: La comparaison ne se fait pas.
M. VINCENT: C'est justement, cette année, c'est quatre-vingt-sept
millions huit cent quatre-vingt-neuf mille, comparativement à
quatre-vingt-six millions huit cent cinquante mille...
M. COURCY: En tout cas, on...
M. VINCENT: Ce n'est pas une diminution. Mais quand il parle des
montants, des gros millions que l'on donnait aux cultivateurs pour
l'agriculture, quand on garde huit millions pour l'habitation familiale, cela
ne touche pas les agriculteurs de la province de Québec.
M. COURCY: Nous en discuterons sur les articles. Alors, M. le
Président, je donne dans les estimations budgétaires les montants
qui y apparaissent. Je n'ai fait aucune addition, je n'ai fait que prendre les
chiffres et les transposer...
M. VINCENT: C'est entendu.
M. COURCY: ... sur un papier pour les donner au ministre.
M. VINCENT: C'est entendu.
M. COURCY: Alors, M. le Président, je dis que nous avons aussi
entendu les annonces de la part du ministre de l'Agriculture ah oui!
depuis longtemps et même encore à l'Assemblée
législative il n'y a pas très longtemps. A l'Office du
crédit agricole et si c'est faux, le ministre me le dira
nous avions établi un système où les évaluations
dans chacune des régions étaient faites suivant les
entrées des demandes.
Aujourd'hui, j'apprends... Et nous avions demandé dans le temps,
à nos officiers de respecter cette consigne...
M. VINCENT: Il n'y avait jamais d'exception?
M. COURCY: S'il y a eu exception, ce fut de la part d'un homme et pour
satisfaire un député
de l'Union Nationale. Je l'ai appris le lendemain des
élections.
M. VINCENT: Il n'y a jamais eu d'exception? M. COURCY: Non.
M. VINCENT: Vous demanderez à vos collègues...
M. COURCY: J'ai averti les officiers...
M. VINCENT: ... tel le député de Drummond, pourquoi il y a
eu des exceptions...
M. COURCY: ... de maintenir cette consigne.
M. VINCENT: ... demandez-lui simplement, quand arrive un feu, un
sinistre, un désastre, il faut quand même être humain, il
faut quand même donner priorité...
M. COURCY: Oui, mais écoutez! Cela, c'est une autre affaire.
M. VINCENT: C'est normal.
M. COURCY: M. le Président, si...
M. VINCENT: Ce sont des exceptions qui sont normales.
M. COURCY: ... des cas, actuellement, à cause de pressions faites
de la part de certains députés que le ministre ne rie pas
passent avant d'autres...
M. BERNATCHEZ: C'est faux.
M. COURCY: ... je dis que c'est une injustice d'agréer...
M. VINCENT: Vous demanderez à certains de vos collègues
pourquoi II y a eu des exceptions...
M. COURCY: Et j'ai demandé au ministre de revenir sur la
même consigne...
M. VINCENT: Demandez à certains de vos collègues pourquoi
il y a eu des exceptions.
M. BERNATCHEZ: L'ancien ministre est mal informé.
M. VINCENT: Très mal informé.
M. COURCY: Que lui-même donne des or- dres, et que le
député de Lotbinière fasse attention parce que le
crédit agricole n'est pas un organisme pour servir des
intérêts politiques.
M. VINCENT: D'accord.
M. COURCY: Le crédit agricole est là pour servir tous les
cultivateurs de la province de Québec avec justice...
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: ... et ni le député de Lotbinière, ni
aucun député de la Chambre c'était la consigne que
nous avions donnée à l'Office du crédit agricole
...
M. BERNATCHEZ: Si j'ai un conseil...
M. COURCY: ... ne doit influencer les officiers du crédit
agricole. Si le ministre et si d'autres ont des cas particuliers, comme le feu
et quelque chose comme cela, tout le monde va comprendre ça dans la
province de Québec.
M. VINCENT: Bon, d'accord.
M. COURCY: Le ministre peut prendre des informations actuellement
auprès de ses employés, qu'il a nommés lui-même,
afin de savoir si la même consigne que l'ancien ministre avait
donnée est suivie aujourd'hui.
M. VINCENT: Qu'on ne lance pas des accusations et qu'on donne des
exemplesl
M. COURCY: J'ai dit au ministre de prendre ses informations.
M. VINCENT: Qu'on donne des exemplesl
M. COURCY: Que le ministre fasse ici, ce soir, une déclaration
avertissant ses hommes qu'ils n'ont pas à subir d'influence de la part
de qui que ce soit à l'Office du crédit agricole...
M. VINCENT: Qu'on donne des exemples!
M. COURCY: ... que le ministre qui est devant le micro...
M. VINCENT: On attend.
M. COURCY: ... avertisse publiquement ses officiers directement et
immédiatement! S'il ne craint pas, qu'il le fasse immédiatement!
Il a le pouvoir de le faire, c'est lui qui est en charge, c'est lui qui est
responsable. Qu'il aver-
tisse au micro ses officiers qu'ils n'ont à se plier devant
aucune influence politique quelle qu'elle soit. Que le ministre le fasse, il en
a la chance, je la lui donne. Je l'attends.
M. VINCENT: On a beaucoup plus confiance que l'ancien gouvernement
à nos hauts fonctionnaires.
M. COURCY: Oui, des déclarations comme ça, on en a par
centaines. Que le ministre avertisse ses officiers, comme je l'ai fait
moi-même, qu'ils n'ont à subir l'influence de personne! Peu
importent les déclarations de certains députés à
l'effet qu'ils ne sont pas capables de rencontrer les ministres. Le ministre ne
doit pas craindre cela. Le ministre doit penser que c'est sous sa
responsabilité à lui, et que l'Office du crédit agricole
qui a été créé par son ancien chef n'a pas
été créé pour satisfaire des intérêts
politiques.
D'ailleurs, c'était la méthode avant 1960, nous l'avons
arrêtée. Le ministre doit prendre ses responsabilités et
demander d'arrêter de nouveau et non de retourner à l'ancienne
méthode qui existait avant 1960. C'étaient les quelques remarques
que je voulais faire au ministre. En corrigeant son devoir de ministre de
l'Agriculture, j'ai cru m'apercevoir qu'à chacun des cas que j'ai
mentionnés, je n'ai pu faire autrement que de mettre zéro ou un
dizième de point. Alors, sur 10, je lui donnerais à peu
près .5% sur dix.
Et si vous avez le temps de regarder les réalisations du parti
libéral...
M. CROISETIERE: Sans augmentation de taxes?
M. COURCY: ... cela aussi a été discuté, sans
augmentation de taxes. J'ai ici des déclarations de beaucoup de ces
députés et de ces ministres qui ont dit: Finies les taxes,
fini-n-i. Si vous voulez garder votre argent, disaient-ils aux cultivateurs, eh
bien, votez pour nous. Si vous voulez rester pauvres, votez pour les
libéraux. Jamais, et même certain député, l'ancien
président ici qui était avant vous, M. le Président: Pour
battre les rouges il faut voter Union Nationale. C'est Paul Allard.
Il disait encore: La Beauce ne veut plus d'un gouvernement
libéral qui se planifie, qui ne planifie rien.
M. BERNATCHEZ: C'est l'ancien député de Saint-Maurice.
M. COURCY: Qui disait? Si vous voulez gar- der les libéraux,
sortez vos piastres. Si vous voulez garder vos piastres, sortez les
libéraux. 340 millions dans l'espace de deux ans de nouvelles taxes par
le gouvernement de l'Union Nationale. Le député Gérard
Lebel: Finies les grèves! Le député actuel de
Rivière-du-Loup. Finies les grèves! Et finies les augmentations
de taxes. Mais ça ne vous gêne pas? M. le Président, un
autre ici: Finies les orgies de taxes. Voulez-vous voir les portraits? Finies
les orgies de taxes. Votez Union Nationale. Les gens ont cru à ces
choses-là. Le ministre actuel de la Santé: Ils nous ont assez
taxé. Mettons-les de côté. Votons Jean-Paul Cloutier. Ma
foi du bon Dieu, en voulez-vous d'autres? Le député de
Saint-Maurice, qu'a-t-il dit? Avec l'Union Nationale: Finies les taxes dans
tous les domaines. Vous n'aurez qu'une chose à payer, l'impôt sur
le revenu. Il le disait à Pointe-du-Lac. Les contribuables du
Québec ne paieront que l'impôt provincial une fois que l'Union
Nationale sera au pouvoir, déclarait le docteur Philippe Demers, de
Shawinigan-Sud, candidat unioniste dans le comté de Saint-Maurice.
En avez-vous assez? En voulez-vous d'autres, encore? Je peux tous vous
passer les uns après les autres... déclarations de votre ministre
de l'Agriculture actuel qui a promis non seulement dans son comté, mais
qui est venu promettre dans mon comté de doubler les allocations
familiales. Encore dans ce domaine, je dis zéro, c'est faux. Ce n'est
pas arrivé. Le ministre, doubler les allocations familiales! II a
promis, votre ministre de l'Agriculture, de donner $100 par mois de pension aux
vieillards de la province, aux invalides. Cela n'a rien changé encore
dans ce domaine. Zéro de la part du ministre.
M. le Président, si vous avez des enfants... le ministre de
l'Agriculture a promis aux cultivateurs de... Il est venu promettre dans le
comté, chez nous; mais chez nous on ne l'a pas cru. Il est venu leur
promettre $25 par enfant qui fréquenterait l'école. Vous l'avez
tous promis, les uns après les autres. M. le Président, je ne
pense pas que vous ayez été promettre une chose pareille.
Autrement, vous ne seriez pas ici ce soir, vous auriez
démissionné. Mais seulement $25 par mois par enfant qui
fréquente les écoles! Mais vous l'avez tous promis, ça.
Qu'est-ce qui arrive après? Zéro, M. le Président. Encore
les mêmes $10 que les libéraux avaient garantis. Et aujourd'hui
vous venez nous parler de taxes? Parlez pas de Ti-Jean-la-Taxe! Parlez, de
Daniel-la-Surtaxe! Parlez plutôt de dépenses
exagérées dans tous les ministères. Parlez plutôt
des voyages en Europe, d'un voyage dans le sud. Et j'ai hâte d'entendre
le ministre
qui est allé en différents endroits pour apprendre
à aménager l'agriculture. Mais j'ai hâte de le voir tout
à l'heure. Il va nous exposer ce qu'il a appris. Il va nous donner un
programme global de développement dans la province de Québec. Et
c'est là-dessus que je termine parce que je me laisserais
entraîner...
M. PICARD: M. le député, me permettez-vous une
question?
UNE VOIX: Oui, oui.
M. COURCY: Ce n'est pas moi qui suis ministre mais seulement, comme vous
êtes encore habitués de me voir ministre...
M. LE PRESIDENT: Le député peut poser sa question.
UNE VOIX: Vous n'avez pas promis ça, vous, les allocations?
M. PICARD: C'est fini.
M. CROISETIERE: C'étaient les dernières strophes.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres députés qui
voudraient faire un exposé?
M. LACROIX: Est-ce que le ministre pourrait...
M. LE PRESIDENT: Si vous êtes d'accord pour que le
député fasse un exposé général...
M. VINCENT: Je répondrai, puis nous entamerons une discussion sur
le budget.
M. LACROIX: En fin de semaine, vous aurez le temps de faire quelque
chose...
M. VINCENT: Non, non. D'accord, on va assez vite, mais disons qu'il y en
a assez de fait sans en faire davantage en fin de semaine.
M. LACROIX: Si les hauts fonctionnaires ne sont pas trop fatigués
en fin de semaine.
M. VINCENT: La seule chose dont j'aurais, aimé parler est la
margarine.
M. LE PRESIDENT: Now, you want to make a speech.
M. BROWN: No, no speeches I would like to say a lew words
but maybe, the others...
M. CROISETIERE: Go ahead!
M. LE PRESIDENT: No, I think you can go on and after we...
UNE VOIX: Anyway, they don't have to finish them.
M. LACROIX: Poste budgétaire numéro 1: Administration.
M. BROWN: Mr. Chairman, I would like to say a few words, if I might.
During the Fall, I had a letter from the Minister, dated October 23rd, 1967:
« Mr. Glenn Brown, MLA, Legislative Assembly, Parliament Building. Dear
Sir; Following upon your letter of October nth pertaining to the Women's
Institute of the Province of Quebec, may I say that discussion and research was
the corps of the activators of the Department before we arrived. We are now
action orientated. You know of the new legislation that we have this year.
»
Well, I think I wonder a little about this action orientated and about
the fact that the time of study is all finished.
M. VINCENT: Who was in charge of the study?
M. BROWN: Well, this is a good question. I do not know exactly who but,
when I received this letter, I went down to my agronomist's office in Knowlton,
and I could see there could be a little action there. There was a stenographer
who had left the service and no stenographer to replace it. The telephone
number was not in the phone book for the first time since the agronomist's
office was located in Knowlton, so that this business of studying and action, I
do not know just how it works out but it did not seem to me that this was
difficult to know of how much action you get out of an office when there is no
secretary and there still is no secretary as far as I know. I talked to some of
the department and they said: Well, we are so short of money, short the budget
is, it is very, very difficult to hire a stenographer. There are orders, and
all this and that, so I could not just see how this business of action
orientated worked out.
Now at the same time, in Knowlton, there was an office set up by ARDA.
The Brome County Rural Development Association Limited, in which the Minister
quoted this last year in the estimates of saying there would be about $15,000
spent more or less, in this office of the Brome County Rural Development Board.
I wrote I did not have enough money or enough interest to
hire a secretary for the agronome's office. See that the phone number is
in the book. There was two fellows from the United States in there working for
an activator. Both from the universities of the States, I think. Probably there
could have been a few boys in Canada or Quebec, hired, but they were nice boys.
I think they were allright but there were two of there...
M. VINCENT: Who hired them? Who was paying for their salary? Who hired
these boys?
M. BROWN: Well, I guess it is a pretty good question there, Mr.
Chairman, but I think the best answer is the one given right here. I asked the
Government: Who was hired by the Brome County Rural Development Board? And they
answered to my question: Eric Wice, Mario Pollies, Diana Marcrew and Peter
White.
M. VINCENT: The Government did not hire those...
M. BROWN: Well, you are the fellows who gave me the answer.
M. VINCENT: No, no, but repeat the question there.
M. BROWN: Yes, well the question is this. UNE VOIX: Hired by whom?
M. BROWN: Quel montant a été déboursé du
premier juin 1967 au 31 janvier 1968 pour le programme ARDA par l'entremise
d'associations pour l'aménagement du comté de Brome
Limitée? Quels seront les frais d'administration de ces projets? Combien
a été déboursé pour les salaires? Qui a
retiré ces salaires? Quels ont été les projets?
M. VINCENT: Et on répond d'après le rapport que nous avons
du groupe.
M. BROWN: Oui, oui!
M. VINCENT: C'est comme si on nous posait une question pour une
société d'agriculture.
M. BROWN: Oui, oui. Mais, en même temps, quand vous avez un bureau
à Knowlton... When you have an agronomist's office which, according to
you, quoting from this book was much more important than any other project, the
Government was able to give this association enough money for hiring two
fellows from the United States to work in Canada, one secretary and one
activator while at the agronomist's office of the county, there was no
secretary. And, more than this not even a good telephone number that anybody
could look up. I would not say this was indicative of the action orientated
that the Minister would like us to believe or would like neither to
believe.
And, there is a series of things, as my « confrère »
mentioned in here, there was a chamber of farmers that was supposed to be so
important. It was going to save everything in the Province of Quebec for the
farmers. But, I don't see a chamber of commerce around and I have not even seen
any sign in Brome county, but the Minister in this letter said to me: Well, in
the past, we were are studying things but now, we were are action orientated,
and I could not see that this was indicative of it.
Now, we will take an other illustration, The Women's Institute of the
Province of Quebec had a secretary at Macdonald College. There has been
correspondence between myself, because the Women's Institute in my county said
that I should intervene in the case of the Minister but the Women's Institute
of the Province of Quebec still don't have a secretary. They have always had
one from the time they were incorporated, given by this Government, but there
is no secretary in this office. Again, supposedly in the past, things were
promised and were not too well regulated but now, we are action orientated but
the Women's Institute has not got the secretary in Macdonald College for the
whole Province of Quebec.
Again, we come to an ARDA plan and we are action orientated and,
according to the Minister In his discussions last year, « Mr. Brown: What
is the amount involved in rough figures? I would say $15,000 and we find that
in the area, the amount of budget spent out of the $15,000 was $7,410.55. Now
if, as the Minister says, there was this amount of $15,000 and the Government
was action orientated, why, surely, they would be able to spend those $15,000
and you would think that, if they were an action Government doing the things
that the Minister indicated In his remarks to me in the letter and in the
questions and answers that we had in the debate in our committee last year.
There was another thing too, but you know that you can't criticize the
Governement too harshly when they are in for a year, but there was a question
of a hard cider plant to encourage the apple growers. And, I heard my
honourable friend from Lotbinière while talking about that hard cider
plant and why, we Liberals, never got it done and was it always in the study
stage? Then, I had my honourable friend from Rouville do a lot towards winning
his election by saying: Those
lousy Liberals are going to put this cider plant in Montreal and I am
going to see it be right here in Marieville, right in the center of the apple
orchards where it is going to do a job. So far, I have not seen any part of it.
There are no foundations, no grounds, I do not even know if there are studies
on it. But, the Minister says: Well, we are action orientated. Well, from these
few things that a poor Liberal fellow, a Member from Brome, notices, I can't
see the action too much.
Now I look to the market of products today in the paper and the pigs,
the bottom is out of the market. Farm loans are the same thing, they are
$15,000. When we were fortunate enough to be elected, they used to be $7,000.
You raised them to $15,000 but since all my friends have been in, Mr.
President, it has been no increase in the farm loans. But anything that the
farmers have to buy, as you, gentlemen, very well know and as you, Mr.
President, know, if they are buying machines even over two years ago, the
farmers have to put up a great amount of money, not only for their machines but
even for the nails they buy in the store. If the Government is action or
instaled and this Department is, surely a lift of $10,000 to a farm loan would
be little enough compared to what things were in the past. This is the type of
things that the farmer could be helped on and, as the minister says:Well,
before we were in a restructure, now, action orientated but we do not even see
the research on the farm loans.
M. CROISETIERE: You will get them.
M. BROWN: Well, this is very interesting but at the same time, we hope
in the future, that will be a little more action than was in the past.
Now, going over the public accounts, I said to a group of my farm
friends in Brome, as I usually do, and before we got looking at the accounts,
is quite a job to get the boys serious enough to look at the book, because they
are not interested in figures as such. They were mentioning there that if their
car had a light out and they were driving on the road: Mr. Adjuster, would you
see that they got a ticket! And by eight months later, they would get a
subpoena to go to court and they would pay off. They mentioned they went to the
doctor: the price was up for medicine and visiting the doctor and the doctor
visiting them. Anything that they go into, the farmers, at least the ones I
ever talked to, said that everything is going up, much higher. There is one
thing that has not gone up and this is the price of the milk, or the price of
meat and they are still getting along on the same thing that they got along on
during the last four or five years and with the advance of prices in every
lines and finally, even if they do not get an income tax form in some cases,
they felt that there should be something done about the price of their
products.
But I told them: Well let's not worry about that too much. We have an
action orientated Government that, as indicated, to you gentlemen, quite of
some money for this coming year, altogether with the capital included in it;
$87,889,200. So, with this my farm friends started looking through the public
accounts. We came to this: Agriculture and Colonization, page 40, first item,
transportation it is the second item in the list $43,800. And
then, number 2, page 40: $73,000 for transportation. Number 3, production:
$120,000 for transportation. The number 4, page 41: $743,000, for
transportation.
Altogether, the transportation involved in the estimates of the public
accounts, for the departments involved, is an amount of $2,545,400 just for
transportation. Now, you and I would not think too much about this, I suppose,
but my farm friends were just a little indignate. They said: Well, it is always
the same, if we raise a hog and sell it, we get $0.26 a pound.
Then we go to the store, a day after, and buy back the same meat that we
sold. Oh, it is sixty-seven to eighty cents a pound. If we sell our milk, and
our wife happens to go out and pick up a quart we sell for around ten cents,
not more than that, and often times eight cents a quart, but we drop in to the
store to buy some of the milk we have put on the market, well, it is thirty
cents a quart and even then our friends that sell it to us say that they are
selling to us very cheaply. Now to add up to this, we look at a big fat
supposedly budget, that you consider, as our member, is going to bring in
eight-seven million dollars to help the farmers of this Province of Quebec and
we find that two million five hundred and forty-five thousand four hundred
dollars are going to be spent on having some officers of the Department drive
around.
Now this may be exaggerated a little bit but this is the feeling of the
farmer. When they sell the hog, nothing: when they buy, top prices. When there
is a Department in the Province of Quebec that is supposed to look after their
interests and do as much as they can for them, the first thing they get struck
for, is $2,545,400. Before the farmer even remotely thinks or dreams of getting
a dime of this, now I want to be on record that I am all for our Civil Servants
and I am all for the gentlemen that are working for the farmer, but I would
like to bring to you people what the farmer thinks when he looks at this
book. Now, we went over another item and this item was administration.
Administration, on page one, on the first item of the estimates on your page
40. Item one, $1,002,600; item two, $393,800; item three, $688,600. And, if you
add them up altogether, the amount for the administration of this budget, of
this piece of money that the farmers supposedly are drawing over $80,000 out of
the pockets of the taxpayers of the Province of Quebec, the farmer, when he
looks at this says: Good God: men, $17,364,600 gone before we even look at
it.
Now, I realize very well what this sum of money is for. And I am all for
our Civil Service and for the men that are in it and for seeing that they get
paid sufficiently. But, at the same time, I want you to realize and I am
sure many of you do realize the position the farmer is in when he goes
over this about eight or ten times to reach at the Departments, and each of the
items, he boils down. I do not know exactly how much really goes directly to
the farmer, but it is sure as heck has not nearly anything to do with $18
million. Now, this is what the farmer is looking at, in a way. He tells me:
Well, you are supposed to be Brown, one of our representatives and you come
selling us a kettle of fish. Or you tell us: Here you are, boys, we are giving
you $18 million dollars and the first two items we go over, there is already
twenty million spent and we have not seen them and this is quite an item.
The fact of the matter is today and I know you, fellows, know it
well that the farmer today, in our present society...
M. LE PRESIDENT: Si vous voulez m'excuser, il est maintenant dix heures.
Nous allons ajourner à lundi, trois heures, à l'Assemblée
législative, en haut. On reviendra ici en comité ensuite.
(22 h 1)
Séance du 13 mai 1968 (Seize heures vingt-cinq
minutes)
M. DEMERS (président): A l'ordre, messieurs! Je remercie le
député de Roberval qui m'a remplacé vendredi dernier. Je
crois que, à moins que je me trompe... J'ai relu le volumineux
débat qui s'est engagé ici...
M. LACROIX: Intéressant!
M. LE PRESIDENT: Oui, ça m'a eu l'air intéressant pour
certains.
UNE VOIX: Il est conservateur...
M. LE PRESIDENT: Les principes généraux ont
été énoncés. Il avait été convenu que
chaque député qui aurait des remarques passerait à tour de
rôle. C'était le député de Brome qui avait la
parole. Est-ce que M. Lacroix, le député des
Iles-de-la-Madeleine, voudrait...
M. LACROIX: Je voudrais faire quelques remarques
générales, M. le Président. Les crédits du
ministère de l'Agriculture sont étudiés encore cette
année dans un local qui est autre que celui de l'Assemblée
législative et, normalement, quand les crédits étaient
étudiés une année à l'extérieur de
l'Assemblée législative, l'année suivante on alternait.
Les crédits de l'Agriculture auraient dû cette année, dans
ces conditions, être étudiés en haut. Cela m'étonne
un peu, alors que le ministère de l'Agriculture intéresse des
dizaines et des dizaines de milliers d'individus dans la province de
Québec, qu'on étudie les crédits quasiment en cachette, en
catimini. Très peu de personnes ont connaissance de ce qui se passe, et
la publicité entourant les débats est plutôt restreinte. En
haut on étudie les crédits du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, ministère certainement important mais qui
n'intéresse que quelques centaines de personnes, et qui, à mon
point de vue, a beaucoup moins d'importance dans la province de Québec
que le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
De toute façon, ceci dit, M. le Président, je voudrais
faire remarquer que l'agriculture dans la province de Québec, depuis
1966, n'a pas vu sa situation s'améliorer malgré les promesses
qui ont été faites et répétées par les
membres du gouvernement actuel, et particulièrement par le ministre qui
a, à l'heure actuelle, la responsabilité de l'administration du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Naturellement, il y a
une chose qui peut peut-
être expliquer ce fait, c'est que l'honorable ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation n'a que deux adjoints parlementaires dans
la personne des députés de Lotbinière et de Roberval.
Naturellement, quand on administre un ministère aussi important que
celui de l'Agriculture et de la Colonisation, et qu'on a seulement deux
adjoints parlementaires, on comprend que le ministre soit débordé
de travail. C'est regrettable qu'un autre député, qui
siège dans cette Chambre, n'aie pas accédé au poste, parce
que je suis convaincu, M. le Président, et vous en conviendrez avec moi,
qu'il aurait pu aider considérablement le ministre de l'agriculture et,
de ce fait, aider les cultivateurs eux-mêmes.
Ainsi, un candidat de l'Union Nationale, au cours d'une assemblée
électorale, le 4 juin 1966, prédisait la victoire de l'Union
Nationale, la nomination de M. Clément Vincent, candidat unioniste dans
le comté de Nicolet, comme ministre de l'Agriculture, et que
lui-même deviendrait l'adjoint de M. Vincent, une fois que le prochain
gouvernement serait formé. Naturellement, M. le Président, celui
qui faisait cette déclaration, l'actuel député de
Saint-Maurice, admettra que le fait de n'avoir pas été choisi
comme adjoint parlementaire du ministre de l'Agriculture, c'est peut-être
la plus grande faiblesse du gouvernement de l'Union Nationale. J'espère
que, dans un avenir prochain, on remédiera à cette situation pour
lui et surtout pour la classe agricole de la province de Québec.
M. LE PRESIDENT: A moins que ce soit une force pour le gouvernement que
de ne pas m'avoir nommé. Le président actuel, M. le
député des Iles-de-la-Madeleine, ne se prend pas pour un
autre!
M. LACROIX: Mais, à ce moment-là, j'ai l'impression que
vous vous preniez pour un autre.
M. LE PRESIDENT: Non, non, c'est parce que j'ai regardé les
adjoints parlementaires que vous aviez dans le temps et je me suis dit que je
pourrais les remplacer.
M. LACROIX: Et ça date seulement du 4 juin 1966. Je pense que, de
1960 à 1966, il y avait seulement un adjoint parlementaire et il
s'acquittait aussi bien de ses responsabilités que les deux qui sont
là ensemble à l'heure actuelle.
Mais de toute façon, M. le Président, lors de cette
assemblée électorale du 4 Juin 1966, vous déclariez que
seul l'impôt provincial serait maintenu si l'Union Nationale triomphait
et qu'ainsi les pauvres cultivateurs verraient leur situation économique
s'améliorer et, en même temps, leurs revenus augmenter de
façon qu'ils puissent vivre sur le même pied que les autres
classes de la société.
Je pense que depuis deux ans le gouvernement actuel n'a pas fait
grand-chose pour améliorer la situation du cultivateur de la province de
Québec Même si, comme vous le disiez lors de votre
assemblée, l'Union Nationale réclamait un prix minimum de $4 les
cent livres de lait pour le lait industriel, le gouvernement provincial n'a
rien fait en ce sens. C'est le gouvernement fédéral qui a
donné une subvention de $1.21 les cent livres de lait industriel, moins
les $0.10 pour l'exportation, ce qui donnait un prix approximatif de $4.75 les
cent livres. Et, à ce moment-là, le gouvernement provincial a
décidé de retirer le subside de $0.10 la livre de gras pendant
l'hiver et de $0.05 l'été qui avait été
accordé par le gouvernement libéral pour aider les cultivateurs.
De ce fait, on a fait perdre aux cultivateurs de la province de Québec
$8,500,000 de revenu.
Alors que le parti libéral était au pouvoir, le
député de Lotbinière, le député de
Bellechasse, le député de Beauce et quelques autres demandaient
à l'UCC de marcher sur le Parlement de Québec et ils se
plaignaient que le gouvernement provincial ne donnait pas suffisamment pour
aider ces pauvres cultivateurs qui n'étaient pas payés
raisonnablement pour le travail qu'ils donnaient. Je trouve un peu paradoxal de
voir que ces mêmes députés, qui participaient avec l'UCC
à la marche sur le Parlement de Québec alors que celui-ci donnait
quelque chose aux cultivateurs, demandent aujourd'hui aux gens de l'UCC de
marcher sur Ottawa alors que le gouvernement de Québec enlève son
aide aux cultivateurs et que c'est le gouvernement d'Ottawa qui vient en aide
à nos cultivateurs de la province de Québec. C'est un fait un peu
paradoxal et je pense que c'est une situation qui étonne tous les gens
qui s'intéressent de près au développement de la cause des
cultivateurs dans la province de Québec
Je pense que l'UCC fait marche arrière et je comprends mal que
cet organisme qui doit défendre les intérêts de la classe
agricole du Québec se taise aujourd'hui contre un gouvernement qui est
inactif, un gouvernement qui non seulement ne donne pas mais enlève
à la classe agricole. Les directeurs de l'UCC, les principaux dirigeants
de la Coopérative fédérée, les représentants
de la Corporation des Agronomes que le gouvernement précédent
invitait à venir discuter, chaque mois, de l'élaboration des
prin-
cipales politiques qui seraient de nature à aider la classe
agricole, ces gens qui participaient de façon très intensive
à l'élaboration des politiques, critiquaient, comme
c'était leur droit, et peut-être leur devoir, le gouvernement
parce qu'il ne faisait pas suffisamment. Aujourd'hui ils sont muets devant un
gouvernement qui ne fait rien, qui ne respecte aucune de ses promesses de
travailler afin d'améliorer la situation de notre classe agricole.
Pourtant, comme le mentionnait le député d'Abitibi-Ouest,
vendredi dernier, on voyait, dans les annonces électorales de l'Union
Nationale, des gens aussi sérieux que le député de
Montmagny dire: Ils nous ont assez taxés, mettons-les de
côté, votons Jean-Paul Cloutier. Des gens comme le
vice-président de l'Assemblée législative qui disait:
Finies les orgies de taxes. Pour les cultivateurs nous aurons l'exemption de
l'impôt foncier de la terre et des bâtiments de ferme.
Les orgies de taxes se sont accentuées et elles se sont
multipliées non pas par un ou par deux, mais par quatre et par cinq. Par
ailleurs, toutes les promesses de l'Union Nationale qui étaient de
nature à améliorer la situation agricole n'ont pas
été réalisées et ne sont même pas en voie de
l'être.
Une autre annonce électorale du vice-président, candidat
de l'Union Nationale dans le comté de Rivière-du-Loup, disait:
Exemption d'impôt foncier sur les fermes. Finies les augmentations de
taxes ».
Et, il n'y a pas si longtemps, l'honorable ministre de l'Agriculture,
à une émission de télévision de Radio-Canada,
mentionnait et essayait de prendre crédit du fait que les cultivateurs
bénéficiaient maintenant, du temps de l'Union Nationale, de 35%
des remboursements de l'impôt foncier au point de vue scolaire.
L'honorable ministre de l'Agriculture, député de Nicolet,
a omis je ne comprends pas parce que c'est un homme qui a une excellente
mémoire de mentionner qu'il s'agissait d'une législation
qui avait été adoptée par le parti libéral, avant
les élections du 5 juin 1966. Et ce sont les cultivateurs qui
bénéficient d'une législation adoptée par le
gouvernement de l'Union Nationale.
Quant à l'assurance-bétail qui avait été
promise par le gouvernement de l'Union Nationale, il ne semble pas que nous
ayons un projet de loi qui devrait être soumis à la Chambre, cette
année.
Quant à l'assurance-récolte, je crois que si le
gouvernement précédent n'avait pas commencé
l'élaboration de cette loi et que si le chef de l'Opposition actuelle et
l'ancien ministre de l'Agriculture n'avaient pas travaillé de
façon aussi active au comité de l'Agriculture, pour
améliorer ce projet de loi, je crois, dis-je, que le ministre actuel
n'aurait pas à se réjouir de la loi d'assurance-récolte
qu'il avait présentée à ce moment-là.
Naturellement, l'assurance-récolte est, à mon point de
vue, une loi qui sera de nature à protéger les cultivateurs
contre les aléas de la température et les autres fléaux
qui peuvent s'abattre et j'espère qu'elle rendra de plus grands services
que ceux que j'en attends et que ceux que les cultivateurs en attendent
eux-mêmes.
Je pense que du côté de l'élaboration des politiques
relatives aux subsides qui permettent aux cultivateurs d'améliorer leurs
revenus, et dans le rapport annuel qui a été soumis en 66/67, on
ne trouve rien dans la politique agricole du gouvernement qui soit de nature
à laisser espérer aux cultivateurs des jours meilleurs... Je
pense aussi, M. le Président, que le ministère de l'Agriculture
devrait travailler de façon que les cultivateurs se groupent davantage
dans leur union professionnelle, qu'ils étudient leurs problèmes
plus à fond et que le gouvernement accepte que les meilleures
recommandations relatives à l'avenir de l'agriculture ne peuvent venir
que du milieu agricole lui-même.
Je pense que tant et aussi longtemps que les cultivateurs ne
réussiront pas à réunir la grande majorité des
cultivateurs de la province de Québec, dans leur union professionnelle
et ne parviendront pas à étudier leurs problèmes qui ne
sont pas les mêmes dans la région de l'Abitibi, de la
Gaspésie, du Lac-Saint-Jean ou dans la région des Cantons de
l'Est, que s'ils ne sont pas en mesure de soumettre des projets concrets au
gouvernement et exiger de lui qu'il adopte des législations qui seront
de nature à améliorer leur situation, non pas en fonction de la
prochaine élection, mais en fonction des générations
futures, le sort de la classe agricole dans la province de Québec sera
toujours très aléatoire et leurs conditions seront loin de suivre
celles qui prévalent dans les autres milieux sociaux de la province de
Québec.
Nous avons à l'heure actuelle une agriculture qui n'est pas
rentable dans un très grand nombre de milieux et je pense qu'il
appartient au gouvernement de faire en sorte que les cultivateurs puissent
vivre de leur travail, en vivre convenablement et faire vivre convenablement,
également, ceux dont ils ont la responsabilité.
Je crois ici que l'on devrait poser au ministre de l'Agriculture la
même question que
celle que posait le député de l'Union Nationale de
Lévis, concernant le problème de la fermeture du chantier de la
George T. Davie. M. Morin posait la question: Vaut-il mieux subventionner des
entreprises ou verser des allocations de chômage et d'assistance
sociale?
A l'heure actuelle dans la province de Québec, nous avons des
problèmes qui attendent depuis longtemps qu'on leur trouve des
solutions. Et même si le gouvernement actuel a blâmé le
gouvernement précédent, et particulièrement l'ancien
titulaire du ministère de l'Agriculture, de ne pas procéder assez
rapidement dans l'élaboration de politiques propres à
améliorer la situation du cultivateur québécois, je crois
que le gouvernement d'alors a eu au moins le courage d'instituer une
enquête royale, afin d'étudier, dans leur ensemble, les
problèmes de l'agriculture du Québec.
Cette commission royale étudie déjà depuis
plusieurs années et elle tarde à faire connaître son
rapport. Je crois que le ministère de l'Agriculture du Québec
devrait insister auprès des membres de cette commission royale afin que
les résultats de cette enquête soient connus le plus tôt
possible, de façon que le ministère soit en mesure
d'élaborer des politiques de nature à relever le niveau de vie de
nos cultivateurs.
Je me rappelle très bien les sarcasmes et les questions
posées par les gens du gouvernement, qui, dans le temps, lorsqu'on
disait que les cultivateurs devaient agrandir leur exploitation, s'ils
voulaient faire face à leurs obligations, et obtenir des revenus
raisonnables, à ce moment-là, que de gorges chaudes n'a-t-on pas
faites en accusant le ministre de l'Agriculture d'alors, le
député d'Abitibi-Ouest, de vouloir faire disparaître une
trentaine de mille fermes dans la province de Québec.
Est-ce que la situation a changé depuis 1966? Est-ce qu'a
cessé l'exode des terres de la province de Québec? Je crois que
les exploitants sont obligés de laisser les terres qui ne sont pas
rentables, et de tenter d'aller gagner à l'extérieur leur vie et
celle de leurs dépendants. Je pense que nous devons faire en sorte que
les cultivateurs puissent travailler avec la capitalisation qu'ils ont sur leur
ferme, sur une étendue de ferme plus grande, afin de leur permettre
d'augmenter leur revenu.
Depuis quelques années, les cultivateurs ont augmenté
leurs investissements sur les fermes par quatre, par cinq et même par
plus que cela, alors que le revenu des fermes n'a pratiquement pas
augmenté. Je pense que c'est là la raison majeure et vitale pour
laquelle les cultivateurs, à l'heure actuelle, ont de la
difficulté à joindre les deux bouts. Si le cultivateur devait
recevoir seulement le prix minimum qui est reconnu par la loi du salaire
minimum, à l'heure actuelle, il n'y a pas beaucoup de cultivateurs qui
pourraient même se payer ce strict minimum.
M. le Président, l'agriculture dans la province de Québec
est dans une situation difficile, et il appartient au gouvernement actuel, non
pas de faire des promesses, mais de travailler, d'oeuvrer de façon
à trouver des solutions concrètes aux problèmes qui
assaillent nos cultivateurs.
Dans chaque discours du trône, on retrouve les intentions pieuses
du gouvernement de travailler afin de trouver des solutions aux
problèmes agricoles. Chaque année, on retrouve dans le discours
du trône à peu près une seule mesure: celle d'accorder des
crédits additionnels à l'Office du prêt agricole pour
consentir des prêts à ceux de nos cultivateurs qui désirent
s'installer ou améliorer leurs installations.
Je pense que le prêt agricole est une chose excellente qui, il y a
quelques années, répondait aux besoins d'alors, mais c'est
là une législation qui doit être améliorée.
On doit aussi mettre des sommes plus considérables à la
disposition de l'office et modifier la loi de manière que le montant
maximum permis pour prêter à chaque cultivateur soit
augmenté, puisque les montants maximums d'aujourd'hui ne
répondent plus aux besoins ni à la valeur des entreprises
agricoles qui, normalement, pour être rentables, exigent une mise de
fonds beaucoup plus considérable qu'il y a quelques années
à peine.
Lors de la présentation du dernier discours du budget, l'Union
catholique des cultivateurs mentionnait qu'il serait essentiel que la
coordination des diverses lois touchant le crédit de nantissement
agricole soit améliorée de façon à en faire un
outil efficace et moderne.
J'espère qu'au cours de la présente session le
gouvernement déposera un ou des projets de loi qui seront de nature
à répondre à ce voeu de l'UCC.
A l'heure actuelle, M. le Président, il est un peu difficile pour
nous de faire des suggestions d'éléboration de nouvelles
politiques ou d'amélioration de la politique que l'on se propose de
présenter, parce que le gouvernement, même si nous sommes
déjà au 13 mai, n'a pas encore déposé les projets
de loi qu'il entend faire adopter par les chambres au cours de la
présente session.
J'espère que, dans les années qui viendront, le
gouvernement agira de façon que l'agriculture connaisse une
amélioration de sa situation, et ce non seulement en période de
campagne électorale. A l'heure actuelle, que se pas-
se-t-il du côté du gouvernement dans le domaine agricole?
Quand il y a quelque chose qui marche, il est clair que le ministre est
empressé d'aller à la radio ou à la
télévision et de tenir des conférences de presse pour
essayer de s'accorder le crédit des conditions favorables de
l'agriculture. Mais aussitôt que quelque chose ne marche pas, comme
toujours, le gouvernement de l'Union Nationale, selon sa tradition, accuse le
gouvernement fédéral de manquer à ses
responsabilités. Ce fut comme cela de 1936, à 1939 et de 1944
à 1960. Le gouvernement ne veut pas prendre ses responsabilités
et essaie de faire porter l'odieux de la situation à d'autres
gouvernements qu'à celui du Québec.
Ce sont des situations qui ne peuvent durer, parce que la classe
agricole a subi ces contrecoups politiques pendant de trop nombreuses
années et il est temps, aujourd'hui, que l'on pense à
l'agriculture en fonction du relèvement du niveau de vie de ces dizaines
de milliers de familles qui vivent de l'agriculture et qui devront continuer
à en vivre. C'est bien beau de parler de cours de recyclage, mais
lorsqu'on arrive avec des personnes qui ont vécu pendant quinze, vingt,
trente ou quarante ans sur une ferme, il est très difficile de les
amener à suivre des cours, de les recycler pour les relancer sur le
marché du travail ailleurs.
De toute façon, même si nous faisions suivre des cours
à ces cultivateurs-là, où pourrions-nous leur trouver de
l'emploi? Nous ne sommes même pas capables de trouver du travail pour
ceux qui sont en dehors du secteur de l'agriculture, comment voulez-vous que
l'on sorte des dizaines, des centaines, des milliers de cultivateurs et que
l'on tente de les intégrer au marché du travail autre que celui
du domaine agricole.
Pour cela, il faut immédiatement penser aux prochaines
générations de cultivateurs. L'agriculture dans la province de
Québec vivra en autant que les cultivateurs deviendront des hommes
d'affaires. Parce qu'aujourd'hui le cultivateur administre un capital
très important et il faut qu'il soit en mesure de faire ses bilans,
d'étudier la situation des marchés, de savoir ce qui est rentable
et ce qui ne l'est pas, et de ne pas attendre d'être acculé
à la faillite avant de changer la direction de son exploitation.
Cela ne viendra naturellement que par l'éducation. Je pense qu'il
serait imporant que dans nos milieux agricoles, les agronomes soient
déchargés de leurs travaux de «paperasse » pour se
consacrer à l'éducation, à l'étude, avec les vrais
cultivateurs, avec ceux qui ont des chances de survivre en opérant leurs
fermes, pour qu'ils connaissent bien la situation des marchés, pour
qu'ils sachent bien administrer leur exploitation, pour qu'ils soient en mesure
d'exploiter leur affaire sur une base commerciale; parce que c'est là la
seule façon pour nos cultivateurs de faire face à la concurrence,
d'organiser leur exploitation de façon à leur permettre
d'opérer, de bien vivre et de bien faire vivre ceux dont ils ont la
responsabilité.
M. le Président, au cours de l'étude des crédits,
nous aurons l'occasion de revenir sur le bien-fondé des sommes
importantes que le gouvernement dépense dans différents secteurs
de l'administration pour savoir si ces centaines de milliers de dollars et ces
millions sont réellement des investissements valables dans l'agriculture
à l'heure actuelle. Quand on regarde les comptes publics et qu'on
étudie la façon dont on dispose des montants affectés
à l'agriculture, il y a lieu de se demander si réellement le
ministère de l'Agriculture ne dépense pas un peu au petit bonheur
une très grande portion du budget mis à la disposition du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation alors qu'une infime
partie va réellement aider le cultivateur lui-même.
Il y a, par exemple dans les travaux de mécanisation, des
centaines de milliers et des millions de dollars qui se dépensent pour
faire des travaux dits d'amélioration de fermes dans des milieux
où l'agriculture ne pourra jamais être rentable, et je me
réfère par exemple à la partie sud des comtés de
Bellechasse, de Montmagny et de l'Islet où il n'y a à peu
près aucune possibilité d'exploitation agricole rentable. Je me
demande pourquoi le gouvernement continue à dépenser des
centaines de milliers de dollars et des millions par année pour faire
des travaux d'amélioration de fermes alors qu'on devrait plutôt
consacrer ces millions-là au reboisement puisque la seule vocation de
ces terres serait la vocation forestière. Il ne sert à rien de
continuer à dépenser inutilement des centaines de milliers de
dollars pour une agriculture qui ne fera jamais vivre son homme alors que ces
régions pourraient très bien faire vivre leur population s'il y
avait une exploitation forestière organisée d'une façon
rationnelle et raisonnable.
Naturellement, il demeure un lait qu'une génération est
sacrifiée. Que ces travaux de restauration forestière ne sauront
pas faire vivre immédiatement les familles par la coupe du bols et par
l'exploitation forestière. Mais je crois que d'ici à ce que l'on
puisse faire la récolte du bois, les familles qui habitent ces
régions pourraient très bien être occupées à
la restauration forestière, à l'organisation de forêts qui
demain contribueraient à assurer le développe-
ment économique, non seulement de ces régions mais de
l'ensemble de la province de Quebec.
C'est là une opinion, et j'ose espérer qu'au
ministère l'on s'attaquera à faire du ministère de
l'Agriculture un ministère non politique, un ministère qui visera
à améliorer la situation de nos cultivateurs et qui cessera
d'être ce qu'il a été pendant de trop nombreuses
années, et au cours d'années dont beaucoup de gens se
rappelleront particulièrement, soit les années avant 1960...
M. BERNATCHEZ: De 1960 à 1966.
M. LACROIX: ... alors que le ministère de l'Agriculture
était bien plus un ministère électoral qu'un
ministère qui bâtit, conçu en fonction de
l'amélioration de la situation économique de l'immense
majorité de la population de la province de Québec Et je pense
que c'est là une situation, une responsabilité dont le ministre
est conscient, et je ne doute pas qu'au cours des prochains mois parce
que, naturellement le ministre n'est là que par accident, il ne sera pas
là longtemps mais pour le temps qu'il sera là,
espérons qu'il amorcera un revirement, de façon que le
ministère de l'Agriculture remplisse exactement les fonctions pour
lesquelles il a été créé.
Je pense que dans l'ensemble de l'étude des crédits...
Personnellement, j'aurai des remarques à faire sur certains articles et
je me réserve, à ce moment-là, le privilège de
faire non seulement de la critique mais particulièrement des
propositions au gouvernement qui, je crois, pourraient être de nature
à améliorer la situation de nos cultivateurs, et à
permettre au gouvernement, au ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, de jouer son rôle et d'éviter que l'économie
agricole de la province de Québec continue de se
détériorer.
Ce qui, naturellement, est tout à fait inacceptable puisque pour
des dizaines de milliers de familles dans la province de Québec
l'agriculture continuera à être le seul moyen de gagner leur
vie.
Je pense que le ministère de l'Agriculture devra
particulièrement s'attaquer au problème de la mise en
marché des produits agricoles. Il faudra travailler, en collaboration
avec nos cultivateurs, de façon à les amèner à
faire une mise en marché ordonnée de leurs produits afin que les
produits agricoles du Québec prennent la place qui leur revient sur les
marchés québécois. A l'heure actuelle, alors que nos
cultivateurs éprouvent de la difficulté à vendre leurs
propres produits, nous voyons les autres provinces, quand ce n'est pas les
autres pays, venir prendre leur place, venir vendre leurs produits à la
place de nos cultivateurs.
Naturellement, nous ne pouvons pas blâmer les autres provinces ou
les autres pays. Nous n'avons que nous-mêmes à blâmer c'est
à nous de prendre nos responsabilités, c'est à nous de
travailler à faire une mise en marché raisonnable, c'est à
nous de convaincre la population québécoise que nous avons des
produits d'aussi bonne qualité que ceux qui viennent des autres
provinces, des produits qui sont préparés de façon aussi
raisonnable et que le cultivateur de la province de Québec est aussi
honnête et consciencieux dans la mise en marché de ses produits,
que le sont les cultivateurs des autres provinces ou des autres pays.
Naturellement, ce ne sera pas facile de faire l'éducation de gens
qui, pendant des années, ont travaillé avec une conception de
leur profession et qui n'ont peut-être pas suivi l'amélioration
qui s'est poursuivie dans le domaine agricole comme dans tous les autres. Mais,
tout de même, ce n'est pas parce que ce sera difficile qu'il faut se
soustraire à la tâche. Loin de là, nous devons travailler
davantage et il faut surtout que les cultivateurs aient confiance en leurs
administrateurs et en leur gouvernement. Il faut qu'ils aient confiance en leur
ministère pour pouvoir emboîter le pas et faire en sorte que
l'agriculture québécoise connaisse un renouveau qui permettra
à la classe agricole de voir son standard de vie atteindre le niveau de
celui du travailleur, le niveau des autres classes de la
société.
Je pense qu'il va falloir faire de la planification et c'est toujours
extrêmement difficile. Cela ne peut pas se faire autrement que par des
études, que par de l'éducation faite dans le milieu même.
Nous avons été à même de constater ce fait dans la
région du bas du Québec, le territoire pilote où le Bureau
de l'aménagement de l'Est du Québec a conduit des travaux
très valables. Nous savons que, lorsque la population a confiance en
ceux qui font des études, elle est prête à participer et
elle est prête à soumettre des solutions de nature à
améliorer réellement sa situation.
Concernant le BAEQ, je voudrais mentionner que nous avons grand espoir
que le 26 mai prochain, à Rimouski, le gouvernement du Québec et
le gouvernement d'Ottawa en viendront à une entente qui permettra
à la province de Québec, avec la collaborationfinancière
du gouvernement d'Ottawa, de travailler à l'amélioration du
niveau de vie, à l'amélioration de la condition sociale,
économique et culturelle de la région du Bas-Saint-Laurent, de la
Gaspésie et des Hes-de-la- Madeleine.
Pendant trois ans, la population du territoire pilote a travaillé
avec les responsables du Bureau d'aménagement de l'est du Québec,
avec les responsables des ministères concernés, autant du
gouvernement fédéral que du gouvernement provincial. La
population attend de grandes choses de la réalisation du plan qui a
été préparé par le BAEQ. Ce sera valable en autant
qu'on passera le plus tôt possible à la réalisation du plan
qui a été soumis par le Bureau d'aménagement de l'est du
Québec. A l'heure actuelle, la population commence à
s'inquiéter du fait que le plan qui a été remis au
gouvernement, au cours du mois de juillet 1966, n'a pas encore commencé
à être réalisé.
La population des Iles-de-la-Madeleine s'inquiète
énormément. Parce que dans le montant de $27 millions qui est
prévu, que l'on doit dépenser cette année dans le
territoire pilote en vue de réaliser la première étape du
plan du Bureau d'aménagement de l'est du Québec, il n'y a
absolument rien pour les Iles-de-la-Madeleine.
Je crois que nous sommes dans une situation encore particulière,
et bien particulière, du fait de l'isolement des Iles-de-la-Madeleine.
Je demande au ministre de l'Agriculture de faire en sorte que l'on
remédie à la situation et que, dès cette année, il
puisse y avoir des sommes dépensées à même le budget
de $27 millions prévu cette année, de façon à
améliorer la situation économique du comté des
Iles-de-la-Madeleine.
Si nous tardons, la population perdra confiance, la population se
découragera, et nous aurons manqué le but primordial qui avait
été fixé lors de la mise en marche de ces études,
soit celle d'amener la population à prendre conscience de ses
responsabilités et à participer à l'amélioration de
son niveau de vie. Si nous continuons à retarder la mise en application
des propositions contenues dans le plan du Bureau d'aménagement, dans
bien des cas, quand viendra le temps de mettre à exécution ce
plan, les choses seront déjà dépassées, et ce ne
sera plus valable. Il faut procéder immédiatement, et
j'espère que le gouvernement fédéral, par une contribution
assez généreuse afin de permettre les travaux dans la
région pilote du territoire du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie
et des Iles-de-la-Madeleine, verra à développer, à
exploiter les richesses de tout le territoire pilote, et dans
l'intégrité du territoire.
S'il fallait que les travaux soient conduits uniquement dans certains
comtés de la région, nous aurons manqué royalement notre
coup. Si le gouvernement actuel prévoit, conçoit que les
priorités dans la réalisation de ce plan doivent se faire
uniquement dans certains comtés, les deux gouvernements auront
dépensé des dizaines et des centaines de millions dans le
territoire pilote absolument sans avoir résolu aucun problème. On
aura aigri la population, et la situation sera pire que celle que nous
connaissions avant.
M. le Président, j'espère que le 26 mai prochain, à
Rimouski, la signature d'une entente entre les deux paliers du gouvernement
sera le commencement de l'amélioration de la situation qui
prévaut dans ce territoire pilote et que le gouvernement
québécois verra à ce que tout le territoire soit
développé de façon à empêcher le
chômage chronique que nous connaissons, de façon à
empêcher le sous-développement économique. Tout en
améliorant la situation économique du territoire, cela permettra
en même temps à la population elle-même de prendre soin de
son développement social et culturel.
Le ministère de l'Agriculture ne doit pas suivre les
événements, il doit précéder les
événements. Et il appartient au ministère de l'Agriculture
de faire en sorte que l'agriculture québécoise, demain, soit la
plus prospère du Canada, et, pour cela, il faut cesser de
dépenser des sommes considérables pas souvent à bon
escient. Il faut faire en sorte que l'argent qui sera dépensé
devienne un investissement rentable qui aidera la classe agricole de
demain.
J'ose espérer que si le ministre manque de personnes
compétentes dans son entourage, on retrouvera le moyen M. le
Président de vous intégrer au personnel du ministère pour
vous permettre d'aider l'honorable ministre.
Il y aurait quelques remarques que j'aurais pu faire concernant
certaines déclarations, certains écrits faits par un M. Rioux au
point de vue d'agriculture de politique ou de politique d'agriculture et
concernant certaines réponses qui ont été données
à ces choses écrites par M.
Rioux. Au cours de la discussion des crédits, on aura l'occasion
d'en reparler. Je termine en espérant qu'au cours de l'exercice fiscal
68/69, on assistera au commencement de la réalisation des nombreuses
promesses qui ont été faites par le gouvernement dans son
ensemble, et par l'honorable ministre de l'Agriculture en particulier, de
façon que la classe agricole du Québec puisse commencer à
entrevoir un commencement de solution à ces nombreux problèmes.
Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Charlevoix.
M. MAILLOUX: En raison du vaste tour
d'horizon que mes collègues viennent de faire, je n'ai aucune
observation d'ordre général à ajouter. Si c'est dans
l'ordre, je voudrais simplement demander au ministre s'il voudrait, pour les
fins de la discussion qui va suivre aux différents postes, apporter
devant le comité tous les documents qui ont servi sous le
précédent régime politique, le précédent
gouvernement, à l'organisation de l'entrepôt de pommes de terre
des Eboulements. J'entends fédéral et provincial.
M.VINCENT: D'accord.
M. MAILLOUX: Je voudrais également demander au ministre, au
moment d'en arriver là, s'il serait possible d'apporter également
les subventions que le gouvernement actuel ou les gouvernements
précédents auraient pu allouer à la Coopérative des
Eboulements durant les dix dernières années.
M.VINCENT: D'accord. M. MAILLOUX: Merci.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on aurait des remarques à faire de ce
côté-ci? Le député de Lotbinière.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, juste quelques mots car je suis
bien conscient que l'on est ici pour étudier les crédits du
ministère de l'Agriculture. Mais, tel qu'il a été convenu
avec le ministre et le député d'Abitibi-Ouest, ilI est permis de
faire un tour d'horizon sur la situation de l'agriculture.
Depuis que ce comité siège, j'ai écouté
attentivement les quatre députés qui y ont participé, le
député d'Abitibi-Ouest, le député de Brome, le
député des Iles-de-la-Madeleine et en dernier lieu le
député de Charlevoix. Au cours des trois premières
interventions particulièrement, on a répété devant
le comité des arguments qui ont été exposés
à l'Assemblée législative lors de l'adresse en
réponse au discours du trône.
Le député d'Abitibi-Ouest, le député des
Iles-de-la-Madeleine, le député de Brôme, se sont tous
trois efforcés de démontrer que l'agriculture était dans
une situation très difficile. J'ai siégé à
l'Assemblée législative de 1960 à 1966 alors que le
député d'Abitibi-Ouest était ministre de l'Agriculture et
que le député de Brome était adjoint du ministre de
l'Agriculture.
J'ai siégé également de 1962 à 1966 alors
que le député des Iles-de-la-Madeleine siégeait avec le
gouvernement et c'est une tout autre chanson que l'on entendait dans ce
temps-là.
On était en train de transformer l'agriculture du Québec.
On faisait des organigrammes, de la restructuration, de la planification.
C'était l'âge d'or de l'agriculture. Vous voyez comme les
situations ont changé. Alors que ces messieurs siégeaient du
côté ministériel ils donnaient un essor nouveau à
l'agriculture et tout allait très bien madame la marquise.
II a suffi qu'ils changent de côté de la Chambre pour venir
déclarer ce que nous constations, dans le temps, que leur passage
à l'administration de la province, de 1960 à 1966, loin d'avoir
réglé des problèmes agricoles, a aggravé la
situation. Les fameux organigrammes dont on nous parlait avec tant
d'enthousiasme et de chaleur, on les a retrouvés dans les tiroirs de
l'administration. Je pense que les autorités du ministère n'ont
pas encore fini de les analyser tous tellement il y en avait, des
organigrammes. Des plans, des mots.
On s'alarmait tout à l'heure sur la désertion de nos
campagnes, on parlait d'agrandissement des fermes, on parlait du manque
d'intérêt des fils de cultivateurs ou des cultivateurs dans la
profession agricole. Il y a des raisons pour cela.
Pendant plusieurs années, on a entendu une voix
supposée autorisée proclamer qu'il y avait 30,000
cultivateurs de trop. Un jeu de statistiques, M. le Président. Je
comprends que le député d'Abitibi-Ouest, ministre de
l'Agriculture du temps, voulait tout simplement attirer l'attention des
statisticiens, les invitant à reviser leur définition du
cultivateur. On qualifiait comme cultivateurs des exploitants de lopins de
terre qui vendaient pour $50 de produits agricoles. En fait, ce ne sont pas des
cultivateurs. C'est à ces gens-là que le ministre voulait enlever
le nom de cultivateurs et leur trouver une autre étiquette. Eh bien, il
aurait dû trouver également une autre façon de s'exprimer.
En prônant qu'il y avait trop de cultivateurs dans la province de
Québec, cela a eu pour effet de démoraliser les véritables
cultivateurs. Ils se demandaient s'il ne s'agissait pas d'eux. Chacun se posait
la question: Lequel est de trop?
Avec les problèmes que l'agriculture connaît et qu'elle
connaissait, en suggérant à ces gens-là qu'ils pouvaient
se trouver de l'emploi ailleurs, il est certain qu'il en est
résulté une désaffection pour le travail rural.
Aujourd'hui, c'est cette confiance qu'il faut réveiller parce que
n'en déplaise à ceux qui prônent le contraire
l'agriculture constituera toujours l'industrie de base dans la province de
Québec, au Canada et même dans toute civilisation. N'en
déplaise également à ces théoriciens qui
préconisent des « ranches » des terres avec des superficies
de « ranch » dans la province de Québec, ce sont des gens
qui rêvent. Toutes ces
théories qu'on a mises de l'avant depuis 1960 sont en train de
s'effriter, par l'expérience et par des études plus
sérieuses qui ont été faites dans des provinces voisines.
Il suffit de prendre connaissance du rapport de la commission Biggs, en
Ontario, pour comprendre que ce n'est pas toujours la grandeur d'une ferme qui
en assure la rentabilité. C'est la valeur du fonds de terre et en
pratiquant ce que répète fréquemment le ministre de
l'Agriculture, en faisant de l'agrandissement à l'intérieur des
clôtures, en mettant en valeur le terrain que possède
déjà le cultivateur, avant de lui donner l'idée que son
succès viendra en agrandissant, en achetant d'autres fermes. Ce n'est
pas plus prospère une ferme de 150 arpents négligés qu'une
ferme de 100 arpents ou de 90 arpents négligés. D'abord, qu'on
fasse des améliorations à l'intérieur des clôtures.
Qu'on mette en valeur le domaine que le cultivateur possède et,
lorsqu'il aura amélioré ce qu'il possède
déjà, il pourra songer à agrandir, s'il a la main-d'oeuvre
et l'organisation voulue.
Vous voyez, je disais tout à l'heure que, de 1960 à 1966,
ça allait très bien en agriculture. On avait fait de la
planification. Il suffit que ces messieurs changent de côté
à l'Assemblée législative pour voir la situation dans
laquelle se trouve l'agriculture aujourd'hui. Il ne s'est rien fait, disait le
député d'Abitibi-Ouest, depuis 1966. Eh bien, s'il ne s'est rien
fait, il ne s'est rien brisé. Ce doit être aussi prospère
que ce l'était lorsque vous criiez à la
prospérité.
Quel sérieux, M. le Président, quel sérieux!
M. LACROIX: Vous n'êtes, pas capable de dire ça sans
rire.
M. BERNATCHEZ: Non. Le député d'Abitibi-Ouest reprochait
au ministre de l'Agriculture, au premier ministre, d'avoir parlé de
syndicalisme agricole. Nous avons parlé de syndicalisme agricole, nous
en sommes convaincus et nous allons continuer d'en parler. Mais nous voulons en
parler avec les intéressés et s'il n'y a pas eu de
législation de présentée à ce jour sur le
syndicalisme agricole, c'est précisément parce que l'Union
catholique des cultivateurs a demandé au gouvernement de retarder la
présentation d'un tel projet de loi, parce qu'ils voulaient
l'étudier, et soumettre un projet. Ça se fera en dialoguant ou en
échangeant nos points de vue pour en arriver à une
législation qui répondra aux exigences de l'Union catholique des
cultivateurs. La Chambre agricole? Exactement la même chose. L'ancien
ministre, le député libéral d'Abitibi-Ouest, le
député des Iles-de-la-Madeleine viennent de parler du bureau des
agronomes: Libérez les agronomes de la paperasse. Mais qui a tout
centralisé dans certains bureaux? Qui a essayé de tout
centraliser ici, à Québec, ou à Montréal ou dans un
bureau d'agronome de comté? Avec toute la paperasse, le manque
d'outillage, la tenue du bureau et le manque de personnel, si ce n'est l'ancien
gouvernement, qui a désorganisé le service de propagande
agricole, service des agronomes?
Aujourd'hui, il y a une nouvelle orientation de donnée. L'ancien
ministre dit: Vous appelez ça des « coordonnateurs »
remplaçant les « agronomes régionaux », Cela va
être des coordonnateurs. Je sais ce que faisaient les agronomes
régionaux autrefois» Et là ce sont de véritables
coordonnateurs qui vont voir à l'application des différentes
disciplines nécessaires pour assurer une orientation profitable à
l'agriculture. Nous allons débarrasser le corps agronomique des
paperasses, tous ces questionnaires, de tous ces rapports, que l'ancien
ministre demandait sur les allées et venues de tous ces agronomes.
Que l'ancien ministre attende! Il verra que les agronomes vont
être placés tantôt dans des cadres administratifs leur
permettant de rendre de véritables services à la classe agricole.
M. le Président, rien de nouveau? Quand le ministre annonce qu'un
programme de drainage.».
Quel député ou agronome, qui s'intéresse à
l'agriculture, ne reconnaîtra pas que la première
amélioration, l'amélioration fondamentale de base en agriculture,
c'est d'abord le drainage? Il y a de quoi à se surprendre, il y a de
quoi à être renversé, d'entendre un député
qui se fait le porte-parole de la classe agricole de son comté depuis de
nombreuses années, ici à l'Assemblée législative,
déclarer qu'il est contre la capitalisation, que propose le ministre en
matière de drainage, disant que c'est de l'argent dépensé
inutilement, qui pourrait être mieux investi dans un autre domaine. C'est
renversant! Il y a un milieu rural. Vous savez qu'il n'y a aucune
possibilité de succès sur une ferme si on n'est pas capable
d'abord d'en assurer un égouttement pour permettre la culture des
plantes qu'on se propose de cultiver.
Planification, organigramme, restructuration! On a entendu parler de
ça pendant six ans! Et le député d'Abitibi-Ouest se
surprend de voir qu'on ne fait pas autant, nous, des gorges chaudes avec
ça. Il y a un plan de défini, il y a une planification
réalisée au ministère de l'Agriculture; il y a un plan
défini et nous allons c'est l'intention du ministre et des
autorités - le mettre en application graduellement. Les agronomes, les
techniciens que le ministre a cen-
tralisés à un endroit donné, qu'il a pratiquement
obligés d'y rester à demeure en s'achetant des
propriétés, le ministre est pris avec cela aujourd'hui.
Comment convaincre ces gens-là qu'ils doivent accepter une
nouvelle orientation de leurs fonctions et se déplacer,
décentraliser afin d'être plus près de la classe agricole,
afin de pouvoir vivre en milieu rural, pour faire bénéficier les
cultivateurs de leurs expériences et de leur science? C'est certain, le
ministre, lui d'abord, voudrait voir ce plan se réaliser le plus
rapidement possible dans l'intérêt de la classe agricole. Il va
falloir procéder avec per-suation, rencontrer les personnes
intéressées, leur faire voir les nouvelles structures, la
nouvelle orientation, leur demander certains sacrifices qui seront
compensés. On veut que les agronomes et les techniciens soient à
la portée du cultivateur. On veut que les cultivateurs fassent la
moitié du chemin, mais que les agronomes et les techniciens, fassent eux
aussi la moitié du chemin pour aller fournir les renseignements dont les
cultivateurs ont besoin.
Ce n'est pas mon intention de faire ici un débat sur la situation
de l'agriculture. On nous a réunis ici pour étudier les
crédits. Nous pourrions réfuter un a un tous les avancés
des députés qui ont parlé en prouvant ce qui a
été fait depuis 1966. Les problèmes agricoles ne sont pas
tous réglés, mais, Dieu merci, nous allons prendre le temps
voulu, et nous allons y mettre la réflexion nécessaire, mais
quand une législation sera passée, on ne sera pas obligé
de la changer durant la même session comme c'est déjà
arrivé dans le passé. Nous allons poser des jalons, poser des
gestes, en sachant les répercussions que cela va apporter. C'est comme
ça que le ministère de l'Agriculture doit être
administré, et non pas au petit bonheur en changeant d'orientation et de
structures à tous les six mois. Pendant quatre ans, de quoi avons-nous
entendu parler? Aujourd'hui vous nous parlez d'ARDA! Mais qu'avons-nous entendu
au sujet d'ARDA pendant quatre ans? Des bleuetières. A tout instant le
ministre annonçait la création d'une nouvelle bleuetière.
Cela, c'était le succès de l'agriculture. Cela réglait
tout.
M. COURCY: II s'en faisait aussi!
M. BERNATCHEZ: On s'est servi du mot ARDA pendant quatre ou cinq ans
pour faire croire à la population agricole qu'ARDA était pour
régler tous les problèmes. Et dès les premières
années jusqu'à 1966, des sommes considérables venant
d'ARDA ont été dépensées dans des comtés
tels que Vaudreuil, Arthabaska, Nicolet, des comtés que l'on dit non
qualifiés pour bénéficier d'ARDA.
M. LACROIX: Pas dans Nicolet?
M. BERNATCHEZ: On a fait des travaux de drainage. Je ne suis pas contre.
On a fait des travaux de drainage avec ARDA, des travaux qui, autrefois,
étaient faits à même le budget du ministère de
l'Agriculture. Si on avait conservé au ministère de l'Agriculture
les mêmes montants pour le drainage au lieu de les faire voter en vertu
de la loi ARDA, on serait plus avancé dans la solution du
problème du drainage qu'on ne l'est actuellement. C'est encore la pierre
d'achoppement en agriculture. Drainage souterrain, amélioration des gros
cours d'eau afin d'assurer l'écoulement des eaux, des fossés de
lignes ou encore des systèmes de drainage souterrain. C'est la
première amélioration de base. Je suis renversé quand
j'entends le député de Brome prétendre que c'était
une mauvaise mise de fonds.
Même si on est dans l'Opposition, il faudrait tout de même
être sérieux. J'attendais autre chose de la part du
député d'Abitibi-Ouest. Il s'est contenté de lire des
déclarations, des reportages de journaux. Aucune suggestion
constructive! Aucune suggestion... Critique: Cela va mal. La situation est
décourageante. Mais c'est la situation que vous nous avez
laissée, M. le député'
M. LACROIX: Vous avez la continuation de celle d'avant 1960.
M. BERNATCHEZ s C'est la situation que vous nous avez laissée et
que nous sommes en train de corriger.
Alors, M. le Président, je ne veux pas prolonger ce débat.
Au cours de l'étude des crédits, article par article, nous
pourrons certainement faire voir aux membres de l'Opposition le travail
considérable qui a été effectué. Là encore,
nous répétons: Nous ne sommes pas satisfaits de la situation. Il
y a énormément d'amélioration à apporter pour
donner à l'agriculture du Québec, l'impulsion qui lui est
nécessaire, qu'elle mérite et qui lui assurera la
prospérité.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on a d'autres tours d'horizon à faire?
Bon. Le ministre de l'Agriculture.
M. VINCENT: M. le Président, je voudrais d'abord remercier les
députés qui jusqu'à ce
moment ont bien voulu participer à la discussion et faire un tour
d'horizon général de l'agriculture dans la province de
Québec.
J'ai essayé de noter les suggestions qui ont pu être
faites. J'en ai trouvé quelques-unes. J'ai trouvé beaucoup plus
de critiques. Je crois que c'est normal dans un débat parlementaire que
l'Opposition se serve de ces moments pour faire de la critique. Mais j'aimerais
quand même que cette critique soit beaucoup plus constructive qu'elle ne
l'a été jusqu'à ce moment.
D'abord, rien ne sert de se cacher, devant les faits, que l'agriculture,
non seulement dans la province de Québec, mais en ce qui nous concerne
dans la province de Québec, traverse des moments difficiles et ce,
depuis plusieurs années. Il y a une série de problèmes qui
nous assaillent tous les jours: problèmes d'aménagement du sol,
problèmes du financement, problèmes de vulgarisation de
l'enseignement et aussi problèmes de mise en marché.
Comme le disait tout à l'heure le député de
Lotbinière, mon adjoint parlementaire, l'agriculture constitue pour
notre économie un facteur très important. Il faudrait, dès
le début, que tous ceux qui sont intéressés à
l'agriculture, se donnent la main pour démontrer, chiffres à
l'appui, à l'opinion publique de la province et à l'opinion
publique du Canada, que l'agriculture joue et doit jouer son rôle dans
l'économie.
Je regardais les statistiques, il y a quelques années, et j'avais
la surprise de constater que l'agriculture, indirectement ou directement,
contribuait à l'économie nationale du pays, à tout
près de 40%, et contribuait aussi à notre main-d'oeuvre, à
notre force ouvrière directement ou indirectement, à tout
près de 30%. Si nous transposons ces chiffres dans la
réalité, une question se pose immédiatement. Est-ce que
l'agriculture reçoit l'attention qu'elle devrait recevoir de tous les
gouvernements sur le plan mondial, avec les organisations nombreuses qui
s'adonnent à l'agriculture?
Nous savons, par exemple, que sur le plan mondial, en 1980, il y aura
une somme de $700 millions que le Canada devra consacrer pour aider les pays en
voie de développement. Est-ce que l'agriculture joue son rôle dans
ce domaine? La question, nous nous la posons et nous ne cesserons de la poser
jusqu'au moment où les autorités concernées tant
fédérales que provinciales, ne prendront pas action ensemble pour
que l'agriculture joue un plus grand rôle sur le plan mondial.
Sur le plan national, nous regardions par exemple, la question de
transport.
Si nous disions aux consommateurs, aux con- tribuables qu'un
sixième du transport ferroviaire vient de l'agriculture. Chaque fois
que, sur nos chemins de fer, il y a six wagons qui circulent, un circule parce
que l'agriculture existe. Sur nos routes, un septième du transport
routier vient principalement de l'agriculture. Donc, quand nous voyons passer
sept camions, il y en a un qui transporte des produits de la ferme. Ceci veut
dire: vente des camions, construction des camions, chauffeurs de camions, les
aides qui sont sur ces camions, les entrepôts, et cela continue dans
différents domaines. C'est tellement vrai, qu'un jour j'avais l'occasion
de visiter une industrie manufacturière où on fabrique des
boîtes de carton. Il y avait là quelques centaines
d'employés. Et on se demandait pour quelle raison un
député qui s'intéressait aux questions agricoles allait
visiter des ouvriers d'une petite ville. Quand j'ai rencontré ces gens
je leur ai posé cette question: Quelle relation y-a-t-il entre votre
travail et l'agriculture dans la province de Québec?
Peu de ces personnes s'étaient rendu compte que le travail qui
leur était donné par cette industrie, était dû
surtout à l'agriculture parce que ces boîtes que l'on fabriquait,
c'était pour les oeufs, les tomates, les autres produits agricoles; les
sacs de papier, pour les pommes de terre. Mais on n'avait pas
réalisé jusqu'à quel point leur sort était
relié directement à l'agriculture. Si nous n'avions pas eu, dans
la province de Québec, des carottes, des oeufs et tous les produits
agricoles, cette petite industrie d'une petite ville de la province n'aurait
pas existé.
Tout ceci pour vous dire que si l'agriculture joue son rôle dans
l'économie, ou, du moins, si elle veut jouer son rôle dans
l'économie, elle doit rencontrer trois grands critères. Tout
d'abord, l'agriculteur ou l'agriculture doit nourrir la population avec un
produit de qualité et en quantité suffisante.
Deuxièmement, l'agriculture doit aussi faire sa part pour
l'économie de la nation, et, troisièmement, l'agriculture doit
faire vivre son homme.
Les deux premiers critères que nous devons respecter, à
mon sens l'agriculture les rencontre. L'agriculture fournit un produit de
qualité en quantité suffisante. Naturellement il a fallu
améliorer les lois et les règlements régissant la mise en
marché sur les produits agricoles. Nous devrons encore les
améliorer au cours des années qui viendront, mais l'agriculture
joue ce rôle en fournissant un produit de qualité en
quantité suffisante.
En ce qui concerne les critères sur le plan économique,
comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, l'agriculture joue aussi son rôle. Troisièmement,
l'agriculture doit aussi faire vivre celui qui s'en fait une profession, doit
faire vivre celui qui a choisi ce métier ou cette profession pour faire
vivre sa famille. C'est là l'objectif le plus difficile à
atteindre, et c'est pour cette raison que tous les gouvernements, que ce soit
sur le palier fédéral ou provincial, sont assujettis à des
critiques acerbes de la part, non pas seulement des agriculteurs, mais de tous
les intermédiaires qui veulent, par leurs suggestions, par leurs
critiques, amener les gouvernements à apporter des législations
meilleures qui permettront à l'agriculture de faire vivre son homme. Je
n'ai rien contre ces critiques, contre ces suggestions, puisque, plus nous
aurons de personnes qui feront des critiques constructives, prépareront
l'opinion publique, plus ce sera facile pour tout gouvernement d'apporter des
législations.
Au cours de la discussion, vendredi, le député
d'Abitibi-Ouest, a fait d'abord l'éloge des députés de
l'Union Nationale, ce qui je l'ai remarqué d'ailleurs
n'était pas la coutume du temps où vous, M. le Président,
n'étiez pas en Chambre, où vos collègues siègeaient
dans l'Opposition.
D'abord, de 1960 à 1966 probablement, du moins d'après ce
que le député d'Abitibi-Ouest semble vouloir dire, il arrivait
très rarement qu'un député, siégant du
côté ministériel, fasse des suggestions, même des
critiques, à l'endroit du ministre de l'Agriculture. En ce qui nous
concerne, et pour l'Information des députés d'en face, nous avons
des rencontres très fréquentes avec les députés du
côté ministériel, nous discutons des problèmes, et
chaque fois ai-je mentionné aux députés
ministériels que vous aurez des suggestions ou des critiques
à faire, ne vous gênez pas. L'endroit pour les faire, c'est
à l'Assemblée législative. Les députés ont
là une tribune où ils doivent se faire entendre, doivent faire
entendre les revendications de leurs électeurs, les revendications de la
classe agricole et jamais je crois, le ministre de l'Agriculture ne doit
intervenir pour empêcher quelque député que ce soit de
faire quelque suggestion ou quelque critique que ce soit à
l'Assemblée législative.
Donc, je remercie le député d'Abitibi-Ouest de
s'être rendu compte que, du côté de l'Union Nationale, nos
députés, que ce soit le député de Rouville, le
député d'Iberville, le député de
Té-miscouata, ou les autres députés, ou tous ceux qu'il a
mentionnés, se lèvent en Chambre, fassent des suggestions,
fassent des critiques. C'est de cette façon que nous réussirons
à bâtir des législations, à bâtir aussi des
programmes pour l'avenir de l'agriculture de la province.
De plus, le député d'Abitibi-Ouest a mentionné
à plusieurs occasions qu'il n'y avait pas de programme gouvernemental en
ce qui concerne l'agriculture. J'ai l'intention, au cours des quelques minutes
qui vont suivre, d'énoncer dans les débats de la Chambre, les
objectifs du gouvernement actuel, les objectifs du ministère de
l'Agriculture face aux problèmes et Dieu sait qu'il y en a des
problèmes qui sont là devant nous, que les agriculteurs
ont à résoudre, que nous devrons résoudre avec eux. Vous
ne verrez pas un ministre de l'Agriculture s'en aller dans la province de
Québec et dire que tous les problèmes sont réglés,
qu'il n'existe plus de problèmes, que depuis que l'Union Nationale est
au pouvoir nous avons trouvé toutes les solutions, que tout le monde est
mieux. Du tout. Nous allons aller dans la province, rencontrer les
cultivateurs, les recevoir à nos bureaux, discuter avec eux, prendre
chacun de leurs problèmes, les situer et essayer, après les avoir
situés, de trouver l'objectif que nous recherchons ensemble, trouver des
alternatives et choisir la meilleure, pour que ce problème ne revienne
plus en surface. Ou, du moins, s'il doit y revenir,que ce soit d'une
façon beaucoup moins épineuse qu'il n'est venu au moment
où nous avons eu à y apporter une solution.
M. le Président, la politique agricole du gouvernement est
axée sur quatre grands objectifs. D'abord, l'aménagement,
deuxièmement, le financement; troisièmement, la vulgarisation ou
l'information, et, quatrièmement, la commercialisation. C'est vers ces
quatre grands objectifs, ou ces quatre points cardinaux, que tendaient le
programme électoral du gouvernement ainsi que toutes les mesures qui ont
été adoptées depuis que l'Union Nationale a pris le
pouvoir, non seulement au bénéfice de l'Opposition qui se repose,
qui se recycle, mais au bénéfice de toute la population. C'est
aussi vers les mêmes buts que converge et que convergera chacun des
projets de loi du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation que
nous entendons présenter au cours de la présente session et au
cours des sessions qui suivront, aussi longtemps que la population nous
ne sommes pas reconnus par droit divin d'être au pouvoir
reconnaîtra que le gouvernement de l'Union Nationale doit diriger les
destinées de cette province.
Le député des Iles-de-la-Madeleine dit que ce n'est pas
pour longtemps. En ce qui me concerne, c'est possible.
Nous ne sommes que des mortels, nous vivrons peut-être dix ans,
quinze ans encore. Mais si nous réussissons dans quinze ans ou vingt
ans...
M. LACROIX: On peut bien ne pas rester en vie mais du moment que
ça se fera.
M. VINCENT: ... à continuer ce programme, je crois que nous
aurons des progrès de faits. Dans la province de Québec, M. le
Président, vous le savez, les fermes ne couvrent que 4% environ de notre
territoire. Nos ressources arables sont donc tellement limitées qu'il
faut en assurer la mise en valeur maximale par une politique très
dynamique. Les améliorations foncières qui accroissent le
rendement diminuent le coût de revient et facilitent le travail. Elles
sont donc des investissements indispensables au progrès de
l'agriculture. Et l'un des premiers problèmes auxquels nous avons eu
à faire face a été cette question d'assainissement des
sols. Je crois bien que l'ancien ministre de l'Agriculture, tout comme le
ministre actuel, a eu des représentations de la part des
députés, des corps municipaux, des cultivateurs. Il faut leur
dire que, dans les comtés de la province, nous avions un retard
considérable pour le redressement, l'assainissement des cours d'eau. Et
c'est pourquoi, à la suite de ces discussions, de ces réunions,
le gouvernement, après avoir constaté ce point et l'avoir
placé dans son programme, a établi un plan quinquennal de
creusage et de redressement des cours d'eau, de drainage souterrain et
superficiel, d'épierrement, de nivellement et d'amélioration des
terres arables.
Ce programme, qui est déjà en application depuis un an
il a fallu quand même avoir une politique de rattrapage
verra l'amélioration de 8,000 milles de cours d'eau au cours de sa
réalisation et la pose de 50 millions de pieds de drainage souterrain.
L'an dernier, dans le drainage souterrain, nous avions un objectif de 5
millions de pieds. Nous avons atteint, dépassé l'objectif. Nous
sommes rendus à 6 millions de pieds de drainage souterrain que nous
avons réalisé l'an dernier, approximativement.
Cette année, nous avons pour objectif 8 millions de pieds.
D'après nos fonctionnaires, on nous informe que cela peut
dépasser l'objectif et atteindre 10 millions de pieds de drainage
souterrain. Comme le mentionnait tout à l'heure le député
de Lotbinière, nous nous sommes posé la question: Pourquoi
l'ancien gouvernement avait-il, pendant six ans, négligé ce
facteur important de l'assainissement des sols? Tellement négligé
qu'en 60/61, dans le premier budget de l'honorable député
d'Abitibi-Ouest, il se dépensait pour l'hydraulique agricole dans la
province, $11,585,934.27. En 61/62, hydraulique agricole, $5,063,000; en 62/63,
$3,952,000; en 63/64, $1,775,967.08. Mais on est allé chercher à
l'ARDA c'était un nouveau programme qu'on devait mettre en branle
pour changer complètement la face de l'agriculture de la province
en 63/64, $1,166,468.15 pour faire un grand total en 63/64, de $2,942,435
.23.
M. BERNATCHEZ: C'est incroyable.
M. VINCENT: Et cela se continue, 64/65, 65/66, 66/67, et 67/68 pour en
arriver cette année, en 1968/69 ce qui sera inclus dans le budget
que nous discutons présentement dépenses du
ministère, $4,220,000 n'incluant pas les salaires, n'incluant pas
l'administration, plus, cette fois-ci, seulement $780,000 à l'ARDA pour
préparer des grands projets, pour étudier des projets de bassins
dans une région donnée, pour ensuite faire la réalisation
qui va faire un total de $5,000,000 qui comprend l'assainissement des sols, et
aussi le drainage souterrain.
Cela, c'est à la base, comme le disait mon adjoint parlementaire,
de l'agriculture. Que nous allions rencontrer les cultivateurs et leur disions:
Voici, messieurs, pour que votre ferme ou votre organisation devienne rentable,
il va vous falloir agrandir votre ferme. Allez dans les régions de
Saint-Hyacinthe, Bagot, Rouville, Iberville, Nicolet, Arthabaska, plusieurs
régions de la province.
Dites aux cultivateurs: II faut que vous agrandissiez votre terre.
D'abord, il va vous poser une question: D'accord, M. le Député ou
M. le Ministre, mais cela fait cinq ans que nous demandons la canalisation de
tel cours d'eau qui noie une partie de ma terre. Pourquoi ne pas
réaliser ce projet-là avant de me demander d'acheter la terre de
mon voisin qui n'est pas à vendre? Cela fait cinq ans, six ans, que nous
demandons ça. Et, nous n'avons pas de réponse, ou si on avait des
réponses, on nous disait: Voici, nous ne sommes pas en mesure, nous
étudions. Quand le député d'Abitibi-Ouest parle
d'études, je vais lui en parler.
Dès le début, quand j'ai été élu
député du comté de Nicolet, je voyais qu'il y avait
plusieurs demandes au sujet de cours d'eau dans le comté. Je prends mon
comté comme exemple. Donc, j'ai demandé un rapport, le 13 Juillet
1967, sur les demandes de canalisation de cours d'eau dans le comté de
Nicolet Ce rapport, je n'ai pas l'intention de le déposer, mais il y a
six pages complètes au sujet de cours d'eau qui se lisent comme ceci:
« Etudes demandées; cours d'eau Fourchette,
Sainte-Marie-de-Blanford, arpentage et étude à faire. » Et
cela se continue pendant assez longtemps: « Arpentage et étude
à faire. » II y a là 122 demandes de cours d'eau: «
Arpentage et étude à faire.
UNE VOIX: Ils sont toujours à étude.
M. COURCY: Est-ce que le ministre me permet une question?
M. VINCENT: Certainement.
M. COURCY; Aujourd'hui, pendant qu'il parle, combien reste-t-il dans son
comté de demandes qui auraient le même rapport: « Arpentage
et étude à faire ».
M. VINCENT; II y en a encore beaucoup...
M. COURCY: Cela fait deux ans que le ministre est là!
M. VINCENT : D'accord! Mais en plus de toutes les nouvelles demandes qui
sont entrées, pas seulement du comté de Nicolet mais de tous les
comtés de la province...
M. COURCY: Dans Nicolet. C'est pour faire la comparaison.
M. VINCENT: II a fallu quand même voir à réaliser
ces projets ou les mettre en branle, afin de dire aux cultivateurs de chez
nous: Voici, ça, c'est important, l'aménagement de votre ferme.
Vous avez fait des demandes pour des cours d'eau, l'assainissement des sols,
nous voulons les réaliser dans le plus court délai possible.
C'est pour ça que le budget, en ce qui concerne le drainage, et
l'assainissement des sols se verra augmenter à tous les ans au cours des
cinq prochaines années pour atteindre tout près de $9 millions
dans cinq ans. C'est le minimum dont nous avons besoin pour faire
l'assainissement des sols dans la province.
En ce qui concerne le drainage souterrain, c'est la même chose.
Nous aurons à faire un travail immense dans plusieurs régions de
la province, et quand le député des Iles-de-la-Madeleine parlait
tout à l'heure de voir à régionaliser certaines
politiques, à faire plus dans certaines régions où
l'agriculture pourra réellement profiter de politiques ou de mesures
gouvernementales, c'est justement ça notre intention. Dans les
régions où nous devrons mettre l'accent sur le drainage
souterrain, que ce soit dans la région de Saint-Hyacinthe, que ce soit
dans d'autres régions de la province, il faudrait être en mesure
de répondre par des plans d'ingénieurs, par des politiques
il n'y a pas seulement des machines qui appartiennent au ministère
mais aussi des politiques qui permettront à l'entreprise
privée d'aller dans ce domaine du drainage souterrain. Il nous fau-
drait 300 draineuses dans la province d'après certains experts pour
remplir toutes les demandes que nous aurons au cours des prochaines
années. Quand nous avons pris le pouvoir, nous en avions seize ou
dix-sept, je crois.
UNE VOIX: II y en avait une qui ne marchait pas.
M. LACROIX: Combien d'ingénieurs pour étudier tous les
projets qui sont soumis là, combien...
M. COURCY: Elle est comme le député!
M. VINCENT: Mais il reste ceci. Par exemple, j'ai visité en fin
de semaine dernière le comté de Châteauguay, et on me dit
que, dans ce comté, nous sommes prêts à réaliser un
million de pieds de drainage souterrain à cause du travail de nos
ingénieurs et de nos techniciens au cours de l'hiver, à cause
aussi de cette politique de décentralisation de l'administration, de
vente de machinerie, de bulldozers dont nous n'avions plus besoin qui ne
répondaient plus aux exigences de 1966. Nous allons être en mesure
de prendre du personnel à ces endroits et le faire travailler dans
d'autres endroits. C'est ça que j'ai compris quand le
député des Iles-de-la-Madeleine mentionnait que les petites
politiques, que les politiques au petit bonheur, les dépenses au petit
bonheur du ministère devaient être corrigées.
C'est notre intention de les corriger. Mais le député des
Iles-de-la-Madeleine aurait dû tenir les mêmes propos quand il
siégeait du côté ministériel, mais quand nous avons
voulu...
M. LACROIX: Je n'étais jamais gêné de faire des
demandes.
M. VINCENT: ... justement enlever ces politiques...
M. GARDNER: C'est le ministre qui ne voulait pas marcher.
M. VINCENT: ... qui étaient bonnes, il y a vingt ou trente ans.
Par exemple, on avait au ministère une mesure qui disait: On
achète des graines pour les jardins potagers et on fait la distribution,
cultivateur par cultivateur, dans les rangs.
UNE VOIX: Du patronage!
M. LACROIX: C'est un mot que vous seriez mieux de ne pas évoquer,
enparlant des graines.
M. VINCENT: Il y a trente ans, cela pouvait se faire. En 1960, on disait
que c'était épouvantable, la politique qu'on faisait avec
cela.
M. COURCY: Non, non, ça n'existait pas depuis trente ans.
M. VINCENT: Non, d'accord, peut-être pas trente ans, mais
ça existait depuis plusieurs années. Mais aujourd'hui, en
1968,ces politiques qui ne collent plus à la réalité:
payer des fonctionnaires $0.15, $0.18 le mille pour aller dire: Bonjour,
madame! Comment ça va aujourd'hui? Faites-vous un jardin? Avez-vous
besoin de graines de carottes, de graines d'oignons? Et on faisait la
distribution et c'est ça qui se passait.
M. LACROIX: Mais, à ce moment-là, c'était à
peu près la seule façon que l'agronome avait de se faire de
l'argent. On ne les payait pas.
M. VINCENT: Non, non. Ce n'étaient pas les agronomes qui
faisaient ça. Et ça nous amené dans des situations comme
celle-ci; au ministère de l'Agriculture de la province de Québec,
nous avons environ 2,200 employés permanents en plus des occasionnels
d'été comparativement à 1,400 en Ontario.
Dans les seuls comtés d'Abitibi, les quatre comtés
d'Abitibi que le député d'Abitibi-Ouest connaît très
bien, il y avait là deux ministres. Nous avons 271 fonctionnaires du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation qui travaillent dans
les quatre comtés de l'Abitibi...
M. LACROIX: C'est une province.
M. VINCENT: ... qui a une production annuelle totale de $8 millions en
produits agricoles. 271 fonctionnaires. Quand on sait que le ministère
de l'Agriculture du Nouveau-Brunswick en a 199 pour toute la province.
M. COURCY: C'est grand comme l'Abitibi.
M. VINCENT: Mais oui, mais ils en ont 199 pour toute la province.
M. LACROIX: Est-ce que le ministre est d'accord que la région de
l'Abitibi est la région principale de la colonisation dans la province
de Québec?
M. VINCENT: Non, mais il arrive ceci...
M. COURCY: L'Ontario n'a pas de ministère de la
Colonisation...
M. VINCENT: ... c'est qu'il faut nécessairement que les
fonctionnaires ou les effectifs que nous avons au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation soient mieux orientés, soient mieux
préparés à remplir le rôle justement que le
député de Lotbinière mentionnait: conseiller les
cultivateurs, travailler avec eux et non pas autour d'une machine, à la
réparer lorsqu'elle est brisée; alors qu'on creusait un cours
d'eau à tel endroit, la machine a fait défaut, et là ils
partent trois ou quatre au garage pour réparer le tracteur ou la
niveleuse.
C'est un problème ce n'est pas parce qu'il nous a
été légué par l'ancien gouvernement mais
c'est un problème de l'heure qui aurait pu avoir un commencement de
solution en 1962, 1963, 1964, 1965, mais on commence à le
résoudre. Mais ce sont des réalisations. Lorsque le
député des Iles-de-la-Madeleine me disait vendredi: Allez faire
cela, en fin de semaine. On n'a pas besoin de le faire en fin de semaine, c'est
commencé! C'est commencé! Cela se fait graduellement. Même
nos machines, on les vend; celles qui ne sont plus aptes à
répondre aux besoins de 1968, on les vend. Nous avons des personnes que
nous allons mettre à la disposition de nos six bureaux régionaux
de drainage. Elles iront surveiller les travaux, préparer des plans,
faire de l'arpentage et non pas avoir cent ou cent vingt-cinq demandes de cours
d'eau dans des comtés qui attendent depuis trois, quatre ou cinq ans, et
même, dans certains cas, jusqu'à dix ans.
De plus, dans cette politique de drainage, nous avions par exemple ce
handicap. L'ancien ministre avait consenti à enlever toute contribution
dans certains comtés, dans certaines régions de la province. Et
là, je reviens à ce que le député des
Iles-de-la-Madeleine mentionnait tout à l'heure. Dans certaines
régions de la province où les étendues de terre
étaient plus vastes, où c'était plus facile pour un
cultivateur d'acheter cent, deux cents, trois cents acres, il n'en
coûtait rien pour faire faire des travaux de drainage. Mais dans les
comtés où le drainage superficiel, où l'assainissement des
sols est encore aussi important sinon plus important, là, le cultivateur
était aux prises avec une contribution de $200 le mille. Ce n'est pas
parce que la contribution était dispendieuse, non; mais cela posait des
problèmes d'ordre administratif. D'abord au conseil de comté,
dans les conseils municipaux et aussi pour la signature, non seulement pour des
actes d'accord, mais des demandes au ministère. Si vous aviez un
cultivateur ou un ex-cultivateur qui demeurait dans la banlieue de
Sainte-Perpétue, Montréal. Personne ne la saisit?
DES VOIX: Oui, oui.
M. VINCENT: Bon d'accord.
M. LACROIX: S'il n'y a pas de député de Montréal
qui rouspète, ce n'est pas moi qui va aller rouspéter parce que
je suis des Iles-de-la-Madeleine.
M. VINCENT: On lui demandait de signer la demande au ministère,
il disait: Voici, cela ne me donne rien de signer cela, cela va me coûter
de l'argent et ça ne me servira pas.
M. LACROIX: Est-ce que le ministre me permet? Les territoires où
les cultivateurs n'étaient pas appelés à en
défrayer le coût étaient uniquement ceux de la
région pilote du Bas-Saint-Laurent...
M. VINCENT: Du Bas-Saint-Laurent et de l'Abitibi.
M. LACROIX: ... et le Nord-Est québécois. A ce
moment-là il y avait naturellement des recommandations d'ARDA...
M. VINCENT: Oui, mais il existe tout de même ceci. Si cette
politique ou plutôt cette contribution était une entrave à
la réalisation de certains projets, pour les quelques milliers de
dollars que le gouvernement pouvait récupérer chaque
année, et l'ancien ministre est au courant des difficultés
que nous avons à faire cette récupération par les conseils
de comté et les conseils municipaux il s'agissait tout simplement
de demander l'autorisation au conseil des ministres, d'enlever cette
contribution. Cela va nous permettre de dégager grandement
l'administration, d'oublier cette paperasse que nous accumulions d'année
en année, pas seulement au ministère de l'Agriculture mais
à la Trésorerie, chez l'Auditeur, dans les conseils de
comté, dans les conseils municipaux jusqu'au moment où le
ministère, à cause d'ordres qu'il recevait de l'Auditeur,
forçait un conseil de comté à payer, sous peine de ne voir
aucune autre réalisation se faire dans ce comté.
Quand on s'adresse au ministre de l'Agriculture ou au
député qui représente ces comtés ruraux, nous, nous
avons une autre conception de la comptabilité. Est-ce qu'on va
pénaliser un comté, une municipalité parce que justement
quelques cultivateurs ont négligé, ont oublié ou ne
veulent pas faire cette contribution? Allons-nous pénaliser les autres
cultivateurs pour ne pas avoir de discrimination?
M. LACROIX: Ou ils n'ont pas d'argent.
M. VINCENT: Ou ils n'ont pas d'argent, c'était dans le temps de
nos amis d'en face, cela. Possiblement dans ce temps-là.
M. LACROIX: Ils sont beaucoup plus prospères aujourd'hui.
M. VINCENT: Donc, cela a été la base, le
départ...
M. VAILLANCOURT: Ce sont des vieux.
M. VINCENT: ... Nous avons enlevé. Donc, je répète
ceci: Les travaux d'amélioration de cours d'eau qui avaient
progressé graduellement de 1944 à 1960 et j'ai
l'échelle ici -ont été réduits de façon
marquée au cours de la période 1960 - 1966. Les chiffres sont
là pour le prouver. En effet le tableau des crédits et
dépenses affectés à cette fin durant la période
1960 à 1966...
M. LACROIX: J'aimerais faire une remarque là-dessus. Est-ce que
le coût, par exemple, de la verge cube pour l'enlèvement du roc,
de la terre...
M. VINCENT: Ce sont les mêmes coûts qu'en 1963.
M. LACROIX: ... du gravier ou si vous voulez du sable, est-ce qu'il n'y
a pas de différence marquée entre 1963 et 1960?
M. COURCY: L'avez-vous faite la différence? Non.
M. LACROIX: $0.59 la verge cube par exemple, pour la terre et
aujourd'hui c'est $0.25...
M. VINCENT: Là, je sais qu'on essaie de...
M. LE PRESIDENT: Si vous laissiez le ministre exposer.
M. VINCENT: Je sais qu'on essaie de...
M. LACROIX: Ce ne sont tout à fait pas les offres mais cela ne
veut pas dire que tantôt on a dit des chiffres avec exactitude.
M. LE PRESIDENT: Tout à l'heure on n'a pas interrompu votre
monologue, monsieur.
M. LACROIX: J'ai demandé au ministre s'il me permettait de faire
une remarque.
M. VINCENT; Non, je n'ai pas l'intention de faire le procès du
drainage qui a été fait pendant trois ans, de 1960 à 1963.
Je parle de 1960 où les libéraux devaient tout améliorer,
tout changer, tout restructurer, faire des organigrammes, arriver et faire des
politiques meilleures. Mais de 1960 à 1966,les sommes annuelles
je le répète consacrées à cette fin, de
$11,500,000 n'ont atteint en période creuse en période
creuse c'est synonyme d'administration libérale qu'à peine
$2,900,000...
M. COURCY: En période active.
M. VINCENT: En période creuse, $2,900,000. Au cours de cette
période, l'Etat a omis de voir à la réalisation d'un grand
nombre d'ouvrages. Ce qui aurait ainsi apporté une solution
adéquate à l'aménagement de la ferme, au problème
d'assainissement: opération de base en agriculture dans le
Québec. C'est ainsi qu'aujourd'hui nous nous retrouvons devant une
situation très paradoxale, puisque l'effet des mesures prises dans
l'ensemble de l'agriculture se trouve anéanti par les problèmes
d'égoutte-ment auxquels fait face l'agriculteur. Justement à
l'époque où le drainage souterrain s'avère une condition
essentielle au succès de l'entreprise agricole, les possibilités
de son installation sont réduites parce que les cours d'eau
déjà améliorés n'ont pas été
entretenus conformément aux besoins, et que d'autre part une multitude
de cours d'eau n'ont été l'objet d'aucune amélioration, ce
qui entraîne une paralysie dans ce secteur agricole.
M. le Président, il est six heures.
M. LE PRESIDENT: M. le ministre, nous ajournons à 20 h 15.
Reprise de la séance à 20 h 20
M. DEMERS (président): Lorsque nous avons quitté à
six heures, la parole était au ministre de l'Agriculture.
M. VINCENT: M. le Président, avant le dîner, je parlais des
travaux d'assainissement agricole, d'assainissement des sols et je voudrais
continuer en mentionnant quel a été le résultat de cette
période où les demandes se sont accumulées. Ce
ralentissement dans les opérations de drainage a amené comme
résultat un accroissement sensible des demandes qui s'accumulent
à un rythme beaucoup plus élevé que la réponse que
l'on peut donner.
Nous avons fait faire un tableau, un analyse du cheminement d'une
demande d'aide basée sur l'étude de 133 dossiers à travers
la province. Cette étude a révélé qu'il
s'écoule une période de près de six ans entre la
réception d'une demande et la réalisation des travaux. Et c'est
là que je mentionnais que dans le comté de Nicolet, par exemple,
en juillet 1967, nous avions plus de 100 réseaux de cours d'eau qui
avaient été demandés avec insistance par des contribuables
riverains et qui attendent la réalisation en vue d'accroître la
production agricole.
Peut-on constater cette situation dans le comté que j'ai
mentionné? Non, cette situation se retrouve dans la majeure partie des
comtés ruraux de la province. Puisque au-delà de 3,000 demandes
demeurent l'objet d'étude. L'on constate que le rôle de l'Etat
dans ce domaine, au lieu d'être réduit, aurait dû être
intensifié de façon à affecter à ces travaux plus
d'argent et à procurer à l'agriculteur les moyens essentiels
à sa survivance et à son progrès tout en sauvegardant tous
les autres investissements en milieu rural.
L'action projetée devant cette situation: le gouvernement actuel
a cru nécessaire de prévoir dans un plan quinquennal un
rattrapage qui comblerait les déficits d'opération et s'est
appliqué dès 1967 à mettre en branle l'organisation
nécessaire à sa réalisation. C'est ainsi que, même
si l'action en 1967 ne paraît pas tellement exhaustive, plus de 238
réseaux de cours d'eau ont été entrepris à
l'automne, travaux qui se poursuivront pour entraîner
l'amélioration de plus de 800 milles de cours d'eau en 1968. A ce
travail déjà en cours, des projets sont en voie de
préparation pour l'amélioration de 645 cours d'eau
s'étendant sur une longueur d'environ 2,600 milles. La
réalisation de ces travaux débutera en 1968 et devra
entraîner l'amélioration d'environ 800 milles ad-
ditionnels de cours d'eau au cours de cette même année.
En ce qui concerne l'aménagement du sol, un des quatre points que
j'ai mentionnés au début, il a fallu aussi libéraliser et
exercer un meilleur contrôle de notre mesure d'assistance pour les
travaux mécanisés qui permettent également à de
nombreux cultivateurs d'augmenter de façon appréciable la
superficie rentable de leur exploitation. En effet, l'agriculteur peut
maintenant bénéficier de toutes les heures de travaux
mécanisés dont il a besoin pour assurer l'amélioration
ordonnée de sa ferme n'étant plus contenu par la limite de 30
heures s'il possède un plan de ferme incluant un programme
d'opération agricole. Natuelle-ment, tout ceci se limite quand
même par les crédits budgétaires disponibles.
Dans ce cas, l'agronome peut recommander au directeur du service un
nombre d'heures additionnelles s'il est conditionné au
développement rationnel et à la bonne gestion de sa ferme. Vous
savez, M. le Président, vous l'avez constaté vous-même dans
votre comté, autrefois la politique du ministère, ou la mesure
d'assistance du ministère faisait en sorte que le cultivateur, qui
voulait profiter de plus de dix heures, quand c'était le maximun de dix
heures, de plus de vingt heures, quand c'était un maximum de vingt
heures, ou de plus de trente heures, devait aller rencontrer ses voisins pour
faire signer ses formules.
Indirectement nous acceptions, tout en le sachant, en sévissant
dans certains cas, mais nous étions parfaitement au courant que
plusieurs cultivateurs de la province empruntaient des noms pour avoir plus de
20 heures ou plus de 30 heures de travaux mécanisés. Avec cette
nouvelle formule, ceci nous a permis en 1967 d'exercer une meilleure
surveillance, surveillance faite par les inspecteurs en place et les
surveillants saisonniers là où il n'y a pas d'inspecteurs
réguliers.
En 1967, nous avions 23 surveillants saisonniers et 130 inspecteurs en
place ont participé et participent à la surveillance pour
près de 50% de leurs activités en ce qui concerne les travaux
mécanisés. De plus, en 1967, et toujours dans le but de rendre
encore plus service à la classe agricole, 67,000 lettres ont
été adressées aux cultivateurs bénéficiaires
et sur 67,000 lettres nous avions, en février 26,059 réponses
donnant leur appréciation, détaillant même, dans plusieurs
cas, les progrès ainsi accomplis. Et de ce nombre, des 26,059
réponses que nous avons reçues, 356 cultivateurs ont
indiqué certaines réticences, soit sur la qualité de la
machinerie, le rendement ou les mauvaises conditions de terrain au moment
où ils ont obtenu la machinerie. Et, dans chaque cas, l'inspecteur
saisonnier ou l'inspecteur de la colonisation ou l'inspecteur sur place est
allé vérifier avec le cultivateur pour voir quelles seraient les
améliorations à apporter.
Le même système de surveillance sera suivi en 1968. De
plus, une copie du rapport de l'entrepreneur sera retournée à
chacun des cultivateurs et pour tous les travaux effectués dès
que le nombre d'heures accepté par le ministère, le montant de la
subvention versée et la contribution qui devait être versée
par le bénéficiaire seront indiqués sur ce rapport servant
de facture.
En 1967, toujours dans le but d'apporter à ce point important de
l'aménagement du sol, sur production d'un plan de ferme, d'un programme
d'opération agricole, le chef de la division accordait des heures
supplémentaires et il en accordera encore en 1968. C'est ainsi que le
chef de la division a autorisé 140,880 heures supplémentaires
à 4,133 cultivateurs dans la province.
En 1968, les heures additionnelles seront accordées avec les
mêmes exigences mais les travaux couvrant ces heures additionnelles
devront ^rtre exécutés seulement entre le 10 juin et le 10
septembre afin de ne pas priver plusieurs cultivateurs des services des
tracteurs à l'automne, c'est-à-dire en octobre et une partie de
novembre.
J'ai ici, M. le Président, les statistiques des travaux
d'amélioration des terres depuis le début, de 1937 à 1968.
Comme vous le constatez, on mentionne souvent que l'Union Nationale d'avant
1960 n'avait rien fait. C'est là encore une politique de l'Union
Nationale, 1937. Mais si nous regardons...
M. COURCY: C'est justement ce que je lui avais fait remarquer hier.
UNE VOIX: Ce n'est pas ça que vous avez dit en Chambre.
M. VINCENT: Si nous regardons dans cette perspective
d'aménagement du sol qui est un des quatre grands objectifs du
ministère et du gouvernement actuel, nous regardons par les budgets. En
65/66, dernier budget du gouvernement libéral, il y avait 970,571 heures
exécutées pour un montant totalisant $7,989,501.13. Mais sur le
montant de $7,989,501.13 on est allé chercher à l'administration
ARDA une somme de $2,700,000.
M. LACROIX: C'est bon!
M. VINCENT: Non, mais ce n'était pas le but ni les objectifs de
la loi ARDA de servir de coussin de sûreté pour les travaux
mécanisés.
M. LACROIX: Est-ce que vous ne continuez pas la même
politique?
M. VINCENT: Cette année, nous avons, pour les travaux
mécanisés, au budget d'ARDA, une somme approximative de $800,000
et non pas de $2,700,000.Donc, en 65/66, $2,700,000. L'ex-ministre parlait des
contributions de la loi ARDA. Bien, la loi ARDA a servi en grande partie,
dès ses débuts, à des coussins de sûreté pour
les travaux mécanisés, travaux de drainage, travaux
d'assainissement agricole, politique qui était déjà suivie
par le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation... Aucune
nouvelle politique. L'on prenait $2,700,000 pour 65/66, on avait inscrit au
budget de 66/67, budget dont nous avons hérité un montant de
$2,775,000 provenant des fonds ARDA.
Et en 67/68...
M. BERNATCHEZ: Moins d'argent, mais plus d'heures autorisées aux
cultivateurs.
M. VINCENT: ... nous avons dépensé dans la province
1,115,832 heures et trois quarts pour être juste, c'est juste
pour un total de $9,012,634.82. C'est quand même une augmentation
appréciable si l'on compare le montant de $9,012,000 en 67/68 à
$7,900,000 en 65/66, non pas avec une contribution ARDA de $2,700,000, mais
avec une contribution ARDA, qui était de $850,000 en 67/68 et inscrit au
budget, cette année, de $850,000 en 68/69, pour un montant total, en
68/69, de $9,050,000 pour un nombre approximatif de 1,128,345 heures. Donc
$8,200,000 à même le budget de l'Agriculture et $850,000 à
même le budget de l'ARDA.
M. LACROIX: Est-ce que le ministre me permettrait une observation?
M. VINCENT: Certainement!
M. LACROIX: Est-ce que les chiffres du ministre ne contredisent pas son
communiqué dans lequel il dit: Le Québec récupérera
pleinement d'Ottawa les montants prévus par l'entente ARDA?
M. VINCENT: On va récupérer quand même. Nous allons
récupérer d'Ottawa...
M. LACROIX: Comme cela, il n'y avait rien d'anormal.
M. VINCENT: ... les montants mis à notre disposition. J'aurai
l'occasion de revenir sur la loi ARDA, mais d'ici la fin de l'entente, en 1970,
nous n'avons quand même plus que $23.8 millions des fonds ARDA, que nous
pouvons utiliser dans la province de Québec. Seulement $23.8 millions
d'ici la fin de l'entente en 1970. Il est vrai que la province de
Québec, depuis le début de la loi ARDA, a retiré beaucoup
d'argent de ses fonds, mais on s'est demandé, avec raison, en 1967, si
les fonds de la loi ARDA avaient servi et c'est d'ailleurs ce que les
agriculteurs se demandent à élaborer de nouvelles
politiques, ou avaient servi simplement à mettre des fonds à des
politiques déjà existantes.
M. BERNATCHEZ: C'est ça.
M. VINCENT: Donc, dans la politique d'aménagement, cette question
de libéraliser, de rendre plus libérales par un gouvernement de
l'Union Nationale...
M. LACROIX: Très conservateur!
M. VINCENT: ... les heures de travaux mécanisés, les
heures de hersage, vont contribuer, comme le mentionnait le
député de Lotbinière cet après-midi, à
agrandir les fermes qui doivent être agrandies, mais d'abord
commençons par les agrandir à l'intérieur des
clôtures.
M. LACROIX: C'est ce qu'on faisait avant. Ce n'est pas une nouvelle
politique ça. Les travaux mécanisés, la politique s'est
continuée de 1937 à 1968.
M. VINCENT: Oui, la politique s'est continuée depuis 1937, mais
seulement, il faut la rendre...
M. BERNATCHEZ: Intensifiée.
M. VINCENT: ... plus intensive dans certaines régions.
M. LACROIX: Ce n'est pas cela qui augmente tellement le revenu du
cultivateur.
M. VINCENT: Non, les cultivateurs qui n'ont pas d'assainissement de sol,
qui n'ont pas de travaux d'égouts, pas de travaux
mécanisés, pas de drainage souterrain, quand bien même nous
leur passerions les plus belles assurances-récolte, tous les
systèmes de protection, si leur culture ou leur production ne peut
être moissonnée, bien, il n'y a rien à faire.
M. LACROIX: La moitié de vos travaux d'amélioration de
ferme se font, comme Je vous l'ai dit cet après-midi, dans des terres
impropres à la culture.
C'est de l'argent gaspillé. Dans le haut de Bellechasse,
Montmagny et l'Islet, c'est de l'argent purement et simplement
gaspillé.
M. LE PRESIDENT: Voulez-vous demander la parole avant de parler, s'il
vous plaît?
M. VINCENT: Et c'est là que j'arriverai tout à l'heure,
à cette question de régionalisation.
M. LACROIX: Le président est plus sévère pour nous
autres que pour lui en Chambre.
M. LE PRESIDENT: Si vous vouliez remarquer que, tantôt, lorsque
vous avez parlé, vous avez parlé autant et aussi longtemps que
vous avez voulu. Vous avez dit tout ce que vous avez voulu.
M. LACROIX: J'ai bien apprécié cela.
M. LE PRESIDENT: Les autres apprécieraient que vous fassiez la
même chose.
M. VINCENT: M. le Président, toutes les améliorations
possibles dans le domaine de l'aménagement ne sauraient donner de bons
résultats. Vous allez voir jusqu'à quel point notre politique est
concordante; notre politique est préparée dans un programme
d'ensemble. Toutes les améliorations possibles dans le domaine de
l'aménagement, ce qui est très important, ce qui a
été négligé pendant six ans. Cela, je le
répète, je l'affirme de nouveau, c'est le gros problème
que nous rencontrons partout dans tous les comtés d'ailleurs
l'ancien ministre est au courant des nombreuses délégations que
nous recevons toutes les semaines, même il n'y a pas assez d'heures dans
le jour où on nous demande de faire ces travaux. Mais cette
politique d'amélioration dans le domaine de l'aménagement ne
saurait donner de bons résultats, si une politique appropriée de
financement n'est pas mise sur pied. C'est pourquoi le gouvernement et
nous l'avons annoncé dans le discours du trône et je
remercie le député des Iles-de- la- Madeleine...
M. BERNATCHEZ: Ecoutez là!
M. VINCENT: ... d'avoir mentionné qu'il fallait changer la Loi du
crédit agricole, qu'il fallait améliorer la Loi du crédit
agricole; il aurait fallu le faire bien avant cela, mais cela a
été annoncé dans le discours du trône, au cours de
la présente session, soit refonte complète du crédit
agricole touchant le crédit à court et à moyen terme et
celui à long terme sera amélioré.
M. BERNATCHEZ: D'accord?
M. VINCENT: La ferme d'aujourd'hui a besoin de plus de capitaux pour
l'achat de terres, l'établissement des jeunes, la mécanisation et
l'amélioration. La valeur du bétail et de l'équipement
dépasse celle du fonds de terre. Il faut donc à l'agriculteur des
crédits d'exploitation mieux adaptés aux besoins actuels.
Maintenant, le député des Iles-de-la-Madeleine mentionnait
qu'il aimerait que les députés fassent des observations sur,
justement, cette Loi du crédit agricole. Quand nous avons passé
ce qu'il a appelé une mesure de routine, tous les ans nous votons un
montant de $20,000,000 pour le crédit agricole, à ce
moment-là justement j'ai parlé en Chambre, j'ai mentionné
le fait que c'était le moment. Nous, de notre côté de la
Chambre, nous avons eu plusieurs réunions avec les députés
du côté ministériel justement au sujet du crédit
agricole et, à ce moment-là, j'ai mentionné en Chambre que
ce serait le moment idéal pour les députés de faire valoir
les revendications des cultivateurs de leur région, mais personne n'a
parlé. Personne n'a mentionné quoi que ce soit.
Je n'ai rien contre les grandes discussions sur deux ou trois
prisonniers qui vont s'évader d'une prison, mais j'aimerais quand
même qu'on parle de crédit agricole, qu'on parle d'agriculture en
Chambre, et non pas passer une heure ou deux de notre temps...
M. BERNATCHEZ: Cela ne les intéresse pas.
M. CROISETIERE: Faire la chasse aux sorciers.
M. VINCENT: Deuxième question, en ce qui concerne les
cultivateurs, plutôt secondaire...
M. COURCY: Le règlement prévaut pour le
député de Lotbinière comme pour le député de
notre côté.
M. LE PRESIDENT: Cela fait deux fois que je le rappelle à
l'ordre. La prochaine fois je sévirai.
M. VINCENT: Non, M. le Président. Et de plus, un autre point que
nous discutions les crédits en Chambre ou que nous les discutions
en comité, mol, Je ne vols pas tellement de différence. Je
ne veux pas par là attaquer outre mesure le député des
Iles-de-la-Madeleine, mais je ne vois pas tellement de différence que
nous discutions les crédits ici ou en Chambre. Les débats sont
transcrits, nous avons des journalistes qui y assistent, les
députés sont les mêmes, qu'ils soient en Chambre ou ici,
mais c'est peut-être moins spectaculaire. C'est pour « flasher
», excusez l'expression.
M. CROISETIERE: Ce n'est pas télévisé.
M. VINCENT: Mais il reste quand même que, en ce qui nous concerne,
au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, nous avons des
personnes qui regardent les débats de la Chambre, qui lisent et
codifient les discours des députés de toutes les régions,
quand ils parlent d'agriculture, afin d'être au courant des voeux
exprimés par les députés, des représentations des
députés.
C'est pour ça que j'ai vu par exemple et le
député de Lotbinière l'a mentionné l'ancien
adjoint parlementaire du précédent ministre de l'Agriculture
parler contre le drainage. Je me demandais pour quelle raison cela avait
tellement diminué de 1960 à 1966.
M. BERNATCHEZ: Ils sont contre. Ils sont contre la loi agricole.
M. VINCENT: L'adjoint parlementaire de l'ex-ministre de l'Agriculture
n'aime pas que nous fassions des travaux de drainage à travers la
province. C'est une dépense inutile. Bien, ce n'est pas ça que
les cultivateurs nous mentionnent et ce n'est pas de cette façon que
nous allons faire valoir, de façon efficace, 4% seulement...
M. BERNATCHEZ: Une subvention pour les clôtures.
M. VINCENT: ... de nos sols arables dans la province. En plus du
crédit agricole, nous avons passé des mesures pour favoriser
financièrement les cultivateurs ou aider les gens qui habitent le milieu
rural. On a parlé tout à l'heure du remboursement de 35% de la
taxe scolaire aux commissions scolaires. Voyez-vous, M. le Président,
d'accord, on avait dit que c'était inscrit au budget. Juste à la
veille des élections, on avait déposé le budget. On
déclare des élections, puis on leur a dit que c'était
inscrit au budget. J'ai demandé d'ailleurs je me souvenais, j'en
avais parlé à la télévision une copie de
l'arrêté en conseil où le gouvernement pouvait rembourser
aux cultivateurs 35% de la taxe scolaire pour l'année 66-67 et je
constate que c'est le 29 mars 1967 que l'arrêté en conseil a
été signé par le greffier du conseil exécutif et
par la suite par l'honorable lieutenant-gouverneur de la province. Le 29 mars
1967, si je ne me trompe, nous étions au gouvernement. C'est seulement
à ce moment que les 35% ont pu être remboursés aux
cultivateurs de la province.
Le député d'Abitibi-Ouest a mentionné, vendredi,
qu'au cours de la campagne électorale j'avais promis de doubler les
allocations familiales. Cela ne touche pas les crédits du
ministère de l'Agriculture, mais comme le député de
l'Abitibi en a parlé, comme cela touche...
M. COURCY: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question au ministre? Est-ce que le ministre prétend que tout ce qu'il a
dit depuis à peu près une heure touche les crédits de son
ministère? On est rendu 5, 10, 15 ans en arrière.
M. LE PRESIDENT: Cela n'y touche peut-être pas mais ça
répond à certaines questions.
M. VINCENT: Bien, vous nous demandez de baser notre politique et c'est
ce que j'ai fait, c'est ce que j'ai tenté d'expliquer, c'est très
difficile, mais j'ai tenté d'expliquer aux députés de
l'Opposition... En ce qui concerne les allocations familiales, il faut quand
même regarder ce qui s'est fait et ça touche le milieu rural,
ça touche même beaucoup le milieu rural, et nous allons voir ce
qui a été fait dans ce domaine. Nous avons établi une
formule qui permet aux familles nombreuses de percevoir des allocations
familiales provinciales. Malheureusement je n'ai pas le document ici qui
me donne les chiffres il arrive que dans nos milieux ruraux, tous les
six mois, nous aurons des familles nombreuses, qui sont des consommateurs, qui
participent à l'économie de la province, et qui vont recevoir des
chèques de $200, $300 à tous les six mois. Cela va aider ces
familles, ça va aider le milieu rural et j'avais fait les calculs pour
un comté de la province seulement et ça représente une
somme d'un demi-million de dollars qui étaient distribués en
allocations familiales. Cela, c'était simplement pour répondre
à ce que le député d'Abitibi-Ouest a mentionné tout
à l'heure.
Nous avons également institué un programme
d'assurance-récolte. Même si l'adjoint parlementaire de
l'ex-ministre de l'Agriculture était contre ou du moins qu'il mentionne
présentement qu'il est contre.
Mais je voudrais tout de suite souligner, que lorsque nous avons
siégé en comité, nous avons reçu la collaboration
de l'Opposition, de tous les députés de l'Opposition. Nous avons
discuté en comité, librement, ouvertement et nous avons
accepté les suggestions pour pouvoir établir le meilleur
système d'assurance-récolte dans la province. Ce système
d'assurance-récolte a été établi pour
protéger le cultivateur contre la perte subite et brutale devant les
forces de la nature. Et c'était le temps, c'était le moment de
l'instituer, ce régime d'assurance-récolte.
D'accord, on l'avait promis en 1960, on l'avait re-repromis en 1962, on
l'a re-re-repromis en 1966; mais c'est encore un gouvernement de l'Union
Nationale qui l'a institué. Et quand nous avons commencé les
opérations en janvier 1968, nous savions qu'en Ontario un même
régime avait été établi. On avait fait une
expérience dans une région de l'Ontario pour assurer les grandes
cultures, et les résultats n'avaient pas été probants. Les
résultats n'étaient pas encourageants. Et tout de suite, on
disait: Quels résultats va donner ce système
d'assurance-récolte pour les grandes cultures dans la province?
C'est là que nous avons préparé un programme de
vente de l'assurance-récolte, bien structuré, comme disait le
député de Lotbinière, bien pensé, établi
à l'avance pour pouvoir marcher vers un objectif, vers un but. Nous
avons préparé une campagne de publicité à la
télévision. On commence à en voir pour l'agriculture. On
va continuer à en voir, même si l'Opposition est contre le fait
que, pour la publicité, on en dépense trop d'argent. On n'a
jamais dépensé d'argent pour la publicité des produits
agricoles dans la province, pour les mesures d'assistance, et les cultivateurs
ne sont pas assez au courant. Donc, nous avons établi un programme de
publicité pour l'assurance-récolte.
Nous avons nommé une régie, nous avons
préparé des vendeurs. Nous avons eu des rencontres. Et,
aujourd'hui, nous constatons que le régime d'assurance-récolte au
Québec est le plus généreux, non seulement au Canada, mais
au monde, car il n'y a aucun autre gouvernement qui contribue à 50% de
la prime du cultivateur. Et c'est un gouvernement de l'Union Nationale qui a
permis cette législation, une contribution à 50% de la prime du
cultivateur.
En Ontario, c'est 30%, fédéral-provincial, 5% par le
gouvernement provincial, 25% par le gouvernement fédéral. Ici au
Québec, 50%. Si la prime du cultivateur est de $100, le gouvernement
paie $50 et le gouvernement a agi tout de suite, avant même...
M. COURCY: Le gouvernement fédéral paie 25%!
M. VINCENT: Pas encore.
M. COURCY: Cinquante pour cent!
M. VINCENT: Pas encore.
M. COURCY: Comme il fait en Ontario.
M. VINCENT: Pas encore.
M. COURCY: Donc, s'il le fait pour l'Ontario, il n'y a pas de raison
pour ne pas le faire pour le Québec, alors.
M. VINCENT: Pas encore, et c'est là justement un point de
discussion. Nous avons mis sur pied ce système
d'assurance-récolte. Nous nous sommes adressés au gouvernement
fédéral. Le gouvernement fédéral a dit: Voici, vos
taux actuariels ne sont pas assez élevés. Il va falloir que vous
chargiez beaucoup plus cher que vous avez l'intention de charger. Mais, nous,
nous voulions le succès de l'assurance-récolte dans la province.
Nous sommes quand même allés de l'avant avec le régime
d'assu-rance-récolte, et c'est seulement au moment où nous avions
plus de 3,000 assurés que nous avons reçu l'accord de principe du
gouvernement fédéral de participer au financement,
c'est-à-dire 50% de l'administration, et 50% des primes versées
par le gouvernement provincial.
M. COURCY: C'est ça.
M. VINCENT: L'entente n'est pas encore signée.
M. GARDNER: C'est un accord de principe.
M. COURCY: Signez-là, Seigneur!
M. VINCENT: Mais le gouvernement fédéral se pose la
question, maintenant. Est-ce qu'il doit nous offrir la réassurance?
Est-ce qu'il doit nous offrir des prêts, au cas où il y aurait un
désastre majeur?
M. COURCY: Ce n'est pas nouveau.
M. VINCENT: Et on attend cette réponse du fédéral
pour pouvoir conclure cette entente.
M. COURCY: C'est vieux comme la lune.
Il y a quatre ans, J'étais à Ottawa, et il était
question de la réassurance, comme le ministre vient de dire. Ottawa,
dans le temps, il y a quatre ans, l'offrait, quand on a préparé
le travail.
M. VINCENT: Il y a quatre ans, Ottawa, en 1967. Donc, c'est juste au
moment où les libéraux ont pris le pouvoir à Ottawa,
d'accord.
M. LACROIX: Du moment que ça ramenait de l'argent au
Québec. Ce n'est pas ça votre autonomie de vouloir ramener au
Québec le plus d'argent possible?
M. VINCENT: Bien, il serait intéressant, à l'occasion des
crédits, de mentionner la progression qu'il y a eue dans les ventes
d'assurance-récolte depuis le 20 février 1968. Je vais vous
donner un tableau, les chiffres depuis le mois de février 1968 jusqu'au
7 mai 1968.
D'abord, le 20 février, nous avions en main 876 contrats. Le 28
février, 1,483; le 5 mars, 2,217; le 12 mars, 3,264; le 19 mars, 5,117;
le 26 mars, 6,435. Ici, je fais une parenthèse, vous voyez qu'à
toutes les semaines il y avait une augmentation substantielle des contrats que
nous avions en main. Et le travail se continuait avec la publicité, de
bons vendeurs, de bons administrateurs, les agronomes dans les comtés,
tous les fonctionnaires du ministère se donnant la main pour
réaliser ce programme, pour réaliser l'objectif. Le 2 avril, nous
étions rendus à 8,315 contrats enregistrés. Le 9 avril,
10,109. Le 16 avril, 11,254. Le 23 avril, 13,220. Le 1er mai, 15,022. Le 7 mai,
17,269 contrats d'assurance-récolte enregistrés pour des
cotisations totales de $1,777,553.34, dont la moitié, 50%, soit
$888,789.35 payés par l'exploitant et les autres $888,789.35
payés par le gouvernement qui sera remboursé à
moitié par le gouvernement fédéral après la
signature de l'entente.
M. BERNATCHEZ: Franc succès!
M. VINCENT: Et, vendredi soir, on m'informait que les chiffres
étaient rendus à tout près de 18,000, ce qui veut dire que
la semaine prochaine nous atteindrons, à la fin de la campagne qui se
termine dans toute la province le 15 mai, plus de 18,500 contrats
d'assurance-récolte dans les grandes cultures dans la province de
Québec.
Donc, c'est un succès. Nous devons nous féliciter, non
seulement le gouvernement, mais tous les députés de la Chambre,
que les cultivateurs aient répondu d'une façon aussi
appré- ciable à ce régime d'assurance-récolte.
Ici j'ai les tableaux qui seront d'ailleurs distribués à
tous les députés de la Chambre. Au lieu de donner les tableaux
hebdomadairement ou mensuellement, j'avais préféré
attendre la fin de la campagne pour faire la distribution des tableaux des
ventes d'assurance-récolte dans tous les comtés de la province.
Nous aurons chacun des comtés avec le nombre total de fermes en 1966,
nombre total de fermes d'après le recensement fédéral. Les
fermes étaient définies de cette façon: une exploitation
agricole d'une acre ou plus avec des ventes de produits agricoles de $50 ou
plus. Dans la province, nous en avons 80,294 d'après le recensement de
1966. Mais nous avons, d'après le recensement fédéral,
41,961 fermes dites commerciales qui se définissent comme une ferme de
recensement avec des ventes de produits agricoles de $2,500 ou plus. Ce tableau
sera distribué à tous les députés aussitôt
que nous aurons atteint la fin de la campagne.
Je fais tout de suite une parenthèse pour revenir à un
sujet qui a été traité plusieurs fois au cours de discours
publics, au cours de débats, qui a été traîté
tout à l'heure par le député de Lotbinière,
où on a parlé de 33,000 fermes qui devaient disparaître
dans la province de Québec; 33,000 cultivateurs qui devaient
disparaître dans la province de Québec. Je crois et n'en
déplaise à l'ex-ministre de l'Agriculture que cette
expression a été malheureuse. Et je m'explique. Cette expression
a été malheureuse, parce qu'on disait: II y a 33,000 faux
cultivateurs dans la province, ou 33,000 cultivateurs dans la province qui
doivent disparaître.
M. COURCY: M. le Président, est-ce que je puis poser une question
au ministre? Qui a exprimé cette opinion que 33,000 cultivateurs
devaient disparaître dans la province de Québec? Est-ce que le
ministre est capable de nommer celui qui a exprimé cette opinion? Il ne
le sait pas. C'est dans la tête du député de
Lotbinière.
Il court après des sorcières. Est-il capable de trouver
une seule déclaration, soit de l'ancien ministre ou d'autres
officiers...
M. BERNATCHEZ: L'ancien ministre l'a prononcé aujourd'hui en
Chambre à maintes reprises...
M. COURCY: L'ancien ministre a déclaré que, actuellement,
M. le Président, dans la province de Québec, il y a 33,000
fermes, elles sont encore là, qui ne réussissent pas, dans
l'état actuel, à faire vivre leur exploitant, d'une fa-
çon raisonnable. C'était la déclaration. La
déformation du député de Lotbinière a fait crier
dans la province que l'ancien ministre avait déclaré que 33,000
cultivateurs devraient disparaître dans la province. Cela c'est
l'honnêteté du député de Lotbinière.
M. BERNATCHEZ: C'est l'affirmation de l'ancien ministre en Chambre
le Journal des Débats est là pour le prouver et ces
affirmations, sur les tribunes publiques, quand il disait qu'il y avait 33,000
fermes non rentables, 33,000 fermes de trop, elles impliquaient qu'il y avait
un exploitant sur chacune de ces fermes.
M. COURCY: Dans le comté de Lotbinière, je voyais
dernièrement que le nombre des cultivateurs diminue
régulièrement et continuera de diminuer, et qu'est-ce que fait le
député de Lotbinière? L'ancien agronome de
Lotbinière?
Cela n'a pas été déclaré par l'ancien
ministre. Cela a été déclaré par son agronome de
comté, actuellement.
M. LE PRESIDENT: M. le Ministre.
M. VINCENT: Donc, une des premières mesures qu'il fallait
sur laquelle il fallait légiférer était
l'assurance-récolte. Nous avons maintenant des résultats
probants. Les producteurs, les cultivateurs de la province ont répondu
de façon affirmative à cette législation. Il faudra
maintenant faire un pas de plus et aller vers l'assurance-bétail.
En ce qui concerne l'assurance-bétail, le gouvernement
fédéral, d'après les discussions en cours, devait
préparer un programme, une législation permettant aux provinces,
au même titre que l'assurance-récolte, d'aller dans
l'assurance-bétail. Nous espérons que nous pourrons atteindre
certaines conclusions avant très longtemps. La politique
fédérale de l'assurance-récolte a
précédé les politiques ou les législations
provinciales. Dans l'assurance-bétail, c'est la province de
Québec qui va de l'avant, qui demande aux autorités
fédérales d'avoir la même contribution pour
l'assurance-bétail qu'elle a pour l'assurance-récolte. Et nous
espérons gagner notre point. Mais, entre-temps, même si nos
fonctionnaires du ministère étudient les possibilités,
préparent les statistiques pour instituer un régime
d'assurance-bétail dans la province, entre-temps, nous avons quand
même passé une mesure d'assistance pour protéger le
producteur, le cultivateur qui perd une grande partie de son bétail,
à cause d'accidents ou de maladies. Cette mesure d'assistance
plusieurs députés me l'ont demandée, nous l'avons
envoyée à tous les députés s'intitule : Aide
à des éleveurs qui subissent des pertes de bovins ou de
moutons.
L'aide du ministère s'applique dans le cas de perte d'au moins
30% de l'effectif du troupeau à cause d'une maladie grave à
évolution aiguë, à la suite d'intoxication ou de certains
accidents de la ferme. Déjà, cette mesure d'assistance a
aidé plusieurs agriculteurs de la province qui, autrement, aurait
dû laisser leur ferme complètement. C'est un pas de l'avant, mais
nous voulons terminer notre travail, pour cette protection au moment où
nous aurons institué un régime complet
d'assurance-bétail.
M. le Président, un autre point aussi. J'ai parlé de
protection à assurer aux cultivateurs, aux producteurs de la province,
par l'assurance-récolte et l'assurance-bétail. Il y a un autre
point aussi très important, et vous le savez, M. le Président.
Est-ce que le producteur ou le cultivateur est protégé au
même titre qu'un travailleur pour ses investissements ou son travail
qu'il transforme en lait ou en produits agricoles? C'est cela, son salaire, la
vente de ses produits. L'ouvrier est protégé par
différentes législations, mais le cultivateur jusqu'à
aujourd'hui n'avait pas d'assurance-récolte, n'avait aucune protection
sur le bétail et n'avait aucune protection sur les ventes de lait qu'il
expédiait dans les coopératives, les beurreries, les
fromageries.
Une des premières délégations que j'ai
rencontrées à mon bureau, c'était un groupe de producteurs
qui venait m'informer qu'à la suite d'une faillite dans une industrie
laitière, ils perdaient des sommes d'argent très
appréciables. Nous avons regardé les chiffres, les statistiques,
et nous avons remarqué que, depuis 1963, jusqu'à la modification
de la loi en 1967, les producteurs laitiers ont perdu près de $300,000
dans les difficultés financières de quinze entreprises de
transformation de lait.
M. VAILLANCOURT: C'est pour cela qu'Antonio Barrette a payé
$300,000?
M. VINCENT: Non, ce n'était pas cela. Non, il payait les
compagnies qui garantissaient, mais cela, c'étaient des producteurs
laitiers qui ont perdu $300,000 dans l'espace de quelques mois, dans des
difficultés financières de quinze entreprises de transformation
de lait.
Pour remédier à cette situation, nous avons fait adopter
par la législature un projet de loi modifiant la loi des produits
laitiers, pour permettre à la Régie des marchés agricoles
de garantir, aux lieu et place des compagnies d'as-
surance, le paiement des producteurs. Depuis un an que cette mesure est
en vigueur, j'ai le plaisir d'annoncer que pas un sou de perte n'a
été encouru par les producteurs de la province depuis un an, et
que la régie a, je crois nous aurons le rapport financier
accumulé un fonds de $120,000 pour les années qui viendront.
Je crois que ce sont là des lois, des législations qui
vont permettre de résoudre un problème qui existait j'ai
ici les chiffres depuis mars 1946, et cela s'est continué
jusqu'en 1966, des montants d'argent, des pertes totales pour les cultivateurs.
J'en ai un par exemple ici de $63,915 et ainsi de suite, pour totaliser
$300,000 dans l'espace de trois ans. Cela, c'est une législation d'un
gouvernement de l'Union Nationale toujours dans le but de protéger le
producteur ou le cultivateur de la province.
Je disais tout à l'heure que ce n'est pas tout d'aménager
le sol; ce n'est pas tout non plus de rendre le crédit plus accessible
et plus souple, et de garantir les productions. Il faut également
veiller à la formation des agriculteurs. Cette troisième partie
est peut-être la plus importante, car sa matière première
est l'homme lui-même...
M. BERNATCHEZ: Ecoutez là.
M. VINCENT: ... l'homme qui veut se renseigner pour
bénéficier de toutes les sciences qui ont
révolutionné les autres industries. Nous touchons là au
problème de recherche, d'enseignement et de vulgarisation. Dans le
domaine de la recherche, nous avons plus que doublé les subventions de
recherche aux professeurs des universités. Ces subventions qui
étaient de l'ordre de $225,000, au cours de l'année 65/66, ont
atteint un sommet de $497,000 en 67/68.
A ce montant, il faut ajouter une somme de $122,000 que le
ministère verse à l'université Laval et au Collège
Macdonald pour les stations de recherche de Saint-Augustin, qui appartient
à Laval, et celle du Collège Macdonald. Dans l'ensemble, au cours
de la dernière année fiscale, le budget de la recherche s'est
élevé à $2,189,150 et cela n'inclut pas un projet de
recherche sur le bleuet lancé l'an dernier par ARDA et
préparé en collaboration avec le député de
Roberval, adjoint parlementaire. On a dit que l'on avait établi
plusieurs bleuetières dans la province, mais ce qu'on avait
oublié de faire, c'est, avant de les établir, de voir
jusqu'où nous pouvions aller d'abord dans la commercialisation du
bleuet, aussi dans les structures, dans l'organisation d'une bleuetière.
Et c'est la raison pour laquelle il a fallu de toute urgence modérer,
arrêter mime l'installation de nouvelles bleuetières, afin de
pouvoir consolider celles qui avaient déjà été
implantées, afin de rendre productives celles qui étaient
déjà sur place. Rien ne sert d'en établir 50 si nous ne
sommes même pas capables de rendre productives les 22 ou 23 que nous
avons.
C'est le même raisonnement qui s'applique ici que chez un
cultivateur qui aurait 25 vaches laitières et qui désire faire
plus de revenu. Il a 25 vaches laitières qui donnent 5,000 livres de
lait chacune. Il veut faire plus de revenu, au lieu de tenter d'augmenter la
production de ses vaches laitières à 8,000, 9,000 ou 10,000 il
décide d'en avoir 50, 25 de plus qui restent à 4,500 ou 5,000
livres de lait.
Le projet de $420,000 pour la recherche sur le bleuet est payable
à part égale par le Québec et le gouvernement
fédéral. Au total, depuis le 1er avril 1966, l'administration
ARDA-Québec a autorisé $1,116,000 de recherche touchant
directement l'agriculture québécoise et plus de 50% de ce montant
sera défrayé par le gouvernement du Québec et ça,
ce n'étaient pas des programmes existant au ministère. Nous nous
sommes servis des fonds ARDA pour aller chercher quelque chose de neuf dont
nous avions besoin pour l'agriculture du Québec, et tous ces chiffres
n'incluent pas les $374,625 qu'ont coûté à la province les
recherches faites par les experts de la Commission royale d'enquête sur
l'agriculture depuis le 1er avril 1966.
M. le Président, la recherche pure vaut ce que vaut sa
vulgarisation. De concert avec la Société Radio-Canada, nous
avons mis sur pied un programme de cours télévisés de
trois ans, dont la deuxième tranche s'est terminée au cours de
l'hiver, et qui a été reçu avec enthousiasme dans tous les
milieux agricoles de la province. A la fin de la première session de
cours, nous avons reçu près de trois mille lettres de
félicitations des agriculteurs et ce programme doit se continuer pour
justement remplir, ou être en accord avec cet objectif. Troisième
point, l'objectif du ministère est la vulgarisation ou l'information
auprès du cultivateur.
Pour aider à la formation de nos cultivateurs et mettre à
leur portée tous les bienfaits de la science moderne, nous avons
décentralisé les structures du ministère, divisant la
province en douze régions et ça répond à ce que le
député des Iles-de-la-Madeleine mentionnait tout à
l'heure. Le député d'Abitibi-Ouest, lui, croit que c'est
seulement un changement de chapeau. C'est plus que cela, c'est diviser la
province en douze régions, tenant compte des possibilités de
chacune des régions placées sous la responsabilité d'un
coordonnateur qui, aidé d'une équipe
multidisclplinaire, verra à l'élaboration de programmes
régionaux, pour relancer notre agriculture sur la voie de la
rentabilité. Ces équipes seront complétées par des
groupes de gestion qui travailleront directement avec les agriculteurs, qui
feront l'enquête économique dans leur région et
rédigeront une fiche d'informations sur chaque ferme, permettant
déjà des conclusions valables sur les facteurs qui agissent le
plus sur la rétribution de l'exploitant: le volume de l'entreprise,
l'indice de la récolte à l'acre, l'indice du produit de chaque
unité animale, l'efficacité d'alimentation, la diversité
du revenu, l'efficacité de la main-d'oeuvre, le roulement de
capital.
Ils devront élaborer le plan actuel de la ferme, notant les
déficiences et les besoins et prépareront un plan
amélioré, en tenant compte de tous les facteurs du milieu.
M. le Président, dans ces régions, sous la
responsabilité du coordonnateur, nous allons parallèlement avoir
des officiers d'administration, qui, sur place, prendront les décisions
nécessaires, sur le plan administratif, et vont sauver ainsi des sommes
de travail considérable, prévenir des retards inévitables
dans le passé, et permettront au producteur, au cultivateur, d'avoir
satisfaction. En plus de ces bureaux régionaux, un réseau de
laboratoires régionaux mettra à la portée des
agriculteurs, de tous les coins de la province, des spécialistes pouvant
les conseiller d'une façon satisfaisante sur les améliorations
des troupeaux et des sols, leur permettant de dépister les maladies des
plantes et des animaux. La construction de ces laboratoires est
commencée, à Rimouski, Alma, Sherbrooke, et quatre autres
laboratoires viendront s'ajouter à ce réseau de sept laboratoires
dans la province.
M. VAILLANCOURT: A quel endroit sera-t-il à Sherbrooke?
M. VINCENT: Exactement, sur quel terrain à Sherbrooke?
UNE VOIX: Je ne me souviens pas au juste à quel endroit.
M. VINCENT: On pourra l'obtenir pour les crédits tout à
l'heure. Nous disions tout à l'heure qu'il fallait faire une fiche, pour
chacun des exploitants. Nous avons voulu et vous le savez, M. le
Président, les membres du comité sont au courant que
différents organismes du ministère visitent les lieux,
travaillent avec les cultivateurs. Vous aviez le Crédit agricole, qui a
plus de 40,000 dossiers, vous avez l'assurance-récolte, qui aura
maintenant 18,500 dossiers. Vous avez d'autres organisations du
ministère qui ont une série de dossiers. Mais il faut quand
même, et c'est là le rôle du coordonnateur, faire cette
coordination nécessaire pour empêcher le dédoublement ou la
duplication du travail. C'est pourquoi nous avons donné l'exemple d'en
haut. Pour la première fois, dans l'histoire du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation, la direction du ministère se
compose, en plus du ministre et des sous-ministres, des présidents de
l'Office du crédit agricole, de l'assurance-récolte et du
vice-président de la Régie des marchés, afin que tous ces
hommes qui travaillent pour un même ministère, qui travaillent
pour un même gouvernement, qui travaillent vers un même objectif,
le mieux-être des cultivateurs de la province, ne travaillent pas chacun
chez eux mais travaillent ensemble.
M. COURCY: Consultatif!
M. VINCENT: Ce n'est pas un comité consultatif, c'est le
comité de direction du ministère, composé des
sous-ministres et des présidents.
M. COURCY: Avez-vous amendé la Loi du crédit agricole? La
Loi de la régie des marchés?
M. VINCENT: II n'y a pas d'amendement à la Loi de la régie
des marchés ou du crédit agricole.
M. COURCY: Un comité consultatif, n'a aucun pouvoir, le ministre
le sait. Les seuls qui ont des pouvoirs sont...
M. VINCENT: C'est le ministre.
M. COURCY: Le chef et les sous-chefs.
M. VINCENT: C'est le ministre avec ses principaux conseillers. C'est le
ministre qui prend ses décisions.
M. COURCY: Alors, il devient consultatif.
M. VINCENT: Eh bien, nous avons décidé d'amener, autour de
la même table, le président de l'Office du crédit agricole,
le président de la Régie d'assurance-récolte, pour
discuter des problèmes des cultivateurs, pour amener la population
rurale...
M. COURCY: Ce sont des officiers du ministère, ce sont des
officiers du gouvernement.
M. VINCENT: Bien oui, mais, autrefois, ça ne se voyait pas.
M. COURCY: Bien, voyons donc!
M. VINCENT: On ne se rencontrait pas. Je demanderais au
député d'Abitibi-Ouest d'aller à la campagne, dans les
milieux ruraux, rencontrer les cultivateurs. C'était rendu au point
où quand le cultivateur qui recevait la visite d'un employé du
ministère, si ce n'était pas son domaine, il répondait au
cultivateur: Ecoute, ce n'est pas moi qui fais ça. C'est un autre!
M. COURCY: Et aujourd'hui, que se passe-t-il?
M. VINCENT: C'est ça, justement, qu'il faut changer.
M. COURCY: Ah!
M. VINCENT: C'est ça qu'il faut changer, c'est ça qu'il
aurait fallu changer au cours des six dernières années. Parce
qu'avant 1960, d'après nos amis d'en face, il ne s'est rien fait. Ils
devaient tout commencer. C'est ça qu'il faut changer. Il faut changer la
mentalité.
M. COURCY: Est-ce que je peux poser une question?
M.VINCENT: Oui.
M. COURCY: Est-ce que l'inspecteur du crédit agricole va
travailler à un moment donné à vendre de
l'assurance-récolte?
M.VINCENT: Non.
M. COURCY: Est-ce que l'agent qui vend de l'assurance-récolte
actuellement va faire des évaluations du crédit agricole?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Bon, très bien. Merci.
M. VINCENT: Mais, c'est inconcevable de voir l'officier du crédit
agricole...
M. COURCY: II n'y a rien...
M. VINCENT: ... comme on l'a vu au cours des dernières
années, ne pas avoir une table dans les bureaux des agronomes de
comté, ne pas même pouvoir utiliser les services de
secrétaire parce que c'était complètement distinct.
C'était un étranger. Mais pour le cultivateur, c'était un
type qui travaillait pour le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation.
M. COURCY: Quand il était transféré...
M. VINCENT: L'officier du crédit agricole était
obligé d'écrire ses rapports à la main parce qu'il n'avait
pas le droit d'utiliser les services de la secrétaire pour
compléter ses rapports. C'est ça qu'il faut changer, c'est cette
mentalité d'avoir des cloisons bien étanches à
l'intérieur du ministère entre les employés et nos
agronomes. Nos médecins vétérinaires, nos
spécialistes désirent travailler la main dans la main, travailler
ensemble dans une région, qu'ils soient des ingénieurs, des
médecins vétérinaires, des agronomes.
M. COURCY: Mais je veux que ce soit bien compris. Est-ce que le
médecin vétérinaire va faire des évaluations du
crédit agricole? Non. Il va faire son travail. Est-ce que
l'évaluateur du crédit agricole va faire autre chose que
l'évaluation de ces fermes? C'est non dit le ministre. Il va faire son
travail. Mais quand cela va être le temps de le faire dactylographier, il
peut avoir plusieurs secrétaires qui vont travailler pour l'un ou pour
l'autre. C'est ça?
M. VINCENT: Pas seulement ça.
M. BERNATCHEZ: Le crédit agricole...
M. COURCY: Bien, qu'est-ce qu'il y a de plus?
M. VINCENT: Ce qu'il y a de plus? Il va falloir que les hommes...
M. COURCY: Est-ce que l'agronome de comté va aller soigner les
animaux dans le champ? Est-ce qu'il va aller faire l'inspection des...
M. VINCENT: Voyons! Il va falloir... M. COURCY: Chacun va être
à sa place.
M. VINCENT: Il va falloir quand même que l'agronome de
comté soit au courant des problèmes qui existent dans la
région au point de vue de la médecine
vétérinaire.
M. COURCY: Il ne l'est pas actuellement?
M. VINCENT: Bien, ce n'est pas ce qu'on nous dit. Ce n'est pas ce dont
on nous informe.
M. COURCY: Qui dit ça au ministre?
M. VINCENT: Tout le monde. Les cultivateurs. Chacun faisait son
travail.
M. COURCY: L'agronome de comté n'est pas au courant de ce qui se
passe dans son comté actuellement? Je suis content de l'entendre dire
par le ministre. C'est parce qu'ils ne sont pas au courant de ce qui se passe
ici au ministère. Ils sont là dans le champ actuellement et ils
se demandent où ils vont. Cela, je l'ai entendu dire par beaucoup
d'agronomes. Et le ministre dit: Les agronomes ne sont pas au courant de ce qui
se passe dans leur comté. Je suis content de l'entendre dire au
ministre. Je vais pouvoir leur répondre ça à
l'occasion.
UNE VOIX: Une parole de trop!
M. VINCENT: Dans l'organisation d'un bureau régional, ce qui est
important si nous voulons viser les objectifs au niveau de la région,
c'est que le médecin vétérinaire, l'agronome,
l'ingénieur, les techniciens puissent se rencontrer, travailler ensemble
et non pas envoyer un médecin vétérinaire faire une
inspection de laiterie. Cela peut se faire par un inspecteur, cela peut se
faire par un employé du ministère sans qu'il soit un
professionnel.
M. COURCY: Faire l'Inspection sanitaire des laiteries?
M. VINCENT: Faire l'inspection sanitaire des laiteries. Mesurer une
laiterie.
M. BERNATCHEZ: Il y a des normes d'établies.
M. VINCENT: Vérifier les normes. Cela peut se faire par un
hygiéniste.
M. COURCY: Ah non! Le ministre ne veut pas dire l'inspection sanitaire
des laiteries.
M. VINCENT: Même dans l'inspection sanitaire.
M. COURCY: Pour la construction.
M. VINCENT: Même dans l'Inspection sanitaire. Vous avez des
coopératives, vous avez des industriels laitiers qui ont ce qu'on
appelle dans le langage du métier des « field men » qui sont
sur place. Ce ne sont pas des professionnels mais ils peuvent quand même
aller constater sur place si la trayeuse est mal lavée ou s'il y a des
problèmes qui peuvent empêcher une meilleure qualité du
lait. Il n'est pas nécessaire d'avoir seulement des
médecins-vétérinaires pour faire le travail, mais nous
pouvons avoir des médecins-vétérinaires qui vont diriger
une équipe.
M. COURCY: Est-ce que les médecins-vétérinaires,
actuellement, depuis six mois, depuis un an, depuis deux ans, n'ont pas leur
bureau dans le bureau de l'agronome?
M. VINCENT: Pas partout, à certains endroits, oui. Mais, pas
partout.
M. COURCY: Le ministre dit: Il faut qu'ils travaillent ensemble, leur
bureau étant dans le bureau de l'agronome de comté. Maintenant,
il peut arriver des cas particuliers où le
médecin-vétérinaire n'est pas là, pour certaines
raisons que le ministre doit connaître, parce que ça fait deux ans
qu'il est là. S'il n'a pas encore donné ordre de se rapporter au
bureau de l'agronome, ça, c'est sa responsabilité. Dans notre
temps, il y avait des raisons, à un moment donné, pour laisser un
vétérinaire dans des régions éloignées comme
les nôtres, où il pouvait desservir les cultivateurs, faire de la
pratique privée, tout en étant inspecteur du gouvernement. Il y a
des raisons, mais ça existe.
M. VINCENT: Mais, ce qui est surtout important, pour le
médecin-vétérinaire, l'agronome, l'ingénieur, ce
n'est pas tellement qu'il ait un bureau dans le comté, c'est qu'il y ait
un pied à terre dans le comté et qu'il puisse aller travailler
sur les fermes.
M. COURCY: Est-ce qu'il y a eu quelque chose de changé dans les
rencontres entre les différents officiers du ministère, soit les
vétérinaires, soit les agronomes, les inspecteurs de la
colonisation ou les autres?
Est-ce qu'il y a quelque chose de changé? Parce qu'ils pouvaient
se réunir aussi souvent qu'ils le désiraient pour discuter de
leurs problèmes, des problèmes du comté? Il n'y avait rien
qui les arrêtait dans le temps. Est-ce qu'il y a eu quelque chose de
changé?
M. VINCENT: Là, ils vont pouvoir se réunir sous la
responsabilité d'un coordonnateur...
M. COURCY: Est-ce qu'ils vont se réunir comme ils se
réunissaient, et s'entendre encore comme ils le faisaient? Non,
d'accord...
M. BERNATCHEZ: Avant, Us pouvaient, mais à l'avenir, ils
devront!
M. LE PRESIDENT: S'il y avait possibilité de laisser faire
l'intervention du ministre et à chaque article...
UNE VOIX: Je comprends, mais là, ça
dégénère. C'est rendu que tout le monde...
M. VINCENT: Alors, dans la restructuration du ministère, nous
avons également créé une division générale
de la commercialisation, afin d'aider nos cultivateurs à écouler
les produits de leur ferme. Chaque ferme met en marché une
quantité minime de quelques produits. Des intermédiaires se
chargent de les rassembler, transporter, classifier, transformer et
répartir jusqu'au magasin de détail. Avec la
régionalisation de la production agricole qui s'intensifie de jour en
jour, les cultivateurs peuvent s'organiser pour suivre leurs produits aussi
loin que possible dans le circuit de distribution et bénéficier
de la valeur ajoutée. Pour faciliter un tel état de choses, nous
avons, notamment dans le domaine laitier, fait adopter par la
Législature un loi permettant le fusionnement des usines
laitières, le bill 71 du chapitre 46 des statuts du Québec. C'est
là un programme qui pourra coûter jusqu'à $18 millions au
gouvernement. Le bill 71 du chapitre 46 des statuts du Québec:
consolidation des usines laitières, garantie d'emprunt de $16 millions
plus les pertes éventuelles, pouvant totaliser $18 millions.
Ce qu'on a mentionné à quelques reprises cet
après-midi, des $8,500,000 qu'on aurait fait perdre aux producteurs de
la province, j'ai l'intention de revenir quelque peu sur cette question. Je
l'ai expliquée l'an dernier. J'ai l'intention de la réexpliquer,
même si je l'avais très bien expliquée en Chambre, à
un tel point que tous les députés de l'Opposition avaient
voté pour la disparition, parce que le programme était
présenté.
Vous vous souvenez, M. le Président, que la prime provinciale
à la production du lait destinée à la fabrication des
produits laitiers a été inaugurée au mois d'octobre 1964.
C'était, de l'avis du gouvernement du temps, une mesure temporaire
visant à accroître le revenu d'une importante catégorie de
producteurs de lait, en attendant que le gouvernement du Canada
établisse la commission canadienne du lait, maintenant en
opération depuis le 1er janvier 1967. La prime, qui était de
$0.05 la livre de gras en été, d'avril à septembre
inclusivement, et de $0.10 la livre de gras, en hiver, d'octobre à mars
inclusivement, correspondait à $0.17 1/2 les cent livres de lait en
été et à $0.35 les cent livres de lait en hiver.
Cela représentait en moyenne $0.21 1/2 ou $0.22 les cent livres
de lait. Cette prime temporaire qui a coûté à la province
au-delà de $8 millions ne s'est pas attaquée aux racines du
problème de l'insuffisance de revenu du petit producteur de lait de
fabrication. Et nous en connaissons les principales causes.
Dans une première étape, pour corriger les maux qui
affectent l'industrie laitière, nous avons décidé, en
collaboration avec les ministres de l'Agriculture de l'Ontario et des autres
provinces et du Canada, de travailler à la hausse du prix moyen de base
du lait de fabrication à l'échelon national. Cette action a
porté sur les points suivants: Entente entre les ministres de
l'Agriculture des provinces et du Canada, pour que le gouvernement
fédéral soit responsable de la stabilisation des prix des
produits qui entrent dans le marché interprovincial et
international.
Et dans cette entente, le gouvernement fédéral devait
absorber seul, à compter du 1er avril 1967, une augmentation du prix
moyen de base de $0.33 1/2 les cent livres sur l'année
précédente, applicable à tous les producteurs du pays,
soit par une hausse directe du prix des produits laitiers au consommateur, soit
par un accroissement de la prime fédérale qui était de
$0.75 les cent livres de lait au producteur.
Et c'est là que le gouvernement fédéral
quand le ministre de l'Agriculture d'Ottawa a annoncé sa politique de
subvention des prix en 1967 a déclaré qu'il ajoutait un
montant de $0.25 les cent livres pour remplacer le montant de $0.22 environ. Il
ajoutait $0.25 les cent livres à la condition que les provinces de
l'Ontario et du Québec ne donnent pas de subventions directes à
la production.
Donc c'est cela qu'on appelle la disparition ou la question d'enlever
les huit millions et demi aux cultivateurs; nous l'avons fait remplacer par une
subvention du gouvernement fédéral, accrue d'au moins $0.25, ce
qui a porté la subvention fédérale de $0.75 à $1.11
les cent livres. Mais dans le domaine de la commercialisation, le 15 mars 1967,
nous avons promulgué un règlement régissant la vente des
fruits et légumes et la loyauté des ventes. Nous avons
lancé une campagne d'information et de publicité sur la
salubrité des viandes produites au Québec. Les experts du
ministère préparent actuellement une campagne de publicité
sur la qualité des fruits et légumes de la province. Toutes ces
campagnes n'ont qu'un seul but: aider l'agriculteur à écouler sa
production.
Mais le travail ne fait que commencer. Il y a encore
énormément de besogne à accomplir. Avec la collaboration
de tous les députés, le
ministère de l'Agriculture devrait, au cours des prochaines
années, rendre d'immenses services à nos travailleurs de la
terre, en même temps qu'à toute l'économie du
Québec.
M. le Président, il y a d'autres points en plus de
l'aménagement: le financement, la vulgarisation et la commercialisation,
que J'aimerais mentionner en réponse à certaines critiques de
députés, dont le député de l'Abitibi-Ouest, qui
mentionnait qu'on n'a établi aucune priorité, aucune politique
agricole, qu'il y a absence de politique. Ce que je viens de mentionner, M. le
Président, comme vous l'avez constaté, comme toute personne de
bonne loi peut le constater, c'est là un programme politique, un
programme agricole basé sur quatre grands objectifs. Nous touchons
l'enseignement, la commercialisation; il faudra apporter des amendements
à la loi des marchés, il faudra analyser les rapports de la
commission royale d'enquête qui a terminé son mandat à la
fin d'avril, il faudra regarder les suggestions des députés, et,
dans ce programme que nous avons élaboré, il faudra apporter
d'autres correctifs, d'autres solutions, parce que les problèmes de
l'agriculture ne sont pas résolus, ne seront pas résolus non plus
d'ici une semaine, quinze jours, un an ou deux ans, mais pourront être
abordés de front lorsque tous ces programmes d'aménagement, de
financement, auront été résolus, et lorsque notre nouveau
système administratif, tant sur le plan administratif que sur le plan
vulgarisation, aura été mis en marche dans toute la province.
Le député des Iles-de-la-Madeleine mentionnait que les
problèmes ne sont pas les mêmes dans toutes les régions de
la province. C'est admis, le ministère a accepté ce principe
qu'il va falloir discuter des problèmes au niveau des régions et
non pas seulement au niveau de la province. Enquête royale, je l'ai
mentionné, déposer le projet de loi sur...
M. LACROIX: Quand aurons-nous le rapport de l'enquête royale?
M. VINCENT: Le travail est terminé. Le lieutenant-gouverneur a
reçu le rapport final de la commission royale d'enquête avec une
série de volumes. Les volumes sont analysés et j'ai l'intention,
aussitôt que possible, de présenter au cabinet les rapports de la
commission royale d'enquête et par la suite en informer les membres de la
Chambre.
M. LACROIX: Si vous me permettez une question, quand pensez-vous que
vous pourrez rendre public le rapport de la Commission royale d'enquête
sur l'agriculture?
M. VINCENT: Comme je vous le dis, il n'y a pas seulement un rapport, il
y a une série de rapports.
M. LACROIX: Quel délai prévoyez-vous
nécessaire?
M. VINCENT: C'est très difficile, il faut faire analyser chacun
des rapports, soumettre les recommandations au cabinet et par la suite...
M. LACROIX: Il ne s'agit pas d'enferrer le ministre dans un délai
donné, mais est-ce qu'on peut compter que d'ici quelques mois le rapport
pourra être remis...
M. VINCENT: Bien, je pense que la meilleure façon... Nous n'avons
pas établi de tables de travail ou de programmation, mais je pense bien
que la meilleure façon sera de rendre publics, aussitôt que nous
le pourrons, par tranches, les rapports, parce que l'impression n'est pas
terminée. Nous avons seulement quelques copies, il y a encore des
rapports dont la correction n'est pas terminée. Je pense que nous allons
établir un programme de travail pour le cabinet d'abord, pour ces
rapports. Par la suite, je crois bien qu'il sera impossible de le faire en
entier, mais nous rendrons publics, par tranches, les rapports de la commission
royale d'enquête.
M. LACROIX: Merci.
M. VINCENT: M. le Président, une question qui a été
soulevée par le député d'Abitibi-Ouest, est la fameuse
question de la margarine. Depuis 1967, c'est extraordinaire comme il se vend de
la margarine colorée dans la province. Il a même mentionné
une lettre qui aurait été écrite et que son chef a
aussi mentionnée en Chambre par le président de Monarch
Fine Food, en 67/68, c'était nouveau là. M. le Président,
du 23 août 1961 au 30 mars 1963, dans la province, il s'est saisi
1,892,363 livres de margarine. Du 1er avril 1963 au 28 mars 1964, 85,209 livres
de margarine. Notez bien les dates, du 1er avril 1963 au 28 mars 1964, 85,209
livres de margarine. Quantité distribuée aux institutions de
charité acceptées par le ministère de l'Agriculture et de
la Colonisation, 56,209 livres, mainlevée, 8,998 livres et ainsi de
suite. Du 1er avril 1964 au 31 mars 1965, 28,569 livres, et du 1er avril 1965
au 4 décembre 1965, 19,989 livres de margarine. Les autres chiffres, je
les ai mentionnés dans les réponses à la Chambre. Ce qui
me surprend, c'est que le député d'Abitibi-Ouest mentionne que
ça
fait seulement quelques mois qu'il y a des ventes de margarine dans la
province de Québec. D'abord, il faut être bien clair sur un point.
La margarine est légale dans la province de Québec, en vertu
d'une législation qui a été passée en 1961.
M. BERNATCHEZ: Le parti libéral. M. COURCY: Personne ne nie
ça.
M. VINCENT: La margarine est légale dans la province de
Québec et, à l'heure actuelle, la publicité qui se fait
autour de la margarine a tendance à faire croire aux consommateurs et
à la population que toute margarine est illégale. Ce sont les
margarines colorées qui sont illégales, margarines qui ne
rencontrent pas les exigences de la loi ou des règlements sur les
aliments et drogues d'Ottawa.
Dieu sait qu'il y en a de la margarine qui ne rencontre pas les
exigences; d'abord sur la couleur, deuxièmement sur les
règlements des aliments et drogues, et c'est la raison pour laquelle le
ministère a demandé la collaboration de la police provinciale, de
différents ministères de la province, sous l'autorité du
sous-ministre de l'Agriculture. Un inspecteur a été nommé
pour chacune des usines de fabrication de la province qui ont le droit,
à la suite de discussions juridiques très avancées,
très poussées, de manufacturer pour la vente dans les autres
provinces...
M. COURCY: Hein!
M. VINCENT: Comment « hein »,c'estvous qui l'avez
affirmé l'an passé.
M. COURCY: Le ministre me donne raison, aujourd'hui, après avoir
obstiné...
M. VINCENT: Bien, vous aviez une opinion légale écrite
à l'avance...
M. COURCY: Lui et son chef défendaient justement le
contraire.
M. VINCENT: Vous aviez une opinion légale...
M. COURCY: Voici ses déclarations... M. VINCENT: Et oui! mais
seulement... M. COURCY: Alors, merci, merci. M. VINCENT: II a fallu...
M. COURCY: J'avais raison.
M. VINCENT: Oui, mais on a passé une législation
permettant la fabrication de la margarine dans la province.
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Par la suite, on a dit: Voici, on donne des permis pour la
fabrication de la margarine. Et on a permis la fabrication de la margarine
colorée pour expédier à l'extérieur de la province.
Sur le plan légal, les avocats ne s'entendent pas encore...
M. COURCY: Ah!
M. VINCENT: ...mais les opinions de juristes, d'avocats
diffèrent. Mais, dans ce domaine, c'est impossible d'empêcher une
industrie manufacturière de fabriquer de la margarine qui s'en va pour
l'exportation. Mais là n'est pas le problème.
M. COURCY: Ce l'était l'an dernier, et ça l'est encore
aujourd'hui.
M. VINCENT: C'est encore un problème, mais là n'est pas le
seul problème. C'est que nous avons décidé de placer, dans
chacune des usines de la province qui fabriquent de la margarine, un inspecteur
qui va vérifier sur place la légalité vis-à-vis les
règlements provinciaux. Toute margarine qui ne rencontrera pas les
exigences des règlements provinciaux en ce qui concerne l'empaquetage ou
la couleur, il faudra qu'elle soit exportée à l'extérieur
de la province, chargée dans des camions et exportée à
l'extérieur de la province. Il va falloir jusqu'à sceller les
camions pour être bien certain que cette margarine sort de la
province.
Mais un autre point qui touche beaucoup le consommateur. C'est
qu'après les saisies très nombreuses... D'ailleurs, juste une
partie d'une question posée par le député d'Abitibi-Ouest,
où je dois donner 2,208 noms, imaginez, ça fait des pages de
noms, 2,208 noms. Seulement la cinquième partie d'une question, c'est
2,208 saisies qui ont été faites à travers la province
pour une certaine période. Nous avons constaté que, dans cette
margarine saisie, dans plusieurs cas, on ne rencontrait pas les exigences de la
loi ou des règlements sur les aliments et drogues d'Ottawa. C'est
là que nous avons pris sur nous de communiquer avec le ministre
fédéral de la Santé, pour lui demander de faire la
même chose, de nommer un inspecteur dans chacune des manufactures de
margarine de la province,
pour vérifier les ingrédients qui entrent dans la
composition de la margarine mise sur le marché. Et ensemble, nous
espérons épurer le marché.
Maintenant le ministre mentionnait que c'était
épouvantable, que c'était effroyable depuis quelques mois, assez
que, lorsque son chef a lu une lettre ou mentionné un écrit d'un
Monsieur Snowdon, président de Monarch Fine Foods en Chambre, j'ai
été au dossier de Monarch Fine Foods. J'ai trouvé
là, en date du 8 mai 1963, remarquez bien le ministre dit que ç'a
commencé seulement il y a quelques mois...
M. COURCY: M. le Président, ça c'est des
déclarations du ministre, pas seulement depuis quelques mois. Monarch
Fine Foods dit; Depuis les douze derniers mois. C'est ce que j'ai lu. Les douze
derniers mois. Voici la lettre qu'il a écrite au ministre il y a deux
mois, et il n'a pas eu de réponse au sujet de la margarine.
M. VINCENT: Donc, le député d'Abitibi-Ouest mentionne que
Monarch Fine Foods a écrit je ne mentionne que depuis les douze
derniers mois et il se sert de ça, là, pour faire son nid,
pour dire que la margarine ne se vend que depuis douze mois: parce que Monarch
Fine Foods l'a dit. Donc, il a confiance comme il doit avoir confiance, comme
j'ai confiance, moi aussi, à la parole de Monarch Fine Foods. Je
réfère au dossier, en date du 8 mai 1963, cela fait plus que
douze mois, ça, le 8 mai 1963...
M. BERNATCHEZ: Cela fait cinq ans.
M. VINCENT: Cela fait plus que douze mois. Cela fait cinq ans. Le 8 mai
1963. J'ai ici une lettre signée par M. Max Borinsky président de
Monarch Fine Foods, écrite au sous-ministre de l'Agriculture, lettre en
anglais que j'ai fait traduire en français, simplement pour
l'information des membres du comité. Je vais lire la lettre et vous
démontrer que cela fait plus que douze mois. « Cher docteur
Mercier, je veux vous remercier pour la façon dont vous m'avez
reçu à notre rencontre du vendredi 3 mai à Québec
et pour le temps que vous et votre adjoint, M. Bélanger, m'avez
consacré pour discuter des problèmes de margarine qui nous
confrontent. » C'est en 1963, ça. « Problèmes de
margarine qui nous confrontent.»
M. BERNATCHEZ: Le 3 mai 1963.
M. VINCENT: Le 8 mal 1963. « Comme vous vous le rappelez, au cours
de mon envolée vers la ville de Québec, j'avais noté un
certain nombre de questions et d'opinions dont j'ai discuté avec vous et
que vous m'avez demandé de mettre par écrit afin que vous
puissiez en faire part au ministre. Ces questions et opinions sont les
suivantes.». Remarquez que c'est toujours le 8 mal 1963. « Au cours
de notre rencontre du 21 février 1963, vous aviez souligné, au
nom du ministre et en votre nom, que vous étiez très
désireux de débarrasser le marché de la margarine
illégale. Vous aviez demandé qu'on vous présente une
preuve indéniable de la situation. C'est pourquoi j'avais apporté
une photographie et aussi une valise, contenant 24 échantillons de
diverses sortes de margarine illégale, ainsi qu'une liste donnant les
noms et adresses des distributeurs qui les ont vendues.»
Cela, c'était le 8 mal 1963. J'ai ici dans le dossier une
photographie de margarine colorée étendue sur une table
c'était en 1963 ce n'est pas depuis douze mois ça
avec les marques; Acton Brand Spread, Bonnie Brand Spread cela, c'est en
1963 ...
M. COURCY: Oui, qu'est-ce que le ministre veut Insinuer? Qu'en 1963, il
y en avait?
M. VINCENT: Canadian Spread.
M. COURCY: II y a eu une saisie en 1963, en 1964, en 1965, en 1966, en
1967, en 1968. La peste dans la province.
M. VINCENT: Spreads Butterfly, Le Meilleur Spread, Chaperon Rouge, Appel
Leaf, Carnaval, Rose-Marie, Economy, Eagle. C'est en 1963. B) A l'exception des
magasins à succursales multiples... « Le marché du
Québec devient plus envahi que jamais par la margarine
illégale.»
M. COURCY: En 1963.
M. VINCENT: C'est en 1963, ça.
M. LACROIX: Mais la lettre disait que c'était l'intention du
ministre de corriger la situation, par exemple.
M. VINCENT: Bien oui.
M. BERNATCHEZ: Ecoutez-là! Vous allez voir!
M. COURCY: On va voir la...
M. VINCENT:... « devient plus que jamais envahi par la margarine
illégale. A l'occasion de
notre première rencontre, vous aviez affirmé que vous
envisagiez d'aller aussi loin que de fermer les manufactures responsables de
cet état de choses.»
M. COURCY: Le sous-ministre avait... même ça.
M. VINCENT: Est-ce que cela a été fermé? M. COURCY:
Attendez! Continuez!
M. VINCENT: Est-ce que cela a été fermé? «
Ces margarines illégales qui sont produites dans le Québec par
Léo Bernard, Blanchet, Thibault et Bergeron, tuent notre commerce,
»
M. COURCY: Us continuent à cent fois comme cela existait.
M. VINCENT: C'est en 1963 ça! Trois ans après la prise du
pouvoir, elles n'étaient pas fermées. Et là, aujourd'hui,
on nous accuse. Cela ne fait que douze mois qu'elles opèrent. Au 8 mal
1968, cela ne fait que douze mois. Et ce que je viens de citer, c'était
en 1963. Vous ne trouvez pas que ça se ressemble un peu.
Comme vous vous en rendez compte, la margarine blanche légale ne
peut lutter contre la margarine colorée. J'ai soulevé la question
de savoir comment Bergeron & Thibeaut ont un permis de vente de margarine
dans le Québec, alors qu'ils enfreignent la loi en vendant de la
margarine colorée. Dans la région de Hull, où Nick Zaine
& Lafortune et d'autres vendent de la margarine colorée, nous ne
pouvons vendre aucun de nos produits.
C)Le gouvernement nous a forcés à dépenser des
milliers de dollars en détruisant des contenants, en imprimant de
nouvelles étiquettes et en saisissant notre marchandise sans qu'on ait
donné le temps d'effectuer les changements nécessaires: par
exemple d'indiquer sur le contenant, le nom et la double adresse du
manufacturier, sous un seul nom de compagnie. « Pendant ce temps, et
jusqu'à maintenant, les contenants de Kraft ne sont pas légaux,
ne montrent pas les pourcentages d'huile sur le contenant. De plus, le
gouvernement est présente ment au fait que des margarines
colorées illégales sont vendues, les unes dans un parchemin blanc
et d'autres dans un parchemin imprimé avec de faux noms et adresses.
Nous avions l'impression que le gouvernement nous persécutait. Mais
notre rencontre et vos affirmations ont été utiles à ce
sujet. »
Et la lettre continue à faire des suggestions: « Entre,
à l'est de Québec, la margarine colorée de la
Nouvelle-Ecosse et, à l'ouest, la margarine maintenant colorée de
l'Ontario. Nous prévoyons que des camions chargés de margarine
colorée vont s'introduire dans le Québec. En plus de toute la
margarine colorée qui s'y vend maintenant. Nous ne désirons pas
défier le gouvernement, mais nous désirons plutôt avoir
l'occasion de travailler avec le gouvernement, conformément à la
loi et aux règlements et nous croyons que le gouvernement
appréciera la situation fâcheuse où nous sommes de ne
pouvoir suivre notre produit. Ceci s'applique aussi aux autres compagnies.
E) Puisqu'il est difficile de suspendre les manufacturiers locaux en
délit de distribuer leur margarine colorée, je vais
suggérer que vous interveniez au niveau du magasin, soit en imposant des
amendes rigoureuses, soit en annulant certains permis. S'il était
difficile d'établir la preuve de la provenance de l'achat de la
marchandise, je suis certain qu'avec l'aide de la Gendarmerie royale, on
pourrait établir cette preuve. »
Et je pourrais continuer Jusqu'à la fin, mais c'est simplement,
non pas pour lancer le blâme sur l'ancienne administration, non pas pour
disculper qui que ce soit, mais une chose est certaine, c'est qu'il y a une
situation de fait qui existe dans la province de Québec en ce qui
concerne la margarine.
D'abord, il se vend illégalement de la margarine colorée.
Nous avons plusieurs inspecteurs qui font des saisies toutes les semaines, tous
les jours. En plus de cela, et ce qui est plus dommageable encore, c'est qu'il
se vend de la margarine qui ne rencontre pas, en ce qui concerne la
composition, les exigeances des règlements sur les aliments et drogues.
Il va falloir, d'abord, cesser de faire de la politique avec cette question de
margarine. Oui, cesser de faire de la politique avec cette question de
margarine!
M. COURCY: Je ne sais pas qui a fait de la politique dans les
Débats, qui a fait de la politique dans les communiqués de
presse, qui a fait de la politique en écrivant ces articles, que l'on
nie aujourd'hui, que l'on nie ce soir. On dit le contraire ce soir de ce qu'on
disait il y a un an.
M. VINCENT: Qui a soulevé toute cette question de margarine?
M. COURCY: « Le Conseil de l'industrie laitière de la
province de Québec fait claire-
ment savoir au gouvernement dans un mémoire qu'il vient de faire
parvenir au premier ministre Johnson et au ministre de l'Agriculture,
Clément Vincent, qu'il est excédé de la situation de
tolérance qui prévaut actuellement au sujet de la vente de la
margarine colorée dans la province. » Et ensuite, vous avez des
compagnies qui manufacturent de la margarine légale et qui se plaignent
de la tolérance du ministre...
M. VINCENT: Oui, en 1963...
M. COURCY: Et le ministre vient ce soir de déclarer justement le
contraire de ce qu'il déclarait il n'y a pas plus d'un an avec son
premier ministre.
M. VINCENT: M. le Président, depuis un an, même un peu
plus, on a soulevé cette question de margarine dans la province de
Québec, problème qui existe depuis que la loi est passée
en 1961...
M. LACROIX: Depuis 1956.
M. VINCENT: Oui, on en a entendu parler. On a tourné cela sur
toutes les tribunes politiques. Je me souviens des élections
fédérales de 1958, des élections fédérales
de 1957, des élections provinciales de 1960, des élections
provinciales de 1962. Dans toutes les élections, on a parlé de
margarine.
M. BERNATCHEZ: Le gouvernement fédéral appelle cela
« le beurre des pauvres ».
M. LACROIX: Est-ce qu'après 1963, des correctifs ont
été apportés pour remédier à la
situation?
M. VINCENT: Il n'y a eu aucun changement dans les législations,
aucun changement dans les règlements.
M. LACROIX: Est-ce qu'on a pris des mesures pour faire respecter la loi,
à la suite de cela?
M. VINCENT: Les mesures qu'on a prises l'ont fait exactement,
excepté qu'aujourd'hui nous avons plus d'inspecteurs sur le chemin, sur
la route, plus de personnes font des saisies. Nous faisons plus de saisies, le
consommateur achète quand même et ce qui est le plus dommageable,
c'est que le consommateur achète de la margarine de contrebande,
margarine qui ne rencontre pas les exigences minimales de la loi des
règlements sur les aliments et drogues. Et c'est cela qui est dangereux.
Nous avons saisi, par exemple, dans un restaurant de la province du
supposé beurre en carreaux qui était 100% saindoux. Nous avons
saisi dans d'autres régions de la province de la margarine qui
était supposée, d'après l'indication sur le contenant,
contenir de l'huile végétale et ainsi de suite, et qui
était 100% saindoux...
UNE VOIX: De l'huile de coco.
M. VINCENT: ... qui aurait dû être saisie à la source
même par les inspecteurs des lois sur les aliments et drogues. C'est
là qu'il va falloir, à mon sens...
M. COURCY: Et par nos inspecteurs.
M. VINCENT; Cela a été saisi par nos inspecteurs.
M. LACROIX: Me permettez-vous...
M. VINCENT: Cela a été saisi par nos inspecteurs, mais
c'était en contravention avec les règlements
fédéraux. C'est là qu'il va falloir... oui.
M. LACROIX: Me permettez-vous une intervention? C'est que, par exemple,
ici dans la province de Québec on a des inspecteurs de votre
ministère qui surveillent la qualité du produit, avec la
collaboration du gouvernement fédéral...
M. VINCENT: C'est-à-dire que nous ne l'avons pas encore, nous
l'avons demandée.
M. LACROIX: ... vous l'avez demandée. Naturellement, quand la
chose se passe dans la province de Québec. Mais si dans les autres
provinces on ne le fait pas, à ce moment-là on ne peut pas
corriger la situation. Je pense...
M. VINCENT: C'est cela.
M. LACROIX: ... que le problème est plus vaste qu'à
l'intérieur de nos propres frontières.
M. VINCENT: C'est cela. C'est un problème interprovincial et
c'est la raison pour laquelle il faut en arriver à une entente au niveau
de nos deux provinces voisines pour que le ministère
fédéral de la Santé puisse dispenser les services d'un
inspecteur dans chacune des manufactures, qui va vérifier le contenant,
c'est-à-dire les ingrédients qui entrent dans la composition de
la margarine. Que nos inspecteurs sur le plan provincial
vérifient...
M. LACROIX: La destination.
M. VINCENT: ... l'empaquetage, la couleur, mais ce qui serait
l'idéal, ce serait que les normes soient les mêmes dans les trois
provinces: Ontario, Québec et Nouveau Brunswick.
Les discussions se font...
M. LACROIX: II en vient de Winnipeg. M. VINCENT: Oui, il en vient de
Winnipeg.
M. COURCY: C'est fabriqué ici à Champlain et
expédié à Ottawa avec un papier sur lequel est
écrit Winnipeg et cela nous revient dans la province de
Québec.
M. VINCENT: Même manufacturé dans d'autres provinces
aussi.
M. COURCY: Ce que je me demande, c'est comment ils font, avec un
inspecteur dans chacune des fabriques, pour être capables de sortir la
margarine. On en voit sur toutes les tablettes de la province de Québec,
même avec un inspecteur par fabrique.
M. LACROIX: Est-ce qu'il s'importe du beurre pour la consommation
actuellement dans la province du Québec, ou s'il s'en produitassez?
M. VINCENT: C'est une politique fédérale. Il s'est
importé, je crois, du beurre l'an dernier. Il serait question je
ne veux pas m'avancer sur des choses où je ne suis pas parfaitement au
fait que la consommation de beurre au cours de l'année soit
équivalente à la production. Mais c'est très difficile, je
n'ai pas les chiffres devant moi.
Mais ce qui est important en ce qui concerne la margarine, c'est que
d'abord il faut enlever toute politique dans cette question. Remarquez bien que
ce n'est pas mon intention de m'attaquer à l'ancienne administration,
non plus que de m'attaquer à ceux qui, au ministère, font un
travail presque jour et nuit avec des inspecteurs sur la route, des inspecteurs
partout. Nous en avons combien de personnes au ministère qui sont
présentement autorisées à faire des confiscations ou des
saisies? Nous avons environ quatre-vingts personnes fonctionnaires du
ministère qui peuvent, avec l'autorisation écrite du ministre,
faire des confiscations décisives dans toute la province.
M. LACROIX: Je crois que le ministre admettra que les observations que
nous faisons à ce moment-ci, ou que nous avons faites, l'ont
été probablement dans le même esprit que vous ou que
d'autres qui étaient dans l'Opposition alors, l'ont fait dans le but de
protéger le producteur, l'industrie laitière de la province de
Québec. La politique partisanne à ce moment-ci ne doit pas entrer
en ligne de compte mais on veut mettre le gouvernement vis-à-vis les
faits, l'amener à avoir une politique plus sévère à
l'endroit des faussaires.
M. LE PRESIDENT: Le député de Charlevoix.
M. MAILLOUX: M. le Président, je pense que je n'ai pas
abusé du temps alloué.
M. LE PRESIDENT: Non, aucun abus de votre part
M. MAILLOUX: Je voudrais demander au ministre s'il me permettrait
quelques observations sur le problème de la margarine. Je sais qu'on ne
reviendra pas, durant l'étude des crédits, sur cet article.
Disons qu'avant mon entrée en politique, f ai administré un
commerce de gros en alimentation dans les comtés de la rive nord, qui
faisait un chiffre d'affaires de $3 ou $4 millions par année. Je me
rappelle quand même qu'à l'arrivée de la margarine sur le
marché est-ce que c'est vers 1960 ou à peu près que
ce produit a été un peu en demande? à ce
moment-là, on nous permettait de vendre une margarine, je vais nommer un
nom, disons Blue Bonnet. Elle respectait les exigences du gouvernement ou des
gouvernements: c'était de la margarine non colorée. Par la suite,
forcément, le public ou certaines personnes qui suivent des
régimes d'alimentation assez sévères demandaient des
margarines qui semblaient meilleures pour leur propre alimentation. J'avoue
que, même comme gérant de commerce de gros, il nous arrivait
d'acheter des quantités très minimes de margarine que la loi
défend mais on craignait tellement, à ce moment-là, les
inspecteurs du ministère, à cause de quelques saisies qui
s'étaient produites, qu'on cachait cette margarine-là à
des centaines et des centaines de pieds de distance de nos entrepôts pour
éviter évidemment les saisies qui arrivaient presque tous les
mois dans les quelques endroits où il y en avait. Cela, c'est une
situation que j'ai vécue avec mes 300 clients pendant ces
années-là. Ce que je constate, malgré qu'on dise qu'on ne
veut pas faire de politique avec le problème de la margarine
actuellement, c'est que les cultivateurs sont rendus pas mal perplexes devant
la montée du volume de ventes de la margarine dans la province de
Québec. Ce qui est quand même fantastique, c'est que cela
concorde avec le nouveau gouvernement. J'ai l'habitude d'être
assez objectif en Chambre, je constate malheureusement que depuis que votre
gouvernement est au pouvoir, il se vend des quantités formidables de
margarine défendue par la loi. Les gens sont tellement sûrs de
l'impunité que si vous allez dans tous les commerces de détail
où il y a de très forts étalages, vous verrez une, deux,
trois sortes de margarine qui avoisinent exactement la section du beurre au vu
et au su de tout le monde. Vous avez dit tantôt qu'il passait des
inspecteurs...
M. VINCENT : C'est pour cela que nous avons fait 2,208 saisies.
M. MAILLOUX: Vous allez en faire davantage, parce que le commerce de la
margarine a grimpé d'une manière fantastique depuis deux ans. Et
tantôt, vous avez dit que vous aviez des inspecteurs sur place qui
faisaient les saisies. Aussi fantastique que cela puisse paraître, j'ai
eu connaissance, dans une paroisse de la Côte-Nord, que deux de vos
inspecteurs pas un, deux de vos inspecteurs après une
saisie de quelques livres...
M. VINCENT; Ce ne sont pas de mes inspecteurs.
M. MAILLOUX: Disons des inspecteurs. M. VINCENT: Qui travaillent...
M. MAILLOUX: ... pour le gouvernement.
Alors que deux inspecteurs venaient de faire une saisie, étaient
sortis du magasin, avaient déposé la margarine interdite dans le
coffre de leur automobile, il est arrivé un appel
téléphonique et ils ont été obligés de
rentrer la margarine, qui a été remise dans les tablettes.
M. VINCENT: Oui, mais ça, c'est...
M. MAILLOUX: Des phénomènes semblables, j'en ai vus
à quelques reprises dans le comté et on nous en signale
quelques-uns dans le comté actuellement.
M. VINCENT: Oui, mais c'est justement de ça que nous avons
besoin...
M. MAILLOUX: Je me demande... Je ne suis pas un inspecteur, est-ce que
je vais condamner?
Pourquoi l'inspecteur agit-il de cette manière? C'est parce qu'il
a des ordres en conséquence, qui viennent d'où?
M. VINCENT: J'aimerais quand même que le député de
Charlevoix... c'est d'abord son rôle, qu'il nous informe. Si nous savions
la date, l'endroit, on va faire une vérification tout de suite. Qui a
donné le coup de téléphone? Ce n'est certainement pas le
député de Charlevoix?
M. MAILLOUX: Sûrement pas. Cependant, loin de ma pensée
d'accuser le ministre d'avoir donné un coup de téléphone
pour remettre la margarine à la place où elle était, mais
il y a une chose fantastique qui, évidemment, se produit. Je ne
deviendrai délateur à l'endroit d'aucun fonctionnaire du
gouvernement, peu importe à quel régime il appartienne, mais il y
a une chose que le ministre peut constater et que ses officiers peuvent
constater,c'est pourquoi l'étalage actuel dans tous les magasins de la
province se continue à longueur de journée... Avant ça, il
s'en vendait également de la margarine, en quantité minime, mais
elle était cachée sous des piles de caisses dans tous les
magasins. Aujourd'hui, elle est étalée à la vue de tout le
monde et la plupart des gens se font prendre, parce que c'est marqué
beurre de qualité inférieure, à côté du
beurre Laval où n'importe quoi. Les cultivateurs ont raison de protester
parce que, certainement, c'est un étalage qui se fait dans toute la
province de Québec.
M. VINCENT: Pas seulement un étalage dans les magasins, il s'en
passe dans les rangs, partout.
M. MAILLOUX: II s'en passe plus que ça, on peut ajouter qu'il
s'en passe dans les gros restaurants. Les communautés religieuses,
actuellement, ne consomment plus de beurre.
Tous les restaurants font leur cuisine à la margarine dans tout
le Québec. Dans ces conditions, où l'industrie laitière du
Québec va-t-elle?
UNE VOIX: C'est la question que je me pose actuellement.
M. VINCENT: Non, ce qui est important c'est d'arriver avec des normes
applicables qui vont régir la vente de la margarine dans la province.
D'abord, concernant lacouleur, l'empaquetage et aussi concernant les
ingrédients qui entrent dans la fabrication de la margarine. Mais ce ne
sont pas seulement les inspecteurs du ministère de l'Agriculture. A
l'heure actuelle ils sont 80, et même s'ils étaient 200, ils vont
saisir dans un magasin. Cela existe encore les entrepôts cachés.
Nous avons saisi de la margarine dans le sous-sol d'un salon funéraire
à Québec, c'est-
à-dire pas tellement loin de Québec. Nous en saisissons
partout. Nous en avons saisi dans des cours de triage de chemins de fer.
M. MAILLOUX: Est-ce que ce n'est pas l'intention du ministre ou du
gouvernement de collaborer avec les offices de producteurs de lait? De tenter
d'amender la loi, évidemment, des succédanés du beurre?
Parce que, même si on voulait le nier, le législateur sait,
qu'actuellement, des groupes de la population qui ont des moyens très
restreints, au lieu de payer du beurre à $0.70 ou $0.75 la livre,
désirent acheter de la margarine parce qu'ils n'ont pas en fin de
semaine les montants nécessaires pour faire le marché. Mais qu'on
ne place pas les gens dans une situation telle, que ceux, évidemment,
qui sont capables d'acheter du beurre, qui ont les moyens de le faire,
achètent des succédanés en pensant acheter du beurre,
simplement au détriment de la classe agricole! Je pense que si le
gouvernement est rendu à un point où il doit faire,
évidemment, des amendements à la Loi des succédanés
du beurre, bien, qu'on envisage de faire ces amendements-là.
M. VINCENT: C'est ça, justement, pour...
M. LACROIX: Pour que les gens se conforment à la loi.
M. LE PRESIDENT: II est dix heures, messieurs.
M. VINCENT: Bon, voici M. le Président, j'ai terminé en ce
qui me concerne. Est-ce que l'on peut passer tout de suite le poste
budgétaire 1?
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. VINCENT: Parce qu'on a eu une discussion générale. Si
nous passons à l'article «Administration », après
nous serons limités, c'est-à-dire, sans limiter le débat,
mais nous serons au moins limités...
UNE VOIX: A des questions.
M. VINCENT: ... article par article.
M. LACROIX: Je voudrais faire remarquer, M. le Président, que si
on a posé des questions au ministre, si on l'a interrompu pour lui poser
des questions pendant son intervention, ce n'était pas fait dans le but
de hacher son intervention, mais on a l'intention de procéder à
l'étude des crédits des différents ministères, de
poser des questions, avoir des éclaircissements pour que sur les
études, article par article, des postes budgétaires, la
discussion soit limitée pour hâter l'étude des
crédits. Et c'est pourquoi on s'est permis de poser des questions pour
avoir immédiatement des renseignements qui vont nous éviter de
poser des questions lors de l'étude des postes budgétaires,
article par article. C'était dans un but de collaboration pour activer
les débats, même si cela a pu vous paraître le contraire
à un certain moment.
M. LE PRESIDENT: Dans ce cas-là, nous allons commencer article
par article dans l'administration.
M. LACROIX: Le poste budgétaire numéro 1, alors on peut
attendre à demain. Demain, nous continuerons...
M. LE PRESIDENT: Oui, oui. Mais c'est parce qu'en entrant dans le
sujet,...
UNE VOIX: Le poste budgétaire numéro 1 est
appelé.
M. LE PRESIDENT: ... le poste budgétaire numéro 1 est
appelé et demain nous reprendrons au poste budgétaire 1.
M. LACROIX: Parfait.
M. LE PRESIDENT: On ajourne à demain. La Chambre
siège-t-elle?
M. COURCY: Les crédits en Chambre. UNE VOIX: Demain, c'est
mardi.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on siège à onze heures?
M. VINCENT: A trois heures.
M. LE PRESIDENT: A trois heures.
M. VINCENT: A moins que le...
M. LE PRESIDENT: Après les questions en Chambre.
M. VINCENT: Demain matin, je crois que c'est le bill de la ville de
Montréal.
UNE VOIX: Oui, oui.
M. VINCENT: Si le travail est terminé, c'est-à-dire que le
travail soit terminé ou pas, nous siégeons à trois heures
en Chambre.
UNE VOIX: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Oui, mais après...
M. VINCENT: Si le travail n'est pas terminé, ils reviennent ici
pour le bill de Montréal.
UNE VOIX: C'est ça.
UNE VOIX: Oui, mais nous, nous pourrions aller ailleurs.
M. CROISETIERE: Demain le bill de Montréal.
M. COURCY: Non, mais on entre en Chambre de toute façon.
M. VINCENT: On entre en Chambre et l'ordre suivra.
(22 h 5)
Mardi 14 mai 1968
(Seize heures trente-trois)
M. DEMERS (président): A l'ordre! Vous êtes
prêts?
M. VINCENT: Oui, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: A dix heures et sept, hier soir, nous avions
commencé le poste budgétaire 1.
M. COURCY: M. le Président, c'est le poste budgétaire 1:
Administration.
M. LE PRESIDENT: Administration.
M. COURCY: Alors, dans l'administration, je me souviens, je ne sais pas
si le député de Lotbinière est ici, non, je
regrette...
UNE VOIX: On va aller le chercher!
M. COURCY: Ce sont en partie ses déclarations qui m'ont fait
demander tout à l'heure au ministre de l'Agriculture que, face à
la diminution effarante de $35 millions du revenu net des cultivateurs du
Québec sur l'année 1966, s'il a l'intention de prendre des
mesures d'urgence pour mettre un frein à cette crise agricole. Le
ministre m'a répondu pendant plus de deux heures. J'ai
écouté l'ancien ministre de l'Agriculture et il n'a fait aucune
suggestion. Je me demande si le ministre de l'Agriculture écoutait,
puisque j'ai présenté des suggestions provenant de
spécialistes dans la matière, des suggestions provenant de
l'Union catholique des cultivateurs et, plus que cela, j'ai cité ses
propres suggestions à lui, contenues dans le programme du parti de
l'Union Nationale. Et j'ai été très surpris, très
désagréablement surpris tout à l'heure, d'entendre le
ministre dire qu'il n'avait eu aucune suggestion.
Alors, je demande à nouveau au ministre, d'abord, s'il est vrai
qu'il y a une diminution de $35 millions dans les revenus nets des cultivateurs
pour l'année 1967, à comparer avec l'année 1966. Est-ce
vrai ou faux?
M. VINCENT: Je n'ai pas l'analyse des chiffres et des données sur
les comparaisons entre les chiffres pour les années 1966 et 1967.
M. COURCY: S'il y a eu des statistiques, je les donne au ministre.
M. VINCENT: Non, mais je ne les ai pas ici.
M. COURCY: Revenu net en 1966, pour le Québec: $ 209,522,000.
Revenu net, en 1967, des cultivateurs: $173,180,000.
Ce qui fait bien une diminution de $35 millions. Un des moyens que le
ministre a pris...
M. VINCENT: Diminution attribuable à...?
M. COURCY: Diminution attribuable à l'enlèvement des
subventions. Qu'est-ce que le député a fait au sujet des
abattoirs privés? Si je ne me trompe, il a critiqué l'inspection
des viandes, dans les abattoirs privés de la province de Québec.
Qu'est-ce qu'a fait le ministre de l'Agriculture face aux suggestions du
député? Qu'est-ce qu'a fait le ministre de l'Agriculture face
à l'intégration dans la province de Québec? Rappelez-vous
la déclaration du député de Lotbinière, où
il condamne l'intégration. Qu'est-ce que le ministre a fait pour
améliorer la situation du cultivateur, pour améliorer le revenu
net des producteurs agricoles?
Subventions aux cultivateurs.
M. VINCENT: Quelles subventions?
M. COURCY: Subventions de$8,500,000pour l'industrie laitière.
M. VINCENT: M. le Président, prenez hier...
M. COURCY: Je lis ici: « La hausse des coûts d'entretien
ce sont les statistiques...
M. VINCENT: Il n'y a pas de diminution à cause de
l'enlèvement des subventions car il n'y a pas eu de subvention
d'enlevée. Il y a eu une entente avec le gouvernement
fédéral, qui, conditionnellement, ajoutait $0.25 à la
subvention sur le lait, si les provinces de l'Ontario et du Québec ne
versaient pas les subsides de $0.17 1/2 et de $0.35, qui équivalaient
à $0.21 1/2 les cent livres.
M. COURCY: M. le Président, je lis ici. Je lis, ce ne sont pas
mes déclarations, le ministre peut les discuter: « Le bureau
fédéral des statistiques a signalé que la hausse des
coûts d'entretien et la baisse des subventions ont laissé aux
agriculteurs canadiens, en 1967, un revenu net inférieur à celui
de 1966 ».
M. VINCENT: Est-ce qu'il mentionne des subventions pour le lait?
M. COURCY: Il mentionne Québec: $35 millions...
M. VINCENT: Est-ce qu'il mentionne des subventions pour le lait?
M. COURCY: Pour ma part, je mentionne...
M. VINCENT: Est-ce qu'il mentionne des subventions pour le lait?
M. COURCY: Les subventions aux cultivateurs. Les subventions pour le
lait industriel, étaient provinciales: $8,500,000...
M. VINCENT: Qui ont été remplacés par $11
millions.
M. COURCY: Deuxièmement, qu'a fait le ministre face à
l'importation des produits agricoles venant des autres provinces et des autres
pays?
Troisièmement, qu'a fait le ministre face à la diminution
du prix de la vente du porc? Actuellement, il est baissé depuis un an,
d'environ $0.10 à $0.12 la livre. Il a fait 36, 37, 38...
M. GARDNER: Comment était-ce avant?
M. COURCY: Et aujourd'hui, 26.
M. GARDNER: Vingt-quatre, vingt-deux.
M. COURCY: Oui, 26, 28, 30, 32.
M. GARDNER: Il y a trois ou quatre ans.
M. COURCY: Qu'a fait le ministre face à cette situation? Qu'a
fait le député aussi, lui, qui à un moment donné
le député part Qu'a fait le ministre face aux
déclarations de son député, collègue, face à
l'exploitation des abattoirs privés dans la province de Québec?
Le député a critiqué l'inspection des viandes, dans ces
abattoirs, en Chambre, il n'y a pas plus que quinze jours. Qu'a fait le
ministre de l'Agriculture face aux suggestions du député? Qu'a
fait le ministre de l'Agriculture face à l'intégration dans la
province de Québec déclaration du député de
Lotbinière qui condamne l'intégration? Qu'a fait le ministre pour
améliorer la situation du cultivateur, pour améliorer le revenu
net des producteurs agricoles?
Premièrement, enlèvement du subside provincial. Pourtant
dans son programme... Le meilleur prix, je ne reviendrai pas là-dessus,
mais j'aimerais entendre le ministre nous dire si les statistiques
fédérales sont vraies ou fausses et si l'enlèvement des
subsides provinciaux a oui ou non nui au revenu net des cultivateurs.
M. VINCENT: Pardon.
M. COURCY: Si tel est le cas, eh bien, c'est encore une des preuves que
le ministre actuel n'a pas bougé, mais a surtout critiqué, comme
il l'a fait pendant plus d'une heure, les administrations
précédentes. Si les administrations précédentes ont
mal agi, qu'a fait le ministre, pendant trois ans, six mois avant
l'élection, par ce programme qui a été répandu
partout dans la province, pendant près de deux ans à
l'administration du ministère de l'Agriculture, pour maintenir le revenu
net du cultivateur qu'il considérait trop bas, avant 1966 et qui est
aujourd'hui diminué de $35 millions, c'est-à dire d'environ 17%
à 18%?
La plus grosse diminution jamais enregistrée d'une année
à l'autre, pendant que le ministre le sait les
années 1964 et 1965 ont été des périodes
très difficiles pour notre agriculture à cause des conditions
climatiques qui ont été beaucoup plus favorables en 1966 et en
1967. Le ministre peut essayer de trouver c'est ce que je lui demande
dans cette situation d'urgence un moyen d'urgence pour aider à
relever l'économie de nos cultivateurs qui s'en va actuellement, je
prends l'expression, vers un débandade.
M. VINCENT: M. le Président, sans revenir sur les sujets de
discussion d'hier ou de vendredi, je voudrais simplement répéter
ce que j'ai déclaré hier, en plus de ce que j'ai
déclaré l'an dernier en ce qui concerne la subvention de huit
millions et demi qui a été versée par le gouvernement
provincial.
Cette prime provinciale à la production de lait, destinée
à la fabrication des produits laitiers a été
inaugurée au mois d'octobre 1964. C'était, de l'avis du
gouvernement du temps, une mesure temporaire visant à accroître le
revenu d'une importante catégorie de producteurs de lait en attendant
que le gouvernement du Canada établisse la commission canadienne du
lait. Cette commission canadienne du lait est en opération depuis le 1er
janvier 1967. Donc, nous avions à faire face, pour le 1er avril 1967,
à cette situation.
Le gouvernement fédéral qui s'occupe de stabilisation des
prix avait rencontré les provinces l'année
précédente ainsi que depuis juillet 1966, les informant que, pour
le travail ordonné de la Commission canadienne du lait, il fallait qu'un
seul organisme soit responsable des subventions.
Nous avons convenu que ceci était la responsabilité du
gouvernement fédéral; mais nous avons quand même dit ceci:
Si le gouvernement provincial prend cette subvention de $8,500,000, qui doit,
d'après les engagements, se terminer avec la création de la
Commission canadienne du lait, il faut que le gouvernement
fédéral remplace cette subvention par un prix accru. Et nous
avons conjointement, l'Ontario et le Québec, exigé du
gouvernement fédéral que cette subvention provinciale soit
remplacée par une subvention fédérale d'au moins $0.25 les
100 livres.
Et quand le ministre de l'Agriculture du Canada a annoncé, au
mois de mars 1967, que la subvention fédérale était
accrue, il a bien spécifié que ceci tenait compte, était
conditionné à l'acceptation des provinces de ne verser aucune
subvention au lait et qu'il donnait un montant de $0.25 les 100 livres.
Maintenant, avant de parler du revenu, parlons des producteurs laitiers
dans la province. Ce montant de $8,500,000 a quand même été
réservé pour établir un programme pour la consolidation
des usines laitières qui ne touchent pas à la région du
Bas-Saint-Laurent, programme aussi pour améliorer la qualité du
lait, programme pour verser des subventions temporaires et décroissantes
sur une période de trois ans dans des régions
périphériques de la province, des régions
défavorisées à cause de l'organisation des usines
laitières. Mais si nous regardons les prix du lait dans la province, en
1967 comparativement à 1966, nous constatons que pour le lait naturel,
les prix, au premier février 1966, étaient de $5.35 les 100
livres pour la province. Dans l'Abitibi, au premier février 1966,
c'était de $5.65 les 100 livres. A Chibougamau, le premier
février 1966, c'était de $6.00 les 100 livres et, à la
Côte-Nord, le premier février 1966, de $6.00 les 100 Uvres. Le
premier août 1966, pour la province, les prix ont été
augmentés de $5.35 à $5.55 les 100 livres par une ordonnance de
la régie.
Et, le 1er février 1967, encore par une ordonnance de la
régie, les prix dans la province ont été augmentés
à $6.00 les cent livres. En Abitibi, le 1er août 1966,
augmentation de $5.65 à $5.85 et, le 1er février 1967, à
$6.30. Pour la région de Chibougamau $6.20, augmentation le 1er
août 1966, comparativement à $6.00 le 1er février et
augmentation le 1er février 1967 à $6.65. Pour la
Côte-Nord, augmentation le 1er août 1966 à $6.20, partant de
$6.00, et le 1er février 1967 à $6.65.
Cela, c'est ce qui concerne le lait nature. En ce qui concerne le lait
industriel, en 1966, les prix FOB à la ferme, pour le lait livré
par les producteurs-fournisseurs de lait de transformation, excluant toute
subvention, s'établissaient
d'après nos données, à$3.12 les cent livres, plus
la subvention fédérale de $0.75 les cent livres, plus la
subventlonprovincialede$0.05 et $0.10 la livre de gras, ce qui totalise en
moyenne $0.21 1/2, mais pour fin de calcul, prenons $0.22, ce qui fait un grand
total de $0.22 plus $0.75, soit $0.S7, plus $3.12, ce qui fait $4.09. Cela,
c'était en 1966.
En 1967, après l'entente avec Ottawa, après que l'UCC eut
discuté du problème sur le plan fédéral, les prix
préliminaires que nous avons, et qui nous donnent quand même un
aperçu, exluant toute subvention, étaient de $3.32 les cent
livres. Pour le lait industriel, pour le lait livré par les
producteurs-fournisseurs, le lait de transformation excluant toute subvention:
$3.32 plus la subvention fédérale de $1.11 les cent livres de
lait, ce qui fait un total de $4.43 comparativement à $4.09. Cela, c'est
la différence des montants reçus par les producteurs-fournisseurs
de lait industriel, comparativement à l'année 1967 et à
l'année 1966, et j'ai donné tout à l'heure les
comparaisons en ce qui concerne le lait naturel.
Maintenant, en ce qui concerne les autres revenus des cultivateurs de la
province, tel le prix du porc, le député d'Abitibi-Ouest tout
à l'heure m'a demandé ce que nous faisions, ce que nous avions
élaboré en ce qui concerne les importations des autres provinces
et des autres pays. D'abord, l'ex-ministre est parfaitement au courant que
toute cette question d'importation relève y compris l'importation
des autres pays exclusivement du gouvernement fédéral.
Le commerce interprovincial est un problème commun, non seulement
au gouvernement fédéral mais aussi aux gouvernements provinciaux.
Le ministère de l'Agriculture de l'Ontario et le ministère de
l'Agriculture de la province de Québec, en ce qui concerne les
importations des autres pays, ont agi, l'an dernier, en accord, en
coopération pour demander au gouvernement fédéral de
réduire les importations d'oeufs qui envahissaient notre marché
et rendaient leur prix tellement bas dans la province de Québec que ceci
aurait causé des faillites chez plusieurs producteurs d'oeufs de la
province.
Nous avons rencontré le plan conjoint: les producteurs d'oeufs,
qui étaient allés à Ottawa, avaient rencontré les
autorités fédérales. Ils nous ont demandé de mettre
sur pied un mouvement concerté de la part des deux gouvernements
provinciaux auprès du gouvernement fédéral pour parer
à cette situation. C'est ce que nous avons fait et c'est pourquoi, dans
le programme de l'Union Nationale, nous avons parlé de ce
problème de commerce interprovincial, de ces surplus de certaines
provinces qui entrent dans une autre province.
Donc, ensemble, le ministre de l'Agriculture de l'Ontario, le ministre
de l'Agriculture du Québec et les producteurs d'oeufs, nous avons
demandé au ministre fédéral de l'Agriculture, à son
sous-ministre, de nous rencontrer à Montréal, au mois de
septembre, à la fin août ou en septembre 1967. La rencontre a eu
Heu et nous avons gagné un point. Le gouvernement fédéral
a vérifié les importations d'oeufs dans la province de
Québec, a élaboré une politique d'achat de surplus, ce
qui, d'après les calculs des producteurs eux-mêmes, a tout de
suite occasionné, à la fin de 1967, en l'espace de quelques
semaines, une hausse variant de $0.10 à $0.13 la douzaine. C'est
là, je crois, un travail important qui doit se continuer, non seulement
lorsque des situations d'urgence se créent, mais sur une base
permanente, avec les gouvernements des autres provinces et avec le gouvernement
du Canada.
C'est la raison pour laquelle j'ai suggéré et que je
suggère encore que nous puissions avoir un bureau où un haut
fonctionnaire, responsable à la direction du ministère de
l'Agriculture du Québec, un haut fonctionnaire, responsable à la
direction du ministère de l'Agriculture de l'Ontatio et un haut
fonctionnaire responsable à la direction du ministère de
l'Agriculture, à Ottawa, puissent continuellement travailler ensemble,
afin de préparer les dossiers nécessaires aux rencontres des
ministres et des sous-ministres de l'Agriculture qui ont des problèmes
en commun et qui doivent faire face à ces problèmes, un peu comme
des pompiers qui vont éteindre des incendies quand le feu est pris.
C'est tellement vrai que j'ai même reçu un appel
téléphonique du ministre de l'Agriculture de l'Ontario, me disant
que certaines compagnies avaient offert des prix dérisoires pour des
pommes tombées, en Ontario, parce que, prétendaient-ils, ils
pouvaient obtenir le même produit dans le Québec à un prix
de $10 la tonne. On offrait $15, en Ontario. Juste quelques coups de
téléphone, quelques échanges de conversations
téléphoniques et nous en sommes arrivés à la
conclusion qu'il n'était pas exact de dire que les producteurs du
Québec étaient prêts à vendre les pommes
tombées à $10 la tonne, mais que les producteurs du Québec
avaient demandé $25 la tonne. Il s'est agi de faire ces échanges,
ces communications téléphoniques, pour assurer aux producteurs de
pommes un prix, non pas minimal, mais un prix qui s'est établi entre $25
et $30 la tonne. C'est donc dire que si ces actions, qui sont posées
lorsque des situations d'urgence se créent, donnent
de bons rébultats, elles ont donné de bons
résultats dans le cas des oeufs. Dans le cas des pommes tombées,
elles auraient pu donner de très bons résultats l'an dernier si
nous avions été saisis du problème quelques mois ou
quelques semaines plus tôt.
En ce qui concerne les oignons, cela a donné de bons
résultats. Dans des cas comme ceux-là, il est nécessaire
pour justement parer aux difficultés que le député
d'Abitibi-Ouest mentionne quand il s'agit d'importations que ce soit des
oeufs de l'Ontario au Québec, que ce soit du poulet à rôtir
du Québec en Ontario eh bien, il faudrait envisager la question
avec le fédéral. Et c'est ce que nous avons l'intention de faire.
Nous avions entamé des pourparlers avec les autorités
fédérales pour la création de ce bureau permanent
où nous pourrions où nos fonctionnaires pourraient
échanger des idées, préparer des programmes,
préparer des réunions que nous devons tenir assez
régulièrement. Mais à cause de certaines circonstances,
conventions, élections, on n'a pas donné suite à ce
projet. Nous espérons néanmoins reprendre les pourparlers avec le
futur ministre de l'Agriculture, que ce soit le même ou un autre, et
ainsi nous pourrons trouver des solutions à une série de
problèmes qui se présentent tous les jours, justement dans le
commerce interprovincial.
Mais il y a aussi l'action des producteurs. Les producteurs dans chacune
des provinces se préparent, en vertu des législations, à
exercer les pouvoirs sous l'égide des plans conjoints. Les producteurs
du Québec peuvent se contingenter, contingenter leur production et on
demande la même chose aux producteurs de l'Ontario. Mais il n'existe pas
d'entente dans plusieurs domaines, à l'exception de la Commission
canadienne du lait qui a pris des années à se former.
Il faudra nécessairement un jour que les provinces, avec le
gouvernement fédéral, sans exclure les responsabilités
provinciales, conjuguent leurs efforts pour en arriver à la
création d'organismes nationaux qui joueront un rôle très
important justement pour empêcher le « dumping » ou, si on
peut employer une autre expression, l'expédition de surplus d'une
production donnée dans une autre province: ce qui change les prix
considérablement.
Pour les autres produits où il y a eu une baisse, prenons le cas
du porc. Il est vrai que depuis plusieurs mois, le prix du porc est très
bas. Mais le gouvernement provincial n'a aucun pouvoir sur
l'établissement des prix du porc qui entre dans le commerce
interprovincial et international.
Le seul pouvoir que nous avons en vertu de la loi des marchés
permet aux producteurs de s'associer en plans conjoints. Là encore les
plans conjoints n'exerceront pas leur véritable rôle, tant et
aussi longtemps qu'il n'y aura pas une politique mieux définie entre
chacune des provinces du Canada pour empêcher le surplus d'une province
d'aller dans une autre province.
Eh bien, M. le Président, c'étaient les quelques
observations que je voulais faire après la déclaration du
député d'Abitibi-Ouest. J'ai aussi annoncé tout à
l'heure en Chambre, simplement pour l'informer, que le gouvernement a des
mesures et des programmes législatifs qui s'annoncent. Quand le
député a demandé ce que nous avions l'intention de faire,
je le lui ai expliqué. Nos objectifs sont d'abord l'aménagement;
deuxièmement, le financement; troisièmement, la vulgarisation,
l'information; et, quatrièmement, la commercialisation. Je n'ai pas
l'intention de revenir sur tous ces sujets; nous avons déjà des
législations de passées, des législations qui
protègent le cultivateur, telle l'assurance-récolte, une mesure
temporaire sur l'assurance-bétail, les bons de garantie sur le lait qui
ont empêché des pertes considérables aux producteurs
laitiers dans la province au cours de la dernière année.
Nous allons amender et refondre complètement la loi du
crédit agricole. Dans l'aménagement de la ferme, je l'ai
expliqué, nous allons augmenter substantiellement les crédits,
nous voulons aller plus avant vers l'assainissement des sols, le drainage
souterrain.
Dans la commercialisation, nous aurons des programmes de
publicité ce qui à mon sens est très important
parce que les produits du Québec sont, avec le système de
classification que nous avons, d'aussi bonne qualité, et peuvent
être vendus à des prix aussi bons que n'importe quel autre produit
qui vient d'une autre province. C'est le consommateur qu'il faut informer,
renseigner avec la publicité nécessaire. Et nous avons
l'intention d'aller de l'avant dans ce domaine.
M. COURCY: M. le Président, dès novembre 1966 le ministre
a déclaré que le gouvernement du Québec entendait
promouvoir l'exportation de produits agricoles sous toutes ses formes. Il dit:
Nous avons de très bons produits. Il a annoncé en 1966 qu'il
nommerait bientôt un responsable pour voir à l'exportation des
produits agricoles: Nous vous nommerons un responsable, comme nous y sommes
autorisés. C'est le ministre qui parlait. Le 29 mars 1968, à une
réponse à l'une de mes questions à l'Assemblée
législative: « Le gouvernement a-t-il retenu les services
d'une personne devant s'occuper de promouvoir l'exportation de produits
agricoles? » Le ministre répond non, après un an et
demi.
Dès 1966, l'élection étant passée, avant on
accusait le gouvernement de tous les bobos, j'ai pris bien garde, lorsque j'ai
parlé, de dire: Je ne ferai pas comme mes adversaires, lorsqu'ils
étaient dans l'Opposition. J'ai tenté de démontrer qu'il
n'y avait pas seulement la faute d'un gouvernement ou d'un ministère
dans le règlement des problèmes de notre agriculture. Mais,
immédiatement après, en novembre, voilà la solution
donnée par le ministre du Travail actuel, M. Bellemare. Lui, il a
découvert que les intermédiaires sont responsables du marasme
dans lequel se trouvent les cultivateurs. En plein titre, en novembre 1966,
qu'a fait le ministre de l'Agriculture face aux intermédiaires qui sont
les grands responsables du marasme actuel et qui font que nos cultivateurs ont
$ 35 millions de revenu net de moins qu'en 1966? Qu'a-t-il fait, le ministre,
face à ces intermédiaires? Le ministre du Travail disait,
à ce moment-là: Il faut former un comité pour dialoguer.
Il fallait encore dialoguer. Il faisait la suggestion, en invitant les membres
du conseil de l'alimentation à se pencher sur ce problème et
à trouver une solution pour que les prix payés aux cultivateurs
soient raisonnables. Est-ce qu'il y a eu un comité de formé?
Comité formé de représentants des consommateurs,
représentants des cultivateurs et représentants de l'office du
marché pour étudier tout ce problème d'ensemble?
Si le ministre ne peut pas me répondre aujourd'hui,
peut-être qu'à la prochaine séance il le pourra.
M. VINCENT: M. le Président, le comité a été
formé, une commission royale d'enquête a fait des études,
des rapports, des enquêtes; des séries de rapports nous ont
été présentés. Je ne vois pas, présentement,
si ce serait bien vu que nous ayons un autre comité, qui ferait d'autres
études, quand nous avons commandé une série
d'études, qui ont coûté de l'argent à la province,
qui devront être analysées dans le domaine de la
commercialisation, du financement, de l'aménagement de la ferme. Mais
partant de là, avec la compilation des études que nous avons, il
faudra par la suite élaborer des politiques, tout en respectant les
objectifs du ministère de l'Agriculture. Cette agriculture, doit fournir
un produit de qualité et en quantité suffisante, contribuer
à l'économie de la province, et aussi faire vivre
l'agriculteur.
En ce qui concerne l'annonce que j'ai faite en 1966, de nommer un
responsable pour s'occuper d'exportations la loi nous y autorise
nous avons cru à ce moment-là que c'était la meilleure
façon de promouvoir nos exportations de produits agricoles tel le
fromage, qui est exporté beaucoup au Royaume-Uni, et d'autres produits
qui sont exportés dans d'autres pays du monde, d'autres pays voisins.
Nous avons cru à ce moment que c'était la meilleure solution,
mais l'administration de l'Union Nationale n'est jamais entêtée.
Nous avons pressenti plusieurs candidats, nous étions sur le point de
demander à la Fonction publique de tenir un jury d'examens pour cinq,
six ou sept candidats qui avaient exprimé le voeu de remplir ce poste,
mais nous avons constaté que le problème était beaucoup
plus important que la nomination d'un agent pour l'exportation de produits
agricoles.
Il y avait les implications du Kennedy Round.
Il y avait les implications de l'agriculture des Six, des ententes qui
se prennent présentement de l'autre côté, en Europe, et qui
laissent présager que d'ici quelques années, tout au plus trois
ou quatre ans, la Grande-Bretagne fera partie du Marché Commun. Pour
promouvoir les exportations, comme cela se fait présentement dans
d'autres pays du monde, il faut analyser les implications justement de
l'entrée éventuelle de la Grande-Bretagne qui achète des
millions de livres de fromage ici, au Canada et plus spécialement dans
la province de Québec parce que nous contribuons beaucoup à ces
exportations.
Et c'est là qu'il va falloir avoir cet organisme permanent
fédéral-provincial où nous dirigerons notre action en ce
qui concerne les exportations tout en respectant les produits agricoles qui
proviennent d'une province. S'il est préférable d'exporter du
fromage, de la poudre de lait ou telle autre denrée qui est produite
dans une province plutôt qu'une autre, il nous faudra alors une action
concertée des deux niveaux de gouvernement provincial et
fédéral.
Dans le domaine de l'exportation il y a des possibilités qui se
sont offertes, qui s'offriront au cours des années qui viendront, qui
ont été constatées mais qui n'avalent jamais
été analysées par les autoritées provinciales, qui
n'avaient jamais été regardées par les autorités
provinciales. Nous n'avons pas de données sur ces questions.
Par exemple, l'aide aux pays sous-développés ou aux pays
économiquement faibles sera d'environ $700 millions en 1980 et à
l'heure actuelle il y a à peu près $10 millions en denrées
alimentaires provenant de l'agriculture du Canada
qui sont versés dans ce fonds, lequel sera accru à
$700,001,980. Est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité, ensemble, le
gouvernement fédéral et les provinces, de s'unir pour chercher,
avec les organisations mondiales qui veulent faire beaucoup dans le domaine de
l'alimentation mondiale, des moyens de fournir des protéines aux pays
où il y a pénurie à l'heure actuelle?
Nous avons par exemple ici, dans la province de Québec, en plus
des produits agricoles, les produits des pêcheries, notamment en
Gaspésie, pour lesquels il y aurait certainement moyen de trouver des
formules, après de la recherche, pour pouvoir les exporter sous la forme
de protéines à ces pays où il y a une pénurie et en
même temps, non pas seulement avec le seul objectif de se
débarrasser d'un surplus, mais pour mettre sur le marché de
l'alimentation mondiale des produits que nous avons en surplus
présentement et qui pourraient servir dans plusieurs pays du monde. Une
expérience valable a été faite il y a quelques
années, à Formo-se, avec l'usine de la Coopérative de
Granby, expérience qui a donné des résultats et qui
devraient se multiplier à plusieurs exemplaires. Mais il s'agit
justement pour nous et les autorités fédérales, avec
l'aide d'économistes du ministère de l'Industrie et du Commerce,
avec l'aide de spécialistes qui connaissent les implications du Kennedy
Round, du Marché Commun, qu'on regarde l'ensemble de ce problème
qui n'est pas seulement un problème pour nous en ce qui concerne nos
surplus mais un problème d'alimentation. Ce problème deviendra
beaucoup plus épineux tout à l'heure si la Grande-Bretagne,
éventuellement, entre dans le Marché Commun parce qu'elle
consomme 27 millions de livres de fromage canadien. Si elle entre dans le
Marché Commun, de quelle façon allons-nous exporter notre fromage
par la suite? Est-ce qu'on ne devrait pas regarder ça tout de suite.
C'est ce que nous avons demandé aux autorités
fédérales à la dernière réunion en novembre
mais à cause de certaines circonstances que mes collègues du
comité connaissent bien, il ne m'a pas été possible de
donner suite à ces rencontres qui devront se continuer, peut-être
pas le 26 juin, mais disons au mois de juillet 1968.
M. COURCY: Cela, M. le Président, ce sont des déclarations
que l'on entend depuis à peu près deux ans et demi dans la bouche
du ministre. Alors au point de vue de l'exportation des produits agricoles,
zéro.
UNE VOIX: $21.40
M. COURCY: Mais que pense maintenant le ministre de la
déclaration du ministre du Travail à l'effet que les
intermédiaires sont responsables du marasme dans lequel se trouvent les
cultivateurs.
Le comité suggéré par le ministre du Travail n'a
pas été formé. Le ministre de l'Agriculture dit: Ce n'est
pas nécessaire, on a assez de comités qui étudient. Mais
est-ce que le ministre il me dira que c'est un autre mais est-ce
que lui croit réellement que les paroles dites par son collègue
de l'Assemblée législative, le ministre du Travail, en accusant
des intermédiaires d'être les responsables et de prendre de gros
profits entre la production et la consommation ce qui fait que nos
cultivateurs ne retirent rien et que les consommateurs paient des prix
effarants pour leurs produits agricoles est-ce que le ministre, lui,
pense que cette déclaration est vraie? Est-ce qu'il l'accepte comme
sienne? Est-ce qu'il accuse, lui, à son tour, les intermédiaires
d'être les grands responsables? Si oui, quelle est son intention face
à ces grands responsables?
M. VINCENT: M. le Président, le député de
l'Abitibi-Ouest...
M. BERNATCHEZ: Ce n'est pas l'article 1.
M. VINCENT: ... je l'ai mentionné, hier. Contrairement à
ce qui existait de 1960 à 1966, nous, les députés de la
Chambre, les ministres, pouvons exprimer notre point de vue sur les situations,
sur les solutions qu'il faudrait apporter pour corriger certaines anomalies qui
existent dans notre mode de commercialisation, ou sur les changements que nous
devrions apporter dans les politiques agricoles du gouvernement ou du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Ces suggestions sont
regardées, sont analysées, peuvent devenir des
législations, comme c'est le cas de l'assurance-récolte, de
l'assurance-bétail, de l'assainissement des sols, et des autres
législations que nous avons apportées. Mais, je le déclare
encore une fois, je n'ai pas l'intention et je ne crois pas que ce soit
tellement important que chaque fois qu'un député de la
Chambre, qu'une personne qui fait partie des associations agricoles, qu'un
responsable de quelque organisme que ce soit, fait une déclaration dans
un sens ou dans l'autre, de répondre aux questions posées par un
député: Interprétez donc, est-ce que vous partagez cette
opinion? Est-ce que vous l'acceptez? Quelle est votre position devant telle ou
telle déclaration?
M. LACROIX: Qui est le ministre responsable de l'Agriculture?
M. VINCENT: C'est justement... Mais est-ce que le ministre de
l'Agriculture... que ce soit la déclaration: il y a des
intermédiaires qui profitent, il y a des intermédiaires qui ont
dépassé les profits permis, il y en a d'autres qui sont
raisonnables, il y en a d'autres qui ont déclaré faillite, parce
qu'ils ne pouvaient pas prendre de profits tellement appréciables,
à cause de certains facteurs particuliers à leurs
régions... mais je ne peux pas répondre au député
d'Abitibi-Ouest, en bloc ... prendre position sur des déclarations d'un
tel ou d'un tel, concernant telle chose, tel ou tel problème.
M. LACROIX: Le ministre ne répondant pas sur le problème
soulevé par le député de l'Abitibi-Ouest, qui faisait
suite aux commentaires du député de Saint-Maurice, est-ce qu'il
pourrait nous dire ce qu'il pense de l'intégration verticale et ce qu'il
a fait en vue de corriger la situation, ou s'il croit que l'intégration
dans l'agriculture n'est pas une des causes de la faiblesse des prix et aussi
de la question de la mise en marché dans la province de Québec?
Quelle est son attitude vis-à-vis l'intégration verticale?
M. BERNATCHEZ: M. le Président, au poste de l'administration,
nous sommes en train de recommencer un débat sur le débat que
nous avons fait hier.
M. LACROIX: Avec votre permission, M. le Président, je
rappellerai au député de Lotbinière, le mardi 18 mai 1965,
à la page 2671 du journal des Débats. « M. Bédard,
président du comité des subsides. « A l'ordre, messieurs!
Ministère de l'Agriculture, poste 1, administration. » « M.
Bernatchez. M. le Président, avant de commencer l'étude des
crédits du ministère de l'Agriculture, je m'étais
proposé d'attirer de nouveau l'attention des autorités sur les
méfaits de l'intégration verticale... »
M. BERNATCHEZ: Au poste 1, M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Un instant, un à la fois.
M. BERNATCHEZ: C'est justement ce qu'on a fait hier, le
député des Iles-de-la-Madeleine est encore dans les
intégrations.
M. LACROIX: Vous n'aviez qu'à en parler, on a fait une
étude...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît! Je crois que le
député de Lotbinière conviendra que le
député des Iles-de-la-Madeleine a parlé hier soir
après la session. Il a demandé au ministre de l'Agriculture
quelles seraient ses positions sur l'intégration verticale ou
horizontale, que cela prenne le sens que ça voudra, et s'il voulait
limiter ses questions...
M. LACROIX: J'ai posé ma question, j'attends la réponse du
ministre.
UNE VOIX: Est-ce que le ministre veut répondre?
M. VINCENT: M. le Président, en ce qui concerne
l'intégration verticale, il en est question depuis de nombreuses
années, alors que nous cherchions des réponses à ce
phénomène qui s'est installé chez nous.
On demande au ministre de dire ce qu'il en pense. Je pourrais en parler
pendant plusieurs minutes, je n'ai pas l'intention de le faire. Nous avons
demandé à la commission royale d'enquête ce n'est
pas nous qui l'avons demandé, puisque dans le mandat de cette commission
on demande d'analyser tous ces problèmes, de trouver les solutions
et on m'a informé que la commission a une étude qu'elle
doit présenter, qu'elle présentera si ce n'est pas encore
fait, ce n'est qu'une question de correction au gouvernement. Une
étude sur l'intégration.
Nous allons analyser les recommandations ou encore les vues de la
commission royale d'enquête qui s'est penchée sur le
problème. De quelle façon allons-nous résoudre certaines
difficultés causées par l'intégration verticale ou
à pallier? Ce seront les suggestions des associations agricoles et des
députés conjuguées qui nous amèneront justement
vers les solutions que nous préconisons.
M. LACROIX: Est-ce à dire que depuis 1966 le ministère de
l'Agriculture n'a pris aucune mesure pour corriger la situation dans le domaine
de l'intégration dans l'agriculture, périodiquement difficile et
à l'heure actuelle pire que jamais, je crois, particulièrement
dans le domaine du porc? Les prix sont très faibles, les cultivateurs ne
peuvent concurrencer, ne peuvent arriver à produire le lard au prix
actuellement payé. Comme le disait si bien le député de
Lotbinière en 1965, l'intégration est une des causes de la
situation difficile que connaît l'agriculture dans la province de
Québec actuellement.
Je crois que depuis deux ans, le gouverne-
ment aurait dû se pencher sur ce problème et
l'étudier. Si la commission royale d'enquête naturellement
elle a dû le faire s'est penchée sur ce
problème-là, le ministère devrait au plus tôt
commencer l'étude de cette partie de son rapport. Les cultivateurs de la
province de Québec n'ont pas les moyens d'attendre encore des mois et
des années avant qu'un correctif soit apporté à cette
situation qui les place dans un était d'infériorité et les
empêche d'obtenir un revenu moyen normal, ou tout au moins correspondant
au revenu des autres classes de la société.
L'an passé les revenus nets des cultivateurs de la province de
Québec ont diminué de 35 millions et si on continue à se
désintéresser du problème de l'intégration dans
l'agriculture québécoise, il est fortement à craindre que
ces revenus continueront à diminuer et nous aurons à
déplorer le départ des cultivateurs de leurs terres et
l'accroissement du nombre des chômeurs dans nos villes et dans nos
villages.
Je pense que les reproches que le gouvernement le parti de
l'Union Nationale est celui qui assume aujourd'hui la responsabilité du
ministère de l'Agriculture adressait au gouvernement
libéral sont tout aussi valables aujourd'hui et on devrait, après
deux ans, être encore plus sévère à l'endroit du
ministère de l'Agriculture pour la façon dont il dirige les
opérations actuellement.
Si je comprends bien, au ministère, il n'y a eu absolument aucune
politique d'élaborée ni aucune mesure d'adoptée en vue de
corriger la situation en ce qui concerne l'intégration dans
l'agriculture.
M. VINCENT: M. le Président, pour succéder au
député des Iles-de-la-Madeleine qui nous parle de
l'intégration verticale et qui dit qu'il n'y a rien eu d'apporté
pour corriger ce problème, je lui demanderai simplement, lui qui a eu
l'occasion de travailler, d'oeuvrer du côté du gouvernement
pendant six ans, lui qui connaît très bien le problème, de
nous faire quelques suggestions, car il a parlé du problème sans
faire de suggestions. Qu'est-ce que nous pourrions faire selon lui, pour
corriger l'intégration verticale?
M. LACROIX: M. le Président, je ne me considère pas un
expert en agriculture.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Que le ministre demande au
député de Lotbinière. Le député de
Lotbinière est son adjoint parlementaire...
M. VINCENT: Ce n'est pas ce que je demande. Le député de
Lotbinière... Nous en discutons ensemble.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. VINCENT: Mais, je vous demande sim-plement ceci, et je crois que
c'est normal: qu'on apporte des suggestions. On parle de corriger une
situation.
M. COURCY: Oui, je vais en apporter tantôt.
M. VINCENT: Cela dure depuis des années et des années.
M. COURCY: On va prendre les suggestions du député de
Lotbinière...
M. VINCENT: Quelles sont les suggestions? Non, non mais les
vôtres, vos suggestions.
M. COURCY: ... qui est adjoint au ministre de l'Agriculture.
M. VINCENT: Les vôtres, vos suggestions.
M. COURCY: Le député de Lotbinière, agronome de
comté devenu député, a fait des suggestions.
M. VINCENT: Mais est-ce qu'il y a eu des suggestions depuis tout
à l'heure pour corriger l'intégration verticale?
M. COURCY: Je vais les dire au ministre, s'il ne les lui a pas dites
encore depuis deux ans qu'il est son adjoint parlementaire: « La formule
est simple et infaillible, dit le député de Lotbinière...
»
M. VINCENT: Oui, qu'est-ce qu'il a fait? UNE VOIX: Il n'a rien fait,
lui.
M. COURCY: « Un. Qu'on cesse de taxer et surtaxer le cultivateur.
Deux. Que l'on protège notre industrie laitière ». Il n'a
pas dit d'enlever les $8,500,000.
M. VINCENT: Non, non, on ne les a pas enlevés, on les a
augmentés: il y a une différence de $0.40 le 100 livres.
M. COURCY: « Trois. Qu'on mette un frein... »
M. VINCENT: On a réussi ça.
M. COURCY: « ... à l'intégration. Quatre.
L'aménagement régional...
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Mais quand on parle d'aménagement
régional...
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: ... le député de Lotbinière sait qu'on
n'est pas rendu loin dans le Bas-Saint-Laurent.
M. LE PRESIDENT: Oui. Mais est-ce que le député
d'Abitibi-Ouest me permet...
M. COURCY: Je veux bien, M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Je vous ferai remarquer que ce sont des remèdes
que vous devez apporter pour régler le problème de
l'Intégration.
M. COURCY: Oui, mais je commence à prendre les premiers
remèdes fournis par le député de Lotbinière...
M. LE PRESIDENT: Non, non, vous nous donnez un remède nocif.
M. COURCY: ... il y a quelques années, mais qu'il a
oubliés depuis deux ans.
M. BERNATCHEZ: M. le Président, vous noterez certainement avec
plaisir la conversion du député des Iles-de-la-Madeleine et la
conversion du député d'Abitibi-Ouest. Alors qu'ils étaient
en autorité, ils faisaient la sourde oreille à mes
recommandations. Ce sont des conversions tardives, mais que nous
apprécions et nous allons certainement, au ministère de
l'Agriculture, oeuvrer dans ce sens...
M. COURCY: « Cela va venir, ça va venir, » la
Bolduc.
M. BERNATCHEZ: ... pour essayer d'enrayer les méfaits de
l'intégration verticale contrairement aux politiques que vous avez
établies. La première mesure qui a été
établie par le gouvernement, dans la province de Québec, pour
essayer d'enrayer l'intégration verticale a été
précisément le crédit à l'amélioration des
fermes, crédits à court et à moyen terme, que nous avons
votés en 1960 et que vous avez laissé dormir dans vos tiroirs
pendant un an et demi...
M. COURCY: Attendez là!
M. BERNATCHEZ: ... avant de les mettre en application et que vous avez
mis en application après y avoir apporté des modifications qui
réduisaient considérablement l'efficacité de cette
loi.
M. COURCY: Mais la loi telle qu'elle était passée en
1959-1960, un mois avant l'élection, n'était pas applicable dans
la province de Québec...
M. BERNATCHEZ: M. le Président, nous en parlerons...
M. COURCY: ... à l'exception...
M. LE PRESIDENT: Si vous voulez, messieurs, là.
M. COURCY: Je réponds, M. le Président, à
l'accusation qu'il vient de porter. Excepté par les caisses populaires,
et les caisses populaires dans le temps disaient qu'elles n'avaient pas
d'argent liquide pour pouvoir prêter aux cultivateurs. C'est pourquoi,
dès la première session, nous avons amendé la loi pour
permettre aux banques et aux caisses de pouvoir fonctionner et de prêter
les centaines de millions qui sont prêtés actuellement.
M. BERNATCHEZ: C'est regrettable.
M. COURCY: Voici des suggestions pour l'intégration faite par
l'Union catholique des cultivateurs dans le mémoire déposé
au ministère, il y a plus d'un an. Us demandent au gouvernement
provincial de fournir aux cultivateurs tous les services techniques de
production dont ils ont besoin,
M. VINCENT: C'est ce que nous avons organisé avec les
bureaux...
M. COURCY: « Implantation. Deuxièmement, d'établir
un système de crédit à court terme et pour toutes les
catégories de producteurs.
M. LE PRESISENT: Article 1. Voulez-vous étudier les
crédits?
M. BERNATCHEZ: L'administration.
M. LE PRESIDENT: On est au poste de l'administration, et vous parlez des
lois de 1960. Il y a toujours une limite.
M. COURCY: Alors, j'espère que vous allez arrêter de
défendre le député de Lotbinière.
M. BERNATCHEZ: Administration. M. le Président, hier soir, nous
avons fait un débat...
M. LE PRESIDENT: Hier, on a fait un tour d'horizon, les gens hier
devaient avoir réglé ça et puis ce matin...
M. BERNATCHEZ: Vous avez appelé le poste budgétaire no
1...
M. LE PRESIDENT: S'il vous plaît, laissez-moi parler. J'ai
donné, à la demande du député des
Iles-de-la-Madeleine, la permission de questionner le ministre sur
l'intégration verticale, c'est le député d'Abitibi-Ouest
qui répond.
M. BERNATCHEZ: Un autre débat qui va reprendre. Le poste
budgétaire 1, Administration.
M. COURCY: Je respecte...
M. LE PRESIDENT: On peut faire venir les Journalistes.
M. COURCY: ... ce que vous venez de dire, mais seulement j'ai
répondu à une question du député de
Lotbinière...
UNE VOIX: C'est ça.
M. LACROIX: Exactement.
M. COURCY: ... qui m'a posé une question. Alors, si vous avez des
accusations à porter, portez-les au député de
Lotbinière.
M. GARDNER: Vous l'aviez provoqué en tout cas.
M. BERNATCHEZ: Je n'ai pas posé de questions, J'ai répondu
au député...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Est-ce que le député des
Iles-de-la-Madeleine a d'autres questions à poser sur
l'intégration verticale?
M. LACROIX: J'aimerais savoir du ministre s'il y a actuellement dans les
projets de loi en élaboration à son ministère, quelque
chose qui serait de nature à résoudre le problème. Tout
à l'heure il me demandait si j'avais des solutions concrètes
à apporter pour le résoudre. Je dois lui dire que je ne suis pas
un expert en agriculture, mais j'ai de mes beaux-frères qui sont des
cultivateurs qui exploitent à l'heure actuelle leurs fermes et qui
m'exposent leurs problèmes. Je suis d'autant plus à mon aise pour
en discuter qu'ils ne partagent pas mes opinions politiques mais, ils se
plaignent que la vie sur la ferme est de plus en plus difficile et ce ne sont
pas des « cultivailleurs », ce sont des gens qui cultivent la
terre, qui demeurent sur la terre, qui travaillent la terre, ce sont des gens
qui vivent avec leur terre. Mais le problème des compagnies de
moulée, le problème des autres organisations considérables
qui font élever quantité d'animaux qui viennent inonder le
marché, les empêchent d'avoir des débouchés
raisonnables pour leurs produits et surtout d'avoir des prix raisonnables, je
crois, M. le Président, que si on veut corriger la situation
également au ministère de l'Agriculture on doit cesser de dire
que cela relève de la responsabilité d'un autre gouvernement.
Je pense qu'avec les millions qui sont mis à la disposition du
ministère on devrait essayer de faire en sorte d'ajouter au revenu des
cultivateurs, comme la prime de $0.10 la livre de gras d'hiver, les $0.05 la
livre de gras l'été, venaient ajouter au revenu des cultivateurs
et particulièrement de ceux dont la production était plus petite
et je pense que dans le domaine, autant de l'élevage du porc, de
l'élevage de la volaille que dans la production des oeufs, il serait
possible au gouvernement d'accorder une assistance aux cultivateurs pour que
tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas trouvé une solution permanente,
une solution raisonnable et permettant d'empêcher ce problème de
l'intégration de continuer de faire des ravages à l'agriculture
québécoise, l'on vienne en aide par des mesures temporaires.
Mais si on s'asseoit et si on dit: Avez-vous des solutions à
apporter? Je dois dire au ministre que, personnellement, des solutions
miraculeuses, je n'en possède pas. Je dirai au ministre également
que ce n'est pas moi qui assume la responsabilité de l'administration du
ministère de l'Agriculture. Je crois que je suis aussi autorisé
aujourd'hui à faire des critiques à l'endroit du gouvernement sur
l'administration du ministère de l'Agriculture que ne l'étaient
les députés de l'Opposition il y a quelques années, et qui
disent: Pourquoi n'avez-vous pas fait ces remarques dans le temps? Je me
souviens très bien d'avoir réuni chez nous un groupe de
députés et d'avoir étudié les problèmes
de
l'agriculture avec eux et d'avoir demandé au ministre des
Finances d'accorder des crédits supplémentaires au
ministère de l'Agriculture. A la suite de ces représentations, je
crois que $6 ou $7 millions avaient été ajoutés aux
crédits du ministère de l'Agriculture et c'est de là que
sont nés les primes de $3 la tête pour le porc de catégorie
A; c'est là qu'est née la politique d'aide pour l'élevage
du mouton, c'est là que sont nées d'autres politiques telles les
$0.10 la livre de gras d'hiver et de $0.05 la livre de gras
l'été. Je pense que les députés qui étaient
au pouvoir à ce moment-là travaillaient non seulement en Chambre
à venir encenser le ministre, mais aussi à aider les cultivateurs
de la province de Québec. Je pense que nous nous sommes acquittés
de nos responsabilités et aujourd'hui nous manquerions à notre
devoir si nous ne signalions pas au ministre les faiblesses de l'administration
de l'agriculture dans la province de Québec.
UNE VOIX: C'est la réponse à l'intégration.
M. VINCENT: M. le Président, d'abord il y a un programme
législatif très important pour permettre aux cultivateurs d'avoir
le financement nécessaire. Comme on le sait, le crédit agricole
provincial, avec un maximum de $15,000, ne répond plus aux besoins de
1968, comme il ne répondait plus en 1966, comme il ne répondait
plus en 1965, comme il ne répondait plus en 1964, comme il ne
répondait plus en 1963. Le changement n'a pas été fait. Il
faut amender cette loi pour permettre aux cultivateurs de pouvoir profiter d'un
prêt plus substantiel, pour pouvoir organiser d'abord leur ferme. Quant
au financement, il faut aussi que le cultivateur qui veut s'organiser on
parle d'aménagement de la ferme, on en a parlé hier on va
revenir sur cette question.
Quand on parle de crédits nouveaux, de la prime sur le porc qui a
été donnée au ministère de l'Agriculture, il faut
penser aussi qu'en même temps les crédits pour l'assainissement
des sols sont partis de $10 millions et sont baissés à
$2,500,000.
On parle aujourd'hui de drainage souterrain. Mais quand on sait que ces
crédits ont été diminués de $10 millions à
$2,500,000.
M. COURCY: Lors de l'intégration.
M. HAMEL: Vous l'avez apporté tout à l'heure.
M. BERNATCHEZ: On recommence la discussion d'hier.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y aurait possibilité... Est-ce que
vous tenez à ce qu'on réponde ou bien si vous voulez vous limiter
à l'administration, qu'on parle un peu de crédits. Cela fait deux
jours que le tour d'horizon est fait. On va perdre l'horizon.
M. VINCENT: Alors en conclusion, M. le Président, je crois bien
quand même, comme je l'ai dit hier, je le réaffirme aujourd'hui,
qu'il y a une quantité de problèmes dans le monde agricole,
problèmes auxquels non seulement le ministère de l'Agriculture et
de la Colonisation devra apporter des solutions mais également le
cultivateur lui-même, les associations agricoles, tous ceux qui sont
intéressés à l'agriculture. Il y a les problèmes de
réaménagement dans certaines régions comme on l'a
mentionné dans le mémoire de l'Union catholique des cultivateurs.
Aménagement régional, régionaliser certaines productions,
avoir les services de conseillers spécialistes en agriculture. Nous
sommes à établir, dans toutes la province, des bureaux
régionaux, des laboratoires régionaux et cela fait partie du
programme que j'ai énoncé hier, le programme en quatre points.
Cela va toucher tous les domaines: l'aménagement, le financement, la
vulgarisation, l'information et la commercialisation. C'est un programme qui
touche tous les domaines de l'agriculture incluant l'intégration et
autres problèmes qui sont présentement devant nous.
M. COURCY: Est-ce que c'est l'intention du ministre, M. le
Président...
M. BERNATCHEZ: Traitement et indemnité.
M. COURCY: ... d'exercer une surveillance très étroite sur
les contrats d'intégration tels que demandés par l'Union
catholique des cultivateurs?
M. VINCENT: Exercer une surveillance très étroite sur les
contrats d'intégration. Cela veut dire bien des choses, quand on sait
qu'un contrat doit être signé entre deux parties consentantes. Si
un producteur dans une région donnée signe un contrat
après l'avoir lu, de quelle façon le ministère peut-il
exercer une surveillance très étroite sur cette signature quand
on n'est même pas au courant?
M. COURCY: Par la Loi de la Régie des marchés agricoles.
Il y a des possibilités.
M. VINCENT: Oui. Mais si un contrat est signé dans une
région entre un producteur et
une compagnie de moulée ou une compagnie de finance et que la
Régie des marchés agricoles n'est même pas au courant, que
le ministère n'est même pas au courant de quelle façon
exercer une surveillance très étroite; si en aucun temps, pour un
contrat qui a été signé avec un producteur, on attire
notre attention sur des clauses qui ne sont pas conformes aux règlements
ou aux lois établies par la Législature provinciale, là,
le contentieux du ministère peut donner son opinion, peut sévir
s'il y a lieu de sévir. Mais à part ça, la seule
façon que nous pouvons exercer cette surveillance, c'est lorsque nous
sommes convaincus qu'il y a des abus, qu'il y a des contrats qui sont
signés à l'encontre de la loi.
M. COURCY: Un autre moyen préconisé par l'Union catholique
des cultivateurs pour que les méfaits de l'intégration verticale
soient moins forts, c'est d'adopter une politique complémentaire de prix
à celle du fédéral, de façon à permettre aux
agriculteurs de concurrencer les produits venant de l'extérieur.
M. VINCENT: Bon. Sur ce point, je voudrais seulement prendre comme
exemple les oeufs. A l'heure actuelle, pour les oeufs, le gouvernement
fédéral permet des importations des autres pays. Il y a aussi un
commerce interprovincial, des oeufs de l'Ontario peuvent venir au Québec
Si le gouvernement provincial subventionnait disons $0.01, $0.02, $0.03 la
douzaine d'oeufs, cela donnerait combien au producteur? $0.05 la douzaine.
Combien d'argent le producteur qui a une production annuelle, disons, 100,000
douzaines d'oeufs à $0.05 la douzaine, nous prendrions dans les coffres
du gouvernements provincial $5,000 pour lui donner une subvention à la
production. Si les oeufs se vendent $0.30 ou $0.33 la douzaine à cause
des importations massives des autres pays, à cause des importations ou
du commerce interprovincial, nous lui donnerions $5,000 en subventions
directes, il vendrait ses oeufs $0.32, $0.33 la douzaine. Il ne
réussirait même pas à se faire un salaire de $1,200 par
année et nous verserions $5,000.
M. LACROIX: Cela lui permettrait de faire face à la
concurrence.
M. VINCENT: Non, pas plus, parce que, indirectement nous
subventionnerions les oeufs qui viennent des autres pays, des autres
provinces.
M. LACROIX: Vous donnez exactement la même réponse qu'on
m'a donnée souvent, en ce qui concerne les produits de la pêche.
Et pourtant, l'an passé, c'était encore pire dans le produits de
la pêche. Vous me permettrez, M. le Président, cette
référence, c'est que dans les produits de la pêche, 95% des
produits finis sont vendus aux Etats-Unis, c'est-à-dire sur le
marché international. Et on disait, à ce moment-là, que si
le gouvernement provincial donnait une subvention aux pêcheurs, ce
serait, premièrement, subventionner les industries
étrangères, que cela ne donnerait rien et deviendrait en plus du
« dumping » sur le marché international. Pourtant l'an
passé, quand les produits de la pêche ont connu un prix
excessivement bas, parce que l'Eglise avait enlevé le vendredi maigre et
que cela a causé une perte de 50% du marché du poisson, on a
donné une subvention de $0.01 1/2 la livre sur la morue, $0.01 1/4 sur
le poisson rouge et $0.03/4 sur la sébaste.
M. VINCENT: Qui a donné cette subvention?
M. LACROIX: Le ministère de l'Industrie et du Commerce. Cela a
aidé considérablement aux pêcheries de la province de
Québec. Et concernant ce que vous me dites, dans le domaine de
l'agriculture, vous avez exactement l'exemple au ministère de
l'Industrie et du Commerce. Cela a aidé les pêcheurs et cela n'a
pas été une aide pour maintenir des prix plus bas.
M. VINCENT: Je donne l'exemple des oeufs. Parce que l'an dernier, les
producteurs d'oeufs demandaient une subvention provinciale de $0.03 la
douzaine. Nous l'avons discuté. Cette subvention provinciale, de $0.03
la douzaine, aurait coûté $2 millions ou $3 millions annuellement.
Avec la subvention provinciale de $0.03 la douzaine, ceci n'aurait absolument
réglé aucun problème chez les producteurs d'oeufs. Qu'ils
produisent 200,000 douzaines à $0.03 la douzaine, cela fait $6,000 et
s'ils les avaient vendus, $0.33 ou $0.34 la douzaine, ils n'auraient rien
récolté de plus. Mais au lieu d'en arriver à cette
politique de donner une subvention provinciale pour les oeufs, le plan
conjoint, les producteurs eux-mêmes, avec les autorités
provinciales de l'Ontario et du Québec, ont convenu qu'il serait
préférable d'avoir une action concertée au niveau du
gouvernement fédéral. Que le gouvernement fédéral
fasse des achats de surplus dans les provinces, dans le Canada, pour diminuer
ces importations. Au lieu d'une subvention de $0.03 la douzaine, cela a
représenté une augmentation qui a varié entre $0.10
et $0.13 la douzaine sur les oeufs, presque immédiatement
après. Cette augmentation, qui n'a rien coûté au
trésor public, n'a quand même pas taxé ou augmenté
de façon déraisonnée le budget du consommateur, parce que
les oeufs, à $0.45 ou $0.50 ou $0.55 la douzaine, ce n'est pas encore
dispendieux. Mais le producteur a quand même touché $0.10, $0.11,
$0.12, la douzaine, de plus, sans subvention gouvernementale.
Je crois et d'ailleurs, le député des
Iles-de-la-Madeleine l'a mentionné hier, d'autres députés
l'ont mentionné, les cultivateurs le mentionnent ce ne sont pas
des subventions que nous voulons aller quêter au gouvernement. Ce sont
des politiques établies qui nous permettront de vivre avec notre
organisation, de vendre nos produits à un prix raisonnable. Ce ne sont
pas des subventions. C'est la vente des produits à un prix raisonnable.
Tous les agriculteurs parlent le même language dans ce domaine.
M. LACROIX: Mais des problèmes dans l'agriculture, que ce soit
l'agriculture québécoise ou l'agriculture canadienne, il y en
aura toujours. A l'heure actuelle, c'est l'agriculture québécoise
dont il est question. Or, tant et aussi longtemps que nous n'aurons pas
trouvé des solutions ou des commencements de solutions plus permanentes,
est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité d'accorder une assistance aux
cultivateurs, pour qu'ils puissent vivre convenablement? Et, M. le ministre,
est-ce qu'on a étudié chez vous la possibilité
d'établir pour les différentes productions du Québec, la
même chose, par exemple, qui existe en Ontario, le « marketing
board » sur le tabac, le « marketing board » sur le
blé d'Inde et un peu ce qui existe ici au Québec, à
Saint-Jacques, pour les producteurs de tabac en feuilles ? Est-ce que cela ne
pourrait pas s'établir dans d'autres secteurs de l'agriculture, pour
contingenter, si vous voulez, la production, et empêcher la surproduction
et ainsi faciliter le maintien de prix stables qui permettront aux cultivateurs
d'avoir des organisations rentables? Est-ce que quelque chose a
été fait au ministère? Est-ce qu'il y a des études
qui se poursuivent, en vue d'appliquer le principe « marketing board
» de l'Ontario et celui de l'Association des producteurs de tabac de la
région de Joliette dans d'autres secteurs de production agricole dans la
province de Québec?
M. VINCENT: Mais c'est justement ce qui se fait. Un plan conjoint a
été voté pour les producteurs de lait industriel, un plan
conjoint a été voté pour les producteurs d'oeufs; cela
aété voté depuis un an, un an et demi ou deux ans. Le lait
industriel, en octobre 1966; les oeufs, au début ou au milieu de
1967.
Les producteurs de porcs veulent se voter un plan conjoint mais il reste
encore ce problème de contingenter leurs producteurs, d'accord, mais les
relations ou les communications entre les différentes provinces sont
présentement impossibles. C'est là que nous préconisons
et d'ailleurs l'idée fait son chemin la Commission
canadienne du lait a réalisé un objectif valable, peut-être
pas parfait mais quand même valable. Mais l'idée fait son chemin
pour qu'il y ait un organisme, qui ne soit pas seulement le gouvernement
fédéral, mais qui inclue les gouvernements provinciaux, pouvant
être en haut de ça pour contingenter les producteurs de toutes les
provinces ou des provinces voisines, en ce qui concerne les oeufs, en ce qui
concerne le poulet à rôtir.
Le problème que nous avons dans la province de Québec
concernant les oeufs est renversé en ce qui concerne la chair de
volaille. Le problème que nous avons ici, ils l'ont en Ontario pour la
chair de volaille. Là il s'agit d'avoir desententes entre producteurs de
l'Ontario et producteurs du Québec, telle une entente que nous avions
eue pour les pommes tombées, telle une entente que nous aurions
aimé avoir l'automne dernier pour les producteurs d'oignons. Mais il
faut quand même que les producteurs de chacune des provinces se
disciplinent eux-mêmes. C'est ce que nos producteurs du Québec ont
l'intention de faire, c'est ce que certains producteurs de l'Ontario ont
l'intention de faire dans différents domaines où ils sont le plus
affectés. Dans d'autres domaines où ils envoient plus de
production à l'extérieur ils sont moins intéressés.
Il va falloir grouper tous les produits, comme le dit le député
des Iles-de-la-Madeleine. Le travail se fait, c'est commencé; la loi
leur permet de le faire, la régie des marchés peut faire des
audiences publiques pour permettre à des groupes de producteurs de
s'associer. Le travail se fait mais...
M. BERNATCHEZ: Il est « tannant », M. le
Président.
M. VINCENT: Non, ça va bien. M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. COURCY: Alors, M. le Président, le ministre de
l'Agriculture...
M. LACROIX : E st-ce que vous allez répondre
à nos questions? Je voudrais simplement apporter une
observation.
M. LE PRESIDENT: Le député de Charlevoix.
M. MAILLOUX: Je voudrais demander au ministre de l'Agriculture il
vient de parler des discussions à l'échelon du gouvernement
fédéral et des provinces en regard de certaines cultures
déterminées ou de certaines productions
déterminées, est-ce que les discussions se continuent et
s'élaborent de manière un peu plus abondante pour qu'on en vienne
à une entente entre les provinces des Maritimes, en ce qui regarde
plusieurs cultures? Vous venez de mentionner l'Ontario. Est-ce qu'à
l'intérieur des ministères de ces provinces-là, les
discussions se contineuent de manière qu'on en vienne à une
entente pour des productions avec des quotas? Quand même on parlerait
d'agriculture pendant des années et de toute l'aide qu'on doit apporter,
tant et aussi longtemps qu'à l'échelle des provinces, on n'en
viendra pas à respecter certains quotas, je pense bien que cela ne sert
à rien pour les cultivateurs de s'embarquer dans la production de la
patate, ou du poulet à rôtir ou des oeufs ou de n'importe quoi, et
connaître deux ou trois ans où les prix deviennent
dérisoires.
Alors, est-ce que les discussions s'accentuent à l'échelon
des gouvernements des provinces, des ministères de l'Agriculture des
provinces?
M. VINCENT: A la première conférence
fédérale-provinciale à laquelle j'ai assisté
à Victoria en Colombie-Britannique au mois de juillet 1966, après
mon assermentation comme ministre, le 16 juin, cette question a
été placée à l'ordre du jour.
Je pense qu'on en avait discuté aussi à une
conférence fédérale-provinciale des ministres de
l'Agriculture, l'année précédente. Mais c'est là
que les provinces, avec le gouvernement fédéral, en novembre,
à Ottawa, avaient exprimé le voeu d'avoir un bureau permanent,
comprenant les responsables de chacun des ministères qui seraient, en
quelque sorte, bien documentés sur toutes ces questions et qui
pourraient préparer le travail, non seulement pour les ministres ou les
sous-ministres, mais aussi pour les groupes de producteurs de chacune des
provinces. Les décisions devaient se prendre au cours des mois de
janvier, février, mars et avril, avec les autorités
fédérales, mais, à cause de circonstances
inéluctables, la démission de M. Pearson, la campagne à la
cheffe-rie, les élections fédérales, je l'avoue, il n'a
pas été possible de rencontrer M. Greene d'ailleurs, il
était en campagne électorale, j'aime autant ne rien mentionner
pour aller plus loin avec cette question d'entente
fédérale-provinciale, parce que l'agriculture est toujours de
juridiction conjointe.
Nous espérons, dès le retour d'un ministre de
l'Agriculture à Ottawa, qu'il soit d'un côté ou de l'autre,
continuer le travail commencé pour en arriver à la
création de cet organisme qui fera un travail important. Les producteurs
le demandent, les autorités des ministères de l'Agriculture de
chacune des provinces le demandent. D'ailleurs, cela a été le
voeu exprimé par tous les ministres en novembre dernier, et nous voulons
y donner suite.
M. LACROIX: Maintenant, avant de passer au poste 1 proprement dit, il y
a un problème qui se pose aussi. Vous parlez d'amener les producteurs de
différentes provinces à une entente pour la mise en marché
et tout cela. Mais il ne demeure pas moins vrai que le gouvernement de la
province, le ministère de l'Agriculture, devra toujours continuer
à aider l'agriculture du Québec pour lui permettre de se
maintenir sur le même pied que l'agriculture de l'Ontario, étant
donné que les conditions de production ne sont pas les mêmes. Par
exemple, dans la province de Québec, dans la très grande
majorité des cas, la période de végétation est
beaucoup plus courte. En ce qui concerne les animaux, la période
d'hivernement est beaucoup plus longue, et c'est une cause de l'augmentation
des frais d'exploitation des cultivateurs de la province de Québec Si on
veut que le cultivateur de la province de Québec soit placé sur
le même pied que ceux des autres provinces et particulièrement
ceux de l'Ontario, il faudra définitivement continuer à aider le
cultivateur pour lui permettre de maintenir ses revenus à un niveau
égal à celui des autres parties du pays.
Prenez, par exemple, les moulées, elles coûtent beaucoup
plus cher dans la province de Québec qu'elles peuvent coûter dans
l'Ontario et dans l'Ouest, particulièrement pour la production du porc,
où on peut produire un porc à un meilleur prix que dans la
province de Québec E faudra définitivement accorder quand
même une assistance. Il n'est pas question d'abandonner l'aide aux
cultivateurs, les subventions, niais je pense que c'est là une politique
qui doit être étudiée dès maintenant pour que,
lorsqu'on en viendra à une entente au niveau
fédéral-provincial... A l'heure actuelle, même s'il y a des
élections, si le ministre en titre est en campagne, il n'en demeure
pas
moins vrai qu'il y a au gouvernement fédéral des
fonctionnaires qui continuent à oeuvrer, à travailler et à
trouver des solutions. Comme dans la province de Québec, il y a des
fonctionnaires compétents qui, même lorsque le ministre
responsable est en voyage de propagande, continuent à oeuvrer pour
essayer de trouver des solutions aux problèmes agricoles.
Je pense qu'on ne devrait pas profiter d'une campagne électorale
pour ralentir les pourparlers avec le gouvernement central...
M. VINCENT: Je ne dirai pas...
M. LACROIX: ... mais en profiter pour tâcher de trouver des
solutions aux problèmes de l'agriculture québécoise.
M. VINCENT: D'abord, je vais remercier le député des
Iles-de-la-Madeleine, ça fait plusieurs fois qu'il m'invite à
aller aux Iles-de-la-Madeleine, pour faire de la propagande, probablement. J'ai
l'intention d'y aller quand même.
M. LACROIX: Ne venez pas pendant les élections!
M. VINCENT: Non, non, avant les élections, c'est plus profitable
avant les élections. Il faut quand même tenir compte de
disparité régionale, c'est reconnu au ministère. Cela a
été reconnu avec les politiques sur le transport des animaux,
cela a été reconnu avec les subventions à la production
laitière pour les régions économiquement faibles ou
défavorisées, telles l'Abitibi, le Bas-du-Fleuve où les
producteurs ne peuvent recevoir le même prix que les cultivateurs des
grands centres, nous avons une politique de subvention temporaire
décroissante pour une période de trois ans, c'est reconnu aussi,
en ce qui concerne les productions. Si, par exemple, nous convenons que dans
certaines régions de la province rien ne sert de subventionner la
production ou d'aider la production du lin parce que, à cause des
difficultés climatiques, à cause des problèmes
occasionnés parla végétation qui est plus ou moins longue,
à cause de facteurs tels que le sol, le ministère n'encouragera
pas la production du lin ou du mais dans telle région de la province,
mais encouragera plutôt ou conseillera les producteurs par ses
spécialistes, par ses conseillers, avec des données, sur la
production de certains produits, certaines plantes industrielles dans des
régions où on peut faire un bénéfice, où on
peut faire un profit.
C'est dans les politiques du ministère de régionaliser les
productions afin de ne pas en arriver à subventionner des productions,
dans le Bas-du-Fleuve par exemple, qui ne seront pas rentables, qui ne seront
Jamais rentables dans cette région. Mais si, par exemple, en Abitibi,
nos experts, après des expériences, constatent qu'il y a une
possibilité dans cette région, tenant compte du climat, tenant
compte des sols, de faire un succès d'une plante industrielle, que ce
soit le colza ou une autre plante industrielle, nous pourrons après les
expériences données, conseiller le cultivateur, l'orienter vers
la production de ces plantes industrielles. Dans la région de
Saint-Hyacinthe, le mais à grain va bien. Il va se poser tout à
l'heure des problèmes d'entreposage et de séchage. Nous avons un
comité du ministère avec le nouveau coordonnateur qui travaille
sur cette question pour apporter des solutions. C'est ça qu'il va
falloir conserver et c'est la responsabilité du gouvernement provincial
de voir à l'organisation des cultures dans chacune des régions de
la province.
M. BROWN: Mr. Chairman, I wonder if in the case of the Minister's
Cabinet, of his deputy-ministers, have they all the same responsibilities that
they had last year?
M. VINCENT: Comme sous-ministres, deputy-ministers, we have Mr. Lalande,
who is the deputy-minister of the Department, in charge of 50% of the
administration. We have Dr. Lavigne, who is associate deputy-minister, in
charge of the policies, and we have Mr. Bissonnette, who is
assistant-deputy-minister, in charge of the services of the Department.
M. BROWN: Oh yes! Who is in charge?
M. VINCENT: In charge?
M. BROWN: Yes.
M. VINCENT: The minister.
M. BROWN: No. But I mean who was in charge of the group last year? Mr.
Lalande was in charge...
M. VINCENT: He is in charge. He is deputy-minister of the
Department.
M. BROWN: Yes. Well, now, Dr. Ernest Mercier, what is his status?
M. VINCENT: The same status as the last year. He is attached to the
Executive Council.
He is working especially on the problems relating to provinces and to
the Federal Government. This is his responsibility.
M. BROWN: Well, now, last year, because it was a new appointment...
M. VINCENT: Yes.
M. BROWN: ... you were not able, naturally, to tell us the projects that
he did study... Is there some specific projects that he is working on,
regarding his liaison with the Cabinet?
M. VINCENT: Well, you see, this is not coming under the Department of
Agriculture any more because he is working for the Executive Council, but I can
give you some...
M. BROWN: Oh!
M. VINCENT: ... details on that. I know that, presently, he is working
on the reports of the Royal Commission on Agriculture; there is a lot of work
to do on that. He has been working on some programs like I have just said a few
minutes ago, joint programs between the Federal and Provincial Governments. He
has been working on a program which was spoken about in Rimouski a few days ago
by the former Minister, concerning Morocco, and the Federal Government asked
us, asked the Government of the Province of Quebec to lend the services of a
specialist, of a person responsible, so that he may go there, paid by the
Federal Government, and know what we can do with our young students in
university, in the future, in order to go there and work for those countries.
So, he did that and a lot of other things; it is hard for me to tell you but I
can get...
M. BROWN: Well, is he not directly under your control?
M. VINCENT: No. He is under the control of the Executive Council.
M. BROWN: So, the Executive Council has a Deputy-Minister of Agriculture
who is under their control but he is not under your control.
M. VINCENT: No. He is not Deputy-Minister of Agriculture.
M. BROWN: Well, you said last year he was. M. VINCENT: No.
M. BROWN: Pardon me, but it is in the books here. You were quoted as
saying that Mr. Ernest Mercier was the deputy-minister or associate
deputy-minister.
Does he draw his salary from the Executive Council or the Department of
Agriculture?
M. VINCENT: From the Executive Council.
M. BROWN: Oh yes! Then, generally speaking, he is the liaison with the
outside provinces?
M. VINCENT: Not only with the outside provinces. We are preparing
I spoke to him, this morning the conference in Regina for the Ministers
and deputy-ministers of Agriculture. He is preparing that, all the documents
that we need, there, this is one of his jobs. He is working too as I
said on the reports of the Royal Commission and he has been working on
many other things, between provinces too. You see, he has been working on the
bookkeeping, which he is organizing with the same standards in all the
provinces. He has been working of Farm Labour Force, and a lot of subjects I
may get all in details what he is working on, even if it is not under my
responsibility. I know one thing, he is working hard.
M. BROWN: Yes, a few minutes ago, you mentioned that it would be a wise
idea to encourage a liaison between the Provinces and the Province of
Quebec.
M. VINCENT: Sure, we gave the example, we appointed him. We gave the
example, and now we want somebody from the Federal Government and the Province
of Ontario to do the same thing.
M. BROWN: Oh, I see. What is his salary?
M. VINCENT: Oh, it is hard for me to tell you.
M. BROWN: What will be the salary of Mr. Lalande, who is the
deputy-minister?
M. VINCENT: Mr. Lalande has now$25,000, if I am right. Around
$25,000.
M. BROWN: And Mr. Labrie? M. VINCENT: $22,500.
M. BROWN: And Mr. Bergevin, is he still in town?
M. VINCENT: Excuse me, when I mentioned the deputy-minister, Mr.
Bergevln, is the director of ARDA, and deputy-minister. And Messrs. Bergevin
and Blssonnette have both $20,000.
M. LACROIX: C'est un nouveau ministre associé, M.
Bissonnette?
M. VINCENT: Sous-ministre adjoint. Il était déjà
directeur général de la production.
M. LE PRESIDENT: Messieurs...
M. BROWN: What will be his responsibility?
M. VINCENT: Mr. Bissonnette?
M. BROWN: Yes.
M. VINCENT: Well, Mr. Bissonnette is in charge of the services. He will
be responsible for the regional officers, laboratories and agronomists in the
field.
M. BROWN: Who would be in charge of the women's organizations and the
policy for them in the Province of Quebec
M. VINCENT: This will come under the information services, under Mr.
Boudreau.
M. BROWN: Mr. Boudreau?
M. VINCENT: Mr. Patrice Boudreau.
M. LE PRESIDENT: Il est six heures, le député
d'Abitibi-Ouest avait une question.
M. COURCY: Quels sont vos adjoints parlementaires? Combien y en a-t-il
et qui sont-ils?
M. VINCENT: Je pense que c'est connu publiquement. Il ne faudrait quand
même pas que...
M. LE PRESIDENT: Alors, article no 1, adopté.
DES VOIX: Non, non.
M. LACROIX: On ne dit jamais deux sans trois, il y a le
député de Saint-Maurice qui aurait des ambitions.
M. BROWN: Thats out of the record.
M. VINCENT: Les miennes sont assouvies tandis que celles du
député des Iles-de-la-Madeleine semblent...
M. LE PRESIDENT: La séance est suspendue jusqu'à 8
heures.
Reprise de la séance à 20 h 23
M. DEMERS (président): A l'ordre! Messieurs, nous étions
au poste budgétaire 1: Administration.
M. COURCY: M. le Président, le ministre pourrait-il me dire
combien il y a de conseillers en programmation dans son ministère.
M. VINCENT: En premier lieu, pour l'information du député
d'Abitibi-Ouest, il n'y a plus de conseillers techniques.
M. COURCY: Qui étaient conseillers techniques?
M. VINCENT: Nous allons vous donner le nombre de conseillers en
programmation. Il y en avait seize, avec différentes fonctions pour
chacun.
M. COURCY: Seize conseillers en programmation? Est-ce que les
conseillers en programmation ont remplacé les conseillers techniques,
comme vient de dire le ministre?
M. VINCENT: Ce n'est pas une question de remplacement. Par exemple, je
pourrais mentionner des cas, sans mentionner les noms, je ne pense pas qu'on
doive mentionner les noms. Vous avez, par exemple, des fonctionnaires qui
s'occupent de programmes comme, disons un programme particulier, faire du
travail pour l'établissement d'une législation concernant
l'assurance-bétail. Bien, pour avoir le responsable, la personne qui
fait ce travail, nous allons prendre dans le groupe de conseillers en
programmation un ou deux ou trois fonctionnaires qui peuvent travailler
à un programme comme celui-là.
Vous avez aussi ce qui concerne les programmes de qualité de
lait, ou encore les fonctionnaires qui seront de ce service et qui vont
préparer les programmes pour les mettre ensuite entre les mains de ceux
qui doivent exécuter le programme. Autrement dit, les programmateurs ne
seront pas les exécutants. Vous en avez d'autres qui peuvent mettre sur
pied un programme de recherche ou un programme particulier pour
l'élevage des animaux de boucherie. Bien, ils peuvent faire ce travail
mais ces personnes, au lieu de s'occuper de l'administration d'une section,
d'un service ou d'une division, seront les membres ou le groupe qui feront
partie du service de programmation du ministère.
M. COURCY: Parmi ces conseillers en pro- grammation, c'est nouveau,
ça, est-ce qu'il y a de nouveaux employés?
M. VINCENT: Dans ce secteur-là, non. Il y a des employés
qui sont partis du ministère et qui avalent travaillé à la
programmation, par exemple pour l'assurance-récolte. Ils avaient
travaillé pendant plusieurs mois à la programmation en fonction
de l'assurance-récolte. Par exemple, il y avait là M.
Normandeau... Non, ils sont rendus à l'assurance-récolte mais ils
avalent exercé leurs fonctions au service de la programmation du
ministère, avant d'être intégrés à
l'assurance-récolte. Ce qui existe dans les autres ministères, le
service de planification, chez nous, c'est la programmation.
M. COURCY: C'est un mot nouveau pour moi, c'est pourquoi...?
M. VINCENT: Bien, nouveau... Il y en a seize.
M. COURCY: Maintenant, est-ce que le ministre pourrait me donner la
liste de ces seize? Cela m'intéresserait maintenant, tantôt moins,
mais là...
M. VINCENT: Je peux vous les donner. M. COURCY: S'il vous
plaît.
M. VINCENT: Vous avez le docteur Georges Gauthier, M. Henri
Brunelle...
M. COURCY: Quelle fonction occupait-il auparavant, M. Gauthier?
M. VINCENT: Il était directeur général de
l'enseignement et de la recherche, c'est maintenant le docteur Bertrand Forest
qui occupe le poste. Vous avez M. Henri Brunelle...
M. LACROIX: Qui était autrefois à l'Office du
crédit agricole?
M. VINCENT: Oui, autrefois à l'Office du crédit agricole,
vice-président de l'Office du crédit agricole, qui avait
été nommé directeur général de
l'aménagement.
M. COURCY: M. Henri Brunelle, conseiller en programmation, ensuite.
M. VINCENT: M. Brunelle s'occupe plus spécifiquement des
programmes du ministère en ce qui concerne ARDA.
M. COURCY: Qui travaille avec M. Bergevin?
M. VINCENT: Non, non, il travaille au ministère.
M. COURCY: Oui, mais M. Bergevln vous nous l'avez dit cet
après-midi est le sous-ministre adjoint.
M. VINCENT: C'est cela. Sous-ministre adjoint et directeur
général...
M. COURCY: Responsable de l'administration ARDA et directeur,
coordonnateur de la province.
M. VINCENT: Les programmes qui touchent tous les ministères.
M. LACROIX: Est-ce qu'il s'occupe encore du CPAR?
M. VINCENT: Oui, il est président du CPAR.
Vous avez M. Pierre Labrecque, dans l'industrie animale. Son travail
plus spécifique, c'est l'assurance-bêtail, les chiffres, les
données. Vous avez M. Audet qui va s'occuper plus spécialement de
la question des jeunes.
M. COURCY: Les jeunes agriculteurs?
M. VINCENT: Oui. D'ailleurs, cela a toujours été un peu sa
spécialité, les 4-H. Le Dr Ferdinand Trudel, vous avez M. Armand
Ouellet qui travaille à l'industrie animale avec M. Labrecque.
M. COURCY: M. Ouellet travaille avec M. Labrecque.
M. VINCENT: C'est cela. Jean-Paul Morin,
M. COURCY: Jean-Paul Morin? M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Quelle occupation avait-il avant d'être conseiller en
programmation?
M. BERNATCHEZ: Il n'était pas dans le comté de
Deux-Montagnes, lui?
M. VINCENT: Nazaire Parent.
M. COURCY: Est-il conseiller en programmation actuellement?
M. VINCENT: Vous avez M. Cyprien Pelletier, Rodrigue Pichette,
économie et statistiques.
M. LACROIX: Quelle est la responsabilité particulière de
M. Pelletier.
M. BERNATCHEZ: Quel Pelletier? M. LACROIX: Cyprien.
M. VINCENT: Il s'occupait plus spécialement des pertes de
récoltes.
M. LACROIX: Des pertes de récoltes, c'est cela.
M. VINCENT: Maintenant nous avons des officiers d'administration qui
travaillent là, comme M. Fortin et d'autres. C'est de la compilation en
définitive. M. Zachée Roy, Raoul Cloutier. Je sais qu'il y a deux
ou trois programmes spéciaux dont M. Cloutier est responsable, par
exemple...
M. COURCY: Quelle était sa fonction à M. Cloutier?
M. VINCENT: ... mais à grain et puis un autre projet aussi.
M. COURCY: Quelle fonction avait-il?... M. VINCENT: Avant? M.
Cloutier?
M. COURCY: ... avant d'être conseiller en programmation?
M. VINCENT: La mise en valeur des fermes, je crois.
M. LACROIX: Il était à la direction générale
de l'aménagement, comme M. Zachée Roy?
M. VINCENT: C'est ça. M. Auguste Scott.
M. LACROIX: Qu'est-ce qu'il fait M. Scott maintenant? Autrefois il
était la à direction générale de
l'aménagement.
M. VINCENT: M. Scott est dans les questions de sols. Il a assuré
unposte de directeur intérimaire des instituts, pour faire la relation
entre les deux instituts de technologie, mais sa spécialité c'est
dans les sols. D'ailleurs je reviendrai sur cette question-là tout
à l'heure. Il faut quand même considérer que les
conseillers en programmation auront aussi un rôle très important
sur des programmes spéciaux dans les bureaux régionaux, soit
d'aller rencontrer les spécialistes qui seront dans les bureaux
régionaux pour des disciplines particulières ou des program-
mes particuliers tels que l'explication et la mise au point des
programmes.
M. LACROIX: Quel est le traitement de ces conseillers? En moyenne.
M. VINCENT: Cela varie...
M. LACROIX: Selon leurs années de service également?
M. VINCENT: Il y a M. Georges Gauthier, $17,000, M. Henri Brunelle,
$17,000, M. Pierre Labrecque, $14,500, M. Audette, $14,500, M. Trudel, $14,375,
M. Ouellet, $12,875. Cela varie entre $12,000 et $13,500.
M. BERNATCHEZ: Ils semblent très heureux.
M. COURCY: Maintenant, combien y-a-t-il d'attachés
d'administration et quelle est la fonction de ces attachés
d'administration?
M. VINCENT; Je pense bien qu'en ce qui concerne les normes ou les
classifications nouvelles, cela a été fait en fonction des
décisions de la Fonction publique, elles ne relèvent pas du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation.
M. COURCY: Le ministre doit savoir, en fin de compte, s'il a un
employé, quelle est sa fonction.
M. VINCENT: Ah oui! d'accord. Mais si on veut que j'explique...
M. COURCY: Je crois qu'il a des attachés d'administration et des
conseillers en programmation...
M. VINCENT: ... des attachés d'administration, des agents
d'administration et il y a d'autres termes aussi. Vous avez, par exemple, les
administrateurs, classe 1. Parmi ceux qui sont administrateurs, classe 1,
d'après la Fonction publique, pour leur classification au
ministère de l'Agriculture, vous avez: Benoit Lavigne, sous-ministre
associé.
M. COURCY: Il est sous-ministre ou attaché d'administration?
M. VINCENT: Non, non, mais je parle des fonctions d'administrateur et
d'attaché d'administration.
M. COURCY: Non, mais il faut se comprendre. On n'a pas besoin d'avoir le
sous-ministre, le ministre, les adjoints parlementaires et tout cela. Il y a
certains employés qui sont classés comme attachés
d'administration.
M. VINCENT: Bien, vous avez par exemple, à mon bureau, M.
Glngras, qui s'occupe de la correspondance...
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Il est attaché d'administration.
M. COURCY: Oui, M. Gingras en est un.
M. VINCENT; II y a M. Fréchette, il est attaché
d'administration. Vous avez M. Vachon, il est attaché d'administration.
M. Georges Amyot, qui est aux chemins, est un attaché d'administration.
C'est une classification de la Fonction publique pour du personnel non
syndicable. M. Robert Baillargeon, à Montréal, est attaché
d'administration.
M. COURCY: M. Baillargeon, qui est au service du drainage?
M. VINCENT: Oui, il est attaché d'administration.
M. COURCY: L'ingénieur au service du drainage est classé
comme attaché d'administration et non comme ingénieur?
M. LE PRESIDENT: Par la Fonction publique? M. VINCENT: Mais oui.
M. COURCY: Le ministre doit savoir que c'est lui qui est dans
l'obligation de faire les recommandations. Les recommandations sont faites par
le ministre et le ministre a recommandé que M. Untel soit attaché
d'administration ou soit employé en programmation et là, la
Commission de la fonction publique...
M. VINCENT: Voyons, ce n'est pas le ministre qui donne les classes.
M. BERNATCHEZ: C'est la Fonction publique.
M. VINCENT: Vous avez l'attaché d'administration, M. Georges
Amyot. Il est attaché d'administration, responsable aux chemins. M.
Gilles Archambault, attaché d'administration. Quel est son travail, M.
Archambault?
Oui, on peut aller chercher le livre de la classification de la Fonction
publique. Il est en charge de la ferme de
Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
M. COURCY: Attaché d'administration.
M. VINCENT: Attaché d'administration et pas syndicable avec ce
titre-là. M. Samuel Audet, attaché d'administration. M. Robert
Baillargeon, attaché d'administration. M. Roland Barrette,
attaché d'administration. Vous avez, par exemple, M. Marcel Belzlle,
attaché d'administration. C'est un agronome et il s'occupe de
comptabilité, je crois, à l'ARDA. Vous avez, M. Jules Bibeault,
attaché d'administration. Il est ingénieur, ici, au district de
Québec, pour l'hydraulique agricole. M. Philippe Bolduc, qui est
à l'ARDA, est attaché d'administration. M. Adrien Carignan, qui
s'occupe des lots de colonisation, est attaché d'administration,
d'après la nouvelle classification. Ils ne sont pas syndlcables. Pas sur
recommandation du ministre.
M. COURCY: Ils ne l'étaient pas plus comme chefs de service.
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Mais ils étalent dans l'administration.
M. VINCENT: D'accord, le sous-ministre associé, administrateur,
classe 1. Ceux-ci sont, d'après les nouvelles normes de la Fonction
publique, attachés d'administration, classe 2, 7e échelon.
M. COURCY: Mais le sous-ministre...
M. VINCENT: MM. Jean-Marc Bélanger, Jean-Louis Bélanger,
Adrien Carignan, Rosemont Caron, Pierre Caouette, Vincent Gagnon,
attachés d'administration, George-Etienne Chartier, attaché
d'administration, Bruno Chevrette, Drummondville, au drainage, attaché
d'administration; Rodolphe Cloutier, qui est maintenant promu coordonnateur
régional était attaché d'administration; Gabriel Couture
était attaché d'administration; Noël Doré
était attaché d'administration; Adrien Dumas était
attaché d'administration, et Je peux continuer.
M. COURCY: Non, non, J'en al assez.
M. VINCENT: Les attributions, maintenant, Je les ai.
M. COURCY: Dans ce cas...
M. VINCENT: Règlement de la Commission de la fonction publique
concernant le statut particulier des attachés en administration. La
Commission de la fonction publique décrète ce qui suit: «
Attributions. Les attachés d'administration participent, sous
l'autorité des cadres supérieurs, et de leurs adjoints, à
la mise en oeuvre des politiques gouvernementales. Les fonctions dans
lesquelles ils évoluent requièrent deux des aptitudes manifestes
de relations humaines à l'organisation et à la direction. Ils
oeuvrent, soit dans le secteur de l'activité où il importe avant
tout de connaître la réglementation, les directives et les
procédures propres aux organismes administratifs, soit dans des secteurs
d'activité qui font appel à des connaissances
spécialisées d'ordre administratif, social et économique,
soit dans un secteur spécifique. Ils sont généralement
affectés à des fonctions d'encadrement. En cette qualité,
ils dirigent notamment des agents d'administration et des titulaires de classe
d'emploi au moins équivalentes.
Classification Le corps des attachés d'administration
comprend trois classes; la classe trois, la classe deux, la classe un. La
classe trois et la classe deux comprennent chacune dix échelons et la
classe un en comprend sept. La classe trois comprend des attachés
d'administration qui, en vertu de leur fonction, en vertu de leur formation, de
leur compétence, remplissent progressivement les attributions qui
caractérisent leur corps.
La classe deux comprend des attachés d'administration qui, en
vertu de leur expérience et de leur compétence, remplissent les
attributions qui caractérisent leur corps et ce, de façon
autonome sur le plan des techniques et des méthodes de travail.
La classe un comprend des attachés d'administration qui, en vertu
de leur compétence orientent l'accomplissement des attributions qui
caractérisent leur corps. Sous une direction générale, ils
peuvent guider, coordonner les activités d'une ou de plusieurs
équipes de travail ou être engagés dans des études
ou recherches spécialisées. »
Le recrutement Je pourrais continuer, la nomination,
l'avancement... Non, en définitive...
M. COURCY: Non, non.
M. VINCENT: ... on me demande de donner des explications qui
relèvent de la Fonction publique.
M. BERNATCHEZ: La Fonction publique, ce serait...
M. COURCY: Est-ce que le ministre...
M. VINCENT: Le député d'Abitibi-Ouest demande, sur
recommandation du ministre,...
M. COURCY: Certainement.
M. VINCENT: ... comment on les classifie...
M. COURCY: Est-ce que le ministre a signé un arrêté
en conseil...
M. VINCENT: ... D'un an.
M. COURCY: ... une demande au conseil de la Trésorerie, pour la
nomination de ces attachés d'administration?
M. VINCENT: Du tout. M. COURCY: Du tout? M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Est-ce qu'il est capable de répondre autant pour le
sous-ministre?
M. VINCENT: Pour le sous-ministre?
M. COURCY: Le ministre vient de me dire qu'il n'a signé ni
arrêté en conseil ni de demande au conseil de la Trésorerie
pour la nomination des conseillers en programmation et des attachés
d'administration.
M. VINCENT: Non, ils sont classifiés à ces
titres-là par la Fonction publique.
M. COURCY: Et le ministre n'a pas signé d'arrêté en
conseil...?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: ... l'administration...
M. VINCENT: Ce sont des engagements nouveaux. Ce sont des classes.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a signé des mutations, si ce ne
sont pas des engagements nouveaux?
M. VINCENT: C'est une Intégration du personnel permanent du
ministère dans des classes nouvelles, déterminées en vertu
d'un rè- glement de la Commission de la fonction publique.
M. COURCY: Est-ce que les nouvelles fonctions d'attaché
d'administration, de conseiller en programmation...
M. VINCENT: Ce ne sont pas des nouvelles fonctions. Ce sont des
fonctions qui ont toujours existé...
M. COURCY: Quand l'arrêté en conseil a-t-il
été passé? Que le ministre le demande à son
sous-ministre.
M. VINCENT: ... pour sanctionner?
M. COURCY: Pour nommer des conseillers en programmation.
M. VINCENT: Le règlement de la Commission de la fonction
publique, au sujet du statut particulier des attachés d'administration,
a été sanctionné, le 14 décembre 1967.
M. COURCY: Le 14 décembre 1967, le ministre a signé
l'arrêté en conseil.
M. VINCENT: Non, non. Ce n'est pas un arrêté en
conseil.
M. COURCY: Oui, mais il faut que le ministre fasse la
recommandation.
M. VINCENT: C'est un arrêté en conseil concernant le
règlement de la Commission de la fonction publique, au sujet du statut
particulier des attachés d'administration.
M. COURCY: Alors, il y a eu un arrêté en conseil, au mois
de décembre 1967, comme le ministre vient de le dire. Pour que
l'arrêté en conseil soit en vigueur, il faut qu'il soit
signé.
M. VINCENT: Oui, pour rendre les règlements de la Commission de
la fonction publique valides.
M. COURCY: Certainement, alors le ministre est au courant.
M. VINCENT: Eh bien, oui.
M. COURCY: Le ministre est au courant que, dans son ministère, en
fin de compte, ce sont les chefs de service, les chefs de division, les chefs
de secteurs, qui, à un moment donné, ont
été mutés à d'autres fonctions qu'on appelle
conseillers en programmation...
M. VINCENT: Us n'ont pas été mutés à
d'autres fonctions.
M. COURCY: ... attachés d'administration.
M. VINCENT: ... c'est que leur nouveau titre, avec les nouveaux
règlements de la Commission de la fonction publique, est attaché
d'administration. Au lieu d'être chef de ci, de ça, on peut
élre attaché d'administration. Pour être chef d'un service,
il faut élre attaché d'administration. C'est la classe,
ça.
M. COURCY: Alors, on a juste changé le titre...
M. VINCENT: Les attachés d'administration... Pardon?
M. COURCY: On a changé le titre au bout du nom de l'individu.
M. VINCENT: Non. Pas nécessairement. Dans sa classe
spécifique, c'est un attaché d'administration.
M. COURCY: Je vais vous poser une question directe. Est-ce que M.
Georges Gauthier est encore le chef de la direction générale de
l'enseignement et de la recherche?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Non. Alors il a changé de fonction?
M. VINCENT: Oui, mais là, vous ne parlez pas d'un attaché
d'administration.
M. COURCY: Je parle d'un chef de service qui a été
muté conseiller en programmation, qui a été
changé.
M. VINCENT: C'est un directeur général.
M. COURCY: Bon. M. Georges Gauthier est devenu conseiller en
programmation?
M. VINCENT: C'est ça!
M. COURCY: A partir de quelle date?
M. VINCENT: A compter de quelle date, là...?
M. BERNATCHEZ: Dans le courant de l'année
écoulée.
M. COURCY: Serait-il possible que ce soit en date du 18 février
1968?
M. VINCENT: II a peut-être été... Oui, cela peut
être à ce moment-là.
M. COURCY: En février 1968. Par qui a-t-il été
remplacé?
M. VINCENT: Par le Dr Bertrand Forest
M. COURCY: A la division de l'enseignement et de la recherche?
M. VINCENT: Au service de la recherche et de l'enseignement.
M. COURCY: Et de l'enseignement. Quand est-il entré en fonction
M. Bertrand Forest?
M. VINCENT: M. Forest a toujours été au service de la
recherche et...
M. COURCY: Je dis quand est-il entré en fonction, comme chef de
la division ou du service de l'enseignement et de la recherche? M. Gauthier,
c'est en février 1968 qu'il fut démis. Cela ne fait pas bien
longtemps.
M. VINCENT: Il a commencé son travail le 1er janvier...
M. COURCY: En février 1968, M. Gauthier est démis de ses
fonctions et est nommé conseiller en programmation.
M. VINCENT: II n'est pas démis de ses fonctions.
M. COURCY: Bien, je viens de demander au ministre, est-il encore le chef
de service? Il dit non.
M. VINCENT: II n'est pas démis de ses fonctions. Il y a une
différence.
M. COURCY: Est-ce qu'il occupe encore le poste?
M. VINCENT: Non, il n'occupe pas le poste.
M. COURCY: Bien, qu'est-ce qu'il y a? Il n'occupe pas le poste, cela
veut dire quoi?
M. HAMEL: II était directeur...
M. VINCENT: II était directeur général.
M. COURCY: En charge de la recherche et de l'enseignement.
M. VINCENT: Directeur général de l'enseignement et de la
recherche. Il a été transféré au service de la
programmation. Il avait $16,000 comme directeur général, et,
maintenant, il a $17,000 comme...
M. COURCY: Conseiller en programmation. M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Mais il a été démis de ses fonctions,
cela ne peut pas se faire autrement.
M. BERNATCHEZ: II n'a pas été démis, il a
été promu.
M. CROISETIERE: II a été intégré par la
Commission de la fonction publique.
M. BERNATCHEZ: II a eu une promotion. M. COURCY: II a eu une
promotion.
M. BERNATCHEZ: Oui, il a eu une promotion.
M. COURCY: II a eu une promotion à une autre fonction, alors il
n'occupe plus la fonction de directeur général, point.
M. BERNATCHEZ: Comme conseiller, il va continuer à s'informer des
recherches...
M. COURCY: M. Bertrand Forest devrait-Non.
M. BERNATCHEZ: Oui, oui. Il est conseiller technique.
M. COURCY: Ce n'est pas ce que le ministre vient de dire. Il est
remplacé à sa fonction par M. Bertrand Forest
M. BERNATCHEZ: Comme conseiller, il va s'occuper de recherche et
d'enseignement.
M. COURCY: Qui est ministre, là?
M. BERNATCHEZ: Bien, ce sont des questions, ça, voyons donc!
M. COURCY: J'ai posé une question au ministre. M. Bertrand Forest
qui a remplacé M.
Georges Gauthier à la fonction de chef de service ou chef de la
direction générale, appelez ça comme vous voudrez, de la
recherche et de l'enseignement, quand est-il entré en fonction? M.
Gauthier a été transféré, comme le dit le
député, transféré à une autre fonction.
M. BERNATCHEZ: Promu.
M. COURCY: Promu à une autre fonction cela ne me fait rien
en février 1968. Nous avons convenu de la date. Quand M. Bertrand
Forest a-t-il été nommé en charge, pour remplacer M.
Gauthier?
M. VINCENT: Le Dr Bertrand Forest, dans la restructuration du
ministère, qui a été commencée à l'automne
1966, est entré officieusement en charge...
M. COURCY: Cela ne compte pas, officieusement.
M. VINCENT: D'abord, tout ce qui concernait l'intégration, la
nouvelle intégration du personnel, devenait effectif le 1er janvier
1967, pour tous les ministères du gouvernement provincial. Mais pour les
discussions, parce que c'était une nouvelle formule de classification,
il a fallu que la Commission de la fonction publique fasse le tour de tous les
ministères, classifier tous les je ne sais pas si c'est 30,000,
ce n'est pas 30,000 mais les milliers d'employés du gouvernement
et le travail de la Fonction publique a été prêt, si ma
mémoire est bonne, à la fin, vers la fin de la session et cela a
été confirmé par arrêté en conseil le 20
septembre 1967, mais tout en gardant la date du 1er janvier 1967.
M. COURCY: Le 20 septembre, dit le ministre, la Fonction publique a
sanctionné son organigramme?
M. VINCENT: Pas le 20 septembre, la Fonction publique. J'ai dit: La
Fonction publique a travaillé avec tous les ministères pour la
classification, le classement et le traitement des cadres supérieurs et
des adjoints aux cadres supérieurs. Elle a préparé, je
crois, la recommandation vers la fin de la session et, le 20 septembre, le
conseil des ministres approuvait, sur la proposition du premier ministre, le
classement et le traitement des cadres supérieurs et des adjoints aux
cadres supérieurs, mais tout en gardant comme date le 1er janvier
1967.
M. COURCY: Alors, si je vois bien, M. Georges Gauthier a occupé
la fonction de directeur
général de l'enseignement et de la recherche jusqu'en
février 1968, et le ministre dit, appuyé par le
député de Lotbinière: Il a été promu
à une fonction à $1,000 d'augmentation, soit $17,000, comme
conseiller en programmation. C'est ça?
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: En février 1968?
M. VINCENT: C'est-à-dire qu'il a reçu son titre de
conseiller en programmation en février 1968.
M. COURCY: Et si je comprends bien, le ministre m'a dit: Il fut
remplacé par M. Bertrand Forest. Il ne peut pas remplacer avant
février 1968, parce que l'autre est en fonction. A quelle date, ai-je
demandé au ministre, M. Forest est-il entré en fonction?
M. VINCENT: Le docteur Bertrand Forest est entré en
fonction...
M. COURCY: Comme chef du service... M. VINCENT: Comme chef du
service.
M. COURCY: ... de l'enseignement et de la recherche.
M. VINCENT: Bien, comme chef du service de l'enseignement et de la
recherche, il est entré en fonction, je pense, en 1963 ou 1964.
M. COURCY: Non, non.
M. VINCENT: Comme chef du service.
M. COURCY: Chef de la direction générale pour remplacer M.
Gauthier.
M. VINCENT: Oui, excusez. Chef du service, maintenant c'est un service
d'enseignement et de recherche. Il est entré quand la Fonction publique
a pu soumettre son rapport, donnant le classement des cadres supérieurs
et des adjoints aux cadres supérieurs, c'était le 20 septembre
1967, mais rétroactif au 1er janvier 1967...
M. COURCY: Alors, si je comprends bien...
M. VINCENT: ... ratifié le 20 septembre, mais rétroactif
au 1er janvier.
M. COURCY: M. Gauthier a occupé la fonction jusqu'en
février 1968 et a été promu à une autre fonction de
conseiller en programmation après février 1968. Il a
été remplacé par M. Bertrand Forest,
rétroactivement au 1er janvier 1967, avec augmentation de salaire de
$5,000 par année. Est-ce vrai? Pendant que M. Gauthier occupait la
fonction de directeur général de l'enseignement et de la
recherche, il avait $16,000 par année. La Fonction publique donne une
augmentation à $20,000 par année au directeur de l'enseignement
et de recherche...
M. VINCENT: $20,000 par année? M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Une augmentation de $20,000 par année?
M. COURCY: Donne une augmentation de $16,000 à $20,000 par
année au directeur de la recherche et de l'enseignement.
M. VINCENT: Pardon?
M. COURCY: Quel est le salaire de M. Bertrand Forest?
M. VINCENT: Qui vous donne les informations?
M. COURCY: Quel est le salaire de M. Bertrand Forest actuellement?
M. VINCENT: $17,000.
M. COURCY: Le ministre dit que le salaire de M. Bertrand Forest est
actuellement de $17,000?
M. VINCENT: Oui, est-ce qu'il y en a d'autres qui vous ont
informé que c'était plus que ça?
M. BERNATCHEZ: Mauvais renseignement!
M. COURCY: Qui, actuellement, est en charge de la recherche pure et
simple?
M. VINCENT: Le docteur Bertrand Forest.
M. COURCY: Et en même temps de l'enseignement?
M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Au salaire de $17,000?
M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Quel salaire gagnait M. Forest en 1967?
M. VINCENT: Avant le 1er janvier 1967, il gagnait $13,500.
M. COURCY: De $13,500 à $17,000. Une augmentation de $3,500 qui a
été décidée par la Fonction publique au directeur
de l'enseignement et recherche.
M. VINCENT: Au directeur du service de l'enseignement et de la
recherche.
M. COURCY: Celui-ci, d'après le ministre, est Georges
Gauthier...
M.VINCENT: Pardon?
M. COURCY: ... qui reçoit son avis de la Fonction publique en
février 1968. Et c'est Bertrand Forest, qui est nommé pendant que
la fonction est occupée, qui touche l'augmentation de $3,500 de la
Fonction publique. Est-ce vrai?
M. VINCENT: II faudrait répéter cela.
M. COURCY: M. Gauthier est en fonction jusqu'en février 1968.
M. VINCENT: M. Gauthier est en fonction jusqu'au 1er janvier 1967.
M. COURCY: Le ministre a dit tout à l'heure qu'il a
été nommé conseiller en programmation en février
1968.
M. VINCENT: M. Gauthier est en fonction jusqu'au 1er janvier 1967. Au
1er janvier 1967, la Fonction publique nous informe d'ailleurs il avait
commencé le travail avant le 1er janvier 1967 qu'il y aurait une
reclassification, c'est-à-dire une intégration dans des classes
nouvelles de tous les adjoints aux cadres supérieurs à la
direction des ministères qui serait rétroactive au 1er janvier
1967. Le travail se fait à l'intérieur de tousles
ministères. L'arrêté en conseil sanctionne la
classification de la Fonction publique le 20 septembre, mais toujours
rétroactive au 1er janvier 1967. Donc, la Fonction publique ne lui
attribue pas, à
Bertrand Forest, le salaire de $17,000, mais attribue le salaire de
$17,000 à la fonction, à l'homme qui remplira la fonction au
titre de directeur de la recherche et de l'enseignement.
M. COURCY: Est-ce que M. Georges Gau- thier a été
avisé avant février 1968 qu'il n'occupait plus la fonction de
directeur général de l'enseignement et de la recherche?
M. VINCENT: Non, parce que M. Georges Gauthier aurait pu, à ce
moment, être nommé conseiller technique. Mais le titre ou la
classification de conseiller technique n'existe plus dans les postes de la
Fonction publique. C'est seulement en février qu'il a été
informé que sa classe nouvelle serait conseiller en programmation.
M. COURCY: Alors, il a occupé la fonction de directeur
général de l'enseignement jusqu'en février 1968 sans
être averti par la Commission de la Fonction publique c'est lui
qui faisait le travail mais en 1968, on le nomme ailleurs, très
bien. Mais, la Fonction publique donne une classification rétroactive au
1er janvier 1967 et le salaire va à quelqu'un qui n'occupait pas la
fonction. C'est ça?
M. VINCENT: N'occupait pas la fonction...
M. COURCY: Mais non, il ne pouvait pas. Elle n'existait pas avant
septembre, d'abord, et le titulaire n'a été avisé qu'en
févirer 1968 qu'il n'occupait plus la fonction. Alors, pour toute
l'année 1967, Georges Gauthier est le directeur général de
l'enseignement et de la recherche, mais en 1968 on lui accorde une promotion.
Bertrand Forest est nommé pour le remplacer et est payé à
partir du 1er janvier 1967 sans avoir occupé la fonction.
M. VINCENT: Oui, il occupait la fonction, mais sans avoir le titre
officiel jusqu'au moment où la classification de la Fonction publique a
été sanctionnée par le lieutenant-gouverneur en
conseil.
M. COURCY: Est-ce qu'il occupait la fonction par une lettre du
ministre?
M. VINCENT: Même pas par une lettre, il occupait la
fonction...
M. COURCY: Par un arrêté en conseil?
M. VINCENT: ...suivant une décision de la direction du
ministère.
M. COURCY: Mais non, c'est le ministre qui est responsable de son
ministère, ce ne sont pas 25 personnes. Est-ce que le ministre a une
lettre d'engagement pour Bertrand Forest comme directeur général
de l'enseignement et
de la recherche et informant M. Gauthier que son remplaçant
à l'avenir était choisi dans la personne de M. Forest?
M. VINCENT: La lettre est arrivée au Dr Bertrand Forest
aussitôt que le lieutenant-gouverneur eut sanctionné la
classification de la Fonction publique...
M. COURCY: A la fin de septembre.
M. VINCENT: ... qui a été faite dans tous les
ministères.
M. COURCY: Etant donné que le ministre se souvient de la lettre
envoyée...
M. VINCENT: On ne pouvait pas envoyer de lettre avant.
M. COURCY: ... au Dr Forest, se souvient-il d'avoir envoyé la
lettre de promotion au Dr Gauthier?
M. VINCENT: Oui, le Dr Gauthier a reçu sa lettre...
M. COURCY: En même temps.
M. VINCENT: ... pour son nouveau titre, au mois de février
1968.
M. COURCY: Six mois après. Mais, en attendant, il occupait la
fonction, et c'est l'autre qui était payé à sa place.
Par qui a été remplacé M. Pierre Labrecque,
nommé conseiller en programmation, tel que le ministre vient de me le
dire ?
M.VINCENT: Personne.
M. COURCY: Personne n'a remplacé Pierre Labrecque. Qui a
remplacé Henri Brunelle?
M. VINCENT: Personne.
M. COURCY: Personne n'a remplacé Henri Brunelle.
M. VINCENT: Eh bien, c'est-à-dire personne parce que c'est une
nouvelle division.
M. COURCY: Mais qui s'occupe de l'aménagement, maintenant?
M. VINCENT: C'est sous la responsabilité du sous-ministre
adjoint.
M. COURCY: Il était directeur général de
l'aménagement et c'est un service de l'aménagement.
M. VINCENT: ... sous la responsabilité du sous-ministre adjoint,
M. Bissonnette: l'aménagement, la production, et vous avez sous cette
responsabilité le service de l'aménagement qui est maintenant
sous la responsabilité de M. Armand Roy qui s'occupe de
l'aménagement de la ferme depuis de nombreuses années.
M. COURCY: M. Armand Roy n'a pas été depuis de nombreuses
années à l'aménagement de la ferme.
M. VINCENT: Eh bien, c'est-à-dire les travaux
mécanisés.
M. COURCY: Les travaux mécanisés.
M. VINCENT: Mais c'est de l'aménagement, les travaux
mécanisés.
M. COURCY: Mais il y a d'autres choses que cela.
M. VINCENT: M. Roy sera attitré àl'avenir comme grand
responsable des travaux mécanisés, chaulage, engrais
chimique.
M. COURCY: Quel est le salaire actuel de M. Armand Roy?
M.VINCENT: Armand Roy...
M. COURCY: Si vous voyez comment ça se passe au ministère
d'après les réponses que je reçois, il me semble que cela
doit vous intéresser un peu.
M. VINCENT: Le poste de directeur de l'aménagement des fermes est
classé par la fonction publique comme un poste qui commande un salaire
de $17,000 par année. Et comme M.Armand Roy a cette fonction...
M. COURCY: Est-ce que M. Armand Roy a un salaire de $17,000 par
année?
M. VINCENT: Mais oui. Le poste équivaut, suivant la fonction
publique, à un poste d'administrateur, classe 4, à $17,000 par
année. La personne qui remplit ce poste-là, que ce soit Armand
Roy ou un autre, a un salaire de $17,000 par année. Et dans tous les
ministères, les administrateurs, classe 4, occupent un poste de $17,000
par année.
M. COURCY: Y a-t-il un conseiller en programmation ou attaché
d'administration qui reçoit un salaire de $20,000 par année, et
qui est-il?
M. VINCENT: Un conseiller?
M. COURCY: En programmation, ou attaché d'administration.
M. VINCENT: Non, c'est impossible pourun attaché
d'administration...
M. COURCY: Conseiller en programmation.
M. VINCENT: ... le maximum des attachés d'administration, c'est,
d'après la Fonction publique, $17,000. Les employés dont la
carrière est régie par le règlement concernant le statut
particulier des attachés d'administration sont
rémunérés selon l'échelle de traitement ci-dessous
vous remarquerez M. le Président que je ne suis pas ministre
responsable pour la Fonction publique mais quand même la
Commission de la fonction publique du Québec recommande c'est une
copie d'une résolution adoptée par la Commission de la fonction
publique du Québec classe trois, le minimum pour les
attachés d'administration est de $6,000pour aller jusqu'à un
maximum, dans la classe un, de $14,000.
M. COURCY: Mais c'est pour aider le ministre.
M. VINCENT: Pour aider?
M. COURCY: Oui. C'est parce que le ministre sait qu'il est accusé
carrément, à un moment donné, dans les journaux, c'est
public. Je lui demande quel est le conseiller...
M. VINCENT: Comment, accusé carrément?
M. COURCY: Qui protège qui? Le ministre a dû le lire.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a accusé le ministre de
l'Agriculture?
M. COURCY: Quel est le conseiller d'administration...
M. VINCENT: Mais vous dites: Attaqué carrément. Est-ce
qu'on a accusé le ministre de l'Agriculture?
M. COURCY: Certainement.
M. VINCENT: Pas dans cet article que j'ai lu.
M. COURCY: Certainement, dans les journaux.
M. VINCENT: Ah oui! peut-être une autre lettre ouverte qui a
été écrite.
M. COURCY: Oui. M. VINCENT: Ah oui!
M. COURCY: Je veux savoir si réellement les déclarations
de M. Albert Rioux sont vraies? Dans la première partie...
M. VINCENT: Parlez-donc de l'autre lettre ouverte.
M. COURCY: C'est à moi de questionner le ministre de
l'Agriculture.
M. VINCENT: Parlez donc de l'autre, de l'ancien chef de cabinet de
l'ancien ministre.
M. COURCY: C'est le ministre de l'Agriculture qui défend ses
crédits.
M. VINCENT: Oui, mais, M. le Président, est-ce que nous allons
défendre nos crédits sur des lettres ouvertes dans les
journaux?
M. COURCY: Si c'est faux que le ministre dise: C'est faux.
M. VINCENT: J'ai lu l'article de M. Albert Rioux et relu...
M. COURCY: Les premières questions...
M. VINCENT: II n'accuse pas carrément le ministre de
l'Agriculture.
M. COURCY: II prend un détour. C'est de la Fonction publique.
M. VINCENT: Non, non, il n'accuse carrément personne dans sa
lettre. Il ne fait que poser des questions. L'ancien ministre a en-dessous de
cet article, une autre lettre ouverte écrite à un journal...
M. COURCY: Je ne peux pas voir qui?
M. VINCENT: Vous le savez qui. Ecrite à un journal...
M. COURCY: Non, ça fait pareil mon affaire, je vais lui citer
tantôt.
Alors quand M. Rioux écrit: « Vingt conseillers en
programmation ou attachés d'administration », il dit: « La
Fonction publique leur a accordé une augmentation de $500 pour ne rien
faire... »
M. VINCENT: Ah bien, ça c'est une opinion.
M. COURCY: « ... Ils attendent des directives qui ne viennent pas.
»
M. VINCENT: C'est une opinion.
M. COURCY: Qui ne viennent pas du ministre de l'Agriculture. On assure
que le ministre intéressé a été mis au courant de
ces faits après coups. Quel est le conseiller en programmation qui
retire $20,000 par année.
M. VINCENT: II n'y en a pas, M. le Président, de conseiller en
programmation qui retire $20,000 par année. Il n'y en a pas.
M. COURCY: II n'y a pas de conseiller en programmation, il n'y a pas
d'attaché d'administration qui retire $20,000?
M. VINCENT: Non, parce que le maximum, d'après les
règlements de la Fonction publique pour les attachés
d'administration, c'est $14,000. Et je répète qu'il n'y a pas de
conseiller en programmation ou d'attaché d'administration, malgré
les renseignements qu'a obtenus l'ex-ministre de l'Agriculture sur quelqu'un
qui retire $20,000 par année.
M. COURCY: C'est écrit, M. le Président. M. VINCENT: Mais
oui, mais c'est écrit...
M. COURCY: ... par M. Albert Rioux. C'est écrit et on demande au
ministre: Est-ce vrai? C'est simple et je voudrais que le ministre dise, si ce
n'est pas vrai, qu'il dise: Ce n'est pas vrai, et M. Rioux s'est trompé.
Il ne faut pas induire la population en erreur en écrivant des choses
semblables.
M. VINCENT: Vous me demandez quel est le conseiller en
programmation...
M. COURCY: Et c'est le ministre qui l'a dit
M. VINCENT: Vous ne dites pas que c'est écrit. Vous demandez la
question suivante: Quel est le conseiller en programmation qui reçoit
$20,000 par année? C'est une question directe posée par le
député d'Abitibi-Ouest. Je réponds qu'il n'y a pas de
conseiller en administration ou en programmation qui reçoit $20,000 par
année.
M. COURCY: Y a-t-il un nouveau chef de service ou chef de division qui
retire actuellement $20,000 par année?
M. VINCENT: Non, M. le Président
M. COURCY: II n'y en a pas. Alors, M. Rioux s'est trompé dans son
écrit.
M. BERNATCHEZ: Faites-vous le procès de M. Rioux, ici?
M. COURCY: Non, mais il accuse le ministre.
M. BERNATCHEZ: Faites-vous le procès de M. Rioux ou si on
étudie les crédits de l'Agriculture. Racontez-le.
M. COURCY: Oui, on assure que le ministre intéressé a
été mis au courant...
M. VINCENT: On n'accuse personne.
M. COURCY: Et dans l'autre on donne les explications. « Le
rôle du ministre, il est clair, dit-il...
M. VINCENT: M. le Président, avant que le député
d'Abitibi-Ouest lise la lettre ouverte de son ancien chef de cabinet, M.
Turgeon, est-ce qu'il fait sienne les paroles qui sont contenues dans la
lettre?
M. COURCY: Je n'ai pas vu M. Turgeon, je crois, depuis deux ans. Depuis
que je suis parti...
M. VINCENT: Ce n'est pas ce que je dis.
M. COURCY: Je ne me souviens pas lui avoir parlé depuis deux
ans.
M. VINCENT: Oui, mais ce n'est pas ce que je dis.
M. COURCY: M. Turgeon est aussi responsable que M. Rioux. Et M. Turgeon,
dans ce qu'il donne là-dedans, dit que c'est le ministre qui est
responsable de son ministère. Que s'il est assisté par deux
sous-ministres ou trois à qui il délègue des
responsabilités, c'est clair, ça c'est
dans la loi de la Fonction publique. Est-ce que le ministre peut nier
cela?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Bien, alors, M. Turgeon dit vrai, c'est ce qu'il dit dans son
article.
M. VINCENT: C'est bien, continuez.
M. COURCY: Maintenant, M. le Président, je suis heureux
d'apprendre que, premièrement, la première partie de
l'exposé de M. Rioux, est vrai. Il s'est trompé dans un seul cas,
où il dit qu'un des remplaçants d'un chef de service ou d'une
direction générale touche actuellement le montant de $20,000
pendant que celui qui le précédait touchait $13,500 par
année.
M. VINCENT: Ah bien, ce n'est pas la question qui a été
posée par le député d'Abitibi-Ouest...
M. COURCY: Alors, si le député...
M. VINCENT: Le député d'Abitibi-Ouest m'a demandé
il faudrait quand même être bien clair sur ce point
s'il y avait un conseiller d'administration, un attaché d'administration
ou un conseiller en programmation qui recevait $20,000 par année?
M. COURCY: Mais un chef de service...
M. VINCENT: Un chef de service, j'ai dit non.
M. COURCY: Quel titre a celui qui a remplacé le chef de service
à $13,500 par année?
M. VINCENT: Mais quel chef de service?
M. COURCY: C'est le ministre qui devrait le savoir.
M. VINCENT: Mais quel chef de service, quelle personne, le ministre le
sait-il?
M. COURCY: Qui a remplacé Pierre La-brecque? Je vais les passer
tous.
UNE VOIX: Cela a été dit tout à l'heure.
M. COURCY: Qui a remplacé Pierre La-brecque? Le ministre dit,
personne. D'accord. Qui a remplacé Henri Brunelle? Personne dit le
ministre. Qui a remplacé Jacques Gauthier et Bertrand Forest? Cela ne me
fait rien de les passer tous. Qui a remplacé...
M. VINCENT: Oui, mais pour éclairer la lanterne du
député d'Abitibi-Ouest...
M. COURCY: ... Beaudet. Je veux les découvrir.
M. VINCENT: Pour éclairer la lanterne du député
d'Abitibi-Ouest, j'ai mentionné tout à l'heure qu'il y avait un
nouveau sous-ministre adjoint dans la personne de Lucien Bissonnette qui
était sous-ministre adjoint responsable de la production et de
l'aménagement.
M. COURCY: Alors?
M. VINCENT: Et pour éviter une série de discussions, j'ai
mentionné...
M. COURCY: Qui est en charge...
M. VINCENT: ... j'ai mentionné à M. Brown, au
député de Brome, cet après-midi, que le salaire de M.
Lucien Bissonnette, qui n'est pas un attaché d'administration, qui n'est
pas non plus un conseiller en programmation, que son salaire est de $20,000 par
année.
M. COURCY: Ah! alors, on l'a, c'est M. Bissonnette qui a
remplacé...
M. VINCENT: ... qui n'est pas un attaché d'administration.
M. COURCY: Non, non. J'ai demandé qui?
M. VINCENT: Puis il n'est pas parti de $13,500.
M. COURCY: Il est parti de $16,000? M. VINCENT: Il avait $16,000.
M. COURCY: II est monté à $20,000?A quelle date M.
Bissonnette a-t-il été nommé pour remplacer M. Brunelle
à l'aménagement?
M. VINCENT: Pas remplacer à l'aménagement mais pour avoir
la fonction de sous-ministre adjoint...
M. COURCY: En charge de... M. VINCENT: ...en charge de... M. COURCY:
...l'aménagement.
M. VINCENT: ...l'aménagement etlaproduc-tion, sous-ministre
adjoint. Cela a été ratifié.
La classification prend effet le premier janvier 1967 et a
été ratifiée le 20 septembre 1967. C'est ça le 20
septembre?
M. COURCY: Le 20 septembre 1967, ratifié?
M. VINCENT: Il était le directeur général,
sous-ministre adjoint, responsable...
UNE VOIX: Il était directeur général...
M. VINCENT: ... de la production et de l'aménagement agricole,
ratifié par arrêté en conseil à la suite de la
nouvelle classification de la fonction publique le 20 septembre 1967 mais
prenant effet le premier janvier 1967.
M. COURCY: Alors, c'est le même cas que M. Gauthier, que M.
Bertrand Forest?
M. VINCENT: Comment, c'est le même cas?
M. COURCY: En septembre 1967, il est nommé sous-ministre en
charge de l'aménagement pour remplacer M. Brunelle qui était en
charge de la direction générale de l'aménagement.
M. VINCENT: Pas pour remplacer M. Brunelle, pour exercer la
fonction...
UNE VOIX: Il y a un changement de structure.
M. VINCENT: ...de sous-ministre adjoint.
UNE VOIX: A l'ordre!
UNE VOIX: Les structures sont changées.
M. VINCENT: Ce que nous essayons de faire dans tout ça...
M. COURCY: Bon d'accord. Le 27 septembre, dans le mois de septembre
1967, qui est en charge de l'aménagement au ministère?
M. VINCENT: Le 27 septembre 1967, d'après le...
M. COURCY: Non, non, non, officiellement...
M. VINCENT: Le 19 septembre, officiellement, parce que même si ce
n'était pas rétroactif au premier janvier, le 19 septembre, avant
que ce soit ratifié par l'arrêté en conseil, M. Henri
Brunelle portait encore le titre de directeur général de
l'aménagement.
M. COURCY: Bon. Quand M. Brunelle a-t-il été avisé
qu'il était remplacé à sa fonction par M. Bissonnette qui
était en charge de l'aménagement?
M. VINCENT: Mais, quand M. Bissonnette a été nommé
sous-ministre adjoint, responsable de la production de l'aménagement,
automatiquement il prenait charge de cette grande direction du
ministère.
M. COURCY: Est-ce que le ministre...
M. VINCENT: Et M. Brunelle continuait d'exercer ses fonctions sous
l'autorité de M. Bissonnette.
M. COURCY: Quand M. Bissonnette a-t-il été nommé
officiellement? Je ne parle pas de rétroactivité.
M. VINCENT; Non, mais le titre, la fonction ou le travail de la personne
n'ont pas changé même si son titre a changé. Il continuait
de faire son travail sous la responsabilité du sous-ministre en titre ou
du sous-ministre associé jusqu'au 20 septembre 1967, alors que, le 20
septembre 1967, l'arrêté en conseil a ratifié la
recommandation de la Commission de la fonction publique qui était
rétroactive au 1er janvier 1967. Donc, il a changé de
supérieur. Et M. Brunelle a reçu, rétroactivement au 1er
janvier 1967, un salaire de $17,000 par année.
M. COURCY: Oui, pendant que... M. VINCENT: Ils ont tous
été...
M. COURCY: A quelle date M. Brunelle a-t-il été
avisé? En février comme M. Gauthier?
M. VINCENT: De sa nouvelle classification, c'est-à-dire de son
nouveau titre? Il a été avisé à peu près en
février...
M. COURCY: En février 1968. Alors entre le 27 septembre 1967 et
février 1968, quelles fonctions occupaient M. Brunelle et M.
Gauthier?
M. VINCENT: Ils s'occupaient encore du travail d'aménagment, mais
sous la responsabilité de M. Lucien Bissonnette.
M. COURCY: Ils faisaient le travail d'aménagement...
M. VINCENT: Mais oui!
M. COURCY: Et puis la Commission de la Fonction publique a
décidé, au mois de septembre, de donner une
rétroactivité et c'est celui qui n'était pas en fonction,
parce que le poste n'existait pas, qui a retiré le montant.
M. VINCENT: Comment celui qui n'était pas en fonction?
M. COURCY! La nouvelle fonction que la Commission de la fonction
publique accordait.
M. VINCENT: Non, parce que le poste qui est maintenant occupé par
M. Armand Roy constitue un poste de $17,000 par année. M. Brunelle, qui
exerçait cette fonction qui a été changée le 20
septembre 1967, a reçu son salaire de $17,000 par année à
compter du 1er janvier 1967.
M. COURCY: Alors, cette partie, encore là, est vraie. M. Untel
est chef d'un service comprenant deux divisions importantes. C'est un
technicien dont la compétence est reconnue même en dehors du
Québec. D'accord?
M. VINCENT: D'accord! M. COURCY: C'est ça?
M. VINCENT: D'accord. Et c'est...
M. COURCY: Alors il va être remplacé...
M. VINCENT: Je me suis demandé pour quelle raison...
M. COURCY: II est remplacé par deux personnes.
M. VINCENT: ... son confrère critiquait en Chambre le fait qu'on
ait des spécialistes qui étaient même reconnus en dehors du
Québec et qui s'occupaient de ça. A la demande des
autorités fédérales, avec un programme conjoint, et
certains projets d'aménagement à l'extérieur.
M. COURCY: C'est justement parce que c'était un des
agronomes...
M. VINCENT: Bien oui, mais ce n'est pas ce qu'on nous...
M. COURCY: ... reconnus non seulement dans le Québec, mais
ailleurs, avec une valeur.
M. VINCENT: D'accord, nous sommes parfaitement d'accord.
M. COURCY: Et aujourd'hui, en reprenant l'expression de M. Rioux, avec
ces « dégommages », on va prêter nos meilleurs
agronomes à l'étranger, pendant que nous en manquons dans la
province de Québec.
M. VINCENT: Non, non.
M. COURCYs Bien, c'est ça que le ministre a dit en Chambre. On
les envoie au Maroc, en Afrique, pour travailler à l'aménagement
de cette partie du monde pendant qu'on en manque dans notre propre
région, qu'on en manque dans la province de Québec, que les
cultivateurs en réclament. On prend nos meilleurs agronomes et on les
envoie travailler à l'extérieur, et la province de Québec
manque d'agronomes actuellement L'Union catholique des cultivateurs en
réclame partout. Le ministre n'en a même pas pour remplir ses
cadres, dans son propre ministère. D'ailleurs, c'est pour ça
qu'il est obligé, à l'administration, de baisser, à un
moment donné, ses objectifs de personnel.
M. VINCENT: Et c'est pour ça que nous sommes obligés,
à l'intérieur des cadres du ministère, d'enlever des
fonctions qui ont été attribuées par l'ancien ministre de
l'Agriculture, qui est un agronome, des fonctions administratives, des
fonctions de commis à quelques-uns de ses confrères agronomes au
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Et les agronomes au
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation étaient contre
ce fait, de leur attribuer des fonctions de commis de bureau. Et c'est ce que
nous avons l'intention de changer. Que nos agronomes, que nos professionnels,
fassent un travail de professionnels, c'est ce qu'ils veulent, c'est ce qu'ils
désirent. C'est ce que les cultivateurs veulent aussi. C'est ce qu'on
est en train de faire.
M. COURCY: Depuis deux ans que le ministre est là, a-t-il
changé autre chose que ce que nous avions changé, nous, dans le
travail des agronomes?
M. VINCENT: Oui, M. le Président, nous allons changer bien des
choses, et je vous donne un exemple.
M. COURCY: Cela va venir, cela va venir.
M. VINCENT: Je vous donne un exemple. Nous avions un agronome
compétent M. Louis Rousseau avec qui j'ai travaillé au service
d'une compagnie. Il avait comme rôle de vérifier des factures
d'engrais chimiques, quand un agronome comme M. Louis Rousseau peut faire un
travail efficace pour le cultivateur.
M. Rousseau n'aura plus ce rôle ingrat de vérifier des
factures d'engrais chimique. Je pourrais nommer d'autres agronomes qui
étaient limités à faire une vérification de
factures quand ces personnes pouvaient faire un travail beaucoup plus
profitable pour la classe agricole à travers la province. Nous en avons
dans d'autres secteurs, nous en avons dans d'autres divisions, des agronomes
qui vont faire du travail réellement d'agronomes.
M. COURCY: J'apprécie la déclaration du ministre, mais que
fait-il avec l'autre agronome, Armand Roy, à qui il vient de confier un
« bulldozer ». Est-il encore en charge de la loi.
M. VINCENT: Oui, mais seulement l'agronome Armand Roy...
M. COURCY: Armand Roy est agronome...
M. VINCENT: ... au lieu d'être comme par le passé...
M. COURCY: ... de vérifier le nombre...
M. VINCENT: ... au lieu d'être comme par le passé un
fonctionnaire qui va s'occuper seulement de donner des contrats et des permis
pour les travaux mécanisés, il va faire faire le travail par des
officiers d'administration dans son service et lui va avoir la grande
responsabilité de l'aménagement des fermes à travers la
province.
M. COURCY: C'était son rôle.
M. VINCENT: Non, non, ce n'était pas son rôle. Le seul
rôle qu'il avait, c'était de préparer des contrats et les
faire signer par le sous-ministre. Donner des contrats de travaux
mécanisés à 1,300 ou 1,400 entrepreneurs de la province de
Québec.
M. COURCY: Puis, M. Roy...
M. VINCENT: M. Roy est qualifié pour faire un travail beaucoup
plus intelligent avec les cultivateurs dans le programme d'aménagement
de fermes à travers la province.
M. COURCY: Alors, M. Armand Roy devient quoi?Chef du service
de?
M. VINCENT: Directeur du service de l'aménagement.
M. COURCY: De l'aménagement.
M. VINCENT: Avec des officiers d'administration.
M. COURCY: Alors, il remplace qui? Le directeur général de
l'aménagement, M. Brunelle et pas d'autres agronomes.
M. BERNATCHEZ: C'est une promotion.
M. VINCENT: II s'occupe en plus de la chaux agricole.
M. COURCY: Le ministre vient de dire... En plus, il s'occupe de la chaux
agricole. C'était Louis Rousseau, agronome, qui s'occupait de cela. On
dit, on confie, là on nettoie ça. Louis Rousseau n'accomplit pas
un véritable travail d'agronome mais on le donne à Armand Roy,
qui est un autre agronome.
M. VINCENT: Non, non, c'est parce que Armand Roy... D'abord, vous aviez
M. Brunelle qui était directeur général de
l'aménagement, et sous M. Brunelle, vous aviez M. Armand Roy,
agronome...
M. COURCY: Bien oui.
M. VINCENT: ... qui était directeur des travaux
mécanisés et vous aviez M. Rousseau, qui était directeur
du service des engrais chimiques, un autre agronome, et vous aviez,
après ça, un autre service...
M. COURCY: Le service du drainage.
M. VINCENT: ... le service du drainage, M. Provencher, et vous aviez
à part ça, les chemins de colonisation. C'est qu'aujourd'hui nous
allons avoir un responsable qui est en charge du service de
l'aménagement, quiva comprendre toutes ces sections des engrais
chimiques...
M. COURCY: Qui s'appelle Armand Roy...
M. VINCENT: ... mais qui n'aura pas besoin...
M. COURCY: Qui s'appelle Armand Roy, qui est un autre agronome.
M. VINCENT: Oui, qui est un agronome, d'accord, mais qui n'aura pas
besoin, sous sa responsabilité, de trois ou quatre agronomes qui vont
devenir chefs des engrais chimiques, chefs de la chaux et chefs d'autres
divisions administratives du grand service. Il va faire son travail avec des
officiers d'administration.
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions? Le député de
Brome.
M. BROWN: What are the official responsibilities of each of the
parliamentary assistants?
M. VINCENT: Pardon?
M. GROAN: What are the official responsibilities of each of the
parliamentary assistants?
M. VINCENT: Well, the responsibilities as edicted by the regulations for
the appointment of the parliamentary assistant.
M. BROWN: No but, in the Department of Agriculture what are the
responsibilities they have?
M. VINCENT: The responsibilities which are attributed to them by the
legislation or the regulations and, inside the Department of Agriculture the
minister is working with the parliamentary assistant for certain works. But a
work, a clerck is able to do, is done by these people.
M. BROWN; Oh, fine. Which of your administrations are in charge of
studying certain plant to be supposed to be built in Rouville?
M. VINCENT: Well, this is aworkinside the Department of Agriculture but
the minister, is not chairman of this commitee. Mr. Bernatchez, the
parliamentary assistant, is this chairman.
M. BROWN: How is progressing, this cider plant?
M. VINCENT: Well, we are progressing. You see, first of all, we had to
pick up all the reports which we had in the Department since 1954 or 1956, we
had to analyse those reports, start from the beginning. I was wondering if the
former parliamentary assistant was not president of that committee too.
M. BROWN: No, malheureusement, no. But, now, who is in charge, in your
Department, of the evaluation of farms. I see, according to the question I
have...
M. VINCENT: Farm Credit Corporation.
M. BROWN: La définition d'une ferme pour fin de recensement est
la suivante: Une exploitation agricole, d'une acre ou plus, ayant des ventes de
produits agricoles de $50 ou plus au cours des 12 derniers mois.
M. VINCENT: Eh bien, M. le Président, ce sont les critères
dont se sert le Bureau fédéral de la statistique, critères
qui sont discutés et rediscutés. Je crois bien que si le
député de Brome y a prêté une attention
particulière, ces critères sont discutés et
rediscutés depuis plusieurs années. Mais ce sont des
critères utilisés par le Bureau fédéral de la
satistique d'Ottawa.
M. BROWN: Well, I understand, according to the Minister's letter, that
he has finished with all of this study, may I say from the discussion and
research of this Department before we arrived, that we are now
action-orientated. Do we not have action relating to this evaluation? I had my
honorable friend from Lotbinière give us an hour lecture on our
estimates here two years ago, about how backward we were and when they regained
the power, why, there would be an adjustment of this. Do not tell me we are not
action-orientated in it.
M.VINCENT: In the...
M. BROWN: In our approach to the...
M. VINCENT: Federal census?
M. BROWN: No. The census of farms in the Province of Quebec. We have
autonomy, here, you know. Autonomy in the Province of Quebec, yes. They are
always worried about this.
M. VINCENT: Shall we opt out?
M. BROWN: But who is the person responsible for studying this? It is so
important...
M.VINCENT: The Department of Commerce in Ottawa.
M. BROWN: I see. Now the Agronomist's Offices, throughout the province,
in the case of the change of office. Who makes the decision on it?
M.VINCENT: In the case of change? M. BROWN: In the administration of it.
M. VINCENT: In the administration?
M. BROWN: Yes, in the administration, who makes the decision that we are
going to an office
from one place in X town and move it to another place in X town?
M. VINCENT: The local officers. M. BROWN: Yes.
M. VINCENT: It all depends on the services we are providing in one
area.
M. BROWN: Well... your agronomist's offices.
M. VINCENT: Yes, butusually, we are taking one office in a county, we
try to place that office in the center or in a place where it can provide all
the services to the farmers.
M. BROWN: But who is in charge of that? Who has the final say on it, in
the Department, in the administration? It must be the officers, who are the
most important...
M. VINCENT: Well, it is coming under the... First, with the new
structure there, it is coming under the coordinator, who will set up his local
officers in one area with the new structure. But, before that, it is under the
responsability of the direction of the Department.
M. BROWN: Because, in Brome county, we are a little mixed up on this. We
get a letter from the minister's office telling us that the agronomist's Office
would not be moved, and then, the next thing we know, we get a letter from the
Department of Public Works saying that it is going to be moved.
M. VINCENT: In the same town? M. BROWN: Within a day. M. VINCENT: In the
same town? M. BROWN: Yes.
M. VINCENT: Yes, I remember well that case, it is not old. Is that the
Office of Knowlton?
M. BROWN: Yes.
M. VINCENT: I can try to get it for tomorrow. But if I remember well
that case in Knowlton, we had a local office for the agronomist in a building
with a lease of three or five years. The lease was over last year and we change
the office from one building to another. But if I remember well, there was a
recommenda- tion, two or three years ago, before we arrive, for changing the
office. So we just go on and set probably...
M. BROWN: I appreciate the minister's explaining, but I want to know, in
the case of all offices. Who makes the decisions? The Department of Public
Works or the Department of Agriculture?
M. VINCENT: If we are receiving from our local agronomist a request that
the office is not suitable for the work, we have to be careful with the Public
Works, first, to know when the lease is over.
M. BROWN: Oh, oh!
M. VINCENT: And if the office is not suitable, usually we say when the
lease will be over, we will try to find another building, and I think that this
is what happened in your riding.
M. BROWN: Well, this is possible.
M. VINCENT: Well, I can get all the informations but, if I remember
well, it is what happened there.
M. MAILLOUX: Est-ce que le ministre voudrait me dire si, à la
suite des questions déposées par M. Glenn Brown, c'est la
politique du ministère de changer tous les bureaux d'agronomes dans la
province de Québec?
M. VINCENT: De changer tous les bureaux?
M. MAILLOUX: De changer tous les bureaux du Québec.
M. VINCENT: Comment les changer?
M. MAILLOUX: De changer les bureaux de site.
M. VINCENT: Non.
M. MAILLOUX: De locaux.
M. VINCENT: Non.
M. MAILLOUX: Dans le cas de Charlevoix-Ouest, les bureaux de l'agronome
étaient fixés à un endroit depuis environ 20 ou 25 ans.
Ils sont passés à travers tous les régimes politiques. Je
sais que le dernier prix payé était de $92 par mois. Il y avait
même deux locaux disponibles dont le ministère ne se servait pas.
Comment
se fait-il que le ministère de l'Agriculture recommande le
déménagement dans un bureau de médecin à
près de $300 par mois pour les mêmes fins et les mêmes
besoins? Est-ce qu'il y a une réponse à ça?
M. VINCENT! C'est difficile, par exemple dans un comté
donné...
M. KENNEDY: La justice distributive.
M. VINCENT: Peut-être. Si, par exemple, dans un comté
donné ou dans une ville donnée il y a un bureau d'agronome qui ne
rencontre plus les exigences pour certains facteurs...
M. MAILLOUX: Je voudrais répondre au ministre, avant qu'il ne
fasse une bévue, que le bureau de Baie-Saint-Paul qui a traversé
trois régimes politiques, au prix que je viens de dire, soit $92 par
mois, était dans le centre commercial le plus dispendieux de
Baie-Saint-Paul, et on le transporte dans un centre domiciliaire, loin du
centre commercial, où aucun commerce ne peut vivre. Alors, ce n'est pas
une raison. Evidemment la raison que vient de mentionner le ministre n'est en
aucune façon valable dans le cas que j'ai mentionné.
M. VINCENT: Non. En ce qui concerne la location de bureaux, que ce soit
pour l'agriculture ou les autres ministères, cela relève des
Travaux publics.
M. KENNEDY: Sur recommandation du ministère.
M. VINCENT: Le ministère établit les normes en ce qui
concerne les besoins du bureau, la superficie et aussi certaines autres
conditions telles que le stationnement et tout. Là nous demandons aux
Travaux publics de nous fournir les locaux nécessaires pour un bureau
dans telle ville, dans telle région de la province et, par la suite, les
Travaux publics nous soumettent les endroits disponibles. Si cela remplit nos
exigences, nous l'acceptons.
M. MAILLOUX: Que ce soit sous la responsabilité du
ministère de l'Agriculture ou des Travaux publics, il demeure un
fait.
C'est la province qui paie et les cultivateurs demeurent
estomaqués de constater que des bureaux qui ont servi depuis les
régimes Taschereau, Duplessis, Lesage et autres ne sont plus,
semble-t-il, d'après le gouvernement actuel, satisfaisants pour les
cultivateurs qui n'ont jamais porté plainte. Je ne dis pas cela d'une
manière politique, puisque je n'ai jamais connu la couleur de celui dont
on parle.
M. VINCENT: Non, onpeutprendre des informations. De quel bureau? Celui
de Baie-Saint-Paul?
M. LACROIX: Baie-Saint-Paul.
M. VINCENT: Bureau local, Baie-Saint-Paul. On va prendre des
informations.
M. MAILLOUX: Oui, et le ministre pourra vérifier entre les $92
payés avant et le prix qui sera payé actuellement.
M. VINCENT: Ah! pour l'allocation, $92 ou $100...
M. MAILLOUX: Les deux. Mais est-ce que le ministère des Travaux
publics n'envoie pas la note au ministère de l'Agriculture,
d'habitude?
M. VINCENT: Ce qui est arrivé, c'est que lorsque les Travaux
publics ont établi mon bureau à Nicolet, j'ai appris, six mois
après, que c'étaient les meubles de l'ancien ministre de la
Famille et du Bien-Etre social. Je ne le savais pas. Ce n'est pas moi qui les
ai choisis.
M. LAFRANCE: L'ancien, c'était... Le service, ce n'est pas le
ministre.
M. VINCENT: Non, ce sont vos meubles.
M. LACROIX: Les meubles n'étaient pas assez beaux pour le
successeur.
M. LAFRANCE: Les meubles de l'ancien ministre des Ressources naturelles,
le premier ministre de la province, aujourd'hui.
M. VINCENT: Ils sont dans mon bureau à Nicolet.
M. BROWN: Well, Mr. Minister, who is in charge of the Women's Institute
and Le Cercle des Fermières?
M. VINCENT: I beg your pardon?
M. BROWN: Which person is in charge of the Cercle des Fermières
and the Women's Institute?
M. VINCENT: Patrice Boudreault.
M. BROWN: Now, what will be the policy of Mr. Boudreault, regarding
these ladies, for the future?
M. VINCENT: This is exactly what we told you, a few weeks ago. We are
trying to arrive to a new policy concerning all not all the women in the
province but all these associations of women, in the Province of
Quebec.
M. BROWN: Well, now, naturally, there has to be a budget reviewed for
them, regardless what the schemes are. What about a budget for the two groups,
French and English?
M. VINCENT: Well, I think we should wait until we come under this item,
specifically...
M. BROWN: All right, that's fine.
M. VINCENT: ... but I know for the Quebec Women's Institute...
M. BROWN: Under which item do we discuss it?
M. VINCENT: It is coming under the...
M. BROWN: No, on the number of the item, the name is not mentioned. It
is in the Public Accounts.
M. VINCENT: I think it is under article 2, item Information.
M. BROWN: But anyway, you see, last year, we had the Department...
M. VINCENT: Le ministère verse un montant de $25 par comté
pour Quebec Women's Institute, for a total of $625 and there is a special grant
for courses of $2 per person for four days. Twenty-five persons, last year,
followed those courses, for a total of $200. And a special grant for the
secretariat...
M. BROWN: What was the amount of the grant?
M. VINCENT: Eleven and seventy-five, for a total of $2000, plus the
printing of the annual report which is assumed by the Department for a total of
$875. So it is altogether $2,875.
M. LACROIX: Est-ce que le ministère a des demandes pour du
personnel additionnel, qui ne seraient pas agréées à cause
de la situation actuelle, à cause de la situation
d'austérité, par exemple?
M. VINCENT: Pardon.
M. LACROIX: Est-ce que le ministère aurait des demandes pour du
personnel additionnel pour l'administration du ministère qui ne seraient
pas acceptées à cause de l'austérité qui a
été imposée à tous les ministères?
M. VINCENT: Je crois bien que, dans tous les ministères, nous
avons toujours des demandes pour du personnel additionnel dans tous les
services, dans toutes les sections, dans toutes les divisions. Mais, à
l'heure actuelle, il faut admettre quand même qu'il y a un resserrement
assez important qui nous oblige à faire du réaménagement
de personnel, de donner du personnel à d'autres services, de
créer des « pools » et aussi de nous servir quand les
circonstances nous obligent à la faire, d' « Office Overload
», ou des services contractuels de l'extérieur, ou encore de payer
du temps supplémentaire à des employés qui sont en
fonction, quand les besoins se font sentir.
M. LACROIX: Et à l'heure actuelle, est-ce que les besoins, les
demandes de personnel additionnel dépassent de beaucoup, par exemple,
les demandes normales?
M. VINCENT: Tout dépend des périodes de l'année.
Durant l'année, en ce qui nous concerne au ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation, vous avez par exemple les périodes
plus spéciales pour les ventes de l'assurance-récolte ou encore
une période où nous avons payé des indemnités pour
les pertes de récolte. Alors, il nous faut du personnel
supplémentaire. Mais ce personnel supplémentaire peut être
comblé de différentes façons, soit par des employés
permanents, ce qui est très difficile présentement à faire
accepter par laTrésorerie à cause justement des restrictions
budgétaires, ou encore du personnel occasionnel ou encore du temps
supplémentaire ou encore à « Office Overload » pour
une période d'une semaine ou 15 jours, d'un mois ou de deux mois.
M. LACROIX: Cette année, il apparaîtrait que dans le
domaine des employés on demande $216,000 de plus. Ce sont des
augmentations statutaires ou...
M. VINCENT: II y a là-dedans des augmentations statutaires, il y
a aussi on parle de l'administration la différence du
montant; il y a aussi, en plus des augmentations statutaires, des changements
dans les structures qui peuvent, par exemple, avoir des personnes qui autrefois
faisaient partie de l'administration, qui avaient des fonctions qui
commandaient un salaire moindre mais qui présentement travail-
lent dans un autre service qui n'était pas directement
relié à l'administration. D'autres personnes ont
été mutées à l'administration, c'est ce qui
explique l'augmentation ici en plus des augmentations statutaires de salaire,
changements de poste et...
M. LACROIX: En fin de compte, c'est pour savoir si dans le montant de
$1,002,000 qu'on demande pour le traitement des indemnités, il y a un
montant dans le total prévu pour les augmentations de salaire qui
viendraient à la suite de la nouvelle convention collective qui sera
très bientôt signée?
M. VINCENT: Non, non.
M. LACROIX: Cela demanderait un budget supplémentaire pour
l'ensemble des employés du gouvernement.
M. VINCENT: C'est ça.
M. LACROIX: C'est assez difficile de prévoir un montant pour les
éventuelles augmentations de salaire...
M. BERNATCHEZ: Une, deux.
M. VINCENT: Très difficile.
M. LE PRESIDENT: Now, Mr. Brown.
M. BROWN: About the person in charge of ARDA for the province...
M.VINCENT: Yes.
M. BROWN: ... the deputy-minister, in each case, as a matter of policy,
there should be something done with the farmers in that immediate area?
M. VINCENT: Mr. Brown, if there is no objection, I would prefer to wait
until we go on the item specefic to ARDA.
M. BROWN: To ARDA. In your administration under personnel, could you
tell me when the secretary in the agronomist's office in Knowlton left the job?
Her name is Sandra Hamilton.
M. VINCENT: Cela, on pourrait avoir l'information. We could get the
information tomorrow.
UNE VOIX: Tomorrow?
M. BROWN: That's fine.
M. VINCENT: Could you repeat her name and send the number?
M. BROWN: Her name only. There is one thing we never get in Brome
County, it is the phone numbers of our girls. We are not divulging any secrets
at all.
M. VINCENT: What is her name again? Sandra?
M. BROWN: Sandra Hamilton.
M. VINCENT: Hamilton! Any relation with Alvin Hamilton?
M. BROWN: Well, it could be. Which one of your administrative officers
is in charge or has the chamber of commerce under their direction?
The Farmer's Chamber of Commerce, that we have heard so much about and
is so important in the Province of Quebec. Who is in charge of it? Les Chambres
de commerce des cultivateurs.
M. LAFRANCE: No, just a Chamber of...
M. BROWN: Yes, a Chamber of Agriculture, pardon me.
M. LAFRANCE: La fameuse Chambre agricole.
UNE VOIX: That is coming.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on a d'autres questions sur les...
M. LACROIX: Adopté. DES VOIX: Adopté.
M. LACROIX: La Chambre agricole, ça, c'est la chambre à
gaz.
M. LE PRESIDENT: Article 2. Frais de voyage.
UNE VOIX: On est à: Frais de voyage. UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de voyage. Avez-vous des questions?
M. COURCY: Poste budgétaire 1. Administration, adopté.
M. BROWN: Oh yes! Item number 2.
M. LACROIX: Seulement, à l'article numéro 6, on double le
montant cette année pour le traitement des données
électroniques. Vous prévoyez que...
M. VINCENT: Cela, c'est pour le centre d'insémination
artificielle.
M. LACROIX: Ah bon!
M. VINCENT: C'est parce qu'avec le bill omnibus...
M. LACROIX: Avez-vous consulté l'association des taureaux?
M. LE PRESIDENT: Adopté, le numéro... Un instant, s'il
vous plaît. Les articles 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 adoptés. Cela va.
Poste budgétaire 2: Service de l'information, article 1,
Traitements. Questions.
M. LACROIX: II y a un montant très considérable
d'augmentation pour à peu près le même personnel au poste
budgétaire 2, « Service de l'information ». Il y a presque
le double. Il y a $161,000 d'augmentation. D'où vient cette augmentation
très considérable? Ce ne sont certainement pas seulement les
augmentations statutaires ça.
M. VINCENT: Juste un instant. Il y a des changements. On peut donner des
explications là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Nous allons donner l'information au
député des Iles-de-la-Madeleine et après ça, si
vous avez d'autres questions...
M. VAILLANCOURT: M. le Président, entre parenthèses
là, le nombre d'employés, est-ce que ce sont les employés
prévus pour cette année, ça?
M. VINCENT: Ce sont les effectifs autorisés pour l'année
en cours.
M. VAILLANCOURT: Et l'autre chiffre, c'est pour l'an dernier?
M. VINCENT: Pardon?
M. VAILLANCOURT: Ce sont les chiffres pour l'an dernier, pour 1967?
M. VINCENT: Oui les effectifs autorisés pour l'an dernier, entre
parenthèses. Voyez-vous maintenant, le service d'information
comprend...
M. LE PRESIDENT: Traitements.
M. VINCENT: Le personnel attaché au bureau de l'information et
les déboursés, bon, les bibliothèques,
conseillères-ménagères.
M. LACROIX: Ce serait uniquement l'explication pour l'augmentation
considérable.
M. VINCENT: Oui, mais il y a des changements de postes.
M. LACROIX: Mais de toute façon le personnel demeure à peu
près le même.
M. VINCENT: Je vais simplement vous donner un exemple. Je vais essayer
de vous trouver un cas qui était... D'accord, j'ai un cas. Vous aviez M.
L'Espérance qui était conseiller technique du ministre, il
relevait de l'administration en définitive. Maintenant il remplit un
poste au service de l'information.
M. LACROIX: C'est M. Roland l'Espérance, ça?
M. VINCENT: Oui. J'ai ce cas-là. Je pourrais en nommer un
autre.
M. LACROIX: II gagnait $16,000. Autrefois il était au...
M. VINCENT: Conseiller technique.
M. LACROIX: Mais son salaire est compris dans cet article là?
M. VINCENT: Il y a des changements comme ça. Vous en avez
peut-être un autre qui était au service de l'information, une
personne qui était mutée au service de l'information pour toutes
sortes de raisons. Elle ne pouvait plus remplir une fonction dans un
territoire, elle s'en allait au service de l'information. Elle pouvait avoir un
salaire de $6,000 ou $7,000 par année, mais elle était à
l'article information. Maintenant, elle peut s'en aller dans un autre service
et il y a des changements qui se sont... D'ailleurs, vous verrez d'autres
articles.
Pour être plus explicite, vous verrez d'autres articles où
vous avez, par exemple: Direction générale de la production et de
l'aménagement. Vous aviez, l'an passé, entre parenthèses,
121 employés à l'effectif autorisé; cette année,
114,
C'est vrai qu'il y a là une diminution mais, quand même
regardez le montant $757,900 l'an dernier comparé à $688,600
cette année, malgré les augmentations statutaires et tout, disons
que le montant reste à peu près le même. Il y a eu des
changements de service. Vous en avez d'autres, la même chose. On ne peut
presque pas, surtout on change.
M. LACROIX: Au service de l'information, le personnel demeure à
peu près le même. Il y a certains cas naturellement, comme celui
de M. Lespérance, ou il y a une augmentation de $4,000. Cela ne peut pas
se présenter pour tout le personnel et vous avez là une
augmentation de $161,000.
M. VINCENT: Pour être très clair là-dessus, il
faudrait avoir la liste du personnel pour l'ancien budget, au service de
l'information, et la liste du personnel au service de l'information pour le
nouveau budget. C'est une chose qu'on pourrait se procurer.
M. LACROIX: Cela n'est pas le personnel que l'on place sur des
tablettes. Est-ce qu'on utilise ce personnel-là?
M. VINCENT: Non, non, au service de l'information il n'y a pas de
personnel que l'on place sur les tablettes.
M. LACROIX: Canseiller technique, ça...
M. VINCENT: S'il y a du personnel que l'on peut placer sur une tablette,
il devrait y avoir un pool de la Commission de la fonction publique.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y en aurait d'autres qui auraient des
questions à poser?A l'article 1, est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. VAILLANCOURT: Est-ce sur cet article qu'on peut demander s'il y a des
subventions pour les cercles de fermières?
UNE VOIX: Adopté.
M. VINCENT: Oui.
M. BERNATCHEZ: Frais de voyage.
M. VAILLANCOURT: Oui. Est-ce qu'il y a encore des subventions qui vont
être accordées aux cercles de fermières?
M. VINCENT: Oui, c'est prévu au budget. Il y a des subventions
qui sont accordées aux cer- cles de fermières. Mais comme je le
mentionnais au député de Brome tout à l'heure, nous
voulons orienter toutes ces subventions parce que nous avons Women's Institute,
l'AFEAS, les cercles des fermières. Nous avons une publication, nous
versons des subventions pour l'achat de rouets.
M. COURCY: De rouets.
M. VAILLANCOURT: Métiers à tisser.
M,, VINCENT: Métiers à tisser. A la suite de rencontres
que nous avons avec les dirigeantes des fermières, les dirigeantes de
l'AFEAS, les dirigeantes de Women's Institute, je crois qu'il y a lieu
présentement de penser de convoquer un grand concile comme le concile
oecuménique pour permettre l'unification de...
M. VAILLANCOURT: Mais est-ce que votre politique de subvention va
être changée pour l'année 68/69?
M. VINCENT: Non, c'est encore aubudget... M. VAILLANCOURT: Comme
l'anpassé. M. VINCENT: Comme l'an passé.
M. VAILLANCOURT: Alors, les cercles de fermières peuvent faire
leurs demandes...
M. VINCENT: C'est la même procédure.
M. VAILLANCOURT: C'est la même procédure qu'il y avait l'an
passé.
M. VINCENT: C'est ça.
M. MAILLOUX: ... l'argent pour les travaux des cercles.
M. VINCENT: Maintenant, s'il y a une entente entre les différents
groupes pour changer la politique, avec acceptation des groupes, bien là
il y aura des changements et chacun des cercles sera informé en
conséquence.
M. VAILLANCOURT: Je peux vous dire d'avance...
M. VINCENT: Mais c'est à l'état de discussion.
M. VAILLANCOURT: ... que vous allez avoir de la difficulté
à faire ça.
M. VINCENT: D'accord, c'est à l'état de discussion.
M. VAILLANCOURT: Je vais en parler chez nous et ça ne marchera
pas.
M. VINCENT: C'est à l'état de discussion depuis quatre ou
cinq ans, je crois...
M. VAILLANCOURT: Chacun ses problèmes. M. VINCENT: Chacun ses
petits problèmes.
M. BROWN: The problem occurred for the last two years and particularly
this year, because the paid secretary Norma Holmes, in Macdonald College, has
never been replaced.
M. VINCENT: Bien ici, je vais donner un exemple pour l'information du
comité et des députés. Je crois que c'est
intéressant.
Nous avons une demande de subvention de la part d'un groupe, un cercle
de dames fermières, qui nous présente le bilan de l'an dernier.
On demande une subvention spéciale. Quand on regarde le bilan, on voit
en caisse, en septembre 1966: $202.20, solde, contribution des membres: $147;
revenus d'une partie de cartes: $351.17, pour un grand total de $700.37. Nous
leur avons demandé les dépenses avant de donner une subvention.
Nous leur avons demandé quelles ont été les
dépenses en 66/67. Dans les dépenses, on nous dit: Prix de
présence, répartis sur les dix réunions: $48; prix pour
art ménager: $13; prix pour exposition artisanale: $75; dépenses
pour voyages par les comités: $53; souscriptions: $96.15. Les
souscriptions sont: reconnaissance à l'aumônier, participation
à la fête des vieillards, souvenir aux membres jubilaires,
célébration de la fête des mères, messe de requiem,
conférenciers, Société du Cancer, Société de
la Croix-Rouge, Société des Filles d'Isabelle,
Société UMOF.
M. THEBERGE: C'est la définition...
M. VINCENT: ... Association des femmes libérales, pardon, des
femmes chrétiennes,...
M. LACROIX: C'est du pareil au même.
M. VINCENT: ... contribution à ses membres, aide à une
jeune étudiante.
M. GARDNER: Ce n'est pas catholique.
M. VINCENT: Il y a quand même cette philosophie nouvelle dont nous
devons nous inspi- rer pour réorienter les subventions que nous versons
aux groupements, surtout quand on considère que de l'aide est
apportée, que ces groupements donnent des souscriptions à
d'autres organismes qui demandent des souscriptions au gouvernement.
Alors, indirectement, nous subventionnons deux ou trois fois le
même organisme.
On continue. Aide missionnaire, $115.50. Papeterie, $4.60... Oui, aide
missionnaire, $115.50.
M. VAILLANCOURT: Ils ne sont pas dans leur domaine trop, trop,
là.
M. VINCENT: L'article solde en caisse, c'est $295.20, ce qui
représente, à mon sens, une augmentation de $93 sur l'encaisse de
septembre 1966.
M. LE PRESIDENT: Avez-vous d'autres questions?
M. VINCENT: C'est là qu'on se pose la question. Nous nous
demandons si, à l'avenir, il ne serait pas opportun de demander le
rapport des activités avant de promettre des subventions.
M. BROWN: But the question is this: in these women's organizations, the
grant is not the Important thing, whatsoever. And they do not receive too large
a grant anyway. Neither the English sections, nor the French sections.
The technicians who do the work throughout the province, and these
ladies both French and English, do an excellent job, going in the homes where
farmers have younger wives. They are married with wives coming from the city
and being not acquainted with sewing, and things in the homes. But it is not a
question of the grants, whatsoever up or down does not matter much to them.
But the question is: First of all, how do you get transportation to go
to the different areas of the province? Sometimes there are quite backward
areas, where you do not have the proper technicians to do it. Ten years ago,
because of the government wages being equal to highschool wages, they could get
trained personnel, college graduates, to work in conjonction with the Women's
Institutes and the Cercle des fermières to do their work and explain it.
They would get a travelling grant besides a salary from the government, so that
the Ladies Institutes and the french version of the Ladies Institutes, Women's
Institutes, had these personnel travelling throughout the province.
Well they are privileged today now. The salary of teachers is gone up to
such an extent
and the government has not kept in step with it in the salary, they were
paying this personnel, so therefore, there is none available to do this work as
previously. I dont know how many they had in the french section but hey had
five at one time in the english section. The suggestion that has been sent into
the Ministry and that I have sent in also is this; there are older ladies
within the neighborhood, within the community that would be much more able to
show a younger how to knit and how to do some of the old things that were done
in a home.
For a decreased amount of money, we really don't need these high priced
tehcnicians that are almost impossible to get. And therefore if there was a sum
of money covering these uses it would put these people on the road to
success.
M. VINCENT: Shall we keep on tonight?
M. LE PRESIDENT: Nous allons en Chambre à 3 heures demain
après-midi.
UNE VOIX: On siège demain en subsides.
M. LACROIX: C'est la journée des députés
demain.
M. BERNATCHEZ: Est-ce que l'article 1 est accepté? Le
sous-article 1 a été accepté.
M. LE PRESIDENT: On continuera sur le bill 99 et ensuite la motion de
M...
Le sous-article 1 a été accepté au complet.
M. COURCY: On a accepté le sous-article 1 de l'article 2.
M. LE PRESIDENT: On est rendu à 2. M. COURCY: II a
été accepté aussi. M. LE PRESIDENT: Un instant.
M. VINCENT: M.lePrésident.avantd'ajour-ner la séance, au
service de l'information nous avons une suggestion qui a été
faite par le député de Brome. D'ailleurs je vous informe
ànouveau que toutes ces suggestions seront discutées avec les
associations des fermières. Est-ce qu'il y aurait d'autres questions
concernant le service d'information?
M. LACROIX: Ce sera très rapide, demain.
M. LE PRESIDENT: Nous partirons des honoraires, demain.
M. BROWN: I would like to ask a question on the Information Service,
too.
M. LE PRESIDENT: Ce sera très rapide demain.
M. VINCENT: En Chambre, demain, à trois heures.
(21 h 59)
(Vingt heures trente-neuf minutes)
M. DEMERS (président): A l'ordre, messieurs!
M. VINCENT: M. le Président, cette semaine, au cours des
discussions des crédits, le député d'Abitibi-Ouest avait
mentionné que le revenu net des agriculteurs du Québec, en
provenance de l'exploitation agricole, avait considérablement
diminué en 1967 comparativement à 1966.
Je crois qu'il y a lieu de donner certains renseignements et aussi
d'établir le plus nettement possible la situation. D'abord, le revenu
net des agriculteurs du Québec en provenance de l'exploitation agricole,
en 1964, était de $131,682,000; en 1965, $152,198,000; en 1966,
$209,522,000; et en 1967, $173,180,000. C'est donc dire qu'en 1966 il y a eu
une augmentation considérable attribuable à certains facteurs.
Mais si l'on exclut l'année 1966, il y a eu quand même une
progression à partir de $131,682,000, jusqu'à $152,198,000 et
jusqu'à $173,180,000, en 1967.
Quelle est la raison pour laquelle il y a eu en 1966 cette augmentation
très substantielle du revenu qui ne concorde pas avec le revenu net des
agriculteurs de la province pour les autres années? D'abord, en 1966, au
cours de l'année, on se souvient qu'il y a eu des paiements
supplémentaires accordés aux cultivateurs du Québec pour
les pertes de récolte, paiements qui, d'après les chiffres que
nous avons, totalisent $22,782,000, comparativement à $81,000 en 1967.
De plus, les inventaires ce qui veut dire bétail, volaille et
grain ont diminué considérablement en 1967 comparativement
à 1966.
La diminution du nombre des volailles dans les fermes de même que
les quantités moindres de grains au 31 décembre 1967
comparativement à la même date en 1966 sont en grande partie
responsable de la baisse des inventaires.
Ceci, simplement pour expliquer, M. le Président, que
l'année 1966 a été une année exceptionnelle
à cause, justement, de ces versements supplémentaires
attribuables à des pertes de récoltes et c'est la raison pour
laquelle il y a eu cette incidence dans le revenu qui ne coïncide pas, qui
ne concorde pas avec les années 1964, 1965, 1967. C'est tout ce que
j'avais à mentionner avant de reprendre la discussion du budget article
par article.
M. COURCY: C'est parce qu'il y a des chiffres cités qui
proviennent des statistiques fédérales...
M. VINCENT: C'est ça!
M. COURCY: Je les crois justes.
M. VINCENT: C'est ça!
M. COURCY: Et il était dit, dans la citation, que c'était
attribuable à la diminution des subventions à l'Agriculture. Un
autre point dont je ne me souviens pas pour le moment je n'ai pas en
main mes papiers et il y a...
M. VINCENT: On a ici la traduction du Dominion Bureau of Statistics,
c'est-à-dire le texte anglais. « Supplementary payments were also
lowered particularly in Quebec and Ontario ». Ce qui veut dire qu'en 1966
il y a eu un montant de $22 millions.
M. COURCY: Il n'y a qu'une province au Canada où il y a eu des
augmentations. Je crois que c'est la Colombie. Dans toutes les autres il y a eu
une diminution.
M. VINCENT: Oui, c'est parce que...
M. COURCY: On ne peut pas discuter des autres provinces...
M. VINCENT: D'accord, c'est simplement pour établir...
M. COURCY: ... mais des cultivateurs du Québec...
M. VINCENT: Je ne voulais pas que l'ex-ministre pense que durant les
années 1960,1961, 1962, 1963, 1964, 1965, ç'a été
très bas et puis, à un certain moment, en 1966, ça a
monté sans raison et puis, en 1967 c'est revenu à $21 millions de
plus que ce ne l'était en 1965. Il y a quand même des explications
ou des raisons pour lesquelles en 1966 cela a été si
élevé comparativement à toutes les autres
années.
M. COURCY: D'ailleurs, le ministre des Finances, dans son discours sur
le budget, disait que le résultat de cette augmentation du revenu net
des cultivateurs était attribuable aux subventions qui avaient
été données à l'Agriculture. Cela était dans
le discours du ministre des Finances actuel.
M. VINCENT: Oui. Les subventions données à cause des
pertes de récolte.
M. COURCY: Il y en a encore des pertes de récolte...
M. VINCENT: Oui, d'accord, mais seulement, pas autant qu'il y en a eu et
qui ont été payées en 1966.
M. COURCY: S'il n'y avait pas eu de pertes de récolte, les
revenus auraient été plus élevés, parce que les
subventions que nous avons données ne représentaient qu'une
partie des pertes. Mais les pertes du...
M. VINCENT: Non, mais le revenu net du cultivateur, l'argent que le
cultivateur a reçu, si le cultivateur fait sa récolte de foin
normalement, sa récolte de grain normalement, ce n'est pas de l'argent
qu'il reçoit, ce sont des produits qu'il utilise sur sa ferme parce
qu'en 1966, l'hiver 65/66...
M. COURCY: Mais oui...
M. VINCENT: ... il a été obligé d'acheter.
C'est-à-dire que ses achats ont augmenté et il a
reçu du gouvernement provincial, payé à 50% par le
gouvernement fédéral, des subventions, des paiements pour ces
pertes de récolte qui se chiffraient par $22,782,000.
M. COURCY: II était entendu que si le cultivateur faisait une
perte de foin, le foin était vendu pour ses animaux.
M. VINCENT: Oui, mais au point de vue statistique, ce n'est pas
calculé.
M. COURCY: C'est calculé, si la vache donne du lait après
avoir été nourrie par le foin et le grain provenant de la ferme.
La revenu retiré pour le lait est compté dans ces revenus. Les
dépenses occasionnées, que ce soit pour du foin ou du grain
acheté ou récolté, sont calculées dans le revenu
net. Mais tout de même, pendant que nous sommes sur cette question,
est-ce que...
M. LACROIX: Est-ce que vous permettriez une observation seulement?
Les $22 millions que vous mentionnez comme paiement en 1966, en
compensation pour les pertes de récoltes subies, cela n'a pas
été compensé par l'augmentation du subside
fédéral sur le lait en 1967?
M. VINCENT: Non, non.
M. LACROIX: Pour établir le revenu net, c'est le paiement du
Fédéral de $1.11 les cent livres de lait industriel...
M. VINCENT: D'accord.
M. LACROIX: ... qui a augmenté considérablement le revenu
des cultivateurs et, malgré cela, il y a eu une diminution
considérable du revenu net des cultivateurs.
M. VINCENT: D'ailleurs, si vous remarquez, si nous avions suivi la
constante, sans perte de récolte... Autrement dit ce que le cultivateur
a reçu, c'est-à-dire les $22,782,000, il les avait perdus avec
ses pertes de récoltes.
M. COURCY: II a perdu $35 millions.
M. VINCENT: II avait perdu dans ces pertes de récoltes, la valeur
en grain, en fourrage, en foin qui a été compensée par un
apport additionnel du gouvernement fédéral et du gouvernement
provincial de $22,782,000.
Et, si nous avions suivi la progression de 1964, 1965, 1967 - 1964,
c'était $131,682,000 et 1965, c'était $152,198,000 avec
une augmentation normale en 1966, cela aurait pu être $165 millions et,
en 1967, c'est $173,180,000. Donc, ceci est simplement pour expliquer ce
n'est pour soulever un débat ou une discussion ce sont les chiffres du
Bureau fédéral de la statistique où le calcul a
été fait la raison pour laquelle en 1966, il y a eu un
saut de $35 millions qui comprenaient $22,782,000, plus $14 millions environ
pour les changements à l'inventaire.
M. LACROIX; A combien estimez-vous le montant reçu par les
cultivateurs québécois du gouvernement fédéral,
à cause de l'augmentation du subside fédéral pour le lait
industriel de $1.11 les cent livres?
M. VINCENT: Bien, c'est assez difficile à évaluer
présentement mais l'augmentation a été plus
considérable que $0.22
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: La subvention fédérale est partie de $0.75 et
est montée à $1.11.
M. COURCY: Alors, cela fait une addition...
M. VINCENT: Ce qui veut dire une augmentation de...
M. COURCY: ... de douze millions et demi...
M. VINCENT: ... $0.36 les cent livres, cela peut représenter $14
ou $15 millions, grosso modo.
M. COURCY: Alors, cela fait $15 millions... M. VINCENT: Quinze
millions.
M. COURCY: ... de plus que les cultivateurs ont retiré.
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: Malgré l'absence de perte de récolte.
M. VAILLANCOURT: Si vous enlevez les $22 millions là,...
M. VINCENT: Oui, oui, malgré l'absence de perte de
récolte, c'est pour cela qu'en 1967, vous avez le montant de
$173,180,000 comparativement à $152,198,000.
M. COURCY: Mon impression, c'est que la diminution des prix dans les
produits agricoles et les subventions diminuées sont les deux
grandes...
M. VINCENT: Les subventions diminuées, ce n'est pas une
subvention, c'est une compensation pour perte de récolte,
M. COURCY: Appelons ça compensation.
M. VINCENT: Ce que l'on a appelé en anglais « supplementary
payments »...
M. COURCY: Oui, mais cette compensation a été payée
en janvier, février et mars. Et même en décembre, janvier,
février et mars 1966, et les paiements se sont continués jusqu'en
juin et peut-être juillet, peut-être août 1967, dans
l'année 1967. Ces paiements ont été remboursés
à différents marchands dans la province août 1966,
excusez-moi...
M. VINCENT: Non, non.
M. COURCY: Oui, c'est cela, août 1966. Alors, c'est sur
l'année 66/67.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que vous feriez une moyenne prouvant que vous
avez partiellement raison?
M. VINCENT: Non, ce n'est pas la question. Je ne pense pas que ce soit,
M. le Président...
M. COURCY: Ce qui est important, c'est de savoir...
M. VINCENT: Je ne pense pas que cela soit pour amener une discussion,
c'est simplement pour expliquer les chiffres qu'on a donnés.
M. COURCY: Non, mais étant donné qu'on est
là-dessus, au lieu de poser la question un peu plus tard, elle pourrait
venir immédiatement. Quelles mesures le ministre a-t-il prises ou
entend-il prendre pour compenser les cultivateurs du Québec qui ont
perdu leurs récoltes de grain l'automne dernier, en 1967?
M. VINCENT: Voici, M. le Président, ce qui a été
accepté jusqu'à maintenant. Nous sommes en pourparlers avec le
gouvernement fédéral. Je n'ai pas les chiffres ici, je pourrais y
revenir en d'autres circonstances.
M. COURCY: Actuellement, il n'y a rien eu de fait.
M. VINCENT: Actuellement, les producteurs maraîchers vont retirer
environ $800,000 ou un peu plus pour les pertes de récolte.
M. COURCY: Les maraîchers, dans la région de
Montréal?
M. VINCENT: Oui, c'est-à-dire un total de $800,000 pour les
pertes de pommes par la grêle et pour les pommes tombées. Environ
$800,000, pour...
UNE VOIX: Pas de $800 à mille dollars, $800,000?
M. VINCENT: Huit cent mille dollars, et pour les pertes de grain, le
cabinet a autorisé un paiement d'environ un million, soit six dollars
l'acre. Nous sommes présentement en pourparlers avec le gouvernement
fédéral pour doubler cette compensation. Les pourparlers se
continuent, nous avons rencontré l'UCC, mais il fallait que les
paiements se fassent le plus tôt possible, parce que les cultivateurs
voulaient acheter les graines de semence, c'est-à-dire l'avoine de
semence. Je pense qu'il y a des chèques pour $1,500,000 qui partent,
pour la région du Nord-Ouest. C'est $1. les cent livres pour le
transport de l'avoine certifiée ou enregistrée, et $1 les cent
livres pour l'achat de l'avoine enregistrée ou certifiée.
M. COURCY: Pour l'achat. C'est la même politique qui existait
depuis 2 ou 3 ans.
M. VINCENT: C'est-à-dire la même politique qui a
existé à cause des pertes de récolte dans cette
région là.
M. COURCY: Elle existait depuis 2 ou 3 ans, et en plus de cela, non
seulement pour les pertes, mais pour aider à l'introduction d'avoine
certifiée et d'avoine de qualité...
M. VINCENT: Oui, cela a touché à ces deux points.
M. COURCY: Parce que je crois qu'on connaît les
variétés recommandées par le conseil des semences.
M. VINCENT: Le Conseil canadien des semences.
M. COURCY: C'est encore la même politique qui se continue.
M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Mais comme perte directe, il n'y aura pas de compensation de
$6 de l'acre?
M. VINCENT: En Abitibi, je pense qu'on en n'est pas là.
M. COURCY: Comme dans les autres territoires de la province.
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Mais pourquoi avez-vous considéré l'Abitibi
à part?
M. VINCENT: C'est qu'il y a eu là-bas une enquête qui a
été faite, et la demande a été justement de
renouveler les subventions pour le transport et...
M. COURCY: Le ministre a dit avoir les rapports qui donnent environ 70%
de perte. Ce rapport a été fait, je crois, par ses officiers.
Surtout dans mon comté en particulier, dans l'Abitibi-Ouest...
M. VINCENT: Pour le grain?
M. COURCY: Pour le grain. A 70% de perte, et s'il y a une compensation
de $2 le sac, $1 pour le transport et $1 pour l'achat du grain, cela veut dire
que le cultivateur, lui, dans le cas d'Abitibi-Ouest je prends
celui-là, mais cela pourrait être la même politique dans le
Nord-Ouest sera dans l'obligation de payer environ $4 le sac pour son
ensemencement, pendant que les cultivateurs du bas de la province, eux, ont $6.
Cela veut dire en réalité, un sac d'avoine à l'acre, cela
veut dire que cela ne leur coûtera pas un cent d'engrais pour la semence
de céréales, lors de l'ensemencement du printemps.
M. VINCENT: Mais voici...
M. COURCY: Alors nous sommes dans une situation
défavorisée et nous avons 70% de perte.
M. VINCENT: II y a 70% de perte?
M. COURCY; Ces chiffres-là, le ministre doit les avoir, ils
proviennent de ses propres officiers.
M. VINCENT: Je peux vérifier les chiffres d'après les
rapports.
M. COURCY: Parce que j'ai suivi l'affaire de près à
l'autre bout.
M. VINCENT: D'après le rapport que nous avons eu des officiers,
il y a aussi eu des rencontres avec l'UCC, je ne les ai pas ici, mais je peux
quand même... D'accord?
M. COURCY: Alors, est-ce qu'il y a possibilité de
régulariser la situation, pour quelles cultivateurs du Nord-Ouest soient
sur le même pied que les autres cultivateurs du Québec, advenant
une perte égale?
M. VINCENT: C'est calculé sur le même pied, mais tout
dépend des pertes et des chiffres. Nous avions 22 comtés
où nous avons fait faire des vérifications et, partout où
ça dépassait un certain nombre, c'est-à-dire un certain
pourcentage de perte, ils ont été acceptés.
M. LACROIX: II y a eu des pertes dans 22 comtés seulement ou
si...
M. VINCENT: Non, 22 comtés de la province où il y a eu des
pertes de grain à cause des excès de pluie à
l'automne.
M. LACROIX: Est-ce qu'il y en a eues dans la région des cantons
de l'Est, des pertes de récoltes?
M. VINCENT: II y a eu des pertes dans les cultures
maraîchères, les pommes. Je ne pense pas qu'il y en a eues en ce
qui concerne le grain. On a eu des pertes isolées, mais pas
généralisées.
M. LACROIX: Non, ce n'était pas
généralisé.
M. VINCENT: II peut y avoir eu des pertes isolées...
M. LACROIX; II y a eu quelques pertes; il y a des cultivateurs qui sont
venus se plaindre à moi qu'ils avaient eu des pertes.
M. VINCENT: II peut y avoir eu des pertes isolées, mais pas
généralisées.
M. LACROIX: Je leur ai dit d'aller voir leur agronome.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on a d'autres remarques à faire sur
cet article de compensation?
M. COURCY: Parce que je n'avais pas l'intention de revenir sur cette
question-là.
M. ROY: Adopté?
M. LACROIX: Au service de l'information, quand le ministre a
voyagé, naturellement à l'extérieur du pays pour aller
ce devait être pour l'information du ministre c'est
à ce poste-là que les frais de voyage sont chargés?
M. VINCENT: Non, c'est au poste de l'administration, je pense bien.
M. LACROIX: Est-ce qu'il y a euun rapport à la suite des visites
qui ont été faites, par exemple, soit dans le sud de l'Arizona,
en France ou n'importe où ? Est-ce que le ministre aurait un rapport
à soumettre...
M. VINCENT: Il y a présentement devant la Chambre, une
réponse à laquelle on répondra. Je sais que j'ai
paraphé la réponse. Je vais essayer de donner ça...
M. LACROIX: Sous forme de déclaration ministérielle?
M. VINCENT: Non. La question était posée comme ceci: Quels
sont les voyages que j'ai faits à l'extérieur du pays? J'ai fait
un voyage en France du 21 septembre au 15 octobre 1967. Vingt-trois jours, je
crois, si je ne me trompe pas. Ce voyage a coûté $800.
C'est-à-dire que le compte de dépenses du voyage était de
$800.
M. LACROIX: Ce n'est pas le montant des dépenses qui
m'inquiète le plus. Je me demande si le ministre a un rapport à
soumettre à la suite de ses voyages.
M. VINCENT: A chaque fois que nous sortons à l'extérieur
du pays, comme c'était le cas autrefois, il y a toujours un rapport qui
s'en va dans les dossiers du ministère, mais il n'est pas publié.
Ce rapport va toujours au ministère des Affaires
intergouvernementales.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre a appris quelque chose de
nouveau?
M. VINCENT: En Arizona, nous y sommes allés au début de
janvier. Concernant l'étude que nous avions à y faire
j'étais accompagné du ministre des Affaires municipales, du
sous-ministre à l'ARDA, du président de la Régie des eaux,
et le but du voyage était justement de vérifier sur place tout ce
qui se fait en fait de forage de puits. Nous avons ici, dans la province de
Québec et l'ancien ministre est parfaitement au courant
des problèmes d'eau dans plusieurs régions. Nous avons aussi des
puisatiers qui font du travail, nous avons des machines au ministère.
Après avoir renconté les autorités américaines qui
s'occupent à peu près des mêmes problèmes que nous,
surtout que c'est encore plus difficile dans ces régions-là, il y
aura des suites heureuses de ce voyage pour nos puisatiers, des méthodes
meilleures pour faire le forage des puits. Autrement dit, il s'agit d'adapter
nos méthodes actuelles aux méthodes les plus modernes qui ont
donné de bons résultats à la suite de recherches dans ces
pays-là. Ce voyage a coûté, si ma mémoire est
fidèle, environ $1,080. Ce furent les deux voyages, depuis mon
assermentation comme ministre jusqu'à maintenant.
M. COURCY: Maintenant, si je comprends bien, on veut savoir si le
ministre a rapporté de ses voyages des méthodes que nous pouvons
appliquer ici dans la province de Québec. Là-bas, dans l'Arizona,
c'est dans le sable. Ici, nous sommes dans le roc.
M. VINCENT: C'est-à-dire que nous sommes dans le roc dans
certaines régions...
M. COURCY: Dans le roc ou dans la roche, en partie. Est-ce que les
méthodes américaines peuvent s'adapter à nos
méthodes québécoises, à nos sols
québécois?
M. VINCENT: Oui, parce que vous avez, par exemple, l'eau souterraine,
que ce soit trouvé au Canada ou aux Etats-Unis, il y a quand même
des possibilités dans plusieurs coins, c'est-à-dire qu'on s'en
rend compte, par les politiques de subventions que nous
avons au ministère pour le forage des puits. Là-bas, en
Arizona ou aux Etats-Unis, on a établi des cartes où dans
différents centres de l'Arizona, on vérifie la nappe d'eau des
puits artésiens pour savoir exactement si, dans telle ou telle
région, la nappe d'eau diminue.
On vérifie aussi si elle diminue considérablement pour ne
pas percer ou forer de puits artésiens inutilement afin de ne pas priver
les autres villes ou les autres personnes qui utilisent des puits
artésiens, de ne pas assécher leurs puits en en perçant
d'autres. Dans nos régions il y a aussi le danger que si, vous
encouragez par une politique de forage de puits les cultivateurs d'un rang et
que cela va très bien, et si, à un moment donné vous
dépassez une certaine échelle permissible, tout le travail sera
à recommencer chez les cultivateurs que nous avons aidés avec des
subventions au cours des trois ou quatre dernières années. C'est
ce qu'il va falloir surveiller.
M. CHOQUETTE: J'ai l'impression que c'est un petit peu plus
désertique en Arizona qu'ici au Québec.
M. VINCENT: Plus désertique, justement, il manque d'eau et on va
en chercher...
UNE VOIX: A la pompe.
M. VINCENT: Non, dans le sous-sol. On fait justement des forages aux
Iles-de-la-Madeleine aussi profondément qu'en Arizona.
M. LACROIX: Mais, chez nous, le problème, c'est l'infiltration de
l'eau salée, ce n'est pas le problème de la rareté de
l'eau. C'est qu'on ne peut permettre que le niveau de nos puits descende plus
bas que le niveau de la mer. A ce moment-là il y a infiltration de l'eau
salée.
M. VINCENT: Vous avez, par exemple, la région de Saint-Hyacinthe,
à Sainte-Madeleine, et dans Richelieu, c'est le même
problème, l'eau salée. A Normandin au Lac-Saint-Jean, nous avons
trouvé de l'eau en quantité, de l'eau salée.
UNE VOIX: A Normandin?
M. VINCENT: Oui, à Normandin, nous avons trouvé de l'eau
salée.
UNE VOIX: En descendant du côté sud de Québec aussi,
à Saint-Denis.
M. VINCENT: Oui, c'est vrai qu'on s'éloigne là.
M. COURCY: Quel est le pays que le ministre a visité qui se
rapporte le plus à notre agriculture québécoise?
M. VINCENT: Au point de vue général? M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Au point de vue général, vous avez par
exemple...
M. COURCY: En ce qui concerne la culture, le climat, le sol, où
on peut aller chercher des informations pour pouvoir les adopter dans notre
région.
M. VINCENT: Nous avons, par exemple, la France que nous avons
visitée, la Belgique où nous sommes allés tout simplement
au siège social du marché commun à Bruxelles. Nous sommes
allés dans l'Arizona pour cette question d'eau. Nous avons visité
une usine de traitement de l'eau salée, une usine extrêmement
dispendieuse. Ils font des rechercehes, et ont fait beaucoup de progrès.
S'il y avait possibilité d'adapter une usine de traitement à nos
régions de Saint-Hyacinthe et Normandin, ce serait formidable.
La France que nous avons visitée concernant l'agriculture, nous
avons constaté que, si nous allions vers la Bretagne, il y avait
là une agriculture familiale, mais très pauvre. Mais ce qui nous
a frappés surtout, c'étaient les problèmes qu'ils ont
à rencontrer, problèmes que nous n'avons pas ici. Un des facteurs
qui nous a frappés le plus là-bas, facteur qu'on n'a presque
jamais discuté ici, au Canada ou dans la province de Québec,
c'est que le prix des terres, même si elles sont très
morcelées, par exemple trente ou quarante parcelles de terre pour un
cultivateur, le prix des plus mauvaises terres de Bretagne est de dix à
vingt fois supérieur au prix de nos meilleures terres de
Saint-Hyacinthe. C'est un problème très difficile à
résoudre en France. Mais ce que nous avons remarqué surtout, ce
fut, dans certaines régions, par l'irrigation et le drainage souterrain,
les progrès considérables qu'on a faits dans certaines
régions de la France; irrigation, drainage souterrain, canaux pour de
très bonnes terres dans une partie de la France comme les vignobles.
Nous avons aussi vérifié sur place, dans les centres de
recherches agronomiques, les expériences qu'ils font là pour le
drainage souterrain. Tuyaux de plastique, formule nouvelle, disons qu'il y a
beaucoup de progrès faits de ce côté-là.
Aussi, nous avons constaté qu'au centre de
recherches agronomiques, il se fait beaucoup d'expériences sur
l'utilisation des machines agricoles qui sont mises à la disposition du
centre par les compagnies pour faire des expériences, des recherches sur
l'utilisation de ces machines. Mais un des points très importants en
France, c'est la question du drainage, drainage superficiel et souterrain,
l'irrigation. Il y a également un point très important, c'est la
recherche qui se fait là-bas. Recherche qui peut nous profiter. Il peut
même y avoir des recherches conjointes sur des questions de drainage, par
exemple.
Il peut y avoir aussi des programmes de recherches conjointes sur
l'utilisation de certaines machines. Il peut y avoir des programmes de
recherches conjointes sur la culture maraîchère en serre. Dans
certains coins de la France, même si la saison ensoleillée est
plus longue qu'ici, il arrive que pour...
UNE VOIX: Est-ce que la vigne est populaire par là?
M. VINCENT: Oui, mais nous avons regardé aussi la mise en
marché...
M. LACROIX: Ce n'était pas le bon ministre à envoyer
là, lui il ne goûte pas au fruit de la vigne. A l'article «
traitements », lors de la dernière séance, le ministre nous
a donné des informations. Au point de vue de la publicité et de
l'information, il y a une diminution cette année qui n'est pas
très considérable. A l'information scientifique, il y a une
augmentation assez appréciable. Sont-ce les informations
destinées aux cultivateurs?
M. VINCENT: L'information scientifique, je pourrais donner un peu le
tableau ici...
M. LACROIX: Seulement dans les grandes lignes, il n'est pas
nécessaire d'aller dans les détails.
M. VINCENT: Informations scientifiques: vous avez la revue Terres et
foyers...
M. LACROIX: Qui est distribuée à tous les
cultivateurs?
M.VINCENT: Non, c'est pour les fermières. M. LACROIX: Ah! pour
les fermières!
M. VINCENT: Oui. Vous avez par exemple, le Réveil rural,
contributions à Radio-Canada. Vous avez une publication sur La Terre de
chez nous,...
M. COURCY: Réveil rural, contributions à Radio-Canada,
est-ce que ça existe encore?
M. VINCENT: Oui, $5,000. Ils ont changé la formule. Cela existe
encore. C'est un changement de formule pour Radio-Canada.
M. COURCY: Parce que c'était disparu, mais...
M.VINCENT: Non, non.
M. COURCY: Le Réveil rural, le midi, est disparu.
M. VINCENT: Non, non, c'est une autre formule.
UNE VOIX: Ils ne l'appellent pas comme ça.
M. VINCENT: Non, non, ils ont changé la formule. D'ailleurs nous
avons communiqué avec Radio-Canada. Nous avons aussi, publications: 51
numéros à La Terre de chez nous, un abonnement. Nous avons Quebec
Farmers Association, contributions à Farm Radio Forum...
M. LACROIX: Mais les abonnements ne sont pas très dispendieux,
c'est surtout de la publicité que vous payez dans ces revues-là,
je crois.
M. COURCY: Combien à La Terre de chez nous?
M. VINCENT: En tout...
M. LACROIX: Dans l'information scientifique? Quelle est la
dépense principale qui justifie les $32,000 d'augmentation?
M. VINCENT: Ah bon! L'information scientifique, ce qui augmente
ça, c'est Radio-Canada: treize émissions d'information
télédiffusées, destinées aux agriculteurs en raison
d'une par semaine. C'est un montant de $22,000.
M. LACROIX: Qui touchent à l'ensemble des problèmes
agricoles ou quelques problèmes en particulier?
M. VINCENT: C'est un programme d'émissions
télévisées préparé pour trois ans d'avance.
La deuxième série d'émissions avait lieu au cours du
dernier hiver touchant tous les facteurs importants pour une agriculture
moderne.
M. LACROIX: Je n'ai pas eu l'occasion de voir cette émission.
M. VAILLANCOURT: C'est le dimanche.
M. VINCENT: Non, le programme télévisé avait lieu
sur semaine. Je pense que c'était le mardi, le mercredi et le
vendredi.
M. LE PRESIDENT: A quelle heure?
M. VINCENT: L'an dernier c'était dans la matinée, à
dix heures; cette année, il y a eu des changements.
M. LE PRESIDENT: C'est commode pour les cultivateurs!
M. VINCENT: II y a eu des changements cette année. Les programmes
ont eu lieu, je pense, à midi, ou à 11 h 30, mais cela a
été plus dispendieux.
M. LACROIX: Est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité que ces
informations-là passent plus particulièrement le soir ou le
dimanche?
M. VINCENT: C'est impossible le soir à cause des heures qui sont
réservées et qui sont très dispendieuses.
M. LACROIX: Je vois mal que les cultivateurs de la province puissent,
comme l'a souligné un peu tout à l'heure M. le
Président... Ce sont des heures difficiles pour que les cultivateurs
soient à ce moment-là à leur appareil.
M. VINCENT: Ici, il y a un problème qui se pose, c'est que pour
les émissions de télévision, comme vous le savez,
même on le sait en période électorale, on n'est jamais
capable d'avoir d'émission de télévision de politique
entre 6 h 30 et 11 h 30 le soir.
M. LACROIX: Mais, là, à ce moment-là,
l'élection est déclenchée à deux mois d'avis.
Naturellement, on sait que le temps est loué d'avance. Comme vous
programmez pour trois ans d'avance, est-ce qu'il n'y aurait pas
possibilité d'essayer d'améliorer ça?
M. VINCENT: C'est impossible d'avoir des émissions le soir, entre
6 h 30 et 11 h 30. On pourrait avoir des émissions de
télévision après 11 h 30. Nos agriculteurs nous demandent
de faire cela dans la matinée, parce qu'on se réunit sou- vent en
groupe, avec les agronomes, dans les salles paroissiales, l'hiver, au mois de
février ou mars, quand les émissions se donnent. On va se
réunir en groupe dans une maison, dans une salle paroissiale, où
il y a une télévision, et avec l'agronome on va suivre le
cours.
L'an dernier, cela avait été donné à dix
heures du matin. On nous a demandé de changer les heures. Cette
année nous avons fait une autre expérience. Nous attendons les
commentaires des cultivateurs et des agronomes qui ont suivi les
émissions. L'an prochain il s'agira d'ajuster encore suivant, autant que
possible, les désirs des cultivateurs.
M. LACROIX: Le dimanche, par exemple, lors de l'émission Les
Travaux et les Jours, je suis convaincu que c'est une émission qui doit
avoir une cote d'écoute assez considérable.
M. VINCENT: Oui, même par les citadins.
M. LACROIX: Assurément, c'est un programme que je suis depuis de
nombreuses années et, chaque fois que je suis chez moi, j'ai toujours
plaisir à suivre cette émission. Quant à moi je n'ai pas
d'autres questions. Le poste budgétaire 2, les articles 1, 2, 3, 4, 5,
6, 7, 8.
M. LE PRESIDENT: Article 6: « Publicité et information
». Diminution de...
M. COURCY: Qu'est-ce qui entre dans «Publicité et
information »?
M. LACROIX: Les articles 1, 2, 3,4, 5 adoptés. Là, c'est
l'article 6.
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. VINCENT: C'est le rapport du ministère, l'Agriculture au
Québec, 1968. Mais les grosses dépenses: rapports
pédologiques Chicoutimi, Trois-Rivières, Saint-Maurice,
Laviolette, c'est $10,000. Une autre assez importante aussi, encore des cartes
pédologiques pour un montant de $43,000.
M. COURCY: Adopté.
M. VINCENT: Réimpressions de publications existantes et nouvelles
publications.
M. LACROIX: Une question seulement, M. le Président, est-ce
qu'à cet article il y a des montants qui sont versés, par
exemple, à une compagnie qui s'occupe de publicité?
M. VINCENT: Non, pas à cet article. Cela, c'est l'Office de
l'information et de publicité.
M. LACROIX: Il n'y en a pas. Mais seulement là, il n'y a rien de
payé à une agence pour préparer un programme de
publicité.
M. VINCENT: Non.
M. LACROIX: Très bien. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 2, adopté. Poste
budgétaire 3: « Direction générale de la production
et de l'aménagement agricole ». Article 1: Traitements.
M. COURCY: Qui est en charge de la direction générale de
la production et de l'aménagement?
M. VINCENT: C'estle sous-ministre adjoint, M. Lucien Bissonnette.
M. COURCY: Merci.
M. LACROIX: L'an dernier, le titre était: « Direction
générale de l'aménagement», n'est-ce pas?
M. LE PRESIDENT: Il y a en plus, cette année, « la
production ».
M. COURCY: M. Bissonnette est assisté de qui?
M. VINCENT: M. Bissonnette a comme adjoint immédiat un directeur
général adjoint, M. Léon Sylvestre, agronome...
M. COURCY: Il a remplacé qui?
M. VINCENT: ... et M. Camille Julien,
médecin-vétérinaire.
M. COURCY: M. Sylvestre a remplacé qui? M. VINCENT: Personne.
M. COURCY: M. Sylvestre est à l'aménagement
actuellement?
M. VINCENT: Oui. Il est le directeur adjoint de la production et de
l'aménagement agricoles avec M. Camille Julien. Les douze
coordonna-teurs dépendent directement de M. Bissonnette, sous-ministre
adjoint. Les laboratoires régionaux dépendront aussi de...
M. COURCY: M. Sylvestre a-t-il des adjoints, et M. Julien?
M. VINCENT: Bien, les adjoints qu'ils ont, ce sont les coordonnateurs.
M. Bissonnette et ses deux principaux adjoints sont les supérieurs des
coordonnateurs dans chacune des régions.
M. LACROIX: Est-ce que vous allez ajouter du personnel dans ces
régions ou si vous avez seulement un coordonnateur qui...
M. VINCENT: Voici ce qui se fait présentement. Chacun des
coordonnateurs pour les douze régions agricoles de la province de
Québec est à faire l'organisation de son bureau. Il va falloir
faire des déménagements. Par exemple, là où nous
avons du personnel surnuméraire, nous allons l'envoyer dans les
régions. Par exemple du personnel de Québec dans certaines
régions, et du personnel de Montréal dans d'autres
régions. Nous allons faire des ajustements de personnel à travers
la province.
M. LACROIX: Il reste qu'il y a environ 75,000 à 80,000
cultivateurs dans la province de Québec.
M. VINCENT: C'est-à-dire 80,000 fermes. M. LACROIX: II y a 80,000
fermes.
M. VINCENT: D'après le recensement fédéral, il y a
80,000 fermes qui ont une acre et plus et produisent $50 et plus par
année.
M. LACROIX: Il y a à peu près 60,000 familles de
cultivateurs?
M. VINCENT: D'après le recensement fédéral il y a
40,000 fermes dites commerciales. C'est-à-dire qui vendent pour plus de
$2,500 de produits agricoles annuellement.
M. LACROIX: Ce qui revient àdireque chacun des douze secteurs
aurait la responsabilité, si vous voulez, de 3,000 à 5,000
fermes.
M. VINCENT: A peu près, si nous faisons une moyenne. Mais vous
avez des régions, par exemple, comme le Nord-Ouest
québécois où c'est de beaucoup inférieur à
ça. Il y a d'autres régions où c'est supérieur.
M. LACROIX: Oui, c'est ça...
M. VINCENT: Comme la région de Nicolet...
M. LACROIX: Mais de 3,000 à 5,000 vous savez... Dans certaines
régions il y en aura 5,000 et dans d'autres il y en aura 3,000 ou
2,500.
M. VINCENT: Je pense que, dans le territoire du Nord-Ouest, en Abitibi,
dans les quatre comtés, il y a 1,040 fermes.
M. COURCY: Commerciales.
M.VINCENT: Commerciales. Comme d'ailleurs, aux Iles-de-la-Madeleine.
D'après les statistiques, il y a trois fermes aux
Iles-de-la-Madeleine qui vendent pour plus de $2,500 de produits.
M. LACROIX: Il y en a deux qui doivent être tirées par les
cheveux, un peu.
M. VAILLANCOURT: Il n'en reste plus qu'une.
M. LACROIX: C'est parce que l'on veut que le cultivateur reçoive
plus d'informations par l'entremise des agronomes que le gouvernement emploie.
Il reste que même si on divise le territoire en douze secteurs, si on
n'augmente pas le personnel dans les régions, je pense bien que les
cultivateurs ne pourront pas beaucoup recevoir plus d'assistance de la part des
agronomes.
M. VINCENT: Voici, peut-être que la réponse à cette
question peut être donnée de cette façon-ci. Nous avons un
certain nombre de personnes qui travaillent pour le ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation. Nous avons des effectifs autorisés
de 2,175, ceci ne tient pas compte des occasionnels ou des personnes à
temps supplémentaire... Le crédit agricole est à part,
c'est seulement pour le ministère, laissons de côté le
crédit agricole. Il y a du réaménagement de personnel
à faire dans certaines régions. Par exemple, nous avons ici,
à Québec, combien d'employés du ministère? Pour le
Québec, 400? 600?
M. LACROIX: Combien d'agronomes et de techniciens agricoles, M. le
ministre, avez-vous sur ce total de 2,175 personnes autorisées?
M. VINCENT; Approximativement 581 agronomes professionnels.
M. LACROIX: Soit agronomes ou techniciens.
M. VINCENT: Cela comprend les agronomes, les ingénieurs et les
médecins vétérinaires. Les techniciens, combien?
M. LACROIX: Tandis qu'on parle des agronomes et des techniciens, est-ce
qu'à l'heure actuelle, dans les instituts agricoles ou dans les
écoles d'agriculture, le nombre des candidats qui désirent
devenir agronomes ou techniciens agricoles, augmente ou s'il a tendance
à diminuer ou s'il se maintient assez stable?
M. VINCENT: Pour les techniciens, je crois que le nombre est assez
stable et a même une tendance à augmenter. En ce qui concerne
l'université Laval, à la faculté d'agriculture, je pense
qu'il y a une diminution; on se plaint, du moins, du recrutement de futurs
agronomes.
M. LACROIX: Est-ce qu'un effort est fait par le ministère pour
inciter les universités ou ceux qui se préparent à aller
à l'université à se diriger vers l'agronomie? Est-ce que
des efforts sont faits dans ce sens-là?
M. VINCENT: Peut-être que cette tendance a changé.
Autrefois, on parcourait... Je me souviens que, quand j'étais au
séminaire de Nicolet, on avait toujours des propagandistes qui venaient
inviter les jeunes à se diriger vers l'agronomie. On s'en faisait
presque un devoir et aujourd'hui...
M. LACROIX; Mais ce qui m'inquiète, même si, depuis
quelques années, le gouvernement a fait un effort considérable
pour donner aux agronomes, les professionnels de l'agriculture, des salaires
raisonnables, des salaires qui correspondent plus à leurs études
et au travail qu'ils donnent, depuis quelques années, on a doublé
les salaires et malgré cela, nous avons de la difficulté à
recruter les agronomes, alors que de plus en plus, on a besoin de conseillers
compétents. Je pense que le gouvernement devrait faire un effort
considérable, parce qu'en plus de cela, le gouvernement a de la
difficulté à attirer, parmi son personnel, un grand nombre
d'agronomes qui sortent de l'université, parce que l'industrie
privée en attire beaucoup...
M. VINCENT: Oui, l'industrie privée en prend, mais il faut quand
même tenir compte que les techniciens agricoles que nous n'avions pas, il
y a dix ans, les techniciens agricoles prennent au ministère beaucoup de
postes qui étalent autrefois occupés par des agronomes.
Parce que si vous comparez le cours d'agronomie, il y a vingt ans
je ne suis pas un professionnel mais le cours d'agronomie d'il y a vingt
ans pouvait correspondre au cours de technicien aujourd'hui.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous auriez...
M. BERNATCHEZ: Le recrutement était assez difficile vu
l'incertitude qui existait de 1960 à 1966, concernant le statut de
l'agronome comme professionnel dans l'agriculture. Mais on sent un regain
d'intérêt depuis un an, un an et demi.
M. LACROIX: Depuis que le député de Lotbinière est
devenu adjoint parlementaire.
M. BERNATCHEZ: Depuis qu'on sent qu'il y a au ministère de
l'Agriculture quelqu'un en charge, qui a une politique définie, avec un
objectif fixé, et que tout est fait en vue de l'atteindre le plus
rapidement possible.
M. LACROIX: Avec un argument moins électoral, vous ne pensez pas
que les augmentations de salaire que vous avez consenties aux agronomes sont de
nature à attirer davantage...
M. BERNATCHEZ: Les barèmes d'augmentations de salaire ont
commencé bien avant 1960.
M. LACROIX; Je pense que le député de Lotbinière a
la mémoire courte, de la partisanerie...
M. LE PRESIDENT: S'il y avait possibilité qu'on continue à
discuter sérieusement...
M. LACROIX: On va envoyer le député de Lotbinière
à Vancouver.
M. LE PRESIDENT: Il n'est pas question d'exiler le député
de Lotbinière, mais si on pouvait maintenir le débat à peu
près au même niveau.
M. COURCY: Le député de Lotbinière vient justement
de contredire le ministre. « Depuis un an ou un an et demi, dit-il,
là, ça marche! » Mais là, il vient de dire: «
Depuis quelques années... »
M. BERNATCHEZ: Non, je dis qu'il a intéressé les
techniciens...
M. COURCY: « ...ils ont beaucoup de difficulté à
faire du recrutement. » En tout cas, continuez donc.
M. LACROIX: Pour les techniciens, est-ce que le recrutement est
stable?
M. VINCENT: Les techniciens ont tendance à augmenter.
M. LACROIX: Oui, c'est toujours ça d'acquis.
M. LE PRESIDENT: Traitements, article 1, adopté.
M. LACROIX: Non, article 2, « frais de voyage »,
adopté aussi.
M. LE PRESIDENT: Article 2? M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté, « frais de bureau » ?
M,, LACROK: Pourquoi ici la diminution aussi considérable, de
$42,000 à $5,000? Donc $37,000 de moins.
M. BERNATCHEZ: Vous n'aimez pas mieux ça?
M. LACROIX: Cela ne comprend pas seulement des meubles, ce sont les
matériaux...
M. LE PRESIDENT: La papeterie?
M. COURCY: Les frais de bureau, c'est le téléphone, les
timbres, la papeterie...
M. LACROIX: C 'est peut-être parce que le ministre ne
répond pas à ses lettres que les frais diminuent.
M. VINCENT: Pas d'affirmation gratuite, parce que le ministre
répond à ses lettres. Je vais quand même donner des
détails sur...
M. LACROIX: S'il y avait augmentation, ce serait plus... Mais quand il y
a diminution, on n'a pas trop à se plaindre. Dans les matériaux,
fournitures et approvisionnement, il y a presque $100,000 de diminution
également.
M. LE PRESIDENT: Il n'y a pas d'augmentation, je suppose?
M. LACROIX: Le lendemain des élections, vous en aviez
acheté suffisamment pour deux ans.
M. LE PRESIDENT: II faudrait voir combien il y en avait avant! Non, mais
est-ce que vous posez des questions M. le député des
Iles-de-la-Madeleine au sujet des frais de bureau ou sur
matériaux et fournitures?
M. VINCENT: Bien, les frais de bureau ne
sont-ils pas à l'administration? Ils peuvent être
transférés par un réaménagement des services, parce
que vous avez les frais de bureau sous l'administration ici. Il y a une
augmentation de $25,000. Ici, il y a une diminution de $37,000. Il peut y avoir
des réaménagements dans d'autres secteurs.
M. LE PRESIDENT: Des détails sur les matériaux.
M. LACROIX: Non, très bien.
M. VINCENT: Les matériaux, transport?
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. VINCENT: Loyer?
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LACROIX: Adopté. Subventions?
M. VINCENT: Alors, le gros point des frais de bureau, c'est l'ambauchage
de personnel surnuméraire. Office Overload et Man Power Service. Il y a
eu beaucoup de frais de bureau pour les paiements de perte de récolte.
Cette année, il y en a moins.
M. COURCY: Combien pour l'Office Overload et pour payer les frais de
récolte? Parce que c'étaient nos inspecteurs de colonisation, des
officiers qui venaient d'un peu partout dans la province, que nous amenions ici
à Québec pour s'occuper de cela.
M. VINCENT: Embauchage de personnel surnuméraire, Office
Overload, Man Power Service, pour travail supplémentaire
occasionné par la mise en application des mesures d'assistance, aide
visant à améliorer la qualité du porc, à la ferme
et toute autre mesure nécessitant du personnel temporaire, c'est
qu'avant que tout cela soit rodé en 1965. Il y a eu un montant d'argent
placé à cet effet. Il était de $42,000 en 1968...
Excusez...
M. COURCY: Non, il y a quelque chose, 65/66, 66/67; mais ça,
c'était le budget 68/69.
M. LACROIX: Non, l'an passé...
M. COURCY: Et l'an passé, c'était $42,000 en 67/68. La
perte des récoltes était payée depuis un an.
Alors, avez-vous des explications là-dessus?
M. LE PRESIDENT: Sur les $42,000 de l'an passé?
M. COURCY: Ce n'est pas pour les pertes de récolte, ce n'est pas
pour les animaux, ce n'est pas pour les primes pour les animaux...
M. VINCENT: Non, non. En 67/68...
M. COURCY: C'est à cause des nouvelles politiques qui avaient
été établies en 1964.
M. VINCENT: Il y avait les arpents verts, le foin.
M. COURCY: Les arpents verts?
M. VINCENT: Non, non. Les pertes de récolte l'an dernier, dans le
Bas-Saint-Laurent. Il y a eu 38,000 ou 40,000 tonnes de foin qui ont
été achetées et revendues dans le Bas-Saint-Laurent...
M. LE PRESIDENT: En hiver.
M. VINCENT: ... il y a eu aussi des paiements à l'acre pour le
grain coupé en vert ou le grain perdu et ces montants d'argent...
M. COURCY: Oui, mais ce n'est pas pris là, cela.
M. VINCENT: Pardon?
M. COURCY: Ce ne sont pas plus des matériaux...
M. VINCENT: Non, non, excusez, ce sont les frais de bureau.
M. COURCY: Ce ne sont pas plus les frais de bureau non plus.
M VINCENT: Oui, oui.
UNE VOIX: Le personnel surnuméraire qui nous a été
envoyé par l'Office Overload.
M. VINCENT: Les $42,000 étaient pour l'an dernier. Cette
année nous n'avons besoin que de $5,000.
M. LE PRESIDENT: Bourses. M. LACROIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de déménagement, $5,000-$5,000.
M. LACROIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de dépenses.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Bon, nous arrivons aux contributions du gouvernement du
Canada.
M. LACROIX: Adopté. A quel article le gouvernement du Canada
a-t-il remboursé les $80,500?
M. VINCENT: Un instant, je vais vous donner cela. C'est-à-dire
à quel article le gouvernement du Canada remboursera-t-il $80,500? Alors
je vais vous donner cela.
M. COURCY: Pour 68/69.
M. VINCENT: La main-d'oeuvre agricole, 50%, cela fait $30,000. Juste un
instant.
M. LACROIX; C'est probablement sur la participation qui se fait par le
gouvernement fédéral pour le foin qui a été...
M. VINCENT: Non, c'est $80,500 cette année. Je peux vous donner
les montants exacts. Il y a une contribution de $80,500 du gouvernement du
Canada. Remboursement: $300,500, c'est pour autre chose. On ne l'a pas en
détail ici la contribution du gouvernement du Canada? Je pourrai obtenir
le renseignement demain.
M. LE PRESIDENT: On pourrait vous donner le renseignement à la
prochaine séance.
M. VINCENT: Non, mais seulement on est supposé l'avoir.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que cela vous irait?
M. LACROIX: Oui.
M. LE PRESIDENT: Pour le remboursement, est-ce que vous avez des
questions?
M. BERNATCHEZ: D'accord. UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Nous arrivons aux bureaux des laboratoires
régionaux.
M. BERNATCHEZ: Poste 4.
M. LE PRESIDENT: Poste 4, traitements.
M. LACROIX: Commissions scolaires, $4,000.
M. LE PRESIDENT: C'est ça.
M. VINCENT: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Salaire, $7,300.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de voyage.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Honoraires, $103,000.
M. LACROIX: Les honoraires, cela c'est...
M. VINCENT: Non, ce sont des honoraires pour les médecins
vétérinaires, à temps partiel.
M. COURCY: Est-ce que les taux ont changé pour les
médecins vétérinaires?
M. VINCENT: Les taux n'ont pas changé. UNE VOIX:
Adopté.
M. COURCY: Ce sont les mêmes taux qui existaient.
M. LE PRESIDENT: Frais de bureau. UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Ameublement, matériel, 25,000...
M. LACROIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Matériaux, fournitures et approvisionnements,
frais de déménagement...
M. LACROIX: C'est le personnel qui... M. COURCY: Est-ce que le
ministère...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plait.
M. COURCY: Dans ce domaine, est-ce que le ministère a la
même politique de déménagement d'employés quand nous
les transférons d'un endroit à l'autre?
M. VINCENT: C'est une politique prévue suivant la convention
collective qui est signée avec le gouvernement et tous les
employés d'Etat.
M. COURCY: Alors, il ne faut pas le demander, c'est la même.
M. LE PRESIDENT: Autres dépenses, aménagement, frais...
Excusez, monsieur.
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. COURCY: Une minute. Dans les frais de déménagement,
vous avez doublé. Est-ce que le ministre a l'intention de doubler les
déplacements d'employés?
M. VINCENT: Oui, à cause justement de la réorganisation
des services. Par exemple, si vous avez du personnel ici à Québec
qui s'en va dans un autre bureau comme celui de Trois-Rivières ou du
personnel d'un bureau de Montréal qui s'en va dans le bureau de
Sainte-Martine, nous allons être obligés, suivant la convention
collective, de faire...
M. COURCY: Alors, c'est dire que les employés habituels, peu
importe qui ils sont, sont dans l'incertitude de demeurer là où
ils sont actuellement.
M. VINCENT: Tout le personnel? Non, non, comme toujours, il y a des
déménagements possibles...
M. COURCY: Oui, des mutations, par exemple.
M. VINCENT: Oui, des mutations ou des changements. D'ailleurs, pour le
personnel, il y a déjà eu des rencontres avec des
coordonna-teurs.
M. COURCY: Combien d'argent a été dépensé en
67/68 pour les déménagements?
M. VINCENT: Nous avions $50,000 au budget et on n'a pas
dépensé les $50,000, l'an passé? Non, on ne les a pas
dépensés parce qu'il y a bien des déménagements qui
étaient prévus mais qui ne se sont pas faits. Il s'est
dépensé à peu près $12,000. Il y a à peu
près une douzaine de milliers de dollars parce qu'il y eut des
déménagements qui n'ont pas été faits pour terminer
l'année budgétaire.
M. COURCY: Alors, cela veut dire que cette année il y a une
augmentation de $88,000.
M. VINCENT: Non, c'est-à-dire qu'il y a une augmentation de
$50,000 mais il y avait des déménagements prévus qui n'ont
pas été faits à cause justement de l'organisation des
nouveaux bureaux régionaux. Et ces changements, ces
déménagements ont été rapportés au budget de
cette année.
M. COURCY: Alors, sur $50,000, il y eut environ $12,000 de
dépensés. Et cette année, on prétend en
dépenser pour $100,000. Alors, cela veut dire une augmentation de
$88,000.
M. VINCENT: Sur la dépense réelle, une augmentation de
$88,000, mais comme je l'expliquais tout à l'heure, à cause
justement de la saison, il est impossible de faire déménager les
gens en décembre ou février. C'est reporté au budget de
cette année et la dépense n'a pas été faite. Il
fallait attendre naturellement la fin des classes...
M. KENNEDY: M. le Président, une question...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît.
M. KENNEDY: Quelle est la politique du ministère, par exemple,
pour le type qui est propriétaire de sa maison?
M. VINCENT: C'est-à-dire qu'il n'y a pas de politique du
ministère, c'est une politique générale pour tous les
employés des ministères suivant la convention collective, suivant
les directions générales des relations de travail. Je ne puis
donner les détails, je ne les ai pas ici devant moi. Nous payons les
frais de transport et il y a une prime qui se donne...
M. KENNEDY: Je voudrais tout simplement savoir si c'est une politique
identique à celle de l'entreprise privée qui garantit de vendre
la maison au moins pour l'investissement initial sur les...
M. VINCENT: Oui, il y a quelque chose qui touche les
propriétaires...
M. KENNEDY: Est-ce que c'est identique à la politique de
l'industrie privée?
M. VINCENT: Oui.
M. LACROIX: Est-ce qu'éventuellement le ministère songe
à construire des maisons où logeraient les agronomes un peu comme
les
divisionnaires de la voirie, par exemple, qui ont une politique qui est
établie aujourd'hui, ou pour un divisionnaire qui est
transféré d'une division à une autre? Les maisons sont de
type classique et, à ce moment-là, cela coûte beaucoup
moins cher pour le prix de l'ameublement et..
M. VINCENT: Cela se fait présentement sur les fermes à
certains endroits. Mais il n'y a pas de politique générale de
construction.
M. LACROIX: II n'y en a pas dans le moment, mais est-ce que vous
envisagez cela?
M. VINCENT: Ce n'est pas...
M. LACROIX: Pas dans le moment.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Aménagement des fermes.
Traitements.
M. COURCY: Qui est en charge de l'aménagement des fermes?
M. VINCENT: L'aménagement des fermes, c'est M. Armand Roy.
M. LE PRESIDENT: Dans les traitements. M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. COURCY: Que le député de Lotbinière attende. Il
est donc bien pressé.
M. BERNATCHEZ: C'est meilleur marché que l'an dernier.
M. LACROIX: Si on prévolt une diminution de $75,000 dans les
revenus, est-ce parce que, dans la réorganisation des fonctionnaires,
les plus payés sont allés vers d'autres secteurs?
M. VINCENT: Qu'est-ce que vous voulez dire là?
M. LACROIX: L'an passé, on prévoyait une somme de $672,000
et cette année, $596,000 alors qu'on ne prévoit que six
employés de moins.
M. VINCENT: Il y a des postes qui ont été changés.
Là aussi il y a eu une réorganisation.
M. COURCY: Le nombre d'employés ne change pas, ou à peu
près pas.
M. VINCENT: II a diminué de six. Il peut y avoir des techniciens
qui sont à ces endroits au lieu d'agronomes. Les techniciens sont
payés moins cher que les agronomes. Les agronomes peuvent être
rendus au bureau des laboratoires régionaux. Des changements de ...
M. LACROIX: Parce que normalement, il y a l'augmentation statutaire qui
représente un montant assez considérable.
M. BERNATCHEZ : Il peut poser une question de traitement.
M. LACROIX: Ce qui arrive, c'est que dans un service, vous avez
seulement des fonctionnaires qui gagnent $5,000 ou $6,000 par année.
Vous pouvez être sûrs qu'à ce moment-là vous n'avez
pas des fonctionnaires qui ont la même compétence que ceux qui
sont payés $12,000 à $15,000. Ce qui pourrait amener un service
moindre.
M. VINCENT: Oui, mais tout dépend de la nature du travail.
M. LACROIX: Quelles sont les responsabilités particulières
du service de l'aménagement des fermes?
M. VINCENT: Justement, avec les conventions collectives et aussi avec
les classes de professionnels, vous pouvez avoir un homme qui est payé
$10,000 qui va faire un travail qui peut être fait par un technicien
à $5,000. Donc il y a des changements.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Salaires.
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plait. Une question.
M. COURCY: Qui sont les adjoints de M. Armand Roy?
M. VINCENT: Il n'en a pas présentement. M. COURCY: Il n'a pas
d'assistant. M. VINCENT: Non. M. LE PRESIDENT: Salaires.
M. VINCENT: Mais il y a des chefs comme M. Carignan pour les concessions
de terres.
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Engrais et amendements, ce sont les derniers. Construction
rurale, c'est M. Hogan; bleuetlères, c'est M. Pinard.
M. LE PRESIDENT: Les frais de voyage.
M. COURCY: M. Bolduc était en charge de l'aménagement des
bleuetlères.
M. VINCENT: II a remplacé M. Donat Grégoire à
l'ARDA. M. Grégoire était à l'ARDA, il est coordonnateur
et M. Bolduc l'a remplacé à l'ARDA.
M. COURCY: Comme?
M. VINCENT: Comme agronome.
M. COURCY: Ce n'est pas un conseiller en programmation?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Il est classifié agronome.
M. LE PRESIDENT: Frais de voyage.
Honoraires.
Services contractuels.
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît.
M. COURCY: Vous avez ici: « Services contractuels ». C'est
là que vous voyez apparaître les travaux
mécanisés.
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: Travaux mécanisés, en 67/68, $8,200,000.
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: En 68/69, il y a $8,048,000. Il n'y a pas très
très longtemps, le ministre nous a dit qu'il y avait une augmentation
considérable dans les travaux mécanisés. Et pourtant les
montants diminuent.
M. VINCENT: Les montants diminuent... Voici, en 66/67 nous avions...
M. COURCY: Ils sont très difficilement comparables aux autres
années à cause de tous ces changements.
M. VINCENT: Non, non, pas pour les travaux mécanisés, il
n'y a pas de changement, Services contractuels, ce sont des travaux
mécanisés.
M. LACROIX: Est-ce que le ministre pourrait nous donner le nombre
d'heures...
M. VINCENT: Oui, oui.
M. LACROIX: ... des travaux mécanisés qui ont
été faits. On serait intéressé. Ceux de 66/67,
67/68 et ceux de 68/69.
M. VINCENT: Oui, je les ai ici. D'ailleurs, je les al données
l'autre jour.
M. COURCY: C'est en nombre d'heures de travail. C'est plus facile de
faire la comparaison qu'en signe de piastre. A part ça, chaque
année, ça fluctue selon la température parce qu'en 67/68,
le ministre dit: C'est la même chose, services contractuels, ça
apparaît en génie rural à ce moment-là: $11,500,000,
pour 67/68 et $8,750,000, pour 66/67.
M. VINCENT: Oui, mais il y avait là les travaux de drainage.
M. COURCY: C'est là, justement...
M. VINCENT: Non, ça touche seulement les travaux
mécanisés. Je vais vous donner les chiffres.
M. COURCY: C'est justement pourquoi je dis qu'on ne pouvait pas
comparer.
M. VINCENT! Oui, on peut comparer, je les ai donnés l'autre jour,
les chiffres. On a posé la question pour 65/66. D'après les
heures, il y a une estimation de 970,000 heures, pour un montant de
$7,989,501.13. Et en 66/67, le budget était à peu près le
même, nous continuons ARDA. Mais il y a eu, au cours de l'année,
970,561 heures. Cependant au cours de l'année il y a eu un virement de
l'hydraulique agricole vers les travaux mécanisés, pour augmenter
à 1,113,838 heures et trois quarts pour $9 millions. Et en 67/68...
M. COURCY: Juste un instant, 1,113,000 avec un virage de...
M. VINCENT: Il y avait eu un virement de $500,000, si je me souviens
bien.
M. COURCY: Un virement de $500,000 pris sur le budget du drainage.
M. VINCENT: C'est ça, le service hydraulique.
M. LACROIX: C'est 66/67 que vous mentionnez pour ces
chiffres-là.
M. VINCENT: En 65/66 il y a eu 970,000 heures et, en 66/67, vers la fin
de l'année il y a eu un virement provenant du service du drainage pour
aller aux travaux mécanisés.
M. LACROIX: Ce qui a donné 1,113,000 heures pour un
montant...
M. VINCENT: Ce qui a donné 1,113,838 heures et trois quarts, qui
ont été réalisées en 66/67.
M. LACROIX: Pour un montant de $9 millions.
M. VINCENT: Un montant de $9,150,000 environ.
M. LACROIX: Pour 67/68.
M. VINCENT: Pour 67/68, il y a 1,115,832 heures et trois quarts pour un
montant, l'an passé, de $9,000,012.
M. LACROIX: Combien prévoyez-vous pour 68/69?
M. VINCENT: Cette année nous prévoyons un montant incluant
ARDA d'à peu près $9 millions.
M. COURCY: Alors il y a une diminution sur 67/68, diminution sur 66/67,
diminution sur 65/66.
M. VINCENT: Non, pas de diminution sur 65/66.
M. COURCY: C'est 970,000 heures.
M. VINCENT: En 65/66 il y avait $7,989,000.
M. COURCY: Le nombre d'heures.
M. VINCENT: Il y a eu 970,000 heures.
M. COURCY: Bien, 970,000 heures pour 65/66.
M. VINCENT: C'est ça. Pour 66/67, il y a eu 1,113,000 heures.
M. COURCY: Avez 970,000 heures plus 1,113,000...
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Pour 67/68...
M. VINCENT: Pour 67/68, 1,115,000 heures.
M. COURCY: Oui, 1,115,000 heures.
M. LACROIX: Que prévoyez-vous cette année?
M. VINCENT: Nous prévoyons à peu près le même
nombre d'heures. C'est très difficile, c'est suivant le temps.
M. LACROIX: Si le temps est favorable, prévoyez-vous
dépasser? S'il pleut toujours...
M. VINCENT: Si je me souviens bien, l'an passé, à la fin
de l'année, il en restait un montant de... A cause des pluies des mois
de septembre et d'octobre dans certaines régions, il y a eu des heures
qui sont revenues et d'autres régions ont manqué d'heures. Il y a
eu des ajustements.
M. LACROIX: Est-ce qu'il y a des changements dans la politique du
ministère concernant les prix horaires payés pour ces travaux
mécanisés?
M. VINCENT: Non, C'est une politique générale qui a
été établie par le conseil de la Trésorerie. Il n'y
a pas eu de changement.
M. LACROIX: Et pour cette année, il n'y a pas eu de changement et
il n'y en a pas de prévu non plus.
M. COURCY: Il n'y en a pas eu l'an passé. Ce sont les mêmes
politiques.
M. VINCENT: Il n'y en a pas eu l'an passé. Ce sont les
mêmes taux.
M. COURCY: Avec les mêmes taux. M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. COURCY: Non, non. Un instant. Le député de
Lotbinière dit: Adopté. J'ai une question à poser au
ministre. Le député de Lotbinière accusait l'ancien
ministre de prendre l'argent d'ARDA pour faire des travaux
mécanisé s parce que, disait-il, c'était des poltiques
établies. Il n'a pas convaincu son ministre d'enlever
complètement d'ARDA...
M.VINCENT: Non.
M. COURCY: ...les montants pour les travaux mécanisés?
M. VINCENT: Non, parce que les montants qui proviennent d'ARDA, soit
$850,000 environ, seront pris pour faire les études...
M. COURCY: Nous y reviendrons à ARDA. Le ministre a
gardé...
M. VINCENT: Pour les grands bassins hydrographiques, pour faire les
études.
M. COURCY: ...un nombre d'heures...
M. VINCENT: Pas un nombre d'heures... C'est surtout, juste un instant
ici... C'est pour faire l'étude de grands bassins comme la
rivière Saint-Louis dans le comté de Huntingdon.
UNE VOIX: Dans le comté de Beauharnois.
M. COURCY: Alors il n'y a pas de travaux mécanisés
chargés sous l'article ARDA?
M. VINCENT: Oui. Il peut y en avoir... M. COURCY: Quel montant?
M. VINCENT: II y a un montant d'environ $450,000 qui s'en irait pour les
travaux mécanisés. Un montant d'environ $400,000 irait pour
l'étude de bassins hydrographiques. Et, si nous avions assez de
personnel pour faire préparer des grands bassins, nous pourrions aller
puiser encore un montant de $400,000.
M. COURCY: Oui, mais ça c'est autre chose. Demeurons dans les
travaux mécanisés. Services contractuels 68/69, $8,048,000. Le
ministre dit: On va avoir un montant de $450,000 à ajouter aux travaux
mécanisés provenant de l'ARDA. Cela donne un montant de
$8,498,000 pour les travaux mécanisés en 68/69. Cependant, tout
à l'heure, j'ai cru comprendre que le ministre nous avait parlé
d'un montant de plus de $2 millions qui provenait d'ARDA pour les travaux
mécanisés.
M. VINCENT: Pour être plus clair Je m'excuse de n'avoir pas
été très clair, tout à l'heure en ce qui
concerne ARDA, pour inscrire le coût des travaux d'amélioration
des terres au budget ARDA, il faut de toute nécessité que ceux-ci
s'inscrivent dans un plan d'ensemble bien défini. Si la division des
travaux mécanisés prépare un programme ou un plan
d'ensemble de travaux de l'amélioration des terres dans une
région, on peut aller chercher des fonds ARDA, payables à 50% par
le gouvernement fédéral.
M. COURCY: Mais cela a toujours existé depuis 1964.
M. VINCENT: Non, c'est-à-dire en 1964, on mettait $2 millions et
il n'y avait pas de...
M. COURCY: On allait chercher $1 million.
M. VINCENT: Oui, on allait chercher cela. On allait chercher un montant
d'argent à l'ARDA, mais d'ailleurs, c'était je n'aime pas
l'expression mais quand même d'après les autorités
fédérales, la tolérance des années passées
ne semble pas devoir conduire vers la conception d'un programme acceptable en
vertu de la convention fédérale-provinciale ARDA. C'est là
la raison.
M. COURCY: Est-ce que le ministre change les chiffres qu'il vient de me
donner? Ils ne sont pas les mêmes que ceux qu'il m'a donnés tout
à l'heure, à propos des travaux mécanisés. Est-ce
que le ministre accepte mon addition des chiffres qu'il vient de me donner de
$8,498,000 des travaux mécanisés dans le budget 68/69?
M. VINCENT: Non voici. Il y a un montant de $8,048,000 qui provient du
budget du ministère de l'Agriculture et, par la suite, il faut que le
service de l'aménagement des fermes puisse trouver des travaux
d'ensemble dans une région, et ce montant pourra être
accepté par l'ARDA pour qu'il puisse être contribué par le
gouvernement fédéral.
M. COURCY: Quel est ce montant prévu dans le budget 68/69 pour
les travaux mécanisés dans tous les autres services ARDA ou
autres?
M. VINCENT: II y aura aussi seulement pour continuer dans
le Bas-Saint-Laurent, une contribution toute spéciale avec l'entente qui
sera signée le 26.
M. COURCY: Alors, cela veut dire que dans le Bas-Saint-Laurent et dans
ces comtés, les travaux mécanisés seront comme dans le
passé, chargés au poste ARDA par la nouvelle entente qui sera
signée un jour.
M. VINCENT: C'est-à-dire que ce ne sera pas ARDA, c'est l'entente
spéciale FEDER ou FRED, l'entente spéciale. C'est justement
pour
cela qu'il y aura des règles à faire en cours de route,
pour le budget de l'agriculture, le budget de l'ARDA, le budget de la FEDER,
une nouvelle entente qui sera signée le 26 mai.
M. COURCY: Alors, si ma mémoire est bonne, c'est de cette
façon que nous avons procédé dans le passé, en
chargeant les travaux mécanisés de la région pilote du
Bas-Saint-Laurent à ARDA, plus les travaux mécanisés dans
la région reconnue par ARDA, qui était le Nord-Ouest
québécois, en chargeant ces travaux
mécanisés-là au poste ARDA.
Ce qui permettait au ministère de l'Agriculture d'avoir plus
d'argent pour développer davantage le reste de la province directement
avec le budget du ministère de l'Agriculture. C'est la façon dont
nous avons procédé dans le passé.
Alors, si je comprends l'explication du ministre, peut-être
à l'exception du Nord-Ouest, qui était une région aussi
désignée, alors que dans la région pilote, il y aura ces
travaux mécanisés payés à même l'entente
ARDA.
M. VINCENT: Non, pas à même l'entente ARDA, à
même l'entente spéciale...
M. COURCY: Entente spéciale...
M. VINCENT: ... qui sera signée le 26 mai, qui ne touche pas les
fonds ARDA.
M. COURCY: Mais cela touche les fonds ARDA.
M. VINCENT: Non, c'est une entente spéciale.
M. COURCY: Oui, je sais.
M. VINCENT: Les fonds de FEDER, fonds de développement pour les
problèmes d'agriculture.
M. COURCY: Qui proviennent de la refonte par l'application de la loi
ARDA?
M. VINCENT: Non, c'est complètement différent.
M. COURCY: C'est un fonds créé par la loi ARDA?
M. VINCENT: Non, c'est complètement différent du fonds
ARDA...
M. COURCY: En tout cas, il vient du fédéral.
M. VINCENT: Oui, c'est une entente spéciale pour un plan de
développement différent...
M. COURCY: Entre le gouvernement de la province et le gouvernement
fédéral. Que cela vienne d'un poste du budget du gouvernement
fédéral, ou d'un autre poste qu'on appelle ARDA, c'est la
même chose.
M. VINCENT: Pourtant, dans le calcul, ça n'est pas du tout la
même chose. C'est une tout autre entente.
M. COURCY: Cela veut dire que le ministre doit suivre à peu
près la même politique que nous avons suivie.
M. VINCENT: Non, c'est impossible...
M. COURCY: ... et qui est condamnée par le député
de Lotbinière.
M. VINCENT: ... parce qu'autrefois, on procédait de cette
façon-ci. On arrivait avec des travaux mécanisés, et on
demandait un montant d'argent à même les fonds ARDA pour aller
dans les travaux mécanisés, mais sans plan d'ensemble.
C'étaient des travaux mécanisés dans un territoire
donné, et on les faisait payer par le fédéral.
M. COURCY: Sur les montants qu'ARDA avait votés et que les
provinces pouvaient utiliser.
M. VINCENT: Oui, elles pouvaient s'en servir pour des projets
spéciaux. Et ce qu'on disait, c'est que des projets spéciaux
comme les travaux mécanisés, ça n'était pas des
projets spéciaux, c'est-à-dire que les travaux
mécanisés n'étaient pas des projets spéciaux,
c'étaient des projets ordinaires qui étaient inclus dans le
budget ordinaire, mais on s'est servi des fonds ARDA pour combler ces budgets
ordinaires.
M. COURCY: Quel est le montant payé en 67/68 en travaux
mécanisés par ARDA? Vous aviez au ministère de
l'Agriculture $8,200,000.
M. VINCENT: La réclamation est faite mais les paiements ne sont
pas encore entrés.
M. COURCY: La réclamation est faite pour quel montant?
M. VINCENT: On peut passer à un autre article pendant qu'on va le
chercher.
M. COURCY: Est-ce que cela peut représenter, $1,000,000?
M. VINCENT: L'an dernier, je crois que cela représente
seulement les travaux mécanisés sans compter les services
contractuels du drainage - $850,000.
M. COURCY: $850,000 donc. M.VINCENT: $850,000.
M. COURCY: Au poste ARDA, en travaux mécanisés. Alors si
j'additionne $850,000 cela fait $9,050,000 en 67/68 pour les travaux
mécanisés, et en 68/69, $8,498,000 pour les mêmes
travaux.
M. VINCENT: Il y en a encore $850,000. C'est-à-dire qu'en 67/68
nous avions prévu $8,200,000 au budget de l'agriculture plus $850,000 de
l'ARDA, ce qui faisait un total de $9,050,000.
M. COURCY: C'est ça.
M. VINCENT: II s'est effectivement dépensé $9,012,634.82.
Cette année nous prévoyons au ministère $8,048,000, et
nous escomptons récupérer, avec les plans, la différence
pour arriver à $9,050,000 de travaux mécanisés.
M. COURCY: Le ministre m'a dit $450,000 étant chargés
à ARDA.
M. VINCENT: Non, non.
M. COURCY: Alors j'additionne le montant de $450,000 pour 68/69.
M. VINCENT: C'est parce que nous avons les services de drainage et les
services des travaux mécanisés. C'est $850,000.
M. COURCY: Mais on élimine le drainage. M.VINCENT: Non.
M. COURCY: Les bassins de drainage, on ne peut pas les comparer, ils
n'existent pas à l'article 1.
M. VINCENT: II y a $400,000 pour les bassins de drainage et $850,000
pour les travaux mécanisés ARDA.
M. COURCY: $850,000 cela fait... Alors admettons que le ministre s'est
trompé en me donnant $450,000, c'est $850,000; cela donne un montant de
$8,898,000 pour les travaux mécanisés, contre $9,050,000.
M. VINCENT: Si on calcule le budget du ministère ici à
$8,048,000. Mais comme l'ancien ministre le sait, au budget ARDA il y a un
montant, un bloc d'argent de tant de millions, duquel nous pourrons
récupérer en autant qu'il y a des projets qui entrent dans
l'entente fédérale-provinciale.
C'est pour ça que l'an dernier nous avions un montant de
$8,200,000 et, avec le budget ARDA, nous avons pu aller à $9,150,000.
Nous avions estimé environ $850,000 l'an passé, et là,
nous pouvions aller à $9,050,000, c'est ça? Et nous avons
dépensé $9,012,000.
M. COURCY: Oui, si vous voulez, ne parlons pas de la dépense,
parce que ça complique. On sait que, à l'automne, il est possible
que $50,000 ou $100,000 ou $200,000 même $1,000,000 ne soient pas
dépensés, mais je calcule selon les prévisions qui
apparaissent dans les livres de 67/68 et de 68/69. Alors, nous arrivons avec
une diminution dans les sommes d'argent aux travaux mécanisés. Si
le ministre nous disait; Dans la région du Bas-Saint-Laurent, nous
avons, dans les projets qui viennent, dans l'entente qui sera signée, $2
millions pour les travaux mécanisés, à ce
moment-là, je pourrais dire que là, il y a une augmentation. Mais
le ministre ne peut pas nous le dire, n'est-ce-pas?
M. VINCENT: Ah, vous allez attendre!
M. LE PRESIDENT: Aménagement des fermes. Un instant.
M. LACROIX: L'autre jour, dans l'intervention que j'ai faite, je
signalais au ministre que j'avais l'impression que, dans certains milieux, on
faisait des travaux d'amélioration, des travaux mécanisés
sur des fermes peu propices à l'agriculture. Est-ce que des mesures sont
prévues ou seront prises pour éviter un gaspillage des fonds qui
pourraient être utilisés là où des travaux
mécanisés pourraient améliorer les terres qui sont en
exploitation?
M. VINCENT: D'ailleurs c'est laraisonpour laquelle, avec les bureaux
régionaux et leurs responsables, avec les équipes de gestion,
avant d'entreprendre de grands travaux sur des terres qui ne seront pas
réellement agricoles, il va falloir orienter les dépenses dans
ces régions. Si, par exemple, nous sommes convaincus que telle
région ou telle partie de région retournera à la
forêt, rien ne sert de faire des travaux mécanisés,
de faire de l'égouttement par des travaux mécanisés si,
dans un ou deux ans, ça retourne à la forêt. C'est la
raison pour laquelle il faut préparer avec les coordonnateurs
régionaux des plans d'ensemble pour une région. Et c'est
là qu'on va éviter les dépenses comme on l'a fait l'an
dernier en ce qui concerne la chaux agricole.
Ne pas dépenser des sommes considérables pour chauler des
terres lorsque, après analyse du sol, on constate que le PH est assez
élevé. On a diminué les dépenses
considérablement l'an dernier, non seulement au ministère, mais
aux cultivateurs, parce que le sol était propice et n'avait plus besoin
de chaulage. Il va falloir faire la même chose dans les travaux
mécanisés. Mais ceci ne se fait pas du jour au lendemain.
Il y a une éducation à faire, il y a aussi l'information
à donner. Il y a des conseils à donner par l'équipe de
gestion, les agronomes qui sont sur place.
M. LACROIX: Dans la plupart des cas, c'est l'entrepreneur lui-même
qui va voir le cultivateur et prend cinq ou dix heures sur les fermes qui ne
sont pas cultivées et ne sont pas cultivables.
M. VINCENT: Et c'était surtout cela, quand le paiement du
cultivateur, c'est-à-dire, quand dans les centres de colonisation, on
retenait la contribution du cultivateur sur sa prime. Comme le cultivateur
n'avait rien à débourser les entrepreneurs, entraient dans le
jeux. Cela ne vous coûte rien, on va faire les travaux, le paiement que
vous devez faire à l'entrepreneur est retenu sur votre prime. Le
cultivateur faisait faire ses travaux. Et à la fin de l'année, il
ne recevait pas de prime. Même, les montants qu'il devait payer à
l'entrepreneur étaient supérieurs aux primes qu'il avait
versées au ministère. C'est ce qui a accumulé des comptes
pour un montant de $1,500,000 à peu près depuis 25 ans, et
surtout depuis les dernières années des comptes qui sont,
à toute fin pratique, non récupérables.
M. LACROIX: Par le ministère.
M. VINCENT: Par le ministère. C'est là que le jeu des
entrepreneurs se faisait. Ils arrivaient chez un cultivateur et disaient: Tu
n'as aucun versement à faire, ta contribution est déduite de tes
primes. Donc, fais faire tes travaux et cela ne te coûte pas un sou. Il
se faisait des abus, comme le député des Iles-de-la-Madeleine le
mentionne.
M. COURCY: Quelles sont les exigences pour obtenir vingt heures de plus,
ce qui est la politique générale?
M. VINCENT: C'est-à-dire, la politique générale,
c'est trente heures.
M. COURCY: Trente heures.
M. VINCENT: Trente heures. Dans certaines régions, il n'y avait
pas de limite.
M. COURCY: Oui, le Nord-Ouest.
M. VINCENT: Le Nord-Ouest et le Bas-du-Fleuve, là
où...
M. COURCY: La région pilote.
M. VINCENT: Dans la région pilote, le Nord-Ouest il n'y avait pas
de limite. Mais, dans les autres comtés, cela viendra aussi à
être établi. Dans les comtés comme ceux du
Bas-Saint-Laurent et du Nord-Ouest québécois, pour obtenir un
supplément à trente heures, il faut que le cultivateur voie son
technicien ou l'agronome de comté et établisse par un plan de
ferme: Je voudrais faire tels ou tels travaux qui sont absolument
nécessaires cette année pour améliorer telle partie de mon
terrain. Et si, après jugement de l'agronome ou du technicien, ces
travaux peuvent améliorer considérablement la partie de terrain,
l'agronome ou le technicien autorise vingt ou trente heures
supplémentaires...
M. COURCY: Mais est-ce que le ministre exige...
M. VINCENT: ... Il faut un plan de ferme.
M. COURCY: Mais est-ce que le ministre exige un plan de ferme?
M. VINCENT: Oui, signé par l'agronome.
M. COURCY: Il y a recommandation de l'agronome et plan de ferme. Est-ce
que le ministre est satisfait, actuellement, des plans de ferme?
M. VINCENT: Eh bien, il y a toujours amélioration de ce
côté-là parce que ce n'est commencé que depuis l'an
dernier.
M. COURCY: Mais il faudrait que les cultivateurs sachent, parce qu'on
m'en a parlé à plusieurs occasions, que ce qui a
été fait l'an
passé et ce qui se fait cette année, vous en êtes
satisfaits.
M. VINCENT: On ne peut pas être satisfaits à 100%. C'est un
départ, un début. Il y a une satisfaction d'avoir
procédé de cette façon-là.
M. COURCY: Du moment qu'il y a recommandation de l'agronome.
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. KENNEDY: Quel délai peut-il y avoir entre la demande du
cultivateur et l'autorisation?
M. VINCENT: Bien là, c'est que le cultivateur qui prévoit
ses travaux assez à bonne heure. Il peut voir son agronome...
M. KENNEDY: Oui, oui, je comprends.
M. VINCENT: ... et les délais sont limités par le
cultivateur lui-même. S'il attend en septembre ou octobre, pour demander
des heures supplémentaires avec de nouvelles politiques cette
année, il n'en aura pas. Parce que les heures supplémentaires
doivent être exécutées entre le 10 juin et le 10 septembre.
Le cultivateur prévoit dès le printemps, assez à bonne
heure. L'automne dernier, les cultivateurs qui ont prévu des
améliorations sur leur ferme pour le printemps, et qui en ont
discuté avec leurs agronomes, ont reçu l'approbation et pourront
travailler tout de suite entre le 10 juin et le 10 septembre.
M. KENNEDY: Oui, oui, mais vous ne trouvez pas que la date limite du 10
septembre, c'est un petit peu écourter la période? Est-ce qu'il y
a une raison particulière pour ça?
M. VINCENT: Oui. Il y a une raison particulière parce qu'il y a
une tendance à ce que les travaux se fassent au printemps très
à bonne heure et à l'automne...
M. KENNEDY: Oui.
M. VINCENT: ... après le mois d'octobre.
M. KENNEDY; C'est passablement tôt l'automne, au mois de
septembre.
M. VINCENT: Oui, mais il arrive que si tout le monde, tous les
cultivateurs attendent après le 10 septembre pour faire faire des
travaux mécanisés avec des heures supplémentaires, c'est
que les autres cultivateurs du même rang ou de la même
région, se trouvent à être pénalisés advenant
qu'un tracteur travaille sur une ferme 90 heures ou 100 heures.
M. KENNEDY: Oui, oui, je comprends. Mais le gars qui va demander 90
heures, normalement, je parle de notre région, je ne parle pas
des cas auxquels référait le député des
Iles-de-la-Madeleine mais le gars du comté de Châteauguay
qui va demander 90 heures de travaux mécanisés sur sa ferme, il
est bien meilleur cultivateur que le gars qui va en avoir besoin de six, sept
ou huit.
M. VINCENT: Oui, généralement celui qui fait faire 90
heures ou 100 heures de travaux mécanisés...
M. BERNATCHEZ: Bien ce n'est pas comme ça que cela se mesure.
M. VINCENT: Celui qui fait faire 90 heures ou 100 heures de travaux
mécanisés sur sa ferme...
M. KENNEDY: Oui.
M. VINCENT: ... il arrive la plupart du temps que ces travaux-là
se font beaucoup mieux l'été...
M. KENNEDY: II ne peut pas les faire tous à l'été
parce qu'arrivent les récoltes; il y a le foin, il y a le grain, il y a
le blé d'Inde et il...
M. VINCENT: Oui, mais après le foin, généralement
le foin est fait au début de juillet.
M. KENNEDY: Il n'y a pas de roches enterrées d'abord dans ce
bout-là, des champs de roches, il n'y en a pas. Il n'y a pas de...
M. VINCENT: Le foin est récolté en juillet, ils ont encore
jusqu'au 10 septembre...
M. KENNEDY: Oui.
M. VINCENT: ... le grain est récolté au mois
d'août...
M. KENNEDY: Vous parlez des régions...
M. VINCENT: De nos régions, le grain est récolté au
mois d'août...
M. KENNEDY: Le blé d'Inde.
M. VINCENT: Le blé d'Inde, un peu plus tard...
M. KENNEDY: Plus tard.
M. VINCENT: Mais le blé d'Inde est semé plus tard
aussi.
M. KENNEDY: Oui.
M. VINCENT: Et vous avez dans votre région, par exemple, la
culture maraîchère...
M. KENNEDY: Bien ça, c'est une culture à part.
M. VINCENT: Oui.
M. KENNEDY: C'est un secteur tout à fait particulier, qui...
M. VINCENT: La limite, c'est-à-dire la période du 10 juin
au 10 septembre a été placée spécialement pour
empêcher de pénaliser les cultivateurs qui voudraient faire faire
30 heures de travaux mécanisés l'automne et qui à cause,
justement, de demandes dans leur rang ou dans leur région, de 90 heures
ou de 60 heures pour plusieurs cultivateurs, n'auraient pas les services du
tracteur à temps. Je ne peux pas faire tous les travaux au mois
d'octobre ou au mois de novembre.
M. KENNEDY: Je suis bien d'accord. De toute façon, le
problème existe quand même. Si tous les cultivateurs attendent au
mois d'octobre...
M. VINCENT: C'est ça. Il faut faire un effort pour
répartir les travaux mécanisés sur une période plus
longue...
M. KENNEDY: Personnellement, je pense qu'il faut toujours et surtout
favoriser le gars qui en a besoin ou qui est prêt à investir 100
heures. C'est un bien meilleur cultivateur que le gars qui en veut 10 pour
enterrer un petit tas de roches.
M. VINCENT: Oui, mais il ne faut quand même pas négliger
l'autre.
M. BERNATCHEZ: Ce n'est pas comme ça qu'on mesure ça.
M. KENNEDY: Vous, vous parlez de Lot- binière et moi, je parle de
Châteauguay.
M. BERNATCHEZ: Des « gentlemen farmers ».
M. KENNEDY: Non, ce ne sont pas des « gentlemen farmers »,
ce sont des industriels agricoles, des hommes d'affaires. Il y a une
différence.
M. LE PRESIDENT: Adopté. M. BERTRAND: Adopté.
M. COURCY: Bon, dans notre cas, dans un comté comme
Lotbinière, une couple de cents cultivateurs voudraient faire faire
leurs plans de ferme pour obtenir des heures supplémentaires. Comment
s'organiserait le ministère?
M. VINCENT: Une couple de cents...
M. COURCY: Car cela fait seulement quoi? 200, ça fait 5% à
6% des cultivateurs de Lotbinière qui demanderaient 50 heures, 40
heures, 60 heures.
M. VINCENT: Bien, l'an dernier, dans Lotbinière...
M. COURCY: Parce que vous avez un agronome là. Vous en avez deux,
vous en avez cinq pour faire 200 plans de ferme.
M. VINCENT: L'an dernier, dans Lotbinière, il y a eu 95
cultivateurs qui ont profité d'heures additionnelles. Donc, il y a 95
cultivateurs qui ont fait faire des plans de ferme.
M. COURCY: Oui.
M. LACROIX: Combien d'heures?
M. VINCENT: Us ont nécessité 2683 heures
additionnelles.
M. COURCY: Combien d'agronomes ont travaillé
là-dessus?
M. BERNATCHEZ: Les plans de ferme sont faits depuis quatre ou cinq ans.
Les concours de ferme, ce n'est pas d'hier. Les gars ont encore leurs
plans.
M. VINCENT: Dans Arthabaska, par exemple, il y a 161 cultivateurs qui
ont fait approuver des...
M. BERNATCHEZ: La rotation est établie.
M. VINCENT: Châteauguay, 22 producteurs qui ont fait faire 1,010
heures supplémentaires.
M. COURCY: Si je pose la question.,.
M. KENNEDY: Ce sont de meilleurs cultivateurs que dans
Lotbinière. Il y a eu 25 heures en moyenne dans Lotbinière. Chez
nous on en a 50. Cela se voit rien qu'à voir le
député.
M. VINCENT: Vous avez 117 cultivateurs dans Drummond.
M. COURCY: Alors si le ministre accepte la recommandation d'un agronome,
moi, je suis satisfait...
M. LACROIX: Nous ça marchait parce qu'on avait un meilleur
député.
M. COURCY: Le cultivateur, actuellement, essaye de jouer avec ça,
pour que l'agronome signe un bout de papier...
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. «Subventions». «
Acquisition de terre ».
M. COURCY: Voici un sujet. J'ai posé, en Chambre, une question au
ministre.
M. VINCENT: Où en sommes-nous, M. le Président?
Excusez-moi.
M. LE PRESIDENT: Acquisition de terres, page 42, poste 5.
M. LACROIX: A la page 42.
M. VINCENT: Acquisition de terres, d'accord.
M. LE PRESIDENT: A la quatrième ligne.
M. COURCY: Combien de terres avaient été achetées
par la Loi de rachat des terres, acquisition des terres. Il y avait $600,000.
Il y a une réglementation là-dessus. Il faut qu'il y ait un
acheteur. Mais dans les réponses du ministre, je trouve qu'il a
acheté beaucoup plus de terres qu'il y en a de revendues.
M. VINCENT: Non. L'ex-ministre est au courant. Chaque fois qu'il y a un
achat de terre, il y a un acheteur éventuel, mais la transaction ne se
concrétise pas ou ne se matérialise pas tout de suite. Donc, il y
a toujours un certain nombre de terres. D'ailleurs la réponse, quand je
l'ai donnée au député d'Abitibi-Ouest, je l'ai
vérifiée. Il y a toujours un certain nombre de terres qui sont en
transfert.
M. COURCY: Très bien. J'avais en vue à ce
moment-là, le cas Morin que le ministre connaît, que M. Lalande
connaît, où nous avions fait un achat verbal. Nous avions pris des
ententes. A un moment donné on est encore dans une situation... C'est un
cas particulier, j'en ai parlé au ministre, j'en ai parlé au
sous-ministre.
M. VINCENT: Oui, c'est un cas, c'est parce que c'est un morcellement de
terre.
M. COURCY: Mais quand j'ai vu qu'àun moment donné il y
avait des terres rachetées par la Loi de rachat des terres et qui
n'avaient pas encore été revendues, je me suis demandé
pourquoi on n'agit pas de la même façon dans le cas Morin si on le
peut dans d'autres cas.
M.VINCENT: Non.
M. COURCY: Mais le ministre vient de me fournir l'explication, c'est que
l'acheteur est là, mais le contrat n'est pas signé.
M.VINCENT: C'est ça. M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Autres dépenses. «
Insémination artificielle et amélioration des troupeaux ».
Article 1, traitements.
M. COURCY: Adopté. C'est la même politique de
développement du centre d'insémination artificielle qui se
poursuit. Contrôle des taureaux pour la chair et la progéniture,
la nourriture. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Salaires?
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. COURCY: Et, dans ce domaine-là, c'est l'intention du ministre,
je suppose, de pousser le développement du centre d'insémination
artificielle le plus possible.
M. VINCENT: Oui, oui.
M. COURCY: Pour desservir la province avec un centre ou si le ministre a
l'intention, comme des demandes nous étaient faites dans le temps que
j'étais là, d'établir d'autres petits centres, d'autres
petits postes.
M. VINCENT: Non, nous avons maintenant avec le système de
semence...
M. COURCY: Le ministre maintient cette attitude d'un centre complet avec
la meilleure qualité d'animaux.
M. VINCENT: C'est ça. M. COURCY: Très bien.
M. VINCENT: Avec peut-être des échanges de spermes avec
l'Ontario.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Frais de voyage.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Matériaux.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Même montant. Transport, $25,000.
M. KENNEDY: Le transport, est-ce que ça comprend le coût
d'achat de véhicules ou si ce sont seulement les dépenses?
M. VINCENT: Non. C'est le transport du sperme congelé.
M. KENNEDY: Ah bon! Cela ne comprend pas le déplacement du
personnel.
M.VINCENT: Non.
UNE VOIX: Cela ferait beaucoup d'individus à transporter pour
$25,000.
M. LE PRESIDENT: Traitements.
M. COURCY: Toutes les inséminations faites actuellement le sont
par semences congelées? Du centre d'insémination? Je crois que
oui.
M. VINCENT: Oui, c'est complet.
M. COURCY: C'est complet. Très bien.
M. LE PRESIDENT: Traitement électronique des données.
M. LACROIX: Là, où sommes-nous rendus?
M. LE PRESIDENT: Traitement électronique des données.
M. LACROIX: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Entretien et réparations.
M» COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Subventions: $21,000 au lieu de $9,000.
M. COURCY: Dans ce montant de subventions de $21,000 à $9,000,
est-ce qu'il y a un montant pour les inséminateurs? Ou si les
inséminateurs vont demeurer à l'emploi des cercles
d'élevage?
M. VINCENT: Non. Les inséminateurs demeurent à l'emploi
des cercles d'élevage. Les $12,000 d'augmentation des subventions... Un
instant. $9,000 l'an dernier. Cette année $21,000. Bien, ce sont des
subventions pour encourager les éleveurs à collaborer au
programme d'épreuves de progéniture des jeunes taureaux de race
laitière.
M. COURCY: Est-ce que le ministre peut m'expliquer en quelques mots, ce
que c'est?
M. VINCENT: C'est pour verser un montant de $10 pour chacune des fiches
des taureaux inscrits qui auront complété un dossier de
production officiel.
M. COURCY: Alors, ce ne sont pas de nouveaux cercles, mieux vaudrait que
le député de Lotbinière écoute son ministre.
M. VINCENT: Cette action aide les éleveurs à
défrayer les honoraires de ce système de contrôle et
aiderait à augmenter le nombre des participants. Ce sont des subventions
spéciales pour reconnaître le support de ces personnes, de ces
coopérateurs, qui, avec le centre d'insémination, vont collaborer
avec nous et que nous voulons de plus en plus nombreux. C'est là que
nous allons verser $10 pour chacune des fiches des taureaux inscrits qui auront
complété un dosser de production officiel.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Achat et location de taureaux.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Autres dépenses $14,000 et $9,000.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Service du génie, hydraulique agricole.
M. COURCY: Un instant. Moins remboursement.
M. LE PRESIDENT: Moins remboursement.
M. COURCY: L'ensemble d'insémination artificielle. D'accord.
Très bien.
M. LE PRESIDENT: Hydraulique agricole.
M. COURCY: Non, le ministre peut nous le dire.
M. LE PRESIDENT: Traitements.
M» COURCY: $116,000 plus les remboursements.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que dans les traitements, vous avez des
questions à l'hydraulique?
M. COURCY: Au remboursement.
M. LE PRESIDENT: Ah ! au remboursement vous n'avez pas...
M. VINCENT: Remboursement,$116,500.Ce sont les contributions des cercles
d'élevage de bovins: cotisation, contribution des éleveurs et
vente de taureaux qui s'élèvent à $116,500. Les taureaux
que nous revendons à cause de l'âge.
M. COURCY : Adopté. M. BERNATCHEZ: Sept.
M. LE PRESIDENT: Traitements, hydraulique agricole.
M. BERNATCHEZ: Fonction publique. M. COURCY: Un instant, s'il vous
plaît. M. VINCENT: M. Léopold Provencher.
M. COURCY: M. l'ingénieur Robert Duquette est-il encore à
l'hydraulique agricole?
M. VINCENT: Non, il est en charge des chemins.
M. COURCY: Il l'était, oui.
M. VINCENT: Il s'occupe aussi de construc- tion,tout comme à nos
laboratoires régionaux. C'est lui qui s'occupe de suivre la
construction.
M. COURCY: Alors, M. Duquette a été remplacé par M.
Provencher dans l'hydraulique agricole.
M. VINCENT: Non, M. Provencher a toujours été en charge
des régies agricoles.
M. COURCY: Au district de Québec. Il y en avait un au district de
Montréal, un au district de l'Abitibi, un au district du Lac-Saint-Jean.
M. Robert Duquette était en charge de l'hydraulique agricole et des
chemins de colonisation. Alors, si je comprends bien, il n'occupe plus cette
fonction. Il s'occupe encore des chemins de colonisation. Mais M. Provencher a
été nommé...
M. VINCENT: Oui, M. Duquette est en charge de tous les services de
génie. Mais le service de l'hydraulique agricole était sous la
responsabilité de M. Léopold Provencher.
M. COURCY: D'accord. M. VINCENT: Correct.
M. LE PRESIDENT: Article 16, frais de voyage.
M. KENNEDY: Cela comprend quoi, les frais de voyage?
M. VINCENT: Ce sont les dépenses de voyage des
ingénieurs...
M. KENNEDY: Des remboursements?
M. VINCENT: Oui à tant le mille, $0.15 le mille.
M. KENNEDY: Cela ne comprend pas l'achat du véhicule?
M. VINCENT: Non, non.
M. BERNATCHEZ: As-tu des véhicules à vendre? Tu cherches
l'article.
M. KENNEDY: Je vais le trouver.
M. LE PRESIDENT: Matériaux et fournitures.
M. LACROIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Transports, $10,000 -$10,000.
Est-ce que vous avez des questions?
M. COURCY: Matériaux et fournitures, approvisionnement
$55,000.
M. VINCENT: Des piquets, de la dynamite...
M. COURCY: Des piquets.
M. LACROIX: Pour la colonisation?
M. VINCENT: Non, c'est pour l'hydraulique agricole.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Transport, $10,000 -$10,000. Adopté.
Loyer de machinerie.
M. COURCY: Loyer de machinerie, hydraulique agricole.
M. LACROIX: Quel genre de machinerie?
M. VINCENT: C'est pour le nettoyage des cours d'eau, on peut louer des
pelles.
M. KENNEDY: Ce sont des travaux de régie, autrement dit.
M. VINCENT: Des travaux de moins de $5,000.
M. KENNEDY: De moins de $5,000 en régie.
M. VINCENT: En régie. On peut louer des pelles à des taux
approuvés par le conseil de la Trésorerie.
M. KENNEDY: Oui.
M. VINCENT: Les pelles mécaniques, tracteurs, compresseurs,
excavatrices, drainage, terrains, scies mécaniques.
M. LACROIX; Je constate qu'il y a une augmentation assez
considérable, cette année par rapport à l'an dernier.
Est-ce une indication que le ministère se départit graduellement
de son équipement?
M. VINCENT: Oui, on va le voir tantôt à l'article «
entrepôt, outillage et machinerie ».
M. LE PRESIDENT: Services contractuels, $5,800,000.
M. COURCY: Est-ce que la même politique existe dans les contrats
au service du drainage: soumissions publiques?
M. VINCENT: Soumissions publiques pour tout contrat de $25,000 et plus,
par région, tel que défini. Les contrats de $5,000 à
$25,000, sur négociation, et pour moins de $5,000, cela peut aller avec
la location d'outillage.
M. LACROIX: Quelle a été la proportion des contrats qui
ont été donnés après appel de soumissions et ceux
qui ont été donnés après négociation?
M. VINCENT: Je pense que j'ai une demande pour déposer tous les
contrats. Je n'ai pas une demande en Chambre pour le dépôt de tous
les contrats?
Ah! j'ai ça ici. J'ai le nombre de contrats, par exemple.
M. LACROIX: Quel est le total des contrats donnés après
soumissions, et combien ont été négociés?
M. VINCENT: Je n'ai pas le montant d'argent ici...
M. LACROIX: Le nombre de contrats?
M. VINCENT: Cinquante-cinq contrats de $25,000 et plus du 1er avril au
31 décembre 1967, qui ont été en soumissions publiques. Il
a cent vingt-six contrats de $5,000 à $25,000 qui ont été
négociés, dont trois en Abitibi-Est, quatre en Abitibi-Ouest,
Argenteuil zéro, Arthabaska deux, Bagot cinq, Beauce un, Beauharnois un,
Nicole t...
M. KENNEDY: Quatre, Châteauguay. M. VINCENT: Nicolet, huit.
M. COURCY: Nicolet, huit seulement! Vous en avez deux cents en
retard.
M. VINCENT: Ah oui! mais ça, seulement du 1er avril au 31
décembre. 1967.
M. COURCY: G. Nicot va se fâcher.
M. VINCENT: Lotbinière,... G. Nicot n'en a qu'un. Je pense que
Bernard Proulx, qui avait des contrats à négocier avec l'aide du
gouver-
nement en a quatre. M. André Bouvet en a trois. Là je ne
m'en souviens pas.
M. COURCY: Lotbinière m'intéresse...
M. KENNEDY: Châteauguay, combien y en a-t-il?
M. VINCENT: Lotbinière, il y en a trois...
M. COURCY: Seulement trois? M. VINCENT: ... négociés.
M. COURCY: C'est un mauvais député, mauvais adjoint.
M. VINCENT: ... et un en soumissions publiques. C'est le premier.
M. COURCY: L'arrêté en conseil, qui fixait à $5,000
et plus pour demandes de soumissions publiques, a été
amendé.
M.VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Pour les monter à $25,000.
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: Le ministre pourrait-il me dire s'il est vrai que, dans
plusieurs cas, le plus bas soumissionnaire n'a pas été
accepté?
M. VINCENT: Il y a certains cas où le plus bas soumissionnaire
n'a pas été accepté d'ailleurs vous le verrez par
le dépôt des contrats en raison de conditions qui
n'étaient pas remplies, telles bons de soumissions, bons de
garantie...
M. COURCY: Oui, mais tout cela, c'est compris...
M. VINCENT: II faut que les conditions soient remplies, et lorsqu'elles
le sont toutes, le plus bas soumissionnaire est toujours accepté. Si
toutes les conditions sont remplies...
M. COURCY: Oui?
M. VINCENT: ... le plus bas soumissionnaire est accepté. Une
exception peut-être dans le comté de Rivière-du-Loup,
à un certain moment donné, il y avait un contrat...
M. LACROIX: Alléghanys Construction avait soumissionné
pour $55,000, et Emilien Morel a eu le contrat pour $62,000.
M. LE PRESIDENT: C'était un central négocié.
M. LACROIX: C'était par des soumissions publiques, et le plus bas
soumissionnaire était Alléghanys Construction, qui tout de
même est bien organisé, et le contrat a été
donné à Emilien Morel de Rivière-du-Loup, pour
$62,000.
M. VINCENT: II y avait certainement une raison.
M. LACROK: Les deux sont des organisations responsables et bien
outillées.
M. GARDNER: II y en a un qui est en retard dans tous ses contrats.
M. LACROIX: Non, non.
M. VINCENT: Il y a certainement une raison que je peux donner. Il
s'agirait d'avoir le contrat.
M. COURCY: Ce que le député vient de dire, ce n'est pas un
problème, parce qu'il y a un bon de garantie pour l'exécution des
travaux. Si le ministère n'est pas satisfait de l'exécution des
travaux, il en avertit l'entrepreneur et il peut saisir le dépôt
de garantie.
M. GARDNER: On a le même cas dans mon comté où un
entrepreneur en a pris plus que pour ses capacités et il n'est pas
capable d'exécuter ses contrats dans le temps demandé.
M. LACROIX: Dans ce cas-là, Alléghanys Construction a
$300,000 d'équipement.
M. VINCENT: Il s'agirait de voir les raisons... C'est officiel,
d'ailleurs les constrats seront déposés.
M. COURCY: Il y a eu d'autres cas.
UNE VOIX: A l'acceptation globale du budget vous pouvez donner les
détails concernant le contrat...
M. VINCENT: Enfin, je n'ai pas le dossier, mais je peux le donner.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que ce serait satisfaisant qu'on le donne plus
tard?
UNE VOIX: Oui.
M. VINCENT: Non, mais je peux le donner. Envoyer l'information comme
cela.
M. LACROIX: J'apprécierais cela. Entre Alléghanys
Construction et Emilien Morel; le contrat a été donné
à Emilien Morel alors qu'il y avait $7,000 de différence, et le
plus bas soumissionnaire n'a pas eu le contrat. Et remarquez bien que les deux
sont équipés et organisés pour faire le travail. Je ne dis
pas que Morel n'est pas équipé, mais de toute façon c'est
qu'il y a 10% de différence et un peu plus et...
M. VINCENT: II y a certainement une raison...
M. LACROIX: Le plus bas soumissionnaire n'a pas été
respecté.
M. VINCENT: II y a certainement des raisons, et d'ailleurs...
M. HARVEY: La raison qui a été donnée c'est:
Monsieur vous avez assez de travail actuellement.
M. VINCENT: Tout dépend. C'est justement là qu'il faut
vérifier combien la personne avait de contrats et si elle pouvait le
réaliser dans la période donnée suivant la soumission. Si
c'était impossible de le réaliser au cours de cette
période-là, le service contractuel, c'est-à-dire le
service de l'hydraulique agricole ne prendra pas le risque de donner un contrat
sans qu'il soit réalisé la même année. Mais je me
souviens d'avoir donné des réponses en Chambre sur des questions
écrites, sur chacun des contrats donnant les raisons pour lesquelles le
service de l'hydraulique agricole n'a pas recommandé tel entrepreneur.
Cela, je peux le donner.
M. LACROIX: Quand cela viendra en Chambre, j'aurai plus de
détails...
M. VINCENT: Vous pourrez poser la question.
M. COURCY: Alors adopté.
M. HARVEY: Alors, dans un cas semblable, est-ce que le ministre pourrait
dire que c'est la politique générale du conseil du trésor,
ou du conseil des ministres, quand il est prouvé qu'un entrepreneur a
trop de contrats pour pouvoir les exécuter selon les exigences du devis,
dans une limite de temps mentionné au devis, que c'est une raison
majeure pour attribuer le contrat au deuxième plus bas?
M. VINCENT: Si le contrat ne peut pas être exécuté
dans les termes, c'est-à-dire dans la période de temps...
M. HARVEY: Est-ce une politique générale? C'est parce que
j'ai à l'esprit quelque chose qui ne concerne pas l'agriculture qui va
être de la Voirie, mais je suis content qu'il me dise cela.
M. LACROIX: A toutes fins pratiques, qui détermine si le
soumissionnaire est en mesure de remplir le contrat qu'il s'engage à
exécuter?
M. VINCENT: D'abord, le bureau régional, le service de
l'hydraulique agricole. Les bureaux régionaux font des indications, des
recommandations, cela va à la trésorerie et la trésorerie
peut redemander des explications additionnelles ou encore refuser une
recommandation du service de l'hydraulique agricole. Il y a toujours une
enquête ou une étude qui se fait quand ce n'est pas le plus bas
soumissionnaire. Pourquoi le contrat sera-t-il donné au deuxième
plus bas soumissionnaire? Il y a toujours de bonnes raisons quand on ne le
donne pas au deuxième plus bas soumissionnaire.
D'ailleurs il faut que ce soit une politique de cette
façon-là pour...
M. LACROIX: J'avais l'intention de poser cette question-là avec
plus de détails.
M. VINCENT: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Si nous revenions à la subvention.
Adopté.
Autres dépenses. Adopté.
M. KENNEDY: M. le ministre, tandis que vous serez dans vos recherches,
il y a eu apparemment c'est ce qu'on m'a dit, je ne suis pas allé
vérifier à la source dans le comté de
Vaudreuil-Soulanges, une entreprise qui a son pied-à-terre dans
Châteauguay, elle s'appelle Excavation Lery Inc. Apparemment elle
était le plus bas soumissionnaire et le propriétaire m'a dit
qu'il n'avait pas eu le contrat. Je ne sais pas sur quel cours d'eau.
C'était un contrat qui était sorti à la fin de
l'année.
Ce n'était pas dans mon comté, alors je n'ai fait aucune
intervention.
M. VINCENT: Je voudrais avoir le nom.
M. KENEDY: C'était Excavation Lery Inc. qui était
apparemment le plus bas soumissionnaire.
M. VINCENT: J'ai un exemple qui m'a frappé quand j'ai reçu
du service de l'hydraulique agricole les soumissionnaires pour un contrat. Il y
avait six soumissionnaires pour ce contrat-là. Les cinq premiers
soumissionnaires, les cinq plus bas manquaient tous, soit le bon de garantie ou
encore d'autres détails additionnels qui n'étaient pas
acceptables par la Trésorerie. La seule personne, même s'il y
avait une différence de $6,000, $7,000 ou $8,000 même
peut-être plus que ça, c'était le sixième plus bas
soumissionnaire. Dans ce cas-là, mol, j'ai recommandé avant
d'aller à la Trésorerie, qu'on demande de nouvelles soumissions,
mais ça pose un problème. Est-ce qu'on va redemander de nouvelles
soumissions? Cela pose toujours ce problème-là, mais chaque fois
qu'il arrive qu'un entrepreneur ne remplit pas les exigences, c'est toujours
pénible de l'éliminer.
Parce que cela prend une bonne raison...
M. KENNEDY: Non, mais je pose la question. En fait, c'est plutôt
pour mon renseignement personnel, pour avoir une réponse à
donner. Ce n'est pas chez nous alors...
M. LE PRESIDENT: Le ministre pourra fournir des informations.
Traitement...
M. VINCENT: Non, est-ce qu'on l'adopte?
M. LE PRESIDENT: Oui, adopté et vous fournirez...
M. LACROIX: Non, mais il reste qu'en Chambre, il y a certains
députés qui ne peuvent participer aux délibérations
ici et qui ont des questions à poser...
M. VINCENT: Il n'y a pas d'Inquiétude de ce
côté-là. D'ailleurs, j'ai déjà 55 questions
à l'ordre du jour.
M. COURCY: Nous c'est pareil mais seulement, quand le
député de Champlain va se lever et dire que c'est adopté,
c'est fini cette affaire-là. Alors, les règlements...
M. LACROIX: Les règlements de... De ce
côté-là, même le député de Champlain,
même le leader parlementaire... j'ai lu le règlement aujourd'hui,
même si on voulait retourner au comité plénier, à ce
moment-là, on pourrait recommencer toute la discussion au complet.
M. LE PRESIDENT: Chemins de colonisation... et traitements.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de voyage.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Entretien et réparations.
M. COURCY: Diminution. Ah! cela me surprend.
M. VINCENT: Bien, ça surprend. C'est que l'an dernier...
M. COURCY: Vous aviez attendu...
M. VINCENT: C'est que l'an dernier, le budget pour l'entretien et les
réparations était de $1,650,000. C'est-à-dire il y a deux
ans. Celui de la construction était de $2,500,000.
M. COURCY: C'est à part, ça.
M. VINCENT: Non, non. C'était construction: $2,500,000;
entretien, $1,650,000. L'an dernier, nous avons haussé le budget
d'entretien de $500,000 et nous avons haussé le budget de construction
de $2 millions. Et cette année...
M. COURCY: Parlons de l'entretien. M. VINCENT: Mais c'est ça.
M. COURCY: Tout à l'heure, nous parlerons de construction.
M. VINCENT: Et cette année, nous revenons à $1,650,000
à l'entretien et nous conservons les $4,500,000 pour la
construction.
M. COURCY: Vous ne pouvez pas faire l'entretien avec la construction.
C'est séparé carrément. Alors, parlons de l'entretien.
L'an passé, sur $2,150,000, combien avez-vous dépensé?
M. VINCENT: On a dépensé presque le budget.
$2,100,951.05.
M. COURCY: Alors, c'est $2,100,000. Et puis, cette année, on
diminue pendant que nos chemins de colonisation actuellement...
M. VINCENT: Non, l'an dernier, il y a eu un montant de $500,000
additionnel pour certains services spéciaux, pour l'entretien de
certains bouts de chemin qu'il fallait faire l'an dernier. On a demandé
un budget augmenté, oui le
budget a augmenté de $500,000 pour l'an dernier.
M. COURCY: Oui. Qu'est-ce que vous en avez fait alors, si vous n'avez
pas entretenu les chemins de colonisation?
M. VINCENT: Oui, on l'a fait en 66/67. Nous avions alors un budget
je donne l'explication aux députés d'entretien de
$1,650,000. Et l'an dernier, nous avons demandé un montant additionnel
de $500,000 pour pouvoir aller dans certains chemins. Tout de suite l'an
dernier parce que c'était urgent.
M. COURCY: Bon. Quels sont ces chemins?
M. VINCENT: Et cette année, nous revenons au budget ordinaire
d'entretien de $1,650,000.
M. COURCY: Vous n'êtes pas obligés d'aller dans les
mêmes chemins, cette année.
M. VINCENT: Il le faudrait mais nous avions demandé l'an
passé une augmentation spéciale de $500,000 pour aller au plus
urgent.
M. COURCY: Non, mais est-ce que ces chemins n'existent pas encore?
M. VINCENT: Oui, ils existent encore mais on a demandé un montant
additionnel de $500,000 l'an passé.
M. COURCY: Cette année, il diminue de $500,000. Alors, cela veut
dire que vous allez abandonner ces chemins.
M. VINCENT: On ne diminue pas cette année, on retourne au
même budget. L'an passé, on leur a demandé un demi-million
de plus.
M. COURCY: Ce sont des jeux de mots, voyons. $2,150,000, cette
année $1,650,000. Et vous dites, on ne diminue pas. Vous diminuez de
$500,000. Maintenant, les chemins sont impassables dans les colonies
actuellement. D'ailleurs, le ministre a dû recevoir des requêtes et
des requêtes des différents comtés...
M. VINCENT: C'est ce qui m'a surpris quand l'ex-ministre avait
diminué le budget à $2,500,000 pour la construction.
M. COURCY: C'est une autre chose, la construction. Le ministre en
parlera tantôt quand on va arriver aux mobilisations. Là, on parle
d'entretien de chemins. Vous emprun- tez $500,000 et les chemins ne sont pas
entretenus. Le ministre a reçu des requêtes de paroisses
entières.
Le député de Rouyn-Noranda a déclaré que ce
n'était pas passable dans ces chemins de colonisation tels ceux de
Beaudry, et le budget diminue de $500,000.
M. VINCENT: M. le Président, le budget pour l'entretien au
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation pour les chemins
était de $1,650,000.
M. COURCY: II était de $2,150,000 en 67/68, c'est écrit
là-dedans.
M. VINCENT: Oui, il était de $1,650,000 en 66/67 et l'an dernier,
afin de pouvoir, avec notre budget de construction, remettre des chemins
à la voirie, nous avons demandé un supplément de $500,000,
une augmentation de budget de $500,000 pour revenir à $1,650,000, budget
ordinaire cette année. Et on nous l'a accordé. L'an dernier, le
comité a voté le montant de $2,150,000 avec cette addition de
$500,000. Cette année, nous revenons au montant de $1,650,000 pour
l'entretien.
M. COURCY: Alors, cela veut dire qu'il y a $500,000 de moins d'urgence
cette année qu'il n'y en avait l'année passée.
M. VINCENT: Ce n'est pas qu'il y a moins d'urgence. Mais le montant
additionnel que nous avons placé l'an dernier pour faire des
réparations très urgentes...
M. COURCY: Dans quel comté et dans quel...
M. VINCENT: Un peu dans tous les comtés de la province.
M. COURCY: Dans des chemins de colonisation ou dans des chemins
touristiques qui vont aux lacs?
M. VINCENT: Dans les chemins de colonisation.
M. COURCY: Combien d'argent a été placé dans les
chemins touristiques?
M. VINCENT: Les chemins touristiques? UNE VOIX: On n'en a pas faits.
M. VINCENT: Il n'y a pas d'argent qui a été
dépensé dans des chemins touristiques.
M. BERNATCHEZ: II n'y a pas de touristes.
M. COURC Y: Aucun montant n'a été dépensé
dans le comté de Montcalm pour des chemins qui conduisent à des
lacs?
M. VINCENT: Dans le comté de Montcalm, si vous avez un chemin qui
sert aux fins de colonisation et qui peut conduire à un lac, d'accord,
on n'enlèvera pas le lac de là.
M. COURCY: Parce que nous avions changé la politique de la
colonisation. Elle servait pour toute autre fin que pour des chemins de
colonisation, et dans le passé on employait l'argent pour faire des
chemins pour se rendre directement à des lacs en pleine forêt.
M. VINCENT: Pour la construction.
M. COURCY: Construction et entretien, cela a été
arrêté. Nous l'avons arrêté. Est-ce que le ministre
maintient cette même politique que l'argent voté pour les chemins
de colonisation soit employé pour les chemins de colonisation?
M. VINCENT: Oui, parce qu'autrement on ne peut pas l'employer.
M. COURCY: Et le ministre peut me certifier qu'il n'y a pas eu d'argent
dépensé pour des chemins touristiques.
M. VINCENT: Non, parce qu'autrement on ne peut pas l'employer.
M. COURCY: Alors, c'est à peu près...
M. VINCENT: On ne peut pas émettre de permis.
M. COURCY: Alors, nous avons la même quantité de chemins et
sur l'an passé, il y a une diminution de $500,000, alors que l'an
dernier, les chemins ont été très mal entretenus, les
chemins de colonisation...
M. VINCENT: Nous avons...
M» COURCY: Les chemins de colonisation ont été
très mal entretenus, qu'est-ce que ce sera cette année avec
$500,000 de moins?
M. VINCENT: Nous avons moins long de chemin parce que, avec la
construction l'an dernier et avec l'amélioration, le montant additionnel
de $500,000, nous avons remis plus de chemins à la voirie.
M. COURCY: Combien de milles de chemin ont été remis
à la voirie?
M. VINCENT: Je n'ai pas les détails ici. Mais je pourrais quand
même les obtenir.
M. COURCY: Alors, est-il possible qu'il y ait plus que 25 milles de
chemin remis à la voirie?
M. VINCENT: Ah! plus que cela. Il s'est fait plus de construction et
plus d'entretien.
M. COURCY: 25 milles chez vous, plus 25 milles, on est rendu à
50. Est-ce qu'il y a dans la province 100 milles de chemin qui ont
été remis à la voirie?
M. VINCENT: Plus que cela.
M. COURCY: Est-ce que 200 milles ont été remis à la
voirie?
M. VINCENT: Je n'en ai aucune idée.
M. COURCY: Je prends note qu'il y en a déjà 50 milles dans
deux comtés, j'ai hâte de voir la réponse du ministre.
M. BERNATCHEZ: Adopté?
M. COURCY: Dans les rapports du ministre, je crois...
M. BERNATCHEZ: 3 Entrepôts, outillage...
M- LE PRESIDENT: Une minute, s'il vous plaît.
M. COURCY: ... comme d'ailleurs à tous les ans, cela ne serait
pas pire cette année que les autres années parce qu'on ne remet
pas à la voirie les chemins de colonisation par centaines de milles.
M. VINCENT: Plusieurs milles ont été pris.
M. COURCY: On verra. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Entrepôts et outillage, messieurs.
Traitements.
M. BERNATCHEZ: Adopté. M. LE PRESIDENT: Salaires.
M. BERNATCHEZ; Adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de voyage.
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Matériaux, fournitures et
approvisionnements.
M. VINCENT: II y a une diminution assez considérable ici de $2
millions à $850,000 parce qu'il ne se fait pas d'achat de machines.
M. LACROIX: Vous disposez de...
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Transport.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Equipement.
M. KENNEDY: Le transport, est-ce que cela comprend tout simplement le
déplacement du matériel?
M. VINCENT: Oui, le transport de nos machines.
Comme il y a moins de machines, il y a moins de transport.
M. KENNEDY: Je suis d'accord, mais je cherche un article.
M. LE PRESIDENT: Véhicules-moteur: $120,000.
M. KENNEDY: Est-ce que le ministre pourrait nous dire combien cela
comprend d'unités nouvelles prévues pour le budget 68/69?
M. VINCENT: Huit camions de cinq tonnes, dix station-wagons, et il y
aurait aussi une possibilité d'achat de dralneuses.
M. KENNEDY: II n'y a pas de véhicules-automobiles.
M. VINCENT: Non, à part les dix station-wagons.
M. KENNEDY: Il n'y a pas de passagers. M. VINCENT: Non.
M. BERNATCHEZ: On a des gars qui travaillent, pas des gars qui se
promènent.
M. KENNEDY: Combien y a-t-il de machines à drainer?
M. VINCENT: II y a huit camions de cinq tonnes pour un montant de
$40,000 environ. Il y aurait dix station-wagons pour un montant de $30,000
environ.
M. COURCY: Ce n'est pas cher. UNE VOIX: Ce sont de petits «
stations ». M. KENNEDY: Des Renault. Des minis. M. COURCY: Des
dralneuses?
M. VINCENT: Bien, il reste un montant de $50,000 pour acheter une ou
deux dralneuses. C'est une dralneuse en définitive. Mais seulement il
est possible qu'on aille par location à l'entreprise privée.
M. KENNEDY: Au même article, est-ce que le ministre pourrait nous
donner le nombre approximatif de véhicules-automobiles?
M. VINCENT: Que nous avons?
M. KENNEDY: Les autos, non pas les station-wagons ni les camions, les
autos appartenant au ministère?
M. VINCENT: C'est-à-dire, depuis le 16 Juin, on n'en n'a pas
achetées.
M. KENNEDY: Le ministre en a acheté une. La politique du
ministère, maintenant, c'est de payer tant par mille aux
employés.
M. VINCENT: Ce n'est pas la politique du ministère, c'est une
politique générale pour tous les ministères qui utilisent
des véhicules-automobiles, et, présentement, on m'informe que la
Direction générale des relations de travail et la
Trésorerie envisagent cette politique-là.
M. LACRODC: Combien payez-vous pour un employé qui utilise sa
voiture? Combien le dédommagez-vous?
M. VINCENT: C'est $0.15 le mille pour les premiers 5,000 milles et $0.10
pour les 5,000 milles additionnels, et ça va en décroissant, il y
a un tableau.
M. LACROIX: Vous n'avez pas non plus un montant fixe pour la
dépréciation. C'est compris dans le montant par mille.
M. LE PRESIDENT: Assurance. Entretien et réparations
d'entrepôts.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Autres dépenses.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Services du génie.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Remboursements, $278,000. J'aimerais qu'on me laisse
énumérer les articles avant de les adopter, s'il vous
plaît.
UNE VOIX: Bien.
M. LE PRESIDENT: Les remboursements?
UNE VOIX: En quoi consistent les remboursements aux services du
génie?
M. VINCENT: Il y a les contributions des cultivateurs pour les travaux
de drainage souterrains, $0.08 le pied; contributions des cultivateurs pour
creusage de puits, $60,000; contributions des cultivateurs pour travaux
d'amélioration des terres, $60,000; contributions des divers
ministères, pour la décoration des diverses expositions,
$20,000...
M. COURCY: Cela, c'est imputé aux autres ministères.
M. VINCENT: C'est ça. Et puis location de machinerie à
divers ministères, $15,000 et location de machinerie, $5,000.
M. COURCY: Cela, ce sont les $50,000 d'imputation. Adopté.
M. VINCENT: Puis, la vente de matériel aux colons, $75,000.
M. LE PRESIDENT: Imputation ça marche? UNE VOIX:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Direction générale de la
commercialisation, mise en marché. Traitements, salaires.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: C'est $80,000.
M. COURCY: Qui est en charge de la direction générale de
la commercialisation?
M. VINCENT: M. Gilles Ledoux.
M. LACROIX: Vous prévoyez l'engagement d'un fonctionnaire de plus
pour les $30,000 d'augmentation.
M. BERNATCHEZ: Avec les salaires de la nouvelle convention.
M. LACROIX: Cela fait une augmentation de salaire de l'ordre de 80%.
M. KENNEDY: Cela fait de $3,000 à $4,000 par employé.
M. LACROIX: C'est 80% d'augmentation de salaire.
M. VINCENT: II y a le salaire de $20,000 de M. Ledoux qui est
transféré de la Régie des marchés au Service de la
commercialisation. A part ça, il y a les autres augmentations. Mais
c'est surtout ça.
M. KENNEDY: Très bien.
M. LACROIX: II y a huit employés de la direction
générale de la commercialisation. C'est probablement un service
que l'on aurait avantage à augmenter pour lui donner plus de personnel
et plus de commodité parce que ce qui doit manquer le plus dans
l'agriculture québécoise, c'est la mise en marché. Je
pense que le ministère est très avare de ses deniers quand il
consacre seulement $97,000 sur un budget de $100 millions. La direction
générale de la commercialisation est la partie la plus faible de
l'agriculture québécoise.
M. VINCENT: Vous avez, à la régie des marchés, des
fonctionnaires qui sont quand même dans la...
M. LACROIX: Mais en fait la régie des marchés... la
direction générale de la commercialisation, à mon point de
vue, doit être au-dessus de la régie des marchés...
M. VINCENT: C'est une nouvelle direction générale qui
comprend exclusivement des spécialistes préposés à
l'élaboration de projets de commercialisation: traitements, frais de
voyage et autres dépenses. C'est un nouveau service. Il va falloir faire
des réaménagements comme on le mentionnait tout à l'heure
en partant d'au-
très secteurs. Vous allez avoir, par exemple, la direction
générale de la commercialisation; vous allez avoir les
conseillers en programmation qui peuvent travailler avec ces gens-là. Il
va falloir faire des réaménagements, amener des personnes
à travailler sous la responsabilité de M. Ledoux à la
direction générale de commercialisation. C'est quelque chose de
neuf. C'est une nouvelle...
M. LACROIX: Assurément, le ministère doit donner une
importance très considérable à cette direction
générale qui peut être certainement la pierre d'achoppement
de l'agriculture. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Salubrité des aliments et inspection des
produits agricoles. Traitements.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Salaires.
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de voyage.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Honoraires. Frais de bureau, matériaux,
fournitures et approvisionnements. Adopté en bloc. Produits
laitiers.
M. COURCY: II n'y a rien de changé là-dedans. Un
instant.
M. LACROIX: Les subventions sont versées à...
M. LE PRESIDENT: Les subventions sont versées à qui dans
la salubrité des aliments? On demande ça.
M. VINCENT: Subventions pour épreuves de sang. $0.03 par
épreuve payables aux membres de couvoirs coopératifs...
Indemnités pour animaux morts de la rage. Aide visant à
améliorer la qualité du lait destiné à la
fabrication. C'est le montant de $500 pour la construction d'une laiterie de
ferme répondant aux normes prescrites et $400 pour l'achat d'un appareil
de refroidissement.
M. LACROIX: Un « bulk tank » qu'ils appellent ça?
M. LE PRESIDENT: C'est ça. Cela va?
UNE VOIX: Cela va.
M. VINCENT: Moins une contribution de 40% du gouvernement du Canada pour
les animaux morts.
M. LE PRESIDENT: Frais de déménagement UNE VOIX:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Autres dépenses. Nous allons aux produits
laitiers avec les traitements: $603,700.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de voyage.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de bureau.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Matériaux et fournitures.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Direction générale de la
commercialisation: subventions, $2,319,500.
M. LACROIX: Subventions aux produits laitiers, ce sont des subventions
aux laiteries?
M. LE PRESIDENT: Transport.
M. VINCENT: Un instant. Subventions aux produits laitiers. Je l'ai
ici.
M. LACROIX: Direction générale de la
commercialisation.
M. VINCENT: Un montant de... M. LACROIX: C'est $2,319,000. UNE VODX: A
l'article 5.
M. VINCENT: $2,319,000, ce sont les subventions pour normaliser, par
rapport au prix national et selon leur utilisation, le prix du lait et de la
crème de transformation dans les régions
périphériques. Nous avons $1,400,000 pour ça au budget
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Autres dépenses. M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Contribution du gouvernement du Canada, $8,000.
M. VINCENT: Je l'ai donné tout à l'heure, c'est 40%...
M. LE PRESIDENT: Adopté, M. le ministre. Recherche et
enseignement: Traitements.
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. COURCY: Recherche. Cela, c'est un domaine qui est très
important et le ministère de l'Agriculture, je ne sais pas, a toujours
de la difficulté à augmenter le budget à la recherche.
M. VINCENT: Bien, c'est-à-dire qu'il a été
augmenté assez considérablement l'an dernier, si vous vous
souvenez.
M. COURCY: II est déjà diminué.
M. VINCENT: Juste un instant. Dans diminution sur les salaires, si on
prend, par exemple...
M. COURCY: Les chiffres ne font pas grand-chose. Mais c'est un domaine
en particulier...
M. VINCENT: Oui, d'accord.
M. COURCY: ...où le ministère -d'ailleurs quand
j'étais là, j'ai essayé, je suis certain que le ministre
va m'approuver où tous les efforts devraient être
déployés pour aller parce que tout le monde le dit, les
officiers du ministère le disent, le ministre y pense, j'en suis
assuré c'est un domaine où des efforts substantiels
devraient être faits pour être capables de faire deux fois, trois
fois, quatre fois, et même cinq fois plus de recherches qu'on en fait
actuellement.
M. VINCENT: Il y a quand même une diminution à faire
à ce niveau. D'ailleurs c'était commencé au Conseil de
recherche.
M. COURCY: On a l'Institut agronomique de l'université, où
il y a un groupe de professeurs. Ils sont une cinquantaine, qui pourraient
certainement avec avantage avoir des projets de recherche.
M. VINCENT: Oui, d'ailleurs, ils en ont.
Avec le Conseil de recherche, il s'accentue de plus en plus une
coordination qui doit exister entre le projet d'université, au
collège Macdonald, à l'université Laval. Il faudra aller
ajuster cette coordination avec le gouvernement fédéral. Mais en
ce qui concerne le budget lui-même, les subventions sont exactement les
mêmes. Ce qui a diminué, ce sont les salaires. Ce qui a
diminué aussi, ce sont les frais de voyages, $2,000. On n'en parle pas.
Mais la diminution n'est pas attribuable aux subventions qui sont encore
à $625,000.
M. COURCY: Non, non. Mais, je demanderais su ministre de continuer les
efforts que le ministère a commencés en vue d'augmenter, dans la.
mesure du possible, les montants versés aux recherches agricoles dans la
province.
M. LE PRESIDENT: J'abonde dans le même sens.
M. LACROIX: En 66/67, alors qu'il y avait des crédits et des
prévisions pour $5,097,000 dans la direction générale de
la recherche et de l'enseignement, il s'est dépensé $4,365,000.
Il y a un montant de $732,000 qui était autorisé et qui n'a pas
été utilisé. Quand on connaît l'importance de la
recherche et de l'enseignement, on devrait au moins dépenser l'argent
qui est voté pour ces fins-là. C'est dansles comptes publics
66/67. Il y a eu un montant de $732,000 qui n'a pas été
utilisé. Pourtant on a de la place à loger cela.
M. VINCENT: Dans les comptes publics, d'accord.
M. LACROIX: Direction générale de recherche et
d'enseignement, y compris subventions et bourses. Il y avait $5,097,000
d'autorisés. Il y a eu $4,470,000 de dépensés moins les
remboursements. Il y a eu $732,000 de moins de dépensés. Cela
représente 15% des montants qui n'ont pas été
utilisés et je pense que particulièrement dans ce
domaine-là, il ne devrait jamais y avoir de résidus sur les
montants qui ont été votés. Il devrait plutôt en
manquer. On devrait défoncer le budget mis à la disposition du
ministère.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Honoraires? Adopté.
M. COURCY: Frais de voyage?
M. LE PRESIDENT: Adopté. Matériaux et fournitures?
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Loyer?
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Equipement?
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Subventions?
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Allocations et bourses?
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Autres dépenses?
M. COURCY: Adopté.
M. LACRODX: Ces subventions-là, ce sont des bourses?
M. VINCENT: Ce sont des subventions pour des projets de recherche dans
les universités, pour les professeurs d'université. J'ai la liste
ici, je pourrais la fournir.
M. LACROIX: Payées aux universités et autres organismes
d'éducation et de recherche.
M. LE PRESIDENT: Stations de recherche: traitements.
M. COURCY: Les traitements: adopté.
M. LE PRESIDENT: Salaires, frais de voyage, matériaux de
fourniture et approvisionnement.
M. COURCY: Maintenant, dans les stations de recherche, vous avez la
station de recherche de Manicouagan et celle de Deschambault, en avez-vous
d'autres?
M. VINCENT: Un instant, parmi les stations de recherche, vous avez
Baie-Saint-Ludger, Deschambault, Les Buissons, Sainte-Martine, Saint-Hyacinthe,
La Pocatière.
M. COURCY: A Baie-Saint-Ludger, c'est la recherche.
M. KENNEDY: Combien avez-vous pour la station de recherche de
Sainte-Martine?
M. COURCY: Combien y a-t-il de stations de recherche dans la
province?
M. VINCENT: Bien c'est ce que j'ai dit: Baie-Saint-Ludger, Deschambault,
Les Buissons, Sainte-Martine, Saint-Hyacinthe, La Pocatière : six.
M. KENNEDY: Combien avez-vous pour la station de recherche de
Sainte-Martine?
M. VINCENT: Ce n'est pas défini par station.
M. KENNEDY: Parce que je ne vois pas beaucoup ce qu'ils cherchent
là, à moins de se chercher eux-mêmes!
M. COURCY: Pour faire votre budget de $224,000 en fourniture, vous devez
avoir les détails des différentes stations de recherche.
M. VINCENT: Les traitements, c'est général, les salaires,
c'est général; les frais de voyage pour les six stations:
$25,000; les matériaux, il y a un montant de $25,000 qui est
attribué, pour les frais de voyage en groupant les six stations.
M. COURCY: Oui, tout ça, c'est bien.
M. VINCENT: Mais il y a des projets, seulement les projets
spécifiques qui sont dans l'immobilisation.
M. COURCY: Alors, combien d'argent pour Sainte-Martine, combien pour
Baie-Saint-Ludger, Manicouagan...
M. VINCENT: Dans ces groupes-là, cela a toujours
été comme ça. D'ailleurs, il y a un montant de $20,000 par
exemple, pour « entretien et réparations », pour les six
stations.
M. COURCY: C'est bien. Est-ce que le ministre a l'Intention de continuer
et d'intensifier le développement de la station de production de patate
de semence de Manicouagan?
M. VINCENT: Ah, oui! le travail se continue à pleine haleine dans
cette station de recherche.
M. COURCY: Quelle a été l'augmentation du nombre d'acres
en culture?
M. VINCENT: Je sais qu'il y a eu une assez forte augmentation.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention d'intensifier encore
davantage le développement de la station de recherche et de la station
de reproduction? Parce qu'il y a deux stations.
M. VINCENT: Cette année, par exemple, on prépare la
construction d'un caveau supplémentaire. On sait qu'au cours de l'an
dernier il y a eu défrichage de je ne sais pas combien d'acres pour
faire des expériences. Je ne me souviens que de cela, de la construction
d'un caveau supplémentaire cette année.
M. LACROIX: II faut qu'ils arrêtent à 11 heures, ils ne
peuvent pas aller plus loin. Il est 11 heures, je pense qu'on va ajourner.
UNE VOIX: Avez-vous bien d'autres choses?
M. LACROIX: Sans avoir bien des choses, il reste quand même trois
pages.
M. VINCENT: A la station de Manicouagan. En 1965, il y avait une
superficie de 40 acres en culture de pommes de terre. En 1966, nous sommes
montés à 47 acres; en 1967, entre 70 et 80, nous n'avons pas le
chiffre exact. En 1965, sur les 40 acres, il y a eu une production de 5350 sacs
de 75 livres; 1966, 8,100 sacs, et en 1967, approximativement 15,000.
M. COURCY: Alors cela monte graduellement.
M. VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Alors, le ministre al'intention de continuer.
M. VINCENT: Maintenant, la majeure partie de la superficie cultivable
est défrichée: maintenant, 1,200 acres. Il y a 600 acres de
déboisés et 475 acres de cultivables maintenant. On y produit la
semence libre de 9 variétés: Montagne-verte, Irish,
Kénébec, Catadin...
M. COURCY: C'est parce que c'est une station très importante
à développer. Est-ce que M. Campagna est encore en charge de la
station de recherche?
M. VINCENT: M. Banville remplace son assistant.
M. COURCY: Est-ce que M. Baribeau est encore en charge à la
station de reproduction?
M. VINCENT: Lui aussi prend sa retraite quand? Dans trois mois
environ.
M. COURCY: Est-ce que les jeunes qu'il a commencé à
préparer depuis quelques années sont capables de prendre charge
de la station?
M. LE PRESIDENT: Messieurs, il est onze heures. Est-ce qu'il y aurait
moyen d'adopter? Un instant avant de quitter. Est-ce que ça vous irait
si on finissait aux Instituts de technologie agricole?
M. COURCY: Dans les recherches...
M. LE PRESIDENT: Vous avez d'autres questions à poser?
M. COURCY: Parce que là, il y a un problème de
remplacement.
M. LE PRESIDENT: Pour le personnel?
M. COURCY: Je m'en suis assuré. Mais depuis quelques
années, avant que M. Campagna prenne sa retraite, il préparait
avec M. Baribeau les gens pour prendre la relève. Mais c'est très
important de la développer parce qu'on importe dans la province de
Québec une quantité énorme de patates et c'est l'endroit
idéal pour faire une patate exempte de maladie pour la reproduction.
Alors, si le ministre croit sincèrement qu'on doit la développer
davantage, c'est parce qu'il est satisfait s'il continue l'action
commencée.
M. VINCENT: D'ailleurs, c'est ce qui s'est fait à l'automne 1966
avec des expériences nouvelles. Même pour avancer les
expériences de l'automne 1966, de concert avec le Nouveau-Brunswick,
nous sommes allés faire de la plantation Nouveau-Brunswick-Québec
en Floride pour avancer de deux ans. Cela s'est fait encore l'automne
dernier..
M. LACROIX: Vous irez vérifier si ça va bien, si ça
pousse bien. Vous nous Inviterez qu'on aille vous voir...
M. LE PRESIDENT: Des émissaires? On adopte jusqu'aux instituts de
technologie.
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Nous reprendrons aux Instituts de technologie.
M. LACROIX: Cela va.
M. LE PRESIDENT: Cela va? Bonne nuit, bonne fin de semaine, à
lundi, trois heures.
(23 h 4)
Lundi 20 mai 1968
(Quinze heures vingt minutes)
M. DEMERS (président): A l'ordre! Jeudi soir, nous nous
étions laissés aux instituts de technologie, à la page 46,
poste budgétaire 9, article 3, sous-article 1, traitements.
M. LACROIX: Je lisais, la semaine dernière, dans le journal Le
Soleil, qu'à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, dans le comté de
Kamouraska, on s'inquiétait et on craignait que l'Institut de
technologie existant là serait appelé à disparaître.
Est-ce que le ministre pourrait nier ou confirmer cette rumeur qui circule?
M. VINCENT: En ce qui nous concerne, il n'y a pas de projet de
disparition. Je sais qu'il y a eu des rencontres entre les représentants
des commissions scolaires locales et régionales pour en faire un CEGEP.
Mais c'est tout ce que l'on a présentement. En ce qui nous concerne, il
continue d'opérer comme autrefois.
M. LACROIX: Et même à l'intérieur d'un CEGEP, le
ministère de l'Agriculture n'aurait pas l'intention d'abandonner
l'institut de technologie agricole comme tel?
M. VINCENT: Bien, à l'intérieur des CEGEP quelles seront
les options qui seront données? ...Il va certainement y avoir des
options. Et c'est là que l'institut va jouer son rôle.
M. COURCY: Le ministre de l'Agriculture croit que les deux instituts
vont continuer à se développer?
M. VINCENT: Bien, selon la politique établie présentement,
les deux instituts font partie du programme du ministère. A moins qu'il
arrive des changements futurs qu'on ne peut pas prévoir aujourd'hui.
M. LACROIX: Mais si dans le CEGEP on n'avait pas l'intention de
continuer l'Institut de technologie agricole, est-ce que le ministère
prendrait les dispositions pour assurer le développement de cet institut
de technologie agricole, qui est tout de même essentiel?
M. VINCENT: Bien, là, présentement, c'est tellement
hypothétique... CEGEP ou pas ... on continue notre travail. En ce qui
nous concerne il faudra qu'on nous prouve que quelque chose de mieux existe
pour qu'on puisse laisser aller ou changer l'article du ministère. Mais
à l'heure actuelle, il n'y a rien...
M. COURCY: Quelles sont les spécialités que le
ministère veut développer à l'institut de
Sainte-Anne-de-la-Pocatière? Et quelles spécialités le
ministère veut-il développer à l'institut de
Saint-Hyacinthe.
M. VINCENT: A l'institut de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, il y a
déjà un programme de cours; à l'institut de technologie de
Saint-Hyacinthe, c'est relativement nouveau. A l'heure actuelle nous
élaborons un programme avec le directeur de l'institut, son assistant,
le directeur du service de la recherche et de l'enseignement au
ministère, M. Forest, ainsi qu'avec M. Stephen Vincent qui est
maintenant employé au ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, afin de voir toutes les possibilités relatives aux cours
qui peuvent être donnés là, soit en horticulture
ornementale, en alimentation ou cours ordinaire de technologie.
Il y a une variété ou un éventail de cours que nous
pouvons donner là. Il s'agit d'établir un programme et de remplir
les cadres de l'institut qui peut recevoir plusieurs élèves
à l'année longue, non seulement au cours de l'hiver ou de la
saison morte mais aussi au cours de l'été, au cours de l'automne
et du printemps. Nous pouvons recevoir des élèves, même des
élèves adultes qui viendraient recevoir des cours de formation ou
de recyclage. Nous avons même l'intention d'aller aussi dans un autre
domaine, en ce qui concerne les employés du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation, pour pouvoir organiser sur place des cours
à nos agronomes et à nos techniciens afin de les renseigner sur
les méthodes modernes de vulgarisation.
M. LE PRESIDENT: Le député de Charlevoix aurait une
question à poser sur un autre sujet, car il doit s'absenter. Est-ce que
vous acceptez que je lui permette de vous poser la question?
M. VINCENT: Oui.
M. MAILLOUX: Je dois monter au comité des subsides du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. J'aimerais
savoir si le ministre a apporté les documents que je lui avais
demandés relativement à la Coopérative...?
M. VINCENT: Oui. J'avais préparé une lettre au
député lui donnant toutes les explications parce que, la semaine
dernière, le député était absent. Le sous-ministre
m'informe que c'est au bureau. Mais tout est prêt sur un document que je
devais remettre au député jeudi et puis finalement cela a
été publié. Vendredi nous ne
siégions pas. Je l'apporterai demain. D'accord? M. MAILLOUX:
Merci.
M. VINCENT: Tous les renseignements que vous aviez demandés sont
sur un document.
M. MAILLOUX: Merci.
M. LE PRESIDENT: Nous revenons à l'institut.
M. COURCY: Le ministre a-t-il l'intention d'établir un programme
pour l'élevage du mouton à l'Institut technologique de
Sainte-Anne-de-la-Pocatière?
M. VINCENT: II n'y a pas de programme particulier à l'heure
actuelle, mais je ne pourrais pas dire, si cela fait partie de la nouvelle
orientation. Nous avons de la recherche qui se fait avec les troupeaux que nous
avons achetés l'automne dernier. Il n'y a pas de programme particulier
de cours au sujet de l'élevage des moutons.
M. COURCY: Oui, à nos stations de recherche...
M. VINCENT: Il y en a dans les stations de recherche, mais pas
pour...
M. COURCY: Non, mais aux instituts. Vous avez deux fermes, l'une
à Sainte-Anne et à Saint-Hyacinthe.
M. VINCENT: Oui, il y a deux fermes.
M. COURCY: Sur ces fermes, vous avez certainement des projets de
recherche. C'est une des raisons, je crois, pour lesquelles le ministère
croit qu'il doive garder sous sa direction ces deux écoles techniques. A
cause des programmes de recherche qui sont établis à ces
endroits. Maintenant, est-ce que le ministre pourrait me dire quels sont les
programmes de recherche à Saint-Hyacinthe et à Sainte-Anne?
M. VINCENT: Oui, si je les ai ici, je pourrai vous les donner. Est-ce
qu'on a un programme de recherche pour Sainte-Anne et Saint-Hyacinthe?
Est-ce qu'on pourrait passer à un autre article, nous allons
faire venir les renseignements. Je peux les donner, d'accord. Programme de
recherche, Sainte-Anne et Saint-Hyacinthe.
M. BERNATCHEZ: Quel article, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Article 3, Instituts de technologie agricole, page 46,
poste budgétaire 9.
M. BERNATCHEZ: Sous-article 3.
M. COURCY: Quel a été le nombre d'élèves
à l'institut de Sainte-Anne et à l'institut de Saint-Hyacinthe
pour l'année académique 1967-1968?
M. LE PRESIDENT: Traitements?
M. VINCENT: Un instant. Ici, j'aurais un renseignement, la
première année 92, deuxième année 72,
troisième année 32 finissants.
M. LE PRESIDENT: Où ça?
M. VINCENT: Saint-Hyacinthe. Il y avait des cours professionnels, des
cours pour le lait, cela durait trois mois. Il y avait une trentaine
d'élèves d'inscrits. Il y avait des cours de trois semaines en
horticulture. 45 élèves étaient inscrits. Ce sont les
renseignements que j'ai ici présentement.
M. COURCY: Ce sont dans des cours spéciaux. Maintenant, comme
étudiants...
M. VINCENT: 196. Ici, j'ai Sainte-Anne-de-la-Pocatière,
première année, 40 élèves; deuxième
année, 45; troisième année, 63 finissants.
M. LACROIX: Mais il y avait d'autres élèves en plus. Il
finissent en troisième année, probablement.
M. VINCENT: Ils finissent en troisième année, c'est
possible ça parce que...
M. COURCY: Ils ne peuvent pas aller en augmentant.
M. VINCENT: Non, mais il y en avait 40 en première année;
45 en deuxième année et, en troisième année, 63
finissants. C'est possible parce que, quand les élèves de
troisième année ont commencé, l'Institut de technologie
agricole de Saint-Hyacinthe n'existait pas. Non, c'est possible mais je donne
ces chiffres sous toute réserve. Ce sont simplement des notes que j'ai
ici. Je n'ai pas le dossier complet de l'institut.
M. LE PRESIDENT: Saint-Hyacinthe, vous avez 196.
M. VINCENT: D'après les notes que j'ai au budget,
Saint-Hyacinthe, en première année, 92; en deuxième
année, 72; troisième année, 32. Ce
qui ferait un total de 196. Mais ces chiffres sont donnés sous
toute réserve.
M. LACROIX: Combien de techniciens sont-ils diplômés chaque
année approximativement?
M. VINCENT: Pour l'année 1966 - 1967, à
La Pocatière, il y en avait 38 en première année;
64 en deuxième année; 46 en troisième année. Donc,
ça explique le nombre de finissants de cette année: 63. Il y en
avait 64 en deuxième année. Si nous nous basons sur ces chiffres,
cette année, nous avons 63 finissants à Sainte-Anne et 32
à Saint-Hyacinthe. Et si nous nous basons sur ces chiffres
également, l'an prochain nous aurions 72 et 45 moins ceux qui
laisseraient au cours de l'année.
M. LACROIX: Est-ce que les services de la plupart de ces
diplômés sont retenus par le ministère de
l'Agriculture?
M. VINCENT; Leurs services peuvent être retenus en partie par le
ministère de l'Agriculture, d'autres pour l'Industrie et le Commerce,
d'autres, à Saint-Hyacinthe, dans l'industrie de l'alimentation et
d'autres peuvent aussi retourner sur des fermes, mais sur les fermes
familiales.
M. COURCY: Est-ce que le programme de stage d'étude a
été changé?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Est-ce que, durant les vacances, les techniciens de
troisième année et de deuxième année sont
employés?
M. VINCENT: Ils ont priorité. M. COURCY: Ils ont
priorité.
M. VINCENT: Les étudiants aux instituts de technologie. Il y a
une priorité dans trois ministères pour ces gens. Article 1,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Un, adopté. Salaires?
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Frais de voyage?
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Honoraires?
M. COURCY: A ces deux écoles de techni- que agricole, à
qui paie-t-on des honoraires?
M. VINCENT: Aux professeurs qui sont payés tant l'heure ou
à tant le cours.
M. COURCY: Adopté. UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Matériel, articles de bureau, impressions et
abonnements? Même montant que l'an dernier.
M. VINCENT: Relativement le même montant.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Matériaux, fournitures et approvisionnements?
Même montant.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Entretien, réparations et transformation?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Services contractuels?
M. LACROIX: Est-ce que ce sont des réparations qui peuvent
être exécutées aux immeubles?
M. VINCENT: Non, c'est pour faire l'entretien des bâtisses. Pour
celles de Saint-Hyacinthe, par exemple, c'est donné à
contrat.
M. LACROIX: Vous êtes en train de négocier?
M. VINCENT: Non, soumissions publiques. UNE VOIX: Adopté. M. LE
PRESIDENT: Autres dépenses? UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Contribution du gouvernement du Canada?
M. LE PRESIDENT: Adopté. Ecole de médecine
vétérinaire, traitements? 58 (60)?
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Salaires?
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT; Frais de voyage?
M. COURCY: Est-ce que les vétérinaires, qui sont
professeurs à l'école de médecine
vétérinaire, ont des frais de voyage payés par le
ministère lorsqu'ils vont à l'extérieur, par exemple,
soigner des animaux chez des particuliers?
M. VINCENT: Je ne pense pas. M. COURCY: Par le ministère?
M. VINCENT: Si c'est pour le travail de la clinique, ils sont
payés.
M. LE PRESIDENT: Non, pas par le client? M. COURCY: Chez un
particulier... M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: ... Advenant le cas d'une recherche par exemple, sur
certaines maladies d'animaux et que l'école de médecine
vétérinaire délègue un vétérinaire
chez un cultivateur, où il fait de la recherche, là je comprends,
que le ministère paie, c'est très bien. Mais lorsqu'il va chez
des particuliers où il arrive en plusieurs circonstances...
M. VINCENT: Là, on m'informe que le ministère paierait le
médecin vétérinaire, mais il y aurait une charge pour le
cultivateur dans certains cas.
M. COURCY: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Je crois...
M. VINCENT: Cela dépendra probablement des cas.
M. LE PRESIDENT: Le technicien a un compte de dépenses pour son
auto.
UNE VOIX: En fonction des cas.
M. VINCENT: Oui, mais en fonction de la clinique.
M. LE PRESIDENT: Oui, oui en fonction des cas.
M. VINCENT: Il y a des cas spéciaux...
M. LE PRESIDENT; Oui, oui, des cas spéciaux.
M. VINCENT: ... où ils sont demandés par le
ministère. D'après les informations que je possède, c'est
que le ministère paierait les frais de dépenses...
M. LE PRESIDENT: Ma question ne portait pas sur les cas spéciaux
demandés par le ministère. C'était dans le cas d'une
visite chez un particulier.
M. COURCY: Chez un particulier. Ce n'est pas sur un programme de
recherche. Parce que dans notre région, on nous dit à un moment
donné: Nous autres, on fait venir le vétérinaire. On est
obligé de payer le vétérinaire, les remèdes, payer
le voyage, payer les services professionnels. Or, dans la région de
Saint-Hyacinthe, étant donné que l'école de
médecine vétérinaire est là, les
vétérinaires se déplacent et ça coûte
pratiquement rien aux cultivateurs de cette région...
M. VINCENT: Non, c'est faux. Non, non, les vétérinaires
iront pour des cas bien particuliers. Par exemple, j'ai à la
mémoire, un cas de stérilité qui s'est
présenté dans une région donnée. Je me souviens
qu'on s'était adressé aux vétérinaires de
l'école pour leur demander d'aider les fonctionnaires du
ministère à faire le travail, pour découvrir,
dépister la maladie ou trouver un remède.
Dans un cas comme celui-là, on répondait à un
groupe de cultivateurs dans une région donnée. Mais dans les cas
particuliers, le médecin vétérinaire ne fait pas
concurrence au médecin vétérinaire de la pratique
privée.
M. COURCYs Alors s'il y va, dans certains cas particuliers,...
M. LE PRESIDENT: II est payé par le client M. COURCY: ... il est
payé par le client. M. VINCENT: II sera payé par le client.
M. COURCY: Ou, le client rembourse l'école.
M. LACROIX: Combien y a-t-il d'élèves in-crits à
l'école de médecine vétérinaire de
Saint-Hyacinthe?
M. VINCENT: Le nombre d'élèves. Je sais que nous avons eu
l'an dernier une trentaine de finissants. De mémoire, il me semble que
c'était 146 ou 150 élèves incrits. Pour 1966, il y avait
140 étudiants inscrits dont 29 diplômés. Il y en avait 22
en prévétérinaire, 31 en 1re année, 30
en 2e année, 28 en 3e année, 29 finissants en 4e
année. Je crois que cette année, le nombre est à peu
près le même, si je me souviens bien, c'est 142. Mais je vous
donne ce chiffre sous toute réserve.
M. LACROIX: Est-ce que la tendance du nombre des élèves
est à l'augmentation ou si c'est pas mal stable ou si cela tend à
diminuer?
M. VINCENT: C'est limité par le... M. LACROIX: Le nombre de
places.
M. VINCENT: ... facteur physique de l'école, le nombre de places.
Tous les ans, depuis nombre d'années, on a refusé des demandes de
jeunes qui avaient l'intention de se diriger vers la médecine
vétérinaire.
M. LACROIX: Si le ministère ne prend pas les dispositions pour
agrandir l'école de médecine vétérinaire,
étant donné le grand nombre de demandes d'inscription et le
besoin qu'on a de vétérinaires dans la province, est-ce parce
qu'on manque de professeurs? Pourquoi le gouvernement ne prend-il pas les
dispositions pour satisfaire un plus grand nombre de jeunes qui voudraient se
diriger vers cette discipline?
M. VINCENT: C'est justement là un point qui fait
présentement l'objet des discussions avec excusez-moi de donner
le nom anglais l'American Veterinary Association, l'Université de
Montréal, l'Université de Québec, et le ministère
de l'Agriculture et de la Colonisation. Et même, j'ai déjà
eu une courte rencontre avec le ministre fédéral de l'Agriculture
à ce sujet-là, parce que le gouvernement fédéral a
contribué, dans d'autres provinces, à l'installation
d'écoles de médecine vétérinaire. Dans la province
de Québec, il y a la question de l'éducation qui relève de
la province. L'école de médecine vétérinaire donne
des cours aux jeunes diplômés qui, par la suite, vont travailler
pour le gouvernement fédéral. Est-ce qu'il y aurait
possibilité, avec le gouvernement fédéral, de trouver un
moyen par lequel ils pourraient au moins compenser les services que nous leur
donnons?
M. LACROIX: Et éviter les...
M. VINCENT: C'est à l'état de discussion
présentement, c'est-à-dire que c'était à
l'état de discussion avant les événements que vous
connaissez.
M. LACROIX: C'est clair qu'on manque de médecins
vétérinaires dans un grand nombre de milieux agricoles. Il me
semble que, si on a des professeurs, on devrait faire l'impossible pour
agrandir l'école de médecine vétérinaire.
M. VINCENT: Il y a aussi un besoin de médecins
vétérinaires, non seulement dans les milieux agricoles, mais
aussi dans les centres urbains. Plusieurs jeunes se dirigent vers la
médecine vétérinaire pour s'intéresser par la suite
à la question de la salubrité des viandes, des aliments, pour la
pratique privée dans les villes, pour les petits animaux,
l'équitation, les chevaux de course...
Donc il y a un besoin. Le besoin est là. C'est la raison pour
laquelle d'ailleurs, je pense même que c'était envisagé,
discuté avant mon as-sermentation. Le travail s'intensifie à
l'heure actuelle entre les universités, l'American Veterinary
Association, l'Ecole de médecine vétérinaire et le
ministère, pour trouver la façon la plus équitable de
répondre aux besoins croissants de cette profession.
M. COURCY: Le ministère a-t-il une politique où entend-il
mettre en application une politique pour favoriser l'établissement des
médecins vétérinaires dans les régions
éloignées telles que la Gaspésie, l'Abitibi?
M. VINCENT: Oui, nous avons d'ailleurs, dans le budget, un montant
d'argent à l'article...
M. COURCY: ... les distances sont tellement grandes pour le cultivateur
de la première paroisse, qui est à douze milles, et elles peuvent
aller jusqu'à 50, 60, 70 milles du médecin
vétérinaire, quand il y en a un. Alors, s'il y avait une
politique pour favoriser soit l'établissement du
vétérinaire, ou aider à payer son traitement soit des
facilités de transport ou pour trouver un moyen quelconque d'aider en
même temps le vétérinaire à s'établir et le
cultivateur à abaisser le coût, si vous voulez, du traitement de
son animal.
M. VINCENT: Voici, d'après la convention collective, en premier
lieu, un médecin vétérinaire qui travaille pour le
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, en vertu des
implications de la convention collective, ne peut exercer sa profession en
dehors des activités régulières du ministère. C'est
pour cela que nous avons fait inscrire un montant de $35,000 au budget afin de
favoriser l'établissement de médecins vétérinaires
dans ces régions périphériques et en regard de ce montant
de $35,000, quand le budget sera accepté, il y aura une mesure, une
politique qui sera annoncée par le mi-
nistère. Je peux en donner les grandes lignes tout de suite. Il
s'agira de verser un montant approximatif de $5,000 à un médecin
vétérinaire qui ira demeurer dans une région
éloignée et qui fera de la pratique privée.
M. COURCY: $5,000 annuellement?
M.VINCENT: Oui.
M. LE PRESIDENT: Comme salaire de base.
M. VINCENT: Ce qu'on appelle en bon français un « retainer
» de $5,000 pour lui permettre d'exercer sa profession dans la
région, soit au Nord-Ouest ou dans le Bas-du-Fleuve.
M. LACROIX: Mais vous allez prendre un vétérinaire qui
demeure, par exemple, à Montmagny. Il est appelé par un
cultivateur qui demeure par exemple à Saint-Paul ou à
Saint-Fabien-de-Panet, à 50 milles peut-être de la ville. Les
$5,000, c'est pour amener le vétérinaire, si vous voulez,
à venir s'installer dans un milieu rural. Mais il arrive que le
cultivateur qui demeure à 50 milles du lieu de résidence du
vétérinaire, le fait venir parce qu'il a un animal malade.
Seulement, le traitement devient très dispendieux. Le médecin
vétérinaire doit exiger les frais de son voyage. La politique
d'aide est naturellement excellente, mais cela ne permet pas, tout de
même, au médecin vétérinaire de réduire son
tarif pour les traitements qu'il doit donner.
S'il donne un traitement de $5, il va charger $10 ce qui est
raisonnable pour ses frais de déplacement. Pour le cultivateur,
cela devient des frais très onéreux. Est-ce qu'il n'y aurait pas
possibilité je pense que c'est un peu dans cet esprit que le
député d'Abitibi-Ouest a posé sa question de faire
en sorte de compenser un peu le cultivateur qui réside loin, pour que
les soins qu'il veut faire prodiguer à ses animaux ne soient pas
tellement plus dispendieux pour lui que pour le cultivateur qui demeure
près du vétérinaire?
M. VINCENT: D'abord, les $5,000 qui seront donnés je cite
le montant de $5,000, sous toute réserve de l'élaboration de
notre politique les $5,000 qui seront donnés, ne le seront pas en
fonction de l'établissement du médecin vétérinaire
dans la région, mais surtout en fonction de ses services professionnels,
comme salaire de base qui lui sera versé tous les ans, pour qu'il exerce
sa profession dans une région donnée. D'ailleurs, pour ce qui est
des médecins vétérinaires qui seront approchés pour
faire ce travail, nous nous fions, avec raison, à leur conscience
professionnelle. Ces médecins vétérinaires recevront du
ministère un montant de $5,000 ou $6,000 pour exercer leur profession
dans cette région-là et donner les services aux cultivateurs qui
sont éloignés. Parce que, dans d'autres régions, les
cultivateurs sont moins éloignés, mais il faut que le
vétérinaire puisse donner ses services à ces cultivateurs
en ne chargeant que ce qu'il devrait charger, s'il était dans une autre
région. Il faudra tenir compte de ces facteurs, de ces
difficultés qui existent dans ces endroits. Mais c'est très
difficile, et je comprends le point de vue du député des
Iles-de-la-Madeleine. D'ailleurs, nous y avons pensé. Mais de quelle
façon compenser pour ces distances qu'un médecin
vétérinaire doit parcourir? Est-ce que nous allons lui demander
de compléter des formules et faire approuver ces formules sur ses
comptes personnels par le ministère?
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je pourrais faire une suggestion à
titre de président?
M. VINCENT: On peut vous donner la permission.
M. COURCY: Etant donné que le président est
lui-même, vétérinaire, peut-être serait-il bon qu'il
nous fasse connaître la politique qui existe en Ontario. Il doit la
connaître.
M. LE PRESIDENT: Revenons au cas des endroits éloignés. Si
le ministère fournissait les médicaments dans ces
régions-là, ne serait-ce pas fabuleux? Et on en viendrait
à réduire sensiblement le coût.
M. VINCENT: Oui, il faut quand même regarder...
M. LE PRESIDENT: Je comprends, mais il faut dire aussi que ces
gens-là sont placés dans des situations extrêmes. Et pour
le médecin vétérinaire qui sera là même avec
$5,000, cela vaut quasiment $5,000 de plus pour aller demeurer là, avec
les distances qu'il aura à faire pour revenir...
M. LACROIX: C'est une compensation.
M. VAILLANCOURT: Cela coûterait meilleur marché.
M. VINCENT: Non, mais c'est la raison, d'ailleurs, pour laquelle j'ai
mentionné que nous avions au budget un montant de $35,000, justement
pour aider ces régions. La politique n'en est pas encore
déterminée. Nous avons des
médecins vétérinaires du ministère qui
travaillent sur cette politique après consultations avec les
médecins vétérinaires qui sont dans les régions
mêmes. Maintenant, je crois bien qu'à l'occasion des
crédits, toutes les suggestions que nous pouvons recevoir des membres du
comité seront regardées, seront analysées parce qu'en
définitive, c'est pour servir la population de ces
régions-là.
M. LE PRESIDENT: Il pourrait y avoir, à mon sens, une
semi-étatisation dans ces zones-là, ce qui rendrait service.
M. COURCY: Nous avons actuellement l'assurance-santé pour les
assistés sociaux. Le médecin est alors payé par le
ministère de la Santé. Est-ce qu'on ne pourrait pas essayer
d'établir une politique sur la même base, pour les cultivateurs?
Parce que, là, le vétérinaire
rémunéré non seulement pour la visite, mais aussi pour le
millage qu'il fait aux différents endroits.
M. VINCENT: Nous admettons quand même qu'il faut trouver le moyen
le plus facile, c'est-à-dire le moyen qui nous permettra d'encourager
ces médecins vétérinaires à s'établir dans
ces régions-là, sans les obliger à toutes ces formules
administratives qui peuvent compliquer l'existence, non seulement pour les
médecins vétérinaires mais aussi pour les cultivateurs.
C'est là qu'il faut trouver la formule idéale qui permettra...
L'objectif, c'est d'avoir des médecins vétérinaires dans
ces régions-là. Pour atteindre l'objectif, un montant de $35,000
a été demandé au budget et a été
accepté et sera probablement accepté par le comité. Et si
le montant est accepté par le comité, c'est de là que
découlera la politique à appliquer, qui, à mon sens, comme
j'en ai informé les médecins vétérinaires qui
travaillent sur cette politique, sera la formule la plus simple, et qui nous
permettra justement d'atteindre l'objectif que nous désirons.
La formule n'est pas encore trouvée pour être placée
sur une mesure d'assistance, mais il s'agit de trouver la formule la plus
simple. Toutes les suggestions...
M. LACROIX: Parce que le montant de$5,000 qui est versé à
un médecin vétérinaire, c'est uniquement une prime
à l'établissement et ça ne peut en aucun cas jouer sur le
coût des soins que le médecin vétérinaire va
être appelé à donner aux animaux d'un cultivateur. Il faut
bien comprendre que le médecin vétérinaire qui va
s'établir dans une campagne pourrait le faire dans une ville, y avoir
une vie beaucoup plus facile, y gagner les mêmes honoraires. Cela devient
uniquement une prime d'installation. Mais prenez cet exemple: il y a un
médecin vétérinaire à Saint-Charles-de-Bellechasse;
un cultivateur de Saint-Lazare a des animaux malades et l'été,
ça va bien, il est à vingt milles; il va pouvoir se
déplacer. Mais l'hiver, dans son rang, les chemins ne sont pas ouverts
à la circulation des véhicules-automobiles. A ce
moment-là, le vétérinaire doit prendre une auto-neige pour
se rendre chez le cultivateur. Seulement les frais de déplacement en
automobile jusqu'à Saint-Lazare, la location d'une auto-neige pour se
rendre chez le cultivateur, ça coûte $25, sans compter les autres
frais. Ce qui arrive, dans bien des cas, le cultivateur se prive d'utiliser les
soins du médecin vétérinaire. Ce qui amène des
pertes encore considérables. Et je pense qu'il est injuste pour le
cultivateur qui demeure dans un endroit un peu plus isolé d'être
privé des soins du médecin vétérinaire,
comparativement à l'autre cultivateur, qui demeure plus près. Je
pense que le gouvernement devrait prévoir une façon de subvenir
aux besoins du cultivateur d'une façon directe, soit en
dédommageant le médecin vétérinaire, soit en payant
une partie des frais que le cultivateur sera appelé à
supporter.
M. VINCENT: Ce sont surtout les frais de transport. Parce que les
médicaments...
M. LACROIX: Non, les médicaments, c'est clair, demeurent les
mêmes. Seulement, ce sont les frais de transport.
M. VINCENT: Les frais de transport... Donc, là, nous avons deux
objectifs au lieu d'un. Premier objectif, avoir des médecins
vétérinaires sur place. Disons que c'est une politique pour
atteindre cet objectif. Le deuxième objectif que le député
souligne serait de compenser les frais de transport plus
élevés...
M. LACROIX: Frais de déplacement...
M. VINCENT: Frais de déplacement plus élevés dans
ces endroits éloignés. Cela sera à considérer.
M. LE PRESIDENT: Il faut admettre que dans les distances semblables, le
praticien qui va soigner un tel cas n'en fera qu'un dans la matinée et
perdra son temps. Quand il fait son bilan à la fin de la journée,
il n'a fait que deux visites et du millage.
M. LACROIX: Les médicaments seront les mêmes. Mais si ses
honoraires auraient nor-
malement dû être de $5, il va en charger $10 ou $15, par le
fait qu'il a perdu sa journée ou sa demi-journée. Et c'est tout
à fait normal.
M. LE PRESIDENT: Le ministère de l'Agriculture...
M. VINCENT: Est-ce qu'il n'y auraitpasune solution? Simplement à
titre de solution...
M. COURCY: Cela ne peut pas être la solution.
M. VINCENT: Simplement à titre de solution, est-ce qu'il n'y
aurait pas une possibilité de dire: Voici, on donne $5,000 annuellement
comme salaire de base et on ajoute un montant de dépenses de $1,000?
Sans obliger le médecin vétérinaire à
compléter de formules.
M. COURCY: Cela n'a jamais été bon.
M. VINCENT: Simplement, on peut regarder...
M. LACROIX: Justement, vous n'aurez aucun contrôle pour savoir
s'il a fait bénéficier le cultivateur de cet argent que vous lui
aurez donné.
M. LE PRESIDENT: Mais le ministère de l'Agriculture compense
lorsqu'un vétérinaire est appelé pour aller examiner une
bête confisquée. N'y aurait-il pas moyen de convertir ça
dans... En tout cas, je donne ça comme ça.
M. VINCENT: Non, mais comme suggestion, c'est possible. D'ailleurs, on
va demander, à la suite de cette discussion, à nos officiers de
regarder les suggestions. Quant à un salaire de base de $5,000... Sans
compliquer l'administration, il y aurait peut-être une formule partielle
à trouver...
M. LE PRESIDENT: A part ça, il faudrait qu'il soit probablement
déterminé s'il travaille dans un rayon de tant de milles pour
qu'il n'y ait pas d'abus.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y aurait possibilité de dire que, dans
un rayon de trente milles, il n'y a rien qui se fait mais pour trente milles et
plus, quand on pense une nouvelle formule...
M. LACROIX: ... l'hiver dans les campagnes, c'est...
M. LE PRESIDENT: Oui, mais on en a dans nos pratiques.
Possibilité des grands centres.
M. LACROIX: Par exemple, si vous avez un vétérinaire
à Saint-Charles-de-Bellechasse. C'est le seul qu'il y a dans le
comté de Bellechasse. Or, le cultivateur de Saint-Philémon,
d'Armagh ou de Saint-Damien ou de l'autre côté de la montagne, ira
plutôt vers Dorchester.
Mais vous avez là une distance de 35 à 40 milles. Celui
qui est établi à Montmagny, va, par exemple, à Saint-Paul,
à Sainte-Euphémie, à Daaquam, du côté sud du
comté. Dans le comté de l'Islet, je ne crois pas qu'il y ait un
médecin vétérinaire. C'est le médecin
vétérinaire de Montmagny qui dessert le comté de l'Islet.
A ce moment-là, vous êtes à des distances de 40 et de 50
milles. Il y a de bons cultivateurs à Saint-
Pamphile, et dans ce district-là. Mais, quand on fait venir le
médecin vétérinaire de Montmagny, ça fait une
distance appréciable. On ne peut pas dire à un médecin
vétérinaire d'aller s'établir dans le centre. Prenez comme
à Saint-Charles, il y a Saint-Gervais, Saint-Michel, Saint-Vallier. Il y
a des cultivateurs à Saint-Raphaël, à Armagh, il y en a
à Saint- Damien, à Saint-Lazare, il y en a à Honfleur.
Mais seulement, le cultivateur qui se trouve à Saint-Damien, ou à
Buckland, ou à Saint-Philémon n'a pas les mêmes avantages
que celui qui se trouve dans les alentours. C'est difficile d'envoyer un
médecin vétérinaire exercer sa profession dans le haut du
comté.
M. LE PRESIDENT: Et même si vous en mettez un autre, ils vont
crever tous les deuxl
M. LACROIX: C'est ça. Je pense que la prime
d'établissement, nous l'avons aux Iles-de-la-Madeleine, au point de vue
des médecins. Le médecin gagne bien sa vie aux
Iles-de-la-Madeleine, mais pourquoi viendrait-il s'isoler, lui, sa femme et ses
enfants?
Lorsqu'ils veulent sortir, ça coûte
énormément cher, alors qu'ils pourraient absolument faire les
mêmes revenus à Québec même. A part cela, ils ont la
paix les fins de semaine, ils ont la paix la nuit, tandis que là, ils
sont au travail 24 heures par jour. C'est une prime d'isolement, c'est une
prime d'établissement. C'est la même chose dans le domaine des
médecins vétérinaires.
M. VINCENT: Au point de vue des difficultés d'administration,
c'est là que le problème se pose, au niveau du ministère,
au niveau du médecin vétérinaire et au niveau du
cultivateur aussi. Ce qu'il faut, c'est que la formule qui sera trouvée
ne complique pas non plus la vie
du médecin vétérinaire, la vie du cultivateur et
tout le processus administratif du ministère, de compléter les
formules, de payer $12.40 parce qu'il a fait 124 milles. C'est ça qui
complique l'affaire.
Est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité déverser un
montant forfaitaire couvrant les dépenses pour cause
d'éloignement? Il faudrait se fier beaucoup à la conscience
professionnelle du médecin vétérinaire.
M. COURCY: C'est une augmentation de son allocation.
M. LACROIX: Vous ne serez jamais capables de vérifier si le
cultivateur a bénéficié de l'allocation
supplémentaire que vous avez accordée au médecin
vétérinaire. Et si le médecin vétérinaire
juge que l'allocation de $5,000 n'est pas tout à fait suffisante et que
l'allocation supplémentaire que vous lui avez donnée va compenser
pour ce qui lui manque comme prime d'établissement, à ce
moment-là, le cultivateur n'en aura pas bénéficié
beaucoup. De toute façon, je comprends que, cet après-midi, c'est
un peu difficile d'élaborer un mécanisme qui permettra aux
cultivateurs qui sont éloignés du lieu de résidence du
médecin vétérinaire de bénéficier d'une
politique globale et définitive. Je pense que le ministère
devrait penser immédiatement à trouver une solution à ce
problème-là. Il est bien entendu que les cultivateurs, on ne les
trouve pas dans les milieux urbains mais plutôt dans les régions
rurales où les distances sont grandes, par exemple, à partir de
Bellechasse, de Dorchester même, en descendant dans la toute la
Gaspésie. Dans l'Abitibi, le cas se présente également.
Dans les autres endroits, les comtés sont un peu moins vastes, c'est
plus facile. Mais, dans la région de la Gaspésie, chaque
comté est presque une province.
M. COURCY: N'y aurait-il pas possibilité de faire étudier
ce qui existe actuellement au ministère de la Santé pour les
médecins? On ne semble pas avoir de problèmes.
M. VINCENT: Le cas des assistés sociaux...
M. COURCY: Ils font leur compte de dépenses et l'envoient au
gouvernement. Il y a tant de milles, ils sont allés chez telle personne,
c'est tant.
M. VINCENT: Mais ça, c'est dans le cas des assistés
sociaux.
M. LACROIX: II faudrait se prévaloir du même
procédé.
M. COURCY: Nous devrions avoir une médecine
vétérinaire semi-étatisée, partout, non seulement
dans le cas des régions éloignées. Actuellement, vous avez
un plan d'établissement de $5,000. Très bien. Maintenant, dans le
reste de la province, beaucoup de vétérinaires, malgré
qu'ils soient établis dans de bonnes conditions, cherchent autre chose
à faire pour gagner leur vie, comme complément.
Alors, si nous avions une médecine vétérinaire
semi-étatisée dans la province de Québec, il est possible
que nos cultivateurs pourraient en bénéficier davantage.
M. VINCENT: Ce serait une tout autre philosophie...
M. LE PRESIDENT: Mais les recommandations du comité que vous
projetez ce serait, je pense bien, de ne jamais faire cela.
M. COURCY: Non, justement c'est une tout autre...
M. LACROIX: Le président, tout justement, a vécu ce
problème-là et, même à Shawinigan, vous sortez hors
de la ville...
M. LE PRESIDENT: Vous allez jusqu'à Notre-Dame-des-Anges,
à 80 milles de chez nous.
M. LACROIX: A ce moment-là, le coût du traitement vaut
presque la valeur de l'animal.
M. VINCENT: Parce qu'il faut quand même penser, comme on me le
fait remarquer, que, dans les laboratoires régionaux, en ce qui
concerne, le diagnostic, les recherches, le dépistage de maladies, le
service va déjà être assuré exclusivement par le
ministère, et gratuitement. Pour les laboratoires régionaux,
prenons Rimouski, pour le dépistage de la maladie, ce sont les
médecins vétérinaires du ministère qui vont
travailler à plein temps pour le ministère, dépenses
payées par le ministère. Il s'agira là des cas de
chirurgie, des cas de traitement, c'est la pratique privée...
M. LACROIX: La pratique du médecin vétérinaire qui
est en entreprise privée, de celui qui travaille pour lui-même, du
médecin vétérinaire qui pratique en milieu rural à
son compte, qui n'est pas à l'emploi du gouvernement, ce sont ces cas
qui sont en dissussion.
M. VINCENT: C'est pour cela que je commence avec un projet.
M. COURCY: Alors, je ferais la suggestion d'une semi-étatisation
de la médecine vétérinaire dans la province.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. COURCY: Cela pourrait certainement rendre de grands services aux
cultivateurs de la région.
M. VINCENT: Je trouve que c'est une chose très importante,
surtout dans les régions périphériques où on manque
de médecins vétérinaires. Les médecins
vétérinaires ne sont pas intéressés à aller
dans ces endroits. Il va falloir se trouver de jeunes médecins
vétérinaires, signer un contrat avec eux. Même avec ce
montant de $5,000, cela peut être plus, cela peut être moins, mais
disons approximativement $5,000. Il y aura quand même des conditions que
le jeune médecin vétérinaire devra remplir pour recevoir
le montant de $5,000 annuellement. Le coordonnateur de la région et les
médecins vétérinaires qui seront en charge des
laboratoires dans ces régions-là, devront quand même suivre
sans le suivre de près le travail du médecin
vétérinaire parce que, on le dit bien, quand on paie, on aime
bien avoir des services.
M. LACROIX: La seule condition que vous pouvez attacher à une
prime de $5,000, c'est d'être au service du cultivateur. Parce que vous
ne pouvez pas lui demander de réduire le montant de ses honoraires ou de
ses frais de service...
M. VINCENT: Non, mais s'il s'avère, à la fin de
l'année, ou deux ans après son engagement, qu'un médecin
vétérinaire profite d'une subvention de $5,000 et ne donne pas
les services ordinaires qu'il devrait donner, il s'agira de l'avertir: C'est
bien dommage, mon cher monsieur, mais nous allons en demander un autre.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît.
M. THEBERGE: Un instant. A l'école de médecine
vétérinaire, est-ce qu'il y a une résidence? Est-ce que
les élèves sont gardés, avec chambre et pension?
M. VINCENT: Non.
M. THEBERGE: Seuls les cours sont donnés? M. VINCENT: Oui.
M. THEBERGE: Gratuitement, il n'y a pas de scolarité à
payer?
M. VINCENT: $5 par année. Seulement les frais d'inscription.
M. THEBERGE: Ils ne sont tenus d'aller travailler pour le gouvernement
en aucune façon?
M. VINCENT: Non.
M. THEBERGE: Ils sont absolument libres?
M. VINCENT: C'est cela.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que les manuels sont gratuits?
M. VINCENT: Ils paient un montant très peu élevé,
mais ils paient les manuels.
M. LACROIX: Les honoraires...
M. VINCENT: Les honoraires, c'est la même chose. Ils ont des
médecins vétérinaires qui travaillent à temps
partiel pour l'enseignement, à tant le cours. Ce sont des
médecins vétérinaires qui viennent des comtés des
environs...
M. LACROIX: Comme, par exemple si le président allait donner des
cours de médecine vétérinaire, il serait payé tant
l'heure...
M. VINCENT: S'il n'était pas député, oui.
M. LE PRESIDENT: Matériel, articles de bureau, impressions et
abonnements. Matériaux, fournitures et approvisionnements.
M. LACROIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Entretien et réparations.
M. LACROIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Autres dépenses.
Adopté.
Messieurs, nous tombons dans ARDA.
M. COURCY: Les remboursements. Disons que, pour les remboursements,
c'est...
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous
plaît. Avant de passer à ARDA, le député
d'Abi-tibi...
M. COURCY: C'est là, je crois que nous retrouvons, dans
remboursements, l'argent qui est perçu à l'extérieur, chez
les particuliers.
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: Et par les cliniciens qui vont à
l'extérieur.
M. VINCENT: C'est cela. M. LACROIX: Adopté.
M. VINCENT: Maintenant, M. le Président, simplement à
titre de suggestion, si c'est accepté par les membres du comité,
nous pourrions laisser ARDA de côté, terminer Agriculture, parce
que nous prenons d'autres services de l'agriculture, et on reviendra à
ARDA.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous avez des objections à
apporter?
M. LACROIX: Moi, je n'en n'ai pas.
M. VINCENT: M. le Président, la Régie des marchés
agricoles, il y avait...
M. LE PRESIDENT: Régie des marchés agricoles. Nous
laissons ARDA en plan pour y revenir plus tard. Traitements!
M. COURCY: A la Régie des marchés agricoles, vous avez un
comité consultatif. Combien de séances a-t-il tenues durant
l'année 67/68?
M. VINCENT: Aucune.
M. COURCY: Combien de séances a tenues le comité en
66/67?
M. VINCENT: Aucune séance du comité consultatif. Ce sont
des sous-comités qui ont travaillé et le comité
consultatif devait être reformulé c'est-à-dire que
l'arrêté en conseil est prêt il devrait être
nommé d'ici quinze jours ou trois semaines.
M. COURCY: Il n'y a eu aucune séance du comité consultatif
de la Régie des marchés en 66/67, aucune en 67/68.
M. VINCENT: Du comité consultatif lui-même?
M. COURCY: La régie.
M. VINCENT: Non. Il y avait des sous-comités qui siégeait,
par exemple, sur les bons de garantie. Il y avait des comités de
formés par les coopétatives, les industriels laitiers. Il y avait
aussi des sous-comités qui ont siégé sur les
problèmes particuliers tels que la consolidation des usines
laitières, le bill 72. Mais le comité consultatif lui-même
doit être reformulé pour devenir un comité consultatif et
un comité de mise en marché. Il y aura un comité
consultatif et huit comités d'experts pour faire des études sur
divers aspects de la mise en marché des produits agricoles et
forestiers. Les membres de ce comité consultatif seront
rémunérés à raison de $50 par séance, plus
leurs frais de déplacement. La même formule que nous avions. On a
estimé une moyenne de dix réunions pour le comité
consultatif pour la prochaine année et dix réunions pour chacun
des huit comités d'experts.
M. COURCY: Alors, cela veut dire que le comité consultatif qui
existe depuis 1964 ou 1965...
M. VINCENT: Depuis 1963, je pense.
M. COURCY: ...Depuis 1963, n'a pas tenu une seule séance depuis
que le ministre est là.
M. VINCENT: Non, parce que les mêmes membres siégeaient sur
des sous-comités de la régie.
M. LACROIX: Mais les rapports de ce comité...
M. BERNATCHEZ: C'est la même chose.
M. COURCY: Si c'est la même chose, je demanderai au ministre de me
nommer les membres qui ont siégé sur les sous-comités.
M. VINCENT: Sur les sous-comités, vous avez, juste un instant...
Qui a siégé sur les sous-comités des bons de garantie pour
le lait?
M. COURCY: Vous pourrez répondre au député de
Lotbinière que ce n'est pas la même chose. Il dit que c'est la
même chose. Vous ne me ferez jamais...
M. VINCENT: Non, mais c'est parce que le grand comité
consultatif, par lui-même, qui touche à toutes les
variétés de produits, n'a pas siégé. Cela a
été sur des produits ou sur des questions particulières.
Par exemple, quand il s'agit de fruits et de légumes ou de forêts
ou
de lait, ce ne sont pas les mêmes problèmes et c'est
là qu'il y a des...
M. COURCY: Le comité consultatif pouvait nommer des
sous-comités.,.
M. VINCENT: C'est ce qui est arrivé. Le comité consultatif
a...
M. COURCY: ... pour étudier un projet en particulier.
M. VINCENT: C'est ça!
M. COURCY: Cela était le rôle du comité consultatif
quand nous l'avons formé.
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Maintenant, aujourd'hui, on dit: Le comité consultatif
n'a pas siégé. Mais qui a formé les
sous-comités?
M. VINCENT: Il y avait déjà des sous-comités de
formés.
M. COURCY: Par le comité consultatif. M. VINCENT: C'est
ça!
M. COURCY: Et les comités consultatifs des sous-comités
siégeaient sans que le grand comité siège depuis deux
ans.
M. VINCENT: Oui. Les sous-comités ont siégé, ils
ont fait rapport.
M. COURCY: A qui faisaient-ils rapport? M. VINCENT: A la régie
directement.
M. COURCY: Cela veut dire qu'on a fait disparaître, dans les
faits, le comité consultatif de la Régie des marchés
agricoles autorisé par la loi en ne le faisant pas siéger.
M. VINCENT: Bien, il n'a pas siégé. Il n'y a pas eu de
réunion.
M. COURCY: Et, le ministre vient de dire qu'il y a un
arrêté en conseil qui s'en vient pour reformer le comité
consultatif.
M. VINCENT: C'est ça. Et, d'ailleurs, le comité
consultatif pouvait siéger en aucun temps.
M. COURCY: Quelles sont les fonctions de son nouveau comité
consultatif?
M. VINCENT: Il n'a pas de fonctions établies encore.
L'arrêté en conseil n'est pas passé. H. y a un
arrêté en conseil qui est en préparation. Voici ce qui est
arrivé: le comité consultatif pouvait convoquer des
réunions, siéger régulièrement comme cela
était défini dans l'arrêté en conseil qui
était passé. Le comité consultatif s'est adressé
à moi au début de 1967 je ne me souviens pas exactement de
la date pour faire une réorganisation ou encore ajouter des
sous-comités, une nouvelle structure.
Et il y avait là des changements en provenance de la
régie, à cause de la nomination du vice-président de
celle-ci comme directeur de la commercialisation. On a
préféré attendre que le service de commercialisation soit
établi au ministère pour que le comité consultatif soit
reformulé, pour en arriver à le présenter au conseil des
ministres d'ici trois semaines.
M. COURCY: Pour arriver à quoi? Avoir un comité
consultatif qui fait des suggestions à la régie...
M. VINCENT: En commercialisation.
M. COURCY: Alors, vous allez réduire les fonctions du
comité consultatif de la régie?
M. VINCENT: Non. Les fonctions du comité consultatif ne sont pas
réduites. Parce que le comité consultatif va pouvoir, tel que le
veut la loi, la Régie des marchés agricoles peut, en vertu de la
loi, référer au comité consultatif, des sujets pour
étude ou consultation. Et le comité consultatif peut, en vertu de
l'arrêté en conseil, former des sous-comités, leur
référer des études et, eux, ils doivent faire rapport au
comité consultatif ou à la régie. Alors...
M. COURCY: Alors, depuis que le ministre a été
nommé et est entré en fonction, il me dit que la Régie des
marchés n'a soumis aucun projet d'étude au comité
consultatif de la régie.
M. VINCENT: On avait déjà soumis une série de
projets d'étude et là, dans le comité consultatif...
D'abord, il faut quand même expliquer ceci: La commission royale
d'enquête faisait faire des études sur différents aspects
de la commercialisation. Je crois bien, sans qu'il y ait eu discussion avec
moi, que le comité consultatif étudiait, par exemple, la mise en
marché du porc, qui était étudiée par la commission
royale d'enquête. Cela ne servait à rien de faire des
séances d'étude sur la mise en marché du porc qui
était étudiée en même temps que la
commission royale d'enquête faisait faire une étude sur
cette question. La même chose pour les grains de provende, pour tout le
programme de l'industrie laitière du Québec. Je pense que c'est
là que la décision d'arrêter les séances a
été prise par le comité consultatif. Il faudrait que je
regarde la correspondance échangée au début de 1967, en
attendant que la commission royale d'enquête fasse son rapport. Et comme
la commission royale d'enquête devait faire son rapport au mois d'avril
1967, qu'il y a eu une extension au mois de septembre, qu'il y a eu une autre
extension au mois d'avril 1968, le comité consultatif ne s'est jamais
reformulé.
M. COURCY: Alors, pourquoi le ministre parle-t-il de reformer...
M. VINCENT: Reformer ou redésigner...
M. COURCY: ... un nouveau comité consultatif? Redésigner,
c'est peut-être plus juste.
M.VINCENT: C'est peut-être redésigner.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention de redésigner
d'autres personnes sur le comité consultatif?
M. VINCENT: Je ne sais pas, tout dépendra des personnes qui sont
en fonction, des personnes qui peuvent remplir le rôle.
M. COURCY: Si le nouveau comité consultatif que le ministre a en
vue a les mêmes fonctions que l'ancien, il ne le fait pas siéger
pendant un an et demi en disant: Des études seront faites par la
commission royale d'enquête.
M. VINCENT: Quand même, M. le Président, il ne le fait pas
siéger. Ce n'est pas moi qui ai l'autorité de faire siéger
le comité consultatif.
M. COURCY: Mais c'est le ministre qui est responsable de la Régie
des marchés agricoles.
M. VINCENT: Oui, mais c'est la régie qui peut faire siéger
le comité consultatif et c'est le comité consultatif qui peut
prévoir ses réunions.
M. COURCY: Que le ministre ne minimise pas son rôle, parce que
c'est le ministre qui est responsable de la Régie des marchés
agricoles.
M. VINCENT: Il faut comprendre quand même l'attitude du
comité consultatif.
M. COURCY: Mais ce n'est pas la régie qui demandait tellement le
dialogue avant 1966, c'est le ministre...
M. VINCENT: Mais la commission royale d'enquête...
M. COURCY: ... qui voulait dialoguer avec les cultivateurs du
Québec.
M. VINCENT: ... faisant des suggestions sur la commercialisation des
fruits et légumes, la commercialisation des produits laitiers, la
commercialisation d'autres produits, devait soumettre son rapport en avril
1967. Elle a reçu une extension au mois de septembre 1967.
M. COURCY: La Commission royale d'enquête sur l'agriculture est
autre chose.
M. VINCENT: Oui, mais la commission royale d'enquête faisait faire
des études qui étaient demandées au comité
consultatif. Donc, ces études qui pouvaient être regardées
par le comité consultatif sont faites par la commission royale
d'enquête. C'est bien normal que les rapports de la commission royale
d'enquête advenant toute recommandation qui touche la régie des
marchés, devront être suivant cette régie, transmis au
comité consultatif qui, lui, fera ses recommandations.
M. COURCY: En tout cas, dans les faits, depuis un an et demi...
M. VINCENT: Dans les faits, le comité consultatif n'a pas
siégé depuis un an et demi.
M. COURCY: II n'a pas siégé parce qu'on dit qu'on n'a pas
besoin de le consulter.
M. VINCENT: Non. Il s'en faisait des consultations. Commission royale
d'enquête sur tous les aspects de la commercialisation. On fait faire des
études par des firmes. D'ailleurs, nous aurons les rapports qui seront
déposés en temps et lieu. On a fait faire des études sur
différents produits en ce qui concerne la commercialisation. Et, lorsque
la commission royale d'enquéle a fait faire ces études, je pense
bien que le comité consultatif ne voulait pas refaire les mêmes
études tant et aussi longtemps qu'il n'aurait pas un rapport de la
commission royale d'enquête. Maintenant, le rapport était en
retard de treize mois pour de bonnes raisons. On n'avait pas le temps et on a
été incapable de faire le rapport avant maintenant. Même,
il y a encore des parties du rapport incomplètes. C'est un autre
empêchement physique mais, tout
de même, le comité consultatif doit reprendre son travail.
A mon sens, il est important. Et surtout maintenant que nous avons du pain sur
la planche.
M. COURCY: Quelles sont les fonctions actuelles du comité
consultatif et les nouvelles que le ministre a en vue?
M. VINCENT: En principe, les mêmes fonctions qu'un comité
consultatif.
M. COURCY: Qu'est-ce que cela change dans ce qui existe?
M. VINCENT: Cela ne change rien.
M. COURCY: Mais pourquoi l'arrêté en conseil?
M. VINCENT: Il faut un arrêté en conseil...
M. COURCY: Un arrêté en conseil formant le comité
consultatif? Les membres sont nommés, ils ont siégé. Tout
a été arrêté au mois de juin 1966. Et aujourd'hui,
on parle de former un nouveau comité consultatif avec les mêmes
membres.
M. VINCENT: Oui, parce qu'il y a certainement des personnes qui
faisaient partie du comité consultatif qui ne sont plus disponibles ou
encore qui ont d'autres fonctions.
M. COURCY: Oui. D'après l'arrêté en conseil, le
ministre peut...
M. VINCENT: Oui, modifier l'arrêté en conseil, c'est
ça.
M. COURCY: ... nommer un remplaçant à celui qui...
M. VINCENT: Oui, on peut les renommer tous, changer tous les noms qui
sont là, nommer d'autres personnes.
M. COURCY: Que le député de Lotbinière ne soupire
pas trop parce que ce comité consultatif est formé d'experts.
M. VINCENT: Non. Voici. Le comité consultatif n'est pas
nécessairement formé d'experts. Les sous-comités doivent
être formés d'experts mais le comité consultatif peut
être formé de personnes qui représentent les
intérêts agricoles.
M. COURCY: Avec une expérience dans ces domaines.
M. VINCENT: Expérience connexe à ces travaux.
M. COURCY: Commercialisation, que ce soit pour le lait, pour le bois,
pour les animaux de boucherie, peu importe. Ce sont des experts qui ont
été nommés et choisis. Je vais vous le dire
honnêtement, je crois qu'actuellement, tout ce qu'on a en vue, c'est de
vouloir carrément changer le personnel.
M. VINCENT: Cela aurait été facile si ç'avait
été le seul objectif. Un mois après, juste pour la
question de nommer du nouveau personnel, il se serait agi de passer un
arrêté en conseil et c'est tout.
M. COURCY: C'est parce que le ministre l'a oublié. Il pensait de
le faire mourir à petit feu sans que cela paraisse.
M. VINCENT: Non, non. Cela aurait été facile.
M. COURCY: Le ministre a promis le dialogue. Un des premiers gestes
qu'il pose est de faire disparaître le dialogue à la Régie
des marchés agricoles, en ne faisant pas siéger le comité
consultatif, des hommes d'expérience dans tous les domaines qui auraient
pu le conseiller et conseiller la régie. Et, son deuxième geste,
c'est de tenter de former un nouveau comité consultatif avec les
mêmes fonctions que l'ancien et il se demande quels seront les membres
qui en feront partie.
M. VINCENT: D'abord, M. le Président, il n'est pas question
d'empêcher le comité consultatif de siéger parce que
je n'ai pas la législation ici au comité consultatif, ces
personnes d'ailleurs, c'est l'ancien ministre qui le dit sont en
fonction. Un arrêté en conseil est passé. Ils ont pleine
autorité pour siéger quand ils le veulent. Il n'y a personne de
changé. Aucun nom. Le président de la régie est encore M.
Maurice Hallé, le vice-président, M. Gilles Ledoux et ainsi de
suite. Donc, ce n'est pas le ministre qui empêche...
M. COURCY: Le ministre n'a jamais pensé de demander à M.
Ledoux qui est son sous-mi-nistre adjoint...
M. VINCENT: M. Ledoux est directeur général de la
commercialisation.
M. COURCY: ... intimement lié au ministre, comment il se fait que
le comité consultatif de la régie ne siège plus?
M. VINCENT: C'est ce que j'ai dit tout à l'heure. Le
comité consultatif n'a pas cru bon, probablement, de siéger en
même temps, pour que la régie lui demande de faire une
étude de tel sujet, tel sujet, lorsqu'au même moment, la
commission royale d'enquête faisait faire des études sur les
sujets qu'on aurait demandé au comité consultatif
d'étudier.
M. COURCY: Alors, le ministre déclare que si le comité n'a
pas siégé, c'est la faute des membres du comité
consultatif?
M. VINCENT: Ce n'est pas leur faute, c'est qu'ils ont cru bon que
c'était préférable de ne pas siéger à ce
moment-là.
M. COURCY: Maintenant, que le ministre a des études en
main,...
M. VINCENT: M. le député d'Abitibi-Ouest, voici.
Supposons...
M. COURCY: Il y a lieu de reformer un nouveau comité?
M. VINCENT: ... que le comité consultatif eût
siégé pour étudier la commercialisation du porc dans la
province de Québec, et qu'en même temps la commission Royale
d'enquête faisait faire une étude par des firmes d'experts, pour
faire un rapport sur la commercialisation du porc dans la province de
Québec, le comité consultatif devait recevoir le rapport de la
commission Royale d'enquête tel que défini dans son mandat au mois
d'avril 1967 ou vers le mois d'avril 1967. Et là, je me souviens, de
mémoire, que le comité consultatif avait cru bon, à ce
moment, de ne pas tenir de séance tant et aussi longtemps que tous ces
aspects, toutes ces études sur la commercialisation ne seraient pas
complétés. Mais comme la commission Royale d'enquête a
reçu deux extensions par la suite, le comité consultatif n'a pas
siégé. On n'a pas remplacé ceux qui n'étaient plus
disponibles et c'est ça qu'il faut regarder.
M. COURCY: Alors que la Régie des marchés agricoles a
continué à siéger...
M. VINCENT: Voyez-vous, le comité consultatif constitué
par le lieutenant-gouverneur en conseil pour assister la régie a pour
fonction de donner son avis et de faire des sug- gestions à la
régie sur toute question que celle-ci juge à propos de lui
soumettre.
M. COURCY: Ah! alors, pourquoi la Régie des marchés
n'a-t-elle pas convoqué le comité consultatif pendant un an et
demi?
M. VINCENT: Bien, c'est parce que, probablement, c'est que...
M. COURCY: De lui soumettre des études.
M. VINCENT: ... on n'avait pas à soumettre des questions au
comité consultatif, parce que justement ces questions, qui auraient pu
être soumises, étaient devant la commission royale
d'enquête. Aussi le comité consultatif a-t-il pour fonction
d'étudier, à la demande de la régie, les problèmes
relatifs à la production de divers produits agricoles et à
diverses phases du processus de la mise en marché de tel produit et de
soumettre à la régie des rapports et des suggestions à ce
sujet. C'est exactement ce que la commission royale d'enquête faisait.
Pourquoi faire faire la même chose par le comité consultatif et
exercer toutes autres attributions d'ordre consultatif que le
lieutenant-gouverneur en conseil ou la régie peuvent lui
conférer?
M. COURCY: Mais pourquoi...
M. VINCENT: Et là, le lieutenant-gouverneur en conseil ou le
ministère de l'Agriculture... Nous avions un comité
d'élaboration des politiques agricoles. Le comité est
composé de quinze membres et la régie compte également des
comités d'étude sur la mise en marché des produits
agricoles. Ces comités sont formés d'experts provenant de tous
les milieux intéressés, soit les producteurs, les
transformateurs, les distributeurs, les consommateurs et l'administration
fédérale et provinciale. Et, à ce sujet, nous avions un
comité d'experts qui a été formé à la suite
des bons de garantie sur le lait, qui comprenait, je crois, même des
représentants de l'ancien comité consultatif, qui existe encore,
pour les bons de garantie, un problème spécifique. Ces
comités sont formés selon les sujets suivants: le lait
industriel, les produits agricoles, les fruits et légumes, le porc, les
grains de provende et les consommateurs. En ce qui concerne le lait industriel,
comme je l'ai dit nous avions un comité qui siégeait pour les
bons de garantie. Pour les produits agricoles, il y a toute une étude
qui a été faite par la commission Royale d'enquête; pour
les fruits et légumes, c'est la même
chose; pour le porc, la même chose; pour les grains de provende,
la même chose. Et pour les consommateurs, il y a un autre comité
sur l'étiquetage, qui siège présentement sans
rétribution.
M. LACROIX: Le comité consultatif n'a pas siégé
mais des sous-comités ont été formés et ont
siégé, eux. Par qui ces sous-comités ont-ils
été formés?
M. VINCENT: A la demande du ministère et de la régie, sans
qu'ils reçoivent aucun montant d'argent, de jetons de présence ou
encore aucun montant pour les dépenses.
M. LACROIX: Est-ce que le cheminement normal du comité n'est pas
de soumettre des rapports au comité consultatif qui, lui, après
l'étude, soumet son rapport à la régie des marchés?
Est-ce que ce n'est pas le procédé normal?
M. VINCENT: Oui, d'accord, mais c'est là que j'essaie d'expliquer
aux membres du comité que les sujets qui auraient pu être
étudiés par le comité consultatif étaient des
sujets qui étaient étudiés par la commission royale
d'enquéle.
M. LACROIX: A ce moment-là, tous les comités consultatifs
auraient dû cesser d'exister?
M. VINCENT: Non.
M. LACROIX: Est-ce que tous les sujets étaient couverts par la
commission royale d'enquête?
M. VINCENT: Non, parce que les comités consultatifs existent
à la régie des marchés. Vous avez un comité
consultatif qui existe à la régie de l'assurance-récolte,
qui siège...
M. LACROIX: Ce sont tous des problèmes qui font l'objet
d'études par la commission royale d'enquête.
M. VINCENT: Non, parce que partout où il a fallu un comité
consultatif, pour un problème bien spécifique et non pas pour un
problème de commercialisation en général, c'était
couvert par la commission royale d'enquête. Les comités ont
siégé. Le comité d'élaboration des politiques
agricoles a siégé pour les problèmes d'élaboration
de politiques agricoles. Mais, concernant les commercialisations, même si
le comité consultatif avait siégé sur la question de la
commercialisation du porc, même s'il avait fait faire des études,
ou demandé des études, la commission royale d'enquête
faisait le travail là-dessus.
M. LACROIX: Cela ne répond pas à ma question. Des
sous-comités ont été formés...
M. VINCENT: Oui, des sous-comités pour des problèmes
spécifiques.
M. LACROIX: Oui, mais selon le cheminement normal, un sous-comité
produit un rapport. On ne passe pas de A à Z sans passer par les lettres
intermédiaires. Si les sous-comités ont été
formés, ils l'ont été par quelqu'un, par la régie.
Mais, normalement, est-ce que ces sous-comité-là n'auraient pas
dû soumettre leur rapport à leur supérieur, qui
était le comité consultatif, pour examen et considération
et être soumis par la suite à la Régie des marchés
agricoles? Il y a des problèmes et ils sont nombreux.
M. VINCENT: Voyez-vous, la régie compte également des
comités d'études, en plus du comité consultatif, sur la
mise en marché des produits agricoles. Ces comités sont
formés d'experts provenant de tous les milieux intéressés,
soient les producteurs, les transformateurs, des distributeurs, les
consommateurs et l'administration fédérale et provinciale. C'est
seulement le comité consultatif, constitué par le
lieutenant-gouverneur en conseil pour assister la régie, qui a les
fonctions que j'ai énumérées tout à l'heure. Si
vous remarquez, les fonctions du comité consultatif étaient
d'étudier, à la demande de la régie, les problèmes
relatifs à la production de divers produits agricoles et de diverses
phases du processus de la mise en marché de tel produit, et de soumettre
à la régie des rapports et des suggestions à ce sujet.
Tout cela était étudié par la commission royale
d'enquête.
M. LACROIX: A toutes fins pratiques, le ministre de l'Agriculture et de
la Colonisation convient que le comité consultatif est utile et que dans
le passé, il a rendu des services. Le ministre est d'accord quant
à son utilité puisque ce comité, qui n'a pas
siégé depuis deux ans, est actuellement en voie de
réorganisation. Le ministre a l'intention de faire adopter prochainement
un arrêté en conseil reformant ce comité consultatif.
M. VINCENT: Oui, le comité consultatif va être...
M. LACROIX: En deux ans, on s'est privé de ce comité
consultatif qui aurait pu donner des avis valables.
M. VINCENT: M. le Président, si au cours des deux
dernières années, le comité consultatif de la Régie
des marchés avait siégé tel qu'en font foi son
mandat et ses fonctions pour étudier les diverses phases du
processus de la mise en marché...
M. COURCY: Oui, mais cela, c'est une affaire...
M. VINCENT: Oui, oui, mais c'est cela.
M. COURCY: Ils ont bien d'autres choses à étudier. Le
rôle du comité consultatif est bien plus vaste...
M. VINCENT: Mais c'est sa fonction.
M. COURCY: ... il a un champ d'action beaucoup plus vaste que cela.
M. VINCENT: Eh bien, sa fonction...
M. COURCY: II n'a pas que la commercialisation du porc à
étudier.
M. VINCENT: Non, mais sa fonction est de donner son avis et de faire des
suggestions à la régie sur toute question que celle-ci juge
à propos de lui soumettre. Deuxièmement, d'étudier,
à la demande de la régie, des problèmes relatifs à
la production et le processus de mise en marché de tel produit.
Troisièmement, d'exercer toute autre attribution d'ordre
consultatif...
M. LACROIX: Mais, à toutes fins pratiques, ce comité
consultatif a été placé sur les tablettes. Le ministre est
en train d'en former un autre qui, pour une raison ou pour une autre,
conviendra mieux à la personnalité du ministre. Je ne peux pas
comprendre autre chose.
M. VINCENT: Voyons donc, si cela avait été l'objectif, il
aurait été tellement facile, un ou deux mois après les
élections, de changer tout le comité consultatif.
M. LACROIX: Depuis deux ans, il n'a pas travaillé.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention de compléter les
cadres du comité consultatif?
M. VINCENT: Vous voyez, j'ai mentionné tout à l'heure ici
que le comité consultatif...
M. COURCY: Ou de changer le comité consultatif? Si c'est pour
compléter les cadres, ce n'est pas nécessaire d'avoir un
arrêté en conseil. Il y en a un qui existe.
M. VINCENT: II faudra compléter les cadres, faire les changements
nécessaires et ainsi de suite.
Maintenant, quels seront les noms qui seront suggérés par
les industriels laitiers? Nous avons des suggestions. Qui sont-ils? Je ne le
sais pas de mémoire.
M. COURCY: La nomination de ces nouveaux membres sera
suggérée par les différents groupements qui composent la
régie des marchés.
M. VINCENT: Voici de quelle façon nous procéderons. Je
pense que l'ancien gouvernement procédait de cette
façon-là. Si nous avons besoin d'un représentant du
secteur du lait, du secteur coopératif, nous demandons la suggestion de
noms de personnes qui pourraient faire partie du comité consultatif. Et
nous procédons, par la suite, à la nomination.
M. LACROIX: Adopté?
M. LE PRESIDENT: Un instant. L'honorable député de
Stanstead.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre pourrait me dire combien il y a
de plans conjoints formés dans la province?
M. VINCENT: Un instant. Je vais voir ça ici dans le rapport. Nous
les avions. Je pense que c'est 114. Voici, d'après le rapport annuel
à la fin de l'exercice, il y avait 62 plans conjoints en vigueur; 42
sont administrés par des offices de producteurs; 18 par des syndicats et
deux par des fédérations de syndicats.
Maintenant, depuis ce moment, il y avait 22 projets de plans conjoints
à l'étude, à la fin du dernier exercice financier
66/67.
M. VAILLANCOURT: Maintenant, dans la région des Cantons de l'Est,
y a-t-il des plans conjoints organisés pour le lait naturel, le lait
industriel, pour le bois, le sirop d'érable, les pommes de terre, les
animaux de boucherie, la chair de volaille?
M. VINCENT: Dans le secteur du lait industriel il y avait un plan
conjoint provincial
qui avait été voté au mois d'octobre 1966. Dans le
secteur du bois il y avait le plan conjoint des producteurs de bois de la
région de Nicolet. Il y a le plan conjoint des producteurs de
bleuets...
M. VAILLANCOURT: Vous n'avez pas d'autres choses que le rapport du
ministère?
M. VINCENT: Je n'ai pas ici le document de la régie.
M. VAILLANCOURT: Cela ici, je l'ai lu. C'est parce que je n'ai pas assez
de détails.
M. VINCENT: Pour les plans conjoints je peux les obtenir.
M. VAILLANCOURT: J'aimerais savoir si...
M. VINCENT: Je vais prendre la question et je vais vous les envoyer.
M. VAILLANCOURT: ... la région des Cantons de l'Est est couverte
par les plans conjoints dans les articles que je viens de mentionner?
Premièrement pour le lait naturel...
M. VINCENT: Nous allons fournir une liste des plans conjoints par
comté et par région.
M. VAILLANCOURT: ... pour le lait industriel, pour le bois, pour le
sirop d'érable, pommes de terre, animaux de boucherie et chair de
volaille.
M. VINCENT: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Les oeufs.
M. VAILLANCOURT: Les oeufs, oui.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention de faire amender la loi
de la Régie des marchés agricoles au cours de cette session, pour
faire suite à la demande de l'Union catholique des cultivateurs?
M. VINCENT: Nous avons présentement une demande de l'UCC à
l'effet de faire amender la loi. Cela a été sanctionné en
1964 ou 1965. Nous avons eu une autre rencontre la semaine dernière avec
l'UCC et celle-ci nous a informés qu'il y aurait un autre amendement que
l'on voulait nous suggérer dans la liste des amendements que l'on nous a
déjà transmis au mois de février. Nous attendons cet autre
amendement au ministère avant de soumettre tout le problème au
conseil des ministres.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a l'intention, lorsque l'amendement
à la loi sera présenté, de soumettre au comité
l'étude lesdits amendements afin que le public intéressé
vienne présenter...
M. VINCENT: Oui. Le processus normal, c'est que le ministère les
présente au conseil des ministres; le conseil des ministres, s'il
accepte les amendements suggérés par l'UCC ou par le
ministère, il y aura une législation qui sera
préparée. Comme je l'ai dit àplusieurs occasions, toutes
les législations majeures, je crois, doivent être soumises au
comité de l'Agriculture avant de retourner devant les Chambres pour
permettre à tout le monde de se faire entendre.
M. COURCY: Alors, c'est comme ça que ça va se produire.
Bien.
M. VINCENT: Si le conseil des ministres décide d'apporter des
amendements, de préparer une législation, en ce qui me concerne,
pour toute législation qui demande des changements majeurs, c'est mon
intention de proposer qu'elle soit transmise au comité de l'agriculture
afin d'entendre les corps intermédiaires, les revendications des
organismes avant de les retourner pour approbation.
M. LACROIX: Est-ce que cette législation-là est
actuellement au stade de l'étude ou si elle est dans les projets
futurs?
M. VINCENT: Comme je le disais tout à l'heure, la semaine
dernière nous avons rencontré à nouveau L'UCC. Ils nous
informent qu'ils veulent suggérer un autre amendement avant que nous, le
ministère, présentions au conseil des ministres le projet pour
acceptation ou discussion. Là, si le conseil des ministres accepte de
changer la législation, ce sera soumis aux Chambres.
M. LACROIX: Vous n'en êtes pas rendus encore à
l'élaboration d'une législation.
M. VINCENT: Non, nous attendons. D'ailleurs, une analyse a
été faite par les avocats. Nous attendons le dernier amendement
de l'UCC avant de soumettre le projet au conseil des ministres.
M. COURCY: Alors, le ministre ne sait pas si ces amendements vont
être présentés au cours de la session.
M. VINCENT: Eh bien, il n'y a pas de décision de prise au niveau
du conseil des ministres.
M. COURCY: « Traitements », adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Est-ce qu'on passe à la
Régie de l'assurance-récolte? Est-ce que vous avez d'autres
questions?
M. VINCENT: Oui, on peut y passer tout de suite.
M. LACROIX: Au sous-article 5, ce sont des enquêtes qui sont
conduites par la régie pour résoudre différents
problèmes qui se posent.
M. VINCENT: Oui, c'est ça. Par exemple, avant d'établir un
prix pour le lait nature, comme il a été établi à
$6, ou encore avant de changer les ordonnances de la régie des
marchés pour le minimum et le maximum pour la vente de lait, une pinte,
deux pintes, trois pintes, la régie fait faire des analyses des rapports
financiers des industriels laitiers avant de changer ces ordonnances. Donc, ce
sont des enquêtes qu'elle fait faire dans les laiteries et aussi des
enquêtes qu'elle peut faire faire dans d'autres domaines où il
existe des plans conjoints. Mais c'est la régie qui fait faire ce
travail-là.
M. LACROIX: Si on demande $25,000 de plus que l'an dernier, c'est qu'on
prévoit...
M. VINCENT: C'est parce qu'il y a plus de demandes de plans
conjoints.
M. LACROIX: Adopté.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre pourrait nous dire si vous
prévoyez que le lait industriel va être payé plus cher aux
cultivateurs de la province pour l'année 68/69?
M. VINCENT: On est en négociation présentement avec les
usines. Le plan conjoint du lait industriel négocie présentement
avec les usines et les coopératives pour le prix 68/69.
M. VAILLANCOURT: Vous n'êtes pas au courant s'ils vont obtenir une
augmentation.
M. VINCENT: Ils sont en négociation, en tenant compte des
politiques fédérales...
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le gouvernement provincial a l'intention de
donner une subvention pour les aider à obtenir un meilleur prix?
M. VINCENT: Non. Nous donnons une sub- vention pour les régions
éloignées, où ils ne peuvent atteindre le niveau
provincial. Nous avons un montant de $1,400,000 inscrit au budget à cet
effet.
M. VAILLANCOURT: C'est une subvention qui est accordée aux
producteurs de lait industriel.
M. VINCENT: Aux producteurs de lait industriel des régions
éloignées, où ils ne peuvent...
M. VAILLANCOURT: Telles que...
M. VINCENT: Bien, par exemple, prenons le Nord-Ouest
québécois, le Bas-du-Fleuve, où les producteurs ne sont
pas aussi bien organisés que dans le centre du Québec. Ils
expédient leur lait à une usine qui est moins bien
organisée que dans les grosses usines du centre et ils reçoivent
$0.20, $0.25 ou $0.35 de moins les cent livres. Le ministère comble un
écart, pas au complet, mais disons que c'est une politique de trois
ans.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que c'est une prime de transport?
M. VINCENT: Non, non. C'est une prime sur le nombre de cents livres de
lait livrées à la fabrique. Cela équivaut à $0.25
les cent livres. D'ailleurs, la première partie qui a été
payée, c'est $0.25 les cent livres, dans ces régions-là.
L'an prochain, ça va diminuer.
M. VAILLANCOURT: Dans les régions éloignées comme
les Cantons de l'Est, Ils n'en ont pas.
M. VINCENT: Non, ce n'est pas éloigné.
M. VAILLANCOURT: Cela dépend d'où c'est
éloigné.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, j'ai remarqué que nous sommes
à commettre une erreur. Nous avons deux ou trois articles qui ne seront
pas discutés si on ne suit pas le tableau général. Si vous
remarquez, 12, 13, 14. Voyez-vous, on part de 10 à 11, et ensuite on
tombe à 15.
M. VAILLANCOURT: Sommes-nous sensés revenir?
M. LE PRESIDENT: Non, non, ce n'est pas ARDA. Si vous prenez le tableau
à la page 37. Vous avez, par exemple: la Commission royale
d'enquête sur l'agriculture, indemnités aux ac-
cidentés, sujets qui ne sont pas traités en détail
dans notre livre.
M. LACROIX: On peut bien les passer tout de suite. Commission royale
d'enquête, sont-ce les montants qui étaient nécessaires
parce qu'il y a eu prolongation de délai?
M. VINCENT: C'est ça.
M. LACROIX: C'est adopté?
M.VINCENT: Non.
M. LE PRESIDENT: ... indemnités aux accidentés ou à
leurs dépendants...
M. VINCENT: C'est normal, ça.
M. LACROIX: C'est adopté. Les réclamations...
M.VINCENT: Statutaires.
M. LACROIX: ... dépenses diverses ou imprévues.
M. LE PRESIDENT: Mais je me devais de le souligner, parce qu'il aurait
fallu recommencer la séance après avoir tout adopté.
M. VINCENT: Là, nous avons de côté... M. LE
PRESIDENT: L'assurance-récolte.
M. VAILLANCOURT: Le numéro 14, avant de l'adopter, j'aimerais
poser une question. Ce sont les statutaires, mais j'aimerais reposer une
question quand même. 14, subventions, sociétés
d'agriculture...
M. VINCENT: Non, ce n'est pas celui-là.
M. VAILLANCOURT: Page 37, quatorze. Statutaires. Est-ce que le ministre
a fait des études pour savoir s'il y a possibilité que les
subventions aux expositions, aux société s d'agriculture soient
augmentées?
M. VINCENT: Bien, augmentées... C'est difficile d'énoncer
une politique générale sur...
M. VAILLANCOURT: Ce sont des subventions pour des prix.
M. VINCENT: ... ce point-là parce que les sociétés
d'agriculture ont tendance à se régionaliser pour la tenue des
expositions, à devenir de classe A, de classe B, recevoir des
subventions du gouvernement fédéral, 50% des prix, mais en ce qui
nous concerne ici, c'est que nous avons une politique statutaire qui donne tant
de subventions pour le nombre de demandes, plus un montant de subventions pour
aider au paiement des prix, mais toujours basé sur l'état
financier. Si nous énonçons une politique générale
d'augmentation ou de subventions aux sociétés d'agriculture, il
faut quand même tenir compte que plusieurs sociétés
d'agriculture nous demandent des subventions pour améliorer les
bâtisses, pour la construction de nouveaux locaux et cela devient
toujours difficile à accepter.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que c'est pris à même le
budget?
M.VINCENT: Non, c'est un autre budget. Ces $65,000 sont statutaires pour
les sociétés d'agriculture. Il y a un autre budget
discrétionnaire, avec des subventions spéciales de $140,000.
M. COURCY: $140,000, c'est pour le petit patronage du ministre.
M. VINCENT: Il y avait tellement d'engagements de pris qu'on n'a pas
encore eu le temps de faire du patronage. Même il y a encore des
sociétés d'agriculture qui m'arrivent en me disant que l'ancien
ministre leur avait promis $5,000 en 1964, $6,000 en 1965.
M. LACROIX: Ce ne sera pas drôle pour votre successeur.
M. VAILLANCOURT: C'est toujours possible à une
société d'agriculture, si elle ades besoins d'amélioration
à ses bâtisses, de faire une demande de subvention
discrétionnaire?
M.VINCENT: Non.
M. VAILLANCOURT: Et que ça lui soit accordé?
M. VINCENT: Non. La politique des sociétés d'agriculture
aurait dû changer et j'explique la raison pour laquelle elle n'a pas
changé.
M. COURCY: Des conseillers en programmation?
M. VINCENT: En organigramme! En ce qui concerne les
sociétés d'agriculture, la même chose pour les cercles de
dames... tout ça doit être replacé dans le contexte de
1968. En ce qui concerne les sociétés d'agriculture, il y avait
un
projet de loi d'ailleurs, l'ex-ministre est au courant il
y a un projet de loi à Ottawa qui attend depuis trois ans, où le
gouvernement fédéral devait faire des prêts par l'entremise
des municipalités aux sociétés d'agriculture pour les
bâtisses et la construction de bâtisses. Un peu ce qui se faisait
dans l'Ouest du pays. Seulement, c'étaient des prêts à long
terme pour l'organisation des structures.
M. VAILLANCOURT: C'est venu avec...
M. VINCENT: Oui, mais on ne peut pas faire des dons de $100,000.
Prenons, par exemple, Richmond, où on a dépensé plus de
$100,000, je pense, pour la construction d'une aréna et ainsi de
suite.
Le gouvernement fédéral devait faire des prêts
à long terme par l'entremise des municipalités. Ce projet de
loi-là, au fédéral, est en attente depuis, disons trois
ans. Il n'est pas encore passé, et nous attendions que ce projet de loi
soit passé avant d'élaborer une nouvelle politique en ce qui
concerne les sociétés d'agriculture.
M. VAILLANCOURT: Autrement dit, vous attendez après Ottawa...
M. VINCENT: Bien, on attend. On nous dit depuis trois ans qu'ils vont
passer leur législation.
M. VAILLANCOURT: Mais vu que c'est plutôt provincial, je crois que
le ministre devrait essayer de trouver...
M. VINCENT: Faire des prêts?
M. VAILLANCOURT: Une nouvelle politique pour...
M. VINCENT: Non, non, les politiques nous les avons en ce qui concerne
les subventions statutaires pour les sociétés d'agriculteurs et
aussi les subventions spéciales pour la tenue d'expositions. Nous les
avons nos politiques. Mais le problème que le député
soulève, c'est celui des sociétés d'agriculture où
on veut organiser les structures physiques ou les bâtisses pour la tenue
des expositions, et là c'est en vertu de prêts que ces
sociétés peuvent s'organiser beaucoup plus facilement qu'en vertu
de subventions annuelles qui ne peuvent être garanties par le ministre.
Le ministre ne peut pas dire à une société d'agriculture:
Allez-y, nous allons vous donner $2,000 par année pendant 5 ans, ou
$3,000 par année pendant 5 ans, c'est impossible. Parce que les
crédits sont votés annuellement.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, nous sommes rendus au chapitre de la
régie de l'assurance-récolte. Est-ce adopté?
M. LACROIX: C'est le ministre qui retarde l'adoption de ses
crédits.
M. COURCY: Oui.
M. VINCENT: Oui, d'accord.
M. LE PRESIDENT: Le ministre est complaisant.
M. VINCENT: On ne retardera plus.
M. LACROIX: On a de la misère avec le ministre!
M. VINCENT: Régie d'assurance-récolte. M. COURCY: Le nom
du président de la régie? M. VINCENT: M. Roméo Martin. M.
COURCY: Merci. Adopté.
M. VINCENT: Maintenant, il serait peut-être bon de mentionner
simplement les chiffres... Excusez-moi, je ne vous avais pas vu.
M. COURCY: Non, vous nous avez donné une déclaration
ministérielle...
M. VINCENT: Non, mais je pense qu'on peut quand même les donner
jusqu'à présent, les derniers chiffres de
l'assurance-récolte... C'est quand même intéressant de voir
le travail...
M. VAILLANCOURT: Sur ça, est-ce que le ministre pourrait nous
envoyer une liste par comté...
M. VINCENT: Non, c'est notre intention, comme je l'ai
expliqué...
M. VAILLANCOURT: ... du nombre des cultivateurs qui sont
assurés.
M. VINCENT: ... oui, l'autre jour, aussitôt que le programme de
vente sera terminé il est terminé d'ailleurs depuis le 15
mai dans toutes les régions de la province, mais il reste encore
des compilations à faire. Nous avons l'intention de faire parvenir
à chaque membre de l'Assemblée législative un tableau
donnant les ventes comté par comté. Donc ici nous avions, en date
du 14 mai, mardi dernier il
reste encore quelques chiffres à entrer 18,283 contrats
d'enregistrés, pour des cotisations totales de $1,875,010.04,
cotisations de l'exploitant $937,517.70; et nous avions six contrats qui
étaient reçus mais qui n'étaient pas encore
enregistrés à cause probablement d'un chèque
post-daté...
M. VAILLANCOURT: Vous avez dit: $1 million...
M. VINCENT: C'est $1,875,010.04, pour un grand total de 18,289 contrats.
Depuis ce temps, il peut y en avoir combien d'entrés?... C'est
très intéressant, le président vient de m'informer que
dans la culture du tabac jaune, il y a environ 110 producteurs dans la province
producteurs de tabac jaune et nous allons atteindre une centaine
d'assurés, 95% des producteurs s'assurent. C'est une culture
spécialisée que nous assurons cette année...
M. LE PRESIDENT: Ils ont peur de la gelée.
UNE VOIX: Ils connaissent le tabac, ils ont peur des sauterelles!
M. COURCY: Combien de réclamations sont entrées
actuellement?
M. VINCENT: Des réclamations... Actuellement, nous avons
reçu des réclamations pour le « winter killed », mais
peu. Nous avons reçu des avis de dommages, il n'y a pas encore de
réclamations complétées. Nous avons reçu une
centaine d'avis de dommages à cause du « winter killed
».
M. VAILLANCOURT: La glace...
M. VINCENT: Dans certaines régions, c'est très
isolé par exemple.
M. LE PRESIDENT: Tué par la gelée.
M. COURCY: Qui actuellement s'occupe de faire l'évaluation des
dommages?
M. VINCENT: Ce sont les représentants régionaux de la
régie. Vous avez une quinzaine de représentants
régionaux.
M. LACROIX: Formés où?
M. VINCENT: C'étaient des employés du ministère
maintenant au service de la régie. Vous en avez une couple de
l'extérieur. Ce sont des employés du ministère et les
quatre autres sont des...
M. COURCY: Est-ce que ces représentants régionaux à
l'assurance-récolte sont des agronomes?
M. VINCENT: Sur 17, 15 sont des agronomes, mais deux ne le sont pas, ce
sont des techniciens.
M. COURCY: Est-ce que ces deux techniciens ont suivi des cours aux
écoles de Sainte-Anne ou de Saint-Hyacinthe?
M. VINCENT: Jean-Luc Godbout et l'autre, c'est un M. Juneau, qui a
travaillé une vingtaine d'années pour les
coopératives.
M. COURCY: De quel endroit est-il? M. VINCENT: De Louiseville.
M. COURCY: Est-ce que ces agronomes ou ces deux techniciens ont suivi
des cours d'évaluation?
M. VINCENT: Non. Il ne se donne pas de cours d'évaluation dans ce
domaine particulier. C'est un domaine très technique. Les cours ou les
conceptions seront donnés par le groupe de la régie.
M. COURCY: Actuellement, vous avez 17 représentants
régionaux. Quelle est la moyenne juste une moyenne de
vendeurs dans chacune des régions?
M. VINCENT: II n'y a pas de moyenne d'établie. Vous avez 450
vendeurs qui étaient payés à commission. Au 31 mars, nous
en avions 386, et du 31 mars jusqu'à ce jour, il y en a d'autres qui ont
été nommés, parce que ce ne sont pas des engagements,
c'est à commission, dans des régions éloignées.
M. LACRODC: Ce ne sont pas des employés à temps plein?
M. VINCENT: C'était $12 pour un premier contrat, et $6, s'il y
avait des cultures spéciales , pour un deuxième contrat.
M. LACROIX: Ce sont des courtiers d'assurances qui sont
considérés catholiques par le ministre.
M. VINCENT: Non.
M. LACROIX: Il ne faut pas qu'ils soient catholiques?
M. VINCENT: Non, mais j'aime autant ne pas entrer dans ce
sujet-là. Parce que la liste sera donnée en Chambre il y a
une question qui est posée vous pourrez faire les
vérifications nécessaires.
M. LACROIX: II faut rire un peu.
M. VINCENT: II ne faut quand même pas mettre de la politique
où il n'y en a pas.
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît. Le
député d'Abitibi-Ouest
M. COURCY: A la Régie de l'assurance-récolte du
Québec, existe-t-il un comité consultatif?
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Siège-t-il?
M. VINCENT: A l'heure actuelle, le comité consultatif a
siégé deux fois, des réunions de trois jours.
M. LACROIX: La commission royale d'enquête ne les a pas
empêchés d'agir?
M. VINCENT: Non.
M. COURCY: Est-ce que le comité consultatif, dans le cas de la
Régie de l'assurance-récolte, est convoqué par la
régie?
M. VINCENT: Oui, par la régie.
M. COURCY: Comme c'est le cas d'ailleurs sous la Régie des
marchés agricoles.
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: La régie des marchés convoque son comité
consultatif.
M. VINCENT: C'est cela.
M. COURCY: II est composé de combien de membres?
M. VINCENT: Le comité est composé de dix membres.
M. COURCY: Il doit y avoir des cultivateurs représentant
certaines régions?
M. VINCENT: M. Jean-Paul Corriveau, de Joliette, est le président
du comité consultatif nous l'avons d'ailleurs rencontré
ici au comité je peux vous donner les noms des membres du
comité consultatif.
M. COURCY: Non, pas besoin.
M. VINCENT: Huit producteurs et deux représentants des
ministères. Un du ministère des Finances et un du
ministère de l'Agriculture. D'ailleurs, comme la législation le
stipulait.
M. LACROIX: Est-ce qu'il y aurait possibilité que le ministre
nous donne le nom des quinze ou dix-sept personnes qui seront appelées
à faire les évaluations, leur adresse et la région qu'ils
desservent?
M. VINCENT: C'est une question posée en Chambre et la
réponse sera déposée très prochainement.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions concernant
l'assurance-récolte?
M. VAILLANCOURT: Adopté.
M. COURCY: Une petite question, les frais d'ajustement des pertes.
Qu'est-ce que ça comprend ça?
M. VINCENT: Frais d'ajustement des pertes. Ah! ce sont les
dépenses encourues pour les inspections.
M. LACROIX: La contribution du gouvernement, c'est au poste
budgétaire 17. Mais on peut les discuter toutes les deux ensemble et
nous allons les adopter ensemble.
M. VINCENT: Ce budget a été discuté quand nous
avions comme objectif 10,000 assurés mais il va falloir
nécessairement qu'il soit augmenté.
M. LACROIX: Vous allez l'augmenter par un budget
supplémentaire?
M. VINCENT: II va falloir parce que les contributions du gouvernement
sont beaucoup plus élevées que prévu.
M. LACROIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Contribution à l'assurance?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Nous vous remercions, messieurs de la
régie.
M. COURCY: Nous vous souhaitons bonne chance. J'espère que vous
allez continuer, c'est un succès.
UNE VOIX: Allez fêter la fête de la reine! M. VINCENT:
L'Office du crédit agricole...
M. VAILLANCOURT: Est-ce qu'on pourrait savoir le nom du
président?
M. LE PRESIDENT: C'est M.Martin.
M. VINCENT: M. Roméo Martin, président; M. Jean Blanchet,
vice-président; M. Massi-cotte, régisseur; M. Jean Bergeron,
régisseur, et M. André Bellerose, régisseur,
représentant des associations agricoles.
M. COURCY: M. Jean Blanchet, c'est lui qui est membre de la chambre
agricole?
M. LE PRESIDENT: Oui, oui.
M. COURCY: Est-ce le même?
M. LACROIX: C'est l'ancien candidat de...
UNE VOIX: Un bien bon homme.
M. COURCY: Il était membre de la chambre agricole du
Québec depuis 1940.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! L'Office du crédit agricole.
Traitements.
M. LACROIX: Qui est président de l'Office du crédit
agricole maintenant, en remplacement du notaire Matte?
M. VINCENT: M. Hubert Hurtubise.
M. LACROIX: Quels sont les noms des régisseurs?
M. VINCENT: M. Hubert Hurtubise, président; M. Fernand Beaudoin,
vice-président; le notaire Matte, régisseur et M. Joseph
Belle-mare, régisseur.
M. COURCY: Le notaire Matte, régisseur? Le notaire Matte est
demeuré régisseur?
M.VINCENT: Oui, oui.
M. LACROIX: Il y a deux régisseurs?
M. VINCENT: Le président, le vice-président et deux
régisseurs.
M. LACROIX: Quand ça va mal cela dépend du
président, je suppose?
UNE VOIX: De l'ancien! M. VINCENT: Toujours!
M. LACROIX: Et quand cela va bien ça dépend du
ministre!
M. VINCENT: Normalement, c'est ainsi en politique.
M. COURCY: Est-ce qu'il va y avoir des amendements à la loi de
l'Office du crédit agricole?
M. VINCENT: Bien, c'est annoncé dans le discours du
trône.
M. COURCY: J'aimerais mieux que le ministre le répète. Je
voudrais le faire répéter par le ministre parce que dans le
discours du trône de l'an passé on n'a pas fait plus que 25%
à 30% de ce qui avait été annoncé. Comme c'est
commencé cette année on ne fera pas plus que 5% de ce qui a
été annoncé. Est-ce que le ministre a l'intention
d'apporter des amendements à la loi?
M.VINCENT: Oui.
M. COURCY: A cette session?
M. VINCENT: Oui.
M. COURCY: Est-ce que le ministre peut nous dire...
M. VINCENT: A quel moment?
M. COURCY: A quel moment? Est-ce qu'il peut nous dire s'il a l'intention
comme d'ailleurs j'avais vu une de ses annonces à un moment
donné d'essayer d'avoir le transfert de l'autorité du
crédit agricole fédéral au crédit agricole
provincial, pour qu'il n'y ait qu'un crédit dans la province?
M. VINCENT: L'objectif que nous visons, c'est d'avoir un seul organisme
qui pourrait faire les prêts à long terme aux cultivateurs de la
province. D'ailleurs l'idée n'est pas seulement partagée par le
ministère ou le gouvernement du Québec mais par plusieurs autres
gouvernements, par d'autres juridictions provinciales.
M. COURCY: Il n'y a pas de crédit agricole
provincial à part le Québec, excepté en Ontario
où il y en a un semblant, je pense bien.
M. VINCENT: La Nouvelle-Ecosse a commencé à en
établir un.
M. COURCY: Où en sont rendues les négociations du ministre
avec le gouvernement d'Ottawa au sujet du transfert du crédit agricole
fédéral à la province?
M. VINCENT: Tout est arrêté à cause de circonstances
imprévues.
M. COURCY: Oui, mais écoutez, j'ai vu l'annonce...
M. LACROIX: Les fonctionnaires...
M. VINCENT: Non, je parle du niveau ministériel.
M. LACROIX: OÙ en était-on rendu avant?
M. VINCENT: Je sais d'ailleurs que le « task force » ou
l'équipe de frappe qui a été nommée par le ministre
fédéral de l'Agriculture doit justement étudier cette
question de relation entre les deux systèmes de crédits
provincial et fédéral.
M. LACROIX: Avant qu'arrivent les événements auxquels
réfère le ministre, est-ce qu'on en était uniquement au
commencement des discussions ou si on en était plus avancé?
M. VINCENT: Nous en avons émis l'idée d'abord à
l'occasion de la conférence fédérale-provinciale de cette
année, devant les ministres de l'Agriculture, le sujet a
été soulevé. Par la suite, j'ai eu l'occasion d'en
discuter à une reprise avec le ministre fédéral de
l'Agriculture en novembre et, comme je disais tout à l'heure, le «
task force » ou l'équipe de frappe formée par le
ministère fédéral de l'Agriculture doit regarder cet
aspect de la question.
M. LACROIX: Afin de savoir si on doit faire travailler le
président un peu, quel salaire reçoit le président?
M. VINCENT: $22,000.
M. LE PRESIDENT: Ah! vous parlez du président de l'office,
d'accord.
M. LACROIX: C'est pour savoir si on doit le faire travailler. Quel est
le montant total dû par les cultivateurs du Québec à
l'Office du crédit agricole, d'après les chiffres
disponibles?
M. VINCENT: Au 31 décembre 1967, prêts consentis...
M. LACROIX: C'est le montant qui est dû effectivement.
M. VINCENT: Au 31 mars 1968, nous avions un montant de $166,442,481.31
dû par les cultivateurs à l'Office du crédit agricole.
M. LACROIX: Combien de prêts cela représente-t-il?
M. VINCENT: Cela représente le nombre de prêts en vigueur
présentement... 38,000 environ.
M. VAILLANCOURT: Au 31 mars? M. VINCENT: Au 31 mars 1968. M. LE
PRESIDENT: 38,000 prêts. M. VAILLANCOURT: $166,442,481.
M. VINCENT: Depuis le 20 mars 1937 jusqu'au 31 décembre 1967, il
y a eu 81,799 prêts de consentis pour un grand total d'argent de
$351,532,495. Mais le montant dû par les cultivateurs du Québec,
c'est le montant que j'ai mentionné tout à l'heure. Donc le
nombre de prêts en vigueur, présentement est de 36,429.
M. LACROIX: Au 31 mars?
M. VINCENT: Au 31 mars 1968.
M. VAILLANCOURT: 36,429 prêts pour un montant de $166,442,481.
M. LACROIX: Quel est le rythme annuel des prêts ou des demandes de
prêts? Est-ce que ça varie ou si c'est à peu près
toujours le même montant?
M. VINCENT: J'ai l'échelle ici. Autour de 2,500. Ici, je peux
quand même vous donner un aperçu. Les prêts cumulatifs,
seulement par comté.
M. VAILLANCOURT: Le nombre de prêts par comté?
M. VINCENT: Oui. Environ 2,500 ou 2,600. M. LACROIX: Si on
réfère au montant ap-
proximatif de chaque prêt qui est à peu près de
$5,000 en moyenne... il y a 36,000 prêts actuellement en cours, pour un
montant de $166,000,000.
M. VINCENT: Oui, mais, cette année, vous avez 2,156 prêts
consentis en 1967, c'est-à-dire déboursés, pour un montant
de $21,585,000. Donc, il y a une moyenne de $10,000.
M. LACROIX: Combien de demandes de prêts sont actuellement
à l'étude et ne sont pas encore acceptées?
M. VINCENT: A la date du 31 mars, il y avait 402 demandes à
l'étude avec évaluation. Excusez, c'est pour l'année 1967,
au 31 décembre. Je pense qu'ici ce tableau serait important. En 1967,
nous avons reçu 2,613 demandes officielles. Nous avons adressé
2,821 formules. Il y a eu 1,168 demandes annulées, 2,083 propositions de
prêts au 31 décembre, et ce qui restait des prêts en
vigueur, 36,824, le chiffre que je donnais tout à l'heure.
M. LACROIX: Quel est le salaire du vice-président?
M. VINCENT: Le vice-président? $20,000. M. LACROIX: Du
régisseur?
M. VINCENT: Le notaire Matte, $18,000 et M. Bellemare, $16,000.
M. BROWN: I wonder if the Minister could give us his policy on mink
breeders, relative to farm loans and farm credit?
M. VINCENT: Un prêt est toujours basé sur la valeur
foncière de la ferme. Si vous avez une organisation agricole qui fait
l'élevage des visons et possède en même temps un fond de
terre et fait d'autres cultures, là, il y a possibilité de
considérer comme revenus ce qu'il tire de l'élevage des visons.
Mais pour une ferme exclusive de visons, c'est-à-dire une organisation
exclusive de visons qui serait organisée sur une étendue de
quelques acres de terrain, il serait beaucoup plus difficile de lui faire un
prêt
M. BROWN: Mais, is it being considered that a loan direct to mink
farmers only...
M. VINCENT: No.
M. BROWN: Well, now, in farms, the num- ber of regular farms has
decreased in every line in the Province of Quebec. In the case of the mink
farmers, it is the only farming activity you have in the province that has
increased. These people bring literally thousands of dollars into our Province
of Quebec and into Canada and they have had absolutely no help from a credit
point of view from this government and It is the intention of the government
not to give them any help.
M. VINCENT: From this government or any government? What about the
former government?
M. BROWN: Well, my friend from Lotbinière, when we were in power
from 1960 to 1966, was asked the question about the past record of his
government. He said: We are not sitting here to worry about what is past. We
are sitting here to criticize what is going to happen in the future and to give
instructive advice. I merely quote him and I go along with this philosophy
fairly well. I thank you very much.
M. VINCENT: Mais la Loi de l'amélioration des fermes peut
consentir des prêts aux éleveurs de visons, en autant que la
banque accepte le crédit du client.
M. BROWN: Well, why should we eliminate the mink farmer from receiving
direct help from the government?
M. VINCENT: Ils ne sont pas éliminés ipso facto. The
legislation concerning farm credit is that we can make loans, for a young
farmer, up to 90% of the value of his farm, but not the buildings, not the
cattle, not the animals of the farm, but the value of the farm itself.
M. BROWN: It goes back to the definition of a farmer. You will also have
to change the definition of a farmer, if you envisage this type of legislation.
Right now, the mink farmer is not a farmer when it comes to pay sales taxes, he
is not a farmer, he pays. When it comes to borrow money, there are investments
greater than some farms in mink farms in the Province of Quebec, particularly
during the past three or four years...
M. VINCENT: I remember that last year someone raised a question, I do
not remember if it is the member for Brome or the member for Richmond. Somebody
raised a question last year and the president attended the annual meeting of
the mink producers or growers, raisers, so he attended the meeting there.
He
had a discussion with them and if it is possible, as long as the
legislation permit to do so, as quickly as possible, they will be included, but
on the value of the farm. So, this is the limitation.
M. BROWN: But, it is not only on the value of the farm but on the value
of the plant.
M. VINCENT: Well, but when you make a 39 years'loan, the legislation is
clear on that, every legislation in on the value of the farm.
M. BROWN: Let us change the definition of the value of the farm
relatively to specialized farms.
M. VINCENT: Well, we can add something for the value of the buildings,
for the value of the plant but you cannot set up a value up to so many
thousands, if it is only a building on a small square of land.
M. BROWN: Why not?
M. VINCENT: This is the problem.
M. BROWN: If you have a garage or any other type of industrial
entreprise...
M. VINCENT: Yes, but this is the problem everywhere, I remember in the
Federal Legislature there, when we discussed the Farm Credit Corporation, it
was a problem, how to define a farm related to farming, or related to
buildings.
M. BROWN: But an action orientated regime, I mean with the drive that
the Minister mentioned in his letter to me here, surely, a lot of these old
« canards » could be eliminated by a forward looking regime. I
think, particularly, that the mink farmers of the Province of Quebec could, at
least, get some help because they are very important in many areas where we do
not have too much farms, until it is successful.
M. VINCENT: Yes.
M. BROWN: In farm loans, generally speaking, outside of the traditional
farm loans, with your new legislation, do you envisage broadening the scope of
loans to cover other farming endeavors that might be interesting to the farmers
in the Province of Quebec?
M. VINCENT: Well, you see, all this will be given when we present the
bill to the House.
M. BROWN: Oh! It is hard to discuss theory...
M. VINCENT: Well, we will hear sugestions, because we are working on the
legislation, it will be hard for me and I know that the member will say this is
right to announce the legislation today, before the bill is presented to the
House.
M. BROWN: Well, I believe that our problem is in the House but, at the
same time, persons who are as important as our farmers of the Province of
Quebec, and where they have been forgotten in some cases in the last hundred
years, it seems though that the farmers should at least have a say previous to
the inception of the bill, when the creditor should be covered. Therefore, if I
have the Minister's word that every zone necessary for farm loans in the
Province of Quebec will be covered by the Incoming legislation, we will not
bother asking any more questions.
M. VINCENT: Well it would be very easy to say that but what zone will be
covered and what zone it will be impossible to cover. This is the question
there.
M. BROWN: Well, of major importance.
M. VINCENT: Yes, but anyway before drawing the legislation we have
brieves coming from farmers, from the UCC, from organized people on farms. We
placed those brieves to the special committee which was formed by the former
Government. This committee was discussed at the Farm Credit Office.
M. BROWN: Does the committee of the mink breeders of the Province of
Quebec have recommendations?
M. VINCENT: They had the recommendations from them, and the President
met those people.
M. BROWN: Well, now, there is another situation dealing with Farm Credit
that has come to my attention quite often and particularly in the last eight or
nine months, and that is Farm Credit considered through short term loans in the
bank. Because of the raise In interest rates, many farmers have gone to the
bank and they said: Well I love you, boys, and everything. But at the same time
they are not going to loan you any money. But provisions should have been taken
in regard...
M. VINCENT: What was the reason given?
M. BROWN: Because the interest rate authorized by the Government was so
low.
M. VINCENT: Yes. M. BROWN: I think it is 7%. M. VINCENT: It is 6%. M.
BROWN: It is 6%?
M. VINCENT: The rate of interest authorized by the provincial Government
is 6%. So the federal Government is 5%.
M. BROWN: Yes, well due to this fact, many of the farmers who were going
to short term loans have been turned down.
M. VINCENT: Yes, well we received many suggestions concerning this, and
we will have to do something in this regard very shortly because all the credit
is cut, in all the banks in the province, not only in the province, but in all
the provinces in Canada. So we will announce something in that regard very
shortly.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions?
M. LACROIX: On a certains problèmes aux Iles-de-la-Madeleine,
nous, à cause de l'occupation principale de ceux qui demandent un
prêt à l'Office du crédit agricole. Naturellement, il y a
une condition. Pour celui qui est pêcheur-cultivateur ce n'est pas trop
compliqué. J'ai communiqué à maintes reprises avec
l'office concernant plusieurs cas. Par exemple, il y en a un qui me revient
à la mémoire, c'est un gérant de coopérative, c'est
peut-être l'un des meilleurs cultivateurs de la paroisse de Fatima, c'est
celui qui a la plus grande étendue de terre, qui a le plus grand nombre
d'animaux. Il a des enfants, bien sûr, qui aident son épouse et,
on lui refuse le prêt agricole. Cela l'empêche de développer
son établissement. Un autre cas...
M. VINCENT: Non, mais est-ce que sa principale occupation est
l'agriculture? C'est là ue le problème se pose.
M. LACROIX: On ne peut pas dire que c'est sa principale, mais seulement
c'est le meilleur cultivateur de toute la paroisse de Fatima, par exemple.
M. VINCENT: Oui, mais il arrive ceci. Nous avons des cas assez souvent
où une personne voudrait bénéficier du prêt agricole
et voudrait en même temps bénéficier de la Loi de
l'habitation familiale. On voudrait être considéré comme
cultivateur pour bénéficier du crédit agricole et on
voudrait être considéré comme ouvrier pour
bénéficier de la Loi de l'habitation familiale.
M. LACROIX: Je veux que le ministre comprenne...
M. VINCENT: Oui.
M. LACROIX: ...qu'aux Iles-de-la-Madeleine c'est toujours des cas
d'exception. Premièrement, c'est reconnu par la loi que le
pêcheur-cultivateur peut faire les deux et, à ce moment-là,
on lui consent un prêt quand même. Mais, dans certains cas
très spécifiques, où, même si ce n'est pas
l'occupation principale, le gars développe son entreprise, il a une
terre valable, il y a des animaux. Dans le cas de ce gérant de
coopérative, c'est le gars qui possède la plus grande
étendue de terre dans la paroisse, c'est le gars qui possède le
plus grand nombre d'animaux. Son emploi il a une grande famille
à la coopérative ne lui permet pas d'investir dans son
organisation.
M. VINCENT: Oui.
M. LACROIX: S'il pouvait vivre avec son organisation agricole,
uniquement, il resterait là. S'il était pêcheur il aurait
droit à son prêt.
M. VINCENT: Mais la principale occupation étant permanente
à l'extérieur de sa ferme, il ne peut pas
bénéficier d'un prêt agricole. Mais si, d'un autre
côté, un agriculteur qui est employé à
l'extérieur, mais de façon occasionnelle, ou seulement pour une
période de temps déterminée, il lui est possible d'obtenir
un prêt agricole.
Maintenant, en ce qui concerne les Iles-de-la-Madeleine, l'an dernier,
nous avons seize prêts qui ont été consentis pour un total
de $69,200.
M. LACROIX: II y en a encore combien en suspens?
M. VINCENT: Il faut quand même considérer qu'aux
Iles-de-la-Madeleine, d'après le recensement de 1966, nous avions 256
fermes d'après le recensement fédéral d'une
acre et plus, qui vendaient pour $50 et plus de produits agricoles, mais
seulement trois fermes qui vendaient pour plus de $2,500. Probablement que le
gérant de la coopérative faisait partie des trois fermes.
M. LACROIX: Oui, c'est un des meilleurs cultivateurs. Mais, vous voyez,
dans la situation où il se trouve, il y aurait possibilité de
contourner la loi si on voulait, ce serait de le faire engager pour une
période limitée.
M. VINCENT: Oui, mais contourner la loi, c'est là le
problème qui se présente un peu partout, si la principale
occupation de l'exploitant de la ferme est dans une autre entreprise, de quelle
façon limiter ces choses-là à proximité des villes
comme Sherbrooke, Drummondville, Québec, Montréal? De quelle
façon contourner cette difficulté? Si on le donne d'un
côté pour quelques cas d'exception, de quelle façon le
limiter dans d'autres endroits?
M. LACROIX: Cela ne se sait pas ailleurs.
M. VINCENT: Du début jusqu'au 31 décembre 1967, aux
Iles-de-la-Madeleine, il y a eu quand même 234 prêts consentis pour
un montant de $595,875.
M. LACROIX: Il y a eu un déblocage considérable depuis
quelques années et ce n'est pas à cause du changement de
gouvernement. On avait des difficultés innombrables aux
Iles-de-la-Madeleine à cause du cadastre. Depuis quelques années,
on a dépensé des sommes considérables, par
l'intermédiaire du ministère des Terres et Forêts, avec le
concours d'ARDA, pour confectionner le cadastre. A l'heure actuelle, vous avez
des prêts qui sont en suspens, qui ne sont pas encore
réalisés, mais tout est prêt. La seule chose qui manque
à l'office pour pouvoir finaliser ces prêts-là ce sont les
titres. On a des complications extraordinaires. J'espère que cela va
pouvoir se stabiliser dans un très bref délai.
M. COURCY: Combien y a-t-il eu, en 66/67 de prêts de
conversion?
M. VINCENT: Prêts de conversion, j'avais le montant tout à
l'heure...
M. COURCY: Quand on dit, ils remboursent $5 millions par année,
mais là-dessus, s'il y a $4 millions ou $5 millions de prêts de
conversion.
M. VINCENT: Prêts de conversion, au 31 décembre 1967, il y
a eu 1,256 prêts...
M. LACROIX: Dans la seule année 1967?
M. VINCENT: Oui. 1,256 prêts pour un montant total de
$12,891,400.
M. LACROIX: Cela veut dire, plus de la moitié des prêts
totaux. Il y a eu 2,156 prêts...
M. VINCENT: Oui, ce sont des augmentations de prêts ou des
agrandissements de fermes. 1,256, pour un montant de $12,891,400 et si vous
voulez les chiffres cumulatifs depuis le début, il y a eu 12,108
prêts de conversion pour un grand total de $101,925,000.
M. COURCY: Combien de prêts provinciaux ont été
remplacés par des prêts fédéraux?
M. VINCENT: Je vais vous donner cela tout de suite.
Prêts remboursés par la Société du
crédit agricole: vous en avez 821 du 1er janvier 1967 au 31
décembre 1967.
M. COURCY: Pour un total de?...
M. VINCENT: Pour un total de $4,398,587.16.
M. COURCY: Est-ce que le ministre a les chiffres de l'année
précédente?
M. VINCENT: L'année précédente: 668...
M. COURCY: Alors, on peut dire qu'en moyenne...
M. VINCENT: ... pour un total de $3,641,052.
M. COURCY: ... à peu près 700 cultivateurs, par
année, empruntent du crédit agricole fédéral pour
rembourser au crédit agricole provincial.
M. VINCENT: Oui, et puis l'année qui précédait
l'année 1966, c'était 810. L'année qui
précédait 1965, c'était 793. Donc, la moyenne, à
l'exception de 1966, environ 800.
M. COURCY: Environ 800.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions?
M. VINCENT: Pour un grand total de 3,791 depuis 1962.
UNE VOIX: Adopté.
M. BROWN: In this new legislation that we are setting out, has there
been any provision thought of in regards of private firms repossessing
machinery that some farmers have paid on but have not been able to pay up to
schedule?
M. VINCENT: This is under the Farm Loan Improvement. Will you repeat the
question?
M. BROWN: The idea is this,insome cases, a farmer needs an expensive
piece of machinery like a tractor or a combine.
M. VINCENT: Yes.
M. BROWN: Supposedly, he buys and he pays so much a month, or so much a
quarter. If unfortunately, due to circumstances, he falls behind, the minute he
does, the company comes in and says: O.K. we take the machine.
M. VINCENT: Because they have...
M. BROWN: Because they have the right to. But in the Western provinces,
there is legislation that protects the farmer, not only for the loan to the
private corporation but also dealing with the guarantees of the machine.
M. VINCENT: I will check that I because I don't... it is the first time
I hear about that...
M. BROWN: You see, it is very important, because a farmer is not a
lawyer and he is not in a position to go to a lawyer at times, but if there was
some type of legislation covering this and there is in the United States too,
he would at least have somebody to come to in case of difficulties.
Peut-être qu'il a déjà payé $2,000, $3,000 ou
$5,000, et la compagnie prend quand même la machine tout de suite. Could
this be consedered when you are going over your credit...
M. VINCENT: I think it would be better to have a specific case...
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. VINCENT: Oh yes, every time a Bank or a Caisse Populaire has to go
under this what we are talking about, they inform the Office before doing
so.
M. BROWN: Yes.
M. VINCENT: Because we are responsible for the loss. We have a share
into that.
M. BROWN: No, but we will say that they did not borrow anything from the
Government whatsoever.
M. VINCENT: Yes. But we are paying a guarantee for the amount of money
too.
UNE VOIX: D'accord, mais...
M. VINCENT: Full guarantee for the amount of...
M. BROWN: No, but we will take the case of where the farmer does'nt have
a farm loan at all. He does not have.
M. VINCENT: Oh, this is a private case.
M. BROWN: No, but there could be easily, in the legislation brought up,
a service within the Credit Bureau, that could be of assistance to farmers in
this way.
M. VINCENT: It would be a hard thing to do but, anyway, we can study
that.
M. BROWN: At least they could give counsel on it and at least, some of
these companies that always worried about us going in and putting their finger
on the farmer, if they throught: « Well, I have to deal through the
Government, not that the Government is going to guarantee anything...
M. VINCENT: This is a problem we meet in all the credit companies
dealing with consumers, it is not only with farmers but all consumers.
M. BROWN: Yes, but it is another service that the Farm Credit Bureau
could possibly extend to the farmer without spending any money.
M. VINCENT: Yes.
M. BERNATCHEZ: Administration, c'est adopté.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions à l'Office?
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. COURCY: Poste budgétaire 18, adopté.
M. BERNATCHEZ: Poste budgétaire 18, adopté.
M. LE PRESIDENT: On va revenir à 19, à la page 38: Loi
d'amélioration des fermes.
M. VINCENT: Je pense qu'on l'a quand même passé.
M. COURCY: Quel est le montant actuellement prêté dans les
banques et les caisses? Le montant total dans la loi de l'amélioration
des fermes?
M. VINCENT: En vigueur, $66 millions.
M. COURCY: En vigueur. Sur $121 millions de consentis, il y en a environ
$60 millions de remboursés.
M.VINCENT: C'est ça.
M. COURCY: Alors la loi a rendu de grands grands services.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. COURCY: Adopté.
M. VAILLANCOURT: J'aurais une question à poser
là-dessus?
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Stanstead.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministère rembourse 3% quand
même, avec l'augmentation du taux d'intérêt dans les
banques?
M. VINCENT: D'après la législation actuelle, le maximum
permis par la loi fédérale, c'est 5%, la loi provinciale 6% et
nous remboursons 3%. Mais le maximum permis est encore de 6%. Le
problème qui se pose, c'est que les banques ne veulent plus prêter
ni en vertu de la loi fédérale, ni en vertu de la loi provinciale
à cause justement du taux d'intérêt. Cela s'explique.
M. VAILLANCOURT: Est-ce que le ministre a l'intention d'amender la
loi?
M. VINCENT: En ce qui concerne la législation provinciale, ce
sont les règlements qui définissent, qui stipulent le maximum au
sujet du taux d'intérêt. Il s'agira de changer le règlement
et de permettre justement aux banques et aux caisses populaires d'aller plus
haut que 6% et quand même rembourser les 3% du gouvernement provincial.
Nous avons reçu des demandes des caisses populaires, des banques et des
cultivateurs, plusieurs lettres nous arrivent. Nous avons demandé
à l'Office du crédit agricole d'étudier cette question. On
doit nous soumettre un rapport incessamment à ce sujet.
M. LACROIX: Ce sont des règlements qui peuvent être
édictés par un arrêté en conseil.
M. VINCENT: C'est ça. Sur recommandation de l'Office.
M. LACROIX: Le gouvernement ayant consenti à payer 7 1/2% sur ses
obligations d'épargne, je pense bien qu'il n'y aura pas trop
d'objections à changer le taux d'intérêt maximum
permis.
M. BERNATCHEZ: C'est la même chose pour le crédit à
l'habitation.
M. LE PRESIDENT: Loi du prêt agricole, article 20.
M. VAILLANCOURT: C'est parce que, actuellement, il y a plusieurs
cultivateurs qui sont refusés par les banques.
M. VINCENT: Oui, et nous recevons tous les jours des lettres.
M. VAILLANCOURT: Le ministre est conscient. Merci.
M. LE PRESIDENT: Loi du prêt agrocole? Adopté.
S 2, Loi du crédit agricole? S 3, garantie payable par le
gouvernement: Loi de l'amélioration des fermes?
M. BERNATCHEZ: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Je retourne au poste 21, page 49.
Achat, construction et transformation d'immeubles, y compris ameublement
et équipement; construction de chemins de colonisation et de ponts?
M. COURCY: A l'institut de technologie agricole?
M. VINCENT: $800,000, je vais vous donner cela en détail.
M. COURCY: Est-ce que c'est pour la construction d'une résidence
pour les étudiants?
M. VINCENT: Non, les $800,000, à l'Institut de technologie
agricole, sont consacrés au parachèvement de la construction de
l'institut, l'ameublement et l'équipement original. Le
parachèvement, c'est $575,000 et l'ameublement et l'équipement
original, c'est $225,000, pour un total de $800,000.
M. LACROIX: Avec ce montant-là, on prévoit...
M. VINCENT: On devrait être en mesure de terminer
complètement l'institut. L'an passé, nous avions $1,200,000.
M. LACROIX: Toutes ces sommes-là sont dépensées
après demandes de soumissions.
M. VINCENT: Oui.
M. LACROIX: Adopté.
M. COURCY: Le ministre a dit oui, vite.
M. VINCENT: Pardon.
M. COURCY: J'ai dit le ministre a dit oui, vite. Il a bien dit: Est-ce
que tous ces montants à même les $800,000 ont été
dépensés dans l'ameublement? Ils ne sont pas
dépensés, vous demandez de les voter.
M. VINCENT: Ce sont des engagements. Les Travaux publics vont faire
terminer les travaux, en vertu du contrat qui a déjà
été octroyé par soumission publique en 1964.
M. COURCY: Pas d'ameublement.
M. VINCENT: L'ameublement, d'accord. Ameublement et équipement
orignal, $225,000, c'est le service général des achats qui
procède à cet achat.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Il ne faut pas donner de réponses trop
rapides.
Bureaux et laboratoires régionaux?
M. COURCY: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Projet d'aménagement rural et de
développement agricole?
M. VINCENT: C'est la construction des trois laboratoires à Alma,
Rimouski et Sherbrooke.
M. COURCY: Projet d'aménagement rural, ARDA.
M. LE PRESIDENT: Construction de chemins de colonisation? Autres
projets? Un instant.
M. VINCENT: A l'article 3, nous reviendrons tout à l'heure, sur
budget de la Colonisation.
M. COURCY: Adopté.
M. LACROIX: Une seule question immédiatement. C'est que ce
montant de $9,450,000 ne fait pas partie du montant des $27 millions que le
ministre des Finances a annoncé qu'il consentirait, qu'il investirait
dans la réalisation du plan d'aménagement de l'Est du
Québec.
M. VINCENT: Excepté une partie des projets agricoles.
M. LACROIX: Dans ce $9 millions qui est à part des $27 millions,
il peut y avoir des sommes pas très importantes de ce montant qui soient
transférées de l'un à l'autre.
M. VINCENT: Il y a une partie de cette somme, mais seulement les projets
agricoles et quelques projets, pas tous.
M. LACROIX: On reviendra là dessus.
M. COURCY: Adopté, M. le Président? Numéro trois,
Arda. On tombe au poste 11.
M. LE PRESIDENT: Construction de chemins de colonisation et de ponts.
Est-ce que vous avez des questions?
M. VINCENT: Là, il nous reste seulement ARDA et nous avions
gardé en suspens pour les contrats. Service de contrats actuels pour le
drainage. C'est seulement cette question qu'on laisse en suspens à
l'Agriculture?
M. LACROIX: Les chemins de colonisation... M. VINCENT: $4,500,000.
M. LACROIX: Est-ce qu'on ne disait pas à un moment donné
que des chemins étaient bâtis ou construits par le
ministère des Richesses naturelles, d'autres par le ministère de
la Colonisation, et qu'on voulait tout ramener ça au ministère de
la Voirie. Est-ce encore à l'étude, cette chose-là
ou...
M. VINCENT: Il ne faudrait quand même pas que je donne la
politique du ministère mais celle du gouvernement. Il y eut des
changements aux Travaux publics pour les ponts. Les ponts étaient faits
par les Travaux publics, les approches de ponts et les chemins par la Voirie.
Il y eut des changements de ce côté. En ce qui concerne le budget
de colonisation, il n'y eut aucun changement. Est-ce qu'il s'en fera?
M. COURCY: Est-ce que le ministre a regardé le nombre de milles
en ce qui concerne la Colonisation et la Voirie...
M. LE PRESIDENT: Nous en venons à ARDA, messieurs.
M. COURCY: Dans les $4,500,000 pour construction et réfections de
chemins de colonisation, combien de ce montant va être voté pour
Abitibi-Ouest? C'est le premier comté, ça, Abitibi-Ouest et
Est?
M. LACROIX: Le montant n'est pas encore réparti.
M. VINCENT: II n'est pas réparti au complet parce qu'on attendait
le budget.
M. BERNATCHEZ: II y avait la gelée.
M. VINCENT: Parce qu'on a donné l'autorisation pour les travaux
d'amélioration.
M. COURCY: Non, mais il y a de la gelée, comme dit le
député de Lotbinière. Alors, les chemins sont plus durs.
Cela prendrait un budget plus élevé que dans le comté de
Lotbinière.
M. BERNATCHEZ: Cela va dépendre des travaux qu'il y aura à
faire. Quand la gelée sera sortie, il faudra réparer les
chemins.
M. VINCENT: Quand bien même on ajouterait un autre
zéro...
M. LACROIX: Est-ce avec ces sommes d'argent qu'on bâtit des
chemins qui conduisent à des carrières de gravier?
M. COURCY: Pour aller à certains chalets.
M. LE PRESIDENT: Nous allons à ARDA, puis, comme nous l'avions
décidé tantôt, nous allons passer immédiatement, si
vous le voulez, au projet d'aménagement rural auquel nous
référons. A l'ordre!
M. LACROIX: Est-il indiscipliné, un peu? Pourtant, c'est un
vétéran.
UNE VOIX: Ce sont les pires.
M. BROWN: Mr. President, in regards to the ARDA program of last
year.
M. LE PRESIDENT: Un instant. Nous avons décidé
tantôt de réserver le projet d'aménagement rural pour le
passer. Vous allez tout passer en même temps? C'est bien.
M. BROWN: In regards to the ARDA program throughout the province,
generally speaking as a policy, I asked the Minister last year if a certain
percentage of every project dealt directly with the farmer and if, in the case
of where the agronomist and agriculture were concerned in the area, would it be
consulted and would they have top priority in deciding what would be the policy
relative to the projects of ARDA? Now, is this true during this last year, do
you think, Mr. Minister?
M. VINCENT: Au budget de cette année 68/69, nous avons un
coût global, aux dépenses ordinaires, de $16,163,000.
Dans les dépenses ordinaires concernant ARDA, sur le montant de
$9,517,000 il y a $8.1 millions consacrés à l'agriculture, dans
les dépenses ordinaires, pour chacun des projets et toujours en
consultation avec le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation.
M. BROWN: I had a motion answered by the Legislatures Copie de toute
correspondance, mémoires, rapports et autres documents
échangés entre le gouvernement, aucun de ses membres ou officiers
et l'Association pour l'aménagement du comté de Brome
Ltée, du premier juin 1967 au 31 janvier 1968, concernant l'agriculture
et les cultivateurs. Je pense que l'honorable Clément Vincent n'a
échangé aucune correspondance concernant l'agriculture et les
cultivateurs. So I cannot see if this is an ARDA project and it was decided
ahead of time that they were to consult together, and in every case there is
agriculture mentioned in there, as the Minister said, but in answer to the
motion, you say that there was no correspondence, nothing at all.
M. VINCENT: Correspondance écrite échangée avec le
ministère?
M. BROWN: Yes.
M. VINCENT: We paid by special subvention the work of the committee
there.
M. BROWN: Yes.
M. VINCENT: And then they should present their reports.
M. BROWN: Yes.
M. VINCENT: From the 1st of June 1967 up to the 31st of January 1968, a
period of six months, there was no correspondence exchanged between this
committee or the members and the Department.
M. BROWN: Yes, but the situation is this. Last year, on page 644 of Les
Débats of the Legislative Assembly, the 24th of May, my question is:
« The only consideration that I am worried about, we did have a conflict
between the group, between our agronomists in the county and the group of Brome
County Rural Development Association. And I feel it would not be wise at all
and to have somebody in the county who would receive a greater salary than the
agronomist or he would impose his ideas on agriculture within the county
without consulting the agronomist and the agronomist's office. And particularly
when the offices are not separated by more than 200 yards, the office of the
Brome County Rural Development Association and the agronomist office. So, like
in there, according to the minister, the priority was, in everything dealing
with agriculture, it would go through the agronomist. But the office of the
agronomist told me that they had never been consulted on anything by this
Association.
M. VINCENT: Oui, mais l'Association pour l'aménagement du
comté de Brome Limitée est une association autonome.
M. BROWN: Oui, oui. Je comprends. M.VINCENT: Autonome. M. BROWN: Oui.
M.VINCENT: Ils ont reçu...
M. BROWN: L'année passée, et aussi cette
année...
M. VINCENT: ... une subvention pour aider à l'organisation de
leur secrétariat, une subvention de $23,000 pour une année je
crois.
M. BROWN: Well, your official answer in the Legislative Assembly...
M. VINCENT: Oui, mais ce n'est pas en contradiction avec cette
réponse-là. Ils ont reçu une subvention. Mais
après, l'association elle-même, l'Association pour
l'aménagement du comté de Brome Limitée est autonome...
Les engagements qu'elle jugeait nécessaire de faire pour préparer
son programme...
M. BROWN: But the question is regardless to how much money there was,
this is not the argument. The argument is that, last year, we went through the
matter, and anything dealing with agriculture, supposed the agronome has
priority, he is in charge of the affair...
M.VINCENT: D'accord.
M. BROWN: And none of these groups under ARDA are going to go in and do
things without consultation and receiving the benediction of the agronomist.
But in the case of these people here, I do not know about the rest but I know
about this one: according to your own answer to the motion, there never has
been correspondence between...
M. VINCENT: Au cours de cette période de six mois, mais si
l'Association pour l'aménagement du comté de Brome Limitée
présentait au ministère ou à l'ARDA un projet
spécifique concernant l'agriculture, en ce qui nous concerne, nous le
ferions regarder, analyser par les agronomes qui sont sur place.
M. BROWN: Yes, but the honorable Minister told me that in all the
projects in the Province of Quebec, without exception, there has been
agriculture projects in this.
M. VINCENT: Oui, mais cen'estpasun projet agricole, c'est un projet du
conseil d'orientation économique qui a subventionné par
l'entremise d'ARDA, l'Association pour l'aménagement du comté de
Brome Limitée.
M. BROWN: But you said that all of the $9 million given, $8 million
point something included agriculture products through out the province...
M.VINCENT: Yes.
M. BROWN: And more than this every project in the province included
something dealing with agriculture and the BCRDA, the Brome County Rural
Development Association, is in the Province of Quebec and they are doing
projects. So it must have included agriculture, according to you. And how could
they possibly go through their agronomist if they had never talked to him.
M. VINCENT: Well, it is one thing, I am surprised about this. They are
working in an area like that, especially on a rural area, they should contact
the agronomist there. This is
normal. They are autonome, they are responsible.
M. LE PRESIDENT: D'autres questions? M. BROWN: Yes.
M. LE PRESIDENT: Another question? UNE VOIX: Yes, yes.
M. BROWN: How many animators were appointed throughout the province of
Quebec? Animators for projects similar to the Brome County Rural Development
Association project?
M. VINCENT: Of this kind, this is the only project we have like
that.
M. BROWN: There is only one animator in the whole project?
M. VINCENT: Not only one animator but one project like that.
M. BROWN: Well, how many animators in any type of project?
M. VINCENT: We have an other project which we call Conseils
économiques régionaux, which are under the Conseil d'orientation
économique du Québec, qui reçoit des subventions, mais
cela ne relève pas de mon ministère.
M. BROWN: Oh! But you do not know who the animators were.
M. VINCENT: De ce projet-là?
M. BROWN: No. There is one animator there. Are they other animators
throughout the province or this is the only one with an animator?
M. VINCENT: Non. This was a special project we had there, the first one
like that in the province. We had it in this county there and this is why I was
asking this question because I remember when I came into office, the ground was
prepared for a project like that in your riding. So I thought maybe you were
very interested with it.
M. BROWN: So I am. Extremely so.
M. VINCENT: Now, I have to correct the figures I gave a few minutes ago.
La subvention à l'Association pour l'aménagement du comté
de Brome, c'est $11,032.94.
M. BROWN: When we get to projects, I would like to ask more questions,
but this the end of « civil servants », but there were no other
animators in any society in the Province of Quebec last year except this
one?
M. VINCENT: For a project like that, yes. This was the only project.
M. BROWN: Mr. Peter White was the animator.
M. VINCENT: In this project, yes.
M. BROWN: OK. How much in salary did he get?
M. VINCENT: Gee! I don't know. Just like if we are giving a subsidy or a
special grant to La Société d'agriculture, we do not know what is
the salary which is received by the secretary or the president. They will
present a report to get that money.
M. BROWN: This is a thing that worried me last year, Mr. Minister.
M. VINCENT: We will be able to get the salary when they present their
report.
M. BROWN: This is what worries me. Last year, we discussed this and I
mentioned the hypothetical theory that possibly we might have an agronomist in
counties, any county, and an animator appointed to do a project within that
county on agriculture whereby an animator draws $3,000 more than an agronomist
drays himself, which would not be good.
M. VINCENT: Yes, but this is not under our jurisdiction.
M. BROWN: No, but last year, in your answer here, you said that you were
very sure, with your supervision that the man involved or men involved would
not receive a greater salary than the agronomist in the county.
M. VINCENT: Well, we can make that suggestion, but If they were under
the Civil Service or under the policy of salaries of the Government, it would
be impossible. In that case, or in any other case like that, we cannot prevent
a society or an organization to pay more money to a person when we have no
authority to do so.
M. BROWN: No, but we are increasingly more saying: Well, in the case of
our civil servants, we want a certain education for
agronomists. For anybody in the Civil Service, they get so much money
and everything is being regulated this way and at the same time this goes on,
we go ahead and we grant monies to a society who could theoretically hire
anybody without any qualification, who would have more money than the person
who does have the qualifications.
M. VINCENT: In practice, it is possible. But in principle, this is not
too good.
M. BROWN: Well, this is what I want to find out.
M. VINCENT: ... You see, like when we had the BAEQ in Lower St.
Lawrence, they were paying a few hundred dollars more a year on account of the
seasonal work or occasional work...
M. BROWN: Yes.
M. VINCENT: ... maybe a thousand or two thousand dollars a year more for
an agronomist or for an economist who would be working for the Government but
they were sure at that time that this would last only two or three years. But,
as a general policy, all those associations or groups working for the
Government, with the subsidies of the Government, should level their salaries
to the salaries paid to civil servants.
M. BROWN: Oh yes! We might possibly lose an animator in the next
election then? Who are Eric Wice and Mario Pollies as mentioned in the answer
to your question on the 29th of March, working for the Brome county rural
development. Who are they?
M. VINCENT: I don't know. I got this information from the society
there.
M. BROWN: Are they Canadians? UNE VOIX: Irish!
M. BROWN: According to Mr. Wice, talking to me, he said he was from New
York State.
M. VINCENT: I beg your pardon?
M. BROWN: According to Mr. Wice - I did not question him too much
he said he was a student from New York State.
M. VINCENT: I don't know if he studied in Europe.
M. BROWN: ... of New York.
M. VINCENT: These people were hired by the society to which we give as
subventions an amount of money of $11,000.
M. BROWN: Yes. Theoretically then they could be hired from Russia.
M. VINCENT: It is hard for us... If I could give a subsidy of $100 on
your farm for fertilizer, I am not going to ask you who is working on your
farm.
M. BROWN: But last year you told me that there would be a control...
M. VINCENT: Yes, a control for expenses.
M. BROWN: But you also said there should be a control in regards to
their relationship the agronomist's office and dealing with salaries between
people that were working for the Government and working for the outfit.
M. VINCENT: It all depends on how we can control them. Have you got any
suggestions?
M. BROWN: Those are all the questions I have then.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Duplessis a
proposé, a manifesté le désir tout à l'heure...
M. COITEUX (Duplessis): M. le Président, j'aurais une question
à poser au ministre, même si je n'ai pas de colonisation,
d'agriculture dans mon comté. Durant lesannées 1964 et 1965,
devant le fait que nous avons tout un territoire de quelque 700 milles de
longueur sur la Côte-Nord, il n'y a pas de communications, il y a une
infinité de villages à l'économie extrêmement
faible, nous avions demandé ce qui a été
accordé par l'ancien ministre de l'Agriculture une enquête
par ARDA. Elle a été faite sur une période de deux
années. Avant que nous puissions continuer à faire des
démarches parce que, dans le passé, lorsque nous avons
fait des suggestions on nous a répondu lorsqu'il était
question d'ARDA: Nous allons publier le rapport et vous verrez ce n'est
pas notre opinion ce qui sera recommandé. Alors, avant que je
continue à faire des démarches pour essayer d'aider
économiquement ces populations avec des programmes concrets, j'aimerais
savoir du ministre quand ce rapport sera publié d'une façon
finale afin que nous puissions travailler d'une façon
objective pour l'amélioration économique de cette
région.
M. VINCENT: Pour la question de l'honorable député, cette
enquête sur la basse Cote-Nord a commencé en 1964. La compilation
en a été faite au début de 1965. Depuis l'année
1965 il y a quatre économistes qui ont travaillé sur le rapport.
Cela a été retardé... D'ailleurs je pense que le
député de Duplessis a reçu une lettre donnant tous les
problèmes qui se sont présentés.
Maintenant il y a un homme qui a commencé, lundi dernier, il n'y
a pas tellement longtemps, et il doit terminer le travail, d'Ici deux mois
environ.
M. COITEUX: Mais c'est bien important qu'on l'ait dans le délai
le plus rapproché possible...
M. VINCENT: D'accord.
M. COITEUX: ... parce que je me rappelle que, l'année
dernière, nous avions certains projets que le ministère des
Terres et Forêts que nous allons discuter après celui-ci
était prêt à accepter et on nous a dit: Bien, on
attend la lumière verte du rapport ARDA. Alors, cela nous a causé
des inconvénients. Vous prenez, par exemple, Natashquan où nous
avons une population qui n'a absolument rien, sauf l'exploitation possible de
la forêt et à ce moment-là, devant l'économie
extrêmement faible de ces régions, il nous faut l'aide du
ministère de la Colonisation et probablement du ministère des
Terres et Forêts. Mais il nous faut aussi l'accord d'ARDA. Et ARDA nous
refuse tant et aussi longtemps que le rapport ne sera pas
présenté.
Nous avons réussi à passer un projet dernièrement,
qui était le déménagement de quelques maisons. Mais si on
avait un plan ou un rapport sur lequel nous pourrions nous baser, à ce
moment-la nous n'irions pas ennuyer le ministère de la Colonisation ou
quelque autre ministère que ce soit avec un programme ou un projet pour
nous faire dire finalement, après plusieurs semaines d'efforts, qu'ARDA
n'est pas encore prêt à nous dire s'il accepte ou non. En
théorie, il accepte mais en fait il ne peut le faire parce que le
rapport n'est pas soumis.
Alors, il est extrêmement urgent pour aider le ministère
des Terres et Forêts et pour aider le ministère de la Colonisation
et tous les autres ministères qui ont à faire dans notre
région que ce rapport soit publié. Parce que j'ai eu vent ou j'ai
ouï-dire que l'on proposait trois endroits de centralisation et, à
ce moment-là, cela change toutes les politiques et cela chan- ge toutes
les demandes des corps publics et des corps intermédiaires. Parce que
même si on travaille pendant des semaines et si on nous dit à la
fin; Ce n'est pas ce que l'économiste prêche, il faut tout de
même qu'on le sache. Parce que c'est urgent, surtout dans la
région de Natashquan; je vais en discuter avec le ministre des Terres et
Forêts lors de l'étude de ses crédits, mais c'est
extrêmement urgent qu'on vienne en aide à ces populations. Ce
n'est pas tellement les montants qu'on demande, parce que nous pourrons
trouver, je crois, des formules par lesquelles ça ne coûterait pas
des millions comme ça coûte en Gaspésie et nous pourrions
réaliser des choses très efficaces pour aider
économiquement ces gens.
Alors, je demanderais au ministre de faire tout son possible pour que ce
rapport soit publié dans le plus bref délai possible.
M. VINCENT: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Le député des Iles-de-la-Madeleine.
M. LACROIX: Dans les montants, il y a $18,900,000 prévus pour les
projets d'aménagement rural et de développement au poste 11,
article 4 et au poste 21, article 3, et cela comprend la réalisation des
projets qui sont soumis par différents ministères. Par exemple,
comme le cas de la confection du cadastre aux Iles-de-la-Madeleine, cela
relève du ministère des Terres et Forêts. Mais est-ce
qu'à ce moment-ci on peut demander au mi-nistre, s'il y a un montant de
prévu dans ces montants pour ce projet ou comme par exemple, dans le
domaine touristique, ou n'importe quoi, qui relève du ministère
de Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ou si c'est au ministre
concerné que je devrai m'adresser?
M. VINCENT: En ce qui concerne le projet de cadastre des
Iles-de-la-Madeleine, il y avait eu un engagement de la part d'ARDA de payer
les dépenses sur une période de trois ans. Cette entente est
terminée. Les Terres et Forêts ont fait un autre projet pour
continuer le travail et le terminer, c'est-à-dire une demande de fonds
pour continuer le travail et le terminer et là c'est le coordonnateur de
la région, M. Coulombe, qui...
M. LACROIX: Dans d'autres projets, c'est la même chose.
M. VINCENT: C'est la même chose, oui. M. LE PRESIDENT: Alors,
d'autres ques-
tions. L'honorable député d'Abitibi-Ouest. A l'ordre!
M. COURCY: Y a-t-il un montant en 68/69, à l'article ARDA,
Immobilisation, pour la construction d'abattoirs dans le Nord-Ouest?
M. VINCENT: Comme je l'ai dit, l'anpassé, il y a un bloc à
l'ARDA qui peut toujours servir pour des projets de cette envergure.
M. COURCY: L'an passé, il y avait le montant de $500,000 pour la
construction d'un abattoir dans le Nord-Ouest québécois, à
la page...
M. VINCENT: Oui, dans le bloc.
M. COURCY: ... aux pages 637 et 638, le ministre déclare:
$500,000. Combien d'argent aura été dépensé sur
$500,000 au budget ARDA 67/68 pour la construction d'abattoirs?
M. VINCENT: Rien.
M. COURCY: Rien, alors je suis satisfait, M. le Président.
Encore, adopté.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, il est retenu pour la Chambre le
numéro 7, service du génie, page 43.
M. VINCENT: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Ceci termine l'adoption des crédits du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation. Je remercie tous et
chacun de la forte collaboration et du travail qui s'est fait dans un esprit
commun.
(20 heures)