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(Neuf heures cinquante-cinq minutes)
Le Président (M. Doyon): Alors, je constate qu'il y a
quorum et je demanderais à Mme la secrétaire de nous indiquer
s'il y a des remplacements.
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement, M. le
Président.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme la secrétaire.
Donc, je déclare cette séance ouverte. Le mandat de la
commission, vous le connaissez, je le dis très brièvement:
Procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 62, Loi modifiant la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels et d'autres
dispositions législatives.
Je demanderais maintenant de rn'indiquer si, M. le ministre, vous
désirez faire certaines remarques préliminaires.
Remarques préliminaires M. Lawrence Cannon
M. Cannon: Oui, M. le Président, j'ai quelques remarques
préliminaires. Si vous permettez, peut-être cinq minutes au niveau
des remarques préliminaires et, après ça, mon
collègue de Masson pourra enchaîner. Alors, M. le
Président, je suis très heureux ce matin de participer à
la commission de la culture pour l'étude article par article du projet
de loi 62, Loi modifiant la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels.
À titre de nouveau ministre des Communications, je suis
également heureux de souhaiter la bienvenue au nouveau critique de
l'Opposition officielle en matière de communications, le
député de Masson. Je profite de l'occasion pour l'assurer de ma
collaboration, étant persuadé que je peux également
compter sur la sienne. Ma collaboration est aussi acquise à tous les
membres de cette commission que je salue bien cordialement aujourd'hui.
M. le Président, le projet de loi 62, qui justifie notre
présence ici ce matin, a ceci de particulier. Je crois que depuis sa
présentation en Chambre, il s'agit d'un état de fait, ce projet
de loi motive donc une action qui dépasse les intérêts
particuliers ou même les attitudes partisanes. Nous voulons, avec ce
projet de loi, bonifier une loi qui s'inscrit dans un contexte
démocratique, premier fleuron d'une société libre. C'est
notre premier ministre qui disait, encore tout récemment, que le
Québec est une société distincte, on le sait, et qui
devient, sur le plan économique, de plus en plus ouverte sur le monde.
C'est aussi vrai sur le plan des communications, un monde qui évolue
rapidement grâce aux nouvelles technologies de l'information auxquelles
il faut savoir s'adapter.
Le ministère des Communications et le gouvernement du
Québec veulent participer activement à ce débat, tout en
s'assurant que les intérêts supérieurs de notre
société sont protégés. En ce sens, la Loi sur
l'accès aux documents, votée à l'unanimité par
l'Assemblée nationale du Québec en 1982, et dont les principes
découlent des deux projets inscrits dans la Charte des droits et
libertés de la personne, à savoir le droit à l'information
et le droit à la vie privée, venait consolider et appuyer
fermement notre volonté commune de protéger les
Québécois et les Québécoises. À mon
arrivée à la direction du ministère des Communications je
connaissais déjà l'importance et la légitimité de
cette loi. Les hauts fonctionnaires du ministère n'ont d'ailleurs pas
tardé à accentuer leur période d'information à mon
égard relativement à ce sujet.
Je crois important de souligner, M. le Président, que la
présentation du projet de loi 62 en juin 1989 faisait suite au rapport
de la Commission d'accès à l'information, déposé
à l'Assemblée nationale en 1987 et intitulé: "Une vie
privée mieux respectée et un citoyen mieux informé". Ce
projet de loi a donné lieu à une vaste consultation des
ministères et organismes publics et à de multiples
représentations d'intervenants, citoyens, groupes
d'intérêts et organismes publics. On s'en souviendra, M. le
Président, les commentaires recueillis ont été abondants
et constructs. Pour faire suite à tout ce processus de consultation,
nous avons... Nous sommes en mesure, aujourd'hui, de présenter et
d'étudier certaines modifications à quelques articles du projet
de loi. Je suis persuadé que ces modifications, acceptées au
comité de législation, sauront satisfaire les membres de cette
commission, gardant à l'esprit que l'intérêt public sera
non seulement sauvegardé, mais également protégé.
C'est d'ailleurs là la raison d'être de la Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels.
Dès son entrée en vigueur, cette loi s'est
avérée efficace et adéquate dans les objectifs qu'elle
poursuit. Considérant le nombre d'organismes assujettis à cette
loi - plus de 3700, M. le Président - nous pouvons constater l'ampleur
de sa portée et surtout de sa signification. Les deux grands objectifs
de la Loi modifiant la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements person-
neis sont de rendre accessibles aux citoyens des documents d'un
organisme public ou encore de leur permettre de bénéficier de la
confidentialité à laquelle ils ont droit, notamment en ce qui a
trait aux renseignements qui les concernent et qui sont souvent
emmagasinés dans les ordinateurs. Le projet de loi 62 vient bonifier
cette loi, considérée par tous comme avant-gardiste de par les
recours qu'elle prévoit et les droits qu'elle protège.
Le ministère des Communications se doit d'être un promoteur
de l'accès à l'information et de la protection des renseignements
personnels. Pour mener à bien ce volet de son mandat, il doit se doter
d'outils nécessaires et adéquats. Et c'est pourquoi le
législateur avait prévu une clause crépusculaire à
la Loi modifiant la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics
et sur la protection des renseignements personnels, afin d'en permettre la
révision après cinq ans. Avec l'adoption du présent projet
de loi, la boucle sera bouclée. Entre les deux grands objectifs dont je
vous ai fait part plus tôt, le projet de loi 62 a d'autres visées.
Il s'agit de s'assurer que tous les organismes publics sont assujettis à
la loi, de faciliter l'exercice du droit à l'accès aux documents
par les citoyens, d'améliorer la protection des renseignements
personnels détenus par les organismes, d'apporter des
aménagements administratifs aux obligations des organismes publics et
d'alléger la procédure d'appel à la Cour du Québec
des décisions de la Commission d'accès à
l'information.
Les travaux que nous avons menés jusqu'à maintenant visant
l'adoption du projet de loi témoignent de notre volonté commune
d'atteindre ces objectifs. La large couverture médiatique, lors du
dépôt de ce projet de loi à l'Assemblée nationale,
témoigne également de son importance. Les membres de cette
commission, à l'instar des organismes et intervenants rencontrés,
ont aussi fait preuve d'un sérieux exemplaire afin de mener à
bien leurs travaux. Je suis convaincu que l'étude article par article
que nous débutons ce matin aura autant de succès que les autres
étapes du processus. Je considère ce projet de loi comme une
législation nécessitant le plus large consensus de tous les
intérêts de la société québécoise.
Gardons bien à l'esprit que ce sont là nos
intérêts communs et que ce défi n'appartient pas uniquement
à la formation politique majoritaire à l'Assemblée
nationale qui forme le gouvernement du Québec. Je suis convaincu que
tous les membres de cette commission partagent mon avis. C'est notre
société dans son ensemble qui est concernée par le projet
de loi 62 et c'est pourquoi je suis convaincu que nous lui accorderons tous la
même priorité. J'exprime le voeu, M. le Président, que les
travaux que nous entreprenons aujourd'hui se déroulent dans
l'enthousiasme et le sérieux qui ont caractérisé
jusqu'à maintenant ce processus de révision de la loi. Je
réitère ma collaboration à tous les membres de cette
commission. Je suis maintenant prêt à entendre mon
collègue, le député de Masson, mais avant de lui
céder la parole, M. le Président...
Le Président (M. Doyon): Je regrette. M le ministre. C'est
le président qui cède la parole. Vous savez ça. Le
président fera son travail et vous allez faire le vôtre.
Alors...
M. Cannon: Alors, avant de terminer... Le Président (M.
Doyon): Très bien.
M. Cannon: ...mon droit de parole, M. le Président, je me
permets de fournir à mon collègue, le député de
Masson, un cahier qui est exactement le même cahier que je
possède. Et aussi, les autres membres de la commission pourront se
référer au document. Vous ne transmettez pas les documents, M. le
Président? Je peux les donner comme ça? Bon, parfait!
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Masson, est-ce que vous avez quelques remarques préliminaires?
M. Blais: Oui.
Le Président (M. Doyon): Vous avez la parole.
M. Yves Blais
M. Blais: Merci beaucoup. M. le Président, je tiens
à souligner que je suis complètement novice dans ce dossier.
J'arrive, je suis très heureux d'avoir les communications pour une
raison: la première, c'est que le nouveau ministre est un ministre qui
est coopératif. Je l'ai connu avant qu'il n'atteigne le poste de
ministre. Il était comme député un confrère et un
collègue, bien sûr, dans un autre parti, mais qui a toujours
été un type qui collabore, et du côté humain, c'est
un être humain que l'on appelle de bon contact. Alors, c'est
agréable de travailler avec une personne qui a ces
qualités-là et il a gardé, malgré qu'il soit
ministre, cette simplicité qui doit caractériser tous ceux qui
entrent au cabinet. Je tiens à dire que lui, il a gardé cette
simplicité-là, et je l'en félicite.
Ceci dit, je lui offre ma collaboration. Dans cette loi-là comme
dans d'autres, il aura ma collaboration. Bien sûr, on va diverger
d'opinion à certains moments et ceci est normal dans le régime
parlementaire britannique. M. le Président, vous en savez quelque chose.
Ça nous arrive même, à l'intérieur de notre propre
parti, des fois d'un bord ou de l'autre, de diverger d'opinion. Ceci dit, cette
loi sur l'accès à l'information est une loi qui est un symbole de
démocratie d'un peuple. Tout le monde le sait,
plus un peuple a droit à l'information... s'instruire, on
s'instruit par l'information et on est de plus en plus libre quand
l'information nous est donnée. Le pouvoir est détenu par
l'information et souvent, dans certains pays du monde, les gens restent au
pouvoir parce qu'ils empêchent la population d'être
informée. Et c'est ce qui fait la source, la base même des grandes
dictatures gardées par quelques personnes privilégiées
à l'intérieur d'un territoire: l'information. On avait même
ça au Québec durant le temps qu'on a appelé la "noirceur",
parce que l'information était très, très faible.
Cependant, je fais partie d'un parti qui a pour essence la démocratie la
plus pure. Et cette loi-là - il faut bien qu'on se donne des petites
auréoles de temps en temps - a été créée en
1982, mise en application en 1984 par le Parti québécois, pendant
que nous étions au pouvoir, et c'est un de nos fleurons pour manifester
le sens de démocratie que nous avons.
Alors cette loi-là, vous savez bien, M. le Président - et
je m'adresse au ministre par votre intermédiaire - vous savez bien
qu'elle nous tient à coeur. Parce que, quand c'est notre propre parti
qui l'a mise en place, on y tient et on veut qu'elle soit la plus parfaite
possible. Bien sûr, je vous félicite aussi d'avoir fourni au
nouveau critique, d'avance, les amendements. Les amendements qui vont
être présentés à cette loi-là nous ont
été fournis d'avance et ç'a éclairé
excessivement l'étude qu'on avait à faire sur le projet de loi.
Quand on sait d'avance les amendements qui viennent... Ça, c'est de
bonne guerre, et ça favorise aussi... Ça empêche la
parlotte et la perte de temps en commission quand on le sait d'avance. Je
félicite aussi la Commission d'accès à l'information, qui,
par souci démocratique, nous a même offert avant qu'on lui
demande, de la rencontrer pour connaître son opinion sur cette
loi-là, et même article par article; ça, ç'a
été pour moi un grand éclaircissement.
Et loin de moi à ne trouver que de bonnes choses, c'est bien
sûr, à l'intérieur de ça. À tous les cinq
ans, vous appelez ça la clause crépusculaire, à tous les
cinq ans, cette loi-là doit être révisée, c'est
sûr. C'était censé être une loi majeure que nous
avions devant nous. On n'a pas le droit de nommer les ministres par leur nom,
mais vu qu'il y en a eu deux, trois depuis quelque temps, il y a des vestiges
de M. French dans cette loi-là et des vestiges de Mme
Frulla-Hébert. Et il reste qu'il reste un peu moins de "Frulla"
actuellement dedans, parce qu'il y a eu une commission consultative dont 20 ou
21 mémoires ont été présentés - je
n'étais pas là, j'étais à l'hôpital à
l'époque et je n'avais pas le dossier non plus - et beaucoup de
personnes se sont présentées, parce que... Il a fallu que je
regarde un peu la documentation avant de me présenter à cette
commission et la plupart des mémoires qui ont été
présentés avaient des points majeurs qui s'attaquaient à
des points particuliers de cette loi. Il y avait surtout les items 44 et 47 et
il y avait surtout le côté mercantile du Parti libéral, un
fonds pour vendre des renseignements à des compagnies.
Ça, c'étaient trois choses qui étaient
excessivement mal vues par les gens qui se sont présentés
à la commission et je félicite le nouveau ministre d'avoir bien
fait ses premiers pas dans ce ministère en tenant compte des
consultations qui ont été faites à cette commission
parlementaire. Il a pris en considération les protestations des gens qui
ont été - des citoyens, etc. - chez le Protecteur du citoyen et
il a tenu compte de tout ça. Je ne veux pas trop élaborer
là-dessus, je pourrais tous les nommer, mais ça ne donne
absolument rien d'en faire la nomenclature parce qu'une kyrielle de personnes
qui y ont passé ne donnent absolument rien à l'argumentation que
j'ai à faire. Cependant, pour en avoir tenu compte, je dois le
féliciter. Les articles de journaux de l'époque critiquaient
beaucoup aussi ces trois points-là. La banque de vente de documentation,
le 44 et le 47 surtout... Il y avait les recteurs qui étaient bien
d'accord, mais la plupart des gens, tous les autres, étaient contre
l'article 47.
Ayant dépouillé ce projet de loi, par les amendements que
nous connaissons d'avance, de cette banque de vente de documents à
l'entreprise privée afin de. protéger la vie privée des
gens, et les deux autres, les articles 44 et 47 étant abolis par les
amendements qui vont venir et qu'on va voter - et je suis d'accord qu'il en
soit ainsi - rend ce projet de loi un peu plus squelettique. Je ne crois pas
qu'il y ait d'énormes discussions sur ce projet de loi durant
l'étude article par article parce que les principaux points en litige
ayant été enlevés avant que nous commençions
à l'étudier et ayant eu la délicatesse de nous en faire
part du côté de l'Opposition avant, ça va faciliter
énormément la tâche ce matin, sauf que ça porte
flanc à cette phrase que je pourrais dire: II ne reste pas grand-chose
dans ce projet de loi 62. Il reste quelques améliorations, je le dis en
toute sincérité, mais il ne reste pas grand articles qui
pourraient faire éteindre les lumières du tunnel des catacombes
du temps de Jésus-Christ. Ça, je vous le jure, il n'y a pas
grand-chose dedans. Alors, ça veut dire qu'il faudrait qu'on s'attelle
de votre côté pour en faire une révision forte, ouvrir la
porte aussi à l'entrée du public dans la documentation des
entreprises privées, ce qui manque, et on était bien
censés l'avoir dans celui-là. Ça, c'est d'une importance
capitale. Je le sais que c'est excessivement difficile. Quand on joue entre la
protection de la vie privée des gens et l'accès à
l'information, il y a une zone grise de façon continue. Pour trop donner
à l'un, on est obligé de priver l'autre. Et je comprends la
difficulté d'avoir une loi d'accès à l'information plus
ouverte qu'elle ne l'est là. Il
faut l'ouvrir, mais l'avoir plus ouverte qu'elle ne l'est là,
c'est excessivement difficile intellectuellement et rationellement de le
faire.
Je vous offre ma collaboration pendant que je serai critique de
l'Opposition et en n'importe quel temps, s'il y a des consultations, je serai
prêt à les faire et je serai toujours un bon collaborateur.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le député
de Masson. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autres remarques
préliminaires...
M. Cannon: Si vous me le permettez, M. le Président...
Le Président (M. Doyon): Oui, M.le ministre.
M. Cannon:... on pourrait peut-être déposer
maintenant les amendements qui seront - et je vous les remets - inclus au
projet de loi. Je sais que, déjà, mon collègue a
été...
M. Blais: M. le ministre. M. Cannon: Oui.
Le Président (M. Doyon): Les amendements proposés
par le ministre sont déposés en vrac devant cette commission. La
distribution est en train de se faire.
M. Blais: II n'y a aucune autre surprise, ce matin,
là-dedans? C'est exactement ceux que vous nous avez remis, il y a au
moins trois semaines?
Une voix: Ah, mon Dieu! Non, attendez. Il y en a deux nouveaux
qui sont proposés. Ce sont de simples harmonisations qui...
Le Président (M. Doyon): Avant de continuer, madame,
est-ce que vous pouvez vous identifier pour les fins du Journal des
débats?
Mme Taché-Piette (Louise): Je suis Louise
Taché-Piette. Je suis consultante au ministère des
Communications...
Le Président (M. Doyon): Et vous parlez au nom du
ministre?
Mme Taché-Piette: Je parle au nom du ministre.
Le Président (M. Doyon): Très bien.
Mme Taché-Piette: Je répondais à une
question de M. le député de l'Opposition à l'effet que
nous introduisons ce matin deux nouveaux amendements: l'article 43. 1 et
l'article 45. 1 qui sont de simples harmonisations de la Loi sur les
allocations familiales et de la Loi sur le régime des rentes, avec une
modification qui est introduite à la loi sur l'accès. Ça
n'apporte aucun changement de fond et le secrétariat du comité de
législation a jugé que ça pouvait être
apporté sans aucun problème.
M. Blais: En concordance? Mme Taché-Piette:
Oui.
Le Président (M. Doyon): Très bien. Merci beaucoup.
M. le ministre.
Étude détaillée
M. Cannon: À l'article 1, M. le Président.
Organismes gouvernementaux et municipaux
Le Président (M. Doyon): L'article 1.
M. Cannon: Au fait, M. le Président, il s'agit d'une
modification qui est apportée à la loi pour que nous puissions
être plus globalisants au regard des organismes gouvernementaux. Et M. le
député de Masson peut peut-être suivre. C'est inclus dans
le cahier que je lut ai remis. Ce que nous visons ici, c'est à
régler un problème qui est apparu à la suite d'un jugement
de la Cour supérieure qui a renversé une décision de la
Commission d'accès et a statué que le Curateur public
n'était pas assujetti à la loi. Donc, ce que nous faisons
aujourd'hui, c'est que nous assujettissons la nomination de personnes à
la loi d'accès à l'information.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 2. Je
constate qu'il y a un amendement.
M. Cannon: Oui, M. le Président. Il y a effectivement un
amendement.
Le Président (M. Doyon): Nous allons commencer par
l'amendement, si vous voulez bien.
Mme Taché-Piette: L'amendement vise...
Le Président (M. Doyon): Mme Piette.
Mme Taché-Piette: L'amendement vise à rendre
vraiment étanche, et ce, suite aux représentations qui nous ont
été faites en commission parlementaire, la nouvelle
définition qui est apportée à la notion d'organismes
municipaux Cette définition a été refaite suite aux
changements qui ont été faits dans les lois du ministère
des Affaires municipales. Lors de la commission parlementaire, il y a certains
organismes qui ont dit: On craint que vous n'assujettissiez pas tous
les organismes qui sont mandataires des municipalités. Alors, on
a ramené dans l'article un membre de phrase qui se trouve
déjà dans la loi sur l'accès, de façon à
assujettir tous les organismes qui peuvent relever, d'une certaine
façon, de l'autorité d'une municipalité.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme Piette.
M. Blais: J'ai très bien compris, je crois. C'était
clair. C'est que ça pouvait être les municipalités
seulement ou une partie de ce qu'on appelle les municipalités, les MRC
et tout ce qui, dépendant des municipalités, n'était pas
de facto inclus. Là, vous précisez. Alors, il n'y aura pas
d'avocasserie quand on arrivera pour défendre l'article 2 et il n'y aura
pas de faux-fuyant.
Mme Taché-Piette: Non.
M. Blais: Tout ce qui relève de l'autorité
municipale est inclus et il n'y a pas de faux-fuyant, où que l'on
soit...
Mme Taché-Piette: C'est exact.
M. Blais:... pour avoir les renseignements.
Mme Taché-Piette: C'est ça.
M. Blais: C'est ce qui est le but et, d'après moi, c'est
louable.
M. Cannon: Là où il y aura un lien
d'autorité, c'est juste.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'amendement est
adopté? (10 h 15)
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 2 tel qu'amendé,
maintenant. Adopté?
M. Cannon: Je pense que tout a été dit
là-dessus.
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 2 tel
qu'amendé est adopté.
M. Cannon: Alors, l'article 3 vient modifier l'article 7 du
projet de loi. C'est encore une fois une règle d'harmonisation,
harmonisation dans le sens qu'on veut inclure maintenant - et c'était
une recommandation de la CAI - les établissements privés
conventionnés.
M. Blais: Dans les services sociaux.
M. Cannon: Oui, c'est ça. À l'époque, on
excluait de la loi d'accès les centres d'accueil privés
conventionnés et nous voulons les inclure maintenant.
Le Président (M. Doyon): Avez-vous des remarques, M. le
député, sur l'article 3?
M. Blais: C'est là une autre amélioration et je
suis d'accord. Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 3 est donc
adopté. L'article 4. M. le ministre.
M. Cannon: À date, je constate qu'on a beaucoup
d'améliorations, M. le député de Masson.
M. Blais: Est-ce que vous me permettez, M. le Président,
de répondre à ça?
Le Président (M. Doyon): Oui, oui. Pas trop
longuement.
M. Blais: II y a, dans cette loi, M. le ministre, je l'ai dit au
début, des améliorations un peu anodines mais nécessaires,
mais les points les plus importants comme entrer dans l'entreprise
privée, etc., ne sont pas là. Je l'ai un peu
déploré, et c'est bien normal, mais cette loi est bonne et nous
allons voter pour. Ce n'est pas qu'elle n'est pas bonne en soi.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le
député. M. le ministre, sur l'article 4.
M. Cannon: Oui. À l'article 4, il s'agit de régler
une espèce d'imbroglio qui s'était glissé à
l'époque où on disait: Bon, on peut consulter un document ou bien
en obtenir une copie. Alors, on vient régler ça en ce sens qu'on
dit effectivement: Vous pouvez faire l'un ou l'autre et ce n'est pas
mutuellement exclusif. Et on peut faire les deux.
Il y a une période selon laquelle, évidemment, le
répondant disait: Écoutez, vous ne pouvez pas obtenir une copie
et consulter. Alors, nous, on dit: Oui, vous pouvez effectivement faire les
deux.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Masson.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 4 est donc
adopté. J'appelle l'article 5. M. le ministre, vous avez une
modification.
M. Cannon: À l'article 5, il s'agit de supprimer l'article
puisque, de façon générale, les droits d'accès
à un document s'exercent sous réserve du droit relatif à
la propriété intellectuelle, et ça c'est une disposition
qui relève du gouvernement fédéral. Mme Piette dit qu'elle
va
ajouter là-dessus.
Le Président (M. Doyon): Mme Piette, vous avez la
parole.
Mme Taché-Piette: Cet article-là sera gardé,
mais si, effectivement, la loi fédérale sur les droits d'auteur
s'applique, et on le sait, il est souhaitable pour des raisons
pédagogiques que les gens sachent que le droit d'accès s'exerce
sous la réserve des droits de propriété intellectuelle.
Cet article avait été modifié dans le projet de loi 62 par
l'article 12, qui touchait la commercialisation des banques de données.
Compte tenu des représentations qui ont été faites en
commission parlementaire, le ministre propose de retirer la modification qui
avait été proposée et de laisser l'article 12 tel
quel.
M. Cannon: Ça fait aussi suite à l'annonce de la
création du groupe de travail sur la commercialisation des
données.
Le Président (M. Doyon): Très bien. M. Blais:
Aucun commentaire.
Le Président (M. Doyon): Merci. L'article 5 est donc
supprimé, tel que proposé par le ministre. Nous passons
maintenant à l'article 6. M. le ministre.
Modalités d'accès aux documents
M. Cannon: À l'article 6...
Le Président (M. Doyon): II y a un amendement, je
crois.
M. Cannon: Oui. Alors, l'amendement prévoit... Enfin, je
pense que M. le député a son amendement.
M. Blais: Oui.
M. Cannon: Simplement pour la mise en situation, au moment
où il est déterminé de publier un document ou d'aller en
édition avec un document... Les gens qui voulaient obtenir une copie,
souvent, se voyaient refuser cette chose-là en disant: Écoutez,
il est sous impression, etc. Or, nous visons à corriger cette
chose-là en disant que oui, une personne peut venir consulter ce
document. C'est toujours la doctrine de la transparence. À l'amendement
que nous avons préparé, vous voyez les modalités selon
lesquelles une personne peut venir consulter un document qui est en voie
d'édition.
Le Président (M. Doyon): Ces remarques étant
faites, est-ce que vous avez des...
M. Cannon: Et simplement pour ajouter...
Le Président (M. Doyon): Oui, M. le ministre.
M. Cannon: ...M. le Président, que le document peut
également faire l'objet d'un prêt.
Le Président (M. Doyon): M. le député.
M. Blais: Merci, M. le Président. Il y aurait seulement le
troisième alinéa, j'en ai parlé avant: "le prêt du
document, à moins que cela ne compromette sa publication ou sa
diffusion"; cette phrase-là me chicote un peu. Est-ce qu'on peut avoir
des explications?
M. Cannon: Je pense, peut-être...
Le Président (M. Doyon): M. le ministre.
M. Cannon: ...le meilleur exemple, ce serait la production du
rapport annuel, je ne sais pas, d'Hydro-Québec ou de la
Société des alcools ou peu importe. Si, par exemple, il y a une
échéance très précise pour déposer ce
rapport annuel devant l'Assemblée nationale, c'est normal que, si la
personne arrive lavant-veille pour avoir une copie de l'épreuve ou des
prêts à photographier, peu importe, ça peut
sérieusement compromettre la publication ou la diffusion du document.
C'est dans ce sens-là que cet article s'y trouve.
Mme Taché-Piette: Quand une personne en a besoin, par
exemple.
Le Président (M. Doyon): Mme Piette.
Mme Taché-Piette: Par contre, si une personne en avait
besoin, par exemple, pour aller devant un tribunal et qu'elle avait besoin de
le produire, c'est un cas où le document pourrait lui être
prêté sans que ça compromette sa publication. Mais il
importe de noter, M. le député, que si jamais la personne qui se
voit refuser le document, qui se voit refuser le prêt en question,
n'était pas d'accord avec cette décision-là, elle peut
toujours aller devant la Commission d'accès et demander la
révision de la décision.
Le Président (M. Doyon): M. le député.
Mme Taché-Piette: C'est toujours sujet au pouvoir de la
Commission d'accès.
Le Président (M. Doyon): M. le député.
M. Blais: La seule petite chose qui me chicote là-dedans -
je comprends très bien les explications - c'est qu'il peut y avoir une
publication ou une diffusion d'un document gouvernemental de quelque palier que
ce soit et qu'on refuse de le prêter pour que, politiquement et
"partisanement", un parti municipal ou un
parti au pouvoir ne veuille pas en diffuser la moindre bribe pour garder
un impact politique direct lorsque la publication sortira. C'est ça que
j'ai peur qui puisse être joué dans ça. Est-ce que vous
voyez ce que je veux dire par cette affirmation?
Le Président (M. Doyon): Mme Piette.
Mme Taché-Piette: II faut vraiment revenir au texte, lire
le texte de l'article 6 dans son ensemble. D'abord, l'organisme devra
éventuellement être en mesure de faire la preuve que c'est un
document qui est en voie d'être publié. Donc, ce n'est pas un
document qu'on veut cacher, c'est un document au sujet duquel il y a
déjà une décision officielle de prise à l'effet de
le faire publier. Donc, c'est un document qui va devenir public dans les jours
prochains ou dans les prochaines semaines. On dit que, même si vous avez
pris cette décision-là et même si déjà, en
vertu de la loi sur l'accès, vous allez être obligé de le
donner plus tard, vous allez quand même laisser tout le monde le
consulter sur demande, quand ils le veulent.
Deuxièmement, vous allez devoir donner au requérant des
informations suffisantes pour qu'il sache quand il va pouvoir en avoir une
copie et où il va pouvoir en avoir une copie. Troisièmement,
à moins que ce soit vraiment quelqu'un qui soit de nature à
publier, à vraiment mettre en péril la publication... Par
exemple, c'est un journaliste qui veut le publier dans un journal alors que
vous allez le rendre public dans trois jours. Si ce n'est pas dans un cas comme
ça, vous allez également devoir prêter le document. Je
pense qu'on a vraiment essayé de couvrir tous les cas pour donner le
plus de transparence possible.
Le Président (M. Doyon): M. le député.
M. Blais: Je vous crois sur parole. Je suis persuadé de
l'intention, mais j'ai l'impression que, quand on reviendra en révision,
on va avoir eu des accrocs là. Je les vois venir. Adopté.
Le Président (M. Doyon): Donc, l'article est
adopté. L'amendement est adopté. Est-ce que l'article
lui-même est adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Nous sommes maintenant à
l'article 7.
M. Cannon: À l'article 7, il s'agit simplement d'une
modification qui reflète un peu la réalité. Auparavant, le
ministre avait la responsabilité de constituer le répertoire des
responsables d'accès à l'information dans chaque organisme
public. Puisque c'était la Commission qui préparait le
répertoire, la modification en est une de forme, simplement pour
indiquer que c'est la Commission qui va maintenant préparer ce
répertoire.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le ministre.
Adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Donc, adopté. L'article 8
maintenant. M. le ministre.
M. Cannon: Je vais laisser Mme Piette vous donner les
renseignements là-dessus parce qu'elle a suivi, tout au long des
différentes commissions, tout ce processus-là et je pense qu'elle
est en mesure de pouvoir vous donner tous les renseignements
nécessaires.
Renseignements ayant des incidences
sur l'administration de la justice
et la sécurité publique
Le Président (M. Doyon): Mme Piette.
Mme Taché-Piette: L'article 28 permet à un
organisme public de refuser de communiquer certains renseignements lorsque ces
renseignements-là ont été obtenus par une personne qui, en
vertu de la loi, est chargée de prévenir, de détecter ou
de réprimer le crime ou les Infractions aux lois. Ainsi, un
renseignement qui a été obtenu lors d'une enquête
policière par un corps de police pourra être refusé dans
certains cas. Par exemple, s'il peut entraver le déroulement d'une
procédure, s'il peut révéler une méthode
d'enquête de source confidentielle, mettre en péril la
sécurité d'une personne, causer un préjudice à une
personne ou révéler un renseignement transmis à titre
confidentiel par un corps de police. Seuls les renseignements qui ont
été obtenus par des corps de police ou des
commissaires-enquêteurs peuvent être retenus en vertu de cet
article-là. Or, il y a certains organismes publics qui, lors des
auditions de la commission de la culture, ont fait la preuve qu'ils ont, eux,
des services de sécurité internes qu'ils ont dû mettre en
place. Ce sont des services permanents qui ont effectivement pour objet de
prévenir le crime et les infractions à l'intérieur de cet
organisme-là.
Ce sont des organismes qui font face à des problèmes
réels et à des problèmes importants de vols et de fraudes,
généralement à l'intérieur des organismes. Il
s'agit en particulier de la Société des alcools du Québec;
il s'agit de la Société de transport de la Communauté
urbaine de Montréal et de Loto-Québec. On a tous entendu parler
des problèmes de vols, des problèmes de fraudes qu'il y a
à l'intérieur de ces organismes-là, de sorte qu'ils sont
obligés d'avoir des services de sécurité internes pour
surveiller ce que les employés font à l'intérieur
de l'organisme. Et, évidemment, lorsqu'ils détiennent des
renseignements à l'effet qu'un employé ou des employés ont
commis un crime ou ont commis des infractions, ils désirent être
en mesure de pouvoir appliquer l'article 28 et de garder confidentiels ces
renseignements-là jusqu'à ce que la personne ait fait l'objet
d'une plainte devant les tribunaux.
On sait qu'au moment où la personne est l'objet d'une plainte,
elle a évidemment accès au dossier, le dossier judiciaire
étant public. Alors, pour qu'elle puisse le faire, parce que la
Commission d'accès a déterminé que cet article-là
ne s'applique pas à de tels organismes, il est nécessaire de
modifier cet article-là et de prévoir que certains organismes qui
auront fait la preuve au gouvernement qu'ils font face à un
problème sérieux de vols ou de fraudes et qu'ils ont un service
de sécurité interne, en vertu d'un règlement, seront
habilités à se prévaloir de l'article 28 pour refuser
pendant un certain temps l'accès aux renseignements qu'ils
détiennent dans ce cadre-là, dans le cadre d'enquêtes
effectuées sur leurs employés.
Le Président (M. Doyon): Oui, M. le
député.
M. Blais: C'est dans le but, en fait, de protéger les
employés du comité de surveillance, dans certains organismes, ou
du service de sécurité, dans certains autres organismes, afin que
la personne, sachant le nom de la personne qui l'a prise, pourra tirer
vengeance de la connaissance de l'accès et elle le saura quand elle
passera en cour. Ça revient à ça, là.
Mme Taché-Piette: Ce n'est pas vraiment ça.
M. Blais: Ce n'est pas vraiment ça, c'est vraiment
quoi?
Mme Taché-Piette: Non, c'est dans le but qu'on puisser
garder confidentiels les rapports d'enquête qui sont effectués sur
certains employés jusqu'à ce qu'une plainte soit
déposée contre eux en cour, de sorte qu'ils n'aient pas le
dossier de preuve dans les mains et qu'ils puissent se construire des alibis et
échapper toujours à l'application de la justice.
M. Blais: Mais y compris, comme je le disais, le nom de la
personne, aussi, qui a fait le rapport?
Mme Taché-Piette: Oui, oui, tout ce qu'il y a dans le
rapport.
M. Blais: Pour empêcher le chantage, etc., avant qu'elle
passe en cour.
Mme Taché-Piette: C'est ça.
M. Blais: Je voyais plutôt le chantage de la personne et
non pas la connaissance du docu ment, parce que si. .
Mme Taché-Piette: C'est un aspect, M. le
député.
M. Blais: C'en est un? O.K.
Mme Taché-Piette: Mais également, disons que le but
principal de l'article c'était de protéger la preuve
jusqu'à ce qu'il y ait une plainte de déposée.
Le Président (M. Doyon): M. le ministre.
M. Cannon: Merci, M. le Président. En regard de la
préoccupation que vous avez, M. le député, on le verra
tantôt, il y a effectivement un article...
M. Blais: II y a un autre article qui touche les personnes, c'est
le document lui-même.
M. Cannon: C'est ça. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Donc, l'article 8 est
adopté. Maintenant, l'article 9 comporte un amendement. M. le
ministre.
M. Carmon: Alors, Mme Piette, vous êtes bien
enclenchée dans l'explication.
Le Président (M. Doyon): Mme Piette, vous avez la parole.
(10 h 30)
Mme Taché-Piette: L'article 29.1, tel qu'il existe
présentement dans la loi sur l'accès donne aux organismes qui ont
des pouvoirs quasi judiciaires la discrétion de refuser n'importe quel
renseignement qu'ils ont obtenu dans l'exercice de leurs fonctions. Le
Protecteur du citoyen a soulevé au ministre des Communications le fait
que certains organismes quasi judiciaires abusent de cet artide-là et
vont jusqu'à refuser aux gens l'accès à leurs propres
décisions. De sorte que le Protecteur du citoyen a demandé au
ministre de procéder à la modification de cet article-là
pour assurer ta transparence de la justice devant les tribunaux quasi
judiciaires. Il est important que leurs décisions soient publiques. Bon.
Ça, c'est le premier point. Évidemment, il a été
porté à la connaissance du ministre qu'il y a quand même
certains renseignements qui, même s'ils sont dans une décision, ne
doivent pas être rendus publics. C'est le cas, par exemple, des noms de
personnes qui ont pu révéler des renseignements syndicaux, des
personnes qui auraient fait une demande d'accréditation à un
syndicat par exemple, et, effectivement, devant la Commission des affaires
sociales, il y a des renseignements qui sont particuliers à des
personnes et qu'il importe de préserver. De sorte que, au principe
général qui a été introduit à l'effet que la
décision d'un organisme public qui exerce des fonctions quasi
judiciaires et publiques... on s'est vu obligé d'apporter certains
tempéraments à l'égard, par exemple, des renseignements
qui auront pu être obtenus pendant un huis clos, des renseignements qui
pourront, le cas échéant, faire l'objet d'une ordonnance de
non-publication, de non-diffusion ou de non-communication et, également,
lorsqu'il s'agit de renseignements qui, en vertu de la loi sur l'accès,
doivent être refusés. C'est le cas de renseignements industriels,
c'est le cas de renseignements de nature syndicale, c'est le cas de
renseignements dont on a parlé tout à l'heure à l'article
28. Ce sont des renseignements qui ne doivent pas être
diffusés.
Le Président (M. Doyon): Merci Mme Piette. M. le
député, pas de remarques? Est-ce que l'amendement est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Sur l'article lui-même,
est-ce que l'article est adopté tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Article 10, maintenant.
Obligation de prêter assistance M. Cannon: Donc, à
l'article 10... M. Khelfa: Merci, monsieur.
M. Cannon: II s'agit de l'article 44 de la loi et où on
détermine l'obligation pour le responsable de prêter assistance
pour le repérage du document en question. Auparavant, on pouvait
rencontrer des difficultés et vous le voyez dans la problématique
où, effectivement, les gens se disaient: Je cherche un document qui a
telle allure, tel renseignement, et celui qui était responsable de la
gestion des documents pouvait dire: Écoutez, puisque vous n'êtes
pas tombé exactement sur le document que je possède, je n'ai pas
en ma possession ce document puisque l'explication pour obtenir le document
n'était pas précise. Alors, nous faisons maintenant obligation
à celui qui est responsable de la gestion documentaire ou qui est
responsable de l'accès aux renseignements de prêter assistance et
de fournir toute l'assistance nécessaire pour aller chercher cette
information.
Le Président (M. Doyon): Merci M. le ministre. M. le
député.
M. Blais: Je suis complètement d'accord sur ce principe,
mais est-ce que la formulation n'ouvre pas la porte à ce que la personne
qui doit prêter assistance, vu que son assistance n'est pas
précisée, cette personne-là soit mise en cause à
mauvais escient après parce qu'avec toute la bonne volonté du
monde elle n'a pas pu trouver la formule que la personne demande parce que trop
vague en ce qui concerne le renseignement dont elle a besoin? Vous comprenez ce
que je veux dire.
Mme Taché-Piette: II s'agit du responsable de
l'accès. Il doit aider la personne à identifier ce qu'elle veut.
Alors, il ne pourra pas jouer à la personne ignorante. A
l'intérieur de chaque organisme...
M. Blais: J'ai mal posé ma question. Je ne parle pas de la
personne répondante, je parie de la personne demanderesse. La personne
demanderesse peut avoir une idée excessivement floue de la demande
qu'elle a à faire et vu qu'elle était floue, avant, on pouvait
dire: Vous ne savez pas ce que vous vouiez; on n'a pas le document. Je le
comprends; il faut que ça soit amélioré. Mais il ne faut
pas non plus que l'inverse arrive maintenant: la personne responsable de donner
accès à la personne demanderesse, si la demande de la personne
est à ce point floue que malgré qu'elle prête une
assistance rationnelle et la plus volontaire possible, elle ne peut pas trouver
parce que la demanderesse n'est pas assez explicative et que le document
qu'elle veut mais qu'elle ne peut pas préciser existe réellement,
et que, n'ayant pas retrouvé ce document parce que, des deux
côtés, on ne peut pas le trouver parce que c'est trop flou...
Est-ce que la personne demanderesse, parce que l'autre ne lui a pas
prêté l'assistance voulue, pourrait revenir contre cette
personne-là en lui disant: Le document existait vraiment, vous ne me
l'avez pas donné? C'est ça que je veux dire. En disant "le
responsable doit prêter assistance pour la formation d'une demande
à toute personne qui le requiert", c'est direct, clair, et sans
faux-fuyant. Quel que soit le marécage dans lequel la demande est
issue...
Une voix: Oui.
M. Blais: Ça va, là?
Une voix: Oui.
M. Blais: J'ai l'impression que si on le laisse vraiment tel
quel, la personne qui doit prêter assistance pourrait toujours être
blâmée, même si elle n'a rien compris, et avec toute la
meilleure volonté du monde, même si le document existe. Est-ce que
vous voyez quelque chose de faible, là-dedans? C'est ça que je
veux vous demander.
Le Président (M. Doyon): Mme Piette.
Mme Taché-Piette: Moi, personnellement, non. Et j'ai bien
pensé à votre question, et croyez-moi, on a, avec l'aide du
secrétariat, au comité de législation du bureau des lois,
analysé chaque mot, parce que ce que vous dites est très
important. Il ne faut pas non plus exagérer dans le sens de donner des
obligations que les gens ne peuvent pas exécuter. Je pense que le choix
des mots "prêter assistance" est très bon, et il est très
adéquat ici. Et ça aurait été dangereux si on avait
mis, par exemple, "doit identifier le document" ou "doit fournir ou doit
identifier le document pour elle". Là, vraiment, on aurait mis des
obligations au responsable qu'il n'aurait pas pu exécuter. Mais en
disant "prêter assistance", ça veut dire qu'il doit fournir l'aide
dont il est capable. Si la personne ne sait pas ce qu'elle veut, et si la
personne n'est pas capable de lui dire ce qu'elle veut, il lui a
prêté son assistance, mais ça ne lui donne pas une
obligation de résultat comme tel. Ça lui donne une obligation de
fournir son aide au meilleur de sa connaissance.
Le Président (M. Doyon): M. le député.
M. Blais: Y a-t-il un avocat autour de la table?
M. Cannon: Oui, il y a Mme Piette. Mme Taché-Piette:
Moi. M. Blais: En dehors de vous? Mme Taché-Piette: II
y a M. Lalonde. Le Président (M. Ooyon): Moi aussi. M. Cannon:
II y a le président.
M. Blais: Si vous étiez avocat, et moi, je suis
allé pour chercher un document, et la personne m'a prêté
assistance, et on n'a pas trouvé le document, et on découvre un
ou deux mois après que le document existe vraiment; est-ce que je peux
intenter une cause avec cette phrase-là? Je croirais que oui, c'est
ça que je voudrais savoir. Si on ne peut pas intenter de cause, je suis
d'accord.
Le Président (M. Doyon): Pour intenter une cause, la chose
est toujours possible. C'est à savoir si on peut la gagner, c'est
là qu'est le vrai test.
M. Blais: Oui.
Le Président (M. Doyon): Mais là-dedans, ce que je
distingue - c'est une opinion personnelle, mais je me permets de vous la donner
- c'est une obligation de moyens qu'a la personne, ce n'est pas une obligation
de résultat. C'est toute la différence du monde. On doit mettre
en oeuvre les moyens dont on dispose pour atteindre le résultat, mais on
ne peut pas être blâmé si le résultat n'est pas
atteint. C'est ce qu'on appelle une obligation de moyens par rapport à
une obligation de résultat. Alors, là-dedans, ce que je
distingue, c'est l'obligation de moyens et non l'obligation de résultat.
Alors, l'obligation qui est imposée à la personne
détentrice des documents, c'est une obligation de prendre les moyens
nécessaires pour permettre à la personne d'avoir accès,
mais une fois que ces moyens-là sont pris, elle n'a aucune obligation
autre que celle-là, c'est-à-dire qu'elle n'a pas d'obligation de
résultat proprement dit. Je ne sais pas si ça rejoint un peu le
raisonnement...
Mme Taché-Piette: Oui, ça rejoint exactement ce que
je veux...
Une voix: M. le Président, excusez-moi de
l'intervention...
Le Président (M. Doyon): Oui, voulez-vous nous identifier,
s'il vous plaît?
M. Lalonde (Gabriel): Mon nom est Gabriel Lalonde. Je suis
directeur à la Direction de la loi sur l'accès, au
ministère. Et le but de l'article - il faut peut-être regarder,
l'expérience de la loi le prouve - c'est plus les organismes qui
refusent de donner satisfaction au demandeur en se prévalant du
caractère parfois imprécis de l'article. Souvent, ce n'est pas
les gens qui font la demande qui viennent en demande abusive. Les gens
cherchent quelque chose; des fois, ils ne savent pas ce qu'ils cherchent, mais
ils cherchent vraiment des documents qu'on doit leur donner. Alors, je pense
que ça s'adresse beaucoup plus... Et c'est l'expérience de la loi
et peut-être de la jurisprudence qui fait qu'on essaie de couvrir,
d'obliger l'organisme non seulement à répondre aux gens, mais
à les aider beaucoup plus loin dans la démarche qu'il font, les
aider vraiment à essayer de trouver le ou les documents qu'ils
recherchent. En ce sens-là, je pense que l'article couvre assez bien ce
qu'on vise à faire et ce que la Commission et les autres organismes
visent à faire.
Le Président (M. Doyon): Merci, monsieur. D'autres
remarques, M. le député?
M. Blais: Je l'avais compris que ce n'était pas à
la personne demanderesse qu'on faisait une obligation, là. C'est
à la personne répondante et c'est ce qui me préoccupe. Je
suis d'accord qu'on ouvre davantage et qu'on prête assistance à
bon escient à la personne qui vient demander, même si elle ne sait
pas consciemment, exactement, le document qu'elle veut obtenir. Mais je ne
veux
pas non plus, et c'était là ma question, qu'elle se
retourne contre le responsable qui est là pour lui prêter
assistance, sous prétexte qu'il ne lui aurait pas donné
l'assistance voulue et qu'on reviendrait contre cette personne-là,
à cause de cet article, en lui disant: "Vous ne m'avez pas
prêté assez assistance". Sinon, on va lui donner le document. De
la manière que l'article est formulé, j'ai l'impression qu'on
pourrait y revenir. C'est juste ça que je veux dire.
M. Cannon: Je pense que, peut-être pour clarifier
ça, les juristes pourraient nous indiquer si, auparavant, il y a
déjà eu des causes selon lesquelles la demanderesse est revenue
contre le répondant qui n'avait pas fourni... Parce que votre
préoccupation se situe à ce niveau-là, M. le
député de Masson.
Mme Taché-Piette: Déjà, dans la loi
actuelle, le responsable doit prêter assistance pour la formulation de la
demande. Ça, on n'a jamais prétendu qu'il ne prêtait pas
assistance pour la formulation de la demande et on n'est jamais revenu contre
un responsable de l'accès sur ce point. Tout ce qu'on disait, c'est que
la formulation, ce n'est pas suffisant. On a dit: Ajoutez également
l'identification pour qu'il puisse nous aider. Parce que, jusqu'à
maintenant, ce que le responsable de l'accès disait dans certains cas,
c'est: Ah bien, ce n'est pas à moi à vous aider, à vous
dire ce dont vous avez besoin. Ce n'est pas à moi à vous aider
à identifier le document. Tout ce que j'ai à faire, c'est de vous
expliquer comment faire votre demande. Et ça, ce n'est pas une
assistance suffisante. Il faut qu'il l'aide aussi, en autant que faire se peut
et dans la mesure de ses moyens, à identifier le document.
Le Président (M. Doyon): M. le ministre.
M. Cannon: Antérieurement, il n'y a jamais eu de
précédent qui allait dans le sens qu'indique le
député de Masson, c'est-à-dire des recours devant les
tribunaux, par exemple.
Mme Taché-Piette: Et cette expression-là est
déjà là.
Le Président (M. Doyon): M. le député.
M. Blais: Ma question était pertinente parce que le
contraire peut se poser un jour. C'est une loi très pubère, il
faut se le dire entre nous. Elle a encore des boutons plein les joues et la
jurisprudence n'est pas de longue durée. C'est de 1984 à 1990.
Alors, on va attendre qu'elle ait 14 ans, qu'elle commence à avoir un
peu de...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blais: ...vivacité et, là, on verra s'il y a des
poursuites. Mais ça demeure quand même que je vois venir - je vous
le dis, je vois venir - avec cet article que je trouve bon des -personnes
demanderesses qui porteront poursuite parce que les personnes responsables
n'auront pas prêté une assez grande assistance et n'auront pas
aidé à bon escient à l'identification d'un document
demandé; ça viendra. Adopté.
Le Président (M. Doyon): Donc, l'article est
adopté. Maintenant, nous sommes rendus à l'article 11. M. le
ministre.
Conservation des documents
M. Cannon: À l'article 11, nous introduisons un nouvel
article qui dit essentiellement que le responsable doit veiller à ce que
tout document qui a fait l'objet d'une demande d'accès soit
conservé le temps requis pour permettre au requérant
d'épuiser les , recours prévus à la présente loi.
Il y a des situations où, effectivement, une demande aurait pu
être faite ou avait été faite et le responsable du document
ou de la gestion documentaire d'accès pouvait détruire ce
document. Ce que nous introduisons par le fait même, c'est une
disposition qui va faire en sorte qu'à partir du moment où il y a
une demande qui est faite, s'il y a refus de la part du ou de la responsable de
l'accès de fournir ce document, toutes les étapes de recours
puissent être enclenchées sachant très bien que le document
en question peut, lui, vivre, c'est-à-dire qu'il demeure actif et qu'il
ne fasse pas l'objet d'une destruction.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Blais: II n'y a aucune pénalité prévue
dans ces cas-là où le document serait détruit quand
même, etc. Qu'est-ce qui arrive?
M. Cannon: Mme Taché-Piette.
Le Président (M. Doyon): Mme Taché-Piette.
M. Blais: Parce que ça peut arriver que quelqu'un ait une
mauvaise intention et qu'il aimerait beaucoup ça que le document
parte.
Mme Taché-Piette: II y a un article général.
Ce serait quelqu'un qui manquerait à une obligation en vertu de la loi
et il y a un article général de sanction.
M. Blais: Ce sont des sanctions générales qui
s'appliquent à toute la loi.
M. Cannon: C'est un article général.
Mme Taché-Piette: Oui, quiconque désobéit
à une obligation de la loi.
M. Cannon: L'article 158.
Mme Taché-Piette: Oui, c'est ça.
M. Cannon: L'article 158: "Quiconque refuse ou entrave sciemment
l'accès...
Mme Taché-Piette:... qui aurait entravé sciemment
l'accès à un document, à ce moment-là, il y a des
pénalités et une amende de 100 $ à 500 $ et pour chaque
récidive dans les deux ans, de 250 $ à 1000 $.
M. Blais: 1000 $? Mme Taché-Piette: Oui.
M. Blais: Ça répond très bien à ma
question.
Le Président (M. Doyon): Merci, Mme Taché-Piette.
Merci, M. le député. Est-ce que l'article 11 est
adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. J'appelle
l'article 12. M. le ministre.
Caractère confidentiel des renseignements
nominatifs
M. Cannon: L'article 12, il s'agit d'un article de concordance
avec l'article 29. 1 que nous venons d'adopter plus tôt.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 12 est adopté.
L'article 13, M. le ministre.
M. Cannon: Alors, l'article 13, c'est plutôt une
modification de forme et non de fond, comme vous pouvez le voir. Il s'agit de
changer de prononciation ou, enfin, de mot dans le texte anglais. Au fait, ce
sont des trucs de forme et non de fond.
Le Président (M. Doyon): M.le
député.
M. Cannon: C'est toujours à l'égard des
informations à caractère public.
M. Blais: Adopté. (10 h 45)
Le Président (M. Doyon): Adopté, article 13. Donc,
adopté. Article 14. Il y a un amendement, je crois, M. le ministre.
M. Cannon: Oui, il y a un amendement. Et je vais laisser à
Mme Piette le soin d'expliquer, parce que c'est un élément qui
est assez important.
Le Président (M. Doyon): Mme Piette, vous avez la
parole.
Mme Taché-Piette: La règle générale
de l'article 59, c'est que les renseignements nominatifs qui concernent une
personne ne peuvent pas être communiqués à d'autres
personnes sans son consentement. Cependant, l'article 59 prévoit une
série d'exceptions à ce principe-là. À titre
d'exemple, un renseignement nominatif concernant une personne pourra être
transmis au procureur d'un organisme, au Procureur général,
à un corps de police, à une personne à qui cette
communication doit être faite en raison d'une situation d'urgence ou
à une personne qui est autorisée par la Commission d'accès
à l'information, conformément à l'article 25, à
faire de la recherche.
On a vu qu'il y avait une lacune; il manquait quelque chose à
cette série d'exceptions-là. On a dit: Lorsqu'une personne est
impliquée dans un événement qui a fait l'objet d'un
rapport de police, il serait souhaitable que son identité puisse
être communiquée aux autres personnes qui sont impliquées
dans le même événement. Par exemple, s'il y avait ici un
feu, un tremblement de terre, on voudrait avoir, vous et moi, l'identité
l'un de l'autre, pour pouvoir exercer peut-être des recours,
peut-être pour pouvoir savoir ce qui s'est passé et se constituer
une preuve et poursuivre des gens, etc. C'est dans notre intérêt
de pouvoir échanger nos renseignements.
M. Blais: Le témoin d'un meurtre?
Mme Taché-Piette: Ça, c'est autre chose. Quand il
s'agit d'un meurtre, d'un témoin d'un meurtre, ça, ce n'est pas
tout à fait dans son intérêt que ce soit donné.
C'est pour ça qu'on a dit: Sauf s'il s'agit d'un témoin, sauf
s'il s'agit d'un dénonciateur d'un acte criminel. Et lors des
commissions parlementaires, il y a un autre cas qui nous a été
souligné et qui est vrai. Il peut y avoir certains cas. Prenons, par
exemple, le cas d'un crime d'abus sexuel où, par hypothèse, la
personne violente viendrait et dirait: Moi, je l'ai violée, je veux
avoir son nom et son adresse pour la revoir. Évidemment, ce n'est pas
dans l'intérêt de la victime que ces renseignements nominatifs
soient communiqués.
Alors, on a apporté un amendement à l'article.
Effectivement, les renseignements nominatifs d'une personne impliquée
dans un événement seront, pourront être communiqués
à d'autres personnes impliquées dans le même
événement, sauf s'il s'agit d'un témoin, sauf s'il s'agit
d'un dénonciateur et sauf lorsque la sécurité ou la
santé de la personnne impliquée pourrait être mise en
péril s'ils étaient communiqués à une autre
personne.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Masson.
M. Blais: Le député de Masson trouve cet amendement
lourd de conséquences. Est-ce que ça ne servirait pas
indirectement à protéger ce qu'on pourrait appeler des
«bandits»?
Mme Taché-Piette: C'est justement dans ce but-là
qu'on...
M. Blais: De les protéger?
Mme Taché-Piette: Non, je veux dire pour contrer
ça. On dit que lorsque c'est contre la sécurité ou la
santé d'une personne que le renseignement soit donné on ne le
donnera pas dans ces cas-là.
M. Blais: Bon. Ç'a du bon sens.
M. Cannon: Là, j'ajouterai, M. le député de
Masson...
Le Président (M. Doyon): M. le ministre.
M. Cannon:... une intention de notre part de travailler à
l'organisation d'un colloque qui traitera des médias et vie
privée. Et, justement, les questions que vous pouvez avoir et que vous
avez soulevées, ce colloque sera saisi de toute cette
question-là. C'est mon prédécesseur qui avait
annoncé l'intention gouvernementale de le faire et je souscris
entièrement à cette possibilité prévue au printemps
1991.
M. Blais: II y a un amendement au paragraphe 9°: «d'un
témoin ou d'un dénonciateur».
«Dénonciateur» est-il enlevé ou pas? Parce qu'il a
été barré.
Mme Taché-Piette: Non, on le laisse, le
dénonciateur.
M. Cannon: Non, on le laisse. M. Blais: Vous le
laissez?
Mme Taché-Piette: Le dénonciateur, c'est celui qui
se rend à la police et qui dénonce un acte criminel.
M. Blais: C'est parce qu'il était rayé. Sur ma
feuille, je pensais qu'on l'avait enlevé de l'amendement. Non?
Mme Taché-Piette: Ah non, il reste là, M. le
député.
M. Blais: II reste là. M. le directeur
général, ça va?
Une voix: Ha,ha, ha!
Le Président (M. Doyon): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article est adopté, tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 15, maintenant. M. le
ministre.
M. Cannon: Alors, à l'article 15, ça devenait
extrêmement fastidieux, plutôt, de la part des gens de la
Commission, de tenir un registre qui indiquait qui avait accès à
quelle information. Par exemple, je pense que l'exemple qui pourrait vous
être fourni, c'est celui d'une personne dans un hôpital. Dans un
hôpital, par exemple, si vous, M. le député de Masson,
êtes hospitalisé aux soins cardio-vasculaires, ce n'est pas de
grand intérêt pour les personnes qui travaillent en
gériatrie de connaître votre fichier médical. Donc, la
question reste à savoir qui a le droit de regarder des informations
nominatives et, dans ce sens-là, on limite, par l'introduction de cet
article, les renseignements nominatifs et on détermine qui a
accès à ces renseignements, bien sûr, sans le consentement
des personnes concernées. Alors, c'est une mesure qui se veut un
allégement, d'une part, mais aussi une restriction au niveau des
informations nominatives.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 15 est
adopté. L'article 16. Il y a un amendement, M. le ministre.
M. Cannon: Oui. Mme Piette.
Le Président (M. Doyon): Mme Piette.
Mme Taché-Piette: Lorsqu'un organisme public,
présentement, va chercher les renseignements nominatifs, fait ce qu'on
appelle de la cueillette de renseignements nominatifs, il est toujours
obligé, en vertu de l'article 65, de préciser qui il est, ce
qu'il va faire avec les renseignements, à qui ils vont aller, etc.,
pourquoi. Le ministère de la Justice, conjointement avec le
ministère de la Santé et des Services sociaux, nous a
demandé d'introduire une exception à ce principe en faveur des
employés du gouvernement qui font de la recherche
d'antécédents biologiques, dans le cas, par exemple, du Mouvement
Retrouvailles. Alors, pour protéger la vie privée des gens au
sujet desquels ils viennent recueillir de l'information, on vient les
autoriser, par cet article, à ne pas divulguer qui ils sont, dans quel
but ils recueillent les renseignements et ce qu'ils vont faire avec, à
qui ils vont les donner, etc. Cependant, nous, on avait parlé de
dossiers d'adoption dans le projet de loi 62 et la Ligue des droits et
libertés, en commission parlementaire, nous a suggéré de
le restreindre encore plus aux seuls cas de recherche
d'antécédents biologiques. Alors, la recherche
d'antécé-
dents biologiques est vraiment le seul cas dans lequel un organisme
public ne sera pas obligé de fournir les renseignements prévus
à l'article 65.
Le Président (M. Doyon): M. le député.
M. Blais: En fait, c'est simple. Supposons que, moi, j'ai
quelques enfants qui traînent à travers le monde...
Mme Taché-Piette: C'est ça.
M. Blais: ...et ils savent que c'est un M. Yves Blais qui est
père. Ils cherchent, ils viennent au parlement, ils demandent: Est-ce
qu'il y a un M. Yves Blais qui a déjà été
député ici?
Mme Taché-Piette: Oui.
M. Blais: Et ils ne sont pas obligés de dire pourquoi.
Mme Taché-Piette: Ils ne sont pas obligés
dédire...
M. Blais: Même si je suis encore député, il y
en a qui me cherchent parce que je ne pose pas de questions souvent,
alors...
Mme Taché-Piette: Ils ne seront pas obligés de
dire: C'est parce qu'il y a monsieur X qui le recherche, peut-être qu'il
est son père, etc. Ils ne seront pas obligés de dire
ça.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. Donc, l'amendement
est adopté. Est-ce que l'article est adopté, tel
qu'amendé? L'article 17. À l'article 17, il n'y a pas
d'amendement. M. le ministre, sur l'article 17.
M. Cannon: Oui. Mme Piette.
Le Président (M. Doyon): Mme Piette.
Mme Taché-Piette: Présentement, cet article
confère certaines obligations à un organisme public lorsque
celui-ci confie un mandat de gestion administrative et que, dans le cadre de ce
mandat de gestion administrative, il fournit des renseignements nominatifs. La
première chose qui nous a été dite par la Commission
d'accès à l'information à l'égard de cet article,
c'est que la notion de mandat administratif, c'est très difficile
à déterminer. Personne ne sait exactement ce que c'est. Alors, ce
qui nous a été proposé par la Commission d'accès,
c'est simplement de réduire cette notion à la notion de mandat.
Quand un organisme public confie un mandat qui va impliquer que le mandataire
est en possession de renseignements nominatifs, on va prévoir que dans
chaque cas il va y avoir des obligations pour lui de respecter la loi sur
l'accès et, notamment, la protection des renseignements personnels parce
qu'il faut bien se rendre compte qu'un mandataire, ce n'est pas un organisme
public. En principe, il n'est pas régi par la loi sur l'accès,
mais s'il détient un mandat d'un organisme public, on va prévoir
dans le contrat qu'il est obligé de respecter la loi sur l'accès
et, notamment, d'observer toutes les dispositions qui concernent la protection
des renseignements personnels.
M. Blais: Ci devant la loi, adopté.
Le Président (M. Doyon): Donc, l'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 18.
M. Cannon: À l'article 18, M. le Président,...
Le Président (M. Doyon): II y a un amendement, je
crois.
M. Cannon: Oui, il y a un amendement. Je veux simplement
expliquer un peu le fond avant de passer à l'amendement, si vous le
permettez.
Le Président (M. Doyon): D'accord.
M. Cannon: Au moment où on se parle, l'organisme public
doit inscrire, dans un registre des règles établies par la
Commission, toute communication de renseignement nominatif. La tenue d'un
registre pour les communications de renseignements paraît essentielle
à l'exercice d'un contrôle a posteriori pour la Commission.
Toutefois, l'expérience démontre qu'il est inutile dans le cadre
des échanges usuels concernant la gestion du personnel, par exemple, au
niveau de la déduction à la source, montant de la RRQ que vous
contribuez, etc Alors, c'est toujours les mêmes communications
obligatoires. Alors, ce que nous voulons faire maintenant, c'est un
allégement de toute cette procédure-là. Il y a des choses
également qui touchent le couplage. Alors, je laisse Mme Piette
continuer à expliquer l'essentiel de l'amendement.
Le Président (M. Doyon): Mme Piette.
Mme Taché-Piette: L'allégement proposé va
dispenser l'organisme public d'expliquer dans le registre pourquoi il transmet
des renseignements à une personne qui doit faire le calcul
d'impôt, de la RRQ et de la RAMQ, lorsque c'est fait dans le cadre du
calcul de la paye. C'est pour ça qu'on passe par une personne ou un
organisme pour imputer au compte d'un membre de cet organisme un montant dont
la loi oblige la retenue ou le versement. On ne sera pas obligé de
mentionner ça dans le registre.
Également, on supprime le paragraphe 5°, c'est-à-dire
les raisons qui empêchent l'organisme
de recourir au consentement de la personne concernée. C'est
évident que si ce sont des communications usuelles, on ne va pas
demander le consentement à chaque fois.
Le Président (M. Doyon): Merci, madame. M. le
député.
M. Blais: Ça veut dire, supposons, on fait une
déduction sur une allocation qu'on est obligé de payer à
la divorcée ou le contraire; là on n'a pas besoin du
consentement, on se doit de le fournir. Est-ce aussi dans ce
sens-là?
Mme Taché-Piette: Ce n'est pas vraiment dans ce
sens-là.
M. Blais: Je regarde: "à l'exception de la communication
d'un renseignement nominatif requis par une personne ou un organisme pour
imputer, au compte d'un membre d'un organisme..." vous avez dit: la paye,
etc.
Mme Taché-Piette: C'est pour le calcul de la paye. Disons
que je suis une employée du gouvernement, il y a des gens qui ont
accès à mon dossier qui est détenu par le ministère
des Communications pour calculer mon salaire. Alors, on ne sera pas
obligé d'inscrire dans un registre les raisons pour lesquelles chaque
personne a accès à mon dossier chaque fois pour calculer mon
salaire.
M. Blais: Oh, oh! Ce sont les noms des personnes qui ont...
O.K.
Mme Taché-Piette: Ce sont des communications qui sont trop
usuelles.
M. Blais: Ça m'a pris deux lumières pour
comprendre, mais je l'ai très bien compris la deuxième fois.
C'est pour moi adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 18 est-il
adopté, tel qu'amendé, M. le député?
M. Blais: Tel qu'amendé, adopté.
Le Président (M. Doyon): Merci. J'appelle l'article
19.
M. Cannon: À l'article 19, il s'agit d'une tentative
d'allégement dans les procédures. Alors, Mme Piette.
Le Président (M. Doyon): Mme Piette.
Mme Taché-Piette: L'article 68.1 est un article qui oblige
toute personne qui veut faire des communications aux fins de couplage, à
conclure une entente. Cette entente-là doit faire l'objet d'un avis de
la Commission d'accès à l'information et, subséquemment,
faire l'objet d'un décret du gouvernement. Il y avait eu une tentative
d'allégement de cette procédure-là en gardant cependant
toute la protection qui est prévue à l'article dans les cas de
couplage pour recherche de contrevenant.
Cette proposition de modification a fait l'objet de nombreuses critiques
et de nombreuses réserves en commission parlementaire, de sorte que le
ministre des Communications a décidé de la retirer. L'article
reste tel quel. Tous les échanges de renseignements pour fins de
couplage devront faire l'objet d'un avis à la Commission d'accès
à l'information et, éventuellement, d'un décret.
Une voix: II reste tel quel.
Mme Taché-Piette: C'est une proposition de modification
qui est retirée. (11 heures)
M. Blais: En fait, nos fichiers, si on se parle un peu en dehors
de la loi, il y a combien d'organismes privés qui les ont
déjà et qui ont contourné je ne sais pas combien de choses
pour les avoir? On se fait appeler par n'importe quel genre de compagnie, les
cartes de crédit, etc. Ils ont nos fichiers, ils les ont.
Mme Taché-Piette: Ce sont des organismes privés,
ils ne sont pas régis par la loi.
M. Blais: Oui, mais ils les ont quand même, je veux
dire.
Mme Taché-Piette: Ils ne sont pas régis par la loi,
malheureusement.
M. Blais: On a beau mettre des restrictions sur les fichiers
personnels dans les affaires gouvernementales, ils les trouvent de façon
détournée. Je pense que c'est une chose qu'on doit se dire. M. le
Président.
Le Président (M. Doyon): Ça arrive à tout le
monde. On connaît le processus.
M. Blais: Alors, on s'autoprotège ici et on a raison. Mais
quelqu'un qui veut avoir mon fichier, il va l'avoir pareil. Est-ce qu'on peut
se dire ça, ici en commission?
Mme Taché-Piette: Mais ça, c'est vraiment un autre
sujet qui devra probablement faire l'objet d'une législation
ultérieurement.
M. Blais: C'est un autre sujet, mais c'est les mêmes
renseignements.
M. Cannon: Non. Si je comprends ce que vous êtes en train
de dire, M. le député de Masson, c'est que déjà une
entreprise privée peut posséder des renseignements sur votre
personne, des renseignements à caractère nominatif, et
qu'elle utilise pour des fins, par exemple, commerciales. On a
décidé de vous faire un envoi de compagnie d'assurances, on a
décidé de vous faire tenir d'autres documents, etc., pour vous
solliciter. C'a fait l'objet, et mon prédécesseur l'avait
indiqué on l'a fait... C'est toute la question de commercialisation,
d'une part, et d'autre part, c'est la question des renseignements
privés. On n'a pas encore de projet de loi là-dessus. Je sais que
vous l'avez indiqué dans votre présentation, dans vos notes
préliminaires. C'est un souci que je peux partager à certains
égards.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le ministre. Sur cet
article, ayant assisté - M. le ministre, vous me permettrez une courte
intervention - aux présentations qui ont été faites, je
comprends les inquiétudes qui ont été manifestées.
D'un autre côté, je suis aussi fort sensible aux problèmes
auxquels font face divers ministères qui sont dans une situation
où ils doivent payer des bénéfices à une
clientèle quelconque, sans pour autant avoir l'occasion de
vérifier d'une autre manière s'il y a des abus concernant
ça. Parce que l'article 68, qu'on amendait ici avec l'article 68.1,
permettait justement au ministre - on parle du ministre de la Santé et
des Services sociaux, par exemple - d'avoir certains renseignements du
ministère de la Sécurité du revenu pour pouvoir coupler
ces renseignements-là et voir s'il n'y avait pas des abuseurs quelque
part et même au-delà de ça, des fraudeurs. Que quelqu'un
faisait remplir 3000 prescriptions pharmaceutiques par année, qui
s'adonnait à être en même temps un assisté social et,
qu'à ce moment-là, à cause de son statut d'assisté
social, ces prescriptions-là étaient payées
automatiquement.
Moi, je suis complètement d'accord. Je sais que vous avez
songé à tout ça, mais je veux quand même le dire: La
protection des renseignements privés doit primer, sauf qu'il faut aussi
protéger les contribuables qui sont souvent victimes d'abus. C'est eux
qui paient la note finalement. L'idée là-dedans, ce
n'était pas de priver qui que ce soit des bénéfices
auxquels ils ont droit, c'était d'éviter des abus, c'était
d'éviter des fraudes, c'était de savoir ce que les gens faisaient
avec le bénéfice qu'ils retiraient.
Là, on va devoir chaque fois intervenir devant la Commission
d'accès à l'information qui, elle, est là pour
protéger. Sa préoccupation, ce n'est pas la bonne administration
de la province. Ce n'est pas sa préoccupation. Sa préoccupation,
c'est de protéger les renseignements privés. La seule
inquiétude que j'ai, c'est comment va s'y prendre le ministre - parce
qu'on dit qu'on prend cet exemple, le ministre de la Santé et des
Services sociaux - pour s'assurer qu'il n'y a pas d'abus dans le paiement des
bénéfices, par exemple pour certains produits
pharmaceutiques?
Mme Taché-Piette: II va pouvoir les faire, les couplages,
M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Oui.
Mme Taché-Piette: L'article prévoit, justement
l'article 68.1, tel quel, prévoit qu'il peut les faire.
Le Président (M. Doyon): Avec l'accord...
Mme Taché-Piette: Avec une approbation, une entente
écrite qui aura reçu une approbation favorable de la Commission
d'accès à l'information. Et, comme on va le voir au prochain
article, s'il advenait que la Commission d'accès à l'information
donne un avis défavorable, l'organisme en question aura toujours le
pouvoir d'aller devant le gouvernement et d'obtenir un décret
gouvernemental.
Le Président (M. Doyon): Cette possibilité reste
ouverte.
Mme Taché-Piette: Oui.
Le Président (M. Doyon): C'est très important parce
que... Il est bien sûr que c'est toujours l'exception de gens qui abusent
d'une situation qui défavorise. Ça, il n'est pas question
d'étendre généralement que les abus sont faits par tout le
monde. Si on parie des assistés sociaux, ils ont assez d'être dans
la misère sans qu'on leur mette toutes les opprobres sur la tête.
Mais il y en a qui, justement, leur donnent mauvaise réputation en
abusant du système, en sachant parfaitement bien comment il fonctionne
et en tirant des bénéfices personnels de ça en faisant un
trafic de pilules, en faisant un trafic de toutes sortes de choses. Et c'est
important, aussi, qu'on mette un frein à ça, parce que ça
existe, malheureusement.
Alors, l'article 68 tel qu'amendé permettait d'aller plus
rapidement à l'atteinte de ce but-là. Maintenant, le
détour reste obligatoire par la Commission d'accès à
l'information.
Mme Taché-Piette: Toujours, dans tous les cas.
Le Président (M. Doyon): Sans garantie que la Commission
va avoir la même vision, les mêmes inquiétudes, que le
ministre, par exemple, de la Santé et des Services sociaux peut avoir
à cet égard-là. Parce qu'eux, leur optique, c'est la
protection des renseignements. Tandis que le ministre de la Santé et des
Services sociaux, lui, son optique, quand il veut faire du couplage, c'est de
diminuer ou de faire cesser les abus. Alors, dans les circonstances, les deux
ne sont pas toujours dans le même sens.
Mme Taché-Piette: C'est pourquoi on conserve, dans la loi,
la possibilité, même en cas
d'avis défavorable de la Commission d'accès...
Le Président (M. Doyon): De le faire par
décret.
Mme Taché-Piette: D'aller par décret.
Le Président (M. Doyon): Bon. Très bien. Alors,
c'est tout ce que... Mais c'est un peu ça tout le problème. Est
ce que l'article esr adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'amendement est adopté.
L'article est adopté.
M. Cannon: Oui, on l'a supprimé, M. le
Président.
Le Président (M. Doyon): Oui, c'est ça, suppression
de l'article 19. L'article 20. Est-ce qu'il y a des amendements, M. le
ministre?
M. Cannon: Oui. Mme Piette.
Échange de renseignements entre organismes
publics
Mme Taché-Piette: Vous parliez tout à l'heure, on a
parlé à plusieurs égards de la nécessité
d'alléger et de rendre un petit peu plus rapide la procédure
d'approbation des ententes pour .échange de renseignements entre
organismes publics. Présentement, chaque entente dort faire l'objet d'un
avis de la Commission d'accès à l'information, et suite à
cet avis-là, qu'il soit favorable ou non, toutes les ententes
d'échange de renseignements doivent aller devant le Conseil
exécutif pour faire l'objet d'un décret. Dans le but
d'alléger cette procédure, on propose que, lorsqu'une entente
d'échange de renseignements fait l'objet d'un avis favorable de la
Commission d'accès à l'information, on ne soil plus obligé
d'aller devant le gouvernement et d'obtenir un décret.
Par contre, si on est en présence d'un avis défavorable de
la Commission d'accès à l'information, à ce
moment-là, on pourra... L'organisme concerné pourra aller devant
le Conseil exécutif et obtenir un décret, malgré l'avis
défavorable de la Commission d'accès à l'information, le
cas échéant. Cet article-là fait l'objet d'un amendement
qui nous a été proposé en commission parlementaire
à l'effet que, dans tous les cas, l'avis de la Commission d'accès
à l'information, qu'il soit favorable ou défavorable, soit
déposé à l'Assemblée nationale et que l'entente
soit toujours publiée dans la Gazette officielle du Québec. Comme
ça, le souci de transparence est protégé à tous
points de vue. Et on a vraiment allégé la procédure.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le
député. Donc, l'article 20 est amendé et adopté tel
qu'amendé.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 21.
Mme Taché-Piette: Cet article-là fait l'objet d'une
certaine simplification de l'identification des personnes qui ont accès
aux renseignements personnels, on en a parlé tout à l'heure. On a
fait les modifications que le ministre propose. Elles sont de deux ordres.
D'abord, il restreint le nombre de personnes qui auront accès au dossier
de renseignements nominatifs. Par contre, il prévoit que certaines
personnes, qui ont accès aux renseignements nominatifs dans l'exercice
de leurs fonctions et de façon constante et usuelle, ne seront plus
obligées de s'identifier dans un registre. Par contre, il faut garder en
mémoire que l'organisme sera toujours obligé, dans les
déclarations qu'il fait à la Commission d'accès à
l'information, de déclarer quel type de personne a accès au
dossier de renseignements nominatifs.
Le Président (M. Doyon): M. le député.
L'article 21 est donc adopté. L'article 22. M. le ministre.
M. Cannon: Oui, alors l'article 22, c'est la même chose, M.
le Président.
Mme Taché-Piette: C'est le même article. Mais comme
il touchait deux articles, on a fait... Excusez-moi, ça, c'était
l'article 21. Excusez-moi, ce n'est pas la même chose. C'est la
déclaration qui doit être faite à la Commission qui est
simplifiée.
M. Cannon: M. le député de Masson?
Le Président (M. Doyon): Est-ce que vous voulez d'autres
explications supplémentaires, M. le député?
M. Blais: Non, c'est une phraséologie différente,
une simplification.
Une voix: C'est ça.
Le Président (M. Doyon): L'article 22 est-il
adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Article 23?
Droits de la personne concernée par un
renseignement nominatif
M. Cannon: Alors, ici à l'article 23, on définit le
droit de toute personne à recevoir des
renseignements qui la concernent et... En gros c'est ça.
Mme Taché-Piette: Comme on a supprimé l'obligation
pour les personnes qui vont voir les registres de s'inscrire, c'est
évident qu'il faut faire une modification de concordance ici pour
prévoir que la personne ne peut plus exiger de savoir qui est
allé voir dans son registre.
M. Blais: Sur une concordance, adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 24, M.
le ministre?
M. Cannon: Alors, ça c'est toujours... vous vous rappelez,
à l'article 10 où l'on parlait de l'un ou l'autre ou des deux;
alors il s'agit d'un article de concordance.
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 24,
adopté. Article 25. Il y a un amendement, je crois, 25. 1
M. Cannon: Non, il n'y a pas d'amendement à l'article
25.
Le Président (M. Doyon): II n'y a pas d'amendement
à l'article 25. Alors il s'agit simplement d'un nouvel article. Mme
Piette?
Mme Taché-Piette: Oui, il s'agit d'un nouveau principe que
l'on établit ici. Présentement, en vertu de la Loi sur
l'accès, lorsqu'un organisme public rend une décision qui affecte
les droits d'une personne, la personne n'a pas accès aux avis et aux
recommandations qui ont été émises à son sujet et
qui ont motivé cette décision-là de l'organisme public.
Alors, on introduit ici une modification de la loi pour que, lorsqu'il y a une
décision administrative qui est rendue au sujet d'une personne, cette
personne-là, après le prononcé de la décision, ait
accès aux avis, aux recommandations et aux opinions qui ont
été émis à son sujet et qui ont donné lieu
à la décision. Il s'agit d'une modification bien importante.
Parce que, c'est évident que d'avoir accès aux avis et aux
recommandations, c'est ça qui est important pour pouvoir aller en appel
éventuellement.
M. Blais: Vous me laissez quelques secondes?
Mme Taché-Piette: Mais bien sûr. M. Blais:
Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article est adopté.
Merci, M. le député. Article 26. À 25. 1, je crois qu'il y
a un article à ajouter là. M. le ministre.
M. Cannon: Alors, au fait, on l'harmonise avec 86. 1 pour que 87
ne fasse pas échec à 86. 1. Adopté.
M. Blais: D'accord.
Le Président (M. Doyon): Adopté, 25 1 L'article 26,
M. le ministre?
M. Cannon: Alors, c'est l'amendement et l'article qui sont
adoptés.
Le Président (M. Doyon): L'amendement et l'article 25. 1
c'est-à-dire.
M. Cannon: L'article 26. C'est toujours une concordance...
Mme Taché-Piette: C'est le pendant de la modification
qu'on a apportée précédemment et qui va, ici aussi,
obliger le responsable d'aider un requérant qui veut avoir des
renseignements nominatifs à identifier le renseignement nominatif auquel
il désire avoir accès. C'est le pendant de ce qu'on a fait
à l'égard des documents administratifs.
M. Blais: Des documents. Vous avez le pendant pour les personnes:
"après le mot "demande", des mots "et l'identification du renseignement
demandé".
M. Cannon: C'est le pendant de 44...
M. Blais: On aurait pu marquer "de la personne demandée,
de la personne recherchée". Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 26 est donc
adopté. Article 27, M. le ministre?
M. Cannon: Encore une fois, il s'agit d'un article de
concordance. C'est une abrogation de concordance, si vous le voulez.
Mme Taché-Piette: Ça suit l'abrogation des articles
74 et 75.
M. Blais: Oui, très facile. Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. Article 28, M. le
ministre?
M. Cannon: Alors, vous vous rappellerez que, plus tôt, on
avait discuté de la destruction des documents tant que ceux-ci
n'étaient pas épuisés. Alors, encore une fois, il s'agit
d'un article de concordance, 102. 1.
Mme Taché-Piette: On fait la même chose à
l'égard des renseignements nominatifs.
Le Président (M. Doyon): M. le député de
Masson?
M. Blais: II ne lit pas vite.
Le Président (M. Doyon): On n'est pas dans le feu. Donc,
l'article 28 est adopté. Article 29, M. le ministre?
Pouvoirs de la Commission
M. Cannon: Alors là, encore une fois, c'est la question de
l'enregistrement que nous avons vu plus tôt et ses concordances,
l'abrogation de 75.
Mme Taché-Piette: II y aurait tout simplement la mention
de... la référence à l'article 75.
M. Blais: Oui, oui, adopté.
Le Président (M. Doyon): Article 29, adopté.
Article 30. M. le ministre.
M. Cannon: Alors dans ça, c'est le caractère abusif
des demandes. Je vais laisser Mme Piette vous expliquer un peu la toile de
fond.
Le Président (M. Doyon): Mme Piette.
Mme Taché-Piette: La Commission a présentement le
pouvoir de déclarer que certaines demandes sont abusives. Le
problème, c'est que, à chaque fois, la Commission doit
siéger à trois membres pour déclarer qu'une telle demande
est abusive. Or, il y a déjà de nombreux pouvoirs - par exemple,
le pouvoir d'ordonnance, le pouvoir de révision - que la Commission peut
exercer à un seul commissaire, de sorte qu'on modifie ici l'article pour
que la Commission puisse déléguer un commissaire pour juger du
caractère abusif d'une demande d'accès.
M. Blais: Et si ce commissaire la juge abusive, on peut toujours
aller au tribunal pour faire...
Mme Taché-Piette: On peut aller en appel, bien
sûr.
M. Blais: On peut aller en appel. Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 30 est adopté.
Article 31.
M. Cannon: Alors, ça, encore une fois, c'est
l'allégement du fardeau administratif, c'est le répertoire qui
est détenu par l'organisme public.
Le Président (M. Doyon): Mme Piette.
Mme Taché-Piette: Présentement, cet
article-là prévoit d'une façon vraiment contrai- gnante
tout ce que le registre des fichiers doit contenir. Alors, on simplifie
l'article de façon à ce qu'effectivement la Commission doive,
à tous les deux ans, publier un répertoire et qu'elle doive
décrire les fichiers de renseignements personnels qui sont
détenus par les organismes, mais on enlève toutes les
spécifications de ce qui doit être dans le fichier; la Commission
verra, elle, à mettre ce qui est important dans le registre. C'est un
article qui est tout simplement moins contraignant pour la Commission
d'accès.
M. Blais: Je m'excuse...
Le Président (M. Doyon): M. le député...
M. Blais: ...de vous demander la question, parce que je n'ai pas
assisté à la consultation. Est-ce qu'il y a eu un peu de
protestation là-dessus par les organismes, ou s'ils ont dit qu'ils
faisaient entièrement confiance à...
Mme Taché-Piette: Non, de ceux qui ont fait un commentaire
et qui l'ont un peu retiré par la suite parce qu'ils ne sont pas venus
à la commission parlementaire, c'est le Barreau du Québec qui a
dit: Mais, pourquoi est-ce qu'on ne garderait pas le statu quo? C'est que,
jusqu'à maintenant, je pense qu'on peut faire confiance à la
Commission d'accès à l'information à l'effet qu'elle va
mettre dans le fichier tout ce qui est important de savoir pour... Ce qui est
important, c'est qu'on puisse avoir une description des fichiers de
renseignements, mais ce n'est pas nécessaire de prévoir tout ce
qui doit être normalement dans le fichier.
M. Cannon: Vous savez, M. le député de
Masson, par les temps qui courent, le statu quo, c'est quelque chose
qu'on doit rejeter du revers de la main.
M. Blais: Surtout, si vous avez bien lu, à la fin de
l'article 132, c'est marqué 1982, c.30, a. 132. Alors, 1982 était
vraiment une année à rejeter aussi du côté
constitutionnel.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Doyon): Je suis complètement
d'accord avec vous, les communications vont bien.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Doyon): L'article 31 est-il
adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Article 32. M. le ministre.
Révision et appel
M. Cannon: Alors, une chose dont on a fait l'observation, c'est
que les décisions que rendait la Commission d'accès à
l'information n'avaient pas le caractère exécutoire,
c'est-à-dire qu'on ne pouvait pas, par exemple, envoyer un huissier
appliquer la décision qui avait été rendue. Alors, nous
introduisons donc, ici, une modification à l'article pour permettre que
la décision soit homologuée et que, par conséquent,
ça devienne une décision du tribunal, notamment de la Cour
supérieure, que l'huissier va pouvoir exécuter.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Bradet): Article 32, adopté.
L'article 33. M. le ministre.
M. Cannon: Bon, alors ici, c'est l'appel des décisions.
Mme Piette peut peut-être...
Mme Taché-Piette: II y avait de nombreuses critiques. On
arrive dans le chapitre de l'appel. L'appel des décisions de la
Commission d'accès à l'information devant la Cour du
Québec. Les critiques qui ont été faites à
l'égard du chapitre de l'appel en... Pardon?
M. Cannon: On peut peut-être suspendre deux minutes, M. le
Président?
(Suspension de la séance à 11 h 20)
(Reprise à 11 h 22)
Le Président (M. Doyon): Est-ce que l'article 32 a
été adopté?
M. Cannon: Oui.
Le Président (M. Doyon): Nous en sommes donc à
l'article 33, M. le ministre.
M. Cannon: Et Mme Taché-Piette était en plein
milieu de son explication lorsque nous avons dû suspendre.
Le Président (M. Doyon): Merci. Alors, Mme
Taché-Piette, vous pouvez continuer.
Mme Taché-Piette: J'étais en train de vous donner
une explication qui va vraiment valoir pour plusieurs articles. Je vous disais
qu'au chapitre de l'appel, la critique qui a été apportée
en général et qui a été fournie surtout par la
Commission d'accès à l'information, qui a beaucoup
d'expérience en matière d'appel devant la Cour du Québec,
c'était que les procédures d'appel étaient trop longues,
trop compliquées et qu'elles coûtaient trop cher aux
contribuables. De sorte que beaucoup de contribuables ont de la
difficulté à aller en appel, et que, des fois, ce sont des
mesures dilatoires, par exemple, de la part d'un organisme qui ne veut pas
donner accès à un document et qui institue des grandes
procédures d'appel qui n'en finissent plus. Suite à ces
représentations qui avaient surtout été faites, au moment
des auditions de la commission de la culture, dans le mémoire de la
Commission d'accès, la commission de la culture a proposé des
aménagements qui ont vraiment pour objet et pour effet de simplifier et
de raccourcir les délais et la procédure d'appel devant la Cour
du Québec. Entre autres, ici, on a le premier. Présentement, les
requêtes pour permission d'aller en appel doivent être entendues
par trois juges de la Cour du Québec Ça, c'est très long
de pouvoir réunir un banc de trois juges. Alors, on simplifie l'article
en disant que, dorénavant, l'appel pourra être interjeté
devant un seul juge. Ça va déjà être beaucoup plus
simple.
M. Blais: Adopté
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 34.
M. Cannon: L'article 34, c'est un article de concordance.
Le Président (M. Doyon): Est-il adopté? M.
Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 35, M. le ministre.
M. Cannon: Alors, ici, en appel... Il y a beaucoup d'appels
futiles qui sont présentés. Alors, ce que nous proposons donc,
c'est d'inscrire les raisons de cet appel dans la requête
M. Blais: Dans la requête pour appeler? M. Cannon:
Oui, pour permission d'appeler
M. Blais: Ça n'existait pas dans la loi avant,
ça?
Le Président (M. Doyon): Mme Taché-Piette.
Mme Taché-Piette: Non, les gens mettaient une...
M. Blais: C'est tout de même curieux
Mme Taché-Piette: Non. Présentement, les gens
faisaient une requête pour permission d'appeler, mais n'étaient
pas obligés, dans leur requête, de spécifier exactement les
motifs pour lesquels ils allaient en appel et ce sur quoi ils voulaient aller
en appel, de sorte qu'ils pouvaient
vraiment y aller pour des raisons futiles. Alors, là, on les
oblige à le faire, de sorte que s'il y a des appels futiles, le juge qui
entend la requête pour permission d'appeler va pouvoir en disposer
immédiatement.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 35 est adopté.
L'article 36.
M. Cannon: Alors, c'est tout à fait normal qu'au moment de
la requête d'appel, on suspende l'exécution et cela, pour une
période de 30 jours.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 37, M.
le ministre.
M. Blais: Mon patron vient de me dire que c'était
correct.
M. Cannon: Bon, c'est bien. Encore une fois, il s'agit de la
procédure d'appel.
Le Président (M. Doyon): Mme Taché Pierte.
Mme Taché-Piette: Oui, qui est allégée et...
M. Cannon:
C'est le dossier conjoint.
Mme Taché-Piette:
...qui est simplifiée.
M. Cannon: Oui.
Mme Taché-Piette: Autrefois, on devait transmettre quatre
exemplaires pour tenir lieu de dossier conjoint. Maintenant, on envoie tout
simplement les pièces de la contestation. On n'est plus obligé de
faire de dossier conjoint. C'est allégé, c'est simplifié.
On envoie simplement les pièces de la contestation.
M. Blais: On change les quatre exemplaires par les...
Mme Taché-Piette: Simplement les... M. Blais:
...pièces pertinentes, en fait. Mme Taché-Piette: Oui,
c'est ça. M. Blais: C'est ça. Et en un exemplaire. Mme
Taché-Piette: C'est ça.
M. Blais: Mais est-ce que je peux vous demander - vous avez une
expérience - pourquoi on demandait quatre exemplaires et ça
donnait quoi?
Mme Taché-Piette: C'était parce qu'il y avait trois
juges.
M. Blais: II y avait trois juges.
Mme Taché-Piette: Alors, il en fallait un par juge et un
autre pour le greffier.
M. Blais: O.K. En fait, c'est un peu un article de concordance
avec...
Mme Taché-Piette: Oui.
M. Blais: ...ce qui vient de passer aux articles 33 et 34.
Mme Taché-Piette: Exactement. M. Blais:
Adopté
Le Président (M. Doyon): Donc, l'article 37...
Mme Taché-Piette: Tout va être moins cher et tout va
être plus simple depuis qu'on a un juge.
Le Président (M. Doyon): L'article 37 est adopté.
L'article 38.
M. Cannon: Toujours dans la même veine. Comme vous le
savez, la péparation du mémoire coûte des gros sous,
parfois. Alors, c'est la suppression du mémoire. C'est une concordance
à la suite des autres.
Le Président (M. Doyon): M. le député.
M. Blais: Ah! oui. C'est encore une espèce de concordance.
Non?
M. Cannon: Oui, c'est ça.
M. Blais: Bien, oui. C'était quatre avant, et là...
O.K.
M. Cannon: Voilà. M. Blais: O.K. Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 38 est adopté.
Article 39.
M. Cannon: C'est toujours de la concordance. On change les mots
"des trois juges" par les mots "du juge".
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 39 est adopté.
Article 40, M. le ministre.
Désignation par le gouvernement des organismes
publics qui peuvent retenir certains renseignements
M. Cannon: Ici, il s'agit des règlements. Les
renseignements qu'on a vus à l'article 28, on les retrouve ici
maintenant.
Mme Taché-Piette: II faut créer le pouvoir de faire
le règlement.
M. Cannon: Alors, on crée le pouvoir de faire le
règlement.
M. Blais: La création d'un organisme... C'est la
Commission d'accès qui va désigner, suivant les normes?
Mme Taché-Piette: Non, il s'agit tout simplement... Vous
vous souvenez que tout à l'heure, on a parlé du principe selon
lequel il serait nécessaire, souhaitable d'autoriser certains organismes
publics qui ont des gros problèmes de vols à retenir certains
renseignements. Pour le faire, il va falloir déterminer des normes selon
lesquelles ils vont pouvoir faire ça et qui va pouvoir le faire.
M. Blais: Qui va déterminer les normes? La Commission?
Mme Taché-Piette: Le gouvernement. Ça va être
un règlement du gouvernement. Alors, pour que le gouvernement puisse
adopter un tel règlement, il faut lui donner le pouvoir.
M. Blais: Par le gouvernement, vous voulez dire le
ministère des Communications?
Mme Taché-Piette: Pardon?
M. Blais: Par le gouvernement, vous voulez dire le
ministère des Communications? Non?
Mme Taché-Piette: Non, le gouvernement. Le
ministère des Communications pourra le proposer, l'initier. Mais c'est
le gouvernement qui va l'adopter, conformément à toute la
procédure de la Loi sur les règlements. La prépublication
est ici.
M. Blais: Et l'écriture de ce règlement, M. le
ministre, est-ce que c'est prévu dans les six mois qui viennent ou dans
l'année qui vient? Ou est-ce qu'il y a...
Mme Taché-Piette: On a un projet.
M. Blais: Le projet, c'est quoi? On pourrait avoir quelques mots
là-dessus, s'il vous plaît?
Mme Taché-Piette: Oui. Grosso modo, le genre de
règlement - c'est un brouillon - que le ministre songe à proposer
au gouvernement serait un règlement qui définirait, d'abord, quel
genre d'organisme sera autorisé à se prévaloir de
l'article 28. En gros, il faudrait que ce soient des organismes qui, d'abord,
possèdent un service permanent de sécurité interne
formé de plusieurs personnes et dont l'objet est justement de
prévenir, de détecter, de réprimer le crime ou les
infractions à l'intérieur de l'organisme.
Deuxièmement, il va falloir que les organismes justifient un
problème réel et sérieux de vol, de fraude ou de
corruption à l'intérieur de l'organisme. Troisièmement, il
va falloir, en plus, qu'ils soient désignés par le gouvernement
dans une annexe au règlement. Alors, le gouvernement va avoir à
se prononcer. Ça aura été prépublié,
ça aura fait l'objet d'une consultation. Ce n'est pas n'importe qui qui
va pouvoir s'en prévaloir.
Une fois que ces organismes auront été
désignés dans le règlement, ils auront le droit,
effectivement, au terme d'une enquête, de retenir certains renseignements
sur une personne, tant et aussi longtemps que l'action n'aura pas
été prise. Ils ne pourront pas détenir comme ça des
renseignements secrets sur une personne indé finiment. Le ministre songe
à proposer qu'ils puissent le faire seulement pendant un an,
c'est-à-dire le temps pendant lequel on a le droit d'instituer une
action, une plainte pénale, en vertu du nouveau code sur la
procédure pénale. Après ça, ils vont devoir les
remettre à la personne.
M. Blais: Le temps de l'accouchement de ce règlement
prendrait quoi, six mois, un an d'ici? Dans combien de temps à peu
près? Votre estimation du cheminement critique?
Mme Taché-Piette: Ça peut prendre quelques mois
sûrement.
M. Blais: Disons six mois. Mme Taché-Piette: Oui.
Une voix: Au maximum. M. Blais: Merci.
Le Président (M. Doyon): L'article est-il
adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. Nous sommes
maintenant à l'article 41 avec un amendement, M. le ministre.
(11 h 30)
Mme Taché-Piette: Alors, c'est un article de concordance.
Comme on a supprimé l'article qui parlait des contrats concernant la
commercialisation des banques de données, il est nécessaire
également de supprimer la sanction qui allait
avec.
M. Blais: Vous êtes d'une logique imperturbable.
Mme Taché-Piette: Merci. M. Blais:
Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 41 est supprimé.
L'article 42. M. le ministre.
Lois modifiées
M. Cannon: C'est un article de concordance, M. le
Président. C'est la Loi sur les accidents du travail.
Mme Taché-Piette: C'est un simple article de
concordance.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 42 est adopté.
L'article 43.
M. Cannon: C'est la même chose à l'égard de
la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles. C'est un
article de concordance.
M. Blais: Adopté. M. Cannon: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 44. M. le ministre.
M. Cannon: L'article 44, Mme Piette.
Mme Taché-Piette: II y a l'article 43.1 avant.
Le Président (M. Doyon): Attendez un peu, il y a l'article
43.1 comme amendement.
Mme Taché-Piette: Le nouvel article 43.1.
Le Président (M. Doyon): Oui, c'est un nouvel article
ajouté, l'article 43.1.
Mme Taché-Piette: C'est une modification... M. Cannon:
C'est les allocations familiales.
Mme Taché-Piette: ...qui vient d'être
demandée au ministre des Communications par le ministre responsable des
allocations familiales. Vous avez vu, tout à l'heure, qu'on a
simplifié, qu'on a allégé la procédure
d'approbation des ententes d'échange de renseignements. Lorsqu'il y a un
avis favorable de la Commission d'accès à l'information, on n'est
plus obligé d'aller cher- cher un décret gouvernemental. Or, dans
la Loi sur les allocations familiales, à l'article 22, il y a
l'obligation, pour la Régie des rentes, à chaque fois qu'elle
fait une entente d'échange de renseignements avec un ministère
québécois, d'aller chercher un décret du gouvernement.
Alors, le ministre a tout simplement demandé qu'on supprime cette
obligation d'aller chercher un décret du gouvernement pour qu'il puisse
se conformer au nouvel article 70. C'est de la concordance pure et simple.
M. Blais: Très compréhensible et adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 43.1 est adopté.
L'article 44. M. le ministre.
M. Cannon: Mme Piette.
Mme Taché-Piette: Tout à l'heure, on a parlé
d'un nouveau principe que l'on introduit dans le projet de loi et c'est celui
suivant lequel une personne aura dorénavant droit, dans tous les cas, de
recevoir une opinion, une lettre de recommandation ou un avis qui est
émis sur elle lorsqu'il y a une décision administrative prise
à son endroit. Le ministre de l'Éducation avait demandé au
ministre des Communications d'introduire une exception à ce
principe-là en faveur des fonds de recherche en milieu universitaire, en
vertu duquel il y a des professeurs qui émettent des lettres de
recommandation pour leurs collègues qui veulent avoir des bourses de
recherche. Alors, compte tenu des très nombreuses critiques qui ont
été émises face à une telle exception en commission
parlementaire, le ministre propose de retirer cette modification.
M. Blais: Adopté à l'unanimité.
Le Président (M. Doyon): Là-dessus, M. le ministre,
vous me permettrez de... C'est vrai qu'il y a eu de nombreuses protestations,
mais étant donné que je suis encore et toujours le
député de Louis-Hébert, je vous ferai part de l'opinion
des universitaires là-dessus, lesquels avaient un raisonnement qui,
jusqu'à un certain point, pouvait amener l'adhésion. Ils
faisaient valoir, premièrement, que fa situation ne posait pas de
problèmes actuels. Ce qu'ils voulaient éviter, c'est que les
lettres de recommandation de toute nature, qui sont faites par des
universitaires qui travaillent avec des gens qui sont de futurs boursiers ou
qui veulent le devenir, soient maintenant sans valeur, en ce sens que le
professeur, le Dr Untel, ayant fait une recommandation dans un sens concernant
un de ses élèves, hésitera beaucoup maintenant à
avoir toute la franchise nécessaire envers tel étudiant, parce
qu'il sera embêté de continuer un travail avec lui.
L'Université Laval faisait valoir - et je serai probablement moins
convaincant qu'elle ne l'était - que dans les universités
américaines,
cette obligation de divulgation n'existe pas, par exemple. Tout
ça dans le but de protéger la confidentialité des opinions
qui sont émises par les gens qui évaluent des étudiants,
de façon à ce que l'évaluation continue d'avoir un sens et
que ce ne soient pas des évaluations de complaisance.
Je respecte la décision du ministre. Je suis sûr qu'il a
pris tout ça en considération, sauf qu'il est de mon devoir, en
tant que député du comté de Louis-Hébert où
se situe l'Université Laval, de manifester, au nom de
l'Université Laval, les inquiétudes qu'elle a à ce
sujet.
J'espère que le résultat ultime de tout ça ne sera
pas que des gens vont profiter de lettres de complaisance, purement et
simplement, qui n'auront plus la signification nécessaire. Vous allez me
dire: C'est au professeur d'être suffisamment honnête, de faire
face à ses obligations, de faire face à ses
responsabilités. Mais apparemment, ce n'est pas si simple que ça,
ça crée certains problèmes. Ça nous a
été expliqué de long en large. D'ailleurs, vous pourrez
peut-être en prendre...
M. Blais: Ça ne donnera pas l'effet contraire: que les
lettres de complaisance soient maintenant moins nombreuses parce qu'elles
pourront être divulguées? N'est-ce pas le contraire?
Le Président (M. Doyon): Non. parce que l'étudiant
qui demande une lettre de recommandation à son professeur, s'il peut
aller voir ce qu'il y a dans cette lettre-là, le professeur va mettre
des bémols, possiblement en tout cas. Le danger est là. Sachant
que son étudiant, avec lequel il est sur un travail de recherche de
longue haleine, des mois et des années, devra continuer de travailler
coude à coude avec lui. il hésitera peut-être à
être aussi franc qu'il te devrait dans l'évaluation de cet
étudiant. C'est ça le danger. Je veux le souligner et je suis
sûr que Mme Piette était ici... C'est vrai que les gens qui sont
pour la défense à tous crins de la protection des renseignements
privés ont critiqué très largement cette
disposition-là. Ils ont été très
sévères. Moi, quand j'ai demandé aux représentants
de l'Université Laval, qui étaient ici, s'ils avaient eu des
plaintes d'étudiants qui faisaient toute une histoire parce qu'ils
avaient eu des lettres de recommandation qu'ils n'avaient pas pu voir, on nous
a dit: À notre connaissance, il n'y a eu aucune démarche des
étudiants dans ce sens-là. Ce qui m'a fait dire: Quand il n'y a
pas de victime, il n'y a pas de crime. Il n'y avait pas de victime
là-dedans. On est très catholiques et peut-être qu'on va
gêner le pape à force d'être catholiques. C'est ce que je
voulais dire.
Je comprends que la décision du ministère est prise, mais
je désirais...
M. Blais: Pour rester dans les images papales, l'ensemble des
gens qui ont présenté ça vous font passer dans la mitre,
dans votre raisonnement.
Le Président (M. Doyon): Non. Je vois très bien la
mitre. Mais la préoccupation de l'université vaut la peine qu'on
s'en occupe parce que l'université est vouée au culte de
l'excellence. Tout ce qui peut avoir pour effet de permettre à quelqu'un
d'accéder à une bourse de doctorat, par exemple, à un
travail de recherche, alors que cette personne-là n'est peut-être
pas vraiment apte à faire des études postdoctorales ou
doctorales, parce qu'il y a une lettre de recommandation qui lui est favorable,
qui est donnée un peu par complaisance parce que le professeur sait
qu'il va travailler - on en a un professeur ici, le député de
Charlevoix - avec ces gens-là encore plusieurs mois... C'est difficile.
Nous-mêmes, des fois, on est pris pour donner des lettres de
recommandation et on essaie d'être le plus honnête possible, mais
quand elles nous sont demandées par quelqu'un, on ne peut pas dire les
choses de la même façon que si on écrit directement
à la personne concernée et qu'ils n'ont pas accès à
cette lettre-là.
Ces choses-là étant dites, je comprends que c'est la
responsabilité du ministère de faire un choix. Il l'a fait dans
te sens de (a protection des renseignements privés, mais ma
préoccupation est un peu de l'autre côté, en faveur de
l'université qui fait face à des problèmes à cause
de ça. C'est tout ce que je voulais dire.
M. Blais: Alors, je retire ma phrase "Adopté à
l'unanimité". Il y a une dissidence.
M. Cannon: Dans mon analyse du dossier, M. le Président,
j'ai pris en considération les représentations qui avaient
été faites par le milieu universitaire, notamment les gens de la
CREPUQ. J'ai consulté de nombreuses personnes, d'autres collègues
au Conseil des ministres et j'en arrive à la conclusion que la
démonstration de cet état de choses n'est pas faite, à mon
avis. Et je pense qu'avec l'application de cette ouverture on verra à
mieux analyser et à mieux saisir les inquiétudes qui ont pu
être manifestées au moment de la prise en considération,
notamment cet élément là
Par ailleurs, j'avais une autre préoccupation C'était
celle de ne pas commencer à circonscrire l'application de cet
article-là. Par conséquent, si je m'aventurais dans ce
domaine-là, je pense que je viendrais peut-être violer la
transparence que nous voulons tous, comme société, fournir au
niveau de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur
la protection des renseignements personnels. Alors, comme vous le savez, il y a
une clause qui permet la révision de ce projet de loi. Possiblement,
avec l'expérience vécue quant à l'applica-
tion de cet article, on pourra voir, mais pour l'instant, comme je vous
l'indique, la démonstration n'a pas été faite.
C'est pour ça que je suis heureux de savoir que la commission, ou
enfin les membres de la commission, à l'exception peut-être de la
présidence, qui a émis, à juste titre... Parce que je
comprends sa préoccupation. Comme député de
Louis-Hébert, je sais qu'il est non seulement le représentant de
la population de Louis-Hébert, mais il est aussi, au sein de notre
caucus, le représentant du milieu universitaire pour la région de
Québec. Alors je comprends très bien sa préoccupation. Je
tiens à l'assurer qu'on pourra voir avec le temps l'application de tout
ça.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le ministre. Vous me
permettrez juste de dire un mot en terminant: On fait tous, chacun d'entre
nous, ce qu'on appelle du bureau de comté. Les 15 000 étudiants
qu'il y a à l'Université Laval viennent me voir pour toutes
sortes de choses...
M. Cannon: Pas les 15 000. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Doyon): Non. Il y en a un certain nombre.
Heureusement qu'ils ne viennent pas tous. Mais sur le nombre qui est venu, je
vous dirais que je n'ai jamais eu une plainte dans ce sens-là. Je n'ai
jamais eu personne qui m'a dit: J'aimerais avoir accès à mon
dossier d'évaluation qui a été fait de ma performance en
tant qu'étudiant à l'Université Laval. Il n'y a pas un
étudiant qui a jamais soulevé ce problème-là.
Jamais, jamais. Les étudiants acceptent que, quand on demande une bourse
pour des études de doctorat ou postdoctorales, il faut que
l'évalua-teur ait la plus grande latitude possible pour intervenir.
Là, dans le moment, c'est heureux que vous disiez: On verra
ça en temps et lieu, il va y avoir d'autres occasions. Mais je me
demande comment on va pouvoir savoir que ça a des effets
néfastes. On ne le saura pas. On ne le saura pas parce qu'aucun des
professeurs ne va venir nous dire: Moi, j'ai donné une lettre de
complaisance. Ils ne viendront pas nous le dire. Et aucun des étudiants
ne va venir me dire que son évaluation n'est pas bonne, qu'elle est trop
forte, son évaluation. Ça fait qu'on n'aura pas de plaintes
là-dessus. On ne s'en sortira jamais parce qu'on n'aura pas de plaintes.
Parce que, finalement, ceux qui vont céder à certaines pressions
ne viendront pas dire qu'ils ont cédé à ces
pressions-là. Et des étudiants qui en profitent, non plus. On va
garder ça tel quel. Remarquez bien que c'est un choix qu'on fait.
M. Blais: M. le Président.
Le Président (M. Doyon): Oui.
M. Blais: Je pense que, de façon générale,
l'étudiant en a une copie et c'est pour ça que vous n'avez pas eu
beaucoup de plaintes. Mais c'est au cas qu'on ne veuille plus en donner. De
façon générale, on n'est pas supposé en donner,
mais ils en ont tous. On a des exemples, je viens de demander ici et on a
toujours des copies, c'est pour ça qu'il n'y a pas beaucoup de plaintes.
C'est au cas, des fois, où on refuse de les donner qu'il ne faut pas
mettre l'article.
Le Président (M. Doyon): Alors, est-ce que l'article est
adopté?
M. Cannon: Oui, il a été adopté.
Le Président (M. Doyon): II a déjà
été adopté. Alors, il demeure adopté.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Doyon): On est rendus à l'article
45. M. le ministre.
M. Cannon: Oui, alors il s'agit d'un article de concordance.
Ça concerne la Loi sur la Régie de l'assurance-maladie et il y un
amendement... Non, il n'y a pas d'amendement. C'est l'article 45.1, on y
arrive.
Le Président (M. Doyon): Donc, l'article 45 est-il
adopté?
M. Blais: Oui.
Le Président (M. Doyon): L'article 45.1. M. le
ministre.
Mme Taché-Piette: L'article 45.1, c'est exactement le
même cas que pour la Loi sur les allocations familiales et ça
vient du même ministère. Ça concerne la Régie des
rentes. On veut simplement une modification de concordance pour pouvoir
appliquer le nouvel article 70 tel que modifié.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. L'article 46.
M. Blais: Alors, l'article 46, c'est comme l'article 44. En fait,
c'est...
M. Cannon: Oui, c'est la Loi sur la sécurité du
revenu.
M. Blais: Pour moi, c'est adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 46 est adopté.
L'article 47 est supprimé. M. le ministre.
>
M. Blais: C'est comme l'article 44?
Mme Taché-Piette: Exactement. Ça, c'est à
l'intérieur des universités.
Le Président (M. Doyon): L'artide 47 est supprimé.
On est à l'artide 48.
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): L'article 48 est adopté.
Est-ce que te projet de loi est adopté tel qu'amendé?
M. Blais: Oui, mais avant... Est-ce que l'aurai le droit,
après, de poser une question?
Le Président (M. Doyon): Oui, oui, allez. M. Blais:
Oui? Adopté.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Est-ce qu'il y a une proposition
de renumérotation qui est faite? Est-ce qu'il y a une proposition de
rénumérotation à faire?
M. Blais: À cause des suppressions, on est obligés,
il y en a une.
Le Président (M. Doyon): Est-ce que cette proposition est
adoptée?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Adopté. Est-ce que le
projet de loi tel qu'amendé est adopté?
M. Blais: Adopté.
Le Président (M. Doyon): Alors, le projet de loi 62 est
adopté. M. le député de Masson.
M. Blais: M.Comeau a été nommé, il
est arrivé? On dit qu'il y a d'autres commissaires qui auraient
été nommés...
M. Cannon: En fait, il y a un commissaire, ou une commissaire,
pardon, Mme Giroux, dont le mandat expire au mois de décembre de cette
année. Et dompté tenu du fait que, dans son cas, elle a
épuisé toutes les possibilités ou enfin... Vous savez
qu'on né peut pas demander à quelqu'un de renouveler son mandat
après deux exercices, la loi est claire là-dessus. Alors, on doit
trouver quelqu'un d'autre Vous vous proposez, M. le député?
M. Blais: Qu'est-ce qui vous fait dire ça?
M. Cannon: Je ne le sais pas, je vous pose la question.
M. Blais: Je ne me suis jamais proposé, moi.
M. Cannon: Alors, peut-être, M. le Président...
Le Président (M. Doyon): M. le ministre, quelques mots
pour terminer.
M. Cannon: Pour vous remercier, M. le Président, pour
remercier mes collègues qui ont participé, ce matin, à cet
exercice d'étude article par article et aussi remercier le
député de Masson, critique de ce projet de loi, pour sa
collaboration et ses bons voeux que nOus puissions travailler ensemble pour
améliorer, non seulement de projet de loi, mais j'ai noté, dans
ses remarques préliminaires, sa grande ouverture pour collaborer avec
celui qui vous parle. Alors, merci à tout le monde.
Le Président (M. Doyon): Alors, M. le député
de Masson.
M. Blais: Soyez assurés que la collaboration sera toujours
là et c'est ainsi, je crois... On n'est pas en 1950. Nous sommes dans
des partis politiques différents, mais on se doit de coopérer
ensemble pour améliorer les lois pour le mieux-être des citoyens
du Québec, et les discussions qui sont par trop partisanes parfois ne
sont que négatives pour l'ensemble de la population. Bien sûr on
va diverger d'Opinion et c'est normal. J'en profite moi aussi pour vous
féliciter, M. le ministre, et ceux qui vous ont accompagné, et je
remercie mon recherchiste d'avoir été aussi éclairant sur
cette loi dans le peu de temps que j'ai eu à ma disposition pour en
prendre donnais-sance.
Le Président (M. Doyon): Merci, M. le
député. Alors, merci à tout le monde. Donc, cette
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 49)