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(Seize heures quinze minutes)
Le Président (M. Doyon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la séance ouverte, et je rappelle que le
mandat de notre commission est le suivant, il s'agit de faire l'étude
détaillée du projet de loi 13S, Loi sur le Conservatoire de
musique et d'art dramatique du Québec. Ce mandat a déjà
été commencé, donc nous le continuons. Je vous
demanderais, M. le secrétaire, de nous annoncer s'il y a des
remplacements.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, M. Leclerc
(Taschereau) est remplacé par M. Gauvin (Montmagny-L'Islet) et M. LeSage
(Hull) par M. Richard (Nicolet-Yamaska).
Le Président (M. Doyon): Très bien. Donc, nous en
étions à l'étude détaillée et nous
étions pour commencer l'article 18. Il y a eu, je le rappelle pour
mémoire, deux articles suspendus; ce sont les articles 4 et 11, et donc
nous sommes à l'article 18. Mme la ministre, vous avez la parole.
Dépôt d'amendements
Mme Frulla: M. le Président, je vais déposer tous
les amendements, de l'article 18 à l'article 94, avec une correction
aussi à la version anglaise, et puis on est prêt pour
l'étude de l'article 18, si vous voulez bien.
Étude détaillée (suite) Objets et
pouvoirs
Le Président (M. Doyon): Très bien. Donc, sur
l'article 18 je suis prêt à vous entendre, Mme la ministre. Alors,
l'article 18, vous me dispensez de la lecture étant donné qu'on
l'a tous devant nous. Mme la ministre, des explications sur cet article?
Mme Frulla: II y a un amendement, M. le Président, majeur
puisque l'article 18 traitait du mandat du Conservatoire. Maintenant,
l'amendement et la modification proposés spécifient d'abord au
premier alinéa que le Conservatoire forme les interprètes et les
créateurs, de manière à mieux préciser la vocation
particulière du Conservatoire, et au deuxième alinéa la
notion de présence d'organismes essentiels à la vie musicale est
remplacée par celle de présence et de vitalité
d'organismes essentiels au monde de la musique. Cette précision
s'inscrit dans le cadre du deuxième axe de la politique culturelle qui
concerne le soutien aux créateurs et aux arts.
Le Président (M. Doyon): Donc, cet amendement est
recevable. M. le député de Gouin?
M. Boisclair: Si le président me le permettait, j'aurais
aimé, pour faire suite à une discussion que nous avons eue en
l'absence de la ministre la semaine dernière, revenir sur un certain
nombre de points, qui sont certainement d'actualité à l'occasion
de l'étude de l'article 18. Et, lorsque nous nous étions vus
vendredi, j'avais fait état de l'effritement de la mission des
conservatoires en région, et j'avais indiqué entre autres au
sous-ministre Bruneau et à votre directeur de cabinet aussi qu'on ferait
le tour de ce qui s'est passé dans les conservatoires au cours des
dernières années. Et je voudrais soumettre peut-être
à l'attention des membres de cette commission, puisque nous sommes
à discuter de la mission des conservatoires, ce qu'il en est et
peut-être profiter de cette occasion-là pour voir comment cette
mission est conciliable avec un bilan assez négatif qu'on nous a soumis.
Celui qu'on nous a soumis a trait à deux conservatoires, celui de
Rimouski et celui de Québec, et aussi on nous a remis un texte pour
Hull. J'aimerais peut-être, si c'était possible, qu'on puisse en
faire des copies pour les remettre à nos collègues membres de
cette commission.
Une voix: Aucun problème.
M. Boisclair: Et voir ce qu'il en est, parce que, on aura beau
inscrire des choses dans un texte de loi, ce n'est pas pour autant que les
choses vont se réaliser il y a tout le temps une question de
budget aussi qui est derrière ça et voir un peu comment la
ministre réagit à cette situation-là. Je pense que c'est
particulièrement pertinent de le faire à ce moment-ci.
Le Président (M. Doyon): Très bien.
M. Boisclair: Autre chose, peut-être, pendant qu'on fait
les copies, j'aimerais aussi soumettre aux membres de cette commission copie
d'une lettre dont on recevait nous-mêmes copie conforme. Vous
n'êtes pas sans savoir, M. le Président, que nous avons
reçu en commission parlementaire l'association des orchestres
symphoniques, qui était la section Québec, l'AOC, si je ne
m'abuse, l'Association des orchestres canadiens, section Québec, tout
simplement vous informer d'une lettre de la présidente de l'Organisation
des musiciens d'orchestres symphoniques du Canada, qui, en date du 12
décembre, écrivait: Par la présente, je vous informe que
l'Organisation des musiciens d'orchestres symphoniques du Canada se dissocie de
l'association des orchestres symphoniques. Nous nous opposons à
l'adoption de
la loi sur les conservatoires. C'était signé par... c'est
signé par Mme Evelyne Robitaille, qui est de la ville de Québec,
et au nom de l'Organisation des musiciens d'orchestres symphoniques du Canada.
(16 h 20)
Mme Frulla: À quel titre, M. le député?
M. Boisdair: À titre de présidente.
Mme Frulla: Oui, mais quels sont les... C'est parce que c'est
facile. Je...
M. Boisdair: Non, je le soumets, je... Écoutez, je ne
plaide pas, là, pour quoi que ce soit, je le soumets. Je
présume...
Mme Frulla: C'est parce qu'il y a eu, vous le savez comme moi, M.
le Président, il y a eu beaucoup de pressions extérieures qui ont
été faites par certains membres qui sont ici, ou enfin, aussi,
observateurs qui sont ici constamment et qui, évidemment, apportent
eux-mêmes certaines documentations qui ne sont pas, à mon avis,
faites toujours de façon totalement juste. Alors, c'est pour ça
que je me méfie un peu, là, de ce qu'on peut apporter, parce
qu'à ce moment-là je peux apporter aussi des articles, de
Trois-Rivières, etc., là.
M. Boisdair: Oui. M. le Président, là, je ne veux
pas entreprendre un débat avec la ministre, je veux tout simplement
informer les membres de cette commission de cette correspondance, qui
m'apparaît...
Mme Frulla: Mais j'essaie de savoir sur quelle base, tu
sais...
M. Boisdair: ...qui m'apparaît...
Mme Frulla: C'est parce que c'est facile...
M. Boisdair: Ça, on pourra le leur demander, là. Je
ne suis pas leur porte-parole. J'informe tout simplement les membres de cette
commission...
Mme Frulla: Parfait.
M. Boisdair: ...de cette correspondance, en invitant aussi la
ministre à un peu de prudence, là. Ce n'est pas vrai que tous
ceux qui sont venus se présenter devant nous, là, sont
inféodés par un groupe particulier d'individus, là. Ce
serait leur prétendre beaucoup de pouvoirs, et je suis sûr
que...
Mme Frulla: Je peux dire que l'action a été bien
menée.
M. Boisdair: ...la réalité est celle que...
Mme Frulla: L'action a été bien menée, bien
faite.
M. Boisdair: Je suis convaincu que la ministre est capable de
faire encore mieux. Alors, M. le Président...
Mme Frulla: Ça ne me fait rien, c'est le...
M. Boisdair: ...je sais que nos règles ne nous permettent
pas le dépôt, mais si c'était possible de...
Le Président (M. Doyon): On en fera photocopie. Ce sera
distribué.
M. Boisdair: ...si c'était possible de revenir sur cette
question-là. Ah, peut-être, en attendant les copies, il est clair
que l'amendement proposé amène un certain nombre de modifications
qui sont significatives.
(Consultation)
M. Boisdair: II est clair que l'amendement répond
d'ailleurs à plusieurs observations qui nous ont été
faites en commission parlementaire, particulièrement lorsque vient le
temps de préciser à qui s'adresse la formation professionnelle,
où l'amendement reprend l'idée d'offrir une formation
professionnelle aux interprètes et créateurs, dans leur
perfectionnement. Je voudrais peut-être demander à la ministre,
à ce moment-ci, si elle est d'accord avec les propos de certains membres
de cette commission qui, lorsque nous avons étudié cet article,
voyaient interprètes et créateurs comme étant le sens le
plus large possible et regroupant... n'étant d'aucune façon
restrictif, mais, au contraire, ouvrant la possibilité de regrouper
à la fois les interprètes, les instrumentistes, les
scénographes, les... Bon. Est-ce que c'est bien là l'intention de
la ministre en proposant, au premier alinéa, cet amendement?
Mme Frulla: C'est-à-dire que, selon... C'est parce qu'il
faut se rappeler, aussi, que l'article 18, selon sa formulation initiale,
reprenait exactement le mandat renouvelé des conservatoires, autrement
dit la situation qui existe actuellement. Et la situation qui existe
actuellement, on parle, évidemment, de formation professionnelle
destinée aux interprètes et aux créateurs, et aussi leur
perfectionnement. Ce qui fait que je n'ai aucune objection, d'ailleurs,
à le préciser davantage, mais il faut quand même, selon
l'intention initiale et selon la formulation légale, être aussi
très conscients que non seulement c'était la volonté, mais
c'est ce que cet article-là, en ménageant, ou, enfin, avec une
économie de mots, voulait dire. Donc, ça ne me dérange
absolument pas, là, au niveau du principe, de l'ajouter, mais
c'était aussi l'intention initiale. À l'alinéa deux,
encore une fois, on a apporté des précisions au niveau de la
formation initiale, mais, encore là, tout se rapporte à,
évidemment, l'article de loi, c'est-à-dire: «Le
Conservatoire a pour objets d'administrer et d'exploiter, dans diverses
régions du Québec, des établissements d'enseignement
...» Alors, donc, c'est pour ça que je n'ai aucun problème
s'il faut
préciser. D'ailleurs, M. le Président, vous allez vous
apercevoir que les amendements précisent probablement davantage, si on
veut, l'intention initiale. Certains amendements que nous avons apportés
au niveau du rôle du conseil d'orientation, ça, je vais le
discuter, mais je n'ai aucun problème à mettre les points sur les
i encore plus fort.
M. Boisclair: Alors, pour résumer le propos de la
ministre, M. le Président, je comprends que lorsqu'en choisissant de
qualifier les destinataires de cette formation professionnelle, en retenant les
expressions «interprètes et créateurs», dans l'esprit
de la ministre c'est les termes les plus généraux, les plus
larges qu'elle pouvait trouver et, dans son esprit, ça inclut les
artisans. Qu'ils soient scénographes, instrumentistes, metteurs en
scène, chanteurs, compositeurs, c'est vraiment dans ce sens-là
que l'amendement est apporté.
Mme Frulla: C'est ça. D'ailleurs, ça répond
aussi à l'amendement apporté, en termes de précision au
niveau de sa mission, de la Guilde des musiciens.
M. Boisclair: Parfait.
Le Président (M. Doyon): Donc, l'amendement est-il
adopté?
M. Boisclair: Non. Bien là on en était au premier
alinéa; il faudrait aller au second.
Le Président (M. Doyon): Alors, allons au
deuxième.
M. Boisclair: Les copies que nous allons recevoir seront
justement pertinentes pour ce second alinéa. La distinction qui est
faite à ce second alinéa, on dit que ces établissements
d'enseignement, donc l'ensemble des conservatoires, qu'ils soient de musique ou
d'art dramatique, auront «pour mission de susciter et de favoriser, dans
le milieu, une formation initiale de qualité dans le domaine de la
musique, ainsi que la présence et la vitalité d'organismes
essentiels au monde de la musique».
Je voudrais à ce moment-ci m'attarder à: a pour objets...
préciser la mission des établissements, mais, pour la formation
initiale, on dit bien «susciter et favoriser». On doit comprendre
par susciter et favoriser par opposition à offrir, puisque les
établissements seront, si on pousse à la limite, dispensés
de cette obligation d'offrir de la formation initiale... Première
question que je voudrais poser à la ministre: On peut comprendre que
dans certaines régions...l'exemple qui est souvent repris est celui de
Rimouski...
Une voix: Val-d'Or.
M. Boisclair: ...où il y a des ententes qui sont
signées, entre autres dans le cas de Rimouski on a longuement
parlé de l'exemple de l'entente intervenue entre l'établissement
et la commission scolaire La Neigette, mais la première question que je
voudrais poser sur cette question à la ministre: Est-ce que,
«susciter et favoriser», ça empêchera le Conservatoire
d'offrir?
Mme Frulla: C'est que d'abord en musique, quand on parle de
susciter et de favoriser une formation initiale, évidemment, c'est tout
simplement par interaction avec les écoles de musique qui existent
déjà et où les professeurs, souvent des conservatoires,
donnent ou des cours ou, enfin, interviennent au niveau de certaines
écoles de musique pour donner un peu le ton et l'orientation.
Maintenant, ce mandat-là respecte aussi la mission qui a
été confiée au Conservatoire en 1989, suite à une
consultation très poussée lors des états
généraux du Conservatoire. Donc, ce sont des
établissements d'excellence. Alors, favoriser une formation initiale, ce
n'est pas le rôle des conservatoires de donner une formation initiale. Le
rôle des conservatoires, et il y a eu un réalignement en 1989,
c'est vraiment... Mme la Présidente, c'est un vote?
La Présidente (Mme Loiselle): Oui. Je vous laisse
terminer.
Mme Frulla: Ah. Alors, le rôle des conservatoires, c'est
vraiment de donner une formation qui est plus poussée.
La Présidente (Mme Loiselle): Nous allons suspendre les
travaux pour le vote et on reviendra et on continuera nos travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 30)
(Reprise à 16 h 49)
La Présidente (Mme Loiselle): Nous reprenons les travaux
de la commission de la culture en ce qui a trait au projet de loi 135. Nous en
étions à l'amendement à l'article 18, Mme la ministre. M.
le député.
M. Boisclair: Nous en étions à discuter de la
mission et, particulièrement, au débat sur la formation initiale
versus ce qui est proposé au projet de loi, où on dit:
«susciter et favoriser, dans le milieu, une formation initiale». La
ministre, tout à l'heure, je lui demandais si cette rédaction
législative allait, d'une part, empêcher la dispensation, par
certains établissements, de la formation initiale.
Mme Frulla: Ce que j'ai dit tantôt, c'est que,
éventuellement... Comme M. Bruneau me le fait remarquer, il n'y en a
presque plus maintenant et, éventuellement, l'objectif, ce n'est pas de
donner la formation initiale. Ce ne sont pas des écoles primaires de
musique; ce sont des écoles qui, en théorie, d'abord,
promeuvent
l'excellence, et elles peuvent prendre un enfant jeune, par exemple, qui
démontre un certain talent. Mais, pour démontrer un certain
talent, il faut quand même qu'il ait au moins quelques cours ou ait eu
quelques cours de base.
M. Boisclair: C'est comme en politique, ça!
Mme Frulla: C'est comme en politique! On est bien placés
pour le savoir, n'est-ce pas, M. le député? (16 h 50)
M. Boisclair: Mais, concrètement, cette formation initiale
s'offre dans certains établissements. Je présume que, sur le plan
administratif, cette modification législative va apporter un certain
nombre de réalignements. Est-ce qu'on est en mesure, si ce n'est que de
voir sur le plan d'effectifs, de quelle façon cet amendement et cette
disposition législative vont venir affecter les choses?
Mme Frulla: Le réalignement, si on regarde, s'est fait
graduellement à partir de 1983. On parlait de précycle: 304. Il
n'y en a plus que trois, en 1992. Donc, c'est...
M. Boisclair: Vous dites qu'il y avait trois... Mme Frulla:
En 1983... M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla: ...il y avait 304 élèves en
précycle. En 1989, il y a eu, lors des états
généraux des conservatoires, ce qu'on appelle «la mission
renouvelée des conservatoires», ce qui fait en sorte qu'on
s'aperçoit que, de 1989 à 1990, le nombre passe de 62 à
15, et, maintenant, nous n'en sommes plus, maintenant, en 1992, qu'à
trois. Donc, le réalignement est fait. Il est fait à partir de la
mission renouvelée de 1989 et, graduellement...la vraie mission du
Conservatoire est de susciter, oui, à l'intérieur du milieu ou de
favoriser une formation initiale, mais pas dans les murs du Conservatoire, mais
à l'extérieur.
M. Boisclair: Est-ce que la ministre peut faire preuve de la
même transparence dont j'ai fait preuve tout à l'heure et nous
envoyer une copie de ses chiffres?
Mme Frulla: Avec plaisir.
M. Boisclair: Alors, vraiment, ce que vous me dites, c'est que
l'article proposé et l'amendement par conséquent au second
alinéa de l'article 18 n'aura aucune conséquence sur les
effectifs des différents établissements puisque, à ce
jour, il ne reste que trois étudiants qui sont inscrits au
précycle. C'est ça?
Mme Frulla: C'est ça.
M. Boisclair: C'est plutôt venir concrétiser cette
volonté qui a été amorcée dès 1983 dans son
application.
Mme Frulla: C'est, d'ailleurs, ce qu'on disait pour l'article 18.
Il concrétise, finalement, ce qui se passe déjà et ce qui
a été dit au niveau de la mission renouvelée des
conservatoires.
M. Boisclair: Parfait. Nous avons aussi, par l'amendement,
remplacé... Le texte législatif nous parlait de «susciter
et favoriser dans le milieu la présence d'organismes essentiels à
la vie musicale». Je pense que, à juste titre, nous avons
modifié pour «ainsi que la présence et la vitalité
d'organismes essentiels au monde de la musique». Nous sommes d'accord
avec cette façon de voir les choses.
Là où je voudrais intervenir à ce moment-ci, c'est
de demander à la ministre: Plusieurs sont venus nous dire, en commission
parlementaire, qu'il faudrait indiquer un ordonnancement dans les
priorités ou indiquer qu'il faudrait une hiérarchie
c'était le terme utilisé. Est-ce que la technique de
rédaction législative, au lieu d'avoir une numérotation et
plutôt, dans la formule proposée, un texte suivi et
différents paragraphes, est-ce que, selon l'interprétation de la
ministre, cette rédaction correspond justement à cette
volonté de hiérarchiser, si je peux m'exprimer ainsi, les
différents éléments de la mission des conservatoires?
Mme Frulla: D'abord, si on regarde la hiérarchie, c'est
sûr que, l'objectif no 1, c'est de former ces gens. L'objectif no 2,
c'est de susciter une dynamique au niveau du milieu. La présence
d'organismes essentiels à la vie musicale, ça a été
aussi demandé au niveau de la vitalité d'organismes; c'est le
développement qualitatif demandé par l'Association des
orchestres. Donc, la rédaction législative suit la volonté
du législateur en termes de priorités d'action, si on veut,
données au niveau du Conservatoire. S'il y a des choses à
ajouter, je pourrais demander à Me Caron.
Mme Caron (Louise): Effectivement, ça reprend la
hiérarchie. On voit bien que, le premier alinéa, c'est la mission
principale.
M. Boisclair: D'accord. Sur la proposition d'amendement,
ça irait. Mais on pourrait peut-être profiter de cette discussion
pour voir... Entre autres, on me donnait l'exemple de Rimouski.
La Présidente (Mme Loiselle): M. le député,
alors, l'amendement, ça va, c'est adopté?
M. Boisclair: Oui, l'amendement est adopté. La
Présidente (Mme Loiselle): D'accord. M. Boisclair: On est
toujours...
La Présidente (Mme Loiselle): Là, on discute sur
l'article 18. D'accord.
M. Boisclair: Sur l'article.
La Présidente (Mme Loiselle): O.K.
M. Boisclair: On nous présente certains documents qui ont
eu... Entre autres, je prends le cas de Rimouski, où on nous
présente certains amendements quant aux modifications, devrais-je dire,
au plan d'effectifs entre 1989 et 1990 et l'année qu'on connaît.
Entre autres, on me dit: Le cours de clarinette a été
fermé; le cours de chant a été fermé; le cours de
piano, on est passé d'un poste permanent à un demi-poste;
l'accompagnement, d'un poste permanent à un demi-poste. Plusieurs sont
venus utiliser cette réalité, qui est celle de Rimouski,
là; on pourrait... Et dans la mesure où on présume,
là, du bien-fondé des informations qu'on nous transmet, bien, ils
se sont servis de cette réalité pour nous parler de l'effritement
de la mission des conservatoires en région. Est-ce que la ministre
aurait des commentaires à nous transmettre sur ces faits-là?
Mme Frulla: Bien, premier commentaire, je vois que le document a
été fourni par M. Jean-Guy Proulx, hein? Je pense que c'est le
délégué syndical de Rimouski, ça? C'est ça.
Je pense qu'on discute présentement du projet de loi qui, justement,
essaie de corriger, d'abord, plusieurs choses, et, deuxièmement,
d'assurer la vitalité. Et on cite aussi l'urgence de ce projet de loi
là, parce que, quoi qu'on en dise, si le projet de loi n'est pas
adopté, je ne peux pas garantir la survie des conservatoires de musique,
spécialement celui en région; je ne peux pas garantir. Je veux
que ce soit clair et je veux que ce soit noté. D'une part.
Deuxièmement, je pense que ces décisions-là
devraient se discuter non pas ici mais à la période des
crédits. Mais, plus que ça, c'est qu'une fois que le projet de
loi sera adopté avec un conseil d'administration qui devra, parce qu'on
a finalement créé un mécanisme pour ce faire, qui devra
répondre aussi à ces décisions, je pense que ce sera
beaucoup plus juste en termes de réponse quant aux décisions. On
se rappelle... On va voir le conseil d'administration qui aura des pouvoirs
accrus. Alors, à ce moment-là, ils seront aussi redevables non
seulement à la corporation en soi, mais aussi aux parlementaires. Alors,
ces discussions-là, moi je les référerais d'abord aux
crédits et, deuxièmement, aussi à la corporation
même qui, elle, aurait à rendre des comptes au niveau du principal
bailleur de fonds, qui est le gouvernement.
M. Boisclair: Mme la Présidente, je comprends mal le
blocage de la ministre...
Mme Frulla: Ce n'est pas un blocage. C'est que moi je ne suis pas
en mesure de dire: Bon, en chant il y avait un demi-poste et c'est fermé
au moment où on se parle. Et c'est ça, le problème, dans
le fond.
M. Boisclair: Sauf qu'il y a des gens compétents qui vous
entourent puis qui seraient certainement capables de regarder ça.
Mme Frulla: Oui, excepté que je pense sincèrement
que ce n'est pas la place pour discuter de la gestion interne actuelle du
Conservatoire dans la mesure où on sait qu'il y a des choses qui ne
fonctionnent pas. C'est pour ça qu'on essaie de présenter un
projet de loi. C'est parce qu'il y a des choses... Si ça allait tout
rond, croyez-moi, de six à huit mois de l'échéance
je n'ai pas besoin de ça dans la vie, là c'est parce que
je suis persuadée que, si je ne le fais pas, les conservatoires meurent.
Ça, c'est clair dans ma tête.
À partir de ça, je pense que, si on essaie de faire passer
un projet de loi, c'est tout simplement parce qu'on est conscients qu'il y a
des choses, à cause de la loi sur l'administration publique, à
cause des pressions sur l'appareil gouvernemental, qui s'appliquent
difficilement au fonctionnement et à la gestion du Conservatoire. (17
heures)
Donc, adoptons le principe du projet de loi et discutons de ces choses,
soit aux crédits ou encore avec la nouvelle corporation et le nouveau
C.A., de telle sorte qu'eux nous donnent leur vision, sachant très bien
que ce sont eux aussi qui vont négocier les conventions collectives de
1995.
M. Boisclair: Mme la Présidente, je voudrais amicalement
dire à la ministre qu'il serait temps qu'elle ait une bonne conversation
avec son amie Lise Bissonnette, qui faisait la démonstration que ce
projet de loi ne donnait ni la mort ni la vie. Et...
Mme Frulla: Mon amie Lise Bissonnette, on lui a parlé. Mon
amie Lise Bissonnette prônait, comme elle l'a toujours fait, d'ailleurs,
que les conservatoires soient pris en charge par le ministère de
l'Éducation. C'est exactement ce qu'elle prône et elle continue de
le prôner: Nous devrions céder les conservatoires au
ministère de l'Education.
M. Boisclair: Mme la Présidente, de même que la
ministre m'a interrompu la parole, à mon tour de lui interrompre la
parole et lui dire tout simplement que là n'était pas le fond de
la question. Le fond de la question, c'est que Mme Bissonnette nous disait: Ce
projet de loi ne donnera ni la vie ni la mort. Alors, je comprends très
bien le point de vue particulier de Mme Bissonnette. Je ne suis pas de ceux qui
le partagent et, là-dessus, on peut se retrouver avec la ministre, sauf
que je voudrais revenir à l'article 18. D'une part, dire à la
ministre que, si j'étais hors d'ordre et non pertinent dans mon
interrogation, la présidente aurait vite fait de me rappeler à
l'ordre.
La Présidente (Mme Loiselle): Avec de beaux sourires comme
ça, moi, je n'ose pas... Ha, ha, ha!
M. Boisclair: Une chance que vous n'êtes pas juge, Mme la
Présidente, parce que ça ferait longtemps que...
La Présidente (Mme Loiselle): Non, je ne suis pas juge non
plus.
Alors, est-ce que vous avez une réplique, Mme la ministre?
M. Boisclair: Non, non, mais ce que je veux tout simplement dire
là...
La Présidente (Mme Loiselle): Juste un instant, s'il vous
plaît!
Mme Frulla: Je l'ai donnée.
La Présidente (Mme Loiselle): Ça va, oui?
M. Boisclair: Mais, blague à part, dispenser de la
formation professionnelle et du perfectionnement dans les domaines de la
musique et de l'art dramatique, c'est la mission même des
conservatoires.
Mme Frulla: C'est vrai.
M. Boisclair: C'est celle qu'on reprend dans l'article. Puis,
là, ce dont on s'aperçoit, sur le terrain, c'est qu'ils n'en
dispensent pas comme ils en dispensaient.
Alors, je pense que c'est tout à fait pertinent de parler, que ce
soit... Moi, je ne parle pas nécessairement de la diminution des
effectifs, là, et il peut y avoir des réaménagements de
tâches, des choses semblables. Ce qui m'inquiète, c'est quand je
vois, entre autres, qu'à Rimouski on a fermé le cours de chant,
on a fermé le cours de clarinette et que lorsqu'il y a... Les
intervenants sont venus nous parler devant cette commission de l'effritement du
rôle des conservatoires, qu'ils soient en région ou qu'ils soient
à Montréal, à Québec, peu importe leur situation,
on nous a parlé, on nous a fait la démonstration d'une
réalité: la diminution de l'offre de cette formation
professionnelle. Le Conservatoire de Québec, aussi, nous fait cette
même démonstration où on invoque un faux contingentement
essentiellement relié à l'administration des tâches des
enseignants pour faire diminuer le nombre des élèves.
On a abordé cette question au moment des articles
précédents qui traitaient justement de cette gestion au sein des
conservatoires. La ministre sera responsable de l'application de cette loi.
À mon avis, elle doit nous faire part de son opinion sur cette
question.
Mais, là, je comprends très bien qu'aux crédits on
discutera du niveau de financement et de choses semblables sauf que, notre
rôle, c'est de nous assurer que cette mission ait un sens. Elle aura un
sens tant et aussi longtemps que les budgets accompagneront cette mission.
Mme Bissonnette, d'ailleurs, nous le rappelait dans cet article. Elle
nous mettait en garde sur la façon d'étudier la mission des
conservatoires en rappelant que, justement, c'est cette mission qui viendra un
peu soutenir les efforts de l'État et, par conséquent, les
budgets qu'on affectera à la mission des conservatoires.
Alors, j'aimerais que la ministre puisse nous parler un peu de cette
mission et comment elle explique cet effritement. Je ne sais pas,
peut-être que cet argument n'est pas juste. Et j'aimerais ça,
l'entendre, là.
Mme Frulla: C'est-à-dire que...
La Présidente (Mme Loiselle): Mme la ministre.
Mme Frulla: D'abord, c'est exactement pour ça qu'on fait
un projet de loi. C'est justement, la loi étant désuète,
celle que nous avons présentement, pour légalement statuer, haut
et fort, la mission première des conservatoires, d'une part.
Deuxièmement, l'effritement est dû non à la
subvention donnée aux conservatoires puisqu'on s'est aperçu que,
dans les papiers, ou enfin dans la documentation fournie par M. Bruneau, je me
souviens, à Mme Blackburn, on s'aperçoit que les conservatoires,
en termes de fonctionnement, leur budget a augmenté de 1000 000$.
Le problème des conservatoires actuellement, en termes
d'administration, réside dans le fait qu'ils sont une direction du
ministère. Ça, c'est le problème des conservatoires. Et
les pressions demandées par le Conseil du trésor en vue de la loi
sur l'administration publique, entre autres, quand on parle de coupures, quand
on parle de pressions et de compressions, on est obligé de soumettre les
conservatoires aux mêmes compressions que les ministères y sont
soumis.
M. Boisclair: Ce sera le cas.
Mme Frulla: Alors, il y a un jeu important, là. Bon,
alors, c'est exactement pour contrer tout ça que nous déposons
cette loi qui fait des conservatoires une personne morale ou, enfin, une
corporation autonome et, justement, pour soustraire les conservatoires à
la règle de l'administration publique, aux lois de l'administration
publique.
M. Boisclair: Prenons l'argument a contrario, Mme la ministre. En
quoi le projet de loi va faire que le cours de chant, le cours de clarinette,
deux cours qui ont été fermés à Rimouski, vont
rouvrir?
Mme Frulla: C'est parce qu'ils n'ouvriront pas s'il n'y a pas de
demande. Est-ce que c'est une rationalisation faite en fonction de la demande?
Peut-être, je ne le sais pas là, peut-être. Donc, il
faudrait demander à chacun des directeurs qui, eux, ont pris des
décisions.
Mais il va y avoir aussi une rationalisation faite en fonction de la
demande; ça c'est autre chose.
M. Boisclair: Je ne veux pas m'attarder éternellement
là-dessus, mais, l'évaluation de la demande, elle peut se faire
de bien des façons aussi. On comprend très bien que ces
institutions privilégieront toujours le talent...
Mme Frulla: C'est ça.
M. Boisclair: ...et qu'à cet égard l'idée
n'est pas de remplir des cours pour remplir des cours.
Mme Frulla: C'est ça.
M. Boisclair: Ça m'apparaît très clair. Sauf
qu'il y a des façons aussi, dans le processus d'admission, de s'assurer
qu'il y ait une certaine équivalence entre l'offre et la demande. Moi,
on m'a parlé d'exemples, entre autres, où des gens qui
étaient admis au Conservatoire et qui, pour une raison ou pour une
autre, ne prenaient pas un cours ou déménageaient ou
quittaient... Mais, ce qu'on a fait, c'est qu'au lieu de chercher à
remplacer les gens pour qui on avait réservé une place, on
évoquait un contingentement pour, soit fermer un cours ou... Il y a
aussi un processus simple, il y a une contrepartie, finalement, à ce que
la ministre nous dit là.
Moi, je voudrais qu'elle nous parle un peu de ce qu'elle entrevoit pour
l'avenir. Quant à son argumentation lorsqu'elle dit: Tout ça est
impossible parce que c'est une direction du ministère, je comprends
très bien que la loi sur l'administration publique,
particulièrement, soit une contrainte lourde pour les administrateurs
des conservatoires. Le témoignage à cet égard du directeur
du Conservatoire d'art dramatique de Montréal était
éloquent. Il nous parlait de ses problèmes d'acquisition
d'équipement micro-informatique, d'autres nous ont parlé des
difficultés d'achat d'éclairage parce qu'il y a des composantes
électroniques, puis il y a une puce là-dedans, c'est
compliqué.
Il n'y a personne qui disconvient de cette
réalité-là, mais, au-delà de ça, est-ce que
la ministre peut nous dire qu'est-ce qu'elle entrevoit quant à l'offre
de cours?
Mme Frulla: Je ne peux pas dire ce que j'entrevois parce que je
ne fais pas partie de la commission des études. Et la commission des
études, la commission des études en musique, décidera
elle-même. Il y aura un conseil d'administration, il y a un conseil
d'orientation, qui va tout simplement prendre des décisions ou, enfin,
qui doit être consulté jusqu'au budget ça, on va en
discuter. Alors, il me semble que tous ces intervenants, comparativement
à ce qui se passe maintenant, vont pouvoir, justement, ensemble,
professeurs et élèves, puisqu'ils seront impliqués, ainsi
que le milieu même au niveau de chacune des institutions, ils pourront,
ensemble, prendre des décisions quant à ce qui se donne, ce qui
doit se donner, deuxièmement, et aussi, finalement, à l'action
complète et totale du conservatoire dans le milieu.
Alors, notre but, c'est de donner tous les éléments
nécessaires pour, justement, pallier aux problèmes que vous
soulevez. On le sait, qu'il y en a des problèmes. Comme je vous dis, je
ne ferais pas une loi pour le plaisir d'en faire une. Il y a des
problèmes majeurs, nous essayons justement de pallier à ces
problèmes. Ni aujourd'hui, et ni demain, je ne suis en mesure de dire
pourquoi on a fermé un demi-poste en chant à Rimouski. Chose
certaine, c'est que je sais qu'il y a des problèmes aux niveaux
flexibilité, administration, etc., et que les conservatoires se devront
d'observer la mission qui est, justement, déclinée dans cet
article 18. C'est par loi maintenant et non seulement par une décision
sur le renouveau d'un conservatoire prise en 1989. On en fait force de loi et,
à partir de là, on donne les mécanismes nécessaires
pour s'assurer que cette loi soit appliquée.
Au lieu d'avoir une personne c'est-à-dire le ministre, le
sous-ministre adjoint ainsi que le directeur qui s'occupe de ça,
si on regarde au niveau du conseil d'orientation, ça fait à peu
près 17 personnes, multipliées par 9, au niveau du conseil
d'orientation, ajoutez en plus de ça le conseil d'administration plus
les commissions d'étude, il va y avoir assez de monde autour de
ça pour s'assurer que tout se passe très bien et, ça, dans
chacune des régions du Québec. (17 h 10)
M. Boisclair: Je comprends tout ça et la ministre a raison
de me dire ça. Je conçois très bien ça. Elle nous
parle des mérites de sa loi, et nous en sommes, nous avons appuyé
le principe de cette loi. Sauf qu'au moment où on se parle la ministre
ne peut pas non plus faire fi de ses responsabilités
ministérielles. Elle est celle qui, à l'heure actuelle, a la
gouverne des conservatoires par son rôle de ministre comme responsable de
cette institution et elle préside donc aussi aux choix qui sont faits
par les administrateurs de ces institutions. C'est elle qui doit venir en
témoigner devant notre institution qu'est l'Assemblée
nationale.
Comment la ministre réagit comme administratrice, comme
gestionnaire responsable de ces institutions? On nous dit, par exemple:
à Québec, les instruments non entretenus, les altos, les 50
pianos d'enseignement pas accordés dont plusieurs nécessitent des
réparations majeures, tous les instruments à cordes non
entretenus, les archets environ 500 $ à 100 $ ne valent
plus rien, les violons ne sont plus en état, les clarinettes jamais
entretenues, dont quatre inutilisables et six ou sept clarinettes
prêtées actuellement. Un manque de moniteurs de musique de
chambre; il y a un manque d'instruments, il faut engager un moniteur, et ils
nous disent ne pas avoir d'argent. Tous les instruments de percussion sont
désuets. Les conditions de température aggravent la
détérioration du matériel. Pour un violon en état
de jouer, il y en a 12... Je pourrais continuer, là. Je comprends...
Mme Frulla: Et puis, moi, je pourrais vous
donner l'argument en disant que le directeur, parce que c'est
vraiment... Écoutez bien, là. Là, c'est grave. Parce que
voici un document...
M. Boisclair: Je ne demande pas à la ministre de valider
la...
Une voix: ...
M. Boisclair: Je ne demande pas à la ministre de valider
le document. Je me dis: Est-ce que c'est la réalité? C'est ce que
je lui demande.
La Présidente (Mme Loiselle): Mme la ministre. Je vous
donnerai la parole après, M. le député.
Mme Fralla: On me dit que non. Alors, c'est un document fourni
par un représentant syndical de Rimouski. Ceci... Maintenant, quand on
fait tout l'ensemble, hein? moi, j'ai des gens qui sont ici, le directeur
général des conservatoires, M. Pierre Thibault, qui me dit que
chacun des conservatoires a une somme d'argent, justement, pour entretenir
leurs instruments. Alors, qui a tort et qui a raison? Qui on accuse, M. le
député? Est-ce qu'on accuse ces gens ou on accuse M. Pierre
Thibault, qui est ici en arrière? Dans le fond, c'est ça,
là. Et ce n'est pas un procès d'intention qu'on essaie de faire
ici.
M. Boisclair: On ne veut pas faire de procès
là.
Mme Frulla: Moi non plus. Alors, ce qu'on fait, on est ici pour
étudier un projet de loi pour améliorer les conditions. C'est
exactement ce qu'on fait. Demain matin... Je ne suis pas ici pour accuser M.
Thibault et pour lui dire qu'il a mal administré.
M. Boisclair: Je comprends très bien ça. Mme la
Présidente, il n'y a personne ici qui souhaite faire un procès
à qui que ce soit, là. Ça, il faut que ce soit clair. Mais
on nous soumet des faits. Que la ministre nous dise que ces faits-là ne
sont pas véridiques, c'est une chose. Moi, je vais prendre sa parole. Le
règlement même nous oblige à prendre la parole de la
ministre. Je ne veux pas la remettre en cause. Mais, au moment où nous
devons travailler sur la mission de cette institution et s'assurer que cette
mission a une quelconque réalité et que cette mission puisse
véritablement se traduire dans l'institution, vous comprenez que, comme
membre de cette commission, peu importe mon appartenance partisane, on me
présente ces faits, puis, d'un autre côté, on me dit qu'on
va travailler à dispenser de la formation professionnelle, qu'on va
susciter et favoriser la présence d'organismes essentiels à la
vie musicale, puis on me présente ce tableau-là, puis je me dis:
Bien, ma foi! l'équation entre la situation qu'on me présente et
ce que nous souhaitons faire, je me dis qu'il y a du pain sur là
planche, il y a de l'ouvrage et il y a... Bon.
Mme Frulla: Ah oui! il y a de l'ouvrage. C'est pour ça
qu'on change.
M. Boisclair: Moi, je veux être sûr qu'on fasse autre
chose que de discourir sur de beaux mots et sur une volonté traduite
dans un projet de loi, là.
Je ne vois pas pourquoi la ministre me fait ça, mais comment,
concrètement... qu'est-ce qu'elle a à dire là-dessus?
Mme Frulla: J'ai tout dit. Il est 17 h 15, hein? On continue
jusqu'à 18 heures. Bon. En fait, aux engagements financiers alors
on pourra faire venir M. Thibault ainsi que tous les directeurs il y a
des contrats en bonne et due forme donnés pour l'entretien des
instruments, pianos, etc. Maintenant, je voudrais aussi porter à votre
attention, si le document est totalement vrai, parce que là le
dernier... bon, enfin, la dernière phrase dit que Louise Laplante,
directrice générale de l'OSQ, est une inconditionnelle de Mme
Frulla moi, je suis contente et a besoin de subventions. C'est
parce que c'est des procès d'intention, là. Alors...
M. Boisclair: Je ne veux pas en faire.
Mme Frulla: Alors, c'est pour ça que, dans le fond, je ne
veux pas me fier là-dessus non plus. Et, comme je vous dis, aux
engagements financiers, ça va me faire plaisir de demander à tous
les directeurs de conservatoire d'être ici. On ne l'a jamais fait,
d'ailleurs.
M. Boisclair: Est-ce qu'Us pourront, d'ailleurs, au lendemain de
l'adoption de ce projet de loi...
Mme Frulla: C'est-à-dire qu'aux engagements financiers,
comme les engagements financiers...
M. Boisclair: Aux crédits.
Mme Frulla: Aux engagements financiers, pour les dépenses,
comme c'était les engagements financiers pour l'année en cours,
alors, ils sont responsables de leurs décisions jusqu'à la
nouvelle corporation.
M. Boisclair: On a déjà discuté de
ça, mais pour, entre autres, le rapport qui sera déposé
à l'Assemblée nationale, mais au moment des... On comprend
très bien qu'ils seront... Les contrats de plus de 10 000 $
apparaîtront aux engagements financiers et devront être
votés par la commission de la culture?
Mme Frulla: C'est parce que, si vous le demandez...
M. Boisclair: C'est 25 000 $ ou 10 000 $.
Mme Frulla: Oui, mais si vous le demandez, par exemple, vous
pouvez, on peut faire...
La Présidente (Mme Loiselle): C'est 25 000 $. Mme
Frulla: C'est 25 000 $.
M. Boisclair: C'est 25 000 $. Alors, les contrats de plus de 25
000 $ que le Conservatoire signera...
Mme Frulla: Aux engagements.
M. Boisclair: ...apparaîtront aux engagements financiers du
ministère?
Mme Frulla: C'est-à-dire que, si, par exemple, au niveau
du...
M. Boisclair: Je ne suis pas sûr de ça, moi.
Mme Frulla: Non, non, mais, au niveau des engagements financiers,
comme les conservatoires sont une direction du ministère, si on demande
finalement, là...
M. Boisclair: Aujourd'hui, oui, mais une fois la loi
adoptée?
Mme Frulla: C'est-à-dire, bien, j'imagine que oui,
jusqu'à la période que les engagements financiers couvrent.
M. Boisclair: Oui, mais... Je comprends très bien
ça, mais, une fois la loi adoptée, est-ce que les engagements
financiers de plus de 25 000 $ qui seront pris par le Conservatoire pour un
contrat d'acquisition, d'équipement, d'éclairage...
Mme Frulla: On va faire une... Bien, on peut faire une
vérification juridique, mais, par exemple, si on a nos engagements
financiers, parce qu'on peut les avoir aux trois mois, si on parle en janvier,
ceux qui ont pris les décisions, de toute façon, ça
faisait partie d'une direction du ministère. Donc, moi, je suis
obligée quand même d'être...
M, Boisclair: Pour la direction du ministère, je suis tout
à fait d'accord, mais je parle tout simplement une fois les... Je
comprends qu'on vérifie.
Mme Frulla: C'est-à-dire que le projet de loi est
adopté, ce sera évidemment le rapport annuel, excepté que
jusqu'à... On peut nous demander des comptes jusqu'à ce que le
projet de loi soit adopté. Donc, on peut faire des engagements
financiers en janvier.
(Consultation)
La Présidente (Mme Loiselle): Est-ce que ça va pour
l'article 18?
M. Boisclair: Un dernier commentaire...
La Présidente (Mme Loiselle): Oui.
M. Boisclair: ...sur l'article 18. On sait très bien que,
par exemple, dans le milieu de la musique et aussi dans le milieu du
théâtre, il y a différents courants. Par exemple, pour la
musique, ça va être des grands répertoires, la musique
ancienne...
Mme Frulla: Moderne.
M. Boisclair: ...la musique moderne incluant même les
technologies nouvelles. Il y a une variété dans ces disciplines.
Est-ce qu'il aurait été pertinent de préciser cette
diversité dans la mission des conservatoires, ou si...
Mme Frulla: C'est parce que mieux vaut, au niveau de l'article,
le laisser quand même le plus large possible, parce que, effectivement,
selon les tendances, etc., on n'est pas pour toutes les
énumérer non plus à long terme, ça aurait pu
causer des problèmes. Alors, je pense qu'on a, finalement, en fait,
traduit de façon légale ce qui se passe au niveau des
conservatoires, assuré aussi sa mission, en ce sens que ce sont des
écoles d'excellence et de niveau supérieur, donnant aussi une
formation variée en termes de musique et d'art dramatique, et je pense
que c'est suffisant.
M. Boisclair: Alors, l'amendement est adopté, et l'article
est adopté, Mme la Présidente, à notre satisfaction.
La Présidente (Mme Loiselle): Alors, l'article 18, tel
qu'amendé, adopté. Nous passons à l'article 19.
M. Boisclair: Est-ce qu'on pourrait passer, si vous me le
permettez, Mme la Présidente, à l'amendement à l'article
12? Il y a un amendement à l'article 12, que nous avions
préalablement adopté, et je souscrirais immédiatement
à l'adoption de l'amendement présenté à l'article
12.
Mme Frulla: Mme la Présidente, je vais déposer
l'amendement à l'article 12.
Une voix: ... n'est pas déposé encore. M.
Boisclair: Ah! Je vais le remettre. Une voix: Mais vous l'avez.
La Présidente (Mme Loiselle): Oui. Alors, ce que je pense
qui est la meilleure chose à faire, c'est de retirer ceux qui avaient
été faits à la dernière réunion, et de
déposer cet amendement que vous nous présentez aujourd'hui, cet
après-midi. Est-ce qu'il y a consentement pour ça?
M. Boisclair: Ah, tout à fait.
Mme Frulla: Oui, oui. (17 h 20)
La Présidente (Mme Loiselle): Oui? Parfait. Alors,
l'article 12, l'amendement à l'article 12: L'article 12 est
modifié par le remplacement du deuxième alinéa par le
suivant: «II peut notamment pourvoir à la constitution d'un
comité exécutif et déterminer ses attributions; ce
comité doit être constitué de membres du conseil
d'administration choisis majoritairement parmi ceux visés au paragraphe
1° du premier alinéa de l'article 4, d'au moins un membre choisi
parmi ceux visés aux paragraphes 4° à 7° de cet
alinéa et du directeur de l'établissement d'enseignement de la
musique du Conservatoire à Montréal».
M. Boisclair: Adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): Ça va? Oui? Alors,
adopté. Nous retournons à l'article 19. Il y a un amendement
à l'article 19. Mme la ministre.
Mme Frulla: C'est un amendement tout simplement pour
spécifier qu'il existe, un peu dans la lignée de ce qu'on disait
tantôt, mais excepté de façon très large, deux
régimes pédagogiques distincts, l'un pour la musique et l'autre
pour l'art dramatique.
M. Boisclair: Sur cet amendement, Mme la Présidente, je
comprends que la ministre souhaite répondre entre autres aux
préoccupations...
Mme Frulla: ...des directeurs.
M. Boisclair: Oui, sauf qu'elle n'y répond pas tout
à fait, parce que, le sens de l'amendement qui était
proposé, c'était de mettre dans le projet de loi des programmes
pédagogiques en art dramatique. Lorsque nous avons eu notre discussion
avec votre équipe la semaine dernière, ceux-ci nous ont fait
comprendre qu'il serait préférable d'établir un seul
programme, un seul régime pédagogique, forçant ainsi les
institutions de Québec et de Montréal, particulièrement de
l'art dramatique qui est, je pense, un exemple pertinent, puisque les
programmes, lorsqu'ils sont existants, sont fort différents... Est-ce
que la ministre peut nous dire comment elle réagit face à cette
harmonisation? Est-ce que, selon elle, c'est quelque chose de souhaitable ou
s'il aurait été pertinent de maintenir, justement, une
espèce de diversité quant au contenu des régimes
pédagogiques, entre autres entre les différents conservatoires
d'art dramatique du Québec?
Mme Frulla: Je pense que les conservatoires d'art dramatique
présentent une particularité qui est peut-être très
différente des conservatoires de musique, par exemple, dans un sens
où il faut d'abord se référer à la commission des
études. La commission des études en art dramatique,
évidemment, va comporter des élèves des deux institutions;
ce qui fait que l'ensemble, je pense, des programmes, mais aussi la
diversité qui existe déjà se devraient d'être
couverts. D'un autre côté, au niveau de la musique, si on veut
avoir une consistance, une équivalence dans les établissements,
d'une part, parce qu'on s'appuie beaucoup sur la notion de réseau, alors
je pense qu'il est juste de préciser qu'il y a deux régimes
pédagogiques distincts, et on se réfère aussi aux
commissions, parce qu'il y a deux commissions distinctes, une en art dramatique
et une en musique. Donc, c'est un peu aussi par concordance, si on veut, de
dire: Bon, eh bien, parfait, on adapte cet article à ce qui existe ou ce
qui va exister en termes de décisions pédagogiques.
M. Boisclair: Bon. Moi, je veux juste comprendre et,
ça, on n'en a pas discuté lorsqu'on s'est vus. Un régime
pédagogique va prévoir des choses qui vont aller des conditions
d'admission aux conditions pour décerner des diplômes; il va
inclure aussi les conditions minimales de réussite en termes de cours
dans chacun des programmes. Entre autres, si on prend la comparaison avec le
diplôme d'études collégiales, il y a toujours une
composante de formation générale qui est commune à tous
les programmes d'études qui vont demeurer, par exemple, au niveau
collégial: français, philo, éducation physique; composante
de formation générale qui sera propre au programme, donc
quelqu'un qui est inscrit en chant aura une formation particulière; et
aussi une composante de formation générale exclue, qui ne pige
pas dans les cours qui sont ceux de la formation générale. Mais
rien n'empêchera, si je comprends bien, au sein... Le régime
pédagogique ne prescrira pas nécessairement chacun des programmes
et chaque institution sera libre, en partant du régime
pédagogique qui constitue un peu le squelette, de développer des
programmes qui seront propres à chacun des établissements. Est-ce
que j'ai raison d'affirmer ça?
La Présidente (Mme Loiselle): M. Bruneau.
M. Bruneau (Alain): Oui. En fait, le régime
pédagogique, effectivement, il comprend ce que vous indiquiez; il va
comprendre également, disons, pour chacun des niveaux, si on pense
à l'art dramatique, il va venir identifier, dans le fond, le temps
consacré à chaque programme d'enseignement. Mais rien
n'empêchera, au régime pédagogique, de prévoir des
modalités particulières propres à chaque
établissement comme le prévoit, d'ailleurs, l'article 18, qui
prévoit dans le dernier paragraphe la spécificité de
chaque établissement. Et, ensuite, chaque établissement pourra
préciser, à ce moment-là, disons, ses programmes
d'enseignement dans le cadre du régime pédagogique. Sauf que,
comme le soulignait la ministre de la Culture, en fait, ces programmes
d'enseignement devront être soumis, disons, à l'examen de la
commission des études en art dramatique, qui devra faire les
recommandations appropriées au conseil d'administration avant
approbation.
M. Boisclair: Oui, oui, c'est ça. Chacun des programmes...
On n'a pas... Est-ce qu'on l'a plus loin?
Les programmes devront être adoptés par le conseil
d'administration.
M. Bruneau (Alain): Oui, aussi. Oui, absolument. Le régime
pédagogique qui identifie, dans le fond, les différents cours,
les différents programmes d'enseignement et chacun des programmes
d'enseignement qui devra être précisé en termes d'objectifs
et de démarches.
M. Boisdair: Alors, chacun des programmes va être inclus au
régime pédagogique.
M. Bruneau (Alain): Le projet de loi prévoit que le
conseil d'administration approuverait non seulement le régime
pédagogique, mais également les programmes, à l'article
24.1°.
M. Boisdair: Adopté. Oui, tout à fait. Parfait.
La Présidente (Mme Loiselle): Ça va pour
l'amendement?
M. Boisdair: Pour l'amendement, oui, j'en étais même
sur...
La Présidente (Mme Loiselle): Alors, l'amendement 19 est
adopté?
M. Boisdair: Oui, oui, l'article aussi.
La Présidente (Mme Loiselle): Vous voulez procéder
à l'article aussi? Alors, l'article 19, tel qu'amendé, est
adopté.
Article 20. D y a également un amendement à l'article
20.
Mme Frotta: Concordance. C'est un amendement apporté,
justement, en concordance avec ce qui se passe au niveau du ministère de
l'Éducation, la fusion, plutôt, Éducation-Enseignement
supérieur. Alors, quand on parle... C'est-à-dire que, quand on
parle du ministre, on parle avec l'autorisation du ministre de
l'Éducation et de la Science, conformément à la loi qui a
été adoptée le 2 décembre dernier. Même chose
pour 21, d'ailleurs.
La Présidente (Mme Loiselle): Est-ce que ça va, M.
le député?
M. Boisdair: Oui. Là, sur cette question, nous avons eu de
longues discussions et j'aimerais que la ministre puisse tout simplement nous
exprimer sa vision des choses. On a longuement parlé de cette entente
avec le ministère de l'Enseignement supérieur, qui n'en
était vraiment pas une. J'ai compris, des explications qu'on m'a
fournies, que cette disposition existait déjà dans la loi,
puisque cette loi a été modifiée par une loi, la loi S3 si
je ne me trompe pas...
Mme Frulla: C'est ça.
M. Boisdair: ...en tout cas, par 82 ou... Alors, vous reprenez,
finalement, cette disposition qui se retrouve déjà dans la loi.
Donc, sur son libellé, je n'aurai pas d'intervention, mais comment la
ministre entrevoit entreprendre ce processus de reconnaissance et de discussion
avec l'Enseignement supérieur, puisque à date il ne s'est pas
avéré des plus fructueux et concluants?
Mme Frulla: C'est-à-dire qu'à date il y a eu des
discussions au niveau collégial, et le Conservatoire pourra, avec
l'autorisation du ministre de l'Enseignement supérieur le
Conservatoire: la nouvelle corporation, là, pas Conservatoire dans un
ministère dispenser des programmes d'études selon le
régime des études collégiales. Il peut même
dispenser des programmes d'études. Le Conservatoire ne veut pas
lui-même ce n'est pas une question de savoir qui donne les
diplômes, ou quoi mais il pourrait, si on pousse l'exercice plus
loin, même remettre les diplômes lui-même, et non pas le
ministre de l'Enseignement supérieur, dans le cas des études
collégiales.
Maintenant, les programmes vont conduire à l'obtention d'un
diplôme, ou aussi à d'autres attestations relatives à des
programmes d'études collégiales. Donc, ça confirme une
situation qui existe depuis plusieurs années par le biais d'ententes
administratives. Donc, on vient vraiment les confirmer. Parce qu'au moment
où on se parle le ministère de l'Éducation donne et
fournit des diplômes. C'est la ministre de l'Enseignement
supérieur qui signe ces diplômes, ce n'est pas moi. Donc,
ça confirme tout simplement ce qui existe déjà. On y
reviendra dans le cas des universités.
M. Boisdair: ...des universités. Alors, adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): Alors, l'article 20,
amendé, est adopté. Article 21.
Mme Frulla: Même chose.
La Présidente (Mme Loiselle): Concordance?
Mme Frulla: Même changement: concordance avec le
ministère de l'Éducation.
La Présidente (Mme Loiselle): Ça va, M. le
député, pour l'amendement?
M. Boisdair: Ah, bien là, pour l'universitaire, c'est
ça, là. Là, on est à l'universitaire, là,
pour 21.
Mme Frulla: 21... Bon. Alors, au niveau des études
universitaires, c'est là que les pourparlers devront se prendre entre la
corporation et le ministère de l'Éducation, mais aussi la section
Enseignement supérieur. Maintenant, je l'ai dit, il n'y aura aucuns
frais de scolarité tant que au niveau universitaire, là
tant que ces pourparlers n'auront pas, si on veut, donné des
résultats probants.
Maintenant, par mesure d'équité, si les diplômes au
niveau universitaire et, encore là, on parle de modulations, on
parle de droits qui, enfin, pourront varier selon les catégories
d'élèves et les programmes d'études donc, il y a
plusieurs modulations, et, quand on se sera tous entendus sur les modulations,
sur les catégories d'étudiants, à ce moment-là, la
corporation pourra, finalement, charger des frais de scolarité si elle
le décide il ne faut pas oublier que c'est le conseil
d'administration qui prend la décision, par exemple mais pourra,
à ce moment-là, charger des frais de scolarité. Mais, au
moment où on se parle, il faut déterminer la catégorie
d'étudiants, puisqu'on sait qu'il peut y avoir des étudiants de
niveau primaire ou secondaire qui font des études au niveau
universitaire, certains crédits, et aussi la catégorie, si on
veut, de programmes, déterminer si oui ou non c'est un niveau
universitaire. (17 h 30)
M. Boisclair: Nous savons par ailleurs que la ministre demeure
responsable de l'application de la loi.
Mme Frulla: Toujours.
La Présidente (Mme Loiselle): Est-ce que ça va pour
l'amendement à l'article 21?
M. Boisclair: Pour l'amendement? Ah, tout à fait.
La Présidente (Mme Loiselle): Oui, adopté? Alors,
l'article 21, tel qu'amendé?
M. Boisclair: Bien, c'est là où nous en
étions déjà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Loiselle): D'accord. M. Boisclair:
Mais...
Mme Frulla: C'est l'article 22, là, qui couvre tout
ça.
M. Boisclair: Pardon? Oui, mais je suis toujours sur 21. Cette
modulation, justement, là... Bien, on pourra en reparler; oui, c'est
vrai, on pourra en reparler tout à l'heure.
La Présidente (Mme Loiselle): Alors, l'article 21, tel
qu'amendé, adopté?
M. Boisclair: Oui, 21, tel qu'amendé, oui.
La Présidente (Mme Loiselle): Alors, j'appelle l'article
22.
M. Boisclair: Alors, 22, il y a... Bon, 22, on a dit qu'il n'y a
pas d'amendement, mais il entre en vigueur au moment de la... il entre en
vigueur plus tard.
Mme Frulla: Non. L'article 22, c'est-à-dire la perception
de droits de scolarité, s'il y a des droits de scolarité, il faut
voir à l'article 75, qu'on verra tantôt. L'article 75, dans les
mesures transitoires, nous dit que les frais de scolarité ne seront
imposés que lorsque, entre le ministère de l'Éducation et
la corporation des conservatoires, il y aura eu entente. Ces ententes vont
être basées sur deux comme je l'ai dit sur,
finalement, deux modalités, si on veut. D'abord, la catégorie
d'étudiants, parce qu'il faut toujours que les étudiants puissent
aussi avoir droit aux prêts et bourses. Alors, il faut vraiment
déterminer la catégorie d'étudiants, d'une part, parce
que, s'il y a frais de scolarité, l'étudiant doit avoir droit aux
prêts et bourses, et aussi au niveau des programmes.
M. Boisclair: Je comprends que, 75, on fait sauter le
deuxième alinéa.
Mme Frulla: Oui.
M. Boisclair: Donc, le conseil d'administration transitoire, si
je peux l'appeler ainsi, ne pourra pas travailler à l'élaboration
d'un projet de règlement relatif aux droits d'admission?
Mme Frulla: Non. Il va pouvoir travailler au règlement
dans un sens où le conseil d'administration non transitoire, parce que,
si on regarde...
M. Boisclair: Bien, c'est ça, un conseil...
Mme Frulla: ...les fonctions du conseil transitoire, là,
on va regarder les articles, parce qu'on essaie de réduire, si on
veut...
M. Boisclair: ...ce qui est d'ailleurs réduit au
maximum.
Mme Frulla: ...au niveau du conseil transitoire, excepté
que le conseil d'administration fera des ententes ou, enfin, travaillera aux
ententes avec le ministère...
M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla: ...de l'Enseignement supérieur. Mais, tant que
cela n'est pas fait, il n'y aura pas de frais de scolarité.
M. Boisclair: Je comprends très bien, là, que le
conseil d'administration provisoire ne peut pas faire ça. On l'a
enlevé de l'article 75. Vous avez un amendement qui va dans ce sens. Ce
que je vous dis, tout simplement, c'est que le conseil, formé de tous
ses membres...
Mme Frulla: Oui.
M. Boisdair: ...ceux nommés et ceux élus, pourra
adopter ce genre de règlement.
Mme Frulla: Le règlement 22? M. Boisdair: Oui.
Mme Frulla: Oui, oui, absolument. Bien, c'est pour ça
qu'il est là.
M. Boisdair: Oui, je comprends tout ça. Alors, cette
garantie que vous nous donnez, qu'il n'y aura pas de frais de
scolarité...
Mme Frulla: Bien, il est couvert par l'article 75.
M. Boisdair: ...il va donc, au moment de l'entrée en
vigueur de l'article 22, dès que l'article 22 est en vigueur, le conseil
d'administration, formé de gens nommés et élus, pourra
imposer des droits de scolarité, sans que la condition que la ministre
nous donne ne soit réalisée.
Mme Frulla: Non, parce que le... C'est ça, c'est parce que
quand... Le gouvernement étant le principal subventionner et la loi
relevant de la ministre, en versant des subventions, je peux mettre, quand
même, des conditions; et, ça, c'est une condition, que nous...
M. Boisdair: Oui, c'est ça.
Mme Frulla: ...finalement, d'entrée en scène. On
met tout de suite sur la table: II n'y aura pas de frais de scolarité
tant que les ententes ne seront pas faites au niveau universitaire. Parce qu'on
travaille toujours sous le principe d'équité, hein; c'est
toujours sous le principe d'équité.
M. Boisdair: Mais ça serait supposer, Mme la ministre, que
vous et moi sommes immortels, et...
Mme Frulla: Mais c'est parce que, que ce soit un successeur, par
exemple, que ce soit moi ou vous, ou d'autres...
M. Boisdair: Certainement pas moi.
Mme Frulla: ...quand les conditions sont là et
préalables, une fois que l'article 75, enfin, la modification a
été faite au niveau de l'article 75, alors... Mais de toute
façon...
M. Boisdair: Oui, mais...
Mme Frulla: ...ça ne s'applique pas, et je vais vous dire
pourquoi: C'est une question d'équité.
M. Boisdair: Mais pourquoi? Est-ce que la ministre aurait une
objection à rajouter un amende- ment à 22: Cet article entre en
vigueur au moment du dépôt d'une entente conclue entre le
ministère de l'Enseignement supérieur et le Conservatoire...
Mme Frulla: C'est parce qu'il va...
M. Boisdair: ...pour vraiment traduire, là, son...
Mme Frulla: Non. Ça, il va en tenir au C.A., au conseil
d'administration, d'une part. Mais, deuxièmement, c'est impossible qu'il
y ait une décision prise, sur la base d'équité. Le Conseil
du trésor nous demande qu'il y ait un certain principe
d'équité. Au moment où on se parle, il n'y en a pas,
d'équité. Il n'y en a pas, parce que leur...
M. Boisdair: Ils n'ont pas le diplôme.
Mme Frulla: ...diplôme n'est pas reconnu. Alors, sur le
principe... Et c'est pour ça qu'on n'a pas, malgré... Il y a eu
des pressions, et ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il y a des pressions pour dire:
Ce ne serait pas normal qu'il y ait des frais de scolarité au niveau de
l'École nationale, au niveau des écoles de musique
affiliées aux universités, et qu'il n'y en ait pas au
Conservatoire, si on le regarde sur cet ensemble-là. Et on peut bien
dire: Oui, mais c'est parce que le Conservatoire, évidemment, ne fait
pas de... Il y a de l'accessibilité et de la discrimination, il y a
quand même énormément d'artistes professionnels qui sortent
de McGill, par exemple, et qui pratiquent activement leur art, et à
plein temps. Alors... Mais, au moment où on se parle, le principe
d'équité ne tient pas; il n'y en a pas, d'équité,
là. Alors, c'est impossible de charger des frais de scolarité.
Sur quelle base on charge des frais de scolarité, d'une part, alors que,
deuxièmement, certains élèves ne sont même pas
admissibles aux prêts et bourses? Alors, comment charger des frais de
scolarité si les élèves ne sont pas admissibles aux
prêts et bourses? Je veux dire, ça ne tient pas.
M. Boisdair: Non, mais est-ce que ce serait une
hérésie que de proposer...
Mme Frulla: Moi, je pense que ce qui est...
M. Boisdair: ...de proposer que cet article entre en
vigueur...
Mme Frulla: Non.
M. Boisdair: ...soit à ce moment-ci, ou, dans les
dispositions transitoires, d'inscrire dans le projet de loi que l'article 22
entre en vigueur au moment du dépôt par la ministre de la Culture,
à l'Assemblée nationale, d'une entente conclue entre le
Conservatoire et le ministère de l'Enseignement supérieur?
Mme Frulla: C'est-à-dire que...
M. Boisclair: Ce n'est pas une hérésie que de
proposer ça, là.
Mme Frulla: Moi, je vais vous... Non, mais c'est parce que, au
niveau du projet de loi, moi, je veux bien apporter les amendements, mais,
là, c'est couvert. Au niveau de 75, c'est couvert; au niveau de
l'article 22, c'est couvert...
M. Boisclair: C'est couvert pour le conseil transitoire, Mme la
ministre.
Mme Frulla: Non, non, mais c'est couvert aussi au niveau de
l'article 22, dans une mesure où on dit que, par mesure
d'équité, le Conservatoire pourra prescrire des paiements de
droits. Il n'y en a pas, d'équité, au moment où on se
parle. Alors, je peux bien ajouter jusqu'à demain, là, les...
M. Boisclair: Où est-ce que... Mais où, ça,
où est-ce que vous voyez l'équité dans 22, là?
Mme Frulla: C'est-à-dire que, au niveau...
M. Boisclair: Ce n'est pas écrit. Mais je veux
juste...
La Présidente (Mme Loiselle): Un instant, là. On va
laisser terminer Mme la ministre.
M. Boisclair: On ne parle d'équité nulle part dans
l'article 22.
La Présidente (Mme Loiselle): M. le député,
s'il vous plaît.
Mme Frulla: C'est-à-dire qu'on parle de «prescrire
le paiement de droits d'admission ou d'inscription aux services [...] offerts
par le Conservatoire et de droits de scolarité afférents à
ces services».
M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla: «Fixer les modalités de
paiement...», et c'est là, là, qu'on parle graduellement.
On a parlé de... bon, si on le faisait, on le faisait graduellement, et
tout ça. «Les modalités de paiement», mais «les
modalités de paiement» veut aussi dire au niveau des
catégories, catégories d'élèves, etc. Alors, quand
on parle de «modalités de paiement des droits visés au
paragraphe 1 ° et déterminer les sanctions et les
pénalités auxquelles donne lieu...», on peut, bon, on peut
donner le défaut ou le retard de paiement, là, ça,
c'est... et «déterminer les cas dans lesquels l'abandon d'un
cours...». Donc, ce sont ici les modalités. Mais, au moment
où on se parle, c'est impossible de charger quoi que ce soit, sur
quelque base que ce soit, parce qu'il n'y en a pas, de base. Alors, on pourrait
aussi... Finalement, on l'a changé au niveau de l'article 75, avec,
toujours, le consentement du Conseil du trésor. On les a, là, les
garanties.
M. Boisclair: Oui, mais...
La Présidente (Mme Loiselle): M. le député.
(17 h 40)
M. Boisclair: La ministre est fort convaincante sauf que, ce
qu'elle nous lisait tout à l'heure, ce n'était pas l'article du
projet de loi, c'était les notes qui l'accompagnaient.
Mme Frulla: Non, c'est-à-dire que... C'est parce que c'est
une question d'équité.
M. Boisclair: On ne parle nulle part... On ne parle...
Mme Frulla: On ne peut pas charger. On ne peut pas. On l'a
regardé de tous les bords, de tous les côtés depuis trois
ans. C'est impossible de charger des frais de scolarité au moment
où on se parle. Sur quelle base... D'abord, il faut échanger au
niveau universitaire...
M. Boisclair: Vous savez, Mme la ministre, que le Parlement peut
tout faire.
Mme Frulla: Mais non. Non, non. Je m'excuse. Le Parlement et les
législateurs agissent...
M. Boisclair: II peut même changer un homme en femme.
Mme Frulla: ...sur des principes de base, sur des principes afin
de donner un service à la population, d'une part c'est toujours
la volonté du législateur et pour le bien de celle-ci. Tu
ne peux pas arriver... tu vas charger sur quelle base? Quand on sait qu'il y a
des enfants même qui prennent des cours universitaires et qui ne sont
même pas en âge d'avoir des prêts et bourses. Alors...
M. Boisclair: Mais, ça, je sais tout ça, là.
La ministre est convaincante. Est-ce que ce sera pour vos mémoires,
ça?
Mme Frulla: Convaincante et convaincue.
M. Boisclair: Est-ce que ce sera pour vos mémoires,
ça?
Mme Frulla: Oui.
M. Boisclair: Non, mais pourquoi, sérieusement, là,
dans les dispositions transitoires et finales on ne reprend pas l'intention de
la ministre? Est-ce que c'est...
Mme Frulla: C'est parce qu'il faut que le C.A...
M. Boisclair: L'intention, on la partage. Alors, n'en parlons
plus. Ce que j'essaie de dire à la ministre, c'est: Est-ce qu'on peut
faire un pas plus loin et traduire notre intention commune, dire qu'on ne veut
pas de frais de scolarité dans une disposition transitoire et dire que
l'article 22 entre en vigueur au moment du dépôt à
l'Assemblée nationale ou dans un règlement de la Gazette
officielle du Québec ou je ne sais trop, dire que cet article entre
en vigueur au moment du dépôt à l'Assemblée
nationale d'une entente conclue par le Conservatoire et le ministère de
l'Enseignement supérieur?
Mme Frulla: C'est parce que ce qui est difficile de
déposer c'est que le C.A. au complet... D'abord, il faut que le C.A. au
complet, pour ce faire, soit formé, c'est-à-dire qu'il va
être formé au complet en juillet. Il n'aura pas commencé
à négocier. Donc, ça nous amène automatiquement en
septembre 1995. Ça nous amène automatiquement en septembre 199S.
Bon. Je pense que toutes les assurances et les balises sont inscrites
présentement au niveau des mesures transitoires, au niveau du projet de
loi. Et je ne vois pas pourquoi on doit retourner, réécrire des
amendements. Je pense que des amendements, là, on en a assez. Alors, sur
celui-ci, je trouve que toutes les assurances sont là. Mes conseillers
me disent que toutes les assurances sont là. Et là-dessus...
M. Boisclair: Que la ministre nous serve comme argument que, des
amendements, il y en a assez...
Mme Frulla: II y en a assez, là.
M. Boisclair: ...pour justifier le fait qu'elle ne souhaite pas
donner suite à ce consensus dans le projet de loi, il
conviendrait...
Mme Frulla: C'est parce que les assurances sont là,
là. Un moment donné, dans le projet de loi, là, il y a une
économie à faire. On l'a tout revérifié avec le
bureau de la législation, on a tout revérifié avec le
Conseil du trésor. Là, c'est fait, là; la démarche
a été faite.
M. Boisclair: Bien, alors, qu'est-ce qu'on...
Mme Frulla: Je ne recommencerai pas la démarche,
là. Elle est faite, elle est là, elle est faite.
M. Boisclair: Ma foi du bon Dieu, qu'est-ce qu'on fait en
commission parlementaire? Si le Conseil du trésor a donné son
imprimatur, prenons tous congé.
Mme Frulla: Bien, voilà, c'est ce que je disais. Alors, on
va tout avoir approuvé à 18 heures, et ça va être
parfait!
La Présidente (Mme Loiselle): Nous sommes à
l'étude détaillée de l'article 22. Alors, est-ce que
ça va pour l'article 22?
M. Boisclair: Et vlan! pour le respect de nos institutions, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Loiselle): Non, non, pas du tout.
Continuons dans les discussions.
M. Boisclair: Bon, alors, sur 22, moi, je...
La Présidente (Mme Loiselle): Alors, est-ce que ça
va pour l'article 22?
M. Boisclair: Non, mais sur 22, Mme la Présidente, je
demande, compte tenu des explications que je tente d'obtenir de la ministre et
que je n'ai pas, et compte tenu du fait que l'Opposition aurait aimé...
Je ne prendrais pas le plaisir, là, je ne rédigerais pas un
amendement, mais vous convenez, Mme la Présidente, que nous aurions
aimé retrouver, soit à 22 ou dans les dispositions transitoires,
un article spécifiant que cet article entrait en vigueur au moment du
dépôt à l'Assemblée nationale d'une entente
intervenue entre le ministère de l'Enseignement supérieur et le
Conservatoire. Pour cette raison, nous allons voter contre l'article 22, en
comprenant que la ministre, cependant, nous donne la garantie...
Mme Frulla: Je vais vous apporter un autre argument...
M. Boisclair: ... que...
Mme Frulla: ...Mme la Présidente, si vous me permettez.
Qu'est-ce qui arrive si... Là, le Conservatoire peut donner des cours de
perfectionnement...
M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla: ...à des professionnels, etc.
M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla: Si j'apporte ce que vous me demandez dans la loi, je
ne peux non plus charger pour des cours de perfectionnement. Or, le conseil
d'administration va peut-être vouloir aller chercher des revenus pour
les...
M. Boisclair: ...pour le perfectionnement.
Mme Frulla: ..frais de perfectionnement. Alors, à ce
moment-là, laissons au Conservatoire, au C.A, et au C.A. complet, toute
la latitude pour, au moins, pouvoir charger des frais pour des activités
de perfectionnement, puisque ça s'adresse à des
professionnels.
M. Boisdair: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Loiselle): M. le
député.
ML Boisdair: L'argument de la ministre est un argument de
poids.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Loiselle): Mme la ministre vous a
convaincu?
M. Boisdair: Pas tout à fait.
La Présidente (Mme Loiselle): Est-ce que vous modifiez
votre vote?
M. Boisdair: Non, non, pas du tout, parce que je comprends
très bien, l'intention de la ministre est juste et je suis d'accord que
le Conservatoire puisse percevoir des droits de scolarité; entre autres
pour de la formation continue, je pense que ce serait normal que le
Conservatoire agisse ainsi. Cependant, je pense que j'ai bien expliqué
ma préoccupation et je pense qu'il y aurait eu lieu, en termes
juridiques élégants, de permettre, tout en donnant suite au
souhait que j'exprimais, au Conservatoire de prescrire des frais de
scolarité pour les gens qui souhaiteraient obtenir un perfectionnement
de leur formation. Et, ça» ce sont deux objets tout à fait
différents et il y aurait eu lieu, par une technique administrative dont
seuls les juristes ont le secret, de prévoir que cet amendement puisse
se faire.
Alors, pour cette raison, Mme la Présidente, je demande le vote
enregistré sur 22.
La Présidente (Mme Loiselle): Qu'on appelle le vote, s'il
vous plaît, monsieur.
Le Secrétaire: Mme Frulla (Marguerite-Bourgeoys).
Mme Frulla: Pour.
Le Secrétaire: M. Khelfa (Richelieu).
M. Khelfa: Pour.
Le Secrétaire: M. Maltais (Saguenay).
M. Maltais: Pour.
Le Secrétaire: Mme Loiselle (Saint-Henri).
La Présidente (Mme Loiselle): Je m'abstiens.
Le Secrétaire: M. Boisclair (Gouin).
M. Boisclair: Contre.
Le Secrétaire: pour: 3 contre: 1
Abstentions: 1
La Présidente (Mme Loiselle): Alors, l'article 22 est
adopté sur division. L'article 23.
Mme Frulla: C'est tout simplement un article qui permet au
Conservatoire d'établir par règlement les règles de
conduite et de discipline, comme il en existe dans la plupart des maisons
d'enseignement.
M. Boisclair: Le Conservatoire peut, par règlement, les
établir, sauf qu'il devra, bien sûr, mettre au parfum les conseils
d'orientation.
Mme Frulla: Oui, absolument, mais on va voir au niveau du conseil
d'orientation tout ce qu'on a à apporter.
M. Boisclair: Alors...
La Présidente (Mme Loiselle): Ça va?
M. Boisdair: C'est adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): Alors, article 23,
adopté. Article 24.
Mme Frulla: Là, il y a des amendements.
M. Boisdair: Oh là, là! Il y a bien des
amendements.
Mme Frulla: Oui, il y en a beaucoup.
L'article 24 est modifié par le remplacement c'est le
pouvoir de la corporation au paragraphe 6° du mot
«candidatures» par le mot «candidats».
M. Boisdair: Alors, l'amendement est adopté. Mme
Frulla: Alors, c'est ça.
La Présidente (Mme Loiselle): Est-ce que l'article 24, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Boisdair: On n'avait pas dit qu'à 24 il y avait un
amendement?
Mme Frulla: C'est celui-là.
Ah oui, il y a aussi la possibilité, pour le conseil
d'administration, de déléguer certains pouvoirs au conseil
d'orientation. Et ça sera proposé, par exemple, dans l'article
45. Donc, cette possibilité de délégation est
proposée dans le 45 versus le 24.
M. Boisdair: À l'article 45, vous me dites, hein?
Une voix: Oui, 45.1.
Mme Frulla: L'article 45.1 sur la loi, c'est-à-dire
l'article qui découle de la loi sur l'administration publique.
M. Boisdair: D'accord. Je veux juste être bien sûr
pour comprendre, parce que ça c'est une innovation.
Mme Frulla: Eh oui!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Boisdair: Alors, le projet de loi, il n'est pas
nécessaire d'habiliter. Pour qu'il puisse recevoir les pouvoirs, il
n'est pas nécessaire de l'habiliter en délégué.
La Présidente (Mme Loiselle): Me Caron.
Mme Caron (Louise): Non, ce n'est pas nécessaire. De toute
façon, à 24, les pouvoirs du Conservatoire, on dit: «peut
notamment». Alors, ce n'est pas exhaustif.
M. Boisdair: Parfait.
La Présidente (Mme Loiselle): Ça va pour l'article
24 tel qu'amendé, M. le député?
M. Boisdair: Vous me permettez de le relire une dernière
fois?
La Présidente (Mme Loiselle): Oui. (Consultation)
M. Boisdair: Je pense que ça serait adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Loiselle): Alors, l'article 24, tel
qu'amendé, adopté. J'appelle l'article 25. (17 h 50)
Mme Frulla: L'article 25...
La Présidente (Mme Loiselle): II y a un amendement.
Mme Frulla: ... à la demande.
La Présidente (Mme Loiselle): Oui.
Mme Frulla: ...des directeurs des conservatoires d'art
dramatique, par exemple, c'est d'ajouter tout simplement, à la fin, des
mots «ou de l'audiovisuel», c'est-à-dire qu'on dit:
«dispensant de la formation dans le domaine des arts de la scène
ou de l'audiovisuel». Évidemment, c'est un secteur qui s'est
développé au cours de ces dernières années, qui est
en marge du domaine des arts de la scène.
La Présidente (Mme Loiselle): Est-ce que ça va pour
l'amendement, M. le député?
M. Boisdair: «Audiovisuel» incluant
télévision...
Mme Frulla: C'est ça.
M. Boisdair: Adopté, pour l'amendement.
La Présidente (Mme Loiselle): L'amendement est
adopté. L'article 25 tel qu'amendé?
M. Boisdair: Oui, tout à fait.
La Présidente (Mme Loiselle): Adopté. Article
26.
Mme Frulla: L'article 26 donne l'autorisation au Conservatoire
ce qui semble très anodin, mais qui est très important
la possibilité de négocier son bail avec la corporation,
de négocier son bail avec la SIQ, et, aussi, il a toute la marge de
manoeuvre pour négocier, ce qu'un ministère n'a pas. Ce qui fait
que les loyers, qui sont assez exorbitants, pourront être
négociés par la nouvelle corporation, et même, s'il le
faut, la location d'un nouvel endroit, si jamais il y a possibilité.
Chose certaine, c'est que les négociations avec la SIQ vont pouvoir se
faire de façon beaucoup... enfin, les mains détachées,
comme un vrai locataire le fait avec son propriétaire.
M. Boisdair: Si j'étais partisan, Mme la
Présidente, je souhaiterais que les futurs dirigeants de ce
Conservatoire soient plus habiles dans leurs négociations que le
président du Conseil du trésor.
La Présidente (Mme Loiselle): La parenthèse
étant fermée, nous continuons la discussion, M. le
député.
M. Boisdair: Ah, mais si j'étais partisan, je... Oui,
c'est... Et puis je présume, bien sûr, que, si jamais ça
avait un impact important sur les équilibres financiers, vous serez
toujours là en bout de course pour les rattraper, là.
Mme Frulla: Absolument. Mais, d'une part, c'est ce que
l'on...
M. Boisdair: «...ne peut, sans l'autorisation...»
Mme Frulla: ...c'est ce que l'on fait, là, ça fait
partie des frais fixes. Mais, d'un autre côté, la corporation
ayant un ensemble, tu sais, alors, ayant sa subvention globale...
M. Boisclair: Une autorisation du gouvernement, c'est une
décision du Conseil des ministres, c'est un décret.
Mme Frulla: Oui.
M. Boisclair: Alors, c'est adopté.
La Présidente (Mme Loiselle): Article 26, adopté.
J'appelle l'article 27.
Mme Frulla: 27, c'est un article qui oblige le Conservatoire
à faire approuver son plan d'effectifs par le gouvernement, comme c'est
le cas habituellement d'organismes qu'il subventionne. C'est tout simplement un
article qui est nécessaire, compte tenu de la volonté du
gouvernement de s'assurer d'une utilisation optimale des ressources qu'il
consacre aux organismes qu'il subventionne. C'est tout simplement pour, tel le
Conseil des arts, par exemple, que le gouvernement approuve toutes les
catégories, là, d'employés, l'effectif au complet; et
ça se fait dans toutes les sociétés et tous les...
M. Boisclair: Je comprends que cette disposition est
essentiellement une disposition technique...
Mme Frulla: ...administrative.
M. Boisclair: ...puisque je présume que déjà
votre direction, au ministère, a cette responsabilité
d'établir ce plan d'effectifs.
Mme Frulla: Oui.
M. Boisclair: Est-ce qu'on pourrait tout simplement nous...
Comment ce plan d'effectifs se traduit-il? Est-ce que c'est une... est-ce que
c'est de la compétence du directeur général, actuellement,
ou si les établissements sont appelés à participer
à cette demande qui est soumise au Trésor?
Mme Frulla: Actuellement? M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla: Actuellement, le plan d'effectifs se fait en
collaboration avec, d'une part, les directeurs généraux, et M.
Thibault, le directeur général des conservatoires. Maintenant,
quand la nouvelle corporation sera formée, d'abord, tous les professeurs
il y a une disposition dans l'article, là seront
invités à participer à la nouvelle corporation, on le
sait, auront leurs droits acquis, gardent leurs droits acquis, ça aussi.
Et, finalement, la formation de la nouvelle corporation va faire en sorte que
les plans d'effectifs devront être approuvés, là, par le
Conseil du trésor, mais c'est un peu comme ça se passe,
là, dans tous les organismes.
M. Boisclair: II existe donc, en ce moment, une espèce de
collège des directeurs d'établissement qui, je présume,
doivent se réunir sur une base assez régulière avec le
directeur du Conservatoire?
Mme Frulla: M. Thibault parle de quatre, cinq fois par
année.
M. Boisclair: Et est-ce que c'est une instance... Est-ce que
cette instance, par exemple, a des procès-verbaux, tient...
Mme Frulla: Ah, j'imagine. M. Thibault?
M. Boisclair: ...prend note de ses délibérations?
Est-ce que...
Mme Frulla: On peut demander à monsieur... M. Thibault
(Pierre): En fait, il comprend...
La Présidente (Mme Loiselle): M. Thibault, oui, si vous
voulez, s'il vous plaît, prendre place.
M. Thibault (Pierre): C'est une réunion de gestionnaires,
une réunion régulière de gestionnaires du Conservatoire,
qui s'est donné, historiquement, ce beau nom de collège des
directeurs, qui se réunit cinq fois par année, environ, et qui
produit des notes des échanges qui s'y déroulent. Mais ça
n'a pas le caractère d'un procès-verbal formel; on appelle
ça plutôt un compte rendu. Il faut se rappeler que ces
réunions-là sont quand même des réunions de
gestionnaires, et non pas des réunions de
délibérations.
La Présidente (Mme Loiselle): Merci.
M. Boisclair: Alors, adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Loiselle): Article 27, adopté.
Article 28.
Mme Frulla: Même chose, c'est-à-dire que c'est un
règlement qui est soumis à l'approbation du gouvernement. Par
contre, c'est le règlement qui statue que le personnel du Conservatoire
n'aura pas le statut de fonctionnaires régis par la Loi sur la fonction
publique. C'est un article qui permet au Conservatoire d'établir par
règlement les conditions de travail des cadres, qu'il s'agisse du
directeur général, du directeur des études ou des
directeurs d'établissement, et un tel règlement devra être
soumis à l'approbation du gouvernement. Cet article est
complété par l'article 29, qui vise les employés qui
seront régis par une convention collective de travail. Par ailleurs, des
dispositions transitoires sont prévues dans la présente loi aux
articles 83 et suivants, pour garantir un droit de retour dans la fonction
publique aux employés actuels du ministère de la Culture qui
seront transférés
au Conservatoire, ou qui préféreront, par choix, tout
simplement, ne pas y adhérer. Donc, conservation des acquis.
M. Boisclair: Est-ce que je peux demander à la ministre,
à ce moment-ci, même s'il reste peu de temps: Est-ce qu'il y a eu
des discussions avec les représentants du syndicat sur cette question
d'appartenance à la fonction publique?
Mme Frulla: II y a eu des discussions de faites avec le syndicat,
avec M. Thibault et M. Bruneau, et j'ai rencontré aussi les gens du
syndicat avant de déposer la loi, ou... enfin, c'est ça, juste
avant de déposer le projet de loi. À notre avis, faire une
réforme en maintenant le statu quo au niveau de ce qui se passe
maintenant en termes de conditions, pour nous, ça ne vaut vraiment pas
la peine. Alors, il s'agit d'avoir une flexibilité au niveau des
négociations, et cette flexibilité, présentement,
même s'il y a toute la bonne volonté du monde de la part du
syndicat, on ne l'a pas, parce que c'est le Conseil du trésor qui
négocie avec le syndicat de la fonction publique pour un certain
environnement qu'au niveau des conservatoires, évidemment, on ne sera
jamais en mesure de négocier. Tandis que, là, la corporation
pourra négocier en fonction de ses besoins avec ses employés.
Maintenant, si les employés décident de demeurer au sein du SPEQ,
alors, ce sera leur choix, ils pourront le faire, et le SPEQ négociera
avec le conseil d'administration du Conservatoire, et non plus avec le Conseil
du trésor.
M. Boisclair; Je comprends très bien que, pour le Conseil
du trésor, les négociations avec le SPEQ étaient une
considération pour eux secondaire, compte tenu des négociations
qu'il faisait avec les autres centrales; à cet égard, je peux
comprendre que cette négociation se faisait dans des conditions
certainement différentes. Est-ce que je peux demander... La ministre
invoque la flexibilité. Elle dit: Bon, ce sera plus simple de
négocier entre le SPEQ et le Conservatoire. Est-ce que la ministre a
d'autres arguments à faire valoir au-delà de cette
flexibilité, entre autres quant aux différentes catégories
de salariés, aux échelles, et ainsi de suite? (18 heures)
Mme Frulla: Je pense que, cet argument-là, c'est un
argument qui est de taille, dans un sens où, quand une corporation est
responsable de ses employés et que ses employés sont responsables
de la mission de la corporation, il devrait y avoir une entente entre les deux
parties, et non pas une troisième partie qui négocie pour eux
selon des conditions qui sont souvent, même, difficiles à
rencontrer pour cette corporation. Alors, il y aura une flexibilité,
mais surtout des négociations faites non seulement sur une base
administrative, mais aussi sur une base créative, si on veut,
c'est-à-dire au niveau du besoin même, le besoin créatif de
la corporation. Et...
Une voix: Est-ce que c'est... Excusez.
Mme Frulla: ...c'est l'argument de base qui a fait en sorte que
notre décision à ce sujet-là est...
La Présidente (Mme Loiselle): Mme la ministre, je suis
dans l'obligation de vous interrompre. Étant donné l'heure, nous
devons ajourner les travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 1)