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(Seize heures vingt-trois minutes)
Le Président (M. Gautrin): La commission du budget et de
l'administration est réunie puisqu'il y a quorum maintenant
afin de procéder à la vérification des engagements
financiers du ministère des Finances, qui sont compris dans les listes
des mois de janvier 1992 à janvier 1994, ainsi que ceux de l'Inspecteur
général des institutions financières et de la Commission
des valeurs mobilières pour les mois de septembre 1993 à janvier
1994.
Mme la secrétaire, le cas échéant, est-ce que vous
pourriez donner les remplacements, s'il y a lieu?
La Secrétaire: Oui. Il y a un remplacement: M. Camden
(Lotbinière) est remplacé par M. Maciocia (Viger).
Le Président (M. Gautrin): Ah! merci. Faisant
référence à l'ordre du jour reçu par les membres,
est-ce que l'ordre du jour, tel que présenté, est
adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Alors, l'ordre du jour
est adopté. Alors, on va les appeler numéro par numéro. On
commence donc par janvier.
Organisation des travaux M. Bourbeau: M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Oui, M. le ministre.
Quelques remarques?
M. Bourbeau: Oui. J'aimerais simplement dire ceci: II y a
très peu d'engagements qui concernent l'Inspecteur général
des institutions financières, et il est ici avec moi. Est-ce qu'on
pourrait commencer par...
Le Président (M. Gautrin): S'il y a consensus des membres,
je serai tout à fait heureux de fonctionner dans ce cadre-là.
M. Bourbeau: On pourrait le libérer, M. le
Président, après et...
Le Président (M. Gautrin): Ce serait une manière
opportune d'utiliser le temps des fonctionnaires. Est-ce qu'il y a
consensus?
M. Léonard: M. le Président, je pense qu'on
pourrait accepter ça, mais il y a un engagement financier qui
m'intéresse particulièrement. On pourrait aussi commencer par
celui-là, après avoir entendu l'Inspecteur des institutions
financières; celui qui touche la firme Coopers & Lybrand. Je pense
qu'il y a un intérêt très particulier à l'examiner.
Est-ce que le ministre accepte? On peut... J'accepte sa proposition, à
condition aussi qu'il accepte qu'on commence par l'engagement financier sur
Coopers & Lybrand.
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai aucune espèce
d'objection à commencer dans le désordre ou dans l'ordre,
moi...
Le Président (M. Gautrin): Oui, mais, M. le ministre, vous
suivez la décision de la commission et la suggestion du
député de Labelle doit retenir l'aval des membres, ici, de la
commission, qui vont réfléchir, le cas échéant,
après. Parce que je ne suis pas sûr que moi, comme membre de cette
commission, je sois d'accord. Mais, probablement, je me rallierai
peut-être à votre point de vue, M. le député de
Labelle, au moment opportun.
Engagements financiers
Inspecteur général des institutions
financières
Alors, est-ce qu'on peut commencer par l'Inspecteur des institutions
financières?
M. Léonard: C'est lequel, ça?
Le Président (M. Gautrin): Qu'est-ce que vous nous
suggérez, alors? Où est-ce que c'est dans notre cahier? C'est
ceux qui sont à la fin, c'est ça?
M. Léonard: Mais...
Le Président (M. Gautrin): Oui, je les ai, ça
marche. Non, mais, Jacques, je suis d'accord. Alors, septembre 1993, c'est
ça?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Pas d'engagement. On est
toujours pour l'Inspecteur des institutions financières. Octobre
1993.
Octobre 1993
M. Léonard: Pas d'engagement.
Le Président (M. Gautrin): Oui, oui, octobre 1993, j'ai un
engagement, une entente de service. Pas de questions? Il est
vérifié?
M. Léonard: Un instant, là!
Le Président (M. Gautrin): Oui?
M. Léonard: Octobre 1993... Il faut que je me retrouve
là-dedans, là. Je n'ai pas d'engagement en octobre 1993. Pour
juin...
Le Président (M. Gautrin): Attendez un instant, là.
Dans le cahier que j'ai, moi, ici, j'en ai dans octobre 1993. C'est
l'engagement 30-463364-01. Vous l'avez?
M. Léonard: Un instant, là; Commission des valeurs
mobilières...
Le Président (M. Gautrin): Mais non, moi, je suis dans
l'Inspecteur général des...
M. Léonard: D'accord. O.K. Octobre 1993. Le
Président (M. Gautrin): Ça va? Bon. M. Léonard:
Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Merci. C'est
vérifié.
Novembre
Novembre 1993. Deux engagements. Est-ce que c'est vérifié?
Engagement 1?
M. Léonard: Un instant, un instant.
Le Président (M. Gautrin): Pardon? Engagement 1. Un
contrat négocié. C'est vérifié? Merci. Engagement
2: un logiciel avec la compagnie Ingres.
M. Léonard: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Je passe maintenant
à décembre 1993. Pas d'engagement.
Janvier 1994
Janvier 1994, toujours pour l'Inspecteur des institutions
financières. Engagement 1: une enveloppe... fournitures pour envois
personnalisés. Est-ce qu'il y a des questions? Janvier.
M. Léonard: Janvier 1994.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça. Fournitures
pour envois personnalisés concernant la Loi sur la publicité
légale des entreprises individuelles, des sociétés et des
personnes morales. 30 341 $, avec Enveloppe Innova, Saint-Laurent.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Ça va, c'est
vérifié. Merci. Engagement 2: IBM, achat d'imprimantes et
d'alimenteurs. C'est un partenaire économique.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Ça va:
Vérifié. Engagement 3: Achat de micro-ordinateurs avec CPU
Design, pour 126 446 $. Est-ce que c'est vérifié?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Gautrin): C'est
vérifié.
Je passe toujours à janvier 1994, mais qui est dans l'autre page,
c'est... Oui, je comprends que vous l'aviez mise dans la mauvaise page, mais,
enfin... Achat de 25 imprimantes à insertion: 62 700 $, IBM Canada
ltée. Ça va? Vérifié?
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié, M. le
député de Viger?
M. Maciocia: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Engagement 2: Location
d'un convertisseur de protocole 3270-TCP/ip: 59 900 $, pour
IST-Intégration, à Sillery. C'est vérifié?
M. Léonard: Vérifié.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié.
M. Léonard: Vous êtes en terrain connu, là,
M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Oui, c'est ça. Mais je
ne pose pas de questions parce que je préside. D'habitude, je pose des
questions sur l'engagement des... Mais, là, je n'ai pas la chance,
puisque je préside. Merci.
M. Léonard: On en posera tout à l'heure.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Engagement 3:
Acquisition de produits spécifiques: 128 Mo de mémoire; donc,
c'est l'augmentation de la mémoire. 147 090 $, pour, toujours,
IST-Intégration. Problème?
M. Léonard: Oui, ça va.
Le Président (M. Gautrin): Vérifié. Merci.
Ça termine les engagements pour l'Inspecteur des institutions
financières.
M. l'Inspecteur des institutions financières, au nom de la
commission, je tiens à vous remercier et remercier les fonctionnaires
qui vous ont accompagné.
Maintenant, suivant la suggestion du député de Labelle,
est-ce que la commission accepte de passer à un engagement qui semble
intéressant et qu'il voulait «prioriser»? M. le
député de Labelle, est-ce que vous pourriez nous indiquer quel
est celui que vous voulez «prioriser»? Je pense qu'il y a un
consensus parmi les députés ministériels, et
peut-être que je me rallierai à ce consensus.
Finances Octobre 1993
M. Léonard: Oui. C'est octobre 1993, au sujet d'un contrat
négocié avec la firme Laliberté, Lanctôt, Coopers
& Lybrand.
Le Président (M. Gautrin): Octobre. Alors, on va
tâcher de trouver si on trouve tout. J'imagine qu'on va échanger
sur cet engagement, quitte après à ce qu'on reprenne les
engagements dans l'ordre «numérologique» normal, parce qu'il
faut...
M. Léonard: Puis, après, on reviendra.
Le Président (M. Gautrin): Oui, oui, il n'y a pas de
difficulté, bien sûr. Alors, il y a consensus pour que nous
allions directement à... Alors, devant le consensus, je n'ose pas
m'opposer au consensus; donc, j'accepte moi aussi. (16 h 30)
Alors, on a: réalisation d'une étude de
préfaisabilité sur la privatisation des services gouvernementaux
par Laliberté, Lanctôt, Coopers & Lybrand.
M. Léonard: M. le Président, j'aurais un certain
nombre de questions à poser au ministre. Évidemment, nous parlons
de privatisation. C'est sûrement dans le cadre des études que le
gouvernement veut faire quant au budget, puis aux résultats financiers
du gouvernement et des opérations gouvernementales.
État du déficit
Mais, avant d'entreprendre de façon plus précise
l'étude de cet engagement, je voudrais demander si le ministre,
maintenant, a quelques mots à nous dire sur l'essence du mot
«tolerable». Parce qu'on a l'impression que, jeudi, ça avait
un certain sens; il paraît qu'après la commission qui a
siégé jeudi ça avait un autre sens; et puis
qu'après-midi il y a eu aussi un «scrum», où il y
avait un autre sens. Je voudrais savoir ce qui est intervenu entre-temps.
Est-ce que la firme Moody's est intervenue? Est-ce que Standard & Poor's
est intervenue pour savoir les véritables intentions du ministre des
Finances du Québec, étant donné que, lorsqu'un ministre
des Finances dit, tout à coup, qu'un déficit de S 000 000 000 $
est tolerable, ça a une certaine portée dans le monde des
finances, au Québec, et dans tous ceux qui suivent l'évolution
des activités gouvernementales? Il me semble qu'on a droit à
quelques explications. Si mes renseignements sont exacts, le ministre a
refusé de répondre aux questions des journalistes sur cette
affaire, tout à l'heure, en «scrum».
Alors, que veut dire le mot «tolerable» et qu'est-ce qui l'a
fait changer d'idée? Est-ce qu'il a été mis au courant des
orientations de son premier ministre, tout à coup, qui avaient
été très publicisées au mois de janvier dernier; au
mois de février dernier 1993 j'entends? Qu'est-ce qui
s'est passé là, durant cette fin de semaine ci, qui fait que,
tout à coup, on a fait un virage à 180°, jeudi, et on en
refait un autre à 180°, aujourd'hui? Où est-ce qu'on en est,
exactement?
M. Bourbeau: M. le Président, je ne sais pas; le
député de Labelle fait allusion à une déclaration
de mon premier ministre en janvier ou février, je ne sais pas
exactement...
M. Léonard: ...le document qu'il a publié:
«Vivre selon nos moyens».
M. Bourbeau: Je ne sais pas exactement, monsieur, de quel
document... là, il vient de nous le dire. Mais j'ai devant moi un
document, ici, un autre un en vaut un autre, M. le Président.
Celui-ci est daté du 24 septembre 1993; donc, il y a cinq mois et demi,
M. le Président. Ce n'est pas tellement long, là; c'est une
coupure de journal, du journal de Trois-Rivières, Le Nouvelliste.
Et, le titre, c'est: «Jacques Parizeau est formel: "Ce n'est pas le
temps de réduire les déficits"». M. le Président, je
peux peut-être vous en lire un extrait, puisque le député
veut aborder ce sujet: «Le chef de l'Opposition officielle à
l'Assemblée nationale [...], M. Jacques Parizeau, a soutenu de
façon très formelle, hier matin, à
Trois-Rivières-Ouest, que ce n'était pas le moment de
réduire les déficits, ni à Québec, ni à
Ottawa.»
M. le Président, ce n'est pas moi qui parle, là, c'est le
chef de l'Opposition, présentement, à l'Assemblée
nationale. Il y a tout un article, M. le Président. Qu'il me suffise de
lire le dernier paragraphe, où on cite M. Parizeau: «Vous voyez
ça le fédéral et le provincial tous les deux ensemble en
train de battre le déficit à mort?» M. le Président,
on voulait dire qu'on voulait réduire le déficit. «C'est
pas le moment disait le chef de l'Opposition, il y a cinq mois de
réduire les déficits. Ils auraient dû le faire il y a trois
ans donc, en 1990 II faudrait qu'ils le fassent dans deux ans
donc, dans deux ans, 1995-1996 Mais pas maintenant, a-t-il
réitéré.» Alors, M. le Président, vous
voyez
la pensée profonde de l'Opposition sur la question du
déficit et la raison pour laquelle l'Opposition n'a pas osé,
aujourd'hui, M. le Président, poser une seule question en Chambre sur le
sujet.
Ceci étant dit, M. le Président, vous me permettrez de
présenter, à ma gauche, le sous-ministre des Finances, M. Alain
Rhéaume, et, à ma droite, M. André Montminy, qui est le
directeur général de l'administration. Tous deux sont ici avec
moi et prêts à répondre aux questions de cette commission,
M. le Président, sur les engagements financiers.
Le Président (M. Maciocia): Oui, M. le
député.
M. Léonard: M. le Président, pour rafraîchir
la mémoire du ministre parce qu'il était dans un autre
ministère, à l'époque l'an dernier, au mois de
janvier 1993, il y a eu une commission parlementaire au salon... à la
salle du Conseil exécutif, télédiffusée devant
toute la population du Québec, et dont l'objet était, justement,
l'état des finances publiques. Et il y avait un document publié
par le gouvernement, et il y avait deux ministres qui ont assisté,
participé à cette commission: le ministre des Finances du
Québec, le prédécesseur de l'actuel ministre, et le
président du Conseil du trésor, l'actuel premier ministre du
Québec.
Si le ministre n'en a pas pris connaissance, je voudrais simplement lui
dire que c'était quand même un geste d'importance posé par
le gouvernement à l'époque. Et la grande surprise de toute la
population du Québec, ça a été d'apprendre, jeudi
dernier, que, tout à coup, le déficit à 5 000 000 000 $,
c'était tolerable, après avoir augmenté les impôts
et taxes de 1 300 000 000 $ sur une base annuelle, 1994-1995. 1 300 000 000 $
de plus d'impôts et de taxes. C'était tout à coup tolerable
que le déficit remonte à 5 000 000 000 $.
Je voudrais simplement savoir si son mot «tolerable» qu'il a
dit, qu'il a atténué, paraît-il, puis, aujourd'hui, qu'il
aurait retiré, qu'est-ce qu'il veut dire et sous quelle pression ou
quelle intervention il a décidé, aujourd'hui, en
«scrum», d'atténuer la portée du mot
«tolerable»? Qu'est-ce qu'il veut dire exactement? C'est lui, c'est
lui qui est au gouvernement, c'est lui qui est maintenant dans le fauteuil du
ministre des Finances. Je pense qu'il doit quelques explications aux
Québécois.
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le déficit du
Québec, au moment où on se parle, est de 4 700 000 000 $. On l'a
vu, là, à la synthèse...
M. Léonard: 31 décembre.
M. Bourbeau: ...des opérations financières du 31
décembre.
M. Léonard: 31 décembre.
M. Bourbeau: Ça équivaut à 2,9 % du PIB, du
produit intérieur brut, M. le Président; 2,9 %. Or, M. le
Président, si vous regardez ce que le Parti québécois a
fait du temps qu'il était au pouvoir... regardons quelles étaient
les performances du Parti québécois en termes de déficit.
m. le président, le record de tous les temps des déficits au
québec appartient au parti québécois. il a
été, m. le président, accompli, ce record-là, il a
été fait en 1980-1981, quand on a réussi à faire un
déficit qui équivalait à 4,8 % du pib pour l'année
1980-1981. record historique. et, si, aujourd'hui, m. le président, on
se permettait de faire un déficit qui était de 4,8 % du pib,
notre déficit serait à 7 900 000 000 $ pratiquement
à 8 000 000 000 $, aujourd'hui si on équivalait la
performance du parti québécois en 1980-1981. donc, m. le
président, championnat de toute catégorie: parti
québécois en 1980-1981.
Le deuxième plus haut déficit de l'histoire du
Québec, M. le Président, a été fait par le Parti
québécois en 1984-1985. Il équivalait à 6,2 % du
PIB pour cette année-là... c'est-à-dire, M. le
Président... Je m'excuse. Si, aujourd'hui, on faisait un déficit
comme celui-là, ça équivaudrait à 6 200 000 000 $,
le déficit de 1984-1985. Il était à 3,8 % du PIB.
Le troisième plus haut était à 3,6 % du PIB pour
une année complète, là: 1979-1980. Aujourd'hui, ça
serait 5 900 000 000 $ si on faisait ça à 3,6 %. Le
quatrième plus haut déficit de l'histoire du Québec, M. le
Président, c'était en 1981-1982: 3,2 % du PIB sous le Parti
québécois, toujours. Aujourd'hui, ça serait 5 300 000 000
$.
M. le Président, qui fait les déficits les plus
élevés? M. le Président, c'est ce parti-là, le
Parti québécois, et ce n'est pas étonnant, M. le
Président, que le chef du Parti québécois, M. Parizeau,
déclarait le 18 mai 1989 enfin, c'est dans Le Journal de
Montréal: «Parizeau aurait haussé le déficit
lors du budget de mai 1989», M. le Président. Alors, une autre
raison, M. le Président, qui justifie assez mal les propos qu'on a
entendus du chef de l'Opposition en fin de semaine.
Alors, M. le Président, je suis prêt à en discuter
avec le député tant qu'il voudra, M. le Président,
très à l'aise pour comparer la situation économique du
Québec avec celle qui prévalait dans le temps du Parti
québécois. C'est ce parti-là, M. le Président, qui
a enregistré les plus hauts déficits de l'histoire du
Québec, et pas seulement le championnat toute catégorie de
1980-1981 qui était à 4,8 % du PIB, mais à plusieurs
autres années ensuite. m. le président, à 2,9 % du pib,
c'est un déficit qui est élevé, m. le président, et
que nous nous engageons, nous nous sommes engagés, l'an dernier,
à réduire à zéro dans les quatre prochaines
années; exception faite, bien sûr, des dépenses
d'immobilisation. et le gouvernement, comme je l'ai dit à plusieurs
reprises la semaine dernière, est déterminé à
réduire ce déficit-là, tel qu'il a été
convenu lors du discours sur le budget de l'an dernier. (16 h 40)
Le Président (M. Maciocia): M. le
député.
M. Léonard: M. le Président, le ministre essaie de
s'en tirer sans donner les explications que je lui demande. Je pourrais
simplement lui rétorquer que, si le fardeau fiscal actuel des
Québécois n'avait pas été augmenté, en
1992-1993, le déficit du Québec aurait été de 9 000
000 000 $ à 10 000 000 000 $. Ça, c'en est un.
M. le Président, c'est un facteur très important à
retenir, mais, surtout, ce que je constate, c'est que le ministre refuse
d'expliquer ses pas de danse depuis jeudi dernier. C'est ça qu'il refuse
d'expliquer; nous n'avons eu droit à aucune explication sur le fait
qu'il a utilisé le mot «tolerable», et, après
ça, il aurait mis des guillemets, aujourd'hui, sur le mot
«tolerable». Qu'est-ce qu'il veut, exactement? Alors, sous quelle
pression, tout à coup, en «scrum», il a décidé
de changer la position qu'il avait prise jeudi dernier? Est-ce que c'est
Moody's qui est intervenue, Standard & Poor's? Est-ce que c'est son chef,
l'actuel premier ministre du Québec, qui lui a fait part de ses
intentions et de ses orientations, qu'il ne connaissait pas, d'ailleurs,
lorsqu'il a été désigné premier ministre au mois de
décembre? On l'a bien vu en pleine télévision.
Étude de préfaisabilité
sur la privatisation des services
gouvernementaux
Alors, M. le Président, étant donné qu'on n'a pas
de réponse du ministre, je voudrais passer à l'engagement
financier...
Le Président (M. Maciocia): Un instant!
M. Léonard: ...qui concerne Coopers & Lybrand...
Le Président (M. Maciocia): Un instant! Est-ce que
l'engagement financier de...
M. Léonard: Non, non.
Le Président (M. Maciocia): Ah! C'est le même.
M. Léonard: C'est celui-là, là.
Le Président (M. Maciocia): Oh! Je m'excuse.
M. Léonard: C'est parce que, en guise d'introduction,
étant donné qu'il s'agit...
Le Président (M. Maciocia): Je m'excuse.
M. Léonard: ...d'opérations très importantes
du gouvernement, je voudrais revenir à un C.T. du Conseil du
trésor du 26 octobre 1993, et qui est une étude de
préfaisabilité qui porte sur la gestion interne et le soutien,
qui a pour objet la demande suivante: obtenir l'autorisation du Conseil du
trésor afin de retenir les services professionnels de la firme
Laliberté, Lanctôt, Coopers & Lybrand pour réaliser, au
coût de 82 000 $, une étude de préfaisabilité sur la
privatisation des services gouvernementaux.
Je pourrai donner un peu plus de détails un peu plus tard, mais
nous avons en main une bonne partie de cette étude de
préfaisabilité qui, elle, est datée du 26 août 1993.
Je l'ai ici; on l'a ici. Alors, le C.T. a été adopté
après que l'étude de préfaisabilité eut
été faite: le C.T. a été adopté le 26
octobre, alors que l'étude de préfaisabilité est
datée, elle, du 26 août 1993. Deux mois après. Il y a quand
même quelque chose qui se passe là-dedans.
Il y a des signatures aussi sur ce C.T. Ça a été
signé le 15 octobre de la part du ministre des Finances; le
sous-ministre a signé, lui, le 15 octobre; le directeur de la
comptabilité a signé le 21 octobre 1993. Et il faut dire aussi
que, par la suite, il y a eu un C.T. aussi du Conseil du trésor du 26
octobre 1993, lui aussi, qui porte sur 718 000 $, et dont l'objet est d'obtenir
l'autorisation du Conseil du trésor de conclure, en dérogation
à la réglementation, un contrat de services d'une valeur maximale
de 718 000 $ avec la firme Laliberté, Lanctôt, Coopers &
Lybrand, pour accompagner l'ensemble de la démarche gouvernementale de
privatisation des centres de traitement informatique, d'effectuer les virements
de crédits nécessaires à l'autofinancement des coûts
de réalisation de la première étape du mandat,
estimés à 474 000 $, à même les crédits
alloués au Secrétariat du Conseil du trésor au cours de
l'exercice financier 1993-1994.
M. le Président, il y a deux numéros à ces C.T.;
donc, le premier, c'est le C.T. 184027 du 26 octobre 1993, et, un autre C.T.,
184039 du 26 octobre 1993, qui, lui, provient du Conseil du trésor. Dans
le C.T., en particulier, du Conseil du trésor, 184039, nous relevons des
dates. Le 15 septembre 1993, il y a: Coûts de 960 000 $, une étude
de DMR sur la consolidation des centres dé traitement.
M. Bourbeau: Je m'excuse, j'ai de la difficulté à
comprendre. Le député cite un C.T. qu'on n'a pas devant nous;
moi, je suis incapable de discuter d'un C.T. que je n'ai pas devant moi. Alors,
je ne sais pas de quoi il s'agit, mais je ne crois pas que ce soit un C.T. qui
est un engagement financier du ministère des Finances. Alors, je ne vois
pas en quoi...
M. Léonard: Un instant!
M. Bourbeau: ...on peut discuter, ici, d'un engagement financier
d'un autre ministère. Je pense qu'on se trompe de commission.
M. Léonard: O.K. Le premier l'est, M. le
Président.
Le Président (M. Maciocia): M. le député,
allez-y, mais avec uniquement le C.T. du ministère des Finances.
M. Léonard: Le dinosaure a commencé au
ministère des Finances; il y a une patte ou la queue qui a
commencé là, puis, après, il est passé partout. Il
est allé au Conseil du trésor.
Alors, la première étude, l'étude de
préfaisabilité, a été émise ou a
été autorisée par le ministère des Finances: 82 000
$. L'ensemble de l'étude, c'est 800 000 $; la
préfaisabilité, 82 000 $ aux Finances, et la suite, au Conseil du
trésor, 718 000 $. C'est ça qui est arrivé. Et quand on
regarde le libellé des deux...
M. Bourbeau: On me dit que ce n'est pas exact. Il n'y a pas de
suite; l'un n'est pas la suite de l'autre, me dit-on. Alors, ce sont deux C.T.
différents.
M. Léonard: Oh! Oh!
M. Bourbeau: Discutons de celui des Finances, puis, l'autre, vous
le déposerez, vous en discuterez quand...
M. Léonard: Ce sont deux C.T. différents, mais,
quand on regarde le libellé, ce ne sont pas deux C.T. différents.
Il s'agit vraiment d'une même opération qui porte sur la
privatisation des services gouvernementaux. Et des services informatiques,
là, il y en a aussi.
M. Gautrin: Est-ce que M. le député serait
prêt à faire un dépôt du C.T.?
M. Léonard: Oui. Oui, M. le Président. Ça me
fait plaisir.
Documents déposés
Le Président (M. Maciocia): Parfait, oui. On peut accepter
le dépôt. Pas de problème.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut en faire des photocopies,
alors, à ce moment-là?
Le Président (M. Maciocia): Oui. On peut demander au page
de nous faire des photocopies.
M. Léonard: M. le Président, il me fait plaisir de
vous déposer...
Le Président (M. Maciocia): Voulez-vous faire des copies
pour les membres de la commission, s'il vous plaît?
M. Léonard: Est-ce que je peux aussi déposer, M. le
Président, par la même occasion le député n'a
peut-être pas tout suivi l'étude de
préfaisabilité qui avait été faite, les 82 000 $,
signée par le ministre des
Finances et passée au Conseil du trésor le 26 octobre,
mais dont la date, ici, est le 26 août 1993? La date est en bas. Alors,
est-ce que je peux la déposer aussi?
Le Président (M. Maciocia): Oui. Je peux accepter le
dépôt si la commission... Mais comment...
M. Gautrin: Oui, oui. Moi, je serais heureux d'accepter.
M. Léonard: En d'autres termes, on a fait l'étude
avant d'aller au Conseil du trésor.
Le Président (M. Maciocia): Excusez-moi... Excusez-moi, M.
le député. Moi, je vais accepter le dépôt de ce
document, mais je ne préjuge pas si c'est le document en question que
vous dites du mois d'octobre, et qui a une date du mois de septembre. Moi,
j'accepte seulement...
M. Léonard: On pourra en juger.
Le Président (M. Maciocia): ...le dépôt de ce
document, avec les dates qui sont sur ça, mais sans préjuger si
vraiment c'est du mois d'octobre ou du mois de septembre. Est-ce qu'on se
comprend?
M. Léonard: Oui. Il nous manque les recommandations, M. le
Président. C'est la seule chose. O.K.?
M. Bourbeau: Moi, je veux bien comprendre ce qui se passe, mais
le député dit qu'il a un document du mois d'août. Moi, je
ne sais pas c'est quoi, ce document. Est-ce qu'on pourrait en avoir une
copie?
M. Léonard: On va vous le faire parvenir.
M. Gautrin: ...dépôt, actuellement, pour savoir ce
qu'il y a dedans.
Le Président (M. Maciocia): On va en faire faire une
copie, monsieur...
M. Léonard: Alors, on fait faire les photocopies et on
vous l'apporte tout de suite.
Le Président (M. Maciocia): On fait faire des copies, M.
le ministre.
M. Bourbeau: Moi, je ne sais pas de quoi il s'agit, ici.
Le Président (M. Maciocia): Oui. Est-ce qu'on
pourrait...
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Maciocia): Voulez-vous attendre. ..
M. Léonard: Oui, O.K.
Le Président (M. Maciocia): ...juste un petit instant.
M. Léonard: Juste auparavant, je voudrais attirer
l'attention des parlementaires sur des problèmes de dates, d'abord,
qu'il y a là-dedans, puis, ensuite de ça, attirer l'attention sur
le fait que là-dessus, dans le C.T. 184039, il est fait
référence à une étude de DMR au coût de 960
000$, qui a procédé entre le 15 septembre et le 29 septembre, et
qui implique passablement de choses...
M. Bourbeau: M. le Président, je ne sais pas de quoi il
s'agit.
M. Léonard: ...sur la consolidation des centres
informatiques du gouvernement du Québec.
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai pas ce C.T. dont il
parle. Je ne peux pas commenter. Le 184039, on n'a pas ça ici,
là.
Le Président (M. Maciocia): Quel...
M. Léonard: Ah! Le 184039, vous l'avez, là. Je vous
l'ai fait envoyer.
M. Bourbeau: II n'est pas dans la liste, ici. Le
Président (M. Maciocia): Un instant! M. Gautrin: M. le
Président. Le Président (M. Maciocia): Oui.
M. Gautrin: Si j'ai bien compris, ce qui a été
déposé a été renvoyé à la
photocopie.
Le Président (M. Maciocia): C'est ça.
M. Gautrin: Est-ce qu'on ne pourrait pas suspendre une ou deux
minutes, de manière à...
Le Président (M. Maciocia): On va suspendre.
M. Gautrin: ...attendre qu'on ait les documents...
M. Léonard: Tout le monde aura tous les documents.
M. Gautrin: ...parce que, autrement, on ne les a pas?
Le Président (M. Maciocia): Oui.
M. Gautrin: Ils sont à la photocopie et ça ne nous
permet pas d'avancer.
Le Président (M. Maciocia): Oui. On va suspendre cinq
minutes en attendant qu'arrivent les documents qui sont allés en
photocopie.
(Suspension de la séance à 16 h 50)
(Reprise à 17 h 8)
Le Président (M. Maciocia): La commission reprend ses
travaux. On était à l'engagement financier d'octobre 1993, et la
parole était au député de Labelle.
M. Léonard: Oui. M. le Président, effectivement, il
y a deux C.T. numérotés 184027, 184039. Les parlementaires en ont
copie, maintenant. Et je voudrais simplement attirer l'attention sur le fait
que le C.T. du 26 octobre, du ministère des Finances, autorise 82 000 $
pour faire une étude de préfaisabilité par Coopers &
Lybrand, d'ailleurs, sans soumission, rien du tout je le souligne
et il s'agissait, en fait, d'une autorisation rétroactive à une
étude qui avait déjà été faite, et dont nous
avons copie d'une partie, datée du 26 août 1993.
Donc, lorsque le C.T. des Finances est accepté au Conseil du
trésor, l'étude est déjà terminée.
L'étude est déjà terminée, et puis, le même
jour, il y a un autre C.T. du Conseil du trésor, cette fois
qui autorise la démarche de privatisation gouvernementale. C'est
un contrat de 718 000 $; donc, l'ensemble fait 800 000 $. Et, lorsque vous
lisez les deux C.T., vous voyez qu'il y a des relations évidentes entre
les deux.
Je reprends, par ailleurs, M. le Président, sur un autre plan,
une autre décision du Conseil du trésor, mais que nous devons
relier à ce C.T. 184039. C'est une étude du Conseil du
trésor, qui est d'ailleurs mentionnée dans le C.T. 184039, qui a
été faite par DMR; parce que, le 15 septembre 1993, au coût
de 960 000 $, il y a une étude de DMR sur la consolidation des centres
de traitement informatique du gouvernement. (17 h 10)
II y a certaines conclusions à cette étude qui sont
plutôt positives, à l'effet de consolider ces centres, qu'il n'y
ait qu'un seul serveur. Puis je veux simplement lire des conclusions:
L'étude démontre que la création d'un serveur
gouvernemental s'avère le scénario optimal. Ce modèle
générerait des bénéfices annuels récurrents
évalués à 11 000 000 $ pour un serveur à quatre
sites, et à 13 000 000 $ pour un serveur à trois sites.
Je le cite, M. le Président, parce que le gouvernement prend acte
de l'étude dans le C.T. 184039 des Finances, le 22 septembre 1993. Et
puis, une semaine après donc, la réunion suivante du
Conseil du trésor, le 29 septembre le Conseil des ministres
approuve une démarche générale de privatisation, alors
que, par ailleurs, dans les C.T. touchant Coopers & Lybrand, il y a aussi
une décision qui donne, qui autorise la démarche de privatisation
gouvernementale, là, cette fois, étendue beaucoup plus
largement.
Le résultat de la dernière étude de Coopers
&
Lybrand, nous ne l'avons pas, quant à nous; peut-être que
le ministre l'a. Mais je dirais que, par rapport à son C.T., pourrait-il
au moins nous déposer les résultats de l'étude de
préfaisabilité au complet? Et puis pourrait-il nous expliquer
pourquoi il y a tous ces décalages de dates, et pourquoi on est
allé, on a autorisé cette étude de
préfaisabilité à Coopers & Lybrand, et l'étude,
par la suite, le mandat général, sans appel d'offres, alors que,
finalement, là, on se retrouve devant pratiquement les faits
accomplis?
Je veux simplement rappeler qu'il s'agit d'une opération
gouvernementale de très grande importance, parce que cela touche, d'une
part, la consolidation des services informatiques qui vont être
donnés à des privés. Et le président de la
Commission d'accès à l'information du Québec a
écrit, à ce sujet, au ministre de la Justice, avec copie au
ministre des Services gouvernementaux et copie à la présidente du
Conseil du trésor, pour mentionner les difficultés qu'il y avait
quant à l'accès à l'information et la protection des
droits de la personne, en ce qui concerne les droits de la personne et sous
l'angle de l'accès à l'information.
Alors, M. le Président, est-ce qu'on pourrait entendre le
ministre là-dessus, parce qu'il y a des grandes décisions qui
sont amorcées par ces études qui ont l'air d'être prises en
catimini, c'est le moins qu'on puisse dire? Je rappelle simplement que, sur les
services informatiques, il s'agit de 100 000 000 $, le gouvernement,
là.
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, j'ai devant moi, là,
le C.T. du 26 octobre 1993, des Finances. L'autre C.T. qu'on me présente
est d'un autre ministère; alors, ce n'est pas l'endroit pour
étudier l'autre C.T. ici, je pense, là. C'est hors d'ordre. Mais
pour celui des Finances, M. le Président, le C.T. est signé par
M. Gérard D. Levesque, l'ex-ministre des Finances, le 15 octobre 1993.
Je vous signale que c'est deux jours avant que M. Levesque soit remplacé
par Mme Gagnon-Tremblay. Donc, disons qu'il était dans une phase assez
avancée de sa maladie, là, et je ne sais pas pourquoi il a tant
retardé à signer le C.T. Chose certaine, c'est qu'on a une
décision du Conseil du trésor qui ratifie l'entente.
Vous avez également le contrat. Bien sûr, il n'est pas
signé, puisque le contrat ne peut pas être signé tant que
le Trésor n'a pas accepté la dépense. Donc, M. le
Président, nous avons une ratification par le Trésor de la
dépense. Alors, je ne vois pas où est le scandale
appréhendé: le Trésor a ratifié la dépense,
le contrat n'a pas été signé avant que le Trésor
donne son autorisation, et la demande a été signée par le
ministre des Finances de l'époque.
Le Président (M. Maciocia): M. le
député.
M. Léonard: M. le Président, je ne peux pas
souscrire aux explications du ministre. Il y a une étude de
préfaisabilité de Coopers & Lybrand, dont des
résultats sont datés du 26 août 1993. Cela veut dire que
l'étude a été faite avant le 26 août et que le
mandat a effectivement été donné; disons, le printemps
dernier, au mois de juin ou quelque part, quelques semaines avant, au moins
cela. Il faut que le ministre accepte ça.
Et puis, d'autre part, le C.T. du ministère des Finances est
signé par le ministre des Finances. Il l'a signé, sa signature
est là, datée du 15 octobre. Il y a au moins un sous-ministre qui
est ici et qui le lui a présenté pour signature. Alors, M. le
Président, il faudrait que le ministre accepte l'argumentation que les
travaux ont été faits avant le 26 août, puisque les
résultats de l'étude sont datés du 26 août. Et
comment alors explique-t-il que le C.T. 184027 ait été
signé, pratiquement, et autorisé par le Conseil du trésor
deux mois après que les résultats furent parvenus? ...par les
Finances, plutôt.
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, le document qu'on a ici,
là, ce n'est pas le rapport, l'étude. C'est un document de
présentation qui avait été préparé par
Laliberté, Lanctôt, Coopers & Lybrand, et, donc, ce n'est pas
le rapport de l'étude, là, le 26 août, là, M. le
Président. À ce qu'on me dit, il s'agit plutôt ici d'un
document de présentation et qui n'est pas le rapport de l'étude.
Alors, je ne vois pas où est le problème, là.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Maciocia): Oui, M. le
député.
M. Léonard: ...le document que nous avons en main est un
document: Services gouvernementaux, étude de
préfaisabilité, et avec le sigle de Laliberté,
Lanctôt, Coopers & Lybrand, daté du 26 août 1993. Et
puis c'est une étude de préfaisabilité; il y a des
annexes, mais on n'a pas les recommandations. Est-ce que le ministre veut bien
déposer les recommandations et l'étude, toute l'étude au
complet, parce que maintenant qu'il a autorisé, qu'on a autorisé,
par ailleurs, la privatisation de centres de traitement donc, on est
toujours dans le contexte de la privatisation quelle est la relation
entre les deux? Parce qu'il y en a une, certainement. On est dans les
intentions et dans des études qui touchent les intentions du
gouvernement de privatiser.
M. Bourbeau: Oui, ça, c'est un document
préliminaire...
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre.
M. Bourbeau: ...M. le Président. C'est un document de
présentation et le député a le document en main. Il n'est
pas question de le cacher. Alors, le député en a pris
connaissance. Et, ça, c'est un document qui est public. Et puis... Je ne
vois pas, là! Le député veut quoi, au juste, de plus que
ça?
M. Léonard: M. le Président...
M. Bourbeau: M. le Président, je vais discuter du C.T. qui
est devant nous. On a le document de présentation; l'étude de
préfaisabilité, elle est ici. Le C.T. est signé par le
ministre des Finances, puis le contrat a été signé
uniquement après que le Trésor eut ratifié la
dépense.
M. Léonard: Alors...
Le Président (M. Maciocia): M. le
député.
M. Léonard: M. le Président, si vous me
permettez... Page 5; 184027, page 5: «Délivrance des travaux. Le
contractant produira entre les mains du ministre, au plus tard le 27 octobre
1993, un rapport détaillé, dactylographié en cinq copies
originales, décrivant, expliquant les résultats de ses
recherches, études et travaux effectués.» Le Conseil du
trésor accepte un C.T. le 26 octobre, et, dans le contrat, on dit que le
contractant va devoir déposer les recherches, études et travaux
effectués au terme du contrat, le 27 octobre 1993.
Écoutez, les dates sont là! Qu'est-ce que...
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, on me dit qu'on a eu le
rapport, mais on l'a eu uniquement après que le C.T. eut
été accepté par le Conseil du trésor. Et le contrat
n'a pas été signé non plus avant que le Conseil du
trésor ratifie la demande.
M. Léonard: M. le Président, est-ce que le ministre
va admettre que, pour déposer les résultats d'une étude
comme celle-ci, une étude de préfaisabilité le 27 octobre,
qui a été autorisée seulement le 26 octobre, les travaux,
études et recherches ont été faits avant, ont
été faits avant le 26 octobre?
M. Bourbeau: M. le Président, je n'ai jamais nié
ça! Ça fait quatre fois que je dis que c'est une ratification.
Donc, c'est bien évident que les travaux étaient
déjà faits.
M. Léonard: Ah bon! O.K. Alors, est-ce qu'on peut...
est-ce que, maintenant...
M. Bourbeau: C'est quoi, là... Sans ça, je n'aurais
pas employé l'expression «ratification», sans ça, M.
le Président.
M. Léonard: Alors, M. le Président, est-ce qu'on
peut, maintenant, puisqu'il s'agit de fonds publics, avoir cette étude?
Est-ce que le ministre peut déposer cette étude, la rendre
publique immédiatement, parce qu'il s'agit de fonds publics?
M. Bourbeau: M. le Président, on m'avise que
l'étude a été déposée à la Commission
d'accès à l'information pour tout ce qui n'est pas de nature
confidentielle et qui peut être rendu public. Alors, la Commission est en
possession du document.
M. Léonard: Alors, les recommandations ne sont pas rendues
publiques, et l'étude... les parties 3 et 4, si je me souviens bien,
n'ont pas été rendues publiques. Ce n'est pas
d'intérêt public. C'est ça que ça veut dire?
M. Bourbeau: On m'avise que non, M. le Président: pas
d'intérêt public.
Le Président (M. Maciocia): Excusez-moi, M. le
député de... Non?
M. Gautrin: Moi, je... Est-ce que je peux poser une petite
question? (17 h 20)
Le Président (M. Maciocia): O.K. Allez-y, M. le
député de Verdun.
M. Gautrin: Si je comprends bien la question que pose le
député de Labelle, ça se limite strictement à une
question de date, c'est tout. Banalement, une étude a commencé
à être demandée. Bon, parce qu'il y avait à
l'époque, comme vous l'avez fait remarquer, au moment où le
ministre des Finances était dans la situation où il
était... c'a pris un peu de temps, peut-être, à finaliser
le C.T., que l'étude, pour être plus efficace, on la lance avant.
Et, pratiquement, si je comprends bien, c'est que vous n'avez pas payé
Laliberté, Lanctôt, Coopers & Lybrand avant que le contrat ne
soit signé. Autrement dit, ils ont pris un risque de faire
l'étude sur...
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Gautrin: ...votre bonne foi et ils l'ont fait simplement sur
le fait que ça sera ratifié, etc. C'est bien ce que je
comprends?
M. Bourbeau: Exact. On n'avait pas le droit de payer, M. le
Président. C'était à leurs risques et périls. Mais
je crois que ça serait intéressant pour la commission que le
sous-ministre qui était là puisse donner des explications, si les
membres de la commission sont d'accord, là. Ce serait peut-être la
meilleure façon d'informer la commission.
Le Président (M. Maciocia): Parfait. M. le
sous-ministre.
M. Rhéaume (Alain): Alain Rhéaume, au nom du
ministre des Finances. Cette démarche-là, qui a commencé
un peu avant la date du C.T., a consisté à demander à une
firme qui était une firme, là, qui a une expertise reconnue dans
le domaine, et la seule, disons, qui avait l'expertise qu'on recherchait pour
faire le genre d'étude dont on avait besoin, d'effectuer cette
étude. Et ça a été fait sur base de
négociations de gré à gré avec la firme, avec
entente que le Conseil du trésor devrait autoriser la signature du
contrat, et que, évidemment, les travaux qui pourraient être faits
préalablement à cette étape-là étaient au
risque de la firme. C'est-à-dire que, s'il s'était
avéré que le Conseil du trésor n'accepte pas cette
dépense, n'accepte pas cet engagement, n'autorise pas le
ministère des Finances à signer le contrat, il n'aurait juste pas
été payé.
Maintenant, on a fait, tantôt, référence à un
document du 26 août. Dans le cadre de la démarche, la firme est
venue présenter au ministère des Finances et au
représentant du Secrétariat du Conseil du trésor, durant
son cheminement, est venue faire une présentation sur ce que pourrait
contenir le rapport final quant à l'étude de
préfaisabilité. Mais ce n'était pas, à ce
moment-là, le rapport final. C'était une présentation de
la démarche, et le document du 26 août est indicatif, là,
que c'est une démarche qui était en cours, mais pour laquelle
l'étude n'était pas terminée. Quand l'étude s'est
terminée, il y a eu présentation du C.T. au Conseil du
trésor, à la mi-octobre; le Conseil du trésor l'a
acceptée, et il était clair que le contrat ne pouvait être
signé qu'après que le Conseil du trésor eut accepté
la démarche du ministère des Finances, et que le rapport final ne
pouvait être déposé parce qu'il appartenait toujours
à la firme à ce moment-là qu'après que le
contrat eut été signé, c'est-à-dire une
journée au moins plus tard.
Quant au document du 26 août, c'est un document de
présentation qui ne nous appartient pas; ce n'est pas un document qui
appartient au ministère des Finances. Le seul document qui appartient au
ministère des Finances, c'est le rapport final de l'étude.
N'importe quels travaux entrepris entre-temps appartiennent, en termes de
présentation, à la firme. C'est sûr que tous les documents
et toute partie de l'étude deviennent propriété du
ministère ou du client une fois que le rapport est terminé, mais
tant qu'il n'y a pas de rapport final, tant qu'il n'y a pas de contrat de
signé, c'est-à-dire, ce n'est pas à... Le 26 août,
ce n'était pas à nous autres; le 26 août, c'est une
présentation que la firme est venue nous faire en marge des
échanges qu'on avait eus avec elle antérieurement et
jusque-là, et qui devait donner lieu à un rapport final, à
condition qu'il y ait un contrat de signé ultérieurement.
M. Léonard: Monsieur... M. le Président... Le
Président (M. Maciocia): M. le député.
M. Léonard: ...j'ai l'impression... Le sous-ministre nous
dit: Un peu avant, les travaux ont été faits un peu ayant, et
puis Coopers & Lybrand prenait des risques. Écoutez, là,
est-ce qu'on est dans le domaine des ventes itinérantes, là? De
la part de Coopers & Lybrand, moi, je suis convaincu qu'il y a eu quelques
discussions avec les hauts fonctionnaires du ministère des Finances, et
même avec le ministre, dans des dossiers comme ceux-là, qui
touchent, d'ailleurs, plein de choses au gouvernement.
Je pense que le ministre doit nous dire comment ça se fait que...
Dans un dossier de cette importance et je pense qu'il a une importance
politique dans le bon sens du terme il y a une décision
gouvernementale qui est à la base de ces contrats. Ce n'est pas vrai,
là, qu'il n'y a personne qui était au courant que Coopers &
Lybrand s'intéressait à la privatisation au gouvernement sans que
les ministres ne soient au courant, eux-mêmes, avant le 26 octobre,
autorisation qui a été donnée par écrit, à
ce moment-là.
Écoutez, il s'est passé quelque chose avant. Comment
ça se fait qu'on fait tout ça en catimini, et que, tout à
coup, le 26 octobre, le C.T. est adopté, le contrat est signé le
27, puis, comme par hasard, tous les travaux sont faits les ventes
itinérantes qui auraient pu être annulés le 26
octobre, si le Conseil du trésor avait refusé? On vous aurait
remis le bazou sans rien assumer comme coût. Vous pensez qu'il n'y aurait
pas eu de poursuites? Il n'y a personne au ministère des Finances qui a
dit à Coopers & Lybrand: Écoutez, procédez puis vous
allez l'avoir, le contrat. Au fond, il avait eu des assurances verbales, 82 000
$. Puis l'autre, après, à peu près de même nature,
les 718 000 $. Est-ce que vous avez procédé de la même
façon dans le cas de DMR sur les 960 000 $ sur les centres de
traitement, la consolidation des centres informatiques?
M. Bourbeau: M. le Président, je peux...
M. Léonard: C'est là que vous êtes rendus...
C'est comme ça que vous procédez aux Finances, puis au Conseil du
trésor?
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre.
M. Bourbeau: Je peux certifier à la commission que je n'ai
donné aucune assurance verbale au mois d'août, puis au mois de
septembre, puis au mois d'octobre, à qui que ce soit sur ce
contrat-là.
M. Léonard: Qui l'a donnée?
M. Bourbeau: Je n'étais pas là, mais le
sous-ministre peut donner des renseignements additionnels, si vous voulez.
Le Président (M. Maciocia): M. le sous-ministre.
M. Rhéaume (Alain): Oui, Alain Rhéaume, pour le
ministre des Finances. Je dois répéter qu'on a eu des
échanges avec Coopers & Lybrand, puis on a décidé d'un
devis. On a entrepris des échanges et des travaux, et il était
clair que, s'il n'y avait pas de contrat de signé, nous n'aurions pas
droit à un rapport. Donc, n'importe quel travail que Coopers &
Lybrand aurait pu faire, si on n'avait pas eu une autorisation du Conseil du
trésor le 26 octobre, il n'y aurait eu ni contrat signé ce
même jour, ni dépôt d'un rapport final le lendemain,
puisqu'il
n'y aurait pas eu de relations contractuelles. Donc, ce qu'on a fait
avec eux, c'est qu'on a entrepris la démarche, on a entrepris les
travaux, on a entrepris les discussions. Ils nous ont fait une
présentation au mois d'août, ils ont continué les travaux
sur la même base, et, quand il y a eu autorisation du Trésor, il y
a eu signature de contrat, il y a eu facturation, il y a eu dépôt
du rapport. S'il n'y avait pas eu autorisation du Trésor, il n'y aurait
eu ni facturation, ni dépôt de rapport.
Par ailleurs, pour ce qui est de l'étude de DMR ou pour ce qui
est de l'autre C.T., bien, ce ne sont pas des contrats ou des C.T. qui
relèvent du ministère des Finances. Ce sont des contrats ou des
C.T. qui ont été accordés par le Conseil du trésor.
Je ne peux pas en parler, je n'étais même pas là.
Le Président (M. Maciocia): M. le
député.
M. Léonard: M. le Président, moi, je vais poser des
questions plus précises alors. Quand les discussions ont-elles
commencé? Quand? Au moins en termes de mois, là, ou de semaines.
Et puis disons, là, qu'il y a des gens qui travaillent
est-ce que, finalement, les hauts fonctionnaires, si ce sont eux qui sont en
cause, n'ont pas présumé, finalement, de la décision du
Conseil du trésor? Puis, au fond, tout le monde dit: II n'y aura pas de
problème, ça va passer au Conseil du trésor. Ne vous
inquiétez pas, faites les travaux, on y va! C'est ça?
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre.
M. Rhéaume (Alain): Alain Rhéaume, pour le ministre
des Finances.
Le Président (M. Maciocia): M. le sous-ministre.
M. Rhéaume (Alain): Les travaux ont commencé, je
dirais, au tournant des vacances d'été; donc...
M. Léonard: Au tournant? Au début ou à la
fin? M. Rhéaume (Alain): Au début, au début.
M. Léonard: Au début, donc au mois de juillet, fin
juin?
M. Rhéaume (Alain): Fin juin, début juillet. M.
Léonard: O.K., fin juin. M. Rhéaume (Alain): De
mémoire, là... M. Léonard: Bon. Ça devient
plus précis.
M. Rhéaume (Alain): Je n'ai pas la date exacte, là,
mais fin juin, début juillet, on a commencé à
échanger avec Coopers & Lybrand pour voir qu'est-ce qu'ils
pourraient faire là-dessus. Oh a aussi discuté avec eux.
Évidemment, la première chose qu'on cherchait,
c'était une firme qui avait l'expertise. On a discuté avec eux
sur cette base-là. On s'est entendu pour un devis de travail qu'ils
pourraient accomplir et qui ne serait valide, pour lequel ils ne seraient
payés que si le Conseil du trésor acceptait, c'est-à-dire
autorisait le ministère des Finances à signer un contrat à
cet égard. Donc, en aucun moment on a dit, par exemple, à Coopers
& Lybrand ou à quiconque: Inquiétez-vous pas, vous allez
être payés pareil! Tout ce qu'on a dit, c'est qu'on était
intéressé à travailler avec eux à certaines
conditions. On va entreprendre... Ils nous ont proposé, disons, qu'on
entreprenne la démarche, et ils sont venus nous faire une
présentation au mois d'août là-dessus. Ils ont
proposé de continuer le travail pour arriver quelque part à
l'automne avec ça. Ça s'est avéré être vers
la fin d'octobre. On a cheminé un C.T. à ce moment-là. Il
y a eu, évidemment le ministre l'a mentionné tout à
l'heure disons, quelques retards de signature durant l'automne, en
septembre ou octobre, là, mais ça n'empêche pas qu'on avait
commencé à discuter avec eux auparavant. Et il est clair que s'il
n'y avait pas eu de C.T., je veux dire, il n'y avait pas plus d'engagement que
ça comme... (17 h 30)
Dans le fond, au ministère des Finances, comme probablement
à plusieurs endroits, là, je veux dire, on a souvent des
échanges avec des firmes sur des possibilités. Il y a des gens
qui viennent nous faire des propositions, notamment dans le cadre des
opérations de financement, ça arrive régulièrement.
Ce sont des propositions qu'ils font. De temps en temps, c'est nous qui leur
parlons pour voir, explorer une possibilité de marché, etc., mais
il n'y a jamais de contrat. Comme il n'y a jamais d'emprunt tant qu'il n'y a
pas de décret, il n'y a jamais de contrat ou d'études qui sont
formellement demandés par le ministère et formellement
contractés avant que le Conseil du trésor nous ait
autorisé à le faire. Ça n'empêche pas qu'on puisse
travailler dans l'intervalle. C'est déjà arrivé dans le
passé dans certains cas que je me rappelle qu'on a
commencé à explorer des pistes, puis que ça a
été abandonné.
Alors, dans ce cas-là, ça n'a pas été
abandonné. Ça a donné lieu au C.T. en date du 26 octobre,
et on a eu un rapport, puis on a signé un contrat par la suite.
Le Président (M. Maciocia): M. le
député.
M. Léonard: Disons, dans une question qui est aussi
politique, névralgique que la question de privatisation, puis de faire
une étude de préfaisabilité sur la privatisation, je
suppose que ce n'est pas vous qui avez eu l'idée. C'est peut-être
le ministre qui a eu l'idée. Alors, c'est vous qui l'avez eue,
l'idée, ou si c'est le ministre qui vous a demandé de le faire?
Oralement, verbalement.
M. Rhéaume (Alain): Alain Rhéaume, pour le ministre
des Finances. On doit se rappeler, là, que dans
le discours sur le budget de l'année dernière, le discours
sur le budget que je me rappelle les années, là
1993-1994... Dans la foulée, effectivement, de la consultation qui avait
eu lieu en février sur le document «Vivre selon nos moyens»,
il était prévu qu'un des volets de l'action gouvernementale
devait être de favoriser la privatisation de placements de
sociétés d'État, comme on avait commencé depuis
1986, mais aussi l'impartition et la privatisation de certains services
gouvernementaux. Donc, c'était au programme.
Le discours sur le budget avait fait état de ça.
Dès le lendemain du discours sur le budget, une des
responsabilités qu'a le sous-ministre des Finances, une des
responsabilités qu'a le secrétaire du Conseil du trésor,
c'est de faire, disons, d'entreprendre les démarches qui vont pouvoir
conduire à terme. Il est bien certain qu'il n'y a pas de
décisions qui peuvent se prendre sans que le Conseil du trésor,
dans certains cas, ou le Conseil des ministres, le gouvernement, dans d'autres
cas, prennent une décision. Mais il est clair qu'il est de nos
responsabilités d'entreprendre des travaux.
À cet égard-là, la responsabilité
première à l'égard des activités d'impartition ou
de privatisation de services gouvernementaux, étant donné que
c'est une responsabilité qui est bien davantage rattachée au
volet dépenses du budget du gouvernement, c'est une
responsabilité qu'assume principalement le Secrétariat du Conseil
du trésor. Dans ce cadre-là, le ministère des Finances
ayant une bonne expérience et une bonne expertise de la
négociation de contrats de privatisation pour avoir fait, disons, 38
opérations depuis 1986, dans le cadre de placements de
sociétés d'État, le ministère des Finances s'est
associé avec le Secrétariat du Conseil du trésor pour, en
quelque sorte, «starter» la machine, «starter» les
travaux, le faire avec Coopers & Lybrand qu'on connaissait et dont on
savait qu'ils disposaient d'une expertise. C'est pouvoir entreprendre les
premiers travaux.
D'ailleurs, c'est pour ça qu'une fois l'étude de
préfaisabilité terminée, une fois l'étude de
préfaisabilité déposée, les premiers et les seuls
cas, jusqu'à maintenant, qui ont donné suite à des travaux
additionnels, ce sont des contrats qui ont été donnés par
le Conseil du trésor plutôt que par le ministère des
Finances. Dans le fond, au moment de l'opérationalisation de ces
choses-là, le ministère des Finances n'est pas partie à
ces opérations-là, parce que ce n'est pas sa
responsabilité propre.
Le Président (M. Maciocia): M. le
député.
M. Léonard: M. le Président, je vois que,
là, le sous-ministre remonte au livre publié par le
président du Conseil du trésor et le ministre des Finances,
conjointement, au mois de janvier. Il a réussi à se souvenir du
nom, mais c'est, disons, une lecture de chevet qu'il devrait conseiller
à son actuel ministre des Finances. Il saurait où veut aller le
gouvernement. Ça ferait du bien!
Mais il reste que, dans cette affaire, les travaux ont été
faits avant même qu'ils soient autorisés par le
Conseil du trésor. Ça c'est quand même... De la part
du ministère des Finances du gouvernement, ça me paraît un
os qui s'avale de travers. Parce que, au fond, le Conseil du trésor
aurait dû être mis au courant dès le début, et puis,
aussi, autoriser avec quelle firme... le choix de la firme est important:
Coopers & Lybrand, ou DMR, ou d'autres. Parce que je vais venir
aussi à autre chose parce que, par ailleurs, rendu au 26 octobre
ou au 29 septembre, vous prenez la décision de faire une privatisation
générale avant même que les études de Coopers &
Lybrand sur la préfaisabilité de l'opération ne soient
connues, puisque, au fond, vous dites les avoir reçues seulement le 27
octobre. Pourquoi le gouvernement a-t-il pris la décision, à ce
moment-là, de procéder par exemple, dans la consolidation
des centres informatiques à une privatisation
générale avant beaucoup avant, même que
l'étude de préfaisabilité soit connue?
Je pense que, là, vous dites, vous avez admis, vous venez
d'admettre que le Conseil du trésor et les Finances, dans cette affaire,
travaillent main dans la main. Je prends vos propres termes: Ils travaillent
main dans la main. Donc, ils... puis c'est clair, lisez les deux C.T.! Chacun
lit le C.T. de l'autre parce que, au fond, il s'agit d'une même
opération. Exactement. Aussi, de la part de DMR, je suis convaincu que
tout le monde et aux Finances, étant donné qu'il s'agit
d'une suite au budget, et au Conseil du trésor tout le monde sait
de quoi il s'agit lorsqu'on parle de l'étude de DMR qui, elle,
coûte 960 000 $.
Je suis aussi convaincu que le ministère des Finances regarde
ça de près, parce que ça doit le toucher, les
renseignements qui sont contenus dans les centres informatiques, parce que lui
est un grand consommateur de la production des centres informatiques. Alors,
comment ça se fait, là, qu'on procède... On fait une
étude de préfaisabilité, on en a les résultats le
27 octobre. Mais, par ailleurs, en ce qui concerne les centres informatiques,
on prend une décision de privatiser, de façon
générale, le 29 septembre. C'est indiqué, d'ailleurs, dans
le C.T. lui-même du Conseil du trésor, le 184039, le 29 septembre.
Comment ça se fait? Est-ce qu'il y a une explication, franchement? C'est
une opération majeure, politiquement importante; à mon sens,
c'est une grande réorientation, je dirais, pas juste du gouvernement, de
l'État québécois. Parce qu'on parle des structures
mêmes de l'État et de la façon dont l'État va
opérer et comment il va s'organiser pour faire ce que les citoyens lui
demandent de faire. Moi, je pense que c'est une décision politique
majeure. À l'origine, il y a une telle incohérence que, vraiment,
les cheveux nous en dressent sur la tête.
Le Président (M. Maciocia): M. le sous-ministre.
M. Rhéaume (Alain): Oui. Alain Rhéaume... M.
Léonard: Peut-être que le ministre aussi
pourrait s'exprimer sur cette question. Elle est politique, cette
question-là. En tout cas, le sous-ministre peut y aller de ses
détails, mais le ministre aussi, on aimerait l'entendre.
M. Rhéaume (Alain): Je vais m'en assurer pour le
bénéfice de la commission.
M. Léonard: Oui, vous lui passerez la parole quand vous le
jugerez à propos. Très bien!
M. Rhéaume (Alain): Je voudrais d'abord apporter une
précision qui me paraît importante pour le bénéfice
de la commission. C'est que la décision du Conseil du trésor est
requise pour accorder un contrat, si la décision du Conseil du
trésor n'est pas requise pour effectuer des travaux. Ce n'est pas la
même affaire. La décision du Conseil du trésor n'est pas
requise pour que le sous-ministre des Finances ou bien ses fonctionnaires aient
des échanges avec des gens. Ce qu'on a fait, auparavant, c'est qu'on a
eu des échanges avec des gens, qui ont conduit à ce qu'ils
viennent nous faire une présentation au mois d'août et à ce
qu'ils préparent un rapport final.
D'autre part, le rapport final et le contrat ont été
signés postérieurement à la décision du Conseil du
trésor, qui nous autorisait à le faire. Et c'était le seul
besoin pour lequel on avait une décision du Conseil du trésor.
Dans le reste du temps, on a le droit de parler à du monde.
Entre-temps, le gouvernement, lui, a pu bénéficier des
avis du ministre des Finances et du président du Conseil du
trésor pour prendre une décision, la décision à
laquelle a fait référence le membre de la commission au 29
septembre. Rendu là, c'est une recommandation de ministre qui a
été soumise au Conseil des ministres, sur laquelle le
gouvernement s'est prononcé. Et les délibérations du
Conseil des ministres là-dessus, eh bien, moi, je ne peux pas en faire
état. Alors, je suis obligé de dire que cette décision
politique là, dans le fond, est la décision du Conseil des
ministres: soit un membre du Conseil des ministres ou bien le premier ministre
pourrait donner les explications là-dessus. Je ne peux parler que de
l'engagement du mois d'octobre 1993, et je ne peux vraiment pas vous donner
plus d'indications que ce que je vous ai donné, à savoir qu'on a
requis une autorisation pour poser un geste, le geste a été
posé après l'autorisation. Ce qu'on a fait avant, c'est des
échanges pour lesquels, dans le fond, le ministère des Finances
n'était pas lié envers la firme. (17 h 40)
M. Léonard: Oui, mais disons une chose, M. le
Président, disons une chose quand même. Il y a une firme qui fait
une étude de préfaisabilité. Juste là, en termes de
comportement d'affaires, lorsque quelqu'un fait une étude de
préfaisabilité, normalement, il ne devrait pas faire
l'étude elle-même parce que, à ce moment-là, il
dessine les contours d'un mandat qui lui plaît, en quelque sorte,
qu'Usait d'avance qu'il pourra le remplir. Et je sais que, dans certaines
entreprises, celui qui fait ou la firme qui fait l'étude de
préfaisabilité ne peut pas faire l'étude
elle-même.
Remarquez que, dans le cas des contrats d'architectes, on procède
comme ça, à cause des conflits d'intérêts
potentiels. Là, remarquez que, dans le cas de Coopers & Lybrand, il
fait la préfaisabilité; tout à coup, il se ramasse avec un
autre contrat, celui-là signé le même jour, de 718 000 $.
Vous allez admettre que le risque de Coopers & Lybrand n'était pas
trop grand, puis qu'il y avait quelques bonnes tomates à aller ramasser
au bout, hein? C'est ça qui se passe.
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre.
M. Bourbeau: Là, je ne peux pas parler du deuxième
contrat, il n'est pas sur la table, puis, deuxièmement...
M. Léonard: Non, mais on le connaît, hein?
M. Bourbeau: ...il a été accordé par un
autre ministère. Alors, le député ira en discuter quand il
regardera les crédits du Conseil du trésor.
Pour ce qui est d'ici, du contrat qui est devant nous, du C.T. qui est
devant nous, il m'apparaît que, au plan légal, il n'y a absolument
rien à reprocher. Le ministère n'a pas à engager de fonds
publics avant que le Trésor ait autorisé la dépense. Le
contrat n'a pas été signé avant, les paiements n'ont pas
été faits avant, puis le rapport n'a pas été
produit avant que le Trésor ne donne son autorisation. Donc, pour tout
ce qui s'est fait avant, les fonctionnaires du ministère des Finances,
à ce que je vois, ont discuté avec Coopers & Lybrand qui, je
le répète, semble-t-il, est la firme la plus qualifiée,
peut-être la seule, même, à peu près, qui a une bonne
expertise dans ce domaine, donc... Sur le plan international, on me dit que
c'est de loin la firme qui est la plus compétente pour oeuvrer dans ce
domaine. Donc, il aurait probablement été dangereux d'aller en
soumission. On aurait pu se retrouver avec des fournisseurs qui auraient eu
beaucoup moins d'expertise. Alors, dans ces cas-là, il est assez reconnu
qu'on procède comme on l'a fait au ministère des Finances.
M. le Président, je voudrais bien que le député de
Labelle puisse avoir de quoi se plaindre, mais, sur le plan juridique, je ne
vois absolument pas ce qui est reprehensible dans le cas présent.
Personne n'a posé de geste liant le gouvernement avant que le Conseil du
trésor n'ait donné son autorisation.
Le Président (M. Maciocia): M. le
député.
M. Léonard: M, le Président, quand le ministre
parle des compétences internationalement reconnues de Coopers &
Lybrand, je le réfère à un article de La Presse du
14 décembre 1993 qui fait état des centaines de millions de
poursuites pendantes contre Coopers & Lybrand. Et ça, moi,
j'aimerais bien qu'on en
rabaisse un peu. Je ne dis pas qu'ils sont incompétents; je dis
que, quand on dit que ce sont eux, les spécialistes de la chose, un
instant! il y en a quelques autres qui pourraient... Mais je voudrais, M. le
Président...
M. Bourbeau: M. le Président, est-ce que je pourrais
répondre à cette remarque?
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre.
M. Bourbeau: le député n'est peut-être pas
avocat, mais il sait que, une poursuite, c'est une chose, puis, un jugement,
c'est une autre chose. ce n'est pas parce que quelqu'un a pris des poursuites
contre quelqu'un que la personne est présumée coupable. alors,
moi, vous m'apporterez un jugement contre coopers & lybrand; là, je
vais être capable de voir si, vraiment, ils sont incompétents.
mais tant qu'il y a des poursuites... vous savez, il y a des gens qui font des
carrières à prendre des poursuites, qui s'amusent
littéralement à prendre des poursuites. on en voit partout de
ça, et parfois, m. le président, ce sont des poursuites qui sont
totalement futiles, qui n'ont absolument rien à voir avec la
compétence de celui qui est poursuivi. alors, là-dessus, il faut
être prudent, il faut être très prudent.
Le Président (M. Maciocia): M. le
député.
M. Léonard: Oui, oui, je suis tout à fait d'accord
avec le ministre là-dessus. Il reste que, s'il y en a qui arrivent
à gagner des poursuites comme celles-là, c'est parce qu'il y a
souvent des choses au fond.
M. Bourbeau: Bien, attendons de voir s'ils vont gagner.
M. Léonard: On attendra là-dessus, mais c'est parce
que je voudrais juste que le ministre soit un peu plus prudent, aussi, en lui
donnant l'absolution absolue du point de vue international. Je voudrais quand
même poser une question au ministre.
M. Bourbeau: Je n'ai pas donné l'absolution, M. le
Président!
M. Léonard: Oui. C'est correct. O.K.
M. Bourbeau: J'ai simplement refusé... J'ai refusé
d'en discuter, M. le Président, parce qu'on ne connaît pas,
d'abord, le sujet de la poursuite...
M. Léonard: Le...
M. Bourbeau: ...puis, deuxièmement, on ne sait même
pas si ça porte sur des sujets semblables.
M. Léonard: Je voudrais revenir...
M. Bourbeau: Ça peut être un accident d'automobile,
M. le Président, impliquant le président de Coopers, puis il est
poursuivi pour dommages parce qu'il a cassé le cou à quelqu'un
dans la rue avec son automobile. On ne sait pas sur quoi ça porte, la
poursuite! Alors, il ne faut pas mettre en cause la compétence de
Coopers & Lybrand, M. le Président. Puis, d'ailleurs, il n'y a pas
eu de jugement. Alors, tout ça, c'est du...
M. Léonard: Oui. M. le Président, c'est parce que,
là, le ministre s'entête à dire des choses, à peu
près n'importe quelle chose. Je veux juste simplement lire deux petits
paragraphes de cet article de La Presse: Neuf sociétés
étrangères ayant une place d'affaires à Lugano, en Suisse,
poursuivent une soixantaine d'associés du cabinet montréalais de
comptabilité Laliberté, Lanctôt, Coopers & Lybrand pour
17 700 000 $. Seize banques européennes, la plupart allemandes, ont
intenté une poursuite de 127 000 000 $ contre la firme de comptables,
etc.
Bon. Je voudrais poser une question: Quand le rapport de
préfaisabilité a-t-il été terminé, remis au
ministère, et quand a-t-il été transmis à la
Commission d'accès à l'information? Et, troisièmement,
troisième élément, le ministre peut-il déposer
cette étude, maintenant qu'elle est terminée, étant
donné qu'on sait qu'elle est terminée depuis le 27 octobre
dernier, le même jour que la signature du contrat? Quand?
Le Président (M. Maciocia): M. le sous-ministre.
M. Rhéaume (Alain): Oui. Alain Rhéaume, pour le
ministre des Finances. D'abord, à la première question, on a eu
un rapport après que le contrat fut signé, après que le
C.T. fut passé, c'est-à-dire le 27 octobre 1993. Une partie du
rapport a été remise à la Commission d'accès
à l'information. Je n'ai pas la date exacte, mais autour de Noël,
à peu près, en décembre dernier.
Donc, en vertu de la loi d'accès à l'information, une
partie du rapport a été donnée à celui qui l'avait
demandée, au mois de décembre. On n'a pas de problème
à déposer la partie du rapport qui a été
donnée, devant qui que ce soit. Toutefois, une partie de l'étude
n'a pas été donnée en vertu de la loi sur l'accès
à l'information, parce qu'elle renferme des renseignements qui sont
déterminants pour la position de négociation du gouvernement dans
le cas de certaines transactions commerciales. Cette partie-là du
rapport n'a pas été donnée à quiconque et ne le
sera pas non plus, à moins, évidemment, qu'un tribunal nous en
intime...
M. Léonard: ...donné à la Commission
d'accès à l'information non plus?
M. Rhéaume (Alain): Non, non, non. La partie
confidentielle du rapport n'a été donnée à
personne.
M. Léonard: Les parties 3 et 4?
M. Rhéaume (Alain): Pardon?
M. Léonard: Les parties 3 et 4?
M. Rhéaume (Alain): Les parties 3 et 4.
M. Montminy (André): André Montminy, aux Finances.
Il y a demande de révision de la part de la personne qui a eu une partie
du rapport, et la Commission nous amène en révision, et là
ça va...
M. Léonard: II commence à y avoir des choses
là-dedans, là. Un instant! C'est un rapport très important
sur la structure même de l'État québécois qui
touche, en particulier parce que je suppose que cet aspect a
été touché les services informatiques dont on
parle, à l'heure actuelle, et qu'une autre étude a
examinés, celle de DMR. Bon! Vous envoyez une partie de l'étude;
si je comprends, elle a été remise à la Commission
d'accès à l'information au mois de décembre, et elle
réagit le 1er mars 1994 en disant que l'un et l'autre projet on
parle de la privatisation du parc informatique et la mise en place du RICIB
tout ça, c'est dans le cadre de la politique de privatisation du
gouvernement. Et la Commission dit ceci, le président dit ceci au
ministre de la Justice: L'un et l'autre projet auraient d'inévitables
incidences sur la protection des renseignements personnels. C'est ce qui motive
notre intervention et notre exhortation à une prudence quasi
scrupuleuse... Enfin et je passe un paragraphe il m'est
impossible de passer sous silence l'incident soulevé, il y a tout juste
un an, par l'organisme Privacy International. Les dirigeants de cette
organisation avaient alors décidé de présenter la
candidature du Québec au premier prix Big Brother il faut en
saisir tout le sens ironique. Cette démarche traduisait
l'appréhension d'un certain nombre d'observateurs devant les projets
entretenus par le Québec dans le large domaine du développement
informatique et, de façon plus précise, par son projet de RICIB.
Au nom de la Commission d'accès à l'information, je vous remercie
dès maintenant de toute démarche de sensibilisation que vous
ferez auprès de vos collègues directement impliqués dans
ces projets.
Ça a été envoyé au ministre de la Justice,
avec copie à Mme Monique Gagnon-Tremblay et à M. Jean Leclerc,
ministre délégué aux Services gouvernementaux. Il y a
quelque chose d'important là. Un instant! On parle des renseignements
personnels, et puis, là, on a une étude de
préfaisabilité. Il y a des parties complètes qui ne seront
pas publiées, qu'on dit strictement confidentielles. Il me semble que
ça devrait être déposé complètement.
Le Président (M. Maciocia): M. le sous-ministre. (17 h
50)
M. Rhéaume (Alain): Oui. Alain Rhéaume, au nom du
ministre des Finances. Il faut bien distinguer deux choses, M. le
Président. La première démarche, qui a été
une démarche en vertu de laquelle on a demandé au
ministère des Finances de bien vouloir déposer le rapport de
l'étude de préfaisabilité, rédigé par
Coopers & Lybrand, cette première démarche-là s'est
faite en vertu de la loi d'accès à l'information. C'est la
personne qui l'a demandé. On a remis les parties du rapport qui
n'étaient pas de nature confidentielle. Les parties du rapport
donc, les parties 3 et 4 qui sont de nature confidentielle, parce que,
disons, elles sont déterminantes pour la position de négociation
du gouvernement à l'égard de certaines transactions commerciales,
elles n'ont pas été remises au demandeur en vertu de la loi sur
l'accès à l'information. Ça, c'est une chose.
L'intervention de la Commission d'accès à l'information,
dans le dossier de ce qu'on appelle la privatisation des services
informatiques, c'est totalement autre chose. C'est-à-dire qu'en vertu de
l'autre C.T., de l'autre contrat qui a été donné
exclusivement pour une opération de privatisation ou d'impartition des
services informatiques, la Commission d'accès à l'information
fait une intervention à ce moment-ci. Mais c'est dans un dossier qui est
complètement séparé du rapport sur l'étude de
préfaisabilité que nous avions travaillé avec Coopers
& Lybrand.
Donc, cette deuxième partie de l'intervention de la Commission
d'accès, qui parle de la protection des renseignements personnels
reliée au dossier de la privatisation des services informatiques, c'est
relié à l'autre C.T. dont on parlait tantôt, qui est un
C.T. du Conseil du trésor, dans lequel le ministère des Finances
n'a rien à voir. Quant à notre C.T. à nous, on a eu une
demande pour déposer le rapport; nous avons déposé les
parties du rapport qui pouvaient être rendues publiques. Les parties du
rapport qui ne peuvent être rendues publiques, à notre avis, ont
été retenues. Et c'est là qu'on en est.
M. Léonard: Mais, M. le Président...
Le Président (M. Maciocia): Oui, M. le
député.
M. Léonard: ...une dernière question, une
dernière remarque et question. Moi, par exemple, en ce qui concerne la
partie 4 sur les recommandations, cela m'étonnerait fort que toutes les
recommandations aient un aspect, quant aux négociations du gouvernement
par rapport à une privatisation éventuelle, sur les
négociations. Parce que c'est ça dont il s'agit! Il y a
sûrement des recommandations qui, elles, n'ont pas d'incidence sur les
négociations directement, mais qui ont des incidences politiques que le
gouvernement veut cacher à la population du Québec. C'est
ça le point! Je pense que c'est ça que vous voulez faire. Vous ne
voulez pas que les gens sachent les politiques et les décisions
fondamentales du gouvernement quant à la privatisation. Et ce n'est pas
tellement une question de négociation, parce que les négociations
vont se faire ministère par ministère, finalement. Puis c'est
là où ça va se faire, puis au Conseil du
trésor. Mais, en ce qui concerne le ministère des
Finances, là, un instant! Ce n'est pas juste des questions de
négociations qui font l'objet des recommandations.
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre.
M. Rhéaume (Alain): Alain Rhéaume, pour le ministre
des Finances. Je dois dire, M. le Président, à cet
égard-là, que la loi sur l'accès à l'information
prévoit et des façons de faire et des procédures pour que
soient rendus publics certains documents. Nous nous sommes conformés,
disons, aux dispositions et aux procédures que prévoit la loi
d'accès à l'information à cet égard-là. Il
est évident que, quand on parle de renseignements qui sont
déterminants pour la position de négociation du gouvernement,
ça ne regarde pas juste la position de négociation du
ministère des Finances, mais c'est la position de négociation de
n'importe quel ministère du gouvernement. Ça peut toucher un
ensemble d'activités. Et les recommandations du rapport, à cet
égard-là, sont, à notre avis, de nature confidentielle
pour cette raison-là. C'est pour ça qu'on ne les a pas
déposées.
Le Président (M. Maciocia): Merci. M. le
député de Portneuf.
M. Bertrand: M. le Président, en tout cas, je soumets
à la commission qu'il y a quand même une limite à
séparer, à un moment donné, des dossiers. Je comprends que
ces deux C.T. viennent de deux organismes gouvernementaux différents,
mais je porte à votre attention que le C.T. du ministère des
Finances, au montant de 82 000 $, visait à obtenir des renseignements
pour permettre une décision éclairée quant à
l'opportunité de démarrer une opération de privatisation
de services gouvernementaux. C'est assez large, O.K.? Et que, la même
journée, il y a un C.T. qui sort du Trésor, puis c'est du
même organisme quand il prend sa décision, là, en relation
avec l'initiation de travaux concernant la privatisation de services de
traitement informatique. O.K.? C'est comme si on avait déjà
disposé de la question. Et je pense qu'on est carrément, M. le
Président, devant un gouvernement qui a déjà
disposé de la question et qui s'en va carrément en privatisation
sur une chose où il n'a absolument pas les informations au moment
où il prend cette décision-là les informations en
main, effectivement pour justifier ses choix. C'est devant ça
qu'on est. Et, si on n'a pas devant cette commission, ici, les
éclairages quant aux résultats du premier contrat, je pense qu'il
y aura lieu d'entretenir des doutes très, très sérieux sur
le sérieux de la démarche du gouvernement dans ce
dossier-là.
M. Léonard: Est-que le ministre peut déposer son
rapport, complet?
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, tout ce que je retiens des
propos, c'est qu'on a un gouvernement qui agit, hein, qui a pris une
décision d'aller dans une démarche de privatisation. C'est une
décision qu'a prise le Conseil des ministres, M. le Président, et
ça ne fait peut-être pas l'affaire du Parti
québécois qui, lorsqu'il était aux affaires, allait
plutôt dans le sens inverse, la nationalisation; on l'a vu avec
l'amiante, M. le Président. Alors, eux, ils nationalisaient; nous, on
privatise. Alors, M. le Président, c'est évident que ça
heurte de front les principes fondamentaux que défend le Parti
québécois, et que ces gens-là ne sont pas du tout contents
de voir que le gouvernement est en train de se délester de certaines
fonctions qui, selon nous, peuvent être mieux opérées par
l'entreprise privée.
Mais, ça, c'est une question de philosophie, M. le
Président, et, manifestement, on n'est pas de la même philosophie,
là, de ce côté-là. Alors, le Parti
québécois, heureusement pour nous, M. le Président, n'est
pas aux affaires, parce que je suis convaincu qu'il nationaliserait encore
d'autres entreprises. Nous, on est d'un avis contraire, et, tant qu'on va
être là, on va donner suite à nos décisions...
M. Léonard: M. le Président...
M. Bourbeau: ...et je pense que...
Le Président (M. Maciocia): Un instant!
M. Bourbeau: ...je pense, M. le Président, que ce qui
s'est passé là, c'est une décision qui va dans le sens de
l'intérêt des contribuables.
M. Léonard: Moi, je suis... On demande... Le
Président (M. Maciocia): M. le député.
M. Léonard: ...au ministre de déposer ce sur quoi
il agit. Alors, il dépense 1 000 000 $, et, en additionnant
l'étude de DMR, 1 760 000 $, là. Si tout était
décidé, pourquoi a-t-il fait les études? Et, au fond, la
population a le droit de savoir au moins vers quoi le gouvernement s'en va,
quelles sont les recommandations. On peut gommer les montants qui touchent les
négociations de contrats ou de privatisations éventuelles. Mais,
pour le reste, la population a le droit de savoir, c'est évident.
M. Bourbeau: M. le Président, si le
député... Le Président (M. Maciocia): Oui.
M. Bourbeau: ...demande qu'on envoie une copie du rapport
à la commission, on peut le faire.
M. Léonard: Ici?
M. Bourbeau: Oui, on en aurait une...
M. Léonard: C'est ce qu'on vous demande depuis tout
à l'heure.
M. Bourbeau: Alors, on enverra une copie, mais on l'enverra dans
la forme, M. le Président, qu'on peut faire. En ce sens qu'il y a une
partie du rapport qui n'est pas disponible parce que, M. le Président,
il y a une partie qui est confidentielle, qu'il n'est pas dans
l'intérêt public de rendre disponible. Alors, on va le faire
exactement comme on l'a fait à l'endroit de la Commission d'accès
à l'information.
M. Léonard: On vous l'a donné, là: 3 et 4.
Vous ne connaissiez pas ça, là, on vous l'a donné,
là.
Le Président (M. Maciocia): O.K. Juste un instant, et il
reste trois minutes...
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Maciocia): ...M. le député.
Est-ce qu'on veut conclure pour adopter...
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Maciocia): ...les engagements
financiers?
M. Léonard: Bien, juste...
Le Président (M. Maciocia): Parce qu'on a...
M. Léonard: ...M. le Président...
Le Président (M. Maciocia): ...jusqu'à 18 heures
juste pour...
M. Léonard: Oui. Alors, je voudrais juste dire, rappeler
que dans le cas de la présidente du Conseil du trésor, elle a
donné l'assurance que la Commission d'accès à
l'information serait consultée dans le cadre de l'étude de
privatisation entreprise par la firme d'experts comptables Laliberté,
Lanctôt, Coopers & Lybrand. Donc, au moins, du côté du
Trésor, on va peut-être avoir un peu plus de renseignements que ce
que le ministre veut... et plus de transparence que ce que le ministre
démontre cet après-midi.
M. Bourbeau: M. le Président, je ne sais pas... Le
Président (M. Maciocia): O.K.
M. Bourbeau: ...pourquoi le député dit ça,
il avait déjà ses renseignements. Il vient de nous le dire,
là: la présidente du Conseil du trésor lui a donné
toutes les assurances...
M. Léonard: Les parties 3 et 4. Les parties 3 et 4.
M. Bourbeau:. Alors, on a perdu notre temps depuis une
demi-heure, si je comprends bien.
M. Léonard: Non, non.
M. Bourbeau: Vous aviez déjà les assurances.
M. Léonard: Non, non.
Le Président (M. Maciocia): Oui. Est-ce que les
engagements financiers d'octobre 1993 sont adoptés?
M. Léonard: Bien, on... Ils sont...
Le Président (M. Maciocia): ...sont
vérifiés?
M. Léonard: Us sont vérifiés.
Le Président (M. Maciocia): Vérifiés.
M. Léonard: Vérifiés, dans la mesure
où on peut les vérifier.
Le Président (M. Maciocia): Vérifiés. Alors,
est-ce qu'on reprend... on reprend l'ordre...
M. Léonard: ...qu'il nous présente le rapport,
hein, au complet. Les parties 3 et 4 du rapport.
Le Président (M. Maciocia): Parfait. On reprend janvier
1992, et il n'y a aucun engagement financier.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Maciocia): Février 1992, il n'y a
pas d'engagements. Est-ce qu'ils sont vérifiés?
M. Léonard: On n'a pas le choix!
Mars 1992
Le Président (M. Maciocia): Mars 1992, il y a cinq
engagements, plus... pour le mois de février, et un engagement pour le
mois de mars. Vérifiés?
M. Léonard: Vérifiés.
Mai à décembre
Le Président (M. Maciocia): Avril 1992, aucun engagement.
Mai 1992, 18 engagements d'avril 1992. Vérifiés? Juin 1992: il y
a un engagement de mai 1992, trois engagements de juin 1992.
Vérifiés? Juillet 1992, aucun engagement. Août 1992, trois
engagements de juillet 1992. Vérifiés?
Une voix: Oui, vérifiés.
Le Président (M. Maciocia): Septembre 1992, un engagement
d'août 1992. Vérifié, M. le député?
M. Léonard: Moi, je trouve ça... je trouve cet
exercice-là... En tout cas! O.K., vérifié, là.
Le Président (M. Maciocia): Octobre 1992, un engagement
d'octobre 1992. Vérifié?
M. Léonard: Le ministre des Finances. Oui. Le
Président (M. Maciocia): Novembre 1992.
M. Léonard: On peut avoir une copie, ça, de cette
étude de Price Waterhouse, sur la structure fiscale des entreprises,
tant québécoises, canadiennes qu'américaines? 165 000 $,
ça vaudrait la peine d'avoir une copie.
M. Bourbeau: On va la rendre publique au moment du budget, M. le
Président. (18 heures)
M. Léonard: Ah, bon? Au moment du budget? C'est une annexe
au budget?
M. Bourbeau: On me dit qu'il y a des informations
là-dedans qui sont déterminantes pour la préparation du
budget. On le rendra public en même temps que le budget.
Le Président (M. Maciocia): O.K. ...ou
vérifié. M. Léonard: Ça, c'est dans un mois?
M. Bourbeau: On verra.
Le Président (M. Maciocia): Décembre 1992, quatre
engagements de décembre 1992, vérifiés?
Janvier 1993 à janvier 1994
Janvier 1993, cinq engagements, vérifiés? M.
Léonard: Vérifiés.
Le Président (M. Maciocia): Février 1993, quatre
engagements, vérifiés?
M. Léonard: Vérifiés.
Le Président (M. Maciocia): Mars 1993, aucun engagement.
Avril 1993, 10 engagements, vérifiés?
M. Léonard: Un instant! Il faut voir ça, là.
O.K. Oui.
Le Président (M. Maciocia): Vérifiés. Mai
1993, trois engagements, vérifiés?
M. Léonard: Beaucoup de fournisseurs appelés, peu
d'élus.
Le Président (M. Maciocia): Vérifiés. Juin
1993, aucun engagement. Juillet 1993, huit engagements...
M. Léonard: Oui, ça va.
Le Président (M. Maciocia): ...de juin 1993.
M. Léonard: Ça va pour juillet.
Le Président (M. Maciocia): Vérifiés?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Maciocia): Un engagement de juillet 1993,
vérifié?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Maciocia): Août 1993, deux
engagements, vérifiés?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Maciocia): Septembre 1993, trois
engagements, vérifiés?
M. Léonard: Les conclusions de l'étude sur l'INRS
c'est un contrat négocié est-ce qu'on peut avoir
les conclusions de l'étude?
Une voix: Lequel?
M. Léonard: Troisième engagement de septembre
1993.
Le Président (M. Maciocia): M. le ministre. M.
Bourbeau: Oui, M. le Président, avec plaisir.
Le Président (M. Maciocia): Alors, vous allez nous envoyer
une copie?
M. Léonard: O.K. Merci.
M. Bourbeau: On va la faire parvenir au secrétariat de la
commission dans les meilleurs délais, M. le Président.
Le Président (M. Maciocia): Parfait. Merci!
Vérifié. Octobre 1993, un engagement; vérifié, M.
le député?
M. Léonard: Oui, ça, c'est l'engagement qu'on vient
de vérifier.
Le Président (M. Maciocia): Bien, oui, c'est ça.
Novembre 1993, un engagement; vérifié, M. le
député?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Maciocia): Décembre 1993, deux
engagements, vérifiés?
M. Léonard: Deux. Moi, j'en ai...
M. Bourbeau: Fonds des services informatiques du ministère
des Communications.
Le Président (M. Maciocia): II y en a deux, oui.
Vérifiés?
M. Léonard: Vérifiés.
Le Président (M. Maciocia): Janvier 1994, un engagement,
vérifié?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Maciocia): Ça va. Alors,
l'ensemble des engagements du ministère des Finances sont
vérifiés?
M. Léonard: Vérifiés.
Commission des valeurs mobilières
Le Président (M. Maciocia): Commission des valeurs
mobilières. De septembre à décembre 1993, il n'y a aucun
engagement, et, en janvier 1994, aucun engagement. Alors,
vérifié?
M. Léonard: Vérifié.
Vérification de l'ensemble des engagements
financiers
Le Président (M. Maciocia): Est-ce que la totalité
des engagements sont vérifiés? Et la vérification des
engagements financiers du ministère des Finances, compris dans la liste
des mois de janvier 1992 à janvier 1994, ainsi que ceux de l'Inspecteur
général des institutions financières et de la Commission
des valeurs mobilières, compris dans les listes des mois de septembre
1993 à janvier 1994, est donc terminée.
La commission ajourne ses travaux sine die et on vous remercie
infiniment, M. le ministre, M. le sous-ministre et les membres de cette
commission.
M. Bourbeau: M. le Président, je voudrais simplement que
le député de l'Opposition reconnaisse quand même que,
depuis qu'il y a un nouveau ministre des Finances, il a réussi à
étudier la synthèse des opérations financières dans
les 24 heures de sa publication, et les engagements de deux années, M.
le Président, dans le mois et demi de la nomination du ministre. Alors,
c'est un signe de bonne volonté que, j'espère, le
député de Labelle va reconnaître.
M. Léonard: Alors, M. le Président, je reconnais
que le ministre a voulu faire diligence, mais il a fait deux 180° à
l'intérieur d'une semaine.
Le Président (M. Maciocia): Alors, on ajourne les travaux
sine die.
(Fin de la séance à 18 h 5)