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(Vingt heures quinze minutes)
Le Président (M. Messier): Je déclare la
séance de la commission de la culture ouverte. Je rappelle le mandat de
la commission pour cette séance, qui est de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi 135, Loi sur le Conservatoire de
musique et d'art dramatique du Québec. Est-ce qu'il y a des
remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Doyon
(Louis-Hébert) est remplacé par M. Gobé (LaFontaine); M.
Williams (Nelligan) par M. Gauvin (Montmagny-L'Islet); M. Boulerice
(Sainte-MarieSaint-Jacques) par M. Morin (Dubuc) et M. Paré
(Shefford) par M. Beaulne (Bertrand).
Le Président (M. Messier): Merci. Nous sommes rendus
à l'étude de l'article 4, et, la dernière fois, il y avait
encore des informations d'ordre général qui étaient
véhiculées de part et d'autre. Est-ce que vous voulez poursuivre,
Mme la ministre?
Dépôt de l'ensemble des
amendements
Mme Frulla: L'article 4 est considérablement
changé. M. le Président. Je vais déposer tous les
amendements en bloc.
Le Président (M. Messier): Parfait. Ça va
satisfaire l'Opposition officielle? Il y a peut-être le
député de Charlevoix qui aimerait avoir les amendements pour
pouvoir suivre le débat.
(Consultation)
Étude détaillée Constitution et
organisation (suite)
Le Président (M. Messier): Merci. Mme la ministre, suite
au dépôt des amendements.
Mme Frulla: Alors, l'article 4 est quand même passablement
changé. Nous augmentons le nombre de membres au conseil d'administration
à 19. Maintenant, après avoir vérifié, par exemple,
le conseil d'administration de l'Université du Québec et la
plupart des cégeps, on peut aller jusqu'à 19 et 20. Donc,
même si c'est un nombre qui est quand même assez imposant,
ça suit un peu la tradition d'une maison d'enseignement. Alors,
l'article se lit comme suit, paragraphe 1: «4. Les affaires du
Conservatoire sont adminis- trées par un conseil d'administration
composé, au fur et à mesure de leur nomination ou
élection, des membres suivants: «1° sept personnes, dont le
président du conseil, nommées par le ministre de la Culture
après consultation d'organismes qu'il considère
représentatifs des milieux de la musique ou de l'art dramatique; deux de
ces personnes doivent être des anciens élèves du
Conservatoire ou du Conservatoire de musique et d'art dramatique de la province
de Québec institué par la Loi sur le Conservatoire, l'un en
musique et l'autre en art dramatique;»
Le Président (M. Messier): C'était le 1°,
ça? Mme Frulla: Oui.
Le Président (M. Messier): O.K. On va discuter du 1°,
peut-être? Vous voulez y aller en bloc? O.K. Allez-y en bloc, madame.
M. Boisclair: On l'adoptera tout à l'heure par
alinéa.
Mme Frulla: O.K. Je continue. «2° deux personnes
nommées par le ministre de l'Éducation et de la Science
après consultation d'organismes qu'il considère
représentatifs des milieux de l'enseignement collégial ou
universitaire; «3° une personne nommée par le ministre de
l'Éducation et de la Science après consultation d'organismes
qu'il considère représentatifs des milieux de l'enseignement
primaire ou secondaire; «3.1° le directeur de l'établissement
d'enseignement de la musique du Conservatoire à Montréal; 4°
un autre directeur d'établissement d'enseignement de la musique du
Conservatoire, élu à la majorité des voix exprimées
par ses pairs.» Et nous arrêterions là. «4.1° un
directeur d'un établissement d'enseignement de l'art dramatique du
Conservatoire, élu à la majorité...»
Une voix: ...
Mme Frulla: Je vais le faire et je vais dire pourquoi.
M. Boisclair: C'est un sous-amendement, ça?
Mme Frulla: C'est un sous-amendement. On a décidé
ça tantôt, si ça fait votre affaire, un peu pour
répondre à...
M. Boisclair: On reviendra tout à l'heure.
Mme Frulla: C'est ça, O.K. «4.1° un directeur
d'un établissement d'enseignement de l'art dramatique du Conservatoire,
élu à la majorité des voix exprimées par ses pairs;
«5° deux enseignants d'établissements d'enseignement de la
musique du Conservatoire, dont un de l'établissement de Montréal,
et un enseignant d'un établissement d'enseignement de l'art dramatique
du Conservatoire, respectivement élus à la majorité des
voix exprimées par leurs pairs; «6° un membre du personnel du
Conservatoire, ne faisant pas partie des catégories mentionnées
aux paragraphes 4°, 4.1° et 5°, élu à la
majorité des voix exprimées par ses pairs; «7° deux
élèves à temps plein du Conservatoire, l'un en musique et
l'autre en art dramatique, nommés conformément à l'article
32 de la Loi sur l'accréditation et le financement des associations
d'élèves ou d'étudiants ou, si cette disposition ne peut
trouver application, respectivement élus à la majorité des
voix exprimées par leurs pairs. «Les élections
visées aux paragraphes 4° à 7° du premier alinéa
sont tenues et présidées par la personne désignée
par les membres du conseil en fonction.»
Une voix: ...le dernier paragraphe.
Mme Frulla: Ah non, il saute celui-là, parce qu'on a
parlé «par les pairs».
Une voix: Oui.
Mme Frulla: O.K. Donc, excusez-moi, on répète. On
reste à l'alinéa 7°. Après l'alinéa 7°, il
n'y a plus rien. (20 h 20)
D'abord, la raison de ces modifications-là, c'est tout simplement
pour assurer d'abord on s'aperçoit qu'on a ajouté
déjà en musique un meilleur équilibre entre les
établissements d'enseignement de la musique et ceux d'enseignement de
l'art dramatique. Le nombre de représentants au conseil d'administration
pour les directeurs et les enseignants d'établissements d'enseignement
de la musique est donc respectivement augmenté.
Ces modifications visent aussi à assurer une
représentativité de l'établissement d'enseignement de la
musique à Montréal et ce, après consultation par des gens
du Conservatoire, notamment l'ensemble des directeurs et aussi des
élèves.
Par ailleurs, nous avons fait sauter «selon les règlements
du Conservatoire» pour une bonne raison. C'est qu'à la demande de
la Guilde, page 6 de leur mémoire, notamment M. Tremblay, et aussi
à la demande des élèves que nous avons rencontrés
préalablement, on nous disait: Bien pourquoi, finalement, ce serait les
gens qui sont ou seraient déjà en place qui établiraient
les règlements pour nos élections?
Alors comme les règlements électifs, il en existe un peu
partout comme exemple, on laisse à ceux qui sont élus la
responsabilité d'établir eux-mêmes leurs règlements,
telle la nouvelle loi sur les cégeps et, finalement, ce sont les
élus qui déterminent leurs règlements, et ça
répond un peu à ce que l'on nous a demandé, et je pense
que ça rejoint un peu ce qu'on discutait. Alors, c'est une façon,
pour nous, d'accéder à la demande du milieu. Je trouve ça
juste, aussi, il me semble. Ça se fait dans les cégeps,
alors...
Le Président (M. Messier): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: Première question. Hier, quand on s'est
quittés, la ministre parlait de la possibilité d'introduire une
espèce de ce qu'elle appelle modulation régionale,
sans nécessairement apporter un membre de plus, mais avait, sans doute,
exprimé le souhait de...
Mme Frulla: Excusez-moi, c'est parce qu'on a travaillé,
finalement, les règlements avec vous. Je m'excuse. Je m'en excuse. C'est
sept personnes, dont le président du conseil, provenant de diverses
régions du Québec et nommées par le ministre après
consultation d'organismes qu'il considère représentatifs des
milieux de la musique et de l'art dramatique.
Le Président (M. Messier): C'est un amendement
à...
Mme Frulla: C'est-à-dire que ça fait partie de
l'amendement global, là. Je m'excuse, c'était dans le premier
amendement. Le sous-amendement, c'est selon les règlements du
Conservatoire.
Le Président (M. Messier): Vous allez le
déposer?
Mme Frulla: Oui. Mais je pense que c'est même dans... Ah,
ce n'est pas dans vos dépôts?
M. Boisclair: Non, ce n'est pas ce qu'on a entre les mains. Donc,
est-ce qu'il est possible de l'écrire et de nous le transmettre, s'il
vous plaît?
Une voix: Oui.
Mme Frulla: Donc, on s'entend. C'est: «sept personnes, dont
le président du conseil, provenant de diverses régions du
Québec et nommées par le ministre de la Culture après
consultation d'organismes qu'il considère représentatifs des
milieux de la musique ou de l'art dramatique.» Et on continue.
Le Président (M. Messier): O.K. Pour bien se comprendre,
pour les fins du débat, c'est que là, on parle d'une façon
très générale, là. Vous avez fait une lecture
générale, tantôt.
Mme Frulla: De l'ensemble.
Le Président (M. Messier): Là, on va adopter
article par article. Là, vous amenez une modification. O.K.
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Malheureusement, je n'ai pas pu assister hier. Une
remarque plus d'ordre général. L'économie de votre projet
de loi va avoir l'effet suivant: Ceux qui vont gérer les conservatoires
ne verront jamais d'élèves. Ça, c'est le même
problème qu'on a avec l'UQ, avec sa Commission des affaires
pédagogiques, qui siège ici, à Québec et ne
gère jamais un élève. C'est-à-dire, ils ne voient
pas, dans la réalité, les élèves. Ils ne sont pas
dans le Conservatoire. L'administration du Conservatoire, ce n'est pas une
administration qui va être dans un établissement, le
Conservatoire, à ce que j'ai compris. Elle vient gérer l'ensemble
des activités sans jamais être directement impliquée, sauf
par quelques-uns de ses membres, dans un conservatoire, dans un
établissement d'enseignement proprement dit.
Et ça, c'est le problème qu'on a avec l'UQ. Puis, il y en
a peut-être ici qui sont allés à l'UQ. C'est que les
décisions... On avait ce problème-là... Je reviens encore
avec l'exemple du conseil régional. Le conseil régional
gérait quatre cégeps. Il ne voyait jamais un
élève.
Mme Frulla: J'ai de la difficulté à comprendre.
C'est parce que dans la mesure où on a un conseil d'administration, et
que ce conseil d'administration là prend des décisions, enfin,
l'ensemble des décisions, tout en laissant on va garder et on va
essayer aux conseils d'orientation des régions certains pouvoirs
et applications... Mais, dans la mesure où ce conseil d'administration
est représenté de gens des régions, de gens nommés
et recommandés par différents organismes et nommés...
Ensuite, il y en a aussi qui sont élus selon leurs propres
règlements venant des élèves et des régions. Il me
semble que ça prend aussi... Ils sont là les
élèves; ils sont dans l'administration. Si on revient au conseil
d'administration par établissement, je vais vous dire que,
là-dessus, on n'est pas d'accord. On n'est pas d'accord parce qu'on veut
quand même conserver la notion de réseau. Et, pour nous, c'est
difficile au niveau du principe même, et c'est pour ça qu'on
inclut élèves et ex-élèves en plus, ceux qui sont
entrés et ceux qui sont sortis.
Mme Blackburn: Mais c'est la même composition à l'UQ
ou sensiblement. Ce sont les recteurs qui siègent à
l'Assemblée des gouverneurs et vous avez un représentant des
profs, vous avez un représentant des élèves et du
socio-économique. C'est à peu près la même structure
là, ça va se ressembler. Mais, fondamentalement, c'est le
problème que ça pose quant à la lecture de la
réalité des conservatoires.
Moi, je ne ferai pas de bagarre là-dessus parce que, un, c'est
mon collègue qui mène le dossier mais, pour avoir connu des
structures similaires, à moins que vous donniez beaucoup de pouvoirs en
descendant, y compris des pouvoirs financiers, c'est-à-dire sur un
budget, si vous ne décentralisez pas une enveloppe et que ça soit
prévu dans les choses à être décentralisées,
vous allez démobiliser votre monde, ça ne vous prendra pas deux
ans, parce qu'ils vont comprendre qu'à un moment donné ils
gèrent du vent. C'est-à-dire qu'ils sont obligés de
gérer la difficulté d'application du quotidien à partir de
règles sur lesquelles ils ont peu ou pas de prise, et ça, c'est
démobilisant.
Ensuite, ils vont avoir l'impression qu'ils ont actuellement à
l'UQ: Pourquoi, à un moment donné, ils vont essayer de faire
sauter la structure centrale? Parce que, ces gens-là, et c'est normal,
une fois qu'ils sont rendus dans une structure comme ça, ils sont peu
collés au quotidien. Les gens qui sont là sont collés au
quotidien, mais leur quotidien est différent de l'un à l'autre
parce qu'ils sont dans des conservatoires où vous avez 40
élèves, d'autres où il y en a 400. Alors, ils n'ont pas le
même quotidien, ils n'ont donc pas la même réalité.
Il faut rapprocher la décision du lieu d'exercice. Ça, ça
s'est dit bien souvent. Alors, moi, je pense je sais que vous avez
travaillé dans ce sens-là, et André a travaillé
dans ce sens-là qu'il va falloir le faire. Je veux juste vous
conscientiser. C'est majeur, si vous voulez avoir un bon rendement, si vous
voulez responsabiliser les gens par rapport aux dépenses dans les
conservatoires, il faut qu'ils aient une marge de manoeuvre pour faire des
choix.
Ça va être l'essentiel de mon discours. Je n'irai pas plus
loin que ça, mais il faut vraiment que l'esprit... Parce que, l'esprit
qu'il y a dans ce projet de loi je l'ai relu c'est que les
décisions se prennent en haut et on les descend. Et ça, je vous
dis, ça va démobiliser votre monde. C'est juste ce que j'essaie
de faire avec vous, et là, je ne sais pas, je n'ai pas l'intention de me
battre jusqu'au 25 décembre.
Mme Frulla: Non, non, c'est intéressant comme...
Mme Blackburn: Alors, je vous dis juste: Essayons de voir, dans
la mesure du possible, qu'est-ce qu'on peut décentraliser. À
présent, je reviens avec l'histoire du mur à mur. J'ai
regardé un peu la structure d'encadrement pédagogique. Dans
certains cas, je dirais que c'est suffisant, mais dans d'autres, ça va
être comme trop. Il va y avoir autant de monde pour encadrer 40
étudiants, il va y en avoir quasiment 40 personnes. Alors là,
vous avez une structure qui est difficile à «manager» dans
des petits conservatoires. C'est pour ça que si vous
décentralisez avec une marge de manoeuvre un peu en bas, ils vont
pouvoir mieux s'adapter aux réalités qui sont variables,
différentes par rapport à la taille, par rapport aux programmes
et aux disciplines. Alors, c'est juste ce que je voulais dire. Je ne veux pas
aller plus loin que ça.
Une remarque. Un terme que je n'utiliserais pas, dans le premier
paragraphe: «après consultation
d'organismes qu'il considère représentatifs» moi, je
pense que c'est inutile parce que, même si ça n'a jamais
existé dans une loi...
Mme Frulla: D'organismes représentatifs.
Mme Blackburn: On sait bien que le ministre qui nomme finit par
choisir ce qui est représentatif ou pas. (20 h 30)
Mme Frulla: Oui, mais par l'expérience du CALCQ, par
exemple, il est très difficile de demander spécialement
connaissant le milieu, aussi au milieu de soumettre des noms, une
série de noms, etc. C'est sûr que c'est le gouvernement qui nomme,
mais de dire, après ça: On fait fi des recommandations et on s'en
va complètement ailleurs... Exemple, au CALCQ, tous les membres qui
siègent sur le CALCQ ont été recommandés, je ne
dirais même pas à une reprise, mais à plusieurs reprises.
Après ça, il y a des décisions qui se prennent, bon,
hommes, femmes, etc.
Mais, à part de ça, je n'ai pas de problèmes parce
que...
Mme Blackburn: Ça va être la même chose. Parce
que le «qu'il considère», moi, je le trouvais inutile et un
peu choquant.
Le Président (M. Messier): Merci, Mme la
députée. Excusez-moi, Mme notre avocate. Est-ce que vous prenez
la parole? O.K. C'est Me Caron, Louise de son prénom.
Mme Caron (Louise): Vous voulez enlever «qu'il
considère» et garder la notion de
«représentatifs»?
Mme Blackburn: Ah, oui. Juste «qu'il
considère».
Mme Caron (Louise): Après consultation d'organismes
représentatifs des milieux.
Mme Blackburn: Parce que ça va comme de soi. Je veux dire,
la nomination...
Le Président (M. Messier): Juste pour le Journal des
débats, on n'a pas commencé l'étude de l'amendement,
encore.
Mme Blackburn: Non, c'était une remarque.
Le Président (M. Messier): C'est une remarque
générale? O.K. Parfait.
Mme Blackburn: Tantôt, quand on reviendra aux amendements,
peut-être. Plutôt que d'en faire un amendement, vous l'introduisez
dans l'amendement que vous avez. Vous avez biffé ça, et puis il
ne faut pas commencer à tomber dans l'amendement des amendements des
sous-amendements, là.
Le Président (M. Messier): Parfait. Me Caron. Juste un
petit peu plus fort.
Mme Caron (Louise): C'est toujours possible d'enlever
«qu'il considère». C'est juste, évidemment, qui va
décider d'organismes représentatifs? On se dit: est-ce que
quelqu'un d'autre pourrait venir dire: Oui, lui, il est représentatif,
lui ne l'est pas. Je vais vous dire, normalement, dans les lois, on met
toujours «qu'il considère représentatifs». C'est
peut-être pour éviter toute ambiguïté future.
Mme Blackburn: Si vous permettez, on utilise «qu'il
considère représentatifs» dans les lois, il me semble me
rappeler, où la ministre a la responsabilité de consulter. C'est
elle qui mène la consultation, qui envoie les lettres.
Mme Caron (Louise): C'est ça, ici. Excusez, ici, c'est
«après consultation». C'est pour ça que...
«nommées par le ministre de la Culture, après consultation
d'organismes qu'il considère...
Mme Blackburn: Ça veut dire que ça pourrait se
faire à partir d'une liste fermée. Une liste que vous
établissez, une liste fermée. Quelqu'un qui pourrait penser que
quelqu'un est représentatif parce que... Je sais qu'il y a une compagnie
de production...
Mme Frulla: C'est ça. Je me souviens, dans le CALCQ,
ça, on avait essayé de trouver la meilleure c'est vrai que
c'était M. Paré solution, etc. Et, de part et d'autre, on
en était venus à «qu'il considère» parce
qu'à un moment donné, on s'est dit: Tout un chacun peut dire:
Moi, je suis représentatif d'un organisme du milieu. Puis là, tu
n'en finis plus. À l'époque, je pense que j'ai demandé
à peu près à 75 organismes, si ce n'est pas plus,
d'envoyer leurs suggestions. À quelque part, chacun peut arriver puis
dire: On est un organisme, on est deux, nous sommes représentatifs de
cette partie-ci. Alors, c'est pour ça qu'on en était
arrivé à cette définition-là.
Là, je me souviens, parce qu'on avait travaillé beaucoup
tous les deux, et André et moi, et d'un côté et de
l'autre.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: C'est la même chose qu'on retrouve dans la
Loi sur le Conseil des arts et des lettres du Québec. On a fait la
vérification.
Mme Frulla: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Messier): O.K. Est-ce que nous sommes
prêts pour le premier amendement à l'article 4?
M. le député de Gouin.
M. Boisclair: Juste, peut-être... La ministre nous dit
«provenant de diverses régions». Donc, bien sûr, cet
équilibre régional fera partie...
Le Président (M. Messier): Mais est-ce qu'il serait
possible de lire l'amendement? Après ça, on va pouvoir en
discuter. Parce que vous ne l'avez pas entre les mains.
Mme Carori (Louise): O.K. J'aurais aimé ça tout
relire.
Le Président (M. Messier): Bien, disons, la lecture peut
être faite, mais il serait peut-être plus intéressant d'en
faire un dépôt aussi, aux gens de...
Mme Caron (Louise): C'est parce que je voulais le relire. Ce que
j'ai fait, c'est que j'ai dû reprendre tout l'article au complet pour
l'amendement, étant donné qu'on apportait à peu
près trois amendements. Puis si on enlève les «selon les
règlements». Si on s'entend, à ce moment-là, j'ai un
nouvel article au complet que j'aurais...
Le Président (M. Messier): O.K. Faites-nous en la lecture,
vous ou Mme le ministre.
Mme Caron (Louise): De tout l'article au complet? Juste du
premier? Voulez-vous que je lise le premier paragraphe?
Le Président (M. Messier): Bien là, c'est un
nouvel... On recommence à zéro, là?
Mme Caron (Louise): Oui, le premier.
Le Président (M. Messier): O.K. Pour les fins de notre
secrétaire.
Mme Caron (Louise): Et je vais le déposer
après.
Le Président (M. Messier): Non, non, mais...
Mme Caron (Louise): Juste le premier paragraphe.
Le Président (M. Messier): Le premier paragraphe? O.K.
Mme Caron (Louise): «1° sept personnes, dont le
président du conseil, provenant de diverses régions du
Québec et nommées par le ministre de la Culture après
consultation d'organismes qu'il considère représentatifs des
milieux de la musique ou de l'art dramatique; deux de ces personnes doivent
être des anciens élèves du Conservatoire ou du
Conservatoire de musique et d'art dramatique de la province de Québec
institué par la Loi sur le Conservatoire (L.R.Q., chapitre C-62), l'un
en musique et l'autre en art dramatique;»
Le Président (M. Messier): Mme la ministre, est-ce qu'il y
a quelques explications supplémentaires sur cet...
Mme Frulla: Je pense que ça s'explique... Le
Président (M. Messier): À la lecture. Mme Frulla:
...à la lecture.
Le Président (M. Messier): Parfait. M. le
député de Gouin. Vous en voulez une copie, j'imagine. Non,
ça va?
M. Boisclair: Non, ça va. On avait déjà
l'amendement, puis on a annoté l'amendement, le sous-amendement ou je ne
sais pas comment l'appeler, là. Alors, ça, c'est une chose, la
représentation des régions. Je pense que c'est important de
souscrire à l'amendement de la ministre.
Tous conviendront que c'est quand même une structure assez
imposante. On se retrouvera avec un conseil de 19 personnes. La ministre pourra
nous dire que c'est comparable à ce qu'on peut retrouver dans d'autres
collèges ou dans d'autres réseaux publics. Cet argument se tient,
sauf que nous estimons quand même que c'est beaucoup et qu'on souffre un
peu de «structurite» ou de...
Nous estimons que ce conseil, dans son quotidien, sera lourd de
fonctionnement et sera parfois difficile à réunir et sera aussi
assez coûteux à réunir, tenant compte des frais de
déplacement, frais d'hébergement et ainsi de suite. D'ailleurs,
nous proposerons tout à l'heure, plus tard, de préciser les
modalités de remboursement...
Mme Frulla: Elles sont là.
M. Boisclair: Oui, c'est par règlements du Conservatoire.
Moi, je pense que ça devrait être sur décision, sur
règlement que le gouvernement pourra adopter, comme on retrouve souvent
dans plusieurs autres lois. Mais, là où je voudrais surtout
revenir, c'est sur l'amendement que vous venez de nous proposer, qui consiste
à retirer «selon les règlements du
Conservatoire».
Moi, je laisse le soin à vos juristes de traduire ma
préoccupation en termes juridiques. J'ai un amendement, cependant bien
concret, qui pourrait être discuté, mais nous voulions à
tout prix éviter de créer un conseil d'administration à
deux vitesses où des gens d'abord nommés donneraient le ton aux
travaux du conseil d'administration en adoptant non seulement les mesures
d'élection prévues pour les membres qui seront élus, mais
aussi, puisqu'on leur confiait un autre travail, à l'article 75, on leur
confiait des responsabilités
significatives, dont la possibilité de pourvoir à la
régie interne du Conservatoire, la possibilité de discuter,
d'établir le plan d'effectifs, d'établir des droits de
scolarité s'il y a lieu et d'autres responsabilités qui sont,
quant à nous, significatives.
Ce que nous souhaitons, c'est d'associer l'ensemble des membres du
conseil d'administration à cette réflexion. Donc, notre objectif
est de voir à éviter qu'on ait ce que j'appelle un conseil
d'administration à deux vitesses, où un groupe, fort du fait
qu'il soit arrivé en premier, puisse donner le ton aux travaux et
insuffler une dynamique dans laquelle les autres membres qui viendront, au fur
et à mesure de leur élection, enrichir la composition du conseil
d'administration...
Donc, dans notre esprit, la solution qui a été
envisagée, après en avoir discuté avec des gens qui ont
quand même une certaine expertise je fais référence
à Jean Grenier, chez nous qui proposaient... Tout en soulignant,
cependant, le fait que c'est intéressant de voir des gens élus
qui côtoient des gens nommés. C'est une dynamique qui est assez
intéressante, assez novatrice aussi, je pense, dans sa
présentation. Mais, ce qu'on soulignait, nous n'avons rien contre le
fait que ce soit par règlements du Conservatoire que les gens
élus, au fur et à mesure du renouvellement des membres du conseil
d'administration, que ce soit par règlements du Conservatoire que les
gens procèdent. Je pense que ça doit même être
ainsi.
Cependant, pour la première élection, là, vous nous
dites: Laissons aller les choses. Je ne sais pas, on pourrait peut-être
regarder dans chacune des catégories si c'est possible de
procéder ainsi, mais nous aurions peut-être souhaité que,
pour la première élection, on procède par règlement
qui déterminerait de quelle façon les gens visés aux
paragraphes 4, 5, 6 et 7 seraient élus, et en prévoyant, bien
sûr, une publication à la Gazette officielle.
Mme Frulla: Mais, pour bien comprendre...
M. Boisclâir: Pour la première élection. (20
h 40)
Mme Frulla: C'est ça. Quand vous parlez de
règlement... C'est sûr que la première année
où, enfin, la mise en place va faire en sorte que... On parle du plan
d'effectifs, etc. Il ne faut pas oublier que le plan d'effectifs va être
approuvé par le gouvernement. Ça, on ne s'en sort pas. Avec le
Conseil du trésor, il y a des règles très, très
précises. On les a négociées aussi avec le Conseil des
arts, et on sait ce que ça veut dire, toutes ces négociations.
C'est fini, mais il y a ça aussi pareil, par souci.
Donc, des règlements qui sont très, très
administratifs. Quant au contenu pédagogique, etc., il y a des
modalités, à l'article 75, et on va le voir, qui font en sorte
qu'il y a des choses aussi qui sont laissées complètement au
conseil, mais l'objectif aussi, c'est qu'une corporation publique, comme un
cégep, un hôpital, etc., est très autonome. À
preuve, on n'a pas les mêmes... Ils ont même une autonomie
très grande par rapport au gouvernement en ce sens, même dans leur
régime pédagogique, etc., parce que l'institution étant ce
qu'elle est...
Si on décide, si le gouvernement décide de mettre des
règlements d'élection, par exemple, en publiant dans la
Gazette, etc., moi, ma crainte, c'est des choses. La première,
c'est tout de suite de dire: Même si c'est pour la première
année, à la corporation: Vous êtes indépendants ou,
enfin, vous êtes autonomes, mais vous n'êtes pas si autonomes que
ça. Et la deuxième, c'est qu'il y a plusieurs groupes, autant les
élèves qui ont dit: Pourquoi vous allez donner nos
règlements? Ça, on se l'est fait dire... Autant la Guilde, par
exemple... Je pense que ça a été mentionné aussi,
je ne suis pas certaine, au niveau de l'UDA, si ma mémoire est bonne. Et
là, si on dit: ce ne sera pas les règlements du Conservatoire,
ça va être les règlements du gouvernement, je trouve que
c'est pire que ce qu'on nous dit.
Alors, nous autres, on se dit: II y a des façons d'élire.
On peut se baser sur ce qui se passe ailleurs, au niveau des cégeps, par
exemple. Alors, pourquoi ne pas leur laisser, si on veut, finalement,
l'autonomie de rédiger leurs propres règlements, dans lesquels
ils sont confortables, considérant que c'est une petite institution,
dans le fond, et peut-être regarder l'article 75, par exemple, et
l'étudier et dire: Qu'est-ce qui doit être fait tout de suite et,
d'une façon ou d'une autre, si c'est supervisé par le Conseil du
trésor, il y a des balises très, très précises, et
qu'est-ce qui pourrait être fait par l'ensemble du conseil?
M. Boisclâir: Moi, je comprends très bien la
ministre de dire: Bon, ça risque d'être pire qu'un
règlement du Conservatoire. L'objectif recherché est le suivant:
De s'assurer l'expression n'est peut-être pas juste, mais je pense
qu'elle résume bien ma volonté qu'on n'ait pas un conseil
d'administration à deux vitesses et qu'il puisse fonctionner rapidement,
d'un seul bloc.
Mme Frulla: Pour les choses importantes.
M. Boisclâir: Et, lorsqu'on discutait en commission
parlementaire, je vous faisais valoir 75, vous me disiez toujours: On ne peut
pas procéder, il faut adopter le règlement pour les élire,
ce qui était, bien sûr, évident.
Alors, j'essaie de contourner cette difficulté-là en
proposant «que ce soit par règlements...» L'exemple des
collèges, je ne le connais pas. Peut-être pourrait-il, si on en
discutait plus dans le détail et peut-être regarder les textes
pour voir ce qu'il en est au niveau de l'expérience. Mais je voudrais
tout simplement éviter aussi qu'il y ait un tiraillage sur, je ne sais
pas... Les gens pourraient être plus susceptibles que d'autres quant
à la façon dont les directeurs ont été choisis.
L'idée, je pense que c'est tout simplement, par des règlements
très souples, finalement, parce que ce ne sont pas des... On ne
parle pas de faire intervenir le Directeur général des
élections. Il s'agit de réunir les gens dans un lieu, à un
moment, penser à une façon dont les gens peuvent s'exprimer,
voter par procuration ou je ne sais trop, mais de convenir rapidement à
l'élection.
Alors, peut-être la ministre, dans un premier temps, pourrait-elle
nous faire part de l'exemple des conservatoires...
Mme Frulla: Ce que je vais faire... M. Boisclair: ...des
collèges, plutôt.
Mme Frulla: Oui. Je vais passer la parole à deux
personnes, si vous me le permettez. D'abord, au point de vue légal, et
peut-être aussi passer la parole à M. Bruneau, parce qu'on a
beaucoup discuté tout ça. Effectivement, une année de
transition, on ne peut pas faire la corporation s'ils ne sont pas... Il faut
que la corporation soit faite pour qu'il y ait des élections; d'un autre
côté, il y a peut-être une façon pour le conseil ou,
enfin, même pour les professeurs et élèves,
d'établir certains règlements eux-mêmes. Oui, c'est
ça. Mais je vais passer juste la parole, et peut-être Alain...
J'ai peur de dire que c'est le gouvernement, je n'aime pas bien ça.
Mme Caron (Louise): Juste pour bien comprendre. Quand on dit
«un règlement du gouvernement»... C'est parce que vous avez
l'air à penser que si on dit «un règlement du
gouvernement», c'est que tous les enseignants, tous les
élèves... Le premier conseil d'administration serait capable
d'être complet?
M. Boisclair: Non, parce que je comprends qu'il y a des
problèmes...
Mme Caron (Louise): Non, non, c'est ça. M. Boisclair:
...entre autres, pour les élèves.
Mme Caron (Louise): Les élèves et les enseignants.
C'est pour ça que je ne comprenais pas.
M. Boisclair: Bon! Pour les élèves, c'est
très clair.
Mme Caron (Louise): Bien, il n'y a pas d'enseignants non plus. Il
n'y a pas de personnel tant qu'on n'a pas de nouveau conservatoire.
M. Boisclair: Les enseignants sont assez simples à
consulter pour une élection.
Mme Caron (Louise): Oui, oui, mais ce que je veux dire, c'est
qu'on aurait... Je ne comprenais pas, vous semblez vouloir dire: que les
enseignants de l'ancien conservatoire fassent les règlements. Le
gouvernement va faire le règlement d'élection...
M. Boisclair: C'est ça.
Mme Caron (Louise): ...mais c'est parce que vous n'aurez pas sur
votre premier conseil d'administration, pour autant, des enseignants et
des...
M. Boisclair: Mais là, écoutez, la loi doit entrer
en vigueur le 1er janvier.
Mme Caron (Louise): Uniquement le premier conseil. C'est parce
que ça, c'est une mesure provisoire. Ce qu'il faut comprendre, c'est
qu'on a un ancien conservatoire et on a un nouveau conservatoire. Et comme
c'est une école, on ne peut pas avoir de période de carence,
c'est-à-dire qu'à minuit l'ancien conservatoire ferme, et
à minuit et une, le nouveau conservatoire ouvre.
M. Boisclair: Oui, c'est un vide juridique.
Mme Caron (Louise): Alors, c'est un peu pour ça que, dans
les commissions scolaires, on prévoit des trucs comme ça, soit
des conseils d'administration provisoires ou, quand il y a des fusions de
commissions scolaires. Parce que là, légalement parlant, tant que
j'ai mon ancien conservatoire, je n'ai pas d'étudiants, d'enseignants,
de directeur du nouveau conservatoire. Alors, ils ne peuvent pas entrer dans...
C'est là le problème, c'est de là que vient l'article 75,
où il faut être capable de former un conseil d'administration avec
des gens qui sont, évidemment, pas issus de l'ancien, mais il n'y a pas
de nouveaux non plus.
Et si on disait: On met tout en vigueur le 1er juillet, quand la
période de carence... comme l'école recommence assez rapidement
en août, on n'a pas le temps... Un conseil d'administration complet
n'aurait pas assez d'un mois et demi pour tout faire pour la période
scolaire.
M. Boisclair: La date prévue d'entrée en vigueur,
c'est quoi?
Mme Caron (Louise): Uniquement les mesures transitoires, c'est le
1er janvier.
Une voix: C'est ça.
Mme Caron (Louise): Un premier conseil d'administration qui fait
les mesures préparatoires pour que le nouveau conservatoire, le 1er
juillet, le matin, ou à minuit et une, s'assoit, et là on peut
partir. Évidemment, là, les enseignants et tout le monde vont
rentrer. C'est pour ça qu'on dit que les seules décisions qu'il
prend, évidemment, l'ancien conservatoire, pas l'ancien, le petit
conseil d'administration, c'est vraiment les décisions pour permettre au
nouveau conservatoire de ne pas avoir de carence, parce que les
étudiants vont en souffrir, les enseignants vont en souffrir.
M. Boisclair: Ça, on ne le veut pas.
Mme Caron (Louise): Non, mais c'est ça. C'est pour
ça que je dis que de là 75... Le titre de l'article, normalement,
c'est copié de ce qui se passe dans les milieux de l'éducation
parce que c'est un milieu où on ne peut pas fermer une école six
mois.
M. Boisclair: Est-ce que ces règlements, par exemple,
pourraient être publiés? Si on reprend, par exemple, la version
originale, où on dit qu'ils sont élus par règlements du
Conservatoire...
Mme Caron (Louise): Oui.
M. Boisclair: ...est-ce que, par exemple, ces
règlements-là pourraient être publiés?
Mme Caron (Louise): Mais, en ce moment, on dit que la Loi sur les
règlements ne s'applique pas aux conservatoires, comme tous les
cégeps, toutes les écoles, les universités. Il n'y a pas
un établissement d'enseignement qui est visé par la Loi sur les
règlements parce que ça pose énormément de
délais. Il y a des prépublications, il y a des publications.
Ça barre au Bureau des règlements. Alors, dans un système
scolaire, c'est impensable, enfin, je veux dire, c'est vraiment peu pratique
d'avoir la Loi sur les règlements en plus des publications et tout
ça.
C'est pour ça qu'on a tout prévu le modèle du
Conservatoire. On s'est agencé justement c'est une école
sur ce qui se passe dans les réseaux.
M. Boisclair: Je...
Le Président (M. Messier): Oui. Après ça, il
y aura votre collègue de Chicoutimi qui aimerait prendre la parole.
M. Boisclair: Juste si on me permet... Je comprends, votre
argument est très lourd, là. Alors, est-ce qu'on pourrait,
à tout le moins, s'assurer de prévoir par une disposition que ces
procédures d'élection soient connues, qu'elles soient publiques
et qu'elles soient connues? Soit qu'elles soient affichées dans les
conservatoires dans les 60 jours qui précèdent
l'élection... Je veux juste... (20 h 50)
Mme Frulla: De deux choses l'une. Et là, je vais demander
à mes collègues de me corriger si j'ai tort, mais je pense que de
deux choses l'une. Si on avait dit «selon les règlements du
Conservatoire», alors là, il va de soi que tu peux les publier et
tout ça. C'est le règlement fait par l'espèce de conseil
d'administration transitoire qui fait des règlements et, bon... Et si on
fait sauter ça et on dit: Bon, parfait, que les pairs décident
eux-mêmes de la façon de s'élire, à ce
moment-là, c'est aux pairs à décider aussi s'ils
affichent, quand ils affichent et comment ils affichent, et tout ça. On
leur laisse dans les mains. Par contre, ils ont des exemples qui existent dans
les cégeps.
Mme Caron (Louise): La nouvelle loi... M. Boisclair: On
pourrait peut-être... Le Président (M. Messier): Me
Caron.
Mme Caron (Louise): Le paragraphe f de l'article 8 de la nouvelle
loi sur les cégeps les derniers amendements dit: Disons
deux enseignants, un professionnel non enseignant et un membre du personnel de
soutien du collège, respectivement élus par leurs pairs. Il n'y a
pas de référence à des règlements. Ils s'arrangent
entre eux.
M. Boisclair: Ça, c'est une disposition qui est assez
récente?
Mme Caron (Louise): Oui, ça a été
sanctionné le 15 juin 1993.
M. Boisclair: Est-ce qu'il y a déjà eu
élection de cette façon? Ça ne cause pas de
problèmes?
Mme Caron (Louise): J'ai pris les informations et, apparemment,
ça ne cause aucun problème dans les milieux de
l'éducation.
Le Président (M. Messier): L'Opposition a bien fait son
travail.
Mme Blackburn: Dans les mesures transitoires, on peut limiter au
strict minimum. Parce que, là, je regarde, c'est qu'ils font tout. Ils
le font en vertu de l'article 4, en vertu de l'article 7, aux articles 28, 31,
32, 38, c'est beaucoup trop large. On est capables d'avoir une disposition, y
compris pour la rémunération, les conditions de travail, qui fait
que, pour le moment, reconduire les conditions existantes jusqu'à ce que
le conseil d'administration ait décidé. On retrouve ça
à peu près dans toutes les lois. La même chose pour les
frais de déplacement, les conditions actuelles, jusqu'à ce que le
conseil d'administration ait statué par règlement. Alors, la
plupart de vos dispositions, vous pouvez presque les régler comme
ça pour les laisser au conseil d'administration lorsqu'il sera
complet.
J'imagine que vous avez envisagé, en matière de
composition ne faites pas trop le saut de votre conseil
d'administration, la structure de l'UQ, qui est...
Mme Frulla: C'est parce que je voulais juste vérifier, je
sais que j'ai apporté des amendements à l'article 75, mais je
vais demander à Me Caron de regarder aussi, pour voir, parce que ce
n'est pas notre intention, honnêtement, vraiment de fonctionner à
deux vitesses. Au contraire, c'est tout simplement pour ne pas
que les gens soient pénalisés et pour donner les outils
pour partir, sachant que le Conseil du trésor est quand même
présent au niveau du plan d'effectifs, au niveau de la
rémunération, au niveau de... Là-dessus, les règles
administratives pour partir sont toujours surveillées puisque... Et
ça prend quand même une grande transparence. Mais, à partir
de là, une fois que le nouveau conservatoire est parti, c'est autre
chose parce que, finalement, l'institution, c'est vraiment une corporation
publique, donc très, très autonome comparativement à une
société d'État, par exemple.
Mme Blackburn: Mais...
Mme Frulla: Mais on peut regarder, là, voir si on peut
aller au minimum.
Mme Blackburn: Oui, si vous êtes d'accord, parce qu'on a
souvent ce genre de dispositions qui, évidemment, évitent de
pénaliser les personnes soit qui sont à l'emploi ou celles qui...
Et, après ça, qui ne créent pas d'obligation de maintenir
les mêmes règles une fois que le conseil est établi. C'est
pour ça que je pense que, ça, on pourra l'utiliser dans certains
cas.
Le Président (M. Messier): Merci, Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Je viens donc à la composition, parce que
j'imagine que vous y avez pensé. L'UQ, c'est les recteurs, plus
socio-économique, plus représentants des élèves,
plus représentants des enseignants, des professeurs. Et là, vous
êtes assurés d'une représentation, d'une
préoccupation qui soit vraiment très horizontale par rapport
à ce qui se passe dans les établissements. Évidemment,
c'est variable, mais pas pour les raisons que je disais tantôt, parce que
ce qui se passe à Rimouski ou au centre d'études à
Rouyn-Noranda et à la grosse UQ, à l'UQAM, ce n'est pas tout
à fait de la même nature mais, quand même, ils ont
l'occasion de se parler et un peu d'échanger et il y a une dynamique qui
s'installe. Je n'aurais pas trouvé inintéressant qu'on puisse
envisager quelque chose qui ressemble à ça. Là, on aurait
eu une véritable représentation régionale.
Mme Frulla: C'est-à-dire que, dans la mesure où les
conseils d'orientation, et on va les élargir... Ceux qui vont faire
partie du conseil d'administration sont des gens qui, effectivement, de
près ou de loin d'abord, ce sont des gens de l'institution, parce
que c'est représentatif du milieu de la musique et de l'art dramatique
sont attachés à ce milieu ou, enfin, ils sont actifs. Les
conseils d'orientation dans chacun des milieux respectifs, à ce
moment-là et on va regarder leurs pouvoirs eux, ils vont
avoir quand même une représentativité peut-être
beaucoup plus horizontale, et ça, on pourrait le regarder. Mais il me
semble que, sur ce conseil, spécifiquement avec un organisme qui a un
mandat quand même très particulier... Par exemple, le
cégep, etc., c'est le gouvernement qui approuve les programmes. Les
conservatoires, le gouvernement n'approuve pas les programmes. Il y a une
commission pédagogique qui doit être consultée, etc., mais
on laisse aussi toute la flexibilité, sachant que c'est un organisme qui
se doit d'être très, très flexible. Alors, on peut ajouter
aussi, bon: représentatif des milieux d'affaires, etc., mais il semble
que...
Mme Blackburn: Ce n'est pas vraiment ça, la question.
Est-ce que vous avez réfléchi à ce genre de proposition
là? Si oui, pourquoi n'a-t-elle pas été retenue? Parce que
c'est intéressant comme fonctionnement, d'autant, comme vous l'avez fait
dans la loi, où le mandat, les pouvoirs du conseil d'orientation sont
quasiment nuls. Vraiment là, je l'ai dit, je ne reviendrai pas. Alors,
à ce moment-là, il faut qu'au moins votre structure centrale soit
la plus proche des réalités. Et je ne vous dis pas là
que...
Mme Frulla: Mais j'essaie de comprendre. Alors, qu'est-ce que
vous suggéreriez, admettons? Parce que, dans le fond...
Mme Blackburn: Je voulais voir si vous y aviez
réfléchi.
Mme Frulla: ...c'est ceux qui sont nommés par les...
Mme Blackburn: Avez-vous réfléchi à ces
structures-là?
Mme Frulla: ...ministres, là.
Mme Blackburn: II faudrait que ça soit... Bien, même
pas nécessairement, même pas nécessairement.
C'est-à-dire qu'il y aurait des postes qui sont automatiquement
réservés. Admettons que vous en avez sept...
Mme Frulla: Bien, ils sont...
Mme Blackburn: ...il y a sept directeurs.
Mme Frulla: De deux choses l'une. Il y a un poste qui est
automatiquement réservé... Par exemple, avec l'amendement, on
parle du directeur de l'établissement d'enseignement de la musique du
Conservatoire à Montréal. Ça, ça nous a
été demandé aussi par les élèves, par les
directeurs, etc., parce qu'on parle de l'établissement qui a 207
élèves ou plus sur 900 élèves à peu
près. Et on parle d'un autre directeur d'établissement
d'enseignement de la musique du Conservatoire élu à la
majorité. Donc, ça équivaut peut-être au recteur,
là. Mais, dans un ensemble, on voulait laisser aussi une certaine
flexibilité, pas juste les recteurs, mais aussi des
élèves, mais aussi des professeurs...
Mme Blackburn: Je reviens à l'exemple vécu de
l'UQ, là. Il était peut-être un peu tard pour amener
un exemple comme ça, mais...
Mme Frulla: C'est parce que c'est gros, l'UQ, hein!
Mme Blackburn: Oui, mais la structure... Mais ils ont beaucoup de
pouvoir dans les constituantes, là, ce n'est vraiment pas le même
modèle...
Mme Frulla: Non, ce n'est pas pareil. Ça ne peut pas
être pareil non plus.
Mme Blackburn: Non, ce n'est pas la même... Ça ne
peut pas être pareil...
Mme Frulla: On parle de 1000 élèves. Tu sais, ce
n'est même pas un cégep, ailleurs.
Mme Blackburn: Mais vous retrouvez Corbo, qui est de l'UQAM, avec
Parent ou avec Angers, chez nous. Évidemment, ce n'est pas la même
taille d'établissement. Mais il se retrouve avec le directeur de
l'ENAP...
Une voix: ...
Mme Blackburn: Oui, il est là aussi. Mais l'idée
est la suivante: Là, vous avez un représentant par
établissement, et, ensuite, vous nommez vos représentants, vous
pouvez nommer vos représentants des organismes les plus
représentatifs, par exemple, les orchestres symphoniques, un certain
nombre d'organismes puis là, vous réservez un certain nombre de
postes nommés par le ministre et ensuite, des représentants du
corps professoral, et les élèves. La même structure. L'UQ,
c'est ça. Et l'UQ, l'avantage, je ne veux pas dire qu'elle n'a que des
avantages, mais elle a au moins cet avantage d'être représentative
et des centres d'études et des centres de recherche et des
constituantes. Je ne sais pas combien il y a de membres au conseil
d'administration à...
Mme Frulla: Je vais passer la parole à Alain parce qu'il
est assez familier avec...
Le Président (M. Messier): M. le sous-ministre, en vous
identifiant, pour le Journal des débats.
M. Bruneau (Alain): Oui. Alain Bruneau. Enfin, je crois que sur
le conseil d'administration de l'UQ...
Mme Blackburn: L'Assemblée des gouverneurs.
M. Bruneau (Alain): Oui, c'est ça, il y a au-delà
de 20 personnes.
Mme Blackburn: Je l'ai ici.
M. Bruneau (Alain): Quant à la participation, dans le
fond, des gens issus des conservatoires, en fait, on a examiné
effectivement différentes hypothèses et on s'est basé sur
le document d'orientation. L'objectif, dans le fond, c'était de
permettre aux professeurs et aux élèves d'avoir accès, en
quelque sorte, disons, aux instances de décision. Alors, c'est sûr
qu'il y a toujours différentes formules possibles. La formule que,
disons, la ministre a retenue et qui vient d'être amendée lui
apparaissait être la meilleure dans les circonstances, compte tenu des
caractéristiques de ce réseau de conservatoires.
Le Président (M. Messier): Merci, M. le sous-ministre.
Est-ce qu'on peut débattre de l'article 1 avec l'amendement plus
particulièrement?
Mme Blackburn: C'est de ça dont on débat, et des
écoles...
Le Président (M. Messier): Je n'avais pas vu... (21
heures)
Mme Blackburn: ...la composition de l'Assemblée des
gouverneurs. Le président, le recteur de chaque université
constituante, au plus quatre personnes nommées pour trois ans par le
gouvernement sur recommandation du ministre parmi les directeurs
généraux des instituts de recherche des écoles
supérieures. Là, ça nous en fait... Évidemment, il
faut compter les constituantes, cinq personnes nommées par le
gouvernement, du corps professoral, des universités, des écoles
supérieures, des instituts, des écoles; ensuite, sept
nommées pour trois ans, sur recommandation du ministre, après
consultation des groupes les plus représentatifs des milieux
socio-économiques ceux-ci sont les socio-économiques
culturel, affaires et travail, et une personne provenant du milieu de
l'enseignement collégial. Voilà.
Mme Frulla: Ça fait combien?
Mme Blackburn: On est à combien? Cinq, sept, plus un: 13;
17, 18 plus le recteur. Alors, dans les recteurs, vous avez: un, deux, trois,
quatre, cinq, six, si je compte les universités là...
Mme Frulla: Nommés par le gouvernement.
Mme Blackburn: C'est ça. Il y a Rimouski, six. Ça
fait 24.
Mme Frulla: C'est parce que la différence, si on regarde
là... Ça me revient, c'est qu'on s'est dit: Comme le gouvernement
est le bailleur de fonds, il y a toujours une majorité à garder,
par tradition. Mais la majorité est mince ici, ce n'est pas une grande
majorité, et on s'est dit... On voulait avoir certaines personnes
nommées par le gouvernement, oui. On les limite aussi parce qu'il faut
aller dans les régions, donc, ce n'est pas: tu nommes n'importe qui. On
demande, à part ça, l'avis des organismes du milieu. Donc, on
limite le
pouvoir du gouvernement. En plus, on dit: On a deux
ex-élèves. Tu sais, on se donne des balises très
serrées, et le reste, c'est élu. Tandis que, au niveau de
l'Assemblée des gouverneurs, c'est quatre personnes. D'abord, on
commence: Bon, président d'université, ça va.
Mme Blackburn: C'est nommé par le gouvernement.
Mme Frulla: II est nommé par le gouvernement. Le
recteur...
Mme Blackburn: Les recteurs également. Mme Frulla:
Également.
Mme Blackburn: Les directeurs des centres d'études
également.
Mme Frulla: Également. Cinq personnes nommées par
le gouvernement, dont trois nommées également. ..
Mme Blackburn: Plus, il s'en nomme sept autres à part
ça.
Mme Frulla: Sept autres.
Mme Blackburn: Alors, c'est vraiment le gouvernement qui nomme
tout le monde là-dedans, à l'UQ.
Mme Frulla: Nous autres, notre volonté, c'était
que, parce que c'étaient des directions gouvernementales... Et
déjà, on trouvait que... On veut, tu sais, donner le plus d'air
possible avec une structure qui est relativement... un peu à l'image de
l'institution, tu sais. Alors, c'est ça qui avait motivé notre
décision, sachant aussi que ce n'est pas gros là. Dans le fond,
c'est quoi, c'est 1000 et quelques personnes. Bon, ajoutons les professeurs,
c'est peut-être 1200 personnes. Ils se connaissent. C'est un petit milieu
aussi, donc ils se connaissent tous parce que, bon, ils se rencontrent tous, si
ce n'est pas dans une université, c'est dans une autre, ce n'est pas...
Une université, à un moment donné, tu te vois une fois, tu
sais, ou un an, et tu ne te vois plus. Alors, ça, ce n'est pas la
même chose. Alors, c'est d'essayer de garder ça le plus
«famille» possible tout en s'ouvrant aussi un peu au monde de
l'éducation, malgré qu'il ne pèse pas beaucoup. Et on va
voir on a apporté des amendements si ça vous
plaît au niveau du comité exécutif, mais tout en laissant
une place... Parce que ça nous permet aussi d'aller voir le monde de
l'éducation, comme la corporation, et dire: Écoutez, nous, on en
a trois chez nous; alors, nous aimerions être partie prenante aussi chez
vous. Alors, il y a une espèce de jeu d'échanges là qui
peuvent être possibles. Surtout que le Conseil des universités, il
est ouvert. De ce qu'il nous dit, il est ouvert. Alors, on s'est dit: Bon, ce
serait peut-être bien aussi d'ouvrir.
Le Président (M. Messier): Merci, Mme la ministre. Est-ce
que M. le député de Gouin a d'autres interventions sur
l'amendement...
Mme Blackburn: Je voudrais terminer là-dessus. On ne peut
pas envisager une modification de la nature qui irait dans le sens d'une
représentation assurée au niveau de quelques conservatoires.
Là, on en a un dont la représentation est assurée, je le
comprends bien, le Conservatoire d'art dramatique de Montréal, ou de
musique...
Mme Frulla: De musique.
Mme Blackburn: De musique. Bon, il est assuré.
Mme Frulla: Le directeur de l'établissement d'enseignement
aussi de Montréal, un autre directeur d'établissement
d'enseignement de la musique du Conservatoire, élu à la
majorité des votes exprimés...
Mme Blackburn: Vous en avez deux de Montréal qui sont
assurés.
Mme Frulla: Pas deux, un de Montréal. Mme Blackburn:
C'est ça, un.
Mme Frulla: Et un autre, c'est un de Montréal, c'est un
autre directeur, donc, c'est forcément d'ailleurs. C'est
forcément d'ailleurs. Donc, on en a deux sur 20 qui sont de
Montréal, les autres... De réservés.
Mme Blackburn: Mais là, quand on parle... Je pense bien
que la réalité du nombre va jouer tantôt. Quand il va
s'agir des élections, soit des élèves, des professeurs, le
nombre étant dans les conservatoires les plus populeux, il y a de bonnes
chances qu'on élise des gens qui soient issus aussi, bon, du
Conservatoire de Québec, de Montréal; pas nécessairement
de Rimouski et encore moins de Val d'Or, parce que le poids du nombre va jouer.
Et ça, on n'a pas de règles qui nous permettent d'avoir une autre
représentation régionale que celle que la ministre va nommer
là, sur les sept qu'elle va nommer. Ça, c'est
inquiétant.
Mme Frulla: Mais c'était ça aussi. La
première idée, quand on parlait des règlements du
Conservatoire, à ce moment-là, il y avait des règlements
par le Conservatoire. Donc, il y avait ça aussi. C'est sûr que si
on laisse aux gens de s'élire, tu sais, on revient, là... C'est
la queue qui court après... Excepté que...
Une voix: Qui court après le chat! Ha, ha, ha!
Mme Frulla: ...leur argument est bon aussi... Enfin, le chien qui
court après la queue!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Frulla: Mais leur argument était bon aussi, en disant:
Écoutez bien, on est élus; on «peut-u» se
débrouiller entre nous et faire valoir... D'un autre côté,
ce n'est pas mauvais, parce qu'il y a un certain dynamisme. C'est sûr que
s'il y a le directeur du Conservatoire de musique de Montréal, l'autre
directeur va venir d'ailleurs, il y en a un.
Mme Blackburn: II y en a seulement un. Là, c'est bien
évident. Ça tombe sous le sens.
Mme Frulla: Bon. Non, non, mais c'est ça. Donc, il y a
aussi le dynamisme. Il y a un jeu aussi au niveau des régions, ce qui
n'est pas mauvais en soi. On a beau essayer de tout baliser, de tout
protéger...
M. Boisclair: On ne pourra jamais, on ne sera jamais capable.
Mme Frulla: ...quelque part, ce n'est pas mauvais.
Mme Blackburn: Bien, c'est pourquoi je me disais que la structure
de l'UQ, dans ce sens-là, a ceci d'intéressant, c'est que toutes
les régions y sont, toutes les régions ont une constituante. Et,
dans ce sens-là, on a une garantie. Pour le reste, bon, les
règles jouent. Les règles jouent. C'est le syndicat des
professeurs, et il y a au moins trois syndicats dans les constituantes de
l'UQ.
Le Président (M. Messier): Est-ce que vous voulez en faire
une proposition, Mme la députée de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Bien là, si la ministre... Moi, je ne veux
pas perdre du temps pour perdre du temps. Si elle me dit que c'est
complètement exclu...
Le Président (M. Messier): O.K., parfait, je trouve
ça intéressant.
Mme Blackburn: ...là on parle dans le vide.
Mme Frulla: C'est parce que je trouve ça... C'est ou le
gouvernement nomme tout le monde...
Le Président (M. Messier): Et le temps est
compté.
Mme Frulla: Tu sais, le gouvernement... Le Président
(M. Messier): Tempus fugit.
Mme Blackburn: Pour vous autres, oui; nous autres, non. Il n'y a
pas d'urgence pour le projet de loi.
Le Président (M. Messier): Non, je ne dis pas qu'il y a
urgence.
Mme Frulla: Ah oui, il y en a une, parce qu'on s'en va au 1er
septembre 1995. Ah, il y en a une là. Mais, quand même, ou le
gouvernement nomme tout le monde, et à ce moment-là... Et ce
n'est même pas le gouvernement, le ministre, là. On arrive et on
nomme tout le monde. Là, c'est sûr que la première mesure
transitoire... On part, et puis, bon... Ça, on aurait pu le faire. On
aurait pu le faire, dire «voici le projet de loi» et se baser
là-dessus; ça aurait été beaucoup plus facile. Ou
encore on se dit: Bien, pourquoi pas aussi faire participer beaucoup, beaucoup
dans tout l'ensemble et créer une dynamique? C'est le choix qu'on a
fait, là.
M. Boisclair: Si on part des explications de la ministre,
peut-être regarder catégorie par catégorie de quelle
façon les élections pourraient se faire. Entre autres, un peu sur
la lancée de ma collègue de Chicoutimi, voir, s'assurer que la
représentation puisse s'effectuer de façon correcte et que ce ne
soit pas nécessairement les mêmes joueurs qui, plus facilement,
à cause de leur importance, puissent faire valoir leur voix.
Par exemple, on dit que le directeur d'établissements... Prenons
l'alinéa 4°, là: «un autre directeur
d'établissement d'enseignement de la musique...
Le Président (M. Messier): Est-ce qu'il est possible
d'adopter le paragraphe 1 ° avant? Parce que là, ça va
être un «free-for-all» pour tout le monde, là.
M. Boisclair: Ce n'est pas un «free-for-all» pour
cinq sous.
Le Président (M. Messier): Non. Je ne sais pas, c'est
parce qu'on fait du coq-à-1'âne, là.
M. Boisclair: On ne fait pas du tout du coq-à-1'âne,
on est dans les gens qui sont élus, là.
Le Président (M. Messier): C'est parce qu'on était
rendus à l'article 1, et là, vous êtes rendus à
l'article 4.
M. Boisclair: Bien, c'est parce que tout ça, ça se
tient, là. À 4, le directeur qui sera élu par ses
pairs.
Mme Frulla: Oui.
M. Boisclair: Bon. Essayons juste de voir comment cette
élection pourrait se faire. Elle se ferait avec chaque directeur, un
vote? Est-ce que ce serait en fonction du nombre d'élèves qui est
à la responsabilité des directeurs que le vote se prend?
Mme Frulla: Mais, ou on établit nos règlements, et
là, on établit tout ça...
M. Boisclair: Et moi, c'est justement ce que... Mme Frulla:
Le gouvernement, honnêtement...
M. Boisclair: Pour la première élection...
Mme Frulla: On part une corporation publique, et tout ça,
et tout à coup c'est le gouvernement... La Gazette officielle, on
ne peut pas...
M. Boisclair: Mais on peut très bien le mettre, là,
ce n'est pas...
Mme Frulla: Bien, d'abord, qu'on mette selon les
règlements du Conservatoire. Les règlements du
Conservatoire..
M. Boisclair: Selon les règlements du Conservatoire, et
qu'ils soient publiés dans la Gazette officielle pour que les
gens puissent réagir.
Mme Frulla: C'est parce qu'on ne peut pas les publier dans la
Gazette officielle.
M. Boisclair: Ils peuvent très bien. Le Conservatoire
pourrait être soumis à la Loi sur les règlements.
Mme Frulla: Ce n'est pas l'idée, là, bien non.
Mme Blackburn: Parce que la Loi sur les règlements, je
pense, est la loi qui prévoit les règles établissant
l'adoption des règlements sur les lois d'ordre public...
M. Boisclair: Oui, mais plus de la moitié des gens sont
nommés par le gouvernement. (21 h 10)
Mme Blackburn: Oui, mais ce n'est pas ça, c'est la
structure. Alors, du moment où tu en fais un organisme autonome, une
personne morale, tu ne peux pas en même temps l'assujettir à la
Loi sur les règlements, à moins de modifier la Loi sur les
règlements. C'est ça, je pense.
Mme Caron (Louise): Disons qu'on l'a modifiée, parce que
tous les réseaux d'écoles, on les a exclus spécifiquement,
comme je le disais tantôt, de la Loi sur les règlements, parce que
c'est trop lourd...
Mme Blackburn: Combien est-ce qu'il y a d'écoles au
Québec? Je ne me rappelle plus combien, mais je pense que c'est
4000.
Mme Caron (Louise): ...pour le Conservatoire d'être
régi par ça. Mais je sais que, apparemment...
(Consultation)
Le Président (M. Messier): Alors, on va suspendre les
débats un petit peu parce que tout le monde se parle de son
côté.
(Suspension de la séance à 21 h 11)
(Reprise à 21 h 34)
Le Président (M. Messier): On est prêts? Parfait.
Mme la ministre.
Mme Frulla: Pendant qu'on est allés voter, notre monde a
continué à travailler, et on aurait peut-être une
proposition. Je reviens un peu sur mes principes à moi, excepté
qu'on pourrait revenir sur les règlements de base. Moi, j'étais
pour une plus grande liberté; par contre, en 1°, on pourrait, pour
parer aux craintes ils ont vérifié peut-être
le faire de cette façon. Je vais passer la parole à M. Bruneau ou
à Louise.
Le Président (M. Messier): M. Bruneau.
M. Bruneau (Alain): Oui. En fait, si on postule que, de toute
façon, il va falloir des règlements, et que ces
règlements-là, on peut penser qu'il va en falloir, des premiers
règlements qui, pour des raisons techniques, ne pourront être
adoptés que par le conseil d'administration composé par les gens
nommés par les ministres, je crois qu'il y a moins de risques de
perturbation s'il y a des gens qui se penchent sur le règlement. Dans le
fond, il s'agirait de les rendre publics. On pourrait peut-être
prévoir, à la fin de l'article 75, une disposition selon laquelle
les règlements prévus à l'article 4 doivent être
rendus publics dans la Gazette officielle.
M. Boisclair: C'est ça.
M. Bruneau (Alain): Dans les faits, ces règlements... En
fait, le conseil d'administration va avoir besoin d'un soutien technique. Il
n'aura pas de personnel, disons, jusqu'au 1er juillet. À ce
moment-là, il pourrait convenir de mettre sur pied des groupes de
travail je ne sais pas; par exemple, un groupe composé
d'enseignants, un groupe composé d'élèves, un groupe
composé des directeurs et les faire participer, dans le fond,
à l'élaboration de ces règlements-là.
M. Boisclair: Oui, c'est quelque chose qui va tout à fait
dans l'esprit...
M. Bruneau (Alain): Et toute règle souffre des exceptions.
La règle générale, pour les raisons que Louise vous
indiquait tout à l'heure, c'est que les règlements ne paraissent
pas dans la Gazette officielle pour ne pas constituer un obstacle au
fonctionnement de l'école. Mais ça, ça pourrait constituer
une exception à la règle, pour les premiers
règlements.
M. Boisclair: Tout à fait!
Mme Frulla: On pourrait le faire comme ça ou encore...
Louise me dit qu'on pourrait aussi inscrire dans le projet de loi, selon les
règlements du Conservatoire, «qui les rend publics de la
manière qu'il estime la
plus appropriée». C'est plus large, et je serais plus
confortable avec ça.
M. Boisclair: M. le Président.
Le Président (M. Messier): Oui, M. le
député.
M. Boisclair: Moi, je concourais tout à fait. Ça
reprend, d'une part, notre préoccupation, en comprenant que ce sont des
règlements qui seront provisoires.
M. Bruneau (Alain): Ils pourront toujours être
modifiés ultérieurement.
Mme FruIIa: Avec le conseil d'administration composé.
M. Boisclair: Oui, mais moi, je voudrais juste que ce soit bien
des règlements provisoires, quitte à ce qu'ils soient
peut-être repris essentiellement par l'ensemble de tous les membres du
conseil d'administration lorsqu'ils seront tous nommés.
Mme Frulla: C'est ça.
M. Boisclair: S'ils décident de les prendre tels quels,
tant mieux, mais l'idée, c'est de voir que peut-être même
qu'avec l'expérience on souhaiterait les modifier. C'est juste cette
question de la formule d'amendement de ces règlements-là, et je
voudrais bien qu'ils aient un caractère provisoire et qu'ils servent
pour la première élection, et puis que le conseil
d'administration, après ça, adopte en toute connaissance de cause
des règlements et en fasse ce qu'il voudra. Moi, c'est ça que je
propose, et que le conseil d'administration, formé de gens
nommés, en fasse la diffusion qu'il juge appropriée. Qu'on pense
à la Gazette officielle, entre autres; moi, c'est quelque chose
qui me va très bien.
Mme Frulla: On pourrait mettre ça transitoire, publier
quand c'est transitoire, ou encore, ils peuvent être publiés tout
le temps aussi.
M. Boisclair: Publiés tout le temps, moi, ce n'est
pas...
Mme Frulla: C'est ça, le règlement transitoire;
parfait.
M. Boisclair: Une fois que tout le monde va être sur le
conseil d'administration, élèves et tout ça, ces
gens-là pourront certainement parler d'expérience.
Mme Frulla: Je ne l'ai pas mis parce que, après ça,
tout le monde est consulté.
M. Boisclair: Oui, oui. Mme Frulla: O.K. Parfait.
Le Président (M. Messier): Parfait, merci. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Du moment où des règlements sont
provisoires et que c'est indiqué que les premiers règlements
adoptés ont un caractère provisoire, ça veut dire que
l'organisme, lorsqu'il est complété, peut ou non les conserver en
totalité et les adopter.
Mme Frulla: C'est ça, exactement.
Mme Blackburn: C'est pour ça que la publication, je ne
sais pas. Ça peut être intéressant, mais ce n'est pas
indispensable du moment où on indique qu'ils sont provisoires.
Mme Frulla: C'est ça.
Mme Blackburn: Mais qu'ils soient connus, entre autres, par les
élèves. La gang de Québec ne pense pas la même chose
que la gang de Montréal, entre autres, en art dramatique, puis...
Mme Frulla: C'est ça.
M. Boisclair: ...en musique. Je veux juste permettre que cette
diversité-là puisse s'exprimer.
Mme Frulla: Oui. Il ne s'agit pas... Oui, oui. Il n'y a pas de
problème avec ça.
Le Président (M. Messier): Parfait. Donc, nous revenons.
Puisqu'on parle de l'article 75, on peut revenir à l'article 1.
M. Boisclair: À l'article 4.
Le Président (M. Messier): Oui, à l'article 4,
premier paragraphe.
M. Boisclair: Là, il faut rajouter «selon les
règlements du Conservatoire».
Mme Frulla: C'est ça.
Mme Caron (Louise): Et rajouter le dernier alinéa.
Mme Frulla: C'est ça.
Le Président (M. Messier): Est-ce qu'il est possible de
relire cet amendement?
Mme Frulla: Alors, l'amendement se lit comme suit...
Celui-ci?
Le Président (M. Messier): Le quatrième.
Mme Frulla: C'est-à-dire l'ensemble. On lit
l'article 4 au complet: «Les affaires du Conservatoire sont
administrées par un conseil d'administration composé, au fur et
à mesure de leur nomination ou élection, des membres suivants:
«1° sept personnes, dont le président du conseil, provenant de
diverses régions du Québec et nommées par le ministre de
la Culture après consultation d'organismes qu'il considère
représentatifs des milieux de la musique ou de l'art dramatique; deux de
ces personnes doivent être des anciens élèves du
Conservatoire ou du Conservatoire de musique et d'art dramatique de la province
de Québec institué par la Loi sur le Conservatoire, l'un en
musique et l'autre en art dramatique; «2° deux personnes
nommées par le ministre de l'Éducation et de la Science
après consultation d'organismes qu'il considère
représentatifs des milieux de l'enseignement collégial et
universitaire; «3° une personne nommée par le ministre de
l'Éducation et de la Science après consultation d'organismes
qu'il considère représentatifs des milieux de l'enseignement
primaire ou secondaire; «3.1° le directeur de l'établissement
d'enseignement de la musique du Conservatoire de Montréal; «4°
un autre directeur d'établissements d'enseignement de la musique du
Conservatoire, élu à la majorité des voix exprimées
par ses pairs, selon les règlements du Conservatoire.»
Mme Caron (Louise): C'est ça. C'est dans les mesures
transitoires qu'on va le mettre, dans le bout de 75.
Mme Frulla: ...selon les règlements du Conservatoire.
Le Président (M. Messier): Mme la ministre, c'est vraiment
une lecture... Ceci dit, on ne pourra pas l'adopter tel quel. Donc, il va
falloir relire article par article. Donc, le premier. (21 h 40)
Mme Frulla: Ah bon! Pourquoi on ne peut pas l'adopter tel
quel?
Le Président (M. Messier): Parce que, là, ça
ne fait vraiment pas référence au projet de loi qu'on a
actuellement, les propositions; donc, on va y aller article par article.
À moins que vous fassiez un dépôt en bloc. C'est
l'amendement jusqu'à l'article... c'est ça. C'est vraiment... En
voulant dire, ça va être relu. Un coup adopté, ça va
être ça. Mais là, on n'est pas rendus à ce
stade-là. Donc, il va falloir y aller avec le premier paragraphe.
Mme Frulla: Bon. Alors, on fait: «Sept personnes, dont le
président du conseil, nommées...
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Messier): C'est ça. Vous en avez
fait la lecture. Est-ce que l'article 1, tel que proposé, est
adopté?
M. Boisclair: Moi, ce que je proposerais, dans ces
conditions-là, est-ce qu'on peut suspendre l'adoption de cet
article-là, mais en comprenant que ça me convient dans le
libellé, puis on reviendra tout à l'heure sur 75 et, lorsqu'on
aura adopté 75, on adoptera les deux, pour qu'on puisse continuer
maintenant avec 5?
Le Président (M. Messier): Parfait. O.K. L'article 4 est
suspendu, nous sommes rendus à l'article 5.
Mme Frulla: Bon, suspendu. Article 5.
Le Président (M. Messier): L'article 5: «Le mandat
des membres du conseil d'administration visés aux paragraphes 1°
à 3° du premier alinéa de l'article 4 est d'au plus trois
ans, ceux visés aux paragraphes 4° à 6° de cet
alinéa est de deux ans, et ceux visés à son paragraphe
7° est d'un an.»
Mme Frulla: II y a...
Le Président (M. Messier): II y a un papillon?
Mme Frulla: Oui. Il y a un papillon à celui-ci.
Le Président (M. Messier): Je vais lire le papillon.
Mme Frulla: Ah bon!
Le Président (M. Messier): L'article 5 est modifié
de la façon suivante: 1° par le remplacement, au premier
alinéa, des mots «de deux ans» par les mots «d'au plus
deux ans». Deuxième paragraphe, par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant: «Le mandat des membres
visés aux paragraphes 1° à 3e et au paragraphe
7° du premier alinéa de l'article 4 peut être renouvelé
une seule fois. Celui des membres visés aux paragraphes 4° à
6° de cet alinéa peut être renouvelé deux
fois.»
M. Boisclair: Ça, c'est l'amendement.
Mme Frulla: La raison de l'amendement est que ces
premières modifications donnent plus de souplesse quant à la
durée du mandat des membres visés aux paragraphes 4° à
6° de l'article 4. Et la deuxième modification permet que le mandat
de ces membres puisse être renouvelé deux fois, comme les membres
visés aux paragraphes 1° à 3°. Donc, ceux-ci pourront
demeurer membres pour une durée maximum de six ans. Ça favorise
l'alternance, ça favorise le renouvellement, et c'est six ans-six ans,
alors ça favorise aussi l'équité.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Gouin, sur l'article 5.
Mme Frulla: Et là, compte tenu de cet amendement, on peut
faire sauter l'article 90.
(Consultation)
M. Boisclair: Pourquoi 90 était là au
départ?
Mme Frulla: Parce que c'est une mesure transitoire qui assurait,
si on veut, une rotation des membres du conseil d'administration.
M. Boisclair: Oui, qui me semblait correcte.
Mme Frulla: Alors, avec cet amendement-là, c'est plus
clair.
M. Boisclair: Moi, ça me semblait correct, 90. Je ne vois
pas pourquoi...
M. Bruneau (Alain): En fait, pour assurer cette alternance, on
était obligé d'identifier en quelque sorte, par exemple, le
directeur de l'enseignement de l'art dramatique pour avoir, dans le fond, un
directeur élu pour deux ans et un autre élu pour un an. Alors, la
question, dans le fond, qu'on peut se poser, c'est: Pourquoi le premier mandat
du directeur d'art dramatique serait-il d'un an alors que le premier mandat du
directeur de musique serait de deux ans?
On peut résoudre le problème précisément en
apportant l'amendement que la ministre de la Culture vous a proposé,
c'est-à-dire de prévoir que, dans le fond, les directeurs comme
les enseignants seraient élus pour une période d'au plus deux
ans.
Mme Frulla: Mais renouvelable trois fois.
M. Bruneau (Alain): Et renouvelable trois fois. C'est une
façon différente de faire la même chose.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: Oui. Moi, sur le premier paragraphe de l'article
5... Je le lis tel que modifié.
Le Président (M. Messier): O.K.
M. Boisclair: Donc, de 1° à 3°, ce sont toutes les
personnes nommées: «est d'au plus trois ans»; de 4°
à 6°, on parle des directeurs: «est d'au plus deux ans»;
et les étudiants et les autres: «est d'un an».
Mme Frulla: Parce que les étudiants, évidemment.
..
M. Boisclair: Moi, justement pour assurer cette
rotation-là, je me demande pourquoi... Parce que le même directeur
pourra être là six ans.
M. Bruneau (Alain): Maximum.
M. Boisclair: II pourra être là six ans. Je ne vois
pas pourquoi on...
Mme Frulla: Les membres peuvent être là aussi six
ans.
M. Boisclair: Non. C'est seulement de 4° à 6° qui
peut être renouvelé deux fois.
Mme Caron (Louise): Mais les autres sont là trois ans.
Mme Frulla: Trois fois, les autres.
Mme Caron (Louise): Trois ans fois deux, puis deux ans fois
trois.
M. Boisclair: Ah oui.
Mme Caron (Louise): C'est pour ça.
M. Bruneau (Alain): La durée maximale est la même.
Dans le fond, c'est... Excusez-moi.
Le Président (M. Messier): On va juste se comprendre. Le
Journal des débats, quand ils vont faire ça,
là...
Mme Frulla: Ça va être l'enfer!
Le Président (M. Messier): Hélène est bien
bonne, mais je ne sais pas si elle vous voit chaque fois que vous prenez la
parole. Peut-être juste me dire que vous prenez la parole et je vais...
O.K.
M. Bruneau.
M. Bruneau (Alain): Dans les deux cas, en fait, les membres ont,
disons, une durée maximale de six ans quand on conjuge le nombre de
renouvellements et la durée maximale des mandats.
M. Boisclair: Et il doit être renouvelé par ce
même processus électoral qui amènera l'ensemble des
directeurs à se prononcer. Et à tous les six ans, il y a une
rotation obligatoire.
Mme Frulla: De l'un ou de l'autre ou...
M. Boisclair: Si elle n'a pas lieu auparavant..
Mme Frulla: Avant.
M. Boisclair: ...soit après le premier trois ans...
Mme Frulla: C'est ça.
M. Boisclair: ...dans le cas d'une catégorie, dans le cas
des premiers deux ans.
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'article 5,tel
qu'amendé... est-ce que l'amendement est adopté?
M. Boisclair: L'amendement serait adopté, oui.
Le Président (M. Messier): Adopté. O.K.
L'amendement est adopté. Est-ce que l'article, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Messier): Adopté. Nous sommes
rendus à l'article 6: «À l'expiration de leur mandat, les
membres du conseil d'administration demeurent en fonction jusqu'à ce
qu'ils soient remplacés, nommés ou élus de nouveau.»
Mme la ministre.
Mme Frulla: C'est un article usuel.
Le Président (M. Messier): Usuel. M. le
député de Gouin.
M. Boisclair: Vous m'excuserez. Juste pour revenir sur l'article
5, si jamais il y a un élève qui s'en va, il est coopté?
Pour le remplacer, on va le coopter? «Une vacance survenue en cours de
mandat à un poste occupé par un élève est
comblée pour la durée non écoulée du mandat.»
Il sera coopté par les membres déjà présents au
conseil?
Mme Frulla: Coopté. Il y a un article... Attends une
minute, là!
M. Boisclair: Article 5, dernier alinéa. Je m'excuse.
Mme Frulla: Oui. De la même façon. Il va être
élu. Il va être comblé de la même façon.
M. Boisclair: O.K. Parfait.
Le Président (M. Messier): L'article 6.
M. Boisclair: Alors, on revient donc à l'article 6,
oui.
Le Président (M. Messier): Est-ce que ça va pour
l'article 6?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Messier): L'article 6 est adopté.
Nous sommes rendus à l'article 7: «Les membres du conseil
d'administration ne sont pas rémunérés. Ils ont cependant
droit, sur présentation des pièces...
M. Boisclair: Article 6?
Le Président (M. Messier): Article 7, l'article 6
étant adopté.
M. Boisclair: Bien, moi, je suis à l'article 6, là.
J'étais sur l'article 5.
Mme Frulla: C'est une clause usuelle.
Le Président (M. Messier): Oui, mais on a dit que
c'était une clause usuelle. M. le député de Gouin,
excusez-moi.
M. Boisclair: Ah! c'est la clause... «À l'expiration
de leur mandat, les membres du conseil d'administration demeurent en fonction
jusqu'à ce qu'ils soient remplacés, nommés ou élus
de nouveau.» Oui, tout à fait.
Le Président (M. Messier): Parfait. L'article 6
étant adopté, nous sommes rendus à l'article 7: «Les
membres du conseil d'administration ne sont pas rémunérés.
Ils ont cependant droit, sur présentation des pièces
justificatives, au remboursement des dépenses raisonnables faites dans
l'exercice de leurs fonctions, aux conditions et dans la mesure prescrites par
règlement du Conservatoire.»
Mme la ministre.
Mme Frulla: On reprend ici la règle usuelle voulant que
les membres du conseil d'administration ne soient pas
rémunérés. Il est toutefois prévu que le
Conservatoire peut prescrire, par règlement, le remboursement des
dépenses raisonnables faites par des membres du conseil d'administration
dans l'exercice de leurs fonctions. Maintenant, le remboursement de ces
dépenses apparaît aussi justifié par le fait que les
membres du conseil d'administration proviendront évidemment d'un peu
partout à travers le Québec.
D'un autre côté, c'est un article qui est usuel. C'est tel
qu'on le voit dans le CALCQ et tel qu'on le voit dans les autres conseils
d'administration de maisons d'enseignement.
Le Président (M. Messier): Merci, Mme la ministre.
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Pourquoi, en l'occurrence, on ne reconduit pas la
règle sur la base de ce qui se fait dans la fonction publique, dans
l'administration publique, c'est-à-dire...?
Mme Frulla: Parce que c'est une corporation et non pas une
société d'État, d'une part...
Mme Blackburn: Oui, je sais ça.
Mme Frulla: ...et, deuxièmement, parce que,
justement, il y a cette flexibilité, effectivement, que l'on
donne, mais une flexibilité qui est très contrôlée
puisqu'on parle de dépenses raisonnables. On parle de mesures prescrites
par règlement du Conservatoire. On regardait tantôt que le
Conservatoire dépose à l'Assemblée nationale une
espèce on est en train de le vérifier de rapport
annuel. On va voir si ça se fait. Alors, à ce moment-là...
Et le Conservatoire, veux, veux pas, même si c'est une corporation, est
sujet au Vérificateur général, du fait qu'il ne peut
pas... Comme ça se fait partout, comme ça se fait dans les
cégeps et dans les universités aussi. (21 h 50)
Alors, pourquoi que le Conservatoire, on serait dans le même
contexte plus, si on veut, différent de ce qui se passe ailleurs? C'est
une espèce de vote de non-confiance.
Mme Blackburn: Dans les conseils d'administration, dans les
organismes consultatifs, il demeure quelques organismes consultatifs qui
reçoivent des allocations de présence, mais je n'ai pas
revérifié. Je voulais toujours vérifier si la loi avait
été modifiée, mais, à mon avis, elle ne l'a pas
été, pour le Conseil supérieur de l'éducation, la
Commission de l'enseignement privé, plus quelques-uns qui sont
restés, qui continuent de recevoir une allocation de présence
alors que ça a été aboli pour tous les autres. Je voulais
revérifier si...
Mme Frulla: Mais là, pour ceci, ce n'est pas le cas.
Mme Blackburn: Non, c'est que je me dis: Pourquoi est-ce qu'on
n'a pas une règle générale? Ça m'a toujours
intriguée... Bien, ça ne m'a pas intriguée, parce que
quand ça avait été fait...
Mme Frulla: On ne réglera pas ça ici.
Mme Blackburn: ...ça avait été fait par M.
Ryan, il y a six ou sept ans. Il avait protégé le Conseil
supérieur et la Commission de l'enseignement privé il
fallait le faire! et il l'avait abolie pour tous les autres. Je vais
voir si...
Mme Frulla: Je sais que pour le CALCQ, ils ne sont pas
rémunérés. Pourtant, tous les... autant pour les QC, que
ce soit à l'extérieur ou à l'intérieur, il n'y a
aucune question de rémunération.
Mme Blackburn: Alors, il reste à HydroQuébec...
Dans les sociétés d'État, ils le sont.
Mme Frulla: Mais pas... Et ça, ce n'est pas une
société d'État; en fait, c'est une corporation.
Mme Blackburn: Non, non. Non, non. Ça va.
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Boisclair: Oui. C'est la même chose qu'au Conseil des
arts et des lettres?
Mme Frulla: Oui, pareil. Et la Bibliothèque nationale.
M. Boisclair: O.K.
Le Président (M. Messier): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Et là, évidemment, quand on va
revenir à l'article 75 qui établit les règlements pour
l'article 7, ça va être provisoire.
Mme Frulla: Ça, ce n'est pas provisoire.
Mme Blackburn: On aurait pu avoir une disposition là, par
rapport à ça, qui dit qu'aussi longtemps que le Conservatoire ne
s'est pas donné un règlement, c'est les règles actuelles
qui s'appliquent. Parce que c'était ça, la disposition. Il y a
deux endroits où on pourrait faire ça facilement, y compris pour
le personnel; c'est le personnel actuel. Aussi longtemps que le Conservatoire
ne s'est pas donné un règlement, les règles actuelles
s'appliquent. Et c'est intéressant parce que vous évitez
l'insécurité. Entre les deux, quand tout est brassé en
même temps, c'est les règles de la fonction publique qui
prévalent jusqu'à ce que le Conservatoire, lorsque les membres
seront entièrement nommés, dicte ses règlements. Je pense
qu'il y a deux points, deux articles sur lesquels on pourrait fonctionner comme
ça il faudrait savoir le 7, et puis l'autre, c'est sur le
personnel. Je regardais l'article 75. Vous allez voir, l'article 75, il
prévoit...
Mme Frulla: On va y revenir à l'article 75. Quand on va
prendre l'article 75, on va l'étudier au complet.
Mme Blackburn: Oui, oui, mais c'est parce que là,
l'article 75, il s'applique sur ces articles-là. Il s'applique sur le
7.
Mme Frulla: C'est-à-dire que... Non, le 7...
Mme Blackburn: Le 28, le 31, le 32, le 38,
le 39.
Mme Frulla: Non, mais c'est-à-dire que... Là, je
veux juste revenir. Le 7, les membres du conseil d'administration, ils ne
seront pas rémunérés; ils ne le seront jamais,
rémunérés.
Mme Blackburn: Non, non. Ce n'est pas ça que je dis.
Mme Frulla: Mais c'est quoi le 7, là?
Mme Blackburn: Ça n'a pas de rapport. Ce que je dis, c'est
que pour le remboursement des dépenses jugées raisonnables
à l'exercice de leur fonction, les règles actuelles en vertu de
l'administration publique...
Mme Frulla: Prévalent.
Mme Blackburn: ...s'appliquent jusqu'à ce que le
Conservatoire, lorsque les membres seront tous nommés,
édicté son règlement.
Mme Frulla: On pourrait mettre ça à 75.
Mme Blackburn: Et je pense qu'il y a deux endroits, deux articles
sur lesquels on pourrait faire cette provision, ce qui éviterait,
là, de commencer à taponner.
Mme Frulla: On va le garder pour 75. Ça va. O.K.
Le Président (M. Messier): On va l'adopter puis...
Mme Blackburn: Mais c'est parce que... Non, il faudrait...
Le Président (M. Messier): ...on va rajouter un papillon
à 75.
Mme Blackburn: Ou encore le suspendre pour voir s'il faut le
modifier.
Le Président (M. Messier): O.K.
Mme Blackburn: Vous suspendez l'article 7 pour voir...
Le Président (M. Messier): L'article 7 étant... On
va suspendre l'article 7.
Mme Frulla: Bien, je ne vois pas pourquoi. Pourquoi le
suspendre?
Le Président (M. Messier): Non? Ça va?
Mme Frulla: On va regarder, à 75, que les
règlements soient... Parce que je pense que c'est dans notre
intérêt à tous que les dépenses soient bien
contrôlées.
Mme Blackburn: Oui, c'est exactement ce que je dis. Mais,
normalement, vous avez deux façons de le faire.
Mme Frulla: Bien, je comprends ça.
Mme Blackburn: Vous pouvez le faire dans le 7...
Mme Frulla: ...excepté que...
Mme Blackburn: Dans le 7, tout de suite.
Mme Frulla: On ne le fera pas dans le 7.
Mme Blackburn: Dans le 7, en disant que les règles...
Mme Frulla: Mais, pourquoi le faire dans le 7 tout de suite?
Mme Blackburn: C'est-à-dire que c'est dans la mesure
prescrite par règlement du Conservatoire. Bien, vous pourriez le faire
dans le 75 en disant que...
Mme Frulla: C'est parce que 75...
Mme Blackburn: ...les règles actuelles s'appliquent
jusqu'à ce que les règlements soient...
Mme Frulla: C'est ça. L'article 75, c'est un article qui
est provisoire.
M. Boisclair: C'est prévu qu'il va y avoir un vide entre
les deux puis qu'il va y avoir une réunion entre le temps qu'ils vont
adopter les règlements de transfert.
Mme Frulla: À 75, on va arriver avec différents
changements. On va le regarder puis on le prendra en bloc.
Mme Blackburn: Non, non. M. Boisclair: Moi...
Le Président (M. Messier): M. le député de
Gouin...
Mme Frulla: Parce que ça, c'est une règle
générale permanente, 7.
Le Président (M. Messier): ...porte-parole...
M. Boisclair: C'est parce que c'est juste... Le problème
que soulève ma collègue serait entre le moment où ils se
réunissent pour une première fois puis le moment où ils
adoptent le règlement pour les frais de déplacement et de
représentation. Quant à moi, c'est un problème qui est
bien mince. Moi, je proposerais qu'on procède comme ça...
Le Président (M. Messier): O.K. L'article 7 est
adopté.
M. Boisclair: ...et qu'on souligne cependant... Les
dépenses, ce sont toujours des dépenses d'hébergement et
de transport.
Mme Frulla: Oui. Toujours. C'est tout.
Le Président (M. Messier): Mme la députée
de...
M. Boisclair: Hébergement et transport, pas de repas?
Mme Frulla: Hébergement... En général, c'est
hébergement, transport... Frais de voyage, transport; c'est un per diem
là.
M. Boisclair: Avec per diem.
Le Président (M. Messier): Tel que
décrété par le Conseil du trésor.
Mme Frulla: C'est ça.
M. Bruneau (Alain): Ils vont établir les règles
appropriées, qui sont un peu semblables à celles qu'on retrouve
dans la plupart des corporations du même type.
Le Président (M. Messier): C'était M. Bruneau qui
avait la parole, M. le député de Gouin.
M. Boisclair: Non. Dans la mesure où ce sont des choses
qui sont semblables à celles qu'on connaît: per diem, transport,
hébergement, présentation de formulaires...
Le Président (M. Messier): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Si vous permettez, ce n'est pas sur le fond. Moi,
je ne doute pas qu'ils vont prendre des règlements qui ont de l'allure.
Je ne doute pas non plus que personne là-dedans ne commence à
faire des excès; de moins en moins ça se pratique, et au
Québec encore moins qu'au gouvernement canadien. Les organismes sont
proches du monde. On vérifie ça régulièrement; on
le sait. Ça alourdit notre système, mais des abus, il n'y en a
pas beaucoup. Donc, je n'ai pas peur des abus. Là-dessus... Puis,
André, j'ai assez fonctionné dans ce genre d'organismes là
pour savoir que tu ne te mets pas au blanc pour des affaires comme ça.
Bon. Tu ne te rends pas vulnérable.
La seule chose que je dis, c'est que si vous ne le retrouvez pas
là, vous devrez le retrouver ailleurs. Moi, je suggère que
plutôt qu'ils adoptent un règlement tout de suite là-dessus
la même chose pour le personnel, qui est à un autre article
c'est que les règles actuelles s'appliquent jusqu'à ce que
tous les membres du Conservatoire soient nommés. Plutôt que de
dire «il établit son règlement», il faut que vous
ayez une provision quelque part, un peu comme on le fait lorsqu'on le retrouve
dans l'article lorsqu'il s'agit de nominations. Généralement, il
y a une disposition qui prévoit qu'il y a la moitié des membres
qui sont nommés pour deux ans et la moitié qui sont nommés
pour trois ans pour éviter que tout le monde soit à renommer la
même année. Et ça, vous retrouvez toujours ça, cet
article-là, cette provision-là, dans l'article qui prévoit
les nominations. Pourtant, c'est une disposition provisoire parce que,
après ça, elle rentre dans le système. Mais vous le
retrouvez toujours dans l'article qui parle des nominations.
Je viens de le voir, là. C'est pour ça que je me le suis
rappelé, je viens de le voir dans la loi sur la nomination de
l'Assemblée des gouverneurs du Conseil des universités.
Mme Frulla: Mais là, Jeanne, on le fait où
là?
Mme Blackburn: Bien, c'est ça. Moi, je pensais... C'est
à madame qu'il faudrait le demander.
Mme Frulla: Nous, ce qu'on propose, c'est de le faire à 75
parce que celui-là est d'ordre général. Alors, si on le
fait dans les articles qui sont provisoires et qu'on l'écrit... Parce
que c'est là que ça va. C'est parce qu'il y a une disposition...
À un moment donné, on parle d'articles provisoires. Ça,
c'est d'ordre général. Ça, c'est général,
ça va toujours se passer de même. Bon.
Alors là, à 75, au niveau provisoire, c'est là
qu'on va écrire les spécificités quant aux nominations,
quant aux pouvoirs du Conseil...
Le Président (M. Messier): Les dépenses. Mme
Frulla: ...restreints, les dépenses, etc.
Mme Blackburn: Oui, oui. Vous pouvez décider de le mettre
dans 75, mais je vous dis qu'il peut être là aussi.
Mme Frulla: Oui, oui, je suis d'accord, mais on peut
décider de le mettre dans 75. Je pense que dans 75 ça va
être plus clair parce que tout va être là: le provisoire,
ça se retrouve là. Pour l'instant, c'est d'ordre
général et ça fait partie de l'ensemble, comme la mission,
d'ordre général.
Mme Blackburn: Je veux juste vous dire qu'il y a des dispositions
transitoires qui existent dans les articles qui sont permanents: la
durée d'une nomination pour un premier mandat. Après ça,
ils sont tous nommés pour trois ans. Vous le savez; madame le sait. Mais
ce n'est pas grave. Allons-y là, mais moi je pense que...
Le Président (M. Messier): Merci. Donc, l'article 7 est
adopté? L'article 7 est adopté.
Nous sommes rendus à l'article 8: «Le président
préside les séances du conseil d'administration, veille à
son fonctionnement et assume toutes les autres fonctions qui lui sont
assignées par règlement du Conservatoire.»
Mme la ministre.
Mme Frulla: C'est un article qui détermine effectivement
le rôle du président. C'est un article usuel.
Le Président (M. Messier): Usuel. M. le
député de Gouin.
M. Boisclair: Non. D'ailleurs, la délégation de
pouvoir qui se fera au directeur général devra être
discutée par l'ensemble des membres du conseil d'administration et pas
uniquement... Pas uniquement parce que ce n'est pas un article visé
à 75. Ça nous semble conforme à ce qu'on voit dans
d'autres textes de loi.
Le Président (M. Messier): Merci, M. le
député de Gouin. Donc, l'article 8 étant adopté,
nous appelons l'article 9: «Les membres du conseil d'administration
désignent parmi eux un vice-président. «En cas d'absence ou
d'empêchement du président, le vice-président assure la
présidence du conseil d'administration.»
Mme la ministre.
Mme Frulla: Ici aussi, il s'agit d'un article usuel, comme on le
retrouve dans d'autres lois.
Le Président (M. Messier): Merci.
M. Boisclair: Je comprends que ce sera encore là
l'ensemble des membres du conseil d'administration, une fois qu'il sera...
Mme Frulla: Toujours.
M. Boisclair: ...tout nommé.
Le Président (M. Messier): L'article 9 est adopté?
Adopté. Nous appelons l'article 10. «Le quorum aux séances
du conseil est de la majorité de ses membres. «En cas de partage,
le président a voix prépondérante. «Le conseil peut
tenir ses séances à tout endroit au Québec.»
M. Boisclair: Moi, cet article-là me va. Il est conforme
à ce qu'on retrouve dans plusieurs autres... à la nuance
près que, dans plusieurs autres lois du même genre, on retrouve
des prescriptions quant aux convocations et quant aux nombres de
réunions minimales qui doivent se tenir par année, et je ne
retrouvais pas ces dispositions...
Mme Frulla: Oui, temps des réunions et tout ça.
M. Boisclair: Je ne retrouvais pas ces dispositions dans les
articles qui suivent, et je pourrais donner un certain nombre d'exemples,
là. (22 heures)
Le Président (M. Messier): Me Caron.
Mme Caron (Louise): Excusez. Bien, j'y ai beaucoup... Moi, pour
la plupart des organismes que j'ai vus, on ne le met pas, mais il y en a... Le
Conseil des arts, on ne l'a pas; les cégeps, je crois, à moins de
me tromper, mais ils ne l'ont pas...
M. Boisclair: Oui, si vous me permettez un instant, je vais faire
des vérifications.
Le Président (M. Messier): Nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 22 h 1)
(Reprise à 22 h 3)
Le Président (M. Messier): ...Adopté. Nous sommes
rendus à l'article 11, et nous avons un papillon qui se lit:
L'article 11 est modifié de la façon suivante: 1° par
le remplacement, au deuxième alinéa, des mots «un
membre» par les mots «celui qui est membre»; 2° par le
remplacement, au troisième alinéa, du mot «aux» par
les mots «à ceux qui sont»; 3° par l'ajout, au
troisième alinéa, après les mots «du
personnel», des mots «sauf au directeur d'un établissement
d'enseignement du Conservatoire».
Mme la ministre.
Mme Frulla: On a apporté des papillons suite à la
plaidoirie des directeurs des conservatoires. D'ailleurs, ça faisait
beaucoup de sens. C'est un article qui vise à éviter qu'un membre
du conseil d'administration soit en situation de conflit
d'intérêts.
Par contre, dans le cas des directeurs, les directeurs sont aussi
gestionnaires. Ils sont là pour prendre aussi, à
l'intérieur même de chacun de leurs établissements, des
décisions. Alors, comme le conseil d'administration prend des
décisions en termes d'administration pour les questions qui concernent
les conditions de travail des autres employés du Conservatoire,
là-dessus et sur ces questions, il devrait être capable de voter.
Et il peut toujours se retirer en situation de conflit s'il y en a, mais, au
moins, qu'il puisse voter sur des questions d'ordre administratif qu'il doit
aussi, d'une certaine façon, appliquer. C'est pour ça que
compte tenu de la représentation des directeurs, ça faisait du
sens on a apporté ces papillons-là.
M. Boisclair: Juste avant d'adopter 11. Entre 10 et 11,
j'aimerais prévoir une disposition qui pourrait se lire de la
façon suivante: Sur la demande d'au moins la moitié des membres
en fonction au conseil... Le conseil doit prévoir un mécanisme
qui, à mon avis, devrait se retrouver dans la loi pour permettre, sur
demande de la moitié des gens du quorum, finalement de
tenir
une assemblée, surtout dans un contexte où, dans les
premières années d'opération, il peut y avoir un certain
mouvement. Et je suggérerais, tout simplement...
Le Président (M. Messier): Mais, ça ne peut pas
être dans le règlement de régie interne?
Mme Frulla: ...régie interne, ça?
M. Boisclair: Moi, j'aimerais bien le retrouver dans la loi. Sur
une demande...
Le Président (M. Messier): Convocation du conseil
d'administration...
M. Boisclair: ...sur la demande de l'équivalent du quorum,
de la moitié des membres. Sur une demande écrite, signée
par la moitié des membres en fonction au conseil, le président
doit convoquer, dans les meilleurs délais, les membres du conseil.
Mme Frulla: Mme Caron me dit qu'on retrouve ça dans la loi
sur les commissions scolaires.
M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla: Alors, ça ne pose pas de problème,
vraiment. On pourrait ajouter...
Une voix: Vous n'avez pas la loi... M. Boisclair: Je l'ai
vue...
Le Président (M. Messier): Est-ce qu'il est possible de
l'écrire, M. le député de Gouin?
M. Boisclair: Oui, tout à fait.
Le Président (M. Messier): Nous allons suspendre quelques
instants, le temps de...
M. Boisclair: II s'agit de... Le Président (M.
Messier): Ça serait à 10... (Suspension de la séance
à 22 h 6)
(Reprise à 22 h 10)
Le Président (M. Messier): Nous allons suspendre l'article
11. Nous allons revenir à l'article 10. Nous avons un papillon qui se
lit ainsi: «10.1. À la demande écrite de la majorité
des membres du conseil d'administration en fonction, le président
convoque une réunion du conseil.»
M. le député de Gouin, qui en est le proposeur.
M. Boisclair: Les motifs sont clairs, là.
Le Président (M. Messier): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Vous permettez. Ce que je suggérerais
à mon collègue, c'est des dispositions qu'on prévoit en
cas de réunion spéciale ou extraordinaire, alors que les
réunions régulières et statutaires sont
arrêtées, le nombre de réunions régulières
c'est arrêté par règlement. C'est des dispositions en cas
de crise, ça. Alors, je vous dis qu'il faudrait probablement
«spéciale» ou «extraordinaire», ça prend
un des deux termes. C'est «spéciale»
généralement, et...
Le Président (M. Messier): C'est le mot
«spéciale», après «réunion», qu'il
faudrait rajouter?
Une voix: Spéciale.
Le Président (M. Messier): O.K. Nous allons rajouter,
après «réunion», le mot
«spéciale». Est-ce que l'article 10.1 est adopté?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Messier): Parfait. Donc, nous revenons
à l'article 11...
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Messier): ...avec le papillon qui a
été déposé tantôt. Est-ce qu'il y a des
discussions sur l'article tel que proposé ou... l'amendement tel que
proposé? Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: La disposition du deuxième paragraphe est
reprise de la loi modifiée des universités quant à la
participation des professeurs... Et ça a posé un problème,
ça, parce que, interprétée de façon très
limitative, vous excluiez presque systématiquement votre directeur ou
vos professeurs de tous les débats de conservatoires.
Mme Frulla: C'est ça.
Mme Blackburn: Ça n'a pas de bon sens.
Mme Frulla: C'est ça.
Mme Blackburn: Alors, c'est pour ça qu'ici «doit se
retirer»... Parce que vous l'avez conservé, là. Je pense
que ce à quoi il faut faire attention, c'est les «autres
conditions de travail ou ceux de la catégorie d'employés à
laquelle il appartient». Ça peut vouloir dire, si je pense aux
professeurs, par exemple, que tout le régime pédagogique,
ça vient régir ces conditions de travail. Ça a
été interprété comme ça dans certaines
universités, de façon très limitative, ce qui fait que
ça a posé problème. Alors, autant où on peut
être d'accord sur les questions touchant son lien d'emploi, sa
rémunération, ses avantage sociaux, tout ce qui a trait
directement à son statut à lui... Tandis que si vous parlez des
questions reliées au régime pédagogique... ça, je
pense qu'il peut participer, sinon vous allez l'exclure de quasiment tout ce
qui va se faire.
Mme Frulla: On a mis cette disposition-là effectivement
parce que la première, ça n'avait pas... Là, on s'est
rendu compte de ça. Puis d'ailleurs, les directeurs nous en ont
parlé.
Mme Blackburn: Ils vous l'ont dit.
Mme Frulla: Alors, c'est pour ça qu'on a apporté
cet amendement-là et on l'a fait exactement de la même
façon que ça a été adopté par les
cégeps en 1985. C'est-à-dire que le directeur
général était exclu dans les cégeps, mais...
Mme Blackburn: Oui, mais tous les membres du personnel
soit le personnel de soutien, le personnel, ce qu'on appelle le PNE, le
personnel non enseignant, et les enseignants étaient couverts par
cette disposition. Et, pour certains cégeps, quand il n'y a pas de
crise, ça va bien, pas de problème. Mais d'autres ont
interprété de façon extrêmement limitative, ce qui
faisait qu'à toutes fins utiles les membres du personnel étaient,
pour ainsi dire, exclus de toutes les discussions. Finalement, si ça a
été corrigé, je n'ai pas suivi... Mais probablement que
ça se fait avec un peu plus de civilité. C'est pourquoi je me
demandais s'il ne serait pas opportun d'enlever «et ses autres conditions
de travail». Parce que «ses autres conditions de travail»,
c'est le régime pédagogique, c'est la séquence des cours,
tout ça, ça reste ses conditions de travail, ça. Et puis,
ça peut être important que vous ayez son avis, qu'il puisse se
prononcer là-dedans parce que c'est l'artisan. Alors, moi, c'est juste
ce membre de phrase que j'enlèverais.
Mme Frulla: Sa rémunération, ses avantages sociaux
ou ceux de la catégorie d'employés à laquelle il
appartient.
Mme Blackburn: Oui. J'enlèverais... Évidemment, il
faut conserver «son lien d'emploi, sa rémunération, ses
avantages sociaux». Ça, c'est des avantages directement
reliés à la personne. Tandis que l'organisation du travail,
là, c'est... Moi, je ne pense pas que ce soit prudent de garder
ça, et ça ne crée pas un climat très sain non
plus.
Mme Frulla: C'est parce que M. Bruneau semble avoir des
inquiétudes. Il ne faut pas oublier non plus qu'on concorde toujours
avec le bureau de législation du gouvernement. Vas-y donc, Alain, voir.
Alain Bruneau.
Le Président (M. Messier): Oui, M. Bruneau,
M. Bruneau (Alain): C'est que ce qui se produit, en fait, dans le
fond, là, il est question de rémunération, d'avantages
sociaux et d'autres conditions de travail. Mais, quand on parle d'autres
conditions de travail, il s'agit essentiellement, disons, des conditions
normatives de travail...
Mme Blackburn: Bien, alors, il faudrait l'indiquer.
M. Bruneau (Alain): ...par exemple, je ne sais pas, mettons le
nombre de périodes d'enseignement par semaine, etc. Et le régime
pédagogique est vraiment traité... En fait, il s'agit des
conditions de travail, dans le fond, qui sont fixées selon l'article
29.
Il faut avoir à l'esprit que, contrairement au cégep,
c'est le Conservatoire qui va, dans le fond, négocier les conditions de
travail avec son personnel, alors que les cégeps ne négocient pas
individuellement les conditions de travail. En fait, il existe le comité
patronal de négociation, pour les cégeps, qui négocie, qui
est un comité paritaire entre le gouvernement et les cégeps ou la
Fédération, qui négocie des conditions de travail qui sont
identiques pour l'ensemble des établissements. Mais, dans le cas
particulier du Conservatoire, c'est le conseil d'administration qui va
établir toutes les conditions de travail et qui va les
négocier.
Mme Blackburn: Mais, à ce moment-là, faites la
référence directement aux conditions de travail en vertu de:
ça va être plus simple.
Mme Frulla: Comment? Répétez donc.
Mme Blackburn: Parce que là, vous dites... C'est à
27 ou 28 que je l'ai vu tantôt, là: «selon le plan
d'effectifs établi pour le Conservatoire». «Le Conservatoire
détermine par règlement les conditions de travail, la
classification, la rémunération des membres de son personnel qui
ne sont pas membres d'une association accréditée...» Je
pense qu'il faudrait... Faites la référence à 28,
ça va être plus clair que tel que libellé là. En
tout cas, ça a moins de risque d'être interprété
dans le sens que je vous dis.
Le Président (M. Messier): O.K. Donc, il semble avoir
l'aval. Donc, est-ce que c'est possible d'avoir une petite écriture de
cet amendement-là pour que...
Mme Frulla: Attends. On va juste le faire... Le
Président (M. Messier): Oui.
Mme Frulla: Ce qu'on pourrait faire, c'est peut-être
suspendre là...
Le Président (M. Messier): O.K.
Mme Frulla: ...pour voir, là...
Mme Blackburn: Puis demander à vos gens d'examiner
ça.
Le Président (M. Messier): Pour une
réécriture.
Mme Frulla: ...si... Juste de voir si ça... En tout cas,
nous autres, on est prêts, là.
Le Président (M. Messier): O.K. Pour une
réécriture des amendements. Parfait. Nous allons suspendre
l'article 11.
M. Boisclair: Bien, moi, j'aurais juste un petit amendement sur
11, là, avant qu'on suspende. Je voulais... C'est parce que
c'était effectivement un article qu'on retrouve, entre autres, dans la
Loi sur les collèges, qui se retrouve pratiquement... Pardon?
Mme Blackburn: Ça a posé des problèmes, cet
article-là. C'est pour ça que je le cite.
M. Boisclair: Alors, la question que je voulais tout simplement
souligner, au deuxième paragraphe, lorsqu'on dit: Celui qui est
«membre du personnel du Conservatoire doit, sous peine de
déchéance [...] s'abstenir de voter sur toute question concernant
son lien d'emploi, sa rémunération, ses avantages sociaux et ses
autres conditions de travail ou ceux de la catégorie d'employés
à laquelle il appartient. Il doit en outre se retirer de la
séance pour la durée des délibérations et du vote
relatifs à cette question». Si je fais le parallèle avec la
Loi sur les collèges, on permet quand même à cet individu
d'exprimer son point de vue avant de quitter la séance. Et l'amendement
que je voulais proposer, c'est d'ajouter les mots, après «en
outre», «après avoir eu l'occasion de présenter ses
observations».
Une voix: Ah oui.
Mme Blackburn: Je pense que, si on le retient à partir de
la référence à l'article 28, on n'a pas besoin de
ça parce que, dès que tu négocies les conditions de
travail, le personnel n'a pas à être au conseil qui est en train
d'établir des conditions de travail. Ça, je pense bien... C'est
reconnu, même pour le directeur général: normalement, quand
il a un peu de dignité et un peu de respect, il ne reste pas là
pendant que tu es en train de discuter de ses conditions de travail.
C'est...
M. Boisclair: Moi, je fais une proposition d'amendement, M. le
Président. Elle est là, d'ajouter, après... Je vais vous
la mettre par écrit.
Le Président (M. Messier): Parfait. Nous allons suspendre
quelques instants, le temps de l'écriture.
(Suspension de la séance à 22 h 19)
(Reprise à 22 h 37)
Le Président (M. Messier): Mme la ministre, nous avons
discuté tantôt de l'article 11, 1°, 2° et 3°. Nous
avons fait la lecture. Donc, est-ce que c'est adopté? Est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Messier): Merci. Nous avons un second
amendement qui se lit ainsi:
II est proposé d'ajouter, au second paragraphe de l'article 11,
après les mots «II doit en outre», les mots suivants:
«après avoir eu l'occasion de présenter ses
observations».
M. le député de Gouin.
Mme Frulla: On est d'accord avec ça, mais, Jeanne, c'est
toi qui nous disais qu'une fois que tu mets ça tu n'as pas besoin...
Le Président (M. Messier): Nous allons suspendre à
nouveau.
(Suspension de la séance à 22 h 38)
(Reprise à 22 h 40)
Le Président (M. Messier): À l'ordre, s'il vous
plaît! Est-ce que la proposition telle que...
M. Boisclair: Oui, moi, c'est adopté. Mme Frulla:
Oui...
Le Président (M. Messier): ...est adoptée? Mme
Frulla: ...moi aussi.
Le Président (M. Messier): Oui. O.K., parfait.
Est-ce que l'article 11... Non, vous avez d'autres ajouts, là?
Mme Caron (Louise): Là, j'en avais un autre. M.
Boisclair: Bien, là, il y a 11... Il y a...
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'article 11, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Caron (Louise): Là, je peux... Là, on
«a-tu» repris?
Une voix: Adopté. M. Boisclair: Oui. Le
Président (M. Messier): Adopté.
Mme Caron (Louise): Ou je peux peut-être vous montrer
quelque chose avant, là?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Messier): Ça, c'était Me
Caron qui vient de s'exprimer.
Mme Caron (Louise): On pensait qu'on n'avait pas repris.
Mme Frulla: Encore.
Le Président (M. Messier): Non. Là, ça
fonctionne, là...
Mme Frulla: Encore. On fait 11.
Le Président (M. Messier): ...les bobines tournent,
là. O.K.? On est en direct, là. O.K. Nous allons suspendre
à nouveau...
M. Boisclair: Bien, ce n'est pas parce que les bobines tournent
qu'on est obligés de parler.
Le Président (M. Messier): C'est ça. On
arrête, là, encore. Nous suspendons.
(Suspension de la séance à 22 h 41)
(Reprise à 22 h 43)
Le Président (M. Messier): Nous allons suspendre l'article
11, et nous sommes rendus à l'article 12. L'article 12 se lit comme
suit: «Le Conservatoire peut, par règlement, pourvoir à sa
régie interne. «Il peut notamment pourvoir à la
constitution d'un comité exécutif et déterminer ses
attributions; ce comité doit être constitué de membres du
conseil d'administration choisis majoritairement parmi ceux visés aux
paragraphes 1 ° à 3 ° du premier alinéa de l'article
4.»
Mme la ministre de la Culture.
Mme Frulla: Le premier alinéa de cet article donne au
Conservatoire l'autonomie pour adopter un règlement pour pourvoir
à sa régie interne. Ce règlement pourra notamment
prévoir une délégation de pouvoirs, ce qui n'est pas
possible dans le système actuel.
Le deuxième alinéa permet au Conservatoire de constituer
un comité exécutif, tout comme c'est souvent le cas dans les
organismes de ce genre. La majorité des membres de ce comité
seront choisis parmi les membres du conseil d'administration qui auront
été nommés par le ministre de la Culture et non pas...
j'enlève l'Enseignement supérieur, mais par le ministre de la
Culture. Cette disposition vise à assurer le même équilibre
que celui prévu au sein du conseil d'administration.
M. Boisclair: ...amendement. Parce que ce n'est pas aux
paragraphes 1° à 3°...
Le Président (M. Messier): C'est M. le
député de Gouin qui a la parole.
M. Boisclair: Ce n'est pas que la ministre de la Culture, parce
que c'est 1° à 3°...
Mme Frulla: C'est 1° à 3°, non...
M. Boisclair: Les paragraphes 1° à 3°, c'est:
Culture, MESS et Éducation.
Mme Frulla: C'est ça.
Le Président (M. Messier): Mme la ministre.
M. Boisclair: C'est un amendement.
Mme Frulla: Un amendement à celui-ci, c'est-à-dire
qu'on ne laisse que le ministre de la Culture...
M. Boisclair: Donc, on retire...
Mme Frulla: ...et on retire ministre de l'Éducation.
M. Boisclair: Après 1°, on retire...
Le Président (M. Messier): Juste pour fins de
compréhension d'ordre générale, est-ce qu'il est possible
de nous envoyer ça par écrit?
Mme Frulla: Oui, on va envoyer l'autre.
M. Boisclair: Voulez-vous que je vous l'écrive?
Le Président (M. Messier): On va suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 22 h 45)
(Reprise à 22 h 46)
Le Président (M. Messier): À l'ordre, s'il vous
plaît! Mme la ministre.
Mme Frulla: L'article 12 est modifié par le remplacement,
au dernier alinéa, de «aux paragraphes 1° à
3°» par «au paragraphe 1°».
Pourquoi on a fait ça? Parce que, suite aux diverses plaidoiries
ou enfin, là, au niveau du ministère de l'Enseignement
supérieur et de l'Éducation versus le ministère de la
Culture, je pense que, comme le ministère de l'Éducation est
représenté sur le conseil d'administration, je pense que c'est
une... je parlais
d'une ouverture, aussi, d'essayer de créer une synergie, mais au
niveau du conseil exécutif, à ce niveau-là, je pense que
là ce n'est pas nécessaire.
Le Président (M. Messier): Merci. M. le
député de Gouin.
M. Boisclair: Donc, on comprend que l'exécutif sera
formé majoritairement de membres nommés...
Mme Frulla: Majoritairement.
M. Boisclair: ...par les gens de la ministre de la Culture?
Mme Frulla: Oui, pour suivre un peu ce qui existe. Le conseil
d'administration est majoritairement formé par les membres du...
nommés, donc... les membres du gouvernement. Donc, ça s'applique
au niveau du conseil exécutif. C'est une question de concordance.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: Est-ce que je peux profiter peut-être de
cette occasion-là pour demander parce que, tout à l'heure,
lorsque je prévoyais mon intervention, je croyais qu'il allait
être aussi question de représentants de l'Enseignement
supérieur ou de l'Éducation est-ce que, par exemple...
Là, vous présentez l'amendement qui fait que... rend ma
plaidoirie... nécessairement, peut-être pas pertinente, mais la
question, quand même, se pose: Est-ce que quelqu'un, par exemple, de
l'Éducation, qui serait d'une institution concurrente, serait en conflit
d'intérêts? Si, par exemple, du milieu de...
Mme Frulla: Trois-Rivières, par exemple, là?
M. Boisclair: Oui, Trois-Rivières... Je ne sais pas,
est-ce que l'Enseignement supérieur pourrait nommer quelqu'un de
l'Université McGill, ou... Est-ce que ce serait vu comme un conflit
d'intérêts?
Mme Frulla: Moi, je ne vois pas ça comme un conflit
d'intérêts, honnêtement. C'est parce que, dépendant,
aussi, des institutions... Compte tenu que le Conservatoire, en soi, offre une
forme d'enseignement qui n'existe pas ailleurs, est une forme d'enseignement
qui n'existe pas ailleurs, je ne vois pas vraiment le conflit
d'intérêts entre un ou l'autre. Par contre, l'idéal,
puisque le ministre de l'Éducation choisit ses membres après
avoir consulté, à mon avis, évidemment, l'idéal,
c'est ceux qui sont capables de donner leur point de vue pour ne serait-ce
qu'enrichir les programmes. Mais il y a une autre chose aussi: c'est que, bien
souvent, les conservatoires ont des ententes avec les maisons d'enseignement.
Ça arrive dans le cas de Trois-Rivières, ça arrive aussi
dans d'autres cas, et avec des cégeps, et tout ça, ils ont des
échanges. Alors, à ce moment-là, on verrait d'un bon oeil,
là, que, finalement, il y ait une interface, là, d'un avec
l'autre.
M. Boisclair: Sauf que c'est quand même nier une certaine
réalité, qu'il y a une concurrence pour... entre autres, qui
pourrait se traduire dans la sélection des étudiants, dans les
critères, dans...
Mme Frulla: En fait, c'est un ajout au niveau de l'expertise en
termes non seulement pédagogiques, mais pédagogiques, de gestion.
C'est assez difficile aussi, à ce niveau-là, de penser,
là, que: Voilà, là, il y a trois membres qui composent
à peu près 15 % du conseil d'administration qui sont là ne
serait-ce que pour essayer de tout savoir ou pour essayer de...
M. Boisclair: Bien, je vous pose la question parce que...
Mme Frulla: C'est quasiment de l'espionnage... Tu sais, c'est une
forme, quasiment, d'espionnage, là, qu'on propose. Mais c'est ça
pareil. Alors, je trouve ça un peu drôle, tu sais.
M. Boisclair: Non, ce n'est pas ça que je dis. C'est que,
dans les faits, ces institutions-là se livrent une farouche
concurrence...
Mme Frulla: Bien, McGill, parce que les autres institutions,
là, ce n'est pas...
M. Boisclair: McGill est un bel exemple; Laval cherche à
étendre, même si ce n'est pas... ça ne rayonne... cette
institution-là, cette faculté ne rayonne pas comme elle a
peut-être toujours rayonné dans le passé. N'empêche
qu'elle cherche à accroître son rayonnement dans le milieu, et je
me pose tout simplement la question: Est-ce qu'on pourrait interpréter
qu'il y a conflit d'intérêts? (22 h 50)
Mme Frulla: Moi, je ne pense pas, là. Moi,
personnellement, là, je ne le vois pas ainsi, mais pas du tout. Mais pas
du tout. Surtout dans la mesure où c'est la ministre de l'Enseignement
qui, après consultation, nomme... Il faut quand même laisser une
espèce de... un... en tout cas, un semblant d'intelligence et de bon
sens au monde. Moi, je ne le vois pas du tout.
Le Président (M. Messier): Parfait. Est-ce que
l'amendement de l'article 11 est adopté?
M. Boisclair: L'amendement, oui.
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'article 11, tel
qu'amendé... Vous voulez qu'on en fasse une relecture?
Mme Frulla: L'article 11, qui était l'amendement à
ton amendement.
Le Président (M. Messier): C'était la...
Mme Blackburn: Je ne pensais pas qu'on était encore au
11.
Une voix: C'était 12.
Le Président (M. Messier): Excusez, je suis rendu à
12. Est-ce que l'amendement de l'article 12 est adopté?
M. Boisclair: L'amendement, oui.
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'article 12, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Boisclair: Bon...
Le Président (M. Messier): Non, pas encore.
M. Boisclair: L'amendement, c'est d'enlever 2° et 3°.
C'est juste les gens nommés par le ministre de la Culture.
Maintenant, quant à la composition du comité
exécutif, donc choisi parmi...
Mme Frulla: Majoritairement.
M. Boisclair: ...majoritairement, mais choisi cependant parmi les
membres du conseil, le directeur, même s'il n'a pas le droit de vote,
peut se retrouver au conseil exécutif et va sans doute, même, se
retrouver au conseil exécutif?
Mme Frulla: Comme soutien, oui.
Une voix: C'est dans l'article 14.
Mme Frulla: Oui, c'est ça, dans l'article 14.
M. Boisclair: Oui, mais il n'a pas le droit de vote. Parfait. Il
se retrouve...
Mme Frulla: Mais c'est non votant. M. Boisclair:
Pardon?
Mme Frulla: C'est non votant. Le directeur général
et le directeur des études participent aux séances comme
soutiens, mais ils n'ont pas droit de vote.
M. Boisclair: Moi, je voudrais juste être sûr que,
sur ce comité exécutif, vont se retrouver d'autres membres du
conseil et que ce ne soit pas tout simplement un comité exécutif
formé du président, du D.G. et d'une autre personne. Alors, c'est
pour ça que mon intention est la suivante: je me demandais s'il
n'était pas pertinent de rajouter, après «du premier
alinéa de l'arti- cle 4», à la toute fin: et d'au moins
trois autres membres je dirais peut-être élus au
conseil.
Mme Frulla: C'est parce que, dans la mesure où c'est
majoritairement par le ministre, ce que le ministre de la Culture nomme, c'est
des gens en région, nomme deux ex-élèves, nomme... Donc,
c'est sûr que, dans le «majoritairement», il n'y a pas des
directeurs, etc.
M. Boisclair: Non, sauf...
Mme Frulla: C'est-à-dire que, dans le
«majoritairement nommés», c'est sûr qu'il va y avoir
soit quelqu'un des régions, etc, Alors... Donc, le reste, c'est parmi
les élus.
M. Boisclair: Moi, je suis tout à fait d'accord avec votre
analyse, je la comprends très bien, sauf qu'à la limite ce
comité pourrait être formé du président, du
vice-président qui, les deux...
Mme Frulla: Non.
M. Boisclair:...non, le vice-président peut être
juste choisi parmi le conseil, mais du président, du
vice-président et d'une autre personne nommée par la ministre,
à la limite. Et ça pourrait être un conseil exécutif
de trois personnes.
Une voix: Et la troisième ne serait pas nommée par
la ministre.
Mme Frulla: Non, il ne serait pas majoritaire.
M. Boisclair: C'est ça, mais il répondrait au
critère de la majorité retenu, qui est l'intention de la
ministre, et pourrait se retrouver à trois membres:
président...
Mme Frulla: C'est rare, André, qu'on voit un conseil de 20
personnes réduit à un conseil exécutif de trois
membres.
Le Président (M. Messier): André étant le
député de Gouin, pour les fins du débat.
M. Boisclair: Et c'est tout simplement pour ça que je me
demande s'il ne serait pas pertinent de rajouter, après «l'article
4»: «et d'au moins trois autres membres élus au
conseil». Et là je fais référence à tous ceux
qui sont visés par les alinéas 4° et suivants de l'article 4,
parce qu'ils sont élus, ils ne sont pas nommés. Et je dis tout
simplement: et d'au moins...
Le Président (M. Messier): Nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 22 h 55)
(Reprise à 23 h 11)
Le Président (M. Messier): O.K. Nous avons un
deuxième amendement à l'article 12. Il est proposé
d'ajouter à l'article 12 et c'est proposé par le
député de Gouin après les mots «de l'article
4», les mots: «et notamment d'au moins deux membres choisis parmi
ceux visés aux paragraphes 5° à 7° du premier
alinéa de l'article 4».
M. le député de Gouin.
M. Boisclair: J'en propose l'adoption.
Le Président (M. Messier): Est-ce que vous avez des
commentaires?
M. Boisclair: Non.
Le Président (M. Messier): Ça va?
Mme la ministre.
Mme Frulla: Non.
Le Président (M. Messier): Ça va. Est-ce que
l'amendement à l'article 12 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Messier): Adopté. Est-ce que
l'article 12, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Messier): O.K. Nous sommes rendus
à l'article 13 et nous avons un amendement, un papillon.
L'article 13 est modifié par l'ajout, après le premier
alinéa, de l'alinéa suivant: «Leur mandat est d'au plus
cinq ans; il peut être renouvelé une seule fois.»
Mme la ministre.
Mme Frulla: Oui.
Le Président (M. Messier): Nous sommes rendus à
l'article 13 et nous avons un papillon.
Mme Frulla: Le Conservatoire nomme un directeur d'études,
bon. Maintenant, la modification qui est proposée fixe la durée
maximale du mandat du directeur général et celui du directeur des
études à cinq ans et précise que ces mandats ne sont
renouvelables qu'une seule fois, donc un maximum de 10 ans. Le fait de limiter
la durée, évidemment, est d'usage dans les établissements
qui sont postsecondaires et permet le renouvellement aussi des...
Le Président (M. Messier): Merci. M. le
député de Gouin, des commentaires?
M. Boisclair: Un premier commentaire sur les mandats du directeur
général, et particulièrement sur celui du directeur des
études. Je ne crois pas qu'on retrouve ailleurs dans le projet de loi
une idée de ce que sera leur mandat, particulièrement le
directeur des études. Est-ce qu'on doit comprendre que c'est par
régie interne qu'on va prévoir le mandat du directeur des
études?
Mme Frulla: Oui.
M. Boisclair: Est-ce que la ministre pourrait nous dire qu'est-ce
qu'elle entrevoit comme mandat pour le directeur des études et quelle
est la motivation derrière cette nouvelle proposition d'avoir un
directeur des études?
Mme Frulla: D'abord, dans un milieu d'établissement, il y
a toujours un directeur des études. Un directeur des études,
c'est comme le directeur artistique dans une troupe de théâtre.
C'est la même chose. Le directeur des études, lui, comme dans
d'autres établissements, s'occupe du contenu pédagogique, mais il
ne faut pas oublier aussi le rôle de la Commission des études, qui
étudie les programmes, etc. Et c'est le directeur des études qui,
lui, finalement... On peut avoir beaucoup de gens autour de la table pour
discuter des programmes, compte tenu aussi de l'institution et de la nature du
contenu pédagogique discuté. Alors, il peut y avoir,
évidemment, beaucoup de discussions sur les programmes, sur les
orientations, les programmes à arriver, excepté que le directeur
des études, lui, prend ces discussions et aussi les formule en termes
pratiques.
Je donne un exemple. Si on met autour de la table un Raffi Armenian d'un
bord avec un Tremblay, ils peuvent se retrouver autour de la table, par contre,
c'est des positions qui peuvent être tout à fait
différentes mais qui peuvent être très enrichissantes pour
un conservatoire, mais ça prend un directeur des études ensuite
pour faire l'espèce de juste proportion de tout ça et aussi de
l'appliquer et s'assurer aussi que le contenu pédagogique notion
de réseau favorise aussi l'excellence et soit égal partout
à travers les institutions.
Le Président (M. Messier): Merci, Mme la ministre. Est-ce
que ça vous satisfait?
M. Boisclair: Non.
Le Président (M. Messier): Non, pas encore. Mon Dieu!
Encore, madame. Allez-y.
Mme Frulla: Bien, là, je donne ce que je vois.
M. Boisclair: Non, je comprends très bien l'explication de
la ministre, mais plusieurs gens qui sont venus en commission témoigner
devant nous, et je pense, entre autres, à la Guilde des musiciens et, si
je ne me trompe pas, sous toute réserve, l'Union des artistes,
suggéraient...
Mme Frulla: La Guilde.
M. Boisclair: Mais, particulièrement, la Guilde
suggérait de davantage responsabiliser les gens qui oeuvrent
auprès des différentes commissions des études,
plutôt que de créer un poste de directeur des études qui,
aux yeux de plusieurs, viendrait alourdir la structure.
Mme Frulla: La Guilde suggérait aussi deux écoles
supérieures et des écoles de région. Mais c'est parce
que... Non, mais ça a quand même un rôle.
C'est-à-dire que quand tu as deux écoles supérieures,
donc, un grand conservatoire... C'est sûr que si tu avais juste le
Conservatoire de Montréal, peut-être que ça serait
différent. Mais, c'est aussi par protection pour les plus petites
institutions. C'est-à-dire qu'il y a une personne qui coordonne
l'ensemble des activités pédagogiques et qui s'assure de cette
coordination, mais partout, dans chacune des institutions. S'il y avait une ou
deux institutions, à ce moment-là, finalement, peut-être
que la situation serait différente. Mais, comme on veut avoir des points
d'excellence partout, alors, à ce moment-là, moi, je ne suis pas
d'accord avec l'opinion de la Guilde. Chacun a droit à ses opinions,
mais moi, là, vraiment, là-dessus, je ne suis pas d'accord. Je
trouve que ton directeur des études assure... Ton directeur
pédagogique, plutôt, ou des études, assure... C'est
quasiment ta police d'assurance, finalement, pour, spécifiquement, les
plus petites régions. Je suis certaine que... Montréal, ça
serait peut-être différent, mais, tu sais, quand on parle
d'ajuster, d'avoir une espèce de juste poids, il y a un rôle,
finalement, puis compte tenu aussi de la nature de l'institution et des
intervenants. Tu sais, c'est un peu comme quand on travaille en patrimoine; au
ministère, par exemple, il y a des divergences complètement, mais
chacun est expert et chacun est fort compétent. Alors, ça prend
quelqu'un pour recouper et ramener tout ça, et finalement, le mettre en
termes applicables.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: Je comprends que la ministre, là, ne partage
pas notre point de vue.
Mme Frulla: Mais qu'est-ce que vous proposez?
M. Boisclair: Bien, moi, d'une part, j'aurais voulu discuter de
la pertinence des deux commissions d'études et penser que le directeur,
celui qui pourrait jouer le rôle de coordination, serait issu de cette
commission unifiée des études. Maintenant...
Mme Frulla: C'est-à-dire qui siège?
M. Boisclair: Parce que le directeur des études est aux
commissions des études. C'est lui qui les préside, mais il n'a
pas le droit de vote.
Mme Frulla: II n'a pas droit de vote. (Consultation)
M. Boisclair: Alors, il y a un amendement. Mme Frulla:
Oui.
M. Boisclair: Parce que moi, je voudrais... Ce que j'essaie tout
simplement de mettre en relief...
Mme Frulla: C'est ça que j'essaie juste de savoir,
là.
M. Boisclair: ...c'est que j'aimerais que le directeur des
études soit quelqu'un qui parle au nom des commissions des études
plutôt qu'au nom du directeur général, et que sa filiation
soit, vraiment, celle qui l'amènera à faire écho des
décisions qui sont prises aux commissions des études, et non pas
celui qui va venir transmettre des informations au nom du directeur
général.
Le Président (M. Messier): Mme la ministre.
Mme Frulla: C'est parce qu'il faudrait quasiment regarder la
Commission des études et s'en aller aux articles 31 et 32, à ce
moment-là. Moi, j'essaie de comprendre quelque chose, honnêtement,
là. Quand on a présenté le projet de loi, on vous l'a
présenté dans son ensemble. Là, on peut bien... C'est
parce que si on fait une session d'étude, on va la faire ailleurs
qu'ici. Ici, on est là pour... Vous dites que vous êtes en accord
avec le principe. On s'entend puis on n'a pas de problème, mais on vous
a proposé aussi une session de travail.
M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla: Et vous avez dit: Non, on va la faire ici. Mais c'est
parce qu'ici ça coûte cher de faire une session de travail. On
pourrait la faire ailleurs. Je n'ai pas... On vous l'a proposé. (23 h
20)
M. Boisclair: Oui. Moi, effectivement, votre chef de cabinet m'a
offert cette possibilité-là, à deux reprises aujourd'hui,
qu'on puisse se réunir pour discuter de nos amendements. À
ça, moi, je vous dis deux choses: la première, c'est que nos
amendements n'étaient pas tous sur la table, puis on n'a pas les
ressources dont vous disposez pour faire le même travail que vous faites
dans des délais qui sont tout à fait différents. Donc, je
n'étais pas prêt, moi, ce midi, à m'as-seoir avec vous pour
mettre des amendements sur la table. Plusieurs d'entre eux, d'ailleurs, sont
préparés, mais de façon très...
Mme Frulla: Ça, on comprend ça. Même nous, tu
sais, dans l'ensemble...
M. Boisclair: Deuxième chose, on voulait aussi être
sûrs. Les amendements que vous avez présentés nous sont
arrivés, je ne dirais pas au compte-gouttes mais...
Mme Frulla: Quand on les a eus.
M. Boisclair: ...dès que vous les avez eus, ils nous sont
parvenus...
Mme Frulla: Parce qu'on a travaillé encore, ce soir.
M. Boisclair: J'en ai eu ce soir, à l'heure du souper,
j'en ai eu cet après-midi, on en a eu hier. Il était important
pour nous, avant de commencer l'étude, de savoir un peu où on
s'en allait, parce qu'il est très clair que, si on n'avait pas eu les
amendements que vous avez déposés, on aurait sans doute
adopté, on aurait pu adopter une toute autre stratégie. Puis je
craignais, moi, de m'avancer dans un processus avec vous et, surtout, de le
faire de façon informelle, dans un contexte où je ne savais pas
nécessairement où ce processus-là nous
mènerait.
Mais, aujourd'hui, les cartes sont sur la table et le contexte est,
quant à moi, tout à fait différent. C'est pour ça
qu'on procède, là. Parce qu'on aurait très bien pu parler
du premier alinéa du quatrième article 20 minutes chacun.
Mme Frulla: Oui, d'accord. Moi, j'apprécie ça
beaucoup, mais ce que...
M. Boisclair: Alors, c'est pour ça... On va faire
jusqu'à minuit?
Mme Frulla: On peut continuer comme ça parce que
là, on va faire notre temps, mais après, et je vous l'offre
officiellement, on pourrait avoir une session de travail les gens sont
ici et puis discuter parce que c'est des choses... Tu sais, on parle de
ça et, ensuite, on s'en va à l'article 32, on revient à
l'article 31, et tout ça. Alors, c'est difficile, c'est difficile pour
vous autres, je le comprends très bien, et c'est difficile aussi pour
nous. Et, dans l'ensemble, si on s'entend sur le principe... Et on est ouverts
à l'amélioration, on l'a dit.
M. Boisclair: Je comprends tout ça, sauf que vous
conviendrez aussi que le lieu est... Vous êtes sans doute une des seuls
ministres qui procèdent de cette façon. On ne vous le reproche
pas, loin de là, sauf que l'Opposition est toujours un peu... Elle se
demande toujours quelles sont les intentions derrière ça, parce
que, normalement...
Mme Frulla: Je pense que je les ai dites clairement, aujourd'hui.
On n'a pas...
M. Boisclair: ...le lieu de discussion, le lieu où se fait
ce genre de discussion, c'est en commission parlementaire. Cependant, je peux
comprendre que vous avez aussi un problème de contrainte de temps.
Mme Frulla: Mais ce n'est pas de temps pour...
M. Boisclair: Non, mais on sait très bien que la session
tire à sa fin.
Mme Frulla: La session, mais ce n'est pas vraiment pour
ça, aussi. C'est de dire: On veut passer au travers. Je pense que je
l'ai dit. Je l'ai dit même ouvertement dans Le Devoir. Moi, je
veux passer cette loi-là en consensus et à l'unanimité
parce que je veux prouver aussi à la population comme on a
toujours travaillé et que l'Opposition l'a toujours fait qu'il y
a des secteurs ça devrait tout être comme ça, mais
nous autres, on est ouverts et on est capables entre autres, qui sont
vraiment au-dessus. Et puis, je n'en ai pas vécu d'autres ailleurs. Je
sais qu'aux Communications on l'a fait...
M. Boisclair: La construction.
Mme Frulla: En tout cas, je ne suis pas là.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Ça serait peut-être une bonne chose. Ha,
ha, ha!
Mme Frulla: Et, au niveau de la Culture, on a toujours
procédé comme ça, et je pense que c'est un exemple aussi
à donner. Alors, on va continuer, mais ça, je vous le
propose.
M. Boisclair: Non, mais là, vous comprenez aussi que cet
après-midi, c'est impossible pour nous de faire ça.
Mme Frulla: Je le comprends, oui, je le comprends, mais je le
propose.
Le Président (M. Messier): Oui, madame. On dit toujours
que la démocratie coûte cher. On en a la preuve. Tout le monde
travaille en temps supplémentaire ce soir, sauf les
députés.
Mme la députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Je pense que ce qu'il faut comprendre de la
difficulté qu'on éprouve à travailler avec le projet de
loi je pense qu'il faut le dire, comme on a tenté de le dire,
mais de façon peut-être un peu plus claire c'est que
l'économie du projet de loi ne nous convient pas vraiment.
Mme Frulla: Mais pourquoi vous dites que vous acceptez le
principe?
Mme Blackburn: L'économie du projet de loi ne
nous convient pas vraiment parce que c'est un projet de loi largement
centralisateur avec... Je vais terminer. Et puis c'est peut-être pour
ça qu'on a de la difficulté, et on va avoir de la
difficulté aussi longtemps qu'on n'aura pas traversé tout le
projet de loi, parce que la conception que nous nous faisons d'un projet de loi
comme ça, ça aurait été davantage de
décentraliser, de donner plus de souplesse dans les régions. La
structure centrale, avec vos commissions centrales, est lourde, alors que je
maintiens que cette structure-là, la structure du Conservatoire, ne
rencontrera jamais d'étudiants autres que ceux qui siègent sur le
Conservatoire.
Mme Frulla: ...sur les commissions.
Mme Blackburn: II y a des membres qui vont siéger, il y a
des membres qui vont rencontrer des élèves, mais il va se passer,
avec ce Conservatoire, ce qui se passe avec l'UQ, c'est-à-dire qu'il y a
un vice-recteur enseignement et recherche à l'UQ, il y en a aussi dans
les établissements, mais il y en a un à PUQ qui ne voit jamais un
étudiant autre que celui qui siège.
Mme Frulla: Jeanne, il y a des commissions pédagogiques
où...
Mme Blackburn: Mais je veux terminer. Regarde...
Mme Frulla: Oui, oui, vas-y.
Mme Blackburn: ...c'est ça la difficulté qu'on a.
Peut-être que la séance de travail pourrait être
intéressante de manière à ce qu'on voie s'il y a vraiment
possibilité de renverser un peu la tendance. Mais c'est important et ce
n'est pas mineur, ce qu'on vous demande, et on en est conscients, un peu
renverser la tendance de manière à responsabiliser davantage vos
établissements et...
Mme Frulla: Mais ça, on a dit qu'on était pour le
regarder en temps et lieu. C'est parce que, Jeanne, quelque part, là,
même si j'ai eu des grosses différences, on proposait
même le syndicat un conseil d'administration de 20 personnes.
C'est que, quelque part, c'est un petit établissement, et quelque part,
les gens se connaissent; quelque part, il y a des étudiants sur le
conseil d'administration, il y a des étudiants sur les commissions
d'étude. Et on va essayer de voir au niveau des conseils d'orientation.
Je ne suis pas d'accord avec des conseils d'administration partout. Et c'est un
réseau. On veut maintenir l'excellence, on veut qu'il y ait une
mobilité entre tout le monde, on veut maintenir des relations
internationales, de corporation... on veut travailler avec l'Enseignement
supérieur pour que les diplômes soient acceptés. Oui,
j'aimerais ça que tout soit parfait et plaire à tout le monde, et
on essaie, mais, quelque part, il faut avoir une certaine ligne.
Mme Blackburn: Je suis tout à fait d'accord avec vous.
Là, je vais juste l'expliquer encore une dernière fois. C'est
l'économie du projet de loi; ce n'est pas l'objectif du projet de loi.
De restructurer les conservatoires, on était d'accord et on le demeure.
Sauf que l'économie du projet de loi fait en sorte qu'on confie beaucoup
de pouvoirs. Et là, je vois... Vos commissions, là, vos deux
commissions, elles ne verront pas beaucoup d'élèves non plus,
à part ceux...
Mme Frulla: On va le regarder, là, quand on va faire au
fur et à mesure... C'est parce que...
M. Boisclair: II y a bien des amendements aussi sur...
Mme Frulla: ...j'ai de la misère, Jeanne, à
comprendre, dans un sens. Ces gens-là, tous ces gens-là, les
directeurs et tout ça, est-ce qu'ils ont tous tort? C'est ça,
aussi. Je veux dire, il y a des gens qui y travaillent; je sais qu'il y en a
qui ne sont pas d'accord pour certaines raisons, mais il y en a d'autres... Les
gens ne peuvent pas tous avoir tort, et il faut quand même, à un
moment donné, voir aussi l'ensemble. Je ne pense pas... Parle à
ton directeur... Si les directeurs nous avaient dit, au départ: C'est
faux, et il ne faut pas, et tout ça, entre autres, je dis bien
«entre autres»... Je veux dire, nous autres, on n'est pas
arrivés en disant: Voici... On s'est dit: Bon, bien, on
«peut-u» travailler ensemble?
M. Boisclair: Mais là, Mme la ministre... Mme Frulla:
Mais là, je veux revenir à...
M. Boisclair: ...compte tenu du temps, moi, je propose qu'on
revienne...
Mme Frulla: Oui.
M. Boisclair: Moi, votre proposition de s'asseoir, là, je
suis d'accord...
Le Président (M. Messier): Parfait.
M. Boisclair: ...et on pourra regarder, parce que, entre autres
sur les conseils d'orientation, il y a plusieurs amendements qu'on veut
proposer, dont la possibilité que ces conseils d'orientation puissent
assumer des responsabilités qui leur seraient
déléguées par le conseil...
Mme Frulla: ...le conseil d'administration.
M. Boisclair: ...par le Conservatoire, par le conseil
d'administration, délégation qui pourrait se faire
dépendamment de chacun des conservatoires, mais essayer quand même
de permettre une certaine souplesse. Et il y a plusieurs autres amendements
aussi.
Quant à la composition de ces conseils
d'orientation, vous avez fait une proposition, et aussi quant à
la Commission des études. Donc, il y a ça. Moi, je pense qu'il
faut en discuter, et on pourra voir de quelle façon ça serait
plus efficace de le faire. Moi, je retiens votre proposition. Mais là,
on pourrait peut-être continuer sur le projet de loi.
Mme Frulla: Oui, c'est ça, qu'on continue. Parfait.
Le Président (M. Messier): O.K. Là, on revient
à l'article 13, et nous avons un amendement. Est-ce que l'amendement,
tel que formulé, est adopté?
M. Boisclair: Oui, il est adopté.
Le Président (M. Messier): Bon. Est-ce que l'article 13,
tel qu'amendé, est adopté?
M. Boisclair: Bon. C'est ça. Là, moi... Le
Président (M. Messier): Ah!
M. Boisclair: ...je proposerais une proposition la
ministre, tout à l'heure, semblait plutôt réticente
qui se lirait à peu près comme suit: Le Conservatoire nomme,
après avoir pris l'avis des commissions d'étude, un directeur
général et un directeur des études. On pourrait même
dire: Puisque ces commissions ne seront pas créées, on pourrait
dire que l'avis des commissions n'est toutefois pas requis pour la nomination
du premier directeur général puisque, effectivement, ça
causerait problème pour nommer le premier directeur
général. Il faudrait quand même procéder, pour le
premier, peut-être même sans que les commissions d'étude
n'aient été créées. Je pense que, pour le premier,
ça pourrait être acceptable.
L'idée qui est derrière ça, c'est... La ministre a
raison lorsqu'elle dit que c'est un petit milieu et qu'il faut faire attention
et que ce n'est pas un... Ça, je pense que la ministre a raison de faire
cette mise en garde là. Cependant, pour reprendre un peu et essayer de
traduire l'esprit que ma collègue de Chicoutimi exprimait tout à
l'heure, moi, je pense que, pour essayer de contrer ce que nous estimons
être une forme de centralisation, il est important d'associer le plus de
gens possible dans ces démarches-là, et en misant aussi sur la
bonne foi des gens qui seront alentour de la table et qui formeront ces
différentes commissions-là, qui n'auront pas
intérêt, non plus, nous le croyons, à bousiller tout le
système, là.
Mme Frulla: Non, mais je vais dire une chose...
Le Président (M. Messier): Mme la ministre. (23 h 30)
Mme Frulla: On vit une expérience présentement avec
des gens du milieu qui ont une volonté extraordinaire et un vouloir
extraordinaire et une bonne foi extraordinaire excepté que, la nature de
la chose étant ce qu'elle est, c'est difficile. Parce qu'il y a des
passions et c'est difficile. Puis on le vit présentement. Et, regardant
certaines choses aller, je ne peux pas comparer ça à d'autres
maisons d'enseignement, qui sont peut-être d'orientation
différente. Mais ce que je ne voudrais pas... On le vit, puis on le vit
dans d'autres conseils d'administration d'autres institutions. On peut bien
dire: Oui, mais ce n'est pas des conservatoires, ce ne sont pas des maisons
d'enseignement, mais ceux qui y sont, ceux qui y oeuvrent sont aussi partie
prenante. Tu sais, c'est comme les directeurs qui disent: On est membres de la
Guilde puis on est membres de l'UDA. Tu sais, ça fait partie du
même monde. Et, je vous dis, ça fait quatre ans que je suis
là-dedans, s'il vous plaît, quelque part, je veux impliquer tout
le monde. Mais, en voulant impliquer, de même, tout le monde, à un
moment donné, pour toutes les bonnes raisons, on n'avance plus. Et il y
a des choses que, malgré que ça aurait peut-être
soulevé des tollés, j'aurais peut-être fait
différemment. Alors, cette fois-ci, forte de l'expérience,
ça ne me fait rien d'impliquer, puis les critères, puis tout...
Mais là, je vous le dis, j'ai une appréhension
épouvantable.
Le Président (M. Messier): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Moi, je comprends vos appréhensions et je
dirais même qu'en partie je pourrais même les partager. C'est un
milieu, le milieu des artistes, c'est connu, ils sont plutôt
individualistes.
Mme Frulla: Des passions! Ce sont des passionnés! Ce sont
des passionnés!
Mme Blackburn: Ça fait partie... Us ont plus l'habitude de
travailler seuls, et même quand ils se regroupent, c'est difficile.
Cependant, la provision qui est dans sa proposition d'amendement est
intéressante. C'est que pour le premier, il n'y a pas de consultation
puisque la commission n'est pas constituée. Et ça veut dire que
ça donne cinq ans. Là, il y a un milieu qui s'approprie son
nouveau mandat et les nouvelles structures. Ça donne cinq ans. J'aurais
tendance à privilégier son amendement, d'autant qu'on a ce
temps-là pour un peu se connaître, se toiser et voir comment
ça fonctionne, puis évaluer le fonctionnement après cinq
ans. Alors, moi, je pense que c'est intéressant. Puis après
ça, on verra.
M. Boisclair: Ce n'est pas pour le premier directeur
général.
Mme Blackburn: Non.
M. Boisclair: Parce que je comprends que ce serait difficile de
procéder...
Mme Blackburn: Non. Alors, avec cette provision-là, moi,
j'embarquerais.
M. Boisclair: ...alors que les gens ne sont pas habitués
à cette dynamique-là.
Mme Frulla: Parce que, tu sais, on ne peut pas changer la nature
profonde. Je peux bien arriver puis dire: Bien, O.K.. Puis dans cinq ans,
quelqu'un d'autre que nous autres le fera. Mais on ne fait pas ça. C'est
juste une question de la nature profonde. Je pense que là-dessus,
j'aimerais ça que M. Thibault, Pierre, qui vit ça tous les jours,
au moins, vienne donner son point de vue. Il est là-dedans. M. Thibault.
C'est peut-être le rationnel, un passionné passionnant.
Le Président (M. Messier): Un passionné
passionnant.
M. Thibault, on vous écoute.
M. Thibault (Pierre): Je suis passé par le milieu
universitaire dans ma carrière, et je suis habitué à un
univers où on consulte beaucoup. Je voudrais au moins rappeler que le
conseil d'administration, tel qu'on l'a constitué, où il y a des
professeurs, notamment, et des élèves, va faire qu'il va y avoir
des consultations, de toute façon, au niveau de ces
nominations-là. J'imagine que les professeurs membres du conseil
d'administration vont vouloir consulter leurs collègues au moment de...
C'est comme ça que ça s'est fait à l'Université de
Montréal, par exemple, il y a quelques années, où
c'étaient simplement les professeurs membres du conseil qui organisaient
des consultations parmi leurs collègues et en faisaient rapport, etc. La
même chose pour les élèves. Je pense qu'on a
déjà, dans la composition du conseil d'administration, des
mécanismes qui vont provoquer des consultations et des expressions
d'avis là-dessus. Ça me paraît la principale avenue de
consultations qui s'offre.
M. Boisclair: Si vous me permettez, M. le Président...
Le Président (M. Messier): M. le député de
Gouin. Avec le plus grand des plaisirs.
M. Boisclair: Moi, je comprends votre point de vue, mais j'aurais
le goût de vous dire: Si ça se fait, pourquoi est-ce qu'on ne
l'écrit pas, et en quoi l'adoption de cette disposition nuirait au
processus administratif? Si vous me faites la démonstration que
ça serait un nid de chicanes puis ça viendrait compliquer les
choses et qu'il y a un risque d'achoppement... Si votre expérience de
direction est... Comme vous qui, dans le quotidien, côtoyez ces
gens-là, si vous me dites, là: Ça n'a pas d'allure,
ça ne marchera jamais. Bien là, je prendrai votre parole, mais ce
que vous me dites c'est que, de toute façon, il s'en fait de la
consultation. Et moi, je dis qu'on pourrait donc le formaliser, et en
comprenant que les gens qui siégeront sur les commissions d'étude
auront développé des préoccupations bien
particulières quant à l'administration de la pédagogie
dans les conservatoires, et que cette expérience-là, à mon
avis, devrait inspirer les gens qui procéderont à l'embauche du
directeur général. Et l'idée, c'est de créer une
dynamique puis c'est aussi comprendre que le directeur général
qui est là, le premier qui sera choisi sans consultation, bien, il aura
aussi intérêt, dans sa gestion quotidienne, à s'assurer
d'une... pas d'une symbiose, mais, en tout cas, d'une atmosphère de
travail productive avec les différentes commissions formées.
M. Thibault (Pierre): Moi, j'aurais envie de vous dire que je ne
pense pas qu'une consultation comme ça constitue une menace de blocage
majeur dans le système. Ça peut même avoir des aspects
positifs. En tout cas, un des avantages, la transformation en cours, et on en a
parlé souvent, c'est de rendre possible une certaine consultation au
moment de la désignation des cadres dans cet établissement, qui
était non seulement impossible mais illégale, qui est
actuellement non seulement impossible mais illégale dans la mesure
où ils sont désignés par des concours de cadres de la
fonction publique où, de dévoiler même les candidatures,
constitue une infraction à la loi. Je pense qu'il est
intéressant, dans le nouveau régime, qu'on puisse trouver des
mécanismes qui ne risquent pas de blocages mais qui permettent une
certaine ouverture à ce genre de recherche de consensus et
d'éclairage utiles.
M. Boisclair: Alors, moi, dans ces circonstances, en tout cas, je
fais une proposition...
Mme Frulla: Est-ce qu'on peut juste demander, si ça se
fait de façon, comme ça, spontanée, s'il n'y a pas, je ne
sais pas, moi, compte tenu... Tu sais, quand on met ça dans une loi,
c'est quelque chose de l'enlever après. On le sait, là, on le
vit. Est-ce qu'il faut l'inscrire, sachant que les commissions d'étude
ont des modalités, les élèves sont partout dans les
conseils d'orientation, dans la commission d'étude, en conseil
d'administration, entre autres, les professeurs aussi? On a les
modalités au niveau de l'emploi du directeur général.
Est-ce qu'il faut le mettre dans la loi? Moi, c'est ça, là, je
dis juste: Faut-il le mettre dans la loi?
M. Boisclair: Mais là, peut-être le point de vue de
M. Bruneau ou de...
Mme Frulla: C'est plus M. Thibault, là. M. Boisclair:
...M. Thibault.
Mme Frulla: Est-ce qu'il n'a pas, avec ce que vous vivez, un
problème de le mettre dans la loi? C'est difficile, en disant que
ça se fait, comme ça, informelle-ment, etc., bon, puis il y a des
mécanismes, mais est-ce qu'il faut le mettre dans la loi et est-ce que
c'est...
M. Boisclair: Moi, je pense que c'est créer une dynamique
intéressante.
Mme Frulla: Écoutez, la seule chose, moi, je vis des
choses présentement, là, que je ne souhaiterais pas à
personne. Alors, j'essaie de ne pas en imposer à d'autres.
M. Thibault (Pierre): Pas notre présence, au moins?
Mme Frulla: Non, ça n'a rien à voir avec vous
autres.
M. Thibault (Pierre): O.K., parfait.
M. Boisclair: Mais le résultat, même si ça
peut vous paraître diffile...
Mme Frulla: On verra. Je vous dirai ça dans quelques
mois.
M. Boisclair: Est-ce que le résultat, même si le
chemin est un peu tortueux... Quand vous serez rendue à destination,
peut-être serez-vous contente et peut-être que ce sera aussi pour
le grand bien du milieu, même si, sur le coup... Pensez à mon
collègue Bourdon qui a passé sa convention. Il n'a pas
trouvé ça drôle, mais il est passé au travers puis
il est bien content de l'avoir fait.
Le Président (M. Messier): Ça, au Parti
libéral, je ne sais si on aurait permis ça.
Mme Frulla: Je vous dirai ça dans quelques mois. Je ne
peux pas vous dire ça tout de suite. Écoutez, M. Thibault, c'est
votre expérience.
M. Thibault (Pierre): Oui, je serais porté à penser
que, pour le directeur des études, ça serait une formule qui ne
présenterait pas d'inconvénients. Pour le directeur
général, j'ai plus d'hésitations.
Le Président (M. Messier): Merci beaucoup, M. Thibault.
Est-ce qu'on a un autre amendement?
M. Boisclair: Oui, bien là, l'amendement, je ne sais pas,
madame....
Le Président (M. Messier): O.K. Est-ce que c'est possible
de le lire, M. le député de Gouin?
M. Boisclair: Est-ce qu'on peut suspendre pour 30 secondes?
Le Président (M. Messier): Oui, oui, on le fait depuis
tantôt. On suspend.
(Suspension de la séance à 23 h 40)
(Reprise à 23 h 48)
Le Président (M. Messier): Nous allons suspendre l'article
13 et reprendre l'étude de l'article 14. Mme la ministre. À
l'ordre, s'il vous plaît! Un peu de décorum dans cette salle.
L'article 14. «14. Le directeur général est
responsable de la gestion du Conservatoire dans le cadre de ses
règlements et politiques. «Sous l'autorité du directeur
général, le directeur des études s'occupe des questions
d'ordre pédagogique. «Le directeur général et le
directeur des études participent aux séances du conseil
d'administration du Conservatoire et du comité exécutif, mais ils
n'ont pas le droit de vote.»
Excusez-moi, est-ce qu'il est possible d'avoir un petit peu d'ordre dans
cette salle? Merci.
Mme la ministre.
Mme Frulla: C'est un article qui détermine les fonctions
du directeur général, évidemment. Il est le premier
responsable de la gestion administrative du Conservatoire. Par ailleurs, une
institution d'enseignement qui fonctionne en réseau, je le disais
tantôt, a besoin d'un niveau central, donc, un directeur des
études. Mais, avec l'amendement que l'on apporte, je pense que tout le
monde va être impliqué.
Maintenant, ils ne sont ni membres du conseil d'administration du
Conservatoire ni du comité exécutif. Donc, on limite quand
même les pouvoirs exécutifs, mais ils peuvent participer aux
séances du conseil et du comité sans voter pour savoir exactement
ce qui se passe. Un peu comme ça se passe un peu partout ailleurs.
Le Président (M. Messier): M. le député de
Gouin.
M. Boisclair: En comprenant, je présume, que le conseil
d'administration, par le biais de sa régie interne, aura à
préciser les responsabilités du directeur pédagogique ou
si c'est le directeur général qui, lui, pourra
déléguer ses responsabilités au directeur
pédagogique? Qui va déléguer quoi?
Mme Frulla: C'est la régie, c'est le conseil
d'administration qui délègue et qui définit ses
pouvoirs.
M. Boisclair: Le conseil va déléguer au directeur
général, qui lui, va déléguer... Est-ce que,
finalement, la délégation va devoir se faire par le conseil
d'administration ou si le directeur général lui-même...
Mme Frulla: II définit les mandats. M. Boisclair:
...pourra déléguer?
M. Thibault (Pierre): À la convenance du conseil
d'administration.
M. Boisclair: D'accord.
M. Thibault (Pierre): De la même façon que le
conseil d'administration pourra préciser les pouvoirs des directeurs de
conservatoire.
M. Boisclair: Oui, ceux qu'on appelle des directeurs
d'établissement.
Mme Frulla: C'est ça.
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'article 14 est
adopté?
M. Boisclair: Oui.
Le Président (M. Messier): Adopté. L'article 15.
«15. Le directeur général et le directeur des études
ne peuvent, sous peine de déchéance de leur charge, avoir un
intérêt direct ou indirect dans une entreprise mettant en conflit
leur intérêt personnel et celui du Conservatoire. Toutefois, cette
déchéance n'a pas lieu si un tel intérêt leur
échoit par succession ou par donation, pourvu qu'ils y renoncent ou en
disposent avec diligence.»
Mme la ministre. (23 h 50)
Mme Frulla: C'est une clause usuelle sur les conflits
d'intérêts.
Le Président (M. Messier): Parfait. M. le
député de Gouin.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Messier): Adopté. L'article 16. Je
me permets de... Faut-il le lire?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Messier): Non, ce n'est pas
nécessaire. O.K. L'article 16.
Mme Frulla: L'article 16, c'est un article usuel. Il
détermine les personnes qui peuvent, par leur signature, engager le
Conservatoire et il prévoit aussi la délégation de
signatures, de même que certains moyens techniques qui peuvent être
utilisés. C'est usuel.
Le Président (M. Messier): À l'article 16, M.
le député, est-ce que vous avez des commentaires?
C'était usuel, hein, l'article 16?
Mme Frulla: Oui, comme l'article 17 aussi. M. Boisclair:
Oui, tout à fait.
Le Président (M. Messier): L'article 16 est adopté.
L'article 17.
M. Boisclair: On reviendrait à l'article 13, M. le
Président.
Le Président (M. Messier): Est-ce qu'on peut adopter
l'article 17? C'est un article usuel, à ce qu'on dit.
M. Boisclair: Je ne sais pas, je ne l'ai pas lu.
Mme Frulla: C'est l'article qui... Le caractère
authentique des procès-verbaux, des séances de conseil
d'administration. Un article usuel.
M. Boisclair: Là, on dit que, puisque la moitié des
membres sont nommés, il y a un statut d'organisme public au sens de la
loi d'accès?
Mme Frulla: Oui.
Le Président (M. Messier): L'article 17 étant
adopté, nous revenons à...
Mme Frulla: À l'article 13.
Le Président (M. Messier): ...l'article 13. Nous avions un
papillon...
M. Boisclair: L'amendement, c'est, à l'article 13, de
remplacer le premier alinéa par le suivant: «13. Le Conservatoire
nomme un directeur général; il nomme aussi, après avoir
pris l'avis des commissions des études, un directeur des études.
L'avis des commissions n'est toutefois pas requis pour la nomination du premier
directeur des études.»
Le Président (M. Messier): C'est la proposition. Mme la
ministre, est-ce que ça vous va?
Mme Frulla: Moi, ça me va. C'est un beau compromis.
Le Président (M. Messier): Parfait. Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Messier): Est-ce que l'article 13, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Messier): Parfait. Nous sommes rendus
à l'article 18 et nous avons...
Mme Frulla: Ah, bien là, 18! Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Boisclair: Je propose qu'on suspende nos travaux.
Le Président (M. Messier): II y a consentement pour
suspendre les travaux? Sine die. Ah, excusez-moi! Un ajournement sine die.
(Fin de la séance à 23 h 53)