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(Douze heures vingt-trois minutes)
Le Président (M. Richard): Mesdames et messieurs, à
l'ordre. Je vous rappelle que la commission du budget et de l'administration
est réunie afin de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi identifié comme 112, Loi
modifiant de nouveau la Loi sur les impôts et diverses dispositions
législatives.
Mme la secrétaire, est-ce que nous avons des gens qui
remplacent?
La Secrétaire: Oui. M. Audet (Beauce-Nord) est
remplacé par M. Richard (Nicolet-Yamaska).
Le Président (M. Richard): Ça commence bien. Merci,
madame.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Est-ce que vous avez, et M. le
ministre et le porte-parole officiel, des remarques préliminaires?
M. Savoie: Oui, merci, M. le Président.
Remarques préliminaires M. Raymond
Savoie
Alors, tout simplement pour faire quelques commentaires sur le projet de
loi. Comme vous le savez, M. le Président, le projet de loi que nous
avons étudié ensemble fait suite au discours sur le budget du
ministre des Finances du 20 mai 1993 ainsi qu'aux bulletins d'information 93-1,
93-2 et 93-4 émis par le ministère des Finances, respectivement
le 23 avril 1993, le 28 juin 1993 et le 8 octobre 1993. Donc, il ne s'agit pas,
finalement, de mesures que nous introduisons à ce moment-ci. Il faudrait
comprendre que la quasi-totalité des mesures que nous étudions
aujourd'hui sont déjà en vigueur, sont déjà en
application soit depuis la publication du bulletin, soit l'annonce du ministre
des Finances, soit le discours sur le budget. Et, en conséquence, notre
tâche principale, ici, est de vérifier la rédaction et les
structures, de s'assurer qu'il y a, là où c'est
nécessaire, le vocabulaire approprié, et de s'assurer que le
tout, finalement, se concerte bien avec les autres dispositions des lois que
nous modifions, de même que la loi fondamentale qui est la Loi sur les
impôts.
Pour nous accompagner dans cette démarche particulièrement
technique, et avant de vous présenter les gens qui nous accompagnent,
qui vont nous aider et, finalement, offrir des explications, je voudrais tout
d'abord souligner que nous allons fonctionner, avec l'accord des membres de la
commission, comme nous avons toujours procédé,
c'est-à-dire en utilisant le principe de regroupement d'articles par
sujets et résumés. Donc, lorsque le ministre des Finances annonce
une mesure, cette mesure peut toucher une quinzaine d'articles. Nous allons
aborder la quinzaine d'articles en question, et ainsi de suite, au lieu
d'entreprendre bêtement, comme ça s'est fait pendant quasiment 30
ans, 40 ans, un article après l'autre, ce qui, finalement, laisse tout
le monde dans la plus grande noirceur. Ce mécanisme de fonctionnement
donne les résultats escomptés et facilite grandement la
tâche non seulement des membres de la commission mais de
nous-mêmes.
Alors, pour nous accompagner aujourd'hui dans nos démarches, on
a, bien sûr, Me Hubert Gaudry, de la Direction de la rédaction des
lois et des règlements; Me Josée Morin, chef du suivi des
impôts des particuliers et taxes; Me François Tremblay, directeur
des impôts; M. Léonid Cloutier, chef de service, impôt des
particuliers, de la fiscalité intermédiaire...
Une voix: internationale.
M. Savoie: Internationale excusez-moi, j'ai de la
misère à lire de même que Me Marie Doyon, Me
François Lagacé, Me Jacques Désilets et Me Guy Desrochers,
qui nous a apporté les documents, tout à l'heure, et qui a
travaillé sur ce projet de loi; Me Francine Roy, de la Direction des
impositions, appels et affaires juridiques; et, à ma droite, il y a,
bien sûr, Me André Brochu, qui est le sous-ministre adjoint
à la législation; et, à ma gauche, M. Jean-Pierre
Côté, de la Direction régionale de la vérification,
qui nous assiste dans nos démarches pour les prochains sept, huit jours,
pour, enfin, nous permettre de traverser plus aisément tout le processus
législatif, ici à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. Le moins
qu'on puisse dire, c'est qu'on ne manquera sûrement pas de
«légalistes».
M. Savoie: Non, M. le Président, on ne manquera pas
d'opinions valables et de la participation de ceux qui ont travaillé
à la rédaction de ce projet de loi.
Le Président (M. Richard): Alors, M. le
député de Montmorency, M. Filion, vous avez la parole pour vos
remarques préliminaires.
M. Jean Filion M. Filion: Merci, M. le Président.
J'aimerais
moi aussi, bien sûr, saluer les représentants du
ministère à cette commission qui va toujours, bien sûr,
dans le sens d'une analyse constructive. Et je pense, M. le Président,
que la commission qui s'amorce aujourd'hui est certainement une commission qui
se veut un examen de certaines mesures. C'est vrai, comme le disait le ministre
tout à l'heure, qu'il s'agit déjà de mesures en
application, mais je pense que toutes les tribunes parlementaires, M. le
Président, sont toujours des tribunes que l'on doit utiliser pour
regarder, examiner et voir si, effectivement, le législateur a bien
écrit, bien sûr, la pensée du législateur, mais
aussi si ces mesures-là, à toutes fins pratiques, ne se
retrouvent pas dans une espèce d'orientation où on peut se
questionner et on peut en même temps voir ensemble si on ne devrait pas
poser des corrections dans le futur. Et aussi voir, en même temps, M. le
Président, toujours à travers tout ce projet technique, comment
on peut arriver à recommander au législateur des mesures
fiscales.
Je vous avoue, M. le Président j'ai quand même une
expérience parlementaire pas très longue, à peine deux
ans, un peu plus de deux ans que, des fois, je me demande si le
ministère du Revenu joue un rôle de recommandation auprès
du ministre des Finances. On' se retrouve toujours avec des mesures fiscales un
peu particulières. Et, lorsque nous étions à
l'étude du principe à l'Assemblée nationale cette nuit, M.
le Président, lorsqu'on discutait, les parlementaires... On se
questionne toujours sur certaines mesures fiscales. Je pense que le
ministère du Revenu a, bien sûr, un rôle de percepteur
fiscal, mais je pense aussi que c'est peut-être l'organisme qui, pour
moi, représente vraiment la compétence fiscale, M. le
Président. Et, ces gens-là, c'est toujours un point
d'interrogation pour moi à savoir quel rôle ils jouent dans le
processus législatif, pour arriver souvent à se retrouver avec
des mesures fiscales où on peut se questionner sur la politique fiscale,
M. le Président.
Je pense que l'étude de ce projet de loi, bien sûr, va
être orientée sur un plan technique, mais aussi sur un plan
philosophique d'orientation, et je pense que nous allons regarder, tout le
monde ensemble, ce projet de loi avec un grand intérêt et nous
allons, l'Opposition, y participer de façon constructive, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député. Maintenant, puisqu'il est convenu, et c'est la marque de
commerce maintenant de votre commission ici, de fonctionner par sujets...
M. Gautrin: M. le Président, vous ne m'avez pas
demandé si j'avais des remarques préliminaires.
Le Président (M. Richard): Ah, je m'excuse, M. le
député de Verdun. Vous n'êtes pas obligé d'en avoir,
remarquez bien.
M. Gautrin: Non, je ne suis pas obligé d'en avoir, pas
plus que l'Opposition n'est obligée d'en avoir, parce qu'elle
répétait ce qu'elle nous a déjà
répété à satiété cette nuit.
M. Henri-François Gautrin
Alors, si vous me permettez...
Le Président (M. Richard): Alors, M. le
député de Verdun, faites vos remarques, s'il vous
plaît.
M. Gautrin: ...en tant que parlementaire, premièrement.
Deuxièmement, je vous rappellerai qu'il faut le consentement de cette
commission pour qu'on procède par grands sujets et je souhaiterais,
avant qu'on procède, que vous demandiez si on est d'accord ou pas
à procéder par grands sujets.
Le Président (M. Richard): Bien oui, M. le
député.
M. Gautrin: Alors, merci, M. le Président.
Le Président (M. Richard): On m'avait dit que
c'était une commission facile à présider. Ha, ha, ha! (12
h 30)
M. Gautrin: Pour mes remarques préliminaires, si vous me
permettez, M. le Président, je... Non, non, mais, j'ai ... mes remarques
préliminaires. Merci, M. le Président. Je me suis tu cette nuit,
lorsque j'ai entendu le député de Montmorency dérailler
complètement sur les questions fiscales. Je n'essaierai pas aujourd'hui
de faire la même chose que lui, c'est-à-dire de prendre le temps
de la commission indûment, mais je dois dire qu'il faut bien être
conscients qu'on ne débat pas ici du budget et des orientations du
budget. Le rôle de cette commission est strictement de voir si les
orientations que le gouvernement, l'Assemblée a déjà
votées lorsqu'elle a adopté le budget, se transmettent bien dans
les lois. Donc, on n'a pas, à mon sens, à redébattre de la
pertinence ou des effets de telle ou telle loi. On doit redébattre
strictement si ce qui a déjà été
décidé se transmet bien dans les lois.
Deuxièmement, M. le Président, pour vous faire gagner un
peu de temps, je vous signalerai que je dois féliciter, ici, le ministre
du Revenu de la manière dont on a toujours voulu, dans son
ministère, avoir une approche ouverte et beaucoup plus claire en
regroupant une loi qui est horriblement technique par grands sujets.
Et je rappellerai aussi qu'il a déjà voulu, à un
moment, lorsqu'on faisait l'étude des crédits, nous permettre,
aussi pas des crédits mais des engagements budgétaires
de regrouper par grands sujets.
Alors, oui, je suis d'accord qu'on fonctionne non pas article par
article, mais par grands sujets. Et il me semblait bien important, M. le
Président, de pouvoir vous le signaler, compte tenu de la frustration
que j'ai vécue cette nuit à supporter les discours du
député de Montmorency.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Verdun. Sauf que, là, vous m'avez causé
un petit problème.
M. Gautrin: Excusez-moi.
Le Président (M. Richard): Ce qui m'oblige à
demander à l'ensemble de mes collègues: Est-ce que vous
êtes d'accord qu'on puisse fonctionner sujet par sujet? C'est unanime
à cette commission et majoritaire, du moins. Il semblerait que oui.
M. Gautrin: C'est bien ça. Mais peut-être que le
député de...
M. Philibert: Je suis parfaitement d'accord.
Le Président (M. Richard): Bon, alors, grand merci.
Ça veut donc dire que nous en revenons à dire que nous
commençons sujet par sujet. Donc, le premier sujet, M. le ministre, je
vous laisse l'annoncer, si vous permettez.
M. Savoie: Oui, vous êtes bien gentil, M. le
Président. Alors je crois que vous avez une copie de la documentation,
M. le Président. La députation aussi.
Le Président (M. Richard): Tous nos collègues ont
copie du document dont fait allusion M. le ministre? Nous procédons
à l'opération de cette vérification pour s'assurer que
chacun a bien le document pour pouvoir...
M. le ministre.
M. Savoie: II y a également une autre tradition, au sein
de cette commission parlementaire, M. le Président, qui consiste
à ce que le député de Verdun...
Le Président (M. Richard): M. le ministre, membres de la
commission, je demanderais votre attention, s'il vous plaît.
M. Savoie: Alors, on demande que le président fasse la
lecture du premier sujet, M. le Président.
Discussion par sujet
Prolongation des crédits d'impôt
bonifiés de la R-D
Le Président (M. Richard): Alors le premier sujet: la
prolongation des crédits d'impôt bonifiés de recherche
scientifique et de développement expérimental. La loi actuelle
prévoit que les contrats de recherche avec une entité
universitaire admissible, un centre de recherche public admissible ou un
consortium de recherche admissible peuvent donner droit à un
crédit d'impôt remboursable pour la recherche scientifique et le
développement expérimental ce qu'on identifie, entre
parenthèses, par R & D calculé en tenant compte de la
totalité de la dépense admissible de R & D.
Elle prévoit un traitement semblable lorsque les R & D sont
effectués dans le cadre d'un projet de recherche
précompétitive, d'un projet mobilisateur ou d'un projet
d'innovation technologique environnementale. Pour donner droit au
crédit, les contrats de recherche avec les entités universitaires
et avec les centres de recherche publics ou les consortiums de recherche
doivent être conclus avant le 1er janvier 1994 et les R & D doivent
être effectués avant le 1er janvier 1996. En ce qui concerne les
crédits pour la recherche précompétitive, la
reconnaissance du projet de recherche doit être obtenue avant le 1er
janvier 1994 et les R & D doivent être effectués avant le 1er
janvier 1996. Enfin, en ce qui a trait aux projets mobilisateurs ou aux projets
d'innovation technologique environnementale, la reconnaissance à ce
titre doit être obtenue avant le 1er janvier 1995 et les R & D
doivent être effectués avant le 1er janvier 1997.
La loi est modifiée afin de prolonger ces délais jusqu'au
31 décembre 1995 à l'égard des contrats à conclure
ou des reconnaissances à obtenir pour l'un ou l'autre de ces
crédits, et jusqu'au 31 décembre 1997 à l'égard de
l'exigence reliée à la réalisation des R & D. Articles
concernés du projet de loi 112: 63, 64, 141, 144, 145, 146, 148, 151,
152, 245 et 249.
Articles concernés de la Loi sur les impôts: 726.4.43a,
726.4.45b, avant le «i», et 1029.8.la.2 et b, 1029.8.6, premier
alinéa, 1029.8.7, premier alinéa, 1029.8.7.2, premier
alinéa, 1029.8.9.0.2 et, entre parenthèses, «cotisation
admissible», a, 1029.8.10, premier alinéa* et 1029.8.11, premier
alinéa.
Articles concernés de la Loi modifiant de nouveau la Loi sur les
impôts et d'autres dispositions législatives (1993, c.19): 96.
Articles concernés de la Loi modifiant la Loi sur les impôts et
d'autres dispositions législatives et prévoyant certaines
dispositions concernant l'impôt sur la vente au détail (1989,
c.5): 86. Alors, c'est le résumé du premier sujet.
Est-ce que vous avez des commentaires, M. le ministre?
M. Savoie: Non, ça va, M. le Président. Sauf pour
vous féliciter. C'a été bien fait.
M. Filion: Adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): Premier sujet adopté sur
division. C'est donc vérifié pour une fin d'adoption à la
fin avec l'ensemble lorsque arrivent les articles.
M. Filion: À la fin?
Le Président (M. Richard): Je vais faire tout simplement
un transfert de présidence, si vous permettez, mesdames, messieurs.
Le Président (M. Lemieux): On te le permet, Maurice. M. le
député de... on vous le permet.
M. Gautrin: Moi, j'aurais une question, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): Oui, allez-y, M. le
député de Verdun.
M. Gautrin: Merci. Je n'ai malheureusement pas le temps, ici,
parce qu'on va un peu vite, de lire chacun des articles. M. le ministre, est-ce
que c'est dans cette partie que vous touchez la dernière
déclaration ministérielle de la ministre des Finances en ce qui
touche le design industriel?
M. Savoie: Non, M. le député.
M. Gautrin: C'est à quel endroit qu'on le touche? Parce
que j'ai l'impression, et si j'ai bien...
M. Savoie: Ce n'est pas dans notre projet de loi, M. le
député.
M. Gautrin: Ce n'est pas dans le projet de loi. M. Savoie:
Non.
M. Gautrin: Parce que c'est à cet article-là que
rentrerait la question du...
M. Savoie: Je ne sais pas.
M. Brochu (André): André Brochu. Non, c'est dans un
projet de loi à venir. À savoir si, dans cet article-là,
il faudrait qu'on regarde ça de plus près...
M. Gautrin: Mais ça modifierait plutôt ces
articles-là de la loi de l'impôt, si je comprends bien. Parce que,
si j'ai compris la déclaration ministérielle du gouvernement en
ce qui touche le design, c'était de donner accès, pour les
activités de design, aux mêmes crédits que les
crédits d'impôt prévus en recherche et
développement. Est-ce que c'est bien ça?
M. Brochu (André): Oui, c'est ça. Donc, il y a fort
à parier, là, que ça va modifier ces articles-là,
mais pas à cette occasion-ci.
M. Gautrin: Vous n'êtes pas prêts à le faire
maintenant. C'est ça?
M. Brochu (André): Non.
M. Gautrin: Merci M. le Président. Alors, je suis
prêt à passer à l'adoption.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency est d'accord avec ça? O.K. Alors, regroupement d'articles
par sujet. C'est ça? Le premier sujet est fini.
Abolition des mécanismes de financement externe
de la R-D
Deuxième sujet: L'abolition des mécanismes de financement
externes de la recherche scientifique et du développement
expérimental. Alors, je vais laisser le soin aux membres de cette
commission de bien vouloir prendre connaissance du deuxième sujet.
M. Savoie: L'habitude, c'est que quelqu'un en fasse lecture.
Le Président (M. Lemieux): Je ne pense pas que ce soit
dans les fonctions du président de nécessairement faire lecture
des sujets. Vous pensez, M. le député de Montmorency?
M. Filion: Moi, je ne pense pas, M. le Président. Le
Président (M. Lemieux): Pardon?
M. Filion: Moi, je suis d'accord avec vous là-dessus.
Des voix: Ha, ha, ha!
(12 h 40)
Le Président (M. Lemieux): Oui, oui. Je suis
entièrement d'accord avec vous que ce n'est pas le rôle du
président de cette commission d'avoir, effectivement,
nécessairement, à faire lecture de... Un instant. Je vais
consulter le règlement, M. le ministre. Passez-moi le règlement.
Je n'ai pas l'intention de lire ça de a à z.
M. Savoie: C'est bien évident, M. le Président,
qu'il n'y a pas de règlement là-dessus. Sauf que, de par le
passé, c'est toujours comme ça que ça
procédait.
Le Président (M. Lemieux): Je ne me souviens pas...
Ça fait huit ans que je préside cette commission-là. Je ne
me souviens pas d'avoir déjà décidé que,
effectivement, il était du mandat du président d'avoir à
lire...
M. Savoie: Mais je n'ai pas prétendu ça, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): O.K. Alors, je suis bien
d'accord, mais on va partager ça, hein? Moi, je veux bien le faire
à quelques reprises, mais pas dans l'ensemble. Je vais permettre
plutôt aux membres de prendre connaissance des sujets sans
nécessairement avoir à lire chacun de ces sujets-là.
M. le député de Verdun, est-ce que vous avez quelque chose
à dire?
M. Gautrin: Je suis tout à fait d'accord avec vous. Je
pense qu'on est capables de lire.
Le Président (M. Lemieux): Bien, il me semble.
M. Gautrin: Je comprends que l'Opposition ait un peu de
difficulté, des fois, à lire, mais enfin...
Le Président (M. Lemieux): En tout cas, je vais y aller
pour le deuxième sujet, quand même, pour ne pas retarder ça
indûment.
M. Gautrin: Du moins, elle comprend ce qu'elle lit.
Le Président (M. Lemieux): O.K. L'abolition des
mécanismes de financement externe de la recherche scientifique et du
développement expérimental. Alors, je ne lirai pas ça,
moi, c'est clair.
M. Gautrin: Si je comprends bien, le deuxième sujet est
par concordance avec le premier sujet. Une fois qu'on a accepté le
premier sujet, on est en train de... M. le Président, une fois qu'on a
accepté le premier sujet, on abolit le mécanisme, actuellement,
après l'avoir prolongé. Est-ce que c'est ça, M. le
ministre?
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Filion: Ça n'a rien à voir. M. le
député de Verdun, ça n'a pas à voir, le premier et
le deuxième. C'est autre chose.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, est-ce que vous me permettez? Relativement au sujet
concerné, est-ce que ça serait possible, peut-être,
d'expliquer le sujet? Puis, si vous avez des questions par rapport au sujet,
vous posez vos questions.
M. Filion: Le ministre peut les expliquer, aussi, sans les lire,
pour faire la transition d'un autre...
Le Président (M. Lemieux): Sans les lire, effectivement.
On pourrait peut-être me faire état de ce qu'est le
deuxième sujet, quels sont les éléments essentiels du
deuxième sujet, puis on le résume. Si le député me
dit que c'est d'accord, on passe au troisième puis au quatrième.
Ça va aller beaucoup plus vite comme ça.
M. Filion: C'est ça.
Le Président (M. Lemieux): Sans faire de la
sémantique grammaticale.
Alors, le deuxième sujet, est-ce que vous avez des commentaires,
M. le ministre, ou des explications globales, au moins, de vos
fonctionnaires?
M. Savoie: Normalement, M. le Président, pour faire
l'explication, on en fait la lecture, et ça s'explique à sa face
même. On n'a pas d'autres commentaires à faire, outre le texte qui
est là pour le moment.
Le Président (M. Lemieux): Mais est-ce qu'on peut
résumer ce deuxième sujet? Il ne s'agit pas de l'abolition
de...
M. Savoie: Mais c'est déjà résumé. Il
faudrait voir qu'il s'agit de un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit,
neuf, 10, 11, 12.
Le Président (M. Lemieux): En tout cas, moi, M. le
ministre, je n'ai pas l'intention de lire chacun des sujets. Je vous le dis,
là, c'est clair.
M. Filion: Un peu de collaboration, M. le ministre,
là.
M. Savoie: Un peu de collaboration! Vous demandez un
résumé. Vous n'êtes pas obligé de les lire, M. le
Président, si ça ne vous tente pas. Je veux dire...
Le Président (M. Lemieux): Parfait. Non, non. Ce n'est pas
dans la fonction d'un président de commission d'avoir à
lire...
M. Savoie: ...on vous connaît. Peut-être que le
député de Verdun serait disposé à le lire?
M. Gautrin: Mais, M. le Président, pourquoi faut-il un
lecteur ici? Vous voulez que je sois le lecteur, que je démontre
que...
M. Savoie: Laissez faire, d'abord. Alors, le financement externe
des...
M. Gautrin: Je peux le faire pour vous, si vous voulez.
M. Savoie: Bon. Mais c'est une façon de vous impliquer.
Vous avez grandement apprécié ça aux quatre derniers
budgets.
M. Gautrin: Absolument!
M. Savoie: Bon, bien, là. Alors, moi, je pensais qu'on
continuait sur la même structure que les quatre autres fois, alors qu'on
avait lu. Le président avait pris la lecture pour la grande
majorité des articles, d'ailleurs, au dernier budget.
Le Président (M. Lemieux): Des articles? Oui, je suis
d'accord pour lire les articles d'un projet de loi.
M. Savoie: Non, non, non, les sujets. Exactement ça.
Le Président (M. Lemieux): Non, non. C'est la
première fois que je vois ça ici. En tout cas...
M. Gautrin: Bon. Alors, M. le Président, est-ce que je
peux lire?
Le Président (M. Lemieux): Allez-y, allez-y.
M. Gautrin: Pour le bénéfice de la
commission...
Le Président (M. Lemieux): Moi, je n'ai pas d'objection,
si vous voulez le faire.
M. Gautrin: ...compte tenu de cette heure tardive: Abolition des
mécanismes de financement externe de la recherche scientifique et du
développement expérimental. Le financement externe des
activités de recherche scientifique et de développement
expérimental s'effectue au moyen de l'émission d'actions de
recherche et de développement, soit par une corporation, dans le cadre
de l'émission de REA, soit par une société de placements
dans l'entreprise québécoise, soit par une société
à capital de risque de recherche et développement. Un particulier
autre qu'une fiducie peut déduire, dans le calcul de son revenu
imposable, certains montants à l'égard d'une action de recherche
et de développement. Ces montants correspondent à une
déduction de base dans le cas où l'action est émise par
une société à capital de risque de recherche et
développement et à une déduction additionnelle dans tous
les cas où une renonciation est faite en faveur des investisseurs par un
émetteur admissible.
La loi est modifiée afin d'éliminer ces mécanismes
de financement externe de la recherche et développement. Ainsi, tant la
déduction de base accordée à l'égard d'actions
émises par une société à capital de risque de
recherche et développement que les déductions admissibles
accordées à l'égard des actions émises par un
émetteur admissible sont abolies. En corollaire, les secteurs
d'activité admissibles pour les fins du programme des
sociétés de placements dans l'entreprise québécoise
sont modifiés pour en exclure la recherche et le
développement.
Je prétends quand même, M. le Président, qu'il y a
un corollaire entre ceci et ce qu'on avait dit au premier sujet, quand c'est
une approche différente de la part du gouvernement pour être en
mesure de financer les activités de recherche et de
développement. Mais je n'ai pas de commentaires à faire, M. le
Président.
M. Savoie: Alors, les articles concernés du projet de loi
sont les articles...
M. Gautrin: II faut que je continue?
M. Savoie: Pardon?
M. Gautrin: Excusez-moi.
M. Savoie: Les articles concernés par le projet de loi
sont les articles 41, 61, 90, 91, 115, 116, 118, 119, 120, 121, 176 et 177.
M. Filion: M. le Président, j'aurais une question.
Le PrésHent (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Filion: Ce sujet-là touche quoi de particulier du
budget? C'était quoi, la mesure budgétaire qui amène ces
mesures techniques, M. le Président?
M. Gautrin: Si ma mémoire est fidèle,
déjà, dans le discours du budget on peut la chercher
on annonçait la suppression de ces avantages fiscaux.
M. Savoie: À la page 10 du budget, vous avez le chapitre
intitulé: «Abolition des mécanismes de financement
externe». Est-ce que vous avez une copie du budget là?
M. Filion: Oui, oui, oui.
M. Savoie: Bon, à la page 10, c'est ça. Alors, il
annonce, là, justement, finalement: «Les mesures faisant l'objet
de ce moratoire sont définitivement abolies; les mécanismes de
financement externe de la R-D prennent donc fin. Cette abolition s'applique aux
dépenses de R-D faites depuis le 23 avril 1993.»
M. Filion: Est-ce que c'est cette mesure-là
particulièrement qui fait économiser 5 000 000 $ au gouvernement
parce qu'on abolit un secteur d'activité?
M. Savoie: II faudrait aller voir si le chiffre de 5 000 000 $
est exact, là.
M. Filion: Parce qu'on prévoit des mesures fiscales.
M. Savoie: Alors, resserrement, restriction à
l'égard des... Assujettissement, abolition, réduction, 5 000 000
$. Le mécanisme favorisant la levée de capital de risque est
ramené à l'objectif de base. Ça doit être ça,
M. le Président.
M. Filion: Ça doit être ça ou c'est
ça?
M. Savoie: Ça doit être ça, oui. Je ne vois
pas ce que ça peut être d'autre. C'est ça. Alors, c'est
confirmé, c'est bien ça.
M. Filion: Et, compte tenu que cette mesure est applicable de
façon rétroactive, elle s'applique à compter du
budget?
M. Savoie: C'est ça. Bien là, il y avait un
moratoire, à ce moment-là, sur les projets de recherche et
développement et on devait, par le moratoire, attendre la
décision du ministre des Finances et la décision est sortie,
donc, au budget, en disant: II n'y en a plus. Ceux qui ont été
déposés après telle date ne sont pas receva-bles.
M. Filion: Alors, est-ce que, effectivement, cette
prévision-là, selon les informations internes que vous
avez, c'est une prévision qui s'avère exacte, 5 000 000
$?
M. Savoie: Bien ça, ce n'est pas à nous à le
déterminer, c'est aux Finances à le déterminer. Ce sont
les documents des Finances, ce ne sont pas les documents de chez nous et les
questions dans ce sens-là devraient s'adresser aux Finances.
M. Filion: Bien, expliquez-moi une chose, M. le ministre. Vous
êtes quand même celui qui tiens la comptabilité des recettes
et des déboursés?
M. Savoie: Non.
M. Filion: Ou, du moins, les recettes fiscales?
M. Savoie: Non.
M. Filion: Ah, non? Vous ne tenez pas ça, vous?
M. Savoie: Une partie, oui. On appelle ça les revenus
autonomes. C'est une partie des revenus autonomes. Donc, les impôts, les
taxes.
M. Filion: Alors, vous percevez ça, c'est vous qui avez le
contrôle de la comptabilité de ces revenus-là?
M. Savoie: Oui, c'est ça, c'est ça.
M. Filion: Et si on met fin à des programmes de
capitalisation et qu'on prévoit économiser 5 000 000 $, qui
fournit cette information quantitative là? C'est vous.
M. Savoie: Ce sont les Finances. M. Filion: Qui
gèrent ça?
M. Savoie: Oui, qui, finalement, décident des
entrées, des montants et de l'impact général sur le budget
du gouvernement.
M. Filion: Je sais qu'on est dans un débat technique, mais
c'était quoi, vraiment, l'objectif d'éliminer ce
programme-là? Est-ce que c'est parce qu'il n'y avait pas d'effets
positifs ou...
M. Savoie: Bien, je vous réfère... M. Filion:
Au budget.
M. Savoie: ...au budget. Oui, ça, c'est les
décisions qui se prennent par les Finances et les orientations sont
données par le ministre des Finances, dans son budget, l'explication s'y
trouve. (12 h 50)
M. Filion: O.K.
M. Savoie: Alors, c'est comme ça.
M. Filion: C'est beau, M. le Président.
Le Président (M. Lemieux): ... deuxième sujet?
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Lemieux): Nous appelons le
troisième sujet.
M. Gautrin: M. le Président, voulez-vous que je sois le
lecteur de service?
Le Président (M. Lemieux): Si vous voulez le faire, M. le
député de Verdun.
Réduction des dépenses
admissibles
à l'égard de crédits
d'impôt remboursables
pour la R-D et extension des règles
à l'égard des retours d'argent
M. Gautrin: Alors, monsieur, le troisième sujet, ça
va toucher la réduction c'est toujours suite à la nouvelle
approche de financement de recherche et développement des
dépenses admissibles à l'égard des crédits
d'impôt remboursables pour la recherche et développement et
l'extension des règles à l'égard des retours d'argent.
Alors, ici, on va toucher des institutions universitaires. La loi actuelle
prévoit que les contrats de recherche avec une entité
universitaire admissible, un centre de recherche public admissible ou à
un consortium de recherche admissible peuvent donner droit à un
crédit d'impôt remboursable pour la recherche scientifique et le
développement expérimental calculé en tenant compte de la
totalité de la dépense admissible de recherche et
développement. Elle prévoit un traitement semblable lorsque les R
& D sont effectués dans le cadre d'un projet de recherche
précompétitive, d'un projet mobilisateur ou d'un projet
d'innovation technologique environnementale. Enfin, un crédit
d'impôt remboursable est également prévu relativement aux
salaires versés à l'égard de recherches scientifiques et
de développement expérimental. une première modification
est apportée à la loi afin, d'une part, que le particulier ou la
corporation ayant le droit de réclamer un crédit d'impôt
remboursable pour la recherche et développement, à l'exception du
crédit pour salaires, ne puisse réclamer un crédit pour un
montant supérieur au crédit qu'il aurait pu réclamer si
lui-même ou la société dont il est membre avait fait les
dépenses de recherche et développement qui ont été
faites par la personne qui a effectué le contrat et, d'autre part, afin
que les frais généraux engagés dans le cadre de
l'exécution du contrat ne constituent plus une dépense admissible
dans la mesure où ils excèdent 65 % des salaires
engagés.
Les frais généraux représentent les frais
découlant du maintien d'une infrastructure de recherche et
développement fonctionnelle et d'une capacité d'accueil et de
gestion des projets de recherche et développement.
Une seconde modification est apportée afin d'étendre
l'application des règles relatives au retour d'argent. Actuellement,
certains projets de recherche et développement prévoient des
retours d'argent à celui qui bénéficie du crédit
d'impôt remboursable pour la recherche et développement. Ces
retours d'argent sont souvent obtenus au moyen d'un rachat de droits de
propriété intellectuelle. Certaines de ces transactions
réalisées dans le cadre d'un contrat de recherche admissible ou
d'un contrat de recherche universitaire sont déjà visées
par des dispositions législatives visant à les contrer.
La loi est donc modifiée, d'une part, pour étendre
l'application des règles existantes aux projets de recherche
précompétitive, contrats de recherche de consortiums de
recherche, projets mobilisateurs, projets d'innovation technologique
environnementale et aux projets à l'égard desquels le
crédit d'impôt pour salaires de recherche et de
développement serait accordé par ailleurs et, d'autre part, pour
rendre les règles uniformes relatives aux personnes qui peuvent fournir
une contribution sous une forme quelconque tenant lieu de retour d'argent.
Les articles concernés des projets de loi, M. le ministre
vous voulez que je continue? sont les articles 112, 141, 142...
M. Savoie: Non, c'est le projet de loi 112, M. le
député.
M. Gautrin: C'est le projet de loi 112. Merci, M. le
ministre.
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Gautrin: 141, 142, 149, 150, 151, 155 à 157.
M. Savoie: Merci, M. le député de Verdun.
Le Président (M. Lemieux): Est-ce que vous avez des
commentaires, M. le député de Montmorency, relativement au
troisième sujet?
M. Filion: Oui, M. le Président. M. le Président,
je ne sais pas s'il va y en avoir beaucoup d'autres comme ça à
venir encore, mais on est toujours en train de cerner le fameux projet de
recherche qui avait été qualifié, il y a un an, d'immoral.
Vous vous souvenez des fonds qui avaient été dilapidés. On
avait fait une clause grand-père là-dessus, M. le
Président, où on avait même dit... Des projets avaient
été présentés par les universités pour se
faire accorder des crédits d'impôt dans un scénario fiscal,
M. le Président, où, en fin de compte, les crédits
d'impôt étaient supérieurs aux dépenses
effectuées par les investisseurs, parce qu'on faisait assumer des frais
généraux d'université qui étaient
déjà payés dans une structure universitaire,
déjà financés avec des fonds publics, M. le
Président. On se servait d'une structure où...
M. Gautrin: Ce sont des corporations autonomes.
M. Filion: Oui, oui. Mais le principe, M. le Président,
qui avait été dénoncé à l'époque,
c'est qu'on se servait justement de frais d'université,
déjà, dans une opération normale courante. On prenait une
partie des frais généraux et, ces frais généraux
là, on réussissait, dans un scénario fiscal, à les
faire accepter comme dépenses admissibles à des crédits
d'impôt.
M. le Président, on s'en vient, ici, avec un changement
législatif où on remet justement en cause la
déductibilité de ces frais-là. Et on dit: ...fait les
dépenses de recherche et développement qui ont été
faites par la personne qui a été exécuter le contrat et,
d'autre part, afin que les frais généraux engagés dans le
cadre de l'exécution du contrat ne constituent plus une dépense
admissible dans la mesure où elle excède 65 % des salaires.
Alors, j'aimerais comprendre d'où vient le fameux pourcentage de
65 % des salaires. Est-ce que c'est le ministre des Finances qui avait
donné cette directive-là, ou...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Verdun.
M. Gautrin: M. le Président, pour une question de
règlement et de directive. À l'heure actuelle, on est en train
d'essayer de traduire le discours du budget dans une forme législative.
Alors, la question que vous soulevez les 65 % était
nommément dans le discours du budget.
M. Filion: Quelle page, M. le député?
M. Gautrin: C'est à la page 11 du discours du budget:
«Réduction des dépenses admissibles». Alors, je
comprends difficilement comment le ministre peut justifier devant vous... ou
c'était le ministre des Finances qui aurait dû les justifier, les
65 %. Le ministre du Revenu n'a fait que traduire, dans la loi, la
décision du ministre des Finances. Est-ce que c'est bien le cas, M. le
ministre? Donc, on n'a pas, ici, M. le Président, à refaire le
débat qu'on a déjà eu ici sur le budget. On a à
voir si ce qui a été déjà adopté dans le
budget se traduit bien dans la loi.
M. Filion: M. le Président, on a à faire, ici, une
analyse technique...
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency.
M. Filion; ...des mesures techniques et poser des questions pour
bien comprendre les mesures techniques, M. le Président. Je veux bien
qu'on soit sectaires, mais, quand même, il faudrait comprendre que, le
ministère des Finances et le ministère du Revenu, c'est des vases
communicants et que l'un et l'autre ne peuvent être dissociés
lorsqu'on veut faire une analyse rigoureuse et, je pense, encadrer le mieux
possible les mesures techniques, M. le Président. Quand même, il
ne faudrait pas faire dévier le débat de la commission sur un
débat aussi simple que le voudrait le député de
Verdun.
Alors, M. le Président, je pense que, pour les fins de la
compréhension... Parce qu'il ne faut pas oublier que ces structures,
qualifiées d'immorales non pas par l'Opposition, M. le
Président, par un ex-ministre des Finances, à l'époque,
qui avait qualifié toute cette organisation-là comme étant
immorale. Des universités qui représentent normalement le haut
lieu du savoir au Québec participent à de tels mécanismes,
M. le Président. Je pense que, quand on vient en commission
parlementaire, un député qui a envie de comprendre ce qui s'est
passé et qui va voter un projet de loi peut poser des questions. Que
l'on touche, bien sûr, au ministère des Finances au passage, je
pense que c'est tout à fait normal et usuel.
Alors, M. le Président, ma question, oui, je la pose. Parce que,
M. le Président, dans une commission parlementaire
précédente, on avait discuté de toute la dynamique des
règles anti-évitement. Et, moi, ça m'avait toujours un
peu, entre guillemets, choqué de voir qu'au ministère du Revenu
on s'était refusé à appliquer ces règles
d'anti-évitement, M. le Président, où on aurait pu,
à toutes fins pratiques, mettre fin à ces
scénarios-là. Et on ne l'a jamais fait, pour des raisons
politiques, probablement. Parce que même le ministre des Finances, dans
sa déclaration ministérielle de l'époque, avec sa clause
grand-père, avait dit: Ne touchez pas aux règles
anti-évitement, M. le Président.
Quand on fait l'étude, avec le ministère du Revenu, je
pense que c'est à ce niveau-ci qu'on peut questionner et revoir... Parce
que je suis un petit peu surpris de voir que d'autres mesures arrivent.
Ça revient avec ce budget-là. C'est comme si on n'avait pas
encore fermé toute la boucle. C'est un peu le phénomène
que l'on ressent, du côté de l'Opposition, et c'est dans cet
esprit-là que je commence à questionner le gouvernement, M. le
Président.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, il n'y a pas de problème.
M. Filion: Alors, moi, ma question, c'est... Bien sûr,
j'essaie de voir, ici, pourquoi on vient, justement, faire une mesure au niveau
des frais généraux et les 65 %, le ministre, s'il n'est pas au
courant, qu'il le dise qu'il n'est pas au courant, mais, moi, je lui posais la
question: Pourquoi 65 % des salaires engagés? Et est-ce que, selon lui,
de l'intérieur de son ministère, de par les projets que
lui-même a mis des décisions antici- pées... Parce que vous
savez, M. le Président, ces organisations-là, elles ont
été, avec le timbre, estampées.
Le Président (M. Lemieux): M. le député de
Montmorency, je dois vous interrompre.
M. Filion: Oui.
(13 heures)
Le Président (M. Lemieux): Même si, dans ce salon
rouge, il y a un député qui n'est pas membre de cette commission,
il me harcèle pour arrêter le débat à 13 heures.
Alors, je dois suspendre nos travaux jusqu'à 15 heures.
M. Filion: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Lemieux): Je parlais du
député de Laviolette, évidemment.
M. Filion: Ça va, M. le Président. On reprendra
tout ça à 15 heures.
Le Président (M. Lemieux): Alors, nous suspendons nos
travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 15 h 2)
Le Président (M. Lemieux): La commission du budget et de
l'administration reprend l'étude du projet de loi 112. Ça va,
madame?
M. Gautrin: II y a quorum.
Le Président (M. Lemieux): O.K., vas-y. Il y a
quorum.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Alors, merci, chers amis.
On est rendus au troisième sujet, qui a d'ailleurs été
expliqué brillamment par le député de Verdun. Est-ce qu'il
y a des commentaires sur ce troisième sujet? La question que vous aviez
posée était sur le 65 %, si je me rappelle. La réponse
était: C'est évidemment lié au budget. Est-ce qu'il y a
des commentaires supplémentaires sur le 65 %?
M. Filion: Je voulais lire le 65 % dans le budget, M. le
Président, et je demandais à quel endroit c'est écrit.
M. Savoie: À la page 12.
M. Filion: À la page 12? O.K.
Le Président (M. Gautrin): Bien, 11 et 12.
M. Savoie: De mémoire, là, oui.
Le Président (M. Gautrin): 11 et 12, c'est ça.
M. Savoie: Page 11, je m'excuse.
Le Président (M. Gautrin): Bien, c'est ça, et
ça finit sur la page 12. Alors, si vous voulez lire, c'est à
l'avant-dernier paragraphe de la page 11. Je peux même lire, pour le
bénéfice de cette commission. Ça va?
(Consultation)
M. Filion: C'est que, M. le Président, lorsqu'on lit,
là...
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Filion: ...c'est bien écrit: «excèdent 65
%¦», mais le ministre des finances n'a pas expliqué pourquoi
65 %. il dit: 65 %. mais il l'a pris où? dans les airs?
Le Président (M. Gautrin): Bien, on pourrait faire sortir
les galées, mais, si mon souvenir est exact, le critique, qui
était votre collègue de Labelle, avait soulevé la question
à l'époque avec le ministre des Finances de l'époque.
M. Filion: Si vos souvenirs sont exacts, il avait soulevé
la question.
Le Président (M. Gautrin): Oui, mais je pense que...
M. Filion: Et c'était quoi, la réponse, selon vos
souvenirs, s'ils sont exacts, M. le Président?
Le Président (M. Gautrin): Alors, la réponse,
à l'époque, dans le débat, si vous me permettez, je ne
m'en rappelle plus, et je sais que le ministre avait lu la réponse,
compte tenu de son état.
M. Filion: Non, mais c'est parce que ce que je trouve de
chatouilleux sur ce sujet-là, M. le Président...
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Filion: ...c'est toujours... Et j'essaie de voir comment il se
fait que, dans ce projet de loi là... D'abord, la mesure qu'on
étudie présentement, cette mesure fiscale là, elle est
applicable à compter de quand?
Le Président (M. Gautrin): Alors...
M. Savoie: Elle rétroagit à la date du
dépôt, je crois, si ma mémoire est fidèle,
là, du mois de mars.
Le Président (M. Gautrin): ...si vous regardez, je pense
que c'es* à la page 12, dernier paragraphe, dans le discours du
budget.
M. Savoie: Oui. Page 11, encore, premier paragraphe... dernier
paragraphe, première ligne.
M. Filion: Bon.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça. M. le
député de Papineau, on vous souhaite la bienvenue.
Une voix: Ils ont fait un bon choix.
Le Président (M. Gautrin): On l'attache, de cette
manière-là.
M. Filion: Avant le budget, à ce moment-là, tous
les projets de recherche ont été acceptés. C'est
ça?
M. Savoie: Bien, j'imagine que non. J'imagine qu'il y en a qui
ont été refusés.
M. Filion: Oui, mais en fonction de ce critère-là,
qui est arrivé, là, dans une nouvelle mesure fiscale. Avant le
budget, cette mesure-là n'existait pas. Alors, tous les projets, je
suppose, qui ont été présentés au ministère
ont été acceptés?
Le Président (M. Gautrin): Bien, pas
nécessairement; pas tous les projets acceptés, mais cette...
M. Filion: Non, mais en fonction des frais
généraux, j'entends, là.
Le Président (M. Gautrin): En fonction des frais
généraux. C'est-à-dire, vous voulez dire que les projets
qui dépassaient sur les frais généraux...
M. Filion: 65 %.
Le Président (M. Gautrin): ...auraient pu... Mais il y
avait quand même la qualité de ce qu'on appelait la
scientificité du projet. Ça, c'était quand même un
critère qui devait rester.
M. Filion: Oui, oui, oui, oui, oui, ça, j'en conviens, M.
le Président.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Est-ce que quelqu'un
veut intervenir du côté ministériel? Madame?
Mme Morin (Josée): Josée Morin, du ministère
du Revenu.
Le Président (M. Gautrin): Bienvenue.
Mme Morin (Josée): Merci. Alors, voici, c'est qu'il
s'agit... Si on parle de la réduction des dépenses, il y a deux
mesures à l'intérieur de celle-là. Il y a, d'une part, la
réduction des dépenses et il y a la règle concernant les
retours d'argent.
Si on regarde la première mesure, qui concerne la
réduction des dépenses, c'est une mesure qui s'applique
à compter des dépenses faites après le jour du discours
sur le budget, qui vise essentiellement à faire en sorte que les
entreprises recalculent, soient limitées davantage dans le calcul des
dépenses qui peuvent être admissibles à un crédit
pour la recherche et le développement. En conséquence,
finalement, les entreprises qui ont présenté des projets avant la
date du discours sur le budget, les critères d'admissibilité
à cet égard n'ont pas changé, ce sont les mêmes,
sauf qu'au niveau du calcul il y a des modalités différentes qui
sont introduites et, à ce moment-là, c'est le calcul du
crédit qui va être affecté.
M. Filion: Quand on regarde l'article 1029.8.1, c'est qu'on
amène plusieurs dates, et, pourtant, on parle de limite des
dépenses admissibles. La limite des dépenses admissibles, on
lance, comme date, le 5 juillet 1991.
Mme Morin (Josée): Vous êtes à quel
article?
M. Filion: À l'article 1029.8.1.2, deuxième
paragraphe.
Mme Morin (Josée): Là, il s'agit d'une autre
mesure, celle-là, qu'on verra dans un sujet ultérieur. En fait,
c'est une autre modification d'un ordre complètement différent,
celle-là.
M. Filion: on parle de contrats universitaires dans cette mesure.
ce 65 % dont on parle ici, au deuxième sujet, n'a rien à voir
avec cette limite-là.
Mme Morin (Josée): C'est exact.
M. Filion: Dans quel sujet on va retrouver 1029.8.1.2?
Mme Morin (Josée): Dans le...
Le Président (M. Gautrin): C'est parce que vous disiez que
l'article 1029.8.1.2 est concerné, dans la page 7 de votre document.
M, Savoie: Ça concerne un autre sujet.
Le Président (M. Gautrin): C'est un autre sujet.
Parfait.
M. Filion: Mais, M. le Président, on fait
référence, au sujet 3, à l'article 142, et c'est ce qu'on
regarde actuellement.
Le Président (M. Gautrin): Je vais essayer de vous
suivre.
Mme Morin (Josée): Je m'excuse, je pensais que
c'était... C'est moi qui ai confondu. Je croyais que vous me parliez de
l'article 1029.8.1.1.
Le Président (M. Gautrin): Me Morin, vous avez la
parole.
Mme Morin (Josée): Alors, effectivement, l'article
1029.8.1.2, c'est l'article dans lequel on retrouve essentiellement la
modification qui touche le sujet 3, dans lequel on est, qui introduit la mesure
de réduction des dépenses.
M. Filion: alors, c'est bien la règle du 65 % dont on
parle et, là, on parle d'une application au 5 juillet 1991. (15 h
10)
Mme Morin (Josée): C'est ça, la date qu'on
retrouve, le paragraphe 2 spécifie le 5 juillet. C'est une date qui
s'applique à l'article 1029.8.1.1. Alors, la date d'application de
l'article 1029.8.1.2, on la retrouve au paragraphe 3, à la page 95 du
projet de loi, et là on voit vraiment que ça s'applique à
l'égard d'une dépense faite après le 20 mai 1993.
M. Filion: Pourquoi vous avez une date? Je n'ai pas la loi devant
moi, mais le 8.1.1, là...
Mme Morin (Josée): Parce que, le 8.1.1, c'est une mesure
différente, ça concerne une mesure différente.
M. Filion: II parle de quoi, le 8.1.1?
Le Président (M. Gautrin): Regardez, M. le
député de Montmorency, c'est le cahier II, page 263, vous avez le
texte, le libellé de 1029.8.1.1.
M. Filion: Vous êtes dans le cahier III, vous, monsieur
le...
Le Président (M. Gautrin): Je suis dans le cahier H, tome
II.
M. Filion: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Alors, vous prenez le tome II,
c'est ça, vous allez à la page 263, si je ne me trompe pas, c'est
bien là, 1029.8.1.1. C'est ça?
Mme Morin (Josée): 8.1.1, on traitera de cet
article-là dans le sujet quatrième.
M. Filion: Essentiellement, c'est quoi?
Mme Morin (Josée): Ce sont les filiales entièrement
contrôlées de centres de recherche universitaires.
M. Filion: Mais c'est la date du 5 juillet que je cherche
à comprendre.
Mme Morin (Josée): La date du 5 juillet, on la
retrouve dans un communiqué du ministère des Finances.
M. Filion: Ah!
Le Président (M. Gautrin): Ça va pour vous?
M. Filion: Non, non, M. le Président. Ce
communiqué-là est...
Mme Morin (Josée): Oui, je peux vous donner la
référence. Dans le communiqué 93-1, à la page
20.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Filion: On n'a pas eu la réponse.
Mme Morin (Josée): Oui. Dans le communiqué 93-1 du
23 avril 1993, à la page 20.
M. Filion: Le ministre des Finances, à ce
moment-là, il faisait quoi, comme corrections?
Mme Morin (Josée): Alors, on traite, à la page 20,
de recherche-développement effectuée par une filiale
entièrement contrôlée d'un centre hospitalier universitaire
de recherches médicales prescrit, et on précise que cette
modification s'applique à l'égard de dépenses faites
après le 5 juillet 1991. Or, l'article qui traduit cette
mesure-là, c'est précisément l'article 1029.8.1.1 et la
date d'application dont vous faisiez état, qui réfère au 5
juillet, c'est la date spécifique de cet article 1029.8.1.1.
M. Filion: Alors, le 65 %, c'est devenu une espèce de
pourcentage pour établir un montant raisonnable.
Mme Morin (Josée): Si on peut s'exprimer ainsi, oui.
Essentiellement, c'est un pourcentage qui semble reconnu dans le milieu de la R
& D. D'ailleurs, les informations qu'on en a, c'est que ce
chiffre-là est un chiffre qui a été calculé,
semble-t-il, par le fédéral et ça correspond, selon les
experts, à un chiffre qu'on reconnaît habituellement dans le
domaine.
M. Filion: même si le législateur ne l'avait pas
prévu, le 65 %, vous ne pensez pas que vous auriez pu
«désallouer» quand même tout ce qui excédait ce
montant-là aux fins du calcul des crédits, selon les
règles générales qui existent comme dépenses
raisonnables, etc.?
Le Président (M. Gautrin): Je m'excuse, monsieur le...
C'est une question qui est technique...
M. Filion: Oui, oui, c'est très technique.
Le Présiient (M. Gautrin): ...elle s'adresse au ministre,
j'imagine, parce que ce n'est pas...
M. Filion: C'est parce que, là, je parlais avec les gens
du ministère.
Le Président (M. Gautrin): Me Morin est ici pour expliquer
la loi et pas pour expliquer comment fonctionne le ministère.
M. Filion: Non, non, non. Expliquer, justement, comment
fonctionne le ministère, M. le Président, quand même!
Le Président (M. Gautrin): Elle est ici pour expliquer la
loi.
M. le sous-ministre.
Mme Morin (Josée): Bien, voici. Alors, en l'absence,
évidemment, de cette mesure-là, si on n'avait pas prévu
cette mesure-là, le critère qui était retenu,
c'était la «raisonnabilité» des dépenses.
Donc, sur la base de la «raisonnabilité» des
dépenses, les dépenses étaient accordées. Alors, en
conséquence, on n'aurait pas pu bloquer... Sans avoir une politique
fiscale précise, on n'aurait pas pu limiter ce genre de dépenses
là. Alors, cette limite-là qui est imposée devait
forcément l'être par voie de politique fiscale.
M. Filion: Alors, si je comprends bien, vous accordez maintenant
des crédits de recherche sur des dépenses qui ne sont pas
raisonnables.
Mme Morin (Josée): Bien, en fait, il faut peut-être
l'exprimer d'une façon différente. C'est-à-dire qu'on
limite les dépenses tout simplement compte tenu de certaines
transactions qui avaient cours, qui étaient effectuées dans le
marché et où il y avait exagération, où,
finalement, il y avait des transactions qui étaient
réalisées mais qui allaient, en somme, au-delà de la
politique fiscale, au-delà de ce qu'on avait escompté au point de
départ.
M. Filion: Parce qu'il y avait toujours l'article 1079.11 qui
aurait pu être examiné dans ce concept-là.
M. Savoie: Ça n'expliquait pas... On l'a expliqué
à plusieurs reprises.
Le Président (M. Gautrin): Vous vous adressez à la
présidence, n'oubliez toujours pas ça.
M. Savoie: On avait expliqué à plusieurs reprises
que 1079 ne s'appliquait pas à...
M. Filion: Bon, à la situation présente. M.
Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Merci de vous adresser à
la présidence, de par...
M. Filion: Oui. J'ai d'autres questions, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Oui, adressez-vous à
moi, je transmettrai...
M. Filion: M. le Président, je suis sûr que vous
allez bien faire ça.
Le Président (M. Gautrin): Ah, je fais mon possible.
Alors, allez-y.
M. Filion: C'est sur...
Le Président (M. Gautrin): Vous avez fini avec le 65
%?
M. Filion: Non, non... Bien, 65 % oui, je pense que j'ai...
Le Président (M. Gautrin): Parfait.
M. Filion: ...complété mon questionnement. Et c'est
sur le deuxième volet...
Le Président (M. Gautrin): D'accord.
M. Filion: ...au niveau de la propriété
intellectuelle. Là, vous légiférez au niveau de la
propriété intellectuelle, au niveau de ces retours d'argent qui
sont souvent au moyen d'un rachat de droits de propriété
intellectuelle.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça.
M. Filion: Qu'est-ce que vous avez fait comme législation
précisément à ce niveau-là?
M. Cloutier (Léonid): Léonid Cloutier...
Le Président (M. Gautrin): Monsieur, voulez-vous
répondre et vous identifier? La question est adressée au
président et je vous la transmets avec plaisir.
M. Cloutier (Léonid): Léonid Cloutier. L'article
dans la loi qui est prévu, c'est les articles 1029.8.19.2 et
suivants.
Le Président (M. Gautrin): Attendez un instant.
1029....
M. Cloutier (Léonid): .8.19.2 que l'on retrouve à
l'article 155.
Le Président (M. Gautrin): Attendez un instant.
M. Cloutier (Léonid): Page 110.
Le Président (M. Gautrin): Ah, j'ai trouvé
ça. Page 297, c'est ça?
M. Savoie: Page 459 du...
Le Président (M. Gautrin): Je suis dans le tome II, mais
moi... C'est 297 dans le tome II.
M. Filion: Alors, essentiellement, ça dit quoi, ça?
Quelle sorte de paramètres on a mis dans la loi pour régir ces
ratios-là? Qu'est-ce qu'on dit exactement?
M. Cloutier (Léonid): L'article de la loi, le premier
alinéa vise que, lorsqu'il y a une contribution qui est obtenue par une
personne à l'égard du projet, aucun crédit ne peut
être réclamé. Et on vient définir qu'est-ce qu'une
contribution. Une contribution, à l'égard du projet, si on
regarde le deuxième alinéa on a, au paragraphe b du
deuxième alinéa, un droit passé, immédiat,
éventuel au produit de l'aliénation d'une partie ou de la
totalité de la propriété intellectuelle découlant
du projet. Ainsi, c'a pour effet de qualifier directement un rachat de
propriété intellectuelle, de le qualifier directement comme
étant une contribution, ce qui donne plein effet au premier paragraphe
et qui refuse tout crédit d'impôt à l'égard de
l'ensemble de ce projet.
Supposons que, dans un contrat de recherche universitaire,
l'université rachète les droits de propriété
intellectuelle à l'égard de ce contrat-là même
je ne parle pas de l'ensemble du projet de recherche, là, mais du
contrat de recherche lui-même qui est passé avec cette
université-là aucun crédit ne pourrait être
obtenu à l'égard de ce contrat-là. Alors, là, je
prends l'exemple de recherche universitaire, mais ça s'applique à
n'importe quelle recherche... mobilisateur, précompétitif, tous
les genres de recherche qu'on a.
M. Filion: Le montant de rachat est soustrait des dépenses
admissibles, c'est ça?
M. Cloutier (Léonid): Pardon?
M. Filion: Dans le calcul technique, le montant de rachat est
soustrait des dépenses admissibles?
M. Cloutier (Léonid): Non, aucunement. Lorsqu'il y a un
rachat de propriété intellectuelle, aucun crédit
d'impôt ne peut être obtenu.
M. Filion: Ah, aucun.
M. Cloutier (Léonid): Aucun crédit
d'impôt.
M. Filion: Par rapport au projet.
M. Cloutier (Léonid): Par rapport au projet.
M. Filion: Alors, ce qui veut dire qu'à toutes fins
pratiques, les fameux scénarios qu'on avait, ils auraient eu
zéro crédit d'impôt.
M. Cloutier (Léonid): Avec cette
législation-là... (15 h 20)
M. Filion: Pourquoi avez-vous légiféré dans
cet esprit-là? Pourquoi vous avez pensé à éliminer
complètement le crédit? Même s'il y a un rachat, ça
ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu une dépense de recherche qui a
été faite, puis des crédits qui auraient pu être
admissibles.
M. Cloutier (Léonid): non, effectivement, vous avez
raison. la dépense, d'ailleurs, est toujours effectuée. qu'il y
ait rachat ou qu'il n'y ait pas de rachat, il y a 100 % de la dépense
d'effectuée. et le ministre des finances a jugé bon d'enlever
tout crédit d'impôt dans ce cadre-là. en somme, la
politique fiscale a été déterminée à l'effet
que ces contrats-là ou ces dépenses de recherche là, il
n'était pas nécessaire de les subventionner, si on veut, au moyen
du crédit d'impôt remboursable.
M. Filion: Dès qu'ils sont rachetés?
M. Cloutier (Léonid): Dès qu'il y a une acquisition
de propriété intellectuelle dans le cadre de ce
contrat-là, effectivement.
M. Filion: C'est particulier.
M. Cloutier (Léonid): Une contribution peut prendre
d'autres formes, par contre, que la propriété intellectuelle. Et,
dans certains cas, par l'application de l'article 1029.8.19.3, on pourrait
arriver à la situation que vous souleviez tantôt à l'effet
que le crédit ne serait admissible que sur la différence, en
somme. Ça pourrait arriver dans certains cas.
M. Filion: Et dans les cas qui ont été
traités, parce qu'il y en a eu plusieurs avec ce rachat-là,
est-ce que vous avez questionné la raisonnabilité du montant du
rachat? Est-ce qu'on avait une expertise au ministère, pour dire comment
est-ce qu'on évalue ça, une propriété
intellectuelle? Ça vaut quoi? Est-ce que ça vaut les coûts
du projet? Est-ce que ça vaut moins? Comment on évalue ça,
au ministère?
M. Cloutier (Léonid): Comme toute autre évaluation,
c'est-à-dire selon les règles de l'art dans le domaine de
l'évaluation. Alors, dans ce cas-là, c'est dans le domaine de
l'évaluation de propriété intellectuelle.
M. Filion: Au ministère, c'était quoi...
M. CIou*ier (Léonid): Je ne suis pas un spécialiste
à cet égard-là et je ne pourrais pas vous dire quels sont
les critères, là, qui sont choisis à cet
égard-là.
M. Filion: Mais au niveau du ministère, à ce
moment-là, je suppose que vous avez accepté que c'étaient
les coûts du projet comme étant une valeur raisonnable de rachat,
puisqu'on a accepté, par décision anticipée, les
projets?
M. Cloutier (Léonid): Lors de l'émission des
décisions anticipées, je dois rappeler qu'on est avant les
projets et que les vérifications doivent toujours s'effectuer une fois
que les dépenses ont été encourues, une fois que la
transaction a été faite. Compte tenu de la
propriété intellectuelle qui existe, est-ce que, oui ou non,
à ce moment-là, ça vaut le prix qui est
déterminé ou pas? Alors, c'est pour ça que, dans beaucoup
de projets, dans la totalité des projets, vous saviez que la
propriété intellectuelle était rachetée à la
juste valeur marchande. Combien elle valait? Au moment de l'émission de
la décision anticipée, nous n'étions pas en mesure de
déterminer la juste valeur marchande de la propriété
intellectuelle. Sauf que, lorsque les montages financiers déterminaient
que la propriété intellectuelle était pour être
rachetée à la juste valeur marchande, à ce
moment-là, c'est un montant à établir une fois que les
dépenses ont été faites, que les recherches ont
été faites et que les résultats ont été
obtenus. C'est uniquement à ce moment-là qu'on peut
établir, selon les règles de l'art, comme je vous le disais
tantôt, quel est le montant de la propriété
intellectuelle.
M. Filion: Cette mesure-là ou ce deuxième volet de
rachat de propriété intellectuelle, la mise en application de
cette règle technique de ne pas reconnaître les rachats comme
faisant partie des dépenses pouvant donner des crédits, ça
commence quand?
M. Cloutier (Léonid): Ça, c'est tel que
prévu dans l'application. Alors, si vous relisez le paragraphe 2 de
l'article 155, on dit que ça s'applique aux dépenses faites
après le 20 mai pour des recherches scientifiques. En somme, on a le
paragraphe 2 qui donne toutes les situations précises au niveau de
l'application. Puis, ça s'appliquait, on peut dire, en règle
générale, aux dépenses encourues après le discours
du budget.
M. Filion: Donc, tout ce qui s'est fait avant, ça a
été accepté?
M. Cloutier (Léonid): Au niveau du rachat de
propriété intellectuelle, oui. Le rachat de
propriété intellectuelle n'allait à rencontre d'aucun
article de la loi.
M. Filion: Mais, lorsque le ministre a fait son bulletin
d'information, sa clause grand-père ne devait pas dépasser, il me
semble, le 31 décembre 1991?
M. Cloutier (Léonid): O.K. Là, on change de...
le rachat de propriété intellectuelle dans un cadre
uniquement de recherche universitaire. Ici, le sujet que je pensais qu'on
discutait, c'était: rachat de propriété intellectuelle
dans le cadre de n'importe quel genre de projet. Ça, ça a
été bloqué au budget. C'est-à-dire que ce sont les
règles qui existaient avant pour la recherche universitaire qui ont
été extensionnées à l'ensemble des crédits:
précompétitif, mobilisateur, ainsi de suite. Alors, c'est ce que
reprend l'article 1029.8.19.2. Sauf que cet article-là est une
modification et l'article 1029.8.19.2 existait déjà pour la
recherche en centre universitaire, centre hospitalier, de même que la
recherche en centre public. Alors, effectivement, comme vous le dites,
ça existait avant le budget et, si ma mémoire est bonne,
ça date d'octobre 1991, et, comme vous dites, il y avait une mesure
grand-père qui était prévue pour les projets jusqu'au 31
décembre 1991. Mais ça datait d'octobre 1991, c'était le
communiqué 91.4 du ministère des Finances.
M. Filion: Et ces mesures techniques là ont
été prévues dans quel article de loi concernant la clause
grand-père des projets avec les universités?
M. Cloutier (Léonid): Ça a été
prévu dans le bill 70 qui a été adopté en juin,
l'an passé.
M. Filion: C'est ça. Je me souvenais d'avoir vu ces
mesures-là à ce niveau-là. C'est parce que je me posais la
question à savoir comment il se faisait que je me retrouvais avec des
nouvelles mesures au niveau de la recherche et du développement.
M. Cloutier (Léonid): O.K. En somme, c'est l'extension des
mesures qui existaient déjà pour la recherche universitaire et
les centres publics, telle que prévue dans le budget. C'est pour
ça qu'on dit, dans le budget: On extensionne cette mesure-là
à l'ensemble des crédits. Alors, c'est pour ça qu'on
revient encore sur le rachat de propriété intellectuelle, mais
c'est pour étendre cette mesure-là à l'ensemble des
crédits.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que ça marche? Le
troisième sujet, est-ce qu'on a terminé?
M. Filion: Terminé, M. le Président.
R-D effectuée par une filiale
entièrement contrôlée d'un
centre
hospitalier universitaire
Le Président (M. Gautrin): Merci. Je passe au
quatrième sujet, qui était celui abordé, tout à
l'heure, par Me Morin, qui est Recherche et développement
effectuée par une filiale entièrement contrôlée d'un
centre hospitalier universitaire. On a déjà commencé
à échanger, d'ailleurs, sur l'article 1029.8.1.1, qui est
légèrement modifié. Est-ce que vous voulez que j'en fasse
lecture? Alors, je vais en faire lecture.
La loi actuelle prévoit, pour l'application du crédit
d'impôt remboursable pour la recherche universitaire, qu'une
entité universitaire admissible comprend notamment un centre hospitalier
universitaire de recherche médicale ainsi qu'une filiale
entièrement contrôlée d'un tel centre, si cette
dernière est constituée exclusivement pour la poursuite ou la
promotion de recherches scientifiques et de développement
expérimental. La loi prévoit par ailleurs que, dans le cadre d'un
contrat de recherche universitaire, l'entité universitaire admissible
doit s'engager à effectuer elle-même les R & D.
Lorsqu'un contrat de recherche universitaire est conclu par une telle
filiale entièrement contrôlée, il peut survenir des
situations où, en raison de la structure administrative de ces deux
entités universitaires admissibles, des chercheurs de la corporation
mère soient affectés à la réalisation du projet qui
fait l'objet du contrat impliquant la filiale. Dans ces circonstances, le
centre hospitalier universitaire se trouve à effectuer une partie des R
& D.
La loi est modifiée de façon que les R & D
effectués par le centre hospitalier universitaire soient
considérés, dans un tel cas, comme ayant été
effectués par la filiale en vertu du contrat de façon à
éviter qu'il ne puisse se qualifier à titre de contrat de
recherche universitaire parce que les R & D n'ont pas été
effectués entièrement par la filiale du centre hospitalier
universitaire.
Est-ce que c'est clair? Alors ça, ça fait
référence à la modification à l'article
1029.8.1.1.
Moi, j'aurais une question si vous n'en avez pas. Pourquoi vous limitez
ça strictement aux centres de recherche hospitaliers? Il peut y avoir
des centres de recherche dans lesquels il y a aussi ces mêmes types de
distinction entre la corporation mère et le centre de recherche qui ne
soient pas dans le secteur hospitalier et dans lesquels vous pourriez avoir le
même type de problèmes qui sont...
Me Morin.
Mme Morin (Josée): Je répondrai que c'est
essentiellement une question de définition, c'est-à-dire que,
là, c'est un article qui est un peu complémentaire aux
crédits pour la recherche universitaire. Et, si on regarde les
définitions qui régissent ces dispositions-là, les
dispositions ne réfèrent qu'à certaines entités,
qu'à certains types d'entités. Et, dans ce cas bien
précis, en fait, l'assouplissement qui est apporté par cette
disposition-là vise à régler un cas spécifique qui
posait problème. (15 h 30)
Le Président (M. Gautrin): Mais ce type de cas dont vous
parlez, qui est propre, bien sûr, à la recherche médicale
et que je comprends, pourrait se situer aussi dans d'autres types de
recherches, dans d'autres secteurs que la recherche médicale. Vous avez,
par exemple, des universités ou des groupes qui contrôlent un
centre de recherche. Dans ma tête, j'ai l'idée du CRIM. J'ai
essentiellement le CRIM, dans ma tête, comme exemple. Le Centre de
recherche informatique de Montréal, c'est ça, le CRIM.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Filion: On avait compris, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Et il y a plusieurs
universités qui contrôlent le CRIM et avec, aussi, un conseil
d'administration. Et il peut y avoir des chercheurs qui peuvent passer du
niveau universitaire et être affectés au Centre de recherche
informatique et vice versa. C'est pour ça que je me posais la question:
Pourquoi avoir limité strictement aux centres hospitaliers?
Mme Morin (Josée): D'accord. En fait, essentiellement,
c'est parce que ça ne s'applique pas. Il y a des...
M. Filion: C'est le ministre des Finances, M. le
Président, qui pourrait vous répondre.
Mme Morin (Josée): En fait, par définition, on
prévoit que certaines...
Le Président (M. Gautrin): Non, c'est inexact, ça.
Le ministère des Finances parle uniquement du secteur hospitalier? Pas
ce que j'ai lu, mais...
M. Filion: C'est la politique fiscale. C'est le ministre des
Finances qui décide.
Le Président (M. Gautrin): Oui. Ça, j'ai bien
compris, mais là vous faites... Je ne pense pas qu'on parlait uniquement
du secteur hospitalier, à la page 13 du... En tout cas, c'est mineur,
mais c'était un...
Mme Morin (Josée): Bon, en fait, écoutez...
Le Président (M. Gautrin): C'est mineur. C'est mineur.
Mme Morin (Josée): C'est que, essentiellement, la
disposition prévoit que, pour que les dépenses soient bonnes,
elles doivent être effectuées par l'entité elle-même.
Dans le cas...
Le Président (M. Gautrin): Non. J'ai compris ça.
Ça, j'ai tout compris. Moi, c'est le mot «hospitalier» qui
m'ennuie, parce que ça pourrait être plus... Le type de
problème que vous avez dans la recherche pourrait se situer dans la
recherche de type médical et pourrait se trouver dans d'autres secteurs.
Mais disons qu'on passera le fleuve quand on y sera rendu.
Est-ce que vous avez d'autres commentaires sur le...
M. Filion: Non, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Alors, le
quatrième sujet est... Mais je vous expliquerai à quoi je
pense.
Financement de projets de R-D par le Blais de
sociétés en nom collectif
Le cinquième sujet: Financement de projets de recherche et
développement par le biais de sociétés en nom collectif.
Alors, là, on se trouve encore, toujours, aux pages 13 et 14 du discours
sur le budget. Est-ce que vous voulez que je vous fasse la lecture,
monsieur...
M. Savoie: Ça serait bien apprécié.
Le Président (M. Gautrin): La loi actuelle accorde un
crédit d'impôt remboursable aux particuliers qui sont membres
actifs d'une société, lorsque cette société
exploite une entreprise au Canada et qu'elle effectue ou fait effectuer pour
son compte au Québec des recherches scientifiques et du
développement expérimental.
La loi est modifiée de façon qu'un particulier ne puisse
plus bénéficier de ce crédit sans qu'une décision
anticipée favorable du ministère du Revenu à
l'égard du respect des objectifs de la loi et des formalités
relatives au financement prévues par la Loi sur les valeurs
mobilières n'ait été obtenue au préalable. Donc, on
resserre un peu les modes de fonctionnement.
Vous avez des commentaires, monsieur?
M. Savoie: Oui. Il faudrait lire les articles du projet de
loi.
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr. Les articles
concernés...
M. Savoie: Non, non. Les articles concernés du projet de
loi, là.
Le Président (M. Gautrin): C'est 147 et 154.
M. Savoie: C'est vrai.
Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Savoie: D'accord.
Le Président (M. Gautrin): Alors, les articles
concernés de la loi, vous les voulez aussi?
M. Savoie: Non.
Le Président (M. Gautrin): C'est 1029.8.9.0.1.1, et
1029,8.16.1. Ça va?
M. Savoie: Oui.
M. Filion: On peut poser quelques questions?
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr, vous pouvez
poser quelques brèves questions d'éclaircissement.
M. Filion: Je trouve quand même assez spécial qu'on
vienne limiter ce genre de crédits à une décision
anticipée favorable du ministère. C'est quoi, l'idée,
exactement?
Mme Morin (Josée): Bon, essentiellement, ça vise
à contrer une situation, en fait, des pratiques non souhaitées
qui avaient cours...
M. Filion: Comme...
Mme Morin (Josée): ...sur le marché. Bon,
essentiellement, il s'agissait de sociétés, de particuliers,
où on faisait, finalement, un peu de la sollicitation sous pression. Les
gens ne respectaient pas nécessairement les règles
établies par la Commission des valeurs mobilières du
Québec et, dans la plupart des cas, les R & D effectués... il
n'était pas non plus évident que les dépenses se
qualifiaient à titre de dépenses de R & D. En somme, tout
était un peu zone grise, dans ce type de transaction, de sorte qu'on
assujettit tout simplement maintenant ce genre de transaction à
l'obtention préalable d'une décision anticipée favorable
du ministère du Revenu, ce qui ne veut pas dire qu'on va couper les
dépenses, qu'on va limiter les dépenses dans ces cas-là.
En fait, on veut simplement s'assurer du respect de la politique fiscale en
général et des objectifs de la législation en
général. Alors, si tout est respecté, finalement, les
crédits ne seront pas coupés. On vise simplement à exercer
un certain contrôle de ce genre de transaction.
M. Filion: Parce que, évidemment, quand même, dans
la loi, des politiques générales où les gens... On est
dans une base d'autocotisation où les gens de bonne foi réclament
leurs crédits. Et, bon, si le ministère juge qu'ils n'y ont pas
droit, on va les «désallouer». Mais, là, on est en
train de changer, quand même, la dynamique sur certaines
spécificités d'exemples que vous donnez où, là, on
doit avoir l'autorisation du ministère avant de procéder et avant
de faire les transactions, parce que, une décision anticipée,
c'est toujours une décision qui est rendue sur des transactions à
venir. C'est quand même particulier, comme changement
législatif.
M. Savoie: Non, ce n'est pas particulier. Le Président
(M. Gautrin): M. le ministre.
M. Savoie: Parce que la même structure existe, par exemple,
pour d'autres financements de recherche par le biais de sociétés.
L'obtention d'une décision anticipée n'est pas
extraordinaire.
M. Filion: Bien, elle n'est pas extraordinaire...
M. Savoie: À ma connaissance, ça existe au niveau
des actions accréditives, par exemple, l'obtention d'une décision
anticipée, et ça existait, également, dans leREA.
M. Filion: Non, non. Mais je peux très bien comprendre
qu'il existe une formule de décision anticipée dans la loi de
l'impôt.
M. Savoie: Non, mais pour l'émission d'un prospectus.
Parce que les gens émettaient un prospectus et, ensuite, ils se
disaient, eux, conformes. Alors, on disait: Non, non, ça ne suffit pas.
Il faut que vous ayez, de la part du ministère, une décision
anticipée disant que votre projet est conforme, dans le but de
protéger le public, c'est tout.
M. Filion: Autrement dit, tout ce qui s'appelle financement
public, valeur mobilière, vous demandez des décisions
anticipées.
M. Savoie: Je ne sais pas si c'est tout, sans exception,
là. On me souligne, par exemple, qu'au niveau du REA c'est obligatoire.
Et je sais qu'au niveau des actions accréditives, aussi, on demandait
une décision anticipée.
M. Filion: Et, là, vous êtes rendus avec les
crédits d'impôt de recherche et développement.
M. Savoie: C'est ça. On demande la même chose,
là. C'est tout simplement une mesure de protection du public. Je pense
que c'est tout à fait correct.
M. Filion: Avez-vous l'impression que le ministère est un
peu obligé de faire ce travail-là, parce que la Commission des
valeurs mobilières, elle, est incapable de faire ce genre de
contrôle là?
M. Savoie: Ce n'est pas à la Commission des valeurs
mobilières de faire ce travail-là.
M. Filion: Mais la protection du public, je veux dire...
M. Savoie: Oui, mais la Commission, dans le sens que...
M. Filion: Mais les informations financières...
M. Savoie: ...la Commission des valeurs mobilières doit
vérifier si les faits qui sont présentés sont exacts,
à sa connaissance. Alors, elle vérifie, par exemple, des
contrôles sur les fonds, les actionnaires, le but, l'objet, la
validité des présentations. Maintenant, à savoir si c'est
admissible ou non par le ministère du Revenu, une décision
anticipée donne une indication très claire au public, qui dit
que, par exemple, si on rencontre la démarche telle que proposée
dans le prospectus, au ministère, tel quel, là, il n'y aura pas
de difficultés avec le ministère du Revenu. Alors, c'est
tout.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Montmorency.
M. Filion: Ces décisions anticipées, est-ce qu'il y
a des équipes qui sont spécifiques, à ce niveau-là,
ou bien si... Parce que j'ai l'impression que la législation se
développe beaucoup, avec cette formule-là, maintenant.
M. Savoie: Oui. À ma connaissance, au ministère, il
y a une équipe spécifique, là, entre autres avec M.
Cloutier.
M. Filion: C'est rendu à combien? Combien on charge,
maintenant, au ministère, pour une décision anticipée de
la sorte?
M. Savoie: 250 $ minimum, plus 100 $ l'heure. M. Filion:
Plus 100 $ l'heure. M. Savoie: C'est ça, oui.
M. Filion: En moyenne, on peut dire que ça prend combien
de temps, une décision anticipée comme ça?
M. Savoie: Ça dépend.
Le Président (M. Gautrin): Ça dépend de la
complexité des dossiers.
M. Filion: En moyenne, je parle.
M. Savoie: Je ne sais pas. Est-ce que vous pouvez nous donner un
cas? À peu près 2000 $, 3000 $. Ça donne un ordre de
grandeur.
M. Filion: Avez-vous une entente avec le fédéral?
Si, vous autres, vous donnez la décision anticipée, ou le
fédéral en donne... Est-ce qu'il y a quelque chose qui existe sur
le plan de la communication à ce niveau-là?
M. Savoie: On rend nos décisions. On est maître chez
nous. On s'occupe de nos affaires, puis, tant que c'est valable, on n'aura pas
de difficultés avec le fédéral, là. Il faut voir,
aussi, que, recherche et développement, c'est propre au
Québec.
M. Filion: Oui, oui, des particularités
québécoises, je suis d'accord.
M. Savoie: Je pense que des mécanismes semblables,
ça existait, par exemple, au niveau des actions accréditives
où c'était admissible aux deux, parce que tu avais le FCCE,
puis... Là, évidemment, ça demandait des balises un petit
peu plus serrées entre les deux ministères.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
(15 h 40)
M. Filion: Et, le délai de réponse, c'est quoi,
à peu près, au ministère?
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre. Le délai
moyen, bien sûr.
M. Filion: Le délai moyen, oui, oui.
M. Savoie: On m'avise qu'en moyenne, 30 à 45 jours.
M. Filion: Que la décision est rendue. M. Savoie:
Oui, selon Me Tremblay, oui. Le Président (M. Gautrin): Ça
va? M. Filion: Ça va.
Réduction des acomptes provisionnels d'une
corporation d'assurance
Le Président (M. Gautrin): Merci. On passe au
sixième sujet. Le sixième sujet, on quitte la recherche et le
développement, on s'en va dans les acomptes provisionnels d'une
corporation d'assurance. Je cherche désespérément dans le
budget, je ne le trouve pas.
M. Savoie: Ah! Il ne faut pas chercher comme ça sans nous
demander.
Le Président (M. Gautrin): C'est ce que j'allais faire,
justement. Alors, voulez-vous que je lise ou vous voulez introduire ça
en faisant...
M. Savoie: Vous pouvez lire et, pendant ce temps-là, je
vais vous trouver la page, M. le député.
Le Président (M. Gautrin): Alors, je fais l'effort de
lecture: Réduction des acomptes provisionnels d'une corporation
d'assurance.
La loi actuelle prévoit que les montants de certains
crédits d'impôt remboursables, soit les différents
crédits pour la recherche scientifique et le développement
expérimental, le crédit pour la formation de la main-d'oeuvre et
le crédit pour les productions cinématographiques
québécoises, peuvent être portés en diminution des
versements d'acomptes provisionnels au titre de l'impôt à payer en
vertu de la partie I de la loi et au titre des taxes à payer en vertu
des parties IV et IV. 1, concernant respectivement la taxe sur le capital et la
taxe compensatoire des institutions financières.
La loi est modifiée afin que les montants de ces divers
crédits réduisent également donc on facilite la
vie, si je comprends bien les versements d'acomptes provisionnels que
doit faire une corporation d'assurance au titre de la taxe sur le capital des
corporations d'assurance visée à la partie VI de la loi.
M. le ministre.
M. Savoie: Ce n'est pas terminé, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Ah, ce n'est pas
terminé, excusez-moi.
Les articles concernés du projet de loi sont les articles 138,
139, 140, 144, 145, 146, 151, 152, 162, 167. Les articles concernés de
la loi sur l'impôt, vous m'en faites grâce?
M. Savoie: Oui, certainement.
Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Savoie: Et l'article se trouve à la page 61 du budget.
Et j'ai un appel urgent de la part de notre collègue, le ministre
Cherry. C'est marqué: Urgent.
Le Président (M. Gautrin): Bon, alors, c'est très
bien. Disons que vous allez faire votre appel. Acceptez-vous qu'on puisse
continuer la commission pour étudier ça ou si vous voulez...
M. Filion: Si vous voulez continuer, ça va pour moi, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): II n'y a pas de problème
pour vous?
M. Filion: Non.
Crédits d'impôt remboursables
Le Président (M. Gautrin): Parfait. Alors, le
sixième sujet est vu. Nous abordons le septième sujet, qui est
les crédits d'impôt remboursables. Alors, je fais faire aussi
l'effort de lecture? Merci.
Les crédits d'impôt remboursables. La loi actuelle
prévoit que certains crédits d'impôt remboursables, soit
les différents crédits pour la recherche scientifique et le
développement expérimental et le crédit pour la formation
de la main-d'oeuvre, sont réputés être payés pour
une année d'imposition en acompte sur l'impôt à payer en
vertu de la partie I de la loi.
La loi est modifiée afin de préciser que ces
crédits d'impôt sont dorénavant réputés avoir
été payés le dernier jour de cette année
d'imposition.
Les articles concernés sont les articles 138, 139, 140, 144, 145,
146, 151, 152 et 162.
M. le député de Montmorency, auriez-vous
peut-être...
M. Filion: Oui, oui.
Le Président (M. Gautrin): ...des interrogations à
ce sujet?
M. Filion: C'est quoi, l'idée, M. le Président.
..
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Filion: ...d'avoir que ces crédits d'impôt sont
dorénavant réputés avoir été payés le
dernier jour de cette année d'imposition? C'est pour arriver à
faire quoi exactement, cette date réputée?
Le Président (M. Gautrin): Merci. Je vais peut-être
passer la parole à Me Morin. Me Morin, pouvez-vous éclairer la
lanterne de notre ami, le député de Montmorency?
Mme Morin (Josée): Bon, c'est essentiellement technique.
Disons que c'est une mesure, en fait, que l'on doit considérer aussi
avec la mesure précédente. C'est-à-dire que la structure
de chacun des crédits d'impôt prévoit, d'une part, que
l'impôt est réputé être payé en acompte de
l'impôt de la partie I. Dans le cas de certains crédits, on
spécifiait que le réputé paiement se faisait le dernier
jour de l'année et, dans certains autres cas, on ne précisait
rien.
C'est, d'une part, en premier lieu, pour uniformiser la loi à cet
égard et aussi pour faire en sorte que, dans les cas où une
corporation n'aurait pas d'acompte provisionnel à faire parce que...
C'est possible dans le cas, par exemple, où une corporation est dans son
congé fiscal de trois ans. Dans ces cas-là, se posait le
problème de savoir à quel moment le crédit était
réputé payé. Alors, la loi était imprécise
à cet égard, de sorte que, pour les fins, notamment, du
calcul...
M. Filion: Des intérêts.
Mme Morin (Josée): ...d'intérêts, ça
pouvait poser des problèmes. Alors, pour uniformiser les
différents crédits à cet égard-là, on ajoute
cette précision-là, qui est d'ailleurs recommandée par la
politique fiscale. ..
M. Filion: Pour éviter de calculer les
intérêts, quoi.
Mme Morin (Josée): C'est ça.
M. Filion: Je comprends. M. le Président, ça
va.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? Le sixième
sujet est vu? Le septième sujet, excusez-moi. Nous rentrons sur le
huitième sujet. Alors, le huitième sujet... Le projet de loi,
vous voulez? Ah, ça va? Excusez-moi.
Perception par le ministère du Revenu
d'un droit supplétif au droit de
mutation
prévu par la Loi concernant les droits
sur les mutations immobilières
La perception par le ministère du Revenu d'un droit
supplétif au droit de mutation prévu par la Loi
concernant les droits sur les mutations immobilières. Alors,
allons-y. La Loi concernant les droits sur les mutations immobilières
oblige toute municipalité à percevoir un droit sur le transfert
de tout immeuble situé sur son territoire.
Par ailleurs, l'article 19 de cette loi prévoit une
exonération du paiement du droit de mutation lorsque, entre autres, le
transfert implique un cessionnaire qui est une corporation dont au moins 90 %
des actions du capital-actions, émises et ayant plein droit de vote,
sont la propriété de l'auteur du transfert, si ce dernier est une
personne physique. Il en est de même lorsque le transfert se fait dans le
sens inverse.
Le recours à cette disposition d'exonération a
donné lieu à des planifications ayant pour but d'éviter le
paiement du droit de mutation. Afin de corriger cette situation tout en
continuant de préserver le principe d'une exonération lorsqu'il
n'y a pas de changement réel dans la propriété d'un
immeuble, une disposition visant à décourager de telles
planifications est introduite dans la Loi sur les impôts.
Ainsi, lorsque le contrôle d'une corporation est acquis à
un moment quelconque par une personne ou un groupe de personnes dans les 24
mois qui suivent le moment où la corporation est devenue le cessionnaire
d'un immeuble, que l'acte de transfert mentionne qu'il y a eu
exonération en vertu de l'article 19 de la Loi concernant les droits sur
les mutations immobilières à l'égard du transfert de cet
immeuble, et que l'on peut raisonnablement considérer que le transfert a
été effectué en prévision de l'acquisition du
contrôle de cette corporation, un droit supplétif égal
à 125 % du droit de mutation qui aurait été exigible en
vertu de cette loi si certaines conditions avaient été remplies
devra être acquitté par la corporation cessionnaire. Les articles
concernés du projet de loi sont les articles 1 et 190. C'est ça?
Merci, vous êtes trop gentil.
Alors, ça change les articles de la loi 1129.28 et 1129.33 de la
Loi sur les impôts et l'article concerné de la Loi concernant les
droits sur les mutations immobilières, le 19.1. Bon.
M. Filion: M. le Président... Le Président (M.
Gautrin): Oui.
M. Filion: ...c'est un sujet qui vise un article où on
parle d'une date du 8 octobre 1993 comme étant une date d'application.
Est-ce que ça découle d'une déclaration
ministérielle, un bulletin d'information?
Le Président (M. Gautrin): Alors, la première
question, la question de la date. Moi, j'en avais une deuxième aussi, le
quantum.
M. Filion: Le quantum? Oui.
Le Président (M. Gautrin): La date, d'une part.
M. Brochu (André): Ça découle du bulletin
d'information 93-4, daté du 8 octobre 1993. Ce n'est pas une mesure que
l'on retrouve dans le budget, mais qui est venue...
M. Filion: C'est beau.
M. Brochu (André): ...par une déclaration
postérieure.
Le Président (M. Gautrin): O.K. Moi, j'ai une petite
question à vous poser. Si je comprends bien, le 125 %, vous y êtes
arrivés comment? Autrement dit, c'est pour éviter que les gens
n'abusent de... Autrement dit, si je comprends cet article-là, il y
avait des abus qui étaient là, et, ça, vous pouvez les
coincer dans le coin, vous leur mettez une taxe à 125 %. Est-ce que
c'est ça ou pas? J'avoue que j'ai bien du mal à comprendre le
texte que j'ai lu.
M. Filion: est-ce que c'est dans un bulletin, ça, le 125
%1
M. Tremblay (François): François Tremblay,
ministère du Revenu.
M. Filion: Oui.
M. Tremblay (François): oui, c'est dans le bulletin, le
125 %. c'est le pourcentage déterminé par le ministre des
finances dans son bulletin.
Le Président (M. Gautrin): Ah bon, parfait. Très
bien, très bien. (15 h 50)
M. Filion: Moi, j'aurais une autre question. Ces droits
supplétifs là s'appliquent à une situation, bien
sûr, d'évitement fiscal. Mais je lisais également un projet
de loi, comme celui pour le Centre des congrès de Québec,
où il y avait une mesure là-dedans qui venait justement permettre
le transfert de biens entre entités juridiques, sans qu'il y ait
d'application des droits de mutation.
J'aimerais, d'abord, que vous me parliez de la relation de la loi de
l'impôt sur le revenu et un projet comme celui de la compagnie qui a
été formée, bien sûr, pour le Centre des
congrès. J'essaie de comprendre quelle relation il y a entre deux
projets de loi: un, fiscal et, l'autre, de nature d'investissements dans la
région pour injecter des capitaux, et où on prévoyait
indirectement, dans ce projet-là, qu'il ne serait pas soumis au droit de
mutation. Est-ce que vous pouvez m'expliquer un peu ce...
M. Tremblay (François): Disons d'abord qu'il n'y avait pas
de relation avant la déclaration ministérielle du 8 octobre 1993
entre la Loi sur les impôts et la loi concernant la taxe sur les
transferts de terrain, laquelle loi, qui institue ce qu'on appelle
communément la taxe de bienvenue, relève du ministère des
Affaires
municipales, du ministre des Affaires municipales et de
l'administration, donc, des municipalités en tant que telles. Alors,
cette législation à caractère de fiscalité
municipale opérait par elle-même avec les mécaniques qui y
sont, sans que le ministère du Revenu et sans que la Loi sur les
impôts n'y soient impliqués.
L'objet de la mesure qu'a annoncée le ministre des Finances,
ça a été essentiellement inspiré du fait qu'il y
avait des possibilités, dans le cadre de cette Loi sur la
fiscalité... pas la Loi sur la fiscalité municipale mais la loi
concernant les mutations immobilières, que c'était relativement
facile, en certaines circonstances, de passer à côté de la
taxe de bienvenue. Il a été jugé qu'il y avait un abus de
la planification fiscale qui était utilisée pour passer à
côté des dispositions de cette loi et, plutôt que de faire
un train de mesures dans cette loi-là, il a été
décidé d'introduire, dans la Loi sur les impôts, un
impôt particulier qui s'appelle le droit supplétif.
M. Filion: Mais qu'est-ce qui va se passer? C'est que vous allez
avoir un droit de mutation perçu par des municipalités et vous
allez avoir un droit supplétif qui va être perçu par le
ministère du Revenu. C'est ça?
M. Tremblay (François): C'est-à-dire que, lorsque
le droit de mutation est perçu par les municipalités, il est
perçu en vertu de la loi concernant les mutations
immobilières...
M. Filion: Oui.
M. Tremblay (François): ...selon la mécanique qui
est propre à cette législation-là.
M. Filion: Oui.
M. Tremblay (François): Et, lorsqu'il y a un tel droit de
perçu, il n'y a pas de droit supplétif.
M. Filion: Je suis d'accord.
M. Tremblay (François): Lorsqu'il n'y a pas de droit de
mutation...
M. Filion: Lorsqu'il y a évitement fiscal, c'est ce
qu'on...
M. Tremblay (François): ...lorsqu'il y a évitement
fiscal, en raison des dispositions de la loi concernant les mutations
immobilières et que les circonstances sont telles que le droit
supplétif peut s'appliquer et qu'il est appliqué à
l'endroit d'une personne, en l'occurrence, une corporation qui a acquis un
terrain, il y aura une cotisation émise à l'endroit de cette
corporation, selon les mécanismes habituels qui prévalent en
matière d'impôt sur le revenu. Les sommes seront perçues
par le ministère du Revenu et les quatre cinquièmes des sommes
perçues seront remis au ministre des Affaires muni- cipales qui verra
à les distribuer aux municipalités qui ont fait l'objet de... Ce
qui est une pratique semblable à ce qui existe déjà...
M. Filion: Autrement dit...
M. Tremblay (François): ...en fiscalité municipale
pour des taxes sur les réseaux, comme les réseaux de
câble.
M. Filion: je viens de comprendre votre 125 %. au fond, 25 %,
c'est pour vous autres.
M. Tremblay (François): Non, le 25 %, c'est pour le fonds
consolidé du revenu, ce n'est pas pour nous autres.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Tremblay (François): II n'y a pas d'explication
à savoir pourquoi il y a 125 %, mais je...
M. Filion: bien oui, c'est parce que les quatre cinquièmes
vous donnent 100 % des droits que vous retournez à la
municipalité et, le 25 %, vous le gardez.
M. Tremblay (François): J'avais compris ça, mais
disons que la raison du 25 % additionnel est sans doute instituée pour
dissuader les gens de recourir à l'évitement qu'ils pouvaient
avoir droit en vertu de la loi concernant les mutations
immobilières.
M. Filion: Mais vous ne pensez pas, au fond, que vous vous
mêlez d'une autre loi? L'évitement fiscal, ça se bouche,
ça se bloque, ça se fait dans une loi municipale et vous auriez
pu simplement... Bien sûr, vous allez me dire: C'est la politique
fiscale, c'est le ministre des Finances. Je comprends très bien.
M. Savoie: II ne s'en mêle pas, là...
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre.
M. Savoie: ...c'est une directive du ministère des
Finances, suite à un bulletin d'information et, en conséquence.
..
Le Président (M. Gautrin): Vous l'incluez dans la loi.
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Labelle.
M. Léonard: Oui, M. le Président. Est-ce que cela a
quelque chose à voir avec les planifications fiscales, les transferts de
propriété, par exemple d'un propriétaire physique, une
personne à une fiducie ou à...
Est-ce que c'est une disposition qui vise à bloquer ces
choses-là que vous mettez là?
M. Savoie: Non, ce qui se produisait... M. Léonard:
Ça n'a aucun effet là-dessus?
M. Savoie: ...au niveau des mutations immobilières, c'est
que, pour éviter le paiement des droits exigés en vertu de la loi
sur les mutations immobilières, on créait une
société et là, par la suite, on transférait les
actions qui contrôlaient cette société-là à
l'acquéreur et on évitait, de cette façon-là, de
payer des droits sur les mutations immobilières. Donc, on dit que,
ça, ça constitue une...
Le Président (M. Gautrin): Bon.
M. Léonard: C'est le seul objectif de les percevoir pour
les municipalités? Je vous trouve bien bon. Je vous trouve bien bon.
M. Filion: Est-ce qu'ils prennent 25 %?
M. Tremblay (François): C'est que les
considérations fiscales qui sont demandées pour pouvoir appliquer
un tel droit supplétif sont des notions fiscales qui existent par
ailleurs dans la Loi sur les impôts. Par exemple, il faut qu'il s'agisse
d'une corporation, comme le dit la mesure, à l'égard de laquelle
le contrôle a changé. Alors, les notions de contrôle sont
très explicites dans la Loi sur les impôts.
Les municipalités n'ont pas l'expertise, d'abord, pour pouvoir
analyser ces diverses conditions là, par exemple, la notion de
contrôle, d'une part. D'autre part, les municipalités n'ont pas la
possibilité de savoir que la taxe a été
évitée dans ces circonstances-là puisqu'elles
perçoivent le droit en fonction de l'acte de transfert qui a eu lieu et
le perçoivent lorsque leur loi s'applique, et ne le perçoivent
pas lorsque la loi ne s'applique pas. Et, pour que la loi concernant les
mutations immobilières ne s'applique pas, il y a indication dans l'acte
notarié que tel article d'exemption prévoit... Alors, elles ne
sont pas en mesure de savoir si, par ailleurs, il y a un transfert de
l'immeuble à la société, à la corporation. Si le
contrôle des actions a été changé par la suite, il
n'y a pas de rapport aux municipalités sur les changements de
contrôle d'actions...
M. Filion: Mais il n'y en a pas plus au ministère du
Revenu.
M. Tremblay (François): ...d'une corporation à
d'autres actionnaires, entre actionnaires. Ces données-là, elles
ne les ont pas, alors que le ministère du Revenu...
M. Filior: Mais, les autres non plus, vous ne les avez pas.
Le Président (M. Gautrin): Un instant, dans l'ordre. Je
pense que c'est le député de Labelle qui avait la parole.
M. Léonard: Bien, c'est parce que je pensais...
Le Président (M. Gautrin): Vous aurez la parole
après.
M. Léonard: ...que le ministère du Revenu
était déjà débordé par d'autres dossiers,
puis, là, il perçoit à la place des municipalités.
Ce n'est pas un peu une autre application du principe: Qui trop embrasse mal
étreint?
M. Savoie: II s'agit d'une mesure supplétive,
là.
M. Léonard: Mais ça va avoir quand même pour
effet d'augmenter les coûts de planification fiscale, si je comprends
bien.
M. Savoie: C'est-à-dire que...
M. Léonard: Parce que, au fond, c'est là que
ça va se passer. C'est dans ces cas-là que ça se passe
très généralement.
M. Savoie: Le but, c'est d'éviter que des gens
développent ce que vous appelez une planification fiscale dans le
but...
M. Léonard: Bien, c'est une chose qui existe,
là...
M. Savoie: Oui, oui. Dans le but spécifique
d'éviter le paiement exigé par la loi sur les droits...
Le Président (M. Gautrin): ...à la
municipalité. M. Savoie: ...mutations immobilières.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Montmorency.
M. Filion: Oui. Est-ce que vous avez mis une procédure
d'échange documentaire avec le notaire ou avec les personnes ou les
corporations impliquées dans une transaction? Est-ce qu'il y a un
formulaire prescrit à produire pour faire quand même ce
suivi-là? Parce que ce n'est pas parce que vous êtes devenu une
personne qui peut cotiser que vous recevez nécessairement l'information
pour faire la cotisation. Comment ça fonctionne, sur le plan
pratique?
M. Tremblay (François): Bien, essentiellement, d'abord,
les vérificateurs du ministère du Revenu vérifient chaque
année un certain nombre de corporations pour vérifier l'ensemble
des dispositions de la Loi sur les impôts. Ils pourront donc voir,
à ces occasions-là,
s'il y a eu des changements de contrôle dans le cadre des
corporations.
M. Léonard: C'est très ponctuel. M. Tremblay
(François): Pardon? M. Léonard: C'est très
ponctuel, ça.
M. Tremblay (François): C'est une partie qui est
ponctuelle mais les vérifications sont ponctuelles par
elles-mêmes. D'autre part, la déclaration de revenus des
corporations indique déjà s'il y a des changements de
contrôle ou non. C'est un des renseignements qui sont demandés
dans les déclarations de revenus des corporations.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? Non?
M. Léonard: De quelle sommes s'agit-il, à votre
estimation? (16 heures)
M. Tremblay (François): De mémoire, M. le
député, il me semble que c'était autour de 20 000 000
à 25 000 000.
M. Léonard: Je suppose que ça se traite surtout
dans les grandes villes. Oui? C'est là que ça se passe, dans les
villes, les communautés urbaines.
M. Filion: C'est sur quelle partie, ça, les droits de
mutation?
M. Tremblay (François): C'est une nouvelle partie qui est
instituée.
M. Filion: Après la taxe sur le capital?
M. Tremblay (François): Non, non. Ce n'est pas dans la
taxe sur le capital...
M. Filion: Après, je veux dire.
M. Tremblay (François): ...c'est la partie III.6 de la Loi
sur les impôts. La partie III.7, pardon.
M. Filion: Est-ce qu'il y a des délais de prescription?
Est-ce qu'il y a un délai de prescription applicable à cette
cotisation-là?
M. Tremblay (François): Non, il n'y a pas de délai
de prescription.
M. Filion: On peut dire que vous relevez une transaction sur 10
ans puis la cotisez avec intérêts et pénalités?
M. Tremblay (François): Les vérifications, en tout
état de cause, ne se font pas, sauf dans les matières de fraude,
au-delà d'une période, pour les corporations, qui est de quatre
ans.
M. Filion: Trois ans ou quatre ans?
M. Tremblay (François): Trois ans pour les individus.
M. Filion: Quatre ans pour les corporations? Maintenant, je veux
dire, votre concept, la partie III... je ne sais pas quoi vous avez dit
III.6, je ne me souviens pas c'est sujet à cette règle
générale là?
M. Tremblay (François): C'est sujet à cette
règle-là.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que ça va? Alors,
si ça va, je passe au 9e sujet: Prolongation du délai de
production des demandes de remboursement d'impôts fonciers. Une personne
qui réside au Québec... Oui, oui, ça n'allait pas? Je ne
veux pas du tout vous... Je pensais que vous n'aviez plus de questions.
M. Léonard: Non. Bien, c'est que c'est quand même
bizarre que le gouvernement agisse en lieu et place des municipalités en
utilisant une autre loi que celle qui gouverne les municipalités. Dans
les municipalités, on avait comme objectif de simplifier les lois, d'en
avoir une seule le plus possible le Code municipal ou la Loi sur les
cités et villes puis de tout mettre dedans, à part,
évidemment, quelques villes qui ont des chartes particulières.
Là, on introduit, dans la loi sur l'impôt sur le revenu,
où, Dieu merci, c'est assez compliqué, une disposition puis des
dispositions ou une section complète qui va s'appliquer aux
municipalités. C'est inhabituel, c'est le moins qu'on puisse dire.
Est-ce que ce point de vue a été examiné sous toutes ses
coutures avec le ministre des Affaires municipales?
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous avez des
commentaires, M. le ministre?
M. Savoie: Oui, oui, le ministre des Affaires municipales a
participé à cette décision avec le ministère des
Finances. Il faut voir que, bon, pour une municipalité comme
Québec ou Montréal, ça va, il y a un contentieux; ils ont
souvent des gens qui sont spécialisés en taxation municipale.
Mais, pour les petites municipalités, commencer à jouer dans ces
notions-là, où ça pourrait se produire, même les
municipalités, intermédiaires, de 25 000, 30 000, 40 000, jouer
là-dedans, c'est assez difficile.
Deuxièmement, le ministère des Finances a fait le tour de
la question, a examiné plusieurs hypothèses de solution et
ça semblait le plus simple parce que, essentiellement, ici, nous faisons
affaire avec des gens qui cherchent à éviter, en
développant une planification, comme vous dites, dans le but de ne pas
payer selon la Loi concernant les droits sur les mutations
immobilières,
en créant une société, en roulant l'immeuble dans
la société, transférant les actions, et pfit! Bonjour la
visite!
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Filion: C'est sûr, mais c'est quand même un
concept qui devient lourd: deux institutions qui sont impliquées dans
l'application d'une loi. Je pense que vous êtes un peu en train de nous
dire, au fond, que, par ce genre de gestes là, le ministère du
Revenu devrait contrôler la fiscalité sur le territoire, au fond.
Pourquoi les municipalités continueraient à charger 30 $...
M. Savoie: C'est-à-dire, comment voulez-vous qu'ils
contrôlent ce genre de mécanisme là? C'est ce qu'on est en
train de vous dire, ils ne sont pas à leurs premiers balbutiements
là-dedans, ils ont examiné l'ensemble de la situation, ils ont
examiné différentes hypothèses et le ministère des
Finances a décidé que c'était comme ça.
M. Filion: Je vous suis très bien dans le
raisonnement.
M. Savoie: Alors, ils ont examiné... On ne peut pas
exercer un contrôle sur un roulement. Quelqu'un qui décide de
rouler, par exemple, son immeuble dans une société, pas de
difficulté, il va bien rouler et l'actionnaire, ensuite... Vous
connaissez la théorie du vol corporatif?
M. Filion: Oui, très bien.
M. Savoie: Bon. Pfit! Le vol corporatif tombe. Comment
voulez-vous vérifier, par la suite, que quelqu'un transfère des
actions de contrôle à un autre particulier et que l'ensemble de la
transaction vise à éviter le paiement des droits sur les
mutations immobilières?
M. Filion: Oui, mais ma question...
M. Savoie: Alors, il restait au ministère du Revenu de
dire: Faites attention parce que, si vous faites ça, vous contrevenez
à des dispositions en vertu de la Loi sur les impôts.
M. Filion: Mais, M. le Président, ma question... M.
Savoie: C'est un mécanisme de contrôle.
M. Filion: Ma question, moi... Ce n'est pas nécessairement
que je ne comprends pas la problématique...
M. Savoie: Oui.
M. Filion: ...je la comprends très bien, mais, à ce
moment-là, pourquoi ne pas simplement percevoir toute la taxe
nv.inicipale applicable sur les droits de mutation?
M. Savoie: Je ne crois pas que ça...
M. Filion: Puis contrôler vraiment l'opération du
ministère du Revenu.
M. Savoie: Je ne crois pas que ça...
M. Filion: Pourquoi les laisser entre les mains de deux
structures?
M. Savoie: C'est une source de financement pour les
municipalités. Les municipalités...
M. Filion: Non, non, mais ça n'empêche pas de le
leur retourner pareil, là, le financement.
M. Savoie: Bon, bien, c'est ça là. C'est une source
de financement pour les municipalités, on devrait laisser ça aux
municipalités. Il y a des mécanismes qui sont encore beaucoup
plus simples, c'est-à-dire que, lors de la transaction, c'est le notaire
qui perçoit le montant et transfère le montant à la
municipalité, comme en Belgique, par exemple, où il n'y a pas de
versement à la municipalité par l'acheteur. C'est versé au
notaire, le notaire fait les déboursés en conséquence.
M. Filion: Mais ce qui serait encore...
M. Savoie: Mais, même dans un cas comme ça, il n'y
aurait pas de contrôle sur un transfert d'actions. Le transfert
d'actions, c'est un endossement, c'est tout. On remet le certificat d'actions
et c'est fini.
M. Filion: Mais, aussi, vous pourriez y aller de façon
plus simple: taxez tout le monde et demandez à ce qu'ils fassent des
remboursements pour ceux qui sont exonérés.
M. Savoie: On ne peut pas taxer tout le monde. Ça n'a pas
de bon sens, ton affaire, là. Penses-y deux minutes.
M. Filion: Non, non, mais là je vous suggère
quelque chose d'intéressant quand même. On revient au même
résultat.
M. Savoie: Non. Vous ne comprenez pas, là. La situation
est que, chaque fois qu'il y a transfert d'un immeuble, vous devez payer les
droits sur les mutations immobilières, sauf les exceptions. Bon. Alors,
on a constaté que, dans l'ensemble, ça va. Dans la
majorité des cas, les municipalités sont payées, il n'y a
pas de problème. Sauf qu'il s'est développé un
réseau, une façon de faire, ce que vous appelez de la
planification fiscale, qui n'est pas de la planification fiscale. Il s'agit
tout simplement d'un mécanisme dans le but d'éluder le paiement
d'un montant qui est dû à une municipalité en vertu de la
loi sur les droits. Alors, on crée une corporation, tout simplement.
En vertu des lois de roulement, il n'y a pas d'imposition lorsqu'il y a
roulement d'un actif d'une corporation à une autre ou d'un particulier
à une société. On roule le bien dans cette
société-là et les 100 actions qu'on détient, dont
ils détiennent le contrôle, sont par la suite, elles, vendues.
Alors, au lieu de vendre l'immeuble, tu vends tout simplement les actions.
Alors, étant donné que c'est une société qui
est nouvellement créée, les actions sont... Alors, il n'y a pas
de lien. À ce moment-là, il n'y a pas d'attache par le fisc. En
conséquence, c'est tout simplement une mesure pour dire: Si vous
procédez de cette façon-là, vous contrevenez à la
loi sur les mutations immobilières et vous vous exposez, à ce
moment-là, à un droit supplétif.
M. Léonard: Je comprends. Bien, je pense comprendre. Mais,
au fond, il y a création de ces sociétés pour aussi
éviter l'imposition des gains en capital. Et, en passant, ils
accrochaient une exemption des droits de mutations immobilières. Vous
visez les deux, en faisant ça, ou pas?
M. Savoie: Je ne crois pas, non. Je crois que ce qui est
visé, ici, c'est uniquement...
M. Léonard: C'est juste le droit sur les mutations
immobilières.
M. Savoie: C'est ça. C'est ça.
M. Léonard: Et puis pour le reste, sur l'imposition des
gains en capital...
M. Savoie: II y a d'autres mécanismes qui rentrent en
ligne de compte, là.
M. Léonard: Pour le faire.
M. Savoie: Oui. Le gain en capital, ça date de 1972, puis,
les mutations immobilières, ça date de 1978, je crois.
Le Président (M. Gautrin): Bon, ça va? On peut
passer au 9e sujet?
M. Léonard: De 1977, 1976; fin de 1976. C'était une
loi qui était déposée par le gouvernement du premier
ministre en 1976, qui était là lorsqu'on est arrivés, si
je me rappelle.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Filion: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Merci.
M. Léonard: Sur division?
M. Filion: Oui, oui, oui.
Le Président (M. Gautrin): Bon, merci de l'avoir
demandé. On est sur division, on divise. Non, on n'adopte pas. On
n'adopte pas. On adoptera tout à la fin, d'un seul coup.
Prolongation du délai
de production des demandes de
remboursement d'impôts fonciers
Alors, on est au 9e sujet: Prolongation du délai de production
des demandes de remboursement d'impôts fonciers. Une personne qui
réside au Québec le 31 décembre d'une année et qui
habite à cette date un logement dont elle-même ou son conjoint est
propriétaire, locataire ou sous-locataire peut avoir droit à un
remboursement d'impôts fonciers pour l'année. C'est bien connu. De
même, un producteur forestier ah peut avoir droit au
remboursement d'une partie des taxes foncières payées à
l'égard de certains immeubles.
Les dates limites de production des demandes de remboursement
d'impôts fonciers, en vertu de la Loi sur le remboursement d'impôts
fonciers et de la Loi sur la fiscalité municipale, ont été
harmonisées aux dates limites où une demande de remboursement
d'impôts doit être acceptée par le ministère du
Revenu. Les articles concernés du projet de loi 112 sont 2, 3, 233, 234
et 235.
Vous avez des questions? (16 h 10)
M. Léonard: Les articles concernés de la Loi sur la
fiscalité municipale et la Loi sur le remboursement d'impôts
fonciers... Il y a trois lois en cause.
Le Président (M. Gautrin): Oui, oui. Bien,
c'est-à-dire le sujet...
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Gautrin): ...concerne et a pour effet de
modifier. Alors, si vous voulez regarder ce que ça modifie, vous allez
dans le gros livre, tome I. Pages 10 et 11, tome I.
M. Savoie: Est-ce que vous avez mentionné les articles du
projet de loi 112, M. le Président?
Le Président (M. Gautrin): Oui, M. le ministre, je
n'aurais pas manqué de les mentionner. Mais j'avais une question, moi.
Evidemment, c'est classique que les producteurs forestiers aient un traitement
de faveur comme ça? On en découvre tous les jours!
M- Savoie: Non, non. Ça a été clairement
annoncé dans le budget. D'ailleurs, si vous allez voir dans la
synthèse des opérations, il est clairement indiqué, si ma
mémoire est fidèle.
Le Président (M. Gautrin): Je ne l'avais pas
vu. Il y a des choses que je n'ai pas vues dans le budget.
M. Savoie: Je l'ai vu, moi. Il me semble... me semble...
me semble... page 63.
Le Président (M. Gautrin): Ah! 63, dans les annexes.
M. Léonard: Ah! c'est le tableau synthèse.
Le Président (M. Gautrin): Précisions à
l'égard des sociétés forestières. C'est ça?
Prolongation du délai raisonnable...
(Consultation)
Le Président (M. Gautrin): Oui, mais attendez un instant!
Page 63, est-ce qu'on parle des producteurs forestiers?
M. Savoie: Oui, oui, au pied de la page: Précisions
à l'égard des opérations forestières d'une
société civile.
Une voix: Ce n'est pas la même chose. M. Savoie: Ah!
ce n'est pas la même chose.
Le Président (M. Gautrin): Bien, ce n'est pas la
même chose, ça; ça, c'est les sociétés
civiles.
M. Savoie: Ah! ça c'est le 10 000 $. O.K. C'est beau,
ça.
Le Président (M. Gautrin): Maintenant, moi, c'est les
producteurs forestiers, comme individus.
M. Savoie: C'est où, ça?
Le Président (M. Gautrin): Peut-être que ça
doit être une habitude que vous favorisiez encore les régions
rurales.
M. Savoie: Non, non. (Consultation)
Le Président (M. Gautrin): Ha, ha, ha! Moi,
représentant un comté qui est manifestement forestier!
M. Savoie: C'est en vertu de la mention de la Loi sur la
fiscalité municipale.
Le Président (M. Gautrin): Donc, c'est une chose qui
existe depuis longtemps...
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gautrin): ...mais qu'on ne savait
pas.
M. Léonard: C'est le crédit pour, par exemple,
quelqu'un qui plante des arbres, qui fait une planification forestière.
Il a droit, conséquemment, à un rabattement d'impôts
fonciers.
M. Savoie: Oui, c'est ça. C'est, je pense, celui qui
fait... C'est ça, hein? Je ne me rappelle plus du terme exact.
Lagacé (François): François Lagacé.
Je ne sais pas si l'article s'applique plus spécifiquement à des
producteurs d'arbres; j'imagine. S'ils constituent des producteurs forestiers
en vertu de la loi, ils vont pouvoir bénéficier de cette
disposition-là de la loi.
M. Léonard: Donc, c'est toutes les politiques de
reboisement.
M. Savoie: C'est ça.
M. Léonard: II y a des lots que des gens reboisent. ..
M. Lagacé (François): Notamment.
M. Savoie: C'est ça. On approche de l'expression exacte.
Il y a une expression.
M. Léonard: ...mais avec l'exigence d'avoir une
planification sur ces lots. Ce qui arrivait, c'est que les dates...
Le Président (M. Gautrin): Vous avez le
député de Drummond à cet effet, il était producteur
forestier.
M. Savoie: Ça va?
Le Président (M. Gautrin): Le député de
Drummond était producteur forestier.
M. Léonard: Récent?
Le Président (M. Gautrin): Récent.
M. Léonard: Vous dites que ça affecte trois lois et
que les délais étaient différents dans chacune des lois.
C'est ça que ça veut dire?
M. Lagacé (François): Si vous me permettez.
C'est-à-dire que ça n'affecte pas trois lois: on a l'article du
projet de loi qui, lui, vient modifier deux lois. Premièrement, la Loi
sur la fiscalité municipale et la Loi sur le remboursement
d'impôts fonciers. En vertu de la Loi sur la fiscalité municipale,
on donnait un remboursement de taxes foncières à un producteur
forestier; en vertu de la Loi sur le remboursement d'impôts fonciers,
bien, c'est ce qu'on connaît là, des gens à faibles
revenus qui se font rembourser un montant de taxes foncières par rapport
à leur logement. C'est la mesure ordinaire.
M. Léonard: Dans le dernier cas, c'est la Loi sur les
impôts ordinaire qui joue.
M. Lagacé (François): Dans les trois lois qui sont
mentionnées, il y a le projet de loi 112...
M. Léonard: Oui.
M. Lagacé (François): ...qui est le projet de loi
qu'on étudie...
M. Léonard: Qu'on débat.
M. Lagacé (François): ...aujourd'hui et il y a la
loi concernant le remboursement d'impôts fonciers. On ne modifie pas,
dans cette mesure-là, la Loi sur les impôts.
Le Président (M. Gautrin): Regardez-moi comme il
neige!
M. Léonard: Juste la Loi sur le remboursement
d'impôts fonciers.
M. Lagacé (François): On modifie deux lois: la Loi
sur la fiscalité municipale et la Loi sur le remboursement
d'impôts fonciers.
M. Léonard: C'était quoi, les délais, avant,
là?
M. Lagacé (François): Si vous permettez, ce que le
projet de loi prévoit... On donnait, je crois, six mois, et puis on
donnait un délai additionnel...
M. Léonard: D'un an.
M. Lagacé (François): ...qui pouvait être
prolongé à 18 mois. Et puis, maintenant, c'est rendu trois ans
pour un particulier ou une corporation privée dont le contrôle est
canadien, et quatre ans pour les autres corporations par exemple, une
corporation publique qui sont les mêmes délais que les
délais de remboursement qui sont prévus en vertu de la Loi sur
les impôts, en vertu de l'article 1051 de la Loi sur les impôts.
Finalement, on harmonise le système qui est prévu en vertu de la
Loi sur la fiscalité municipale et de la Loi sur le remboursement
d'impôts fonciers; on harmonise les remboursements, les dates de
remboursement prévues par ces lois-là au système qui est
prévu par la Loi sur les impôts et à l'article 1051.
M. Léonard: Mais le contribuable, là, qui a droit
à un remboursement, il fait ses rapports. Il fait son rapport
d'impôt; ça, c'est une chose.
M. Lagacé (François): S'il fait son rapport
d'impôt, il va bénéficier de son remboursement à ce
moment-là. C'est pour les cas...
M. Léonard: D'impôts fonciers, de...
M. Lagacé (François): C'est dans
l'éventualité où il n'a pas d'impôt à payer.
À ce moment-là, il doit produire...
M. Léonard: Oui. Mais ça, le remboursement
d'impôts fonciers, c'est quelqu'un qui est à faibles revenus.
M. Lagacé (François): C'est ça.
M. Léonard: Mais le producteur, lui, il n'est pas
nécessairement quelqu'un à faibles revenus, le producteur
forestier ou celui qui fait des opérations forestières.
M. Lagacé (François): II peut faire une...
M. Léonard: À quel moment il fait son rapport?
M. Lagacé (François): C'est dans
l'éventualité, par exemple, où il serait en congé
fiscal: il n'aurait pas de déclaration à faire. Il peut produire
sa déclaration de remboursement; il a le délai pour produire sa
déclaration de remboursement.
M. Léonard: Parce que, normalement, il fait ça en
faisant son rapport d'impôt?
M. Lagacé (François): Oui.
M. Léonard: Alors, là, il y avait des dates
différentes.
M. Lagacé (François): C'est-à-dire que les
dates, comme je vous l'ai...
M. Léonard: C'étaient deux rapports
complètement indépendants.
M. Lagacé (François): C'est-à-dire, c'est
les dates de remboursement qu'on vient modifier ici: la date du délai de
remboursement à l'intérieur duquel il devait produire la
corporation ou le particulier, quand il s'agit d'un remboursement
d'impôts fonciers la déclaration, et puis ces
dates-là ont été modifiées pour les rendre
semblables à celles de la Loi sur les impôts.
M. Léonard: C'est quoi, le problème? Parce qu'il me
semble que ça devrait être comme ça, là.
C'était quoi, le problème qui se posait?
M. Lagacé (François): Le problème, c'est
qu'on avait deux régimes différents: on avait un régime,
en impôt, qui accordait trois ans, et quatre ans dans certains
cas, et on avait un régime pour les autres lois, qui accordait
des délais inférieurs. Finalement...
M. Léonard: Ah!
M. Lagacé (François): ...on a décidé
de tout harmoniser ça, de tout mettre ça à trois ans, pour
peut-être éviter des confusions, et puis finalement, en même
temps, c'est plus avantageux pour les contribuables.
M. Léonard: O.K.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Gautrin): Bon.
M. Léonard: À moins que M. le président
n'ait des questions à poser. Moi, ça va.
Le Président (M. Gautrin): Non, mais je les pose quand
ça vient, ne vous inquiétez pas.
M. Léonard: Bien oui, je voyais que vous
réfléchissiez, là, à votre collègue, le
député de Drummond.
Le Président (M. Gautrin): Oui, oui. On reviendra sur les
avantages des producteurs forestiers.
Allocations familiales fédérales
On est donc rendus au 10e sujet: Allocations familiales
fédérales. Alors, voulez-vous encore que je vous explique
ça en lisant? C'est ça? Bon. La législation fiscale du
Québec est modifiée afin de retirer les dispositions relatives
à l'imposition des allocations familiales fédérales,
étant donné qu'elles ont été remplacées par
une nouvelle prestation fiscale pour enfants, laquelle est non imposable. En
raison de ce changement, diverses modifications d'ordre technique ont
été apportées à la Loi sur les impôts. Alors,
les articles concernés du projet de loi sont les articles 4, 6, 7, 8, 9,
28, 29, 31, 35, 36, 66, 69, 70, 75, 82, 96, 127 et 184. Et ceci modifie aussi
la Loi sur les impôts. Je vous ferai grâce de la lecture des
articles.
Alors, si j'ai bien compris, à l'heure actuelle, on s'adapte au
fait qu'il n'y ait plus d'allocations familiales. C'est ça? Alors, moi,
je vais vous poser une question. Est-ce que je peux poser une question?
Là, j'ai une question à vous poser. Pratiquement, ça veut
dire qu'il y a une perte de revenu fiscal pour le Québec. Le choix que
vient de faire le fédéral... Parce que, jusqu'à
maintenant, on a imposé, nous, les... C'est-à-dire, les
allocations familiales étaient rajoutées aux revenus. C'est bien
ça? Étaient taxées. Est-ce que c'est ça?
M. Lagacé (François): Oui, effectivement, elles
étaient taxées, en vertu des articles 312, 313.2 et 313.3 de la
Loi sur les impôts. (16 h 20)
Le Président (M. Gautrin): Donc, si je le prends d'un
point de vue macroéconomique, le fait que le fédéral ait
changé son mode d'allocation, disons, son mode de soutenir les familles,
diminue notre assiette fiscale. Est-ce que c'est le cas?
M. Lagacé (François): Oui.
Le Président (M. Gautrin): Autrement dit, la partie
versée en allocations familiales, compte tenu, évidemment, des
revenus de chaque personne, en est diminuée d'autant. Donc, on diminue
notre assiette fiscale.
M. Lagacé (François): Je crois que oui,
effectivement, c'est un montant qui n'est plus imposé.
Le Président (M. Gautrin): Bon, je comprends. Merci. M. le
député de Labelle.
M. Léonard: Moi, je voudrais savoir quelle est cette
notion de nouvelles prestations fiscales pour enfants. C'est dans la loi
fédérale. Quelle est cette notion de nouvelles prestations
fiscales pour enfants?
M. Lagacé (François): C'est un nouveau
régime. C'est un nouveau régime fédéral qui est
venu changer le système des allocations familiales. Il y avait trois
régimes qui étaient prévus par la loi
fédérale: il y avait le régime des allocations familiales,
le régime des crédits d'impôts pour enfants, le
régime de crédits d'impôts remboursables pour enfants. Le
fédéral est venu faire un nettoyage là-dedans et a
introduit un nouveau système, qui est la prestation fiscale pour
enfants, et puis ces mesures-ci sont notre harmonisation, si vous voulez.
M. Léonard: Oui, O.K. Mais, le nouveau système, il
consiste en quoi au fédéral? C'est un crédit?
M. Lagacé (François): C'est une prestation qui est
versée par le fédéral.
M. Léonard: C'est un chèque qui est envoyé?
M. Lagacé (François): Oui.
M. Léonard: Je ne sais pas, là. Moi, je n'ai plus
d'enfants de cet âge-là, je ne sais pas comment ça marche.
Mais, avant, on recevait des chèques aussi. Et, là, c'est un
autre chèque. Ils ont tout remplacé. Il y avait des
crédits d'impôt, effectivement. Là, ils envoient des
chèques à tous les mois?
M. Lagacé (François): Je peux vous dire... Je crois
que ce sont des chèques qui sont versés effectivement... Je ne
peux pas vous dire exactement... Tout ce
que je sais, moi, finalement c'est que dans...
Je vais vous dire que je vais le savoir prochainement parce que, en
janvier, ma femme va accoucher!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Lagacé (François): Mais, là, le
détail de la mesure comme telle... Je sais qu'elle ne...
M. Léonard: Vous êtes chanceux. Nous, on n'est pas
dans ces cas-là.
M. Lagacé (François): Mais je ne peux pas vous dire
le détail exact. Je sais que je l'ai étudiée en
rédigeant les mesures, sauf que, l'impact qu'il y avait au
Québec, c'est qu'on faisait en sorte que ces montants-là ne
soient pas imposables au Québec. Et alors on éliminait...
Finalement, c'est le résultat de ces articles-là: on
éliminait toutes les références aux allocations
familiales, à l'imposition des allocations familiales
fédérales.
M. Léonard: Donc, vous sortez ça de la loi de
l'impôt sur le revenu du Québec?
M. Lagacé (François): Exactement. M.
Léonard: Complètement.
M. Lagacé (François): Puis on fait tous les
ajustements techniques qu'il y avait lieu d'être faits.
Le Président (M. Gautrin): Autres commentaires?
M. Léonard: C'est-à-dire qu'il n'y a plus
d'allocations familiales imposables. On revient, si je comprends bien, au
système antérieur, au fédéral? On est revenus
à ça?
M. Lagacé (François): Ça, je peux vous dire
que je ne suis pas familier avec le système tel qu'il existait
avant.
M. Léonard: Quand ça avait été
institué, je pense que c'est en 1949...
M. Lagacé (François): Ah! je n'y étais
pas.
M. Léonard: ...les allocations familiales... Vous ne vous
en souvenez pas? Moi, je me souviens des discussions avec mes parents... entre
mes parents là-dessus. Mais ce n'était pas imposable. Ça a
été imposable seulement longtemps après par les
gouvernements, même par le fédéral et par le Québec.
Donc, maintenant on est revenus au concept d'origine, si je comprends bien, au
fédéral?
M. Savoie: On m'avise qu'en plus de cela ce n'est pas universel,
dans le sens que c'est une mesure qui vise spécifiquement les gens
à faibles revenus. Alors, je ne sais pas si vous rentrez dans cette
catégorie-là,
M. Léonard: Ah, la prestation fédérale est
remboursable à quelqu'un qui dépasse un certain niveau de
revenu?
M. Brochu (André): On ne la lui verse même pas.
M. Léonard: Ah, oui?
M. Savoie: Si vous gagnez plus que tant, vous n'y avez pas
droit.
M. Léonard: O.K.
M. Lagacé (François): En ayant regardé les
documents, je pense que, «faibles revenus», ça va
jusqu'à... Il y a un seuil au-delà duquel on ne reçoit
plus rien. Mais le montant est dégressif.
M. Léonard: Déterminé selon les revenus de
l'année antérieure, je suppose?
M. Savoie: C'est ça.
M. Lagacé (François): Selon les documents, je pense
que j'en recevrais quand même un peu. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Les revenus familiaux? Les
revenus de la mère ou les revenus... Parce que la prestation
était une prestation qui était versée à la
mère.
M. Brochu (André): Non, ce sont les revenus familiaux qui
sont considérés.
Le Président (M. Gautrin): Les revenus familiaux.
M. Brochu (André): Et, dépassé un certain
seuil, on vous avise tout simplement que vous ne recevrez plus de
prestations.
Le Président (M. Gautrin): Ah, je comprends.
M. Brochu (André): Et, dépendant de vos revenus, la
prestation peut être moindre.
M. Léonard: Oui, O.K. Donc, en décroissance.
M. Brochu (André): Exactement.
Le Président (M. Gautrin): Autre question?
M. Léonard: Alors, nous, dans notre loi de
l'impôt... Jusque-là c'était imposable, si je
comprends. On additionnait ça au revenu les dernières
années? . M. Lagacé (François): Les allocations
familiales, c'est ça.
M. Léonard: Et puis, maintenant, fini. Donc, le
Québec s'est trouvé à perdre des sommes quand même
assez significatives?
Le Président (M. Gautrin): C'était ma question.
M. Léonard: C'était la question du
président?
M. Savoie: Je ne pense pas que... On perd peut-être des
fonds, là, mais, compte tenu du contexte, je ne pense pas qu'il...
M. Léonard: Non, mais je pose la question.
Le Président (M. Gautrin): C'est une démarche pour
soutenir les familles, disons.
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Mais ça diminue quand
même je pense que le député de Labelle a raison
l'assiette fiscale globale du Québec.
M. Savoie: J'imagine que ça a un impact. M.
Léonard: Dans quel ordre de grandeur? M. Savoie: Je n'ai
aucune idée.
M. Léonard: Ça doit être indiqué dans
les tableaux.
M. Savoie: Je ne crois pas, non.
Le Président (M. Gautrin): Moi, je dirais à peu
près de l'ordre de 20 000 000 $.
M. Savoie: C'est une mesure fédérale. Nous, ce
qu'on va avoir dans le tableau synthèse, c'est les mesures du
gouvernement du Québec.
M. Léonard: Oui, mais...
Le Président (M. Gautrin): À quel page,
monsieur?
M. Léonard: Un instant. Bien, il y a le tableau
synthèse à la page 73.
Le Président (M. Gautrin): Page 73.
M. Léonard: Je ne sais pas si on a quelque chose
là-dessus, ce n'est pas sûr. Resserrements majeurs des
dépenses fiscales.
Le Président (M. Gautrin): Où est-ce que vous voyez
ça?
M. Brochu (André): On me dit que vous ne trouverez rien
dans le tableau synthèse sur ce budget spécifique.
M. Léonard: II n'y a rien ici?
Le Président (M. Gautrin): Je n'ai rien vu, moi, dans le
tableau. Ah, bon! C'est bien.
M. Léonard: Ce n'est pas une mesure qui a
été initiée par le Québec, au fond; c'est le
fédéral qui a pris une décision, mais ça a un
impact au Québec. C'est pour ça que ça n'apparaît
pas dans la synthèse des impacts financiers ici.
M. Savoie: C'est ça.
M. Lagacé (François): En fait, ces mesures... Si
vous me permettez, M. le ministre.
Le Président (M. Gautrin): Mais, bien sûr, on vous
permet, monsieur.
M. Lagacé (François): Ces mesures sont des mesures
d'harmonisation adaptées au projet de loi C-80, qui est le projet de loi
au fédéral qui a introduit cette nouvelle prestation fiscale pour
enfants. Le ministre des Finances s'est harmonisé en partie,
c'est-à-dire s'est harmonisé à la non-imposition de ces...
et a fait les ajustements nécessaires à sa loi sans, à ma
connaissance, apporter de précisions au niveau des fonds.
M. Léonard: Mais on n'a pas idée de l'impact
financier de cette mesure, de cette décision du
fédéral.
M. Savoie: II faudrait s'adresser aux Finances, c'est eux autres
qui ont tout ça.
Le Président (M. Gautrin): Mais ça peut se calculer
assez rapidement. Il faudrait qu'on pense à combien le montant...
L'effet sur l'assiette fiscale... Bon.
M. Léonard: Mais c'est quand même une illustration
qu'une décision fédérale vient affecter les revenus du
Québec très directement.
Le Président (M. Gautrin): Tout à fait. Non, non,
tout à fait. Et vous remarquerez que j'ai eu l'honnêteté de
le soulever.
M. Savoie: Remarquez que pendant plusieurs années les
allocations n'étaient pas imposables.
M. Léonard: Oui. Je l'ai souligné moi-même.
Quand le système a commencé, en 1949, je pense, ou autour de
là, ce n'était pas imposable ou ça l'a été
seulement plusieurs dizaines d'années plus tard.
Politique d'indexation suspendue pour un an
Le Président (M. Gautrin): Bon. Si on passait au Ile
sujet. Alors, le Ile sujet, c'est mineur, on suspend la politique d'indexation
pour un an. La loi prévoit l'indexation automatique des montants des
besoins essentiels, des montants pour crédit d'impôt remboursable
pour taxe de vente et de ceux concernant le remboursement d'impôts
fonciers.
La loi est modifiée pour reporter à une année
d'imposition postérieure à l'année d'imposition 1994
l'application des mécanismes d'indexation de ces montants. On touche les
articles suivants du projet de loi: 75, 169 et 232 et on modifie, bien
sûr, la loi de l'impôt et la Loi sur le remboursement
d'impôts fonciers.
M. Léonard: L'impact sur la non-indexation, c'est...
Le Président (M. Gautrin): C'est à la page 37, me
dit notre...
Une voix: Non, non.
M. Savoie: L'impact est à la page 73.
Le Président (M. Gautrin): Ah! Vous avez parfaitement
raison.
M. Léonard: Je le cherche, là.
Le Président (M. Gautrin): Merci. C'est toujours page 73,
les impacts. C'est ça.
(Consultation)
M. Savoie: Elle n'est pas là. Alors, il faudrait voir dans
les mesures additionnelles de rationalisation des dépenses.
M. Léonard: Ah, là-dedans, dans les 150 000 000
$.
M. Savoie: Oui, dans les 150 000 000$, quelque part. Et
maintenant, à la page 35, il y a peut-être des indications,
quoique je serais surpris.
M. Léonard: Oui, je pense qu'on va lire cela, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Je n'ai pas compris votre
remarque, M. le député de Labelle.
M. Léonard: C'est parce que je voudrais lire la page
A-35.
Le Président (M. Gautrin): Ah, bon! Vous voulez lire la
page 35. Je peux vous laisser... Voulez-vous une petite suspension d'une minute
pour lire la page 35? Alors, on va suspendre une minute pour permettre au
député de Labelle de lire la page 35 du budget.
(Suspension de la séance à 16 h 30)
(Reprise à 16 h 37)
Le Président (M. Gautrin): La commission reprend ses
travaux après cette période d'ajournement. M. le
député de Labelle, vous avez donc pu lire la page 35 du budget,
ce qui a certainement clarifié les questions que vous vouliez poser.
M. Léonard: Je voudrais attirer votre attention sur une
des mesures les plus odieuses du dernier budget. Voici ce qui est dit dans le
paragraphe à la page A-35: «Ainsi, les montants prévus,
pour 1993, concernant les montants des besoins essentiels et la
déduction pour frais de garde, les montants pour crédit
d'impôt pour taxe de vente et ceux concernant le remboursement
d'impôts fonciers continueront de s'appliquer pour l'année
d'imposition 1994.» Ce qui veut dire que ce n'est pas indexé.
«La même mesure s'appliquera à l'égard des
barèmes des programmes de sécurité du revenu, soit les
programmes APTE et APPORT. Ainsi, le 1er janvier 1994, ne seront pas
indexés les barèmes des besoins, les revenus de travail exclus,
et les paramètres du test de logement, de la contribution parentale, de
la réduction pour partage du logement et de Pallocation-logement. La
suspension vise également les allocations d'aide aux familles qui se
retrouvent sous forme d'allocations familiales de base, d'allocations pour
enfants handicapés et d'allocations pour jeune enfant.»
M. le Président, je pense que ces phrases, qui se retrouvaient un
peu d'une autre façon dans le Discours sur le budget, sont
tombées comme des pierres lors de cette soirée du 20 mai dernier.
C'était épouvantable. J'ai vu, j'ai constaté, dans la
figure des députés ministériels là aussi, la figure
s'est allongée de quelques centimètres, parce que ça a
été terrible: 150 000 000 $ ou, en tout cas, plusieurs dizaines
de millions qui ont été pris, à ce moment-là, chez
les plus démunis de la société; parce que c'est de
ça qu'il s'agit, cette non-indexation. Je pense que ça a
été vraiment un élément épouvantable du
dernier budget.
Ce qu'il y a aussi, c'est que c'est une coupure définitive. En
1993-1994, on garde les mêmes montants; donc, on ne réduit pas
juste pour l'année. Pour toutes les années subséquentes,
c'est réduit du montant de l'indexation de cette année, de sorte
que le gouvernement a réduit, de façon générale,
unilatéralement, tous
les paiements dont je viens de faire la lecture et il a réduit la
base. Il en a réduit la base de paiement. Alors, l'an prochain, il n'en
parlera plus, mais tout aura été réduit. Il ne
rétablira pas la base à ce qu'elle aurait dû être
s'il l'avait indexée cette année. Donc, un avantage pour le
gouvernement, définitif.
M. Savoie: on parle d'un taux d'inflation de combien?
l'indexation, ça aurait donné quoi? ça aurait donné
1,75 %, 2 %1
M. Léonard: 2 %.
Le Président (M. Gautrin): D'indexation des bases. Donc,
il faut dire...
M. Savoie: 2 %.
M. Léonard: Le ministre est en train de dire que ce n'est
rien, si je comprends.
M. Savoie: non, non, ce n'est pas ce que je suis en train de
dire. je suis en train de dire, par exemple, qu'on n'est pas dans les
années où c'étaient 4 %, 5 %, 6 %, 7 %, 8 %.
M. Léonard: C'est 2 % quand même!
M. Savoie: c'est 2 %, je veux bien. je voulais tout simplement
souligner le fait que c'est 2 % et que ce n'est pas, par exemple, une
année comme en 1988-1989 où on a connu du 8 %, du 7 %, du 6 %.
(16 h 40)
M. Léonard: En tout cas, 2 % sur un paiement, disons, de
400 $ par mois ou 500 $, 600 $ par mois, tout de suite, vous êtes
allés chercher 12 $.
M. Savoie: Alors, ça, c'est un élément et
l'autre...
Le Président (M. Gautrin): attendez. est-ce que je peux me
permettre? ce n'est pas 2 % sur le paiement, c'est 2 % de non-indexation des
tables.
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): ii faut relever après le
pourcentage de l'impôt sur la non-indexation des tables. donc, l'effet
est moins que 1 %.
M. Savoie: C'est ça. Alors, l'effet n'est pas aussi
élevé. Et si on considère aussi que, en plus de
ça...
M. Léonard: non, c'est 2 % des montants...
M. Savoie: ...les soins de la santé ont augmenté...
Le dépassement des soins de santé et des autres services qu'offre
le gouvernement a dépassé l'indexation de plusieurs points.
Alors, finalement, c'est une mesure des Finances, de toute façon,
et...
Le Président (M. Gautrin): Mais je prends bonne note des
remarques du député de Labelle. Est-ce que je dois comprendre, M.
le député de Labelle, advenant le cas où,
éventuellement... Parce que vous critiquez, évidemment. Advenant
le cas où si jamais que Dieu nous en préserve vous
arriviez au gouvernement. ..
M. Léonard: Je vois que cette possibilité est
très présente à votre esprit, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): ...vous aboliriez cette mesure,
c'est bien ça?
M. Léonard: Vous avez l'air d'y songer beaucoup.
Le Président (M. Gautrin): Pardon?
M. Léonard: Vous avez l'air d'y songer beaucoup, vous le
rappelez...
Le Président (M. Gautrin): J'en suis
préoccupé, ce soir, mais... Mais c'est une mesure que vous
aboliriez, c'est ça?
M. Léonard: Écoutez, M. le Président, je
n'ai pas l'intention de répondre à vos questions.
Le Président (M. Gautrin): Ha, ha, ha!
M. Léonard: Je ne suis pas au gouvernement, c'est vous qui
prenez les décisions à l'heure actuelle et votre gouvernement,
issu de vos rangs, mais je ne voudrais pas que vous réduisiez la
portée de la mesure. Écoutez bien ceci: la même mesure
s'appliquera à l'égard des programmes, à l'égard
des barèmes...
Le Président (M. Gautrin): Des barèmes d'APPORT et
d'APTE.
M. Léonard: ... des programmes de sécurité
du revenu. Ainsi, ne seront pas indexés les barèmes des
programmes de sécurité du revenu. «Ainsi, [...] ne seront
pas indexés les barèmes des besoins, les revenus de travail
exclus et les paramètres du test de logement, de la contribution
parentale, de la réduction pour partage du logement et de
l'allocation-logement.» Au fond, ça touche les besoins essentiels.
Ça, ça touche les allocations pour enfants handicapés, les
allocations pour jeunes enfants; donc, écoutez, c'est une mesure
vraiment très dure à l'endroit des plus démunis.
Nous l'avons critiquée dans le temps, très vertement, et
je pense, lorsqu'on en étudie les modalités ici, qu'on ne peut
pas laisser passer les choses sans les soûl igner.
M. Savoie: Avec de l'opportunisme, il faut le souligner.
M. Léonard: Ce n'est pas de l'opportunisme.
M. Savoie: Si je me rappelle bien des budgets que vous autres
vous avez préparés, l'indexation n'était pas constante et
ne se faisait pas à chaque année non plus, alors que le
coût de la vie était substantiel. Par exemple, en 1983, 1984 et
1985.
M. Léonard: M. le Président, quand le ministre dit
ça, il faudrait qu'il aille voir le détail des budgets qui ont
été présentés. Il y a eu effectivement des
années où les déductions n'étaient pas
indexées, mais il y avait toujours une protection pour les plus
démunis, alors que vous, dans cette mesure-ci, vous visez directement
les plus démunis. Directement les plus démunis.
M. Savoie: Ça, c'est un mythe, ça.
M. Léonard: Un mythe, les plus démunis?
M. Savoie: Oui. C'est un mythe comme quoi le gouvernement, par
ses mesures, ses politiques, s'en est pris aux démunis. C'est tout
à fait le contraire. On l'a démontré, par exemple, au
niveau de notre politique familiale, où il y a eu une hausse. Et, en
plus, le niveau minimum de taxation, d'imposition au Québec a plus que
doublé depuis 1986.
Le Président (M. Gautrin): Enfin, c'est après une
politique très généreuse.
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Léonard: M. le Président, contre. Tiens, votre
enregistré! Je vais enregistrer un vote contre cette mesure de
façon spécifique.
Le Président (M. Gautrin): Oui, je comprends, M. le
député de Labelle, mais suivant la procédure que nous
avons acceptée ce matin...
M. Léonard: Ah! Il n'y a pas de vote?
Le Président (M. Gautrin): ...on s'entendait
d'étudier sujet par sujet et, après, formellement, assez
rapidement, on allait adopter chacun des articles.
M. Léonard: Ah! C'est après qu'on va voter. M.
Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Oui. Alors, je prends note,
néanmoins... Je pense que, pour les fins du procès-verbal, il est
intéressant de signaler l'opposition farouche du député de
Labelle à cette mesure.
M. Léonard: Bien. Vous m'avez compris, M. le
Président.
Modifications au remboursement
d'impôts fonciers et au crédit
d'impôt
remboursable pour taxe de vente
Le Président (M. Gautrin): Merci. Alors, le 12e sujet:
Modifications au remboursement d'impôts fonciers et au crédit
d'impôt remboursable pour taxe de vente. Le remboursement d'impôts
fonciers subit les modifications suivantes: -le montant de 290 $ par adulte
réduisant le montant des taxes foncières servant à
établir le remboursement d'impôts fonciers est porté
à 430 $; -le remboursement additionnel de 100 $ à l'égard
de certaines personnes de 60 ans et plus est aboli; -la définition de
l'expression «logement admissible» au remboursement d'impôts
fonciers est modifiée pour en exclure un logement à loyer modique
et un logement dont l'occupant bénéficie d'une aide basée
sur son revenu en vertu de la Loi nationale sur l'habitation; -le remboursement
d'impôts fonciers de même que le crédit d'impôt pour
taxes prévoient tous deux une réduction de ces avantages fiscaux
égale à 2 % de l'excédent du revenu net familial sur un
seuil qui correspond, entre autres, au montant personnel définissant les
besoins essentiels et à certaines déductions reliées
à l'emploi. Ce taux de 2 % est remplacé par un taux de 3 %.
Alors, les articles du projet de loi, c'est: 168, 227, 228, 229 et
230.
M. le député de Labelle, je comprends que vos remarques
précédentes continuent de s'appliquer?
M. Léonard: Elles continuent de s'appliquer beaucoup, oui.
M. le Président, je vois... vous me donnez l'impression que vous avez
hâte de partir.
Le Président (M. Gautrin): Pas du tout! Pas du tout, pas
du tout, pas du tout. Au contraire, je suis intéressé.
M. Léonard: Alors, M. le Président, je voudrais
demander au ministre c'est quoi l'impact du montant qui est réduit, le
montant des taxes foncières qui sert à établir le
remboursement. La réduction est portée de 290 $ à 430 $.
Donc, cette réduction est augmentée de 140 $, c'est-à-dire
une augmentation de presque 50 %. Quel est l'impact global de la mesure, de
cette mesure-là? En termes financiers, pour commencer, si on veut.
Le Président (M. Gautrin): Moi, j'ai une question
après.
M. Léonard: Bien, chacune des mesures a sûrement un
impact financier.
M. Savoie: C'est le genre de questions auxquelles, finalement, la
réponse est plus apte à venir des Finances que de chez nous.
M. Léonard: Mais il n'y a personne des Finances ici,
là?
M. Savoie: Non. Bien non. Là, ici, on fait la Loi sur les
impôts.
Le Président (M. Gautrin): Oui, mais, monsieur...
M. Léonard: Je comprends, mais...
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Labelle, si vous me permettez. À cette commission-ci, et je comprends
que c'est important de relever... parce qu'il y a toujours un rôle
éducatif. Mais si vous vous rappelez, lorsque vous avez fait le
débat, les 10 heures qui ont suivi le dépôt du budget dans
cette même commission, avec le ministre des Finances d'alors, vous aviez
d'ailleurs soulevé ce genre de préoccupations qui étaient
les vôtres, et je dois saluer la constance de votre argumentation.
M. Léonard: Ça ne donne pas plus de
réponses, ça, M. le Président, les fleurs que vous essayez
de lancer. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): Ha, ha, ha!
M. Léonard: II ne faut pas m'endormir, là.
Le Président (M. Gautrin): Alors, la question est
posée.
M. Léonard: Dans quelles pages on retrouve le
détail de cela, ici, dans l'annexe budgétaire? L'annexe A, je
suppose bien.
M. Brochu (André): Page 29.
M. Léonard: Au RIF. Ah oui!
Le Président (M. Gautrin): Oui. .
M. Savoie: Ah oui, c'est ça, au dernier paragraphe.
M. Léonard: Oui, 80 000 000 $.
M. Savoie: C'est ça.
M. Léonard: Ce n'est pas rien, ça.
M. Savoie: Ah, bien non, non.
M. Léonard: En 1994-1995. Ça va s'appliquer
seulement sur l'année suivante? M. Savoie: C'est ça.
M. Léonard: Alors, les gens ne l'ont pas encore vu passer,
celle-là? (16 h 50)
M. Savoie: Bien, c'est-à-dire qu'ils ne l'ont pas encore
vu passer... ils n'ont pas encore subi la réduction en
conséquence. Ils ne vont la subir que l'année prochaine.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que je peux poser une
question?
M. Léonard: Oui, allez-y.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Je regarde
Modifications... Vous utilisez le terme «à l'égard de
certaines personnes de 60 ans et plus», l'abolition du remboursement
additionnel de 100 $. «De certaines» couvrent qui? J'essaie de
regarder en faisant référence au projet de loi et je ne le trouve
pas. Est-ce que vous pourriez m'aider à trouver de quoi il s'agit?
M. Brochu (André): En fait, je pense qu'à la page
29, là...
Le Président (M. Gautrin): À la page 29.
M. Brochu (André): «De plus, le remboursement
d'impôt additionnel de 100 $ pour les...
Le Président (M. Gautrin): À 29 du budget,
excusez.
M. Brochu (André): ...personnes de 60 ans ou plus ayant
droit au supplément de revenu garanti ou à l'allocation au
conjoint sera...
M. Léonard: ...aboli à compter de l'année
d'imposition 1993.»
M. Brochu (André): Donc, «les certaines»,
c'est ces deux groupes de personnes là.
Le Président (M. Gautrin): Autrement dit, on prend les
personnes de 60 ans ou plus qui ont droit au supplément de revenu
garanti, c'est-à-dire celles dont la pension de vieillesse est quasiment
leur seule source de revenus, c'est ça?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Gautrin): «Ou à l'allocation
au conjoint». Bon.
M. Léonard: Ce n'est pas des riches, là, qu'on
touche. On leur enlève 100 $ de plus. C'est ça? Et,
après ça, la déduction du remboursement auquel les
gens ont droit, qui était de 290 $ auparavant, est portée, elle,
à 430 $.
M. Savoie: C'est ça.
M. Léonard: Donc, une augmentation.
M. Savoie: Donc, il y a une augmentation pour tout le monde.
M. Léonard: Oui, 140 $ de moins à déduire.
C'est-à-dire que c'est une augmentation, mais c'est une diminution, en
fait, en termes de remboursement. Un autre 80 000 000 $. Ça c'est les
gens les moins riches de la société. Je pense que M. le
président doit être particulièrement sensible encore
à cette mesure. Je vois qu'il n'a pas l'air d'ouvrir la bouche beaucoup,
cette fois, pour défendre son gouvernement, et les députés
ministériels non plus.
Le Président (M. Gautrin): Eh oui!
M. Savoie: Bien, finalement, la critique du budget s'est faite au
cours du mois de mai; on n'est pas pour reprendre le processus. Le ministre des
Finances a présenté et a défendu son budget, le budget a
été adopté à l'Assemblée nationale, alors, y
revenir à ce moment-ci, ça serait redondant.
Le Président (M. Gautrin): Absolument!
M. Léonard: Bon. Ça, ça va être pour
les nouvelles formules, dans le rapport d'impôt de l'an prochain. La
première mesure va apparaître... Ou, non, c'est dans l'autre
rapport d'impôt. Donc, c'est 1995. En 1995, 1994. Donc, c'est l'an
prochain pour la première, puis cette année pour l'autre.
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Léonard: Au fond, c'est...
M. Philibert: Une information là-dessus. En ce qui a trait
à la formule...
M. Léonard: Ce serait bon qu'une question intelligente
comme ça...
Le Président (M. Gautrin): M. le député de
Trois-Rivières, simplement, oui.
M. Philibert: En ce qui a trait aux formules, effectivement, il
va falloir les changer, M. le Président, parce que depuis 1986 les
tables d'impôt étaient indexées.
M. Savoie: Oui, c'est ça. Et le 100 $ ne s'applique pas
aux gens qui, finalement, ont droit à un supplément de revenu et
à des choses semblables. Il y a quand même des mesures. Ça
va.
Le Président (M. Gautrin): Attendez un instant. M.
Léonard: Le 100 $? M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gautrin): On ne dit pas la même
chose?
M. Léonard: Bien non. C'est à elles que ça
s'applique. C'est à elles que ça s'applique.
Le Président (M. Gautrin): J'ai cru comprendre que,
justement, c'était celles-là qu'on...
M. Savoie: Ça marche.
Le Président (M. Gautrin): ...allait chercher
là.
M. Savoie: Non, non, c'est beau. C'est beau, c'est beau, c'est
beau.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Alors, passons. On passe
à un autre sujet?
M. Léonard: Un instant! Il y en a d'autres
là-dedans. Parce qu'en plus... Bon. Là, on change des montants.
Ça va apparaître sur les formules d'impôt en temps et lieu.
Disons, certaines, pour le rapport d'impôt 1993, quoique là c'est
plus une formule de demande parce que ces gens-là ne paient pas
d'impôt. Donc, c'est une formule de demande de remboursement.
Maintenant, vous changez la définition du logement admissible, si
je comprends.
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Léonard: «Est modifiée pour en exclure un
logement à loyer modique et un logement dont l'occupant
bénéficie d'une aide basée sur son revenu en vertu de la
Loi nationale sur l'habitation.» Bon, les logements à loyer
modique, ce sont les HLM. Donc, avant, les gens qui habitaient les HLM avaient
droit aux 100 $ où à la déduction de 290 $. Laquelle des
deux? Ça dépendait. Aux deux parfois?
M. Savoie: Les deux, oui.
M. Léonard: C'étaient les deux. Donc, au fond, ils
ont perdu, par ces deux mesures-là, 20 $ par mois.
M. Savoie: C'est ça, en gros. M. Léonard:
C'est cumulatif.
M. Lagacé (François): Ce sont les deux, s'ils se
qualifiaient...
M. Léonard: Quelqu'un qui se qualifiait, là...
M. Lagacé (François): Ça pouvait être
les deux.
M. Léonard: C'étaient les deux; donc, c'est 240 $
par mois.
M. Savoie: C'est ça.
M. Léonard: Quelqu'un qui se qualifiait aux deux demandes,
ça veut dire quelqu'un qui était...
Le Président (M. Gautrin): Non, ce n'est pas 240 $... par
année.
M. Léonard: Si. C'est 140 $ dans le premier cas, plus 100
$, M. le Président. Oui.
Le Président (M. Gautrin): Pas par mois.
M. Léonard: Quelqu'un qui demande un remboursement
d'impôts fonciers...
Le Président (M. Gautrin): Je m'excuse, M. le
député de Labelle, c'est que vous avez dit «par
mois». Donc, c'est par année.
M. Léonard: Ah! J'ai dit «par mois»? Le
Président (M. Gautrin): Oui.
M. Léonard: Ah! Excusez! 240 $, ça fait 20 $ par
mois.
M. Savoie: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): C'est ça. On se
comprend, on est d'accord.
M. Léonard: On est d'accord. O.K. Donc, 240 $. «Et
un logement dont l'occupant bénéficie d'une aide basée sur
son revenu en vertu de la Loi nationale sur l'habitation». C'est une
personne qui habite chez elle et qui a droit à un remboursement
d'impôts fonciers, à une aide particulière.
M. Savoie: C'est ça.
M. Léonard: Elle aussi peut perdre 240 $ par
année.
M. Savoie: Oui, 240 $ par année. C'est ça.
M. Léonard: Pourquoi? Est-ce qu'on trouvait que
c'était vraiment exagéré ce qu'elle recevait?
M. Savoie: ii faudrait s'adresser au ministre des finances
encore; c'est-à-dire que le budget a été
préparé chez eux. il faut voir aussi que les logements, les hlm,
ces logements sont subventionnés à 65 %, 70 %, 75 % dans certains
cas. alors, c'est une disposition qui coûte très cher aux deux
paliers de gouvernement et, bien sûr, au gouvernement municipal. alors,
étant donné qu'ils coûtent déjà très
cher au gouvernement du québec...
Le Président (M. Gautrin): Mais, vous comprenez, M. le
député de Labelle, si j'ai bien compris, là, c'est une
décision qui avait déjà été prise dans le
budget et on ne fait que...
M. Léonard: Au fond, ici, à cette commission ou
lorsqu'on étudie cette loi, les questions qu'on peut poser, c'est:
Comment ça va fonctionner? On ne peut plus poser de questions sur le
ministère du Revenu. Le ministre du Revenu, en quelque sorte, se
comporte comme un technicien de la loi de la perception des impôts ou de
la non-perception. C'est ça?
M. Savoie: C'est-à-dire que le ministre du Revenu... En ce
qui concerne la politique fiscale, notre rôle d'intervention est
particulièrement limité. On peut faire des recommandations sur
des mesures, on peut suggérer des mécanismes et on peut souligner
des difficultés, suggérer des pistes de solution pour
éviter ces difficultés. Maintenant, la politique est
établie par le ministre des Finances et c'est à partir de son
discours que nous présentons ce budget ici, aujourd'hui. C'est comme
ça depuis toujours.
M. Léonard: Bien, on va finir la dernière
réduction. Bon, là, les personnes qui habitent dans les HLM ou
qui sont subventionnées pour habiter dans un logement, là, elles
viennent de perdre un montant au moins de 140 $, peut-être de 240 $ par
année. Ensuite, vous dites: «Le remboursement d'impôts
fonciers de même que le crédit d'impôt pour taxes
prévoient tous deux une réduction de ces avantages fiscaux
égale à 2 % de l'excédent du revenu net familial sur un
seuil qui correspond, entre autres, aux montants personnels définissant
les besoins essentiels et à certaines déductions reliées
à l'emploi.» ce taux de 2 % est remplacé par un 3 %. c'est
une déduction qui vient. ça a quel effet, ça, sur le
remboursement d'impôts fonciers? disons sur le maximum.
Le Président (M. Gautrin): C'est-à-dire qu'à
partir de telle base tu ne peux plus avoir le remboursement.
M. Léonard: Oui, mais c'est parce que, ça, ce sont
les excédents de revenu net familial. Ça affecte la base ou le
maximum, en tout cas.
Le Président (M. Gautrin): Ça veut dire que
ça
affecte... De fait, tu diminues le nombre de personnes admissibles au
remboursement.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Parce que tu vas sortir du fait
que tu peux rembourser...
M. Léonard: Ça diminue le nombre de personnes, mais
ça peut aussi diminuer le montant auquel...
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr. M.
Léonard: ...chacune a droit.
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr, puisque c'est
proportionnel par rapport au revenu.
M. Léonard: C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Tu as raison. (17 heures)
M. Léonard: Est-ce qu'on peut quantifier ça, d'une
certaine façon, cette réduction ou cette augmentation du taux de
déduction?
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que le tableau 73 nous
donne quelques effets?
M. Léonard: Non, le 73, il est général.
Le Président (M. Gautrin): À la page 29.
M. Savoie: II n'y a pas d'indication non plus, à la page
29.
M. Léonard: Page 29 non plus.
M. Savoie: Alors, il faudrait aller voir...
M. Léonard: À la page suivante, il y en a quelques
autres... Est-ce que tous les calculs, toutes les tables vont être
prêts à temps? C'est déjà applicable à
l'heure actuelle? Ça commençait à s'appliquer au 1er
juillet, ça? C'est à partir de quand que ça s'applique,
là?
M. Brochu (André): Pour la prochaine
déclaration.
M. Savoie: 1993.
M. Brochu (André): Oui.
M. Léonard: La prochaine déclaration.
M. Savoie: Oui.
M. Léonard: Pour 1993? Ça s'applique à toute
l'année 1993?
M. Savoie: À partir de 1993.
M. Léonard: Donc, c'est rétroactif au 1er
janvier?
M. Savoie: C'est ça.
M. Léonard: Je ne l'avais pas vue, celle-là. C'est
rétroactif au 1er janvier?
M. Savoie: Bien, c'est marqué: À partir de 1993.
Alors, à partir de 1993, je présume que c'est à partir du
1er janvier 1993.
M. Léonard: Qu'est-ce qui est arrivé des gens,
bon... Le discours du budget a été prononcé le 20 mai,
est-ce que les gens ont été obligés de rembourser ou...
Remarquez que c'est quand ils vont faire leur demande de remboursement.
M. Savoie: C'est ça. Alors, sur l'année 1993.
Ça va venir en 1994, je présume.
M. Léonard: Mais ce n'était même pas pour la
moitié de l'année, là?
M. Savoie: Non.
M. Léonard: C'était toute l'année 1993?
M. Savoie: Toute l'année 1993.
M. Léonard: Moi, je trouve qu'il y a un caractère
rétroactif, à ce moment-là.
M. Savoie: That's it.
Une voix: Pas nécessairement.
M. Savoie: Non, pas nécessairement.
Le Président (M. Gautrin): C'est la mode.
M. Léonard: Quel cynisme!
Le Président (M. Gautrin): Ce n'est pas la seule mesure
qui est rétroactive...
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Gautrin): ...dans ce budget.
M. Léonard: Mais celle-là... Parce que c'est un
avantage acquis sur l'ensemble de l'année. Parce que disons qu'on
calculait 140 $ plus 100 $, ça fait 240 $. Les gens calculaient à
20 $ par mois. C'est... Tout le monde réduit... La plupart de ces
personnes-là, en tout cas, réduisent leur budget à 20 $
par mois. Ils le réduisent sur une base mensuelle, donc, en fait,
ça les affecte
depuis le début de l'année; l'impact pour ces personnes
sera le même, pour la période du 20 mai au 31 décembre, que
pour une année complète, pour l'année suivante. Donc,
c'est doublement dur.
Est-ce que ce système de remboursement d'impôts fonciers
est bien établi, maintenant? Il fonctionne? Les gens qui ont droit
à ces déductions font... à ce remboursement font les
demandes en conséquence, de façon générale? On a
vérifié.
M. Tremblay (François): François Tremblay,
ministère du Revenu. Il n'y a pas de difficulté
particulière. Le remboursement d'impôts fonciers, c'est
intégré à la déclaration de revenu que les gens
font, et puis ça suit le processus normal.
M. Léonard: C'est parce que... Je pose la question parce
qu'on m'a dit et qu'on sait aussi presque de pratique courante que beaucoup de
mesures sociales qui sont destinées à des personnes dans le
besoin n'atteignent pas l'objectif que l'on poursuit parce que ces personnes
sont, en quelque sorte, incapables même de faire la demande de
remboursement ou de remplir les papiers pour le faire. Je ne dis pas que c'est
le cas de tous, là, mais je dis que ça arrive assez souvent. Et,
ça, c'est une difficulté majeure dans l'application des lois et
des politiques sociales. Est-ce que vous avez pu vérifier un certain
nombre d'éléments là-dessus?
M. Tremblay (François): Je n'aurais pas
d'éléments précis, mais disons qu'il y a les bureaux du
ministère qui sont là, dans... Il y en a 36, je crois, ou 32 dans
toutes les régions. Il y a également le fait que les
modalités de calcul, par exemple, du remboursement d'impôts
fonciers s'appliquent au remboursement d'impôts fonciers, au
crédit d'impôt pour taxe de vente et à une autre mesure,
qui est la réduction d'impôt sur les familles. Alors, il y a eu
des efforts, dans le passé, de rendre ces dispositions absolument
compatibles et identiques pour les calculs de base, de telle sorte que,
ça encore, ça facilitait les choses.
M. Léonard: C'est vrai que ma question vaut aussi pour le
remboursement sur la taxe de vente, mais c'est un fait que, dans beaucoup de
ces avantages à caractère ou à but social, souvent les
bénéficiaires n'en bénéficient pas parce qu'ils
sont... certains même ont simplement peur de faire des rapports au
gouvernement. Ils craignent ça. Je sais que ça existe encore.
M. Savoie: Les gens font leur rapport d'impôt, d'une
part...
M. Léonard: Mais peut-être que ça s'est
résorbé un peu, mais...
M. Savoie: ...et, d'autre part, c'est que souvent au
ministère, lorsqu'on constate qu'il y a une absence de l'utilisation de
déductions, on leur accorde.
M. Léonard: Mais vous ne les connaissez pas. Comment vous
pouvez les connaître, ces personnes, si elles ne font pas de rapport
d'impôt?
M. Savoie: À partir du montant global des revenus.
M. Léonard: Des statistiques que vous avez sur l'ensemble
de la population?
M. Savoie: Ah oui. Par exemple, je sais qu'il y a des
déductions...
M. Léonard: Non, mais, quand quelqu'un fait son rapport
d'impôt, puis qu'elle ne fait pas la demande, vous le calculez,
ça, je comprends ça. Mais, si c'est quelqu'un qui ne se manifeste
pas, ça, c'a arrive. Vous prenez des personnes, parfois, qui sont
handicapées et puis qui habitent dans des logements... par le jeu de la
désinstitutionnalisation, souvent, on les perd de vue. Bon, c'est un
fait..
M. Savoie: Ces gens-là, souvent...
M. Léonard: Donc, elles ne font pas les demandes, elles
n'ont pas accès de façon concrète ou pratique aux
avantages.
M. Savoie: II y a des groupes de volontaires qui assistent ces
gens-là qui...
M. Léonard: Les CLSC, effectivement...
M. Savoie: Oui, qu'on encourage et qu'on cherche à
développer, d'une part. D'autre part, il faut savoir aussi que les gens
qui sont sur le bien-être social ne font pas de rapport d'impôt. Il
passent par le ministère de la Sécurité du revenu. Il
arrive, effectivement, de temps à autre qu'un type va passer plusieurs
années sans faire de rapport d'impôt parce que ses revenus
étaient vraiment minimes...
M. Léonard: Oui.
M. Savoie: ...ou il a négligé...
M. Léonard: C'est ça.
M. Savoie: ...suite à un déplacement, des choses
comme ça, des gens qui... Ça, quand on reçoit les cas, on
cherche à rattraper les années perdues ou bien... De façon
générale, ce que j'ai constaté au ministère, les
vérifications que j'ai pu faire et puis les échanges que j'ai
eus, c'est que, de façon générale, on cherche à
aider les gens lors de la production de leur rapport d'impôt, lors des
informations. La téléphonie répond largement à ce
groupe-là. La téléphonie, au ministère du Revenu,
en grande partie travaille avec ces gens-là.
M. Léonard: Mais, ça, je suis d'accord avec le
ministre que ça arrive, puis qu'une attitude comme ça, en tout
cas, ça s'est développé au ministère du Revenu.
M. Savoie: C'est ça.
M. Léonard: Mais j'en étais plus à poser la
question sur une personne qui ne se manifeste pas. Par exemple, on sait qu'il y
a des illettrés fonctionnels... pas illettrés, mais
analphabètes. Il y a des analphabètes qui ne peuvent pratiquement
pas...
M. Savoie: C'est 30 % de la population
québécoise.
M. Léonard: ...qui vivent presque en marge... non,
analphabètes fonctionnels, oui, mais, ceux dont je parle, c'est quand
même plus réduit. il reste quand même qu'il y a des gens qui
ne savent pas écrire. c'est un pourcentage assez hallucinant. ce n'est
pas 30 %, mais... 30 %, c'est ça, c'est fonctionnel, mais ça peut
être facilement entre 5 % et 10 %.
M. Savoie: Oui, ça veut dire qu'ils sont incapables de
remplir leur rapport d'impôt.
M. Léonard: Oui, oui.
M. Savoie: Alors, on a le formulaire simplifié qui est un
avantage. On a également... Comme je vous le dis, il y a des
mécanismes, et finalement il y a le réseau de la famille, il y a
le réseau des amis, il y a le réseau des organismes...
Le Président (M. Gautrin): ...sociaux, des
organismes...
M. Savoie: C'est ça. Et ces organismes
bénévoles aussi, qu'on encourage et qui commencent à faire
des rapports d'impôt, ma foi, je pense que c'est au mois de
février.
Le Président (M. Gautrin): ...communautaires, les ACEF,
les choses comme ça...
M. Savoie: Et il y a l'utilisation également de
sociétés, même, comme H&R Block.
Une voix: Comme?
M. Savoie: H&R Block.
Une voix: Ah oui.
M. Savoie: II y a beaucoup d'avenir, là.
Le Président (M. Gautrin): Bon, ça va, on peut
passer au treizième?
M. Léonard: M. le Président, vous aurez compris que
j'ai quand même manifesté mon objection formelle...
Le Président (M. Gautrin): Et fondamentale et virulente,
je l'ai très bien compris.
M. Léonard: Oui, à ce sujet dans son ensemble, et
en particulier aussi. (17 h 10)
Imposition du revenu provenant
d'opérations forestières
gagné
par le Blais d'une société
Le Président (M. Gautrin): J'ai compris. Bon, le
treizième sujet, nous revenons avec la forêt. C'était ce
dont vous aviez parlé tout à l'heure, M. le ministre: Imposition
du revenu provenant d'opérations forestières gagné par le
biais d'une société. C'était dans le budget, vous nous en
avez parlé. Afin que les règles relatives aux
sociétés qui effectuent des opérations forestières
ne soient pas différentes de celles qui leur sont applicables en
matière d'impôt sur le revenu, des modifications sont
apportées à l'impôt de la partie VII. Ainsi, chaque membre
d'une société qui tire un revenu d'opérations
forestières par le biais d'une société sera redevable d'un
impôt de la partie VII à l'égard de sa part du revenu
provenant d'une telle société.
Des modifications techniques sont également apportées
à cette partie VII afin de la rendre cohérente et conforme
à la structure globale de la Loi sur les impôts. Il s'agit des
articles 127, 135, 136, 172, 186, 187, 189, 193, 196, 197, 198, 202, 203, 204,
205, 206, 208 et 209 du projet de loi 112.
Et ça fait référence, comme vous l'avez fait
remarquer tout à l'heure, à un élément du discours
du budget...
Une voix: Page 63.
Le Président (M. Gautrin): ...qui était à la
page 63. Merci. Ça va?
M. Léonard: Bon.
Le Président (M. Gautrin): Alors, est-ce qu'il y a des
remarques?
M. Léonard: La partie VII, M. le Président, je ne
suis pas familier avec la partie VII de la loi de l'impôt qui touche les
opérations forestières.
Le Président (M. Gautrin): Oui, moi non plus. Moi non
plus.
M. Léonard: Est-ce qu'on peut avoir un topo de la part du
ministre là-dessus...
Le Président (M. Gautrin): Ou bien vous pouvez...
M. Léonard: ...ou de son sous-ministre?
Le Président (M. Gautrin): C'est dans le discours du
budget.
M. Léonard: J'ai lu la page A-63, l'annexe A-63.
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Léonard: II reste que ça fait
référence à une imposition de nature particulière
en ce qui concerne les opérations forestières...
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Léonard: ...où on dit: c'est 10 % du revenu
d'opérations forestières calculé selon la
législation fiscale en matière forestière, si je comprends
bien.
Le Président (M. Gautrin): Oui. M. Savoie: C'est
ça.
Le Président (M. Gautrin): Oui, ça
m'intéresse moi aussi. C'est quoi, donc, cette partie VII sur les
forêts?
M. Lagacé (François): C'est un impôt sur les
opérations forestières. La loi détermine le revenu d'un
contribuable, le contribuable étant la personne, étant
l'entité qui est taxée, qui comprend un particulier qui fait des
opérations forestières ou une société qui fait des
opérations forestières ça, c'est avant les
modifications par le présent projet de loi ou une corporation qui
fait des opérations forestières. La loi prévoit le revenu
d'un contribuable provenant d'opérations forestières,
détermine les modalités du calcul de ce revenu-là et
impose une taxe de 10 %.
Le Président (M. Gautrin): O.K. Une surtaxe pour ceux qui
font de la foresterie par rapport...
M. Lagacé (François): C'est un impôt
particulier. C'est un impôt distinct.
M. Léonard: C'est un minimum.
Le Président (M. Gautrin): C'est un impôt
supplémentaire pour ceux qui travaillent dans le monde forestier.
M. Léonard: c'est-à-dire que ça opère
comme un impôt minimum, si je comprends. des opérations
forestières... les revenus d'opérations forestières sont
taxés à 10 %.
M. Lagacé (François): C'est en plus de
l'impôt de la partie I, qui est l'impôt qu'on connaît.
M. Léonard: Oui. Mais ça veut dire...
M. Lagacé (François): En plus il y a un impôt
sur les opérations forestières. Mais la loi accorde, par
ailleurs, un crédit d'impôt à un contribuable, un
crédit d'impôt de la partie I, du montant du...
c'est-à-dire...
M. Léonard: C'est-à-dire qu'une entreprise
forestière qui ne ferait pas de profit serait appelée à
payer ces 10 %. C'est ça?
M. Lagacé (François): Si on détermine que
son revenu provenant d'opérations forestières...
M. Léonard: II y en a.
M. Lagacé (François): Si elle n'a pas de revenu
provenant d'opérations forestières, elle ne paiera pas de
taxe.
M. Léonard: Donc, ce n'est pas calculé sur le
volume des revenus, disons, bruts. C'est calculé sur le revenu net, ces
10 %.
M. Lagacé (François): Pour vous dire, il faudrait
que je revienne sur...
M. Léonard: Bien, c'est parce que...
Le Président (M. Gautrin): Parce que je ne comprends pas,
moi.
M. Léonard: C'est parce que... Si je comprends, c'est
comme des droits perçus sur les forêts, en quelque sorte, sur la
matière ligneuse, donc il y a un minimum. Et puis, s'il y a un
impôt sur le revenu qui est perçu, on crédite ce qui a
déjà été versé en termes de appelons
ça ainsi dans mon jargon pour l'instant revenu minimum ou
impôt minimum ou taxe minimum, si je comprends.
Le Président (M. Gautrin): Non, pas...
M. Léonard: À qui ça s'applique, là,
disons? Stone-Consolidated ou bien un agriculteur forestier ou un petit
producteur forestier qui a deux lots à bois et qui les opère? Je
suppose que ça s'applique à tout le monde, mais dans le
concret?
M. Lagacé (François): C'est-à-dire que la
loi prévoit que ça s'applique à tout le monde, mais
prévoit que ça s'applique à un contribuable qui fait des
opérations forestières et qui tire un revenu de plus de 10 000 $
d'opérations forestières. Parce que, en deçà de 10
000 $, comme le dit le budget, aucune taxe n'est payable.
M. Léonard: O.K.
M. Lagacé (François): II y a une exemption de taxe
pour le contribuable qui...
M. Léonard: On parle de revenu net ou revenu brut?
M. Lagacé (François): On parle de revenu... M.
Léonard: Ça, c'est le chiffre de ventes ou...
M. Lagacé (François): C'est le revenu parce que...
C'est le revenu provenant d'opérations forestières.
Une voix: C'est le revenu net.
M. Lagacé (François): C'est le revenu net.
Le Président (M. Gautrin): II n'y a rien de payable en
fonction du chapitre VII, mais il y a des choses payables en fonction du
chapitre I ou c'est une exemption?
M. Lagacé (François): Non. C'est une taxe distincte
qui est payable en vertu de la partie VII...
Le Président (M. Gautrin): O.K. Mais prenons
l'exemple...
M. Lagacé (François): ...et qui s'additionne
à l'impôt sur le revenu.
Le Président (M. Gautrin): Non. Est-ce que je peux vous
poser une question?
M. Lagacé (François): Bien sûr.
Le Président (M. Gautrin): Prenons l'exemple de quelqu'un
qui fait un revenu de 9500 $ de bois. Est-ce que, sur ce revenu-là, il
va quand même payer un impôt, en fonction de la partie I?
M. Lagacé (François): Oui.
Le Président (M. Gautrin): II sera exempté de la
surtaxe en fonction de la partie VII? C'est ça?
M. Lagacé (François): C'est ça. Le
Président (M. Gautrin): Bon.
M. Lagacé (François): C'est ça. Si, par
ailleurs, avec les règles de la partie I, il est appelé à
payer un impôt, il va en payer un. Mais en vertu des règles de la
partie VII, étant donné que son revenu d'opérations
forestières est sous la limite des 10 000 $...
Le Président (M. Gautrin): Ça marche.
M. Lagacé (François): ...il ne paiera pas de...
M. Léonard: O.K.
M. Lagacé (François): ...il ne paiera pas de
taxe.
Le Président (M. Gautrin): Ça va.
M. Léonard: mais vous dites qu'il paie ces 10 % sur son
revenu net, plus l'impôt sur le revenu, qui tient compte du 10 %
déjà payé? comment le crédit opère-t-il?
est-ce qu'il est en déduction de l'impôt à payer, ou en
déduction du revenu net?
M. Lagacé (François): le crédit
d'impôt... c'est-à-dire qu'il y a une taxe qui est
calculée, une taxe de 10 %, qui est calculée sur le revenu des
opérations forestières et qui vient réduire l'impôt
qui est payable par cette corporation-là, selon un certain pourcentage,
en vertu de la partie i, son impôt sur le revenu.
M. Léonard: Oui, mais ce n'est pas précis. Je ne
sais pas si on se comprend. C'est un crédit à... Quand vous
dites... O.K., c'est correct.
M. Lagacé (François): C'est-à-dire que...
Prenons un exemple qu'une compagnie...
M. Léonard: O.K.
M. Lagacé (François): ...a un impôt en vertu
de la partie I, un impôt sur le revenu de 10 000 $...
M. Léonard: Oui.
M. Lagacé (François): ...et qu'elle a une taxe, en
vertu de la partie VII, de 1000 $, bien, son impôt de 10 000 $, elle va
pouvoir appliquer un crédit dessus, de sorte...
M. Léonard: Donc, sur l'impôt. M. Lagacé
(François): Sur l'impôt. M. Léonard: C'est un
crédit à l'impôt.
M. Lagacé (François): Sur le montant d'impôt
payable en vertu de la partie I.
M. Léonard: O.K. Ce n'est pas...
Le Président (M. Gautrin): Je ne comprends pas ce que vous
venez de dire.
M. Léonard: Oui. Mais je pense que...
Le Président (M. Gautrin): Pouvez-vous me
répéter, là? Je ne comprends pas.
M. Lagacé (François): Si je donne un... Si je vous
donne un... Je vais...
M. Léonard: ...c'est un crédit d'impôt.
M. Lagacé (François): C'est un crédit
d'impôt. C'est...
Le Président (M. Gautrin): C'est-à-dire, vous avez
quelqu'un qui doit payer 10 000 $, en fonction de la partie I...
M. Lagacé (François): C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): ...et 1000$ en fonction de la
partie VII.
M. Lagacé (François): Ce 1000 $ là va
venir... Elle a le droit de réclamer le 1000 $ en réduction de
son impôt à payer en vertu de la partie I.
Le Président (M. Gautrin): Donc, elle va payer seulement
10 000 $?
Une voix: Elle va payer 9000 $.
M. Lagacé (François): Elle va payer...
M. Brochu (André): Elle va payer 9000 $.
M. Léonard: 9000 $.
M. Lagacé (François): Elle va payer 9000 $.
M. Brochu (André): 10 000 $ moins 1000 $, 9000$.
Le Président (M. Gautrin): En fonction de la partie I.
Mais, en fonction de la partie VII, elle va payer 1000$.
Une voix: C'est ça, en fonction... En fonction... En
fonction de la partie VII, elle doit payer le 1000 $, et en fonction de
la...
Le Président (M. Gautrin): Ou elle ne paiera pas en
fonction de la partie VII, parce que, dans la partie VII, le revenu est moins
que 10 000 $. C'est ça?
M. Lagacé (François): Elle va payer 10 000 $ en
tout.
M. Brochu (André): Elle va payer 10 000 $ en tout, en
fonction de la...
Le Président (M. Gautrin): 10 000 $ en tout, ou 9000 $?
Parc, que le 1000 $ est moins... Ça dépend si c'est...
M. Lagacé (François): Elle va payer le 1000 $ pour
sa partie VII qu'elle va pouvoir réduire...
Le Président (M. Gautrin): Mais, alors, quelle est
l'astuce...
M. Lagacé (François): ...qui va venir
réduire son impôt...
Le Président (M. Gautrin): ...de faire une partie VII et
une partie I?
M. Lagacé (François): C'est-à-dire...
Le Président (M. Gautrin): Parce que, dans le fond,
ça revient au même, au fond...
M. Lagacé (François): Mais c'est parce que,
finalement, il y a un jeu dont on n'a pas parlé encore, il y a un jeu
que... La loi du Québec permet le crédit d'impôt sur un
tiers du montant de la partie VII, alors que la loi fédérale
permet la déduction à titre de crédit d'impôt des
deux tiers...
Le Président (M. Gautrin): II y a le député
de Prévost qui veut intervenir.
M. Forget: M. le Président, est-ce que ça
s'applique également sur les producteurs d'érablières?
M. Lagacé (François): Si ça constitue des
opérations forestières...
M. Léonard: II faut qu'ils aient un revenu de 10 000 $ au
moins.
M. Forget: Non, non, non, mais c'est quand même... c'est
considéré comme...
M. Léonard: Oui.
M. Forget: ...une production...
M. Léonard: Ah.
M. Forget: ...forestière.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que, l'érable,
c'est forestier ou quoi?
M. Léonard: Une production agricole.
Une voix: Agricole ou forestière?
M. Forget: Oui.
Une voix: Agricole ou forestière?
Le Président (M. Gautrin): Une érablière,
c'est...
M. Léonard: C'est agricole, ce n'est pas forestier.
M. Forget: Bien...
M. Léonard: Bien, je ne le sais pas. Oui, c'est une bonne
question.
Une voix: On parle de coupe de bois.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que, une
éra-blière, c'est...
M. Forget: Ah, vous parlez de coupe de bois.
M. Lagacé (François): Oui, c'est de la coupe de
bois.
Une voix: Non, ça ne fait pas partie de la coupe.
M. Lagacé (François): Mais je n'ai pas la loi
devant moi pour vous dire...
M. Philibert: Le bois de chauffage avec les érables.
Une voix: Voulez-vous... Une voix: Le bois de service.
Le Président (M. Gautrin): O.K. Bon, bien, écoutez,
c'est technique.
M. Léonard: Bien, ça peut avoir un impact.
Là, je comprends que c'est vraiment un crédit d'impôt. Mais
je me demande... C'est à cause des réductions...
M. Lagacé (François): C'est-à-dire que
c'est...
M. Léonard: ...au Québec ou au
fédéral? M. Lagacé (François): Oui.
M. Léonard: Parce que, autrement, ça pourrait
être une taxe déductible du revenu net, pour arriver au revenu
imposable, par exemple. Alors, si vous aviez 20 000 $, disons, de revenu net,
moins 1000 $ de taxes, vous seriez imposable, au titre de la partie I, sur 19
000 $, ce qui vous donnerait, par hypothèse, disons, 9500 $. Ce n'est
pas ça, là, mais, par hypothèse, je comprends. Tandis que,
là, c'est vraiment un crédit... c'est un crédit
d'impôt. C'est vraiment un crédit d'impôt.
M. Lagacé (François): C'est ça. C'est que
ça n'augmente pas la charge fiscale de la personne. La raison pour
laquelle on fait...
M. Léonard: Oui? Pourquoi faites-vous ça,
alors?
M. Lagacé (François): Parce qu'il y a une partie
qui est déductible en vertu de la loi provinciale. La loi provinciale
permet de déduire un tiers de cette taxe-là, et la loi
fédérale permet de déduire les deux tiers
entièrement.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Léonard: Attendez donc. J'ai une autre question,
là.
Le Président (M. Gautrin): Non?
Une voix: On va la... C'est très, très
technique.
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Cloutier (Léonid): Léonid Cloutier,
ministère du Revenu.
M. Léonard: Monsieur... Cloutier? M. Cloutier
(Léonid): Léonid Cloutier. M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Gautrin): M. Cloutier, bienvenue.
M. Cloutier (Léonid): Merci. La taxe, toujours en gardant
le même exemple, si on regarde un 1000 $ de taxe qui est payé sur
le revenu provenant d'opérations forestières, on dit que cette
taxe-là n'augmente pas la charge fiscale...
M. Léonard: .. .fiscale...
M. Cloutier (Léonid): ...de la personne...
M. Léonard: ...totale. (17 h 20)
M. Cloutier (Léonid): ...du fait qu'il y en a deux tiers
qui est déduit, deux tiers du 1000 $ qui vient réduire son
impôt fédéral, il y en a un tiers qui va venir
réduire sont impôt provincial.
M. Léonard: O.K.
M. Cloutier (Léonid): Ça a pour effet que le
Québec profite, autrement dit, de deux tiers de 1000 $ parce que ce sont
des richesses naturelles, et l'impôt... Autrement dit, c'est une taxation
de la richesse naturelle qui est gardée par le Québec. Ça
se trouve être un transfert du fédéral.
M. Léonard: Oui. O.K. En réalité, si on
prenait
nos 10 000 $ et on les divisait en deux, 5000 $ au Québec et 5000
$ au fédéral, au Québec, le contribuable paierait 4666 $
et, au fédéral, il paie 4363 $...
M. Cloutier (Léonid): C'est par rapport qu'il faut
distinguer, autrement dit, son impôt sur son revenu ordinaire.
M. Léonard: ...non, ça fait plus que ça.
M. Cloutier (Léonid): C'est une taxation, autrement dit,
pour les richesses naturelles, qui est spécifique aux richesses
naturelles, et on vient en tenir compte dans son impôt sur le revenu.
M. Léonard: O.K.
M. Cloutier (Léonid): Et ça a pour effet que la
taxation, autrement dit, de la richesse naturelle est donnée... On se
trouve à en donner un tiers et le fédéral en donne deux
tiers. Alors, on a deux tiers de cet impôt sur les richesses naturelles
qui sont transférés à la province par cet...
M. Léonard: Mais, si c'est, disons, de ma
compréhension, supposons 10 000 $ à payer.
M. Cloutier (Léonid): Oui, O.K.
M. Léonard: II y a 1000 $ qui s'en vont au titre de la
partie VII. Maintenant, au Québec, le Québec va percevoir, comme
impôt sur le revenu, 4666 $...
M. Cloutier (Léonid): Oui.
M. Léonard: ...et le fédéral va percevoir
4333$. L'effet net...
M. Cloutier (Léonid): Mais là vos 10 000 $ sont
impôt fédéral et provincial ensemble?
M. Léonard: Oui, pour les fins, c'est ça.
M. Cloutier (Léonid): O.K.
M. Léonard: C'est correct, ça?
M. Cloutier (Léonid): Eh bien, là, non.
M. Léonard: Vous dites: un tiers, deux tiers.
M. Cloutier (Léonid): Vos 10 000 $ sont payables...
M. Léonard: Je dis: II y a une charge fiscale de 10 000 $
au total, point, par hypothèse,
M. Cloutier (Léonid): Mais, là, un tiers, deux
tiers, c'est uniquement la charge fiscale à l'égard des
impôts sur opérations forestières, uniquement.
M. Léonard: Bien oui.
M. Cloutier (Léonid): Par rapport qu'on ne peut pas
séparer...
M. Léonard: Oui, mais...
M. Cloutier (Léonid): ...autrement dit, sa charge fiscale
ordinaire sur le revenu n'est pas séparée un tiers, deux
tiers.
M. Léonard: Non, non, je comprends. Mais disons que vous
avez une charge fiscale totale de 10 000 $, vous payez 1000 $ au
Québec...
M. Cloutier (Léonid): Oui.
M. Léonard: ...pour la partie VII.
M. Cloutier (Léonid): Oui.
M. Léonard: Donc, il reste 9000 $ à payer en termes
d'impôt sur le revenu. Supposons que c'est égal, le Québec
et Ottawa globalement. Alors, les 1000 $ vont se...
M. Cloutier (Léonid): Ils sont versés au
Québec.
M. Léonard: Sont versés au Québec, mais il y
aura un impôt sur le revenu réduit du tiers...
M. Cloutier (Léonid): C'est ça.
M. Léonard: ...donc, 4666 $ à payer au
Québec. Et puis, au fédéral, ce sera les deux tiers, donc
4363 $, par hypothèse. On est d'accord? Si je comprends.
M. Cloutier (Léonid): Non. Ce n'est pas qu'ils sont
payables. Les 10 000 $ en entier sont payés au Québec.
M. Léonard: Ah oui, bien oui, c'est correct. Bien, mettez
alors 10 000 $ aussi au fédéral.
M. Cloutier (Léonid): Sauf que ça vient
réduire ses autres impôts fédéraux.
M. Léonard: O.K. Je pense que ça va.
Le Président (M. Gautrin): Ça marche? Merci.
M. Léonard: Non, attendez un peu. Ça va pour la
mécanique.
Le Président (M. Gautrin): Oui, bon, il n'y a rien
d'autre.
M. Léonard: Ça touche qui? Stone-Consolidated, ou
prenez-en un autre, si vous voulez, Abitibi-Price, ils en paient beaucoup
là-dedans, ils sont affectés par ça ou...
M. Cloutier (Léonid): En somme, c'est... M.
Léonard: Les scieurs, par exemple.
M. Cloutier (Léonid): La taxe est prélevée
sur le revenu provenant d'opérations forestières et, globalement,
on peut dire que c'est la coupe de bois. Alors, toute personne ou corporation
qui effectue de la coupe de bois a un impôt. En somme, mettons, je lis
juste le paragraphe a. Il y a quatre paragraphes dans l'article 1177 de la Loi
sur les impôts: «a) la coupe du bois sur pied dans le Québec
ou l'acquisition de produits forestiers en provenant lorsque ces produits sont
vendus dans le Québec.»
En somme, globalement, c'est la coupe de bois ou l'acquisition de bois
aux fins de revente.
M. Léonard: Mais disons que vous avez une scierie qui a un
CAFF qui fait des opérations forestières. Est-ce que ça
peut arriver?
M. Cloutier (Léonid): Une scierie?
M. Léonard: Une scierie. Oui. Si c'est comme ça
avec les CAFF...
M. Cloutier (Léonid): Oui, mais à condition qu'elle
ne fasse pas uniquement le sciage de bois, c'est aussi la coupe sur pied.
M. Léonard: Oui, c'est ça. Comment elle peut
distinguer entre la coupe de bois dans la forêt... après
ça, vous avez les coûts de transport et vous avez
l'opération de sciage. Ça s'applique à la coupe
uniquement. Ça prend un bon système de prix de revient pour
distinguer tout ça.
M. Cloutier (Léonid): Oui, effectivement.
M. Léonard: Donc, les scieurs sont touchés
directement par cette mesure?
M. Cloutier (Léonid): Les scieries. M. Léonard:
Les scieries.
M. Cloutier (Léonid): À condition qu'elle effectue
la coupe de bois sur pied.
M. Léonard: O.K
M. Cloutier (Léonid): S'ils ne font que le sciage de
bois...
M. Léonard: Alors, ça, c'est exclu? M. Cloutier
(Léonid): C'est ça.
M. Léonard: Donc, quelqu'un qui... Une scierie qui donne
à contrat la coupe de bois, c'est celui qui est le contracteur qui paie
cet impôt?
M. Cloutier (Léonid): Pardon? Excusez?
M. Léonard: Si une scierie donne les opérations
forestières à contrat, la coupe de bois, alors, c'est le
contracteur, à ce moment-là, qui va être affecté par
cet article, cette partie?
Le Président (M. Gautrin): Bien sûr, c'est
évident.
M. Cloutier (Léonid): Oui.
M. Léonard: Uniquement le contracteur?
M. Cloutier (Léonid): On a également...
M. Léonard: Le transport, est-ce qu'il rentre dans la
définition des opérations forestières?
M. Cloutier (Léonid): Là, il faudrait que je
regarde au niveau des dépenses. C'est «la coupe de bois sur pied
dans le Québec ou l'acquisition de produits forestiers en provenant
lorsque ces produits sont vendus dans le Québec». Donc, j'ai aussi
les revenus provenant de l'acquisition et la revente. Et ça va, au
niveau des dépenses... Normalement, ce sont les dépenses
raisonnables pour gagner ces revenus-là. Alors, le transport va
être compris.
M. Léonard: Compris. M. Cloutier (Léonid):
Oui. M. Léonard: C'est complexe.
M. Cloutier (Léonid): «...est égal à
l'excédent de l'ensemble de ses revenus sur l'ensemble...» Je suis
dans l'article 1178, qui donne la mécanique du calcul du revenu, et on
vient viser le transport.
M. Léonard: Est-ce qu'il y a un règlement
d'interprétation, je suppose, là-dedans, qui découle de
ça?
M. Cloutier (Léonid): Oui. Bien, on donne toute la
mécanique pour calculer le revenu qui est assujetti aux fins de la
taxe.
Crédit d'impôt remboursable pour la
formation de la main-d'oeuvre
Le Président (M. Gautrin): Ça va? Bon. Alors,
on va passer au quatorzième sujet, qui est un sujet majeur:
Crédit d'impôt remboursable pour la formation de la main-d'oeuvre.
Il y a quatre pages. Est-ce que vous voulez que je lise les quatre pages? Oui?
Non?
M. Léonard: Vous avez une belle voix, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Vraiment, vous y tenez? Bon,
alors: Crédit d'impôt remboursable pour la formation de la
main-d'oeuvre. Ça, c'est une mesure importante à
l'intérieur de ce budget.
Selon les dispositions actuelles de la loi, une activité de
formation ne peut être admissible au crédit d'impôt à
la formation lorsque le formateur est un employé de l'entreprise
à qui les services sont rendus. Cette restriction peut être
indûment contraignante dans les cas où, par exemple, les seules
personnes à pouvoir donner une formation adéquate sont des
spécialistes à l'emploi de l'entreprise.
La loi est donc modifiée pour que soient reconnues à titre
de dépenses de formation admissibles celles qui sont encourues par une
corporation ou une société admissible à l'égard
d'une activité de formation donnée par un spécialiste
à son emploi, à la condition qu'un contrat écrit
préalable soit conclu à cette fin entre un établissement
de formation admissible et l'entité dont les employés
bénéficient de la formation. Certains critères devront
être respectés afin que l'activité de formation
proposée soit admissible. Ainsi, cet employé spécialiste
ne doit pas occuper de façon habituelle la fonction de formateur ou
d'instructeur pour la corporation ou la société admissible. De
plus, l'implication de l'établissement de formation, notamment au niveau
du soutien pédagogique au formateur et à l'organisation de
l'activité de formation, devra être réelle et raisonnable
dans les circonstances.
Présentement, la Société québécoise
de développement de la main-d'oeuvre exerce un contrôle, par la
voie d'une procédure d'autorisation préalable, sur les
activités de formation qui sont données par une
société privée de formation enregistrée.
Un nouveau mécanisme de contrôle est introduit dans les cas
où une entreprise projette de réaliser une activité de
formation soit sur les lieux de travail, soit qui comporte l'utilisation de
l'un de ses employés comme professeur. Selon ce mécanisme, la
corporation admissible qui désire bénéficier du
crédit d'impôt ou la société admissible dont elle
est membre devra déposer auprès de la Société
québécoise de développement de la main-d'oeuvre une
déclaration avant le début de l'activité de formation
visée par la demande. Pour avoir droit au crédit d'impôt
à la formation, la corporation admissible doit ensuite produire, avec sa
déclaration fiscale pour l'année, une copie certifiée par
la Société québécoise de développement de la
main-d'oeuvre de cette demande. Après étude, la
Société québécoise de développement de la
main-d'oeuvre peut émettre un avis défavorable relatif à
l'activité de formation. Dans le cas où la Société
qué- bécoise de développement de la main-d'oeuvre transmet
une copie de cet avis défavorable au ministère du Revenu,
l'admissibilité au crédit d'impôt à la formation de
l'activité de formation concernée pourra être
invalidée. (17 h 30)
Selon les règles actuelles du crédit d'impôt
à la formation, l'admissibilité des salaires est limitée
de façon à correspondre à un plafond annuel de 180 heures
pour un employé donné. De plus, bien que la formation puisse
maintenant être donnée en dehors des heures habituelles de travail
de l'employé, elle est conditionnelle à ce que sa
rémunération globale pour la semaine de travail au cours de
laquelle il a assisté à un cours n'excède pas celle qui
lui aurait été versée pour une semaine normale de travail.
Afin de mieux arrimer les règles fiscales à la
réalité des entreprises, ces deux restrictions sont
supprimées.
En vertu de l'actuelle définition, une activité de
formation admissible à un cours doit se rapporter à un
employé admissible. À cet égard, la législation a
pour effet d'exclure toute dépense de formation reliée aux
actionnaires désignés d'une corporation ou aux membres
désignés d'une coopérative. Ces restrictions sont
supprimées de manière à favoriser la poursuite
d'activités de formation par un propriétaire d'une petite
entreprise dans le mesure où il est un employé de cette
entreprise.
Actuellement, l'achat d'un plan de développement de ressources
humaines (PDRH) peut donner droit au crédit d'impôt à la
formation, sous réserve de l'obtention d'un visa délivré
par la Société québécoise du développement
de la main-d'oeuvre jusqu'à concurrence de 10 000 $ par période
de trois ans.
Ce concept est remplacé par celui de «plan de
formation», qui est plus conforme à la cible visée par la
politique fiscale à la base du crédit d'impôt à la
formation. Ainsi, l'achat d'un plan de formation constituera dorénavant
une dépense de formation admissible selon les même taux de
crédit applicables aux dépenses de formation admissibles. La
limite de 10 000 $ continue de s'appliquer à l'égard de chaque
plan de formation. Toutefois, le nombre de plans^ de formation n'est plus
restreint à un par trois ans.
À cet égard, un plan de formation désigne un
document élaboré par un établissement de formation
admissible et dans lequel sont consignés, à l'égard d'une
corporation ou d'une société, l'analyse et l'identification de
ses besoins de formation, l'identification de la contribution des besoins de
formation à l'atteinte des objectifs stratégiques de la
corporation ou de la société, selon le cas, l'identification des
priorités de formation, un calendrier de réalisation des
activités de formation et le devis de chaque activité de
formation. la loi actuelle prévoit enfin que les frais de repas peuvent
constituer des dépenses de formation admissibles dans une proportion de
80 % lorsque les employés sont tenus de se déplacer pour
participer à une activité de formation. la loi prévoit par
ailleurs que les allocations pour utilisation d'une automobile ne peuvent
excéder
0,25 $ du kilomètre parcouru à cette fin. le calcul des
montants admissibles au crédit d'impôt à la formation
relative aux frais de repas et aux allocations pour l'utilisation d'une
automobile est modifié de manière à ce que ces montants
soient les mêmes que ceux admissibles en déduction à ce
titre aux fins de calculer le revenu. ainsi, la proportion des frais de repas
et de boissons admissibles au crédit d'impôt à la formation
sera ramenée de 80 % à 50 %. quant aux allocations pour
l'utilisation d'une automobile, le montant accordé par kilomètre
parcouru passe de 0,25 $ à 0,31 $.
Les articles concernés du projet de loi 112: 158, 159, 160, 161,
162, 163, 164 et 165.
Alors, si je comprends bien, on assouplit la facilité pour avoir
droit au crédit d'impôt? Est-ce que c'est bien ce que je
comprends? À la lecture, vous aviez créé un monstre et,
là, vous essayez de l'assouplir. C'est bien ça?
M. Lagacé (François): C'est-à-dire un
monstre...
Le Président (M. Gautrin): Bien, c'est une remarque
personnelle, le monstre.
M. Lagacé (François): O.K.
Le Président (M. Gautrin): Mais vous assouplissez la
possibilité... le nombre de paperasses que les gens vont devoir remplir.
C'est ça?
M. Lagacé (François): D'une part, oui.
Effectivement, ça fait l'objet d'une des modifications.
C'est-à-dire que la paperasse que les gens vont remplir... Ils devront
toujours remplir une formule qui va être envoyée à la SQDM,
mais celle-ci n'aura plus à donner son autorisation, de sorte qu'elle
pourra, par la suite, comme c'est indiqué dans le texte, envoyer un avis
défavorable si elle juge après vérification qu'elle pourra
faire selon les normes qu'elle va elle-même fixer... Elle pourra faire
des vérifications et, à ce moment-là, envoyer un avis
défavorable et puis, à ce moment-là, l'information sera
transmise au ministère du Revenu qui pourra agir en
conséquence.
Le Président (M. Gautrin): Je comprends. Est-ce qu'il y a
des commentaires?
M. Léonard: J'ai un certain nombre de questions. D'abord,
je dois dire que...
Le Président (M. Gautrin): Moi aussi, mais, enfin,
je...
M. Léonard: ...c'a l'air d'un texte, en tout cas, pas c'a
l'air, mais c'est un texte qui éclaire le fonctionnement passablement,
en particulier la définition du plan de formation. Mais, ma
première question, ça réfère au paragraphe du
milieu de la page 23, à la fin: Dans le cas où la SQDM transmet
une copie de cet avis défavorable au ministre du Revenu,
l'admissibilité au crédit d'impôt à la formation de
l'activité de formation concernée pourra être
invalidée.
Est-ce que ça ne pose pas un problème à
l'entreprise qui fait un plan de formation, qui le met en opération et
puis qui, tout à coup, se voit décerner un non placet par la SQDM
et puis qui, là, se retrouve, finalement, à devoir assumer tous
ses coûts et à ne pas avoir les 10 000 $, puis là les
crédits d'impôt ne sont plus accessibles? Est-ce que, ça,
juste la crainte que ça arrive, ça va limiter les appétits
passablement?
M. Lagacé (François): C'est des choses qui peuvent
se produire. Il s'agit, premièrement, de... Il faut bien réaliser
que ce mécanisme-là ne s'applique que dans les cas où
l'entreprise projette de réaliser une activité comme il
est dit dans le texte une activité de formation, soit sur les
lieux de travail, soit qui comporte l'utilisation de l'un de ses
employés comme professeur. Alors, dans ce contexte-là où
il y a une telle activité qui est envisagée, là, ce
processus-là va s'appliquer. Et puis, si jamais on déroge
à...
M. Léonard: Au plan.
M. Lagacé (François): C'est-à-dire qu'il ne
s'agit pas nécessairement de plan de formation, ici...
M. Léonard: ...d'un plan...
M. Lagacé (François): ...il s'agit d'un...
M. Léonard: ...d'activités.
M. Lagacé (François): C'est-à-dire qu'il
faut qu'il y ait un plan de formation, mais le plan de formation lui-même
prévoit une activité sur les lieux de travail ou l'utilisation de
l'un de ses employés comme professeur. Si jamais on déroge
à ça, ce qui... Finalement, la réalité de ça
repose entre les mains de l'entreprise qui a soumis un plan de formation. Et
puis, si elle se conforme aux termes de la loi, elle ne devrait pas...
M. Léonard: L'impression que ça donne,
actuellement, c'est que ça implique une paperasse terrible pour 10 000
$, là. Quelle est l'efficacité de ça? Il y en a eu
beaucoup de plans, de demandes? Ça fonctionne bien, comme programme? Le
ministère du Revenu est impliqué, là-dedans, ou pas
encore? Est-ce qu'il va falloir attendre la fin de l'année pour
savoir?
Le Président (M. Gautrin): Alors, oui...
M. Léonard: Parce que, jusqu'ici, les programmes de
formation de main-d'oeuvre sont inefficaces, à toutes fins pratiques,
là, 8 000 000 $ sur 300 000 000 $ de crédits alloués,
à peu près, là, qui ont été vraiment
dépensés. Ça indique l'inefficacité de ces
programmes. Il faut le constater, là. Est-ce que, actuellement, vous
avez été impliqué dans des décisions, à ce
stade-ci, ou pas encore?
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre.
M. Savoie: Bien, c'est ça, là. La question,
évidemment, ne s'adresse pas, proprement parlant, au ministère du
Revenu, puisque, évidemment, ça relève de la SQDM, et
c'est eux qui peuvent en faire une évaluation du fonctionnement. Nous,
ce qu'on a, c'est de gérer le crédit d'impôt. Normalement,
ce qui est indicatif d'un système qui ne fonctionne pas, c'est des
appels téléphoniques, des demandes de rencontres pour corriger
des modes de fonctionnement. On a eu, à ma connaissance, une
intervention au niveau du formulaire où on avait un formulaire par
personne. Et les grandes firmes, entre autres Télébec, ont pris
communication avec nous autres pour dire: Bien, écoutez, là,
nous, on donne des cours de façon constante. Regroupez donc ça
pour qu'on puisse avoir un formulaire et puis une dizaine, une quinzaine de
personnes par formulaire, là, qu'on puisse certifier. On a dit:
D'accord. On a fait les changements en conséquence. Et, à ma
connaissance, c'est la seule intervention majeure qu'on a eue au niveau
politique. Maintenant, au niveau administratif, dans la machine, on me dit
qu'il n'y a rien de majeur, que ça fonctionne bien et qu'on n'a pas de
correspondance, là, de façon anormale, dans ce
dossier-là.
Le Président (M. Gautrin): Moi, j'ai une petite... Est-ce
que vous me permettez une question? Moi, j'ai quand même une question.
Est-ce que l'affirmation du député de Labelle est exacte?
C'est-à-dire, sur les crédits de l'ordre de 350 000 000 $...
M. Léonard: Sur trois ans, oui.
Le Président (M. Gautrin): ...on en a à peu
près dépensé une dizaine de millions?
M. Savoie: Je ne le sais pas, là. Je ne pourrais pas vous
confirmer ça.
Le Président (M. Gautrin): C'est inexact? M. Savoie:
Je ne sais pas.
Le Président (M. Gautrin): Vous ne savez pas. Parce que...
(17 h 40)
M. Léonard: C'est ce qu'on me dit, moi, 8 000 000$.
Le Président (M. Gautrin): Là, vous assouplissez
considérablement, actuellement.
M. Savoie. C'est ça.
Le Président (M. Gautrin): Ça, ce n'était
pas dans le budget? Si? C'était dans le budget?
M. Savoie: Oui, oui, c'était dans le budget.
Le Président (M. Gautrin): Ah, c'est déjà
dans le budget.
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Donc, on n'a pas... Parce que,
où je suis assez satisfait, c'est qu'on va dans une voie de
l'assouplissement. Mais, déjà, vous avez encore beaucoup,
beaucoup de normes, etc.
M. Savoie: Oui, mais, nous, on suit les règles...
Le Président (M. Gautrin): Mais, vous, je comprends que,
si c'était dans le budget...
M. Savoie: ...telles que stipulées par le ministère
des Finances, puis...
Le Président (M. Gautrin): Non, non. Mais, écoutez.
Il n'y a pas de problème, M. le ministre. Si c'était
réellement à l'intérieur du budget...
M. Savoie: S'il avait marqué que les petites feuilles
seraient rosés au lieu de bleues, bien, on aurait marqué: Les
petites feuilles rosés au lieu de bleues.
Le Président (M. Gautrin): Vous auriez marqué: Les
petites feuilles seront rosés plutôt que bleues et ça
prendra aussi 50 petites...
M. Savoie: Bon, alors, s'il avait dit que, au lieu de, je ne sais
pas moi, 600 $, c'est 650 000 $, bien, on aurait marqué 650 000 $.
Alors, on n'intervient pas à ce niveau-là. Et c'est ça
qu'il faut comprendre: sur le fond, vous ne pouvez pas vous adresser ici. Vous
ne pouvez pas vous adresser chez nous parce que ce que nous faisons comme
exercice, ici, c'est que nous prenons le budget et nous le traduisons en termes
juridiques et l'introduisons dans le projet de loi.
Ceci étant dit, vous posez des questions d'ordre
général, est-ce que le système fonctionne? Bien, je vous
ai répondu du mieux de ma connaissance. Comme je vous ai dit, j'ai eu
une intervention.
M. Léonard: Bien, j'ai l'impression qu'il n'y en a pas
beaucoup qui sont rendues encore à ce jour. C'est ça.
M. Savoie: Bon. Puis, ensuite, les fonctionnaires me disent que
non, mais, là, ça...
M. Léonard: II y en a? Il y en a beaucoup?
Le Président (M. Gautrin): C'est-à-dire ce que.
.
M. Savoie: C'est-à-dire qu'au niveau... Finalement, au
ministère du Revenu, on est surtout sensible à quelque chose qui
va mal plutôt qu'à quelque chose qui va bien. Parce que, lorsque
ça va mal, ce qui s'administre mal, les gens nous écrivent et
nous appellent.
Le Président (M. Gautrin): Mais ce que vous nous
dites...
M. Savoie: Et il y a un monitoring qui se fait de façon
très serrée au niveau des appels: les types, la nature des
appels, ça nous indique là où il y a des
difficultés ou là où on doit faire des ajustements.
Exemple, si on a beaucoup d'appels, par exemple, dans un secteur. .. Et
là je ne parle pas, par exemple, de la population. Parce que la
population, lorsqu'on travaille avec la population... De façon
générale, les gens ne lisent pas la documentation; les
sociétés, beaucoup plus.
Le Président (M. Gautrin): O.K. Bien.
M. Savoie: Alors, l'échange est un peu différent,
mais on s'ajuste en conséquence et on n'a pas d'indication que...
Le Président (M. Gautrin): Mais, quand vous dites qu'il
n'y a pas de problème, c'est au niveau de faire marcher,
c'est-à-dire dans l'administration du programme.
M. Savoie: De l'administration du programme au niveau du
ministère du Revenu. Bon.
Le Président (M. Gautrin): Mais vous n'êtes pas
capables de voir si on a atteint les objectifs qu'on s'était
fixés à l'aide de ce programme-là?
M. Savoie: Bon, quant au niveau d'utilisation, il est difficile
pour nous de l'évaluer.
Le Président (M» Gautrin): Je comprends. Non,
non.
M. Savoie: On ne garde pas de statistiques là-dessus.
Le Président (M. Gautrin): C'est dans un autre
forum...
M. Léonard: J'aurai, un peu plus tard, à vous poser
des questions sur le crédit d'impôt, là, puis des relations
avec ce que ça implique au fédéral. Mais, dans ces...
Là, on a ici une espèce de dépense fiscale, parce que, un
crédit d'impôt, ça peut être considéré
comme cela et il y en a des plus percutantes. Mais, vous, est-ce que vous
êtes en mesure de dire à combien se montent les crédits
d'impôt utilisés dans cette mesure, dans ce programme
gouvernemental? Absolument pas?
M. Savoie: Non. On n'est pas capable.
M. Léonard: II n'y a aucune statistique qui existe au
ministère du Revenu là-dessus?
M. Savoie: Moi, je n'en ai pas, puis je présume que
ça n'existe pas. Je ne sais pas trop.
M. Léonard: Est-ce que c'est vrai de toutes les
dépenses fiscales que c'est difficile de les quantifier, d'en quantifier
le coût?
(Consultation)
M. Savoie: Alors, pour vous donner un exemple, là, on a un
portrait exact de ce qui s'est produit. Par exemple, pour les entreprises,
c'est que, une fois que l'année fiscale est terminée, là,
il y a des analyses qui se font. Et je pense que le dernier volume qui est
sorti, ça concerne les entreprises au Québec pour 1990, si ma
mémoire est fidèle.
M. Léonard: Ah oui?
M. Savoie: Alors, là, on a un portrait exact et
précis chez nous du fonctionnement et ce qui a été
utilisé. On est capable de faire le portrait moyen, par exemple, de tel
type de société dans telle catégorie. Un volume qui est
à peu près ça d'épais. Alors, c'est un portrait
global et complet, assez détaillé.
M. Léonard: Mais comment ça se fait que ça
prend autant de temps, par exemple, qu'on n'ait pas encore 1991, 1992, je
dirais peut-être, là... mais 1991?
M. Savoie: Bien, là, il faut voir que, pour les
sociétés, bien, les rapports d'impôt, les années
varient. Alors, il faut attendre. Finalement, pour 1990, il faut attendre
jusqu'à décembre 1990, donc, ils peuvent produire leur rapport
d'impôt en 1991...
M. Léonard: Oui.
M. Savoie: ...compilation des analyses en 1992, et ça
sort, là. Alors, tu vois, le retard n'est pas... Évidemment,
c'est un service qu'on s'offre additionnelle-ment. Ça ne veut pas dire,
par contre, que... D'une façon mensuelle, nous avons les rentrées
de fonds par catégorie. Ça, ça va.
M. Léonard: Oui.
M. Savoie: On est capable d'aller les chercher. Mais d'avoir les
portraits de cette nature-là et les fonctionnements, des choses qui
demandent soit des études, des interventions spécifiques,
où on va chercher l'information et on dresse un portrait à partir
des informations obtenues... Mais, ça, là il va falloir attendre
que les
rapports d'impôt entrent. Donc, on va avoir un portrait beaucoup
plus précis, j'imagine, à l'automne 1994.
M. Léonard: Les statistiques là-dessus, il faudrait
s'adresser au ministère de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
M. Savoie: Bien moi, j'irais voir la SQDM. M. Léonard:
SQDM?
M. Savoie: C'est ça que je ferais. Moi, si vous me parliez
de ça puis si j'avais à gratter ça un peu, c'est ça
que je ferais. J'irais voir la SQDM et j'échangerais avec la SQDM...
Le Président (M. Gautrin): D'ailleurs, avec le cadre du
projet de loi 198, vous pouvez éventuellement faire venir le directeur
qui est imputable devant...
M. Léonard: C'était un commercial, n'ajustez pas
votre appareil!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Savoie: Vous avez remarqué qu'on a indiqué que,
pour le fonctionnement du programme, il fallait que la SQDM Pétampe.
M. Léonard: L'étampe?
M. Savoie: Oui, c'est-à-dire qu'il faut se
présenter sur la SQDM. Actuellement, l'achat d'un plan de
développement de ressources humaines peut donner droit à un
crédit d'impôt à la formation sous réserve de
l'obtention d'un visa délivré par la SQDM. Alors, eux autres, il
doivent garder un registre.
Le Président (M. Gautrin): C'est bien.
M. Léonard: Maintenant, sur la question des crédits
d'impôt et de leur impact sur le fédéral, j'ai
déjà posé des questions à la ministre des Finances
là-dessus. J'avais déjà posé cette question il y a
deux ans ou trois ans ici, au ministère du Revenu, et puis on ne savait
pas trop. Est-ce qu'on a avancé dans ce dossier-là ou bien si
ça tombe entre deux chaises?
M. Savoie: Oui, c'était quoi, la question?
M. Léonard: Ah bon. Vous avez par exemple, dans la
déclaration ministérielle de la ministre des Finances, l'impact
des mesures sur les crédits à la formation, où, lorsque
l'on donne un crédit d'impôt, ce crédit d'impôt du
Québec vient en revenus ou en diminution des dépenses...
M. Savo'e: C'est ça, c'est une dépense
admissible.
M. Léonard: ...aux contribuable, ce qui a pour effet que,
finalement, une bonne partie du crédit d'impôt se retrouve dans
les coffres du fédéral.
M. Savoie: Bien, c'est-à-dire que c'est une
déduction pour Ottawa aussi, là.
M. Léonard: Oui, mais la déduction diminue
beaucoup, de sorte que le crédit d'impôt fédéral ou
la partie assumée par le fédéral diminue par le fait que
le Québec accorde un crédit d'impôt. Vous avez l'impact de
cela, je pense que c'est à la page 10 de la déclaration
ministérielle de la ministre des Finances qu'elle a faite il y a une
dizaine de jours. C'était très, très clair. Est-ce que,
sur ce plan-là, on envisage au ministère du Revenu d'ajuster la
mécanique pour que ça ne se produise pas? Je vais dire... Je
comprends que le ministre va me dire en relation avec le ministère des
Finances, mais je pense que les deux sont au dossier là-dedans. C'est
des millions.
M. Savoie: Oui, mais ça marche des deux côtés
et ça marche dans tous les programmes.
M. Léonard: Oui, ça marche, le
phénomène se produit dans les cas des crédits
d'impôt à la récherche et au développement...
M. Savoie: L'impôt fédéral...
M. Léonard: ...mais il s'applique ici. De la même
façon, un crédit d'impôt à la formation...
M. Savoie: Je veux bien, mais les crédits d'impôt
s'appliquent dans les deux sens, là. Il y a des crédits
d'impôt fédéraux qui sont traités de la même
façon au Québec et des crédits d'impôt du
Québec qui sont traités de cette façon-là à
Ottawa, et tous les crédits d'impôt sont traités comme
ça.
M. Léonard: Les crédits d'impôt
calculés au Québec s'appliquent sur l'ensemble des
dépenses de formation.
M. Savoie: Oui.
M. Léonard: Alors qu'à Ottawa ils s'appliquent sur
les dépenses de formation, moins les crédits d'impôt du
Québec.
M. Savoie: C'est ça.
M. Léonard: C'est là où ça blesse.
L'effet net, en tout cas, c'est de sauver 33 % des crédits d'impôt
fédéraux là-dedans, et c'est notre système qui est
différent de celui des autres provinces là-dessus qui fait qu'on
est pénalisé.
(Consultation)
M. Léonard: Mais je vous encourage à regarder la
partie... la déclaration ministérielle de votre collègue,
la ministre des Finances, il y a une dizaine de jours.
M. Savoie: Oui, mais c'est un avantage, ça, pour nous
autres d'être capables d'offrir ces genres de mesures là. Ces
genres de mesures, le fait qu'on soit capables de les introduire, c'est un
avantage.
M. Léonard: Oui, mais il ne faut pas se tirer dans le pied
non plus.
M. Savoie: Mais non, personne ne veut se tirer dans le pied, sauf
que, dans ce cas-ci, vous me dites: Bon, bien, le fait qu'on ait un
crédit d'impôt, ça constitue une subvention, donc on ajoute
ça à nos revenus. C'est ce que vous êtes en train de dire.
(17 h 50)
M. Léonard: C'est-à-dire qu'on ajoute ça
pour le fédéral. On déduit ce crédit d'impôt
des dépenses, en quelque sorte.
M. Savoie: C'est une dépense. En plus de ça, il y a
un ajout qui se fait en termes de subvention. Alors, vous dites qu'il y a une
partie, donc, qui se trouve imposable à Ottawa.
M. Léonard: C'est ça.
M. Savoie: C'est ça. Je vais dire oui, c'est
ça...
M. Léonard: Ce qui réduit...
M. Savoie: ...dans ce programme-là, c'est ça. Mais,
par contre, il y a des crédits d'impôt qui se donnent du
côté d'Ottawa qui ont le même impact chez nous.
M. Léonard: Non, là-dessus...
M. Savoie: Bien oui.
M. Léonard: ...ça, pas du tout...
M. Savoie: Bien oui!
M. Léonard: Pas du tout.
M. Savoie: Ce sont les mêmes dispositions des deux
côtés. Pour les crédits que le gouvernement
fédéral donne, c'est le même fonctionnement chez nous. Les
systèmes d'impôt sont identiques, à toutes fins pratiques.
Comprenez-vous?
Alors, là, ce que vous voulez soulever, si je comprends bien...
Votre raisonnement est le suivant: c'est en disant que, compte tenu du fait
qu'il y a une perte à cause du mécanisme avec Ottawa, le
système ne donne pas un bon rendement dollar par dollar parce qu'il y a
une partie qui s'en va en impôt à Ottawa. C'est ça?
M. Léonard: S'il n'y avait pas de système de
crédit d'impôt du Québec, le fédéral jouerait
à plein, mais là il vient d'être vraiment, disons,
anémié par le fait que, nous-mêmes, on embarque dans les
crédits d'impôt. Bon, en tout cas.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Léonard: On pourra régler ça d'une autre
façon. Une chose, M. le Président: là, maintenant, la
législation avait pour effet d'exclure les dépenses de formation
reliées aux actionnaires désignés ou aux membres
désignés d'une coopérative.
Le Président (M. Gautrin): C'est vrai. M.
Léonard: Ça, ça vient de sauter.
Le Président (M. Gautrin): Ça permet au patron
d'une petite entreprise d'avoir une formation s'il est employé.
M. Léonard: Oui, mais je vois aussi que les
coopératives sont visées par cela.
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Léonard: Comment ça se fait qu'au début
on n'avait pas vu une telle mesure? Parce que...
M. Savoie: Parlez de ça aux Finances.
Le Président (M. Gautrin): II y a des gens qui ne voient
pas la lumière tout le temps.
M. Léonard: En tout cas.
Le Président (M. Gautrin): Ça va, pour vous?
M. Léonard: Juste une dernière question. Un plan de
formation de 10 000 $, est-ce que cette limite est suffisante? Dans le cas
d'entreprises qui partent... Je sais, chez nous, par exemple, il y a eu une
entreprise, Stratmin, qui a fait un plan de formation. Cette formation a
duré plusieurs mois, et je suis convaincu que ça a
coûté beaucoup plus que 10 000 $. Quelle est la logique de limiter
ça à 10 000 $? Vous allez me dire que ce n'est pas vous qui la
fixez ou bien si...
M. Savoie: Bien, c'est ça. Pour ce qui est du programme de
formation de Stratmin, tel que ça été
développé...
M. Léonard: Bien, ça été correct.
Ça été un des programmes...
M. Savoie: Je suis familier avec Stratmin. Je suis familier aussi
avec le programme qui a été développé puis je suis
familier avec les opérations minières de Stratmin, comme d'autres
compagnies minières qui opèrent. À savoir si le montant
est suffisant, je sais que ça été suffisant pour Stratmin
et je sais qu'ils en ont bénéficié. M. Gauthier m'aurait
certainement avisé si ça n'avait pas fait son affaire. Il m'avise
sur tout.
Le Président (M. Gautrin): C'est 10 000 $ par
personne.
M. Léonard: Non, c'est un ensemble.
M. Brochu (André): Vous avez bien compris que, les 10 000
$, c'est pour la conception du plan uniquement.
M. Léonard: Ah bon.
M. Brochu (André): Ce ne sont pas toutes les
dépenses, là.
M. Léonard: O.K.
Le Président (M. Gautrin): Attendez un instant, là.
Moi, je n'ai pas compris ça du tout. Où est-ce que c'est,
ça?
M. Lagacé (François): Si vous regardez à la
page 25...
M. Léonard: Le plan de formation.
M. Lagacé (François): ...page 25, deuxième
paragraphe.
Le Président (M. Gautrin): Attendez un instant. On
s'excuse, mais...
M. Léonard: Oui, le premier... Effectivement... «Ce
concept est remplacé par celui de "plan de formation".»
M. Savoie: Les informations, comme je vous ai mentionné au
tout début, sont à l'effet, chez nous, que le programme ne
présente pas de difficultés en termes administratifs. Quant au
concept et aux structures, on ne peut pas répondre pour ça, chez
nous.
M. Léonard: O.K.
Le Président (M. Gautrin): O.K. C'est strictement
planifier, essentiellement...
M. Brochu (André): Exactement.
Le Président (M. Gautrin): ...le plan de formation.
M. Brochu (André): Exactement. C'est ça.
M. Savoie: Nous, tout ce qu'on fait, là, c'est
qu'on...
Le Président (M. Gautrin): O.K. Donc, la
réalisation, bien sûr, peut dépasser parce qu'elle est
fonction, bien sûr, du nombre d'employés.
M. Brochu (André): Exactement.
Le Président (M. Gautrin): D'accord. O.K. Ça
marche.
M. Savoie: Et Stratmin, comme je vous dis, vous êtes
tombé sur un morceau que je connaissais.
M. Léonard: Ah. Moi, je le connaissais parce que je sais
que ça été une opération réussie. Ça,
je peux dire ça.
M. Savoie: Ah oui, mais... M. Léonard: Oui.
M. Savoie: ...il y avait un excellent ministre des Mines
alors.
Le Président (M. Gautrin): C'est vrai. M. Savoie:
Oui.
M. Léonard: Je dirais qu'il y avait une excellente
entreprise. C'est l'a b c.
Le Président (M. Gautrin): Et un bon ministre des
Mines.
M. Léonard: Pour le reste, je n'en sais rien.
M. Savoie: Un excellent ministre des Mines. Et, n'eût
été de l'intervention...
M. Léonard: Le reste, je n'en sais rien.
M. Savoie: ...du ministre des Mines, ça n'aurait pas vu le
jour.
M. Léonard: C'est parce que, si le ministre dit ça
dans le cas où ça va bien, il faut qu'il prenne aussi la
responsabilité dans le cas où ça va mal. Et les mines ont
descendu largement depuis 1985, 1987.
Le Président (M. Gautrin): On n'est pas ici pour
débattre des mines, du secteur minier.
M. Savoie: Jamais de la vie. Jamais de la vie, ce n'est pas vrai,
ça!
M. Léonard: Ha, ha, ha!
M. Savoie: C'est absolument faux, ça!
Le Président (M. Gautrin): Écoutez, est-ce que je
peux... une intervention de la présidence? Je voudrais une intervention
de la présidence pour vous dire que vous n'êtes pas dans l'ordre
de parler du secteur minier maintenant. On discute actuellement des plans de
formation et des modifications des plans de formation. Écoutez, vous
permettez, on parle des plans de formation, actuellement. Vous réglerez
le débat des mines ensuite, tous les deux, en privé.
M. Savoie: Je voudrais que ça soit très clair... Le
Président (M. Gautrin): Oui.
M. Savoie: ...que, ça, c'est complètement faux.
D'ailleurs, la production, par exemple, que ce soit au niveau de l'or, de
l'argent, du cuivre, même au niveau de l'amiante, qui est un secteur qui
est considéré très faible, est en hausse vis-à-vis
1985. Et la production aurifère, d'une façon substantielle, on
multiplie par deux.
Le Président (M. Gautrin): Je comprends.
M. Léonard: En hausse... C'est très récent,
les hausses.
Le Président (M. Gautrin): M. le ministre et M. le
député, vous êtes hors d'ordre, compte tenu du sujet qui
est à l'étude actuellement. Je voudrais passer maintenant au 15e
sujet. Ça va? Je passe au 15e sujet: Hausse des montants minimums de la
taxe sur le capital.
Alors, il est quelle heure? Il est 17 h 55. Est-ce que vous voulez
ajourner ou bien vous pouvez me faire un petit 15e sujet rapide en cinq
minutes?
M. Léonard: Non, il y a des questions là-dessus,
parce qu'il y a des impacts.
Le Président (M. Gautrin): II y a des questions
là-dessus?
M. Filion: II y a beaucoup de questions, et on va couper le sujet
en deux, alors.
Le Président (M. Gautrin): Bon, est-ce que vous voulez
ajourner, compte tenu de l'heure tardive, et on reprendrait?
Alors, on va ajourner jusqu'à...
M. Savoie: On pourrait faire la lecture pour que ça soit
fait.
Le Président (M. Gautrin): Oui, oui, ça serait
fait. Vous voulez que je la fasse?
M. Savoie: Oui, oui. Il nous reste quatre minutes.
Le Président (M. Gautrin): Oui, oui, ça je le sais.
Vous voulez que je fasse la lecture ou...
M. Savoie: Oui, oui.
M. Filion: Allez-y, M. le Président, si vous voulez
Lire.
Le Président (M. Gautrin): Non, non, je ne tiens pas
particulièrement à lire. Si vous voulez me dispenser de la
lecture, moi je pourrais m'en dispenser avec plaisir.
M. Savoie: Non, non, on aime ça, la lecture, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Bon, alors, on va
prendre...
M. Léonard: Je pense que le ministre peut faire des farces
là-dessus mais, effectivement, je trouve que les notes sont très
bien faites.
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Léonard: C'est un compliment qui s'adresse à ses
fonctionnaires.
Le Président (M. Gautrin): Écoutez,
là...
M. Savoie: C'est bien évident, à l'ensemble de
l'équipe.
Le Président (M. Gautrin): Je vous remercie. Alors, vous
voulez... Mais, sérieusement, je pense que, si on est pour
débattre le 15e sujet, on est mieux de le lire aussi en même
temps.
M. Léonard: O.K.
Le Président (M. Gautrin): Alors, on ajourne, 20 heures,
salle Louis-Hippolyte-LaFontaine.
(Suspension de la séance à 17 h 58)
(Reprise à 20 h 7)
Hausse des montants minimums de la taxe sur le
capital
Le Président (M. Gautrin): Le 15e sujet: Hausse des
montants minimums de la taxe sur le capital. Une corporation doit, en
règle générale, payer une taxe sur le capital égale
à 0,56 % de son capital versé.
Actuellement, le montant minimum de la taxe sur le capital qu'une
corporation, autre qu'une corporation exonérée, doit payer pour
une année d'imposition ne peut être inférieur à 125
$ ou, dans le cas d'une corporation agricole ou d'une corporation dont les
activités consistent principalement à exploiter une entreprise de
pêche, à 62,50 $. Par ailleurs, le montant minimum de taxe sur le
capital qu'une corporation d'assurance, qui exerce son entreprise au
Québec, doit payer pour une période de 12 mois est de 100 $, 250
$ ou 300 $, selon le type de risques qu'elle couvre.
La Loi sur les impôts est modifiée de manière
à ajuster à la hausse ces montants, qui n'ont pas
été modifiés depuis 1979. Alors, on parle des articles
191, 192, 199, 200 et 202.
J'imagine qu'on sait de quoi il en retourne là? Alors, qui veut
intervenir?
M. Filion: Rapidement, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Oui, très
rapidement.
M. Filion: L'augmentation, là, on parle d'une
augmentation, mais on ne dit pas combien.
Le Président (M. Gautrin): Bien, c'est ce que j'ai
posé comme question. Le ministre va nous répondre.
M. Savoie: oui, bien, avant c'était 0,56 %, puis
là, en fait, on dit que ça ne peut pas être
inférieur à 125 $. on introduit le minimum de 125 $.
M. Filion: Oui, mais on dit qu'on a augmenté le minimum.
m. savoie: oui, c'est ça. c'est doublé. 0,56 %. M. Filion:
mais la taxe minimum était de 125 $.
M. Savoie: C'est ça, «ne peut être
inférieur à 125 $». Ça fait que...
M. Filion: Est-ce qu'on a augmenté le minimum de 125 $?
C'est là ma question.
M. Savoie: On l'a doublé. M. Filion: II est
doublé? M. Savoie: Doublé.
Le Président (M. Gautrin): Oui, doublé. Si vous
regardez à la page 429 du document II.
M. Filion: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Le 15e sujet,
couvert.
Abolition de la déduction
générale pour emploi
Le 16e sujet: Abolition de la déduction générale
pour emploi. Actuellement, la loi permet à un salarié de
déduire, dans le calcul de son revenu, le moindre de 6 % de ce revenu et
de 750 $, sauf les députés. La loi est modifiée afin
d'abolir, à compter de l'année d'imposition 1993, cette
déduction générale pour emploi.
Par ailleurs, afin que les membres de l'Assemblée nationale, de
la Chambre des communes et du Sénat contribuent au même effort
fiscal demandé aux salariés qui ont à subir l'abolition de
la déduction générale pour emploi, des nouvelles
règles sont introduites dans la loi pour faire en sorte que la partie de
la rémunération de ces membres qui est exempte d'impôt soit
réduite d'un montant égal au moindre de 6 % de leur revenu
d'emploi à ce titre et de 750 $. Une règle semblable est
également introduite à l'égard des dépenses
déductibles des travailleurs à commissions. Enfin, une nouvelle
déduction est introduite dans la loi de façon que le montant
maximal de l'ensemble de ces réductions ne puisse excéder 750 $.
Ces articles couvrent dans le projet de loi 112... les articles 4, 13, 14, 19,
20, 22, 37 et 38.
Des commentaires? Alors, les députés étant
fortement touchés, on accepte ça. C'est ça? Merci. (20 h
10)
M. Filion: M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Oui.
M. Filion: C'est simplement une question au niveau de l'impact.
478 000 000 $, ça demeure toujours conservateur comme impact de retour
de recouvrement de deniers publics? Avez-vous une idée
là-dessus?
(Consultation)
M. Savoie: C'est ça, hein?
M. Filion: ...les Finances, je comprends...
Le Président (M. Gautrin): C'est les Finances qui
contrôlent ça. D'accord?
Le 17e sujet. Vous êtes prêts?
M. Filion: Oui.
Transformation en crédit d'impôt
non remboursable des déductions pour
cotisations à
l'assurance-chômage,
au Régime de rentes du Québec
et à un régime équivalent
Le Président (M. Gautrin): Transformation en crédit
d'impôt non remboursable des déductions pour cotisations à
l'assurance-chômage, au Régime de rentes du Québec et
à un régime équivalent. Est-ce que j'ai besoin de le lire,
parce que, ça, c'est assez limpide,
non? Vous voulez que je le lise? Bon. Merci.
Afin d'accroître la progressivité du régime fiscal
québécois, les déductions pour cotisations
d'employé à l'assurance-chômage et pour cotisations
d'employé et de travailleur autonome au Régime de rentes du
Québec et à un régime équivalent sont
transformées en un crédit d'impôt non remboursable
égal à 20 % du montant de ces cotisations. Toutefois, ces
déductions sont maintenues selon les dispositions actuelles aux fins,
notamment, de déterminer les montants de la réduction
d'impôt à l'égard des familles, du crédit
d'impôt remboursable pour taxe de vente du Québec et du
remboursement d'impôts fonciers. Les articles concernés du projet
de loi 112: 21, 30, 34, 40, 72, 73, 74, 76, 78, 80, 85, 92, 93, 128, 246 et
248. Questions.
M. Filion: Question, M. le Président. Le
Président (M. Gautrin): Oui.
M. Filion: Le fait que l'on convertisse en crédit
d'impôt la déduction pour F assurance-chômage et pour le
Régime de rentes du Québec, aux fins du calcul du revenu
gagné, aux fins du REER, est-ce que la conversion vient jouer à
ce niveau-là?
Une voix: Oui, on n'en tient pas compte. Je veux dire, en ce sens
que...
Le Président (M. Gautrin): Chère madame, vous
êtes tellement belle, mais pouvez-vous vous nommer, de manière
qu'on puisse savoir qui se cache derrière vos beaux yeux?
Mme Doyon (Marie): Marie Doyon, ministère du Revenu. Au
niveau du REER, c'est ça, ça ne viendra plus diminuer le
revenu.
(Consultation)
Le Président (M. Gautrin): Allez-y, madame. Ne vous
laissez pas influencer.
Mme Doyon (Marie): Au départ, de toute façon, au
niveau des contributions au REER, c'est fonction, justement, de la contribution
qu'on peut faire au fédéral. Puis au fédéral,
déjà, on ne tient pas compte des crédits d'impôt.
Les déductions pour F assurance-chômage ont été
transformées en crédits d'impôt fédéral
depuis 1988.
M. Filion: C'est ça, mais, au Québec, on en tenait
compte?
Mme Doyon (Marie): Non. Bien, c'est ça. La contribution au
REER est fonction du revenu gagné, calculée selon les
règles du fédéral.
M. Filion: O. K.
Le Président (M. Gautrin): Ça va pour vous? M.
Filion: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Alors, nous passons...
Bien, on a fini le 17e sujet.
Transformation de la déduction pour
dons en crédit d'impôt non
remboursable
à l'égard d'un particulier
Nous allons au 18e sujet: Transformation de la déduction pour
dons en crédit d'impôt non remboursable à l'égard
d'un particulier. Toujours le même objectif. Afin d'accroître
l'équité du régime fiscal québécois, la
déduction pour dons accordée à un particulier est
transformée en un crédit d'impôt non remboursable
égal à 20 % du montant des dons faits par le particulier. Ceci
couvre les articles suivants du projet de loi 112: 23, 25, 34, 39, 40, 42, 43,
44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 67, 76, 78, 79, 92, 93, 95, 122, 123, 124,
125, 126, 128, 130, 143, 153 et 183. Questions?
M. Filion: Oui, M. le Président. Le Président
(M. Gautrin): Oui.
M. Filion: Le crédit d'impôt pour dons, il va
être reportable même s'il n'est pas remboursable?
Mme Doyon (Marie): Oui, bien, il est reportable en ce sens
que...
Le Président (M. Gautrin): Madame. Mme Doyon (Marie):
Marie Doyon.
Le Président (M. Gautrin): Non, non, mais... C'est
toujours un plaisir de vous regarder.
Mme Doyon (Marie): II est reportable en ce sens qu'on n'est pas
obligé de le déduire dans la première année
où on fait le don. On a cinq ans pour le déduire.
M. Filion: C'est ça. On avait la règle de report de
cinq ans...
Mme Doyon (Marie): C'est ça.
M. Filion:... pour la déduction, qui est la même
pour le crédit.
Mme Doyon (Marie): C'est ça, puis, ça, c'est
maintenu.
M. Filion: C'est maintenu? Mme Doyon (Marie): Oui.
Le Président (M. Gautrin): Ça va pour vous? M.
Filion: Ça va, M. le Président.
Ajustement aux règles relatives
à
la déduction de certains crédits
d'impôt
par un particulier qui est un failli
Le Président (M. Gautrin): Merci. Le 19e sujet: Ajustement
aux règles relatives à la déduction de certains
crédits d'impôt par un particulier qui est un failli. Alors, je
vous rappelle, la loi prévoit que l'année d'imposition en cours
d'une personne qui devient un failli est réputée se terminer la
veille de la date de la faillite et qu'une nouvelle année d'imposition
est réputée commencer à la date de la faillite. Ainsi, un
particulier qui fait faillite a deux années d'imposition dans la
même année civile et, par conséquent, peut déduire,
dans cette même année civile, deux fois le montant de certains
crédits d'impôt: une première fois dans le calcul de son
impôt à payer pour son année d'imposition qui
précède la date de la faillite et une deuxième fois dans
le calcul de son impôt à payer pour son année d'imposition
qui commence à cette date.
La loi est modifiée de manière qu'un tel particulier ne
puisse déduire, dans chacune de ces années d'imposition, que la
partie des crédits d'impôt qu'il est raisonnable de
considérer comme attribuable à chacune de ces années
d'imposition. Ceci couvre l'article 81 du projet de loi.
Commentaires? C'est limpide?
M. Filion: Non, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Petit commentaire. M. le
député de Montmorency.
M. Filion: Oui. C'est qu'on termine en disant «que la
partie des crédits d'impôt qu'il est raisonnable de
considérer comme attribuable à chacune de ces années
d'imposition». C'est que j'ai une année d'imposition, c'est que
j'ai un failli dans une année qui vient me diviser mon année
d'imposition, une année civile, là, c'est...
Mme Doyon (Marie): Bien, c'est deux années d'imposition
dans une même année civile lorsqu'il y a une faillite. Admettons,
si la faillite a lieu le 30 mars, on va dire, il y a une année
d'imposition du 1er janvier au 30 mars, d'accord, une année d'imposition
réputée, puis il y a une seconde année d'imposition qui
débute après jusqu'au 31 décembre. Donc, la partie qui est
attribuable selon le nombre de jours de la première année
d'imposition, il va y avoir un prorata qui va être fait.
Le Président (M. Gautrin): Merci, Me Doyon. M. Filion:
J'avais compris que c'était un prorata en fonction du nombre de mois
avant la faillite et après la faillite. J'essayais de voir. C'est parce
que vous parlez de deux années d'imposition et, là, je
commençais à confondre.
Mme Doyon (Marie): Oui, c'est parce que la loi prévoit
qu'il y a deux années d'imposition lors d'une faillite.
M. Filion: C'est-à-dire, il y a deux déclarations
d'impôt à produire dans une même année
d'imposition.
Mme Doyon (Marie): Oui, c'est bien ça
M. Filion: En tout cas, je comprends. Ça va, M. le
Président.
Compensation pour maintenir les seuils d'imposition
nulle
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le... Alors, nous
passons maintenant au 20e tableau: Compensation pour maintenir les seuils
d'imposition nulle. Afin de tenir compte, d'une part, de la transformation des
déductions pour cotisations à l'assurance-chômage, qu'on
vient de voir, et à un régime de rentes en un crédit
d'impôt non remboursable et, d'autre part, de l'abolition de la
déduction générale pour emploi, les montants se rapportant
à la réduction d'impôt à l'égard des
familles, de même que les montants des déductions additionnelles
visant à refléter le seuil d'imposition nulle applicable à
une personne qui a droit au crédit d'impôt remboursable pour taxe
de vente du Québec et au remboursement d'impôts fonciers, sont
augmentés dès l'année d'imposition 1993. Toutefois, ces
montants ne seront pas indexés pour l'année d'imposition 1994. 11
s'agit des articles 86, 87, 88, 168, 169, 231 et 232 du projet de loi.
M. Filion: Us sont augmentés de combien, M. le
Président?
Le Président (M. Gautrin): Je demande: Qui veut
répondre à cette question? Me Doyon? Vous avez compris la
question du député?
Mme Doyon (Marie): Oui, oui, oui.
Le Président (M. Gautrin): Parce que la réponse se
trouve dans votre grand cahier, hein.
Mme Doyon (Marie): C'est bien ça.
Le Président (M. Gautrin): 163, la page. Je peux donner la
réponse si vous ne la trouvez pas. C'est marqué 970 $. La page
163, dans le tome I.
(Consultation)
Le Président (M. Gautrin): Ça va? Me Doyon.
Mme Doyon (Marie): C'est à la page 38 du budget, il y a un
tableau, d'accord, puis on voit la bonification apportée par le budget
dépendamment de la situation fiscale du particulier. Elle peut
être de 190 $, 170 $ ou 185 $, l'augmentation.
Le Président (M. Gautrin): Ça, c'est
l'augmentation, mais le montant global est donné dans l'article 86 que
vous...
M. Filion: Ça, c'est le montant augmenté, M. le
Président.
Le Président (M. Gautrin): Oui, ça, c'est le
montant augmenté.
M. Filion: En pourcentage...
Le Président (M. Gautrin): C'est-à-dire, le montant
qui est vraiment à payer est donné dans l'article 86. Non, c'est
correct, ça marche. Ne vous gênez pas. On se comprend.
M. Filion: C'est le pourcentage d'augmentation. C'est quand
même une bonne augmentation.
Mme Doyon (Marie): Pardon?
M. Filion: C'est combien? 185 $, vous avez dit?
Mme Doyon (Marie): Non, ça, c'était la bonification
qui est apportée par le budget.
M. Filion: O.K.
Mme Doyon (Marie): Mais le montant est de 970 $, de 530 $ ou de
225 $ dépendamment, justement, de la situation fiscale, si c'est un
particulier qui est marié avec ou sans enfant, ainsi de suite.
M. Filion: O.K.
(20 h 20)
Le Président (M. Gautrin): On favorise toujours...
Ça va? Merci.
Impôt minimum de remplacement le 21e sujet: impôt
minimum de remplacement. le taux de l'impôt minimum de remplacement, qui
est actuellement à 16 %, est augmenté à 20 %.
Par ailleurs, afin de s'assurer que les contribuables à revenus
élevés aient à contribuer au financement des
dépenses publiques en fonction de leur capacité de payer, la loi
est modifiée de façon à ce que les déductions qui
sont considérées comme des investissements stratégiques
pour l'économie québécoise cessent d'augmenter l'exemption
de base d'un particulier servant à déterminer son impôt
minimum de remplacement.
M. Filion: L'impôt minimum de remplacement, est-ce que
c'est une mesure d'harmonisation avec le fédéral?
Le Président (M. Gautrin): On couvre les articles 89 et
90.
Mme Doyon (Marie): L'impôt minimum de remplacement, oui,
mais l'augmentation du taux...
Le Président (M. Gautrin): Me Doyon, allez-y.
Mme Doyon (Marie): L'impôt minimum de remplacement, c'est
une mesure d'harmonisation, oui, avec le fédéral, mais pas
l'augmentation du taux. C'est propre au Québec.
M. Filion: le taux au fédéral est à combien?
Mme Doyon (Marie): je crois qu'il est à 17 %.
M. Filion: 17 %, c'est ça. il y a toujours la
mécanique de report de l'impôt minimum de remplacement qui est
en...
Mme Doyon (Marie): Oui, ça, c'est maintenu. C'est juste le
taux qui a changé.
M. Filion: C'est beau.
Ajustements aux règles relatives au
régime d'épargne-actions
Le Président (M. Gautrin): Merci. Le 22e sujet, c'est un
peu long, je vais le lire quand même: Ajustements aux règles
relatives au régime d'épargne-actions. Selon la loi actuelle, les
corporations dont l'actif est inférieur à 2 500 000 000 $
peuvent, de façon générale, émettre des actions
admissibles au régime d'épargne-actions et celles dont l'actif
est inférieur à 1 000 000 000 $, émettre des titres
convertibles admissibles au REA. De plus, un particulier, un groupe
d'investissement ou un fonds d'investissement qui acquiert une action
admissible d'une corporation dont l'actif est inférieur à 250 000
000 $ et qui se qualifie à titre de corporation en croissance
bénéficie d'un taux de déduction de 100 % à
l'égard d'une telle action. Ça, c'est la situation actuelle. afin
de limiter les avantages fiscaux reliés au rea aux investissements dans
les corporations qui en ont le plus besoin, la loi est modifiée de
façon à ce que les actions et les titres convertibles émis
par des corporations dont l'actif est de 250 000 000 $ ou plus ne soient plus
admissibles au rea. ainsi, le taux de déduction de 100 % s'appliquera
à l'égard d'une action admissible émise par une
corporation en croissance, le taux de déduction de 75 %, à
l'égard d'une action émise par une
corporation dont l'actif est inférieur à 250 000 000 $ et
le taux de 50 %, à l'égard d'un titre convertible admissible
émis par une corporation ayant un tel actif. Ça, c'est en premier
lieu.
En deuxième lieu, la loi est modifiée pour faire en sorte
que les actions émises par une corporation après le 30 juin 1993
sous le régime d'une dispense de prospectus obtenue avant le 21 mai 1993
en vertu des paragraphes 2°, 3° ou 5e du premier
alinéa de l'article 52 de la Loi sur les valeurs mobilières ne
soient admissibles au REA que si la corporation obtient une Décision
Anticipée favorable du ministère du Revenu avant le 1er juillet
1993, ou après le 30 juin 1993 lorsque l'action a été
émise au plus tôt à la date à laquelle la
Décision Anticipée a été rendue, quant au respect
des objectifs du REA et à l'effet que la corporation aurait
été une corporation admissible à la date de la demande de
Décision Anticipée si elle avait obtenu sa dispense de prospectus
à cette dernière date. Donc, ça, c'est pour la dispense de
prospectus.
En troisième lieu, donc troisième point, la loi est
modifiée afin que la déduction accordée, pour les
années d'imposition 1991 à 1993, à l'égard de
l'acquisition de titres convertibles admissibles, soit également
applicable pour l'année d'imposition 1994 lorsque le titre est
émis par une corporation dont l'actif est inférieur à 250
000 000 $.
En dernier lieu, donc quatrième point, la loi est modifiée
afin de supprimer l'exigence relative à l'obtention d'une
Décision Anticipée favorable du ministère du Revenu dans
le cas où un fonds d'investissement REA acquiert une action admissible
dans le cadre d'un placement privé. Ceci couvre, M. le Président
pas M. le Président, c'est moi-même...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Gautrin): ...couvre, dans le projet de
loi 112, les articles 97, 98, 99, 100, 101, 102, 103, 104, 105, 107, 108, 109,
110, 111, 113, 114 et 175. Donc, il s'agit de quatre points qui viennent
modifier notre régime REA. M. le député de
Montmorency.
M. Filion: Vous êtes vraiment convaincant, M. le
Président, on n'a pas de commentaires.
Report prospectif de pertes
Le Président (M. Gautrin): Merci. Le 23e sujet: Report
prospectif de pertes. La législation actuelle ne prévoit pas le
calcul d'un intérêt payable par un contribuable, lorsque ce
dernier a un solde d'impôt à payer pour une année
d'imposition et que ce solde est modifié suite au report prospectif
d'une perte. Par ailleurs, la loi permet de déterminer à quel
moment un montant d'impôt payé en trop par un contribuable, suite
au report prospectif d'une perte autre qu'une perte en capital, est
réput^ avoir été versé au ministre du Revenu aux
fins de calculer l'intérêt payable au contribuable sur le montant
du remboursement. Ça va? Vous avez compris?
La loi est modifiée, d'une part, afin de prévoir le calcul
d'un intérêt payable par un contribuable sur un solde
d'impôt à payer qui est modifié suite au report prospectif
d'une perte et, d'autre part, afin d'étendre à toutes les pertes
pouvant faire l'objet d'un report prospectif la règle portant sur le
calcul d'un intérêt à payer au contribuable sur le montant
d'un remboursement d'impôt faisant suite à un tel report.
De plus, la loi est modifiée afin que, dans le cas où un
contribuable omet de produire sa déclaration fiscale dans les
délais prévus par la loi, l'impôt impayé du
contribuable soit, aux fins de calculer la pénalité à
payer, déterminé sans tenir compte du report prospectif d'une
perte. Ce sujet couvre les articles 173, 174 et 181 du projet de loi 112.
M. le député de Montmorency, quelques commentaires?
M. Filion: La pénalité pour production tardive, ce
n'était pas déjà prévu, ça, que ça ne
tenait pas compte d'un report prospectif de pertes?
Le Président (M. Gautrin): Me Doyon.
Mme Doyon (Marie): C'était prévu, mais pas à
l'égard de toutes les pertes. C'était limité aux pertes en
capital.
M. Filion: Ah oui?
Mme Doyon (Marie): Là, ça va être
étendu à tous les types de pertes, les pertes autres qu'en
capital: les pertes de placements admissibles...
M. Filion: Agricole... etc.
Mme Doyon (Marie): Oui.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? Bon. Ça
va?
M. Filion: Deux secondes, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Excusez-moi.
M. Filion: Ça va.
Communication de renseignements au ministre des
Finances
Le Président (M. Gautrin): Merci. Alors, nous continuons.
Le 24e sujet: Communication de renseignements au ministre des Finances.
Actuellement, les fonctionnaires du ministère du Revenu ne sont pas
autorisés, en vertu de la Loi sur le ministère du Revenu,
à communiquer au ministre des Finances des renseignements obtenus dans
l'application d'une loi fiscale. C'est la situation actuelle.
Comme cette situation rend parfois difficile l'évaluation et la
formulation, par le ministre des Finances, de modifications affectant les
régimes d'imposition et de taxation, la Loi sur le ministère du
Revenu est modifiée de manière à permettre aux
fonctionnaires de ce ministère de communiquer au ministre des Finances
des renseignements obtenus dans l'application d'une loi fiscale, mais
uniquement aux fins d'évaluation et de formulation de la politique
fiscale du gouvernement. J'imagine que ce n'est pas nominal. C'est bien
ça que vous voulez dire?
M. Savoie: C'est ca.
Le Président (M. Gautrin): Bon. Ça touche l'article
212 du projet de loi, que vous trouvez dans le tome II.
M. Savoie: Qui est modifié par...
Le Président (M. Gautrin): Vous avez un petit
papillon?
M. Savoie: C'est ça, oui. On va les présenter
à la fin.
M. Filion: Mais c'était quoi qui bloquait, actuellement?
Vous ne pouviez communiquer rien du tout?
M. Savoie: On avait des problèmes avec la CAI, la
Commission d'accès à l'information.
M. Filion: Ah oui! Mais, eux, ils y allaient complètement
sur des hypothèses à ce moment-là? Ils n'avaient aucune
information du ministère pour établir leur politique fiscale? Ils
devaient prendre l'information...
M. Savoie: Non, non, ils avaient de l'information. On
transmettait de l'information sur les totaux. Maintenant, ils en veulent un
petit peu plus sur les provenances, et on va leur indiquer ça, on va
leur donner cette information-là.
M. Filion: Sans toucher à l'information nominative.
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Filion: C'est bien, M. le Président.
Exemption d'impôt et de taxes
à la consommation pour l'établissement
d'Oujé-Bougoumou
Le Président (M. Gautrin): Merci. Le 25e sujet, il s'agit
de l'établissement d'Oujé-Gougounou.
Une voix: Bougamou.
Une voix: Oujé-Bougoumou.
Le Président (M. Gautrin): Oujé-Bougounou.
Pardon?
M. Savoie: Le deuxième mot se prononce Bougamou.
Le Président (M. Gautrin): Alors, j'ai fait une erreur et
je m'excuse. Alors, exemption d'impôt et de taxes à la
consommation pour l'établissement d'Oujé-Ougounou...
Une voix: Bougamou. (20 h 30)
Le Président (M. Gautrin): Bougamou. Merci. La Loi sur le
ministère du Revenu est modifiée afin de permettre au
gouvernement de faire des règlements ayant pour effet, d'une part,
d'exempter un Indien ou une personne d'ascendance indienne du paiement de
l'impôt sur le revenu, à l'égard du revenu gagné sur
l'établissement d'Oujé-Bougoumou, et des taxes à la
consommation et, d'autre part, d'exempter la Société de
développement d'Oujé-Bougoumou et la Oujé-Bougoumou Eenuch
Association du paiement des taxes à la consommation. C'est l'article 213
du projet de loi.
M. le ministre, vous voulez peut-être faire quelques
commentaires?
M. Savoie: C'est parce que ce n'est pas encore officiellement une
réserve. Compte tenu du fait que ce n'est pas encore officiellement une
réserve, ce qu'on fait, c'est qu'on leur donne le même statut
qu'une réserve, pour les fins d'administration, parce qu'ils sont en
train de construire tout ça. Les terres sont identifiées et c'est
en construction, c'est en voie de réalisation.
Le Président (M. Gautrin): C'est bien.
M. Filion: Comment vous faites pour juger que ça ressemble
à une réserve, même si ça n'en est pas une? C'est
quoi, vos critères? Avez-vous des critères pour
déterminer...
M. Savoie: On leur donne les mêmes droits... M. Filion:
.. .que c'est une réserve réputée?
M. Savoie: Oui, c'est ça. C'est ce qu'on fait dans les
faits, en attendant que ça devienne une réserve en bonne et due
forme.
M. Filion: Oui, mais qui détermine ça, ces
réserves-là?
M. Savoie: Pardon?
M. Filion:- Qui détermine ça, une réserve
autochtone?
M. Savoie: C'est le fédéral qui détermine
les terres des réserves.
M. Filion: Mais comment se fait-il qu'elles n'aient jamais
été déterminées?
M. Savoie: C'est parce que c'est une nouvelle... Dans l'entente
de la Baie James, il avait été prévu qu'une nouvelle
réserve serait créée à une date ultérieure
pour régler le problème des Oujé-Bougoumou. À ce
moment-là, lors de la réalisation de cet engagement qui
était prévu dans l'entente de la Baie James, le gouvernement
fédéral va reconnaître le territoire qui a
été réservé, mis de côté par eux, en
vertu de l'entente. Ils ont des terres de catégorie IA, IB et II.
À partir de ce mécanisme-là, ils vont être reconnus
comme réserve, dans le processus normal, et ça va prendre un peu
de temps. Actuellement, ils ont déjà des déductions en
vertu des lois fédérales. Nous autres, on tardait un peu. On
disait: Non, bien, là, vous n'êtes pas encore reconnus
officiellement comme réserve. Et finalement, après avoir
échangé avec le Grand Conseil des Cris et le gouvernement
fédéral, il a été décidé de le leur
accorder spécifiquement, afin qu'ils puissent procéder à
la construction de la réserve sans payer les taxes lors de l'achat
d'équipement.
M. Filion: Et il y a harmonisation avec le fédéral
au niveau du traitement.
M. Savoie: C'est ça. On suit exactement le
fédéral là-dedans.
M. Filion: Est-ce qu'il y en a beaucoup d'exceptions comme
ça qui ne sont pas des réserves? Outre celle-là?
Le Président (M. Gautrin): Oujé-Bougoumou.
M. Savoie: Oujé-Bougoumou, c'est la seule que je
connais.
M. Filion: Oujé-Bougoumou, c'est la seule?
M. Savoie: C'est la seule que je connais. Parce que les autres,
même s'il n'y a pas de réserve... on prend, par exemple, à
Gaspé, les Micmacs à Maria, les Micmacs à Gaspé,
Oka, ce sont tout simplement des petits lopins de terre qui sont des terres
fédérales, qui sont donc des terres indiennes, au sens de la Loi
sur les Indiens, et, en conséquence, ils en jouissent, mais ça ne
fait pas partie d'une réserve.
M. Filion: Ça vise combien d'autochtones, une exemption
comme ça?
M. Savoie: Ça vise à peu près...
Oujé-Bougoumou, ils sont à peu près 900, je crois. Enfin,
ils étaient 600, et >e pense... C'est censé desservir 900
personnes, en tout cas.
Le Président (M. Gautrin): De toute façon, c'est
intéressant.
M. Savoie: Oui, c'est ça. C'est parce qu'il y en a
plusieurs qui continuent de demeurer à Chibougamau ou bien le long du
lac Doré.
M. Filion: O.K.
Aide fiscale à l'exploration minière au
Québec
Le Président (M. Gautrin): Ça va. Le 26e sujet, un
des préférés du ministre: Aide fiscale à
l'exploration minière au Québec.
M. Savoie: Ça maintient tout simplement la
déduction pour les actions accréditives pour 1994-1995 à
175 % et à 125 %.
M. Filion: Est-ce que ça aide vraiment au
développement, au moment où on se parle, ou bien si c'est
arrêté?
M. Savoie: C'est-à-dire qu'actuellement c'est à la
hausse, à cause du prix de l'or. C'est le prix de l'or qui est
déterminant. Alors, depuis deux ans, le prix de l'or était de 320
$, 370 $. Là, il est à la hausse. La fourchette est de 370 $, 390
$. Si le prix de l'or passe pardessus 400 $, ça va redécoller.
Ça va jouer. Maintenant, l'incitatif, évidemment, pour les gens
à revenu moyen, n'est plus là comme il l'était en 1985,
parce qu'en 1985 c'était quelque chose de nouveau. Ça avait
beaucoup de sex-appeal. Là, les gens en ont acheté et ils se sont
brûlés. Là, ils constatent que c'est une affaire pour des
gens qui ont vraiment de l'argent, des gens qui peuvent perdre de l'argent.
M. Filion: L'incitatif fiscal est plus... L'incitatif fiscal a
créé aussi une espèce d'augmentation de prix
faramineuse...
M. Savoie: C'est ça. C'est exactement ce qui s'est
produit.
M. Filion: ...au niveau de l'exploration, et les gens ne sont
même plus capables de rentabiliser ou ils ne prennent plus le risque
d'investir pour voir si, effectivement, ils vont trouver des minerais.
M. Savoie: C'est ça. En 1986-1987, ça a
monté à 500 000 000$, 600 000 000$ au Québec.
C'était la folie furieuse. Alors, ce qui coûtait normalement 30 $
à faire en coûtait 90 $.
M. Filion: D'ailleurs, comme tout le système du
régime d'épargne-actions, on vendait Faction quatre, cinq fois le
prix que ça valait parce qu'il y avait une déduction
fiscale...
M. Savoie: C'est vrai.
M. Filion: ...et ça a provoqué ce que ça a
provoqué.
M. Savoie: Quand ça a retiré, ça s'est
effondré.
Nouvelle cotisation des particuliers au Fonds des
services de santé du Québec
Le Président (M. Gautrin): Bon. Ça va. Merci. Bon.
Je passe maintenant au financement du Fonds des services de santé du
Québec, le 27e sujet. Seuls les employeurs, actuellement, sont
sollicités afin de financer le Fonds des services de santé du
Québec, et ce, par le biais d'une cotisation basée sur la masse
salariale versée à leurs employés. Ainsi, pour pourvoir de
façon additionnelle à ce financement, une nouvelle cotisation est
introduite. Alors, on va comprendre comment est faite cette nouvelle
cotisation.
Cette nouvelle cotisation sera exigée des particuliers qui
résident au Québec le dernier jour de l'année et sera
calculée sur leur revenu total pour l'année. Ça va?
À cet égard, le revenu total d'un particulier pour une
année correspondra à l'excédent du total de la plupart des
montants (autres que les salaires déjà assujettis à la
cotisation de l'employeur) inclus dans le calcul de son revenu pour
l'année selon la Loi sur les impôts, sur certaines
déductions permises dans ce calcul. Vous voyez, là, on touche les
non-salariés qui ont commencé à contribuer au Fonds des
services de santé.
Ainsi, seront notamment inclus dans ce revenu les revenus provenant
d'une entreprise ou de biens (tels les revenus de location,
d'intérêts ou de dividendes non majorés), les gains en
capital imposables nets, les allocations de retraite, les montants reçus
de régimes de revenu différé, les rentes, les bourses
d'études et les subventions de recherche.
Certaines sociétés, qui sont acquises après le 14
mai 1992 mais, habituellement, au plus tard le 31 décembre 1993...
Excusez-moi, j'ai un petit... On a sauté la page... Je m'excuse.
Ça n'a aucun sens, ce que j'ai dit.
En seront toutefois exclus, notamment, les pensions alimentaires
exclusions reçues, le recouvrement d'une déduction IfcEA
ou du régime d'épargne parts permanentes des caisses, les
indemnités d'accident du travail, les paiements d'assistance sociale et
les suppléments ou allocations aux conjoints reçus en vertu de la
Loi sur la sécurité de la vieillesse.
Les montants qui pourront être déduits dans le calcul de ce
revenu sont, notamment, les pertes d'entreprise ou de biens, les pertes
admissibles à l'égard d'un placement dans une entreprise, les
pensions alimentaires payées et certains montants antérieurement
versés en trop au particulier et remboursés par celui-ci dans
l'année.
Tel que mentionné précédemment, la nouvelle
cotisation sera établie en fonction du revenu total du particulier.
Ainsi, si ce revenu n'excède pas 5000 $, la cotisation sera zéro,
nulle; s'il excède 5000 $ mais n'excède pas 20 000 $, la
cotisation sera égale à 1 % de la partie de ce revenu qui
excède 5000 $; s'il excède 20 000 $ mais n'excède pas 40
000 $, la cotisation sera égale à 150 $; s'il excède 40
000 $ mais n'excède pas 125 000 $, la cotisation sera égale au
total de 150 $ et de 1 % de la partie de ce revenu qui excède 40 000 $;
et, s'il excède 125 000 $, la cotisation sera égale à
1000$.
Le particulier assujetti à cette cotisation devra produire une
déclaration fiscale pour chaque année où une telle
cotisation est payable. Ainsi, habituellement, cette déclaration devra
être produite, et cette cotisation payée, au plus tard le 30 avril
de l'année suivante.
De plus, lorsque le particulier sera tenu de faire pour l'année
des versements, généralement trimestriels, à
l'égard de son impôt à payer en vertu de la Loi sur les
impôts, il devra également en faire à l'égard de
cette cotisation. Toutefois, il est à noter qu'aucun tel versement
à l'égard de cette cotisation ne sera à faire en 1993
alors que, pour 1994, le premier versement devra être fait soit le 15
juin 1994, soit le 15 septembre 1994, selon la méthode utilisée
par le particulier. (20 h 40)
Par ailleurs, le particulier assujetti au paiement d'une telle
cotisation pourra bénéficier d'un crédit d'impôt non
remboursable égal à 20 % du montant de cette cotisation et
déduire celle-ci dans le calcul de son revenu total utilisé dans
les programmes de sécurité du revenu APPORT et Logirente ou dans
le calcul de la réduction d'impôt à l'égard des
familles, le remboursement d'impôts fonciers et le crédit
d'impôt remboursable pour taxe de vente.
Enfin, de manière accessoire à cette mesure, la Loi sur
les impôts est également modifiée afin d'y prévoir
une nouvelle méthode de calcul des versements trimestriels qu'un
particulier doit faire. Selon cette nouvelle méthode, un particulier
pourra établir ses deux premiers versements de l'année, soit ceux
des 15 mars et 15 juin, en se basant sur son impôt de la deuxième
année précédente plutôt que sur celui de
l'année précédente. Cette nouvelle méthode
élimine donc les difficultés que pouvaient rencontrer les
particuliers pour ces deux versements du fait que l'impôt de
l'année précédente pouvait ne pas être
déterminé de façon certaine à ces dates.
Les articles concernés du projet de loi 112 sont les suivants:
53, 68, 71, 76, 77, 78, 85, 92, 131, 132, 133, 134, 171, 214, 215, 216, 217,
218, 219, 220, 221, 222, 223, 226 et 247.
Questions ou commentaires? Si vous n'en avez pas, moi, j'en ai un.
M. Filion: Ah! j'en ai, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): La manière dont
vous présentez actuellement... Je comprends que vous faites
cotiser actuellement les gens qui ne sont pas des salariés, mais qui ont
toutes sortes de revenus, de manière que les gens qui ont des revenus
autres que des revenus de salaire puissent contribuer au Fonds de santé.
Sauf que je ne comprends pas; à un moment, à c, vous fonctionnez
d'une manière très progressive, quand j'ai lu ça.
C'est-à-dire, 1 %, mais, à c, vous fonctionnez par un quantum.
Entre 20 000 $ et 40 000 $, vous mettez un quantum.
M. Savoie: Est-ce que vous avez le budget avec vous?
Le Président (M. Gautrin): Ah! c'était
déjà décidé dans le budget?
M. Savoie: Oui, oui, les tableaux sont là.
Le Président (M. Gautrin): Alors, je me tais, M. le
Président, c'était déjà déterminé
dans le budget.
M. Savoie: Oui, c'est ça. Regardez dans le budget, vous
avez les tableaux, ça va peut-être vous aider à... Si vous
allez à la page 26, vous avez le tableau qui démontre le calcul
de la contribution.
Le Président (M. Gautrin): Ah! Parce que vous comprenez,
il y a une forme de progression linéaire, sauf que vous avez une
espèce de plateau entre 20 000 $ et 30 000 $ dans lequel, dès que
vous dépassez 20 000 $, vous êtes à 150 $, vous restez
constant jusqu'à 40 000 $ puis, après, vous allez en progression
par rapport aux augmentations de revenu. Ça me semblait un peu illogique
comme présentation.
M. Savoie: C'est les riches qui paient. Le Président
(M. Gautrin): Pardon? M. Savoie: C'est les riches qui paient.
Le Président (M. Gautrin): Oui, oui. Non, non, mais,
là, vous le mettez en plateau. C'est ça qui me semblait bizarre.
C'est ce que les Finances ont décidé?
M. Savoie: Bien, enfin... Oui, c'est ça. C'est selon la
capacité de payer, finalement, des contribuables.
Le Président (M. Gautrin): Mais, même si on l'avait
mis progressif, ça aurait été aussi selon la
capacité de payer.
M. Savoie: Oui, bien, il faut tenir compte des gens qui
gagnent... Jusqu'à 20 000 $, à toutes fins pratiques, un couple
ne paie pas d'impôt...
Le Président (M. Gautrin): Non, je comprends, mais on
aurait pu continuer à avoir toujours ces augmentations par rapport aux
augmentations de revenu. On a une courbe. Si je regarde la courbe de ça,
il y a une pente de...
M. Savoie: Elle est exponentielle.
Le Président (M. Gautrin): Non, non, mais elle a, à
un moment, un plateau et, après, elle remonte avec la même pente,
au-dessus... Mais je ne sais pas, enfin...
M. Savoie: D'accord.
Le Président (M. Gautrin): Peut-être le
député de Montmorency... Si c'était dans le budget, je
n'ai rien à dire, mais...
M. Savoie: On n'a pas inventé ça, non.
Le Président (M. Gautrin): Ce n'est pas vous qui l'avez
inventé?
M. Savoie: Non, non, non. Je vous assure.
M. Filion: Sur le plan pratique, ça va être une
section additionnelle que les gens vont compléter dans la
déclaration d'impôt?
Le Président (M. Gautrin): Mais c'est illogique.
M. Tremblay (François): Voulez-vous répéter
votre question, s'il vous plaît?
M. Filion: Ici, il s'agit...
Le Président (M. Gautrin): Alors, sur le plan pratique,
est-ce qu'il y aura...
M. Filion: C'est une section additionnelle...
Le Président (M. Gautrin): ...les gens vont
compléter une section additionnelle?
M. Filion: ...que les gens vont compléter ou...
Le Président (M. Gautrin): La question s'adressait au
président, qui vous la transmet.
M. Tremblay (François): Je vous remercie, M. le
Président. Oui, c'est avec la déclaration de revenus. C'est avec
la déclaration de revenus.
M. Filion: Parce que ça demeure quand même un calcul
technique d'un revenu à part.
M. Tremblay (François): C'est-à-dire que, parmi les
revenus du contribuable, il va considérer ses revenus autres que
d'emploi, qui apparaissent déjà dans la déclaration, et
appliquer les taux qui sont là.
M. Filion: Mais, vous autres, vous allez mettre une annexe
quelque part pour recueillir l'information, pour qu'il puisse faire son calcul
manuel?
M. Tremblay (François): C'est exact.
M. Filion: C'est un peu ahurissant de voir comment on a le don de
compliquer. Quand on regarde là, une annexe additionnelle de calcul
comme celui-là... Je comprends que ça vient des Finances, je sais
que ce n'est pas vous autres qui faites les politiques fiscales, mais ça
me fait penser au crédit d'impôt foncier où tu fais un
calcul, une série de calculs pour aller chercher un montant.
M. Tremblay (François): Pour être plus
précis, il n'y aura pas, si ma mémoire est exacte,
d'annexé en particulier. Ça va être l'explication, il va y
avoir une grille dans le guide, si je me souviens bien, et la personne va
additionner... il va être indiqué de quelle ligne de sa
déclaration de revenus elle doit tenir compte et appliquer le tout.
M. Filion: Où je trouve que les politiques fiscales ne
sont pas cohérentes, M. le Président, c'est quand on se
ramène aux années 1977, 1978, 1979, on avait un calcul à
part d'une contribution aux services de santé...
Le Président (M. Gautrin): C'est vrai.
M. Filion: ...et on faisait un calcul mathématique. On
allait chercher un montant additionnel et on le rajoutait dans le calcul de
l'impôt, puis, bon, on versait le montant au total. À un moment
donné, le législateur a décidé, justement, de
suspendre ce genre de mécanique de travail, d'exercice ardu...
Le Président (M. Gautrin): Vous étiez du Parti
québécois à l'époque.
M. Filion: Je ne sais pas, M. le Président, je ne pourrais
pas vous dire la date où ça a été
intégré...
Le Président (M. Gautrin): Moi, je m'en rappelle.
M. Filion: ...mais on a effectivement éliminé ce
genre de calcul là pour l'intégrer au taux d'imposition et dire:
Bon, bien, mettons 1 % de plus, puis allons-y comme forme progressive, puis,
bon, même si ce n'est pas absolu, puis ce n'est pas la science exacte, au
moins on va arrêter de se compliquer la vie à calculer pendant
quelques minutes et puis arriver à un résultat. Et là,
c'est bizarre, on revient à il y a 13 ans, encore dans un calcul
supertechnique. Je vous avoue que j'ai de la difficulté à suivre
ce genre d'évolution là et, d'ailleurs, je ne comprends pas, on
reproche au système fiscal d'être supercomplexe.
En tout cas, c'était un commentaire. Je sais, M. le
Président, ce n'est pas au niveau du ministre du Revenu, il va me dire
que c'est le ministre des Finances, mais il demeure quand même un fait:
c'est que, le ministre des Finances, il ne sait pas trop ce qu'il veut, hein?
À un moment donné, il élimine, puis, à un moment
donné, oups! il ramène un calcul technique. Puis je pense que,
dans ce genre de calcul technique là, tout ce que ça va faire,
ça va compliquer la vie encore des citoyens et des citoyennes du
Québec. Bon, ceux qui le font par ordinateur, on conviendra que la
programmation va être changée, mais je pense qu'il y a encore
beaucoup de personnes qui font leur déclaration d'impôt
manuellement, et on va à nouveau compliquer la vie de ces
citoyens-là. Et je trouve ça aberrant, aberrant parce que, M. le
Président, je ne sais pas ce que ça représente comme
montant, mais j'ai l'impression que la communication n'est pas très
forte entre les deux ministères, sûrement, pour arriver à
ce genre de résultat là, M. le Président, et je pense
qu'il faut le déplorer.
Le Président (M. Gautrin): Merci, M. le
député de Montmorency. On prend note de vos commentaires.
Impôt spécial relatif au Fonds de
solidarité des travailleurs du Québec (FTQ)
On passe au 28e sujet: Impôt spécial relatif au Fonds de
solidarité des travailleurs du Québec. Donc, c'est l'article 190
du projet de loi 112.
La loi prévoit qu'un particulier qui achète, à
titre de premier acquéreur, des actions de catégorie
«A» du capital-actions du Fonds de solidarité des
travailleurs du Québec (FTQ) a droit à un crédit
d'impôt non remboursable correspondant à 20 % du montant alors
versé pour ces actions. Ce crédit ne peut toutefois pas
dépasser 1000 $ par année. De plus, le particulier peut, s'il
transfère ces actions dans un REER, bénéficier
également d'une déduction dans le calcul de son revenu à
titre de contribution à ce REER.
Compte tenu de la croissance que connaît le Fonds de
solidarité du Québec (FTQ), le maintien du régime actuel
entraîne des coûts de plus en plus importants pour le gouvernement.
Par conséquent, afin de limiter l'impact sur les finances publiques de
la popularité grandissante de ce Fonds, une mesure est introduite afin
d'inciter ce dernier à n'émettre des actions de catégorie
«A» de son capital-actions que pour un maximum de 75 000 000 $ pour
chacune des périodes du 2 mars 1993 au 1er mars 1994 et du 2 mars 1994
au 1er mars 1995. cette mesure consiste en un impôt spécial que ce
fonds devra payer s'il ne respecte pas ce maximum pour l'une de ces
périodes. ainsi, si tel est le cas, cet impôt sera égal
à 20 % de la partie, qui dépasse ce maximum de 75 000 000 $, de
la contrepartie totale versée au cours de cette période pour
l'achat de ces actions à titre de premier acquéreur, et sera
payable au plus tard le 31 mars 1994 pour la première période et
au plus tard le
31 mars 1995 pour la deuxième période. Il s'agit de
l'article 190 du projet de loi 112.
Je comprends que vous avez des commentaires.
M. Filion: Dans le budget, où on retrouvait ces
limites-là et les conséquences monétaires?
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que quelqu'un qui...
À la page 8, à l'annexe A, page 8, vous avez le début des
commentaires là-dessus, mais peut-être...
Une voix: 8 et 9.
(20 h 50)
Le Président (M. Gautrin): 8 et 9, c'est ça. Alors,
aux pages 8 et 9, vous avez déjà formulés les 75 000 000
$, les 20 % et les dates du 2 mars 1993 et du 1er mars 1994. Pages 8 et 9,
annexe A.
M. Filion: C'est qu'on donne la mesure, mais on ne donne pas
l'impact sur le trésor public, les deniers que ça va
économiser au trésor public, le fait de limiter...
Le Président (M. Gautrin): Peut-être que si nous
allions à la page... au tableau 73... Non?
Une voix: Page 73.
Le Président (M. Gautrin): Si vous alliez à la page
73 du budget...
M. Filion: Non, c'est que le budget, en limitant à 75 000
000 $ l'émission des titres, va économiser, parce que je suppose
qu'ils devaient émettre plus que ça dans les années
antérieures. Alors, normalement, le financement public qui allait
à cette émission-là, qui dépassait 75 000 000 $, ce
financement public donne des économies au trésor public, et on ne
l'avait pas dans le budget. Alors, on se demandait si, vous autres, vous
l'aviez.
M. Désilets (Jacques): Jacques Désilets, du
ministère du Revenu.
Le Président (M. Gautrin): Oui. Bienvenue.
M. Désilets (Jacques): Au point de vue de
l'économie, à la page 8 du budget, on parle de dates, on dit,
à un moment donné, qu'au 30 avril 1993 le FSTQ avait recueilli
682 000 000 $, puis on disait que c'était un coût fiscal depuis sa
création de 137 000 000 $. O.K. Dans la dernière phrase, on dit
qu'il est important de noter que 28 % des montants émis l'ont
été entre le 1er novembre 1992 et le 30 avril 1993. C'est
près du tiers des 682 000 000 $. Semble-t-il que ça devenait
assez important d'année en année.
M. Filion: À chaque année.
M. Désilets (Jacques):on parle quand même... le
tiers, le pourcentage, 28 % de 682 000 000 $, je ne sais pas combien ça
peut donner, 200 000 000 $ peut-être. alors, c'est quand même 200
000 000 $ à 20 %; on parle de 40 000 000 $. alors, ça va
être limité à 20 % de 75 000 000 $, finalement.
M. Filion: Ça va.
Abolition de l'exemption d'impôt
relative aux cotisations d'employeurs
à certains régimes d'assurance
Le Président (M. Gautrin): Merci. Alors, nous passons
maintenant au 29e sujet, un sujet très populaire: Abolition de
l'exemption d'impôt relative aux cotisations d'employeurs à
certains régimes d'assurance.
Un employé à qui un employeur accorde un avantage se voit
imposer sur la valeur de celui-ci puisqu'il s'agit d'une forme de
rémunération. Toutefois, la loi comporte actuellement certaines
exceptions à cette règle. Tel est le cas pour la valeur des
avantages qui proviennent des cotisations versées à
l'égard d'un employé par son employeur en vertu d'une police
collective d'assurance temporaire sur la vie, relativement à la partie
de la couverture qui n'excède pas 25 000 $, ou en vertu d'un
régime privé d'assurance-maladie.
De manière à traiter ces derniers avantages de la
même façon que les autres avantages conférés
à un employé, la loi est modifiée afin que la valeur de
l'avantage accordé après le 20 mai 1993 et provenant des
cotisations versées à ce titre par l'employeur, y compris la taxe
sur les primes d'assurance s'y rapportant, soit dorénavant incluse dans
le revenu de l'employé.
Lorsqu'un tel avantage sera accordé à l'employé en
vertu d'un régime d'assurance dont la protection est accordée
autrement qu'en vertu d'une assurance souscrite auprès d'un assureur, la
valeur de l'avantage accordé après le 20 mai 1993 devra
également être incluse dans le revenu de l'employé.
Toutefois, puisque l'employeur n'a alors pas de cotisations à verser
à un assureur, la valeur de l'avantage sera plutôt établie
sur la base du total des prestations payées pour l'année en vertu
du régime et des frais d'administration et de fonctionnement de ce
dernier.
De plus, des règles particulières sont prévues
lorsqu'il s'agit d'un régime d'assurance multiem-ployeurs. À
cette fin, un tel régime désigne un régime d'assurance de
personnes qui est applicable, par l'effet de la loi, de sa
réglementation ou d'un décret, à un secteur
économique, à une industrie, à une activité ou
à un sous-ensemble d'un tel secteur ou d'une telle industrie ou
activité, qui est offert conjointement par des employeurs appartenant
à un même secteur économique, à une même
industrie ou à une même activité et qui est
géré par un administrateur commun.
Ainsi, puisque le caractère communautaire d'un tel régime
ne permet pas aux employeurs de connaître la valeur de l'avantage
accordé à un employé en particulier
et que la notion même d'avantage imposable implique l'octroi d'un
bénéfice réel à l'employé, des règles
particulières sont prévues afin que les déductions
à la source (incluant la cotisation de l'employé au Régime
de rentes du Québec) à effectuer par l'employeur et les
cotisations de ce dernier à ce régime et au Fonds des services de
santé du Québec soient établies à partir des
cotisations versées à l'administrateur du régime
étant donné qu'en cours d'année seules celles-ci
représentent un élément certain et connu.
Ce sujet est couvert dans les articles 4, 11, 12, 15, 16, 17, 18, 22,
201, 216, 218, 224, 225 et 243 du projet de loi 112. C'est limpide.
M. Filion: Oui, très limpide.
Le Président (M. Gautrin): Peut-être unique, mais
limpide.
M. Filion: C'est quand même simplement une question
d'ajouter un avantage imposable, mais j'ai l'impression que vous avez
prévu des exceptions. Est-ce que c'est ça que je dois comprendre?
Parce que, au fond, l'avantage imposable, c'était simplement de
supprimer dans la loi le texte qui enlevait les primes du premier 25 000 $ qui
devenaient taxables, au fond. C'était de supprimer quelques mots, mais
j'ai l'impression que vous avez compliqué un peu. Est-ce que je me
trompe?
M. Désilets (Jacques): Jacques Désilets... Le
Président (M. Gautrin): Oui. Bienvenue.
M. Désilets (Jacques): ...du ministère du Revenu.
On a enlevé effectivement les mots que vous mentionnez puis,
également, on a établi des règles pour déterminer
d'une façon identique pour tous les gens la façon de calculer
l'avantage dans ces cas-là. O.K.? Auparavant, c'était la valeur
de l'avantage imposable; maintenant, la valeur est établie selon des
règles particulières qui vont s'appliquer uniformément
pour tous les gens.
Dans le cas où il y a des cotisations, ce n'est pas un gros
problème, finalement; c'est la valeur de la cotisation. Dans le cas
où c'est plus nouveau, c'est la question des... Lorsque l'employeur ne
paie pas de cotisations, alors la valeur de l'avantage, pour que les gens
sachent comment calculer l'avantage, ça va être établi
selon les prestations que l'employeur va payer à ce moment-là. On
va l'attribuer à chacun des employés qui
bénéficient d'une protection en vertu du régime. Dans ce
cas-là, c'est plus, si vous voulez... d'autres assurances, si on peut
dire, où l'employeur paie lui-même les prestations lorsque le
risque doit être asssuré à ce moment-là.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Filion: Ça va, M. le Président.
Restriction à l'égard des frais de
représentation
Le Président (M. Gautrin): Merci. Alors, nous passons
maintenant à l'article... pardon, le 30e sujet: Restriction à
l'égard des frais de représentation. C'est cohérent avec
ce qu'on a déjà décidé.
Actuellement, les dépenses relatives à la consommation par
une personne de nourriture ou de boissons, ou à des divertissements dont
elle a joui j'ai bien dit «joui» ne sont
déductibles dans le calcul du revenu que dans une proportion de 80 % de
la dépense engagée.
Afin de mieux tenir compte du fait que, de façon
générale, ces frais de nourriture, de boissons ou de
divertissements comportent une partie importante de dépense personnelle,
la déductibilité de ces frais est réduite à 50 %
à l'égard de telles dépenses engagées après
le 20 mai 1993.
Cet article est couvert par l'article 33 du projet de loi 112.
M. Filion: Une petite question, M. le Président. Le
Président (M. Gautrin): Oui.
M. Filion: C'était une mesure pour devancer ou
s'harmoniser à l'avance avec le système fiscal américain.
Mais est-ce que les États-Unis ont donné suite à cette
réduction-là qu'ils avaient prévue?
Une voix: ...
M, Filion: Ils ont donné suite?
M. Savoie: ...50 %. C'est ça? Actuellement, en tout cas
à ma connaissance, aux États-Unis, actuellement, c'est 50 %, mais
je ne sais pas si les gens ont des informations.
Le Président (M. Gautrin): Ça va?
M. Filion: C'est qu'au moment du budget on devançait la
politique fiscale américaine, mais je ne suis pas sûr si elle a
été adoptée.
M. Savoie: Oui. Oui, oui, je pense que... J'ai eu de
l'information comme de quoi c'était en vigueur.
M. Filion: Ah oui?
M. Savoie: Oui. Je suis resté surpris, d'ailleurs, de voir
que c'était... Ils ont fait la même erreur que nous autres.
M. Filion: J'avais l'impression qu'ils n'avaient pas suivi. En
tout cas.
Nouvelle surtaxe applicable aux particuliers
Le Président (M. Gautrin): Ça va? Le 31e sujet, le
sujet le plus populaire: Nouvelle surtaxe applicable aux particuliers.
Afin que les particuliers ayant une capacité de payer des
impôts plus grande que d'autres participent davantage au financement des
dépenses publiques, une surtaxe est instaurée, à compter
de l'année d'imposition 1993, pour tout particulier dont l'impôt
de la partie I de la loi pour une année dépasse 5000 $. (21
heures)
Ainsi, la surtaxe payable par un particulier pour une année sera
égale au total de 5 % de la partie de son impôt de l'année
qui dépasse 5000 $ mais qui ne dépasse pas 10 000 $ pour
permettre aux gens de contribuer mieux et de 10 % de la partie de cet
impôt qui dépasse 10 000 $.
Ces articles couvrent, dans le projet de loi 112, les articles 133, 182,
206 et 207. Je pense que l'article parle de lui-même.
M. Filion: Oui, il est très clair, M. le Président.
Au niveau du calcul de l'impôt, les 5000 $, c'est le crédit
d'impôt enlevé? C'est le net, les 5000 $, quand on applique la
pénalité?
M. Désilets (Jacques): Jacques Désilets. Oui, la
réponse c'est oui.
Le Président (M. Gautrin): Ça va? M. Filion:
Oui, M. le Président.
Adaptation des délais de production
des déclarations trimestrielles de la taxe sur
les carburants et de TVQ
Le Président (M. Gautrin): Merci. Le 32e sujet: Adaptation
des délais de production des déclarations trimestrielles de la
taxe sur les carburants et de TVQ.
La Loi concernant la taxe sur les carburants prévoit que la
personne apportant au Québec du carburant acquis hors du Québec
et contenu dans le réservoir de carburant installé avec un
équipement normal d'alimentation du moteur d'un véhicule
automobile autre qu'un véhicule de promenade est redevable de la taxe
sur la quantité de carburant utilisée au Québec. Si la
personne est titulaire d'un certificat d'enregistrement, elle doit produire un
état montrant la quantité de carburant utilisé au
Québec au cours d'un trimestre précédent et ce, au plus
tard le 25 du mois qui suit chacun des trimestres se terminant les 31 mars, 30
juin, 30 septembre et 31 décembre d'une année.
Dans le but de favoriser l'appariement entre la date de la production de
l'état prévu par la loi et la date de production d'une
déclaration à l'égard d'une période de
déclaration donnée selon la Loi sur la taxe de vente du
Québec, la loi est modifiée de façon à fixer la
date de production statutaire de l'état au dernier jour du mois qui suit
chacun de ces trimestres.
Il s'agit ici de l'article 244 du projet de loi 112. M. le
député de Montmorency, ça va?
M. Filion: M. le Président, ça va, cette
mesure-là.
Le Président (M. Gautrin): Merci. M. Forget: M. le
Président...
Le Président (M. Gautrin): Oui, oui, M. le
député de Prévost.
M. Forget: Est-ce que ça s'applique au niveau des
camionneurs, des routiers?
Le Président (M. Gautrin): Oui. Pouvez-vous vous
identifier, cher ami.
M. Bouchard (Serge): Oui, Serge Bouchard, ministère du
Revenu. C'est exact, c'est une mesure qui s'applique principalement pour les
transporteurs.
Le Président (M. Gautrin): C'est pour les camionneurs, en
effet.
M. Forget: O.K.
Modifications administratives relatives au programme
APPORT
Le Président (M. Gautrin): Merci. Modifications
administratives relatives au programme APPORT. Nous sommes au 33e sujet.
La loi actuelle prévoit que le ministère du Revenu doit
calculer annuellement la prestation du programme APPORT en conciliant à
la fois des éléments du revenu consignés en vertu de la
Loi sur les impôts et à la fois sur la base de renseignements
transmis par le MMSRFP dont, notamment, les «sommes reçues
à titre de remplacement de revenu de travail».
Ces derniers montants sont en fait des prestations de programmes sociaux
reçues en substitution d'un revenu de travail tel que, notamment,
Passurance-chômage qu'un adulte admissible au programme, et son conjoint,
le cas échéant, estime recevoir au cours de son année
d'admissibilité au programme.
Avec la loi actuelle, cette donnée estimative ne peut être
validée par le ministère du Revenu de manière à le
faire correspondre avec ce que le prestataire a véritablement
reçu dans l'année. Puisque cette donnée approximative
entre dans le calcul de la prestation APPORT en venant réduire la
prestation calculée par ailleurs, il peut arriver, en
conséquence, que le calcul soit faussé.
L'effet des présentes modifications fait en sorte qu'à
compter de la détermination de la prestation APPORT pour l'année
1993 les éléments de revenus entrant dans la composition des
«sommes reçues à titre de remplacement de revenu de
travail» seront calculés d'abord à partir des
renseignements déjà consignés par le ministère du
Revenu en vertu de la Loi sur les impôts, puis diminués, d'autre
part, du montant de certaines prestations exclues précisé par le
MMSRFP sur le relevé prévu à cette fin.
Dans ce dernier cas, il s'agit essentiellement de certaines prestations
d'assurance-chômage, notamment les prestations reçues à
l'égard d'un congé de maternité, que le ministère
du Revenu n'est pas en mesure de circonscrire précisément
à partir des fichiers de revenu considérés aux fins de
l'impôt sur le revenu, mais qui ne doivent pas être prises en
compte au titre des sommes reçues en remplacement des revenus de
travail. Ces prestations exclues seront déterminées par le
règlement sur la sécurité du revenu.
Il s'agit ici des articles 236 à 242 du projet de loi 112.
Mineur, technique.
M. Filion: Une petite question.
Le Président (M. Gautrin): Une question, M. le ministre.
M. le député de Montmorency aurait une petite question. M. le
ministre... M. le député...
M. Filion: À travers la mécanique de transmission
d'information, ici au niveau d'APPORT, comme d'ailleurs dans d'autres
situations économiques ou fiscales, dans l'exercice de ses fonctions, si
le ministre du Revenu demande, par exemple, à la Commission de la
construction de lui fournir de l'information, est-ce que la Commission de la
construction est tenue de fournir ces informations-là et est-ce que le
ministère exerce régulièrement des communications dans le
sens de mieux contrôler le marché au noir, par exemple?
M. Savoie: Disons qu'au ministère il y a des
échanges avec la Régie. De façon informelle, là, il
y a des échanges avec la Régie.
M. Filion: Très informelles, mais est-ce que le
ministère travaille en collaboration avec les inspecteurs de la
Commission?
M. Savoie: Ce qu'on va chercher à faire, là, c'est
établir la signature d'une entente qui va nous permettre d'avoir
accès à ces informations-là.
M. Filion: O.K.
M. Savoie: Maintenant, il faut comprendre que ça
s'entrecoupe. Il y a quand même la publication des listes de la
Commission et de la Régie qui sont surveillées par le
ministère; il y a quand même, là, une bonne collaboration
de part et d'autre.
M. Filion: Mais, de toute façon, le ministre du Revenu
pourrait demander de l'information, et la Commission serait tenue de la
fournir.
M. Savoie: Non. M. Filion: Non?
M. Savoie: Non. Elle pourrait s'objecter. Alors, c'est pour
ça que, pour le moment, ça fonctionne à l'amiable, et ce
qu'on prévoit, c'est la signature de l'entente qui va permettre la
création d'un pont.
M. Filion: Donc, pour le moment, il n'y a rien qui oblige sans
qu'il y ait une entente, c'est ça que vous dites, là?
M. Savoie: C'est ça, ils peuvent fermer la porte. Le
Président (M. Gautrin): Bon. M. Filion: Ah oui? M. Savoie:
Oui.
Le Président (M. Gautrin): II me reste un 34e sujet...
M. Filion: Parce que, on pose la question, M. le
Président, c'est très simple: c'est qu'actuellement on discute
d'un amendement au niveau de la loi 142 et on voulait s'assurer que, sur le
plan du ministère du Revenu, il y avait la contrepartie.
M. Savoie: Oui, le ministre m'en a parlé cet
après-midi, et je lui ai donné mon accord.
M. Filion: Mais, pour l'instant, il n'y a pas d'entente de
signée et il n'y a pas d'article de loi qui vous permet d'obtenir
l'information?
M. Savoie: Oui, la structure est là qui va nous permettre
de la réaliser. Il y avait déjà des démarches en
cours pour établir un pont, et, évidemment, ça a
rencontré une certaine hésitation: lorsqu'on rentre à
quelque part, nous autres, on déshabille tout le monde; alors, il y
avait une certaine hésitation. Remarquez que la collaboration
était très bonne et on comprenait ça, mais on a
décidé d'aller de l'avant, et je pense que là, maintenant
que le ministre est d'accord et qu'avec 142 il y a une volonté
d'établir une bonne collaboration, je pense que ça va faciliter
la signature de l'entente.
M. Filion: Avez-vous une idée dans le temps comment
ça devrait arriver?
M. Savoie: J'imagine qu'avec la volonté politique qui va
faire en sorte que ça va dissiper les craintes, là, ça va
aller assez vite.
Le Président (M. Gautrin): Là, il y a un petit
problème technique, je vais peut-être ajourner parce que notre
collège de Montmorency va devoir aller parler en Chambre. Si j'ai bien
compris c'est à 21 h 20. Est-ce que... M. le député de
Montmorency, là, j'ai le 34e sujet, qui est très technique.
M. Filion: Oui, c'est des modifications techniques.
Le Président (M. Gautrin): C'est des modifications
techniques. Est-ce que... vous, vous devez aller parler, après... Je
vais ajourner pendant 30 minutes de manière...
M. Filion: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): Avant de suspendre, je
voudrais...
M. Filion: Écoutez, M. le Président, moi, je serais
prêt à adopter l'ensemble du projet de loi.
Le Président (M. Gautrin): Vous êtes prêt
à adopter. Donc, je vais suspendre les travaux de cette commission, vous
allez parler en Chambre, et après on va aller très
rapidement.
M. Savoie: On va le faire tout de suite.
Le Président (M. Gautrin): On peut le faire tout de
suite?
M. Filion: Oui, oui.
M. Savoie: Oui, on peut le faire tout de suite. On va le faire
tout de suite avec les modifications puis ça va être
réglé, on ne sera pas obligés de revenir.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous êtes
capables de faire ça tout de suite ou...
M. Savoie: Bien, ça va prendre cinq minutes puis on va
avoir fini, cinq minutes.
M. Filion: Parce que je vais être serré,
là.
Le Président (M. Gautrin): Oui, c'est parce que, moi, je
comprends, je veux bien le faire tout de suite, mais je ne voudrais pas
gêner le député.
M. Filion: O.K. Dépêchez-vous, on va faire suspendre
en Chambre deux minutes pour que j'aille m'exprimer sur l'autre projet de
loi.
Le Président (M. Gautrin): Donc, on commence?
M. Filion: Oui, rapidement.
Étude détaillée
Le Président (M. Gautrin): Allez, on y va. Alors,
j'appelle... Le premier amendement est à quel article? Les articles 1,
2, 3, 4, l'amendement est à quel endroit?
Une voix: L'article 11.
Le Président (M. Gautrin): Alors, articles 1
jusqu'à 10, adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Sur division. Article 11, vous
avez un papillon.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Le papillon est
déposé? Donnez-moi le papillon. Oui, moi, j'en ai besoin pour
savoir s'il est recevable.
Une voix: J'en ai deux, voilà.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Mais il faut me les
donner, moi, quand même. L'article 11 du projet de loi 112,
intitulé Loi modifiant de nouveau... est modifié par l'addition,
dans l'article 37.0.1.2 de la loi, de l'alinéa suivant...
Une voix: II y a plusieurs pages. M. Filion: Combien vous
en avez? Le Président (M. Gautrin): Pardon?
Une voix: II y a six pages. (21 h 10)
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que l'article... M. le
ministre, est-ce que vous pouvez présenter votre amendement, s'il vous
plaît?
M. Savoie: Bien, tu les as, les amendements.
Le Président (M. Gautrin): Pardon?
M. Savoie: Vous les avez, les amendements.
Le Président (M. Gautrin): Bien oui, mais, écoutez,
vous voulez que je les lise, qu'est-ce que j'en fais, de vos amendements?
M. Savoie: Non, non, on ne fait rien que les adopter tels
quels.
Le Président (M. Gautrin): Est-ce que vous êtes
prêt à adopter les amendements tels quels, M. le
député de Montmorency?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Sur division. L'article 11,
l'amendement à l'article 11 est adopté sur division.
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): L'article 11, tel que
modifié, est-il adopté?
M. Filion: Sur division. M. Savoie: Adopté. Une
voix: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Gautrin): Tel qu'amendé, merci.
Sur division. Maintenant je passe à l'article suivant. C'est l'article
12.
M. Savoie: C'est beau. M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
Est-ce qu'il y a d'autres amendements?
M. Savoie: Pas avant 74, là.
Le Président (M. Gautrin): Alors, de l'article 12
jusqu'à 73. Est-ce que les articles 12 à 73 sont
adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
L'article 74, vous avez un amendement?
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Alors, l'amendement est
déposé à l'article 74. Est-ce que vous en avez pris
connaissance?
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): L'amendement est recevable et
adopté sur division. L'article 74, tel qu'amendé, est
adopté sur division.
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Les articles 75 à
126?
M. Filion: Sur division. M. Savoie: À 157.
Le Président (M. Gautrin): À 126.
Une voix: Non, 126.
M. Savoie: À 126?
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
L'article 127, vous avez un amendement. L'article 127, adopté?
L'amendement est recevable.
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): L'amendement est adopté
sur division. L'article 127, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Sur division. Merci. Ensuite,
les articles 128 à 157... Inclusivement ou exclusivement?
M. Savoie: Inclusivement.
Le Président (M. Gautrin): Alors, les articles 128
à 156 inclusivement...
M. Savoie: 157.
Le Président (M. Gautrin): Inclusivement...
M. Savoie: Inclusivement.
Le Président (M. Gautrin): ...à 157 inclusivement
sont-ils adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
L'article 158. Vous avez un amendement à l'article 158, M. le
ministre?
M. Savoie: Oui, on a un amendement.
Le Président (M. Gautrin): Donnez-moi votre amendement.
L'amendement est recevable. L'amendement est reçu. L'amendement est
adopté sur division?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'article 158, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Sur division. Merci. Les
articles 159 à 161 inclusivement sont-ils adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Sur division. L'article 162,
vous avez un amendement? Amendement à l'article 162. L'amendement
à l'article 162 est reçu. Il est recevable. Merci. Adopté
sur division?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
L'article 162, tel que modifié, est-il adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
L'article 163, vous avez un amendement à l'article 163. L'amendement
à l'article 163 est bien reçu? L'amendement à l'article
163 est recevable. L'amendement à l'article 163 est adopté sur
division?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Merci. L'article 163, tel
qu'amendé, est-il adopté? Adopté sur division. L'article
164 à... Attendez, j'ai un nouvel article 163... Attendez un instant, il
faut quand même aller un peu moins vite, là. Je m'excuse,
là, je voudrais quand même bien faire, aidez-moi. Bon, là,
wo! M. le ministre, présentez vos amendements, un peu, là. 163.1.
Wo! 163.1, est-ce que je pourrais l'avoir en ce moment? Où est-il,
l'article 163.1? 163.1, je l'ai. Alors, l'article 163.1 est recevable?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
Une voix: L'article 163.1 est-il adopté?
Le Président (M. Gautrin): L'article 163.1 est-il
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division. Les
articles 164 à 169 inclusivement sont-ils adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
L'article 170. Vous avez un amendement. Alors, j'ai un amendement à
l'article 170. Il est recevable. L'amendement est reçu. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
L'article 170, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division. Les
articles 171 à 189 inclusivement sont-ils adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
L'article 190. Il y a un amendement à l'article 190. L'amendement
à l'article 190 est-il adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
L'article 190, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division. Les
articles 191 à 211 inclusivement sont-ils adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
L'article 212. J'ai un amendement à l'article 212. L'amendement est
recevable.
M. Savoie: L'amendement à 212 fait en sorte qu'on puisse
transmettre des informations d'ordre nominal au ministère des Finances,
comme le fait le gouvernement fédéral, d'ailleurs, à ce
moment-ci.
M. Filion: Tout à l'heure, on ne parlait pas d'ordre
nominal.
M. Savoie: Non, c'est ça. Dans le texte du projet de loi,
ce n'était pas nominal. Et, avec l'amendement, il va avoir droit
à de l'information nominale, comme le fait le gouvernement
fédéral, pour le ministère des Finances du Québec.
On se met sur le même palier d'information.
Le Président (M. Gautrin): L'amendement sur l'article 212
est donc déposé.
M. Filion: Est-ce que c'est vraiment nécessaire?
M, Savoie: Les Finances disent que oui. Ils disent: Ça n'a
pas de bon sens, on est obligés d'aller chercher des informations du
gouvernement fédéral.
M. Filion: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Gautrin): L'amendement à
l'article 212 est adopté sur division. L'article 212, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): L'article 212, tel
qu'amendé, est adopté sur division. J'ai un amendement à
l'article 213. C'est un nouvel article... J'ai un amendement à l'article
213. L'amendement à l'article 213 est recevable. L'amendement à
l'article 213 est reçu. Est-ce que l'amendement à l'article 213
est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): L'amendement à l'article
213 est adopté sur division. Est-ce que l'article 213, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division. Les
articles 214 à 241 inclusivement sont-ils adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
J'ai un amendement à l'article 242. L'amendement à l'article 242
est recevable. L'amendement à l'article 242 étant reçu,
est-il adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): L'amendement à l'article
242 est adopté sur division. L'article 242, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Merci. Les articles 243
à 251 sont-ils adoptés?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): Adopté sur division.
J'ai une proposition... Attendez un instant. Est-ce que le titre du projet de
loi, Loi modifiant de nouveau la Loi sur les impôts et diverses
dispositions législatives, est adopté?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Adopté. J'ai une
proposition du ministre du Revenu de renuméroter les articles du projet
de loi 112. M. le ministre, vous la faites, la proposition?
M. Savoie: Oui.
Le Président (M. Gautrin): La proposition de
renumérotation est faite par le ministre. Est-ce qu'elle est
adoptée?
M. Filion: Adopté.
Le Président (M. Gautrin): Compte tenu que la commission a
rempli sont mandat... Est-ce que l'ensemble du projet de loi 112 est
adopté?
M. Filion: Sur division.
Le Président (M. Gautrin): L'ensemble du projet de loi 112
est adopté sur division tel qu'amendé. La commission du budget et
de l'administration ayant rempli son mandat, j'ajourne la commission sine
die.
(Fin de la séance à 21 h 19)