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(Onze heures dix minutes)
Le Président (M. Doyon): À l'ordre! La commission
de la culture commence ses travaux. La séance est donc ouverte. Je
rappelle que le mandat de la commission est le suivant: il s'agit pour nous de
procéder à la vérification des engagements financiers du
ministère des Affaires culturelles des mois de décembre 1990
à janvier 1992.
Je souhaite la bienvenue à tous les collègues et à
Mme la ministre, ainsi qu'à Mme la sous-ministre et aux gens qui les
accompagnent. Les heures de commission ont été convenues entre
les participants à cette commission. Il s'agit pour nous de
siéger à partir de maintenant, jusqu'à 12 h 30. On
recommence à 14 heures et on devrait finir pas loin après
ça, d'après l'évaluation qu'il est possible de faire.
À la limite, nous pouvons nous rendre à 18 heures. On commence
à 13 h 30 plutôt qu'à 14 heures. Alors, ce sont les
heures.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Cardinal
(Châteauguay) est remplacée par M. Richard (Nicolet-Yamaska).
Réponses déposées
Le Président (M. Doyon): Alors, merci beaucoup. Il y a des
documents à déposer. Vous me permettrez de le faire dès
maintenant. Il s'agit des réponses qui ont été obtenues
aux questions laissées en suspens lors de la dernière
séance de vérification des engagements financiers du
ministère des Affaires culturelles, soit le 30 janvier 1991, il y a un
peu plus d'un an, donc. Les réponses ont été reçues
au Secrétariat des commissions le 9 mars 1991 et, à ce moment,
elles ont été expédiées aux membres de la
commission dès le 18 mars 1991.
Donc, nous allons procéder, avec l'accord des membres de cette
commission, selon la façon habituelle. Nous allons passer les
engagements financiers mois par mois, étant entendu que les engagements
financiers qui ne sont pas appelés et qui ne sont pas nommés par
numéro sont considérés comme vérifiés.
L'idée étant de ne pas perdre de temps avec les engagements
financiers qui ne posent pas de problème et de se concentrer sur ceux
qui valent la peine d'être discutés. Alors, si cette façon
de faire agrée aux membres de la commission, ce sera la règle que
la présidence entend suivre. Est-ce que c'est d'accord? Oui. Merci
beaucoup.
Nous commençons donc avec le mois de décembre 1990. Est-ce
qu'il y a des engagements sur lesquels vous voudriez avoir des renseignements,
M. le député de Sainte-Marie-Saint-Jacques?
Discussion générale
Coalition réclamant l'exemption de taxes sur
les billets de spectacle
M. Boulerice: Avant, M. le Président, si vous le
permettez, il y a deux sujets généraux que j'aimerais aborder
avec Mme la ministre que je n'ai pas eu le plaisir de revoir depuis le mois de
décembre 1991. Ce fut une longue absence, vous le comprendrez. C'est une
entente que nous avons, mon affidé, de les aborder, et après on
passerait aux engagements.
La première, c'est la formation d'une coalition récente,
d'il y a quelques jours, coalition dite des arts et de la scène, mieux
connue sous le vocable de Spectaxes. Alors, la question que j'aimerais adresser
à la ministre... Je pense qu'il y a eu des sorties remarquées,
dans les journaux. Les taxes menacent les arts. La coalition réclame
l'exemption des taxes sur les billets de spectacle comme tels. Cette coalition
est quand même composée d'organismes qui, dans le domaine
culturel, ont leur importance: l'ADISCQ, l'Union des artistes, la Guilde des
musiciens, la SOCAN, qui est la Société canadienne des auteurs,
compositeurs et éditeurs de musique du Québec, la SPACQ, qui est
la Société professionnelle des auteurs et compositeurs du
Québec, RIDEAU, l'Opéra de Montréal, les Grands Ballets
canadiens, l'Orchestre symphonique de Montréal, le Regroupement de la
danse, et nous pourrions probablement en ajouter d'autres.
Alors, dans les questions que j'aimerais adresser à la ministre
des Affaires culturelles: Est-ce que la ministre a l'intention, puisque
c'était la demande formulée par cette coalition, de les
rencontrer et, il va de soi, dans les meilleurs délais compte tenu des
enjeux et surtout des échéances au niveau du budget?
Mme Frulla-Hébert: Premièrement, ça me fait
plaisir de saluer tout le monde de la commission de la culture. Effectivement,
nous avons passé beaucoup de temps ensemble. J'aimerais aussi, tel que
le veut la tradition, présenter les gens qui sont avec moi, dont mon
chef de cabinet, ma sous-ministre, Mme Courchesne, M. Lemieux, attaché
politique. Nous avons aussi M. Serge Doyon qui s'occupe, évidemment, de
la bonne tenue des finances chez nous.
Alors, en réponse à la question au niveau de la taxe, il y
a eu déjà une rencontre, vendre-
di, il y a 15 jours, avec Mme Courchesne et mon chef de cabinet. Enfin,
ils ont rencontré les gens de la coalition justement pour recueillir
leurs arguments, si on veut, et aussi pour avoir un état de la situation
provenant directement de ces organismes, sur justement l'effet, non seulement
des taxes sur les billets, mais aussi de la récession qui nous afflige
tous, sur le monde du spectacle.
La semaine dernière, vendredi dernier, évidemment, au prix
à la bourse RIDEAU, j'y étais. Je remettais le prix-hommage et
j'ai dit publiquement, comme je l'ai fait le 3 mai 1991 et aussi en commission
parlementaire avec vous en octobre 1991, que 25, 56 % d'ajouté sur le
prix des billets de spectacle était totalement inacceptable. Ceci dit,
il y a un comité qui est formé de membres de mon
ministère, du ministère des Affaires municipales et de celui des
Finances. Évidemment, il y a un rapport fait directement au
sous-ministre pour voir à ce qu'il y ait justement une solution
apportée à ce problème de ces trois taxes qui s'ajoutent.
Évidemment, il faut regarder au niveau de l'ensemble de la
problématique de la part des Finances et aussi de la part du ministre
des Affaires municipales. Mais nous avons confiance de pouvoir apporter une
solution sous peu.
M. Boulerice: Est-ce que votre gouvernement compte toujours
maintenir l'application de la TVQ pour les spectacles à partir du 1er
juillet prochain? Les taxes sont perverses. Je pense que le
théâtre, au Québec, reçoit 60 % de ses subventions
du ministère des Affaires culturelles du Québec, mais, par
contre, on va enlever 26 % de leurs recettes de guichet. Ce que la main gauche
donne, la main droite en retire plus du tiers. Donc, est-ce qu'il est dans
l'intention du gouvernement de maintenir la TVQ ou de l'enlever?
Mme Frulla-Hébert: Je pense que la réponse... Comme
je le disais tantôt, nous travaillons à cette solution,
effectivement. Je l'ai dit. Je me suis positionnée et je sais aussi que,
autant de la part du ministre des Finances que du ministre des Affaires
municipales, tous sont très, très sensibles à la
problématique. Maintenant, nous verrons au niveau du budget ou du
prochain budget du ministre des Finances quelle sera la solution. Je ne suis
pas en mesure présentement de déclarer la solution. De toute
façon, ce serait très difficile pour moi, parce que, comme on le
sait, la solution relève de la question que vous avez apportée,
soit du ministre des Finances ou encore, si on regarde la taxe de 10 %, la taxe
d'amusement relève du ministère des Affaires municipales. Ceci
dit, et je le répète, 25, 56 %, effectivement, c'est trop lourd.
Il y a un manque d'équité, c'est sûr, parce que ce serait
le produit le plus taxé comparativement aux autres qui sont taxés
à 15 %, d'une part Deuxièmement, on est aussi au courant que,
mais ce n'est pas juste les taxes, la récession se faisant, il y a une
baisse au niveau des spectateurs, si on veut, de 50 %.
Alors, on regarde aussi la problématique dans son ensemble. C'est
sûr aussi qu'avec la politique culturelle qui sera déposée
début, mi-juin, on va essayer aussi de regarder la problématique,
non seulement au niveau des grandes salles de spectacles, mais à travers
le Québec, pour voir maintenant quelle solution on peut apporter, non
seulement, comme j'ai dit, au problème du coût des billets en soi,
mais aussi à l'ensemble de la diffusion de spectacles au niveau du
Québec.
M. Boulerice: Est-ce que la loi 145 prévoit la
non-perception de cette fameuse taxe sur les divertissements? Est-ce que le
gouvernement maintient son intention de ne pas percevoir cette taxe à
partir du 1er juillet?
Mme Frulla-Hébert: C'est ça, mais la loi 145 offre
certaines modalités au niveau de l'imposition ou non de la taxe
d'amusement. Maintenant, tout ça est en train d'être
discuté et je dois dire aussi que nous avons rencontré la table
Québec-municipalités en janvier. Il y a trois tables sectorielles
qui se sont formées aussi avec les municipalités, avec l'UMQ,
l'UMRCQ et une autre table Laval, Québec et Montréal, et la
Communauté urbaine de Montréal. Alors, toute cette
problématique-là est discutée, mais à plusieurs
niveaux: ensemble, au niveau des Finances, Affaires municipales et MAC, et
aussi Affaires municipales, MAC et municipalités pour répondre
justement à la problématique. Parce que, effectivement, autant au
niveau des municipalités qui Investissent de l'argent dans les
équipements culturels et aussi dans le développement culturel
qu'autant au niveau du gouvernement qui, comme vous le dites, subventionne la
culture, en général, à près de 70 % à 75 %,
il ne faut pas justement diminuer le bienfait d'un côté par une
application peut-être un peu trop générale de l'ensemble
des taxes de l'autre.
M. Boulerice: Plusieurs estiment que la solution idéale
serait un taux de taxation zéro, parce que j'ai dû d'ailleurs
apprendre à votre ministre des Finances que zéro peut être
un taux de taxation. J'avais quand même une certaine fierté de lui
donner une leçon d'économie. Est-ce que votre ministère
regarde encore - et ce sera la dernière question sur ce sujet, M. le
Président - la suggestion qui était contenue dans le rapport
Arpin, l'énoncé de politique de culture et des arts: s'il devait
y avoir une TVQ, qu'elle soit de 3 % seulement?
Mme Frulla-Hébert: L'ensemble, comme je vous disais
tantôt... L'ensemble de la problématique est à analyser. Il
faut aussi tenir compte, quand un parle des différentes
responsabilités...
Notre responsabilité à nous, c'est vraiment d'analyser, et
non seulement ça, de sensibiliser les différentes parties
intéressées à la problématique parce que nous avons
les données, d'une part.
Deuxièmement, il faut que chacun maintenant fasse son bout de
chemin. Il faut que les Affaires municipales fassent son bout de chemin. Il
faut que les Finances aussi fassent leur bout de chemin. Je tiens à
noter aussi que la semaine dernière, quand la coalition de l'ensemble
des arts, arts hors de la scène, arts vivants se sont prononcés,
fait à noter qu'au niveau des médias nous n'avons eu aucune
demande, aucune question. Pourquoi? Parce qu'il a été dit
très clairement aussi que les intervenants appelés sont en
réalité les Affaires municipales et les Finances parce que c'est
eux qui ont la clé de la solution, si on veut, en main, et c'est
ensemble qu'on va la trouver.
Alors, comme je vous dis, l'ensemble des solutions est regardé.
Il faut le faire dans un principe d'équité, si on veut
d'équité gouvernementale, pour qu'on apporte des solutions qui
soient justes, mais aussi des solutions qui soient permanentes. Mais soyez
certain que c'est un dossier, non seulement que l'on suit de très
près, mais où on est proactif. Évidemment, la situation
nous inquiète au plus haut point.
M. Boulerice: Bon, alors, je vais aller à la
deuxième question tout en concluant sur celle-ci en disant qu'en termes
d'équité, il ne faut quand même pas être
gêné. Il y a un heureux précédent gagné de
haute lutte qui est celui du livre. Et, sans mettre en doute aucunement la
compétence de' votre sous-ministre en titre et de votre chef de cabinet,
je pense qu'il y aurait lieu que la ministre rencontre cette coalition
elle-même.
Mme Frulla-Hébert: Là-dessus, si nous avons
dépêché une réunion, c'est parce que... La coalition
sait que je suis très disponible, et les gens qui font partie de cette
coalition, dont l'ADISQ que j'ai vue vendredi, dont les gens de RIDEAU que j'ai
vus vendredi, dont l'Orchestre symphonique de Montréal, que nous avons
dépanné en toute urgence au mois de décembre, les Grands
Ballets, nous avons fait la même chose dans un plan d'urgence, savent que
je suis non seulement présente, mais omniprésente.
Si on a demandé une réunion aussitôt que la demande
a été formulée, c'est parce que j'étais à
Rimouski dans un caucus auquel il faut tous participer, que ce soit d'un parti
ou d'un autre. Mais je n'ai pas voulu retarder justement à cause de mon
absence puisque nous savions que dans les jours qui précédaient
cette rencontre, les gens étaient pour informer la population. Donc,
c'était important aussi qu'on s'enligne sur les informations.
Alors, c'est ça, mais excepté que les gens de la
coalition... Honnêtement, je pense qu'ils sont aussi très
satisfaits du service et du suivi qu'on leur donne.
M. Boulerice: Donc, dois-je comprendre que vous les rencontrez
non pas de façon fragmentée, mais vous rencontrerez la coalition
bientôt.
Mme Frulla-Hébert: Si le besoin s'en fait sentir, au
moment où on se parle, je pense, comme j'ai dit que la coalition est
très satisfaite puisque je n'ai aucune demande à ce qu'on me
rencontre. Maintenant, si on veut me rencontrer, ils le savent, je suis
toujours extrêmement disponible. Mais je ne retarde pas le processus
justement parce que pour une raison ou pour une autre raison majeure, je ne
suis pas, je ne peux y être. Mais je pense que ma disponibilité
est connue et que les gens du milieu culturel en sont très contents. Je
n'ai pas eu de plaintes à date.
M. Boulerice: D'accord. Sur le deuxième sujet, M. le
Président...
Le Président (M. Doyon): Oui, M. le député.
Bibliothèque en braille de langue
française
M. Boulerice: Le Regroupement des aveugles et amblyopes du
Québec dénonçait ce qu'il a appelé le silence
méprisant du ministère des Affaires culturelles du Québec,
et a lancé un cri d'alarme au sujet de la survie de la seule
bibliothèque en braille de langue française en Amérique du
Nord, ce qui en fait d'ailleurs la deuxième du monde après celle
de Paris. Est-ce que la ministre pourrait nous dire où en est ce
dossier, dans le cas de Nazareth et Louis-Braille? Je n'ai pas besoin de lui
dire que la correspondance qu'elle reçoit est une correspondance que je
reçois également, puisque ces organismes sont,
géographiquement, très près de moi et, culturel-lement, on
ne peut plus près.
Mme Frulla-Hébert: Au niveau de Louis-Braille,
premièrement, je me suis prononcée, on se souvient, en Chambre,
au mois de décembre, en disant que nous allons contribuer non seulement
à la bibliothèque de Nazareth, parce que nous y contribuons
déjà, mais aussi au niveau de Louis-Braille. Nous avons
donné une subvention de 8900 $ pour finir l'année et nous nous
sommes commis pour 80 000 $, l'année prochaine. C'est sûr qu'ils
ont un besoin au niveau de l'équipement, quand on parle du braille.
Cette demande, c'est une demande de 500 000 $. Ce que nous sommes en train de
regarder maintenant, c'est au niveau de l'équipement en soi. Est-ce que
nous pouvons partager aussi ces coûts, comme on le faisait avant
d'ailleurs, avec la Santé, d'une part, et aussi l'Éducation et la
Formation professionnelle, pour que l'ensemble de ces coûts-là, de
ces 500 000 $ ne soit pas seulement sur nos épaules, mais un peu
réparti
partout, en se disant tous ensemble, que, oui, il y a des besoins?
Maintenant, la magnétothèque, par exemple, qui a
regroupé l'ensemble des documents, qui est autre chose, a reçu,
depuis 1979, un montant de 2 710 000 $ en subvention et, cette année,
elle a obtenu aussi 340 000 $, annuellement. C'est une chose, au niveau de la
magnétothèque.
Maintenant, au niveau de Louis-Braille, c'est sûr que, comme je
vous dis, il va y avoir des subventions au fonctionnement de 80 000 $. Il y a
un problème d'équipement, et on est en train de le regarder
aussi, avec les collègues, parce que 500 000 $, ce n'est pas
évident non plus à trouver, comme ça, au niveau des
Affaires culturelles. Par contre, répartis ensemble, ce serait beaucoup
plus facile et beaucoup plus efficace, en termes d'accéder à leur
demande. Effectivement, ma sous-ministre me fait penser, au niveau des
prémisses, en disant qu'on ne soutient pas les personnes aveugles, c'est
un peu faux de le prétendre, à 2 710 000 $ plus 340 000 $ au
niveau du fonctionnement. (11 h 30)
L'Institut national canadien, qui est une autre problématique en
soi, reçoit quand même un montant équivalent de 710 360 $.
Maintenant, il s'agit aussi de voir la complémentarité entre
certains organismes pour justement offrir le meilleur service possible, la
meilleure qualité de service possible, mais aussi, compte tenu des
finances publiques, avec le meilleur souci de la bonne gestion des finances
publiques.
M. Boulerice: Quand comptez-vous leur donner une réponse,
votre échéancier?
Mme Frulla-Hébert: La réponse, au niveau des 80 000
$, je me suis commise évidemment; donc, c'est au prochain budget. Vous
aurez l'ensemble aux crédits détaillés.
M. Boulerice: Parfait. Juste une petite dernière
là, je ne peux quand même pas résister. Il y a aussi le
problème, puisqu'on parie de rapatriement des pouvoirs... La ministre,
enfin, j'espère qu'elle les réclame toujours puisque le rapport
Allaire a toujours force de loi, du moins dans sa formation politique. Il y a
la présence d'une grande partie de la bibliothèque qui se trouve
à Toronto, ce qui m'apparaît un peu particulier. Quand allons-nous
rapatrier? Vous savez, c'est un peu le même exemple. Si la Suisse romande
voyait une partie de sa collection se trouver en Suisse alémanique, ce
serait pour le moins paradoxal.
Mme Frulla-Hébert: II faut quand même regarder
l'ensemble. Il y a eu un très bon éditorial là-dessus de
M. Dufresne. Effectivement, l'Institut national l'a envoyée à
Toronto sans nous en prévenir, et là, on nous demande de payer
pour la rapatrier. Alors, il y a cette problématique qui est un peu dure
à avaler je dois vous dire, d'une part. Deuxièmement, comme je le
disais tantôt, il s'agit maintenant de donner les meilleurs services
possible, mais aussi avec un certain souci de la gestion des finances
publiques. Maintenant, il y a toute la magnétothèque à
laquelle on fournit largement et il y a aussi cette
complémentarité avec la magnétothèque. Alors, tout
ça est regardé et, en fait, c'est au ministère, à
Montréal. C'est eux qui ont le dossier en main.
M. Boulerice: Alors, nous suivrons, il va de soi, très
attentivement ces deux dossiers. Nous allons, M. le Président,
passer...
Engagements financiers
Le Président (M. Doyon): Donc, ça termine les
sortes de remarques préliminaires et la discussion sur les deux sujets
que vous nous aviez annoncés, sur lesquels vous aviez convenu de passer
quelques minutes. Nous allons donc aborder derechef les engagements financiers
du mois de décembre 1990. Est-ce que vous avez des questions à
poser là-dessus, M. le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques?
Décembre 1990
M. Boulerice: Oui. Au niveau de l'engagement 6, M. le
Président...
Le Président (M. Doyon): Oui.
M. Boulerice:... on y voit une subvention de 144 800 $ au
Festival international de Lanaudiè-re, qui avait pour but de
réaliser une étude sur les conditions et stratégies de
viabilité du Festival et de l'amphithéâtre, et pour
l'embauche d'un administrateur délégué et pour assurer une
permanence minimale durant la période de réalisation de
l'étude.
Le Président (M. Doyon): On m'indique, M. le
député, juste pour s'assurer que c'est bien en décembre.
Moi, je l'ai aussi en décembre dans les engagements qui sont dans le
cahier de décembre, mais c'est peut-être un engagement d'un mois
autre que celui-là. En tout cas, quel que soit le mois, je pense qu'on
s'y retrouve. C'est le mois de novembre 1990.
Une voix: II est dans le cahier de décembre.
Le Président (M. Doyon): II est dans le cahier de
décembre. Oui, il y a des décalages. Donc, c'est au mois de
novembre 1990, mais c'est dans le cahier de décembre 1990.
M. Boulerice: C'est ça.
Le Président (M. Doyon): C'est bien la
subvention de 144 800 $ dont oh parle. Alors, ces choses étant
dites, vous pouvez continuer, M. le député.
M. Boulerice: Est-ce que la ministre pourrait nous donner, nous
dire quelles sont les conclusions de l'étude, c'est-à-dire
comment ça se traduit en termes de gestion, etc.?
Mme Frulla-Hébert: En attendant qu'on trouve... De toute
façon, le dossier de Lanaudiè-re, ça a été
un dossier qui a été assez chaud. On peut en parler ensemble en
attendant qu'on trouve les détails. On se rappelle, en somme, que
Lanaudière se retrouvait dans une position financière
extrêmement précaire, presque en faillite technique. On se
rappelle aussi que le fédéral voulait que... on se retrouvait
avec une dette de 1 600 000 $ ou 1 700 000 $ et que le fédéral
est arrivé tout simplement à Lanaudière en disant: Bien,
parfait, on n'en parle à personne, on donne la moitié si
Québec décide de donner l'autre moitié et on continue
comme ça. C'est sûr qu'on ne faisait pas de vagues en
procédant de cette façon-là, excepté qu'on ne
réglait rien, et on se serait retrouvés avec le même
problème, année après année. Donc, ce qu'il a fallu
faire pour non seulement avoir une bonne vision des choses...
Deuxièmement, pour convaincre aussi tout le monde, les parties
intéressées à la meilleure façon de faire, c'est
qu'on a demandé à des gens qui n'étaient pas
impliqués - parce que là tout le monde, que ce soit le milieu,
que ce soit nous, que ce soit le fédéral qui poussait à
une solution qui était très différente - on a
demandé à des gens qui... dont M. Coupet, de l'extérieur,
de faire une analyse au niveau de Lanaudière dans son ensemble, et du
Festival, et de l'amphithéâtre, et du poids de cet
amphithéâtre sur l'organisation, de telle sorte qu'on puisse
apporter une solution qui soit permanente.
Donc, l'analyse étant faite et complète, il a fallu aussi
regarder pour faire une analyse indépendante pour organiser la situation
- ça, c'est une partie - et, deuxièmement, un administrateur
à l'interne pour voir ce qui en était finalement des états
financiers et des chiffres, qui donnait quoi? Les billets, est-ce que
c'étaient des billets vendus ou donnés un peu en
complémentarité? Ce qui fait qu'on se retrouvait avec une
solution quasi impossible.
De cette analyse-là, on a tiré des conclusions que nous
avons appliquées. Première conclusion, c'était que
l'amphithéâtre est un poids trop lourd pour un organisme sans but
lucratif. Donc, il y avait deux solutions: ou que cet amphithéâtre
soit acheté par une infrastructure qui existe déjà et qui
peut le gérer et aussi en faire la promotion, ou que ce soit
acheté par la ville. Si la ville avait pris possession de
l'amphithéâtre, on mettait la ville en faillite technique. Donc,
c'est beaucoup trop gros pour la ville de Joliette. Alors, on est passés
à la deuxième solution avec l'accord de toutes les parties, dont
celui de la ville, que l'amphithéâtre serait acheté par une
infrastructure qui est la Place des Arts, et qui serait mené et
géré. Ça, on parie du complexe de
l'amphithéâtre et on sépare le Festival de
Lanaudière de l'infrastructure culturelle. Le Festival de
Lanaudière est un événement en soi qui habite et occupe,
si on veut, pendant cinq semaines le complexe de l'amphithéâtre.
Alors, ici, le 144 000 $ c'est vraiment pour avoir fait toute l'étude;
d'une part, justement, mettre les gestionnaires là pour regarder
l'ensemble du dossier.
On est très contents aussi de dire qu'avec la solution qui a
été apportée l'année passée, le Festival a
fait un tout petit profit au lieu de faire un déficit, d'une part, et,
deuxièmement, que Guy Morin, maintenant de la Place des Arts, s'assoit
avec les gens du Festival, les gens de Joliette, pour voir maintenant à
cette nouvelle gestion du Festival. Il y aura des nominations au niveau des
conseils d'administration bientôt. Ce seront des nominations autant
locales que des représentants des diverses parties
intéressées, si on veut, autant de la ville, de la Place des
Arts, que du Festival.
M. Boulerice: Bon, qu'on ait confié la gestion des
infrastructures à la Société de la Place des Arts, c'est
une réponse qui me sied. Personnellement, c'est une solution que
j'aurais aussi envisagée. Je pense que l'expertise est forte à ce
niveau-là. Par contre, la question que je vous poserais...
Effectivement, il y aura un conseil d'administration, et je ne me souviens plus
si c'était vous ou si c'était votre prédécesseur ou
celle d'avant, avec mon collègue, le député de Joliette et
leader de l'Opposition, à qui on avait clairement posé la
question, et je pense que je dois la répéter: Dans la formation
du conseil d'administration, pouvons-nous nous attendre à ce qu'il y ait
une majorité de représentants de la région de
Lanaudière, puisque ce Festival appartient à la région de
Lanaudière?
Mme Frulla-Hébert: Effectivement, j'ai eu des
conversations autant avec le député de Joliette que d'autres
intervenants au niveau de la région et, oui, au niveau du conseil
d'administration, nous allons avoir des représentants locaux, d'une
part, et deuxièmement aussi des gens qui seront là avec toute la
bonne volonté, l'expertise, etc., pour mener à bien et
effectivement, ça se fera conjointement, non seulement avec les
autorités locales, mais avec le député de la région
et les différents intervenants aussi, dont les députés en
général de la région, dont M. Chevrette.
M. Boulerice: Chef de l'Opposition. La région de
Lanaudière. Est-ce que nous pourrions avoir une copie de cette
étude?
Mme Frulla-Hébert: Oui, absolument! On avait remis...
D'ailleurs, la copie a été rendue publique lors d'une
conférence de presse au mois de novembre 1990, donc je sais que le
député de la région et leader de l'Opposition en a eu une
copie, mais on va vous en faire parvenir une copie avec plaisir.
Le Président (M. Doyon): Donc, le mois de décembre
est vérifié.
M. Boulerice: Vérifié.
Janvier à mars 1991
Le Président (M. Doyon): Nous passons au mois de
février.
M. Boulerice: C'est inscrit en mars, mais ça relève
de février, vous avez bien raison.
Le Président (M. Doyon): Oui. Janvier, il n'y a rien donc.
Nous sommes au mois de février.
M. Boulerice: Février. Alors, c'est l'engagement 1, M. le
Président, qui est une subvention totalisant 11 984 900 $ qui a
été versée dans le cadre du programme Aide
financière aux équipements culturels. Est-ce que la ministre
pourrait nous indiquer le nombre total de projets subventionnés en
1990-1991, et le budget global consenti par rapport à 1991-1992?
Mme Frulla-Hébert: Bon. De toute façon, on peut
vous envoyer tous les détails. D'abord, il y a eu le plan
d'accélération, d'une part. Et le service de dette
régulier, si on veut, le plan régulier du service de dette aussi
annuel. Au niveau des 11 984 900 $, il y a eu d'abord, premièrement, 307
800 $ pour la ville de Sherbrooke, au niveau de la relocalisation du Centre
d'interprétation du patrimoine de Sherbrooke, 811 200 $, ville de
Bécancour. Alors, on peut faire tout l'ensemble.
M. Boulerice: Juste le budget global. On les a vus, les projets,
de toute façon.
Mme Frulla-Hébert: Ma sous-ministre m'informe que sur deux
ans, avec le plan d'accélération, parce qu'il y a eu deux plans
d'accélération effectivement, c'est 80 000 000 $.
M. Boulerice: 80 000 000 $.
Mme Frulla-Hébert: Pour deux ans. On peui vous fournir la
liste de tous les projets qui oni été faits, en cours,
annoncés...
M. Boulerice: D'accord. Mme Frulla-Hébert:
Promis.
Le Président (M. Gobé): Alors février 1991
va bien?
Des voix: Oui.
Avril
Le Président (M. Gobé): Mars 1991. Y a-t-il un
engagement que vous voulez voir en particulier?
M. Boulerice: C'est l'engagement 5, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Engagement 5, M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Engagement 5.
Février.
M. Boulerice: Alors, un contrat de... Enfin, c'est un engagement
de mars, mais figurant dans avril, qui est un contrat de 34 990 $
accordé à la firme Mallette, Major et Martin de Montréal,
qui était une étude visant l'optimisation des unités
administratives du secteur du milieu culturel. Est-ce que cette soumission de
Mallette, Major et Martin était la plus basse des trois soumissions
reçues?
Mme Frulla-Hébert: II y a eu 10 soumissions. Je vais voir.
Vous savez, ça c'est suite au plan directeur des milieux culturels.
C'est tout simplement une analyse pour, en fait, de l'informatique; donc, un
plan au niveau de l'informatique et organisationnel. Comme vous savez, nous
sommes le ministère le moins informatisé au gouvernement et,
quand la vague informatique est passée, évidemment, les gens du
ministère n'ont pas réagi assez rapidement. Là
évidemment, quand il y a eu une rationalisation au niveau de
l'informatique, eh bien, là évidemment les plans ont
été faits et on s'est rendu compte qu'il y avait des besoins
pressants. Dans les milieux culturels, les besoins sont d'autant plus pressants
que, par exemple, si on demande l'ensemble des sommes, etc., il y en a une
grosse partie qui se fait à la mitaine.
Donc, cette étude était faite justement pour voir la
meilleure façon d'appliquer l'informatique et organiser justement
l'ensemble de la problématique au niveau des subventions des milieux
culturels. Maintenant, il y a eu 10 soumission-i naires. Il y a eu trois
soumissions reçues. Justement, Mallette, André Charbonneau et
associés, et KPMG Poissant Thibault, c'est Peat Marwick Thome. Donc,
celle-là a été... Peat Marwick Thorne a été
rejeté, d'une part - c'est : ça, en vertu de l'article 25 du
règlement qui t stipule que seuls les fournisseurs dont le nom a
été relevé dans le fichier peuvent recevoir des appels
d'offre sur invitation.
L'évaluation au niveau de la qualité, c'est finalement
Mallette qui l'emporte avec 93 points. Donc, aussi le plus bas
soumissionnaire.
M. Boulerice: Parfait. Il y a un plan directeur qui a
été adopté.
Mme Frulla-Hébert: Pas encore. M. Boulerice: Pas
encore? Mme Frulla-Hébert: Pas encore.
M. Boulerice: Donc, au niveau de l'organisation du
ministère il n'y a aucun changement.
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que, pas encore,
dans un sens où... (11 h 45)
M. Boulerice: ...pour le moment.
Mme Frulla-Hébert: Oui, il y a un plan directeur,
maintenant, qui existe. On a tous les outils en main pour qu'il soit
adopté. Maintenant, vous savez, et on en a discuté aussi, qu'au
niveau de la politique culturelle, la problématique du fonctionnement
global, au niveau de notre fonctionnement et celui du ministère, est
à étudier. Alors, compte tenu de ces changements, nous allons
tenir ça aussi en ligne de compte. Mais, effectivement, il y a une
efficacité à aller chercher là.
M. Boulerice: Vous me dites qu'il y a un projet de plan
directeur, mais que le plan directeur n'est pas adopté. Et vous attendez
quoi? De le mettre en parallèle avec l'énoncé de
politique?
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire qu'il y a deux
choses d'abord. Il y a finir l'analyse préliminaire, d'une part, au
niveau des besoins, etc.; ça, c'est une chose. Maintenant, l'analyse
préliminaire, au moment où on se parle, est un peu
retardée pour tenir aussi compte de la structure nouvelle que nous
étudions, au niveau du ministère. Alors, c'est sûr qu'on
n'engagera pas des frais pour adopter un plan directeur qui peut être
désuet d'ici quelques mois. En attendant, il y a eu quand même un
effort au niveau de l'informatisation qui a été fait,
débloqué l'année passée par le Conseil du
trésor, pour donner des outils, ne serait-ce que des outils techniques
pour améliorer l'efficacité.
Le Président (M. Gobé): Alors, M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques, est-ce que ça vous
satisfait?
M. Boulerice: Oui. Alors, nous irons à avril 1991.
Le Président (M. Gobé): Nous sommes
déjà dans le cahier d'avril, car cet engagement du mois de mars
était avec avril...
Mme Frulla-Hébert: Non.
Le Président (M. Gobé): ...ce qui veut dire
que...
Mme Frulla-Hébert: Oui?
Le Président (M. Gobé): ...le mois de mars est
donc, pas adopté, mais vérifié.
M. Boulerice: Vérifié.
Le Président (M. Gobé): On peut l'adopter pareil,
remarquez bien. Mais le terme exact est «vérifié».
Donc, nous sommes maintenant en avril. Avez-vous une...
M. Boulerice: Oui. C'est l'engagement 4, qui est la subvention de
50 000 $ versée à deux maisons d'édition, dans le cadre du
programme Aide aux éditeurs à l'intention des auteurs de la
relève. Je voudrais surtout profiter de l'occasion...
Mme Frulla-Hébert: Excusez! Une seconde.
M. Boulerice: Oui. Vous ne trouvez pas la feuille. Ce n'est pas
grave.
Mme Frulla-Hébert: C'est lequel? Juste donner le grand
titre.
M. Boulerice: C'est avril. C'est la subvention de 50 000 $ qui a
été versée à deux maisons d'édition, dans le
programme Aide aux éditeurs à l'intention des auteurs de la
relève.
Une voix: Le numéro de l'engagement?
M. Boulerice: L'engagement 4, M. l'attaché politique.
Mme Courchesne (Michelle): 25 quoi? 25... M. Boulerice:
Pardon?
Mme Courchesne: Est-ce que vous avez un numéro comme
25-114?
M. Boulerice: Oui, attendez, il y a un numéro
séquentiel, sans doute.
Une voix: C'est à la page 3 de 4. Le numéro
séquentiel, c'est 4, c'est 02-04-72.
Mme Courchesne: Ça va, monsieur. M. Boulerice:
Alors, vous l'avez retrouvé? Mme Frulla-Hébert:
Oui.
M. Boulerice: D'accord. Je pense que l'occasion est fort belle,
peut-être, de questionner la ministre au sujet du fédéral.
Est-ce que la ministre a été consultée au préalable
par son
homologue fédéral, avant que celui-ci n'annonce son
programme d'aide de 135 000 000 $ destiné aux éditeurs?
Mme Frulla-Hébert: Nous en avons été
informés le matin même.
Le Président (M. Gobé): Quelle
délicatesse!
M. Boulerice: Quelle délicatesse, effectivement. Est-ce
que la ministre considère que c'est un exemple concret de
prépondérance du Québec en matière de culture?
C'est-à-dire que cela ne changera rien dans l'exercice
discrétionnaire du pouvoir de dépenser fédéral, au
mépris des priorités et des interventions du ministère des
Affaires culturelles du Québec.
Mme Frulla-Hébert: Comme je le disais tantôt,
effectivement, nous avons été informés le matin
même. Maintenant, les éditeurs, avec qui on travaille de
très, très près, nous ont aussi parlé. Ils ont eu
la gentillesse de nous parler. Comme j'ai dit aux éditeurs, l'argent qui
est à Ottawa, c'est un argent qui provient de nos taxes, donc il ne faut
pas se gêner de prendre la manne qui passe; ça, c'est une chose.
Je veux quand même - et vous me le permettez - être très
claire. Sur les 135 000 000 $, il y a 33 000 000 $ qui revient au
Québec, 33 000 000 $ sur cinq ans. Ce qui, finalement, me fait dire,
comme j'ai dit aux éditeurs que la mesure du Québec,
c'est-à-dire l'abolition de la TVQ, c'est une mesure qui donne à
toute la chaîne du livre 32 000 000 $ par année. C'est sûr
que le gouvernement du Québec et aussi les contribuables
québécois font beaucoup plus pour le livre que n'en fait le
gouvernement fédéral.
On sait aussi que l'objectif premier de l'ensemble des éditeurs,
c'était l'abolition de la TPS, parce que leur argument c'est que c'est
bien une subvention, excepté que ça n'aide pas l'ensemble,
ça n'aide pas les libraires versus une mesure qui s'applique, mais
à toute la chaîne du livre.
Ceci dit, on s'est aperçu quand même que le milieu
étant ce qu'il est, et c'est un milieu qui, à tous les niveaux,
que ce soit au niveau francophone ou anglophone, est un milieu fragile, le
milieu a quand même bien accueilli ces mesures, étant des mesures
supplémentaires. Il ne faut pas l'en blâmer et, comme je leur ai
dit de se sentir bien à l'aise parce qu'effectivement c'est quand
même un retour de notre argent. Mais il faut quand même être
très clair, les 135 000 000 $ sur cinq ans ne correspondent même
pas ou, enfin, est à peu près l'égal de la TPS
perçue par le gouvernement fédéral au niveau des ventes du
Québec en un an. Alors, il y a une certaine
générosité, mais elle n'est pas égale, et de loin,
à celle de la décision prise par le gouvernement du Québec
en ce qui concerne l'abolition de la TVQ.
M. Boulerice: M. le Président, je voudrais bien que la
ministre comprenne le sens de ma question. Ce n'est pas tant aux volumes... Je
ne disconviens pas que nous payons pour un certain temps, je l'espère,
bref, des impôts à un gouvernement fédéral central,
pour ne pas dire centralisateur. Mais c'est le sens de la démarche comme
telle où la ministre nous avoue candidement qu'elle en a
été informée le matin même, donc qu'effectivement...
Et compte tenu que les propositions constitutionnelles du gouvernement
fédéral disent «qu'on va consulter les provinces» on
parle de prépondérance alors que cette action, à mon point
de vue, est véritablement un mépris face au ministère des
Affaires culturelles du Québec qui, lui, doit donner les
priorités et les interventions dans le domaine de la culture.
Mme Frulla-Hébert: Nous, de notre côté, je
pense, comme je le disais tantôt, effectivement on a fait notre part. Il
ne faut pas s'en cacher non plus... Je l'ai dit et je le répète,
il y a des modalités de fonctionnement qui, au moment où on se
parle, clochent. Il y a des priorités qui se chevauchent dans un sens
où l'on sait tous que le livre est fragile. De part et d'autre,
dépendant des milieux, la fragilité est finalement aussi grande,
mais dépend de certains facteurs qui sont différents. Alors, on
en est arrivé à la même conclusion au niveau de la
fragilité du livre; par contre, nos priorités à nous,
c'était d'apporter une solution qui était permanente. La
priorité du fédéral, c'était de répondre par
des mesures de subventions. Maintenant, je pense que - je l'ai dit et je le
répète, et je suis très à l'aise de le dire - la
façon de fonctionner au moment où on se parle n'est pas la
façon idéale. Oui, il y a du chevauchement et oui, certaines
priorités sont différentes si on le voit du côté
fédéral plutôt que du côté provincial.
Au niveau des offres constitutionnelles, vous savez qu'il y a un
comité avec lequel nous, sectoriellement parlant, on travaille
très fort. Il s'agit maintenant d'attendre les offres, et on ne criera
pas «Au feu!» avant de voir le feu.
M. Boulerice: M. le Président, est-ce que...
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
M. Boulerice: Est-ce que j'interprète bien les propos de
la ministre qui, à l'exemple de l'Opposition officielle, n'endosse pas
cette initiative du gouvernement fédérai? Le gouvernement
fédéral, d'ailleurs, agit d'une façon on ne peut plus
hypocrite. C'est, à toutes fins pratiques, dans le domaine du livre, de
l'édition. C'est, à toutes fins pratiques, un pyromane qui se
donne vocation de pompier par après. C'est eux qui ont mis le feu avec
la TPS, qui ont littéralement brûlé, saccagé ce
domaine et qui, après, se présentent en sauveteurs en injectant
x
millions de dollars en disant: Voyez comme on est beaux, comme on est
gentils. Pour faire peut-être une analogie: On vous a brisé la
jambe, mais voilà, on vous fournit le plâtre!
Mme Frulla-Hébert: Vous savez, j'ai écrit, on se
souvient, après l'initiative du gouvernement d'abolir la TVQ sur le
livre... J'ai envoyé une lettre à mon collègue de
l'époque, qui était Marcel Masse, endossant la démarche
des éditeurs, entre autres, et de l'Association maintenant
regroupée de l'ensemble des intervenants du livre pour l'abolition de la
TPS, qui est, à mon avis, une mesure qui est beaucoup plus
concrète et qui est une mesure qui, telle la nôtre, est permanente
et qui aide l'ensemble de la chaîne du livre. Alors, c'est sûr
qu'en arrivant avec fies subventions, on aide d'une certaine façon, on
regarde la réaction de certains de nos éditeurs. Même que
certains en étaient peut-être un peu choquantes.
Donc, il y a une certaine aide parce que tout argent bien placé
peut donner un coup de main, mais ce n'est pas une mesure permanente telle
qu'on l'aurait souhaité effectivement. Alors, là-dessus, je pense
que j'ai été claire. J'aurais de beaucoup
préféré que le fédéral suive le
modèle québécois, considère le livre comme
étant une nécessité, au même titre que d'autres
objets, tels le lait, le pain - c'est une nécessité de lire - et
procède à un geste qui est beaucoup plus permanent aussi et qui
est beaucoup plus significatif. Maintenant, ils en ont choisi autrement et on
ne blâme pas non plus, je pensée - et l'Opposition et nous - on ne
blâme pas non plus les gens, les éditeurs d'accepter ces mesures,
faute de mieux.
M. Boulerice: Je suis heureux de voir que la ministre partage
notre point de vue. Nous continuerons à dénoncer les actions du
gouvernement fédéral qui dit: Je vais vous blesser, mais
rassurez-vous, je vous soignerai après. C'est particulièrement
indécent comme attitude.
Le Président (M. Gobé): Alors, ceci met fin aux
engagements financiers du mois d'avril 1991.
M. Boulerice: Oui, d'avril.
Le Président (M. Gobé): Alors, nous allons
maintenant passer au mois de mai. Avez-vous des questions particulières,
M. le député?
M. Boulerice: Non, nous irons à juin. Juin
Le Président (M. Gobé): Non? Alors, nous pouvons
aller à juin. Alors donc, mai est considéré comme
étant vérifié. Au mois de juin, il y en a plusieurs,
semble-t-il. (12 heures)
M. Boulerice: Le mois de juin, selon le cahier.
Le Président (M. Gobé): Selon le cahier. Alors, M.
le député.
M. Boulerice: Oui, il s'agit de l'engagement 3.
Le Président (M. Gobé): Le contrat
négocié. Agir à titre de secrétaire...
M. Boulerice: Oui. ...Qui est un contrat négocié de
48 402 $ pour les services de M. Lucien Lelièvre - enfin, c'est en mai,
mais dans le cahier, ça se retrouve en juin - de Québec pour agir
comme secrétaire-rédacteur auprès du groupe-conseil sur la
politique culturelle.
Alors, ma première question: Qui a recommandé M.
Lelièvre et qui a procédé à l'engagement de M.
Lelièvre?
Mme Frulla-Hébert: D'abord, la recommandation est venue de
M. Arpin lui-même. Sa recommandation a été, face à
M. Lelièvre, une recommandation basée sur l'expérience au
niveau de la rédaction, d'expériences passées. Il fallait
avoir quelqu'un qui était efficace et aussi rapide et disponible,
puisque les échéanciers étaient quand même
serrés. Il faut se rappeler aussi que le comité Arpin a
été formé de huit membres bénévoles et que
l'ensemble des coûts, non seulement au niveau du comité, au niveau
du rapport et la traduction du rapport, de l'impression, de la distribution, de
la commission parlementaire dans son ensemble a coûté en tout 81
000 $, incluant M. Lelièvre, d'une part, une commission de deux mois,
plus - et vous allez voir plutôt - 50 000 $ d'aide au niveau de
communicateurs pour les relations finalement avec la presse, etc.
Alors, c'est dans son ensemble, on est fiers de le dire, l'exercice qui
a coûté le moins cher au gouvernement dans ses... On dit 10, on
pourrait dire même au prorata, dans ses 20, 25 dernières
années.
M. Boulerice: Oui, est-ce que M. Lelièvre aura aussi pour
mandat le plan d'action du gouvernement en matière de culture, suite au
rapport Arpin et à la commission parlementaire que nous avons tenue
l'automne dernier? Est-ce que c'est lui qui va rédiger?
Mme Frulla-Hébert: Non. C'est-à-dire que le rapport
Arpin, comme on le sait tous, c'est une chose. C'était un groupe
indépendant qui nous donnait les états de fait et leur vision
après avoir rencontré des gens et s'être basé sur
leurs expériences, sur la culture en général; rapport qui
servait aussi, comme vous le savez aussi bien que moi, de base aux discussions
en commission parlementaire. Ça, c'est un exercice. Maintenant,
au niveau de la rédaction de la politique culturelle, la
politique sera rédigée, colligée, etc., par le personnel
du ministère des Affaires culturelles et évidemment, il y aura
aussi des consultations personnelles si on veut, faites tout simplement ad hoc
à la suite de ce rapport rédigé par certaines personnes
que nous avons entendues, entre autres en commission parlementaire.
Je parlerais de Fernand Dumont, par exemple, ou les principales
associations. Les conseils d'universités ont demandé qu'on
revienne. Alors, suite à ces demandes-là, ce sera tout simplement
des consultations ad hoc, mais la tâche de M. Lelièvre est
terminée.
M. Boulerice: D'accord. Donc, si j'ai bien compris, la
rédaction de la politique se fera à l'intérieur du
ministère comme tel.
Mme Frulla-Hébert: Oui.
M. Boulerice: La ministre s'est avancée, M. le
Président, tantôt à l'ouverture de cette séance de
la commission. Elle peut nous redire une deuxième fois que le
dépôt de la politique sera vers la mi-juin, c'est cela?
Mme Frulla-Hébert: Oui. À date, tout nous indique
que dans nos échéanciers, en tout cas, que nos
échéanciers sont respectés et, comme vous le savez, du
départ, on a respecté nos échéanciers à la
lettre et nous avons la ferme intention de continuer à les respecter
à la lettre. Alors, tout nous indique, de toute façon, que tout
est là. Tout est mis en place pour qu'on puisse respecter cet
échéancier-là. Et nous y tenons, d'ailleurs.
M. Boulerice: Dans l'intervalle, la politique pourra se traduire
concrètement dans le dépôt des crédits. Bref, est-ce
que la ministre est suffisamment avancée enfin, est-ce que le
ministère est suffisamment avancé pour que la politique ait une
incidence sur les crédits du ministère des Affaires culturelles
en 1992-1993? Oui, qui seront déposés d'ici trois semaines
à peu près.
Mme Frulla-Hébert: Écoutez, au niveau des
crédits, c'est sûr qu'on le regarde attentivement. Par contre, la
politique ne sera pas complétée et finalisée au niveau des
crédits. Ça, il faut s'entendre parce que les crédits vont
être déposés d'ici, quoi? Habituellement, d'ici trois
semaines, un mois? Alors, il reste quand même des finalités. Chose
certaine, c'est que de notre côté à nous, compte tenu de
l'envergure de la démarche, on met évidemment pleine vapeur pour
que tout ça soit, comme je disais tantôt, déposé en
juin.
Il va y avoir certaines considérations, mais il faut aussi
attendre. Il y a énormément, finalement, de choses à
regarder, non seulement au niveau de notre réaménagement à
nous et de la commission parlementaire, etc., mais il y a aussi toute la
démarche constitutionnelle à regarder et à tenir en ligne
de compte. Alors, tout ça tombe à peu près dans les dates
prévues. Alors, c'est pour ça que je dis qu'il n'y a rien qui
nous indique qu'on ne sera pas en mesure, à la mi-juin, de
déposer tel que promis cette politique.
M. Boulerice: D'accord. Mais il y aura quand même des
incidences, des incidences budgétaires.
Mme Frulla-Hébert: On le regarde. Au niveau du budget de
1992-1993, on regarde tout ça de très près.
M. Boulerice: Bon. Vous regardez et vous ne donnez pas
d'assurance.
Mme Frulla-Hébert: On va revenir sur le crédit.
M. Boulerice: D'accord. Alors, juin 1991, M. le Président,
ça va. Je vous remercie.
Juillet
Le Président (M. Gobé): Nous allons donc maintenant
passer à juillet 1991, juin étant vérifié. Il y en
a un certain nombre, dans ce mois de juillet.
M. Boulerice: Oui. C'est l'engagement 6. Le Président
(M. Gobé): L'engagement 6.
M. Boulerice: C'est à la page 19 des 73 pages. C'est la
subvention de fonctionnement de 575 000 $ à la Fondation du
Théâtre du Nouveau Monde. On a lu, d'ailleurs, une correspondance
abondante, fouillée, élégante même - trouvions-nous
le terme dans le texte - entre M. le chef de cabinet et Mme la directrice du
journal Le Devoir. La question que je vais poser à la ministre,
c'est: Compte tenu de la crise Théâtre du Nouveau Monde - si
certains ont parlé de crise en culture, je pense qu'il commence à
y avoir une crise, une culture des crises - cette crise du TNM, qui est
provoquée principalement par la situation financière de ce
théâtre et son déficit accumulé de 1 000 000 $,
est-ce que la ministre entend donner suite à la demande d'aide
financière urgente présentée par la direction du
Théâtre du Nouveau Monde, un des seuls - pas un - le seul
théâtre de répertoire?
Mme Frulla-Hébert: La réponse, c'est: Oui, mais pas
à n'importe quel prix. Vous savez, dans la crise - la crise... La crise,
souvent, est montée en épingle, aussi - et je pense que
l'ensemble des médias et du milieu étaient d'accord avec
moi - par Le Devoir. La crise, celle qu'on a lue abondamment dans Le
Devoir, en était une, d'une part, d'administration. D'autre part, il
y avait aussi une espèce de difficulté quand on regardait une
administration qu'on a décrite comme étant bicéphale.
Donc, il fallait deux choses. Il fallait d'abord régler, au niveau de
l'interne, et il fallait aussi laisser au conseil d'administration, des
bénévoles, et aussi à l'administration, autant au
directeur artistique qu'au directeur administratif, l'initiative et la
responsabilité de régler leurs choses entre eux.
Je fais un petit peu le résumé de la situation parce qu'il
y a eu tellement de choses erronées qui ont été dites.
Oui, il y a eu des rencontres à certains niveaux, des rencontres avec
mon chef de cabinet et ma sous-ministre; en tout dernier lieu, avec les
différents intervenants, dont le directeur artistique, le directeur
administratif, le président du conseil d'administration, pour essayer
d'éclairer et non pas de guider et d'éclairer. Maintenant, la
seule rencontre que j'ai eue personnellement, c'est avec M. Jean-Louis Roux;
c'est la seule rencontre que j'ai eue. On a été très
heureux d'apprendre qu'ils ont trouvé une solution. Il semblerait, enfin
pour les jours ou les années - on espère - qui viennent, que
cette solution en est une permanente, au niveau du fonctionnement.
Ceci dit, ensuite, étape deux, c'était de demander au TNM
de nous présenter un plan de redressement. Le plan de redressement nous
a été présenté la semaine dernière.
Maintenant, à la fin de la semaine dernière - pour être
plus précis, jeudi dernier - on l'analyse, au niveau du
ministère, et nous retournons au TNM pour justement nous asseoir avec
eux et voir, encore une fois, une solution qui est permanente. Ce qu'il faut
essayer d'éviter... On s'aperçoit qu'au TNM, entre autres, c'est
récurrent. C'est qu'à tous les cinq ans, il y a une crise
semblable qui se pointe à l'horizon et qui nous tombe dessus bien
souvent. Là, évidemment, ce sont toujours des mesures d'urgence
que nous devons appliquer.
Donc, on aimerait, cette fois-ci, pouvoir essayer de régler, en
tout cas, pour que la bonne marche du TNM se fasse, sans avoir recours à
ces mesures d'urgence qui - on doit le dire aussi publiquement -
débalancent un budget, dont celui de l'État, ou celui du
ministère des Affaires culturelles plutôt. Donc, plan de
redressement. On leur a dit qu'on était pour analyser... de nous donner
deux semaines pour regarder l'ensemble, et on va tout simplement retourner
à la direction.
Évidemment, le président du conseil d'administration a
démissionné hier. Donc, nous allons aussi faire affaire à
la présidente intérimaire, Me Duguay. On va essayer, ensemble,
tous ensemble, d'apporter une solution qui est permanente, et non pas seulement
un baume.
M. Boulerice: M. le Président, je dois vous avouer
être particulièrement étonné de la réponse de
la ministre, surtout dans son premier énoncé. De là
à nous dire que c'est une crise montée en épingle et
d'ajouter... et là, je trouve que l'accusation est quand même un
peu grosse, compte tenu de la réputation qu'a ce journal, de dire que
c'a été artificiellement créé par Le Devoir.
Je pense que...
Mme Frulla-Hébert: Ce n'est pas ce que j'ai dit, je
m'excuse. J'ai tout simplement dit que c'était une crise qui a
été... non pas artificiellement... mais tout simplement
émoussée et de beaucoup, sans avoir aussi l'ensemble des faits,
sans même apporter des correctifs à des allégations qui ont
été émises autant face à notre part qu'à
celle du conseil d'administration. Ça, je l'ai dit. Mon chef de cabinet,
après avoir tenté certaines mesures, a essayé d'apporter
des «rectificatifs» et ça, de notre côté, on
n'en démord pas. Maintenant, qu'il y ait un problème au TNM, oui,
il y en a un problème au TNM. Oui, on a apporté des solutions, et
je pense qu'à un moment donné, il faut aussi avoir la
maturité pour faire confiance aux gens qui sont en place, des gens qui
ont de l'expérience, des gens qui sont intelligents et qui ont à
coeur la cause pour, justement, apporter des solutions efficaces et
précises à ces problèmes. Entre autres, on n'a pas
toujours besoin non plus de l'avis de personnes interposées. On n'a pas
toujours besoin de se faire négocier ça par les médias.
Alors, ça, c'est un appel à la maturité de tous et
chacun.
M. Boulerice: Mais, M. le Président, les journaux
étant le reflet de l'opinion publique, la ministre va quand même
convenir que c'est tout à fait légitime d'être
émoussé quand il s'agit de l'existence et du devenir du seul
théâtre de répertoire. Je me souviens d'ailleurs
très bien... C'étaient les paroles de l'ancien et très
aimé premier ministre du Québec, M. Lévesque, lorsqu'il
parlait du Théâtre du Nouveau Monde où il avait dit: Mais
ça ne nous donne rien de faire venir d'ailleurs, nous l'avons chez nous
et c'est celui-ci. Les demandes d'urgence, M. le Président... Je
rappelerais à la ministre qu'il y a quand même des
précédents. Quand la ministre nous dit: Ah! Mais pas à
n'importe quel prix, je me permettrais de lui rappeler bien amicalement qu'il y
a des crises qui se sont réglées aux prix fixés. Le
Musée des beaux-arts, déficit de 3 500 000 $, et ça ne
s'est pas négocié à rabais. C'a été 3 500
000 $ sur un beau chèque qui a été remis au Musée
des beaux-arts. Dans le cas de l'Orchestre symphonique de Montréal, en
décembre dernier, il y a eu là aussi une crise, une demande
d'aide, et ça s'est réglé avec... On me suggère le
mot «diligence». On pourrait regarder dans le dictionnaire et en
trouver un plus fort: avec une «empressante» diligence. Dans le cas
du Théâtre du Nouveau Monde, là, je
trouve la réponse, dans une première partie, grosse et,
dans la deuxième, un peu courte. (12 h 15)
Mme Frulla-Hébert: La réponse, je pense qu'elle est
totalement juste. D'abord, pour revenir... Je dois dire que, bon... Il faut
dire autres temps, autres moeurs. Au niveau des solutions à apporter, on
a toujours soutenu le Théâtre du Nouveau Monde, on ne l'a jamais
laissé tomber, tel que les autres compagnies théâtrales, et
c'est sûr qu'on ne le laisserait pas tomber là. C'est là
que je fais appel à une certaine maturité et une certaine
confiance aussi de l'intelligence et de la bonne volonté des gens qui
sont en place. Eux, c'est une chose. Deuxièmement, au niveau de l'OSM,
si on veut comparer des pommes avec des pommes, on peut comparer la situation
de l'OSM et notre façon de procéder avec celle du TNM parce qu'on
essaie le plus possible, enfin sous ma gestion, d'être le plus
équitable possible. L'OSM nous est arrivé avec ce
problème, pas en dernière minute. Ils n'ont pas fait un
chèque en blanc. L'OSM nous est arrivé avec ce problème
plusieurs mois, d'une part, en nous faisant état; il nous est
arrivé avec un problème très analysé,
identifié, ventilé, d'une part, et deuxièmement, tel que
nous le faisons avec le TNM, nous avons demandé à l'OSM un plan
de redressement. Croyez-moi que chacun doit s'en tenir à ce plan de
redressement.
Alors, nous faisons exactement la même chose avec le TNM, comme
nous allons faire exactement la même chose avec les Grands Ballets. Nous
faisons exactement la même chose dans le but, d'une part, d'obtenir des
solutions qui sont permanentes et non pas seulement des baumes pour se donner
bonne conscience et, deuxièmement, dans le but aussi d'être
équitables avec chacun de ces organismes, dépendants aussi et
modulés par secteur.
Donc, encore une fois, c'est sûr que le TNM, effectivement, c'est
le seul théâtre de répertoire. C'est aussi le plus vieux
théâtre que nous avons en termes d'expérience ou enfin de
fonctionnement au Québec. C'est certain que le TNM, on ne le laissera
pas tomber mais, tel que nous le demandons à d'autres organismes, oui,
nous demandons un plan de redressement. Je dois vous dire aussi que les
demandeurs sont très satisfaits, très contents de le faire aussi,
et nous trouvons une solution permanente ensemble.
M. Boulerice: M. le Président,...
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le
député.
M. Boulerice: ...l'Union-Express, qui est la revue de l'Union des
artistes, permettait de nous exprimer, quant à nous l'Opposition
officielle, récemment où nous disions très clairement que
la culture n'est pas en crise. Je pense qu'il y a une crise de croissance de la
culture québécoise comme telle. Il y a une intrusion du
fédéral qui vient bousculer, pour ne pas employer d'autres
termes, d'où forcément aussi des difficultés de gestion
appropriée de la part du ministère des Affaires culturelles, ce
qui fait que nous vivons une culture des crises. Enfin, c'est l'opinion que
nous avons, et nous n'avons pas du tout l'intention de changer d'idée
là-dessus. C'est l'analyse que nous faisons, et nous y tenons.
Maintenant, une des façons d'en arriver à ce que le ministre
appelle des situations permanentes, ça ne réside-t-il pas dans
l'inclusion, dans une politique, du principe des ententes triennales? Est-ce
que le ministre peut nous dire aujourd'hui si son énoncé de
politique est en train de se faire à l'intérieur de son
ministère avec ses fonctionnaires, s'il va tenir compte de cet
élément de solution avantageux pour l'ensemble du milieu culturel
au Québec, et notamment pour les grandes institutions à la fois
de la scène comme le Théâtre du Nouveau Monde, l'Orchestre
symphonique de Montréal? On pourrait parler de l'Orchestre symphonique
de Québec également.
Mme Frulla-Hébert: Quant aux rencontres, et
là-dessus, je pense qu'on se suit. Vous savez, quand vous dites
effectivement que la culture n'est pas en crise mais nous allons, nous, de
crise en crise, je reviens à ce que je disais tantôt.
Là-dessus, je suis d'accord. Effectivement, la culture n'est pas en
crise. Ici, on se compare. Évidemment, on a toujours une tendance
à se comparer à ce qu'on a appelé la mère patrie,
mais il faut quand même aussi être très réaliste. Il
s'agit de trouver maintenant un fonctionnement qui est approprié pour
nous, qui est approprié à notre géographie et aussi
à notre population et à notre démographie. Alors, ce qui
fait que cette tendance que nous avons de croire que, oui, effectivement, on
passe de crise en crise, bien c'est souvent le fait que bien souvent les
négociations se font - et je reviens encore et j'y tiens à
celle-ci - par les journaux au lieu de négocier justement avec les
parties intéressées. Alors, la perception, c'est que nous sommes
toujours en crise quand, au fait, ce n'est pas vrai. Il y a des périodes
qui sont plus difficiles. Nous en traversons une, autant au niveau des arts que
dans d'autres secteurs; que ce soit au niveau du secteur social,
économique, éducation. Pourquoi? À cause d'une
récession qui nous affecte tous. Ça, c'est une chose. Mais de
dire, par contre, que tout s'effondre et tout ça. Ça, finalement,
c'est faux. Au contraire, les gens se serrent les coudes, et on essaie ensemble
de trouver des solutions qui sont créatives, imagina-tives, pour,
justement, en arriver à passer à travers les moments difficiles
pour fleurir quand les moments sont beaucoup plus faciles.
Maintenant, au niveau des ententes triennales, vous savez comme moi que
nous avons commencé à conclure des ententes triennales avec les
différents groupes. C'est une solution, non que nous envisageons, mais
que nous appli-
quons présentement. Effectivement, les organismes avec lesquels
nous avons déjà conclu des ententes - évidemment, c'est
reçu de façon très positive d'une part - on
s'aperçoit que oui, c'est une solution qui est efficace. Ce qui
n'empêche pas non plus, d'autre part, d'en arriver à être
obligé de solutionner certains probièmes. Mais ça fait
partie aussi de l'ensemble de la problématique. Ça,
là-dessus, nous sommes prêts à le faire.
M. Boulerice: M. le Président, je profite avec plaisir
d'une autre convergence de la ministre avec notre position. J'ajouterai que la
notion et le principe d'entente triennale a fait l'objet, l'automne dernier,
à la commission, d'un très large consensus. Ce n'est pas d'une
rare unanimité. En dépit des objections du Conseil du
trésor, nous estimons que les ententes triennales devraient être
généralisées, et non pas faire l'objet uniquement soit de
négociations, de tractations, avec l'un et avec l'autre, mais bien de
les généraliser. Alors, juillet 1991, M. le Président,
vous le considérez comme terminé.
Le Président (M. Gobé): Juillet 1991
étant...
M. Boulerice: Je m'excuse, engagement 6 de juillet 1991. Nous
irons à l'engagement 13 de juillet 1991.
Le Président (M. Gobé): À quelle page, M. le
député? C'est parce qu'il y a plusieurs pages. À la page
51...
M. Boulerice: C'est à la page 35 de 73.
Le Président (M. Gobé): La page 35 de 73, bien
sûr. C'est un engagement de juin 1991. Pardon, juillet 1991. En page 35.
' M. Boulerice: C'est l'engagement 13. C'est un sujet, M. le
Président, qui, je le sais, vous passionne.
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
M. Boulerice: C'est une subvention de 22 100 000 $ versée
dans le cadre du programme Aide financière aux bibliothèques
publiques. Je ne sais pas, M. le Président, si vous avez trouvé
à boire et à manger pour ce qui est de...
Le Président (M. Gobé): Mais non, justement.
M. Boulerice: ...la belle circonscription de LaFontaine.
Le Président (M. Gobé): Pendant que vous
étiez en train de questionner la ministre sur un ' autre sujet, j'ai
feuilleté ces engagements-là et je n'ai vu nulle part, ni
Rivière-des-Prairies, ni le comté de LaFontaine. Mais
c'était l'année dernière, alors, probablement que dans la
prochaine année nous aurons l'occasion de le voir ensemble.
M. Boulerice: Alors, la première question. Des 22 100 000
$ consentis en subvention aux bibliothèques municipales, les 22 000 000
$ consentis aux subventions pour ce qui est des bibliothèques
municipales, est-ce que ça constitue l'ensemble du budget dévolu
en 1991-1992 en aide au fonctionnement et à l'implantation de
bibliothèques publiques par le ministère des Affaires
culturelles?
Mme Frulla-Hébert: Les 22 000 000 $, un instant. C'est
parce que j'ai l'ensemble des bibliothèques aussi, si vous le voulez,
ventilé, détaillé. Les 22 000 000 $, un instant, c'est
l'ensemble des bibliothèques en 1991-1992. Maintenant, ça c'est
au niveau du fonctionnement, n'incluant pas l'achat du... Tout inclus, tout
consolidé, je m'excuse.
M. Boulerice: Attendez. Vous me répétez, s'il vous
plaît. Vous me dites que les 22 000 000 $ comprennent fonctionnement et
immobilisations?
Mme Frulla-Hébert: Les 22 000 000 $ comprennent
fonctionnement, et c'est de l'aide au développement, l'aide à
l'implantation, l'aide aux BCP, l'aide aux bibliothèques
spécialisées et autres. Maintenant, au niveau de l'ensemble, si
on veut; quand il y a une nouvelle bibliothèque, là, ça
entre dans le service de la dette et ça n'entre pas à
l'intérieur de ça pour la construction.
M. Boulerice: D'accord. Ça va. Est-ce que, dans le cas de
l'élaboration de son plan d'action au niveau de la culture, la ministre
a entrepris des pourparlers avec les deux unions de municipalités,
c'est-à-dire l'Union des municipalités du Québec et
l'Union des municipalités régionales de comté, quant au
rôle de celles-ci, effectivement, dans le cadre de ce plan d'action
qu'elles comptent déposer prochainement?
Mme Frulla-Hébert: Bon. Effectivement, comme je le disais
tantôt, le 17 janvier dernier nous avons rencontré la table
Québec-municipalités. C'était d'ailleurs une
première, je dois avouer, au niveau de la table
Québec-municipalités. Ils n'ont pas vraiment l'habitude de... Non
seulement nous avons été très bienvenus, mais suite
à toutes les discussions que nous avons eues, la commission
parlementaire que nous avons eue ensemble, c'est vraiment eux qui ont
demandé, aussi, de nous rencontrer. Donc, c'était vraiment un
souhait qui était exprimé par les deux parties. On ne s'est pas
imposés, mais au contraire, ça a été une demande
qui a été faite de part et d'autre.
Suite à la rencontre de cette table
Québec-municipalités, on a convenu ensemble, comme je le disais
tantôt, de former les trois tables: une table avec l'UMQ, l'UMRCQ, une
table, aussi, avec Montréal, Laval, Québec et la CUM, le grand
territoire élargi de Montréal. Ces tables-là se
rencontrent, soit une ou l'autre, une fois par semaine, justement pour regarder
l'ensemble des responsabilités d'une part. Deuxièmement, comment
on peut être plus efficace, comment on peut être aussi plus...
Travailler, finalement, de façon plus énergique,
développer un meilleur partenariat sans pour autant - et ça,
ça a été très, très clair - se
délester, nous, de la part du gouvernement, de nos
responsabilités, au contraire? Mais comment on peut accroître le
partenariat et travailler selon les mêmes objectifs, aussi? Je dois dire
que, même si chacun a des objectifs assez précis, même si ce
n'est pas facile pour personne, la collaboration se fait très bien. Les
discussions sont... ce sont des bonnes discussions, mais aussi de façon
très positive, elles se font dans un climat très, très
positif et aussi un climat très ouvert.
M. Boulerice: M. le Président, vous me permettrez sans
doute un petit aparté. J'ai l'impression que...
Le Président (M. Gobé): M. le
député.
M. Boulerice: ...la ministre doit se réjouir avec moi que
RIDEAU ait donné une mention tout à fait spéciale à
la ville de Val-d'Or pour les efforts considérables qu'elle fait au
niveau de la culture.
Mme Frulla-Hébert: Amos.
M. Boulerice: Amos, je m'excuse. Amos. Vous savez, j'ai fait
tellement de villes dans cette belle région que...
Mme Frulla-Hébert: Oui, on vous comprend. Mais ils ont...
effectivement, ils ont raison. Amos a une salle extraordinaire, et le maire
s'implique lui-même personnellement. On s'aperçoit aussi,
aujourd'hui, dans les journaux, de l'implication, aussi, de la ville de
Longueuil au niveau de son soutien à la vie culturelle et artistique.
Alors, on doit finalement voir cette implication de certaines villes d'une
façon non seulement extrêmement positive, mais je pense que tout
le monde en reçoit aussi, ou commence à en comprendre les
bénéfices, quand on investit dans la culture, au niveau de la
qualité de vie. Aussi, une réponse à certains
problèmes, que ce soit sociaux ou ne serait-ce, aussi,
démographiques. On va faire beaucoup de chemin avec la culture.
M. Boulerice: Est-ce que la ministre est consciente que la
décision de son gouvernement sur la taxe ou sur les divertissements va
con- ditionner, mais de façon vraiment substantielle, le rôle et
l'implication des municipalités dans une politique culturelle?
Mme Frulla-Hébert: Plus... Bien, comme je vous disais
tantôt, non seulement plus que consciente, c'est pour ça, aussi,
que nos négociations ne se font pas seulement avec le ministère
des Finances, mais aussi avec le ministère des Affaires municipales. Ce
sont des négociations, dans un sens, tripartites, où nous sommes
là, justement, pour amener l'ensemble de la problématique, la
présenter et la discuter avec les collègues pour aussi faire
prendre conscience de l'impact de la décision, que ce soit d'un
côté, ou de la non-décision, hein? Que ce soit d'un
côté ou de l'autre.
Je dois dire aussi, juste en finissant, M. le Président, que tout
le dossier de la taxation et puis tout ça a été aussi
largement discuté au niveau de la table
Québec-municipalités, avec le ministre responsable.
Le Président (M. Gobé): Alors, merci beaucoup
madame. Étant donné l'heure, l'heure est arrivée en effet.
Il n'y a plus de temps. Nous allons reprendre cet après-midi, soit les
mêmes engagements, l'engagement de juillet, l'engagement 13 du mois de
juillet, page 35. Ceci étant dit, je vais donc suspendre les travaux
jusqu'à 13 h 30, dans cette pièce. Alors, bon appétit
à tout le monde. La commission est maintenant suspendue.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
(Reprise à 13 h 47)
Le Président (M. Doyon): La commission de la culture
reprend ses travaux en continuant l'étude des engagements financiers que
nous avons commencée cet avant-midi. Nous sommes donc au mois de juillet
1991, et voyant que tout le monde est arrivé, y compris notre
collègue de LaFon-taine avec sa fille Frédérique que je
salue, parce que ça vaut la peine de le souligner. Donc, tout le monde
étant ici, nous pouvons donc continuer. Nous sommes à
l'engagement 13, et c'est sur les subventions aux bibliothèques.
Avez-vous d'autres questions sur cet engagement financier, M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques?
M. Boulerice: Bien oui, M. le Président. Par extension,
puisque lorsque nous nous sommes quittés la ministre a parlé de
la table de concertation avec l'Union des municipalités et a
parlé aussi de table sectorielle, dont une avec la Communauté
urbaine de Montréal. Je ne sais pas s'il y en a une de façon
très spécifique avec la ville de Montréal comme telle,
d'accord? Alors, au cours de cette table sectorielle, est-ce que la ministre a
été capable de discuter avec la ville
de Montréal de la situation des maisons de la culture qui
sont...
Mme Frulla-Hébert: Tous les dossiers, que ce soient les
bibliothèques, les maisons de la culture, etc., font partie de l'ordre
du jour et sont sur la table présentement. En arriver là, et puis
dire bon, bien, maintenant voici l'ensemble des discussions et puis tout
ça, il faut laisser quand même la discussion aller là. Et
les gens qui sont autour de cette table-là justement, leur laisser le
loisir et le mandat aussi. Ils ont le mandat de discuter et de regarder la
problématique. Mais effectivement, les maisons de la culture, qui est la
responsabilité d'ailleurs de la ville de Montréal, font partie de
l'ensemble. Quand on discute avec les municipalités, et on parle de leur
implication au niveau culturel, bien évidemment, on ne peut pas
séparer, c'est sûr, leur responsabilité sectorielle. Dans
le cas de Montréal, bien évidemment, c'est les maisons de la
culture.
M. Boulerice: Mais la ministre sait que ces maisons ont
énormément de difficultés. Il y a un budget qui a subi des
coupures d'environ 30 %.
Mme Frulla-Hébert: On parlait de coupures. Oui,
effectivement, la ville, dans son dernier budget, on a parlé des
coupures du tiers. Par contre, il faut aussi, là... Il s'agit de voir
les impacts. On n'est pas en mesure - parce qu'on discute de ça entre
nous - ça serait beaucoup plus des intervenants de la ville de
Montréal qui seraient ici pour nous éclairer. Mais il y a toute
l'histoire du 350e aussi, et le budget donné justement aux
événements annuels là qui auront lieu durant
l'année du 350e. Donc, budget accru si on veut au niveau de
l'activité culturelle. Alors, est-ce que c'est ça qui a
engendré cette décision-là pour l'instant? Ce sont des
questions qu'il faut poser à la ville.
M. Boulerice: D'accord. Alors; juillet 1991, engagement 13. Nous
irons à l'engagement 19.
Le Président (M. Doyon): L'engagement 19. M.Boulerice: Page 69 de 73.
Le Président (M. Doyon): Subventions versées en
vertu du programme Aide financière pour les associations et
regroupements nationaux. M. le député.
M. Boulerice: Bon, il y a une subvention de 149 000 $ à
l'Union des écrivains, dont 80 000 $ là - ce qui fait un peu plus
de la moitié et c'est heureux - sont destinés à la
tournée des écrivains en milieu scolaire. Est-ce que la ministre
entend, dans un avenir prévisible, accroître l'aide
financière du ministère pour la tournée des
écrivains en milieu scolaire, compte tenu de l'importance effectivement
- et on l'a entendu à plusieurs reprises en commission - compte tenu de
l'importance de la présence des arts et des artistes en milieu scolaire
auprès de, à toutes fins pratiques, nos futurs clients. Pourquoi
ne pas le dire: le fils de mon assistant M. Chariand, Julien, qui est à
la maternelle, a rencontré un écrivain, vous imaginez, à
la maternelle. Ça a une force de sensibilisation extrêmement
forte. Je pense que Julien en est ressorti grandi, dans le sens intellectuel du
terme.
Mme Frulla-Hébert: Là-dessus encore on s'entend,
c'est la clé. Il y a, pendant qu'on fait les tables
Québec-municipalités - pendant bon, pour vous dire un peu le
mécanisme - la façon qu'on fonctionne pour en arriver justement
à cette politique culturelle. Des groupes sectoriels sont divisés
de telle sorte qu'on puisse avoir des rencontres avec tous et sur tous les
fronts.
Donc, d'un côté, il y a les municipalités; de
l'autre côté, il y a certains organismes où on va retourner
à des consultations ad hoc, et il y a aussi 14 ministères qui
sont interpellés au niveau de la politique culturelle, dont à
notre avis le plus important est le ministère de l'Éducation. On
s'aperçoit, maintenant, quand on regarde aller notre ministre de
l'Éducation, d'une espèce de réforme que le ministre
Pagé veut faire au niveau de l'Éducation pour réintroduire
justement une place prépondérante à la culture, au
français et aux humanités si on veut, au niveau du programme
scolaire.
Alors, ceci dit, on travaille maintenant avec le ministère de
l'Education de très, très près pour en arriver à
une formule où on pourra utiliser les outils et les infrastructures, et
les intervenants culturels, mais de façon extrêmement active au
niveau du programme scolaire. Alors, évidemment, au niveau du... on
regardera au niveau des crédits là, où les crédits
seront alloués et bon, où il y aura des augmentations. Mais,
chose certaine, c'est tout simplement pour vous rassurer, c'est sûr qu'on
veut maximiser, justement, la sensibilisation. Pour ce faire, utiliser tous les
outils que nous avons justement et les rentrer dans les écoles.
M. Boulerice: D'accord. Alors, ça va pour le mois de
juillet, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Donc, juillet est
vérifié en entier. Nous passons au mois d'août 1991.
Août
M. Boulerice: Oui, nous irons à l'engagement 17.
Le Président (M. Doyon): Donc, 17 oui.
M. Boulerice: Subvention de 63 000 $ versée
à l'Association des marins de la vallée du Saint-Laurent,
de L'Islet-sur-Mer - très jolie région entre parenthèses -
dans le cadre du programme Aide financière aux musées et centres
d'exposition. La question que je vais poser à la ministre, M. le
Président, est pourquoi la subvention de 63 000 $ consentie a cette
association vient rembourser un prêt consenti par la SOGIC? Je connais
bien des organismes qui attendraient une telle subvention.
Mme Frulla-Hébert: Oui. C'est une subvention d'ailleurs
qui a été... en fait, c'est une subvention qui a
été engagée depuis cinq ou six ans parce que cette
association, à l'époque, était en très grande
difficulté. Donc, ça sert tout simplement à payer le
loyer, et c'est la dernière année cette année.
M. Boulerice: Très grande difficulté, M. le
Président. Je pense que pour ce qui est des aides financières aux
musées et centres d'exposition, j'aimerais attirer l'attention de la
ministre sur une lettre qui est datée du 30 juin 1988 et qui est
signée par la vice-première ministre et ministre des Affaires
culturelles de l'époque, et qui disait: «Je suis heureuse de vous
annoncer par la présente que l'Écomusée du Fier-Monde sera
désormais officiellement désigné comme musée
reconnu d'intérêt culturel par le gouvernement du Québec.
» La ministre ajoutait, et le style est quand même remarquable:
«... et finalement, le privilège d'être dans l'antichambre
de l'accréditation qui vous sera normalement accordée dès
la levée du moratoire. »
Si je vais dans une longue. nomenclature, M. le Président, vous
allez voir que ça y va! L'organisme existe depuis 1980, donc, c'est sa
douzième année. Reconnu par le ministère des Affaires
culturelles en 1988, mais toujours dans l'antichambre. En novembre, le
comité d'évaluation du ministère des Affaires culturelles,
je cite: «... considère que la thématique de
l'Écomusée constitue un sujet vaste et riche et
particulièrement négligé. Conséquemment,
l'Écomusée peut occuper une place importante dans le
réseau muséal québécois. » Le 30 janvier
1991, à la commission de la culture, la ministre déclare:
«Aussitôt qu'on a un lieu, on va pouvoir procéder à
l'accréditation. »
La ville de Montréal est prête depuis septembre 1991
à céder l'ancien Bain Laviolette à
l'Écomusée. L'Écomusée procède à une
étude de faisabilité remise en main propre à la ministre
le 27 mai 1992. Je n'ai pas besoin de vous situer l'endroit où cela lui
a été remis en main propre. C'était dans mes bureaux, je
crois. La ministre s'engage à ce qu'une réponse soit
donnée rapidement d'ici la fin de l'année. En septembre, le MAC
se déclare satisfait de cette étude. Il veut cependant la faire
valider et la compléter, chose qui sera faite au printemps par la firme
Cultura. Le 7 octobre 1991, l'Écomusée écrit à la
ministre afin de connaître ses intentions: aucun accuse de
réception ni réponse. Le 18 octobre, à la commission de la
culture, la ministre déclare, et je la cite: «II y a aussi des
écomusées. On est à la veille d'en accréditer un en
novembre prochain. »
En janvier 1992, de nombreux appels de la présidente du conseil
d'administration de l'Écomusée au cabinet. Elle réussit
à parler à M. Paul Langlois - je présume qu'elle faisait
référence à votre chef de cabinet - qui devait s'informer
de l'avancement du dossier et rappeler. Le musée attend toujours des
nouvelles. Le 31 janvier 1992, l'Écomusée met à pied un de
ses coordonnateurs, M. Gendron. Il reste à l'emploi une seule personne,
M. René Binet, qui travaille à une exposition en vue de 350e
anniversaire de Montréal. Donc, grâce à l'appui de
Montréal 350, il sera mis à pied au début du mois de mars.
L'Écomusée a gagné le prix Publications de la
Société des musées québécois en juin
dernier. L'UQAM souhaite que la collaboration se poursuive et s'intensifie dans
les années qui viennent, ce qui était un choix, un désir
de la ministre. (14 heures)
Une chargée de projet du Musée de la civilisation, de
retour d'une conférence de muséologie à l'île de la
Réunion, affirme que l'Écomusée a suscité beaucoup
d'intérêt auprès des participants. M. Roland Arpin, ami
intime de la ministre, félicite l'Écomusée et se
déclare fier d'appartenir à un réseau muséal si
dynamique et dont l'expertise est indéniable. La Banque nationale du
Canada écrit un article sur l'Écomusée démontrant
l'implication de la présidente dans l'organisme. La
Société des musées québécois affirme que,
pour des raisons politiques locales, plus d'une quinzaine de musées ont
été accrédités, dont six depuis juin 1988. Je
pourrais, d'ailleurs, donner les circonscriptions d'accréditation des
musées, M. le Président, si vous le souhaitez: L'Imagerie
d'Aylmer, c'est le comté de Gatineau; le centre d'Art Botary - j'ai de
la difficulté à lire - La Sarre, c'était à ce
moment-là une circonscription qui n'appartenait pas à notre
formation politique; le musée Marcil-Saint-Laurent, la salle
Augustin-Chénier, Ville-Marie; ce n'était pas sa circonscription,
le musée des religions de Nicolet, M. le député de
Nicolet, j'ai le plaisir de vous saluer; le Musée des arts et traditions
populaires du Québec, Trois-Rivières; le Musée de
Kamouraska, M. le Président, vous devinez bien la circonscription; le
Musée acadien du Québec à Bonaventure - ce qui est
amusant, c'est que l'été qui a suivi son accréditation, le
musée était fermé. Les touristes sont passés tout
droit - le Musée des beaux-arts de Sherbrooke, circonscription de
Sherbrooke, je regrette que le député de Sherbrooke ne soit pas
ici; et le centre d'exposition Expression à Saint-Hyacinthe, dans la
circonscription de Saint-Hyacinthe. J'ai bien le plaisir de vous saluer,
monsieur. Donc, il y a forcément une géopolitique dans
l'accrédita-
tion. De toute évidence, il semble que deux circonscriptions y
échappent, Sainte-Marie-Saint-Jacques et D'Arcy-McGee, n'est-ce pas cher
collègue?
Alors, la ministre veut un site adéquat. Donc, la ville de
Montréal offre ce site. Mais la ville attend maintenant la
réponse de la ministre. La ministre veut des partenaires autour de
l'Écomusée. L'UQAM s'offre de devenir partenaire avec son service
de recherche, de formation et d'expertise. L'UQAM attend la réponse de
la ministre. La Société des services Ozanam va financer
l'Écomusée pour 100 000 $ en cinq ans. Mais pour 1991-1992, la
contribution du MAC est de 4538 $. Ozanam attend la réponse de la
ministre. L'Association québécoise pour le patrimoine industriel
a son siège social dans les locaux de l'Écomusée. Elle
compte forcément sur l'Écomusée et son projet pour assurer
son développement. La compagnie R J R Macdo-nald - et le
président m'en parlait récemment - collabore et contribue au
financement de l'Écomusée. Mais R J R MacDonald, autant le
siège social que l'établissement, attend la réponse de la
ministre. D'ailleurs, il y aura une prochaine exposition de
l'Écomusée qui sera présentée à la maison de
la culture Frontenac.
La ministre veut voir les syndicats associés au projet. Eh bien,
l'Écomusée travaille avec le Syndicat des retraités de la
R J R Macdonald. Les centrales syndicales siègent au service aux
collectivités de l'UQAM. De plus, les deux centrales syndicales les plus
importantes au Québec ont leur siège social dans la
circonscription, et l'endroit choisi est par , un heureux hasard en face de la
CSN. Voilà. Alors, l'Écomusée a des partenaires, les
entreprises, les syndicats, les organismes, l'université, mais on a
besoin de connaître l'implication du ministère des Affaires
culturelles dans ce dossier. En mai 1991, la ministre promettait une
réponse dans l'année. L'année 1991, c'est fini.
L'année financière 1991-1992 se termine. Je pense que
l'Écomusée et ses partenaires sont en droit d'obtenir une
réponse autre que: On s'en occupe et soyez patients. Je ne pense pas que
la ministre puisse se permettre de poser de nouvelles conditions ou de demander
une implication d'autres intervenants. La cour est pleine.
L'Écomusée veut maintenant savoir quelle est l'implication du
ministère des Affaires culturelles du Québec. La ministre a pris
des engagements vis-à-vis l'Écomusée. Je pense qu'elle
doit maintenant les remplir. Il faut une accréditation du MAC, un
financement pour le projet du Bain Laviolette. D'ailleurs, je trouve
intéressant que l'Écomusée ait l'appui du Centre canadien
d'architecture qui ne veut pas son accréditation tant et aussi longtemps
que l'Écomusée ne l'aura pas.
M. Libman: Je suis membre.
M. Boulerice: Vous êtes membre, effective- ment, M. le
député de D'Arcy-McGee, et j'aimerais dire qu'il a
également l'appui de musées importants situés dans la
circonscription de la députée de Marguerite-Bourgeoys. Alors,
quand je vois dans l'engagement financier 63 000 $ pour rembourser une dette,
moi, je me dis: Bravo. Mais maintenant, deux poids deux mesures, et surtout
prends ton temps ça viendra, je pense que ça doit se
terminer.
Mme Frulla-Hébert: Bon, premièrement, M. le
député, il y a des choses que je réfute: 63 000 $, c'est
un engagement qui a été pris il y a cinq ans. J'imagine que les
conditions d'il y a cinq ans étaient différentes de maintenant.
Est-ce qu'on aurait pris la même décision maintenant? C'est
à voir. Je pense que l'adjudication d'il y a cinq ans - et c'est la
dernière année - était justifiée.
Deuxièmement, de dire qu'il y a du géopolitique, alors,
à ce moment-là, je vous demanderais, M. le député,
d'aller parler à vos collègues, ainsi que le député
de D'Arcy-McGee, et vous vous apercevrez que nos engagements ne sont pas
géopolitiques. Ils vont à la mesure des priorités et des
besoins, et je pense que vos collègues, tels que tous nos
collègues, sont très bien servis.
Troisièmement, le dossier de l'Écomusée - je l'ai
dit dans vos bureaux et je le répète - ne sera pas
réglé politiquement, dans le sens où il ne faut pas se
fier à ce que la politique le règle sans remplir les conditions
que j'ai dites dans votre bureau: deux conditions, l'entente avec
l'Université du Québec. Vous m'en pariez, on n'a rien
d'écrit de précis. Deuxième condition, avec les syndicats
aussi, vous m'en pariez, je le crois. Ce sont des démarches qui ont
peut-être été faites mais selon les gens qui travaillent
avec les gens de l'Écomusée... et je ne pense pas non plus,
malgré ce que vous dites, que l'Écomusée n'a pas eu de
bons services au niveau du ministère. Je ne pense pas... Je sais qu'il y
a eu des réunions qui ont été faites; je sais que mon chef
de cabinet a rencontré, à la fin décembre, les gens de
l'Écomusée. Alors, il ne s'agit pas de dire non plus et de
faire... enfin de laisser présumer qu'on n'est pas là et qu'on ne
s'en occupe pas. L'argent réservé à
l'Écomusée était là, excepté que je ne
débourserai pas cet argent-là avant d'avoir les précisions
que j'ai demandées et ce, sur papier.
Finalement, ce dont je me rends compte là, d'après ce que
vous dites et d'après les rapports qu'on me fait, c'est qu'il y a deux
façons de procéder. La première façon, de dire:
bien moi, j'attends d'être accrédité et, après
ça, je ferai les démarches; la deuxième façon, de
dire: non, vous allez faire vos démarches. Vous allez arriver avec des
preuves et, après ça, on vous accréditera. Ça,
c'est exactement la même façon que l'on procède avec tous
les autres musées. Alors, c'est ce que je demande à
l'Écomusée au
moment où on se parle.
Maintenant, quant à la ville de Montréal, II y a eu une
étude de préfaisabilité. Il y a une autre étude qui
a lieu présentement. C'est une étude, enfin, qui provient de
l'entente MAC-villes, une étude de 25 000 $. C'est une firme
spécialisée en muséologie qui doit compléter
l'étude sur les plans muséologiques, muséographi-ques et
architecturaux. Cette firme se devra de préciser les coûts
reliés à l'implantation de l'équipement et à son
exploitation pour les trois premières années d'activité,
ainsi qu'un mode de financement. Cette étude, évidemment, est de
pair: ville de Montréal et ministère des Affaires culturelles.
C'est sûr qu'on attend aussi les résultats de cette étude
pour procéder, autant à la ville de Montréal que nous. La
ville de Montréal réserve le Bain Laviolette jusqu'à ce
que l'étude soit complétée. Alors, ce n'est pas de notre
volonté. Excepté que moi, je veux avoir des garanties, et je les
veux sur papier.
M. Boulerice: Vous souhaitez quoi de la part de
l'Université, qu'elle dise qu'elle veut travailler avec le musée,
qu'elle veut s'impliquer avec le musée? C'est ça que vous
voulez?
Mme Frulla-Hébert: Ce qu'on veut de l'Université,
de l'UQAM, c'est tout simplement une certification, quelque chose
d'écrit, une lettre disant que «oui, on s'engage à
travailler avec le musée»; c'est une entente, d'une part.
Deuxièmement...
M. Boulerice: Bien, je vais vous la donner. Elle a
été écrite le 5 juillet 1991.
Mme Frulla-Hébert: Ça, est-ce que c'est une entente
formelle ou c'est tout simplement un avis d'intention que
«peut-être»?
M. Boulerice: Écoutez, quand...
Mme Frulla-Hébert: Ça, c'est une chose.
Deuxièmement, au niveau des syndicats...
M. Boulerice:... on dit: «Le recteur de
l'Université, M. Claude Corbeau, demande de vous acheminer», etc.,
et on retrouve, en troisième paragraphe «Le service aux
collectivités de l'UQAM - le service aux collectivités de l'UQAM,
c'est l'UQAM quand même - est fier d'avoir été...
Mme Frulla-Hébert: Ça, c'est une entente de
principe.
M. Boulerice:... associé à l'Écomusée
[... ] nous souhaitons que cette collaboration se poursuive et s'intensifie
dans les années qui viennent. »
Mme Frulla-Hébert: Parfait. L'intensification doit se
faire par le moyen dune entente. L'entente, il faut qu'elle soit prise: Si on
s'entend, sur quoi? Qui fait quoi? C'est ça. C'est facile - un avis
d'intention et un avis de principe - de dire «oui, on va collaborer, etc.
». Mais là, après ça, l'intensification doit
être ratifiée au niveau d'une entente. On n'en a pas, d'entente,
au moment où on se parle. Maintenant, on ne dit pas que «et de
part et d'autre»... La seule chose, c'est que nous, ce que l'on entend,
c'est que de la part même de l'Écomusée, c'est qu'il y ait
ce dépôt de cette nouvelle étude, la vraie étude de
faisabilité faite par les deux parties. À partir de là, on
se dit: Une fois qu'on a l'étude en main, on ira voir les partenaires.
Nous, c'est ce qu'on se fait dire, présentement. Excepté qu'il y
a une chose, c'est une entente précise, d'une part. Deuxièmement,
une entente avec les syndicats... On avait parlé de la FTQ, on avait
parlé de la CSN, j'étais dans votre bureau; on a même
offert d'aller avec les gens de l'Écomusée, selon ma
sous-ministre, de donner de l'aide pour rapprocher ces gens-là.
Excepté que ce que je sens là, c'est que l'accréditation
va se régler au niveau politique et, après ça, on verra;
mais il faut quand même être responsable. Avec
l'accréditation, on veut dire du fonctionnement; avec
l'accréditation, on veut dire aussi de l'argent pour l'infrastructure.
On est bien prêt à le donner, parce qu'on y croit, à
l'Écomusée, et on croit à un musée qui est
différent des autres, excepté que ça nous prend aussi des
assurances parce que c'est beaucoup d'argent.
M. Boulerice: Est-ce que vous vous rendez compte que ces
gens-là sont prêts à s'engager, mais ils veulent s'engager
avec un musée qui est accrédité?
Mme Frulla-Hébert: L'accréditation... Non, non, je
m'excuse, mais on a travaillé avec plusieurs autres musées
où on avait des choses qui étaient quand même un peu plus
précises et concrètes. Alors, nous, ce qu'on dit... On avait la
lettre, de toute façon, je l'avais vue, cette lettre-là, une
lettre d'accord de principe. Ce n'est pas difficile de continuer, maintenant,
à dire: Parfait, on s'assoit et on s'accorde sur une entente formelle.
On peut continuer - on n'a pas besoin d'accréditation pour ça -
en disant: Suite à cette entente-là, nous aurons aussi
l'accréditation. Il y a une étude de faisabilité qui s'en
vient, des coûts reliés pendant trois ans. Ça, ça
veut dire que ce n'est pas fait au niveau de l'implantation de
l'équipement, de son exploitation. Il faut être responsable aussi.
Il ne faut pas remettre à des gens une infrastructure sans avoir un
minimum de garantie et aussi des indications précises où on s'en
va. Ce n'est pas un service qu'on a à rendre à personne. Moi, ce
que je vous ai dit, tel que je vous l'ai dit dans votre bureau: Moi, je suis
prête, excepté que je veux avoir des ententes. Je n'irai pas
accréditer
quelque chose sur des bons principes et de la bonne volonté.
Ça prend plus que ça. Maintenant, on l'a dit, on est prêts
à aider. On est prêts à rencontrer le syndicat, mais on
s'est fait dire:
Non, non, non, on va attendre l'étude, on veut avoir quelque
chose de plus précis avant. Bien, soit!
M. Boulerice: Bon. Alors, là, vous me dites que vous
voulez une entente avec l'université. C'est très facile. On peut
avoir, demain matin, une feuille en disant: Nous nous entendons...
Mme Frulla-Hébert: Non. M. Boulerice: Mais
là, vous... Mme Frulla-Hébert: ...un contenu.
M. Boulerice: ...allez demander quoi à
l'intérieur?
Mme Frulla-Hébert: Ça prend un contenu. Ce n'est
pas à moi à déterminer le contenu et le partage des
activités entre l'université et les administrateurs ou, enfin,
les responsables de l'Écomusée. Ça, c'est une chose. Au
niveau des syndicats, c'est la même chose. Vous savez, c'est une faveur
aussi parce que c'est une garantie qu'on offre à ces gens-là.
Parce que ce n'est pas mieux non plus si ces gens-là se retrouvent,
comme je disais, avec une infrastructure et que les bonnes intentions,
finalement - et on le sait, on l'a vécu dans d'autres cas - s'effritent
tout simplement au fond, comme neige au soleil.
M. Boulerice: Alors, vous dites: Écoutez, ça ne
nous appartient pas de déterminer le contenu, mais qu'est-ce qui me
dit...
Mme Frulla-Hébert: On peut aider. Ça, on veut.
M. Boulerice: ...qu'une fois qu'on va vous donner les ententes
vous allez nous dire: Oui, mais le contenu ne nous satisfait pas? Et là,
c'est «back to square one».
Mme Frulla-Hébert: C'est parce que, là, à
quelque part, je pense qu'il faut quand même être réaliste.
Je pense qu'on gère assez bien nos choses et on donne un assez bon coup
de main, en général, que ce soit dans tous les dossiers. Si les
gens veulent s'asseoir avec l'UQAM, déterminer une entente, on est
prêts à les aider comme on a offert et on a demandé. On
leur a dit: On va approcher le syndicat avec vous autres et on s'est fait dire:
Non, non, non, on va attendre l'étude de faisabilité. Bon, bien,
parfait! Nous autres, on est prêts à regarder, on est prêts
à s'asseoir au niveau de l'entente, et c'est faux de dire qu'il n'y a
pas eu de réunion et c'est faux de dire qu'il n'y a pas eu de
volonté précise de notre part. Mais chose certaine, je
n'accréditerai pas ni ce musée-là, ni un autre
musée tout simplement sur une entente qui est politique. Je vais vous le
donner et, après ça, on verra. On ne peut pas se permettre
ça. On ne peut plus se permettre ça.
M. Boulerice: Bien, c'est duquel que vous parliez, que vous
étiez pour reconnaître en novembre, d'abord?
Mme Frulla-Hébert: En novembre, j'ai dit: On était
prêts à... Mais oui, mais c'est parce que ça me prend ces
garanties-là. Je ne les ai pas, les garanties. Je me souviens
très bien, dans votre bureau, on s'était entendu sur deux choses.
Je me souviens aussi, on avait parié d'utiliser comme
bénévoles des employeurs, des ex-syndiqués et tout
ça, et je trouve encore l'idée extraordinaire, excepté que
ça nous prend ces garanties-là, et je n'accréditerai pas,
tout simplement, sur une entente qui est politique. Ça nous prend des
choses parce que qui me dit, après ça, qu'il n'y en aura pas un
autre musée d'ailleurs qui va dire: Bien, moi aussi? Ça a des
conséquences, ça, et ça a des conséquences sur
l'ensemble des dossiers muséologiques, mais on est là et on est
prêts à le faire.
M. Boulerice: Mais là, si je vous comprends bien, si on
regarde juste au niveau des anciens syndiqués de la R J R Macdonald,
vous voulez qu'on leur fasse signer un contrat de bénévolat.
Mme Frulla-Hébert: Non. Là, je vous le dis, je
pense que les gens de l'Écomusée savent exactement ce qu'on veut
dire. Je pense qu'il y a eu assez de réunions avec eux. La balle est
dans leur cour. De deux choses, d'abord. Premièrement, il y a cette
étude de faisabilité qui s'en vient, la vraie, avec la ville de
Montréal. En attendant, le bain est là, il attend, parce qu'on se
rappelle quand on s'est rencontré, la ville de Montréal voulait
remettre en cause le lieu et le site. Donc, là, il n'y a plus de
problème. Le bain attend, l'étude de faisabilité s'en
vient d'un autre côté, et nous, ce qu'on veut, c'est une entente
précise sur qui fait quoi et quand. On n'avait pas seulement
parlé des anciens employés, on avait parlé de la FTQ
aussi, on avait parlé de la CSN aussi, et on sait que la FTQ a un fonds
à l'intérieur. Ils seraient peut-être
intéressés aussi à embarquer. Alors, c'est ces
résultats-là que... On veut avoir, finalement, la
résultante de ces négociations-là. Et pire que ça,
on est prêts à négocier avec eux autres.
Alors, ce n'est pas parce qu'on ne veut pas, mais, à un moment
donné, on s'impatiente au niveau du dossier parce qu'il y a une
façon de faire de notre côté et ça, on ne
dérogera pas de notre façon de faire. Mais je
réitère. La volonté est là, mais on
n'accréditera pas un musée pour
le plaisir de le faire non plus. On sait ce que ça veut dire au
niveau des musées et on sait ce que ça veut dire au niveau du
fonctionnement. Moi, je suis bien prête à le faire si on s'entend
sur les orientations, sur les partenaires, sur qui fait quoi. Encore là,
on fait une faveur aussi aux gens qui les administrent parce que c'est une
police d'assurance qu'on leur donne aussi. (14 h 15)
M. Boulerice: Alors, la dernière étude de
faisabilité, c'est celle de...
Mme Frulla-Hébert: L'étude de faisabilité
qui a eu lieu au mois de mai dernier.
M. Boulerice: Là, on ajoute... Là, il en reste une
autre.
Mme Frulla-Hébert: Non, non, ça c'est
l'étude de faisabilité demandée autant par nous que par la
ville de Montréal aussi, qui est partenaire à 50 %. C'est plus
relié au lieu physique. Au niveau du bain, qu'est-ce qu'on fait avec
ça? Ce n'est pas évident non plus. Alors, comment on
l'aménage, combien ça coûte au niveau de l'exploitation, le
chauffage, etc., tout le mode de financement? Ça, c'est demandé
aussi par la ville de Montréal, pas juste nous autres.
M. Boulerice: Et ça, c'est complété?
Mme Frulla-Hébert: Ça va être
complété au printemps prochain. Ça prend trois mois. On
attend. Puis, nous, l'engagement est donné, notre participation est
là, et tout ça; on attend tout simplement la signature de contrat
de la ville.
M. Boulerice: Vous attendez la signature de contrat de la
ville?
Mme Frulla-Hébert: Pour engager les consultants.
M. Boulerice: Et après ça, vous attendez une
entente!
Mme Frulla-Hébert: Si on avait deux choses, c'est
ça: c'est l'étude de faisabilité. On va être clair,
là. On veut l'étude de faisabilité, d'une part,
celle-là, proprement dit au lieu physique, parce que c'est quand
même un lieu qui est assez imposant en termes d'espace. Ça, c'est
une chose. On veut avoir les modalités, pas un avis d'intention et dire:
Oui, ça nous intéresse, puis on va se serrer la main et on va
être comme partenaires, mais vraiment une entente avec
l'Université du Québec. Qui fait quoi et quand? On est
prêts à donner un coup de main là-dessus. On est
prêts à aider au niveau de l'expertise pour déterminer les
modalités de cette entente-là, et encore là, on veut avoir
l'implication des syndicats. Je pense que l'implication des syndicats, compte
tenu du contenu de l'Écomusée, il n'y aurait vraiment pas de
problème à ce que les syndicats s'impliquent, surtout qu'il y a
un fonds maintenant. On se rappelle qu'en commission parlementaire, la FTQ a
même parlé d'un fonds; elle a même parlé de
l'accès du culturel à ce fonds-là. Alors, il faut tout de
même les approcher de façon sérieuse avec un projet.
Ça, on a même des fonctionnaires, même le directeur de
Montréal, M. Fortin, qui s'est même proposé à
rencontrer ces gens-là avec l'Écomusée. Mais il y a des
devoirs à faire et on est prêts... Une fois que l'étude est
là et qu'on s'entend avec les modalités de paiements avec la
ville de Montréal, puis tout ça et une fois que nous avons aussi
les ententes faites avec... On a les ententes tangibles avec
l'Université du Québec et avec d'autres partenaires
privés, dont les syndicats. Je vous le dis, elle est là. Je ne
reviens pas sur ma position, mais ça me prend certaines garanties. Je ne
peux pas dire oui à un et y aller de même sur une entente
politique, parce qu'on s'était entendu vous et moi à demander
d'autres garanties à d'autres. Il faut quand même être
équitable dans nos dossiers.
M. Boulerice: Au niveau du syndicat, vous demandez des
implications, mais également des implications financières.
Mme Frulla-Hébert: Une participation des syndicats. C'est
quoi leur participation? Quand on s'est rencontrés, on a dit: Bon, bien
parfait. Les syndicats de R J R Macdonald, les retraités qui sont
prêts à embarquer, parfait! On s'est dit: Bon, ce serait bien de
les avoir comme bénévoles, ce serait bien de les avoir pour les
faire travailler et que ça devienne un musée qui appartient aux
travailleurs et aux syndiqués, mais on a parlé de la CSN et de la
FTQ. Je n'ai rien vu à date là, moi.
M. Boulerice: Est-ce que la ministre pourrait nous indiquer
immédiatement, aujourd'hui, quelle est la personne-ressource
désignée, quel est le moment précis où elle
pourrait être en disponibilité pour rencontrer
l'Écomusée du Fier-Monde et mettre immédiatement en branle
ses dernières... je ne dis pas les plus récentes, je parle des
dernières exigences qu'elle vient de nous donner, de façon
à ce qu'on puisse s'acheminer vers une accréditation à Ja
fin de ces trois mois dont elle parte, parce qu'elle a parlé du
printemps.
Mme Frulla-Hébert: Premièrement, aucun
problème. D'abord, ce n'est pas les dernières. J'étais
dans votre bureau quand je les ai données, ces exigences, et moi,
à date, je n'ai rien vu de tangible. Deuxièmement, M. Robert
Fortin a rencontré pour la dernière fois le 16 décembre,
entre autres... Mon chef de cabinet a parlé le 19 décembre aux
gens de l'Écomusée. M. Fortin est là, disponible cinq
jours par semaine, douze
heures par jour s'il le faut et, une fois qu'on aura ramassé ce
que je demande, vous savez comme moi, je ne suis pas plus loin que mon
téléphone.
M. Boulerice: Pardon?
Mme Frulla-Hébert: Je ne suis pas plus loin que mon
téléphone. Je serai disponible.
M. Boulerice: Nous prêtions note. À la fois M. Binet
de l'Écomusée qui nous fait le plaisir d'être avec nous
aujourd'hui et à la fois le député de cette
circonscription. Alors, contactez ce monsieur. Ce qui est exigé va
être remis, mais on ne refera pas le coup d'une autre étude
pardessus la première étude qui va aller sur la première
étude.
Mme Frulla-Hébert: Mais il y a une chose, par exemple, et
ça c'est très clair. Cette étude-là est
justifiée. On procède avec l'Écomusée du Fier-Monde
de la même façon qu'on procède avec tous les autres
dossiers. C'est une étude qui est justifiée et les demandes
d'entente sont des demandes aussi qui sont justifiées. Ce n'est pas une
mesure d'exception et, au contraire, je dois vous dire qu'après notre
rencontre et la rencontre dans votre bureau, j'ai spécifiquement
demandé aux gens de Montréal, à M. Fortin de regarder ce
dossier-là, de le traiter de façon privilégiée et
particulière, sachant que depuis 1988 maintenant on fait attendre et on
fait attendre, et sachant aussi mon implication dans ce dossier-là,
grandement due à votre implication aussi. Excepté que je ne peux
pas accréditer tout simplement en disant: Bon bien, parfait, on
s'entend, on accrédite et puis après ça... Vous nous
comprenez. De toute façon, vous feriez exactement la même chose si
vous étiez à ma place.
M. Boulerice: Ce sera ma dernière question.
Dépendant des unités ou des organismes avec lesquels vous
souhaitez qu'il y ait une entente, est-ce que votre sous-ministre en titre,
puisque c'est elle qui est porteuse du dossier, peut nous donner les balises?
Cela de façon à ce qu'on ne vienne pas, peu de temps
après, en disant: Oui, mais vous avez oublié telle chose, et
ça aurait dû être normalement dans l'entente. Quand
peut-elle nous les donner?
Mme Frulla-Hébert: Les balises seront... D'ailleurs, on a
offert, comme je vous l'ai dit, ou même pour approcher les syndicats, M.
Fortin a offert sa collaboration. Les balises vont vous être
données. On pourrait s'organiser. Même Mme Courchèsne a dit
elle-même qu'elle sera là à la prochaine rencontre. Elle
sera là à la prochaine rencontre. Excepté que ce que moi
je ne veux pas entendre, car moi aussi j'ai mes exigences... Mme
Courchèsne va être là. M. Fortin est là, disponible
comme toujours. Paul a rappelé, comme je vous dis, la dernière
fois le 19 décembre. Nous dire qu'il n'a pas rappelé et n'a pas
fait d'accusé de réception, là, ça ne fonctionne
pas chez nous. Alors, je ne vois pas pourquoi ce dossier-là est
différent des autres. Spécifiquement à part ça, je
me suis rendu dans votre bureau moi-même, personnellement, pour
rencontrer le monde. Alors, ce n'est pas la disponibilité.
Alors, le 9 mars, 10 heures, la sous-ministre sera là, et qu'on
règle le dossier une fois pour toutes parce qu'on a aussi hâte que
vous de régler le dossier, excepté que l'accréditation ne
sera pas donnée sur une entente politique, mais elle sera donnée
au mérite. Je pense que ces gens-là la méritent.
M. Boulerice: Donc, le politique continuera à pousser,
madame, parce que le politique appuie le mérite.
Le Président (M. Doyon): Cet engagement est-ll
vérifié?
M. Boulerice: Oui.
Le Président (M. Doyon): Le suivant.
M. Boulerice: L'engagement 10.
Le Président (M. Doyon): L'engagement 10, donc.
M. Boulerice: O.K. La subvention versée dans le secteur
des arts visuels, notamment pour le soutien des artistes de la relève.
Ma question: Est-ce qu'un jeune artiste peut bénéficier de l'aide
du ministère sur une base individuelle dans le cadre de ce programme ou
s'il doit s'en remettre, pour en bénéficier, à un atelier
de production ou à une galerie d'art? C'était sur la page 15 dans
votre cahier.
Mme Frulla-Hébert: Titre du programme: Aide
financière en arts visuels. Excusez-moi, c'est parce que je cherchais
l'engagement. C'est pour ça... Votre question?
M. Boulerice: Si la ministre peut me... J'ai reçu une
lettre de deux jeunes artistes de ma circonscription qui disent, d'ailleurs:
Vous connaissant par diverses sources médiatiques comme étant un
être sensible au développement culturel, j'ai pensé vous
faire part de notre cas, cas probablement inexistant en tant que tel dans vos
dossiers puisque lorsqu'on parle de développement culturel et
artistique, on parle d'artistes qui vivent déjà de leur travail.
Nous n'en vivons pas.
Alors, il y en a un qui est un artiste comme tel, qui est un peintre
comme tel dans le secteur forcément des arts visuels. Le
deuxième,
lui, elle - pardon je m'excuse, parce que c'est une jeune fille - est
musicienne. Ils ont essayé via le programme... dit: Ayant envoyé
notre requête au programme Jeunes volontaires offert par le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, nous fûmes
refusés parce que nous avions déjà profité du
programme dans le passé. Bon, d'accord.
Les subventions qu'accorde le ministère des Affaires culturelles
ou pour le Canada, le Conseil des arts, ne sont accordées qu'aux gens
qui jouissent déjà d'une certaine reconnaissance, soit par les
diplômes reçus des institutions académiques, et nous sommes
autodidactes, soit par des lettres de référence obtenues sur le
terrain, et nous n'y sommes pas encore allés. Ils sont dans un
cul-de-sac.
Mme Frulla-Hébert: D'abord, la subvention qu'ils ont eue -
oui, oui - de Jeunes volontaires, ça provient du MLCP. Vous savez comme
moi que nous ne touchons que le secteur professionnel en ce moment. Maintenant,
c'est sûr qu'ensemble nous avons regardé la problématique
au niveau de la politique culturelle, et il y a évidemment
peut-être certains cas qui tombent justement, soit qu'ils sont
semi-professionnels; donc, si le MLCP les refuse, c'est difficile d'avoir une
porte d'entrée. Dans ces cas-là, on essaie de les résoudre
ou, des fois, de les traiter ad hoc.
Au niveau du programme auquel vous faites référence, ce
n'est pas un programme au niveau des individus. C'est un programme pour les
galeries d'art commerciales, regroupements régionaux d'artistes, les
centres d'artistes ou des entreprises et organismes reconnus pour leur
professionnalisme en arts visuels. Maintenant, ce qu'on fait, c'est que souvent
on donne à l'entreprise. Cette subvention, finalement, va servir pour
soutenir l'artiste. Mais on le donne à partir de l'entreprise.
Maintenant, il y a d'autres programmes au niveau de l'aide aux artistes.
Aide aux artistes professionnels, qui se font par des jurys, et ça,
c'est individuel.
M. Boulerice: Mais est-ce qu'il faut nécessairement passer
par un atelier de production ou bien non par une galerie?
Mme Frulla-Hébert: Pour ce programme-là, oui.
Atelier de production pour ce programme-là.
M. Boulerice: Donc, pour ce qui est de la relève, eux
là-dedans ça ne va pas?
Mme Frulla-Hébert: Pas du tout. Mais non, parce qu'il y a
des groupes de relève au niveau des ateliers de production aussi
où ils sont soutenus tout simplement par les groupes de relève.
Exemple, l'Atelier de l'île à Val-David, donc, qui a reçu
36 200 $. C'est une subvention, dont 2000 $ pour soutenir les artistes de la
relève provenant de la norme d'intervention régionale, etc. Donc,
c'est un peu le même principe de l'aide au disque, par exemple, et au
spectacle, où c'est essentiellement de la relève, mais on le
donne à l'entreprise et l'entreprise se sert de ça, justement,
pour promouvoir la relève.
M. Boulerice: D'accord. Bon. Alors, nous irons à septembre
1991, l'engagement 2.
Septembre et octobre
Le Président (M. Doyon): Donc, tout ce qu'il y avait en
août est vérifié. Septembre 1991, engagement 2, dites-vous.
Oui.
M. Boulerice: Alors, septembre 1991, engagement 2. C'est une
subvention de 99 200 $ à deux organismes culturels pour diffusion hors
Québec dans le cadre du programme Aide à la circulation de
spectacles. Question: Budget global dévolu à ce programme en
1991-1992. Le budget global est... Est-ce qu'on peut avoir - et j'avoue que
vous ne pourrez probablement pas nous le donner aujourd'hui, mais quand
même - la ventilation de l'aide pour les volets Québec et hors
Québec?
Mme Frulla-Hébert: Ça, on va pouvoir vous le
donner. Je vais vous le donner éventuellement. Je ne l'ai pas sur
place.
M. Boulerice: Ça va pour septembre, M. le
Président.
Le Président (M. Doyon): Vérifié.
M. Boulerice: Nous irons en novembre 1991.
Le Président (M. Doyon): Nous sautons octobre, qui est
vérifié. Nous sommes à novembre 1991.
Novembre
M. Boulerice: L'engagement 3, qui est un contrat de 50 000 $
à la firme de relations publiques National N. P. R. pour agir à
titre de conseiller en relations publiques et en communications, dans le cadre
de l'élaboration de la politique culturelle. Alors, ma première
question: Est-ce que National N. P. R. était le plus bas
soumissionnaire? (14 h 30)
Mme Frulla-Hébert: II y a eu trois soumissionnaires, entre
autres. Vous savez comme moi, moi peut-être un peu plus que vous,
provenant du milieu, qu'il y a très peu de cabinets qui existent
maintenant en relations publiques. La récession a fait qu'il y en a
plusieurs qui se sont affiliés ou qui se sont tout simplement dissous.
Ça a été le cas, d'ailleurs, du troisième
soumissionnaire. Il y en a eu trois. Il y a eu
National N.P.R. Inc., Les Productions Tel Art Itée et BBDS qui,
finalement, face à certains problèmes, dans notre cas, s'est
désistée. Mais on s'aperçoit qu'ils ont, comme entreprise,
eu certains problèmes. Maintenant, le classement: National s'est
classée à 74 %, versus Tel Art qui s'est classée à
35 %.
M. Boulerice: Est-il exact que M. Robert MacCoy, qui est un
vice-président de National N.P.R., est un ancien employé de la
permanence du Parti libéral du Québec au chapitre des
communications?
Mme Frulla-Hébert: Honnêtement, nous, on n'est pas
au courant. La personne avec qui on a travaillé, chez National N.P.R.,
avec qui on a fait le dossier, c'est tout simplement M. Daniel Lamarre.
M. Boulerice: Donc, vous ne saurez probablement pas
également si, en 1988, il s'était occupé de la
publicité lors de la campagne de M. Ryan à la chefferie?
Le Président (M. Doyon): En 1978.
M. Boulerice: C'est bien ce que j'ai dit: 1978, en 1978. Est-ce
exact que M. Beauregard, qui est président de la firme National N.P.R.,
a travaillé activement à la préparation d'un document sur
la situation économique de Montréal, en prévision du
dernier congrès du Parti libéral du Québec?
Mme Frulla-Hébert: Honnêtement, là... Hors
d'ordre. Je ne le sais pas. Il y a une chose que je sais, par exemple, c'est
que M. Beauregard est au conseil d'administration du Musée d'art
contemporain, musée que vous aimez beaucoup et qui travaille
très, très fort à ce que l'ouverture du Musée d'art
contemporain - avec notre ami Marcel Brisebois, entre autres - se fasse dans
les délais prévus. Mais c'est à peu près tout ce
que je sais. Nous, on a travaillé, comme je le disais tantôt, avec
M. Daniel Lamarre. Comme je l'ai mentionné tantôt, tout l'ensemble
du dossier politique culturelle, je le répète, a
été un des dossiers qui ont coûté le moins cher au
gouvernement ces 25 dernières années; incluant tout le dossier,
c'est-à-dire le rapport, l'impression, la diffusion, la commission
parlementaire de deux mois et demi, les communications, communications avec la
presse, communications régionales. Tout l'ensemble a coûté,
si on ajoute le dossier National N.P.R., aux alentours de 120 000 $, 125 000 $,
tout, tout, tout compris.
M. Boulerice: C'est la même firme, je crois, qui a obtenu
le contrat de 106 694 $, en avril 1991, pour le ministère de la
Santé et des Services sociaux, qui était l'opération
lancement de la réformé de la santé.
Le Président (M. Doyon): Oui, M. le député
de LaFontaine. Un instant...
M. Gobé: M. le Président, je pense qu'on a des
questions à poser sur l'engagement financier de novembre de la
commission de la culture, et là, on est rendu au ministère de la
Santé. On essaie de... Je ne sais pas trop quoi... chercher... On parle
de contrat de 1978 avec M. Ryan, toutes sottes de choses. Est-ce qu'on ne
pourrait pas retourner à la pertinence du débat?
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques, s'il vous plaît, sur l'engagement en
question.
M. Boulerice: C'est toujours la pertinence. Je ne sais pas si M.
le député de LaFontaine a des choses à cacher et que les
questions le gênent. Mais je m'informe. Est-ce que c'est la même
compagnie?
Mme Frulla-Hébert: Nous, on...
M. Boulerice: C'est ça. Est-ce que c'est la même
compagnie qui a fait le contrat, en novembre 1990, de 189 118 $?
Le Président (M. Doyon): M. le député, je
vous rappelle que la ministre, et vous le comprendrez fort bien, n'est pas en
position de répondre à ce genre de question. Vous demandez:
Est-ce que c'est la même firme qui, au ministère de la
Santé et des Services sociaux, a reçu tel autre contrat? Il
faudra peut-être demander plutôt à la personne qui est
habilitée à poser ce genre de question au ministre de la
Santé et des Services sociaux, ce genre de renseignement qu'il aura
probablement à sa disposition. Je regrette beaucoup...
M. Gobé: M. le Président...
Le Président (M. Doyon): C'est réglé, M. le
député.
Mme Frulla-Hébert: Non, mais la seule chose qu'on a
à dire là-dessus, c'est que nous avons été en
soumission. Il y a eu trois soumissionnaires: un qui s'est
désisté, un qui a gagné en bonne et due forme. Le
coût de l'ensemble de l'opération: tout, tout l'ensemble de
l'opération a coûté moins de 120 000 $. Nous en sommes
très fiers, et nous avons eu un très bon service, d'ailleurs, de
la firme en question.
M. Boulerice: Bon. Ceci dit, M. le Président, si la
ministre ne sait pas avec qui elle faisait affaire, moi, je le sais. C'est
effectivement cette même compagnie. Mais la question que j'aimerais lui
poser, c'est: Est-ce qu'il n'y a pas les services à l'intérieur
du ministère? Notamment, il y a un service des communications à
ce
ministère, il y a également un cabinet, il y a quand
même un attaché de presse. Il n'y avait pas, au ministère
et dans le cabinet de la ministre, les ressources suffisantes pour le
faire?
Mme Frulla-Hébert: Non.
M. Boulerice: Ma deuxième question: Est-ce que l'image du
gouvernement et de sa ministre a besoin d'être
«revampée» à ce point pour que cela justifie un
contrat de 50 000 $ à la firme de communications National N.P.R., bien
connue d'ailleurs des libéraux? M. le député de
LaFon-taine vient de m'en donner la preuve, tantôt.
Le Président (M. Doyon): Un instant, M. le
député. Mme la ministre.
Mme Frulla-Hébert: Ça va me faire plaisir de
répondre. D'une part, de dire qu'on ne sait pas à qui on a
affaire, je pense qu'on a eu affaire à des professionnels qui nous ont
très bien servis, qui ont très bien livré le mandat, ce
pour quoi ils étaient engagés, il n'est pas question de
pénaliser qui que ce soit, spécialement des gens qui sont venus
en appels d'offres et qui ont tout simplement offert ou, enfin, qui ont
gagné et qui ont mené le mandat d'une façon
extrêmement professionnelle. Deuxièmement, ça va me faire
un plaisir de vous répondre. Vous savez comme moi qu'au ministère
des Affaires culturelles, le ministère le plus
décentralisé du gouvernement, on est un peu à l'image de
ce qui se passe dans le milieu, c'est-à-dire de s'administrer
très bien et avec très peu. Donc, nous, on s'administre avec 8,7
% de notre budget ce qui est, en soi, je dirais, un exploit comparativement au
secteur privé qui est à peu près à 15 % ou 16 %
pour des entreprises extrêmement efficaces, et pour l'ensemble du
gouvernement qui se situe aux alentours de 10 % et 11 %. À 8,7 % du
budget, vous pouvez me croire que chaque personne qui est employée se
doit de travailler extrêmement fort et d'être extrêmement
diligente.
Donc, notre service des communications, dans le secteur des
communications, est extrêmement limité, d'une part.
Deuxièmement, c'est un service qui est beaucoup donné, que ce
soit au niveau des traductions, que ce soit au niveau de l'accueil, que ce soft
au niveau des services qu'on a à donner à nos organismes. Vous
savez comme moi que notre clientèle n'est pas organisée en
réseau, mais chacune de ces personnes peut aussi bien prendre le
téléphone et appeler au ministère. Elle ne passe pas par
un réseau comme, par exemple, la Santé ou l'Éducation.
Donc, notre département des communications est extrêmement petit,
extrêmement restreint et n'est pas habilité non plus à
faire ce genre de choses. C'est pourquoi on a donné le contrat à
la firme National N.P.R. Ce n'est pas une question d'image, monsieur, c'est une
question d'information.
M. Boulerice: M. le Président, je vais être
obligé de conclure. Je vais être obligé
d'interpréter, forcément, les paroles de la ministre. La ministre
parle de ministères avec gestion très efficace, etc., mais elle
vient de nous dire que, malheureusement, son service des communications n'est
pas capable de le faire. C'est un jugement de valeur assez important face au
service des communications du ministère des Affaires culturelles.
Deuxièmement, je pense bien que ça a servi pour la tournée
des régions. À ce moment-là, il y a des directions
régionales. On s'en flatte, d'ailleurs. C'est encore de leur dire
qu'elles ne sont pas capables de faire, si vous me permettez, un job de
relations publiques et de communications à l'intérieur de leur
zone. C'est un jugement extrêmement sévère porté
envers deux unités administratives extrêmement importantes du
ministère.
Mme Frulla-Hébert: Je pense que ce que vous faites - et
vous le savez très bien, d'ailleurs - vous déformez mes paroles.
Ce que j'ai dit, si vous aviez écouté tout au long, c'est que la
gestion du ministère se fait très serrée. Les gens qui
sont là ont un mandat et, compte tenu des échéanciers
extrêmement serrés et de la surcharge apportée par toute
l'étude au niveau du rapport Arpin, d'une part, et de la politique
culturelle, surcharge ajoutée sur ces pauvres gens, il fallait
absolument aller à l'extérieur. La somme totale de tout
l'exercice, d'une part, et, deuxièmement, la gestion avec 8,7 % du
budget, je pense que je n'ai pas besoin d'ajouter autre chose. Les
évidences sont là, et c'est assez probant.
M. Boulerice: Vous me permettrez d'ajouter qu'en période
de récession, de rationalisation et de restrictions, que l'on aille,
pour des montants aussi importants, à l'extérieur me paraît
tout à fait paradoxal.
Mme Frulla-Hébert: Moi, je pense que si tout le monde
agissait comme nous on agit aux Affaires culturelles en période de
récession, et ce autant dans le secteur privé que public, on n'en
aurait pas, de problèmes. S'il faut aller à l'extérieur
pour avoir des mandats, tel qu'on l'a fait tantôt avec M. Lelièvre
pour l'écriture du rapport Arpin et tel qu'on le fait maintenant, au
besoin et ad hoc, bien, je pense que c'est aussi une façon efficace
d'accomplir des choses et aussi de ménager de l'argent.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre. M. le
député de LaFontaine, vous vouliez intervenir sur le même
engagement?
M. Gobé: Bien oui, mais c'était dans le
même sens. J'ai l'impression, M. le Président, que
l'important c'est de voir à la bonne administration du ministère
des Affaires culturelles et non pas de chercher à faire toutes sortes
d'associations d'esprit. Et, point terminant, la firme National N.P.R., il faut
le rappeler, est la deuxième firme canadienne en matière...
mettons la première, me dit-on, en matière de relations
publiques. Il me semble donc à peu près logique qu'elle arrive,
un peu plus souvent que d'autres... Mais je rappellerai qu'il y a une firme qui
s'appelle Sormany et associés. M. Sorma-ny - un sympathisant du Parti
québécois dans le temps, qui a fait les campagnes de M. Johnson,
Pierre Marc - reçoit lui aussi de nombreux contrats, à
l'occasion, de différents ministères et gouvernements. Il n'y a
pas de question là-dessus de la part du député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Le Président (M. Doyon): Très bien, M. le
député, ça termine votre intervention.
M. Gobé: S'il vous plaît.
M. Boulerice: M. le Président.
M. Khelfa: M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Oui, M. le
député de Richelieu.
M. Khelfa: Juste à titre d'information, peut-être
que mon collègue de LaFontaine pourrait expliciter un peu...
Le Président (M. Doyon): Non, le député de
LaFontaine n'est pas ici pour vous donner les renseignements.
M. Khelfa: M. le Président, pour l'information...
Le Président (M. Doyon): Je vous permets de vous retirer
dans le corridor et de lui faire part des questions que vous pouvez avoir sur
certains sujets. M. le député de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
M. Boulerice: Oui...
M. Gobé: ...tout le monde le connaît...
Le Président (M. Doyon): Un instant, M. le
député LaFontaine.
M. Boulerice: M. le Président, M. le député
de LaFontaine s'est trompé dans l'appellation exacte de cette firme.
C'est Bazin Dumas Dupré Sormany.
M. Gobé: Mme Bazin était aussi, d'ailleurs, avec M.
McKay dans le temps.
Le Président (M. Doyon): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de LaFontaine. M. le
député de LaFontaine.
M. Gobé: Vous voyez, les péquistes se ramassent
ensemble. On peut en parler longtemps.
Le Président (M. Doyon): Je regrette, c'est fini.
M. Boulerice: M. le Président, je veux bien convenir que
cette firme arrive première, mais je suis quand même
étonné qu'elle ait autant de contrats. Ceci étant
dit...
Le Président (M. Doyon): L'engagement suivant, M. le
député.
M. Boulerice: Je pense que tous auront compris. Nous irons
à novembre 1991.
Le Président (M. Doyon): Novembre 1991. Nous y
étions...
M. Boulerice: L'engagement 13...
Le Président (M. Doyon): L'engagement 13.
M. Boulerice: ...qui est une subvention en vertu du programme
Aide financière aux événements majeurs. Une subvention de
l'ordre de 125 000 $ à Carrefour international de théâtre
de Québec inc. La question: Est-ce que la ministre pourrait me donner un
état de la situation sur la programmation des activités et sur
l'organisation des activités?
Le Président (M. Doyon): Mme la ministre.
Mme Frulla-Hébert: Vous savez comme moi que le Carrefour a
remplacé la Quinzaine de théâtre. Quand nous avons
décidé, d'ailleurs, autant la ville de Québec que le
ministère des Affaires culturelles, de ne plus supporter la Quinzaine de
théâtre, nous avons dit à ceux qui faisaient les gorges
chaudes que l'argent était pour quitter Québec, qu'il s'en allait
à Montréal, etc., que cet argent demeurerait à
Québec pour un événement international et d'envergure en
théâtre. Alors, le Carrefour international, justement, c'est
l'événement qui remplacera la Quinzaine de théâtre,
et on prévoit une dizaine de spectacles, dont quatre de Québec,
deux du Canada, quatre internationaux.
Sans spécifiquement parler de relève, l'organisation veut
miser justement sur les jeunes créateurs, et il va y avoir aussi
diverses activités complémentaires. Maintenant, je ne
dévoilerai pas ici la programmation et je laisserai à l'organisme
en question le plaisir et le loisir de dévoiler sa programmation d'ici
un mois, je pense.
M. Boulerice: Un mois. Mais la ministre a quand même
discuté avec eux. Donc, est-ce que la ministre peut nous confirmer...
Enfin, j'espère qu'elle va nous confirmer et non pas l'infirmer que ce
Carrefour international de théâtre va atteindre la même
qualité que celle offerte par la Quinzaine internationale de
théâtre.
Mme Frulla-Hébert: Je pense même que, compte tenu
des gens qui sont impliqués soit à la direction
générale, des gens qui... le comité artistique, par
exemple, qui est composé de Pierre MacDuff de La Marmaille, Michel
Ber-natchez du Repère et de tous ceux qui sont impliqués dans
l'événement, l'événement atteindra, et je pense
même, surpassera la Quinzaine.
M. Boulerice: M. le Président, cela termine le
questionnement.
Janvier 1992
Le Présidant (M. Doyon): Décembre, il n'y en avait
pas...
M. Boulerice: Décembre, il n'y en avait pas.
Le Président (M. Doyon): ...et janvier 1992 non plus?
M. Boulerice: Non.
Le Président (M. Doyon): Vous me permettrez, M. le
député, avant de terminer, de demander à la ministre,
à moins qu'elle l'ait fait en mon absence, de nous dire
brièvement qu'est-ce qui se passe... tout d'abord, la salle
Albert-Rousseau... juste pour se faire confirmer les choses qui, je pense, sont
pratiquement acquises et en phase terminale, si on peut employer cette
expression-là, étant donné que toute phase terminale est
un début. Après, peut-être aussi dire quelques mots sur les
engagements du ministère et comment ça se passe avec le Palais
Montcalm et faire le lien avec Le Capitol.
Mme Frulla-Hébert: D'abord, premièrement, la salle
Albert-Rousseau, vous savez comme moi, M. le député, pour y avoir
travaillé tellement activement, que les travaux se terminent et ce, en
respectant les budgets, d'ailleurs, qui ont été alloués
à ces travaux. Je pense que les travaux, qui sont prévus, sont en
voie d'être complétés pour d'ici un mois, deux mois. En
tout cas, je lisais d'ailleurs, que ça soft dans Le Soleil, vous
l'avez lu vous aussi qu'il semble que la salle maintenant satisfait les
attentes de pas mal tout le monde, et c'est une salle qui sera aussi
complémentaire. C'est que, dans la région de Québec, les
salles vont jouer quand même un rôle qui est complémentaire.
Donc, on a la salle Albert-Rousseau pour soit les troupes de l'exté-
rieur, spectacles populaires, chansons, etc., dont je pense que c'est Dubois
qui va utiliser la salle bientôt, entre autres. Au niveau du Palais
Montcalm, la ville s'est impliquée à la phase I du Palais
Montcalm. Nous, nous avons annoncé notre implication pour la phase II du
Palais Montcalm, et ce sera au fédéral à, finalement,
s'Impliquer et respecter ses engagements pour la phase III.
Le Président (M. Doyon): On parle de quel montant, Mme la
ministre?
Mme Frulla-Hébert: Pour 3 000 000 $.
Le Président (M. Doyon): Pour 3 000 000 $? Est-ce que vous
avez des indications du côté fédéral qu'ils sont
prêts à emboîter le pas en ce qui concerne la phase III?
Mme Frulla-Hébert: On est en pourparlers. Le projet
initial, c'était la ville de Québec... Pour l'ensemble,
c'était la ville de Québec, le ministère des Affaires
culturelles et le fédéral. Ce qui est arrivé, c'est que
notre participation, comme dans plusieurs dossiers, était conditionnelle
aussi à celle du fédéral et celle de la ville de
Québec. Mais comme le Palais Montcalm maintenant, en fait, avait un
grand besoin de restauration, la ville de Québec a décidé
d'y aller pour la phase I en disant: Parfait, le fédéral se fait
attendre. Alors, nous, on n'a pas le choix, on va y aller pour la phase I.
Nous, finalement, voyant l'implication de la ville et voyant aussi la
nécessité, on a décidé d'y aller pour la phase II.
Ce qui fait que le Palais en soi sera complètement restauré et il
restera maintenant les aménagements extérieurs qu'on laisse au
fédéral, mais on espère aussi que notre implication
mutuelle, et de la ville et de nous, fera en sorte que les pressions seront
assez fortes pour que le fédéral participe à la phase
III...
Le Président (M. Doyon): Souhaitons-le.
Mme Frulla-Hébert: Maintenant, au niveau du Capitol... Le
Capitol, évidemment, c'est un autre concept tout à fait
différent. Notre implication relève du niveau patrimonial. Alors,
c'est un édifice classé et il fallait vraiment mettre la main
à la pâte sinon, l'année prochaine aurait été
trop tard. Le Capitol n'aurait pas passé un autre hiver. Alors, on s'est
impliqué de nouveau au niveau patrimonial, donc restauration selon les
normes... L'entreprise privée, dont les Productions Guy Cloutier qui ont
fait l'acquisition, vont s'occuper du fonctionnement, de la gestion et aussi
mettre leur part au niveau de la construction.
Le Président (M. Doyon): Je pense qu'on a tout lieu de se
réjouir. En tout cas, pour nous de la région de
Québec...
M. Boulerice: Une question de privilège, M. le
Président.
Le Président (M. Doyon): Oui.
M. Boulerice: Je ne sais pas à quel engagement financier
vous faisiez spécifiquement allusion dans votre questionnement.
Le Président (M. Doyon): Aux engagements financiers...
M. Boulerice: Je trouve que vous avez, M. le Président,
abusé de vos prérogatives de président, mais je conviens
que ce sont des cas de comtés. Donc, à ce moment-là, vous
avez...
Le Président (M. Doyon): Non, pas vraiment. Le
Capitol...
M. Boulerice:... plus que ma sympathie, mon appui.
Le Président (M. Doyon): Ça ne peut pas être
toujours dans le comté de Sainte-Marie-Saint-Jacques, fort heureusement.
Ce sont des dossiers qui ont évolué d'une façon
satisfaisante pour la région de Québec, autant pour la salle
Albert-Rousseau que pour Le Capitol - qui est loin d'être dans le
comté de Louis-Hébert - et le Palais Montcalm. Je m'en
réjouis pour toute la région de Québec, et même
au-delà.
Alors, ceci termine l'étude des engagements financiers qui nous
avaient été confiés. Donc, nous avons fini cette
étude jusqu'à et y compris janvier 1992. Donc, cette commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 14 h 50)