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(Dix heures huit minutes)
Le Président (M. Paré): Je déclare la
séance ouverte en rappelant que le mandat de la commission est de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 37, Loi modifiant la Loi sur le ministère des Communications, et
ensuite du projet de loi 46, Loi modifiant la Loi sur la Régie des
télécommunications. Comme nous avons quorum... Est-ce qu'il y a
des remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Oui. M. Bradet (Charlevoix) est
remplacé par M. Poulin (Chauveau) et M.
Doyon (Louis-Hébert) est remplacé par M. MacMillan
(Papineau).
Le Président (M. Paré): Merci. Donc, j'appelle
immédiatement le projet de loi 37 en demandant, Mme la ministre, si vous
avez des commentaires préliminaires.
Projet de loi 37 Remarques
préliminaires
Mme Frulla-Hébert: Commentaires un peu
préliminaires. Finalement, c'est un projet de loi pour changer le nom du
fonds qui était Fonds des services de placement médias par Fonds
des moyens de communication. C'est plus que seulement un changement de nom,
c'est un agrandissement du fonds pour tenir compte des services que le fonds va
maintenant desservir.
Avant de commencer, j'aimerais quand même présenter les
gens qui sont avec moi. D'abord, Mme Ann Mundy, qui est attachée
politique; du ministère, Mme Brigitte Bourque, sous-ministre adjointe au
niveau des médias, Edith Bédard, secrétaire du
ministère, Michel Lapointe, service juridique, Christian Beaudet et
Louis Pelletier, aux ressources financières, et François Reny
à la Direction des moyens de communication. M. Delwasse, c'est pour la
Régie des télécommunications.
Voilà, c'est tout simplement, comme je le disais tantôt,
Fonds des services de placement médias versus Fonds des moyens de
communication. On est un peu désolé qu'il y ait eu confusion
hier. Effectivement, ce n'est pas que pour changer de nom, mais c'est tout
simplement parce que, au 1er avril 1990, le Fonds des services de placement
médias ne faisait que du placement médias. Maintenant, il a
intégré les activités suivantes, c'est-à-dire la
traduction, la photographie, l'audiovisuel et les expositions qui, eux,
étaient dans nos budgets votés. Maintenant, ils vont être
versés dans le fonds. Ce sont des nouveaux services qui... Je pense que
vous l'avez dit très bien lors du commentaire, c'est pour
accroître l'imputabilité et responsabiliser aussi les gens qui
font appel à ces services.
Le Président (M. Paré): Merci, Mme la ministre. M.
le député de Gouin.
M. Boisclair: Oui, c'est ça. Juste pour bien comprendre.
Donc, ce seraient les services de traduction, des expositions... Vous avez fait
la liste tout à l'heure...
Mme Frulla-Hébert: Audiovisuel et photographie.
M. Boisclair: ...qui étaient autrefois des dépenses
du ministère, votées comme les...
Mme Frulla-Hébert: Autrefois, c'étaient des
dépenses du ministère votées, où les gens faisaient
des demandes, etc. Maintenant, ces services-là iront dans le Fonds des
moyens de communication qui inclut aussi le placement médias, qui
faisait partie aussi du service lorsque ça s'appelait le service de
placement médias.
M. Boisclair: Est-ce qu'il y a eu des... On dit à
l'article 23 de la Loi sur le ministère des Communications: "Le
gouvernement détermine, pour chaque fonds, la date de son début
d'activité, ses actifs et passifs." D'aucune façon on n'affectera
les transactions...
Mme Frulla-Hébert: Non.
M. Boisclair: ...qu'il y aura eu dans le fonds. Il n'y aura pas
de mise de fonds supplémentaire. Est-ce que ça pourra occasionner
des surplus qui seront versés au fonds consolidé? De quelle
façon...
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire...
M. Boisclair: ...concrètement, à partir de quand
ça peut affecter les transactions du fonds? Pour la nouvelle
année fiscale?
Mme Frulla-Hébert: À partir du 1er avril 1990.
Maintenant, à réaliser, c'est que... Quand on parle
d'imputabilité, c'est vraiment pour conscientiser les gens qui utilisent
ces services puisque, comme je le disais hier, il y a eu tout de même 50
documents audiovisuels, 425 assignations photographiques, 12 000 documents
prêtés, plus de 12 000 documents audiovisuels. Il y a le
placement médias, évidemment, de 19 000 000 $...
On a traduit 12 000 documents. On a informé aussi 250 000
citoyens qui ont visité les expositions. Donc, c'est... Les
différents ministères ou organismes utilisent quand même
beaucoup ces services dont nous disposons, et c'est important, d'abord, qu'il
se fasse une bonne planification au niveau de l'utilisation des services.
M. Boisclair: Puisqu'on discute de la publicité
gouvernementale, j'ai souligné, au moment de l'adoption de principe du
projet de loi, la promesse électorale qui avait été faite
en 1985, où le Parti libéral, le gouvernement, manifestait un
intérêt clair et évident afin d'encadrer, de façon
peut-être plus stricte, la publicité gouvernementale. Il y a eu
l'engagement... Je veux vous demander si vous partagez cette
volonté-là et si on peut s'attendre à un
dépôt ou à certaines annonces à cet
égard-là.
Mme Frulla-Hébert: J'ai été chercher
certaines précisions. En 1985, il y a... Enfin, à
l'élection... Au premier mandat, il y a eu justement des engagements de
pris au niveau de l'encadrement de la publicité. Je dois dire que,
comparativement à ce qui a été écrit dans les
journaux, on a sorti les dépenses réelles versus la programmation
publicitaire. Parce que, d'un côté, tu as la programmation
publicitaire et, de l'autre côté, évidemment, cette
programmation est passée dans l'entonnoir, si on veut, du
ministère des Communications qui, lui, d'abord, juge si la campagne de
publicité est souhaitable ou non et, deuxièmement, si la demande
financière pour cette campagne est trop élevée ou pas
assez.
Alors, au niveau des dépenses réelles, en 1985-1986...
M. Boisclair: ...20500 000 $.
Mme Frulla-Hébert: ...donc, lorsqu'on était dans
l'Opposition, on dépensait réellement 20 500 000 $.
M. Boisclair: C'est ça.
Mme Frulla-Hébert: Ensuite, en 1986-1987,
réels...
M. Boisclair: 11600 000 $.
Mme Frulla-Hébert: ...11 500 000 $ - moi, j'ai 11 500 000
$, en tout cas - en 1987-1988...
M. Boisclair: 15 100 000 $.
Mme Frulla-Hébert: ...13 300 000 $; en 1988-1989: 16 700
000 $; et maintenant, en 1989-1990, c'est à peu près la
même chose: on est à 16 800 000 $. Ce qui fait que, si on met tout
ça en dollars constants, on dépense 50 % de moins que ce qui se
dépensait en 1985-1986. Ce qui fait qu'il y a quand même eu une
rationalisation, au niveau des dépenses publicitaires. Mais il y a aussi
des critères qui ont été établis;
c'est-à-dire qu'en décembre 1988, le ministère a fait
modifier de façon substantielle la directive gouvernementale concernant
les campagnes de publicité et les services de placement médias,
pour fixer les balises.
Ce que je vais faire, je vais vous faire la lecture d'un extrait du
CT-169513 du 20 décembre 1988, qui concerne les modifications à
la directive. On y dit: Le ministère des Communications doit, lorsqu'il
procède à l'analyse d'un devis, s'assurer que la campagne de
publicité gouvernementale proposée vise l'un ou l'autre des
objectifs suivants: aider les citoyens à prendre l'initiative pour
bénéficier d'un programme ou d'un service gouvernemental;
informer la population relativement à la tenue d'une enquête ou
d'une consultation publique; informer les citoyens sur les lois et
règlements qui les régissent; promouvoir la réalisation
d'objectifs économiques bien précis, tels l'achat des produits
québécois ou des obligations d'épargne, la promotion du
tourisme ou l'ouverture aux investissements étrangers; promouvoir les
objectifs de sécurité, de santé et de scolarité ou
de formation, de protection des consommateurs, d'environnement et de sauvegarde
du patrimoine culturel et promouvoir la participation de la population aux
élections ou les relations harmonieuses et égalitaires entre les
individus et les divers groupes qui composent la société
québécoise.
Alors, ce sont des critères qui ont été
établis et, présentement, pour toute demande de campagne
publicitaire, c'est vérifié au niveau du ministère des
Communications, à savoir si elles remplissent ou, enfin, elles se
soumettent à l'un ou à l'autre de ces critères.
M. Boisclair: Est-ce que la ministre pourrait déposer le
document?
Mme Frulla-Hébert: Oui, aucun problème, c'est un
CT.
M. Boisclair: C'est ça. Voilà. En vertu de
l'article 214, lorsqu'un document est cité...
Le Président (M. Paré): Donc, les documents sont
déposés. Je vais demander qu'on fasse des photocopies pour
distribution.
Mme Frulla-Hébert: Je dois vous dire qu'il y a seulement
une chose, par exemple, où on va peut-être aller un peu plus loin,
au niveau de la publicité. Vous allez voir un peu le mouvement qui est
commencé: on veut encourager nos industries et plus spécialement
l'industrie publicitaire québécoise. Alors, je pense qu'il est du
devoir du gouvernement - tel que le fait le fédéral et tel que le
font les gouvernements des
autres provinces, dont l'Ontario - d'encourager nos industries à
bien se développer, particulièrement au moment où l'on
parle de globalisation des marchés et d'internationalisation. Alors,
nous sommes en train de regarder pour voir comment on peut faire pour
créer un dynamisme à l'intérieur même de notre
industrie, plus spécifiquement de notre industrie
québécoise.
M. Boisclair: Est-ce que la ministre songerait peut-être
à faire comme le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie avec les conditions de partenaire économique? Je comprends
que ça ne pourrait pas du tout être la même chose, parce
qu'en termes d'investissements et d'immobilisations, ça ne se mesure pas
du tout de la même façon, dans une industrie publicitaire.
Mme Frulla-Hébert: On essaie de voir si, au niveau des
institutions financières - qui sont très réticentes
à aider les industries publicitaires - si elles ont une certaine
ouverture à aider, si l'on veut, le développement de l'industrie.
Il y a aussi possibilité de procéder comme au
fédéral et de voir - là, on parle bien de
possibilité - si on est capables de procéder à certains
quotas, c'est-à-dire 51 % de propriété
québécoise et canadienne.
M. Boisclair: Si vous n'avez pas d'autres commentaires, Mme la
ministre, en ce qui me concerne, c'est adopté.
Mme Frulla-Hébert: Ça va.
Étude détaillée
Le Président (M. Paré): Donc, s'il n'y a pas
d'autres commentaires, j'appelle l'article 1 du projet de loi 37, Loi modifiant
la Loi sur le ministère des Communications. Le Parlement du
Québec décrète ce qui suit: Article 1. L'article 22 de la
Loi sur le ministère des Communications (L.R.Q., chapitre M-24) est
modifié par le remplacement, dans les deuxième et
troisième lignes, de l'expression "Fonds des services de placement
médias" par l'expression "Fonds des moyens de communication".
Mme la ministre, est-ce que vous avez des commentaires sur l'article
1?
Mme Frulla-Hébert: Là-dessus, aucun commentaire.
Merci tout simplement de votre diligence.
Le Président (M. Paré): Adopté. L'article 2:
"La présente loi entre en vigueur le (indiquer ici la date de la
sanction de la présente loi)." Pas de commentaires? Adopté.
L'article 2 est adopté. Est-ce que le titre du projet de loi, "Loi
modifiant la Loi sur le ministère des Communications", est
adopté?
M. Boisclair: Permettez-moi de saluer rapidement tous ceux
qui...
Le Président (M. Paré): Adopté. M.
Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Paré): On va conclure
bientôt. Est-ce que le projet de loi 37, dans son ensemble, est
adopté?
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Donc, le
projet de loi 37 est adopté. Merci aux gens qui étaient ici - et
aussi à ceux qui nous ont déjà laissés - pour nous
seconder ou pour apporter des informations.
J'appelle maintenant le projet de loi 46, Loi modifiant la Loi sur la
Régie des télécommunications. Est-ce qu'il y a des
commentaires préliminaires, Mme la ministre?
Projet de loi 46 Remarques
préliminaires
Mme Frulla-Hébert: Oui. D'abord, permettez-moi encore une
fois de vous présenter nos accompagnateurs. Mme Julie Gauthier, que vous
connaissez, qui est attachée politique; M. Jean-Pierre Delwasse,
sous-ministre adjoint aux technologies; M. André Duplessis, directeur de
la Direction des politiques de télécommunications; M. Daniel
Cloutier, de la direction des politiques de communications, et Me Pierre
Lajoie, du service juridique.
Cette loi qui modifie la Loi de la Régie, c'est tout simplement
une loi pour rendre la Régie des télécommunications encore
plus applicable, plus accessible auprès de son public. Ce n'est pas - on
parlait de consultation, vous avez fait part de consultations... C'est une loi
qui modifie la Loi de la Régie. La Régie a modifié sa loi
il y a deux ans, tout simplement, et elle a fait le consensus, lors de cette
modification-là. C'est-à-dire qu'elle a fait avant la
modification de sa loi, justement, un énorme travail de
représentation. Cette loi modifie la Loi de la Régie des
télécommunications tout simplement parce que, après avoir
été sur le terrain pendant deux ans, on s'est aperçu qu'il
y aurait quand même certaines améliorations à apporter,
pour continuer à suivre les objectifs de déjudiciarisa-tion de la
loi et d'accessibilité, si on veut, de la Régie auprès de
ses utilisateurs.
Le Président (M. Paré): Merci, Mme la ministre. M.
le député de Gouin.
M. Boisclair: Je ne reprendrai pas ce que j'ai dit hier à
l'occasion de l'adoption de principe. Cependant, il y a des choses. On
reviendra
tout à l'heure, article par article, sur les notions d'usager, de
transfert de titres, de conciliation. Mais la question que je me pose - et je
présume que les autres membres de la commission doivent aussi se la
poser - c'est: Comment en sommes nous arrivés à une certaine
modification de la réglementation de la Régie? Est-ce que les
gens, entres autres... Je suis convaincu que des associations de consommateurs,
ou différentes personnes, auraient peut-être été
intéressées à en connaître l'ampleur. Parce qu'on
n'a aucune indication. Vous me dites qu'il y a eu de grandes consultations qui
ont été faites au moment de la modification de la loi qui a
donné naissance à la Régie des
télécommunications - avant, c'était la Régie des
services publics. Je présume qu'à ce moment-là, y a
dû y avoir dépôt de mémoires et de choses semblables.
Mais, spécifiquement sur cette loi-là, on n'a pas d'information.
Qu'est-ce qui a justifié, aussi...
Mme Frulla-Hébert: Cette loi-là a été
changée... C'est-à-dire que quand il y a eu modification de la
loi - et effectivement, M. Delwasse peut le confirmer... C'est que cette
loi-là, quand elle a été modifiée il y a deux ans,
eile a fait non seulement consensus, mais il y a eu un grand processus de
consultations.
M. Delwasse, on a consulté combien de personnes, à
l'époque, pour faire le changement de la loi?
M. Delwasse (Jean-Pierre): Jean-Pierre Delwasse. L'Association
des compagnies de téléphone de Québec, les associations de
consommateurs et les corps intermédiaires et experts qui interviennent
de façon générale dans ce domaine-là. Il y a eu un
très large processus, qui a conduit à une entente entre tous ces
représentants, pour le texte de la loi tel qu'il existe aujourd'hui.
Le projet de loi qui est soumis sur la table aujourd'hui est en fait le
résultat de deux ans d'application de cette nouvelle loi et d'un certain
nombre de représentations qui ont été faites par les
usagers et par différents intervenants, au cours de ces deux
années. C'est un peu un processus de consultations indirectes qui a
été suivi. C'est vraiment dans le cadre de l'exercice des
prescriptions de la loi qu'il est arrivé un certain nombre
d'éléments qui ont fait qu'on a rassemblé aujourd'hui,
dans un projet de modification, un certain nombre d'éléments qui
résultent des constatations qui ont pu être faites au cours de ces
deux années d'exploitation.
M. Boisclair: Vous conviendrez avec moi, Mme la ministre, que
c'est quand même un peu étrange de voir qu'au moment où on
se parle, c'est-à-dire dans cinq minutes, le président de la
Régie déposera son avis... Aht C'est lundi prochain? Ça a
été remis?
Mme Frulla-Hébert: Oui. Ça a été
remis à lundi prochain.
M. Boisclair: Bon, alors, selon l'information que j'avais, je
croyais que c'était pour aujourd'hui. Je présume qu'il doit faire
état d'un certain nombre de recommandations quant à la
modification des réglementations. Je n'ai pas pris connaissance de cet
avis. Je ne sais pas si vous en avez eu copie. Alors, on étudie un
projet de loi de modification de la réglementation de la
Régie...
Mme Frulla-Hébert: Oui.
M. Boisclair: ...sans connaître ce qu'en pense le
président de la Régie et sans connaître l'avis qui sera
présenté par le président de la Régie.
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que la
modification... Je pense que l'avis, au niveau de... Vous allez le voir lundi,
de toute façon. C'est l'état des télécommunications
au Québec en général et...
M. Boisclair: De la réglementation.
Mme Frulla-Hébert: Au niveau de l'application de la
réglementation, mais surtout au niveau de l'état des
télécommunications au Québec.
Maintenant, évidemment, ce changement-là, qui a
été fait à partir de l'application... Et vous allez voir
que ce ne sont quand même pas des changements qui sont... Ce sont des
changements qui sont beaucoup plus pratiques que majeurs. À ce
moment-là, ce changement a été fait en concertation, c'est
évident, avec le président de la Régie. Finalement, c'est
la Régie qui a aussi soumis un rapport pour nous faire état de
certaines améliorations à apporter à la loi d'il y a deux
ans. Alors, c'est presque un changement... Je pense que la meilleure
consultation, c'est tout de même la consultation que l'on fait
auprès des usagers. Et aussi la consultation faite à partir de
l'application, à partir de la pratique.
M. Boisclair: Vous comprenez que le processus normal, quand
même, ça a toujours été: un rapport, une
étude, une commission, un groupe de travail. Ensuite on modifie la loi.
Alors, on discute... Je comprends très bien que ces
modifications-là sont techniques. Mais moi, je me sens très mal
à l'aise pour discuter de ce projet de loi, sans connaître quelles
sont les recommandations du président de la Régie quant à
l'évolution de la réglementation. Je suis convaincu, bien
sûr, que le président de la Régie a dû être
consulté, quant à la nature de ce projet de loi 46.
Mme Frulla-Hébert: C'est parce que...
M. Boisclair: Mais, qu'est-ce que vous
voulez, normalement... Il y aura toujours eu un rapport public...
Mme Frulla-Hébert: Je vous comprends, mais dans la
mesure...
M. Boisclair: Les membres de la commission, qui
s'intéressent sûrement à cette question, doivent partager
ce point de vue.
Mme Frulla-Hébert: Mais moi, je vous comprends, dans la
mesure où si on avait à faire des modifications pour changer
l'esprit de la loi. Mais on ne change pas l'esprit de la loi. En fait, on ne
veut pas, , pour prendre l'expression populaire, s'enfarger dans les fleurs du
tapis quant à ces changements, qui sont des changements pour rendre
encore plus accessible. Ce sont des bonifications, finalement. Il n'y a rien
dans ces changements qui fait en sorte qu'on change, si on veut, l'orientation
profonde. Mais il s'agit tout simplement de bonifier ce que l'on a
déjà commencé. Alors, dans cette mesure-là, et en
concertation avec le président de la Régie, à mon avis
à moi, c'est qu'un ne va pas à rencontre de l'autre, puisqu'on
observe à la lettre l'esprit de la loi qui a été
adoptée par consensus il y a deux ans.
M. Boisclair: On pourrait commencer l'étude.
Le Président (M. Paré): Oui. M. le
député d'Anjou.
M. Larouche: Tout simplement pour le bénéfice des
membres de la commission, j'aimerais avoir d'autres documents que
ceux-là. Est-ce qu'il y en a d'autres, je veux dire pour... On dit:
...modifié par la suppression de la définition du mot "usager".
Moi, tout ce que j'ai, c'est ça. Est-ce qu'au niveau, pas de la
présidence de la commission, mais du secrétariat de la
commission, je pourrais avoir l'ancienne loi, ou d'autres documents?
Le Président (M. Paré): Oui, on va vous fournir
l'ancienne loi, M. le député d'Anjou.
Donc, on est prêts à procéder à
l'étude article par article.
M. Boisclair: Oui, oui.
Étude détaillée
Le Président (M. Paré): Donc, j'appelle l'article 1
du projet de loi 46, Loi modifiant la Loi sur la Régie des
télécommunications. Le Parlement du Québec
décrète ce qui suit: Article 1. L'article 2 de la Loi sur la
Régie des télécommunications (L.R.Q., chapitre R-8.01) est
modifié par la suppression de la définition du mot "usager*.
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que la
définition d'usager, dans la loi actuelle, restreint le mot à
l'acheteur ou au locataire des services de télécommunications. Ce
qu'on veut maintenant, c'est étendre, justement, nos services non
seulement aux acheteurs, mais aussi aux locataires et aux utilisateurs. Donc,
ce n'est pas un changement énorme. Auparavant, les autres pouvaient
aussi porter plainte, mais ils ne pouvaient pas réclamer, si on veut, un
certain dû ou un certain montant d'argent, puisqu'ils n'avaient pas de
contrat. Présentement, on étend le mot "usager" à
"utilisateur". Donc, dans un foyer, tous ceux qui utilisent le
téléphone peuvent aussi se servir ou se prévaloir de la
consultation, si on veut, auprès de la Régie.
M. Boisclair: Mais, pratiquement, Mme la ministre, pourriez-vous
peut-être me référer aux autres articles de loi où
on fait appel à la notion d'usager?
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire qu'on y fait appel
six fois, je pense, au niveau de l'article. On y fait appel pas mal. Quand on
regarde au chapitre I, article 2, "Service de
télécommunications", dans l'ancienne loi, on dit:
Tout service et tout bien fourni à l'usager par une
société exploitante..." (10 h 30)
M. Boisclair: Là, vous faites référence au
projet de loi 46?
Une voix: Non.
M. Boisclair: Au projet de loi...
Mme Frulla-Hébert: Au projet de loi 110.
M. Boisclair: 110?
Mme Frulla-Hébert: Oui. On définit "usager", dans
l'ancienne loi, comme suit: "celui qui achète ou loue un service de
télécommunications."
M. Boisclair: Ça, je comprends. Mais pour le recours dont
vous parlez... Essentiellement, ce qui vous motive à étendre la
portée de la notion d'usager, c'est pour faciliter le recours.
Mme Frulla-Hébert: C'est ça, pour faciliter le
recours.
M. Boisclair: C'est ce que je comprends.
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que, dans un foyer
donné, il ne s'agit plus seulement de celui qui a signé le
contrat, tout simplement, mais aussi de ceux qui l'utilisent.
C'est-à-dire que si le nom de l'usager...
M. Boisclair: Ça, je sais. Mais je veux juste
savoir, ce recours dont on parle, de quel genre de recours H peut
s'agir?
Mme Frulla-Hébert: II peut s'agir tout simplement d'un
recours auprès de la Régie si, par exemple, un des utilisateurs,
dans un foyer donné, sent que sa compagnie de téléphone ne
lui a pas... Bon, soit qu'il paie trop ou qu'on n'a pas rendu le service que la
compagnie doit donner. À ce moment-là, cette personne-là
peut faire appel à la Régie et demander.
M. Boisclair: Mais le recours d'un acheteur, d'un locataire, d'un
usager, ou d'un utilisateur - puisqu'on peut reprendre l'expression qui
regroupe les trois termes... Le recours, dans la loi, pour un utilisateur, il
se trouve où?
Mme Frulla-Hébert: M. Delwasse.
M. Delwasse: Jean-Pierre Delwasse. Je ne peux pas vous dire
où exactement. Mais l'économie générale de la Loi
sur la Régie des télécommunications veut que tout usager
d'un service de téléphone ait droit à un recours - un peu
au sens de la Loi sur la protection du consommateur - devant la Régie,
spécifiquement, pour ce qui concerne des questions de
télécommunications. Donc, un recours quant au tarif qu'il paie
pour ces services, un recours quant à l'accès qu'il a aux
services. Par exemple, vous avez un chalet, ce chalet est un peu
éloigné. La compagnie de téléphone refuse de vous
installer le téléphone, ou vous propose de l'installer pour un
prix prohibitif. Pour un litige quant à la facturation d'un service, une
communication qui n'aurait pas été faite et qui serait
facturée, pour une demande relativement à l'extension de certains
services - par exemple, à un - service régional, alors que
l'abonné doit utiliser l'interurbain pour rejoindre une
communauté proche... Enfin, tout ce qui est possible et tout ce qui
concerne le fait d'utiliser les services de télécommunications et
d'en payer le coût. Toutes ces matières-là sont couvertes
par la loi et donnent à l'usager, qui était défini dans
l'ancienne loi comme le propriétaire, entre guillemets, du service qui
lui est offert, un recours devant la Régie pour se plaindre, pour
réclamer qu'un service soit changé, amélioré, que
sa tarification soit modifiée. Tous ces éléments pouvaient
être couverts par la loi.
La modification, le sens de la modfication, c'est dire que ce n'est pas
seulement celui qui loue ou qui achète le service qui peut avoir
recours. C'est tout usager du téléphone, au sens large du mot
"usager". Donc, le frère d'une personne qui loue ou achète le
service dans une maison, qui prend le téléphone, et que le
téléphone ne marche pas, pendant un certain temps, il peut dire:
Moi, je veux que mon téléphone marche. Ça m'a
créé un préjudice, donc je veux poser une demande devant
la Régie pour que ce préjudice soit réparé.
Actuellement, cette personne n'aurait pas le droit de le faire, strictement. Il
faudrait que ce soit le locataire lui-même du service qui fasse ce
recours. Dans certains cas, à une ou deux occasions, les compagnies de
téléphone se sont prévalues de cette disposition de la loi
pour refuser, pour contester le fait que la Régie entende une telle
plainte. Donc, nous avons voulu faire en sorte - et cette demande vient
d'ailleurs du président de la Régie - que tout usager puisse
effectivement avoir un recours devant la Régie.
Une voix: Ça va.
Le Président (M. Paré): L'article 1 est
adopté?
M. Messier: Une petite question.
Le Président (M. Paré): Oui, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Messier: La suppression du mot "usager"... Est-ce que les
usagers ou les utilisateurs vont encore avoir la possibilité de porter
plainte, si on enlève le mot "usager".
Mme Frulla-Hébert: Oui. C'est parce qu'on étend le
mot "usager" à "utilisateur". C'est-à-dire que "utilisateur" est
plus large encore que "usager".
M. Messier: Et dans la loi actuelle?
Mme Frulla-Hébert: L'usager, c'est celui qui achète
présentement des services de télécommunications.
M. Messier: Où voit-on le mot "utilisateur?
Mme Frulla-Hébert: Ce qu'on fait, c'est qu'on remplace
"usager"... C'est-à-dire qu'on supprime "usager" et on ne laisse que
"utilisateur".
M. Messier: Dans la loi actuelle. C'est-à-dire, il y a
suppression... Je vais essayer de lire vite, il me semble que je ne vois pas
"utilisateur". "Une personne ou une société...
"Société exploitante..." Dans la loi actuelle, s'il y a
suppression...
Mme Frulla-Hébert: Présentement, on a la
définition du mot "usager" au niveau de la loi. Cette définition
fait que ça comprime "usager" et ça le rend plus restrictif. En
supprimant la définition du mot "usager", on revient au sens de
"utilisateur". Ce qui fait que tout le monde peut se prévaloir du
recours à la Régie.
M. Messier: On va le voir un petit peu plus
loin dans le projet de loi, le mot "Utilisateur*"? Mme
Frulla-Hébert: Non, non. C'est ça. M. Messier:
Parfait.
Le Président (M. Paré): Donc l'article 1 est
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Paré): L'article 1 est
adopté. J'appelle l'article 2.
Article 2. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 7, du suivant: "7.1 Le président coordonne et répartit
le travail des régisseurs."
Mme Frulla-Hébert: La Loi sur la fonction publique dit
qu'un président peut coordonner le travail de ses subalternes, selon la
Loi sur la fonction publique. Par contre, les régisseurs n'étant
pas des employés nommés et rémunérés suivant
la Loi sur la fonction publique, le président ne peut se
prévaloir des pouvoirs que confère cette loi de coordonner, de
répartir le travail entre régisseurs. Ce qui fait que la
coordination et la répartition doivent être effectuées par
la Régie elle-même, ce qui alourdit son processus administratif.
Le président doit se coordonner avec ses régisseurs pour
coordonner, si on veut, le travail. Alors, c'est ce qui fait qu'on veut
prévoir maintenant dans la loi la possibilité du président
de donner, si on veut, de diriger le travail de ses régisseurs. C'est
tout simplement pour alléger, si on veut, le processus administratif. De
toute façon, cette modification va s'inspirer de l'article 6 de la Loi
sur la Régie du gaz naturel.
M. Boisclair: L'article 6 de la loi sur la Régie: "La
Régie se compose de trois régisseurs dont un président et
un vice-président, nommés pour une période
déterminée d'au plus cinq ans par le gouvernement qui fixe leur
traitement." À l'heure actuelle, si je ne me trompe pas, ils sont...
Est-ce qu'il y a un traitement pour ces régisseurs-là?
Mme Frulla-Hébert: Oui, oui.
M. Boisclair: C'est un travail... C'est à temps plein
là?
Mme Frulla-Hébert: C'est à temps plein. Oui, c'est
un travail à temps plein. Ce qui fait que maintenant, selon la loi, la
loi encadre, si on veut, le pouvoir du président. C'est-à-dire
que le président peut déterminer leur travail et non pas
consulter avec eux au niveau de la charge du travail. En fait, ça lui
permet de coordonner, de répartir le travail de ses membres avec
beaucoup de célérité.
M. Bolsclalr: Ça va.
Le Président (M. Paré): Pas d'autres commentaires?
L'article 2 est adopté. Article 3. L'article 12 de cette loi est
modifié par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: "La
Régie peut accorder des frais, y compris des frais d'experts et de
représentation, aux personnes dont elle juge la participation utile
à ses délibérations. Elle peut également ordonner
aux parties de payer ces frais selon les modalités et dans les
proportions qu'elle détermine."
Mme Frulla-Hébert: Bon. Alors, après ça on
va probablement définir, selon votre question, la fameuse
définition d'expert. Cet alinéa vise à permettre à
la Régie non seulement d'accorder à une partie ou à une
personne des frais, mais également d'imposer le paiement de ces frais
à une ou plusieurs parties et ce, dans la proportion qu'elle indique.
C'est-à-dire que cet alinéa noUs précise encore que ces
frais comprennent les frais généralement reconnus,
c'est-à-dire frais de déplacement, frais d'hébergement,
les frais aussi d'experts, c'est-à-dire, honoraires de comptables
agréés, honoraires d'ingénieurs, coûts
d'études et de rapports et les frais de représentation,
c'est-à-dire honoraires d'avocats, de procureurs.
Finalement, ce qui est important, c'est que la Régie fasse payer
les frais à ceux qui peuvent avoir une cause pour faire ménager,
si on veut, l'ensemble des utilisateurs. C'est-à-dire que si quelqu'un
arrive et dit à la Régie: J'ai une cause et ça, ça
permet de faire ménager 0,10 $ aux utilisateurs de cette compagnie de
téléphone, la Régie peut tout simplement imposer à
la compagnie de téléphone de payer les frais de
dédommagement de celui qui a apporté la cause et,
évidemment, la compagnie de téléphone
récupère généralement ces frais qu'elle paie en
augmentant les frais aux utilisateurs, mais c'est, encore une fois, pour
augmenter les représentations, c'est, encore une fois, pour rendre plus
accessible, si on veut, le tribunal, si on veut, pas le tribunal, mais les
représentations que les gens peuvent faire à la Régie. On
sait que le Régie se déplace en province et ce n'est pas toujours
facile pour des utilisateurs, des citoyens, d'aller devant la Régie et
de faire des représentations. C'est aussi pour les encourager.
Maintenant, la Régie, elle, qui détermine les tarifs, qui
détermine au niveau des tarifs en général, au niveau des
compagnies de téléphone, juge si la représentation vaut la
peine ou non, s'il y a lieu aussi de déterminer les frais ou non.
M. Boisclair: Mais ma compréhension des choses à la
lecture de l'article, c'est qu'il a une portée plus large que ce que la
ministre semble nous présenter. Ce que la ministre me dit, c'est
qu'essentiellement, c'est pour des gens qui
viendraient présenter des requêtes à la
Régie, peu importent les parties qui se présentent. Ma
compréhension des choses, à la lecture de l'article est la
suivante: la Régie peut aussi engager des experts pour faire des... La
Régie peut accorder des frais, y compris des frais d'experts, de
représentations ou des personnes dont elle juge la participation utile
à ses délibérations. Donc, ça peut être des
frais d'experts; ça peut être pour aller chercher de l'expertise;
bien sûr pour des causes pertinentes, mais pas nécessairement
pour...
Mme Frulla-Hébert: Ce que vous dites, vous, c'est que la
Régie pourrait engager elle-même...
M. Boisclair: ...pourrait engager de la même façon
qu'une commission...
Mme Frulla-Hébert: ...des avocats...
M. Boisclair: ...de la même façon que notre
commission peut engager des experts. Moi, c'est ma compréhension.
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que tout est fait
au niveau des représentations quand c'est fait au niveau de
l'intérêt des usagers; en général, c'est pour
améliorer les représentations, ce qui fait que la Régie
peut demander, si on veut, l'expertise d'avocats. Si le dossier fait en sorte
que les usagers auront un meilleur service ou que cela améliore la
qualité des services, à ce moment-là, oui, la Régie
peut imposer ces frais-là à la compagnie de
téléphone. Mais tout est dirigé en fonction de
l'amélioration des services des usagers. Alors, effectivement, c'est...
M. Delwasse, avez-vous quelque chose à ajouter là-dessus?
M. Delwasse: Oui. La Régie peut, bien entendu, engager des
experts comme elle l'entend, mais elle les paie. L'article 12, dans le chapitre
III de la Loi sur la Régie des télécommunications, sa
constitution, est plutôt là pour déterminer comment la
Régie exerce son activité dans la tenue des audiences, dans
l'exercice de sa responsabilité. La désignation même ou les
termes qui sont utilisés désignent des activités qui ont
lieu, des activités de représentations devant elle. Donc, les
frais d'expertise dont il s'agit dans cet article sont des frais d'expertise
exclusivement engagés par les parties représentantes, les parties
en présence qui viennent faire des représentations devant la
Régie. L'objet, c'est de faire en sorte qu'un citoyen qui estimerait
injuste une tarification et qui voudrait faire une représentation puisse
la faire avec toute la compétence voulue, donc, fasse monter un dossier
qui justifie son intervention de façon très compétente.
Évidemment, un citoyen qui va gagner 0,10 $ par mois sur son compte de
téléphone ne peut pas engager 1500 $ au nom de la
collectivité. Il faut donc que ce soit la collectivité qui
défraie ce coût et c'est pourquoi on donne à la
Régie un pouvoir de taxer certains représentants pour permettre
de compenser une telle représentation devant elle. Mais le contexte
même de l'article, dans la loi, fait en sorte que ça s'adresse
vraiment à une partie et non pas à la Régie
elle-même. (10 h 45)
M. Boisclair: Je relis effectivement l'article 12 et c'est...
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Paré): Adopté. Donc,
l'article 3 est adopté. J'appelle l'article 4 qui se lit comme suit:
L'article 13 de cette loi est modifié par le remplacement, dans la
première ligne, du mot "Les" par les mots "Le secrétaire et les
autres".
Mme Frulla-Hébert: L'objectif est tout simplement de dire
que la Régie a un secrétaire et, en fait, ça n'existe pas,
un organisme qui n'a pas de secrétaire. Maintenant, le rôle du
secrétaire, c'est le rôle normal, c'est-à-dire une
espèce de greffier qui s'occupe soit des agendas, de la tenue des
audiences, actes officiels de la Régie.
Le Président (M. Paré): L'article 4 est
adopté. L'article 5 se lit comme suit: L'article 21 de cette loi est
modifié par l'insertion, après le deuxième alinéa,
du suivant: "Dans l'exercice de ses pouvoirs, la Régie favorise la
conciliation."
Mme Frulla-Hébert: Bon, la conciliation,
c'est-à-dire que, toujours dans le but de déjudi-ciariser,
toujours dans le but de rendre plus accessible la Régie, cette
modification vise à faire apparaître clairement que la
Régie favorise la médiation dans les affaires qui sont soumises
à son attention. Cette innovation s'inspire de la législation en
matière familiale et en matière de petites créances de
même qu'en matière de relations locataire-locateur.
Bon! Alors, ce qu'on veut faire, c'est préciser que le terme
"favoriser" n'oblige la Régie qu'à faciliter la conciliation.
Elle favorise, elle facilite, mais elle garde quand même son rôle,
si on veut, de tribunal. Mais ce que la Régie veut faire, c'est essayer
de favoriser les ententes hors cour puisque ces ententes sont beaucoup plus
facilement applicables que lorsqu'on y arrive par une ordonnance. La
Régie, donc, ne se démet pas de ses pouvoirs, au contraire. Elle
favorise la conciliation et ceci n'oblige pas non plus la Régie à
forcer les parties à se concilier, pas plus que ceci n'oblige la
Régie à participer elle-même à cette conciliation.
La seule obligation de la Régie, c'est de faciliter la conciliation
lorsqu'elle est possible et nous comprenons qu'elle le fera par l'entremise
aussi de ses fonctionnaires.
Alors, ceci veut dire que la Régie essaie, en premier temps, de
favoriser hors cour cette conciliation par ses fonctionnaires et, si l'entente
obtenue ne satisfait pas la Régie, alors, à ce moment-là,
la Régie peut y aller d'une ordonnance. Sinon, s'il n'y a pas
conciliation, la Régie procède tout simplement par méthode
traditionnelle. Ceci ne s'applique qu'en cas de conflit, mais non pas en cas de
tarif de permis. C'est tout simplement en cas de conflit soit au niveau des
tarifs ou de tarifications injustes, etc.
M. Boisclair: À l'heure actuelle, je suis convaincu que la
Régie déjà tente de faciliter la conciliation et je
présume qu'à plusieurs...
Mme Frulla-Hébert: C'est un fait.
M. Boisclair: On parlait des gens à la Régie. C'est
déjà pratique courante.
Mme Frulla-Hébert: II y a une différence entre une
pratique courante parce que c'est plus facile de le faire et que, comme on dit,
ces modifications-là à la loi viennent justement de l'application
des deux ans d'usage. On s'aperçoit qu'effectivement, dans la pratique,
ça se fait maintenant, c'est tout simplement de le prendre et de
l'encadrer également. Ça aide aussi, parce que lorsque c'est
encadré légalement, ça aide à publiciser le fait
que la Régie volt d'une façon favorable la conciliation,
c'est-à-dire que là les gens le font et ils ne le savent pas,
ça se fait naturellement, tandis qu'en l'encadrant, à ce
moment-là, les gens seront probablement plus portés, en cas de
conflit, à favoriser cette conciliation. Ça rend ça plus
accessible.
M. Boisclair: Mme la ministre, je vous demanderais
d'éclairer ma lanterne. Lorsqu'il y a une entente négociée
entre les parties, je suis convaincu... Lorsqu'une cause similaire se
présente où, disons, ce qui motiverait les gens à se
présenter devant la Régie en cas de conflit, normalement, dans le
cas où la Régie rend une ordonnance, il y a bien sûr une
décision publique qui est rendue par la Régie. Cependant, dans le
cas de conciliation, ces décisions ne sont pas publiques. Souvent, elles
demeurent une information privilégiée des parties. Je ne suis pas
convaincu de ce que j'avance, je veux juste savoir...
Mme Frulla-Hébert: Je vais me référer
à M. Delwasse. C'est-à-dire que, quand ça fait partie d'un
organisme, la décision est rendue par l'organisme et, à ce
moment-là, par la Loi d'accès à l'information, tous ces
documents-là sont publics, c'est-à-dire qu'on peut y avoir
accès. M. Delwasse, est-ce que j'ai raison?
M. Boisclair: Mais la Régie entérine cette...
M. Delwasse: Pas nécessairement. Si la matière
n'est pas une matière qui intéresse l'ensemble des usagers des
services de téléphone auprès de toutes les
compagnies...
M. Boisclair: Oui.
M. Delwasse: ...que c'est vraiment une matière qui est
très particulière...
M. Boisclair: Très locale.
M. Delwasse: ...avec un objet très local, la Régie
va laisser la conciliation s'exercer, dans le sens où le résultat
de la conciliation n'aura pas de portée sur l'ensemble des usagers du
téléphone. Si la Régie constate que la nature du
conflit...
M. Boisclair: Peut intéresser, c'est ça.
M. Delwasse: ...peut se reproduire et peut donner lieu à
une ordonnance qui établirait une jurisprudence et qui ferait en sorte
qu'on réglerait d'un coup toutes les... La Régie va alors,
à ce moment-là, prendre l'initiative d'émettre une
ordonnance plutôt que de laisser la conciliation se faire normalement,
elle va intervenir, effectivement.
M. Boisclair: Et pour rendre une ordonnance conforme à
l'entente qui a eu lieu entre...
M. Delwasse: Ou, oui, absolument.
M. Boisclair: C'est un scénario qui pourrait très
bien se produire.
M. Delwasse: C'est ça. La Régie a toujours
possibilité de rendre une ordonnance.
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 5 est
adopté. L'article 6 se lit comme suit: L'article 24 de cette loi est
modifié par l'addition, après le deuxième alinéa,
des suivants: "Une autorisation doit également être
demandée à la Régie pour céder, transférer,
échanger ou attribuer des titres d'une société exploitante
ou faire quelque autre opération sur ces titres si l'opération a
pour effet direct ou indirect de réunir dans une même main ou dans
les mains d'un groupe de personnes liées au sens de la Loi sur
l'impôt (L.R.Q., chapitre I-3) des titres ou des droits d'acquérir
des titres: "1° permettant d'élire la majorité des
administrateurs de cette société exploitante, dans le cas de
titres dispensés de l'application de la Loi sur les valeurs
mobilières (L.R.Q., chapitre V-1.1); "2° représentant plus de
20 % des titres
comportant droit de vote de cette société exploitante,
dans le cas de titres non dispensés de l'application de cette loi; "3"
représentant plus de 50 % des parts de la société ou, dans
le cas d'une société en commandite, des parts permettant d'agir
comme commandité.
Toute personne intéressée peut s'adresser au tribunal
compétent pour faire prononcer la nullité d'un acte fait en
contravention du présent article."
Mme Frulla-Hébert: Bon, alors, cet article-là, je
pense que vous êtes très familier, de toute façon, selon
votre passé, à ce qui se passe. C'est tout simplement pour
contrôler la vente des actions aussi bien que la vente de la compagnie,
c'est-à-dire que, présentement, on prévoyait tout
simplement... Au niveau de la loi, la Régie était au courant de
la vente de la compagnie, mais on sait très bien qu'on peut obtenir
contrôle d'une compagnie par des actions. Puisque c'est très
important, parce qu'on se trouve toujours en situation de monopole, que les
compagnies aient les facilités, pas les facilités, mais enfin,
aient toutes les capacités financières et techniques
nécessaires pour contrôler une compagnie de
téléphone, alors la Régie veut absolument être
capable de savoir où passe le contrôle de la compagnie de
téléphone.
M. Boisclair: Effectivement, je suis familier. Cependant, on ne
fait pas mention du délai pour faire appel d'une... Le délai
n'est pas... Est-ce qu'il est fixé dans un autre article?
Mme Frulla-Hébert: Ah! oui, c'est ça! Pour le
délai au niveau du changement...
M. Boisclair: Pour aller en appel. Mme Frulla-Hébert:
Pour aller en appel.
M. Boisclair: Si on dit: Toute personne intéressée
peut s'adresser au tribunal compétent pour faire prononcer la
nullité d'un acte de vente", je présume qu'y doit y avoir un
délai.
Mme Frulla-Hébert: Là-dessus, par exemple, je vais
m'informer. M. Delwasse, qu'est-ce que c'est le délai, au juste?
M. Deiwasse: Si je comprends bien, il n'y a pas de délai
de nullité et le recours peut toujours s'exercer. C'est ça, donc,
on me confirme que si une vente a été faite sans avoir obtenu
l'autorisation de la Régie, la Régie aurait toujours le droit de
rendre cette vente nulle dans la mesure où les autorisations requises
n'auraient pas été demandées. Donc, il n'y a pas de
délai de prescription qui pusse s'appliquer dans ce cas-là.
M. Boisclair: La Régie, quant à elle,
normalement... Si la volonté de la ministre est de simplifier le
processus et peut-être d'assouplir la réglementation, la
Régie, quant à elle, je présume, respectera des
délais raisonnables avant de rendre une décision.
Mme Frulla-Hébert: Dans la mesure... Ceci, c'est
basé beaucoup sur... On retrouve la même chose au niveau de la Loi
sur la régie du gaz. Alors, basé sur les expériences
antérieures, effectivement, il n'y a pas de limite ou, enfin, de
délai prévu. Mais, effectivement, au niveau des recommandations
de la Régie, ce sera fait dans la mesure tout à fait convenable
et normale.
M. Boisclair: Est-ce que cette disposition, entre autres, le
deuxième alinéa de l'article 24 de l'actuelle Loi sur la fusion
d'entreprises, a causé problème dans le passé à la
Régie?
Mme Frulla-Hébert: Ça a causé, en fait,
certains problèmes dans un cas où il y avait une compagnie qui
appartenait à deux frères. Il y a certains cas qui font en sorte
qu'il faut que ce soit là. C'est beaucoup plus aussi par
prévoyance qu'autre chose. Il peut y avoir facilement abus. On est en
contrôle, on est en présence d'un monopole. Alors, c'est tout
simplement de voir aussi au niveau du contrôle des actifs et de voir
à ce que les compagnies soient très, très bien
dirigées et qu'il n'y ait pas d'abus.
M. Boisclair: Normalement, c'est une disposition qu'on retrouve
souvent dans bien des lois. Je suis étonné de voir qu'elle
n'apparaissait pas dans la loi originale.
Mme Frulla-Hébert: C'était une faille dans la loi
originale.
M. Boisclair: Je me demande jusqu'à quel point cette
disposition ne vient pas pour régler un cas particulier.
Mme Frulla-Hébert: Non. Ça, là-dessus, par
exemple, on s'est aperçu, comparativement à la Régie du
gaz...
M. Boisclair: C'est pour ça que je vous demandais... Il
semble y avoir effectivement comme un litige.
Mme Frulla-Hébert: O.K. Mais, on s'est aperçu,
quant à la Régie du gaz, par exemple, qu'il y avait une faille
effectivement dans la loi. C'est toujours en prévention, sachant que,
dans le monde dans lequel on vit, il peut y avoir ou il pourrait y avoir... On
n'a pas eu de problème vraiment à date, mais c'est en
prévision de problèmes futurs. Alors, je pense que la
Régie s'est réveillée à temps.
M. Boisclair: Sans vouloir vous contredire, Mme la ministre, M.
Delwasse semble avoir un cas bien particulier au...
Mme Frulla-Hébert: Je vais lui passer la parole,
alors.
M. Delwasse: II n'était pas difficile de parler d'un cas
particulier qui concerne les affaires privées de personnes. Je dois dire
qu'il y a eu une vente d'actions, effectivement, dans le cas d'une compagnie et
que la Régie par arpès a été informée de
cette vente d'actions avec un sourire de la part des personnes qui avaient fait
la transaction en disant qu'elles n'étaient pas assujetties à la
loi étant donné qu'il y avait eu juste une vente d'actions. Sauf
que ces personnes ont compris la portée, l'esprit de . la loi et les
choses se sont réglées tout à fait correctement et elles
s'en sont tenues à la décision de la Régie. On s'est
très bien entendus. Mais, à l'occasion de cette vente, nous nous
sommes aperçus qu'effectivement il y avait un trou dans la loi et qu'il
fallait... Mais cette affaire a été réglée de
façon tout à fait correcte, par ailleurs.
M. Boisclair: Parce que, même sous l'ancienne loi, ils
avaient la responsabilité d'obtenir l'autorisation de la
Régie.
Mme Frulla-Hébert: Oui. Excepté qu'au niveau de la
vente de la compagnie... Mais ce qui n'était pas prévu - et
ça, c'est une loi - c'est que c'est de la vente d'actions. Alors, ce qui
s'est fait, c'est que le contrôle a été fait par la vente
d'actions et non pas par la vente d'actifs de la compagnie.
M. Larouche: M. le Président.
Le Président (M. Paré): Oui, M. le
député d'Anjou.
M. Larouche: J'aimerais bien savoir, si j'avais des actions d'une
compagnie, est-ce que je serais obligé de demander à la
Régie pour les vendre?
Mme Frulla-Hébert: Si vous aviez des actions dans une
compagnie...
M. Larouche: Une compagnie de
télécommunications.
Mme Frulla-Hébert: C'est ça. Si vous avez, disons,
51 % et que vous voulez vendre vos actions à votre autre partenaire qui,
lui, prend le contrôle, à ce moment-là, oui, vous
êtes obligé de demander à la compagnie pour les vendre
puisqu'on doit s'assurer que l'autre personne est financièrement et
techniquement compétente pour diriger une société qui se
retrouve souvent en monopole dans une région. C'est encore pour mieux
protéger l'utilisateur.
Le Président (M. Paré): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires à l'article 6? M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Messier: Une question d'information sur la notion de monopole.
Est-ce que la Régie donne un permis par région ou s'il y a
possibilité de concurrence à travers une région?
Mme Frulla-Hébert: Pour l'instant, il n'y a pas de...
Toute la discussion au niveau de la concurrence, c'est une discussion
maintenant qui se fait dans un sens beaucoup plus large. Pour l'instant, il n'y
a pas de concurrence parce qu'il n'y a rien qui prouve présentement que
la concurrence au niveau de la téléphonie, par exemple, est
avantageuse pour l'utilisateur spécialement au Canada ou dans une
situation où c'est un groupe restreint d'utilisateurs. Alors, c'est pour
ça que la Régie se doit d'être très vigilante en cas
d'émission de permis. (11 heures)
M. Messier: Oui, mais à l'entrée, c'est quoi, c'est
le permis plus tous les coûts d'immobilisation et l'infrastructure
d'appareils?
Mme Frulla-Hébert: M. Delwasse, qu'est-ce qui rentre quand
on veut faire un appel, une demande plus qu'au niveau financier? Quels sont
les...
M. Delwasse: Les critères. Les critères
d'émission d'un permis sont presque complètement centrés
sur la capacité financière des acquéreurs ou des
demandeurs ou des créateurs d'une compagnie et de leur compétence
technique, de la démonstration qu'ils ont techniquement la
compétence ou qu'ils ont le personnel requis pour opérer
correctement une compagnie de téléphone. On ne veut pas que,
trois mois après, la compagnie soit en difficulté, que les cibles
services soient mises en danger. C'est essentiellement ça, le
contrôle qui est fait. Maintenant, il faut comprendre que la
téléphonie, c'est quelque chose qui existe depuis longtemps. Le
territoire a été historiquement réparti par échange
de permis, vente, etc., entre certaines compagnies qui ont chacune le monopole
d'opération dans un territoire donné.
Donc, le territoire du Québec est divisé en 17; plus que
ça, parce qu'il y a des morcèle-ments, mais en des territoires
bien définis à l'intérieur desquels chaque compagnie a le
droit d'opérer. Et ça se limite là.
M. Messier: On dit toujours qu'en termes économiques, le
monopole, c'est inefficace. Peut-être que le député d'Anjou
pourrait en parler longuement, ancien professeur à l'ENAP. Mais, ce
serait peut-être fin de voir qu'il y ait plus de concurrence, ouvrir un
petit peu le marché.
Mme Frulla-Hébert: Oh! la la! Premièrement, au
niveau de la concurrence, je dois vous dire qu'il y a une cause maintenant
célèbre, c'est-à-dire toute la cause de Rodgers versus
Bell. Alors, ça va se régler probablement à ce
niveau-là, au niveau du CRTC. Mais je dois vous dire qu'au niveau des
études, que ça soit dans... L'Ouest a fait des études et,
au niveau des provinces de l'Atlantique, on est très très inquiet
face à la concurrence. La concurrence est souhaitable quand il y a un
bassin de population aussi pour l'absorber. Alors, il ne faut pas oublier non
plus qu'au niveau de la téléphonie, c'est extrêmement
réglementé, en termes de pourcentage, si on veut, au niveau du
rendement. La preuve, c'est que Bell Canada est obligée de rembourser
parce qu'elle avait fait trop de revenus - on se rappelle - de rembourser,
justement, les usagers.
Alors, on maintient un contrôle très ferme: le CRTC au
niveau des grosses compagnies nationales, la Régie des
télécommunications aussi, pour que l'usager soit toujours le
principal bénéficiaire. On doit dire que jusqu'à
maintenant, le contrôle fonctionne très bien, puisqu'on est un des
pays qui a la téléphonie, finalement, la plus efficace et
à meilleur marché. Alors...
M. Messier: Mais l'expérience américaine avec la
déréglementation, est-ce que vous avez regardé ça,
à savoir que les trois...
Mme Frulla-Hébert: Oui, oui, excepté que
l'expérience américaine fait appel à des bassins de
population énormes.
M. Messier: Oui.
Mme Frulla-Hébert: C'est tout ça, le litige,
présentement. Il y a des fois aussi où l'expérience
américaine est plus ou moins... Elle est loin d'être concluante.
Au niveau aussi de la qualité du service, souvent, on va avoir beaucoup
de compagnies qui se compétitionnent, donc, elles diminuent leurs tarifs
et pour autant diminuent aussi la capacité technique, et c'est
ça, la fiabilité. Donc, c'est loin d'être concluant.
M. Messier: Lorsque Québec-Téléphone, peu
importe, lorsqu'une compagnie fait une demande de hausse de tarifs, est-ce que
les régisseurs doivent regarder un petit peu dans cette hausse les
coûts soufflés au niveau des frais d'opération, le
changement de la flotte de camions, hausses de salaires exorbitantes, des
choses du genre?
Mme Frulla-Hébert: Absolument. On va voir, de toute
façon, quand on va continuer, comment on peut régir, justement,
ces coûts de telle sorte qu'il n'y ait pas de coûts
soufflés, mais que les coûts soient vraiment justifiés. On
va demander... On va le voir, de toute façon. On va exiger que les
compagnies soumettent, chaque année, un rapport annuel pour que la
Régie puisse avoir encore plus d'informations pour mieux
contrôler. Mais on doit se dire, quand même, que dans la
téléphonie, au Canada, le contrôle est extrêmement
sévère et très très strict. Les compagnies n'ont
pas beaucoup de marge de manoeuvre.
M. Messier: C'est quoi le taux de rendement moyen chez nous, au
Québec, sur Québec-Téléphone ou...
Mme Frulla-Hébert: Québec-Téléphone,
précisément, c'est entre 13 % et 14 %...
M. Messier: Après impôt ou avant?
Mme Frulla-Hébert: 13 % et 14 %, c'est avant impôt.
On va vérifier, mais c'est avant impôt, n'est-ce pas? Avant
impôt. Et on doit dire que les compagnies, à part ça, sont
sujettes, sont encouragées aussi à investir
énormément dans leur modernisation.
Québec-Téléphone a investi énormément ces
quatre dernières années au niveau de la numérisation et de
la modernisation de son service, ce qui fait de
Québec-Téléphone, quand même, une compagnie qui,
présentement, est aussi très efficace et qui n'a rien à
envier à nos grosses compagnies comme Bell. Il y avait un retard avant,
mais on peut dire que Québec-Téléphone a beaucoup investi
pour, justement, récupérer ce retard, ce qui fait que c'est une
compagnie qui fonctionne très bien. Il y a les toutes petites compagnies
aussi, mais certaines d'entre elles se modernisent aussi et, finalement,
performent relativement bien.
M. Messier: Est-ce que c'est
Québec-Téléphone qui demande à être sous la
juridiction fédérale du CRTC?
Mme Frulla-Hébert: Québec-Téléphone
ne demande pas à être sous juridiction fédérale. Je
pensais avoir une question pour vous l'expliquer, hier. Je suis une femme, moi
aussi, j'aurais pu répondre. Québec-Téléphone
demande de faire partie de Telecom, qui est une association de compagnies de
téléphone, de telle sorte qu'elle puisse bénéficier
de l'interfinancement, ce qui n'est pas mauvais au niveau de l'interconnexion.
En fait, ce qui est le plus souhaitable, c'est que toutes les compagnies
fassent partie de Telecom, dans le fond. Le problème,
présentement, c'est qu'on a une espèce d'iniquité au
niveau de la juridiction, le climat est instable et ça, il faut que
ça se règle. Alors, c'est sûr que, cette négociation
de règlement, c'est là qu'on travaille très fort pour que
ça se règle aussi à l'avantage du Québec et on
espère gagner - ha, ha, ha! - malgré le scepticisme de mon
critique.
M. Boisclair: Et malgré le scepticisme du rédacteur
en chef de l'Info-Presse.
Mme Frulla-Hébert: Oh, ça! Excusez-moi de vous
déranger! Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Boisclair: Écoutez, juste deux petites questions quant
à l'article 6. Le deuxième alinéa, j'ai de la
difficulté à le saisir. Dans le cas de "représentant plus
de 20 % des titres comportant droit de vote de cette société
exploitante", il n'y a pas de problème. Mais dans le cas des "titres non
dispensés de l'application de cette loi", j'ai de la difficulté
à saisir exactement ce qui est visé par ce...
Mme Frulla-Hébert: Je vais faire répondre
notre...
M. Delwasse: Je pense que ce serait...
Mme Frulla-Hébert: S'il vous plaît, notre conseiller
juridique, M. Pierre Lajoie.
M. Lajoie (Pierre): Pierre Lajoie. La première
catégorie, ce sont les sociétés privées...
M. Boisclair: Ça, il n'y a aucun problème. M.
Lajoie: ...c'est-à-dire les compagnies... M. Boisclair: Non
cotées à la Bourse.
M. Lajoie: ...qui ne sont pas cotées à la Bourse.
La deuxième, ce sont les compagnies cotées à la Bourse. On
prétend que, lorsqu'on détient 20 % du capital-actions, à
ce moment-là, on a le contrôle de la compagnie. Les
troisièmes sociétés, ce sont les sociétés et
personnes morales non incorporées, les sociétés
commerciales.
M. Boisclair: Oui, ça, je comprends.
M. Lajoie: À ce moment-là, c'est 51 % aussi, 50
%.
M. Boisclair: Juste une dernière chose. J'ai
déjà vu dans des lois semblables à celle-là...
Parce que, d'une part, c'est restrictif. La Régie rendra une
décision en fonction de ces trois éléments-là,
selon le genre d'entreprise dont il s'agit, une entreprise privée ou
publique ou une société en commandite. Est-ce que vous vous
êtes interrogés sur la pertinence de restreindre le champ
d'intervention de la Régie, l'interprétation de la loi de ces
trois éléments?
M. Lajoie: Excusez-moi! On ne croit pas que ce soit restrictif.
Je pense qu'on a couvert tous les types de sociétés, les coops,
toutes les sociétés. Surtout, si on regarde au début de la
loi où on donne la définition, à l'article 2, d'une
société exploitante. À ce moment-là, on voit que
ça peut être toute personne morale ou personne physique; c'est
tout le monde.
M. Boisclair: Mais, au-delà de ces pourcentages-là
- et là, je vous suis très bien - il me semble, si je ne me
trompe pas, avoir déjà vu, dans la législation, des
clauses où, pour étendre un peu un pouvoir de la Régie qui
serait peut-être plus discrétionnaire... Parce qu'on peut se
retrouver dans des situations où, malgré le fait que ces
différentes conditions-là soient respectées, elles
pourraient se retrouver un peu absurdes dans leur application et contraires
à l'intérêt général.
M. Lajoie: Je ne comprends pas vraiment le sens de la
question.
M. Boisclair: Le sens de la question, c'est que je comprends
très bien qu'on couvre l'ensemble des différentes entreprises,
peu importe leur nature, que ce soient des coops, des sociétés en
commandite, privées et publiques, et que la Régie, lorsqu'il y
aura une vente ou une cession de titres, devra autoriser la vente en fonction
de ces critères, de ces pourcentages-là qui sont établis.
Là-dessus, jusque-là, on se suit. Cependant, dans d'autres lois,
si je ne me trompe pas, on pourrait se retrouver dans des situations... Ou
plutôt, on a vu dans d'autres lois des causes plus
générales, d'autres critères que les organismes de
réglementation peuvent utiliser pour décider du bien-fondé
d'une vente ou non. Essentiellement, ça se limite à la
propriété.
M. Delwasse: Des collusions entre des propriétaires, par
exemple.
M. Boisclair: C'est ça.
M. Lajoie: Ici, dans le moment, ce qui est prévu, les
critères c'est seulement pour dire dans quel cas on doit faire une
demande à la Régie. Par la suite, la Régie devra statuer
s'il était opportun ou pas de faire droit à la demande. En ce qui
concerne la collusion ou ces choses-là, je pense que c'est
déjà prévu dans le premier alinéa de l'amendement
lorsqu'on parle de transfert direct ou indirect de titres: "Une autorisation
doit également être demandée à la Régie pour
céder, transférer, échanger ou attribuer des titres d'une
société exploitante ou faire quelque autre opération sur
ces titres si l'opération a pour effet direct ou indirect de
réunir dans une même main ou dans les mains d'un groupe de
personnes liées au sens de la Loi sur l'impôt... des titres ou des
droits d'acquérir des titres." Les autres cas qui pourraient
peut-être rester, ça serait carrément de la fraude.
À ce moment-là, ils seraient toujours visés par le fait
que j'ai fait indirectement ce que la loi m'interdisait de faire directement et
les poursuites devant les tribunaux seraient possibles.
M. Boisclair: C'est plus, parce que je présume qu'il ne
doit pas y avoir beaucoup de mouvements de titres, une mesure préventive
qu'autre chose.
M. Oelwasse: Absolument.
M. Boisclair: La Régie, il ne doit pas exister beaucoup de
jurisprudence de décisions de la Régie à cet
égard-là? Je présume que...
M. Delwasse: Non. La Régie a deux ans d'existence.
M. Boisclair: ...c'est un marché où il n'y a pas
beaucoup de...
M. Delwasse: Non.
M. Boisclair: Bon, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Paré): L'article 6 est
adopté. Article 7.
L'article 25 de cette loi est modifié: 1° par l'addition,
à la fin du premier alinéa, des mots "ou signifie cet avis aux
intéressés par tout moyen qu'elle Juge plus approprié."
2° par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: "La
Régie peut ordonner au demandeur de payer les frais de cette publication
ou signification selon les modalités qu'elle détermine."
Mme Frulla-Hébert: C'est pour mieux informer les
utilisateurs. On prévoyait avant que l'annonce ou toutes les annonces ou
demandes d'autorisation se faisaient par quotidien. On s'aperçoit
maintenant que, dans certaines régions ou dans certaines villes qui sont
plus petites, peut-être que les avis à l'intérieur du
compte téléphonique sont des moyens qui sont beaucoup plus
appropriés pour mieux informer. C'est tout simplement laisser la
possibilité à la Régie de choisir le meilleur moyen pour
rejoindre le public, afin que celui-ci soit bien informé.
En deuxième, c'est tout simplement qu'on demande à la
compagnie de téléphone de payer les frais de cette
signification.
M. Boisclair: L'article 25 de cette loi est modifié:
1e par l'addition, à la fin du premier alinéa...
Lorsqu'on dit: "ou signifie cet avis aux intéressés par tout
moyen qu'elle juge plus approprié", "elle", c'est bien sûr la
Régie? Dans quels cas la Régie pourrait ordonner de demander "de
payer les frais de cette publication ou signification sur les modalités
qu'elle détermine"?
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que, dans un sens,
la Régie peut ordonner au demandeur de payer les frais.
M. Boisclair: C'est ça.
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que...
M. Boisclair: À l'heure actuelle, c'est la Régie
qui paie.
Mme Frulla-Hébert: ...c'est juste et raisonnable que les
frais de cette signification ou publication soient assumés par le
demandeur, dans l'éventualité où l'autorisation ne lui
serait pas accordée, dune part, ou, deuxièmement, d'assumer, par
l'entremise du demandeur, la majorité des usagers à qui
bénéficiera cette autorisation, advenant qu'elle soit
accordée. Finalement, c'est le demandeur qui paye. Le demandeur demande
un avis de publication, alors c'est lui qui paye.
M. Boisclair: Ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle.
Si je ne me trompe pas, c'est la Régie qui paye.
Mme Frulla-Hébert: C'est ça. Ça va toujours
dans un quotidien et c'est la Régie qui paye. Cette fois-ci, on veut
mieux informer et on demande au demandeur de la publication de ia payer.
M. Boisclair: Là, c'est: "La Régie peut", mais on
ne dit pas dans quels cas elle va le faire. "La Régie peut ordonner au
demandeur de payer", donc ce n'est pas une obligation qui est faite à la
Régie.
M. Delwasse: Si je peux me permettre. Mme
Frulla-Hébert: Oui, s'il vous plaît.
M. Delwasse: Si je peux me permettre, la loi stipule que la
Régie doit faire un avis.
M. Boisclair: C'est ça. (11 h 15)
M. Delwasse: Et ce qu'apporte la modification, c'est la
modalité ou le médium par lequel elle doit publier cet avis. Dans
beaucoup de cas, un avis inséré avec le compte de
téléphone est beaucoup plus efficace que n'importe quelle autre
action. Et il est évident que, dans ce cas-là, l'intervenant qui
est le mieux placé, c'est la compagnie de téléphone
elle-même qui en fait la demande pour faire préparer, sous
contrôle de la Régie, l'avis, qui en détermine le texte,
qui le fait imprimer et qui le joint dans ses opérations
régulières avec le compte. Et, dans ce sens-là, c'est
également la compagnie qui paie cet avis-là. Ça
n'entraîne pas une diminution de l'obligation de la Régie de
publier et d'aviser le public. Ça donne simplement la liberté
à la Régie de déterminer comment cet avis doit être
publié et ça lui donne le pouvoir d'en imposer les frais à
la partie demanderesse.
M. Boisclair: Sur ça, je vous suis très bien,
mais quand je parlais de l'obligation, c'est que la Régie n'a pas
l'obligation d'imposer des frais? C'est ça. Elle le peut, dans certaines
conditions.
M. Delwasse: C'est ça. Si, par exemple, une demande d'un
citoyen...
M. Boisclair: Oui.
M. Delwasse: ...d'un individu était faite à la
Régie dans une cause qui exige que la Régie...
M. Boisclair: Oui, oui.
M. Delwasse: ...fasse une publication, la Régie pourrait
dispenser ce citoyen de payer cet avis et la Régie pourrait imposer
à la compagnie de téléphone impliquée par la cause
de payer l'avis, même si c'est le citoyen qui en a fait la demande. C'est
donc un pouvoir que doit avoir la Régie de déterminer qui va
payer le compte.
M. Boisclair: J'aimerais ça profiter de l'occasion de
cette discussion sur cet article. Est-ce que la ministre a de l'information...
Souvent, il y a une contrainte importante qui existe lorsqu'un organisme ou une
entreprise se présente devant un organisme réglementaire, soit
les coûts associés à des demandes qui sont
déposées devant cet organisme réglementaire là. Je
ne sais pas de quel personnel et de quelle expertise la Régie
bénéficie, mais, souvent, bien des entreprises trouvent difficile
de s'adresser à des organismes réglementaires qui
bénéficient, d'une part, d'un personnel juridique ou d'un
personnel de recherche beaucoup plus important que ce dont n'importe quelle
entreprise normalement bénéficie. Est-ce que vous avez des
informations quant aux coûts qui pourraient possiblement y être
associés? Je comprends que c'est très différent dans
chacun des cas, mais est-ce qu'il y a des craintes ou des réserves qui
sont exprimées par le milieu quant aux coûts associés
lorsqu'un organisme se présente devant la Régie?
Mme Frulla-Hébert: À ce moment-là, on ne
revient pas un petit peu à ce dont on discutait tantôt...
M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla-Hébert: ...c'est-à-dire au niveau de
l'imposition des frais et au niveau... Ce que vous me demandez, c'est: Est-ce
que les régisseurs de la Régie sont assez
expérimentés pour déterminer les coûts?
M. Boisclair: Non. Souvent, ce qu'on dit, c'est que les...
Souvent, lorsque les entreprises sont habituées de transiger avec des
organismes réglementaires, la première chose qu'elles
dénon- cent, c'est qu'elles sont petites et que, souvent, elles n'ont
pas te personnel ni l'expertise que l'organisme réglementaire
détient à cause de sa nature même. L'organisme
réglementaire bénéficie souvent d'un personnel juridique
imposant, d'expertise, de recherchistes et tout ça. Alors, lorsqu'une
entreprise se présente devant un organisme réglementaire,
souvent, elle ne bénéficie pas de cette même expertise.
Souvent, elle doit engager des experts-conseils pour faire face, justement,
à ces spécialistes qui, quotidiennement...
Mme Frulla-Hébert:
Effectivement, au niveau de la
Régie, vous avez raison, les gens qui sont là sont tellement
habitués...
M. Boisclair: Bien, c'est justement. Mme Frulla-Hébert:
...que c'est eux qui...
M. Boisclair: C'est un problème qui est souvent
soulevé lorsqu'une entreprise doit faire des demandes à un
organisme réglementaire et je ne sais pas si cette
problématique-là se pose dans les mêmes termes dans le cas
de la Régie des télécommunications?
Mme Frulla-Hébert: Bien, j'aurais tendance à vous
dire que l'article ou le changement de l'article fait que les entreprises ou
les organismes peuvent aller chercher, justement, de l'expertise et qu'ensuite
ce coût d'expertise puisse être imputé à la compagnie
concernée. C'est justement pour faciliter cet accès à
l'information et au conseil. M. Delwase, est-ce que...
M. Delwasse: Pour compléter peut-être. Il faut se
mettre dans l'esprit que la Régie ne travaille pas ni pour une partie ni
pour une autre partie.
M. Boisclair: Oui.
M. Delwasse: La Régie a comme mission de veiller à
l'intérêt public. Et l'intérêt public est autant de
favoriser le bon fonctionnement d'une compagnie de téléphone et
des revenus corrects pour une compagnie de téléphone que de
protéger le citoyen comme consommateur du service. Et la Régie se
situe un peu en arbitre. Il est donc normal que la Régie ait des
compétences et des moyens importants pour permettre de juger
correctement, par exemple - pour répondre à la question qui
était posée tout à l'heure - de la justification des
demandes d'autorisation, d'augmentation de tarif, aussi bien que pour dire
à une compagnie: Non, vous n'y arriverez pas avec ce tarif-là. Il
faut que vous procédiez d'une autre façon ou,
éventuellement même, que vous augmentiez, que vous fassiez une
demande d'augmentation de ce tarif-là. La Régie est un
peu la justice dans ce domaine-là et les petites compagnies ne se
plaignent pas de la compétence de la Régie et de ses moyens. Au
contraire, dans beaucoup de cas, la Régie aide les petites entreprises
à présenter, à concevoir et à monter leurs demandes
et fait bénéficier ces petites entreprises de sa capacité
technique. Ce qui fait en sorte que, lorsque la petite entreprise se
présente, elle est bien préparée, elle est bien
armée et la Régie peut exercer son rôle de façon
correcte à ce moment-là.
M. Boisclair: Moi, selon ma compréhension des choses, ce
n'est pas du tout la même chose au CRTC où, apparemment, il
paraît que c'est effrayant pour les entreprises qui veulent
présenter une demande, qui ont affaire à un bastion d'experts.
Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. L'article 7
est adopté. Article 8: Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 26, du suivant: "26.1 "Une société
exploitante doit, chaque année, à l'époque fixée
par la Régie, fournir à cette dernière un rapport
comprenant les renseignements suivants: "1° son nom, son capital social,
les diverses émissions de titres faites depuis l'établissement de
l'entreprise ou depuis le dernier rapport, les noms des administrateurs et, s'H
y a lieu, sa raison sociale; "2° son actif, son passif, ses dépenses
et ses revenus de l'année; "3° tous les autres renseignements que
peut exiger la Régie."
Mme Frulla-Hébert: C'est ce qu'on expliquait tantôt
au député de Saint-Hyacinthe, c'est-à-dire que tout est
là pour améliorer l'information de la Régie et c'est un
corollaire à l'article 24, c'est-à-dire que cet article atteint
son but en obligeant chaque société, comme on le disait
tantôt, à produire un rapport et en permettant à la
Régie de déterminer à quelle époque doit être
produit le rapport. La loi permet à la Régie de respecter
l'année financière des sociétés exploitantes, d'une
part, et, d'autre part, d'éviter d'être engorgées, aussi,
à une certaine époque de l'année, par une trop grande
affluence de rapports. Tout est fait pour mieux contrôler l'information
et pour que la Régie puisse avoir, dans ses mains, cette information
pour justement mieux contrôler aussi les compagnies.
M. Boisclair: Juste un commentaire sur le deuxième
alinéa: "son actif, son passif, ses dépenses et ses revenus de
l'année". Est-ce qu'il y a une exigence de la Régie quant
à la présentation des états financiers? Je comprends que
ça doit être des états financiers qui sont "audités"
par...
Une voix: Oui.
M. Boisclair: ...des experts-conseils, par des comptables. Mais,
souvent, quant à la présentation même, entre autres...
Mme Frulla-Hébert: Au niveau de la forme, de la
présentation...
M. Boisclair: ...de la forme, Je comprends que la forme est
définie par l'Ordre des comptables, mais, sans rappeler toute la
problématique qui peut exister juste au gouvernement du Québec et
qui peut aussi exister dans l'entreprise privée, sur les frais
payés d'avance, par exemple, ou la façon dont sont
calculés les amortissements, est-ce qu'il y a des exigences de la
Régie à cet égard-là?
Mme Frulla-Hébert: Au niveau de...
M. Boisclair: De la présentation des états
financiers.
Mme Frulla-Hébert: ...la présentation
même.
M. Boisclair: Juste pour... Tout simplement, si...
Mme Frulla-Hébert: M. Delwasse, c'est au niveau
technique.
M. Boisclair: ...ce n'est que pour le changement des
règles comptables, par exemple, qui pourrait affecter ou, en tout cas,
rendre plus difficile la comparaison d'états financiers d'une
année à l'autre.
M. Oelwasse: II n'y a pas d'exigences réelles quant
à la présentation des états financiers dans la mesure...
Il y a évidemment ce que l'Ordre des comptables agréés a
édicté comme règle dans le cas d'une compagnie de
téléphone, dans ce domaine-là. Encore faut-il remarquer
que la loi et la modification qui est présentée aujourd'hui
n'obligent pas la compagnie de téléphone à
présenter un bilan "audité". Ceci, on y a bien
réfléchi, mais on s'adresse, comme je le disais tout à
l'heure, à un ensemble de compagnies qui vont de 300 abonnés
à 300 000 abonnés. Pour celles de 300 abonnés dont le
revenu n'est même pas de 100 000 $ par année, il nous a
semblé que l'obligation de faire en sorte qu'elles présentent un
bilan "audité" ne nous apparaissait pas d'un intérêt tout
à fait opportun. Là où les règles de
comptabilisation s'appliquent de façon très importante, ce n'est
pas dans le dépôt de ces états financiers, c'est au moment
du dépôt d'une demande de changement de tarification où la
justification du changement de tarification, est basée sur un certain
nombre de critères financiers qui comprennent des règles
très précises quant à la façon d'amortir les
actifs, quant à la façon de considérer les dépenses
de captitalisation et les dépenses d'opération
admissibles et non admissibles. Là, dans ce cas-là, c'est
très très précis. Mais c'est moins vrai dans les
états financiers où on demande simplement de se plier aux
règles générales qui s'appliquent dans ce
domaine-là.
M. Boisclair: ...dans la réglementation.
M. Delwasse: Ça se retrouve dans la réglementation,
c'est ça.
M. Boisclair: Je comprends que vous n'exigez pas de bilan
"audité" pour des petites entreprises, mais je présume qu'il y a
quelqu'un qui a le pouvoir discrétionnaire, quelque part, d'exiger des
bilans "audités" et, dans d'autres cas, de ne pas exiger des bilans
"audités". Où est-ce qu'on trace la ligne?
M. Delwasse: La banque le fait aussi bien que nous.
M. Boisclair: Oui, ce sont souvent les banques qui le font. C'est
très pertinent comme... Ça va. Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 8 est
adopté. Article 9: "L'article 48 de cette loi est abrogé."
Mme Frulla-Hébert: II est abrogé et on regroupe
aussi toute cette information à l'article 12 parce que ça faisait
double emploi, tout simplement, avec le nouvel article.
M. Boisclair: Dans le nouvel article 12, là?
Mme Frulla-Hébert: Oui. On en a deux comme ça.
M. Boisclair: Alors, adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 9 est
adopté. J'appelle l'article 10 qui se lit comme suit: "L'article 51 de
cette loi est abrogé."
Mme Frulla-Hébert: Même cas que pour l'article
précédent. De toute façon, il a déjà
été traité aussi, c'est vrai, dans l'article 3.
M. Boisclair: C'est ça. Ce n'est pas dans l'article 12,
c'est dans l'article 3.
Mme Frulla-Hébert: C'est ça, c'est la question de
frais réglés...
Le Président (M. Paré): L'article 10 est
adopté.
Règlements, directives et instructions
L'article 11: L'intitulé du chapitre IV de cette loi est
remplacé par le suivant: "Règlements, directives et
instructions".
Mme Frulla-Hébert: Alors, c'est tout simplement pour
changer le titre de l'article pertinent à l'article 12. On aura les
explications au niveau de l'article 12.
M. Boisclair: C'est pour les changements de titres.
Mme Frulla-Hébert: Changements de titres.
Le Président (M. Paré): L'article 11 est
adopté. J'appelle l'article 12: Cette lof est modifié par
l'insertion, après l'article 65, de la section suivante: "Section III
"Instructions "65.1 Sous réserve des dispositions réglementaires
contraires, la Régie peut donner aux intéressés des
instructions sur la procédure qu'elle entend suivre lors de la conduite
d'une affaire.
Toutefois, la Régie doit, avant la tenue d'une audience publique,
donner des instructions dans lesquelles elle indique notamment le délai
accordé aux intéressés pour lui faire des
représentations ainsi que le lieu et la date de l'audience. "La
Régie publie ou signifie aux intéressés par tout moyen
qu'elle juge plus approprié ses instructions ou un avis s'y rapportant.
Elle peut également ordonner aux parties de payer les frais de cette
publication ou signification selon les modalités et dans les proportions
qu'elle détermine."
Mme Frulla-Hébert: Bon, alors, tout ça est dans le
but de déjudiciariser les règles de procédure devant la
Régie, de manière à lui permettre de s'adapter à
chaque dossier soumis à son intention. C'est-à-dire que ça
donne à la Régie le pouvoir de donner des instructions
particulières pour les audiences données. On sait que les
compagnies de téléphone avec lesquelles on doit faire affaire ne
sont pas toutes égales, d'une part, et, deuxièmement, que les
audiences ne se font pas aussi dans le même contexte. Bon, quelquefois
ça peut se faire dans une salle paroissiale, d'autres fois, ça se
fait dans un contexte peut-être plus formel; des fois, ça se fait
à 15 personnes, d'autres fois ça se fait à 400. Alors,
ceci permet à la Régie, justement, tout simplement de donner ses
instructions pour des audiences qui sont particulières et pour rendre
encore plus accessible justement cette Régie qui se déplace,
à la différence du CRTC, dans les régions.
M. Boisclair: Alors, essentiellement, c'est le remplacement de
l'article 48 de l'ancienne loi, si je ne me trompe pas? C'est l'article 48 qui
vient d'être abrogé par l'article 9.
Mme Frulla-Hébert: Oui, qui vient d'être
abrogé par l'article 12. C'est-à-dire que c'est inclus, c'est
regroupé dans l'article 12 qui dit que la Régie, avant de tenir
une audience publique, donne des instructions écrites. Alors là,
ce qu'on fait, c'est que, dans l'article 12, on couvre l'article 48 en disant
qu'elle a le pouvoir de faire connaître aux intéresses la
procédure à laquelle elle entend se soumettre et les soumettre
aux fins d'assurer la bonne marche de cette ou ces affaires.
M. Boisclair: Là, corrigez-moi si je me trompe, mais ma
compréhension des choses, la modification plus importante qu'apporte
l'article 12, si on le compare avec l'article 48, c'est qu'elle peut
également ordonner aux parties de payer les frais de cette publication
ou signification selon les modalités et dans les proportions qu'elle
détermine", parce que, essentiellement, tout se retrouvait
déjà dans l'article 48.
Mme Frulla-Hébert: Oui, M. Delwasse.
M. Deiwasse: Si je peux me permettre, il ne s'agit pas des frais
de publication, il s'agit vraiment de la forme dans laquelle se tiennent les
audiences. L'ancien article 48, qui était relativement léger, se
référait en fait ou faisait référence, dans le
droit civil habituel, à une procédure d'instruction qui doit
être relativement rigide, qui doit être relativement fixée
d'avance. Ce qu'introduit le nouvel article, l'article 12, c'est une
capacité additionnelle par sa description qui est donnée à
la Régie d'assouplir les instructions, de les . modifier beaucoup plus
simplement et de permettre de faire en sorte que chaque audience soit tenue en
fonction d'une procédure qui est déterminée pour les fins
de cette audience, en fonction de la nature des parties qui sont en
présence, du lieu dans lequel l'instruction va se tenir. C'est un peu
ça. (11h30)
Alors, les dispositions du nouvel article donnent à la
Régie le pouvoir d'aller un peu plus loin que ce qui lui serait permis
par un simple pouvoir d'instruction comme elle avait avant dans sa
capacité d'assouplir, ou de complexifier, ou de restreindre la forme
dans laquelle l'audience va se tenir.
M. Boisclair: Soit, mais je lis l'article 48 et je lis le
deuxième paragraphe de l'article 65.1 et c'est du pareil au même,
si ce n'est que...
Mme Frulla-Hébert: C'est-à-dire que, quand on
regarde l'article 48, la Régie donne les instructions écrites.
Donc, elle fixe la date de dépôt. Tandis qu'ici, dans l'article
12, on dit qu'avant la tenue d'une audience publique elle donne des
instructions dans lesquelles elle indique notamment les délais
accordés...
M. Boisclair: Oui. Elle fixe la date du dépôt.
Mme Frulla-Hébert: C'est plus large. Il me semble qu'en
termes de nuances, c'est moins rigide, c'est beaucoup plus large en termes
d'instructions au niveau des audiences. Effectivement, ensuite, on ordonne aux
parties de payer les frais. Là, on inclut... Avant, c'était juste
versus les audiences; maintenant, c'est au niveau de toutes les causes.
M. Boisclair: Ah! c'est essentiellement ça! Le changement,
ce sont des représentations.
Mme Frulla-Hébert: Avant, on parlait d'audiences.
Là, ce sont les causes, au contraire, les représentations
générales et globales.
M. Boisclair: Je n'ai rien contre la formulation. C'est parce
que, souvent, vous avez invoqué l'assouplissement et tout ça.
Dans le fond, je présume que, de toute façon, on n'a pas dû
souvent utiliser l'article 48. Effectivement, l'article 48 a souvent
été utilisé pour fixer les délais d'audiences ou
des choses semblables, mais ça n'a pas dû faire l'objet de
litiges.
Mme Frulla-Hébert: Non. Probablement que c'est la
même... En fait, c'est le même cas que l'article
précédent où on disait: Finalement, ça se faisait
avant, mais là, on l'encadre dans la loi. C'est la même chose et
on revient au principe de départ. C'est pour ça que, quand on
disait faire des grandes représentations, ces changement-là sont
beaucoup plus apportés à cause de l'expérience de
l'application comme on voit ces deux dernières années. On parle
d'assouplissement parce que, effectivement, ça rend tout simplement une
procédure beaucoup plus facile puisqu'elle s'adapte cas par cas aux
différentes causes, représentations ou audiences, dans ces
cas-ci, mais la Régie, ça lui permet de s'adapter, finalement,
aux différentes représentations. Au lieu d'avoir un cadre rigide,
fixe, tel le CRTC, par exemple.
M. Boisclair: Lorsqu'on dit: "Elle peut également ordonner
aux parties de payer les frais de cette publication", "cette publication ou
signification", ça fait référence aux instructions?
Mme Frulla-Hébert: Aux instructions.
M. Boisclair: Concrètement, une instruction, c'est un bout
de papier sur...
Mme Frulla-Hébert: On fixe le cadre.
M. Boisclair: ...lequel on inscrit la date, le lieu et l'heure de
l'audience?
Mme Frulla-Hébert: À combien peuvent 26 avril
1990
s'élever les frais?
M. Lajoie: Pierre Lajoie. Ça peut être plus que cela
également. Ça peut être sur la forme du papier, si c'est
sur du papier 8 1/2 X 14 que vous devrez présenter vos
représentations, que ça devra être en trois exemplaires. Ce
sont vraiment toutes les instructions procédurales, ce qu'on retrouve
souvent dans un règlement de procédure, dans des règles de
pratique. Il n'y a pas eu de litige. Par contre, il y a eu beaucoup de
discussions à la Régie, de gens qui prétendaient que le
pouvoir d'instruction qui existait à l'article 48 était un
pouvoir d'instruction qui portait uniquement sur des questions de fond, ce sur
quoi on voulait que les débats portent, mais que ce pouvoir de l'article
48 ne permettait pas de fixer la procédure autre que ce qui était
prévu, à savoir la date de dépôt, mais fixait la
procédure à suivre, à savoir: Vous aurez 30 jours pour
faire des représentations, l'autre partie aura un autre 30 jours pour
donner une réponse, ou des choses du genre. Il y avait des gens qui
disaient: Vous ne pouvez pas toucher à la procédure.
Donc, à l'heure actuelle, on étend le pouvoir
d'instruction, d'abord on précise quelle était l'intention
originale qui avait été reconnue par tout le monde à
l'époque, à savoir que c'était vraiment des instructions
procédurales. On l'étend également aux causes ex parte,
parce que, dans la loi, il est prévu qu'il y a des demandes qui peuvent
être faites, dans lesquelles on doit donner aux parties l'occasion de
faire des représentations qui peuvent être écrites, mais
dans lesquelles il n'y a pas nécessairement d'audiences publiques.
Alors, même dans ces cas-là, il pourrait être très
utile, pour accélérer le processus, de permettre aux gens de
faire des représentations écrites, de préciser comment
elles doivent se faire et d'éviter le processus plus lourd d'une
audience publique. À l'heure actuelle, en le prenant de 48 et en le
mettant à 12, à l'article 65.1, on étend tout le
processus.
M. Boisclair: C'est très clair. Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 12 est
adopté. J'appelle l'article 13: L'article 68 de cette loi est
modifié par l'insertion, après les mots et chiffres "l'article
53", des mots et chiffres "fait défaut de fournir le rapport
prévu à l'article 26.1 ou produit de faux renseignements dans ce
rapport".
Mme Frulla-Hébert: C'est tout simplement une modification
qui vise essentiellement à assurer le respect de la loi, et qui fixe les
pénalités prévues. On parle d'infraction et d'amende.
M. Boisclair: C'est très clair. Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 13 est
adopté. L'article 14: "La présente loi entre en vigueur le
(indiquer ici la date de la sanction de la présente loi)."
M. Boisclair: Adopté.
Le Président (M. Paré): L'article 14 est
adopté. Est-ce que le titre du projet de loi est adopté, Loi
modifiant la Loi sur la Régie des télécommunications ?
Mme Frulla-Hébert: Adopté. M. Boisclair:
Adopté.
Le Président (M. Paré): Adopté. Est-ce que
le projet de loi dans son ensemble est adopté?
Mme Frulla-Hébert: Adopté. M. Boisclair:
Adopté.
Le Président (M. Paré): Je ne sais pas s'il y a des
commentaires avant de conclure.
Mme Frulla-Hébert: Oui, j'ai un commentaire qui est
général. Je dois dire, en tant que ministre responsable des
Communications, lorsqu'on travaille des dossiers avec l'Opposition, les
questions, habituellement, sont des questions qui sont précises, qui
sont recherchées et des questions qui servent toujours à faire
avancer les dossiers. Je trouve que c'est de la politique avec un grand "P".
Merci.
Le Président (M. Paré): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. Boisclair: Je vais remercier la ministre de ses propos
élogieux à mon égard. Peut-être une question en
terminant. C'est très difficile, pour quelqu'un qui s'intéresse
aux dossiers, au travail que fait la Régie, d'avoir l'information sur
les différentes consultations qui sont menées, même sur les
décisions qui sont rendues par la Régie. D'une part, c'est
souvent très technique, et je vais demander d'ailleurs à
rencontrer M. Dufour dans un avenir rapproché. Est-ce que l'avis que la
Régie vous soumet, c'est un avis tous les ans, tous les deux ans?
Mme Frulla-Hébert: C'est un avis triennal. M.
Boisclair: C'est un avis triennal.
Mme Frulla-Hébert: Le premier est un avis triennal, qui
nous sera soumis, évidemment, lundi, parce qu'il y a eu les vacances de
Pâques, etc..
M. Boisclair: Et avec le budget surtout...
Mme Frulla-Hébert: Avec le budget, surtout,
c'est exactement ça. Il nous sera soumis lundi, et, à ce
moment-là... Mais c'est un avis triennal, très simple, par
exemple, au niveau de son contenu, très accessible, très facile
à comprendre, parce qu'on n'est pas tous des experts là-dedans,
ni vous ni moi.
M. Boisclair: C'est parce que les cadres
élémentaires, souvent, évoluent très rapidement, si
ce n'est qu'à cause de nouvelles technologies qui se développent,
ou de nouveaux marchés, ou peu importe. Alors, je me demande
jusqu'à quel point il ne serait pas intéressant, parce que, moi,
j'apprécierais, en tout cas, que les rapports que la Régie - je
présume qu'elle doit le faire - vous soumet tous les six mois, ou tous
les ans, ou lorsqu'il y a des causes, puissent être disponibles pour les
membres de la commission.
Mme Frulla-Hébert: La Régie, habituellement... Moi,
évidemmment, ça fait six mois, donc j'ai eu l'avis triennal,
mais, M. Delwasse?
M. Delwasse: En fait, la Régie ne soumet pas de rapport
périodique à part cet avis triennal, qui est un peu statutaire,
que la Régie soumet. Il est important que la Régie garde toute
son indépendance et, dans ce sens-là, qu'elle traite ses causes
comme tribunal administratif, avec toute sa possibilité d'action. Mais
les communications sont quand même très étroites entre la
Régie et le ministère. M. Duplessis dirige un petit service qui
est spécifiquement chargé de suivre l'évolution
réglementaire, de voir ce qui se passe ailleurs et de faire le joint
entre l'exercice de la réglementation qui est fait par la Régie
des télécommunications et l'évolution de la
réglementation un peu partout dans le monde. C'est un peu comme
ça et dans les discussions qu'il peut y avoir entre le personnel de la
Régie et nous, que ça se passe.
Quant à l'interprétation sur les ordonnances de la
Régie et ses décisions, elles sont faites à
l'intérieur du ministère, c'est-à-dire qu'on reçoit
les documents techniques qui sont rendus publics et nous en faisons une
interprétation à l'intérieur, grâce aux
spécialistes que nous avons, pour l'information de la ministre.
Mme Frulla-Hébert: De toute façon, si vous avez
besoin d'information ou quoi que ce soit...
M. Boisclair: Oui.
Mme Frulla-Hébert: ...faites-le-nous savoir. Moi, je tiens
à remercier aussi tous les membres de la commission de la culture qui
semblent porter un très grand intérêt à la cause que
nous défendons, c'est-à-dire la cause des communications.
M. Boisclair: Merci, Mme la ministre.
Le Président (M. Paré): Alors, merci, Mme la
ministre. Merci, M. le critique, merci aux membres de la commission et à
tous ceux qui nous ont apporté des éclairages par rapport aux
questions qu'on avait. Comme la commission a rempli le mandat qui lui
était confié, les travaux sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 11 h 42)