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(Neuf heures quarante-six minutes)
Le Président (M. Doyon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous avons maintenant le quorum, mesdames et messieurs. Mme la
Secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la secrétaire.
La séance est donc ouverte. Le mandat de la commission est le suivant:
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 123, Loi modifiant la Loi sur le ministère des Communautés
culturelles et de l'Immigration. Donc, s'il n'y a pas de remplacement, je
souhaite la bienvenue à tout le monde et j'invite peut-être Mme la
ministre à des remarques préliminaires, si elle en a. Nous avons
fait hier l'adoption du principe de ce projet de loi, enfin, c'est très
récent. Alors, Mme la ministre, des remarques préliminaires, si
vous en avez, ensuite on passe à l'étude article par article.
Mme Gagnon-Tremblay: De façon très brève, M.
le Président.
Le Président (M. Doyon): Oui, Mme la ministre.
Remarques préliminaires Mme Monique
Gagnon-Tremblay
Mme Gagnon-Tremblay: On sait que ce projet de loi permet la mise
en oeuvre de l'entente qui a été signée avec le
gouvernement fédéral et qui doit entrer en vigueur à
compter du 1er avril prochain. Alors, bien sûr que l'adoption est
absolument essentielle pour nous permettre, par exemple, entre autres,
d'accorder des allocations à ceux qui vont suivre des cours de
français, aussi d'assister les personnes en détresse. Donc, c'est
une loi qui permet au Québec de jouer son rôle pleinement en vertu
des responsabilités qui lui incombent, suite à la signature de
l'entente avec le gouvernement fédéral. Alors, je suis
prête à procéder, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques, avez-vous des
remarques?
M. André Boulerice M. Boulerice: Oui, M. le
Président. La pre- mière, c'est que l'éloignement
géographique qu'on nous impose, aujourd'hui, n'a aucune connotation
idéologique, que la ministre en soit rassurée. Ce sont les
impératifs d'une autre commission qui nous séparent...
Mme Gagnon-Tremblay:...
M. Boulerice: ...temporairement. Moi-même, madame, avec ou
sans lunettes, je vous reconnaîtrai toujours puisque
l'élégance, ça marque. Sur ceci, je ne vous parlerai pas
de notre mon oncle d'Ottawa et de ma tante Betty à Londres. J'en ai
abondamment parlé hier. Mais je ne peux quand même pas
m'empêcher de dire que je trouve quand même la procédure un
petit peu particulière. Ça fart trois semaines qu'on est en
commission parlementaire sur l'énoncé de principe. On met une
suspension à cette commission parlementaire pour s'en aller en Chambre
étudier le projet de loi. Et je comprends qu'il faille étudier le
projet de loi, surtout qu'on va être au 1er avril et s'il n'y avait pas
de projet de loi pour sous-tendre l'accord administratif, je dis bien, que vous
avez signé avec le gouvernement fédéral, eh bien, cet
accord se retrouverait le 1er avril véritablement un poisson d'avril.
Donc, je comprends qu'il nous faille voter la loi le plus rapidement possible.
Après, nous reviendrons en commission parlementaire pour continuer
à entendre les groupes qui vont réagir sur l'énoncé
de principe. Et durant ce temps-là, on est en attente de la
réglementation.
Alors, personnellement, je trouve que c'est un peu boiteux. Bon, je
comprends que, hier, pour des raisons tout à fait légitimes, et
d'ailleurs, vous avez eu la délicatesse de m'en informer, vous
n'étiez pas à la deuxième partie de mon intervention; vous
deviez rencontrer les délégués généraux pour
leur expliquer la nouvelle loi, et ça, je pense que c'était tout
à fait normal. J'étais bien d'accord que vous le fassiez, en me
disant: II y aura toujours le rapport analytique de ce qui s'est passé
en Chambre, donc, elle pourra en faire la lecture. Mais je le disais bien, je
trouve que ce projet de loi, parce que l'entente a quand même
été déposée, l'entente a été
signée il y a quand même un bon petit bout de temps, aurait
dû arriver beaucoup plus tôt, comme tel. Je pense que ça
aurait été possible de l'inscrire au feuilleton. Et je pense
qu'on aurait bien concouru à le faire étudier en priorité.
J'essaie de trouver le mot le plus juste pour exprimer le sentiment que
j'éprouve, qui est celui de se retrouver dans des séquences qui
n'ont aucun lien logique, à mon point de vue, actuellement. Enfin, je
trouve ça particulier. J'ai été habitué à
faire de la législation, en cette
Chambre, d'une façon tout à fait différente.
Ceci dit, je l'ai dit tantôt, loin de moi de douter de vos
intentions. Et je pense que mon collègue, le député de
Mercier, a exprimé mon opinion en émettant son commentaire. Je ne
vous prêterai jamais, dans ce dossier, de mauvaises intentions. Tout au
contraire, je pense vous le regardez avec une certaine ouverture, une ouverture
que je souhaiterais peut-être plus grande à certains
égards; sauf que les égards où j'aimerais vous voir avec
plus d'ouverture, ce sont malheureusement des pans qui nous échappent.
Parce que là - que voulez-vous - on est encore pris avec le "mon oncle"
d'Ottawa qui s'occupe de 50 % de notre maison. Mon oncle a beau être le
frère de notre père ou le frère de notre mère, mais
mon oncle, à Ottawa, il continue à s'occuper de ce
dossier-là, ce qui fait que nous n'avons que 50 % des pouvoirs, avec des
additions qui ne sont pas à dédaigner, mais nous ne traitons que
50 % des cas, à ce niveau-là. Alors, ça me laisse beaucoup
sur mon appétit. L'entente peut sembler quasi permanente, puisqu'on ne
peut pas y mettre fin sans l'engagement des deux parties, mais je vous le
rappelais, dans la légalité constitutionnelle d'un tel engagement
fédéral, un tel engagement fédéral est douteux. Il
est généralement admis que la compétence que lui
confère la Constitution par rapport à l'enchâssement
constitutionnel Cullen-Couture, eh bien, ça pourrait être
dénoncé par le gouvernement.
Vous ne sembliez pas partager mon point de vue quand je vous disais que
les compensations financières étaient aléatoires. Vous
sembliez réfuter mon argument, si j'erre, vous allez me corriger. C'est
pour ça que j'aimerais bien vous entendre. Moi, je vous disais que
l'engagement financier est aléatoire puisque le gouvernement
fédéral... Je ne dis pas qu'il se retirerait au cours d'une
année comme telle, au cours de la présente entente, mais il
pourrait, à un certain moment donné, arriver et dire: On
regrette, mais on ne vous donne plus les sous qu'on vous donnait, même si
vous avez une augmentation d'immigrants, parce qu'il y a le quota national qui
a été adopté. Donc, on se retrouverait au niveau du
partage des coûts, Gros-Jean comme devant, avec un désengagement.
Et Dieu seul sait que si le gouvernement fédéral - quand on voit,
d'ailleurs, leur comportement tout à fait erratique, impulsif et
j'hésite à employer d'autres mots de peur que le président
me dise que mon langage n'est pas parlementaire, vous avez eu un exemple du
premier ministre, mon oncle Brian, hier soir qui n'était pas des plus
logiques et des plus cohérents dans son discours... Vous savez qu'ils
vont pouvoir utiliser n'importe quel argument. Le ministre des Finances va
prétexter son déficit, des coupures budgétaires. Ils nous
répondent que non, il n'est plus question. Je crois que dans la
présente entente, le montant est de 75 000 000 $, quelque chose comme
ça, disons un approximatif là, sans citer les chiffres de
façon exacte. M. le sous-ministre semble m'indiquer que dans l'ordre de
grandeur, je suis près de la réalité. Alors, il pourrait y
avoir 75 000 000 $ - c'est ça, on le retrouve - pour 1991-1992; 82 000
000 $ pour 1992-1993 et 85 000 000 $ pour 1993-1994 et, finalement, la
dernière tranche, 90 000 000 $ pour 1994-1995. Donc, en guise
d'introduction, moi, j'aimerais beaucoup que vous répondiez à
l'interrogation que je posais hier dans l'énoncé. Ça,
c'est la première. Et la deuxième, je pense que pour faire une
étude pertinente du projet de loi... Je dis bien une étude
pertinente parce que je vous l'ai dit et je vous le répète, nous
allons voter la loi. Nous allons la voter. On ne voudrait pas que vous vous
retrouviez dans un vide qui ferait en sorte que le ministère ne pourrait
pas opérer, s'entendant mutuellement sur l'importance de l'immigration
au Québec. Donc, on va concourir à son adoption. Et je ne
manquerai pas d'ailleurs de rappeler, en disant: J'ose espérer que le
Parti libéral, lorsqu'il retournera à l'Opposition, sera aussi
coopératif avec le gouvernement que l'a été le Parti
québécois. Parce que si je regarde ce qui s'est passé de
1976 à 1985, eh bien, votre formation politique - c'est vrai que je ne
peux pas vous en blâmer personnellement parce que vous n'étiez pas
là - ne s'est pas comportée en gentilshommes ou en gentilles
femmes, comme nous avons pu le faire à bien des occasions.
Mais ceci dit, si on veut faire une étude pertinente et non pas
juste une étude article par article et y aller avec un machine
infernale, adopté, adopté, moi je crois qu'on devrait avoir les
règlements qui sont relatifs à la mise en application de cette
loi. Alors, j'aimerais donc, inévitablement, que vous nous
déposiez les règlements.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le
député. Mme la ministre.
Mme Monique Gagnon-Tremblay (réplique)
Mme Gagnon-Tremblay: M. le Président, je voudrais bien
qu'on fasse ici ce matin la différence entre la commission parlementaire
qu'on a tenue depuis plusieurs semaines sur l'énoncé de politique
de l'immigration et de l'intégration de même que sur les niveaux
d'immigration et l'adoption du projet de loi 123. Au départ, je dois
vous dire que cet énoncé de politique est à... Bon, nous
avons commencé la consultation. Elle doit se poursuivre et nous avons
peut-être encore sept, huit groupes à rencontrer, je pense. Nous
en aurons peut-être pour une journée, une journée et demie
et je tiens bien poursuivre, le plus rapidement possible, d'ailleurs, avec le
consentement de l'Opposition, l'étude de ces différents rapports.
Et, comme on le sait, il y aura un plan d'action qui sera déposé
en juin prochain. Mais là, il s'agit d'un projet de loi
concernant l'entente qui a été signée avec le
gouvernement fédéral. On sait que cette entente-là a
été signée le 5 février dernier. Donc, un mois
après, on déposait le projet qui était finalement le
deuxième jour de l'ouverture de la session. Je pense que nous avons tout
fait pour arriver dans les limites du temps convenu. Je dois vous dire que
ça a été un travail de titan de la part de nos
fonctionnaires, nos juristes, de même que grâce à la
collaboration du comité de législation, du bureau des lois, le
ministère de la Justice. C'est grâce à eux si nous avons pu
arriver à temps pour déposer ce projet de loi.
Quant à la réglementation, je dois vous dire que nous
sommes encore en train de la préparer et, bien sûr, qu'il n'y aura
pas de surprise non plus. Comme je le mentionnais, il s'agit tout simplement,
pour le moment, de reprendre les responsabilités du gouvernement
fédéral, c'est-à-dire être capable soit de transiger
avec le gouvernement en attendant parce qu'il y a des choses qu'on ne pourra
pas faire immédiatement. Je pense, par exemple, au transfert des
employés fédéraux. Il y a des conventions collectives, il
y a des avis et des préavis à donner. Je pense, entre autres
aussi, à des chèques qui doivent être émis et,
actuellement, nous n'avons pas les outils nécessaires pour
émettre les chèques comme, par exemple, le faisait le
gouvernement fédéral, parce qu'on sait qu'on retrouve, par
exemple, des réfugiés... Nous nous sommes rendu compte qu'on
retrouve des réfugiés, par exemple, sur la Côte-Nord et le
gouvernement fédéral pouvait émettre, par exemple, un
chèque à l'intérieur d'une heure ou deux, ce qui n'est pas
le cas actuellement, nous n'avons pas ce système. Nous sommes en train,
quant à réorganiser nos structures, de voir avec d'autres
ministères si on ne pourrait pas faire faire certaines choses par
d'autres ministères actuellement. Donc, c'est un peu pour ça que
nous arrivons peut-être un peu à la dernière minute, mais,
cependant, on a fait très vite dans peu de temps. Je le
répète encore, il s'agit d'un mois seulement qu'on a
laissé à nos fonctionnaires pour pouvoir travailler sur ce projet
de loi. (10 heures)
Je dois vous dire aussi que l'entente touche beaucoup plus que ce que le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques laisse croire. Je pense, par
exemple, quand on parle de la sélection exclusive, il ne faut pas
oublier que le Québec a la sélection exclusive des
indépendants. Actuellement, la catégorie des indépendants
représente 60 % de notre mouvement. Donc, nous avons quand même la
mainmise sur cette catégorie. Bien sûr que les autres 50 % ou 40 %
qui sont laissés, comme le dit mon collègue, à l'oncle
d'Ottawa, ce sont des catégories familles réfugiées sur
lesquelles il n'y a pas de véritable sélection.
Je dois vous dire aussi que lorsqu'on parle d'une entente
administrative, pour moi, c'est une entente administrative qui est beaucoup
plus importante que l'entente Couture-Cullen dans le sens que, même si
elle n'est pas constitutionnelle, elle ne peut être modifiée de
façon unilatérale comme pouvait l'être l'entente
Couture-Cullen en vertu de l'article 33. Donc, c'est une entente qui est
historique, c'est une entente aussi qui a un poids politique important. Je
verrais très mal, par exemple, le gouvernement fédéral,
après plusieurs années, comme on ne peut pas annuler cette
entente de façon unilatérale, se retirer du champ de la
compensation financière. Il y aurait un poids politique important
à payer et, à ce moment-là, bien sûr que la
population du Québec aurait à prendre certaines décisions.
Je dois vous dire qu'elle est beaucoup plus importante et elle a un poids
beaucoup plus considérable que l'entente Couture-Cullen, et je le
répète à nouveau, parce qu'on ne peut pas la modifier de
façon unilatérale par l'une des deux parties.
Donc, M. le Président, je demande, bien sûr, la
collaboration de l'Opposition - et je sais que le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques me l'a déjà offerte aussi, cette
collaboration - pour pouvoir faire l'étude de ce projet de loi,
étant donné que nous sommes quand même un peu restreints au
niveau de l'échéancier. Si on veut véritablement donner le
service et ne pas pénaliser la clientèle, les
bénéficiaires qui auront, par exemple, à recevoir des
allocations parce qu'ils suivent des cours de français ou encore parce
qu'ils sont en situation de détresse, nous devons adopter cette loi
avant le 1er avril prochain. Alors, merci, M. le Président.
Étude détaillée
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la ministre.
Nous allons maintenant commencer l'étude article par article du projet
de loi. Pour ce faire, j'appellerai l'article 1 du projet de loi 123. Est-ce
qu'il y a des commentaires sur l'article 1? Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, alors, M. le Président, c'est
tout simplement pour information. Est-ce que, généralement, vous
lisez l'article ou si on prend pour acquis qu'on l'a lu?
Le Président (M. Gobé): Je peux le lire. S'il y a
une demande en ce sens des membres de la commission, il me fera plaisir de m'y
conformer.
Mme Gagnon-Tremblay: Je ne sais pas si...
Le Président (M. Gobé): Ça dépend de
ce que les gens désirent.
M. Boulerice: Une tradition à la commission de la culture,
on les lisait, nous.
Engagement exigé
Le Président (M. Gobé): Alors, ça me fera
grand plaisir de le faire, M. le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques. Mme la ministre, je vais donc commencer la lecture
du projet de loi. L'article 1 se lit comme suit: "La loi sur le
ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration
(L.R.Q., chapitre M-23.1) est modifiée par l'insertion, après
l'article 3.1, du suivant: "3.1.1. Dans les cas déterminés par
règlement, une demande de certificat de sélection doit être
appuyée d'un engagement à aider le ressortissant étranger
à s'établir au Québec. "La demande d'engagement est
présentée par une personne ou un groupe de personnes
déterminés par règlement selon les conditions qui y sont
prévues. Si, de l'avis du ministre, la personne ou le groupe de
personnes satisfait aux conditions déterminées par
règlement, l'engagement est souscrit selon les termes
déterminés par règlement." Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: En somme, M. le Président, tous les
éléments qui touchent l'engagement par une personne ou un groupe
de personnes d'aider un ressortissant étranger à subvenir
à ses besoins une fois qu'il aura immigré se trouvent dans la
réglementation. Donc, l'introduction, dans le projet de loi, de cet
article, en plus de reprendre les éléments de la
réglementation actuelle, permet aussi la possibilité d'investir
le ministre du pouvoir de demander des documents et informations, de
prévoir des infractions pour de fausses représentations,
d'accorder au ministre le pouvoir d'annuler en engagement avant la
délivrance du CSQ en cas de fraude. Donc, on retrouvait une partie de
cet article dans la réglementation qu'on introduit maintenant dans la
loi et, bien sûr, on y ajoute aussi d'autres éléments dont
je viens de faire la liste.
Le Président (M. Gobé): Merci, Mme la ministre. M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques, avez-vous des commentaires
sur l'article 1?
M. Boulerice: Oui, mais avant de faire mon commentaire, juste un
bref petit rappel. Tantôt, à ma réponse, la ministre
parlait de l'engagement moral du gouvernement fédéral. Force nous
est de constater - et je ne sais pas si, publiquement, vous allez le faire,
mais, dans votre for intérieur, je suis persuadé que vous allez
acquiescer à mon propos - que la moralité fédérale
n'est pas aussi solide que la moralité provinciale, si on veut
absolument employer le qualificatif avec la même phonétique. Les
expériences récentes nous le prouvent; où était la
moralité fédérale et la moralité
fédérale des entités provinciales canadiennes-anglaises au
moment de l'accord du lac Meech? Alors, ce mot est trop noble pour lui en
prêter toutes les vertus. Je serais bien plus d'accord pour dire que ce
terme-là a beaucoup plus de force au Québec qu'il peut en avoir
au niveau fédéral.
Quand vous dites, dans l'article 1, qu'"une demande de certificat doit
être appuyée d'un engagement à aider le ressortissant
étranger à s'établir au Québec", il y a deux
catégories d'engagements: il y a l'engagement d'un individu et
l'engagement d'un groupe comme tel; il y a les deux distinctions. Mais on ne
dit pas quelle sorte d'engagement on va demander à ces individus.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le
député. Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est un engagement qui est
déjà prévu dans les règlements actuels. Comme je le
mentionnais, cet article se retrouvait dans la réglementation que nous
mettons maintenant dans la loi, en y ajoutant, bien sûr, l'introduction
concernant la possibilité de demander des documents pour pouvoir
vérifier s'il y a des fausses représentations par exemple, un
certificat qui aurait été émis sous de fausses
représentations. Mais quand on parle d'engagement, c'est quelque chose
qui se trouve déjà dans la réglementation qu'on inclut
dans la loi.
Le Président (M. Doyon): M. le député.
M. Boulerice: Dans l'énoncé, si ma mémoire
est bonne, vous avez parlé de réduire les engagements.
Mme Gagnon-Tremblay: Actuellement, il s'agit de la section III du
règlement actuel, conditions relatives au garant, l'article 42. On dit:
Un garant et son conjoint, dans les cas prévus au troisième
alinéa de l'article 45, doit, conformément à l'annexe H,
s'engager par écrit à, a) subvenir aux besoins essentiels du
ressortissant étranger; b) rembourser au gouvernement du Québec
tout montant que ce dernier accorderait conformément à la Loi sur
l'aide sociale; c) rembourser à Sa Majesté du chef de toute
province du Canada le montant des prestations d'aide sociale, autres
prestations de même nature qu'elle accorderait aux ressortissants
étrangers pour lesquels il se porte garant. Alors, c'est ça.
Je dois vous donner peut-être un éclaircissement. Je dois
vous dire qu'actuellement, dans ce projet de loi là, il y a uniquement
des articles qui concernent la mise en application de l'entente qui a
été signée, mais nous n'abrogerons absolument rien quant
à tout ce qui touche déjà actuellement la loi du
Québec ou la réglementation concernant, par exemple, tout autre
sujet Nous reviendrons l'automne prochain parce qu'on sait qu'il y a une
commission parlementaire
actuellement sur l'énoncé de politique et il y aura le
plan d'action également qui suivra. Donc, nous devrons revenir l'automne
prochain avec un projet de loi beaucoup plus substantiel qui, là, pourra
modifier certaines choses suite à la commission parlementaire tenue sur
l'énoncé de politique. Mais, ici, il ne s'agit nullement de
modifier quoi que ce soit dans la loi actuelle autre que pour mettre l'entente
en vigueur, l'entente qui a été signée avec le
gouvernement fédéral.
Lorsque je parle, par exemple... Tout à l'heure, on parlait
d'engagement. Il n'est pas question de modifier quoi que ce soit dans la
réglementation. Nous prenons l'article dans la réglementation et
nous l'insérons dans la loi pour nous donner une force plus
considérable, mettons, dans la loi et nous y ajoutons ce qui
était déjà prévu au niveau du gouvernement
fédéral pour mettre en vigueur cette entente, c'est-à-dire
le pouvoir de demander des documents et informations au cas où il y
aurait eu, par exemple, un certificat de sélection émis sous de
fausses représentations.
M. Boulerice: Je ne sais pas si ce sont des vicissitudes
qu'impose une rédaction juridique ou bien le profit d'une
agréable session, mais là je remarque tout de suite, M. le
Président, que la ministre, déjà, nous fixe un prochain
rendez-vous à l'automne. Je m'en réjouis.
Mme Gagnon-Tremblay: Je ne pouvais quand même pas demander
à mes juristes de m'élaborer un projet de loi complet à
l'intérieur d'un mois sur des sujets aussi importants. Comme je vous
dis, ça a déjà été un travail incroyable de
réussir à produire un tel projet à l'intérieur
d'une période d'un mois.
M. Boulerice: Si j'ai bien compris, vous prenez une partie de ce
qu'il y a dans la loi fédérale et vous la transposez dans la loi
du Québec.
Mme Gagnon-Tremblay: Non. M. Boulerice: Non?
Mme Gagnon-Tremblay: C'est que nous prenons, en somme, à
partir des pouvoirs qui nous ont été transférés,
des responsabilités. Alors, il nous faut mettre en application ces
responsabilités. Alors, nous avons élaboré des articles
qui nous permettent de mettre en application. Alors, on va voir davantage tout
au cours de l'étude article par article, on va voir tout à
l'heure, quel est l'impact de ça. Alors, le premier article - je reviens
- c'est un article qui se retrouvait déjà dans la
réglementation. Nous l'incluons dans la loi. Au lieu de laisser cet
article dans la réglementation, nous l'incluons dorénavant dans
la loi.
M. Boulerice: Et la durée de l'engagement se situe
à combien, en termes...
Mme Gagnon-Tremblay: Ça ne change rien actuellement...
M. Boulerice: Rien.
Mme Gagnon-Tremblay: ...parce que, voyez-vous, dans
l'énoncé de politique, premièrement, ça ne touche
pas ce type... Les garants, actuellement, c'est pour les parents aidés,
mais on a prévu dans l'énoncé de politique une
modification quant aux conjoints, mais ça ne fait pas partie de
ça parce que ça fera partie du projet de loi qui sera
déposé à l'automne, parce que nous n'avons pas encore
terminé nos consultations, la commission parlementaire n'est pas encore
terminée.
M. Boulerice: Et dans l'engagement actuel, j'ai une idée
pour résoudre le problème que soulevait le Conseil du statut de
la femme, qui parlait de la dépendance de certaines femmes immigrantes
accueillies au Québec en vertu d'un engagement de la part du
conjoint.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, mais je le répète, M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques, c'est que nous ne voulons
pas entrer dans ces discussions. Nous n'avons pas voulu inclure ça dans
les projets de loi parce que ce que nous avons voulu faire, c'est uniquement
nous donner les pouvoirs de mettre en vigueur l'entente qui a été
signée avec le gouvernement fédéral. Et quant à
toute autre remarque ou recommandation qui aurait pu nous être faite en
commission parlementaire, nous reviendrons à l'automne parce que nous
sommes pris par le temps, et nous n'avons pas le temps, actuellement,
d'élaborer un projet de loi beaucoup plus substantiel et il faut bien
quand même respecter cette commission parlementaire qui n'est pas encore
terminée. Il y a aussi d'autres recommandations qui nous seront
faites.
M. Boulerice: Sauf que vous comprendrez - je ne veux pas faire
"Parler pour parler" ou "Parle, parle, jase, jase" - en vous faisant dire des
choses, que je me donne en quelque sorte une police d'assurance en vous
indiquant les choses comme celles-ci. Vous y répondez. Je crois - enfin
l'avenir le dira - déceler chez vous une certaine sympathie face
à l'opinion qu'a émise le Conseil du statut de la femme. Donc,
vos paroles, ici en commission, aujourd'hui, inscrites au journal nous seront
très utiles cet automne quant arriveront toute la réglementation
et le nouveau projet de loi, etc. et qu'on retrouvera des remarques aussi
pertinentes que celles-là, inscrites...
Mme Gagnon-Tremblay: Mais, écoutez, je ne
peux pas dire que nous accepterons toutes les recommandations du Conseil
du statut de la femme. Sauf que je dois vous dire que, déjà, il y
avait une réduction de délais pour les conjoints, les conjointes,
prévue dans l'énoncé de politique. Alors, je pense que ce
serait difficile pour la ministre de revenir là-dessus parce que je n'ai
entendu personne, en commission parlementaire, qui a dit qu'il était
contre ce fait. Je pense qu'ils étaient tous d'accord pour que l'on
réduise, dans le cas d'un conjoint ou d'une conjointe, la durée
du garant. (10 h 15)
M. Boulerice: M. le Président, mon patron veut
intervenir.
Le Président (M. Doyon): Alors, la parole est au patron du
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
M. Godin: Que d'humour, ce matin, M. le Président! C'est
probablement le printemps.
M. Boulerice: Mon maître à penser.
M. Godin: C'est probablement le printemps qui affecte non
seulement les érables, mais les désirables ou les
indésirables, je ne le sais pas.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Godin: Mme la ministre ou M. le Président, au
troisième paragraphe ou alinéa de la nouvelle version, on parle
de demandeur dans une situation de détresse particulière. Est-ce
que les critères sont déjà connus ou s'il faut voter des
règlements à venir?
Le Président (M. Doyon): Mme la ministre. Je pense, M. le
député, que vous devancez peut-être, un peu les travaux de
cette commission. Êtes-vous à l'article 3? Est-ce que j'ai bien
compris?
M. Godin: À l'article 3.1, alinéa 3.
Mme Gagnon-Tremblay: On ne touche pas cet article-là.
M. Godin: Alors, vous allez m'excuser, M. le...
Le Président (M. Doyon): Ce n'est pas grave, M. le
député. Nous y arriverons tout à l'heure, j'en suis
certain. Alors, peut-être que vous pouvez garder la question pour tout
à l'heure, si vous préférez.
M. Godin: D'accord.
Le Président (M. Doyon): Merci. D'autres remarques, M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques, sur l'article 1?
M. Boulerice: Non. Ça va.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 2. Est-il besoin de le
lire?
M. Boulerice: Nous avons jugé préférable que
le président...
Le Président (M. Doyon): En fasse la lecture?
M. Boulerice: ...donne lecture des articles.
Véracité des déclarations
Le Président (M. Doyon): Très bien. Alors, article
2: "Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 3.2,
des suivants: "3.2.1 Lorsque le ministre l'exige, toute personne doit, sous
peine du rejet de la demande de certificat ou d'engagement, lui
démontrer la véracité des déclarations qu'elle a
faites relativement à cette demande et lui transmettre, en la
manière et aux époques que celui-ci détermine, tout
document qu'il juge pertinent. "3.2.2 Le ministre peut annuler un certificat de
sélection, un certificat d'acceptation ou un engagement..."
Vous préférez peut-être procéder paragraphe
par paragraphe?
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, c'est peut-être
préférable.
Le Président (M. Doyon): Alors, nous arrêtons donc
au paragraphe précédent.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, c'est ça. M.
Boulerice:...
Le Président (M. Doyon): Oui, peut-être. Nous
viendrons à l'article 3 2.2 après. Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: II s'agit, M. ie Président, d'un
nouvel article. Le fardeau de prouver que l'on est en droit d'obtenir un
certificat de sélection ou de pouvoir s'engager repose normalement sur
la personne qui en fait la demande. Donc, souvent, par exemple, lorsqu'un
dossier était ouvert, il pouvait s'écouler plusieurs temps, on
demandait certains documents ou quoi que ce soit. Les documents n'entraient
pas. La personne pouvait décider de ne plus demander une entrevue pour
obtenir ce certificat de sélection, mais le dossier demeurait toujours
ouvert. Donc, cette mesure permet de fermer un
dossier dans un délai raisonnable, si la personne ne donne pas
suite à la demande du ministre. C'est tout simplement pour nous
permettre de classer définitivement des dossiers, de fermer un dossier
si nous n'avons pas les documents nécessaires pour nous permettre de
poursuivre la demande.
Le Président (M. Doyon): M. le député.
M. Boulerice: Les documents que vous utilisez dans ce
cas-là sont lesquels?
Mme Gagnon-Tremblay: Par exemple, ça peut être des
documents sur la situation financière, pour savoir si la personne a le
moyen de venir s'établir au Québec. Ça peut être
aussi son certificat de mariage. Ça peut être un certificat de
naissance. Ça peut être, en somme, toutes les preuves
d'identification de la personne comme quoi c'est véritablement la bonne
personne. Aussi, par exemple, sur son travail, quant à son emploi, tous
les documents qui nous permettent de prendre en considération la demande
de la personne, si elle répond bien à notre grille de
sélection, dans le cas d'un indépendant.
M. Boulerice: Vous pourrez prendre en considération
également, j'espère - quoiqu'on ne les retrouve pas dans la loi,
mais disons que chaque loi est appuyée par un esprit - les conditions
qui pourraient exister avant, pendant et après le départ de
l'individu, eu égard à la situation dans le pays d'où il
vient. Je vous donne un exemple. Un jeune Québécois d'origine
libanaise s'est présenté à mon bureau parce qu'il
était ici avec un permis de travail, il voulait faire la demande
d'immigration. Je lui avais suggéré de traverser la
frontière et d'aller à New York se présenter à
notre bureau et non pas aller en Europe. De toute façon, New York, c'est
agréable, il y a le Guggenheim, le MOMA et tout cela. Je vois que votre
sous-ministre, d'ailleurs, qui est un homme de grande culture, les
fréquente très souvent. Je suis persuadé qu'il aurait
été bien volontaire avec moi pour qu'on accompagne ce jeune
Libanais, mais le drame, c'est qu'il est allé au consulat
général du Liban. Le consulat ne pouvait lui remettre un
passeport, de façon à ce qu'il... Il ne pouvait pas avoir une
pièce d'identité du Canada ni du Québec, mais on ne
pouvait lui remettre un passeport, d'où son incapacité d'aller
aux États-Unis faire sa demande.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, mais je dois vous dire, M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques, que nos conseillers
à l'immigration sont aussi des gens qui ont un bon jugement et, bien
sûr, qu'ils n'exigeront pas certains documents qui sont introuvables.
Aussi, dans cet article, on prévoit qu'il y a aussi... Si une personne
ne peut invoquer, par exemple, la disparition de certains documents pour
éviter le rejet de la demande, il y a des raisons valables. C'est que
si, par exemple, on apporte des raisons valables, comme quoi certains documents
sont disparus ou quoi que ce soit, à ce moment-là, bien sûr
qu'on peut éviter ça. Au pis aller, si jamais, par exemple, on
fermait un dossier parce qu'il y a, je ne sais pas, moi, un an qu'on attend des
documents et qu'on n'a pas expédié les documents dont on avait
besoin, qu'on n'entend plus parler de la personne, qu'on a besoin de fermer le
dossier parce que sans ça les dossiers s'accumulent, à ce
moment-là, rien n'empêche la personne de reformuler une nouvelle
demande un peu plus tard. Alors, ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas le
droit de formuler une demande ultérieurement.
M. Boulerice: Actuellement, vous ne l'avez pas, le droit.
Mme Gagnon-Tremblay: Actuellement, c'est que nous avons... Pour
fermer, non; pour fermer, non. Nous avons, dans la réglementation, un
article semblable que nous incluons maintenant dans la loi, mais nous n'avions
pas le pouvoir de fermer le dossier.
M. Boulerice: D'accord.
Mme Gagnon-Tremblay: Les dossiers restaient ouverts. Nous n'avons
pas le pouvoir de les fermer. Alors là, ça nous donne, par
exemple, après un an, deux ans ou trois ans, si le dossier demeure
toujours ouvert, on n'entend pas parler de la personne... C'est au niveau
administratif, remarquez. Ça permet au ministère, à
l'administration de dire: Bien voici, on ferme le dossier et on le classe.
C'est ce qu'on n'avait pas, on n'avait pas cette possibilité-là
auparavant. C'est très technique, finalement.
M. Boulerice: D'accord. L'article 3.2.1, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Bradet): 3.2.1, adopté. L'article
3.2.2.
M. Boulerice: Normalement, vous en donnez la lecture, M. le
Président, avec...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, tu fais la lecture.
Le Président (M. Bradet): O.K., excusez. "Le ministre peut
annuler un certificat...
M. Boulerice: ...cette voix à l'accent typiquement
Charlevoix.
Le Président (M. Bradet): Parfait. "Le ministre peut
annuler un certificat de sélection, un certificat d'acceptation ou un
engagement: "a) lorsque le certificat a été délivré
ou
l'engagement accepté sur la foi d'informations ou de documents
faux ou trompeurs; "b) lorsque le certificat a été
délivré ou l'engagement accepté par erreur; -c)
lorsque les conditions requises pour la délivrance du certificat ou
l'acceptation de l'engagement cessent d'exister. "La décision du
ministre prend effet immédiatement. Elle doit être motivée
et transmise par écrit à l'intéressé."
Mme Gagnon-Tremblay: Alors, il s'agit d'un article qui est
nouveau aussi. Actuellement, il n'est pas possible d'annuler un certificat de
sélection ou un certificat d'acceptation ou un engagement qui a
été délivré ou même approuvé suite
à une fraude. Or, en cas d'erreur de jugement, par exemple,
d'interprétation ou même suite à une erreur
cléricale, il faut actuellement attendre que le certificat de
sélection ou encore le certificat d'acceptation cesse d'être
valide, après 14 mois.
Donc, en somme, ce qui arrive, c'est...
Une voix: 14.
Mme Gagnon-Tremblay: 14.
M. Boulerice: M. le ministre, vous avez dit 4 mois, c'est
ça.
Une voix: 14.
Mme Gagnon-Tremblay: 14 mois.
M. Boulerice: Ah, 14 mois. O.K.
Mme Gagnon-Tremblay: 14 mois, oui. Donc, si, par exemple, on se
rend compte que, pour toutes sortes de raisons, on a obtenu un certificat de
sélection sous de fausses représentations, de façon
frauduleuse, à ce moment-là, il n'est pas possible de l'annuler.
Donc, ça permet l'annulation d'un certificat de sélection ou
d'acceptation, mais on verra, tout à l'heure, qu'il y a un bureau de
révision qu'on crée, qu'on n'avait pas autrefois, pour permettre
à ces personnes de faire appel, même à l'extérieur.
On verra, tout à l'heure, que même la personne qui est à
l'extérieur du pays peut se faire représenter par quelqu'un qui
est ici ou un groupe communautaire, par exemple, qui peut le faire, de
façon gratuite. Alors, c'est pour éviter les cas de fraude,
l'entrée, par exemple, de ces personnes de façon frauduleuse.
M. Boulerice: La façon dont on le lit, la première
interprétation qu'on lui donne, c'est qu'après
l'émission...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. M. Boulerice: ...du
certificat...
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça.
M. Boulerice: ...il y aura une espèce de seconde
vérification.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, c'est-à-dire que normalement, on
n'en fait pas. Je pense que quand on émet un certificat de
sélection, généralement, je ne pense pas que... Nos
conseillers à l'immigration ne reviennent pas encore et suivent... Vous
comprenez à la quantité de certificats. Mais si, cependant, pour
une raison ou pour une autre, on apprenait... Remarquez, je ne pense pas que
les cas soient nombreux. Il peut peut-être s'agir d'une dizaine de cas
par année et encore. Mais si, par contre, on apprenait qu'une personne a
obtenu un certificat de sélection parce qu'elle avait un emploi ici au
Québec, qu'un employeur, par exemple, lui avait signé - comment
pourrais-je dire? - une attestation d'emploi et qu'on se rend compte que cette
attestation d'emploi n'existe pas, c'est-à-dire que l'employeur n'existe
pas, qu'il s'agit d'une adresse qu'on retrouve dans un grand champ vaste et
qu'il n'y a pas de bâtisse, qu'il n'y a absolument rien, parce que
ça existe, ou qui peut, par exemple, pour toutes sortes de raisons...
Une fois que le certificat avait été émis, on n'avait pas
de pouvoir qui nous permettait d'annuler ce certificat-là. Si cette
fraude vient, par exemple, à notre connaissance, c'est-à-dire
qu'on en est saisi, ça va nous permettre d'annuler le certificat de
sélection. Mais on verra tout à l'heure qu'il y a quand
même une mesure d'appel puisqu'on crée ce bureau de
révision. Là, on est obligé de demander au mon oncle
d'Ottawa de faire le travail pour nous.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Boulerice: "Y a-tu"...
Mme Gagnon-Tremblay: À ce moment-là, on demande au
mon oncle d'Ottawa de ne pas émettre le visa.
M. Boulerice: Ne pas émettre le visa. Mme Gagnon-Tremblay:
C'est ça.
M. Boulerice: Bon, au moins, pour une fois, mon oncle fait ce
qu'on lui demande, avec un timbre où il y a la figure de ma tante.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça. Toujours en famille.
M. Boulerice: L'histoire est en famille. Ça, je vous
l'avoue, c'est juste pour ma curiosité personnelle. Y a-t-il des cas
susceptibles d'y avoir ce genre de vérification-là, un petit
peu
comme les douaniers ont des techniques de détection
particulière là?
Mme Gagnon-Tremblay: Ça pourrait arriver. Supposons, par
exemple, je ne sais pas moi, après avoir émis le certificat de
sélection, qu'on se rende compte qu'il y a un mandat de recherche qui a
été émis dans le pays pour la personne ou quoi que ce soit
ou... Parce que nous on ne regarde pas le côté sécuritaire.
Ça, ça appartient... La partie sécuritaire...
M. Boulerice: C'est mon oncle.
Mme Gagnon-Tremblay: ...santé, c'est mon oncle d'Ottawa
qui s'occupe de ça. Mais, cependant, il peut arriver qu'entre-temps, nos
conseillers soient mis au fait ou qu'on soit averti par le pays ou quoi que ce
soit qu'il y a une personne qui veut émigrer au Québec, pour
laquelle on a émis un certificat de sélection, mais qu'il y a un
mandat de recherche ou quoi que ce soit. Ça peut arriver. Comme je vous
dis, c'est quand même des cas très rares. Je pense que si dans une
année on a... On compte que ça peut représenter quoi? 10
cas peut-être. Au plus, je pense, 10 cas que ça pourrait
représenter dans une année. Et c'est peut-être même
plus au niveau des attestations d'emploi qu'on se rend compte que l'employeur
n'existe pas. 10 cas sur 40 000, c'est très minime.
M. Boulerice: Dans b: "lorsque le certificat a été
délivré ou l'engagement accepté par erreur;" Ça, je
m'inspire beaucoup de notre justice. On n'est pas responsable et on ne doit pas
porter conséquence de l'erreur faite par un tiers.
Mme Gagnon-Tremblay: Lorsqu'on parle de l'engagement, c'est
l'engagement financier. Alors, il peut arriver, par exemple, qu'il y ait eu des
mauvais calculs concernant, par exemple, la situation financière de la
personne qui s'est portée garante. Ou ça peut être, par
exemple, quelqu'un qui a déclaré qu'il venait sous la
catégorie d'indépendants et qu'il était capable de
subvenir à ses besoins parce qu'il avait les sommes nécessaires
à son crédit, sauf qu'on se rend compte que ce n'est pas le cas.
Si on accepte qu'il soit aux crochets de la société parce que ce
n'est pas vrai, des choses comme ça. C'est peut-être plutôt
des erreurs de calcul.
M. Boulerice: Votre réponse est plus rattachée
à a qu'à b.
Mme Gagnon-Tremblay: Ça peut être aussi ce que mon
sous-ministre me dit. C'est qu'il peut arriver aussi, par exemple, que - comme
on a une grille de sélection pour les indépendants, on suit notre
grille - notre conseiller ait peut-être mal additionné ou n'ait
pas fait ses calculs correctement et que par la suite on se rende compte qu'il
y a eu un certificat qui a été émis qui n'aurait pas
dû l'être.
M. Boulerice: Bon, Dieu seul sait que les fonctionnaires savent
bien calculer. Nous l'avons su et vous le saurez.
Des voix: Ha, ha, ha!
(10 h 30)
M. Boulerice: Y compris les sous-ministres. Ha, ha, ha! Quand
quelqu'un fait un mauvais calcul, mais que l'autre a déjà
reçu sa lettre disant: Nous avons l'immense plaisir de vous accepter.
Trois minutes après, on lui envoie une autre lettre en disant: On
s'excuse, mais le fonctionnaire a mal fait l'addition. "Just too bad".
Mme Gagnon-Tremblay: Remarquez, par exemple, quand je parle de
nos fonctionnaires et de nos conseillers, que c'est peut-être plus -
ça peut arriver ça, c'est quand même - une erreur de la
personne, le nom a été mal inscrit, par exemple. On sait qu'on
fait affaire avec des noms très différents des nôtres et on
retrouve rarement des Gagnon et des Tremblay. Finalement, il peut arriver que
le prénom serve de nom ou que le nom soit mélangé ou ne
soit pas bien épelé. il faut donc qu'il y ait des
corrections.
M. Boulerice: Comme vous voulez favoriser l'immigration
francophone, on risque d'avoir plusieurs Gagnon ou Tremblay, ça ne sera
pas mauvais.
Mme Gagnon-Tremblay: À moins qu'on aille chercher ceux qui
sont dans les autres provinces du Canada.
M. Boulerice: D'où mon insistance sur la
responsabilité particulière que nous avons envers notre diaspora.
Vous voyez? Nous nous rejoignons quelquefois par des chemins sinueux, mais la
départementale finit par...
Mme Gagnon-Tremblay: II faudrait en discuter plus longuement.
M. Boulerice: ...rejoindre la route nationale. Le
Président (M. Doyon): Adopté?
M. Boulerice: Lorsque les conditions requises pour la
délivrance du certificat ou l'acceptation de l'engagement cesse
d'exister...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Ça peut être...
M. Boulerice: S'il existe un moment, comment il cesse d'exister,
puis après...
Mme Gagnon-Tremblay: Ça peut être le cas, par
exemple, de quelqu'un, d'un mariage, qui
dise: Écoutez, la personne était mariée,
finalement, entre-temps, il y a eu séparation, divorce ou
décès. Ça peut être aussi l'emploi. Elle avait un
emploi, mais finalement, il arrive que l'emploi n'existe plus ou des choses
comme ça.
M. Boulerice: Oui, dans ce sens-là. D'accord. 3.2.2,
adopté, M. le Président.
Programme d'intégration linguistique
Le Président (M. Doyon): L'article 3.2.2 est donc
adopté. L'article 3.2.3: "Le ministre établit et maintient, pour
les personnes qui s'établissent au Québec, un programme
d'intégration afin de favoriser leur initiation à la vie
québécoise."
Mme Gagnon-Tremblay: En somme, c'est... Le Président
(M. Doyon): Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Le programme qu'on a est un programme
d'intégration linguistique qui est institutionnalisé par cet
article. Le programme peut avoir plusieurs volets, dont celui incluant les
services d'intégration linguistique défini à l'article
suivant, qu'on verra. Donc, ce qui veut dire que, dans la loi, le ministre, la
ministre actuelle s'engage, est obligée de mettre à la
disposition des candidats ou des candidates un programme d'intégration
linguistique. En somme, c'est...
M. Boulerice: Je ne comprends pas pourquoi ça devient une
partie spécifique de la loi, ça fait partie de la
réglementation qui est issue du plan d'action.
Mme Gagnon-Tremblay: Pardon? Je n'ai pas compris.
M. Boulerice: Je ne vois pas... J'ai dit: Pourquoi, ça,
c'est...
Mme Gagnon-Tremblay: Ce qui arrive, c'est que nous...
M. Boulerice: Pourquoi n'est-ce pas une partie, dis-je,
plutôt spécifique de la loi? Je ne sais pas comment ça
s'inscrit à la suite de 3.2.2.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est parce que nous n'avons pas le pouvoir
et il faut se le donner dans la loi. C'est ça. Nous n'avions aucun
pouvoir réglementaire et là, il faut nous le donner dans la loi;
il faut se le donner dans la loi.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Mercier.
M. Godin: Merci, très brièvement. Il y a eu,
à une époque, un centre, un comité médical
d'évaluation des candidatures pour des opérations chirurgicales,
mettons, dans un hôpital québécois, faute de services
semblables dans le pays d'origine. Est-ce que ce tel comité existe
toujours? Est-ce qu'il peut émettre une sorte d'acceptation du cas,
suite à un examen médical de la personne avec, évidemment,
l'accord de la ou du ministre?
Mme Gagnon-Tremblay: Je ne pourrais vous dire, M. le
député, si le comité existe. Je ne sais pas si...
Peut-être qu'au niveau de la santé et des services sociaux.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que quelqu'un d'autre veut
répondre? Oui, M. le sous-ministre, voulez-vous vous identifier, s'il
vous plaît?
M. Trempe (Robert): Oui. Mon nom est Robert Trempe, je suis
sous-ministre adjoint, responsable des opérations. M. le
Président, il y a un comité médical. Je ne sais pas si
c'est celui dont le député de Mercier veut parler, mais il y a un
comité médical qui existe depuis très longtemps au
ministère et qui identifie les cas présentés par le
gouvernement fédéral comme étant des cas qui ne pourraient
pas être reçus au Canada, pour des raisons de santé. C'est
un comité que je préside et qui fait des recommandations à
la ministre pour qu'elle puisse utiliser son pouvoir en se
référant à sa collègue fédérale.
Donc, si c'est le comité auquel le député faisait
allusion, ce comité existe toujours et il siège de façon
très régulière et H entend les personnes qui ne seraient
pas recevables pour des raisons de santé, que le Canada a
identifiées comme n'étant pas recevables pour des raisons de
santé. Nous, nous examinons si le Québec est prêt, pour des
raisons humanitaires, à les recevoir.
M. Godin: Est-ce que, effectivement, il y a des cas
fréquents ou peu fréquents qui sont soumis à ce
comité-là?
M. Trempe: Le comité siège environ quatre ou cinq
fois par année et chaque fois il y a une vingtaine de cas qui sont
présentés. La ministre les voit tous. Je fais une recommandation
à la ministre et c'est elle qui prend la décision.
M. Godin: Est-ce en vertu de 18-C que la ministre prend une
décision, en vertu de ce pouvoir dérogatoire?
M. Trempe: Oui, oui, c'est ça.
M. Godin: Ça répond à ma question, M. le
Président.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le
député.
M. Godin: Je remercie le sous-ministre de m'éclairer.
Le Président (M. Doyon): Merci beaucoup, M. le
député.
M. Boulerice: Donc, il faut avoir l'accord de ma tante
Barbara.
Mme Gagnon-Tremblay: Je m'entends bien avec elle.
M. Boulerice: Des fois il y a des tantes qui sont
agréables.
Mme Gagnon-Tremblay: Si on laissait aux mères de la
Confédération régler tout ça, ça serait
peut-être réglé depuis longtemps!
M. Boulerice: Bon.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'article 3.2.3 est
adopté?
M. Boulerice: L'article 3.2.3, je lis: "Le ministre
établit et maintient, pour les personnes qui s'établissent au
Québec, un programme d'intégration afin de favoriser leur
initiation à la vie québécoise." La loi prend effet lundi
dans deux semaines.
Vous maintenez les programmes existants, vous êtes
déjà équipés pour l'introduction d'un nouveau
programme, mais un "nouveau" disons entre guillemets, là. Je comprends
que dans le temps il n'y a peut-être pas eu tout le développement
souhaité puisqu'il y a la contrainte des heures, des jours et des
mois.
Mme Gagnon-Tremblay: En somme, ce qui arrive, c'est comme nous
sommes à évaluer nos propres programmes de francisation, à
la suite de cette entente aussi qui a été signée,
c'est-à-dire à l'énoncé de politique, nous devions
étudier nos propres programmes de francisation. Bien sûr qu'avec
la signature de l'entente, ça nous donne beaucoup plus de marge de
manoeuvre et, cependant, nous n'avons pas l'intention de modifier
immédiatement tous ces programmes, mais nous les poursuivons tels qu'ils
étaient par exemple tout au cours de l'année. Il y aura des
modifications qui seront apportées à ces programmes, mais
à compter de 1991-1992, c'est-à-dire l'an prochain. Mais nous
n'avons pas l'intention de modifier, en cours de route cette année, ces
différents programmes pour nous permettre un peu de digérer ces
nouvelles responsabilités et essayer de réduire davantage les
listes d'attente.
Vous savez qu'il faut des nouveaux locaux et qu'il faut aussi
s'organiser, non seulement en termes de locaux, mais aussi on va devoir prendre
les bouchées doubles et il va falloir faire du double horaire parce que
ce n'est pas facile de trouver dans la région de Montréal des
écoles qui nous permettent de donner des cours. On ne retrouve pas des
écoles à tous les coins de rue. On est obligé de demander
à nos professeurs dans les COFI de faire du double horaire. On va
être obligé aussi d'essayer de trouver d'autres nouveaux locaux.
D'ailleurs, on en a déjà, il y a des travaux qui doivent
être effectués dans le courant de l'année. Donc, ce qui
était important pour nous en premier lieu, c'était de
réduire le plus possible les listes d'attente, mais les modifications
seront apportées l'an prochain au programme de francisation. Nous
reconduisons tel quel.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Mercier.
M. Godin: M. le Président, est-ce que la convention
nouvelle qu'on pourrait appeler Gagnon-Tremblay-McDougall va permettre au
Québec d'accentuer ce qu'on a appelé à une époque
la "démontréalisation" et l'intégration de nouvelles
personnes, soit en Estrie, soit en Mauricie puisque, à l'époque,
c'était très fort et les professeurs ainsi que les citoyens de
ces régions se flattaient de pouvoir accueillir
généreusement de nouvelles personnes et surtout de mettre
à leur disposition des cours de français et autres avantages
sociaux?
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, M. le député de Mercier,
déjà, dans l'énoncé de politique, on prévoit
la régionalisation. On a déjà, d'ailleurs, depuis
l'automne dernier, ouvert des directions régionales. On a nommé
des directeurs et directrices, par exemple, comme à Québec,
à Sherbrooke, à Mull et aussi à Montréal. À
Montréal, nous avons l'intention d'ouvrir deux directions. Dans un
premier temps, nous en ouvrirons une et, par la suite, nous pourrons ouvrir la
deuxième, justement dans le but de desservir la clientèle.
Comme je l'ai mentionné à plusieurs reprises en commission
parlementaire, ça ne signifie pas que, demain matin, les gens vont tous
aller en régions rapidement. Je pense qu'il faut davantage organiser nos
structures d'accueil et aussi être capables de préparer la
région parce que la régionalisation, on ne l'impose ni à
l'immigrant ni à la région. Je pense qu'il faut bien
préparer. Il faut aussi que l'immigrant soit prêt à y
aller. Il faut être capable de lui offrir de l'emploi, mais il faut aussi
que la région soit capable de l'accueillir. Donc, il y a des
mentalités et des attitudes à modifier aussi, mais nous
travaillons dans ce sens et nous voulons aussi offrir les mêmes services
en termes de francisation, par exemple, dans ces régions-là que
nous offrons dans la grande région de Montréal.
M. Godin: M. le Président, j'ai ma réponse.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le
député. Merci, Mme la ministre. Est-ce que l'article 3.2.3 est
adopté?
M. Godin: Adopté. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Merci. J'appelle l'article 3.2.4.
"Le ministre, en vertu de ce programme, dispense et assume la mise en oeuvre
des services d'intégration linguistique consistant en des services
d'apprentissage de la langue française et d'initiation à la vie
québécoise."
Mme Gagnon-Tremblay: Bon, alors, voici. Cet article s'inscrit
toujours, naturellement, dans le cadre de l'entente qui a été
signée où l'intégration linguistique pour les immigrants
devient, à partir du 1er avril prochain, la responsabilité
exclusive du Québec. Donc, tout ce qui touche la francisation devient la
responsabilité exclusive.
En plus de créer un devoir qui incombe au ministre, cet article
définit sommairement le programme qui est prévu à
l'article 3.2.3, c'est-à-dire le programme linguistique, permettra aussi
de regrouper, dans un seul règlement, l'actuel programme
québécois et le programme fédéral
transféré le 1er avril. Comme je l'ai mentionné, pour le
moment, nous poursuivons tel quel et il y aura modification à compter de
l'an prochain seulement.
M. Bouterice: Ceux qui n'ont pas une connaissance du
français mais qui ont une connaissance de l'anglais sont-ils admissibles
à ce programme tel que décrit dans l'article 3.2.4 à
partir du 1er avril?
Mme Gagnon-Tremblay: Avant la signature de l'entente, ces
personnes n'étaient pas admissibles, parce qu'ils ou elles connaissaient
une des deux langues officielles, à ce programme que nous administrions
à ce moment-là pour le gouvernement fédéral.
 partir du 1er avril, le Québec - et c'est mentionné dans
l'énoncé de politique - a l'intention d'offrir, à ces
personnes qui arrivent et qui n'ont que la connaissance de l'anglais, des cours
de français.
Comme je l'ai mentionné, cependant, nous devons, en premier lieu,
réduire les listes d'attente. Nous devons aussi trouver des locaux et
tout ça. Donc, nous allons nous attarder, en premier lieu, à ces
personnes qui sont ici et qui n'ont aucune connaissance des deux langues. Nous
allons réduire et, dans le courant de l'année, nous allons
pouvoir mettre en vigueur ce programme permettant aux gens qui n'ont que la
connaissance de l'anglais de suivre des cours de français.
M. Boulerice: D'accord.
Mme Gagnon-Tremblay: Et ce sera totalement en vigueur à
compter de l'an prochain.
M. Boulerice: D'accord. Donc, légalement, à partir
du 1er avril, mais compte tenu du contexte, eh bien, l'application...
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça.
M. Boulerice: ...est graduelle comme telle. Quand vous partez de
la liste d'attente, Mme la ministre, est-ce que vous parlez de ceux qui sont
admissibles aux programmes et des programmes qui sont actuellement
subventionnés par le gouvernement fédéral?
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, le PNFE qu'on appelle. C'était
l'achat de cours que nous faisions auprès du gouvernement
fédéral, mais que nous gérions, qui étaient
gérés par le Québec. Alors là, dorénavant,
ce sera nos propres cours. La compensation financière englobe cette
portion et nous gérons nos propres cours.
M. Boulerice: D'accord. L'article 3.2.4, M. le
Président...
Le Président (M. Doyon): Est donc adopté? M.
Boulerice: ...adopté.
Le Président (M. Doyon): Merci. L'article 3.2.5: "Sont
admissibles aux services d'intégration linguistique, les ressortissants
étrangers domiciliés au Québec qui n'ont pu
démontrer, selon la procédure d'évaluation prévue
par règlement, une connaissance suffisante du français pour
assurer leur intégration harmonieuse au sein de la majorité
francophone de la société québécoise et qui
satisfont aux autres conditions établies par règlement."
Mme Gagnon-Tremblay: M. le Président, ici, je ne sais pas
si on doit parler de l'article - j'ai un petit amendement - ou si on parle
de...
Le Président (M. Doyon): II faudrait peut-être
commencer par l'amendement, Mme la ministre. (10 h 45)
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Alors, c'est à l'article 3.2.5,
de l'article 2 du projet de loi: remplacer, dans la deuxième ligne du
premier alinéa les mots "ressortissants étrangers" par le mot
"immigrants". Ça nous donne plus de marge de manoeuvre pour inclure la
clientèle au lieu de "ressortissants étrangers". Comme
"ressortissants étrangers" était déjà défini
dans... La loi définit déjà un ressortissant
étranger comme citoyen canadien ou résident permanent, mais on
veut couvrir plus de personnes. C'est pourquoi nous remplaçons
"ressortissants étrangers" par le mot "immigrants".
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Boulerice: Oui.
Le Président (M. Doyon): L'amendement est adopté.
Donc, nous passons maintenant à l'article proprement dit.
Mme Gagnon-Tremblay: Cet article se retrouvait également
dans la réglementation, mais nous l'incluons dans la loi. Cet article
établit l'admissibilité au programme de francisation en tenant
compte des objectifs généraux de la loi, des exigences qui
apparaissent déjà dans la réglementation, compatibles,
retrouvant dans la Loi nationale sur la formation, un règlement national
sur la formation dont l'aspect formation, par exemple, linguistique. En somme,
ce que ça veut dire, c'est que cet article-là qui était
dans la réglementation fait partie maintenant de la loi et ça
établit l'admissibilité au programme, qui sera dorénavant
admissible au programme de francisation.
M. Boulerice: À partir d'une expérience tragique
que j'ai vécue au moment où j'étais dans le milieu
scolaire - et je suis persuadé que votre sous-ministre adjoint va
apprécier le parallèle - on faisait passer aux
élèves le bon vieux Barbeau-Pinard à des étudiants
d'origine étrangère. Comme tous les referents culturels à
l'intérieur de ce test n'étaient pas assimilés par eux, la
majorité se retrouvait malheureusement classée comme
déficience légère qui a eu beaucoup de crimes contre
l'humanité - je pense que c'est le terme exact à ce
niveau-là. Vous, qui étiez à l'université, M. le
Président, Barbeau-Pinard, ça vous dit de quoi. Ça fait
partie de notre formation. Ça m'amène à vous poser la
connaissance suffisante du français. Le ministère a une
règle bien précise pour en donner la portée et la
définition, une connaissance usuelle du français et non pas une
connaissance littéraire comme telle. H y a une norme.
Le Président (M. Doyon): Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Je vais demander au sous-ministre de
répondre directement, si vous voulez.
Le Président (M. Doyon): M. le sous-ministre.
M. Trempe: Merci, M. le Président. La première
façon de le faire, c'est sur la foi de la déclaration du candidat
qui est vu par le responsable québécois à
l'étranger. Ces personnes sont actuellement capables de
déterminer si les personnes qu'elles rencontrent parlent peu, pas,
beaucoup le français. Cette notation est portée sur le CSQ, le
certificat de sélection du Québec et, également, sur le
visa.
Maintenant, dans le règlement que nous allons présenter
très bientôt, nous allons déterminer avec plus de
précision les normes selon lesquelles ces personnes doivent être
évaluées.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le sous-ministre. M. le
député.
M. Boulerice: Permettez, M. le Président, et surtout si
Mme la ministre le permet, je vais adresser ma question à M. le
sous-ministre adjoint. Ça sera une connaissance, à la fois
connaissance orale, certes oui, parce que c'est le premier moyen de
communication lorsqu'on a devant nous un agent d'immigration. Est-ce qu'il y
aura une certaine évaluation de la connaissance écrite de la
langue? Enfin, écrite, lue.
M. Trempe: M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Oui, M. le sous-ministre.
M. Trempe: À l'heure actuelle, dans la grille de
sélection, nous attribuons un certain nombre de points, 15 points, comme
vous le savez, à la connaissance du français et ça porte
sur la compréhension évidemment, sur l'expression orale...
M. Boulerice: Je m'excuse, M. le sous-ministre, mais notre ruche
bourdonne.
Le Président (M. Doyon): Oui. Vous avez raison, M. le
député.
Une voix: On parle de 1982.
Le Président (M. Doyon): II y a d'autres
préoccupations que le député de Saint-Hyacinthe et moi
partagions et ce n'est pas la place, je suis d'accord. M. le sous-ministre,
nous vous écoutons attentivement.
M. Boulerice: Comme il est préoccupé d'agriculture,
donc d'apiculture, c'est pour ça que j'ai parlé de ruche.
Le Président (M. Doyon): Votre collègue, le
député de Pointe-aux-Trembles, n'est pas ici.
M. Boulerice: Non.
Le Président (M. Doyon): Bon, très bien.
M. Trempe: Alors, dire que dans la grille de sélection, il
y a déjà 15 points d'attribués au français qui
portent sur la compréhension, l'expression orale et la lecture. Bon.
Nous allons reprendre ça dans le nouveau règlement et nous allons
fournir... la ministre a donné des instructions pour que l'on fournisse
aux conseillers à
l'étranger des instruments un peu plus serrés pour
évaluer le français, d'autant plus que cette évaluation a
un impact sur la formule de financement que nous avons avec le gouvernement du
Canada.
Une voix: Merci, M. le sous-ministre.
M. Boulerice: Abeille, tu butines. Je ne vous l'ai pas dit en
grec, rassurez-vous. Qu'est-ce que ça veut dire ça: "Le maintien
et la prolongation de ces services sont subordonnés au respect, par le
stagiaire qui en bénéficie, des conditions prévues par
règlement."
Mme Gagnon-Tremblay: Ce qui arrive, c'est qu'il y a quand
même des heures, le cours contient quand même un certain nombre
d'heures. Il faut dire que les personnes qui suivent ces cours ont droit
à des allocations de subsistance. Alors, bien sûr que si, par
exemple, ils font l'école buissonnière, ils ne suivent pas les
cours et puis, pour toutes sortes de raisons, à ce moment-là, on
pourrait remettre en question là - comment pourrais-je dire - le
bénéfice.
M. Boulerice: Est-ce que ce non-respect... Vous parlez de contrat
moral. Un contrat moral, ça joue de part et d'autre. Est-ce que le
non-respect d'une règle comme celle que vous venez d'énoncer peut
faire en sorte que vous allez revenir à 3.2.2, et dire: Écoutez,
vous ne démontrez pas là un intérêt.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Là, ils sont arrivés,
cependant. L'autre article, c'était avant...
M. Boulerice: Oui, mais qui arrive repart.
Mme Gagnon-Tremblay: C'était avant leur arrivée,
ma/s là ils sont arrivés. Us ont eu leur visa et ils sont
arrivés. Ils ont eu leur permanence. Donc, à ce moment-/à,
cet art/cte-là ne s'appliquerait pas. Sauf que je dois vous dire que,
dans la réglementation, déjà on mentionne que les services
ne sont pas maintenus - pour un stagiaire ça veut dire qu'on pourrait
lui couper son allocation, à ce moment-là - pour un stagiaire
qui, par son indiscipline, son refus de participer aux services ou aux
activités qui y sont reliées, ou son absence non justifiée
par la maladie ou le décès d'un membre de la famille
immédiate entrave le fonctionnement des services. Donc, c'est dans ces
cas-là, par exemple, qu'on pourrait mettre fin à son allocation
et ainsi il ne serait plus eligible aux cours.
En somme, ce qui arrive, c'est qu'on nous dit que le Bureau des lois
nous a mentionné qu'il était préférable de le
mettre dans la loi plutôt que le laisser dans la
réglementation.
M. Boulerice: Je vous avoue que moi, quelqu'un à qui je
dis oui, je vous accueille les bras ouverts, mais par contre vous devez vous
inscrire à des cours qui vont vous permettre une meilleure
intégration au sein de la majorité qui habite ce pays et qui vous
accueille bras ouverts, avec une générosité exemplaire,
que vous ne manifestez aucun intérêt, on va vous couper votre
petite allocation... Je ne sais pas, moi, comment se comportent les autres pays
à ce niveau-là.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, mais je pense que c'est dans les deux
sens. C'est que nous, bien sûr, on les accueille les bras ouverts. On
leur dit: Non seulement on vous offre des cours de français, mais on
vous paie pour suivre les cours. Mais si, cependant, les personnes ne sont pas
intéressées, ne suivent pas les cours pour toutes sortes de
raisons, entravent, par exemple, les services, à ce moment-là, je
ne vois pas pourquoi on continuerait à leur donner des allocations.
C'est leur choix. Mais à ce moment-là, il faut quand même,
je pense, aussi être respectueux des autres et des règles du
jeu.
M. Boulerice: Moi je dis qu'avec l'argent économisé
sur les allocations, on pourrait lui offrir un billet de retour.
Mme Gagnon-Tremblay: Ha, ha, ha!
M. Boulerice: Parce que ça ne dénote pas tellement
beaucoup d'intérêt. Je trouve que c'est un petit peu insultant de
recevoir des gens comme ça.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. On ne peut pas non plus... Ce qui
arrive, c'est que je pense que malgré qu'on peut inciter fortement
quelqu'un à suivre un cours de français ou un cours de langue, on
ne peut pas obliger, je pense. Ça irait à l'encontre, je pense,
des droits de la personne, de dire: Tu es obligé de faire telle chose.
Obliger, je pense qu'il faut... qu'on peut inciter fortement et on peut
même, en incitant fortement, donner des allocations. Mais dire à
quelqu'un: Parce que tu ne suivras pas de cours de français, on va te
déporter, c'est un peu fort.
M. Boulerice: Mais moi, si je disais... Je ne sais pas, moi.
J'immigre en Allemagne et je dis: Bon, bien, écoutez. "Auf Wiedersehen",
l'allemand, moi, là... Je ne sais pas comment on me recevrait.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est sûr que ça fait partie du
contrat moral. Mais le contrat moral, c'est moral, ce n'est pas juridique.
Alors, on souhaite toujours que la personne, avant de faire le choix de venir
au Québec, puisse connaître le Québec et sache qu'au
Québec, ça se passe en français; donc, en arrivant, que
cette personne-là soit bien au fait que si elle ne connaît pas le
français, elle devra l'apprendre
avant d'arriver ou elle devra l'apprendre une fois qu'elle sera
arrivée, et qu'on va l'aider. En retour, la société
d'accueil va faire tout ce qu'il est possible de faire pour mettre à sa
disposition des cours de français. Mais s'il y a une des deux parties
qui ne respecte pas ce contrat moral, c'est très difficile de dire qu'on
va déporter la personne parce qu'elle n'a pas respecté ce contrat
moral.
M. Boulerice: Est-ce que vous avez l'intention, dans des cas
particuliers... Je pose la question parce que je l'ai vécu en classe
d'accueil, lorsque j'étais responsable de ce service dans une commission
scolaire. Est-ce que vous avez envisagé la possibilité
d'établir un calendrier plus long de séjour pour des cas
très précis où l'apprentissage de la langue, ce n'est pas
une chose facile? Je sais que la Loi sur le ministère de
l'Éducation nous obligeait à tant de mois en classe d'accueil,
sauf que le ministère, forcément, n'exerçait pas les plus
grandes vérifications parce qu'il comprenait que l'on devait - c'est
bien entendu - transgresser... Il y avait une certain tolérance de la
règle très stricte, en disant: Oui, mais ils devront rester une
session de plus, de façon que l'arrivée dans l'école
secondaire régulière soit beaucoup plus harmonieuse.
Mme Gagnon-Tremblay: Je pense qu'il faut faire la
différence entre le milieu de l'éducation pour ceux qui arrivent
et qui se dirigent immédiatement...
M. Boulerice: ...la différence, Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Non, mais je veux dire...
M. Boulerice: ...une comparaison.
Mme Gagnon-Tremblay: Je fais cette différence, par
exemple, entre le milieu de l'éducation et les COFI, pour les adultes
qui se destinent au marché du travail. Bien sûr, au niveau des
classes d'accueil, il y a beaucoup de souplesse de la part des commissions
scolaires, dépendamment des connaissances de chaque étudiant,
lorsqu'il entre dans ces classes d'accueil. Il y en a qui ont plus de
facilité que d'autres. Je pense que chaque commission scolaire et chaque
école, individuellement, a quand même la latitude, la
flexibilité nécessaire pour s'assurer que la personne pourra
faire du rattrapage plus facilement par la suite. Quant aux COFI, quant aux
gens qui se destinent au marché du travail et qui doivent passer par un
cours de français, actuellement, nous donnons un minimum de 650 heures,
mais on peut en ajouter 150 de plus, c'est-à-dire que ça peut
aller jusqu'à 800 heures pour les personnes qui auraient plus de
difficulté que d'autres. Par contre...
M. Boulerice: Avec l'allocation...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, avec l'allocation.
M. Boulerice: ...les 150 heures.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, c'est ça. Parce que, finalement,
on se rend compte qu'après 150 heures, il y a des personnes qui sont en
mesure d'aller sur le marché du travail, alors que d'autres ont plus de
difficulté.
M. Boulerice: Est-ce qu'il y a des évaluations qui sont
faites avant l'écoulement des 650 heures, dans certains cas de
précocité?
Mme Gagnon-Tremblay: II faut dire que, déjà, il
existe, dans ces classes, dans ces COFI, trois types de classe: une classe qui
est plus avancée...
M. Boulerice: Forte, allégée et...
Mme Gagnon-Tremblay: ...une qui est moindrement avancée et
une autre qui, vraiment, est plus difficile. Vous avez affaire aussi, souvent,
non seulement à différentes ethnies, mais aussi à des
analphabètes. Alors, vous avez ces trois catégories de classe.
Donc, tout dépend, naturellement, de votre degré
d'éducation et du degré de facilité que vous avez à
apprendre une autre langue. Mais il y a déjà, à
l'intérieur même du COFI, différentes classes.
M. Boulerice: Si je comprends bien, vous me dites qu'il y a des
analphabètes dans le cadre du programme national de... (11 heures)
Mme Gagnon-Tremblay: Ça peut arriver, bien oui, de plus en
plus, même.
M. Boulerice: De plus en plus. Je croyais que c'était plus
apparenté à la clientèle de réfugiés. Je
pense...
Mme Gagnon-Tremblay: Vous savez...
M. Boulerice: ...aux cas tragiques des camps de Bangkok, etc.
Mme Gagnon-Tremblay: ...qu'il ne faut jamais oublier que les
personnes qui arrivent ici maintenant feront venir leur famille dans deux ans,
dans trois ans, dans quatre ans et dans cinq ans.
M. Boulerice: Oui. Alors, je comprends bien qu'au niveau des
classes, il y a quand même un certain calque sur ce qui se fait en milieu
scolaire...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui.
M. Boulerice: ...au niveau des classes d'accueil. Donc, il y a
une souplesse qui s'exerce.
Alors, l'article 3.2.5, M. le Président, je vous prierais de le
considérer comme adopté.
Assistance financière
Le Président (M. Doyon): Donc, il est adopté au
complet, même si je n'avais pas lu le deuxième paragraphe. Donc,
nous passons à l'article 3.2.6. "Le ministre peut, selon les conditions
prévues au règlement, allouer à un stagiaire qui
bénéficie des services d'intégration linguistique,
l'assistance financière prévue par règlement." Mme la
ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: En somme, cet article fait le lien au niveau
de l'assistance financière entre le règlement et la Loi nationale
sur la formation. Il permet de couvrir les bénéficiaires du
Programme national de formation, le PNFE, qu'on appelle en emploi, et ceux du
programme québécois de francisation des immigrants. Il s'inscrit,
bien sûr, toujours dans le cadre de l'entente.
Les montants de l'assistance financière pourront varier selon un
barème déterminé par règlement. Ça, on le
prévoit à l'article 3.3i qu'on verra un petit peu plus loin.
Donc, finalement, ce qu'on dit, c'est que nous nous engagons à donner
des cours de français, mais nous nous engageons également
à donner l'assistance financière en même temps.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté.
Mme Gagnon-Tremblay: Ce n'était pas notre
responsabilité. Ce qui arrive, c'est que, par exemple, comme on
transigeait avec le gouvernement fédéral et on obtenait... Nous
achetions les cours pour pouvoir, nous, les administrer. C'est le gouvernement
fédéral qui accordait les allocations. Alors là,
maintenant, le tout sera à notre charge.
M. Boulerice: Alors ça, c'est juste pour ceux qui s'en
vont sur le marché du travail.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, c'est ça.
M. Boulerice: D'accord. Alors, mon collègue avait bien
raison. Adopté.
Le Président (M. Doyon): Donc, c'est adopté.
L'article 3.2.7, vous avez un amendement, Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui.
Le Président (M. Doyon): Je vais quand même lire
l'article.
Mme Gagnon-Tremblay: D'accord.
Le Président (M. Doyon): "Le ministre peut, selon les
conditions déterminées par règlement, accorder un
prêt à un ressortissant étranger qui est dans une situation
particulière de détresse en vue de lui permettre d'acquitter le
coût ou une partie du coût de son immigration au Québec ou
de l'aider à acquitter les frais de son installation au Québec."
Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: En somme, l'amendement, c'est le même
qu'on a vu tout à l'heure, c'est-à-dire qu'on modifie, on change
les termes "ressortissant étranger" par le mot "immigrant" -
Le Président (M. Doyon): L'amendement est-il
adopté?
M. Boulerice: Oui.
Le Président (M. Doyon): Donc, sur l'article
lui-même, Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Alors, c'est le programme d'aide à
l'adaptation qui était sous la responsabilité du gouvernement
fédérai. Il concerne les réfugiés et les
revendicateurs. Cet article permet au ministre de faciliter, à l'aide de
prêts, l'établissement avec succès au Québec des
ressortissants étrangers qui sont dans une situation de
détresse.
M. Boulerice: C'est de l'argent qui vient en compensation
financière.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça, oui, qui a
déjà été négocié avec le gouvernement
fédéral et qui fait partie de cette compensation.
M. Boulerice: Est-ce que vous avez une idée du montant que
ça représente, globalement, et la moyenne à date per
capita?
Mme Gagnon-Tremblay: Écoutez, j'avais une idée du
montant du programme. Quant à la moyenne, cependant, ça
représente combien d'argent, le PAA, à peu près? En somme,
le programme d'aide équivaut à peu près à 6 000 000
$. Cependant, au niveau des prêts, on me dit que c'est environ 650 000
$.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Mercier.
M. Boulerice: Mais le montant maximum que l'on peut accorder
à un individu...
Mme Gagnon-Tremblay: Ah!
M. Boulerice: ...à ce chapitre-là...
Mme Gagnon-Tremblay: Ah bon, je m'excuse!
M. Boulerice: ...c'est combien.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est du cas par cas, c'est ça
qui...
M. Boulerice: Mais il y a une limite quand même, il y a des
barèmes, il y a un plancher, un plafond...
M. Trempe: M. le Président...
Le Président (M. Doyon): Oui, M. le sous-ministre.
M. Trempe: ...dans le projet de règlement que nous
déposerons, on dit que les prêts pour le paiement du coût ou
parties du coût de transport - ce n'est pas le transport international,
c'est le transport à l'intérieur - ainsi que le coût pour
celui de son conjoint et celui des personnes à sa charge, s'il y a lieu,
de son lieu d'arrivée au Québec à son lieu
d'établissement, peuvent aller jusqu'à un maximum de 1000 $. Il y
a aussi des prêts pour s'acheter ce qu'on appelle les premiers biens dont
il a besoin. Il y a des meubles, des ustensiles, etc.
M. Boulerice: Des couvre-chaussures.
Mme Gagnon-Tremblay: Des vêtements, oui, des tuques de
laine.
M. Boulerice: Du linge pour correspondre aux normes...
Mme Gagnon-Tremblay: Des tuques de laine et des bas
tricotés serré.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Mercier.
M. Godin: M. le Président, on en arrive enfin aux
situations de détresse. J'aimerais savoir de la ministre si la situation
de détresse est déterminée par voie de règlement ou
par voie de... la définition donnée par la... internationale et
puis ses comités...
Mme Gagnon-Tremblay: Bon c'est déjà... lorsqu'on
sélectionne... D'accord. Il s'agit déjà... C'est
déterminé par notre règlement actuel. Lorsqu'on
émet un certificat de sélection à l'étranger,
déjà on identifie dans notre certificat de sélection que
cette personne-là est en détresse. Elle est
sélectionnée parce que c'est une personne... c'est un cas
humanitaire. Elle est déjà en détresse. Donc, lorsqu'elle
arrive ici, elle est automatiquement eligible à ce type de subvention,
de prêt, c'est-à-dire d'allocation et de prêt.
M. Godin: M. le Président, j'ai ma réponse, une
fois de plus, complète et précise.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le
député.
M. Boulerice: Les revendicateurs sont compris?
Mme Gagnon-Tremblay: Les revendicateurs sont compris dans le PA,
oui, dans le programme d'adaptation. C'est ça.
M. Boulerice: Même s'ils ne sont pas sûrs de rester,
on peut leur faire des prêts?
Mme Gagnon-Tremblay: Oui.
M. Boulerice: Le meilleur moyen qu'ils restent, ça serait
qu'on ait pleine et entière juridiction sur eux.
Mme Gagnon-Tremblay: Mais c'est uniquement... Cependant, il faut
faire quand même une mise au point. Quand je parie de revendicateurs,
c'est seulement ceux qui ont été sélectionnés.
C'est pas ceux qui sont en attente d'un statut de réfugié.
M. Boulerice: Ah, d'accord!
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ceux qui ont été
sélectionnés, qui sont arrivés ici comme revendicateurs et
qu'on a sélectionnés, qu'on a acceptés.
M. Boulerice: À l'étranger?
Mme Gagnon-Tremblay: Non, non.
M. Boulerice: Non, ici.
Mme Gagnon-Tremblay: Ici. C'est que, par exemple, le gouvernement
fédéral a régularisé leur cas et les a
acceptés comme réfugiés.
M. Boulerice: C'est parce que ce n'est pas...
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Mercier.
M. Godin: Une dernière question, une sous-question, M. le
Président. Est-ce que la ministre a envisagé, dans ses
négociations avec Mme Barbara, que le Québec obtienne pleins
pouvoirs également sur cette question-là, la détermination
du statut de réfugié et l'émission par lui-même, le
Québec donc, à l'intérieur des frontières du
Québec, dudit statut avec l'accompagnement des
prestations dans les cas où ça s'appliquerait?
Mme Gagnon-Tremblay: Dans le contexte constitutionnel actuel, ce
n'est pas possible dans le sens que vous avez, par exemple, la Convention de
Genève, qui réglemente le statut des réfugiés et
des revendicateurs, qui est signée par un pays. Vous avez aussi
certaines lois - comment pourrais-je dire? - des lois entre pays, des
conventions, des traités qui sont signés entre pays. Donc, c'est
pour ça que le gouvernement fédéral a gardé
l'entière responsabilité, la compétence exclusive sur les
revendicateurs de statut de réfugié, puisque c'est lui qui
contrôle aussi les frontières. Donc, je dois vous dire cependant
que le gouvernement fédéral est aussi préoccupé que
je le suis actuellement par le fait que les listes d'attente s'allongent, que
la clientèle arrive encore de plus en plus et que Mme McDougall est
très au fait et elle est très préoccupée aussi par
cette situation. Et je sais que le gouvernement fédéral se penche
actuellement sur ce dossier.
M. Godin: Je remercie la ministre.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le
député.
M. Boulerice: Les traités, selon le premier ministre,
c'est des choses du XIXe siècle. Ha, ha, ha! Bon, alors 3.2.7, M. le
Président...
Le Président (M. Doyon):...est adopté.
M. Boulerice: ...nous le considérons comme adopté,
mon collègue et moi.
Le Président (M. Doyon): Merci beaucoup. 3.2.8: "Le
ministre peut différer le remboursement d'un prêt ou en
réduire les obligations, lorsque l'emprunteur démontre qu'il ne
peut rembourser son prêt conformément aux modalités
prévues par règlement."
Deuxième paragraphe du même article: "Dans le cas où
les mesures de recouvrement appropriées ont été
appliquées à une dette résultant d'un prêt sans que
celle-ci ait pu être recouvrée, le ministre peut accorder la
remise de cette dette." Fin de l'article.
Mme Gagnon-Tremblay: Alors, ça, M. le Président, il
s'agit d'une disposition qui permet d'étaler dans le temps le
remboursement d'un prêt ou tout simplement l'annuler, remettre la dette
qui résulte de ce prêt-là, si la personne, par exemple,
pour toutes sortes de raisons, ne peut pas rembourser. Cet article est un peu
semblable à d'autres articles qu'on retrouve, par exemple, dans
certaines lois, entre autres, dans les programmes de sécurité
sociale. Alors, c'est tout simplement pour nous permettre d'étaler le
remboursement dans le temps. Si on se rend compte que la personne ne peut pas
rembourser, de toute façon, c'est de pouvoir prendre un arrangement pour
pouvoir l'étaler ou bien tout simplement faire la remise de la
dette.
M. Boulerice: Je vous dirai qu'il y a des représentants
d'Hydro-Québec qui vous entendent, parce qu'on a de la difficulté
à faire différer certains paiements d'individus qui sont
malheureusement sur l'assistance sociale, dans des circonscriptions qui nous
tiennent tellement à coeur comme celles de Mercier,
Sainte-Marie-Saint-Jacques. Il faudrait peut-être qu'ils aient la
même générosité que le ministère des
Communautés culturelles et de l'Immigration. Mais ceci dit, à une
question précise, vous dites: Le remboursement d'un prêt... Ce
prêt qui leur est accordé est un prêt sans
intérêt?
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Des voix: Oui.
M. Boulerice: Quand on est en situation de détresse et que
les...
Mme Gagnon-Tremblay: En somme, c'est qu'on... Il peut y avoir des
intérêts seulement s'il y a des retards, si on ne respecte pas
l'engagement. À ce moment-là, on pourrait décider, par
exemple, qu'à une certaine date, il y aura intérêt si, par
exemple, on n'a pas pu rembourser.
M. Boulerice: Et les conditions qui permettent une remise de
dette, s'il n'y a pas d'emploi...
Mme Gagnon-Tremblay: Je pense que, finalement, si oui... on se
rend compte que la personne est en dénuement total, je pense que
ça peut être assez facile à identifier. Une personne -
comment pourrais-je dire, donc? - qui est théoriquement en faillite,
aurait beaucoup de difficulté à pouvoir rembourser une dette.
M. Boulerice: Cette fois-ci, je vais vous répondre que
j'ose espérer qu'on vous écoute au ministère de la
Sécurité du revenu.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'article 3.2.8 est
adopté?
M. Boulerice: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'article 2 au complet
est adopté?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Avec les amendements?
M. Godin: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Tout est adopté. L'article
3. "L'article 3.3 de cette loi est modifié: 1° par le remplacement
du paragraphe c par les suivants: "c) déterminer les cas où une
demande de certificat de sélection doit être appuyée d'un
engagement à aider le ressortissant étranger à
s'établir au Québec; "c.1) déterminer les personnes et (es
groupes de personnes qui peuvent présenter une demande d'engagement et
les conditions de cette présentation; "c.2) déterminer les
conditions auxquelles doit satisfaire la personne ou le groupe de personnes qui
souscrit a un tel engagement; "c.3) déterminer les ternies de cet
engagement et sa durée qui peut varier selon l'âge ou la situation
du ressortissant étranger ou de sa famille". Nous allons peut-être
arrêter là, Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. L'actuel texte de loi de l'article
3.3.
M. Boulerice: Je m'excuse. Il n'y a pas d'amendement sur
le...
Mme Gagnon-Tremblay: Non, non, il n'y a pas d'amendement.
M. Boulerice: D'accord. O.K. (11 h 15)
Mme Gagnon-Tremblay: L'actuel texte de l'article 3.3 c) se lit
comme suit: "c) déterminer les conditions requises d'une personne qui
réside au Québec, disposée à aider un ressortissant
étranger à s'y établir, notamment les conditions relatives
à sa capacité financière et ses obligations." Ce pouvoir
est limitatif. Il ne permet pas, par exemple, de préciser pour qui
l'engagement est requis et qui peut en être dispensé. Le nouvel
article reprend l'ancien article 3.3 c), en donnant une base juridique aux
situations où une personne pouvait être exemptée de
l'obligation de satisfaire aux exigences financières. Ce qui est le cas
actuellement pour les conjoints et les enfants mineurs, par exemple. Donc,
l'entente qui a été signée prévoit, à
l'article 21, que les autorités fédérales
déterminent à l'égard de qui un engagement peut être
requis et si un membre de la famille doit satisfaire à des normes
financières. Par contre, la détermination des normes
financières demeure notre responsabilité.
Le Président (M. Doyon): M. le député.
Mme Gagnon-Tremblay: Ah bon, oui. Peut-être que oui... Je
vais poursuivre. Peut-être que ça va éclairer
davantage.
Le Président (M. Doyon): Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Cette modification ne touche pas
substantiellement les catégories de personnes qui sont l'objet d'un
engagement, c'est-à-dire la famille, le parent aidé, les cas
humanitaires. Ça ne touche pas ça.
Il existe des engagements de durée différente. Ça
existe déjà, c'est-à-dire 1 an pour certaines personnes, 5
ans et même 10 ans. À l'intérieur d'une même
catégorie, comme la catégorie de la famille, par exemple, il peut
exister plusieurs situations qui justifient des durées
différentes: si c'est un ascendant, un descendant, si c'est un cousin,
une cousine ou quoi que ce soit. Un père ou une mère peut
être l'objet d'un engagement de 10 ans actuellement. Quant à
l'enfant mineur, l'engagement est valide jusqu'à sa majorité.
Dans le cas du conjoint, tel que mentionné dans l'énoncé
de politique, l'engagement pourrait être réduit. C'est tout. C'est
ça.
Le Président (M. Doyon): M. le député.
Mme Gagnon-Tremblay: Pour les mamans, c'est 123 ans. C'est un peu
ça, finalement. C'est que ça nous permet, maintenant là,
d'établir sur une base juridique les différentes situations
correspondant, par exemple, à différentes clientèles.
M. Boulerice: Dans ce qu'elle vient de dire, je vous avoue que je
suis particulièrement heureux, M. le Président. La ministre a une
préférence pour les mamans par rapport aux ma tante. Elle
pourrait être la maman de la loi et non pas être obligée de
la partager avec ma tante Barbara. Mais ça, elle est tenue par la ligne
de son parti qui ne veut pas que ce soit un pouvoir exclusif.
Mme Gagnon-Tremblay: Mais pour les mon oncle, l'engagement
demeure 123 ans.
M. Boulerice: La première question que j'aimerais vous
poser, vous avez dit qu'il y a des durées; il y a des 2 ans, 5 ans et 10
ans. Donc, ça c'est...
Mme Gagnon-Tremblay: Un an.
M. Boulerice: Un an.
Mme Gagnon-Tremblay: 5 ans et 10 ans.
M. Boulerice: Donc, ça, ce n'est pas...
Mme Gagnon-Tremblay: Ça, on ne touche pas à
ça pour le moment.
M. Boulerice: Vous ne touchez pas à ça.
Mme Gagnon-Tremblay: Ça existe déjà et
ça demeure tel quel. S'il y a des modifications, comme on le mentionnait
tout à l'heure dans le cas du conjoint ou de la conjointe, nous y
reviendrons l'automne prochain.
M. Boulerice: Pour ce qui est des groupes, est-ce qu'on a un
petit peu une idée à quoi ça va ressembler?
Mme Gagnon-Tremblay: Pardon?
M. Boulerice: Dans le cas des groupes, est-ce qu'on a une
idée à quoi cela va ressembler, l'engagement?
Mme Gagnon-Tremblay: Les groupes, les personnes qui parrainent,
par exemple, des réfugiés, là?
M. Boulerice: Oui.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça justement qui est un an.
Actuellement, c'est un an.
M. Boulerice: Donc, ça ne changera pas.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, c'est ça. Ça demeure
là actuellement. Il n'y a pas de modification.
M. Boulerice: À ce moment-là, je vous
suggérerai, M. le Président, par écrit un amendement par
concordance: la situation du ressortissant étranger. Il faudrait
peut-être marquer l'immigrant. Non?
Mme Gagnon-Tremblay: Je vais demander à Me Jarry
d'expliquer la...
M. Boulerice: Je ne vois pas où était la
distinction tantôt.
Le Président (M. Doyon): Me Jarry, voulez-vous vous
identifier, s'il vous plaît?
M. Jarry (Michel): Michel Jarry, responsable des affaires
juridiques à la Direction des affaires juridiques du ministère.
La question de l'immigrant, on devait utiliser la question d'immigrant parce
qu'on voulait couvrir à la fois les résidents permanents et les
personnes qui voulaient venir ici. Quand on parle d'engagement, on parle de
personnes qui sont à l'étranger, qui ne sont pas résidents
permanents et ce sont, à ce moment-là, des ressortissants
étrangers.
M. Boulerice: D'accord. Je comprends la distinction que vous nous
apportez. Alors, le point 1 de l'article 3, adopté.
Le Président (M. Doyon): Donc, adopté. Nous passons
au paragraphe 2 du même article 3 par le remplacement qui se lit comme
suit: "2° par le remplacement, dans les cinquième et sixième
lignes du paragraphe f.2 du premier alinéa, des mots "l'offre
d'assistance d'une personne qui réside au Québec en faveur d'un
ressortissant étranger qui désire s'y établir" par les
mots "la demande d'engagement"." Fin du paragraphe 2 de l'article 3.
Mme Gagnon-Tremblay: En somme, M. le Président, cet
article permet uniquement d'harmoniser la terminologie qui est utilisée.
Je n'ai pas d'autre...
M. Boulerice: C'est bien ce qu'on avait lu. Ça va.
Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. Donc, nous passons
maintenant au paragraphe 3 du même article 3. Je vais le lire et je pense
que Mme la ministre aura peut-être un amendement, d'après ce que
je peux voir.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Doyon): "3° par le remplacement du
paragraphe h par les suivants: "h) déterminer, en regard des services
d'intégration linguistique, les services offerts, le programme
pédagogique, les conditions d'admissibilité à ces
services, la forme et la teneur d'une demande, les conditions d'obtention, de
maintien et de prolongation de ces services, la durée de la formation
appropriée ainsi que la procédure d'évaluation de la
connaissance du français; ces dispositions peuvent varier selon les
services et les catégories de stagiaires; "i) déterminer, en
regard de l'assistance financière aux fins des services
d'intégration linguistique, les catégories d'allocations, les
conditions d'admissibilité et les conditions d'octroi, la forme et la
teneur d'une demande, la nature et le barème de l'assistance
financière; ces dispositions peuvent varier selon les services et les
catégories de stagiaires et, à l'intérieur d'une
même catégorie de stagiaires, selon la situation familiale et
financière de ces derniers; "j) déterminer, en vue d'aider
à l'accueil et à l'établissement des ressortissants
étrangers en situation particulière de détresse, les
catégories de prêts, les conditions d'octroi et de remboursement,
le taux d'intérêt applicable ainsi que la forme et la teneur d'une
demande de prêt". Fin du paragraphe 3° de l'article 3. Mme la
ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Alors, il y aurait un amendement, M. le
Président, au paragraphe h proposé par l'article 3 du projet de
loi. Insérer, à la septième ligne, après le mot
"catégories", les mots "d'immigrants ou". Il y aurait également
un autre amendement..
Le Président (M. Doyon): Nous allons peut-être, M.
le ministre, procéder tout de suite à l'adoption de cet
amendement, s'il ne pose pas de difficulté.
M. Boulerice: Excusez-moi, M. le Président. Est-ce que Mme
la ministre consentirait à une
suspension très brève d'une minute ou deux?
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, oui. Ça va faire mon affaire
également.
M. Boulerice: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Doyon): Donc, nous suspendons nos travaux
pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 24)
(Reprisée 11 h 31)
Le Président (M. Doyon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous reprenons donc nos travaux là où nous les avons
laissés, en souhaitant la bienvenue au député de
Richelieu.
Mme la ministre nous présentait un amendement, le premier
amendement qui était à l'article 3.3. Mme la ministre, vous avez
quelques explications?
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Je répète, M. le
Président. Tout simplement, ce qu'on demande, c'est d'insérer
à la septième ligne, après le mot "catégories", les
mots "d'immigrants ou". C'est au paragraphe h proposé par l'article 3,
septième ligne.
Nous avons aussi... Est-ce que celui-ci...
Le Président (M. Doyon): Est-ce que le premier amendement
proposé par Mme la ministre est adopté?
M. Godin: Adopté, oui.
Le Président (M. Doyon): Adopté. Deuxième
amendement, Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Le deuxième amendement est
à... Au paragraphe i de l'article 3.3 proposé par l'article 3 du
projet de loi, insérer à la sixième ligne, après le
mot "catégories", les mots "d'immigrants ou" - la même chose que
l'autre - et, après les mots "même catégorie",
insérer encore "d'immigrants ou".
Le Président (M. Doyon): Amendement de concordance qui est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. Troisième
amendement, Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Au paragraphe j, toujours de l'article 3.3
proposé par l'article 3, remplacer dans la deuxième ligne les
mots "ressortissants étrangers" par le mot "immigrants".
Le Président (M. Doyon): Mêmes explications
qu'auparavant. Est-il adopté?
M. Boulerice: Adopté, oui, oui, sur la concordance.
Le Président (M. Doyon): Adopté. Merci. Sur
l'article lui-même, Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Alors, je reviens à l'article 3.
C'est un article qui se retrouve actuellement dans le pouvoir
réglementaire, qui se lit ainsi: "Déterminer les critères
pour l'obtention, le maintien et la prolongation de services d'adaptation et de
formation linguistique dispensés par le ministère aux personnes
qui s'établissent au Québec et en font la demande et
déterminer les critères et les mécanismes pour l'octroi
d'une assistance financière aux personnes qui y ont accès.
Le nouveau paragraphe h adapte le pouvoir habilitant en matière
de formation linguistique au nouveau cadre établi par les articles 3.2.3
et suivants. Il permet de préciser diverses catégories de
services et de stagiaires de manière à ce que le programme
réponde le plus adéquatement possible aux besoins de la
clientèle. Il permet également d'établir les
mécanismes et modalités d'évaluation de la connaissance du
français ainsi que des formulaires de demande pour l'obtention, le
maintien et la prolongation des services."
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la ministre. M. le
député.
M. Boulerice: Si je comprends bien, cet article-là permet
de modifier tous les programmes de francisation.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça. C'est bien ça. Et
d'intégrer le programme fédéral avec les programmes
provinciaux.
M. Boulerice: Et les nouveaux programmes de francisation, on les
retrouvera dans le plan d'action que vous avez prévu...
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça. C'est-à-dire que
non, ce ne sera pas dans le plan d'action de juin parce que nous sommes
à réévaluer nos propres programmes actuellement. Notre
évaluation n'est pas terminée. Aussi, avec les nouveaux
programmes qui nous arrivent du gouvernement fédéral, ça
va aller à l'an prochain avant que l'on puisse déterminer
exactement les nouveaux programmes de francisation.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Mercier.
M. Godin: Oui. Une question tout à fait prosaïque, M.
le Président. Combien d'heures le ministère considère-t-il
maintenant comme étant
le nombre minimal d'heures de cours de français imposées
aux candidats à l'immigration au Québec?
Mme Gagnon-Tremblay: C'est 650 heures avec un maximum de 800
heures. Donc, c'est 650 avec 150 heures additionnelles qui peuvent s'ajouter,
bien sûr, si la personne n'a pas suffisamment... on se rend compte
qu'elle n'a pas la connaissance suffisante du français.
M. Godin: Lorsque requis, donc.
Mme Gagnon-Tremblay: Lorsque requis, c'est ça.
M. Godin: Va bene.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le député
de Mercier.
M. Boulerice: Si je regarde, on voit à l'article 26: Le
Canada accorde une juste compensation pour les services mentionnés aux
articles 24 et 25 fournis par le Québec pourvu que: a) ces services
correspondent dans leur ensemble à ceux offerts par le Canada dans le
reste du pays; b) que ces services soient offerts sans discrimination à
tout résident permanent en cette province, qu'il ait été
sélectionné ou non par le Québec. La conséquence se
traduit comment?
Mme Gagnon-Tremblay: En somme, c'est que ça nous donne
maintenant... Ce qui est important, c'est qu'en autant qu'on ait ici au
Québec des programmes qui sont sensiblement les mêmes qu'on
retrouve dans d'autres provinces. Mais, par contre, nous avons le choix
d'établir nos propres programmes, de déterminer notre
clientèle parce que nous sommes plus ouverts que ce que le gouvernement
fédéral fait dans les autres provinces, puisque nous accordons,
nous, la possibilité aux immigrants ne parlant que l'anglais de suivre
aussi un cours de français. Ce qui n'est pas le cas dans les autres
provinces puisque le gouvernement fédéral, lorsque les immigrants
ont une connaissance d'une des deux langues officielles... ne sont pas
éligibles.
Alors, nous sommes même plus ouverts actuellement. Nous serons
plus ouverts avec notre programme que le fédéral offre dans les
autres provinces.
M. Boulerice: Toujours par les entourloupet-tes du mon oncle,
là... J'essaie de formuler la question que je veux vous poser. Vous
dites que le Québec a plus de générosité.
Ça, tout le monde en convient. Donc, établir ses propres
programmes, la compensation financière tient-elle compte de cette
notion-là?
Mme Gagnon-Tremblay: II y a toujours une compensation
financière, naturellement, dans ce type de programme-là. Bien
sûr qu'il y a, par exemple, des programmes québécois
actuellement, à temps partiel. Là, il y a une certaine
compensation, par exemple, au niveau des frais de transport. Ce n'est pas le
même type d'allocation. Alors, là, comme je le mentionnais, nous
sommes à réévaluer l'ensemble de nos programmes, mais
celui-ci, étant donné qu'ils sont donnés en vue... pour
permettre, par exemple, à quelqu'un d'aller sur le marché du
travail, il y a des allocations qui sont prévues.
M. Bouierice: Le fait de ceux qui connaissent l'anglais et qui
n'était pas prévu dans le programme de francisation, c'est des
déboursés supplémentaires.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui.
M. Boulerice: Est-ce que c'est prévu dans la compensation
financière?
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. C'est déjà
prévu.
M. Boulerice: Ça représente..
Mme Gagnon-Tremblay: Ça peut représenter à
peu près 15 000 000 $, je pense, si ma mémoire est
fidèle.
M. Boulerice: 15000 000 $.
Mme Gagnon-Tremblay: Autour de 15 000 000 $.
M. Boulerice: Donc, l'équivalent de 20 %, la compensation
comme telle. La phrase n'est pas menaçante. Les services correspondant
dans leur ensemble à ceux offerts par le Canada dans le reste du pays.
Ça ne donne pas une poignée à mon oncle, pour continuer
toujours dans notre allégorie?
Mme Gagnon-Tremblay: M. Trempe va... M. le sous-ministre va vous
donner l'explication.
Le Président (M. Doyon): M. le sous-ministre.
M. Trempe: M. le Président, lorsque nous avons
négocié cet accord avec le gouvernement du Canada, nous avons
pris soin justement de peser les mots de cet article pour bien montrer que la
comparaison se ferait avec des services généralement
équivalents au Canada. Ce qui enlève toute capacité au
gouvernement du Canada de venir vérifier si c'est les mêmes
clients, si ce sont les mêmes types d'allocations, si ce sont les
mêmes sommes qui sont versées. Ce qui est la garde
extérieure, je dirais, la limite de ce que nous pouvons faire en ce
domaine, c'est la
justice et l'équité avec le reste de ce qui se fait au
Canada. Nous avons donc aménagé ces négociations pour que
le mécanisme qui vérifie comment ces programmes sont globalement
équivalents à ce qui se fait au Canada soit le comité
mixte, un organisme qui existait dans le cadre de l'entente Couture-Cullen et
qui est paritaire. Alors, comme le député a pu le lire dans
l'accord, chaque année, le comité mixte fait (a liste, la revue
des programmes que le Québec a mis sur pied, comme il examine d'ailleurs
la liste des programmes que le gouvernement canadien pourrait mettre sur pied
et qui tomberaient, éventuellement, sous cet accord et pour lesquels
nous pourrions obtenir une compensation financière.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Mercier.
M. Godin: M. le Président, je vous remercie. J'aimerais
demander à la ministre quel est le montant de l'allocation, en moyenne,
qui est accordée aux ayants droit.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est à peu près
l'équivalent de l'aide sociale. C'est sensiblement la même chose
que l'aide sociale.
Le Président (M. Doyon): ...M. le
député.
M. Godin: Ça va. Deuxième question. On a eu des
demandes, à une époque pas tellement ancienne, pour des cours de
français à des épouses et des mères travaillant
dans le textile - mettons à Montréal - qui étaient
prêtes à suivre les cours de français sur leur lieu de
travail ou dans des centres communautaires, dans leur quartier. Est-ce que cet
article-là permet au ministère ou à (a ministre de
poursuivre dans le même sens et d'accorder...
Mme Gagnon-Tremblay: En somme, ça permet quand même
au ministère de créer une panoplie de cours sur mesure qui
pourraient répondre à différentes clientèles. Ce
sera au ministère, par la suite, à décider s'il y a
allocation ou non pour ces différents cours. Ça peut être,
par exemple, en milieu de travail, par le truchement de la
télévision. Ça peut être, par exemple,
l'éducation aux adultes. En somme, ce qui est important, c'est ce que
nous sommes en train d'évaluer. Ce sont des cours qui pourraient
répondre à peu près à toutes les clientèles,
même celles que nous avons de la difficulté à rejoindre
pour toutes sortes de raisons.
M. Godin: Donc, la souplesse reste là et, au contraire,
non seulement elle reste là, mais se développe.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça. Et c'est pour ça,
d'ailleurs, que je mentionnais que, pour le moment, cette année, nous
poursuivons comme auparavant parce que nous voulons vraiment étudier
l'impact de tous nos programmes avec celui-ci puis avec les autres, dans le but
de créer de nouveaux programmes ou encore, par exemple - comment
pourrais-je dire? - d'aménager de nouveaux programmes à compter
de l'an prochain.
M. Godin: À une époque assez récente, M. le
Président - si vous permettez une dernière question
complémentaire - il y avait des citoyens pas du tout immigrants, pas du
tout revendicateurs de statut de réfugié, pas du tout
répondant aux critères qui sont ici de simples citoyens, quoi,
qui souhaitaient suivre des cours aux immigrants parce qu'ils avaient
été informés du fonctionnement et ça convenait
parfaitement à leur niveau de perception, à leur quotient
intellectuel, à leur capacité d'absorption d'un cours de
français ou de langue française. Ils auraient voulu s'inscrire
à ces cours-là. À l'époque, on avait refusé
parce que ça ouvrait la porte à un nombre infini de candidatures.
Est-ce que l'article en question permettrait à la ministre d'ouvrir les
portes à un certain nombre de ces candidatures qu'on pourrait appeler
tombant sous le coup du "grandfather clause"?
Mme Gagnon-Tremblay: Si on parle, par exemple, d'une
catégorie de Québécois d'origine, tout ça tombe
sous la responsabilité du ministère de l'Education. Cependant, si
on parle de Québécois des communautés culturelles qui
n'ont pas eu cette chance d'apprendre le français à
l'époque, nous avons prévu, dans notre énoncé de
politique, un petit programme, un montant qui pourrait permettre à ces
personnes-là de suivre des cours de français.
M. Godin: Donc, M. Atkinson pourrait s'inscrire,
éventuellement.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Gagnon-Tremblay: À mon avis... Je ne sais pas,
écoutez...
M. Godin: Pour ne pas le nommer.
Mme Gagnon-Tremblay: J'ai comme l'impression que M. Atkinson fait
partie du peuple fondateur. Alors, il aurait peut-être de la
difficulté à venir s'inscrire. Il serait peut-être mieux
d'aller à l'éducation aux adultes prévue par le
ministère de l'Éducation.
M. Godin: Parce qu'à l'époque, à une
époque assez récente, on a eu beaucoup de cas de ce
type-là...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. (11 h 45)
M. Godin: ...et moi, je déplorais de ne pas avoir quelque
pouvoir que ce soit, ne serait-ce qu'entrouvrir la porte à des cas comme
ça, parce que je trouvais ça assez impressionnant...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Comme je dis, il y a toujours...
M. Godin: ...de voir de vieux Montréalais...
Mme Gagnon-Tremblay: ...l'éducation aux adultes du
ministère de l'Éducation aussi, cependant.
M. Godin: Qui est la réponse la plus adéquate. M.
le Président, ça répond à ma question. Merci
beaucoup, Mme la ministre.
M. Boulerice: Vous voyez, quand on disait que le Québec
était généreux, on a bien raison. Mme la ministre a dit
que M. Atkinson faisait partie du peuple fondateur, ce que le Canada s'est
refusé à reconnaître dans l'accord du lac Meech:
égalité entre les deux peuples fondateurs.
Le Président (M. Doyon): Nous nous écartons.
M. Boulerice: Non, on ne s'écarte pas...
Le Président (M. Doyon): Nous nous égarons.
M. Boulerice: ...on fait tout simplement ressortir une
caractéristique qui nous est propre, celle de la
générosité, souvent, quelquefois à nos
dépens...
Le Président (M. Doyon): Alors, M. le député
de Mercier...
M. Boulerice: ...à sens unique.
Le Président (M. Doyon): ...merci. M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
M. Boulerice: Alors, l'article 3.3, adopté. Le
Président (M. Doyon): L'article 3.3... M. Boulerice: II y a
le quatrièmement...
Le Président (M. Doyon): ...est donc adopté.
C'était le troisième paragraphe. Nous sommes maintenant au
quatrième paragraphe dont je fais la lecture sur le champ: "4° par
la suppression du deuxième alinéa." Est-ce que ce
quatrième paragraphe de l'article 3...
M. Boulerice: Je n'ai pas le deuxième alinéa,
malheureusement, devant moi, de la loi actuelle.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est l'article 4i.
Vous en aviez déjà, je pense, fait la lecture, M. le
Président?
Le Président (M. Doyon): Non, je n'avais pas...
Mme Gagnon-Tremblay: On a adopté l'amendement tout
à l'heure, hein!
Le Président (M. Doyon): Alors, est-ce que le
quatrièmement, à tout événement, de l'article 3 est
adopté?
Mme Gagnon-Tremblay: Où êtes-vous rendu? Moi,
j'aimerais savoir...
Le Président (M. Doyon): Je suis au quatrième
paragraphe, au 4° de l'article 3...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, oui, c'est ça. C'est
ça.
Le Président (M. Doyon): ..."par la suppression du
deuxième alinéa", que je viens de lire.
Mme Gagnon-Tremblay: A été adopté? Le
Président (M. Doyon): Oui, oui.
Mme Gagnon-Tremblay: Ce paragraphe supprime la disposition
relative à la date d'entrée en vigueur d'un règlement
adopté en vertu de la Loi sur le ministère des Communautés
culturelles et de l'Immigration. Cette disposition n'est plus
nécessaire, compte tenu de la Loi sur les règlements qui
prévoit les modalités pour l'entrée en vigueur d'un
règlement.
Le Président (M. Doyon): Donc, j'ai vu un signe de
tête du député de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Ce
quatrième paragraphe est donc adopté. Est-ce que l'article 3,
avec les amendements qui ont été proposés, est
adopté au complet?
M. Boulerice: Adopté. M. Godin: Adopté.
Échange de renseignements
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 4.
"L'article 6 de cette loi est modifié par l'addition, après le
premier alinéa, du suivant. "Il peut conclure toute entente, de la
même manière et avec les mêmes autorités ou avec tout
ministère ou organisme du gouvernement du Québec, pour
l'échange de renseignements obtenus en vertu d'une loi que ce
gouvernement, ce ministère ou cet organisme est chargé
d'appliquer afin de lui permettre de rencontrer les objectifs d'immigration et
de s'acquitter des
obligations qui lui incombent en vertu de la présente loi." Mme
la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Alors, le nouvel alinéa met en
équilibre des devoirs et des pouvoirs du ministre. Il permet au ministre
de conclure toute entente nécessaire avec tout gouvernement,
ministère ou organisme. Dans un tel cas, l'approbation du gouvernement
à un projet d'entente ne devient nécessaire que lorsque la Loi
sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels l'exige. Donc, ces ententes devront avoir pour
but de permettre de s'acquitter des obligations qui lui incombent en vertu de
la loi. Le ministère des Communautés culturelles, qui est
responsable de l'application de la loi sur l'accès et de la Commission
d'accès à l'information, a été consulté sur
cet article.
M. Boulerice: Au delà du questionnement comme tel, mon
collègue, le député de Mercier, me faisait la remarque -
je suis entièrement d'accord avec lui - au niveau de la langue. Je vous
avoue que cet article est passablement boiteux. Je vais prendre à
témoin M. le Président et député de LaFontaine,
dont on connaît l'excellente qualité de la langue. "Rencontrer les
objectifs"... Je veux dire que j'ai bien essayé, le soir, dans
différents bars et, malheureusement, je n'ai pas réussi! Alors,
ce ne serait peut-être pas mieux de mettre un amendement et de dire: "et
lui permettre de... On peut réaliser des objectifs, on peut...
M. Godin: Atteindre.
M. Boulerice: ...atteindre surtout, qui est beaucoup plus
français, les objectifs fixés quant à l'immigration.
Mme Gagnon-Tremblay: Vous avez tout à fait raison.
Le Président (M. Gobé): D'atteindre les objectifs,
ça me semble...
M. Boulerice: Atteindre les objectifs.
Le Président (M. Gobé): Est-ce qu'il y aurait une
proposition d'amendement de votre part?
M. Boulerice: II y a une proposition d'amendement que nous vous
rédigeons dans une petite seconde, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Nous apprécions
beaucoup cette précision qui est tout à l'honneur de la langue
française que vous possédez très bien, d'ailleurs, M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Et s'il devait y avoir un
exemple, dans cette deputation, vous seriez certainement cet exemple.
M. Boulerice: Merci, M. le Président, de vos bonnes
paroles. Vous savez que c'est une préoccupation que je partage avec
vous...
Le Président (M. Gobé): Exact.
M. Boulerice: ...et que nous continuerons à partager en ce
lendemain de journée internationale de la francophonie.
Le Président (M. Gobé): Et je le souhaite pour de
nombreuses années encore.
M. Boulerice: Que Dieu vous entende! Et comme disait Mme
Bonaparte: "Pourvu que ça durer
Mme Gagnon-Tremblay: Amen.
M. Boulerice: J'y arrive, M. le Président, dans cet
exercice de francisation de notre vocabulaire juridique.
Le Président (M. Gobé): Je vais d'ailleurs en
profiter un peu pour faire la remarque suivante. C'est que, dans beaucoup de
projets de loi qui sont soumis aux parlementaires - c'est bon que je dise
ça devant des fonctionnaires - je dois constater que la qualité
de la langue française qui est écrite n'est pas toujours à
la hauteur des normes internationales ou de normes académiques. On voit
des mots qui pourraient prêter à confusion. On me dit que c'est un
jargon administratif et je me demande, vu que les lois s'adressent au grand
public en général, si elles ne devraient pas être
rédigées dans un français que le public pourrait
comprendre plus aisément. Il faut le dire.
M. Boulerice: Alors, s'il y a un ministre de la Justice,
d'ailleurs, M. Herbert Marx, dont tout le monde sait que le français
n'était pas la langue maternelle, qui avait ce grand souci de la
qualité du français dans la rédaction des textes
juridiques... Il faut quand même lui rendre hommage...
Le Président (M. Gobé): Oui, oui, il avait appris
ça à l'université de Montpellier où il avait
été enseignant pendant trois, quatre ans.
M. Boulerice: Voilà.
Le Président (M. Gobé): Alors, j'ai ici maintenant
copie de l'amendement qui est soumis par M. le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques dont le but est de remplacer, à la
cinquième ligne du deuxième alinéa de l'article 4, le mot
"rencontrer" par le mot "atteindre". Est-ce que cet amendement... Je pense que
le débat s'est fait en l'attendant. Alors, je crois que l'amende-
ment est maintenant adopté. Maintenant, ça se lira de la
façon suivante: "que ce gouvernement, ce ministère, cet organisme
est chargé d'appliquer afin de lui permettre d'atteindre les objectifs
d'immigration et de s'acquitter des obligations qui lui incombent en vertu de
la loi."
Mme Gagnon-Tremblay: Excusez, M. le Président. Me Jarry,
s'il vous plaît.
M. Jarry: M. le Président, il faudrait lire: de...
"d'atteindre..." Il faut remplacer, à ce moment-ci, le "de"...
Le Président (M. Gobé): De atteindre, oui.
M. Jarry: ...le remplacer avec...
Le Préskient (M. Gobé): C'est exact, oui.
M. Jarry: et il faut parler de l'alinéa, dans le cas
présent, puisque l'article 4... Ce n'est pas un deuxième
alinéa de l'article 4. C'est...
Le Président (M. Gobé): Ah! c'est l'alinéa.
Vous avez raison et je vous remercie. Je fais la correction. Donc, c'est le
seul et unique alinéa de l'article 4 et ça se lira alors... Je
vais lire la partie: "ce ministère ou cet organisme est chargé
d'appliquer afin de lui permettre d'atteindre les objectifs d'immigration et de
s'acquitter des obligations qui lui incombent en vertu de la présente
loi." Alors, le mot "de rencontrer" est remplacé par le mot
"d'atteindre" avec un "d"'. Est-ce que c'est cela?
M. Godin: C'est ça exactement.
Le Président (M. Gobé): Alors, je vois qu'il y a
non seulement consensus, mais unanimité. Alors donc, l'alinéa est
maintenant considéré comme amendé et donc corrigé.
Est-ce qu'il y aurait d'autres échanges?
M. Boulerice: Bien, ces renseignements qu'on demande, c'est de
façon à émettre les certificats. C'est l'échange
d'information à travers différentes banques de données des
différents ministères...
Mme Gagnon-Tremblay: Aussi ça peut... concernant les...
d'établir les niveaux d'immigration. Supposons, par exemple, que lors de
l'établissement des niveaux d'immigration... Ça peut être
aussi... C'est ça. Toute information qu'on peut échanger, par
exemple, avec le gouvernement fédéral, qui nous permettrait de
prendre des décisions ou de prendre nos responsabilités.
M. Boulerice: Qu'est-ce qu'ils auraient comme information quo
nous, on n'a pas7 Sont ils cachottiers?
Mme Gagnon-Tremblay: C'est au niveau du... pas du conseil... Mais
comment on appelle ça? Emploi et immigration... Centre de placement, par
exemple. Parce que nous avons un programme aussi que nous
récupérons. Me Jarry pourrait peut-être développer
davantage, vous donner plus d'information.
M. Boulerice: Ouf, si Me Jarry pouvait, parce que je vous avoue
que ce n'est pas...
M. Jarry: M. le Président, actuellement, ce qui se passe,
c'est que les fonctionnaires fédéraux appliquent la
réglementation fédérale et ont accès à une
série d'informations pour octroyer des cours de langue, par exemple. Ces
informations peuvent venir de l'assurance-chômage, peuvent venir d'autres
ministères. H est nécessaire que le ministère puisse
obtenir et échanger ce type d'informations pour pouvoir continuer
à appliquer ces programmes-là et, aussi, pour pouvoir atteindre
des objectifs, comme le mentionnait Mme la ministre, en matière de
niveau d'immigration, en matière d'évolution de la
clientèle immigrante qui arrive au Québec.
Mme Gagnon-Tremblay: ...type d'informations.
M. Jarry: C'est des échanges d'informations.
M. Boulerice: Enfin, écoutez, on n'en fera pas un plat,
mais je ne comprends pas qu'avec le système d'informatique qu'on a, ils
puissent avoir des renseignements que nous, on n'a pas.
M. Jarry: Si je peux me permettre... Pour pouvoir, justement avec
les systèmes d'informatique en place actuellement, obtenir ces
informations-là tout en respectant la vie privée des citoyens, il
faut pouvoir signer des ententes et ne pas aller piger
régulièrement sans l'autorisation des personnes ou, quand c'est
sans l'autorisation des personnes, avec les autorisations requises en vertu de
la loi sur l'accès.
Mme Gagnon-Tremblay: O.K.
M. Boulerice: C'est vrai que, dans...
M. Jarry: Nous n'avons pas actuellement le pouvoir habilitant
pour signer de telles ententes.
M. Boulerice: Ça n'empêche pas le Québec de
constituer sa propre banque de renseignements à ce niveau-là?
Mme Gagnon-Tremblay: Non, non. M. Jarry: D'aucune
façon. M. Boulerice: D'accord
Mme Gagnon-Tremblay: Pas du tout.
M. Boulerice: Et de toute façon, c'est peut-être...
Dans le cas du fédéral, vous savez, les renseignements, ils vont
les chercher facilement. Il y a déjà eu des listes de
volées. Je comprends que le Québec veut adopter une pratique
différente et... Je ne veux pas m'insurger... Alors, M. le
Président, à moins que mon collègue, le
député de Mercier, ait des choses à ajouter sur l'article
4...
M. Godin: Non.
M. Boulerice: ...je vais vous demander de le considérer
comme adopté.
Le Président (M. Gobé): L'article 4, tel
qu'amendé, est maintenant adopté. Je vais donc appeler l'article
5 et je vais en faire lecture article par article, parce que c'est trop long.
Les articles 12.1 à 12.3 de cette loi sont remplacés par les
suivants: L'article 12.1: "Le ministre ou toute personne qu'il désigne
comme enquêteur peut enquêter sur toute question relative à
l'application de la présente loi, notamment celle concernant un
certificat de sélection, un certificat d'acceptation ou un engagement.
"Pour la conduite d'une enquête, le ministre et l'enquêteur sont
investis des pouvoirs et de l'immunité des commissaires nommés en
vertu de la Loi sur les commissions d'enquête (L.R.Q., chapitre C-37),
sauf du pouvoir d'ordonner l'emprisonnement." Mme la ministre, avez-vous des
commentaires sur cet article?
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Ce pouvoir était un peu flou
dans la loi actuelle. L'article actuel 12.1 n'accorde pas au ministre les
pouvoirs et l'immunité prévus par la Loi sur les commissions
d'enquête. Et, en plus, il ne contient aucune indication quant aux champs
particuliers d'enquête. Donc, en plus de préciser certaines
questions pouvant faire l'objet d'une enquête, l'article 12.1
proposé ferait en sorte que le ministre et l'enquêteur qu'il aura
désigné bénéficient des pouvoirs et de
l'immunité d'un commissaire nommé en vertu de la Loi sur les
commissions d'enquête. Ils pourront donc, par exemple, pour la conduite
d'une enquête, assigner des témoins à comparaître
devant eux et leur ordonner aussi de produire tout document qu'ils jugent
nécessaire pour découvrir la vérité finalement.
M. Boulerice: Est-ce que vous voulez restreindre? Je lis l'ancien
article 2.1 qui disait: "Dans l'exercice des fonctions et pouvoirs qui lui sont
accordés par la présente loi ou les règlements, le
ministre peut, par lui-même ou une personne qu'il désigne,
enquêter sur toute matière de sa compétence."
Mme Gagnon-Tremblay: En somme, c'est un pouvoir qui existe. C'est
un pouvoir d'enquête, c'est un pouvoir qui existe à peu
près dans toute autre loi, mais qui est un peu floue dans l'ancienne loi
et là, nous voulons vraiment qu'il soit beaucoup plus précis,
finalement, pour certaines questions qui pourraient faire l'objet d'une
enquête.
M. Boulerice: Préciser, et Me Jarry me corrigera, lui qui
est légiste, préciser - c'est vrai que je ne vous ferai pas la
bonne blague de deux avocats, trois opinions - mais...
Des voix: Ha, ha, ha! (12 heures)
M. Boulerice: ...préciser a toujours le risque inopportun
de restreindre. Je ne suis pas pour l'enquête tous azimuts, mais il y a
quelquefois le risque de restreindre et de s'apercevoir qu'il y a des pans qui,
malheureusement, nous échappent. C'est bien entendu que si vous dites
que c'était flou en premier, moi, je disais que ça donnait une
latitude, mais c'est bien entendu que le ou la ministre qui, en vertu du
libellé précédent, commettrait des excès, eh bien
serait inévitablement soumis aux sanctions appropriées, puisque
la ministre est toujours redevable devant la Chambre des députés.
Je ne vois pas pourquoi vous avez voulu changer?
Mme Gagnon-Tremblay: Allez-y Me Jarry.
M. Jarry: Si je peux me permettre, M. le Président,
effectivement, au niveau des pouvoirs en matière d'enquêtes, il y
a eu une uniformisation depuis quelques années en utilisant
effectivement les mécanismes qui sont prévus dans la Loi sur les
commissions d'enquête. Tout ce que le projet de loi tente de faire, c'est
justement d'éviter d'avoir un pouvoir d'enquête tous azimuts, et
de pouvoir le restreindre aux besoins spécifiques du ministère
et, d'autre part, d'ajuster le texte que nous avions qui ne prévoyait
pas des immunités ni les pouvoirs des commissions d'enquête, de
les prévoir maintenant aux chapitres de cet article.
M. Boulerice: Le deuxième paragraphe de l'article 12.1 je
crois mérite de rester. La première appellation - enfin, on ne
fera pas un grand débat, effectivement, existentiel - mais ça
permettait à un ministre ou au ministre d'aller bien à fond sur
toute matière de sa compétence, et Dieu seul sait que c'est un
ministère quand même assez vaste, autant dans son administration
que ses implications. Écoutez, si c'est ce que vous voulez.
Mme Gagnon-Tremblay: II y a la Loi sur l'administration
financière qui prévoit déjà quand même des
pouvoirs à cet effet.
M. Boulerice: Alors, l'article 12.1, M. le
Président, sans poursuivre l'enquête...
Le Président (M. Gobé): C'est adopté,
l'article 1?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Très bien. Alors,
l'article 12.1 étant maintenant adopté, j'appellerai l'article
12.2 dont je vais vous faire lecture.
Toute copie de livre, registre ou document produit à l'occasion
d'une enquête et certifiée par le ministre ou un enquêteur
comme étant une copie conforme de l'original est admissible en preuve et
a la même force probante que l'original."
Mme ta ministre est-ce qu'il y a des commentaires là-dessus?
Mme Gagnon-Tremblay: Le seul commentaire que je peux faire, c'est
que cette disposition-là va permettre de faciliter la preuve entre
autres.
Le Président (M. Gobé): M. le député
de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
M. Boulerice: C'est la preuve, ça, je pense qu'il faut
faire un petit saut vers l'avant, le bureau qui va être
créé et qu'on va avoir bientôt, c'est ça?
Le Président (M. Gobé): C'est ça? M.
Jarry: On parle d'une enquête, là. Mme Gagnon-Tremblay:
Non, on parle... M. Boulerice: Mais je dis...
Mme Gagnon-Tremblay: À l'occasion d'une enquête.
Ça fait référence à l'article
précédent que nous venons de voir. Alors pour être capables
de faire cette enquête, ça nous prend une preuve suffisante. Donc,
la production de copies de livres, registres, et ainsi de suite, va nous
permettre de faire une meilleure preuve, de faciliter la preuve.
Le Président (M. Gobé): C'est, je pense à
12.1, où le ministre ou toute personne qu'il désigne comme
enquêteur peut enquêter sur toute question relative...
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça. M. Boulerice: C'est
ça, et ce sera...
Mme Gagnon-Tremblay: En matière d'infraction.
Le Président (M. Gobé): Ou de demande de
révision auprès de votre...
M. Boulerice: C'est ça, pour faire une enquête, vous
avez besoin d'une preuve.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Gobé): Comme toute
enquête.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça. Donc, ça va
faciliter la preuve si on peut obtenir copie de ces différents documents
ou registres ou encore de livres.
M. Boulerice: C'est pour la faire ou lors de...
Le Président (M. Gobé): À l'occasion d'une
enquête. Il faut se rappeler qu'il y a un bureau de révision qu'on
va adopter un peu plus loin.
M. Boulerice: Mais c'est ça, la question que je posais. Je
disais que le 12.2...
Le Président (M. Gobé): ...assiste le 17. M.
Boulerice:...annonce le 17
Le Président (M. Gobé): C'est ça,
exactement, annonce le...
Mme Gagnon-Tremblay: Annonce les infractions du 17.
Le Président (M. Gobé): C'est cela, bien ou
l'appelle?
Mme Gagnon-Tremblay: C'est-à-dire les infractions qu'on a
prévues plus tôt; plus loin ou plus tôt.
Le Président (M. Gobé): Ou l'appelle, le bureau de
révision. Mme la ministre.
M. Jarry: Je ne sais pas si je peux me permettre, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Oui, allez-y
Maître.
M. Jarry: Cette disposition permet à ce moment-ci que tout
document qui est présenté à un enquêteur ou qui va
servir pour l'enquêteur puisse être, par après,
utilisé à l'occasion d'une poursuite. On va arriver à la
section des infractions à la loi. Le fart par exemple de pouvoir obtenir
certains documents et d'en faire des copies permettra, à ce moment-ci,
si on poursuit une personne pour une infraction à la loi, de pouvoir
déposer ces documents-là à l'occasion d'une poursuite
pénale. Effectivement, le document sera aussi utilisable devant le
Bureau de révision qui sera créé à partir des
articles 17 et suivants.
M. Boulerice: Heureusement qu'en cette Chambre, les
députés ont accès à l'aide juridique! Bon, eh bien,
alors, écoutez, ça devient clair. Alors, 12.2 est adopté,
M. le Président.
Le Président (M. Gobé): O.K. Merci, M. le
député.
Je vais maintenant faire lecture de l'article 12.3. "Commet une
infraction la personne qui sciemment communique au ministre ou à un
enquêteur un renseignement faux ou trompeur relativement à une
demande: "a) de certificat de sélection, de certificat d'acceptation ou
d'engagement, "b) d'accès aux services d'intégration
linguistique; "c) d'assistance financière à un stagiaire qui
bénéficie des services d'intégration linguistique; "d) de
prêt à un ressortissant étranger." Et on m'avise qu'il y a
là un amendement qui est proposé par Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, il y en a deux, c et d, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): II y a c et d. C'est cela,
oui. Mme la secrétaire...
Mme Gagnon-Tremblay: Alors à l'article 12.3, l'amendement
serait de remplacer, au paragraphe c, la préposition "à" par la
préposition "pour".
Le Président (M. Gobé): O.K.
Mme Gagnon-Tremblay: "D'assistance financière pour un
stagiaire" au lieu de "à". Également, remplacer, au paragraphe d,
les mots "à un ressortissant étranger" par les mots "pour un
immigrant en situation particulière de détresse".
Le Président (M. Gobé): O.K. M. le
député a-t-il un commentaire sur ces amendements? Le c pour
commencer.
M. Boulerice: Eh bien, non. Je pense que le c, effectivement, est
encore dans la foulée de nos interventions
précédentes...
Le Président (M. Gobé): Oui? De précision
parle...
M. Boulerice: ...précision. "Pour", c'est plus
français.
Le Président (M. Gobé): Alors l'amendement à
l'alinéa c de l'article 12.3 est adopté.
M. Boulerice: C, ça va.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que d qui se
lirait...
M. Boulerice: Oui, je pense...
Le Président (M. Gobé): "Pour un immigrant en
situation particulière de détresse".
Mme Gagnon-Tremblay: Le d, c'est ça. C'est que...
M. Boulerice:. Ça change le d, là.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est plus précis finalement.
Une voix: C'est de concordance avec...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, c'est ça. C'est de concordance
avec...
Une voix: L'article 3.2.7.
Mme Gagnon-Tremblay: 3.2.7. Au lieu de dire "pour un
ressortissant étranger", c'est "pour un immigrant", et nous y avons
ajouté "en situation particulière de détresse" puisqu'il
s'agit vraiment d'un prêt...
Le Président (M. Gobé): Oui, c'est ça. En
situation particulière de détresse. Est-ce que
l'amendement...
Mme Gagnon-Tremblay: ...et que nous accordons des prêts
finalement aux personnes qui sont en situation de détresse. Donc, c'est
plus précis.
M. Boulerice: Ça va pour les amendements.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'amendement
à l'alinéa d est adopté. Est-ce que maintenant l'article
12.3 tel qu'amendé est adopté? Je pense qu'on en a fait le
tour.
M. Boulerice: Oui, c'est clair.
Le Président (M. Gobé): Merci, M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques.
M. Boulerice: Comme le disait M. Johnson, père, au premier
ministre Lesage: C'est clair.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article 12.3 tel
qu'amendé est maintenant adopté. Je vais vous faire lecture de
l'article 12.4. "Commet une infraction la personne qui contribue à ce
qu'un certificat de sélection ou d'acceptation soit
délivré à un ressortissant étranger en
contravention à la présente loi."
Mme Gagnon-Tremblay: En somme, cette disposition permet de
poursuivre les personnes qui ont favorisé l'obtention d'un certificat en
contravention de la loi. Ça pourrait être, par exemple, comme je
le mentionnais tout à l'heure,
un employeur qui, sous de fausses... c'est-à-dire fait une offre
d'emploi qui n'existe pas, finalement.
M. Boulerice: M. le Président, toujours dans ce souci
d'une langue précise et limpide, un certificat émis, je crois, un
certificat qui est délivré, ce n'est pas un anglicisme,
"deliver"?
Le Président (M. Gobé): Oui, vous avez raison.
Oui.
M. Boulerice: On ne se prend pas pour l'Académie
française...
Le Président (M. Gobé): Non, non, non.
M. Boulerice: ...mais je pense que se prendre pour
l'Académie française, ce serait légitime pour chacun et
chacune des francophones, mais "délivrer"...
M. Jarry: Si je peux me permettre, M. le Président, le mot
"délivrer" est utilisé à l'article 3.1, lorsqu'on parle
de: "Le ministre délivre un certificat de sélection", et on fait
référence à une loi adoptée en 1978 qui utilisait
à l'époque: "Un certificat de sélection est
délivré par le ministre à une personne qui..." Il y a donc
une nécessité de concordance. Si on utilisait un autre terme que
"délivrer" dans le cas présent, on ne serait plus en accord avec
l'article 3.1 de la loi qui dit que le ministre "délivre" un certificat.
Et comme nous n'avions pas l'intention de modifier l'article 3.1, nous ne
faisons que de la concordance au niveau de l'utilisation du vocabulaire.
M. Boulerice: Mais lorsqu'on fait de la concordance dans
l'erreur, à ce moment-là, je suis tenté d'être
indulgent et d'assouplir les procédures de façon que nous
puissions réparer. Est-ce que je vais convenir avec vous, martre, que le
temps ne nous met pas à l'abri de l'erreur? Que ça ait
été fait en 1972, en 1976 ou en 1978, moi, ça ne me fait
rien d'aller revoir l'article 3 de consentement unanime et de parler
d'émission d'un certificat de façon qu'on puisse parler...
Mme Gagnon-Tremblay: On le prend en considération, M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Lorsqu'on reviendra avec un
projet plus substantiel, à ce moment-là, on pourra
peut-être en modifier le corrigé.
M. Boulerice: Pourquoi remettre à demain ce qu'on peut
faire si aisément aujourd'hui?
Le Président (M. Gobé): Est-ce que vous en fartes
une proposition?
Mme Gagnon-Tremblay: Bien, si on le faisait là,
peut-être aussi qu'on pourrait le retrouver dans bien d'autres articles
et il faudrait scruter la loi en profondeur pour voir si le terme
n'apparaît pas ailleurs aussi. Donc, ce serait un exercice qui est
beaucoup plus...
M. Boulerice: Alors, je déposerai une proposition à
l'effet que soit vérifié le mot "délivrer" dans tous les
articles de la loi et de le remplacer par le mot "émis" lorsqu'il s'agit
d'un certificat.
Le Président (M. Gobé): Un peu dans votre sens, M.
le député de Sainte-Marie-Saint-Jacques, il est vrai que dans la
langue française, dans sa substance, délivrer quelque chose est
aller le porter. Alors, je ferai délivrer un pli à mon voisin ou
à un huissier, l'huissier a délivré un subpoena.
"Délivrer" n'est pas forcément... Ça démontre une
action d'aller donner quelque part et remettre.
Mme Gagnon-Tremblay: On en prend bonne note, mais comme je le
mentionnais, comme c'est ce terme, comme Me Jarry disait, qui est
déjà utilisé dans la loi de 1978, nous pourrons, suite
à une vérification, l'amender lorsqu'on reviendra avec un projet
plus substantiel. Mais là, on serait obligé vraiment de scruter
la loi en profondeur pour voir si le terme n'est pas utilisé ailleurs et
ça rique peut-être de causer problème, de faire
problème.
M. Boulerice: Oui. Mais là, si je comprends bien, c'est un
engagement, sauf que vous refusez l'offre que je vous fais à la fin des
articles qui sont modifiés, de vous faire une proposition vous demandant
de corriger tout de suite le mot "délivrer".
Mme Gagnon-Tremblay: C'est-à-dire que vous pouvez m'en
faire une suggestion, M. le député de Sainte-Marie-Saint-Jacques,
que je prendrai bien en considération, mais...
M. Boulerice: Mais vous ne voulez pas accepter une
proposition.
Mme Gagnon-Tremblay: ...comme je vous dis, c'est vraiment
très technique et, avant de m'engager, je dois voir aussi si on peut le
faire facilement. Comme je vous dis, je m'engage cependant à le revoir,
à revoir ce terme lorsqu'on déposera un projet de loi à
l'automne, mais, pour le moment, je pense que ça demanderait un travail
beaucoup plus intense, revoir tout ce qui a été fait ou ce qui a
été dit en 1978 et pouvoir concorder finalement les termes un peu
plus français que celui qu'on retrouve ici.
M. Boulerice: Écoutez, je vais prendre votre parole,
surtout que j'ai à ma gauche un témoin d'importance, qui est un
homme d'écriture, donc qui convient bien qu'on "émet" un
certificat et
non pas qu'on "délivre" un certificat.
M. Godin: II n'est pas un ennemi de la ministre non plus.
Le Président (M. Gobé): Je ne crois pas qu'elle en
ait dans cette salle, mon cher...
M. Godin: ...la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Ah oui.
Le Président (M. Gobé): II est vrai que le terme
"émettre" est beaucoup plus pertinent et descriptif d'une
situation...
Mme Gagnon-Tremblay: Nous allons vérifier.
Le Président (M. Gobé): ...dans ce cas-là.
C'est vrai.
Mme Gagnon-Tremblay: Comme Me Jarry dit aussi, le texte a
été vérifié par un juriste linguiste. Bon. Par le
ministère de la Justice. Il arrive parfois que dans des termes de jargon
juridique, il y a peut-être certains termes qu'on utilise, qu'on
n'utiliserait peut-être pas dans le français courant, dans le
langage courant. Je m'engage quand même à revoir s'il y a
possibilité de modifier, mais à l'automne, lorsqu'on reviendra
avec un nouveau projet de loi.
Le Président (M. Gobé): Je vous remercie, Mme la
ministre.
M. Boulerice: Et puis-je me permettre, M. le
Président...
Le Président (M. Gobé): Oui.
(12 h 15)
M. Boulerice: ...d'ajouter: Sommes-nous en contravention ou
plutôt en infraction à la présente loi? Je crois qu'on
reçoit une contravention lorsque nous avons commis une infraction.
Le Président (M. Gobé): Oui, exact.
Mme Gagnon-Tremblay: Là, on ne s'en sortira pas, M. le
Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Gagnon-Tremblay: Là, il va falloir faire le grand
débat avec tous les juristes linguistes. Il va falloir faire une
rencontre pour pouvoir discuter de chacun des mots utilisés dans chacun
des projets de loi.
Le Président (M. Gobé): On pourrait faire une
suggestion, Mme la ministre, c'est que la commission de la culture, à
laquelle le député siège avec nous d'une manière
assidue, reçoive un mandat de l'Assemblée nationale de revoir
tous les termes juridiques des lois du Québec. Je crois que le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques nous serait d'un grand
secours. Moi, personnellement, j'apprécierais pouvoir le faire avec
lui.
M. Boulerice: Volontiers.
Le Président (M. Gobé): Peut-être que nous
pourrions passer à l'histoire parlementaire comme étant ceux qui
avons, avec votre concours, madame...
Mme Gagnon-Tremblay: Bon. Voyez-vous...
M. Boulerice: Voilà. Mais, M. le Président... Si
vous me permettez, Mme la ministre...
Mme Gagnon-Tremblay: Voyez-vous... M. Boulerice: ...un de
mes commettants...
Mme Gagnon-Tremblay: On m'apporte, M. le député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques...
M. Boulerice: ...m'informe moi aussi...
Mme Gagnon-Tremblay: ...on m'apporte, M. le député
de Sainte-Marie-Saint-Jacques, immédiatement dans le Petit Robert...
M. Boulerice: Oh, madame, soyez polie.
Mme Gagnon-Tremblay: On délivre un brevet, un certificat,
un reçu.
M. Boulerice: Bon. Écoutez, tous auront été
témoins en cette commission que c'est vous-même qui avez
qualifié Robert de Petit.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Gagnon-Tremblay: Là, ne me faites pas dire des choses
que je n'ai pas prononcées.
M. Boulerice: C'est une remarque savoureuse que j'avais faite
à notre ancien président de l'Assemblée.
Mme Gagnon-Tremblay: Et aussi je remarque que la même
définition doit sûrement apparaître dans le Grand Robert,
quatre volumes.
M. Boulerice: Dans le...
Mme Gagnon-Tremblay: Dans le Grand Robert, quatre volumes.
M. Boulerice: Peut-être. C'est vrai, c'est le
quatrième. Il y a eu l'édition 1970, 1973, 1985 et 1989. Il y a
quatre tomes. Donc, vous m'indiquez que c'est terminé.
Le Président (M. Gobé): Est-ce que nous
considérons... Ayant eu ces explications, elles satisfont la
présidence en ce qui me concerne, est-ce que nous pouvons
considérer l'article 12.4 comme adopté?
M. Boulerice: Oui.
Le Président (M. Gobé): Alors, il est
adopté. Maintenant, je vais vous faire lecture de l'article 12.5: "La
personne physique est passible d'une amende de 500 $ à 1000 $ dans le
cas d'une infraction à l'article 12.3 et d'une amende de 1000 $ à
10 000 $ dans le cas d'une infraction à l'article 12.4. "Lorsque
l'infraction est commise par une personne morale, l'amende est portée au
double. "En cas de récidive, l'amende prévue pour une
première infraction est portée au double.
Mme Gagnon-Tremblay: II y a un amendement.
Le Président (M. Gobé): II y a un amendement...
Mme Gagnon-Tremblay: II y a un amendement, oui.
Le Président (M. Gobé): ...à l'article 12.5.
À l'article 12.5 proposé par l'article 5 du projet de loi,
insérer, après le mot "infraction" qui apparaît aux
deuxième et troisième lignes, le mot "visée". Alors, on
dit: Une infraction visée, à l'article 12.3. Lorsqu'une
infraction est visée... Deuxième et troisième lignes.
M. Boulerice: Alors, il y a une iniquité.
Le Président (M. Gobé): ...visées à
l'article 12.4. C'est ça.
M. Boulerice: II y a une iniquité.
Le Président (M. Gobé): Oui, M. le
député.
M. Boulerice: Si je comprends bien, une personnne physique, si
elle récidive, l'amende prévue pour une première
infraction est portée au double. Dans le cas d'une personne morale, a la
première, elle est portée au double. Mais si la personne morale
récidivait, pour qu'on ne la quadruple pas...
Le Président (M. Gobé): Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Cette distinction de traitement entre les
personnes morales et physiques s'appuie sur de nombreux
précédents dans notre législation actuelle. Ce qui
arrive... Je pense aussi qu'une personne morale...
M. Boulerice: Une compagnie, une corpora- tion, une
société...
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça.
M. Boulerice: ...paie plus cher qu'un individu. Sauf que
l'individu, s'il récidive, c'est le double. La compagnie, la
société, si elle récidive, elle, ce n'est pas
quadruplé, il n'y a pas de progression géométrique.
Mme Gagnon-Tremblay: Pour la première infraction, l'amende
double pour les deux...
M. Boulerice: Pour les deux.
Mme Gagnon-Tremblay: ...aussi bien pour la personne...
M. Boulerice: Alors, j'ai fait une mauvaise lecture.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça. ...aussi bien pour la
personne physique que pour la personne morale.
M. Boulerice: D'accord.
Mme Gagnon-Tremblay: Mais l'amendement n'a pas été
adopté, je pense, M. le Président.
Le Président (M. Gobé): Non. C'est ça. Mais
nous étions...
Mme Gagnon-Tremblay: O.K.
Le Président (M. Gobé): Je laissais aller librement
le débat, il se fait très bien. Je me proposais de revenir avec
parce que c'est un débat très technique. Est-ce que l'amendement
est adopté? L'amendement est adopté et l'article se lit
maintenant: "La personne physique est passible d'une amende de 500 $ à
1000 $ dans le cas d'une infraction visée à l'article 12.3 et
d'une amende de 1000 $ à 10 000 $ dans le cas d'une infraction
visée à l'article 12.4."
Alors, l'amendement étant adopté, est-ce que l'article
12.5, tel qu'amendé, est adopté?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Alors, l'article est
maintenant adopté.
Je vais vous faire lecture de l'article 12.6: "Lorsqu'une personne
morale commet une infraction prévue par la loi, l'administrateur, le
dirigeant, l'officier ou le représentant de cette personne morale qui a
prescrit ou autorisé l'accomplissement de l'acte ou de l'omission qui
constitue l'infraction ou qui y a consenti est partie à l'infraction et
passible de la peine qui y est prévue." Mme la ministre, je pense que
c'est très clair, mais si vous avez quelques commentaires...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, c'est ça. Il y a un amendement
aussi, M. le Président. C'est le dernier amendement, d'ailleurs.
Le Président (M. Gobé): Oui. Alors, voici
l'amendement, en effet: 12.6 À l'article 12.6 proposé par
l'article 5 du projet de loi, insérer, à la deuxième ligne
et après le mot "la", le mot "présente".
Mme Gagnon-Tremblay: En somme, cet article permet de poursuivre
les officiers et les représentants d'une compagnie. Je pense que c'est
très clair.
M. Boulerice: Non, non, c'est beau, ça. Enfin, c'est
clair, je veux dire. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gobé): Est ce que l'amendement est
adopté? Alors, est-ce que l'article 12.6, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Boulerice: Adopté.
Le Président (M. Gobé): Bon. Je vais maintenant
faire lecture de l'article 12.7: "Le point de départ de la prescription
d'une poursuite pénale est fixé, pour une infraction visée
à l'article 12.3, à la date d'examen du renseignement
communiqué au ministre ou à l'enquêteur et, pour une
infraction visée à l'article 12.4, à la date d'examen de
la demande de certificat de sélection ou d'acceptation." Il n'y a pas
d'amendement.
Mme Gagnon-Tremblay: Je pense, M. le Président, qu'il est
important, dans le cas des représentations fausses ou trompeuses qui
étaient faites au ministre ou à un enquêteur, que cette
prescription ne commence à courir qu'à compter de la date de la
connaissance de la perpétration de l'infraction. Alors, c'est ce que
ça veut dire, finalement.
M. Boulerice: Vous conviendrez, M. le Président, que les
membres du Barreau, dans lequel d'ailleurs je retrouve beaucoup d'amis, sont
soucieux de l'établissement de nouvelles clientèles et la
protection d'un marché. Mais dans le cas d'un humble citoyen qui lit
cela: "Le point de départ de la prescription d'une poursuite
pénale est fixé, pour une infraction..." C'est peut-être le
traditionnel hermétisme du vocabulaire juridique... Ce n'est pas clair
pour celui qui le lit. J'écoutais un eminent juriste français
dont le nom m'échappe qui disait, effectivement, que tout libellé
de loi devait être de la plus grande clarté, de façon que
tous les citoyens puissent le lire et le comprendre aisément sans avoir
nécessairement le besoin de consulter pour en connaître sa
compréhension, mais seulement pour son application.
Le Président (M. Gobé): Je partage votre point de
vue, M. le député de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Alors, est-ce
que nous adoptons l'article 12.7 sur ces remarques du député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques?
M. Boulerice: C'est "Le point de départ de la
prescription1*...
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça, qui est à la date de
connaissance du fait.
M. Boulerice: Je m'excuse, vous voulez répéter, Mme
la ministre?
Mme Gagnon-Tremblay: La prescription, finalement, ça veut
dire que cette prescription commence à courir à compter de la
date de la connaissance du fait, de la perpétration...
M. Godin: Ça, c'est beaucoup plus clair, Mme la ministre,
que ce qui est écrit ici.
M. Boulerice: Faut croire que le notariat a un vocabulaire
beaucoup plus accessible que le Barreau.
Mme Gagnon-Tremblay: Faut croire.
Le Président (M. Gobé): Et que les juristes.
M. Jarry: Si je peux me permettre de préciser, M. le
Président.
Le Président (M. Gobé): Allez-y, faites.
M. Jarry: C'est qu'au niveau d'une demande de certificat de
sélection ou une demande de certificat d'acceptation, une personne peut
présenter sa demande et elle ne sera examinée que plusieurs mois
après, compte tenu du nombre de demandes que nous devons examiner au
niveau du ministère par chaque fonctionnaire.
Quand on parle de l'examen, c'est effectivement au moment où on
examine la demande de la personne et où on peut constater qu'il peut y
avoir des renseignements qui sont faux ou trompeurs. En règle
générale, la prescription doit se faire à partir du moment
où l'acte est commis. Mais dans notre cas, on ne peut pas avoir de
connaissance que l'acte est frauduleux avant de l'avoir examiné et la
connaissance ne se fait qu'au moment de l'examen. C'est pour être
beaucoup plus précis, pour éviter, finalement, que ce soit une
recherche à long terme et une prescription qui dure indéfiniment
qu'on précise, à ce moment-ci, que la prescription commence
dès que l'on se rend compte, dès qu'on examine le document et,
à partir de ce moment-là, qu'on constate qu'il est faux et
trompeur.
M. Boulerice: Bon. Alors, vous...
M. Jarry: On ne peut pas parler uniquement de connaissance dans
le cas présent.
M. Boulerice: Alors, vous donnez raison à la ministre dans
une... Vous m'en donnez la portée, mais la ministre, quant à
elle, m'a facilité la compréhension. Elle a parlé de
début. Si on disait le début, le point de départ...
M. Godin: Le début de la période.
M. Boulerice: ...si on était à la commission des
loisirs et qu'on parlait de course automobile, la traduction anglaise serait
"the starting". Je trouve que ça se lit mal.
M. Godin: Le début de la période, Mme la ministre.
Le début de la période...
M. Boulerice: La prescription d'une poursuite
pénale...
Une voix: ...débute... M. Boulerice:
.débute... Une voix: ...virgule...
M. Boulerice: ...pour une infraction visée à
l'article 12.3, à la date d'examen du renseignement communiqué.
Là, tout le monde a compris.
Le Président (M. Gobé): De toute façon, en
justice, la prescription sur une peine pénale... sur un acte criminel ou
pénal commence lorsque le jugement est rendu et non pas lorsque l'acte a
été commis. Ça revient à peu près au
même.
Une voix: Bien non.
Le Président (M. Gobé): Le principe est le
même.
Une voix: Ce n'est pas ça que ça veut dire. Une
voix: Non, non.
Le Président (M. Gobé): Bien là, on ne se
comprend pas alors.
Mme Gagnon-Tremblay: Ce n'est pas tout à fait la
même chose. Je pense que c'est très différent.
Le Président (M. Gobé): Vous voyez comme quoi le
texte peut porter à confusion.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est très différent.
Finalement, c'est sur le terme parce qu'on s'entend sur l'article.
Le Président (M. Gobé): Oui, c'est ça. Il
porte à confusion.
M. Boulerice: On s'entend sur le bien-fondé d'un tel
article...
Mme Gagnon-Tremblay: C'est-à-dire que... remarque...
M. Boulerice: ...sauf que son libellé est d'un
hermétisme...
Mme Gagnon-Tremblay: II y aurait peut-être
possibilité... On m'apporte un texte ici. C'est un peu... C'est: La
prescription d'une poursuite pénale, pour une infraction visée
à l'article 12.3, commence à courir à la date d'examen du
renseignement communiqué au ministre ou à l'enquêteur et,
pour une infraction visée à l'article 12.4, à la date
d'examen de la demande du certificat de sélection ou d'acceptation.
Est-ce que ça serait plus clair?
Le Président (M. Gobé): Oui, il me semble que...
bon, le mot "courir" dans un texte de loi est...
M. Boulerice: Alors, quand vous dites "commence à
courir"...
Le Président (M. Gobé): ...évocateur.
M. Boulerice: ...au bénéfice de Me Jarry, je vais
lui rappeler une de ces caricatures de Daumier, "Les plaideurs", où le
client dit: "Maître, où en est ma cause?" Et l'avocat lui
répond: "Elle court, elle court, elle court." Et le client de lui
répondre: "Eh bien, à force de courir, j'aurai les semelles
usées à la suivre."
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Gagnon-Tremblay: Est-ce que je pourrais suggérer, M.
le Président...
Le Président (M. Gobé): Madame.
Mme Gagnon-Tremblay: ...en attendant qu'on prépare le
libellé de l'article, qu'on puisse tout simplement suspendre cet
article, passer à l'autre et on reviendra pour l'adoption un peu plus
tard.
Le Président (M. Gobé): Oui. De toute façon,
Mme la ministre, il est 12 h 28...
Mme Gagnon-Tremblay: Ah bon. C'est vrai. Je n'avais pas
remarqué.
Le Président (M. Gobé): ...et nous devons ajourner
les travaux et non pas suspendre car nous n'avons pas d'ordre de la
Chambre.
Mme Gagnon-Tremblay: D'accord, je m'excuse. Je n'avais pas
regardé, ça passe tellement rapidement.
Le Président (M. Gobé): Si vous êtes
d'accord, s'il y a consentement de la commission...
M. Boulerice: Quand on est en bonne compagnie...
Une voix: Ça va aller plus vite cet après-midi.
Le Président (M. Gobé): ...je vais donc ajourner
les travaux et nous reviendrons lors de la prochaine séance avec le
libellé de cet amendement, avec lequel tout le monde est d'accord. C'est
une correction de précision au niveau du vocabulaire et non pas sur le
fond de la signification de l'article. Alors, ceci dit, je vais ajourner les
travaux.
M. Boulerice: M. le Président, est-ce que vous savez si
cette salle est utilisée cet après-midi?
Le Président (M. Gobé): Je l'ignore. M.
Boulerice: Bon. Alors, nous allons...
Le Président (M. Gobé): Je ne prendrai pas de
chance...
M. Boulerice: ...délivrer tout ce que nous avons à
nos bureaux.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça, et nous allons
écouter les propos du leader après la période de
questions.
Le Président (M. Gobé): ...avec lequel tout le
monde est d'accord.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 15 h 44)
Le Président (M. Doyon): Constatant le quorum, il me fait
plaisir de reprendre les travaux de cette commission. Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, M. le Président. Nous nous
étions laissés sur l'article 12.7, sur la reformulation
finalement, l'amendement qu'on pouvait apporter à l'article. Alors,
à l'article 12.7 proposé par l'article 5, remplacer les deux
premières lignes, "Le point de départ de la prescription d'une
poursuite pénale est fixé" par "La prescription d'une poursuite
pénale commence à courir". Alors, c'est tout simplement la
formulation qui est modifiée pour une meilleure
compréhension.
Le Président (M. Doyon): D'accord. M. le
député, est-ce que vous avez des commentaires?
M. Godin: C'est excellent comme amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Doyon): Adopté, donc. Cet
amendement est adopté. Nous passons à l'article 6, si j'ai...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Doyon): L'article 5 dans son ensemble est
adopté avec ses amendements.
M. Godin: Adopté.
Mme Gagnon-Tremblay: L'article est adopté aussi, M. le
Président?
Le Président (M. Doyon): L'article est adopté.
M. Godin: Au complet?
Bureau de révision en immigration
Le Président (M. Doyon): Au complet. L'article 6, j'en
fais la lecture: L'article 17 de cette loi est remplacé par les
suivants: "17. Est institué un organisme sous le nom de Bureau de
révision en immigration. Il connaît, à l'exclusion de tout
autre tribunal, de toute demande de révision faite en vertu de l'article
26." Maintenant, 18, qui est à l'intérieur toujours de l'article
6. "18. Sous réserve du deuxième alinéa, le Bureau de
révision est composé d'un membre nommé par le gouvernement
pour un mandat d'au plus cinq ans. "Le gouvernement peut, au besoin, nommer au
plus deux membres additionnels pour un mandat d'au plus cinq ans. Dans ce cas,
il désigne un président." Est-ce qu'on dispose de ces premiers
articles, Mme la ministre?
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, d'accord. Comme on le mentionnait cet
avant-midi, il peut arriver que, dans certains cas, on ait à annuler
certains certificats de sélection ou certificats d'acceptation s'ils ont
été obtenus de façon frauduleuse. Donc, nous créons
un organisme de révision de ces décisions-là. C'est un
tribunal administratif qui a une grande autonomie afin d'en assurer
l'impartialité. Donc, les membres sont nommés par le gouvernement
et le budget est un budget qui sera autonome. Donc, dans un premier temps...
Ça, c'est les alinéas 17 et 18. Même si, initialement, un
seul membre doit être nommé, il ne sera pas nécessaire de
modifier la loi en cas d'accroissement du nombre de demandes. Aussi, le membre
qui a été nommé est dans l'incapacité temporaire
d'agir. Comme c'est le cas pour les tribunaux administratifs, c'est le Conseil
des ministres qui désigne les membres et ce mode de nomination tend
à éviter, bien sûr, les questions de partialité.
Donc, le mandat de la
plupart des membres des tribunaux administratifs est de cinq ans. C'est
pourquoi nous, ici, nous mentionnons cinq ans et comme je le mentionnais tout
à l'heure, il est composé d'un membre, sauf qu'il pourrait aussi,
bien sûr, s'ajouter deux autres membres.
Le Président (M. Doyon): Avez-vous des questions, M. le
député?
M. Godin: Oui, une seule, en fait, qui est la même qui
revient toujours chaque fois qu'on nomme un tel comité au Bureau. Est-ce
que le rapport du Bureau est rendu public par la ministre chaque année,
à l'intérieur de son rapport ministériel?
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, c'est ça. Oui, l'article 39. On
va voir, par la suite, à l'article 39. C'est dans le
règlement.
M. Godin: Donc, il y avait...
Mme Gagnon-Tremblay: C'est dans le règlement actuel, M. le
député de Mercier. C'est dans la loi actuelle,
c'est-à-dire, ce qui signifie qu'à la fin de chaque année,
le Bureau de révision aura à déposer le rapport de ses
activités au gouvernement.
M. Godin: II sera intégré au rapport du
ministère.
Mme Gagnon-Tremblay: II sera divisé, parce qu'il s'agit
d'impartialité. C'est vraiment un Bureau autonome. Alors, il sera
divisé comme, par exemple, le Conseil des communautés culturelles
et de l'immigration.
M. Godin: Une dernière question sur ce point-là, M.
le Président.
Le Président (M. Doyon): Oui, M.le
député.
M. Godin: Est-ce que la ministre peut confier à ce Bureau
un mandat quelconque, qui soit très spécifique et très
précis?
Mme Gagnon-Tremblay: Non, c'est un tribunal. Alors,
au-delà de toute...
M. Godin: Alors, il n'y a pas de boulot qui peut lui être
confié spécifiquement. Ça répond à ma
question, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Merci. Donc, à
l'intérieur de l'article 6, les articles 17 et 18 sont-ils
adoptés?
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 19, je le lis
rapidement: "Le gouvernement détermine le traitement et les autres
conditions de travail des membres du Bureau de révision. La
rémunération des membres ne peut être réduite une
fois fixée. " Est-ce que vous avez des questions, M. le
député?
M. Godin: Aucune.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 20. "Les membres du
Bureau de révision sont tenus à l'exercice exclusif de leurs
fonctions. " Est-ce que cet article vous pose des problèmes, M. le
député?
M. Godin: Non, çava.
Le Président (M. Doyon): L'article 20 est donc
adopté.
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 21, j'en fais la
lecture: "Les membres du Bureau de révision sont investis des pouvoirs
et de l'immunité des commissaires nommés en vertu de la Loi sur
les commissions d'enquête sauf du pouvoir d'ordonner l'emprisonnement. "
M. le député.
M. Godin: Pas de problème avec l'article 21. Le
Président (M. Doyon): Adopté. M. Godin:
Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 22: "Le membre ou le
président s'il est désigné est responsable de la direction
générale du Bureau de révision. "Le président
coordonne, répartit et surveille le travail des membres qui, à
cet égard, doivent se soumettre à ses directives. "En cas
d'absence ou d'empêchement du président, un membre
désigné par le gouvernement le remplace. " M. le
député de Mercier.
M. Godin: Pas de problème. Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 22 est adopté.
Je lis l'article 23. "Le siège du Bureau de révision est
situé sur le territoire de la Communauté urbaine de
Montréal à l'endroit déterminé par le gouvernement.
Un avis du lieu ou de tout changement du lieu du siège est publié
à la Gazette officielle du Québec. "
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 24: "Le
ministre met à la disposition du Bureau de révision, dans la
mesure et aux conditions déterminées par le gouvernement, les
ressources humaines, financières et matérielles requises."
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 25:
'Tout membre, au nom du Bureau de révision, instruit et décide
seul d'une demande de révision. Il peut siéger à tout
endroit au Québec."
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 26:
"Peut demander la révision de la décision du ministre: "a) la
personne ou le groupe de personnes dont la demande d'engagement a
été refusée ou dont l'engagement a été
annulé; "b) le ressortissant étranger dont le certificat de
sélection ou le certificat d'acceptation a été
annulé."
M. Godin: a et b, adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 26 est adopté.
L'article 27: "Une demande de révision doit être faite par
écrit dans les soixante jours qui suivent la date de la transmission
à l'intéressé de la décision du ministre. Elle
indique la décision dont on demande la révision, expose
sommairement les motifs invoqués et indique, le cas
échéant, les nom et adresse du représentant du
demandeur."
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 27 est adopté.
L'article 28: Le Bureau de révision peut relever le demandeur du
défaut de respecter le délai prescrit si celui-ci a
été, en fait, dans l'impossibilité d'agir plus
tôt."
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 29: "Sur
réception de la demande, avis en est donné au ministre par le
Bureau de révision. "Le ministre est tenu, dès la
réception de l'avis ou dans le délai accordé par le Bureau
de révision, de lui transmettre le dossier relatif à la
décision."
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 30: "Le
dépôt d'une demande de révision ne suspend pas la
décision du ministre."
M. Godin: Évident. Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 31: "Le demandeur peut
être représenté ou assisté par un avocat. Il peut
également être représenté par un parent ou par un
organisme sans but lucratif voué à la défense ou aux
intérêts des immigrants, s'il ne peut se présenter
lui-même du fait qu'il ne se trouve pas au Québec. Dans ce dernier
cas, le mandataire doit fournir au Bureau de révision un mandat
écrit, signé par la personne qu'il représente, indiquant
la gratuité du mandat."
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Oui?
Mme Gagnon-Tremblay: Si nous avons ajouté "ou par un
organisme sans but lucratif voué à la défense ou aux
intérêts des immigrants" à la condition que le tout se
fasse de façon gratuite, c'est pour aider justement les personnes plus
démunies qui n'auraient pas l'occasion de se faire représenter,
par exemple, qui sont à l'extérieur du pays même.
Le Président (M. Doyon): D'accord. Est-ce que, Mme la
ministre, quelqu'un qui n'est pas sur place n'a pas accès à
l'aide juridique?
Mme Gagnon-Tremblay: C'est-à-dire, comme il n'est pas
encore résident-Une voix: Oui.
Le Président (M. Doyon): II peut avoir quand même,
oui?
Mme Gagnon-Tremblay: II aurait aussi, oui? À l'aide
juridique?
Une voix: S'il est démuni, oui.
Mme Gagnon-Tremblay: S'il est démuni.
Le Président (M. Doyon): Mais s'il n'est pas au
Québec?
Mme Gagnon-Tremblay: S'il n'est pas ici, non.
Le Président (M. Doyon): S'il n'est pas au Québec,
il ne peut pas.
Mme Gagnon-Tremblay: Non, non. S'il n'est pas au Québec,
il ne peut pas. Alors, finalement, c'est que si, par exemple, on a
annulé un certificat de sélection qui avait déjà
été donné à l'extérieur, la personne est
à l'extérieur, elle peut se faire représenter soit par un
parent ou encore quelqu'un d'un groupe communautaire, d'un organisme
communautaire à la condition, bien sûr, que ce soit gratuit.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'article 31 est
adopté?
M. Godin: Oui.
Le Président (M. Doyon): L'article 32: "Avant de rendre
une décision, le Bureau de révision doit permettre à
chaque partie de se faire entendre à moins qu'elle n'y renonce ou
choisisse d'exposer ses prétentions par écrit." M. le
député.
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 33: "Le Bureau de
révision peut confirmer, modifier ou infirmer la décision qui
fait l'objet d'une demande de révision. Sa décision doit
être écrite et motivée."
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 34: Une
décision du Bureau de révision est finale et sans appel." Est-ce
que 34 pose des problèmes, M. le député?
M. Godin: Non. On est déjà en appel. Pourquoi en
appeler d'un appel? D'accord.
Le Président (M. Doyon): C'est une décision finale,
c'est un bureau de...
M. Godin: Bien oui.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'article 34 est
adopté?
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 35: "Le Bureau de
révision peut, d'office ou sur demande d'une personne
intéressée, réviser ou révoquer toute
décision qu'il a rendue: "a) lorsque est découvert un fait
nouveau qui, s'il avait été connu en temps utile, aurait pu
justifier une décision différente; "b) lorsqu'une partie n'a pu,
pour des raisons jugées suffisantes, se faire entendre; "c) lorsqu'un
vice de fond ou de procédure est de nature à invalider cette
décision."
M. Godin: a, b et c, adopté
Le Président (M. Doyon): L'article 35 est
adopté.
M. Godin: Oui.
Le Président (M. Doyon): L'article 36: "Sauf sur une
question de compétence, aucun des recours prévus par les articles
33 et 834 à 850 du Code de procédure civile ne peut être
exercé ni aucune injonction accordée contre le Bureau de
révision ou un de ses membres agissant en sa qualité
officielle.
Tout juge de la Cour d'appel peut, sur requête, annuler par
procédure sommaire les jugements, ordonnances ou injonctions
prononcés à rencontre du présent article."
M. Godin: Adopté, article 36.
Le Président (M. Doyon): L'article 37, maintenant: "Une
copie de la décision du Bureau de révision est transmise aux
parties par courrier recommandé ou certifié ou par tout autre
moyen permettant la preuve de sa réception."
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 38: "Le Bureau de
révision peut, par règlement, édicter des règles de
preuve, de procédure et de pratique. Les règlements pris en
application du présent article sont soumis à l'approbation du
gouvernement."
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 38 est adopté.
Passons à l'article 39: "Le Bureau de révision transmet chaque
année au ministre, au plus tard le 31 mars, un rapport de ses
activités que ce dernier dépose à l'Assemblée
nationale dans le délai prévu à l'article 9."
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'article 6 au complet
est adopté?
M. Godin: Adopté.
Transfert d'employés
Le Président (M. Doyon): Maintenant, l'article 7:
"Malgré toute disposition inconciliable de la Loi sur la fonction
publique (L.R.Q., chapitre F-3.1.1), les employés du gouvernement du
Canada, affectés à la mise en oeuvre des services d'accueil,
d'intégration linguistique et culturelle et des services
spécialisés d'intégration économique offerts au
Québec, qui acceptent l'offre d'emploi écrite
présentée par le ministre des Communautés culturelles et
de l'Immigration, aux fins de l'administration de services correspondants
dispensés par le ministre, deviennent employés du gouvernement du
Québec et fonctionnaires au sens de la Loi sur la fonction publique
à compter de la date de leur intégration et, à cette fin,
le Conseil du trésor peut déterminer toute règle, norme et
politique relative au classement, à la détermination du taux de
traitement, à la permanence ou à toute autre condition de travail
applicable à ces fonction-
naires."
Mme Gagnon-Tremblay: Pardon, M. le Président...
Le Président (M. Doyon): Oui, Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Ici, nous touchons au transfert
d'employés. Étant donné que le ministère s'est
engagé à offrir à chaque employé
fédéral touché par le transfert d'activités au
Québec une offre d'emploi d'un niveau de complexité comparable et
que les mécanismes de la Loi sur la fonction publique ne permettent pas
de donner suite de façon appropriée à cet engagement, il
devient nécessaire, il devenait nécessaire de procéder par
modifications législatives. Alors, les employés visés
disposeront d'un délai d'un mois avant de rendre leur décision et
les personnes qui accepteront seront intégrées au
ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration au plus
tard le 1er janvier 1992.
Le Président (M. Ooyon): Merci, Mme la ministre. M. le
député.
M. Godin: Est-ce que nous pourrions savoir, M. le
Président, le nombre exact de fonctionnaires qui sont visés
éventuellement par...
Mme Gagnon-Tremblay: C'est 70. Environ 70.
M. Godin: 70?
Mme Gagnon-Tremblay: Point cinq.
Une voix: Ha, ha, ha!
Mme Gagnon-Tremblay: Vous avez des occasionnels...
M. Godin: Est-ce que le processus est déjà
entamé ou enclenché?
Mme Gagnon-Tremblay: II y a déjà des discussions,
oui, justement qui sont entamées entre les hauts fonctionnaires des deux
ministères, deux gouvernements pour faire le transfert d'une
façon harmonieuse. On sait que c'est à peu près le
même type de transfert qui s'opère, qui s'est opéré,
par exemple, pour mettre en application la TPS fédérale. Il y a
encore des pourparlers qui ne sont pas terminés parce que, comme on le
sait, il s'agit de conventions collectives. Il y a des préavis à
donner. Alors, normalement, je pense bien que ça devrait être
signé assez prochainement. (16 heures)
M. Godin: 70, c'est le maximum ou si...
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, oui. En majeure partie, dans la
région de Montréal, quelques-uns à Québec et
quelques-uns à Sherbrooke. C'est surtout à Montréal.
M. Godin: Ça va.
Le Président (M. Doyon): L'article 7 est donc
adopté? Adopté.
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 8: "Le gouvernement
peut, lors de l'intégration dans la fonction publique des
employés du gouvernement du Canada affectés à la mise en
oeuvre des services visés à l'article 7, conclure avec le
gouvernement du Canada tout accord relatif aux régimes de retraite."
Mme Gagnon-Tremblay: II s'agit toujours de transfert
d'employés là.
M. Godin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): C'est bien. L'article 8 est
adopté. L'article 9: "Le ministre peut, jusqu'au 1er janvier 1993,
autoriser généralement ou spécialement une personne
à exercer les pouvoirs qui lui sont conférés par la
présente loi et qui sont reliés aux services prévus
à l'article 7."
Mme Gagnon-Tremblay: M. le Président, comme on doit faire
un peu de sous-traitance avec le gouvernement fédéral parce qu'on
ne peut pas tout mettre en vigueur à compter du 1er avril, cet article
permettra de déléguer à des personnes qui ne sont pas des
fonctionnaires du ministère mais qui sont des fonctionnaires du
gouvernement fédéral l'exercice de certains pouvoirs, parce que
ces personnes-là vont demeurer en place jusqu'à ce qu'on soit
capable de prendre la relève. On a mis jusqu'au 1er janvier 1993.
Remarquez que nous, on pense que tout sera terminé au 1er janvier 1992,
mais comme il peut arriver peut-être qu'il y ait un cas ou deux et qu'on
ne veut pas revenir et avoir à amender la loi au cas où, par
exemple, tout le transfert ne serait pas terminé...
Le Président (M. Doyon): Ça se comprend. M. le
député de Mercier?
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 9 est adopté. Je
fais la lecture de l'article 10: "Le gouvernement peut édicter les
premières règles de preuve, de procédure et de pratique du
Bureau de révision."
M. Godin: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 10 est adopté.
Passons à l'article 11: Tout premier règlement qui pourra
être édicté par le gouvernement d'ici le 1er janvier 1992,
en vertu des nouvelles dispositions édictées par les articles 3
et 10 de la présente loi, pourra l'être sans qu'un projet de ce
règlement ne soit publié à la Gazette officielle du
Québec. "Il en est de même de tout premier règlement
modifiant ou abrogeant un règlement édicté en vertu de la
Loi sur le ministère des Communautés culturelles et de
l'Immigration pour assurer la concordance des dispositions
réglementaires édictées en vertu de cette loi avec les
nouvelles dispositions édictées par la présente loi. "Les
dispositions de ces règlements peuvent avoir effet, en tout ou en
partie, à compter du 1er avril 1991 ou à une date
ultérieure. " M. le député.
M. Godin: Oui, M. le Président. C'est assez
étonnant, ce paragraphe-là, l'alinéa, pardon, 11. Est-ce
qu'on peut en savoir la raison?
Mme Gagnon-Tremblay: Oui.
Le Président (M. Doyon): Mme la ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. En somme, comme l'article 36 de
l'entente qui a été signée avec le gouvernement
fédéral prévoit que cette entente entre en vigueur
à compter du 1er avril 1991 pour permettre la mise en place, à
compter de cette date, des programmes québécois
d'intégration linguistique avec des allocations... Comme on le sait, par
exemple, le Québec donnait les cours de français au nom du
fédéral; cependant, les allocations étaient toujours
allouées par le gouvernement fédéral.
Aussi l'octroi des prêts, par exemple, aux immigrants, dont on a
parlé, les immigrants, par exemple, en détresse et les
règles de pratique du Bureau de révision, il est
nécessaire de déroger à la Loi sur les règlements
pour tout premier règlement qui pourra être adopté sur les
modifications prévues à la loi. En somme, c'est un peu le temps
qui nous coince et qui nous oblige à adopter cet article. Sans
ça, on ne pourra pas mettre en vigueur en même temps la
réglementation aussi.
M. Godin: Est-ce que la ministre a une idée de
l'époque à laquelle ça doit être publié ou
connu, à tout le moins, de ce Parlement-ci, ces
règlements-là?
Mme Gagnon-Tremblay: Les règlements, oui, très
bientôt. Bien sûr qu'on essaie de... On multiplie les efforts pour
qu'ils puissent être adoptés le plus rapidement possible.
Normalement, Ils devraienl être adoptés à compter du 1er
avril, peut-être moins...
M. Trempe: Ils sont rétroactifs.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, ils sont rétroactifs. On verra,
par exemple, qu'à l'article suivant... C'est ça, oui. On se rend
compte justement que c'est pour ces raisons que les dispositions de ces
règlements sont rétroactives. Donc, les règlements seront
rétroactifs finalement. C'est très rare qu'on voie ça,
c'est un fait, mais c'est la seule façon de pouvoir mettre en vigueur
l'entente à compter du 1er avril et être capable de donner des
allocations et de fournir les services à la place du gouvernement
fédéral; sans ça, nous n'avons pas cette
possibilité de le faire. Alors, c'est pour ça qu'on demande, on
déroge par exemple à la publication et à la
prépublication dans la Gazette officielle du Québec de
tout règlement et même les règlements devront
rétroagir. C'est pour ça qu'on le mentionne dans le projet de
loi, pour pouvoir nous permettre de jouer pleinement, avoir la maîtrise
d'oeuvre de ces programmes.
M. Godin: M. le Président, moi, je ne pourrai pas voter
pour un tel alinéa parce que je ne suis pas le seul dans cette
Assemblée à avoir des inquiétudes par rapport aux
règlements que n'importe quel ministère peut adopter. En plus,
dans ce cas-là, comme il est question de gens qui peuvent être
représentés par d'autres personnes, organismes - je pense, entre
autres, aux réfugiés et à d'autres cas semblables qui
sûrement vont s'ajouter à la clientèle...
Mme Gagnon-Tremblay: Peut-être, M. le député
de Mercier, que Me Jarry pourrait vous dire exactement sur quoi vont porter les
règlements. Ça ne portera pas, entre autres, sur ce dont vous
parlez actuellement. Me Jarry va peut-être vous dire exactement sur quoi
vont porter les règlements.
Le Président (M. Doyon): Me Jarry. M. Godin: Je
suis tout ouïe.
M. Jarry: M. le Président, je vous remercie. Il y a,
grosso modo, quatre règlements qui vont être soumis à
l'approbation du Conseil des ministres. Le premier est un règlement sur
le programme de formation linguistique qui, à ce moment-ci, va reprendre
le programme fédéral, ce qu'on a vu ce matin. Le deuxième
règlement concerne les prêts qui seront faits aux immigrants en
situation particulière de détresse. Le troisième
règlement, comme on l'a vu à l'article précédent,
porte sur les premières règles de pratique du Bureau de
révision et le quatrième règlement va porter sur des
modifications de concordance uniquement, à l'actuel règlement sur
la sélection de ressortissants étrangers
M. Godin: Est-ce que la ministre a l'inten-
tion de convoquer des groupes ou de soumettre à l'Opposition ces
règlements du Bureau de révision, au moins soumettre des
premières versions pour que nous puissions nous faire une tête,
comme on dit, sur cette question-là parce que ça peut devenir
important.
Mme Gagnon-Tremblay: Écoutez, je pense que dans mon cas,
j'avoue, M. le députe de Mercier, que c'est la première fois que
j'ai à faire rétroagir des règlements. Je ne sais pas
comment ça se passe dans la pratique, mais j'aimerais savoir exactement
comment est-ce qu'on peut le faire. Je sais qu'au départ, ces
règlements devront faire l'objet quand même d'une décision
du Conseil des ministres en premier lieu. Donc, une fois que le Conseil des
ministres aura adopté la réglementation, comme il s'agit d'une
réglementation tout simplement pour mettre en oeuvre l'entente et non
pas pour donner suite à la commission parlementaire qu'on tient
présentement sur l'énoncé de politique... Parce que
ça, c'est une réglementation qui viendra plus tard avec le projet
de loi qui sera beaucoup plus substantiel à l'automne. Comme il s'agit
uniquement de ça, je doute qu'on aille en consultation sur ces
règlements et, à ce moment-là, je pense qu'ils seront
adoptés par le Conseil des ministres et je doute qu'on aille en
consultation.
M. Godin: Oui, OK. Je suis d'accord que retourner en consultation
avec le même groupe que vous venez de voir, ce serait peut-être un
peu abusif que de demander ça, mais je me permets quand même de
demander que l'Opposition soit informée en temps opportun du contenu de
ces règlements-là parce que tôt ou tard, je suis sûr
qu'on aura l'avocat d'un cas en révision qui va faire tout un plat dans
les journaux ou ailleurs.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui. Écoutez, moi, je peux...
ça me fera grand plaisir de vous faire parvenir les règlements
personnellement. Dès qu'ils auront été adoptés par
le Conseil des ministres, ça me fera plaisir de vous les faire
parvenir.
M. Godin: Évidemment au bureau du leader aussi, parce que
c'est là que se trouvent les cervelles juridiques.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Godin: Si ça existe, Me Jarry. Est-ce que ça
existe, une cervelle juridique?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Godin: II faudrait peut-être demander à un
médecin ou à un coroner.
Le Président (M. Doyon): C'est un être de
raison.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Godin: Alors, nous allons donc compter sur vous et ce sera
évidemment consigné au Journal des débats.
Mme Gagnon-Tremblay: Oui, d'accord.
M. Godin: Avant publication, comme nous aurons l'occasion de le
lire, de prendre connaissance des...
Mme Gagnon-Tremblay: Écoutez, de toute manière,
comme je vous l'ai dit, ce sont des règlements qui ne portent pas... qui
sont publics et ça va nous faire plaisir de vous transmettre copie
dès qu'ils auront été adoptés par le Conseil des
ministres.
M. Godin: D'accord. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Donc, cet article est
adopté. Nous passons au dernier article, l'article 12: "Les dispositions
de la présente loi entrent en vigueur le 1er avril 1991. Mme la
ministre.
Mme Gagnon-Tremblay: C'est ça, c'est pour...
Le Président (M. Doyon): C'est la date dont on parle
depuis le début.
Mme Gagnon-Tremblay: La date du projet de loi.
M. Godin: Donc, ce n'est pas la peine que je retienne mon vote
d'appui sur les règlements et droit de révision. Puisque j'ai la
parole, je n'ai pas d'affaire à faire.. Éventuellement, comme
à la Commission Bélanger-Campeau, garder un bout de vote
favorable par-devers moi, en attendant que la ministre manifeste-Le
Président (M. Doyon): Un vote suspensif. M. Godin: Je lui
fais assez confiance pour...
Le Président (M. Doyon): Je pense que vous ne vous trompez
pas, M. le député.
Mme Gagnon-Tremblay: Je vais être à la hauteur, M.
le député de Mercier.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Godin: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que le projet de loi dans
son entier est adopté?
M. Godin: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Merci. Est-ce que le titre du
projet de loi dans son entier est adopté?
M. Godin: Oui, M.le Président.
Le Président (M. Doyon): Alors, cette dernière
adoption termine les travaux de cette commission. L'étude
détaillée du projet de loi 123, Loi modifiant la Loi sur le
ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration, se
termine ainsi. Je remercie tous et chacun des membres de cette commission et
nous passerons maintenant à l'étape finale qui est l'adoption
à l'Assemblée nationale. Cette commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 16 h 13)